UNIVERSITE DE PARIS VIII St DENIS
DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE
TBE5E DE DOCTORAT DE 3è CYCLE
COMMERCIAUSAll0N DES PRODUITS VIVRIERS ET CAUSES
DU DEFICIT ALIMENTAIRE AU TOGO
Présentée et Soutenue par
AMOUZOU Essè Aziagbédé
DIRECTEUR DE THESE : PIERRE
PHILIPPE
REY
ANNEE 1984

UNIVERSTIE
DE
PARIS
VIII
ST DENIS
DEPARTEtt::NT
DE
SOCIOLOGIE
THESE
DE
DOCTORAT
DE

CYCLE
COMMERCIALISATION
DES PRODUITS VIVRIERS
ET CAUSES
DU
DEFICIT
ALIMENTAIRE
AU
TOGO
PRESENTE!
ET
SOUTENUE
PAR
AHOUZOU
ESSE
AZIAGBEDE
DIRECTEUR
DE THESE
PIERRE-PHILIPPE
REY
ANNEE
1984

~LE
~ES
/)/)ATIERES
e
ONTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
La Commercialisation des Produits Vivriers
CHAPITRE
l
LA COMMERCIALISATION !RADITIONNELLE DES PRODUITS VIVRIERS
18
A - Notion de commerce
18
l - Les marchés
18
a) - Le circuit co~=ercial
20
b) - Les agents intervenant dans la commercialisation
20
B - Les principaux agents de commercialisation
20 ..
l
- Le producteur
21
II -La collecteuse
21
III -La grossiste
22
IV - Les revendeuses déts.illantes
23
V - Les transporteurs
24
C - Les auxiliaires interméiiaires
24
l - Les racoleuses
25
II - Les manoeuvres chargeurs
25
III - Les gardiens des stocks
25
D - Approche socio-économiG~e des Agents de Commerce
26
.../ ...

CHAPITRE
I I
VENTE ET REVENTE DES PRODUITS VIVRIERS
28
A - Vente au niveau du Producteur
28
l - Circonstance et technique de
28
II - Les circonstances ou causes de la vente
28
III - Les ventes hatives
29
a) - Le besoin d'argent
29
b)
Les fêtes et les cérémonies rituelles
30
IV - Les ventes tardives
30
a) - Le risque de périssabilité
31
b) - La période de soudure
31
c) - L'approche de nouvelle récoltes
31
V - Les modalités de vente
32
a) - Les ventes à l'estimation
33
b) -La vente sur pied
33
c)
La vente sur grenier
33
d) - La vente sur les marchés
34
e) - La vente par tas
35
f) - Les ventes sur mesure
36
VI - Aspects psycho-sociologiques et économiques des rapports
producteurs-intermédiaires
37
a) - Relations Producteurs-grossistes
37
b)
Exemple de calcul du bénéfice sur le gari
39
c) - Remarque
39
VII - Les produits concernés
39
a) - Le maïs
40
b)
Le manioc
41
VIII - Les différentes sortes de marchés de production.
41
.../ ...

IX -
Nomenclature des marchés
42
a) - La ferme et le domicile
42
b) - Les marchés routiers d'approvisionnement
43
c) - Les marchés hebdomadaires
43
X -
La concurrence sur les marchés de production
44
a) - Concurrence entre commerçants
44
b) - Concurrence "Commerçants-Togograin"
44
XI -
Etablissement et évolution du prix à la production
45
a)
Formation du prix à la production
45
b) - Evolution des Prix dans le temps et dans l'espace
47
B -
Phase de Redistribution
48
l - Nomenclature de la phase
49
II - Les stratégies commerci2les sur les marchés de
consommation
49
a)- Les marchés de consommation
50
b)- Concurrence et formation du prix sur les marchés
de consommation
51
c)- La concurrence sur les marchés
51
d)- Les prix à la consommation
52
111- Brève synthèse sur l'évolution des prix de production
et des prix de Détail
54
IV- Variation du prix à la consommation dans l'espace
54
V- Variation du prix à la consommation dans le temps.
54
.../ ...

CHA?rrRE
III
IZS CONSgUENC;&S
DU
CIRCUIT
Tkl8I~IONN~L...........
57
A - Les avantages du circuit traditionnel •••••••••••••••••••••••••••••
57
1. - Les avantages financiers •••••••••••••••••••••••••••••••••••••
58
B - Les inconvénients du circuit traditionnel. .
.
l
Les inconvénients au niveau du paysan •••••••••••••••••••••••••
58
II - Les inconvénients au niveau du consommateur •••••••••••••••••••
60
C - Causes liées au fonctionnement du circuit •••••••••••••••••••••••••
60
1.- Stockage et transferts illicites •••••••••••••••••••••••••••••••
61
II - Dispariti des prix •••••••..••.••••.•••.••••••••••.•••.•••.••.•
61
D - Effets de la hausse des prix sur l'économie nat~onale •••••••••••••
62
CHAPITRE
IV
LE CIR:UIT
TOGOGRAIN
............................... 63
A - Statut juridique de l'Office ...................................... 64
l - Stru~ture juridiq~e •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••.•••
6~
B - L'orga~isation admini3trative et finan2ière actuelle .............. 70
l
T_
T'\\'
t'
. ~
l
et les succursales
-
J...:J.
.J1rec lon gen·, ra e •...•.•.•.•.••..•••.•.••.•..•.•••...•••.•
70
a)
La Direction générale •.•••••••••••••.•..•••.•..••••.••
70
b)
La Direction com~erciale ••••••••••••••••••••••••••••••
70
c)
La Direction administr3tive et financière •••••••••••••
71
ct)
La Di rec ti on technique •.••••••••••••••••••••••••••••••
71
. . .1. ..

II - Les succursales .....•.•.••••.••.........•...........••.....•••••
71
III - Le régime juridique du personnel ..•..••.••.•.......•....•..•.••
73
a) - Le personnel soumis au régime de droi t privé •.........••••
73
IV - Le personnel fonctionnaire de Togograin •••••••••••••••••••••••••
73
c ~ Organisation technique •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 74
l - Les infrastructures et les moyens de conservation •••••••••••••••
74
a) - Les infrastructures ....................................... 75
b)
Le stocknse en silo ....................................... 75
c) - Le stockage en magasin ••••••••••••••••••••••••••••••••••••
76
II - Les moyens de conservation ••••••••••••••••••••••••••••••••••••
76
D - Les points de vente et les moyens de transport ••••••••••••••••••••••
77
l - Les points de vente •••••••••••••••••••••••••.••••••••••••••••••
77
II - Les moyens de transport ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
78
CHAPITRE
V
LES OBJECTIFS DE L'OFFICE El' LES ACTIVITE3
AFFERENTE3 ........ 79
A - Les objectifs de Togograin ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
79
l - La sauvegarde des intér3ts du producteur ....................... 80
a)
Institution d'une politique d'achat favorable •••••••••••••
aux producteurs •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
81
b) - Création de débouchés •••••••••••••••••••••••••••••••••••••
81
.
c) - Stabilisation des prix aux producteurs .................... 81
...1. ..

II - Expansion et promotion de la production vivrière .............
a) - Participation aux programmes de recherches ••••••••••••••
82
III - Intervention pour l'octroi de prêts de production et commer-
cialisation aux producteurs •••••• _••••••••••••••••••••••
83
IV - La sauvegarde des intér!ts du consommateur ••••••••••••••••••••
83
a)
La lutte contre la pénurie ..............................
83
b) - La lutte contre la hausse des prix ...................... 84
B - Les activités commerciales ••••••••••••••••••••••••.••••••••••••••
85
l - La campagne d'achat •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
85
a)
Modalités d'achat •.••.••••••.••.••••.••.••••••••••••••••
85
b)
Les acheteurs intermédiaires ••••••••••••• .
. 85
II
Les agents de Tbgograin et les ORPV ••••••••••••••••••••••••••
87
III
Le prix à la production (Prix d'achat) ....................... 87
IV - La redistribution •••••••••...•••••.••••••••.•••••••••••••••••
89
v - Modalités de redistribution : ventes et transferts ...........• 09
a)
Les ventes ..............................................
b)
Les transferts ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
90
c)
Tableau de transfert de la région des plateaux
vers les autres centres •••••••••••.••••••••••••••••
90
VI - Stratégie de prix à la consommation ••••••••••••••••••••••••••
90
a) -
Le prix de vente ........................................ 91
VII
Réaction des groupes socio-économiques ....................... 91
VIII
- Les ventes à l'extérieur ••••••.••••••.•••••••••••••••••••••••
92
..•1•.•

CHAPITRE
VI.
LES PROBLEMES
FONDAMmTAUX DE
TOOOORAIN •••••••••••••••••••
94
A - Problèmes de crédit et d'organisation ••••••••••••••••••••••••••••
94
l - Les problèmes de crédit de campagne ••••••••••••••••••••••••••
95
II
Problèmes de crédit de campagne ••••••••••••.•••••••••••••••••
95
III
Difficultés relatives à certaines étapes de la commercialisa-
tion ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••.•••••••••••••••
95
IV - Problèmes au niveau de l'organisation des activités de l'Office.96
a) - Problèmes de stockage et de redistribution •••••••••••••••
96
CHAPITRE
VII.
LA NOUVELLE STRATEGIE DE TOGOGHAIN
......................... 98
A - La campagne de sensibilis~tion •••••••••••••••••••••••••••••••••••
98
B - La réorganisation des structures de l'office •••••••••••••••••••••
99
l - Les solutions envisageables •••••••••••••••••••••• : •••••••••••
99
II
Constitution de stocks à partir d'autres sources de production,
création de nouvelles structures de transformations de voies
de communication •••••••••••••••••••..•.•••.•••••••••••••••••••
99
III -'Compromis : Office - Producteurs et amélioration des disposi-
tifs de conservations •••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 101
CHAPITRE
VIII.
LA DiSTRIBUTION DU MAlS ~T US REACTION3 DU TOOOLAIS
FACE A L'ACTION DE POOOORAIN ••••••••••••••••••••••••••• 103
A
La campagne d'achat ..••.•••••••••••••••••••.•••••••••.••••••••••• 10.3
B - Période de soudure •••.••••••••••••.••••.•.•••••••.••••••••••••••• 103
...1...

1
c
Approche d'une nouvelle politique de distribution du mars •••••••••
105
D
Redynamisation de Togograin •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
105
l
L'exportation du mars •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
105
I I
L'innovation dans les méthodes à'achat ••••••••••••••••••••••••
106
I I I
Action sur les prix à la consommation •••••••••••••••••••••••••
107
IV
Conséquence
prévisible de nouvelles méthodes d'intervention
de Tbgograin •••••••••••••••••••••••••••••••••••••
107
E - L'enqu@te auprès des producteurs ••••••••••••••••••••••••••••••••••
108
l
Eléments de l'en~u@te •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
108
II
Villages dans lesquels a eu lieu notre enqu@te ••••••••••••••••
108
III
Les questionnaires ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
109
IV
Les résultats de l'enquête ••••••••••••••••••••••••••••••••••••
110
v
Part de marché actuel des différents acheteurs de mars ••••••••
112
F
Les commerçants privés face à la nouvelle politique de Togograin ••••
116
G
Les consommateurs et la nouvelle politique •••••••••••••••••••••••••
117
H
Les réactions du Togolais face à l'action de Togograin •••••••••••••
118
l
L'action de Togograin ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
11~
I I
Réaction de la population ...•.....••••....•.......••..........•
118
la masse paysanne ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
118
Au niveau de la redistribution •••••••••••••••••••••••••••••
119
III - Concurrence
entre l'office et les commerçants ..•.....•.•...•••
120
a) - Concurrence au niveau de la collecte •••••••••••••••••••••••
120
l - Iléments de définition d'une politique rationnelle de production •••
121
l - Action en amont •.••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
122
a)
Politique de prLX •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
122
b)
Politique de collecte
••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
123
c)
Présence permanente sur les marchés •••••••••••••••••••••••••
123
d)
Disponibilités des moyens de transport ••••••••••••••••••••••
123
II - Méthodes de collectes ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
124
a) - Politi~ue de stockage •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
124
...1...

-
b)
Stockage par les producteurs ••••••••••••••••••••••••••••••
124
c)
Stockas- par les acheteurs ••••••••••••••••••••••••••••••••
124
III - Action en aval ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
125
a)
Po11ti~u. de prix •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
b)
Politi~ue de distribution •••••••••••••••••••••••••••••••••
126
IV
Points de vente Togograin ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
126
V
Circuits préexistants ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
126
VI - Remarque
sénérale ••••••••••••••••••• ~......................... 127
CHAPITRE
IX
LE
STOCKAGE DES PRODUrrS VIVRIERS AU SUD-EST DU TOOO ••••••••••••
130
A - Une .osarque de peuples et une densité forte ••••••••••••••••••••••
1}2
l - L'Economie ~gionale ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
13'
a) - Le Sud-Est Togo est intégralement cultivé en mars
et manioc ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
133
b) - Des activités économi~ues intenses •••••••••••••••••••••••
135
B - Le stockage traditionnel des produits Tivriers au Sud-Est Togo •••••
137
l
Le Mats •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
137
II
Ebli-Va, une technique adaptée aux conditions du milieu •••••••
1~O
III
Le manioc-tubercule et le manioc gari •••••••••••••••••••••••••
IV
Le stockage assure une meilleure subsistance au monde rural •••
C - ra régulation des prix ...........••..........••....•..........•.••
148
l
La maintenance du pouvoir d'achat •••••••••••••••••••••••••••••
1~9
II - Les effets sur le développement économique global •••••••••••••
150
.../ ...

3
D - Le Stockage moderne
........................................................................
152
III - La conservation du manioc
157
Chapitre
X
Le stockage moderne : peut-on le substituer au stockage
traditionnel
161
A
Un essai de confrontation des deux systèmes
161
B
- Le choix dépend des objectifs pour~uivis
164
Deuxième Partie
Les causes du déficit alimentaire au Togo
Chapitre
XI
Evolution et alimentation de la population Togolaise
174
A - Evolution de la Population Togolaise
174
B - Insuffisance de la production vivrière
182
Chapitre
XII
Les exportations des denrées alimentaires effectuées
par le Togo
194
A - Les exportations clandestines des produits vivriers
194
B - Les exportations officielles des denrées alimentaires
196
Chapitre
XIII
Les causes coloniales et l'importance actuelle du secteur
vivrier dans l'agriculture togolaise
199
A -
La colonisation
199
B -
Les causes imputables à l'insertion de l'agriculture
dans l'Economie Togolaise et dans le marché mondial
.

4
C -
Orientation des recherches agronomiques vers le
domaine des cultures d'exportation
Chapitre XIX
Application du déficit alImentaire au Togo
216
Chapitre XIX
Causes liées au fonctionnement de l'agriculture Togolaise .....
224
Les perspectives d'avenir
252
Conclusion
, 269

-
)
D E D 1 CAC E
Cette thèse est dédiée à mes parents _

REM E Rel E MEN T 5

7
- Professeur
Pierre Philippe REY
Qu'il me soit permis de vous exprimer ici mes remerciements et
ma profonde gratitude car sans votre volonté, votre détermination et votre
rigueur méthodique, ce travail n'aurait peut-ëtre pas vu le jour.
- A tous les membres du Jury
Veuillez accepter l'expression vive de ma reconnaissance pour
avoir donné votre accord de participer à la soutenance de cette thèse malgré
vos multiples préoccupations.

-
8
ln T R 0 D :r C T ION
++++++++++++++t+++
L'objet essentiel de la fonction de, commerci~lisation, celui en tout
cas qui to~be le plus immédiatement sous le sens, est la mise des produits
à la portée des consommateurs. Par là elle apparaît comme au service de la
production et de la consommation. Ce service comporte la résolution des
antinomies qui résultent des désirs et des nécessités divergentes de la con-
sommation et de la production. Le consommateur veut et doit pouvoir s'appro-
visionner au fur et à mesure de ses besoins, en quantités aussi réduites
qU'il le désire, au moment Qui lui convient, sans être astreint à constituer
des stocks. Le producteur veut et doit être aidé dans l'écoulement de ses
produits et assuré dans toute la mesure du possible d'un emploi continu, ré-
gulier et rémunérateur des moyens de production dont il dispose.
En somme les consommateurs dans leur ensemble veulent acheter comme
ils consomment par petites Quantités. Les producteurs veulent vendre comme.
ils produisent le plus économiquement, par grandes quantités. Concilier ces
désirs opposés rentre dans la fonction économique du COIlU:lerce.
Quant à la fonction des détaillantes, elle consiste à s'approvisionner
en marchandises, cela veut dire tout d'abord les acheter, ensuite les con-
server et en entretenir en_permanence un amortissement. Tout comme les achatf
de la fonction de' gros, les achats de la. fonction de détail sont, ou tout au
moins doivent 8tre, Quand elle est correctement exercée, des achats, de pré-
vision. Mais dans les deux cas, la prévision ne s'exerce pas du même point
de vue. Pour la grossiste, la prévision tient-œompte évidecrment en premier
lieu de l'importance en quantité et de l'échelonnement dans le temps des
commandes qu'il attend de sa clientèle de détaillantes. La fonction de gros
organise ses achats en se basant surtout sur ce que seront probablement les
besoins de sa clientèle et sur ce que sont effectivement les conditions de
production du produ~t considéré.
Il faut signaler que très souvent, la grossiste ne vend son produit
qu'aux revendeuses et aux. fonctionnaires qu'en accordw.t un crédit pouvant
j
aller d'une semaine à un mois. Les différentes interventions des grossistesj
t
dans les circuits commerciaux montrent que le rôle de ces agents est très
f
l ,
important.
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),


- ~
Ils tirent certes, profit de leur activité grâce à leur esprit d'entrepri~e
et à leur courage. La baisse ou la hausse ùes. prix chez le producteur para! k.·
se repercuter sur le prix p~é par le consommateur. En effet les grossistes
approvisionnent le marché au compte goutte en prélevant, presque chaque
semaine, les quantités à vendre sur des stocks plus ou moins bien abrités.
Cependant, la prévision de la détaillante, dans le cas où elle s'approvi-
sionne directement chez le producteur, est basée principalement sur les
besoins manifestés ou supposés de la clientèle. Pour organiser ses achats,
la déta1.l1ante se demandera avant tout quels sont les besoins manifestés
des cours qu'elle déssert ou qu'elle entend desservir, et les besoins dont
elle espère pouvoir provoquer la naiss~~ce.
Commerçantes indépendantes ou liées à des grossistes, ces revendeuses
assurent la diffusion des produits auprès des comsommateurs. Installées d~,
les différents marchés de Lomé, leur rôle consiste à détailler le produit
suivant la démarche. A ce stade il est indispensable d'effectuer des pesées
si l'on veut connaitre le prix réel pratiqué, car le remplissage de la
mesure qui sert aux transactions peut être valable suivant les circonstanc·
et selon les clients.
Les détaillantes constituent un poids économiquement et numériquemenc
très important du fait du raIe qui leur est dévolu, ,celui de mettre à la
disposition du consommateur le· produit dont 11 a besoin.
Quelle que soit la structure commerciale, le marché se résoud en une
con:f'rontation d'offreurs qui veulent vendre et de demandeurs qui veulent
acheter. Leurs prétentions différentes sont égalisées par un mécanisme
d'enchères rabais qui aboutit à la formation d'un prix. Mais la commerçant~
qu'il s'agisse de la "grossiste" ou de la "détaillante", est aussi intéres-
sée que le consommateur à la réduction des frais de distribution ; car un
prix de vente plus bas élevera la demande des produits alimentaires et il
en va de son intérêt.
- Par ailleurs, en période de mauvaise récolte, lorsque les producteu1
se plaignent de la médiocri té de leurs récettes, les consommateurs eux se ....!
pla18nen~ de l'excès d.leurs dépenses alimentaires.
j
l
,
kl

10
Pait en soi, puisqu'il s'agit des m@mes objets, les uns et les autres· im-
putent aux commerçantes une retenue abusive et si le mal se renouvelle à
travers le temps, le phénomène incriminé va en s'aggravant.
Depuis ces dernières années, le mal est deVenu chronique. L'Afrique
noire doit faire face à de nombreux maux dont le plus crucial est la faim,
résultant d'un déficit alimentaire de plus en plus prononcé.
En effet la faim est l'une des questions fondamentales qui préoccupent
le monde entier depuis un certain nombre d'années car la nourriture est très
indispensable à la survie et à la croissance. Aucun citoyen, aucune nation
ne pourra avoir la conscience tranquille tant que la population entière aura
faim. Ainsi le développement rural est-il conçu dans n'importe quel pays com-
me un processus où le gouvernement unit ses efforts à ceux de la population
pour relever le niveau de vie. C'est comme dirait Crispin Kamau "le gouverne-
ment accroitra par tous les moyens la participation des "Togolais" à tous
les domaines de l'économie nationale" (1). Ainsi beaucoup d'efforts se dé-
ploient afin d'aboutir à l'autosuffisance alimentaire.
Nous nous proposons d'étudier la commercialisation des produits vi-
vriers et ceci pour certaines raisons. La première réside dans le fait que
l'agriCulture au Togo bénéficie plus que jamais d'une attention particulière
des autorités gouvernementales. En effet, il est constaté que dans la plu-
part des pays de l'Afrique de l'Ouest l'évolution des politiques agricoles
s'est caractérisée depuis 1960 par un désintéressement des pouvoirs publics
pour les cultures vivrières. Cela provient surtout de la colonisation qui
donnait priorité aux produits d'exportation (café, cacao, coton, etc ••• ).
M~me s'il fallait accorder quelque temps de réflexion aux questions
d'agriculture, les gouvernements préféraient se pencher sur celles des cul-
tures d'exportation qui sont sources de revenus importants.
(1) Crispin M. Kamau, le Kenya: l'Africanisation de la terre, du commerce
. et de l'emploi. in Afrique de l'indépendance poli tique à l'indépendance éco-
nomique, Ed. François Maspéro, PU]' de Grenoble, armée I975, page I27.
--,

II- -
Par ailleurs, les Gouvernements des Etats déjà indépendants ne voulaient
pas bouleverser les structures coopératives et paracoopératives issues de
l'époque coloniale. La production vivrière était donc laissée en marge et la
conséquence directe en est le déficit dans l'approvisionnement des vivriers.
Pour faire face à ce déficit, on était toujours oblieé de recourir
aux importations et les devises étrangères qui devraient servir à l'achat de
produits manufacturés étaient utilisées dans l'importation des denrées ali-
mentaires susceptibles d'être produites localement. Or l'importation de
certains produ1~s pèse très lourdement sur le bilan du commerce extérieur
(1). La plupart des Etats concernés prennent déjà conscience du problème.
Au Togo. nous constatons au cours de la période allant de 1966 à 1980
l'apparition d'une politique de développement rural grâce aux Sociétés
d'intervention dans ce domaine (SORAD par exemple) (2) et l'augmentation des
moyens de :forma:tlon des agents de l'encadrement rural.
A partir de 1970, de nouveaux plans nationaux de développement ont étJ
conçus et mis sur pied. mais le problème de la faim ne demeure pas reoins
préoccupant.
Ainsi le gouvernement togolais avait-il déclenché en 1977 la politique
di te de la ''Révolution Verte".
Il s'agit dë -diminuèr à court terme les
importations alimentaires, et, d'aboutir à long terme, à l'autosuEEi-

sance alimentaire.
.~alstorceest de constater qu'on n'est pas encore à l'abri de la
famine et que le problème réside maintenant au niveau de la commercialisatior
~
î
~e autre raison de notre étude est gue pos systèmes de commercialisation
-=i
i
des vivriers défaillants nous demeurent jusqu'à présent. inconnus.
..
-
- -----
---------------
(1) Les pays en développement avaient importé 70 millions de tonnes de céré-
ales en 1978 (ce n'est qu'un exemple) et pourtant les 800 millions d'~dividt
classés coJ:une vivants dans des conditions de "pauvreté absolue" ne pourraien'
tout simplement pas s'acheter assez de denrées alimentaires. même, si celles·
ci étaient disponibles! (Statistiques: Banque Mondiale dans la revue ''Progrè:
Rural" volume l, N° 4).
(2)
SORAn: Société Régionale d'Aménagement et de Développement créée en 196'
par l'ordonnance nO 15 du 14 Avril. Par ordonnance n077-43 du 16-77 elle fut:
dissolue et transformée en ORPV (Organi~·.
Régionale pour la Promotion et ,,:.;
la Production Vivrière). Ce dernier est aussi dissolu en faveur de la :OOPR
(Direction Générale de Développement Rural)créée par Décret n08Q-78 du II
!
.l..
Avril 1980. HIle s'appelle DRDR au niveau régional.
·.j.~.j
LI

-
12
fous nous rendons compte que l'ess~ntiel n'est pns de produire seule-
~tlD Grandes quanti t~s. Pourquoi produire au prix de. t:çavail souvent con-
~le la ~eilleure denrée possible si l'on est L~puissant à la commer-
ci&làtr dans les candi tians les plus favorables?
lautE d'un réseau adéquat la production s'écoulerait difficiler:ient et
en;;~rait d ''normes pertes.
ln matière de cocunercialisation des proàui ts de rente, les pouvoirs
pt.ao:. sont arrivés à régulariser les circuits erâce aux Offices OPAT,
~t, etc••• alors qu'en ce qui concerne les produits vivriers le cir-
~t2aditionnel prend le pas sur l'office Tocograin. La concurrence est
~te.
Le problème qui se pose aux pouvoirs publics est un peu délicat dans
la 2le':Q!'e ail ils doivent faire face à. deux intédhs opposés. Il s'agit de
c~~r à vendre dans des conditions satisfaisantes aussi bien pour les
lirod~t€urs que pour les consommateurs. On se demande comr.lent on peut y pro-
céder lklur ~u'il n'y ait pas de partie lésée.
En effet, les circuits traditionnels de commercialisation des produits
V1Vl'iers Ile sont bénéfiques que pour les commerçantes e;ros8"istes et reven-
deuses. Les pratiques .frauduleuses de celles-ci sont innombrables ; la
réalité est pire que l'imagerie et l'imagerie à elle seule est décourageante.
La commerçante, avant la r~colte, a souvent vu le paysan venir lui
demander, le supplier parfois, de lui donner de l'arEent qu'il remboursera
à la récolte. Dès fois c'est la commerçante, qui a elle seule, prend l'ini-
tiative. Ce "crédit" a l'avantage, pour la commerçante, de créer une clien-
tèle d'obliges dont on se garantit l'apport de la totalité de leur récolte.
Le paysan réagit alors aux usages cOImnerciaux en fonction de la si tua tion
de dominé.,
Il vend à la commerçante au prix que celle-ci lui impose.
II

L'agriculture a pour principale mission de pourvoir à l'alimentation
humaine. La consommation, surtout lorsqu'elle concerne les denrées alimen-
taires a un caractère de régularité très accusé. Les ac~~ts de 'produits
d'alimentation ne peuvent être guère différés ou auticipés. Le rythme écono-
mique semble appeler un rythme régulier de la production et de l'offre.
Ni la production, ni l'offre ne présentent toujours ~ caractère
de continuité. Or les causes techniques sont d'une importance remarquQb~e.
Il importe d'observer que l'agriculture vivrière constitu~ le domaine par
e.<cellence de la petite parcelle et de la petite expIai taUon. L'outillaee
agricole est peu diversifié et e~ige de l'utilisateur une dépense considéra-
ble d'énergie musculaire disproportionnée au résultat obtenu. L'efficacité
de cet outillage archalque et rudimentaire emp~che le paysan de mattriser le
milieu naturel et de tirer aisément de la terre les biens nécessaires pour
la satisfaction de ses besoins. Les défrichements se font, avec le coupe-
coupe. Le travail du sol est fait à la houe. Cette technologie traditionnel-
le entraine une faible productivité agricole. Or "toute économie se caracté-
rise par la production de denrées alimentaires" (1). Que le paysan togolais
produise pour l'exportation ou pour l'alimentation, sa productivité est
faible. Il ne peut en ~tre autrement dans de telles conditions rudimentaires
de moyens de production, car la capacité de production du paysan est saturée
Les conditions naturelles par ailleurs, (sols, climat, pluviométrie) s'im-
posent à elles et leur impriment leurs propres caractères. La demande très
rigide des d~éea alimentaires face aux conditions naturelles contrai~te
ne peut que provoquer des ruptures de stock car l'ottre.o n'arrive. plus à
,
satisfaire la demande. Ce caractère fluctuant de l'offre en fonction des
saisons cause des déséquilibres prononcés du marché des vivres ; la pénurie
alimentaire dans ces conditions est inévitable surtout si le temps d'ajuste-
ment du marché est long.
Au niveau des denrées péri3sablea le risque de fluctuation est plus
accentué surtout si ces denrées ne ~)e consomment que ~;ous leur forme primi-
tive. La solution à cette fluctuation est d'adapter ces denrées aux besoins
des hommes par une transformation qui les rend apte au stockage.
-------------------------------------------------------------------------
(1) John Hicks, une théorie de l'histoi:t'e économique,
Ed. Seuil, Paris, année I973, Page III.
i
/J
,~

14
..
JI. est ainsi surtout des producti\\S ;~Ul·aîchères. Une autre solution
-'ll.:talelJlent de la production t \\ t au lont; de ,l'année en introduif3ant
".elles variétés à cycles différents. Mais compte tenu des l'Fiisons de
~~ Jlevés que~. laisse la production de certaines denrées, les paysans
"~uven; en clins à rechercher les variétJs qui donnent une production
~ ce ~ui fait que souvent les périodes d'abondance de plusieurs pro-
. . . se coincident. Il est donc évident que les périodes de soudure soient
~t fr~ppées de déficit de ces produits.
Pour résoudre ce problème i l faut surtout chercher des solutions aux
?T'5 ES de stockage et de conservation pour pouvoir ajuster à tout moment
- Pamée l t offre à la demande.
Cette situation d'afflux de produits sur le marché pendant la période
d'~C€ et de manque total pendan~ la période de soudure fait que les
Pnb~ ces produits dépendent beaucoup plus de capacités de stockage et de
~ation que du volume de la production cou~ante. C'est une situation
~ ~uente ressentie sur les marchés to~~lais. Au Togo les variations
OQ ~...gular1tés
climatiques sont très poussées et manifestent leur influ-
ence sous deux aspects différents. D'une part elles entrahlent des vat"ia-
t~ annuelles dans le volume des récoltes et d'autre part elles peuvent
provoquer de véritables dommages (en 'cas de pluie exces~ive) qui atteignent
80it l'ensemble de la production agricole, soit UQl ou plusieurs produits
déte1'll1nés. C'est Un phénomène que le paysan togolài8 a toujours redouté
dane .. vie de cultivateur.
Par ailleurs un
ou plusieurs produits seront objet d'une réduction
de leur volume si celui-ci est compromis par une maladie endémique:
L'exemple actllel le plus frappant est celui d'Anfoin où les pieds de manioc
étaient dévastés par des parasites inconnus dans le courant du mois de
JUin I982.
Les statistiques agricoles ont fait état d'une baisse sensible de
la production en volume en 1982 pour l'ensemble des produits. Parallèle-
ment à cette situation l'élément dominant des trois dernières années a été
la. :f'1Uctuation extrêmement marquée des prix de~ produits vivriers. L'une
des causes de la baisse de la production est l'exode rural.

-·15
-
Très remarqUable au Togo, surtout dans le milieu rural, un important
mouvement d'émiffration saisonnier steffectu~ principalement vers les villes,
vers le Ghana et parfois vers le Nigéria.. Chaque année on estime à environ
50.000 horœnes et jeunes gens qui quittent pour des mois ou des années leur
village.
Par ailleurs on estime à environ 20.000 (1) le nombre des t0601ais
expatriés employés dans le secteur tertiaire.
Lomé est devenu depuis un long moment un lieu d'aècueil des émigrés
des campagnes. Ceux-ci pour la plupart demeurent sans travail et constitu-
ent ainsi un poids très lourd sur l'économie togolaise. Ceux qui trouvent
du travail sont relativement minimes et sont en majorité manoeuvres au
port de Lomé et dans. les secteurs de construction de bâtiment. Les femmes
et les jeunes filles deviennent pour la plupart des fe~nes de ménage des
"portefaix" au grand marché de Lomé pendant le jour.
Le point fort de
ce phénomène est que l'agricultUre se trouve démunie de bras pour sa
réussite.
Très souvent on estime la population active au secteur prima'ire à
plus de 80 ~ de la population totale ce qui tend à dire que l'agriculture
toeolaise a assez de bras pour son développement alors que malheureusement
les fuites de personnes rurales qui s'opèrent chque mois sont non négliea-
ble et s'impute justement dans cette proportion de 80 %.
Ces mouvements migratoires qu'ils soient internes ou externes ont
toujours des causes justificatives. Ces causes sont d'ordre agronomique,
sociale et économique surtout.
Pour ce qui concerne les causes économiques nous avons pu remarquer
qu'elles sont toujours à la base. Qu'il s'agit du diplômé ou de l'aGricul-
teur saisonnier, ce qui le préoccupe le plus, c'est l'amélioration de son
revenu.
-------------------------------------------------------------------------
(1) Recueil des informations : Service de la démographie à Lomé.

-
I6
~ aux causes agrono~ique8 elles sont liées à ln fertilité ou à la
s~de8 sols ou tout simplement à la rareté des so.ls. En effet l'état
utelès 301s togolais oblige les paysans, quand ils arrivent à bout de
l~d1orts, à quitter l~ur lieu habituel pour stins~aller soit dans d'au~
tJta!iporls où les sols sont plus fertiles, soit en ville, faisant ainsi
ra:iïcde.ent dos à l'ae;ricul ture.
A\\.\\-~ la production vivrière a été soumise à des contraintes de
~ .le démographie et de productivité qui ont rendu l'offre très riGide
c'~re assez peu sensible à des variations éventuelles des prix ou de
la ~ae. Autrement dit, pour les années I981 et I982 une des raisons
essentielles de la :t'1ambée des prix, tant ceux payés aux paysans que ceux
re~ 5Ur les marchés, réside sans doute dans la diminution sensible de
l'or~ de produits vivriers indépendamment d'autres facteurs tels que les
écha!lges extérieurs et leur contrôle ou la politique de stockage aux dif-
t~D~ stades des circuits de commercialisation.
L'une des causes conjoncturelles réside également dans la répercussion
des phénomènes ou conjonctures irrégulières d'autres pays ~u globe. Ainsi
~ ~~ sén~ral1sée des prix n'est pas un phénomène spécifique au Togo, le
C88 du 'l'aga n'étant que le reflet -de h bau~se des prix queconnait la quasi
totallU des pqs du monde entier.
Cette hausse est due plus essentiellement
- à la crise énergétique
- à la sécheresse qui sévit dans certaines parties du Globe et qui n'épargne
pas le Togo.
- à la faiblesse de la production de certaines denrées de première nécessité
face à.une population e;alopante
- à l'évolution rapide de la consommation
------------------------------------------------------------------------

'i--.
...
17
- à la rupture de stocks provoquée à certaines périodes de l'année par cer-
tainsoommerçants i cette rupture entrl'i~ant la pénurie volontaire de cer-
taines denrées alimentaires.
Le groupe de produits ayant le plus contribué à la tendance de hausoe
de prix est le poste alimentation. Cette augmentation est due essentielle[r~_v
à l'accroissement de prix des produits suivants:
- le gari (farine de manioc), une des bases de l'alimentation des tOGolais
a connu une hausse excessive de plus '00 ~ de 1980 à 1982 - l'igname frai-
che - le mil et sorgho.
Les grandes fluctuations des prix dans les autres centres urbains du
Togo ne semblent pas être dues au manque de moyens de communication, ni à
la distance séparant les localités, ni à la production spécifi1ue de la
r-égion concernée, mais -
0..
l'afflux des grossistes dans les marchés des cen-
tres urbains ce qui se répercute sur les prix moyens de détail.
En effet dans cette thèse nous nous proposons d'analyser les systèmes
de commercialisation des produits vivriers qui comportent le c·ircui t tradi-
tionnel et le circuit moderne dénom:né " circuit Togoerain et qui sera étudiét
en seconde position dans la première partie.
Dans :I:a seconde partie du travaiY noUS -'tudierons les causes du défi-
cit a11aentaire au Togo. Bn présentant la situation démographique nous
verrons comment évolue la population togolaise avec son taux d'accroisse-
ment naturel, son taux de natalité et de mortalité.
Nous verrons ensuite qu'en dépit d'une population sans cesse crois-
sante, il existe des exportations de produits vivriers, organisées dans la
clandestinité et parfois même au niveau de l'Etat. Une telle approche peut
nous permettre d'envisager en fin de compte, des solutions favorables à la
bonne commercialisation de nos produits vivriers.
liais avant d'aborder notre étude sans avoir des arnbigu!tés par la suit
nous définirons certaines notions relatives à la commercialisation.

18
++++++++++++++++++++++++~++++++++++++++++++++++++++++++++++
+
+
t
CHAPITRE 1
t
+
+
+
+
t LA OOMlŒRCIALISATION TRADITIONNELLE DES PRqDUITS VIVRIERS t
+
+
+
+
+
+
++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
A -
NOTION DE COMMERCE.
Cértains économistes préfèrent le terme de distribution à celui de
commerce. En fait il ne s'agit là que d'une querelle de vocabulaire parfob
caractéristique des milieux intellectuels. C'est pourquoi il ne para1t pas
d'une grande importance de vouloir mettre en relief ici les différences de
vue. Cependant l'on peut considérer que dans les milieux africains, le ter-
me "commerce" a été depuis la colonisation le- Vocable traditionnel pour
d~signer les diff~rentes formes d'~change entre les peuples, plus pré-
cisément entre le producteur et le consommateur.
La commercialisation est l'ensemble des processus qui consistent à
aider le producteur à acheminer et à rendre disponibles ses produi ts po,~r
le consommateur depuis le lieu de production. Mais lorsque l'on achète Wl
produi t, on ne pense généralement qu'au rapport producteur-consommateiu' COI-,'
me si tous les produits étaient vendus aussi directenent que dans le cns II
paysan qui vendrait sa récolte sur le marché.
Pour la majorité des Frodu!t~,__ i~ 1_ a d~nc entre le pr:.0d~c_tellr e.t le
consommateur tout un long chemin à parcourir, une série d'intermédiaires
qui réalisent chacun, suivant le service rendu, un bénéfice de sorte qu'-
arrivé au lieu de consommation, le produit voit son prix s'élever. Les prix
dans l'ensemble, ne sont pas fixés par voie autoritaire, mais s'établissent
suivant les lois de l 'off're et de la demande sur les marchés où s'effectl.-
ent les opérations commerciales.
l
LES MARCHES
Le terme de marché indépendamment du sens qu'il possèdè en économie
politique (lieu idéal de formation des prix, ou parfois aussi débouché n'a
pas chez les géoeraphes une définition précise). Tantôt il désigne une
bourgade où se font des transactions commerciales; tantôt un site restr8in'
qui attire périodiquement acheteurs et vendeurs au détail.

19
I l semble utile pour définir plus précisément ces lieux J'analyser
préalablemen t les transactions suscep tible s d' être ren con trée s sur ce qu'on
appelle les marchée, et qui peuvent remplir au moins J~ fonctions diffé-
rentes : Dans les premiers, les produits sont achetés et dirieés vers les
centres de consommation. Dans les deuxièmes, les produits sont présentés au'
choix des conso.llllJlateurs. Parmi ces marchés, ceux des erands centres urbains
sont particulièrement intéressants. Il est à constater que sur les marchés
de production ou d'approvisionnement, des vendeurs trouvent toujours à
acheter les produits et biens de consommation dont ils peuvent avoir besoin.
La vente des produits vivriers, par l'agriculteur, ne peut aux termes
de la loi, avoir lieu que sur les marchés. Il n'en subsiste pas moins trois
autres moyens utilisés par les commerçantes pour s'approvisionner:
- La vente sur pied qui permet au producteur de percevoir un acompte
avant la récolte. Certains produits vivriers sont vendus avant la récolte
lorsqu'ils sont encore dans le champ. Le plus souvent ces produits sur
pieds sont commercialement arrivés à maturité mais physiologiquement non.
Le prix est fixé en fonction de la surface, du nombre de pieds ou en fonc-
tion du namb.re d'épis. Cette vente est fréquente avec le ma!s ou·les grai-
nes avec la rafie sont bouillies ou légèrement grillées pour la consommatiçll:
- La·vente à la ferme soit dès la récolte, soit vente de marchandises
stockées-rles-commerçantes se promènent dans les fermes ët achètent les
produ!ta aux producteurs à un prix t1.x~ en fonction du volume du grenier ou
sur meaure.G~éra1ementle prix d'achat dans ce cas comme dans le premier
est dérisoire par rapport au prix sur les marchés.
- La vente "sur le chemin" qui consiste pour l'acheteur à intercepter
le producteur avant qu'il ne parvienne au marché.

20
a) -
Circuit commercial.
1
C'est l'ensemble des intermédiaires qui se plncent entre l'aericul-
teur et le consommateur. Il est dit court quand i l S'at;it de la vente di-
recte par le producteur au consorrunateur. Certains acricul teurs sont très
partisans de cette méthode; ce qu'ils traduisent par la formule "l'agri-
culteur doit rester maître de son produit".
Le circuit est long ~OTsque le nombre d'intermédiaires qui s'inter-
calent entre le producteur et le consommateur est élevé. Son inconvénient
majeur est la majoration de la différence entre le prix de cros payé à
l 'BBriculteur et le prix de détail payé par' le consommateur. Chacun des
intermédiaires prélevant sa marge bénéficiaire.
En effet, en théorie de commercialisation ou de distribution, il
existe en général deux stades principaux dans les fonctions de distribution,
à savoir le stade de gros et le stade de détail. Mais dans la plupart des
pays africains en général et au Togo en particulier la multiplic1tè'deà ~
aeents qui interviennent dans la commercialisation depuis la production
jusqu'à la consommation, nous amène à considérer au niveau des fonctions
..
de la distribution trois catégories principales d'agents: les producteurs,
les grossistes et les détaillantes. Ainsi pour @tre mis à la disposition
des consommateurs, les produits passent par différents intermédiaires.
b) -
Les agents intervenant dans la commercialisation.
La succession des opérations permettant l'approvisionnement du con-
sommateur (production, comme~ce de gros et de détail, transport et stoc-
kage) nécessite l'intervention de plusieurs agents économiques. Il peuvent
@tre classés en deux catégories : celle des principaux aeents (que nous
venons de citer) et celle des intermédiaires (auxiliaires).
B
-
LES PRINCIPAUX AGENTS DE CO~~CIALISATION
Ils forment une cha!ne plus ou moins longue ayant à leur tête le
producteur.

-' 2I
l
Le producteur.
Dire que le producteur est un agent de commercialisation ne sieriifie
pas que le tait de vendre les produits de son fond rural lui confère la
qua1i té de oonsoerçante.
On parle d'abord de lui puisqu'il constitue ave c sa famille le pre-
mier maillon de la chaine. A part le simple acte de production, il peut
assurer une première transformation, le plllS souvent manuelle : égrenaGe
du mals, fabrication de la bière locale, du sari pour ne citer que ceux-là.
Ensuite i l achemine les produits par portage où à vélo sur les mar-
chés parfois même distants de IO kilomètres. On sollicite dans certains
cas l'intervention des manoeuvres équipés de "pousse-pousse".
Toutes ces gênes peuvent amener le paysan à vendre à la ferme ou sur
le chemin ou encore à stocker puis conserver en attendant l'arrivée des
collecteuses ou des erossistes.
II
La col1ecteuse.
Elle a pour râ.1e d'acheter le produit à l 'agricul teur que ce soit
sur les marchés ou à la ferme. Il faut faire une distinction entre collec-
teuse-~8sionnaire et collecteuse-revendeuse.
- La prem:1.ère a le statut "d'acbetev agréé" au service des grossistes.
BIle est rêmunérée au sac par son commettant qui lui foumi t des. sacs vides
et de l'ar:gent nécessaires pour les affaires. Son rôle est très important.
Elle négocie le prix sur la base des instructions données par la grossiste,
procède à la mesure des tractions , remplit les sacs et sa capacité de mar-
chandage peut lui faire bénéficier selon les circonstances d'une quantité
plus ou moins importante de produit en guise de cadeau.
La seconde est une vraie commerçante travaillant pour Gon propre
cOI:lpte. Elle fait plusieurs déplacements par semaine se :rendant sur les
marchés distants environ de 25 kilomètres où elle traite presque toujours
avec les ~mes personnes. Elle peut obtenir des sacs de céréales ou de e~i
qu'elle viendra revendre à des grossistes sur les marchés urbains.

22
III
-
La erossiste~
,
Son activité constitue l'un des éléments essentiels rie l' ore;ant'satio:
des marchés urbains qui détenninent le prix et la concurrer.ce. 'Elle assurE
le transfert des produits des marchés de production aux m:œchés de com,OlTu71:
tion où elle livre souvent à crédit à des re'tendeuses-détaillantes. Ell~ a
acquis un poids social considérable. Son activité dépasse parfoiR le cadre
terri torial. Elle démarre son activité avec un capi t.al plus ou moins impor-
tant que celui des autres agents du secteur. Pour obtenir ce fonds nécf~0­
saire certaines s'organisent en associ~tion (tontine) d'une ou plusieurs
dizaines de personnes.
Nous avons constaté que 35 ~ des grossistes ont emprunté le capital
nécessaire à leur entrée dans le cO~lerce puisqu'il s'aeit de traiter par
quantités importantes, surtout au comptant. Hne grossiste en mAls immobi-
lise un fonds estimé à 2.600.000 F en moyenne et réalise W1 chiffre d'af-
faires évalué à 37.000.000 F CFA (1). Les grossistes SO'1t très dynaniques
et aseurent l'approvisionnement des erands centre:-> urbains. Elles prennent
en charge tous les risques intervenant au cours du trqnsport et du stock~c
des produits
sacs détériorés, produits mouillés ou pourris etc •••
L'importance des pertes relatives aux transport et stockage peut s'évaluer
à 50 ~ pour les céréales (2) et à ro ~ pour les ign&~es.
__ ~
A_'!~t d 'éco_~e!:~es produits sur lesma!,c!lés _de_con;3o~~H9n-,- elle
doit les stocker sur l'un des marchés. Le temps de stockage dure d 'tm jour
à une semaine suivant le produit. Le gardiennage de ces stocks -est assuré
par des gardiens qui perçoivent 100 F CFA par sac pour la période de gardie-
nage. Les conditions matérielles de stockage sont assez rudimentàires. Pour
les achats des produits à la ferme, sur le chemin du marché, la grossiste
n'intervient pas directement la plupart du temps. A cet effet elle utilise
les commissionnaires.
(1) Résultats d'enqu@te faites sur les marchés "Le To..;o" et "cimetière"
respectivement spécialisés dans le commerce de mals et de sorgho. cf.
"Diagnostic du mouvement des prix des produits vivriers au Togo" N° 3254.
(2) Pour les céréales, les pertes ont lieu essentiellement pendant le tran-
sport, les risques de pertes au stockage sont moindres.

-
23
On doit noter aussi que son rôle social se C2Ulifeste encore par le
fait qu'elle accorde les avances au producteur, (en nature ou en esvèces) et
:tu'elle peut vendre à crédit (crédit don't la durée est souvent de un mois)
à certains consommateurs urbaifis dont le pouvoir d'achat est faible.
Les commerçantes se souviennent toujours de toutes les pertes subies
et de touS les frais occasionnés par les activi tés cOlluerciales. A titre
indicatif, nous notons suivant le lieu d'approvisionnement le coût d'approche
d'un marché de production à Lomé pour un sac de grain de 100 Kg :
EN
F. CFA
----------------------------------------T-------------T--------------
,
ANIE
TABLIG30
CHA R G E S
(Région des
(Région Mari-
Plateaux)
tille)
Intervention du commissionnaire •••••••
15
50
Remplissage, Ensachage et couture ••••••
15
75
Chargement •••••••••••••••••••••••.••••
25
25
Transport ••.•.......•.••.••.••.....•..
50C à 600
600
Déchargement à Lomé ...................
50
50
125 à 825
625
Les produits sont stockés sur les marchés de consommation pour un
temps relativement court avant leur écoulement auprès des revendeuses-
détalllantes.
IV
- 'Les revendeuses-détaillantes.
Ces commerçantes indépendantes ou liées à des grossistes (qui leur
livrent à crédit) mettent les produits à la disposition du consommateur en
les fractionnant en petites quantités suivant la demande. Au niveau du
villSbe, la revendeuse-détaillante travaillant seule, avec parfois l'aide
d'un membre de la famille vit souvent à proximité du marché local et con-
nait bien les conditions du marché. Selan les renseignements recueillis,
une partie importante des détaillantes (40 ~ environ) a emprunté le capital
nécessaire. La concurrence dans ce commerce est très forte et il est besoin
de mettre beaucoup de talent en jeu, ce qui favorise des manoeuvres fraudu-
leuses de transactions. Les possibilités de tricher sont plus ou moins
grandes suivant le client à servir.
1
,,J

24
La détaillante travaille tous les jours de la semaine et vend général€
ment} à 4 produits à la fois : céréale~ seulement ou céréales et féculents.
Ces capacités de stockage sont très limitées.
Les transports de la plupart des produits empruntent l'axe routier
international et le chemin de fer. Dans la région maritime, les transports ,
de ma~s 'et du gari empruntent essentiellement l'axe routier loneeant la
côte d'Bst en Ouest à partir de la région agricole du Sud-Est.
Les échanges entre villages ou avec les centres de consomoatibn si-
tués en moyenne à 15 kilomètres des zones de production, sont assurée par
portage ou à vélo à cause de l'insuffisance ou du manque d'infrastructure
routière et de moyens de transport adaptés.
Ainsi, les frais de transport comptent dans la fixation des prix des
produits sur les marchés.
v - Les transporteurs.
Certains transporteurs sont totalement indépendants alors que d'autres
sont au service d'un tiers (un tiers totalement étranger à l'activité ou
une association de grossistes disposant d'un véhicule). Il s'établit ici
une relation d'acheteur salarié-commettant. Le rôle de ces transporteurs
est double :
- 11s fournissent des sacs videe à remplir aux collecteuses contre commis-
sion J ensuite, 11s récupèrent les produits collect.és.
Les véhicules utilisés sont en général des camionnettes bâchées transpor-
tant en moyenne 25 sacs de céréales soit 1,25 tonnes de grains appartenant
à plusieurs commerçantes qui se partagent les frais inhérents.
A cSté de ces principaux agents, on trouve certains intermédiaires.
c - LES AUXILIAIRES INTERMEDIAIRES.·
Il s'agit des racoleuses, des manoeuvres chargeurs et des gardiens
de stocks.

-
'25
, .
l
Les racoleuses~
,:.1..
La modernisation aikuise toujours l'esprit d'invention. L'apparition
de l'office "Togograin" a permis à certaines personnes de créer Une acti-
vité spéciale qui ne nécessite aucun capital de démarrage. La racoleuse
part de l'idée que le "prix d'achat TOGOGRAIU" est fixé et que le Pa.Ysan
aimerait plutôt vendre aux: commerçants proposant des prix alléchants. Alors, 1
sur les chemins du marché, elle intercepte le paysan à qui elle fait savoir
que le prix officiel Togograin est 7.000 P le sac de 100 Kg de céréales sur
le marché; mais qu'elle est à sa disposition pour l'aider à contracter avec
un commerçant à W1 prix supérieur. Ce dernier lui confie le produit et at-
tend au lieu de rendez-vous où il sera rejoint plus tard par la racoleuse.
Cette dernière reviendra dire que les choses n'ont pas pu marcher comme ellq,
l'espérait; alors elle n'a pu vendre qu'à 7.~ P ou à 7.600 P alors qu'-
elle a déjà prélevé une certaine somme allant de 200 à 300 F. Le paysan lui
paie encore une commission ignorant qu'elle s'était déjà en partie rémunérée
ou du moins s'il l'imagine il ne cannait pas le montant. L'essentiel est
que son produit soit vendu à un prix supérieur à 7.000 F. Les racoleuses
sont souvent ressortissantes du milieu, ce qui crée un climat de confiance
. et elles spéculent sans bourse délié.
II
-
Les manoeuvres chargeurs.
l l,s sont soit les apprentia~!:la~!e_~~, soit des jeunes villageois
venus pour de petits services rémunérés. Ils réparent les sacs endommagés,
les remplissent, les recousent et les chargent ou les mettent en ~aa sur
la place du marché en cas d'impossibilité d'évacuation immédiate. Des gar-
diens occasionnels sont recrutés à cet effet.
La rénumération des manoeuvres se décomposent cou~e suit
- ensachage •••••••••••••••••••••••••••••••••
15 li'
- chargement ••••••••••••••••••••••••••••••••
15 ou 25 F
III
-
Les gardiens des stocks.
Ils sont en général, recrutés parmi les manoeuvres. Ils sont évidem-
ment des ressortissants bien connus du milieu. Ceux-ci perçoivent souvent
une somme de 100 P par sac et cela pour un temps relativement court (un
jour ou une semaine au maximum), les produits étant laissés en plein.air,
rarement couverts de bâches.

26
D
-
APPROCHB 5OCIO-ECONOJŒQUB DES AGENTS DE COMt.1SRC!.
Le poids des agents de commerce dans 'les fonctions d'approvisonnement
des centres de consommation et partant dans l'économie nationaie est tel
que les problèmes que connait la fonction de distribution aussi bien dans
le temps que dans l'espace et à des degrés divers sont intimement liés au
statut socio-économique de ces agents••• Ils " ••• apparaissent, à l'obser-
vateur, éomme des hommes vivant en groupe et agissant en commum sur le
milieu qui les entoure pour satisfaire au mieux leurs besoins" Cl).
Au Togo, et plus particulièrement dans le Sud du pays, la commercia-
lisation des produits alimentaires est exclusivement assurée par les femues
dans un cadre tradi tionnel.
Quelles sont les raisons de cette intervention massive des femmes
dans les opérations commerciales ?
En effet, il peut y avoir plusieurs motivations, mais faisons remar-
quer brièvement que la plupart des femmes' qui se livrent aux activités com-
merciales sont analphabètes et n'ont d'autres débouchés que le co~erce.
Ajoutons que d'autres pratiquent le commerce par vocation, ce qui est chose
courante, étant devenue un phénomène purement social. La seconde raison
tient au fait que certaines jeunes filles n'arrivent pas à finir leurs
études.
En effet, "le temps est le champ du développement huuain" (2), au-
jourd'hui la femme togolaise a évolué, les choses ont considérablement
changé et ces cas précités sont devenus rares.
Ainsi au Togo comme dans beaucou~ de réGion6 d'Afri~ue, ce sont les
femmes qui ont la responsabilité de fait des cultures vivrières: production,
récol te et vente. L'importance des fem:lies ne se liEli te donc pas au fait
qu'elles puisent l'eau, ramassent du bois et I,roduitient des aliments. Leur
rôle- est important dans le développement de la Nation.
-------------------------------------------------------------------------
(l) Jean Bancal, l'économie des sociologues, Ed. PUF, Paris, année 1974,
page 41.
(2) K. Marx cite par Anouar ARDEL in la dialectique sociale, Ed. Seuil,
Paris, 1972, Page 7.
.~

·27
Alors que les conso~~teurs se rencontrent parto~t, les producteurs
ne se retrouvent que dans les milieux ruraux pro~iceo à leurs activités
ae;ricoles et artisanales; grâce aux femmes, les produits alimen:rdres
parviennent quand-même aux consommateurs les plus éloiGnés. Elles forment
un réseau que nous appelons "circuit traditionnel de com.-ùerciulisation",
circuit le plus ancien qui s'avère très compétitif par les moyens qu'il
met en oeuvre. Liais il est à noter que, dénué de toute morale, ce circuit
peut s'avérer très n~isible à la population entière lorsqu'à la suite des
manoeuvres spéculatives, le pauvre citoyen ne peut pas s'acheter le mini-
mum de vivres dont il a besoin.

28·
•••••• , ••••••• ++++++++++++++++++++++++++++++++++
:
CHAPITRE
II
t
+
+
+
+
+
+
+
tD!B f t JŒVENTE DES PBODUITS VIVRIERS
+
+
+
+
+
+
.
+
++
+++++
++.++++++++++++++++++~++++++

LA 'VE!Im AU NIVEAU DU PRODUCTEUR.
L'agri.eulteur se sentant mattre de ses produits, entend organiser la
vente comme bon lui semble puisqu'il n'a de compte à rendre à personne.
Une entreprise pense toujours au maximum de clients nécessaires à
conquérir et aux moyens à mettre en oeuvre pour y parvenir. Mais rares sont
les agricul1;eurs qui nous avoueraient qu'il en est de même à leur niveau.
S'ils se voient parfois lésés dans un contrat de vente, c'est parce
qu'ils ne déterminent pas au préalable une méthode rationnelle de leur
acte juridique (la vente). Les modalités de vente et les marchés d'échanges
nous permet"te:nt de rester près de la réalité.
l
Circonstance et technique de vente.
Par ctreonstances de vente nous entendons ici les causes, c'est-à-
dire tout ce qui pousse le paysan·à mettre ses produits en vente. Un ar-
tisan par exemple, décide en principe de vendre définîtivement son article
__.apJ:èll.. l'av01.r' ache~é. En matière agricol~, l_e_s__:hose~ peuvent être préci-
pitées et tout se-résume dans les causes de la vente et les modalités de
transfert de propriété que nous verrons successivement.
II
- Lescireanstances ou causes de la vente.
Selon lm vieil adaee courant, une poule mère ne va au marché pour
rien. Si elle ne casse pas des oeufs, c'est qu'elle tue ses poussins. On
ignore les autres raisons possibles. Chez le producteur les raisons de la
mise en vente de ses fruits sont diverses et l'on ne ~aurait les énumérer
toutes. On note que certaines ventes sont prématurées alors que d'autres
interv±ennenttardivement. Nous examinerons successivement les ventes hati-
ves et les.entes tardives.
":-:,~~":: 1
.,~

III
-
Les ventes hatives.
Elles ont lieu avant ou aussitôt après la récolte et de différentes
manières suivant la nature des produits. Les causes les plus connues sont
les suivantes :
a)- Le besoin d'argent:
Le paysan en général n'a pas d'autres sources de revenus à part son
exploitation agricole. !.:ême si son alimentation repose en grande partie
sur les produits de son champ, il a aussi certains condiments à payer de
m~cre que certains biens de première nécessité ou de l~~e (pétrole, vélo,
poste-radio, etc). Il a parfois besoin d'argent, rien que pour faire face
aux litiges de terrains fréquents entre famille ou pour s'acquitter de
dettes contractées depuis un certain temps.
En effet, le paysan emprunte parfois de l'argent ou achète les pro-
dui ts de semence, dette ayant pour garantie, la future récolte.
Nous savons tous, que dans les milieux ruraux le volume du grenier
constitue un moyen de signification sociale. C'est ainsi que tous les
paysans sont unanimes là-dessus que leur prestii;e dans la société est dé-
terminé par l'importance de la taille du grenier. Ainsi on peut se poser _
la question de savoir pourquoi certains paysans liquident leurs produits
sur le marché en période d'abondance alors qu'ils pouvaient stocker et
vendre- eD période-cie soudure.
-- -- -- ---- - -
Les Tentes hatives sont effectuées tout juste après la ré colte et
sont dues à des contraintes inhérentes aux femmes et aux ho~s. Comme
nous l'avions précédemment dit la récolte est souvent collective et se
fait-essentiellement par les femmes du village ou de la famille et à cha-
que jour de récolte ces dernières reçoivent une cuvette ou un panier (de
rayon environ 40 cm et de hauteur 65 cm de mals non despathé). Donc au
nombre de jours de récoltes correspond le nombre de paniers reçus.
Donc c'est principalement ce mals reçu sous forme de rénumération
du temps de travail en nature que les femmes égrennent pour vendre sur
les marchés hebdomadaires en vue de l'achat des condiments de la sauce et
d'autres besoins vestimentaires.

Les hommes ~galement vendent leurs produits de récolte pour satis-
faire les besoins immédiats très divers en pa!ticulier.
Somme toute nous pouvons être sans risque de nous )Ao~ que le
paysan le plus humble sait qu'en stockant pour vendre en période de sou-
dure il en tirerait beaucoup 'plus de bénéfice : mais son action, celle qui
lui impose. un comportement aussi humiliant que celui de tout vendre en
période d'abondance à de vils prix, est motivée la plupart du temps par des
besoins financiers.
Donc comme le croiraient certains, ce n'est pas l'intelligence qui
fait plus dé~aut au paysan, c'est le fonds qUi lui manque.
b)- Les fêtes et les cérémonies rituelles.
Certains villages connaissent des manifestations particulières en
dehors des têtes de Noi!l.
C'est le moment de se procurer de nouveaux oostumes ou d'objets de
parure particuliers et surtout de profiter des occasions pour inviter les
voisins à boire.
Par ailleurs trente à quarante pour cent des dépenses annuelles d'un
grand nombre de cultivateurs sont' relatives aux funérailles. Et si l'on se
rend dan. les milieux où l'animisme est solidement ancré on remarque que
-
-
._-----------
-
-
--
--
-
- - -
---
--
les cér6mon1es rituelles aussi engendrent beaucoup de dépenses et souvent
en vue d'1JIplorer les mines des ancOtres afin que la saison prochaine soit
fructueuse.
En tant qu'individu disposant de moyens liJuités devant des besoins
illimités le cultivateur n'entend marquer aucune réticence et procède
rapidement à la vente de ses produits alors que les ventes tardives sont
peut-être guidées par d'autres soucis.
III
-
Les ventes tardives.
Elles s'e~~ectuent lorsque le paysan sait qu'il ne sera pas en situa-
tion d'1mpéctmiosité jusqu'au moment de la vente. Elle permet au paysan
de tirer le meilleur parti de sa culture car effectuée en période de diset-
te.

-
':51
Cette vente n'eat pas aussi courante que la première.
Les causes les plus connues sont le ri.sque de périssabilité, la péri-
ode de soudure et l'approche de nouvelles récoltes.

a)- Le risque de périssabilité •
Chez certains p~sans le grenier est gardé co~~e un objet d'exposition
qui réflète la valeur des travailleurs laborieux. Or les céréales ne s'y
trouvent pas prot~és contre les charançons et les roneeurs. Soit on se sert
de l'insecticide-poudre DDT, soit on allume du feu de temps en temps sous
le grenier ce qui peut en gendrer un autre risque; celui de l'incendie
d'imprudence. Au niveau des féculents, le manioc ne se conserve pas après
déterrage eauf s'il est transformé en gari. Contrairement à l'igname, il
se conserve sous-terre mais les rongeurs en détruisent parfois une bonne
partie. Paute de moyens efficaces de conservation, le paysan peut donc dé-
cider de mettre ses produits en vente.
b)- La période de soudure.
Puisque c'est le moment où les produits coûtent chers certains pay-
sans qui se sentent en position de résistance l'attendent seulement pour
commencer par vendre. Il s'aeit surtout du moment de préparation des ChaDpS
et des semences.
c)- L'approche de nouvelles récoltes.
On sait que le prix est fonction du rapport entre l'offre et la de-
mande. L'afflux de nouvellea récoltes sur le marché engendre la ~isse des
prix. Dans certains cas les stocks anciens sont sous-estimés. Alors pour
éviter les circonstances désagréables (c'est-à-dire éviter de voir les prix
dégringoler) le p~san décide d'écouler son ancien stock avant qu'il ne
soi t trop tard.
Pour le manioc (qui est vendu sous forme de gari) il est difficile
de prévoir une période d'abondance ou de soudure, car les récoltes sont
étalées dans le temps puisque même pendant la saison sèche la récolte
s'opère normalement.

:.. '2
Mais un fait particulier s'opère sur le marché: Le rrix du cari
diminue généralement après une petite pluie, car la quantité de tubercule
récoltée est plus importante,due au fait que les conditions de récolte son
fecili tées.
- Donc les ventes tardives concernent principalement le œaïs car
étant ~'une part un produit non périssable à court terrr~ s'il est conserv2
dans de meilleures conditions et d'autre part ayant une période de récolt~
déterminée dans l'année. Cette vente en période de soudure se remarque
généralement au l,liveau de t.TOS producteurs qui n'ont pas· des besoins im-
médiats aussitôt après la récolte.
- Cette vente tardive s'effectue pour des raisons liées au produit
et au producteur :
• au produit : car le paysan n'a pas encore les moyens de conserver
son produit plus d'une année, et plus il dure sur le ~renier plus il est
attaqué par des charançons.
* au producteur : car les travaux de construction du brenier étant
~! __ j;t7.1
trop astralgnants, de ce fait le paysan vend les anciennes J ~ pour
attendre les nouvelles.
- La période de soudure correspond à la période où le prix unitaire
est plus élevé d'où bénéfice plus important.
Ainsi le paysan peut profiter du revenu que leur procure ces ventes.
On se demande comment s'opère le transfert de propriété entre le pro-
ducteur et le commerçant. Il faudra donc se reporter aux modalités de vente
IV
-
Les modalités de vente.
Nous nous si tuons sur un terrain rural. Dans le méco..'üsme de la farml
tion du contrat de vente,le consensualisme prend larlement le pas sur le
formalisme presqu'inexistant. L'initiative est laissée à la volonté des
parties qui n'ignorent pas du tout les conséql.lences qui peuvent en découler
l'obligation pour l'une de livrer la marchandise et celle de payer le prix
pour l'autre. Nous verrons les modalités d'échange à travers deux grandes
catégories de ventes qui sont: les ventes à l'estimation et les ventes
sur mesure.

-
33
a)- Les ventes à l'estimation.
Par ce terme, nous désienons les modes de vente dans lesquels n'tnte=-'
vient aucune unité de mesure. Ce sont alors: la vente sur pied, la vente
sur grenier et la vente en tas.
b)- La vente sur pied.
Certains produits vivriers sont vendus avant la récolte lorsqu'ils
sont encore sur le champ. Le plus souvent ces produits sur pieds sont com-
mercialement arrivés à maturité mais pnysiologiquement non. Le prix est
fixé en fonction de la surface, du nombre de pieds ou en fonction du nOffibre
d'épis. Cette vente est fréquente avec le mals.
Cette ven~e concerne surtout le mals frais et le ma~ioc. Le paysan
limite une parcelle du chanp à l'aide de piquets. Il est donc difficile de
déterminer la valeur réelle de la march~dise. Il faut lever la tête et
jeter un coup d'oeil sur l'étendue limitée ou de faire un petit tour pour
voir si le prix proposé par le cocontractant est acceptable. ~.jonsieur
Kougblénou Akoétévi qui avait effectué
~~
travail de recherches à
VOBan (Sud-Est du Togo) écrit à propos de la vente du manioc que .':Elle est
également la plus préférée par rapport à la vente qui consiste à donner aux
femmes une partie de son champ lesquelles vont se charger de la fabrication
du gari ; de même que de sa vente au marché hebdomadaire et du revenu. Le
producteur en prend les 2/3 et les feJllllles 1/3 ; ceci provoque dès fois des
li':ttiê's'-entre p;roducteurs et '-;ev~~d~-~';~-'quand les ~~'~e-rs se ~entent fl-
,
;W....~)
Pour parer à tous ces inconvénients certains paysans préfèrent la
vente sur pied qui est d'ailleurs facilitée par le fait que le bouturage se
fait en ligne et le prix est fixé en fonction du nombre de pieds de bouture
sur la parcelle, prix qui est d'ailleurs très variable suivant les produc-
teurs et les régions.
c)- La vente sur erenier.
Les commerçants se promènent dans les fennes et achètent les produite
aux producteurs à un prix fixé en fonction du volume du grenier ou sur me-
sure. Généralement le prix d'achat dans ce cas comme dans le premier est
déris2.!E':-R~~~E;?!~_au prix sur les marchés.
tlJIOU9b1~UA Ioétévi, commercialisation des produits vivriers dans
la circonscription de VO, rapport de .fin d'Etudes, 3~e ann#:e ESA,
Universi t#: du B#:nin (Togo), ann#:e 1978, PCll~ 4!f-

d)-
La vente sur les marchés
C'est la forme la plus courante de vente des produits,vivri-
"
ers.
Les produits sont vendus par sac, les sacs de jute généralement. Ils
sont également vendus par bols ou assiettes. :lous allons citer quelques
unités traditionnelles de mesure q~i d'ailleurs diffèrent selon les zones.
----------------------------------------------ï---------------
1
,
Produit
Zones
Mesure
'Correspondance
en Kg
ASRAMA
Ouaga
} ,50 - 5
NYAMASSILA
Agoue
GLEI
Nepiedegban
3,2
L
0
M E
Anyissigban
2,2
, ,7
.
Kpogban
'
~o""e.
Nepidegban
C'est un mode de vente de mals qui tend à dispara1tre. Les produits
sont vendus alors qU'ils ne sont pas prélevés du grenier. Le prix convenu
entre le producteur et le commerçant est fonction du volume du grenier.
Comme dans le cas précédent, l'acheteur peut jouir du droit de conservation
sur les lieux à ses risques et périls mais le plus souvent, le grenier
est immédiatement défait.
Pour connattre la valeur de la marchandise avant la redistribution,
les _co1lecteura-revendeuses mettent tout le grenier à terre, le subdivisent
en une dizaine de tas égaux environ.

