UNIVERSITÉ
DE
DAKAR
FACULTÉ
DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE
ANNÉE 1979
..
INTRODUCTION
DU
19552
R. P.
(P 1PORT 1L L 4)
EN PRATIQUE PSYCHIATRIQUE SÉNÉGALAISE
TH ÈS E
présentée et soutenue publiq uement le 4 Juillet 1979
POUR OBTENIR LE GRADE DE
DOCTEUR EN MÉDECINE (DIPLOME D'ETAT)
PAR
AMADOIJ MAKHTAR SEEK
né le 9 Septembre 1947 à Saint-Louis (Sénégal)
INTERNE
EN
PSYCHIATRIE
DES
HOPITAUX
DE
DAKAR
INSCRIT
EN
4"
ANNÉE
DU
C
E. S.
DE
PSYCHIATRIE
PRÉSIDENT DU JURY: PROFESSEUR HERVÉ DE LAUTURE
DIRECTEUR DE THÈSE: DOCTEUR RENÉ GUALBERT AVI

1
1
1
r
1
1
1
1
l
1
i
1
!
Cette thèse nous sert en m3me temps de mémoire pour
le Certific~t d'Etudes Spéciales de Psychiatrie.
ca
..

1
1
1
1
r
-:-:-:-:-:-
1
,
1
)
Il 0 y E N •
M.
Ibrahima DIOP MAR
Il
..
Il
Il
Il

Il
Il
Il
• •
Il
Il
Il













Il
Il






PREHIER ASSESSEUR .
M.
Oumar SYLLA
Il
Il
Il
..
Il
• • •
Il
Il
Il

Il
Il
Il
Il

DEUXIEME ASSESSEUR •.•••.•.•.•..•..••••••••.•. M.
Samba DIALLO
CHEF DES SERVICES ADMINISTRATIFS •••••.••••..•• M. André BAILLEUL
- 0 - 0 - 0 - 0 - 0 - 0 - 0 - 0 - 0 - 0 -
- 0 - 0 - 0 - 0 - 0 -
- 0 -

UNIVERSITE DE DAKAR
2
1 -
MEDECINE
Faculté de Médecine et de
Pharmacie
-'-'-'-'-
. . . .
LISTE DU PERSONNEL ENSEIGNANT PAR GRADE
---------------------------------------
POUR L'ANNEE UNIVERSITAIRE
--------------------------
PROFESSEURS TITULAIRES
M.
Paul
CORREA
Gynécologie-Obstétrique
M.
Hervé
DE LAU TURE
Médecine Préventive
M. Joseph
DIALLO
Ophtalmologie
M.
François
DIENG
Médecine Légale
M. Biram
DIOP
Médecine Interne
M.
Lamine
DIOP
O.R.L.
M.
Ibrahima
DIOP MAR
Maladies Infectieuses
M. Papa
KOATE
Cardiologie
li.
Abdou
SANOKHO
Plidiatrie
M. Gabriel
SENGHOR
Pédiatrie
M. Ahmédou Moustapha
SOW
M4decine Interne
M. Henri
TOSSOU
Urologie
PROFESSEURS SANS CHAIRE
M.
Samba
DIALLO
Parasitologie.
M.
Adrien
DIOP
Chirurgie Générale
M.
Samba
GUEYE
Anesthésiologie
M.
Idrissa
POUYE
Orthopédie-Traumatologie
PROFESSEUR
ASSOCIE
M.
André
CARAYON
Léprologie

3
MAITRES DE CONFERENCES AGRfGES
!
1
i
ALLIEZ
Neuro-Chirurgie
1
N:
E.ernard
1
t
jI.
')Uûlar
BAO
Thérapeutique
1
i
~'L
François
DENIS
Bactériologie-Virologie
1
1
:! •
Fadel
DIADHIOU
Gynécologie-Obstétrique
~r'
Babacar
DIOP
Psychiatrie
+ M,
Samba
DIOP
Médecine Preventive
" ~
MOl1hamadou
FALL
Pédiatrie
;,10
Abdü:lrahmane
KANE
Pneumophtisiologie
,<
.,......
Jea:l Pierre
MARCHAND
Dermatologie
~o
Aristide
MENSAH
Urologie
H.
Papa Demba
NDIAYE
Anatomie Pathologique
H.
Re:1ê
NDOYE
Biophysique
ll.
Oscar
NUSSAUME
Chirurgie Générale
u
lt.,~yC'~ond
PAULIN
Biophysique
~<
Ibrahima
SECK
Biochimie Médicale
v,..
Abdourahmane
SOlol
Maladies Infectieuses
;:1,
-ddio
SYLLA
Anatomfe
.M,
p ~;? a
TaURE
Chirurgie Générale
H: ..
Ibrc.hiI:la
WONE
Médecine Préventive
CHARGES D'ENSEIGNEMENT
M.
Jac.ques
ARNOLD
Histologie-Embryologie
,.~:1.
Hichel
CADOZ
Maladies Infectieuses
M.
Lamine
DIAKHATE
Hématologie
M,
ilomlnique
DOUVIN
Anatomie Pathologique
Mme Paule
..
HAZEMANN
Physiologie
:


J.!"
Gabriel
JOUFFE
Psych~at1'e
iUle ;-tonique
MANICACCI
Médecine Interne
~L
Ibrahima <'ierre
NDIAYE
Neurologie
------~-----------------------------------------------
---------------------'
f
Personnel en détachement
..... / ...

- 3 -
4
CHEFS DE TRAVAUX
M.
Bernard
BASTERIS
Histologie-Embr,ologie
M.
Jean Paul
CHIRON
Bactériologie-Virologie
M.
Abibou
SAMB
Bactériologie-Virologie
M.
Lamine Moussa
SOW
Anatomie
ASSISTANTS DE FACULTE - ASSISTANTS DES
SERVICES UNIVERSITAIRES DES HOPITAUX
M.
Alain
LECOMTE
Biophysique
Mme Marianne
PERIER
Médecine Préventive
CHEFS DE CLINIQUE - ASSISTANTS DES
SERVICES UNIVERSITAIRES DES HOPITAUX
M.
René
AHYI
Psychiatrie
Mme Awa Marie
BA
Médecine Légale
M.
Mohamed Diawo
BAH
Gyn~cologie-Obstétrique
M.
Cilles
CHERBONNEL
Chirurgie Générale
M.
Sémou
DIOUF
Cardiologie
M.
i'iamadou
GUEYE
Neuro-Chirurgie
M.
Nicolas
KUAKUVI
Pédiatrie
H.
Salvy Léandre
MARTIN
Pédiatrie
M.
Bassirou
NDIAYE
Dermatologie
M.
Michel
STROBEL
Dermatologie
M.
Yacouba Ishaga
TOURE
Médecine Interne
M.
Alassane
WADE
Ophtalmologie
•.• 1•••

-
4 -
5
ATTACHES - ASSISTANTS DES SCIENCES FONDAMENTALES
Mme
France
ARNOLD
Histologie-Embryologie
Mlle Issa Bella
BAH
Parasitologie
lime
Giselle
BLAVY
Hématologie
}1.
Aynina
CISSE
Biochimie Médicale
M.
Fallou
CISSE
Physiologie
Mme
Mireille
DAVID
Bactériologie-Virologie
M.
Yémou
DIENG
Parasitologie
11.
Fadé
DIOUF
Parasitologie
Mme
Marianne
DUFETEL
Diochimie Médicale
M.
Pièrre
DUFETEL
Physiologie
M.
MOUSSR
FADJARA
Biophysique
M.
Babacar
FAYE
Biochimie Médicale
M.
Edouard Alfred
JORSON
Anatomie
M.
Mawuko
KODJOVI
Histologie
M.
Victorino
MENDES
Anatomie Pathologique
M.
Momar Anta
MBACKE
ADatomie Pathologique
H.
Oumar
NOIR
P.aras i to 10 g ie
M.
Mamadou
NDOYE
Anatomie
Mme
Jacqueline
PIQUET
Biophysique
Ii"
Lionel
ROIHNEAU
Médecine Préventive
Mme
Oumoulkhayiri
SAMB
Biochimie Médicale
M.
Aloys
SARR
Biophysique
N.
Gora
SECK
Physiologie
Mlle Maimouna
SECK
Biophysique
M.
Nabil
TARRAF-KOUJOK
Hématologie
!::me
Fatou
TOURE
Physiologie
. . .1. . .

-
5 -
6
ATTACHES - CHEFS DE CLINIQUE
M.
François
ADANLETE
Gynécologie-Obstétrique
H.
Mohamed
AYAD
Pneumophtisiologie
M.
Salif'
BADIANE
Maladies Infectieuses
M.
Nicolas
BASSENE
Orthcpédie
M.
Djibril
DIOP
Cancérologie
M.
Bernard Marcel
DI0P
Maladies Infectieuses
M.
Bernard
DOSSEH
Anesthésiologie
Mme Soukeyna
FAYE
Médecine Interne
Mme Laurence
FELLER
Psychiatrie
H.
Koutoubo
GASSAMA
O.R.L.
Mme Brigitte
GUGLIELMINA
Médecine Interne
M.
Salif
GUINDO
Gynécologie-Obstétrique
11.
Abdel Moumine
~1OULAYE
Médecine Interne
~1
Ismaïla
0
SY
Pédiatne
M.
Mady Oury
SYLLA
Cardiologie
Mme Marie-Thérèse
SOW-GOERGER
Médecine Interne
11.
Katime
TOURE
Urologie
••. 1 ..•

UNIVERSITE DE DAKAR
7
II - CHIRURGIE DENTAIRE
Faculté de Médecine et de
Pharmacie
-----
. .
CHARGES DtENSEIGNEMElIT
M.
Michel
DUPIOT
~dontn-5tomatolofiG
M.
André
SCHVARTZ
Dentisterie O?2r~CC~'
ASSISTANTS DE FACULTE
M.
Ibrahima
nA
Pêdodontie
M.
Jacques
FOWLER
Pathologie ct
Thérapeutique DGntuir(
M.
Edc
LE COUSTOUR
Pédoùontie
Mme Marie Hélène
NDIAYE
Prothèce Dentaire
Mme Renée
NDIAYE
Parodontologie
Moe NDioro
NDIAYE
Odontologie Pr5ventiv"
et Sociale
M.
Said Nourou
TOURE
Orthopédie dento-
faciale
ATTACHES DE FACULTE
Mme Maimouna
BADIANE
Dentisterie ap~ratc:
M.
Patrick
BEYLIE
Biologie et MatièlCS
Fonda.ment~les
M.
lloubacar
DIALLO
Dentisterie Opératoi~
Mme Mame Yandé
GNING
Parodontologie
M.
Jean Loup
MOREAU
ParodontologiC!
M.
Jean Paul
TERRISSE
Prothèse DGntaire
... 1 ...

UNIVERSITE DE DAKAR
8
Faculté de Médecine et de
I I I -
PHARMACIE
Pharmacie
-:-:-
PRQFESSEURS TITULAIRES
M.
Humbert
GIONO-DARDER
Pharmacologie &
Pharmacodynamie
M.
Georges
GRAS
Toxicologie
M.
Oumar
SYLLA
Pharmacie Chimique et
Chimie Organique
MAITRES DE CONFERENCES AGREGES
M.
Jean Claude
BRUNET
Chimie G6nérale et
Hinérale
Mlle Dominique
DUCHENE
Pharmacie Galénique
M.
Issa
L::l
Pharmacie Galénique
M.
Jean Louis
POUSSET
Pharmacognosie
CHARGES D'ENSEIGNEMENT
M.
Charles
DIAINE
Physique
Mme Elisabeth
DUTllUGE
Biochimie Pharmaceutique
M.
Claude
HASSELMANN
Chimie Analytique
M.
Alain
LAURENS
Chimie Organique
MAITRES ASSISTANTS
Mme Paulette
GIONO-nARBER
Pharmacodynamie
M.
Guy
MAYNART
Botanique
Mme Janine
MONJAIN
Toxicologie
Mlle Catherine
PELLISSIER
Chimie Analytique
. .
"
/ . " .
,
"
.'.
J

9
CHEF DE TRAVAUX
Mme
Urbane
TANGUY-SAVREUX
Chimie Organique et
Pharmacie Chimique
ASSISTANTS
Mme
Genevii!ve
DARON
Biochimie Pharmaceu-
tique
M.
Mounirou
CISS
Toxicologie
M.
Aly
CISSE
Pharmacie Chimique
M.
Boubacar
CISSE
Chimie Générale et
Minérale
Mme
Théri!se
FARES
Pharmacodynamie
Mlle Christine
LACHAISE
Pharmacie Galénique
M.
Bernard
LANDRIEU
Diochimie Pharm!i-
ceutique
M.
Souleymane
MBOUP
Dactériologie-
Viroloe ie
Mme
Arlette
VICTOR lUS
Zoologie
ATtACSES
M.
Amadou
DIENG
Pharmacodynami,"
M.
Iba Der
GUEYE
Dotanique
Mme
Mon'ique
HASSELMANN
Physique
M.
Cheikh Momar
MDOW
Physique
Mlle Ellénore
PRINCE
Pharmacie Galénique
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&

-1-
D E
D l'
CAC
E
S
-1-
-;:....,04-. *--<F ......-q-

ha .MA }lERE 1
A MON EERE 1
Ses oonseils, son amour, sa
qui n'a jamais oes§é de me té-
tendress&. (bien qU.illle -n~",soit
moigne~ sa confilSD«19) son estime
plus là)~emplissent m~ vie de
et son! soutien.
tous le s jours.
.
-
Que ce travail soit pour lui
Je ne cesse de prier pour elle.
une source de fierté.
 MA FEMME "Binette"
que j'aime.
 MES FRERES ET SOEURS
J. MES COOSI1TS ET COOSINES.
Je les aime tous avec
(Lika que j'aime bien • .Amadou
la m~me intensité.
FALL toujours gentil).
ha T<JJS }lES .AMI {E)§
Je ne saurai les oublier car je
leur dois beaucoup •
.A. MES NEVEUX ET NIECES
A BAKARY MOOSSA G.
(••• .A.b~ et Fatou que j'aime
Ses conseils m'ont toujours gui·
bien. )
dé. C'est pour moi un frère pluS
qu'un beau frère.
A conoo et son rogretté
Mody qui a été pour moi un vrai père.
Je prie pour lui.
 MA "MERE" FATOO
J. "MAX"
J'àspère que tu vas changer.

A tous mes camarades et collègues de travail.
Tout ce que je souhaite c'est que notre oohésion
demeure.
- A tous les membres du personnel de Psyohiatrie
qui n'ont jamais cessé de me témoigner leur oonfianoe et
leur estime.
Je garde pleine confiance en eux. Leur dévouement
aux malades est sans limite.
Je les remercie infiniment pour l'avenir de la
Psychiatrie.
- 1. tous le personnel de "P.ANN"
Leur contact quotidien contribue beaucoup
à ma formation.
 tous mes oollègues intornes
en Médecine et oamarades de pro-
motion.
AMr. rsmarla SAMB qui~m&lgr6 ses grandes
charges) &1 bien voulu faire la. mise en forme
de ce travail.
Tous mes remerciements.
Âu Docteur Rene Gualbert AHYI qui m'a beaucoup aidé à parachever
ce travail •
Nos sincères remerciements.

 notre Mattre le Professeur Henri COLLOMB.
Nous regrettons beaucoup votre absenoe oe jour
car nous avons débuté oe travail à vos eStés et espérions
vous voir aU rang de nos juges.
En espérant que vous lirez cette thèse nous
vous témoignons encore une fois notre reoonnaiss~oe.
L'admiration que nous avons toujours eu~ pour
vous, votre savoir, votre savoir faire et votre savoir
~tre ne saurait se ternir.
Vous nous avez tracé une voie.
Durant notre oarrière nous t~cherons de ln suivre
Encore une fois Merci pour tout.

 NOS JUGES
Monsieur le Professeur Hervé Di LAUTURE
Vous 3tes l'un de nos Martres; nous vous
avons toujours apprécié et admiré car vous 6tes
le mattre de la médecine d'avenir.
C'est pour nous un grand hor~eur de vous voir
présider cette thèse.
Monsieur le Professeur Babakar DIOP
Votre ttche est lourde oertes, maiG
nous'savons que vous saurez la mener à
bonne fin.
Votre dynamisme, votre intelligence
et votre imagination le permettent.
Notre confiance en vous reste intac~,
Monsieur le Professeur Ibrahima WONE
Nous nous souvenons encore de vos
oours. Ils nous ont toujours fait plaisir.
Votre humeur rayonnante et votre éloquence
nous servent d'exemples.
Nous vous sommes reconna.issant a.ujourd'hui
d'avoir bien voulu 3tre de nos juges.
Monsieur le Docteur Gabriel JOUFFE
Votre contaot chaleureux favorise les
liens.
Nous apprécions beaucoup votre sou-
plesse et votre savoir. Nous espérons que
vous resterez encore longtemps parmi nous,

"Par délibération, la Faculté a arr~té Clue les opinion~
émises dans les dissertations qui lui sont préseljl.t~es;· doivent
3tre consid'rées comme proprea à leur auteur et qu~elle n'entene'
leur donner aucune a.pprobation ni improbation".
'::',

1
INTRODUCTION ..
Le Sénégal est considéré généralement comme l'un des
pays africains où l'assistance psychiatrique eat la plus déve-
loppée.
La mise en place d'une structure psychiatrique récente,
a beaucoup contribué à l'épanouissemen~ de ce ~~ nous pouvons
appeler "Psychiatrie Sénégalaise". Mais le développoment d'une
telle structure n'a pu se faire aussi lisément. Il a été la con-
séquence de multiples bouleversements. Héritage de la colonisa-
tion frança.ise, cette psychiatrie a foih ses premiers pas en
,
milieu sénégalcis! en introduisant des éléments nouveaUX dans
ce contexte. Mais soulignons qu'elle n'a jamais cessé d'évoluer
de façon parallèle à l'évolution psychiatrique dans son ensemble~
Ainsi, depuis l'apparition dos médicaments psychotropes,
la ma.ladie mentale en milieu sénégalai~ a aussi subi de profonds
remaniements dans son évolution et, l'attitude des porsonnes
appelées à s'occuper de santé mBntale s'est aussi fortement mo-
difiée.
Cependant, l'attitude de la population à l'égard du malade men-
tal n'a pas encore subi les changement,; que l'on attend d'elle.
Quotidiennement~le problème de la guérison du malade
mental est sou1lvé et la péjoration à l'égard du fou est tou-
jours demeurée : "Gallou dof dou ter" {la pirogue d'un fou
n'atteint jamais le rivage) entend-t-on dire souvent.
Le problèœ de fond demeure Jcnc entier et persistera
tant que cette attitude péjorative à l'égard du fou n'aura. pas
disparu et que le pas décisif dans la thérapeutique n'aura pas
été accOlhpli.
Et pourtant, depuis la naissance de l~ Psychiatrie, des efforts
multiples ont été réalisés; le travail, aussi bien~ratique que
théorique, a sui vi son cours et d.es victoires on~.;/prggnssi",'
ment remportées.Si le~résultats et les gains acquis sont parfois
considérés minimes, il n'en demunre Jas
moins que cej;te science

considérée médicale par certains et extram6dicale par d'autres
continue à. rendre des services innombrables. Ainsi, m6me;'si
depuis sa création, la psychiatrie a oon$ervé son ambigu~té,
elle persiste quand m~me et prend de plus en plus de Itimpor-
tance compte tenu de la demande actuellement considérable et de
la proportion importante de malades mentaux dans nos sociétés.
(Dans les pays du Tiers-Monde, l'OMS a déjà dénombré 40 millions
de sujets souffrant de trDubles mentaux et n'ayant pas accès
a.ux théra.peutiques modernes)
(49).
De jour en jour, le travail du Psychi~tre supplante
celui du guérisseur de moins en moins apte à r6soudre la ,problème
énorme de lamaladie mentale, vues les difficult0s auxquelles il
se trouve de plus en plus confronté.
En effet, étant donné l'ampleur que prond cette affeo-
tion et les remaniements importants qui touchent le Sénégal et
la plupart des pays africains depu~s quelques arulées, seule une
institution organisée et contr&lable, peut prétendre faire face
au problème qui se pose.
Certes, la prise en oharge d'un malade mental a toujours
été délicate et celle du fou, plus particulièrement, l'est
encore davantage.
Mais actuellement, le psychothérapeute et le psychiatro plus
particulièrement, disposent d'une série d'éléments qui peuvent
leur permettre d'agir favorablement sur l'évolution de la mala-
die mentale. Parmi ces différents éléments prennent pl~oe les
médicaments psychotropes et essentiellement les neuroleptiques
dans le traitement des psychoses.
Mais l'utilisation d'un médicament psychotrope est toujours
sujet à problème :
d'une part, controversé par certains, accepté par d'autres,
le médiCament psychotrope occupe une place parfois ambigul dans
le traitement de la maladie mentale (comme la psychiatrie parmi
les autres branches de 'la médecine);
. ,

- d'autre part, la prescription de médicaments psychotropes,
elle-m~me soulève certains pr oblèmes :
1) Prescrire signifie très souvent amputer sur cette li-
berté du malade mental et lier volontairement ou non un pacte
avec la famille et ou avec les autorités.
2) Prescrire signifie le plus souvent reconnattre la mala-
die mentale ou la folie, l'accepter et enfermer le malade dans
son manteau de malade mental et par conséquent dans sa maladie
pour l'éternité.
3) Prescrire en Psychiatrie sous-entend, depuis longtemps,
débuter une cure qui ne se termine parfois qu'avec la mort na-
turelle ou accidentelle du malade mental.
4) Prescrire signifie parfois favoriser une relation
famille-malade conflictuelle.
5) Prescrire sous-entend débuter une reQation médecin-ma-
lade qyi parfois atteint une dimension incontrBlable et engage
directement la responsabilité du médecin.
- Enfin, l'utilisation des produits psychotropes classiques
posent toujours des problè~es d'ordre pratique souvent g6nants
i
~
dans la thérapeutique.
Ces différentes re~arques suffisent déjà à elles seules,
à mettre en évid8nce les difficultéà auxquelles doit faire face
le psychiatre de façon quasi permanente, et soulignent la com-
plexité de ce qu'il est appelé à traiter.
Mais un problème, si complexe soit-il, peut toujours trouver une
solution dans la recherche.
L'apparition des Neuroleptiques injectables à action
prolongée dans letraitemen1des psychoses, semble ainsi ouvrir
une nouvelle porte pour une prise en charge meilleure du malade
mental.

4
Dans ce travail, nous rapportons l'expérience récente
en pratique psychiatrique sénégalaise de l'utilisation d'un de
ces produits 1 le 19552 RF, ester palmitique de pipotiazine ou
Piportil L4.
cette
Les résultats obtenus avec/molécule originale, contri-
buent à nous encourager dans cette voie de recherohe et nous
ont incité à réfléchir sur quelques aspects de la psychi~triQ
au Sénégal au terme de quatre années do pratique psychiatrique
sénégalaise.
*
*
*

/
PRkilIERE
PARTIR/
1. m~TORIQUE

II. RAPPEL THERAPEUTIQUE

1. HISTORIQUE ..
La maladie mentale est une affection qui a toujours fait
problème. Ses Jtiologies aussi bien que son étiopathogénie ont
toujours été discutées. Ce n'est que progressivement que sa thé-
rapeutique s'est concrétisée à travers les diverses structures
qui ont vu le jour.
Cet état de fait explique déjà à lui seul les hésitations,
les incertitudes et le malaise qui ont de tout temps paralysé
l'évolution thérapeutique.
Dans l'Antiquité déjà,on cherchait à traiter le malade
mental. Mais la folie étant classée dans le domaine du sacré~le
traitement était plutet centré dans son aspect religioux et moral.
Par la suite~la construction de lieux de traitements pour malades
mentaux 1 fait apparattre les méthodes physiques de contension.
Au Moyen Age ,le traitement se faisait surtout dans les
églises et les sanctuaires, ce qui, encore une fois, met en évi-"
dence le caractère religieux et sacré consacré à cette affection~,
L'Age classique désacralise la folie et l'enfer~ dans
des lieux assimilables à des prisons, à cSté de fiBures bizarres
et très variées : l'image de la folie est ainsi brouillée mais
gr&ce à l'mrganisation qui se fait,elle est identifive par la
suite dans un aspect plus global.
Parallèlement)une série de causes est 6voqu~e et une
multitude de traitements assortis z bains, purgation, drogues
végétales, saignée, mouvements divers, promenade, équitation,
inhalation d'odeurs des plus agréables aUx plus nauséabondes,
musique, danse, infusions variées, purifications morales, reli-
gieuse s etc •••
Dans la m~me période donc)il y a eu une culpabilisation
de la folie, sa répression et un regain d'iu~ér~t scientifique
relatif à l'étiopathogénie et au traitement.
è
Le XVIII
siècle déculpabilise la folie et la punit en
m~me temps dans les asiles. On abo~e le problème véritable du
traitement de la folie en tant que maladie et mal de la société.

6
Par la suite,l'apparition du médecin à c~té du m~lad~ mental met
en évidence l'intérêt de la relation médecin-malade.
è
è
è
La fin du XVIII , le XIX
le XX
siècle, aveo l'appari-
tion des hOpitaux psychiatriques,ouvrent l'ère de lathérapeutique
moderne actuellement en cours.
Les progrès réalisés au cours de ces dernières ann6es
ont joué un rOle considérable dans l'épanouissement de la psy-
chiatrie moderne.
Ainsi,l'insulinothérapie, la sismothérapie et la psychothérapie
ont vu le jour ..
Récemment,la chimiothérapie psychotrope a beaucoup con-
tribué à la désaliénation de la maladie mentale.
C'est avec l'apparition des neuroleptiques que ce type de trai-
tement vit le jour ..
L'histoire des neuroleptiques commence avec les travaux
de Laborit sur l'hibernation et la découverte de l'effet sédatif
de la chlorpromazine (Largactil).Synthétisée par Charpentier,
étudiée, sur le plan pharmacologique par Madame Courvoisier et
Collaborateurs et sur le plan clinique par Laborit, De Paroire,
Delay et Deniker, ce produit allait, dès 1952, révolutionner la
th~ra.peutique de certaines affections mentales.
.
,
. i
D'autres dérivés de la même familleson:t expérimentés
parmi lesquels,la lévomépiomazirie dortt la puissante aéiion sédà~
,
,
.
,
tive devait être reconnue et utilisée de façon très profitablê
par le psychiatre.
Par la sui te l' a'cti on antipsychotique de ce s produi ta allait
,
n~ mi se en évidence ..
. i';
Ces découvertes sont d'importance capitale de~s l'évolu-
,....
'.
, , "
,
-
.
'
tionde la psychopharmàcologie qui allait prendre naissance ..
D'autres produits allaient être découverts, d'autres
familles incÙvidua!isées (a.ntidépresseurs', tro.nquillis[1Jlt~, hYp.:;
notiques~ 'L'ensemble des travaux de!vait o.boutir â la définition
et à la' clas~ifico.tion des drogues' psychotropes dont fon't partfe
les llil'uroleptiques.'

Et 'récemment (depuis 1962~~les'Neurolepti~ue~d'action
"

7
prolongée sont venus enriChir la psychopharmacologie.
En Afrique, faute d'écrits?l'histoire ne nous en dit pas
long sur la thérapeutique initiale de la mal~die mentale.
Cependant)l'existe~ce de traditions bien ancrées, d~ représenta-
tions bien codifiées et de thérapies particulières de la maladie
mentale est un indice de ce qui aurait été avant la colonisation.
Cependant)depuis quelques années des institutions psy-
chiatriques se développent dans plusieurs pays africcins afin
d'aborder ce domaine de la pathologie dans un sens scientifique
moderne.
Au Sénégal?c'est avec la colonisation française que cette
évolution a vu le jour et actuellement on peut parler d'une psy-
chiatrie sénégalaise moderne.
La Psychiatrie Sénégalaise n'est en fait que la forme
transplantée de la Psychiatrie Occidentale pratiquée sous un cli-
mat et dans un contexte différents (Psychiatrie transculturelle :
les ethnologues et les sociologues insistent bien sur l'orienta-
tion qJle devrait prendre une te Ile psychiatrie en tant que sciencG
qui se veut efficace).
Elle constitue l'héritage psychiatrique de la colonia-
tion française qui a marqué le pays de 1880-85 à 1960. L'his-
toire nous apprend qu'elle a commencé à s'im~lanter officielle-
ment au Sénégal, à la suite de l'Arrêté Général du 28 juin 1938,
qui crée officiellement un service d'assistance psychiatrique en
A.O.F. (Afrique Occidentale Française).
Cependant,à une périoda plus précoce déjà do l'ère colo-
è
niale (deuxième moitié du XX
siècle le problème des aliénés
était déjà soulevé dans les rapports des médecins et chirurgiens
ooloniaux militaires. Les premières observations psychi~triques
remontent à cette période.
è
Par la suite, à la fin du XIX
sièc~e>commença à prendre effet
la procédure d'internement, dans les institutions psychiatriques
de France, d'aliénés originaires ~ la colonie française.
Le premier projet de cré&tion d'un h&pital psychiatrique

8
à Thiès, ville du Sénégal, fut proposé en 1922-25.
Ce projet qui avait pour but de répondre à un impératif,
à savoir l'absence de structures destinSas aUX malndes mentaux,
l'existence de problèmes non négligeables liés à leur présence
et les difficultés d'évacuation en Frar~ce, n'eut pas de suite.
Ce niest donc qu'avec l'mppari:tion de cet arr~té qu10n
conunença à chercher à faire face, de fr1ç on concrète et sur place
cette fois-ci} &U~ prcbt~ de la mala4ie mentale.
Si l'arr~té fut clair dans sa Formulation et dans son
contenu, dans le s faits sa concrûti sati')ll fut très r>articulière~
Progressivement} plusieurs centres furent créés dens différents
secteurs du Sénagal. se distinguent)lcs centres de Dakar, de
Thiès, de St···Lo~i8, è.:: ThiarÏlye et d'u.utres.>d'existence et de
fonctionnement ambigüso
Formation de structure et de fonctionnement asilaire,
ils remplissent bien un rôle~celui de dépotoir et d'enfermement
plut6t que de traitement o
Leur fonciionnement rappelle l)ien ce qui se ;?assait en
è
Europe au XVU
siècle (Mpi tal généra:L)l. (34).
Le centre psychiatrique de Palin nous intéresse plus par-
ticulièrement. En 1956)fut inauguré la. service de ueuroPsychiat:t"iei,,;
du Centre Ho~pitalicr d8 P~nno
j
Il fut créé pour remplacer eet"taines institutions asi-
laires et concentrationnaires, la Hu~tième Division de l'hapital
A. Le Dantec de sinistre mémoire, le Cap Manuel qui, néanmoins,
continuo. pendant longtemps encore, à jouer son raIe de gardien-
nage de fous, d~ l~»reux, de mendiants, et d'autrec malades con-
tagieux ou non) et servait à contenir tous les raflés de Dakaro
D'architecture asilaire (bltti.ments rectaniiulaires, cou-
loirs de prison, portes métalliques blindées avec verrous et
1- H6pi tal Général ~ créé en mai li~;i • Paris après apparition
en avril 1656 de 1!6dit royal port,';d sa création.
Cf Histoire de la Folie
(Foucault).
J

9
oeil de sOreté donnant accès à des salles-cellules contenant les
toilettes), il avait un type de fonctionnement également asilaire
malades enfermés, surveillés étroitement par des militaires armés,
ne recevant la visite de médecins qu'une ou aU maximum deux fois
par semaine.
En fait,les maladies mentales ne suscitaient aUcun in-
térêt. Il n'y avait pas de demande psychiatrique à la venue du
premier psychiatre français auquel a succédé le professeur Collombp,
Ce service va contribuer aU rapatriement des tirailleurs sénégalais
soignés en Métropole.
/ve s'orga- Progressivement, à la venue du professeur Collomb ce service/va
niser,une
8tre ouverte que les Sénégalais vont connattre et fréquenter ré-
consulta-
tion ex-
gulièrement; la partie psychiatrique du service va s'individua-
terne
liser et d'un fonctionnement purement médical~ va s'orienter
vers un type de fonctionnement radicalement psychiatrique.
Après,ce service va prendre son autonomie en se sépa-
rant de la Neurologie et va prendre le nom de clinique Moussa
,
1
~
Diop (nom du premier psychiatre sénégalais).
Sous l'influence d'éminents spécialictes, en particu-
lier le professeur Henri Collomb, le Docteur feu ~oucsa Diop, le
professeur Babacar Diop (actuel chef du service et successeur du
.1
professeur Collomb depuis 1978) et leurs collaborateurs il y eut
de profonds reœaniements qui se perpétuent et ne cessent de
s'enrichir.
De 1963 à nos jours, 1979, il Y eut une véritable mé-
tamorphose. L'asile se transforma progressivement en un lieu thé-
rapeutique avec la mise en action d'une psychiatrie familiale et
l'amélioration des acquis coloniaux occidentaux par l'incorpora-
tion harmonieuse de pratiques bien institutionnalisées en milieu
sénégalais. Les leçons qui ont été tirées de la thérapie tradi-
tionnello de la maladie mentale, le, mouvements de psychiatrie
communautaire déjà en cours dans les pays anglo-saxons et même en
France, la réalité socio-culturelle africaine, le besoin des mala-
des de se regrouper autour des méd9~ins, de poser des questions
et de parler
d'eux-mftmes ont été pour beaucoup dans ces change-
ments.

10
Ainsi plusieurs acquis ont été réalisés ~
présence d'un accompagnant âuprès de son parent malade
pour aider et soutenir le traitement;
- promotion d'une vie communautaire avec l'organisation de
réunions au cours desquelles)les statuts de chacun sont relégués
au second plan pour ne laisser place qu'au membre dans toute sa
simplici té.
Ainsi"le "pinth" a démarré effectivement en 1966 a.veé
Bartoli.
- introduction des repas communautaires, des f~tes, des
séances de thé, de danse, de théatre, d'activités diverses élé-
mentaires mais de rÔle fondamental en milieu sénégalais;
- modification dans l'architecture des locaux, construction
de Cases (type traditionnel d'habitation), abolition des sépa-
rations nette entre le dedans et le dehors, avec libre circula-
tion dans les deux sens pour tous;
- distribution des médicaments au cours de réunions de type
communautaire avec présence du personnel soignant, des malades,
des accompagnants;
visites familiales pour ne pas couper le calade totalement
de sa famille et vivre la réalité familiale sur le terrain;
contacts fréquents avec les thérapeutes locaux tradition-
nels 1 guérisseurs, marabouts, bilédjo ou chasseurs de sorciers;
- création d'une consultation pour enfants à partir de 1962
et après bien des difficultés/~~ssnnce en 1972 de K~r Xaleyi~
service de consultations pour
enfants et parfois h~pital de jour
(poùr enfants).
Ce service un peu isolé, Car se trouvant à quelques
centaines de mètres du service psychiatrique n~est en fait cons-
titué que d'un b~timent moyen et d'une cour limitée où se passent
les différentes activités pour entant;
- création récente d'un.h~pital de jour: le pavillon de

11
consultation habituel est annexé d'une case de séjour qui joue
en m~me temps le r~le de bar, de salle de jeux, d'activités er-
gothérapiques et de salle de réunions communautaires à visée
psychothérapique. l,es; malades hospitalisés de j our sont pris en
charge de huit heures à dix huit heures en jour ordinaire.Jjusqu~à
midi le samedi, et libé~és les dimanche et jours fériés. Durant
leurs heures de liberté,ils sont laissés à la charce de leur fa-.
mille ou des organismes qui s'occupent ~'eux.
Enfin, élaboré dans une tentativ~ d'ouverture et dans un
but de sectorisation de l'action psychiatrique, le projet DIAMM
(dispositif itinérant d'assistance aux malades mentaux) opère
déjà depuis deux ans. Ainsi,à partir è.e l'hÔpital de Fann et de
Thiaroye des consultations mensuelles sont orgaùisées et se dé-
roulent dans des centres urbains ou sümi-urbains pas trop éloi-
gnés de Dakar: Thiès, Khombole, Mbour., Tivaouane.
Ces consultations ont pour but le traitement des malades aU sein
ou non loin de le~r3 zor-es d'origine.
- Parallèlemen"", des activités de recherche' se déroulant à
Niakhar et opérant sous ~ pulsion de l'O.M.S., sont menves par
une équipe de Fann.
Co travail a pour but essenti.l la formation d'équi?es
locales pour la détection et le traite'nent sur place des affec-
tions neuropsychiatTiques au moyen d'un nombre limité de médica-
ments psychotropes peu co11teux.
Par cette opération, un relais futur du projet DIAMM est
réalisable, las équipes démarrant mensuellement de Fann n'ayant
alors à exercer une fois les équipes Jocales formées, qu'une
simple activité de contr~le et de cooYdination.
Situé dans le cadre du Cent~~ Hospitalier de Fann qui
est un hÔpital gér-éral (avec serviCG administratif, service de
Neurologie, de Neurochirurgie, des Maladie s Infectieuses, de
Pneumophtisiologie, Pavillon de Malte pour les lépreux (autonome
sur le plan administratif et fonctionlel),le service de Psychia-
trie qui supervi.se toutes ces activitSs (projet DIAIvi1:, projet de

12
Niakhar) n'a pas toujours été et ne constitue pas le seul centre
psychiatrique du Sénégal.
D'autres lieux sont réservés aUX malades mentaux 1
- Annexe de Fann situé à 20km de Dckar, l'h~?ital psychia-
trique deThiaroye)créé en 1960.Ja été;.penè.ant lonr;temps..>un lieu
réservé aux malades mentaux chroniques) un lieu de d6potoir où
l'on a enfermé plus qu'on a traité et où, m~me actuellement, tous
les malades mentaux raflés dans les rues de Dakar finissent par
se retrouver.
Cette image deThiaroye est encore conservée de nos jours bien
qu'une tentative d'ouverture et de dynamisation concrète soit
tentée après échec des multiples tentatives réalisées dans le
passé.
Autonome sur le plan administratif mais dépendant tech-
niquement du service de psychiatrie de l'h~pital de Fann,
"Thiaroye" garde encore un statut pour le moins ambig\\i.
Les villages psychiatriques de Kénia et de Botou -
• En casamance, à 5km de Ziguinchor/le village psychia-
)
trique Emile Badiane de Kénia peut~tre considéré comme un h~pi­
tal psychiatrique mais dont l'architecture et le fonctionnement
sont de type traditionnel. C'est un centre de thérapie à l'image
des villages thérapeutiques traditionnels, inspir6 du village de
Mawa en Casamance, avec cases plus ou moins modernisées, terrains
de culture et dont le fonctionnement et l'admini$tration sont
sous le contr~le d'un infirmier psychiatrique.
Ce village est contrtHé au ldveau local par le médecin
chef r'gional de Casamance.
",.~'l
• A Tambacouhda, le village psychiatrique de Botou qui
vient d'~tre inauguré en 1978 et dont le style rejoint à peu près
celui de Kénia fonctionne de façon quasi identique.
Ces deux villages sont controlés techniquement par le service de
Psychiatrie de l'h8pitallde Fann.
Nous rappelons pour mémoire les centres historiques 1
• le Cap Manuel de Dakar, lieu d'enfermement des fous,

13
des mendiants, des lépreux, des clochards et contagieux, remplacé
par "Pa.nn";
• le Cabanon de St-Louis (Lazaret»)de style asilaire
détruit récemment dans le cadre de la rénovation de St-Louis et
qui va être remplacé par le port de pêche actuellement en cons-
truction;
• le Centre de Thiès depuis longtemps oublié;
• le Centre de Djinkoré, à huit kilomètres de Tamba-
counda, ouvert en 1972, primitivement prévu pour les lépreux et
qui a été pendant longtemps un centre de déportation et d'exil
pour malades mentaux. Les malades mentaux qui y étaient enfermés
ont été transférés à "Thiaroye" de même que ceux du Lazaret de
St-Louis;
• le Camp pénal de Koutal, près de Kaolaok, prévu primi-
tivement pour les prisonniers en 1966 et affecfé en 1968 aux lé-
preux et aux fous pour n'3tre réservé qu'aux lépreuJ~ actuellement
dont il constitue un des villages thérapeutiques.
L'ère d'enfermement est révolue actuellement et la cli-
nique Moussa Diop, le Centre psychiatrique de Thiaroye, lesvilla-
villages psychiatriques de Kénia et de Botou constituent les
seules institutions psychiatriques officielles et publiques ac-
tuellement en fonction. Leur orientation est·pleine de promesses
pour l'avenir de la Psychiatrie Sénégalaise1; clarifié récemment
par les décrets et lois présidentiels de 1975.(4).
Parallèlement à cette évolution structurale et fonction-
nelle,la thérapeutique occidentale a été utilisée.
Ainsi)à c&té de la sismothérapie (peu utilisée actuellement).
la psychothérapie et la sociothérapie constituent des méthodes
1. N.B. : une clinique psychiatrique privée existe actuellement
aU Sénégal (clinique Baba Ly du nom du propriétaire, ysychiatre
sénégalais anciennement en service à "Fa.nn" puis à "Thiaroye".
So,1...

