UNIVERSITE DE P~qIS VIII
UER : Etudes Germaniques
THS~E JE DOCTORAT DE TROISIE~~ CYCLE
M Y THE SET
REA LIT E S
DEL A PRE SEN C E
A L LEM AND EAU
T 0 G 0
- Générosité et Violence Monétaire, Armes Fondamentales
de la Politique d'Intégration.
DIRECTEUR DE RECH~'RCHE :
PRESENTEE ET SOUTENUE PAR :
~Dfesseur André GISSELBRECHT
~~me Eli sabeth HADOXC'U-AIWUSSOU
NOV!'IŒR~ 19E.3

Université de Paris VIII
UER : Etudes Germaniques
Civilisation contemporaine
des pays de langue allemande
Thèse de Doctorat de Tr.ois.ième. Cycle
Sujet
MYTHES ET REALITES DE LA PRESENCE ALLEMANDE AU TOGO
-
Générosité et Violence Monétaire, Armes Fondamentales
de la Politique d'Intégration.
Membres du Jury
Le Professeur André 'GISSELBRECHT,
Le Professeur Catherine COQUERY-VIDROVITCH
Le Professeur Jean MURAT
Présentée et soutenue par
:
Mme Elisabeth HADONOU-AMOUSSOU
Novembre 1983

2
REMERCIEMENTS
...
Je tiens a remercl.er
-
Le Professeur André GISSELBRECHT,
de l'Université Paris
VIII, pour m'avoir soutenue et encadrée;
-
Le Professeur Catherine COQUERY-VIDROVITCH,
de l'Univer-
sité Paris VII, pour sa collaboration;
-
Le Professeur Jean MURAT,
de l'Université Paris
IV,
pour
m'avoir initiée à la recherche.
Je remercie également M. Robert Cornevin,
Directeur de la Documentation Française, pour ses conseils.
J'exprime ma profonde gratitude au Dr.
Rolf
HOFMEIER, directeur de 1'''Institut für Afrika Kunde", à
Hambourg, ainsi
qu'à ses collaborateurs.
Je rends hommage à Mme Gisela EGGER, de
1'''Institut für Weltwirtschaft" à Kiel;
à M.
Edorh ABALO,
de la Direction Générale du Plan à Lomé,
et à M. AYEVA,
Directeur des
T.P.
à Lomé, pour leur coopération.

3
Enfin,
je remercie mes
amls
-
M.
Abel COUAO-ZOTTI
-
Mll~
Fatou GUEYE
-
M.
Brice BADA
-
M.
Eddu RAVEN
-
Mme Geneviève RAVEN
-
M.
Alexis
ZODEHOUGAN
pour leur soutien.

4
Sujet
MYTHES ET REALITES DE LA PRESENCE
ALLEMANDE AU TOGO.
-
Générosité et violence monétaire,
armes
fondamentales
de la politi~ue
d'intégration -

5
TABLE DES MATIERES
Page
TABLE DES MATIERES
· · · · · · · ·
5
INTRODUCTION
' • • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . 10
PREMIERE PARTIE
RUPTURE ET CONTINUITE DE LA PRESENCE ALLEMANDE AU TOGO .. 17
l
-
GENERALITES ET EVOLUTION DES DEUX PAyS
19
CHAPITRE l
:
CARACTERISTIQUES DU TOGO ET NATURE DES
RELATIONS AVEC L'ALLEMAGNE AVANT 1960
21
SECTION l
: Aperçu
Général du Togo
21
)
"
.
.
21
1
Geograph~e
phys~que
.
2) Richesses naturelles
26
)
.
. . "
29
3
La populat~on et sa d~vers~te
.
SECTION II
: L'Allemagne et le Togo -
De l'Occupation et
l'Amorce de la Coopération
32
1 )
, .
t"
32
L ~mplanta ~on de la colon~e allemande
.
2) Le retrait des Allemands du Togo
~
39
3) Des
jalons pour de nouvelles
relations entre le Togo
et l t Allemagne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
43
CHAPITRE II
: ETAPES HISTORIQUES DANS LES DEUX PAYS
49
SECTION l
: Les Crises Socio-Politiques au Togo -
1945-1960
49
1 )

" "
Le Togo et la
49
quest~on ewee
.
2)
Evolution et étouffement relatif du problème
52
3)
T
.
"
58
Le
ogo vers
son ~ndependance
.

6
.Page
SECTION II
: Le Cas de l'Allemagne
62
II -
REPRISE DES RELATIONS
69
CHAPITRE l
: LE DEBUT DES RELATIONS DIPLOMATIQUES
72
SECTION l
: Motivations
72
1) Un sentiment de nostalgie
72
2) La perspective économique et politique
. . • . . . . . . . . . . .
76
3) La politique de développement
. . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
79
SECTION II
: Manifestations des Années Soixante
81
1) En politique et en diplomatie
. • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . •
81
2) Rencontres économiques et autres
. . . • . . • • . . . • . . . . . . . .
86
CHAPITRE II
: LE RENFORCEMENT DE L'AMITIE GERMANO-
TOGOLAISE
. . • . . . • . • • • • . . . . . . . . • . . . . . . . . . . .
9'
SECTION l
Volonté d'Approfondissement des Relations
dans les Années Soixante-Dix................
91
SECTION II
La Nouvelle Tendance des Années Soixante-
Dix
99
III -
LES ACCORDS DE COOPERATION . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . .
109
CHAPITRE l
: LA COOPERATION TECHNIQUE ET ECONOMIQUE ..••.
111
SECTION l
: Nature des Accords
• • . • • . . . . . . . . . . . . . . • . . . . .
111
1) Les différents accords . . . . . • . • . . . . . • • . . . . . • . . . • . • . • . .
111
2) Les Bssistants.techniques • • . • . . • . . . . . . • . . • . . . . . . . . . • .
115
SECTION I I :
La Raison d'Etre des Accords
• • . . . • • . . . . • . .
123
1)
Les objectifs
123
2) Le rôle des experts
. . . • . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . • . . • . . . . .
124

6
Page
SECTION II
: Le Cas de l'Allemagne
62
II - REPRISE DES RELATIONS
.
69
CHAPITRE l
:
LE DEBUT DES RELATIONS DIPLOMATIQUES
.
12
SECTION l
: Moti vations
.
72
1) Uns en t i men t
den 0 s t al g i e
.
72
2) La perspective économique et politique
.
76
3) La politique de développement
.
79
SECTION II
: Manifestations des Années Soixante
.
81
1) En politique et en diplomatie
.
81
2) Rencontres économiques et autres
.
86
CHAPITRE II
: LE RENFORCEMENT DE L'AMITIE GERMANO-
TOGOLAI SE
91
SECTION l
Volonté d'Approfondissement des Relations
dans les Années Soixante-Dix
.
91
SECTION II
La Nouvelle Tendance des Années Soixante-
Dix
. • . . • . . • • . . . • . . . . • . . . . • . . • . . . . . . . • . . . . •
99
III - LES ACCORDS DE COOPERATION
.
109
CHAPITRE l
:
LA COOPERATION TECHNIQUE ET ECONOMIQUE
.
1 1 1
SECTION l
:
Nature des Accords
.
1 1 1
1) Les différents accords
.
1 11
2) Les assistants techniques • . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
11 5
SECTION II
: La Raison d' Etre des Accords
.
123
1)
Les objectifs
.
123
2) Le rôle des experts
124

7
Page
CHAPITRE II
: LA COOPERATION CULTURELLE
130
SECTION l
: Les Aspects Theoriques et Pratiques
de la
Cooperation Culturelle
.
130
1)
Inspiration du principe des Nations Unies
.
130
2)
Le point de vue togolai s
.
134
3) L'impact des instituts culturels
.
136
SECTION II
: Les Effets
144
A)
Interpenetration des
Cultures
.
144
a)
Interêts reciproques au niveau des' langues
.
144
b)
Les activites culturelles
,
.
147
B)
Le Domaine de la Scolarisation et de la Formation
.
150
a.)
Sta.ges
.
150
b)
Les
études
.
153
c)
Les
faiblesses
de la structure culturelle
.
157
DEUXIEME PARTIE
.
LES REALITES ECONOMIQUES ENTRE L'ALLEMAGNE FEDERALE
ET LE TOGO DANS LES ANNEES SOIXANTE ET SOIXANTE-DIX
161
l
-
STRATEGIE ET FINANCEMENT
163
CHAPITRE l
: LA CONCRPTION
165
SECTION l
: Generalites sur l'Aide de l'Allemagne
Fédérale
165
1) Une politique de securite • . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . .
165
2)
Une tâche de politique sociale
. . . . . . . . . • . . . • . . . . . . . .
170
3) Une "a.ide" limitée
175

8
Page
SECTION II
: Specificite de l'Aide au Togo
...
'"
.
1) L'''aide'' pour le
progres economlque
.
2) Le soutien sur le plan social
.
181
3)
Nécessites
et contraintes
du capital financier
allemand a.u Togo
183
CHAPITRE II
: LES FORMES DE FINANCEMENT
189
SECTION l
: Les
Crédits
et les subventions
189
1',) Les prêts
189
2) Les
subventions techniques
196
3) Les autres
subventions
201
SECTION II
: Les
Investissements
203
II -
SECTEURS ET ACTIVITES
213
CHAPITRE l
: LES PRINCIPAUX ACTEURS ECONOMIQUES
215
SEC TION l
: LeS e c t e ur d' Et a t
2 1 5
SECTION II
: Les Organismes Non-Gouvernementaux
221
1) Les réticences et les mesures
favorables
aux inves-
tissements
221
2)
Les principales sociétés
230
CHAPITRE II
: LA MATERIALISATION DE L'ASSISTANCE
TECHNIQUE
233
SECTION l
: Projets et Realisations
233
SECTION II
: Appréciation Critique des Réalisations
. . . . 244

9
Page
III - LES ECHANGES COMMERCIAUX ENTRE LE TOGO ET
L'ALLEMAGNE FEDERALE
249
CHAPITRE l
: LES COMPOSANTES DU COMMERCE
251
SECTION l
: La Réglementation du Commerce et les
Produits Commercialisés
251
1) La réglementation
251
2) Les produits
25'7
SECTION II
: Les Biens en Provenance d'Allemagne
265
1) La période 1960-1965
265
2) La période 1966-19'71
2'76
3) La période
19'72-19'77
284
CHAPITRE II
LE BILAN COMMERCIAL
289
SECTION l
: Les Années Soixante et Soixante-Dix
289
)
, .
t '
1
L
~mporta l.on
.
289
2) L'exportation
. 298
SECTION II
: Propositions Relatives au Commerce
. 304
CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . • . • . . • . . . • . . . . .
309
SIGLES
. . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ,
.
320
BIBLIOGRAPHIE
.
324

10
INTRODUCTION
L'histoire du Togo, aujourd'hui Etat
francophone,
ne ressemble pas à celle des autres Etats
francophones
d'Afrique.
La première caractéristique,
c'est qu'il a été une colonie allemande.
La deuxième,
c'est qu'il a connu trois interventions
des puissances
capitalistes:
allemande
(1884-1914),
anglaise
(1914-
1918)
et française
(1919-1960).
En effet, l'Allemagne, l'une des
derniè-
res puissances
coloniales d'Afrique, lança son entreprise
qu~ devait aboutir à la conquête du Togo en 1884. Jusque
là, Bismarck se préoccupait des positions allemandes
en
Europe et attachait peu d'importance à l'implantation de
colonies allemandes
en Afrique.
Ce n'est qu'après
de
constantes pressions émanant d'une
fraction du milieu éco-
nomique,
commercial et financier
qu'il se décida à envoyer
Nachtigall,
diplomate au consulat allemand à Tunis, dans
cette région de l'Afrique qui
sera connue plus tard sous
le nom de 'Togd~ Son débarquement a eu lieu le 19 mai
1884.
L'argument officiel était d'empêcher les commerçants ang-
lais et français
de monopoliser tout le marché des biens
en contrôlant l'Afrique.
Cette raison justifie la présence

1 1
allemande sur les
côtes d'Afrique de l'Ouest.
Le 5 juillet
1884, Gustave Nachtigall et le roi Mlapa de 1Togd' signèrent
un traité de protectorat
(1).
Ce premier document allait
permettre à l'Allemagne de s'établir sur cette partie de
côte.
Plusieurs expéditions vinrent compléter l'entreprise
de Nachtigall.
Ainsi a-t-on assisté à l'expansion alleman-
de à l'intérieur des terres.
Cette conquête était contrai-
re aux souhaits et convoitises des Anglais
et des Fran-
çais.
Aux opérations militaires devait
'"
succe-
der la m1se en valeur, on dira aujourd'hui l'exploita-
tion, du Togo.
Pour les Allemands, le but était de réa-
liser une "Musterkolonie"
(colonie modèle).
Le dévelop-
pement économique du Togo s'accélérait lorsque la pre-
mière guerre mondiale éclata en 1914. ELle entraîna des
conséquences
dans les
colonies, notamment au Togo, où a
eu lieu une guerre limitée.
Elle dura du 5 août au 26
août,
date à laquelle les forces
allemandes
se rendirent
(1)
Gustave Nachtigall a donné à ce territoire le nom de
Togo parce que le roi Mlapa résidait à Togo.
Togo est une
localité située au nord de la cité de Porto-Ségouro, au
bord septentrional du grand lac qu'on appelle le lac Togo.
Ce lac mesure 5 km de large et 11 km de long.
En éwé, "Togo"
veut dire"T:>go'~ c'est-à-dire, riverain.

1 2
~ Kamina, au sud-est d'Atakpamf. Un premier partage du
Togo intervint peu après, c.~.d. le 30 août. Les allifs
se partagèrent la colonie allemande.
Les Britanniques
administrèrent les circonscriptions de Lomf, Kpalimf
(avec les
subdivisions de Ho et Kpandou), Kftf-Kratchi
et la subdivision de Yendi de 1914 ~ 1919. Un second
partage eut lieu le
19 juillet 1919. Il fixa les limites
territoriales.
Il accorda à la France les circonscrip-
tions de Mango, Sokodè, Atakpamf, Anfcho
dfjà acquis
lors du premier partage, ainsi que les circonscriptions
de Lomf, la subdivision centrale de Kpalimf, la zone
montagneuse de l'Adflf avec Yfguf et les ruines de Bis-
marckburg.
Le Togo "utile" passa aux mains des Français
en 1919.
Il devint indépendant en 1960. Le reste reve-
nait aux Britanniques et sera plus tard rattachf au
Ghana.
Après l'indfpendance, les nations inté-
ressées
ouvrirent leurs ambassades au Togo.
Les Alle-
mands saisirent l'occasion pour y revenir en tant que
diplomates, coopérants, experts,
etc
. . .
S'agit-il d'un
nouveau dfpart pour les Allemands sur un fchiquier où
les Français paraissaient être les favoris?
Il faut
sou-
ligner avant de poursuivre que les institutions togo-
laises avaient pour modèle celles de la France.

13
L'explication est simple.
Le Togo a d'abord été sous
mandat français
pendant 27 ans
(1919-1946), et ensuite
sous tutelle
(1946-1960).
Pendant 41
années, la France
avait imposé son administration,
sa législation et sa
juridiction.
Dês lors, la France a conservé des rela-
tions privilégiées avec
ce pays.
c'est ce qui explique
d'ailleurs son appartenance à la francophonie.
Mais
des
aménagements sont intervenus pour favoriser le progr~s
politique,
économique et social.
Le Togo indépendant devint três vite
un enjeu où intérêts politiques et économiques
s'af-
frontêrent.
Parmi les principaux, i l faut
c i t e r :
l'unité de l'Afrique où une certaine idée du panafri-
can~sme a pris racine, l'Afrique occidentale et son
intégration politique et économique.
Le pouvoir po-
litique était défenseur de la thêse économique.
Si les
Togolais sont préoccupés par les problêmes africains, i l
n'en demeure pas moins qu'ils tiennent à "pratiquer la
politique de la porte ouverte"; c'est-à-dire
entretenir
avec tous les Etats,
de quelque continent que ce soit,
des relations
d'amitié et de coopération sur des bases
de respect mutuel et de compréhension réciproque des deux
peuples.
Les nouvelles relations entre le Togo et l'Alle-
magne s'établissent ainsi
dans un esprit de coopération

1 4
déterminée par des accords qui couvrent la plupart des
secteurs de l'activité sociale: culture, technique et
.
/
econom~e.
Ces différents secteurs convergent tous
vers l'économie.
Nous aurons
donc à nous consacrer à la
presence ouest-allemande, et aussi à porter une apprecia-
tion critique de celle-ci au Togo.
Nous nous attacherons
egalement aux projets d'infrastructure
(voies de commu-
nication, équipements urbains et touristiques, etc ..• )
sans oublier l'intérêt des Allemands pour l'agriculture,
l'industrie, la pêche, l'élevage, etc
. . .
Les réalisations
correspondent-elles à l'attente des Togolais? La nature
des relations entre les deux communautés permettra de
saisir la portée de la presence des Allemands au Togo.
Projets et realisations germano-togolais dépendent en
majeure partie des crédits et des subventions allouées
par la République Fédérale d'Allemagne.
Ces subventions
touchent aussi bien l'enseignement scolaire que l'enseigne-
ment professionnel.
Le Togo bénéficie des
dons humanitai-
res et des investissements
financiers,
aussi bien par le
biais du secteur public que par celui du secteur privé.
Toutefois, i l existe très peu d'entreprises privées
allemandes au Togo.
Les échanges commerciaux constituent
un domaine privilegié des relations entre l'Allemagne et

15
le Togo, et nous nous y intéresserons, pour la période
1960-1978.
Pour mener à bien ce travail, nous ferons
appel à l'histoire, à la politique et à l'économie.
Ces
disciplines nous permettront d'évaluer globalement la
portée des relations germano-togolaises.
Quant à la méthode de
travail, nous avons
jugé nécessaire d'adopter la
suivante:
collecter et élaborer des
données, faire
l'analyse critique de ces données sans oublier la réfle-
xion théorique.
Ces données incluent les
différents événe-
ments qui caractérisent les "actions et les réactions"
des deux acteurs que représentent le Togo et l'Allemagne
dans leurs relations mutuelles -
l'échange des messages,
l'échange des biens, la mobilité des personnes.
Nous nous baserons sur une documentation
très variée,dont nous
disposons, pour interpréter les faits.
Ceci nous
amène à évoquer certaines difficultés rencon-
trées au niveau des sources d'information.
Elles résident
dans la non concordance de certains documents et dans
des
erreurs au niveau de certaines informations.
Nous montrerons au cours de ce travail
les motivations profondes, les nécessités qui ont conduit

16
à l'implantation de la colonie allemande au Togo.
Ce but
a-t-il changé aujourd'hui? L'Allemagne poursuit-elle une
vision idéologique,
des intérêts matériels, ou simplement
intervient-elle pour contribuer à jeter les bases d'une
civilisation matérielle? Existe-t-il une fusion,
une
alliance entre les intérêts français et les intérêts
allemands au Togo ou des rivalités,
des luttes d'hégémonie
entre les deux puissances au Togo? Dans quelle mesure
l'avenir du Togo dépend-il des Allemands? Quels sont les
espoirs et les craintes en ce qui
concerne la coopération
germano-togolaise?
Deux grands volets constitueront ce tra-
vail
-
Premièrement
rupture et continuité de la présence
allemande au Togo.
Deuxièmement
nous traiterons l'essentiel des échanges
multiformes germano-togolais
(intérêts
économiques réciproques).

1 '7
PRE MIE R E
PAR T l
E
RUPTURE ET CONTINUITE DELA PRESENCE ALLEMANDE AU TOGO

1 8
A pr~or~, i l ne pouvait être question
d'une repr~se des relations germano-togolaises entre 1945
et 1960, compte tenu des nouveaux statuts du Togo
(la
tutelle française,
puis l'autonomie). Les quelques rares
relations qui ont eu lieu entre le Togo et l'Allemagne
se ramenaient à des échanges économiques.
En vérité, la nouvelle pénétration alle-
mande au Togo ne s'est effectuée qu'en 1960, au lendemain
de l'indépendance. Les accords
diplomatique~ une fois si-
gnés par les deux Etats, ouvriront la voie à des relations
politiques, économiques et humanitaires.

19
l
GENERALITES ET EVOLUTION DES DEUX PAYS

20
l
GENERALITES ET EVOLUTION DES DEUX PAYS.
CHAPITRE l
Caractéristiques du Togo et nature des
relations avec l'Allemagne avant
1960.
SECTION l
: Aperçu général du Togo.
1) Géographie physique.
2) Richesses naturelles.
3) La population et sa diversité.
SECTION II
L'Allemagne et le Togo -
De l'occupation
et l'amorce de la coopération.
1) L'implantation de la colonie allemande au Togo.
2) Le retrait des Allemands du Togo.
3) Des jalons pour de nouvelles relations entre le
Togo et l'Allemagne.
CHAPITRE II
Etapes historiques dans les deux pays.
SECTION l
: Les crlses socio-politiques au Togo
1945-1960.
1) Le Togo et la question éwé.
2) Evolution et étouffement relatif du problème.
3) Le Togo vers son indépendance.
SECTION II
Le cas de l'Allemagne.

21
CHAPITRE l
CARACTERISTIQUES DU TOGO ET NATURE DES RELATIONS AVEC
L'ALLEMAGNE AVANT
1960.
SECTION l
Aperçu Général du Togo
1)
Géographie physique
Ce préliminaire nous permettra de faire
la conna2ssance de la géographie physique et du climat du
Togo,
pays
de l'Afrique occidentale situé sur le golfe de
Guinee.
Il est limité au nord par la Haute-Volta,
à l'ouest
par le Ghana,
à l'est par la Republique Populaire du Benin
et au sud par l'Ocean
Atlantique.
Il couvre une superficie
de 56 600 kilomètres carres, s'etend du nord au sud sur une
largeur variant de 45 à 100 kilomètres.
Le littoral mesure
53 kilomètres.
Du sud au nord se dresse une chaîne de mon-
tagnes
dont la hauteur varie entre
500 et 900 mètres, le
point culminant etant le mont Agou,
autrefois
appelé pic
Baumann, avec une hauteur de 986 mètres.
Les
chaînons de
l'Adele et du pays
Ntribou,
la chaîne du Fasao,
celle du

22
HAUlE VOLTA
BENIN
GHANA
,',
o .."00-
~ "'litA tAIt ."500""-
_
... .la ~0011\\,
_
h,,,.l. ~.~.
GU/Ne{
-RELIEF DU TOGO-

23
Malfakassa, PUlS le plateau de Soudoudako et de Kolina-Bô
partent du plateau de Dayes
qui
se prolonge dans l'Akposso
et l'Akebou; le massif Kabrè comprenant la chaîne de Lama
et les montagnes d'Amale et Biriabe debouche sur l'Atakora
Beninois. A l'extrême nord s'elèvent les falaises
de Da-
pango et
de Bombouaka, avec une,hauteur de
120 à 150 mè -
~re6. Il existe egalement dans les plaines du Mono des chi-
cots erodes dont les principaux sont: le Loboto, l'Ahito
et le Glito.
Comme le relief, une partie de l'hydrogra-
phie est le prolongement de celle du Benin.
Elle comprend
le bassin du Mono et du lac
Togo au sud,
celui de la Volta
au nord.
Le Mono prend sa source en Republique Populaire
du Benin, entre Penesoulou et Aledjo-Koura,
coule au sud
en traversant le Togo oriental, puis
forme sur les
cent
derniers kilomètres
de son parcours la frontière entre le
Togo et le Benin, pour se jeter dans l'Ocean Atlantique
à Grand-Popo.
Ses affluents
sont: l'Ogou grossi
de l'Ofe
à gauche et l'Anie, l'Amou et la Chra à droite. Le lac Togo
(50 kimomètres carres)
dans la région côtière reçoit le Haho
qUl prend sa source au mont Ahito,
et le Sio qui vient du
mont Agou.
Il communique avec la mer à l'est de Grand-Popo.
Au nord, l'Oti prend sa source dans l'Atakora au Benin, tra-
verse le Togo par la Koumaga, la Kora, le Mo et forme sur
une longueur de
150 kilomètres
environ la frontière
entre

24
le Togo et le Ghana.
Ensuite, l'Asouakoko grossi de la
Ouaoua
et de la Ménou se jette également dans la Volta.
Selon les pédologues de l'ORSTOM, la géographie du Togo
offre trois niveaux d'app'réciation
: riche, médiocre, pauvre.
-
Les
sols riches.
Ce sont
les sols
ferralitiques
de la
zone montagneuse
(favorables au café et au cacao), les ter-
res noires
de la région d'Anié et de Corrécopé propices au
coton, au riz et à la canne à sucre, les terres
de barre
(environ 200 000 hectares
du Togo méridional),
enfin les
îlots
de terre basique des monts Agou et de la région Kabrè.
-
Les
sols médiocres ferrugineux ou alluvionnaires servant
de support aux cultures vivrières.
-
Les
sols pauvres ou incultes sont le résultat de l'érosion
de feux de brousse ou de pratiques agricoles abusives.
Relief, hydrographie et sols déterminent SlX
grandes régions naturelles auxquelles correspond la végéta-
tion
:
-
une bande littorale basse et sablonneuse de 2 kilomètres
de profondeur environ,
avec des
cocoteraies.

25
-
une
zone de terre de barre
(plateau legèrement ondule
d'une altitude variant de 60 à 200 mètres)
avec une forma-
tion forestière littorale;
-
un plateau cristallin
(entre
150 et 400 mètres)
dans le
bassin du Mono:
savane
à feux de brousse, terre à igname
et à coton;
-
la zone des monts
du Togo avec une vegétation de montagne
et
des galeries forestières;
-
la plaine de l'Oti avec une savane arboree;
-
la plaine du nord-ouest
(granit et gneiss)
avec
ses terres
fertiles
fait la transition avec la zone de vegetation sa-
helienne de Haute-Volta.
Ces SlX regions
sont influencees par un
climat de type tropical,
avec les particularites suivantes
soudanien au nord avec une saison de pluie
(de mai
à octobre)
et une saison sèche;
equatorial au sud avec deux salsons
de
pluie: une grande, d'avril à juillet, (les mois
de juin et
juillet étant ceux où i l pleut le plus), et une petite en
septembre et octobre.
Dans les regions montagneuses, nous
enregistrons les hauteurs
annuelles moyennes
de pluie les

26
plus élevées
(1500 à
1600 mm), tandis que dans la région
côtière elles sont faibles.
Lomé fait
une moyenne de 776 mm.
La température annuelle moyenne est d'environ 28° sur tout
le territoire.
2)
Richesses naturelles
Compte tenu des
réalités
géographiques
et
climatiques, la production agricole au Togo se divise en
deux catégories
: la culture vivrière et la culture desti-
née à l'exportation.
La population togolaise est essentiellement
paysanne. Mais
20 % seulement des terres sont naturellement
fertiles,
40 % cultivables, et 40 % ingrates. Les princi-
paux produits sont
Cultures vivrières
Manioc
Igname
Mais
Mil
Sorgho
Fonio
\\

27
Haricots
Riz
Patates
douces
Taro
Fruits
Légumes
Cultures
industrielles
Oléagineux
(palmiers
à huile, cocotiers,
karité,
arachide,
ricin)
Textiles
(coton, kapok)
Stimulants
(café,
cacao, tabac)
Le man~oc est cultivé dans la région sud-
est, l'igname dans tout le moyen et le Nord-Togo, le mil
dans le nord et les montagnes Akposso, le mais
surtout dans
le sud et le Moyen-Togo, le riz, les patates
et le taro dans
les
zones
forestières
de l'Akposso et de Kpalimé, l'arachide
plus particulièrement dans le nord, le coton dans les
plai-
nes du Mono et
de l'Anié, les
stimulants
à Kpalimé, dans
l'Akposso et quelques galeries
forestières
de l'Akébou et
de l'Adélé.
Les
chiffres officiels fournis par le ser-
v~ce togolais d'élevage et de pêche sur l'élevage et la

28
pêche pour les
'"
annees
1973 et
1975 sont
Nombre de têtes d'animaux en
1973
Bovins
210 000
Porcins
183 000
Volailles
243 000
Pêche
:
27 000 tonnes
Nombre de têtes d'animaux en 1975
Ovins
700 000
Caprins
620 000
Chevaux
829
Asins
867
Les porcins sont répandus surtout dans le
sud, les asins
dans le nord, les bovins dans le sud (race
des lagunes)
et dans le nord, de Bassari à Dapango
(race
du nord).
Sur le plan forestier et minier, la pro-
duction se limite
:
-
au bois de teck,
seul produit forestier bordant les routes
du Togo jusque loin dans le nord;

29
-
au phosphate de Kpémé,
principale production minière,
avec du fer à Bassari et Dapango,
du rutile dans le nord,
du chromite au mont Ahito, de la bauxite au mont Agou et
du marbre.
3)
La population et sa diversité
La population totale du Togo s'élève à
2 224 614 habitants
(au 31-2-75), et comprend 45 groupes
ethniques.
Du sud au nord, on trouve
Les Ewés, Adjas
et Ouatchis représentent
la majeure partie des populations du sud; ensuite viennent
les Ahoulans, pêcheurs côtiers de la zone frontière du
Ghana, les Pla-péda ou les Popos, les Minas et les Guins de
la région d'Anécho; et enfin quelques minorités
de Voudou
(quartier le plus ancien d'Atakpamé),
de Kpessi d'origine
Atchem (un rameau de la confédération Ashanti venu
de
l'ouest), qui ont
finalement adopté un dialecte éwé et de
Fon-Mahi
(dans les alentours
d'Atakpamé); les Anas
d'Atakpamé,
les Ga-Agotimé de Kpalimé et les Aniagans
du bassin de l'A-
nié
font
également partie de ces peuplades
du sud.
Parmi les populations du centre, i l faut
c~­
ter les Akposso
(à l'ouest d'Atakpamé), les Bédéré de l'Adé-
lé et les Bogoahlo de la source du Dai
(la frontière au

30
nord de Kpalime).
Les populations du nord sont constituees
par les Akebou (dans les montagnes du Moyen-Togo, entre
les Akposso et les Bederes) et trois grands
sous-groupes
les Paragourma, les Gourounsi
de l'est et un groupement
d'influence Mande.
Les Paragourma comprennent
-
les Tchamba dans l'ensemble Cotokoli;
-
les Bassari, avec les Konkomba comme voisins du nord,
les Gangan, les Natchaba, les Djè de Gando;
-
les Tamberma sont à la frontière du Togo et du Benin
et ont pour V01S1ns les Biyobe ou
rorouba et les ~oba,
Gourma et Mamproussi.
Les Gourounsi de l'est ou les Tem-Kabrè
regroupent
-
les Ntribcu (entre
les Bedere
et les Akébou)
-
les Kabrè dans la region de Lama-Kara;
-
les Losso dont les Lamba
(region de Kandé)
et ies Naou-
demba;
-
les Temba (du royaume de Tchaudjo).

31
Le dernier groupement est
composé par les
Tyokossi venus
de Côte d'Ivoire, les Baribas
(à la frontiè-
re béninoise dans la région de Sokodé et à l'est de Dapan-
go)
et les Boussansé dans la corne nord-ouest
du Togo.
La densité de la population du Togo est
en moyenne de 39 hab/km2,
étant entendu que l'occupation
du sol est très inégale en allant des
zones quasi-désertes
de l'Adélé et du Fassao aux fourmilières humaines des ré-
gions Ouatchi, Moba
et Kabrè, où la densité est parfois
supérieure à 100 hab/km2.
Comme nous le constatons, les différentes
tribus
qU1 peuplent le Togo sont d'origine diverse.
Nous
avons
cependant deux langues véhiculaires
: une dans le
sud
(la langue
'"
"')
ewe
; une dans le nord
( la langue tem ) .
La langue haoussa,
comme ailleurs en Afrique,
sert de lan-
gue commerciale.
Les langues correspondent donc aux diver-
sités ethniques.

32
SECTION II
L'Allemagne et le Togo -
de l'Occupation
et l'Amorce de la Coopération
1) L'implantation de la colonie allemande
au Togo
La présence des Allemands au Togo remonte
à la seconde moitié du 19ème siècle
. Les premiers
furent
les missionnaires de Brême.
C'était en
1852 et en 1856
on
assiste à l'installation d'un comptoir à Anécho par un
commerçant,
egalement de Brême,
du nom de Vietor. A cette
epoque pre-coloniale succède une autre
(dans le dernier
quart
du 19ème siècle),
déclenchée par Bismarck très reti-
cent en 1870 aux sollicitations des
commerçants allemands.
Il s'opposait à la colonisation à l'époque. A quoi
cela
pouvait-il servir? A la rigueur,
les interêts
des bureaux
de placement
("Wersorgungsposten")
(1).
Mais i l finira par
lancer l'Allemagne dans l'entreprise colonisatrice. Ainsi
se constituèrent les pionniers de l'action coloniale alle-
mande.
1)
cf
: Weithas,
La Conquête du Cameroun et du Togo; Paris,
imprimerie nationale, Copyright
1929 by
le Ministère de
la guerre; p.3.

33
Le prem~er acte de la colonisation offi-
cielle allemande a eu lieu le 24 avril
1884, par
le télégramme
envoyé au Consul Genéral d'Allemagne au Cap.
La même année,
la canonnière "Mowe"
embarque au passage à Lisbonne Gus-
tave Nachtigal,
alors Consul d'Allemagne ~ "Tunis et nomm~
Commissaire
Imperial pour l'Afrique Occidentale.
Il debar-
que le 2 juillet à Anecho, mais ne reussissant pas à y
planter le pavillon allemand,
i l continue sur Baguida, Lo-
me et Togo,
où i l plante le drapeau allemand les 4,
5 et 6
juillet.
Le 24 décembre
1885, par la Convention,lde Berlin,
la France cède à l'Allemagne Anecho, Glidji
et Porto-
Segouro,
contre les provinces guineennes
de Koba et Kobi-
tai. Après
s'être assure la côte togolaise, les Allemands
vont entreprendre des
explorations vers l'interieur.
Kause
parcourt
à titre individuel Tashi, Fasao, Sokodè, Blitta,
Kpessi, Atakpame,
Sagada,
Togodo en passant par Accra,
Kete-Kratchi,
Salaga, Hambori.
Le Dr.
Ludwig Wolf fonde
dans l'Adele le poste de Bismarckburg.
Von François passe
par Kpalime,
signe des traites de protectorat avec les
chefs
de Yèndi
(24 mars
1888), Gambaga
(8 avril
1888), Ka-
raga
(7 mai
1888), Nantong
(11
mai
1888), et Salaga
(11
juin
1888). Mais les Anglais,
en signant un accord de zone neutre
avec l'Allemagne
(12 et
14 mars
1888), arrachent les
deux
tiers de la zone conquise par Von François.
Le Capitaine
Kling passe par Aledjo-Kadara, Bassari et signe des traites

34
de protectorat avec les chefs de Soubroukou (12 décembre
1891), Bafilo
(19 décembre
1891). Le Dr. Büttner parcourt
la région bouem,
établit une liaison entre Misahohe et Bis-
marckburg.
Le lieutenant von Doring reconnaît
du 5 au 31
août
1893 la région Kpessi
et Anyangan; du 26 mai au 15
JUln,
i l va jusqu'à Bassari par le Fasao,
arrive à Bina~
parba (à 4 km de Bassari), où il signe avec Atakpa un trai-
té.
Von Carnap-Quernheimb explore Mango
(1885-1896).
Les Allemands,
après les traités avec les
autochtones,
vont implanter des postes pour occuper effecti-
vement l'hinterland et contrôler le pays.
Ces principaux
postes sont
-
les postes bases d'exploration tournés vers l'ouest
(Bis-
marckburg,
20 mai
1888 et Misahohe,
7 mai
1890);
-
les postes de présence internationale
(Kpandou 1897, Ho
1899, Sansané-Mango
février
1896);
-
les postes
d'efficacité politique et administrative
(Atak-
pamé, Sokodè,
Nuatdja, Yendi).
Dans le cadre colonial allemand, le Togo
a connu des
gouverneurs aidés par des fonctionnaires
et
des missionnaires.
De
1884 à
1914, à l'exception de Gustave
Nachtigal, Commissaire Impérial de passage, le Togo a
fait

35
l'expérience de sept gouverneurs allemands
-
Ernest Falkental
(1886-1889);
-
Jeko von Putkammer
(1889-1895);
-
August Kahler
(1895-1902);
-
Waldemar Horn
(1902-1903);
-
Le Compte Zech
(1904-1910);
-
Edmund Brückner
(1911-1912);
-
Adolf Friedrich von Mectlemburg
(1912-1914).
Si le but de cette implantation était
jus-
que là d'ordre social, l'arrivée massive de p10nn1ers allait
donner une autre dimension à cette nouvelle colonie.
Desor-
mais,
les motivations profondes des Allemands seront de
deux ordres.
Sociales d'une part,
économiques d'autre part.
Dernburg, au Ministère des
Colonies, prendra en charge la
population du Togo et la mise en valeur de ses richesses.
Le sous-sol togolais ne produisait prati-
quement rien,
car en ce qui
concerne les mines, tout était
encore au stade de recherches et de projets,
dont
celui de
l'extraction du fer.
Dans le domaine agricole et forestier,
par contre, le Togo est riche et les produits agricoles ont

36
ete considerablement accrus grâce à l'encadrement de la
population par les Allemands.
Une nouvelle organisation du
travail fait
son apparition.
Le travail est execute sous
le contrôle d'agents
specialises des services agricoles
(agriculteurs et forestiers).
Des
jardins d'essais
et des
pepinières voient le jour dans
divers
centres.
Des Tecks
sont egalement introduits.
A l'arrivee du forestier Metzger,
des perimètres
de reboisement sont
crees pour ameliorer
localement les
conditions climatiques.
On recolte du karite
et du caoutchouc de liane.
Les plantations de sisal,
de
cacao, de kolatiers
et de palmeraies
se developpent.
On cul-
tive de l'igname, du manioc,
de la patate douce,
du taro,
du mil, du riz,
du haricot, des
arachides,
du mais,
du
coton qui
fait l'objet de nombreuses
etudes, aboutissant
au choix du T.S.T.
(Grossypium Barbadense)
(1).
En industrie, i l y a des points d'egrenage
du coton,
deux usines
de traitement de palmistes
(Agou et
Lome), deux usines
de sisal
(Agou et Kpeme),
deux usines
de
preparation de coprah
(Kpeme et Baguida).
Dans le secteur de l'elevage, les Allemands
importent des bovins
(reproducteurs
zebus
du Nigeria),
des
1)
cf
R.
Cornevin, Histoire du Togo, p.
186

37
porcins
(introduction de verrats Berkshire à Nuatdja)
et
des poulets
de race selectionnees
d'Allemagne.
En matière de transport et voies de commu-
nication,
ils
construisent un réseau routier.
A la
veille
du départ des Allemands
du Togo,
c'est-à-dire en 1913, le
pays avait
déjà
1 215 km de routes carrossables. A leur
départ,
en 1914, on comptait trois voitures, l'une appar-
tenant au gouverneur, l'autre à la firme Boedeker et Meyer
et la troisème à lac Deutsche Togo Gesellschaft .
.-
Les transports
sont assures par des
char-
rettes
et des
chariots tirés
par des hommes.
Pour faciliter
l'échange avec l'extérieur, les Allemands
construisent un
wharf.
Dès l'achèvement du wharf,
la première ligne de
chemin de fer,
Lomé-Anécho
(44 km),est inaugurée
en juil-
let
1905. Dix-huit mois après, le 27 janvier 1907, arrive
le tour de la ligne Lomé-Kpalimé
(119 km). Le 2 mai 1915,
le chemin de fer atteint Atakpamé.
La ligne Bassari était
en projet et une autre en constru~tion, lorsque survint la
guerre.
Dans les P.T.T.
et radio,
i l faut
noter
auss~ certaines réalisations

38
-
un reseau telegraphique reliant l'ex-Dahomey au Togo,
par le rivage;
-
des bureaux
d'echange à Agoue et Anecho;
-
utilisation de l'ex-Dahomey comme intermediaire pour le
cable entre le Togo et les reseaux internationaux en decem-
bre 1896;
-
liaison entre Lome et Monrovia (Liberia)
par un cable al-
lemand en
1913;
-
etablissement de communications telégraphiques entre
Lome et Takpli, Anecho et Grand-Popo,
Lome et Sokodè,
Lome et Sansane - Mango, Misahohe et Ho;
-
ouverture de bureaux de poste à Lome, Tsevi e, Agbelouve,
Nuadja, Atakpame,
Sokodè, Anecho,
Tokpli,
Assahoun, Kpalime,
Ho, Kpandou, Kete-Kratchi.
Courrier postal avec l'Europe,
assure par la Woermann-Linie
tous les quinze
jours. La
station radio de Kamina a vu le jour peu de temps avant
la guerre.
Les missions chretiennes,
dont trois pro-
testantes
(methodiste, Bâle, Brêm~ et une catholique (so-
ciete des missions de Lyon),
apportent leur contribution en
-
linguistique avec la mission de Brême
(Schlegel, Knüsli,
Westermann);
-
Etudes des langues togolaises
(Müller, Wolf)
et en ethno-
graphie
(Spieth, Spiess,
etc
... );

39
-
scolarité avec des
écoles ménagères
(soeurs du Saint
Esprit)
et d'autres,
dont une professionnelle.
En matière de santé, ils installent un
équipement hospitalier à Anécho, Kpalimé et Lomé.
Trois
hôpitaux sont réservés aux Européens et cinq aux autoch-
tones.
Dans le nord, l'action sanitaire se limite aux tour-
nées
de vaccination.
La prospérité au Togo était incontestable.
En 1912, 368 Européens,
dont 327 Allemands,
imprimèrent
aux tribus de cette région leur rythme de travail, leur vo-
lonté et un peu de leur culture. Le Togo était devenu une
colonie modèle.
L'expression "Musterkolonie" a pris
forme.
2) Le retrait des Allemands du Togo
Lorsqu'éclate la première guerre mondiale,
la m~se en valeur du Togo prenait ùn essor considérable. Au
début de la guerre, l'Allemagne aurait proposé à la France
et à l'Angleterre la neutralisation du Togo sous prétexte
que les Africains qualifieraient de "fratricide" la guerre
entre des nations
civilisées.
Les Français rejettent la
proposition.De la part des Anglais visant déjà la puissante
station de TSF de Kamina,
ils essuient également un refus
catégorique.