-
35
Ensuite, elles prélèvent un échantillon significatif d'un des tas
qu'elles essayent de mesurer dans les bols après égrenaee. Alors elles
essayent de déterminer en~1n le prix extrapolé au tas en question, puis à
tout le grenier. Monsieur Akoétévi note
ici concernant la vente sur gre-
nier du maïs que cette vente peut avoir pour cause la sa~isfaction des
besoins immédiats.
Un fait très importan t; est à remarquer précise-t-il, ~. ~ ce
n'est pas le producteur qui ~ixe le prix mais ce sont les acheteurs c'est-
à-dire les revendeuses expérimentées dans ces ventes par estimation et
ceci généralement à leur avantage.
Elles mettent tout le grenier à terre, et le subdivisent en tas
(environ 10) égaux, après, elles vont prélever un échantillon significatif
d'un dès tas qu'elles ess~ent de despather et égrener, ensuite le mesurer
dans les bols puis déterminer le prix de l'échantillon pour enfin l'extra-
poler au prix d'un tas tout en essayant de prévoir la maree bénéficiaire.
Et ce n'est qu'après toutes ces opérations que les femmes renseienent le
paysan du prix de son grenier qui,suivant les habitudes sociales/ne reste
généralement pas auprès des ~eD'lIles au cours de ces opérations.
Les gros producteurs préfèrent cette vente par rapport à la vente
par mesure sur le marché car on est libéré des pertes dues aux ~:ttaques
des graines par les cbarançoos et on collecte l'argent en gros •
• )-
La vente par tas.
Les céréales peuvent partois en faire l'objet. Mais cette vente con-
cerne surtout les tubercu1.es d'i.enames et de manioc. BlIes sont exposées
en tas de grandeur variable selon le prix. Les ventes à l'estimation, plus
précisément les deux preJD1ers types permettent 'à l'agriculteur d'éviter
les longs déplacements, de trarlsférer rapidement les risques de propriété
à l'acheteur tout en per~~ immédiatement le prix. Mais en analysant
les choses de près, on se rend compte d'une part que l'agriculteur subit
«66~ Je, ~s8Ue du caractère aléatoire du contrat, taute de renseiU,'"
s
.
ment nécessaires.
-
-

. , 1 '
1
36
D'autre part, le volume de maïs susceptible, d'être consOI;.mé en un
rien de temps est très cons,idérable p3.r rapport à celui de !J1f1ïs sec dont
on a besoin pour le même moment. On risque de sacrifier toute la récolte
et de connaître la pénurie après. Les ventes sur pied et sur grenier étant
alors peu rentables, elles sont prohibées par l'article premier du décret
nO 80/241/1980 régissant la vente des produits vivriers (1). De telles
mesures visent, non seulement la protection des intérêts de l'aericulteur
mais également celui de la population entière.
Au niveau des ventes sur mesures les lésions sont un peu plus comhat-
tues.
f)-
Les ventes sur mesures.
Le transfert des risques de propriété s'opère une fois que le prix
co~venu est payé après détermination du volume ou quanti té mise en vente.
Plusieurs unités traditionnelles interviennent dans la détermination des
quantités. Le petit bol de 25 F utilisé dans les échanGes de céréales et
de eari connait un déclin en faveur de ceux de 3 Kg appelé "Nepideeban" 0:':
Il'Agoua'' selon les régions et de 2 Kg, le plus couramment utilisé à Lomé
qui s'appelle "Agnissigban". Une cllOse à noter est que faute de contrôle
officiel, ces bols ne servent pas souvent à l'état de nature.
En effet, au moment des transactions l'acheteur proposerait l'utilisa
tion de son propre bol défoncé, donc aux dimensions' volontairement démesu-
rées alors que le vendeur opterait pour un bol au bord découpé ou rabattu
dont le volume est frauduleusement diminué.
A côté de ces mesures traditionnelles, on a encore des sacs de jute
de 50 et de 100 Kg. Leur capacité de contenance peut être modifiée à la
sui te de plusieurs opérations de rapiécement•.
(1) Article 1. Est interdite la vente de toutes récoltes sur pied ou à
l'état de stocks en grenier non encore conditionnées en vue de leur
commer~ialisation.

37
V
Aspects psycho-sociologiques pt éconorniques des rap~orts nroducteun'-
intermédiaires.
a)
Relations Producteurs-Grossistes.
Le paysan vit généralement de ses produits de récolte.
Dans le Sud-ToGo où nous avions mené nos enquêtes, nous ~vions cons-
taté que les aliments de base des populations sont constitués des 'produits
tels que le maïs et le manioc. C'est la raison pour laquelle notre travail
d'Etudes et de recherche va porter essentiellement sur ces deux produits.
La production du manioc est entremise en vue de sa commercialisation
alors que la commercialisation du maïs n'est que secondaire car portant
sur le surplus non consommé (sauf quelques gros producteurs). Nous avions
déjà noté que le producteur détermine ses périodes de vente en fonction :
- de la nécessité de faire face à des dépenses immédiates puisque manqu8..'1""
de ressources financières.
- de la périssabilité des produi:s car n'ayant pas des possibilités du
stockage adéquat.
- Le paysan ne veut pas et n'aime pas faire le calcul du coût de sa produc-
tion et estime que ceci l'écoeurerait.
- Pour certains, la valeur du produit brut de récolte n'est autré que le
bénéfice, car ne considérant pas l'effort bumain comme un cont à comptabi"
liser et que les frais de location de terre et de main d'oeuvre pourraient
itre utilisés à d'autres fins non lucratives telles que : alcool, achat des
objets de luxe, s'ils n'étaient pas investis dans la main d'oeuvre.
- Les producteurs ne se concertent pas sur un prix unique avant d'aller au
marché ce qui fait qu'en quittant la maison, ils n'ont aucune idée sur la
valeur de la quantité à commercialiser. Ensuite n'ayant pas de ressources
financières fixes pour réGler leurs problènes ~espectifs, ils n'aiment
généralement pas sacrifier leurs intérêts personnels pour une solinarité
des producteurs ~u1 ne réussissent souvent pas car lES grossistes ont tous
les moyens pour convaincre certains à liquider leurs produits à un prix
fortai taire surtout qùand ces derniers sont en diff1cul tés•.
- Dans d'autres cas les grossistes gara.'ltissent la production par des ava.n('~
de prêts aux paysans, avances qui sont utilisées pour régler leurs divers
problèmes. Et pour satisfaire la volonté de la grossiste, le paysan est
obli6é de lui vendre ses produits de récolte.

38
De tout ce qui procède, on peut ùéùuire ::;ans aJ:;bi..;uïté que le producteur
ne peut avoir aacune influence sur la Grossiste, il l~isse malheureusement
malgré lui le soin à cette dernière de faire le prix de son produit.
En d'autre terme le paysan est contraint par des phénClPlènes psycho-
logiques inhérents à sa personne et à ses moyens financiers, à barder un
complexe d'infériorité devant la grossiste plus décontractée, et qui peut
subvenir à ses besoins financiers. Ce sont tant de raisons qui permettent
aux grossistes très organisées et solidaires, la libre entrée dans le mi-
lieu producteur avec un certain complexe de supériorité qui se manifeste
par un sourire aux lèvres car se sentant en position pri~~ilébiée par rap-
port aux paysans.
A leur arrivée sur le marché, après avoir attiré respectivement au-
tour d'elles le plus de producteurs possibles, elles se concertent à
l'avance pour fixer un prix unique à imposer à ces derniers.
- Pour cela, elles achètent généralement le soir, le paysan se sentant
oblit;é de vendre son produit malgré lui car ne pouvant r:lus retourner avec
les invendues ou ayant un besoin financier pressant.
- Pour cette tactique commerciale, les commerçantes paraissent douées d'une
habileté géniale qui leur permet de fixer un prix en vue de maximiser leur
profi t.
- Pour cela, elles anticipent de sérieux calculs. Elles pensent au prix
d'aChat, -au trais de transp~~t, au frais de voyage, au coût de couture, à
l'amortissement de l'emballage,aux frais de commissionnaire) au cont de
manutention, ~t aux pertes imprévisibles.
Ainsi elles réalisent de gros bénéfices, COI~e le montre cet exemple
pris sur le marché de Vo le 12-01-82 chez une grossiste de gari.'La gros-
siste en venant sur le marché vend du riz et haricot qu'elle avait achetés
.
t
à Anié et en retour, achete du gari ou du maïs.
/

-
39
b) -
Exemple de calcul de bénéfice su~ le Gari
12 - 1 - 82 à Va.
Nombre de sacs achetés : 10 sacs
Nombre de bols de mesure/sac (roo Kg) 75 "Agba"yiboè/sac
Prix d'achat de la mesure ••.....•..••.•••..••.
=
100 F
Prix d'achat du sac •••.•.•.•••••••••.••••••••••
=
7500 Ji'
Frais de voyage aller-retour (Lomé-Vo) = 500F ; 50 F/sac
Couture du sac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . .
=
20 F
Frais de transport/sac ••••••••••••••••••••••••
=
200 F
Commissionnaires/sac •••••••••••••••...••••••••
50 F
=
r~arluterision •••••••••••••••••••••••• e- ••••••••••
=
25 F
Prix'de revient du sac •••••.••....•••.••••••••
=
7845 po
Prix de vente au même moment à Lomé ••.••.••.••
=
10000F
Bénéfice /sac .................................
2155 F
=
Bénéfice total de la grossiste sur le ga~i ••••
= 21550 po
c) -
Remarque.
Prix d'achat au Kg
=
75 po
Bénéfice/Kg . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . •
21,3F
Le pourcentage du bénéfice
= 21,3 x 100 = 28,6 %
75
Ce bénéfice de 21550 po est très important puisque les commerçantes
peuvent aller jusqu'à 5 marchés par semaine.
VI
-
Les produits concernée.
Notre étude ne concerne que les produit.s vivriers c'est-à-di'1"e cewc
permettant aux producteurs de subvenir à lears besoins alimentaires grâce
aux transactions commerciales intercom3Unautaires par opposition aux pro-
duits d'exportation dont l'implan~tion est liée à la colonisation et qui
sont sources de devises importantes.
Le terme de "produita vivriers" couvre une gamme étendue de cul turf'
mais nous ne verrons 1ci qu'un seul céréale et un féculent constituant la
base de l'aliment.ation de notre population. Il s'agira du mals et du
manioc.

40
a)-
Le maïs.
Culture par exeellence des reg~ons le plus au Sud du pays (maritime,
plateaux et centrale) le maïs à grains-blancs mis en cOlnmerce procure assez
de revenus aux spéculateurs avertis.
Il entre beaucoup dans la préparation de la pâte de plusieurs sortes
de bouillies'et de boissons locales.
Le maïs est le troisième céréale en liaportance sur le plan mondial
après le blé et le riz (1).
Orieinaire d'Amérique tropicale, le maïs est introduit en Afrique
Noire vers le 17e siècle (2).
Au cours des années 70, l'auementation de la population à nourrir
par rapport à la population agricole et surtüut les anomalies climatiques
ont conduit à une instabilité de l'offre du maïs sur les marchés togolais.
Face à cette situation, les commerçants avec le souci de maximiser
leurs ~~~, stockent le maïs en vue de le revendre à des prix élevés ou
l'exportent clandestinement vers les pays voisins. Ce qui accentue le pro-
blème de la raréfaction du mals.
linsi les autorités publiques ont pris conscience du problème et par
décret .0 71-1964 du , Septembre 1971, l'oftice National de Produits Vi-
vriers (TOGOGRAIN) tut crée. Mais cet office ne deviendra opérationnel
qu'en 197' avec la mise en place de ses structures administratives.
Togograin, entre autres objectifs, a pour mission de garantir aux
producteurs un revenu stable et de mettre le mals à la portée du pouvoir
d'achat du consorrmateur.
La création de l'office ne lui donnait pas le monopole du comnerce
des produits vivriers. C'est pourquoi coexistaient l'ancien circuit de com-
mercialisation·du mals (circuit traditionnel) et le nouveau que constitue
Togoerain.
---------------------------------------------------------------------------
Pamille et Développement N° 3, Page '5, '974.
Phytotechnie générale. Par W1 groupe de chercheurs Russes sous la
Direction de l'académicien P.P. VAVlroV, Editions Moscou~ages 90 et ~.::

41
Après huit années d'activité, l'Etut procéda à la réoreanisation de
ses structures afin de les adapter à la concurrence re~~rquable du circuit
traditionnel. Ce qui prouve que To~ograin n'a pas pu atteindre l'objectif
que lui avait été assigné à savoir le contrôle du ~~rché des produits vi-
vriers.
b) -
Le manioc.
Le manioc n'a pas encore bénéficié d'un cadre de transaction moderne
comme les céréales sauf qu'il est acheté d'une façon sporadique et à un
prix relativement bas par la féculerie de Ganavé.
Il tient une place importante dans l'économie agricole de la région
maritime et de la réeion des plateaux non seulement en tant qu'aliment au
niveau de l'exploitant-mais également cornrle source de revenus. La trans-
formation artisanale en gari et en tapioca ainsi que sa vente directe à la
féculerie de Ganavé assurent des rentrées d'argent à l'exploitant. Son of-
fre est quasi continuelle au cours de l'année puisqu'il est très périssable
et que son extraction du sol n'est facile qu'après la pluie.
Il convient de noter que tous les agénts ainsi que les opérations
dont nous venons de parler ne se rencontrent pas sur tous les marchés des
produits vivriers.
Cela se justifie dans tme certaine mesure par le fait que tous les
lieux d'échanges ne sont pas nécessairement des marchés proprement dits.
Nous nous posons maintenant la question de savoir quels sont les différents
marchés où le producteur met ses récoltes en vente.
VII
Les différentes sortes de marchés de production.
Les produits vivriers font l'objet de plusieurs transactions avant
de parvenir aux centres urbains considérés comme les lieux de consommati~~
L'opération de vente effectuée par le producteur et celle
-
d'achatémanan~
du consommateur ne s'opèrent pas forcément sur des marchés de même genre.
Il faut mettre une d1etinction entre marché de production (lieu où l 'Q8Ti-·
culteur et- le commerçant entrent directement en contact) et marché 'de CO~­
sommation (lieu d'approvisionnement du consommateur).

42
De même la politique d'établissement du prix à la production diffère
de celle du prix à la consommation.
Nous pouvons redéfinir le marché comme le lieu puhlic (en plein air
ou couvert) où les commerçants vendent leurs march~~dises. Mais en matière
de commercialisation des produits vivriers on connaitaussi des marchés
n'ayant aUCWl caractère officiel tels que le domicile de l'agriculteur ains:
que le bord dlune route. De pareils marchés n'offrent pas assez de'condi-
tions favorables de vente au producteur. Cela provient peut-être du fait que
la concurrence y est très faible.
VIII
-
Nomenclature des marchés.
Comme nous l'avions précédemment signalé, nous entendons ici par mar-
ché tout lieu d'échanges entre vendeurs et acheteurs.
rar conséquent, nous avons en matière de produits vivriers, la ferme
ou le domicile du producteur (celui de l'acheteur parfois), les marchés
routiers d'approvisionnement et les marchés hebdomadaires.
a) -
La ferme et le domicile.
Ce sont des marchés provoqués généralement à l'initiative de l'agricul-
teur soit parce qu'il est pressé de gagner de l'argent, soit parce que le
m~!"~! oft.tciel_~ilt é.loigné du lieu de vente et qu'il veut éviter de longs
déplacements. Ces marchés n'ont pas de date fixe et peuvent avoir lieu en
pleine nuit' jusqu'au-4elà de 21 heures s'il le faut. La détention des pro-
duits sur les' lieux, une décision de procéder à la vente et un signal à
quelques acheteurs suffisent pour créer le marché.
On y note d'une part, des transactions se déroulant entre producteurs
et consommateurs; d'autre part, celles entre producteurs et collecteuses-
revendeuses ou grossistes venues à la veille pour le marché officiel de l~.
localité.
Si il. 'on remarque que des opérations sur de 'tels genres de marchés nE'
sont pas prot1tables au producteur c'est parce qu'il est souvent mal infor~:
et que le Jeu de la concurrence est presqu'inexistant COlllJIle nous' l'avions
signalé.
c, "

,
1
43
Il convient de retenir après tout que de pareilles ventes sont inter-
di tes par l'article 2 du décret nO 80-241 du 6 Octobre 19fiO (1). !!ais i l n'
demeure pas moins qUI'elles se pratiquent encore.
b) -
Les marchés routiers d'anprovisionnement.
Pour éviter une marche très fatigante, les fe~es de producteurs pro-
voquent un mini-marché au bord de la route. La coutu,;"ne s'installe à l~ suit
d'une répétition de cet acte servant de précédent. Ce marché prend de plus
en plus d'ampleur en fonction de la démographie et de la production du mi-
lieu. Ony rencontre des collecteuses-revendeuses négocier avec les i~~ter­
médiaires-commissionnaires des grossistes ou drainer les produits sur les
marchés hebdomadaires.
c) -
Les marchés hebdomadaires.
Ces marchés de production qui se veulent officiels ont lieu, soit le
même jour de la semaine, soit chaque 6ème, 7ème ou 8ème jo~.
On y voit les mêmes abents dans les multiples transactions mais tou-
jours dans le sens du drainage de produits vers les Gros co~~erçants (l~
série d'intermédiaires plus ou moins longue bénéficiant au passage de
petites commissions qui, néanmoins permettent à certains d'entre eux d'é-
quilibrer un budget fragile).
Les critères essentiels d'importance du marché tiennent
_àl 'accessib1Iité aux camions en toutes saisons
- à la position géographique
- aux volumes des apports de producteurs sans isnorer le nombre de commer-
çants et leurs capacité d'action. La renommée de certains villaees ou ville
est parfois fonction de l'importance du marché.
-----------------------------------------_._------------------------------
(1) Article 2. La vente des produits agricoles conditionnés ~n vue de la
commercialisation n'est autorisée que sur les marchés et autres ~ieux
préalablement fixés conjointement par le MinistëN..du Développement Rura'

44
IX
-
La concurrence Elur les marchés de production.
La concurrence n'est pas pure et parfaite. Il e.üste des agents ~e
"
1
différentes envergures commercialisant un produit identique et leurs dif-
férents poids sociaux ont des effets qui entravent le- libre fonctionneme'ET,
de la loi de l'offre et de la demande. La concurrence entre les co:nmerçar~':,
est un peu différente de celle entre cor:naerçants et "AEents T6gograin".
a) -
Concurrence entre commerçants.
La concurrence de prix entre les commerçwlts est quasi inexistante
puisque les acheteuses-revendeuses fixent un prix plafond sur le marché
au début de la journée et le maintiennent rieoureuseroent.
Ce qui caractérise ici la concurrence est l'ensemble des relations
personnelles entre vendeurs et acheteurs réguliers que nous verrons dans
le pàragraphe 8uiv~t. Les grossistes peuvent se faire consigner les pro-
duits auprès de leurs vendeurs habituels ou mettre plusieurs collecteuses
au travail ce qu'ils traduisent par la formule : "Dans notre métier la
diligence est de règle. Il faut ~tre en plusieurs endroits à la foïs".
b) - Concurrence "Commerçants - Togograin".
Le jeu de prix intervient à ce niveau.
- Le premier point d'appui du commerçant est le lien qui l'unit à son ven-
(leur f
- Le second" est ~ quasi f'ixité ou l'invariabilité du prix auquel l'ott1ce
8 'app~v1.1onne. "
Le commerçant majore le prix off'iciel de 25 à 50 P CPA afin de mati·
ver les paysans i ceci lui permet de détourner facilement les vendeurs. D:
exemple des méthodes illégales utilisées est le suivant : certains p~·sa~s
qUi ont déjà conclu avec les seents acheteurs de l'office ont été inter-
cep tés sur le chemin de leurs maisons et motivés par les commerçantl;l ;il~
sont revenus réclamer 25 P par bol puisque le prix proposé par le commer-
çant était 200 P le bol alors Que l'officiel est 175 P. Ceci "étant ~o~­
sible, ils ~nt demandé la résolution du contrat; ceci a été f'ait pour
éviter l ' opposition "producteur-of'f'ice Togograili •
. --------..~----------~-----_._._------------~---
;tj
"d

45
N'oublions pas que les individus cherchent toujours :\\ d(~toun1er les
actes légaux pour leur intérêt person~el.
En éffet, on note que plus la c~~p~~e de sensibilisation orcanisée
par les Pouvoirs Publics produit d'effet, plus certains cornmerçan ts rusés
profitent dans quelques nilieux, de l'it,lnrance des p3:,'s:ms. Ces cOlllr.ler-
çants s'introduisent dans les coins les plus isolés où ils s'annoncent
"acheteurs de l'Office Togograin et proposent un prix très bas puisqu'ils
leur font croire que les commerçants sont désormais empêchés de venir ache-
ter. Les pauvres paysans concluent sous l'effet d'une erreÙI en la personne
et leur chance de discussion du prix se trouve réduite et leur prix de ven:~
est parfois inférieur à celui décidé par Togoerain.
Les agents de Togograin mêmes s'étonnent le premier jour où ils s'y
présentent quand les paysans disent
"Nous vous demH1ldons d'augmenter un
peu, aujourd'hui le prix puisque vous achetez ailleurs à un autre prix que
chez nous. Pourquoi c'était alors trop bas chez nous ?"
Il convient maintenant de chercher à savoir comment se présen~e la
méthode de fixation du prix à la production.
1
-
Etablissement et évolution du prix à la production.
-- -- -- Le -prix à la production est celuis.uquell 'agricul te ur- vénd -ses pro--
duite. Il ne ser81t pas facile de trouver un paysan qui puisse connaitre le
montant réel du profit tiré de ses activités. La méthode de détermination
du prix reste rudimentaire et la manière ~
dont se forme le prix
nous le prouve. Par ailleurs, une étude de l'évolution de ce prix nous donne
les caractéristiques essentielles.
a)
Pormation du prix à la production.
Le paysan est généralement illetré. N'étant pas aussi co~~erçant, il
ne tient à se référer à aucun coût de production valorisé lors de la fixa-
tion du prix de vente. Il sait qU'il n'a à rendre compte à personne après
tout et il ne tient aucune comptabilité susceptible d'appréhender toutes les
dépenses engendrées par les activités. Il ne se rappelle généralement que
les dépenses qui lui paraissent importantes (rénumérations dues aux manoeu-
vres par exemple).
."

~;
46- -
Les éléments dont il a surtout besoin pour fixer son prix sont le prix cou-
rant de la semaine, celui de la s~ine précédente, celui qui prévaut dans
les milieux environnants. Il se demande alors si le prix proposé par le
cocontractant est intéressant, pour accepter ou refuser de conclure.
Mais il ne faut pas oublier de noter que le niveau de l'offre et de
la demande, le besoin urgent d'argent, la situation géographique du marché,
l'importance de la trésorerie de l'acheteur; la capacité de négociation des
parties et les rapports personnalisés sont aussi des facteurs déterminants
dans la formation du prix à la production.
L'acheteur peut amener le producteur à fixer un prix favorable par
plusieurs manières suivan~' les circonstances
- Adopter une attitude froide c'est-à-dire feindre de ne pas s'intéresser
au produit pour se faire supplier par le vendeur ce qui accroit ses possi-
bilités de marchandage.
- Avancer des arguments désarmants tels que : "Le mal.s se vend très mal à
Lomé et noue nous ez.-n.dettons ; ceci du fait que nos collègues achètent à
des prix modérés dans les autres régions. Nous sommes touj ours obligés de
- ,
l~lder à perte de peur de ne plus trouver l'argent liquide pour procéder
à de nouveaux achats".
DeYaD~ une t.lle situation, le vendeur ces•• d'Itr. réticent. Quand
--------._---
- -----~
- --
-
- ~ -
- "----- --
-
---
à ce qui ëcm.cerne les rapports peraonnalisés 11 s'agit dea relations parti-
~
-
cul1èrea:4'attatrea qui naissent entre vendeurs et -.rebanda réguli~rs.
Des prit. consentis à un producteur par un commerçant, de petits ca-
deaux (paquets de sucre, savons, sel••• ) parfois offerts par le cOllll1erçant
ou tout simplement 1& fréquence des opérations commerciales entre les par-
ties suffisent pour donner lieu à cette situation de monopole. Conséquence:
le paysan livre une grande partie de ses produits à ce cOllll1erçant et à un
prix très favorable.
Le prix à la production encore difficile à régulariser par les pouvoirs
publics varie dans le temps et dans l'espace.

-
47

Normalement le paysan doit connaitre toutes les dépenses qu'ont oc-
casionné.,ses activités depuis le labour ou m@me le défrichement jusqu'à la
récolte. S'il lui arrive d'utiliser la famille ou une équipe d'entraide
pour accomplir certains travaux agricoles il pourra estimer les dépenses
qu'il aura faite lorsqu'il devra payer réellement ces travaux. La somme de
ces dépenses constituera le prix de revient de la production (P.R.D.) qu'il
devra multiplier par un coefficient (k) pour trouver le prix de vente à la
production (P.Y.P.).
En donnant à nos idées une allure mathématique nous aurons les for-
mules suivantes :
Si le paysan veut faire un bénéfice de 25 % sur le prix de revient de
la production (10.000 P par exemple) il appliquera le coefficient k suivant:
K •
100
oz
1,33
100 - 25
Le prix de vente à la production sera égal à
P.V.P. = kx PRO soit 1,33x
10.000 P = 13.300 P.
Le paysan aura alors un bénéfice net de 3.300 P. Malheureusement les
paysans ne tiennent pu une comptabilité et ils ont du mal à affecter les
charges aux différents stades de 1& production. Le coût de production est
donc difficile à évaluer ce qui fait que ce coût n'a aucune intluence sur
-
-
- - -
- -
--
-
-----
- - - _._---.._-
- -
- -----
._. ------- _._-,. ,--
le prix de Tente. à la production dont la fixation échappe à la fois à l'Etat
et surtout au pq8&ll qui en est le plus sOUTent dupé.
Toutefois lorsque la période de culture est longue le paysan se rend
compte des dépenses occasionnées par la culture et, il arrive à savoir que
le prix que les commerçant!Slui proposent n'est pas intéressant, alors il
propose un autre prix à celles-ci.
b) - Evolution des prix dans le temps et dans l'espace.
Les prix des produits agricoles varient beaucoup suivant les années
autrement dit, suivant les périodes de pléthore ou de soudure.

48
Ces variations dans le temps sont dues à l'inte~ittence des anomalies
climatiques et des conditions favorables de culture.
Quant à ce qui concerne les variations dans l'espace, il faut noter
que chaque produit coQ.te moins cher dans les régions où se pratique la cul-
ture que dans les régions déficitaires. Ces variations peuvent se trouver
au niveau des différents marchés d'une même région et d'un même jour.
Le consommateur n'achète pas généralement au prix à la production.
C'est parce que ce prix subit des majorations dans la phase de redistributi(
dont i l convient d'analyser les éléments constitutifs.
B -
PHASE DE REDISTRIBUTION.
L'article 632 du code de commerce ne répute pas acte de commerce
l'achat d'un bien pour la simple consommation de l'auteur. Et si la vente
des produits d'un fonds rural par l'explOitant est aussi un acte civil,
l'aChat de ces produits dans l'intention de les revendre avec l'idée de réa-
liser du bénéfice n'en demeure pas moins un acte de commerce. Les commer-
çants des produits agricoles aussi, après s'être approvisionnés auprès des
agriculteurs se proposent de les revendre aux consommateurs, ces derniers
n'étant pas tous en mesure de conclure directement avec les producteurs. A
partir du moment où les opérations se situent dans le cadre des rapports
"commerçante - consommateurs" elles relèvent donc de la phase de redistri- .
bution.
Bt.pu1equ'U s'agit de réaliser du pro:tit, on doit savoir avec quelle
catégorie d'indirldus on va traiter ; où la troUver puis organiser les
activit's en conséquence. Les opérations d'éChange de cette phase ont lieu
sur des marchés de consoDlllation où s'éclipse complètement le producteur en
faveur du commerçant, un véritable spécula~eur averti qui sait bien mener
ses jeux. Toutes les stratégies mises en jeu et les effets juridiques en
découlant nous le prouvent. Sur les marchés de consommation ce sont les
commerçants qui, littéralement gouvernent ou font la loi puisqu'ils ont
l'initiative de revendre leurs marchandises dans des conditions favorables
ou très préjudiciables aux consommateurs. Une analyse de la nomenclature et
des conséquences de la phase de redistribution nous permet de remarquer que
c'est surtout à la dite phase que sont imputables les actes préjudiciables
du circuit traditionnel.

49
1
NOMENCLATURE DE LA PHASE.
Acheter pour revendre aveuglement ne ~urait permettre à un individu
qui se veut commerçant d'atteindre les objectifs visés. Ainsi cherche-t-il
toujours les différentes tournures des affaires si telles et telles condi-
tions se trouvent réunies. En matière des produits vivriers, on se pose la
question de savoir si les commerçants, bien qu'ils soient en majorité des
gens non~instruits se fixent une politique commerciale (1ère partie) en-
suite s'ils ont une méthode rationnelle de fixation des prix à la consomma-
tion (2ème partie).
II
-
LES STRATEGIES COMMERCIALES SUR LES MARCHES DE CONSOMMATION.
Blles paraissent très intéressantes car elles sont fondées sur cer-
taines règles que le commerçant connait bien. C'est pourquoi nous envisa-
geons une étude sur elles ainsi que sur les marchés où elles se pratiquent.
Nous désignons par "stratégies commerciales", la détermination du déroule-
ment des activités dans le temps suivant les circonstances qui se présentent.
Le processus est le suivant :
Puisque la récolte ne s'étale pas sur.toute l'année et que les pério-
des relatives sont limitées, les commerçants de vivriers prennent-toutes
leurs dispositions en conséquence. Ils savent bien qu'ils ont la possibilié _
d'acheter en grandes quantités puisque les produits coûtent relativement
.
-
moins chers en ce moment-là. Mais Us n'ignorent pas que ces produits ren-
ferment encore un taux d'humidité- susceptible ~ favoriser une brusque périe-
sabUité. Ils craignent beaucoup ce danger. Alors leur procédure ici consistE
à mobiliser leurs marchandises c'est-à-dire à revendre aussi rapidement que
possible, d'importantes quantités de produits au fur et à mesure qu'ils en
achètent. C'est que l'importance du bénéfice réalisé sera fonction du volu-
me écoulé. Par contre, à un moment donné, les produits remplissent les
conditions de conservation mais deviennent de plus en plus rares et les prix
évoluent sur les marchés d'approvisonnement. A chaque situation, corres-
pond une politique appropriée.
Les gros détenteurs de capitaux se mettent alors à stocker une partie
des marchandises et si possible, d'une façon exagérée en vue de provoquer
une fausse pénurie sur les marchés. Ils attendent beaucoup ce phénomène
pour mettre leurs produits à la disposition des clients.

Par ailleurs, ils imaginent toutes les manoeuvres frauduleuses pour
tricher le client au cours des échanges :' '
- usage de plusieurs mesu:es falsifiées
- techniques destinées à reverser une partie du contenu du bol dans le pa-
nier avant qu'il n'atteigne le vase de cocontractant etc•••
a) ~ Les marchés de consommation.
Nous savons que les marchés de redistribution sontt~ux où s'effec-
tuent les échanges entre commerçant et consommateur.
Les agents de transactions sont
- Les grossistes
- Les semi-grossistes ;
- Les revendeuses qui se proposent de ravitailler des milliers de consomma-
teurs par jour.
On peut trouver des céréales et des féculents sur le même marché mais
il n'en demeure pas moins qu'un marché soit spécialisé dans la redistribu-
tion d'un produit déterminé (soit le mals, soit le gari, soit le sorgho,
etc••• ). Les principaux marchés de consommation bien reconnus sur.,le terri-
toire national togolais sont ceux des villes d'Anié, Assahoun, Atakpamé,
Bassar, Dapaong, Lama-Kara, Lomé, Mango, Noépé, Nuatja, Kpalimé, Sokodé,
Tabligbo, Tsévié et Vogan (1).
La T1lle de Lomé en particulier, dispose au moins de trois marchés
de Vivriers dont ceux d'Agbaxonou, du cimetière sont spécialement- dans la
redistribution du mals et du gari, ensuite, celui d'Ahanoukopé ("Le 'rogo")
spécialisé dans la revente du sorgho et du mil.
Les marchés de consommation diffèrent de ceux de production au niveau
de la concurrence aussi.
(1) Ces marchés sont relevés par la Direction des enquêtes et statistiques
agricoles a... .L-O"M~ •

51
b) - .'CoDc~nce et formation du prix sur les marchés de consommation•
.D.a.rUJ '\\lmsecteur de monopole, il n' eB t pas <;uestion ,de parler de con-
currence. '1la.ls sur un marché où opèrent plusieurs ~o:Ine!'ç:ants du même genre,
chacun ~ à sauvegarder sa position, ainon, à garder une certaine
avance :BUll" 1es autres. Et d'ailleurs les plus forts tente.nt d'anéantir com-
plètemen"tles plus faibles jusqu là les contraindre à la .Usparition totale.
Ils usen·t ~aonc de plusieur.s moyens dont le prix fait partie. Nous nous
intérroger:ans donc sur le niveau de concurrence sur nos ::archés de consocma-
tion' de produits vivriers d'une part et d'autre part sur la formation des
prix.
c) -La concurrence sur les marchés.
Une en~repr1se commerciale peut s'avérer très compétitive grâce à la
qualité du produit mis en vente ou au prix de vente attractif etc•••
Bn mat:1ère de produits vivriers, la concurrence est plus ou moins
vive suivant les marchés. Mais elle parait généralement moins a.v.:ée sur le
priLC 'est parce que, sur certains marchés COl!lIIle ceux de Vogan et de Tsévié'
par exemple les commerçants ont l'habitude d'imposer un prix-plaf~nd con-
venu dès le matin. Dans les rares hypothèses, la différence entre les prix
n 'excède pas 5 ou 15 l' Cl'A sur le même marché. Les armes de la concurrence
constituent alors, la diligence (habileté) et les rapports personnalisés
--_ .---don:t.JBlÙ!lon a été déjà :taite •

~ef.tet 11 suffit de se rendre qur les lieux de vente pour voir com-
ment leseaœmerçants interpellent les clients, se précipitent m~me parfois
pour les ctétourner de leur direction avec une publicité orale très Sé~
sante.
D'autre part bon nombre de commerçan ta ont l 'habi tude de vendre à
crédit à certains clients souvent en difficultés financières. Ce sont des
clients que les commerçants jugent solvables. Ceux-ci s'acquittent en prin-
cipe de leurs dettes à la fin du mois~
Ainsi, quand il s'agit de payer au comptant sur le marché, de tels
clients se dirigent encore vers leurs anciens fournisseurs en guise de re-
conna1s88l1ce.

-
52
d) - Les prix à la consommation.
Les commerçants de produits vivriers en général ne tiennent aucun
document servant à conserver la trace des dépenses relatives à leur activité
(prix d'achat, frais d'ensachage, de couture, de manutention, de transport,
de gardiennage, de taxe de marché etc••• ).
Pourtant la moindre dépense ne semble pas échapper à leur mémoire
(ce qui est contraire chez le producteur). Les prix à la consommation sont
une combinaison de tous ces frais majorés d'un bénéfice important. Ces prix
évoluent à telle enseigne que le bénéfice tend vers un seuil illégal car il
peut être de 100 ~ voire, plus s'il le faut. La morale se voit donc piéti~
née.
Pour mieux dire les choses, voyons cet exemple de calcul de prix à la
revente. Nous savons qu'il se pose pour les revendeuses le problème de
- coût de distribution (D)
- coût de transport
(T)
- coût de stockage
(s)
- cont divers
(Di. )
Les commerçantes fixent donc le prix de vente à la consommation en
tenant compte des conts précités plus le prix de vente à la production (PVP:
et le coefficient bénéficiaire (X) dont la fixation est toujours laissée à
leur discrétion. En vue de minimiser les-CoGts--précitésdont-ï'ensemblâ
constitue 1e8 cbarges d'achat et de revente (C.A.R.) la commerçan~e aura
à choisir son circu1t.
Pour ce qui concerne le coût de distribution. Ce coût est égal à la
somme des marges commerciales retribuant les services rendus par les membre:
du circuit de distribution. Selon la longueur du circuit, les fonctions du
commerce seront remplies par un ou plusieurs agents.
Coût du transport.
Etant donné que les trais de transport représentent également une par·
tie non négligea~le du prix de revient des produits agricoles ils ont une
influence considérable sur les facteurs tels que le choix des marchés, les
circuits de distribution.

"
- 5'
Les frais sont fonction de ce que l'on attend du système de transport:
La vente sur les marchés hebdomadaires exige que l'on achemine le produit
sur le marché par voie routière ce qui revient plus cher que la voie ferro-
vière mais dans ce cas-ci le produit risque d'arriver très tard Sur le mar-
ché.
LacoO.t total du transport (T) peut être reparé en sa partie fixe, ce
que paie le voyageur-commerçant et en sa partie variable qui est fonction
de la quantité de marchandise transportée. Nous avons donc
T
= F + V (X) ou T = coût total du transport
F
• coût fixe
V = coût variable par tonnage transporté.
X = nombre de tonnage transporté.
et le prix de vente à la consommation (P.V.C.) est égal à P.V.C. = K
P.V.P. + (D + T + S + Di) ou bien P.V.C. = K (P.V.P. + C.A.R.).
Coût du stockage. Si nous prenons l'exemple des commerçantes Cotocoli
d'Anié, celles-ci après avoir acheté le produit chez les paysans dans les
fermes le stockent à Anié dans un magasin loué à 25 francs par jour. Les
coQ.ts du stockage augmentent lorsque la commerçante veut attendre' 'un peu
plus avant de revendre son mals ou son sorgho pour bénéficier d'une hausse
de prix.
- ~----Dans -les coûts diYers nous_pou.v..ana inclure-.l.e.a...-pertes imp..réD..sible.s
_
de produits.
Passons à présent au calcul numérique pour chiffrer la marge bénéfi-
ciaire (K.B.) d'une commerçante qui a acheté son mals à la production (PVP).
à 13.300 F. Après l'achat des charges de revente (C.A.R.) font 800 F. ~~
décide de faire un bénéfice de 25 %sur le prix de revient de sa marchandise
donc K = 1,33.
Son prix de vente à la consommation (PVP) sera alors de P.V.C. = K
(P.V.P. + C.A.R.) = 1,33 (13.300 P + 800 F) .1,33 x 14.100 F = 18.753 F.
Le prix de revient de sa marchandise P.R. = P.V.P + C.A.R •• Sa marge
bénéficiaire sera de
K.B. = P.V.C. - P.R• • 18.753 - 14.100 F
= 4.653 P.

- 54
Avant d'apporter leur produit sur le carché, les commerçantes déter-
minent déjà leur marge bénéficiaire et elles- s'efforcent par conséquent à
1
vendre à prix fixe. Par contre les paysans qui ne font qu'une comptabilité
fictive n'arrivent pas à vendre à prix fixe mais par marchandage à partir
de propos a1rltlques et flatteurs de ces commerçantes même •
III - B1Œ'VE SYN'l'HESE SUR L'EVOLUTION DES PRIX DE PRODUCTION ET DES PRIX
DE DETAIL.
Les prix sont très variables selon les marchés et les périodes. Ils
sont plus élevés sur les marchés classés (Anié, Atakpa.:né, Notsè) que sur
lesmarehés d'approvisionnement. Au moment des récoltes les prix sont bas
et ils montent progressivement pour atteindre un plafond en période de
vache JIla1;gre.
Le. prix sont donc fluctuants dans le temps et dans l'espace. Ils
dépendent d'autre part de l'importance de l'offre.
IV - VARllTIOIJ DU PRIX A. LA. CONSOMMATION DANS L 'ESP ACE.
Cette variation est liée le plus souvent au facteur transpOTt. Plus
le trajet ef~ectué pour déplacer les produits des lieux de production vers
les l"1eux de COl1SODID8.tion est long, plus le prix de revient sera élevé.
C'est aiDs1 que le prix de vente du mals ne sera paà le même dans les dif-
'-----
~f~é==r:...::en=tea circonscriptions de la région marit~e.
_
T
-
l'.otIA!IM DU PRIX A. LA CONSOMMATION DANS LB TEMPS.
SulTBnt les années et les périodes de pléthore ou de soudure, les
prix des produits agricoles varient.
Pour ce qui est des années ces variations proviennent des anomalies
climat-iquea qUi font qu'au cours de certaines années il pleut très peu.
Ceci se traduit par une maigre récolte avec son corollaire qui est la haus-
se des prix contrairement à une année pluvieuse.
- Au cours d'une année, aux mois de récolte correspondant des prix bas
et aux extrfmes, périodes de pénurie, des prix élevés.

55
Ainsi pour le mals nous avons enregistré les prix ci-dessous mentionnés
suivant les années et au mois de Juin pour chaque annéei.
Prix du 'mals à la consoI:lIllation
f
Juin
1975 ·
.
53/Kg
Juin
1976 ·
. 58 F/Kg
Juin
1977 ·
.
149 F/Kg
Juin
1978 ·
.
33 F/Kg
Juin
1979 ·
.
54 P/Kg
Juin
1980 ·
. 81 F/Kg
Juin
198! ·
. 80 P/Kg
Source : Direction de la statistique (Lomé).
Nous allons procéder à une interprétation graphique de ce tableau.
La variation des prix à la consommation du maïs est plus faible en
1975 par rapport aux autres années. Par contre cette variation est beaucoup
plus brusque en 1977 où on obtient le prix à la consommation le plus élevé
durant ces sept ans.
.
,
Nous avions dit avant, que la fluctuation des prix provenait aussi de
l'importance de l'offre. "Lorsque de nombreux offreurs se présentent sur un -
marché••• , le prix se réalise sous l'influence de l'~ffre globale" (1). Si
le prix de vente est un indicateur de la rénumération de l'effort du paysan,
s'if est ijundE!& temes composant son revenu actuel ou prévi&ible;-l-'on-----
doi t tout faire pour maintenir ce prix à un niveau satisfaisant à .la fois
pour le producteur et le consOIllll8.teur. Or il nous a été donné, de constater
,
1
une aberration
~'I'lomique au niveau des paysans et dont la cause peut ~tre
due à leur pauvreté. En effet, si les prix sont bas l'incitation à produire,
ou à produire plus, est faible, malgré cela, on observe parfois, et en con-
tradiction avec ce que nous venons de relever, une réaction anormale consis-
tant à produire davantage, l'explication de ce phénomène est voisine de cel-
le de l'effet de "Giffen". Pour obtenir le revenu minimal, mais seulement
pour celui-ci, le paysan est oblibé de récupérer sur la quantité de ce qu'il
perd sur le prix.
(1) - ARNOLD Heertje, l'essentiel de l'économie politique, Ed. SIREY,
année '976, Page 149.

56
Ainsi deux èomp6riements opposés'répondent"à un même phénomène. Le
choix du modèle de compo~tement est fonction" de la situation matérielle du
paysan
s'il peut s'bstenir de produire davantage, ou substituer une cul-
ture à la culture défaillante la réponde à une baisse des prix sera normale;
elle ne le sera pas si la situation inverse prévaut. Notons que "l'effet de
Giffen" concerne un accroissement de la demande. d'un bien accompagnant un
accroissement de son prix.
Les commerçantes facilitent souvent aux paysans le passage de moments
difficiles, quoi qu'il leur en coûte. Les paysans considèrènt alors les
commerçantes comme des protectrices, les seu1.s-hommes "riohes" qui accep-
tent d'acheter leurs produits et de les aider dans les mauvais moments;
cette image de l'homme-providence marque leurs relations. Ils réagissent
aux usages commerciaux en fonction de leur situation de dominés: ne vou-
lant pas échapper à la tutelle de leurs protectrices ils acceptent le prix
que leurs fixent ces dernières sachant pertinement qu'ils sont grugés.
c'est pour lutter contre cette exploitation des paysans par les com-
merçantes que l'Etat a mis en place de nouvelles structures de commerciali-
sation des produits agricoles en créant l'Office National des Produits Vi-
vriers (Togograin) et l'Institut National des Plantes à Tubercules (INPT).
Jusqu'à présent les Pouvoirs Publics ne sont pas encore arrivés à
régular1s~r_l:!s pri~_ ~ur les marchés, l~!,qu~l:s prix sont à la source de.~
_
conséquences désagréalUes du circuit traditionnel.

57
+++~++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
!:
CHA PIT R E
III
: :
++
++
++
++
: :
LBS OONSEQUENCES DU CIRCUIT TRADITIONNEL
: :
++
++
++
: :
:+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
+++~+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Aux termes de l'article 1595 du code civil, tout ce qui est dans le
commerce' peut-être vendu lorsque les droits particuliers n'en ont pas pro-
hibé l'aliénation.
Les produits vivriers n'étant pas des biens-hors commerce, ils font
l'objet de spéculation par un important nombre d'individus.
Mais nous devons toutefois noter qu'un acte légal en soi peut devenir
illégal s'il est accompli avec mauvaise foi c'est-à-dire dans l'intention
de nuire à autrui.
Le circuit traditionnel de commercialisation a commencé au Togo de-
puis un certain temps par attirer l'attention de la population entière.
Ses actes deviennent de plus en plus préjudiciables à cause de la malhon-
nêteté d'une poignée d'individus qui recherchent un profit démesùré. Le
citoyen moyen risque d'investir plus de la moitié de son revenu dans
l'alimentation alors que nous sommes dans un pays ~ssentiellement agricole.
Dans le .but de procéder à un bon jugement des faits, nous nous pro-
posons d'étudier séparément les avantages et les inconvénients du circuit.
A
-
LBS AVANTAGES DU CIRCUIT TRADITIONNEL.
Juridiquement, les activités du circuit traditionnel répondent dans
une large mesure au principe de la libre disposition des biens contenus
dans l'article.537 du code civil (1).
Le paysan ne vivant que de ses activités agricoles, il trouve alors
les moyens de vendre ses produits à tout moment (avant ou ~près la récolte)
afin de pouvoir faire face à ses besoins urgents.
-------------------------------------------------------------------------
(1)- Article 537 C.C.V. "Les particuliers ont la libre disposition des
biens leur appartenant sous les modifications établies par.la loi".

58
Par ailleurs, le système lui permet de se décharger rapidement des
risques de propriété (les denrées étant très périssables) et d'encaisser
immédiatement. Ce circuit est un grand distributeur puisqu'il draine lespro_
duitSvers les coins les plus éloignés, ceci dispense beaucoup de producteur!
et de consommateurs de longs déplacements.
Enfin c'est une source de revenus pour certains individus qui savent
bien s'organiser tels que nos spéculateurs de vivriers.
l
-
LES AVAnAGES FINANCIERS.
Le circuit joue un important rôle financier à l'égard du producteur
puis à l'égard du consommateur.
- En vertu du climat social issu des rapports personnalisés, les commer-
çants accordent souvent des pr~ts aux paysans qui en sollicitent. Il s'agit
soit, d'une grande part des fonds nécessaires au labour ou aux travaux
champêtres en général. Ces pr~ts parfois même d'un montant inférieur à
1000 F CFA se réalisent en petites tranches. Cela dépend des besoins du
paysan. Les prêts sont en général assortis d'un intér~t et ce sont les fu-
tures récoltes qui servent de garantie. Tout s'analyse donc en un contrat
de vente de chose future.
Q~aux consommateurs, naus répétons encore -qu'un nombre relative-
ment important se ravitaille de temps à autres en vivriers à crédit en cas
ded1:rficult~s ;financières.
Mais à côté de tous ces avantages, 11 y a aussi les inconvénients
qui retiennent notre attention.
B
-
LES INCONVENIENTS DU CIRCUIT TRADITIONNEL.
l
-
Les inconvénients au niveau du paysan.
Nous savons en premier lieu que le paysan n'a qu'une seule source de
revenu: le produit de la terre, et est de ce fait toujours confronté à
d'énormes difficultés souvent dues aux anomalies climatiques défavorables.
Il est pour la plupart du temps illetré et ne tient jamais une comptabilité.
Il n'a pas la notion de gestion.
---

59
Ensuite au moment de la récolte, le paysan sent des besoins et se
contente d'envoyer son produit sur le marché s~s se soucier du prix. Ce
qui provoque la saturation du marché et la chute du prix. Malgré cette
chute de prix, le paysan est obligé de liquider ses produits pour plusieurs
raisons.
- Il peut ~tre poussé par ses besoins
besoin de produits de première
nécessité, de biens d'équipe~ent.
- Le paysan qui transporte sur la tête son produit sur plusieurs dizaines
de kilomètres n'a pas le courage de retourner dans sa ferme, le même pro-
duit sur la tête. Il se voit donc obligé de céder devant le prix des re-
vendeurs, quelque soit ce prix.
- Les moyens de conservation constituent aussi un goulot d'étranglement
sur la gestion des récoltes. Le paysan ne dispose pas de moyens de conser-
vation convenables et la plupart des produits sont périssables.
La conservation traditionnelle rudimentaire consiste à entasser les
produits dans un grenier d'argile élevé sur un trépied, dans des petites
cases en banco ou dans des paillotes sur bois. Cette forme de conservation
concerne un certain nombre de céréales qui peuvent être stockés en ~~is,
en gousses ou en graines. Aux graines on ajoute de la cendre pour limiter
les attaques des ennemis des denrées stockées. Quant aux tubercules, ils
sont entreposés dans de grandes fosses creusées dans le sol, ce qui n'em-
peche pas d'avoir des tubercules germés.
Tous ces problàmes poussent le paysan à vendre ses produits sans pen-
ser à sa propre consommation. Plus le prix est bas plus i l doit vendre pour
satisfaire ses besoins.
En période de soudure, le paysan rachète les mêmes produits à des
prix plusieurs fois plus élevés. Ne disposant pas de sommes nécessaires,
il recourt au commerçant revendeur qui lui fait des avances et auquel il
promet vendre sa prochaine récolte d'où la vente sur pied. C'est alors qu'
un paysan accepte de prendre 250 F contre un estagnon de riz qui contera
500 F à la récolte.

60
Cette situation occasionne sytématiqûement l'~y.ploitation
du p.:lys3n !.Jar le cOfllrl'lerçan t.
Il est difficile de parler de revenu d'une exploitation sans cor.:pta-
bilité. Le paysan se contente du peu qu'il reçoit à la vente de sa récolte
sans considérer son effort déployé. Puisque notre aericulture est celle de
subsistance, le paysan est juste récompensé de son travail par les produits
de son autoconso~r~tion. On peut même dire que le paysan travaille toujours
à perte dans la mesure où il vend ses récoltes moins chers puis s'endette
par la suite pour racheter ses produits à un prix très élevé pour survivre.
Le fruit de l'effort supplémentaire de chaque année est récolté par le
commerçant qui lui fait des avances.
Le paysan pourrait peut-être dégager un surplus si la commercialisa-
tion était bien organisée et le prix rémunérateur.
II.
IBS INCONVENIENTS AU NIVEAU DU CONSOMMATEUR.
Parmi les besoins vitaux, celui de se nourrir est de premièr~' classe.
Et puisqu'il consomme de la nourriture tous les jours, l'homme a besoin
d'en trouver régulièrement aux lieux et moments opportuns. Mais il y a par-
fois des moments.critiques où le citoyen moyen n'arrive pas à s'approvision-
------n-e-r-n-o-rmalement =rtvres, compte tenu-de 18, hauiâe des priX sur les marClrés
Nous étudierons d'abord certaines machinations des agents du circuit
ayant pour conséquence la hausse des prix, ensuite l'effet de la hausse des
prix sur l'économie nationale.
C
CAUSES LIEES AU FONCTIONNEMENT DU CIRCUIT.
Bien que le niveau de l'offre et de la demande soit un facteur dé-
terminant, on peut accuser le circuit traditionnel de la hausse de prix
des vivriers. D'abord la chaine est naturellement loneue et chaque agent
a sa part de bénéfice à gagner avant la satisfaction du consommateur. Mais
la hausse peut ~tre aussi provoquée par certains comportements illicites
des commerçants tels que le stockage et les transferts illégaux.

\\
-,61
-
Dana toute entreprise cOlllllerciale 8.1ant pour sp'c1al1t', la redistri-
bution de biens, la const1 tution de stocks de s'curit' est une règle impéra-
tiTe. On Tise non seulement l'intérAt de l'entreprise mais 'galement celui
du consommateur qui doit Itre régulièrement servi. Mais en matière de vivriers
lorsque les gros détenteurs de capitaux décident de constituer des réserves
importantes c'est parfois dans le but de provoquer une fausse pénurie sur
le marché local. Et d'ailleurs, beaucoup de produits ne sont pas stockés
dans de bonnes conditions et ils perdent leur qualité.
A part cela, beaucoup de réserves sont frauduleusement exportées vers
les pays l1JR1trophes (B~1n, Haute-Volta et Ghana). Certains commerçants
(femmes des gros fonctionnaires par exemple) y trouvent un bon moyen de se
lancer dans une activité un peu plus complexe. Les récettes de l'exporta-
tion à, payer sur leà marchés extérieurs des produits manufacturés destinés
à Atre revendus sur le territoire national. Cela leu= rapporte alors beau-
coup de profits.
On note en fin de compte sur le marché local, une hausse ainsi qu'une
disparité des p~
II
-
DISPARITE DES PRIX.
M@me sur plusieurs marchés d 'tm m@me centre de consommation, les prix
ne sont pas homogènes. Ils varient dans le temps et dans l'espace.
La hausse est parf'ois plus ressentie dans certains milieux ruraux ,en
cas de pénurie que dans les centres urbains. C'est parce que les produits
sont suffisamment transférés dans les centres urbains par les dif'férents
agents économiques qui les y conservent. Les milieux: ruraux deviennent
alors rapidement déf'icitaires au prof'it des grandes villes. A partir de ce
moment, les prix dans les milieux ruraux tendent à monter un peu plus vite
que ceux des villes et on note un mOUTement des produits, des villes Ters
les milieux ruraux alors que c'est bien dans ces milieux: qu'ils avaient été
achetés. C'est \\.Dl moment où, pour éviter les parents à la campagne, le cita-
dm doit se procurer les produits vivriers en ville.

-" 62
On trouTe ic1 un. cause directe d. l'exode rural qui devient de plus
en plus important.
D
-
El'PMS DE LA HAUSSE DES PRIX SUR L'ECONOMIE NATIOIUIB.
Nous savons qu'on ne peut rien faire de bon quand on a faim. Cela se
traduit par les rendements de plus en plus faibles des citoyens préoccupés
par les problèmes de famine dans tous les secteurs économiques. Le Gouver-
nement se trouve dans l'obligation de consacrer mle bonne partie du Budget
~at1onal à l'importation des denrées alimentaires susceptibles d'être pro-
du! tes sur place alors que le secteur agricole occupe plus de 80 %de la
population active au Togo.
Il faut toutefois noter que l'importation de certaines denrées pèse
tNS lourd sur la balance commerciale et qœ les fonds nécessités pourrai-
ent servir plutôt à importer des produits manufacturés dont le Togo a assez
besoin. Cet état de fait engendre souvent des situations inflationnistes
importan tes.
Une politique à moyen et long terme a vu également le jour avec la
création de plusieurs organismes parmi lesquels se trouve 'l'ogograin qui a
pour objet : le développement, 1 '.organisation et la promotion du commerce
des produits vivriers.
Mais beaucoup de problèmes demeurent toujours au niveau de la commer-
cialisation malgré l'intervention du circu!t moderne "Togograin".
Tous les efforts des Pouvoirs fublics visent maintenant la réorgani-
sation des structures et l'intensification des activités de cet organisme
public dont nous envisageons l'étude.

LE CIRCUIT If TOGOGRAIN If

-
63
- r:::::::1mmmmm,
OBAPI~RB
IT
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UI cm= 'fOGOG1IAIlr
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+++++++++++++++++++++1"++++++++++++
.++++++++++++++++++++++++++++++++++
Dans presque tous les pays du monde, le GOUTemement inteITient dans
les secteurs économiques. Cela s'explique par le fait que le secteur privé
est incapable de répondre tout seUl aux nécessités économiques de la Na-
ti~ L'interYention étatique au niveau des activités aericoles est d'une
importance capitale. Elle vise non seulement l'accroisseItent de la produc-
tion, mais également la bonne commercialisation c'est-à-dire la redistri-
bution des récoltes de façon plus ou moins rationnelle.
Au Togo, la mission de commercialisation des vivriers revient à l'of-
fice National des Produits Vivriers "'rogograin" crée et organisé par le
décret N° 71-164 du 3 Septembre 1971. Le rôle que cet organisme est appelé
à jouer sur le marché des vivriers dans le cadre de l'orientation de la
politique de l'Etat est très important. Il a en effet, pour objet, le déve-
..
loppement harmonieux, l'organisation du commerce des céréales en parti-
culier et des produits vivriers en général ainsi que l'explOitation des
aero-industries connexes (rizerie " minoteries, etc •••-).
Pour atteindre l'objectif final qui est l'élevation du niveau de vie,
i'Office recherche la sauvegarde de deux intérêts apparemcent divergents.
Il s'agit d'une part, des intérêts des paysans qui doivent tirer des
reTenus convenables de leurs activités agricoles. d.autre part, de ceux
des consommateurs pour qui, les prix des produits ne doivent pas peser
lourd sur le pouvoir d'achat.
de
Dans le monde agricole l'idée création d'un office de ce genre ne
date pas d'aujourd'hui. La Prance par exemple, connaIt depuis 1936, un Of-
fice National Interprofessionnel (OIlIC) chargé d'interYenir sur le marché
des céréales. C'est surtout pour faire face aux problèmes soulevés par la
production du blé que cet office a été créé ; et i l s'appelait auparavant
"Office du Blé".
''"'c.

10\\18 dirons qU8 l ' eapri t qui an1.ae 1 '0110 est celui de 'fogogra1n.
En cr'aDt ce dernier, l8S Autorités Publiques ont TOulu atteindre
certa1na objectifs pricis. Hous n'oublierons pas que toute institution à
laquelle les fondateurs n'entendent" pas accorder une existence éphémère,
connaIt toujours une structure juridique permanente ainsi que des règles
nécessaires à son bon fonctionnement.
c. principe 88 vérUie au niveau de Togograin dont il faudra étudier
le statut juridique, les moyens d'actions pour aboutir enfin aux: problèmes
et solutions enTis~ables.
A
-
STAfU! JURIDIQUE DE L 'OPPRE.
Retenons d'abord que la constitution des sociétés de droit priTé
repose sur des statuts rédigés; signés par les fondateurs, puis déposés
au greffe du tr1b\\m.8.l de commerce dtt leur domicile (tribunal du lieu où
H
trouve leur siège social.
Dans le cadre de Togograin, les textes constitutifs sont d.~ contraire,
élaboris par l'Etat.
La procédure d'adoption des statuts de société de droit priTé est
aussi exclue. C'est l'article 1er du décret HO 71-164 du 3 Septembre 1971
qui a porté approbation des statu,ts de l'office (1).
En prenant cet acte administratif, les Pouvoirs Publics voudraient
interYenir dans le secteur économique pour assurer une bonne redistribu-
tion des bieus de première nécessité que sont les produits vivriers sur
toute l'étendue du territoire national.
Il s'agit donc de 1& défense d'un intérlt public par un serYice pu-
blic.
------_._---------
(1) Sont approuvés, les statuts annexes au présent décret portant cria-
tian t organisation et fonctionnement de l'office national des produits
nuiers "Togograin".

......~.
-
65
-
Il tau~ .1gnaler ql» les nécess1.té. éccmom1ques ont tait que la noUoD
de aerrtce public stricto-senau telle que l'on la dét1n1ssa1t dans la soci-
été d 'B'ta~ gendame a éTOlué_ Aujourd 'hui, auO\\m de. troie éléments (les
institutions administratifts, 1& aission d '1ntérlt général est le régiM de
droi~ pubUc) dont 1& ré\\Dlion constituait un serVice publ1.e n'est plus en.
cri~ère solide. La notion a donc éTOlué et pris \\Dl sens beaueoup plus large.
De toutes les taçons "l'initiative reTient à. l'Etat de considérer tel-
le ou telle m18sion CODllll8 celle d'un service public· (1). Togogra1n est-il
réell8JJ18llt un organisme publie ?
A notre niveau pour le savoir, il faudra chercher à conndtre le de-
gré du droit public et du droit privé dans cet organisme. Il prend alors
la nature de l'un de ces deux droits qui prédomine.
_oua partirons maintenant de l'idée que l'Etat qui intenient dans 1&
vie économique exerce une fonction instrumentallste par l'intermédiaire des
organismes publics présentant les trois éléments suivants :
- une activité spécialisée de nature économique;
-
W1 acte d'intérit général ;
- \\Dle personnalité juridique.
Dans le cadre de Togograin les deux premiers éléments sont donnés par
les statuts. Le,troisième est ensuite fourni par l'article 1er du titre I
des mimes statùts. Cela noua permet de dire encore que l'o1'tice est W1 ser-
viee public.
Mais il faut noter qu'U existe plusieurs modes de gestion d'un ser-
Tiee publie. Nous citerons par exemple la régie des eaux du 'l'ogo qui suppose
lme exploitation du service par l'Etat lut-même, avec ses propres agents
(fonctionnaires ).
------------------------
(1) "Créer un service public, c'est fdfirmer que l'1ntérft général serait
compromis en cas de non-satisfaction da besoin social correspondant et
que l'intervention d'lme personne publique est indispensable peur y
pourToir".
Jean RIVERO - Droit administratif. Se édition 1977 Précis Dallez;
P. 427.

-
66
Il Y a ~ement la concession qui suppose un contrat conclu entre
les Autorités Publiques et le81 Particuliers, lequel contrat confère à ces
derniers le droit d'exploiter un sarvice public· do~~é. Aucun de ces critère8
ne 8e Tér1fie au niTeau de l'office Togograin. Par conséquent, il n'est ni
une Régie, ni une concession.
Pour marquer un peu plus de précision à la sui te, nous noterons que
les modes d'intervention étatique peuvent s'analyser soit en ~e mesures
dirigistes, soit en une activité à caractère industriel et commercial sui-
Tant les cas. Hous commençons donc à nous poser la question de savoir si
To~ograin est un établissement public administratif ou au contraire un Eta-
blissement public à caractère industriel et commercial (RPIC).
L'EPIC est un établissement public dont le réi~ime juridique est carac-
térisé par la domination du droit privé et qui, sur le plan financier,
adopte la comptabilité privée. Mais il existe trois catégories d'Etablisse-
ments publics industriels ou commerciaux qui sont les suivantes :
- celle des Etablissements publics ou commerciaux proprement dits
celle des Etablissements publics industriels ou commerciaux à "double
visaGe" qui gèrent à la fois un service public administra tif et un service
public industriel ou commercial comme l'Office National Interprofessionnel
des céréales en Prance.
- celle des Etablissements publics 1pdustriels ou cOlllOe;ciaU% à_"visagè!'en-
Yers~". Ces,~tablisseI:lents gèrent un service public dont la nature est en
parfaite opposition avec la qualification donnée à l'établissement. C'est
le cas du Fonds d'Orientation et de Régulation des 1~chés Agricoles (FORMA)
en Prance.
Le carac:ère de l'établissement est générale:::ent donné de façon ex-
pres~e par les textes institutifs. Mais il arrive aussi que rien ne soit
précisé. Les rédacteurs instituant l'organisme, utilisent les termes de
sociétés "de Régies" et d'''off1ces'' ; ce qui pose un problème de qualifica-
tion juridique.
Pour identifier le caractère des établissements publics industriels
et commerciaux en cas d'ambigulté, nous faisons appel à la doctrine et à
la jurisprudence. Des auteurs nous proposent plusieurs définitions fondées
sur :

- 61 -
.. la nature propre d. l'actint' .:urcM
- le bu" l-.:atU assign' au sernce ;
la possib1l1té pour lui de réaliser des bénéfices 1
... l'application d'un régime de droit privé aux fonctionnatree du serYice
la réalisation habituelle des actes de commerce.
Quand à la jurisprudence, elle nous propose de nous référer à ces
trois principaux éléments qui sont :
- l'objet du service;
- la forme d'organisation
- les ressourcesm!ses à sa disposition.
Nous avions déjà mentionné que c'est le décret N° 71-164 du :3 Sep-
tembre 1971 qui porte approbation des statuts de l'Office Togograin d'ail-
leurs placé sous la tutelle du ministère de l'économie rurale.
Son objet est de développer, d'organiser et de promouvoir le commerce
des produits vivriers. En ce qui concerne les ressources, 11 faut noter que
l'office exploite seS ~ctfvités~grâce aux moyens mis à sa disposition par
l'Etat.
Par ailleurs, une partie des ressources provient de ses opérations
financières (art. 7 des statuts). .
En nous référant enfin aux statuts nous remarquons que le régime
de l'office est suffisamment dominé par le droit privé (1). Les éléments
retenus nous révèlent finalement que Togggrain est un établissement public
industriel ou commercial.
Les objectifs qU'il est appelé à atteindre sont à long terme. Une ins-
titution qui se veut permanente à nécessairement besoin d'une organisation
conçue d'une façon supposée favorable à sa survie. Nous partons donc de
l'idée que ce principe se trouve respecté dans le cadre de l'office Togo-
grain dont 11 connent d'étudier la structure juridique.
--_._---------
(1) L'art. 1: confère à l'office une personnalité civile et une autonomie
financière ;
- la'art.2 : exige que l'activité s'exerwe conformément aux lois et
usages de commerce en vigueur au Togo.
- L'art.14 stipule que la comptabilit' doit se présenter sous la fo~
commerciale conformément au plan comptable en vigueur.
- L'art.17 soumet Togograin au régime fiscal de droit privé.

-. 68
-
1.
S'l'RUC!URE JURIDIQUI.
Aux termes des statuts de l'office Togograin, le siège social est à
Sokodé et ceci par le souci de matérialiser 1& politique de régionalisa-
tion de l'économie togolaise. Il en est de même pour '1'o/jotruit dont le
siège social est à Lama-Kara, pour la SOTOCO (1)à Atakpamé et pour la
SRCC (2) à Kpalimé. Mais dans la pratique, la Direction G~érale de Togo-
grain installée à Lomé au début des activités était constituée:
- ql,J, Directeur Général,
- d'un Responsable Commercial,
- d'un Comptable,
- de deux Aide-Comptables,
- d'un Sécretaire,
- d'un Magasinier
- de deux Dactylographes,
- d'un Planton,
- d'un Gardien,
- de onze chauffeurs.
Etaient également préTUS par les statuts, une délégation principale
à Lomé et des sucursales qui constituent des unités d'exécution au niveau
de chaque région économique. En termes clair., il existe donc cinq succur-
sales en dehors de la Direction Générale de Lomé et .le tout forme un cadre
bien restreint que nous montre l'ancien organigramme de l'otfice.
Toute entreprise connait lors du démarrage de ses activités, une
structure plus ou moins simple. Mais avec le temps, elle devient plus COQ-
plexe par rapport à l'ampleur que prennent les activités.
Il en est ainsi pour Togograin dont l'ancien organigramme s'est re-
levé incapable de répondre aux nouvelles exigences excitées. C'est pour-
quoi une autre organisation préconisée est déjà en cours de réalisation.
(1) - Société Togolaise du Coton.
(2) - Société Nationale pour la Rénovation et le Développement de la Cacao-
yère et de la Caféière Togolaise.