14
depuis longtemps appliquées.
La chimiothérapie psychotrope,depuis son introduction
dans le payspest toujours très utilisée et dans la traitement
des psychoses,les neuroleptiques classiques constituent un type
de traitement fort usité.
Bien que l'introduction des Neuroleptiques à action
prolongée ait été à maintes reprises ébauchée~le psychiatreJau
Sénégal>a essentiellement travaillé avec les instruments ainsi
cités.
Et ce n'est que récemment que le neuroleptique
à action
prolongée a fait sa véritable entrée dans la thérapeutique avec
l'utilisation de plus en plus large du 19552 RF ou Piportil 14
qui constitue l'objet de ce travail.

15
II. RAPPEL THERAPEUTI QUE •
A) Généralités sur les Neuroleptigues~ (61).
Les neuroleptiques font partie du groupe des médicaments
psychotropes c'est-à-dire des médicaments ayant une activité sur
le fonctionnement psychique. Jusqu'à présentJleur mécanisme d'ac-
tion n'est pas encore élucidé••
Le terme de neurDleptique proposé par Delay définit tout
produit qui possède les cmnq caractéristiques suivantes 1
action sédative sans action hypnotique (dimi~ution de l'a-
gitation et de l'agressivité);
créati on dl un état dl indifférence psychomotrice;
réduction dds phénomènes psychotiques (psychosensoriels0
le délire et les hallucinations;
production d'effets secondaires neurologiques et végétatifs;
action prédominante au niveau sous-cortical.
A doses fortes/ils sont essentiellemGnt utilisés dans
le traitement hospitalier des psychoses.
A doses faibles ou modérées, ils sont employés dans le
traitement des troubles du comportement (psychopathios, agressi-
vité, agitation etc ••• ) peu marqués et dans certaines affections
médicales 1 troubles digestifs, affections defmatologiques pru-
rigineuses, mouvements anormaux, asthme, hoquet, vorrissements,
syndromes algiques (où ils peuvent être prescrits à forte dose)
prévention des états de chocs, hyperthermie post-opératoire,
préanesthésie etc •••
En ce qui concerne les indications médicales, ce sont
surtout les affections psychosomatiques qui bénéficient le plus
souvent d 1 un traitement neuroleptique.

16
On distingue deux grands groupes cliniquos &
les phénothiazines (dont la chlorpromazine ou "Largactil lt ),
les butyrophénones (dont Il halopéridol ou "He.ldol").
On classe à c&té d'eux deux groupes particuliers 1
les benzamides (dont le Sulpiride ou "Dogmatil"),
les alcalotdes du Rowolfia (dont la réserpine).
~ : Le lithium n'est pas un neuroleptique mais son effioacité
dans la manie autorise à le classer comme tel.
En ce qui concerne la classification~on retient surtout
celle de Lambert et Revol qui répartissent les neuroleptiques
sur un axe bipolaire 1
- à gauche se trouvent les sédatifs = ce sont les neurolep-
tiques de gauche ou neuroleptiques "haute dose"; les effets se-
condaires végétatifs sont plus nets avec eux. Le type en est
la lévomépromazine (Nozinan);
à droite se trouvent les incisifs = ce sont les neurolep-
,"
"
tiques de droite ou neuroleptique faible dose; les offets se-
condaires
nouro19gique s sont plus nets avec eux.
Le type en est le thiopropérazine (Majeptil);
- la chlorpromazine (Largactil),se situe au milieu du fait
de son action intermédiaire.
Dérivés des neuroleptiques classiques"les neuroleptiques
retards sont en fait des neuroleptiques à action prolongée
(terme généralement utilisé actuellement).

17
B) NEUROLEFTIQUES A ACTION FR OLONGBE ..
L1introduction en thérapeutique des neuroleptiques in-
jectables à action prolongée représente probablement un des pro-
grès les plus intéressants qui aient été réalisés aU cours de
ces dernières arillées (depuis 1962-65) dens le traitement des psy-
choses e
En cffet~dans certains domaines de la thérapeutique~il
est particulièrement utile de disposer ne médicaments à action
prolongée et spécialement de formes injoctables à longue durée
d'action.
Farmi les procédés qui ont été mis en oeuvre pour obtenir
des formes injectables à longue durée d'actionpil faut citer
l'emploi de produits peu solubles dans l'eau, administrés par
voie intramusculaire en suspension aquEuse ou en solutbn dans
une huile végétale; il peut s'agir de produits peu solubles dans
i
l'eau en tant que tels ou de produits ~ndus peu solubles par
1
formation de complexes protéiques, ou par une salification ou
une estérif~\\.cation edéquates
Ainsi quo l'a souligné AriUns,
0
l'obtention de "formes dépots" à longu') durée d'action par aug-
mentation du ca~'u.c":;ère lipophile, grt.:icQ. à une estérification par
certains acides gras et bien connue dans le cas de diverses hor-
mones stéroidiques; les produits sontlantement libérés de la zone
d'injection et en général il est admis que la forme active est
l'hormone libérée par hydrolyse; en faisant varier l'acide esté-
rifiant une hormone déterminée, il est souvent poszible non seu-
lement de fa:..re vari01' sa durée d' acti on, mais aussi de moduler
son profil pharmacologique, par suite des variations des concen-
trations maximales atteintes au niveau des divers effecteurs dont
les seuils do sensibilité peuvent ~tru très différents.
Dans le domaine des Neur'llepttiques dont la vo.leur thé-
rapeutique dans le traitement des psychoses a été bien établie
depuis les premiQ::s tra-raux de Delay, Deniker et HarI en 1952
sur la chlorprcmazine, quelques fermes pharmaceutiques orales à
"action prJlongeG": ont été proposées en vue de limiter le nombre

de prises jouinalières en une prise unique en particulier dans
le Cas de la ~hlorprbmazine et de la thioridazine; mais l'in-
tér~t réel de ces formes a été fort discuté. Cependant~pour la
voje orale~un dérivé de la diphényibutylpipér1dine, le pen-
fluridol (Semap),dont i1éiudé a fait l'objet de publications ré-
centes,parait intéressant; en effet,ce produit possèfie du fait
de son métabolisme une durée d'action suffisamment longue pour
que la fréquence du traitement puisse 3tre limitée à une prise
orale hebdomadaire.
Mais l'~ntroduction en thérapeutique des Neuroleptiques
injectables à action prolongée représente probablement la or~me
de ces découvertes.
Le premier produit de ce type a été l'ester oenanthique
de fluphénazine dont l'activité prolongée chez l'animal, après
injection par voie sous-cutanée ou intramusculaire sous forme
de solution dans l'huile de sésame a été brièvement signalée en
1962 par Burke et collaborateurs; une étude pharmacologique
plus détaillée de ce produit a été publiée en 1965 ~ar Laffan
et collaborateurs, puis en 1966 par Boissier et collaborateurs.
Les résultats concernant l'étude de la distribution et du méta-
bolisme d~ produit marqué au 14 C chez le rat ont été présentés
en 1965 par Ebert et Hess.
Les résultats des premières études clini:uG3 de l'ester
oenantique de fluphénazine, réalisés aux Etats-Unis, ont été pu-
bliés en 1963-64. Les ont suivies de nombreuses autres études
cliniques effectuées dans divers pays notamment en France à
partir de 1966 qui ont bien confirmé la durée d'action prolongée
de cet ester, observée initialement chez l'animal. Après l'ester
oenantique de fluphénazine, mis à la disposition du corps médi-
cal en Grande Bretagne à partir de 1966, d'autres Neuroleptiques
injectables à action prolongée ont fait l'objet d'études expéri-
mentales et cliniques.
è
Lors du VIl
Congrès du Oollogiumlnternational de Neuro-
psycho-pharmacologiens de Prague (AoQt 1970), une séance spéciale
fut consacrée aux Neuroleptiques à action prolongée dans une

19
publication parue au début de 1971. Vil~neuve et Simon qui pré~
sidèrent cette session ont dégagé l'essence des communications
et des idées échangées sur cette nouvelle catégorie de médica-
ments.
(39) •
Enfin)au cours du Vè Congrès Mondial de Psychiatrie
(Mexico 1971»une cinquantaine de communications furent consa-
crées à ce type de produits qui paraissent susciter un intér~t
croissant en raison d'un certain nombra d'avantages par rapport
aux traitements oraux classiques:
(39-40).
- sur des périodes de traitement suffisaoment longues, la
dose totale d'ester injectable est de loin inférieure à la dose
totale du produit non estérifié correspondant ~u'il faudrait
administrer pendant la m~me durée en prises orales journalières
et cela d'autant plus que la durée d'action de l'ester oonsidéré
est plus prolongée; parallèlement les effets secondaires sont
moins marqués et ils semblent d'autant plus atténués que la durée
d'action de l'ester considéré est plus prolongée;
- la faible fréquence des injections (1 à 4 par mois, selon
les produits) permet d'alléger le travail des psychiatres et
de leurs collaborateurs. Ils peuvent de ce fait consacrer plus
de temps aux autres activités thérapeutiques, au contact du mala-
de et sa r~insertion sociale en particulier;
étant donné que la proportion de malades mentaux qui n'ab-
sorbent pas les médicaments peut atteindre lli. chiffre considéra-
ble, la certitude que les malades restent bien GOUS traitement
est un grand avantage des esters injectables à ~urée d'action
prolongée, surtout lorsqu'il s'agit de malades suffisamment amé-
liorés pour retourner dans leur milieu familial et éventuellement
reprendre une certaiBe activité professionnelle;
- il a été suggéré récemment que les Neuroleptiques injecta-
bles à action prolongée pourraient avoir un intér6t tout parti-
culier chez certains malades qui bénéficieraient peu'des traite-
ments oraux Classiques en raison d'une mauvaise rosorption di-
gestive;

20
- enfin des différences qualitatives pourraiont exister en-
tre l'action d'un ester et celle du Neuroleptique non estérifié
correspon4ant et une activité préférentielle des esters sur
certains symptemes plus~œésisiants de la sohizophrén:Lê n"est
pas exclue.
Cependant)bien que les effets secondaires dus à ces
Neuroleptiques injectables ~ action prolongée soient moins écla-
tants, il ne faut pas perdre de vue que l'apparition û'effeta sa-
condaires sévères (agranulocytose, syndrome malin, accidents
mésodiencéphaliques) exceptionnels avec les Neuroleptiques
classiques ne peut 3tre entièrement exclue dans le CBO des Neu-
roleptiques injectables à action prolongée et dans cc cas l'im-
possibilité d'interrompre rapidmment l'imprGgnation de l'orga-
ganisme pourrait compliquer sérieusement la thérapeutique cor-
rective.
Actuellement sept (7) produits ont été bien individua-
lisés (cf tableau).
Si l'on accepte le cas du fluspirilène qui es~ adminis-
tré par voie intramusculaire sous forme de suspension microcris-
talline dans l'eau,tous les autres dérivés résultent de l'esté-
rification par un acide gras de La fonction alcool primcire du
neuroleptique classique de base et ils sont administrés par voie
intramusculaire en solution dans une huile; dans cet exposé>
c'est de ce dernier type de p~oduits dont il s'agit surtout
(cf tableau).
On ci te
l'ester oenantique de fluphénazine (Moditen retard).
l'ester décano!que de fluphénazine (Modécate) •.i
l'ester oenantique de perphénazine~~
l'ester décanotque de flupentixol (Fluanxol rctard)~
l'ester undécylénique
de pipotiazine ou Pi~ortil M2 ..
l'ester palmitique de pipotiazine ou Piportil L4~
qui fait l'objet de ce travail.

20bis
NEUROLEPTIQUES
.4.
.4.CTICN
PROLONGEE
Données cliniques
'Durée
Dosa par i
Produit
Formule
Solvant a•.aotion
jection
1
moyenne
d'une dose
{:~.
('/''-/'>-
ft
l ,...)_Cfj
Dérivés de la
'/~:\\'!I:;"'_N~-~C~t)</- CH ~O- R
Pluphénnzine
Ih1i.le
Ester oenanthi·
-Ra- -e0(CH2)5 CIO
25 - 100
de sésme
2
nue
--
Ester déce.nof-
-&:. -CO (CH2) 8 CIO
Huile de
3
12,5-50
que
sésame
Dérivé du Plupen-
~sr~
tixol
~I \\ ~l'''3 N~"-f4..ltO-l<
-.-
. . ... _\\f H.de-
...... . - /
.
Ester d6oO.nof-
-&: -CO(CH2)8 CIO
Viscoléo
2
20-'0
qU.
.
Dérivé de ln per-
~S)O-
~l N ~,..; ct
pMnnzine
tA.A'J~~-oN":
l
_
>N-({I'42.~-~
Ester oenanthi.-
-&=. -e0(CH2)5 CIO
Huile de
2
100
aue
sésame
Dérivés de la. pipo- «$)0
,
.
~ ~
tia.zine>
'"
~~H r;O k:
(19)66 RF)
\\ dl-! ~.)~- t'-'
\\' }. 4-
Ester undéoylé-
-R- -00(CH2)8 CH=CH2
lhlile lia
2
100-150
niaue
dsame
-
.
- -
Ester pa.lmiti-
-lb -e0(0H2)l4 CH3
Huile de
50-300
que
sésame
4
-
IC~ H~
,/..-,
PluspiriHlne
Lç-~~ ]Z('~·H(l-It.\\3- N( /"1'-"'4
Q
SUspensiD.l1 mi-
crocriBtnlline
l
2-10
eau
. Visooléo = Fra.ction de basse viscosité d'huile de noix de 0000.

al
A) Etude pharm&cologigue~
On utili~e surtout des te clmiques à valour prévisioh-
nelle~ Ces teclmiques visent des buts précis :
- la prévision de l'activité antilply'chotique le (on utilise
les tests d'antagonisme vis à vis des siéréotyp1ès provoqués
chez le rat par l'apomorphine et par l'[~phétamine (test plus
sensible) ;
- la prévision de l'activité sédative t
(on se base sur la
diminution de l'activité motrice chez la souris, la protection
contre la bataille par choc électrique chez la souris, la poten-
tialisation de la narcose à l' hexobarbilial chez la souris ou le
rat;
- la prévision des ~fets seoondaires initiaw~ de la c~re
neuroleptique ( on juge sur l'asthénie et la somnolence qu~est
susceptible de provoquer le test de traction chez la souris);
- la prévision des effets. secondaires erlrapyramid.a.ux d' ap-
parition souvent progressive ~ (on utilise le test de la cata-
lepsie) ;
- la prévision des effets secondaires neurovégétatifs (en
particulier des effets alpha adrénolytiques) t on utilise des
tests de pharmacologie générale.
Cependant l'étude expérimentale des neurolpp~iques à
action prolongée est difficile l
- il est difficile de mettre e.n évidence leur activité par
certains tests ~suels -
- chez une même espèce la durée d'action peut varier beau-
coup selon le test utilisé.
Cette étude pharmacologique a pour but essentiel de
mettre en évidence l'efficacité et la longue durée d'action des

22
produits; pour cela il est essentiel de déterminer les varia-
tions de la dose efficace 50% (DE50) en fonction du temps dans
des tests aussi semblables que possible.
Cette étude a permis de classer les différents produDB
selon leur durée d'action bien que les résultats varient un peu
entre la clinique et l'expérimentation animale; (exemple de
l'ester décanotque par rapport à l'ester undécylénique de pipo-
tiazine) • (39).
B) Etude du métabolisme et de la. distribution·
On utilise des produits radiotraceurs pour suivre la
marche des produits intéressés dans l'organisme.
Cette étude apporte certaines précisions:
l'61imination de l'ester se fait essentiellement dans les
urines, les fécès, la. bile avec un maximum de métabolites au
niveau des fécès et très peu dans les urines;
- l'élimination urinaire et fécale se fait de façon très
(12.-)
lentli
95% du produit injecté rest~au niveau de la zone d'injec-
tion. Le reste, réparti dans la peau, les viscères, les os est
très négligeable et joue pe~ de r61e dans le mécanisma de la
durée d'action du produit;
en ce qui concerne la répartition du produit dans les vis-
cères tes plus fortes concentrations sont trouvées dans le foie,
le rein, l'intestin et l'estomac; les plus faibles au niveau du
coeur et du cerveau;
les esters subissent dans l'organisme une hydrolyse enzy-
matique qui libère, le neuroleptique classique. Les proporticns
d'ester qui échappent à l'hydrolyse enzymatique avant d'8tre ex-
crétées sous forme inchangée et/ou éventuellement modifiée
paraissent faibles et dans l'ensemble les bioformations des esters
aboutissent aux m~mes métabolites
que dans le cas des neurolep-
tiques d'origine.

23
De nombreux tissus contiennent des estérases capables d'hydro-
lyser ces prodyits. Cependantyla vitesse d'hydrolyse varie selon
l'ester et selon le tissu considéré.
c) Mécanisme de l'action prolongée des esters injectables
des neuroleptiques classiques : deux processus ont été
retenus.
1) Libération lente à partir de la zone d'injection.
du fait de l'augmentation du caractère lipophile des
produi ts dont ils sont issus) il y a une lib~rati:On lente à par-
tir de la zone d'injection;
- pour certains produits;la durée d'action augmente avec
l'allongement de la chaine d'acide estérifiant;
- la durée d'action d'un produit classique est vraisem~~~
blement la m3me -que le produit soit administré sous forme de
solution huileuse ou de suspension ~ueuse cependant que la
durée d'action d'un ester est plus longue qu~~d l'ester est ad-
ministré sous forme huileuse plut8t qul~ueuse. ~ais il faut
préciser que l'utilisation du solvant huileux n'est pas indis-
pensable pour que se manifeste la longue durée d'action d'un
ester.
Enfin)la concentration des esters dans l'huile modi-
fierait peu leur durée d'action.
2) Hydrolyse enzymatique,
De nombreux faits laissent à penser que la forme active
des neuroleptiques à action prolongée est le neuroleptique
classique correspondant libéré par hydrolyse = la présence du
neuroleptique d'origine a été décelée au niveau ùe divers orga-
nes ou tissus et particulièrement au niveau du cerveau après in-
jection des esters par voie sous-cutanée ou intramusculaire.

24
De nombreux tissus contiennent des estérases capables
d1hydr\\yser ces produits.
La forme libre du neuroleptique présente dan3 le cer-
veau pe~avoir atteint cet organe après avoir 6té libérée dans
d'autres tissus où elle peut résulter d'une hydrolyse de l'este:r
dans le cerveau lui même.
Les esters)en raison de leur grande liposolubilitéJdoi-
vent franchir la barrière hémato-encéphalique au moins aussi bien
que les formes libres (J~rgensen et Coll.)
On ne peut exclure (selon Villeneuve et Simon) la possi-
bilité que la présence de faible quantité d'ester aU niveau du
cerveau,n'entraine quelques légères diffJrences qualitatives
entre les activités des esters et celles des neuroleptiques
classiques correspondants~comme cela a été observé en clinique~
En effet>les propriétés
physicochimiques des esters et notemmant
leur.
liposolubilité
sont différentes de celle des produits de
base et les esters pourraient se répartir différemment entre les
différentes zones du cerveau avant d'y être hydrolysés.
D) Etude toxicologique.
Peu d'études ont été réalisées dans ce d.omaine.
Cependant~selon le peu d'expériences acquises/ce type de produit
ne parait pas poser des problèmes majeurs par rapport à ceux que
pose llétude des neuroleptiques classiques en dehors do la fixa-
tion de la fréquence des inj~.tions.
La tolérance locale est très bonne à la différence de
celle des solutions
aqueuses des produits de base.
La toxicité serait réduite par rapport ~ celle des prod.uits
classiques de base~
E) Etude clinique.
Les premiers travaux cliniques sont tous ·~rès favorables
en ce qui concerne l'utilisation de ces produits qui présentent
plusieurs avantages par rapport aux produits olassiques.

!DEUXIEME.
PARTIE?
Présentation
du
Produit t Le Palmitate
de Pipotiazine ou 19552 RF ou Piportil 14
- - - -
1

25
1. GENERALITES
Le produit
. .
/é'est l'ester palm1t1que de P1potiazine- ou 19552 HP;
il est dérivé de la pipotiazine base p~ estérification par un
acide~gras (acide palmitique) de sa fonction alcool primaire qui
termine la chatne latérale pipéridinée de la pipotiazine.
Le produit actif {tant représenté par la pipotiazine bas~
il nous parait indispensable de présenter cette dernière avant
l'étude de l'ester, afin de mieux cerner le problème.
Il. PIPOTlAZlNE BASE OU 19366 RP O:C PI PORT IL
Il a été synthétis~ par les L(~boratoires Rh8ne-Poulen"
Spécia.
1) Amine dérivéede la phénothiadne, c'est un nouveau Ièeuro-
leptique majeur d'action incisive prlidominante.(54).
Il offre la singularité de comporter un noyau pip9Tidine
dans sa chatne latérale, alors que celle des autres neurole~tiques
incisifs dérivés de la phénothiazine renferme un noyau
pipérazine
thabituellement considéré comme psychostimulant).
2) En clinique)il se distingue pr,r la précocité, l'importance
et la qualité de ses effets qui en font_un médiccment du plus haut
intér3t dans les psychoses schizophréniaues notamment dans leurs
t~
aspects déficitaires d'ordinaire si pnu accessibles aux clumio-
thérapies psychotropes.
3) Sur le plan aussi bien expé"imental que clinique... il ël été
confirmé que le 19366 RP possède unI durée d'action plus prolongée
que celle des neuroleptiques habitu·l1s (quelques jours aU li.~u de
quelques heures).
Il en résulte qu'une dose cp'.otienne modeste permet ·l'ob-
tenir une élevation progressive de
la concentration s~~guinc, ~ui
se stabilise ensuite en plateau avec des oscillations d'amplitude
faible, un équilibre s'établissant e~tre l'apport du médicament et
son élimination.

(Cette ab3cn:c de f1.1.lctuation il1portante des taux s'1Ilguins
entre les prises assure la continuité ë€
l'efficacité et réd~it
les risques d'intoxic~tion)"
La durée d'action plus prolon[Ée a deux intér~ts j
d'une part;>elle offre la possibili té de suspension tra'nsi-
toire de la prise quo-Lidienne apl'ès un certain débit,
(par ex.emple
lors des courtes permissio~; de week-e~~).
- d'autre part, une fois la stabiliSation obtenue, elle rend
parfaitement possible la pcursuite de l~ cure à intervalles plus
espacées (par excm:lJle selon un rythl1e b~hebdomadaireb ce trai te-
ment discontinu pouvant dans certains cas ~tre institué d'emblée o
3) Enfin, fai t d ~ 5.mporta:lce cllt'i t~ le den s le trai tement des
psychoses, l:es·~éri:~iç<1i:,i,ln oie la pipotiazine par les acides undé-
cyl~nique et palmitique a dOJlné nai ssan.ce à deux dérivés inj ac-
tables (l'ester undécylénique dû
pipct·lazine ou 19551 RP ou
Piportil M2; l'ester palmitique de pip.tiazine ou 19552 RF ou
Piportil L4 qui nov.:? irc~,6:':':lssg iei).
Dans ces dé;::iv6s)on retrot:.vQ. Les caractéristiques origi-
nales du Piportil; m~is ils préseni3~~ d'nutres intér6ts liés
essentie llement à leur tiu::éc d' acti 0:1 plus prolongée ;-
ainsi le Piportil M2 a une durée d/action de l'ordee de deux
semaine s tandi s que la dur~e d' aC ti 0:1 du Pi porti l lA-, cst,.g Ile 1
de l'ordre de quatre semaines.
C'est la premièrJ fois qU'0~ obtient un dérivé d'au3si
longue durée d'action en ce qui con.'elne les neurole:')tiques.
III. LE PALMITATE DE PIPOTIAZHIE OU 19552 RF OU PIPORTIL..1i
Le Piportil L4 (19552 li?) ê-~t l t ester palmitique :le la
pipotiazino,o .
Il résulte de l'estérification par t'acide palmitique de la ?onc~
tion alcool primaire qui "ormine la c:hatne latérale pipéridi.lée
de la Pipotiazine.

27
Il correspond à la formule développée suivante 1
Remarques : en ce qui concerne ces produits, (la pipotiazine base,
le iérivé palmitique et le dérivé undécylénique)
c'est le radical R qui varie 1
R = H dans la pipotiazine base.
R = CO-(CH2)8-CH=CH2 pour l'ester undécylénique.
R = CO-(CH2)14-CH3 pour l'ester palmitique.
Le Piportil L4 est la diméthylsulfamido-2 (palmitoyioxy-
ethyl- 4 pipéridino)-3 propyl)-10 phénothiazine;
i l a pour formule brute 1 C40 H63 04 N3 82 et son poids molé,~ulaire
est de 714,09.
B) Propriétés pharmacodynamiques. (54).
Les études pharmacocinétiques effectuées chez le ra~ et
le chien avec l'ester palmitique de pipotiazine marquâ aU trttiu~
sur le noyau pipéridine ont mis en évidence la présence prolongée
de cet ester,ainsi que de la pipotiazine libérée par hydrolyse de
ce dernier. Bien que l'existence simultanée d'ester et de pipo-
tiazine "bioformée" ait été constatée dans le tissu cérébral." il
apparatt vraisemblable que la pipotiazine "bioformée" représente
la seule forme active au niveau du cerveau.
1) Actions centrales de l'ester de pipotiazine.
Il y a une libération lente et progressive de l'ester à
partir du dép8t important que constitue la zone d'injection. De ce
fait les taux sanguins ou cérébraux maximaux de la pipotiazine
"bioformée" (par hydrolyse de l'ester) sont nettement plus faibles
que ceux obtenus par administration de pipotiazine non estérifiée,
et le sont beaucoup plus que ceux d( l'ester undécylénique Cr,r ils

28
sont fonction de la durée d'action du produit.
Les tests spécifiques de l'étude des neurollptiques in-
jectables à. action prolongée (test d'antagonisme vis à vis des sté-
réotypies induites par l'amphétamine chez le rat~test.d'antagonisme
vis à. vis des vomissements provoqués par l'apomorphine chez le
chien (moins spécifique) ont permis de mettre en évidence la durée
d'action prolongée du palmitate de pipotiazine et surtout de la
comparer à œlle du dérivé undécylénique.
Les résultats sont les suivants :
-
d'une part :
la durée d'action de l'ester palmitique (19552 RP est net-
tement plus prolongée que celle de l'ester undécylénique (19551 RP)~
- l'effet maximal de la dose considérée est plus intense, à.
l'inverse, avec le 19551 RP,
- il est à. noter que l'acmé d'effet de la DE50 minimale se ma--
nifeste après 2 jours pour le 19551 RP et après 3 jo~ pour le
19552 RP s le dé lai est donc d'autant plus long que· la durée
d'action de l'ester est plus prolongée; dtautre part la DE50 mini-
male elle-m~me est d'autant plus él~vée que la durée d'action est
plus longue (respectivement 2,5 et 4h3mg/kg par voie sous-cutanée
pour le 19551 RP et le 19552 RP);
d'autre part :
la "demie-vie biologique longu.~" du 19551 RP est voisine de.
5 à 6 jours alors que celle du 19552 RP atteint environ 13 jours,
l'augmentation de la dose ad~*istrée accroit fortement la
durée de l'activité du produit,
ainsi/vis à. vis des vomissemetts induits par l'apomorphine
chez le chien, une injection unique par voie sous-cutanée d'une
dose de O,12mgfkgde 19552 RP assure 'lne protection d'au moins 50%
pendant environ un mois alors qu'unl
m~me dose de 19551 RP n'assure
une protection analogue que pendant environ 15 jours.
2) Autres actions de l'ester p!tmitigue de pipotiazine.
Les propriétés pharmacolQgiq,ues générales du 19552 RP ont

29
été étudiées chez le chien anesthésié au pentobarbital.
A la forte dose de IOmg/kg par voie intramusculaire~le
19552 HP est dépourvu dé tout effet sur le système cardiovascu-
laire et respiratoire. Alors que le 19366 HP possède dans les
mêmes conditions une action hypotensive modérée à la dose do
Img/kg par voie intraveineusQ.
- A la même dose et par la même voie dladministration~le
19552 HP manifeste des propriétés adrénolytiques très modérées
(alors que le 19366 HP possède une acti on Symp~olytique marquée
dès la dose de O,25mg/kg par voie intraveineuse) et est dépourvu
de tout effet dans le domaine du parasympathique (oomme dlailleurs
le 19366 RF).
3) Distribution dans l'œrganisme, métabolisme, mécanism~
de la longue durée dlaction.
La très faible concentration dans llorgenisme (à ll.x_
ception du lieu dlinjection) du 19552 RP et de ses métabolites
en particulier la pipotiazine "bioformée ll a nécessité lIutiltsa-
tion de produits marqués (marquage au tritium en position 3~t4
du nOyau'
pipéridine) pour l'étude de sa distribution et de Son
métabolisme.
a) Calcul de la demie-vie Ion
rès les taux
Llévolution en fonction du temps des concentrations plas~
matiques de llester palmitique de pipotiazinc (19552 RP) et de la
pipotiazine IbJ:oformée" par hydrolyse de ce dernier, après injec-
tion dlune dose d'ester de O,75mg/kg par voie intramusculair~
chez le chien est caractéristique 1
- l'évolution des taux plasmatiques de llester est caractérisée,
après une courbe dlaccumulation-distribution ne dépassant pas 5
à 6 jours, par un long plateau qui dure jusqulau 30è jour alors
que la courbe correspondant à la pipotiazine "bioformée" augmente
è
jusqu'au 10
jour avant de décrottre de façon progressive; entre
è
è
le 30
et le 60
jour il subsiste une seulelldemie-vi~ longue'~,
pour 11 ester comme pour la pipotiazine IIbioforméell l' pour cette
dernière, en particulier, le taux plasmatique diminue de moitié
en 12 jours environ.

30
L'évolution dans le temps dos DE50 du 19552 RPpar voie
sous-cutanée dans le test de protection contre les vomissements
provoqués par l': apomorphine chez le chien (étuduée précéde~~ent)
a été comparée à celle des taux plasmatiques = on a noté la simi-
litude frappante qui existe entre elle et celle dos taux plasma-
tiques de pipotiazine "bioformée", ainsi qu'entre la "demie-vie
longue ll de l'ester estimée par la méthilde biologiquo et celle de
pipotiazine "bioformée" calculée à partir des teneurs plasmatiques
(respectivement 13 et 12 fois).
b) Taux plasmatiques et taux cérébraux. (54)
L'évolution dans le temps des concentrations plasmatiques
et cérébrales de l'ester palmitique de pipotiazine et de la pipo-
tiazine "bioformée" par hydrolyse a été étudiée c~ez le rat après
injection d'une dose d'ester marqué au tritium de 0;75mg/kg par
voie intramusculaire.
Cette étude a abouti aux conclusions suivantes 1
- au niveau du plasma.>les taux de l'ester et de. la pipotiazine
"bioformée" varient selon des courbes du m~me type que chez le
chien mais chez le rat, il n'appara!t pas de plateau du taux de
l'ester et le pic du taux de pipotiazine "bioformée" est peu mar-
qué,
au ni veau du tissu cérébral, on retrouve non seulement la
pipotiazine "bioformée" mais aussi l'ester lui m~me et les courbes
de variation en fonction du temps du taux de ces deux produits
sont très voisines des courbes correspilndantes à leurs teneurs
plasmatiques,
- enfin)l'allure de la courbe des variations de DE50 de l'es-
ter est tr-ès semblable à celle des taux de pipotiazine "bioformée"
au niveau du plasma et surtout aU niveau du cerveau: cette ~imi­
litude représente un argument en faveur de l'hypothèse selon
laquelle c'est bien la pipotiazine "bioformée" qui est responsable
de l'activité centrale qui apparatt après injection de l'ester.

31

0) Répartition dans l'organisme et élimlnntion.
On a procédé à des mesures répétées plusieurs jours
jusqu'à une soixantaine de jours) après administration de 19552 RP
marqué aU tritium ( à la dose de 0,75mg/kg par voie intramusculaire
chez le rat, il s'en est suivi certaines constatations:
• à tout moment,environ 9~ de la radioactivité présente
dans l'organisme se trouvent aU niveau de la patte où a été réa-
lisée l'injection. Les d~pets secondaires dans les autres tissus
ne jouent donc qu'un r&le négligeable dans le méc~~isme de l'action
rapport
prolongée de l'ester pari
aU dépet de la zone d'injection,
• l'étude de la répartition de la radioactivité dans les
principaux viscères 15 jours après l'injection do 19552 RF a con-
firmé que les viscères
ne contiennent qu'une très faible partie
(environ 0,8% de la radioactivité présente dans l'organisme, les
plus faibles concentrations étant trouvées au nivecu du coeur et
du cerveau, les plus fortes au niveau du foie, du rein, de l'in-
testin et de l'estomac.
- Enfin,l'élimination du 19552 RP est très lento: 20 joars
après l'administration 40 à 5~ seulement de la radioactivité
administrée ont été éliminés. Au bout de 80 jours il reste encore
dans l'organisme 1~ de Jn. radioactivité administrée;
- l'excrétion (comme d'ailleurs dans le cas du 19366 RP) est
essentiellement fécale et à bien moindre degré (environ la fois
moins) urinaire, le produit étant éliminé sous forme d'ester in-
changé, sous forme de pipotiazine "bioformée" par hydrolyse ~insi
i
que sous forme de métabolites connus de la pipotiazine elle-3~me. 1
f
1
d) Toxicologie expérimentale.
fi
••
dl) Toxicité aigue.
Les études toxicologique s ont montré que la toxici t6 du
19552 RP est faible et nettement plus atténuée que celle du
19366 RP lui-m~me :
ainsi chez la souris par voie intrapéritonéale, la dose

32
létale pour 5~ des animaux (DL50) de la pipotiazine est voisine
de 13Omg/kg alors que pour le 19552 RF (avec des doses comprises
entre 200 et 120Omg/kg) la mortalité est nulle ou n'excède pns
30%,
chez le rat,le 19552 RP est pratiquement dépourvu d'effet
létal jusqu'aux plus fortes doses de 50Omg/kg (par voie intrp..-
péri tonéale) ;
- chez le lapin,il en est de m~me pour des doses de 10Omg/kg
par voie péritonéale);
- chez le chien,le résultat est identique pour des doses da
20Omg/kg par voie intramusoulaire.
L'ester provoque cependant (de même que le 19551 RP)
ohez les quatre espèces une nette sédation et un ralentissement
de la oroissance pondérale dont l'intensité et/ou la durée sont
proportionnelles aux doses administrées.
d2) Toxicité t terme.
- chez le rat et le chien,il n'y a qu'une faible·toxicité à
terme du 19552 RF (aux posologies hébdomado.ires de 9;3mgl'kg par
voie intramusoulaire pendant 9 semaines ohez le rat, 10 semaines
chez le chien, le produit a toujours été parfaitement toléré et on
n'a noté le moindre effet secondaire clinique, biologique ou ar-ato-
mo-pathologique (lors du sacrifice des animaux 10 ou 15 semaines
chez le rat, 10 ou 13 semaines chez le chien après la premièz'Q
injection) •
- la toléranoe locale des solutions huileuses de
l'ester
(l'huile de sésame stérile est utilisée comme solvant et a 'été
elle-même très bien tolérée par la même voie intramusculaire ohez
des animaux témoins) au niveau des zones d'injection intramuscu-
laire a été toujours excellente tant du point de vue olinique
qu'histologique.
Contrairement à ce que l'on peut noter avec les solutions
aqueuses des dérivés de la phénotiazine aucune altération tissu-'
laire, aucune réaction inflammatoire n'ont été constatées.
,
",

33
- l'étude de la toxicité à terme à longue durée (18 mois chez
le rat, 1 an chez le chien, aux doses hébdomadaires de
2,5 à 5 Qi
15mg/kg par voie intramusculaire) a confirmé la. bonne tolérance
du 19'52 RF chez les deux espèces tant du point de vue de la. tolé-
rance générale que du point de vue de la tolérance locale.
d3) Action tératogène.
Adminitré pendant la période d'organogénèse (4 fois à
trois jours d'intervalle, du jour 4 au jour 13 de la gestation,
aux doses par injection de (IOms/kg par voie sous-cutanée ohoz la \\
souris ou par voie intramusculaire chez la ratte, 5mgJkg par voie
intramusculaire chez la lapine)"le 19552 RF s'est àvéré dépo'lrvu
d'activité tératogène chez la souris, la. ratte et la lapine.