40
Cette guerre semble donc
surprendre les
Allemands qUl ont neglige de preparer la guerre dans les
colonies au profit de la concentration des
forces
en Euro-
pe.
En
effet,
au Togo,
l'occupation militaire est assuree
par la "Polizeitruppe"
(troupe de police)
et par la lIS c hutz-
truppe",
troupe coloniale comprenant des
unites regulières.
Ces troupes
sont
commandees par le gouverneur du Togo, von
Doring.
Dès lors que sa proposition a ete jugee inacceptable
par les Français et les Britanniques, M.
Charles Noufflard,
gouverneur de l'ex-Dahomey,
ordonne au commandant Maroix
d'ouvrir les hostilites.
Le 6 août, Anecho est pris par
les troupes
coloniales françaises,
et le soir du 8 août, la
contree du Togo tombe entre leurs mains.
Du côte des B~i­
tanniques,
le capitaine Barker est envoye à Lome pour deman-
der aux Allemands
de se rendre.
A son arrivee à Lome le 7
août à 6 heures du soir, la ville est dejà evacuee par les
troupes
allemandes
qUl,
sous le commandement de von Doring
ayant reçu l'ordre formel
de se concentrer autour de Kamina,
avancent le long du chemin de fer.
Le 8 août, Mr. Robertson,
gouverneur par interim de la Gold Coast,
et Mr.
Noufflard
concluent un accord de cooperation,
nommant le capitaine
Bryant commandant en chef des troupes alliees.
Le capitaine
Castaing
commandant la colonne française termine l'occupa-
tion du Togo sud oriental et rejoint les troupes
du colonel
Bryant et ses hommes
en
marche sur Nuadja et livre un

41
combat acharné dans le village de Chra, où les Allemands ne
subissent que de légères pertes, contrairement aux troupes
alliées durement éprouvées.
Dans la nuit du 24 au 25 août,
les Allemands détruisent la station radio de Kamina~ Ils
ont dû se rendre sans condition le 26 août et le 27 août,
Bryant fait occuper Kamina. Pendant ce temps, d'autres co~
lonnes ont occupé le nord en attaquant les Allemands par
surprise.
La conquête du Togo par les forces alliées
marque la fin d'un rêve politique allemand: la "Mittelafrica"
(Afrique noire allemande).
Le 27 août, à Atakpamé, le comman-
dant Maroix et le lieutenant-colonel Bryant se partagent le
Togo suivant le terrain occupé par leurs troupes respecti-
ves.
Les Anglais prennent ainsi la plus grande partie du
sud, avec la capitale Lomé et les Français, Atakpamé, Anécho
et la région nord et e s t . Le 30 août, les gouverneurs de
l'ex-Dahomey et de la CSte d'Orse rencontrent à Lomé pour
une convention qui est entérinée le 9 septembre par les gou-
vernements anglais et français.
Un second partage a lieu à
Londres le 10 juillet 1919, date à laquelle la déclaration
franco-britannique fixe les limites territoriales.
Désormais,
le Togo français
englobera la majeure partie du Togo alle-
mand, compte tenu de la nouvelle attribution (le cercle de
Lomé, la subdivision centrale de Klouto et une portion du

42
cercle de Kété-Kratchi).
Le passage du Togo au régime français
est
mar~ué par deux périodes, la période mandataire et la pério-
de de tutelle.
La première,
de
1919 à 1946, est
/
consacree
par le traité de Versailles
(28 juin 1919). Par l'article
119 dudit traité, l'Allemagne renonce à tous ses droits et
titres
sur ses possessions d'outre-mer et l'article 22 du
mêmetraité appli~ue au Togo le statut de mandat du type
B attribué en réalité par le Conseil Suprême des
alliés le
7 mai
1919 et entériné par la SDN.
La période de tutelle commence au lendemain
de la seconde guerre mondiale, où la Charte de San Francisco
institue un régime international de tutelle.
La France n'est
pas obligée de placer le Togo sous ce régime,
compte tenu
du fait
"~u'une puissance mandataire n'était nullement obli-
gée de transformer le mandat
en tutelle"
(1).
Mais, à la
suite d'un accord passé avec l'Angleterre en vertu de l'ar-
ticle 79 de la Charte de San Francisco et entériné le
13
décembre
1946, par l'Assemblée Générale des Nations-Unies,
1)
cf
: Revue
juridique et politique de l'union française,
librairie générale de droit
et de jurisprudence, Paris,
1957, Tome XI,
pages 8-11.

43
le Togo est devenu un territoire sous tutelle.
3)
Des
jalons pour de nouvelles relations
entre le Togo et l'Allemagne.
Entre
1945 et 1960, le Togo,
autrefois
colonie allemande, devenu territoire français,
n'a prati-
quement pas
entretenu de rapports avec l'Allemange.
Selon
les temoignages,
cette periode n'a pas connu d'influence
allemande pour des raisons politiques.
Sur un plan genéral,
c'est une periode où la réaction anti-nazi
est très v~o-
lente.
De plus, les rivalites
internes l'emportaient sur
les préoccupations
de politique extérieure.
Mais, bien que
cette periode ne livre r~en
de particulier concernant les
rapports entre le Togo et l'Allemagne,
elle revêt un inte-
rêt particulier quant aux réformes politiques,
economiques
et sociales au Togo.
Aux yeux des Français, le Togo avant
1945
n'avait Jama~s connu d'elections et par conséquent de vie
politique.
L'idéologie des vainqueurs oblige. Mais,
dès le
13 décembre 1946, i l connaît un certain nombre de change-
ments dûs à l'initiative française.
Afin que la constitu-
tion française lui soit appliquée, le Togo est d'abord
transforme en territoire associé,
un terme prêtant à la

44
confusion plutôt qu'à quelque chose de bien déterminé,
si bien que pour le rendre acceptable dans le cas du Togo,
i l a dû être ensuite assimilé à un territoire d'outre-mer.
Partant, le Togo peut faire usage de la même constitution
que les T.O.M.
A l'instar de ceux-ci, i l peut avoir des re-
presentants non seulement à l'Assemblée de l'Union Française
(un conseiller), mais aussi à l'Assemblée Nationale
(un dé-
puté élu au collège unique),
au Conseil de la République
(un conseiller élu par chaque section de l'Assemblee Terri-
toriale)
et au Conseil Economique.
Le Togo est, de ce fait,
associe à l'exercice de la souveraineté française.
Par le biais de ses représentants au
Parlement et à l'Assemblee de l'Union Française, le Togolais
participera à l'élaboration des règles
juridiques applica-
bles au Togo.
En ce qui
concerne l'administration terri-
toriale, deux séries d'organismes, les uns gouvernementaux,
les autres issus du suffrage, assurent le travail.
Un Commissaire de la Republique,
et non un
gouverneur,
est l'administrateur en chef et représentant du
gouvernement.

Ses
for.ctions
sont les suivantes
: promul-
gation et publication des textes applicables
au Togo,
com-
mandement de toutes les
forces militaires,
responsabilité
de la défense et
de la sécurité intérieure du territoire,
affectation des
fonctionnaires
de l'Etat mis à sa disposi-
tion, désignation des fonctionnaires locaux,
direction de
tous les services publics et surtout des
services de police,
exerC1ce des prérogatives de puissance publique, représen-
tation étatique et territoriale dans tous les
actes
de la
vie civile.
Le secrétaire général, un inspecteur des
affaires administratives
et les
différents
cadres
de l'ad-
ministration générale ou locale, ou technique, puis un
conseil privé formé par deux fonctionnaires,
deux person-
nalités
de statut civil togolais, assistent le Commissaire
de la République.
L'assemblée territoriale élue selon le sys-
tème du double collège qui
a d'importants pouvoirs
de déci-
sion crée et organise preque
tous les services publics,
é-
tablit tous les
impôts et les
droits de douanes, peut dési-
gner des missions
d'information et poser toute question à
l'administration dans les
domaines
de sa compétence.
Une
commission permanente élue par l'assemblée territoriale et
parmi ses membres,
peut exercer certains des pouvoirs
de

46
l'assemblée sur délégation de cette dernière,
elle sur-
veille également l'exécution des
décisions
de l'assemblée
par le Commissaire de la Republique.
L'assemblée se réunit
deux fois par an et la commission au moins
une fois par mo~s
sur convocation du Commissaire de la Republique ou de son
president.
Au niveau local, l'administration est
decentralisée grâce aux chefferies,
aux conseils
de cir-
conscription et aux communes mixtes.
La categorie des
chefs comprenant chefs
de village, de canton et chefs
supérieurs,
est une cate-
gorie où la designation soumise postérieurement à l'appro-
bation de l'administration se fait
selon les règles
coutu-
mières.
Leur
champ d'action englobe:
la police rurale,
la
voirie, la salubrité, la perception des
impôts, l'état
ci~
vil, les litiges et les
juridictions coutumières.
Le conseil de circonscription elu au suf-
frage universel pour une duree de quatre ans
seconde l'ad-
ministrateur,
chef de circonscription,
et doit émettre son
avis
sur le budget de la circonscription, les travaux publics
et toute autre question.
Suivant le système des
communes mix-
tes
instituées à Lome en 1932, un administrateur nomme assu-
me les fonction de maire.

47
Du point
de vue economique et social,
les references
sont celles
des territoires
de l'A.O.F.
(l'Afrique Occidentale Française):
-
Autonomie financière,
vote du budget
et des impôts par l'assemblee territoriale,
contribution
du Togo aux frais
de certains organismes
communs
à tous
les territoires administres par la France
(Office de la Re-
cherche Scientifique, Maison de la France d'Outre-Mer,
etc.)
a~ns~ qu'à certains organismes internationaux (Union Pos-
tale,
Office Meteorologique International, etc.).
2 -
Appartenance à la zone française
du
contrôle des
changes
3 -
Autonomie douanière.
4 - Echanges de relations commerciales,
principalement avec les territoires
français.
5 - Similitude du regime minier et en prin-
c~pe, du regime foncier, avec ceux de l'A.O.F.
6 - Application du code de travail pour les
T.O.M.
et le~ territoires associes
(loi
du 15 decembre
1952)

48
en application de la loi
du 30 avril
1946 portant création
du
FIDES
(Fonds d'Investissement et de Développement Eco-
nomique et Social).
7 - Choix des points d'investissement par
accord entre l'assemblée territoriale et le comité direc-
teur du FIDES.
Par ces réformes, l'autochtone pourra désor-
mais participer de plus en plus à la gestion des affaires
de son pays; même si c'est pour l'intégrer au système fran-
çais.

49
CHAPITRE II
ETAPES HISTORIQUES DANS LES DEUX PAYS.
SECTION l
Les
Crises Socio-Politiques au Togo -
1945-1960
.-
.-
1) Le Togo et la question ewe.
Depuis la periode entre les deux guerres
mondiales, un problème important concernant l'appartenance
ethnique
(division du peuple ewe)
et politique
(reunifica-
tion du Togo britannique et
du Togo
français)
se posait.
Pour preuve ce message adresse d'Accra le 31
janvier 1946
.-
.-
par la "AlI ewe
conference" et le CUT à l'Organisation des
Nations-Unies
"Conference
generale des Ewes
Togo fran-
çais,
Togo britannique, Gold Coast.
Salutations.
Deplorons
et protestons
contre partage du pays ewe.
Demandons unifi-
cation du pays des
Ewes
sous une administration unique,
qui
serait choisie par population elle-même par plebiscite
. . . "
Quand les Allemands
sont arrives, le pro~
blème du trace des
frontières
s'est pose, vu que la region
a ete pavoisee par les Anglais,
les Français et les Alle-
mands. Après la
Conference de Berlin, les
frontières
du

50
Togoland allemand ont ete tracees,
divisant le domaine du
peuple ewe.
Les Allemands, pour retablir ce domaine,
au-
raient propose d'echanger l ' î l e Samoa contre le territoire
ewe bloque dans le sud-est de la Gold-Coast.
La guerre ar-
rêta ce processus politique.
Par la suite, Anglais et
Français se partagent le pays suivant une ligne orientee
nord-ouest/sud-est;
ce qui presentait l'avantage de regrou-
per les Ewes
sous la souverainete britannique. Mais en
1919, la ligne de separation a
ete revue, laissant une par-
tie des Ewes
dans la zone britannique et l'autre dans la
zone française.
En 1919 donc, la division du peuple ewe
etait devenue une realite politique.
Ce
qUl
surprend,
c'est qu'avant la
deuxième guerre mondiale,
i l n'y a guère de manifestations
en faveur
de leur reunification.
C'est en 1943 qu'une
campagne de presse commence en Gold-Coast, demandant l'an-
nexion du Togo sous mandat français.
L'annee suivante, la
'~ll Ewe
Conference",
mouvement pan-ewe, y est creee.
Du
côte français,
le CUT
(Comite de l'Unite Togolaise),
cree
par le gouverneur Montagne en
1938 pour "tenter de faire
le trait d'union entre le nord et le sud",
devient un mou-
vement pro-ewe,
dont le secretaire general est M.
Sylvanus
Olympio.
En 1945, l'administrateur Chapman,
se disant ewe,
a eu l'idee de constituer une republique du nom d'Eweland,

51
couvrant la region ewe et les tribus
apparentees
du bas
Togo et du Benin.
Les nationalistes de la Gold-Coast~ eux~
visent l'annexion du Togo~ afin d'attirer les Ewes~ alors
favorables
à cette conception. Lors de l'accession du Dr.
Nkrumah à la tête de la Gold-Coast~ il renonce à l'annexion
totale pour l'annexion partielle de la partie britannique
du Togo au Ghana.
Cette attitude cree des mecontents
et
certains administrateurs anglais continuent d'appuyer les
revendications
des
Ewes
sur le Togo.
Les Ewes
de la zone
britanniqu~ n'ayant rien obtenu de leur soutien aux natio-
nalistes de la Gold-Coast~ reviennent à leurs revendications
concernant l'Eweland et passent ainsi
dans l'opposition à
Nkrumah.
Les
Ewes
du Togo français~ quant à eux~ ont ete
favorables~ dans un premier temps~ au rattachement à la
Gold-Coast~ dans un second temps~ au rattachement à l'Ewe-
land~ et dans un troisième temps~ au rattachement de cet
Eweland à tout le reste du Togo.
En
1946~ Chapman reclame
la creation de l'Eweland et i l etait soutenu par le CUT.
Sa
politique a
connu beaucoup de
succès
dans le sud.
A la pre-
mière assemblee representative elue du Togo~ le CUT obtient
la totalite
des
sièges grâce à l'appui
du gouverneur~ qui
envisage de se rattacher à la Gold-Coast si la France de-
vi en t
democra t i e populai re.
Il L' ent ent e
pourrai t
être

52
réalisée sans les Britanniques"
(1).
Mais ces derniers a1-
dent
le eUT, "parti soi-disant administratif", à persister
dans son attitude anti-administrative en l'incitant à dé-
velopper la thèse pan-éwé devant l'ONU.
2) Evolution et étouffement relatif du
problème
En 1947, l'ONU se consacre au problème,
après avoir reçu des pétitions, dont le télégramme cité
plus haut, et recommande de faire le nécessaire pour réu-
nir les Ewés. Mais cela va susciter de vives
réactions.
-
Les nordistes refusent catégoriquement d'être rattachés
aux Ewés, pour échapper à une éventuelle colonisation de
leur part
(2).
-
Dans le sud, les Minas et les Ouatchis, aussi nombreux
si on les met ensemble que les Ewés, n'admettent pas le
principe d'une république Ewé.
1)
c f : Ale x and r e Pie r r e, =L:...;e:...-.=-T.::.0..Jig;j.;o::.-~...:E=-v...;".::.o-=l:..;u=-t..:...=i..:o:..:n=--::::.D-=i:..Ap;:.;l=o.::m:.:a=..t.::..::::..i...:iq--.;u=..e=.
et Politique, Paris, p.
23
2)
cf : Alexandre Pierre, Le Togo:
Evolution Diplomatique
et Poli tique, Paris, p.
11
"Il Y a
... opposition tradi-
tionnelle entre le nord et le sud du pays, les gens du nord
se méfient de ceux du sud et ceux-ci considèrent ceux-là
comme des sauvages".

53
-
Les anti-Français eux-mêmes sont resolument hostiles au
mouvement ewe.
c'est alors
qu'entrent en jeu deux partis
opposes au mouvement ewe au Togo et au CUT
: le PTP (Parti
Togolais du Progrès), et l'UCPN
(Union des
Chefs et des
Populations
du Nord).
L'affaire prend donc de l'ampleur à
partir de
1947.
Le
17 novembre 1947, les representants des
gouvernements
français
et anglais
se mettent d'accord pour
envoyer un memorandum au Conseil de Tutelle des Nations-
Unies.
Ceux-ci ecartent la creation d'un Etat Ewe, rejet-
tent l'union des
deux Togo et proposent la creation d'une
commission consultative permanente pour les affaires togo-
laises, presidee conjointement par le gouverneur de la Gold-
Coast et le Commissaire de la Republique au Togo et compre-
nant deux representants des populations de chacun des terri-
toires.
A la session des 8 et 10 decembre du Conseil de Tu-
telle, Sylvanus Olympio presente le point de vue des Ewes
et declare insuffisantes les
solutions preconisees dans le
memorandum, amenant ainsi le Conseil de Tutelle dans sa de-
cision du 15 decembre
1947 à
-
justifier le mouvement ewe par le contenu du memorandum
franco-britannique;
-
faire
des recommandations,
tout en etant favorable
aux

mesures pour satisfaire les aspirations
du peuple ewe,
telles qu'elles sont formulees
dans les petitions;
-
charger la mission de faire un examen sur place du pro-
blème ewe et d'en reprendre l'etude après le rapport
de
ladite mission.
La Commission Consultative Permanente est
etablie en 1948 et comprend deux co-presidents,
deux mem-
bres designes par l'Assemblee Territoriale du Togo
(Syl-
vanus Olympio et Fare Djato),
deux membres
designes par
les gouverneurs
de la Gold Coast, puis elus par les popu-
lations du sud du Togo britannique.
Sur le plan technique,
cette commission a pris des mesures
d'assouplissement
du
cordon douanier entre les
deux Togo.
Elle a harmonise les
tarifs
des PTT, mais
echoue dans
sa tentative d'etablir
une zone conventionnelle en raison de sa situation econo-
mique et du contrôle des
changes
(1).
Sur le plan politique,
c'est l'echec.
En effet,
s~ pour les nationalistes du Togo
français,
la Commission est competente pour l'ensemble du
Togo et si
ses
deux delegues
sont les emanations
de l'Assem-
blee Territoriale tout entière, pour les Britanniques, seuls
1)
cf.
J.Jacques Brieux,
L'Affaire Ewe, in Revue française
d'etudes politiques africaines,
Paris
1967, nO 21, p.1ü9-11ü.

55
les Ewes
sont interesses.
A la troisième sess~on, les deux gouverneurs
declarent
conjointement
"que le territoire ewe est trop
petit pour donner naissance à un Etat permettant de se de-
velopper raisonnablement";
-
que les Ewes
des
deux Togo ne constituant qu'une m~nor~­
te,
i l est impossible de changer le statut politique des
deux Togo
pour satisfaire une minorite;
-
qu'en conclusion, les mesures techniques proposees sont
les
seules possibles et doivent
suffire pour satisfaire
les populations ewees.
Ceci provoque une tension entre les gou-
vernements et l'assemblee.
Sylvanus Olympio, president de
l'ART
(Assemblee Representative du Togo),
entre en conflit
ouvert avec Noutary.
Le gouverneur Cedile remplace Noutary
en mars
1948; i l a reçu l'ordre de considerer le CUT comme
parti gouvernemental.
La première mission consultative de l'ONU
au Togo couvre le territoire du sud au nord,
et prend note
de toutes les petitions locales,
considerant avec plus de

56
faveur celles réclamant la réunification.
La situation se
complique de plus en plus,
et la Grande-Bretagne et la
France proposent d'élargir la commission consultative.
En
outre,
du côté britannique, les populations du nord deman-
dent à être rattachées à la Gold Coast,
alors que du côté
français,
elles demandent le statu quo.
"Dans
cette con-
joncture, le problème étant strictement limité aux Ewés",
i l était hors de question de recréer le Togo ex-allemand.
En automne
1950 ont lieu les élections à
.
la commission consultative "élargie". Le CUT perd
'-
ses Sle-
ges au profit du PTP et la majorité des suffrages expri-
més
(47) est en faveur du statu quo. La commission se
réunit à nouveau, et la majorité se prononce contre l'uni-
fication éwé
. Sur le plan politique, nous nous trouvons
donc en face d'un rejet de la création de l'Ewéland.
Sur
le plan économique,
social et culturel,
i l y a eu par la
suite des textes satisfaisants pour l'Angleterre et la Fran-
ce, qui, lors de la 9ème session du Conseil de Tutelle, ont
préféré maintenir le statu quo dans les
deux Togo, mais ce-
la a été jugé insuffisant par divers organismes politiques.
Les Britanniques et les Français ayant pro-
posé par la suite la création d'un nouveau '~onseil mixte
pour les affaires togolaises", la quatrième commission de

57
l'Assemblee generale leur recommande de consulter desormais
les parties et les groupes et d'etendre ses
fonctions,
afin
qu'il puisse examiner tous les problèmes ewes et l'unifica-
tion; elle demande egalement au Conseil de Tutelle d'orga-
niser une visite pour proceder à un examen approfondi
du
problème.
A ce moment,
Itl'affaire ewe perd son autonomie
et n'est plus qu'un des
elements d'une triple affaire dont
les deux autres
sont
: union du Togo britannique à la Gold
Coast et "self-government" pour celui-ci, integration plus
etroite du Togo français
à l'Union Française et parallèle-
ment
debut
d'autonomie interne".
L'affaire tribale et
economico-culturelle est devenue territoriale et politique;
En août, septembre 1951, une mission speciale du Conseil de
Tutelle se rend dans les territoires.
Le rapport de cette
mission reflète fidèlement l'opinion des populations; l'uni-
fication des
deux Togo est demandee par tous, mais le PTP
et l'UCPN la souhaitent dans le cadre de l'Union Française,
les Togolais sympathisants du CPP de Nkrumah veulent l'uni-
fication
dans la perspective de l'annexion à la Gold Coast.
Seuls les partis ewes
(CUT),
~uvento du Togo français, Togo-
land Congress, AlI Ewe Conference au Togo britannique, re-
clament l'unification des
deux Togo,
une tutelle directe
des Nations Unies pendant clnq ans avant l'independance du
Togo unifie.
Le même rapport entraîne le transfert du pro-
blème ewe à celui de l'unification des deux Togo.

58
Mais le Conseil considérant que "la maJo-
rité de la population des
deux territoires aspire manifes-
tement à l'unification", invite l'Angleterre et la France
à se conformer à cette aspiration.
Cette fois-ci,
l'affaire
perd de son actualité.
Car la Gold Coast va devenir indé-
pendante,
ce qui appellera du côté français
l'autonomie
pour le Togo en
1956.
3)
Le Togo vers
son indépendance
La proclamation de l'indépendance du Ghana,
qui est intervenue en 1957, va être l'occasion de mettre un
terme au régime de tutelle pesant sur le Togo britannique.
Un plébiscite est organisé sous la supervision d'un Com-
missaire des Nations-Unies,
et ce plébiscite aboutit,
dans
la proportion de 7 à 5, à un vote favorable à l'intégration
au Ghana du Togo britannique, au détriment de la thèse in-
verse,
qUl veut maintenir le régime de tutelle, afin de
laisser la porte ouverte à l'unification des
deux Togo.
Parallèlement, l'évolution politique au Togo a permis à ses
hommes politiques de se rendre à l'évidence.
Le
16 avril
1955, une loi est votée, instituant un début d'exécutif,
et donnant une structure d'Etat au Togo
jusqu'au 30 août
1956, date où le Togo est devenu république autonome, c'est-
à-dire une entité au sein de la République Française, dont

59
la France assure la défense et les relations extérieures.
Mais
sous la formule
d'une autonomie interne, elle con-
naîtra une décentralisation touchant non seulement le do-
maine administratif, mais aussi le législatif et l'exécutif
et se combinant avec la formule
du régime parlementaire.
Ce
législatif appartient à l'Assemblée Togolaise élue pour cin~
ans au suffrage universel direct et votant les lois dites
lois togolaises
(1).
Quant à l'exécutif, i l est assuré d'une
part par le Conseil des Ministres avec un Président du Con-
seil, d'autre part par le Haut Commissaire.
Celui-ci, délé-
gué permanent
du Gouve!nement de la Républi~ue Française,
nomme le Premier Ministre
(Nicolas Grunitski, investi le
10 septembre 1957), après consultation de l'Assemblée.
Il
reçoit les ordres dans sa fonction par l'intermédiaire du
Ministre de la France d'Outre-Mer
(Gaston Deferre), préside
les réunions
du Conseil des Ministres Togolais et peut, sur
sa proposition,
dissoudre l'Assemblée Législative Togolaise.
A la sess~on des Nations Unies de novembre
1957, la délégation française accepte le pr~nc~pe d'élections
contrôlées par l'ONU pour la nouvelle Assemblée Législative
1)
cf
: Claude Albert Colliard, L'Evolution du Statut des
~T~e~r~r~i~t~o~~~·~r~e~s~~d~u~T~o~g~o~,in Annuaire français de droit interna-
tional, Paris
1956, Tome II p.
237.

60
et s'engage à donner à la République Autonome de nouveaux
pouvoirs.
Le décret nO 58-181
du 20 février
1958 transfère
la justice au gouvernement togolais,
auquel de nouveaux
pouvo~rs sont donnés par le décret nO 58-187 du 22 février
1958.
Le Premier Ministre,
au lieu d'être investi par le
Haut Commissaire, l'est par l'Assemblée, et prend la prési-
dence du Conseil des Ministres
(à la place du Haut Commis-
saire).
Aux termes de ces nouveaux accords, i l ne reste
plus à l'autorité française que les relations extérieures,
le contrôle de la monnaie et des changes, ainsi que la
défense.
M.
Jacquet, Ministre de la F.O.M.,
contresigne
les neuf conventions franco-togolaises
fixant
en diverses
matières les rapports de la France et du Togo, à Lomé le
25
février
1958.
Le 27 avril
1958 ont lieu des consultations
populaires ayant pour but de vo~r si la majorité des Togo-
lais préfèrent l'indépendance ou le maintien dans l'Union
Française.
Le PTP,
sûr du succès, néglige de faire la cam-
pagne, et c'est le CUT qui s'est retiré des batailles élec-
torales depuis
1952, qui
gagne celles-ci avec 29 sièges,
contre
10 pour l'UCPN,
4 pour les indépendants et 3 pour
le PTP.
Mais l'indépendance donnant lieu à de
grandes fêtes,
ils refusent que l'indépendance soit pro-
clamée tout de suite.
Donc la France est encore représentée

61
au Togo par le Haut Commissaire Spénale
(mai
1958-27 avril
1960), pendant
Que Sylvanus Olympio forme
son gouvernement
et Que les
festivités
se préparent.
Ces
fêtes
ont lieu le
27 avril 1960, date de la proclamation de l'indépendance
du Togo.

62
SECTION II
Le Cas de l'Allemagne
Une fois indépendant,
le Togo va nouer des
relations avec l'Allemagne.
L'année
1945 est en effet dé-
cisive dans l'histoire de l'Allemagne et i l faut
en évoquer
le contexte. En 1945
prend fin la seconde guerre mondiale,
une guerre qu~ a duré six ans. La capitulation sans condi-
tions
du Reich a été signee le 28 mai
1945 par le marechal
Keitel.
Les allies occupent alors totalement le Reich en
prenant
des mesures qui enlèvent à l'Allemagne toute souve-
rainete politique, économique, monetaire, militaire et di-
plomatique.
Après quatre années de rivalites intestines en-
tre occidentaux et soviétiques, c'est-à-dire le 8 mai
1949,
le conseil constituant de Bonn adopte la loi
fondamentale
de la future Republique Fédérale d'Allemagne.
Ladite loi
est promulguée le 23 mai
1949.
Dans la zone sovietique, un
Congrès du Peuple approuve le projet
de constitution de la
RDA le 30 mai
1949, puis se proclame Chambre du Peuple Pro-
visoire jusqu'au 7 octobre 1949, date officielle de la nais-
sance de la Republique Démocratique Allemande.
Comme l ' a dit F.G.
Dreyfus,
"c'est la fin
de l'histoire de l'Allemagne".
Il y a désormais
deux Alle-
magnes,
la République Féderale d'Allemagne
(RFA), et la
République Démocratique Allemande
(RDA). Berlin-Ouest est

63
doté
d'un statut particulier, "les Soviétiques ayant ac-
cepté pour l'essentiel l'intégration de Berlin-Est dans
la RDA"
(1).
Pour la RFA, la RDA est alors un régime
illégal n'ayant pas le droit
de représenter la population
de la RFA, ni
de l'Allemagne.
Par conséquent, elle s'est
considérée comme le seul pouvoir politique légal de l'Alle-
magne jusque vers
1968. A partir de
1955, elle applique une
politique rétrograde dite d'Hallstein, au nom de laquelle
elle refuse d'avoir des relations
diplomatiques avec les
Etats qui
auront reconnu la RDA.
Donc,
compte tenu de l'évolution histori-
que de l'Allemagne et de la situation de la RFA en droit
international
(Alleinvertretungsrecht),
seule cette der-
nière va de nouveau intervenir au Togo.
Ceci se fait
au
détriment
de la RDA arbitrairement
écartée de la scène
politique togolaise.
Totalement ravagée par la guerre, la
reconstruction économique entreprise en 1949 par la RFA de-
vient vite un succès.
Tout est facilité par la main d'oeuvre
constituée par l'afflux des
réfugies ou des expulsés de
1)
cf.
: François G.
Dreyfus, Histoire des Allemagnes,
Armand Colin, Paris,
1970, p.
412.

64
l ' E s t ,
de l'Europe Centrale,
de l'Allemagne Orientale,
l'abondance de la houille,
la remise en état de l'infra-
structure des transports
(routes, voies
ferrées
et flu-
• viales), le rétablissement des puissantes sociétés
finan-
cières et industrielles
dont les plus
importantes
sont
Krupp,
groupant des
charbonnages, des aciéries,
des
cons-
tructions mécaniques,
des chantiers navals,
de l'outil-
lage, etc., les
"Rheinische Stahlwerke", Mannesmann,
Thyssen, Haniel,
Stinnes,
etc.
Donc une puissante sidé-
rurgie établie sur les bassins houillers alimente une métal-
lurgie de transformation très
diversifiée
(automobile no-
tamment),
implantée principalement dans la Ruhr,
près des
voies
de communication,
sur les estuaires de l'Elbe et
de la Weser, où sont localisés les ports
de Hamburg et
de Brême, et dans les capitales régionales.
L'industrie
chimique s'est aussi
développée en bordure du Rhin et près
des gisements de pétrole et de gaz naturel,
de potasse et
de sel gemme.
L'industrie textile établie dans le nord de
la Rhénanie est encore répandue dans le bassin du Neckar.
L'agriculture et l'élevage reconstitués après la guerre per-
....
mettent d'avoir du blé,
de la betterave a sucre, du seigle,
du houblon pour la bière,
des pommes de terre,
des bovins
et des porcins.

65
Ce redressement économique
s'explique
par les dirigeants Allemands, notamment le Chancelier
Adénauer et le Chancelier Ehrard, par l'organisation du
travail, par le soutien américain,
et a fait
de la RFA un
pays à balance commerciale excédentaire, à l'industrie
orientée vers l'exportation.
C'est ainsi que
dans les
années cinquante, le Togo figurait
déjà parmi les pays
clients de l'Allemagne Fédérale, représentée sur place
par l'AFC, anciennement DTG
(société allemande du Togo).
L'AFC est la société qui
a relayé la DTG après la seconde
guerre mondiale,
cette dernière ayant transféré son siège
à Hamburg.
Donc, l'AFC a assumé ces échanges commerciaux
jusqu'en 1959, où les interventions du Premier Ministre
Olympio ont relancé les activités de ladite DTG. Instal-
lée en 1904, elle rouvre ses portes, puis les ferme une se-
conde fois
en 1939, et transfère son siège à Hamburg
après
la seconde guerre mondiale.
Les relations germano-togolaises, insigni-
fiantes
entre
1945 et
1960, se ramènent en définitive,
à
quelques échanges commerciaux.
Ce commerce s'amorce en 1950,
se confirme en 1952.
Jusqu'en 1955, nous enregistrons une
balance excédentaire au profit de l'Allemagne avec la four-
niture au Togo de ciment, charbon, produits chimiques, quin-
caillerie, machines, articles de ménage et alimentation,

66
pétrole.
Comparativement à l'année
1951, les importations
du Togo de l'Allemagne ont
considérablement augmenté en
1952. En
1952, elles ont atteint une valeur de
1,3
million
de DM de
janvier à octobre, contre seulement
500 000 DM pour la même période en
1951. Voir tableaux
.
,
c~-apres.

67
Commerce exterieur de l'Allemagne avec le Togo français
en 1951-1952 (1 000 DM).
Importations
1951
1952
(janvier
-----
octobre)
Total
2 196
1 860
dont
Fruits du sud
2
52
Cacao
754
005
Fruits oleagineux
086
738
Fourrures, peaux
1 1
Coton
307
Exportations
1951
1952
(janvier
octobre)
Total
502
1 287
dont
Tissus en coton
199
535
Quincaillerie
76
185
Bière
46
142
Machines
31
96
Materiel. agricole
28
45

68
Commerce du Togo avec la RFA de 1950 à 1959
(Millions de francs CFA)
(1).
Année
Importations
Exportations
Bala.nce
1950
9
209
+ 200
1951
1952
75
153
+
78
1953
64
88
+
24
1954
89
104
+
15
1955
91
245
+
154
1956
75
45
30
1957
48
1
47
1958
86
86
1959
106
5
- 101
- - .' - - . -
(1) cf. ; Aussenhandel des Ausslandes Togo, Statis-
tisches Bundesamt Wiesbaden Fachserie G8/213.

69
I I
REPRISE DES RELATIONS

70
II
REPRISE DES RELATIONS
CHAPITRE l
Le début des relations diplomatiques.
SECTION l
: Motivations.
1) Un sentiment de nostalgie.
2) La pe~spactiveé~~nomique et politique.
3) La politique de développement.
SECTION II
: Manifestations des années soixante.
1) En politis~aat an diplomatie.
2) Rencon"treséconomiques eta~tres.

71
CHAPITRE I I
Le renforcement de l'amitié germano-
togolaise.
SECTION l
Volonté d'approfondissement des relations
dans les années soixante-dix.
S'EC'TION I I
La nouvelle tendance des
années soixante-dix.

72
CHAPITRE l
LE DEBUT DES RELATIONS DIPLOMATIQUES.
SECTION l
Motivations
1) Un sentiment de nostalgie
L'année
1960 voit,
avec l'accession à
l'indépendance du Togo,
de nombreuses promesses
aux rap-
ports germano-togolais.
Les Togolais se tournent alors
spontanément vers l'Allemagne Féderale, premler pays
au-
quel ils temoignent leur reconnaissance.
Les
deracines op-
portunistes
faussent l'interprétation de l'histoire.
Ils
se souviennent tous
que leur premier contact avec le monde
moderne est dû à l'Allemagne,
car elle a ouvert chez eux
les premières routes,
trace les
chemins
de fer,
apporte les
premiers remèdes
de la science occidentale aux maladies et
aux épidémies, bâti les premières ecoles,
dirigé l'économie
togolaise vers le commerce mondial
(1).
1)
cf.
Robert Cornevin,
Histoire du Togo, p.
401.

73
Les liens
~ui se renouent alors entre les
deux pays
sont des liens
d'amitié.
Ce sont des liens
sur
la base de la nostalgie du fait
~ue l'Allemagne a forte-
ment mar~ué le Togo. L'Allemand a su imprimer sa culture
au Togo~ s~ bien ~ue lors~u'en 1914 les Anglais et les
Français prirent en charge le Togo et le divisèrent en
deux parties~ les indigènes togolais manifestèrent leur
désapprobation.
Ils créèrent à partir de
1918 une associa-
tion dénommée "Deutsche Togobund".
Celle-èi~ formée d'an-
ciens fonctionnaires
allemands,
a réclamé la réunification
du Togo allemand.
Elle a également envoyé des pétitions à
Berlin pour réclamer le retour des Allemands.
Ceci pour la
simple raison ~ue les anciens employés de commerce togo-
lais de langue allemande
ont été réduits
au chômage après
le départ des Allemands.
Le souvenir allemand est resté
très vivace, très ancré dans les esprits,
et cela jus~u'à
la fin de la guerre en 1945. D'après un certain nombre de
témoignages, les nostalgi~ues se prirent d'admiration pour
Hitler.
Ils ont espéré ~ue Hitler gagnerait la guerre et
retrouverait ses
colonies~ surtout ~u'il parlait d'espace
vital pour le peuple allemand.
Ils vivaient dans l'attente
de la victoire allemande.
Cette situation histori~ue a fa-
cilité la reprise des relations entre le Togo indépendant
et la RFA.
La comparaison des administrations françaises
et allemandes
se terminait pres~ue toujours au profit des

74
Allemands,
à cause de leurs réalisations économiques
et sociales.
La situation économique sous l'administration
française
se dégradait chaque jour davantage pour les To-
golais.
En
1920, sur 8 000 indigènes
à Lomé, on a pu comp-
ter
3 000 sans-emploi. Malgré l'abondance
de la main-d'oeuvre,
les
Français délaissaient les Togolais pour employer les voisins fra.n-
cophones,
parce que les Togolais ne parlaient pas encore la langue
française
. A cela s'ajoutent des
impôts éleves,
et ceux
qui ne les acquittaient pas
etaient condamnes
aux travaux
forces.
Les mecontents ont organise une manifestation dont
les
responsables
ont été réprimés.
Les germanophiles et
tous les employés des maisons
de commerce allemandes n'ont
guère échappe aux arrestations,
à la perquisition et à la
condamnation à de lourdes peines.
Il faut
retenir que la
situation économique prêtait à la révolte,
à l'indignation
des
autochtones
à l'égard de l'administration française et
à la nostalgie envers l'autorité allemande.
Cela a conduit
les Togolais
à réclamer le retour des Allemands;
"Wir Wol-
len die deutsbhe Herrschaft wieder haben"
(1);
"Wann end-
lich kommen die guten Deutschen wieder?"
(2).
Le prestige
des Allemands au Togo tirait sa force
du fait
qu'ils ont
1)
cf.
:
Dinglreiter Senta
Wann Kommen die Deutschen end-
lich wieder?
Leipzig, Hase & Koehler,
1935, p. 55.
2)
Ibidem.

75
introduit la monnaie,
c'est-à-dire le pouvo~r d'achat, et
le bien-être au Togo.
Cette nostalgie va se poursuivre
jusqu'en 1960, année où enfin se concrétise le souhait
"jetzt kommen die Deutschen wieder,
jetzt wird alles wie-
der gut"
(1).
Par la création des écoles, les Allemands
furent les premiers
à donner l'espoir aux indigènes togo-
lais.
On comprend que la vieille génération en voie de
disparition ait un attachement profond pour les Allemands
et tous les objets allemands. Aux yeux de la jeune géné-
ration, l'Allemagne,
c'est le paradis, tout y est possible.
Le rôle des
journaux n'est pas
à négliger dans cette repré-
sentation idéologique.
Il suffit qu'un Togolais r~ncontre
un Allemand pour que le premier lance des phrases du genre
"Wir lieben die Deutschen zu sehr"
(2).
Les réminiscences
du passé allemand, les
discours en portent des traces en
1960.
C'est le souvenir de la "Mussterkolonie".
Chemins de
fer,
liaisons téléphoniques
et télégraphiques, réseau rou-
tier,
vieux bâtiments administratifs
en demeurent les té-
moins.
Enfin,
i l est nécessaire de faire le rapprochement
de l'histoire de chacun des
deux pays,
car tous deux con-
naissent les problèmes
de division territoriale,
donc de
1)
cf.
: Dinglr.eiter Senta
: Wann Kommen die Deutsohen end-
lichw'iè~der?'Le-ipz-i
...... g , H"'se
~
& Koehl er"
1935
p.
53 .
2)
cf.
: Dietrich
Nummendey
: Togo Erwartet von den Deut
Deutschen Wunder,
in,
der Tagespiel
(Berlin-West),8-5-1960
nO 4457.

population et de ses corollaires -
la réunification,
la présence étrangère.
2)
ta perspective économique et
p6litique.
Ce qui se dégage,
c'est surtout la recher-
che en matière politique d'un nouvel allié et le renfor-
cement par ce biais d'une économie qui a intérêt à aV01r
accès aux matières premières et aux débouchés.
Sur un plan
général,
i l est vital pour les occidentaux de resserrer
leurs liens économiques et
culturels avec les pays d'Afri-
que au sud du Sahara.
Cet intérêt vital impose la lutte
contre le communisme.
Chaque entité de ce bloc occidental
semble avoir clairement pratiqué cette politique dès le
départ.
Quant à l'Allemagne Fédérale, on ne connaît à vrai
dire sa position que lors de la période de la guerre froi-
de,
o~ il a été question pour elle de'~rouver les V01es
et moyens pour établir une étroite coopération et un rap-
port à long terme avec les pays en voie de développement".
Et surtout,
c'est le début de l'application d'optioœ de la
politique extérieure nouvelle de l'Allemagne
la réunifi-
cation, la non-intégration des pays en voie de développe-
ment dans la sphère d'influence des pays de l'Est. Le Togo,
Etat indépendant,
est désormais
"appelé à participer à la

77
v~e internationale, de concert avec les autres nations
sur un pied de complète égalité".
Le passage suivant nous
permettra de mieux saisir la nouvelle perspective:
c'est
"avant tout un commencement,
. . .
ce qui nous tenait à coeur,
et qui était notre premier objectif, l'indépendance,
est
maintenant un fait accompli,
une réalité tangible.
Mais i l
nous
appartient désormais,
et à nous
seuls,
d'assumer la
responsabilité de notre développement
éc~nomique et social,
d'imposer le respect
de nos opinions et
de nos
droits,
d'affirmer notre existence dans l'honneur et la dignité
"
( 1 ) .
Dans
cette optique, le Togo va se tourner,
plus que vers tout autre pays européen,
vers l'Allemagne
Fédérale. Avec elle,
i l entreprendra de nouveau des
rela-
tions de commerce, gelées depuis
1914.
Malgré l'apparte-
nance du Togo à la zone franc,
l'Allemagne aura accès aux
matières premières du Togo.
A cause de la 'politique de la
porte ouverte", la monnaie allemande sera acceptée et ap-
préciée au Togo.
Le Togo saisira toutes les occasions de
se développer au point de vue industriel,
commercial, ag-
ricole et
social.
De la disponibilité et de l'aptitude des
1)
cf.
: R.
Cornevin,
Histoire du Togo,
p.
402
(Sylvanus
Olympio lors
du discours tenu à la Chambre des Députés le
27 avril
1960).

78
gens
au travail aux potentiels agricoles -
cafe,
cacao,
coco,
coprah,
capok,
coton -
et minier -
phosphate-, tout
s'y prête à la dimension du Togo.
En même temps,
i l reste
beaucoup à faire pour avoir ne serait-ce que des
industries
de transformation,
une mecanisation accrue de l'agricultu-
re, etc.
Dans
ces conditions suscitant la coopéra-
tion que les Togolais espèrent heureuse et fructueuse
pour les
deux nations, l'apport de la technologie alle-
mande offrirait
des
debouchés aux entreprises allemandes.
En outre,
compte tenu des
relations passees
des
deux pays,
i l sera facile
d'accroître l'interêt que les Togolais por-
tent aux marchandises et aux investissements allemands.
Ainsi, la DTG déjà sur le terrain,
doit continuer à s'oc-
cuper de l'importation des produits manufacturés allemands
et
de l'exportation des produits agricoles togolais, mais
vu
l'ampleur des activités
qui s'annoncent, Mannesmann,
Bayer,
Glasurit,
Pertrix, Triumph,les
fabriques
d'engrais,
et une usine automobile interviennent pour collaborer avec
le gouvernement fédéral
à l'exploitation du marche togolais.
Quelle que
soit la taille du Togo,
son
independance formelle et sa souveraineté nationale favori-
sent la presence et la consolidation des liens avec la RFA.

79
Elle peut s'assurer une place privilégiée au Togo
d'où
assumer une responsabilité économique.
3) La politique de développement
Elle est une autre justification et s'ins-
crit dans un cadre d'intégration des pays en voie de déve-
loppement au progrès technique et économique.
Ce phénomène
est en fait la conséquence logique du bouleversement opéré
dans
ces pays par les pays industrialisés.
En outre,
ces
pays en voie de développement sont privés des moyens
de
production. Aussi
en arrivons-nous
à la politique de déve-
loppement
conçue par des pays
industrialisés,
politique
économique qui est une conséquence de la croissance écono-
mique du monde libéral.
En Allemagne Fédérale notamment,
les différents partis politiques l'ont conçue chacun à
sa manière, c'est-à-dire avec des nuances, mais le prlncl-
pe ~este le même. Pour le
FDP, par exemple, c'est "l'ex-
presslon d'une responsabilité morale de lutter contre la
faim et la pauvreté dans le monde",
(ceci
étant en réalité
plus un prétexte qu'une raison valable)
et un support
éco-
nomlque par le biais d'une coopération amicale.
Pour le
SPD,
notre époque ne saurait échapper à cette tâche qu'il
conçoit
comme l'évolution des
jeunes nations vers
une l i -
berté politique et une prospérité économique.