ANCIEN ORGANIGRAMME DE TOGORAIN
/
J
/
Direction
Générale
Conseil
d'administration
/ '
i ,
/
f
-i
//
'\\1
Séontariat
,

1
1
1
Comptable
1
Responsable commercial
1
,
,
1
Responsables
Régionaux
1
l
'
,
1
,
,
,
,
Vendeur
:
Aide - Comptable
:
,
,
Centre
de
Lomé
Magasinier
1
1
,
,
,
1
1
1
1
, :
Blectro
: Aide-Comptable:
l
'
1
,
,
:
lIécaniciene
,11
_
1
1
ManoeUTr8S
tJ

-
70
B
-
L ·ORG.GISA!IOI ADIID1STRAT1'IE ET J'IlIABCIEHB AC'!UELLB.
Le. actiT1t~. de 'logograin tendent dans une certaine mesure; à 1&
satisfactioo des besoins alimentaires des citoyens sur toute l'étendue du
territoire national. Certaines dispositions sont alors prises en cons~quence.
Il convient maintenant de se demander comment se pr~sentent les choses tant
au niveau de la Direction Générale qu'au niveau des succursales et ensuite,
du statut du personnel.
1. -
U
Dl!ΟtM 'GDER.ALE ET LES SUCCURSALES.
Le réseau 'logograin constitue un ensemble d'unités économiques à 1&
tête duquel se trouve la Direction Générale dont il importe de parler dans
un premier temps aYant d'aborder le cas des autres unités d'exécution.
a) - La Direction Générale.
Elle est l'organe exécutit' de Togograin en ce Bens qu'elle se partage
le pouvoir de gestion avec une autorité délibérante, le Conseil d'Admiriis-
tration, composé de 20 membres déterminés par l'article 19 des statuts. Il
s'établit donc une relation de tutelle entre le Conseil d'Adcinistration
et la Direction Générale qui doit mettre en application, les grandes déci-
sions de la politique et du programme émanant dudit Conseil.
La Direction Générale a adopté une autre forme. depuis la restructura-
tion nécessitée par les opérations considérables que l'oft'iee est appelé à
accomplir. Elle. comprend désormais trois Directions dont la Direction Géné-
rale Commerciale, la Direction Administration et Financière et la Direction
Technique.
b) - LA DIRECTION COMMERCIALE,;
Sa tâche consiste d'une part, à organiser et à contrôler les serYiees
du commerce intérieur. Le contrOle ici couvre les activités des succursales
chargées de l'exécution des tâches d'achat, de vente, de transport et de
certains services accessoires.

-
71
Blle concerne d 'au'tre par~, l'organisation e~ le contr81e du COlllD8rc.
extérieur. A ce niT8aU, cer'taines sections de la Direotion se troUTent inté-
gries daDa celles de la dél8gation principale de Lomé qui partageait les
même. locaux 8Teo elle.
Pour un approfondissement constant de connaissances sur les marchés
intérieurs et extérieurs des vivriers, la Direction CO'illlerciale est dotée
d'ml aervice d'études qui établit des statistiques sur la base des rensei-
gnements fournis par les succursales.
c) - LA DIRECTION AD!4INISTRATIVE ET PINANCIERE.
Son rôle est de concevoir les documents de laison entre les différents
services et de s'occuper de la gestion financière de tout le circuit (comp-
tabilité générale, comptabilité analytique, etc••• ).
d) - LA DIRECTIOIf 'l'ECRNIQUE.
Elle s'occupe de la gestion de tous les dispositifs nécessités par
les activités à savoir
les silos, les magasins, les produits stockés, les
parcs, le matériel ainsi que les véhicules de transport•••
Les décisions de ces directions se traduisent soit en ordres, soit en
simples renseignements fonctionnels que suivent les succursales.
II
-
LES SUCctmSALES.
Il Y en a lme par région à part la délégation principale de Lomé. La
succursale de la région Maritime se trouve à Vogan, celle des plateaux à
Atakpamé, celle de la Centrale à Solodé, celle de la Kara à Lama-Kara et
celle des SaTanes à DapaOI16.
Elles sont installées les unes dans des locaux: baillés par l'Etat,
les autres dans des immeubles cédés par la Préfecture ou dans les locaux:
j e la ~ORAD.
Le personnel de chaque succursale comprend en principe
- Un Responsable Régional,

J
72
NOUVEL
ORGAR'IGRAMME

,
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1
..~----------------------, 1
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1
1
1
• •
1
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Direotion
Gén~rale;
:
Coneeil
d'Administration
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1
1
1
1
1
1
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8écretariat
:
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1
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1
Direotion :
1
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Direction
1
1
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Direction
Technique
: Oommeroiale;
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1
Administrative
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1 .
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1
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1
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1
O~eroe :: Commeroe 1
Comptabili~ 1 1
Comptabilité: 1
SerTice
1
,
1
1
1
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1
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1
1 1
1
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1
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__l__
: Brt'rteur :: Int~rieur
1
, G~~rale
l ,
Analytique
1
1
1 1
1
: Pereonnel
1
1
1
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,
1
• 1
1
1 1
1
1
,
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,,
,
1
,
1
, 1
,
1
1
: Equipement
:
Magasins
:
Unit~8 de
:
1
1
1
1
; Transport
:
: Tranatoma- :
Silos
1
1
:
tion
:
1
1
Wtudes
Statistiques
1
1

Délégation
principale
:
LWlDlB
1

Agences
Régionales
\\
_ _ _ aelations hi~rarch1ques
,
1
------ Belation.tonctionnelles
1
f
, 1
1
1
l
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,
1
Achat
"
,
,
l
"
,
,
l
"
,
,
1
Vente
:
1
Transport
, ' . Magasins silos
l
,
,
,
,
1
,
'"
"
'

-
'13
- Un cbau:tteur de camionnetu.
- Un ou deux chauffeurs de C8Il1ons,
- Un Aide~omptable,
- un Dact71ographe,
- Deux Electromécaniciens,
- Un Gardien.
Ils sont temporairement aidés par des ll:I8lloeuvres recrutés pendant les
périodes d'ac~ivités. Le personnel de l'office Togograin n'étant pas composé
d'agents de m3me statut, le régime juridique varie donc suivant la catégorie
d'agents en question.
II l -
LE REG l riE JURIDIQUE ro PERSONNEL.
On distingue un régime de droit privé et un ré~ime partagé entre le
droit privé et le droit administratif (droit de la fonction publique). Il
est nécessaire de noter la différence entre les agents car il existe d'une
part des agents "fonctionnaires", d'autre part, des non-fonctionnaires. Le
régime juridique varie selon qu'il s'agit des uns ou des autres comme nous
venons de le signaler.
a)- Le personnel soumis au régime de droit privé.
Il s'agit du personnel non~fonctionnaire c'est-à-dire de la catégorie
des employés recrutés directement par l'office et payés "par ce dernier en
vertu de l'article 31 al. 5 des statuts (1). Ce perso~'el est composé d'a-
gents permanents qualifiés et de travailleurs non permanents qui sont des
manoeuvres recrutés pendant les périodes d'activités.
IV
-
LE PERSONNEL FONCTIONNAIRE DE TOGOGRAIN.
C'est la classe des personnes formées par les agents de la fonction
publique et détachées auprès de Togograin. Cela s'explique par le fait qu'il
est impossible à l'office (il en est de même pour la plupart des établisse-
ments·du secteur para-administratif) de recruter des spécialistes ailleurs
que dans la fonction publique.
---------------------------_.._--------
(1) "Il (le Directeur Général) procède aux recrutements et licencements du
personnel dans la limite des disponibilités budgétaires et selon les
besoins de l'office, et fixe sa rémunération après avis du conseil d'ad-
ministration.

-
74
-
On a Ifouvent not' que le8 agents de la Ponction Publique SODt en gén~
ral aD1JIlés de l'idée d'un. meilleure situation et qU'ils préfèrent Itre dé-
tachés dans lex entreprises publiques. Dans le cadre de Togograin les
fonetianna1rea bénéficient plus ou moins des avantagea financiers dus à la
responsabilité assumée et non à la situation de fonctionnaire détaché.
Pour assumer ses missions, l' or[';'lllisme a recours à un ensemble d' in-
frastructures. Il convient donc d'étudier ici l'organisation technique qui
permet présentement à l'office d'obtenir des résultats fort encourageants.
C
-
ORGANISATION TECHNIQUE.
L'objectif visé par l'office est de très grande envergure et l'on en
déduit qU'il doit disposer de moyens techniques adéquats pour y parvenir.
Des moyens dont il est nanti, nous nous intéressons d'une part, aux infras-
tructures et aux moyens de conservation, d'autre part, aux points de vente
(puisque la redistribution est l'un des actes primordiaux de l'activité) et
aux moyens de transport.
1
-
LES INliRASTRUCTURES ET LES ltI)YENS DE CONSERVATION.
L'office Togograin ne revend pas les produits vivriers au fur et à
mesure qu'il les achète. Il constitue des stocks destinés à être écoulés
ultérieurement, surtout en période de soudure où les prix des vivriers dé-
couragent beaucoup les consommateurs. Il est donc appelé à prendre à cet
effet, toutes les. dispositions nécessaires à une bonne conservation de la
valeur d'achat des produits. Cela s'explique par le fait que l'offi?e doit
toujours lutter pour éviter les pertes (les avaries) afin ~e revendre à un
prix accessible au citoyen moyen, lequel prix est censé être inférieur à
celui des cOIlllJ1erçants sur le marché.
c'est pourquoi les infrastructures et les moyens de conserTation sont
des éléments très importants pour l'ac·tivité de l'office. Les premiers
permettent le stockage des produits alors que les sec~nds favorisent la
préservation de leur qualité.
-

-
75
a) - Les 1Dfrastruc't\\lJ,?t••
DaDa le. 1Dtrastruc'tures noua ayons d'abord le stockage en .ilo et
ensuite le stockage en magasin.
b) - Le stockage en silo.
c'est un stockage en vrac, c'est-à-dire sans emballage. Le silo est
un risenoir métallique ou en matière synthétique (Trévira) de trois à
quatre cellules. L'office exploite actuellement septs silos de marques dif-
férentes installés à Lomé et dans les succursales.
- A Lomé (Togblékopé), on troUYe un silo français métallique équipé d'un
système de nettoyage, de séchage et de ventilation. Il est composé de qua-
tre cellules et a une capacité de 1.400 tonnes à raison de 360 tonnes par
cellule.
Il Y est installé un second silo autrichien métallique avec un sys-
tème de nettoyage, séchage et ventilation. Il comprend trois cellules de
capacité totale de 1.000 tonnes
Les villes d'Atakpamé, Sokodé et Vogan disposent quant à elles, d 'w
. silo autrichien en treYira. Mais il est équipé du même systi:.Lae et a une
capacité totale de 1.000 tonnes reparties sur ,
cell~es.
A Dapaong et à Lama-Kara, c"est le m8me silo qu'on trouve mais cette
fois-ci muni du système de ventilation seulement.
Viennent d'être construits, six nouveaux silos à Kpalimé, Notsè,
Sotouboua, Broukou (Niamtougou), Mango et Kantè.· Quant aux quatre autres,
ils sont encore litigieux pour vice de construction.
Nous n'oublierons pas de signaler que Togograin rencontre beaucoup
de difficultés en matière de stockage en silo.
- La première (mais moins fréquente) concerne le mauvais fonctionnement du
système de Tentilation des silos. La conséquence directe en est le moisis-
sement des grains lors des premièrs -essais. (Plus loin, nous aTons consacré
un long développement pour l'explication approfondie de ce phénomène.

-76
-.
- BnlN1te, pour une rapide et bonne nparation de. sil08 en cas de panne,
le !Qgo n'a pas de tecbn1ciens qualifié•• Les électro-mécan1ciens ne sont
pas formés à cet effet. Il s'agit des jeunes gens qui ont Tite opté pour
l'apprentissage, généralement après le CEPE ou la classe de troisième, pour
diverses raisons. Il semble qu'ils procèdent SOUTent par bricolage car leur
méthode consiste à démonter,. certaines pièces des machines, les examiner
pour voir si les pannes sont imputables à celles-ci.
- Par ailleurs les frais de gestion des stocks sont très élevés ce qui
signifie que le stockage en silo engendre beaucoup dtinvestissements coû-
teux.
c) - Le stage en maGasin.
Le stockage des produits vivriers en magasin se fait en sac. Certains

sont proches des silos comme celui de Togblékopé qui a une capacité de 300
tonnes.
Le problème que pose le stockage en magasin est que les sacs devien-
nent souvent humides et pourrissent très vite. On propose à cet effet de
créer de petits magasins centraliseurs sur les marchés de production et
d'eUicaces systèmes de séchage, de nettoyage dans les centres régionaux
de stockage. Les produits achetés aux paysans par sac seraient temporatre-
ment conservés dans les magasins .centraliseurs puis. acheminés vers les cen-
tres régionaux pour @tre bien traités et conditionnés. Ltobjectif Tisé est
le stockage en vrac dans les magasins et en sacs bien résistants.
Malgré ce problème, le stockage, en magasin paraIt moins coo.tewc et
plus pratique. Le magasin à l'avantage de contenir à la fois des produits
de différentes natures, ce qui ntest pas possible dans les cellules dtun
silo. Ensuite les produits y gardent leur qualité grâce aux moyens de con-
servation.
II
-
LES W)YERS DE CONSERVATION.
Par le terme moyen de conservation, noua désiV'1ons tous les procédés
permettant d'éviter la détérioration naturelle des produits, de mAme ,que
ceux destinés à lutter contre les insectee ennemis des erains.

- 77
Dan8 le8 centre8 de 8tockage, on uiilise les termes de traitement et d'en-
treti~ ,Selon les techniciens, l'entretien consist. en la pulvérisation
d'un inseciicide liquide dans tout le magasin grâce à un moteur portatif.
C'est un système qui permet de débarrasser le magasin de tous les insectes,
qu'ils soient nuisibles ou pas.
Le traitement quand à lui, peut se faire m~ue sur la véranda du maga-
sin ou sous un simple hangar. Un ame de sacs de brains probablement attaqués
par les insectes est couvert d'une grande bAche. On introduit alors sous
cette bâche, des comprimés d'insecticides hyposolubles qui détruisent les
parasites, mê_ ceux qui vivent au fin fond des sacs. Mais tout ceci est
fait daD.s une certaine limite non préjudiciable à la santé humaine. Les
produits bien conservé gardent alors leur valeur jusqu'à la mise en vente·
ultérieure.
D
LES POIITS DE VENTE ET LES Al>YElI'S DE TRANSPORT.
Au moment de la redistribution, les produits stockés en magasin et
en sUo ne sont pas en général vendus sur place. Ils sont acheminés vers
les endroits déterminés où les consommateurs viennent s'approvisionner
. librement. Il est donc nécessaire d'étudier les points de ventes de l'of-
fice ; ensuite les moyens de transport dont il dispose.
1
LES POINTS DE VENTE.
L 'Ortice ne dispose pas de points de vente spécialement amenagés
pour la redistr1bution, saut le silo français de ~ogblékopé qui est doté
d'un magasin attenant. Au début les ventes s'opéraient directement au silo.
C'est la disette caractérisée de l'année 1977 qui a introduit un grand
changement. Elle a obligé l'office à ouvrir des points de vente dans les
locaux des sections des Affaires Sociales et de la SORAD.
On note encore l'insuffisance des points de vente puisque certains
milieux \\ID peu reculés ne peuvent pas facilement s'approvisionner compte
tenu de la distance qui les sépare.

-
78
-
II
-
IBS mIElls DB !IWISPOR!.
Le parce automobile de !ogDgrain parait très lim1té. Il comprend en
tout quartoze véhicules.
Les chauffeurs sont au nombre de onze. On serait peut-être tenté de
se poser 1& question de savoir si ce nombre est bien suffisant. En effet,
l'office bénéficie souvent à l'intérieur du pays, du concours de chauffeurs
supplémentaires mis à sa disposition par la DRDR et l~ SO'lOCO.· C'est bien
sar, compte tenu de la portée des objectifs poursuivis, lesquels objectifs
nous aimerions conna1tre maintenant. Les activités prennent plus d'ampleur
et nécessitent l'1nterTention de ces organismes.

-
19
~ H API T R B
V
LES OBJECTIFS DE L'OFFICE ET LES ACTIVITES
AFFERENTES
Puisque Togograin est un instrument d'intervention
étatiquê dans le domaine économique, on se pose souvent la
question de savoir quels sont les objectifs qu'il vise.
Aux termes de l'article 3 des statuts, "Togograin"
a pour objet, le dévéloppement, l'organisation et la
promotion du commerce des produits vivriers en général, et,
particulièrement les céréales, ainsi que l'exploitation des
agro-industries connexes.
Cela paraIt plus co~plexe qu'on ne le pense et
11 nous faut encore de plus amples détails pour pouvoir
ce rner ~e--problème •- -
Bn effet, notre office a el\\. vue plusieurs buts'
gravitant autour ~'un noyau central qui est la satisfaction .
de deux inté~ts divergents. Ce sont alors ces objectifs que
nous nous proposons d'analyser dans 1. paragraphe qui suit.
A - LES OBJECTIFS DE TOGOGRAIN
Qu'un pays soit en voie de développement ou déjà
industrialisé, rien ne marche jamais tant que les citoyens
se trouvent confrontés au problème de la famine. M~me les
nations les plus riches ne se permettent jamais de négliger
. ..1· · ·

- - 80
-
le secteur agricole Car les produits vivriers sont des
biens tr~s urgents dans la vie de l' homme-. Il faut nécessai-
rement trouver quelque chose à mqnger au moment opportun.
Mais ce "quelque chose" n'est produit que par une portion
de la population. Or il faut que le ·fournisseur ait le
courage de continuer à produire ce que le consommateur veut obt~~~~
dans l'assi~tte qu'il lui tend.
L'Etat togolais tente de chercher pour le producteur.
- La promotion intensive du développement des céréales
et autres grains vivriers ;
- L'organisation des circuits de commercialisation
de ces produits.
- L'achat, le stock~e, la conservation et la
redistribution ;
- L'octroi de p~ts aux producteurs, etc •••
L'office Togograin qu'il a créé a cet effet, vise en premier
lieu, la sauveg~rde des intérêts du producteur (A). Cela
s'explique par le fait que les difficultés au niveau du
. producteur ont toujours des conséquences au niveau du cQnsom-
mate ur dont on doit aussi sauvegarder les intérêts(B)
~----
--~--
--- -==~~~~.
LA SAUVEGARDE DES INTERETS DU PRODUCTEUR
Dans presque tous les pays en voie de développement
l'écoulement des produits vivriers est toujours assorti de
probl~mes : ceux de la conservation, de la vente, de la
mattrise de prix et tout ce qu'on peut imaginer.
Les paysans togolais n'en sont pas du tout épargnés
et ils ont l'habitude de vendre tantôt à la ferme (sur pied,
sur grenier ••• ) tantôt au marché. Les actions de l'office qui
se charge de résoudre ces problèmes, concernent l'institution
d'une politique d'achat favorable aux producteurs, puis
.. .1· ..

1,
-
BI
l'expansion et la promotion de la production des vivriers
comme nous venons de le signaler.
a - INSTITUTION D'UNE POLITIQUE D'ACHAT
FAVORABLE A(TX PRODUCTEURS
Le programme de cette politique comporte la crp.~tion
de débouchés pour les producteurs et la stabi1is~tion des prix.
b - CREATION DE DEBOUCHES
L'office est convié à organiser le marché intérieur
des produits vivriers en prenant des mesures adéquates pour
~ider les paysans à vendre aussi vite que possible et ceci
dans les meilleuresconditions. C'est pourquoi il devient.l'une
des principales parties contractantes sur le marché n~tional.
Il est à la fois un client permanent et fidèle du producteur,
puis un fournisseur dévoué du consomm~teur.
Non seulement, i1 doit organiser le m~rché intérieur
mais chercher aussi des débouchés extérieurs en période
d'abondance excessive.
11 assumera cette fonction par l'exposition des
prodl.l1t-s dans les -foires intern8tioD1iÙes et par l'exploitation
des agro-indus~ries connexes puisque les matières premières
qui alimenteront ces unit~s de transformation seront celles
provenant essentiellement du monde agricole togolais.
c - STABILISATION DES PRIX AUX PRODUCTEURS
Un ph~nomène naturel non fréquent, cependant inhérent
au monde agricole est la chute des prix. 11 est normal, sinon
souhaitable que le paysan puisse r~cupérer, au moins à la
vente, le capitalutllisé pour la mise en valeur de son
champ lorsque ce phénomène survient. Les méthodes palliatives
varient suivant les pays. Au Mali, au Sénégal, en Haute-Volta
.../ ...

-
82
-
par exemple, sont créés des Caisses de atabilis~tion pour
compenser le manque à gagner.
En ce sens l'office Togograin doit oeuvrer aussi
pour une politique susceptible èe garantir le capital du
producteur par la stabilisation des prix.
II - EXPANSION ET PROMOTION DE LA PRODUCTION
VIVRIERE
Font ici l'objet de cette politique de l'office:
- Lq participation aux programmes de recherches;
- L'octroi de prêt de production et de commerciali-
sation aux paysans.
a - PARTICIPATION AUX PROGRAA1?'mS DE RECHERCHES
La productivité agricole est encore insuffisante
par rapport au pourcentage de la population active, qu'occupe
le secteur primaire. C'est une agriculture qui demeure
archatque et l'on peut dire que c'est une agriculture de
subsistance.
- En plus de cela, on note qu'un grand nombre de
.--------producteurs -g-t-~éresse plus aux cultures de rentes--qu-Laux----
cultures vivri~res. _Par ailleurs, la fa·",~ productivit~
s'explique par le fait qu'un certain nombre de facteurs
compromettent le développement de l'agriculture. ce
sont
les aléas climatiques. Sur ce plan, un projet d'irrigation
et de drainage serait le bien venu. L'office est alors
appelé à participer aux programmes de recherches en vue
d'augmenter les superficies cultivées, la résistance des
cultures aux ennemis et maladies, puis d'augmenter le rende-
ment. L'app1ic~tion de nouvelles techniques (préparation du
sol par mécanisation ou par syst~me d'attelage) fera aussi
l'objet de ces programmes.
. ..1...

-
83
III - INTERVJmTION IPOUR L'OCTROI DE PRETS DE
PRODUCTION ET DR COro'~RCIALISATION
AUX
PRODUCTEURS
Par manque d'argent, la plupart de nos payS?~s
recouMvvt-
aux prêts à u.sure et nul n'ignore l'endettement
excessif qui en résulte. Les autorités togolaises ont permis
à cet effet à l'office de gRrantir les producteurs auprès de
certaines banques et surtout auprès de la Caisse Nationale
de Crédit Agricole.
Ces p~ts seront accordés à des producteurs regroupés.
en coopératives de production et de commercialisation ; bien
sdr, à des taux raisonnables.
Bon nombre de personnes imq,ginent les inconvénients
de cette garantie puisque l'office pourrait signer en contre .
p~rtie, des contrats de production et de livraison avec cp.rt~ins
producteurs. Nous ne savons p~s de quoi le lendemain sera fait.
On ignore encore si ces genres de contrats seraient susce~tib1es
de révision en cas de mauvaises récoltes dues au terrorisme
climatique. Mais après, toute cette aide mérite d'~tre bien
accueillie puisqu'elle peut pe"rmettre d' évi ter le prt1t à usure.
L'oeuvre de sauvegarde qui incombe à notre office
ne se lj,mj.te pas seulement au niveau des int4§rt1ts
du producteur
maie couvre 8UOS:'" ceux du consommateur.
IV - LA SAUVEGARDE DES INTERETS DU CONSOMMATEUR
L'intervention en faveur du consommateur se situe
à deux niveaux. Elle concerne d'une part, la lutte centre la
pénurie; et d'autre part, la lutte contre la hausse excessive
des prix.
a - LA LUTTE CONTRE LA PENURIE
La production Rgricole est souvent variable en ce
qui concerne le rendement, étant donné que les éhangements
. . .1· · ·

-
84
-
climatiques ne sont pas mR.1tris~bles. Or les coupures de
1
.
stocks créent un important déséquilibre entre l'office et la
demande. Il en résulte beaucoup de malaises sociaux. Pour
éviter ces crises, l'office doit constituer des stocks de
régulation et de sécurité.
Le stocks de
régulation est un stock de courte
durés. C'est un instrument qui permet d'ajuster l'offre par
rapport à la demande et d'enrayer les mouvements inflationnistes.
Le stock de sécurité au contraire, est un stock à
long terme. Il est utilisé en cas de calamité
ayant pour
conséquence les disettes graves (cataclysme, sécheresse et
mt!me la guerre). Les pays sahéliens ont presque tous dd en
'constituer au cours de ces dernières années en veJ\\.tu du grand
secours qu'il porte (le stock de sécurité).
b - LA LUTTE CONTRE LA. HaUSSE DES PRIX
C'est une partie intégrante de la lutte contre la
pénurie puisque la hausse de prix peut ~tre une conséquence
,
du d~équilibre entre l'office et la demande (offre inférieure
à la demande). On peut aussi l'imputer à d'autres facteurs
socio-économiques. L'office est donc chargée d'em~cher par
sa p6n't1<iüe~ '':1ne recnerche dè- gain- trop-po'ussée'de Iapart
des producteurs nationaux et des spéculateurs.
Il peu s' 11 le faut, importer des denrées dans le
but de diversifier les produits sur le marché. Tous ces moyens
entrent dans la lutte contre la hausse excessive des prix que
tout le monde craint. Cela permettrait au
consommateur de
trouver facilement à acheter et, à un prix raisonnahl~.
Si tels sont les objectifs de Togograin, quelles
sont alors les activités commerciales qu'il exerce à cet effet •
...1•.•

-
85
-
B - LES ACTIVITRS COMf-:F.RCIALRS
La nature et l~ finalité des produit vivriers exigent
qu'ils soient dispossibles en permanence dans le temps et d~ns
l'espace. Cel~ nécessite un contrÔle de leur circulation sur
le marché national cqr, laisser ce rÔle à la loi de l'offre
et de la dem~nde, ne permett:ü t pas de résoudre les problèmes.
C'est pourquoi Togograin doit toujours constituer
des stocks. Mais les produits vivriers ne proviennent p~s de
ses propres champs. Il se les procure sur le marché à la suite
d'une campagne d'achqt qu'il org~nise chaque année. Les activités
de l'office englobent alors des opérations d'achat et de redis-
tribution qu'il convient mainten~nt d'expliciter.
l - LA CW..PAGNE D'ACHAT :
L~office Togograin
connait de rédoutables conaurrents
sur le marché et il ne doit p~s se laisser anéantir par ces
derniers. Aussi use-t-il au niveau des achats, de diverses
modalités pour atteindre le maximum de producteurs. De même
par sa politique de prix, il tente de dissuader les spéculateurs
malhonnê te s.
a - MODALITES D'ACHAT
Pour ses opér~tions d'achat l'office fait appel à
des intermidiaires (acheteurs agréés:
.acheteurs avec carte ;
acheteurs non munis de carte. Bnsuite, il dispose lui-même
des équipes et accepte le concours de certains orBanismes.
b - LES ACHETEURS INTEm~DIAlRES
Leur présence est due aux problèmes liés à la
dispersion, à l'étendue des ponts de production et surtout à
la limite des moyens dont dispose Togograin quant à ce qui
concerne le personnel et le transport.
. . .1. · ·

-
86
-
Signalons qu'elle est aussi due à la concurrence
instaurée par les spéculateurs omniprésentS
si nous pouvons
nous exprimer ainsi. L'office en est alors amené à fonder
deux systèmes grâce à ces personnes. L'un est dénommé
"système des acheteurs munis de carte" et l'autre "système
des acheteurs sans c!lrte".
- Le système des
acheteurs avec carte n'est ~ctuel-
.lement admis qu'à titre expérimental. Les préfets envoient
à la Direction Génér~e une liste d'acheteurs accompagnée de
photos d ' identité. l~un1 d'une carte délivrée par la Direction,
l'acheteur opère sur le march~ en effectuant des achats en
espèces aux prix fixéSpar l'office lors de la campagne. Il"
perçoit une commission de 150 francs par sac de 100 kg et le
transport lui est aussi
remboursé.
Notons tout de m~me que ce système n'est appliqué
qu'au Nord du pays et qu'il est m~me Rctuel1ement en déclin
au profit du second.
LLe système des aoheteurs non muni de carte :
selon ce système surtout appliqué au Sud, l'office met à la
disposition de chaque acheteur agréé une certaine somme d'argent
do.n:t:...le-Inontant est fonction du nombre de sacs en vue. La
commission est 'perçue après livraison.
Mais d'une façon générale, les deux systèmes
présentent certains inconvenients relatifs aux manoeuvres
frauduleuses auxquelles peuvent parfois se livrer les agents.
Certains trichent les paysans
~ors des transactions et se
constituent des réserves de produits prélevés sur les achats
avant la livraison puisque les ~ents de l'office même ne clls-
p05e~t pas de bascules sur tous les marchés éloignés. On ~ore
aussi parfois le prix réel payé au producteur •
. . .1· ..

-
87
-
II - LES AGEWl; DE TOGOGRAIN BT 'LES ORPV.
Les premiers sont des agents temporaires recrutés
par l'office lors de la collecte. Ils se regroupent en éqnipP.s
de nombre variable. Ils opèrent ensemble avec les Rutres qui
sont, quant à
eux, du personnel de l'ancienne ORPV à laquelle
vient de se substituer la DRPR. Mais sur le terrain, ils
conservent encore la dénomination d'agents ORPV.
On remarque que l'arrivée de ces équipes sur le
marché provoque une hausse de prix de la part des commerçants
qui cherchent à les évincer car le prix de Togograin est
presque fixé.
III - LE PRIX A LA PRODUCTION (Prix d'achat) :
Dans sa stratégie l'office fixe un prix plancher
qui correspond soit au prix observé sur le marché des zones
excédentaires, soit,
si celui-ci est trop. bas à un prix
acceptable qui puisse rémunérer convenablement le producteur.
Aux termes de l'article 30 alinéa 2 des statuts de
l'office,
ce prix doit ~tre soumis à l'approbation du
r7'OtlVernement deux mois avant l'ouverture des campagnes et
port~ à --la-coMllrssan-œ--du-pub1ie-,--au--m&-in-&r-W1- moia-av-Ant_
l' oaverture de la campagne.
Le prix à la production varie suivant les périodes
de récoltes, parfois même, un peu suivant les régions puisque
quelques régions sont excédentaires dans certaines cultures
alors que les autres sont déficitaires. La caractéristique
principale de ce prix d'achat est qu'il demeure
presque
fixe jusqu'à la fin de la campagne (les agents de l'office
se retirent du marché lorsque les produits deviennent rares
et que le prix commence à augmenter). Tandi~ que le prix
auquel achetent les commerçants est relativment bas au début,
il évolue sensiblement en un temps record lorsqu'ils se livrent
une concurrence acharnée afin de s'implanter•
.••1...

-
88
-
Mais il faùt signaler que bon nombre de p~ysans ne
sont pas satisfaits du prix d'achat de l'office. Ils se
voient mal en tr~in de vendre à un prix qui leur semble imposé
(puisqu'ils n'interviennent pas dans sa fixation) alors qu'il
s'agit de leurs propres produits. Ils se posent la question
de savoir pourquoi il n'en est pas ainsi pour beaucoup
de
produits sur le marché (les produits manufacturés par exemple).
Ils ignorent que la fixation de prix des produits
manuf~cturés
obéit aussi à certaines règles préétablies par les pouvoirs
Publics. Ils sont p~ts à avancer des arguments tels que :
"Nous avons aussi besoin de vélo, de poste radio, etc •••
Et si l'on tente par tous les moyens de leur faire comprendre
que c'est dans leur propre inté~t qu'interviennent les Pouvoirs
Publics, i15prétendent avoir toujours constitué de réserves
suffisantes à leur viveau pour ne pas ~tre amenés à acheter
après aupNs"du commerçant, très cher. "Tant pis pour les
paysans qui ne peuvent pas prendre leurs dispositions." On sent
ilors que ceux-ci préfèrent conclure avec les spéculateurs~
Nous reviendrons plus loin sur cet aspect du problème où l'on
voit que la politique de Togograin se solde parfois par
insuccès. Mais i l faut retenir qu'au fond, U n'y a pas en
'-~-----général an grand~cart entre le pffxde l'o:ffice et c~lui d8s----
spéculateurs. On dit souvent que dans la rénumération, c'est
ce qui vient s'ajoater au salaire de base qui intéresse plus
le travailleur. C'est-à-dire
que les indem.ni tés et les
supplémentaires p~raissent plus attrayants que le sal~ire
même. Tel en est le cas au niveau des paYsans aussi. La différence
entre.Qe..s J€M,)c prix leur signifié beaucoup des choses.
Des gens s'interrogent si c'est parce qu'ils ne sont
pas encore tout à fait conscients de la situation qui prévaut
actuellement. Or, là où se trouve l'inté~t commun, l'intérêt
privé (individuel) s'amenuise, sinon disparalt complètement.
Mais à travers les efforts entrepris jusqu'ici par
les pouvoirs Publics, on ne sent pas que nos producte~s seront
tous motivés et accepter.de participer très activement à cette
lutte contre la hausse des prix.
. .. 1...

-
89
IV - LA REDISTRIBUTION
Elle constitue l'un des aspects de la sauveg~rde
des intérêts du consomm~teur. Il faut tout de même ,noper
que la redistribution ne s'effectue pas e~ même temps que
l'achat. Togograin attend les signes annonciateurs de la période
de soudure pour mettre ses stocks en vente. Selon l'esprit des
statuts de Togograin, ce dernier peut même être amenés à l'expor-
tation des vivriers pendant les périodes d'abondance excessive.
Diverses modalités sont prevues pour la redistribution à
l'intérieur du pays.
v - MODALITES DE REDISTRIBUTION : VENTES ET
TRANFERTS
a - LES VENTES
Nous avons les ventes âu détail et les ventes en gros.-
Les ventes au détail pourraient se pratiquer au niveau des
magasins de 300 tonnes directement gérés par l'office et c'est b~
ce qui se fait actuellement.
Cette même vente au niveau des magasins de 50 tonnes
est théoriquement confiés à des' groupements de 'paysans organisés
__ e~_ç~opérati!~s. p~_s__l~P!ai~_i~ll~_' ~~ _~~nt _le~ agents de
Togograin qui procMent encore à ces actes dans les locaux des
~ffa1res sociale s ou de l' ex-SORAD (Lomé).
Des équipes de vente ambulantes devraient en principe
assumer les mêmes tâches dans les villages enclavés mais on
note que la pratique continue d'accuser un grand retard.
Quand aux ventes en gros, elles ne s'effectuent plus
'qu'en faveur des M~isons de commerce et des organisme syndicaux
et ceci dans les magasins de 1 000 tonnes.
ces ventes importantes sont actuellement interdites
à l'tigard des individus parce que les commerçants pourraient y
trouver un moyen de spéculation.
.../ ...

·-
-
90
-
b - LBS TnANSFRRT~
Nous savons que certqines régions sont excédent~ires
dans la production de quelques vivr!ers alors que d'autres
en sont déficitaires. seloft ces derni~res modalités on
transfère d'une région exédentaire les produits de surplus
à une autre région qui en a besoin (voir un exemple du tableau
suivant)
c - TABLEAU DE TRANSFERT DE LA REGION DES
PLATEAUX VERS LES AUTRES CENTRES
ANNEE 1981
- 1982 (en tonnes)
REGIONS
PRODUITS
TOTAL
(Bénéficiaires)
f.la!s
Sorgho
Région Maritime
76,326
76,326
(Togblékopé )
Région Centrale
97,490
(Blitta)
Région de la Kara
(Lama-Ka-ra)
235,992
- _.-
Région des Savanes
(Dapaong)
124,77:1
SOURCE : Direction de la statistique (Lomé)
VI - STRATEGIE DE PRIX A LA CONSOMMATION
C'est surtout par la politique de prix que l'office
peut prouver son utilité et son efficaéité au consommateur qui
s'attend à être soul~gé aussi vite que possible au lieu d'investir
plus de la moitié de son revenu dans l'alimentation. Il
convient
donc d'envisager ici une étude sur le prix à la sonsommation
et ensuite sur la réaction des groupes socio-économiques •
. . .1· · ·

-
91
a - LE PRIX DE VENTE
Une entreprise, qu'elle soit privée ou publique est
toujours considérée comme un ore~nisme vivant qui a besoin
de survivre. Pour ce faire, elle doit toujous rpaliser un
certain profit sur ses recettes. L'office Togograin n'est p~s
un établissement à but essentiellement lucratif. Il n'a donc
pas pour objectif principal la réalisation de profit mais la
recherche d'un inté~t public. Le prix de vente de l'office
tient surtout compte du prix moyen d'achat et des frais
d'exploitation. Le bénéfice, s'il existait, ne serait, que
de moindre import~ce.
VoII - REACTION DES GROUPES SOCIO-ECONm~IQUES
On note qu'un certa.in nombre d'individus ignorent
encore la politique mise en oeuvre par l'office. Et d'ailleurs
s'il le savent ils ne manquent pas de critiquer la stratégie
de prix, oubliant que dans les pays à structures capitalistes,
une entreprise, même publique, ne peut pas se passer du minimum
de bénéfice ; faute de quoi elle risque la disparution. Ils
ne tiennent donc pas compte du codt de gestion. .
Parmi ces personnes dirons-nous non encore sensibilisées,
on remarqlle d 'llne ''part, les paysans mal·,:L.nformés qui s'atten-
daient à voir 1 'officè revendre les prodllits au même prix qu" il
les leur avait achetés. POllr eux, la présence de l'Etat dans
ces affaires sous entend des services gratuits. Ils s'étonnent
fort que ce prix soit un pail majoré et boudent en fin de compte.
C'est là où nait dans les milieux paysans, le désaccord c'est-à-
dire le refus de vendre les produits à l'office.
Nous avons d'une part, les commerçants opérants
dans
les mêmes centres de redistribution que l'office. Ils estiment
que ce prix leur est préjudiciable dans la mesure où cela les
empêche de spécUler largement comme auparavant •
...1...

-
92
En gU(~t d'une poli tique de concurrence déloyale,
certains avaient essayé de compromettre les activités de
l'office par tous les
moyens. Ces moyens consistpnt tout
d'abord à diminuer d~sormais les chances d'approvisionnement
de l'office en faisant croire aux producteurs que Togograin
exporte en partie les produits de son stock en vue' de réaliser
de gros bénéfices. Ils consistent ensuite à faire croire aux
consommateurs en général que les produits
de l'office conservés
grâce aux produits chimiques ne gardent plus leur qualité,
ou leur godt naturel, ce qui est dans la pratique, une réalité.
Mais les activités de l'office ~u cours de ces derniers
temps prouvent largement que ces tentatives ont presque toutes
~choué. ce sont là des propos recuei11'-es auprés du Directeur de
l'office. Mais les résu1tat5de notre eDqu~te effectuée auprès
des producteurs contredisent ces dires et affichent en partie
l'échec de la politique de cet office. Nous y reviendrens plus
loin.
VIII - LES VENTES A L'EXTERIEUR
Nous pensons qu'il serait souhaitable que l'office,
en vendant
A,l'extérieur, réalise des bénéfices mais à
canditian que cette recherche de profit ne porte pas atte inte
aux intérêts des nationaux.
Il est bien prévu que l'office peut @tre amené à
exporter les produits vivriers pour certaines raisons jug~es
sprieuses. Tout d'abord l'arrivée de la période d'abondance
peut occasionner des exportations afin de libérer les instal-
lations pour la récolte prochaine.
- La seconde cause est le vieillissement des produits
dO. par exemple à la baisse dangereuse de. prix •
.../ ....


-
93
-
Le !tableau suivant nous donne un exemple des
exportations antérieures que nous attribuons à la première
cause.
VRN'TES EXTERIEURES
78/79
(en tonnes)
:
!) EST- INA T: ION
:1 TOTAL
,-
NIGERIA PHANA
GABON,
,~
RTE VOLTA
Mats blanc
3.763
240
78
,122
4.963
~
Mats avariés
1.673
-
-
-
1.673
Gari
-
-
75,60
-
15,6o
SOURCE:
Direction de la statistique. CL DM E.")
Les ventes à l'extérieur peuvent, bien sûr, occasion-
.
,
ner d'importants bénéfices. Mais Togograin ne procède p~s
encore à ces ventes, uniquement dans le but de réaliser de
gros bénéfices car nous ne pouvons p~s encore àffirmer que
- les besoins de natinaux sont intégralement couverts. L'exporta-
tion à l'heure actuelle n'aurait peut être pour but que la
couverture
des frais d'exploitation. C'est parce que depuis
sa création l'office s'est souvent heurté à un certain n~bre
de probl~mes qui ont toujours compromis la bonne réalisation
du programme préétabli. Il nous revient donc d'analyser ces
probl~mes de leur chercher des solutions convenables en vue
1
de centrtbuer efficacement \\ la lutte contre la famine.

-
94
-
r H API T RE'
VI
LES PROBLEl-mS FONDAlŒJJTAUX DE TOGOGRAIN
La régularis~tion du circuit des produits vivriers
est une des sissions les plus difficiles que l'on puisse avoir
Si l'OPAT (l'office des Produits Agricoles du Togo) a pu
facilement mattriser le circuit des produits de rente pour
détenir le monopole, il n'en est ainsi pour Togograin. Sa
tâche nécessite des efforts de plusieurs années et les
obstacles déjà enregistrés nous le témoignent. Les principaux
prob1àmes que nous connaissons concernent le crédit nécessaire
aux activités et à l'organisation de l'office mArne (N2 1).
,
Nous aVons sig~ate que les PouvoirsPublics n'affichent
aucune indffférence à l'égard de ces problàmes et que les
résultats de ces derni~res années semblent le prouver. Cependant
cela ne nous empêche pas d'envisager d'autres solutions puisqu'il
s'agit de lutter pour l'intérêt public (Ng II).
A. - PROBLEMES DE CREDIT ET D'ORGANISÀTION
Il convient de noter que, plus les activités cOIIlJ'i1er-
ciales prennent d'ampleur, plus elles nécessitent de fonds
d'exploitation. C'est ainsi que l'on a remarqué depuis un certain
temps que Togograin ne pourrait pas se contenter seuleme'lt des
dotations en capital de la part de l'OPAT et du crédit accordé
au début par l'Etat. Il a encore besoin de crédits supplémen-
taires et d'une réorganis~tion des activités.
Pour cerner les problàmes dans leurs détai19, il
serait souhaitable de les analyser d'abord au niveau des paysans
et ensui te a.u niveau de l'office même.
l - LES PROBLEME S AU NIVEAU DE S PAYSANS
Ils concernent surtout le crédit de camp'Jf'ne et
certaines étapes de la commercia1isation •
.../ .. ~

';,;"
....
-
95
-
II - PROBLEl-1ES ..DE CREDIT DE CN'~AGNE
Le crédit doit servir non seulement à l'office de se
procurer les quantités exigées pour les stocks nécessaires mais
également à finRncer les opérations de cultures, Nous savons
que les p,ays~s ont toujours besoin d'argent pour la préparation
du terrain jusqu'à la rrcolte et que ce sont en général, les
prêts accordés.1r~ les commerçants qui engendrent les rapports
personnalisés sur le marché. A l'heure actuelle nous ne pouvons
plus dire qu'il m~nque de fonds pour financer les opérations
des paysans en faveur de Togograin.
La C.N.C.A (1) devrait
ouvrir ses guichets de prt1ts aux paysans regroupés en
cooopératives. Mais elle y a renoncé parce que les premiers
résultats ont affiché une insolvabilité notoire de la plupart
des producteurs. Plusieurs facteurs
peuvent empêcher ces
derniers d'obtenir des récoltes suffisantes pour honorer leurs
engagements.
Mais une partie de la population reste encore à
sensibiliser afin que des c~dits soient utilisés. Cela
permettrait d'sccroltre encore la production.
III - DIFFICULTES RELATIVES ·'4 CERTAINES ETAPES
DE LA COMMERCIALISATION
Les contrats de ventes entre les pay.sans et les
clients ont surtout lieu à des endroits designés pour le3
circonstances. Ce sont les marchés de production. Or il est
noté que bon nombre de marchés sont loin des fermes de produc-
tion et que par ailleurs, les pistes existantes ne per~ettent
pas d'y accéder facilement. Par conséquent, le paysan
préf~re conclure avec les commerçants qui se rendent dans sa
ferme ou alors il se contente des syst~mes de stockage tr~dition­
nels, ce qui lui permet
d'éviter les tracasseries. C'est
pourquoi, dans certains milieux, les commerçants ont largement
1) (C.N.C.A ) : Caisse Nationale de Crédit Agricole •
.../ ...

-
96
-
pris le pas sur 'rg-80grain dont les agents ne peuvent
a'approvisionner que sur les marchés •.Des marchés de production
supplémentaires ainsi que l'amenagemAnt de~ pistes ne pourraient
.
que favoriser encore plus les activités de l'office. Mais
11 faut nC?ter que ce ne sont pas les seules tâches qui nous
incombent puisqu'il existe encore beaucoup de problèmes au
niveau de l'office m4me.
IV - LES PROBLEMES AU NIVEAU DE L'ORGANISATION
DES ACTIVITES DE L'OFFICE.
Il e9tévident que l'organisation des activitp.s de
Togograin présente souvent certaines failles auxquelles il
serait bien souhait~b1e de remédier aussi
vite que possible.
Il s'agit des difficu1tps relatives au stockage et à la
redistribution.
a - PROBLEMES DE STOCKAGE ET DE REDI STRlBUTION
Ils sont enregistrés sur la liste des principales
difficultés qui ont toujours em~ché l'office de prouver son
efficacité ou son utilité aussi vite que possible.
- A.u niveau du stockage, il convient de signaler que
la plupart des sl10s ne fonctionnent pas efficacement. Il
semblerait, selon les d'clarations des 'lectro-m'c.o.a1cien.s,
que les contrats de vente de ces instruments n'avaient pas
prévu de clauses effectives de garantie· pour les services·
après vente.; Dans ces conditions, quelques uns pensent que
certaines pannes auraient été volontairement provoqués par les .
techniciens européens quelques heures avant leur départ.
Il s'agirait peut-4!tre des moyens de se faire appeler
après puisque les électro-mécaniciens locaux n'étaient pas
initiés en la matière.
Le mauvais fonctionnement de ces sl10s a fait qu'une
certaine ;uantité des produits conserv's n'avait pas gardé sa
.. .1· · ·

-
97
qualité naturelle lors des premiers essais.
Quant au niveau de la redistribution, une certaine
partialité demeure encore malgré
tous les efforts des
Autorités Publiques p~rce que les points de redistribution
sont insuffisants et les vi1l~g~iso1és de cee centree de
vente ne bénéficient pas encore de ce service public. Cela
peut justifier la réticence de certaine paysanS
à l'pgard de
l'office lors de la campagne d'achat parce qu'il né leur inspire
pas confiance. Po"","- ~e. ~ l. ~ t-o~~ ~~ ~~ ~ c!'u.
~~ Q."'- '" \\4.L d-." ~t""'42J\\., ..u-."",~ ~c:JL,c-e- f'J'A - èi.. - \\3"'A
.J4.b ~~~ .J.4Z. "'\\.."'~A1\\...A •

-
98
-
~ H API T R E
VII
LA NPUVELLE STRATEGIE DE TOGOG~~IN
Un semin3ire s'était penché sur tous les problpmes
de la commercialisation des vivriers et avait préconisé
d' intéressantes solutions tout en mettg,nt un accent particu- .
lier sur la campagne de sensibilisq~:ion de la populq,tion
entière •
A - LA CNll'AGNE DE 3F:1iSIBIIII3ATION
La camp~ne de sensibilisation a pour but de motiver
ou d'infdrmer la popul~tion dJ1Politique de l'autosuffis~nce
alimentaire parto\\45~moyens. C'est pourquoi les émissions r9.dio-
diffusées ou télévisées, les articles du grand quotidien
d'information ainsi que d'autres journaux sont toujours
entrecoupés de slog~s spécialement conçus pour amener la
population à prendre conscien~e du rOle essentiellement
national que joue Togograin.
La mission de gé$éralisation de cette campagne est
aussi confiée ~ tous les responsables telles que :
les autorités locales (chef de village et de canton) ;
- les autorités administrq,tives (Préfet, chefs de
services) ;
- et les autorités politiques (membres des organes
tant centraux que régionaux du parti.
La contribution à la constitution du fonds de
solidarité nationale et la réorganisation des structures de
Togograln préconisées
par le séminaire nous rèvelent l'import~ce
que rev~t la campagne de sensipilisation•
.../ ...

-
99
, (~
1 ~
B - LA RF.ORGANISATION DF.8 ~TRUCTURES DE L'OFFIeB
Les délégués avaient proposé la réorg~nis~tion dès
structures de l'office afin de centr!3.liser ses activités
et de rationaliser ses méthodes d'intervention et de gestion.
Dans le but de lutter contre la spécul~tion sur les
vivriers sous toutes ses formes certaines mesures tels que le
renforcement des douanes ainsi que le contrÔle des mouvements
de produits sur le territoire n~tional sont inst~urées.
cependRnt nous sommes encore loin de nous endormir
sur nos lauriers c~r nous ne pouvons
pas affirmer d'ores et
déjà que l'avenir est au pessimisme ~Qsolu. Cela se justifie
dans la mesure où dans cette vie, de nouveaux beaoins se créent
au fur et à mesure qu'on satisf~it les précédents.
C'est pourquoi nous sommes alors tentés d 'enviS~(3e'W'"'
d~s maintenant, d'autres moyens intermédi~ires.
l - LES SOLUTIONS ENVISAGEABLES
Il est évidemment facile d'imaginer des solutions
mais souvent difficile de les concrétiser par les actions .
étant donné que les moyens sont limités. Mais, compte tenu des
difficultés de TORograin, nous pouvons envisager la constitution
de stocks à partir d'autres sources de production, la crÉation
de nouvelles structures de transformation et des voies de com-
munications (I) ; le compromis office profucteurs et l'améliora-
tion des dispositifs de conservations (lQ.
II - CONSTITUTION DE STOCKS A PARTIR D'AtJTRES
SOURCES DE PRODUCTION CREATION DE NOUVEIJLRS
STRUCTURRS DE TRANSFORMATION ET DE VOIES
DE cO~·mNICATION
Si Togograin achète les produits aux paysans c'est
évidemment dans le but d'éviter les conséquences désagréables
.../ ...

100
d'évnntuelles p~nurins'~~ ceci er~ce aux stocks qu'il constitue.
Cependant, on ~ut toutefois se poser la question df! s"\\voir
si les achats de Togoerain ne sont Jl!lS susceptibles de crFer
parfois des conditions de pénurie. Nous pensons qu'il est
possible que la pénurie soit précipitée sur les rnqrchés de
production dans la mesure où beaucoup de greniers deviennent
très tôt vides. Les réserves sont nécessaires au nive~u
familial aussi. L'office n'oblige pas les paysans à vendre toutes
leurs récoltes mais, la facilité
des transactions engendre
une rapide évacuation des produits d~milieux ruraux.
C'est pourquoi il serait souhaitRble que Togograin
constitue
en partieses stocks grâce à la production des
organismes spécialisés, en particulier des 0 R P V, qui opèrent
actuellement sous la dénomination de la DRDR. La SOTEX}~A
(Société Togolaises d'Exploitation du Matériel Agrir.ole) est
chargée de louer des tracteurs aux paysans à des prix raison-
nables. Mais on note que ces derniers sont encore rétice~ts
car ils estiment que la motorisation accroit leurs dépenses sans
augmenter leur revenu ~ricole individuel. Il serait alors
très
intéressant que ces instruments servent égalèment aux ORPV et
à la SOTSn~A même à amenager chaque année quelques hectares
pour leur propre production. Les récoltes seraient alors
destinées à alimenter les stocks de Togograin s'il le faut.
Nous pensons ensuite, qu'à côté des organismes de
production, les unités de transformation des produits vivriers
s'avèrent nécessaires car elles·jouent un rôle très important
dans le développement écono[;lique d'une Nation. non seulement
elles constituent des débouchés mais elles permettent également
de créer des emplois supplémf!nt~ires. Tout ceci fera alors pRrtie
des moyens de limitation du taux de chÔmage •
. . .1· · ·

- ror
Par ailleurs nous avons sienqlépréalablement 1ue
beaucoup de pistes conduisqnt qUX mqrchés d'échRnges sont
impraticables pendqnt toutes les sl:Üsons. Nos proBr:=u;unes d' '1ction
doivent 9.uRsi concerner hl cré:ttion de nouvelles pistes et
l'amenagement de celles déjà exist~ntes pour faciliter la
circulation des produits entre les différents m~rchés ou les
différentfls régions. Afin que tout le monde puisse jouir des
~ctes de l'office, les points de vente doivent ~tre multipliés
en faveur des milieux rurqux.
III
COr-~PRorUS: OFFICE - PRODUCTEURS ET
M~LIORATION DBS DISPOSITIFS DE CONSERVATION
Nous savons que les commerçA.nts ont la possibilité
de devenir, clients prioritaires (privilégiés) de quelques
producteurs. Or, tout ce qui nous concerne ici tourne autour
des producteurs qui se trouvent au point de départ. Puisque
nous cherchoYlS à sauvegarder leurs inté~ts d'abord, nous
pouvons s'il le f9.ut nous mettre à l'écoute de nos pqysans pour
savoir ce dont ils ont besoin ~t dans telles voies ile entendent
orienter leure actions ••11 ne nous appartiendrait pasd.~ suivre
obligatoirement tout ce qu'ils disent m~is ce moyen nous permet-
trait peut-Atre de concevoir efficacement nos nouve~ux
programmes.
A travers certains contrats avec le paysan, on peut
aussi envisager les recherches tendant à l'amélioration de cer-
tains moyens de conservation traditionnels.
C'est parce que
l'office ne conserve pas les tubercules et m@me, du gari; or
ces
derniers méritent d'@tre aussi stockés dans de bonnes conditions.
En ce qui concerne Togograin m@me, nous pensons que
son salut réside dans Wle grande capacité de conservation qui peut
contribuer à la dimùni tion de ses charges f'ixes.
Or, les moyens
existants sont non seulement insuffisants mais également ineEficaces.

-
r02
Il fgut enfin ~u'il existe certqins rapports
particuliers entre l'office et les producteurs, lesquels
rapports peuvent permettre à l'office de devenir client
priviliégié des paysans. Cela peut~tre réalisé p~r plusieurs
moyens à savoir les accords de crédits, les petits cadeaux
aux gros fournisseurs par exemple.
Ce n'est que dans la pra.tique de cette politique
que Togograin peut rpussir l'objectif qu'il s'est fixé
car
les commerçantes togolaises savent s'y prendre. C'est la
raison pour laquelle, la concurrence se révèle dure entre
elles et l'office. C'est ce que nous allons tenter de montrer
dans le prochain chapitre en prenant le mats comme Etude
de cas.

-
103
-
~ H API T R E
VIII
LA DISTRIBUTION DU l·lAIS ET LES REACTIOnS
DU TOGOLAIS FACE A L'ACTION DE TOGOGRAIN
Le prix de vente aux consommateurs de mats varie
suivant la période, la région et dépend de la longueur de
la cha1ne de distribution. L'ann~e de commercialisqtion
du mats peut ~tre scindée en périodes
- de campagne d'achat
- et de soudure
A - LA CAMPAGNE D'ACHAT :
Elle s'étend généralement d'Août à fin Mars et se
subdivise en deux sous-périodes.
1ère
Sous période : Août à décembre
Le prix de vente
tend à se stabiliser avec la
grande récolte .(juil1et août} •.
2ème Sous période : Janvier à mars
On assiste à une évolution Ov~CtM.J.~.Jl des prix due :
- au stockage du mats par les gros commerçants en
vue d'anticiper la soudure,
- au stockage du mats en greniers par les producteurs.
B -
PERIODE DE SOUDURE
Elle se situe généralement entre avril - juillet.
Il y a lieu de souligner que les gros consommateurs à satisfaire
se trouvent dans les centres urbains CRr les producteurs
...1...

-
r04
-
consomment une p~rtie de CP qu'ils av~ient stocké en grenier.
C'est dur~nt cette période que les prix du mats à la consom-
mation sont les plus élevés. C'est la période de spécul~tion
des commerçants privés. Ils provoquent une raréfaction
artificielle du mats par stockqge et surtout par exportqtions
clandestines vers d'autres p~s ~fricqins.
Le stockage du mats se f~it lorsque les prix sont
bas en vue de la revente. à des prix élevés fixés par les
commerçants au moment où les producteurs n'ont plus de mats
à offrir à la Consommation.
L'opportunité offerte par les prix élevés pratiqués
dans les Etats voisins pousse les commerçants à exporter le
mats, provoquant ainsi une pénurie sur les marchés locaux.
Il faut remarquer que les commerçants privés
subissent parfois des pertps dues au mauvais stockage des
grains et du fait qu'ils n'arrivent pas à écouler la totalité
de leur stock aYant la récolte du nouveau mats. Ce cas est.
fréquent en période normale ou les commerçants ont une vague
idée sur la quantité de mats nécessaire paur la soudure. Donc
ce n'est qu'en année de pénurie grave que les ~ommerçantsd~Q..~e.vJ:­
des marges bénéficiaires très élevés.
Bn première analyse, la poli tique des commerçan~s
favorise dans une certaine mesure les producteurs
puisqu'ap-
paremment ils participent à la fixation des prix. Toutefois,
cette politique commerciale ne favorise que les commerçants
qui en tirent tout le bénefice au dépend des consommateurs
voire des producteurs. Par ailleurs, cette politique
pèse
lourd sur le pouvoir d'achat des consommateurs: le mats,
1
bien de premières nécessites devient en ces occasions, bien
de luxe à prix inaccessible.
.../ ...

-
IDS
-
C -
APPROCHE D'TJ~ nOUVELLE POLITIQUE
DR DISTRIBUTIon DU ~~AI3
Comme nous l'avons dit plus haut, l'autosuffisance
alimentaire ~ été et demeure l'un des objectifs prioritaires
des autorütés togolaises. Aussi, compte tenu de la crise écono-
mique internation~le généralisée entra1nant l'augmentation du
coût de la vie (érosion du pouvoir d'achat des consommateurs)
l'Etat togolais ~ décidé de donner à Togograin les moyens
de réaliser son double objectif : garantir des prix de vente
rémunérateurs aux producteurs et assurer aux consommateurs
le maintien de leur pouvoir d'achat.
Compte tenu des nouve~ux moyens mis à sa disposition,
Togograin s'est réorganisé afin de répondre aux attentes de
son fondateur.
D - REDYNN~ISATION DE TOGOGRAIN
Il n'y a pas
eu d'adjonctions aQr anciens objectifs
statutaires de l'office. On a seulement essayé de trouve,r les
voies et moyens permettant à Togograin de péné~nlr le marché
des produits vivriers.
L'exclusivité d'exportation des produits vivriers
est accordée à Togograin sur toute l'~tendue du territoire.
Aussi, sa nouvelle politique de commercialisation est
caractérisée par de nouvelles méthodes d'achat s'appuyant
essentiellement sur la sensibilisation des masses populaires.
l - L'EXPORTATION DU r~AIS
Comme il a été souligné plus haut, l'opportunité
offerte par les prix élevés du mats Sllr les marchés des pays
voisins pousse les commerçants à l'exporter clandestinment
sur ces marchés. Ceci provoque sur les marchés intérieurs
une augmentation des prix locaux du mats •
...1...

-
I06
-
Ainsi, pour augmenter l'offre 'intérieure, les
exportations sont interdites. A cet effet, les frontières
sont rigoureusement gsrdées. Seul Togograin est autorisé
à exporter. Il est aussi le seul organisme pouvant impor-
ter les céréales en cas d'insuffisance de l'offre.
II - INnOVATION DANS LES lfaETHODES D'ACHAT
Comme nous l'avons dit plus haut, Togograin
achetait par l'intermédiaire de ses propres agents et des
acheteurs agréés. Pour faire fsce au vsste marché qui lui est
offert, indirectement par l'exclusivité d'export~tion qui lui
s été accordée, Togograin a augmenté le nombre de ses
acheteurs agréés.
Par ailleurs, l'appui des auto~es politiques
(sensibilisation des masses populaires), lui a permis de dis-
poser d'acheteurs volontaires composés de responsables
politiques locaux.
Notons que ces nouvelles méthodes d'achat fontappe1
au nationalieme. Ceci lui a ~rmis de s'approvisionner sur
les marchés mêmes enclavés.
Dans 'certaines régions ou préfectures, il a été
fai t appel aux commerçants (généralement des femmes), qui'
lui ach~tent moyennant commissions.
COMMERCIALISATION DU MAIS PAR TOGOGRAIN
(achats en tonnes)
73/74 74/75 75/76 76/77 77/78 78/79
79/80
80/81 81/82
Achats
400
400
900
2300
6100
0
800
1400
5837
TOGOGRAIN
(1) cette interdiction date du 12/2/1976 par ar~té intermi-
nistériel n9 76-5 MCI/MFE.
(2) Suivant l'article 3 des statuts de l'office •
. . .1. · ·

-
107
-
SOURCE :
Togograin
====
III - ACTIOI~ SUR LES PRIX A LA CDNSOl-'J.tATION
La prohibition des exportations aidant, les prix
~ la consommation ont lég~rement baissé par rapport aux
quatre premiers mois de l'ann'e écoulée (Marché de Lomé).
Notons que dans le cadre de cette nouvelle poli-
tique, Togograin a bénéficié
outre ses moyens financiers
habituels, de ressources provenant des souscriptions
volontaires (Fonds de solidarité Nationale).
IV - CONSEQUENCES PIDNI.SIBLRS DE NOUVELI,RS·
METHODES D'INTERVENTION DE TOGOGRAIN
Les nouvelles méthodes d'intervention de Togograin
engendrent des réactions variables suivant les catégories
d'agents économiques.
Les principaux interlocuteurs de Togograin étant
les producteurs, nous avons effectué une enqu~te auprès de
300 d'entre eux afin de recueillir leurs réactions. Cette
enqu'te s'est localisée dans la région des Plateàux où se
__ c~nce~tre_la quafJ~_,:,t~~~ité de~ achats_de ~~e;_ogr~inen mats.
TABLEAU 9 :
RE~~TITION DES ACHATS PAR REGION
CAMP GRE 198171982.
REGION,
ACHA'1S EN' TONNES
ACHATS EN POURCENTAGE
Plateaux
3389,7
58,24 %
Maritime
1544,5
26,54 %
KARA
456,3
8
%
Centrale
403,8
7
I~
Savanes
19,9
0,22 <fo
TOTAL
5820,2
100
"
SOURCE 1
Direction Togogr~in (Lomé)
...1...

- Ioa -
E - L'ENQUETE AUPRES DES PRODUCTEURS
l - ELEMENTS nE L tEr~QUETE
N~tre enqu~te a touché 300 producteurs repartis
dans 14 villages de qu~tre préfectures dans la réBion des
Plateaux. Les questions étaient posées à tout producteur
de mats sans distinction de la quantit~ qulil peut produire
annuellement.
II - TABLEAU 10:
VILLAGES DANS LESQUELS A EU LIEU
NOTRE EnQUETE
PREFECTURES
!
1
DISTAl1CE DE PREF.
NBRES DE PERSONNES
VILLAGES
AU VILLAGE EN KM
INTERROGEES
AMOU
Adogli
70
20
ASRAMA-Marché
27
30
Vodom~
28
15
..
Kamé
30
50
HAHO
notchomé
26
20
Kablekondzi
29
10
Gbow1é
57
25
Woha1a
27
45
- -
.. --
~
Av4djé
73
1.5
..
BOko
12
10
OGOU
FoukGt"VOSS8
25
20
Gbegneabé
27
5
Gbondjindjin
26
10
VlAVIA
Kougnonhou
45
SOURCE:
AutQurs
Notre enqu~te a été essentiellement faite dans la
région des Plateaux pour la raison que.
Nous avons eu à constater au cours de nos recherches
préliminaires que cette région est le principal fournisseur
de Togograin~
•.. 1...

-
109
-
Par ailleurs,_ en 1973, le nombre d'exploitants
agricoles dans cette région est 157.800 (1). Avec un taux
d'accroissement de 1,9 ~ (2); ils étaient 183.443 (3) en
1981.
Or en 1981-1982, la production du mats dans cette
région est estimée à 56.900 Tonnes. (Source : Direction de la
Statistique agricole).
III - LES QUESTIONNAIRES
Pour réaliser cette enqu~te, nous nous sommes situés
dans l'optique d'un marché de libre concurrence entre
Togogra!n et les commerçants privés. Le producteur étant libre
de vendre son produit à qui il veut et les prix ét~nt fixés
suivant les lois du marché (rapport offre demandé).
Les questions sont les suivantes :
Question 1:
Qui fixe le prix du mats
?
a - les producteurs
b - les commerçants
.--------e-- Togograin
- ---- --------.
Question 2:
A qui vendez-vous votre mals ?
a - aux commerçants
b - à Togograin
Question ~ : -L'intervention de Togograin contribue-t-elle à
à l'amélioration de votre revenu?
a - Oui
b -
Non
Question 4
:
A qui vendez-vous votre mats ?
a - A Togograin
b- aux commerçants.
(1) Source Direction de la Statistique Agric01e
(2 ) Source Société éogolaise des Etudes et Développement (SOTED)
(3) 157.800 (,,0'9)
= 183.443.
. . .1· ...

-
no -
Question 5:
Que ferez-vous dans l'avenir pour améliorer votre
situation?
a - Produire plus
b - Produire moins
c - Produire d'autres produits vivriers (lesquels
ft
ft
"
de re n te )
Question 6:
Que souhaitez-vous que Togograin fasse pour
améliorer votre situation?
Question 7:
Autres suggestions pour la réussite de la poli-
tique de Togograin.
En général, notre enquête s'est déroulée dans .J~ J~"ol1l'\\e.
conditions. Cependant, il faut noter que certaines personnes
par crainte n'ont pas voulu répondre à certaines de nos
questions, nous prenant pour des agents des forces de l'ordre.
~~J~ ~cl:.e.. ~~"" ~ ~ .e~ ~~ ).a.b ~ltot4 .Je..
(~ ~ClV·êt....
,
IV - LES RESULTATS DE L'ENQUETE
'Nous avons voulu à travers cette enquête. connaltre
les motiVations actuelles des producteurs et leurs comportements
future· en ce qui concerne l'évolution de la production du ~ats
et de sa commercialisation. Pour unecohérerice de l'analyse
nous ne respecterons pas l'ordre des questions.
Question 1 :
Qui fixe le prix du maIs ?
A cette question, les résultats obtenus se repartissent comme
suit •.
QUI FIXE LE PRIX DU MAIS ?
EFFECTIF
POURCENTAGE
Producteurs
55
18,"
Commerçants
146
48,67
Togograin
29
9,67
Togograin et commerçants
70
23,33
(Ache te ure )
TOTAL
300
100
.../ ...

-
III
-
Source:
Enqu~te (~uteurs)
33 %(1) des producteurs estiment que les prix sont
'fixés par l'office. Bien que la fixation des prix du maIs
ne
soit pas du ressort de Togograin (~, on peut croire que la
publicité massive dont il a été l'objet au cours de cette
dernière campagne a pu pousser les producteurs à avoir cette
opinion.
En effet, l'action des commerçants est déterminante
dans la fixation des prix du maIs comme nous l'avons \\/uplus
haut. Ceci est confirmé par 72 %
de la population de
notre échantillon.
Cependant, 23 %des personnes interrogées ne
distinguent pas Togograin des commerçants en matière de
fixation des prix.
Question 3:
L'intervention de Togograin contribue-t-elle
à l'amélioration de votre revenu?
Les réponses à cette question sont consignéés
dans le tableau ci-après.
- - - _ .
_.
_
-
-- _. --.- ----
..-
EFFECr-IP---- --.- c--- P-GYRCENTAGB--- ~
Oui
22
1
!
Non
263
88
Neutre
15
5
300
100
SOurce : Enquête (auteurs)
88 %de l'échantillon pense que l'intervention de
Togograin ne leur donne aucun av~tage (1). C'est pourquoi plus
loin, 83,33 ~ des personnes interrogées souhaitent que Togograin
augmente ses prix d'achat
(1) '3 ~ • 23,'3 ~ + 9,67 ~
(~) ceci est d'autant plus vrai que l'office n'achète qu'en
période de campagne: l'offre du maIs étant relativement élevée •
. ..1· · ·

-
II2
-
selon les producteurs,~il y a cinq ana, il fallait
vendre une tonne de mats pour ~cheter cinq tonnes de ciment.
Mais aujourd'hui, il faut trois tonnes de mats pour avoir
la même quantité de ciment, le prix du ciment ayant augmenté
plus vite que celui du mats et ceci traduit une détérioration
notoire de leur pouvoir d'achat.
Les 7 ~ qui ont donn~ la réponse affirmative, se
référent sans doute aux périodes d'abondance où les commerçants
privés imposent des prix d'achS\\t bas en jouant sur la loi de
l'offre et de la de mande.
Notons que 5 %de l'échantillon a préféré adopter
une position neutre par crainte.
Question 2 :
A qui vendez-vous votre mats ?
Nous avons voulu par ces questions déterminer la
part de mRrché actuel dè Togograin et des commerçants comme
cela apparalt dans les tableaux ci-apr~s.
v - TABLEAU 1, :
PART DE MARCHE ACTUEL DES
DIFFERENTS ACHETEURS DU' MAIS
EFFECTIF
POURCENTAGE
-
Commerçants
179
59,67
Togograin
42
14
Commerçants et Togograin
79
26,33
TOTAL
300
100
Source : Enquête (auteurs)
En se référant aux réponses à la question : A Qui
vendez-vous votre mats, on remarque que 40,33 des personnes
interrogées vendent au moins partiellement à Togograin c'est
à-dire 14 ~ vendent exclusivement leur récolte de mate à l'Of-
fice et 26, 33 ~ vendent à la fois à Togograin et aux commerçants
Le reste constitu~ des 59.67 ~ ne vendent leur mats qu'aux
commerçants.
. .. 1...