ITROISIEi_E_·_~P_A~R~T_I~W
PREMIERES DQNN.D8..;CLINIQUES DE
L'ETUDE· ]lI 19552 RF.

34
PREMIERES DONNEES CLINIQUES DE L'ETUDE DU 19552 HP.
(premiers travaux cliniques sur le 19552 RP
ou palmitate de pipotiazine).
Les études réalisées sur ce produit ont montré que le
19552 BP se différencie essentiillement par sa longue durée d'ac-
tion du 19366 RF (neuroleptique originel qui représente en.f~it
le support de l'activité thérapeutique du dérivé).
L'intér~t particulier du 19552 RP réside non seulement en
cette longue durée d'action mais aussi en son efficacité curative
(efficacité antipsychotique en particulier) et préventive (pJrmet
d'éviter les rechutes, les rehospitalisations en favorisant ]ar
ailleurs la restauration progressive de la personnalité avec re-
prise d'un intér~t social) et en la discrétion de ses effets sé-
datifs.
A) Résultats thérapeutique. et indications • (54)
Plusieurs études cliniques ont éié effectuées e~ Frunce
et dans d'autres pays. Ces études préliminaires réalisées avec un
recul acceptable ont permis de mettre en évidence les effets thé-
rapeutiques du 19552 BP, en insistant sur certaines indications.
1) Dans les psychoses chroniques..
a) Les schizophrénies représentent l'indication majeuye.
- On a noté une action intéress~te et originale du 19551 RF
sur l'inhibition psychomotrice, le désintér~t, le retrait autis-
tique et les troubles du contact et de l'affectivité. Ainsi}.l
s'en suit une resocialisation remarquable, parfois rapide et liée
à une reprise de l'initiative personnelle plus qu'à une sol:ttci-
tation de l'entourage (Th. Lemperière et Coll.);
- il Y a une modification importante du potentiel d'inseY-
tion sociale (J. Oulès et Coll.);
- à la différence des résultats obtenus avec les traitements

chimiothérapiques à. prises quotidiennes aU long cour's)il y a un
résultat très significatif = le test de Rorschach pratiqué avant
traitement, après trois ou quatre mois et après quinze mois, montre
une meilleure adaptation au réel, l'augmentatiDn de cette adapt~­
tion pouvant 8tre évaluée à 20% et parfois plus;
- l'influence sur la production psychosensorielle est
variable 1
• l'amélioration relationnelle est beaucoap plus constant~
• parfois,réduction progressive du délire,
• parfois,coexistence de la production délirante et hal-
lucinatoire et de la reprise de rapports familiaux et sociaux
plus conformes (P. Peron-Magnan et Coll.);
• parfois)recrudescence délirante transitoire ou exté-
riorisation d'un délire jusqu'alors inexprimé,
• parfois,éclosion de manifestations d'agressivité à
l'égard de l' ent ourage •
Tous ces effet;· peuvent ne pas ~tre négatifs (au con-
trai»e) à. condition d'en être prévenu afin de
pouvoir les exploi-
ter au maximum à. des fins psychothérapiques dans le contexte des
structures.
-En ce qui concerne l'évolution statistique,la plupart des
auteurs font état de plus de 50% d'améliorations importantes
(fait importan~il s'ag#issait dans la plupart des cas de malades
chroniques évoluant depuis plus de 5 ans)-
• Pour L. Gayral et Coll., ces neuroleptiques (19552 RF
19551 RF) constituent le meilleur traitement de la schizophrénie
sous toutes ses formes remontant à. plus de 4 ans et passée au
stade d'évolution fixée, sans activité pragmatique et socialQ;
• il Y a en plus une grande accessibilité à cette t~éra­
peutique de forme f plus récente' (J. Oulès et Coll.) L. Gayrc,l
et Coll.);
• d'après R. Ropert et Coll., parmi les schizophrènes,
les formes hébéphréniques et simples sont beaucoup plus touchées
que les formes paranotdes;

36
, ~nfin)on peut conclure avec J, Oulès et Coll,>quc les
schizophrè~s représentent l'indication privilégiée face à CG
produit et les résultats constatés (amélioration symptomatolo-
gique, réinsertion socioprofessionnelle parfois m~me avec arrht
médicamenteux (guérison) sont d'intér~t primordial.
b) Délires chroniques.
Beaucoup d'auteurs reconnaissent l'activité satisfai-
sante du 19552 RP dans les délires chroniques non schizophréniques
m~me s'il y a de légères différences d'opinion suivant les formes
nosographique s.
• Sur 31 Cas traités, P.A. Lambert et Coll. obtiennent
23 bons résultats. Beaucoup parmi ces Cas (ils étaient tous hos-
pitalisés) ont pu se maintenir en milieu familial. "Le oompo::-te-
ment délirant est profondément, modifié, la conviction reste par-
fois durable mais la sthénicité et l'activité hallucinatoire
peuvent 6t
~ re t '
' 1 · , 4 -
res ame 10res, l e d'l"
e 1re enk.yst'"
e ;
• R. Volmat et Coll., R. de Buck, M. Porot, obtiennent
une proportion notable d'évolution favorable dans les psychoses
hallucinatoires chroniques;
• R. Ropert et Coll. jugent l'action inconstante (dans
ces m~mes cas) avec parfois un caractère progressif permett~lt une
complémentarité dans le temps;
• Sur 13 cas J. Oulès et Coll. font état de 7
résultats
excellents, et/~ebons résultats. Ils notent par ailleurs que les
délires sont d'autant plus accessibles au traitement qu'ils sont
plus structurés;
• Pour M. Rojo. Sierra~les délires de relation·figu~ent
parmi les applications électives de cette thérapeutique;
• Pour M. Baudry et Coll •.) lea délires interprétatifn sont
de meilleures indiCations que les délires hallucinatoires;
• J. Guyotat et J. Pellet rangent les paranoras par[d
les indications majeures du 19552 RF (6 bons ou excellents r{,-
sultats sur 7 oas avec un recul supérieur à un an pour 4 d'oJ,tre
eux) ;

37
• L. Gayral et Coll. signalent des résultats inté-
ressants souvent partiels mais durables, dans les psychoses
paranotaques où il y a beaucoup plus dtaction sur l'intensité
des réactions que sur le délire proprement dit.
. "
2) PsychDses a1gues.
L'utilisation du 19552 RP peut poser des problèmes dans
ces cas du fait de l'aspect aigu et no~ durable à long terme des
troubles. Cependant des résultats excellents ont été obtenus par
certains _auteurs 1
- ainsi,dans les bouffées délirantes (J. Delay et Coll., J.
Guyotat et J. Pellet, M. Porot, R. Volmat et Coll., R. de Buck);
- dans les agitations psychomotrices et les troubles du com-
portement en période d'invasion schizophrénique (P.A. Lambert et
Coll.) ;
- dans les épisodes délirants aigus au cours des psychos3s
chroniques ou les excitations atypiques, liées à l~évolution
résiduelle autonome d'un processus schizophrénique (L. Gayral et
Coll. )
3) Psychoses maniaco-dépressives-
- L. Gayral et Coll., P.A. Lambert et Coll. observent lea
meilleurs résultats dans les cas où persiste une
hypomanio in-
tercritique plus ou moins chronique = ils obtiennent une stabili-
sation des troubles thymiques à plus ou moins long terme; mals
une surveillance du traitement est nécessaire afin d'éviter ~e

inversion de l'humeur. Pour la m~me ra~ton)la posologie doit 3tre
cronvenable.
4) Trouble s du caractère et du c omportement ~
- P.A. Lambert et Coll. obtiennent sur 16 c&e de psychopathes
,
et d'éthyliques?12 bons résultats = avec chez les psychopat~~s,un
résultat
excellent terni par l'abandon du traitement à la sortie

38
de l'hBpital et chez les éthyliques une heureuse action sur les
troubles du caractère et une souplesse dans la personnalité favo-
rable à la poursuite de la post-cure.
Cependant;il y a intér3t chez eux d'utiliser une dose faible.
- P.A. Lambert et Coll. soulignent l'intér3t du 19552 RF
chez les oligophrènes = 9 bons résultats sur 11 cas antérieurement
traités par neuroleptiques class~ques du fait des troubles du
comportement et de l'agitation;
- M. Baudret et Coll. considèrent les troubles du caract9re
comme indications également privilégiées du 19552 RP.
5) En pédopsychiatrie,
On note des résultats particulièrement intéressants
dans les psychoses autistiques et dans les formes de la phaSQ
de latence -1 a.vec réduction du retEa.it,· reprise des activités et
participation plus active à certaines reéducations, une meilleure
insertion dans le cadre socioéducatif.
B) Tolérance.
Elle est généralement satisfaisante quand on tient compte
bien sdr des effets secondaires observés avec los autres neu~o­
leptiques = le 19552 RF est mieux toléré que les autres neur~lep­
t~ques administrés per os et de façon quotidienne.
1) Tolérance générale-
- Les manifestations extrapyramidales sont les plus habi·.
tue Iles mais elles sont facilement corrigées par les antipnrkin-
soniens , d10ù leur administration systématique généralement
admise;
les effets sédatifs à type d'asthénie, cle somnolenee diurne,
sont rarement observés ou sont nettement moins fréguents gul~~
d'autres neuroleptiques à action prolongée;

39
_ les tendances dépressives sont rares et généralement très
mineures. Un état dépressif mineur est amélioré par l'administra-
tion d'antidépresseurs tricycliques; un état dépressif véritable
nécessite l'arr~t du traitement, la rehospitalisation et le chan-
gement radical de thérapeutique.
Sur un total de 214 cas de malades traités avec le
19552 RP, P.A.
Lambert et Coll. n'ont relevé que 3 états dépressifs, proportion
nettement inférieure à celle observée avec les dérivés retards de
la fluphénazine;
- D'autres troubles divers?communs aux autres neuroleptiques
pour la plupart, ont été notés avec une fréquence variable :
• effets neurovégétatifs ,(avec quelques variations ten-
sionnelles ou lipothymies),
• retentissements métaboliques
ou endocriniens, prise
de poids excessive, parfois aménorrhée chez la femoe,
• par contre il n'a jamais été nmté de : constipation
rebelle; iléus paralytique; hyperthermie durable, ictère;
Tolérance biologique.
Elle est appréciée par plusieurs auteurs chez un nombre
important de malades: il n'a été constaté aucune, modification
significative des diverses constantes sanguinest hSmogramme, V.S.,
azotémie, glycémie, cholestérolémie, ionogramme;
• urinaires ,. pH, culot urinaire -
• au niveau du foie : les quelques altérations biolo-
giques observées ont toujours été très discrètes, très rares et
surtout isolées, sans corrélation avec les doses totales reçues.
• Des examens oculaires systématiques (segment anté-
rieur et fond d'oeil) n'ont permis de mettre en évidence aucune
anomalie imputable à la thérapeutique, ni aucune accentuation
des dép~ts cristalliniens préexistants chez les quelques sujets
ayant reçu antérieurement des dérivés phénothiaziniques.
• Des tracés électroencéphalographiques n'ont pas permis
de déceler des manifestations pathologiques ou d'en constater

40
l'aggravation lorsqu'elles existaient auparavant (avant le trai.
tement).
2) Tolérance locale.
Excellente. Les injections sont généralement bien sup-
portées malgré la nature huiaeuse des solutions; aucune réactioq
pathologique (induratio~, tuméfaction, intlammation) n'a été
signalée.
C) Contre-indicatio~.
Ce sont celles des neuroleptiques dérivés de la phéno-
thiazine 1
lésions organiques graves -
antécédents d'agranulocytose toxique -
antécédents de porphyrie et de glaucome
Certaines précautions sont à prendre également au cours
de l'emploi de ce produit 1
• surveillance attentive des déficiences physiques des
vieillards avec réduction des doses et espacement des injections;
• en cas d'accès fébrile intercurrent ou de grossesse,
modification éventuelle du traitement.
D) Associations thérapeutiques.
Le 19552 RP (en dehors de la prescription quasi systé-
matique d'antiparkinsoniens) a pu 3tre associé à d'au~res psy-
chotropes :
- neuroleptiques (de type sédatif
tel que la lévomépro-
mazine),
thymo-analeptiques (dérivés de l'iminodibenzyle,
tranquillisants (procalmadiol, diazepam, le soir),
divers antiépileptiques en c~s d'antécédents de comitialité.

41
E) Posologie et conduite du traitement.
Le 19552 RP s'administre par voie intramusculaire selon
une posologie moyenne.
Au cours des études antérieures>le traitement a débuté
en général, de façon préférentielle en milieu hospitalier ~ dans
certains cas cependant,la cure a commencé de façon ambulatoire,
Très souvent~le 19552 RP a été tnstitué en relais d'un
traitement neuroleptique standard (le plus sopvent c'est le
Piportil ou 19366 RP qui a débuté la cure).
Dans les cas neufs,soit le Piportil a été utilisé en
prémédication d'abord, soit d'autres neuroleptiques majeurs par
voie intramusculaire ou orale.
1) Dose par injection -
- chez l'adulte ~.
La dose par injection est habituellement de 10Omg; mais
elle peut varier, selon la gravité des troubles et l'effet thé-
rapeutique, entre 25 et 200mg -
- chez les sujets Itgés, les épileptigues,dans les encéphalo..
pathies, la posologie est faible au départ (de l'ordre de 25mg
par injection) et si besoin, très progressivement augmentée.
chez l'enfant 1
La dose initiale est faible au départ de l'ordre par
injection 1
de 12,5mg au-dessous de 6 ans
de 25mg entre 6 et 12 ans
de 50mg au-dessus de 12 ans
Lorsque cette dose est bien tolérée et sans réduction
symptomatique>celle des injections sUivante est augmentée 1 la
posologie efficace bien tolérée ét~t de 1
12,5mg à 25mg au-de,sous de 6 ans
50mg à. 15mg de 6 à. 12 ans
15mg à 100mg au-dea$us de 12 ans.

42
2) Intervalle entre les injections.
Il est de l'ordre de un mois (19552 RF) -
: Il est de 15 jours pour le dérivé ~d6oylénique _
Recommandations 1 la voie veineuse est déconseillée.
F) Présentation ..
Le 19552 RP est présenté sous forme do solution huileuse
(solution dans l'huile de sésame stérile) à 2,~ dlester palmi-
tique de Pipotiazine.
de
• Botte/l ampoule de 4ml dosde • 100mg • Prix 54,90
+S.H.P +MM nQ 314-048-6 soit 3750 F CFA.
• Botte de 3 ampoules de lml dosées à 25mg
Prix 47,30 +S.H.P-AMU nt 313-723-1
inscrit au Tableau A remboursable: par la sécurité
sociale à 7Q% et agrée
à l'usage des collectivités et divers
services publics.

'-/.....Q~U_A=....;T;..::R...:I::....;;E .....ll::...;E
~P .i RTl If 1
UTILISATION ru 19552 RP EN PSYCmATRIE SENEG.A.L.A.ISE.
(Notre étude)
1. METHODOLOGIE
I I . LES CAS
I I I . LES RESULTATS

43
L
METHODOLOGIE ,
1) ,Le produit utilisé.
Pour ce travail/nous n'avons pu disposer ni du produit
de base, ni da pr oduit retard undécylé~que. Nous n'avons utilisé
que le dérivé palmitique, ester palmitiçue .de pipotiazine ou
19552 RP"
Ce produit n'était pas encore eommercialis6 au Sénégal
au début d'3 l'étude 0 Il ne llest que réclemment. Ainsi.> pour
llessentie~nous l'avons commandé direc~ement en Prance, avant de
le rétrocéder aUx maladeS a La seule présentation utilisée est
llamp~le de 100mg de l'ester palmitique de pipotiazine.
Elle e st 'rendu\\? aUx malade s aU prix d ~ achat de 1500 f. CPA
(30 pp) 0
L' admini strati on se fait par v'oie intramusculaire à
raison diune injection toutes les quatre semaines. Il est pres-
crit systématiq~ement un antiparkinsonien de synthèse, ici l~
trihe~vphénidyleo
Nous avons associé également assez souvent des neurolep-
tiques classiques surtout la lévomépronazine pour lutter contre
l'insomnie habituellement rencontrée eu début de tr~>.itement.
2) Choix des malades.
Tous les malades qui ont reçu le 19552 RF aU cours de oe
travail étaient antérieurement s~ivis dan' le service (hospita-
lisés ou externes)n
Il s~agit donc d'individus ayan'b reçu des neuroleptiques
mais chez lesquels le traitell)ent n'a pas été suivi (refus mé~­
camenteux. inefficacité de la chimiothérapie).
Le tableau récapitulatif des dsultats montre que les
3/4 des malades choisis présenta~ent Ime psychise chronique ou
une poussée aigue au cours d'une peyc~ose chronique.
L&s malades souffrant d'r~ éûat dépressif ont été écar-
tés compte tenu des indications du', Laboratoil'El fournisseur du
produit 0

44
L'état général des malades était en général bon aU débat du
traitement.
S-agissant d'un produit nouveaU à aotion retardée~nous
aVons voulu ainsi éviter tout risque ohez des individus présen-
tant un état nutritionnel défioient ou une maladie infectieus~
ou parasitaire susoeptible d'altérer le système nerveux et les
organes qui participent aU métabolisme du 19552 RF. Certes~des
examens compl8mentaires auraient pu être faits systématiquement
pour mieux cerner le problème.
Nous aVons préféré prendre un petit risque calculé en
choisissant des malades ayant un bon état général ohez lesquels
nous avons procédé à un inventaire oomplet des antécédents patho-
logiques et un examen physique rigoureux.
En outre,les malades ont/~1~ulièrement suivis ce qui
permet de demander un examen biologique obaque fois qu'en cours
de traitement l'état du patient l'exige.
Les malades choisis ont entre 20 et 50 cns -
Le sexe n'est intervenu dans le ohoix que pour écarter
les femmes enceintes.
Il n'y a pas eu également de distinotion selon la classe
sociale. Il est cependant à noter que pour assurer la régularité
du traitement et devant l'impossibilité d'en permettre la gra-
tuité, seuls ont été retenus les malades susceptibles d'aoheter
les ampoules
de Piportil L4. Dans un pays où le niveau annuel
des 3/4 de la population ne dépasse pas 400 dollars U.S.A.~
o'est donc introduire une certaine discrimination selon le pou-
voir d'achat des individus.
4) Dude du traitement •
Pour jugQr de l'efficacité du 19552 RF et compte tenu
des réalités socioéconomiques du pays, nous avons estimé que
chaque malade devait recevoir trois injections successives du mé-
dicament. Cette exigence modeste n'a pu ~tre satisfaite qu'une
fois sur deux.

45
5) Les traitements psychothérapiques ou sociothérapigues
associés =
Il faut préciser que la quasi totalité des malades ious
19552 RF a bénéficié parallèlement des traitements psychothéra-
piques habituellement en cours dans nos Services •
• Les malades hospitalisés en début de traitement ont
bénéficié des psychothérapies de groupe, des psychothérapies de
soutien, des activités ergothérapiques, de visite familiale quand
cela a été possible et d'autres activités à visse sociothérapique
• Les malades non hospitalisés -
Ces derniers ont bénéficié essentiellement des psycho-
thérapies de soutien au cours des consultations do contr~le,
parfois de visites familiales, ou d'actes socioprofessionnels.

46
II. LES
CAS
Nous avons résumé nos observations sous forme de
tableaux.
Cependant~afin de mieux illustrer ce travail~nous
en aVons développé quelques unes qui sont.caractéristiq~es~
.
.
Il s'agit des observations n2 S
1, 12, 14, 20, 22, 24,
26, 28, 43, 46.

tIJ
.... C
IPrésenta1iion du IDébut et évolu- ,Début de la c.;ux'tllJ!;volutiun sous
.0
as
1
Devenir
1 Remarques
t
malade
!t~on de la mala- .Forme 2liIrl.-que
19552 RP
\\0

1
1
t
ldie avant 19552 I.Date 1- inJeo- 1
1
' 1
1
tRP
ltion
1
1
1
1
1 _ _
1.Motif .
1

1
1
I-Lébou musulman l~alade depuis
l-Soh. simple.
I-Amélioration sal-Nette am~liora-ITraitementtou-
1
l-Ex-étudiant en 11972
lautisme,vie vé~tisfaisante a.prœtion après 5 mois jours bien sup-
D.l4B. IMédecine
t-Traitement tra-Itative.
lIa 2è injection Id'arrOt de trai-l porté.
1-31 ans
lditionnel sans
I-Début du traitel-Espacement des Itement
1
t-sexe masculin
lsuccès pendant
Iment 13-10-1977 1inje ctions </6
I-Aucune rechute 1 + + + ....
l-eélibàtaire
pans···
len externe
Isemaines puis /21-Prend des i n i "
! -Vit avec la mère-QUatre rechutesl-Motifa ineffioa~ mois.)
è Itives.
1
1
let 3 hospitalisafcité du t~aite- l-u"'t après 9
t
1
1
Itions
Iment
lin jection
1
1
1
I-Persistance de 1
1
1
1
1
! signes
1
1
1
J
.--------------------~----------------------------------------------------------------~-
I-Ouoloff,musul- 1-1ialade depuis
l-Sch. simple
I-Amélioration aul...Evolution sous l-Insomnie en début.
Iman.
11969.
I(bizarrerie,sol~coursdu 3è moisi sans rechute
Ide traitement
2
1-32 ans
I-Traitement tra-l1oquie erratisme)lde traitement
1 depuis 16 mois lcalmée pa. asse-
t-sexe. masculin lditionnel sans
I-Début du trait~...Espacement des Ide traitement.
lciation de Léva-
O. S I-célibataire
1suvoès
lment le 9-12-19'm injections à
1
lmépromazine 50mg
I-sans professionl-Une hospitalisa-en externe.
Ipartir de la 7è 1
Ile soir pendant
I-Pris en charge Ition sans suite I-Motif. réticenœlinjection une
1
115 jours.
____
,par la mère.
" !:N!est plus revul
Itous les 2 mois 1
1 + + + T
touoloff musulmanl1lalade depuis
l-Sch. simple
I-Amélioration
I-Comportement - l-Agitation déli-
3
1':'" 22 ans
~ 1976.
.
1(dépersoima.lisa-lprogressive à
Iparfaitement a.- Irante anxieuse au
l-sexe masculin
l-Traitement tra-ltion,désadapta- Ipartir du 2è moiddapté en Février15è jour disparais-'
M B l-eélibataire
lditionnel au long tion scolaire
I-Espacement. des 11979.
- Isant sous associa-
• ·l-élève cycle se-lcours.
I-Début du traite-&injections aU 3èl-Initiative re- Ition de Lévœi~
IcondSire
I~Deux longues
lment le 8-7-19781mois une tous ledprise scolaire. lpromazine 5Omg.
I-Prise en chargethospitalisationslà l'h&pital.
12 mois
1
1 + + + +-
lpar les parents l~Rechutes fré-
I-Motifa ineffioal
1
1
1
lquentes.
Icité sous neuro-I
1
1
1
1
Ileptiques class~
t
., 1
1
1
1ques.
1
1
1
_ _ _1
1
1
1
1
110-
_

.':~;'~
.-_o. i
,r;;. .
.'
.
\\.~..:,..
;;, -
l '
1
.
.
1
1
l
l '
1 Pdsentation
t Début et évolu- 1 DéJ>ut de' ~a. curel
Evolution
1
1
1
a
.
du
.
tion B.vant
1 .Forme gllluque 1
Devenir
1
Remarques
1
Cas1
Malade
1
19552 RP
t . •Date
1- injec- t sous 19552 RF
1
1
1
.
1
. !
, ,
.. tion
.
~
- -, - ...
1
~
a
_ _......;;.l:1
·
1-
. 1·
~tl~.M:....-.o-t1-·f
:_
~!~-----~Ir__:__:"--:_:_-1
4
.
LOuoloff,musUlm~!.Malade depuis t-Sch• simple
~'-Amélioration i-Intégration _ ~A toujours bien ~
4
l.29 ans
'1974.
~autisme,bizarre- progressive -
t sociale parfaita toléré le trai- 1
I
l
L sexe masculin
~12ans de traite- i~ie)
1 accord secondai-a-Est de'Venu pt-.} tement.
Lcélibataire
~nt traditionne\\t..uébut du traite- re
lcheur.
1
D.B. L sans profesiion .ans suvoès'
. ment en avril
1. -Exéat a~ cours I.-Dernier contr&i
+ + + +
! 1 .
Lpris en charge
J.Deux hospitalisat 1978 à llh8pita~du 3è m01s de
lIe en Février
1
lIt
Inar la mère
;'iions marqu~es
f'Motifl réticence) traitement
~ 1979.
l
f
~par fugues,réti-} fugue.
l-E~pacement des l
t
1
1
rence.
1inJections tous 1
1
1
1
1
les 2 mois,tous l
1
J
1
J;
1 le s 3 moi s pui s t
t:.
l
1
t
1
1 arrOt.
l
1
l
1.
t
. 1
t
.
1.
1
_
l
.' l.
• t
l
1 . l
1
~ap-Verdien Ca- ~ Malade depuis 1- S?h. simple. l-Déshinibition rAmélioration, . I-Au 5è mois: 1
{bhol ique
1 197?
.
~~utl.sme-agress1-i très n~t~e a~rèsl co~servée en Fé-1Tremblement
l
5
r27 ans
t' Tral.té depu1s
pté)..
lIa 3è l.nJect1on .vrl.er 1979 aprèstmalgré l~asso- 1
rsexe masculin
11970 sans réel
t'Début du traite-i -Reprise activi-: 1. 7è injection.Lciation de Tri- 1
B.D. r. célibataire
L succès
l ment en Avril
1: té après la. 5è
t -Contr81es régu-l hexyphénidyle
1
r-cordonnier
1'" Persistance
11978 en externe I:injection.
i
liers.
l
1
r Pris en charge llesympt8mes
t-Motifs ineffica;: -Espacement tous~
1 T + + +
1
far les parents
~chizotdes inva13i cité des divers Iles 2 mois par
:
1
1
1
! dants;
1 traitements.
lIa suite
t
.i
1
..L...:..
_
1
_ _
..J
1
t
k
1
l-Ouoloff musullJarl- Malade depuis I-Sch. simple
I-Amélioration
I-Améliorll.tion
1
1
1- 31 ans
1
1969
1 (apr~,gmatisme bi.{. progressiye au 1
moyenne.
1
1
6
1- sexe masculin 1- Traitoment tra4zarnrie)
Icours du 2è moisl-Contr81es régu-I
1
1- célibataire
lditionnel sans
I-Début du traïta4-Espaceme.nt des lliers..
- l
t
MtBD 1- sans profession succès..
Iment 31-10-1977 1in jections tous I-Particip9 par... J
1
o
"l- Prise en cha.r-!-5 hospitalisa- Ion externe o
Iles 3 mois d u ' Ifois aux aotivi-l
1
1ge/ la famille
Itions multiples l~otifl réticence fait de diffi- Itas communautai~l
1
1
Ir~c~uies malgré Idéco~ragement delcultés financièœs res hospitaliè-l
1
1
11es neurolepti- Ua fEJD.ille.
1
Ires.
1
1
J
lques'et sismo.
i
1
1

1
1
1
1
1
1
1
J

....------y,
"
1
, . .
l
ébut
t
"
d
1
1
1
C
1 Presentat10n
•. D
e
iDebut
e ~aocure
Evolution sous
0
0
as
al. d
1
évolut10n
,oPorme s11n1qu9
,
Il DeveIUr
t
Remarques
013 .• : du
m
a e
lavant 19552 RF
i.Date 1 inject.iŒ{
19552 RF
; 1
:
'ft
1
!
1. Motif
l
, 1
1
1 1 !
l
"~-------+l--------
r
..
1
1
hi
i
l
1 Ré
l t t
t
J
t
-Toucouleur,mu- I~alade depuis
l-~c
ZOe
S
mp e 01-
su
a
ne.
! 1- Très bonne
_ Somnolence au
7
·sulman
1
1975
(uolement, négl~ ~prè~ la 2è 1n-1 1insertion mais -1 cours du5è mois
0
1_ 20 ans
l-Echec du tr~1telgenqp cor~orelle'lJec~?n.Repri:.!jinsertion socia-1oblige à It
0
espa_
W C ~- sexe mascu11n t ment tradit10n-:~s~menta1re,op~act1~tés~ola~ le moin~re.
loement des injec-
• •
-célibataire:
nel
s1~1on)
l-Amé110rat1on
! 1
Itoon
1_ élève cycle
l-Longtemps suivil-Début traitement1importante au 6.
1 1
s.
1
1secondaire
ien externe sans len sept. 1977 en tmois après espatf
1
+ +
1_ Prise en cha.xgejcm61ioration
Pexterne
t ment des injeG- 1
1 ·
...
Ipar un frèreat él~ne hospitalisaJ~otifa ineffica-ltions •
1
1
1
n
tion sans succès l cité du traite- t
l
1
1
l i m e n t . '
1
1
! -
1
1
l~
- - t - t
_
l-Tou.couleur,mu- ;~alade depuis
~-schiz. simple
~-Âccalmie momen-l-Amélioration
I-Le traitement a
8
! sulman
i
1974
1(apragmatisme,
Itanée les 3 moisi
passable.
ltoujours ét.é irré--o
Î- 20 ans
-Traitement tra- autisme)
Ide trdiement
INtest plus
19u1ier·-·après la
1- sexe féminin
~ditionnel sans~-Début traitementlPuis traitement. lagressive mais 13è inject.i.on.
P.S. i-divorcée
isuccès
Ile 12-12-1977 en l irrégulier
Il1autisme demeu-lalors qujlllune amé-
!-sans professionl-Puis suivie en
externe
1
1re. Arrtlt du
Ilioration ~ta.it
I-Prise en charge, externe,irrégu- i-Motif:irrégula- 1
119552 RF après. 61notée déjà.
, famille
°Hère
rité et ineffica-
lmois de traite- 1
i
l-Une hospitalisal cité du trai te-
1
lmcmt irrégulier 1
+
1
1ti on de 3 moi s
1 ment.
1
1
1
1
lExéat sans succèl
1
1
-1
1
""
_
--------=---------
l-Ouoloff,musul- 1- Malade depuis l-Schiz o parpnoîdel·-Déshinibition
l-Revu e~ conir~-lLégère insomnie
9
1
man
! 1970
1 (auti.sms:dé1ire
1au cours du 2è
Ile 5 mois après 1
en début de
1- 30 ans
1-2 ans de traite4paranold9 a.veo
lmois de trn.i.te- laméli.oration
- Jtrai.tement ayan'l;
Â"L o 1- sexe mascylin ImQnt tradii:.ion- ldysmo:o:-phophobio) iIDent o ArrtH-s le tlJonservée" ·Tra.- tnécessité dix
i-e,Hibataire
Incl sans succès l-Début du traito·-ltraitement lui- Ivaille avec le
ljeurs d9 traita-
I- sans emploi
I·J hospitalisa- Iment 10 29v~12·· 771 meme après la
tmarabout mouride!ment sédatif assOo>
X-Prise en cha.rgeltions~ Rechutes 1 en externe
IJè injection fa~
lcié (Lévomépr~
, par le père
1fréquentes
l-Motifa ineffioa-o~te d'argent
1
lzine).
1 .
-
1
lcité du tra!de-
1
1
1
+H+
__1
~
,ment antérieur.
i
,
f:.--
_

- -
-- ~-
r:'
-----,-----
....
.
l '
1 Pr6sentat.icm
l Débui; et évolu- iDébU~, '1:J.1~
.:0~E'VOlLl.tion
t ...
sous, i
Devenir
i Remarques
Cas
,
ltion dia la ma.la-~Forme ~l~~~~~~~_
"'..,«..,
, t
1
1du
m a l a a . a l <lie avent
~DD.tc 1 ::'"'J~'-' .~3 b ..-,2 RI
t
1
~
1
~-i
-1?552 RF
rc MOtif:
,
,
i~olof{:musul- ~-Ma.ladë del'uis :-SChiz. paranOSJ-.Amélioration i'frès bonne ra.. -i Réactivation an-
Iman. ~
.
. -1970
.
de (délire parlj.-~assei.n~tte aprè!l.ns~~ion soeio-lxi-. a.u début
10
r 30 ans .
1-6 ans de tra.1t~no!de,langa.ge
~la 1 l.nJection Ifaml.ll.ale durant'a.yant nécessité
I-seu màsculi_D.
~~ent tradition- ~scbi.zO!de,idées Ise ressentant
15 mois sans trai40 l'assooiation de'
MeND.l'" Divorcé .,Puis'
nal sans suceès 1bizarres)
~aurtout. dans le 1 tement. Remi.s_ lDiadpam le soir.
lreinarié
• . .
l-Une hos~tali- -Début du trai- ldiscours.
tau 19552 RF du
1
l<bg
- 0
l~x polycopie\\U: ~ sati.on suivie de:tementen janviel-~rtt des inje~ faii;:d~une re;"1
+++
,ans emploi
.
fugue
1977 en externe It10ns après la
la.ppar1tl.on de lai
I-Prise en charge1.;.;Cure neuroleptibotif:irrégula.-l 5è
1sohizo!die.
1
Ipar la mère.ique classique
.rité du tra.ite- 1 .
l .
-1
1
1 Gans succès.
ament •
1
1 .
! 1
1
-
1 & .
l'~------
l-:-Ouoloff,musul- ~-Malade depuis
~-schiz. parano!-I~et changement,I-ÂJlIélioratie>.n... t Très bonne
I m a n .
'1972
de avec sansa-,! Imoins délirant
lconservéeapres 1
tolérance
11
1- 20 ans :
lTrai teillent tra- 1ti ons de déper-ll et contact plus 16, moi s de t~.:t. 1
1-sexe masculin
lditionnel au lo~sonnalisation !lchaleureux.
1 . - . Veut re-
1
+- + +
t- célibataire
lcours sans
suc- intense.
I-Initiatives
Iprendre le.s
1
B~1Bl-interruption
lcès. 2 longue.s
I-Début du trai- taprè. la 2è in- 1
études.
1
~ st.olaire. Prise ~hospitalisations:tement
ljection.
E
t
1 e.n charge par
1sans succès
t le 8-11-1978
1
1
1
1 les l'aren-lis
t
~Motifl résis~an-l
! t
t
t
. - -
1
1ce symptomat1.que.l
: 1
1
o ' · ,
1:.
l. __ ~
la.u_traitement ..
!.
\\ !
!
f~LéboÙ~'musulmF.n i-~alade depuis i-Scb:l.zc paranoraet-Déshinibitio!l. iRepr~nd ~?n tr;JA repris un tra~.
12
1'· 28 ans
13'[.3
1 net"
ir3.p:i.d~ dès le
Ivail apr8S la 5èlvail interrompu
l-sexe masculin
!-Echec cl_u t1'ai- t-Dob;l"b du trai- I.il:a lli0l.S.
linjeciic.-:lj pui:;; Ipend.ant 2 ans,
1- célibataire
~temen~ tradi·,
IIDcnt le 7-'12~78 LcPersist[l,TIl:le du lespa.oeme3"yt "liou.s Ima:i.::; lc.s entretieIll
S S· ....Horticulteur
1'l:.iOIUltll" Une
1"-MotJ.f1 ineffi~ \\dtSliro 4 mois
Îles 2 mii:i.sà
Iprolongés font
.. °1_Prise en charge. hospi-l;alisat,ion
cacité du trai- 1
e.p:::ès
1
lappal'a.ttre Ulla
lpar le pèra.
!suivie d'une re-Itement ne~rolep~ll
Ipetite note. déli-
1
1chute en 1976
1tique" classiquell
f
1rante + ii +
1
1Longue évolution 1
1
0

1
1sa.n.s amélioratiO}
1
1
1
- -

A


• •
Pré:Jenta,t.i (':1.
D 'h·,.', "..
' 1
! D'b t
j
. "'-'<.,-,. ,.
1
CaS 1
~"'7CÀU- 1 éu
de la. cura-
. '
i -,:,~ élTl 6e ~'l !')3.b.~t '" F01"nH~, ~lin:i,que~ Evoh:t~oD
DRVENL:.~
t
RAMARQUES
1
du
,
malade
t dia avani
~o~ate le injec- i sùus 19552 RF
o