80
Pour le ministre ouest-allemand de la coo-
pération,
E.
Eppler,
cela revient à "aider les peuples à
s'auto-aider afin de reprendre le dessus
socialement et
économiquement, afin de moderniser leur société selon leurs
propres visées
et de pouvoir cogérer dans l'interdépendance
universelle pour un avenir commun".
(1)
Pour notre part, en même temps que les
pays occidentaux tels
que l'Allemagne mettent en valeur:
les richesses de l'Afrique et se préoccupent de son éco-
nomie,
ils
sont obligés de pourvoir au bien-être de la
société; d'où la notion d'aide au développement.
Selon le personnel politique togolais,
la politique de développement serait un remède.
Mais
ce
remède est-il efficace ou dérisoire?
1)
cf.
: Dietrich Kebschull,
Entwicklungspolitik -
Eine Ein-
führung.
West
deutscher Verlag, Opladen 1975, p.
27
(Source:
E.
Eppler, Kraftspritze für
dritte Welt,
in die Zeit,
Nr.
14
vom 4. -
4 1969)

81
SECTION II
Manifestations
des Ann~es Soixante
1)
En politique et en diplomatie
Dès le
debut
des
relations
germano-togo-
laises,
la collabvration,
une nécessité
qui
s'impose,
rend les
deux Etats
plus
accessibles
l'un
à l'autre. Aussi
la rencontre
des
personnalites officielles
et les
échan-
ges
de messages
expriment bien
cette volonte mutuelle.
Les
principales
rellcontres
vont
aVOIr
lieu à
trois
niveaux.
(Voir tableaux
suivants).

82
Mouvement des personn~lités politiQues togol~ises
en direction de l~ RFA.
Niveau
Nombre de fo~s
Objet
l
-
Chefs d'Etat:
Sylvanus Olympio
1961
:
1
Visite officielle
N.
Grunitzki
1964
:
1
Visite officielle
1965
:
1
Visite privée
Etienne Ey~dém~
1968
:
1
Visite officielle
II -
Ministres
:
Premier Ministre
1961
:
1
Escorte prési-
dentielle
T.P.
et Tr~nsport
1964
:
1
Pl ~n de déve-
loppement du Togo
Tr~v~il-Educ~tion­
Inform~tion
1965
:
1
Agriculture
1967
:
1
Visite d'infor-
m~tion
III -
Diplom~tes
:
Amb~ssadeur
1961
:
1
Lettres
de
.-
creance

83
Mouvement des
personnalités politiques allemandes
en direction du Togo.
Niveau
Nombre de fois
Objet
l
- Chefs d'Etat :
Représentant
de Lübke
1962 : 1
Visite offi cielle
Lübke
1966 : 1
Visite officielle
I I - Ministres
:
Ministre fédéral
1960 : 1
Fête de l'indé-
pendance
Ministre de l'Etat
Fête du 2ème
de la Hesse
1962 :
1
anniversaire-de
l'indépendance
I I I - Diplomates
:
,
Ambassadeur
1960 : 1
Lettres
de creance
Autres Délegués
:
Maire de Hamburg
1969 :
1
Visite officielle

84
Echanges de Messages
Messages en direction de la
Messages en direction du
RFA.
Togo.
1960
Invitation du duc de
1963
Coopération
Mecklembourg
1961
Message de voeux
1969
Message de condoléan-
ces à l'occasion du
décès
du dernier gou-
verneur du Togo.

85
Les deux tableaux du mouvement
des pers on-
nalités politiques montrent que le mouvement du personnel
politique de haut rang en direction de la RFA est plus
fort que celui du personnel politique allemand en direction
du Togo.
Le rapport est de
1/4 pour la décennie 1960-1970
au niveau de la visite des
chefs
d'Etat.
Plus qu'un intérêt
pour le peuple allemand,
cela traduit une certaine attente
de la part du peuple togolais.
Laquelle? Nous
aurons plus
loin l'occasion de saisir la nature de cette attente.
De
plus,
cela est révélateur d'un élément nouveau:
hier,
c'é-
tait l'Allemagne qui
cherchait à s'imposer;
aujourd'hui,
c'est le Togo qui
fait
appel à l'Allemagne pour que l'Alle-
magne s'impose.
Il faut
ajouter que dans les
~
annees
s01xan-
te,
la politique intérieure de la République Togolaise a
été particulièrement mouvementée.
Conséquence: les régi-
mes
successifs qui l'ont marquée
Sylvanus Olympio
(27 avril 1960-13 janvier 1963);
-
Comité de Gouvernement Provisoire
(16 janvier-5 mai 1963);
-
Grunitzki
(5 mai 1963-13 janvier 1967);
-
Yansigbé Eyadéma depuis le
13 janvier 1967.

86
Chaque fois
qu'il y
a un nouveau gouver-
nement au Togo,
ce que l'on remarque,
c'est que le nouvel
exécutif togolais
se rend en Allemagne et dans
d'autres
Etats pour faire allégeance et rassurer les
autorités po-
litiques, économiques
et
financières.
Dès lors,
nous pou-
vons
conclure que les relations togolaises
et allemandes
sont des relations privilégiées et que les changements
de gouvernement
au Togo,
qui
sont beaucoup plus
dûs
à
des
facteurs
internes qu'à des
facteurs
externes,
n'ont
pas entamé la confiance et la crédibilité entre les
deux
pouvoirs politiques.
Ces rencontres politiques
constituent
un préalable des
rencontres
d'ordre économique qui
en se-
ront une preuve.
2)
Rencontres économiques
et autres
Les
contacts économiques tiennent une place
importante dans
ces relations où l'on remarque aussi
quel-
ques visites
d'agrément de personnes non politiques.
(Voir tableaux suivants).

87
Mouvement d'ordre économique en direction de la RFA
1960-1969.
Niveau
Nb. de fois
Objet
l - Chefs d'Etat :
Sylvanus Olympio
1961 : 1
Investissements privés allemands
~t.ienne Eyadéma
1968 : 8
Echanges commerciaux
II - Ministres :
Commerce et Finances
1960 : 1
Rapports économiques
T.P. et Affaires
1961 : 1
Projets d'infrastructure de com-
Etrangères
munications + projets industriels
Finances
1963 : 1
Signature d'un accord économique
T.P. et Transports
1964 : 1
Aide technique allemande
Commerce-Industrie
1965 : 1
Conférence sur Allemagne et pays
et Tourisme
en voie de développement + foire
exposition spéciale
Agriculture
1967 : 1
Discussions économiques
III - Délégués :
Président du
1961 : 1
Aide au développement +
Parlement
échanges commerciaux
Secrétaire Général
1965 : 1
Croix-Rouge
Croix-Rouge
Expert Financier
1965 : 1
Questions financières
IV - Autres :
Pélerins
1964 : 1
Tourisme
Footballeur
1965 : 1
Sport
14 stagiaires
1965 : 1
Stage
Chef canton et suite
1965 : 1
Tourisme

88
Mouvement d'ordre économique en direction du Togo
1960-1969
Niveau
Nb. de fois
Objet
l
- Chefs d'Etat :
Lübke
1966 : 1
Echanges commerciaux
II - Ministres :
Economie de l'Etat
1962 : 1
Remise de don
de Hesse
II - Délégués :
Industriel
1960 : 1
Infrastructure - communication
+ installations industrielles
Délégation du sénat
1961 : 1
Commission d'étude
de Hambourg
Sept médecins
1961 : 1
Hôpital de Lomé
Directeur du Bâtiment
1962 : 1
Urbanisme
Représentant du
1962 : 1
Port de Lomé + remise de don
gouvernement fédéral
Directeur du KFW
1963 : 1
Crédits
Envoyé spécial
1964 : 1
Inauguration émetteur radio
Deux experts allemands
1964 : 1
Pêche
Chef du Sénat de Brême
1965 : 1
'Inauguration foyer des marins
Directeur du Bâtiment
1966 : 1
Plan du quartier portuaire
Délégation du Sénat
1969 : 1
Aide au développement
de Hambourg
IV - Autres :
Club football de Bonn
1965 : 1
Sport
Entraîneur football
1965 : 1
Sport
Otto Uhlman
1965 : 1
Prise de contact avec parents
de jeunes Togolais

Ce qui
frappe
à première vue, c'est que
les membres
de l'éxécutif togolais
se sont rendus en
Allemagne plus ~ouvent que les membres de l'exécutif alle-
mand ne se sont rendus au Togo.
Deuxièmement, le personnel
exécutif togolais qui
s'est rendu en Allemagne occupe des
postes
de responsabilité qui
touchent le secteur économi-
que
commerce,
finances,
T.P.
et transports,
agricul-
ture.
Quant aux Allemands,
ces personnes ne sont
que de simples autorités
économiques, mais pas
de haut rang.
Ce qUl
se
dégage encore lors
des rencon-
tres,
c'est l'appel des
responsables
togolais à des
capi-
taux allemands,
qu'on appelle par euphémisme "l'aide", tan-
dis que de l'autre côté,
les Allemands pratiquent la poli-
tique de la nivaquine enrobée de chocolat, c'est-à-dire
que les prêts à rembourser plus
tard avec un intérêt ap-
préciable sont accompagnés
de dons.
Ce que nous pouvons
dire,
c'est que quand
on compare les relations
germano-togolaises
des années
soixante à celles d'avant
1914, malgré les variantes,
le
prlnclpe reste le même,
c'est-à-dire que les capitaux

90
allemands investis au Togo vont dans deux directions.
La
première touche le secteur public et la seconde, le sec-
teur privé. Le secteur public constitue pour les autorités
togolaises des réalisations de prestige et les réalisations
du secteur privé touchent le secteur de rentabilité écono-
mique. Mais
ce qui retient l'attention, c~st que ce sec-
teur public est mis au service du secteur privé. Par exem-
pIe, la construction d'une route sert à drainer les produits
du secteur privé.

91
CHAPITRE II
LE RENFORCEMENT DE L'AMITIE GERMANO-TOGOLAISE.
SECTION I
Volonte d'Approfondissement des Relations
dans
les Annees Soixante-Dix.
Il suffit d'examiner les
rencontres des
années
soixante entre le Togo et la RFA,
ainsi que leur
frequence, pour constater que les
deux pays
entretiennent
des relations privilegiees.
Les annees soixante-dix vont
renforcer celles-ci en les
consolidant.
En effet,
ces
deplacements vont bon train comme le montrent les tab-
leaux suivants.

92
Mouvement politique et socio-culturel en direction
de la RFA -
1970-1979
Niveau
Nb. de fois
Objet
l
- Chefs d'Et at :
Eyadéma
1971
:
1
Coopération germano-togolaise
1974
:
1
Politiq,ue Bonn -~ Afriq,ue
(pb Guinée)
1977
:
1
Visite privée
I I - Mini stres
:
Affaires
1971
:
1
Signature de 2 accords de
Etrangères
coopération
Information
1971
:
1
Tournée d'information
Af'rair'es
1977 :
1
Discussions
Etrangères
III - Délégués :

93
Mouvement politique et socio-culturel en direction
du Togo -
1970-1979.
Niveau
Nb. de fois
Objet
l - Chefs d'Etat
II - Ministres :
..
Bavarois environne-
1977 : 1
Relations historiques de coope-
ment + bavarois
ration et d'amitié
travail et aff. so-
Création Fondation Eyadéma
ciales + Président
(institut politique)
Fondation Hans Seidel
III - Délégués :
Professeur Honoraire
1972 : 1
Rôle des mass media
d'université
Directeur aêparte-
,;
mental "Sc. et Edu-
cation" au WDR
- Maire Duisburg +
1974 : 1
Visite d'amitié dans le cadre
délégation
jumelage Duisburg-Lomé
-
..
Président du CSU
1977 : 1
Relations historiques de coope-
ration et d'amitié
Création Fondation Eyadéma
- Secrétaire d'Etat
1977 : 1
Discussions avec Eyadêma et
parlementaire à la
ministre des affaires étrangères
coopération +
délégation

94
Ce qui se
dégage
de ces
deux tableaux,
c'est que les
acteurs politiques de haut
rang se sont ren-
dus en Allemagne Fédérale, quoique le nombre soit
faible
par rapport aux années soixante.
De l'autre côté, les acteurs politiques
qUl
se sont rendus
au Togo sont
des
acteurs
secondaires,
aucun chef d'Etat allemand ne s'est rendu aiu Togo
dans les
années
soixante-dix.
Ce qui
n'était pas le cas
dans les
années
soixante.
Les
échanges politiques
en diminution
peuvent s'expliquer par le fait qu'une fois
les bases
politiques jetées pour la coopération, les
rencontres
politiques sont moins
nécessaires
et
que la présence per-
sistante des
autorités
de haut niveau en Allemagne Fédé-
rale traduit sans
doute l'intérêt primordial que portent
les
autorités togolaises non pas au personnel politique
et économique allemand, malS
à l'exportation des capi-
taux de ce pays.
Par la présence continue des autorités
politiques de haut rang en Allemagne,
i l ne serait pas exa-
géré d'affirmer que des
responsables
politiques togolais
ont besoin de s'assurer de la continuité des injections
financières
allemandes au Togo et en même temps de rassu-
rer les milieux politiques
et
économiques allemands.

95
Mouvement ~conomique en direction de la RFA -
1970-1979
Niveau
Nb. de fois
Objet
l
-
Chefs
d'Etat
:
Eyad~ma
1971
:
1
Renforcement
contacts
~conoml.ques
II -
Ministres
:
Education
1971
:
1
Construction faculté
de
médecine
Economie et
1972
:
1
Relations économiques
Finances + T.P.
germano-togolaises
Affaires
~tran­
1973
:
1
Convention de financement
gères
+ problèmes de développement
III -
D~légués :
Ambassadeur RFA
1971
:
1
Bilan commercial germano-
togolais
Autorités
1973
:
1
Rencontre avec directeur
togolaises
coopération économl.que
avec pays
sud Sahara

96
Mouvement économique en direction du Togo -
1970-1979
Niveau
Nb. de fois
Obj et
l
-
Chefs
d'Etat
II -
Ministre
:
Fédéral santé
1973
:
1
Remise de
don
III -
Délégués
:
Député au
1970
:
1
Visite d'appréciation des
Bundestag
réalisations
- 4 experts du KFW
1971
:
1
Port
(extension)
-
Techniciens
1972
:
1
Don de
deux avions
allemands
"Dornier 27"
-
Chef du consor-
1977:
1
Coopération
tium denrées
viande·s es saucJ.sses
-
Secrétaire d'Etat
1977:
1
Discussions avec ministre
parlementaire à
des mines,
énergie et eau
la coopération
+ délégation

91
Ce ~Ul se dégage des deux tableaux du mou-
vement économi~ue dans les années soixante-dix, c'est ~ue
la présence des membres
de l'exécutif du Togo en Allema-
gne a pres~ue toujours pour but la satisfaction ou la solu-
tion d'un problème d'ordre économi~ue. Si le ministre togo-
lais de l'éducation s'est rendu en
1911
en Allemagne Fé-
dérale,
c'est pour faire
appel aux autorités allemandes
pour la construction de la faculté
de médecine au Togo.
Si
le chef d'Etat Eyadéma s'est rendu en
1911
en Allemagne
Fédérale, c'est dans le but
de renforcer la coopération
économique.
Cette attitude des
autorités togolaises montre
bien le besoin et la nécessité de coopération du Togo et
de l'Allemagne Fédérale.
Comme le peuple togolais, les
responsables politiques togolais
sont dans l'attente.
L'appel aux autorités
économi~ues allemandes constitue-t-il
le seul moyen pour faire
progresser le peuple togolais, ou
bien existe-t-il d'~utres solutions? L'~ppel des Togolais
a presque toujours reçu une réponse.
S'il y a une continui-
té des autorités togolaises en Allemagne, on remarque que
ce sont surtout des experts,
des techniciens,
~ui font le
voyage en sens contraire.
Ils apportent avec eux au peuple
togolais leur savoir et leur savoir-faire, ainsi
que des

98
dons.
Si la politique de demande et
de réponse à la demande
s'inscrit dans
ce que certaines personnalités universitai-
res appellent la théorie du manque,
le problème est
de
savoir s~ on peut faire progresser le peuple togolais à
partir de cette politique,
que ce
soit vis-à-vis de
l'Allemagne ou vis-à-vis d'une autre puissance.

99
SECTION II
La Nouvelle Tendance des Années Soixante-Dix
Rien d'étonnant
si les
contacts bilate-
....
raux des
annees
soixante-dix entre le Togo et la RFA sont
inférieurs
à ceux des annees soixante. "Bien que le bi-
lateralisme facilite la plupart du temps les relations
durables,
économiques, politiques et humaines,
i l n'est
pas le seul susceptible de les promouvoir"
(1). Aujourd'hui
tout le monde sait que pour éviter de
fortes
pressions po-
litiques ou économiques ou pour feindre
de les éviter,
ce
qui
arrange le donateur ou le demandeur,
i l est préféra-
ble d'avoir des relations multilatérales que des
relations
bilatérales.
Nous nous trouvons
en effet à une étape où
l'intensification de la cooperation au titre multilatéral
est remarquable.
"Grâce à la coopération franco-allemande,
la part des
firmes
allemandes
dans les
commandes
du FED
a pu être très
substantiellement accrue et approche du
pourcentage de participation de l'Allemagne à
ce fonds.
Des progrès ont été accomplis
également dans le cadre de
1)
cf.
:
Investir des milliards
dans la brousse? in Jeune
Afrique nO 86/27mai-2 juin 1962.
Source:
entretien avec
M. Walter Scheel,
ex-ministre de la coopération économique
et président de la RFA,
publié sous
ce titre:in Der Spiegel
Nr 20/16.5.1962

100
a Commission d'Aide au Developpement (DAC) de l'OCDE (1).
l
serait donc plus juste de prendre en consideration cer-
ains contacts où la RFA s'est manifestee au Togo indirec-
ement,
c'est-à-dire par le biais d'organismes interna-
ionaux et autres: PNUD, BIRD, FMI, groupe Walser, CEE.
(Voir tableaux suivants).

101
Manifestations du PNUD au Togo.
Niveau
Nb. de fois
Objet
l
-
PDG
II - Directeur
III - Administrateur
IV -
Délégués
:
1 mission conjointe
1973
:
1
Promotion petites et moyen-
1
PNUD + ONUDI
nes entreprises au Togo
2 missions
1973
:
1
Préparation proj ets
: éco-
nom1e agricole du Togo
PNUD
1974
:
1
Aide financière à l'ODEF
(Office Togolais de Déve-
loppement des ressources
forestières)
Représentant
1974
:
1
Interview au Togo-Presse
:
ONU au Togo
objectifs ONU -
Rôle PNUD
Domaine d'intervention du
PNUD au Togo

102
Manifestations de la
BIRD au Togo
Niveau
Nb. de fois
Obj et
l
- PDG:
Robert Mc Namara
1973 : 1
Visite officielle
II - Directeur
III - Administrateur :
1972 : 1
Etat des rapports entre BIRD
1 administrateur
1972 : 1
Etat des rapports entre BIRD
représentant 18
et Togo - Prise de contact avec
Etats africains
hauts fonctionnaires pour pré-
sentation de dossiers
IV - Délégués :
1 mission
1970 : 1
Grands projets du 2nd plan
quinquennal
1 expert
1970 : 1
Enquête sur promotion secteur
privé - petites et moyennes
entreprises
Mission de M. Gue
1973 : 1
Discussions sur dossiers en
cours - suggestion d'autres
projets
Mission de M. Bazin
1973 : 1
Nouvelle orientation de la
cooperation Togo-BIRD
1 géologue
1973 : 1
Examen gisement calcaire de
Sikakondj i -~
proj et CIMJ~O
3 experts
1973 : 1
Reexamen
du projet d'aménage-
ment hydroélectrique et hydro-
agricole
1 information
1973 : 1
Crédit prochain de l'IDA pour
financer programme routier

103
Manifestations
du FMI au Togo
Niveau
Nb. de fois
Objet
l
-
PDG
:
M. Pierre Paul
1972
:
1
Visite d'amitié
Schweitzer
II -
Directeur
:
Directeur Adjoint
1972:
1
Consultation économ1que
Département
"Afrique"
III - Administrateur
:
IV -
Délégués
:
-
1 mission
1972
:
1
Consultation
-
1 chef de divi-
1972
:
1
Consultation économique
sionad.,ioint f:l,U
département
"Afrique"
+ 2 économistes
+ 1 secretaire

104
Manifestations du Groupe Walser
(hommes d'affaires
Il
européens
allemands,
suisses, autrichiens)
au Togo
Niveau
Nb. de fois
Objet
l
-
PDG
:
Dr. Walser
!
1975
: 1
Projet de développement
1
économ~que
1
II -
Directeurs
III - Administrateurs
IV -
Délégués
:
Prince Emmanuel
1975 : 1
Projet
: développement
de Lichtenstein
rural,
T.P.
et tourisme,
+
40 ingénieurs
développement industriel,
+ entrepreneurs,
finances,
commerce et
industriels et
information
hommes d'affaires

105
Manifestations de la CEE au Togo
Niveau
Nb. de fois
Objet
l
- PDG
II - Directeur :
Directeur général
1970 : 1
Inspection des principaux projets
de l'aide au déve-
financés par le FED
loppement
III - Administrateur :
IV - Delégués :
Commission des Com-
1970 : 1
Colloque d'information à Lomé
munautés Européennes
"
"
"
1971
: 1
Aide non remboursable pour travaux
routiers Lomé-Ouagadougou 3ème FED
Président de l'Aide
1971
: 1
Signature de 2 conventions de fi-
au Développement
nancement sur aides non rembour-
sables du FED - Inauguration de 2
tronçons routier : Lomé-Kpalimé,
Ténéga - Badou.
1 délégation
1972 : 1
Visite d'appréciation de certai-
nes réalisations, futur port de
pêche, développement du coton.
FED
1972 : 1
Financement poursuite projet de
développement, production du coton
Mission
1973 : 1
Production agricole : projet
cotonnier
Commission des Com-
Aide non remboursable pour le
munautés Européennes
1973 : 1
port
"
"
"
"
1973 : 1
Aide financière (envoi d'instruc-
teurs de l'enseignement)
Information
1973 : 1
Signature d'une convention de fi-
nancement (extension du port)
--------------+-------+--------------------

106
Manifestations de la CEE au Togo ~uite)
Niveau
Nb. de fois
Objet
IV - Délégués :
Association CEE-EANA
1973
Réunion de la commission paritaire
de la conférence parlementaire
FED
1974
Aide non remboursable aux pays du
Conseil de l'Entente pour la
construction d'un centre d'héber-
gement pour le CERFER.
Membre de la Com-
1974
Signature d'une convention d'aide
mission de Bruxelles
chargé des questions
de développement et
de coopération

107
L'ensemble de ces rencontres
constituent
des m~ss~ons de pr~se de contact d'ordre économique. Lors
de ces rencontres,
i l est souvent demandé aux autorités
togolaises de recenser les projets de développement et les
experts font
le reste:
sélection de ces projets,
sélec-
tion qui va de l'étude au financement
sans oublier la réa-
lisation.
Ce qu'on remarque,
c'est que les grands organis-
mes
européens et américains sont présents au Togo.
La pré-
sence constante de leurs autorités
dénote un choix de poli-
tique de développement de la part
du Togo.
On observe que
la coopération bilatérale entre le Togo et l'Allemagne ou
autres
co-existe avec la coopération multilatérale et que
si
nous
faisons
intervenir les rencontres multilatérales
à côté des rencontres bilatérales entre le Togo et l'Alle-
magne,
c'est parce que l'Allemagne occupe une place
privilégiée parmi les pays membres
des organismes précités.
De plus, l'Allemagne, par ces canaux multilatéraux, pour-
voit le Togo ou d'autres
pays pauvres
de capitaux.
A
l'indépendance, le Togo,
comme tout pays pauvre, a voulu
accéder au progrès matériel,
d'où sa quête de prêt.
Mais
.
ce que nous
découvrons,
c'est que derrière les prêts, der-
rière les
dons,
i l y a des hommes et que les diverses ren-
contres des autorités togolaises,
qu'elles
soient politi-
ques ou économiques, avec
des
autorités allemandes plus
économiques que politiques
confirment bien ce fait.
La
politique de développement que préconise l'Allemagne n'est
pas différente de celle que préconise une autre nation

108
libéra~.Entre les relations bilatérales et multilatérales,
plus qu'une convergence, i l existe une compatibilité entre
les deux.
S'il y a une question qu'on peut se poser, c'est
de savoir si les propriétaires des
capitaux comme l'Alle-
magne donneront assez pour développer véritablement le
Togo dans l'intérêt des
Togolais, ou s'ils donneront
juste
assez dans leur propre intérêt.
Il faut
souligner l'absur-
dité selon laquelle le Togo doit bâtir son avenir sur ce
qu'il n'a pas,
c'est-à-dire les capitaux.
Cette absurdité
devient le génie des pays
autrefois
colonisateurs.
Lors
des
rencontres bilatérales entre l'Allemagne et le Togo,
qui
rencontrons-nous? Ou mieux,
qui
sont les autorités togolai-
ses et qui sont les autorités allemandes? Les autorités
togolaises représentent pour la plupart d'anciens
cadres
subalternes qui, même en étant des
autorités politiques,
vivent de salaires.
Ce sont les anciens
cadres auxiliaires
allemands qm sont sensibles à une certaine pression.
D'au-
tre part, les autorités
allemandes - i l suffit de jeter un
coup d'oeil sur les tableaux -
sont poussées par des moti-
vations économiques plus que par des motivations sociales.
En réalité, lors des rencontres,
ce qui se passe, c'est un
rapport de force
et le mérite de l'Allemagne Fédérale et
des nations libérales,
c'est d'avoir conçu une vision de
développement pour les nouveaux Etats
africains comme
le Togo.

109
I I I
LES ACCORDS DE COOPERATION

11 0
III
LES ACCORDS DE COOPERATION
CHAPITRE l
La coopération technique et économique.
SECTION l
: Nature des accords.
1)
Les
différents
accords.
2)
Les assistants techniques.
SECTION II
: La raison d'être des accords.
1)
Les objectifs.
2)
Le rôle des experts.
CHAPITRE II
La coopération culturelle.
SECTION l
Les aspects théoriques
et pratiques de la
çoopération culturelle.
1)
Inspiration du principe des Nations Unies.
2)
Le point de vue togolais.
3)
L'impact des instituts culturels.
SECTION II
: Les effets.

111
CHAPITRE l
LA COOPERATION TECHNIQUE ET ECONOMIQUE.
SECTION l
Nature des Accords
1)
Les différents
accords
Que la coopération soit bilatérale ou mul-
tilatérale, elle implique toutes sortes d'accords préalab-
les.
Le Togo en a signé dans le cadre de la coopération
technique et économique avec la RFA dès le 20 juillet
1960.
La République Togolaise n'avait pas tout
à fais trois mois d'indépendance lorsqu'elle s'est enga-
gée avec la RFA dans la voie de l'approfondissement de
l'amitié qU1
existait déjà entre les deux pays et de la
coopération germano-togolaise naissante.
(Voir tableaux
pages
suivantes).

112
Principaux accords des années soixante
Nature
date et lieu
Objet
Accord commercial
20 juil. 1960
Commerce (1er juillet 1960-
Lomé
30 juin 1961).
}
,
Accord coopération écono- 20 juil. 1960
Développement économique +
mique et technique
Lomé
assistance technique
Protocole d'accord
22 nov.
1960
Encourager l'agriculture,
l'éducation et la santé
Traité
16 maJ.
1961
Encourager investissement des
capitaux (10 ans automatiquement
renouvelable
pour 1 an)
Ordonnance
20 juil. 1961
Levee d'interdiction frappant
Lome
Produits pharmaceutiques alle-
mands au Togo
Protocole d'accord de
déc.
1962
Port de Lomé
prêt
Accord de prêt
9 juil. 1963
Port de Lome
Bonn
1
Prorogation contrat de
3 fev.
1965
Service de 7 medecins à l'hôpi-
travail pour 2 ans
Bonn
tal de Lome
Additif à l'accord de
31 mars
1965
Construction institut d'hygiène
coopération
technique
à Lomé
du 20 juillet 1960
Accord financier
25 mars
1966
Capitaux pour alimenter Sokodè
Lome
en eau
Accord financier
3 fev.
1967
Crédit 1ère tranche travaux du
port
Accord coopération
31 juil. 1967
Prise en charge personnel labo-
ratoire institut d'hygiène

1 1 3
..
Principaux accords des annees soixante-dix
Nature
Date et lieu
Objet
Accord financier
18 juin 1970
Credit pour agrandir port de Lome
Accord financier
20 mars 1971
Capitaux achat wagons marchandises
pour chemin de fin
Conclusion d'un accord
24 mai
1971
Trafic aerien RFA-Togo
Bonn
Signature d'un accord
27 mai
1971
Trafic aerien RFA-Togo
Bonn
Accord financier
27 mai
1971
Credit à la BTD pour promotion
Bonn
petites et moyennes entreprises
Accord 1971
1971
Fourniture equipement service
hydraulique
Accord
1971
Fourniture medicaments
Accord
1971
Fourniture materiel secours pour
le service des eaux
Accord
1971
Participation de personnalites
togolaises à des seminaires
Accord de cooperation
16 mars 1973
Credit pour l'extension du port
financière
Accord financier
15 nov. 1974
Capitaux
Accord de cooperation
17 fev. 1977
Actualisation de l'accord de coo-
technique
Bonn
peration technique signe en 1960
3 accords de cooperation
10 juin 1977
Aide financière remboursable pour
financière
alimentation en eau 3 communes -
fourniture de 2 navires et d'1 re-
morqueur - terminal portuaire de
la ClMAO
2 accords de cooperation
10 juin 1977
Aide technique pour l'agriculture
technique
et le social.

11 4
On trouve que les accords financiers
pré-
dominent et que les accords
des années
soixante-dix cons-
tituent un prolongement des accords des années soixante.
Les accords rentrent dans trois grandes catégories.
Ces
trois
catégories sont: le commerce, l'enseignement tech-
nique et la santé dans le milieu
rural.
On note ensuite
deux pôles
en ce qui
concerne le contenu des accords.
Le
premier pôle,
c'est sur la base de financement.
A l'excep-
tion des
dons,
l'Allemagne est appelée -
et est d'accord -
à financer les projets qui selon les deux signataires en-
trent
dans le cadre du développement économique et social,
et ceci sans presque aucune participation financière de la
part des autorités togolaises.
Le
deuxième pôle touche au
travail et à la perfection des capacités humaines
(cons-
truction de port, enseignement).
Qu'est-ce à dire? Déjà,
à la signature des accords, ce qu'il est nécessaire de sou-
ligner,
ce sont les deux éléments du couple indissociable
qui
compose la
coopération.
L'étude de ces tableaux rela-
tifs aux différentes signatures des
accords de coopération
font
remarquer que l'Allemagne fournit au Togo la force
de
production et que le Togo fournit la force
de travail.
Et
i l n'est pas
exagere de dire que force
de production et
force
de travail constituent le couple indissociable de
la cooperation.
Les clauses
de ces accords
assurent
des
conditions meilleures à tout financement
allemand au Togo
et les autorités togolaises
de leur côté s'engagent à res-
pecter les conditions avantageuses pour les investissements
allemands au Togo.

115
2)
Les assistants techniques
Ils interviennent
dans le cadre des accords
de coopération germano-togolais.
c'est un personnel ouest-
allemand jouissant d'une certaine compétence que la RFA
met à la disposition du Togo pour suppléer au manque de
cadres et de techniciens togolais.
En outre, la politique
d'assistance technique globale ouest-allemande aux pays en
voie de développement n'est pas négligeable. Aussi, la po-
litique ouest-allemande de coopération y attache une gran-
de importance et souligne qu'elle
doit être étroitement
liée à toutes les autres formes
d'assistance.
Le choix
du personnel appelé à exercer dans les diverses catégories
de cette assistance
(établissement
d'enseignement tech-
nique, envoi d'experts pour travaux d'enquête,
conseils
techniques,
etc.)
se fait
en principe minutieusement,
puisqu'il semble qu'
"on s'efforce de n'envoyer sur place
que du personnel qualifié
. . .
et possédant une large expé-
rience acquise au cours de séjours antérieurs
à l'étran-
ger".
Leur formation
se fait
avec le concours
de nombreux organismes privés qui par ce biais
"contri-
buent directement ou non à l'expansion outre-mer de l'é-
conomie allemande, objectif essentiel des milieux

11 6
En 1975, leur nombre est passe ~ 21,
repartis
comme suit
Volontaires
Secteur
1 5
sante
3
Techni~ue et artisanat
2
Travail social
DED (Administration)
Au mOlS
de septembre
1977, trois nouveaux
volontaires sont arrives au Togo.
Comme le Peace Corps,
ils interviennent
dans les services sociaux,
en particulier la sante,
l'agriculture et l'enseignement.
On peut toutefois
se
demander si
ce nombre restreint
de volontaires
determi-
nes à apporter leur contribution sous
forme
de savoir et
de savoir-faire peut en fait
avoir un certain impact sur
la population togolaise.
Ils encadrent,
i l est vral, la
population.
Ils diront ~u'ils aident. Le travail unit les
deux communautes.
Par lui,
se noue la comprehension.
Le
rapport entre les deux comunautes, les relations volon-
taires-masses togolaises
demeurent maIgre tout des

117
d'affaires
allemands".
Ces organismes sont les
suivants
-
le DSE (Deutsche Stiftung für Entwicklungslander),
" . " .
cree
en
1959 à Berlin par les membres
du Parlement Fédéral, avec
l'appui
du gouvernement;
-
le DIE (Deutscher Institut
für Entwicklungspolitik),.
fondé en mars
1964;
-
le DED (Deutscher Entwicklungsdienst),
créé en
1963;
-
le CDG (Carl-Duisberg Gesellschaft),
à Cologne, sub-
ventionné par les
"Lander"
(1);
-
l'Arbeitsgemeinschaft
für Entwicklunshilfe,
fondé
en
1959 par des associations chrétiennes, comme "misereor";
-
l'Institut de Médecine Tropicale de Hamburg,
fondé
en
1900;
-
le Weltwirtschaftsarchiv,
fondé en 1908.
Si,
déjà en 1962, comme l ' a dit P. Bonne-
font,
l'aide bildtérale de la République Fédérale était
"de loin plus importante que l'aide multilatérale", bien
que le traité de Rome recommande l'aide multilatérale,
"c'est qu'en effet, la politique allemande d'assistance
n'est que l'un des aspects
de la politique allemande
1)
Subdivisions géopolitiques de la RFA.

1 18
d'expansion économique outre-mer,
. . .
et i l est évident
qu'une aide bilatérale favorise l'expansion économique du
pays qui la distribue" (l).Concernant les études d'engi-
neering constituant "une forme caracteristique de l'assis-
tance technique allemande, que ces études soient d'ordre
genéral
(industrialisation d'un pays), ou bien limitees
à un problème détermine
(création d'une industrie side-
rurgique
. . . ),
là encore",
di t - i l ,
"cette assistance tech-
nique très particulière contribue efficacement à soutenir
les exportations allemandes, puisque les études prealables
au lancement d'une adjudication ou d'un appel d'offres
sont faites
par des bureaux d'engineering allemands".
Bref, prendre au serieux les considerations
de P.
Bonnefont ne nous empêche pas de reconnaître que "le
Togo fait partie des pays les plus favorisés par l'assis-
tance technique allemande".
La preuve:
la large gamme de
projets encourages par la Republique Federale dans
ce ca-
dre,
dont la fourniture
de materiels de production agrico-
le, l'envoi de conseillers allemands, ledeveloppement de
la pêche et l'implantation de centres de formation pour
1)
cf.
: P.
Bonnefont, L'Assistance Technique,
un des As-
ects de la Politi ue Allemande d'Ex ansion Economi ue
Outre-Mer,
in Marches tropicaux,
20-1-19 2.

119
les specialistes autochtones.
De
1963 à
1964, douze spe-
cialistes ont ete envoyes au Togo, se repartissant comme
suit
:
Cooperants Allemands Envoyes auT6gode1g63 à
1964.
Secteur
Medecine
Imprimerie Nationale
Pêche Maritime
Nombre
7
3
2
De 1970 à
1976, nous avons le tableau suivant
Annee
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
Specialistes
66
42
100
93
67
64
33
La presence des specialistes allemands
au Togo connaît depuis ses debuts
jusqu'à aujourd'hui
des fluctuations.
Ces fluctuations ont pour la plupart
deux origines; elles sont soit d'origine endogène, soit
d'origine exogène.
Ce qu'il faut neanmoins retenir, c'est
que les fluctuations sont conjoncturelles.

120
....
Une autre catégorie de personnes
a assJ.mJ.-
1er aux assistants techniques est
celle d'agents
dont l'ac-
tion apparemment
est orientée vers le
social.
C'est le DED
(Deutscher Entwicklungsdienst)
quJ. en a la charge.
Ce ser-
,.,.
vice a été cree en
1963 par le Gouvernement Fédéral, d'après
le modèle du Corps
de la Paix américain
(Peace Corps).
En
1965, le DED a envoyé les premJ.ers
volontaires allemands au Togo.
En
1971, leur nombre s'est
élevé à
16. Leur intervention a eu lieu dans les domaines
suivants
Volontaires
Secteur
Lieu
6
santé
(lèpre)
Lama-Kara
2
santé
(éducation sanitaire et
Lomé
nutritionnelle)
2
Santé
(perfectionnement per-
Lama-Kara
sonnel laboratoire)
2
santé
(hôpital)
Agou-Nyongbo
3
Habitat
(amélioration,
fontai-
Kambolé
nes et puits.
Enseignement
(cours d'adultes)

1 21
En 1975, leur nombre est passé à 21,
répartis comme suit
Volontaires
Secteur
1 5
. Santé
3
Techni~ue et artisanat
2
Travail social
.
DED (administration
Au mOlS de septembre
1977, trois nouveaux
volontaires
sont arrivés au Togo.
Comme le Peace Corps, ils interviennent
dans les
services sociaux, en particulier la santé, l'agri-
culture et l'enseignement.
On peut toutefois se demander
si ce nombre restreint
de volontaires déterminés à appor-
ter leur contribution sous forme de savoir et de savoir-
faire,
peut en fait avoir un certain impact sur la popu-
lation togolaise. Bien sûr, ils encadrent la population.
Ils diront ~u'ils aident.
Le travail unit les deux commu-
nautés.
Par lui se noue la compréhension.
Le rapport entre
les deux communautés, les relations volontaires -
masses
togolaises demeurent malgré tout des relations à sens

122
unique encadreur-encadrés.
En même temps que les investitteurs
allemands placent leurs capitaux au Togo dans des condi-
tions intéressées, les responsables politiques allemands
apportent aux populations togolaises une contribution sous
diverses formes,
mais
d'ordre social.

123
SECTION II
La Raison d'Etre des Accords
1)
Les obj ecti fs
Les objectifs enonces lors
de la signature
des
accords de cooperation technique et économique mention-
nés prealablement touchent
essentiellement à des preoccu-
pations matérielles,
à savoir:
-
stimuler l'économie;
-
stimuler le "développement";
-
former
du personnel togolais compétent.
Ceci explique
-
la création de centres
de formation et autres au
Togo;
-
la fourniture
du ~atériel d'equipement technique et
scientifique nécessaire au Togo;
-
l'envoi d'assistants techniques et la fourniture
de leur
equipement professionnel;
-
l'envoi
d'étudiants et de stagiaires en RFA,
avec
des
bourses et des
possibilites
de formation
dans les
centres
de formation industrielle.

124
En matière de commerce,
accorder des
/
cre-
dits et les assortir de
cautions
ou garanties
du Gouverne-
ment Fédéral,
comme instrument
de la politique commer-
ciale constitue un capital de
confiance.
Aussi les livrai-
sons allemandes au Togo sont
cautionnées et garanties
dans les différentes
conventions économiques.
Dans le
même temps,
celles-ci visent à faciliter les importa-
tions et surtout
celles des biens d'équipement pour le
progrès matériel de la population du Togo.
L'étude des objectifs montre que les
relations politiques de l'Allemagne avec le Togo, et par
extension d'une nation libérale avec un nouvel Etat Afri-
cain prouvent que les relations
que peut entretenir l'Al-
lemagne avec les pays pauvres sont presque
toujours
sui-
vies
de relations
économiques,
financières,
et surtout
commerciales.
2)
Le rôle des experts
Les experts
constituent un maillon dans
les rapports
de cooperation.
Ils ont pour la plupart des
spécialités.
Ce qu'ils ont
de commun avec les assistants
techniques,
c'est qu'ils
sont chargés de conseiller les
dirigeants ou les
cadres locaux, puis d'étudier les

125
demandes immédiates
du pays
d'accueil.
Par contre,
ils ne
sont pas
directement
chargés
de construire des routes,
d'édifier des ponts,
de mettre les terres en valeur,
d'al-
phabétiser des enfants,
de soigner des malades,
d'organi-
ser tel ou tel service administratif.
Leur rôle spécifi-
que est d'étudier,
d'évaluer des projets précis ou parfois
d'intervenir dans
certaines réalisations et de les su~vre
de près.
Dans le cas
du Togo, les experts sont en-
voyés pour étudier au préalable différents
projets indi-
viduellement.
C'est, ensuite,
sur la base de leurs rap-
ports et de leurs propositions
dans des domaines
comme
les chemins
de fer,
l'irrigation, le drainage, la mo-
dernisation des télécommunications,
etc., qu'on déter-
mine l ' "aide".
Il est prévu aux: paragraphes 2 et
3 de
l'article 2 de la convention signée à Lomé le 20
juillet
1960 d'offrir aux représentants
du gouvernement togolais
l'occasion de débattre des
questions
du "développement"
économique et technique avec
des experts allemands et
d'en envoyer pour des rapports d'expertise
sur l'acces-
sibilité de sources d'aide économique.
c'est ainsi que depuis
des années,
des
experts allemands
sont envoyés au Togo pour y accomplir

126
des missions précises
1962 ----
1964
Experts
Secteur
5
Chemin de fer
(conseillers)
7
Villages-pilotes
(3)
(conseillers)
6
Stations
d'élevage et agriculture
3
Radiodiffusion
(techni~ue et programmes)
9
Projets
sociaux
12
Industrie, technologie et commerce
9
sante
Divers
2
Administration publi~ue et ~uestions économi~ues
Enseignement techni~ue
Port
(douanes)
Port
(direction)
1972
1
Port
(direction
5
Enseignement techni~ue (Sokodè)
6
Station pilote d'élevage 'et culture
(Kpalimé)

127
De
1962 à
1964, le nombre d'experts
envoyés au Togo a été d'une trentaine,
se répartissant
comme suit
:
5 experts conseillers pour les chemins de
fer,
7 experts conseillers pour les villages-pilotes
(3),
6 experts pour les stations d'élevage et d'agri-
culture,
3 pour la radiodiffusion
(techni~ue et pro-
grammes),
et 9 experts pour les projets sociaux de l'é-
glise évangéli~ue.
En 1965, ce sont
14 experts ~ui ont été
mis à la disposition de la Républi~ue Togolaise (8
pour l'industrie, la techni~ue et le commerce, 5 pour
la santé;
1 pour divers
services); le nombre d'experts
ayant séjourné dans le courant
de l'année
1965 étant ain-
S2
porté à 25,
dont:
2 pour l'administration publi~ue
et les ~uestions économi~ues, financières et sociales,
12 pour l'industrie, la technologie et le commerce, 9
pour la santé,
1 pour l'enseignement techni~ue et 1 pour
divers services.
Dans la pêche, par exemple, ~ui revêt
une importance capitale pour le Togolais,
compte tenu
des
désé~uilibres alimentaires aux~uels peuvent remédier
les produits de mer et compte tenu également de l'apport
financier ~ue cela permet, bref, 4 experts ont stimulé

128
depuis
1963 le développement d'une industrie de pêche
moderne.
Ceux-ci, en collaboration avec
des
spécialistes
de la FAO, ont été chargés
d'initier et de perfectionner
le personnel des bâteaux de pêche en ce qU1
concerne
l'enseignement des techniques et des méthodes modernes
de
conservation.
Certains experts ont travaillé
dans la mo-
dernisation des
chemins
de fer togolais.
Hormis les
six
spécialistes chargés
d'organiser l'administration por-
tuaire en 1967, Friedo Beushausen, expert allemand des "
questions
douanières,
a été chargé du port franc
de Lomé,
et M.
Friedrich MaIler,
expert
de l'assistance technique
allemande, quant à lui,
a été nommé
directeur provisoire
du port de Lomé.
En 1972, le directeur était M. Behrens.
En
1972, 5 experts étaient en service
au collège d'enseignement technique
de Sokodè et six à la
station pilote d'élevage et
de culture de Kpalimé.
Ces
derniers
avaient pour mission de promouvoir l'élevage des
boeufs,
des porcs et de la volaille, puis
de faire la
démonstration des méthodes modernes de culture du mais,
du coton,
du cacao,
des piments,
des bananes et des ananas.
Ils avaient également à former de jeunes agriculteurs to-
golais.

