HEl'UBLlQIJI~ DE COTE D'IVOllU::
Url ton • Dlsdpllnc • Tr<wall
FACULTt DES SCIENCES tCONOMIQUES
Centre Ivoirien de Recherches Économiques et Sociales
THÈSE
Présentée et soutenue publiquement le 13 novembre 1990
pour l'obtention du
Doctorat 3ème cycle en Sciences Economiques
(Economie Rurale)
........... LttCONOmE.JiUeO~O~D.S'Êê· .
SYSTtM:ES···DE·PRÔnucTtoN~G:Rïéô~E· .
DU NORD DE LACOTt D,môjr&.·its(j~> ·
..•. ...... ...........•......••.......•....'..... .....) .·<iii:·ir?
INCIDENCE SUR LESCtmTt.TRUVI»URES.
Par
RONAN N'GUESSAN Narcisse Simon
Composition du Jury
Président:
Professe... ATSAIN Achl
Professeur Agr~gé.. Facult~ des Sciences Economiques
Universit~ Nationale de Côte d'Ivoire
Assesseurs :
Docteur PERRAULT Paul Thom. .
Directeur de Recherche
Centre Ivoirien de recherches Economtques et Sociales
Docte... EPONOU Thom. .
Charg~ de Recherches
Centre llJOirien de Recherches Economiques et Sociales

Doctev BABACAUH Kofll Doago
Maitre de Coojérences, ENSA
Directeur Gbtéml de la clar
Docteur MAMADOI1 K..ubaly
Maitre de Corifb'ences Agrégé. Faculté des SCiences Economiques
Université Nationale de Côte d'Ivoire
NOVEMBRE 1990
ct;l'.-nu; lu;rnOGRAPllIgUE DE L'El\\'SEIGNEMEl\\T Sl1ptRIEUR • 016/92

L'ECONOMIE DU COTON DANS LES SYSTEMES DE PRODUCTION
AGRICOLE DU NORD DE LA COTE D'IVOIRE ET SON
INCIDENCE SUR LES CUL TURES VIVRIERES
par
KONAN N'Guessan Narcisse Simon
THE5E
Présentée publiquement à l'Université
Nationale de COte d'Ivoire pour
l'obtention du grade de
DOCTEUR 3MB CYCLE EN SCIENCES ECONOIIIQUES
(option ECONOIIIE
RURALE)
Faculté des Sciences Economiques
Novembre 1990

RESUME
L'ECONOMIE DU COTON DANS LES SYSTEMES DE PRODUCTION
AGRICOLE DU NORD DE LA COTE D'IVOIRE ET SON
INCIDENCE SUR LES CULTURES VIVRIERES
Par
KONAN N'Guessan Narcisse Simon
La préoccupat ion essent i e 11 e
de
l a
présente étude a
été
d'analyser
l'importance
socio-économique
du
coton
dans
les
systèmes de production agricole du nord de la Côte d'Ivoire et
de déterminer son impact sur les cultures vivrières. En ce sens,
les objectifs spécifiques qu'elle s'est fixée ont été de décrire
ces
systèmes
de
production,
de
caractériser
l'évolution
des
rendements et des superficies cultivées des produits vivriers par
rapport au coton et d'identifier les principales contraintes de
ces systèmes de même que l'effet que la relaxation de celles-ci
aura sur le plan de production du paysan et sur son niveau de
revenu.
Les conc lus ions qu i s'en sont dégagées su i te aux tra i tements
effectués à partir de données issues de trente deux unités de
production sont que le coton y est la principale culture du point
de
vue
de
l'ut il i sat i on de
tous
l es
facteurs
de
product ion.
L'analyse de
la
structure
de
la
production
a
montré
que
le
travail
familial
est
l'intrant principal
chez
les
paysans en
culture attelée. En culture motorisée, c'est le travail salarié
qui joue ce rôle. Il est constitué en
majorité de femmes et sert
plutôt à la récolte du coton. L'analyse en terme de revenu brut
généré par
hectare a
montré que
1er i z
de
bas-fonds est
la
culture la plus rentable. Le coton arrive en seconde
position.
Néanmoins, il est la culture la plus intensive en capital et est

suivi en cela du riz pluvial et du maïs.
La culture
attelée est
apparue comme une technologie supérieure à la culture motorisée
en terme de revenu brut généré par hectare.
Les résultats de l'estimation des
fonctions quadratiques
de
rendement et de
la fonction
linéaire de superficie
moyenne
cultivée par actif en produits vivriers ont permis de conclure
que dans l'état technologique actuel des systèmes de production
de la région,
une complémentarité existe entre le coton et les
cultures vivrières.
Les
résultats
des
modèles
de
programmation
linéaire
attestent que
les paysans de
la
région maximisent
leur revenu
sous contrainte d'autoconsommation. Le temps de travail familial,
le nombre d'heures
d'utilisation des
équipements modernes,
la
liquidité en janvier sont les principales contraintes auxquelles
sont confrontés les paysans de la région.
L'étude de sensibilité
a révélé que la meilleure façon d'accroître le niveau de revenu
des
paysans
est
d'augmenter
les
heures
d'utilisation
des
équipements modernes. L'étude recommande l'intervention du coton
comme précédent cultural,
la mise en place d'une structure de
commercialisation
des
produits
vivriers
et
d'un
système
de
vulgarisation de
l'irrigation,
l'intensification de
la culture
du riz de bas-fonds.

A la nénoire de mon regretté p/Jre
KAKOU Konan Nichel pour qui la
rf§uss ite de mes ~tudes supérieures
constituait la plus grande fiertf§.


REM E R CIE MEN T S
Le
présent
travail
est
l'aboutissement
à
mon
niveau
personnel de plusieurs années de dur labeur,
de nuits blanches
et de
privations de
toutes sortes.
Néanmoins,
i l
n'aurait
pu
prendre forme sans la manifestation de plusieurs bonnes volontés
au
nombre
desquelles,
des
institutions
et
des
personnes
individuelles.
Au
niveau
des
institutions,
j'exprime
toute
ma
recon-
naissance au Centre de Recherche pour le Développement Inter-
national (CRDI) du Canada pour tout l'appui financier qu'il m'a
apporté durant cette période.
Le Centre Ivoirien
de Recherches
Economiques et Sociales
(CIRES) qui
a accueilli dans ses locaux le Programme de Doctorat
de 3ème Cyc 1e, a consent i beaucoup d'efforts, a 11 ant même jusqu'à
bouleverser son système de fonctionnement habituel afin de faci-
liter notre travail. Il a gardé ouvertes les portes des services
comme la bibliothèque avec à sa tête Mr. ASSALE et le centre de
calcul
dirigé
par
Mr.
KABA
en
dehors
des
heures
et
jours
ouvrables
pour
nous
permettre
d'avancer
rapidement
dans
nos
traitements de données,
notre recherche
bibliographique et
la
rédaction
du
document
final.
Qu'il
trouve
en
ce
travail,
l'expression des nombreux efforts consentis en notre faveur.
Au
titre
des
personnes
individuelles qui
ont
marqué
ce
travail par leur haut sens de responsabilité,
leur connaissance
intellectuelle incontestable et leur disponibilité sans faille,
j'aimerais citer mon comité de thèse composé du Pro ATSAIN Achi,
du Dr. PERRAULT Paul T. et du Dr.
EPONOU Thomas.
l

Pro ATSAIN,
les précieux conseils que vous m'avez toujours
prodigués et l'exhortation au travail bien fait m'ont été d'une
grande utilité dans la confection de cette thèse. Puisse ce docu-
ment qui est aussi le vôtre, représenter àvos yeux, l'expression
d'un savoir intellectuel accompli que vous vous évertuez à trans-
mettre aux plus jeunes générations.
Votre étudiant que je suis
vous est reconnaissant.
Dr. PERRAULT Paul, c'était avec beaucoup de plaisir que je
prenais toujours connaissance de vos remarques très pertinentes
faites avec beaucoup d'objectivité mais chaque fois empreintes
d'une bonne dose d'humour.
Je vous fais la confidence que cet
humour
que
je
retrouva i s
dans vos
commenta ires
me
remettait
chaque
fois
d'aplomb
lorsque
je
me
retrouvais
au
bord
du
désespoir
quand mon travail n'allait pas de l'avant. Il venait
me rappeler l'un de vos dictons selon lequel je devais considérer
la thèse comme un exercice d'école et non comme "l'oeuvre de ma
vie". Puisse cette thèse constituer
l'un des témoignages de ce
programme
de
Doctorat
dans
lequel
vous
vous
êtes
beaucoup
investi.
Dr.
EPONOU Thomas,
vous avez été pour moi
d'une aide très
appréciable
durant
tout
le
temps
qu'a
duré
ce
travail
de
recherche; non seulement par vos conseils et suggestions sur le
plan académique, mais aussi en ce qui
concerne les problèmes de
la vie. Vos visites fréquentes sur le terrain et vos nombreuses
connaissances dans le domaine agricole sur le milieu d'étude ont
constitué pour moi un apport inestimable dans la réussite de mon
enquête de terrain auprès des populations rurales. Trouvez en ces
simples mots de remerciements toute ma gratitude; ce travail est
en fait le vôtre.
I I

Je ne saurais ne pas rappeler les directives utiles du Dr.
KOUADIO Yao qui de façon bénévole m'a apporté toute sa sollici-
tude tout au long de ce travail en acceptant de lire chacune de
ses
versions. Qu'il en soit
sincèrement remercié. Le personnel
du
CIRES
présent
à
l a
base
de
Korhogo
durant
l a
campagne
agricole 1987-1988 (doyen N'CHO, SEKOU Traoré et le veilleur de
nuit) ainsi que les camarades étudiants qui y étaient à la même
époque (POKOU, ATTA, BINDE) ont par leur sens élevé de la vie en
communauté,
contribué
de
plusieurs
façons
à
rendre
la
vie
agréable
donc
favorable
à
mon
travai 1.
Je
leur
exprime
par
conséquent ma sincère gratitude.
Une pensée toute particulière est adressée à la mémoire de
Mr. EHOUMAN Sylvestre qui a guidé mes premiers pas dans l'utili-
sation du logiciel
Data Entry II qui
m'a permis de saisir mes
données.
Des
remerciements
particul iers
sont adressés à
Mles
AMANGOUA Germaine et KONAN Justine qui m'ont initié au
logiciel
Wordstar qui m'a permis d'assurer la dactylographie de mon texte.
Il en est de même pour Mle Fatou en ce
qui concerne l'utilisa-
tion du Multimate. Monsieur LABERGE m'a été
d'une grande utilité
dans la conversion de mon fichier en Wordperfect 5.1 pour effec-
tuer mes corrections. Que soient enfin remerciés tous les cama-
rades étud i ants
du Programme de
Doctorat de
3ème Cyc le et
le
personnel du CIRES qui ont contribué un tant soit peu à l'élabo-
ration de ce travail.
A ceux que j ' appe 11 e affectueusement les G. F. en l' occurence
KOUAME Camille, KOUADIO Salomon et KOUAME Mathurin, je dédie ce
travail de recherche
en reconnaissance de toute l'estime et tout
l'espoir qu'ils ont bien
voulu
placer en moi.
A toi
Camille
particulièrement,
j'aimerais dire que j'ai
toujours nourri
le
I I I

secret espoir de te ressembler sans jamais y arriver. Ton sens
élevé de la discussion,
ta large ouverture d'esprit et ton sens
du discernement sont des qualités que j'ai toujours recherchées.
Puisse cette étape que je viens de franchir
me mettre sur orbite
pour
les atteindre.
Même si
j'y parviens,
soit
rassuré que je
t'aurais toujours en estime.
A Salomon, je dirais que c'est avec beaucoup de bonheur que
j'ai apprécié toute l'assistance dont j'ai
été l'objet pendant
mon séjour
d'une année
avec
toi
à
Korhogo.
Ta
petite
famille
composée de
Rose ta "chère et tendre
épouse"
et
ta fi lle
que
dis-je, ma "chérie" Maryse a toujours constitué
pour moi le lieu
où je retrouvais la bonne humeur et où je reprenais goût à la vie
lorque je rentrais
le soir
"cassé" de mes tournées à
M'Bengué.
Puisse ta maisonnée
reconnaître en ces quelques mots, toute ma
gratitude.
Cousin! à toi Claude KOUASSI, je dirais que tu es celui qui
a suivi de bout en bout toutes les péripéties qui ont abouti
à
la rédaction finale de cette thèse. Ta présence constante à mes
côtés surtout pendant
les moments
les plus difficiles m'a
été
d'un apport très appréciable.
Puisses-tu trouver en ce document
le sentiment d'une promesse tenue.
A FEL mon "vieux frère",
je dirais de se souvenir que même
si
à
certa i ns
moments
nous
avons
été
ét i quetés
par
certains
proches qui
pensaient nous connaître,
nous savions ce que nous
voulions et surtout ce que nous faisions. Puisse cette oeuvre qui
est aussi
la tienne nous servir de preuve à cela.
A toute la famille KONAN et à ses
membres qui nous ont très
tôt quittés pour l'au-delà, je dédie ce travail de recherche.
Il
est le gage de notre sens de l'intellectualisme.
IV

Ayant moi même procédé à la dactylographie de ce texte Qui
a été lu, corrigé et relu plus d'une fois par les membres de mon
comité, si en dépit de leurs critiques et suggestions il subsiste
des imperfections, des erreurs et omissions, des vices de forme
et de fond,
ils me sont entièrement imputables.
v

TABLE DES MATIERES
Pages
REMERCIEMENTS
i
LISTE DES TABLEAUX
ix
LISTE DES FIGURES
xii
LISTE DES GRAPHIQUES .
xiii
APPENDICES
ivx
CHAPITRE
1 .
INTRODUCTION
1
1 . 1
Le problème
. . . . . .
1
1 • 2
Les objectifs de l'étude.
8
1.3
L'organisation de l'étude
8
2.
LE SOUS-SECTEUR COTONNIER DANS L'ECONOMIE
IVOIRIENNE
. . . . .
. .
. . . . . . . .
10
2.1 L'historique du coton dans la région
10
2.2
Les fondements socio-économiques de
l'implantation de la culture intensive
du coton au nord . . .
. . .
. .
1 1
2.3
Les résultats du programme coton . . .
15
3.
LES CONDITIONS PHYSIQUES ET SOCIo-ECONOMIQUES
DU MILIEU D'ETUDE
.
25
3.1
Les raisons du choix de la zone
25
3.2
Le milieu d'étude
. . . . .
27
3. 2 . 1
Le mi 1 i eu phys i que
27
3.2.2
Le milieu humain . .
29
3.2.3
Le milieu agricole
. . .
30
3.2.3.1 Les grands modes de
production
.
. . .
30
3.2.3.2
Les cultures
33
3.2.3.3
L'encadrement agricole
35
3.2.3.4
Le foncier
. . .
39
3.2.4
L'organisation familiale.
40
3.2.5
La force de travail
41
VI

4.
LA METHODE D'ENQUETE
43
4.1
Le procédé d'échantillonnage
43
4. 1 . 1
La sé l ect i on des vi 11 ages d'étude
43
4.1.2
Les unités
.
45
4.1.3
Les enquêteurs
47
4. 1 .4
Les enquêtes .
48
4.1.5
La préparation des données
53
5.
LA DESCRIPTION DES SYSTEMES DE PRODUCTION DE
LA REGION DE M'BENGUE
55
5.1
Les superficies cultivées
56
5.2
La force de travail
59
5.3
Le capital
.
73
5.3.1
La traction animale
74
5.3.2
Le tracteur
.
77
5.3.3
Les intrants modernes
79
5.4
Les budgets de production par culture
84
6.
LES EFFETS DE LA CULTURE DU COTON SUR LES
RENDEMENTS ET LES SUPERFICIES DES CULTURES
VIVRIERES
. .
91
6.1
Les fonctions de production agricole
91
6.2
Les éléments déterminants de l'utilisation
des ressources .
94
6.3
La spécification des variables et des
modè l es
.
. .
96
6.3.1
Les fonctions de rendement
96
6.3.2
La fonction de superficie
106
6.4
Les coefficients des modèles de
rég ress i on "
.
108
6.4.1
La fonction globale de
rendement
108
6.4.2
Les fonctions individuelles de
rendement
112
6.4.3
Le modèle de superficie
119
6.5
Le domaine de validité des résultats
123
7 •
LES PRODUITS VIVRIERS ET LA COMBINAISON DES
RESSOURCES DANS UN SYSTEME A BASE DE COTON
126
7.1
Les problèmes liés à la méthode de
programmation linéaire.
.
127
7.2
Les modèles de comportement des
ménages
.
.
128
7.3
Le modèle de maximisation de revenu pour
la région de M'Bengué
131
7.3.1
Les hypothèses et la formulation
algébrique du modèle
131
7.3.1.1
Les activités
133
VII

7.3.1.2
Les contraintes.
.
.
. .
135
7.3.1.3
L'estimation des coefficients
techniques
138
7.4
Les résultats des modèles de programmation
linéaire.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
140
7.4.1
Les plans de production
141
7.4.2
L'utilisation des ressources
142
7.5
L'analyse de sensibilité.
.
.
.
.
.
146
7 .5.1
Les résu l tats
de l'étude de
sensibilité
.
.
.
.
146
7.5.1.1
Les contraintes de
production
146
8.
LE RESUME,
LES CONCLUSIONS ET LES RECOMMANDATIONS 154
8. 1
Le résumé et les conclusions de
l'étude
154
8
?
Les limites de l'étude . . .
163
8.3
Les recommandations de politique et les
voies futures de
recherche
164
APPENDICES
172
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
185
VIII

LISTE DES TABLEAUX
Tableaux
pages
2.1
Evolution des prix d'achat aux producteurs
de coton selon les années .
.
. .
. . . .
13
2.2
Production cotonnière en COte d'Ivoire de
1955 à 1985
.
16
2.3
Evolution des revenus de la culture
cotonnière
.
18
2.4
Evolution des ventes Ivoiriennes de coton fibre
19
3.1
Effectif des paysans encadrés par la CIDT
dans la sous-préfecture de M'Bengué selon
le mode de culture de 1981 à 1988 . . . .
31
3.2
Evolution des principales cultures pratiquées
dans la zone de M'Bengué de 1981 à 1988 . .
34
5.1
Prix en vigueur dans la zone de M'Bengué
selon les cultures pendant la campagne
agricole 1987-1988
. .
. . .
. . . .
56
5.2
Allocation des superficies cultivées
entre le coton et les cultures vivrières
selon le mode de culture (~ du total) . .
57
5.3
Superficies cultivées par unité de production
et par actif (en hectare) .
.
.
58
5.4
Source de travail utilisée selon le mode
de cu l ture ( ~ du tota l )
. . .
60
5.5
Part du travail familial fourni par chaque
catégorie d'actif et par culture
(en % du temps total de travail familial)
61
5.6
Répartition du travail communautaire selon
les opérations et les catégories d'actifs
par les unités de production en culture
attelée (en % du temps total d'entraide)
62
5.7
Répartition du travail communautaire selon les
opérations et les catégories d'actifs au sein des
unités de production en culture motorisée (en % du
temps total de travail communautaire) . . . .
63
IX

5.8
Répartition du travail salarié selon les
opérations et les catégories d'actifs par
les unités de production en culture attelée
(en % du temps total de travail salarié)
64
5.9
Répartition du travail salarié selon les
opérations et les catégories d'actifs au
sein des unités de production en culture
motorisée
(en % du temps total de travail salarié)
65
5.10 Travail consacré au coton
(en heure/hectare) . . .
69
5.11
Travail consacré aux cultures vivrières
(en heu re / hectare) . .
. . . . . .
70
5.12 Heures d'utilisation de la traction animale
sur le coton et les cultures vivrières chez
les paysans en culture attelée
. . .
75
5.13 Heures d'utilisation de la traction animale
sur le coton et les cultures vivrières chez
les paysans en culture motorisée
76
5.14 Temps d'opérations réalisées à
l'aide du
tracteur sur le coton et les cultures
vivrières par les paysans en culture
motorisée .
77
5.15 Utilisation des engrais,
herbicides et
insecticides sur le coton et les cultures
vivrières selon le mode de culture
( % du total
utilisé) .
. . . . . . . .
81
5. 16 Quantité d'intrants utilisés par hectare
sur le coton et les cultures vivrières selon
le mode de culture
· ~ · · · · · · · · ·
82
5. 17 Budgets de production agricole (fcfa/hectare)
en culture attelée
· · · · · · · · · · · .
85
5.18 Budgets de production agricole (fcfa/hectare)
en culture motorisée
· · · · · · · · · · ·
86
5.19 Rentabilité d'un franc CFA investi selon la
culture
. . . · · · · · · ·
89
6.1
Coefficients de la fonction globale de
rendements des produits vivriers dans la
rég i on de M' Bengué
.
. .
. . .
.
. . . .
109
6.2
Coefficients de la fonction de production
Quadratique de maïs dans la région de M'Bengué
113
6.3
Coefficients de la fonction de production
quadratique de riz pluvial dans la région
de M'Bengué
114

6.4
Coefficients du modèle linéaire de superficie
cultivée par actif en produits vivriers dans
la région de M'Bengué
.
120
7 • 1
Plan de production issu du modèle de
maximisation du revenu sous les contraintes
de production des paysans en culture attelée.
140
7.2
Plan de production issu du modèle de maximisation
de
revenu
sous
les
contraintes
de
production
des
paysans en culture motorisée
141
7.3
Résultats de l'étude de sensibilité sur les
contraintes de production chez les unités de
production en culture attelée . . . . . .
7.4
Résultats de l'étude de sensibilité menée sur les
contraintes de production par les unités de
production en culture motorisée . . . .
149
XI

LISTE DES FIGURES
Figures
Pages
3.1
Situation de la zone d'étude par rapport au
reste du pays .
.
.
.
.
.
.
. .
. . . .
26
4.1
Zone de M'Bengué -
Localisation des villages
l'étude .
.
.
.
.
.
.
.
.
.
. .
. . . . .
44
XII

LISTE DES GRAPHIQUES
Graphiques
pages
6.1
Le domaine de validité de la complémentarité
entre le coton et les cultures vivrières
124
XIII

APPENDICES
Appendice
pages
A.1
Coefficients de pondération par âge et
par sexe des actifs .
.
.
.
.
.
.
.
.
.
172
A.2
Coefficients de pondération utilisés dans
le calcul des consommateurs-équivalents par
âge et par sexe .
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
173
A.3
Coefficients de transformation du produit
relevé par état (8) en produit de la
tab le (A)
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
1 73
A.4
structure de l'unité de production représen-
tative chez les paysans en culture attelée
174
A.5
Structure de l'unité de production représen-
tative chez les paysans en culture motorisée
175
A.6
Quantités de céréales et de légumineuses
consommées par tête . .
176
A.7
Modèle de programmation linéaire des paysans
en culture attelée
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
177
A.a
Modèle de programmation linéaire des paysans
en culture motorisée
178
A.9
Coûts d'opportunité et niveaux d'utilisation
des ressources et contraintes chez les paysans
en culture attelée
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
179
A.10 Coûts d'opportunité et niveaux d'utilisation
des ressources et contraintes chez les paysans
en culture attelée
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
180
A. 11 et A. 12
Explication des codes abrégés dans le modèle
de programmation linéaire relatif aux unités
de production en culture attelée
.
. .
181 et 182
A. 1 3 et A. 14
Explication des codes abrégés dans le modèle
de programmation linéaire relatif aux unités
de production en culture motorisée
183 et 184
IVX

CHAPITRE 1
INTRODUCTION
1.1 Le problème
La Côte d'Ivoire est située en Afrique au sud du Sahara,
région qui
comprend
la plus grande concentration de pays
les
moins avancés du monde. C'est la seule région où la production
alimentaire par tête a baissé au cours des deux dernières
décennies. Pourtant l'agriculture est au coeur de l'économie des
pays de cette partie du globe. Elle y fait vivre la plus grande
partie de la population et y représente en général 30 à 60 % du
produit intérieur brut.
Dans l'élaboration de leurs politiques agricoles, ces pays,
dans la quasi
totalité ont choisi
de développer
les cultures
d'exportation pour se procurer les devises
nécessaires au finan-
cement du développement et accroître les revenus de la grande
masse rurale. Les critiques à l'encontre de ce genre de politique
insistent toutes sur le fait que dans les régions où les cultures
d'exportation se sont considérablement développées, la production
vivrière s'est dégradée et la couverture alimentaire du pays s'en
est
trouvée
affectée.
Même
si
les
faits
ne
confirment pas
toujours
l'hypothèse
selon
laquelle
l'expansion
des
cultures
d'exportation se traduit par un recul de la production vivrière,
l'argument
principal
qui
milite
en
leur
faveur
est que
les
cultures vivrières et les cultures industrielles d'exportation
se font concurrence dans l'utilisation des ressources rares de
l'exploitation agricole comme la terre,
le travail, le capital
et l'eau (Braun and Kennedy,
1987).
Dans le contexte des pays

;. _ . ; , .·,· ...... .....,.~'lJ" ,'......... ".'"
.-
, . •
sub-sahari ens aux revenus monétai res 1 i mi tés,
1a
répart i t ion
optimale des maigres ressources productives au sein d'une même
exploitation agricole à des fins d'augmentation de la production
des cultures industrielles et des cultures vivrières demeure un
problème préoccupant.
En Côte d'Ivoire,
la priorité a été donnée dès l'accession
du pays à
l'indépendance aux cultures industrielles
d'exporta-
tion dans une stratégie générale d'ouverture
sur l'extérieur.
Ceci a permis au pays de réaliser un taux de croissance en termes
réels de près de 7% au cours des vingt premières années d'indé-
pendance.
Néanmoins,
l'absence
d'une
politique
explicite
en
faveur des cultures vivrières (mise à part la
riziculture) ne
signifie pas nécessairement que ces cultures n'étaient pas prises
en compte dans le processus de développement. Bien au contraire,
e 11 es se
sont
déve 1oppées
en étroi te
coll aborat i on
avec
1es
cultures d'exportation à cause de la permanence de
l'autocon-
sommation au niveau de l'exploitation agricole paysanne.
L'en-
semble de ces productions représentait en valeur en 1984,
près
de 40 % de la production agricole totale et engendrait 40 % de
la valeur ajoutée du secteur agricole (Banque Mondiale, 1986).
L'importance accordée à la sécurité alimentaire de l'unité
de production explique l'un des traits fondamentaux des systèmes
de production du pays où les cultures vivrières sont plantées en
association avec les cultures industrielles (Kinimo,
1986).
En
zone de forêt, l'association banane plantain-cacao illustre bien
ce fait;
attestant
que
d'une manière
générale
la
production
alimentaire de base demeure étroitement liée à la dynamique des
productions industrielles. Ainsi, tant
qu'il y aura des terres
2

libres,
le
rythme annue l
de
pl antat i ons de café et de
cacao
demeurera élevé; la production alimentaire associée aux planta-
tions continuerait d'être pratiquée et la situation actuelle de
surplus devrait se maintenir pour les féculents comme la banane
plantain (Chataigner, 1985)'. Cette situation n'est pas la même
dans le nord du pays où le coton a été introduit en tant que
culture pure dans un système dominé précédemment par des asso-
ciations de produits vivriers; principalement des céréales comme
le riz,
le maïs, le mil, le sorgho.
Premier élément de diversification des cultures en zone de
savane et de réduction des disparités régionales, la culture in-
tensive du coton nécessitait sa pratique en culture pure. Aussi
l'Etat,
fidèle
à
sa pol itique d'intervention dans
le secteur
agricole et par l'intermédiaire de la Compagnie Française pour
le Développement du Textile (CFDT),
puis de la Compagnie Ivoi-
rienne pour le Développement du Textile (ClOT) a mis à la dispo-
si t i on
des
paysans
de
l a
régi on
l es
facteurs
de
production
nécessaires à cet effet. Un lot d'innovations agricoles comme la
motorisation,
la traction animale,
les fertilisants et pesti-
cides,
les semences améliorées firent leur apparition dans les
systèmes de production du nord du pays. De même,le capital d'ex-
ploitation moderne auparavant faiblement utilisé, s'est renforcé
dans l'économie villageoise grâce au crédit accordé par le ser-
vice d'encadrement (Adapté de Le Roy, 1979).
Avant l'introduction de la culture du coton comme culture
de rente dans le processus d'une monétisation de son économie,
1 Cité par Kinimo
(1986)
3

le nord était réduit à un rôle de pourvoyeur de main d'oeuvre
pour les plantations forestières du sud (Aubertin,1980). Ainsi,
la moyenne et la haute Côte d'Ivoire2 fournissaient près de 73~
de la main d'oeuvre utilisée dans les plantations forestières du
sud. Selon Fargues (1983)3, entre 1975 et 1980, près de la moi-
tié des jeunes gens de la classe d'âge de vingt à vingt-neuf ans
ont émigré vers le sud du pays.
Les ressources principales des systèmes de production de la
région étaient
la terre qui
existait en abondance et la main
d'oeuvre qui se répartissait entre le coton cultivé traditionnel-
lement en association et les cultures vivrières dont la région
était grande productrice.
L'un des problèmes majeurs auquel devait faire face la CFDT
dans sa politique de promotion de la culture intensive du coton
dans le nord du pays était la modification du système de culture
basé sur les associations jusque là en vigueur dans la région.
En effet, il fallait amener les paysans de la région à délaisser
la pratique associative des cultures en laquelle ils trouvaient
plusieurs avantages.
Entre autres avantages,
les paysans de la
région ont trouvé que:
-
le temps de labour était réduit
à
son strict minimum
lorsqu'ils
travaillaient sur des
champs qui
comportaient
le
coton et les cultures vivrières,
2 La moyenne Côte d'Ivoire
était représentée par le nord de l'actuelle
Côte d'Ivoire et la haute Côte d'Ivoire par le Burkina actuel.
3 Cité par Basset
(1988) pp.150.
4

- la variété de coton introduite dans la région et cultivée
par les paysans (Barbadense du type Mono)
résistait mieux aux
maladies des plantes
qu'en association avec d'autres cultures,
- l'humidité du sol était préservée et la forte densité des
cultures ne permettait pas la levée des adventices,
- les cultures vivrières de même que le coton bénéficiaient
équitablement des ressources nutritives du sol.
L'Institut de Recherche du Coton et des Textiles Exotiques
(IRCT) et
la CFDT voyaient dans
la pratique de
l'association
culturale, un obstacle dans la réussite de la politique d'inten-
sification de la culture du coton.
Selon eux,les produits vi-
vr i ers
fa i sa i ent
concurrence
au
coton
en
terme
de
temps
de
labour, superficies cultivées et éléments fertilisants du sol.
Afin de lever ces obstacles,
ils imposèrent la pratique du coton
en tant que culture
pure.
Le
respect
rigoureux du
calendrier
agr i co 1e que nécess i ta i t
1a
cu 1ture
i ntens i ve du coton et
1a
coercition exercée par l'administration coloniale ont conduit à
une situation
où le coton a commencé à s'approprier l'essentiel
de
1a
force
de
trava il.
Se 1on
Basset
(1988),
1es
nouve l les
exigences en temps de labour du coton étaient telles que le temps
qui y était consacré fut multiplié par trois. Cet accroissement
de temps était dû à l'expansion des superficies de coton culti-
vées sous sa nouvelle forme.
Peltre-Wurtz et Steck (1979), dans
une étude menée sur le coton et la culture attelée en région de
savane au nord de la Côte d'Ivoire, ont trouvé que
le coton a
provoqué une réal location des facteurs de production comme
la
main d'oeuvre nettement en sa faveur. Ainsi, un tiers des super-
ficies cultivées dans cette région et 40 % de la main d'oeuvre
5

étaient allouées à
la culture du coton au détriment des autres
cultures et notamment des produits vivriers.
L'encadrement ClOT apporté aux paysans de la région a pour
objectif premier
le
développement
de
la
culture
du
coton
qui
apparait comme le moyen le plus sûr de se procurer des ressources
monétaires.
Tous
les moyens sont mobilisés à
cet effet et les
paysans y répondent favorablement avec
l'extension des superfi-
cies cultivées en coton et l'allocation de la plus grande partie
de
leurs temps de travail
à
cette culture
(CFDT,
1969)4.
Bien
que
les
paysans aient adopté
la culture
du coton
du fait
des
revenus
monétaires qu' e 11 e leur procure, ils n'ont toutefoi s pas
délaissé celle des cultures vivrières car disent-ils:
"il faut
bien
reconnaître
que
le
coton
contrai rement
aux
produits
vi-
vriers, n'est d'aucun secours lors des
disettes" (Aubertin, 1980
pp 38). Aussi, les techniques modernes de production mises à leur
disposition par la ClOT à
travers le coton sont utilisées tant
bien que mal sur les cultures vivrières.
Une étude non
publiée de
la Banque Mondiale effectuée sur
le projet coton-cultures
vivrières entrepris
entre
les
années
1975-1980
au
nord
de
la
Côte
d'Ivoire
et
citée
par
Hermann
(1981), est arrivée à la conclusion que les producteurs de coton
ont obtenu des rendements par hectare sur les cultures vivrières
nettement supérieurs à ceux des autres paysans non producteurs
de coton. Dans le même ordre d'idée, des observations faites par
Bigot et
al
(1977)
entre
1975
et
1980
sur
les
exploitations
utilisant la culture attelée dans le nord du pays, il ressort que
4 Cité par Basset
(1988) pp.152.
6

1e
coton
et
1es
cu 1tures
v i v ri ères,
à
des
degrés
divers
ont
bénéficié des bienfaits de la traction animale.
Contrairement aux résultats précédents, une étude menée par
Peltre Wurtz et Steck (1979) dans le village de Synofon au nord
de Boundiali conclut que l'introduction de la traction animale,
utilisée sur les superficies de coton n'a eu que des effets né-
gligeables
sur
les
autres
cultures
et
notamment
les
produits
vivriers.
Ravenhi11
(1979)
note
que
les
agents
d'encadrement
conseillent aux paysans que les techniques modernes soient mises
à la disposition des cultures commerciales et non vivrières.
Il
a conclu alors que la culture attelée était seulement utilisée
pour accroître la production du coton.
Le Roy
(1979)
confirme
l'idée en disant que l'agriculture vivrière
ne bénéficiait guère
de la transposition des nouveaux procédés culturaux utilisés sur
les cultures de rapport.
Dans
un
tel
contexte,
i l
appara i t
que
l'a 11 ocat i on
des
ressources productives entre le coton et
les produits vivriers
dans les systèmes de
production du nord de la Côte d'Ivoire où
ils
cohabitent
demeure
un
sujet
à
controverses.
Les
cultures
vivrières
bénéficient-elles
du
paquet
technologique
moderne
introduit dans ces systèmes grâce au coton?
L'intérêt de la présente étude est alors de déterminer
la
nature des relations qui existent entre le coton et les cultures
vivrières dans
les
systèmes de
production du nord de
la Côte
d'Ivoire aussi
bien au niveau de
l'utilisation des
ressources
productives que de l'évolution des rendements et des superficies.
Il en résulte un besoin d'identifier les principaux facteurs de
production de ces systèmes et
leur
importance de même que
les
7

contra i ntes
essent i e 11 es
qu i
apparaissent dans
l' act i v i té
de
production des paysans. C'est ce que se propose de faire cette
étude en circonscrivant notre choix à la zone de M'Bengué.
1.2 Les objectifs de l'étude
L'étude analyse la nature des relations qui existent entre
le coton et les cultures vivrières dans les systèmes de produc-
tion du nord de la COte d'Ivoire. En ce sens, elle décrit d'abord
les systèmes de production de la région en établissant un lien
entre les intrants agricoles et la production obtenue au niveau
du coton et des cultures vivrières. Ensuite, l'étude caractérise
l'évolution des rendements et des superficies cultivées des cul-
tures vivrières par rapport au coton et conclut quant à l'exis-
tence
d'une
comp l émentar i té
ou
d'un
conf lit
entre
ces
deux
groupes de cultures. Enfin, elle identifie les principales con-
traintes de ces systèmes de production et l'effet que la relaxa-
tion de celles-ci aura sur le plan de production du paysan et sur
son niveau de revenu.
1.3 L'organisation de l'étude
L'étude s'articule autour de huit chapitres. Après l'intro-
duction
faite au chapitre un,
le chapitre deux donne un aperçu
du secteur cotonnier en COte d'Ivoire. Le milieu d'étude,
dans
son aspect physique et socio-économique est présenté au chapitre
trois. Le chapitre quatre expose la méthode d'enquête utilisée.
Les systèmes de production de la région de M'Bengué sont décrits
au chapitre cinq. Le chapitre six analyse les effets de la cul-
ture du coton sur les rendements et les superficies cultivées en
8

produits vivriers.
Le chapitre sept situe la place occupée par
les cultures vivrières dans la combinaison des ressources pro-
ductives au sein d'un système à base de coton comme celui
de
M'Bengué. Enfin, après avoir résumé les principaux résultats, le
chapitre huit pose les limites de l'étude,
déduit les implica-
tions de politique et présente quelques recommandations que nous
jugeons de faire pour une meilleure rentabilité de ces systèmes
de production.
9

CHAPITRE 2
LE SOUS-SECTEUR COTONNIER DANS
L'ECONOMIE IVOIRIENNE
Ce chapitre évoque l 'historique du coton dans la région nord
de la Côte d'Ivoire, donne ses performances actuelles en superfi-
cies cultivées,
quantités
produites et
rendements obtenus.
En
outre, il énumère les atouts dont a bénéficié le programme coton
puis situe l'importance de la culture dans l'économie ivoirienne.
Enfin, il présente les bouleversements sociaux
entraînés par la
culture du coton dans la région.
2.1 L'historique du coton dans la région
La culture du coton est très ancienne dans la région nord
de la Côte d'Ivoire mais c'est à partir de 1930 qu'a commencé
timidement sa commercialisation. Les populations rurales de cette
région du pays le cultivaient sous une forme traditionnelle en
association avec les cultures vivrières que sont l'igname et le
maïs.
Les variétés cultivées
étaient peu productives en coton
graine (100 kg/ha).
Les fibres courtes avaient un faible rende-
ment à l'égrenage et étaient de mauvaise qualité. Dans les années
1950, la CFDT en collaboration avec l 'IRCT introduisit la variété
(Gossipium Barbadense type Mono) dans
les régions de savane du
nord. Les rendements de cette nouvelle variété (300 kg/ha) et la
qualité étaient supérieurs à la variété traditionnelle. Mais ce
n'est en fait qu'après l'adoption de la variété améliorée à haut
rendement (Gossipium Hirsutum type Allen) proposée par l'IRCT au
début des années 1960 que la production de coton a
réellement
commencé à
se développer
de
manière
intéressante avec
l'aide
10

financière du Fonds d'Aide et de Coopération (FAC) et plus tard
de la Caisse Centrale de Coopération
Economique
(CCCE)
et
du
Fonds Européen de Développement (FED). Le programme de vulgari-
sation de cette culture fut géré par la CFDT jusqu'en 1973, année
où fut créée la CrOT qui
prit alors la relève.
La ClOT s'était
vue
confier
la
responsabilité
de
promouvoir
la
production,
l'égrenage et la commercialisation du coton.
2.2 Les fondements socio-économiques de l'implantation
de la culture intensive du coton au nord.
Le gouvernement ivoirien a donné plusieurs justifications
économiques et sociales à l'introduction de la culture intensive
du coton au nord.
La première de ces raisons, et de loin la plus importante,
est relative à la réduction des disparités de revenus qui étaient
devenues flagrantes entre le nord et le sud. En 1956, l'écart de
revenu entre le nord et le sud était de 1 à 7. En 1965, le revenu
intérieur net de l'habitant du sud était
plus de onze fois supé-
rieur à celui du nord. Si
l'on ne tient pas compte de l'autocon-
sommat i on
et s i l ' on
cons i dè re
le seu l
revenu
monétaire,
le
revenu net de l 'habitant du sud était alors de 37 fois supérieur
à celui
du nord (Aubertin,
1980). Ceci avait pour corollaire un
déplacement massif
des
populations
du nord vers
le sud.
Pour
enrayer ce mal, il fallait donc développer une économie monétisée
au nord du pays afin d'une part, de réduire le fossé entre les
revenus agricoles des deux régions, et d'autre part de stabiliser
la population en vue d'arrêter les importants flux migratoires
qui
la dépeuplaient.
1 1

La seconde raison avancée est que la politique de vulgari-
sation du coton rentrait dans le cadre d'un vaste effort de di-
versification
des
recettes
d'exportation
entrepris
par
le
gouvernement ivoirien.
En 1960,
le
café,
le
cacao et
le
bois
fournissaient
85
%
des
recettes
d'exportation
de
la
Côte
d'Ivoire. La politique de promotion de nouvelles cultures comme
le coton,
l 'hui le de palme,
l'ananas et
plus tard
la canne à
sucre éta i t
perçue
comme
un
moyen
pour
l a
Côte
d'Ivoi re
de
réduire sa dépendance de seulement trois produits d'exportation.
La dernière raison est que cette politique de vulgarisation
du coton entreprise au nord devait permettre de jeter les bases
d'une véritable intégration entre l'agriculture et l'industrie.
En ce sens,
les producteurs de coton devaient désormais fournir
la matière première pour approvisionner les industries
locales
de développement du textile afin de supprimer les importations
de cotonnades.
La politique devrait en outre permettre l'expé-
rimentation d'une mécanisation de l'agriculture dans le nord du
pays.
Conformément à la politique agricole en vigueur dans le pays
qui est d'accroître les revenus dans le milieu rural, et grâce
au rôle très appréciable joué par l'extérieur à travers la four-
niture de capitaux,
la culture du coton a bénéficié d'une forte
intervention publique en matière d'incitation. C'est ainsi
que
pour rendre la culture du coton plus attrayante pour le paysan,
l'Etat a veillé à un relèvement régulier des prix au producteur,
faisant passer le prix d'achat de la première qualité de coton
de
35 Fcfa/kg
en
1969-70 à
115
Fcfa/kg
pendant
la campagne
1984-85. Dans le même temps, le prix d'achat au producteur de la
1 2

seconde qualité de coton est passé de 30 Fcfa/kg à 105 Fcfa/kg
depuis la campagne 1985-86. Le tableau 2.1
présente l'évolution
de ces prix selon les années.
Tableau 2.1
Evolution des prix d'achat aux
producteurs de coton selon les
années.
Campagnes
Prix d'achat en Fcfa/kg
agricoles
Première qualité
Deuxième qualité
1969-1970
35
30
1970-1971
40
30
1971-1972
40
30
1972-1973
40
30
1973-1974
45
35
1974-1975
70
60
1975-1976
70
60
1976-1977
80
70
1977-1978
80
70
1978-1979
80
70
1979-1980
80
70
1980-1981
80
70
1981-1982
80
70
1982-1983
80
70
1983-1984
100
90
1984-1985
115
100
1985-1986
1 15
105
1986-1987
115
105
Source: CrDT (1988)
Rapport de synthèse -
campagne 1986-1987
Ces chiffres en valeur nominale ne traduisent pas la même
réalité en termes
réels.
En effet,
alors que
les prix nominaux
aux producteurs augmentent de façon continue depuis 1970 jusqu'en
1985,
ces
mêmes prix en
termes
réels
(Fcfa de
1982)
se
dété-
riorent depuis 1974. En fait,
la subvention aux engrais accordée
en
1978 n'a eu pour effet qu'un
ralentissement de cette dété-
rioration.
La dégradation des prix en termes réels a été de 50%
entre 1974 et 1982 soit 196,4 Fcfa en
1974 et 96,1 Fcfa en 1982.
13