U'\\
1
19552 RF
lhon
i
1
L
1
1 -
1 D Motif
1
t
. 1
.__ .
l~.
~ -ou.olofi,mUslmanI-U'l.lade depuis ~ -Schi_paranotde ~ -Nette am6li ora.-Î Contre~es res!" j-Attitude de la
13
t- 24 ans
..
1.
1976
I{avec dépersonn~tton après la
lpectés,légère
Ifamille nettemen~
l-sQxe masClrli]1,'i-lO mois de trai,lisation dé1ir~,tl injection
Ipas'sivité obser-l modifiée
1- oélibatai~
ltement traditionrmystique et mé-t-eomportement
tvée: espacement 1
(positive)
A.K' 1-s~ns prot"ettisiontnel sans succès
galomaniaque)
llII.in.
Jdes injec-'c.ions
1
• I-Prise en charge,-2 hospitalisa- t-Début traitement-ne moins en
Itous les' 2mois~1
+ + +
Ipar les :p~rents itions dont l a lè l e 12--5-1978 à
~moins délirant
lNette améliora-1
1
è
1
lest merquée par
I l h 8 p i t a l - E x é a t après 3
ttion en Février,1
1
lune fugu&.
~Motifl réticence~ injcetion. E~- 11979 /6 semaines!
~ l
t
t~cem~nt des 1.n-t
1
~
! _
1
~ Ject1.ona
1 ..
. 1
1
.
1
l
t
1 .
1
il
1.-Bassari,cathol:iA-4.4alade depuis:
I-Schi.pare.notde t-Amélioratiop
l~·é.
I l .
" f
14
1 que
1
1970
I-Début trai te-
t progressiye. a-' ~
vecu. a.u pa.ys lC-e,mpl·UelnClll';l.ccep-
t- 35 à. 38 ans ? 1-Rejaté 8.![lrès un1ment en juin
IWks la 2 e injeolbassar~.,
_ lte ~ar les VJ.l1a·'·
l-sexe masculin
Itr'3.itement tra~ t1977 à' l'h8pital liïiD.:lo > ._- •
l-Laisse a l~
IgeoJ.s ~t les par,
M B
1- célibataire? lditionnel
1~Motif8chronici-:..Yrmerge.:.aàf3.çontc~ge ~u mede- Irents. ~ son
• • l-sans professionl-Longue hospita-Ita manifeste, é~t~Utp~o~~te~de tCJ.n régJ.onal.
1
retoure
I-abandonné par
llisa.tion avec
1chec des trai te-I.j~;male.d:l.eo
1
1 + + +
lles parents.-lvie végétative
tments antérieurs:t
t
1
1
1à. 11 hSpitaL
t
1
l
1
L -
_~
L
_
_
...
. - - - - ' -
_ . _
- '
1
-
l
~Métlis mau:l'e,mur i-Malade depuis
~Schioparano:î:dc ~- Amé!iorat.ion ~OU>ivi en pos-~- -~_~ supporté la
15
"ulman,:.
1
1976
I-TIébut trai tementl visible au 2è
; 0.l1't'C en Mnurita"'t 19552 RP miel.':~;:
1- 22 ans
1-Consul-tations
ten j~.:5.11et :1978 Irncis o
'l):iJ90
. -
."' que tous les aU-"
1--sexe masculin
i;.raàitionnelles
là IlhBpital
!-.Exéat aJPrès la 11~:en, contralo
ttres p:roilliis
CoMi>LJ. oélibataire
lmultiples sans
tMotif: ineffica~ 3è injection
iünju:tüot 1978 .. tclaSsiquclS utili-
l-o élève du cycle tsuccès o
tté des neurolep-%~Rapatrié en
Est toujo~rs
sés.
! secondaire ,éva-I Longue hospi taliJ tique s. classique$ Mauritanie
~ sous traitemont~ll
1cué, à Daka~piiur! sati?n sans grS.'ldl
~
IAmél~oration con
+ + +
l
ltraJ.temen-".
tsucceiO.
1
1
1servee.-
1

. . . .

l1li
1lIi!.
If
Cas 1
Présent.ation
i Vébut. et Evolu- 1 J)éDUu â& la
1 Evo. olt1- on.
80".. 81
DEVElHR.
1
R~UES
1
du
! ti on de la mala-l
c u r e .
1
1
1
...
1
malade
!
die
avant
r.Forme g~1~iqu~ 1
19552 RP
~
1
It'\\
1
1
19552 RF
leDate 1 1nJect1t1}
1
1
1 .
L~
•• Motif
1
1
1
: -Toucouleur'~'mu- i~alade de:pui s
~.-Scm .paranotde i-MeiHeur· c ontact~ Passablement
.1 Ins omnie·· en
16
1sulman·
.
t
-1972
1avec désociali- 1mais attitude tour amélioré.
1début de traite_
1_ 29 ans
. • •,
1-3·hospitalisa- lsation marquée. ljours bizarre.
Absence de régu-1ment, maloor'rig6~
l-sexe mascu};in
l'tions antérieu:.œ\\ Début traite-
~-Tra.itement :l.r'-~larité dans le ~par Ita.ssociation
A.S. 1- célibat ai're
! -Jamai s de réelès ment le 2-6-1977 gulier après la
1 traiteI:len-l:,.
Lde LévomépJPoma,-
.
1
1
I-sans professionl.améliorations
len ext'erne
14è mois.
l z i n e
1ex-étudiant
l sous neurolepti~,~otitl échec
1
l
+
I.-Prise en chargc-Lques classiques;ravee la siSIDg.et
:
~
l
1 familiale
! fortas doses
Iles neurol~pti- 1
t
1
1
1.
t ques clasS1ques~L
1
l
i-œoucouleu-;~mu- i-Malaie depui s i -Parano!a avec ~-Nette amélilra- l.Alnélioration. _ lpersistance
17
l.sulman
.
1
1970
edélire de gran- ~ tion après 2 in- ~Reprise de tilu- Id'un fond déli-
r-38 ans.
.
1-2 ans de trai-
deur.
ljections.
~tes les activi-Irant qui n'est
1
! -sexe ma~culin ;tement tradi-
l-Débilt du trai- lExéat après la 3èités antérieures.imis en évidence
I ..D. l.-Divorcé,père deitionnel sans
Itement le
~injection.
~
qu'après entre-
13 enfants
,suocès.
.30-3-1977 à
~
t
~tienprOlongé.
,_Instituteur
i-1è hospitalisa-rl'h&pital.,
;
1tN'rise en charge" tion avec échec 14dotifl échec
1
du
1
1 + + + +
lta.miliale.
ides neurolepti- ltraitement neuro{
~
1
1
l ques classiques 11eptique classi-
1
~
L
l
1
1 que •
, _
J;
1
~olot:f,~musulmani -Malade depuis ~-parano!a. avec ;-Amélioration dèstReçoit actuelle-~Reçoit en pa-
18
r 43 ans
l
1965
ldélire de persé-;le 1er mois de
tment une injec- traH,le de la
r sexe masculin
tPas de traite-
lcution.
itraitement. Après1tion tous les 4 tLévomépromazine
r. célibataire
lment tradit.io~-Début du traiter le 7è mois amé- ,mois.
50ng le soir du
MSD
fMécanicien sans rLongs trait.ement; ment en avril
!lioration eonser-~assidu aux R.V. ~fait de la. fr6-
1 emploi
1 ambulatoires
1 1978 en externelvée. Espacement
,
lquence des in-
1
·1
l ""*Iotifl rétioency des injections
1
1 somnies.
l
,
1
1
1
.~.~ 1
+ + + +

Il
W "
. - - . .
ié4
. . . . -
;
, " .
~."
,
~'h·'.L
.', E
'D' -, , ' , '
,
, ", -
...
" .
~ -
" '
'
, ; , -c' ',' ru -",
f
iX(;SGn",UV..il.cn
ll..a '.... "'. el,
VO..LU- 1
eOU.1.i
ne
.l.~ (;_~.l'\\..;'
.t.:..
'.
J . • -~. v"':.
....'~)u.
JI
J..,-• ..,V~... ~.Ll.u.
...
11.L...Y:-..t.......1.:'t!.
.L...u
Cas .
. .
d
1
1
F
l '
.
1
f

1 '~~on
e
a ma arr· °7me ~~:n~qu~.
~
19552 P..P
',~
.
l
N
,die avan·t
l "Dave le :;'llJOI.n:.!.~
E
1
It'\\
~
mala.de
i ,
19552 RF
~ .Motif
t
~
1t
t
J.
_ _ ..t.......,_
_ _ 1.
Louol~ff':musu~-Dé?utde lama-i-Paranota (délireÎAmélioration ~~ ! .E~pac~ment des~Traitement bien
l-29 ans
t laè.l.e- 1977.
lde grandeur
t cours du 3è mOl.s'l.nJec·hons tous supporté assidui-
19
1..s exe masculin
!-Echec du trai- !-Début traitementldéshinibition,
.~ l~s 2 m'Ois'.
_;té aux R. V.
l célibataire
Itement tradi-
lIe 7-12-1978 à
Lpréocoupati ons
.Reprise de
1
1. tailleur
Itionnel;'.
U'h8pital
~socioprofession- l!activité pro-,
++++
CMLS l
l-Hospi ta li sati onl-MotifÜneffica.- [nelles. Evolu-
:fessionnelle.o
:
1
!-Fortes doses
tcité du traite-
ltion très fa.vo-
1
l neuroleptiques
tment antérieur
lrable au cours
;
~
l
1: sans effets
t
1: du 4è moi s
1
t
"
t
- - - - - - ' ' - - - - - - - .
__,_
i -Ouoloff,catho- !:-Début mdadie i Psychopathie- t-Amélioration
~Ne reçoit plue ~-Insomnie a.u
20
~.lique
l
1977
I-Début tra.ï.tementldès le 15è jour.ld!injec·i;ions.o
ldébut cédant .('/il,-
~ 27 ans
!'-Début traite-
Ile 3-6'-1977
!Très bon contact Amélioration
pidement a.près
r
J
S
sexe masculin
!ment par neuro- !1[otifl ineffica-! vers le 20è
~con1fervée un
~association de
• ·r célibataire
~lep-iïiques classi-+cité des neuro-
f
jour.
!mois e.près.
lLévotuSprolllAZine
r di~lomé
1: q,ues fortes dosed leptiques classi-l:
IUn an ap:ès a
1
+ + + +
l
(ll.cence);_sar..s succès.
!ques.
!!
lun trav~l.
J
't,-Toucouleur,mu- !-Début mcladie
l-Psychopathie
iAmélioration
~,ReÇOH le
:Est resté 2 ans
BU Iman
l
15-74
l,-Début traitementilente progressi-
19552 RP à. la let bientat 3
n
I
2 1 ' 25 ans
I-Plusiellrs hos-lle 7··3-1977 à
va mais mainte~deman<le. Reste
.
h
' t l~ s
t sexe ma.sculin
tpit.,alisations
U'htipital
~et nette au 4è i~ à 5 mois s.ans~sfs OSpl. il. 1Sa.-
\\célibataire
174,75,76,77.
I~otif: rechutes
mois. Espace-
~raitemcnt.
~ong
c.D.L instituteur
lTraitemer.t tra- ~multiple8
~ment des injec-:~Demande lUi-m3mi + + + +
1
lditionnel asso- t
Etions tous les 'lson traitement
1
1 cié

12 puis 3 mois.
lquand i l se::1t

1
~
1
t
1un petit malai-:
L
~
~
!
- . l se.
t
,
..
--------..
'1'
t
l

\\

t
Cas
i Frésentation ÎDn'?ut et Evolu- ~.Début de ~a. cure i EvoJ.uti.or sous 1 DRVENIR
1
1
da
1 tJ.on ~e la
["Parme ~l~n~que L
19552 RF
,
t
1
1 maladJ. e avant
I.D~te 1e J.nJ û c'- !
1
1
M
1.
malade
!.
19552 œ.'
1. tJ.o~
1.
1 . ,
1
It'\\
1
. _ .
. l - - -
I,MotJ.f
l
,~.
J
.
.
-
-
'-Peuhl~musulman l-Début malal!ie
!-Psychopathie
1l-Nette améliora';" '-Espacement des
I-Considéré guél'i
22
J- 23 ans
l depuis l'age de I-Début trai te-
ttion après la.. l&elâ.njections après 1 par la famille
1- sexe masculin 112 ans par trou- Jn.ent le 20-10-78 !injection.
l1a. 3è injection. 1 Traitement bian
l- oélibataire
lbles du caractè- lEn externe
"'Contact facale. 1 Arr~t a::.::rès 5è
1 supporté.
MBC
1- sans emploi
1re. -Centre de
'-otifl ineffica..- Io-Vie sociofami-
tin je ction. Amé-
1
J,., pris en éharge Lreéducation.
lcité thérapeuti-l liale équilibréd liora.tion con";'
1
+ + + +
! par le père
I-Hospité,lisation Ique.
l d~s le 2è mois. 1 servée. Réguliexl
1
Jen 1974,75,77, 78J ,lggravation.
1
1 aux contr8les.
1
1
!-Troubles persis-l
t
11
1
t
1 tants i ' r
[
1
CToucouleur,mu- i~Début malac:.ie
i.....Psyo.hopa:thi.e ...~...Nette améliora- i 5 mois de. trai- i Epilepsie.
23
Isulman
.. .
1:
en 1971
IÈxec toneomani è Ition après 1è re
1 tement tradi-
'1 équilibrée dès
1- 20 ans
I-ConsultEtions
f.~ébut.· du.t1'ai-~ L injection.
1 tionne1. Reto~r~
l' Mpi tal après
MMD
Csexe masculin
Itradj.tionnelles
[tement:~e....2J,..tli!-1t Exéat après la 1 .éapparition de t confirmation par
C célibataire
!t'ans succès;sé-
[è.lt h8pital.
1 2è injection •. 1 quelques symp- ! EEG. Traitement
,-sans profession Ijour d'un an dan~-illotifl(e.ggrave.-, Mais consulta- 1 t8mes
1 :phénobarbital
~pilepsie de
~un village tradi1. 'liicm..T:rdJ;eiDent i tion tradition- L
. 1
0,10x2
?'enfance associlit:.~ionnel.
1 ant4rieur'sons 1 nelle associée. 1
!
!
fiospit~l~sa.tion. 1 succès.
1
1
1
+
1
l en , c 1J.nJ. que prJ.,
1
[
.' .. 1
1
1
v a e ; , !
1
1
1
-----:~---iti-é-tis cathOliqu~ -Début maladie f-Délire ChrOni<J!.l~ Etonnante amé~ ~ Employé à temps: Nécessité de
24 J;- 44 ans
t.
en 1952
l-Début du traiter lioration au
tpartiel dans uneiLévomépromazine
(-sexe masculin
,-Multiples et
ment le
Icours du 2è mois. maison privée.
en début de
X vi- divorcé
i longues hospita-I
5-4-1977 à.
Arrêt du traite-l Rapatrié finale-
traitement.

l-diplomé sans
,lisations eu
Il'h8pïtal.
1 ment après la 3è ment en Prance.l
. emploi,sans pa-I" France. Une lon-lliotifl réticence
injection.
1 (H~pital Ville-l
+ + + +
Itents au Sén~gal gue hos}?italisa-!
1
1
juif.)
1
Inationali té fran! 6. Dakar.
1
1
1
1
1 ç ai se
1
1
I
l
!

~
n_',,_:.....1.~-~,·
l
'. -"
L··.·•• -·.·
.- .••.•..•..-
- . .
,
.
.,
_ ..... e~~,;,..L ... g,u,.j,.lJ-.,,;.
.J ~J""''-i
........
, •.. _'......
.'
....
. _
.......... _
...,;,l''v __ ~U .....
D
""' ... ~.Io-_
1
1 "ti 0:1. de la
1 .Forme cliniaue 1
,.,
.
CAS 1
du
1
maladie avantL oDato 1ère iI~jeol
19552 RF
1
DEVENIR
! REM.iu1.QUES
1
malade
1
t t·
!
1
L
1. on
'<t
1 .
1
19552 RP
1 Mt· f i '
1
1
'0
L I · 0 1
!
t
1

f-Ou010ff ,musul- I:-Débuten 1958
l-Délire chroniqut-Difficile au dét Amélioration
J Insomnje corri-
Iman'
l-Irrogulàl'itét-Début traite-
Lbut. -Puis régu-lconservée après Jgée par associa-
25 .I~ 48 aIls
l-RéticencE:
ttement
llarité.
Jespacemen-" des
ttion de Lévomé-
I-sexe masculin
lune hospitalisa-I le 23"-4-1978 enL-Nette améliora-l
injections
lpromazine
I.F.l- d.ivo~é
1 antérieure
I-X\\e:n\\..
ltion après 6 moi. (1 tous les 3
1
+ + +
i-ex-comptable
lRechutes multi- +,Motifa r6ticencel de traitement
1
mois)
1
,-Pris en charge 1
pIes
lau traitement.
1
1
1
i par le frère;, 1
1
f I l


f t
«

:-Ouol~ff; Qusul-i-Début il y a
;-Délire chroni- ~-Amélioration
î4dise au Penf~~Prise en charge
26 1 m'Fle ,
!
15 ans, Trai- 1que. -Début du
1 rapide.
J ridol gratui te- 1par 11 équipe
1- 30 ans
!~ement tr~,ditiont traitement le
l-Nette aU 3è moi. ment devant les1
DIAMM au cours
NID BI-sexe féminin
tnel sans succès 12-9-1977. à llhSi -Puis irrégula-ldifficultés fami~ dlune consult~
...,:
I-Divorcée
.
!-Chronicité.
Ipital.
1 rité.
Uiales à. payer
1 tion.
,
I-sans professionl
lMotif: résistance
1 les injections.l
+ +
1- Pris en ohargeL
lau traitement
1
1Amélioration
1
!y'ar la f?ffiille. !
l·classi~ue.
1
1
moins nette!
t
1
t
I I I
o
-

1
1
1
1 .
1 • Présentation . iDébut et ~volu- IDébut de ~a. cure, Evolut~on sous 1
DEVENL"?
1
REMARQUES
CAS 1
du
1tion de la. mala-l.Ponna chn~que 1
19552 R.P
1
1
1
malade
1die
avant
1.Date 1ère in-
1
1
1
lt'\\
i
J
19552 R.l'
I jection
1
1
1
lt'\\
l
' l '
!.Motif
~
l '
1
~
~
i-Diola.;musulmane;':'Débuten 1966 1-psychose hallu-=î -.AJnélioration aU:-Espacement' des ~Insomnie a.u 4è
l~ 45 ans
I-œraitement
l cinatoire chro- IOOUS du 2è mois tiijections ~touslmois, cédant a.pms
28
l.-se xe féminin
lclassique aU
Inique.
I-Plus nette au
les 2 mois puis
association de
I~ mariée'
Liong cours.
l-Début du trai- 1cours du 4è mois:tous le s.3 _mois. 1Diazépam IOmg
F.ND.I-eouturière
l-Une hospitalis&!tement en exter-l-Reprend le tra-t-Arrftt le.
;
1
1tion en 1975.
Ine le' 10-2-1977 Iv ail aU cours dU
11-5-1978 i + + + +
1
1
1
IMotifl ineffica-l 7è mois.
lAmélioration
1
1
1
1cité du traite- 1
1
conservée 1
__ . ~
!, ,
~IJeJi.t classique.. !
1
.. _
,
1
~-OUoloff,~musul- i~Début en 1974 l-Bouffée délirant Amélioration
~-sans traite.ment ~Notion de toxi-
29
Iman
l-Traitement en
!te.
(-Stabilisation
Idepuis octobre
fcomanie (chanvre)
1,- 27 ans
l.ambulatoire I3.prèq-Début du trai- laprès la 3è in- 11977. Travaille,
l-sexe masculin
1 é'chec du trd.i- Itement le
Ijeotion.
-Amélioration
1 + + + +
K.B
1- célibataire
ltement tra,ditiont
19-7-1977~à I-Arrftt du traito{
conservée. ~
1- sans profesoiCII nel
Il'h~pital.
Iment.
1
1
1
1
l:tt otifs crainte
1
(
,
1
1
1ë. '1in abandon du 1

1
1
1traite~ent.
l
:
~
1
L
,-
t


1
- -
- - ~
l-Sérère catholi-l-Début en 1977
I-Bouffée délir~-.AJnélioration
I-Sans traiteoentl Notion de' toxi-
Ique.
I-Traitement hospi te. -Début tra.i4-Stabilisation
ldepuis octobre
lcomanie
30
1- 32 ans
Italier.
Itement
laprès la 3è in- 11977. Travaille 1
(chanvre)
I-sexe masculin
I-Traitement tradU
à
Ijection.
I-Amélioration
1
A.S. 1- célibataire
-ltionnel secon-
Il 1 h6pital.
I-Arr~t du trai- 1
conservée
1
+ + + +
1- étudiant
1 daire
Il.! otif s~ortes';
1 tement.
1
1
1
!
Idoses nourolep- 1
1
1
I l
ltiques classiquefl
1
1
1
1
1
sans effet
1
1
1

.
·
.
l
!
CAS 1
Présent~tion
;~?Dut,et Evolu- ~Début de ~a.cure1Evolution sous
DEVENIR
1
REMARQUES
1
d
• 111 on u.d la mala- •• Forme ~hn1que 1
19552 RF
1
T
1
u
1die avant
1.Dde l ere injec-l
1
i
\\l)
an
1.
malade
1.
19552RP
,tion
1.
1
-r.
f .
1
t .Motif
1
1 _ __
..
l-Sérère·;musulman~-Début en 1975 ~-B~uffée déliranf-T;ès bonne
~-Amélioràtion Ï-APparition dlune
1_ 25 ans
-Trait~ment tra-1te.
-Espacement. des'
conservée.
1indifférence
31
l~sexe.masc~lin ~~tionnel pui? l-DEte du traite-~in~ections aU 4è~Insertion s?cia-IPsych?motrice au
1_ céhbata1re
.moderne assoc1é,mert le
tm01S
1
le par fa1te,! 13è m01S. Espace-
.
. ;- cultivateur
;-Rechutes mu.lti-i
14-11-1977 I-Arr3t en aodt
l I m e n t des injec-
S.S.
; pIes
ten externe
1 1 9 7 8 . ,
1 tions
1

IMotifa re.butes
1
1
1
l ù u l t i p l e s "
L
t
+ + + +
!
1

l
-.."po-------
,
.
..
'
.

__~
--.l
,
,
1
- - -
. - - -
I-T ouc où, leur,· mu-!-Début en 1975
I-Bouffée déli-
l-Amélioration
l-.A.mélioration
1 -Insomnie en
lsulman,
1-5 mois de trai-!rante.
Ispectaculaire au!
conservée
Idébut de traite-
32
1- 28 ans
!tement tradi-
L-Dde du traite-12è mois.
l
'ment.
t- sexe masculin ltionnel sans
LmeLt le.
I-Espacement des 1
1
1":' célibataire
lsuccès.
l
25""'12-1977 à lin je ctions puis 1
1.
+ + +
S.B. 1- cultivateur
1-3 hospitalis~- ~'t.epital.
tarr~t depuis un 1
1
1
t tians.
IMotif; ineffice.-! an.
1
1
t
1
1cité du traite- 1
1
1
!
__1.
~ment classique ~
!
l
,
.
- - ..
1
-
-
- - . -
- -
l-œoucouleur, mu-1-Début en 1974
I~Bouffée déli- l"Nette améliira-t Amélioration 1-Insomnie en
lsulman.
I-Traitement t r a-l r ante.
l.tion dès le 1er L
consn-vée. Idébut de traite-
1- 32 ans
lditioimel non
I-Date 1ère in-
!
mois
l I m e n t .
33
-sexe masculin
!a.cceptée
Ijection le
I-Arr~t du trai- 1
t
1_ célibata~re . l-HospitalisationI7-1-1978 à l'h&-Itement au 4è moi,
1
+ + +
,I-Talibé corani- 1
I p i t a l . . l (depuis un an)
1
1
H.S· I
q u e !
I-Motif J crainte 1
1
1
1
1
1 ardt du trai- 1
1
1
1
1
1tement.
1
1
1

,

'.
CA.3 i
Présc'."J.bio:l G.u(U6builet. :r;'''"olu,~ IDébut de Ùl. oure(Evolution sous
!
illVSlllR
L
R.l!:MARQUES
L
Malade
1 ti?n de la mala-t .Forme lillin~que 1
19552 RF
L
1
1
1 die avant
L.Date 1ère J.n-
1
1
1
t-
1
1
111552 RF
1: jec~ilm
1
L · ' - .
1
It'\\
l
1
l.MotJ.f
L
!
1
k


,

~_
&:
,
; .
--r.--------
l
, t
I-Toucouleur, mu-!-Début en 1975
I-Bouffée
déli- l-Bonne dè.l& I~ -Amélioration l-Légère rigidité
1 sulman.
l-Une longue hos-t:xante. ",
lin jection.
1
conservafe
lhabitue Ile sous
34
1- 29 ans
1. pi talisation.
l-Date lare inject -Arrêt du trai-L
1
19552 RF
L- sexe masculin l-Rechutes.
ttion le
I.tement après la 1
!
A.S. 1- célibataire
1.
r
29-12-1977
t:3è injection
1:
++++.
1:- professeur es 1.
len externe
Ile 2-2-1978.
!
1
letti'e::;
t
lUotif: réticence L
y
1
l
'
1· man i fe ~te •
1.
,
_.. .
.
a:
1
..
,
• . _
1,
.
t !
! -
I-Toucoyleur, mU-l-Début en 1976
1-Bouffée déli-
r-Amélioration
I-Reprend le tra.-l -Humeur très
1 sulman,
l-Echec du trai- Lrante.,
frapide.
L vail dès le
!
expansive en
35
1- 32 ans
ltement traditiont -Date lere in- l-.A.rr~t du Fipor-1
2è mois.
l.début de traite...
I-se~e,mu..sc~lin
Inel.
tjection
Itil L4 aU 4è moi~
)ment ..
M.L. 1- cehbataJ.re
l-Rechutes -
1
le 17-2-1978 1
r
1.
1- commerçant
llongue h03pi ta- 1:~n externe.
1
1
1
+ + +
1
Llisation.
l~otif: refus
1
!
1
1
.
L_
~ médicamenteux :
:
!
1
l:
1
~ -Ouoloff" mueul-l-Déb~t en 1977 t-Bouffée déli- ~ -.AmG~ioration r-Reprend le
t'-Ma.C?p,.~9me~{; à"
1: man
L-TraJ.tement tra-frante .. ,
rap~deo
.
~_
'1
!'p3tt~·.r GU 4-e m01s
36
l"
23 ans
LdiMonnel sens
I-Date lare in-
I_Ard t du Pipor_ l d'
l
.. r2~vaJ.,
ldispnrnisSfuit
-
l ,
è
.
t'
l
I t "lL4
A '
Les
e
emoJ.s.~.
,
1- sexe mascu J.n LSucc s.
1:Jec J.on
a
J.
au ... e
1 " m'Ol:B,apres
CL
1- célibataire.
l Hospitalis ation. 1
22-8-1977:
mois
1:
1 Uarrt1t
• • 1- Ta.libé
1
1. à l'b8pital
1
1
J
1
1
IMotif: signes
1
+ + +
1
!
1importants pe r~ 1
1
1
1
1
1sistants.
1
1
1
'"

,.~;.
~
:J4
ÏIIi, t.

lIlll
Ii$
1
~
i
1
1
1
CAS 1
Présentation
IDébut et Evolu- 1 Début de la
1 Evolution sous 1
1
t
d
ltion de la Dli:l.la- I cure
1
19552 RF
1
illVEIUR
l
~QUES
0:>
1
l ~
ldie
avant
I.Forme clinique
l
1
1
11'\\'
1
ma a e
!
19552 RF
I.Date 1ère injeoJ:
: 1
t
1
1
Iti on.
l
1
1
1
!
1 M o t i f !
1
1
1
1 .
t
J,
. - - -
~
-
.
1
---...
1-Ouoloff ,musulmanl-Début en 1977
l..Bouff6e déliranJ: - Bonne
tAmélioration
1l'assivité au 2è
37
t- 27 ans
1-Traitement tra-Lte
l
, 1. l
1 . conservée.Une
Imois. Espacement
I-sexe masculin
Idlitior..!1e'L
lDate 1è re injec-tExea23_:_1978
linjection tous
i des injections
E S
1- célibataire
!Rechutes
Ition le
1
Iles 3 mois.
1:1/ 6semaine, 1/2mois

1- cuisinier
lInhibi tion psyehol.
23-7-1978 à 1
1
l
1/3mois
1
Inotrice
Il- h&pi1.0.1
l
1
1
+ + +
1
1:
f..Motif: dticencfl
1
1
1.
1
L
fi
._

• •
1
f
IDiola, musulman f-Début en 1965
l:-Bouffée déli-
LBonne
tAméli orati on
t Hypersalivation
38
+ 32 ans
1:-Echec du trai-
Lrante.
t..ArrOt du trai-
rconservée en
lcontinue malgré
1- sexe masculin l:tement. traditionJ-Date 1ère in-
1 tement en fin
Lavril 1979.
Ile trihexyphéni~
1- célibataire
Inel.
Ijection en avril!
1978.
LCherche toujours!
Y.S 1- Technicien san~-2 hospi talis.a- ~1978 en externe. 1
tdu travail
t
+ + +
1 emploi.
!
,tions
l:..Motif: aggr&Ta- l
1
l
1
1
!>tion •
1
!
1
1
1.
LRechutes
L
L
__ ..
.. _.
J
I.?"
:-ouoloff;mUsulm~":'Début en 1964 ~Bouffée déli- ~~oyenne~les si- 1 Insertion pas lImprégnation neu-
~u..-
1- 35 ans
1:-2 hospitalisii-tJ~ante.
,
Ignes extrapyra-
~ très stable
lrol eptique mar-
39 11- sexe masculin l.tions après/du
r-Date l ere in-
vnidaux obligent
1
~uée = rigidité.
1- marié
ltr~tement tra- ljection le
tà l'espacement
!
1
1- Technicien
t aitionnel.
.
1
10-10-1977
l'des injections
1,
1
S D
1
l-Rechutes multl.-len externe
t
l
1
+ +
• • 1
L pIes.
1:-MotifJ aggrava-l
l
t
J
1
Iti on
1:
!
.. _.. !
~.
~Ouoloff
l-Début en IS72
I-Manie,
I-Début difficilelEsnacement puis l-Conflit familial
40
1- 29 ans
l-Plusieurs hospit-Date l ere in-
Ipuis régularité ~r~O~ du traite- tdifficile à résou-
t-sexe masculin
talisations
Ijection le
là partir du 20- 1 ment après 7è
ldre
- célibataire
iTraitement tra-
10-2-1977 en ex-111-1977 •• Par la
injection.
1 S
IProfesseur es
Id~tionnel asso- Iterne •.Aggravatimsuite nette amé-l
1
+ + + +
• • 1
Lettre sicié ':Re ehuteIl: ,
1 réticence
l1ioration.
1

1
1fréquentes
1
1
1
1
1 : échec

-
-
~-
- - -
~-~
- - - - - - - -
+
J
~
1
1
1
1
c~s 1 Présent~tion
1 Début et Evolu-lDébut de la cure,Evolution sous:

1
du
t -lii on de le. lllale.,.Forme clinique i
19552 RF
1 1
DE7EUD.
1
J?Eà,IARQUES
0\\
1
malade
1 die avant
1.Date 1ère in-
1
. 1
1
It\\
t
l
19552 RF
lject~on
1
1
1
1
1
lèMotJ.f
1
1
[
_ _ _ 1 __-
~-ouoloff,musulmai'_DébUt en IS60 ~~~ie délirante~-eontr81e lors ; Injection tous t-Une hospitalisa~
1- 45 ans
!-Traitement tra_I_1ere injection Ides consultatio~ les 3 mois.
[tion de 1 an au
41 1- s~xe masculin tditionnel au
là l'h&pital le
IDI~.Tr?s bonnel~élioration
!début.de sa mala-
1- DJ.vorcé
[lone cou~s. 4 120-5-78
1
evolutJ.on
1
conservée.
[
die.
~ D 1- cultivateur
thospi-lialisd,tionsIMotif: ineffica-l
[
1
• -1
1a...'T~érieures
Icité du tra~te- t
1
; + + + +
1
t
F~n:Il
cla.ssl.que·l
1.

____
_
_ _ _ _ t
1 - !
! - -
1;
-
~
-
..- -
!-OUoloff~musu~-Débutil y a
L~~ie
I-Nette améliora-l-Amélioration
l-I~somnie aU début
~- 30 ans,
17 ans.
l-1ere injection Ition aU 2è mois.l
mainienue
!cédant sous assO-
42 I-sexe masculin
14 hospitalisa"~le 14-7-1977 en l-Reprise activi-l-Consultation
l c iation de Lévo-
1- célibataire-
tra::??rochées
! externe
1 té.
Itraditionnelle
It:Jépromazine.
M.Tel- instituteUZ.
l-irré~~lier.
IMotif: difficult~-Ârr~t au 6è moi~(impuissance
~
+
1
1.
l du traitement
1
Isexuelle persis-+
+ + +
1
1
Iclassique
1
Itante depui s
1
1
t
1
1
ldébut male..die)
1
__
__
1
1
-
- -
1
--.
1 ; -
-----r;
'l-Ou~loff,musul.man[-Début en 1958
l-lianie
l-Nette a.méliora"..~.f&l6liora-(,ion
1 Notion de toxica-
43
1- 32 ans
I-Plusieurs hos- 1-lère injection Ition après une
lrelativement oieJ manie au début
I-sexe masculin
!pitalisations
"lAvril 1977 en
linjection uniquelconservée
1 du'traitement
L GI- célibataire
t-Rechutes multi-lexterne.
Inon renouvelée
1;
1
(chanvre)
• ·1- sans emploi
Iples.
l,1o.otif: difficul-l de 19552 RF
1
"
!
I-Presque seul aut-Irrégularité.
Ltl du traitement..
1
1
+-tr++
[Sénégal.
1
1Classique
t
l
1
rlœoucouleur, mu- ~-Début il y &·5 ~~anie. 1ère in-~Nette améliora- lAPparition d!un ~ + + +
sulmane, 29 ans
ans - 2 hospita-jection le 26-5- tion aU début.
~léger s:yndroce 1
44
I-sexe féminin
llisations anté- ~197?en externe t~dès.la 1ère ~n-ld~pr~ssJ.f. Â~so-,
1- mariée
lrieures.
IMotJ.f: les reoh~JectJ.on) ReprJ.selcJ.atJ.on dIImJ.pr&.
1- secrétaire
l;aechutes multi-Ites fréquentes
Irapide de l·acti~nine.
l
A..B 1
tples
1
lvité profession-I
1
1
1
1
1ne 11 e •
1
1
1
1
1
1
1
1

------- ---~.
.".
u . , .
._-----.-.!
C.AS 1
PrésentatiOl1. IDébut et Evolu- IDébut de la cure!
Evt.lution
1
du
!tion de la mala- L.Forme ~linique 1 sous 19552 RF
1 DEVENIR
l·!
REMARQUES
1
malade
!cae avant
1.Date l ere injao-1
.1
. !
o
1
1
19552 RF Ition
!
!
1
'!)
1
1
IMotif
1
1
1
1
!
1
1
l
,
l-OUoloff,-musul- !-Début."il y a
I~anie
i.A.mé;ioration dèslContr&le au

45
Iman_ 47 ans
120 ans,environ. 11ere injection
lIa 2è injection Iniveau des con-
~-sexe masculi:i. I-Plusieurs hos- leI: Avril 1977 en!
1 sultations
1
+ + +
Id
- marié
Ipi talisations.
Lextern,.
L
1
DIAMM
1
.S. 1_ maçon
L.Rechutes fré-
l:Motif:" rechutes 1
1
1
1
! quente s
~
~
1
1
t
..l_
. _
__ ~
,
I
__~
~ . _:'1
...
~
...
-.
l-OUoloff;musul- !Début en 1972
l~ie. 1ère in-1-Amélioration
jœraitement irré-lEst resté un an
46
1 man. -24 ans
!-Echec du traitel jection en jan-1progressive.
19u1ier après 3
Iplus ou moins
1- sexe masculin lment tradition- lvier 1978 en ex-1-Début du trai- Imois da régula--Lstabilisé
B.D.l_ célibataire
lnel.
!terne
Ltement régulier Irité. (difficul-!
+ +
L_ sans professiml Plusieurs hos:;?i-l-Lotif: aggrava-let encourageant Ltés financières)!
1
l'liali sati ons
Hion.
!
L
1
L
.,
1

..J _ .
. •
.L.cap-Verdien;ca- lu-Début en 1976
i-Etat limite
lAmélioration
i-TraV"aille au;
!Insomnie et an-
47
Itholique, 25 ans!-3 hospitalisa- 1-lère injection
tprogressive et
liles Cap-Vert.
Lgoisse aU début
I- sexe masculin
!·tions.
LIe 18-3-1977 à.
l soutenue. Arr3t ~ContlllÏ:te Ilh&pi-l
C.p.L_ célibataire'
l'Rechutes graves ll'h~pitallaprèsun an de
Ital régulière-
1.
+ + + +
L-radiotélépho-
!. et brutale s
!Motif: gravi té. 1 traitement.
! ment. Bonne
1
1 n i s t e . !
!
1
1. réinsertion.
1
t
l'
t,
-
t;
,
I-Ouoloff,musul- L Début en 1972
[-E~at limite
tBonne aU début
i-Arr3t du 19552 I-Toxicomanie
48
Iman, 32 an~~
I-Traii:.e:nent tra-!-lere injection
-Net changement IRP. Hospitalisa.-1
(alcool)
exe
t-s
~~scu l.n
lditionnel sans
lan début 78 à
lau 2è mois :ady-ttion récente à
1
A.S. 1- mar~t
!succès. Hospita-I:l'h~pital.
Inamie,trQubles
lIa suite d'une
t
l t

1- monl. eur
'1"
t " · ·
lu t ' f
b
Id"
t ' f
thé
h •
,.
n 0
rance
. l.sa l.ons en
... 0 l. : a sence
l.ges l. s,as
-~
rec u·"e.
~
1
1 1971,74,76, 1978. Ld'amélioration. 1 nie.
1
1
l
,
l
,

1
1
l
I
t
~
!
!
1
l
'
:
!
'
f

1 1 !
1
1
1
1
1
J1
CAS 1.prés9ntation
!D~but et. Evoiti;;;':"'fDébut de la
1Evolution sous
1
IEVENIR
1
REMARQUES
l
,du
tJ.on de la mù.la- cure
119552 RF
!
... •
l
1~·
t

1
malade
1 eue avan
1 .Porme clinique 1
1
;
\\0
1
1
19552 RF
1 .Date
1ère in-
1
r
;
i
. .
.
1
!
! j ecti?n
1
!
L
l
!
! • MotJ. f
L
1
1
+ +
,
1
r-
----------.
LLébou; musulma.n i -Début à 11~ge
i -Débile avec
l-Âucune amélio- 1Reprise d'un
;
L 21 ans
Ide 10 ans.
! troubles du com-l
ration
t trai tement tra.- ;
o
-
5'0 . L sexe masculin
J-Trai temen-i:, tra- ! Iortement
1
1
di tionne1.
i
~ célibataire
1 ditionne1 sens
! lèreinjection
J
1
J
T S
l sans professionl effe.t.
Ile 204-1977
J
t
J
• • 1
! -Une longue hos-I~otif: aggrava- 1
1
1
1
! pi tal i sa.ti on
! tion
1
f


62
Cas nl! 1
Schizophrénie simplet++++
D. MB.
- Jeune homme lébou de 31 ans, célibataire sans enfant, ex-étu~
diant en Médecine sans profession qualifiée en milieu urbain.
Vit chez sa mère à Dakar.
Début et évolution de la maladie avant l'utilisation du 19552RP
Hospitalisé pour la première fois en 1912.
Début de la maladie en janvier 1912 par troubles évoquant une
schizophrénie 1 reclusion sociale, sensation de dépersonnalisa-
tion, idées d'influence avec cénesthopathies assez nettes ~lIS0U­
mis à des rayons par des gens qui le prennent pour un personnage
pUissant"). Abandon de toute activité.
D'abord traitement traditionnel sans succès.
Par la suite neuroleptiqu~classiques per os à forte close, mais
persistance de signes de retrait: tendance à s'enliser dans la
vie active de l'h8pital, peu de contact avec la famille, idées
délirantes mal critiquées à la sortie et isolemeni.
QUatre rechutes et deux hospitalisations ont suivi cette première
hospitalïsation.
Stade de la maladie aU début de la cure
Per.istance des sympt~mes
schizotdes. Aucune insertion socio-
professionnelle n'est encore réalisée. Malgré le traitement neuro-
leptique encore important (Halopéridol 60 gouttes, chlorpromazine
20Omg,) une recrudescence symptomatique se manifeste en septembre
1977 raison pour laquelle le 19552 RF est utilisé.
Première injection le 13-10-1917
Evolution sous 19552 RF
Nette amélioration dès la première injection : IDargrè la
pcrsi~anoe d'hollucinntions psychosensoriell~s le contac~ est
plus frano et plus naturel.
L'amélioration est satisfaisante après la 2è injection.
Aspect serein et normal : vie familiale plus équilibrée. Prend
des initiatives et participe à plusieurs concours.
Espaoement des injections une toute les/~emaines puis tous les
2 mois.
Arr3t du Piportil après la 9è injection. Treitemen~
toujours bien toléré.