129
La contribution des experts allemands
est incontestable.
Aucun des
départements
suivants n'a
pu leur échapper,
de l'institut d'hygiène avec,
en
1972,
8 experts spécialistes de bactériologie et d'assistance
médico-technique à l'enseignement et la formation profes-
sionnelle,
en passant par l'école d'infirmiers
à Lomé,
la station émettrice de radio de Lomé et l'imprimerie
d'Etat Editogo.

130
CHAPITRE II
LA COOPERATION CULTURELLE
SECTION l
Les aspects
Theoriques et Pratiques
de
la Cooperation Culturelle.
1)
Inspiration du pr1nC1pe des Nations
Unies.
La cooperation culturelle entre l'Alle-
magne et le Togo occupe une place preponderante dans les
relations entre les deux pays.
Elle se manifeste surtout
par l'assistance à la formation
(savoir;
savoir-faire).
La politique allemande dans le domaine
de la culture s'inscrit dans la même mouvance que celle
des Nations-Unies.
L'experience des decennies
soixante
et soixante-dix temoigne et confirme l'interêt que
porte
l'Allemagne au Togo en matière d'elevation des
capacites
humaines
des pays pauvres. Rappelons le fondement
de cette
conception
la culture contribue à l'amelioration des
conditions de vie de l'homme dans les pays en voie de
développement,
à la justice sociale, à l'auto-determination


1 31
culturelle et politique seulement lorsqu'elle amène l'hom-
me à participer activement au progrès
économique et so-
cial.
Pour donner tout son sens à cette entre-
prise,
à savoir "échange et bonne foi
sur le plan un~­
versel", le gouvernement ouest-allemand s'est inspiré
des règlements
internationaux et des
conventions multi-
latérales
"Das
schliessliche Ziel der Entwicklung
besteht darin, allen Menschen mehr Moglichkeiten für ein
besseres Leben zu verschaffen.
Dazu ist es verlasslich,
eine gleichmassigere Verteilung von Einkommen und Gütern
zu erreichen,
um sowohl soziale Gerechtigkeit aIs
auch
die Effizienz der Produktion zu fordern,
das Beschaftigungs-
niveau merklich anzuheben,
. . .
die Einrichtungen und
~~glichkeiten der Erziehung, Gesundheit, Ernahrung, Wohnung
und sozialer Wohlfahrt
zu erweitern und zu verbessern und
schliesslich die Lebens -
und umweltverhaltnisse zu sichern . . .
Jedes
Entwicklungsland sollte se~ne
nationalen Beschaftigungsziele so formulieren,
dass ein
wachsender Anteil seiner Erwerbsbevolkerung bei Tatigkeiten
moderner Art Beschaftigung findet,
und dass unterbeschaftigung

132
und Beschaftigungslosigkeit merklich reduziert werden.
Man sollte besondere Aufmerksamkeit
darauf verwenden,
dass moglichst alle kinder in Schulalter
ein Grundschule besuchen; dass
auf allen Erziehungsebenen
die Qualitat der Ausbildung verbessert wird;
dass das
Analphabetentum fühlbar reduziert wird;
dass Ausbildungs-
programme laufend den jeweiligen Erfordernissen der
Entwicklung angepasst werden und dass
in angemessenen
umfang wissenschaftliche technische
Institutionen Geschaffen
und die beste~enden erweitert werden".
(1)
Bref, l'accent est m~s sur la formation
de l'homme et son intégration dans la vie sociale et ac-
tive.
Ceci implique logiquement pour le gouvernement fé-
déral un certain nombre de principes, dont voici l'essen-
tiel
:
-
"Les efforts visant à changer la fonction
et la structure d'un système d'éducation sont universels".
1) Handbuch für Internationale Zusammenarbeit
124, Lieferung
Marz
1976, III A61
10 S.
4-5.

133
"
O,n doit tenir compte du fait
que
l'aide culturelle peut contribuer au renforcement,
de même
qu'à la transformation des
systèmes d'éducation et de leurs
effets socio-politiques."
-
" Les mesures visant à stimuler l'aide
culturelle doivent soutenir avant tout les pays
en voie de
développement dans la préparation, l'introduction et l'ap-
plication de réformes grâce auxquelles
s'accordent mieux
le système d'éducation et les
ex~gences de l'environnement
social et du monde du travail
"
-
"Les mesures visant à soutenir les pays
sous-développés
dans la meilleure exploitation de leurs
moyens et équipements culturels et scientifiques, dans le
développement de méthodes et techniques peu coûteux et de
masse,
de même que dans la rationalisation de nouveaux
investissements sont particulièrement importants
"
-
"L'aide scientifique doit se
concentrer
sur la recherche des problèmes représentant une impasse
pour le progrès
économiQue et social
"

134
-
"L'aide culturelle doit contribuer à
réduire la dépendance de bien des pays en voie de déve-
loppement de modèles étrangers, la dépendance en matière
culturelle et scientifique, puis contrecarrer les nouvelles
dépendances unilatérales
. . .
Ceci est possible à condi-
tion d'aider les gens
à développer l'infrastructure
culturelle et scientifique dans
ces pays
"
-
"Dans toutes mesures d'aide culturelle
et scientifique, on doit veiller à ce qu'elles ne contri-
buent pas à l'émigration des hommes qualifiés et de spé-
cialistes.
Ceci est valable surtout pour la formation et
le perfectionnement des ressortissants
des pays en voie
de développement en RFA."
L'aide culturelle et scientifique est une
forme de coopération avec les pays d'Afrique,
dont le
Togo bénéficie également.
2) Le point de vue togolais
"Wir wollen den kulturellen Horizont der
Togoleute erweitern und den fremden Einblick in unsere
Kultur,
unsere Kunst und in die Afrikanischen Volkssitten
geben. Auch wollen wir deutsche Sprachkurse
für jung und

135
AIt geben,
damit sie mit der deutschen Sprache wieder
vertraut werden."
(1).
Ce propos tenu par Savi
de Tovè, ,Prési-
dent de l'Association Culturelle Togolaise et Président
de la Chambre des Députés
du Togo, lors d'une visite en
Allemagne,
du 14 au 25 juin 1959, résume en partie le
point de vue togolais
sur la coopération culturelle
germano-togolaise.
En partie, parce que, outre cela,
Savi
de Tovè a émis le voeu que des
stagiaires et des
étudiants togolais aillent effectuer des
stages et des
études en RFA avec l'aide financière ouest-allemande.
Ce
voeu a été réitéré par le Président Sylvanus Olympio, lors
des
fêtes
de l'indépendance du Togo, lorsqu'il a demandé
que la RFA ouvre les portes
de ses universités aux étu-
I
diants togolais.
Il s'agit avant tout de diversifier l'hori-
zon culturel des
jeunes togolais, en jetant ses regards
1) "Nous voulons étendre l'horizon culturel des Togolais
et donner aux étrangers un aperçu sur notre culture, notre
art et les coutumes nationales africaines.
Nous voulons aussi
donner des cours d'allemand aux jeunes et aux personnes âgées,
afin qu'ils se familiarisent
à nouveau avec la langue alle-
mande".
Interview mit Savi de Tovè, Togo,
in Informations-
dien5t
Afrika (Bonn), Nr.
13/1-7-1959.

136
~u-delà des frontières p~r le contact avec la culture
allemande.
Ce responsable togolais
entend également par
la coopération culturelle,
favoriser la compréhension des
Allemands en ce qui concerne la culture et l'art de son
pays,
alnSl
que les coutumes africaines en général. Mais
ce que nous ne devons pas oublier, c'est le préalable qui
régit les relations
culturelles
: la formation d'étudiants
et stagiaires togolais
en RFA passe par la connaissance
de la langue allemande.
3)
L'impact
des instituts
culturels
A travers l'aspect théorique brièvement
élaboré sur la coopération culturelle germano-togolaise,
nous remarquons qu'il en ressort un certain nombre d'ac-
tivités.
La RFA arrlve à les accomplir grâce à ses orga-
nisations culturelles.
Pour tous les p~ys d'Afrique en
général et pour le Togo en particulier, elles sont iden-
tiques
et de deux sortes
les institutions bilatérales
et les institutions multilatérales.
L'~ide bilatérale est dispensée par des
institutions publiques et des organisations privées comme

137
-
Le Goethe Institut
(GI).
Le GI siège
à Munich et possède des instituts linguistiques et cultu-
rels
dans
43 pays en voie de développement parmi lesquels
le Togo.
Il a
des priorités dont les plus
caractéristi-
ques résident dans le domaine linguistique,
à savoir:
a)
travail de laison en matière de pédagogie de la langue
par la participation à la formation et au perfectionnement
de professeurs d'allemand étrangers.
Collaboration avec
les centres
de formation locaux pour les questions de
di-
dactique,
de méthodique et de programmation.
b) A côté des cours expérimentaux et
des cours modèles
proprement
dits,
instauration de cours
spéciaux s'adres-
sant par exemple à des scientifiques,
des administrateurs,
des gens
de la presse et des relations publiques,etc.
c)
Des
cours
d'allemand au n~veau des mass média.
d)
Des
cours
d'allemand pour les travailleurs
étrangers.
Les moyens dont le GI dispose pour le
travail d'information et
d'échange culturel sont

138
a)
entretien et promotion des bibliothèques et médiathè-
ques;
b)
organisation d'exposés,
de séminaires,
de groupes
de
travail,
de colloques et
autres;
c) programmes
de musique;
d)
présentation de films;
e)
représentation théâtrale;
f)
expositions.
En outre, le GI collabore avec les orga-
nisations
qu~ n'ont pas d'annexe dans les pays d'Afrique
et qui y opèrent en général par le biais des
ambassades
de la RFA ou de ses représentations diplomatiques.
A Lome,
le GI
entretient une bibliothè-
que d'environ 4 500 volumes. Le GI de Lomé est surtout
fréquenté par ceux qui
apprennent l'allemand (étudiants,
élèves et autres),
ceux qui l'enseignent et ceux qui
s'y
intéressent ou le parlent.
L'affluence est grande lors
de
certaines activités
culturelles telles que concerts et

139
théâtre.
Les germanistes et les intéressés, ainsi
que les
fanatiques
de la culture allemande sont presque toujours
présents lors des manifestations de l'institut.
-
Le Deutsche akademische Austauchdienst
(DAAD)
est le second grand support de la coopération cul-
turelle ouest-allemande.
Il siège à Bonn.
Il octroie des
bourses pour les universités allemandes et des bourses
sur
place
(Sur-Place-Stipendien)
pour les universités afri-
ca~nes. Il s'occupe des
chercheurs
allemands dans les pays
en voie de développement,
de l'échange de stagiaires au
niveau des universités et de l'organisation de l'échange
scientifique par des voyages
d'études.
Il envoie des lec-
teurs allemands.
Enfin, par délégation du BMZ, i l encou-
rage le jumelage des universités allemandes avec
celles
du tiers monde.
-
l'Inter Nationes
(IN).
L'IN siège à
Bonn et a pour mission de fournir le matériel de presse,
de films,
de bandes magnétiques,
des
films,
des livres
et des services d'information.
Il est également
chargé
d'organiser des programmes de visite.
-
Le Deutsche Stiftung für Entwicklungs-
lander
(DSE).
Le DSE siège à Berlin. Il dispense des

140
enseignements dans le domaine de l'administration et de
l'économie à des cadres venant des pays en voie de déve-
loppement.
Il donne l'occasion aux stagiaires de
ces pays
et de la RFA d'échanger leurs idées
sur les questions éco-
nomiques,
sociales et culturelles,
et informe les experts
allemands
des
données réelles
des pays où ils doivent
travailler.
Ses
séminaires durent s~x semaines et sont
organisés de mars à octobre, traitant chaque fois
d'un
problème de développement
(coopératives agricoles, ensei-
gnement professionnel,
santé publique, administration com-
munale, économie forestière tropicale, etc.).
Il s'agit
non seulement de faire profiter les hôtes
des expériences
allemandes, mais
d'approfondir la compréhension mutuelle
de civilisations différentes, et d'établir des
données
de base sur tous les principaux aspects
du développement.
En 1974, 25 agents
du DSE ont travaillé
dans le cadre du Togo au département
II
(Erziehung, Wissen -
schaft und Dokumentation à Bonn), au département III
(Semi-
narzeutrum für Wirtschafts -
und sozialentwicklung à Berlin-
Tegel), au département V (zav à Berlin-Tiegarten), au dépar-
tement VI
(ZGB à Mannheim), et au département VII
(ZEL à
Feldafing).
De
1960 à
1974, trois ont travaille au dépar-
tement II,
52 au département
III,
dont 2 pour 1974, 21
au
département V,
dont 2 pour 1974, et enfin 10 au département

141
VII,
dont 2 pour 1974. Au total,
97,
dont
14 pour la
seule année 1974.
-
Le Carl-Duisberg Gesellschaft
(CDG)
siège à Cologne.
La responsabilité de 6 000 jeunes sta-
giaires venus ac~uérir en RFA une ~ualification techni-
~ue lui incombe. Ces jeunes sont placés par l'office
fédéral
du travail dans
des
firmes
industrielles ou com-
merciales, mais la CDG les encadre,
grâce à ses
cent
agences en RFA.
Contribuer à la formation d'une classe
moyenne dans les pays
d'outre-mer demeure son objectif.
-
L'Arbeitsgemeinschaft für Entwick-
lungshilfe
(AGEH).
L'AGEH siège également à Cologne.
Il donne en six mois une formation polyvalente à de
jeu-
nes Allemands -
ouvriers, paysans, étudiants,
ingénieurs
même -
volontaires pour aller outre-mer comme assistants
techni~ues des missions catholi~ues.
-
Le Deutscher Entwicklungsdienst
(DED).
Le DED siège à Bonn
et comprend
une gamme d'activités,
dont l'enseignement.
Le DED, comme nous l'avons déjà dit,
travaille avec les volontaires de la coopération.

142
-
Le Konrad-Adenauer Stilftung (KAS).
Le KAS est à la fois une fondation scientifique et poli-
tique.
Il permet à l'institut Goethe d'étendre ses activi-
tés à des groupements avec lesquels ce dernier n'a Jama~s
eu de contact.
Il lui permet en plus
de disposer des
productions destinées aux centres de diffusion d'émissions
scolaires radiophoniques et télévisées.
-
Le Tropen Institut.
L'Institut de
médecine tropicale de Hambourg est un organisme spécia-
lisé, où les médecins du monde entier viennent acquérir
une spécialisation dans la thérapeutique de toutes les
maladies tropicales.
-
L'Alexander von Humbolt-Stiftung.
Cette institution octroie des bourses à de jeunes cher-
cheurs.
-
L'Otto-Benecke Stiftung.
Celle-ci
octroie des bourses aux étudiants.
Ces différentes organisations bilatérales
sont financées par l'Etat, les "Lander", les entreprises,
les églises et les oeuvres de bienfaisance.

143
L'aide multilatérale est dispensée
par contre, par des organisations internationales, telles
que le Deutsches Rotkreuz
(Croix-rouge allemande)
et la
Deutsche UNESCO Kommission,
filiale
de l'UNESCO.
D'après
l'article VII de la Constitution de l'UNESCO, qui
a été
ratifiée par le gouvernement fédéral,
la commission alle-
mande de l'UNESCO est une commission nationale.

144
SECTION II
Les Effets
A)
Interpénétration des
Cultures
a)
Intérêts réciproques au niveau des .langues
Il n'est pas rare que des acteurs politi-
ques togolais
fassent leur discours en allemand lorsqu'ils
arrivent à Bonn ou ailleurs en RFA.
Tel a été le comporte-
ment des anciens cadres togolais qui pouvaient se faire
comprendre dans la langue allemande.
(De Souza, le prési-
dent
du principal parti nationaliste togolais, Sylvanus
Olympio,
premier président du Togo, Jonathan
Savi
de Tovè,
président du parlement, etc.).
Pour illustrer ce compor-
tement, i l faut
se référer à l'interview qui s'est déroulé
entre Savi
de Tovè et le Service d'Information sur l'Afri-
que à Bonn lors de sa visite du 14 au 25 juin 1959 (1) et
à des discours de M. Sylvanus Olympio. A propos du Dr. Pe-
dro Olympio, ambassadeur qui
fit
en partie ses études en
Allemagne,
un journal allemand écrivait:
"il parle l'alle-
mand choisi du poête et de l'homme de lettres."
1)
cf.
Ipformationsdienst Afrika, Bonn, Nr 13/1-7-1959

De nos
jours, nous rencontrons encore
au Togo des personnalités
du 3ème âge qui n'ont pas tout
à fait perdu l'allemand assimilé au temps des Allemands.
C'est le caS
de feu Coffi Mensah Kponton qui a
fréquenté
l'école allemande.
Il était
dans la "erste Klasse" en
1914, lorsqu'a éclaté la guerre.
Il faut
noter aussi l ' a t -
tachement de certains
jeunes à s'exprimer en allemand lors-
qu'ils sont en présence des ressortissants allemands.
Ils
ont pour la plupart a!similé la langue allemande en Alle-
magne lors d'un séjour (études,
stage, vacances, tourisme)
ou bien sur place, au Togo.
De
1953 au 31
décembre
1969, 232 ressor-
tissants togolais ont pris des leçons
d'allemand en RFA
dont 28 en 1969.
Apprendre l'allemand sur place, au Togo,
cela est possible, voire facile,
puisque la langue alle-
mande est largement enseignée dans les écoles, notamment
dans les lycées et les écoles secondaires
(lycées
de Lomé,
Sokodè et Kpalimé).
Des professeurs allemands ont même été
envoyés au Togo en vue de perfectionner l'enseignement de
la langue. A un niveau supérieur, la langue allemande est
enseignée à l'université du Bénin de Lomé.
Dans un autre
cadre,
(non scolaire, ni universitaire), elle est enseignée

146
à l'institut Goethe. En 1969 par exemple, 466 elèves y
etaient inscrits au premier semestre pour les 24 leçons
enseignées par un Allemand,
en collaboration avec 7 To-
golais.
Quel que soit le cadre, le thème, la version,
la grammaire
et la phonetique occupent une bonne place
dans l'apprentissage de cette langue.
Compte tenu des affinites qu~ existent
historiquement entre le Togo et l'Allemagne, et surtout
compte tenu des realites culturelles et économiques, le
Togo est l'un des pays d'Afrique qui
s'interessent par-
ticulièrement à l'enseignement de la langue allemande,
outre la Côte d'Ivoire, le Cameroun, le Benin.
A l'epoque coloniale,
des Allemands se
sont interesses à l'ewe, langue orale du sud Togo. En
effet, quand les missionnaires allemands
sont arrives
au Togo, ils se sont appliques à etudier la structure
de la langue ewe et ont su creer et donner une ecriture
à cette langue. Ils ont traduit egalement la Bible en
ewe, enseigne l'ewe
(enseignement de rigueur)
dans les
ecoles preparatoires. A preuve,
le manuel pour debutants

147
de Bürgi E.
: Ewe Gesprache für Anfanger
(1)
et La Langue
Ewé au Togo,
de Dietrich Westermann.
b)
Les activités
culturelles
Outre la bibliothèque et des
cours de lan-
gue allemande, quelques manifestations animent la vie cul-
turelle allemande au Togo.
Elles ne sont pas nombreuses,
mais très variées:
théâtre, musique,
expositions,
films,
conférences et autres.
En 1969, huit manifestations se sont
déroulées,
dont
deux expositions:
"Aufbruch ins
20.
Jahrhundert", et en octobre,
"Kinder sehen, kindermalen").
Un concert a eu lieu lors de la tournée
du 11 mars au 27 avril effectuée en Afrique par l'orches-
tre de chambre du conservatoire de Cologne qui
a
joué
- J.S. Bach, Ouverture (suite) C-Dur BWB 1066;
- J.S. Bach, Konzert d-moll für zwei Violinen und
1)
cf.
: Bürgi, E.,
Ewe Gesprache für Anfange~ Bremen,
Verlag Nord-deutschen Missionsgesellschaft,
1909; 51 page
22cm.

148
streich-orchester BWV 1043;
-
Joseph Haydn,
Sinfonie e-moll Nr 44;
-
W.A.
Mozart, Sinfonie Ooncertante Es-Dur KV 364;
-
Franz Schubert, Sinfonie Nr.
5 B-Dur
-
Bela Bartok, Rumanische Volkstanze;
-
V61ker David Kirchner,
Toccata fUr Violoncelle solo und
Kammerensemble.
400 personnes ont assisté à ce répertoire.
Cette même année,
un spectacle de danse,
un théâtre de marionnettes et une pièce de théâtrale de
Peter Siefert
(Pantomime)
ont eu lieu,
auxquels ont assis-
té 840 personnes.
Des conférences ont été assurées par le
professeur Joachim H.
Schultze,
directeur du 1er institut
de géographie de l'université libre de Berlin,
sur les
thèmes suivants
-
Ostafrikanische Landschaftskontraste Zwischen Tanganyika-
See und Nordkenia;
-
Berlin-Struktur und Funktionen der Weltstadt;
-
Afrika-Kartenwerk;
-
Ostsudan aIs Entwicklungsland ,zwischen. WUste und

Regenwald.
Quant aux séances
cinématographiques, elles
sont fréquentes
dans l'année. En 1969, 25 projections de
films ont eu lieu,
dont 21
de films
documentaires et 4 de
films long-métrage.
En RFA, le Togo a eu l'occasion de faire
une exposition lors de la foire-expositon industrielle
allemande de Berlin en 1965, exposition à la fois
com-
merciale et culturelle.
Le Togo y
a présenté des objets
d'artisanat
comme les nattes décorées de Sokodè, de
Bafilo, les arcs, les
flèches
et les
carquois de Bassari,
les ouvrages en crin de Dapango, les pipes, les lances,
les dabas
de Lama-Kara, la poterie de Nuadja, les ouvra-
ges en ivoire, en ebène et la sculpture des ecoles pro-
fessionnelles,
la bijouterie traditionnelle et moderne,
les pagnes tisses
du nord,
les "kentes" de Tsevie, les
"lokpo" d'Anecho, etc.

150
B)
Le Domaine de la Scolarisation et de
la Formation
a)
Stages
Dans le cadre de l'assistance techni~ue
germano-togolaise, la RFA a formé et continue à former
un certain nombre de stagiaires togolais.
Ceux-ci vont
apprendre un métier ou se perfectionner dans les écoles
professionnelles ou dans les
centres de
formation profes-
sionnelle répandus à travers la RFA, ou même dans les en-
treprises allemandes, grâce à des stages techni~ues.
Formation de stagiaires dans les
'"
annees
1960.
Stagiaires
Secteur
2
Education
3
Santé
39
Services Gouvernementaux
2
Industrie

1 51
St agi ai res
Secteur
1 5
Industrie textile
7
Artisanat
5
Santé
En 1963,
5 stagiaires boursiers
(éducation
2,
santé 3)
sont arrivés en Allemagne. Au 1er janvier 1964,
on comptait
39 stagiaires dans les services gouvernemen-
taux et 2 dans l'industrie.
En
1965, quinze
jeunes Togo-
lais ont suivi une formation à l'usine de textile
du Dr.
Karl Tacke à Wuppertal,
en vue de leur prise de serv~ce
à l'usine de textile de
Dadja.
7
jeunes gens
et
5 jeunes filles
ont été également formés
à Altenkirchen
dans les
'"
annees
soixante.
Les
jeunes gens ont été pris
en charge par des maîtres artisans et les
jeunes filles
par un hôpital pour l'apprentissage du métier d'infir-
.....
m~ere.
Un autre cas des
'"
annees
soixante est
celui
d'un groupe de
jeunes artisans togolais allés se
perfectionner en RFA par l'intermédiaire du CDG en 1961,
dans les métiers suivants:
cordonnerie,
photographie,
horlogerie,
entreprise de bâtiment, imprimerie et typo-
graphie, orfèvrerie, couture, peinture et badigeonnage.

152
Ils ont été
soum~s au régime suivant
-
acquisition des éléments
fondamentaux de la langue
allemande pendant 4 mo~s;
-
stages
d'inégale durée dans les entreprises alleman-
des
correspondant aux voeux profesionnels des
jeunes gens;
-
préparation à l'examen de fin d'apprentissage pendant
la formation pratique vers la fin du séjour en RFA;
-
participation à des cours spéciaux avec théorie et
pratique, visite de la foire
artisanale internationale
de Munich.
La durée normale du stage était de
16 mo~s, ma~s une prolongation est intervenue afin de
permettre aux stagiaires
d'assister à un séminaire or-
ganisé par le CDG à Cologne.
Des stages s'effectuent aussi sur place,
au Togo, par exemple au centre de formation des mécaniciens
automobiles
de la DTG.
Grâce à l'aide ouest-allemande, une
école professionnelle a été créée à Sokodè, qui assure
en trois ans la formation
de mécaniciens automobiles,
d'é-
lectriciens
,
de maçons,
de menuisiers et d'ajusteurs pour
la fabrication de certains outils et pièces
détachées.

153
Formation de Stagiaires
de
1970 à 1976
(1).
Année
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
Stagiaires
106
73
45
108
140
144
275
b)
Les études
Le Togo n'envoie pas ses ressortissants
en RFA
uniquement pour des
stages
de perfectionnement
professionnel dans
des
entreprises commerciales ou indus-
trielles,
i l en envoie également pour des études
supé-
rieures ou des études
de spécialisation, toujours
avec
le concours
financier de la RFA.
De
1956 à 1961, les
bourses
d'études octroyées aux étudiants africains en
général provenaient de multiples
sources
: bourses
du
gouvernement fédéral,
bourses
du DAAD, bourses du minis-
tère des
affaires étrangères
(département de la politique
commerciale ou fonds
de développement), bourses
spéciales
pour les artistes, la recherche, les écoles
supérieures
1)
cf.
: Allgemeine Statistik des Auslandes Landerbericht
Togo
1978.
s. 119. Quellen (Bulletin mensuel Lomé, Notes
d'information et statistiques, BCEAO).

154
de spécialité et d'ingénieurs, etc.
En 1960-1961, la RFA
a pr~s en charge sept étudiants togolais, et en 1961-1962,
elle en a prix cinq.
En
1963, 4 étudiants boursiers
(agri-
culture 3, santé
1)
sont arrivés
en Allemagne.
En 1966,
le nombre d'étudiants togolais boursiers en Allemagne
serait
de
. 10, soit 6 titulaires de bourses de perfec-
tionnement,
2 dans les écoles techniques et 2 dans les
universités.
Etudiants Togolais Officiellement en RFA de
1960 à
1966
Année
1960- 1961
7
Etudiants 1
..1
La majorité des
étudiants africains et
togolais sont boursiers du DAAD.
Ils ont la possibilité
d'étudier des
disciplines
comme la médecine, les
sciences
naturelles, l ' ingéniorat, les
sciences économiques et
sociales, les sciences humaines, le droit, l'agriculture.
l ' a r t et le sport.
De
1956 à 1970, 25 Togolais ont appar-
tenu à toutes les disciplines à l'exception du droit, le
record étant battu par la médecine avec un effectif de
14
étudiants, suivie par l'ingéniorat
(3 étudiants).
Nous en
comptons 2 pour chacune des
disciplines suivantes

155
sciences humaines,
agriculture et sport,
et enfin 1
pour les
sciences naturelles, les
sciences économiques
et sociales,
et l ' a r t .
Disciplines Suivies par les Etudiants Togolais de
1956 à 1970.
Disciplines
Etudiants
Médecine
1 4
Ingéniorat
3
Sc.
Humaines
2
Agriculture
2
Sport
2
Sc.
Naturelles
Sc.
Eco.
et Sociales
Art
Sur les
25 étudiants,
20 ont bénéficié
de la bourse,
4 ont trouvé leurs bourses supprimées, 1
a interrompu ses études.
Enfin,
14 ont vu leurs études
sanctionnées par un examen final.
Dans l'ensemble, les étudiants togolais
réussissent à franchir les obstacles scolaires comme le
feraient leurs homologues allemands.
En médecine,
une

156
durée moyenne de
12,1
semestres pour les
étudiants alle-
mands pourrait nous œrvir de référence pour situer les
étudiants africains
Nigeria
11 ,9 semestres
(1)
Ghana
12,8 semestres
Togo
1 4 , 1 semestres
Sierra Leone
14,2 semestres
Libéria
15 ,3 s emest<res
Soudan
1 5 ,5
semestres
Comme l'indique le tableau, les étudiants
togolais occupent une place acceptable.
Les bourses DAAD sont sollicitées par les
candidats alors qu'ils sont encore dans leur pays ou parfois
en RFA.
En
ce qu~ concerne les 25 étudiants togolais,
ils l'avaient tous
sollicitée
depuis le Togo. Ava.nt
de
débuter les études proprement dites,
24 d'entre eux ont
suivi des
cours linguistiques de mise à niveau d'une durée
de
4 mois, et 6 ont fait une école preparatoire. Cette
1)
cf.
: Peter Kasprzyk
: Die Forderung afrikanischer
Studenten durch den DAAD,
2 DAAD -
Forum Bonn -Bad
Godesberg,
1974, p.
49.

151
démarche n'est pas valable pour tous les étudiants
afri-
cains.
La mise à niveau linguistique préalable et l'éco-
le préparatoire n'interviennent qu'en cas
de nécessité,
c'est-à-dire que les étudiants peuvent
commencer immé-
diatement leurs
études.
Etudiants
Togolais Officiellement en RFA de
1910 à
1916
(1)
c)
Les
faiblesses
de la structure cul-
turelle
D'importants moyens sont
ainsi offerts
par la RFA pour faire améliorer et élever le niveau de
connaissance des
stagiaires,
des étudiants et des
cadres
togolais, mais
cette structure culturelle utile, mise
en place par les Allemands,
comporte des
faiblesses.
1)
cf.
: AIIgemeine Statistik des Auslandes Landerbericht;
Togo
1918 s.
119.
Quellen Bulletin Mensuel Lomé,
Notes
d'In-
formation et Statistiques, BCEAO.

158
Les étudiants togolais appartenant à la
colonie des étudiants étrangers africains en RFA sont
con-
frontés
aux mêmes problèmes que ces derniers.
Ils
se
retrouvent dans
un univers totalement différent,
ils sont
étonnés
de la souplesse de l'organisation des cours et
des séminaires dans les universités allemandes. A cela,
il faut
ajouter les problèmes administratifs, l'équiva-
lence, l'inscription dans une université
allemande, la
reconnaissance
du diplôme allemand lors du retour au pays.
L'attitude de l'administration universitaire au Togo tend
à défavoriser les nouveaux diplômés.
C'est une des raisons
pour lesquelles un bon nombre de Togolais préfèrent s'ins-
taller et travailler en Allemagne.
Est-ce que l'étudiant dispose des moyens
appropriés pour comprendre les cours et pour pouvoir sui-
vre les travaux pratiques? A ce propos, les stages lin-
guistiques préliminaires institués en
1960/1961 et jugés
insuffisants
ont été relevés
à 6 mois en 1964/1965 pour
permettre aux étudiants
de suivre les
cours plus aisément.
Quant au problème financier,
s ' i l n'est
pas résolu correctement,
i l représente un gros handicap
auquel le DAAD, par exemple,
a tenté de remédier en
instituant
un système d'octroi
de
subventions

159
supplémentaires à la bourse proprement dite pour l'achat
des livres,
de vêtements, la prise en charge des étu-
diants par un centre spécial de sécurité sociale.
En
1961/
1962, i l a également pris en charge le voyage aller-retour
de tous les étudiants africains.
La réintégration dans
son propre pays
après une longue absence vient rejoindre le lot des
diffi-
cultés engendrées par le système culturel.
Pour atténuer
ce phénomène, le DAAD,
depuis
1964/1965, paye à l'étu-
diant un voyage aller-retour au pays après
chaque cycle.
N'oublions pas de mentionner le pro-
blème de la réintégration dans
son milieu professionnel
au pays.
Le cas d'artisans togolais
formés
en RFA en est
une illustration éloquente.
Lors
de leur formation, ils
disposèrent en Allemagne des machines les plus modernes
pour travailler.
Une fois
retournés au Togo,
ils en étaient
réduits
à leurs mains et quelques accessoires, courant aln-
si le rlsque de désapprendre ou de tout oublier,
faute
d'une pratique continue.
Le proplème a été abordé par le
ministère de l'économie de la Hesse et le milieu artisanal
et industriel intéressé par œe genre de formation.
Il sem-
ble qu'il ait été décidé de procurer aux artisans, malS
avec leur participation financière,
une partie au moins

160
du matériel nécessaire.
Bref, autant
de problèmes, mais autant
de solutions précaires. Après la conférence de l'UNESCO
qui
eut lieu à Tananarive
(Madagascar)
en septembre 1962,
encourageant le développement
des
études supérieures en
Afrique, le DAAD a fini
par envisager et par développer
les bourses pour étudier sur place, qui
éliminent à
coup sûr Dien des
difficultés, mais en créent d'autres,
comme l'isolement des chercheurs africains, l'appauvris-
sement
de l'échange académique international.
Néanmoins,
d'autres mesures
sont préconisées afin qu'il y
ait une
certaine
ëfficacité.

1 6 1
D EUX l
E M E
PAR T l
E
LES REALITES ECONOMIQUES ENTRE L'ALLEMAGNE FEDERALE ET LE
TOGO DANS LES ANNEES SOIXANTE E~ SOIXANTE-DIX

162
Après l'aspect politique et culturel de
la cooperation multiforme germano-togolaise, nous
etudie-
rons l'aspect economique,
fondement
de la cooperation en-
tre l'Allemagne Federale et le Togo.
Il se presente sous
la forme d'un large eventail
: capital financier,
echanges
commerciaux.

163
l
STRATEGIE ET FINANCEMENT

164
l
STRATEGIE ET FINANCEMENT
CHAPITRE l
La conception.
SECTION l
: Généralités
sur l'aide de l'Allemagne Fédérale.
1) Une politique de sécurité.
2)
Une tâche de politique sociale.
3) Une aide limitée.
SECTION II
: Spécificité de l'aide au Togo.
1) L'aide pour le progrès économique.
2)
Le soutien sur le plan social.
3) Nécessités
et contraintes du capital financier
allemand au Togo.
CHAPITRE II
Les formes
de financement.
SECTION l
: Les
crédits et les subventions.
1) Les prêts.
2)
Les subventions techniques.
3)
Les autres subventions.
SECTION II
Les investissements.

165
CHAPITRE l
LA CONCEPTION
SECTION l
Généralités sur l'Aide de l'Allemagne
Fédérale.
1) Une politique de sécurité
Nous
savons tous que l'Allemagne a perdu
ses colonies au profit de la France ou de la Grande-
Bretagne.
Mais il l'instar
de celles-ci, elle pratique une
politique d'''aide''
et de développement
depuis
1960. Nous
considèrerons tout d'abord qu'elle constitue un paravent
contre l'influence de l'Allemagne de l'Est et des autres
pays socialistes. Aujourd'hui,
contrairement aux affir-
mations selon lesquelles l'Allemagne Fédérale ne met en
principe aucune condition politique ~ son aide, l'obser-
vation attentive démontre que les politiques monétaire,
financière et commerciale de l'Allemagne Fédérale sont
orientées vers la défense de la
coexistence pacifique.
En effet, comme l ' a dit Volker Matthies,
"So war ein gewisser Antikommunismus
seit
jeher ein

166
Leitmotiv bundesdeutscher Afrika-Politik, und sowohl
in derem innergesellschaftlichen Bedingungsfeld aIs
auch
bei der gouvernementalen Konziepierung und Gestaltung
di e s e r
Pol i t i k"
(1).
Pour illustrer la justesse de cette idée,
i l suffit de se rappeler qu'au début des
années soixante,
la RFA a tenu à obtenir la garantie au Togo pour être
reconnue comme l'unique représentant légitime du peuple
allemand,
au détriment
de la RDA,
avant
de s'engager à
coopérer avec
ce pays.
Le Togo n'a pas manqué d'exploiter
cette situation
: "Die in Aussicht gestellte wirtschaftshilfe
müsse bald erfolgen damit die ostliche Propaganda in Togo
nicht Fuss fassen konne".
(2).
Il s'agit là d'un propos tenu
1)
"Ainsi, un certain anticommunisme a toujours
été le leit-
motiv de la politique africaine ouest-allemande, et ceci,
aussi bien au niveau du conditionnement de la société qu'au
niveau de la conception et de la forme gouvernementale de
cette politique".
Cf.
: Volker Matthies, Wird Afrika rot?
Kommunismus aIs Bedrohungsvorstellungdeutscher Afrika-Politik;
in Helmut Bley/Rainer Tetzlaff, Afrika und Bonn, Rowohlt
Taschenbuch Verlag Reinbek bei Hamburg
1978. p.
170.
2)
"L'aide économique entrevue doit vite s'ensuivre afin
que la propagande de l'Est au Togo ne puisse pas prendre
pieds".

par Jonathan Savi de Tovè à Ettal, lors du congrès annuel
du groupe de travail sur les
questions
de l'Est.
La RFA
s'est assur~ des nouvelles options politiques du Togo avant
de reconnattre le gouvernement de Grunitzki, lors de son
avènement en 1963. Elle craignait toujours
qu'il ne se
tourne vers l'Est.
La doctrine d'Hallstein lui
a d'ailleurs
servi
de guide dans la lutte pour l'influence politique
en Afrique, où elle a cherch~ à empêcher que les jeunes
Etats reconnaissent la RDA
conformément au droit interna-
tional.
Cette doctrine a
joué en effet longtemps sur la
politique de l'Afrique à l'égard des deux Allemagnes, puis-
que ce n'est que le
18 avril 1973 que le Togo et d'autres
.
pays vOlslns ont
~
reUSSl
à nouer des liens diplomatiques
avec la RDA. Ainsi tous les efforts de la RFA et de ses
alliés occidentaux ont été dirigés
et le demeurent encore.
dans
une certaine mesure,
vers le recul, plutôt l'endigue-
ment du communisme dans les Etats africains.
C'est dans
cette logique que l'~aide" au développement a été conçue.
En réalité, elle sert comme "un instrument de la concurren-
ce globale de système,
un instrument destine à lier le
plus étroitement possible les pays en voie de développe-
ment d'Afrique à l'Occident, un instrument destiné à les
empêcher d'avoir des
relations
avec l'Est et à prevenir
une radicalisation sur le plan de la politique intérieure

168
de ces pays."
(1).
Ainsi, l'aide au développement ouest-
allemande apparaît clairement comme une défense contre
l'influence du marxisme sur les élites africaines, le
système politique, l'ordre social économique africain, et
aussi un paravent contre l'extension des
zones d'influence
soviétique en Afrique.
En somme, la hantise du communlsme est une
réalité et attise la rivalité est-ouest, rivalité à la-
quelle n'échappent pas les pays africains.
Cette peur a
débouché sur celle de la coexistence pacifique.
Lors
de
la cinquième session du Bundestag,
en décembre
1976, le
Chancelier Helmut Schmidt n'a-t-il pas évoqué la politique
de détente avec son objectif de bon voisinage avec l'Est!
"Unsere Politik der guten Nachbachschaft gegenüber allen
osteuropaischen Staaten bleibt unverandert.
Es gibt kein
Nachlassen in unserem Streben,
soviel Entspannung und
1)
"Entwicklungshilfe
. . .
aIs
ein Instrument der globalen
Systemkonkurrenz verstanden und eingesetzt, um die afrika-
nischen Entwicklungslander so eng wie moglich an den Westen
zu binden, sie zugleich von Kontakten zum Osten abzuhalten
und einer innenpolitischen Radikalisierung dieser Lander
vorzubeugen".
Cf.
: Helmut Bley IRai ner Tet zlaff, Afri ca
und Bonn, Rowohlt Taschenbuch Verlag, Reinbeck bei Hamburg
1978.
p.
171.

169
Zusammenarbeit W1e m6g1ich zwischen West ~ und Osteuropa
zu verwirklichen."
(1).
Une politique de bon voisinage qui
permettrait d'éviter l'affrontement entre les
deux
blocs
concernés.
Quant à François Luchaire,
i l souhaite que tout
soit mis
en oeuvre par les Etats industrialisés aussi bien
de l'Est que de l'Ouest,
afin d'éviter cet affrontement
avec les pays non industrialisés. Ainsi,
"l'aide aux pays
sous-développés ne serait donc plus le résultat d'une
lutte d'influence entre l'Occident et le communisme, mais
la manifestation fondamentale de la coexistence pacifique"(2).
La politique culturelle ouest-allemande
qui "veut être au service de la sécurité et de la paix
dans le monde"
(3)
et qui
"doit avant tout aider à établir
des liens
entre les hommes
de différentes nationalités"
(4)
1)
"Notre politique de bon v01s1nage avec tous les Etats
de l'Europe de l'Est reste inchangée.
Il n'y a pas d'indo-
lence dans nos efforts pour réaliser autant que possible
la
détente et la coopération
entre l'Europe de l'ouest
et l'Europe de l'est.
2)
cf.
: Franç oi s Luchai re, l'Ai de aux Pays Sous -Développés,
Que sais-je? n~ 1227, PUF,
1977, p.
13-14.
3),
4)
. cf.
: Handbuch für internationale Zusammen arbeit
130. Lieferung - Nov.
1976 II 03 01, p.
1-2. Source: Zeit-
schrift für Kulturaustauseh Nr 1/1973.

170
exprime bien cet aspect de la politique d'''aide''
au
développement que la CDU considère enfin comme une con-
tribution à la sauvegarde de l'existence du peuple alle-
mand
("ein Beitrag zur Sicherung unserer eigenen Exis-
tens".)
(1).
2) Une tâche de politique sociale
L'autre
justification ouest-allemande
se trouve dans la nécessité d'instaurer une politique
sociale à l'échelon international.
Certains occidentaux prétendent que la
pauvreté est due à l'accroissement
(jugé trop rapide)
de
la population, parce qu'il entraîne un déséquilibre dans
les rapports production/population. Par conséquent, i l
faut lutter contre le phénomène.
Le gouvernement fédéral
dans la phase actuelle de sa politique de développement
trouve que les efforts pouvant limiter cet accroissement
considéré par lui et ses alliés
comme un fléau,
sont
d'une
importance capitale pour le relèvement du niveau de vie.
1)
cf.
Handbuch für internationale Zusammenarbeit
134
Lieferung -
Marz
1977
II
A 32
11,
p.
5.