Il apparaît alors l'existence de facteurs autres Que les prix ou
les subvent; ons
QU i
i nte rv i en ne nt et sans
l eSQue l s ,
i l
est à
prévoir Que les productions cotonnières auraient chuté en même
temps Que les prix.
Le second élément de la politique d'incitation en faveur du
coton est représenté par la subvention sur les intrants. En effet
depuis 1966,
la Caisse de Stabilisation et de Soutien des Prix
et des Productions Agricoles (CSSPPA) subventionne les produits
phytosanitaires (notamment les traitements insecticides) appli-
Qués sur le coton. A partir de 1978, la subvention a été étendue
aux semences et éléments fertilisants;
ce Qui
a entraîné leur
distribution
gratuite
aux
paysans.
Ces
subventions
se
sont
situées au niveau record de 49.300 Fcfa/ha en 1982-1983. Depuis
1984, elles ont chuté à 24.124 Fcfa/ha (Atsain et al, 1985). Dans
le même temps,
le prix du coton a été porté de 80 Fcfa/kg à 115
Fcfa/kg. Les subventions sur l'équipement agricole affecté à la
culture du coton (traction animale et
tracteur) Qui s'inscrivent
dans la politique générale de subvention du matériel dont béné-
ficie tout le secteur agricole furent d'environ 30 % de leur coût
réel. De 165 millions de Fcfa en 1970, la charge des subventions
représenta i t
en
1980
pour
l'Etat
Ivoi rien,
sept mi 11 i ards
de
francs cfa par an auxquels s'ajoutaient diverses charges d'as-
sistance
et
surtout
les
aides
au
défrichement
et
à
la
motorisation
ainsi
Que
la
réalisation
et
l'entretien
d'investissements
d'infrastructure.
Ces
subventions
ont
été
financées grâce aux excédents de revenus de la CSSPPA.
Avec les difficultés économiques rencontrées ces dernières
années par
la Côte d'Ivoire sur
le marché mondial
(baisse des
14

cours du cacao,
du café et du coton),
le gouvernement ivoirien
a déc i dé en 1984 la suppress i on des
subvent i ons de l' engra i s sur
le coton. Néanmoins, elles ont été maintenues pour les insecti-
cides et les semences.
La production du coton dans le nord du pays est essentiel-
lement
le
fait
de
petits
paysans.
Il
apparait alors que
les
incitations
favorables
dont
a
bénéficié
le
coton
ont
été
déterminantes dans les résultats atteints par cette culture.
2.3 Les résultats du programme coton
Evalués du
point de
vue
du volume
de la production.
des
rendements obtenus, de la superficie cultivée, de la masse moné-
taire totale distribuée, du revenu net moyen par planteur et par
hectare,
les résultats du programme coton entrepris au nord du
pays apparaissent aux tableaux 2.2 et 2.3.
Le tableau 2.2 montre que de 69 tonnes en 1960-61. la pro-
duction de coton graine est passée à 29.316 tonnes en 1970-71
puis 212.070 tonnes en 1984-85 alors que les rendements au cours
de la même période passaient de 504 kg/ha à 817 kg/ha puis 1454
kg/ha. Pour ce qui est du coton fibre,
sa production est passée
de 24 tonnes à 11.653 tonnes puis 88.148 tonnes au cours de
la
même période.
Dans le même temps,
le nombre de planteurs ainsi
que
l es
su rfaces
cu l t i vées
se
sont
cons i dérab l ement
accrus,
atteignant la valeur de 104.463 planteurs en 1984-1985 pour une
superficie totale cultivée de 145.824 hectares. De ce point de
vue,
les résultats techniques obtenus par le programme coton
15

II
Tableau 2.2:
Production cotonnière en COte d'Ivoire de 1955 â 1985
11

Production en tonnes Pourcentage Superficie Rendeaent
Rendeaent
Noabre
Ca.pagnes
de
en
coton
kg/ha â l' ~gre-
de
agricoles coton graine coton
fibre
<ha)
nage
planteurs
B
H
fibre
graine fibre
00
1955-1956 2999
00
non dhpo-
1956-1957 3009
00
nib1e
1957-1958 2940
00
ft
1958-1959 4988
00
ft
1959-1960 2140
00
ft
1
1960-1961 4399
69
24
34.8
137
504
175
36
ft
1961-1962 3105
240
87
36.3
272
882
320
36.36
ft
1962-1963 5478
765
291
38
1278
599
228
38
ft
1963-1964 2298
2051
760
37.1
2518
815
302
36.40
ft
1964-1965 3036
5527
2222
40.2
6408
863
347
40.30
ft
1
1965-1966 1136
9125
3620
39.7
11768
775
308
39.80
ft
1
1966-1967 2439
22047
8708
39.5
23810
926
366
39.49
ft
1967-1968
32285
12651
39.2
38968
829
325
39.27
ft
1968-1969
41738
16873
40.4
48139
867
351
40.24
61.863
1969-1970
32320
13176
40.8
33345
969
395
41.16
43.778
1
1970-1971
29316
11653
39.7
35868
817
325
39.67
46.569
1
1971-1972
48258
19743
40.9
51400
939
384
40.82
61.886
1972-1973
52798
21356
40.4
56495
935
378
40.39
66.621
1
1973-1974
58465
23138
39.6
58178
1005
398
39.57
68.353
1974-1975
59939
23932
39.9
58576
1023
409
39.99
69.203
1
1975-1976
65042
26245
40.4
65475
993
401
40.22
78.656
1976-1977
75413
30733
40.8
64767
1164
475
40.68
71.373
1
1977-1978
102929
41406
40.2
87549
1176
473
40.16
90.416
1
1978-1979
114886
46709
40.7
107254
1071
435
40.56
93.943
1
1979-1980
142975
59021
41.3
122983
1163
480
41.26
97.937
1
1980-1981
136603
55682
40.8
126310
1081
441
40.79
95.482
!
1981-1982
135370
58454
41.7
124609
1086
453
41.65
91. 262
1
1982-1983
156983
65749
41.9
128384
1223
512
41.84
90.657
1
1983-1984
142347
58402
41
136353
1044
428
40.99
93.519
1984-1985
212070
88418
41.7
145824
1454
606
41.75
104.463
1985-1986
182314
79580
43,6
153054
1191
520
43.50 ,
---
B
Barbadense
H : Hirsutu.
Source:
ClOT - CFDT - IRCT
Adaptée de : Le coton en Afrique de l'ouest et du centre
Ministère de la coop~ration, AoOt 1987
16

peuvent être jugés de sat i sfa i sants.
Le
tab l eau
2.3 présente
l 'évo lut i on des revenus tirés par les planteurs de coton dans les
régions Qui en sont productrices.
De 1021
millions
de
Fcfa en
1970-71,
la masse monétaire
totale
nette distribuée dans les zones cotonnières est passée
à 19.654 millions en 1984-85. Dans le même temps, les revenus nets
moyens par planteur et par hectare en
francs cfa (Fcfa) sont
passés de 21.925 Fcfa à 188.143 puis 28.465 à 134.778 respecti-
vement.
En termes de masse monétaire brute distribuée,
le rôle
monétaire joué par
le coton dans toute la zone couverte par la
crDT paraît aussi appréciable. De 1160 millions en 1970-71, ce
montant est passé à 24.319 mi 11 i ons en 1984-85.
Se l on Hermann
(1981), le revenu net des fami lles Qui participaient au programme
coton a plus Que doublé en termes réels entre 1970 et 1978.
Le
fossé de revenu entre le paysan du nord et celui du sud Qui était
de près de onze en 1965, est passé à six en 1980.
En 1985, ce
rapport était de cinq au profit du paysan du sud.
1 7

Tableau 2.3:
Evolution des revenus de la culture cotonniére
Tonna;.
Prix d'aohat
Hatte 1II0dtaire Coat global
Hasse Dlonétaire Revenu net Dloyen (fcfa)
1
Ure qualité BOY. pondérée
totale brute
des engrais
totale nette
en
par Planteur!par hectare
"
(fcfa)
(aillions cfa)
(lII1llions cfa) (millions cfa)
-
33.50
1398
Non disponible
-
-
-
91.76
34.59
1118
133
985
22500
29540
95.82
39.57
1160
139
1021
21925
28465
96.10
39.60
1922
199
1723
27850
33520
97,82
39.77
2100
286
1814
27230
32110
1
98.26
44.84
2622
332
2290
33505
39360
98.97
69.90
4190
739
3451
49870
58735
ft)
99.23
69.92
4549
889
3660
46530
55900
98,60
79.86
6023
928
5095
71390
78665
1
99.19
79.92
8226
1495*
8226
90980
93960
1
99,49
79.95
9185
1992*
9185
97771
85638
1
99,48
79.95
11431
1974*
11431
115818
93269
1
99,52
79,95
10922
2417*
10922
114071
86698
99,58
79,96
10824
2306*
10824
118603
86863
1
99,31
79,93
12548
2540*
12548
138411
97737
1
97,32
99.73
14196
2617*
14195
151803
104116
97,69
114.65
24319
4665
19654
188143
134778
97,90
114.87
21721
==
21721
198941
141915
95,50
114.55
24 05
==
24405
216556
153518
..
Subventionné
-= Remboursé directement par les paysans sur cr!dit BNDA
Source : ClOT - rapport de synthèse - campagne 1986-1987

Grâce aux
résultats
impressionnants atteints
par
le
pro-
gramme
coton
en
termes
de
production
globale,
la
production
nationale de coton a toujours été de loin supérieure à la demande
nationale. Cela montre le fait Que l'objectif d'approvisionnement
des industries textiles ivoiriennes en matières premières locales
a
été
largement dépassé;
ce Qui
apparait à
travers
le tableau
2.4.
Tableau 2.4:
Evolution des ventes ivoiriennes
de coton fibre.
Consommation
Exportations
Total en
Campagnes
nationale
tonnes
Quantité
Pourcen-
Quantité
Pour-
(tonnes)
tage
(tonnes)
centage
1971-1972
6
94
1974-1975
39
61
1976-1977
47
53
1978-1979
16.874
36
29.836
64
46.710
1979-1980
18. 138
31
40.872
69
59.010
1980-1981
17.962
32
37.720
68
55.682
1981-1982
19.693
35
36.781
65
56.454
1982-1983
16.678
25
49.071
75
65.749
1983-1984
16.691
29
41.411
71
58.402
1984-1985
18. 195
21
70.223
79
88.418
1985-1986
20.515
25
61.853
75
82.368
1986-1987
20.951
22
72.410
78
93.361
Source: ClOT -- Adapté du rapport annuel de (synthèse)
campagne 1986-1987
Le
tableau
2.4
montre
Qu'en
1971,
seulement
6
%
de
la
production totale de coton fibre a
été transformée
localement.
En 1974, ce rapport est passé à 39 %
pour atteindre 47 % en 1976
et chuter à 31 % en 1979-80. Ce niveau a continué de baisser pour
se situer
à
22 % en
1986-87.
Cette baisse
de
la
consommation
nationale de coton fibre a eu pour effet d'augmenter les expor-
tations ivoiriennes de ce produit. En 1986-87,
la Côte d'Ivoire
19

a écoulé sur le marché mondial, 78 % de sa production nationale
de coton.
Du fait de
l'intérêt du
programme coton qui
ne réside pas
dans les gains éventuels de l'Etat, mais dans les revenus distri-
bués aux agents économiques de la région de savane,
la réalisa-
t i on
des
object ifs
du
projet
coton
a
toujours
nécess i té
une
ponction croissante sur les ressources publ iques. Cela a entraîné
une trésorerie de plus en plus déficitaire au niveau du projet.
Cette situation découle essentiellement de la politique de sub-
vention des intrants du coton par le gouvernement et de la sub-
vention du prix du coton fibre au profit de l'industrie
locale
du
textile.
Selon
Campbell
(1984), le
gouvernement
ivoirien,
depuis la campagne 1973-74 subventionnait l'industrie locale à
raison de 75 Fcfa le kilogramme de coton traité alors que dans
le même temps, une grande proportion des coûts d'opération de la
CIDT était supportée par l'Etat. Les pertes totales cumulées du
sous-secteur coton étaient estimées
à
environ 23 milliards
de
Francs cfa en 1986 et on s'attendait à ce qu'elles soient encore
plus importantes si la mauvaise tenue des cours mondiaux de cette
culture devait continuer.
L'intérêt économique et social de la culture du coton pour
la zone de savane apparaît évident mais
l'Etat ivoirien peut lé-
gitimement
chercher
à
limiter
ses
pertes.
Puisque
la
majeure
partie des subventions intervient au
stade de la production du
coton,
il
apparaît que
l'Etat aura d'autant plus de chance de
récupérer ses subventions
initiales que
le coton subira par
la
suite
une
transformation
plus
poussée.
Or
le
coton
en
Côte
d'Ivoire est en grande partie
(plus des 3/4 de
la production)
20

exportée sous
forme de
coton
fibre;
le
reste étant
livré
aux
filatures-tissages locaux.
Une étude non publiée sur la filière
coton en Côte d'Ivoire réalisée par la Société d'Etude pour
le
Développement Economique et Social (SEDES) en 1982 a montré qu'en
1977-78,
les
exportations
de
coton
fibre ont
permis
à
l'Etat
i voi rien de récupérer 30 % des subvent ions qu' i l a dû verser pour
la culture du coton.
Les filatures et tissages
lui
ont permis
cette année là d'en récupérer 54,4 %. L'année suivante, en raison
de
la
baisse
du
prix
du
coton
à
l'exportation,
celle-ci
n'a
procuré
à
l'Etat
que
2,2
%
du
montant
des
subvent i ons
à
la
production du coton,
tandis que les filatures-tissages lui
ont
procuré 40,1 %. En 1979-80, avec une légère reprise des cours du
coton à l'exportation, leurs apports respectifs ont été de 16,5%
et de 36,6
%.
Si
l'on
cherche alors à
réduire
les pertes
que
l'Etat subit à travers les subventions qu'il alloue au programme
coton,
il
convient d'augmenter
le plus possible le pourcentage
de coton-fibre allant
aux filatures-tissages
au détriment
des
exportations de fibres.
Or la production des filatures-tissages
couvre à peu près les besoins du marché intérieur. Augmenter leur
production
suppose
qu'on
soit
en
mesure
d'en
exporter
les
excédents.
La difficulté de trouver des
débouchés aux produits
ivoi riens sur un marché extérieur en crise expl ique qu' i l a i t
fallu
revoir
à
la
baisse
les
objectifs
de
développement
des
filatures-tissages initialement retenus par le plan 1976-80 qui
étaient de 40.000 tonnes.
Par conséquent, seul
un développement
du marché
intérieur dans
la perspective d'une augmentation
du
niveau d'activité
des filatures-tissages
peut
amener
l'Etat
à
récupérer au moins le montant des subventions qu'il verse.
21

Aujourd'hui, bien que la plus grande partie de la production
nationale de coton soit exportée sous forme de fibres, elle ne
représente que 3,5 % du total des exportations commerciales du
pays. De même, sa valeur ajoutée par rapport au produit intérieur
brut n'est que de 3%.
Il apparaît alors que
la production du
coton reste secondaire pour l'économie de la Côte d'Ivoire et que
l'objectif
de
diversification
des
recettes
d'exportation
à
travers cette culture n'a été que très partiellement atteint.
Néanmoins, la filière coton apparait comme un agent important de
distribution de revenus en zone de savane. En ce sens, la culture
du coton a, par le biais des revenus monétaires qu'elle distri-
bue, considérablement contribué àmodifier l'environnement socio-
économique des systèmes de production de la région nord.
Elle
constitue non seulement le principal
flux monétaire de la zone
mais aussi l'activité qui entraîne le plus de retombées positives
en termes de salaires distribués et de métiers induits: artisans,
forgerons, petits mécaniciens, commerce, transport.
La
modification
de
l'environnement
socio-économique
et
naturel des systèmes de production de la région nord entraînée
par la culture du coton annoncée
précédemment a fait
l'objet
d'une attention particulière de la part de certains chercheurs.
Ravenhill (1979) a fait remarquer que l'extension rapide des
superficies allouées au coton a eu des conséquences écologiques
dommageables sur le milieu naturel dans la région Wan. Dans les
régions du nord de la Côte d'Ivoire à forte densité de popula-
tion, la pression exercée sur la terre résultant de l'extension
des superficies de coton s'est traduite par des jachères très
courtes et moins fréquentes qui ont conduit à l'épuisement des
22

sols.
Le Roy
(1979) souligne que la disponibilité en terre de
certaines régions comme celle de Boundiali n'a pas été affectée
malgré
l'extension
des
superficies de
coton du
fait
de
leur
faible densité démographique.
Se 1on
Eponou
(1984),
avec
l' i ntroduct i on
des
nouve 11 es
cultures telles le coton,
il y a eu une transformation structu-
relle des unités de production du nord de la Côte d'Ivoire qui
sont devenues plus petites (en nombre d'actifs) du fait de la
monétisation accrue du système social. En effet la monétisation
a
entraîné
une
individualisation
des
besoins
qui
pour
être
satisfaits a nécessité l'octroi de parcelles individuelles. Les
rapports sociaux ont ainsi commencé à se monétiser. Les projets
comme le projet coton au nord ont permis une individualisation
de certaines sources de revenu ce qui a conduit à une indépen-
dance financière des membres de l'unité de production. Eponou a
en outre
i ns i sté sur
1a
structurat i on du
pouvoi r.
Cohabi tent
désormais au sein de l'unité villageoise, un pouvoir traditionnel
représenté
par
les
différents
chefs
le
pouvoi r
économi que
exercé par les producteurs de coton, qui devient important et le
pouvoi r po lit i que exercé par 1es différents élus locaux. Campbe 11
( 1984)
a
conf i rmé
l' idée
du
pouvo i r
économ i que
qu i
dev i ent
important en notant qu'au
niveau de l'organisation sociale du
village,
les chefs de famille et de village perdent un peu de
leur
autorité
puisque
les
jeunes
deviennent
financièrement
puissants grâce au coton.
Nous ret i end rons de
ce chapi tre que 1e
projet coton est
essentiellement
un
projet
de
développement
régional.
Mais
à
l'échelle de la région nord, il est fondamental puisqu'introduit
23

pour apporter
un
revenu monétaire aux
populations rurales et
contribuer ainsi à réduire les disparités de revenu entre le nord
et le sud. L'intérêt manifesté par les paysans pour cette culture
s'est traduit par un développement rapide
des superficies et des
tonnages produits. Mais cela n'a été possible qu'à travers une
po lit i que de subvention accrue de
l a part de l'Etat.
Dans
le
souci de récupérer les fonds décaissés par l'Etat au titre de la
subvention, il est nécessaire d'augmenter la quantité de fibres
traitées localement par les filatures et tissages.
Le projet n'a pas atteint son objectif de diversification
des recettes d'exportation du pays mais a permis une ouverture
des populations de la région à l'usage des techniques culturales
modernes et plus performantes. Il a en outre entraîné un boule-
versement de
la vie sociale
de
la région en
introduisant
de
nouveaux rapports sociaux où le pouvoir économique domine. Dans
le chapitre qui suit,
nous allons présenter les réalités phy-
siques et
socio-économiques
qui
caractérisent
le
site
de
la
présente étude.
24

CHAPITRE 3
LES CONDITIONS PHYSIQUES ET SOCla-
ECONOMIQUES DU MILIEU D'ETUDE
La zone d'étude est située dans le département de Korhogo,
plus précisément dans la sous-préfecture de M'Bengué. Elle couvre
les villages de Korholo, Légoun et Solognoungo (figure 3.1).
3.1
Les raisons du choix de la zone
Le choix de la
région
du nord
relève du
programme coton
lui-même
puisque c'est dans cette région qu'a été initiée la
cu l tu re
i ntens i ve
du
coton.
La
sous-préfecture
de
M' Bengué,
grande productrice de coton a été choisie comme zone d'étude pour
plusieurs raisons:
- la culture du coton et celle des produits vivriers y sont
anciennes et très importantes,
- la majeure partie de la population pratique ces deux types
de culture,
-
le
coton y représente la source principale de
revenu
monétaire des paysans, le reste du revenu provenant de la commer-
cialisation de certaines cultures vivrières,
-
les trois modes de culture pratiqués (manuel, attelé et
motorisé) dans la culture du coton en Côte d'Ivoire s'y rencon-
trent.
25

s',tIJotl'OO dlè. la zone. d'e.fudQ. PO( 'i0ifOfT au ~e::Je
cL.
pai!>'
(R~FlJ bj,'4v~ de. Càf~ d'Ivoire)
LIBERIA
GOLFE DU BENIN
E"CliELl'ë:1I~ooo 000
LEGENDE
f'f\\ON Ti ëfl.E)
LMiT€..J>E
PW'IS
JviMi fI:. .:b€..
GR"NDf:~ R€..GI·ON~
26
~ ZONE. J>' e.TUbE. : M 'BE.NGUf

G~~N~ 'Ji\\\\a 'M:. ':\\~G>iON

3.2
Le milieu d"étude
D'une
superficie
de
2.600
km2
la
sous-préfecture
de
1
M'Bengué est située dans la partie septentrionale du pays com-
prise entre
les
latitudes 8°8 et 10°45 nord et
les
longitudes
3°49 et 6"58 ouest et fait frontière avec la république du Mali.
Elle est limitée au nord par l'arrondissement de Misséni
(Répu-
blique du Mali),
au sud par les sous-préfectures de Korhogo et
de
Niofouin,
à
l'est
par
les
sous-préfectures
de
Nié1é
et
Diawa1a, à
l'ouest par celles de Kasséré
Kouto et Tengréla.
Le
l
chef
lieu
de
sous
préfecture,
M'Bengué
compte
plus
de
6.000
habitants.
3.2.1 Le milieu physique
Deux
saisons
bien
marquées
existent
dans
cette
zone
qui
appartient au climat tropical du type soudanien. Ces saisons sont
réglées par le
déplacement du front intertropical qui
provoque
les pluies vers le mois de mai, son retrait entraînant l"harmat-
tan qui se substitue à la mousson du sud-est. La saison pluvieuse
dure de mai
à octobre et englobe le maximum des
précipitations
entre août et septembre.
La pluviosité qui constitue le facteur
prépondérant qui
conditionne et
rythme les activités agricoles
y est en moyenne de
1.200 mm de
pluie par an.
Au cours de
la
campagne 1987-88 couverte par la présente étude et qualifiée de
bonne du point de vue du régime hydrique,
il y est tombé 1251 mm
de pluie.
Les premières pluies sont apparues au mois de mars (5
mm) et avril
(0.5mm).
La véritable saison pluvieuse a commencé
en
mai
(89
mm
de
pluie)
et
s'est
étendue
jusqu'au
mois
de
novembre (10 mm).
La saison sèche y dure de novembre à avril.
La
27

température uniformément élevée toute l'année peut atteindre 35°C
en mars-avril.
La région est arrosée par un seul fleuve,
le Bandama et son
affluent le Badénou.
A ces cours d'eau de la région, s'ajoutent
quelques ruisseaux à régime pluvial comme le Wonogono, le Lofigué
et
le
Louhoufala.
Si
la
végétation
comporte
quelques
forêts
cl aires comme ce 11 e
du Badénou
au sud
et ce 11 e
de Kani ené
au
nord,
elle est davantage dominée par une savane
suffisamment
boisée.
Le paysage est assez
plat avec quelques élévations
ne
dépassant pas 200 m d'altitude.
La région de M'Bengué présente sur toute son
étendue des
sols homogènes, acides et très lessivés, d'une structure argilo-
sableuse mais avec des couleurs différentes selon qu'on passe des
plateaux ou hauts de pente (couleur rouge-ocre) aux bas de pente
(couleur ocre-jaune et beige) et aux bas-fonds (couleur jaune et
beige,
gris
à
pseudogley
de profondeur).
Il
est
reconnu
dans
cette région que les sols rouges et jaune-beiges sont générale-
ment médiocres alors que
les sols ocre-rouges sont souvent de
bonne qualité (CECI,1983).
La concentration des pluies dans cette
région (entre août
et
septembre)
entraîne
une
forte
érosion
des
sols.
Fourniers
indique pour
la région nord une dégradation spécifique moyenne
de 1.000 à
2.000 tonnes d'éléments par
kilomètre carré et par
an contre seulement 200 à 600 tonnes par kilomètre carré et par
an pour le centre.
5 Cité par CECI
(1983).
28

3.2.2 Le milieu humain
La population de la sous-préfecture de M'Bengué d'environ
22.000 habitants est répartie entre 49 villages regroupés autour
de
sept
centres.
Elle est
composée
de
trois
groupes
sociaux
principaux à savoir:
-
les Sénoufo (qui sont majoritaires)
-
les Dioula
-
les Peulh.
Avec une densité de population estimée à 8,5 habitants au
kilomètre carré, M'Bengué se présente comme une région sous-
peuplée
par
rapport
à
la
moyenne
nationale
qui
est
de
31
hbts/km2.
Bien
que
Sénoufo
et
Dioula
aient
aujourd'hui
pour
principale activité l'agriculture dans
la région,
il existe de
nombreuses différences entre eux. Ces différences se manifestent
très
clairement dans
leurs
activités
secondaires.
Les
Diou1a
éta i ent
anc i ennement
tisse rands
et
commerçants
alors
que
les
Sénoufo sont agriculteurs de
tradition.
Les Peu1h sont essen-
tiellement
éleveurs.
La
coexistence
entre
ces
trois
groupes
ethniques se fait sans heurts majeurs.
Néanmoins, des relations
conflictuelles se sont établies entre les éleveurs Peulh et les
agriculteurs Sénoufo à certains endroits lorsque les troupeaux
des
Peu l h ont
saccagé
des
champs
de
céréales en
product i on,
provoquant ainsi
la colère des agriculteurs.
Afin d'essayer de
minimiser ces confl its,
la Société pour le Développement de
la
Production
Animale
(SODEPRA)
a
mis
sur
pied
un
programme
de
sédentarisation des Peulh (opération zébus).
29

3.2.3 Le milieu agricole
3.2.3.1
Les grands modes de production
Si nous définissons le système de production agricole comme
un mode de
combinaison entre terre,
forces et moyens de travail
à des fins
de production végétale (et/ou) animale,
commun à un
ensemble d'exploitations, l'on peut diviser en trois grandes ca-
tégories les modes de production de la région de M'Bengué selon
la technique de culture qui influence directement la performance
économique de l'exploitation. On a alors:
- le mode traditionnel représenté par les paysans en culture
manuelle,
-
le mode intermédiaire représenté par les paysans en cul-
ture attelée,
-
le
mode
moderne
représenté
par
les
paysans
en
culture
motorisée.
Le tableau 3.1 donne
les proportions
représentées par les
différents mode de culture dans
la région.
Ces
proportions ne
couvrent que les paysans encadrés par la ClDT.
En 1981-1982,
le
nombre de paysans en mode traditionnel
(culture manuelle) était
de 2377 et représentait 66 % des paysans encadrés.
En
1987-88,
ils sont passés à 1321 et ne représentaient plus qu'une propor-
tion de 39 %. Au cours de la même période,
le nombre de paysans
en mode intermédiaire (culture attelée) est passé de 1203 à 2007
pour une proportion de 33,5 % à 60%.
L'on constate au fil
des
années, l'importance prise par le mode intermédiaire au détriment
du mode traditionnel.
Le
mode moderne
(culture motorisée)
qui
constituait 1 % des paysans encadrés en 1987-1988 est représenté
en très faible proportion dans la région.
30

Tableau 3.1:
Effectif des paysans encadrés par
la ClOT dans la sous-préfecture de
M'Bengué selon le mode de culture
de 1981 à 1988.
Culture6
Culture
Motorisation
Total
manuelle
attelée
intermédiaire
paysans
Campagnes
Nombre
%
Nombre
%
Nombre
~
1981-1982
2377
66
1203
33,5
10
0,5
3590
1982-1983
2222
62
1319
37
13
0,1
3589
1983-1984
1864
56
1454
43
13
0,5
3347
1984-1985
1652
51
1565
48
13
1
3230
1985-1986
1279
41
1809
58
13
1
3101
1986-1987
1122
36
1954
63
17
1
3093
1987-1988
1321
39
2007
60
20
1
3348
Source: Rapport annuel ClOT,
zone de M'Bengué (1988)
Le
mode
traditionnel
se
caractérise
par
des
rotations
culturales
très
fréquentes,
une
longue
période
de
jachère et
surtout par
la
faiblesse de
l'outillage utilisé.
L'équipement
traditionnel est constitué par différentes dabas :
les plus pe-
tites et plus courtes sont
réservées au désherbage et au sar-
clage, travaux Que font généralement les femmes. Les plus longues
et plus larges servent au défrichement, au billonnage et au but-
tage,
travaux
réservés aux
hommes.
S'ajoutent à cet outillage,
des faucilles, matchettes et hache.
Oans ce mode de culture, do-
minent les principales cultures vivrières Que sont
le maïs,
le
riz,
l'arachide
pour
l'autoconsommation.
Le
coton,
principale
culture de rente de la région n'y occupe pas une grande place.
Les
modes
i nterméd i aire
et
moderne
sont
apparus
dans
la
région à la faveur de l'encadrement apporté par la ClOT sur
le
coton et le crédit accordé par la Banque Nationale pour le
6 Les
paysans en culture manuelle ont été présentés à titre indicatif
puisqu'ils ne sont pas considérée dans l'étude.
31

Développement Agricole (BNDA) qui a incité les paysans à investir
dans les facteurs de production. Le mode intermédiaire diffère
du mode traditionnel
par son orientation vers le secteur com-
mercial et l'utilisation de l'attelage. Cependant, il admet aussi
le principe des rotations culturales mais avec des jachères moins
longues.
Le coton est
la principale production de ce mode de
culture. Il occupe la première place dans les rotations cultu-
ra les.
Le
mode
moderne
est
caractérisé
par
de
très
grandes
supe rf ici es (aux env irons de 30 hectares)
et par
l'usage des
tracteurs (Bouyer).
Malgré
les efforts d'intensification
faits
par
la
ClOT,
l'agriculture dans la région de M'Bengué demeure extensive. Ainsi
les terres appauvries sont délaissées au profit d'autres plus
fertiles.
Dans ce système extensif des
cultures,
la rotation
reste l'une des
pratiques
les plus
répandues à
laquelle fait
suite la jachère. Le coton intervient le premier dans les rota-
tions culturales où il occupe pendant près de deux années succes-
sives les nouvelles parcelles.
La troisième année,
la parcelle
peut accueillir soit du maïs soit du riz.
le coton peut revenir
la quatrième année sur la même parcelle selon la volonté du chef
de l'unité de production. L'arachide,
le sorgho,
le mil, ne se
font que sur les vieilles parcelles peu productives.
Les principales cultures rencontrées dans les systèmes de
production de la région de M'Bengué sont le coton, le maïs,
le
riz pluvial. Ensuite
arrivent l'arachide et le riz de bas-fonds.
Ils occupent dans l'ensemble 94% de la superficie totale cultivée
(CECI, 1987). On trouve enfin le mil, le sorgho le pois de terre,
la patate douce.
32

3.2.3.2
Les cultures
Le coton
constitue
la
principale culture
de
rente
de
la
région. Le maïs entre dans presque toutes les cultures associées
mais est de
plus en plus
cultivé en culture
pure.
Le riz
est
d'introduction récente en pays Sénoufo. Deux espèces principales
sont à distinguer dans la région:
le riz pluvial cultivé sur les
plateaux et le riz inondé cultivé dans les bas-fonds.
Le mil et
le
sorgho se
retrouvent
au
niveau
de
la
production
et
de
la
consommation chez
les
Sénoufo puisqu'ils
constituent un
stock
sécuritaire familial.
Ils sont cultivés sur billon et en asso-
ciation. Le mil occupe une place de choix dans l'alimentation du
paysan Sénoufo.
C'est une
céréale
noble et
sacrée qui
est
un
indicateur de
la hiérarchie sociale. C'est pourquoi sa culture
est
interdite sur
les
champs
individuels attribués aux
jeunes
paysans et que sa récolte doit obligatoirement être remise
au
chef de famille qui seul, peut la stocker et en disposer en temps
opportuns (CECI, 1983). L'arachide est cultivée seule ou associée
quelques fois avec
le maïs et très souvent avec
le sorgho.
Ce
sont les femmes qui
la cultivent généralement. Quant aux autres
cultures
secondaires
qui
ne
jouent
qu'un
rôle
minime
dans
l'économie
agricole
traditionnelle,
elles
sont
diversement
associées aux cultures de base.
Si
le coton se fait exclusivement en culture pure dans
la
région,
il n'en demeure pas moins que l'association des cultures
y constitue l'une des pratiques les plus répandues notamment en
ce qui
concerne les produits vivriers.
Les associations telles
que arachide-maïs, arachide-sorgho, sorgho-fonio, maïs-sorgho se
rencontrent très souvent dans la région.
Le tableau 3.2 donne
33

Tableau 3.2:
Evolution des principales cultures pratiquées dans la zone de H'Bengué
de 1981 ! 1988.
C
0
T
0
N
H
A
1
S
RIZ
P L. U V 1 A L.
A R A CHI 0 E
Ca.pagnes
agriooles Surfac. Production R.nd...nt Surfac. Produotion R.nd...nt Surfao. Production R.nd...nt Surfac. Production Rendell8nt
en (ha)
en (kg)
en kg/ha
en (ha) en (kg)
en kg/ha
en (ha) en ( kg)
en kg/ha
en (ha)
en (kg)
en kg/ha
'<:;j
1981-1982
6238
7.304.553
1171
-
-
-
-
-
-
-
-
-
CV"
1982-1983
6670
7.247.559
1087
2308
3.462.000
1500
322
386.400
1200
201
160.800
800
1983-1984
19821,5 7.422.603
1091
2737
2.500.000
913,4
428
1. 500. 000
3504,67
435
1.100.000
2528,73
1984-1986
6806
8.600.382
1264
3222,75 3.000.000
930,88
684
1. 800. 000
2631,58
694,75
1. 200.000
1727,24
1986-1986
7537
10.716.732
1422
3306,75 2.000.000
604,82
1369,5 1. 200.000
876.23
883,50
1. 000. 000
1131,86
1986-1987
7834
9.657.484
1232
2941
2.500.000
850
1733,5 1. 200. 000
692.24
669,50
1. 000. 000
1493,65
1987-1988
8885*
11660.000*
1299*
3246*
3.600.000*
1078,25*
2269*
2.000.000*
881, 45 * 700 *
1.500.000*
2142,86*
*
Ces ohiffres 'taient les prévisions de la zone de H'Bengué en début de campagne 1987-1988
Source:
ClOT
- Zone de H'Bengué

la production des principales cultures pratiquées dans la zone
de M'Bengué de 1981 à 1988, leurs superficies cultivées et leurs
rendements.
De part son niveau de production, le coton est la principale
culture de
la région. De 1981 à 1986, sa production est passée
de 7.304 à 10.716 tonnes alors que ses rendements et superficies
cultivées passaient de 1171 à 1422 kg/ha
et 6238 à 7537 hectares
soit des augmentations respectives de 47 % pour la production et
21
%
pour les
rendements et superficies cultivées.
En
1987,
alors que les superficies cultivées passaient à 7834 hectares,
la production et les rendements baissaient à 9.657 tonnes et 1232
kg/ha.
Pendant cette même période,
les superficies cultivées,
productions et rendements du maïs,
du riz pluvial
et de l'ara-
chide ont fluctué avec
des
hausses
et des
baisses selon
les
années.
3.2.3.3 L'encadrement agricole
Deux organismes nationaux encadrent les paysans de la ré-
gion: il s'agit de la Compagnie Ivoirienne pour le Développement
du Textile (CIDT) et de la Société pour le Développement de la
Production animale (SODEPRA).
La CIDT est une société d'économie mixte créée en 1973 qui
dépend techniquement du ministère de l'agriculture. Son capital
appartient pour 75 % à l'Etat ivoirien et 25 % à la CFDT qu'elle
a remplacée.
La CrOT est un organisme de promotion du dévelop-
pement régional en zone de savane. Son rôle est axé sur la pro-
motion
de
la
production,
la
commercial isation
l'égrenage
du
coton-graine, la riziculture, l'amélioration et le développement
35

des cultures vivrières,
la modernisation des exploitations par
l'introduction de la mécanisation (culture attelée et motorisa-
tion
intermédiaire).
La zone
d'action
de
la ClOT s'étend sur
188.000 km2 environ mais son influence est plus forte au nord où
le taux d'encadrement avoisine 75 % avec un nombre de paysans de
56.956 (ClOT, 1987). Le service le plus
en contact avec les pay-
sans est l'encadrement agricole à
la fois de type technique et
économique.
A travers l'encadrement technique, les moniteurs fournissent
les
consei 1s techniques, distribuent les engrais et les semences
par 1 ' i nterméd i aire des Groupements à Vocat ion Coopérat ive (GVC).
Ils jouent un
rôle dans l'apport des nouvelles techniques pour
les cultures de rente.
A l'encadrement technique,
s'ajoute
un
encadrement économique agissant à deux
niveaux:
l'organisation
du crédit et la commercialisation. Ces
deux dernières fonctions
sont maintenant en partie dévolues aux GVC.
La CrOT apparaît en plus de la volonté politique de l'Etat
de promouvoir la culture du coton au nord, comme l'organisme qui
a
favorisé
son
développement dans
les
régions
de savane.
En
amont, elle a bénéficié de la collaboration de l'rRCT qui a con-
tinué ses travaux d'amélioration des variétés de coton vulgari-
sées. Sur le terrain, au niveau de la vulgarisation,
la ClOT a
choisi
un type
d'encadrement de
bas
niveau
afin
de
se
faire
comprendre par les paysans. De ce fait,
les thèmes de vulgari-
sation ont été simples; sous forme de "mots d'ordre" généralisés
à toute
la zone. Cet encadrement était en plus diffus (un moni-
teur pour 125 ha selon Bisson (1982»
afin de toucher une grande
partie des paysans. Depuis la mise à la disposition des paysans
36

des
facteurs
de
production
(semences,
engrais,
pesticides)
jusqu'à
l' ég renage
du
coton
g ra i ne,
son
classement
et
son
acheminement jusqu'aux filatures
ivoiriennes,
on
constate
une
intégration très poussée au sein de la filière coton.
L'action générale de la CrDT dans la région nord peut être
améliorée dans le sens d'une intensification de l'encadrement sur
le terrain. Elle doit permettre de réduire le nombre de paysans
par moniteur afin que ceux-ci soient mieux suivis. La ClDT doit
en outre remodeler le système de crédit de la BNDA qu'elle rétro-
cède aux paysans afin que les petits paysans ne soient pas pris
dans un système de remboursements sans fin à travers lequel ils
se verraient pénalisés. La culture du
coton ayant pour objectif
majeur de procurer des revenus monétai res aux paysans de la zone,
le système de crédit octroyé aux
paysans doit le favoriser et
non l'annihiler.
La seconde structure d'encadrement qui opère dans la région
est la SODEPRA qui
encadre
les différentes
activités
liées à
l'élevage. Depuis 1973, la SODEPRA a mis en place une vaste opé-
ration d'encadrement de
l'élevage villageois sédentaire.
Dans
un premier temps, des thèmes d'amélioration simples ont été vul-
garisés: amélioration de l 'habitat, construction de parcs et de
couloirs de contention, vaccination contre la peste bovine et la
péripneumonie, déparasitages internes et externes.
La poursuite de
l'opération a nécessité
la définition et
la mise en oeuvre de thèmes de développement plus complexes, ce
qui a suscité en 1976,
le lancement d'un important programme de
recherches d'accompagnement
centré sur l'élevage traditionnel.
Afin de se donner plus de chance de succès
dans son objectif
37

d'augmentation qualitative et quantitative du cheptel bovin, des
actions telles
que:
création de retenues
d'eau
par des mini-
barrages,
bains de détiquage sont entreprises par la SODEPRA.
Dans
son
encadrement,
la
SODEPRA
vise
aussi
des
objectifs
opérationnels tels que:
encadrer
les
éleveurs
Peulh
qui
s'installent
sur
le
territoire ivoirien,
- encadrer les agriculteurs qui possèdent du bétail et qui
pratiquent
une association de l'agriculture et de l'élevage.
L'idée de
l'association agriculture-élevage est orientée
principalement sur
la culture attelée et
les associations de
cultures qui intègrent la culture fourragère. Il s'agit pour cet
axe
d'améliorer
l'alimentation
du
bétail
en
intégrant
les
cultures fourragères dans les successions culturales.
Dans
l a
zone
nord,
la
SODEPRA
ass i ste
la
ClDT
dans
le
développement de la culture attelée. Dans ce sens, elle a mis en
place un service d'entretien des boeufs d'attelage à travers une
équipe de vaccinateurs qui assure entre autres les vaccinations,
les déparasitages internes et externes. Malgré cet effort déployé
par la SODEPRA au niveau de l'encadrement, l'élevage ne peut être
considéré comme une activité complémentaire à l'agriculture chez
le paysan Sénoufo. C'est plutôt un
placement
pour son épargne
et un élément de prestige à travers les bêtes qui sont confiées
en gardiennage dans un troupeau commun aux peulh ou à des jeunes
gens des familles possédant des troupeaux.
38