63
Devenir
Continue à prendre des initiatives et donne des cours payants
de physique pour subvenir à ses besoins.
Adopte un comportement parfaitement normal et respecte ass~:
d~ent ses rendez-vous après 5 mois d'arr~t thérapeutique et mé-
dicamenteux.
Cas nl! 12
Schizophrénie paranotde: +++
~
- Jeune homme lébou de 28 ans, musulman, célibataire sans enfant.
Horticulteur pris en charge par le père divorcé; domicilié à
Dakar.
Début et évolution de la maladie avant l'utilisation du 19552 RF
Malade depuis 1973. D'abord ~ospitalisé, puis suivi en externe
après échec du traitement traditionnel. Longue 6volution sans pro-
blème, puis rechute en 1976 malgr~ la poursuite régulière du trai-
tement neuroleptique per os. Les sympt&mes sont en faveur d'une
psychose chronique dissociative : schizophrénie.
Augmentation des doses de neuroleptiques': lfulopéridol fort : 90
gouttes; Lévomépromazine 20Omg, puis modulation thérapeutique en
fonction des dominances symptematiques.
Stade de la maladie au début de la cure
.
1
Le tableau clinique évoque une schizophrénie paranotde : hallu-
cinations essentiellement auditives et psychiques ('Icriquets dans
la t3te, cris de b3te, sifflement, vent qui bouge" etc); délire
paranotde net 1 flou, mal systématisé, incohérent à certains en-
droits. Le comportement est dominé par l'autisme, le. bizarrerie,
l'apragmatisme: ne travaille pas depuis sa rechute. Le traitement
classique neuroleptique per os à forte dose est sans résultat après
2 mois d'évolution.
Evolution sous 19552 RF
lè~einjection de 19552 RF le 7-12-1978 -
Déshinibition rapide: s'anime dès le premier mois <le traitement.
prend m~me l'initiative d'arroser lQ jardin du service et de s'oc-
cuper des fleurs au cours d'une con&ultation de conirele aU 3è mois
de traitement. Puis disparition proJressive du délire paranotde.
Cependant des céphalées tenaces persistent avec notion de névralgie~
dentaires, pour la première fois éVDquées. Une radiographie des
sinus révèle dès lors une sinusite maxillaire bilatérale avec

64
collection purulente importante (un traitement médic~l associé à
une ponction des sinus et une ex~rèse dentaire amènent la séda-
tion des céphalées).
Devenir
è
Reprend son travail interrompu pendant 2 ans après sa 5
in-
jection de 19552 RP. Espacement des injections (tous les 2 mois).
lnsertion socioprofessionnelle actuellement correcte. L~s entre-
tiens prolongés font apparattre une petite note délinnte.
Cas nI! 14
Schizophrénie paranotde&+++
j
- Jeune homme bassari, catholique d'age difficile à préciser 35?
38 ans? sans profession, célibataire sans enfant, originaire du
pays bassari.
Antécédents difficiles à préciser.
Début et évolution de la maladie avant l'utilisation du 19552 Rf.
Début de la maladie difficile à préciser (1970 1)
Ancien malade du service hospitalisé depuis 1973 dans un mauvais
état général. Après un traitement de réanimation a pu suivre un
traitement neuroleptique classique à forte dose qui ne l'a pas
sorti de son autisme. Coupé depuis lors de son milieu d'origine
d'Oùil était finalement rejeté après ~chec du traitement tradi-
tionnel Car sujet paresseux vivant replié sur lui-m~me refusant
le travail des champs et ne parlant que d'école = sle~~rime dans
un mauvai s françai s.
Longue évolution dans le service ou de multiples tentatives psy-
cho et sociothérapil\\"~ont demeurées vaines.
Stade de la maladie au début de la cure
Vivait depuis lors une vie végétative dans le service 1 in-
différence, autisme, apragmatisme total, faciès apathique très
religieux; le contact révèle un mQtisme total (hermétisme) ou aU
maximum un délire paranorde (incohérent, pauvre, flou, fragmenté
sans suite logique sous-tendu par des hallucinations bizarres
psychiques ou auditives avac syndr~me d'automatisme mental et sans
syst~matisation aucune, réponses à eSté, re~li secondaire dans un
état quasi catatonique. En 1977 un essai (lQ prioe c:.o. charae ost"......:.
tonté 1 W.B .. est mis aU .19552 RF.

65
Evolution sous 19552 HP
Première injection en juin 1977.
Par la suite espacement des injections à partir du 5-12-1977
(une toutes les 6 semaines). Amélioration progressive qui
surprend tout le groupe.
è
M.B. après la 2
injection commence à fréquenter le pinth 1
attitude insolite chez lui. Puis il se met en vue en prenant
place au milieu lors des séances. Enfin il demande la parole et
s'exprime régulièrement chaque fois qu'une séance a lieu; les
propos sont compréhensibles orientés essentiellement sur des sou-
venirs du pays bassari et sur le désir de rentrer. Il est fina-
lement considéré, écouté par le groupe. Des solutions sont pro-
posées face à sa demande. Finalement l'évacuetion est envisagée
et pr~parée.
Exéat le 26-2-1978 (après plusieurs mois de vie végétative) ac-
compagné par ses médecins traitants.
Accueil triomphal au pays: on croyait M.B. oort; une f~te est
organisée en son honneur.
Comportement surprenant de M.B. qui prend des attituùes très sai-
nes. Es~ complètement accepté par le groupe après une améliora-
tion assez marquée (pas tout à fait totale mais acceptable).
Devenir
Programme des injections toutes les 6 semaines. 22-3-1978,
6 mai 1978, 20 juin 1978, 3 aoftt 1978, 17 septembre 1978; 5 am-
poules sont laissées à la charge du médecin chef r0cional de Ké-
dougou qui Va s'occuper de M.B. pour la poursuite du traitement.
Cas nI! 20
Psychopathie : ++++
- Jeune homme Ouoloff catholique de 27 ans, dipl~mé de l'institut
des relations internationales en P~ance (équivalent de la licence
on sciencos juridiques) en 1977, domicilié à Rufisque. Pris en
charge par la mère ménagère après le décès du père -médecin1en
1973.
"

66
Début et évolution de la maladie avant Itutilisation du 19552 Rf
Apparition en février 1977 de troubès du oomportement à la
veille de son retour aU Sénégal = perte de la notion de droit,
liberté très large sur les biens dtautrui, abus de confiance.
Rapatrié aU Sénégal.
A son retour il est cinq fois pris par 1.0'1. police pour aotes de
délinquance = tentative de vols de voitures (snns permis de con-
duire), voyages en trnnsport en commun sans payer, tentatives de
viol de femmes).
A toujours été ngressif,. impulsif. A touj ours aimé l'alcool et
s'est mis récemment à fumer le chanvre indien; humeur très chan-
geante. Traité par neuroleptiques classiques à forte dose per os
pendant un mois en clinique privée sans succès : Hclopéridol 90
gouttes, Lévomépromo.zine 20Omg.
Stade de la maladie nU début de la cure
Tableau psychopathique manifeste avec allure mania~ue. Les
parents souhaitent un traitement en externe.
Evolution sous 19552 HP
Le 19552 RF est prescrit après un long entretien avec le
malade et sa mère. La première injection est réalis6e le 3-6-1977.
è
Au 15
jour il y a un petit changement dans le oomportement :
sorties moins fréquentes mais déplacements quasi constants dans
la maison; insomnie terminale.
è
Association de Lévomépromazine 50mg le soir. Âu 20
jour Itamé-
lioration est plus nette : sommeil normal, comportement de mieux
en mieux adapté. Devient calme, reprend contact avec ses anciens
amis. Ntest plus revenu en contr61e.
Devenir
Revu un mois après la dernière consultation avec sa mère en
ville. Tout à fait normal. S'excuse de "son manque de cou:boisie".
Ntest plus revenu car\\~onsidère l'épisode pathologique passé
.
.'"'.
.
" ,
comme un mauva~s souven~r. Ev~te l'h8p1~al pour se preserver du
manteau de malade mental."
Revu un an après: à un emploi et songe aU mariage.

67
Cas n2 22
Psychopathie : ++++
M.B.C.
- Jeune hmmme de 23 ans, peuhl guinéen, musulman, cGlibnteire
sans enfant. Dessinateur métallique (métier e~~ris dans un centre
de reéducation -
(Nianing).
Pris en charge par le père.
Début et évolution de la maladie avant l'utilisation du 19552 RP
V~lade depuis l'âge de 12 ans; périodes d'acitation avec
agressivité, impulsivité. Indiscipline scolaire manifeste ayant
eu pour résultat l'expulsion de l'école.
Séjour pendant 4 ans dans le centre de reéducation de Nianing où
il apprend le métier de dessinateur métallique. Employé dans une
entreprise privée à sa sortie. Echec professionnel lié aux trou-
bles du caractère: manque de discipline, de régularité dans le
travail, bagarres fréquentes.
Première hospitalisation à l'âge de 18 ans (1974). Echec du trai-
tement tranquillisant Diaz~pam lOmgxJ, puis du traitement neuro~
leptique classique : Lévomépromazine 5Omgx2, puis 10Omgx2.
Nette amélioration sous l'association Propériciazine IOmgx2 et
Lévomépromazine 5Omgx2.
Traitement d'entretien irrégulièrement suivi. Rechute en 1975,
1977, 1978.
Dernière rechute en octobre 1978.
stade de la maladie au
début de la cure
Rechute d'octobre 1978.
Crise d'agitation psychopathique manifeste. A toujours SU1V1
irrégulièrement le traitement. Désinsertion professionnelle quasi
totale: perturbe la paix familiale, n'a plus d'emploi.
Première injection de 19552 RF le 20 octobre 1978, réalisée au
cours de la consultation de contr81e.
Evolution sous 19552 RP
Nette amélioration après la prem1ere injection: contact
facile. Disparition totale de l'agressivité, de l'agitation et
diminution de l'impulsivité qui ne se manifeste qu'en famille.
Amélioration totale au cours du 2è mois (après la 2è injection).
Considéré comme guéri par la famille : "il n'a jamais été aussi
correct". Espacement après la 3è injection(toutes les 6 semaines).
Arr~t thérapeutique complet après la 5è injection
qui est suivie d'une amélioration totale et durable.

68
Devenir
En avril 1979 cherche activement du travail. Contact tou-
jours facile, sain et bien adapté en famille et dans la société.
Respect
jusque-là régulier des rendez-vous de contr~le.
Remarque
A très bien supporté le traitement durant toute la durée
de la cure.
Cas nI! 24
Délire chronigqe : ++++
x.V.
-
- Homme de 44 ans, métis, catholique, sans emploi mais licencié
en Droit et Sciences économiques et dipl~mé de l'institut de dé-
veloppement économique et social de Paris.
Divorcé après un mariage de 10 ans lui ayant donné un enfant;
domicilié à Dakar. Totalement laissé à lui-meme aprèz son divorce
et le décès des parents. Enfance heureuse "sans problèmes", mais
reste de l'existence très instable.
Début et évolution de la maladie avant l'utilisation du 19552 RP
Malade depuis 1952 date d'une première hospitalisation à
Villejuif qui dure 7 ans. Réhospitalisé à Villejuif de 1967 à
1968 puis à Ste Anne de 1972 à 1974.
Signes de début difficiles à préciser :"vagabondage et. ch~mage"
d'après le malade. Revenu au Sénégal à la fin de l'année 1976
dans le fallacieux espoir de se faire une situation; espoir rapi-
dement déçu d'autant plus que sa nationalité française ne lui
/aucune
permettait/entrée dans la fonction publique. C'est ainsi qu'il
a été hospitalisé totalement indigent en mars 1977.
Stade de la maladie au début de la cure -
Hospitalisé dans un tableau délirant chronique d'allure
paranotaque et caractérielle avec idées délirantes concernant
les protections dont il disposait et les possibilités d'avenir
qui s'offraient à lui: vivant totalement à l'écart de la vie
quotidienne du service (mais il s'agit d'un service entièrement
africain) il refusait tout traitement et m6me son assimilation
actuelle ou ancienne à un malade mental.
Sa situation était purement rapportée à des difficult.és sooio-
économiques, liées à un concours de circonstances extérieures à
lui-même.
Un traitement au Piportil L4 est proposé. La première injection
est réalisée de force le 5 avril 1977.

Evolution sous 19552 RF
Etonnante amélioration. C'est le contact qui devient
d'abord plus facile; il estnmoins convaincu de son délire et
subit des hésitations qui permettent de mieux le convaincre.
Accepte facilement les injections suivantes. Tableau symptoma-
tique considérablement amélioré sur le plan du rapport au réel
et de l'adaptation sociale.
Après une troisième injection il conserve un comportement à peu
près normal. Nécessité de Lévoméprornazine au début du traitement:
100mg le soir puis! comprimé de 10Omg. Par la suite prend le
traitement de façon discontinu et s'en passe facilement.
A l'aide du travail social, il acquiert un emploi dans une maison
privée s'occupant de Droit. Ce qulil perçoit par mois lJaide à
régler ses problèmes urgents et quotidiens.
Devenir
Finalement rapatrié à l'h8pital Villejuif de France, du
fait d'une absence d'attache familiale aU Sénégel et de l'indi-
gence; espérance d'un soutien moral auprès de son e;"-femme et
de son fils tous en France.
Pronostic prometteur.
Cas nQ 26
Délire chronique : ++
N'D. B.T.
-Jeune femme Ouoloff de 30 ans, sans profes.ton, de religion
musulmane; domiciliée à Khombole, divorcéQ,5 enfants dont 3
décédés; prise en charge par la famille et le service de psychia-
trie.
Pas d'antécédents particuliers avant la maladie.
!t
Début et évolution de la maladie ~vant l'utilisation du 19552 RF
!1
Malade depuis 15 ans; le début lointain remonte au décés
du père. Avant 1977 n'a subi qu'un traitement traditionnel.
1
i
1

70
Plusieurs guérisseurs ont été consultés sans succès. Beaucoup de
dépenses financières et physiques sans résultat.
Ramenée de Khombole le 18-6-1977 par l'équipe du projet Dl~I
chargée de la consultation mensuelle de Khombole pour : délire
chronique avec agitation, fugues, bagarres fréquentes chez une
femme en grossesse de 8 mois.
Au début de l'hospitalisation pas de traitement médicamenteux.
Mise à la Thi.cridazine après son accouchement le 14-7-1977.
Thioridazine 5Umg :lx2o Légère sédation de l'agitation avec per-
sistance d'un comportement inadapté.
stade de la maladie aU
d&but de la cure -
Persistance d'un comportement inadapté malgré l'augmen-
tation des doses médicamenteuses. La recherche d'une meilleure
prise en charge conduit à l'utilisation du 19552 RP.
Evolution sous 19552 RP
Une première injection réalisée le 2-9-1977 a pour con-
séquence une rapide insertion dans le groupe.
Exéat sous neuroleptique à action prolongée (19552 RP) 15 jours
après l'injection. Vue en consultation de contr6le mensuelle à
Khombole : nette amélioration après la 3è injection : s'adapte
à la vie du village progressivement.
Fait un voyage sur Fann pour remercier le persollilel soignant
de l'assistance apportée lors de l'&ccouchement. Garde cependant
un comportement légèrement perturbé.
Devenir
Février 1979 : n'est plus revue qu'aux consultations de
contr61e DIA!Ui. Traitement irrégylier puis interroupu du fait
des difficulté3 financières de la fauille. kise gratuitement au
Penfluridol : 2 comp. par semaine. L'amélioration obtenue aU
1
début est actuellement moins nette.
1
1
1
Cas nl! 28
Psychose Hallucinatoire Chroni Gue: +++-l
F. ND
- Femme diola de 45 ans, musulmane, mariée, mère de 9 enfants
1
bien portants,· couturière, domiciliée à Dakar.
f
Prise en charge par· le mari et la soeur atnée.
Pas d"nntécédents notables avant la maladie.

71
Début et évolution de la maladie avant l'utilisation du 19552 RP
Malade depuis 1966.
Début insidieux puis éclosion d'une bouffée psychotique aiguU
avec agitation, logorrhée, délire de persécution.
L'évolution malgré le traitement neuroleptique institué (chlor-
promazine 20Omg/j, Halopéridol 60 gouttes/j, Lévomépromazine
5Omg/j) se fait vers la chronicité.
Persistance d'un conflit intrafamilial mal focalisé aU début.
Par la suite confirmation d'une sensation de persGcution par la
coépouse (mari bigame). Une hospitalisation en 1975, sans grand
résultat devant les manifestations psychosensorielles variées
(auditives surtout), mais permettant une meilleure adaptation
familiale.
Stade de la maladie au début de la cure
Aggravation symptomatique, inadaptation sociofamiliale
"ne peut plus travailler parce que des voix la dénoncent à la
radio, on lui veut du mal, on l'emp~che de vivre".
Traitement neuroleptique classique sans effet mnleré l'augmenta-
tion progressive des doses.
.
Le 19552 RF est prescrit. Première injection le 10-2-1977.
Evolution sous 19552 RF
Pas de changement au cours du premier mois de traitement.
2è injection 10 10-3-1977. L'amélioration commence à se préciser
après cette deuxième injection ,-"on ne la persécute plus par
l'intermédiaire de la radio- mais elle entend une musique
d'orchestre qui l' emp~che do se concentrer". Ne fait rien à la
maison.
Après la 3è injection apparition d'une insomnie qui motive
l'association de Diazépam lOmg le soir.
Les hallucinations sont moindres et semblent se cristalliser.
Amélioration de plus en plus nette après la 4è iùjection le
14-5-1977 : activité m~nagère - meilleure adaptation familiale.
Reprend son travail après la 7è injection le 8-9-1977.
Arr~t du Diazépam qui ne modifie pas l'évolution. Espacement des
injections (une tous les deux mois, pUis tous les 3 mois).
Dernière injection le 11-5-1978. Amélioration satisfaisante ast
conservée m~me avec l'arr~t thérapeutique. Continue son travail
et ne se sent plus persécutée.

72
Devenir
Dernière consultation en janvier 1979.
Très bon contact; considérée guérie par la famille.
Cas nI! 43
lilANIE : ++++
- Jeune homme Ouoloff de 32 ans, chauffeur sans emploi, céliba-
taire sans enfant, sans cnntact réel avec une famille sur place.
Prise en charge essentiellement par ses marabouts mourides de
Touba. Mère mondaine remariée en Cete d'Ivoire. Père remarié
également en Cete d'Ivoire.
Début et évolution de la maladie avant l'utilisation du 19552 RF
Malade depuis 1958. Hospitalisations multiples à Abidjan
puis à Dakar. Tbxicomane avéré (alcool surtout mais également
chanvre indien). Accè s maniaque s à répéti ti ons ayant, motivé les
multiples hospitalisations.
Irrégularité dans la prise médicamenteuse neuroleptique. Mau-
vaise insertion sociale.
Traitement à base de Chlorpromazine 20Omg/j, Lévomépromazine
10Omg/j, Halopéridol 60 gouttes/je
stade de la maladie aU début de la cure -
Dernière hospitalisation en Février 1977 : comportement
maniaque prédominant dans le service. Exéaté du fait de l'indis-
cipline et de l'absence d'accompagnant. Toujours à l'hOpital
après la sortie, perturbe nettement la tranquillité du service 1
agitation désordonnée, logorrhée, négligence vestimentaire et
corporelle. Prend lui m~me des doses importantes de Lévomépro-
mazine, Chlorpromazine sans effet sur son comportement.
Evolution sous 19552 RP
Reçoit en avril 1977 une injection de 19552 RF unique,
non renouve16e
qui amène une transformation spectaculaire
devient calme dès le 20è jour; coopérant et sérieu;::.. Voyage de
trois mois à Touba chez des marabouts mourides.
Retour normal = propre, poli, comportement bien adapté; ne fume
plus de chanvre mais demande de l'artane en permanence alors
qu'il ne prend plus aucun traitement.
Demande constamment refusé~"

73
Devenir -
Va bien - Est rest6 10 mois sans traitement. Remis aU
Chlorpromazine 5Omgx2 sur sa demande permanente afin d'éviter
la rechutefcar se sent si bien qu'il craint la rechute avec plus
d' appréhensi oDJ.
Comportement acceptable et accepté dans le service. Projet per-
manent de retour à Abidjan. Attend l'aide de la mère.
Cas n2 46
Manie :++
- Jeune homme Ouoloff
de 24 ans, musulman, célibataire sans
enfant, sans profession, domicilié à Richard-Toil.
Pris en chrage par la mère et l'oncle paternel, après le décès
du père en 1969.
Renseignements sur l'enfance imprécis.
Début et évolution de la maladie avant l'utilisation du 19552 RF
Malade depuis 1972 -
Episodes antérieurs'
assez mal précisés. Notion seulement d'un
comportement qui rappelle la manie : expansivité, aGitation dé-
lirante avec réactions agressives envers la famille.
Après échecs des premiers traitements traditionnels trois hos-
pitalisations régulières successives à Fano ::: en 1972..,en 1973
et en 1974. Par la suite plusieurs"hospitalisations" (en irré-
gulier) dans le m~me service: parfois toléré par le Groupe,
parfois rejeté lors des périodes de turbulence surtout.
Traitement irrégulier sans succys - Rechutesfréquentes.
stade de la maladie au début de la cure
B.D. vit en permanence dans le service. Aucun contact
avec la famille. Vit en irrégulier dans l'h8pital dormant dans
les salles inoccupées ou dans les couloirs. Comportement insup-
portable : perturbe la vie du service dans son ensemble et re-
fuse tout traitement::: tenue toujours débraillée.
En résumé véritable accès maniaque.
Est mis finalement au 19552 RP en janvier 1978.

74
Evolution sous 19552 RF
Amélioration progressive dès la première injection.
Accepte de retourner à Richard-Toll après
la 2è injection.
Comportement sérjeux et préoccupation sur le travail.
Vu en contr~le un mois après accompagné par 3 membres de la fa-
mille très encouragés et satisfaits de B.D. à son retour avec
l'argent pour la suite du traitement.
Amélioration satisfaisante à ce début.
Par la suite vient toujours régulièrement à ses rendez-vous mais
sans argent et demande avec insistance son 19552 RP.
Ne retourne qu'une fois l'injection faite.
Devenir
Vu en février 1979. Est venu pour son contrelc et attend
toujours son injection. Cependant comportement plus naturel et
plus toléré qu'avant le traitement aU 19552 RF.
Veut une aide pour le retour. Critique les médicaments (neuro-
leptiques classiques) qu'on lui donne gratuitement et demande
avec insistance le 19552 RP.

75
III. RES U L T A T S
Cent (100) malades ont pu bénéficier du traitement pen-
dant les vingt quatre mois de notre travail (2 ans).
Nous ne rapportons cependant que le cas de cinquante
(50) malades, ceux qui ont reçu trois injections successives du
Piportil L4. Il convient de noter cependant que dans nos résul-
tats nous comprenons le Cas particulier de quelques malades qui
ont présenté une amélioration spectaculaire à la suite d'une
unique injection non renouvelée du 19552 RP et chez qui l'amé-
lioration a persisté.
Nous avons adopté la notation suivante 1
++++
résultats excellents
+++
"
bons
++
"
moyens
+
"
passables
0
pas de changement
aggravation
Le tableau récapitulatif montre que le 19552 RP a été
efficace chez 39 malades sur 50 soit 78% des cas et qu'il n'y a
eu aucun Cas d'aggravation. L'amélioration a été moyenne dans
12% des casJPassable dans 4% et nulle dans 4% soulomont des cas.
Nous pouvons faire les constatations suivantes 1
- Dans les bouffées délirantes et les accès mo.niaques les
résultats sont très bons, constants et durables. Il oonvient
de souligner que la durée du traitement ne doit pas excéder deux
mois. Une injection peut ~tre réalisée cependant chaque
fois
que le besoin se fait sentir (peti~s signes de rechute reconnus
par le malade et/ou la famille).
- Dans les sc~'~o~hr6nies on note une rapide disparition du
désintér~t et de l'apragmatisme, ur. enkystement progressif du

1D
....
.c
'1t"I
....
T,A.BLEAU RECAPITULATIF
AFFECTIOnS
1
1
1
1
BOUFFEES DELIRANTES
11
• 1
'1 0
1 0
1 1
1 5
1 5
1
o
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
PSYCHOSES MANIACO-DE-!
1
1
1 0
1 0
1 0
! 4
1 3
1
PRESSIVES (Forme. ma-l
7
o
1 0
7/7
1
1
1
1
1
l
n~a~uo)
:


~
1
!
l
1
~
\\-
1'1 i' ~ i:.
SCHIZOPHRIDUES
1
16
1 0
o 1 1
11
1 a
1 4
1
o
--, --
!
1
1
1
1
!
1
1
,1'PSYCHOPATI-:IlES
1
4
1 0
o 1 1
1 0
1 0 1 3 1
0
1
3/4
!
!
1
!
1 1 !
1
ETATS LIMITES
2
o
o 1 0
o 1 0 111
1
1
1/2
1
1
i
1
1
PSYC~~SES HALLYCIN.A.- ;
l
! 0
1 0
! 0
o 1 0
! 1
1
0
1
l/l
T OIREo CHRrnU QUES
l
I
'
,
,
1


l
:
1
t
PA..W;rOIAS·
._-
'\\
--~ 0
o
0
0-
3
0
-
3 i,-
-
1
-
1._,_ _
._----=-I
'__._!
1
1
/ .
_
E~.ATS DELlRAIJTS CHRO-!
4
o
1
1
O
'..,
1
0
1
...
2/4
NIQUES Nm-J SYS~El:lA.TIS2S
1
1
DEBILITES
2
o
l
0 1 1 1 0 1 0
o
C ,~
i ~
TOTAL
50
:)
2.
2
! 6
117
122
1
39/50
POURCENTAGE
1
1 0% 1 4% 1 4% 112% 134% 144% 1
78%
1
I I I !
I I I
Débiles traités = malades débiles présentan~ des troubles
du comportement très invalidan~so

76
délire paranoïde lorsqu'il est présent.
_ Dans les psychopathies la disparition de l'agressivité et
de l'instabilité améliore les relations sociales des malcdes.
Ceci se manifeste par une grande assiduité aUx rendez-vous de
contr81e.
- Dans les paranoïas on note la m~me évolution que dans les
psychopathiés"
- Dans les délires chroniques non systématisés 19 résultat
est également bonD
1) Tolérance du 19552 RF
a) lffets neurovégétaafs
Il nia pas été noté de crise sudorale ni de troubles
de la thermo-régulation ni de modification de la tension arté-
rielle.
b) :-'"fets endocriniens et action sur la libido
Il n'y a pas eu de troubles sexuels notamment pas d'im-
puissance sexuelle ou de frigidité, pas d'éjaculation précoce
ou retardée ni d'excitation sexuelle.
c) Les troubles de la conscience et de la vigilance notés
sont rares et très discrets: insomnie en début de traitement
rapidement corrigée par l'administration le soir d'hypnotique,
d'un tranquilliscnt, on de lévomépromazine. Elle disparatt vers
è
le 15
jour m~me avec l'arrdt du sédatif -
somnolence discrète = mais le s rares malc.cles atteints
de ce trouble en parlent avec aisance et ne notent pas d'incapa-
cité dans le travaiL Cette somnolenoo se prolonge/r~ao~:~ du
premier mois de traitement ~
exci tation en début de traIt/oment, au cours de la pre-
mière et deuxième semaine, disparaissent très rapidement entre
è
è
le IS
et le 20
jour et plus rapidement après adjonction d'un
psychotrope sédatif.

77
d) Troubles intellectuels
Les sujets instruits signalent parfois une diminution
de la capacité d'imagination. Cependant le contact avec oes
malades ne décèle aucun trouble intellectuel et leur discours
est en général facile, cohéreny, sans perturbation du cours de
la pensée 0
Nous pensons qu'il s'agirait plut~t d'un frein aux
phénomènes psychotiques que le malade critique mal encore.
e) Trouble s neurologiques
Il s'agit essentiellement du syndrome extrapyramidal
induit par les neuroluptiques o Les sienes les plus fréquemment
rencontrés sont la rigidité, l'akathisie, la tachycinésie, la
dysarthrie et l'hypersialorrhée. Ils sont corrigés f~cilement
par la prise régulière de trihexyphénidyle. Aucun malade de
notre échantillon n'a pu se passer de cet antiparl.insonien de
synthèse.
2)Les effets particuliers du 19552 RF
Ce qui nous a surtout frappé avec ce produit et qui
re~t un grand intér~t, c'est:
a) sa propriété déshinib~trice remarquable qui explique-
rait l'agitation en début de traitement. Elle entraine ~~e cer-
taine euphorie chez la plup/'l;rt des malades, une facilita.tion
de la vie rel~~ionnelle avec familiarité, un contact chaleureux.
Ceci est intéressant Car permet l'institution d'une relation
psychothérapique 0
Le faciès des malades sous 19552 RF est particulier
par son aspect tout à fait sain et serein
1 les yeu~. ne
sont
plus injectés, les traits ne sont plus tirés; il n'y a pas de
note d'agressivité ou de méfiance.
Les malades sous 195~;2 R.P se reconnaissent rapidement

78
parmi les autres. Ils présentent un aspect de parfait état de
guérison avec un contact très agréable. La satisfaction du
personnel soignant et de la famille ne trompe pas sur les
" e ffets inespérés" du résultat obtenu. ilLe Piportil L4 lui va
vraiment à merveille" entend-on dire souvent.
b) La persistance assez prolongée des productions psy-
chotiques, le délire en particulier malgré une vie relation-
nelle tout à fait normale. Ce résultat propre aU 19552 RF est
peut être d'une importance capitale dans le traitement des
affections mentales.
On arrive à rendre le malade coopérant, abordable alors qu'il
conserve encore pendant quelques temps son délire.
Cette particularité propre au palmitate de pipotiazine
favorise une prise en charge psychothérapique meilleure.
Remarques
1) La plupart des résultats obtenus avec le 19552 RP ont
été c~nstatés lors des premiers travaux cliniques avec ce pro-
duit :
en particulier la propriété déshinibitrice qui est une
caractéristique fondamentale de ce produit et qui est l'un des
éléments les plus recherchés par le psychiatre et rarement ob-
tenus avec les neuroleptiques classiques.
Cependant cet effet est recherché en général dans un
deuxième temps après disparition de l'agitation, èe l'agressi-
vité surtout et parfois du délire.
Avec le 19552 RP il commence à se manifester avant la
sédation de. troubles psychomoteurs et psychosensoriels et même
les accentue parfois (ainsi l'agitation constatée le plus sou~ent
en début de traitement).
Mais cet aspect du problème n'est pas g~nant dans la
mesure où l'association de neuroleptiques sédatifs (en particu-
lier la lévomépromazine) au traite~ent fait disparaître rapidement

-79
ces troubles secondaires accompagnant la déshinibition. D'autre
è
part ces troubles ne paraissent pas persister au-delà du 15
jour; en effet l'arr~t du sédatif aU 15è jour ne les fait pas
réapparattre.
Enfin cette déshinibition précoce a également pour
conséquence parfois la réactivation d'un contenu délirant
jusque-là non extériorisé sur lequel le thérapeute peut s'ap-
puyer dans la suite du traitement s'il en est averti.
2) Efficacité du 19552 RF par rapport aUX neuroleptiques
Classiques.
Le 19552 RF a amené l'amélioration chez la quasi tota-
lité des malades qui étaient antérieurement sous neuroleptiques
classiques sans grand résultat. C'est pour cette raison que nous
aVons retenu l'efficacité supérieure de ce produit par rapport
aux neurol~ptiques usuels.
3) L'arr~t du traitement
Quand arr~ter le traitement?
C'est/\\~un des problèmes les plus discutés avec l'uti-
lisation du 19552 RF. Notre action aurait pu 8tre
modulée par l'u-
~~nde l'autre présentation (ampoule de Iml de 25mg) la
dose injectée étant alors diminuée progressivement (10Omg-75mg,
5Omg, 25mg) au fUr et à mesure de l'amélioration. A défaut de
cette présentation nous avons adopté une autre solution.
Le traitement est en général arr3té progressivement
j
lorsque l'amélioration est bonne et que l'insertion sociale
est réalisée •
Dans notre travail la progtession ne se fait pas selon
t
la
diminution de la dose injectée ~ais selon un espacement
de plus en plus long des injections. Les injections sont alors
espacées, passant de une toutes les quatre semaines à une toutes
l
6
8
12
.
.
"tobtontian,
It t
t.t:
es
,
ou
semal.nes Jusqu 0./..
• du rosu
a
escomp '"
qui signe l'arr6t.