172
pays en vOJ..e de développement en exprime le voeu."
(1).
Au niveau de l'alimentation,
des
crises
sévissent parfois, obligeant le recours
à des aides
alimentaires
de la part des pays industrialisés.
La CDU
pense que "la fourniture
continuelle de vivres
à des pays
isolément doit plutôt être à la longue rattrapée par un
encouragement objectif de la production alimentaire dans
les pays
en voie de développement
particulièrement .pro-
ductifs
sur le plan agricole."
(2).
1)
cf.
: Handbuch
für
Internationale Zusammenarbei t
134
Lieferung -
Marz
1977 II A 32
11,
p.
21-
"Sie müssen
entsp.Jrechend den spezifischen Gegebenheiten
des Landes Vùu Massnahmen zur Verbesserung der Bildung,
der sozialen Sicherheit, der medizinischen Betreuung der
wirtschaftlichen Bedingungen begleitet sein.
In Entwick-
lungslandern in denen die Bereitschaft
zu einer wirksamen
Bevolkerung politik besteht und Massnahmen der Familien-
planung von der Bevolkerung mitgetragen werden,
sollten
sinnvolle Bevolkerungspolitische Projekte auch bilateral
gefordert werden wenn dies
die Regierung Entwicklungslandes
ausdrücklich wunscht".
2)
cf.
: Handbuch für Internationale Zusammenarbeit
134.
Liefurng-Maez
1977 II A 32
11
p.
24.
CDU Entwicklungspoli-
tische Konzeption.
.
"Die Notwendige Kontinuitat
der Nahrungsmittelversorgung
einzelner Entwicklungslander muss langfristig vielmehr
durch eine gezielte Forderung der Nahrungsmittelproduktion
in landwirtschaftlich besonders produktiven Entwicklungs-
landern erreicht werden."

173
Au niveau du travail,
le
chômage demeure
un problème-clé des pays en voie de développement, problè-
me à lier étroitement avec l'état de l'économie. Aussi,
ayant
constaté que dans la plupart des pays
en voie de
développement le capital est pratiquement inexistant,
alors
que la RFA en possède, Erhard Eppler présente l ' a l -
ternative suivante,
à savoir que les investisseurs privés
allemands aillent investir dans
ces pays ou que la RFA
importe de la main-d'oeuvre étrangère. Mais le second
moyen ne lui semble pas tout à fait satisfaisant, car il
soulève un problème comme celui
de la formation,
les
travailleurs
étrangers
étant en majorité
des illettrés ou
des gens sans qualification.
Or, dans
"l'optique de la
politique ouest-allemande de développement,
seule la
formation donne son plein sens à l'emploi du travailleur
étranger".
(1).
Logiquement donc, l'aide technique tend
en partie à résoudre le problème du chômage.
La CDU pense
d'ailleurs
que
parallèlement aux efforts
d'un pays pour
lutter contre le chômage, les Allemands
devraient axer les
leurs sur la création de lieux de travail et que "l'aide
1)
cf.
: Ehrard Eppler, Wenig
Zei t
für die dri tte WeI t.
Verlag W.
Kohlhammer fünfte Auflage
1972 Stuttgart S.
119.
"Nur Ausbildung macht die Beschaftigung der auslandischen
Arbeiter in der BRD entwicklungspolitisch sinnvol".

174
à la formation doit,
surtout lorsqu'elle est dispensée en
rapport avec les projets
de l'aide technique ou de l'aide
en capitaux,
être assez rigoureusement axée sur le besoin
effectif de former des
spécialistes
et s'orienter vers les
possibilités
d'emploi."
(1).
Inéluctablement,
toutes
ces mesures
appa-
raissent purement et simplement comme un appoint social
du gouvernement fédéral vis-à-vis
des pays
en voie de
développement, mais auquel nous
ne devons
guère attribuer
un caractère isolé, puisque nous
sommes bien avertis
qu'un
qu'''un engagement social sans raison économique est voué
à l'échec" et que "la politique de développement doit
considérer le développement politique,
économique, social
et culturel dans les pays
en voie de développement comme
un tout".
(2).
1)
Handbuch für Internationale Zusammenarbeit
134.
Lieferung.
Marz 1977 p.
21.
"Bildungshilfe muss-insbesondere wenn sie
im Zusammenhang mit Projekten der technischen Hilfe oder
der Kapitalhilfe geleistet wird-strenger
auf den tatsachlichen
Bedarf an fachlicher Ausbildung ausgerichtet werden und sich
an den zu erwartenden Beschaftigungsmoglichkeiten
or~en­
tieren.
2)
cf.
Handbuch für Internationale Zusammenarbeit 134.
Lieferung.
Marz
1977 II A 32,
11
"Entwicklungspolitik muss
die politische, wirtschaftliche,
soziale und Kulturelle Ent-
wicklung in den Entwicklungslandern aIs Gesamtvorgang Be-
trachten".
trachten

175
3)
Une "aide" limitée.
"Hilfe zur Selbsthilfe"
(1).
En nous
référant à cette devise de la politique d'''aide'' au dé-
veloppement, l'aide ouest-allemande,
comme toute aide
internationale,
ne se substitue pas totalement à un Etat
pour assurer son développement.
En outre,
d'autres
fac-
teurs
en réduisent facilement l'efficacité.
Le gouvernement
fédéral contrôle toutes
les actions qu'il mène en direction de ses partenaires.
Ceci lui permet de se rendre compte des
efforts entre-
pris ou non de leur côté.
Ces
efforts, i l les
exige,
car
"l'aide allemande n'est
jamais concue pour" les
"rempla-
cer, mais bien davantage pour les stimuler".
Du reste, à
l'occasion de tout projet,
i l lIréclame fermement une con-
tribution adéquate du partenaire".
C'est ainsi que les ac-
cords
d' "aidell financière garantissent généralement les
crédits permettant de couvrir les
achats
à effectuer à
l'étranger;
on attend par contre du pays intéressé qu'il
assume les frais
en monnaie locale."
1)
cf.
: Handbuch für
Internationale Zusammenarbeit
134.
Lieferung Marz
1977 II A 32,
11
-
Grundsatzerklarungen und
Stellungnahmen Parteien
CDU -
Entwicklungspolitische Kon-
zeption S.
6.

176
Et pu~s, à travers les effets produits
par les différentes mesures de l'assistance dans tel ou
tel secteur, nous pouvons mesurer les limites. Prenons
par exemple le cas de l'assistance au Kénya de 1963 à
1977, étudié par le Dr. Rolf Hofmeier. Il apparaît qu'à
court terme, le Kénya a connu "une croissance économi-
i
que, une diversification et une augmentation de la
productivité sur le plan de l'économie nationale."
(1).
Par contre,
au niveau de la répartition des revenus,
les couches les plus pauvres de la population ont été
lésées.
c'est dire que "llassistance étrangère au déve-
loppement, malgré son volume financier considérable, ne
peut cependant avoir qu'un impact limité sur la poli-
tique locale globale."
(2).
Les besoins effectifs ne
sont jamais couverts, mais cela n'empêche pas la RFA
de se complaire dans la recherche d'un dialogue coopé-
ratif avec les pays en voie de développement dans le but
d'éliminer les
structures entravant le développement.
Sur-
tout que pour elle, i l est clair que "l'aide au dévelop-
pement signifie assistance pour s'auto-aider"; "que la
1) Rolf Hofmeier, Y.oglichkeiten und Grenzen deutscher Ent-
wicklungspolitik gegenüber Afrika in Helmut Bley
: Afrika
und Bonn Rowohlt Reinbek beittamburg 9/1978 S. 232.
2) Rolf Hofmeier, ~~glichkeiten und Grenzen deutscher Ent-
wicklungspolitikgegenüber Afrika S.
234

177
principale responsabilité de leur développement,
c'est
bien les pays
en voie de développement eux-mêmes
qui la
portent"
et qu'''elles sont bien plus
importantes que
toute
assistance étrangère les
décisions et les conditions éma-
na nt des pays en voie de développement eux-mêmes
au sujet
de la politique,
de l'économie et de la culture
"
.
Si
d'une part, i l est
"
a~se
d'imputer ce
phénomène à ceux-là qui
conçoivent l'aide,
qui l'orientent
sans
qu'elle ne couvre tous les besoins primaires élé-
mentaires,
d'autre part,
i l faut
faire partager cette res-
ponsabilité inefficace avec une fraction du personnel
politique et dans
une moindre mesure avec une poignée de
fonctionnaires locaux.
A preuve, les
détournements pour
des fins
personnelles.
En outre,
au niveau de l'organisa-
tion, les
gouvernements locaux ne
fourniraient
pas
de
véritables efforts pour faire aboutir correctement cer-
taines mesures.

178
SECTION II
La spécificité de l'''Aide''
au Togo
1) L'''aide'' pour le progrès
économique
Pour le gouvernement de Bonn~ les orga-
nismes
confessionnels et les industriels ouest-allemands~
assister le Togo et coopérer à son progrès
économique se-
rait un devoir d'amitié et de fraternit~.
Au lendemain de la colonisation~ le Togo
s'est rendu compte des obstacles et des
difficultes
écono-
miques.
La raison est que le colon n'avait pas
favorisé
l'industrialisation ("l'industrie complément de l'agri-
culture n'est que faiblement
développée".); ou bien i l
l'avait conçue à la mesure de ses propres intérêts
(avec
l'esprit rationnel qu'on leur connaît~ les Allemands
allaient
définir les besoins
de l'industrie allemande et
les
débouches possibles pour les produits
agro-alimentaires
togolais).
Le bois de teck
employé dans les
constructions
navales a
connu dès lors un grand succès.
Il s'agit là de
l'effort fourni
par le colon allemand dans le domaine agri-
cole et forestier au Togo.

179
Compte tenu de
ses dures
réalités, le Togo,
à l'instar de ses voisins, a entrepris d'énormes efforts
pour transformer son économie.
Il s'est posé alors des
questions,
aussi bien au niveau d'une main-d'oeuvre
spécialisée qu'au niveau d'une infrastructure adéquate à
toutes les entreprises industrielles et agricoles.
A propos de ce dernier domaine, les tech-
niques
agricoles
demeurent encore archaiques, la mono-
culture domine,
avec une exploitation intensive des terres.
D'Où ce "devoir d'amitié et de fraternité",
avec
en sus
un devoir de solidarité prescrit avant tout par la Charte
des Nations Unies au chapitre IX art.
55 "en vue de créer
les conditions de stabilité et de bien-être nécessaires
pour assurer entre les nations des relations pacifiques
et amicales . . . les Nations Unies
favoriseront
. . .
le plein
emploi et des
conditions de progrès et de développement
dans l'ordre économique et social,
. . . ".
D'autre part,
i l
ressort du traité de Rome que l'association des pays
d'outre-mer à la CEE "doit en premier lieu permettre de
favoriser les intérêts des populations de ces pays et
leur prospérité de manière à les conduire au développement
économique
qu'elles attendent."

180
Pour cela, la RFA intervient dans le déve-
loppement économi~ue du Togo à tous les niveaux importants
pouvant y contribuer: le port de Lomé,
ayant remplacé
le vieux wharf, les chemins de fer
(administration,
é~ui­
pement, la modernisation du matériel roulant), l'adduction
d'eau, l'économie rurale,
les investissements privés.
Quel-
~ues crédits de ce progrès économi~ue : le marché de Ké-
tao -
i l draine des vendeurs béninois,
ghanéens, voire ni-
gériens, voltai~ues et nigérians; le centre expérimental
d'Avétonou devenu aujourd'hui un centre d'élevage et de
recherche sur la trypanosomiase et la tripanotolérance.
Ce
centre a pour but de mettre en oeuvre un plan d'amélio-
ration des productions animales
sur toute l'étendue du
territoire togolais, tout en jouant un rôle techni~ue,
voire économi~ue, dans la zone ouest-africaine. Il as-
pire également à former et
à recycler des jeunes cadres
togolais et étrangers
dans la pratique de l'élevage et
des activités connexes.
Il encadre des
stages pratiques
à l'intention des éleveurs privés et initie aux techniques
modernes les éleveurs intéressés.
Il se livre par ailleurs
à des activités zootechni~ues ~U1 consistent en l'amé-
lioration du milieu.

181
2)
Le soutien sur le plan social
Au premier plan de l'''aide ll économique
ouest-allemande au Togo, on remarque les aspects SOC1aux
suivants:
l'amélioration du système sanitaire; l'exten-
sion des moyens
de nutrition; l'encouragement des
arti-
sans et l'amélioration de la situation de la femme.
Dans le domaine sanitaire, l'Etat alle-
mand a fait
construire l'institutd'hygiène de Lomé et
assure son fonctionnement;
i l fournit
du matériel médical
et des médicaments;
des
équipes médicales assistent les
centres hospitaliers
(plus d'une vingtaine de médecins
allemands ont servi
dans les hôpitaux togolais de
1962 à
1973). La présence allemande a commencé au CHU en 1961.
En 1972, 5 médecins allemands y travaillaient toujours.
Ailleurs, l'exemple du docteur Stadler arrivé à Pagouda
.
.
au Nord-Togo après aV01r serV1 en Indonésie de
1954 à 1965
est bien connu.
Dans le domaine agro-alimentaire, l'Al-
lemagne Fédérale a m1S sur pied
des
stations d'élevage
et de culture en vue de la production de viande de porc,
de boeuf,
de volailles,
d'oeufs,
de lait et de riz.
La
pêche aussi a été modernisée en vue d'augmenter l'apport

183
3)
Nécessités
et
contraintes.
du capital
financier allemand au Togo.
Il s'agira ici
de vo~r s~ toutes les ques-
tions
essentielles
qu~ se posent au sujet de l'''aide''
étrangère trouvent
des réponses et si celles-ci trou-
vent un écho au sein de l'''aide'' ouest-allemande au Togo.
L'''aide'' étrangère conçue pour stimuler
les pays
en voie de développement avec
des
contreparties
plus ou moins variables selon le
cas ou parfois même pour
secourir d'urgence contraint en général aussi bien le pays
assisté que le pays assistant,
si bien que l'on se demande
-
l'investissement est-il vraiment nécessaire pour tous
les secteurs
de l'activité économique?
-
Faut-il investir un capital financier dans une entreprise
privée ou publique?
-
Doit-on accepter l'''aide'' sous
forme de prêts ou de
dons?

184
Voilà donc quelques
questions
importantes
certes, mais
difficiles
à traiter.
Nous pensons même qu'il
serait "très délicat, de peur de toucher la susceptibilité
des
donateurs
et bénéficiaires, de délimiter les secteurs
dans lesquels l'''aide'' extérieure" n'est pas nécessaire.
Ces réserves
faites,
voici l'essentiel des
réponses apportées aux différentes
questions par M.
Voule,
ministre togolais
L'''aide''
exterieure est-elle vraiment
necessaire
.? 1!L'aide exterieure, si elle est desinté-
ressee
doit s'investir dans les secteurs
choisis
comme prioritaires par le pays beneficiaire
,
sans
qu'il
n'y ait une intention.
Aussi le Togo pourra ne sollici-
ter des aides que pour developper les secteurs
clés qu'il
aurait prealablement et librement choisis
comme secteurs
cles
de l'economie du pays
" Ici l'assistance ouest-
allemande, bien qu'elle ne soit pas desintéressee comme
tant d'autres assistances bilaterales, trouve un echo fa-
vorable.
En effet, cela fait partie, non seulement de ses
manoeuvres d'intervenir dans les domaines prioritaires,
mais
dans la réalite
(presentement celle du Togo),
cer-
tains
eléments l'illustrent, principalement le port de
Lome et quelques
secteurs
de l'industrie togolaise.

185
Faut-il investir des
capitaux etrangers
dans une entreprise d'Etat ou dans
une entreprise privee?
Selon H.
Voule, les economistes marxistes soutiennent la
thèse suivante
"le developpement d'un pays pauvre, tel
est le cas du Togo, ne peut se faire que par les
entrepri-
ses d'Etat, quelle que soit la provenance des capitaux
. . .
L'entreprise privee
. . . ne semble pas être l'instrument
ideal du developpement de notre pays,
si nous voulons
commencer par l'industrialisation
Enfin, l'entreprise
publique est le seul moyen de
faire entrer le plan econo-
mique dans la realite nationale.
Chaque plan de developpe-
ment doit demarrer par la creation des entreprises publi-
ques.
Seulement, l'entreprise publique peut permettre un
vrai
et reel "decollage" economique
et c'est seulement après
un depart
certain qu'on peut encourager la creation des
entreprises privees qui
sont aussi
indispensables pour un
vrai essor economique".
Ici, l'assistance ouest-allemande
va dans le sens auss~ bien du secteur prive que du secteur
public togolais. Mais i l y a lieu de faire une demarcation
entre l'aide privee allemande
(aide d'organismes prives
de bienfaisance + investissements prives d'industriels)
et
l'''aide'' publique. Après
cela, nous
constatons que le pu-
blic allemand reste voue à part entière au public togolais
et qu'une seconde demarcation s'impose au niveau de l'''ai-
de" privee allemande.
Laquelle?
Le secteur prive allemand

186
de bienfaisance, mixte quant
à ses actions tournées tan-
tôt vers le privé, tantôt vers le public togolais,
est
généralement voué aux oeuvres à caractère social
(dispen-
saires,
hôpitaux,
écoles).
Lorsque les sociétés alleman-
des ou des
financiers
investissent au Togo ou ailleurs
en
Afrique,
c'est
généralement dans le secteur public. Dans
le cas contraire, ils creent leurs propres filiales.
Doit-on accepter l'aide sous forme de
dons ou de prêts?
"En effet, i l est nécessaire de rece-
vo~r de l'extérieur pour creer une industrie, surtout en
matières premières et en outillage
...
Le don existe et
subsistera sans doute toujours
dans une certaine mesure.
Il existe dans le cadre d'une aide multilatérale
(ONU,
UNESCO,
CEE, etc.), parce qu'il correspond à quelque chose
de positif, qui
plus est, c'est une occasion pour certains
organismes tels que la CEE d'écouler le surplus de leur
production (produits
finis)
vers le pays béneficiaire du
don.
Le don n'est dans
ces conditions pas tellement
doulou-
reux et ne se heurte pas dans le pays d'origine à une re-
sistance trop violente.
Mais le don fourni
sur le plan
bilatéral qui
est commente, publie, dans les revues
( . . . )
n'est pas la meilleure méthode
...
Celui qu~ ...
reçoit
est plus humilié que reconnaissant et conserve un sentiment
de dépendance,
car celui qui a donne
arrive tôt ou tard à

187
présenter la note,
sous forme de politi~ue en général.
Dans ces conditions, le prêt semble
préférable, mais
i l ne peut s'agir ici
du prêt capita-
liste classique
. . .
Le Président de la Républi~ue déclar~it
tout récemment ~u'il n'est pas très partisan des prêts,
car ils occasionnent des
dettes
supplémentaires
. . .
Cette
déclaration semble avoir une signification si l'on estime
qu'il est très difficile à l'Etat togolais de continuer
dans cette voie, parce que son progrès économique n'est
pas suffisant pour répondre aux charges
de rembourse-
ment
. . .
. ..
Le mleux serait de dégager d'une
façon très claire et honnête une notion de prêts publics
internationaux non assortis
de conditions,
ces prêts
à
taux très bas et à longue
durée d'amortissement,
servi-
raient en quelque sorte d'intermédiaires entre le prêt
traditionnel et le don.
C'est cela ~ui semble correspondre
à l'intérêt général et aux possibilités de notre pays."
A ce propos, la RFA assiste le Togo en
lui
faisant
des prêts -
prêts pour le construction du port
de Lomé
(53 millions de DM remboursables
sur 30 ans à

188
partir de
1968 avec un taux d'intérêt de 2 %), les implan-
tations
de Datcha, la Brasserie du Bénin.
Il est vrai que les prêts alourdissent les
charges de l'Etat togolais et entraînent d'autres diffi-
cultés.
Et puis peut-on faire autrement? L'assis-
tance ouest-allemande au Togo conserve un caractère pro-
gressiste du fait
qu'elle associe le capital et le travail.
Cette nécessité de l'économie libérale produit des contra-
dictions.
Tant que ce système maîtrisera ses propres
contradictions, les relations entre l'Allemagne et le
Togo,
si l'on préfère entre riche
et pauvre, se pour-
suivront.
si les contradictions arrivent à avoir raison
du système, nous assisterons à un autre type de relations.
Et puis, les relations entre groupes humains ou entre
Etats sont-elles
des relations permanentes, immuables?
Convaincue que tout phénomène est transitoire, nous pou-
vons nous permettre d'affirmer que des transformations
viendront modifier la nature des rapports entre le Togo
et l'Allemagne. Le moment? Personne ne peutIe dire.

189
CHAPITRE II
LES FORMES DE FINANCEMENT.
SECTION l
Les
Crédits et les Subventions
1)
Les prêts
L'''aide'' financière ouest-allemande en
général
ou celle accordée au Togo en particulier,
comprend
plusieurs formes
de financement.
Elles sont destinées
au
financement
des programmes
de développement.
On distingue
-
Les
crédits pour la réalisation de projets concrets.
Ce
sont des crédits financiers
non liés destinés à la mise
en valeur des
sources de matières premières et d'énergie
dans les pays en voie de développement.
-
Les crédits à l'exportation.
Ils sont l~és et sont des-
tinés à la livraison aux pays bénéficiaires de machines et
de pièces de rechange, de·moyens d'exploitation et d'autres
biens d'équipement, lorsque ceux-ci n'existent pas sur
place ou lorsque les devises nécessaires à l'importation
font
dé fa ut.

190
Ces crédits sont octroyés à des condi-
tions
dites "de faveur".
Elles dépendent de la situation
économique générale du partenaire, ainsi que de la capa-
cité individuelle des différents pays en voie de déve-
loppement.
-
Pour les pays reconnus par les Nations Unies comme ét
les moins développés, et pour d'autres particulièrement
nécessiteux, le prêt est remboursable sur cinquante ans,
dont les dix premiers en franchise d'amortissement,
avec
0,75 % d'intérêt.
-
Pour les pays moyennement développés, le prêt est rem-
boursable sur 30 ans,
dont les dix premiers en franchise
d'amortissement, avec 2 % d'intérêt.
(Les 53 millions
de DM consentis au Togo pour le port de Lomé entrent
dans cette catégorie, mais avec un différé de 5 ans seu-
lement) .
-
Pour les pays à un stade de développement en progrès
ou ayant de forts
revenus en devises, le prêt
est rem-
boursable sur 20 ans,
dont les cinq premiers en franchise
d'amortissement,
avec
4,5 % d'intérêt.

191
Comme l ' a indiqué le ministre ouest-
allemand de l'économie, Rainer Offergeld, les crédits
vont davantage vers les projets
de développement d'in-
frastructure.
Les domaines du transport et de l'approvi-
sionnement en eau et en énergie occupent le premier plan
de cette coopération.
Parmi les autres
secteurs, i l faut
citer le développement
industriel et l'amélioration de
l'agriculture par des projets agricoles,
forestiers
et
des mesures dans les domaines
de la pêche et du dévelop-
pement rural.
Ceci est valable pour le Togo,
à l'excep-
tion du développement
forestier que nous mettrons plutôt
en dernière position (l'aménagement de la région fores-
tière serait le seul projet du genre).
A l'exception de
l'infrastructure portuaire
(la plus importante réalisa-
tion allemande au Togo),
des
exemples existent dans le
domaine agricole -
Kambolé,
Avétonou,
Cacavelli,
etc.
-
ainsi que dans le domaine de l'alimentation en eau.
Voir
tableaux 1, II,
III,
IV, V,
VI.

192
Recapitulation des prêts consentis au Togo par le KFW
de 1967 à 1974 en millions de francs CFA.
Tableau l
Année
· 1967
· 1968 . 1969 . 1969 . 1969 · 1969 ·
·.31 déc. .31 déc. 31 marE 30 juin 30 sept..31 déc. ·
Accordés · 4 844
· 4 844
4 844
4 844 • 5 449
· 6 247
·
Versés
· 3 763
· 3 978
4 037 . 4 046 • 4 631
· 5 214
·
En cours · 3 763
· 3 978
. 4 037.
4 04Q . 4 631
· 5 214 ·
cf. : BCEAO - Indicateurs économiques Togo Notes d'Informations et
Statistiques nO 180 - janvier 1971, p. 11.
Tableau II
Annee
·
1970
1971
·
. 31 mars. 30 Ju~n. 30 sept . 31 déc. 31 mars. 30 juin •~O sept •~1 dec.
Accordés · 6 247 · 6 247 • 6 247. 6 247 . 6 384 · 6 384 .
• 6 536 .
Versés
· 5 529 · 5 663 . 5 854. 5 977 . 6 129 · 6 146 •
· 6 146.
en cours · 5 529 • 5 663.
5 854. 5 977. ~ 129
· 6 146 .
· 6 036.
cf. : BCEAO - Indicateurs économq~es Togo Notes d'Informations et
Statistiques nO 188 -Oct. 1971, p. 11; nO 208 - juin 1973, p. 13.

193
Tableau III
1972
1973
Annee
31 mars. 30 juin 30 sept. 31 dec. 31 mars 30 juin 30 sept 31 dec.
Accordes
6 837
6 837
6 837 . 6 837
9 494
10 017
10 017
10 017
Verses
. 6 452
6 510
6 513
. 6 598
6 848
7 290
7 348
7 390
cf. : BCEAO - Indicateurs économiques Togo, Notes d'Informations et
Statistiques, nO 208 - juin 1973, p. 13; nO 213 - janvier 1974, p. 13.
Tableau IV
Prêt
Aide financière publique liee à des projets specifiques en millions de DM
Industrie
. Banque de développement BTD
2,0
Alimentation en eau
Alimentation en eau de Sokodè
5,2
chemin de fer
Wagons à marchandises pour CFT . 1,8
Transport
navigation
Port de Lomé
77,1

194
Tableau V
Crédit: d'exportation et crédit financier
non liés du KFW en millions
de DM.
Engagement 1977
Cumul au
Crédit d'exportation
31-12- 1977
Total
et financier
Usage
47,1
41,9
41,9
2 cargots (38,3)
1 remorqueur (3,6)
Tableau VI
Crédit et aide technique du KFW en millions de DM
Engagement 1977
Cumul au
Crédit lié à des pro-
31-12-1971
Total
jets et programmes
Usage
271,0
139,8
139,8
Adduction d'eau 3 villes
( 14,0)
1 remorqueur (5,6) 1:
2 cargots (60,3) 1:
1: Comprend des engagements en moyens de financement d'exportation
accordés en liaison avec l'aide en capitaux.

195
De
1950 à
1973, les prêts ~u Togo se
chiffrent à 79,7 millions de DM
, dont 5 millions de DM
pour l'achat de biens
d'équipement ont été rembourses au
taux de 5 % d'intérêt.
Sous la forme de l'aide publique,
l'assistance allemande s'est elevée de
1961
à 1965 à
un montant de 96,63 millions de DM,
dont une aide finan-
cière (prêts)
de 58,2 millions de DM. Avec ces 58,2
millions de DM, l'aide financière represent~it plus de
la moitié de l'ensemble de l'assistance apportee par la
RFA à la Republique Togolaise.
Ce prêt était destiné à
deux opérations, dont l'une absorbait la presque totalité
des
credits
: la construction de la première tranche
du port de Lome,
dont le financement
était assuré par
un prêt de 53 millions de DM remboursables en 25 ans,
à partir de 1968, avec un intérêt de 2 % • La seconde o-
peration concernait l'alimentation en eau de Sokodè pour
un montant de 5,2 millions de DM.
Deux prêts complémentaires de 14,8
millions de DM (2 fevrier
1967) et 5,5 millions de DM
(1er août
1967) ont été accordes dans le cadre de la
réalisation du port de Lomé, notamment pour la prolonga-

196
tion de 200 mètres
du môle principal, qui aura bénéficié
au total de 73,3 millions
de DM d'aide allemande.
Le KFW demeure le "bailleur" essentiel
de ses capitaux.
Jusqu'en 1971, i l a prêté 89,9 millions
de DM
: 77,1 millions pour le port de Lomé
(rin
1970)
1,8 million
de DM en
19~1 pour l'acquisition de wagons
de marchandises.
Un prêt de 2 millions
de DM a été ac-
cordé en juillet
1972 à la BTD pour le financement
des
petites et moyennes
entreprises.
Jusqu'en 1973, le total cumulé a été
de
1 16 , 1 millions de DM, dont 30 millions de DM en 1973
pour la deuxième tranche du port de Lomé
( 77 , 1 millions
. ....
pour là premJ.ere tranche)
et 5,2 millions pour l'adduc-
tion d'eau de Sokodé.
2)
Les subventions techniques
Elles sont accordées
dans le cadre de
la coopération technique.
L'aide technique est en règle
gén~rale traitée comme un fonds perdu. Elle représente un
complément à l'aide financière;
compl~ment que sont les
connaissances techniques et les expériences en matière
d'organisation dans les pays industrialisés.

197
Ces contributions financières ne sont pas
remboursables et sont destinées
en particulier aux projets
d'infrastructure sociale.
De
1961
à 1965, leur montant
total a été de 33,73 millions de DM au titre bilatéral,
y compris l'assistance technique, l'assistance en personnel
et la formation des cadres, ainsi que des études de
projets. Au titre multilatéral, le montant s'élevait à
12,14 millions de DM.
Sous
forme de dons au Togo, elles revê-
tent la forme
de livraisons de biens d'équipement et d'in-
vestissement, généralement dans les secteurs de l'infra-
structure et de l'équipement social.
Parmi les opérations
les plus importantes réalisées sous cette rubrique,
on
relève le création d'une station d'essai
de culture et
d'élevage pour 5,18 millions de DM, l'installation de trois
villages-pilotes à Agou-Nyongbo, Nuadja et Kambolé, pour
un total
de 4,78 millions de DM, la création de l'insti-
tut
d'hygiène de Lomé
(4,38 millions de DM); l'équipement
du centre de radiodiffusion de Lomé d'un émetteur de
100 km
(2,91 millions); la modernisation de la pêche
(2,38 mil-
lions); la réalisation de l'imprimerie nationale Editogo
à Lomé (2,10 millions de DM); la modernisation du centre
professionnel de Sokodé
(2,04 millions de DM).

198
Au chapitre de l'aide en personnel et de
la formation des cadres, on note 2,29 millions de DM des-
tinés à la rémunération du personnel allemand d'assistance
technique dont l'effectif de
1963 à
1964 était de 42 (12
spécialistes,
30 experts)
et 0,98 millions de DM pour
l'attribution de
168 bourses d'études à de jeunes togo-
lais.
Il faut
également ajouter l'étude par
des
experts allemands de trois projets:
l'installation
de salines
(4,80 millions
de DM), la modernisation du
wharf et du réseau ferré
(0,21 millions
de DM)
et l'hô-
pital de Lama-Kara.
Enfin,
sur le plan multilatéral, la parti-
cipation allemande aux opérations du FED réalisées au
Togo (2,3 milliards de francs
CFA au total)
a atteint
12,14 millions de DM en 1965.
De
1950 à 1973, les
subventions techni-
ques allemandes au Togo ont été d'un montant
de 83,3 mil-
lions
de DM,
dont 4,55 millions de DM ont été versés pour
l'année 1963.

199
Sur le plan bilatéral, les origines
de
ces subventions au Togo sont
diverses, elles proviennent
d'une part du ministère de la coopération
économique. PUl.S
des "Lander",
d'autre part
du ministère
des affaires
ét-
rangères, par exemple pour les aides en matière scolaire,
professionnelle et autres.
Voir tableau VII.

Tableau VII
Subventions
(prestations pub~ues) de 1950 jusqu'en 1976.
(1000 DM)
Jusqu'en
1
' Jusqu'en
1973
1974
1975
1976
1976
Subventions non remboursables
86 334
13 012
10 802
11 505
121 653
décomposées comme suit:
Aides techniques
86 205
12 992
10 792
11 505
121 494
dont
--~
Ministère de la coopéra-
79 771
10 257
8 931
8 629
107 588
tion économique
.,
--~
ressorts & Lander
6 434
2 735
1 861
2 876
13 906
décomposées ainsi :
--~ Ministère des Aff.
étrangères (formation,
1
scolarité et autres)
4 834
2 550
1 703
2 714
11 801
Autres subventions (aides
humanitaires, alimentaires
et semblables)
129
20
10
l
-
159
,
cf. : Allgemeine Statistik des Auslandes Landerbericht Togo 1978, p. 119.
Source: Bulletin mensuel, Lomé, Notes d'Information et Statistiques BCEAO.
1\\)
o
o

201
3)
Les autres subventions
Elles sont gratuites par principe. Elles
sont accordées en plus de l'assistance technique.
Elles
sont apportées sous forme de dons, bilatéralement par
des organisations privées
(églises,
syndicats, groupements
et fondations)
ou multilatéralement par des organisations
internationales
(ONU,
CEE et autres).
Elles comportent des aides humanitaires,
des produis alimentaires et autres.
De
1961
à
1965, l'aide des organismes
confessionnels au Togo a regroupé un certain nombre d'o-
pérations à caractère social
(dispensaires et hôpitaux,
écoles) exécutées par les missions protestante et catho-
lique.
L'opération la plus importante concerne la réali-
sation de la première tranche de l'hôpital d'Agou pour
2,10 millions de DM.
En 1965, on pouvait déjà citer dans
cette rubrique
-
une installation mobile de radiologie à l'hôpital de
Lome;

202
-
des médic~ments;
-
2 stations
de tr~nsform~tion d'e~u de mer en e~u
potable;
-
un groupe diesel
(12,3 millions de Fr~ncs CFA);
-
une aide à l~ f~mille (1,38 millions de Francs CFA);
- 900 tonnes de m~is;
-
2 citernes mobiles;
-
une machine pour la f~bric~tion d'~rticles en matière
pl~stique;
- 32 véhicules;
-
un groupe électrogène;
-
une ~mbulance et une jeep.
Prest~tions de l~ RFA ~u Togo en millions de DM.
de 1950
Pres t ~t'J.ons P ubl'J.ques
P res t ~ t '
P .
"
J.ons
rJ.vees
T0 t ~ l
dont
....
a
Tot~l
Subventions
1973
166,0
83,3
16,8
182,8
1974
193,5
99,3
21 ,7
215,2
1975
214,2
110 , 1
19 ,5
233,7
1976
225,6
121 ,7
19,3
244,8
cf.
Allgemeine st~tistik des Ausl~ndes Landerbericht
Togo,
1978, p. 73.

203
SECTION II
Les Investissements
Ils font
partie des prestations à carac-
tère plutôt commercial et
sont dispensés aussi bien par
le secteur prive ~ue par le secteur public. Les fonds dis-
penses par le secteur prive sont
apportes sous forme
de
crédits,
soit par l'achat de
titres émis par les pays
en voie de développement
ou
par des
institutions multi-
laterales,
soit mobilisés sous
forme
d'investissements di-
rects dans ce pays.
Le transfert de capitaux privés con-
tribue dans les pays en voie de développement à transmet-
tre
des méthodes techni~ues appropriées, ainsi ~ue des
expériences en matière de gestion, à créer de nouveaux
emplois,
à utiliser les ressources propres du pays, de
même ~~'à ameliorer les structures de production.
Dans
ce contexte, le KFW consent des
prêts pour l'établissement de succursales et pour l'ac~ui­
sition de participation au développement par des entre-
pr1ses allemandes.
Ces prêts servent en particulier à
encourager les investissements de petites et moyennes
entreprises.
"Des entreprises plus grandes ont égale-
ment la possibilite de recourir à de tels credits pour
autant ~ue les investissements sont d'une importance par-
ticulière pour le développement des pays bénéficiaires."

204
Les secteurs où les Allemands ont investi
directement dans les pays en voie
de développement de
1952
à 1973 sont
-
l'agriculture
(38,0 millions de DM/O,4 %);
-
l'industrie
(6 467,7 millions de DM/67,0 %);
-
les services
de commerce,
de transport,
de banque et
des assurances
(3 078,2 millions de DM/31,9 %);
-
divers
(68,2 millions de DM/0,7 %).
Les
pays
en vo~e de développement où la
FRA a investi
de
1961 à 1973 sont:
ceux de l'Amerique
Latine,
de l'Asie
0sans le Japon),
de l'Afrique
(sans
la Republique Sud-Africaine)
et le Portugal, la Grèce
et l'Espagne.
Voir tableau VIII.

Tableau VIII : Investissemertts directs allemands darts les pays en développement et dans les pays
industrialisés, en million de DM et ert %du total des investissements à l'étranger
de 1961 à 1973.
Etat des investissements directs
Investissements dans les
Investissements dans les pays
Année
à la fin de l'année
pays industrialisés
en développement
.Montant.
%
Montant
%
Montant
%
1961
4 109,5
100
2 745,6
66,8
1 363,9
33,2
1962
4 955,7
100
3 051,4
61,6
1 904,3
38,4
1963
6 070,8
100
3 898,7
64,2
2 172,1
35,8
1964
7 205,1
100
4 852,6
67,3
2 352,5
32,7
1965
8 317,1
100
5 723,0
68,8
2 594,1
31,2
1966
9 995,3
100
6 980,5
69,8
3 014,8
30,2
1967
12 056,8
100
8 668,0
71,9
3 388,8
28,1
1968
140 349,0
100
10 186,5
71,0
4 162,5
29,0
1969
17 618,3
100
12 234,9
69,4
5 383,5
30,6
1970
21 113,0
100
14 900,7
70,5
6 212,3
29,5
1971
23 780,4
100
17 102,2
71,9
6 678,2
28,1
1972
25 596,1
100
18 719,2
70,4
7 876,9
29,6
1973
32 235,0
100
22 582,9
70,1
9 649,7
29,9
1
i
Dietrich Kebschull Entwicklungspolitik
Eine Einführung, p. 216
[\\)
a
Source : Angaben des BundeswirtschaftmrrlliffiErium
in Runderlasse Aussenwirtschaft
1n
\\.Il
Bundesanzeiger, Seit 1962.

206
Ces investissements allemands
dans les
pays en voie de développement ont pour origine des motiva-
tions très
diverses.
Une enquête de la "Hamburgische Welt-
Wirtschafts -
Archiv" nous
en donne les suivantes
1) Preserver sa position sur le marché
(ou autres
raisons impératives
.
82 %
...
2) Avoir acces
à de nouveaux marches
62 %
3) Privilèges
fiscaux et financiers
25 %
4)
R
.
d "
.. "
a1sons
e
bonne volonte
.
22 %
5) Bas salaires de la main d'oeuvre
18 %
6) S'assurer des approvisionnements en matières
....
prem1 ere s
.
12 %
7) Créer des débouchés additionnels pour d'autres
produi ts
fabriquÉs
par l'entreprise
.
la
%
8) Motifs d'ordre prive
la %

207
9) Pénurie de main-d'oeuvre en RFA. . . . . . . . . . • . ...
5 %
10) Prix plus bas pour les produits de base et
matériaux destinés à la fabrication
. . . • . . . . . . . . . .
4 %
"La grande majorité des
investissements
ont pour but de préserver la position de la société-mère
sur le marché."
Selon les auteurs de l'enquête, ce sont
les faits
suivants qui
sont à l'origine de cette
motivation
:
-
contraction des exportations vers les pays acheteurs
du fait
de la production locale des produits de substi-
tution des importations;
-
contraction des exportations du fait
des restrictions
d'importation
de la part des pays
jusque-là acheteurs;
-
aggravation de la concurrence en Europe;
-
modification de la structure de la demande en Europe;
-
protection de brevets
(de nombreux pays en développement
ne reconnaissent les brevets étrangers que pour autant que
les produits brevetés sont produits dans le pays);
-
enfin, pour s'assurer des commandes, car certains p~ys

208
en développement ont tendance à ne passer des commandes
d'exportation qu'aux seules entreprises qui
investissent
également dans le pays.
"Il en résulte que les ra1sons fondamenta-
les qui poussent les investisseurs allemands à créer des
filiales
industrielles dans les pays en voie de développe-
ment sont à caractère de nécessité impérative.
Ce n'est
pas pour augmenter de plein gré la production dans les
pays étrangers qu'ils le font, mais uniquement parce que
la production sur place est un moyen de surmonter les
obstacles qui
s'opposent aux exportations.
SelonM.
Nordhof,
ancien président de la Volkswagen, '~outes les fabriques
à l'étranger ne peuvent être exploitées qu'à un prix de
revient notablement plus élevé qu'en Allemagne, et
elles sont aussi une charge pour l'entreprise."
Par nécessité également, la DEG a été
créée à Cologne. Une des raisons de sa création a été
l'insuffisance manifeste des
investissements allemands
dans les pays en voie de développement par comparaison
avec ceux d'autres pays fortement
industrialisés comme

209
la Grande Bretagne et la France.
C'est un institut de fi-
nancement qui
a pour objectif de promouvoir les inves-
tissements allemands dans les pays en voie de développe m
ment en favorisant la coopération des entreprises alle-
mandes
avec des entreprises d'outre-mer.
Par ces acti-
vités,
elle contribue au transfert de technologies mo-
dernes
aux pays en voie
de développement.
Son concours
revêt les formes
suivantes
-
Prendre des
participations dans
des entreprises im-
plantées dans les pays en voie de développement et/ou
octroyer à ces entreprises des prêts à caractère de
participation.
-
Fournir des
conseils nécessaires à l'étude et à la
réalisation des projets
dans les pays en voie de
déve-
loppement.
-
Etablir des
eontactsentre des investisseurs allemands
et des investisseurs domiciliés dans les pays en voie
de développement.
-
Servir d'intermédiaire pour procurer des
concours
financiers
complémentaires
de la part des banques na-
tionales et internationales d'investissements.

210
Depuis sa création, la CDG s'intéresse
~articuli~rement i
l'Afrique, sa contribution financi~re
constitue une évidence.
A une époque récente, elle a
,investi près de 200 millions
de DM dans 65 entreprises en
IAfrique.
Celles-ci sont implantées
dans 26 pays.
Ces
investissements en Afrique s'él~vent i
52 % du total de
ses credits financiers.
Au Togo, les investissements prives alle-
mands sont pe~ nombreux et comprennent des crédits d'expor-
tation garantis publiquement, ainsi que des crédits et in-
vestissements directs.
Leur montant se chiffre à
:
16,8
millions de DM de
1950 à
1973; 21,7 millions de DM de
1950
à 1974; 19,5 millions de DM de 1950 à 1975; 19,3 millions
de DM de 1950 à 1976. Voir tableau IX.

21 1
Tableau IX
Prestations privees allemandes au Togo en 1 000 DM.
Annee
... 1973
1974
1975
1976
..• 1976
Credit d'exportation
garanti publiquement
7 308
- 1 981
- 2 657
- 1 468
1 202
Investl.ssement
9 524
6 844
468
1 238
18 074
(Invest. directs & credits
Total
16 832
4 863
- 2 189
-
230
19 276
cf. : Allgemeine Statistik des Auslandes Landerbericht Togo 1978, p. 119
Source: Bulletin mensuel Lome, Notes d'information BCEAO
Tableau X
Investissements directs allemands en millions de DM.
respectivement jusqu'au 31-12
1972
1973
1974
1975
1976
(30-6)
4,7
5,4
5,6
6,4
6,6

212
Assez modestes d'ailleurs, ils ont concer-
né,
depuis l'indépendance jusqu'en 1966, la création au
Togo de trois sociétés
: la société d'import-export DTG
pour 1,8 million de DM, la Brasserie du Bénin pour 2,2
millions de DM et l'Industrie Textile To~olaise pour
1,5 million de DM.
Certains investisseurs se sont manifes-
tés de
1958 à 1963 (0,1 million de DM). En 1963, les in-
vestissements privés directs s'élèvent à 80 000 DM, les
autres versements privés à
288 000 DM et les crédits
bénéficiant de la garantie à l'exportation à 5,076 millions
millions de DM.
A la date du 11
mai
1972, les Allemands
ont investi près de 2 milliards de Francs CFA, dont 625
millions de fonds
de roulement dans l'ITT et 150 millions
dans la Société des Allumettes du Bénin, et enfin entre
50 et 60 millions à la DTG. Signalons aussi Marox. En
1973, les crédits s'élèvent à un montant de 4,1 millions
de DM et les crédits d'exportation garantis à un montant
de 7,3 millions de DM.
De 1950 à 1973, les credits et investisse-
ments directs se chiffrent à 9,5 millions de DM.