3.2.3.4
Le foncier
L'espace foncier qui est le support de l'activité agricole
et pastorale est soumis dans le nord de la Côte d'Ivoire à un
partage issu
de
l' hi sto ire.
Cet espace est découpé se 1on des
droits anciens et son
appropriation ainsi
que son utilisation
sont fondées sur l'existence des différents groupes.
La région de M'Bengué ne connaît pas de problèmes fonciers
particul iers du
fait
de sa faible densité de
populatlon
(8,5
hbts/ km2
par
rapport
à
1a
moyenne
nat i ona 1e
qu i
est
de
31
hbts/km2). Néanmoins,
aucune portion de l'espace foncier de la
région n'est juridiquement vide même si le sol n'a pas de traces
d'occupation.
La raison est qu'un
lien étroit existe entre les
communautés de résidence et l'exercice des droits fonciers.
La
gestion de la terre s'y fait de façon communautaire sous la res-
ponsabilité
d'un chef de terre et chaque famille connaît les
limites exactes de son patrimoine foncier.
La distribution des
terres entre les ménages se fait sous l'autorité du chef de terre
selon les règles et coutumes en vigueur. Celles-ci n'en ont qu'un
droit d'usufruit. Les immigrants peuvent recevoir des terres mais
n'en n'ont
pas une
sécurité de jouissance car la terre
n'est
jamais attribuée
de
façon
définitive.
Elle
ne
peut être
que
prêtée. La terre est d'accès libre pour les autochtones. Ainsi,
les chefs de famille qui obtiennent une bande de terre du chef
de
terre
(tarf070)
la
mettent
progressivement
en
valeur
par
avancée régulière du front de culture et retour à la jachère des
parcelles déjà exploitées.
39

3.2.4
L'organisation familiale
Les prises de décision au niveau familial sont centralisées
au niveau
du chef de
l'unité de
production qui
gère toute
la
terre familiale. L'unité
de production est définie dans l'étude
comme l'unité économique dans laquelle le paysan exerce son acti-
vité agricole.
Elle est composée de
champs
individuels et de
champs collectifs. Tous les membres de l'unité de production sont
financièrement dépendants du chef. C'est pour réduire
cette dé-
pendance financière que des parcelles individuelles sont attri-
buées
à
ce rta i ns
des
membres
de
l'un i té
(1 es
plus
âgés
qu i
possèdent une famille nucléaire). Cependant, le chef de l'unité
de production a droit de regard
sur la gestion des parcelles
individuelles qui demeurent comprises dans le patrimoine global
soumi s à son autori té.
Les temps de travaux
passés
sur ces
parcelles individuelles sont fonction du travail à faire sur les
terres collectives qui
restent prioritaires et sur
lesquelles
tous les membres de l'unité doivent travailler. Ce ne sont que
les temps libres que les membres de l'unité de production agri-
cole
considérés
comme
actifs
du
chef
d'unité,
allouent
aux
parcelles
individuelles.
Ce système de
gestion pénal ise aussi
bien les jeunes hommes que les femmes qui
restent financièrement
dépendants du
chef
d'un i té.
En effet,
dans
ces systèmes,
les
femmes détiennent très rarement des terres personnelles où elles
peuvent cultiver les cultures de leur choix pouvant leur
rap-
porter de l'argent.
Leurs parcelles individuelles leur servent
à pratiquer des cultures comme le riz
(surtout de bas-fonds) et
l'arachide dont les productions servent beaucoup plus à l'auto-
consommation
qu'à
leur
procurer
des
revenus
monétaires.
Ces
40

femmes sont utilisées comme actives sur les champs de coton du
mari,
principale
culture
susceptible
de
générer
des
revenus
monétaires. En retour,
le chef d'unité a pour tâche de pourvoir
aux besoins financiers de tous
les membres de son unité durant
la campagne agricole.
3.2.5
La force de travail
Elle est essentiellement fami 1 iale. Néanmoins,
le travai 1
communautaire sous sa forme rémunérée ou non, très répandu dans
la région constitue une source de travail
non
négligeable.
Le
travail communautaire sous sa forme non rémunérée (entraide) est
la plus pratiquée dans la région. Elle consiste à se constituer
en groupes
de travai lleurs et à organiser à tour
de rôle des
tâches spéc if i Ques dans
1es champs des
di ff érents membres du
groupe. Grâce à l'effet de groupe Que cela produit, les individus
sont plus motivés ce Qui
permet d'accroître
la productivité du
travail. L'entraide
permet d'effectuer en un laps de temps très
court,
un travail
Qui
aurait nécessité beaucoup plus de temps
s'il était réalisé de façon individuelle. Ses principaux objec-
tlfs sont la solidarité et la stimulation. Son principe
de base
est
la
réciprocité.
Cela signifie Qu'une
unité
de
production
ayant
fourni par exemple 37 jours de travai 1 à l'extérieur devra
recevoir à son tour l'apport de 37 personnes. Mais cette récipro-
cité sur l'entraide n'est pas systématique car elle peut être
différée dans un futur lointain.
Une autre source de travail dans la région est représentée
par la main d'oeuvre permanente ou contractuelle rémunérée.
On
y a recours aux moments critiques de la campagne agricole où le
41

besoin de main d'oeuvre se fait beaucoup sentir ou pour effectuer
certaines tâches spécifiques qu'on doit réaliser très rapidem-
ment: abattage des arbres, désherbage, récolte.
Cette dernière
source de travail, compte tenu de son coût élevé et des revenus
limités de la population est peu utilisée.
Pour ce qui est de la force de travail
familial,
on cons-
tate en
général
dans
la
région une
division de travai l
entre
hommes et femmes tant au niveau des opérations que des cultures
bien que cette division ne soit pas nette. C'est ainsi que les
opérat i ons
te 11 es
l'abattage
des
arbres,
le
dessouchage,
le
défrichage et les travaux généraux de la terre qui
nécessitent
plus d'énergie sont réservés aux hommes. Celles qui nécessitent
soins et délicatesse (semailles, couverture des semences ... etc)
sont réservées aux femmes.
Les travaux tels ceux de la récolte
qui doivent être réalisés dans un intervalle de temps très limité
sont effectués par les deux sexes. En fait, la véritable division
des opérations à réaliser dépend des chefs d'unité.
C'est dans ce milieu d'étude caractérisé par les conditions
physiques et socio-économiques que
nous venons de décrire
que
s'est
déroulée
l'enquête de
terrain
dont
la méthodologie est
précisée dans le chapitre qUl suit.
42

CHAPITRE 4
LA METHODE D'ENQUETE
4.1
Le procédé d'échantillonnage
4. 1 . 1
La sélection des villages d'étude
Pour
condu"ire
cette
étude,
nous
avons
travaillé
dans
ïe
cadre de la base du Centre Ivoirien de Recherches Economiques et
Sociales (CIRES) à Korhogo. Trois villages de la sous-préfecture
de M'Bengué ont été retenus comme sites d'étude. Ce sont Korholo,
7
Légoun et Solognoungo
(figure 4.1).
Selon une enquête
réalisée par
le projet du CIRES sur
les
systèmes de production agricoles de la région de Korhogo en 1985,
les villages de Korholo, Solognoungo et Légoun sont peuplés res-
pectivement de
276,
689 et
437
habitants.
Ces trois villages
sont distants de M'Bengué où se tient un marché hebdomadaire tous
les Jeudis,
de 12 kms (nord-est de M'Bengué),
27 kms nord-ouest
et
24
kms
(ouest
de
M' Bengué)
respect i vement.
Se l on
Eponou
(1989), le choix des villages d'étude s'est fait en tenant compte
7
Ces
trois
villages
font
partie
d'un
ensemble
de
huit
villages
précédemment sélectionnés par Eponou dans la
grande région de Korhogo dans
le cadre du projet du CIRES sur les systèmes de production agricole du nord
de la Côte d'Ivoire. Ce projet rentrait dans sa troisième et dernière année
d'exécution au cours de la campagne agricole 1987-1988 qu'a couverte cette
étude. Les échantillons de ménages considérés sont de ce fait ceux retenus par
l'enquête du CIRES de même que les enquêteurs que nous avons supervisés et qui
sont au nombre de trois. L'auteur n'a donc pas participé au choix des villages
d'étude,
de l'échanti lIon de ménages ni des enquêteurs.
La défaillance de
l'enquêteur de
Légoun
en
plein
milieu
de
la
campagne agricole
(au
mois
d'octobre)
nous a obligé à terminer l'étude en ne considérant en plus des
unités de production de Korholo et de Solognoungo, que les quatre unités en
culture motorisée de Légoun que nous avons tenues à suivre jusqu'à la fin de
l'enquête.
43

1-
1 - -
#-
....
;
\\
A
)
...
/
.,........
"
f..
,
f
\\
t
\\
t
\\
+
\\
.,
\\
+"
\\-
"
1
or
'"..
++~..
,,"
1
~
.........
1
~p .......
t
\\
t
,
)~ T;!'I~RE1.fl"·.

1
..
.
1
1
.
t
1
.~
\\
" . . . . . . .
f'
"
.....
... .... + ... + . . . . .
"
~..
~~+~~~
\\
\\
".... ,
"1
'\\
\\{
1
\\,
........
\\
.............. _..,..-----
1
(
"\\1
\\
/
\\
\\
_ /
/"
,
/
..~,
\\
r
.~~
/
,1(..
\\
,....
\\
.... ....
-.....1 ~/P
'".... ,
~ ll!. bÏRIII!lÙl
...
-..................'
~
.......
.'
.
'\\
....
.........
"....'\\
1
1
1
1'\\
'\\
s./P
DE
NioF"OiN
lEG>E.1'\\lJ>t.
- + -+
liMire. f'"oN1it:.l=l~
Il-. .." '"
li' ,..,iTli.
20NE.
Sou::,-
~p"l:..çre.(..T\\)~~
'\\j \\ \\ \\ 00e-1
d 1
• •
~Lde..
F'oçê,t Sou~e cL bode:flov
Z ONE.
:Dt..
nI BeN 6u't. - Loc.ol;~ot.:o(\\ de.~
"'~\\\\~Oe~ d J~+-,,1de .
•J
44

des variations dans la situation écologique et dans les pratiques
culturales.
Dans la région de M'Bengué,

la terre existe en
abondance et où le coton a fait une forte pénétration entraînant
le passage de la culture manuelle à l'attelage puis à la motori-
sation intermédiai re, le choix des vi llages
s'est fait en tenant
compte de leur taille, de leur niveau d'accessibilité et surtout
de
la
concentration
des
tracteurs
individuels.
Les
villages
ayant au moins deux tracteurs ont été privilégiés.
Si
Korholo
et
Légoun
s'avèrent
être
accessibles
toute
l'année
(quelques
fois
avec difficulté en saison
pluvieuse),
Solognoungo est pratiquement inaccessible en temps de forte pluie
(août-septembre),

les
deux
ponts
de
bois
qUl
relient
le
village à M'Bengué sont submergés.
4.1.2
Les unités
L'unité
d'observation
enquêtée
est
celle
de
production
agricole qui
peut être constituée d'un ou plusieurs ménages.
En
nous inspirant des travaux de Le Roy (1979), nous avons distingué
plusieurs unités dans la région dont:
-
l'unité de production, constituée du groupe de ceux qui
produisent
sur les mêmes champs sous l'autorité d'un chef.
- l'unité de consommation, constituée du groupe de ceux qUl
partagent les repas confectionnés à
partir des vivres issus du
même grenier. Unité de consommation ne signifie pas nécessalre-
ment prise du repas en un même
lieu
et à un même moment mais
seulement que
la nourriture
provient du même grenier.
Peuvent
être membres
de
l'uni té de consommat i on,
des
i nact ifs et des
personnes extérieures.
45

-
l'unité de résidence,
constituée du groupe de ceux qui
cohabitent
dans un même
lieu (même cour ou même concession).
Ainsi,
peuvent cohabiter
en
un même
lieu,
une ou
plusieurs
unités de consommation et/ou de production.
Le manque de correspondance entre les différentes unités a
posé quelques problèmes. Pour notre part, nous avons fait corres-
pondre à l'unité
enquêtée qui est celle de production,
l'unité
de production au sens de Le Roy et les
inactifs qui
mangent à
partir de vivres provenant de greniers
approvisionnés grâce aux
produits des champs de l'unité de production.
Quinze
unités
de
production
ont
été
sélectionnées
dans
chacun des vi llages. Selon Eponou (1989), après avoir pris toutes
l es un i tés motor i sées des vi 11 ages,
l es autres un i tés ont été
choisies dans deux strates
différentes constituées l'une par les
paysans en culture attelée et l'autre
par les paysans en culture
manue 11 e. Les p roport i ons des deux techn i ques dans l es
vi 11 ages,
pr i ses en compte dans la const i tut i on de l' échant i 11 on ont évolué
avec le temps, certaines unités de production en culture manuelle
étant passées en culture attelée et d'autres en culture motorisée
ayant renoncé à
l'utilisation des tracteurs qui selon elles,
augmentaient leurs charges
d'exploitation.
Compte tenu de ces
évolutions intervenues au sein de l'échantillon initial et des
problèmes pratiques rencontrés
sur le
terrain
(notamment avec
l 'enquêteu r de Légoun),
l' échant i 11 on fi na l
auque l
nous avons
administré nos questionnaires était constitué de sept unités de
production en culture motorisée,
vingt-cinq en culture attelée
et deux en culture manuelle. Ces proportions occupées par chaque
techn i que au se inde
notre échant i 11 on d'étude ne représentaient
46

plus nécessairement la fraction qu'elles occupaient au sein de
la population mère. Ainsi, les moyennes de
région calculées sont
des pondérations plutôt que des moyennes simples.
En fait,
le non respect des proportions
représentées par
chaque mode de culture au sein de l'échantillon ne pose pas de
problèmes
majeurs
puisque
la
préoccupation
dans
l'étude
est
d'analyser la situation spécifique de chacun des modes de cul-
ture. Néanmoins,
la non représentativité des
unités de produc-
tion en culture manuelle et l' impossibi lité de les uti liser à des
fins de traitements statistiques du
fait de leur nombre très
rédu i t
(deux)
nous a ob l i gé à ne
pas l es cons i dére r dans
les
tra i tements effectués. Par conséquent nous n'avons cons i déré dans
la présente étude que les paysans en culture attelée et ceux en
culture motorisée.
4.1.3
Les enquêteurs
Ce sont les enquêteurs du projet du CIRES sur l'étude des
systèmes de production du nord de la Côte d'Ivoire préalablement
installés dans les villages d'étude de la région de M'Bengué qui
ont été retenus. Ils avaient alors tous en ce moment là une expé-
rience de terrain d'au moins deux ans. Ces derniers ont suivi une
formation théorique d'une semaine sur des questionnaires complé-
mentaires à ceux relatifs à l'étude des systèmes de
production
qu'ils utilisaient jusque là. Ces questionnaires complémentaires
ont été choisis en fonction des objectifs spécifiques de la pré-
sente étude. Pour ce qui est de la formation pratique, nous les
avons testés sur la mesure des superficies et la pose des carrés
de rendement. Ces tests ayant été généralement concluants, nous
47

n'avons fait qu'en préciser certains aspects. Les enquêteurs ont
résidé en permanence dans les villages pendant toute la durée de
l'enquête où nous leur rendions des visites hebdomadaires.
Ces
visites rentraient dans le cadre de notre travail de
supervision
de l'enquête.
A certains moments de la campagne agricole,
nous
sommes restés avec les enquêteurs dans les villages afin de véri-
fier la fiabilité des données qu'ils nous recueillaient (mesure
des champs par exemp le) et auss i pou r nous assurer que l' admi ni s-
trat i on des quest i onna ires aux paysans enquêtés se fa i sa i t conve-
nab l ement.
En outre,
de Korhogo

nous
ét i ons
basés,
nous
faisions
un
contrôle
régulier
et
systématique
des
fiches
d'enquête des différents mois. Au cas où des erreurs flagrantes
étaient constatées,
nous nous
rendions dans
les villages con-
cernés pour en discuter avec les paysans par l'intermédiaire des
enquêteurs qui servaient dans ces cas d'interprètes.
4.1.4
Les enquêtes
Elles ont commencé en mai
1987 pour s'achever en mars 1988.
Les données recueillies concernent:
- la structure et les caractéristiques de l'unité de produc-
tion du chef,
l a
nature
du
trava il
hors
exp loi tat i on
fa i t
par
les
membres de son unité de production,
-
les caractéristiques du sol
(texture,structure ... )
- les
caractéristiques des cultures pratiquées avec leurs
rendements,
- le recensement des animaux d'élevage présents sur l'unité
de production,
48

-
le recensement du capital physique utilisé sur l'unité de
production (équipements-outillages),
-
le montant et les sources de crédits utilisés durant
la
campagne agricole,
-
l'utilisation que l'unité de production agricole fait des
ressources
à sa disposition (activités et opérations effectuées,
temps de travaux passés,
quantités d'intrants
utilisés,
output
obtenu. . ..
).
L'enquête "temps de travaux agricoles"
portait sur:
-
le travail
fourni
par
les membres actifs de
l'unité de
production agricole, et
les
apports
extérieurs
en
travail
dont
a
bénéficié
l'unité de production.
L'unité de base utilisée dans cette enquête temps de travaux
était l'heure de travail.
L'enquêteur utilisait
la position du
soleil
et
les
heures
de
prière
musulmane
pour
déterminer
le
nombre d'heures travaillées.
Cette méthode bien qu'arbitraire,
reste
supérieure
à
celle
qui
utilise
la
journée
de
travail
(journée de
huit heures)
comme
référence en
ce sens
qu'elle
permet de prendre en compte les périodes de pointe pendant les-
quelles les journées s'allongent et où
les paysans travaillent
pendant plus de huit heures par jour.
Les
rendements
ont
été
est i més
à
part i r
de
"carrés
de
rendement"
qui
ont permis,
avec
les superficies,
d'estimer
le
produit
brut
relatif
à
chaque
culture.
Il
était
demandé
aux
enquêteurs
la
pose
d'un
carré
de
cinq
mètres
de
cOté
soit
vingt-cinq mètres carrés pour un champ d'une superficie de 0,5
hectare. Au delà de 0,5 hectare,
le nombre de carrés posés dans
49

le
champ demeurait toujours proportionnel à la superficie (deux
carrés
de
rendement
pou r
un
champ
d'un
hectare
et
ai ns i
de
suite). La production issue des carrés de rendement, mesurée dans
les unités
locales
a
été ensuite
convertie
en
ki logramme
par
estimation du poids de l'unité
locale
utilisée à
l'aide d'une
balance.
Mises
à
part
les
données
relatives
à
l'utilisation
des
ressources qui
ont été recueillies à
l'aide d'un questionnaire
à
passages
répétés,
1a
plupart
des
autres
données
ont
été
obtenues grâce à un questionnaire à double passage (une fois en
début
de
campagne et
une
foi s
en
fi n
de
campagne
pour
teni r
compte des var i at i ons survenues en cours de campagne). A certains
moments, des observations directes ont été effectuées pour cer-
tains types de données.
Tous les champs composant chacune des unités de production
retenues dans l'enquête ont été identifiés en début de campagne.
Les
informations
relatives aux
cultures qui
y sont
pratiquées
ainsi
que
la
pratique
culturale
utilisée
(culture
pure
ou
associée) sont portées dans un cahier tenu
par l'enquêteur.
On
y trouve aussi
la composition des membres de l'unité de produc-
tion agricole (qu'on a répartis entre actifs et non actifs)
de
même
que
la superficie des champs.
L'historique des champs a
permis de connaître
les précédents culturaux et
le système
de
rotation. Tous les principaux champs de l'unité de production ont
été mesurés en milieu de campagne (pendant la période d'entretien
des cultures)
à
l'aide d'une
boussole,
d'un quincamètre
et de
jalons afin de déterminer leurs superficies.
50

Au sein des actifs de l'unité de production, on distingue
la main
d'oeuvre familiale, la main d'oeuvre permanente rémuné-
rée pour ce qui est des ouvriers agricoles qui
vivent sous la
tutelle du chef d'unité et la main
d'oeuvre temporaire rémuné-
rée.
Le terme "actif" désigne dans la présente étude, les per-
sonnes âgées de 15 à 59 ans qui prennent régulièrement
part aux
travaux agricoles. Mais, comme le font remarquer Eicher et Baker
(1984), le concept d'actif tend à sous-estimer le stock de main
d'oeuvre disponible pour les activités agricoles,
surtout lors
des périodes de pointe, lorsque la plupart des personnes de moins
de 15 ans et quelques fois de plus de 60 ans travaillent dans les
champs.
Ainsi,
si
la proportion de main-d'oeuvre provenant de
personnes de moins de 15 ans et de plus de 60 ans est nettement
importante, le rendement net par actif sera surestimé dans les
unités de production où les non-actifs contribuent beaucoup aux
activités agricoles. Le concept d'actif ne prévoit non plus les
écarts de
productivité et les différences d'utilisation de la
main-d'oeuvre selon
les saisons (Eicher et Baker, citant Ancey,
1974). Pour contourner ce
genre de problèmes, nous avons en plus
de la répartition classique entre actifs et non-actifs, classé
tous les membres de l'unité de production agricole selon la caté-
gorie d'âge et de sexe.
Ainsi,
lorsque certains
membres d'une
catégorie d'âge et de sexe interviennent pour effectuer une opé-
ration agricole précise durant la campagne,
l'information est
notée sur une fiche par l'enquêteur en précisant le nombre d'in-
tervennants. Cette méthode nous a permis d'utiliser la notion de
51

"travai lleur-équivalent"a
dans l'analyse. La méthode d'approche
ainsi adoptée traduit mieux la réalité du milieu d'étude où les
jeunes de moins de 15 ans et les vieux de plus de 60 ans prennent
régulièrement part aux activités agricoles.
En fait,
étant donné le peu d'études approfondies sur
la
relation Activité-Actif-Productivité,
il n'existe pas de métho-
dologie générale pour approcher la question de la pondération des
actifs, bien que les organisations spécialisées comme l 'Organisa-
tion des Nations-Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO)
aient proposé des coeff ici ents qu i sont
ut i l i sés un peu partout.
L'approche classique veut qu'une femme ait généralement un poids
inférieur aux hommes et que les jeunes (6 à 15 ans) et les vieux
(55 ans et plus) aient un poids inférieur aux adultes (16 à 54
ans). Par contre, s'il est vrai qu'il existe des différences de
product i v i té entre femmes et hommes,
jeunes et v i eux,
i l e s t
clai rement admis maintenant que ces différences varient selon les
régions,
les ethnies,
les
tâches à
accomp 1 i r.
(Ancey,
1985;
Norman et al, 1981)9.
Donc,
compte tenu d'une part de l'impor-
tance de la culture cotonnière dans la zone d'étude et d'autre
part de l'importance de la main d'oeuvre féminine dans les opéra-
tions réalisées sur cette culture, nous avons opté pour une pon-
dération égale pour les hommes et les femmes mais variable selon
l'âge.
La division par âge s'est faite en fonction des classes
d'âge utilisées dans nos questionnaires.
La classe d'âge de 16
8 La notion de "travailleur-équivalent" est une unité d'harmonisation du
travail
de
plusieurs
actifs
de
diverses
catégories
d'âge
et
de
sexe
(précédemment pondéré en fonction de leur productivité) en travail adulte à
des fins de comparaison.
9 Cité par CECI
(1987).
52

à 59 ans est prise comme référence et unité de travailleur-équi-
valent.
Le travail
réalisé
par
un actif
(ou
une active)
des
classes d'âge de 10 à 15 ans ou de
60
ans et plus est pondéré
de
0,5
pour
être
converti
en
travailleur-équivalent.
Celui
réalisé par un actif ou une active de la classe d'âge de 6 à 9
ans est pondéré par 0,3 pour être converti en la même unité. Les
coefficients utilisés sont
résumés au tableau A.1 en annexe.
En fait,
la notion de travailleur-équivalent utilisée dans
l'étude ne reflète pas toujours la réalité des faits car cer-
ta i nes opérat i ons te 11 es que l'abattage des arbres, réal i sées par
les hommes ne peuvent pas être faites par des adolescents quelque
soit l'agrégation qu'on ferait de leurs temps de travaux.
Ces
derniers sont plus aptes à des opérations comme la surveillance
de la récolte à maturité. Néanmoins, leurs heures de travaux pour
ces opérations ont été comptabilisées comme des fractions des
heures adultes. Il aurait été préférable de considérer séparément
les temps de travaux de chaque catégorie d'âge et de sexe selon
l'opération réalisée
mais cela aurait alourdi
inutilement les
modèles car le paysan ne raisonne pas en termes d'heures adultes
ou d'heures adolescents mais d'heures
nécessaires à la réalisa-
tion de l'opération à laquelle il est confronté.
4.1.5
La préparation des données
Les données ont pu être collectées grâce à un questionnaire
codifié
de la FAD, associé au logiciel FARMAp1o. Il a été adap-
té à la région de
M'Bengué en fonction de ses caractéristiques
spécifiques. Issu du programme initial de gestion agricole de la
10
FARMAP: Farm Analysis Package
53

11
FAO qui
est FMDCAS
,
le Farmap
est un système
informatisé de
collecte, de traitement,
d'analyse et de correction de données.
Il est fondé sur une conception modulaire afin de présenter plus
de
soup l esse;
il
fac il i te
l'ana lyse
des
données
grâce
à
la
flexibi lité et à
la rapidité
du système
à
les calculer,
les
classer et les disposer en tableaux de divers formats. Il fournit
auss i l es moyennes des données se l on l es di fférents groupes d' ex-
ploitation en
présence.
Sa
limite
majeure au
moment
de
notre
étude était qu'à part la budgétisation qu'il
permettait de faire
à travers les divers comptes qu'il fournissait à
l'utilisateur,
il ne réalisait plus d'autres formes de traitements. On a alors
forcément recours à d'autres logiciels selon la préoccupation de
l'utilisateur.
Dans
le cadre de
la présente étude,
le Farmap n'a pas pu
être utilisé à des fins de traitements informatiques puisque sa
version
finale
n'était
pas
encore
opérationnelle.
Aussi
nous
avons eu recours dans un premier temps au SPSS 12 pour présenter
les données sous forme agrégée, dresser les budgets agricoles par
culture et effectuer l'analyse de régression.
Ensuite,
dans une
dernière étape,
le logiciel
LP 88 13 a permis de solutionner
les
modèles
de
programmation
linéaire
et
de
mener
à
terme
les
différentes études de sensibilité.
I l
FMDCAS: Farm Management Data Collection and Analysis Systems.
12
SPSS: Statistical Package for Social Sciences
13
LP 88: Linear Programming 88 for the IBM PC.
54

CHAPITRE 5
LA DESCRIPTION DES SYSTEMES DE
PRODUCTION DE LA REGION
DE M'BENGUE
Ce chapitre se propose de faire une description des systèmes
de production de la zone de M'Bengué. Nous y mettons en rapport
les intrants agricoles et
la production obtenue au
niveau de
chaque groupe de cultures à travers des budgets de production
agricoles. Ces budgets nous renseignent sur les relations tech-
niques,
l'utilisation de la main d'oeuvre et des
intrants mo-
dernes, les superficies cultivées et
la valeur monétaire de la
production de coton et de produits vivriers. La confection de ces
budgets s'est faite conformément à la méthode de budgétisation
agricole. Elle consiste à établir des comptes ou budgets agri-
co1es soit au niveau des exploitations soit au niveau des cu1-
tures en vue de comparer les coûts, les rendements et les revenus
selon des normes de gestion. Les problèmes majeurs qui se posent
lors de la préparation des budgets et qui compliquent
l'inter-
prétation et la comparaison des résultats des différentes études
sont essentiellement l'absence d'approche standard utilisée pour
décider de
ce qu'il faut englober dans
les budgets agricoles
et la non prise en compte des changements qui interviennent dans
le temps et dans l'espace par les
budgets fondés sur des données
en coupe transversale. Malgré ces limites,
la budgétisation des
exploitations agricoles constitue un outil d'analyse très solide
souvent utilisé par les chercheurs.
Les budgets ont été élaborés dans la présente étude sur la
base d'un hectare. N'ayant pu déterminer la part des coûts fixes
relatifs à chaque culture, nous nous sommes limités dans l'étude
55

à
1a
détermi nat i on
des
marges
brutes.
Dans
cette
méthode
de
budgétisation, l'estimation des prix s'est faite selon les prix
en vigueur.
Par prix en vigueur, nous entendons les prix effec-
tivement constatés lors de nos enquêtes. Ce sont soit les prix
officiels pour les produits pour
lesquels un prix est fixé
par
le
gouvernement et respecté lors des transactions, soit les prix
de marché pour les produits pour lesquels un tel
prix n'existe-
rait pas.
Le tableau 5.1
présente
les prix en vigueur dans
la
zone de M'Bengué selon les cultures.
Tableau 5.1
Prix en vigueur dans la zone de M'Bengué
selon les cultures pendant la campagne
agricole 1987-1988.
Cultures
Prix en vigueur
(fcfa/kg)
coton (1ère qualité)
115
coton (2ème qualité)
105
maïs
40
riz (pluvial et bas-fonds)
80
arachide (coque)
65
sorgho
70
Source: données d'enquête
5.1
Les superficies cultivées
Le
tableau
5.2
présente
la
répartition
des
superficies
cultivées entre le coton et les cultures vivrières selon le mode
de culture.
Il
ressort de ce tableau que les paysans en culture
attelée (PCA) allouent 51% des superficies cultivées aux cultures
vivrières contre 49 % au coton,
démontrant l'importance qu'ils
accordent aussi bien à la sécurité alimentaire qu'à l'acquisition
de revenus monétaires.
56

Tableau 5.2
Allocation des superficies cultivées
entre le coton et les cultures vivrières
selon le mode de culture (en %)
Produits
Culture attelée
Culture motorisée
Coton
49
65
Produits vivriers
51
35
dont:
maïs
27
(53)
11
( 31)
riz pluvial
8
( 15)
6
( 16)
arachide
4,5 ( 9)
3
( 10)
autres produits vivriers
11 , 5 (23)
15
(43)
Source:
Traitements effectués à l'aide des données
d'enquête
N.B:
Les chiffres entre parenthèses représentent les
pourcentages de superficies occupées par les
différentes cultures uniquement au sein des
produits vivriers.
Au sein des produits vivriers,
le maïs est de loin la plus
importante culture. Il couvre 27 % des superficies cultivées et
est su i v i
du riz pl uv i al
(8%) et de l' arach i de (4,5 %).
L' en-
semble des
autres cultures vivrières et
les différents types
d' assoc i at i on représente 11 ,5 % des superf ici es mi ses en cu l ture.
En culture motorisée,
l'orientation vers
le secteur com-
merc i a l est très prononcée.
En ce sens,
le coton const i tue la
principale culture avec 65 % des superficies cultivées soit près
du double des superficies consacrées à
l'ensemble des produits
vivriers (35 %). Le maïs avec 11 % des superficies cultivées est
la principale culture vivrière. Ensuite arrivent le riz pluvial
(6 %) et l' arach i de (3 %).
Les autres cu l tu res secondaires et
divers
types
d'association
couvrent
15
%
des
superficies
cultivées.
57

Evalué du point de vue des valeurs absolues par unité de
product i on et par act if,
1e tableau 5.3 présente
1es ch i ffres
relatifs à ces deux types de paysans. Chez les PCA, la superficie
moyenne cultivée par unité de production est de 4,60
hectares
pour le coton et 4,71 pour les produits vivriers. La moyenne par
actif est respectivement de 0,80 et 0,77 hectare. Chez les pay-
sans en culture motorisée (PCMO),
les moyennes par unité de pro-
duction sont de
20,95
ha pour
le coton et
11,39
ha pour
les
cultures vivrières.
Par actif,
ces valeurs sont respectivement
de 1,79 et
1,01
ha.
Dans
les deux
cas,
le faible
niveau
des
écarts-types nous rassure sur le caractère pas trop aléatoire des
résultats.
Tableau 5.3:
Superficies cultivées par unité de
production et par actif
(en hectare)
Superficie par
Superficie
Nombre
unité de
par actif
d'obser-
Cultures
production
vations
moyenne
E.type
moyenne E.type
Coton .
culture attelée
4,60
2,80
0,80
0,35
25
culture motorisée
20,95
5,40
1 , 79
0,37
7
Produits vivriers
culture attelée
4,71
3,49
0,77
0,28
25
culture motorisée
11 ,39
0,54
1 , 01
0,31
7
Source:
Traitements effectués à l'aide des données
d'enquête
L'analyse de ces chiffres montre que la modernisation des
unités de
production agricole
à
travers
la motorisation a
un
effet direct d'accroissement des superficies cultivées aussi bien
58

par unité de production que par actif.
Cette augmentation des
superficies cultivées est plus importante au niveau du coton où
le passage de la culture attelée à
la culture motorisée fait
croître les superficies cultivées par actif de 123 %.
L'accrois-
sement est de 31 % au niveau de la superficie cultivée par actif
en produits vivriers.
Il
résulte de ces observations que l'amé-
lioration du mode de culture du paysan profite davantage au coton
dont les superficies ont plus que doublé. Les cultures vivrières
bénéficient aussi de cette augmentation des superficies cultivées
mais dans une proportion moindre par rapport au coton.
5.2
La force de travail
Le tableau 5.4 présente la force de travail utilisée selon
la source et le mode de culture alors que les tableaux 5.5 à 5.9
donnent la répartition par opération, catégorie d'actif et par
culture de chaque source de travail.
Il
ressort
de
l'ana lyse du
tab l eau
5.4 que
l a
force
de
travai l
est consacrée
aux
différents
types
de
cultures selon
leurs superficies cultivées et leurs exigences en main d'oeuvre.
Ainsi, elle est utilisée dans une proportion de 58 % sur le coton
et 42 % sur les produits vivriers chez les PCA; 79 % sur le coton
et 21 % sur les produits vivriers chez les PCMO et se subdivise
essentiellement en trois sources qui sont:
-
le travail familial
-
le travail communautaire non rémunéré (entraide)
-
le travail salarié
59

Tableau 5.4
Source de travail utilisée selon le mode
de culture (% du temps total de travail)
Source de
CULTURE
ATTELEE
CULTURE
MOTORISEE
trava i 1
coton
produits
total
coton
produits
total
vivriers
vivriers
Travai 1
23
27
50
21
15
36
familial
Entraide
20
12
32
7
5
12
Travai 1
14
4
18
51
52
salarié
Total de
58
42
100
79
21
100
la force
de trava il
Source: données d'enquête
Let r a va i 1 f am i lia 1 ( 50 %)
qui
constitue
la principale
source de travail
humain utilisé sur les cultures chez les PCA
est la seconde source de travail humain chez les PCMO (35,5 %).
Comme le montre le tableau 5.5,
il est utilisé pour 45,50 % sur
le coton et 54,50 % sur les cultures vivrières chez les PCA. Ces
proportions sont respectivement de 57 % et 43 % chez les PCMO.
Chez les deux groupes de paysans, les hommes fournissent la
plus
grande part du travail
familial
(48 % en PCA et 47 % en PCMO)
qu'ils consacrent en grande partie au coton.
La part du travail
familial des femmes qui est moindre que celle des hommes (soit
35.5 % en PCA et 38 % en PCMO) sert beaucoup plus aux cultures
vivrières.
Le
reste
du
travai 1
fami 1 ial
est
fourni
par
les
enfants et
les viei llards.
On
remarque de
ce fait
au sein de
l'unité de production, une répartition par sexe de la source de
travail familial qui est telle que le temps de travail des
60

Tableau 5.5 : Part du travail
falilial fourni par cbaque catégorie et par culture (en S du telps total de travail faliliall.
C U L T U R E
A T T E L E K
CUL T U R g
K 0 T 0 R l S g K
Cultures
halles
hiles
enfants de
enfants de
,ieillards
total
boues
felles
enfants de
enfants de
vieillards
total
6 l 9 ans
10 l 15 ans
6 l 9 anl
10 l 15 ans
Coton
30,54
6,11
1,86
6,31
0,02
45,50
31,01
11,28
2,55
6,58
00
51,48
Produ its
11,30
28,11
1,28
5,69
1,4&
54,50
15,88
20,42
1,30
4,92
00
42,52
vivriers
\\.0
Total
41,84
35,48
3,14
12,06
1,48
100
46,95
31,10
3,85
11 ,50
00
100
dont :
Mais
9,05
2,95
0,64
2,50
00
15,14
4,06
0,58
0,02
0,09
00
.,75
Riz pluvial
6,06
2,50
0,32
1,19
00
10,01
4,85
1,55
0,06
1,30
00
1,16
Arachide
2,00
3,41
0,04
0,14
0,01
6,26
1,41
2,29
0,04
0,12
00
3,92
Source
:
Traitements effectués à l'aide des données d'enquête.