80
o.rrivé
Il est/que l'administration du médicament soit arr3tée après
une seule injection quand la guérison a été très rapide e; que
le malade ne désire plus recevoir d'injection.
Dans un grand nombre de Cas le traitement a été arrêté
facilement gr!ce à la coopération du malade et de sa famille
qui viennent consulter "à la demande'~ c'est-à-dire quand ils
le jugent nécessaire pour demander conseil ou pour signaler un
fait pouvant faire craindre la reprise des troubles.
Cette façon de procéder et d'arr@ter le traitement
nous semble d'autant plus réalisable que l'expérimentation
pharmacologique a mis en évidence une élimination lente et
progressive du produit longtemps encore après l'arr~t des in-
è
jections 90
j our après l'injection). Cette 'constation est le
témoin de la présence du produit dans J'organisme pendant une
période supérieure à deux ou trois mois. Ceci fait appara!tre
la possibilité d'une action préventive douce et prolongée.
4) Modification de l'attitude des familles
La prise régulière et quotidienne de psychotropes est
contraingnante pour le malade et est source de conflit entre
lui et sa famille.
Devant l'efficacité du J9552 RF rapportée au COurs des
réunions communautaires organisées dans le service et constatée
chez leur malade, les familles font des sacrifices pour acheter
régulièrement le Piportil L4. Nombre de parents demandent à
payer d'avance plusieurs ampoules du médicament pour se cons-
tituer une réserve et éviter ainsi une irrégularité d~.s les
injections.
L'action déshinibitrice et faciliiatrice des relations
sociales du Piportil 14 a en effet très favorablement impression-
né les familles. Le médicament est presque oonsidéré comme pro-
duit miracle. La demande est ainsi importante. Nombre de malades
chroniques jusque-là traités sans luccès nous sont emmenés pour
recevoir le 19552 RP.
La compréhension de cette attitude des familles peut

81
être difficile à sais~r 1 certes l'efficaoité du 19552 RP q~
elle a été reconnue dans des pays diff~rents la sous-tend. Mais
derrièreoet aspect réel du problème
>. il peut
se passer ~es phénomènes de l'ordre de l'imagi-
,nairei (aspect fétiche de "l'injection retard JI '1 Ma.gie '1)-
q
En fait ca médicament commence à'~endre de grands ser-
vioes au cours des consultations DIAMM.
Sur 10 Oas de malades traités depuis près d'un an à rQison
d'une injeotion mensuelle aUcun Oas de rechute n'a été enregis-
tré.
5) Prix du Piportil L4
Bien que ce m4dicamont soit récemment commercialisé aU Sénégal
nous pouvons cependant l'introduire comme médicament de recher-
che par la Faculté de Médecine de nBkor.ll est ilolors exonéré
des frais de dOUane et revendu aux malades au prix d'achat dono
sans aUCun bénéfioe.
La facilité d'administration du 19552 RF, de correc-
tion de ses effets secondaires ainsi que son efficacité sont
telles que les autorités en ont accepté récemment la commercia-
lisation dans le pays.
Mais son prix dans les officines est beaucoup plus
élevé que dans notre travail F )750 F CFA dans les pharmacies
soit 75 FF.
Déjà 5~ des traitements sont irrég~liers. Ce pourcen-
tage risque d'être plus important à moins que le produit soit
vendu moins cher par le fabricant et soit exonéré des droits
de douane parJle pays acheteur.
Certes il se manifeste une grande bonne volonté de la
part des familles et de certains malades (qui n'hésitent pas
à se procurer le médicament dans les officines lors des ruptures
de stock à l'hepital.
Certes le traitement d'un malade psychotique en phase
aiguU coQte mensuellement plu, cher en début de traitegent

82
avec les neuroleptiques classiques{4000 à 6000 F CFA)soit{SO à
120 FF).Mais cette conjonction d'efforts est soul~itab1Q.
Récemment 1lOMS a signalé que quarante millions d'hommes dans
les pays du tiers-monde souffrent de troubles mentaux et n'ont
pas accès aUx thérapeutiques modernes.
6) La correction des effets neurologiques induits par le
19552 R.l'.
Aucun malade de notre échantillon n'a pu se pnsser de
de l'an~arkinsonien de synthèse utilis'~ (trihexyphénidyle),
l'arr~t volontaire de ce produit, par los malades eux-m6mes
entrainant toujours les effets désagréables non souhaité =
rigidité, hypersalivation etc •••
Cela nous fait penser avec certains praticiens euro-
péens que l' appari tion d !un antiparki:lsonien de synthèse à.
action prolongée serait l'idéal.
En effet si la prise neuroleptique quotidienne devient
un problème dépassé grâce à. la réalisai,ion de l'iajection.men-
suelle, la prise du correcteur demeure elle un problème quoti-
dien bien que facilement acceptée (eff~t bénéfique).
L'association d'une injection retard d'antiparkinsonien
à l'injection du 19552 RP ou l'adjonction d'un antiparkinsonien
à action prolongée au 19552 RP dans la m~me présentation rendrait
encore plus commode et moins contrai~~~ee le traitement.
7) Le 19552 RP comme médicament d'avenir
- Le 19552 RP agit beaucoup plus fur les attitudes rela-
tionnelles de surface que sur le s ph,.JDomènes psychosensorield
de type psychotique d'où certainement son intér~t dans les af...
fections où se pose un problème de dy:,harmonie structurale
(schizophrénie. paranoi:a, psychopathius). C'est dans ce s cas
que nous avons obtenu les résultat~ l~s plus remarquables, les
plus durables et avec le moins d'e:'fets secondaires'

8)
Schi Z ophrénie
sur 16 cas 3 résultats moyens, 8 bons et
4 excellents - aUCun résultat blanc ou
négatif.
Paranoïa : sur 3 Cas - 3 résultats excellents.
Psychopathies: sur 4 068 - 3 r6sultats excellents.
- Avec ce produit les remissions s.)r.t très longues. Une
fois l'amélioration obtenue certains malades restent plusieurs
mois sans prendre aucun médicament. Ceci nous fait croire que
nous tenons là un médicament de choix t~ut à fait remarquable
dans le traitement des affections mentales et en particulier
dans les psychoses chroniques.
En résumé, no·- "e travail nous amène à certainos con-
clusions :
- Le Piportil L4 ou 19552 RF se distingue des neuroleptiques
classiques non seulement par sa longt,e durée d'action mais aussi
par son action déshinibitrice.
- Son efficacité supérieure dans les psychoses chrmniques
semble liée non seulement à son action curative mais aussi à
son action préventive.
- Les résultats obtenus avec le 19552 RP ou ester palmitique
de pipotiazine (Piportil L4) sont donc encourageants en ce qui
concerne la thérapeutique des affections mentales.
Mais notre travail ne s'arr~te pas là.
En effet la maladie mentale uu Sénégal peut 6tre consi-
dérée comme un problème majeur de santé publi~ue. Pour une réso-
lution efficace de ce problème seules des actions de grande en-
vergure aéritent d'~tre entreprises.
Partant de l'utilisation Hmitée du 19552 RP nous avons
essayé de centrerrla réflexion sur cnt aspect du problème.
-- Il
apparaft que dans 'le contexte particulier séné-
galais la thérapeutique mentale se ~p,urte à des obstacles.
Ces obstacles sont liés e.s~ntiellement à des difficul-
tés inhérentes aU contexte socio~lturel et à èes problèmes

84
d'ordre plus général relatifs à la thérapeutique montale.
Nous parlons en particulier 1
des difficultés liées à l'existence d'une thérapie tr~
ditionnelle de la maladie mentale -
- des problèmes soulevés par l'hospitalisation du malade
mental -
- des problèmes liés à la complexité de la notion do guéri-
son du malade mental et à la cure prolongée médicamenteuse qui
en découle.
Dans une dernière partie intitulée synthèse nous abor-
dons ces différents problèmes en dégageant les solutions que
semble apporter le 19552 RP en ce qui concerne leur résolution.
"
.

•. 1;.'.
l
'·;7
q.
. 1
jd l N! Q U ï E M' E
iA&TI!V
SYN
THESE
(R6flexions suscitées par l'utilisation
du 19552 RF en milieu sénégalais)
. '\\,..
/'

85
19552 JUl ET PROBLEMES SOULEVES PAR L~EXISTENŒ
D'UNE THERAPIE TRADITIONNELIE DE:"M loiA.LA.DIE :MEN-
TAlE AU SENEGAL •.
Notre travail sur le 19552 HP nous a amené à certaines
constatations.
Dans la quasi totalité de nos observations l'action
du guérisseur a pl,cédé, accompagné et parfois suivi le tra-
vail du psychiatre.
Dans les rares cas où l'action du psychiatre a débuté
l'évolution s.ous 19552 HP a été très souvent favorable de façon
plus précàce 1 dès les premiers mois de traitement: Cas nQS 18,
20,· 22, 30 etc •••
Par contre, chez les malades qui ont été longtemps
suivis par le guérisseur et qui constituent des échecs de la
thérapie traditionnelle, le résultat n'est pas tout à fait iden-
tique 1
très souvent il y a difficulté de traitement par neurolep-
tiques classiques = refus, irrégularité ou inefficaoité théxapeu-
tique;
- chez eux l'amélioration est plus lente sous 19552 RP
apparaissant généralement au cours du 2è mois de trai-liement ou
après.
Une explication peut Gtre faite.
Mais elle ne peut/~~~eappréhend6e dans sa totalité qu'après une
revue rapide des problèmes posés par la cohabitation de la psy-
chiatrie moderne et de la thérapie traditionnelle.
En effet le traitement de la maladie mentale aU Sénégal
(et dans la presque totalité des pays africains) est oaractéri-
sée par l'intervention quasi simultanée de deuJ~ types de cure:
• la cure psychiatrique moderne de type occidental ici,
• la cure locale traditionnelle.

86
Si la cure traditionnelle a longtemps oaractérisé oe
pays et si pendant de longues années elle a pu faire face aUx
problèmes posés par la pathologie mentale il n'en demeure pas
moins que l'on constate actuellement d'importants bouleversements.
Ainsi d'année en année le travail du psychiatre sup-
plante celui du guérisseur. Cette mutation peut trouver son
explication essentiellement dans l'échec d~ la thérapie tradi-
tionnelle face aUX problèmes de santé m•.mtale.
Cet échec a son explication dQc:ls les bouleversements
socio-culturels qui frappent le Sénégal depuis Itère coloniale a
- PBrn.it~
par les progrès scientifiques, les influences
culturelles et le modernisme, la mentalité de la ~opulation
n'est plus la même. Elle tend à. s'ouvri.r vers l'extérieur tout
en gardant une partie de l'héritage traditiDnnel qui d'ailleurs
très souvent est incomprise, mal assimilée ,
- devant le statut, valorisé du psychiatre (parce que repré-
sentant de l'autorité administrative et sécurisant par ses actes
médicaux) le guérisseur perd de plus en plus sa place, son pou-
voir et sa considération. Lui même il est parasité dans son
savoir, son savoir faire et son savoir ~tre et perd du même coup
son efficacité.
Son système d'interprétation ne peut plus prendre prise
avec la même force qu'autrefois en effet 1
• la mentalité de ceux qu'il est appelé à. traiter n'est
plus la m3me;
• les lieux thérapeutiques où tl exerçait son action
sont modifiés;
• la collectivité qui constituait un élément indispen-
sable de son travail n'est plus facile à. ragrûuper (éclatement
des familles ~largies avec passage aux familles nucléaires dis-
persées) J
• la tolérance et laprise en charge collective du mala-
de mental sont de plus en plus difficiles à. obtenir.

87
Mais le problème n'est pas aussi simple.
En effet malgré tous oes changements le guérisseur est
toujours sollicité et l'est très souvent même bien avant le
psychia~r& qu'on ne oonsulte qu'au dernier moment après échecs
de toutes les tentatives traditionnelles.
Cette attitude ambiguU peut ~tre liée à deux facteurs,
- la présence quasi constante (consciente ou inconsciente)
de ~'JJoa,ge traditionnelle qui oriente vers le guérisseur;
- la orainte de l'image h&pital quI signe depuis très long_
temps "la folie à jamais" et qui éloigne du psychiatre.
Mais, compte tenu des difficultés d'expression de la
thérapie traditionnelle l'échec est vite apparu et le psychiatra
voit sa clientèle de plus en plus grossie par une série de visa-
ges. Il s'agit de tous ces échecs de la thérapie.traditionnelle
qui arrivent à un stade de chronicité manifeste
• les signes
nosographiques sont modifiés, le discours est autre, les causes
sont lointaines, le plus souvent m~me oubliées.
Chez Ces malades le passage de guérisseur en guérisseur
a été marquant. les problèmes évoqués ("esprits anoestraux,
maraboutage, anthropophagie, esprits maléfiques, etc ••• ") ne
p.uvant trouver leur résolution dans une voie réelle extérieure.
(au sein d'une collectivité regroupée par le guérisseur), se
fixent dans l'esprit du malade, y restent, y mettent
le désarr~
entretiennent ou accentuent l'angoisse au lieu de l'atténuer.
La conséquence dans tous oe8 oas est une communication
difficile. Elle devient impossible avec les malades arrivés à. un
~
,
stade extr~me de chronicité. Elle IeTrait se passer a un autre
.
niveau chez les malades fortemènt influencés par les représen-
tations traditionnelles. Et pourtaàt ces représentations ne sont
..'
que les représentations de llagresid'rité d'autrui ou de soi-mOme
ou celles du verbe ancestral. ~ais
elles ont été si longtemps
et si bien métabolisées (depui~ l'dnfance) qu'elles ne forment
If
qu'un avec le vécu réel de l'indiv!lduj'D'autre part elles ont
.
.
été si bien utilisées par le gUéri~seur ;qu'il est difficile a,
.
. '
niveau réel de faire entendre rais~ a~malade et à la famille.

88
Le psychiatre qui est sollicité aU dernier moment se
trouve bien embarrassé. Les moyens classiques dont il dispose
ne sont pas tout à fait adéquats:
_ l'h&pital qui risque derépondre à l~ demande de la famille
(enfermement paree que la guérsion n'est pas possible, donc
rejet) et qui n'est pas accepté par le malade;
- les médicaments psychotropes t en particulier les neuro-
leptiques classiques : la famille est déjà découragée par des
mois de traitement traditionnel inefficace. Elle le sera encore
plus quand il faudra acheter des médicaments, surveiller leur
prise quotidienne, faire des va et vient constants entre la
maison et l'hapital et cela pendant des mois et des mois sinon
de s année s.
Le malade lui m~me accepte difficilement le traitement.
En raison de la chronicité les doses son·~ en général
très fortes donc le traitement demande plus de finances et plus
de surveillance.
c-
Et si l'on se ref,!re à nos observations le résultat
est très peu satisfaisant.
Compte tenu de toutes ces considérations le rejet est plus mani-
feste et complique davantage le travail du psychiatre en m~me
temps qu'elle aura des conséquences sur la paix sociale.
A ce stade le 19552 RP peut constituer un intermédiaire
efficaoe.
Grâce à sa longue durée d'action il épargne à la fa-
mille la surveillance et les longs et fréquents déplacements.
Gr~ce à ses effets particuliers et sa relative rapidité
è
d'action (]er_ 2
mois de traitement) il contribue à redonner
un regain d'espoir à la famille antérieurement découragée et
épuisée par des mois de traitement inefficace.
Malgré son codt, son utilisation est beaucoup plus
économique à ce stade.
Enfin gr~ce à la combinai~on de tous cos gains le rej~t
est vite écarté et le traitementùq malade meilleur.

89
Dans nos résultats la quasi totalité des ~checs de la
thérapie traditionnelle a bien évolué sous 19552 RF et l'atti-
tude bienveillante des familles de malades nous confirme que le
rejet n'est finalement que le résultat du désespoir. QUand un
espoir est possible la famille cmnstitue au contraire un élément
indispensable et d'une aide capitale pour le psychiatre.
Devant les échecs de la thérapie traditionnelle, le
peut
19552 RP/constitu~une forme adéquate de thérapeutique.

19552 RF ET PROBLEMES SOULEVES PAR L'HOSPITALISATION
DU MALADE ~TÂL.
Depuis très longtemps le Psychiatre se sert de locaux
pour le trai~ement des malades mentaux.
Son action débute presque toujours par l'hospitalisation de
celui qu'il est a.ppelé à. soigner•.
Cependant cette hospitalisation soulève des problèmes
ouisants.
~mandée par les autorités et la famille et rarement par le ma-
lade lui-mtme, son raIe a longtemps été celui de gardiennage,
<lfenfermement, le traitement ultérieur n'é.ta.nt qu1u:J.e conséquence
qui déDoule de cette soustraction sociale.
Jusqu' à. présent l' h~pital reV'8t aux yeux de la plupart
de ceux qui font la demande d'hospitalisation la signification
dlun lieu d'enfermement avant tout 1
les autorités, qui par le biais des agents de l'ordre et
de la protection urbaine évacuent les malades, veulent avant
tout préserver l'ordre et la propreté sociale -
très souvent la famille qui fait appel au psychiatre, veut
ava.nt tout, enfermer = "gardez-le, enfermez-le, nous nlen avons
plus besoin" entend-on dire très souvent par les familles quand
toutes les ressources traditionnelles ont été épuisées sans
succès et que la contention de leur malade devient impossible
en famille.
Pour le malade que rev3t cette hospitalisation?
Si elle r6pond parfois à la demande de maternage du névrotique
qui parfois la demande, l'hospitalisation revOt très souvent
pour
le psychotique , le psychopathe et le toxicomane une
a.gression, agression à la libert6 individuelle. Ces malades ne
peuvent pas comprendre qu'on les e~ferme d'autant plus qu'ils
ne reconnaissent pas leur G1ala.dü. L'hospitali:Jation signifie
pour eux, donner raison à la famille, aux autorités avec les-
quelles ils sont très souvent en tonflit ce qui explique et aug-
mente leur agression et leur oppo.~tion.
L'hospitalisation signif.lp, pour eux, la reco~~aissance

91
de leur maladie et le statut très souvent à vie de malades men-
taux ou de fous. Elle représente l'exclusion, la mort sociale
ce qui n'est pas tout à fait inexaot surtout quand on sait que
les asiles ont réalisé pendant longtemps un enfermement très
souvent perpétuel de ceux que l'on y mettait et o~t beaucoup
contribué à la chnnicisation des malades mentaux et à leur dé-
socialisation de plus en plus marquée.
Jusqu'à nos jours, et dans notre société, l'hospitali-
sation rev3t très souvent cette signification ce ~ui explique
done les réticences et les fugues multiples surtout en début
de traitement.
Mais les lieux ont changé aotuellement, on n'en est
plus aUx cellules avec barreaux, portes blindéeo et oeil da
sécurité.
Le psychiatre a humanisé les locaux. D'une part l'h8pital est
devenu un lieu de repos, de séjour parfois pluo agréable m~me
que dans les familles, Car avec les condi ti ons socio-économiçues
actuelles le malade est parfois mieux nourri et. mieux logé que
chez lui. D'autre part l'enfermement n'a plus Don sens 1 l'ap-
parition de médicaments efficaces jouent asoez bien ce raIes
on parle d'ailleurs de camisole chimique à l'image de la cami-
sole de force qui était souvent utilisée avant comme moyen
contensif physique du malade.
De ce fait les malades mentaux m~mes réputés leo plus dangereux
ont toute liberté de se mouvoir, d'aller et venir.
L'institution de réunions communautaires leur permet
de s'exprimer, ce qu'ils ne peuvent faire ailleurs; ila sont
écoutés, tolérés. Des activités récréatives sont associées à
leur traitement: argothérapie (sé~oe de peinture, de oouture,·
jardinage), cinéma, thé~tre, repas communautaire et séances de
thé sont les compléments jugés parfois indispensables de leur
'traitement.
Des amitiés se lient avec le personnel soign~ît (psy-
chiatres et surtout infirmiers, aides infirmiers, garçons de
salle, assistants et aides sociaux).
Ils ne sont plus abandonnfs à l'h~pital dès l'hospita-
lisation par les familles; un accompagnant, parfois m~me

92
plusieurs les assistent durant leur séjour et en tant qu'éléments
de la famille ces derniers constituent des intermédiaires dont
le r&le est peu~ ~tre d'une importance capitale dans le traite-
ment des maladies mentales.
Ainsi, le malade, qui aU début niait llh~pital finit
par l'aimer. Au fur et à mesure des rechutes et des hospitali~
$ation& certains finissent par s'habituer à ~a vie de l'hepital.
Les séjours deviennent de plus en plus longs parfois et il
appara!t ce qu'on pourrait qualifier d'hospitalismo
1 para-
doxalement il arrive que des malades font de l'hepital leur
domicile (oas n9 S 14, 43, 46), ils ne veulent plus regagner
leur milieu d'origine et la sortie finit par devenir une pré-
occupation pour le psychiatre et le personnel soignant dans son
ensemble. Ce n'est plus seule la famille, l'accompagnant qui
demandent la prolongation de l'hospitalisation mais aussi le
malade. Parfois la sortie de force est nécessaire. M~me si
l'exéat est réalisé, le problème n'est pas résolu pour autant :
certains malades établissent domicile à l'h8pital passant la
majeur partie de leur temps dans les locaux, dorment dans les
couloirs et partagent le repas avec les autres ma18des hospita.
lisés régulièrement •
. Quelles significations pourrait rev~tir cet hospita-
lisme ? 1
1) De la part de la famille, abstraotion faite des facili-
tations économiques apportées par l'h8pital 1 aoonomie de dé-
placement et de transport repas et hotellerie presque gratuits,
facilité de traitement et de procuration médicamenteuse, on peut
penser qu'il existe d'autres motivations à ces demandes de pro-
longation.de séjours 1
- incertitude de la guérison d'autant plus que la cure se
prolonge par la prescription à la sortie d'une série de médica-
ments avec recommandation minutieuse, afin qu'il n~y ait pas
de coupure dans la prise. Ces procédés signifient pour elle que
la guérison est loin d'~tre obtenue et qu'il fa~t encore conti-
nuer à surveiller, à acheter et h administrer des médicaments;

93
.. elle a souvent eu l'expérience des, rechutes et. des refus
médicamenteux; d'où crainte d'une nouvelle rechute à la sortie,
rechute qui ferait reprendre tout le processus à son point de
départ;
- sécurisatiQn à l'hepital, lieu où a été résolu sa préoc~
cupation majeure, sédation des troubles majeur3 du comporte-
men~ et reintégration d'un comportement plus ou moins normal
ou en tout cas toléré;
espérance d'une guérison à la longue, seule garantie de
p~ définitive}
- facilités de contact avec le personnel soignant avec
lequel elle arrive à se familiariser dans l'optique d'intér3t
ou de demandes ultérieures;
enfin de multiples demandes individuelles so~t souvent
associées, parfois très complexes, très variées.
2) De la part du malada
En dehors également des considérations socio-économi-
ques qui accompagnent l'hospitalisation on p~urrait évoquer
certaines motivations. Elle seraient moins réalistes et de signi-
fications psyohologiques plus profondes que celles qui sous-
tendent la demande de la famille :
demande et besoins de maternage,
coupure avec le milieu familial lieu possible de germina-
tion et de fermentation.
du conflit,
- tolérance et compréhension de la part de la collectivité
hospitalière,
- peur des frustrations imputables à la maladie et à l'hos-
pitalisation, frustrations qui attendent à la sortie : le séjour
à "Pann" est très mal vécu en effet et marque le malade pour
le restant de sa vie d'autant plus que pendant longtemps pour
la majeur de la population le séj our à "Fann" est vécu sur le
mode péjoratif et rev3t la signification de la folie à jamais.
Cela explique d'ailleurs la préfér4reDoo depuis très longtemps
de la oonsultation traditionnelle, plus discrète et moins

94
aliénante que l'hospitalisation.
On comprend dès lors l'angoisse de la sortie et la sé-
curisation apport60 à-
l'intérieur de l'hepital où i l y a une
dédra.ma.tisation manifeste de la situation.
Face à cette situation complexe le psychiatre doit
malgré tout trouver une solution. Sa solution ne devrait pas
frust~er le malade et la famille.
La sortie représente une phase logique de son travail :
• car d'une part l'amélioration obtenue et le malade
jugé apte à réintégrer le milieu familial et socio-profession-
nel il n'y a pas de raison d'une prolongation de l'hospitalisa-
tion d'autant plus que le reste va se continuer dans
le milieu
familial et par le biais des consultations de contrele,
• d'autre part des centaines de malades attendent
dl~tre hospitalisés car la demande est importante et le nombre
de places limité.
Mais une sortie sans accord de la part de la famille et/ou du
malade risque d'~tre mal vécue.
C'est alors qu'intervient la diplomatie du psychiatre.
Le problème de l'hospitalisme soulève en fait le problème géné-
ral de l'hospitalisation dans son ensemble et de la durée de
cette dernière.
Beaucoup de praticiens sont contre l'hospitalisation
Oar pour la plupart l'hepital ne représente pas le lieu théra-
peutique de la maladie mentale. Le meilleur site thérapeutiqua
pour beaucoup est représenté par le milieu familial.
Mais une ébauche de réflexions permet rapidement de se
rendre compte de la complexité du p~oblème.
- En effet le milieu familial représente très souvent le
lieu où se joue le drame psycholosque, par conséquent l'hospi-
talisation devrait représenter une solution adéquate au début
de la cure tout au moins en isolant le malade da oe milieu con-
flictuel.
- Ll hospitalisation représente très souvent la seule struc-
ture oapable d'accueillir et d"
cont.enir certains malades l
psychose aigue, grands agités, erand~ délirants, mal~des furieux

95
et dangereux pour la société et pour eux-m3mes.
-Une poussée ai~ d'affection mentale nécesaite très sou-
vent un nombre impressionnant de médicaments si l'on veut avoir
une action efficace et avec le moins d'accidents et d'inconvé-
nients possibles,.
Elle nécessite également une surveillance régulière et vigi-
lante.
La famille ne peut pas toujours faire face aUx dé-
penses médicamenteuses et autres que sont susceptibles d'en-
trainer une telle catégorie de malades (pouvoir d'achat faible
dans nos pays).
Donc m3me si l'hepital ne représente pas un lieu réel-
lement thérapeutique il est capable de répondre ~ certains im-
pératifs dans le traitement de la maladie mentale.
Cependant il appartient au psychiatre de chercher à
rendre cette hospitalisation la moins traumatisante possible
et de trouver des intermédiaires adéquats et efficaces capables
de remplacer une telle institution.
Le neuroleptique à action prolongée constitue un in-
termédiaire possible.
Les résultats obtenus avec le 19552 HP peuvent 3tre exploités
de façon judicieuse pour une politique psychiatrique de masse.
- Chez les malades déjà habitués aux neuroleptiques, donc
sensibilisés à ces produits l'hospitalisation peut très sDuvent
3tre évitée. La réalisation de l'injection résoud déjà assez
facilement les problèmes diffialea liés à la réticence des mala-
des à se faire traiter. Dans la mesure Où le produit une fois
administré va exercer son effet pendant aU moins un mois on est
certain que le malade reste bien sous traitement.
Grâce à l'efficacité déjà constatée du 19552 HP un ré-
sultat appréciable peut 3tre obtenu dès ce premier mois ou aU
maximum au cours du deuxième mois de traitement.
Enfin une fois l'amél~oration obtenue l'espacement des
injections donc l'assouplissemont ~ traitement contribue enoore
davantage à rendre le malade plus ooopérant et plus accessible

96
à la psychothérapie ou aux autres actions thérapeutique&, la
relation médecin-malade, famille-malade étant ainsi facilitée.
- L'hospitalisation n'est pas indispensable pour le début
du traitement. Elle dépend essentiellement de l'intensité, de
la gravité des troubles présentés par le malade et de la diffi-
culté à commencer le traitement en ambulatoire (par e~~emple
dans le cas des malades dont la surveillance en e;cterne pose
des problèmes).
- Chez les malades qui n'ont jamais été sous traitement
neuroleptique il est prudent, quand le 19552 RP e.st indiqué,
de débuter la cure par des neuroleptiques class~ques avant l'u-
tilisation du produit retard. Cetie précaution a pour but essen-
tiellement de mettre en évidence une éventuelle intolérance
qui remettrait en question l'utilisation du 19552 RP.
Une semaine à quinze jours de traitement par neurolep-
tiques classiques est généralement suffisant pour cette appré-
ciation.
Quels avantages peut-on attendre de l'utilisation
du 19552 RF au cours de l'hospitalisation?
#
- Libéré des préoccupations relatives à la thérapeutique
médicamenteuse le psychiatre peut consacrer plu~ de temps aux
autres activités thérapeutiques afin de les exploiter de façon
plus profitable 1
• les entretiens avec le malade et sa famille pourront
8tre plus fréquents et plus poussés.
L'intér8t de ce travail est qu'il offre au psychiatre
la possibilité d'établir une relation plus solide avec le malade,
de mettre en évidence le conflit psychologique ou familial, de
mieux connattre les éléments familiaux et de pouvoir bénéficier
de l'aide qU'ils apportent dans l'application de la thérapeutique •
• Les visites familiales ~ourront davantage ~tre favo-
risées.

97
_ Gr~ce aUx caractéristiques thérapeutiques du 19552 RP
l'effet bén~fique du médicament pour le malade lui permet de
s'intéresser rapidement aUX activités de groupe et de participer
de façon plus active à sa thérapeutique dès l'hSpital mais aussi
lors de la sortie.
A la différence des autres produits jusque-là utilisés,
le 19552 HP se distingue nettement par l'absence d'indifférence
psychomotrice, de troubles nets sur la vigilance qui aveo les
neuroleptiques classiques constituent de grands obstacles à
l'efficacité thérapeutique.
Les malades sous 19552 RP conservent une vigilanoe
parfaite; déshinibés en plus ils peuvent accomplir dès le début
du traitement certains travaux et mftme repre~re contact avec
le milieu socio-professionnel.
Ces différentes remarques soulignent l'in-~ér@t du
19552 HP en vue du développement d'une psychiatrie sociale au
Sénégal.
- Enfin le 19552 RP permet de raccourcir l'hospitalisation
de façon considérable et d'éviter ainsi les problèmes de l'hos-
pitalisme et la chronicité qui peut en résulter.
Avec l'injection retard la famille est sécurisée et
peut sortir de l'hepital tranquillisée ~ elle est sdre que son
malade reste bien sous traitement.
D'une part, il n'y a plus de risque d'abandon thérapeu-
tique, la surveillance perpétuelle et épuisante n'est plus in-
dispensable. D'autre part, la famille peut Otre encouragée par
les initiatives et la reprise d'activité de son malade.
Dès lors la sortie précoce est plus facilement réalisa-
ble avant que n'apparaisse cette adhésion pathologique à la vie
parfois végétative de l'hepital qui inaugure la marche vers la
chronicité.
Ce raccourcissement du séjour profite au psychiatre
qui peut ainsi faire face plus aisémnnt aU problème de
la
demande d'assistance : la réponse a~x demandes d'hospitdisation
(parfois nécessaire) devient possibJe gr~ce aUx possibilités de
rotations rapides. Mais il profite aussi à la société qui voit

98
cette demande satisfaite assez rapidement.
Il profite également à l'administration essentiellement
par l'économie médicamenteuse qui en découle.
Ainsi face aux problèmes soulevés par l'hospitalisation du mal~­
de mental, le 19552 RF utilisé de façon judicieuse e~~ un élé-
ment thérapeutique médiateur d'une grande v~leur.

99
y. C(J4FLEXITE DE LA. NanaN DE GUERISON pu MAJ,ADE
MENTAL ET SA CONSEQUENCE THERAPEUTIQUE 1 Chimio-
thérapie continue du malade men_le
1.- Complexité de la notion de guérison du malade mental.
Depuis de nombreuses années la question est posée de
la possibilité de guérison on non du malade men-:;al.
Il s'agit d'un problème très complexe mais d'impor-
tance car sa résolution peut influencer de façon favorable
ou défavorable l'image de la maladie mentale en général et
celle de la psychiatrie en particulier.
Peut 3tre est-il bon de s'entendre d'abord sur ce
terme de guérison.
QUand peut.on dire qu'il y a guérison chez le malade mental?
En quelque sorte quels sont les crit~res de guérison de la
maladie mentale et quel recul peut-on ou doit-on s'accorder
pour accepter la guérison comme effective.
Le fait est que le terme de guériso~ communément em-
ployé est complexe et ambigU:..E1tne traduit très souvent qu'une
impression vague de bonne santé secondaire à la malUAie.
Scientifiquement un malade est considéré guéri de son
affection quand il ne présente plus aucun signe évolutif so-
matique, biologique, radiologique et psychique anormal rele-
vant de cette affection.
Il peut sembler impossible d'obtenir une pareille
guérison dans la mesure où i l persiste la plupart du temps
une diminution ou une sensation de diminution après la tra-
versée d'une maladie dans la plupart des affeciions rencontrées
en médecine.
Le problème est peut ~tr8 moins ap)arent en Maladies
Infectieuses où le germe responsable est déiruit finalement
la plupart du temps par la thérap~~tique em)loyée. Mais même
dans cette branche le terme de gu·jrison peut parfois faire

100
problème.
Certaines affections (tétanos, ·m6n ingite etc) guérissent
souvent en laissant des séquelles. On parle alors de Itguérison
avec s'quelle". ce·"terme peut déjà. remettre en question la
gué~~on Car la séquelle entraine une infirmité qui peut être
s'nante et mal vécue psychiquement, la frustration psychique
oontinuant à. évoluer.
Même dans les Oas de guérison sans séquelle on peut
se demander s'il n'existe pas de lésions mioroscopiques évo-
luant à. ba.. bruit et de façon sournoise.
Dans l'état actuel de nos connaissances on ne peut
rien affirmer mais ce qu'on peut constater o'est que la plu-
part des affections fragilisent le terrain.
Ce problème de l'ambig(1!.téde la guérison ~encore
plus net dans les autres branches de la médecine :
- En Médecine Générale bien que la "guérison" e&t très
souven~ admise les visites de contrele peuvent continuer durant
le restant de la vie du malade et les signes subjectifs secon-
daires ou liés à. la maladie sont fréquents ilie médecin devant
y faire face de fa~on quasi quotidienne.
- En Chirurgie les opérés déjà. diminués physiquement res-
sentent psychiquement avec plus d'aouité encore leur diminution
physique.
En Neurologie, en Cardiologie le problème est encore.
plus évident dans la mesure où l'affection est très souvent
évolutive même après traitement effectif; l'action du médein
n'ayant très souvent pour résultat qu'une accalmie momentanée.
- La plupart du temps le problème est encore plus complexe
Car l'affection intéresse en m3me temps le psyclusme et le
soma (maladie s psychosomatiques).
Très souvent, en face de toutes ces difficultés la
réponse du médecin se résume en la prescription de substances
psychotropes susceptibles d'amener la paix psychique et so-
ciale, but essentiel du psychiatre face aux calades mentaux

101
que lui est appelé à traiter et dont le rang peut être grossi
par tous ces cas antérieurement médicaux ou chirugicaux.
En psychiatrie l'amélioration et la guérison de la
maladie mentale s'évaluent non seulement en fonction de la
disparition des manifestations psychosensorielles et des trou-
bles du comportement mais aussi en fonction du degré de réin-
sertion sociale.
Si l'on se refère uniquement à cette notion on peut
considérer que la guérison est très souvent obtenue aU cours
de l'aotion psychiatrique. Mais le problème est plan complexe
et sa complexité est liée non seulement à celle de la notion
de maladie mentale mais aussi au problème des rechutes parfois
fréquen te s.
Le malade mental m~me après l"obtention d!une amélio-
ration satisfaisante esttoujours considéré comme ~normal ou
asocialJ par conséquent il est observé d'une certaine façon,
vu et apprécié de façon bien significative.
Dès ce moment il est à priori considéré comme toujours
malade. C'est la Société qui est juge parce que la manifes-
tation de sa maladie est avant tout sociale la plupart du
temps. Dans oe milieu hétérogène et rempli de subjectivités
il a toutes les "chances" de rester toujours "malade".
D'autre part la survenue habituelle de rechutes est
une autre source de difficultés. Elle finit par constituer
une préoccupation quotidienne pour le psychiatre. Il s'agit
d'une préoccupation légitime; le malade baigne à tout instant
dans le milieu où a pris naissance sa maladie et tant que sa
structure n'a pas aequis la fortification souhaitée la possi-
bilité d'une rechute n'est pas à rejeter; il peut toujours
vivre les m~mes expériences ou des expériences semblables ~
celles qui ont déclenché sa maladie.
Ces deux problèmes expliquent certainemeni les ra~­
sons pour lesquelles les psychothérapeutes ne se sont pas
donnés la peine de fixer un recul en ce qui concerne la possi-
bilité de guérison ou non du malade mental.
"Devant la oomplexité du problème il nous semble

102
qu'un compromis est nécessaire. Ainsi 11 nous parait légi-
time de s'en tenir aux critères relatifs à la disparition des
phénomènes psychosensoiiels et des troubles du comportement
et au degré de reinsertion sociale. En effet dans ces condi-
tions le malade regagne son état antérieur et les rechutes ne
sont jamais ob11gatoires., D'autre part l'évolution est tou-
jours incertaine une fois l'amélioration obtenue. Soulignons
toutefois qu'une longue évolution sans rechute est assez si-
gnificative de guérison.
Dans nos observations quelques cas pourraient nous
faire évoquer le terme de guérison 1 malades ne présentant
plus aucun trouble psychosensoriel ou du comportement, ayant
repris une activité socioprofessionnelle . pariai>~ment adap-
tée et sans médicament depuis un an a cas n. s 20, 28;" 29, 30,
32, J" 47 etc;.
Deux remarques ayant trait à oe problème de guéri-
son méritent d'Otre signalées Car elles sont très caract~ris­
tiques à la Psychiatrie.
1) Les processus par lesquels passent la guérison de la
maladie aoD~·.u~tiples et difficiles à contrtler.
Du service d'hospitalisation au noyau familial il se
passe une série de faits très divers qui peuvent
intervenir
dans l'évolution vers la guérison comme d'ailleurs dans les
rechutes.
 o&té des 'l~ments induits et contr81nbles par le
psychiatre
(médioaments, psychothérq.pie de groupe ou indivi-
duelle) sociothérapie etc) i l existe d'autres éléments qui
éohappent trè s souvent aU thérapeute si dans sa pratique il
a pour habitude de se refugier de façon narcissique derrière
son soi-disant pouvoir de guérir.
Dès l'h8pital le malade subit certaines influences
qui peuvent intervenir de façon directe ou indirecte dans
l'évolution de son trouble.
En psychiatrie sén4galaise on a l~habitude de dire
que toute personne en contact direct avec le malade
~