- In -
Question 4:
A qui vendez-vous votre mars ?
\\~ - T4BLBAU 14:
Evolution prévisible du marché
EFFECTIF
POURCENTAGE
Commerçants
113
37,67
Togograin
29
9,67
lu plus offrant
135
45
Oommerçants et Togograin
JO_
23
7,66
TOTAL
300
100
Source : Enquête (auteurs)
On voit appara1tre sur le tableau ci-dessus le cri-
t~re futur de vente des producteurs : "Vente au plus offrant"
son pourcentage, 45 %, prouve que les producteurs ne prennent
pas en ~nai.ération la personne de l'acheteur, mais les prix
offerts pour l'achat de leur maIe.
Question 5;
Que ferez-vous dans l'avenir pour améliorer
votre situation?
Cette question permet de dégager deux tendances ;
l' au.,:mentation o~ la baisse de la production. FoW\\.. ee. faire,
nous avons demand~
à savoir aupr~s de la Direction de la
Statistique agricole, la moyenne de la production annuelle en
maIs de la n§gion des Plateaux. Ce qui représente 491.300 Kg.
VII - TABLEAU 15 : Que ferez-vous dans l'avenir pour votre
situation.
- ..
EFFECTIFS PRODUCTION
PRODUCTION
J.toyenne
BmeTIF
en .~
en KG
en ~
en KG
Pr6d.P1us
128
42,60
215.500
4',"
1.683,60
Prod.Molns
172
57,40
281.800
56,67
1.638,40
TOTAL
300
100
497.300
100
1.657,67
Source : Enquête (auteurs)
...1•..

-
1I4
-
a) Produire plus
42,60 ~ de l'~chantillon représentant 43,33 %de la production
totale chercheront à augmenter leur production. Cette
tendance s'explique par le fait que:
- le mats est un produit alimentaire de base des
populations interrogées ;
- Il Y a nécessit~ de constituer des réserves pour
prévenir les disettes éventuelles (p~riodes de vache maigre) ;
- Les revenus tirésr1du mats permettent de faire
face à certains problèmes financiers plus que les produits de
hsnte (coton, arachide ••• ), vu leur caractère Saisonnier. En
effet, le ma]:s se conserve en grenier et peut-t!tre vendu aux
moments opportuns pour faire face aux urgences.;
- enfin, certains tirent leur revenu essentiellement
du mals et pensent augmenter la production pour maintenir leur
pouvoir d'achat.
D'une manière gén~ra1e, tous s'accordent à admè'ttre
que des prix r~numérateurs conditionnent fondamentalement
l'augmentation de la production.
Produire moins :
57,40 ", d'es producteurs interrog~8 et représentant 56,67 10
de la production pensent diminuer leur production. Ces
producteurs cherchent à se limiter à l'autoconsommation en
maIs et pensent donc se convertir en producteurs d'autres
produits vivriers et de rente. cette situation est illustrée
"
dans les tableaux ci-après.
VIII-TABLEAU 16 : Que ferez-vous dans l'avenir pour améliorer
votre situation (autre produits vivriers)
Autres produits vivriers.
BFFECTIP
POURCENTAGE
Igname
47
27,32
Ilanioc
4'
25
Haricot
41
23,84
Aucun produit vivrier
41
23,64
TOTAL
172
100
SOURCE : Bnquête (auteurs)
---~.~.--"-.-,-/~.~.~._-------~

-
rIS
-
TABLEAU 17:
Que ferez-vous dans l'avenir pour améliorer
votre sitUation (produits de rente).
1
PRODUITS DE RENTE
EFFECTIF
POURCENTAGE
Coton
74
43
Arachide
45
26
Piment
21
12
Palmier à huile et autres
19
11
Aucun prod ui t de rente
13
8
TOTAL
172
100
SOURCE : Bnqu~te (auteurs)
Notons que de tous ces produits de substitution,
seul le haricot est commercialisé par Togograin.
D'une manière générale, les producteurs s'accordent
à reconnaltre que la culture du mats exige beaucoup d'entre-
tien et sa conservation (grenier tr~ditionnel) entralnent des
,
pertes tr~s importantes.
Aussi une évolution à la baisse des prix ne fera
qu'accentuer dangereusement la tendance à la baisse de la
production.
Pour p~r à cette éventualité, des solutions ont
été proposées par les producteurs pour l'augmentation de la
production.
Question 6 et 7 :
- Que souhaiterez-vous que Togograin fasse pour
améliorer votre situation?
- Autres suggestions pour la réussite de la poli-
tique de Togograin.
IX - TABLEAU 18:
Suggestions pour la réussite de la Politique
de Togograin et l'amélioration de la
situation des producteurs •
...1...
,
~1.
~

':'"
II6
-
EFFECTIFS
POURCENTAGE
Augmentation des prix d'achat Toeograin
250
83,30
Prêts agricoles .
85
28,30
Location de machines agricoles plus
culture attelée
62
20,60
Vente d'engrais à credit et à bas prix
56
18,60
Achats à domicile + dons aux producteur.3
55
18,30
Autres (construction de magasins,
production par Togograin, dispensaires,
routes)
50
16,60
Achat 'aU. kilo
23
7,60
Adduction d'eau
11
3,60
Si cert~ines des suggestions des producteurs semblent
ne pas ~tre justifiées (dons aux producteurs par exemples)
(1), d'autres au contraire sont indispensables pour la réussite
de la politique d'autosuffisance alimentaire prÔnée par les
Pouvoirs Publics. Quels sont alors les comportements des
commerçants privés face à la nouvelle politique de Togograin ?
F - LES COMMERCANTS PRIVES FACE A LA NOUVELLE
POLITIQUE DB TOGOGRAIN
Paradoxalement, les commerçants privés se sont vite
adapt~s à la nouvelle politique de commercia1:1sation du ma.!s
aU Togo.
En effet, Togograin ne disposant pas d'assez
d'équipes d'achat spécialisées a recours aux bons offices dea
acheteurs agréés. L-habileté mercantile de ces denniers leur
pennet de g1lgner plus que la comrr.ission prévue :
-En jouant sur la non uniformité des volumes des
sacs de mats, ils ~rrivent à livrer en 11 sacs de mats, 10
sacs payés aux prix producteurs.
- En cas de livraison par mesures, ils jouent sur·
les capacités différentes des bols : grands bols, achat
aux producteurs, petits bols, livraison à Togograin.
(1) Pour les P"SaDS. il est inadmissible qu'un client ne Easse
pas de temps l autres de petits cadeaux à son Eournisseur
pour lui Eaire p1.aidr.

-
117
-
En tout étRt de calI se, les comrr:erçants privés
réussissent encore une fois de bonnes affaires en se
d~barrassant des soucis de client~le (clientèle de vente comme
d'achat). Par ailleurs, ils sont épargnés des problèmes ne
tr~sport et de stockage, le mats ~tant livré à Togograin sur
les lieux d'achat.
En cas de nom présence de Togograin sur un marché
quelconque, les commerçants privés jouent sur l'argument de
la "fixation des prix par les pouvoirs" pour maintenir les
prix d'achat à leur bas niveaux.
G - LES CONSOr-u':ATEURS ET LA NOUVELLE POLITIQUE
L'office National des Produits Vivriers a eu le
temps de faire ses preuves auprès de certains comsommateurs
qui ont apprécié le niveau assez bas de ces prix de vente.
lJIais, la faiblesse des stocks jusqu'ici C.o\\'ldtitués par
Togograin n'a permis aux consommateurs de b~néficier de ses
services que pour une période restreinte de l'année (période
de soudure).
Mt1me dans ce cas, l'inexistence de circuit adapté
de distribution du mats de Togograin.ne permettra pas aux
consommateurs de s'approvisionner.
En effet, le plus souvent, ce mats ne leur parvient
que par le circuit des commerçants privés qui réussissent tou-
jours à se le procurer par des moyens détourn~s.
En tout état de' cause, les nouveaux stocks de mats
- de Togograin ne sont pas encore mis en vente et les disposi-
~ions nécessaires seront prises pour que le consommateur où
qu'il soit, trouve son compte, ce qui ne se fera pas sans
obtac1e puisque dans certains milieux, certains togo1Ris ne
partagent pas les mêmes points de vue que l'objectif fixé par
l'Office Togograin.
. .
1-""""';

-
Ils
-
H - LES REACTIONS DU TOCrOLAIS FACE AL' ACTION'
DE TOGOGRAIN.
l - L'ACTION' DE TOGOGRAIN
cette action reste encore imprécise. L'Office est
ignoré par beaucoup de paysans pour le moment, du fait de
l'utilisation des acheteurs agr~és et puis du fait aussi que
la rédistribution ne s'ar~te qu'à la population urbaine •

L'action de Tqgograin aurait pu ,prendre une grande
envergure, ainsi s'imposer et se faire mieux conna1tre au
cours des campagnes, s'il avait dispos~ d'un important stock
lui permettant d'agir efficacement à tous les niveaux et surtout
à temps.
Mais à certains ~gards, des paysans reconnaissent
l'action positive de l'office (surtout ceux chez qui les ~chats
ont ~té effectu~s directement et au kg). Cela a contribu~ ;.a
re1ev~ sensiblement leur revenu agricole.
Aussi l'action de Togograin face au problème du
revenu. agricole du paysan e st une politique de prise à la
production qui doit être envisag~ sous une double contrainte :
- d'une. part, relever substantiellement le revenu
agricole des producteurs par un prix intéressant et GARANTI
- d'au.tre part ne pas. provoquer dans la ville des
hausses de prix insupportables.
II - REACTIONS DE LA POPULATION
a) - La masse paysanne
Si certains au Sud surtout et dans la r~gion des
Plateaux sont plus ou moins touch~s par l'action de Togograin,
la majorit~ des paysans ignore sa pr~sence. Pour le paysan
des saV
e6,
Clh
Togograin n'est qu'un riche commerçant puisque
ce1u~-ci opère avec l'acheteur agr~~ interposé •
...1...
-.~.

-
II9
-
D'autre part le refus des p~sans de livrer leur produit
à Togograin se situe surtout à deux niveaux selon le
témoignage de ces producteurs :
b - Au niveau de la redistribution :
Seules, les popu1~tions urbaines sont servies p~r
l'Office et surtout à des endroits où sont implantés des silos.
Les autres des localités les plus reculées, ne sont pas tou-
chées alors qu'en période de collecte, l'office ne les ép~rgne
pas, étant d'ailleurs les plus sollicitées. Le paysan producteur
est donc aigri puisque lui aussi,.en période de soudure est
~~ nécessité et a besoin de son gr~in. Surtout qu'au cours
de la campagne de collecte, on disait à ce même pRys~n que
"c'est pour lui que l'on oonstitue ces stocks et du f~it qu'il
ne peut pas bien conserver che z lui, faute de moyens". De
plus, 11 ne comprend pas pourquoi l'on ne puisse PRS lui
ramener le grain qu'on lui a pris chez lui.:
D'autres observateurs estiment au contraire que
Togograin est à l'origine de la hausse rapide des prix des
.
.
céréales dans la mesure où il achète la grande partie des
récoltes aussitÔt après la moisson entra1ant ainsi l'ap-
pauvrissement rapide dés greniers traditionnels ~t
des marchés locaux. Ceci ajoute
à la fuite des c~réales vers les pays front~iers, occasionne
une
apparition précoce de la période de soudure.
Pour assurer un revenu satisfaisant aux producteurs
et un prix à la consommation aCdeptable, nous pensons sin-
cèrement que Togograin doit constituer son stock de régulari-
-sation non plus à p~rtir de la production par dbs paysans mais
à partir de la production obtenue par les organismes spéCialisés,
en particulier l'ORPV (Office Régional des Produits Vivtiers) •
.../ ...

l
'
-
120
-
L'achat au début des récoltes, g,ux paysans à un prix b~s
ne permet pas à ceux-ci de tirer parti de leur activité. Quant
à ce qui concerne notre proposition celle-ci nécessitera la
mise en place d'un réseau statistique bien développé: il
s'agira de ,déterminer les besoins de la population, la pro-
duction des paysans de la localité; une estimation des fuites
permettra alors de prévoir la quantité de céréales à produire
par les organismes pour que Togograin constitue son stock de
régu1arisation.
III - LA CONCURRENCE ENTRE L'OFFICE ET LES
COMJ.~RCANTef,
En effet, l'intervention de Togograin est un coup dur
porté à la commerçante togolaise. En effet, l'intervention de
la femme togolaise dans la commercialisation des vivriers re-
monte de très loin dans l'histoire. Elles ont d'ailleurs su si
bien dominer ce circuit que toute autre intervention semble..
impossible._ Aussi, l'une des difficultés majeures de Togograin
sur le terrain reste sans aucun doute, la concurrence que lui
livrent les bonnes femmes. L'enjeu de la bataille est de taille.
Il s'agit bien sdr d'une lutte de "vie ou de mort" puisque ce
commerce constitue non seu1emen't, l'unique source de ~revenu
mais aussi un privilège pour ces femmes que Togograin, en
.
intervenant cherche à isoler du circuit. Mais il parait très
difficile d'y parvenir à caU88 m~me de cette concurrence qui·se
retrouve à tous les niveaux de la commercialisation.
a)- Concurrence au niveau de la collecte
L'acheteur traditionnel est beaucoup plus proche du
producteur ; liés par une amitié de vieilles dates, la com-
merçante et le producteur semblent indivisibles. Ils se
connaissent très bien. Et très souvent, c'est le commerçant qui
vient au secours du paysan en ~riodes difficiles et suivant des
clauses très respectées pq,r le paysan •
... 1...

-
I2I
-
Aussi 1& commerçante a tous les moyens pour collecter le
maximum de produits apportés par le paysàn sur le marché. Du
fai t même de l'intervention de Togograin, les transactions
entre commerçante et producteur se déroulent dans l' intimi té
des cases. Le paysan fidèle à ses engagements ou lié par ces
contrats p~éfère garder le grain qu'il a déjà vendu parfois
m~me en herbe. D'autre pqrt, la manière d'opérer sur le marché,
l'habileté, l'empressement, les propos et gestes flatteurs, la
patience dans les longues négociations et tous ces comportements
qui caractérisent la commerçante font défaut à l'éqUipe d'achat
de l'office de commercialisation.
Aussi les campagnes de collecte se soldent p~r les
maigres quantités de gr~in ramassées et toujours tr~s inférieures
à la capacité de stock~e de l'office.
Le nouveau souffle donné à Togograin ne date que de
,
quelques mois. Il serait donc prtmaturé d'anticiper sur les résul-
tats dans le cadre de notre enqu~te. Cependant, une alterna~ive
se présente au niveau des producteurs dont les comportement~
sont déterminants pour l'efficqcité de l'activité future de l'of-
fice : produire plus ou produire moins.
,
La redefinition d'une politique commerciale, objective
et réaliste de l'office National des Produits Vivriers s'avère

nécessaire. Aussi allons-nous ébaucher des éléments pour une
meilleure politique de producti.o~\\. et de distribution du mats
au Togo.
J - ELE~:E!:T;~ DB DEFII:ITION D'UNE POLITIQUE
RATIOm,;F,LLE Dr: PRODUCTION ET DE DI3TRIffiTTION
Des analyses qui ont été faites dans les chapitres
précédentes, nous co~cluons que la réussite d'une politique
d'autosuffisance aliml" ntai.re passe par la n~ce s~ité de· l' augmE' n-
tation de IR p1"od uction et RU1"tout celle d' ~vi ter une ~grE' ssion
préjudiciable de III prodl1ction.
.../ ...

-
122
-
L'activité de Togogra!n se limitant actuelleme3t
à l'organisation de la collecte, du stockage et de la dis-
tribution (actions commerciales) toute nouvelle politique doit
,
être ~ ,snr une ré~d 13.ptf.\\tion de son action sur la demande
(actions en amont) et sur l'offre (~ctions en aval).
l - AC~IONS R~ N~ONT
)
.
La responsabilité conferée à Togograin dans l' organi-
sation ..2t la distribution des produits vivriers en général. et
du maIs
en particulier doit l'amener à adopter une dynamique
politique de prix, de collecte et de stockage.
a) - POLITIQlΠDE PRIX
.
L'.vv\\..G\\:déquation entre le t!3.UX de croissance de 1"3-
population togolaise et celui de la croissance de la production
des produits vivriers est la source première de la raréfaction
de ces produits et donc de l'augmentation de leurs prix.
En effet, le taux d'accroissement moyen annuel de la
population urbaine togolaise e'st de 4,4 ~ (1) 'contre 1,9 %
pour la populf.\\tion rurale. Il s'agit donc d'une dimunition
relative de la 'populf.\\tion rurale au profit de celle des villes.
,
Ce phénomène designé sous le nom de d'exode rural penalise notre
~ricu1ture aux méthodes cultur~les encore traditionnelles.
Ainsi, les bras pour trqvailler l~ terre diminuent alors que
les bouches à nourrir augmentent. Il s'en suit un déficit
aliment13.ire que compensent les importations indispensables des
produits vivriers.
Pour résoudre ce probl~me il n'y a autre mesure que
d'augmente.r la production. 0"'- c'est, entre autres, la non
rentabili té du Secteur g,gricole ~..":'.):.1 al' origine de l'exode
ru x:al
_
(1)source : Diagnostic du marché des produits vivriers et facteurs
explicatifs du mouvement des prix au Togo (SOTED). Lom~. 1980, page 86.

-
123
-
Une politique d'augmenttion'des prix à la production
des produits vivriers ne peut que freiner le départ massif·
d\\s jeunes
ruraux à la recherche des emplois plus rémunérateurs
en ville
(Nous reverrons cet aspect du problème plua loin d~s
les C9.uses du déficit aliment~ire).
Il
faudra que To~ograin adopte une politique de prix
rémunérateur à la production afin d'atteindre l'augmentation
de la production indispensable pour l'autosuffisance alimentaire.
b - POLITI~UE DE COLLECTE
,
La mise en oeuvre d'une politique rationnelle de collecte
nécessite
- une présence perm~ente de Togograin SWlles m~rchés
de produits vivriers;
- la disponihilité des moyens de trqnsport propres à
l'office,
- et la modernisqtion de ses méthodes d'achqt.
c - rRESENCE PERr~ANEUTE SUR L~S MARCHE:)
L'interdiction f~ite aux commerçants privés d'exporter
le mats a pour conséquence directe la dimunition des
quantités
annuelles qu'ils achetqient ét~nt donné qu'ils ne disposent
pas de moyens d'e stockage.
Le ~):1ier constitue une rp.serve aux producteurs pour
faire face aux urgences finqnci~res de la famille. La présence
non permanente de Togogrqin les pénaliserait étant donné que
les commerç~nts privés deviennent rares sur les marchés de
.production.
d - DISrOFIRILITF: D'P,S r'~OYEN3 DE TRANSPORT :
L'office doit pouvoir disposer de ses prop~s moyens
ne transport afin de r'~pond re g,ux exigences de la nouvelle

.....,
-
.124
-
situation. ceci est indispens~ble pour ~viter les d~préc1~tion8
importantes sur les stocks non encore e~agasin~s ou en silos.
II - METHODES DE COLLECTES
L'''ich!1.t pa.r mesure comporte une d·1spari té pré judici~ble
à la fois aux producteurs et à TogoBr~in. Nous avons vu que
seuls les acheteurs agréés en tirent profit. Aussi proposon~~ous
l'achat .Qu kilo qui n'élicine p~s tous les problèmes m~is
~nd uniforme le prix d'ach~t du mats quels que soient les
·ma.rchés et semble donc être plus imp~rtial.
Enfin cela permettrait un contrOle plus ac~ru des
acheteurs ~rées.
a - POLITIl')tm DB STOCKAGR
Le stock~ge de mais est fait par les producteurs et les
'3.cheteurs.
b -
3TOCI\\.~GE P;,.R LE S PRCDUCTF:URS
Compte t~nu des ~esoins des producteurs, toute ane
p~rtie de leur production est ~se en grenier constitu~nt ainsi
la rsserve aliment"iire et fin~cière.
Leurs mét~odes de ccnserv~tion traditionn~11es entrq1-
nent des perte~ de gr8.ins non nr'gligeao1es dans l'ordre de
20 % (1). Des efforts supplémentaires doivent ~tre exigés .pour
éviter des pertes.
c - 3TOCK.:,.}E l';i:t r:;s AC:B~URS
Les cominerç3.nts priv~s n'ont que des stocks de CCl;rtes
durées peu sup{rieurs à un mois. Ils écoulent leur stock au fur
et à mesure de leur constitution:
Pour ce qui concerne toeogrqin, tout le maïs '3.cheté est
stocké en attendqnt 1q période de soudure. Comme Togogr~in d~~
qcheter tout le lone de l'~née, d'import~~ts investissempnts
(1)Source : Diagnostic des produits vivriers, O.P. cit~ page 182.

- 125
s'imposent pour l'augmentation de sa capaci t~. de stockage et
l'entretien des stocks anciens.
En tout Hat de cause, une judicieuse politique de
stockage passe également par des prix d' achat r~unérateurs.
Ainsi le grenier des producteurs cessera d'avoir le caractère
spéculatif' qui, paradoxalement, les mettait en concurrence
avec Togograin pendant les moments de soudure.
En .d'autres
. termes, des prix rémunérateurs feront des greniers des produc-
teurs un prolongement du stoc1c de Togograin.
Ces deux opéra-
teurs deviendront des alliés indispensables à. l'augmentation
de la production.
III - ACTIONS EN AVAL
Ces actions doivent concourir à. garantir le pouvoir
d'achat pour la satisfaction des besoins du consommateur.
Pour
ce faire, Togograin doit adopter une politique de prix et de
distribution.
a - POLITIQUE DE PRIX
La conjoncture économique actuelle est telle que les
revenus de presque tous les agents économique se trouvent .in-
suffisants pour la satisfaction des besoins m!mes élémentaires
(Les salariés en particulier).
L'Etat a pris l'initiative de faire pression sur les
prix à la consommation des produits vivriers par le biais de
Togograin qui vend en dessous de son prix de revient.
L'office
se trouve ainsi condamné à vivre sur des subventions ou à ré-
cupérer son manque à. gagner sur la distribution intérieure par
les exportations.
La dynamisation de l'activité de l'office passe
nécessairement par sa propension à dégager des surplus de stocks
exportables de produits vivriers.

-
126
Paradoxalement, 11 appara!t que la dimunltion des
prix à la consomm~tion passe in~vitablement par l'augmentation
des prix
~ la production.
b - PCLITIQTlR DE DISTRIBUTION
Tout~ bonne politique de distribution dépend de la
disponibilité en tout lieu et en tout instant des stocks de
produits vivriers.
Ainsi pour tou~~@.r le m~ximum de consommRteurs, et
faire effectivement pression sur les prix, Togograin doit pouvoir
mettre le mats en vente sur tous les m~rchés du p~s. Pour ce
f~ire deux possibilités s'offrent à lui
- points de vpnte Togograin
circuits de distribution préexist~nt~.
IV - POINTS DE VENTE TOrrOG~AIN
Compte tenu de la spécul~tion dont font ltobjp.t les
produits vivriers, l'idé~ serait d'avoir des points de v@.nte
Togograin sur tous les marchés. Ce qui permettra à Togograin
de contrÔler les prix de vente à la consommation. cependant
une telle pratique néces8iter~it l~ mise en oeuvre des moyens
financiers trop inportants. Par ailleurs l'insuffis~ce des
stocks que détient l'office ne justifie pas une telle prqtique,
~ussi il serait plus rationnel d'utiliser les. circuits de
distribution préexistants pour atteindre les consommateurs.
v - CIR0UIT3 PREEXISTN~TS
L'utilisation de ces circuits comporte le risque de
spéculation au profit des commerçants privés. Et pourtant ces
circuits ont l'av~ntqge pour l'office de n'entrainer aucun
codt supplémentqire. A ce nivp~u l'augmentation de la production
permettra d'éliminer toute spécul~tion par l'abondRnce du produit •
.../ ...
'f

-
127
-
Donc pour r~ussir la conciliation (apparemment
difticile) des int~rêts des producteurs'et des consommateurs~
il tant que les prix à la production soient r~mun~r~t~urs à
telles enseignes que l'augment~tion de la production s'en suive.
VI - RRMARQUE GENRRALE
Nous ~vions noté au début de ce travail que le mats
est la troisième ctréale en import~ce sur le p1~n mondial
~pr~s le b1~ et le riz. Point n'est besoin de dire qu'il occupe
la
première place d~s l'a1imentqtion de la popu1qtion togo1qise.
l-m1s sa commerciq1is~tion a jusqu'alors très peu préoccupé les
Pouvoir Publics. Dans le cadre de la politique d'autosuffisance
alimentaire prO~e par l'Etat, une attention plus ou moins
soutenue ~ tté
accordée 9,UX produits vivriers en générql et !:lU
mals en particulier.
Pourt~nt, ceci n'a pas empêch~ une raréfaction du mats
sur les mqrchés togolais d'année en année provoquant une ~ugmen­
t3tion rem~rquab1e des prix de cette denrée de première nés~ssité.
- .
On a pu lier cette situ~tion à cert~ines causes, entre ~utres,
le stock~e du mats et son export~tion vers les pays voisins par
les commerçants privés.
Notre étude nous ~ pe~mis de constater qu'en fqit de
3tock~ge les co'~erçqnts privés n'en disposaient que de courtes
durées : les producteurs et Togograin étq,nt les principaux
détenteurs de stocks.
Dès lors 18 prohi hi tion des export~tions permet, certes
1e résoudre p~rtip.11p.ment le prob1~me pqr la disponibilité des
produits sur les m~rchés intérieurs.
Toutefois fqudr~-t-i1 produire pour assurer la disroni-
bili té du mq!s sur les m~rch~s loc~ux. Not~e enqu~te et l' ttu.r'le
~ui s'en est suivie ont r!vé1~ que l'~venir de l~ production du
oats est conditionné far le ftcteur prix, seul stimul~nt pour
.../ ..
--~

P.d.
~"'l
.~... :,
-
128
-
son maintien et son augment~tion. Aussi avons-nous propos~ une
orientation de la poli tique commerciale' de togograin vers des
prix rémun~r~teurs à la production.
En effet pour atteindre 1q, double et dé1icQ1:ernission
que Togoerain s' est ~ssienée (conci1iqtion des inté~ts des
producteurl=J et des consomm~teurs), il faut augrnentl':'r la produc-
tion du mats
et p~rtant son offre. Lorsque l'offre serq qbondqnte
plus importante que la dem1nde intérieure, les marges hénR.ficiq,ireê
réalisées sur les exportations de l'office viend ront compenser
les pertes éventuelles sur les prix bqs à la Consommation
intérieure •
Cependant il Y a lieu de souligner que si la politique
des prix rémunérateurs est nécessaire pour l'au~ment~tion de la
production, elle n'est par suffisqnte : l'introduction ~e nouvelles
vqriétés à hqut rendement est quasi npcessaire. ~q1gré l'import~ce
du travail que représente la comme~ciq1isqtion, il faut ~ue
l'office se dote des ~oyens lui permettant de promouvoir la
production co~~e cela apparalt dans ses st~tuts.
Par ailleurs, une politique nqtion~e d'autosuffis~nce
alimentaire devr~it ~tre soute~ue par une politique régionale.
Le c;:;.dre restreint de ce chapitre ne nous permet pas d' approfon-
dire les divers aspects de ce problème. Car l'opportunité offerte
par les prix ~levps prqtiqués dans les pays voisins amenerait,
quelle que soit l' étqnchpi té des fronti~res·les producteurs ou
le s commerçwts 8. vend:N> sur ces m'=lrchés provoquant néce ssqire-
ment un déséquilibre qlimentaire sur le mqrché intérieur.
Enfin d 911 a le sonci de l' intégrqtion économique, il
fqudr3. que l' o.cfi~e motte en p1!\\ce des ~ro-industries pouvant
tr~sformer le mats en f~rine. La mise de la f~rine du mats en
sachets permettrqit une meilleure conservation àe cette denrée
et éviterait les pert~s import~t~actue11ementen~ei9trées
au niveau èu stock~ee.
.../ ...

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..
- . 129
-
C'est.compte tenu de ce problème lié à l'importance
des pertes de vivriers que nous consacrons le prochain chapitre
au stockage des produits aussi bien au niveau traditionnel que
moderne. Nous signalons que nos recherches dans ce domaine se
sont déroulées dans le Sud-Rst du Togo et concernent essentiel-
lement le mats et le manioc.
, \\

l
~
..... Î
-
130
-
C H A P I T R I
IX
LE STOCKAGB .DES PRODUITS VIVRIERS
AU SUD-BST DU TOGO
Le d'veloppement c' e st d'abord manger à Sa faim. Kt
pour ce faire nos pays doivent résorber leur déficit alimentaire-
Les causes de ce dernier sont nombreuses et variées entre autre
l'inauffi.sance de la production et le plus souvent une mauvaise
organisqtion des surplus vivriers.
Le gaspillqge des productions dn à l'absence ou à la
déficience ~~frastructures de stockage des récoltes se tradu1~
par des pertes souvent considérables : quantitativement puis
qualita~ivement. Pour l'ensemble d~s PaYs en dével?ppement)on
estime que les pertes sur pied et après
récolte représentent
10 ~ des récoltes d~ céréales, mais peuvent aller dans certains
pays jusqu'à 20 % et m~me 40 ~ de la récolte (1). Or une réduc~
tion de 50 %de ces pertes représenterait une économie de 40
mUlions
de tonnes de céréales.
L'emm~gasinage et la commercialis~tion des
graines
alime.nt",ires, effectués de façon efficace, peuvent apporter une
contribution primordiale à l'élimination de la faim dans nos pays.
(1) - S. BeSSis: l'arme alirn<ontaire, Ed Seuil, Paris, année 1916
page 8

Au Togo, le stockage des produite vivriers se fait
soit par les producteurs soit par les organismes de commerciali-
sation.
Le stockage paysan est de loin le plus importq,nt et
concerne la quasi totalité de la production. Il utilise des
méthodes traditionnelles. Le stock~e au niveau des organismes
de commercialisation utilise des moyens modernes et s'effectue
sur une part tr~s faible de la production nationale. En effet
on note qu'entre 1973 et 1979, le stockage au niveau· de Togogr~in
ne concerne que 1 ~ de la production nette du paya.(1) Pend~t
le m~me temps les quantités détenues en magasin par les gro~stes
s'évaluent à un mois de consommation au maximum.
L'efficacité du système traditionnel de stockage est
encore mal connue ; et des confusions règnent quant ~ la per-
formance des méthodes modernes d'entreposage dar.s nos milieux.
Pour résorber le déficit alimentaire de nos pays, la..
mesure sera non seulement d'accr01tre les rendenents de demain,
mais encore de protéger ce qui a été récolté hier. Ce dernier
aspect du probl~me a été longtemps négligé par nos pays. Ce n'est
qu'en 1977 que la FAO m~me a créé un fonds disposant d'un capital
de 20 (~) millions de dollars pour aider les pays en développement
à lancer des c~pag!les n8.tionales
de réduction ded pertes
alimentaires. C'est ainsi que depuis plusieurs années, le Togo
mène une campagne de réduction des pertes après récoltes. On a
co~~encé par traiter les Breniers trîditionnels, construire des
entrep~ts modernes de stockage : magasins, silos.
(1) Diagnostic du mqrché àes produits vivriers et facteurs
explicatifs du mouvement des prix au Togo: SOTED - 1981.
(.t) - S. BeSS;.s:
l'arme alimentaire, 0 P. ci té, p~e 23 •

.../ ...

-
132
-
Le présent travail sur le stoc~age des produits
vivriers a pour fin de contribuer à la réussite de cette
. campagne. A cet effet nous avons effectué une enquête sur le
stockage paysan au Sud-Est du Togo, cadre régional de notre
étude. Nos recherches portent sur deux produits principaux~
le maIs qui représente plus de 50 ~ de la production céréali~re
du Togo et le manioc.
Notre travail se déroulera de la façon suiv~te :
après présentation du cadre régional de notre étude, nous trai-
terons tour à tour des systèmes traditionnels et modernes de
stockage ; nous essayerons de voir lequel des deux systèmes
parait plus performant pour savoir quelle solution adopter pour
une lutte efficace entre les pertes alimentaires dans nos milieux.
A - UNE M03AIQUE DE PEUPLES BT U!ΠDEfSlTE FORTE
Vide à l'origine, le Sud-Est Togo a connu une occu-
pation progressive amorcée dès le 17e siècle et qui s'est pour-
suivie au 18e siècle par une mosatque de peuples ; mina, ouatchi,
,
..
éwé, peaa, fon, Adja, nago ••• , fuyant la tyrannie des royaumes
centralisés voisins (Ashanti, Abomey, Notsé) la fertilité des
sols, le climat favorable de la région, vont très rapidement
provoquer sa surcharge démographique.
ta population du Sud-Est s'élève en 1970 à 324.226
habitants (1) soit 16,6 ~ de l'effectif national. selon les'
estimations, cette popu1qt1on àevqit ~tteindre 400.000
habitants en 1983, s01 t une densité de 135 hab1 tants/km2 ~oY\\..tAe.
124 habitants au km2 en 1970. Avec les pays 1-~oba et Kabyè au
Nord, le Sud-Est aPPRr~lt comme l'un des trois grands foyers de
peuplement de l'espace togolais (~)
(1) Th. LOCOH : travaux pré1imin~irea de recherche et documentation
,Su"-.. _t! é.c,~L:l-1U:
'1;': '.~" ~~ ~o-V'_-:: ~ 5ucJ ,W 'o~ • __~"" ~ ,)::: 1.5 , ~'='h.;" .,
p",-",,~
~~.
(~) - B. ANTHEAUl$ : le terroir d'Agbetiko - ORSTO~ - Lomé 1974,
~(t ,+Â
.../...

-
1:53
-
Quelque soit la pr~fecture, la 'population est jeune,
ca.ract~ris~e par une· grande mobilit~ et un nombre assez ~lev~
d'actifs agricoles; 190.400 sur un total de 294.500 dans la
r~gion maritime (1).
La convergence de population d'origines diverses
favorise l'esprit de changement social. La soci~t~ sera vite
ouverte aux r~alit~s ~conomiques impos~es par les contraintes
du milieu.
1 - L'ECONOMIE REGIONALE
a) - LB SUD-EST TOGO EST INTEGRALEK8NT CTTLTIVE
EN lIAIS ET If,AlITOC
La r~gion connait une agriculture traditionnelle qui
tend de plus en plus à d~passer le cadre de l'autosubsistance •.
Le bRgage technique des pqySAl1S, pourt~t R.dapt~ à une terre
facile à travailler, se révèle insuffisant : houe et coupe-coupe
sont les seuls outils de travail. Le mode d'exploitation e~~
celui du faire valoir direct: 50 ~ à 70 ~ des exploit~tions (2).
Les terres passent de g~nération en génération, de père en fils.
Ceci conduit à un morcellement pouss~ des terres et explique
l'existence dans la région d'une mosatque de petites exploitations
(générale:r.ent de' moins de deux hectares).
La mats et le manioc demeurent lesprincipa1~scultures
vivrières qui entrent d8.l1s l'alimentation q,uotidienne des
popul~tions du Sud-Est.
(1) Direction des St~tistiques Agricoles : Campagne agricole
Enqu~te par sondage 1972 - 73 - R~gion l':ari time, 1..,:.......' , lO.:, .~ 00-
(2) Direction des Statistiques agricoles : Enquêtes p~r sondage
1972 - 73. c P ~:"tL'.
~~f~
1.,Cl -.=
• .
1 (
... / ...

-
·I~4
-
Le mats est cultivé dans toute la région, princi-
palement dans la préfecture de Toto, premier "grenier ~ maIs"
du Togo. Le Sud-Est avec les préfectures de Zio et du Golfe
fo~rnit près de 70 ~ (1) de la production nationale du mars.
r·:3.lgrr~ s~. s..... "'rJ~e corS(l'Tlrr~+~o!1,
1~ St.1n.-'!'.:~t a ur.e prodllct:!O~
souvent exc~dentaire. 1-1ais la mauvaise organisation des exc~­
dents et le besoin des ressources monétaires l~i confcirent un
caractère saisonnier: beaucoup de localités rachetent encOTe
pendant la période de soudure, du mars qu'elles avaient pourt~t
vendu à la récolte.
Cette culture so~ffre de la baisse des
rendements, résultat de la· ~~~~desterresdans la région:
722,6 kilogrammes/ha en 1978 - 1979 et 700,6 kilogrammes/ha en
1983 (3).
- Le m3.nioc, reste ~près le mats, la seconde culture
importqnte sur laquelle repose l'économie de l~ région. Il entre
dans l'alimentation des populations sous des formps diverses:
gari, tapioca et cossette m~me. Il est souvent cultivé en
association avecd 'autres cultures, principalement le mats .• Le
Sud-Est demeure le plus grand producteur de manioc malgré une
forte chute des rpnd~ments de cette culture: 25 ~ 30 tonnes pqr
hectare en 1933 et , à 10 tonnes en 1977. 1e mànioc seul a occupé
41.600 hectares sur 100.000 hectares cultivés (6).
La mars et manioc ne sont pas les seules cultures de
la réeion : l'espace rural du Sud-Est est constamment marqué
par le trilogie r-~ars - Manioc - Palmier à huile. Il s' ~it d'une
palmA raie
- Th. T.CCOR : Enqu~te équilibre vivrier dans le Sud-Est TOiO :
travaux préliminaires, 0 P ~, 1'--< ~ 31-'
Direction des Statistiques Agricoles - Campagne 1978-79-80
Cahiers ORSTOM, series sciences. humaines - Vol. XIV-N24
1975 - LOr-!E
Th. LOCOR, Equilibre vivrier et comportement socio-démogra-
phique dans le Sud-Est: résultat préliminai~ des trqVaux
Cahiers ORSTO~ : Séries sciences humaines - Vol.XIV n2 2
1975,
?a..r ,\\ t·
... / ...

-
135
-
naturelle qui occupe de façon anarchique la plupart des terres
de barre dégrad~es.· En 1979 la région a fourni à 1 'OPA.T (Office
des Produits Agricoles du Togo), 3954 tonnes de palmistes sur
un total national de 5.699 tonnes (1) .. La région a ~té autrefois
la principale source d'approvisionnement de l'huilerie d'Alokogbé.
,
La région de Tab1igbo - Tch~po continue à alimenter encore
aujourd'hui cette huilerie.
L' espace rural du Sud-Bst connait une mo satque d'autre s
cultures: le cocotier, la tomate, le piment, le haricot, l'ara-
chide, le gombo, la patate douce, le riz ••• L'agriculteur leur
porte un intérêt remarquable parce qu'elles lui procurent au
moment opportun, le revenu nécessaire pour le maintien de
l'é1ui1i\\re vivrier.
Cet essor de l'agriculture contraste brusquement avec
la faible import~ce accordée à l'élevage: celui-ci est
exclusivement orienté vers les petits ruminants (ovins, caprins),
les por~tns et quelques oiseaux de la Basse-cour notamment 1e's
poulets. C'est un élevage tr~ditionne1 et peu rationnel : les
animaux généralement laissés à eux-mêms sont souv.ent en d i.vagation
dans les villages tandis que les groa bovins sont presqu'inexis-
tants.
La ~che régionale est purement artisanale. Elle est
pratiquée par des amateurs sédentaires, mais surtout par des
saisonniers et professionnels béninois et gh~éens (les Adas
surtout) •
b) - DE;:; ACTIVrTls 'ECONCr-~I9J1ESINTENSES
Quoique l'agriculture domine les activités économiques
dans le Sud-Est, l'ampleur d'autres types d'activités dans la
région est également rern~rquab1e. C'est le cas de l'industrie
extractive qui compte deux grandes unités de production comme
l'extraction des phosphates (OrF) et l'industrie de ciment
(CDiAO)
(1) Rqpport du service de contr&le du conditionnement : camp~ne
. 1978 - 1979, J.,o",,;., y.4l"-X" _~ b ~ •
~
.../ ...

-
I36
-
Le Sud-Est est une r~gion anciennement ouverte au
j
'1i~
commerce ext~rieur, à économie fortement monétarisée et extra-
i11
vertie. De ce fait les activités commerciales y sont des plus
1
~
intenses. La densité des pl~ces marchandes dont les jours d'ani-
t
lIation s'égrènent au cours de la semaine, formant un cycle
1
1
hebdomadaire, et leur importqnce en témoigne : Vog~ le plus gros
!
marché togolais voit affluer chaque vendredi plus de 20.000 (1)
ll
personnes qui peuvent venir de très loin. (Lomé, Cotonou, Accra,
î
Lagos). L'agriculture et les activités artisanales (surtout la
transformation des produits de l'~riculture : manioc; noix de
palme, de coco ••• ) clé de vodte du système traditionnel,
alimentent fortement le circuit commercial. Il n'existe pas une
nette répartition de la population entre les différents secteurs
de l'économie. L'aericult~ peut se tr~sformer en ~rtis3n, la
paysanne s'occupe de la production, de la transfo:nI!<:ltion puis
de la commercialisation de cert~ins produits.(2)
"Cette région se distingue pqr une vie économique
active. Les routes sont constamment sillonnées, les m~rchés
q,uotidiennE'ment fréquentés. T,es mouvements d 'hommes, de
marchandises, d'~, de produits, les échanges de toute nature,
les spéculations de tout t:'pe, ont justement rendu cél~bre le
Sud-Est du Togo sur toute la Côte du Bénin" (,f
(1) Antheaume : le terroir d'Agbétiko ; 0 P. Cité OR~TOM :
1974 - Lm·1E
(2) Th. LOCOH ; Equilibre vivrier et comporte~ent socio-démogra-
phique dans le Sud-Est,
Trav9.ux préliIilinaires des recherches.'
(3) B • Antheaume
le tE'rroir d' Aebétiko - ORSTOf.! : 1974 LOf.m.
Page 4.
.../ ...

-
138
-
L'ensemble est recouvert d'un toit en p~ille conique.
Pour 8a Iliae en p1ac~ on trq,ce un cercle de diam~tre
variable selon l'1mport~nce de 1~ quantité à stocker, mesuré en
. "AFa" (1). Le long de l~ circonférence de ce cercle sont plantés
les pieux. Au centre du cercle une petite construction de bran-
chages d~ forme carrée, reposant sur de très petits pieux permet
~vec les pieux de la circonférence de supporter la p1~te forme
de bois.
SUr cette assise sont r~ngés les épis de mats nOn des-
pathés en "Assoe"(2). A chaque couche (3), "EBLl-VA" est solide~
ment soutenu par des cordes qui l'emp~chent de s'écrouler. Pour
rendre les épis solidaires les uns des autres, ils sont lors de
la confection de "EBLl-VA" légèrement mouillés.
L t ind ic~teur de rempli ss~ge du grenier re ste le nombre
de couche et ceci conformément qll di~mètre.
selon les
renseigneillents recueillis aupr~~s (les p~ysans, un p'renier de huit
"Af.Q." (diamp.tre = 2,24 mètres) eat dit rempli lorsqu'il comporte
si~ couches soit trente "ASSO~" (1,2 m de haut). J,a densité du
.
,
mats en spathes étant de 250 à 300 Kg/m3 (4), une telle
infrastructure permet oe stocker environ 1,35 tonnes de mats.
Ltl dimension moyenne df's ereniers au Sud-r.st se
situe environ autour de dix AfQ. ~ais on rencontre souvent de
grwd s "Ebli-V~" 'de 20 "Af.Q." qui selon les paysans étaient a.ssez
fréquente il y a une vinp'ta.ine d 'Mnées. C'est dire que ces
greniers se rarefient de'nos jours.
~l) "AfQ" est le pie~ du propri/t'lire du grer:ier. la mesure se
fa.it en joiena.r.t le tl10n è'un pied a.u gres orteil ~e l'autre
et e'l. qvqnçmt ainsi "AfQ" moyen :ne~ure 28 cm.
(2) "Assoe" c'est le Tane; circnl~ürf' d'épis èe rnqts disrosls les
uns cO:ltre les q,utres.
(3) tTne couche est une superposi tion de cinq, "Assoe" U:1e couche
mesure environ 20 cm.
(10)
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... ...
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-
.139
-
La principale cause est l~ chute du rendement de mats, due à
la dégradation des terres suite à leur surexploit~tion commandée
par la surchage démographique de l~ région.
La confection rie "~b1i-Va" f'3.it 1 'ob~et le plus
souvent d'une entraide entré les paysqns. Généralement le pro-
priétaire aidé de ses enfants, met er. p1qce l'::l.ssise du grenier.
Mqis l'empilement, opér~tion d€lic~te, qui est l'ap~qge des
hommes est souvent reservé au eroupe d'entraide.
Une fois confectionné
et recouvert, t1Eb1i-V~" ne
nécessite plus d'entTPti~ns pqrticu1iers. Le paysan attend
seulement le œorr~nt de 1q vente ou de l~ consomm~tion pour le
défaire. Cette infr~structure n'a qu'une courte dur~e de vie:
1q p1~te forme, les pieux et le toit doivent ~trP renouvelés
ch~que année pqrce que b~qucouP de bois y ont pourri. Selon
les
pays'J.ns 1'3. structure technique è~e "k;b1i-V~" r~ste pncore
~ujourd 'hui la. m~me qtl~ c~11e qu'il qv':üt connu il y a plu'3i~urs
siècles. Il semble dO!1c CIlle cptte teochf"liq:....e d'efltreposqge des
épis de mats n'a pa.s connu une évolution mar~u?e aLl cours du,
temps.
Les princip~ux préo~te~rs du mars stoc~é sont les
insectes et les rongeurs. Les insectes les plus nuisibles sont
le sitophi1us spp (chqrqnçon), le rhizopertha dorriri~a. et le
trogoderma grang,rium,
q,lli provo'ltlent parfois des dée9.ts
énormes. Pour enrqyer leur qction le p~ysan du Sud-Bst Togo
dispose de deux moyens: le ere~i~r est traité soit pqr la
cendre, soit pqr le vin de pa1IDe,néchet obtenu aprps disti11~tion
du "Sod abi~
')
Le tr"\\itefTIent ~ 1q cpr"'Inrf' Sf' f"lit p'1r conche -€.\\"\\ ~~'"I...:o\\~
le produit sur les épis. La cendre rend m::l.1a.isée 13 pénétration
de s insecteos en 7'ltta.qu'3.nt 1p.u r car~_p"\\ce et en c~:'H18ant l!'>ur mort
p~r déshyd r'1tqtion .(1).
.../ ...

~1
1
-
I40
-
Dans l'utilisation du vin de palme déchet,. on·
. procède au traitement par "A8'3CE". A chaque Assoe les épis sont
1égèrerr.Ant mouillés et ceci jusqu' ~u remplisAR.ge con:plpt nu
gre nier. Ce traitement (pqr la ce!lo rI? ou le vin dE> palme) SA
fqit en une spqncp ~u Tooment
de la confection de
"Ebli-Va". 'Il n'est donc pqS répÉté. L90 performance de ces
méthode sn' est pas scie ntifiq'.le~p.nt connue, rnR.is st:'lon le s P3Ys'3.ns
ces produits donnent d 'q3SP7, bonsreslllt~ts et il sf'>mhle que le
vin est pJ us effic9.ce que lq cenore.
II -"EBLI-V A", um~ TBcrrPT'2UE ADAPTBE AUX CC~~ITICTn
DU r·~ILIEU
Au Sud-Rst du Toeo, l~ mat. ll.!"i té du rtaIs coIncide gpf'é-
ralenJent avec une s"lison sÀc!1P (A) qui peri1et au rqy,~an 0P 1-:üss9r
le maIs séc:ler sn!" pie~ ~vqnt èl~ Ip récolter. f!qi s Ips C()!'lcHti O'1R
météoroloeiqne s !'isque nt souver..t dA nui re al] hon Sé('~1~et? d Ll mqIs,
condition premiÀre d 'un stockq,~e pfficace. L'entrppos9.ge en "E1LI-
Va" réalisé à l'qir lih"re Fer!!ipt clélü'liner les riRqyes liés au
mq,uv:::tis séchage des épis : ceux-ci continuent à spcl~er au lieu
m~me de stockage et les pprtes p90r moisissures sont inexistqntes
(2) •
Le s perte s 111e connq! t "Bbli-Va" sont d \\~es ~ux insectes
et à quelques r6ne;eurs. Ellps s'évq,luent pour un Stock~A de le
à 12 mois à environ le % (3).
~>üson S~ChA n~ ;iliillf>t-Août Otl 1e Décern.hre-Févril?r
Résult'lt de noc1..,-r~ux ess!3.is exp/rinent'lllX ré~:l1isé~ pqr
le service nA 1"1 Protection èes vPg-?tâ.Ux. L.çt··,(.'
Tél!:oip'l"'.1.p'e èe 61 ;~ dl?s pqvsqns rp~(~ontr($ qll cours rie
notre .....enqu~te.
.

::;;.. i
-, ,.- !
-
141
-
Les 8B8nts de cacaveli ont essayé de vérifier ces résul-
tats• .l cet effet Us ont prélevé au hasard dix épis d'un grenier
traité ~ la cendre au bout de sept mois de coru;~ation. A partir
de ces épis nous avons constitué un échantillon de cinq cents grains
et nous avons constaté que qu'\\rante deux (42) d'entre eux sont
effectivement attaqués par des préd~teurs. Ce qui correspond ~
8,4 ~ de grai,ns att::lqués (1). Ceci montre que le traitement tra-
ditionnel donne d'assez bons rr.su1tats puisqu'un ess~i de la Pro-
tection des Végétaux à C::lcave1i montre qu'au bout de cinq mois de
stockage le grenier traditionnel non traité connq1t un pourcentage
d'attaque des grains égal à 16,6, ce qui correspond ~ une perte
de poids de :5,:56 c.'.
La conserv~tion des épis en spathes et la conception
même de "Ebli-Va· constituent un frein à l'action des insectes et
complètent les méthodes traditionnelles de traitement. Les spat~es
protègent les gr~ins contre 1~ pé~€tration de nouvequx insectes à
l'intérieur du grenier et réduisent de ce fait 1p.ur dégqt. Ceci
est prouvé par l'expérience suivqnte réalisée par le service de
la Protection des Végétaux à Cacave1i : au même endroit sont di,s-
posés "Ebli-Va" et un crib (2) où le s épis de mats en spathe s sont
jetés p~le-mê1e. Les deux dispositifs sont traités par le primiphos
méthyle Ec. Au bout de sept mois d'essqis, 7,8 ~ des grains des
épis de "Eb1i-Va" ont connu une ~tt~que des insectes contre 14,9 %
pour le crib. "Eb1i-Va" est une infrastructure qui était conçu.e
dans le cadre d'une économie de subsistance et se trouve donc'à
la taille de la production paysqnne 1ui ne dépasse gu~re dix tonnes.
(1) Il f!1ut p1usü"Jrs expériences pour véri tab1err,ent conclure.
Le résultat prpsE'nté ici pput ~tre supérieur ou il"lfÉr1E'ur
à la réalité du f~it des effets d'schantillonnaee.
(2) Sorte de gri11aee réposant Sllr 4 pieds èe 0,5 m environ de h~I;­
teur forme d'un prisme rectangulaire.
Voir fig. 1 - Page ~::- 4-

- ·142
-
Soumis 8ll traitement traditlonne1, il donne d'assez
bons r~sultats dans la fourchette d'une ann~e, et permet ainsi
au paysan de pr~server 1 '~qui1ibre vivrier en conservant son
produit jusqu'~ la prochaine ~~co1te~ Sa courte dur~e de vie
est donc adaptée aux conditions mêmes de l'économie de subsis-
tance ainsi que la simplicité des matériaux de construction.
(Voir Figure 1 Ebli-Va - a.~~ ~ :,u)
.
<:
III - LE MANIOC TUBERCULE ET LE ~AJUOC GARI
L'unique technique de stockage du manioc tubercule
est la conservation sur pied.
Dans le Sud-Est du Togo, le manio.c-tubercule est es-
sentiellement conservé sur pied (1) parce que l'expérience a
appris au paysan que déterré, ce tubercule se détériore vi te.
Cette technique de cons~rvation consiste tout simplement
lorsque les plans de manioc sont parvenus à maturité, à pro-
longer volontairement leur durée d'occupation du sol. Celle-ci,
selon les paysans, reste néanmoins fonction de la variété cul-
tivée. Les variétés tardives (2) peuvent demeurer sur pied
pendant trois ans et plus. Elles ont la possibilité de régénérer
en cas d'attaque des prédateurs (3). Les variétés précoces
(Ex : Goula dont le cycle est de 12 mois) et très précoce
(Ex : DOUZAA"'E~TO, K2gnev.Q. dont le cycle est de 6 à 8 mois)
ne peuvent ~tre conservées que respectivement pour 24 et ~8 mois.
Au-del9. de ces limites les racines peuvent· èevenir fibreuses,
perdre leur teneur en fécule ou même pourrir et les pertes peu-
vent devenir importantes.
(1) Témoignage de 100 ~ des p~ysans rencontrps au cours de
notre enqu~te.
(2) La variété la plus représentative des tardives est K~taoli
dont le cycle est de 18 mois.
(3) Témoign~e des paysans.

-
143
-
Les principaux ennemis du manioc conserv-'s sur
pied. J'estent les rongeurs. Ils occasionnent de8 pertes
e8t1a~e8 k aoins de 10 ~ (1) de la production.
])~~ tout le Togo on a enregistr~ entre 1977-
1978 une perte de 27.927 tonnes sur une production totale
de 370.760 tonnes ce qui correspond à un pourcentage de 7,54(2),
La lutte contre les ennemis du manioc n'existe pas
en tant que telle d~ns l~ région. Cependant ça-et-là sont
posés des pi~ges dans les champs de manioc pour a.ttraper les
rongeurs. Plais les paysans consid~rent le plus souvent ces
pratiques comme des activités de chasse plutôt que de lutte
spécifique contre les prédateurs des racines conservées bien
qu'elles y contribuent.
Autrefois dans lq région, c'ét~it "Kat~oli" et
"Goula" qui étaient les variétés les plus cultivées permettant
aux p~ysans d'opérer une conserv~tion relative~ent longue
(2,5 à 3 ans en moyenne) (3). J.his a'.ljourd'hui ou ll'\\ te'rre
manque terriblement, cette longue conservation tend à ~tre
de plus en plus abRndonnée,' La tend9nce gén€rile
au Sud-Est
du Togo est la culture de variétés.'assez précoces permettRnt
une durée de. conservation de plus en plus courte (10 mois)
en moyenne comme l'a constaté B. ANTHEAm~ : (4) " •••.1' im-
patience des paySAAS à disposer de leur terre réduit cette
durée à 9 ou 10 mois".
(1) - Témoign~e de 66 10 des P~VSqnS
(2) - Diagnostic des produits vivriers-SOTED 1979-1980(L'O"",~) .
(3) - Témoignag~ paysans.
(4) - 3. ANTHP.AID''Œ : in le tp,rroir d' Agbétiko-OR"1T0r·:-Lomé 1974
P. 17.
'."' .
. ,~.-

Le surcharge d~mographique du Sud-Bst a aujourd 'hui hautement
~uit l'1aportance des superficies cultivables disponibles
par paysan par une ~ag:ment9.tion de ces superficies entre
les g~n~rations. Du coup une longue conservation du manioc sur
pied emplhe le paysan de disposer de sa terr~ pour d' l:lutres
cultures (1). ~~is chose curieuse, les révélations des paysans
montrent qu'ils ne se soucient p~s d'une éventuelle substitut~n
d'un procédé quelconque ~ la conservation du manioc sur pied.
Le manioc gari est exclusivement conservé en sac.
Le garl ne fait pas l'objet d'un stockage 1I!lport!Ult au niveau
des productrices de la région. Les révélatio~s des paysans
montrent que l'emmagasinage de ce produit se fait plutôt en
grande quantité par les revendeuses grossistes surtout de
Lomé (2). 'La faiblesse de l'entreposage au nivequ des produc-
trices peut s'expli~uer, par le manque d'infrRtructures (ma-
gasins par exemple) dont peuvent disposer les grossistes.
Pour ~tre entreposé, le gari doit ~tre cuit a~.point
de rendre son tqUX d'humidité 'Iuasi nul.
TraditionnelleQent'on distingue dans l~ région,
selon le degré de déssication deux types de gari : le gari
"Folo" et le g!lri "Ah~yeu". Le premier génér~üp.rnent cui t ~
moitié au four et séché ensuite au soleil-est le plus souvent
destiné à la consoClIDation ~mmédiate. Il ne peut .~~l'Objet
d'un stockage quelconque ~ cause de son taux d'humidité rela-
(1) - TÉmoienage de 68 ~ de paysans rencontrés qui révèle
que telle est aujourO 'hui la si tuation d~ns la région.
(2) - Témoignqnge de 80 %des p~sans rencontr?s.

145"
t1vement 'lev'. Largement produit encoreilya une vingtaine

1
d'ann~e8 (1), ce type de gari a aujourd'huicompl~tement dis-
paru. La raison est qu'on produit de plus en plus pour une
exportation vers les contrées assez éloignées du lieu de pro-
duction et le produit doit g~r1er une bonne forme en y p~rve­
nant, chQse souvent impossible à l'état "Folo".
Le second est soumis à une déssication poussée, qui
rend son taux d'humidité presque nul. Au temps où les deux
types de gar1 existaient, "Ahayeu" se vendait toujours à un
prix supérieur à celui de "Folo".
La principale infrastructure de cons@rvqtion du gari
(2) reste le sac du jute dont l'intérieur est souv~nt ~couvert
d'untmatière plastique. Cette précaution évite au produit sto-
cké d'épouser l'odeu.r du sac ou d'attraper l'humidité et permet
de le conserver à l'état initial penda.nt 3 mois au plus (3).
cette forme d'hygiène selon les PRYS~S tient lieu ne tout
traitement. Les pertes alors sont quasi nulles sauf quelques
grains qui tombent p~r terre lors de l'ensach~e.
La durée de conservation selon les paysans doit être
limitée à 3 mois p~rce qu'au-delà, le produit change de godt
et ne plalt plus au consommatenr.
Les revélations des paysans montrent qu~autrefois où
l'on produisait pour les besoins de la famille et de la localité
le gari ne se stockRit presque pas: le manioc ét~it déterré
peu.- à: J>8U pour la préparation du gari ":F,2,12" de stiné à la
consommation du ménage ou à la vente sur les marchés loc~ux.
(1) - Témoignqge de 80 %des pays~ns rencontrés ~u cours de
notre enqu~te.
(2) - La conservation a lieu exèlusivement à l'état "Ahayeu".
(3) - Témoignage des p~ys~~s.

-
,1;46
-
C'eBt .ale.nt &Ùjourd 'hui oh U 1 a un besoin prftSBant
de. terreB que le manioc est de plus en plus rapidement
tr!Ul8fol"ll4 en gari pour être stocké.
L'institut national des plantes '~ tubercule essaie
de conserver le manioc gari (1) dans des sacs plastiques
pour sénéralement une durée d'un an. Mais l'Institut note
tout comme les paysans qu'effectivement, au-de1~ de 3 mois
de conservation le produit commence à changer de goût •
Le manioc peut être conservé sous forme de cos-
settes (2). Dans le SUd-Est du Togo, ce procédé n'a jamais
été utilisé bien que les pqysans sachent qu'il existe
et est assez développé au Ghana (3). Il semble qu'un tel
fait est dd à des préjugés aliment~ires. Pourt~nt c'est ce
produit qui av~it sauvé ces mêmes paysans lors de la disette
de 1977.
Malgré cela les paysans soutiennent qu'ils
n'ont pas l'habitude de consommer le manioc sous forme de
cossettes et n'envisagent pas une telle technique de con-
servation.
L'institut Nationql des plantes à tubercule m~me
a mené une courte expérience d~s ce domaine:les cossettes
ont été conservéesdqns des sacs de jute ~ais il semble
que les résult~ts n'ont pas été satisf~isants et les essais
furent abandonnés.
Ainsi donc d~ns l~ région du sud-est du Togo, le
manioc produit est intégr~e~ent stocké et des pratiques
spécifiques t~ntent de réduire au mieux les dée~ts des
ravageurs. La conservation du manioc tubercule tend ~ dis-
p~rattre au profit de celle du manioc g~ri elobalement.
(1) Encore exclusivement à l'état "Ah~yeu"
(2) Les cossettes sont du m~~ioc épluché découpés en petits
morceaux et séchés.
(3) - Selon leur propre t~rnoienage

147
..
Tfttes ces aetiv1t~s du.s le da.aine de la aenservation
des denr6es aU.entaires r~pondent POlU' le pqsan l \\ID
souci pr~cis., 1 am~liorer sa subsistance.
A c;:et effet nous verrons dans la section suivante
l'importance ~conomique du stockage au Diyeau micro macro-
~conomique.
IV - LE STOC%AGE ASSURE UIlE HEILLEUIE SUBSISTANCE AU
HONDE RURAL
La fonction oriErinelle de l ' agricul ture est de nour-
rir la population, mats elle ne peut elficacement jouer ce
r81e que si les biens produits sont correctement prot~g~s.
Les noabreuses avaries caus~s aux r~coltes par les pr~dateurs
se traduisent souvent par des pertes non seulement quanti...
tatives mais ~galement nutritives.
Elles occasionnent des
péBUries alimentaires souvent en p~riode de soudure et contri-
buent à d~grader la ration quotidienne.
Les paysans sont les
plus touch~s par cette situation qui affecte leur niveau de
vie et accentue la famine dans les. zones rurales.
Si. on par-
vient par un stockage eflicace à ~liminer les pertes cela signi-
fie donc
- davantage de nourriture pour les cultivateurs,
- un niveau de vie plus Hev~ pour les cultivateurs,
- une meilleure santé pour les paysans,
- davantage de nourriture disponible pour la vente,
- davantage de nourriture à mettre à la disposition
des populations non agricoles.
-.... ,~.'

- .. 148
-
Une 'tude réalis~e par la Soci~t~ Togolaise d'Etudes
de d~veloppement montre que pour les seules c~rea1es au.
Togo, une Nduction des pertes de l " se traduit par une
iconomie de 3500 tonnes/an d'une valeur économique de
200 millions de francs CFA environ. Les conditions de
stockage et de conservation peuvent contribuer pour beau-
coup'dans l'amélioration du régime alimentaire de nos po-
pulations et dans l'élimination de la sous-nutrition.
Pour les paysans, la cause premi~re de leurs ac-
tivit~s dans le domaine de la conservation des produits
vivriers demeure les motifs de précautions alimentaires
du ménage (1). Le stockage dénote donc Chez le paysan le
souci de s'assurer une meilleure subsistance par une ali-
mentation correote. Globalement en réduis~nt les pertes, il
accroit le volume des aliments disponibles et assure à la
population une meilleure subsistance.
c - LA REGULATION m~s PRIX
le stockage permet aux paysans de sunnonter une
situation dans l~quelle il se trouverait contraint de
vendre sa production dès la récolte où les prix sont bas.
Au Sud-Est'du Togo, cette sit~~tion ne manque guêre :
sous la pression des urgences à satisfaire et des dettes,
nombre de p~ys~ns y sont souvent contrqints. Ceci
contribue souvent à la fluctu~tion des cours. Pour le mars)
les prix atteignent le maximum en Avril-~ai-Juin pour
connaltre une chute brutqle en Aoat-septembre. Le prix du
manioc connait une rel~tive st~~ilité au cours de l'année
gr~ce surtout à sa bO'nne conservation ~ors que celui du
gari varie rn-aucoup. LQ. faible niveau àes stocks de g!lri
(1) -
selon le témoign~ge des P!lYs~ns rencontrés au cours
de notre enqu~te.

..
-
149
-
et la forte pression de la demande de ce produit qui tend ~
.
se substituer au mata pendant la soudure de ce dernier sont
les principaux E§l~ments explicatifs de ce phénomène.
La commerciqJ,is~tion de ces produits A.U niveA.u paysan,
consiste h apporter les produits stockés peu à peu sur les
m~rchés loc~ux. Cette prstique a pour effet
de régulAriser
l'approvisionnement de ces mArchés et de contribuer hune
stabilitE§ rel~tive des prix.
Globalement l'existence de
grands entrepôts de vivres
permettrait au niveau'Y\\,ational d'ét~er l'offre des produits
vivriers en fonction des besoins du consommateur dans l'année
,
et d'assurer la regù.lation des prix.
La vari~tion des prix des produits vivri~rs est liée
à la possibilité, d'assurer lA r~~ul~ris3tion de l'aprrovision~
neoent des m~rchés. En reduis~,t l'offre en période d'abondance
et en l'au~ment~t en période de penurie, le stock~ge permAt
la r~gulation des prix.
l
-
LE Hump DII pmyop D'AC!HAT
Le stock~~e ':les pro~nits vivriers doit !:\\"Voir comme
objectif primordial l'augm€nt~tion ~es revenus griccles s~ns
,
pour autant gonfler les prix P9.YQ.S
par les consornm9.t~urs.
L'emm~e~sin~e des produits permet effectiv~me~t ~'~c­
cro1tre le revenu des p!lys"'.ns (,) en leur permettAllt de rrofi ter
des fluctultions nes cours~ Penàqnt la soudure selon les p~ys~ns
les prix sont souvent donbles de ceuxie la rÉcolte et puisque
les pertes n'atteienent jqmqis SC 0:', ils font ton jours une
bonne aff:Üre.
Dans les années 1960)le prix àu Y.POGB;J~ (2) du mars
fluctue entre 10 à 12,5 (3) F.C?l ql~ récolte pour ~tteinàre
25 F.CFA en pt?rioèp àe soudpre ; 'lu~on~'0..'hui ce prix p~sse
courarr~ent de 75 h 100F
CFA q l~ r~colte à 200 F
CPA en p?riode
{1} des r"lYsans l'ont ~ffirm€ ou cours de l'enqu~te.
(2) - Mesurp du mats cOI:lr1erci'Ùisé. un "KPOGBAN,1l équiv'lut à 1,4 Kg
( 3) - Selon le

temoig!1'-Iee de s
'
ra~'s"l1ls
...........

· .
-. . 150
de soudure. ce qui montre qU'!lu.jourd'h\\lile prix de la mesure
du. mats est 8 fOis plus élev~ que celui 'des 8niées 1960~
Pendant le même temps, le prix de la rame de tele (,) passe de
3 500 F CFA à 25 000 F CFA environ. L'évolution montre que le
prix d' auj'ourd -hui est de7 fois celui d' i l y a une vingt~ine
d'ann~es. Le payslUl e:tffirme que d~s les années 1960, la vente
d'un grenier de 10 "AFQ" en soudure permet facilement de
s'acheter
des tOles pour couvrir sa maison. Si nous observons
.l'évolution
des prix, nous constatons que le paysap en vend~t
aujourd'hui la ~me quantité de mats au m~me moment, peut
encore bâtir des maisons en toit de tOle comme il le faisait
il y a une vingtaine d'années.
II - L~S RFFF.TS :)UR LE DEVELOPPEMENT Eccrwr·lIQUE
GlK>BAL
Les dégâts causés aux récoltes peuvent ég~eme~t se
tr·l.duire, p~r des pertes de semence. Celles-ci ont comme consé-
quence un affaiblissement ou pouvoir germinatif des graines, une
croissance anormale des r~àicelles et des tigelles ~t une·~éduction
de la vigueur des pl~ntes. Ceci peut avoir un effet néf~ite sur
les rendements ~ricoles et réduire le niveau ~lohal de la
production. Les milieux e~-~gricoles vont 'tre insuffisamment
,
approvisionn~. Ainsi le monde rural m~que d'argent et le p~ys
perd des devises p~rce qu'il faut désormais des impo~tqtions
pour combler le déficit résult~nt de l'insuffisance de la
production. Nous apporterons plus de détqils à cet aspect du
problème dans la seconde partie de la thèse dans "les c~uses
du défiei t alimentaire".
Dans nos p~s où le eapit~l reste le princip~ f~cteur
limitant ne la croi3~ance, les importations de produits vivriers
en plus de leurs effets néfastes sur la bRlance des paiements~
reduisent les possibilités de dpveloppement des autres activités.
Un stockaee efficace pprmet d'éviter les pertes et les conséquences
qui en rÉsultent.
- Le prix ici est fonction de la qualité de la tOle achetée.
Les renseienernents fournis ici concernent une qualité que
nous n'avons pas cherchée ~ 9~voir, et que les paysans
l'\\ffirment qvoir utilisée.
.