Tableau 5.6:
Répartition du travail communautaire selon les opérations et les
catégories d'actifs par les unités de production en culture attelée
( en ~ du teaps total d'entraide)
c
0
T
0
N
CUL T URE S
y 1 Y RIE RES
Opèrations
TOTAL
culturales
hoaaes feaaes enfants de enfants de
viei-
total
hoaaes feaaes enfants
enfants de
vieil- total
6 â 9 ans
10 â 15 ans liards
6 â 9 ans 10 â 15 ans lards
,
Dèfricheaent
0.08
0.08
0.05
1
1. 05
1. 13
Dessouchage
0.06
0.03
0.09
0.02
0.02
0.04
0.13
L..bour
0.25
0.01
0.06
0.32
1.54
0.07
0.04
1.65
1.97
Hersage
0.02
0.02
0.02
For.ation des billons
0.10
0.10
0.14
0.49
0.63
0.73
et sillons
Canadiennage
0.07
0.07
0.07
Seais
0.19
1
0.01
1. 20
0.12
0.72
0.01
0.85
2.05
Transplantation
0.13
4.54
0.03
4.72
4.72
Renforcer les sillons
0.07
0.04
0.01
0.01
0.13
0.04
0.04
0.17
Application d'engrais
0.12
0.03
0.05
0.20
0.01
0.02
0.05
0.08
0.28
Applioation d•• h.rbiotd ••
0.01
0.01
0.01
N
Application d'insecticides
0.01
0.01
0.02
0.02
\\.0
Replanter
0.01
0.01
0.01
Dèaartage
0.41
0.92
1. 33
1. 33
Sarclage
5.67
2.12
0.06
0.45
8.30
0.90
1. 85
0.01
0.19
2.95 11.25
Rècolte
23.45
22.72
0.56
5.19
51.92
5.00
16.38
0.14
0.49
0.06 22.07 73.99
A....ssag.
0.06
0.01
0.04
0.11
0.11
Sèchage sur exploitation
0.06
0.06
0.06
Battag.
0.09
0.13
0.22
0.22
Triag_
0.53
0.53
0.53
Transport au lieu de vente
0.02
0.02
0.02
Arrachag. des pieds de coton
0.03
0.15
0.18
0.16
Protection physique
0.86
0.16
1. 02
1.02
TOTAL
30.44
26.89
0.69
5.69
63.98
9.45
25.37
0.16
0.98
0.06 36.03
100
Source:
Traite.ents effectuès • l'aide des données d'enquête

Tableau 5.7:
Répartition du travail communautaire selon les opérations et les
catègories d'actifs au sein des unités de production en
culture .otorisèe.
( en ~ du teaps total de travail coaaunautaire)
c
0
T
0
N
PRO 0 U 1 T S
V 1 V R 1 ERS
Opèrations
TOTAL
culturales
ho••• s t •••• s .ntant. .ntants
vhil- total ho••es fe ••es enfants enfants
vieil- total
6-9ans
10-lSans
lards
6-9ans
10-15ans
lards
Dètrichement
1,53
1,53
1,53
L.abour
0,15
0,15
2,33
0,10
2,43
2,58
Seais
0,10
0,10
0,10
CV)
Transplantation
0,39
8,56
8,95
8,95
\\.0
Renforcer les
billons et sillons
0,19
0,72
0,03
0,94
0.94
Sarola,.
11 t 10
4,7e
16,ae
16,ae
BUtage
0.19
0,19
0,19
Aaassage
0,10
0,10
0,10
Transport au
aagasin
0,58
D,58
0,58
R.colte
22,50
15,99
0,01
3,86
42,36
5,37
21,39
D,OS
26,81
69,17
1 TOTA.L
34,33
20,75
0,01
3,86
58,95
8,47
32,50
0,08
41,05
100
Source:
Traitea.nt• • tt.ctut. i
l'aide des donntes d'enquête

hbl03YC ~."
R~partltlon du travaIl salarié selon les opérations et les catégories d'actifs
par les unités de production en culture attelée
( en ~ du teaps total de travail salarlè>
c
a
T
a
N
CUL. T URE S
V 1 V RIE RES
Opèratlons
TOTAL
culturales
hoaaes fea.es enfants
enfants de
vieil- total hoa.es fea.es enfants
enfants de
vieil- total
6 A g ans 10 ,
15 ans lards
6 â 9 ans 10 â 15 ans lards
L.abour
0.06
0.06
0.28
0.28
0.34
Seals
0.03
0.10
0.13
0.13
Renforcer les billons
0.04
0.04
0.04
et sillons
Sarclage
1. 25
0.20
1.45
0.06
1.90
1.96
3.41
Rtcolte
4.86
66.30
0.28
2.31
73.75
2.90
15.23
18.13
91. 88
A.aassage
0.18
0.18
0.18
Arrachage des pledt
3.90
0.12
4.02
4. (n
de coton
TOTAL.
4.99
71.55
0.28
2.63
79.45
3.24
17.31
20.55
100
Sourc., Trait •••ntt .tt.ctuès â l'aide des données d'enquête

T3.b l @3.\\l ~,9
t
~.partition du travail salarié selon les opérations et les
catigories d'actifs au sein des unités de production en
oulture lIotoris'e.
(en ~ du te.ps total de travail salari~)
c
0
T
0
N
PRO 0 U 1 T S
V 1 V RIE R S
Opèrations
TOTAL
culturales hOlllles felllles enfants enfants
vieil- total hOIl.es fe ••es enfants enfants
viell- total
6-gant
10-lSans
lards
6-gans
10-1Sans
lards
Labour
0,26
0.26
0,26
Suis
0,23
0,23
0,23
Ln
\\.Cl
Sarclage
0,74
0,74
0,"4
Rècolte
0,99
95,94
0,08
0,81
97,82
D,51
0,14
0,65
98,47
Vannage
0,30
0.30
0,30
TOTAL
0,99
96.68
0.08
98,56
0.77
0,67
1,44
100
Source: Traitements effectuès â l'aide des données d'enqu~te

hommes sur le coton est dominant contrairement aux
femmes qui
consacrent beaucoup plus d'énergie aux cultures vivrières.
L'entraide (32 %) constitue
la seconde source de travail
humain du point de vue de son importance chez les PCA. Elle est
consacrée en grande
partie au coton (64 %) contre 36 % à l'en-
semble des cultures vivrières. A travers le tableau 5.6, on cons-
tate que l'entraide se résume essentiellement aux opérations de
récolte (74 %) et de sarclage (11 %). Ces opérations sont celles
qui nécessitent une plus forte demande de main d'oeuvre.
La ré-
colte du coton occupe 52 % du temps total d'entraide et le sar-
clage, 8%. Au niveau des produits vivriers,
la récolte (22 %) et
la transplantation (5 %)
sont les principales opérations aux-
quelles est consacrée cette source de travail. Une répartition
par
sexe
révè le
que
l'entra i de
est
une
act i v i té
davantage
pratiquée par les femmes qui fournissent plus de la moitié soit
52 % du temps total d'entraide.
Elles en allouent 27 % au coton
et 25 % aux produits vivriers.
Les hommes fournissent 40 % de
l'activité
d'entraide dont 30,4 % au coton et 9,4 % aux produits
vivriers. Le reste du temps total d'entraide est fourni par les
enfants,
principalement ceux de 10 à
15 ans qui
contribuent à
cette activité pour 7 % dont 6 % sur le coton.
L'entraide chez les paysans en culture motorisée constitue
la troisième et dernière source de travail humain du point de vue
de son importance (12,36 %).
Elle est utilisée à raison de 59 %
sur le coton et 41
%
sur
les produits
vivriers.
L'analyse du
tableau 5.7 montre que les principales opérations auxquelles elle
est consacrée sont le sarclage des
champs de coton (16 %) et la
récolte (69 %) dont 42 % pour la seule
récolte du coton et 27%
66

pour celle des produits vivriers.
La transplantation du riz de
bas-fonds, opération réalisée par les femmes y intervient pour
près de 9 %. Les catégories d'actifs qui se livrent plus à l'ac-
tivité d'entraide sont les femmes (53%) dont 21 % pour l'entraide
sur le coton et 32,50% pour l'entraide sur les produits vivriers.
Les hommes fournissent 43 % du temps total d'entraide dont 34 %
sur le coton et 8,50 % sur les
cultures vivrières. Nous retien-
drons de cette analyse sur l'entraide qu'en dehors de l'unité de
production
fami l iale,
elle
constitue
un
cadre
privi légié
de
trava il des paysans de la rég i on et ce la, indépendamment du sexe.
Le travail salarié représente 18 % du total de la force de
travail et constitue la troisième source de travail humain chez
les PCA. Le tableau 5.8 qui en donne la répartition par opération
et par actif montre
qu'il est en majorité affecté à l'opération
de récolte (92 %) dont 74 % pour la récolte du coton et 18 % pour
celle des
produits
vivriers.
Une
répartition
par sexe montre
aussi que le travail salarié chez les PCA est surtout l'oeuvre
des femmes qui en fournissent près de 89 % dont 71,5 % au coton
et 17,3 % aux cultures vivrières. Les femmes s'adonnent plus en
fin de campagne à cette activité rémunérée pour se faire un peu
d'argent puisqu'elles ne disposent pas de champs individuels de
coton qui
puissent
leur
rapporter de
la
liquidité.
En outre,
l'opération
nécessite
SOln
et
délicatesse,
donc
est
mieux
effectuée par les femmes.
Chez les paysans en culture motorisée,
le travail
salarié
qui représente 52 % de la force de travail humain, constitue la
principale source de travail. Cette situation est expliquée par
les grandes superficies mises en culture par ce groupe de paysans
67

associées à l'insuffisance de la main d'oeuvre familiale dans la
réalisation des opérations culturales.
Cette source de travail
est consacrée pour 98,6 % au coton contre
seulement 1,4 % aux
produits vivriers
(tableau 5.9).
Elle est essentiellement uti-
l isée au
moment de
la
récolte,
opération
à
laquelle elle est
consacrée pour 98,5 % soit 97,8 % pour
la récolte du coton et
0,65
%
pour
la
récolte
des
produits
vivriers.
En
effet,
la
récolte du coton sur
les
grandes superficies
détenues
par
ce
groupe de paysans, nécessite une main d'oeuvre très
importante
du fait que l'opération n'est pas mécanisée.
L'insuffisance de
la main d'oeuvre familiale dans sa réalisation est alors sup-
pléée par le recours à
la main d'oeuvre salariée. Une division
par sexe de cette source de travail montre qu'elle est surtout
l'oeuvre des femmes qui contribuent au travail salarié dans une
proportion de 97,3 % soit 96 % pour la seule opération de récolte
du coton. On constate ainsi
que la motorisation monétise
l'ac-
tivité agricole. Cela se fait à
l'avantage des
femmes dont la
main d'oeuvre salariée est très sollicitée pour la récolte du
coton. Cette main d'oeuvre féminine provient essentiellement des
unités
de production en culture manuelle et attelée au niveau
desquelles l'opération de récolte de coton est vite réalisée du
fait des superficies moins vastes dont elles disposent.
Une analyse en termes de valeurs absolues des quantités de
travai l
uti l isées
par
hectare
sur
le
coton
et
les
produits
vivriers est présentée aux tableaux 5.10 et 5.11. Les données qui
y sont contenues sont relatives
aux quantités d'heures de tra-
vail fournies par chaque catégorie d'actif selon l'opération à
réaliser. Ces quantités d'heures de travail
par actif sont
68

Tableau 5.10:
Travail consacrè au coton
(en heures/hectare)
c U L. T U R E
A
T
T
E
L
E
E
C
U
L
T
U
R
E
K
0
T
0
R
1
S E E
Opèrations
culturales
hommes femmes enfants enfants
viei-
total hommes hOllmes femmes enfants enfants
viei-
hommes ~-
6-9 ans 10-15 ans liards èquivalents
6-9 ans 10-15 ans 11 ards quivalents
Oèbroussaillellent
6
0
0
0
0
6
5
0
0
0
0
5
Oessouohag.
5
1
0
0
0
6
3
2
1
2
0
6
L.abour
63
0
6
10
0
70.5
36
0
1
3
0
36
Hersage
4
0
3
5
0
7.5
1
0
0
0
0
1
Formation des billons
et sillons
9
0
9
16
0
20
5
0
0
4
0
7
Selli s
12
7
2
6
0
22.5
8
5
0
0
13
Renforcer les sillons
6
0
0
4
0
8
11
0
2
0
0
11,5
Application d'engrais
14
4
2
6
0
21,5
8
1
0
1
0
9.5
Application d'herbicides
2
0
0
0
0
2
2
0
0
0
0
2
Applioation d'inseotioide.
6
0
0
12
0
12
6
0
0
3
0
7.5
Sarclage
42
13
10
19
0
61.5
21
10
3
1
0
41.5
Rècolte
90
284
13
93
0
424.5
17
355
19
43
0
459
1
TOTA.L.
259
309
47
171
0
666
169
373
26
63
0
601
1
Source:
Traitements effectuès l
l'aide des données d'enqutte

Tableau 5,11:
Travail consacrè aux cultures vivrières
(en heures/hectare>
c U L. T U R E
A
T
T
E
L.
E
E
C
U
L.
T
U R
E
K
0
T
0
R
1
S
E
E
Opèrations culturales
hOlllles telllles entants entants
vieil- total hOlllles hommes felllles enfants entants
vieil-
total hommes
6-9ans
10-15ans
lards èquivalents
6-9ans
10-15ans
lards
~quivalents
1
Dèbroussaillement
5
18
1
1
2
22
10
13
0
1
0
23.5
Dessouchage
4
8
0
0
0
12
2
1
0
0
0
3
L.abour
20
5
2
3
1
27,5
16
3
0
0
0
19
Hersage
2
0
0
0
0
2
1
0
0
0
0
1
Formation des billons
et si llons
7
4
0
1
0
11,5
3
0
1
2
0
4.S
Seds
10
25
8
12
5
46
5
15
3
15
0
28,5
Transplantation
4
72
0
8
17
66.5
7
62
0
11
0
74,5
Renforcer les
si 11 ons
5
6
0
7
0
14.5
4
0
0
0
0
4
Application d'engrais
7
2
0
1
0
9,5
6
0
0
0
0
6
Application d'herbicides
1
0
0
0
0
1
1
0
0
0
0
1
Garde
e
0
12
25
0
25
13
0
8
29
0
30
Sarolage
32
24
7
9
1
63
21
18
2
12
0
45.5
R"colte
64
173
12
33
15
264,5
72
198
25
62
0
308.5
TOTAL.
170
334
42
100
41
587
161
310
39
132
0
549
Source: Traitellents effectuès â l'aide des données d'enqu~te
N.B:
Les chiffres des colonnes "total hOlllles èquivalents" repr~sentent la somme
des produits des valeurs des autres colonnes par les coefficients respectifs
de pondèration selon la catégorie d'âge et de sexe.

converties en heures équivalent-hommes dans la dernière colonne
de chaque partie du tableau.
Il ressort de ces tableaux qu'en terme de temps de travail
humain,
les PCA et les PCMO consacrent plus d'heures de travail
par hectare au coton (668 et 601 respectivement) qu'aux cultures
vivrières (587 et 549).
Le coton apparaît de ce fait comme une
culture très exigeante en travail
par rapport à l'ensemble des
produits
vivriers.
Ces
valeurs
sont
sensiblement
proches
des
chiffres avancés par la CrDT (1983) qui avec application d'her-
bicide trouve en terme de temps de travail exclusivement manuel,
78 j ou rnées de trava i l
par hectare su r
le coton auss i
bi en en
culture attelée qu'en motorisation intermédiaire et 64 journées
de travail
par hectare en moyenne pour
l'ensemble des cultures
vlvrières. Une comparalson entre les deux modes de culture montre
que l'adoption de la motorisation intermédiaire réduit globale-
ment le nombre d'heures de travail humain consacrées par hectare
aux cultures;
principalement au niveau des opérations de sar-
clage,
de semis et de
labour.
Cette
réduction est
de 10 % au
niveau du
coton et de 6,6 % au niveau des produits vivriers.
rl
ressort aussi de ces tableaux
la prédominance d'une ou de deux
opérations culturales. Ainsi chez les PCA, les principales opéra-
tions sont le labour, la récolte et le sarclage qui
représentent
plus des trois quarts du temps consacré à
la culture du coton.
A ces trois opérations qui
occupent aUSSl
la majeure partie du
temps de trava i l consac ré aux cu 1tu res v i v rl ères, i l faut aJ outer
la transplantation du rlZ de bas-fonds.
La variation du temps de travail
relatif à
la préparation
du sol par hectare selon les cultures lalsse présager de la part
71

des paysans,
une connaissance de
la culture à semer selon les
parcelles. Ainsi, ils préparent de façon plus intense, celles qui
doivent recevoir du coton, culture principale qui bénéficie d'une
sécurité d'achat. Chez les PCMO,
la récolte d'un hectare de co-
ton, opération réalisée essentiellement par les femmes à concur-
rence de 77 % occupe 459 heures pour un rendement moyen de 1650
kg/ha contre 308 heures pour un rendement de 1570 kg/ha en ce qui
concerne la récolte d'un hectare de produits vivriers. Le travail
des femmes occupe ainsi une place prépondérante au niveau de la
culture
du
coton
surtout
pour
la
récolte
qui
constitue
l'opération la plus importante du point de vue du nombre d'heures
de travail à
l 'hectare. Cette grande part prise par les femmes
au
niveau
de
la quantité
d'heures
de
travail
consacrées
par
hectare au coton vient du fait qu'après la récolte des premiers
champs de coton,
les hommes restent en général
au vi llage pour
as su rer sa commerc i al i sat ion (chargement des cami ons de l a CI DT) .
Cette opération qui s'effectue en groupe d'hommes nécessite un
long délai de réalisation du fait que les camions n'arrivent pas
toujours au moment indiqué alors que
les paysans attendent au
vi llage.
On a
alors recours
à
la main d'oeuvre
salariée et à
l'entraide,
constituée
en
majorité
de
femmes
dont
le
nombre
augmente
de
ce fait
sur
l'exploitation
agricole.
Ce
résultat
relatif à la part prépondérante prise par les femmes au niveau
des travaux agricoles dans les systèmes de production du nord de
la Côte d'Ivoire est partagé par Basset (1988).
En effet, elle
révè le
que
des
résu l tats
issus
d'études
effectuées
par
Bigot
(1981),
Peltre-Wurtz et Steck (1979) et Le Roy (1980) montrent
qu'il y a eu une croissance vertigineuse de l'ordre de 57 à 106%
72

dans
les
travaux
agricoles
des
femmes selon
les
régions
avec
l'adoption du coton contre seulement une augmentation de 19 % au
niveau du travail des hommes. Etienne Lamy (CECI,1983) rapporte
pour la région de M'Bengué de 1962 à
1979, un surplus de travail
de 83 % dû au cotonnier pour les femmes contre seulement 18 %
pour les hommes.
Le
sarc 1age,
avec
41
heu res
par
hectare
est
1a
seconde
opération
la
plus
importante
sur
le coton
alors que
c'est
la
transp 1antat i on
(74
heu res
par
hectare)
qu i
est
1a
seconde
opération
la
plus
importante
après
la
récolte
au
niveau
des
cultures vivrières (riz de bas-fonds principalement).
La grande
part prise par
l'opération de
récolte au niveau des heures par
hectare attribuées à
la culture s'explique par
le fait qu'elle
dépend du rendement et du fait que
la récolte n'est pas méca-
nisée, exception faite de l'opération de transport. On peut donc
penser qu'une mécanisation de la récolte permettrait de réduire
considérablement le nombre d'heures de travail
à
l 'hectare.
En
ce qui concerne
le sarclage,
elle est une opération
importante
pour toutes les cultures mais son lntensité varle selon le groupe
de cultures qUl en bénéficie.
5.3
Le capital
Il est représenté dans la présente étude par le tracteur et
la
traction
anlmale.
On
y
ajoute
le
petit
équipement
et
les
intrants modernes qUl ont fait leur apparition dans les systèmes
de production
de
la région
à
la
faveur
de
l' intr-oductlon
du
coton et qUl sont distrlbués salt gratultement soit contre rému-
nération par
l'organisme d'encadrement.
Ce sont prlncipalement
73

l'engrais de fonds
(NPK),
l'engrais de couverture
(urée),
les
herblcldes
et
les
insecticides.
Leur
temps
d'utillsation
(tracteur,
traction
animale)
et
leurs
quantités
(engrais,
herbicides,
insecticides)
appliquées
sur
les
cultures
nous
donnera une idée du niveau de capital
utilisé par les paysans.
5.3. 1
La traction animale
Les tableaux 5.12 et
5.13 présentent
les heures
d'utili-
sat,lon
de
la
traction
animale
sur
le
coton
et
les
cultures
vivrières au sein des unités de production en culture attelée et
en culture motorisée.
Ces tableaux montrent que chez les PCA, 67 % du temps global
d'utl 1isation de la traction animale sur les cultures est consa-
crée au coton contre 33 % aux produits vivriers. Ces valeurs sont
respectivement de 81 % et 19 % chez les PCMO. L'analyse par opé-
ration montre qu'en culture attelée comme en culture motorisée,
la traction animale sert à la préparation du sol qui occupe plus
des trois quarts de son temps d'utilisation. Cette utilisation
intensive de
la traction
animale
en début
de campagne
vise
à
minimiser le chevauchement des opérations culturales au niveau
des différentes cultures. Ainsi en culture attelée,
les princi-
pales opératlons auxquelles elle est consacrée sont le labour et
le renforcement des sillons qui occupent la moitié de son temps
d'utllisation
(50 %).
Le semis et
la formation
des billons et
sillons occupent respectivement 11 % et 10 % du temps d'utilisa-
tion de la traction animale.
Son utilisation par hectare sur le
coton et les prodults vivriers est respectivement de 41
heures
et de 19,6 heures. Cette grande part faite au coton au niveau
74

Tableau 5.12
Heures d'utilisation de la traction
animale sur le coton et
les produits
vivriers chez
les paysans en culture
attelée.
Pourcentage d'utilisation
Nombre d'heures par hec-
Opérations
tare
culturales
coton
produits
total
coton
produits
vivriers
vivriers
Labour
16.35
8.67
25.02
10
5.17
Hersage
4,06
1,65
5,71
2,49
0.98
Nivellement
0,08
0,08
0,05
Formation des
billons et sillons
6,06
4,31
10,37
3,70
2,57
Canadiennage
8,10
1 ,10
9,20
4,95
0,64
Semis
7,50
3,60
11 ,10
4,58
0,64
Renforcer les
14.50
10.50
25
8.87
6,24
sillons
Sarclage
5,94
6.94
3,63
0,59
Transport
4,49
2,09
6,58
2,74
1,25
TOTAL
67,08
32,92
100
41,01
19,59
Source
données d'enquête
des heures d'utilisation de
la traction animale s'expllque par
le fait que c'est la culture
principale du
plan de production
du paysan.
En culture motorisée
(tableau 5.13),
la traction
anlmale
sert au niveau du coton à
la réalisation d'opérations comme
la
formation et
le renforcement des billons et sillons,
le
labour
et le sarclage dont
la plus grande partie est
réalisée par
le
tracteur. Au niveau des produits vivriers, en plus des opérations
de préparation du sol,
elle sert au semis du
maïs et de l'ara-
chide (1,5 % de son temps d'utilisation).
Evaluée en heures par
hectare,
le matériel d'attelage est utilisé 9 heures par hectare
sur le coton et 4 heures par hectare sur les cultures vivrlères.
75

Tableau 5.13
Heures d'utilisation de la traction animale
sur le coton et les produits vivriers chez
les paysans en culture motorisée.
Pourcentage d'utilisation au niveau de
Nombre d'heures par
Opérations
l'unité de production
hectare
culturales
coton
produits
total
coton
produits
vivriers
vivriers
labour
14,90
14,90
1.70
Formation des
billons et sillons
14,34
4.18
18.52
1,64
0.88
Canadiennage
9,06
9,06
1,03
Semis
1,53
1,53
0,32
Renforcer les
billons et si llons
24,79
11 ,42
36,21
2,83
2,40
Sarclage
17 ,83
1,95
19.78
2,04
0.41
TOTAL
80,92
19,08
100
9,24
4,01
Source
données d'enquête
La
faible
utilisation
générale
faite
au
niveau
de
la
traction animale par les PCMO Qui apparait à travers le nombre
d' heu res
d'ut i l i sat i on de
cet éQu i pement
par
hectare sur
les
cultures est dû au fait qu'ils utilisent en plus le tracteur dans
la réalisation de leurs opérations culturales. En fait les pa y-
sans
en
culture
motorisée
de
la
région
utilisent
un
système
intégré qui
associe
le tracteur à la traction animale.
Ils ne
sont
donc
pas
en
motor i sat ion
i nterméd i aire
pure.
Ce
système
intégré leur permet plus de flexibilité dans la réalisation des
opérations culturales et leur permet d'éviter certains goulots
d'étranglement au niveau de l'utilisation de la main d'oeuvre.
76

5.3.2 Le tracteur
Le tableau 5.14 présente les temps d'opérations réalisées
à l'aide du tracteur sur le coton et les cultures vivrières chez
les paysans en culture motorisée.
tableau 5.14
Temps d'opérations réalisées à l'aide du
tracteur sur le coton
et les cultures
vivrières par les paysans en culture
motorisée.
Pourcentage total d'utilisation sur
Nombre d'heures par
Opérations
l'unité de production
hectare
culturales
coton
cultures
total
coton
cultures
vivrières
vivrières
labour
24,39
12,67
37,06
3,67
3.51
Hersage
6,76
3,06
9.82
1.02
0.85
Formation des
billons et sillons
0,32
0.32
0.09
Canadiennage
1,90
2,01
3,91
0,29
0,56
Semis
14,05
8,02
22,07
2.12
2.22
Renforcer les
4.44
1,69
6.13
0,67
0,49
si 11 ons
Vannage
2,12
2,12
0,58
Battage
3,69
3.69
1,02
Transport
12,35
2,53
14,88
1,86
0,70
TOTAL
63,89
36,11
100
9,63
10,02
Source
données d'enquête
77

Il ressort à
l'analyse du tableau que près de 64 % du temps
d'utilisation des tracteurs est alloué au coton contre 36 % aux
cu l tures v i v r i ères.
Les opérat ions auxque 11 es est consacré
le
tracteur sont surtout le labour (37 %),
le semis (22 %) et le
transport (15 %).
Néanmoins,
il
sert aussi
au hersage et plu-
sieures autres opérations annexes
comme le vannage et le battage
des grains.
Du point de vue du nombre d'heures de travail
par
hectare,
le
tracteur est utilisé
en
raison de
10
heures
par
hectare aussi bien sur le coton que sur les cultures vivrières.
Ces valeurs sont en dessous des chiffres avancés par
la ClDT
(1983). En effet selon la compagnie, en plus des temps de travaux
exclusivement manuels, il faut en culture attelée 14 jours d'at-
telage (plus deux guides) par hectare de coton et environ 9 jours
d'attelage (plus deux guides) en moyenne pour l'ensemble des cul-
tures vivrières. En motorisation intermédiaire, les chiffres sont
de 26 heures de tracteur (avec un conducteur) pour le coton et
18 heures en moyenne pour l'ensemble des cultures vivrières. Ces
différences de valeur d'avec nos résultats s'expliquent par le
fait que d'une part, les résultats de
la ClDT sont issus d'expé-
rimentations témoins
dont
les performances sont difficilement
réa l i sab l es en mi lieu paysan. D'autre part, leu r importance tient
à l'unité de base utilisée dans notre enquête de terrain qui est
l'heure de travail plutôt que la journée. En effet, dans le genre
d'enquête comme celui
réalisé par
la CIDT,
la même journée de
travail peut durer deux heures, huit ou dix selon les cas alors
qu'elles correspondraient respectivement à un quart de journée,
une ou 1,25 journée avec l 'heure choisie comme unité de base.
78

De l'analyse des temps de travaux par opérations en fonction
de l'équipement, on peut retenir que la mécanisation de l'agri-
culture n'est pas totale dans la région. On note une utilisation
sélective des équipements modernes dans la réalisation des opé-
rations culturales.
Ainsi
les opérations qui
nécessitent assez
d'énergie dans
leur réalisation sont effectuées par les formes
d'énergie nouvelles (traction animale et tracteur). C'est le cas
de l'ensemble des opérations relatives à la préparation du sol
et surtout le labour. Du fait du lessivage très important dans
l a zone,
le billonnage est beaucoup prat i qué par
l es paysans.
Cette opération très exigeante en travail est surtout effectuée
à
l'aide de la traction animale.
L'opération de sarclage ne se
mécanise qu'au niveau des unités de production qui ont acquis une
expérience certaine dans la gestion et
l'utilisation optimale
des équipements modernes. En effet la mécanisation de l'opération
de sarclage est directement liée à celle du semis car seuls les
semis en ligne autorisent un sarclage mécanique. Chez les PCMO,
le tracteur est aussi utilisé pour le transport de la récolte.
5.3.3
Les intrants modernes
Les PCA et PCMO utilisent les intrants modernes aussi bien
sur le coton que sur les cultures vivrières,
à
l'exception de
l'insecticide qui est exclusivement utilisé sur le coton. Le ta-
bleau 5.15 donne les
proportions dans
lesquelles ces
intrants
sont appliqués au coton et à l'ensemble
des cultures vivrières
avec des détails sur les trois principales cultures vivrières.
Ce tableau montre que chez
les PCA, trois quarts de
l'en-
grais utilisé est appliqué sur le coton,
contre un seul
quart
79

pour les produits vivriers.
Le maïs avec 22,4 % de NPK et 18,3%
d'urée est la culture vivrière qui
bénéficie le plus d'engrais.
Les
superficies
d'arachide
pour
leur
part
ne
reçoivent
pas
d'engrais.
Le coton bénéficie de la totalité des
insecticides
utilisés par les paysans; il reçoit plus de la
moitié de l'her-
bicide (56,5 %)
contre 43,5
%
pour
les produits
vivriers.
La
quantité d'herbicide reçue par les produits
vivriers se répartit
principalement entre le maïs
(19 %) et le riz pluvial
(21
%).
L'arachide ne bénéficie de l'apport d'aucun intrant moderne.
80

Tabl.aut 5.15
Utilisation des enarais, herbicides et insecticides sur le coton
et les cultures vivri'res selon le .ode de culture.
( X du total utilis' )
ttode de
e U l. T URE
A T TEl. E E
e U l. T URE
tt 0 TOR 1 S E E
culture
coton
produits
dont
coton produits
dont
TYP~
vivriert
vivriers
d'IntI' nt!
.aï. Iriz Pluvlarachide
aars Iriz pluv larachide
En.ral. ur.e
75.27
24.23
18.26
05.97
00
77.16
22.84
18.11
03.15
00
CJ
Engrais n. p. k
74.02
25.98
22.36
02.66
00
74.69
25.31
20.60
04.47
00
Insecticides
100
00
00
00
00
100
00
00
00
00
Herbiold..
56.52
43.98
18.91
21.08
00
69.76
30.24
19.10
04.24
04.77
Source: Traiteaents ettectuès , l'aide des donn'es d'enquête

Pour ce qui
est des
PCMO,
ils appliquent 77
% de
l'urée
qu'ils utilisent sur le coton et 23 % sur les cultures vivrières
dont 18 % pour le maïs. 75 % de la quantité de NPK est appliquée
au coton et 25,3 % à
l'ensemble des produits vivriers dont 20,6%
au maïs.
Si
le
riz
pluvial
bénéficie d'une
faible
proportion
de
l'engrais
utilisé (3 % d'urée et 4,5 % de NPK) l'arachide qui
est la troisième
culture vivrière du point de vue des super-
ficies cultivées ne
bénéficie pas d'apport d'engrais
(tableau
5.15). L'insecticide est utilisé à 100% sur le coton. La quantité
d'herbicide est appliquée à 70 % sur le coton et 30 % sur les
cultures vivrières dont 19 % sur le maïs, 4 % sur le riz pluvial
et 5 % sur l'arachide.
Le tableau 5.16 présente les quantités
d'intrants utilisées en moyenne par hectare sur le coton et les
produits vivriers.
Tableau 5.16
Quantités d'intrants utilisées par hectare
sur le coton et les cultures vivrières
selon le mode de culture.
Culture
attelée
Culture
IIOtorisée
Intrants
coton
produits
coton
produits
vivriers
vivriers
Engrais (kg/ha)
207
60
225,20
97,96
(npk + urée)
Herbicides
1,17
0,89
2
1,70
(1 itre/ha)
Insecticides
14 ,22
00
11,85
00
(litre/ha)
Source
Traitements effectués à l'aide des données
d'enquête.
82

Il
appara î t
à
l'ana lyse
de
ce tab l eau
que
l es
quant i tés
d'intrants
modernes
appliquées
par
hectare
sur
les
cultures
demeurent
en
dessous
de
celles
préconisées
par
l'organisme
d'encadrement et ceci aussi
bien chez les PCA que chez les PCMO.
En effet,
la CIDT
recommande
250
kg
d' engra i s
par
hectare
de
coton soit 200
kg de NPK et 50 kg d'urée.
Pour ce qui
est des
cultures vivrières,
la quantité recommandée varie selon la cul-
ture en présence.
Puisque
les paysans
reçoivent
les
quantités
d'engrais de la CIDT en fonction des superficies déclarées, pour
minimiser leurs coûts de production en fin de campagne,
ils dé-
clarent des superficies moindres mais épandent l'engrais reçu sur
des surfaces plus importantes que celles qu'ils ont déclarées.
Ainsi,
les quantités d'engrais et d'herbicide appliquées sur les
cu l tu res ne
sont
pas
l es
doses opt i ma l es
recommandées
par
la
CIDT.
Les paysans justifient ce comportement par
la cherté des
intrants
modernes.
Ils
ne
veulent
pas
appl iquer
l'engrais
en
quantités importantes sur les produits vivriers tant qu'ils ne
seront pas sûrs qu'ils peuvent en tirer des revenus monétaires.
Pour ce qui est du coton,
l'essentiel selon eux
est que le champ
cultivé
reçoive de
l'engrais même si
cette quantité
n'est pas
optimale.
La description qui
a été faite des systèmes de production
de la région a montré
la répartition des superficies cultivées
par type de culture et celle du travail par unité de production.
Elle a aussi montré les profils de travail
et l'utilisation des
équipements modernes aussi
bien par opération culturale que par
type
de
culture.
Les
budgets
par
culture
que
nous
allons
83

présenter maintenant vont nous
informer sur
la rentabilité
de
chacune des cultures du plan de production du paysan.
5.4 Les budgets de production par culture
Les tableaux
5.17 et 5.18 présentent
les budgets de
pro-
duction
des
quatre
cultures
principales
(coton,
maïs,
riz
pluvial, arachide) pratiquées
dans la région et de deux cultures
secondaires (riz de bas-fonds et sorgho) selon le mode de cul-
ture.
Ils
permettent
de
comparer
entre
elles,
la
rentabi 1 ité
moyenne de chacune des cultures.
Les valeurs qui figurent dans
ces tableaux sont des moyennes. Le niveau élevé des écarts-types
associés à ces moyennes dénote de la grande dispersion des don-
nées en présence. Les prix utilisés sont les prix en vigueur dans
la région.
Il ressort de l'analyse de ces tableaux que les rendements
des
cultures en mode motorisé sont généralement supérieurs
à
ceux du
mode attelé.
Cela
suppose un
gain d'expérience
et de
compétence certain dans la gestion et
l'utilisation optimale des
tracteurs au sein de ce groupe de
paysans.
En effet,
tous
les
paysans
en
cu l tu re
motor i sée
cons i dérés
dans
l'étude
ont
une
expérience d'au moins trois ans dans l'utilisation du tracteur.
Néanmoins,
les
bénéfices bruts
par hectare en culture attelée
sont
supér i eurs
à
ceux
qu'on
a
en
cu 1ture
motori sée.
Cette
situation est attribuable
aux charges
variables assez
élevées
chez les PCMO du fait de l'utilisation du tracteur dont l'entre-
tien est coûteux.
Les gains de revenus engendrés par la hausse
des
rendements
en
culture
motorisée sont
assez
faibles
pour
compenser les coûts supplémentaires de carburant et de
84

Tableau 5.17 : Budgets de production agricole (fcfa par hectare en culture atteléel
Coton
liais
Riz Pluvial
Arachide
Riz de bas-fonds
Sorgho
110,.
K. t1Pe
1101
K. t1Pe
1101
K.tJPe
1101
K.t1pe
."
K.tJPe
1101
K. t1Pe
YALKUI DK LA
168690
43356
79400
32H4
130840 5&394
55835
12005
181680
42594
49840
22010
PRODUCTION
Rendelent (k./hal
1466
311
1985
934
1&33
562
.59
204
23U
532
Tl2
213
Prix d'achat
115
40
80
65
80
70
(fcfa /k.1
COUTS VARIABLES
34051 (20110199
22739 (291 9274
23642 (18) 19204
2841 (51 n08
5179 (2,151 3540
2450 (5) 1005
Selences
gratuit (01
784 (l)
425
3215 (2,5) 2418
2849
(51 1908
4137 (1,2)
2685
2451 (51 1005
Bngrais npk
19082 (111 6386
10708 (13,5) &414
7236 (5,5) 4652
00
00
00
Kngrais ur~e
3338
(21 1423
2572 (3,3) 1129
4046 (3)
1135
00
00
O,
If)
CXJ
Herbicide
6723 (4) 3407
7280 (9,2) 2415
5925 (4,51 3'60
00
00
00
!fain d'oeuvre
5898 (3) 4267
1395 (21
803
3120 (2,51 8168
00
1042 (0,551 610
00
salariée
MARGB BRUTE
134539 (801 42917
566&1 (71) 30962
106998 (821 44630
61968 ('51 11843
182501 (97,251 43433
47390 (95) 15823
Source: Traitements effectués à l'aide des données d'enquête
N.B. Les chiffres entre parenthèses représentent la part (en %) de la rubrique
dans la valeur de la production

Tableau 5.18 : Budgets de productioD agricole (fcfa par hectare eD cult.re lotoris~e)
COtOD
bis
Riz Plu,i&!
Arachide
RiE de Bas-Fonda
Sorg~o
KOf.
1. tJPe
KOf
I.t",
KOf
l.t"l
K01
I.tfpe
KOf
I.tfpt
KOf
E.tfpe
nLEUR Dilo'
189750
10343
U960
4488
142880
18120
60125
7381
184560
26813
53200
8515
PRODUCTIOII
Rendelent (kg/ha)
1650
90
2074
197
1186
781
925
274
2307
260
760
123
Prix d'achat
115
40
80
65
80
10
(fefa/kg\\
COUTS VARIABLES
60548 (32) 4670
32960 (40 \\ 1566
41192 (29\\ 2'39
14519 (24\\ 7388
10877 (61 1051
5875
(11\\
630
Selenees
gratuit (0\\
928 (1,2) 248
4000 (3\\ 2943
2612
(4\\ 1249
3982 (21 823
2800 (5)
720
Enguis urée
4062 (2\\
688
3321
(4\\ 1294
3700
(2,5) 912
00
00
00
Engrais npk
14417 (7,61 7496
10312 (12,5\\ 6080
11207 (8\\ 1138
00
00
00
1.0
CD
Herbicides
6523 (3t4\\ 1970
6420
(8\\
3377
10033 (71 2115
4287 (7) 4020
00
~l)
Kain d' oeune
15050 (81
3473
5227
(6,3\\ 5820
1797 (l,21 1418
670 (lI 230
6895 (4)
3218
00
salariée
Carburant et
20496 (l1\\ 7437
6688
(8\\ 5060
10455 (1,3\\ 3786
7000
(12)
1511
00
3075
(6) 960
lubrifiants
KAiGE BRUU
130753 (68) 12810
49982 (601
16483
101588 (71\\ 18S68
45656 (16) 7912
173683 (94\\ 34341
47325 (89)
3407
Source: Traitements effectués à l'aide des données d'enquête
N.B:
Les chiffres entre parenthèses représentent la part (en %) de la rubrique
dans la valeur de la production.

lubrifiants du tracteur de même que ses fréquentes réparations.
Il apparait de ce fait une supériorité de la culture attelée en
termes de bénéfices bruts par rapport à la culture motorisée ce
qui explique son adoption massive par la plupart des paysans de
la région.
A l'opposé,
la culture motorisée a,
selon ces mêmes
paysans,
la
mauvaise
réputation
d'augmenter
les
charges
de
fonctionnement même si
elle permet
la mise en culture de plus
grandes superficies.
Une analyse par produit révèle aussi bien chez les paysans
en culture attelée que chez ceux en culture motorisée que le riz
de bas-fonds est la culture la plus rentable du point de vue de
la marge brute. C'est une culture secondaire au niveau de la su-
perficie
qu'elle
occupe.
Elle
est
exclusivement
réservée
aux
femmes. Le niveau élevé de sa marge brute (soit supérieure de 36%
à celle du coton en culture attelée et 33 % en culture
motori-
sée) est attribué au fait que sa culture se fait dans des
bas-
fonds assez fertiles. Ses rendements sont bons et ne nécessitent
pas l'utilisation d'intrants modernes ce qui allège considérable-
ment les coûts supportés sur la culture.
Enfin,
sa production a
été valorisée au prix officiel de 80 Fcfa le kilogramme.
Le coton,
avec
une marge de
134.539
Fcfa chez
les PCA et
130.753 Fcfa chez les PC MO est la seconde culture du point de vue
du revenu brut par hectare alors qu'il
constitue la première en
termes
de
superficies
cultivées.
Il
bénéficie
de
tous
les
intrants modernes en plus de la main d'oeuvre salariée. Après le
coton,
arrive le
riz pluvial
qui
procure aux paysans un
revenu
brut
de
106.998
Fcfa
en
culture
attelée
et
101.688
Fcfa
en
culture motorisée.
Le maïs qui est la première culture vivrière
87

en termes de superficies cultivées chez les deux types de paysans
est la quatrième culture du point de vue du revenu brut engendré
avec une marge de 56.661 Fcfa en culture attelée et 49.982 Fcfa
en culture motorisée.
L'arachide et le sorgho,
avec des marges
respectives de 52.986 Fcfa et 47.390 Fcfa chez les PCA,
45.556
Fcfa et 47.325 Fcfa chez les PCMO se classent après le maïs.
L'analyse de la structure de la production à travers
les
budgets montre Que 1es i ntrants monéta ires occupent une fraction
plus grande de la valeur de la production dans les unités de pro-
duction en culture motorisée que dans celles qui sont en culture
attelée. L'engrais chimique NPK valorisé au prix financier,
le
carburant et les lubrifiants sont les principales rubriques d' in-
trants monétaires dans les unités de production en culture moto-
risée.
A ces
deux
postes,
il
faut
ajouter
la
main
d'oeuvre
salariée (8 %) dans le cas du coton et l'herbicide dans le cas
des produits vivriers comme le maïs et le riz pluvial (8 % et 7%
respectivement). En culture attelée, la principale rubrique d'in-
trants monétaires sur le coton
est l'engrais NPK (11 %).
Pour
ce qui est des cultures vivrières,
l'engrais NPK et les herbi-
cides constituent les principaux intrants monétaires.
En valeur absolue,
on se rend compte que le coton est la
culture la plus intensive en capital, ayant le montant de coQt
variable par hectare le
plus élevé. Il est suivi en cela par le
riz pluvial et le maïs.
Cette classification se trouve être la
même
pour
les
deux
types
de
paysans.
L'arachide,
le
riz
de
bas-fonds et le sorgho sont moins intensifs en
capital
leur
cul ture
nécess i te peu d' i ntrants
monéta ires.
Le
tableau
5.19
88

présente la rentabilité brute d'un franc (variable) investi selon
la culture.
Tableau 5.19
Rentabilité brute d'un franc variable
investi selon la culture
Rentabi l i té14
Rang
Produits
en Fcfa
Attelée
Motorisée
Coton
3,95
2,16
5
Maïs
2,49
1 ,52
6
Riz pluvial
4,53
2,47
4
Arachide
18,60
3, 13
3
Sorgho
19,34
8,05
2
Riz de bas-fonds
35,24
15,97
Source:
Traitements effectués à l'aide des données
d'enquête
Ce tableau montre qu'un franc variable
investi dans l'acti-
vité de production agricole est plus rentable en culture attelée
qu'en culture
motorisée et cela quelque soit la culture consi-
dérée: la culture attelée rentabilise mieux le capital variable.
L'analyse par culture montre que les trois premières places sont
occupées respectivement par le riz de bas-fonds,
le sorgho et
1 ' arach ide. Ces cu l tures qu i rentabi lisent mi eux l es un i tés moné-
taires qui
y sont
investies devraient en
principe
bénéficier
davantage de la liquidité existante. Mais la réalité est que leur
réalisation n'en nécessite pas beaucoup. Ce ne sont donc pas des
cultures intensives en capital. Le fait que ces cultures occupent
14 La rentabilité brute ici considérée est le rapport de la marge brute
sur le total des coûts variables.
89

les trois premières places suppose que
si la liquidité existante
constitue une contrainte sévère dans le milieu alors les paysans
ont tout intérêt à la consacrer à
ces cultures. En revanche,
le
coton dont
1a
réa 1 i sat ion
nécess i te
assez
de
cap i ta 1 1 i qu ide
apparaît comme une culture qui
le rentabilise mal.
Il se classe
à la cinquième place après le riz pluvial qui arrive en quatrième
position. Le maïs, avec 2,49 Fcfa en culture attelée et 1,52 Fcfa
en
culture motorisée se classe à la dernière place en terme de
rentabilité du franc unitaire qui y est investi.
La description des systèmes de production de la région de
M'Bengué
nous a
renseigné sur
la
répartition
des différents
facteurs de production (terre, travail, capital) entre le coton
et les cultures vivrières. Elle a en outre permis d'établir la
rentabilité de chacune des cultures mais ne nous a pas renseigné
sur le type de liens qui
existe entre le coton et les cultures
vivrières au sein de ces systèmes de production. Le chapitre qui
suit va s'atteler à cette tâche. Il va déterminer les effets que
la culture du coton a sur celle des produits vivriers au sein des
systèmes de production de M'Bengué. L'analyse se fait
d'une part
au niveau des rendements et d'autre part au niveau des superfi-
cies cultivées.
90