103
peut être considérée comme élément intervenant dans le
trai temen t •.
En partioulier on oonsidère que tous les membres du personnel
(psychiatr~infirmi8r8, aide_infirmiers, assistants et ai-
des sociaux, garçoR!\\ de salle) font partie de l'équipe soignan-
te; en effet ceux qu'on traite sont d'abord perturbés psy-
ohiquement et le traitement de l'esprit se fait essentielle-
ment par l'intervention de l'esprit (''Nit nitUy garabam"l :
le médicament de la personne c'est la personne elle même).
Dans leur contact qutidien avec le malade, leur savoir, leur
savoir faire et leur savoir 3tre tous ces éléments inter-
viennent. Chaque membre investit sa personnalité dans son
rapport avec l'autre et projette soo vécu familial et social
dans ce rapport avec l'autre. originalité de chacun dans
sa façon d'être et dans son contact avec le malade. Parfois
l'élément le plus en contact avec le malade est le garçon
de salle lui même.
Dans le m3me ordre d'idée d'autres contacts inter-
viennent 1 le djaraff dirigeant du "pinth", les aU'~res mala-
des, le personnel administratif de l'h&pital, les auJj;res
personnes de passage étrangères ou non.
La famille et l'accompagnant ont des r&les incontGst~lGs.
Le guérisseur aussi même à l'h&pital exerce son action sur le
1
malade, l'accompagnant et le reste de la famille jouant le
r&le de liens et de médiateurs.
Hors de l'h&pital l'action de la famille et celle
du guérisseur sont fondamentales. Il y a celle des autres
éléments sociaux 1 les amis, les oontacts professionnels, les
personnes à priori' considérées comme neutres.
Il appartient donc au psychiatre d'être averti de
tous ces problèmes, de se poser d,s questions, de remettre
en question sa thérapeutique chaque fois qu'il y a guérison
1. en ouoloff

104
ou rechute afin de mieux contreler son traitement
et de pou-
voir se servir de repères dans les prises en charge ultérieure~
2) L'existence effective d'échecs en thérapeutigue mentale
Quelle que soit l'attitude que l'on a vis à vis de
la possibilité de guérison ou non du malade mental on ne peut
nier une chose L il existe des malades difficiles à guérir
quels que soient les moyens utilisés; tes cas. généralement
~broniques constituent des échecs.
Cependant alors qu'en Médecine Générale l'échec se
manifeste essentiellement par la mort (ou la chronicité de
l'affeotion somatique) en Fsychiatrie il se manifeste essen-
tiellement par la mort sociale. Le malade mental est présent
et se manifeste physiquement et verbalement.
Le fou par ses troubles du oomportement rapelle à
chaoun sa vérité; on le fuit, on a peur de lui; on l'enferme
finalement. Mais ce qu'il ne faut pas perdre de vue c'est que
le malade mental à tout moment peut aussi ~tre victime d'une
affection organique (aas~n8 12) et mime en mourir.
Cette remarque oblige à la prodence et à la vigilance
devant tout cas nouveau ou ancien de maladie mentale.
Il appartient aU psychiatre de ne jamais négliger
le corps de son malade et de se rappeler à tout instant que
oe dernier est avant tout un 3tre humain donc vulnérable.
II. Problème soulevé par la cure médicamenteuse prolongée
Nous aVons vu que la notion de guérison du malade
mental est compliquée essentiellement par la possibilité de
rechutes qui, bien que non obligatoires, doivent toujours
être présentes à l'esprit, du psychiatre.
En effet, en ce qui conCirne la maladie mentale, il
existe et il a toujoùrs existé d•• facteurs non négligeables

105
d'entretien qui à eux seuls peuvent déjà expliquer les rechu-
te'h
Ceg facteurs nous les évoquerons 1 il s'agit en par-
ticulier de la péjoration par la société de la maladie men-
tale,.des facteurs sociologiques, culturels, économiques et
religieux et des autres facteurs liés aU terrain ou à la thé-
rapeutique proprement dite.
Nous insistons ici sur les facteurs thérapeutiques
et particulièrement sur le problème de la cure médicamenteuse.
Dans l'état actuel de nos connaissances, même s'il
est difficile de parler d'une guérison· radicale de la maladie
mentale à savoir guérison sans rechute" on pourrait quand
mAme retenir le terme de guérison, à l'image de la guérison
obtenue dans les autres branches de la médecine.
En effet, même si après traitement et amélioration
satisfaisante la rechute eat toujours une éventualité, le
malade mental peut réintégrer un comportement acceptable par
la société et dans les normes du social et du fonctionnement
humain.
Cependant certaines remarques sont à faire 1 contrai-
rement aux autres affections, la maladie mentale marque celui
qui l'a eue parce que depuis longtemps cette affection frappe
par son étrangeté, sa complexité et les réactions sociales
secondaires qu'elle .uscite.
Un sujet donné, une fois qu'il a été malade mental,
est isolé; individualisé, reconnu comme tel et quasi eona-
tamment poursuivi par cette image quel ~soit son degré de
réinsertion ultérieure~ Cela peut constituer évidemment une
souroe de frustrations perpétuelles, peut être même plus mal
vécues que les frustrations qui ont contribué au déclenchement
de cette affection.
Diautre part, m3me si les psychothérapeutes ont pour
but le bien être physique, psychique, sooial et moral de leurs
patients,il n'en demeure pas moins que les moyens employés
pour arriver à ce but peuvent ne fas répondre à cette vocation
dans la mesure où ils peuvent co4stituer parfois une autre
source d'entretien de la maladie,

106
Nous abordons ici le domaine particulier"de la chi-
miothérapie psychotrope qui est en vogue actuellement et qui
eremplacé quasi totalement les autres méthodes physiques ou
biologiques. de la thérapeutique.
Si la cure psychothérapique qui n'es·t, qu'une forme
de relation peut rendre de grands services et rev~t rarement
la signification d'une agression (bien que perfois elle peut
ttre ressentie comme telle) il n'ènest pas de m8me de la cure
médicamenteuse et particulièrement de le cure ohimique pro-
longée:.
Déjà dès son institution ce traitement est souvent
mal vécu dans la mesure où son application est l'affirmation
mtme de la maladie psychique que refuse la plupart des malades.
Longtemps poursuivi il est encore plus mal v'cu
parce que maintenant toujours le patient_dans son statut de
malade aux yeux de lui-m8me et eux yeux de la société l "il
continue à prendre des médicaments donc il esi touj ours malade".
Cela constitue une forme d'agression perfois ambigJê
d'autant plus que l'évolution d'un malade sous traitement
psychotrope est parfois inoertaine.
Sous ou sans traitement médicamenteux des rechutes
peuvent 3tre observées. Si dans la post-cure l'on retient
davantage les rechutes survenues par avandon du médicament
de la part du malade, il en· eXiste autant chez des malades
oontinuant à prendre de manière scrupuleuse leur .. médicament.
Dans l'observation quotidienne leur fréquer.ce appa-
re~en~ plus grande peut 3tre expliquée 1
• d'une part, par le fait qu'on y fait plus attention
(elles mettent en CaUse beaucoup plus le malade que le psy-
chiatre dans son efficacit6);
• d'autre part, par la possibilité d'apparition d'un
sentiment de culpabilité chez le malade d'avoir cO~llis une
faute (arr3t du traitement sans autorisation par le médecin
et/ou la famille), ce sentiment pouvant favoriser la rechute;
• enfin par la persécution et le rejet plus manifestes

107
de la famille et de la société quand le traitement est refusé
par le malade:
Nous ne négligeons pas ici les possibilités d'expli-
cations liées à l'étiopathogénie mais nous insistons surtout
sur ces trois points qui sont très souvent plus appréhendés.
Ceux qui sont appelés à prescrire doive~t par consé-
t
d
t ·
t ' f I ' hi /9.uan~.
f
d
quen
se poser
es ques 10ns e
re
ec
r a ce'~'~e
orme
e
cure.
Quand doit-on appliquer le traitement, quand doit-on
l'arrtter ? A t-on le droit d'imposer une cure co~tinue médi-
oamenteuse chez le malade mental ?
BeauCOUp de praticiens sont contre la prescription médicamen-
teuse, mais beaucoup de ces défenseurs de la liberté indivi-
duelle ne peuvent parfois s'emp~cher de prescrire.
Il est indéniable en effet que la médication psycho-
trope constitue très souvent un des premiers maillons de
l'évolution vers une guérison possible.
En effet ceux qui sont appelés à traiter se rendent
compte dans leur pratique quotidienne de la difficulté ou m3me
de l'impossibilité de communiquer avec certains malades
(grands délirants, grands agités, grands déprimés etc).
Quels que soient les moyens et les procGdés utilisés,
l'échec est très souvent flagrant. Sans traitement
médicamen.
teux l'évolution s'aggrave de jour en jour.
Le traitement ne tarde pas à sortir le malade de ce monde né-
buleux où il est plongé et à l'accrocher ,à un monde réel.
Donc il faut accepter une chose..
quand la communi-
cation avec le malade est devenue impossible, le meilleur
relais thérapeutique est très souvent constitué par le médi-
cament :
- dans un état d'agitation psychomotrice intense le geste
historique qui consi stai t à détacher les chaine s et à aborder
de façon plus humaine le patient ne suffit plus et ne donne
pas toujours
les résultats escomptés.
Le médicament psychotropt, dans ces cas, constitue

108
un des moyens des plus efficaces, des moins agressifs et des
moins traumatisants (physiquement)pour y mettre un terme Car
très souvent le contact physique devient impossible, le con-
tact verbal illusoire ou très superficiel et le~ autres moyens
dont la cDntention physique très traumatisants.
Le médicament, drogue communément admise, communément
utilisée et véhiculant le pouvoir médical et le mythe du mé-
decin devient alors le seul médiateur possible.
: Une autre Cause de prescription peut 3tre constituée par
l'absence de communication verbale de la part du malade 1
après échec de toutes les tentatives pour entrer en con-
tact par le verbe, il ne reste que le médicament car le temps
constitue un frein non négligeable à ces tentatives parfois
vaines de contact verbal.
Devant certains tableaux délirants le médicament cons-
titue la seule forme de thérapeutique valable en début de
cure.
L' expérience quotidienne nous a appris que devant
tous ces Cas la seule forme de thérapeutique utilisable ac-
tuellement et dont l'efficacité n'est pas è nier est constituée
par le médicament.
Mais une fois l'effet escompté obtenu, une fois le
malade bien ancré dans le réel cette forme de traitement doit
3tre rec onsi dér ée.
En effet on se rend compte que très souvent il y a
abus dans la prescription. Des malades continuent à 3tre
traités quotidiennement alors que ~out signe de maladie a
disparu sous le seul prétexte d'éviter une rechute ou de gar-
der une relation thérapeutique. Mais)~fmta dose médicamenteuse
a été· considérablement réduite le malade absorbe toujours et
de façon automatique cett~ drogue lui est prétendue lui 3tre
néoe ssaire à ce stade.
C'est abuser ainsi de la liberté du malade en ne
voulant prendre aucun ri sque.

109
Cette peur de prendre des risques peut rejoindre la
crainte de l'échec par le médecin et soulève le problème de
l'attitude du médecin devant léchec.
C'est certainement devant la o&ladie que le médecin
doit oser prendre le plus de risque possible. Il n'y a pas
de guérison possible si on n'accorde pas une oonfiance totale
au malade et parfois la meilleure façon de faire confiance et
de le rendre confiant lui m~me c'est d'arr~ter de lui pres-
crire tout médicament une fois llaméL.oration obtenue.
Une prescription continue sous-entend de la part de celui qui
prescrit, très souvent, qu'il n'y a pas encore guérison, qu'il
n'y a pas encore confiance en la personnalité de celui qui
reçoit la prescription.
Ce dernier est toujours dans sa situation de malade
étant donné qu'il reçoit toujours l'élément qui a contribué
à l'améliorer ce qui signifie que la guérison n'est pas encore
obtenue.
De la part de la famille et du groupe social qui est
en relation directe avec le malade la réaction est encore plus
négative •
Le médicament finit par 3tre leur seule source de pré-
occupation. Pour eux l'attitude et le jugement du médecin revbt~
toute sa signification dans la prescription. Les conseils sont
oubliés et relégués au dernier rang. Seule la prescription
compte "prends d'abord ton trai tement ensuite on verra".
Le résultat est la persistance de la contrainte vis
à vis du malade.
Toujours surveillé, toujours persécuté pour la prise du médica-
ment toujours interrogé, ce sujet ne peut se sentir à son aise;
le oalme psychique ne peut exister dans ces conditions et ainsi,
parfois, sans le vouloir le thérapeute entretient des phéno-
mènes qu'il ne peut contr61er et q~i constituent en quelque
sorte un facteur de rechute non négligeable.
Ce problème de la cure oODtinue médicamenteuse comme
facteur de rechute, rev~t toute son importance si l'on se refère
aux circonstances de début de la ~~r9.

110-
C'est la famille ou un groupe tiers qui a déoidé la
consultati on.
Très souvent le malade n'a pas été consulté. La demande est
toujours formulée clairement; "faites-lui une injection, en-
dormissez-le, gardez-le, c'est fini pour lui, sa mort était
préférable à la folie". Nulle part il n' est que sti on de guéri-
son. Le malade est très souvent réticent. Sa première réaction
est très souvent le refus ou le rejet du traitement. L'accepter
signifie pour lui aêcepter sa folie.
Ces remarques sont valables pour le psychotique.
Pour le névrotique la demande thérapeutique est formulée aU-
trement. C'est lui-m~me qui la formule le plus souvent. Mis
à part le cas du névrosé insomniaque qui fait, lui, souvent
une demande médicamenteuse directe, les névrotiques pour la
plupart font une demande àont le résultat serait leur propre
guérison sans considération de la voie à suivre pour y arriver.
La réponse du thérapeute est plus acceptée quand elle
ne met pas en Cause leur psychisme et qu'elle s'oriente vers
d'autres voies.
Elle est moins acceptée quand elle consti·~ue en mé-
dications qui entrainent un sommeil diurne et qui ont comme
conséquence d'autres effets nuisibles m~me mineurs.
M~me si aU début le traitement a pour effet une cer-
taine paix psychique plus ou moins acceptable, il se rend bien
vite compte de l'inefficacité de ID. réponse. à sa ciema.."1.de.
En effet les produits prescrits son-(, essentiellement
des médicaments psychotropes dont l'arr~t très
souvent ne
tarde pas à faire réapparâttre les sympt8mes si auparavant,
après ou parallèlement à la cure médicamenteuse le traitement
ne s'est vas orienté vers une autre voie à travers la relation
médecin-malade.
1!
M6me sous psychotrope (médicament); le névrotique ne
se ressent que très rarement à l'~ise, les sympt~mes initiaux
cédant presque toujours le pas à dfautres de localiSations
différentes.

III
Cette situation est une source de découragement et d'abandon
thérapeutique.
Ces différentes réflexions et remarques soulèvent
le problème du danger de la prescription à long terme.
Chez le psychotique chronique ce traitement oontinu
peut 8tre valable car seule et unique garantie parfois dlune
réinsertion socio-professionnelle acceptable. Chez oe malade
il y a toujours présence de sympt8mes qui sont la significa-
tion de la maladie latente et dont les caUses sont parfois
difficilement accessibles car dépassées, lointaines et brouillé~
par la longue évolution de la maladie. Il n'en est pas de m8me
pour le psychotique aigu et le névrotique.
Chez ces malades bien que le médicamen-b constitue un
point de départ important de la prise en charge il est loin
d'3tre l'essentiel. En somme c'est une arme doat il faut savoir
se servir de façon judicieuse.
Notre expérience avec le neuroleptique à action pro-
longée nous/:ppris qu'en traitement psychiatrique il faut savoir
prendre des risques: arrGt de tout médicament quand l'effet
escompté est bbtenu, attitude qui nous parait légitime face à
toutes le. incertitudes sur la maladie mentale;sa g/nèse et
son traitement, et fort appréciable par les résultats
qui peu-
vent en découler : diminution du conflit malade-famille-société
(sur la surveillance thérapeutique) et regain de confiance en.
ce qui concerne la guérison.
Mais arr3t sous réserve d'une cure psychothérapique prolongée
dans le but de constituer une relation plus acceptée, plus na-
turelle et afin d'arriver à déceler les failles que présente
le malade pour mieux les fortifier à partir de la construction
de nouveaux p8les défensifs.
Certes, la cure médicamenteuse est un moyen de sécu-
risation de la famille, de la société et parfois du malade,
dans la mesure où ce dernier' est mls derrière une barrière
médicamenteuse susceptible de prévenir ou de freiner ses réac-
tions. Elle n'en est pas moins un ~oyen de péjoration et da
pérennisation de la maladie aux y~x du groupe sociofamilial

112
et aUx yeux du malade lui-m~me.
En résumé si la cure médicamenteuse continue s'ex-
plique pour les psychotiques chroniques dans la mesure où
l'effet escompté n'est pas obtenu (persistance de sympt8mes
et/ou réintégration socioprofessionnelle non encore réalisée)
elle ne s'explique pas pour les malades qui n'ont plus de symp-
t&mes et don~l'intégration sociale ou socioprofessionnelle
est obtenue. Il semble plus légitime de s'arr3ter là où le
retour à la normale communément admise est acquis. Une autre
action doit nécessairement faire suite.
Cette action peut débuter dans la relation que le
malade entretient avec son médecin.
En effet les relations humaines constituent une acquisition
fondamentale dans la vie sociale.
L'homme se distingue essentiellement parles liens
qu'il peut contacter avec ses tiers. La puissance, la ri-
chesse et l'échec sociaux sbnt intimement liés aUx degrés de
relations que peut entretenir un individu donné dans son évo-
lution.
Cette notion à. elle seule permet d'expliquer l'importance des
liens amicaux 1 un groupe d'amis peut valablement remplacer
le groupe familial.
L'influence qu'un homme peut avoir auprès d'un ~utre
est déjà le prâlude de ce que pourrait ~tre la relation
médecin-malade. Cette relation fondamentale en Médecine cons-
titue la base de l'évolution thérapeutique.
Une bonne relation est parfois le traitement le meilleur à
certains stades de l'évolution d'une affection mentale.
À ce titre l'on dit très s.auvent que le médicament
le plus utilisé par le malade est constitué par son médecin
(Balint 1 le médecin, son malade et la maladie - 1957). (51).
C'est dans le médecin plus que dans le médicament que
le malade aspire son énergie vitale. L'on comprend dès lors
comment une mauvaise relation peut constituer une cause d'en-
kystement de la maladie.

113
 un niveau purement psychologique, la relation
médecin-malade; une rela~ion duelle particulière peut rappeler
l'une des prem1eres relations que l'enfat contracte au début
de sa vie : la relation parent-enfant.
On admet généralement que le malade me~tal, au cours
de ses accès, subit des régressions qui le ramènent et le
fixent à certains stade s de l'évolution infantile 0(35).
On peut considérer que dans ces conditions 'il se trou-
ve dans une situation infantile primaire dans laquelle le
médecin ou une tierce personne peut constituer valablement un
repère d'identification qui va lui permettre de se restructurer.
Ainsi grâce à cette relation particulière le médecin
peut agir médicalement, psychologiquement et socialement. Cette
action psycholosque ou sociale, doit nécessairement accompa-
gner et suivre le traitement médicamenteux qui à lui seul arri-
verait
difficilement à une guérison radicale o'est-à-dire
une guérison sans rechute.

114
NOrION DE PREVENTION DANS LA MALADIE MEUTALE 1
(analyse des facteurs déclenchants et d 1 entretien).
Si l'on se refère à tout ce. que l'on a dit sur la
maladie mentale, une chose apparatt 1 la complexité de ce do-
maine particulier de la pathologie.
Si la maladie mentale peut ~tre définie aiGément et
si !ODdia.gnostic est a.vant tout un fait social (c'est la so-
cié~é qui bien avant lespécialiste fait le diagnostic de mala-
die mentale) il n'en demeure pas moins que le ?sycluatre dans
Sa pratique quotidienne rencontre de multiples difficultés.
Ces difficultés sont essentiellement liées à la com-
plexité de la notion de maladie mentale.
La maladie mentale est reconaue chez un sujet donné
quand épisodiquement ou habituellement il se comporte d1une
façon incompréhensible, inacceptable, intolérable; inadmissible
ou inexplicable matériellement par les autres membres de la
société à laquelle il appartient avec très souvent référence
au principe de réalité.
(Très souvent pour ne pas dire toujours
car dans certains cas
il y a explication par des phénomènes métaphysi~ues, ésotéri-
ques qui éohappent à la compréhension mais que la majorité
d'une société donnée admet, accepte et tolère sans confirma-
tion aucune et sans pour autant qu'on parle de ma.ladie).
Donc c'est essentiellement par l'apparition de trou-
bles du comportement et de manifestations psychosensorielles
inexpliquées qu'on définit la notion de maladie mentale.
Il est important de souligner que les différentes
manifestations du comportement sont sous_tendues par des phé-
nomènes psychologiques profonds : caractère~ pulsions; intel-
ligence, imagination, mémoire qui s'ils prennent une certaine
orientation peuvent sortir du cadre de ce qui est communément
difini comme normal.
Le Normal dans ce contexw de pathologie mentale peut
3tre défini oomme étant la faculté de pouvoir accepter les

115
règles sociales et de s'y adapter cette faculté allant de pair
avec la conservation du pouvoir de répondre à ses besoins à
condition que l'application de ce pouvoir ne nuise pas à la
liberté d'autrui et n'ait pas pour conséquence sa perte per-
sonnelle (physique ou sociale).
Dès lors on se rend compte de la complexité du pro-
blème qui ne se réduit pas pour le psychiatre er. problème de
folie ou de non folie mais qui engage directement sa responsa-
bilité face à un sujet dit malade.
Dans l'état actuel de nos oonna;sSODnOBf, il parait
indispensable de se référer à tous les facteurs susceptibles
d'intervenir dans le déclenchement, ltentrètien et la préven-
tion des affections psychiques proprement dites, et de les
analyser dans leur totalité, afin d'arriver à une approche
de traitement logique correct et satisfaisant de cette cat6-
gorie de maladies.
QUels sont ces facteurs ?
Les facteurs sociologigues 1
La famille et la société dans tout ce qu'elles peu-
vent oon~nir de positif et de négatif:
• la structure familiale, son histoire, son évolution,
ses variantes,
• le caractère et le rapport des soutiens moraUx et
parfois économiques de la famille (parents géniteurs ou leurs
représentants),
1
1
• les caractères et les rapports entre les différents
.~
éléments familiaux (famille au sens large du terme, nucléaire
1
ou élargie),
• le statut socioprofessionnel des différents membres
constituant la famille,
• enfin les rapports entre l'individu et ceux de sa
famille avec les autres membres de la société en tant qu'unité
ou groupe social.

116
Les facteurs culturels,
Les facteurs religieux,
Les facteurs matériels. économiques.
Il est aussi important d1analyser tous les facteurs
qui eux interviennent essentiellement dans llentre~ien de la
maladie 1
- le·caractère du malade lui-même (dans sa nature psycho-
logique) ,
- la notion de maladie mentale elle-m@me comme néantisa-
tion sociale (maladie identifiée de façon péjora.tive)",
- la réaction de la société à l'égard du mal~de mental
(rejet -pouvant se manifester sous sa forme la plus simple
par le désintérêt et pouvant aboutir à l'expulsion et à la
mort sociale),
- le vécu du malade; de sa maladie (dépréciation de
soi-même ou valorisation de soi-même à travers la manifesta-
tion de la maladie ces deux situations aboutissant très sou-
vent au m3me résultat
(expulsion sociale sponianée ou pro~o­
quée) •
• les hésitations thérapeutiques éternelles,
• la nature même et la durée du traitement qui peu-
Yent oonstituer une forme d'agression à la liberté individuelle,
• la réticence du malade h se faire traiter,
• les intolérances et les incompatibilités thérapeu-
tiques,
• la réaction de la société face au traitement.
Les éohecs du rapport médeoin-malade (échecs pouvant
re lever de l'un ou de l'autre),
- l'absence de réinsertion sccioprofessionnelle adéquate
(absence ou insertion socioprofessionnelle mauvaise);
- la possibilité de toxicomœnies (relevant le plus souvent

117
de la structure du toxicomane, de sa réaction face à la so-
ciété et de la réaction de cette dernière face à son caractère
et à sa toxicomanie), l'aggravation et le déclenchement que
sont susceptibles de provoquer ces drogues;
enfin la possibilité de survenue ou d'existence d'affec-
tions somatiques se greffant à la maladie ou sur lesquelles
se greffe la maladie mentale.
Tous ces facteurs doivent ~tre abordés, étudiés, et
analysés dans la mesure du possible car leur importance n'est
plus à nier dans le déclenchement et l'entretien des maladies
mentales.
À partir de
là on peut essayer de schématiser un trai-
tement idéal de la maladie mentale en trouvant un terrain
d'entente Où malade mental, psychothérapeute et société seront
en accord pour évoluer aU mieux possible ensemble.
Pour illustrer l'incidence, de ces facteurs dans la
genèse, l'entretien et la prévention de la maladie mentale,
citons ici l'exemple de l' évolution ~·,ctuelle de notre société.
Au Sénégal, on assiste, depuis d'ailleurs très long-
,
temps (1ère coloniale), à une transformation importante, con-
sidérable des modes de vie. Cette transformation a ses avanta-
ges et ses inconvénients. Certes elle permet d'accéder à ce
qu'on peut appeler la vie moderne avec tout ce qu'elle apporte
de positif mais l'inconvénient majeur c'est l'apport de frus-
trations nouvelles auxquelles l'individu ne peut toujours
faire face totalement.
Cela met en évidence déjà toutes le s atteintes psy-
Chiques qui peuvent en résulter et qui expliquent une grande
partie des troubles psychiques et psychosomatiques rencontrés
actuellement.
Ces considérations indiquer-t dès ce moment que tout
médeoin, quel que soit sa spécialité, se doit dails son contact
avec le malade, d'aborder la vie familiale et socioprofession-
nelle de ce dernier afin de mettre en évidence les difficultés

118
en relation avec son trouble pour mieux centrer son action.
D'un autre c&té, il y a un effondremerrG progressif
des moyens de défense auxquels
l'individu pouvait prétendre 1
la famille élargie traditionnelle qui éclate et laisse
place à la famille nucléaire de plus en plus individualiste,
mais de plus en plus isolée,
~es interprétations traditionnelles de la maladie et la
oroyance au guérisseur qui sont remises en ques·0ion,
- la croyance aux grands mouvements religieux.
L'effondrement de ces modes de défense s'explique car
il est très lié aux apports culturels qui touchent nos socié-
tés et aux apports scientifiques et techniques qui tendent à
tout expliquer, à tout démystifier, à tout aborder de façon
scientifique.
L'introduction de l'école moderne et l'effacement
progressif de l'école traditionnelle contribuent pour beaucoup
à éloigner de la culture traditionnelle ce qui eJ~lique l'am-
bi~ïté et la peur des parents face à cette institution qui
est par ailleurs source de connaissance et de pouvoir.
De ce fait l'individu se trouve désemparé. ITe pouvant
plus utiliser ce qui lui a toujours servi d'arme de défense
(car démystification), ne pouvant/K~~ plus accéder à d'autres
moyens défensifs Car très souvent difficiles à élaborer (d'au-
tant plus qu'il
y a un parasitage constant de l'béritage tra-
ditionnel), il se trouve complètement désarmé et livré tout
nu aux mille et une sollicitations et frustrations de la vie
quotidienne.
Pendant longtemps gr~ce aux croyances traditionnelles
et religieuses l'in~ividu moyen pouvait apaiser ses frustra-
tions par une forte espérance en l'au-delà. Par des prières
constantes qui très souvent lui permettaient de se tranquil-
liser, il pouvait espérer au moin~ à une gratification dana
le futur si dans l'immédiat la vie ne lui offrait rien de po-
sitif.
Ces sédatifs religieux et traditionnels existent de moins en
moins.


119
D'autre part, vu le contexte socioculturel particu-
lier, la réussite individue~le est mal tolérée. En effet l'in-
dividu très t8t dans sa vie a été pris en charge le plus sou-
vent par toute une collectivité. Alors réussir individuel.
lement, accéder à une connaissance, à un savoir; une richesse
importante peut être considéré de la part de celui qui réussit
lui m'me oomme un vol s'il n'arrive pas à partager avec les
autres (tous ce qui ont contribué à sa formation, à sa pleini-
tude physique et psychique, qui attendent leur part de la ri-
chesse.
Partager signifie aussi très souvent se défaire de
ses biens et ainsi revenir aU même niveau que les autres.
Cela crée un conflit interne qui si l'individu est
prédisposé peut constituer un facteur déclenc:1ant la maladie,
car oonflit pervers difficile à résoudre : désir de puissance
et contrainte liée à l'obligation du partage; obligation mal
vécue parce que. le partage peut entra!ner la perte de cette
m'me puissance: deux tendances opposées.
Quelle serait la solution face à toua ces problèmes
socioculturels?
Faut-il faire un retour en arrière, ou faut-il essa-
yer de trouver à travers ce qu'il reste actuellement des
croyances ancestrales un moyen de réséudre toutes ces diffi-
cultés ?
Il semble que le retour en arrière n'est plus possi-
ble car ce qui est détruit est difficle à reconstruire. Mais
il existe des traces et ces traces il serait peut être possi-
ble de les·vivifier car elles pourraient permettre, peut ~tre
pas à tous, mais à une grande partie des masses sénégalaises
d'y accéder et ce serait peut etre là un grand moyen préventif.
En attendant le travail pratique continue son cours.
Jusqu'à nouvel ordre le traitement chimiothérapi~ue aura sa
raison d'être et le 19552 HP constitue pour nous une forme de
réponse
'/quelques problèmes pratiques pos's actuellement.

120
LE 19552 RF COMME SOWTION PARMI LES SOLUTIOlIS l'ROPOSEES
.POOR UNE pRISE EN CHARGE MEILLEURE DU ~iALADE MENTAL AU
SENEGAL.
Des solutions proposées prog~es~ivewent depuis de lon-
gues années continuent à 3tre exploitJes avec parfois des résul-
tats intéressants. Ces solutions nous les rannelons ici dans
..
un premier chapitre pour mieux les mettre en évidence, souli-
gner leur importance et dégager leur interêt dans l'utilisa-
tion du 19552 RP.
Enfin nous dégagerons l'intér3t du 19552 RP comme
solution.
I. Elargissement de la fonction de l'h8pital et diversifi-
cation des méthodes.
La formule • h~pital, nous l'avons vu, pose des pro-
blèmes.
Cependant depuis déjà de longues années le psychiatre avec
l'aide des autres psychothérapeutes ne cesse de faire des réa-
lisations.
Ces dernières ont justement, pour but l'élargissement
de la fonction de l'h&pital afin d'arriver à une formule plus
souple dans le traitement de la mahdie mentale.
1) L'introduction de la famille à l'h8pital est une forme
de diversification non négligeable en pratique psychiatrique
sénégalaise.
D'une part elle offre la possibilité d'~~e vie com-
munautaire en m3me temps qu'elle diminue ou ~~ule la tendance
au rejet social du malad~.

121
D'autre part elle diminue la péjoration relative à
la maladie menta~e en favorisant l'information et en fai860t
participer la famille au traitement.
Bien qu'elle semble compliquer le travnil du psychia-
tra qui ainsi va intervenir sur un groupe et non plus sur une
seule personne, l'introduction de le famill~ à l'h&pital pré-
sente donc un intérOt compte tenu, de ces, oénsidérations.
Mais il faut préciser une chose • en traitement psy-
chiatrique il nous parait plus important de centrer l'effort
sur 10 malade afin de lui permettra d'accéder à des moyens
de défense autres que la maladie.
L'action doit donc viser essentiellement à une oonso-
lidation de la personnali~é du malade et non à une oritique
et à une tentative peut 3tre utopique de transformation de le
société. En effet la société, groupe hétérogène a ses moeurs,
ses habitudes, ses tendancea et se caractérise pnr ln diver-
sité dos personnes qui la composent dans leur morphotype et
leurs traits de caractère.
Par conséquent il peut parattre extr3memont difficile
et quasi impossible d'arriver à une transformation de ce grou-
pe surtout en ce qui concerne l'attitude vis à vis de la mnln-
die mentale.
Tant que ln précision étiopathogéniquo n'est pas ac-
quise l'intervention sur ce groupe risque toujours d'~tre
trè s complexe; très a.mbiguU parce que marquée touj ours par le
doute.
Le psychiatre pour arriver à son but peut cependant
s'aider utilement de l'action et du rele de la famille dans
la thér~peutique. Corpuscule sociale où vit le malnde et où
se joue le plus souvent le drame psychologique, ln famille
constitue un milieu moins neutre que la société qui joue plutet
un r~le de témoiD)de juge et de bourreau que celui de prin-
oipal intéressé.
Les constatations faites au cours de
l'utilisation
du 19552 RP nous ont fait retenir qu'en fait ln famille
ne

1
122
rejette jcmais totalement son malade si gravement atteint
soit-il. Lü rejet ~pparcnt qui se manifeste n'est en fcit que
la signification du désespoir passif rrrès un long et vain
espoir de guérison. La situa.tion se tl'e.Ilsfol'Ule rapidement dès
qu'une offre remplie de promesse so p~6sente. Toute l'énergie
familiale se réveille de sa léthargie, les sacrifices et
l'espoir renaissent,
Il parai t::.donc touj ours poss~llle de s'appuyer de
l'aide de la famille en partie ou dans sa totalité.
1). ne s' ngi t pas pour le ps.yc:lic tre de culpcbiliser
la fcmille;son ·~Ôle est n.illeurs. Il deit chercher dans la
dynamique Qe cette corpuscule sociale les éléments qui sont
susceptibles de pouvoir llaider dans Sl t~che.
Â
l'h8pital l'accompagnant, quel que soit les problè-
mes que sa présence soulève joue déj\\ un rOle médiateur non
négligeable "
Il nous semble d'utilité secllndo.ire de chercher à
définir ce que devrait ~tre l'o.ccompa.~ll.Ilt idéal.
En effet cette définition n'lurait très souvent qu~un
intérêt théorique car dans la pratilluJ, il ne peut y cvoir un
choix, une sélection de l' accli:lmpngn~'Dt. L'nccompngn~nt le plus
souvent proposé pa~ la famille est 10 membro le plus disponi-
ble et très souvent celui qui n'a plS de fonction profassion-
nelle définie. Parfois c'est colui qti 0. échoué socialement ou
qui n'e pas encore réussi o
Celui-là peut cor.sti tuer déjà "un ca.::". Il appartient nu psy-
chiatre de 10 for:ner pour mieux l'ct:.lisor d..'1.ns la thérapeu"':
tique.
Mais l'accompagnant ne cons-Utue pas le soul contact
avec la famille.
1
 travers les visites de la famille,
le psycluatre peut entrer
en contact dès l'h8pital avec plusieurs membren de cette der-
1
1
nière.
1
D' o.uYre p,rt le s vi si te s frmiliales jouent un rOle im-
portant dans son cctiono
!
1
l

123
2) Les visites familiales _
Elles ont l~ caractéristique dP mettra en évidenoo ~a
dynnmique familial~ sur le terrain.
À l'hepital, le psychothérapeute n!apprend ~u'une
po.rtie de la vérité qui est d'ailleurs irès souv(m·~ défonnéo.
Sur le terrain il vit les réalités famili~lcs dan~
la majeure partie de leurs aspects.
Ces visites permettent de nouer des rcl~tionn pnrfoia
meilleures avec le malade et avec les ~utres cambres de l~
famille.
Elles encouro.gent la famille h garder le contnct avec
llhe~ito.l c~ qui constitue un intér~t ~ens l~ bor~e marche du
traitement.
Enfin elles permettent cu ps7chi~trQ de fcciliter
la. sortie.
3) Les permissions de sortie
Elles modulent l'o.ction du ~sychio.tre, fccilitent le'
sortio et la rendent moins treumo.tis~te pour cert~ins malad0S.
Elles permettent o.u psychotQérapeuta de se faire cne
idée
do ce pourrait ~tro le sortie 46finitive et de préparer
cette dernière en fonction des éléme~ts nouvoaux.
4) Rele des o.utres soignants et dos contacts dcns l'h~ln~-

*"'
tal et hors de l'hepital.
o.) En cc qui concerne los aut.J:es soignllJlts il s'~gii
cssentiellenent ici/~~us ceux qui entourent 10 psychiatre rt
les o.utres psychothérapeutes dons l~r tr~vail 1 infirmierE,
aides infirmiers, assistants ct o.idts sociaux, s~rçon de srl1e,
"djero.ff" c'est-à-diro le dirigeant du "pinthu •
Leur intervention dans la thérapeutique ost riche d~
leçons: à travers leur personnnlit6 et leur originalité ils

124
apportent une diversification sociale qui rejoint le souci du
psychiatre de créer une microsociété annloguo en ce qui con-
cerne le fonctionnement à la macrosociété qui attend hors de
l'hepital.
b) Jouen~ un rele dans le m6me ordre d'idée tous les con-
tacts dans llenceinte et hors de l'hepital.
Cet aspect du problème 11 pu se concrétiser er~ce à
l'ouverture des services psychiatriques.
une
Au niveau des pinth ces contacts ont/grande vnleur.
5) Les oonsultations de contr~le -
Elles constituent un moyen très particulier d'assis-
tance régulière et permanente aux malades mentaux. Elles per-
mettent au psychothérapeute dl~tre quasi constamment informé
de leurs difficultés afin de pouvoir y faire fcce le moment
venu. Elles contribuent à donner cU malade le sentiment d1ap-
partenir à une famille.
Mais e 11e s posent le problème iQPortcnt des moyens.
la plupart des consultants viennent de loin. Le co~t du voyage
nlest pas à négliger compte tenu du nivoa~ de vie bas de nos
popul~ions et de la nécessité fréquQUte d'un ou de plusieurs
1
accompagnants.
1
6) M'hepital de jour -
!
1
Cet"w formule rejoint le souci de la lutte contre la
rupture familiale entr[1,inée par 11 hospi talisation régulière ct
llisolement social qui en découle. Elle est plus économique
1
pour le mnlnde qui devait ~tre traité en externe et pour Ilha-
pital (car prise en charge partielle uniquement). Elle respon-
1
sabilise le malade et rend plus souple ct plus appréciable
{
l'action thérapeutique.