-
151
Par la ~8ul~tion des prix, le stoCk:::tg8 permet
d'am~11orP.r les circuits de commerci~lisatlondes produits
vivriers, de jUiuler les tendances inf1~tionnistps, d'assainir
l ' ~conom1e nationa.1e ; ce qui lui qssure une croiss"U\\ce relqti-
vement stq,ble.
Lorsque le revenu des P9Ys~ns augmente ou que leur
pouvoir d'achat Se maintient, ceux-ci peuvent se porter
demandeurs sur le m~rché des biens et services. Dès lors, les
effets multiplicateurs joua.nt. (1), l'économie n8tion'11e peut
~tre
relancée par la dem-=tnie.
"
En l:\\ssurqnt une meilleure suhistance ~ l1:i popul-=ttion
rurale, le stock'lge freine l'~ morbidité et la n:ort·'l.1ité causées
par la c~!lutrition et perrlP1; d'q~crottre la productivité du
paysqn. pqr ce bi-=tis l~ production n~tionale augmente pt permet
de subvenir '=lux h:>soins nutritionnels de la popul~tion, conrl i tion
première d'un
vérit!:!')le dévploppemp"lt ; les somm"'s cons1:icr;:ps
à l'importQtion des produits vivr1~rs vont ~t:re àF.sor~qis
affectées à d'autres opÉrqtions de ilÉvelopperr:ent.
Une politique de sto~k'=lee efficace er: régu1a.ris8.nt
l'approvisionnement des r::!irchés peut tempérer l ' aJT1pleur des
soudures, sources de mierqtio~9 rurqles vers les villes (2). On
pourra qinsi réduL·1e le ch~rr."l8'e urbain, éviter à l' agriculture
de perdre des br'=l.s dJ·n~i'1ues.
La populqtio~ ne peut ~ccrottre et utiliser ses
cqp'=l.citts physiques et ~ent~les et pqrtic1p~r à l'effort àe
développemE'nt éconor.li~.:.ue f!t :::Ioci1.1 quP, si ellA est corrE'ctoment
nourrie Rt prot~g~e contr~ les ris;u P 3 1'o~irineB qli~pnt~i~ps.
Pou.r ce faire, il f'l~<t "!.cC'!'oît.re If> volume clPS pro,"nite "llim°r.-
tairps à Bq dis~osition,
no!': spulerr,pnt en e;3.:;!"'l..~'q~t à'g,('croître
(1) - Pour f-lue les effets mlllti!ïli~,:\\t,PlD'R ~(Jnpnt la. npn'}é!1"e ·-'loit
porte1" su.r Ips biens pt servi~es proJnit~~ nq,I1.S le F'=l.JTd.
Sinon les effet~~ '38 fero'lt spntir ~illplJrs.
(2)
-En 1977, une soadnre cruci!\\le 9. prOVOtlué un import''l.n't
monver.'l~n~ mi~:rqt.oire qU 0uè-'S3t vers l'':-~o8 cO;:1me 1 'c::t
t~moienp les p~vsqns p.l1x-m~rops.

-
152
les rendements m~1s encore en pr0tpge~nt ~u mieux les produits
récoltés.
Nous venons cl e voi!' l~ r,er"f'or;]1.nc~c'este ehni'1.ues
tr'~ditionnelles d 'emm·'l.~1.s5n{~-e ~'9.ns r.e .:1oITI':dne. Qu'en 'est-il
des infrast:r,uctures ,'tode:rnes (1('> cûn.3erv~tion ? C'pst ce Clue
nous verrons dqns le ~h'lpitrf> 8Iliv9J1t.
:a~ VRAC
Les m!tho~es ~odernps ~p qtockqge proc~dent des m~rnes
principes que les mf~~'1Odes tr~clitiot'1nf'~ll,=s ;.:~is Tont qrpel À. àps
m~\\tériqux nouve~ux. Pou!' IF! mq!s, il en existp r'!PlIX : le stocK'l.se
en sg,c de jute, de sisll 0:1 rie Kprqf c13JlS les r"q~'1si,,'3, pl)is le
stockq~e en vr1.C n~ns les si108.
'F.n mq~qsin le 'pr0~\\lit
t'l"':li tf. et ens1.C'hÉ P9t pntrpposé
p"lr piles de sacs disposÉs S~lr des pqlpttes je boL,; gé"1érqlement.
Sntre les piles de S1.CS sort ~mpn~eés ~es circuits
n'~ér~tion.
L'1 prin~ipqlp '{w·üité·d 'un P!1trepôt dE"stiné ~recevoir
~
cl
lIes,
'
enrF.es -
en s~_cs t:'tl"t
;,I..-J
e
" ' t
·V1('nF.~
'
e :
1p t ' t
o~,
l e mur, 1PS
portes, l~s fen~~res et le plqnche'l" np noivent présenter 1.ucune
fllÏ te, ni fissure pour f8.cili ter lq lu tte contre les insectes
d ép1'?d "te urs.
Les silos ffiOGernes ~~ sont entreposés les ~1'qins en
vrqc font~ppAl pour leur c~n3truction ~ divers rnqt~ri~ux :
., ,
,
. ,
béton, rt6tQux ••• Leurs cpllul.,s sont 2e~rQlprr.E'nt eri'l1pees
à 't;ne tu"'wterlp à'
w
'''lÉr'ltior.. Le silo ~oriporte ~p"~leMe:.t
~
un
appqreil de séch"lge ..... rtifi('iel des .'3r'-1i~îs. Le rprr:pli~s1.Ge s'ef-
fectue p8r \\.uv:~ OUVF'rtu1'e ceni:r-:llp à l'qi~:e d'un QPf"1.!''''il pneu-
m<ltique, ,j'un trQ!18pOT'teIl1" Fi vis ou ~i:-;ple:r.F!nt ne SPqux.
Le
vid~€. s.'e:7fpctuE' soi"': F'r'lcore R. l'1.irle ~e l'qE)~l"F'il pneum.-,ti'lue
ou~e sequx, soit p".r (lne ~(iulotte pr<~ti'luée en h!:is de la p'lToi
Des explic!:itions nous ont été fOllT'nies p'1T It>s qeents
s'occurqnt àu p'ohl~rn"" ,le sto<:kq:;e Ès. C~c'lvF'lt.

153
cellulaire et qui permet au prod~1t de s'écouler p~r simple
gra.vité. La. èondition nécess~ire requise pour un bon fonction-
ner:ent d'un silo reste son ét~nc~H:~rté : les ouvertures du haut
et du b~s doivent ~tre conçues pourque le stockqge soit
hermétique.
Quelque soit le dispositif utilisé (~~~sin ou silo)
le de~ré hygrométrique (la teneur en eau) acceptqhle pour le
,stockage du mars est de 13 %. Si la teneur en eau du gr~il1 est
supérieure à ce seuil, on procède qv~nt stockqge à son séchage.
Ce dernier a pour objet de consprver au g:r~ün 53. qu !:il i té maximale
Il
'
et de ramener son humidité à un nive9.u dui emr;~che la dé~iono
.
-
Il en existe deux : le SÉc~lqge n~turP.l et le séch~fP '"l,rti ficiel.
Le rre~ier fqit interve~ir à la fois le soleil et l'air, mqis
exise d~ temps, de la ~ain d'oeuvre pour ét~e:r et r~asaer le
produit. Le deuxièlDe fA.it ~J:.pel à 'l'1 :noyen n:ÉC'!'l~üc:ue de br8SSqge
de l'air ~ la tenpérqture qrr,biqnte ou à u~ d~:~~e~ent d'qir
ch3.uffé acconp~gné ou non d'\\ln brq3s~~e. Le p~oduit s?ché p~r
chauff~'e est re:"roidit qvql:t stockq~e pour rr-~ère Sq t"'rr.pérq.ture
corr,p8.tible qvec celle de l' ~ür R.llibi'1nt '1fin è' ~viter le.') Ir.oisis-
sures et autres dtttriorqtions.
Le mécanisme de variation hygroscopique des grains
revêt une importance particulière dans les conditions de stockage de
ces produits: lors du stockage, il se produit un échange d'humidité
entre les grains et l'air, dont l'effet est de maintenir un équilibre
constant entre le produit et l'atmosphère environnant.
Lorsque les
grains de mars secs sont stockés dans une atmosphère à humidité rela-
tive élevée, les risques de moisissures sont importants surtout pour
un dispositif de denrées en vrac.
Quelque soit la méthode retenue, le produit
emmagasiné reste soumis à l'épreuve de nombreux ennemis
l'humidité, les coléoptères (charançons), les lépidotères
(papillon-larves), et les rongeurs.

..
154
-
Lt étd~h~tt~ des locaux est Iln frein aux attaques des rongeU8
et des insectes exogltnes. Mais 1a plupart des grains ~tant
,
infestes depuis le champ du producteur, des insectes sédentaires
peuvent leur causer des dégâts importants même en milieu étanche.
On obvient à ces risques par des procédés d' hygi~ne et de trai-
tement. L'bygi~ne du stockage consiste en des meSllres de nettoyage
et de désinctisation des locaux et récipients de conservation.
Bien avant l'emmagasinage, ces derniers sont soumis à une
,
pulvérisation d'une solution insecticide (Pirimiphos~ methyle
par exempl.e).
Le traitement chimique des stocks reste l'opération
indispensable pour la protection des denrées entreposées. Oelles-
ci avant d"tre stockées sont traitées selon trois méthodes
essentielles : le poudrage, la pulvérisation et la fum1gation~
Le poudrage consiste à mélanger aux grains un insecti-
cide poudre (1) soit sur une bâche à l'aide d'une pelle, soit à
l'aide d'un tambour rotatif. Le procédé de pulvérisation utilise
un insecticide liquide (2) dilué dans l à 2 litres d'eall sur les
grains étalés sur une aire propre ou au moment où ils sont
déversés dans le silo.
La fumigation consiste à mettre sous bâche, dans un
local hermétique, le produit en contact avec un gaz ~oxique aux
parasites. On utilise souvent l'hydrogène phosphore émis par des
comprimés de .~~t,{'~ et le bromure de méthyle. P12tiquement,
le ~"vm1gant est additionné aux denrées et l'ensemble est
maintenu en milieu étanche pendant trois jours au minimum.
(1) - Pour les grains de mats, le service de la Protection
des végétaux recommande l'utilisation dupirimiphos
methyle pp 2 " et une répétition du traitement tous
les 6 mois.
(2) - La protection des végétaux recommande pour le mats le
pir1miphos metbJrle Bc 7,5 ~ avec une répétition du
traitement tous les 6 mois.

-
155
-
La lutte contre les rongeurs' est efficaéement men~.
par l'utUisation de pOlldre toxiqlle
le long
des pistes et
alltollr des trous. Quelqlle soit le procédé de traitement utilis~
au niveau d 'un dispositif qllelconque, pendant la dllrée dll
stockage, le prodllit doit faire l'objet d'une surveillance
continlle : on prél~ve de temt'ô en temps des échantillons de grains
pour 7 déceler des indices d'une éventuelle infestation et d' alltres
anomalies (excès d'humidité par exemple) qlli r1sqllent de provoquer
7
des déteriorations et appellent en conséqllence des mesures
correctives,
Les structllres modernes de stockage sont de plus en
plus importées par les pays tropicaux et d'Afrique notamment où
elles se répandent parmi les négociants, les coopér~tives et sur-
tOllt les organismes publics. Dès lors on pellt se demander quelle
va être
lellr performance dans nos milieux.
II - LES SILOS MODERNES
: UNE TECHNIQUE COUTEUSE "
POUR UNE EFFICACITE LIMITEE :
AU Togo l'installation ,des 11 silos mé~alliqlles de
12 400 tonnes de TOGOGWN a absorbé un investissement total
de ci~~ ~~J.A .~',-... .:a.-tA.. ~~~ ~" c..c....t. ~~ ~ ~
~ C!-e-~ ~'-X~ AA-V\\.. ~ c..~.It·
Le codt du stockage varie sllivant l'usage qlli est fait
de l'installation. Il comporte les dépenses de traitement, de
séchage des grains ; les frais de fonctionnement et d'entretien
dll local; l'amortissement de l'équipement et des bâtiments.
La rentabilité d'une opération d'emmagasinage réalisée
à l'aide des silos exige dans ces conditions qlle les pertes
enregistrées soient des plus petites possibles. Le peu de succ~s
qlle les silos ont obtenu dans nos mil~)I' ne permet pas d 17 croire.
.:,L;,
.-.,;..;;,'

156
-
l
' :
Bn mag~sin, lo~sque les ~ond~tions préci~ée~ sont
bien remplies, le stock888 donne des résultats satisfaisants.
la F.A.O.
estime les pertes mondiales annuelles de céréales
en magasin à 10 % (1).
Du Togo, les ré sul ta1Bdonnés par l'utilisation des
silos modernes ne sont guère encourageants. Les conditions
climatiques constituent une entrave au bon ~onctionnement de ces
structures
: pendant le jour, la clarté du ciel entrdne
l'élevation de la température diurne du métal du dispositif;
l'échauffement qui se produit à l'intérieur de l'entrepôt
provoque
un transfert d'humidité entre les denrées et l'air
ambiant. La nuit, les radiations émanant du local se soldent
par une chute brutùe de la tempér!lture du métal et la vapeur
d'eau de l'air environnant secondenee sur la paroi du bâtiment.
cette condensation provoque d'énormes avaries. Dans le courant
de l'année 1977 - 78, les moisissures ont ruiné tout le produit
stocké, suite à un mauvais fonctionnement des silos de Togog~ain (2
ceci n'est pas accidentel. Les nombreux essais de conservation
du mats dans les
silos métalliques, réalisés par le service de
la protection des végétaux témoignent de la médiocrité des
résultats
qu'ils sont succeptibles de fournir. Un essai de 6 moi.s
de stockage s'est 'soldé par
50 ~ de pertes dues aux insectes
tandis que sur une épaisseur de 10 cm tou~ autour des parois'
internes du bâtiment, les grains de mats sont ruinés par les
les moisissures. Un autre essai au cours duquel deux silos
métalliques traités par le Décaméthrine pp et le Tetachlorvinphos
pp ont été testés et a donné comme résultat respectivement 24 %
et 25 ~ de grains attaqués par les insectes pour un stockage de
7 mois (l).
Le peu de succès obtenu avec les silos modernes dans
nos milieux constraste avec le montant des investissements
nécessités par leur installation et témoi8fie des limites de leur
effieac1.té.
(1) - D.~. Hall: Manutention et emmagasinage des graines
alimentaires, F.A.O. 1971 - N2 90
(2) - Stockage des produits vivriers - SOTED - LOME - 1980
(3). - Cacaveli 1980 Moyenne d'un échantillon de 1000 grains

-
I57
-
,,~~I - LA OOX=RVU121 DU ~ " ,>
;,'
,~.
<,
" .
a) - mS D9WQUlS IXCLUSIYEMENT IXPB1UMENTALE~
La conservation du manioc tubercule a' fSi t l' ohjèt
d'une multitude d'exp~r1mentation. Mais ses produits d~riv~e
semblea1f quelque peu delaissés. Des traval1Xsp~cifiques n'ont
pas été consacrés à leur ~ventuelle conservation. cependant des
travaux sont actuellement en cours pour ~tudier lee possibilit~s
d'un stockage moderne du manioc - gari (t.).
Le manioc tubercule d~s sa récolte est soumis à une
intense activit~ biochimique qui réd \\li t sa durée de conservation
et l~ conduit à une d~térioration rapide. Deux typeede détério-
rations ont été identifiées (2).
La d~térioration primaire, souvent due aux dommages
mécaniques, se distingue par de fines rayures bleu-noires dans
le tissu vasculaire de la racine qui se propagent plus tard en
causant une décoloration brune plus générale.
La détérioration secondaire due à la putréfaction
,
pathogenique, à la fermentation et aU ramollissement des racines
se produit généralement quand les racines sont déjà devenues
inacceptables à cause de la détérioration primaire.
On a pu ralentir le d~veloppement des sym?tô~ par
l'emploi de divers stérilisants et fongloides de surface ainsi
que de la technique de cicatrisation. cette dern1~re repose
sur le fait qu'aux température et humidité relativement élevées
(ao à 85 ~ d'humidité et 25 à 40 20) les blessures se cicatrisent
et la détérioration est limitée.
(1) - Les travaux sont menés par le service de la Technologie
alimentaire à Cacavéli - Lom~.Les résultats ne sont pas
encore eortie.
(2) ~ R.H. Boot~ : D~térioration après la r~colte et conservation
des racines fratches de manioc ClAT-CAtI-Colombie 1973-1974.
?a..,..c... Si-
(

- Ise -
~-""L'"
"
'r":
. -~
j ' . '
,
l
!
Quelques exemples de conservation; de .rac,ine~ tra1che~
de manioc ont ~té enreg1str~s avec succ~. mais ~n utUisantlea
81st~mes tr~8 couteux (,) (la r~trig~ration par e~.ple). Les.
cond1tions dans lesquelles la plupart du manioc est produ1t
dans le monde, empfchent de consid~rer ces techniques comme
g~n~ralement applicables maintenant. De petites quantit~s peuvent
être préservées pour plusieurs jours en employant des techniques
tort simples: enterrer les racines dans des tossés ou les couvrir
de terre m~lang~e à de la paille et mettre le tout dans un
bâtiment etc.
Nous allons présenter ici deux essais réalisés à
CIA! (2) : la conservation en "~p" (3) et la conservation en
caisse.
b) - LA CONSERVATION EN "ciwP..
les expérimentations de conservation en "clamp" ont montré que
les racines de manioc peuvent cicatriser avec succ~s et ftre
conservées pour des périodes de 1 à 3 mois. ce résultat dépe~
de la construction de la butte, des conditions ambiantes qui pré-
valent et des conditions de stockage (racines plus ou moins
endommagée). Le plan de base de ces "c:Ramp" de clàmp se présente
comme suit. Un lit circulaire (4) de paille ou autre matériel
(herbe sèche par exemple) est mis sur terre convenable et bien
drainée. Les racines tra1chement récoltées sont rassemblées en
cOne sur le lit de paille. La pile de racines est alors recou-
verte par un dép8t de paille et le "~~,,~ entier est recouvert
d. terre jusqu'à 15 cm dt épaisseur. La terre est alors dégagée
autour de la circonférence du "e~n't'" tormant un toss~ de drainage.
(1) - R.R. Booth :dét'rioration après la récolte et conservation
des racines fra1ches de manioc CIA.T - CALI - Colomb1a 1973-
1974. o? e.J:..~ ~Pa.~ 5~
,
- ClAT: centre, international d'agriculture tropical .(call.
Colombia) où les essais ont été réalisés en 1975 ~ar Booth
et· Coursey.
- "Le ctaJllp" est une simple butte de terre.
- A.u ClAT, les dimensions du lit sont: 1,5 m de diamètre et
15 cm dt~paisseur après tassement.

-
159
-
Au CIll'.aJ.l cours des essais, onttSté utilisés 300 k
500 kg de raclnes DOIl .lectionnées pour chaque ,.. ~. Les
'résultats ont tSté largement satisfaisants pe'ndant les période à
fra1ches et humides mais pendant les périodes sèches et chaudes
on a perdu r~Htrement presque toutes les racines m~me après
un mois de stockage. Donc il est nécessaire de modifier le plan
de base du .~" selon les conditions climatiques qui préva-
lent dans le temps et dans l'espace; le ,,~~" ne pouvant
fonctionner correctement que sl la temptSrature qui 1 règne
n'excMe pas 401C. ~ cet effet on procède pour réduire la
température intérieure du .. ~.. pendant les périodes chaudes
par de fréquents et légers arrosages sur l'extérieur de la
construction. Si on veut stocker plus de 500kg de racines, il
faut construire plusieurs .~~ puisque la construction ~~rr.e
de ce dernier et le contrale de sa température interne seraient
plus difficiles.
A.u CI.!!, en utUisant des plans modifiés durant les
différentes saisons de l'année, 75 " du poids in! tial (ou 85' Il ,
90 " du poids final) des racines étaient commercialisables après
un mois de stockage.
c - LA CONSERVATlON EN CAISSE
Au Sud des USA, le pratique commerciale de la conser-
vation du manioc-tubercule en sciure humide Il la température
intérieure d'une maison, n'a pas eu d'effet sur le contr~le des
rayure s vasculaires et le ré sultat a donné une grande pourriture ( 1).
Néanmoins cette pratique a été efficace au ClAT sous les condi-
tions ambiantes (2).
La techriique de conservation en caisse se présente
comme suit : les racines fn.1cheMnt récoltées sont mises dans
des caisses de 20 kg contenant de la sciure humide.
(1) - Averre - 1967, rapporte par R.H. BOOTH. o.? ~ti, t-a.d,- 5&
(2) - R.H. BOOTH : détérioration après la récolte et conservation
des racines fra1ches du manioc. ClAT - CALI-Columbia 1974.
~ r- 5 %
-'t::l

-
160
-
cette hwD1dit' doit 't:re d'environ 50 ~ potU" aider les racines
k cicatriser sansperd:retrop d'humidité ni 'tre trop mouillées.
Les tubercules ainsi emballés et mis en caisse peuvent être
conservée k l'ombre eoue un toit de paille ou en plein air sous
une bâche imperméable. Au ClAT SOu.s les conditions ambiantes,
la temp'rature intérieure de la caisse est de 24 à 28QC k
l'ombre et de 26 à '4S1C en plein air. On note qu'à défaut de
sciure, d'autres matériBllX locaux peuvent être essayés.
Au ClAT en employant des racines non sélectionnées on
a obtenu plue de 75 ~ et souvent 85 ~de tubercules commerciali-
sablee apr~s un mois de stockage. Pour 1 'utliisationde cette
technique li faut que le temps séparant la récolte et la mise
en caisse soit le plus court possible.
,
La conservation en "~ ou en caisse t même 10squ'e11e
est suceptib1e de donner de bons résultats, connait de graves
limites quand le stockage fait face à des quantités industrielles.
Mais elle est assez bonne pour les petits producteurs ~t semble
de ce fait particulièrement indiquée pour noe régions. La
rusticité des matériaux de construction, la simp1icitp. de la
technique et l ' ,~""~n1fiance des codts de l'opération sont un atout
pour nos milieux. cependant il faudra contrôler la température
et le degré d'humidité internes des dispositifs, ce qui ne sera
pas facile pour les paysans. Avant de recommander tel ou tel
dispositif il faut des études préalables tenant compte des condi-
tions du milieux.
Nous venons d'étudier les méthodes traditionnelles et
modernes de stockage du mats et du manioc et nous avons
apprécié les résultats que chacun des deux modes est susceptible
de donner dans nos mi1ieux.Ak lueur des performances respectives
atfichées, les tecr.niques modernes apparaissent-e11es comme un
substitu~ efficace des méthodes traditionnelles?
C'est bien ce que nous verrons dans le chapitre
suivant.

:
'"")
1"
",
-
;161
-
(,
'.
1
, ,
LH AP 1 T RB
X
LE STOCKAGE YilDBRNB : PEUT-oN LE SUBSTITUER
AU STOCKAGE
TRADITIONNEL?
A - UN ESSAI DB COl-t7RONTATION DES DEUX SYSTEMES.
1 - TROIS NIVEAUX DE CONFRONTATION: COUT
EFFICACITE - ADAPTABILITE :
,
Dans le chapitre précédent, nous avons note l'inexis-
tence d'une technique moderne de conservation du manioc généra-
lement applicable maintenant. De ce fait le parallèle que nous
mènerons ici va se limiter exclusivement aux méthodes tradition-
nelles et modernes de stockage du mats.
,
Nous avons apprécié précedemment l'1nsignifiance.~es
dépenses d'installation, d'exploitation et d'entretien d'un
dispositif traditionnele!e stockage de type ''BBLI-VA". Mais
nous faisons remarquer qu'à ce niveau, les structures modernes
d'emmagasinage des grains peuvent absorber parfois d'énormes
investissements. 'AU niveau des codts,les techniques traditionlles
l'emportent sur les techniques modernes.
Dans le domaine de la réduction des effets des agents
pathogènes, nous avons signalé les performances respectives des
systèmes traditionnel et moderne. Les nombreux essais comparatifs
réaliséeS par la protection des végétaux permettent de juger l'ef-
ficaci té des différentes structures dans nos mileux. Observons
ce tableau qui rlvèle les pourcentages de grains attaquéS
au
bout de 7 mois de stockage dans divers dispositifs (1).
(1) - Tous les dispositifs sont installés au même lieu, sur
le ch~p d'expérimentation de la protection des végétaux
à Cacaveli et plus ou moins soumis aux mfmes conditions
de traitement chimique.

:r-
f
Hi?
MOIS DE STOCKAGE
Dispoeitfs
1
Grenier traditionnel (EBLI-VA)
Piriaiphos méthyle Ec 50 <7,5 %)
6,2
Crib en spathes
Pirimiphos méthyle Ec
13,1
Crib despathé.
Pirimiph08 méthyle Ec
6,5
Silo métallique
f e trach10.inpho8 pp
6,5
Silo métallique
Dicametrique pp
18,4
Silo en douve de ciment
Pirimiphos méthyle pp (1)
13,6
Silo en douve de ciment
Pirimiphos méthyle Ee
5,2
SOURCE : Protection des végétaux - Cacave1i 1980.
Pourcentage des grains attaqués. Moyenne d'un échantillon de 1.000 Grains.
(1) -
"PP" c'est la formulation poudre du produit qui a servi au traitement, du dispositif
"EC" en est la formulatio:
liquide.

-
16'
-
, .,',
; :1 ~ ) .: \\1 ; l ;:', .~
',1
,
, ' (
On remarque que le pourcentage des graina attaqués n'est pas

,


l "
l-
'absolument croissant
dans le temps quelque soit le dispositif.
Cela peut s'expliquer par les fluctuations d'échantillonnage ou
par les effets posi ti~s de répétition de traitement chimique des
stocks ou encore par des e~fets climatiques dus aux di~férentee
,
saisons: le développement des insectes s'accelàre avec l'aug-
mentation de la température (21 ~ 4212 C environ), la plupart des
,
'
insectes sucCOllbant si celle-ci se maintient assez lontempe aux
environs de 421 C. Par contre les températures inférieures à
152 C retardent beaucoup la reproduction et le développement ;
la Ilort survenant le plus souvent lorsqu'ellee s'établissent
au-dessoue de lOQ C pendant une longue période (1).
cette expérience montre que soumis aux mêmes conditions,
"Bbli-Va" reste plus e~ficace dans la réduction des pertes causées
par les insectes que les structures modernes de conservation de
type s110 ou crib : le faible niveau du pourcentage des gra~ns
attaqués ~t révélateur. Mais on note avec intérft que de bien
meilleurs résultats péuvent être obtenus en utilisant à la place
des sl10s métalliques,des silos en ciments (2) tandis que le8
cribs restent supérieurs à ces derniers.
La Protection des Végétaux note qu'en ce qui concerne les magasins,
les pertes enregistrées au niveau des stocks sont insignifiantes,
lorsque les conditions de stoc~ sont respectées.
(1) - D-W. Hall : Manutention et emmagasinage des graines alimen-
taires dans les régions tropicales et subtropicales FAO
n Q 90 - 1971 - P. 49.
(2) - Ici les deux types de silos ne sont pas soumis au traitement
du m'me produit. Mais des essais ultérieurs ont montré la
supériorité des sl10s en ciment sur les silos en métal.
,- ""
_:);>_ .. ~-
~"t

•1
. 'tl':
.
1 (
i
,.','
i
..
lous avons déjk mont" que le grenier traditionœl est
adapt' auz conditions éconoJll1co-cl1matiqués de son 1Il1l1eu. Juste
.. oe niveau, nous avons eu k déplorer' la mauvai. adaptabilité
,
des s110s modernes qui nécessitent 'de louxds ihvestissements
dans un pays où le capital reste le ?.ntW:ipal limitant de la crois-
sance st qlli. sous l'effet des larges fiuctuations journa1i~res de
la température, occasionnent d'énormes pertes. Notons qlle les
expérimentations de la Protection des Végétaux ont révélé qlle les
effets du climat peuvent 'tre réduits en utilisant des silos en
béton. ceux-ci du fait de l'épaisseur de leurs parois qui emplche
de grandes transmissions de chaleur aux produits, sont moins sou-
mis à l'épreuve de la condensation. cependant il faudra les équiper
de toit pour éviter qu'ils ne transmettent de l'humidité aux pro-
duite pendant les temps de pluies. Les magasins modernes sont
insensibles aux effets climatiques.
Ces trois niveaux de confrontation donnent une idée de
la rentabilité économique d'une opération de sotckage réalisée à
partir de telle ou telle structure. Le système traditionnel 'Semble
plus performant que le systàme moderne.
Les pertes ne sont pas élevées et les codts sont moindres.
cependant ces de~ critàres ne sont pas pleinement suffisants
pour un choix. Celui-ci doit être également fonction du nive~u Où
l'on opère et des objectifs poursuivis.
B - LE CHOIX DEPEND DES OBJECTIFS POURSUIVIS
Le type de structure à retenir pour l'entreposage varie
selon la région, le niveall où l'on opère, la fin de l'opération,
le volume des produits à conserver, la durée du stockage et les
ressources financiàres disponibles.
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. ..

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-
I65
-
1
Si"la qaan't1t4 de graina eM A stocker est faib1e,~ le cap1tal
rarë, 'la structure la plus ~conomique sera la plus simp1., ~i­
, fiée k partir de matériauz d'origine locale.
Le rendement, même dans le cas d'une bonne installa-
tion de stockage, dépend dans une tr~s large mesure de son taux
d'utilisation. Il importe donc avant la mise en place de quelque
dispositif que ce soit,de se demander quel sera son taux d'utili-
sation.
Les structures traditionnelles de. stockage, de rela-
tivement petite taille, de courte durée de vie s'intéressent k
un horizon proche et s'opposent k maints
égards aux structures
modernes.
Sur le plan Ilicroéconomique, au niveau paysan, l ' ob-
jectif primordial est de conserver le produ.1t jusqu'au moins à
la prochaine récolte et les techniques traditionnelles apparais-
sent pleinement suffisantes. La performance des structures tra-
ditionnelles dans la conservation est fonction du traitement
~uque1 elles sont soumises. L'efficacité des méthodes tradition-
nelles de traitement n'est pas encore scientifiquement connue et
-
,
il est nécessaire qu'elles soient étudiées et testées dans les
'centres de recherche. Pour le moment, les nombreux essais inter-
insecticides, réalisés par la protection des végétaux ont montré
que le produit qui peut Atre utUisé avec le plus de succ~é pour
la conservation du maIs est le pirimiphosméthy1e (1). La pro-
tection des végétaux a vulgarisé ce produit dans les milieux
ruraux togolais. (~)
~!'.P1Ls~t.peU_<!~._2h2.!.e sur son acceptabilité par le paysan~.
Cependant une enquête menée par la Protection des Végétaux dans
la région maritime a révélé que seulement 5 ~ des payasans uti-
lisent l'insecticide pour la protection de leurs stocks.
(1)- La" Protection des Végétaux spécifie que la Formation poudre
du produit doit être utilisée sur le maIs égrené tandis que
la formation liquide donne le meilleur résultat sur le mals
non despathé, sur ce dernier, le traitement doit être répété
tous les deux ou trois mois.
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'Y\\.AC't.
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n' UÎl'Orte" donc qQe cette vulgarl!'atlon solt inte'aai:rl'." Pô~
UDe' _ill.UN conservatlon du mals dans les' greniers tr8dl~
tionnele.
Pour la conservation d'importantes quanti t4Ss, Cértains
(~) ont propos' d'4Squiper la partie centrale de "Bbli-Va" d'une
chemin4Se d'aération pour permettre une meilleure ventilation
des épis. Mais auparavant l'efficacité d'une telle cheminée
dolt 'tre 4Studiée et testée dans les centres de recherche.
Au niveau macroéconomique, la disponibilité de vivres
,
.
. en tout temps et en tout lieu nécessite la pratique d'une poli-
tique de stock. Dea stocks de s4Scurité pour le long terme,
g4Sris par des organismes étatiques doivent tttre utilis4Ss en caS'
de calamité (sécheTesse surtout), tandis qu'un stock régulateur
pour le court terme est n4Sce ssa1re pour ajuster l'offre à la
demande et juguler les tendances inflationnistes dans nos pays
ob. les d~penses de nourriture occupent une place importante
dans le co.t de la vie. Une pblitique de stock nécessite donc
un stockage en quantité industrielle. Quel sera le dispositif
le plus approprié ?
Pour un stock régulateur de court terme (~) un orga-
nisme officiel qui commercialise les céréales-à l'échelle na-
tlonale peut utiliser dans un très grand nombre de localités,
de nombreuses installations traditionnelles de type
"Ebli-Va",
ce qui r~uirait fortement le codt de l'opération. On peu~ éga-
lement utiliser des dispositifs modernes de type magasin.
L'inàdaptabilité des silos métalliques modernes à
nos milieux est une condition suffisante pour leur disqualifi-
cation. Dans nos pays,le capital est le facteur limitatif de
la croissance.
(~)- La Protection des Végétaux note que le pir1miphos méthyle
Be codte en 1981 8500 F CFA le litre et qu'un demi litre
Permet de traiter largement un "Ebli-Va" de 2 m~tres de
diamètre et d'une hauteur de 1,5 m. Pour le traitement, le
paysan peut se servir d'appareils simples de type "Shelltox"
(~,)
J.F. Gruz et G.G.M. SCHUTTEN: rapport de mission au TOGO
1980. OP. cité , PD.~ 5~.
-(4)
C'est la politique que tente de mener actuellement l'offir
t{'\\,;"f'1 '\\~ ~ np<1 r'I'/"'n:'1 'li tq "ivr1 p T"s, 'T'o<?op'r~in •
.J~.~: '.->..,~... _.."'~..<.,....~"'~"( ...~

-
167
-
",
Î
n .rait dana cel coDd:itione impru.dentéa de éonatruil'é'"
grand. trai. des sl10s sophistiqués pour constater ensuit.
qu'U. occasionnent des pertes parfois énormes et qu'ils ne
sont qu'en partie~tilisés.,
Pour un stock de s~curité dans nosm1lieux, seuls
les magasins modernes sont appropriés. Parce qu'ils apparais-
sent comme le dispositif le plus efficace à long terme, permet-
tant à stocker des produits en quantit~ industrielle et possé-
dant l'avantage de recevoir différente types de produits en
IDI!me temps. Par exemple dans les pays du Sahel (1) t la Répu-
blique Pédérale Allemande a financé la construction d'une
capacit~ de stockage de 30.000 à 60.000 tonnes en hangars
permettant la conservation à long terme des céréales pour le
stock de s~curité. Les hangars sont des magasins de 12 x 20 x 5
mètres construits en bétons
étanches au maximum. L'OFNACER (~)
note que le choix de cette structure est lié aux avantages pra-
tiques de manutention qu'elle offre pour l'objectif poursuivi
et aux codts élevés des autres constructions notamment les
silos. L'Office note également qu'avec, ou 4 fumigations par
an, le dispositif est capable de maintenir les céréales dans
d'excellentes conditions pour des périodes allant jusqu'à 4 ans.
,Cependant les silos modernes ne doivent pas ~tre rejetés en
bloc. L'inafap~abilité des silos métalliques aux conditions
des milieux tropicaux est un fait. Mais les silos modernes.
en douve de ciment peuvent être utilisés avec succès. La pro-
tection des végétaux note que le succès à partir de ces dis-
positifs n'est pas égal à celui des magasins et greniers tra-
ditionnels dans la région Sud du Togo. Mais il est possible
que ce succès soit encore plus grand dans les zones où il fait
un peu plus sec comme au Nord-Togo.
(1)- La Haute-Volta, le Niger, le Sénégal et la Mauritanie.
(2)- .En Haute-Volta. Office National des céréales: organisme
chargé de la gestion du projet stock de sécurité financé
par la R.F. A..
~t'~l
~

168
-
n lIIlporte donc que cette etnlcture eoit teettSe dana cette
région pour une coDfta1sBance BC1e.~~ de Bon ef:ticacit4S
dans le milieu.
Plus qu'un simple retard technologique, le sous-dtS-
veloppe~nt est un
tStat qui résulte d'un certain processus
d' tSvolution historique k savoir, le développement du capitalisme
et son extension k l' tSchelle lIlomiale. De ce fait une importa-
tion massive par nos payB, des techniques ayant fait leur preuve
dans les pays d4SvelopptSs ne peut résoudre de façon adéquate·
les probl~mes auxquels ils sont confrontés. En effet les te ch- .
niques disponibles dans les pays avancés, sont le reflet de
l'tSvolution historique de ces pays et adaptées donc aux con-
ditions qui 1 r~gnent. Blles ne pourront ~tre utilisées avec
plein succès dans nos pays qui n'ont pas connu la m8me évolu-
tion. Le Tiers Monde doit s'orienter vers une voie de dévelop-
pement endogène utilisant au meux ses propres techniques.
Le développement commence par l'autosuffisance. ali-
mentaire. Pour atteindre ce seuil et le dépasser, nos pays
doivent non seulement accro~tre leur produc~ion, mais encore
prottSger les récoltesefficacement contre les déprédateurs.
L'étude des problèmes posés par la conservation du
mats et du manioc a permis de faire le point sur la sitUatiOn.
Pour la conservation du manioc tubercule, la meil-
leure technique disponible et applicable jusqu'k présent reste
la technique traditionnelle de conservation sur pied. Cette
pratique devient une source de codtd'QPportunité dans les
régions où les superficies cultivables par t'te sont de plus
en plus réduites. Le manioc tubercule peut se transformer en
manioc-gari poUr ~tre conservé k cet état. Dans ce domaine des
...1...

-
I69
-
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recherches sont actuellement men.s par le sex-vice. de la
Technologie alimentaire.
Pour la conservation du maIs, nous disposons de
deux catégories de techniques: des techniques traditionnelles
et les techniques modernes.
Le grenier traditionnel, soumis au traitement moderne
est assez efficace. Il peut servir valablement aux opérations de
court terme a'intéressant ~ de relativement petites quantités,
donc parait le plus indiqué pour le paysan.
Deux méthodes,aur le plan moderne se font concurrence
pour la conservation du mats;: le stockage en vrac dans les
silos puis le stockage en sac dans les magasins.
Nous l3,vons vu que les silos métalliques modernes
fonctionnent mal sous les conditions climatiques de nos milieux
et occasionnent des pertes par moisisslll'es importantes alors
que leurs installations et exploitations exigent des invest1,sse-
ments énomes. Cependant les sil08 modernes en douve de .-. -_ ._.... }-.
ciment semblent convenir aux régions où le temps est sec et
doivent pour confirmation y être testés. Le stockage en sac dans
. les magasins est adopté aux conditions de nos milieux et sera le
plus approprié Pour les opérations de grande envergure ~ court
et ~ long terme notamment les politiques de stock ménées par les
organismes publics.
Mais l'efficacité des magasins modernes est liée ~
l'observation de r~gles strictes d'hygiène, de traitement et
à l'état même du dispositif: 11 doit être le plus étranche
possible. Les locaux doivent être désinfectés avant l'entrepo-
sage ; le produit chimiquement traité devra subir Ç\\.U ~.... C\\~'n ...'.t. oU."
/\\..t.(:J\\C\\~ ~ ~".~ ~~"\\ti ..~'V\\. ~'l( o\\e.. s~~ 0.. .',;~ •
Pour le séchage des gr~ns,deux sortes de méthode
sont disponibles: le séchage n!iturel et!séchage artificiel •
... 1...

, -
170
-
A ce Di_sa f i convient de noter qu'un appareil vient d' 'tre
, , ,exptSr1aentt! avec, ~ucc~s dans le domaine. I;La,',agi~" <lu "s'choir-
801e~· de M. GRININVI (1). Le dispositif est un~c~nstruction
en parpa1IJ8S qui comporte deux parties :
!
_;_
- Le capteur à surface vitrée contient une importante couche
de charbon de bois et comporte deux fen~tres d'aération.
- La cabine- de séchage, également à surface vitrée contient une
couche de gravier sur laquelle sont disposés les plateaux de
séchage en grillage fin.
I l comporte trois fen'tres pour l'introduction des
produit. e1; deux cheminées.
Le dispositif fonctionne à base de l'énergie solaire.
Les rayons solaires à travers la surface vitrée l1..échauffent le
charbon de bois et l'air circulant à l'intérieur du capteur,
celui-ci pénàtre dans la cabine de séchage pour déshydra.ter
le produit et s'échapper par les cheminées. L'appareil conçu
pour le séchlJge d'un grand nombre de produits fonctionne m~me
à ciel couvert et sous la pluie. On note que deux jours lui
suffisent
pour porter à 13 ~ la teneur en eau du mals récolttS
à 17 " (2).
Pour la conservation du mats/la suostitution d'une
technique à une autre est relative. Elle dépend de l'objectif
poursuivi, du 'niveau où l'on opère/de la région où l'on se trouve,
du volume du produit concerné, de la durée de l'opération, des
ressources financières disponibles.
En adoptant une structure moderne de conservation)on
doi t avoir préee nt à l ' e spri t un fait primo rd ial : d ans nos
pays, le capital est le principal fa.cteur limitant de la
croissance. Bn consacrant des dépenses excessives à un projet)on
risque de provoquer l'annulation de plusieurs autres.
(1) Physicien togolqis, maitre de conférence à l'Université du
B4§~n, M. GNI~NVI a conçu l'appareil qu'il a expérimenté sur
le campus universitaire de LemtS.
(2) Pour le séchage rapide des céréales, les grains doivent @tre
étalés sur le plateau de séchage en couche mince de 10 cm
environ.
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t
-J

-
171
-
Il serait alors imprudent
de construire·~ grands frais des
dispositifs modernes de conservation des récoltes pour
constater ensuite qutils ne sont que faiblement utilisés. La
mise en place d'un dispositif doit atre justifiée par son taux
d tutilisation.
Autrement, ce serait du gaspillage de tonds alors
,
que le pays se trouve contront~ l d' enormes problènes comme
le montre
la deuxiène partie de cette thèse.
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DEUXIEME
PARTIB
LES CAUSES DU DEFICIT ALDrnNTAIRE AU
TOGO

-
I72
-
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~ ~ t. A.0"\\.L ç~_ J-~~ t" ~ , ,c ,_.. '."\\
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_ .. _-_.-.- ..
La plupart des PaYs en voie de d~veloppement
connaissent une ~c6nomie essentiellement bas~e sur l'agricul-
ture. Le Togo ntZ.-
fait pas exception.
S'~tendant sur une superficie de 56.600 Km2, il
comporte au total une population d'environ 2.432.700 âmes
dont la majorit~ est rurale sott environ 2.062.200 habitants
,
.cS5 ~ d.··la population totale) cependant in~galement repartie
dans les cinq r~gions économiques du PaYs.
Région des Savanes, R~gion de la Kara, R~gion Centrale,.
R~gion de Plateau et Région Maritime. Ces cinq régions jouissent
de climats plus ou moins hétérogènes
et sont dotées de sols à
caract~res différents d'un point de vue pédologique. Il s'en suit
naturellement une inégalité de chance de réussi te de l' agricul-
ture dans ces régions. Cepend ant au niveau de l'ensemble des cinq
régions, on note par-ci par-là des potentialJ.tés en main-d'oeuvre
agricole, en sols et en climat qui seilMent confirmer à priori
un avenir acceptable à l'agriculture togolaise, et partout'
à toute l'économie nationale, une économie essentiellement à
vocation agricole. N~anmoins l'on note soit une production
vivrière nettement au-dessous du volume escompté de part et
d'autre du terr.i toire, soit un déficit alimentaire au niveau
nutri tionnel fondam.c.v\\.tC'. tevn..e"..J: consécutif à la compositi.on des
aliments pris au jour le jour.
D'aucuns nieraient l'existence d'un déficit alimentaire
au niveau quantitatif au Togo pour la simple raison d'une part
qu'ils se contentent au mieux sans doute de leur ration
alimentaire quotid ienne cepend ant déficitaire en éléments
nutritifs requis,et d'autre part,qu'ils ignorent une partie de
la réalité de l'économie agricole voire même de l'économie
nationale dans toute 8~ glob~lité.
A ceqx-là,de par la présente thèse, nous dirons
qu'au Togo le déficit alimentaire quant à ce qui concerne la
'.~' ,
production vivriltre face au nombre de bouches à nourrir existe
en fait et est ressenti à des degrés différents dans les cinq
•.. 1...

173
régions économiques du pays et même au niveau intrarégional mais seulement)
il se situe plus au niveau de la distribution m~me des produits vivriers
qu'au niveau du volume produit, fait imputable au phénomène de polarisation
des centres urbains au détriment du monde rural.
Nous dirons également à ceux qui nient l'eAistence d'un déficit
alimentaire au Toeo qu'ils n'ont qu'à se référer aux divers motifs qui ont
poussé les autorités politiques à adopter la stratébie, d'au~entation de la
production vivrière. En effet c'est qu'il existe un manque à eagner vivrier
qu'on prône surtout Ci23 dernières ar...'1éès la promotion" de l' aericul ture vi-
vrière.
En faisant le lie~entre volume du vivrier et niveau de la popula-
tion)on ne peut en effet s'attendre qu'à Q'1e incapacit~ a~ 3a~isfaction d~
la population togolai3e par l'agriculture en ~enrêes alu~e~taire8.
En effet le Toge est l'un des pa:,'s relativenen t les r1-vls peL<.plés
d '".... f::-iq·1E' avec un taux d'accroisser:;ent naturel de (2,6 ~).
La densité dé~o6r~phique qui est en moye~ne de 37 habitants uù krrQ
peut at"':.eirvlre jusqd'à 8C' et uên;e 200 habitants dans l'arrière pays J'1-..ného,
a~ltour le Lx.l21-Kara et de Japaong. _~n tel nive:iu du tIlUX .1'accroisse,aent
na turel (2,6 1) si01i:-ie \\lL fai t C1ûe l ' insuffisa:lce alüîell taire est inévi-
table si l'agriculture ~e p::-oJuit ;as pl~s q~e la norme j par ailleurs on
sait q~~ Jans les pays à récim~ alirr.entaire st~fisantJle taux d'accroisse-
r'ient naturel n'es+' que d-= 1,3 cr, la difNren~e entre ces deux taux es t dC'r.c
.sicnificative.
i: )'13 allons vcir ,l~ls les tatleau..x: ci-iessous, le t:Hl.X de croissance
de la FT:.tlation tl'i:o:aise (nata=itp. et l!lortalité infantile), et le taux
d 'accr,;isse~:ient a:..'1nuel des pop-,üati:ms rJr:ll,"s et u::-baine3.

-
174
-
CHAPITRB
n
EVOLUTION
ET
ALIMENTATION
DE
LA
POPULATION
TOGOLAI SB
A - EVOLUTION DE LA POPULATION TigCLAIS!
Il s'agira d'examiner ici le J"Ythme d'augmentation de
la population, sa répartition en zone
urbaine et en zone
nlrale.
Le taux de croissance de la population ; taux de
n~talité (TN) de mortalité (TM); de mortalité infantile
(~I) et d'accroissement naturel (TAN).
..........
'.'.
~'

- ·ro -
TABLEAU 1 1
..
REGIONS
T. N ~ .
T.M %0
TI"II %.
TAN %
REGION MAR 1 Tl ME
46,334
14,301
71,477
3,2D3
REG. DES PLATEAUX
42,625
15,189
98,784
.2,744
CENTRALE
44,562
23,645
11 7 ,583
2, ()9 2
-
LA KARA
38,845
28,924
79,166
0,992
OES SAVANES
52,397
22,816
97,228
2,958
REG. l''IARITlNE 8*
47t948
16 ,418
79,292
3,153
COMMUfv[
LOI'E
39,831
6,672
42,C29
3,316
AUTRES COM(Y]U~ES
42,421
16,008
71,964
2,641
POPU LA TI ON UR BAINE
40,807
10 ,545
58,789
3,026
. ,
POPU LA nON RUR A LE
45,249
20,078
94,841
2,517
[NSEMB LE DU TOGO
45,319
18,827
90,201
2,649
SOURCE 1
Enquftte démographique 1971 (1)
* Rêgion Maritime sans la Ville de Lomé.
(1) L'avant dernière enqu~te démographique a eu lieu en 19'?]. L.
dernière a été r~alisée en 1981 mais les chiffre restent jusqu'ici
~v; So~~. D'autres chiffres sont obtenus par estimation. Ce sont (Jeux
des années 1981 à 1990- Aussi avons
-nous souvent préf~rê, dans le cadre,
de la pr ésente étude·
tr aV ailler avec des donn~es sOres, ce sont celles
publiées jusqu'en 15~1. Nous aurons néanmoins besoin quelques fois d'uti-
liser des chiffres rlécoulant des estimations.

-
176
-
, .!
l
,
, 1
,
r TAUX D'ACCROISSUlENT ANNUEL DES POPULATIONS RURALES ET
UR BA l NE S DU
TOGO.
SOURCE s
ESTIMATION SATEC (Soci~t~ d'Aide Technique et de COOp~ration~
TABLEAU:
2
ANNEE
P OPU LATION RUR A LE
PO~ULATION URBAINE
pOPU LATlON TOTA LE
1975
2, ()
5,4
2,6
1976
2,e
5,1
2,6
-
1977
2,1
4,8
2,6
..
1978
2,1
4,5
2,6
1919
1,2
4,3
2,6
1980
2,2
4,0
' 2,6
1981
2,3
3,7
2,6
-
1982
2,4
3,4
2,6
-
1983
2,4
3,1
2,6
1984
2,5
2,8
2,6
-
1985
2,6
2,6
2,6
19B,6/199~
2,6
2,6
2,6

-
177
-
Le tau d'accroi'seeaent naturel moyen est de 2,6 "."
Signalons que ce taux recouvre des disparit~s importantes•
. Il atteint ',026 " en milieu urbain ; et 0,992 " seulement
dans la région de la Kara. Le taux d'accroissement naturel
de la population (TAN) découle de deux autres taux :
- le taux de Natalit~ (TN)
- et le taux de Morta1it~ (TM)
(TAB • 'l'. - TM)
Le tableau su.ivant nous montre comment évolue la population
togola1ee.
II - POPULATION DU TOGO
Estimation de la popul~tion au 1er Janvier
un1t~ :
1 000 habitants.
SOURCE : Direction de la statistique •
TABLEAU 3>
ANNEE
PI.
!
ANNEE
PI
1970
1.953,778
1978
2.371,1
t971
1.987,1
1979
2.436,4
1972
2.039,0
1980
2.493,9
1973
2.089,9
1981
2.562,9
1974
2.143,9
1982
2.628,8
1975
2.198,7
1983
2.696,2
1976
2.254,6
1984
2.768,4
1977
2.312,1
1985
2.839,7
ce t~bleau montre que chaque ann~e,un nombre~Lmportant de
bouches à nourrir vient sr~jouter ~ la population•
...1...

~
1"'-
- ·171
-
Le tab1ea~ 2 qUAAt k 1u~ 1nd.i~ue, que ~~, taUJ.,
d'accro,issement de la population rorale s':~l~:ve à. 2 " pour
l'anné~ 1975 et s'accroIt régu1i~rement jusqu'à. l'anné~. 19à5
o~ il se stabilisera à 2,6 ~ qui est le taux d'accroissement
moyen annuel de la population du Togo. Le taux d'accroissement
de la population urbaine, lui, décroi t progressivement de
5,4 ~ en 1975 à. 2,6 ~ en 1985 et se stabilise à ce niveau. On
peutexpiiqu8l\\,.ces deux tendances de la façon suivante : en
milieu roral le propgr~s dans le domaine sanitaire tendra à
abaisser le taux de morteli té et en conséquence 9. élever le
taax d'accroissement. Dans le même temps le gouvernement
essayera de freiner l'exode rural qui gonne la population
des villes.
voyons à présent les 2 composantes du taux d'accrois-
sement naturel.
III - TENDANCE DE NATALITE
Le Togo a un taux de fécondité élevé. Certaines
mesures administratives et coloniales encore en vigueur laissent
entrevoir que la fécondité est encouragée. Par exemple, à
qualificRtion professionnelle donnée, un cé1ibatàire paiera
des taxes civiques plus élevées que ne paiera un marié. Le
gouvernement accorde des allocations familiales jusqu'aux 6
premiers enfants. L'avortement est interdit. Cependant la
contraception est aujourd'hui au~orisée. On peut se procurer
les contraceptifs dans les pharmacies gouvernementales et
privées sur présent~tion d'ordonnance. S'il est vrai que
l'avortement est officiellement proscrit, cela ne veut pas
pour autant dire qu'il est inexistant. Lorsque la vie d'une
femme enceinte est en danger, le médecin est d'office autorisé
à pratiquer un aTortement'~égal",
si cela s'avère nécessaire.
Dans les autres CqS, l'avortement est taxé de clandestin et
est puni.
. . .1• ••

-
179
-
Le taax de I18talit' diffère de la ville k la
campagne. CO- l'!Ddiqlle le tableau 1, TI (V11le) • 40,807 0/00•
. TI (Campagne) • 45,249 0/00. Plusieurs raisons expliquent cela:
• Bn ville,
entretenir un enfant et l'éduquer revient
plus cher qu'en campagne où
ces frais ne se font pratiquement
pas sentir. Les problèmes qui se posent aux fa.Œill~nombreuses
en ville concernent surtout les fraie .. de scolarisation des
enfants et leur nourriture •
•• En JI11l.ieu rural, le8 en:f~ts constituent une main
d'oeuvre pr'cieu._ et gratuite, directement rentable dans les
travaux champltres.
,
• Bn campagne, à cause de la mortali t ' elevée, les
ménages cherchent à mettre au monde beaucoup d'enfants pour
voir survivre seulement quelques uns •

A ce sujet,Mme Thérèse LOCOR a fait une étude (1). Elle
est parvenue à la conclusion suivante : "Un père doit engendrer
4 en:fants s'11 veut avoir au moins un garçon capable de cul~iver
les champs à sa place quand il aura 60 ans. S'il veu't
avoir
2 garçons, ce qui parait un objectif "souhaitable" pour
beaucoup, il faut alors qu'il mette au monde 8 enfante.
En vil~e comme en campagne, un fait psychologique et
économique incitait les togolais à avoir beaucoup d'enfants.
Le prestige de la famille dépendait du nombre d'enf~nts. Aussi
l'enfant est une source de revenu. I l est considéré comme un
investissement à long terme, dans la mesure où 11 ser~it
amené
à assurer les vieux jours de ses pqrants. Pourquoi donc ne pas
en avoir assez pour plus de garantie ? S'interrogent les parents.
Mme Thérèse LOCOH
(1) La Nuptialite au Togo. Evolution entre 1961 et 1970.
Ann •. UNIV. Bénin, Togo,1976, ?~~<. AO~

I80
IV
NIVEAU IlE 'LA Jl>R'l'ALITE.
Le taux de mortalité se calcule de la façon suivante
T.M. = Total des décès de l'arJlée l )C 1 000
Population totale de l'annéei

Au Togo ce taux. est relativement oas : 18,827 0/00. Sa tendance est
à la baisse compte tenu des efforts sans cesse croissants que l'état acco~­
plit dans le domaine de la santé. Le Eouvernement a traditionnelleé.ent con-
sidéré la lutte contre la maladie et le recul de la uortalité coome une
partie importante de ses responsabilités.
Néanmoins la mortali té infantile (mortalité des enfants de moins d'un
an) reste élevé. Le taux de mortalité infantile qui représente le nombre de
décès par 1.000 naissances vivan:es au coars de l'année est 90,201 0/00.
Aussi à peu près la moitié des enfants meurent avant l'âGe .Je 5an8. Ce
taux de mortalité L~f~~tile est a~ssi en b3i~se.
Cependant plus d'efforts nécessi ~ant d'être orien t':;s dans ce se'lE; pour
le baisser davantage. Un chanbement de ce talLx a',l:ra '..me ér. :;rme :'el,erc~ssi()"
sur l'accroissement de la population.
Selon le tableau 1 le taux je ~ortnlité Générale varie s~ivant' qu'on
est en ville ou à la c~p!1.tr.:e. Il est plus !aicle da.:"'12 les cen-:,C'es urbains
que dans les ~)ji,lipux ruraux. (1C,545 0/00 contre 20,078 a/Jo). Lomé la
capitale enreeistre le talLx le plus bas: 6,672 0/00 du fait qu'el~e b~né­
ficie de la meilleure infra3tructure s~~itaire dont beaucoup de cliniques
privées.
Dans l'ensemble du pays, les r.:aladies ir,~ectieuses et parasitaires
sont la 1ère cause de mortalité et 1e f'Jorbidi té (1). La population a un
rôle à jouer dans la l'Jtte cont:ce la naladie et le recul .Je la ::1ortali t,é.
Far e.<enr,le elle doit. acC'e[ te" de se fqil'e V8.ccÜ,er. Cert:...ines cOL<ches 30-
ciëües "e contentent àe la
----------------------------------------~-------------
------------------
(1) - L8. r..o-:"biJi t~ repr~s::r: t.E' le pourcent:lD~ ,le:; r:i,~lF.l.,~ps l':~r r~pp'')rt ':i.el
L'iIi f:1'':> Je la popu::'8. tian.

--
-
181
-
,
, "
.
médecine traditionne1e. Certes, cette médecine guérit certaines
maladies mais généralement les méthode$ utilisées ne sont pas
toujours pures. ce qui provoque des complications secondaires.
f
Médecine légale et médecine traditionnelle devraient pouvoir
s'entraider. Il1es ne sont pas contradictoires, et peuvent tràs
bien être compatibles. L'état pourr~t organiser des séminaires
d'information de sensibilisation auprès de guérisseurs tradition-
nels pour que ceux-ci acceptent de livrer leurs secrets à la
,
médecine occidentale qui chercherait alors à les parfaire •••
le taux de natalité et le taux de mortalité déterminent
le taux d'accroisement naturel, comme nous venons de le voir.
En remontant un peu plus loin, jusqu'en 1920, on peut s'interroger
sur l'évolution du T.A.N. deplJis ce moment jusqu'à nos jours.
v - LE TAUX D' ACCROISSEEEHT INTERCEr~SITAlRE
(1)
Au cours de la décennie 1920 - 1930, le gouvernement
Français qui co1onis3it le Togo, a fait procéder à un recense~ent
progressif de la population. Mais à l'issue
d'un contrÔle
ultérieur effectué dans certains villages, ce recensement s'est
révélé très biaisé. Les chefs de "famille n'avaient pas fourni les
renseignements nécessaires soit parce qu'ils avaient affiché une
insouciance naturé11e, soit pour éviter de payer des impôts. Il
n'est donc pas juste de dégager une tendance "probable" du mouve-
ment naturel durant la période coloniale.
En 1931, des sondages démographiques eurent lieu. Ces
sondages ont défini pour la période 1930 - 1940, un taux d'accrois-
sement naturel Voisin de 1 %.
Le 1er recencement général de la population fut organisé
entre 1958 - 1960. SOn grand défaut est qu'il est trop étalé
dans le temps (2 ana) ; ce qui a nuit à l'exactitude des résult~ts
globaux. Il faut ajouter à cela que les étrangers résidants ~u Togo
étaient compris dans ce compt~e, alors que les togol3is ~ l'étra....1-
ger E..~ét~~..e_l!~_.P!!.~_J~!~S en
compte.
mLes él~ents de ce paragraphe sont basés sur un article de Mme Locoh
fait sur liévolution de la population togolaise depuis 1922.
Monographe N° 7 - Juillet 1979 - Paris.

- I82
-
Pour la période intercensitaïre 1960 - 70, le paYs
a connu un accroissement annuel moyen de :3 %. Mais i l faut
signaler qu t au cours du recensement de 1971 qui a permis de
déduire ce résultat, la population était "gonflée" par les
75 à 80 000
"GHANEO-TOGOLAIS" rappatriés du Ghana à la fin de
1969. Pour cette période , en excluant ces rappatriés, on retient
une estimation de 2,6 ~ pour l'accroissement naturel de la popu-
-lation togo1ai-.. ce qui contraint le Togo aujourd t hui à faire
des importations de vivres. Nous
verrons par la suite comment
se nourrit cette population.
B- INSUFFISANCE DE LA PRODUCTION VIVRIERE
Importation de quelques produits
Valeur = Million de F CFA
"Q.~........ '+
Quantité = Tonnes
1980
1G81
1982
Valeur . Quté
Vùeur . Ruté
V~l. .
Quté
Pomme de terre
51,2
912,4
73,1 1l092,6
87,7' .
938,9
Haricot sec
17,0
246,8
28,4
275,7
51,3
401,0
Oranges
1,1
7,1
3,5
. Il,6
1,4
4,9
Citrons
0,9
2,4
1,2
8,3
1,2
2,8
Blé dur
13'76,5
185499,5
2922,7 '39811,6 ffl31, 4
26612,0
,
Rif ,en grain non
6,6
35,7
31,6
176/{
~ ,769
50 gr.
pe es
Riz en grains non
962,4
21294,9
1649,619491,3 2131,4 .16770,7
pelés 1utriers
Riz en brisure
23,2
193,7
3,5
29,7
92,7
489,9
Autre s céréales
0,2
7,4
0,5
Il,7
0,7
12,4
Farine de froment
4,0
19,0
Il,1 1159
ou de metei1
,2
4,4
23,5
Farine de mals
166,2
2061,5
02,8 1111,t
145,1
1703,2
Source : Etudes Economiques. Direction de 1 'Economie-Lm·~. NQ 1
(Juillet) 1978.

·f
7
TA8LEAU Z 5
IMPORTATI(jN DES PRINCIPAUX pRODUITS VIVRIERS
( UNI H ~i J 1"1 I LLI 0 N5 OE F.
cr A)
.
!
1980 ~
198'
19B?
Far ine de Fr oment
4, () .
11,7
4,4
!i\\
ID
H
Sucre
3181 ,4
284 1 ,2
313D,6
Poisson COIlgelé
88 L, 1
847,5
1657,9
Riz
985,6
1684,7
2224 ,1
Huile d'arachide et d'(jlive
49,7
71,8
79,1
SOURCE z
I\\nnuaire des Statistiques du Commerce Extérieur

-
. 184
-
1 - ~IMENTATIO~ DB LA POPUL~~IO~ TOGOLAIS!
a - AU NIVEAU DES CArlPAGNES
Initialement, avec l'agriculture de subsistance, le
paysan assurai t lui~me, par les fruits de son travail, l' alimen-
tation de sa famille. Généralement il cultivait à côté de la
prod.uction principale quelques légumes, piments tomates, oignons
etc ••• 'lui serviront à préparer la sauce devant accompagner la
pâte de mals ou de mil. Au march~, il se procure seulement l'huile,
le sel, le poisson ou la viande.
Mais avec le développement des cultures vivrières et
avec la monétisation des campagnes, la situation se re"Y~: /~\\..se·
Certains pay3ans n'ayant pas de moyens de stockage
appropriés)
sont obligés de vendre pour limiter les pertes sur récolte.
D'autres, acculés par le besoin d'ar~nt pour faire face à
,
certaines céremonies et manifestations, se trouvent obligés de
vendre une bonne partie de la production au détriment de la portion
de récolte réservée à l'auto-consommation de la famille.
Avec la monétis~tion des campagnes ; leà paysans ont
un sens aigu de l'utilsation de la monnaie. (Surtout dans la région
,
du Sud-Est.) QUand' ils recol tent, ils pensent beaucoup plus à
l'argent, qu~à garantir leur autosuffisance alimentaire. Dans'
cette région, le mals et le manioc représantent les seules sources
de revenues monétaires des paysans. Pour parvenir à acheter les
engrais, le pétrole) à scolariser les enfants... ils sont
évidemment bien obligés de vendre. Cependant ils ne sont qua.nd
même pas obligés de vendre la presque totalité de la récolte. Ils
pourraient bien s'organiser pour assurer à la fois l'autoconsom-
mation familiale et leur revenu monétaire. Dans d' autrescircons-
criptions par contre (dans la région centrale et dans la région
des savanes) le paysan essaie Rénéralement de garantir l' autosuf-
fisance de sa famille avant de penser à vendre. "1ais en période
de soudure lorsqu'U arrive que ce chef de famille ait besoin
... 1•.•

-
185
-
. ,
l
"
l ,
i
,
d'argent pour l'achat d'un produit, il puisera. volontiers dans
le stock familial quitte ~ être obligé plus tard de se rendre
au marché pour s'approvisionner en denrées alimentaires.
Bn cas de mauvaises récoltes, le paysan togolais, parce
qu'il a nécessairement besoin d'argent, réduit le stock familial
au profit de la vente. Ce qui lui crée des lendemains am~res.
Belon le témoignage d'un paysan de Vogan, la famine de
1977 s'est faite ressentir beaucoup plus dans les campagnes que
dane les villes."Parmi les défférents critères que les spécialis-o
tes ont employé pour décider si un pays doit être considéré comme
sous-développé ou non, celui de la prédominance du secteur agri-
cole est pris par tous comme un facteur de premier ordre" (2).
Caractéristique du sous-développement, Ct. vogan et ses environs,
six personnes auraient même trouvé la mort cette année-l~ parce
qu'elles n'ont rien trouvé à manger. A Lomé on n'a pas enregistré
de pareils cas. Depuis cette dure épreuve, les cultivateure. du
coin ont quelque peu changé de mentalité : maintenant ils recher-
chent plus qu'ils ne le faisaient autrefois, l'autosuffisance
alimentaire de la famille, ce qui n'est forcéme-nt pas la même
chose en ville.
b - AU NIVEAU DES VILLES
Les villes sont essentiellement alimentées en denrées
alimentaires par le petit commerce des bonnes femmes,par Togograin,
mais aussi par diverses importations de vivres, et par àes pâteR
alimentaires produ.:lte s l-oca1emA ",t.
(1) Adolfo stavenhegen, les classe sociales dans les sociétés
agraires. Ed.
Anthropos, Parie, année 1969, page 9.

- . 186
-
L'al1men~ation de 1a population est plus variée en
,
,
"
1

,
.
ville qu'en campagne pour plusieurs raisons. Bn ville il
1
j

suffit de se ren:lre dans un supermarché ou dans un petit
magasin pour se procurer un produit alimentaire importé, une
conserve, du riz, de la farine, une pâte alimentaire, de la
viande ou du poisso'ft,..
du beurre, du fromage, du saucisson •••
D'un autr9 c~té, les revendeuses qui approvisionnent les
marchés urbains en vivres n'achètent pas toutes les mt!mes
denrées alimentaires dans les différents villages où elles
se présentent. ce qui fait qu'au marché en ville, la vendeuse
du mals est juste à cOté de celle du gari qui à son tour est
voisine de la vendeuse d '~name, de mU, de riz etc ••• Le
consommateur urbain peut donc amplement choisir quoi manger,
contrairement au consommateur villageois qui se trouve géné-
ralement obligé de se nourrir au même produit: celui-HL même
que le village cultive (maIs, ou mil, ou igname).
Lorsque les récoltes sont mauvaises sur le plan
national, le déficit alimentaire se fait moins sentir en ville
qu'au village. ( Ce fut le cas en 1977). Le paysan trouvaat
son produit rare, et donc cher (car les pr~x suivent la loi
de l'offre et de la demande) est tenté de vendre toute sa
production ~ur avoir un revenu monétaire élevé.
"Togograin" l'office togolais des céréales joue un
r~le très important dans l'alimentation des villes. Il vend
en priori té aux populations urbaines)les différents céréales
qu'il commercialise. Il essaie de jouer un rOle de stabili-
sateur de prix et de régulateur de stocks. Nous savons dejà
aussi qu'au moment des récoltes, togograin achète chez les
producteurs le surplus qui tend à faire baisser les prix •
.../ ...