CHAPITRE 6
LES EFFETS DE LA CULTURE DU COTON
SUR LES RENDEMENTS ET LES SUPERFICIES
DES CULTURES VIVRIERES
L'objectif de ce chapitre est de déterminer la nature des
relations qui existent entre le coton et les cultures vivrières
au sein des systèmes de production de la région de M'Bengué. En
d'autres termes, il s'agit de vérifier si le développement de la
culture du coton dans la zone a entraîné de façon significative
celui
des produits vivriers.
Pour se faire nous analysons les
effets que le coton a d'une part sur les rendements des cultures
vivrières et
d'autre
part
sur
leurs
superficies
cultivées.
L'analyse se fait grâce aux modèles économétriques de régression
que nous utilisons comme instrument d'estimation des coefficients
techniques. Deux composantes de ces modèles de régression sont
considérées dans la présente étude: les fonctions de production
agricole et
l'analyse des éléments
déterminants
le
niveau
d'utilisation de la ressource terre. Les fonctions de production
agricole sont représentées par trois modèles de rendement; l'un
relatif
à
l'ensemble des
produits
vivriers et
deux qui
sont
spécifiques au maïs et au riz pluvial.
L'analyse des éléments
déterminants le niveau d'utilisation de la ressource terre est
quant à elle représentée par une fonction de superficie. Elle est
relative à l'ensemble des cultures vivrières.
6.1
Les fonctions de production agricole
L'utilisation
des
modèles
de
régression
à
des
fins
d'estimation des coefficients techniques était très
fréquente
91

dans les années 1960. Mais l'intérêt pour ce sujet a encore été
renforcé par le désir d'évaluer la productivité et l'efficacité
des petits exploitants dans le but de vérifier
l'hypothèse de
Schultz
(1964)15
du
petit
exploitant
"pauvre
mais
efficace".
Selon Eicher et Baker (1984), les premières tentatives d'estima-
tion
des
fonctions
de
production
pour
les
petits exploitants
agricoles ont été rapportées dans les études de cas de Ruthenberg
(1968)16 sur l'agriculture Tanzanienne, dans l'analyse des agri-
culteurs Africains au
Zimbabwé de Massel
et Johnson
(1968)17,
dans
l a
recherche effectuée dans
1e sud-ouest
du
Ni géri a
par
Upton (1967)18 et dans bien d'autres études. Mais après quelques
deux décennies d'expérience dans l'estimation des fonctions de
production agricole des petits exploitants à
l'aide de données
d'enquête, de nombreux problèmes ne sont toujours pas résolus.
Les principaux
problèmes sont des problèmes de spécification qui
concernent:
-
le choix d'une forme fonctionnelle,
-
la mesure et l'agrégation des intrants et des extrants.
En effet,
la plupart des chercheurs ont utilisé les fonc-
tions Cobb-Douglas, généralement sans justifier pourquoi d'autres
formes fonctionnelles n'étaient pas envisagées. Néanmoins quel-
ques uns ont présenté des résultats comparatifs en utilisant des
formes fonctionnelles linéaires, quadratiques, à racine carrée,
à élasticité de substitution
constante.
En règle générale,
la
variable dépendante des fonctions de production agricole a été
le
revenu agricole total de toutes les activités culturales, les
l imi tes
des
données
d'enquête
ayant
largement
empêché
15
16 17 18
Cités par EICHER et BAKER (1984).
92

l'estimation des fonctions de production spécifiques aux
cul-
tures. En raison des problèmes de spécification et de mesure,
le
coefficient de détermination multiple de la plupart des études
du revenu agricole fondées sur les intrants agricoles physiques
agrégés a été faible et les écarts types associés aux coeffi-
cients
individuels ont été
grands
(Eicher et
Baker,1984).
La
recherche
dans ce domaine s'est donc poursuivie dans la déter-
mination de méthodes pour essayer d'augmenter la part du revenu
qui est expliquée par les modèles.
Avec
les
nombreux
développements
survenus,
l'une
des
principales questions méthodologiques en vue de déterminer les
fonctions de production agricole a été la décision concernant
l'inclusion ou
non
d'une variable pour
la
gestion.
Massel
et
Johnson
(1968)19,
Upton
(1970)20 et Shapiro (1973)21 ont essayé
de trouver des substituts pour la gestion dans le but de diminuer
le biais de spécification qui
surgit lorsque la gestion est en
corrélation avec les variables incluses.
Malgré les contribu-
tions importantes des résultats de leurs travaux au niveau métho-
dologique,
les
chercheurs
ont
abandonné
1 'uti l isation
d'une
variable de gestion et ont essayé d'incorporer la gestion indi-
rectement
par
l' intermédiai re de
variables
comme
le choix
du
temps opportun des activités clefs (ex
la date de semis,
la
date de
sarclage)
et en
précisant des
variables
reflétant
la
qual ité
des
intrants
pour
expl iquer
les
écarts
"d'efficacité
technique" entre les agriculteurs. Dans les études de la fonction
de production de maïs, de coton et de sorgho, on a constaté que
la date de semis,
la densité de semlS,
la quantité d'engrais et
19
20 21
Cités par EICHER et BAKER (1984)
93

le temps écoulé entre les semailles et le sarclage ont des liens
significatifs avec les rendements (Norman,
1976)22.
Lors de leurs récentes recherches sur la production du maïs
au Nigéria, Flinn et Lagemann (1980)23 ont constaté que les coef-
ficients des variables représentant le choix du temps opportun
des activités pratiquées, surtout la date de semis se sont révé-
lés plus significatifs que les variables représentant le niveau
des intrants et de la main-d'oeuvre.
Malgré les succès rencontrés dans l'utilisation des fonc-
tions de production, Eicher et Baker suggèrent vues les limita-
tions des données,
des méthodes d'estimation et des problèmes
de spécification mentionnés précédemment, que les résultats des
études des fonctions de production soient considérés comme des
approximations grossières que l'on doit utiliser avec prudence.
6.2 Les éléments déterminants de l'utilisation des ressources
La seconde uti l isation principale de l'analyse de régression
selon Eicher et Baker (1984) a servi à
déterminer les facteurs
ayant une influence sur
le niveau d'utilisation des ressources
pa~ les agriculteurs.
Les applications se sont concentrées sur
les éléments déterminants:
la superficie cultivée et
la quantité de main
d'oeuvre
utilisée dans les activités agricoles,
- le taux de diffusion ou les probabilités d'adoption d'un
intrant recommandé comme un engrais ou une variété améliorée.
En général,
selon ces deux auteurs,
les analyses économé-
triques
des
facteurs
influençant
l'utilisation
de
la
main
22
23
Cités par EICHER et BAKER (1984)
94-

d'oeuvre ou de la terre
dépendaient dans une certaine mesure
d'un choix ad-hoc des variables à inclure comme variables expli-
catives. Ces applications expliqueraient faiblement la variation
dans l'utilisation des ressources.
Le but principal
de ces mo-
dèles a consisté à tester des hypothèses en vue d'améliorer la
compréhension des relations dans les systèmes agricoles. A l'aide
d'un modèle
linéaire simple,
Upton
(1967)24 et Luning
(1967)25
ont trouvé une relation positive et significative entre le nombre
de personnes disponibles pour exercer les activités agricoles et
la superficie cultivée.
Norman et al
(1979)
ont estimé plusieurs fonctions
ayant
trait aux niveaux
d'utilisation des ressources y compris les
heures de travail par hectare,
le nombre total d'heures de tra-
vail sur l'exploitation familiale et le nombre d'heures de tra-
vail par hectare dans le nord du Nigéria.
Ils ont
constaté que
les heures-hommes par hectare avaient une relation inverse avec
le nombre d'hectares cultivés mais une relation directe avec la
proportion des terres de haute qualité.
Que ce soit pour les fonctions de production agricole ou les
éléments déterminants de l'utilisation des ressources,
les ana-
lyses économétriques effectuées à peu d'exception près ont été
estimées à l'aide de la méthode des moindres carrés ordinaires.
Cet instrument garantit à l'utilisateur des estimateurs aux pro-
priétés statistiques désirables (convergence et efficacité) quand
les conditions de son application sont satisfaites.
Dans la suite du chapitre, nous allons spécifier les
variables
et
les
modèles
statistiques
à
estimer
puis
nous

24
25
:
Cités par EICHER et BAKER (1984).
"
95

présenterons les résultats des différentes estimations.
L'esti-
mation des modèles de régression dans la présente étude répond
au besoin d'identifier les facteurs susceptibles de déterminer
les superficies cultivées des produits vivriers et leurs rende-
ments. En particulier, l'objectif poursuivi ici est de déterminer
le lien qu'il
pourrait y avoir entre les rendements et les su-
perficies cultivées des cultures vivrières et ceux du coton de
même que
l'effet des techniques modernes de production et des
intrants modernes sur ces variables.
6.3
La spécification des variables et des modèles
6.3.1
Les fonctions de rendement
Trois
fonctions
de
rendement
ont
été
estimées
dans
la
présente étude.
L'une utilise les données globales relatives à
toutes les cultures vivrières.
Les deux autres fonctions
sont
spécifiques au maïs et au riz pluvial.
L'est i mat i on
de
la
fonct ion
g loba le
des
rendements
des
produits vivriers
(28
observations)
s'est faite
sur
la
base
d'observations émanant des unités de production
individuelles.
Cette fonction détermine le rendement de l'ensemble des produits
vlvriers par rapport aux variables expl icatives retenues. L'esti-
mation des fonctions de rendement spécifiques au maïs (42 obser-
vations) et au riz pluvial (25 observations) s'est faite à l'aide
d'observations sur les champs afin d'une part de déterminer les
facteurs susceptibles de faire varier les rendements d'un champ
à
un autre et d'autre part d'augmenter
le nombre de degrés de
liberté.
Dans
les deux
cas,
il
n'est
pas fait
de distinction
entre les modes de culture.
96

Les
fonctions
se
présentent
sous
la
forme
structurelle
suivante:
y .. ft~, ~, ..1;., X.' Xs, lÇ;}
Dans la fonction globale,
Y représente la moyenne pondérée (par
la superficie) des rendements des cultures vivrières pour chaque
unité de production agricole. On note:
5
:28
Yj = E
E Pj .xlj
:;!-:l
j - : l
avec Pi qui
représente le
rapport de
la superficie du
produi t
vivrier i
au sein de
l'échantillon sur la superficie totale en
cultures vivrières. X
est le rendement du produit vivrier i par
i j
unité de production j.
Les cinq cultures vivrières considérées dans l'estimation
de la fonction
globale de rendement des produits vivriers sont
le maïs,
le
riz pluvial,
l'arachide;
le riz de bas-fonds et
le
sorgho.
Dans le cas des fonctions de
rendement
spécifiques au
maïs et au riz pluvial, Y
représente le rendement à l'hectare de
j
chacune des cultures par unité de production j.
Xl
représente
le
rendement
du
coton,
X
les
éléments
de
2
gestion sur
lesquels peut agir
le paysan,
X
la superficie
de
3
l'unité de production, X
les éléments fertilisants par hectare,
4
Xs l'expérience acquise par le paysan et X le mode de culture.
6
Selon qu'il s'agisse de la fonction globale d'indice de rendement
des produits vivriers ou des fonctions spécifiques au maïs et au
riz pluvial,
le nombre de variables explicatives sera différent
à
cause de
la particularité
de chaque
type de
fonction et
de
chaque type de culture.
97

Le
rendement
du
coton
intervient dans
le modèle
puisque
c'est
1e
type
d' i nf 1uence
qu' i 1 exerce sur
1e
rendement
des
produits vivriers que nous voulons préciser. Au niveau théorique,
on s'attend à ce que le coefficient associé à cette variable soit
positif compte tenu de tous les avantages associés à la culture
du coton dont pourraient bénéficier les
cultures vivrières.
En
effet,
la culture du coton a permis l'introduction
d'innova-
tions technologiques dans les systèmes de production de la région
et un système moderne d'encadrement. Cet encadrement, bien qu'il
soit défini de façon prioritaire par rapport au coton, bénéficie
aussi aux
cultures vivrières dont la structure d'encadrement a
aussi la charge. Cela doit de ce fait se traduire par une augmen-
tation de leurs rendements.
Les éléments de gestion sont représentés dans l'étude par
la date de semis (gestion du temps de
culture) et par la densité
de semis (gestion de l'espace).
En agriculture,
une des condi-
tions primordiales pour l'obtention de rendements élevés est de
réaliser chaque opération culturale à une date optimum fixée par
l'état du sol
et celui
des cultures.
Ceci
concerne toutes
les
opérations culturales: travaux de préparation
du sol, de semis,
d'entretlen et de récolte. Or en culture
traditionnelle,
pour
diverses
raisons
(notamment
leur équipement
insuffisant),
les
paysans prennent
souvent de grandes libertés avec le calendrier

cultural ce qui entraîne comme conséquence la médiocrité des ren-
dements. La réalisation des semis à bonne date constitue en par-

ticulier,
un
impératif majeur
pour
la
réussite
des
cultures.
C'est un falt d'observation courante qu'en zone tropicale.
les

retards ou préCOCltés de semis se traduisent par des chutes de
98

rendement
proport i onne 11 es
à
ces
déca l ages.
Ai ns i
l a
date
de
semis
intervient
comme
variable
explicative dans
la
fonction
étudiée et est représentée par
la différence entre
la date de
semis effective de
la culture par
le paysan et
la date optimum
fixée par la CrOT pour la région mais déterminée par l'rRCT en
fonction de la pluviométrie (mi-mai à fin juin). Cette variable
est mesurée en décade et calculée en valeur absolue. On s'attend
à un signe négatif de son coefficient qui reflèterait les baisses
de rendements dues aux décalages par rapport à la période opti-
male de semis.
Dans la fonction globale de
rendements des pro-
duits
vivriers,
la
variable
date
de
semis
a
été
considérée
seulement par rapport au mais.
En effet les paysans de l'échan-
tillon d'étude ont respecté les dates de semis des quatre autres
produits vivriers pris en compte dans l'estimation de la fonction
globale de rendement. Mais puisque le mais constitue la princi-
pale culture vivrière de la région, nous avons tenu à considérer
les écarts de semis constatés à son niveau qui peuvent influencer
le rendement moyen pondéré de l'ensemble des cultures vivrlères.
La date de semlS du maïs n'a pas pu être respectée par tous les
paysans en ralson du fait qu'elle coincidait avec celle du coton.
Dans
la fonction
individuelle de
rendement du
nz
pluvial,
Îa
date de
semis
n'a
pas été
incluse
comme
vanable
expllcatlve
parce que les paysans de l'échantillon l'ont tous respectée.
La
variable date de semis s'est trouvée alors être une
constante
avec la même valeur au niveau de toutes les observations.
La denslté de semis
intervient dans
les fonctlons
SpéCl-
fiques du majs et du rlZ pluvial comme le nombre de pleds ou de
poquets de
la culture dans une superficie d'un hectare sur
le
99

champ considéré. En effet, la ClOT contrôle très strictement la
dens i té des plants car 1es rendements des cu 1tu res croi ssent dans
un
premi er
temps avec elle.
Un fa i b 1e
écartement des
plants
permet une couverture rapide du sol Qui limite les sarclages et
simplifie les traitements insecticides. On espère un coefficient
positif pour cette variable afin de tenir compte des gains de
rendements associés à une bonne densité. Dans la fonction globale
de rendements pondérés des
cultures vivrières, nous avons cal-
culé une moyenne pondérée de leur
densité en tenant compte du
nombre de pieds ou de poquets des différents produits vivriers
dans une superficie d'un hectare. En notant 1 la densité moyenne
pondérée des cultures vivrières, on a:
avec Pi défini précédemment et D
Qui est la densité du produit
i j
vivrier i sur l'unité de production j. La densité de semis n'a
pu être considérée dans l'estimation de la fonction de rendement
du riz pluvial faute de données relatives à cette variable.
X
représente
la
superf ici e
tota le
cu 1t i vée
au
sei n
de
3
chaque unité de production. L'argument Qui milite en faveur de
l'incorporation de cette variable dans les modèles est Qu'une des
contraintes de
l'agriculture tropicale est
le manque de main
d'oeuvre dans la réalisation des nombreuses
opérations cul tu-
1
rales. Eu égards à cela, les petites unités de production agri-
coles pourraient recevoir plus de soins par unité de surface mise
en culture que les grandes. Pour caractériser ce phénomène, nous
avons
considéré
la superficie mise en culture comme variable
exp li cat ive dans
les
modè l es
Que nous
avons
élaborés.
Cette
100

variable intervient pour refléter l'écart de rendement qui eX1S-
terait entre
les
grandes et les
petites
unités
de
production
(cétéris paribus) du fait de la différenciation dans la quantité
de main d'oeuvre reçue par unité de surface.
Le coefficient de
corrélation
associé à
la superficie devrait être
négatif.
La
superficie de l'unité de production n'a pas été considérée dans
l'estimation du rendement du maïs à cause de sa forte corrélation
avec l'utilisation de la motorisation intermédiaire.
Les éléments fert i li sants sont représentés par 1es quant i tés
d'engrais et d'herbicides apportées à la culture. Les carences
du sol constituant une importante contrainte pour l'agriculture
Africaine, l'on a souvent eu recours aux fertilisants pour amé-
liorer les rendements. Mais en zone tropicale, ces fertilisants
ont été jusqu'à présent
très
i nsuff i samment
ut i l i sés su r
les
cultures à cause de leurs coûts très élevés. En effet, la valeur
marchande des cultures pour le paysan est faible,
par contre le
prlX de l'engrais est très élevé.
Ainsi,
les paysans de notre
zone
d'étude
uti lisent de
façon
prioritai re
l'engrais sur
le
coton qui est la principale culture qui leur procure des revenus
monétaires.
En
agissant
ainsi,
les
cultures
vivrières
n'en
reçoivent qu'une infime partie (environ 25 %).
Les rares champs
de produits vivriers qui reçoivent de l'engrais auront de ce fait
un rendement meilleur par rapport à ceux qui n'en
reçoivent pas
du tout.
La quantité d'engrais apportée à la culture pendant la
campagne agricole
intervient
alors comme
variable expllcative
dans le modèle. On s'attend à ce que le coefficient qui
lui est
assoclé ait un signe positif.
101

Une autre caractéristique de l'agriculture Africaine est la
croissance extrêmement vigoureuse des adventices dans les champs.
Elles entrent en compétition avec les cultures pour l'utilisation
des
ressources minérales
du
sol.
Le
problème
de
maîtrise
de
l'herbe constitue de ce fait un goulot d'étranglement dans
la
production agricole des cultures annuelles. Ainsi,
l 'appl ication
des herbicides est un facteur déterminant du rendement vue
la
main d'oeuvre limitée pour la réalisation de l'opération de sar-
clage.
La quantité d'herbicides
apportée
au
champ
intervient
alors comme variable explicative dans
la fonction.
Du fait de
l'effet favorable que l'herbicide a sur le rendement des cul-
tures, on s'attend à ce que le signe qui
lui
est associé soit
positif.
La prat i que cu l tura le et le précédent cu l tura l earaetér i sent
dans
l a présente étude l' expér i enee aequ i se par le paysan.
La
pratique
culturale
est
considérée
sous
deux
formes
(pure
ou
associée). Les cultures associées constituent la règle en milieu
traditionnel. Elles présentent de multiples avantages en ce qui
concerne l'exploitation des ressources hydriques et minérales du
sol par leur enracinement étagé, l'utilisation de la lumière,
la
couverture du sol.
Afin de vérifier l'effet de ces différents
avantages sur
le rendement,
cette variable intervient dans
la
fonction comme
variable binaire prenant la valeur un dans le cas
d'une
association
de
culture
et
la valeur
zéro
dans
le
cas
contraire.
La pratique
culturale
n'a
pas
été considérée dans

l 'estimatlon de la fonction globale de rendements
pondérés des
produits v1vriers parce que cette estimation se fait à
partir
d'observations sur les unités de production individuelles et que
102

toutes
ont
aussi
bien
des
champs
en
culture
pure
qu'en
association.
La
rotation
des
cultures
constitue
une
pratique
très
utilisée
dans
l'agriculture
traditionnelle;
elle vise à
con-
server la fertilité du sol.
La tradition culturale de la région
est telle que ce sont les nouvelles parcelles qui
reçoivent une
ou
deux
années
consécut ives
du
coton
avant
d' accue i 11 i r
les
cultures vivrières.
La culture du
coton se faisant
dans
la
région à l'aide d'engrais, nous supposons que l'arrière-effet de
l'engrais sur
la parcelle
peut
profiter aux
rendements de
la
culture vivrière. En effet,
l'influence de l'engrais sur le sol
et les rendements ne se limite pas seulement à
l'année de son
application. Les effets résiduels sont très importants et peuvent
se faire
sentir
pendant
plusieurs années.
Ainsi
la
rémanence
d'action de
l'engrais
est
prise
en
compte
dans
le
modèle
à
travers
le
précédent
cultural
qui
intervient
comme
variable
bi na ire dans la fonct ion,
prenant
l a va leur
un s i l e champ a
accueilli précédemment du
coton et la valeur zéro dans le cas
contraire. On s'attend à un gain de rendement pour une culture
présente sur un champ qui aurait précédemment accueilli du coton.
Le précédent cultural
a
été écarté de
la fonction
globale de
moyenne pondérée des produits vivriers du fait que sa définition
se fait
par
rapport aux
champs alors
que
l'estimation de
la
fonction
globale se fait à partir d'observations sur les unités
de production.
Les modes de culture considérés dans
l'étude sont
repré-
sentés d'une part par l'utilisation de
la traction animale et
d'autre part par l'utilisation de la motorisation intermédiaire.
103

Ces équi pements modernes
servent davantage aux travaux de prépa-
ration du sol
et notamment
le
labour.
Or
le
labour apparaît
comme un facteur important de productivité agricole et ses effets
sur les cultures justifient à eux seuls l'équipement en matériel
de culture et en moyen de traction du monde paysan. Outre ces
effets directs sur l'enracinement,
la croissance et les rende-
ments des cultures,
les labours ont un rôle très important dans
la pratique agricole courante qui est celui de faciliter la lutte
contre les adventices qui constitue un souci majeur pour les pay-
sans et l'un des premiers goulots
d'étranglement de la produc-
tion en zone tropicale.
Enfin
le labour joue un rôle important
en permettant l'enfouissement des matières végétales et la res-
titution au sol des résidus de récolte. En fait une bonne prépa-
ration
du
sol
permet
une
mei lleure
uti l isation
des
réserves
hydriques et minérales du sol.
Eu égards à cela,
l'utilisation
de ces équipements devrait être correlé positivement au rendement
des cultures.
Ils interviennent dans le modèle sous forme d'une
variable muette prenant la valeur un en cas d'utilisation de la
motorisation
intermédiaire et la valeur zéro dans
le cas con-
traire (utilisation de la traction animale).
Une autre catégorie
de
variables explicatives
prises
en
compte dans l'estimation des fonctions considérées est représen-
tée par les interactions. Le choix des variables en interaction
s'est fait conformément à la volonté de déterminer les facteurs
susceptibles d'influencer les rendements des produits vivriers.
Ce souci nous a amené à considérer l'effet de
l'interaction de
facteurs comme le mode de culture et
le système de gestion du
paysan
sur
les
rendements
des
cultures.
A
cet
effet,
les
104

interactions comme apport d'engrais et précédent cultural, apport
d'engrais et respect
de la date de semis ont été introduites
dans le modèle. Ces interactions
devraient favoriser le rende-
ment des cultures considérées. Du fait que le chapitre précédent
a montré que les intrants modernes comme
les engrais sont uti-
lisés
en
majorité
sur
le
coton,
les
produits
vivriers
n'en
recevant
qu'une
quantité
marginale,
les
champs
de
produits
vivriers présents sur
des parcelles qui
auraient
précédemment
accueilli
du
coton
et
qui
en
plus
reçoivent
de
l'engrais
devraient avoir des rendements meilleurs. C'est ce qui justifie
la
prise
en
compte
de
l'interaction
apport
d'engrais
et
précédent cultural.
En outre,
un champ qui
aurait été semé au
moment
opportun
et
qui
en
plus
bénéficierait
de
l'apport
d'engrais pourrait voir ses rendements améliorés.
C'est ce qui
nous a
amené
à
cons i dérer
l' i nteract i on
apport
d' engra i s
et
respect de la date de semis.
Les variables qui interviennent dans le modèle à l'exposant
deux
le sont
pour
refléter
l'effet d'un
apport de
quantités
élevées
de ces
intrants sur
les
rendements
des
cultures.
En
effet,
les intrants comme l'engrais et les herbicides
ne sont
bénéfiques à
la plante qu'à une certaine dose.
Au delà,
elles
lui deviennent nuisibles du fait de leur toxicité. Compte tenu
de cela, les coefficients associés à ces variables devraient être
négat ifs pour ref l éter l' idée de rendements déc roi ssants qu i leu r
est associé.
La
forme
fonct i onne 11 e
quad rat i que
a
été
retenue
dans
l'estimation
des coefficients de régression.
L'ajustement des
données à cette forme de fonction s'explique par la présence d'un
105

nombre
important de
zéros pour
certaines variables
ce qui
a
expliqué l'abandon de la forme Cobb-Douglas,
la forme
logari-
thmique et d'autres formes plus complexes. En outre, nous l'avons
fait pour mieux tenir compte de l'effet des interactions sur le
rendement. Enfin la fonction de forme quadratique a la qualité
de considérer le stade des rendements décroissants,
permettant
ainsi de déterminer les seuils à partir desquels certains fac-
teurs comme
l'engrais,
la densité
de
semis,
les
herbicides
auraient des effets défavorables sur le rendement des cultures.
De
façon
plus
formelle,
le
modèle
quadratique
à
estimer
se
présente comme suit:
6.3.2
La fonction de superficie
Une fonction globale qui prend en compte toutes les cultures

vivrières de
l'unité de production agricole
a été estimée .
L'estimation s'est faite à l'aide d'observations sur les unités

de production
individuelles et
la fonction
présentée sous la
forme suivante
S - g( VII V21 V.), V.... >
avec S qui
représente la superficie moyenne cultivée par actif
en produits vivriers, V la superficie moyenne cultivée par actif
1
;
en coton, V les éléments reflètant la composition des membres de
2
106

l'unité de production,
V
le mode de culture,
V
la superficie
3
4
totale de l'unité de production.
V intervient dans la fonction puisque c'est son effet sur
1
la superficie moyenne cultivée par actif en produits vivriers que
nous
voulons vérifier. Si l'expansion des superficies cotonni-
ères
favorise
celle
des
cultures
vivrières,
alors
les
deux
variables
doivent
être
liées
positivement.
Les
éléments
qui
reflètent la composition des membres de
l'unité de production
(V ) sont représentés dans l'étude par le rapport du nombre de
2
rés i dents su r le nombre d' act ifs d'une part et par le pourcentage
des femmes
act ives dans
le total
des act ifs d'autre
part.
Le
rapport du
nombre de
résidents
sur
le
nombre
d'actifs
a
été
introduit dans
le modèle pour tenir compte de la pression qui
s'exerce sur les actifs en matière de personnes à nourrir.
Si
cette pression est forte,
les actifs augmenteront probablement
leurs superficies cultivées en produits vivriers du fait que le
coût élevé de l'intensification ne leur
permettra pas d'utili-
ser davantage de fertilisants
vu leurs ressources
limitées.
Quant au pourcentage des femmes dans
le total des actifs,
il
a
été introduit dans le modèle parce que la culture des produits
vivriers
étant
principalement
du
ressort des
femmes
dans
la
région, une forte proportion de femmes actives sur une unité de
production doit
probablement
faire
augmenter
les
superficies
cultivées en produits vivriers.
Le mode de culture (V ) intervient dans le modèle sous forme
3
de variable binaire prenant la valeur un en cas d'utilisation de
la motorisation
intermédiaire
et
la
valeur
zéro
dans
le
cas
contraire.
L'utilisation de
ces équipements modernes doit se
107

traduire par une augmentation de la superficie totale cultivée
par actif d'où probablement celle cultivée par actif en produits
vivriers (toutes choses étant égales par ailleurs).
La superficie totale de l'unité de production (V ) a été
4
considérée comme variable explicative pour vérifier l'effet de
sa variation sur la superficie cultivée par actif en produits
vivriers.
L'estimation des coefficients de régression de la fonction
de superficie s'est faite à l'aide d'un modèle de forme linéaire.
Nous avons opté pour cette forme fonctionnelle dans le souci de
déterminer la contribution individuelle de chacune des variables
explicatives à l'évolution de la superficie moyenne cultivée par
actif en produits vivriers. De façon
plus formelle, cette forme
linéaire se présente comme suit:
a
g(V11 V11 V
V~)
31
c:
a + bV1 + Ci E
V1• + dV) + fV, + ...
1 • 1
La
suite
du
chapitre
présente
les
résultats
des
différents
modèles
de
régression.
Les
coefficients
sont
commentés
et
considérés comme significatifs à un seuil e inférieur ou égal à
10 % avec un test bilatéral.
6.4
Les coefficients des modèles de régression
6.4.1
La fonction globale de rendement
Le tableau 6.1
donne les résultats de l'estimation de la
fonction
globale de
rendement moyen pondéré des produits vi-
vriers. Les variables retenues dans le modèle en expliquent 69%
de la variation. Ajusté par le nombre de degrés de liberté,
la
proportion expliquée est de 54 %. La statistique F, différente
108

Tableau 6.1
Coefficients de
la fonction globale de
rendement moyen pondéré des
produits
vivriers dans
la région de M'Bengué.
(Variable dépendante· = Moyenne pondérée des ren-
dements des cultures vivrières)
Variables explicatives
Coefficients de
regression
Rendement du coton sur
l'unité de production
0,6147 *
(1,736)
Da.te de semis
-57,08
*
(-2,3)
Superficie en produits vivriers
de
l'unité de production
-9,0784
(-0,276)
~uantité d'engrais
reçue en
moyenne par
hectare de produits
5,0590
<0,644)
vivriers
Utilisation de
la traction
animale
0,2932
(1,5U
~uantité d'herbicides
reçue en
moyenne par
hectare de produits
-109,7661
(-0,309)
vivriers
Apport d'engrais -
Respect de
la
date de semis
7,419
(0,90)
Densité pondérée à
l'hectare
des produits vivriers
0,0548
* <3,988)
Carré de
la quantité d'engrais
reçue
-0,0392
(-0,763)
Carré de
la quantité d'herbicides

reçue
-18,8062
(-0,224)
Terme constant
-721,9263
(0,3882)
R2
0,6913
R2
0,5471
,
F
4.22
*
D.W
1,8552
Nombre de dégrés de
liberté
18
*
Significativement différent de zéro au seuil
e ~ 0,10
Les chiffres entre parenthèses sont
les statistiques t
Source:
Traitements effectués à
l'aide des données
d'enquête
10'::l

de zéro au seuil de 1 % suggère que le modèle est consistant et
que
les
variables qui
y
sont présentes
expliquent dans
leur
ensemble le rendement moyen pondéré des cultures vivrières.
Le rendement du
coton sur l'uni té de
production est une
var i ab le pert i nente dans l'exp l i cat i on du rendement moyen pondéré
des cultures
vivrières et lui est associé positivement confir-
mant le signe que nous prédisions au niveau théorique.
En effet
une hausse de 1 % du rendement du coton sur l'unité de production
a pour effet une augmentation de 0.61 % du
rendement moyen pon-
déré des cultures vivrières. Ce résultat dénote l'existence d'une
complémentarité au niveau des rendements entre le coton et l'en-
semble des cultures vivrières des systèmes de production de la
rég i on.
Cette
tendance
démontre
le
fa i t
que
l es
paysans
de
M'Bengué utilisent les techniques modernes de production mises
à leur disposition par la structure d'encadrement aussi bien sur
le coton que les produits vivriers. En fait, les plus grands pro-
ducteurs de coton de la région sont aussi ceux qui sont largement
excédentaires en céréales (riz pluvial et maïs).
La
date
de
semis
est
une
variable
déterminante
dans
l'explication du rendement moyen pondéré des produits vivriers.
Le coefficient qui
lui est associé prévoit
une perte linéaire
de rendement associée au retard dans la date de semis. En effet,
toute déviation d'une décade par rapport à la période
optimale
de semis entraîne une baisse
moyenne de rendement de 57 kg/ha.
Les paysans doivent donc être rigoureux par rapport à la date de
semis qui détermine le rendement de leur culture afin de réaliser
cette opération au moment convenable.
Ces résultats sont con-
formes à
ceux
de l a
CI DT
pou r ce
qu i
est de l a
tendance.
En
110

effet,
la CIDT confirme l'idée d'une perte de rendement due au
décalage par rapport à la date optimale de semis en ce Qui con-
cerne le coton à partir d'expérimentation de
longue haleine en
station.
Pour
les cultures vivrières,
les
données
sont moins
sûres puisque dans le cas des céréales comme le maïs et le riz,
on assiste souvent au phénomène du tout ou rien. De ce fait,
les
précisions Que nous donnons ne peuvent malheureusement pas être
confrontées aux normes de la région car inexistantes au niveau
des produits vivriers.
La
densité
moyenne
à
1 'hectare
des
cultures
vivrières
expl ique
aussi
de
façon
satisfaisante
leur
rendement
moyen,
donnant
la
confirmation
Qu'une
bonne densité
au
niveau
des
cultures
favorise
leur
rendement.
Néanmo-ins,
la faiblesse
du
coefficient Qui lie les deux variables (0,05) laisse supposer Que
la densité n'est pas la variable principale Qui
explique le ren-
dement moyen des cultures vivrières.
Le coefficient associé à
l'utilisation de la traction animale stipule Qu'il n'y a pas de
différence significative de rendement dans la région en passant
du mode attelé au mode motorisé.
Les intrants modernes comme l'engrais et l 'herbicide n'ont
pas d'effet sur le rendement moyen des produits vivriers. Cela
est probablement dû aux Quantités très faibles de ces intrants
Qui leur sont consacrées.
Cette réalité d'ensemble peut masquer
des spéficités au niveau individuel. En effet, le chapitre précé-
dent a montré Que s'il est vrai Que dans l'ensemble les cultures
vivrières ne bénéficent Que de faibles Quantités d'engrais,
il
est aussi vrai qu'en leur sein,
il existe une inégalité dans la
répartition de ces intrants où le maïs puis le riz pluvial s'en
1 1 1

appropr i ent l a
presque tota lité.
Les fonct ions
i nd i v i due 11 es,
spécifiques aux
cultures présentées ci-dessous peuvent faire
apparaître des divergences de la situation d'ensemble.
6.4.2
Les fonctions individuelles de rendement
Les tab l eaux
6.2
et
6.3
présentent
les
coeff ici ents
de
régression
des fonctions de production Quadratiques de maïs et
de riz pluvial. Les modèles présentent des indicateurs de fiabi-
lité Qui sont tous satisfaisants. En
effet, pour ce Qui est du
maïs,
les variables du modèle Qui
sont simultanément non nuls
expliquent 72 % de la variation de son rendement.
Cette pro-
portion chute à 65 % lorsqu'elle est ajustée par le nombre de
degrés de liberté.
Dans le cas du riz pluvial, ces proportions
respectives sont de 68 % et de 51 %. De même,
la statistique F
Qui est différente de
zéro au seuil de 1 % suggère Que les va-
riables retenues dans
le modèle sont simultanément non nuls et
Qu'elles expliquent dans l'ensemble son rendement.
A l'analyse des coefficients de régression,
il ressort Que
le rendement du maïs dans la région de M'Bengué est déterminé par
sa date et sa densité de semis, le précédent cultural , les Quan-
tités d'engrais et d'herbicide reçues par le champ, l'interaction
apport d'engrais-précédent cultural et par le carré de la densité
de semis.
Le rendement du riz pluvial est Quant à lui déterminé
par la Quantité d'engrais (npk + urée) reçue par le champ de même
Que la Quantité d'herbicide, l'interaction apport d'engrais-pré-
cédent cultural et par le carré de la Quantité d'engrais reçue
par le champ.
La superficie totale mise en culture par l'unité
112

de production a en outre des
liens significatifs avec
le
ren-
dement du riz pluvial.
Tableau 6.2
Coefficients de la fonction de production
quadratique de maïs dans la région de
M'Bengué.
(Variable dépendante = Rendement du maïs en kg/ha)
Variables explicatives
Coefficients de régression
Rendement du coton
0,2938
( 1 , 1 94 )
Date de semis
-49,5755
*
(-2,469)
Densité de semis
0,1042
*
(4,397)
Quantité d'engrais
14,7338
*
(5,947)
Précédent cultural
248,914
*
(6,099)
Quantité d'herbicide
-111,27
*
(-1,768)
Utilisation de la traction
4,09
(0,91)
Engrais-Précédent cultural
301,3
(3,25)
*
Engrais-Date de semis
-1 ,88
(-1,17)
Carré quantité d'engrais
-0,0361
(-1,167)
Carré densité de semis
-7,34067E-07 *
(-6, 7)
Terme constant
-890,7956
R2
0,7258
--
R2
0,6593
F
10,917 *
D.W
1 ,917
Nombre de degrés de liberté
31
* Significativement différent de zéro au seuil e ~ 0,10
Les chiffres entre parenthèses sont les statistiques t
N.B: -7,34067E-07 est l'écriture sous forme machine de
-0,000000734067
Source:
Traitements effectués à
l'aide des données
d'enquête
1 1 3

Tableau 6.3
Coefficients de
la fonction de production
quadratique de
riz
pluvial
dans la région
de M'Bengué
(Variable dépendante = Rendement du riz pluvial en kg/ha)
Variables explicatives
Coefficients de régression
Rendement du coton
-0,2044
(-0,548)
Superficie de l'unité de
-32,6229
*
(-1,84)
production
Quantité d'engrais reçue
19,3405
*
(2,798)
Précédent cultural
-171,9300
(-0,631)
Quantité d'herbicide
387,8900
*
(1,852)
Utilisation de la traction
0,1474
(0,753)
animale
Interaction engrais-précédent
27,1400
*
(2,15)
cultural
Carré de la quantité
-0,1005
*
( - 2,08)
d'engrais reçue
Carré de la quantité
-40,2000
(-0,89)
d'herbicide reçue
Terme constant
1400,8268
2
R
0,6800
2
"R
0,5072
F
5,4674*
D.W
2,06
Nombre de degrés de
liberté
16
* Significativement différent de zéro au seuil
8 ~ 0,10
Les signes entre parenthèses sont
les
statistiques t
Source:
Traitements effectués à l'aide des données
d'enquête.
La date de semis du maïs est une
variable très
pertinente
dans l'exp li cat i on de son rendement pu i sque toute dév i at ion d'une
décade par rapport à
la période optimale de
semis entraîne
une
baisse moyenne de rendement de 49 kg/ha. Cette grande sensibilité
du rendement
à
la date
de
semis s'explique
par
le fait
que
le
1 14

semis est déterminé par l'apparition et la répartition des pluies
sur une plus ou moins longue période. En tout état de cause, une
bonne pluie de semis suppose plus de 20 mm de hauteur. Le semis
à bonne date procède de ce fait de la nécessité de caler le cycle
de la plante en tenant compte des besoins de celle-ci aux diffé-
rents stades phénologiques dans un environnement agro climatique
donné.
Ces premi ères plu i es ont auss i
l a qua lité théor i que de
déclencher dans le sol un processus très rapide et très fugace
de minéralisation de l'azote (pic de minéralisation) ainsi qu'une
reprise explosive de
la vie microbienne.
La
plante semée qui
dépend aux premiers stades de son développement de l'eau dans le
sol
et peu après des
réserves minérales
de ce sol,
bénéficie
ainsi d'excellentes conditions de nutrition azotée et la radi-
celle se développe dans un milieu microbien favorable.
La va-
riable date de semis n'a pas pu être considérée dans le cas du
riz pluvial. En effet,
la totalité de
nos paysans producteurs
de riz pluvial ayant semé pendant la période optimale de semis,
cette variable s'est révélée comme une constante.
La bonne densité de semis du maïs
lui
permet
un gain de
rendement de 0,10 kg/ha et apparait comme une variable très dé-
terminante de
son
niveau atteint.
Même si
ce coefficient est
faible
dans
le
cas
de
M'Bengué,
il
confirme
l'idée
selon
laquelle,
une bonne densité de culture permet une
utilisation
opt i ma le des
ressou rces
nutr i t ives
du so l
par
les
plantes et
améliore de ce fait leur rendement à travers le système d'aéra-
tion qu'il
leur procure. La densité de semis n'a pu être consi-
dérée dans
le cas du riz pluvial
faute de données relatives à
cette variable.
1 1 5

