ANNH 1992
TH ÈSE
Présentée pour l'obtention du
DIPLOME DE DOCTEUR DE TROISIEME CYCLE
à
LA
FACULTE DE PHARMACIE DE L'UNIVERSITE FRANÇOIS
RABELAIS
TOURS
LES ALCALOIDES QUINOLIZIDINIQUES DES GRAINES DES LUPINS:
CONTRIBUTION A UNE ETUDE PHARMACOLOGIQUE ET
TOXICOLOGIQUE COMPAREE DE LA SPARTEINE ET DE LA LUPANINE
G. NARCISSE
Professeur à la Foculté de
Pharmacie de TOURS
Président
M.
BRETEAU
Professeur à la Faculté de Médectne de TOURS
J. C.
CHENIEUX
Professeur à la Faculté de Pharmacie de TOURS
J. L
FRESLON
Assistant à la Faculté de Médecine de PARIS

UNIVERSITE DE TOURS
FACULTE DES SCIENCES PHARMACEUTIQUES
ANNËE UNIVERSITAIRE 1981-1982
DOYEN
PRo JP. CHIRON
ASSESSEUR
PRo M. LËCUREUIL
SECRËTAIRE
MME HATTON
*.....
PROFESSEURS
Mme BAUMERT-PARIS Joëlle
Pharmacie Galénique et Industrielle
M.
CAVE Guy
Pharmacie Galénique et Industrielle
M.
CEOLIN René
Chimie Générale et Minérale
M.
CHENIEUX Jean-Claude
Botanique et Biologie Cellulair~
M.
CHIRON Jean-Paul
Bactériologie, Virologie, Immunologie
M.
CLANET Frank
Chimie Minérale et Hydrologie
M.
COMBESCOT Charles
Parasitologie
M.
CROUZAT-REYNES Gérard
Biophysique et Biomathématiques
M.
DURAND Marc
Pharmacognosie
Mme FOUSSARD-BLANPIN Odette
Pharmacodynamie
M.
LACROIX Roger
Chimie Thérapeutique
M.
LAMY Jean
Biochimie
M.
LECUREUIL Michel
Biophysique et Biomathématique~
M.
LEVILLAIN Pierre
Chimie Analytique et Bromatologie
M.
NARCISSE Guy
Hygiène et Toxicologie
M.
NIVIERE Pierre
Chimie Organique
M.
ROUGEREAU André
Physiologie
M.
TRIVIN François
Biochimie
MAITRES-ASSISTANTS
M.
BARIN Francis
Bactériologie, Virologie, Imm~.ologie
Mme BARRABES Annie
Parasitologie
M.
BRETAUDEAU Jean
Pharmacodynamie
M.
DELONCLE Roger
Chimie Générale et Minérale
Mlle GIMONET Maryvonne
Pharmacie Galénique et Industrielle

Mme LACROIX Josyane
Chimie Thérapeutique
Mme LECUREUIL Nicole
Chimie Organique
M.
LEJEUNE Bernard
Biophysique et Biomathématiques
Mlle LEVEAU Anne-Marie
Pharmacognosie
Mlle MARIAUD Michèle
Chimie Analytique et Bromatologie
M.
PAUBEL Jean-Pierre
Chimie Organique
Mme POISSON Denise
Pharmacodynamie
Mme RAYNAUD Bernadette
Bactériologie, Virologie, Immunologie
Mme REYNOUARD Françoise
Parasitologie
Mme TROCHET Jeanine
Biophysique et Biomathématiques
X•••
CHEF DE TRAVAUX
Mlle BLUSSON Josette
Chimie Générale et Minérale
ASSISTANTS
Mme COMBESCOT Catherine
Parasitologie
M.
CRECHE Joël
Botanique
M.
DUBOIS Pierre
Chimie Analytique
Mme DUCOS-FONFREDE Simone
Hygiène, Hydrologie
M.
ERNOUF Dominique
Toxicologie
Mme FON~AINE Jocelyne
Pharmacie Galéni~ue et Industrielle
M.
GORE Jacques
Physiologie
M.
HO INARD Claude
Biophysique et Biomathématiques
M.
MERILLON Jean-Michel
Botanique
Mme METMAN Claud·ie
Biochimie
Mme MONTAGU Monique
Chimie Analytique et Bromatologie
Mlle PORTES Denise
Biophysique et Biomathématiques
M.
POTHIER Jacques
Pharmacognosie
Mme RENAUD Mauricette
Bactériologie, Virologie, Immunologie

A
mes parents, à ma famille,
en signe de reconnaissance et d'amour,
A
mes frères et soeurs,
en témoignage de mon affection,
A
tous mes amis
en gage de mon amitié,
Je dédie cette thèse.