213
I I
SECTEURS ET ACTIVITES

214
II
SECTEURS ET ACTIVITES
CHAPITRE l
Les principaux acteurs
économiques.
SECTION l
Le secteur d'Etat.
SECTION II
: Les organismes non gouvernementaux.
1)
Les réticences
et les mesures
favorables
aux
investissements.
2)
Les principales sociétés.
CHAPITRE II
La matérialisation de l'assistance
technique.
SECTION l
Projets et réalisations.
SECTION II
Appréciation critique des réalisations.

215
CHAPITRE l
LES PRINCIPAUX ACTEURS ECONOMIQUES.
SECTION l
Le Secteur d'Etat
Le secteur public est
constitué d'une
part par les organes
compétents
du gouvernement
fédéral -
le ministère de la coopération économique
(principale
administration de l'''aià-e''
au développement), le ministère
des affaires étrangères, les
'lLander", -
les partis et
les organismes
internationaux d'autre part.
L'''aide''
bilatérale est ainsi dispensée directement par les organes
gouvernementaux, tandis que l'''aide'' multilatérale l'est
indirectement dans le caère des
contributions ouest-
allemandes versées aux organismes internationaux (UNESCO,
Croix-Rouge, FED, etc.).
Comme contribution à l'effort d'aide
internationale
jusqu'en 1960, nous pouvons
relever essen-
tiellement des
crédits privés
à l'exportation garantis,
des prêts
de refinancement
et des achats d'obligations
deB!IRD par la Bundesbank.
Quant à l ' "aide" au déve-
loppement proprement dite,
elle se limite à un programme

216
d'assistance technique fort
restreint,
à des dons multi-
latéraux, à des souscriptions au capital d'organismes
multilatéraux et à quelques prêts bilatéraux.
L'insuffisance de ce dispositif aurait
entraîné
-
en 1961, la création par le gouvernement
fédéral d'un
ministère pour la coopération économique responsable des
questions de développement;
-
en 1966, l'intégration de l'''aide'' au développement dans
les programmes budgétaires à moyen terme prévoyant une
augmentation des ressources budgétaires consacrées à cette
fin;
-
puis un contrôle de plus en plus rJ.goureux de l'''aide'',
afin d'en mesurer l'efficacité et l'effort
fourni par les
bénéficiaires.
c'est ainsi que le gouvernement
fédéral
préfère l'octroi de prêts et d'''aide destinée à des pro-
jets déterminés qui impliquent ce genre de contrôle que
ne permettent ni les dons,
ni l'''aide'' destinée au fi-
nancement de programmes généraux.
Il attache également

217
une grande importance à la collaboration avec le secteur
privé; aussi a-t-il conçu un ensemble de mesures
d'in-
citation visant à favoriser les investissements privés
dans les pays en voie de
développement.
Dès lors, les
contributions bilatérales nettes du secteur public alle-
mand auraient régulièrement augmenté.
En 1968, l'aide
publique nette a atteint 595 millions de dollars, chif-
fre
supérieur de 28 % à celui de 1962, mais inférieur
à celui enregistre en 1961
(618 millions
de dollars),
année où la Bundesbank avait procédé à des achats excep-
tionnellement élevés
d'obligations de la BIRD.
L'''aide'' publique ouest-allemande ayant
fait
partie du programme budgétaire à moyen terme dès
1966, le programme ayant
couvert la période de
1968 à
1972 a prévu un accroissement
du budget du ministère de
la coopération économique de 32,9 % pour ces 4 années,
soit une moyenne de 7,2 % par an. Comme les apports pu-
~li~n'ont représenté que 0,45 % du PNB en 1968, il res-
tait à savoir si les nouvelles mesures seraient innova-
trices,
c'est-à-dire "savoir si les ressources
finan-
cières fournies par l'Allemagne resteront ou non supé-
rieures à l'objectif de
1 % du PNB". La réponse était
douteuse, puisqu'elle dépendait
de l'évolution des con-
tributions privées encore relativement faibles.

218
Nous ne saurions apprécier les apports
financiers
sans
faire la distinction entre les prêts de
développement
(financés
sur des
ressources budgétaires)
et les crédits à l'exportation de la KFW
(financés en
grande partie à l'aide de ressources en provenance du
marché des capitaux), lorsqu'il s'agit des conditions
financières
et des modalités de l'''aide'' publique, .
Les prêts
de la KFW octroyés à des con-
ditions proches
de
celles du marché des
capitaux sont
remboursables sur
12 ans en moyenne,
à compter de la
date de signature du contrat de prêt,
avec un peu plus
de 6 % d'intérêt. Quant au prêt de développement, 7 %
d'entre eux "ont été accordes à peu près aux "conditions
moyennes
du CAD",
c'est-à-dire remboursement en 25
ans,
délai
de franchise
de 7 ans et taux d'intérêt de 3 %,
tandis que moins
de 2 % du total étaient assortis de
conditions plus rigoureuses.
Les taux d'intérêt de ces
derniers
s'élevaient généralement à
4 ou 4,5 % et les dé-
lais
de remboursement
se situaient entre
15 et 20 ans,
malS parfois entre
10 et
15 ans.
Dès les débuts,
ces
conditions financiè-
res et
ces modalités
des prêts
de développement accordés
par le secteur public allemand étaient essentiellement

219
déterminées ~n fonction du type de projet à financer,
de manière à assurer l'emploi efficace des
fonds.
Mais
le gouvernement fédéral a fini
par faire entrer en ligne
de compte des
facteurs
comme la capacité de service de
la dette, le degré relatif de la "pauvreté", de sorte
que les conditions de prêts ont eu tendance à s'unifor-
miser.
En tenant compte de la situation écono-
mique générale
des bénéficiaires et en déterminant à la
fois
les conditions financières
en fonction du type de
projet, les autorités ouest-allemandes ont aussi parfois
(par exemple dans le cas des prêts à des banques de dé-
veloppement industriel)
recours à la "procédure de prêts
en deux temps".
Celle-ci consiste à octroyer les prêts
aux conditions normales du marché, mais
à verser unique-
ment une fraction des intérêts en devises convertibles
et à payer le reste en monnaie locale.
Signalons enfin que l' "aide" accordee par
la RFA au titre de projets determines n'est géneralement
pas liee, tandis
que la plus
grande partie de l'aide des-
tinée au financement
de programmes généraux doit être ob-
ligatoirement affectée à des achats en Allemagne. Mais,
étant donné la très
forte
compétitivite de l'industrie

220
allemande, on estime qu'environ 80 % de l'aide accordee
par l'Allemagne Federale au titre de projets se traduit
en fait par des achats
dans
ce pays." En
1968, la part
des prêts tous lies dans le total des versements
du sec-
teur public etait
de 55 % environ contre 43 % en 1967.
Cela a ete dû essentiellement à un accroissement de
l'aide hors projets
(versements)
au cours
de cette annee
et à un gonflement important du volume des credits à
l'exportation accordes par la KFW pour son propre compte,
lesquels de par leur nature même,
sont lies et sur les-
quels le gouvernement n'a aucun contrôle.
En ce qU1
concerne le Togo, aussi bien
par la dimension des projets que par le volume
des capi-
taux, on s'aperçoit
de la nette superiorite des inves-
tissements operes par le secteur public allemand.
De
1950 à 1973, la part du secteur public representait dix
fois
celle du
secteur prive.

221
SECTION II
Les Organismes non-Gouvernementaux
1) Les réticences et les mesures favorables
aux investissements
Si l'aide gouvernementale en direction de
l'Afrique s'est accrue dans une sensible mesure, le sec-
teur privé demeure par contre réticent.
Il nous a été
signalé qu'en 1963, la quasi-totalité des appels
d'offres
pour la réalisation des projets du FED sont allés à des
entreprises françaises.
C'est dire qu'investir dans les pays en
YOle de développement et en Afrique en particulier semble
une véritable aventure pour les investisseurs ouest-
allemands.
Une yeritable aventure, parce que ces inYestis~
sements se heurteraient à de nombreuses entraves. La "Ham-
burgische Weltwirtschafts -
ArchiY" nous les livre,
après
enquête.
Genre de problème en % des projets
réalisés
1) Entrayes
de nature bureaucratique et adminis-
trative dans les pays de réalisation ..... ..... . ..
65 %

222
2) Entraves aux importations par manque de
devises
47 %
3)
Qualite insuffisante des produits de base et
materiaux, ainsi que des moyens d'exploitation
. . .
35 %
4) Qualification insuffisante et "mentalite
irrationnelle" de la main-d'oeuvre
30 %
5) Retards de livraison de pièces de rechange,
ainsi que des produits de base et materiaux
27 %
6) Infrastructure insuffisante
22 %
7)
Difficultes dans le transfert des benefices
. . .
10 %
8) Difficultes avec les partenaires locaux
7 %
9)
Aucun problème
2 %
10) Non precise
......... . .. ... . . .. . . ............. 10 %
L'enquête a montre que la reticence est
due avant tout à la bureaucratie somnolente que doivent
affronter la plupart des investisseurs.
Mis à part la

223
lenteur et le défaut d'organisation effectifs dans
cer-
tains services que nous déplorons tous, peut-il en être
autrement?
Il s'agirait principalement de formalités tel-
les que:
autorisations, enregistrements, etc.
Mais i l
existe également dans les pays en voie de développement
ayant une politique de gauche toute une législation
destinée à restreindre l'autonomie de décision de l'en-
treprise, par exemple la fixation de la production et
celle des pr1x.
Aussi les entreprises ayant fait l'objet
de l'enquête ont présenté les suggestions suivantes
-
Avantages
fiscaux sous
forme de possibilités accrues
d'amortissement des valeurs d'investissement et d'exploi-
tation, ainsi que possibilités
(favorisées
fiscalement)
de compenser les pertes à l'étranger avec les bénéfices
dans le pays.
-
Octroi à l'entrepreneur de liberté de décisions dans la
conduite de l'entreprise.
-
Meilleur soutien de la part des représentations diplo-
matiques allemandes à l'étranger.

224
-
Conclusion d'accords
sur les investissements et la
double imposition.
- Abolition des obstacles
en matière de transfert des
bénéfices.
Donc,
faute de conditions intéressantes
et rassurantes,
rien de très
significatif n'a été entre-
pris par le secteur privé allemand au Togo
(brasserie,
usine de textiles,
etc.).
Devant
ce peu d'intérêt du
secteur privé allemand,
les gouvernements
fédéral
d'une
part et togolais d'autre part,
en tenant
compte des
suggestions
faites
par les
entreprises, ont essayé de
créer les
conditions généralement recherchées.
Du côté fédéral,
les autorités allemandes
ont modulé leur action "de manière ~ aider les investis-
seurs potentiels
~ surmonter les différents obstacles
qu'ils peuvent rencontrer ~ l'étranger:
-
Un système de garantie des
investissements contre
les risques politiques.
-
La conclusion d'accords bilatéraux de protection- des
investissements avec les pays
en voie de développement.

225
-
L'octroi d'avantages
fiscaux spéciaux dans le cadre de
la "loi fiscale
sur l'''aide'' au développement.
-
La fourniture de capitaux par le biais d'accords d'asso-
ciation àvec des entreprises privées dans le cadre de la
DEG.
-
L'octroi de subventions publiques aux entreprises pr~­
vées menant
des activités d'assistance technique.
-
L'octroi de prêts assortis
de conditions de faveur aux
PME désirant investir dans les pays en voie de développe-
ment.
Les avantages
fiscaux en question ont
comporté dans un premier temps
des dispositifs qui "per-
mettent à l'administration ffiscale d'autoriser la cons-
titution d'une réserve spéciale s'élevant
jusqu'au tiers
des investissements effectués dans les pays en woie de
développement, avec l'obligation pour l'entreprise de dis-
soudre cette réserve,
après trois ans, en cinq annuités
(et de la soumettre ainsi à l'impôt sur les bénéfices).
Ensuite, cette disposition s'étant avérée insuffisante,
le gouvernement fédéral propose "d'autoriser un industriel
effectuant des investissements dans des pays en voie de

226
développement
à déduire immédiatement de ses bénéfices
15 % du capital investi. Il pourra en même temps consti-
tuer une réserve spéciale,
jusqu'à 50 % du capital inves-
t i , avec la possibilité de déduire cette somme également
de ses bénéfices.
La dissolution de cette réserve,
dans
la mesure où elle n'aurait pas été absorbée par des pe~­
tes outre-mer, aura lieu après
un délai
de six ans,
en
six annuités."
Du côté togolais, outre la stabilité
politique existant avec le Président Eyadéma et les liens
d'amitié quasi-séculaires entres les peuples allemand et
togolais,
i l a été promulgué un traité pour l'encourage-
ment
des investissements
de capitaux et un code des
investissements très libéral, garantissant aux personnes
et aux entreprises établies régulièrement au Togo et y
exerçant
une activité agricole, commerciale, touristi-
que,
artisanale, industrielle ou immobilière, la libre
circulation et dans le cadre de la réglementation des
changes, le droit du transfert
des capitaux et de leurs
revenus.
En outre, lors de l'installation de l'entreprise
et les premières
années,
d'énormes
avantages
sont accor-
dés.
Les avantages s'appliquent selon la dimension des
projets et le montant investi.
Les avantages
fiscaux sont

227
accordes en general pour 5 à 25 ans dans des
cas parti-
culiers.
Certaines marchandises
sont exonerees des
droits
de douane à l'entree.
Les pièces de rechange beneficient
d'une remise dounière.
L'exportation dans le pays est
encouragee par des tarifs
fiscaux reduits.
Quatre cate-
gories
d'entreprises beneficient des dits avantages.
1) Les entreprises agreees
au regime de droit
commun.
Régime A (entreprises d'exploitation rurale,
entreprises
industrielles, entreprises artisanales,
entreprises d'amé-
nagement touristique
et entreprises de transport), avec
un investissement minimum de 5 millions de francs
CFA.
Avantages:
Exoneration des
droits à l'entree pour l'im-
portation des équipements industriels.
Exoneration des
droits
à la sortie.
Exoneration de l'impôt sur le revenu la première annee
d'activité
après la mise en exploitation, remise fiscale
à court terme, report de perte sur trois ans, etc.
2)
Entreprises agreees au regime prioritaire.
Regime B (entreprises de cultures ind strielles, indus-
tries de pêche et entreprises connexes, industries de fa-
brication et de montage d'articles et d'objets
de grande
consommation,
entreprises industrielles de preparation,

228
de conservation et de transformation mécanique ou chimi-
que des productions végétales ou animales locales,
indus-
tries minières
d'extraction,
d'enrichissement ou de trans-
formation de substances minérales et entreprises connexes
de manutention et de transport, ainsi que les entreprises
de recherches pétrolières, sociétés immobilières à carac-
tère social; entreprises
de production d'énergie, entre-
prises d'exploitation rurale)
avec un investissement mini-
mum de 20 millions
de francs
CFA.
Avantages:
Exonération des
droits
à l'entrée pour l'im-
portation des équipements sur une durée de 5 ans.
Exonération des
droits à la sortie.
Exonération de l'impôt sur le revenu les
3 premières an-
nées de l'activité économique, de la patente pendant
l'année de la mise en exploitation et les 3 années sui-
vantes, avantages
sur les frais
d'enregistrement, etc.
3) Entreprises agréées au régime fiscal de longue durée.
Régime C (entreprises prioritaires, auxquelles
des avanta-
ges fiscaux de longue durée sont accordés).
Le délai s'é-
tale sur un maximum de sept ans pour un investissement
de 100 à 150 millions de francs CFA et sur un maximum de
dix ans pour un investissement de
150 à 200 millions de
francs
CFA.
Pendant ce temps, l'Etat garantit la fixité

229
du tarif et la répartition en vue de l'impôt sur le
revenu, l'impôt sur le total des salaires, la patente
et l'impôt sur licence prélevé sur la fabrication et le
débit des boissons.
Autres avantages:
exonération des
droits
à l'entrée pour
l'importation des
équipements industriels sur une durée
de
10 ans.
Exonération des
droits
à la sortie.
Exonération de l'impôt sur le revenu pour 5 années d'acti-
vité après la mise en exploitation.
Exonération de la patente l'année de la m1se en exploita-
tion et les
5 années suivantes; pour les frais d'enregis-
trements, mêmes avantages qu'au régime B.
4) Entreprises conventionnées
Régime D (entreprises appartenant à l'une des catégories
des
entreprises prioritaires)
avec un investissement mini-
mum de 250 millions
de francs
CFA.
Les entreprises arrê-
tent une convention avec les autorités publiques
du minis-
tère du plan.
Avantages
: le gouvernement accorde des
garanties et des
avantages
fiscaux particuliers de longue durée, l'entre-
prise prend des
engagements particuliers de longue durée.

230
2)
Les principales societes
Les societes commerciales et industriel-
les sont peu nombreuses
certes, mais elles ont des acti-
vites assez diversifiees.
-
L'ITT, S.A.
(Industrie Textile Togolaise)
fabrique
du
materiel de
coton, des pagnes imprimes,
"dont la qualite
n'a rien à envier au wax hollandais ou japonais". La RFA
detient 75 % de son capital. En 1970, elle a fabrique
7,8 millions de yards, et en principe 14 millions pour
1972.
L'usine utilise le coton local, mais importe aussi
du tissu ecru, principalement de la Republique Populaire
de Chine et de Formose
(environ 10 millions de yards).
Le debouche majoritaire pour la vente de ses productions
reste le Togo.
En mai
1972, l'usine occupait 750 person-
nes,
à peu près.
-
La BB
(Brasserie du Benin)
fonctionne avec la partici-
pation des brasseurs allemands
(Holstein et Schultheiss).
La production initiale de bière etait de 30 000 hectolit-
res
....
par an.
En
1968, elle a
ete portee a 80 000 hectolit-
res.
Avec les travaux
d'extension de
1971 , elle peut
atteindre 200 mille hectolitres par an. En 1966, la BB
a vendu 25 000 hectolitres de bière.
Cette vente a

231
dépassé les
100 000 hectolitres en 1971, avec trois sor-
tes de bières. A côté de la bière, la BB fabrique des
boissons gazeuses, dont elle a vendu quelque
20 000
hectolitres en 1971. En 1972, l'usine employait 250
personnes.
-
La SAB
(Société des Allumettes du Bénin), installée
par le promoteur de la BB. Pour les deux premières
années, i l avait été prévu de fabriquer
20 millions
de boîtes d'allumettes en matière synthétique. La pro-
duction devait atteindre 45 millions de boîtes dans la
deuxième année. Environ 250 personnes y travaillent.
-
La DTG (Deutsche Tago Gesellschaft).
Son activité
est concentrée sur les importations pour revente de
marchandises
climatiseurs, voitures et pièces de
rechange, motocyclettes,
films photographiques indus-
triels.
La plupart des importations viennent de la RFA
mais la DTG reçoit aussi des marchandises des Etats-Unis
et du Japon.
A côté de cette activité commerciale, la
DTG forme des apprentis pour l'entretien des climatiseurs
et voitures.
Les cours durent trois ans et groupent une
trentaine de jeunes africains dont
10 sortent qualifiés
chaque année.
Les cadres de cette firme,
qui emploie 107
personnes, se composent de trois Allemands et d'un

232
Autrichien.
-
Marox Afrique s'occupe de l'approvisionnement et de
la vente de la viande et des produits agricoles
du Togo
(Avétonou)
et en provenance d'Allemagne.

233
CHAPITRE II
LA MATERIALISATION DE L'ASSISTANCE TECHNIQUE.
SECTION l
Projets et Réalisations
Secteur primaire
Projets et propositions
Réalisations
Agriculture et Elevage
Programme d'aménagement du Nord
Financement du programme d'aménagement
Togo.
du Nord-Togo.
.Fourniture d'équipement hydraulique.
Rapport sur les eaux souterraines pour
l'approvisionnement du milieu rural.
Proposition d'un projet d'aména-
Financement au projet d'aménagement de
gement de la plaine de Mandouri
la plaine de Mandouri.
aU"lgouvernement fédéral.
Promotion de la culture du manioc
dans la région d'Anécho.
Programme de développement rural
Financement du projet de développement
de la région centrale.
de la région centrale (mais, sorgho,
riz, haricot, arachide.
Approvisionnement du milieu rural.
Canalisation de l'eau du fleuve Boualé
en eau.
pour 8 villages
Implantation de 3 villages-pilotes
Création d'un village-pilote à Agou
(Agou, Nuadj a, Kambolé).
station d'élevage et de culture.
Implantation d'une ferme-pilote à
Nuadja.

234
Secteur primaire (suite)
Projets et propostions :
Réalisations
Agriculture et Elevage
Implantation d'une station de culture
de coton à Kambolé.
Station d'essai de culture et
Création du centre d'essai de culture
d'élevage à Avétonou.
et d'élevage d'Avétonou.
Station d'essai sur les plantes à
Financement de la station d'essai de
Kpalimé (plantes locales + plantes
Kpalimé.
européennes.
Implantation d'un centre phyto-
Implantation du centre
phytosanitaire
sanitaire à Cacavelli.
de Cacavelli.
Pêche
Projet de réparation de bâteaux.
Projet de fumage de poissons.
Installations-modèlespour fumage.
Modernisation et transformation
Modernisation de la pêche.
de la pêche.
Fourniture de deux navires de
Fournitures de deux navires à la SOMAT.
pêche.
Constitution d'une flotte.
Financement de 2 bâteaux de pêche à
la sardine et de 2 chalutiers moyens.
Equipement du service des pêches de 3
bâteaux.
Financement par Bonn et le FED
du développement du port de pêche
et d'un nouveau mouillage pour
bâteaux.

235
Secteur secondaire
Projets
Réalisations
Installation de salines.
Etude du projet d'installation
de salines à Lomé.
Réorganisation de la production
de l'amidon à l'usine de Ganavie
(Nord).
Implantation d'une usine de textile
Implantation de l'ITT à Datcha.
Implantaticn d'une Brasserie à Lomé
Implantation de la Brasserie du
Bénin.
Société des allumettes du Bénin.
Entreprise de boucherie et
Installation d'une fabrique de con-
charcuterie par Marox.
serves et de saucisses, d'une fa-
brique de pâtes alimentaires.
Fourniture d'un moulin à r1Z.
Fourniture d'une machine pour la
fabrication d'articles en plastique.
Prospection d'indices uranifères
dans le nord du Togo.

236
Secteur tertiaire
Projets et propositions
Réalisations
Service après-vente
\\ Am6nagement d'un garage à la DTG
Communication et Transport
Transformation de la vieille jetée
Novembre 1960-avril 1967
port
en port moderne.
autonome de Lomé.
1970 : agrandissement du port
Mars 1974-1977 :
autonome :
prolongation de la jetée est;
contre-jetée sur 945 m;
port minéralier;
un quai pour produits en vrac
(clinker, etc);
port pétrolier;
un appontement
pétrolier;
port de pêche.
un quai pour petits bâteaux de pêche.
Equipement électronique des installa-
tions.
Installations auxiliaires.
Petits bâtiments indispensables.
Construction d'une ligne de
Voie ferrée (raccord du port avec
chemin de fer au port.
réseau ferroviaire).
Fourniture d'un remorqueur pour le
port.
3ème tranche de la construction
du terminal portuaire de la CIMAO.

237
Secteur tertiaire (suite)
Projets et propositions
Realisations
Communication et Transport
1961 : Envoi de conseillers et de
Modernisation des chemins de fer
specialistes allemands de chemin
de fer au Togo.
+ Formation de cheminots togolais
en RFA.
1961 : Prolongement du chemin de
fer jusqu'au minerai de Bengali.
Achat de wagons de marchandises.
Fourniture de 50 wagons plats
1963
Fourniture de 2 locomotives
diesel.
Nov. 1964
Fourniture de 15 wagons
plats.
Janv. 1965
Fourniture d'une 3ème
locomotive.
Juin 1966 : Fourniture de 10 wagons.
Etablir un serVlce de la Lufthansa
Representation de la Lufthansa
au Togo.
au Togo.
Direction de la station meteorologique
de l'aeroport.
1964 : Fourniture d'avions multi-
service
1972 : Don de 2 avions "Dernier 27"
au Togo.

238
Secteur tertiaire
(suite)
Projets et propositions
Realisations
Amelioration du trafic local cons-
Fin 1963 : construction de 3 lignes
titue par de petits bus et taxis.
d'autobus.
Equipement du transport autobus de
,18 bus type ü319D.
Financement d'une etude sur les con-
ditions du trafic routier au Togo.
1964
Construction de ponts.
Construction du pont de Tefle.
Construction d'un pont sur le Haho
et le Kawa.
Modernisation des services postaux i-E-q-Ul.-.-p-em-e-nt de l'office des PTT de
32 Wolkswagens.
Equipements urbains et touristiques
Construction d'un marche moderne à
Construction du marche de Ketao
Ketao.
(Nord Togo).
Amenagement d'un quartier portuaire
Quartier portuaire.
Construction d'un barrage sur la
Kara
Financement de l'eclairage de la
ville de Dapango.
Don d'un groupe electrogène à la
ville de Dapango.
Installation d'un groupe electrogène
à Mango.
Don d'un groupe diesel.
"

239
Secteur tertiaire
(suite)
Projets et propositions
Réalisations
Equipements urbains et touristiques (suite)
1961
: adduction d'eau pour la
Adduction d'eau de la ville de
ville de Sokodè.
Sokodè.
Financement de l'alimentation en
eau de la ville de Bassari.
Fourniture de 10 réservoirs d'eau,
9 tentes d'épuration, 3 pompes.
2 stations de transformation d'eau
de mer en eau potable.
Assainissement et voirie urbaine
Remise au service public togolais de
2 camions d'épuration d'eau.
• Don de 2 citernes mobiles au Togo.
Habitat et logement
Construction du foyer des jeunes
filles de Lomé .
• ~Construction du foyer des mar1ns
Restaurant
· Construction à Lomé du restaurant
· "AltmÜI1chen".
Santé publique
Construction d'un institut d'hy-
Construction d'un institut d'hygiène
giène à Lomé + équipement et
à Lome.
fonctionnement.
Succursale de l'institut d'hygiène
Installation d'un centre de sante
de Lomé à Pagouda.
à Pagouda.
Création d'un centre d'appareilla-
Financement du projet de construction
ge orthopédique.
du centre d'appareillage orthopedique.

240
Secteur tertiaire
(suite)
Projets et propositions
Réalisations
Santé publique (suite)
Implantation par la Croix-Rouge
Station
médico-sociale.
allemande d'une station médico-
sociale.
Installation d'une banque de sang.
1964 : Construction d'un hôpital
Construction d'un ~ôpital à Lama-Kara.
à Lama-Kara.
Construction de la première tranche
de l'hôpital d'Agou-Nyongbo.
Construction de l'hôpital pédiatrique
de Dapango.
Installation complète de la radio au
CHU.
Installation mobile de radiologie à
l'hôpital de Lomé.
Don de médicaments .
• Don d'une ambulance et d'une jeep.
Remise de 2 autres ambulances.
Enseignement
Installation
du
centre agricole
Aménagement du centre agricole de
de Dany-Apéyémé.
DEl\\Yes.
Modernisation des collèges protestant
et de jeunes filles de Kpalimé.

241
Secteur tertiaire
(suite)
Projets et propositions
Réalisations
Enseignement (suite)
Construction du collège technique
de Sokodè + équipement.
Don de magnétophone
+ bandes, disques,
diapositives, etc.
Université
Faculté de médecine.
Département d'allemand à la faculté
des lettres.
Affaires
Sociales
Implantation d'un centre d'anima-:
Financement du projet d'implantation
tion à Anyengré.
du centre d'animation rurale d'Anyen-
gré.
Construction d'un centre social à Lomé.
Extension du centre de formation arti-
sanale de Dapango.
Implantation d'un centre d'apprentis-
sage de mécaniciens auto à la DTG.
Implantation d'un centre social à
Nuadja.
Une aide à la famille de 1 ,38 millions
de francs CFA + 900 tonnes de mais.

242
Secteur tertiaire
(suite)
Projets et propositions
Réalisations
Information
Installation d'un centre émetteur
Installation d'une station émettrice
de 100 kw + enV01 de techniciens
pour ondes courtes de 100 kw en 1965.
allemands.
Installation de l'imprimerie
Installation de l'imprimerie d'Etat.
d'Etat "Editogo".
Distribution de la revue "Scala" et
"Informations"
Jeunesse, culture et recherche scientifique
Un cinéma ambulant pour les villages.
Implantation du "Goethe Institut" à
Lomé.
Former du personnel de laboratoire
à l'institut d'hygiène de Lomé.
Régionaliser la recherche et le
Recherches bactériologiques parasito-
dépistage des maladies microbien-
logiques et sérologiques à l'institut
nes.
d'hygiène de Lomé.
Ecole d'agriculture à Tovè.
Financement de l'école d'agriculture
de Tovè.
Analyse socio-économique de
Financement du projet d'analyse.
l'agriculture dans la région est
du Mono au Togo.
Etudes sur les parasites des
• Financement des études sur les para-
plantes de culture agricole au
sites des plantes.
Togo.

243
Secteur tertiaire (suite)
Projets et propositions
Réalisations
Armée
Proposition au gouvernement fédé-
ral d' équiper les forces armées
togolaises.

244
SECTION II
Appréciation Critique des Réalisations
Bien que les réalisations ne correspondent
pas toujours aux projets, on a toutefois observé que la plu-
part des projets ont été réalisés parce que les Allemands,
pour des raisons économiques et politiques, ont tenu à
réaliser
les projets
conçus.
Nous notons que l'intérêt des Allemands
a été principalement porté sur deux secteurs
: le sec-
teur primaire et le secteur tertiaire; que le secteur
secondaire, base de tout progrès industriel réel et
multiplicateur de bien-être,
a été négligé, sinon occul-
té.
Nous pensons que ceci n'est pas un hasard.
Rappelons-
le, 80 % des prêts allemands au Togo ont en réalité été
destinés au transfert d'équipements; équipements qui
sont
les fruits
du secteur secondaire allemand.
Qu'est-ce à
dire?
Ce qu~ retient surtout l'attention, c'est que l'Al-
lemagne, par sa politique qui se veut généreuse,
débouche
inévitablement sur des
choix délibérément arrêtés.
Ce
qu'il importe de retenir,
c'est que
compte tenu de ces
choix, l'Allemagne évite de faire des pays bénéficiaires
de son aide,
comme le Togo,
des pays concurrents.
C'est
la raison pour laquelle les deux secteurs qui intéressent
l'Allemagne sont le secteur primaire et le secteur

245
tertiaire.
L'Allemagne, par ses crédits à la production,
favorise la production des matières premières et la
reproduction, ainsi que la survie ou la reconstitution de
forces
de travail de l'Afrique traditionnelle. Une fois
la récolte faite,
ces matières premières subventionnées
par l'Allemagne peuvent, à travers le port construit éga-
lement par les Allemands, être drainées vers l'Allemagne.
Les credits investis dans
ce secteur ont pour merite de
faire travailler une fraction de la population togolaise.
S'il y
a un enseignement qu'il faut
retenir,
c'est qu'une
fraction des Togolais travaille pour une fraction de la
nation allemande.
En échange, cette fraction de main-
d'oeuvre togolaise peut pretendre par son travail à un
pouvoir d'achat; pouvoir d'achat qui prend très souvent
la direction des biens d'équipement importes par les
sociétes de commerce
telles que la DTG (Deutsche Togo
Gesellschaft).
Par la politique du prêt dans le secteur
primaire et par l'acceptation des Togolais de produire ce
dont les Allemands ou autres puissances occidentales ont
besoin, nous pouvons affirmer que le capital allemand et
le salariat togolais
forment un couple indissociable en
periode de paix.
Le refus d'investir dans le secteur
secondaire suscite des interrogations, à savoir:
comment

246
peut-on ignorer que le secteur secondaire est le
secteur
le plus déterminant d'une société? Comment peut-on pré-
tendre aider des populations, alors qu'on évite soigneu-
sement de leur apporter ce dont elles ont le plus besoin
la sécurité que peut procurer un travail permanent ou tout
simplement le minimum de confort? Peut-on parler de déve-
loppement de façon sérieuse, lorsqu'on abandonne le sec-
teur-clé, c'est-à-dire le secteur secondaire?
Ce qui a
surtout transformé le monde au cours de ce 20ème siècle,
c'est l'industrie, que ce soit l'industrie
lourde ou
l'industrie légère.
Ces industries, on les refuse à l'A -
frique.
Comment peut-on croire que l'on peut tirer quelque
avantage de l'aide? Quelles promesses peuvent tenir les
défenseurs de l'''aide'' pour le développement comme l'Al-
lemagne,
alors qu'ils occultent l'essentiel et préfèrent
faire diversion en proclamant tout haut ou en sacralisant
le secteur primaire et le secteur tertiaire.
En défini-
tive, la politique de l'''aide'' au développement,
qu'elle
soit allemande ou autre, n'est pas neutre. Elle répond
à un ordre pré-établi.
Ordre qui veut que l'Afrique soit
le fournisseur des matières premières.
En échange, l'Euro-
pe forme des élus non productifs pour la plupart, et qui
trouvent leur place de cadre
dans les administrations.
C'est la raison pour laquelle le secteur tertiaire a pour
les détenteurs de capitaux une importance égale à celle

247
du secteur pr1ma1re. Le secteur tertiaire,
c'est la super-
structure de la société, au Togo ou ailleurs. Elle n'a
aucune existence par elle-même.
Par sa position, elle
bénéficie de l'apport exogène:
aide extérieure, et de
l'apport endogène:
impôt, taxe.
Les autorités allemandes
n'ignorent pas cet état de choses et pourtant,
elles favo-
risent le maintien et la consolidation de services d'Etat
déjà plétoriques.
Par cette étude, ce qui mérite d'être
souligné, c'est qu'en définitive,
ce qui compte,
c'est la
demande et cette demande vient de l'extérieur, Allema-
gne ou puissance occidentale, les Togolais
se chargent
d'offrir l'offre.
En échange,
ils sont pris en charge
par les nations riches telles que l'Allemagne.
Par le
phénomène du pouvoir d'achat, le cordon ombilical entre
l'Allemagne et le Togo reste la loi de la valeur qui
s'exprime dans l'échange et
cet échange équivalent est
imposé et sera pour longtemps imposé par les nations
riches, y
compris l'Allemagne de l'Ouest.
Que peut of-
frir l'Allemagne,
qui
feint
d'ignorer l'importance du
secteur secondaire? L'interrogation!
Et puis la coopera-
tion entre l'Allemagne et le Togopourrait~èlle se manifester
sous une autre forme tant que les Togol~is et les nations
viincues de l'histoire[continQeront ~ fonder leur mode de

248
développement sur ce qu'ils n'ont pas.
Nous voulons
dire le capital argent.

249
I I I
LES ECHANGES COMMERCIAUX ENTRE LE TOGO ET L'ALLEMAGNE
FEDERALE

250
III
LES ECHANGES COMMERCIAUX ENTRE LE TOGO ET L'ALLEMAGNE
FEDERALE.
CHAPrTRE l
Les
composantes du commerce.
Section l
La reglementation du commerce et les produits
commercialises.
1) La r~glementation.
2)
Les produits.
Section II
:
Les biens en provenance d'Allemagne.
1) La periode 1960-1965.
2 ) La periode 1966-1911.
3 ) La periode 1912-1916.
CHAPITRE II
Le bilan commercial.
.-
Section l
: Les annees soixante et soixante-dix.
1) L'importation.
2) L'exportation.
Section II
: Propositions relatives au commerce.

251
CHAPITRE l
LES COMPOSANTES DU COMMERCE.
SECTION l
La Réglementation du Commerce et les
Produits
Commercialisés.
1) La réglementation
Traiter des
échanges
commerc~aux entre la
RFA et le Togo nous amène tout d'abord à parler de la
structure du commerce extérieur de ce dernier,
et ensuite
de la circulation des devises,
et enfin des impôts et
taxes.
Le commerce extérieur du Togo reflète son
importance économique, ou p~utôt le niveau de son dévelop-
pement économique à l'étranger.
Il concourt au ravitaille-
ment en moyens
de production pour l'économie togolaise, et
en ressources togolaises pour les nations qui
en manifes-
tent le besoin.
Il est contrôlé par l'Etat togolais par
l'application d'une politique commerciale délibérément
conçue et orientée vers le développement économique.
Il

252
donne lieu à des réglements
en devises,
c'est-à-dire
en monnale reconnue universellement.
La République Togolaise appartient à la
zone franc;
la monnaie y
est le franc
CFA.
Elle possède
une parité de
50 francs
CFA pour le franc
français.
Le
franc CFA est, à part quelques exceptions, pleinement
convertible; sa convertibilité est garantie par la France
dans le cadre des conventions existantes.
La République
Togolaise a adhéré le
1er août
1962 au FMI et le 27 no-
vembre
1963 à l'UMOA.
La BCEAO assure l'émission de sa
monnaie, ainsi
que celle des autres pays
francophones
d'Afrique.
La politique commerciale du Togo a
débute par le traite du 10 juillet 1963 sur la coopéra-
tion économique, monetaire et financière avec la France.
Ce traite a eté ratifié par les deux pays à la fin de la
même
~
annee.
Ce dernier règle à la fois la position du Togo
dans la zone franc
et complète ainsi la convention avec
les Etats membres de l'Union Monetaire d'Afrique.
Les
clauses de la politique commerciale les plus importantes
concernent le maintien de la circulation des marchandises
entre les deux pays et la reduction reciproque des
droits
de douane à l'entrée.
Par la suite, le Togo a signé la

253
convention du 20 juillet 1963 de Yaoundé l'associant
à la CEE. Les avantages economiques que le Togo tire de
ce traité d'association concernent d'une part la suspen-
sion immédiate des
douanes
de la CEE sur une serie de
produits tropicaux comme le cafe, le cacao, le coprah,
les
epices,d'aut~e part le bénefice des programmes du fonds
de développement de la CEE.
En ce qu~ concerne le Togo et l'Allema-
gne Federale, tous deux ont conclu le
16 mai
1961
un trai-
té pour l'encouragement des
investissements
de capitaux.
Il a été ratifié le 23 fevrier
1964.
Ce traité règle les
transferts de capitaux.
Conformement au traite d'association à
la CEE, i l n'existe pas de pratique discriminatoire au
niveau de la douane pour les pays associes et pour les
pays de la zone franc.
Il en existe cependant pour les
pays non inclus dans ladite zone,
dans la mesure où leurs
importations au Togo sont contingentee~,Cela veut dire
que toute importation de ces pays non inclus n'est possi-
ble qu'après la delivrance d'une licence d'importation.
Le système de licence est dû à l'apparte-
nance du Togo à l'Union Monetaire, et de ce fait,
à la

254
zone franc.
La convertibilité de la monna~e de l'union
étant garantie par la France,
i l n'existe en principe
pas de limites pour le transfert, tant qu'il s'agit du
trafic avec d'autres monnaies
convertibles.
Chaque pays
ne peut cependant pas individuellement disposer sans l i -
mite des
réserves
de devises
de la zone
franc,
qui
sont
centralisées à Paris au "Fonds de Stabilisation des
Changes", mais dans le cadre d'un contingent déterminé,
qui
correspond avant tout à sa propre contribution aux
réserves
communes.
Par conséquent, i l est tenu,
au Fonds
de Stabilisation des Changes, pour tous les pays membres
de la zone franc
aussi bien que pour le Togo,
des
comptes
séparés d'où provient la somme de leurs réserves nationa-
les
en devises.
Sur la base de ces comptes, qui
du reste
peuvent être libéralement laissés à découvert, i l est fixé
annuellement, pour tous les pays membres, des
contingents glo-
baux d'importation, dont la répartition est laissée à l'appréciation
des membres. Au Togo,
la répartition des
contingents se
fait par le ministère de l'économie, qui
de son côté trans-
fère un pourcentage déterminé à la Chambre de Commerce
pour une autre répartition à ses membres.
Dans ses
contin-
gents, les maisons
de commerce peuvent maintenant réali-
ser des
importations en provenance de pays au-delà de la
zone franc,
d'où pour toute importation,
une licence doit
être demandée.
Le contrôle des licences revient à l'office

255
des changes.
Nous en arr1vons enfin aux impôts et taxes,
dont nous livrerons
seulement l'essentiel, en nous réfé-
rant à des données datant de
1966-1970, qui ont dû être
modifiées avec le temps.
Au n1veau du commerce extérieur, i l faut
distinguer trois sortes de taxes
-
la douane;
-
la taxe forfaitaire représentative;
-
les autres taxes
supplémentaires.
La douane à l'entrée se réfère en partie
à la valeur, en partie au poids ou au volume des marchan-
dises importées.
Poissons séchés, salés,
fumés
16 %
La.i t
condens é
.
4 %
Riz
. • . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . • . . . . . . . . • . . . . • . • • . • . . .
4 %
Farine de blé
.
6 %
Sucre
5 %
Bière
20 %
Boissons alcoolisées
. . . . . . . . . . . . . . . . . •
75
000 FCFA/hl

256
Cigarettes
780 FCFA/kg net
Sel
.
4 %
Ciment
10 %
Petrole . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270 FCFA/hl
Essence
1 200 FCFA/hl
Huile Diesel
.
450 FCFA/.hl
Medicaments
10 %
Pne us
' ..
20 %
Papier et carton
20 %
Tissu imprime en coton
10 %
Autres
cotonna.de s
.
1 5 %
Tôle, tuyau en fer et ac~er
10 %
Outils
12,5 %
Appareils
electriques
20 %
Voitures
de tourisme
20 %
Camions
et voitures
de livraison
10 %
Velos et velomoteurs
1 5 %
Douane à la sortie
Caca.o
7,5
10 %
Cafe
12 %
Noix de palme
4 %
Coton
2 %
Arachide
8 %

257
Amidon
.
4 %
Phospha.te
.
2,5 - 6 %
La taxe forfaitaire représentative de la
taxe sur les transactions
(TFRTT)
est de
15,71 % sur les
importations et de 5,50 % sur les exportations.
2)
Les produits
Les pr~nc~paux produits exportés par
le Togo vers la RFA sont: le cacao, le café, les noix
et amandes de palme, le coton, la fécule de manioc et
les phosphates.
Le cacao, le café et les phosphates étant
les plus importants, nous allons les situer d'une façon
générale dans les exportations togolaises,
avant de donner
leur tendance au niveau des
échanges commerciaux avec
la RFA.
Les exportations togolaises ont été long-
temps à base de café et de cacao; ces deux produits ont
marqué cependant une régression de
1960 à 1974, une
régression due à une diminution des tonnages et à une
baisse des
cours. Mais l'année
1964 a renversé la ten-
dance,
avec des exportations records

258
cacao.....
8 400 t
et 1491 millions de FCFA en 1959
13 500 t
et 1 632 millions de FCFA en 1964
café
11 600 t
et ,1782 millions de FCFA en 1959
16 100 t
et 2 525 millions de FCFA en 1964
Les tonnages de plus en plus élevés de
phosphates exportés permettent de maintenir l'ensemble à
un niveau analogue à celui des années antérieures.
En
effet,
de 1960 à 1974, le commerce togolais des phosphates
s'est considérablement développé;
de 57 162 t , i l est
passé à 2 580 089 t, soit en valeur, de 155 millions de
FCFA à 34 532 millions de FCFA. Au début de cette période,
c'est-à-dire en 1960, la part des phosphates dans les ex-
portations togolaises n'était que de 3,4 %, mais à la fin,
c'est-à-dire en 1974, ils sont passés en tête de tous les
produits d'exportation,
soit 76,4 %.
Par ailleurs, au cours des années
1973
et
1974, la valeur des phosphates tcgolais s'est multi-
pliée par cinq; de 6 267 millions de FCFA, elle est passée
à 34 582 millions de FCFA, et ceci ne correspond pas à
une augmentation considérable du prix unitaire par suite
de la prise en main des destinées
de la CTMB par les auto-
rités togolaises.
Cette tendance très favorable du commer-
ce togolais
des phosphates est souhaitable, mais i l n'est

259
pas certain qu'elle se maintiendrait au même niveau,
compte tenu de la conjoncture internationale en matière
de produits de base. Voir tableau XI.