La superficie totale de l'unité de production a des liens
significatifs avec le rendement du riz
pluvial. Ainsi toute aug-
mentation de
la superficie cultivée d'un hectare entraîne une
baisse de rendement de l'ordre de 32kg/ha, confirmant le fait que
les grandes unités de production agricole bénéficient de moins
de so i ns
par
un i té de
surface
dans
un
env i ronnement de
ma in
d'oeuvre 1 imitante et d'intensification onéreuse d'où leur faible
rendement par rapport aux unités de production de dimension plus
modestes.
Les rendements du ma ï s et du riz pl uv i al
réag i ssent
favorablement à l'apport d'engrais ce qui leur permet un gain de
rendement de 14 kg/ha pour le maïs et 19 kg/ha pour le riz plu-
vial. Ces deux cultures sont en outre comme l'a montré le cha-
pitre
précédent,
celles
qui
bénéficient
le
plus
de
l'apport
d'engrais au niveau des produits vivriers.
Ce résultat positif
de l'engrais sur les rendements du maïs
et du riz pluvial milite
en faveur d'une augmentation du taux d'application de l'engrais
sur
les
cultures
vivrières
afin
d'améliorer
davantage
leurs
rendements mais la contrainte financière à
laquelle sont con-
frontés les paysans et le coût élevé de l'engrais ne facilitent
pas cette pratlque.
L'intervention du coton comme précédent cultural
expllque
favorablement le rendement du maïs, lui permettant une hausse de
rendement de l'ordre de 249 kg/ha. Ce résultat positif s'expllque
par le fait que le maïs arrive après le coton dans le système de
rotation des cultures ce qui lui permet de bénéficier immédiate-
ment de l'arrière-effet de tous les intrants modernes qui lui ont
été précédemment apportés; favorisant ainsi son rendement. Cette
variable n'est pas significative dans le cas du riz pluvial. Cela
1 16

est dû au fait que dans le système de rotation des cultures,
le
rlZ pluvlal
intervient en troisième position après le coton et
le maïs.
Le maïs pouvant être cultivé deux années de suite sur
la même parcelle,
le riz pluvial
qui
intervient après ne peut
plus bénéficier des arrière-effets des intrants qui
lui ont été
apportés précédemment puisque ceux-ci se sont déjà dissipés.
La
quantité
d'herbicide
appliquée
sur
le
maïs
explique
négativement son rendement en le faisant décroître dans une pro-
port i on
de
111
kg/ha.
Ce
résu 1tat
portera i t
à
croi re
qu'une
augmentation du taux d'application de l'herbicide devrait faire
diminuer le rendement du maïs ce qui n'en n'est rien.
La vérité
est que le coût élevé de 1 'herbicide ne favorise pas son utili-
sation systématique par les paysans.
Etant un substitut de
l'opération de sarclage,
l'herbicide qui doit être appliqué en
pré-levée sur les cultures pour préserver la propreté du champ
jusqu'à 1a réco 1te est ut il i sé par 1es paysans de 1a rég i on comme
une solution de dernier
recours sur
le maïs du fait que cette
culture n'est pas suffisamment rémunérée; son prix au producteur
étant bas (40 Fcfa/kg). Ainsi, les paysans n'appliquent l'herbi-
cide que sur
les champs de maïs qui n'ont pas pu être sarclés.
Or en
ce
moment
les adventices
ont
déjà
pris
le
pas sur
la
culture principale, l'obligeant à avoir un bas rendement dans la
concurrence qu'elles
lui
1 ivrent dans 1 'uti 1 isation des
res-
sources nutritives du sol.
Contrairement au maïs,
la quantité
d'herbicide reçue par le riz pluvial est très déterminante pour
son
rendement
pu i squ' e 1 1e
1u i
pe rmet
un ga inde
rendement
de
l'ordre de 388 kg/ha. Ce résultat positif de 1 'herbicide sur le
rendement du riz pluvial dénote l'effet qu'une bonne maîtrise des
117

adventices a sur le rendement des cultures. En effet, du fait du
sarclage fastidieux des champs de riz pluvial
et
aussi
compte
tenu de la main d'oeuvre limitée pour
la réalisation de cette
opération très importante, les paysans appliquent à cette culture
l'herbicide au moment opportun
ce qui
favorise son
rendement.
Cette façon de procéder vient du fait que le riz pluvial est une
culture très rentable du fait de son prix au producteur assez
élevé (80 Fcfa/kg).
L'efficacité de l'herbicide dépendant de son
mode d' app 1 i cat ion (date et dose), 1es paysans devra i ent en ten i r
compte dans son
uti 1 isation
sur
les cultures et
notamment
le
maïs.
L'interaction apport d'engrais-précédent cultural apparaît
comme une variable très importante dans
la détermination du ren-
dement du maïs et celui du riz pluvial. Néanmoins, le coefficient
qui lui est rattaché est plus consistant dans le cas du maïs. En
effet cette interaction permet un
gain de rendement de 301 kg/ha
en moyenne sur
le maïs par rapport à ceux qui ne la pratiquent
pas et 27 kg/ha dans le cas du riz pluvial. En fait, les faibles
quantités d'engrais
apportées
à
la
culture
présente
sur
une
parcelle qui
aurait précédemment accueilli du coton,
associées
à la rémanence de l'engrais précédent,
lui permettent un gain de
rendement appréc i ab 1e. Cet te prat i que gagnera i t à être encouragée
dans la région.
Le meilleur résultat obtenu dans le cas du maïs
par rapport au riz pluvial s'explique par le mode de rotatlon de
culture pratiqué par les paysans de la région
qui fait interve-
nir le maïs avant le riz pluvial.
En intervenant juste après le
coton,
le maïs est la première culture à bénéficier de la réma-
nence de l'engrais. L'interaction apport d'engrais respect de la
1 18

date de semis n'a pas d'effet significatif sur les cultures dans
la région. Cela peut s'expliquer par le fait que quand la culture
n'est pas semée au moment opportun,
la chute de rendement est
telle
qu'elle
est
difficilement
améliorable
avec
l'apport
d'engrais.
L'utilisation
de
la
motorisation
intermédiaire
n'engendre pas de gain de rendement en maïs et en riz pluvial par
rapport à
l'utilisation de
la traction animale.
Le coefficient
associé à cette variable n'est pas significatif.
Le rendement du coton au sein de l'unité de production n'a
pas de lien direct sur le rendement du maïs ni sur celui du riz
pluvial. Le coton agit plutôt de façon indirecte sur ces cultures
à travers
les
intrants modernes
introduits dans
la
région qui
contr i buent à une hausse
de
leu rs
rendements.
La contr i but ion
négatlve du carré de la densité de semis
au rendement du maïs
et du carré de la quantité d'engrais au rendement du riz pluvial
indique
l'exlstence
d'un
seuil
au
delà
duquel
ces
facteurs
contribuent à
la baisse de leurs rendements.
6.4.3 Le modèle de superficie
Le tableau 6.4 présente
les coefficients de régression du
modèle llnéalre sur la superficie cultivée par actif en produits
vivriers.
Le R~
qUl mesure la proportion de la variation de
la
superflcie cultlvée par actlf en produits vlvriers expliquée par
la régression est de 0,9298.
Ajusté par le nombre de degrés de
liberté,
il est égal à
0,9211.
La statistique F, différente de
zéro au seUl l de 1 % rend compte d'un bon degré d'ajustement des
données par l'ensemble oes varlables retenues dans le modèle.
1 1 9

La superficie cultivée par actif en coton est une variable
pertinente dans
la détermination de la superficie cultivée par
actif en produits
vivriers.
En effet
la mise en culture d'un
hectare supplémentaire de coton par actif est accompagnée par une
augmentation
de
la superficie
cultivée
par
actif
en
produits
vivriers de 0.81
hectare. Ce résultat explique le fait que
Tab 1eau 6.4
Coefficients du modèle linéaire de superficie
cultivée par actif en produits vivriers dans
la région de M'Bengué.
(Variable
dépendante
= Superficie
cultivée
par
actif
en
produits vivriers).
Variables explicatives
Coefficients de régression
Superficie cultivée par
0,8169
*
(14,906)
actif en coton
Rapport du nombre de
2,163
(0,72)
résidents sur le nombre
d'actifs
Pourcentage de femmes dans
0,2416
(0,943)
le total des actifs
Mode de culture
0, 1505
*
(2,268)
Superficie totale de
0,0306
*
(15,526)
l'unité de production
Terme constant
-1 ,3996
R2
0,9298
R2
0,9211
F
106,06
D.W
1 ,98
Nombre de degrés de liberté
23
- - - - - - - - - - ~ - - - - - - - - - - - _ . _ . _ - - - - - -
_._--------------_.~---_.
* Signlflcativement dlfférent de zéro au seuil e 5 0,10
Les chiffres entre parenthèses sont les statistiques t
Source:
Traitements effectués à
l'aide des données
d'enquête
120

l'expansion des superficies
cultivées par
actif en
coton
entraîne aUSSl celles cultlvées par actif en cultures vivrières
et atteste qu'une complémentarité existe entre ces deux types de
cultures.
Les paysans de la région de
M'Bengué ne perdent pas
de
vue
1eu r
sécu r i té
al i menta ire
et en
tiennent
compte
dans
l'augmentation des dimensions de leurs unités de production.
Le mode de
culture détermine
favorablement
la superficie
cultivée
par actif en cultures vivrières.
Le signe positif du
coefficient assoclé à
cette variable stipule que
les unités de
production
en
motorlsation
lntermédiaire
ont
une
superficie
moyenne
en
produits
vivriers
supérieure
de
15
%
à
celle
des
unités de production utilisant la traction animale. Ce résultat
s'explique par
le fait que l'adoption des nouvelles techniques
de culture à travers des équlpements plus perfectionnés permet
la mise en culture de plus grandes superficies.
Cette
augmen-
tation des superficies cultivées faite dans des limites raison-
nab l es
est
abso l ument
nécessa ire
pour
rentab i liser
1es
équlpements. Ainsi,
une incitatlon des paysans à améliorer leur
mode de culture pourralt
leur permettre d'augmenter
leurs
su-
perficies mises en culture et probablement celles cultivées par
actif
en cultures vlvrlères. Ce résultat est conforté par celui
relatif à la supedlcle totale cultivée qui stipule que la super-
ficle cultivée Dar actlf en produits Vlvrlers est liée positive-
ment à la superficis totale cultivée dans une proportion de 0,03
hectare.
En guise de concluslon de ce chapltre,
nous disons que les
résu l tats des f onet 1 ons de rendement mont rent que le coton exerce
deux types d'effets sur ies cultures vlvrières. Le premier effet
1 2 1

est un effet direct Qui se manifeste à travers la liaison posi-
t ive
QU l
ex i ste
ent re
1e
rendement
du
coton
et
ce 1u i
moyen
pondéré des cultures vivrières.
Cette liaison positive
dénote
l'existence d'une complémentarité entre le coton et les cultures
vivrières au niveau des rendements. L'amélioration des rendements
du coton entraîne donc celle des cultures vivrières. Cet effet
direct Qui est
pertinent au niveau du modèle global de rende-
ments
pondérés
n' appara î t
pas
au
n l veau
des
cu 1 tu res
p r l ses
individuellement (cas du riz pluvial et du maïs). Le second effet
Que le coton exerce sur les cultures vivrières est un effet indi-
rect.
Il
se tradu i t
par
1e
paquet techno log i Que mode rne QU i
a
fait son apparition dans les systèmes de production de la région
à
la
faveur
de
l'introduction
du
coton
et
Qui
profite
à
des
degrés divers aux cultures vivrières. Cet effet indirect apparaît
au niveau des cultures
prlses
individuellement et s'associe à
d' aut res
facteu rs
pou r
exp 1 i Que r
1es
rendements
des
produ i ts
vivriers. Ainsi l'intervention du coton comme précédent cultural
dans la culture du maïs,
la date et la densité de semlS du maïs,
la
Quantité
d'engrals
QUI
est
apportée
à
la
culture,
l'interaction apport d'engrais-précédent cultural ont chacun des
effets positifs sur le rendement du mais.
Quant à
l 'herbiclde,
du fait qu' l l
\\ u i
est ct ppl l q ué
au
mauvals moment,i 1 ne peut
empèc~~ler sa
ba i sse de
rendement.
Dans
le
cas du
r l Z
pl uv i al,
l'engrais, l'herbicide, l'interaction apport d'engrais-précédent
cultural
expliquent
f avorab 1ement
son
rendement
a lors
Que
la
grandeur
des
un i tés
de
p roduet ion
contr l bue
à
la
ba i sse
des
rendements
des
cultures
du
fait
de
la
falblesse
de
la
maln
d'oeuvre Dar unlté de superficie.
122

Les résultats du modèle de superficle attestent aussi
que
le développement des superficies cultivées en coton induit celui
des cultures vivrières. Cela montre aussi la complémentarité qui
existe entre
le coton et les cultures vivrières au niveau des
superficies cultivées. En effet,
la superficie cultivée par actif
en coton
exp li que
f avorab l ement
ce 11 e
cu l t i vée
par
act if
en
produits vlvriers de même que le mode de culture et la superficie
totale cultivée par l 'unlté de productlon.
6.5
Le domaine de validité des résultats
Les résu l tats aux que l s nous sommes parvenus dans ce chap i tre
s'inscrivent de façon formelle dans le domaine d'application de
la
fonction
de
production
néoclasSlque
de
la
description
des
relatlons
de
production
en
agriculture.
Cette
fonction
est
caractérisée par trois stades de production aui sont la phase des
rendements plus que proportionnels, moins que proportionnels et
celle des rendements décrolssants. Le
modèle oroduit-produit qui
représente la productlon de deux outputs à partir de l'utilisa-
tion d'un input s'inscri~ aUSSl dans cet environnement de fonc-
tlon de production néoclasSlqUe. Dans ce contexte, un produit YI
est dit complémentaire (au sens technique) à un produit Y2 si la
productlon de Y, entraine un accrolssement de la production de
Y2'
Le
taux
de
transformation
des
produits
dY2/dY,
est
alors
POSitlf pour toute comblnalson de Y, et Y2'
CeCl apparait sur le
graphlqUe qui suit.
123

graphique 6.1:
Domaine de validité de la complémentarité
entre le coton et les cultures vivrières.
Y2 (vivriers)
Y
c.
1
(coton)
La complémentarlté entre le coton et les cultures vivrières
qUl
constitue
la conclusion essentlelle de ce chapltre suppose
que l'on se situe dans la partie [AB] de la courbe de transfor-
matlon où
le taux de transformatlon entre le coton et les cul-
tures vivrières est positif. Ce résultat est vrai dans l'horizon
temporel qui
va du point A au pOlnt B et qui
ne correspond qu'à
certalnes comblnaisons de productl0n de coton et de produits vi-
vrlers. Le point B qui correspond au maXlmum de la productlon de
cultures vivrières
suppose que le paysan produit nécessairement
124

la
quantité
00
en
coton.
Au
delà
du
point
B,
l'allure
de
la
courbe montre que nécessa i rement,
l ' u t i l i sat i on du paquet d' input
se fera de façon compétitive entre
le coton et
les cultures vi-
vrières.
En
ce moment
alors,
seul
l 'obJectlf
poursulvi
par
le
paysan peut le guider dans sa combinaison de ressources entre
le
coton et
les
cultures vivrières.
Etant donnè
le niveau
d'input
que
peut
lu l
pe rmett re
son
niveau
de
revenu
et
l'état
de
la
technologie
qu'il
utilise,
l'augmentation
de
la
productlon
de
coton
nécessltera
la
chute
de
la
production
en
cultures
vi-
v ri ères.
L'usage
des
i ntrants
monéta ires
dans
le
système
de
production
de
façon
intensive
sur
une
culture
sera
le
cntère
principal
qUl
en
fonction
du
rapport
de
pnx
des
cultures
en
présence,
favorisera
le
passage
d'une
situation
de
complé-
mentarité à
un état de concurrence.
L'analyse menée dans ce chapitre nous a permis de préciser
les différents effets que la culture du coton, à travers les dif-
férentes
innovations
qu'elle a
apportées
dans
les
systèmes
de
production de
la région de M'Bengué a d'une part sur
les rende-
ments des cultures vivrières et d'autre part sur
leurs superfi-
cies cultivées.
Dans
le chapitre
qui
va
suivre,
nous
tenterons
de détermlner au
sein même
de ces systèmes,
les contraintes
de
product ion
auxque 11 es
font
face
l es
paysans
et
l'effet
d'une
résolution de ces contraintes sur la combinalson des ressources
et
leurs revenus.
125

CHAPITRE 7
LES PRODUITS VIVRIERS ET LA COMBINAISON DES
RESSOURCES DANS UN SYSTEME A BASE DE COTON
Quelques
uns
des
résultats
auxquels
sont
parvenus
les
chapitres précédents sont que le coton est la principale culture
des systèmes de production de la région.
En tant que tel,
tous
les intrants modernes utilisés dans le processus de production
lui sont alloués en priorité.
Le développement du coton a aussi
favorisé celui des cultures vivrières de la région au niveau des
rendements obtenus et des superflcies cultivées;
ces dernières
ayant bénéficié de
la
technologie moderne
introduite dans
les
systèmes de production à travers la diversification de la culture
du coton. Mais le coton n'est pas la culture la plus rentable du
point de vue de
la marge brute.
Ce rôle échoit au riz de bas-
fonds.
Les paysans de la région,
pour satisfaire leurs besoins
de liquidité et afin de s'assurer un revenu maximum auraient pu
accorder une meilleure place au
riz de bas-fonds au niveau des
superficles cultivées. Mais la réalité est que présentement dans
la région,
cette culture ne se fait pas à grande échelle comme
le coton.
L'objectif
de
ce
chapltre
est
donc
d'identifier
les
contraintes qUl
lnterviennent dans le processus de production
agricole des paysans quant à
la composition
de
leur plan de
cultures et l'effet que leur relaxation aura sur la combinaison
des ressources au sein de l'unité de production et sur le revenu
du paysan.
L'approche souvent utilisée pour conduire ce genre d'études
a
été
la
programmation
linéalre.
Eicher
et
Baker
(1984)
ont
126

mentionné quelques unes de ces études.
Bonkian (1985) a utilisé
cette méthode
dans
une
étude sur
l'allocation des
ressources
productives entre cultures dans la région du Boromo au Burkina
Faso. Depuis Clay ton (1961)26 qui fut l'un des premiers à
avoir
utilisé la méthode de programmation linéaire dans l'étude des
contraintes pouvant influencer la rentabilité des exploitations
agricoles au Kenya,
plusieurs autres chercheurs ont eu recours
à cet instrument notamment dans l'étude de la gestion des sys-
tèmes d'exploitation agricoles en Afrique. Cependant, de nombreux
problèmes liés à son utilisation demeurent sans solutions.
7.1
Les problèmes liés à la méthode de programmation linéaire
L'un des problèmes majeurs qui
se pose à l'application de
la méthode de programmation linéaire dans l'analyse des exploi-
tations agricoles en Afrique, est la définition de la fonction
objectif. La question est de savoir si la maximisation du profit
relève
de
l'agriculture
traditionnelle.
Schultz
(1964)27,
à
travers l'idée de "paysans pauvres mais
efficaces" soutient qu'à
l a sui te de tâtonnements success ifs, l'exp loi tant agri col e tradi-
tionnel arrive à atteindre un optimum dans
l'allocation de ses
ressources. Cette idée d'efficience et de rationalité de l'ex-
ploitant agricole traditionnel est partagée par Jones (1960)26,
Yotopoulos (1967)29,
Behrman (1968)30 et autres,
alors que des
auteurs comme Bocke (1953)31,
Samuelson (1970)32 rejettent l'idée
de maximisation du profit dans l'agriculture traditionnelle du
fait de l'existence en son sein de nombreux éléments non régls
par la rationalité économique.
25
27 28 29 30 31 32
:
Ci tés
par
Eponou (1983)
127

Une autre limite à l'application du modèle de programmation
linéaire aux exploltatlons agrlcoles traditionnelles est la dif-
fi cu 1té qu'on rencontre à extrapo 1er les résu 1tats obtenus compte
tenu de 1 'hétérogénélté de ces exploitations. D'autres faiblesses
inhérentes à la nature des modèles de programmation linéaire sont
liées aux hypothèses d'additivité et de llnéarité des activités,
de dlvisibilité des actlvltés et des
ressources,
d'homogénéité
des
inputs et OUT.puts.
Etant données ces nombreuses
1 i mi tes,
Eponou (1983) met en garde les uti llsateurs afin que l'instrument
d'analyse
qu'est
la
programmatlon
linéalre
soit
utilisé
avec
beaucoup de précautlon.
Nous allons dans
la suite du travail
exposer
le déve1op-
pement de certalns travaux relatifs aux modèles de comportement
des ménages quant à leur décision de maximisation de
l'utilité
ou du profit et nous en
inspirer pour bâtir un modèle de maxi-
mlsation de revenu pour la région de M'Bengué.
7.2
Les modèles de comportement des ménages
La théor-i e mi ero "?conom1 que s'est intéressée au cours de ces
dernières
années
aL:
DrQolème
partîcLJl,er
du
comoortement
des
ménages quant à
leur aéclsîon de product1on et de consommation.
Avec
,
1
q ç '> ) 3,3
t
( ,_...; ~
e
les
efforts ont été a~és ~ur 1 :,ntégratlon des déc1s1ons de produc-
t10r1
et
de
consornrnatlUrl
dans
un
cadre
fam1l1al.
La
questlon
fondamentale éta1t de saV01r Sl
'explo1tat1on agr1cole Lradi-
t 10 nn e l -j e é ta l L D r è 0 C C .J D è e par 1a in a-: i TT' l sa t 10 n dur ev e nUl s sud e
son
actlvlté oe
>:;rc:dUCT1~Jr. ou
D3,r
j'assurance de
sa
surVle.
n
.n : (i 1 PS
( l ~JH 1 )
128

Chayanov (1966)35
fut l'un des premiers chercheurs à travailler
dans ce domaine.
Selon lui,
le choix opéré par l'exploitation
agricole traditionnelle tient au recours qu'il fait plus ou moins
au
travai l
salarié
dans
son
activité de
production.
Dans
un
modèle que Chayanov
construisit pour
analyser
la décision
de
production des petits exploitants agricoles dans le centre de la
Russie, il conclut que ces derniers ne maximisaient pas de profit
au sens de l'entreprise industrielle mais qu'ils étaient plutôt
préoccupés par la maximisation de leur utilité qui est fonction
de leur consommation et du loisir.
Une des hypothèses du modèle
de Chayanov
est
que
les exploitants
agricoles
considérés
ne
faisaient pas appel à la main d'oeuvre salariée dans la réalisa-
tion de leurs opérations agricoles.
Nakajima (1969)36,
s'est aussi
intéressé
au
comportement
des ménages. Dans le modèle qu'il
battît,
il
fit une classifi-
cation des exploitations agricoles selon deux critères qui sont:
- le niveau de production de subsistance représenté par la
proportion de la production agricole autoconsommée,
- le degré d'exploitation familiale représenté par la pro-
portion de la main d'oeuvre familiale dans le total
de la main
d'oeuvre utilisée.
Il obtint quatre types d'exploitation en combinant ces deux
critères. Selon
Nakajima, toute exploitation familiale dispose
de fonctions d'utilité et de production qui lui sont spécifiques.
Ainsi elle cherche toujours à maximiser son utilité. Son compor-
tement économi que est jugé
rat i onne l
lorsqu' e 11 e
atteint son
utilité maximum sous contrainte de son revenu.
3536
: C"t'
l es par J acque l'IDe SHT:'RMAN
i'..
j
(1984)
129

En considérant simultanément les modèles de Chayanov et de
Nakaj i ma,
on se
rend compte qu' auss i
longtemps
que
1e ménage
n'intervient pas sur le marché des biens ni sur celui du travail,
le prix et le taux de salaire sont sans importance dans sa prise
de décision mais lorsque le ménage
participe à ces deux types
de marché,
d'autres
cons i dérat i ons
de
rentabi 1 i té entrent
en
ligne de compte. Chayanov et Khatkhate (1962)37 sont unanimes à
reconnaître que la situation socio-économique et l'environnement
dans
lequel
s'insère
l'exploitation
agricole
traditionnelle
détermi nent
1es
divergences
constatées dans
1e
comportement.
Selon eux,
tous
les ménages agricoles maximisent leur
utilité
mais que sous certaines conditions, la
maximisation de l'utilité
revient à une maximisation du profit. Comme exemple, ils donnent
le cas où lorsqu'une exploitation agricole traditionnelle inter-
vient sur le marché du travail, au lieu
de considérer la valori-
sation de la consommation par travailleur au cours de l'activité
de production comme la rémunération du travail effectué, elle se
fie
au taux
de
sa 1aire
prévalant
sur
1e
marché du
trava il.
Aussi, plus les membres de l'exploitation agricole interviennent
sur le marché des biens pour acheter
les
inputs nécessaires à
leur activité de production, plus les conditions de maximisation
de
1 'uti 1 ité
s'identifient
à
une maximisation
du
profit.
La
distinction entre une maximisation de l'utilité et une maximi-
sation du profit n'est qu'un état de fait dépendant uniquement
des conditions socio-économiques.
Les conclusions de Chayanov,
Nakajima,
Khatkhate sont entièrement en
conformité avec cette
hypothèse.
37
Cité par Jacqueline SHERMAN (1984)
130

Ce développement sur les modèles de comportement des ménages
va nous servir de base à la construction d'un modèle de maximisa-
tion de revenu pour la région de M'Bengué.
Les paysans de cette
région
ne cherchent pas
à
maximiser
de
profit mais
plutôt
à
assurer leur sécurité alimentaire. Mais en agissant ainsi, compte
tenu de la monétisation qui a fait son
entrée dans la région,
et des besoins de liquidité qu'ils éprouvent,
ils prélèvent une
partie de leurs productions vivrières pour l'autoconsommation et
le reste est destiné à la vente de même que
la culture indus-
triel1e (coton) qu'ils produisent.
Leur comportement en fin de
compte est celui
d'une maximisation de
revenu sous contrainte
d'autoconsommation.
7.3
Le
modèle
de
maximisation
de
revenu
pour
la
région
de
M'Bengué
7. 3.1
Les Hypothèses et la formulation algébrique du modèle
Nous
cons i dérons
un
modè 1e
stat i que
de
max i mi sat i on
de
revenu qui
ne prend pas en compte le risque,
dans un environ-
nement d' agri cu 1ture
semi -commerc i ale.
Le
paysan
max i mi se
le
revenu tiré de son activité de production;
déduction faite des
coûts de production sous ses contraintes d'autoconsommation. Les
hypothèses suivantes supportent le modèle:
Les
unités
de
production
de
la
région
sont
semicom-
merci ales avec des productions destinées aussi bien à la consom-
mation finale (l'essentiel
des produits vivriers) Qu'au marché
(principalement le coton et Quelques cultures vivrières).
- Les membres de l'unité de production interviennent sur le
marché du
travail aussi bien en tant qu'offreurs Que demandeurs
de travail. En général, du fait du nombre réduit de personnes sur
1 31

les unités de production et la multiplicité des tâches à accom-
plir, les membres de l'unité de production agricole n'intervien-
nent que très rarement en tant qu'offreurs de travail sauf pour
l'activité d'entraide.
- Les plans de culture sont établis pour une année compte
tenu du niveau de capital d'équipement existant.
- Les prix en vigueur et les niveaux de production atteints
précédemment sont pris en compte par le paysan dans l'élaboration
de son plan de culture annuel.
La formulation du modèle est la suivante
n
Maximiser R =
E Ml Xj
1 ~ J.
sous les contraintes suivantes
k
.2: aij Xi ~ Ci
l
~ 1
i
l,
,k,
n
j = l ,
,m
où R est le revenu brut de l'unité de production et Mi la marge
brute
des
activités
de
production
agricole.
Dans
le cas
des
activités rémunérées comme le travail salarié, Mi représente le
coût du trava il
hora ire et 1e
prix unitaire dans le cas des
activités d'achat.
X.représente le niveau de l'activité i.
1
b représente la contrainte en ressource j.
j
132

a .. est le coeff ici ent d' input-output pour les act i v i tés i.
En
1J
d'autres termes,
c'est la quantité de ressource j
nécessaire à
la réalisation d'une unité de l'activité i.
c
est le niveau de production minimal de l'activité j.
j
7.3.1.1
Les activités
Afin de définir les activités, nous considérons une division
mensuelle du temps. Cette division mensuelle est en conformité
avec le calendrier agricole de la région établi par la CrOT qui
est basé sur le mois. En outre,
les principales opérations cul-
turales s'insèrent dans des mois spécifiques même si on observe
parfois des chevauchements. Mais bien qu'elle soit plus proche
de la réalité, la division mensuelle de la campagne agricole que
nous adoptons ne la reflète pas totalement puisqu'elle ne rend
pas compte des contraintes précises auxquelles font face les pay-
sans pendant des périodes de temps très brèves. L'idéal
aurait
été de diviser le temps en unités plus petites mais le problème
subsisterait tant que ces unités ne seraient pas suffisamment
petites
pour
refléter
toutes
les fractions
de
temps
pendant
lesquelles le paysan prend ses décisions et réalise ses opéra-
tions. Pour la présente étude, la campagne agricole se subdivise
en dix mois allant de mai à février. Mars et avril sont considé-
rés comme des périodes creuses.
Sept activités
de
production sont
définies en
termes de
cultures pures et associées. Les cultures pures retenues sont le
riz pluvial,
le maïs,
le coton, l'arachide,
le sorgho et le riz
de bas-fonds. La seule association de culture retenue du fait de
son importance est
l'association
maïs-sorgho.
Le coefficient
133

dans la fonction objectif pour chaque activité de production est
égal à la marge brute par hectare que chacune d'elle génère.
Nous avons dans le modèle deux activités de location de main
d'oeuvre (Octobre et Janvier qui
sont apparus
comme
les mois
pendant
l esque l s
l es
paysans
ont
eu
recours
à
ce
type
de
travai 1). Le coefficient
dans la fonction objectif des activités
de location de
travail
est égal
au
taux
de salaire agricole
horaire prévalant dans le mois,
précédé d'un signe moins pour
refléter l'idée de coût.
Une autre
activité
liée au travai l
est
représentée
par
l'entraide
qui
intervient généralement au cours des
périodes
critiques de la campagne agricole. L'entraide n'est pas rémunérée
et sa
réciprocité peut être
différée sur
deux
ou
trois
ans.
Puisque le modèle que nous construisons est un modèle statique
qui
ne prend en compte que la campagne présente,
l'entraide y
intervient avec un coût nul. On distingue neuf activités d'en-
traide qui vont de juin à février.
L'étude considère deux
activités relatives
au crédit qui
sont une
activité d'emprunt et une activité
de remboursement
d'emprunt. Le paysan emprunte auprès des amis,
des institutions
de crédit comme la BNDA38 pour compléter son épargne et financer
son activité agricole.
Le coût
de cet emprunt est évalué
en
fonction du taux d'intérêt de 12 % pratiqué par la BNDA sur ce
type de prêt. Ce taux est inapproprié lorsqu'il est appliqué au
crédit informel
et cela pour plusieurs raisons.
En effet,
les
prêts entre paysans ou faits par le GVC (Groupement à Vocation
Coopérative) aux
paysans se font sur la base d'un taux d'intérêt
38
BNDA
Banque Nationale pour le Développement Agricole.
134

nominal nul. Mais en réalité,
il subsiste un taux d'intérêt réel
à travers
les travaux divers qu'effectue le paysan débiteur ou
l'un des membres de son unité de production sur les champs de son
bienfaiteur (créancier) ou pour le compte
du GVC.
L'intensité
de ce travail
varie selon la somme empruntée et les opérations
à réaliser ce qui
rend sa valeur difficilement quantifiable. En
outre,
les limites à l'endettement dans ce secteur ne sont pas
clairement
définies. Elles varient selon les liens qui unissent
créancier et débiteur et la diligence qu'a eue ce dernier dans
le remboursement de ses dettes
antérieures.
La valeur dans la
fonction
objectif
pour
l'activité
d'emprunt
est
de
un.
Une
activité
de
remboursement
d'emprunt
vient
compléter
celle
d'emprunt puisque tous les emprunts consentis par le paysan en
début de
campagne auprès des
parti cu 1 i ers ou de 1a
BNDA sont
remboursés en fin de campagne. Le pré 1èvement se fa i t directement
sur
1a vente
du
coton pour ce
qui
est de
1a
BNDA à
travers
l'organisme d'encadrement qu'est la ClDT. Le coefficient repré-
senté par le taux d'intérêt de 12 % augmenté du capital emprunté
(c'est à dire -1,12) interviendra comme valeur dans la fonction
objectif pour l'activité de remboursement d'emprunt.
Le paysan
représentatif ne produisant pas du mil alors qu'il en consomme,
une activité d'achat de mil
intervient dans le modèle.
7.3.1.2
Les contraintes
La fonction objectif a été maximisée sous un certain nombre
de contraintes qui
variaient en
fonction des
cas en
présence
puisque nous faisions une étude par mode de culture et que les
contraintes rencontrées n'étaient forcément pas les mêmes selon
135

les cas. Néanmoins, certaines contraintes générales sont présen-
tées ci-dessous:
Nous faisons l'hypothèse Que les superficies cultivées par
le paysan constituent sa contrainte en terre. En effet, le niveau
de superficie mis en culture par les paysans dépend de la Quan-
tité de main d'oeuvre disponible et de leur niveau d'équipement.
M'Bengué étant
une
région
Qui
ne
connaît
pas
de
contraintes
foncières, on estime Que le chef de l'unité de production aurait
mis en culture de plus grandes superficies si son niveau de main
d'oeuvre et d'équipement le lui permettait. Si cette argumenta-
tion se prête au cas des terres de plateau,
elle ne l'est pas
pour
l es
terres
inondées
au
niveau
desQue 11 es
une
contra i nte
réelle d'extension existe compte tenu de la superficie en terre
inondée Qui est limitée. Deux types de contraintes sur la terre
sont alors considérées dans l'étude: il s'agit d'une contrainte
sur les
terres de plateau et d'une contrainte sur
les
terres
inondées.
Nous distinguons trois types de travail Qui sont le travail
fami l ial,
l'entraide et le travai l salarié. Pour chacun des mois
de
la campagne
agricole,
le nombre total
d'heures de travail
effectif de chaque type, converti en travailleur-équivalent est
utilisé comme coefficient de second
membre. Cependant, l'utili-
sation de coefficients de transfert dans le modèle permet à
la
Quantité d'heures d'entraide disponibles pour chacun des mois de
relaxer la contrainte de main d'oeuvre familiale correspondante.
Nous procédons ai ns i parce Que comme nous l'avons exp li Qué précé-
demment, l'entraide et le travail familial
sont considérés dans
le modèle avec des
coûts nuls:
ils se complètent donc.
136

L'essentiel
des
animaux
utilisés
au
cours
des
travaux
agricoles
dans la région se résume aux boeufs d'attelage. Ainsi
pour
chacun des
moi s
de
l a
campagne
ag ri co le où
il
Y a
eu
travail
effectif
réalisé
par
les
boeufs,
le
nombre
d'heures
passées est considéré comme coefficient de second membre.
Pour
chacune des périodes de la campagne agricole, le nombre d'heures
de travaux réal isées à
l'aide du tracteur est aussi
considéré
comme contrainte pour l'utilisation de cet équipement.
La contrainte de liquidité intervient pour faire ressortir
le problème financier
auquel
se
trouve confronté
l'exploitant
agricole pendant
la campagne.
Elle a
été évaluée pour chaque
période en prenant en compte l'ensemble des dépenses d'exploi-
tation réalisées au comptant par le paysan que nous avons consi-
déré comme coeff ici ent de second membre. En procédant ai ns i, nous
supposons
que
le
paysan
ne
peut
pas
dépasse r
ce
niveau
de
dépenses.
Une contrainte
intervient
sur
l'emprunt puisque
le
paysan ne
peut pas emprunter de façon
illimitée auprès de
la
BNDA. Ainsi le niveau d'emprunt effectif contracté par le paysan
au cours de chaque période est
considéré comme une contrainte
au'~l ne peut dépasser.
Les contraintes de production ont été prises en compte dans
le modèle pour tenir compte du souci du paysan de ne pas s'adres-
ser au marché
pour
son approvisionnement en
vivres.
Une con-
trainte
intervient
alors
sur
chaque
activité
de
production
vivrière qui concourt à l'autoconsommation du ménage.
Le niveau
de cette contrainte a été évalué en fonction du nombre de con-
sommateurs-équivalents (tableau A.2 en annexe) qui composent le
ménage et l â
quant i té consommée
par tête et par
an de
chaque
137

produit
en
zone
de
savane
de
mi 1ieu
rural
selon
l'enquête
budget-consommation
de
1979
(tableau
A.6
en
annexe).
L' i nconvén i ent de ces coeff ici ents standards est qu' ils cou v rent
une vaste zone et ne reflètent pas forcément
les réalités des
régions spécifiques.
Enfin nous retenons une contrainte d'achat de mil dont le
niveau est détermi né en
fonction
du
nombre
de consommateurs-
équivalents du ménage et la quantité nécessaire à
leur consomma-
tion par tête et par an.
La prise en compte de cette contrainte
se justifie par
le fait que les unités de production représen-
tatives que nous considérons dans nos modèles n'ont pas produit
du mil et se sont adressées à leurs voisins pour s'en procurer.
Le coeff ici ent de second membre de l a
contrainte sur le rembour-
sement d'emprunt est zéro, ce qui permet au modèle de ne consi-
dérer que la quantité qui
l'a été effectivement par le paysan.
7.3.1.3
L'estimation des coefficients techniques
Le processus d'estimation des coefficients techniques pour
un
modèle nécessite la combinaison d'une rigueur statistique et
d'un jugement subjectif (Crawford, 1982). La subjectivité inter-
vient
dans
la
définition
des
activités
de
production,
les
périodes de temps à considérer dans le modèle mais aussi
quand
on doit décider de l'utilisation ou non de moyennes pondérées ou
quelle série de prix est la plus appropriée.
Selon cet auteur,
puisque des coefficients particuliers peuvent exercer une grande
influence
sur
la
solution
du
modèle,
il
semble
de
ce
fait
important
d'exp 1 i que r
cl a i rement
1es
méthodes
et
hypothèses
utilisées dans le calcul des coefficients techniques.
138

En fait,
la façon la plus simple de construire une unité de
production représentative d'une situation est de considérer
la
moyenne des coefficients de toutes
les unités de production de
l'échantillon.
Bien Que cette méthode ait un fondement statis-
tique, elle fait apparaître un biais et ne représente pas d'unité
de production dans la réalité.
Pour cette
raison, nous n'utili-
sons pas
l es moyennes
dans
l a présente
étude mais
plutôt
une
unité de production représentative de chaque mode de culture. Ces
un i tés
de
p roduct ion
représentatives
sont ce 11 es
QU i
ont
des
coefficients techniques plus proches de la moyenne étudiée pour
chaque mode de culture. Bien Que subjective,
cette méthode est
préférable à celle des
moyennes puisque
l'unité de
production
représentative ainsi
choisie permet une analyse plus exacte de
l'effet des contraintes de production. Les unités de production
représentatives retenues dans la présente étude l'ont été sur la
base de:
la superficie moyenne cultivée en coton et en cultures
vivrières,
la
présence
sur
l'unité
de
production
agricole
des
princlpales cultures pratiquées dans la région,
le nombre d'actlfs
Qui
composent
l'unité de
production
agricole.
Ces critères
donnent
le
type d'unité
représentative
pour les paysans en culture attelée et en culture motorisée aux
tableaux
A.4
et
A.5
en
annexe.
Dans
les
modèles
Que
nous
construisons (tableaux A.7 et A.8 en annexe),
les coefflcients
aux intersections des actlvités de production et de la contrainte
terre sont égaux à
i 'unIté.
En effet. le modèle est bati sur la
base
d'un
hectare
pour-
chaque
culture.
Ces
coefficients
sont
139

égaux à la quantité de la ressource considérée pour la production
d'un hectare de culture pour ce qui
est des autres contraintes.
Les coefficients à
l'intersection
des
activités de
production
vivrière
et
des
contraintes
de
production
vivrière
sont
les
rendements par
hectare des
différentes cultures concernées.
La
section qui
suit présente les résultats des modèles.
7.4
Les résultats des modèles de programmation linéaire
Les résultats
des modèles
de maximisation de revenu
sous
les
contraintes
de production sont présentés aux tableaux
7.1
et 7.2.
Tableau 7.1
Plan de production issu du modèle
de maximisation du revenu sous les
contraintes de production des pay-
sans en culture attelée.
Cultures
Superficies réalisées
Superficies proposées
par
les paysans
(ha)
par le modèle
(en ha)
Coton
5,00
4,90
Riz pluvial
0,85
0,90
Maïs
2,50
2,50
Sorgho
0.58
0,62
Riz de bas-fonds
0,30
0,30
Arachide
0,50
0,39
Valeur de
la
fonction objectif
(revenu brut en
1.102.509
1.148.312
fcfa,
1988)
Source:
Traitements effectués à
l'aide des données
d'enquête
140

Tableau 7.2
Plan de production
issu du modèle de
maximisation de revenu sous les con-
traintes de production des paysans en
culture motorisée.
Superficies réalisées
Superficies proposées
Cultures
par
le paysan (en ha)
par le modèle (en ha)
Coton
19,25
19,02
Riz pluvial
2,27
2,29
Mais
6, 16
6,17
Associatlon
maïs-sorgho
1 ,02
Riz de bas-fonds
0,46
0,53
Arachide
1 ,30
0,95
Valeur de la
fonction objectif
(revenu brut en
2.760.053
2.827.390
fcfa,
1988)
Source:
Traitements effectués à l'aide des données
d'enquête
7 .4. 1
Les plans de production
La fonctlon objectif atteint son
maximum pour un
revenu R
égal
à
1.148.312 Fcfa en
culture attelée
et 2.827.390 Fcfa en
culture motorisée.
Les plans de production issus des modèles de
maximisation de revenu retiennent toutes les cultures pratiquées
par les paysans.
Les superficies proposées par
les modèles sont
très proches de celles que
les unltés de
production
réalisent
(tab l eaux 7. 1 et 7.2).
L'entralde des mois d'octobre et de décembre,
l'emprunt du
mo i s
d'août,
le
remboursement d'emprunt
de
fin
de
campagne
et
l'achat
de
ml l
ont
été
retenus
auss i
en
so lut i on
de
base
en
culture attelée. En culture motor-isée,
l'emprunt des mois de juin
141

et de février,
toutes les périodes d'entraide exceptée celle de
janvier,
le
remboursement d'emprunt et
l'achat de mil sont les
activités présentes dans le modèle de base en plus de celles de
product i on des cu l tu res. Chez ces deux groupes de paysans, aucune
activité de location de main d'oeuvre n'a été retenue dans
les
modèles.
7.4.2
L'utilisation des ressources
Les résultats des modèles de programmation linéaire relatifs
à l'utilisation des ressources apparaissent aux tableaux A.9 et
A.1ü en annexe. Les deux types de sol utilisés dans le processus
de production à savoir les plateaux et les bas-fonds ont une pro-
ductivité marginale en valeur qui est nulle chez les deux types
de paysans.
Ce ne sont donc pas des ressources contraignantes.
Le coût d'opportunité sur le travail familial
pour les paysans
en culture attelée
est nul
pour tous
les mois
de
la campagne
agricole à l'exception du mois de mai. En culture motorisée, seul
le travail famillal
des mois de juin et de juillet ont des coûts
d'opportunité positifs. Ces résultats attestent d'une abondance
de la main d'oeuvre sur toute
la durée de
la campagne agricole
à
l'exception des mois
de mai
(en culture attelée),
juin et
juillet en culture motorisée. Cette apparence d'abondance de main
d'oeuvre
au
cours
de
la
campagne
agricole
est
le
fait
de
l'activité d'entraide qui vient relaxer la contrainte de travail
fami l iale.
l'entraide permet ainsi
de trouver une solution
au
problème
de
goulot d'étranglement
qUl
s'exerçait sur
la main
d'oeuvre à certains moments de la campagne agricole;
notamment
au moment du désherbage et de la récolte.
142