- .187
-
"
Il-
.1
.,
r
1 \\.' ,. \\
Bn période de soudure} U "injecte ce surplus sur des
marcht5e ~ dee prix étudiée, po\\1%' ramener l'offre au niveau
de la demande. Bn fait c'est le fonctionnement théorique de
l'office. Car dans la pratique, les spéculateurs intervien-
nent beaucoup ici: Us ach~tent à l'office une quantité
importante de cérales en période de récolte pour les revendre
très chers plus tard lorsque ces céréales commencent à man-
quer.
L'objectif de Togograin n'est pas de réaliser une renta-
bilité financière; mais plut&t une rentabilité sociale. Pour
Ulustrer cet exemple (1) : entre 1916 et 1918, l'office a
acheté le kg de maIs et le kg de mil à un prix qui a fluctué
entre 40 et 55 F le kg ; alors qu'U les a vendus au consom-
mateur, durant la ~me période entre 45 F et 60 F seulement.
Durant la campagne 1919-1980 Togograin a acheté le kg de riz
chez le producteur entre 118 et 125 FI le kg. Il l'a revendu
entre 135 et 140 FI le kg.
L'office vise la satisfaction des besoins alimentaires
des populations non agricole·s. Son Objectif .n'est donc pas
d'encourager les commerçants à spéculer. C'est justement pour-
quoi l'offic~ a pris récemment certaines mesures pour tenter
de mettre fin aux spéculations de quelques commerçantes.
(,-rais c'est diffiCile. )L'office a décidé de ne plus vendre aux:
bonnes femmes. Pour chaque produit, l'office a fixé une quan-
tité limitée que le consommateur peut lui acheter. Le syst~me
de crédit accordé aux consommateurs qui achetaient en groS,
tend à disparaltre. Malgré ces différentes mesures, un incon-
vénient demeure : Certains hommes commencent à relayer les
femmes dans la spéculation, et à travailler pour elles. Ce
problème de la spéculation engendre le problème de la sous-
nutrition.
(1) D'après un rapport du service de commercialisation de
TOGOGRAIN.

-
100
-
II - LA SQUS-NUTRITI0J!
Le déficit alimentaire au niveaunutri t10nnel est
ressenti k des degrés différents dans les cinq régions du
Togo et surtout au niveau des enfante. Le tableau suivant
nous fait constater cet état de cho$è,
~ableau 6
Régions
" des enfants atteints de sous-nu-
trition aigUe (ou amaigrissement)
SAVANES
5,1
CENTRALE
2,0
MARITIME
1,8
KARA
1,7
.
"
PLATEAUX
1,7
URBAINE
0,8
MOYENNE-TOGO
2,0
Source : Rapport du séminaire sur l'Intégration de s Prog"ram-
mes de Nutrition et de Planification Familiale pour l'Afrique
FrancophoBe. LaME-TOGO, 7 - 11 ~1ai 1979 (,).
La région des Savanes a le plus grand pourcentage
des enfants sous-nourris. Quant à la sous-nutrition chronique
(retard de croissance) une enqu~te a révélé la fréquence élevée
de retard de croissance.
\\ (,) La dern1~re enqu@te effectuée par le Service de la Nutri-
.,'
~
tion a eu lieu au Togo en Mai 1979.

-
189
-
Tableau 1
III - SOUS NUTRITION CHRONIQUE PAR REGION
Région
. ~ des enfants chroniquement sous-nourris
SAVANES
28,2
KARA.
26,1
CENTRALE
20,3
MARITIME
17,8
PLATEAUX
16,2
URBAINE
19,4
MOYENNE-TOGO
19,1
Source : Rapport du séminaire sur l'Intégration des Programmes
de Nutrition et de Planification Familiale pour l'Afrique
Francophone. LOJ>Œ-TOGO. 7 - 11 Mai 1979.
Par ailleurs l'enquête a révélé que dans les régions
rurales, 23,2 " des foyers avaient une alimentation de moine
de 80 %de la quantité recommandée en calories, tandis que
35, 2 %des foyers avaient une alimentation de moins de·B~
des doses reeommandées en protéines.
Les zones urbaines montraient aussi des déficits en
calories, et en protéines, bien que les foyers de Lomé con-
somment plus de protéines que les autres zones urbaines.
Nous propoBons de dresser le bilan de la production
au cours des quatre dernières années dans un premier tableau
et dans un second le bilan de production et de consommation
des céréales vivriers pour pouvoir estimer le manque de vi-
vriers à gagner.

-
T'lO
TABLEAU 8
BIL ..\\N DE PRODUCTION -
(EN TorINES) 1979 - 1982
1.
1979
l 1
1980
,
1981
1
1982
. ,
1
1
Produc-
Consom-
+Exce
Produc-
Consom-
+Exce
1 Produc - 1 Con:~(Jm-
+Excé
'~a chiffres
1 produc-I
consom-I +Exc<.
tion
mation
dent
tion
mation
dent
~it8
1 tion
~ mation
dent
1 tion
. mation
dent
nette
réelle
défie.
nette
réelle
défie.
nette
; rée Ue
-défic. 1 nette
i réelle 1 -défie
-
1
!
I , I
1
74842
-6264
: 114406
1 -37764
102075
11880e
-16nS
·11?~06 ! ~23670
1
1 21 000
~ 12891 0 : -791 (;
,
,
1
no-mil
94690
1
. 57200
,
1
+7410
94310 ,
89620
i + 4690
97440
92000
: +5240
1
1
~ 104478 94895
+958_~
,
,
1
1
,
,
,
paddy
12369
14476
-2107
1 13196
1
15210
;
- 2014 !
1J}6J
! 16120
,
1 -2757
21 000
~ 171 10 ! -6110
1
1
!
1
1
;
;
1 .
;hide
!
en coque 14860
1
1
;
1 -1734
;
15000 : 14285
i 12716
+2144
10539
13170
j
- 2631
11976
1
13710
!
+ 71':"
!
;
j
. cot
9192
1 14324
-5132
74 33
! 14890
1 -
7457 1
1œ61
1 15580
; -5319
1
11188
~ 16300
-5111
1
1
-
lm.
314210
1 273280 : +40930 326013 1 279850
1
+46163
328694
1 287010
1 +41684 !
33741
!29/~505
+4291
1
l
'
!
-
.
1
lOC
369221
290200 ;
+74021
+
1.96
: 302730
1 +40103 ; 46103
.. 420~,
1
296726
i 296230
1 342833
;3 09 465
1
1
l
'
1
-'
,~E : document de travail des Commissions.
Conseil National du RPT. 10 et 11 Mars 1983 à Lomé.

-
191
-
:ableau9
l' 1 " _ " , ",
IV' - BIL4H riE PRODUCTION ET DE"'èQNsOMJ1ATIQl!
J2BS CEREALES VIVRIElYJ
Production nette
1979
1980
1981
1982
19109}
21704
238470
247666
Consommation réelle
2}O68
238520
247570
257215
"
Déficit
}959}
21506
9100
t
9549
Source:
Document de travail des commissions. Conseil National
du RPT 10 et 11 Mars 198} ~ Lom~.
De ces deux tableaux nous avons pu constater que
quelle que soit l'ann~e,il existe toujours un d~ficit de
produits vivriers. C'est pourquoi le Togo a recours aux im-
portations de vivres (1),. Â ce propos, Kwame N'Krumah ~crit
"les ~tats africains importent des quantit~s des produits
alimentaires plus importantes qu'auparavant. Cette tendance
doit §tre renvers~e par une extension de notre agriculture,
soigneusement planifiée" (2)_,
Actuellement l'agriculture togolaise souffre de cer-
tains maux qui constituent des freins pour son développement
total. Les plus accentués sont :
- Les problèmes posés par la propri~té des terres et leur ex-
ploitation.
- Le vieillissement des populations rurales
- La désaffection des jeunes pour les emplois ruraux .
- La persistance des moyens traditionnels de labour et de
transformation primaire des produits.
- L'insuffisance des structures d'encadrement du milieu paysa-
na1 traditionnel. Pour la plupart des pays~sortin du sous-
développement veut dire, moteur, tracteur, ville, le déve-
loppement c'est la ville.
(1) Voir tableaux 4 et 5. p~~~ \\~~ ~t \\~;
(2) Kwame N'Krumah, le Néo-colonialisme dernier stade de
l'impérialisme, Ed. Présence africaine, Paris, année 197},
page 46.

-
192
-
c~.~ n'ont pu COilpri's que l'Europe a commenc4 par bâtir SOIl
agriculture et que la r~volution industrielle n'a eu lieu
qu'apr~s la r4?olution agricole. C'est cette id~e qui anime
sans doute les dirigeants de l'4conomie togolaise lors de la
r~partition sectorielle du crédit à l'~conomie. Même si les
conditions socio-économiques ne sont pas les mêmes dans les
deux types de pays, il serait néanmoins plus salutaire pour
les pays en développement de passer d'abord par le développe-
ment de l' agncul ture.
Le Togolais ne pourra accroltre et utiliser ses capa-
cit4s physiques et mentales et ne pourra donc participer à
l'effort de d~veloppement que s'11 est bien nourri et prot~gé
contre les risques d'origine alimentaire.
La morbidité et la mortalité causées par la malnu-
trition ont des conséquences sévères pour l'économie nationale.
Aussi le but du 3~ plan est-il d'assurer la sécurité alimen-
taire permanente et de prom9uvoir des industries alimentaires,
la fabrication des produits alimentaires équilibrés à partir
des denrées locales. Il s'agit en effet d'un objectif tr~s
important du 3è plan mais l'~n a pu constater que les struc-
tures adéquates devant permettre la réalisation de cet objec-
tif ne sont pas en réalité mises en place.
Comme la plupart des pays de l'Afrique, le Togo a
connu un passé colonial qui a concouru au déséquilibre de
aa production agricole : 11 fallait
créer des ressources
pour percettre de payer l'impôt et celui-ci est assez lourd
(iItpôt moralisateur) pour obliger les indigènes soit à pro-
duire eux-mêmes des m~rchandi8es vendables soit à s'engager
dans les exploitations européennes, plantations et mines •
.../ ...

Les effets locaux du système colonial sont le développement des pro-
dui ts destinés à l'exportation) à la consommation d.es européens ou de leurs
industries, la non-création d'ind;.;.stries locales; l'économie d'échange a
été stirr.ulée, elle est dépendante.
Ainsi la farr.ine qui frnpI)ê éhjourd'hai l'Afri'-ll;: et p8.rtc:ll\\tle Togo
n'est pas le seul fait des intecr~ries. Slle est tout autar:t le résultat
de la politique de développe~ent ~enée d'abord. ~R~ l~ colonisation et re-
prise telle quelle par les Etats i:'1dépendants malcré eu.x:. ,Il s'agit en
fait de quel développenent ? En effet on constate le dévelcppe:::ent des
inégalités régionales, développe~~r.t des privilèges de quelqJcs uns, jé-
veloppe~ent des profits des sociétés étraneères et le2's alliés locaux,
mais le revers de la ~édaille C'è3t l'appauvrissenent des masses paysan-
nes, la dégradation des sols, 13. détério!'ation dc l'ag:-icul'tu.re vivrière,
l'accroisseoent d~ cha~Gc, le Jé:J~~c~en: des ci.À.ltu~es alicen:aires a~
p!'ofi t des cultures j 1eXI>J:,'t.:lti:::.

..
194
-
~ AP l
T
R
EXIl
LES EXPORTATIons DE DENREES ALH'lE NT AIRES
EFFECTUEES PAR LE TOGO
A - !LES EXPORTATIONS CLANDESTI},1ES"DES PRODUITS
VIVRIERS"
Alors que la production vivrière nationale n'arrive
paS à couvrir les besoins aliment~ires de la population, et que
le PaYs est obliRé de recourir aUX import~tions pour combler le
déficit, on note paradoxalement une fuite vers l'extérieur de
certaines denrées alimentaires, conforménent aU tableau N0 10.
TABLEAU 1~
Exportation par produit. Unité : tonne.
PRODUITS
1900
1981
1982
------------------------------------------ -------------------
Crustacés Mollus-
k-ques,
Poisson
.
2,4 _
2,3
4 , 4 ·
-------------- -------------------
Riz
30.000
-nd
92.500FCPA
0,1
~-.--------------- ----------- ----------- ----------- ------
MaIs en grain
242.500
nd
nd
~--------------_._--------- ----------------------------------
Farine de manioc
132.400
423,4
416,1
~------------------ ------------- ------------- --------------------
Fécule de mar~oc
3651,1
3206,3
nd
1---------------_.- --------- ~------------ ------------- ---"!"'----
Tapioca
3028,3
2350,5
2045,4
I-------------------f---------- ------------- ~----------- r------
H8ri cots se cs
nd
J--------------- - - - - - - - - - ~------------- ---------- ------
SOURCE
Service des douanes et direction de la statistiQuelL..t1E\\
'-
-

-
195
-
,1.
, i
c'est dommage que noue n'sYione pas pu avoir les chiffres de 198',
ru. ce mt1me tableau en valelU"} c'est-à-dire en CFA. Ces différentes
statistiques n'étaient pas disponibles. Au Togo, la Direction de
la Statistique aCcuse trop de retard d~~s la publication des
données. Ce retard dure en moyenne 2 ans.
Théoriquement toutes les exportations s~nt effectués à
l'insu du gouvernement. C'est dans le but de maximiser son grain
que le commerçant se tcUi."" vers les m8rchés extérieurs, Car là-
bas, après déduction des co~ts de transport, les prix restent
largement rémunérateurs comparés aUX prix nationaux.
D'après les informations recueillies à la Direction de la
Statistique, la farine de manioc est exportée vers le Gabon, la
Haute-Vo~ta, le Libéria et le Zaïre ; le tapioca vers le Gabon,
la France, et les Et3tS Unis ; les Crustacés et Mollusques vers la
France, la Suisse, le M:üi, le Niger, La H8.ute-Volta ; les H.1ricots
secs vers le Libéria et le ZaIre ; enfin le maïs en grain vers le
Ghana, le Bénin, la Haute-Volta, le Nigéria, le Libéria.
On constate d'importantes fluctuations dans le volume des
exportations du ~me produit d'une année à une autre. Ceci peut
~OVen1r du caractère non pla.n.ifié de ces exportations "clandestines" f
.On avait constaté qu'en 1977, les exportations furent généralement
plus faibles, comparativement aUX autres ar~ées.
Justement cette année-là correspond à l'année ou le Togo
a connu la famine. CertAins spéculateurs ont alors préféré vendre
sur le plan national, puisque les prix étaient élevés conséquemment
à l'offre réduite.
Que le manioc et SOll dérivé
le tapioca soient exportés,
cela se conçoit, parce que la l,roduction du manioc est forteœnt
excédentaire.
Mais que le riz et du mats insuffisamment produits
et comblés par des importations, soient dans le même tèmps exportés,
cela n'est plus normal. Les autorités doivent redoubler de vigilance
pour mettre fin à ces contradictions.
. . . 1. · ·

· -
196
-
ALIMENT AIBBfI
Il est constaté que le marché céréalier togolais est
soumis dans une large mesure à l' infl uence de commerçants étrangers
qui s'infiltrent sur le territoire togolais à
partir des pays
limitrophes de l'Est, du Nord et de l'Ouest. Cette situation a favo-
risé les fluctuations excessives des priX d'achatyproducteurs, voire
les prix à la consommation. Elle est également l'un des facteurs qui
rendent difficile sinon impossible la tenue d'une statistique
,
réfletant la vraie physionomie de la production agricole, car les 1.
sorties de vivres sont souvent minutieusement organisées et
s'exécutent en clandestinité. Les différences entre prix producteurs
et prix cODsommateurs sont dues :
- à la baisse du niveau de la production céréalière due aux irrégu-
laritésdes pluies.
- à la fuite d'importantesquantités de ma1s vers la République du
Béhin (conséquence directe de la perméabilité des frontières
togol ai se s)
- à la hausse généralisée du coat des denrées de bases à l'échelon
international.
- à l'effet du relèvement des salaires et l'augmentation des prix
des autres produits agricoles.
Les eXportations imFortantes de céréales sont parf?is du à
la réaction des différents groupes eocio-économiques. En effet i l
arrive des périodes où les producteurs ne s'intéressent pas à
l'Office National des Produits ~icoles (TOGOGRAIN) pour des rai-
sons de spéculation. Cette indifférence manifestée à l'égard de
Togograin par les producteurs et clue à l' ÇJ1trait exercée pqr les
marchés vivriers béninois sur les produits togolais tout au long
de la frontière séparant la République Populaire du Bénin et la
Région des Plateaux. En effet des commerçants béninois offrent des
prix plus élevés que Togograin et achètent m~me Sans tenir compte
de
la qualité marchande du mars.
• .. 1...

-
191
-
AiDSi les producteure ont-us opt~ pour la vente de leurs produite
au délà dee frontlèoes avec bien sQr la complicité des commerçante
togolais. A cet effet, le bureau d'études de !ogograin nous livre
en ces termes ces impressions : "La situation est alarmante ; nous
ne cesserons pas un seul instant de manifester notre inquiétude face
à la grande perméabilité de nos frontières. Les vivriers sortent
,
permanemment du pays, de manière ~ontrôlable, créant ainsi du
vide dans nos greniers". Il s'agit d'un problème de prix pratiqués
aUX producteurs.
D'autre part, les commerçants traditionnels de vivriers
pensent quant à eux que c'est l'intervention de Togograin qui est
à la base du renchérissement des céréales. Ilsn'hésitent paS à
avouer leurs craintes de disparaltre de la scène commerciale des
vivriers le jour où Togograin aura l:e, èoiltrale effectif des marchés.
A notre avis 11 semble que l'institution de Togograin vient
désorganiser le marché des vivriers étant donné que les diverses
réactions des groupes socio-économiques ne tiennent qu'à Sa présence.
Pour ce qui concerne les exportations officiellement
organisées par Togograin, notons .qu'en 1982 il Y avait Q'..l. ,v~·,te.. cIL
59 tonnes de mats à l'association de
6"'~aisanèe du Niger
(CiRITAS). Cette expédition a été exécutée par Togograin pour
répondre à la demande de l'association en vue de recourir une partie
des populations nigériennes frappées par la sécheresse.
Au ceurs de l'ar~ée 1978 - 1979,11 a été effectué par
Togograin des exportations en destination de certains p~ys de
l'Afrique de l'Ouest d'un volume global de 6.711 tonnes, notamme nt:(1:
-.Vers le Gabon: une centaine de tonnes
- Vers le Nigéria : 3.763 tonnes
- Vers le Ghana: 240 tonœs
- Vers 1 a Haute-Volta•.
Il s'agit ici des exportations du mats.

~ 198
-
Pour ce qui concerne les exportations
des autres vivres '7 compris
,
.
les tubercules (surtout igname ),O~ 'ftQ bl aucune statistiqœ là-
dessus surtout que la plupart se font dans la clandestin1t~ absolue.
Le paradoxe qu'U noue convient de noter ici c'est que
face dé jà à cette pénurie de viVTesJ on péùt· se permettre encore
d'en exporter pour avoir des ~evises. L'autosuffisance alimentaire
pourra t-u alors dans ces conditions t!tre atteinte ? On pourra
sUFposer que grâce aUX diverses mesures prises par le gouvernement t
on peut porter la production à un niveau tel qu'il De peut Y avoir
de d.é:t'icit. O'est une constatation possible mais non évidente à
priori car les exportations clandestines peuvent pour leur par~
augmenter au :t'ur et à mesure de l'augmentation de la production
vivri~.
., ,
~ .~ 1Y\\.tc.e-v..~u ici de comparer les exportations clandestines aux
importations de céréales mais toute:t'ois~étant donné le caractère
clandestin de ces expéditions hors du Togo aucune statistique n'en
fai t figure.
Il est certain que l'utilisation des engrqis chimiques s'est
développée ces dernières années t mais on constAte toutefois qu'Us
sont plus utilisés dans le domaine des cultures d'exportation.·Par
ailleurs les recherches et les applicqtions pratiquées dans le
domaine agricole ont été essentie~ement limitées ~ux produits
d'exportation et surtout pendant la période coloniale.

199
-
r , • \\~. \\. 1.'
" . •
:" t •~ i ~.

~ API! R B
XIII
LiS CAUSES COLONIALES BT L' IMPORT ANCE
ACTUELLE DU SECTEUR VIVRIER DANS
L'AGRICULTURE TOGOLAISE
 -
LA COLONISATION
L'économie agricole des pays en voie de développement
a été con~ue et organisée par les puissances colonisatrices
comme un appendice des économies capitalistes.
La colon1s~tion a engendré les rapports de dépendance
économique et des relations de domination
et de subordin~tion
avec des spécialisations exportatrices dont nous connaissons
aujourd'hui les effets néfastes.
Bn effet la production agricole a été essentiellement
orientée vers les cultures d'exportntion dont la réalis~tion a
,
contribué aU deséquilibre vivrier, à la création -d'une petite
bourgeoisie locale de planteurs, et à la naissance d'un capita-
lisme agraire. (~ Togo ne fait pas exception).
ces pays colonisés, une fois indépendants,n'ont fait
aUCun grand effort pour redreser la situation.
Devant cette situation de pénurie alimentaire chronique
noœ nous
proposons de chercher les diverses causes qui à notre
h\\.tllble avis)peuvent ~tre à la base d'un tel déficit au Top;o.
B - CAUSES IMPUTABLES A L· INSERTION DE L'AGRICULTURE
DANS L'BCONOMIB TOGOLAISE ET DANS LE MARCHE
MONDIAL

-200
-
1 - lIJ'LUDCI pl LA POL.lnml.J AGRIOOLB COLOBIWl
8DI LI SlgDUB umE! If SON PRQLOgMÊft
AnIS LA QQLONISA%lOI
a - 1,A CRISE DE L'AGRICULTURE mRIERi
L'exploitation coloniale n'aYant à Sa disposition que
peu de moyens face à l'immensité des régions assiégées,
s'appuie surtout sur la contrainte militaire et administrative.
Le fogo tant8t sous tutelle allemande, tant&t sous tutelle
française a subi diverses contraintes surtout financières pour
pouvoir "pondre aux besoins de l'industrie allemande ou
française et pour offrir de débouchés aUX produits manufacturiers
métropolitains. c'est ainsi qu'U est clemandé à chaqœ village
de faire un champ collectif pour la culture des produits
,
demandés en métropole selon le principe de la "complementarité
économiqué. Il
La colonisation c'est surtout l'1mp8t, d'abord exigé
en nature • puis en argent, dont on ne mesure généralement pas
la portée et les effets en matière de décomposition économique
et sociale. Outre l'1mp8t,d'autres mesures d'exploitation du
travail sont utilisées et concourrent toutes à extraire le
paysan de son milieu, ce qui ne favorise guère la reproduction
de la force de travail et l'essor de la production vivrière.
Mais de l'autre c&té ·le colon, eu égard aUX exigences écono",:,
miques de son pays d'origine, qu'il soit français ou
allemand
a su mettre en place toutes les structures favorables à
l'économie de plantqtion : l'encadrement agricole, la vulgari-
sation, la fourniture de semences, de Plantes, d'engrais,
l'organisation
administrative de l'économie,
l'infrastructUre
commerciale et l'organisation du marché t'urent
consacrés pour la majorité à la production pour l'export~tion•
.../...

-
201
-
, , ,
lfotons que le. exploitations ab.tochtoœs ne sont .
pas .1gnifiantesetœ lais88nt qu'une production de vivriers
tr~8 1nf1ae
destinée k l'autoconsommation. '
Bn 1974 la superficie des plantations par rapport
k celle re'servée à la production pour la consommation locale
'tait 1mmeJl$e.. : 12 000 hectares. Pr~s duDlont Agou,on estimait
la plantation de sisal k plus de
1 000 ha, celle du palmier
A huile ~ ~us de 180 ha. Pr~8 d' Aného, la plantation de
Kpémé en cocotiers couvre 400 ha et 80 ha en sisal.
Le point déllcat de cette situation tient aa. fait
qu'U s'agit
des expropriations surtout dans le région d' Agou
où les bonnes terres avaient été enlevées atU paysans utili-
sateurs.
Le cours élevé du Cacao et le voisinage de la
Gold COast a entrainé un vaste essor des plantations dans les
riches terres de Pal1Jllé, Ho, Kpandoa., A,kposso. Le café est l'une
des plus spectaca.laires réussites de l'administration colo111ale
française qui a distribué de nombreux pieds dans l'ensemble
du territoire (1 500 000 en 1937 et 1 000 000 en 1938).
La palmeraie est so18nH de façon plus active car of-
frant des possibilités d'exportation d'huile de palme et ~e
palmistes de . . . que pour le coprah. La ca.l t'Ire du coton a
retenu. l'intérêt partica.lier des deux métropoles du 'rogo (Alle-
magne, France). Plusieurs procéiée d'incitation ont été pris
pour la promotion de la production:
- distribution gratuite de semences aux ~c~
- établissement 'de tarifs spéciaux sur les chemins"de fer pour
le coton pressé en balle.
- tarifs spéciaux pour le coton bru.t transporté des lieux d'achat
dans les usines.
- Construction de route.
•..1.••

-
202
.'ua po1at de 'YU8 ··'conomiqu la laieè en' oe'U'Yio.'4'u. "c~ "
nam.e coloD1a1e de plantation _
. .rait pa. une IlaUvai_· cho...
ai elle 'tait doubl. de. 1It._ MaureS d'incitation (_sûres
fiscale. par eu.ple) ~ Pour la production vivriltre, 'le payS&l1
accul' par le poids de l'1mpbt, et à la suite dU. dtSveloppement
èpectacu1aire des cultures d'exportation et du dtSveloppement
de l'écoDOmie de march', s' e st lanc~ dans la re che rcbe sans
cesse croissante du numtSraire. S'U ne fait que des cultures
vivriltres ou du lIloiu pour la majorittS,U serait obl18' de
ctSder sur le marcht1 une partie de sa ricolte pour st acquitter
de l'1mp&t. Or le march' des produits vivriers 'tant en concur-
1'8.nce lib1'e, les cOllUllerçants spéculateurs attendent la baisae
des prix pour acheter, ou tenant compte du fait q_le paysan
était press' par le fisc,ces spéculateurs imposent eux-mêmes
des taux très bas. Dans ce cas, vu déjà la faible capacit~ pro-
ductive de l'agriculture vivrière, les besoins alimentaires et
les besoins en revenus monétaires n'étaient jamais satisfa!ts.
Le paysan s'endette progressivement, soit pour payer son impôt,
aoi10 du fait qu'U vend à tr~s bas prix su,r le marché.
n devient inévitable pour, lui de s' adonneJ" à la culture
d'une denrée commefcialisable et là encore, pour part'aire sa
,
production il est obl1g~ de s'endetter de nouveau. De proche
en proche, sa dette devient immense et irrécouvrable. La se~e
issue pour lui, c'est soit! détourner toutes les terres et le
travail vera les cultures d 'exportation, soit regagner la vUle
ou l'extérieur du pays.
Ces émigrations ont connu une importance particulière au
Togo et ont surtout touché le pays dans sa partie Bord, les
paysans Xabyè surtout, Lasso, Cotocoli abandonnent leurs terres
à Sorgho-mU pour aller cultiver le café, le cacao ou i' igname
pour les autres pays~ns de la ré~1on des plateaux et de Kpal1m~
,
,
.
" .
(
r"_f 1 •
ou de Gold Coast.$ou\\'eVlt~(l.""(',=,.v.~" cJ.eJ\\.C ~_4:'."''\\\\.~''-.: Nlv:tl,,\\.;:.l- J .. ...tt.~..;\\\\_oa.'
en Kars ou A.vril aTec l'argent de l'impôt,
•••1•••
....'

~
-
20}
- .
.
...~..
" '1
quelque. pegœ., UD8 cuvette, k aow' qu.' Us ne .'solent eDg8BI.
aupNB de quelque riche planteur pour' qu" aû bout de .trois, c1aq
ou.'dix ana, llDl!I partie de la cacaoy~re lC2J.1À.revlenœ. Parfois
Us restent jueql1'k vingt ou trente ans et ne reviennent d4§fi-
nitivement au 'logo que pour mourir. Cette 4§migration vers la
Gold Coast a constitué pour le pays une perte substantielle.
IotODS par ailleurs que les cacaoyères de la Gold Coast
n'étaient pas les seuls sites d'accueil des émigréà togolais:
les 8I1toritée britaniql1es et ghan~JUles ont longtemps recruté
des soldats pa.rm1 les immigrants originaires du !l'ogo, notammeilt
les Losso et le8 Gourma.
ce aol1vement migratoire s'est aussi dessin4§ vers·
l'actuel Bénin : une grande partie de la population de Djougou
(B4§n1n) est de souche KabY~8.
Le travaU forcé est peu productif mais il contribue
néanmoins à la constituiion d'infrastructure s néce ssaire s à une
..
vie 'conOll1que 4§largie. La pratiql1e de la culture obligatoire
est malaieée ~ mettre en oeuvre. mtds si elles débouchent SUl"
les perspectives de revenus iritéressants)elle 'ouvre la voie ~
une agriculture de plantation ou à une agricul.true intensive
librement effectu4§e par les culti'Y&teure.
L' agriculture de eu.~;r..a....~ s' e st trouv4§e rompue. Il
existe désormais des occasions de vendre des produita dans les
régions avoisinantes, de devenir commerçants, de trouver un
emploi de domestique ou de pratiquer un petit métier.
QIlaDd l' ~re coloniale P88sait,d' autres structu.res
d'exploitation du travail ont pris place ; il s'agit des diver88s
structures capitalistes d'incitation du paysan à la recherche
...1.•.
J
i·,;\\
~~-.!
....:-:~'.",i

-
204
-
du . .Iraire et ~ la prodllctioA pour le march4. Ce p~ssap ftra
l'int4gratioD ~apitaliste de l'Iconoml~ oolon1~e~onstitlle p~
aUleurs WI8 source de la criee agricole et du d4ticit n.'Y1'ier.
\\ '
c - QmlT'TIQN PES RECHERCijES 'GRQNQtUQUES Di§
LB DOMAINE DES CULTURES D'EXPQRTATIOII
Les diverses mesures et pratiques l~gu~es tout d'abord
par la colonisation et ensui te par le SJ'stœne capitalistè DOU-
vean qui incite ail besoin de revenu monétaire, ont peu
à
peu
et de taçon déterminante conduit la majorit4des recherches,
des améliorations et des innovations agronomiques vers l~s pro-
dll1ts d'exportation. C'est un phénomène remarquable au Togo,
cependant qu'on s'évertue, du moins théoriquement, à promouvoir
le sort des cultures vivrières &tin d'atteindre le stade de
l'autosubsistance alimentaire tant prÔné ces derniers temps daDa
tous les pays qui connaissent une insuffisance de produits
vivriers.
 cet effet il suffit de voir la part des investisse-
ments consacrés d'une part à l', agricul ture en général et d'autre
part aux produits vivriers •
• ous abord~plus loin ce problème de répartition sectorielle du
crédit à l'économie.
fJ
lous avons ,dO. remarquer ces derniers temps.J....'accent
particulier qui est port~ à la culture de l'arachide et surtout
celle du coton.
La production du coton a connu une augmentation de
300 " de 1976 à 1982 alors que du côté des céNales vivriers
on a pu noter des déficits dans la même période. Cette pouss~e
de la prtduction cotonnière peut s'imputer à l'influence favo-
rable du climat dans la période, n~anmoins,elle a aussi pour
cause les diverses mesures d 'incitation à la production mis" au
point par les autorités économiques.
•.•1••.

-, 205
-
Dana le tableau c1-4.88011., U
appara1t de façon nette
de. d'~icit. de c'réale. v1vriers 1
l ,
. 1979
1980
1981
1982
Prodllction nette
19109'
217014-
238470
247666
ConsOllllDation rieUe
230686
238520
247570
257215
Déficit
3959'
21506
9100
9549
Source:
Document de travail des commissions : Conseil NationaJ.
du RP1' - LOMB du 10 et 11 Mars 198'.
Mme s'U y a possibilité d'enrayer ces déficits par le
truchement des importations/on pourrait faire, du point de vue
de codt d'opportunité, l'analyse suivante: le fonds nécessaire
qui sera débloqué pour supprimer ces défiei ts par les importa-
tions ne pou.rra-t-U pas servir pour mener une bonne politique
et créer des structures adéquate8 pour accro!tre la production
manquante? Il se pourrait m'me que la production additionnelle
de céréales, qui sera consécutive à. ce :l'onds débloqué pour la
mise en place de nouvelles structures de production dépasse lar-
gement le volume global du déficit ce qui constituera dans ce
cas pour le paysan un surplus commercialisable et valorisable
pour d'autres fins.
S'il fau.t tout simplement se Nférer· au document de tra-
vail du Conseil' National
du. HP! du 10 et 11 Mars 198' à Lomé,
on pourrait sans détour se rendre compte que les mesures sdoptées
pour accrottre la production des divers produits d'exportation
sont de loin plus concluantes que celle men~es en vue d'atteindre
l'autosuffisance alimentaire.
. ..1...

-
206
-
,, .
,. j
PrenOD8 pour cette cOllpa1"a18on le ca8 du caf' et c1u
.
.
. '
:"
; ' .
,. >
l , .
cacao. Maie avant de mener cette comparaison 11 s' 'v~re q'laDd

l
"
_ ... 1JDportant de souligner que le !oso. 'tant un P81s enyoie
de d'veloppement a besoin des devises pour financer son ~cono-
me et faire des 1JDportations des tfquipements .at~r1e1e et autres.
Mais ce qui nous importe ici de noter c'est que le8 projete et
programmes' concernant les produits d'exportation sont plue sya-
tématiquement ~labor~s dans ce document de travail.
- lb1 1971, la SRCC (Sociét~ Nationale pour la Rénovation et 'le
D~ve10ppement de la cacaoyàre et la Caféière Togolaise), a ét'
cNée en vue :
..
- d'obtenir W1 rel~ement des rendements des cacao,ères
- de multiplier à long terme le mat~r1el végétal sélectionn4
permettant de réaliser des replantations et des plantations
nouvelles à partir de 1975 pour le cacaO et de 1973 pour le ca!~.
ln 1974 un second programme pour la p~riode 1975-80
prévoyait la rèplantation de 4400 ha de cacaO et 4000 ha de
caféiers.
j,u terme de ce programme ,un nouveau projet pour la pé-
riode 1980-85 a été t\\.~te"'-l' par le gouvernement portant 8Ul'
7500 ha de caféiers et 4000 ha de cacaoyers.
Parall~lement à ces programmes,les campagnes de lutte
contre les capsudes du cacaoyer sont poarsuivies sur finance-
ment de l'OPAT.
Le codt de l'opération a atteint 130 millions de francs
~
.
CFj, en 1979 pour une superficie tr~tt_«:.de 43000 ha. Il s'agit
d'un programme de grande envergure financé'
par ailleurs par
la Banque Mondiale et qui pour notre part ne pouvait 'tre très
positif qu'en sacrifiant une partie des efforts susceptibles
d'être investis dans le domaine des produits vivriers. Mais pur
••• 1•• •
j~.,,.1
........ - ..:.~

, .
-
207
-
paradoxe, oa veu.t atte1ndre le stade de l'autoauftiaance al1-
o

_ntaire sans passer par les iJIlportatiol18 cie 'Yivrea.
·So\\llignone pour ce qui concerne lecaté et le cacaO qu' il ne
a' agit ll1 que d'un cas entre plusieurs autre s, par exemple,
le coton, l'arachide, etc •••
.
A notre avia pou.r arriver 11 l'autosuffisance 811_n-
taire au Togo)on De peut qu.e sacrifier une partie dese110rts
consacrée au domaine des produits d'exportation au profit dea
produite vivriers vu la capac1tl de l'économie togolaise.
D- RBPARTItION SECTORIELLE DU CREDIT A L'.ECONOMIB
1) - EART CONSACRlΠ4 L' AGRICQ#TURE ET SURTOUT
4U SECTEUR VIVRIER
Au Togo l'agriculture a toujours bénéficié d'une place
de choix dans tous les plans de développement économique et
social. Aussi un certain nombre d'instruments d'intervention
sont-ils mis en place pour dynamiser et moderniser l'agricul-
ture. Il s'agit des ORPV, Togograin, TogofTUit, 'l'ogolaise des
P~ches, ONAl (Abattoirs et Frigorifiques) SRCC (Café, Cacao),
INPT, SONAPH (Palmier à huile) Sotoco (Coton), ODEF.
Cependant face à toute la gamme des organisme6 de dévelop-
pement rural, on n'a noté aucune véritable politique agricole.
en vue d'assurer une meilleure coordination des structun.e.~ de
production et de commercialisation.
Bn milieu rural, la mise en marge du crédit agricole'
lors de l'élaboration et de la réalisation de tous les projeta
agricoles, a contribué 11 l'action diffuse du crédit. On n'a noté
••.1•••
j:
f
ü
,:~i"

-
.208
-
&11CW18 politique de èrM.it bien dé~in1. comme base ~ pro-
~. 4. déft10ppe.nt rural. Les or~smes et st1'Qcturea
d'intervention pour toutes les transactions tinanci~reseft
JI1lieu rural ont ignoré le rele du cNdit dans la réalisatioa
de leurs projets agricole ••
• oua parlerons essentiellement dans cette section du
tinanceme nt de l' agricul ture par le budge t de l' Itat d'une part
et d'autre part des crédits accordés par la CNCA, la meillel11'8
banque agricole au service de la révolution verte •.
AU Togo, bien qu'on prÔne l'importance de l'agrioulture
et sa priorité dans le processus de dévê10ppement économique et
social, on a pu constater de par les plans nationaux une tr~s
torte concentration des crédits dans un nombre limité de sec-
teurs économiques tant au niveau du financement à court terme
qu'au niveau de financement à moyen et long terme puisque les
seuls secteurs des industries, du bâtiœnt et du commerce repré-
senteot plus de 90 ~ du total des montants de financement dans
l'un et les autres cas.
Les activités industrielles ont reçu à elle~ seules
en 1982 45 ~ de l'ensemble de' ces crédits contre 40 ~ en 1978
et 20 ~ en 1974 (1 ••
Les activités agricoles continuent de ne recevoir qu'une
;"~re. partie des crédits à l'économie tant à court qu'à moyen
et long terme •

Chaque année, la constatation dégagée des divers plans
révèle qu'en dehors de l'industrie et du commerce, selÛ le sec-
teur de la construction et des travaux publics bénéficie de la
majorité du financement'de l'économie. 4
(1) Ces renseignp.ments nous ont été donnés par le min1st~re
de l'économie et des finances-Lomé.

-
209
Ainsi donc, une grande pa+tie du orédit à 10118 terme a été consacltau sec-
t'
(
' , '
teur industriel alore que la population manque de produi tsagriœlee.! .
.
:
l
. "
-..,-
Il reste que 1 'agricul ture,et .l"\\ensembled..u secteur ;Pri.ma'iN ne
semble pas participer au mouvement d·~l.e.ration du 'V',olu:le ,des crédite
accordés aux entreprises et auxparti':::'1Ùie~s.qu'on p.eutco!1stater en 1981
et 1982.
L'effort financier déployé p.ar 1 ~·tat togolais pour la. prœ.otion du
développement rural a été concentré au cours de la dernière décennie 1975-
1980 dans le secteur des cul tures d'exportation' telles que 1e ca:ré, le ca-
cao, le palmier sélectionné et le coton.
Dans le troisième Plan de Développeoent 'Sconomique et Social du Togo,
il est prévu que tout le financeoent du développement agricole passe par la
CNCA qui travaillera en étroite collaboration avec les orga.'1iSI:les verticaux
et horizohtaux créés dans le secteur du développement rural. Cette mesure a
été prise car jusque là le financement de l'agriculture a été largement né-
gligé ce qui a contribué au déclin du secteur agricole.
En effet le crédit a été considéré comme un secteur à part dans le
développe~ent et de l'assistance so~iale. Il doit en principe s'intégrer
dana toute la politique agricole et particulièrement dans le type de pro-
duction à encourager, dans les régions à favoriser, dans les catégories
d'agricul~urs à privilégier.
Le rôle attendu d'un crédit agricole doit s'estimer par son impact
sur le développeoent rural en assurant l'augmentation du capital disponible
et l'utilisation rationnelle de la main-d'oeuvre, en facilitant les innova-
tions et les ~~éliorations qualitatives et enfin en relevant l'efficacité
des oéthodes agricoles.
Cependant l'action de la CNCA (Caisse Nationale de Crédit Agricole)
n'est pas aussi concluante qu'on l'avait prévu car les crédits ne sont ac-
cordés qu'aux grands cultivateurs JUGés solvables et aux orga.''lÏsmes de pro-
duction et de commercialisation d'une part et d'autre part parce que l'inter
vention de la CNCA s'oriente aussi dans des secteurs autres que le secteur
agricole.
;,~.;
~~

-
210-
Le SUCCH d'un 8ystàne de cr4dit agricole doi1;
d4peDdre dane UDI large mesln"8 d'une attitude positive des pou-
voire publics k l ' 4gard du dmloppement. agricole â1n8i que la
mise en oeuvre d'une pOlitique rationnelle de cr'dit ruraL.
I I - MAUVAISE AlFECTATION DES RESSOURCES TIREBS
DE L'AGRICULTURE
Bien souvent au Togo on a d~ remarquer que les recettes
dégagées de l'agriculture sont investies dans d'autres secteurs
alors que paradoxalement le secteur agricole manque de financement
pour s'autofinancer. Il nous suffit de prendre l'exemple de
l'OPA!. Bn effet cet organisme d'achat et de commercialisation des
produits d'exportation utilise ses fonds soit pour financer la
!
construction des hôtels, soit pour accorder des bourses aUX
'lèves et 'tudiants. En
fait.il ne s'agit pas d'une mauvaise
politique mais seulement il faut prioritairement subventLlnner
l' agriculture. q;m a permis de 1égager ce fonds.
Par ailleurs
ce qui est re~ttable c'est r:tue les exercices des différents
hÔtels financés par l 'OPAT sont tous largement déficitA.ires. n
s'agit ici d'un exemple d'une mauvaise orientation des ressources
de l'agriculture parmi tant d'autres. C'est un problème d~ grande
envergure qu'11 faut /rU'.'V'·~\\. à résoudre sinon le développement de
l'agriculture togolaise sera toujours stationnaire. En effet,
c'estuœ situation tr~s remarquable à laquelle 11 faut prendre
des mesures.
Point n'est plus besoin de rappeler ici que la part
des investisse:J.ents allant dans 1 ' agriculture demeure toujours
minime par rapport à celle allant dans les autres secteurs.
Même au sein du secteur agricole l' agriculture d'exportation
bénéficie de la plus grande partie des crédits alloués à 1" agri-
culture en général ; le secteur vivrier se trouve ainsi de plus
en plus ignoré .pour son financement. La raison majeure de cette
orientation des investissements dans la culture d'exportation
réside dans le fait que seules ces cultures permettent plus de
dégager un surplus commercialisable en vue d'acquérir des devises
et accroltre ainsi le revenu de la population•
•.• 1...

2Il
~
C'est ainsi que généralement les investissements s'orientent vers des
activités qui n~so~t pas toujours leQ pl~i 'import~'tes"pO\\ri· 'le' dé~~loppe­
ment économique ~tso'cial 'du pays. Est-ce-1A l~~e des cau~esde.'développe-
ment des villes au détriment des camp~es ? C'est le délicat problème que
nous nous proposons d'étudier dans le proc~~in chapitre.
E
DEVEICFPEMENT IOGAL VILLE - CAMP AGNE.
Dans cette section, nous voudrions montrer les effets que joue le pro-
cessus de développement des villes au dépens des campagnes et les conséquen-
ces de ce phénomène sur le monde rural et par,tA~ sur 1 'SGricul ture.
l
LES EFFETS DE POLARISATION ET DE' DIFFUSIOn.
Le déticit alimentaire est ressenti à des degrés différents dans
l'ensemble du Togo; cependant il est plus particulièrement ressenti dans
les zones rurales alors que paradoxaleoent ce sont elles qui fOrffient les
grandes détentrices de la prod~ction vivrière. Cet état de chose est essen-
tielle~ent dO aux phénomènes de polarisation et de .iiffusion. En effet les
grands centres urbains du Togo notaŒment Lomé concentrent tous les flux de
biens et services pour la simple raison que ces biens provenant des zones
rurales trouvent de débouchés satisfaisants et sont achetés par le.~itadin
à des prix que le paysan juge plus rémmérateur.
J>e..",G\\IlI\\l c..ilti, ~~le paysan finit par vider le tonds
de son grenier pour le céder dans les centres urbains où le pouvoir d'achat
est plus élevé et où le prix auquel il cède ses récoltes sont plus satis-
faisants.
Le revers de cette situation, c'est que le monde rural se trouve par-
tois qans l'obligation de réacheter, à un prix relativement fort, ce qu'il
lui faut pour sa subsistance. Par ailleurs le commerçant citadin jugeant
plus bénéfique le cowmerce à l'extérieur du Tosa, revend la grande majorité
des provisions qu'il avait fait~sur le dos du monde rural à l'extérieur,
notamment au Bénin et au Gha~a.
. . .1. ..
J
~'):',..'".

-
212
-
Le ph'.œ" cie la p§nurie al1mentaire se g'n'rali88
ainai daDa tout le !ogo en oommençant par le monde rural pour
gagner lee centres urbaine.
Le déficit alimentaire à ce niveau n'est plus un
déficit da. à une faiblesse de la production des denrées mais
à une aauvaise distribution ou ventilation des récoltes et
à une évasiontrœ accent~e des vivres hors des frontières
togolaises •
La c,onséquence directe de cette situation
sur le
milieu rural c'est la fuite de mains les plus soli4es (les
jeunes) 'vers .1es grandes villes : c'est le phénomèœ de
l'exode rural.
II - LES MOUVEY~NTS INTERNES DE LA POPULATION :
L'EXODE RURAL
AU fogo, l'exode rural représente aujourd 'hui un
phénomène massif et progressif qui mérite d '~tre freiné. De
plus en plus, la ville attire la pop\\Ù.ation des campagnes. Le
départ des campagnes est dt à plusiem-s Causes : à une ins1lf-
fisance ou une aurezploitation des terres disponibles. (C'est le
caS dans la régiOll
maritime et .dans la Kara qu:1, enre~istrent
los densités
les plus élevées du pays: respectivement 111 hab/km2
et 54 hab/km2 (1). Mais dans les autres régions l'exode rural
est beaucoup moins un fait démographique qu'un fait économique.
Car ce n'est pas une augmentation excessive de la pop\\Ù.ation
locale qui expliqœ ce mouvement. Ce sont plutSt des raisons
d'ordre psychologiqœ et économiqœ qui sont à la base :
- évoluer dans une grande ville.
- recherche d'un permis de travail ou d'un travail .
sal.arié
(1) Source: Direction de la statistique à Lomé.

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. 213
..
,.; J' 1 ',.; 'j' ·1·
'. l ,.1' ,:
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' :- 1. 1.J . \\. ~. (
Les femmes émigrent moins que les hommes. Ma1.~ elles émigrent quand
mime. Les migrations masculines affeotent surt~ut le~ jeun~sho~e's entre
;
l 1 f
.
10 et '" ans. liéanmoins des contingents importants d 'homm~s adultes sont


1

parfois absents des villages. En ce qui concerne les femmes, si elles doi-
vent partir, elles partent plus tôt que les hommes généralement avant
l'Age de 20 ans.
La migration cause beaucoup de déséquilibre aussi bien dans la popu-
.lation réSidente du village de départ que dans la population d'acoueil.
P'a;r exemple la migration va appauvrir la zone de départ en hOf1lI!les, en
argent et en produits.
Elle va transformer les structures sociales dans la z6r.e d'accueil.
Comme nous le constatons, les conséquences de l'exode rural sont à la fois
démographiques et économiques.
III
-
EFFETS DE~I1OGRAPHIQUES DE LA raGRATIOH.
L'exode rural prive la communauté d'une fraction considérable ·de la
population active. Il désorganise les structures familiales. Ce sont sur-
tout les jeunes gens valides, en Age de se marier qui quittent le village;
ce qui retarde l'âge du 1er mariage, favorise la multiplication des divor-
ces, et multiplie les moments de séparation. Tout ceci a des conséquences
évidentes sur la fécondité.
Au sein de la population d'accueil, l'exode rural peut créer le
chômage, la crise ùe logement, et certains fléaux sociaux tels que la
prostitution et la délinquance. Les jeunes filles se trouvent obligées de
se prostituer; les garçons restés sans emploi, se livrent au pillage pour
survivre.

-
214
-
La IliBration mas8i" de jeunes adlÙ~ ampute
'noméent 1& population acti" sBrlcole. Blle désorganiee
les actlvlt'. productives et 18 syst~me 881"aire. BUe
\\ ;
. conduit" une
ponction partleu1l~rement importante en denr~ell
vivrières exercées par les villes sur les campagnes.
Le -tgrant une fois parti continue de codter de
l'argent ~. sa communaut~ d'or1g1ne : par exemple, les frais
d'apprenti88888 et de l1bération que généralement vont payer
les parents, pour aider leur e.nfant qui en fait, n' 8. .aucune
source de revenu monétaire digne de ce nom. Le peu d'argent
que le m1grant rapporte au village lors de ses visites est
lôin de compenser les chargee qu'il suscite. Aussi de passage
au vUlage, 11 ne diffusera guère des techniques progressives
apprises ailleurs. Il est devenu citadin. Il en est de mfme
pour ceux qui Sigrent vera l'extérieur.
T.LBS MIGRATIONS EXTER1"E§
Les migrations externes existent, selÙement n· ~~t
très difficile d'évaluer l'effectIf des togolais à l'étranger
parce que le manque de statistiques sur ce phénomène ne nous
permet pas de mesurer exactement son ampleur. Cependant nous
pouvonsaff1rmer (en nous basant sur une déclaration afficielle
faite dans le Je' plan, en annexes techniques,secteur emploi,
page 57) qulU existe beaucoup de cadres togolais moyens et'
supérieurs dans bon nombre de pays francophones, beaucoup
de professeurs togolais dans les lycées et collèges gabonais
. et ivoiriens, beaucoup de doctellrs togolais en France, un
nombre important de ;t.c(."~~ciene, d'ingénieurs et de chercheurs
togolats en Europe et. en AJDérique.
Autrefois il existait un grand nombre de togolais
&u Ghana dans les exploitations de cacao. Le recensement du
Ghana en Jilin '1960 "informe qu 111 'Y aval t 280 000 togolais
.••1...
,
jÙ!
-~" " ~.
<-!-

: .r-
d 'or18ine 811 GhaDa dont 104 000 nif. au Q:haDa et 176 000 né.
hors da Togo. A cette date ce chiffre de 280.000 représentalt
12 ~ de la population du Togo français.
,
Mais actuellement l"m1grlltion externe au Togo est
sartout caract~r1sée par l'exode des intellectuels. N~~ jl.. Lt
de certains com.rçants togolais pour le Gabon est beaucoup
.~ important que la fuite des intellectuels.
cette fuite des intellectuels se manifeste de 2
façons :
. ,
- par 1 t émigration de personne s qualit.l..i.c.:.
- et par la formation d' é~udiantstogo1ais à l'étranger
qui ne reviennent pas au Togo après leur formation.
Plusieurs raisons expliquent cet exode :
- le manque de nation'Ùisme
- la recherche des salaires élevés
- mais aussi le manque de possibilités d'emploi pour
certains spécialistes.
Quand aux élèves et étudiants togol9.1s non boursiers à l'étrangerJ
11s sont pour la plupart envo~és par leurs parènts qui ne font
pas confiance en l'école nouvelle du Togo.
L'émigration externe 9. un effet certain sur l' accrois-
sement de 1?1 population. En toute rigueur elle biaise quelque
peu le
taux d~accroissement naturel de la population, car les
départs étant généralement clandestins, ils ne Bont pas pris en
compte lors d~TecenBements. Cette émigration tend donc à
diminuer le taux d'accroissement naturel."iLes immigrations'
externes, quant ~ elles peuvent "gonfler" la population résidente
au cours d'un recensement. Mais leur effet peut 8tre éviter si
les enq8teurs se préoccupent de la nationalité des personnes
~
enregistrées. Tous ces facteurs précites nous ouvrent la voie
sur ce qui suivra dans le prochain chapitre qui va tenter
d'expliquer dt avantage le phénom~ne du déficit alimentaire.
': ;."~.
J.f'1
'" -:.~ -~,
.....<J

rnuPITRE m ..
LtIlPLle.t.TION
m DIFICIT jLIMDlTAIRI
AU
TOO9
A - Le Fait dœtographigue.
Al' analyse des chapi tres pr~cédents, i l est apparu que la croissan-
ce d~ograPhique et la transforeation de la population togolaise exercent
un effet sur l' offre des produi.ta alimentaires. Bien que 1es producU.ona
vtvri~res soient aujourd'hui stimul~es par les pouvoirs publics, l'écart
qui se creuse entre leurs m.veaux et les besoins de consommation, prend
de l'ampleur. C'est ce ,qui explique le volum~ croissant des Importations
(Tableaux 4 et 5) pour combler cet 'cart, c'est ~ dire le déficit. En
guise d'illustration, le 4e plan togolais de d'veloppement économique
et social nous informe que "pour la p~riode de 1975-1980, la production
agricole a progress~ de 11 ~ et la population de 13 ~. Or pour maintenir
sa position, un pays doit aucmen~er sa production de denrées alimentaires
à un rythme au moins égal à celui de l'accroissement de la population.
Si les productions alimentaires ne suffisent pas pour nourrir une populaticr
croissante, nléessairement ur.e sous-alimentation s'instaure. Des études
faites par la FAO ont mbe I:lontré qu'il ne suffit pas de maintenir les.
niveaux ac~els de consomr~tion, mais qu'il faut tendre à une amélioration
des réciDes al~entaires. Cer~~~ économistes estimènt m~I:le que dans les
pays actuellement sous-développés, pour pouvoir nourrir convenablement
une popvlation qUi crott de 2 ~ à 3 %par an, l'économie dont le secteur
vivrier,doit réaliser une e~~nnsion de 6 è 9 ~ par an, soit environ 3 fois
la proportion dans laquelle s'accrott la population.
Dans 'I.Ule certaine mesure au Togo, l'augmentation de la population
fait prezsion sur les productions vivrières. Aussi par ra;port à l'offre
des denrées alimentaires, on peut dire qu'il y a un excès de population•
. . .1. ..

L.'·,
.~'~~
. -
217
Chaque annlSe, un grand nombre de personnes st ajoute à la population,
ce qui complique dans une mesure correspondante l' 'quilibre vivrier.
Effectivement la popUlation jeune,inaete, accentue le prob~~me de ltali-
mentation puisque le nombre croissant des enfants et celui des vieillards
représente la plus grande partie de la population~)et le plus petit nom-
bre restant s'active pour fournir \\~.e alil~entation à la population inac-
tive. M3me~..tuenfants COLZencent è. travailler à bas Age/leur participa-
tion ne vient pas pour autant ~dre8se~ la situation. A cela,il faut
ajouter le fait que la population urbaine en sa qualité de consommatrice
pure et simple, est une population prise en ,Charge sur le plan de l'ali-
mentation. Or justement, la popu1a~ion urbaine togolaise, et en particulier
la ville de Lomé, comla!t un taux de croissance d~mographique élevé (~?- -\\15
t-: ~ .'
Tableau 1). Ce qui au~ente considsrablement la proportion des perso~s----
------
à charge.

1.-
L'UR3,A;llSATION
La forte croissance urbaine due en grande partie aux flux ~gratoires
fait subir aux canpaG~es une perte èe leurs actifs agricoles. En effet,
ce sont surtout de jeunes gens valides recherchés dans les travaux cham-
p3tres qui quittent les villaees pour la ville, pour des raisons d'ordre
psychologique et économique. Pour ces jeunes, le travail de la terre est
sous-estimé ; altssiils préfèrent un travail salarié stable à un travail
agricole "péniblel1 et moins rentable. Ainsi les villes parviennent à
s'accaparer une pcrtie non néglieeable de la population active agricole.
En conséq~Gnce, l'accroisse~e~t des activités urbaines entra!ne
une modification qualitative et ql1~~titative des activités agricoles par
la t-onction qu'il exerce sur les cS!.:.pacnes.
(1) - ntaprès le rocensement provisoire effectué en 1981, 55 %de la popu-
lation toeolaize serait composée de vieillards et d'enfants.
Source: SATEC : Société d'aide teclu:ique et de coopération•
.../...

,.....•.,:,-,-,
-
218
-
..: ' ........ J
L'accroissement de la population urbaine augmente la demande de produite
alimentaires.
Le petit tableau qui va suivre, explique bien le ph'nomène d'urbani-
sation, et laisse entrevoir la ponction que les villes exercent sur les
campagnes.
;---------..,..---------r---------:---=--------,
. Population au
! Population at-
1 Population effee-!
! tendue au
! tivement recensée!
. !
VILLES
1er - , - 62
1er-4-71
si
"
!
(RecenseI:lent)
TAN = 2,6 '1t
i le 1er - 4 -71 .~
==*=---.,. ====~
!
Ë
,
LOIl'
80.000
98.868
193.000
1neho
11.000
13.594
10.900
Tsévié
10.000
12.358
13.000
Atakpamé
10.000
12.358
17.000
!
Palimé
13.000
16.066
20.000
!
!
Bassari
10.000
12.358
15.500
Sokod'
16.000
19.774
29.200
1
!
'
t
,
!
.
;--------------------~-----------~-----r----------------~------------~----~
TOT A L
150.000
185.377
298.600
,
! !
. -
======
Tableau 12
Source: Enquête èé~oeraphique 1971.
Les sept (7) co~unes ont exercé en 9 ana une ponction de 113.223
villageois. Et L()I:lé, lu capitale, à elle oede, une ponction de 94.132.
Remarque.
La ,o~ction est ~ga1e ~ :
POp',:l~ti01: effectivemer.t ~eoensée - Po;:ulation attendue.'
Il.
LA DEr,SI7E
AGRICOLE
Le To~o a une m1.~1c::"ficie de 56.6::-: TXl2 dor.t 21.000 Km2 le te,:res arabes,
22.000 lœ2 de foret:::, 3.00(' km2 de pAt'J.l'o.':';8S et 10.000km2
"in1:.tilisable8 (1 )
(1) Réf : Géoerap1':.ic ci.ll Togo, 1969 de 1-:. l~. AT':'IGrOr, Page 5 - 15.
}Ji
;,,~i;( l'
"":':::t


·-
2~~
1
D'après Un rlScent rapport '( t) du Minis~ du IMveloppement rural, à peine
11 ~ du territoire est mis en valeur soit une' superficie; de lIoin8 de
6.160 Km2, qui est loin du potentiel exploitable. Nous avions vu que le
taux d'accroissement naturel de la population rurale est assez ilev~
(tableau 1), cOffipte tenu des Doyens matériels et techniques limités dont
disposent les paJ'sans pour effectuer les travaux, ils ne parviennent pas,
et ne cherchent pas à agrandir 1 es surfaces cul tivées. D'où au fil des
années un nonbre croissant de population agricole se concentre sur les
11 ~ de terre cultivée. On assiste ainsi au phénomène de densité agricole.
D'après l'enquête agricole cénérale de 1970 : "l'exploitation agricole to-
golaise est caractérisée par une superficie exploit~e relativement faible,
et une population relativement forte ••• Un actif agricole et les personnes
à sa Charge disposent à peine d'une superficie de 55 ares w.
L'ey.oùe rural dont nous avions perlé précédemment ne vient pas
atténuer outre mesure le phénoDène de densité agricole. A long terme,
cette donsité agricole pose le problème de rendement d'une superficie limi-
tée eur 1aq\\.i.e11e la main d'oeuvre s'accroit.
En effet, en considérant une surface limitée de terre donnée, d'une
fertilité donnée, un outi11ace et ~e technique de pro~uction donnés, on
peut établir une certaine relation entre la quantité de main d'oeuvre et
le volume de la p~oduction. Si toutes .
autres choses égales par ailleurs,
à mesure que le nor::.bre des travailleurs augmente, la production moyenne
croit dans un premier temps gr!ce aux avantages de la coopération et de
la division du travail. Cependant si le nombre des travailleurs continue
d'augoenter, les rendements vont commencer à d5éro!tre, soit parce que la
terre mise en culture s'épuise et devient de moins en moins fertile, soit
parce que 1c~ travailleurs supplémentaires qui cultiveront les mêmes
champs ~lS les condi~ions inchangées, apporteront une production supplé-
mentaire de moins en moins ~portante.
(~ )
4e Conseil Hational tenu à Locé en Février 1982.

220
-
Arrivera un moment où la aain d'oeuvre suppIpentaire n'apportera aucune
productiOll suppl'-entaire• .lutrement c11t, la productlritL~etom-
bera ~ zé'cJ~ A ce aoment, la main d'oeuvre se trouvera sous-cploy4e, et
ai des mesures d'autres dimensions ne sont pas prises, la production totale
sera en stagnation.
C'est 'la loi des rendements décroissants dans l'agriculture. lu Togo,
l'effet de cette loi est plus accentuée dans les régions à surcharge démo-
graphique : à savoir la région mariUme et la région de la Kara qui possè-
dent les densités les plus élev&es du pays comme le confirme le tableau. 1,.
Les Densités au Km2 en 1900. Unité : habi tant/Im2
Source:
Direction de la Statistique.
Tableau '3
.....--------~~----------"T"""----------!
!
!
~=R=é=~=·=o=n=s=======!!_==Superf.; cie au Km2
*= -.ll~il.Ll.9J:enDe
!
!
!
!
Marit il:lc
111
!
Plateaux
16.975 .
28
Centrale
20.450
15
!
!,
!
La Kara.
4.362
54
Sa.vanes
8.603
28
!
!
!
!
Esemble
du Tor,o
56.785
34
!
,!
1
=
=
.;

t

'.1
1
_00221
Les r4&ions Daritimes et d~ola Kara sont les ~eux plus petites r'gions
du point de vue de la superficie. Dans ces deux régions en part1cu1ier~
il y a une surexploitation des terres. 1 cause de l'explosion d~ogra­
phique sur ces surfaces de terres li~tées, les paysans sont contraints
d'abandonner le système de culture itinérant qui consiste à cultiver la
mlme parcel~e de terre périodiquement : quelques années de labours et une
période de jaChère. Ils sont alors obligés de cultiver les m~mes terres
dans des conditions rudimentaires. Or en culture traditionnelle, les ren-
dements décroissent gén~ralement si les quantités suffisantes d'engrais
ne sont pas utilisées. L'accroissement de la décroissance des rendements
dépend à la fois du sol, de sa teneur en argile et en sable, et des m~thodes
culturales utilisées: durée; de la jachère, terre intensément exploitées
etc•••
Dans la région des plateaux, la région centrale et la région des
savanes, les renderr.ents sont plus élevés, coœme l'indiquent les tableaux
14 et 15.
TableaU 14 : Rendement du Ma!s en 1ère Saison
Unité : Kg/hectare en grains secs
Source:
Direction de la Statishc;.ue A.gricole.c.:~"";')
Circonscription
En
1981
1982
ou Récion
en
.&.neho
1.214
860
!
!
Lomé
763
720
Tabligbo
1.142
1.056
Tsévié
1.287
1.306
vo
969
772
!
!
Ensemble
!
Ré,;. Mart.!
1.075
1.040
f
!
!
,
!
Région des Plateau!
n.d.
1.091
!
P Région Centrale
n.d.
1.021
·'1:':,,~:.,f
",~:>f

-.
222
Tableau 15 z Rendement du SO+-Mil
Unité
· Ig/hectare en grainb secs
·
Source
· Direction de le Statistique Asricole Q..O'M:')
·
rr
Région
en
1Se2
J
!
!
Centrale
739
1
!
r
1
!
r
La Kara
1
!
,506
1
!
r
1
1
J
1
!
Savanes
,529
J
J
1
Four le -~-1.<C
,; .'-::..
.,c.~, lE:"
rEI'l""~'~n--
';".= i ... .,..'rJ.·t'
_"~"_
,- is."~:'. ~(;
:;::·.Jle_~u
._
::o-.·}t de:::
re~ie~ents de 1ère s~i~o". Il existe, ieux Eai30ns pour la c~lture du
~aIs. Ces rendemente de la 1~re s~ison sont supirieurs aux !ende:~ents
de le 2~me saison. Cela fourrait ~'exFli~uer ~ar l'irr~~ularitè des
précipitations de la 2è~e sui~on ou de leur retard.
Co~~te tenu de la loi de~ rende~ent5 d~croiEsGr.ts d~ns l'agricul-
ture, la production vivri0r~ bier. qu'en pro~ressi~n a un accrois~e~ent
relative~ent en baisse. Sependnnt il convient de pr;ci3er ici que c'est
à cause de certains faits qui caruct;risent initialer1ent l'a,sr:'cult'.lre
to~olaiEe, que la ~ensit€ rural~ exerce cet effet nsfaste.
Car, lorsque certai~~s con~itic~s tec~ni~ues sont re~plies,
l'accroi~senent dio,.,ocral-::ir.-;e n'entrainera. laS forc::nent le sous-€:TI::Jloi
2.Z;ricole et la sta.:.:nal:iJ!. de la ~r:)duction
parce ~ue les eXfloitation3
dev€cant
Flus petites
elles pourraient ~tre cultiv~es de façon flus
j
i~te~sive, avec des encraiG, et exiceraient plus d~ ~ain-d'oeu7re. P~r
exemple l'addition de la "ain-d'oeuvre a[ricole pourr?it e~traine~ un
ch~nge~ent qU8Jtitatif ou qualitatif, ou les ~ à la feis, des ~utres
fac:eur.s de rroducticr. : terrf:- et
cali te,l. Le re.,f·.:>rcer-,E: ;lt d.e 1'1 densi t5
.. .1...

~.~>~~
,
.223 '-
pourrait tendre à imposer des méthodes de culture à forte intensité
de main-d'oeuvre. Tous ces changements tendrdnt à leur tour à favoriser
la production.
,uelques théori ciens du dhreloppel:lent, tel que Boserup, da:-.s
son livre "The conditions of A:ri.:ultural '~rowth" publif à Londres
en 156.5, pen~ent :n3llie G.ue "Le pro[rès techr.ique de l'agriculture
r~~ulte de l'accroiesement de la densité a~ricole".
La thÉorie de
~oserup, si nousvoulons la sché;~atiser pc~e que l'accroissement de la
densité agricole aboutira nor~ale~ent à une intensification fructue~se
et à une meilleure ...u.t..«:t...'Z",t.:.o;'"
c\\Q';'
.t.c: '~'..c..!..
Le point d~ vue de 30$~rur n'e~t ras tout R fait vérifié au
Togo, ni d3.ns les pays souE--dévelo!'rfs en z,~n:ralt c""r l'am~lioration
de la terre nteEt pas toujours ~ la rartée de l'exploitant, m~~e ni
l'Etat, ~ous certaines ~enacp~J(psr ~Ye~rle la pre'sicn 1~m~[rap~i~ue
ou la fa~ine) cherche à a~~licrer les terres,il n'a pas tcujour~ l~s
connai~sances nâcessaires peur le faire •••
Ainsi, le fait dS~ocraFhisue et la loi ~e~ rende~ents dfcrdissants
qu'il en;enclre dans l'agriculture de certaine~ ré~ions èu To60, ont
une reponsabiliti dans le dfs[~uilibre qui exiete entre le taux de
cr0is~ance de la FOf~lation et celui de la production ali~entaire.
S eule:Jen t le fai t
démo:::;ra;;1:i lU e intervient en
co~plé'lent à d'autres
situations.
Il joue parce ~ue certeines situations existent dans
l'aGriculture nationale. Il n'est dcnc r~s la cause pri~ordiale de
l'inEuffissnce de la Froduction ali~entaire. Fonda~entale~ent le d~ficit
peut s'ex[liquer par d'autre! fRits.
. ..1...
,
:If,..•.