Tableau XI : Evolution de la part des phoSphates, du cacao et du café darts les exportations
Togolaises pour la période 1960-1974.
Part des 3
Années
Phosphates
Cacao
Café
Produits
1960
-
-
-
9 414
1 382,6
38,5
4 393
637,3
18
56
1961
57 162
155
3,4
11 5~4
1 289
28
10 231
1 245,2
27
58,4
1962
184 725
488,5 11 ,5
11 079
1 183,4
28
11 541
1 430
34
73,5
1963
441 434
1 068,6 24
10 263
1 157,7
26
6 224
801
18
68
1964
801 466
1 847,8 26
13 488
1 632,4
22
16 140
2 525
34
82
1965
812 624
2 197,5 33
17 150
1 686,6
25,2
10 655
1 365,4
20,4
78,6
1966
968 733
3 711
42,5
17 124
1 687,6
18
13 227
1 953
22
83,5
1967
1 019 985
3 032,3 38,4
17 435
2 349,2
30
5 621
838
11
79,4
1968
1258 563
3 237,3 34
14 340
2 313,8
24,2
10 221
1 602
17
85,2
1969
1 320 344
3 356
29
18 589
4 025,6
35
11 051
1 748,6
15,2
79,2
1970
1 504 296
3 720
24,5
30 512
6 336
42
13 365
2 657
17 ,5
62
1971
1813863
4 787
25
27 207
4 246
31,2
11 878
2 435
17
84,2
1972
1 655 981
4 677
37,3
27 095
3 550
29,7
11 283
2 599
20,7
86,4
1973
2196 826
6 267
45,6
17 666
3 556
25,8
10 681
1 801
13,9
88
1974
2 580 089
34 532
76,4
15 849
5 363
11 ,9
10 681
1 970
4,36
92,6
Cf. : Le commerce extérieur du Togo - Période 1960-1974, tableau 7, Ministère du
Commerce , Togo.
rD
Œ\\
o

261
En ce qui concerne la livraison de ces
trois principaux produits à la RFA et celle des autres
dans les annees soixante,
i l apparaît que ni les phos-
phates,
ni le coton, ni la fécule n'en ont connu en
1962. En 1963 et
1964, les achats ouest-allemands ont
porte surtout sur le cacao,
et en 1965, sur le cacao et
les phosphates.
En 1966, les
achats ont diminue par rap-
port à 1965 et ont porté encore une fois
sur le cacao et
les phosphates
en 1967. En 1968, ils ont porté essen-
tiellement sur les trois grands produits
: le cacao
(403 millions de FCFA), le café
(113 millions de FCFA
contre 3 millions en 1967)
et les phosphates
(262 mil-
lions de FCFA).
L'achat des trois grands produits domine
egalement en 1969. Voir tableau XII.

262
Tableau XII : Achats effectu~s au TOgo par la RFA dans les ann~es
soixantè, en millions de francs CFA
Cacao
,
Cafe
Noix et
Coton
Fecules
l,
Année
en
Phosphates
vert
Amandes en masse de manioc
Total
• fèves
de palme
1962
54
-
38
5
-
-
97
1963
82
23
-
3
6
-
14
1964
259
79
57
13
9
-
417
1965
325
205
-
29
25
13
597
1966
294
166
-
42
2
-
504
1967
470
240
3
-
5
9
727
.1968
403
262
113
33
35
10
856
1969
1 038
301
336
58
19
8
1 760

263
En 1910, la RFA a acheté 1 664 t
de ca-
cao pour 1 605 millions, contre 4 013 t
pour 1 038 mil-
lions de FCFA en 1969.
5 019 t
de café pour 1 010 mil-
lions, contre 2 110 t
pour 336 millions en 1969. 110 238 t
de phosphates pour 139 millions,
contré 99 800 t
pour 301
millions en 1969;
891 t
de coton
égrené; 151 t
de fécule
de manioc et 4 m3 de bois scié pour 2 000 DM.
La même an-
nee, l'exportation du café a participe pour 1,44 % dans
les achats allemands.
En 1911, la RFA a acheté au Togo
11
446 t
de cacao pour 26,546 millions de DM, 4 616,1 t
de cafe
(participant pour
1,11
% dans les achats allemands). Pour
les annees
1912,
1913,
1914,
1915 et
1916, le tonnage des
phosphates a baisse d'une annee à l'autre, sauf en 1913,
alors que la valeur a stagné pour reconnaître ensuite
une baisse reelle.
En ce qui
concerne le cafe et le cacao,
nous enregistrons
des fluctuations aussi bien au niveau
du tonnage qu'au niveau de la valeur.
Voir tableau XIII.
En 1916, la part de la RFA dans les achats
de cafe togolais a ete de 8 %.

264
Tableau XIII : Exportations de phosphates, de cafe et de cacao
de 1972 à 1976
Phosphates
Cacao
Cafe
Annee
Millions
Millions
Millions
T (1 000) de F CFA
T
de F CFA
T
de F CFA
1972
76
200
6 123
872
1 246
287
1973
n
224
5 712
1 246
345
84
1974
48
457
4 678
1 776
411
100
1975
36
545
5 398
1 675
763
168
1976
-
-
2 401
911
610
317

265
SECTION II
Les Biens en Provenance d'Allemagne
1) La période
1960-1965
Une période dominée par la fourniture au
Togo de biens
d'équipement destinés à la construction du
port de Lomé et l'installation d'industries naissantes,
telles que la brasserie et l'industrie textile:
chaudiè-
res, machines
et engins mécaniques, matériel ferroviaire,
matériel à base de fer,
fonte ou acier, automobiles, trac-
teurs et cycles, machines et appareils électriques, ciment,
bières, médicaments, produits de toilettes.
(Tableaux
XIV,
XV, XVI).

266
Tableau XIV : Biens en provenance d' Allemagne pour les années
1961, 1962 et 1963.
Total
6 1\\12
4 364
6 105.
1962
1963
Marchandises
1 000
1 000
1 000
Q
Q
Q
DM
DM
DM
Bières
463 741
420
470 441
332
588 241
525
Produits pharmaceutiques
25
41
35
37
45
80
Parfumerie
et produits
de beauté
26
92
8
28
10
35
Articles manufacturés
en caoutchouc
5
25
15
66
14
Fils, tissus artificiels
confectionnés en textiles
et similaires
32
314
16
146
9
92
Tissus de coton, sauf
tissus spéciaux
18
174
10
91
5
50
Tissus autres que le coton
coton, sa.uf tissus sIécia:ux:
11
9
2
12
Ciments, même colorés
2 867
110
50
2
Pièces de construction en
matières céramiques
11
66
154
108
Barres en fer ou en acier
palplanches incluses
180
Outillage en métaux
communs
15
42
13
44
16
66
Articles en métal, princi-
palement pour usage domes-
tique
68
207
45
106
12
36

267
Tableau XIV: Biens en provenance d'Allemagne pour les années
1961, 1962 et 1963. (suite).
1961
1962
Marchandises
1963
1 000
1 000
1 000
Q
Q
Q
DM
DM
DM
Autres articles manufac-
turés en m.étaux commWlS
68
207
45
106
12
35
Chaudières
6
90
6
34
-
-
Moteurs non électriques
125
1 002
1
11
5
75
Tracteurs
12
75
22
143
22
102
Machines pour le travail
des métaux
-
-
0
4
7
75
Machines de bureau
1
50
1
39
1
76
Machines pour autres in-
dustries spécialisées
(terrassement, mines)
37
309
11
131
16
159
Machines pour industrie
textile, machines à coudre
3
21
12
80
1
14
Machines d'élévation et
d'extraction
305
1 012
3
29
73
638
Machines et appareils
mécaniques
0
9
11
76
0
4
Machines électriques
et
appareillage pour coupure
5
55
3
33
21
282
Postes de TSF
4
63
2
47
7
29
Appareils pour télégraphe,
téléphone, radar
0
1
0
1
35
1 133
Machines et appareils
électriques
4
35
12
42
10
70

268
Tableau XIV: Biens en provenance d'Allemagne pour les années
1961, 1962 et 1963. (suite)
,
1961
1962
Marchandises
1963
1 000
1 000
1 000
Q
Q
Q
DM
DM
DM
Voi wes automobiles légères
134
618
144
700
94
543
ur.dtes
unites
unites
Omnibus
2
26
-
-
6
90
Véhicules poids lourds
35
467
33
339
12
219
Automobiles spéciales
-
-
17
154
-
-
pièces et accessoires
de véhicules
55
51
125
102
175
204
Motocyclettes, vélomoteurs
5
46
8
74
23
223
Véhicules routiers autres
'l.u'automobiles
1
8
12
56
12
60
Appareils sanitaires,
articles d'hygiène, chauf-
fage et éclairage
19
44
17
41
47
74
Appareils scientifi'l.ues
et d' opti'l.ue
0
49
2
107
1
69
Appareils de musique,
phonographes
1
29
4
226
1
25

Tableau XV
Biens en provenance d'Allemagne pour l'année 1965
Produits
Millions
Q
CFA
Total
19 394
2 161,4
Animaux vivants
Lait, produits laitiers, oeufs, miel
Produits de minoterie, malt, amidons et
fécules, glutène,
21
1
Graines, fruits oléagineux, plantes indus-
trielles, médicinales et fourragères
7
0,7
Préparations de viande, poissons, crustacés
et mollusques
4
2,1
Sucre et sucreries
3
0,4
Préparations alimentaires diverses
2
0,5
Boissons (alcoolisées ou non), vinaigre
567
37,7
Sel, soufre, terre, pierre, plâtre, chaux et
ciments
10 475
61,2
Combustibles, minéraux, huiles minérales,
et dérivés
21
2,6
Produits chimiques organiques
1
0,2
Produits chimiques inorganiques
22
1 ,6
Produits pharmaceutiques
6
7,4
Engrais
135
2,2
Tannants~ colorants, peintures, vernis
23
5,8
Huiles essentielles, parfumerie
1
0,7

270
Tableau XV
Biens en provenance d'Allemagne pour l'année 1965 (suite)
1965
Produits
Millions
Q
CFA
Savons, cires, bougies, pâtes à modeler
33
2,1
Poudre et explosifs, allumettes, produits
inflammables
71
13,7
Photogr~phie, cinéma
5
4,4
Produits divers des industries chimiques
11
1,8
Matières plastiques, celluloses, résines
artificielles
10
2,9
Caoutchouc et ouvrages en caoutchouc
54
23,2
Ouvrages en cuir, bonneterie, sellerie,
maroquinerie
1
0,3
Bois, charbon de bois et ouvrages en bois
237
8,5
Articles de librairie et arts graphiques
4
1 ,5
Lin et ramie
2
0,5
Coton, tissu
7
3,3
Textiles synthétiques et artificiels
2
1,0
Ouates et feutres, cordages, tissus imprégnés
2
2,1
Bonneterie
4
2,9
Vêtements et accessoires en feutre ou
tissu non tissé
0,5
0,5
Autres articles en tissu
121
9,2
Ouvrages en pierre, plâtre, ciments,
amiante, mica
146
10,9

271
Tableau XV
Biens en provenance d'Allemagne pOur l'année 1965 (suite)
1965
Produits
.
Millions
Q
CFA
Produits cérami'lues
285
18,5
Verres et ouvrages en verres
61
6,9
Perles fines, métaux précieux, bijouterie
0,1
0,2
Fer, fonte, acier
3 233
250,9
Aluminium
14
10,3
Outils, coutellerie, couverts en métaux
commWlS
44
18
Ouvrages divers en métaux communs
84
23,6
Chaudières, machines, engins mécaniques
2 666
1 223,7
Machines et appareils électri'lues
134
104,4
Matériels et véhicules pour voies ferrées
134
42,8
Automobiles, tracteurs et cycles
464
159,2
Navigation maritime et fluviale
21
10,5
Instruments d'opti'lue, de photo, de mesure,
de cinéma, appareils médicaux, chirurgicaux
177
45,7
Horlogerie
2
2
Instruments de musi'lue
-
-
Meubles, mobiliers médico-chirurgicaux,
articles de literie et similaires
9
3,2
Brosserie, balais, tamis, houppes
5
1,2
Ouvrages divers
0,7

2T2
Tableau XVI
Biens en provenance d'Allemagne pour l'année 1964
Total
11 821
1964
Produits
Q
1 000 DM
Animaux vivants et produits alimentaires
-
8
Boissons et tabacs
-
403
Matières premières
-
40
Bières
445
398
Combustibles minéraux
-
2
Graisses et huiles d'origine animale
ou végéta.le
-
-
Produits chimi~ues
-
400
Produits médicaux et pharmaceuti~ues
5
8T
Articles manufacturés
-
3 244
Pneus et chambres à air
30
141
Courroies et élasti~ues
4
21
Articles en bois et liège
60
56
Ciment, même colore
3 445
191
Produits en amiante
138
42
Carreaux
86
TO
Articles en matières minérales autres
~ue métaux et verres
22
59
Barres en acier, palplanches incluses
40
24
Profilés en aCler, palplanches incluses
-
-

273
Tableau XVI
Biens en provenance d'Allemagne pour l'année 1964 (suite)
1964
Produits
Q
1 000 DM
Larges plats et tôles
13
7
Rails
299
154
Tuyaux en acier
-
-
Constructions métalliques et parties de
construction
292
484
Réservoirs de plus de 300 litres
128
236
Clouterie et boulonnerie
53
72
Outillage en métaux communs
38
273
Autres articles manufacturés en métaux communs
19
60
Machines et matériel de transport
-
13 102
Chaudières
3
23
Moteurs à pistons
7
138
Tracteurs, machines et· appareils agricoles
17
90
Machines pour le travail des métaux
12
106
Machines pour l'industrie textile
3
17
Machines pour l'industrie alimentaire
0
3
Machines pour terrassement et mines
698
5 292
Machines à coudre
7
65
Machines et appareils à chauffer
5
38
Pompe et centrifugeuse
19
176
Machines d'élévation et d'extraction
116
909

274
Tableau XVI
Biens
en provenance d'Allemagne pour l'année 1964 (suite)
Produits
1964
Q
1 000 DM
Machines non électriques et appareils
mécaniques
13
47
Machines, appareils et outils mécaniques
1
10
Moulage
o
1
Génératrices, moteurs convertisseurs
12
143
Appareils pour coupure et mise en marche
du courant électrique
3
54
Fils, câbles, isolateurs
pour distribution
d'électricité
9
59
Appareils pour télégraphie, téléphonie,
télévision, radar
2
79
Machines et appareils électriques
22
184
Autres locomotives
152
1 475
Véhicules pour voies ferrées
532
1 452
Automobiles
158
941
Véhicules poids lourds
41
763
Pièces et accessoires pour véhicules
22
257
Véhicules routiers autres que les véhicules
automobiles
9
46
Articles manufacturés divers
-
481
Appareils sanitaires, articles d'hygiène,
chauffage et éclairage
34
89
Appareils scientifiques, médicaux, d'optique,
de mesure, de contrôle
3
91

275
Tableau XVI
Biens en provenance d'Allemagne pour l'année 1964 (suite)
1964
Produits
.
Q
1 000 DM
Instruments de mus1que, phonographes et
disques
2
52
Ouvrages et articles en matières plastiques
3
24
Produits et transactions non classés par
types de marchandises
-
147

276
2) La période
1966-1971
A partir de
1966, l'expédition de biens
d'é~uipement domine, la première partie des travaux du
port touchant pres~u'à Sa fin, la construction de la se-
conde tranche de la Brasserie du Bénin et de l'usine tex-
tile de Datcha étant terminée. Bières, médicaments, meu-
bles et ouvrages en boi
, vêtements, lingerie, bonneterie,
cérami~ue et verres, produits sidérurgi~ues, ouvrages en
métaux, outils
emmanches ou non, machines et pièces
dé-
tachées,
appareils électri~ues, voitures pour transport
de personnes, camions et camionnettes, cycles et moto-
cycles et leurs pièces détachées,
instruments et appa-
reils de mesure, autres véhicules et leurs pièces déta-
chées restent alors les éléments dominants de ce trafic.
(Tableaux XVII et XVIII).

Tableau XVII
Biens en provenance d'Allemagne pour
les annees 1966, 1967, 1968 et 1969
Produits
1966
1
1967
1968
1969
.
1 000
1 000
1 000
1 000
Q
1
Q
DM
Q
DM
Q
DM
DM
Viandes et abats, comestibles
-
-
-
-
-
-
1
0,4
Poissons, crustaces et mollus-
'lues
-
-
-
-
-
-
-
0, 1
Lait, produits du lait, oeufs,
miel
16
1,3
5
0,5
5
4
17
1,5
Legumes, plantes, racines,
tubercules aliment.
-
-
-
-
-
-
7
0,3
Produits de minoterie, malt,
amidon et fecules, gluten-
insuline
217
8,5
30
1,2
257
9,7
487
18,4
Graines, fruits, oleagineux,
plantes industrielles, medici-
nales et fourragères
5
3,9
3
1,7
11
6,4
6
6,9
Graines et huiles, cires
-
-
-
-
-
-
58
4,5
Preparations de viandes, pois-
sons, crustacés et mollusques
10
2,0
10
2,4
16
5,1
6
3;9
Sucre et sucrerie
63
2,4
55
2,0
790
13,9
340
7,1
Pâtisserie et préparations à
base de céréales, farine,
feculents
-
-
11
1,4
2
0,1
1
0,2
'"
---J
---J

Tableau XVII
Biens en provenance d'Allemagne pour les ann~es 1966-1969 (suite)
Produits
1
1966
1967
1968
1969
1 000
1 000
1 000
1 000
Q
Q
Q
DM
DM
DM
Q
DM
Conserves de l~gumes et fruits
12
1 ,2
2
0,2
7
0,6
9
0,8
Pr~parations alim. diverses
4
1 ,0
4
0,8
3
0,9
1
0,2
Boissons, vinaigre
369
24,7
159
10,6
176
13,5
254
15,2
R~sidus et déchets des indus-
tries alim.; aliments préparés
pour animaux
-
-
-
-
-
-
5
0,4
Tabac
-
-
2
1,0
2
2,3
-
0,4
Sels, soufre, terre, pierre,
plâtre, chaux et ciments
13 838
116,2
1 089
7,4
676
5,4
2 089
14,1
Combustibles, minéraux, huiles
minérales et dérivés
24
1 ,7
65
3,4
47
1,5
41
3,1
Produits chimi~ues inorgani~ues
109
15,5
352
49,7
391
37,2
105
6,6
Produits pharmaceuti~ues
6
7,6
22
19,1
7
17,3
20
30,1
Fer, fonte, acier
4 665
234,9
1 584
142,8
463
38,0
943
TT ,2
Chaussures, guêtres, articles
analogues
-
-
-
-
-
-
-
0,2
Aluminium
1
1 ,0
24
14,6
2
1 ,4
10
3,2
Zinc
-
-
-
-
-
-
-
0,3
I\\J
--->
OJ

Tableau XVII: Biens en provenance d'Allemagne pour les années 1966~1969. (suite)
1966
1967
1968
1969
Produits
1 000
1 000
1 000
1 000
Q
DM
Q
DM
Q
DM
Q
DM
Outils, coutellerie, couverts
en métaux CQ:mmU1lS
34
15,1
26
- 11 ,8
26
10,1
26
12,1
Ouvrages divers
en métaux
communs
71
29,2
82
30,1
58
19,4
78
29,0
Chaudières, machines, engins
mécaniques
715
516.5
513
286,1
228
141,1 .
455
230,9
Machines et appareils électrique'
99
71 ,6
179
138,3
72
56,3
60
52,0
Matériel et véhicules pour
voies ferrées
29
24,8
45
6,2
7
.3,7
1
0,2
Automobiles, tracteurs et
cycles
325
141 ,4
412
164,9
400
163,9
606
254,0
Navigation aérienne
-
-
-
-
-
-
-
0,2
Instruments d'optique, de photo,
de mesure,de cinéma, appareils
médico-chirurgicaux
8
22,1
11
19,5
7
10,3
13
21,6
Horlogerie
1
1 , 1
2
2,7
1
1 , 1
1
1,4
Instruments de musique
3
4,3
2
4,0
2
4,2
1
2,0
Meubles, mobiliers médico-
chirurgicaux, articles de
literie et similaires
14
3,8
13
5,7
24
11 ,5
25
7,8
J\\)
--<
'0

Tableau XVII
Biens en provenance d'Allemagne pour les années 1966-1969
(suite)
1966
Produits
1967
1968
1969
1 000
1 000
1 000
1 000
Q
Q
DM
Q
DM
DM
Q
DM
Brosserie, balais, tapis, houppes
3
0,9
6
1 ,6
4
1 ,2
2
0,7
Textiles synthéti~ues, artifi-
ciels discontinus
1
1 ,5
2
1 ,5
7
3,1
23
11 , 1
Tapis, velours, rubans dentelles
tulles
-
-
-
-
1
1,6
1
1, 1
Ouates, feutres, cordages,
tissus imprégnés
11
3,3
5
1 ,8
14
6,4
7
3,4
Bonneterie
1
0,7
2
2,2
7
5,9
1
1, 1
Vêtements - accessoires en
feutre ou tissus non tissés
17
4,1
19
4,5
8
6,1
2
2,1
Autres articles en tissu
55
7,3
49
6,9
11
4,9
4
2,3
Friperie, drilles et chiffons
-
-
-
-
6
0,6
2
-
Chaussures
-
-
-
-
3
1,5
4
2,0
Coiffures et parties de
coiffures
-
-
-
-
-
-
-
0,1
Plumes et duvets
apprêtés,
Fleure
artificielles, ouvrages
en cheveUx, éventails
-
-
-
-
-
-
-
0,2
rD
CP
a

Tableau XVII
Biens en provenance d'Allemagne pour les années 1966~1969 (suite)
1966
Produits
1967
1968
1969
1 000
1 000
1 000
1 000
Q
Q
Q
Q
DM
DM
DM
DM
Ouvrages en pierres, plâtres
ciment, amiante t mica
2
1 ,1
241
14,2
59
5,1
33
2,9
Produits céramiques
166
14,2
163
10,9
181
12,1
165
12,1
Verres et ouvrages en verres
23
4,1
18
4,7
7
3,8
64
6,3
Perles fines, métaux précieux
bijouterie
1
2,1
1
1,2
1
1,9
53
2,6
Engrais
59
1 ,3
305
5,9
339
5,3
131
5,6
Tannants, colorants, peintures,
vernis
39
38,4
112
105,0
128
116,9
49
36,0
Huiles essentielles, parfumerie
3
2,6
1
0,8
2
1,8
3
1 ,8
Savons, cires, bougies, pâte
à modeler
32
2,3
38
2,3
35
1,9
30
1,8
Matières albuminoides et colles
-
-
5
2,3
4
1 , a
2
0,5
Poudres et explosifs, allumettes
produits inflammables
69
13,5
73
12,5
15
3,4
1
0,4
Photographie, cinéma
9
6,3
9
4,1
13
11
6
5,4
Produits divers des industries
chimiques
15
1 ,9
5
1 ,5
19
5,2
37
8,4
'"
CP
~

Tableau XVII
Biens en provenance d'Allemagne pour les ann€es
1966-1969 (suite)
1966
Produits
1967
1968
1969
1 000
1 000
1 000
1 000
Q
.
Q
Q
Q
DM
DM
DM
DM
Matières plastiques, celluloses,
résines artificielles
12
2,9
63
8,2
14
3,8
53
9,1
Caoutchouc et ouvrages en
caoutchouc
27
11 ,4
21
9,6
25
8,3
30
10,0
Peaux et cuirs
-
-
-
-
16
2,3
-
-
Ouvrages en cuir, bonneterie
maroCluinerie
5
1,3
1
1 ,0
4
0,9
2
1,6
Bois, charbon de bois et
OUvrages en bois
134
6,8
97
9,2
4
1, 1
1
0,2
Papiers et cartons
41
8,3
11
3,4
11
3,6
32
7,7
Arts de librairie et arts
, graphiques
18
6,8
4
2,6
12
3,5
7
3,7
Textiles synthetiques et
artificiels, continus.
-
-
2
1,3
2
0,8
1
1,8
Lin et ramie
1
0,5
1
0,5
-
-
-
-
Coton, tissus
62
26,4
26
11 ,5
50
22,7
60
3,3
Jouets, articles de sport
-
-
-
-
2
1,3
0,5
1
Ouvrages di vers
3
1,5
2
0,9
7
2,5
1
1,3
Produits chimiques organiques
6
1.1
36
3,7
20
2,2
-
-
rD
CD
L1ège et ouvrages en liège
-
-
25
2,4
-
-
-
-
rD

283
Tableau XVIII : Biens en provenance d'Allemagne pour les annees
1970 et 1971 •
1970
1971
Produits
1 000 US '/> 1" 000 US ~ -
Malt
36
78
Houblon
22
58
Sucre de betterave, sucre de canne
23
Bières
56
62
Friperie, drilles et chiffons
64
Produits chimiques organiques
5
8
Colorants et tannants
142
283
Produits pharmaceutiques
92
118
Produits synthetiques, resines synthetiques
91
157
Produits chimiques
33
82
Articles manufactures en caoutchouc
38
50
Fils, tissus, articles confectionnés en
textiles et similaires
Articles en matières minerales autres que
metaux
394
293
Fer et acier
234
204
Articles manufactures en metal
322
322
Machines Don e1ectriques
1 236
1 855
Machines electriques
350
419
Vebicules pour voies ferrees
361
CamiÏ:ons
786
1 210
Appareils sc-ient-ifiques, medicaux, d'optique
de mesure, de contrôle
123
122

284
3) L~ période 1972-1976
Pour cette période, nous ~vons : des
produits ~liment~ires, des boissons et t~b~cs, de l~
friperie,
des drilles, des chiffons, du m~lt et du houb-
lon, des
corps gr~s, des huiles d'origine ~nim~le ou
végét~le, des produits chimiques, des ~rticles m~nuf~c­
turés, des m~chines et du matériel de tr~nsport, des pro-
duits et des tr~ns~ctions non classées p~r type de m~r­
ch~ndises, etc. (Table~ux XIX et XX).
Nous const~tons qu'~u cours de cette
période, i l n'y ~ p~s eu de livraison de véhicules pour
voies ferrées.
En outre, l~ livr~ison des produits chi-
miques org~niques ~ plus que doublé et celle des m~chines
non électriques, presque doublé p~r r~pport ~ux ~nnées
precedentes.

285
Tableau XIX
Biens en provenance d'Allemagne pour l'année 1912
- - - - - - - - - - - - - - - - - - , - - - - - - , .
Produits
1912
1 000 US ~
Malt
99
Houblon
25
Sucre de betterave et sucre de canne
-
Bières
27
Friperies, drilles et chiffons
81
Produits chimiques organiques
310
Elé ments chimiques inorganiques
53
Colorants et tannants
341
. Produits pharmaceutiques
101
Produits synthétiques, résines synthétiques
79
Produits chimiques
93
Articles manufacturés en caoutchouc
56
Fils, tissuss, articles confectionnés en textiles
245
et similaires
134
Articles en matières minérales autres que métaux
120
Fer et acier
168
·Articles manufacturés en métal
3 681
Machines non électriques
251
Machines électriques, appareils
-
Véhicules pour voies ferrées
854
Camions
Appareils scientifiques, médicaux, d'optique, de
124
mesure, de contrôle

Tableau XX : Biens en provenance d'Allemagne pour 1973-1976
Produits
1973
1974
1975
1976
1 000
1 000
1 000
1 000
Q
Q
Q
Q
DM
DM
DM
DM
Total
22 423
37 001
42 115
42 563
Animaux, viandes et
produits
alimentaires
-
629
-
1 599
-
765
-
533
Malt
384
237
400
269
600
447
470
255
Sucre et sucreries
-
-
1 251
1 131
1
5
1
5
Boissons et tabacs
-
97
-
113
-
145
-
1 884
Matières premières
-
245
-
610
-
1 242
-
941
Friperie, drilles et chiffons
152
227
311
539
570
1 074
458
820
Combustibles, minéraux
-
95
-
133
-
240
-
45
Graisses et huiles d'origine
wùmale ou végétale
-
14
-
6
-
-
-
-
Produits chimiques
-
3 930
-
6 580
-
5 943
-
4 957
Corps composés d'azote
78
1 121
123
1 547
102
1 813
58
1 162
Soude caustique
20
9
400
322
394
369
440
145
Colorants organiques,
synthétiques
49
1 607
65
2 305
34
1 578
33
1 395
Produits pharmaceutiques
11
301
13
360
11
375
17
351
'"0>
ffi

Tableau XX : Biens en provenance d'Allemagne pour 1973-1976 (suite)
Produits
1973
1974
1975
1976
1 000
1 000
1 000
1 000
Q
Q
Q
Q
DM
DM
DM
DM
Produits synthétiques,
résines synthétiques
154
330
145
614
156
721
118
311
Produits chimiques et prépara-
tions
13
64
84
435
65
397
42
197
Articles manufacturés
-
2 667
-
8 884
-
8 162
-
5 573
Articles en caoutchouc
24
189
76
503
46
474
1>7
4%
Fils, tissus artificiels con-
fectionnés en textiles et
similaires
80
873
149
1 760
110
1 404
85
1 504
Fer et acier
197
254
3 678
3 605
2 206
2 958
734
870
Barres et profilés en acier
123
81
3 385
2 969
1 446
1 218
182
163
Tuyaux, raccords
42
114
116
394
341
1 125
83
257
Articles manufacturés en métal
198
852
1 012
2 194
564
2 513
318
1 526
Constructions métalliques et
poutres de constructions
44
239
816
1 274
395
1 391
130
440
Machines et véhicules
-
12 983
-
16 489
-
23 539
-
26 574
Machines non électriques
733
8 152
703
7 484
448
8 393
465
7 668
MachIDnes et appareils électriques
137
1 775
110
1 314
186
3 767
71
1 927
1\\)
co
- l

Tableau XX : Biens en provenance d'Allemagne pour 1973-1976 (suite)
Produits
1973
1974
1975
1976
1 000
1 000
1 000
1 000
Q
Q
Q
Q
DM
DM
DM
DM
Camions
340
2 936
879
7 489
574
11
136
693
6 543
Voitures
141
1 138
237
2 198
147
2 131
177
2 521
Véhicules poids lourds
26
691
143
3 675
61
1 710
75
2 627
Camionnettes
4
76
2
27
10
4 757
21
9 708
Articles manufacturés divers
-
1 643
-
1 479
-
1 869
-
1 722
Produits scientifiques, médicaU)
d'optique, de mesure, de con-
trôle, horlogerie
15
476
20
551
23
706
24
893
Produits et transactions non
classés par types de marchan-
dises
-
110
1 108
-
210
-
334
Articles en matières minérales
autres que métaux
441
359
2 097
459
1 975
554
1 795
608
Cf. : Allgemeine Statistik des Auslandes Landerbericht - Togo 1969, p. 111.
'"
en
en

289
CHAPITRE II
LE BILAN COMMERCIAL.
SECTION II
Les Années
1960 et
1970.
1) L'importation
Après une amorce prometteuse en 1959 (106
millions de FCFA), les ventes de l'Allemagne au Togo ont été
multipliées par six en 1960, année de l'indépendance du
pays qui a vu l'ensemole de ses achats à l'étranger croître
de 72 % par rapport à l'année précédente. Les ventes de
l'Allemagne comportaient surtout du matériel destiné aux
travaux d'infrastructure du Togo.
En effet,
sur le total de
ces ventes estimées à 647mH.llions de FeFA,
les appareils d'ex-
traction et de terrassement, les engins mécaniques et piè-
ces détachées, les appareils électriques représentaient
504 millions .-de FCFA.
En 1961, les exportations de l'Allemagne
Fédérale en direction du Togo, où dominaient encore des
articles d'équipement, oien qu'ayant suoi une légère rég-
ression,
demeurent importantes et se chiffrent à 435,5

290
millions de FCFA.
Le niveau a baissé légèrement les années
suivantes:
394,4 millions de FCFA en 1962 et 397 millions
de FCFA en 1963. L'Allemagne se trouve, grâce à des ventes
de l'ordre de 4 00 millions
de FCFA par an, parmi le pelo-
ton de tête des grands
fournisseurs
du Togo. Elle s'est
ainsi octroyé la troisième place sur le marché togolais
jus~u'en 1963, avant de la céder au Japon. Le gonflement
de ces ventes en 1964 et
1965, justifié par des travaux
d'é~uipement, notamment la construction du port, l'ins-
tallation au Togo par des sociétés allemandes de jeunes
industries telles ~ue la Brasserie du Bénin, l'industrie
textile de Datcha, a permis à ce pays de garder le troi-
sième rang en 1964, puis de remonter au deuxième rang en
1965 en dépassant
d'.abord
le Royaume Uni, puis le Japon,
laissant la France seule en tête.
Parmi les biens d'é~uipement ~ui sont
venus grossir le chiffre des ventes habituelles de l'Al-
lemagne,
signalons: les chaudières, machines et engins
mécani~ues (20 millions en 1963,1 396 t pour 606 millions de FCFA
en 1964). Les 2 666 t
et 1 224 millions de FCFA de ces produits
fournis
en 1965 comprennent notamment
les moteurs à pis-
ton de 1 000 ch.
(145 t
et 65 millions de FCFA), les nivelleu-
ses ou motos graders autos
(282 t
et
140 millions de FCFA),
les appareils auxiliaires pour métier à tisser
(1
158,6 t

171
A cette fin,
i l préconise
: une meilleure formation
scolaire et professionnelle; une amélioration du statut
social de la femme;
une consultation auprès du planning
familial;
la baisse de la forte mortalité
infantile,
car cette mortalité aurait pour effet de ne pas inciter
les populations à avoir peu d'enfants; le relèvement de
l'âge du mariage; l'encouragement de la migration inté-
rieure vers les régions aptes au développement.
Au sujet de ce problème, la CDU met
l'accent sur le fait
~ue les mesures du planning fami-
lial
l'doivent
~tre accompagn§es, conform€ment
aux donn€es
spécifi~ues du pays, de mesures pour améliorer la forma-
tion, la securité sociale, les soins médicaux et les
conditions économi~ues. Dans les pays en VOle de déve-
loppement où i l existe une disponibilité à une politi~ue
démographi~ue efficace, on devrait encourager aussi
bilatéralement des projets
significatifs
du point de vue
de la politi~ue démographi~ue, si le régime d'un tel

182
de protéines
dans
l'alimentation.
En ce QUI
concerne les artisans, QuelQues
élus
vont se perfectionner en RFA.
Ils avaient réussi
à
bénéficier des bourses
et furent encadrés par le CDG.
Ci-
tons le cas
de
Homawoo,
imprimeur et typographe; Francis
Messangan, maître tailleur;
Clément Fumey,
photographe;
Seth Gumedzoe,
cordonnier; Antoine Adjavon,
entrepreneur
de bâtiments; Rene de Bouza,
éleveur,
qui
a reçu de son
instructeur deux couveuses artificielles.
Leur formation
en Allemagne leur a permis d'être
à la
pointe dans les
différents
métiers Qu'ils exercent et par conséQuent
d'améliorer leur condition sociale.
A propos de la situation de la femme,
l'as-
sistance médicale,
surtout
dans
les régions défavorisées
sanitairement,
contribue à l'améliorer et les adductions
d'eau, surtout dans les
zones rurales,
contribuent à
alléger la corvée de la femme.
Enfin,
la formation dans
les hôpitaux allemands
de jeunes
filles
Qui deviennent
infirmières
contribue à l'émancipation de la femme.
La politiQue de développement ouest-
allemande contribuerait ainsi au progrès social du
peuple togolais.

291
et 581 ~llions de FCFA. Les importations de matériel ferroviaire
qui étaient nulles en 1962 et
1963 se sont élevées
en 1964
à 690 t
équivalent à
197 millions,
pour redescendre à
134 t et 43 millions de FCFA"en 1965.Loo machines et appareils
électriques ont été jusque-là peu importants
: on notait
tout
juste 80 millions d'importations de récepteurs radios
en 1963.
Les ventes de machines et appareils élec~
triques sont passées ensuite à 137 t
et 82 millions de FCFA
en 1964pe>UI'monter à 134 t
et 104 millions
en 1965. Les
génératrices et moteurs
convertisseurs électriques
-
54
millions -
constituent le gros de ces ventes en 1965. On
retrouve ensuite les matériaux à base de fer.
fonte
et
acier.
dont les importations connaissent ces deux derniè-
res années une nette progression -
2 422 t
pour
155 millions
de FCFA en 1964 et 3 233 t
pour 251 millions en 1965 -
alors
qu'auparavant,
ces importations étaient négligeables.
Pour 1965, ce sont principalement les
barres et profilés en fer
ou en acier:
100 t
pour 40
millions de FCFA; les feuillards et tôles de fer ou
d'acier
127 t
pour 7 millions; les tubes
en fer
et accessoires de
tuyauterie, 74 t
pour 13 millions; les autres construc-
tions en fer,
fonte ou acier,
1 086 t
pour
119 millions;

292
les articles de pointerie, visserie en fer ou acier
174 t
pour 17 millions. de FCFA.
L'évolution des ventes
de ciment au Togo
permet de le mettre sur la liste de ces produits ~ui font
l'objet d'échanges occasionnels entre le Togo et l'Alle-
magne Fédérale. Les ventes
de ciment ~ui se chiffraient
en 1960 à 4 596 t
pour 20 millions
de FCFA ont maintenu
leur niveau en 1961
: 4 602 t
pour 19 millions.
Puis elles
sont devenues insignifiantes en 1962
(50 t) et en 1964 et
1965, où elles atteignent respectivement 2 408 t
pour 184
millions et
10 473 t
pour 61 millions de FCFA.
Les bières allemandes
sont très appré-
ciées au Togo; la preuve, de 1960 à 1966
: 1960,322 t
pour
18 millions de FCFA; 1961 : 774 t
pour 34 millions;
1962
393 t
pour 24 millions;
1963
: 599 t
pour 36 millions;
1964
: 506 t
pour 31 millions;
1965
: 560 t
pour 37 mil-
lions;
1966 : 249 t
pour 17 millions de
FCFA.
Les ventes de véhicules automobiles, trac-
teurs, voitures, camions, camionnettes, motocycles et leurs
pièces détachées
sont aussi
fortes,
sinon les plus fortes
(avec une nette prédominance pour les voitures)
et se
chiffrent comme s u i t :
1960
: 116 t
pour 42 millions
de FCFA;

293
1961
: 239 t pour 94 millions; 1962 : 250 t pour 102
millions;
1963 : 182 t
pour 83 millions;
1964 : 418 t
pour 147 millions;
1965 : 310 t pour 126 millions de FCFA.
En 1966, l'état très avancé des travaux
entrepris par l'Allemagne permettra de réduire dans de
larges proportions les importations de biens d'é~uipement
et par voie de consé~uence. les importations générales en
provenance de l'Allemagne. En 1966, les ventes globales
de l'Allemagne au Togo s'élèvent à 1 435 millions
de FCFA.
alors ~u'en 1965. elles s'élevaient à 2161 millions de FCFA,
soit une compression de 726 millions par rapport à 1965.
En 1967, les ventes baissent de 18 %, avec
une valeur totale de 1 170 millions de FCFA, contre 1435
millions l'année précédente.
Cette baisse n'est pas propre
au commerce d'importation de l'Allemagne vers le Togo
seulement, mais elle concerne le commerce global d'impor-
tation togolais ~ui a enregistré une baisse de 535 mil-
lions de FCFA.
En 1968, la baisse se confirme
(29 %l,
par rapport à 1967 sur une valeur de 831 millions de FCFA
pour les importations. Cela est dû à l'arrêt total des
achats
de machines et d'engins mécani~ues, ~ui ont serV1

294
à la construction du port et au montage de l'usine textile
et de la brasserie. Les ventes de véhicules automobiles
poursuivent
cependant leur rythme normal, et celles des
produits chimiques ont augmenté.
En 1969, les ventes ayant progressé de
18 % par rapport à 1968, la RFA reprend la troisième place,
qu'elle avait cédée au Japon en
1963. Les ventes portent
surtout sur les machines et leurs pièces détachées
(221
millions de FCFA) , les véhicules automobiles (199 millions de
FCFA), les produits des industries parachimiques
(52 mil-
lions de FCFA).
Voir tableau XXI.


295
Tableau XXI : Les importations togolaises en provenance de la RFA
de 1960 à 1916
Année
Millions de francs CFA
-
1960
641
1961
436
1962
393
1963
391
1964
1 315
1965
2 161
1966
1 435
1961
1 nO
1968
831
1969
984
1910
1 455
1911
1 100
1912
2 291
1913
2 303
1914
2 516
1915
4 061
1916
4 051
Source
Bulletin de l'Afrique Noire, num~ro sp~cial, 1912.

296
La progression s'est maintenue en 1970
avec un montant total de 1 455 millions de FCFA,
contre
984 l'année précédente, permettant à l'Allemagne d'occuper
encore la troisième place parmi les fournisseurs
du Togo,
avec essentiellement la fourniture de véhicules automobi-
les pour 350 millions de FCFA, de machines pour 316 mil-
lions de FCFA, et de produits chimiques.
En 1971, l'Allemagne occupe toujours la
troisième olace, après la France et le Royaume-Uni,
avec
un total de 1 700 millions de FCFA.
En 1972, elle remonte
en seconde position, après la France et avant le Royaume-
Uni, pour des ventes de 2 191 millions de FCFA. Elle con-
serve cette seconde place en 1973, avec 2 303 millions de
FCFA de fournitures
au Togo. La hausse de
1970 s'est
maintenue régulièrement jusque-là, avec essentiellement
la fourniture de machines, de produits chimiques,
de maté-
riels et d'engins routiers.
Toujours en seconde position en
1974, ses
ventes au Togo s'élèvent à 2 576 millions
de FCFA, donc
elles ont augmenté de 273 millions par rapport à
1973,
c'est-à-dire, de
12 %. Les marchandises fournies sont
essentiellement:
des machines
(680 millions de FCFA); de
produits parachimiques (436 millions de FCFA); des voitures

297
(199 millions
de FCFA);
des produits chimiques
(154
millions de FCFA);
des camions et des camionnettes
(120
millions de FCFA); et enfin des tracteurs
(107 millions
de FCFA).
En 1975, les ventes s'élèvent à 4 061
millions de FCFA.
La hausse enregistrée dn
1970 s'est
donc maintenue jusqu'en 1976, où de nouveau,
nouS enre-
gistrons une baisse sur des importations de 5 057 millions
de FCFA (9 % du total des importations togolaises). Les
importations portent surtout sur les véhicules
de trans-
port, les machines et matériels mécaniques et électriques
(982 millions)
et d'autres véhicules et engins
(1
109
millions de FCFA).
Voir tableau XXI.