A notre Président de Jury
Monsieur le Professeur G. NARCISSE
Je
sais
ce
que
je vous
dois
dans
la
réalisai:ion
de ce travail.
Non seulement vous avez mis à ma disposition,
le
matériel,
le
personnel
compétent
de
votre
laboratoire,
non
seulement
vous
m'avez
guidé,
conseillé,
critiqué
avec
beaucoup de patience, mais aussi vous acceptez de le juger.
Soyez
assuré
de
ma
profonde
gratitude et
de ma
respectueuse admiration.
-

A mon maitre
Monsieur le Professeur M. BRETEAU
Cinq
années
passées
dans
votre
laboratoire
ont
été pour moi une grande source d'enrichissement intellectuel.
S'étant donné volontiers comme tâche de me former,
vous n'a-
vez
ménagé
aucun
effort,
financier
en
particulier,
que ce
soit
pour
mes
cours
à
l'Institut
de
Pharmacologie
à
Paris
ou pour les frais occasionnés pë.r le présent travail.
Je
reconnais
votre
esprit
de
rigueur scientifique
et de
critique constructif,
aussi bien dans la
conception de
ce travail
de thèse que dans les multiples expertises toxicolo-
giques
médico-légales que j'ai effectuées sous votre conduite
et responsabilité.
Vous êtes parvenu,
non sans quelques dif-
ficultés,
à
m'inculquer
cet esprit
critique
des
résultats
et
surtout la notion de responsabilité dans ces affaires judiciai-
res qui vous ont été confiées.
Soyez assuré, cher Maître, de ma totale gratitude
et de mon éternel attachement .


A notre juge
Monsieur le Professeur J.C. CHÉNIEUX
Vous
m'avez
inspiré
le
sujet
du
présent
travail.
En
acceptant
de
le
juger,
vous
exprimez
tout
l'intérêt
que
vous lui avez porté.
Soyez-en remercié.

A notre juge
Monsieur le Docteur J.L. FRESLON
Vous
avez
accepté
volontiers
de juger
le présent
travail, me témoignant toute votre sympathie.
Soyez-en remercié et assuré de mon amitié.

Je voudrais aUSSI exprimer tous mes remerciements,
toutes
mes
amitiés,
et mon
au
revoir -et non pas un adieu-
à
beaucoup de personnes qui,
d'une manière ou d'une autre,
m'ont
aidé
dans
la
réalisation
technique
de
ce
travail
ou
m'ont exprimé leur sympathie :
- Mon ami, Docteur F. HUGUET
Tu
m'as
franchement
et
avec
désintéressement,
beaucoup aidé, tant du point de vue technique que moral.
Je
compte
sincèrement
sur
cette
amitié
que
Je
souhaite durable.
- Mon ami Y. FAVRO
Je te remercie sincèrement pour toute l'aide techni-
que
que
tu
m'as
portée
tout
au
long de
la
réalisation
de
ce travail.
Sois assuré de mon amitié.
- Monsieur J. POTHIER
Pharmacien-Assistant de Matière Médicale
Tu as bien voulu assurer l'extraction de la lupa-
nine, ce que tu as fait avec beaucoup de gentillesse.
Sois assuré de mon amitié.
- Monsieur le Docteur PERROTIN
Pour
toute
l'aide
que
vous
m'avez
apportée
dans
llétude de la toxicité cardiaque.

Tout
le
personnel
du
Laboratoire
d'Hygiène-Toxicologie
de
la
Faculté
de
Pharmacie
de
TOURS,
pour leur aide
technique
et
leur
soutien moral,
en particulier F.
BAKRI-LOGEAIS,
C.
DOREAU,
A. ROUSSEAU, M.P. HUGUENY.
-
Tout le personnel du Laboratoire de Pharmacologie et Toxicolo-
gie Cliniques de la Faculté de Médecine de TOURS, mon laboratoire
au
sein
duquel
j'ai
eu
plaisir à
travailler dans
une ambiance
agréable.
Que chacun trouve dans ce travail le signe de mon amitié.