...
-
224.-
CHAPITRE X'{
,
CAUSES LIEES AU rCNCTIONNEl.1:-iT DE L'AGRICULTURE TOGOLAISE
.:-_-----------_._---_._------------------'
A - CAU.s3S NATURELLES
I. -
LES seLS ET L: FAC1'.::..;rn: ;{U?AI!;
""\\,
, . . .
l
'1
l'
d'
' t '
' . 2
, .
l
v
une ~aU~0~e gen~ra e
e
o~o
~s~osa~
au pOl~t ~e vue peco 0-
gique des 60ls à vocation aer~cole. Les surfaces cultivables r.epr&-
ser.tent environ la ~oitié de la superficie totale.
Cependant le surface cultiv~e ne représente ~ue les 1C ~ de la
superficie cultivable.
leE sols fertiles sont constitu~E rar la terre de ~~rre, les sols
ferralitique~ provenEnt je la ~~co~~o~ition des schi~te~ ct dçs:ic~-
8chistes, les terres noiree de l'E.r:t-r:o:1o.
Les sols ~a.uv!'es sont con.sti tti~5 f'ar les sols s~:~-elllti:~ue.: dèS
régions monta;::neuses, les sols lat&riti:;....es de Kou:nsa, de :aantc·..,--,ou,
Tableau 16
!
L~s 3015
,-----------------------;..----------
,
Terres productives
t---------------------~-...;.-.------
Jachères
Forêts
PSturaLes
Ter:oe.5 l!'cultes
7e~rcs ir.proQuctives
27
!
SUft>rficie totole
!r
56.ccc
!
100
,
r
!
_
.
=====================~=~==~=:==========:===============;=~-===~====
Source
======

225
L·ana~s. de ce tableau profile déjà à l'horizon le sort qui
peut-Itre réserTé aux sols togolais face à l.'action de.s agriculteurs
étant donné que les terres productives sont très peu représentées.
La pression démographique qu'a connu le Toso de 1951 à 1980 (la
population togolaise est passée de 1.5~3.000 habitants'à 2.4cc.ooo
habitants) face à une surface cultivée très faible, a pour constquence
la dimuniton et la suppression des jachères alors que l'utilisation
d'engrais nécessaire dans ce cas pour régénérer les sols est peu connue
p'ar le paysan togolais. Il s'en suit un épuise~ent très poussé des sols
et des .rendements décroissants; Zones d'Aného, LO:!lé, A.nié, Sokodé,
Kanté, Dapaong.
Les matières organiques et' minérales, patieonent
accumulées par la végétation sont ainsi e~~ortées et détruites en
quel~ues années alors que la plante cultiv€e
n'en profite que très
faiblement.
Un certain nombre de terrs.ins, particuliÈrer:len~ fertileE: à l' oricü:e
ont ~té totale~ent dégradés par l'abus des cultures: il s'agit des
zones surcultivées.
al - les terres à mil et i fonio du Nord-To60. Ces terres l&~~res,
sableuses, totale~ent délav[es, ont perdu une grosse par~ie de leur
fertilité du fait des culture~ continuelles, qui nè leur laissent
aucun repos :
région de La:na-l\\ara, Kar. tÉ:', BanGo, Da?aon;:;.
Les zonee Kabyè d'immi3ration de l'axe routier Sokodé-Atakpa~é,
les vallées de l' AniÉ et du 1:ono ont perdu une très grosse partie de
leurs réserves oreaniques et minérales.
Défrictements intensifs et
abusisifs, pratique des cultures en buttes, rotations trop loncues·
font de cette agriculture un f1fau et un danGer pour ce qui reste des
. i
1
savanes de l'EST-MONO.
Les plateaux dégradés 4u Sud-Togo ont atteint le "point de non-
retour" en dessouE duquel la fertilité ne reut su~re descJndre et en
dessus duquel il sera difficile voire impvssible de les r€G~néer.(1)
(1) Atlas du TrGO - Par une r(union de prof~sEeur6 à l'Uni~ersité du
Bénin, Lomé ; Ed. S-"u.~t, o..-"f\\.~.\\~to, )'\\.e-.~ '05.
.../ ...

226
l .
-,
Surpopulation . t besoins de villes de plus en plue peuplé.a
entra!nent des GUltures continuell~6 et épuisantes de maIs, manioc, etc •••
...·1
Par ailleurs, ce qui, à notre avis peut entraver l'effort de promouvoir
l'agriculture aU Togo, c'est l'importance géoSraphique des sols à pro-
ductivité médiocre (plus de 5~) et leurs défauts oajeurs : susceptibi-
lité à l'érosion élevée, structures et percéabilités médiocres etc •••
Si dans de noœbreux Cas ces défauts les condemnent à la médiocrité,
ces sols sont très souvent utilisés en cultures associées itinérantes.
,-
Ce type de culture les dégrade très vite, aussi des précautions dans le
c:.
~
défrichement, des labours modérés, des apports de matières organiques
et des engrais minéraux, la mise en place d'assole~ents seraient des mesu-
res à préconiser pour les meilleurs d'er.tre eux.
"
1
Cet État actuel des terres a:rect&es à l'a~riculture toûolaise
\\
se~ble absorber tous les efforts que consent le gouverne~ent to~ol~is
\\1
pour accro!tre la production 86ricole au pointd€
dé;a~er un surplus
1
1
l
substantiel destiné à l'ex;ortation sans nuire à l'a~tosufÎisance alimen~
taire.
La prcductivit& et l'utili~ation des sols dépendront, outre le
facteur hu~ain, du facteur naturel, le climat.
L'asriculture vivrière tOëol~iLe est sou~ise aux aléas cli~ati~ues,
et ~lle obéit aux ryth~es des saisons. Ce jcuble aspect du Froblè~e rend
la production vivrière aléatoire, et donne à l'aLriculture un caractère
saiE'onnier.
a) - Les aléa~ clin~tiiu€S
L'irI'Pbularite des plui~~ et la s€:heresse
se ressentent nésative-
~ect sur la proctuction alimentaire. Le manque de pl~ies, ou leur abon-
dance a de5 moments inopportunE rendent le p3Jsan i~F~iES?nt devant
60~ champ inondé, ou devant ses jé~nes plantes d~s~fcllte& p~r le soleil •
•• •I-e ••
'.

- '221
Il autf1t .·UDe airt. 4• •auT~8.s saisons de pluie (dans les 2 aene 1
.xcla d· . . . ou piDDrl.> pour annihiler complètement les récoltes
vivrières.
Qaant aux ani.aux rongaura, les parasites, les maladies
des plantes, et les insectes dé.,.as~,ils constituent des "bItes
noires" pour les paysans qui les détestent beaucoup, car ils détruisent
une bonne partie des se~ences et des rÉcoltes.
Il faut enfin ajouter le caractère saisonnier de l'agriculture
vivrière togolaise, ce caractère constitue ébalement une cause de
stagnation de la production.
b) - Le caractère saisonnier de l'Arariculture
Certains facteurs se conjuc::uent pour donner à l'agriculture de
subsistance un caractère saieoünier. Ces fac~eure so~t:
les saiso~s
de pluies, les prati~ues cultar&les, les pfriodes dtabolld~nce et de
soudure, les ooments d'activitfs et ceux d'inactivité. De ~~me, pour
les quelques plcheurs c!tiers qui Fr~tiquer.t la ~êc~e maritioe, lorsque
le temps est mauvais ou lorsque le; marées sont plus ~aute~ que d'habi-
tude. Lorsque la mer est grosse ou lorsqu'il y a eu un accident fatal
au large, ces p~cheurs ne vont pas en ~er. Ils reste~t ir-actifs et
attendent. Ils s'abandonnent à leu~5 f~tictgs ou à leurs dieux, tout
en continuant à dépenser leurs Économies.
Ainsi le rythme èe productior. alimentaire dépend du rythme des
saiSons. Par exe~rle ~àns la zone sud du pays, qui a deux saisons de
cultures et le maIs est récolté deux fois. Tandis qu'au nord où il n'y a
qun'une seule saison de pluies, le mil et le soreho ne sont cultivês
qu'une seule foi~. Le régi~e pluviom&triq~e influe do~c l~ production.
e' est pourquoi o~ peu conclure que les rr.auvais ef:'ets cli~:atit:?ues
peuvent exercer un rôle n~faste cur la production esrico12, mais en
réalité le climat n'explique pac tout.

..
" ..
.

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.. .,.,. ..
• •

• f.
.

,.
.
..

]l. -. CAUS!! snuGmEIJ.g
I . - . AU NIVEAU DE LA FRC;)UCTION
a) - Méthodes culturales
Secteur' cl~ de l'écono;~ie to.;ol&.iee, l'sbriculture est la seule
activité qui puisEe pour le moment faire aUbrnenter rapidement les
revenus de la population car la m~j0rité de la population active est
rurale. Malgré cette i~portance de l'agriculture dar.s l'économie toeo-
laise, les techniques agricoles restent enccretrop traditionnelle~.
J "Le terme de productivité d€signe
la qualité essentielle de la force
r
qui s'exerce comme force productive n .(1)
L'agriculture ne connaît
pratiquement pas la mécanisation, le labour attelé, les en~rais, le
fur.;ier, les techniques d' ir:dca~ion. LeE principaux ir.stru::.ents aratoires
se limitent i la houe, au ccupe-c0Ure et ~ le hiche. 1e2 s~st~mes c~l­
turaux varient surtout e& fonction dè disponibilit~ des sols et de
l'éloignement àes parcelles du lieu d'haèitation. C'est a:~~~ que dans
le~ ~ones très peuplées l'exiEuitt du territoire en réduisant ou pt'Xf0is
m~~e en annulant ~possibilités de jachère conduit à ~ne exploitation
intensive des sols alors que dans les régions moins 2e~Flées, les cha~ps
plus vastes et plus é~~wM des vil~a;e6 60nt soumis .i ~n ré~i8e extensif.
En outre il faut remarquer que l'assolement tel qu'on le conçoit
habituelle~ent en agronomie n l exiEte pratiquement pas, le pay~an
adoptant les règles fluctuantes dictÉes par la nature du sol, le réGi~e
des pluies et les besoins imrn~diatE en produits vivriers.
Par ailleurs le peysan pratique la culture sur brûlis. Les cendres
fertiliser.t bien sûr la terre m~i~ ce systè~e de brûlis co~pcrte be~uccup
d'inconvér.ients 1 il d~truit l'hu~us, tue les boctérie~,~~~ les
sels minéraux. implique la ~a~h~re ou la r~zénÉ-ration, ce Ci'.:.i n'est ;'3.S
du tout com~ode i l 1 a:riculture modernisée devant une population ~ui
croIt san~ ceôse.
€ t
(1) Arr.auti. :3erU.oud, Travi'li l
prG~uctif et pro duc ti vi t ~ du '::'r~vail chez
,~
Na~
Ed- François MA,SP~Rü - Paris, 1~74 - Fa3e 117 •
.../ ...
.
:.
. ~.

229
c•• •éthodea oulturales se ré~èlent tout a .fai~ insignifiantes
pour promouvoir l'agriculture togolaise &i d~jà la plus grande partie
du Togo ne counait que des 5015 qui, quoique généralement cultivables,
ont une valeur agricole assez médiocre. Non loin de là, d'autres fac-
teurs participent au blocus. Il s'agit d'une abser.ce notoire d'industries
agro-alimentaires et des moyens de conservation.
"
II. - LE l'..ANQ.UE D'I~'DUS':.'RI:;S AGRO-ALILBNTAIRES ET D'INFRASTRUC-
TURES DE CCNSERYAl'ICN ET DE COHEERCIALISATICN
Une raison majeure de l'insuffisance de la production vivrière
est qu'il n'existe pratique~ênt pas de lien entre l'industrie et
l'agriculture vivriire. L'industrie locale ne bintficie pas d'e~cou~ace­
~ent nécessaire pour suivre l'allure croissante de la derr~~àe de biens
elimentaires que crée la population en aUb~entation.
Il n'existe pas non plus de cO;-:lplexe approprif pour le stockase
des cér~ales, des fr~its et légu~e~t pour leur conservation, ou leur
transformation afin de les valoriser. En milieu rutal, parce que les
denrées a1i~entaires ne sont pas protlgées, elles sont très ~~~.,
et l'on assiste ainsi à d'i~rortantes Fertes dans l~s récoltes. Par
exe~ple les fruits et l€$umes
pourrissent dans le èourt terMe. Il suffit
. de quelques jours seulement pour qu'ils soient bons à jeter. La tomate
est produite en grande quentité dans le pays, ~ais on ne peut ni parler
d'abondance ni rn~~e de suffisance de ce produit.
D'un autre eSté les infraFtructures de com~ercialisation sOnt
d~fectueuses i des endroits, ce qui co~plique l'arrrovisionnecent 2n
1 vivres des villes, car il suffira de quel~ues pluies /~~eMent pour
1
1
j
que les pistes soient détériorées et difficilem&nt rratica1:1e~.
)
L'évolution des pertes de r:colte.r est indi~u€-e dans 1. ~~"'Q.l.l. \\l'I'\\"!t~~
Il s'aoit de pertes dans les cha~~~t p~rtes dans 1~8 Creniers et pertes
au niveëu de la ménagère.
.../ ...

.) - 10 niveau ~u stockage et de la conservation
Il ne suffit pas seulement de créer de nouvelles structures
en vue d'augmenter la production vivrière, mais il faut aussi penser
à la conser~ation de cette de~rée. En d'autres tcr~es, il s'a5it de
suivre dans le ter:lps aussi bien du point de vue q:lantitatif que quali-
tatif, le stock de denrées di~ponibles depuis la 1~re r&colte jusqu'à
la prochaine pour pouvoir pallier les risqueE éventuels de déficit et
d'avarie.
En effet le stockage et la conservation des denrfes alimentaires
(céréales, frui,te t etc ••• ) sont des~roblè!';1es de grande impor'tance aussi
bien pour le paysan to601ais que pour l'oÎ:ice netional des produits
vivriers (Togograin).
Bien que souver.t la proô.uctic:l naticnale des c')r~f::8s ze rf:v2:le
déjà insuffisante devant cette multitude de bouche~ à no~r~ir)cn note
souvent aussi des pertes rel&tiveffi~r.t considérables à Flu5i~u~E niv€&ux
ce qui feusse évent~elleme&t tcute !r~visi0n du volu~e eEc~nrt~ des
c6r§ales de llann&e.
Ces pert~s se situe:t &lnirale~ent â cinq ni~ef~x
I I I . -
a) - ~u niveau du champ
ÂU Togo les cha~rs so~t so~.ent s~jets à dee dévastations p?rfois
tr~6 significativ?f de certains parasitee de c!r~ale6:
il s'a6it
notam~e~t des rongeurs com~e les souris, les aboutis, des oi5ea~x et
d
d
1 . d' A e' ,(1)

es insectes. Comme exeë:r"le nO"o.lE
or:.nerons ce UJ.
"10lM'\\.
ou
tous
les pieds de manicc ont [t~ dEtruitE par des parEsites ~o~6eurE dans
le mois de Juin 19f~.
b) - Pendant IR récolte
Cn note f~3le~eLt ~ ce nivea~ des pertes de c:r&a13~ d~~s
(1) Anfouin : villaGe situé au Suè.-Est ô.u TCGC. Cn y c.... lti '-e
e56entielle~ent du oanioc.
. ..1..
....

231
- i la dispersion des grains sur l'aire de ricolte
- à la dispersion pendant l'égrenage et· le battabe ;
- i la dispersion depuis le transport du champ de battace
jus~u'? l~ fer~e.
c) - Au niveau du stocxa4e raysanal
Le paysan
dispose rour stccker et conserver ca proiuction
c~~~ali~re des grenier~tdes mggasins tr~s scu~ent expcs6s i l'~ction
des insectes et ron6eurs dévas~~~~~. En effet les gre~iers tr~ditionnels
te::'s qu'ils sont constitués par le paysan togola.is of::rer:t un abri de
prédilection aux ,.l~1Z..4 ~ ou..."f- ..~~ •
-
cl ="ne le Sud d'..l n·... -· -

1- '-r...J'::"

• d~ sile en terre
• Ebli-VE:.
- d",~s le I:ord àu Fays :
• Katchal1a (Fi~.2)
• IC€d.éli n
le2 jarrez et ;cts •
.
..-/ ...

- - - - - - - - - - - -
~
"L'EBLI-Vl", le Katchalla", le "Kédélin" et le "Kpéou", ont retenu
notre attention. Le premier construit exclusivement dans les régions
aéridionales du Togo assure le stockage du maIs en épis. Les deux
suivants beaucoup plus répandus dans les régions septentrionales
s'adaptent à la conservation en épis du sorgho, du mil et du riz. Le
dernier également utilisé dans le Nord-Togo permet le stockage en
grains.
l - "L'E'bli-Va"
Il se compose d'une plate-forme d'un corps de grenier et d'une
toiture. La plate-forme circulaire" faite de bois en treillis, de
lianes et éventuellement de tiges de mais, est supportée par des pieux
fourchus d'au moins 0,50 ~
au-dessus du 601. Le vide ain~i créé sous
la plate-forme est g~nirale~ent utilis~ pour le r~chaie complé~e~taire
et l'enfumage du stock.
Le corps du grenier est e~ti~re~ent fait d'~pis d~ nels rnc~êE
i
la rrain en u~ cSne coiffant un tronc de cSne renversê. Lee di~eDEions
dépendent de la saison et des rnorens de production du chef de fa~illc.
Générale~er.tt la ha~te~r du tronc de c~ne renvers~ varie er.tre ~n et
deux ~ètres.
Lu toi ture esse:> tielle"lent er: paille épouse la
forme du c~ne
sur€rie~r du stock et déborde de quelques dizaines de ce~ti~;tr€s pour
ain~i proté3er des plùies, le tro~c d~ cône renverE~.
II - "Le K~tcl:'é:tlla"
Il comprend u~ corps de Jre~i~r et une toiture. Le corps de:renia=
fait de bois et de Faille e~~ un C~~€ renversé JCLt le 50~~~t rei'ose S~~
une ~alle de pierre de3tin~e i rr0t~~er de l'tu~i~it~ et des terr.i~~3.
Le toit c~nique est e~santielle~cnt en raille, 3rn~tde bc~~.
L~ b&se d~borde de quelques centi~:tre~,ce:le du ccr;:: de _re~i~r •
.../ ...

, ...

Lee deux c~u~~ jéfini~sent ainsi le volume qui reçoit en vr~c

les épis de scr6ho ou de ~il. Ils sent teus de~x sU~Fortés par des
•· .



pieux :'auts dt aV '.1cir.s '1,5e :':'!.

-,..
--~ - Le Xédélin
..
Il a~iar~tt co=~e uce adaptetie~ ie l'Ebli-Va au s~~cka~e d'~]is
de. sorôho cu je ·nil. Il comprend une rlate-for:--.e et une toiture.
..
La plate-foria comee pour l'tbIi-Va, en boiatiô~s de mil, (ou
sorgho) et lianes, est é[alecent su~;orté par des pieux. Ces pieux
"
contraire.li~r,t. 3. ::eux de l'~bli-'Ja so~t r-1'.1S hauts (au ('"oins un :::Hre). et
per~attent aU "K~~;lin" de servir d'3tri po~r les aniœaux des paysans.
'.
Quar.t ~ la toitur~, elle est r:'3.1isÉ:e co:::me celle du "Katc:::'alla".
IV-
Le T.réou
Un corps de 3renier et une toiture le comfosent : la toitu~e en
paille est r~a1isie selon les ~~~es tect~ique5 que celles utilis~es
pour l'~bli-va. &lle est aussi Eans ar~ature. Le corps de.brenier se
présente so~s fir~e d'une ~ranJe jarre sous un toit uni;ue. Il est
générele8snt ;}r. lathi te armée If,g~re"ent :i.e ~aille et fer,dé ,s'lr c~es
b19cS de pierre ou de concrétion$ de lat~rite.
Voir ci-desscus les difH-rentes sertes de greniers au 'l'CGC •
.. -/...

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."-jlf-
234. t
....
Fig 1. E'bli - Va .
_....__...;:--."', - - ----
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Fig 3: KQœlin.
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Fig 4: KpQOu.

236
'.
Dans ces diff~rents gre~iers~anl~é4_ les ·3rain3 en ~~i~,
en s~athes. Les :raitex~nts ~hiri~uas far poudrage de ces ~;is sont
peu ifficaces car les :r3ins de ~3I3 3C~t isol€s
du produit chi~i;ue
alors qu'~ l'int~riaur, les 5r~~s sent infest~s.
Les n~ttodes tr&1itionnelles de 3tcckA~e itaia~t conçues dans
le cadre d'une économie d'autcsubsist~nce, elles ~er~ettaier-t d'~s~u~er
la ~ubsistance de la fa~ille ou de la localit' pendant la p[riode de
soudure.
La pression démographique a rompu cet équilibre et a provoqué
l'augmentation de la production
devant cette augmentation et afin
de pouvoir ravitailler une population urb~ine croissante, d'~utres
structures de etoc~ase plus moderr.es s'ir.posent et ont daj~ 'lU le ~our
au ro~o. Il 6'a~it de rc~o~rain. Cer~ndant il est t re~arquer ;~e l~.
capacitÉ de ctockabe cie ces str~=tures ~oderne~ est tr:s r~iuite ~u
Togo, d'où Fersist~ce des ris;uea de pertes de céré~lcs.
A ce niveau du stockage ra.Jsënal les pertes souver.t enrec;i.;;;trées
sont très importantes, elles se ctiffrer.t souvent à plus de 50 % d~ ,olu~e
stocké.
Bien que des T.esures ont été frizes pour a~enui6er l'actior. de
ses rar~sites d:pr~da~e~rs, lee rcrtes Je~eurent toujours rel~tiv~_.~nt
i~fortantes par rapport aU voluxe stoc~~.
v - stoc~~e au ni.~au des commerçants
Ici aussi de.c; :t:ertes so:-.t ~<sale·tent -lues aux actions des insectas
et des souris d'une fart et d'a~tre part aU dommage des6acs contena~t
les céréales fer.dant le ~ran6pcrt. Gér.~ralement des pertes à ce niveau
sont évaluées de 12 à 2C % selen les estimations (SOTED - Locé). A ce
propos. voyons le vOlum4l. des pertes de r~col te.
• ..1.. -.

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, . ,
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237
Tableau 17 1 F~c~ortio~ des pertes de rfcoltee
Source
Frcporticn = Volume l~s P~r:es
Volume des pèrtes = P.0èuctioL 3rute - rroduct:o~ ::ette ~our si~p~ifi0r
l~ tableau, ~oU3 ne pr~39~tons que les r~o?or~ic~s de pertes de 4 pro-
duits princir~ux.
F~;~~~ts
1578
1979
1980
1ge1
1982
~
t
1
t
!
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I=:======:===~========ï========i========~========~========~======~=t
.
.
.
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.
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·I-!aIs
! 19,4~' 1 2c,ê % t 17,2 ~ ! 15,' % ! 12,8 ~ !
!
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1
1
Scr::ho-l:il! 16 ,0 ~
16 t 1 % t 12,e %
l-------I-!-----I,,-----I-----...;I-----f----......- - - -
t
Igname
34,7~ 24,5·~ 1'7,3%:
1
1
1
1
~1anioc
7,2:~ 1 7 %
!_----~!=------:-------:~----::-----::-------::-----
t
Ce tableau ~ontre ~u'il existe Une forte rrcrcrtic~ de p€rtes
d~ r~colte
pour les 4 F~c'uits &tudiés. Les pert~s Ecnt très accentuées avec les
igna~es, U~ ?9U ~oins avec les c2réale3, et assez attfnu~es chez le
r.:anioc. t€'.5
per"::es sc~t non seuele:oent dues a'.iX parasi tes et i&\\6~est
mais aussi a~x mauvaises cc~ditions de stockage et de conservation. Ce
problème doit être &tu1ié par les autorités togolaises afin que le
gaspillage excessif d~s produits de rfcolte soit évité •• Mais une telle
négligence des respoLsables togolais ne surprend pas l'observataur
lorsque ce dernier cor.state par ailleurs que l'on ne stimule pas assez
~ production vivrière.
D - ta place du secteur alimentaire au Togo
Pendant tr~s loncte~ps1 les cultures vivrières ont été laissées
à elles-œl~es et co~~e nous ~'avions déjà dit, n'ont pas bénéficié
- •.1•.• ·

- .2:56
d'encourabe~~~ts et ~'i~ve~ti2se~ents ccnsid;rables. Deruis c~s ~e~r.i1~~c
. ann6es (defuis 197~) ~!~e si l~s autorit~s ont pris conscience :u'~ne
te:le situ~ticn ~er.~ce ~ lor.[ ter~e le niveau de vie de la porula:iC~t
il &'ec ~este fas 'ci~! qu~ ce ~ecteur reçuicrt rnoi~s d'i~rort~~ce ~ue
le ~ecteur des rr~~uit~ a6r~coles d'ex~ortati~n.
ta place pr~FC!~~rente accordfe a~x cultures d'exporta~icn
entrat~e des cons~quer.ces : elle eet responsable de la perte d'autono~i~
aliment3ire.
Au ~ObO, jusqu'en 1577, comme le dit bien Ravi 6 nan dans un a~ticl~
"Où va l'.\\6ricultllre Africainell~1)
"L' acquisi tian de ::levises à j;ar":ir
de la vente des produits d'eXFort~tion, prime toute ~u:re
précccupa-
tiop : il fa~t avar.t te ut aSsurer le finance~ent jes d€pen=es
de ~'~t~t.
La proxotion des cultures vivrières n'est qu'~n slo~an vid~ 1e C~~:~I~U
effetif, puis:u'aucune ;oliti~ue ne ~'y appli;~e r~elle~ellt".
Si une très gra~:e partie 1es investisseT.ents rpalisés da~s
l'agriculuture ntin~~re~se que le sc~tien des cultures de renta,
nécessaire~ent la proiuction dee der.r~e5 alimentaires va re~reEser,
car la plUFart des pe.:;5s.ns prf-f~!eront inten"enir dans le sact~ur
~archand rentable.
Dêji ~aictec6ntt comparative~ent ~u cafi et au Cacao, les prix
des produits vivriers sont loin d'êt~e rénuoérateurs. F~r exewple en
1581 le K~ rle ~aIE ~t~it fixi â 45 Francs le Kg. de sorcho a 48 Francs,
tan~is que les ~gs de caf~ et de cacao ~taient lêg~re~ent sup~rie~rs
(2)
â 200 Francs.
DQns certaines rgcions naturelleœent propices aU d~veloppesent
ies
cultures r.larchs.ndes t par exeltrle la ré-.,;ion d... plateaux 1 le paysan guidé
par un souci de rentabilité. financière n'hésite pas longtemps. Il se
(1) Se1-on revue l "FrobHltes Economiques - N9 1448 d.u 26 ~ovembre 19:5 .f~ .t30
(.~) Source
, l'Ünis tère d~ Déve10ppeeelSt Rural, c;l.~CI\\t' J~ r"" ~
~~ <le.. ~t.t. , o..",,~ /\\~~"2.... , ~ A-1~ ..
.../~..
-r
-f
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- - - - - - - - - - - -

,
- 2'9,
i\\
spécialisé pref-<;ue exch:.si Hr.:oê'nt dans la culture du .;afé et du cacao,
quitte i ce qu'il •• rende au mar:h~ pour acheter avec ~ne partie ~e
l'argent q~e ses ventes lui auraient p~ocur&, les vivres dont il a
besoin. L'i~trclucticr. je ~e5 deux c~lture5 : café et cecao, 1an~
la r~gion a ~oLn~ r.~i~sance â ~~e no~velle !i~alit~ da l'aGricult~re,
qui n'est rlus de fournir c~~~~e ann~e une qusntit~ suf~i5~nte de vi~rcs
n~ce3saires ;cur nourrir le groure fa~ilial, ~ais aV~nt ~out de 3'~2s~rer
assez d'arbe:.t pour r;pcnàre à 3es besoins flus O~ ~oins indi.idualisés
dont fi~ure aussi le besoin de se nourrir. C~tte mon&tarisation ~ro~res-
"sive du oonde rural de la r~~ion, n'est Fas eanB consi~u~nces.
Le
paysan, victi~e de la circulation rr.on~~aire s'e4 dette, et poussé par
les échéances, il se livre aux cu'!. tures "payar:tes". Air.si 3.onc l'ex; :1.11-
5ion de~ prcduits a~rico1es d'exportation ablrave le frcb1è~c a1im~r.t~~r0t
fau te d' e::caère-r;er:t adéquat.
·~u'il s'a.:;i.5se du paysa!:, de l'&levê'..l.r, ou du p~cheur. ils sont ".
,
l
....
d
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A
P
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,
"1
genra e"~ent a~an onne~ ~ eux-~e~e6.
ar exe~ple en General 1 ~ eV2ce
au Tc~o eat !~it de façon in~ivi~uelle et l'action sanitaire de l'~le­
vage est 1i~it~e jans l~s c~n~res ur~ains.
Il n'exis+e pas dé Ca~rez eaffi:a~~ent bien infor~~s 1~i ?~n~trent
les réalit2s du mon je p~ys~n et qui fcnt les à€place~ent6 peur fr~di=ue~
des ccr.~ei:s 3d;quats EUX r~raux. J[n~ra1e~ent les di~er5es recom~anda­
tiens ? l' aèresse è.u raj"san ~ont dictées depuis le bureau climatisé de
l'ingénieur a6roncme. Cr le cul~ivateur souhaite dans la plupart du
temps la démonstration de ce qu'on lui enseigne, sinon, il préférera
se fier à ces propres expériences qui au moine ont fait leurs preu?es
aussi .inimes soient-elles. Ainsi le secteur vivrier tend à rester
traditionnel, faute d'agriculteurs avertis pouvant utiliser des instru-
ments modernes de culture~
D'un autre ceté, sous prétexte que l'agriculture togolaise dépend
exclusivement des conditions cli~atiques parfois capricieuses ou fantai-
sistes, la planification des potentialités alimentaires n'est pas
..../ ....

effective. Cependant, dans le ~~me te~,et l'on se ~oucie davactage
de planifer la production des cultures d'exportation bien qu'ici
les m~~es aléas cli,~:i:~es jc~e~t. L~ ropulation moura cert~ine~e~t
de faim un jcur si le ~ogo doit conti~uer ~ Froduire en priorit~ le
café et le cac~o ;~i joive~t ~tre ex~o~tés •••
~ette i~existe~ce 1e politlsue efficsce de d~velop?e:~oct du
monde rura: est en partie respor.sable de l'exode rural; car rien
d'intp.reEsant ne se~b~e retenir le~ jeu~es dans les campagnes.
Au contraire ils sont pr3ts i
quit~er le villa8e à la rre~i2re
cccasicn.
Ainsi donc l'insuffisance de la prc1uctic~ ali~e~t~ire ~st ~oins
liée 3 l'ex~losion d~~o~raphi~ue et au cli~att qu'aux structures
~conc~iqu6s et aUX techniqc~s rudi~e~:~i=es de rroduction.
Cette i~suffisance de la produc~icn vivri3re c~use une ~cus­
ali~ent~tion de la population et u~e ~alnutrition qui nécessa~re~~~nt
affectent l'~tat de bien-~tre de la fcpulationJ Un& sous-ali~e~~ati~~
favorise d'une ~ani~re g~n~rale l'act~on 1es ~aladies.
La ~aln~trition Srclor.::e ~e~1t ~~~~~r la ~ort. Elle ~:f~cte la
capacit~ de travail et ie d~velop?~':0~t ~cccc~i;ue, c~r elle re~eatit
les fo~ctions intellectuelles ~t li~i~e la caracité ph~·si;ue ~u tra-
vailleur.
En effet cette ~aln~trition ne 2e li~ite ras seu1e~ect à l'insuf-
fisance de la frcductio~ vivrière. ~lle concerne aussi les prcduits
de la p3che et ~e l'élevage.
.../ ....

-
241
-
II - nrSUFFI5.lr.CE Jl::S PRCDt.:':-rS D~ LA PZCSE ET DE L t n:VAJE
S
t
"-,
-
a -
ec eur é.eV"lç.e
Bilan de production et de consom7:ation ~e viande (1979-1S2z)
Source
Document 1e travail des ccmmi:sions :
Conseil National du RPT - 10, 11 ~ars 1983 - LOME
Tableau 18
!
E

1A • ! Viar.des 1 Conso~ma- 1 + excéè.ents
!
speces
nnE'e ! et abats 1
tion
1 - d.sfici t
!
!=================t=======t==========t============t=================!
!
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! 1979
! 3.<;07
!
5• .::48
1
1.3~1
. 1
1
1 158C
4.co4!
5.433
1 -
1.4.29
Bovins
!
:
1981
;
4.104
:
5.626
:
1
! 1s82
1
4.20e
1
5.626
! -
l - - - - - - - - I I - - - - t I - - - - - + I - - - - - - 4 I - - - - - - - - l .
1
t 1979
!
2.981
!
3.250
!
-
259
!
1
1
1
!
J
1
t
300
19~O
1
3.055
1
3.355
1
!
O?ina-caprina
1 1981
1
3.135
1
3.462
!
327
!
1
1
1
--+
1
1 1982
!
3.193
!
3.575
t
382
1
1
1
f
!
1
! 1979
1
2.659
1
1
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!
RIJo _~ __ .1
1 1980
1
2.73'
!
!
!
'II:II~-"
!
!
!
!
!
1 .
1 1981
1
2.821
1
1
1
!
!
1 1982
1
2.905
1
1
!
1
1
!----=-1-----:-1-----~------~
!
1
!
1
!
===================================================================
De ce tableau il resaortque le Togo connatt un déficit intérieur en
viande de toute espèce. L'encadrement de la production traditionnelle
n'est suare euTiable et 11 manque de centre d'appui technique. L'espèce
bovine exige un C7c1e de reproductioa asse. long, ausai 60n élevage
exise-t-l1 4e groa iD?e8t~s8ement8.
':
<• • '
..
.'
..... ,

242
conso~~ation est ~ar!ciB interdite i certains enfants des f3~illes
q'Ji ont cette ~·:nt:lit~. ';e ,;ui f~d.t ... t;.e la ccnsomelation 310bale ie
viande ~u Toge e!t f~ible. Ceci tia~t !urto~t ; la faiblesse des
revenus.
Des mesures '.lr..:;entes s' i "':lp0!ect d.:.r..c afin de pouvç,ir cO~lbler
le d;ficit et satisfaire la po)ulation to~olaise en prot~ines a~i=?:cs.
l'arprovisionnen~nt en viande ~'e:t Guère encour~~eant vu le
niveau élevé des prix, et co~pte tenu ~u fait ;ue la via~ie co~;alée
ne correspond gu~re au goat du ccnso~~~teur togolais.
Devant ce d~ficit, le ~ogo est de tout ~emps obli~~ d'i~porter
du bétail sur pied du Sahel four a~provisionner le marché local. Pour
satisfaire les tesoins de la ;opul~~icn t0601~ise en viande sans ~voir
recours aux import~tions, il faut que les diri~eants ~co~omieo-rolitiques
pensent déjà à renforcer les structures dans ce secteur de l'éleva,;e.
Les prévisions des besoins en vi~r.des ~cur 1St5 prouvent déj~ ~U~ loca-
lement le déficit est i~anquable.
Tableau 19
Surce
: l der.!
Coité
: To-r.l1Q5
Pr~visicns des beso:'ns en vi~,r:ie ;peur 1S·E5
~======~==========================================
! AN:-·EE,S
!
!
1c, "c
JI
!
1ge5
!
! E3FECES
!
!
1
1
1
1
! Bovins
t
tt.zc8
1
21.226
1
1
!
!
!
1 Cvine-caprins
!
J
3.193
16.050
!
J
J
J
J
1
!
1
1 Porcine
J
2.905
1
13.664
1
J
!
!
t
.../ ...

24'
Il est dc~c ~arfa~te~ent cl~ir que la ~ise en oeuvre des setians
~r~euteE s'i~~:~~ :O~~ c~~ble~ le j;ficit et part~~t sati5!3ire les
besoins de la ~c~ul~tion ~~ prot~i~e d'crisinc a~i~ale.Zn offet il
fEl.ut
petite ru~in~~ts et pcrci~c) •
- Fc~ter un effort Ecute~u d~ns le secteur ~e l'~t?t. è~~3 l~
secteur ~radi~ionn~l et er-:in sur l'i~itiative rriv~e (i~stallGt~on
et encadre~e~t des fermes d'~lev~Ge).
b - Secteur pSche
f t
A~ :'0:;0 la r;c1.e est pre 1: ".U 'exc:~~si"e:::ent e.rti~~L::,:e
j
::'. ~r:::luc­
tion est toujcurs in!~rieure 3 la de~anèe de ccnsc~~3tion. :e:~e r~c~e
est prati;uée esse~tielle~ent par la ;c~ul~tion de la r~tiion m~riti~e·
(pêche mariti~e et p8r les riverains ies ceurs d'eau, !leuves, lasur.es).
Le tableau ci-1essous nous èr~sse le bilan de la p~~ioèe 157$-1S82.
Bilan de la production (1~79-82) en tonnes
:'3.ble!lu 20
,=======================7==i=========f=========f====================,
~
A:; ;;:;;::.3
;
1C '7 r:
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F 20
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Il
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TYP~S
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! " 1 )
!
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!
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t
Fêche i::..lu:;trielle
t
413
155
. 'i.l5
1
523
1
1
:
P~che artis&r.ale
7.770
8.287
15.3C3
~ 4.227
1
t
1
1
TcrAL
8.183
8.442
15.639
1
4.750
t
======:====:======================================================~
SOURCE 1 Document de travail des Commissions : Conseil National du RPT;
10 et 11 ~ars 1983 - LOME.
En effet l'insuffisance dea produite de la plch. oblige le Togo

à faire des importations de ces produits.
· ..1.•

-
244
Tableau 21
Importation (Pro~uits de p~che)
l==========================f==~~====f===~=====f===;~====r===~~=====l
1
.
1
1;79
!
1,.3"
1
1 .. c1
!
1"c2
1
!
1 ! !
Poisscns cO~belés
12.~75
10.534
1 12.000
15.COO
frcduits + i~Fo~taticn
21.15E i 1ë.976 1 17.539
19.750
Source
i :ler.t
Les rrc.·::''..:.cticns in t~rie'..J.res ~tal:t parf.?.i te::er. t i:.f 2r:"~Urf9G et
irr~tiuli~ree ;c~r po~voir eatisf~i~c l~~ besoins ie la POF~1~ti0~, le
To~o est large~ent tributaire de l'i~}crtaticn de pcis~~~s ccnG:l~3.
locale kar
Jes rr5v~siJns faites ~our l'~nL~e 19B, ~ontrent ~u'il faut un
effort bie~ ~Qutenu peur arriver à couvrir les bes0ins en poi350n
d'une ~cpul~ticc de 2.ê39.CCO habitants en 19~5.
III -
ESTIMATION DE LA fRCDUCTION (e~ tcnn~s)
l'sbleau 22
l=======================f========f========f=======~======~=========!
1
.
A

1 1C~O
'1cft5
1 Taux
d'accrc1sse~ent 1
1
nnees
t
.. (;

3
1 cte 19 E0
à
19 é:;
!
!
!
1
1 Poissons fr~isl 36.795
52.449
7,4 •
1
1
Source : Ide!.'!
Il Far~!t 21or3 c13ir çue le jéficit alimentaire au Togo n'est
pas seulement ~~ ~~ficit de prciuits agricoles mais aussi des produits
...1...
J
d
.;,.·:'.·,--,

245
de 2 !"'.ectare.3
'.'
,..1.:-.
1' .... r t"I ........ L.. ~ ~
,,,
- - -- ... -~--
€lobal.
_
:5.
-i::",
des pla~eauxt le~ circrcs:rirtions de Tabligba et dtAt2~ra~~ ~on
cCCl:-ri~~s. Dan1:' cette zo!".e on d r:u dénombrer 75.7CC -explait~üic~~.::; de
~oins de ~€UX ~~ctares.
Au Toza ces petites unit~s sent plus cc~çues pour lt~pp~Gvi3ion­
ne~ent de :a fa~ille ec èellr~es ali~cntaires sans aucun souci de
coomerci~lis~tio~ sa~f 1a~~ des cas o~ le paysan se trouve obli~~
d'acquérir V~ ~evenu d'appoint peur l'~chat des biens de ~re~ière
nécessité: pétrole, poissen, allumette etc •••
• ..1•.•

?46
Comme nou~ le Esvc~3,la ~ctorisaticn joue u~ r~l~ tr;o i~por·~nt
dans le d~velopre-e&t de l'e:=iç~:ture, car elle ~.~~et une or'n~1J~-
t ·
~';l
d -
- d
-
1';'" t~.,~
.. ..l'""
Or d"
r" -'-"".'+-C:: "0",''''
-lon ... ac_ e
.ev ""r,...r. es exr C""~ _." ..5 e ...... :../01.
e..,
.~r.'.h;.,._L __
' - - - ' .....
Cr 13 ~tructur~ ~e la ~a~çriti deE exrlcit3tL~ris na ~er~et ;~~
c~tte m~cani~aticn ec ~~e de l~ ~od?r~~sation de l'a~r~c~lture
to_o:~i~~.
Ce ne sc:r.t ;::':.e :c .... 7ent ~es exploi';ati~ns de i'f;tit~ t9.ï'.. le (::JCil:~ ~e ~.~l:X
hectares) exrl~it~es dans le cadre fa~ilial Four aesure~ :a sc~si~~~~ce
de la famille et acquérir des bi~r.s de ~re~i~re n?ce~sit6.
Cette di~eDsion c~ractiri~ti~ue des exploitati~n3 n'est pas le
fait d\\1n simple hasard. elle est liée au régi~e agro-îoncier ~ue
co~natt le ~OSo. Le revers de cette situation c'est la b~isse ou du
moins la stagnation de la production vivrière, la médiocrité de la
productivité du travail et la décroissance des rendements.
Par ailleurs le nombre élevé des enfants dans la faoille t0301aise
surtout au sein du milieu rural
pose des problèmes pendant le partage
de l'héritage à la mort du père de la famille. Ceci provoque le rétré~
cisse~ent de plus en plus prononc~ des exploitations itant donni qua
chaque enfant aura droit à une parcelle.de terre.
l
-
LE ~:::CL:E rC~:CIZR
Il existait ~ne confusi~n no:oire au niveau du r[6i~e foncier
au Togo, confusion ir1~\\4t?ble d'une part à la dualité du réf;ime juridique
des terres, et d'autre Fart à la pl~relité des coutumes. A propos de
cette d\\4e.li té t avant la r,;for':.e '1ct~elle du 6 Février 1974. les terres
au Togo svnt s0u~i3es ~ deux ré~i~és fcnciers concurre~ts •
II - LE Rr:;:ILE F:S1Lz::r::.T.\\IRE
Il est caractérisi par deux institutions. ~out d'abord le livre
foncier institu€
~u ~c~o par le j~cret 1u 2} D~cembre 1922, qui a rendu
applicable le décret du 24 Juillet 1906 stipulant en AOF le regime
.../ ...

247
d'immatriculciticc deE i·~1.cutlGS ~u livre foncier. Cette i~etitu~ion
du li'/re foncie!' n'e<""+: ,t:.?.E i~n:3 i:l.tention sux J'eux du 1~-,i51at~ur
cclon~~l : il veut !~~o~i~~r l'i~pl~nt.?.tion des col~n5 e~ro;[e~o,
las coutu!':·~s ~c .. ci~r,=~ !la le. ~=r~.;;tter_t p.?s.
Le lin'e foncier ai:':.~i ::'netit~É ~'3 eu _:ue des ~.:;~'-ecs .-::,r .:21.:.::'.3
1C % d~2 terres ont iti i~m~tricul~E surtcut ~a~E les zcn~Ë ur'~in3z
selon les esti~ations de 1S7C. Cet ichec du livre fcncier dv~i~. ~bli~~
le l~:isle~eur cclünial ~ intervecir une seco~de foiG en 1Sj~.
:~~tA
nouvelle irstit~ticn - le certific~t ~~~ini5tratif ne ~clific :~~a le
drcit coutuoier ~ais ne f~it ~ue ccns~ater
ceux d~ji ex~s~~ntz.
les caract~ri~tiiues ~e ces 1eux r6gimee scnt r~dic~le~s~t
- Les
l i t lrc-
-~u?nt ~u r§Li~e coutu~ier, !3 pr0rri~t; r3~iliale collscti~~
est ~au~e~Qrd[e, elle est en rrinc~Ie;~ali~nable.
Cette :;Utlit& '~e
e~rêcte 1ue toutes les terres 2oi?lit
.
,
1 "
,
reglBs par
es œenes ~~JleE &~ Togo. :eci entrave
d'une, ~olitique r;lticr.nelle ~,~ :.sve!c::::;e::1ent du secteur vivrier.
En f~it le ~ri~cipe d'arrrcpriation dafis les coutu=c~ tcsolaises
constitue un frein ~ l'~ta~lis~e~ent d'~c progra~~e d'occupation des
terres au TOGO. ~~~3 la plupart des cas, la terre étant un bien collectif,
inaliénable, il est rresque impossible à l'Etat togolais de prendre pos3es-
sion des terres ir.suffisa~oent occupées afin d'en organiser l'utilisa-
tion rationnelle.
. ..1...

248
Les difficult~s renccntr~es lors de la criation de la zone
.expéril11enble de l'EST-HeriC :ut un exemple typique. Les habitants
de cette localiti ont refus~ de façon ferme la cession d'une F~rtie
de leurs terres ~urtout q~a~d ils a?rren~ient que ces terres =eront
destinées aux colcnies de cultivateurs immigrés. L'Etat fut obliGé de
recourir au :ail d'une durÉe ~e >S a~5.
Four ce qui concerne le systène d'ey.~loit~tion des terres, il
est à noter ~ue la Eitu'3.ticr. n'e~t .;uè:.:-e er..cour?-ée~.:lte. :~ous '!er.c::s
.
,
de 6culi~ner plus ~aut que ':.ans ... e r~~i~e coutu~ier l's?prc;riaticn
des terres est collective.
:eFen~ant aU niveau de l'exrlcitêtion le
principe est l'exFloit?tio~ indi;i~ue:le.
3ien ~ue n'~tant pas e:: tant Gue te: un pri~ci:e ~~U~R~3 l~s
r~sultats sur le r1an ~cono~iq~e soct dicourageects. Cn ~~ca~~t i ~n
~or:ellesent excessif des exploitations.
exploits.ti.:::s : pr~s de 3C ;. des e:.:ploit9ticr.s ont

-l
è10:l ns
'.... '3 1 ha,
43 % c~t e~tre 1 et 3 ha. ~lors ~~e 13 ~ eeule~ent ont pluG de 5 ha •
. ~~~ ne pernettait ; surtout pas d'organiser une exploitation
rationnelle des terres, malgré le ~esoi~ important de la population
en produits vivri~rs. La vo!onté de certains paysans d'investir leurs
t'orces da:~s l' :.::.;!'iculture et l'effort développé à tout instant par le
Togo da~s le sect€~r a6icole s'estompent.
. ..1...

- ·249
?sr <Ii l::'~urs le ré~i'1e f..;,~::.er :.U ~oSo fait 8PFar:l.itre a'J. ··;j.n
delt .po;ulati,:,!,,': r.,;.r"::oes .ieùx c3.t~ccr:€" soci:ües antasonistes :
les prc~ri~t~ires t~rri~nR et les ~iv~rs ty;es d'exilbi~2cts (!:~~~;er~
et ~.~trez) ,:'.:i e:::êcLe:lt le 1;,.,el-:->r:::"'-O:!lt-le l'a2,ric 1.l1ture.
,\\ cet ef:e': prer.or.s l'ex·~'.~:-le c.'·.ln m2t~yer ~ui dcit donner l"!
moitit::'e '3:S re\\'e,.'.lS E1:y~iques ou !l2':'.lrels COT.::le fer~a.:e ; sen :'::-:':rêt
persencel pour une production intec3ive sera sar.S ~oute ~~i~~re ;~~
celui d' ...m rSJ°.2;::n F1'Opriétaire terrien <:1.1i "'Gceararer::.i ~ tC'.lte b.
pro-1uc";ion r':1?r.:;ir,ale iss'..le de l'e~.;·:::;::t3.tion Je sa fc!'ce .-te tr3.-'2;.:.
Si par ailleurs un paysan ~'B seulec~ct une ann§e, le ~1'oit d'9~rloi­
ter une rarcelle dcnn5e, il ne Ser? ~as int&=ess~ A !qire des in~J~ti=-
semer.ts· te!'~~ par exe:::;.le en e·~i.,r'1is r:;üi n'aur~nt d'ef:et :;.'..:.~ ~'s.nll~·e
suiv.:lLte.
Il at:::>a.::'3.ît donc Lett~;-:ert J'''''3.u~si lon;-te:~'C'3 cH.:e cet ·~t:,t:.;:;
... -
...
--..
...
chose persistera, il ne sera ~as g3r~nti les efforts de d&velo,?enent
de l'a~riculture to~olaise par la~uelle passe nécessaire~ent l'autc-
sufris~nce ali~entaire, objectif pricritaire du ~Plan de Dévelo~~e~ènt
Ecor.o~ique et 30cial.
IV -
n~PACT JE L'EXOtiERATICN JE5 FAYSANS DE LA TAXE CIVlt;'UE
Pendent la période cOloniale les paysans comme tout autre habi-
tant avaient le devoir impérieux de s'acquitter annuellement de leur
taxe civique. Ce montant d'imp8t constitue pour le paysan un véritable
fardeau et pour rassembler ce fonds nécessaire, le~~ est obligé de
travailler dur son champ afin de pouvoir dégager un surplus COm~erciali­
sable, mise à part la partie autoconscmmable. On comprend dès lors que
l'institution d'une telle taxe, bien qu'étant d'un autre point de vue
un instru~ent d'exploitation, constitue un élément d'incitation du
paysan au trav~il agricole.
Il nous suffit tout juste de transposer ce passé colonial au
temps actuel ~our faire des rap~rochem2nts nécessaires qui sont loin
d'Itre fictifs. En effet nous a~ons~remarquer qu'il existe certains
...1...

250
paysans r;ui sc~t dever:UE ~Oi":6 entrepreneurs' d~s c:u'ils so::t exc;.."r?s
de leur taxe c~~ique;on ne s'ef~crce tcut ~uste qu'! aS3u~er !a
subEist~c~e de :~ fq7il:e. LB sit~~tion e~t encote ?ir~ et d'~=~~- :~nte
si dij~ neus 5~VC~S tous ~ue :'ai~iculture to~olaiEe a diS ;rc~:~~~3.
Il ~rr1~e r~rfc~s ~~~e que ~~ns ~ne cellule fa~i:iale, l:s :e-- es
s' o.donnter.t :rI.. .:: 3.u~: travsu::<: c1-.a::1:f~tnae et que les ~lv::i1es S'Ô: li-rrE::,t
à l'oisi~eté en espérant et en ricl~~.:lnt à la fe~~e de ~uci S~ ~~~~rir.
ils s::int déce;nr:e:l.t pris en cr:3.r;e ~ar l.:~rs enfOl.l.ts, rr~r(;s cu ?,U~r~5
qui trav~i~lcnt en ville.
;:C\\,;.S
3.vc:::;
paysan le diri;e plus Vers !2S c~~itures de rente, les c~:t~r~s vi~ri~res
ftent tc~t ~uste faites peur l'~li~e~taticn 1e la f~Jilli et ~cur se
pn.oe.u,.n.QA.. tout Si.':'lplftfltCl:t un :oeVenu· è. 'a:;:,oint pour les bic:'"'-s .J.s :;:-e:ières
nécessi t-?S.
Le ~arE3n tosolais ~ la reis devp~t cette exoniration et ~ev~nt
les di\\'~:-~es 2E~~ibili5sti0ns et ~~pulsicns données par 185 ~utcrit~s
pcliti~ues au profit des cultu~e2 ~e ra~port surtout le coton, le caf~
reut retirer e~ Fratiçu3llt ::U3 1~3 ~roduits d'e~port~tic~=. :a 7~:~C­
~~~e
est ?ussi accectu~ par le~ ~iverE privil;~es accor~~5 ~~x -=0-
ducte~rE ~e :f~c~~its de recte : ~e ~ro6 ca=ions 2€
pro=~nent et
ach~tent iepuis les cha~ps la r~cducticn des paysans, ce l~i & ,ar~is
d'ailleurs aux ;ran~s !rcducteur~ de se rrocur2r des cyclo~ote~rs }our
aller eU ch?r:lr.
So~~e la plupart èes recherches et expériences agro~o~iq~es et
la majorit~ des exploitations en5~~issées concernent les produits
d'export?tio~, le paysan togolais est inclirecteœent enccuraG~ ~ s'adonner
: large~ect auX ~;roduits co:nc:ercialisés surtout dans cet te période du
...1...

i.
,
251
siècle ct: le c??it ô li3:.e t",t ~vn rl:dn, où la vie è.evie:.t tr';s ~Lf'i'2
et q~ l'~c~co~i~ d~ ~arci~est de rl~!e.
De ~2itt eu tc~rd aux ~iff;r~~~2s c~u~es de l'i~Eu~fis~~~~
alixentgir~ ~~ ~o~o, et rrenant c0nscience jes liens qui existent
entre l'~li~cct3ticn et le ~~velopF~~ent fcono~iquet il est o?~crt~n
de faire 1es SU~bestions pour le redre~seme~t de la situation.
Zn
d'autres ter~eSt quelles soluti~n6 envisager pour am~liorer 1er~nde­
ment dans l'agriculture et accrcttre la production de vivres.
J

252
Cr-rAPI:'RZ XVI
LES FERZp~CrIV~S D'AVE~IR
0ans Ce jernier c~aritre, en Frenent en consià;tation l'évolution
de la pCFulation togolaise, nc~s feron~ des prcporti;ns c;=cr~t23 dans
le SA&S 1e l'accroi5se~ent de l'of:re des jenr~es ali~e~taires, ~fin
que le pays r~rvienne ~ son a~tcsufii5&nCe ~limectaire d~ns les an3~e3
i
venir. Cc~pte tenu d9~ resscurces tU~ai~es den: dit:o~e
le ;~Js, cL
de ses a~tres ~ctentialit§s rLr~i l~~~~elleE ULe gri~je ;~0for~i)n 1~
eurfaces ~xploitatles, cet ct~ectif ~st r~alisable.
Zt e~!in s~r le ~l~n Eocic-écono~i~ue.
A - Ure ~oliti~ue
.
de Pc~ul~ticn
Le :'c;o doit-il 2~crter ~nc ~cliti~ue de porul~tion ? Cui ~t ~cr
~c.'ct-·~,·",
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~t..oJ -l'·'.l'o>tir"~
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rle
. .
A ~otre se~s, !a ~oliti;ue ~e !o;ulation ou e~core politi~~e
sidirercns cette politi~~e 1ixo~r~Fti~ue du point de vue de la caracit;
qu'a le pays de satisfaire aux besoi~s fondamentaux de la por~l~tion
croissante. C'est ~ dire que les planificateurs doivent se poser la
question de savoir co~~ent assurer en quantiti suffisante à la popula-
tion croissante, la nourriture, le loge~ent, les services éducatifs
~t
sanitaires. Ils doivent mettre en ceuvre toute une stratégie nationale
qui tienne co~~te r.e tûus les aspects du problème déeographique, à
savoir l·accr~isserr.ent, la com?osition et les mouvements de la population,
~:
...1...
- - - - - - - - - - - - - - -
i-

25:5
et qui ed~e~te qu'il y a bie~ ~ne rel~tio~ entre Ube croisse~ce nG~
plani!i&e 1~ la ropul~ticn et l'exis~ence le tau~is, les ~is~a~~0~~
internes, la d~teri,)r3.tior. des service.::; sv:.:ié':lx, la ~i'ise d~ lOS':!:"'ô'!èt,
Une crci~5~nce trcr r?Fièe je la roru:aticn si elle n'~~t ras
"acscr'.;ée" r·ar les ca?=cité,,: l·rC'·l.i.ct:·.. ~s ~1,,7.ion81es,
f~it i:léce.s.:;:'.::':-'~:,"::
pre=:sion :;'..:.r 1es ressources ;ui -9.l.i. i.ieu de .:;er.·ir 3. a;::éli';l'e:- 10. ':'::-.:ité
de vie et le bien-~tre de c~aqu~ in~i~i~u, sent utilis~es rC;lr ~~i~t0~ir
la FOrul~~icn au si=ple ~iveau le S~b3istsnce.
En ter;;es de dévelop~e;-;tmt ce1", ccn.;~itue uree ra::re:=3ion •••
Certes, tcute !o:iti~~e ~e ;o;u:aticn doit rev~tir ~~e te~eance
nataliste cu ~nti-r.at~li~te. Alc~s la que,,;tion 1~'0r. peut se ?c~cr ~ci
est de savoir si ~ l'~tat actuel ies !orces rro~uctives du 7~Y5, le
Togo 10it e~courager :a fécondité ou au ccntraire la déeoura~~ ~v3nt
de donner notre peint de vue sur cet~e importante question, .il i~por~e
que nocs analysic~s les effets de l'accroisse~ent d§mo~raphique sur
l'expansion icoDo~ique d'~n P3JS com~e le ~cgo. le csd:e de notre
analyse déborjera volontairerrent de la simfle r~oduction vi.ri~re.
Lcrsq~e la rcp~lationrur~le 2'eccroit trop r~~ide~~nt, l~ ~ecte~r
dévelorp~ ~e l'~~ono~i~ ~e ?e~t en a~sorber l'excident. Si l'2~ricult~re
progresse ;eu, l'accr~isêe~ent de 1& fcpulation boulever$era l'a~cier­
~quilibre entre le raysan et son milieu. Si le secteur rural n'est pas
~odernis6, cet accrciE5e~ent d~~ç:ra~hique entrainera la lei des re~d~­
ments d6crcissants ~a~s l'a~riculture. 1lors le pression dimographi~~e
tendra à détériorer les. toerres. les :'ays3.n.s en surac:nbre sur àes terres
peu rentables quitteront le village rour la ville ou pour un pays voisin.
De nos jours il devient sans cesse plus difficile d'entretenir
une famille no~breuse ma~e dans les camFa6nes, en raison de la hausse
des prix. De flus ~n plus les parents ont de difficultés à entretenir
•.. 1...

'"
,,-.'-:-:,\\.
254 -
leurs nombreux enfants, leur 3.!'surer un rri,i'7'e ali ~~r.t':.ire é;uili ::ré,
une instruction, et en m!~e te~ps se per~et~re l'echat ~e ~uelquds
accessoires modernes qui a'liélioreront leurs c':ndit:'(I~': ;"exi:::"':en'::e.
Un taux de r~condit~ &lev~ cré~ i
court ter~e ~n ;our=9~t~ce
éle~é d'inactifs et donc de personnes à char~e. Cec: f~~t ~~~3?er :e
niveau de l'épar~ne privée, et Fartl1n.t celt;.i de l'in·:·?-=:ü,:::e·:'?lJ.t :'1'i'/.;.
Or nous conraissons le rôle mcteur de ces de~x ag~és~~z sur 13 crvis:~nce
économique. Il p~ut donc en r€5ulter
~n ralec~iGse~en~ du ryth~e je
croiss~nce écono~ique.
La croissence démogra~hique peut engenjrer ~n c~ê-~ce rural et
urbain ; ~ais en fait rie~ ne prouve qu'il dcive en ~tre ~i~si ~a~s ~n
pgys· o~ il y a =eaucoup de ressources ine~Flcy~es et c~ il y Ë eccore
beaucoup à faire.
(
Ces diffirents effets défovorables d'u~ accroiE3e~e~t ~~~c~ra~hiçue
élevé sur l'expansion économique seMblept inéluctables si le ~c~1c r~~al
demeu~e traditionnel et ne se modernise pa5, et si les re~so~rces en
terres sOnt épuisées ou limitées.
~uand aUx effets favorables ilô sOnt r1us i~portë~ts.
II -
LES EFFETS ?~VCR;31ZS
L'accroissement de la densité pourratt conduire il. la spécialisa-
tion et à une intensification rationnelle de l'utilisation de la terre.
Il peut proroquer l'évolution technique et ltinve6tisse~ent par l'état
de capitaux dans l'agriculture pour éviter 1. famine. De noùveaux systèmes
d'utilisation de la terre et un nouvel out~llage exigeront plus de main-
d'oeuvre que n'en exige actuellement la culture traditionnelle.
Comme
le dit Ren~ Dumont : '~ne agriculture qui se modernise peut fourni~ asses
de travail utile pour assurer 1. pleia emploi rural iœmédiatement et
partout". Nous pouvons.jouter que cette agriculute se moder~isant
;., entratnera un. développement rapide d•.l'~trie susc~ptible d'absorber
1',xcédent de aain-doeuvre résultant d. l'accroissement démographiqu.~
f~
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'.C;':o
~'.
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.../
.. ':.-.
..~: "
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.....".
j,'''?.~"--:.:~'_,;i-.;'\\:;...•.--~,'.,

255
La population peut ~tre ccnsid~r6e i la f~iE c~~~e r2s~c~rce
et con~om~atrice ùe ~iens ~t serv:c~~, en tant ;u'elle f0ur~it :a
main-d'oeuvre ôt le.:- bie~E" €tèervic':'~ r.;cess:t:.r""s 3.U ':>'c:0l=~'E" :'nt
accrueE four les professeurs, les i~fir~iires etc ••• rc~~:p ;it~r
que ceux-13. Ce2 der~iers à leur tour ?uro~t ~e~oi~ de ~,c~~:t~ ~t
seivices d'autres cat~cories profes5icr.nelles. Ain3i:~
~~~~ ~c~bre
-
~
.
d'enfants deviendrait un sti~ulant peur ~~e l~E re~~cur;es 2"ia~t
utilis&es de façon efficiente. L'exrar.sio~ ~~n~~a:e ~?r5 l~s 1i~f~r9~~s
secteurs de l'&ccno~ie aC3Tentera la !rc~~ction nfitio~~:e.
De ~~~e lorsque le ccr.s0~~aticn n&tic~ale cro!~, e~ ;~~ l'~r~r~~c
na~ionale ne d~crctt pas, la productio& na~ionElE te~! ~ c~0!tr~ ~~ur
satisfaire le niv~su de ccnscm~ation.
Certains thioriciens pensent ç~' "avec ~~e pcr~l"~i~~ s~i
progreEse lentemert, leE rever.us de l'~tat s'a~éliorent ••• et :e
produit par t@te aussi".
Cette hypoth~se se~ble logi~ue, ~ais en
r~aliti elle ne consid~re pas qu'une fraction i~rortante ies r~ve~UB
de la nation e5t tir~e de l'er.se~ble de"la population SCU5 for~p ~e
taxesdivers~8. (Plus noœbreu~e est la ro~ulation et rl~3 i~=or~~nt
sera le revenu de l'état). Cette hYrot~sse ne tierct ~sz ~o~;te p~::i:a­
ment de l'effort na~icnal et du dfvelo~pe~ent deE r~~20~r~~s locales.
Enfin un taux d'accroisse~ent naturel élevé agit sur la struc-
ture par Age de la population qui devient une population jeune. Si
l'on ad~et ~ue les ~eunes sont plus susceptibles que les vieux
d'adopter la modernisation (parce qu'ils sont moins conservateurs),
une population jeune reut être favorable au développe~e~t économique
et social.
.../'...

256
III -
po:.:!" la fou!'n~tu::-e ~~::.si.ve les ti.:::~' et :~rv' ce~ ::ccial,.;.x ~;ui :'.A. r:"2.:.~-
dr ·· o
9. l _ :J. t
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'.:it
Ohccnsid~rer sa pop:.lo.tion croi·~.3~:,te c'....·':':€'
,'!".
-:\\":-,:t et une C'.~:'ce 2-
sai~ir. L~s resscurces en terre ~~~~: e~ ~~?"de ?~~t:e i~e~?1~y~e5,
la ro~ulpticn br~~di~5~nte devr~it ;o~~cir sti~~lar l'a~ricult~~e et
f <lire acccr'-:er la ~.s.in-d' ce"vre non uti lis:'e aU;;: r~s~ C'.lrces :;:2:'r1eJ€: es.
Si aujourd'hui l'~ccrcisse-ent de la pOfuiaticn to~ol~i2e 3'~CCC~?~~ne
de quel;ues d[sfquilibres, et n'est pas suivi d'une au~~entaticn 2uf-
fiEa1~ent ~lev~e de la production alirnent8ire, cela est surtc~t dG •
une· ~-3.uveise organisation des ressources hu:-aines et ~c(.no·:L:.U':-3.
3 - Pour une prciuction accrue
'T"
...
ACCRCITRS LE 2~~D~~~T
Ni la pauvret' du sol, ni les f~cteurs cli~atiques d~f~~or~bles
n'offrent un obatac:e insur~ontable â l,.;.rre larbe ~~rGnsicn-de l~ ~r~­
d~ction vivriêre to[olaise. ~o~breu~€s sont les possiti:i~~3 ~e 8ett::-e
plus de terres e~ cultu~e Grlce i l'irri~aticn.
Lee fossibilités techniçu~s 1'accroitre la }ro~u~tion en a~~lio­
rRrit le rende~ent ,les cultures sent encore Flus no~breu=es. Peur a~~lio­
rer le rendement il faut associer l'élevabe à l'airiculture, car les
engrais ani~aux e~rich:"ssent be3ucoup les sols. La cOT.tinaison judi-
cieuse de la culture et de l'~levage, et l'introducti~n d~ cultures
spécialisées peuvent permettre UI:e Bl;;riculture réelle~ent intensive
avec une forte productivit~. De m~T.e cette cOdcinaison élev~griculture
permettra de pro~cuvoir l'élevaJe et d'au[~enter la production du'
cheptel. DaI:5 le m3me sens, il faut dévelcPFer les pêcheries qui per~et­
tnontd'améliorer consid~rableffient le contenu de l'alimentation en
protéine. Il faut introduire dans l'agriculture des variétés sélection-
nées de semences et d'espèces animales. Pour accro!tre ~e rendement
~'~·.I••.