Le déficit de maln d'oeuvre constaté en début de campagne
est dû aux travaux généraux de préparation du sol comportant des
opérat i ons te 11 es que 1e dessouchage, 1e 1abour,
l a format i on des
billons et sillons;
les
travaux de
semis
et
d'application
de
substances chimiques qui se déroulent en même temps pour le coton
et les autres cultures vivrières.
Ce sont
essentiellement des
travaux d'hommes. Le délai de réalisation des opérations de début
de campagne et le nombre consldérable d'heures de travaux néces-
saires à cet effet n'ont pas pu être entièrement couvertes par
l'activité d'entraide.
Mai,
en culture attelée,
juin et juillet
en
cu l tu re
moto ri sée
sont
des
moi s
contra i gnants
en
facteur
travail. Une heure supplémentaire de travail familial au mois de
mai
générerait
un
revenu
additionnel
de
362
Fcfa en
culture
attelée. En culture motorisée, ce revenu additionnel est 621 Fcfa
pour le mois de juin et 38 Fcfa pour celui de juillet.
Les
heures
de
traction
animale
disponibles
en
culture
attelée s'avèrent être des contraintes très sérieuses durant les
mois de mai,
juin, et décembre.
En effet,
la traction animale
est utllisée pour toutes les opérations relatives à la prépara-
tion du sol
jusqu'au semlS et au sarclage
(mai
à
juillet).
De
même, elle sert au transport jusqu'au magasin
de stockage ou au
grenier au cours de l 'opératlon de récolte (décembre) aussi
bien
pour le coton que pour
Îes cultures vivrières.
L'allégement de
la pénibilité des tâches qu'elle permet explique son utilisation
très
fréquente
dans
la
réallsation
de
certaines
opérations
culturales. MalS la
presque totalité des
unités de production
en culture attelée de la réglon
de M'bengué ne possédant qu'une
paire
de
boeufs
et
un
seul
matériel
d'attelage,
la
quantité
14.3

d'heures
de
travail
qu'elle
peut
leur
offrir
n'est
pas
suffisante.
En culture motorisée,
le coût d'opportunité
positif sur
les heures d'utilisation du tracteur pendant
les mois de
mai,
juillet
et
février
témoigne
de
l'importance
des
tâches
à
accomplir avec cet équipement durant ces périodes.
En effet, de
mai
à
jui llet,
le
tracteur
est
uti l isé
pour
le
labour,
le
billonnage, le semis et le sarclage alors qu'en février il sert
au transport de la récolte.
Le très grand nombre d'opérations à
réaliser
pendant ce
moment
avec
le
tracteur rend
ses
heures
d'utilisation (qui apparaissent en second membre au tableau A.7
en annexe) i nsuff i santes ce
qu i exp 1 i que 1eu r coût d'opportun i té
élevé.
A partir du
mois
d'août et
jusqu'avant la
récolte,
le
tracteur
n'est
utilisé
que
pour
quelques
opérations
très
sélectives
relatives
à
l'entretien
des
cultures.
N'étant
pas
assez sollicité à cette période il a
un coût d'opportunité nul.
La liquidité disponible constitue une contrainte sérieuse
seulement au mois de janvier chez
les deux
groupes de paysans
puisqu'elle est totalement épuisée. Ce manque de besoin de liqui-
dité constaté au niveau des paysans durant une grande partie de
la campagne agricole est favorisé par
l'achat des
facteurs de
product l on à c réd i t
que
1eur off re
1a CI DT.
Les
product i v i tés
marg i na l es en va leu r re 1at ives aux contra i ntes de p roduct i on sont
nulles chez les deux groupes de paysans. Cela signifie que
les
niveaux de production mlnlmum de ces cultures imposés aux modèles
ne constituent pas des contraintes
pertinentes.
Les modèles
produisen~ des
quantités
largement
au dessus de ces
quantltés
mlnimums.
Les
contraintes
d'achat
de
mil
et
de
remboursemen~
144

d' emp runt ont des coûts d'opportun i té négat ifs
dans
1es deux
types
de
modèle
ce
qU1
slgnlf1e
que
les
n1veaux
de
ces
con-
tra i ntes
ut 1 11 sés
oans
1e
processus
de
product i on
équ i va 1ent
exactement
au minimum exigé.
Aussi,
le coût supporté par les
paysans
du
fa1t
au'ils
ne
produisent
pas
le
mil
mais
qu'ils
l'achètent est de 994 Fcfa en culture
attelée et 511
Fcfa en
culture motorisée.
Le remboursement d'un franc
emprunté coûte
1,12 Fcfa chez les deux groupes de paysans.
Les conclusions essentielles qui ressortent de cette partie
de l'étude sont que les niveaux de revenu atteints par les pay-
sans peuvent être accrus avec une réal location des facteurs de
product ion.
En ce sens,
1es niveaux de
revenu générés par les
modè 1es sont 5upé rl eu rs à ceux pe rçus par 1es paysans. Le trava il
fami 1 ial, les heures d'uti 1 isat10n des équipements modernes comme
la tractlon animale et le tracteur,
la liquidité disponible sont
à
certa 1ns
moments
de
1a
campagne
ag r i co 1e
des
contra i ntes
sér1euses qu~ entravent l 'ac~ivlté de production du paysan.
Dans le sens d'une amélloratlon du n1veau de revenu atteint
par le paysan et de la recherche d'une efficacité dans la combi-
na1son des cultures
et
l'ai locatlon des ressources au sein de
l 'unité de DroduC~lon,
'on peu~ 58 poser la questlon de savoir
quel serait l'effet d'une relaxatlon de ces contralntes?
C'est
a cette interrDg3tl0'l Quenene: réDondre l'analyse de sensibilité
que nous a i lorls e:-['-eor-endre.
,-'oûJect,f de
la section qui
va
suivre sera donc de montrer
les cnangements qUl
interviendront
dans
le
plan de P'-CJdU(,~l()n du paysan
et son
niveau de
revenu
attelnt lorsque seron~
résolues les contraintes llmitantes qui
entravent son actlv~é de product1on agrlcole.
i4S

1.5
L'analyse de sensibilité
Comme énuméré ci-dessus,
plusieurs types de contralntes se
posent
aux
paysans
dans
la
réalisation
de
leurs
activités
agr i co 1es.
Au
nombre
de
ce 11 es-c i,
nous
avons
l a
quant i té
de
travail fam-ilial, les heures d'utilisation de la traction animale
et du tracteur et
la liquidité disponible.
Notre préoccupation
dans cette section
est
de
relaxer
ces
contraintes.
A travers
l'effet que cette relaxation aura sur le modèle optimal de base
et
le
revenu du paysan,
nous déterminerons
les meilleurs
ins-
truments
techniques
de
pol itique
agricole
sur
lesquels
l'on
pourrait aglr
afin
de
rendre
plus
efficaces
les
systèmes
de
production dans la région.
1.5.1
Les résultats de l'étude de sensibilité
7.5.1.1
Les contraintes de production
Les
résultats
de
l'étude
de
sensibilité
relative
aux
contraintes en
ressources de production apparaissent à
travers
les bornes des différentes contraintes aux tableaux 1.3 et 1.4.
Sur
les tableaux,
la colonne
"minimum"
représente
le
niveau à
partir
duquel
une
diminution
de
la
ressource
entra~ne
une
variation
à
la
baisse
de
la
solution
optimale.
Quant
au
max l mum" ,
il
représente
1e
niveau
à
part i r
duque 1
toute
augmentation de la quantité de ressource n'a aucun effet sur la
solution optimale du modèle.
Il ressort de l'analyse de ces tableaux que chez les unités
de production en culture attelée,
la solution optimale du modèle
est très peu sensible aux augmentations du niveau des ressources.
L'accroissement
du
nombre
de
traction
anlmale
146

disponibïes au
mOlS de décembre
de 25
% est
la
ressource
Qui
en"Lraine
le
plus
grand
accrOISSemen"L du
nlveau
de
revenu.
En
eff et,
ce
taux
d' acc ro 1ssemen"L
f avor 1se
une
hausse
du
revenu
optimal
de
1,10 %.
Il
permet en
outre un
accroissement de
la
superficie cu1tlvée en
riz de bas-fonds de 0,30 à 0,35 ha.
Ce
résultat suggère Que dans l'optique d'un accroissement du niveau
de revenu perçu par le paysan en culture attelée,
1 'uti 1 isation
des
équipements
modernes
comme
la
traction
animale
doit être
davantage alloué aux cultures les plus rentables du point de vue
de la marge brute par hectare.
Ainsi, les superficies
cultivées
en riz de bas-fonds pourraient être accrues dans
le sens d'une
rentabilité beaucoup plus grande si la traction animale offrait
suffisamment d'heures de travail.
L'augmentation de la 1iquldité disponible au mois de janvier
de 1,92
%
permet
une
hausse
du
revenu
opt i ma 1 de
0,89
%.
Au
niveau
des
activités
de
production
retenues
dans
la solution
optimale, il favorise un accroissement de la superficie en coton
de 0,10 ha.
Une chute
de 0,05 ha et
0,04 ha est constatée
au
niveau des superficies cul"Livées en riz pluvial et en sorgho. Ce
résultat atteste Que le coton est effectivement une culture in-
tenslve en capita-I
llqulde.
Cette 11Quidité de fin de campagne
sert plutôt à
rémunérer
la main d'oeuvre salariée nécessaire à
sa récolte.
Alnsi, on constate qu'avec un accroissement de son
n ive au de l i qui dit é, 1e p a y san au gme ntes e s su pe r fic i es cul t i v é es
en coton ce qui
lui
permet d'amé1lorer son nlveau de revenu.
Le
manque
de
liquidité
apparait
alnSI
comme
une
des
contraintes
essentielles à la culture du coton. Néanmoins, on se rend compte
qu'au delà de 1,92 % d'augmentation de la lIquidité disponlble,
147

Tableau 7.3
Rèsultats de l'ètude de sensibilitè menèe sur les contraintes de
production chez les unitès de production en culture attelèe.
( Ressources et
Niveau disponible
Valeur de la fonction
Augmentation constat'e
1
contraintes
dans la rèalisation
Minimum
Maximum
ob ject if quand le maximum
dans la valeur de la
1
de la solution optimale
de la ressource est atteint
fonction objectif (en ")
(en FCFA)
1
1
HAI1AI
34
.'32
39
(14,7)
1.157.336
0,78
HAJN
125
113
128
<2,4)
1. 153.348
0.44
HADC
4
4
5
(25)
1. 160.942
1, 10
LIQJV
40.000
37.505
40.768 (1,92)
1,158.475
0.89
N.B:
Les chiffres entre parenthèses reprèsentent le pourcentage d'augmentation
de la ressource par rapport! sa disponibilité (initiale> quand la solution
est optimale.
Source:
Traitements effectuès A l'aide des donnèes d'enqu~te.
1
Les sigles des ressources et contraintes sont expliquès aux tableaux Al1 A A12 en appendice

Tableau 7.4:
R~sultats de l'!tude de sengibilit~ menèe sur les contraintes de production
chez les unitàs de production en culture motoris~e.
Ressources etl Niveau disponible dans
Valeur de la fonction objectif
Augmentation constateel
contraintes
la ràalisation de la
1
Minimum
1
Maximum
quand le maximum de la res-
dans la valeur de la
1
1
solution optimale
source est atteint (en FCFA)
fonction objectif (~) 1
1
1 HMMAI
37
37
43
06 )
2.877.481
1.77
1 TFJN
901
860
922
(2.33)
2.840.099
0.45
TFJL
559
546
609
(8.94)
2.829.295
0.07
1
HMJL
47
45
142
(202)
.3. 148. 2.5 1
11. .34
(
1 TCJL
300
287
350
06,67)
2.829.295
0.07
\\
HMFV
5
5
6
(20)
2.829.523
0.07
1
LIQJV
234.000
225.700
237.000 (12,82)
2.843.188
0.56
1
1
1
N.B:
Les chiffres entre parenthèses reprèsentent le pourcentage d'augmentation de la
ressource par rapport à sa disponibilit~ <initiale) quand la solution est optimale.
Source:
Traitements effectu6s â l'aide des donn~es d'enqu@te.
1
Les sigles des ressources et contraintes sont expliquès aux tableaux A13 â A14 en appendice

ïe revenu optimal ne change pas. Ce résultat prouve que dans un
enVlronnement agricole traditionnel assez risqué comme celui de
M'Bengué,
les paysans ne doivent pas se laisser obséder par
le
problème de
liquidité.
Ils
doivent de
ce
fait
éVlter
d'avoir
recours
à
d' importants
montants
de
1 i qu id i té
même
si
cet te
liquidité
est
disponible
afin
d'éviter
des
déconvenues
financières.
De même
qu'en
culture
attelée,
la valeur
de
la fonction
objectif est en général très peu sensible aux augmentations du
nlveau
des
ressources
en
culture motorlsée.
Néanmoins,
elle
semble réagir beaucoup plus (quoique de façon timide) aux augmen-
tatlons des heures d'utilisation du tracteur aux mois de mai et
de jui llet. En jui llet, la valeur de la fonction objectif devient
lnsensible aux
augmentations des heures d'utilisation du trac-
teur que dans
une proportion
supérieure à
202
%,
ce qui
lui
permet un accroissement de 11,34 %. Au niveau des activités de
production
présentes
dans
la
solution
optimale,
le
paysan
prodult beaucoup plus de coton, de riz de bas-fonds et de sorgho.
Il
réduit ses superflcies cultivées en arachide.
Ce résultat
atteste que la culture du coton est plus rentable quand on
lui
consacre
davantage
d'heures
d'utilisation
d'équipements
mode rnes.
Le
riz de
bas-fonds,
compte tenu
de sa marge
brute
élevée peut être rentable si on lui consacre aussi beaucoup plus
d'heures d'utilisation des équipements modernes.
L'assoclatlon
mais-sorgho bénéficie de l'accroissement des heures d'uti l isation
du tracteur. L'accroissement des superficies de cette association
de culture montre qu'elle peut être économiquement rentable si
on augmente les heures d'utilisation du tracteur.
150

La relaxation des contraintes de main d'oeuvre de début de
campagne n'améllore pas de façon satisfaisante le revenu optimal
du paysan. Néanmoins,
l'augmentation de la quantité d'heures de
travail familial
au mois de juin permet d'accroître les super-
ficies cultivées en arachide. En effet, du fait de la contrainte
de main d'oeuvre,
les superficies en arachide ont été amoindries.
La
relaxation
de
la
contrainte
de
main
d'oeuvre
en
juillet
profite quant à elle au riz de bas-fonds qui voit ses superficies
s'améliorer.
Ces
résultats
attestent qu'en
début de
campagne,
lorsque la contrainte de main d'oeuvre est sévère,
les paysans
réduisent leurs superficies en
cultures secondaires au profit
des cultures principales.
Le modèle optimal n'est pas suffisamment sensible à l'aug-
mentation
de
la
liquidité
en
janvier.
Néanmoins,
jusqu'à
ce
qu'elle atteigne 237.000 Fcfa, l'augmentation de la liquidité en
janvier permet d'accroître la superficie cultivée en coton de 0,2
hectare. C'est la culture la plus intensive en capital et avec
une disponibilité accrue en liquidité,
elle devient
plus
ren-
table. Cela se fait au détriment de l'arachide dont les super-
ficies
diminuent de 0,03 ha.
Le fait que
l'augmentation de la
liquidité au mois de janvier au delà de 12,82 % n'ait aucun effet
sur le revenu optimal suggère qu'il n'est pas nécessaire pour les
paysans d'a 11 ouer d' importantes
sommes d'argent au système agr i-
cole de la région de M'Bengué au cas où
ils en disposeraient.
Cela leur éviterait des pertes considérables. On peut leur con-
seiller alors de ne faire
recours au crédit
(liqulde) que dans
des proportions raisonnables afin de réduire leur taux de perte
sur les unités monétaires investies.
1 51

Les principaux résultats auxquels est parvenu ce chapitre
peuvent se résumer comme suit:
- L'objectif de maximisation du revenu
issu de l'activité
de production agricole sous les contraintes d'autoconsommation
est celui
qui
est
pratiqué
par
les paysans
de
la
région
de
M'Bengué. Les superficies des cultures proposées par les modèles
de maximisation de revenu qui sont très proches de celles que les
paysans réalisent au sein de leurs unités de production l'attes-
tent.
Néanmoins,
leur niveau de revenu peut être amélioré avec
une réal location des facteurs de production.
C'est ce
qui
ap-
paraît à travers les niveaux de revenu proposés par les modèles
qu i
sont
supér i eu rs
à
ceux
que
l es
paysans
réa lisent.
Ces
modè l es
ne
ret i ennent
aucune
act i v i té
de
1ocat i on
de
ma in
d'oeuvre.
Cela
suppose
qu'une
bonne
utilisation
de
la
main
d'oeuvre familiale et de l'entraide disponible peut permettre aux
paysans de réaliser les différentes opérations culturales tout
le long de la campagne agricole sans avoir à
louer du travail.
La location de travail qu'ils effectuent les amène à supporter
des charges lnutiles qu'ils auraient pu éviter.
-
Le travai l fami l ial
en début de campagne
agricole,
les
heures d'utilisation des équipements modernes (traction animale
et tracteur)
pendant
l a
péri ode
de
préparat i on
du
so 1 et
1e
transport (pendant la récolte),
la
liquidité
disponible
sont
des contraintes sérieuses qui entravent l'activité de production
des paysans.
- L'étude de sensibilité montre que seule une augmentation
des heures de travaux, permise par les équipements modernes peut
accroître de façon considérable le niveau de
revenu du paysan.
152

Cela permet un accroissement des superficies des cultures
les
plus rentables du point de vue de la marge
brute (coton et riz
de bas-fonds). Mais les superficies limitées en terres inondées
posent à la longue un frein à l'expansion des superficies culti-
vées en riz de bas-fonds. Compte tenu des risques de production,
les paysans de
la
région doivent
limiter
la
liquidité qu'ils
investissent dans leurs activités de production afin de minimiser
les pertes possibles.
153

CHAPITRE 8
LE RESUME,
LES CONCLUSIONS ET LES RECOMMANDATIONS
8.1
Le résumé et les conclusions de l'étude
La
préoccupation essentielle de
la
présente étude
était
d'analyser
la
place économique
du coton
dans
les
systèmes de
production
du
nord
de
la
Côte
d'Ivoire et
de
déterminer
son
impact sur
les cultures
vivrières.
La conclusion générale qui
s'en
dégage
est
que
l'activité agricole
cotonnière
dans
les
savanes du nord de la Côte d'Ivoire rythme la vie autant écono-
mique qu'agricole des populations de cette région du
pays.
De
façon plus détaillée, nous en retenons que:
La rég i on
de
M' Bengué a adopté
un
système
de
product ion
agricole à base de coton
(principale culture de
rente) en as-
solement avec les céréales que sont le maïs et le riz pluvial et
une légumineuse qui ~st l'arachide. La répartition des temps de
travaux et les superficies consacrées à chacune des cultures le
montre
éloquemment.
En
effet,
le
coton
y
est
la
principale
culture du point de vue de l'utilisation de tous les facteurs de
production agricole. Il occupe 49 % des superficies cultivées en
culture
attelée
et
65
%
en
culture
motorisée.
Au
sein
des
produits
vivrlers,
le
maïs
est
de
loin
la
plus
importante
culture.
Il
couvre
27
%
des superficies
cultivées en
culture
attelée et 11 % en culture motorisée. Il est suivi en cela du riz
pluvial
et
de
l'arachide.
Cette
répartition
des
superficies
cultivées
entre
les
cultures
montre
que
la
terre,
qui
ne
constitue
pas
une
contrainte
pertinente
dans
la
région
de
M'Bengué est attribuée au coton et aux cultures vivrières dans
154

des proportions qui sont conformes à l'objectif poursuivi par les
paysans et l'équipement agricole qu'ils utilisent.
L'adoption
de
la
motorisation
intermédiaire
accroit
les
superficies
cultivées
par
unité de
production et celles
par
actif.
Le travail par hectare varie entre 548 heures
(produits
vivriers en culture motorisée) et 668 heures
(coton en culture
attelée), Cela montre que l'adoption de la motorisation inter-
médiaire réduit globalement
le nombre
d'heures consacrées
par
hectare aux cultures. Ce résultat prouve que l'utilisation de cet
équipement moderne de production permet un accroissement de la
productivité du travai 1. En effet, la réduction globale du nombre
d'heures de travail par hectare sur le coton est de 10 % et de
6,6% pour l'ensemble des cultures vivrières. La culture motorisée
monétise dans
le même temps,
l'activité agricole au profit des
femmes.
L'analyse de la structure de la production montre que
le
travai l
fami 1ial est l' intrant principal (50 %) chez les paysans
en culture attelée. En culture motorisée, c'est le travail sala-
rié (52 %)
qui
joue ce
rôle.
Il
est constitué en majorité de
femmes et sert plutôt à la récolte du coton.
Le recours massif
fait
à
la
main
d'oeuvre
salariée
par
ce
groupe
de
paysans
s'explique par le fait que soumise aux contraintes du calendrier
agricole,
la main d'oeuvre familiale ne suffit pas à organiser
dans les délais, les différentes opérations que nécessite la mise
en culture des grandes superficies. L'entraide (32 %) en culture
attelée et 12,5 % en culture motorisée est
utilisée davantage
pour les opérations de sarclage et de récolte du coton.
155

L'agriculture
dans
cette
région
se
mécanise
et
les
techniques culturales se rationalisent progressivement; mais les
équipements modernes (traction animale et tracteur) sont en pri-
orité utilisés sur le coton.
Ils
servent davantage à la prépa-
ration du sol (labour et billonnage) et au semis. Ces opérations
occupent près des trois quarts de leurs temps
d'utilisation. En
culture motorisée,
le tracteur sert plutôt au
labour, au semis
et au transport des récoltes. On remarque ainsi une utilisation
sé l ect ive des
équ i pements dans
l a
réa l i sat i on des
opérations
culturales.
Dans cette
utilisation sélective,
les équipements
modernes sont réservés en priorité aux tâches dont la réalisation
nécessite assez d'énergie.
Soixante-quinze pour cent des intrants modernes (engrais,
herbicide, insecticides) sont utilisés sur le coton et 25 % sur
les cultures vivrières.
Le maïs et à
un degré moindre le
riz
pluvial sont les
cultures qui bénéficient des faibles quantités
d'intrants modernes que les paysans utilisent sur les cultures
vivrières. Le privilège accordé au coton dans l'utilisation des
intrants modernes est dû au fait que cette culture ne présente
aucun r-isque financier contrairement aux cultures vivrières de
la région qui n'offrent pas la même sécurité, faute d'existence
d'une structure viable pour leur commerclalisation.
Que ce
soit sur
le coton ou
les cultures vivrières,
les
quant i tés d' l ntrants modernes ut il i sées sont l nfér i eu res à ce 11 es
recommandées par la CIDT. Les paysans justifient ce comportement
par le coût élevé des intrants modernes qUl n'en permet pas une
plus grande utilisation.
156

L'analyse en terme de revenu brut généré par hectare montre
que le riz de bas-fonds est la culture la plus rentable. Le coton
arrlve en seconde position.
Le maïs qui est la première culture
vivrière au
niveau
des superficies
cultivées se
classe à
la
quatrième place en terme de revenu brut par hectare.
La culture
attelée apparait comme une technologie supérieure à
la culture
motorisée en terme de bénéfices bruts. En effet, tous les revenus
bruts par hectare en culture attelée sont supérieurs à ceux en
culture motorisée et au niveau de tous les produits. Ce résultat
expl ique en
partie
la grande
expansion
prise
par
la
culture
attelée dans la région de M'Bengué. A cela, il faut aussi ajouter
les facilités techniques que la région offre dans l'adoption de
la culture attelée.
Les
intrants
monétaires
occupent globalement
une
petite
fraction de la valeur de la production par culture.
Néanmoins,
cette fraction est plus grande en culture motorisée qu'en culture
attelée. L'engrais NPK valorisé
au prix financier,
le carburant
et les lubrifiants ainsi que la main d'oeuvre salariée sont les
principales rubriques d'intrants monétaires
dans les unités de
production en culture motorisée. En culture attelée, le principal
poste d'intrants monétaires sur le coton
est l'engrais NPK.
Pour
les
cultures
vivrières,
ce
sont
l'engrais
NPK
et
les
herbicides. Au niveau des deux groupes de paysans,
le coton est
la culture la plus intensive en capital. Il est suivi par le riz
pluvial et le maïs. L'arachide, le riz
de bas-fonds et le sorgho
sont les cultures les moins intensives en capital.
Les retombées bénéfiques de la
culture du coton sur les
cultures vivrières dans la zone apparaissent également à travers
157

les
résultats de
l'estimation
des
fonctions
quadratiques de
rendement et de la fonction
linéaire relative à
la superficie
moyenne cultivée par actif en produits vivriers qui ont montré
que dans
la rég i on de M' Bengué,
le déve l oppement cons i dérab le
qu'a connu la culture du coton a aussi entraîné celui des cul-
tures vivrières.
Ceci
prouve qu'il
existe une
complémentarité
entre ces deux
groupes
de
cultures
et qu'en
ce sens,
les
actions menées en faveur du développement du coton auront des
effets favorables sur les
produits vivriers.
Ainsi,
outre
les
revenus
procurés
dans
la
zone
de
production,
la
culture
cotonn i ère sert
d'ancrage
au
déve l oppement
rég i ona l
et
à
la
modernisation de l'agriculture des savanes.
Les coefficients de régression
de
la fonction globale de
moyenne pondérée des rendements des cultures vivrières qui uti-
lise des observat i ons basées su r l es un i tés de p roduct ion i nd i v i-
duel les ont indiqué l'existence d'un effet direct de 61 % entre
le rendement du coton et celui
moyen
pondéré des cultures vi-
vrières.
De
même,
les
résultats
relatifs
à
la
fonction
de
superficie montrent
que
la
superficie cultivée
par
actif
en
produits vivriers est liée dans une proportion de 81
% à
celle
cu l t i vée
par
act if en coton.
Ces
résu l tats
dénotent que
les
actions globales visant à
améliorer soit le rendement moyen des
cultures vivrières sur l'unité de production soit la superficie
cultivée par actif en produits vivriers peuvent se faire direc-
tement à
travers
le coton.
Il
prouve
par
conséquent
que
le
système d'intensification et de vulgarisation de la culture du
coton dans le nord du pays doit se poursuivre puisqu'il
permet
158

d'atteindre
le
double
objectif
de
promotion
de
la
culture
industrielle (coton) et celle des cultures vivrières.
Ce
résultat
qui
montre
la
justesse
de
la
décision
des
autorités de l'Etat de promouvoir la culture cotonnière en région
nord
de
l a
Côte d'Ivoi re
doi t
être
cons i déré néanmoi ns
avec
beaucoup de prudence car la complémentarité constatée entre le
coton et
les cultures vivrières
n'est
vraie que dans
l'état
technologique actuel des systèmes de production de la région. Un
changement de technologie et des quantités disponibles des fac-
teurs de production peut entraîner le passage de
la situation
actuelle
à
une
situation
de
compétition
dans
laquelle
seul
l'objectif poursuivi par l'exploitant agricole et le rapport des
prix entre les cultures,
le guidera dans son choix d'allocation
des facteurs de production.
La date de semis et la densité de semis se révèlent comme
des éléments dont dépend le rendement moyen pondéré des cultures
vivrières sur l'unité de production. L'effet direct qui
existe
entre le rendement du coton et celui (moyen pondéré) des cultures
vivrières
est
rendu
possible
grâce
au
paquet
technologique
moderne qui a fait son apparition dans les systèmes de production
de
la
région et qui
profite à
des degrés
divers aux
cultures
vivrières. L'effet individuel de certains éléments qui composent
ce paquet technologique apparaît à travers
les coefficients de
régression relatifs aux modèles sur
le riz pluvial
et le maïs.
Ainsi, l'intervention
du coton comme précédent cultural dans la
culture du
maïs,
sa date
et sa densité de
semis,
la
quantité
d'engrais qui
lui est apportée de même que l'interaction apport
d'engrais-précédent cultural ont chacun un effet positif sur le
159

rendement du maïs.
L'herbicide
ne
peut empêcher
sa
baisse de
rendement puisqu'il
lui est appliqué au mauvais moment. Dans le
cas du riz
pluvial, l'engrais, l'herbicide, l'interaction apport
d'engrais-précédent
cultural
expl iquent
favorablement
son
rendement.
L'utilisation de facteurs
liés à
la culture du coton dans
la région à savoir l'engrais comme précédent cultural et comme
apport à la culture durant la campagne agricole doit être favo-
risée dans l'optique d'une amélioration des rendements des cul-
tures
vivrières.
Le
problème du
coût élevé
de
l'engrais
qui
freine son utilisation directe sur les
produits vivriers par
les paysans peut être résolu à travers son
intervention comme
précédent
cultural.
Par
conséquent
les excellents
résultats
obtenus
à
travers
l'interaction,
coton
comme
précédent
cultural-apport d'engrais doit susciter un nouveau comportement
de
la
part
du
paysan
à
savoir
privilégier
le
système
de
rotation des cultures qui fait intervenir le coton comme première
culture et apporter un peu d'engrais aux produits vivriers qui
sont
présents
sur
un champ

il
ex i stera i t
précédemment
du
coton.
Ce système contribuerait à
accroître
le
rendement des
cultures vivrières si
sa pratique prenait de l'ampleur et se
révélerait moins coûteux puisqu'une partie de l'engrais aurait
déj à été apportée et
rémunérée
à
travers
le coton des
années
précédentes.
Le résultat négatif
de
l'herbicide sur
le maïs et celui
positif sur le riz pluvial nous fait dire que l'herbicide ne doit
plus être considéré comme une solution de dernier recours par les
paysans de
la
rég i on.
Dans
un env i ronnement
de
revenu fa i b 1e
160

comme celui de M'Bengué,
les paysans perdent de l'argent en ne
faisant pas intervenir l 'herbicide au bon moment sur le maïs. Les
vertus de l'herbicide à combattre les adventices étant démontrées
à travers son résultat positif sur le rendement du riz pluvial,
l es
paysans,
compte tenu
de
leu r
ma in
d' oeuv re
l i mi tée
pou r
l'opération de sarclage doivent l'appliquer au moment opportun
(pré-levée
des
cultures)
afin
d'en
obtenir
les
résultats
escomptés.
L'ana lyse
n'a pas
réuss i
à
étab l i r
l' i nteract i on
apport
d'engrais-respect de la date de semis au rendement des cultures
du fait que le coefficient relatif à cette variable n'est pas
significatif
ni
dans
le
cas
du
maïs,
ni
dans
celui
du
riz
pluvial. Il
en est de même pour la variable utilisation de la
traction
animale.
Mais
dans
le
cas de
cette
variable,
si
l'acquisition de la motorisation intermédiaire ne se traduit pas
par un gain substantiel de rendement par rapport à la traction
animale, elle se traduit par une augmentation des superficies.
En effet, elle permet un gain moyen en superficie cultivée par
actif en produits
vivriers de
15 % par rapport à la traction
animale.
Ce résultat montre
que
l'adoption de
la motorisation
intermédiaire n'entraîne
pas directement une
augmentation
des
rendements mais plutôt une augmentation
des superficies.
Pour
qu' e 11 e se tradu i se par
une augmentat i on des rendements,
e 11 e
nécessite des mesures d'accompagnement telles
l'utilisation de
produ i ts phytosan i ta ires et de produ i ts
fert il i sants d'où
les
nombreuses charges de fonctionnement qui
l'accompagnent.
Les résu l tats des modè l es de programmat ion li néa ire montrent
que
le
comportement
adopté
par
l es
paysans
de
la
rég i on
de
1 61

M'Bengué dans leur activité de production agricole est celui de
maximisation du
revenu
sous contrainte d'autoconsommation.
En
agissant ainsi,
ils satisfont leurs besoins al imentai res et en
liquidité. Néanmoins en poursuivant cet objectif, une meilleure
allocation des facteurs de
production dont ils disposent
peut
leur
permettre
d'obtenir
une
amélioration
de
leur
niveau
de
revenu.
Dans leur activité de production,
les paysans doivent
éviter dans l'état actuel de leur niveau de production d'avoir
souvent recours à
la main d'oeuvre salariée qui
constitue
une
charge
inutile.
Une
bonne
allocation
de
la
main
d'oeuvre
familiale
et
de
la
quantité d'entraide
disponible
peut
leur
permettre de satisfaire leurs besoins en facteur travail.
Le travail familial pendant la période de préparation du sol
(mai), les heures d'utilisation de la traction animale en ce même
moment et pendant la récolte (décembre) ainsi
que la liquidité
en
janvier
sont
les
principales
contraintes
auxquelles
sont
confrontés les paysans en culture
attelée. Pour ce qui est des
paysans en culture motorisée,
le travail
familial au moment du
sarclage (juin-jui llet),
les heures d'uti l isation du
tracteur
pendant
la
préparation du
sol
et
vers
la
fin
de
la
récolte
(février
pour
le
transport
de
la
récolte)
de
même
que
la
liquidité en janvier, sont les contraintes les plus pertinentes.
L'étude de
sensibilité
a
montré que
la
meilleure
façon
d'accroître
le niveau de revenu des paysans est d'augmenter les
heures d'uti 1 isation des équipements modernes.
En effet si
le
nombre
des
équipements
existants
venait
à
le
permettre,
la
contrainte de main-d'oeuvre serait en même temps
levée car
il
permettrait d'accroître la productivité du travail. Le temps
de
162

sarclage (juin-juillet) qui représente une contrainte en culture
motorisée compte tenu des grandes superficies que ce groupe de
paysans met en culture serait résolu grâce au sarclage mécanique.
Bien que la liquidité disponible constitue une contrainte
à certains moments pour les paysans, l'étude a montré qu'il n'est
pas
rentable
pou r
le
paysan
d' i nvest i r d ' importantes
sommes
d'argent dans son activité agricole surtout en fin de campagne.
En effet au-delà d'un certain seuil le fait d'investir des francs
supplémentaires dans l'activité de
production ne se concrétise
pas par des gains supplémentaires au niveau du revenu optimal.
8.2
Les limites de l'étude
Les résultats de cette étude doivent être appréciés dans le
contexte socio-économique du milieu d'étude et des adaptations
méthodologiques effectuées. C'est dans
ce sens que nous allons
exposer certaines de ses limites.
L'étude a été menée à
partir de données transversales.
Or
les
données
de
cette
nature qui
dans
notre
cas
ne
couvrent
qu'une seule campagne agricole reflètent mal le comportement des
paysans que nous voulons expliquer à travers le modèle de pro-
grammation
linéaire.
Il
ne
nous a
par exemple
pas permis de
tenir compte du coût de réciprocité de l'opération d'entraide.
Il
aurait
été
préférable
de
travai 11er
à
parti r
de
données
couvrant plusieurs campagnes agricoles tout en tenant compte de
l'environnement risqué dans lequel opère le paysan. Mais le cadre
du programme dans
lequel nous étions ne nous permettait que de
travailler à
partir des données d'une seule campagne agricole.
La dlvlslon mensuelle du temps considérée dans l'étude ne
163

nous permet
pas de cerner avec exactitude toutes les contraintes
auxquelles fait face le paysan en ce sens qu'elle ne reflète pas
les contraintes qui s'inscrivent dans un laps de temps inférieur
au mois. Ceci
pourrait être une des
raisons au fait que notre
modèle n'embauche pas de main-d'oeuvre.
Le
fa i t
que
nous
ayons
dans
l'étude
donné
souvent
des
chiffres globaux pour l'ensemble des cultures vivrières ne permet
pas d'apprécier les différences
entre cultures.
Il
aurait été
plus judicieux de les considérer séparément mais
l'intérêt de
l'étude
qui
considérait
l'ensemble
des
cultures
vivrières
prédisposait plus au regroupement que nous avons effectué.
Les résultats de cette étude doivent donc être appréciés en
ayant à
l'esprit ces quelques imperfections.
Etant données ces
remarques,
les recommandations suivantes peuvent être faites.
8.3
Les recommandations de politique et les voies futures de
recherche.
La contribution positive que la culture du coton a eue sur
celle des cultures vivrières dans la région à travers l'accrois-
sement de leurs rendements et de leurs superficies cultivées est
bénéfique
à
plusieurs
égards.
Elle suggère
que
la
pol itique
d'intensification et de vulgarisation de la culture du coton au
nord constitue un moyen
privilégié d'accroître les revenus
de
cette population du pays et de mettre
à
leur
disposition
des
vivres nécessaires à leur alimentation.
L'étude a révélé que l'utilisation du paquet technologique
moderne sur
les
cultures vivrières contribuait
à
accroître
leurs rendements et leurs superficies cultivées. Elle a en outre
montré
que
seu l ement
25
%
des
i ntrants
modernes
leur
éta i t
164

alloué.
L'essentiel
de la quantité d'intrants modernes allouée
aux produits vivriers est destiné au maïs et au riz pluvial qui
sont
les
principales cultures
vivrières
et
arrivent après
le
coton en terme de rentabilité financière. Il apparaît alors qu'un
développement agricole globale de la
région du nord de la Côte
d'Ivoire qui
suppose une production
importante de coton et de
cultures vivrières nécessite une plus grande part d'utilisation
de ces intrants sur les cultures vivrières.
L'organisme
d'encadrement
doit
vérifier
en
début
de
campagne, l'exactitude des superficies déclarées par les paysans
afin que ceux-ci utilisent l'engrais selon les doses préconisées.
Ce l a est nécessa ire car en fa i t 1
l es paysans ne déc l arent pas
toutes leurs superficies cultivées pour minimiser
les coûts de
production
supportés
en
fin
de
campagne
sur
les
intrants.
Pu i squ' en
fin
de
campagne
tous
l es
coûts
de
product i on
sont
prélevés sur la vente de coton, il apparaît que l'allocation des
intrants
modernes
sur
les
cultures
vivrières
constitue
un
manque à gagner sur la recette du coton. Cela est dû au fait que
les produits
vivriers
ne
bénéficient pas
d'une
structure de
commercialisation au même titre que le coton. Or, les paysans ne
veulent pas appliquer l'engrais sur les cultures vivrières tant
qu'ils ne seront pas sûrs qu'ils peuvent en tirer des
revenus
monétaires.
L'exhortation des paysans à appliquer les
intrants
modernes sur les cultures vivrlères à des fins d'augmentation de
leurs rendements suppose alors un préalable qui est l'existence
d'un marché et d'une structure de commercialisation des produits
vivriers. A défaut de ne pouvoir acheter la totalité du surplus
de
productlon
en
cultures
vlvrlères,
la
crDT
doit
au
mOlns
165

achete r
aux
paysans
une
quant 1 té
de
v ivres
équ i va l ente
à
1a
couverture de leurs charges de productlon sur ces cultures. Cette
quantlté équivalente à la couverture des charges de
production
sur
les cultures vivrières
(qul
pourrait servir de semences
à
dlstribuer pour les campagnes à venlr) serait faci lement dégagée
pu 1 sque
1 es
paysans
produ i sent
des
quant i tés
excédenta ires
à
celles
nécessaires
à
leur
autoconsommation.
Des
recherches
devralent être menées afin de détermlner les
meilleures condi-
tions
qui
permettraient
à
la
ClOT
d'effectuer
ces
achats
au
niveau de tous les paysans au'elle encadre.
Le
riz
de bas-fonds
est
apparu comme
la culture
la
plus
rentable sur
le plan financier
et sa
culture se
falt dans
la
région sans utilisatlon d'intrants modernes.
L'effet favorable
de 1 ' ut i 1 1 sa t ion des i nt r an t s mo der ne s sur 1es cul tu r e s v 1 v r i ère s
la 1 sse
supposer
que
son
rendement
peut être
amé 1 i oré
et
par
conséquent sa marge brute par hectare.
La structure
d'encadre-
ment dOlt donc amener
les paysans à
la cultiver de façon
inten-
Slve
afln d'en tirer le plus grand gain financier.
La terre ne constitue pas une contrainte dans la réglon de
M'Bengué.
Elle a permlS
l'adoption de
la motorlsation
intermé-
dlaire qUl favorlse la mlse en culture de grandes superficies et
accroit la productlvlté du travall. En outre,
l'augmentation des
heures d'utillsatlon des équipements modernes de productlon est
apparue comme
le moven
l e p 1us
rentab 1e
de
résoudre
les
con-
traHltes
de
productlor!
auxquelles
font
face
les
paysans
et
d'accroitre les
revenus qu'lls perçolvent.
Le développement de
l'agriculture nécessltant l 'uti 11satlon du facteur abondant.
les
efforts déployés par la structure d'encadrement afin de
ltJ6

vulgarlser l'usage de la motOrlSatlon lntermédiaire doivent être
malntenus et renforcés cavantage. Il aura l'avantage d'accroître
le
nlveau
de
revenu
dU
paysan
et
d'utillser
abondamment
le
facteur terre qUl
est
le plus dlsponible.
Ceci
est
nécessaire
car olen oue la culture attelée soit une technique très rentable
du pOlnt de vue du bénef1ce engendré par hectare, elle ne permet
pas la mlse en culture d'aussl grandes superficies que la moto-
rlsatlonlr.tennédlalre ce qUl
falt
qu'en
fin
de
campagne,
les
paysans en ~ulture motorlsèe ont un revenu supérieur au leur.
En
outre,
l'adoption
de
la
rnotorlsation
lntermédiaire
serait
bénéflque
en
ce
sens
Qu'elle
monétise
l'activité
agricole
au
profit des femmes aUl
pourraient ainsi
se procurer des
revenus
monétalres.
Etant donné la contrlbutlon positive de l'interaction coton
comme précédent cultural-apport d'engrais au rendement des cul-
tures,
le service
d'encadrement doit
sensibiliser
les
paysans
afin qu'ils pratiquent les cultures vlvrlères sur les champs qui
auraient précédemment accuel 111 du coton et qu'ils laissent les
nouvelles parcelles à la culture du coton. Cecl se pose comme une
nécessltè pour
les
paysans aUl
n'ont
pas suffisamment
de
res-
sources monétalres pour s'acheter l'engrais et qui doivent avoir
de
bons rendements en cuitu-es '1ivrlères pour satisfalre leurs
beSOlns allmentalres.
L'effet pertlnent Gue Jouent la date et la denslté de semis
dans le rendement des cultures doit amener les agents d'encadre-
ment à faire
prendre conSClence aux paysans de la nécessité de
respecter
les thèmes
de vu l g'1rlSatlon.
La CLOT doit
pour
cela
lntensifler son actlon 08 vu1gar1satlon auprès des paysans afin
167

que
ces
dern i ers
respectent
scrupu 1eusement
l es
dates
et
1es
densités de semis. Ils pourront ainsi améliorer leurs rendements
par culture et par conséquent le revenu
issu de
leurs unités de
production. Cette action suppose au préalable que soient maîtri-
sées les contraintes physiques et environnementales qui
condi-
tionnent les rendements à savoir les facteurs climatiques comme
les précipitations. En effet,
la date de semis préconisée par la
CI DT
ne peut
pas être
respectée
par
l es
paysans s i l es
plu i es
n'arrivent pas au bon moment. Or ces derniers n'ont pas de moyens
de contrôle sur ces
éléments.
Du fait des revenus
limités dans
la zone,
seule une action gouvernementale visant la maîtrise de
l'eau
à
travers
l'irrigation
et
le drainage
peut
permettre de
remédier aux contraintes imposées aux rendements des cultures par
les conditions de précipitations non maîtrisées.
Les conclusions et limites de
l'étude présentées précédem-
ment nous
inspirent des commentaires que nous considérons comme
les voies futures de recherche.
Les résultats de l'étude relatifs
au comportement du paysan s'inscrivent dans le court terme puis-
qu' i ls couvrent
une
seule campagne
agricole.
En
outre,
Ils
ne
tlennent pas compte de
l'environnement risqué dans
lequel
opère
le paysan du nord et qUl est le contexte dans lequel évoluen~ les
petlts paysans.
Le paysan
n'évoluant pas
dans un
environnement
stable, toutes les décisions qu'll prend découlent d'un arbitrage
qu'il fait entre plusleurs sltuatlons.
Il SUblt aUSSl
l'effet de
toutes
les politiques menées envers
le milieu
rural.
Eu
égards
à
cela,
une
étude plus
complète OUl
couvre plusleurs
campagnes
agricoles, qUl
tient compte du
risque et qUl
considère
l'aspect
168

commercialisation des produits
par
les
paysans est
nécessaire
afin de mieux apprécler leurs comportements.
Le
riz
de
bas-fonds
est apparu comme
la culture
la
plus
rentable des systèmes de productlon de la région or sa culture
se fait sur de petites superflcles.
En outre,
il constitue une
culture
secondaire
dans
la
zone.
Une
étude
agro-économique
devrait être menée sur cette culture afln de déterminer les voies
et moyens de
la cultlver à
grande échelle afin qu'elle puisse
seconder
de
façon
appréciable
le
coton
dans
son
rôle
de
pou rvoyeu r
de
revenus
monéta ires
aux
paysans
de
1a
zone.
Il
aurait l'avantage de pOUVOlr è~re utl llSé par le paysan dans son
alimentatlon.
Cette
étude
dOlt
s'évertuer
à
déterminer
les
contra i ntes
soc l o-economl ques
et
techn i ques
qu i
entravent
1a
oruduction du riz de bas-fonds à grande échelle de même que ses
possibilités de commercialisation.
La liquidité détenue par les paysans s'est révélée inutile
à certains
moments de la campagne agricole;
son investissement
dans l'activité agricole n'apportant aucun revenu additionnel au
paysan.
Une
étude sur
les
besoins en
1 iquidité de
l'unité
de
p roduct i on
en
f onct l on
de
son
mode
de
cu 1tu re,
son
nombre
d'actlfs et de ses superflcles mlses en culture dOlt être effec-
tuée afin de déterminer avec préclsion les sommes à lnvestir dans
l'activité agricole en fonctlon des périodes de la campagne, ceci
dans
un
souc l
de
rentab l 1 l té.
L' app ~ l ca t lon
des
résu 1tats
de
cette étude éVlteralt aux paysans de recourlr à des sommes lmpor-
tantes d'argent dont
1) lnvestlssemen~
dans
l'activlté agricole
constituerait une perte.
169