125
Elle pose le problème majeur de n'Ctre pas réalisa-
ble pour tous les malades. Les seuls bénéficiaires sont les
malades domiciliés non loin de l'b~pitnl.
7) Le village psychiatrique
L'intér~t de cette structure est qu'elle rappelle et
1
rejoint à peu près le ~ode de fonctionnement traditionnel de
1
la
structure de soin '0 réalisation dluno vic cOlJlD.unautaire
1
plus effective •
~.l
D'autre part elle épargna pour une grande part do l'éVacuation
i
en cas d'affection nécessitant une hospitalisation.
Elle permet le traitement des malades dans, non loin
ou près de leur localité d'origine car l'hospitalisation est
nécessaire parfois et l'hepital et los autres stratégies de
1
soin ne suffisent pas toujours pour résoudre le problème ..
Le 5è plan avait déjà prévu l'institution d'un ~nlla­
ge par région afin de satisfaire au besoin de la population,
mais cette structure n'existe encore quO dans deux régions.
8) Les grandes stratégies
Elles nécessitent la sortie périodique du psychiatre
de l'hepital.
a) Le projet DIAMM
(Dispositif itinérant d'assistance aux. malo.des I:l.ont['.ux).
Faisant intervenir l'action d'une équipe partant de l'h~pital
(interne en psychiatrie, infirmier, assistant social) et une
structure d'accueil régionale (dispensaire ou h~pital gén<Sral)
il s'agit d'une stratégie qui perI:l.et d'intervenir mensuelloment
au niveau d'une localité donnée jumelée à un servico do l'h~­
pital.

126
A l'image des consultations hospitalières los nouve~~x
malades sont vus le matin et les anciens l'après-rnidi.
Des visites familiales sont réalisables le matin.
C'est un procédé qui permet de prendre en charge
plusieurs mal~des sur place leur permettant nins! une économie
physique et financière '.
Il
présente l'intér~t de permettro ~u$si do prendre m
charge plusieurs malades originaires de l'h~pital de départ.
b) Le projet de Ninkhar
C'est un projet qui a pour but de
concrétiser un des
souhaits de 1iOMS 1 formation sur place dans les diff6ronte~
10calit6s régionales d'une ou de plusieurs équipes de soin
plus ou moins spécialisées dans le diagnostic ct le traitement
des maladies mentales et capables de fonctionner avec un mi~
nimum de structure locale et avec un nombre limité de médica-
ments.
Il y a une articulation logique entre ces différentes
structures. La concrétisation du projet de Niakhar serv~~t
d'exemples il y aura une formation de plusieurs équipes sani-
taires dans les différentes régions.
Ces équipes vont alléger et remplacer proeressivement
le travail DIAMM. L'équipe DIAMM pourra ~tre réduite ù un seul
de ses membres qui jouera le r81e de supervisour et de coor-
dinnteur.
Ces équipes devront ~tre suffisamr.lent formées et ex-
p,nmon-t.é"S' pour pouvoir répondre evec le maY.imul;l cl' efficaci té
à la demande locale.
Avec l'institution progressive de villages psychiatri-
ques, l'hospitalisation qui est parfois nécessaire pourra ainsi
~tre réalisée dans la localité m~me.
Ainsi avec le d6veloppement de telles structures une

127
prise en charge moilleure, plus massive et plus effective des
malades mentaux pourra 3tre possibleet ~vec m~xirnum d'économie
pour les malades et les autorités publiques.
I I . - Plsce du 19552 RF (Piportil 111 dans ces différeI~
structures.
Grace à sn commodité d'emploi, à son efficacité, à sa
tolérance et son activité resocialisa"rice dans les psychoses
aigues et chroniques surtout, le 19552 RF peut slimplantex- harmo~'
nieusemen~ dans ses différentes struotures.
1) Devant les problèmes soulevés..'par l'hospitalisati.on du
malade mental il constitue une solution possible •
en évitant certaines hospitnlisations dono en déchargennt
IlhSpital,
en raccourcissant les hospitalisations,
en fnvorisant une prise en charce familiale et sooiale du
malade mental.
2) Devant les échecs de la thérapie traditionnelle i l peut
constituer un type de traitement ad6quat =
- en apportant une amélioratio:l rapide et à f.loi:lclro frnis ~6
des cas jugés désespérés le plus s :mven"t-.
Ainsi il évite le rejet en encourageant la famille et
le thérapeute moderne dans le trait3ment.
3) Enfin il présente d'autres intér~ts =
-
- Dans les post-cure il facilit~ la prise en charge du psy-
chotique chronique car il constitu~ une forme de thérapeutique
moins contraingnante pour le malado, le médecin et la famille

128
et plus effective dans ces cas très souvent difficiles.
Son application entra!ne très souvent une éoonomie oonsidérable
dans les déplacements et les investissements familiaux;
- utilisé récemment par les équipes DIAMM il oommenoe à donner
des résultats encourageants.
La durée d'action du produit s'équilibre harmonieusement avec
les déplacements mensuels DIAMM,
- enfin face au problème de plus en plus aigu de la maladie
mentale au Sénégal, il peut contribuer au niveau do toutes les
structures à alléger considérablement le travail du psychoth€rc-
peute et de l'encadreur social qui pourront ainsi sc oonsacrer
plus pleinement aUx autres aspects de la thérapeutique.
Ainsi avec le 19552 RF (neuroleptique à action prolongOQ)
la psychiatrie sénégalaise vient de se constituer une nouvelle
arme don~ l·intér8t dans la prise en charce du malade mental se
précise de jour en jour.
Mais le travail poursuit son cours. Le domaine
de lG
pathologie mentale pose toujours des problèmes en particulier au
chercheur et à la société dans son ensemble.
Tout spécialiste est d'un jour à l'autre oonfrbnté à des
difficultés relatives à l'existence de la maladie mentale.
C'est pourquoi la collaboration s'avère nécessaire' a
entre le psychiatre et les médecins,
entre le psychiatre et les autres spécialistes,
entre le psychiatre et le thérapeute traditionnel qui agit
parfois avec efficacité dans les problèmes d'aoculturation et
qui oontinue a 8tre consulté,
- entre le psychiatre et le pharDâcologue dont les services
sont con~dérables en matière de thérapeutique ,
- enfin entre le psychiatre ct tout travailleur ou planifica-
teur social dans la recherche d'une meilleure insertion pour
le malade mental.

129
CONCLUSION.
 travers l'utilisation d'un produit à longue duré~ d'ac-
tion le 19552 RP (ester palmitique de pipotiazine ou Piportil 14)
nous venons d'aborder quelques problèmes de la thérape~tique
mentale mais dans le contexte particulier sénégalais.
Dans ce pays où se cStoient deux formes de thérapie (la
psychiatrie moderne de type occidental et la thérapie tradition-
nelle locale) le domaine de la pathologie mentale fait toujours
problème.
Depuis l'ère coloniale la psychiatrie moderne supplante
progressivement la thérapie traditionnelle qui a longtemps assuré
la prise ~n ohargo du malade mental.
Mais cette psychiatrie transplantée s'est trouvée oonfrontée à de
multiples problèmes.
Une psychiatrie transculturelle qui se veut effisas doit
toujaurs s'inspirer de ce qui existe déjà sur le terrein.
Cela la psychiatrie occidentale l'a compris assez tSt grtce à la
perspicacité d'éminents spécialistes qui ont con~ribué à l'ép~
nouissement de ce nous pouvons appeler aujourd~hui la psychiatrie
sénégalaise.
Ainsi. si l'hepital demeure une formule parfois indispen-
sable dans la prise en charge du malade mental il est loin de cons-
tituer la structure idéale. bien aU contraire, et de grandes mo-
difications peuvent 3tre faites.
Dans ce cadre de grandes réalisations ont pu ~tre faites:
l'asile a fait place à l'ouverture et une psychiatrie de type
OOMmUlautaire illustrée par le " pinth" a effaoé pour de bon cette
pratique d'enfermement qui a longtemps sévi et qui a été considéré
à tort durant de longues années comme la meilleure formule pour
lutter contre ce fléau qui prend de plus en plus de l'ampleur;
- l'introduction de l'accompagnant à l'h8pital a permis de
rapprocher le malade de sa famille et l'h8pital do jour constitue

130
une forme harmonieuse de structure qui permet au malade d'3tre Ù
l'h~pital et de bénéficiax des soins tout en ayant la possibilité
quotidienne de faire le bain familial jugé très souvent indispen-
sable;
- les visites familiales (descente dans le milieu familial dG.
l'équipe soignante) permettent aU psychiatre de prendre oonscience
de la réalité familiale afin de mieux adapter son actionJ
gr~ce à un dispositif itinérant d'assistance 10 psyehîntre
peut sortir mensuellement de l'h~pital ct réalicer ainsi une psy-
chiatrie dite de masse, système économique de prise en charge
d'anciens et de nouveaUx malades au sein meme de leur localité
d'origine;
- gr~ce à l'institution progressive de villages psychiatriques
le malade mental commence à ~tre soignu non loin de son milieu
d'origine, l'hospitalisation étant en effet parfoic nécessairo;
- enfin une équipe mobile de recherche dont le premier site
d'action est la sous-préfecture de Niakhar contribue depuis
quelques années à la recherche de modèles adéquats pour une
meilleure prise en charge du malade;
- nous ne pouvons terminer sans évoquer Ktlr Xaleyi oentre
d'accueil pour enfants qui permet au psychiatre d'intervenir dans
l'évolution des affections mentales infantiles, gtructure oapitale
dans la prise de conscience préc.ce et la prévention de la maladie
mentale en milieu sénégalais.
Ces différentes structures et modalités d'aotion peuvent
~tre très opérantes dans ce pays aux ressourcos éoonomiques encore
faibles à condition d'avoir l'encadrement et l'aide néoessaire sur
le plan administratif et financier.
Grâce à un tel système le psychiatre peut agir de façon
effiCace et peu onéreuse avec les instruments dont i l dispose.

131
Parmi ces différents instruments on accorde toujours une
plaoe prioritaire aux thérapeutiques à visée psychologique. Si
ces différentes psychothérapies constituent une forme adéquo.te
de prise en cho.rge, elles sont loin de résoudre à elles seules
le problème énorme de la malndie mentale. En effet les psychoses
qui font le plus problème sont très souvont inaocossiblos à ces
différentes thérapeutiques tant qu'une action antérieure n'a pas
été réalisée.
C'est pourquoi l'o.ction et le rele des n6dic~ments psy-
chotropes et plus particulièrement des neuroleptiques n'est plus
à démontrer car ils font partie des éléments qui ont 10 plus con-
tribué à désaliéner la maladie mentale.
Mais l'utilisation de tels médicaments n'est pas tou-
jours aussi aisée qu'on pourrait le penser 1
-d'une part la prise quotidienne des neuroleptiques est con-
trnigncnto
pour le malade et est source de conflit entre lui et
sa famille,
- d'&1ltre part la prise en charge du malo.de t:JOn"!:,al entraine
une dépense considérable de ressources financières et physiques;
- enfin devant les échecs innombrables de la thér~pie tradi-
tionnelle, le neuroleptique classique est loin de cor~tituer un
traiyement adéquat.
L'appa~ion des neuroleptiques injecto.bles à loneue
durée d'action constitue un gro.nd progrès dans le trcitement des
affections mentales et des psychoses en partioulier e-~ contribue
à atténuer le problème délicat de la prise en charge.
Mais depuis longtemps qu'il utilise les neuroleptiques,
le psychiatre s'est toujours plaint de l'absence de propriétés
réellement d6shinibitrices en ce qui concerne ces produits.
L'utilisation du 19552 RF (ester palmitique de pipotiazine
ou Piportil L4) a suscité beaucoup d'intérftt en psychiatrie séné-
galai se.

132
Ses résultats ne cessent d'encourager le psychiatre, los
familles de malades et h société dans le traitement des affections
mentales et en font de plus en plus un médicament de choix et
d'avenir.
Médicament agissant beaucoup plus sur les attitudes re-
lationnelles anormales de surface que sur les productions psycho-
sensorielles d'ordre psychotiquo
il somble ouvrir le ohemin de le
guérison radicale pour le malade mental en favorisant le recou-
vrement de la personnalité antérieure sans constituer un frein
à la relation psychothérapique fondamentale en thérapeutique psy-
chio.tri que.
Sn maniabilité, sa commodité d'emploi et son effico.cit& ne cessent
de rendre des services toujours croissants dans un po.ys où les
moyens économiques sont des plus faibles.
Avec le 19552 HP les r4missions sont longues ct la so-
cialisation meilleure.
Le seul inconvénient, peut ~tre facile à résoudre est le codt du
produit. Sa diminution o.ssurerait une prise en charge meilleure,
plus massive et plus effective des malades.
L'introduction d'un tel produit dans les structures de
soins actuelles contribue efficacement au dévelop~omont d'une
psychiatrie conforme au milieu sénégalais.
Ainsi aveo le 19552 HP le psychiatre peu'[; agir effica-
cement confro~té au problème pro.tique do le thérapeuti~ue meliiale.
- Devant les échecs multiples de la thérapie traditionnelle
expliqués par les bouleversements socioculturels, le 19552 HP
peut constituer un relais important de la thérapeutique; en
atténuant les dépenses physiques et financières des familles dé-
couragées, en favorisant une amélioration rapide des melades,
il évite au psychiatre de devoir faire face au problème g6nant
du rejet qui constitue l'un des grands facteurs de la chronicité
à ja.mais.

133
- Devant les problèmes importants que soulève l'hospitalisation
du malade mental il peut apporter un soutien oonsidérable aUx
différentes tentatives d'élaboration d'une psychiatrie communaU-
taire et sociale du psychothérapeute moderne en 8vit~nt ou en
raccourcissant l'hospitalisatibn et en favorisant la reprise ra-
pide de l'activité sociopro~essionnelle interrompue.
Mais le psychiatre pour arriver ù un maximum d'effica-
cité dans son travail ne doit et ne peut s'arr~ter à ce stade dQ
simple traitement.
La pratique psychiatrique d~~3 l'état actuel de nos
connaissances doit toujours combiner l'aspect théorique et la re-
cherche à l'aspect pratique. En effet dans oe domaine toujours
complexe de la pathologie il reste beaucoup à faire.
Si le traitement médicamenteux et en partioulier celui
des psychoses
peut 3tre considér~ comme une nécessité il faut
retenir que le psychiatre ne doit jamais en abpser.
En effet en matière de thérapeutique il faut toujours
tenir compte des facteurs qui interviennent dP.ns le déclenche-
ment, l'entretien et le traitement de la maladie pour pouvoir
prévenir.
Dans notre pratique quotidienne nous n'avons
pas manqué
de noter que la cure prolongée m6dicamenteuse bien que s'expli-
quant par les incertitudes relatives à la guérison et aUx in-
connues étûpathogéniques constitue à elle seule un facteur d'en-
tretien non négligeable de la maladie.
Notre expérience avec le 19552 RF nous a permis de nous
rendre compte que dans ln prise en charge du malade un arr~t
de la thérapeutique médicamenteuse est réalisable à court terme
sans danger et avec un maximum d'effioacité.
Sans négliger l'action légèrement préventive du produit,
nous pensons que ce r~sultat est essentiellement liée à le con-
fiance ainsi accordée au malade et à l'espoir de guérison ainsi
induit qui lui est offert.

D4
Ce qui apparatt dans cet aspect de la cure oontinue mé-
dicamenteuse c'est qu'il souligne encore une fois l'évidence que
la recherche doit poursuivre son cours.
En effet le domaine de la pathologie mentale et les
problèmes que soulève l'existence de la rnalcCie mentele doivent
attirer l'attention de tout praticien et de tout chercheur quel
qu'il soit Car l'ampleur que prend cette affection devient de plus
en plus inquiétante.
Mais la recherche Va de pair avec la oollaboration et
c'est ~ ce titre que nous prenons encore une fois le collabora-
tion ontro psychothérapeutes modernes, médecins, pharmacologues,
thérapeutes traditionnels et tout autre travailleur agissant dans
le domaine du social.
OGrtœ il existe plusieurs br~~ches médicales, il existe
plusieurs spécialistes et plusieurs lieux de traitement mais il
n'y a qu'une seule et unique médecine, celle qui oonsicte à tout
instant à aider l'individu et le malade à passor une p6riode
difficile afin de les en sortir.
+
+
+

1
BIBLIOGRAPHIE
1-
BOUCKSON (~l (Marseille)
Le médicament dans l'institution (à propos de la pipotizine)-
Extraits du compte-rendu du Congrès de Psyohiatrie et de
Neurologie de Langue Française. LXXIlè session Auxerre, 9-14
septembre 1974.
2-
BOUTEl' (M) et HL.A.DICK <1'0
Bilan dtune expérience de consultation de psychiatrie infan-
tile en milieu sénégalais. Réunion de l'Association Interna-
tionale de Psychiatrie Infantile et des Professions Affili'es;
Dakar 28/7-3/8 1973.(Liste des travaux du Centre de Recherches
Psychopathologiques de Dakar-Neuropsychiatrie, CHU de Fann,
1973.
1
3-
CIUMPANIER (MM.J.P.), COLIN (J.P.) CULOT CG) et MAES (L)(Reims) 1
La dimension retard dans la chimiothérapio ambulatoire des
. i
psychoses à propos du 19551 RP - Extraits du oompte-rendu du
1
congrès de Psychiatrie et de Neurologie de Langue Française,
LXXè session - Tunis 28-2 septembre 1972.
1
!
4-
COLLIGNON (R)
.
QUelques propositions pour une histoire de la Psychietrie au
Sénégal. Psychopathologie Africaine, 1976, Vol. XII, n~ 2.
5-
COLLOMB (H)
.
_
SantZ publique et Psychiatrie en Afrique. Conférence Bureau
Régional de l'OMS pour l'Afrique, Brazzaville; 22-25 aodt
1970, (Liste des travaux du CRFP de Dakar, Neuropsychiatrie,
CHU de Fann, 197<!.
6-
COLLOMB (H) et lliTS (H)
' .
Etude clinique d'un nouveaU psychotrope 1 le
~lpiride en
milieu africain - PEd-Med, S-o; 1970, 75 (789), 778-782.
7-
COLLOMB CH), GUENA (R) et DIOP (B)
Facteurs psychologiques et sociaux et pathologie de la puer-
péralité, Colloque Panafricain de Psychiatrie sur la Santé
Mentale des enfants dans les pays en voie de développement.
Ile Maurice 2~-26 juin 1970, Bulletin et Mémoires de la Facul-
té Mixte de Médecine et de Pharmacie de Dakar.
8- COLLOMB ~H) 1 LI (B.A,] et PRENEUF (CH de)
Le Sacre, la désacralisation, les incidences psychologiques et
psychopathologiques au Sénégal. Sociét~ de Psychopathologie
et d'Hygiène Mentale de Dakar. Séance du 10 mars 1970.(Tr avaux
du CRPP,Neuropsychiatrie,CHU de Pann, 1970).

2
9-
COLLOMB tH), DIOP W et AYATS (H).
L'institution et le mythe - Société de Psychopathologie et
d'Hygiène Mentale - Séance du 9 juin 1970. (Travaux du CRBP de
Dakar, Neuropsychiatrie, CHU de Fano, 1970).
10-
COLLOMB (H)
Ofganisâtidn de la famille africaine traditioru.elle -
Travaux du CRFP de Dakar, Neuropsychiatrie, CHU de Fano, 1971.
OûLLOMB {Hl.
.
11-
~sychologie Sociale et développement. Point de vue du Psychia-
tre - Travaux du CRFP de Dakar, Neuropsyclùatrie, CHU de Fann,
1971.
12-
COLLOMB (H) et DORES (M).
Le Moditen en milieu africain, Travaux du CRPP de Dakar, Neuro-
psychiatrie, CHU de Fano, 1971.
13-
COLLOMB (Hl
L'avenir de la psychiatrie en Afrique. Dans International
Perspectives of Psychiatry, volume 1974.
14-
COLLOMB (Hl.
.
.
Psychothérapies traditionnelles en Afrique. 9è Congrès Inter-
national de Psychothérapie, Oslo, 25-30, juin 1973 • Trc.vaux
du ORFP de Dakar, Neuropsychiatrie, CHU de Fann, 1973.
15-
COLLOMB (Hl.
Les ma.ladTe's psychosomatiques au Sénégal, Seoond Congrès of
the International
Collège of Psychosomatic Médecine.
Amsterdam (Hollande), june 18-21, 1973 - Travaux du CRPP de
Dakar, Neuropsychiatrie, CHU de Fano, 1973).
16-
COLLOMB (H).
Âss1siance psychiatrique en Afrique (expérience sé~égalaise)
Psychopathologie Africaine, 1965, l,l, 11-84 (1955)
17-
COLLOJrΠ{Hl.
Modalités de maternage, Organisation de la personnalité et
changements sociaux rapides, Revue Internationale de Sciences
Sociales, 20, 3, 431-447, 1968.
18-
COLLOMB (H).
Le lieu thérapeutique (How and Whère Aot therapy, IIIè Congrès
Pan Afrcain de Psychiatrie, Khartoum, 20-25 novombre 1972.
19-
COLLOMB.J.m..
Famille Africaine.In l'enfant dans sa famille, Masson et Cie,
Edit., l, Vol, 448 p.
20-
COLLOMB 00.
La position du co~lit et les s~ctures familiales en voie do
transformation, XVIIè Congrès Annuel de l'Assooiation de Psy-
chiatrie du· Ca.na.da,Montréal-15-17 juin 1967 ~Ca.na.d-Psychiat,Ass·
J., Vol. 12, 450-464.

3
21-
COTT nID (n\\
.LJuUU
~10)
,
....
Lë7ë'U---;-~ -l,a société ou la défensejocia.le contre le fou.
Afrique Médicale (Psychiatrie en zo~o tropicale) n2 124,
j
Nove~bre 1974~ 13è année.
22-
DIA (A) <
Mig:::-;-Cion intorile au Sénégal. Aspects psychopatholoeiquas.
Conf6rei-:'~:) .Ûricaine sur la population, Accra (Ghana) 9-18
clécOLjb.fo
lS';:~ ~::;l,:waux du CHFP de r:1.~ar, Neuropsychiatrie,
C=J >
...
,
""7-)
ilC
G.a
.I! aIl!'. i
J li . J

23-
DIA j.A).,
(f'r.ù-:;-;';i;::lTiu!la'..lté thérapeutique : le Iinth de Fann.
Héc-.di,._ 11"t;,:", 10 C8Itificat d'Etude" Spéoiales de Psychia.trie ..
Daxt2.r,
1~73 ~ 12'" p,..
24-
Qf~·_:~~.'.~
l'h()ré1.l'j.8~, r,c:; C:~·o1J.pe 2.\\.: Sénégal, Ci'l(.uième Congrès International
de :Fsyeho·,.hsl'1::':,-:<.o dû G:;:,('Upe, Zuric:l) 20-24 ao<lt 1973.
j
25-
QI\\.,~~~~i,:'l).o
ti
l':rOiH0rJ:JS
é(;\\'.Cla,tionnels au Sénégal .• Relations intrafamilia.le.s,
1
,
M0é;,è~.(. ci; ('.utorité" Colloque Panafr:~cain de Psychiatrie sur la,
Santé .'li.mt'l~::'e è,us ü::lfants dans lef :?ll.ys en voie de dévoloppe-
mOE·:j.
11" }1;P1Jr';.~91 ?)'-·26 juin l~17r).
26-
.r:!: 02 ! B),
:L'iî-·Cô2iü'..,lle,1.'.t6 t~~:ralJeutique à Il h')ritn.l, nXè Ass6mblée Fédé-
rale (1.:::::; 30dét~s d l j'.id0 à la Sanj~ Mentale, Toulouse-, 28-30
septemo:Lo 197'J, T::'ai.t dlUnion IntJrnational 1970, 15-19~
27-
D~"?p·«-:E~2,,:~;~
L_!1~ J.'.t. "'•. or: psychiatrique et sa fonction. Société de Psy-
cho~n.-~ho,toJ,:~e et. cl; Hygiène Mental J de Dakar. Séance du 11
1::2.::"
::~'~' j, ~:rc.vG.:.'=~ C:u CR.:;:'? de Drkar l Neuropsychie.. trio, C:-IU è,0
-;"",
1
,:., -, ",
.r['.J._~:
1), J~.l ~J
28-
:D:Tr;L' (c; ~ cr ':'''1T.,.n'1P (T·n,
I~\\:llyii~;::':-;;'I~.0.tE"-::~·9iië""jJinstitutéuJl,Centre International de
l·e=-.. ~2.!:ec;
CC:::é'i,~"" Inte::-Africainc }Jour :rersonnel Enseignant
D;J,b>.r
l-}:j l,:..:~i ::9'U, TraYaux du CnPF de Daka.r, Neuropsyohia.-
i
-hric:
c~·rJ G:~ ~~1D.: :.t.971)o
29-
T"·I("~ (~',
L
' j . -
'.-,. J'"'
Fr~r:p:~r::;:';:-~ion QC lrAssistance Psychiatrique aU S6n.-5gal;(1973-
l OQC;',
-j
, . 1 .

1
'4"
t '
· t ·
'C"
t '
.:1
J·-.'I'
,•. :)'=-'l:;"~"1
;r:::,':, ia p an1.~1.c·. :or.. S8oru. 801.re, J:lil.n1.s ere "e
ln. Sa.!:vG :Publiq<l0 et des Affaires Sonales du Sénégal, 1973.
30-
DIG? ;:8) o·~. CoTi·'LŒiB (li) ft
-._,...-.... ......
•..
\\
~,-,..,.......-. -....... _.__..._._'.- ......."(,,
L0 c,hanv:.'"
inë:.i.J:l. au Sénégal, Et',lde Psychosociotogique, VIIIè
Jcu.rnéos M{d:i.~c.les de Dakar, 9-14 Avril 1973.

4
31-
DIOP ("tD..:.. C(2I~~&L:3 ~H) et s.~ (M).
,
Adaptation <le P Africain à la Civilisation Urbaine en Afriqua
Noire 1 XXJŒXè Cc.ngrès Fran~l),is
de lI':édecine, Marseille, 13-15
septemb:,:"v :'.973
.Actes du Congrès, Masson et Cie Ed. 95-119.
1
32-
DIOUllJ." C~!Q~!-~~ (Fu la GUEïE !!th.
Présen"k~t,ion èe l'étude concertée de l'OMS sur les stratégies
pour ].: ex-censi:m des s oins de Santé Mentale. Psychopathologi~
Africai.r,.;;; 1976, Vol,. XII, 2, 173-188.
33-
DOI?.ES ru),
_
. . ot
- . . . . _ _ • • • ,
knfanco v~ 80c::61;6 ùfAfrique. Perslectivell pzychiatriques,
1971, ~0 32,2, )3-)5.
34-
FOUCAUlD' ru).
I-1st:--or:~e-t9'T8, :,:'olie à l'8.ge classique. Livre,oollection Tel,
Ga,11iP.l2.rL)
?9~.~;.~;.
35-
F~"'TIJD,Ls).~'
C~nq .'.eç ca:; ",".-'"
~\\.4..L
.La Psychanalyse, P,~·l.ite bibliothèque, Payot 1
Ed n Fay oJ:, ,
36-
FREUD
_ _ _ _ _ _, (,'];.,
.. lo._ .... '_._~~
Introdilc~ior. a ~a ~sychenalyse. P0t~te Bibliothèque, Payot, Ed~
...
Pnyot,
37-
G)::;N~;V';:.l;7"'-, (J .11 c:../.;·iTLLkilfi;i-I i!l...2.i.. B.:WNNER <Al..
Cures"(;'ô:l'ë:Elü'Q';:; "T7lisc()iï-ITnues du Piportil. A propos d'une
ncuveUQ lJ1:J.6~lü:':.!1;"::,·ân0 • Actualit JS Psychiatriques nQ 3-1974.
Supplément '~;,:,é:'a]J(mtique0
38-
TTTT'TT"'-:'.j\\
~"lê-
;,,\\
'
m'TOSSIAu (~l
tJL1:lJ';'_: .. I.."..i.'.i,1,,j!
j?
... ',1I'·:'''':\\!VJ.)G·'-~
_,.~
AL'
~-. •
Ë'~ü0)-~E';;:i~0-1J-itl:'''Ï9''36'(Çï:?p ou Pipiiazine dv.ns les Psychoses
Schizo;:Jh-'c6!üaU€f'
ct délirantes. E-to.des réaliséQS dans le ser~
vice UO ::'s:r;;l~:.'.;,,+,:d,o .. H~:pi tal Sain te Marguerite 270 Bd ste Mar-
gueri'~o ~ù:;::::;(;:,llr-0
39-
~S5L.i~~.i~'.
.
il. propos :.0 qu.elquos. aspects de, l' (')tude expérimenta.le des
neurolort:i.qu9 s t, uct5.on prolongée. Extrait de l?Info:rmation
'P
.... S 'T"'l"
.'-'l.'
j ' "
.J~.-l,_"J.:...-
Cl..À.'~'
~.'
._,:0.. 1 · ' , , ' 0
":.''&
P -
f!,..l.
SI''"''P
wu:,· E1J.·tJ.·on
IL
S.
Vol 49 , n"~ 8 ,
octobre 2973) 777··792.
40-
~rUk~l_(!~~_"
Etuùes ~:;~p(1rlm-:mtales des neurol.çptiques injectables à action
proloneée-Extr~it des Âctua.lités Pharmaoologiques; XXVè séri0
b-~a.<;SOrl e'1i (;l.G; 120~ Boulevard, S'L-ûermain, Paris, VIè.
41-
LAPI.·ANT IrE (F ) ,
t:ralad:',ôs~'TJGni?J~Gz et thérapies t,~aditionnelles on .Afrique Noire
"Enoyclopédie ul1.iversitaire ll • Ed. Jean Pierre Dolal',ge.

5
42-
LY (B.A.).
Le Sabré et le profane dans les thérapeutiques traditionnelles
Wolof des maladies mentaies. Société de Psyohopathologie et d'
HYgiène Mentale de Dakar. Séance du 13 avril 1971.
Travaux du CRFP. Neuropsychiatrie, CHU de Fann, 1971.
43- ~G lA!h
.
..
Bsai de compréhensi on de la dynamique des PsychQthérapiü s tr2.··
ditionnelles. Psychopatholog~e Africai~~, Vol. V, 3, 1969.
44-
45-
MICHEL (A) Marie).
Elt~ ~ltthê~aôhéê (1972-1973) de présence oomme intorne à ln
olinique Moussa Diop, Centre Hospitalier de Fenn, D~er,Sénégal.
Thèse de Doctorat en Médecine, Université de Paris VI, Pierre
et Marie Curie, Faculté do Médecine, Piti6 SalpOtrière, Année
,
1976.
,1
46-
MI CHEL (G)! J.WUE, GARDINE (Ml;
r;
~
1
Essai cÎinique de la pipotiazine (19366 RP).travail du service
du Professeur Guyotat, Hepital du Vinatier 95, Bd Pinel 69677
V
1
Bron.
47-
:W:RGar~R) et RAVEL (J .L. >.o.
Contri
tion [ la problématique de l'aotion sanitaire (oxpé-
rience sénégalaise en milieu rural, Psychopathologie Africaino,
Vol, VI, l, 1970.
48-
49-
O,J,{.so.
Rapport d'une réunion sur la chimiothérapie des troubles neuro-
psychiatriques dans les pays en voie de développement. Genève~
22-24 mars 1976- Organisation Mondiale de la Sp~té. Original
(Ang lai s ) •
50-
ORTIGUES (M.G) et ORTlGUES <!li.
Oedipe Africain Plon Ed. Par1s, 335 p.
51-~
Medicaments et Psychiatrie. Afrique Médicale 1975. N2 spécial
"Médicament et Psychiatrie".

52-
PERŒ-MAGNAN (p), GINESTET Uù et COLONNA ~
Effets cliniques comparés du Sulfate de pipo
azine (19366 RP)
et de ses dérivés à action prolongée undécyléniquo (19551 HP)
et palmitate (19552 HP). Travail du Serv;ce de M. ie Pro-
fesseur Deniker P., Centre Psychiatrique, Ste Anne, l, rue
Cabanis, Paris, 14~.
53-
PIPORTIL
(pipotiazine) et ses deux esters Piportil M2 et Pi-
portil 14 Spécia imprimée en Fronce, 11-74.
54-
PRENEUF ( Ch de)
RE:E}ŒJL (H) et GUENA JRl •
A propos de la APsychiatrie familiale~ de son utilisation an
milieu africain. Société de Psychopathologie et d~Hygiène Men-
tale, Neuropsychiatrie, CHU de Fann, Travaux de 1970•
.
PRENEUF (Ch de) et COLLOMB U!h
Mutation sociale et psychothérapie familiale aU Sénégal tquel-
ques'problématiques pratiques. (Travaux du CRPP. Neuropsychia-
trie, CHU de Fann, 1970.
RAVEL ~J .L.).
Epid6mJ.ologies des Maladies Mentales nU SéncJgeJ.. Problèmes mé-
thédologiques. Second International - Conférence ou Social,
Science and Médecine, J.berdeen, 7, 11 septembre 1970. (Travaux
du CRFF de Dakar, Neuropsychiatrie, CHU de Fann, 1970.
ROGER (§.~) Dooteur, Evreux Navarre.
u\\ilisation de la Pipotiazine Base pendant 18 mois dans un
secteur psychiatrique.
58-
ROPERT (p) .J.Pari s } •
La pipotia.ine, caractéristiques et place actuelle en thérapeu-
tique psychiatrique de la forme non estérifiée du produit
(19366 RF). Actualités psychiatriques. Supplément thérapeutiquû
nQ 1 janvier, février, 1974- 4~ année.
59-
SClllLD (M).
~Ya - une communauté psychothérapique.' Thèse de doctorat en
Médecine, Paris, 1973, 87 p.
60-
SCHURW.NS OU.
Tentatives institutionnelles et pratique psyohiatrique à
St-Louis et dans la région du fleuve. Société de Psychopatho-
logie et d'hygiène Mentale de Dakar, séance du 20 juillet 1971,
Travaux du CRPP de Dakar, Neuropsychiatrie, CIID.de Fano, 1971~
61-
SIMCN (F.> et COLONNA UJ.&.
Dieux connâftre et mieux prescrire lea Psychotropes ed. pil
1972.

62-
§.QL!!.h
.~
Psyohiatrie dynamique africaine.Li~ Ed.; Payot, Paris, 106
Bd st-Germain, 1977.
1
63-
TWlWΠ(Qh
Une communauté thérapeutique. La vie d'un service de femmes.'
Mémoire pour le Certificat d'Etudes Spéciales de Psychiatrie,
Dakar, 1973, 80 p.
64-
VALANTIN (S) et COLLOMB (H).
.
.
M6tissage biologique et mJtissage oulturel, IIIè Congrès Pan
Afrioain de Psychiatrie, Khartoum, 20-25 novembre 1972.
65-
de la pipotiazine 19366 RF réalisée aU Centre
C~lon sur Saene.
;
66-
VILLARD (de REGIS) et MAILLET (J.).
Etude olinique ohez l'enfant d'un nouveau neuroleptique, 1 le.
pipotiazina (Piportil) ou 19366 RF). Journal de Médecine de
Lyon 1974, 55 p. 949-952.
67-
ZEMPLENI (A)-1968.
Iri
L'interprétation et la thérapie traditionnelle du désordre
mental choz les Wolof et l6bou du Sénégal~ Thèse de Doctorat
de 3è oycle. Paris, 2t, 543p.
68-
ZW!NGELSTEIN iJ1L
:Psyohiatrie infantile. Société de Psyohopatholo~ie.'.et d'hy-
giène Mentale de Dakar, séance du 10 novembre 1970, Travaux
du CRPF de Dakar, Neuropsychiatrie, CHU de Fano, .1970.

PLA.
N
INTRODUCTION
PREMIERE
PARTIE 1
1.- Historique
,
i1
Il.~ Rappel thérapeutique.
1
(
DEUXlEME
PARTIE
1
_ Présentation du produit 1 Le Palmitate de Pipotiazine
ou 19552 RF ou Piportil L4
, ,
/
1
TROISIEME PARTIE
j
- Premières données cliniques de l'étude du 19552 RP.
- Utilisation du 19552 RP en Psychiatrie sénégalaise
(N otre étude).
1 - Méthodologie
Il - Les cas
III - Les résultats
CINOUIEME
PARTlE
- Synthèse
(Réflexions suscitées par l'ut1lisation du 19552 RF
en milieu
sénéealai8) •
-CONCLUSION-
t

,
t
1
vu Li PRESIDENT DU JURY
vu LE DOYEN
,,)
,
(
!
t
1
,1
1
'1
!
r
1
~,!
i
vu ET PERMIS D'IMPRIMER
LE RECTEUR DE L'UNIVERSITE

1
l
1
ü
)
-SER},{ENT
ntH l P poe RAT E
1
1
1
1
En présence des Mattres de cette Ecole, de mes
1
chers condisciples, je promets et je jure d 1 8tre fidèle
~
aux lois de l'honneur et/de la Probité dens l'exercice
(
de la Médecine. Je donnerai mes soins gratuits. l'in-
l
digent et je n'exigerai jamais un salaire au-dessus de
mon travail.
Admis dans l'intérieur des maisons, mes yeux ne verront
pas ce qui s'y passe; ma langue taira les secrets qui me
l
seront confiés, et mon état ne servir~ pas à oorrompre
f
les moeurs ni à favoriser le crime.Respectueux et re-
connaissant envers mes Mattres, je rendrai à leurs en-
fants l'instruction que j'ai reçue de leurs pères.
1
1
"Que le. hommes m'accordent leur estime si je
!
,
;
suis fidèle à mes promesses 1 gue je sois couvert d'op-
probreet m6prisé de mes confrères si jly mangue 1"