298
2)
L'exportation
La balance des échanges vis-à-vis de
l'Allemagne est largement déficitaire et atteint son point
culminant pour les années soixante en 1966. Les achats de
l'Allemagne Fédérale au Togo ont évolué comme ses ventes.
Après les achats
soutenus de 1950 à
1957 et le calme plat
de 1957 à 1959, un début de reprise s'est manifesté de
1960 à
1961, et s'est accentué les
années
suivantes.
En
1964 et
1965, les produits togolais semblent avoir connu
un certain succès sur le marché allemand qui a absorbé
respectivement 39 072 t
pour environ 430 millions de FCFA, et
19 393 t
pour 604 millions de FCFA de ces produits. L'Allemagne
acquiert ainsi la troisième place parmi les pays clients
du Togo.
Le cacao, les noix, amandes de palmistes,
les phosphates et le coton en maSse sont les plus
stables
sur le marché:
jusqu'en 1964, les livraisons
de cacao
ont évolué comme suit
1960;:
232 t
pour 34 millions de FCFA
1961
185 t
pour 22 millions;
1962
518 t
pour 54 mil-
lions;
1963
:
731
t
pour 82 millions;
1964
:
218 t
pour
258 millions.
Celles de noix et amandes de palmistes
représentent:
1960
:
300 t
et 11 millions;
1961
: 200 t
et 5,4 millions;
1963
:
100 t
et 3,3 millions;

299
1964
: 400 t
et
12,9 millions;
1965
: 766 t
et 29 millions.
Le coton en masse est apparu depuis 1963 parmi les ventes
du Togo à l'Allemagne
1963:
48 t
pour 6,3 millions;
1964
: 71 t
pour 9 millions;
1965
203 t
pour 25 millions.
Les phosphates ont fait également leur
apparition
en 1963 et ont nettement progressé
: 1963
:
9 805 t
pour 23,3 millions de FcrA; 1964:
35 591 t· pour
79 millions;
1965
: 66 488 t
pour 205 millions. Le café
est par contre irrégulier
:
478 t
pour 38 millions en
1962 et
325 t
pour 57 millions de FCFA en 1964.
En 1965, les achats de l'Allemagne au
Togo d'un montant de 604 millions de FCFA représentent
9 % du total des exportations togolaises, avec surtout
des achats de cacao (325 millions) et des phosphates
(205 millions). Le Togo n'a pas
exporté de café
vert
vers l'Allemagne Fédérale en
1965.
En 1966,
les achats de 517 millions de FCFAont
diminué de 14 % avec absence de café dans le circuit, et
comme dominantes, les mêmes produits que l'année précé-
dente. En 1967, l'Allemagne reprend la troisième place,
qu'elle avait perdue au profit
de l'Australie, avec des
achats de 837 millions
(10,6 % des exportations

300
togolaises). Les
dominantes demeurent toujours le cacao
(470 millions)
et les phosphates
(240 millions). La repri-
se de café se fait pour 3 millions
seulement.
En 1968, l'Allemagne conserve la troi-
sième place pour un montant de
1 000 millions
de FCFA (10,5 %
,
des exportations togolaises).
Les achats
de cette annee
portent essentiellement sur les 3 grands produits
le
cacao
(403 millions); le café
(113 millions)
et les
phosphates
(262 millions).
En 1969, elle garde toujours
la troisième place, qu'elle avait prlse depuis 1967.
Les
achats s'élèvent à 1 795 millions
(15 % des exportations
togolaises).
L'augmentation de sa part a été très sensible
et les achats ont porté surtout sur le cacao
(1
038 mil-
lions),; le café (330 millions) et les phosphates
(301
millions).
Voir tableau XXII.

301
Tableau XXII
Exportations togolaises vers la RFA de 1960 à 1976
-
Année
Millions de francs CFA
1960
53
1961
51
1962
102
1963
117
1964
430
1965
604
1966
517
1967
837
1968
1 000
1969
1 797
1970
3 040
1971
1 830
1972
1 421 ,5
1973
1 661
1974
2 808
1975
2 808
1976
1 734

302
En 1970, l'Allemagne a largement contri-
bué aux bons rapports commerciaux du Togo avec la CEE.
Elle est le deuxième pays partenaire dont les éChanges dé-
gagent un solde positif pour le Togo.
Elle s'est distin-
guée par l'importance de ses achats de cacao: 1604millions
de FCFA contre
1 038 millions en
1969; de café
(pour lequel
elle est le premier client)
:
1 070 millions au lieu de
336 millions en
1969. Les achats
de phosphates ont par
contre décru.
En 1971, l'Allemagne Fédérale, avec un to-
tal de
1 830 millions de FCFA d'achats
(13,4 % des expor-
tations togolaises)
conserve toujours la troisième place.
Mais les achats baissent en 1972 et conti-
nueront à baisser.
La RFA effectue des achats
d'un montant
de 1 417 millions
de FCFA (11,3 % des exportations togolaises)
qui la maintiennent toujours en troisième position, après
les Pays-Bas et la France.
Un gonflement se fait sentir
en 1973 avec
1 661 millions
de FCFA d'achats
(12,1
% des
exportations togolaises), mais elle demeure toujours le
troisième client du Togo et vient après les Pays-Bas pour
d'importants achats de caCaO
(1
245 millions pour 5 712 t
contre 872 millions pour 6 123 t
en 1971).
En
1974, le solde qui était déficitaire
de -642 millions de FCFA en 1973 devient excédentaire
+ 232 millions, et l'Allemagne devient le quatrième par-

303
tenaire commercial du Togo pour l'exportation. Les expor-
tations sont de 2 808 millions de FCFA , soit 6 % du total.
ELle s
s'améliorent de + 1 147 millions, par rapport à l'année
précédente
(+ 69 %). Les principaux produits exportés
sont:
cacao
(1
776 millions), phosphates
(457 millions),
amandes de palmistes
(279 millions),
café
(100 millions).
En
1975, l'Allemagne de l'Ouest demeure
toujours le 4èm~ partenaire du Togo, et elle a acheté
des phosphates
(36,5 mille t
contre 47,7 mille t
en 1974).
Pour l'achat du cacao, elle se place après les Pays-Bas
(5 398 t
contre 4 678 t
en 1974 et 7 665 t
en 1970) et
enfin, elle occupe la troisième place pour l'achat du
café (763 t).
Globalement,
elle occupe le troisième rang
après la France et les Pays-Bas pour un montant de 2 808
millions de FCFA.
En 1976, elle conserve la troisième
place.
Les ventes du Togo à destination de l'Allemagne
Fédérale
ont atteint
734 millions de FCFA (7 % des exporta-
tions)
contre 2 808 millions l'année précédente. Les
principaux produits constituant ces ventes ont été
:
le cacao en fèves
(911 millions de FCFA contre 1675 millions
en 1975) et le café 817 millions
contre
168 millions
précédemment).
Voir tableau XXII.

304
SECTION II
Propositions Relatives au Commerce
A travers cette étude sur les relations
commerciales entre l'Allemagne et le Togo, nous avons
rencontré des problèmes et des contradictions.
Avant de
tenter de trouver des
solutions à nos interrogations,
il
est nécessaire de faire connaître ce ~u'est selon nous
le mécanisme des relations commerciales entre un Etat-
Nation capitaliste (Allemagne)
et un Etat-Nation en
formation
(Togo).
Les relations
commerciales entre le Togo
et l'Allemagne se situent principalement à deux niveaux:
-
Premier niveau
le mouvement
de produits finis
sous
forme de marchandises d'Allemagne vers le Togo.
-
Deuxième niveau:
Le mouvement de capitaux dans la
production, avec son corollaire, le capital d'approvision-
nement.

305
Premier niveau
Sur le marché du Togo, l'Allemagne,
comme les autres pays capitalistes, interviennent en
déversant des produits finis,
~ui sans doute, consti-
tuent un surplus pour leur propre société.
Le cas du ..
Togo n'est ~u'un exemple parmi tant d'autres. Les Soc1e-
tés commerciales allemandes ou internationales sur le
marché togolais fixent les prix de vente des marchandises
importées.
Une catégorie sociale dominante au Togo se
procure ces produits
finis.
Ils constituent alors le
confort,
signe de pouvoir.
Les Allemands, ainsi ~ue les
autres commerçants d'origine occidentale, ne peuvent être
~ue satisfaits. La contribution matérielle allemande au
Togo n'est pas une des moindres.
L'accès aux produits
manufacturés mar~ue la différence sociale au Togo, d'où
l'existence de deux grands groupes sociaux: les privilé-
giés, on dira aujourd'hui l'Afri~ue moderne, et les pau-
vres paysans désignés
sous le nom d'Afri~ue traditionnelle.
Deuxième niveau
Une fois le mouvement de capitaux a été
investi dans la production, les détenteurs de capitaux
dégagent à la récolte des crédits ~ui permettent d'aller
ramasser des matières premières.
Ces credits
sont
connus

306
sous le nom de crédits à la commercialisation. La con-
tribution allemande dans la production des matières
premières
et dans leur commercialisation est assez
considérable.
L'élément curieux, c'est que non seulement
les investisseurs fixent les prix de la force
de travail,
mais ils fixent aussi le prix d'achat des matières pre-
mières.
Cet échange présenté sous forme
d'équivalent
est en fait
de la violence monétaire et économique.
Cet
échange,
aux yeux des détenteurs de capitaux, peut pa-
raître équivalent.
En réalité,
c'est un échange asymétri-
que.
La contradiction que nous dégageons de cette pratique
est le capital-travail.
Chaque fois qu'il nous est arrivé
de savoir si les prolétarisés à la vente des récoltes sont
satisfaits ou non, la réponse a toujours été la même. Le
sentiment d'injustice alterne avec celui du dégoût.
Tenant
compte de ces réalités, nous
jugeons nécessaire de faire
deux propositions
qui vont dans le sens de la satisfaction
mutuelle des protagonistes
;
La première: tout en reconnaissant le
mérite du capital allemand au Togo, capital qui
contribue
à jeter les premières bases d'une civilisation matérielle,
il est important
de ce fait d'apprendre aux prolétarisés
à défendre leurs intérêts matériels ou économique
si mi-
t
nimes soient-ils. Jusque-là, les prolétarisés du Togo ou

307
d'autres Etats africains se contentent de manifester
des
sentiments qui
en aucun cas
ne pourraient
con-
tribuer à la défense de leurs intérêts.
Nous pensons
que ce qu'il est urgent d'apprendre aux paysans et
ouvriers, c'est la défense de leur propre intérêt
matériel.
Cette défense passe inéluctablement par
l'organisation des prolétarisés en syndicat.
Cette proposition peut paraître
insuffisante.
Elle n'en constitue pas moins une pièce
vers le pouvoir économique des prolétarisés.
La deuxième proposition
: elle relève de
la sensibilisation.
Nous pensons qu'il est
juste que les
autorités politiques attachent plus d'intérêt à la force
productive au Togo. Sans elle, les institutions adminis-
tratives politiques et économiques n'auraient pas d'exis-
tence. Pour nous, les autorités politiques, modèles
de la société, doivent se donner comme devoir moral
l'amélioration du niveau technique de la force productive.
Quelle que soit notre sensibilité, nous pensons qu'il est
du devoir des élites africaines de la nouvelle généra-
tion de faire connaître aux responsables politiques les
intérêts vitaux de nos
sociétés africaines. Amener les
autorités politiques à les défendre auprès des sociétés

308
multinationales ou simplement auprès des
détenteurs de
capitaux constitue selon nous une tâche prioritaire,
~ui va dans le sens du progrès social de nos jeunes
sociétés.

309
CONCLUSION

310
Le mérite de ce travail a été de compren-
dre et de faire connaître les manifestations multiformes
de la coopération entre l'Allemagne et le Togo.
Cette
coopération est en fait,
l'illustration des relations
~Ul
existent entre les pays capitalistes et les pays pauvres.
si nous avons choisi de travailler sur le thème "mythes
et réalités
de la présence allemande au Togo", c'est pour
plusieurs raisons.
Nous n'en citerons ~ue deux.
La première:
dans l'euphorie des
indépendances, la population togolaise,
dans
ses diverses
catégories, était portée vers l'Allemagne Fédérale, comme
si ce pays offrait aux pauvres le salut.
Ce phénomène so-
cial au niveau local (national)
a retenu notre attention.
La deuxième:
partant de l'idée ~ue si
les Togolais manifestent tant d'intérêt pour l'Allemagne,
c'est ~ue celle-ci
doit
sans doute avoir des
caracté-
risti~ues différentes de celles des autres nations
capl-
talistes,
des crédits SOClaux ~ui vont dans le sens des
sensibilites togolaises~ nous nous sommes décidée à cer-
ner les relations entre le Togo et l'Allemagne Fédérale,
depuis leurs origines jus~u'à nos jours.

3 1 1
Que retenir de la coopération multiforme
entre l'Allemagne et le Togo? A la fin de ce travail,
quels sont les enseignements qu'il est nécessaire de
faire connaître?
La mémoire collective togolaise a en-
tretenu à l'égard des Allemands certains espoirs.
L'Allemagne a été la première nation capitaliste à in-
troduire le salariat au Togo.
L'Allemagne fut également
la première puissance capitaliste à valoriser les tribus
de ce territoire d'Afrique,
ainsi que leurs productions.
En offrant le pouvoir d'achat aux
populations du Togo, l'Allemagne a
jeté les premières
bases de la civilisation matérielle.
Elle a entrepris la
réalisation d'une nouvelle orientation politique, écono-
mique et sociale des vies humaines vouées aux droits
divins et aux croyances archaîques.
Les écoles et l'administration ont créé
des espoirs et aussi des mythes.
L'Allemagne a bouleversé
les structures sociales, malS ces bouleversements étaient
appréciés, puisqu'ils étaient accompagnés d'un essor éco-
nomique. A mesure que le sentiment de générosité des
Allemands inculqués par les Allemands aux premiers

312
collaborateurs africains
~ui leur rendaient service fait
son chemin, le fétichisme des marchandises importées gagne
les esprits; c'est-à-dire ~ue l'échelle des valeurs et le
jugement d'appréciation des Allemands considérés comme
libérateurs seront adoptés par les premiers colonisés de
cette région d'Afri~ue. La violence corporelle était rare.
Quant au travail, l'appât pour les produits rares impor-
tés vaut bien le sacrifice du conditionnement physi~ue.
La première guerre mondiale viendra saper
tous les efforts, plutôt toutes les relations humaines,
entre les deux communautés.
Pour l'une et l'autre,
ce fut
la fin d'un rêve.
Que savaient ces tribus du capitalisme1
Rien.
Du colonialisme, pas grand'chose.
Ne sachant pas
la vraie nature du capitalisme, ils se fieront au bilan
économi~ue, social et politi~ue de l'Allemagne au Togo.
Le résultat, on ne peut en douter, est globalement posi-
tif, à cause de la valorisation de la force productive et
des produis exoti~ues par l'Allemagne.
Avec l'arrivée des
allies
européens vain-
~ueurs de la première guerre, les tribus rassemblées sous
l'appellation de Togo devaient connaître d'autres

313
expériences.
Le Togo, pour les alliés anglais et fran-
çais, n'est plus une colonie modèle, mais un butin de
guerre.
La population togolaise sera donc traitée
eonséquence.
Cette
attitude des Européens vain-
queurs de l'Allemagne
non seulement choqua les indigènes
togolais, mais
elle les traumatisa.
La nouvelle génération des tribus togo-
laises dans les services et sous le contrôle des Alle-
mands sera sacrifiée.
Ils étaient indésirables -
pour
avoir collaboré avec les Allemands,
d'une part, et
d'autre part pour aVOlr reçu la culture allemande.
Les
nouveaux vainqueurs firent venir des éléments des tribus
de la Gold Coast et du Dahomey pour assurer les services
nécessaires pour lesquels les Tcgolais étaient refusés.
Le rêve, l'illusion, qui était en vérité une erreur de
jugement de la part des Togolais à l'égard des Allemands,
fut maintenu de génération en génération.
La marginali-
sation de la force active togolaise travaillant pour l'ad-
ministration coloniale allemande ou dans le commerce avec
l'Allemagne par les vainqueurs européens brisait d'emblée
toute volonté sérieuse de coopération des Togolais avec
les nouveaux maîtres.
De plus, la reprise économique n'a
pas eu lieu au Togo après la guerre.
D'où le rejet passif
des nouveaux maîtres de la part des tribus locales.

314
Les partages successifs du Togo, les
faits
de la colonisation et ceux de la décolonisation
n'ont pas réussi à modifier les mythes sécrétés par
l'Allemagne coloniale.
En 1960, ce fut la grande eupho-
rie.
L'attente des Togolais était grande.
Des accords
diplomati~ues succédèrent aux accords de coopération. Les
demandes, les incitations des autorités togolaises ont
été nombreuses.
Les résultats, les réponses allemandes
n'ont pas correspondu aux attentes des Togolais.
Néan-
moins, près de 350 Allemands sont à pied d'oeuvre au Togo.
Ils sont répartis dans les services diplomati~ues, dans
les sect~urs socio-économi~ues et culturels. Aux yeux des
Togolais, les Allemands sont de grands bâtisseurs. La
preuve:
ce sont eux ~ui ont construit le port de Lomé,
~ui encadrent politi~uement la jeunesse, procèdent à
d'importantes
injections financières.
Tout cela est certes
insuffisant, mais faut-il désespérer à cause de la crise -
argument international de tout problème? Les réalités de
la coopération allemande ou
autre n'ont jamais été et ne
sont pas à la hauteur des mythes produits d'une part par
les donateurs,
d'autre part par les groupes dominants au
Togo.
Que faire donc?
En attendant
la reprise mondiale de la
croissance capitaliste dont le Togo dépend, les autorités

315
togolaises essaient d'éviter deux pièges, la résignation
et la révolte.
Réussiront-ils?
Un des enseignements qui se dégagent de
notre travail et qui mérite d'être pris en considération
est le suivant
au Togo comme ailleurs en Afrique, les
erreurs de jugement, d'appréciation des réalités socio-
économiques se succèdent, mais ne se ressemblent pas.
La
racine fondamentale de ces erreurs, c'est que les respon-
sables, les décideurs politiques évitent presque toujours
les questions importantes, les questions complexes, les
problèmes embarrassants.
La véritable inconséquence des
groupes dominants du Togo ou des autres Etats indépendants
d'Afrique est de croire qu'on peut promouvoir le progrès
économique et social avec les
"aides"
des puissances
capitalistes. Aussi assistons-nous,
au nom d'un système
aliénant, au mépris de l'attitude qui consisterait à
concevoir et à produire pour nous-mêmes.
De ce travail, ce qui
se dégage,
c'est aussi la tenue de
stages et de
conférences, qui
n'ont en définitive que deux finalités:
entretenir avec
quelques adaptations la coopération verticale comme dans
le cas de l'Allemagne et du Togo, tout en masquant la
violence monétaire qui est manifeste dans les échanges

316
consideres comme équivalents.
Le fondement
des relations entre riches
et pauvres et par pudeur entre Nord et Sud, Allemagne et
Togo,
se manifeste de deux façons
La première
L'échange des hommes.
Au Togo, i l s'agira
d'experts,
de coopérants,
de financiers allemands.
Le but
avoué est d'encadrer la jeunesse togolaise. Mais de quel
encadrement s'agit-il? Quelle est son efficacité sociale?
En Allemagne, les responsables allemands accueillent
cha-
que année un contingent de jeunes togolais avides du
savoir et du savoir-faire.
Ces jeunes étudient, appren-
nent un métier,
reçoivent une formation et sont entre-
tenus par la société allemande.
L'interprétation des groupes dominants
au Nord comme au Sud perçoit dans ce mouvement et dans
ce geste allemand un sentiment de générosité.
Pour le
discours
officiel, c'est l'aide généreuse.
Souvent,
l'ignorance des sociétés contemporaines, soutenue par le
sentiment d'opportunisme, empêche toute analyse du ma-
térialisme et de l'histoire du capitalisme.

317
La deuxième
L'échange des choses, tout le monde le
sait,
s'exprime par la monnaie.
Toutes les nations
libérales procèdent à des injections financières au Togo
et dans n'importe quel Etat pauvre.
Elles prennent selon
l'idéologie dominante le nom d'aides
soit financières,
soit commerciales, soit monétaires, etc.
Se demande-t-on
quels sont les critères d'appréciation de ces échanges?
Qui paie qui? Ou quelles sont les finalités
des inves-
tissements? Ou tout au moins, qUl sont les vrais pro-
ducteurs des fortunes dans le monde?
La crise que nous vivons en ce moment
est une crlse de surproduction.
Tous les budgets natio-
naux des pays libéraux sont déficitaires.
Si
ces pays
se font la concurrence entre eux,
ils
sont cependant
d'accord sur au moins une pratique:
exporter de la
fausse monnaie née du déficit vers les pays pauvres,
di-
sons de la monnaie de singe, soit pour abaisser la sur-
production, soit pour s'emparer des matières premières.
L'échange inégal et l'utilisation de la
fausse monnaie favorisent la violence monétaire et
conditionnent davantage les prolétarisés.
Ce que révèle

318
notre étude,
c'est que la politique de développement
est une propagande, puisqu'au bout du processus, aucun
Etat pauvre n'échappe au piège des dettes.
Quelles sont les relations multiformes
entre le Nord et le Sud? si
ce n'est le prolongement
des relations historiques adaptées aux circonstances.
Les
donateurs et les b~n€ficiaires rEels des "aides"
masquent les rapports de pouvoir pour rendre plus sé-
duisante la politique d'intégration des pauvres aU
système capitaliste.
A la fin de ce travail, la conviction
que l'impérialisme (aides) et la pauvreté constituent
un couple indissociable se confirme davantage.
Et puis,
quel progrès, quel développement, peut-on obtenir avec
des capitaux empruntés 1 L'erreur fondamentale des respon-
sables politiques
est de croire qu'ils peuvent développer
leur pays sur ce qu'ils n'ont pas
: le capital-argent.
S'il doit y aVOlr quelque changement
qualitatif et quantitatif réel dans les pays pauvres,
nous pensons d.'une part qu'il faut
réorganiser les men-
talités,
et d'autre part qu'il faut
changer l'orienta-
tion et l'organisation du travail.

319
En attendant, les craintes succèdent aux
espoirs d'hier.
Le paradoxe, c'est que malgré l'indépen-
dance, on ne peut rien faire d'important
dans la voie du
progrès matériel par nous-mêmes.
En attendant les mani-
festations à venir de la crise, le Togo se voit forcément
dépendant des connes volontés telles que l'Allemagne,
la France, les Etats-Unis, etc.
Et puis, la générosité et la violence
monétaire ne constituent-elles pas les armes fondamentales
de l'intégration des Etats indépendants, mais pauvres, au
système capitaliste international? Notre réponse reste
affirmative et se doucIe d'une conviction.

320
/SIGLES/
/
/

321
AGEH : Arbeitsgemeinschaft für Entwicklungshilfe.
AFC
Afrikanische Frucht Kompagnie Laeisz & Co.
AID
Aide Internationale pour le Développement.
BCEAO
: Ban~ue Centrale des Etats de l'Afri~ue de l'Ouest.
BIRD
: Ban~ue Internationale pour la Reconctruction et le
Développement.
BIT
Bureau International du Travail.
BMZ
Bundesministerium für wirtschaftliche Zusammenarbeit
BTD
Ban~ue Togolaise de Développement.
CAD
Comité d'Aide aU Développement
(organe de l'OCDE).
CCCE
: Caisse Centrale de Coopération Economi~ue.
CDG
Carl-Duisburg Gesellschaft.
CDU
Christliche Demokratische Union
CE CA
: Communauté Economi~ue pour le Charbon et l'Acier
CEDEAO
Communauté Economi~ue des Etats de l'Afri~ue de
l'Ouest.
CEE
Communauté Economi~ue Européenne.
CFA
Communauté Financière Africaine.
CFT
Chemins de Fer TOgolais.
CNCA
Caisse Nationale de Crédit Agricole.
CTMB
Compagnie Togolaiee des Mines du Bénin.
CUT : Comité de l'Unité Togolaise.
DAAD
: Deutsche Akademische Austauchdienst.
DAC
Development Aid Cometee.
DED
Deutsche Entwicklungsdienst.

322
DIW
Deutsches Institut für Wirtschaftsforschung.
DSE
Deutsche Stiftung für Entwicklungslânder.
DTG
Deutsche Togesellschaft.
FAC
Fonds d'Aide et de Cooperation.
FAO
Food and Agriculture Organisation.
FED
Fonds Europeen de Developpement.
FES
Friedrich-Ebert Stiftung.
FMI
Fonds Monetaire International.
FNS
Friedrich-Naumann Stiftung.
GI
: Goethe Institut.
HWWA
: Hamburger Weltwirtschaftsarchiv.
lA
: Institut für Auslandbeziehungen.
IDA:
International Development Aid.
IFEE
: Institut für Entwicklungsforschung und Entwick-
lungspolitik.
IJA B
Internationale Jungend~ustauch und Besucherdienst.
IN : Inter Nationes.
IWW : Institut für Weltwirtschaft.
IWZE
: Institut für wissenschaftliche Zusammenarbeit mit
Entwicklungslânder.
KFW
Kreditanstalt
für Wiederaufbau.
KAS
Konrad-Adenauer Stiftung.
OCDE
: Organisation de Cooperation et de Developpent
Economique.

323
OECE
: Organisation Européenne de Coopération Economique.
OMM
Organisation Mondiale Météorologique.
OMS
Organisation Mondiale de la Santé.
ONUDI
Organisation des Nations Unies pour le
Développe-
ment et l'Industrie.
OPAT
: Office des Produits Agricoles du Togo.
PTP
: Parti
Togolais du Progrès.
PNUD
: Programme des Nations Unies pour le Développement.
SDN
: SOciété des Nations.
SOMAT
Société Maritime Togolaise.
SORAD
Société Régionale
d'Aménagement et de Développement.
STABEX : Stabilisierung der Exporterlëse.
UCPA
Union des Chefs et des Populations du Nord.
UMOA
Union Monétaire Ouest-Africaine.
UNESCO
United Nations Education, Scientific and Cultural
Organization.
ZEL
Zentralstelle für Ernahrung und Landwirtschaft.
ZGB
Zentralstelle für
gewerbliche
Herufsfërderung
zOV
Zentralstelle für Offentliche Verwaltung.

324
BIBLIOGRAPHIE

325
l
-
Ouvrages Spécifiques
1 -
ALEXANDRE Pierre:
Le Togo, évolution diplomatique et
politique.
Centre militaire d'information et de spé-
cialisation pour l'O.M.
Section de documentation mi-
litaire de O.M.
Paris
1957.
40 p.
2 -
Behorde für Wirtshaft und Verkehr
: Bericht über die
Afrika-Reise der Delegation vom 7.
Februar bis
11.
Marz
1961. Liberia + Ghana + Togo + Nigeria +
Elfenbeinküste/Landerkunde + Beziehungen, Deutsch-
lande, BRD.
Hamburg
1961,.
201
S.
3 -
BURGI E.
: Ewe Gesprache für Anfanger.
Verlag der
Norddeutschen Missionsgesellschaft, Bremen
1909.
51 S.
Manuel pour débutants.
4 -
CORNEVIN Robert:
Le Togo.
PUF
"Que sais-je?".
nO
1272.
Paris
1973.
5 -
"
"
"
; Histoire de la colonisation alleman-
de.
PUF
"Que sais-je?"
nO
1331. Paris
1969.
126 p.
6 - "
"
"
Histoire du Togo.
Editions Berger
Levrault, Paris
1969.
432 p.
7 -
Das Buch der Norddeutschen Kolonien /
hrsg. mit
Forderung des Reichskolonialbundes
.••
2. Ausgabe.
R.
Hobbing, Berlin 1936. 327 S.
3ème éd.
Goldmann,
Leigzig 1937.
367 S.
8 -
DINGLREITER Senta
: Wann Kommen die Deutschen endlich
wieder? Eine Reise durch unsere Kolonien in Afrika.
Hase & Koehler, Leipzig 1935.
216 S.
9 -
GORGES
(Général E. Howard)
: La guerre dans l'Ouest
Africain -
Togo août
1914 -
Cameroun 1914 -
1916.
Payot, Paris
1933.
191
p.

326
10 -
REITHINGER Anton:
Togo aIs Wirtschaftpartner -
Bundesstelle für Aussenhandelsinformation. Afri-
kastudienstelle im Ifo-Institut für Wirtschaft-
forschung, München.
43 S.
11 -
SCHLUNK Martin:
Die Schulen für Eingeborene in den
deutschen Schutzgebieten am 1. Juni
1911
/
L.
Friederichsen & Co, Hamburg 1914.
365 S.
(Abhandlungen des Hamburgischen Kolonialinstituts,
XVIII).
Statistiques concernant l'enseignement dans
les territoires
coloniaux allemands.
12 -
SCHMIDT Severin
: Landerbericht Togo
(République
du Togo).
Vereinsbank in Hamburg.
Verlag und Druck
Severin Schmidt.
Flensburg 1966.
64 s.
13 -
SCHRAMM Josef:
Togo.
2. Erveiterte Auflage
1962.
Kurt Schroeder, Bonn.
92 S.
14 -
WEITHAS
(Lieutenant- Colonel), CHARBONNEAU Rémy:
La conquête du Cameroun et du Togo.
Imprimerie na-
tionale, Paris.
Copyright
1929 by le Ministère de
la Guerre.
15 -
WESTERMANN Dietrich: Die Ewe-Sprache in Togo.
Verlag
der Norddeutschen Missions-Gesellschaft, Bremen.

327
II -
Ouvrages 'Géneraux
16 - BLEY Helmut/RAINER Tetslaff
: Afrika und Bonn. Ver-
saumnisse und Zwange deutscher Afrika-Politik. Ro-
wolt Taschenbuch Verlag, Reinbek bei Hamburg
September 1978.
348 S.
17 -
CASTELLAN Georges
: La RDA.
PUF
"Que sais-je?"
nO 964, Paris
1972.
18 -
CROZIER Michel, ERHARD Friedberg
: L'acteur et le
système. Editions du Seuil, Paris
1977.
435 p.
19 -
DREYFUS, F.G.
: Histoire des Allemagnes.
Collection
U - Armand Colin, Paris
1970.
495 p.
20 -
EPPLER Erhard: Wenig Zeit für die Dritte Welt.
Urban-
Taschenbücher Verlag Kohlhammer Stuttgart, Berlin,
Koln, Mainz 1972.
21
- GRAWITZ Madeleine: Méthodes des sciences sociales.
Dalloz, 3ème éd.
Paris
1976.
1 079 p.
22 -
GROSSER Alfred: La RFA. PUF "Que sais-je?"
nO
1 069,
Paris
1974.
23 - KEBSCHULL Dietrch, FASBENDER Karl, NAINI Ahmad:
Entwicklungspolitik - Eine Einführung. Westdeutscher
Verlag, Opladen 1976.
305 S.
24 - KOLB Albert
: Mitteilung der geographischen Gesell-
schaft in Hamburg.
Band 56 -
Selbstverlag der geo-
graphischen Gesellschaft in Hamburg
1965.
25 - KRUSE Alfred : Aussenwirtschaft (die internationalen
Wirtschaftbeziehungenl.
Dunker & Humblot / Berlin
1965.
26 -
LUCHAIRE François: L'aide aux pays sous-développés.
PUF
"Que sais-je?"
nO
1 227, Paris 1977.
126 p.
27 - MERLE Marcel
: Sociologie des relations internatio-
nales.
Dalloz, 2ème éd., Paris
1976. 480 p.

328
28 - MOLTMANN Günter : Die Entwicklung
Deutschlands von
1949 bis zu den pariser Vertragen 1955. Verlag für
Literatur und Zeitgeschehen. Hannover.
29 - Norddeutschen Missions-Gesellschaft
: Mission-
Entwicklung-Partnerschaft.
Jahrbuch 1970.
103 S.
3D -
OBST Erich
: Die Vernichtung des deutschen Kolonial-
reichs in Afrika -
eine Untersuchung der poli-
tischgeographischen
Struktur der schwarzen Erbteils
nach den Gewaltfrieden von Versailles.
Flemming und
C.T. Wiskott, Berlin 1921. 51
S.
31 - PLESSER Ernst H.
: Was machen die Unternehmer7 Uber
Wirtschaftliche Macht und gesellschaftliche Ve-
rantwortung.
Herderbücherei
1974.
32 - ROHRBACH Paul: Das deutsche Kolonialwesen. G.A.
Gloekner, Leipzig 1911.
156 S. Handelshochschul-
Bibliothek.
33 -
ROHRBACH Paul
: Deutschlands koloniale Forderung.
Hanseatische Verlagsanstalt. Hamburg.
34 - SIEGLER Heinrich: Deutschlands Weg 1945-1955. Verlag
Georg Koenig, Këln.
35 - STENGEL (Carl von)
: Die deutschen Schutzgebiete
. . .
ihre rechtliche Stellung; Verfassung und Verwaltung.
G.
Hirth's Verlag, München & Leipzig 1889. 211 S.
36 - TIBOR Mende: De l'aide à la recolonisation. Editions
du Seuil, Paris ,1975.
315p.
37 - TOWNSEND M.E.
: Macht und Ende des deutschen Kolonial-
reiches -
(Geschichte und Leistung).
Günter Schulz,
Leipzig.
354 S.

329
III - Brochures et Périodi~ues
38 -
Accord de coopération techniQue entre le gouvernement
de la RépubliQue Togolaise et le gouvernement de la
RépubliQue Fédérale d'Allemagne. Bonn 17 février
1977.
39 - Bericht der Afrika-Godwill-Mission unter Fuehrung Von
Herbert Weichmann.
Bericht ueber die Afrika-Reise
einer deutschen Goodwill-Mission bzw. Hamburger Se-
natsdelegation vom 25. Okt. bis Nov.
1969. Malawi +
Sambia + Kenia + Togo + Ghana.
1969.
29 s.
40 -
Direction générale du plan
: Plan de développement
économiQue et social
1976-1980. Togo
1976. 491
p.
41
-
Editions Delroisse
: Togo. Boulogne -
France.
80 p.
42 -
EditGgo
: Le port de Lomé -
inauguration 26 avril
1968 Lomé.
32 p.
43 -
GERSTEIN Hannelore
: Auslandische Stipendiaten in
der BRD - Eine empirische Erhebung über Studiengang
und Studienerfolg der DAAD -
Jahresstipendiaten 1
DAAD-Forum. Studien, Berichte, Materialen. Bonn-Bad
Godesberg 1975. 71 s.
44 - GTZ
: Internationale Zusammenarbeit im Agrarbereich.
Was, Wo, Wie?
1976. Projekte und Programme der
Fachbereiche Landwirtschaft, Forstwirtschaft, Ve-
terrinarwesen, Fischerei,
Ernahrungswirtschaft.
Eschborn 1976.
484 s.
45 -
GTZ
: Gutachten -
Studienberichte. Beitrage aus 20
Jahren internationaler Zusammenarbeit im landlichen
Raum 1957-1977. Eschborn 1977.
539 s.
46 -
GTZ
: Technische Zusammenarbeit im landlichen Raum.
Was, Wo, Wie?
1978 Eschborn bei Frankfurt/Main Mai
1978. 690 s.
47 -
KASPRZYK Peter
: Die Forderung Afrikanischer Studen-
ten durch den DAAD-Forum.
Studien, Berichte, Mate-
rialen. Bonn-Bad Godesberg,
1974.

330
48 -
Ministère de la Coopération de la République Fran-
çaise
: Economie et plan de développement.
Répu-
blique Togolaise.
2ème éd., Paris oct.
1965.
105 p.
49 -
Ministère de la Coopération -
Direction des program~
mes.
sous-direction des
études
économiques
et
de
la planification
: Togo -
Données statistiques sur
les activités économiques,
culturelles et sociales.
Lomé janv.
1976.
157 p.
50 -
Ministère des Finances,
de l'Economie et du Plan
Togo -
Annuaire des statistiques du commerce ex-
térieur -
année 1969. Lomé 1969.
258 p.
51
-
Office statistique des
Communautés Européennes
République du Togo -
Annuaire 1959-1966
: Luxem-
bourg 1969.
134 p.
52 -
Service de l'information du gouvernement du Togo
Annuaire du Togo 1962.
115 p.
53 -
Secrétariat d'Etat aux affaires
étrangères chargé
de la coopération. Direction de l'aide au déve-
loppement -
Bureau des programmes. Secteur infor-
mation économique et conjoncture
: Togo
1970-1971 -
1971 -
dossier d'information
économique.
Paris
août
1972.
27 p.
+ 39 tableaùx en annexe.

331
IV -
Articles
54 -
ADICK Christel
: Padagogische Idylle und Wirtschafw -
wunder
ins deutschen Schutzgebiet Togo; in
: Die
Dritte Welt 5 (1977)
1, Weisenheim.
55 - ATTIGNON Hermann
: Le Togo du congrès de Berlin à la
conférence de Brazzaville; in
: Revue française
d'études politiques africaines, Paris
82
(1972).
56 -
BEHRENS Christine
: Afrikakundliche Lehranstaltungen
an Universitaten und Hochschulen der Bundesrepublik;
in
: Afrika-Spektrum,
Institut für Afrikakunde,
Hamburg 76 /
3 11. Jahrgang.
57 -
BESSIS Sophie:
L'Allemagne de l'Ouest;
in
Jeune
Afrique nO 982 du 31
octobre
1979.
58 -
BERGER Rolf
: Vertrag zwischen der BRD und der Repu-
blik Togo ueber Forderung der Anlage von Kapital;
in
: Aussenwirtschaftsdienst des Betriebsberaters
mit Recht der Europaeischen Gemeinschaften,
Heidelberg 1967 13. Jahrgang H.
7.
s. 262-267.
59 -
BRACHER Karl Dietrich
: Weichenstellungen deutscher
politik in den Anfangen der Bundesrepublik 1949-
1955; in
Karl Dietrich Bracher
: Die moderne De-
mokratie und ihr Recht.
J.C.B. Mohr
(Paul Siebeck)
Tübingen 1966.
S.
15.
60 -
BRIEUX Jean-Jacques:
L'affaire éwée; in Revue
française d'études politiques africaines, Paris
21
(1967). P.
102-121.
61
-
Bühler Heinz
: Koloquium des Instututs
für internatio-
nale Solidaritat der Konrad Adenauer-Stiftung über
"die Rolle der Massenmedien in Entwicklungsprozess"
Lome/Togo vom 5.-13.
Marz
1972; in
: Internationales
Afrika Forum (München)
8 /
1972 /
6.
s. 394-395.
62 -
CHARBONNIER François: Desequilibre entre l'aide pri-
vee et l'aide publique de l'Allemagne à l'Afrique;
in
: Les Echos, 5-2-1963/6-2-1963.

332
63 -
COLLIARD Claude Albert:
L'évolution du statut des
territoires du Togo;
in
: Annuaire français du
droit international II
1956, Centre National de
la Recherche Scientifi~ue. P. 222.
64 -
CORNEVIN Robert:
Le Togo, d'une tranche d'Afri~ue
allemande à la republi~ue autonome; extrait de
:
Comptes rendus mensuels
des seances de l'Academie
des Sciences Coloniales, par M. le Secretaire
Perpétuel, Tome
XVII, Seances des
1 er et
15 fe.-
vrier 1957, Paris.
65 -
CORNEVIN Robert:
La politi~ue exterieure du Togo;
in
: Revue française d'etudes politi~ues africaines,
Paris 82
(1972).
P.
59-71.
66 -
DECKEN (Hans von der)
: Das Entwicklungsprojekt "Drei
Musterd6rfer-Togo"; in
: Zeitschrift fUr auslindische
Landvirtschaft, Frankfurt/Main 8/1969
/
1. s. 71-77 .
. 67 -
DOM DEY K.
: Rapports
economi~ues des pays socialistes
et des Etats imperialistes avec l'Afri~ue; in Re-
cherches internationales 4ème année 11-12-1960,
cahier nO 22.
Editions de la nouvelle criti~ue,
Paris.
68 -
ENGELS Bremo
: Deutsche Bildungshilfe in der zweiten
Entwicklungsdekade, eine .wischenbilanz; in
: Verbund
Stiftung deutsches Uebersee-Institut -
Mitteilungen
II. QuartaI 1978 Hamburg.
S.
59-69.
69 -
GONIDEC P. F.
: L'evolution de la Republi~ue Autonome
du Togo;
in
: Annuaire français de droit interna-
tional III
1957.
70 -
HANDKE Werner:
La cooperation franco-allemande; in
Articles et Documents ~
01889 Paris.
71 -
HOFMEIER Rolf
: Regionale Ausrichtung und Schwerpunkt-
setzung der deutschen Entwicklungspolitik gegenUber
Afrika; in
: Verbund Stiftung deutsches Uebersee-
Institut -
Mitteilungen II. QuartaI
1978 Hamburg.
S.
32-58.
72 -
JEUNE A.
L.
Comment l'Allemagne aide les pays sous-
developpes?
in Le Capital 14-11-1961.

333
73 -
KODJO Samuel: Keine Humanitatsduselei, sondern poli-
tisches Kalkül;
in
: EntYicklungspolitik, Bonn
10-6- 1977 Nr 17 S.
508. Auszug aus
frankfurter
Rundschau 6-5-1977.
74 - KOHLER-DOST H. : Das Abkommen von Lome.
in
EntYicklungspolitische Korrespondenz 3.4/78 Hamburg
9. Jahrgang.
75 - KRABBE Günter
Arbeitsbedingungen in Togo; in
Frankfurter Allgemeine Zeitung
31 Juli
1976 Nr.
167/VI.
76 -
KUTTE W.
EntYicklungspolitik der EG - Ein Ueber-
bli ck ; in
: EntYicklungspolitische Korrespondenz
3.4118 Hamburg 9.
Jahrgang.
77 -
LUC HAIRE François
: Le Togo français de la tutelle
à l'autonomie; in : Revue juridique et politique
de l'Union française.
Tome XI -
1957, Librairie
Generale de Droit et de Jurisprudence,
Paris.
78 -
MARKOV W. et FRIEDLAEDER P.
: Le neokolonialisme et la
politique africaine ouest-allemande; in
: Recher-
ches internationales 4ème annee 11-12-1960, cahier
nO 22. Editions de la nouvelle critique, Paris.
79 - MATSKE Otto: Bonn hat jetz ein Konzept;
in
EntYicklungspolitik Bonn 10-6-1977. Nr
17
S.
500.
Auszug aus Deutsche Zeitung.
80 -
Nussbaum Manfred : Togo unter deutscher Kolonial-
herrschaft und der yestdeutsche Kolonialismus;
in
: Jahrbuch für Wirtschaftgeschichte.
Deutsche
Akademie der Wissenschaften zu Berlin.
1961. S.
9-28.
81 -
PEPY Daniel
: La republique autonome du Togo devant
les Nations Unies;
in
: Politique Etrangère,
1-1957,
Centre d'Etudes de Politique Etrangère, Paris.
82 -
QUERCY Roger
: Un des premiers objectifs de la future
politique economique allemande -
l'aide aux payx
en voie de développement; in
: Le combat 17-11-1961.
83 - ROCHERON Pierre
L'Allemagne -
Ce nouveau géant et
l'Afrique; in
Jeune Afrique nO 565 du 6 nov.
1971.

334
84 - Rohrs Hermann : Das Bildungssystem Togos auf dem Hin-
tergrund einer mehrschichtigen Kolonialzeit; in
:
Rëhrs Hermann: Afrika (Stuttgart 1971). S.
131-145.
85 - SAMIR Amin : Le Togo de la colonisation allemande à
nos jours. Série B : articles et documents nO 2,
janvier 1973. Centre Régional d'Etudes et de Docu-
mentation économique, Lomé (Togo).
86 -
SCHREIBER A. W.
: Die Arbeit der Norddeutschen Mission
in Deutsch-Togo auf der Sklavenküste; in
: Geschichte
und Bilder aus der Mission
Nr.
211903. S.
17.
87 -
SEYBOLD Erich: Ein Besuch bei ehemaligen C.D.G.-
Pratikanten in Togo; in
: Zeitschrift für Kultu-
raustausch
(stuttgart)
Jahrgang 17, 1967, H.
2.
D.
95-97.
88 -
STAHN Eberhard: L'aide apportée au développement par
la RFA; in
: Industries et travaux d'Outre-Mer
nO 372, avril 1963, Paris.
89 - WEHLMANN H.
Gerth
: Vierter europaischer Entwicklungs-
fonds;
in
: Entwicklungspolitische Korrespondenz
3.4/78 Hamburg 9. Jahrgang.
90 - WIEMANN J.
: Neokolonialismus oder Entwicklungspoli-
tik; in : Entwicklungspolitische Korrespondenz
3.4/78 Hamburg 9. Jahrgang.
91 - WIEDENSOHLER Günter
: Westafrikanische Staaten aIs
Vertragspartner auslandischer Privatunternehmen; in
Afrika-Spectrum, Institut für Afrikakunde, Hamburg
77/2
12. Jahrgang.
92 - WIRTZ H.J.
: Europa-Idee und Wirklichkeit; in
Entwicklungspolitische Korrespondenz 3.4/78 Hamburg
9. Jahrgang.