L'étude a montré
l'interaction positive de
l'intervention
du coton
comme précédent cultural et l'apport d'engrais sur le
rendement des cultures. La recherche pourrait alors être orientée
dans le sens de la détermination du temps de durée de l'arrière-
effet des lntrants modernes reçus par la parcelle à travers
le
coton.
Alnsi.
une connaissance exacte de
la quantité d'engrais
restant dans
le sol selon
les années pourrait guider le paysan
dans la détermination de la dose optimale d'engrais à
apporter
aux cultures présentes sur une parcelle qui
aurait précédemment
accuellli du coton.
170

A P PEN O l e E 5
1 7 1

Tableau A.l:
Coefficients de pondération par âge et par sexe des actifs
6 à 9 ans
10 à
15 ans
16 à 59 ans
60 ans et plus
Hommes
0,3
0,5
1
0,5
Femmes
0,3
0,5
1
0,5
Source
données d'enquête
N.B
..
Ces coefficiens sont inspirés de ceux utilisés par
ETIENNE LAMY dans une étude Agro-Socio-Economique
(non publiée)
réalisée dans le cadre du projet santé-
développement du CECI
(1)
dans la région de M'Bengué
de Mai 1985 à Avril 1986.
C.E.C.!
Centre Canadien d'Etude en Coopération Internationale
172

Tableau A.2
Coefficients de pondèration utilisês dans
le calcul
des consommateurs-èquivalents par âge et par sexe.
Age
o .. 4 ans
5 A 9 ans
10 A 15 ans
16 ans et
se~
plus
HAle
0,2
0,5
0,75
1
Feme Ile
0,2
0,5
0,70
0,75
1
Source
FAO citè par Eponou Thomas
(1983)
Tableau A.3:
Coefficients de transformation du produit relèvê
par ètat
(B)
en produit de
la table
(A).
Coefficient de transformation
Produit
A
Produit
B
du produit B en produit A
Riz blanchi
Riz
paddy
1
1
Farine de mal s
Epis de maï s
1
1
Farine de sorgho
Grains de sorgho
! Arachide d'cortlquè
Coques d'arachide
1
1
Farine de mil
Grains de mil
1
Il
1
1
Source
Enquête budget-consommation 1979
173

~ leau
A.4:
Structure de l'unité de production représentative chez
les paysans en culture attelée.
Nombre de pet~sonnes :
total
·
8
dont
60 ans et plus
o
16 à
59 ans
4
10 à
15 ans
1
06 à 09 ans
1
00 à 05 ans
3
Nombre de travailleurs-équivalents
5
Nombt~e de consommateurs-équivalents
5
Equipement
charrue
·
·
1
boeufs d'attelage
·
2
charrette
1
Superficie
(ha)
:
total
·
9,73
coton
·
5
ensemble vivriers
4,73
dont
arachide
·
0,50
maïs
2,50
riz pluvial
0,85
riz de bas-fonds
0,30
sorgho
·
0,58
Superficie moyenne cultivée par actif
(ha)
1,95
coton
1
ensemble vivriers
0,95
dont:
..
mais
0,50
arachide
0,10
sot~gho
·
0,12
riz
(bas-fonds et pluvial>
0,23
Sout'ce
Traitements effectués à
l'aide des données d'enquête.
1ï4

Tableau A.5:
Structure de l'unité de production représentative chez
les paysans en culture motorisée.
Nombt"e de pet"sonnes
total
23
dont
60 ans et plus
00
16 à 59 ans
12
10 à
15 ans
3
06 à 09 ans
2
00 à 05 ans
6
Nombre de travailleurs-équivalents
14
Nombre de consommateurs-équivalents
15,5
Equipement
tracteur
(25 chevaux)
1
boeufs d'attelage
2
charrue
1
chat"rette
1
Superficie totale cultivée
(ha)
30,44
coton
19,25
ensemble vivriers
11, 19
dont
mais
6,16
t"iz pluvial
2,27
arachide
1,30
t"iz de bas-fonds
0,46
association ma.s-sorgho
1
Superficie moyenne cultivée par actif
(ha)
2,17
coton
1,37
ensemble vivriers
0,80
dont
mais
0,47
arachide
0,09
riz
(pluvial et de bas-fonds)
0,19
sorgho
0,04
Sout"ce
Traitements effectués à
l'aide des données d'enquête.
175

Tableau A.6:
Quantitès de céréales et de légumineuses conso.mées par t@te
NOIl
du
l't 1 LIE U
U R BAI N
l't 1 l. 1 E U
R U R A L
Ense.ble
produif:
Abidjan
Auf:ru
Enselllble
Forêt
Forêt
Région de
EnselRble
COte
Villes
urbain
Esf:
Ouest
savane
rural
dl Ivoire
Riz
blanchl
70.91
81.88
76.82
23,52
71.74
50,10
44.03
55.86
Farine de rh
1.06
0.01
0.49
-
-
0.94
0.29
0.35
l'ta •• tpis frais
0.17
0.54
0.37
0.28
8,34
1.60
3.90
2.63
Farine de lIa.s
7.55
29.13
19.19
10.50
9.93
46.46
21,59
20.73
Farine de III l
0,85
1.25
1.06
0.01
0.01
1.93
0.61
1. 27
\\0
Farine de sorgho
-
r-
0.43
0.24
0.02
0.02
4.96
1,60
1.11
Araohlde dtcortiqué
0.16
0.72
0.46
0.71
0.18
1.31
0,76
0.65
PUe d'arachide
2.14
5.33
3.87
1.19
0.42
2,79
1.49
2,35
N.B
: Les unitès sont en kilogrammes par tête et par an
Source
:
Enquête - Budget - ConsolllRation 1979

TIIII_ A. 7 1 Ilod*l. ~ ~tiOft linHi~ pour 1ft
pI~ BI CIIlt_ IU.IM.
ClITlII RIIR. IIUS SOIIHl RIlIlF ARlDi TCJLN TCJU. mnrr TCSEP9 TCOCTB TDIIYB Tt:ŒCIl TSOCTB TSJIWJ
EJIlO RBSEJIl IOIllL
SCMMBRE
141964 12l!O55 '.Iœ8:5 36O'Il 231145 40000
-26,51~75
1
-1,12
- 70
IUIIDIJ
1
1
1
1
1
(a 15
llA!JtII)
(m 1,5
TFIfU
23,2 107,6:1
9
32
(a 246
IIIIU
2",7
2,8
12
(a 34
TFJUIN
49,04 19,53 23,4 33,62 233,3
r.4
-1
(a 442
IlUUIN
1&
14, 12
11,4 20,&9
(= 1~
1tJU1II
(= 154
TFJUILL
2",8
6,8 25,86 418, 33
-1
(= 282
KUlJILL
0,8
17,24
1~67
(a 22
ltJUn.t
(a 21
THUIT
33,1
333,3
-1
(a 2Iili
lMlJT
1,4
(a 7
mnrr
(.. 3&8
TFSEPTB
5,1 2",7
J:5O
ISE.
-1
(= 2JO
TtSEPTB
1
(= 143
TFŒTBIE
4,4 41,18
1r.,~
116,&7
-1
-1
(.. 133
TttI:TBIE
1
(a 146
lIŒTIlIE
2,8
(= 7
T!ŒTBAE
(a 77
TAIMlIE
21
39
18&,&7
-1
(.. 25'J
lAIMllE
5,&
(= 14
TOIMIRE
(= 136
tFŒt
51,4
365
-1
(= 351
TtDEI:
1
(= 453
IllE
13,33
(= 4
TFJAH
51,8
-1
(= 259
TSJAN
1
(= 909
IUIN
7
(= 35
ElRBIT
1
(= 10000
L1lŒTB1l
440
28,51
-1
(=
2200
UIIJIIN
llOOO
43,75
70
(= 40000
RIZJaY
1600
2966
)= 369
IlUS
29S2
1= 431
llAIDl
llOO
)= 30
SOIIHl
530
)= 28
IOIlIL
)= 11
RB!lE)I)RT
-1
= 0
177

T.bl_
A .81 1Iodt1. . . ~tiOll HIlMi,.. pour 1ft poI)'U1'II III C11lt_ .cltoriMe
COTIJI
RIlPL IIUS
AR.:H EPJIJl EPFRV lISlHI RIZBF TtJll TOOJ TtSEP TtŒT TDOI ltŒC ltJ~ Ta:EV TSOCT
TSJ~ RBSEP ~IL SCMIIBRE
10687:5 lw.5 :!M73 38'E5
1
1
57~98 198'J55
-37,S -40,7& -1.12
-70
PUllBIJ
1
1
1
1
1
(a~
lFOIlS
(= l,S
TFMlI
4,r.8
37,88 10, 71
~
(.~
IMlI
0,~1
7,~9
1,95
(a 37
TFAlIN
25,$
Ir., JO 2f>, 1~
&2,31
(·901
IlUUIN
7,17
I!,'R
(.. lsr.
IlUlJIN
0,32
12,31
(. 18
TFJllET
~34
r., 17 28,~1
5,38
12
JS'l
-1
(a S5':I
fM..LET
0,88
2,'R
12
(= ~7
lIUI..l.ET
2,28
1!,27
(·58
ltJU.ET
(. JOO
TFlIIIT
32,34
15,42
5,52
r.s
sr., 5
472
-1
(.. 1049
IIIWT
2, 18
1,&2
(a 52
lIlIIIlT
5, 1~
(e 99
TanIT
(= I~
TF'SEPTB
11,95
148, 2-'
32,31
319,56
-1
(: 75r.
TtSEPTB
1
(.. 112
TFOCTBIl
9,19
269,~
-1
-1
(= 789
TlII:TBIl
1
(e 551
tto:TBR
0,26
(. S
TSA..OCT
(a 2œ
1FlIMlII
__
2f>,18
84
J24
_____ .:.1._
- ---_.
._-
,. 737-
1tXMlIl
1
(a sr.r.
1f1EIWl
28,9
sr.
205,~
-1
(= 707
Tt1lEI1lll
1
(= ~78
lfJlWJ
U,lI
-1
-1
(: 1220
Tt:JAI.J
1
(= JU
ltUAN
0,'lJ
(: 18
TSJIIN
(: 57~
TFFM
36,20
-1
(.. 223
TCfEVR
1
(: 133
ltfEVll
0, 81
(: S
LIlD:T
104
7'3J
-1
37,5
(: 3800
EJIlJUIN
1
(: WOOC
LIQJWJ
12155
40,7&
70
(=234000
EJIlffi'Il
Sl95
(:100000
RIlPADO
1&60
)= 1276
IIUS
1873
)= 1492
IWDlID
440
)= 103
!ilRlHJ
800
)= 97
~IL
) = 38
R&JIlR
-1
-1
= 0
178

/f
Tableau: A.9
CoQtg d'opportunit~ et niveauK d'utiligation deg resgourceg
et contraintes chez les paysans en oulture attel'e.
j
1
1
Nua'ro
Ressources et
Coat
Dotation
Niv_au
QuantiU de r ..-
\\
d'ordre
oontraintes
Nature
d'opportuniU
initia le
d'ut llhation source. non utilis'_
,
1
plateau
non contraignant
00
15
9,32
5,68
2
bas-tonds
non contraignant
00
1,5
0,30
1,20
3
tfaai
contraignant
362
2(6
2(6
00
(
haaai
contraignant
2368
3(
3(
00
5
tfjn
non contraignant
00
,,..2
(32,58
9,42
6
hajn
contraignant
1744
125
125
00
7
tcjn
non contraignant
00
15(
00
154
8
tf j 1
ft
ft
00
282
280,14
1,86
9
hajl
ft
ft
00
22
"-
19,59
2,41
10
tcjl
ft
ft
00
21
00
21
11
tfaot
ft
ft
00
266
262,33
3,67
12
haaot
ft
ft
00
7
6,86
O,l(
13
tcaot
ft
ft
00
368
00
368
14
tt.p
ft
ft
00
230
213,69
16,31
15
tc.p
ft
ft
00
143
00
1(3
0'\\
r--
16
ttoc
ft
ft
00
133
133
00
,.....
17
tcoc
ft
ft
00
146
1,9(
14(,06
18
haoc
ft
ft
00
7
7
00
19
tsoc
ft
ft
00
77
00
77
20
ttnv
ft
ft
00
259
256,50
2,50
21
hanv
contraignant
11739
14
14
00
22
tcnv
non contraignant
00
136
00
136
23
ttdc
ft
ft
00
351
351
00
2(
:.:.-()~
tcdc
ft
ft
00
(53
(0
(13
25
hadc
contraignant
17337
(
(
00
26
ttjv
non contraignant
00
259
25(
5
27
tsjv
ft
ft
00
909
00
909
28
hajv
ft
ft
00
35
3(,33
0,67
29
eapaout
non contraignant
00
10.000
10.000
00
30
liqoct
non contraignant
00
2.200
-78(2
10.0(2
31
liqjv
contraignant
13199
40.000
(0.000
00
32
riz paddy
non contraignant
00
S69
2333,20
-196(,18
33
aa"
ft
ft
00
(Sl
7380
-6949
3(
araoh
ft
ft
00
30
314,73
-284,73
35
.orgho
ft
ft
00
28
327,99
-299,99
36
acha
contraignant
-99(
11
11
00
37
rb.ep
contraignant
-1,12
00
00
00

1
Tableau A.l0
coOts d'opportunité et niveaux d'utilisation des ressources
et contraintes chez les paysans en culture cotorisèe.
INuméro /Ressources et
Productivité marginale
Dotation
Niveau
Quantité de reS50ur-
,
.
d'ordre Contraintes
Nature
des ressources en valeur initiale
d' uti 1isat ion ces non utilisèe
'.
1
plateau
non contraignant
00
40
29,46
10.54
2
bas-fonds
"
00
1,53
0,53
0.97
3
thai
"
00
294
279,65
14.15
4
hillmai
contraignant
9919
37
37
00
5
tfjn
"
621
901
901
00
6
hmjn
non contraignant
00
156
154,43
1.57
7
hajn
"
00
16
13,64
4. ,'36
6
tfjl
contraignant
38
559
559
00
9
hmjl
"
4753
47,
47
00
10
haj 1
non contraignant
00
56
57,39
0.61
11
tc j 1
contraignant
36
300
300
00
12
tfaot
non contraignant
00
1049
696,49
150.51
13
hmaot
"
00
52
51, 47
0.53
14
haaot
"
00
99
97,79
1.21
15
tcaot
"
00
154
154
00
16
tfsp
"
00
756
653,90
102.10
17
tcsp
"
00
112
112
00
18
tfoc
"
00
789
789
00
19
tcoc
"
00
551
3,15
547.85
o
20
hmoc
"
00
5
4.95
0.05
co
21
tsoc
"
00
202
00
202
22
tfnv
"
00
737
737
00
1
2,'3
tcnv
"
00
566
17.36
548.64
1~~Y.oQ.,."1.'':,, ~l ~l'!:~';lo
24
tfdc
"
00
707
707
00
25
tcdc
"
00
476
6.09
469.91
26
tfjv
"
00
1220
1213,39
6.61
27
tcjv
"
00
343
00
34.'3
28
hcjv
"
00
18
17,69
O•.'31
29
tsjv
"
00
5740
00
5740
30
tffv
"
00
223
223
00
31
tcfv
"
00
1,'33
0.457
1.'32.543
32
hmfv
contraignant
9775
5
5
00
.'33
liqoct
non contraignant
00
3800
-36204
40004
34
elllpjn
"
00
40000
40000
00
1
.'3'5
l iqjv
"
6.'30,'3
2.'34000
234000
1
00
36
ellpfv
"
00
100000
100000
00
.'37
riz paddy
"
00
1276
5143,6
-3867,8
38
liais
"
00
1492
11561.7
-10069.7
39
arach
"
00
103
417
-314
40
sorgho
"
00
97
815.57
-716.57
41
achm
contraignant
-511
36
38
00
42
rbsl3p
"
-1, 12
00
00
00
- -

Tableau A.ll
Explication des codes abrégés dans le modèle de programmation linéaire
relatif aux unitès de production en culture attelée.
NUMERO DE
COLON~lE
A B R E V lAT l 0 N S
D E FlN l T l 0 N
C 0 11 P LET E
1
PLATEAU
terres de plateau
2
BAS-FONDS ou BASFOND
terres de bas-fonds
3
TFMAl
travail familial du mois de mai
4
HAMAl
heures de traction animale du mois de mai
5
TFJU l N ou TFJN
travail familial du mois de juin
6
HAJUIN ou HAJN
heures de traction animale du mois de JUin
7
TCJ Ul N ou TCJ N
travail communautaire <entraide> du mois de juin
8
TFJUlLL ou TFJL
travail familial du mois de juillet
9
HAJUlLL ou HAJL
heures de traction ~nimala du mois de juillet
la
TCJUlLL ou TCJL
travail communautaire <entraide) du mois de juillet
11
TFAOUT ou TFAOT
travail familial du mois d'aoÛt
12
HAAOUT ou HAAOT
heures de traction animale du mois d'août
13
TCAOUT ou TCAOT
travail communautaire <entraide) du mois d'aoOt
14
TFSEPTB ou TFSP
travail familial du mois de septembre
15
TCSEPTB ou TCSP
travail communautaire <entraide> du mois de septembre
00
16
TFOCTBRE ou TFOC
travail familial du mois d'octobre
17
TCOCTBRE ou TCOC
travail communautaire <entraide) du mois d'octobre
18
HAOCTBRE ou HAOC
heures de traction animale du mois d'octobre
19
TSOCTBRE ou TSOC
travail salari~ du mois d'octobre
20
TFNOVBRE ou TFNV
travail familial du mois de novembre
21
HANOVBRE ou HANV
heures de traction animale du mois de novembre
22
TCNOVBRE ou TCNV
travail communautaire <entraide> du mois de novembre
23
TFDEC ou TFDC
travail familial du mois de décembre
~l:'C)~
24
TCDEC ou TCDC
travail communautaire <entraide> du mois de décembre
25
HADEC ou HADC
heures de traction animale du mois de décembre
26
TFJMIV ou TFJV
travail familial du mois de janvier
27
TSJANV ou TSJV
travail salarie du mois de janvier
28
HAJ ANV ou HAJ V
heures de traction animale du mois de janvier
29
EHPAOUT
emprunt contract~ au mois d'aoQt
30
LlQOCTBR ou LlQOCT
liquidité disponible au mois d'octobre
31
LlQJANV ou LlQJV
liquidité disponible au mois de janvier
32
RlZPADDY
production de riz paddy
33
HAlS
production de maïs
34
ARACH
production d'arachide
35
SORGHO
production de sorgho
36
ACHHlL ou ACHM
achat de mil
37
RBSEHPRT ou RBSEP
remboursement d'emprunt

Tableau A.12
EKplication des codes abrègês dans le modèle de programmation linéaire
relatif aUK unités de production en culture attelée.
NUMERO DE
LIGNES
ABREV 1AT lONS
DEF lN l TlONS
COMPLETES
1
COTON
coton
2
RIZPL
riz pluvial
3
MAIS
maïs
4
SORGHO
sorgho
5
RIZBF
riz de bas-fonds
1
6
ARACH
arachide
1
7
TCJUN
travail communautaire (entraide) du mois de jlJin
8
TCJLL
travail communautaire (entraide) du mois de juillet
""'l
co
9
TCAOUT
travail communautaire (entraide) du mois d'août
10
TCSEPB
travail comllll.mauta i re (entraide) du mois de septembre
11
TCOCTB
travail communautaire (entraide) du mois d'octobre
1
12
TCNOVB
travail communautaire (entraide) du mois de novembre
13
TCDECB
travai l communautaire (entraide) du mois de d~cembre
1
TSOCTB
travai l salariè du mois d'octobre
1
TSJANV
tra'o(ai l salari~ du mois de ;anvier
1
16
1
EMPRUN
emprunt
1
1
17
1
RBSEl1P
remboursement d'emprunt
1
1
18
1
ACHMIL
achat de mil
.
1
1
1
1

Tableau A.13
EKplication. des codes abregés dans le mod~le de programmation lineaire
relatif aUK unites de production en culture motorisée.
NUMERO DE
COLONNES
A B R E V 1 A T ION S
D E FIN ( T ION S
C 0 M P LET E S
1
PLATEAU
terres de plateau
2
BAS-FONDS ou BFONOS
terres de bas-fonds
3
TFMAI
travail familial du mois de mai
4
HAMAI
heures de traction animale du mois de mai
5
TFJU Hl ou TFJN
travail familial du mois de juin
6
HMJUIN ou HMJN
heures machine (tracteur) du mois de juin
7
HAJUIN ou HAJN
heures de traction animale du mois de juin
8
TFJLLET ou TFJL
travail famil ial du mois de
juillet
9
HMJLLET ou HMJL
heures machine (tracteur) du mois de juillet
10
HAJLLET OIJ HAJL
heures de traction animale du mois de juillet
11
TCJLLET O'J TCJL
travail commun.autaire (entraide) du mois de juillet
12
TF AOUT OIJ TF AOT
travail familial du mois d'aoÛt
13
HMAOUT ou HMAOT
heures machine (tracteur) du mois d'août
1
14
HAAOUT ou HAAOT
heures de traction animale du mois d'août
15
TCAOUT ou TCAOT
travail communautaire (entraide) du mois d'août
1
16
TFSEPTB ou TFSP
travail familial du mois de septembre
1
17
TCSEPTB ou TCSP
travail communautaire (entraide) du mois de septembre 1
18
TFOCTBR ou TFOC
travail familial du mois d'octobre
1
19
TCOCTBR ou TCOC
travail communautaire (entraide) du mois d'octobre
1
M
Cl:)
20
HMOCTBR ou HMOC
heures machine (tracteur) du mois d'octobre
)
21
TSALOCT ou TSOC
travail salarié du mois d'octobre
22
TFNOVBR OIJ TFNV
travail familial du mois de novembre
1
23
TCNOVBR ou TCNV
travail communautaire (entraide) du mois de novembre
24
TFDECBR OIJ TFOC
travail familial du mois de décembre
1
25
TCOECBR ou TCOC
travail communautaire (entraide) du mois de décembre
'
~: ,t'!~·";tJ·::':~:Q~f~\\.t~
26
TFJ ANV ou TFJV
travail familial du mois de janvier
27
TCJANV ou TCJV
travail communautaire (entraide) du mois de janvier
28
Hl'IJANV ou Hl'IJV
heures machine (tracteur) du mois de janvier
29
TSJANV ou TSJV
travail salarié du mois de
janvier
30
TFFEVR OIJ TFFV
travail familial du mois de février
31
TCFEVR OIJ TCFV
travail communautaire (entraide) du mois de février
32
HMFEVR ou HMFV
heures machine (tracteur) du mois de février
33
LIQOCT
liquidité disponible au mois d'octobre
34
EMPJUIN ou EMPJN
emprunt au mois de juin
35
LIQJANV ou LIQJV
liquidité disponible au mois de janvier
36
EMPFEVR ou EMPFV
emprunt au mois de février
37
RIZPAOD ou RIZ PADDY
riz paddy
38
l'lAIS
maïs
39
ARACHID ou ARACH
arachide
40
SORGHO
sorgho
41
ACHAM 1L OIJ ACHM
achat de mil
42
RBSEl'IPR ou RBSEP
remboursement d'emprunt

Tableau A.14
Explication des codes abrég~g dans le mod~le de programmation lin~aire
relatif aux unités de production en culture motorig~e.
NUMERO DE!
LIGNES
ABREVIATIONS
DEFINITIONS
COMPLETES
!1
1
GOTON
coton
2
RIZPL
riz pluvial
1
3
MAIS
maïs
1
4
ARACH
arachide
1
5
EPJI]N
emprunt au mois de juin
1
6
EPFVR
emprunt au mois de février
1
1
7
l'lSGHO
association maïs - sorgho
\\
8
RIZBF
riz de bas-fonds
9
TCJLL
travail communautaire (entraide) du mois de juillet
~
co
10
1
TCAOU
travail communautaire (entraide) du mois d'août
,
11
1
TCSEP
travail communautaire (entraide) du mois de septembre
12
1
TGOCT
travail communautaire (entraide) du mois d'octobre
1
1.3
1
TCNOV
travail communautaire (entraide) du mois de novembre
1
14
1
TCDEC
travail communautaire (entraide) du mois de d~cembre
1
15
1
TCJAN
travail communautaire (entraide) du mois de .ïanvier
16
1
TCFEV
travail commUnalJta i ra (entraide) du mois de février
17
1
TSOCT
travail salariê du mois d'octobre
1
18
1
TSJAN
travail salariè du mois de janvier
1
1
19
1
RBSEP
remboursement d'emprunt
1
1
20
1__A_CI'lIL
achat de mi 1
1
1
1

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ATSAIN Achi et al. (1985). "A comparative study of the po1itica1
economyof agricu1tura1 pricing po1icies in COte d'Ivoire"
(non publié).
AUBERTIN Cathérine (1980).
"Histoire et création d'une région
sous développée:
le nord Ivoirien" Cahier Orstom - Série
Sciences Humaines
Volume 19, NOl, 1983 pp 23-57
Banque Mondiale (1984). Un programme d'action concertée pour le
développement
stable
de
l'Afrique
au
sud
du
sahara.
Washington D.C
---------------.(1986). La pauvreté et la faim. Washington D.C.
---------------.(1986). Croissance démographique et politiques
de population en Afrique subsaharienne. Washington D.C
---------------.(1987).
"La COte
d'Ivoire
en transition:
de
l'ajustem,nt structurel
à
la croissance auto-entretenue"
Rapport N
6051.NC (non publié)
BARRY Mody Bakar, BIGOT Yves, ESTURG (1977). "Culture cotonnière
et structures de production agricole dans le nord de la COte
d'Ivoire." Cahiers du CIRES N 15-16
BASSET T. (1984). "Food, Peasantry and the state in the Northern
Ivory Coast: 1898-1982." Ann Arbor. Michigan. U.S.A.
--------
(1988)."Breaking up the bott1enecks in food-crop and
cotton cultivation in northern COte d'Ivoire" Africa
Vo 1ume 58, N02
--------. (1988).
"The deve10pment of cotton in northern Ivory
Coast, 1910-1965" journal of African History, Volume 29
pp. 267-284
Printed in Great Britain
BENEKE
Raymond
R.
and
Ronald
WINTERBOER
(1973).
Linear
programmi ng aop 1 i cat ions
to
agri cul ture.
The
Iowa State
University Press.
BI LLAZ.
R et
DIAWARA.
Y (1981).
.. Enquêtes
en
mi 1 i eu
rural
sahel ien" Agence de coopération culturelle et technique.
Conseil international de la langue Française
BISSON. P. (1982). "Les conditions de diffusion de l'innovation
techn i que:
l' exemp 1e des
savanes i voi ri ennes"
tiré de
:
L'introduction du progrès technique dans
les systèmes de
production agricole de
l'Afrique de
l'Ouest:
Groupe de
travail Economie Rurale - GERDAT.
185

BONKIAN Adama (1985).
"Economie analysis of ressource allocation
in
traditional
agricultural:
case
of
the
Boromo
farm
in
Burkina Faso." Master of Science. Michigan State University.
CAMPBELL Bonnie K.
(1984).
"Inside
the miracle:
coton
in
the
Ivory
Coast"
in
Jonathan
Barker
Lb~~ol i t i cs
of
agriculture
in
tropical
Africa.
Volume
9,
Sage
Series
on
African Modernisation and Development.
CATRISSE Benoît (1985).
"Le coton dans dix pays d'Afrique franco-
phone"
Af r i que---A9r i cu l tu re N0117.
Centre Canadien
d'Etude
en Coopération
Internationale
(1983).
"Projet
santé
développement
dans
la
sous-préfecture
de
M'Bengué-Département de Korhogo.
Etude de base-Tome
1
(non publié).
-----------------------------------------------------.(1987).
"Proj et
santé
déve 1oppement
dans
la
sous-préf ectu re
de
M'Bengué.
Rapport
de
synthèse
de
l'enquête
agro-socio-
économique:
mai
1985 à avril
1986.
Supervision et rédaction d'Etienne LAMY (non publié).
CHARREAU C.
(1972).
"Problèmes posés par l'utilisation agricole
des
sols
tropicaux
par
des
cultures
annuelles"
L'agronomie
tropicale.
Etude et Techniques n°9.
-
CHAUVEAU. J.P (1985).
"L'avenir d'une illusion:
histoire de la
production et
des politiques
vivrières en Côte d'Ivoire."
Economie Rurale,
juillet-décembre 1985.
pp 281-325
Compagnie Ivoirienne
pour
le Développement
du Textile
(1983)-
Service Formation.
"Temps
de
travaux
des
cultures
encadrées."
(non publié)
COTE
D'IVOIRE
Agriculture
(Ministère,
1970).
"Dix
ans
de
développement agricole 1960-1969."
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - . ( 1969). "Le déve l oppement
de la culture cotonnière en Côte d'Ivoire"
---------------------------------------.(1987).
"Rapport annuel
de la ClOT"
COTE D'IVOIRE -
Economie et des finances
(Ministère,
1988). "La
Côte d'Ivoire en chiffres"
Ed:
1986-1987
Inter Afrique Presse,
Abidjan
-----~---------------------------------------------,
1984).
Direction
de
la
statistique"
~ête bud~t-consommation
1979"
- - - -
COULIBALY
Sinaly
(1978).
"Le
paysan
sénoufo"
Les
Nouvelles
Editions Africaines -
Abidjan
186

CRAWFORD Eric W.
(1982).
"A simulation study of constraints
on
tradi tional
farming
systems
in
northern
Nigéria"
MSU
InJ..E3-fJ1a t !Q!l~J__Developmen~ape ~ N02
DEBERTIN David L.
(1986).
"B.gricul tu re Production Economics"
Macmillan Publishing Company
EICHER Carl.K.
et Doyle C.
BAKER (1984).
"Etude
critique de
la
recherche
sur
le
développement
agricole
en
Afrique
subsaha r ienne".
;Lr:Lt..~-':::Jlational Develgpment Resea rch Cente r
MR100f
EPONOU Thomas
(1983).
"Farm
level
analysis of
rice
production
systems in Northwestern Ivory Coast." Dissertation for
the
degree of ph.D.
Michigan State University
------------- . (1984) _ "Impacts socio-cul tu reIs
des projets
Fed
en Côte d'Ivoi re".
(non publ ié)
- - - - - - - - - - - - - . (1984).
"Impacts des
programmes de développement
financés
par
l'aide
communautaire
sur
le
milieu
socio-
culturel des pays en voie de développement Africains".
(non publié)
-------------.(1989).
"Les substitutions entre céréales en zone
de
production
le
cas
de
la
région
de
Korhogo".
(non
publié)
GUJARATI Damodar (1978).
~asic Econometric$ McGraw-Hill.
HAZELL
Peter
B.
R.
and
R.
G.
NORTON
(1986).
M@thematicaJ..
pJQgrammiQ9.. for econQffi.ic analysis in agricul ture..
Macmillan
Publishing Company
HEADYE.
o.
and
J.
L.
DILLON
(1972).
ti9Iiculture
production
fJdJ:tçt!gn~ . The Iowa State Uni ve rsi ty Press Fi f th pri nti ng
HERMANN R.
Eric (Juin 1981). "Analysis of selected agricultural
parastatals
in the Ivory Coast." Med Ford.
Mass.acheset<ts
HEYER.J
(1972).
"An analysis
of
peasant
farm
production
under
condi tions of uncertaintd::"
fLI!l.§Liç~n._J.Q.urn~.t_Qf_J:~9!:.icul
t~I~t
l;çQnQrrd,c~._ Volume 23. N 2
HEYER.J (1971).
"A linear programming analysis of constraints on
peasant
f arms
in Kenya"
Food
Resear.9h_o.l[l~tit!,Jte . Studies..,
Volume 10
HILDRETH Cl i fford (1960).
"Simu 1 taneous equa~ion estimation: any
verdict yet"
f.o.cQ..l}orJLet.r::J:ca.•
Volume 28 N 4
HOCH Irving
(1958).
"Simul taneous equation bias
in the
context
of
the Cobb-Douglas production function"
I;gQ-'lQm~tr..i.ç.9.
volume 26 N04
187

IRAOLE
Ouattara
(1986).
"Quelques
questions
relatives
à
l'extension
de
la
motorisation
intermédiaire
dans
les
systèmes de production agricole de la zone de savane de Côte
d'Ivoire"
Mémoire
de
D.E.S.S
-
Faculté
de
Droit
et
des
Sciences Economiques -
Université de Montpellier 1
JOHNSTON J.
(1984). ~ç.Q.IlQf!Jetr:iç_methQd~-: Thi rd Edf tion
Mc Graw-Hill
KINIMO Yabilé Réné (1986).
"Autosuffisance alimentaire en Côte
d'Ivoi re :
pa radoxe ou réal isme soc io-économique"
Economi.~
8.!J
0
raIe N 175
LANGH. et R. BARTSCH (1972).
"Evaluation de l'intérêt économique
des
méthodes
culturales
améliorées
en
conditions
d' i ncerti tu~e cl ima tique". ttgronolT!ie trQR..tç~Ü.~,
h
Volume 32 N 3
LE ROY
Xavier
(1979).
"L'introduction des
cultures
de
rapport
dans
l'agriculture vivrière
sénoufo
:
le
cas
de
Karakpo"
Travaux J~..L_doçl,Jments de.... l:_Q..c-?tQm, N0156 - Paris
Marchés tropicaux et méditerranéens n01756 (1979)
" N_v.m$r..Q__~péc i_~U_2..z9~
McINTIRE John (1983).
"Budgets de production agricole dans deux
vi llages du centre de la Haute Vol ta" 8AP.QQ..cJ;.__Q..:_.:3.cj:.i vi té_.g~
:l_~_IÇ8ISfŒ, IRC 83-0013
NORMAN
D.W.
(Avril
1973).
"Methodology
and
problems
of
farm
management
investigations
Experiences
from
Northern
Ni gé ria . ":r...r:l..~_tjJ~.ll..t~_ f OL......~.9.Li. cu l!u r .ê.J......fLE!?-.ê.9.r.çtL..A.bmagll_lLe 1J.9
Vo...iver-?.i.t':i......9DQ. ....QêQ...:3....Lt m~J}.t......Q..t_ .. _!;.ç0 n 9m i ç_~__ .. K_.:Hl;.;.§\\J?
~t_~t.l:l
I,LIJ.!Vê.I::.?:Lty
NORMAN. PRYOR and Christopher GIBBS (1979). "From technical change
and the small fa rmer in Hausaland Northern N IGÉRIA" .. Af rican
°
-_...._....-....._....._...-
8\\JL.:3._L... ~çQ DQJIl Y .. P~P.§lT N 2 1 .
PEL TRE-WURTZ
Jacqueline
et
Benjamin
STECK
(1979).
"Inf luence
d'une société de développement sur le milieu paysan: coton
et cul ture attelée
dans la
région de la
Bagoué."
_..~Q.i..tion
Q..t::;.;.tQ.1D
RAVENHILL Phillip L.
(1979).
"L'économie d'autosubsistance Wan
face
au
développement
cotonnier".
V..D_iy..§l..r?..i.t~ __ g..:Abj.cti~IJ..L
JD?.ti..ty_t.._.. g..'..~..t.bDQ .....?Qçj,..Q1QgJ.~.~.
SAYLORR.
Gerald
(1982).
"Farm
level
cotton
yields
and
the
research and extension services in Tanzania" .. t;.a;.;t~..cr:LAtI::j._ç~_
jQ.lJ[!J91_Qt ..r ..l,Jr9.1 .. çI.~....Y.§_l9.Q!!!.~Dt .
SCHULTZ
Théodore
W.
(1964).
" T..r:9D?.Ï..Qrm.iDfL......_ t ra çlj t i oD.§\\..l
,,!grj,ç\\Jl..t..v...[~_"·"'.. The University
of
Chicago
Press
Chicago
and
London
188

SHERMAN Jacqueline R.
(1984).
"Grain markets and the marketting
behavior of farmers
:
A case study of Manga,
UPPER VOLTA."
Center for Research on Economie Development". University of
~ttçhtg~n
Société
d'Etudes
pour
le
Développement
Economique
et
Social
(1982).
"Etude de la filière coton en Côte d'Ivoire".
(non publié)
SUMMERS Robert (1959).
"A note on l east square b i as in househo l d
expendlture analysis".
ECONOMETRICA
Volume 27 -
N0 1
TERPEND Mar i e
Noë 11 e
(1984).
"La production
du
coton
en
Haute
Volta,
Mali,
Côte
d'Ivoire
le
marché
mondial".
~es
g_Q$_~_1J:!LS_fa i_m-dé\\v'J~JgQ~ment : la fil i ère du coton. "
VON BRAUN Joachim and Ei leen KENNEDY (1987).
" Cash crops versus
subsistence
crops
Income
and
nutritional
effects
in
developlng countries"
in Food Policy
:
Integrating supply,
distributing
and
consumption. "Edited
by
Priee
Gittinger,
Joanne
keslie
and
Caroline
Hoisington.
Eor
Series
in
ç_çonOrnLç Deve l opmen.t--, "
189

TITESE DE OOOT~ -!!Ull: 8!C'Dt
._~-~----_._------------~
SCm~CES ECONOMIQUES
r::. KONAN N' Guessan Narcisse Simon
Vu et approuvé _
Or>.
" . , .
1
O~ -
1-
i~O~C'-~u.n,
e ••••••••••• 1990
Le Directeur de Thèse
Vu et approuvé
1.bidja..'1, lQ.~.1990
Le Doyen de la ~acu1té
des Sciences Econaniqu~
-~. ~ ~\\-\\
.'
\\
!)lr~lly1~0J
Vu et nermis d' im:t>ri8er
-. . -
Of; - tD -
A01UJan, 18 •••••••••• 1990
Le DirecteLtr do l'Université
Nationale de Côte d'Ivoire
'~--..
~---.::~::.
Bakar.r TIo-TOtJIŒ