257
les paysans ont intérlt à pratiquer une rotation des cultures, Car
cette technique épuise moins les sols, surtout si dans le même tewps
.Des engrais sont ~assivement utili~és. Manife=tement l'utilis2tio~
d'enbrais élève sensiblement les rende~ents. L'accent èoit êt~e mi~
sur les enlrais naturels, carIes engrais chimiques, non seule~ent
d[·truisent 1&4 ,50ls à long terrre en les déséquilibrant de leurs COr.f'-
titu~nts rnin&raux, ~ais a~ssi ils coûtent chers et nous rnaintie~ne~t
dans la dépendar-ce
vis-à-vis des producteurs.
II -
S~CUnISEn LA F~CJUCTIC~
Etant donné que l'agriculture togolaise est la~be~ent t~ibutaire
de la pluviométrie, une ma!trise de l'eau s'impose afin êe sécuriser
la production. Ceci est possible par l'aménabe~er.t de~ b2s-fonds et
des petits cours d'eau. Il ne s'a€it
pas èe ccnstruire èe Gr~~ds
ba.rrages h.ydro-afiri~oles coû:eu~es et difficiles 3 ë;érer par les
paysans. Dar.s le court ter~€, la priorité peut-être 1onG~e aux pe~its
am~~a~eroeLtsqci 5~nt faciles i r~aliser part0ut da~s le rays, et qui
pr~5entent l'avent~~e d'~tre à la portée du petit exploitant.
Cette rna!triee de l'eau conduira i a~~liorer l'irrig~tion et le
fertilitÉ des so15 et per~ettra aus2i d'accrottre de façon efficie,-te
les superficies exploit2b!es et en p~rticulier celles destinées aux
cult~res vivrièref. Elle per~ettra enfi~ aux planificateurs de faire
des préviFio~s av~c plus de certitude.
III -
MC:ERNI2ER L'A3RICDLTURE
La mÉcanisation de l'86riculture aug~enter8 sensible~ent les
rende~ents en permettant d'adopter de nouvelles pratiques culturales
rationnelles. Les moyens de production traditionnels ne suffisent plus
pour r&pon~re aux be~cins alirnenteires 6randissants èe le populaticn.
Il y a une nfccssi té absolue ct' arr::>rter aUll paUvres r.aYf ar-.! '.ln co:nplér:;ent
de moyens de production: tracteurs et divers enGins pour l'ai~er à
d~ fricher., à lacourer et à. se""'ler. Ces différentes :nachines doivent
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avoir .De torte intensité de main-doeuvre pour permettre d'absorber
un grand nombre d'actifs agricoles.
Que ce soit pour l'agriculture, la production du lait, de la
viande et du poisson, on peut· re:::arquer que historique:nent les hauts
rendements ?nt été liés aux tec~"niques aVe.ncées de production tandis
que les faibles rende~ent6 sont dGs aux œ5thodes rudimentaires.
L'usase de la houe, du coup~oure, et les pratiques traditionnelles
ne peuvent pro~ouvoir l'agriculture. Il faut de toute évidence une
trans!orcation des modes d'exploitation et des techniqaes agricoles
actuelles ••• le tout acco~pagnf rar des transfor~ations écono~i~ues
- et sociales.
IV -
LES SOVJTIONS ECC~Oi":IstT:::: ET SCCIALE
Elles peuvent Itre rebroupé~s en 4 points :
• La priorité aux cultures vivri~res.
• L'intégration ~~riculture-Industriet et le déveloPFec0nt des
infrastructureE de stock~se, de conservetion et de cco~ercie!~~etion.
• Une sensibilisation et un ~eilleur encadre~ant des raJsans.
• LR re~tructuratioc du milieu r~r~l et une rlanification effective
de l'asriculture.
Cette pricrit; pE~t E'ill~~trer d8n~ trois pcliti~u~z aericoles
diff&r~ntes : la d~finition de l'o1jetif fonde-entaI de l'~cricultur!,
la politique de prix r&~u~:r~teurF d~~ culture: ali~entaires, et la
politi;ue des in7eEti~se~Eats lo~rds effectu~~ dRL5 le secteur vivrier.
L~ ~ue~tioc eFt de savoir s'il est ~lus Frofit~L~e ~c~r le ps;s
de cultiver le café"t: lq,ca::·,.c Fc ..~r ltex;ort.!l~iol" et de c:mtiaul,,;r à
importer des vivres avec les devises que l'exporticn aura r3Iro~t:es,
...1...
j

-', 259
~
o. bi.~ sl •
"un'autre côté il est préférable de s'assurer l'autosuf-
fisance alimentaire avant de voir du cSté des cultures de rente. Nous
répondrons, en tenant ~ompte des potentialités agricoles du pays
(terres, main-d'oeuvre) qu'il est possible d'agir sur les deux fronts.
~
Seu1eQent la priorité doit 8tre accord€e
à l'agriculture a1i~entaire.
L'introduction des cultures de rente ne constitue pas une raison
suffisante de pénurie alimentaire.
Le pays doit lutter contre l'importation des produits alimentaires.
Certes, l'importation de certaiols produits alimentaires pour combler
quelques insuffisances nationales n~ peut-.tre entièrement supprimée.
Seulement il ne faut pas en abuser. Les objectifs de notre agriculture
devraient consister à répondre à une proportion accrue des besoins en
produits alimentaires pour couvrir les de~andes de denrées alioentaires
,
du marché intérieur qui se développent en fonction de l'accr~sse~e~t
de la population; et aussi à fournir les ~atières premi~re5 agricoles
non seulement pour l'exportation, mais é~a1e~ent peur les ind~stries
locales.
VII -
LA POLI:'I:".U::3 DE P3IX RE::mTE.Â.c'~URS DES CrLl':::;ES
ALn:::NTAI:rtES
t::..~ernant la production vivrière, les prix d' aC!1at auX ~ro ~'ucteurê
doivent 3tre rémunérateurs pour inciter les paysans à fro~uire plus.
Gin€ra1e~ent le paysan togolais est rr3t i i~veEtir son travail dans
une entre;.:rise off=ant lé' p,rsfective :i 'une rémunération suffisante.
Il s'i~t;reEcera dav2ntabe i la c~ltu~e a1i~~ntaire d&ns la ~es~re o~
cette culture représentera une a-.lc:;rr.entatio::. irnporte.nte de son revenu
mcné~aire. Ceren~~nt il convient de soulisr.er que cette po1itiç~e peut
avcir quelques répercussions :
• L~s haus:€s
de rrix d'2~hat 8~ producteur peuvent cCLouire à une
réjt:d~ en d,: la proFortion de la i)rc:h.ction totale tco ... léesul' lE' rn<;Jché,
c~r d~n~ le ~e3ure o} l~~ abriculte~r~ devier~ent rlus prosr~ree, i1~
r2serverpient une plus. e,!',.nde pëo.rtie de le°.l!' rro~uction à leur prorre
cOrl:='C':l'!~'ation. ('!'out au mci::s, certe,iL.s P;l;'-5éO::'S).
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81 le. prix' d'achat au.x producteurs sont élevés. ·les commererants
fixeront les prix de vente aux consommateurs è un niveau plus élevé
encore. Ceci pourrait ent;endrer dans une partie de la population
urbaine à revenu monétaire faible, une sous-ali.mentation, car cette
fraction de la population ne pourra p1ùs se procurer en quantité
suffisante tout ce dont elle a besoin pour bien se nourrir.
Une politique intermédiaire serait d'encourager les fer~iers
à produire plus de vivres en leur accordant diverses primes et en
leur offrant des facilités de travail.
VIII -
L'ETAT DCIT INVESTIR PLUS D&lS LE S~CTEUR VIVRISR
Comme nous l'avions déj~ souligné. si l'agriculture vivri0re
est abandonnée à elle m~~e, el1a est condamnée à cela. L'Etat et les
institutions financiires doivent intervenir ~a3sive~eut dans ~e
secte~r en accordant des crédits aux agriculteurs. C'est le lieu ici
de critiquer la "Caisse ~etiona1e de Crfdit ~grico1e'l qui théori~uement
est destin{e i cette fi~e1it~. Yais dAns la rrati~ue noua n'i[ncrons
paE à ~ui profite cette ir,stitutiol: financiÈre. A quelques "faux payeans"
qui se font passer pour de vrais paysans et bÉnéficient de ce fait
d'importants crédits au dftrim:nt du pauvre cu1tiXRteur.
Cn peut a~~si se de~and~r à ;uoi servent les devises que
rapportent les cultures d'exportation. Peut-être à la con~truction de
certains batirnents publics ou d'hate1s de grand standinG •••
Mais dans toua
le~ cas, pas te11effient à l'asriculture Car un
réinvesti~sement efficient n'est pas effectué dans ce secteur.
C - Intégrer Agriculture et Industrie : Améliorer les infrastructures
de conservation et de commercialisation
I
-
L~'~ CCLPLSJ<~l\\'.:'.\\rtITE DE.:) SEC'r:SURS AGRI:QL =':1' IND1JS~RIEL
L'Agriculture constitue la principale réserve de ~ati~r~s
premières et de rr.ain-d'oeuvre pour l'indu~trie. A sou tour l'in~ustrie
peut augmenter de beaucoup les rendements dans l'agriculture •
•·.1•••

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Vne .eilleure technologie .ise à améliorer les ren4ements.
Cependant le fermier togolais ne pourra rationoellement passer de
la houe au motoculteur par exemple,ei cet engin importé ne peut 3tre
réparé localement.
Un problème de coût,d'entretien du matériel, et du remplace~ent
des pièces va se poser à lui de manière permanente. t'Agriculture
modernisée devra 3tre soutenue par un dévelopre~ent industriel corres-
pondant. Cette interdépendance entre l'a~riculture et l'industrie
constitue UDe pierre de touche fondamentale d'une stretégie interne de
développement. L'agriculture a un rele d'appui par le ravitaillement
en vivres et la fourniture de produits de base et de la force de
travail à l'industrie. l'induGtrie qUa~·t à elle, a U~ rele moteur ;
elle permet de renover les instru~ents de travail et les techniques
de productioo, de trensformer l'agriculture et d'éleve! ainsi la
proiuctivité de secteur rural. Pour se r[aliser, cette int~~rati~n
nË cessi te certaines condi tior.s parmi les;u('lles: une '1obilis~tian
des ~aEses ruraleE, une adaptation des tech~iques rurales locales aux
innovations, une politi~ue d'ecc~mulaticn natioaole de carit~lt e~
une recherche agrono~ique naticnale.
Ce sont les 'industries de transfor~etion de p~oduits ali~ent9ire6.
Elles valorisent ces produits rar des transfor~~tiou~ successiv~s.
L'aventase est ;u'eu lieu de cc~~ercialiser le pro~uit brut ~ui s[n~­
rale~eDt est ririssablp ; court t3r me, on co~~erci~li~e le produit
fini ou se~i fi~i. F~r exe~71e peur le~ fruit~, on peut faire ~es
conserves de fru~tE : 13 ccnfiture, les ~us et concentr~s de to~?te etc •••
~ui rourront se conser.er lon~tcë~s. Les I •.~.A. ont d0UC un rôle tr;s
i~rortpnt dans la valori53ti0n des pro'vctiors acricoles et d3~E le
d~~lcc~Ge ~u d;velcrre~cnt a~ricol.
El!es p?r~2tt~~t de
~tirr:ul~r l'au:-r!lf·!l":.?tion èe la r:r,:,r!uction, èE' trensfor::1.:;;r E'~ de v'lori"=,,::,:::·
cette ~'ro:!ucticr!, de créer 'd:~f' er.:plois nouveQ,ux far lE'. r:i;·i~,-d'o"'·.lvre
suppl[~cntaire qu'elle abEorbe. Ces J.t.~. qui Fru"c~t Ëtr2 d~ ~eille
.•.1•.•
~
1
J

. .
.
• o7enne n'ex1aeront Di UA~t~chniq.eàoPhistiqué.~ni des investisse-
mente trop t.portants. Génér.lisé~~ur le' territoire, elles conati-
tueront certainement une clé de voGte à l'intégration économique
nationale ~t au développement introverti.
Le troisième plan national de développement économique et
social a prévu le projet d'un complexe agro-sucrier d'un montaat de
Z.~70.000.000 rrs CFA(1) réalisable durant la période quinquenale
1576-80. Malheureusement rien n'est encore fait, alors que ce troisième
plan est expiré. Nous pensons que ce projet mérite d'@tre encouragé
et d'3tre réalisé. Il permettrait à la foia d'éviter la fuite d'impor-
tants capitaux destinés à l'importation du suere massivement consommé
quotidiennement, et de satisfaire les besoins de la population pour
ce produit indispensable.
III - LA NEC:;~SIT:;: :>'Al~ELICRE~ LES INFR~S:'RtTC-:t:':R=S
D3 STCCY..AGY
DE CC1'lSERVATIC~; ET 'E GN:LZRCIALISATICU
le tableau 16 indique bien la proportion i!I1ports.nte des fërtes
sur 1&6 récoltes. CeE pert~s eont large~ent dues aUX conditions
rudimantaires de conservation et de commercialisatipü de~ de~~ées
.ali~Bntaires. Il est donc urbent d'améliorer les ir.fra6tr~ctures
appropriées.
a - La comT.erciali~~tion
Flus la population ncn agricole augmente, (co~me c'est le cas
au TOGo) et plus il devient nécessaire de co~mercieliser la pro~~ction
pour aprrovisionner le
marché interne e~ sa~isfaire la denar.de de
con~o~~ation des pro~uits ali~entaires. ~'une façon g~n6ralet la
con;.,ercialisatior. ne peut [3S ~tre a~surée par le producteur lui-~:'1~:::e
parce lU'il n'a ?a~ l~s rocy~~~ n~ceE??ires pour le faire. Mais si les
paYEanp se resroup€nt
en as~ociati0ns ou en coop[rB~ives, ilE peu~ent
(1) Réf[rerce : 3è~e Plan. Face 263 - Y.ini~tère du D&veloppe~ent
!lural.
. ...1...

·}~~:~~:~:~~;~ ···,.:!•.1'"
~ <{o' ,;,':f~~,.,:~~ '."'i,<~<.;,:::ti ..:
;.J:-.'''('
ff!ttc)~~f';:~'" •.;.:.t~i:-{":~~" ._/;\\~ -.'
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~j".,.,
r-
L"~"'rF, ..'
t· .,.
trèâ\\bien commercialiser .ux~'mes leurs productions (en achetant
par .xemple en commun des .01ens de transport). Dans ce cas lee béné~ "
t'icefi réalisés leur reviendront ••• Des intermédiaires commerciaux
peuvent également se charger de la commercialisation. Ils achètent
1
chez lesprocteurs à un prix p
et vendent aux consommateurs dans
2
1
les zones urbaines surtout t à un prix p ? p •
la différence (pZ _ p1) repréEente les frais de transport et
le profit du commerçant. L'Etat doit veiller à ce qu'il n'y ait pas
un surprofit réalisé par les commerçants et sur le dos du paysan.
L'office doit multiplier ses points de vente dans tout le pays.
Il doit essayer de fixer les prix d'achat avant les réccltes, co~~e
le fait l'OPAT(1) pour les produits agricoles d'exportation. cette'
fixation de priL à l'avance permettra de stabiliser les cours des
produits sur toute l'année et de garantir un revenU mini~u~ aux paysans.
t'.
~
Précisions pour ter~iner ~ue l'ajuste~ent entre l'offre et 1.
de~ande des produits alimentaires est difficile à réaliser. G~ci
\\
provient de deux faits: d'un côté, la demande de ces produits èst
relativement rigide et dépend de la croiss~nce démogr~phique et de
l'augmentation du revenu des ménages; d'un autre côté l'offre de
\\
ces produits est relativement variable et dépe~d des aléas climatiques
et du cycle de prpduction. Il importe donc de développer les inf!as-
tructures de stockage peur bien conserver la production lorsqu'il y a
les récoltes et l'abondance.
b-
La conservation
Les denrées ali~entaire5 commercialisées à l'état brut sont des
der.rées péri~Eables. Ainsi on e2t obligé de les vendre rapideoent et
et de les conso~~erpluE r3ridp~~nt encore, pour limiter les pertes •••
Apr8S' les r&colte~,::m assiste À un ar~lux mas.:>Ïf des pro:1uits et
(1) Cffice deF Fro:uits Abricole~ du ~ogo.
.../.~.

'.
264

à ~ne baisEe dee ~rix. ?er.jar.~'~'~utr~~\\p;ricdec~il;eut :i avoir
~
p~nurie 1e ces ~~~~~ ~roduits nt ~au~~e des rrix. Il y a

dcnc uae
insta'tilit~ :ie~ l'rix .'"'b:-ic::'~s·:':..:.r3rt 1";1 .,ê-:le année. FO'.lr re,É-d::r
s cela il e,2t r.)ssible d-a st",c~:er et de ccnditionr.er les pl'-:.-:'uit;t

les mci~s Fl:i~Eatle~ 5t atale!:lcur vente pur toute l'a~~~a•
....
~~cclte.s et ~u'il
.
dance, ni ~ ~ie~ conserver cett9 ;rc~uction par mcc~ue d'i~fr~~tr~~~
tures ~déq:":'Rtzs, ~~cessaireTent il connai~ra ~ne pert~ sur s~ rs:;:.:.te.
Tel ~ue Togorain fonctionne, l'office ~'a pas l'cbli~ation d'9:~~t~~
un produit vivrier que le P5JS~~ 1ui ~r~sente (ccntr~ire~ent } ce ~ui
a.osez r€d'\\.4ite.
A çartir::le 2(.C(~ t,.::'l~-='=:, des prvblè~ie= :,e .3:,)c::':.",e
se poserct ~ It~ff~ce ~:..:.i 7~:ci2
-:e ioit co~~er~i~l:~er un 8t~C~
de je.ccc ':.O:1.:lf~S ;our être v:-.:;i·'e:".t r~:-.tnèle.(1)

, . ,
,.
1.. _
1.
qui
les fruits et les l~~~'~s
1
rencontr. de s&ri~ux prcblê~9S ~p conservation de c~s ~rcduits.
L'oftice ne ~i'pc~e =~~e r~5 i':..:.~a 3e~le chatre de frcid. Il =e cc~tent0
d'un no'!1:re tr~s' restl"eint d-:- c:..,:ic:-::: .fri;:oriphi lues.
pour cette fir~ltt~.
~n mati€re
~e 2a~sibilis?tiont ~n effort louable est eLtrcr~is
pa~ les autcrit&s rolitiques. Cet effort mêrite d'~tre soutecu. Le
retanCe~ênt de la c~~razne v?rte a~orcée deruis F~vrier 1920 té~oi~ne
d'une volonté Foliti~~e d'accrottre la production agricole. L'ar~el
Selon un raf~ort de l'cffice Togo€rain
Pour les l?gu~es : depuis Février 1980 seulement
Source : ?ogo-~ialo~ce N°45, Page zt.(1~.
,·:l:"'t'·-
.o:lo0
•..1•..

lancé par nos resFonsables a ét; écou~~ par les paysanc. Au delà ée
cet appel il r~ut soutenir cette volonté politique par des moy~ns
écono~iques et tecrniçues. Il f3Ut offrir aux agriculteurs la Fossi~_i~i:~
d'afpren~re 3 ~i~ux cultiver l~u~s terres, ~ a~ender les sols, ~
pro-
de~ r.c~vell~s tec~r.i~ues de ~rcductiçn.
~r"t
...... ~~.
-~~~r~'~-er~
;.;.t:.._
,.- ......
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~our-~r.~AC
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'- •• _........ _
~'!~~ec
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. . . "or-
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.;)
l'on est ;ort~ ~ conc:ure que le conse~72tis~e de ce~tains cultivst~urs
croire ~ur ~~~cle la ~onctic~naire a~ricole urb~nis; et in5tr~i~, ~~i
t urel les

L
~'S::'~re.
e
r~Eultets pr~ti~ues. Peur co~bler ce ~:~E~ de ~en~?lit! ~ui s~;3re le
p~ysan d~ v~163risateur, il !~udr~it ;~~t-~tre ~c~ce~ su pr p 'i8r l~
pcssi:i:ité d'.:lller 3. l'école i et ;l:e k fonctioZ:~?ire 3.o~icçle ::~·C",,;,·.-e
inconte~t:.tl:-.~ent;u'il eF:t c"6rictJ:::'t2a~ do? :::':"':ier.
los ~ ~u::e5 .i
tili~~~içn ;clitiç~e ; il Y aVai~ ~ne ~~rte ?rcporticn de vieux .-~ 11';
-","--
~,·.cc.ut"'tl.·er:1t
r-·-- "" ... -..
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Il faut
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une ~ducaticn ~e$ jeunes afin le les ~ai~tenir ~~r place.
E - ~estructGre~ le ~ilieu rur~l et ~l;-~ifier effective~ent
l ' Agric~tlt'.l::"e
Nous profosercns deux alternatives complémentaires: ltorbanisa-
tion des coopératives de paysans, et la création de fermes d'Etat •
...1...

/
256
villaGe. :e~ coc;;r~~ivE~ ~civert ~tre ~~r~eE rar !:s raJs~ns e~x­
m3~~s. ~lle ~erme~t~~na t~X ~~ric~lt~urE du -;-e villa~e 1a c~n~u~~~r
l~ur~ effcr~s. l':..:.~i.:.n i';:.is:,,:ôt :a fc.-:;e, c~s pe;ric',:,lteurs :-~n;l.v"l.t
"lieux ~:ü..'~ f,,:,ce:t:x cc~:.~~rçant'" s:-';~ul9.teurs '1.1..4i eSEaie:lt ·5e :5' e:"::-:'c:.~ r
i
l~~rs d~~ecs, et ils pcurroieut f~ale~ent mi~ux affrGn~er les
difffrent"s ?ro'blèr::t's ;ui se Focent à e'Ux. ;..u d-spart l '::t'?t ?o',:r~"i':
subve~:io~r.er c~3~ue coc~~rativ~ ••• Z~ ~om~e t~ut celu n'e3t :es
facile. ~~ous e~ zo~~es consciente. Cette propoEiticn ie COOF(r~tive3
que nous f~izcns est difficile~2nt r'~alis~ble dans notre ~oci;té cc~pte
tenu juetement de la ~antalit; individualiste du To;olais, et
le nc~re
,OFtion lib~rale de d€veloppement.
C'est pcurquci nous ~ettro~s :-lute~
l'sccent sur les fer~es d'~tat.
b - Les Ferm~~ d'Etat
Fratique,nent elles existent déjà, sous forr.le d'office P.é""iollëi
de Froduits Vivriers (C~PV). Il s'agira d'une redéfinition des obj~ctifs
de ces offices, de leur rtorzaniseti~n, et de leur ~ultiplication à
l'intéri~ur du pays. Il faut '..l:le transfornatior. de~ C:aFV eI: vé'::-i:z';:,las
d'un tel ~u ~el produit v~vridr, c~~pte tenu des pote~ti91it~s et ie
la voc3tion des cE~~~~n~s o~ &lles ~erG~t i~?lant~es. CaB ~9rces' d(~tat
à cêH de..:; exploit::.t:'~ns
je p"J·~;...r.s pcurron~ sti:",:uler IdS abr5..c:üteurs
a produire plus ; el:es via&~raient ~~alement combler l'insuffissnce
de la proti... ction ;aj'Es.nnale. ~~r..s ".:ne cert::.ir.e r.:eôure, les fer';es
d'Et~t reuvent att':r.uer le pro~lèce de l'exode rural en cr~~~t ~es
emplois nou.e~uy. pour le3 ruraux. Aussi elles permettront de for~er
des agricclte'..lrs ji6nes de ce I:om, et de transformer èe façon rer.'lar-
quable la c?-~rao~e ~o:olai~e. Cette expérience de fermes d'Etat a très
bien ~arché dans c~rtains ~ays en .oie de développe~ent, ncta~~ent en
Tanzanie avec les 'Tillages "U jamaa".
~
---,•._.~.,,~' '<. r·'
..•1... "

.:.
:?~
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Il s's~ira 1e errer de ~ouvelle8 nctivit~5 e~tonqces sur
l'e;-•.se::-.'cle du terr:'J~cir~ au lieu je les ct;~:;entrer :la.n2 1~5 grands
centres. Cette déce~'lt:-ali~~ticr. .:;ti~rose, de par r:~l'le la n=.'::ure \\le 1.:'.
• Le lieu èe réalisation du r~~n ~st 13 région.
• l'éte'nch:.e du territoire est v~Ete et il est difficile ~3. partir
1
d'u~ ce~~re unique de décision ~e meit:-is3r touslea car~ctères
hétÉrocl:.tes d'un esp~ce aussi vaste.
• la te~da~ce à la centralisation cntrRi~e ~r.e cc~~ure e~t~r; le p~~r-
~
~
et la r;alit~, etun bcn!le~ent de la bure3~cr3tie et dc~ ;~~cticn~ai~~e.
• :nfin la décer.tralis~ticn eet n~c~2~~~re :our ~~~ le$ ...1 ..... o_C" ..... ~
lf- , ....... -' ~
er-tre!ri~e2 rui~sert être plus efficece~.
Pour ~ue ce sJ3t~~e de d~ceLtralisation fonctionne po~rectc~~nt,
il est indis~en~~ble je cr~er d~s li3iscns et des ào=plé~entaritfs
entre la pl?.r-i ficatior. centrR.le t ré-[ionale et loc:3.Ie. Il f:l.'..lt bi<2n définir
las co~p:t~r.ces et les re~pons~tilités à c~aque nive~u afin d'évi:er las
bloc3ges. Il faut éb~lement ur. syst~~e de concer:atic~ pour éviter le
dcuble_-er.~lC'i.
J
- La fart:' cipa tien des rUf'3.UX é\\ 1 ~ r;'.:llisation du Flan
J~~érele~ent les populatic~s r~rales re sont ni concertées, ni
esscciée~ ~ la réalisation du Flan, sous prétexte qu'elles ne peuvent
pas toujours bien di5ti~guer leurs "vrais" intirits. Or un plan de
dévelo~pement rural a très peu de chance de réussir s'il n'y e ~as une
participation des ~asses concernées à la base.
Four ~ue le plan soit accepté par les masses rurales. il faut
bien qu'il illustre les aspir~tions et les besoins de cette couche
sociale qui doit po~voir les expri~er. Ceci permettra une défense des
droits et des inHr~ts des collectivités rurales. et une meilleure
1
(
chenee de réalisation de la planification agricol•• La concertation
,
.1
.
-....:.,.
1

.,.~~.;
. ~
268
pourrait se !ai~e rar !e bia~~ des cco~ér?tiv:s ou 1~s ~~3CclatlO~s

de raYS80S. tu di~uesera ét~:li entre les r~s~cns;1ble$ ;oliti'1.'.1~s,
perrr.ettra d'ajuster les Frécccuraticr.e 1e chac1.lr."? ~e parti~l". et sera
pris en com}:te d3.ns l'~lal::oration :lu p...an.
Il ne fait ôuère de doute que de fortes au~~e~tations je la ~rc­
duc ti Oll alinen taire soi e:1 t ~cssibles. _~u ·"i~là des possibilités phy,:,i::;.ues
et technoloeiques, ilf'3ut scr..;er aux ccr-èiti.c~s fcononiques et insti-
tutioünelles ;ui en perMettront la "ise en c'~uvr9. Cette .~ise en oèuvre
ne ~ourra se r~ali5er que si la hcue, la culture itinérar.te, etc ••••
.
-
cessent d'~tre les techLi~u€s préiomir.antes de production etsi lèS
tr:lct~urst des engrais, ies insec ticides et trai te:'lerts CCI!ve:-.a:l:: s
sent utilisés. De 6rar.ds cha~gerr.ents devrcr.t intervenir J~us l~s
techr.iqu66 ; de gros investi5se~eots sont nsce~sai=es po~r l'~~ui~&:'en~
et l'a<;rieulture doit ~tre réorgan~6ée et de";enir beal.'.'';c'.1:' ~:l·.lz inl:e;è-
sive.
Je plus un moyen excelle~t d'a~~~Euter les ressources ali~ent~ir~s
de toute orièine consisterait à perfectionner les néthodes i3 prf3erva-
tion, de conservation et de cCM~ercial~satior., qui tendro~t à ~~iui~e
,
les pertes act~eller.:ent dues à l'av~rie et au gaspillage. Z·nfin il :~ut
ébale~ent sonber à u~e ~éritable ~l~niricatior. du secteur ~ural, une
plar.ification globale qui tienne co~pte ne l'évolution de la pOFulati~~
togolaise pour prooram~er l'évolution de la production ali~entaire•.
. •·1 . .'.
4
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.1).]...:.'....
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269
:'~~ric~l:ure des soci~tis afric~i~~5,
ccr~e celle dCE ~cci;t~! 1~i CGU~ ~~t ~r~c~d§ en:s ~a~i5~e, r!stait
s;;:r..=:'.: ~tr:'cto '.~r.!'- '~êriculture d'3:.lt0Sl~'t.~:i::;t.,..~~::;~.
I l ~'']ôiss''.it :':''..:.;'.
~i~t;~e 5ut~rci~ue, d'une ;conc~i~ 2e 5u~~iEt~~cetdans l~:ue: ~~e
;or~e rrCF~rticr. 1e la ,rcd~c~~on, :ri3e da~E son sens 1~~0et (c~:t
utilis;'e directe~:er.t ~ar l'explcité1.::t et sa famille.
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~1. ~, -~
E~ Afris.ue, "la tel're e-3t la ~9.se
e ~a cc.nr.:un~u €'.
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pcur~uci l~ p~o~ucticn e~t è'~"ord utilisfe rour eatisfaire les
L'utilis~tio~ 1e l~ :~oducti0a recouvrait aus~i cier- l~ ;:~-
les parures, les ~atériaux j'artis~~at et de construction. Cet aspec~
du système impos3it slors le troc. En effet il pouvait y avoir échange
de produits au sein d'une mê~e caste pour diversifier l'alimentaticn
et avec les autres castes peur se procurer les habits et les ~rticles
artisanaux par exemple.
Avec l'9ppariticn de la mo~n~i~, l'introduction de~ p=oduits
manufacturiers e~ P oblibuti·:Ii. f"!i t'?' ?eux p~.:lse.r..s ':le payer, t:;Jn en,
!"lal t.n, des im::ôts de c~p:'t1'ltio::, ce'.:.x-ci ét~iellt i!'lplicite~çr_t ~~:3
en deGeure dte~tretenir des cultures ep~culatives ou, pour ce ~~i
ccncer::e l~s cul~ures vivri~reE, de d~~aber des surplus do prod~çti0r..
pcur la vente.
En effet, :a co~mercialisatioll des produits agricoles est
l'accomplisse~ent de toutes les activitis de distri~ution s'exer;an~
dans le ~ouve~çnt de biens et prestations des services depui~ le peint
initial de la ;r.:duction ?.gricole juslu'au stade ultime où les r:roduits
arrivent ~ntre lts ~air.s du consommateur final.
(1) CER~, zur l~~ Ecciétés ;récapitalistes, textes choisis de Marse,
En6el~, le~i~e, Sd. Soc~ales, Paris, année 1973, page 58 •
.. .•1·.·

,.,
,

170
••
Le ~ouci ~~S cc~~c~~~t~urs e~t d'attenir ce dc~t ils o~t be~cin ~~
~rix le ;lus ~aE. Les ~~riculteurs ont intir~t ! feire des rec~~t9~
i~;ort~&·~s ~~r'3 !a vente de lburE proiuits. ~c!in Id~ diff~=e!~tE
cc~rC~Ler les effcrts de ;roducticn de l'a~riculteur jc:=e~:;a J3 la
d€cisicn
d'acheter du CCneQ~7Bte~r.
re~sorJ: ,::.t:'il :='~oit: 1: ie ~='.·.x f'~ct~u.rs :1~t·.lr,:,l~ ~:..;,i c,:-':.·,~it.ic':"':"_~·l:.t,
~or.t .:.;.1 jour le-
:-!'c~;.4ction vivrière.
Un ~~rtain ~o~b=e ~e r{~io~s E~ricoles ont vu leurs SQls.
;o~rt&nt fertiltE ~ l'0ri~ire. 31~~~iser lente~~~t et attei~(r~ ~n
nivp~u ~e renie~ent e ··tr~""e·-·:"'+-
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lui per~et pas d'e~ cbter.ir en ;uentit~ suffisante pour tous cee C~?~:~.
r ar 8i11 ~"':r'3 1'?~ e!"-fr~is v':!rts ne '1'_9~ dans ces cols ~PUiSJ:.I'-'
qu'avec d'i~rortantes doses d'er.grais minéraux et ne ré6énèr~~t ~Ue
lentement les solG~ Des systi~es cohérents d'études des principaux
e~brais verts utilisables, des doses d'engrais à appliquer etc •••
s'avèrer.t pr&al~tle~ent nécess~ires.
..
Pour ce ;~i est de l'association agriculture-éleva~e, des efforts
notoires o~t è'j~ été entre~ris peur lancer la culture attel~e, rr.aiD •

l'agricu1t~ur to~olais n'a ~amaia été vraimeut convaincU•.
...1•.•

,,
...
271
t<>l:X
o..~c:-:i~';e·:.-:.t::'~ ::'. :;c":'-:l..~t:.o.. vivrière (~t9 ~ ::ar O'!: s::
. P.~~
...A--"'",~_. :3. l' ,.:cr'J:<.:ze::ent annt.:-:!l :no:,e!: .~e L-'..
cor..:o:r.-.atior. r~=l:'e (:;,1 ;: polr -,~; n'e~: :-as .5urris~:"~.~!:t ':,:,;"ë ~,ç ......r
na ti ;::,'.......
par a~) =~sulte d'une forte f~c~~dit~ et d'une
le +-. "'.': ".". -1 a - a t
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un inv?~ti5:~~0nt e~ ·~!~~e t~~r~ ~~'il conf~re ~
tien ad~~uate des ~~riculte~rct du car8ctère Gai~onniar ~e l'~0~icult~re,
de aier. ~V€C l'i~dustrie.
de I~CJ5!:E ri~anciers n~ceEsaire~ :o~r lou~r des traoteur~t ce s~~t~ur
~e ~e =odernise Fas. Gr il exi~t~ ~u Tosa une s6ci;t& d';ccno~ie mi::~e
créée en 1978
la SCTE;OO (30ci~H Togolaise d.'Exploitotion de Narériel
Agricole) qui a Four mission de g~rer ~our le compte du souverne~ent
le ~at&ri=l a~ricole, de ~ettre a la disposition du peys~n tozolai~
à un prix xo1ér~, ce rn,tériel, ~:in d'assurer la r~ussite de la révolu-
tion verte axorc~e en~S77. Dans ce but de prooouvoir l'agriculture,
ladite soci~t~ a i~port~ peu ~pr~s sa cr6ation, un important ~at;ri91
co~pos~ le ~CC tr~cteurs agric~les avec équipements, et de cert~in5
engins lourds Feur le d~friche~ent et le terrasse~ent. ~cut ce ~atériel
a coftté prL5 de 4 ~illi~rds ~ oillions de francs CFA.(1) Aujourd'hui
(1) Source: };inistère de l'Econo~ie et des Finances - Lomé •
.../ ...
-,
' " .."-

272
...
on peut se d~~ander i ~uoi sert cet i~;ortant invè5tisse~ent? l~
plupart de ces en~ille. s'ils ne sont pas hors d'usa~e parce que
d'une technologie non adaptée aux réalités togolaise,.ils "moisissent"
dana les garages de la SOI'ED!A car aucun vrai paysan ne parvient à les
louer; tout simplement parce que les prix fixés sont exhorbitants et
hors de la bourse paysanne. Dans toutes cas ccnditionc ne s'a~it-il
~as d'un investisse~e~t improductif ?
Certes, le proèlèce de la fai~ne se pose pas dans notre pays
avec acuité. Cependant il existe ~u Togo, une sous-c:..li"t.entati.:n et '.:ne
malnutrition 1ui cause~t des do~ma:es certains à la population et à
l'écono~ie nstienale.
Toujours dta~r~s le troisiè~e plan de dsvelor-
pe~ent
"b~aucc~p ~e d~c~s sont attribu~E â Jes care~ces ~~tritiG~n~ll~e.
Ce rh~no~ine ;ui est rri~ue~t dens la ;c~~laticn dec e~f~~ts l~~~se
des sequellea ~e re~ard ~en~~l pt r~JEi1ue ~ui se trad~i~~~~ ~~n5 ~b
'"en·-le"'en" "U f-""':-"·c.l"' nCt)
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eu~ le c~ororte~e~t p6ycholc6i~ue èe l'i~èi7idu et su~ son atti~a~e face
eu pro~r;s tec~nique. Les Dd~lt~s ~~l r.curris sent [.eu ~otiv0s ~ ~cc~o!­
tre leur ren1e~ent ~u trav3il. A ltin~~rse, une benne ~ll~ent~ticn
reter.tit pcr.tive~6nt 3ur la rrciuc~ivitf ••• Ce~me le signifie ~r~3
'tien J~?~- Fli:':l d~:"s UL article ".üix,,-::t-3.tion Sa!lt& et D~v"Jlv::;~;_€nt"
du Livre "Les As:rects du .s:::us-::l.~vclcrrE::t:ntlt
éditÉ;· en 1S'75, n::ne boa!1':'
proèuctioT'! !3li~-ent:ire est un f::ctE'l-r ~e crci::;S3':"cce ci§:::c.;~~.:-hi,::ue.lt
Un facteur !e ~2intien de la populatio~ en benne 83at; be~uco~r
plus çue psr la ~id2cine un facteur primordi~l de d~velo~pe~~nt•••
L'aliment~tion devr3it non 5e~la~ent noU~ f~ire vivre, ~ais nc~s f3ire
mieux vivre et ~ie~x ti~vBiller. Une pOFulation mal nourrie e~t u~e
population qui ~~ è~\\elcFfe ~3l et qui produit peu.
Les me~ace~ è'une sous-ali~ect8tion et les effets positifs d'~ne
\\
bonne nutrition ex~~e~t ;~~ ~es mesureS ur5entes soient ~rises :
(1) Cette citotic~
tir~e du troisième Plan, Page
)~14,.r","~ ~A~

27}
- 1t~~e ~d~tt .~e ~U~:~~t~Ll~~ 1e la :rcdu~~ion~li~0~t~:~?
glc~~l~ !~ U~
j:~~:~rre~0~t dcc iu!rastructuref d~ cc~~erci~~i'"~~
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;:~Sro~~ne cb~i~sa~t ~ ~~e Eorte de ~ci ~e la ~~~ure ~e t=ou~·e :~~C~~
~r;ui s~r l~E concaisEecces Eci~n~~fi~ues de ~os jours.(1) ~~tre~~r~
di:, "la secor.d.e rfvo:~ticn ••• ;1.~i 3. intrQ~ui t
les en.;r3.is c:-,i-.li·"',l'.!S
da~~ le 601, le tracteur sur le cha~p, a d~reenti l'i~e0e dé~odée du
F&ysan routinier, serviteur l'une n~ture ir.vincible.(2)
Ce secteur aôricole)s'il est orianis~ de façon efficie~~e
rêscudra aist~e~t l~s probl;~e6 çue ~puvent poser l'acçrci52e~e~t
dé=o~r~r~iq~e. L'i=~orta~ce des ic;lic~ticns d~~ogr~r~~i:~e5 s~r le
d.é·r'}l':::t:~ """nt e:.:i,:;e ,~.ue les l-·1::.r.i~ic,.:e\\tr3 tc;;clais c.:-:"'.S::'d.l::2;"t lé'..
po1iti~ue
Nous v~~cnE ;g~le~ent de r~v~ler les qu~l~ues C~U5es s~sc~:~i~l:s
j '~tre
t l' ':. i .ir.e ,lu d&fi:i t -31i:-:7nte.ire ::>.'.1 :'0bO. Les .:.)lus l~i:.t~.l.l:.es
sent cel~~~ ~~i sc,-t liées aux dive~~es politiques aoriccl~= cclo~iales.
Il s'agit 1~~ C~UF0S ~elative~ent i~;ort~ntes ; cere~dant le :0:0 est
toutefci~ ap~~: 30C ind~re~dence libre de transformer t~utes les ~e~ures
(1) Jos~~ de c~~tro, ~Copoliti~ue 1e la rai~, Éd. ~conc~ie et
HUManis=e
Faris, ann&e 1973, Fa~e 44.
t
(,) Michèle J~u - J9~itot 1~ cri~e dtune société vil12geoise,
Bd. Anthrc~0S, F~ri~, ~~née 1972, pa6e 347.
.../ ...
i
~!lJ

274
puis!e r5rcn~r~ : la strat~~ie ~lcb~le ded;velc~;~~e~~ {~ ;~:~.
'~~an~oifi: 12 ~rll~i:.~~ cclcLi~!~ n lqiss~ ~~~ C~tl~~:~e~:cc= ~::~u~~~~~·~~
déc:r;.:i:.tior. +::rfS !:::;:;.l~:-~ è-es :.015 r;u~tiv3.";;:'es, C2~U:' l~i >: 11;', :>:. ,,",'i:'
!l(,(li~cl"e 3. 1" ;ëc'iu~t:ivit~ :i'-l t~t:"'ai1 et ~,:,,:, re::oIe.,,,......tc.'.es ':.i·la~·e6
ae.ri~oles col.:n;.ia1~s co~tir.'1er:t ~e O'2vertuer plus ':!"'::s les ':'ec]-~r,;:;,-:'s
et innc .... ':l.tic.;.s ccnc~r::.?c.t les c-..:ltur~.: d''?:<r.ort['tio.-., le,s r.1e;·':=-~s :",:,i"'::s
hor~ lu ToSo alors que parall~le~er.t le niveau de 2~bsist2r:C~ ~e
d~c;rade.
Il s'a~it des export~ti~r:s aussi bien officielles que cl~:l~es­
tines vers d'autres f3JS d'~friç~~ et j'~-..:=-cre.
J',:utres
Il
le
a'lcu~e ~s.!trise.
,
'auva,",~
r;F~rtition des Fluies qui e~t=-a!ne les
T.auv~is r&~ultats et ~on le vo:u~e d'eau tcmb~dans l'an~~e. ~'e3t ici
une C~~~& tr;s i~~crt~nte iu i~ficit ali~en~aire a~ ~o60. Il ~e suffit
pas ~eulement de vç~loir ~o1erniser l'agriculture et de praner sa
prioriorit6, ~ais il faut ?uEsi chercher comment la moderniser, chercher
à réFondre ~ux bezcins ali~2ntaire5 d'une ropulation croissente~
Sans doute la ~o1ernisa~ion ne signifie pas seuleoent i~porta­
tions massives d'en~ins oratoires modern•• qui sont en amont de la pro-
duction. Il f3ut ~uzsi penser aux structures d'aval c'est-à-dire aux
diverses structures aprÈs la récolte 1
.../ ...

problè~e de stockag~ et de conservation,'
problè•• de commercialisation,
et surtout le Frotl~me de r~pertition ~~c+.~ri~lle du
crédit à l'économie.
En effet tl s'agit de trois Frorlè~e~ très im?or:p~ts aux;uel~
les dirige3~ts togolais doiver.t penzer ~ais qui jus~u'~lcrs na so~t
pas sérieusement étudiés sinon théoriquement. Un ~utre Froèl~~e ~ui
vient's'ajouter aux autres, c'e5t que bien ;ue les paJsans togoluis
prod~is9r.t des foia une grande qUen~ité de denrées ali~entaires, ils
n'en produisent Fas suffisam~ent pour corriCer la sous-ali~ent~tion
"les besoins ali~entaires satisf~its. ils n'avaient auc~r.e rci~o~ de
pro~uire da~g~t3gen.(1)
Le terr~ris~e cli~atique a~ ccurs d'ur.e seule an~fe cç~duit ~
des crises dans l'approvisionne,-ent ali~e~taire ~t ~:c~s~ite ~~S
i~~ort~tior.s en provenance de pays dispcsant èes résarve~ ~u::ië~n~es;
,
mais ce qu'il faut souligner c'est ~ue ces iOIortations ?er~et~~r.t
tout juste de maintenir les niveaux très bas de S~bëis~a~ce.
Pour que la nutrftioft de la popu~ation togolaise ~ttei6~e le
niveau qui doit généralement garantir une bc.nne santé et une activité
ph:.:si::t:.e nor"l'ale. la prod.uction eli:üentaire :ioi t fttre ,,-c:::r"le ::l;,;.s l"1",id~­
mer.t que la population' n'aug~entet ou la production no~ Bgricole doit
~tre suffisante peur que le pays puisse se procurer le~ rro1uits
alimentaires nécessaires par le com~erce ir.tarr.atio~al.
Nc~s ccnvions les dirigeants roliti;ues et icor.o~i~ues à penser
à la benne ~tilisation des re~sources tirées de l'agriculture en
général (production vivrière et commercialisable). L'autofinance~~nt
est avant tout très im~ortant pour une agriculture qui ne reçoit qu'une
partie très infime du crédit total à l'économie.
Point u'eet alors besoin de vouloir effectuer des oeuvres sociales
à partir des revenu. de l'agriculture en privant radicalement celle-ci
.-

,
276-
èes fruits de ses efforts.
Généralement, les problèmes qui s'imposent
aux dirigeants agricoles et auxquels ils doivent trouver des solu-
tions d'urgence af'in de promouvoir l ' agricul ture au Togo sont :
- tes prob1aèles de la régénuation des sols devenus indù tes.
tes probl!mes de la propriété des terres e~ leur exploitation.
- t'agrandissement de la taille moyenne des exploitations.
- L'insuffisance par endroit des structures d'encadrement et de
production.
- L'augmentation des rendements.
- La mise en place d'une politique de prix des produits agricoles •.
- Conservation des denrées alimentaires en milieu rural.
- Le financement de l ' agricul ture.
- Le développement de la p!che et de l'élevage.
- Mise en place de coopératives de production et de commercialisation.
- Contr81e des sorties inopportunées des vivres hors des frontières·.
togolaises.
- L'organisation du marché des vivres.
- La prise de conscience de la nécessité d'une politique agricole
cohérente et intégrée dans la stratégie globale de développement
du pays.
Le développement de l'anélioration des plantes et la mul tipli-
cation des semences sélectionnées demeurent l'un des principaux moyens
de l'augmentation de la production agricole.
En effet nul n'ignore
qu'une borme semencè génétiqueaent et physiqueneJlt pure ett l'un des
facteurs de l'accroissement de la production et qu'il reste étroite-
ment lié aux méthodes de cul ture.
; .
•••1•••

/
."
277
Au :"-~'e ,::o~~!::e ~":l.:-.s l'l·;)I. ~"~'!:,:,,e de p9.:fs en i€ .... elo:::FeP"'!~::t,
i l
n'exiEte r~:; 1e c~I::;re~e s.Slec~:'or: ~e.." s~:,;e:_ces Gier. d~""'~lorré:"',
loi6 tout jGst~ c~r leE r~ix ~rati~~gs sur le ~ar~h~ locnl ~ :e~te
p~riode d'abor.~;r.ce sent tr~s bas.
ap-::3.ra!t::ut: la sit:..at:'cr. lr: l'8.ir:c·.11ture aU:'~6~' ei: ~:l:3 ::';'~ci:l~'~:::~:
de l'e.oricu:ture vivri~re ~e dÉ~r~'::e, f::.ce i 'ù1"!~ :::c;?'.tl.:ticr.. t;:":1GL~:,~'::('.
Des ~es\\4!'~Z r2.r:.ic~les s'i~:?03t:,:t ;c'...lr ne ras st~ba=er ~8r:3 'l!'l.e
i::":r<i~~e et [our ·:viter u~e Cl'i::e ?li7.entai::-e c.o~"'-Ù".
Au ~iv~au de la co~~ercisli~~tion
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i~rutablee
~ la ~3uv0ie~ or~~r.i~-~i0n iee circuits d~ ~iatrib~tion,
i
:a sr~c~l~~ion ~e cort~ins ray~~~~, ~ la ~oliti~ue ,1es prix ;::-atiq~~s
aux producte~r5 par 1~3 or~a~is~es da co~~ercialiEatioc.
Cert.i~E paysans ·tr5savertis des m~canis~es de l'iconomie de
marché créent volontairement è-e déficits chroniques au Togo. Pendant
la période d'abondance ils stockent d'importantes quantités de produits
vivriers (186 céréales surtout) dans leure magasins et greniers et
attendent les périodes de soudure pour les céder aUX marchés locaux
outre ce qu'ils ont cédé à l'extérieur.
._~./...

1
,"
278
Ce ~ui e~t surtout re:rett8~lù clane C~ frincipe c'est q~~
faute de é-oyer.s bien élaborés ~e cor.servation, plu~ de la ~oitié du
stock d;~;rit ŒCU~ l'acti~n ~es i~~2ctee d~~r~date~rs. Vu ~~ji l~
volu~e 3IQ~~~ le la production èa.:-s l'~.r.r_ée, le pcurc9Ilta<:::e:111e
repr§:=:e:.te :~= ~.:rte5 n'est pas:'u tcut néèligeaèle.
Les r~1~O~2 çui Fousse~~ ceE feY33ns i ~~ir de la sorte n~
oanquent rs~. Cette eitu!tion e~t e!sentielle~er.t 1ue a~x syst~~ez
de prix pr~ti~u~s par les or:e~i5~a~ d~ cox7erci~li~ation CC~Ge
~cScgrain. L~ ~hilant~rcpie ~'exi~~~nt ~~z an ~cc~tmie les p~JG3n3
ont eux a~3~i co~pris qu'il ne !a:13it ~ae c;~er leur ,rJduction pour
laquell€
i:!. '; o!'.. t
fc'~rni
+:C'J.S
1~':r2 efforts 3. réaliser, à d,:;s :- ~'1.;:
qui :.e r~ r: h~at Fa~ exac~e..i",,~t 2.3. r:,~.·,;.r.;r3tion 1e :3'.1r fOl"C€
d~
travail.
.n.e
En s~n€'ral les crsanis~e", -:'a cC~.:-:'ercb.lisatio!l ~els .:tue Tc;ocr~i;,
CFAT ont ~u~tcut rrati1u~ des [rix ~~S qui ~e r&rl~tett f~S ~u ~o~t
\\
l'effort fcurni par le p~rsan to~clais. Cet ~t~t de chose c'a ~~s
~-"1nc:.t.:.? de j~ccur~fer 'bon nO"1ère de: ·~'l;.:sans :cour la prc.:luctio'1 ·ie
cer~;~~e~ c~ltures po~r les~~elle~ ces orgncismes effectue~t9n ~3:3e
~es ~ct~te. C'est ~[al~~ent c!tte ;r~tiqu! 1ui re=d in~rficace l'action
le !ce;C?rün et obli 6 e le !?:ly::-O'.r: .; ·'''r'r1.re sa production plus à l' exH..:.
rieur q',:,'~ :'ir:t~rie1.:.r et d.irec:e:·;~t"l.UX marChands. Le. cOn:;t~t2.ti~~
de ce~te oiff~rence de ~rix se rfv~:e à rlusieurs niveaux:
-
j'accrd il y g une diff~re~:e ~e prix entre celui offert l~r
les cr33~iE~eE d'3ch~t et celui offert par :es comcerçanta individu~13
sur le marché.
-
d'~utr~ ~~rt il existe une di~r6rence se~sible entre le~ prix
payés aux ~ro1uct~urs vivriers et Ceux payés aux· producteurs de pro-
dui ~s aèric;:le2 Lour l'exI'ortation.
..../ ...

279
,<
(>:J'~. n i l 'r "l ~.", ::e di!t"f:'!."e~c~ .-1.. '! frix ?€l"\\()d'",.e ar';c '.)1 ~ ê' zt
..
~rix de ~ 0"..1 d'..:.r t? • 1~3 :"'cI::',er-; ?r. t!" d-a ce rd t s;éculer.t S·lr cel/.'. ~.:cr
n'ont pas les c3r~cit~s.
En ~ffet le circuit tradi tionnel et le "circuit To:;cCr:2.Ï n"
c onsti tt:.e::t les r·Sce:.i.4x de cC:i':!lerci.::tlisation des proè.ui ts ';i';r~ ~r2.
C~tte.anslY5e so~-aire ~es deux circuits nous arn~ne ~ ~cu~ ~~ser
j
certain~s que5~ic~s :
1
I.ec.:.::.el des CC3 deux circui t~ nous ~ro!::et flt.:.~ ":la ::éc':ri té ?
attei:lt ".::.~
.-....
c irc'li t tra:':.i :i.O!1::.e: ?
En effet, le circuit ~raditio~nel eEt le plu~ ancien ;::.e ~c~s
conr.aissc~s. Il a le '~rite de fcuvcir drainer les produits v~rs
tous les ~ili~UXt c!~e leF r1us c~ch~s ~u territoire natioT'.al. Tl
f f'
' . .
b
-'
-
l
ib' , . t:'
..
o .re 3 ~o~ nc~ re .e per~cnnes, .es ~oss
1~1
~S
~e
i
crfdit. XO~~ iir~rs que ceci est imrossible au niveau du circuit
da~s l'ali~~ntati~n ;lU5 ~u'il ne le faut. ~ec! est da i 12 r~=herc~e
On acc~~e ce ci~cuit d'avoir fait sienne, ~ne politi;u~ ~e fixa-
tion de !'ri:( dél:L,.é de tO'lte ~orale. Il est souvent à l'ori:ino du
déséquilibre entre l'offre et la demande qui engendre une ~ont~e verti-
gineuse èes p~ix et aboutit à l'inflution. Il en rés~lte donc ~r.
malaise i~5~?port~ble i la ~opulation entière • lequel ~alaise est
beaucoup ~1'.l8 ser.sible au niveau de la masse pqaanne.
Nous en
•••1...

/
280
d;'du1~vns ~t~e :'.e ?h~r.)""\\:".e d.'e:~~l .. ru.:-~l trctwe certai!1~6 cau.:es
directes dR~~ ~es ef~et~ ~~f:S~~3 de ce circuit. C'e?t parc~ 1U'~~~
trouver SC" ~~lu~. la ~c~s~~uence directe en est ~~ ~ccru~es~8~c~ ~!
la d~lin~ua~ce 1ue ncuz crai:~cns ;r5E~ue tc~s.
CO':".= .:. '; '.<e :.c E:S

. Fouvoir3 Pu~li=3 Q~t cr~~ l'Cffics ~Q;Q_rRi~ 1ui est =~ar~~ ~e r~:ula­
riser le cor~erce des ~rc~~its v~vriers (surto~t des c~r6el~s) f~r ~~
politique de ~rix. L'objectif fir.al visé ~ct la sauve~~rde des int~rêt3
du ~rcducte~r et de consc~~ate~r.
Pour tie~ r~ussir, il l~i f~~t, p~ut-être, ~~te~ir le Jc~o:cl~.
~om~e :'CPA? l'~ fait 8C niv95~ ~~6 ~r:duits de r~~tes. Cr, ~i l'CF~2
a r~usEi, c'est parce G~e les i~c~uc~eurs ne Feuvent ;aE se ~ervi~
eux-~I~e~ de lears r~colte5. Far ~ill~urs, ils n'ent ;~S d'autres
Il r.'e4 est pas ~e ~3~e en ce ;~i.ccnc~rne l~s r~od~its vivri~r3.
:'c:c;re.in a tea'.1.cQup de conc"..!rrents ':;.ui prot:\\etter.t 1133 lJrix tr:e .J.::'lS-
int~r~ts cc~tr~1ic~oir~G. C'es~ ; ~~~tir ~e là ~ue beaucoup de fer~cn~es
pen;';9:~t C:1.."~r. ';o'.:l2-.ct !"'.::Cce':;:'3Ü''2lent rrct~.5er les i:':.tér~ts :lu C0nSC~:1~-
teur, rogo~rai~ ris~ue de causer prijudice au prcducteur. en crcit 1)nc
q'.leles pc.ssi::ï!.it~s ~1.'enric':'.i.s5e·.J;r:: ~.e ce rlerniar seront rs~~ui~es au
profit fu ccnsu~~~te~r. Mai3 e~ ~uiv~~t les c~cses 1e ~r~s on se r9~1
coefte ~ue ce~x ~ui tirerct s~rtcut ~arti des activit~s aericoles s~nt
les commerçants. C'est ce qui ~ suecit~ jes ri~ctio~s de la pari des
Pouvoirs Pu~lic~.
A la suite des r~centes ~epur~s Fris~s à l'enccntre des cc~~er­
çante, beaucoup de zer:s ~e sc~t ~o~~ la question de savoir s'il s'aGit
dee tentativ~e f-e su;;ression pure et simple de circ~it traditionnel •
...1..•

.
',~
281
par:i!t pr::..ti;u-3.::.;:".: i·;')c:;;:'~:€'.c:ti1 t':'.ut bien rest~r ,;r~:5 de 1.:1-
r ~:J.1i té.
~e1? ~e j~st~~i~ !a~2 ~a '1~~~~e c~ :a rro~ucteur m3~e ~e ~~ut
?eG s'~~,~ct~r ~~ ~~ccurir ~~ cc~cerçRnt ~vec qui il ;(~t c~~cl~re
ses cChtr~t5 à
voir l~ T'''~'; ... '
. ,
, ' _
<J~. •
re'~,1:"ot:.rsaè:es 3.:r:s les r~co:'..tes. Il s'3,::i: ici des contr?ts c':':-.-:~:1S'.t\\'Ü3.
Il t::ere.i t :llors très d:"f:"ici:e à Tcôc~r8in l~.e -.:::.rar.tir ~ux;::3.~·sa.~':l:!.~s
r.~mes ::oesitili tés 1a::s les c8::èi tians lelS ,1".::: faciles.
. .
Per ~illeur~. sur le::ac ~~ridi~ue, le ccn~erc~ ;.r·.·.':.:
r:roduits
_
vivr';ers
. .
es:
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C'::.;:~erc~ cc~""e
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~ ',J '""' ,
(la f:'.1~ific.::ticr. ,le la ~0nnaie, le tr;).i'ic dt ar::ies F~,r ex"::pl.~). Ct est
tien ~cur des r~iscnE ~e ~~curit~. ~&is tel n'est pas ici le ca~ ~n ce
qui concerne les ~roeuits vi~riers. La ~up;ression du co~~erce ;ri'~f
~e ces Frcduits ne ~a~çuera ;36 ~e c~ueer de Sravss ~r~judiccs ~
~eauccup ~'a:e~tE ~ccno~içucz. Cere=~a~t, il ~eut ~tre fra!;~ de
cert~i~~s c~r.ditic=s restr:c:ive~. ::otre circuit traditio~nel
L:nz,
,......
- , co
_;.1,,6; .......
Ce ~e serait que ~ar le bi~is des activit€?
de l'Cr_~nis~ti0n
Publiçue Toocgrain.
Les exercices qntirieurs n'~vaient ras rsr~i6 a cet Cffice de
noua prouver ~or. ~fficacité.
Cn ~er.5e ~ce 5C~ échec est en r~rtie i~putable à la li~it~tion
des moyens d'act:cn ~is à Sa disposition et à la mauvaise ~estion le
certains ~Lcier.s re~p0~saw:ez qui avaient tendance à confo~dre les
caisses ciè l'C~fic~ avec leur propre poche.
"
•.•/__a.

~-~~.0t~,{
;'
7'
282
Il
du~ouciie ?!':\\t~..;.uer une politirpe de re'leotls plutSt qU'"I::.e :~~li-~i.(1U~
èe statilis~ticn 1~ co~rs.
i
efrr0Vi~i)n~~r av~~t tout, ~ un ~rix r3ieonna~l~t les ccnso·~~teurs,
en ?a=tic~~i!r ceux des zones d~ficitaire6 et d~s c~~~res ~~~~i~s.
A ;~rtir de li, on a vu
l'Ctrice c~=Salier e~ ~lei~! an~ee de
Il :onvient ~~int~r.~at de r~d€finir le r5le ~~ l'ofÎi~e ~~r
"ra~;ort s~x cccditicr.s !f~cifi~ues du rays ai~Ei ;u~ ses ccave~ux
plans d'actic~.s. :~ous fen:::lJ!1s qu'en tant qu'or.;ane r:::-ulateur :~es. '::cu.;:s,
il dcit ~on ~eule~er.t e'~rprovisicnner ~ais fgale~e~~ s'~bs~~~i~
d'acheter c~orte tenu ~e~ ~ituatio~s qui 8e pr~sentent. I l 10it prendre
les dispc=iticns n~ce~s&ires à cet effet.
rais l~s efforts ellZ~S~s Fqr les pouvoirs publics et las r~cents
r~sultat! Feuvent nous rer~ettre de dire que l'organisme est ~res;ue
déjà ar~ivé i son but. Nous constatcns que notre grand salut peut
résider d~ns les activités de cet organisme public qui nous proMet
déjà un avenir à l'optimisme.
En effet, à la lumière de tout ce que nOUs aVOns pu avancer dans
cette thèse, nous pouvons retenir que :
Le véritable objet du matérialisme historique comme l'écrivait
Claude Meillassoux , c'est le travail. "Il est à la fois lib6rateur
des besoins du corps et asservissant à la peine Physique.(2) Le travail
est la suèstance de tcutes les formes d'organisation sociale et poli-
tique, s~r l~Suel se fondent et s'articulent toutes les libertés et
(1) Note tir::e de3 r€oultets
d'enquête rapportés dans l'ouvrage: "Les
produits vivri~r~ au ~ogo" i Janvier 198t. (Alain Lalau Keraly et
Marc 5ur,-;ers).
'
..
(2) Claude ~eilla~scux, rerrains et Théor~~ ~. AJathropos. Paris,

,c,...~
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annee
; 1 1 ... a.::,e '5.
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"
283
tout~E :';5 ,:xr10iL'.ti0!'s ···.:i r.e S~~.t enccre c:,l,;e l'e:1vers les u:-;.~s ,.1.<,)::>
autres. L~ ~r:':"':l (l'd, ::·.lr !.a ':'.:.:critf d~s hC::lr.l.es et des :€'.;~''.':ë:,
~e :-eut s'i~.f:~n.·;, :;r~ :::1.1'" ,t:e:'.e do:: "'crt. Il est la "conditi:lt". .l.-~r,~--..­
r.er:te t;t :-.:,':':r(·l~?-lp' 1:1 ;':,;.cl.~;';·c""··e". (1' Les "~arxi:::te;;." o,.t r:--..i.:c:~
de raf~"'1."r ·....1~X ;cv~'omiEt~s
1e :::\\ clasëe diri~e3.nte ,":ue les i~j."c~-lJ",:·
se ::C'..::='.t ~'':' ni';,~au ~e la rrc-:-l. .... .:ticn et non de la cirç:.ll·J.':~or. ;.l~'"
!a-..t-il leur ra::peler .:oue la pr:-:!t:ctio:l s'enTn.cine ian." le +::---... .:.~1
et:,ue le travdl, !,ctJr ~a qu,€'s:-totalit~ de ~a ~ci;':L.l':ir:'r:, .. :t l~:'.':.'
FT&~CCu~3t~~n fri~ordialp.. ~i~si "le~ ~c~~as!r=~uiEer:t :S~ ti~~s
~~tfTi~lc, c'e2~-~-dire :~~tent cc~tre lb ~ature, ~on pas :~ola eut
.. 1 ;> r
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t ~_ .\\-l' .L"" e' ,l '" " ".,
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(2')
chef do;> fa~il1e d~,:;at:.re
3"2.nt ~';'.lte A,'üre ctcse, d'as.:3L:.j,·er la S ....l-:SlS-
ts~ce 'les sie"l~n.(3) 'S:: ~<:-ic::!.~ ~e sO'.ldure. devç:,nt u~.e h,~,.,:...."~2..~e
~enaC~ ~e fa~i~e, 195 i2Y?~~S ~~nifeate~t une cO~5cie~çe ~i=~~ ;t ~~~e
ces cirC0nst?~C~~1 la iricrit~ ~~2ry~Ue est ~cuvent do~n;e i
l~ c~lture
a~[ravant les cc~~itio~s de fé~~rie, surtout P9ur les plus pcuvRtS.
(1) Karl
rarx, citi par A. KOEsiGuyne, in socialis~e et Etat. Ed. de
l'Azerce de Fresse Xo~o~ti, ~osccu, annie 1~77, !age 9.
(2) Mance~ dl~:oncœie Fcliti;~e, ac~d€~ie des sciences del'ü~SS,
To~e 1, Ed. ;:cr~an 3~thu:le, Paris, année 1975, pa.:;e 9.
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MaE~~rCt P.~i~, snn0e 1575, rage 17.
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ce.;i '=2.1:'~..·e, Ed. Fr~çois l':aspéro t Paris. année 1971, pa5e 519 •
.•.1.. · <

:..
i
284
Meurice-rierre ~oy e- e ~ussi bien ~~~ti r'erret ~u'il "c~~t
"Lta.:ric\\ll'::u~·e r.e rf::C'r.,~
Ç'

'. :t'1re vi"'"!': 1":5
pa~;z~nê et "lc'.'rrir Is,: vil~ef:. ~:,r...: d:: nor.:èreux ~,aj"-::, l';.~:'::t:r::..:;-.~:c·"'
de la rrceuctic~ :cri:cle vivri~re i~~rc~uit u~e telle r~~i~i~~ i~:3
la fourni~ure ~ep iecr~~s 31i~e~~2ir~s q'l'elle c=r..~r~~ue ~ r0~f~~cer
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à struct"'..l.rêS ca::ib.liste-s, il ex:.ste ,::'es ir.divi1.u~ c:.'."li, oè::~t'::'-il~~ ::ar
l'ambition du [5ir., 2e livre~t i des p~riodes rlt~er_i~~eG de l'~~n~a,
i
u~e sr~c~lation sJst~~~tique de certaine pre~uits vivriers ~cur le3
re,re::dre s"r les r~arc:_É ê à der; prix exhorbi tarots. '!'::.I...-:es ~_e -, :(;:..: "':'8
le r~~r.c~~:".e st:! r!'oè.ui~,
il ~e vs. ?a~ r:;;>!"~ "iett"!'e e~ _lif-:ic'(l.t";:) lss
fa~illes ?&uvres. Andr~-Piettre ~ote a CAt effet q~a le sJ8t~-e ~~~i­
ta1iste e~t "intri~E~querne~t pervers et ne ~eut ~tre que rer~e~6,
perce qu'il rerose dans sen eSEence, sur l'exploitation de :'~c~~e :~~vre
par l'hoT.~e ric=e".(2)
Dev~nt ces contradictions, le rrobl~"e donin~~t qu'il cc~çient
de sculi~r-~r re~te que, l~ :ir.ali~Q des décisions e: des ~ctic~s Ges
cultivateu~s lccaux n'est pas ~t ne peut ras être la pèursuita d'u~
prc!it ~?xi~u~, elle est et lait ~tre la recherc~e de la flus r~ande
séc:.:.rit~ et d'u'1e att'énur:.tior. cla la dé;e::dance vis-~-vis des :..lt:",.s
cli-::atiques Car l'ir.,sf.·curi:é 2.1~"7:e:-,t.".1:re représer.te '..lne con~t-snte des
co~ditic~s èe vie.
.'-'~.
En effet les grandes difficultés qui ontfrappé ces derniers
te~ps l'a6riculture togOlaise, posent d'u~e ~anière bra1ante, la
question de~ causes d'une telle précaritê ~e la vie agricole. Le plus
souvent on i~vo~ue à ce propos, la fatalité des al~as climatiques.
.
(
)
"L'explication 1o:ninante ressort donc du terrorisme climatique" 3
et
le caract~re archaique'de techniques qui n'ont pas évolué.
(1) M. Pie~re ~oy, les ré~imes politiques du tiers-monde, Ed. L3DJ,
Paris, année .977, page 168.
(2) André Fiettre, les grands Frob1èmes de l'écon~ie contemporaine,
Ed. Cuja, Paris, année 1977, page 16.
( .
.
<,) Jean Co~a~~.
,.
Séchereszes et famine. d~ "~el; t~II. Ed. François
~,
Maspéree, F~ri~, année 1975, page 10.
.!

285
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a~~17:~~~ la ~itu&ticn ~.~~~ :~ço~ cbjective pr;voiec.t
XXe si~c:e =era ~arqu~e p~r ~e eur;oiu:ation ••• et la
~!'1. effet "si la fai." et la ~i~ère e:detent dans la ~cr/,e 1 Ge ;.',;;::;1.
..
pas ,...,
.;...
....
"...,'"""
- -
J
a trcr d'hc=~es, ~ais, q~'tl y a peu d'ho~mes ?C~r r~~~~i~e
( , )
1'~c~~es Four m~ng~r•. -.
D~ns ce dc~aine, i l y e :~~:;~~~
tr~~t ~ue .:i :es ten~~nC9~ ~ctnel:?! ::ncer~a~t la ?r0duc~io~ ~~~=i~~a'
drure p2rt et la dt=o~r~Fhie ~'~~c~e ;art devr3i~nt ~e pro:on:~~
qtlelr:'..lè~ ·ifc'~n:;.i€'~ ~~ccr~. ~.e·.1~ -:rcr":s
+':'lS
~ la fa~.:'ne ~c;.:·:e :t:':4.:~i:~ue·
,~,
le titre ~e so~ ouvr~Ge reteLti~s~~~~J·
En d&~ontra~t sue Ce j~n:~r
exist,=:, Du:~,ont a Ieit c~uvre '1 til€"
c.::l.s. ne n~gr.ifie ?as, he"1rê ..... '~'::'·ent,
que T'.C'.lS irons cert?ine·ë.:'z;.t ? :'a fa :::'!:e, sens pcssibili té :le redre:'.3er
à tem?s la situation.
~a~s la 1uasi-tot~lité ~es faJ~ du tiers monde, la- fai~le et
décrois~ante rentebilit~ de l'a8ric ..... lt~re ecc'lire l'exode rural. ?~it
en sc:, "les villes :;e .:;on!lr>:.t de tcuc:les à nourrir et de 'aras i."'..1.l~ilc:::~4)
La ~ri~e 5criccle et ali~ent~ire actuelle est donc le ~ou~eau
"gadiet" qui per~ettra ~ux ~ays dc~i~&~ts de garantir l'ordre ~ondi~l.
En effet si :a ;olitio:~e de l'~~tosufriBence ali~.entaire e~tre~rise
au Togo devi~n~une réalité ccncrè~e d'ici 1~é5 cc~me le pr2voil le qua-
tri~me plan quinqu~nal, elle r~sou~un certain noobre de contradictions
sociales en particulier le rroblème de la crise ali~entaire. car elle
(1) Fitt, Farhi, Vi~ier,la crise de l'impérialisme et la troisiè~e
guere mondiale, Ed. François ~aspéro. Paris, année 1976, page 276.
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Ed. Galilée, Alençon, ann~e 1973. page Z2B.
<,) R. Du~cnt et 3. 30sier. Nous allons à la raBine, Ed. Seuil. 1S66.
(4) François Partan.t, la guérilla éconoc1qù., Bd. Seuil. Paris, année
1976, Pase 41.
- .
".J-
..../ ..'.

1
286
expri~e l~ cw"tr:~i~~:~n
t:.ès
re~lde (2,6 ~) rsr 2~ au
?fc.tre monde e~t en fn.c:-.e ~c!'i 1: ArL~~iri S::l:'::!'lnuel car ','r'
"que:;u-:s 7C ~il1ic~s de ~<ilom·:'!'res carrü de terr~s c'..llti·;~::,::,:,
~cins de 1;e. ~~al~~as 8 :illicns ~eule~3Lt. sont cultiv~E, 3t ~~e
branèe ra:'t':'a de cez terr'~s :'le ccn~ai5t:~nt
ni le tr:1.ct.:::.r, l':'::ê ,'"
]
+...
.
1
(1)
.e "raC~l~r. an~ma e.
1
)
~~tre ~lriculteurs s'exacerte, le c:i~&t ~eviect de r~~s e~ :l~:
c<:.prici<2ux.
3'i1 en est ainsi, l'u~ des c~itères fond3~ectaux du ~C~ ~~uilibre
d'un ssst~~e asrair@ et ~cc~c-ique est donc sa c&~?cit' de f~ir? face
aux r&riodes de vec!".es l:la:'sr~~. ~·l.Ljsi "è.acs une fco!lo~ie :!e sub.::i.:;tance
saisct:!li2reS est ':e ~tccker les .31.:.r?1·_~E de nourritur~ a.ccur:u:';e :,;s-::0..~',nt
les bon~as ;~rio~es".(:)
(1)
"
Arghiri Emmanuel, l'é~ge
arm~e 1976, page 41.
(2 ) :eRn Corans, :éc~ere~ces st
Ea~rer~, PariE, ann~e 1~73,
...... ,...
;1+/.

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