A Madame D. BOUTIN
P:Jur l'aide efficace et gentille que tu m'as appor-
dans la présentation de ce travail.
En témoignage de mon amitié et de mes remerciements.
A Madame F. WOJCIEKOWSKI
Pour
le
dynamisme
avec
lequel
tu
as
participé
à la présentation de ce travail.
En . témoignage de ma reconnaissance.

Aux Laboratoires SPECIA
et en particulier à Monsieur P. PAPAZOGLOU
pour l'aide qu'ils nous ont apportée dans la finition de ce travail.
Tous nos remerciements


PLAN
Pages
INTRODUCTION
1
lËRE PARTIE : DONN~ES BIBLIOGRAPHIQUES SUR LES
5
ALCALOÏDES DES LUPINS
1
STRUCTURE ET PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES DES
6
ALCALOIDES DES LUPINS
1-1
STRUCTURE
7
1-2
PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES
la
1-3
RELATIONS PHYSICO-CHIMIQUES ENTRE LA SPARTEINE ET
10
LA LUPANINE
2
PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES ET TOXICOLOGIQUES DES
12
ALCALOIDES DES LUPINS
2-1
HISTORIQUE
13
2-2
GENERALITES
14
2-3
LA SPARTEINE
16
2-4
LA LUPANINE
21
2ËME PARTIE : ~TUDE EXP~RIMENTALE
22
3
TOXICOLOGIE
23
3-1
CONDITIONS GENERALES DES ESSAIS
24
3-2
ESSAIS PRELI~INAIRES
24
3-3
DETERMINATION DE LA DL
35
50
3-4
ETUDE DE LA TOXICITE CARDIAQUE CHEZ LE COBAYE
41
3-5
CONCLUSIONS GENERALES A L'ETUDE TOXICOLOGIQUE
45
4
)~~lll.LIRES ET
46
4-1
MATERIEL ET METHODE
47
4-2
RESULTATS PAR ANIMAL
48
4-3
RESULTATS GLOBAUX
50
4-4
DISCUSSION "
55
4-5
CONCLUSIONS
56
5
ETUDE DES EFFETS SUR LA REACTIVITE DU SYSTEME NERVEUX
58
AUTONOME CHEZ LE CHAT
5-1
PRINCIPE GENERAL
59
5-2
METHODOLOGIE
59


5-3
PROTOCOLE EXPERIMENTAL
60
5-4
RESULTATS
60
5-5.
CONCLUSIONS GENERALES
86
6
ETUDE COMPAREE DES PROPRIETES GANGLIOPLEGIQUES
88
CHEZ LE CHIEN
6-1
MATERIEL ET METHODE
89
6-2
STIMULATION DU NERF PNEUMOGASTRIQUE
90
6-3
SUPPRESSION DE L'ACTION NICOTINIQUE EXCITANTE
96
6-4
OCCLUSION DES CAROTIDES
99
6-5
CONCLUSIONS GENERALES
102
7
RECHERCHE D'UNE AFFINITE IN VITRO POUR LES RECEPTEURS
103
CHOLINERGIQUES
7-1
PRINCIPE GENERAL ET DEFINITIONS
104
7-2
ETUDE SUR LES RECEPTEURS MUSCARINIQUES
106
7-3
ETUDE SUR LES RECEPTEURS NICOTINIQUES
1,)7
7-4
DISCUSSION ET CONCLUSION
112
8
ETUDE DES EFFETS CENTRAUX
PROFIL PSYCHOPHARMACOLOGIQUE
115
CHEZ LA SOURIS
8-1
PRINCIPE GENERAL
116
8-2
CONDITIONS GENERALES D'ETUDE
116
8-3
ACTIONS SUR LA TEMPERATURE RECTALE
116
8-4
INTERACTIONS AVEC L'AMPHETAMINE
117
8-5
INTERACTIONS AVEC LE PENTOdARBITAL
119
8-6
INTERACTIONS AVEC L'OXOTREMORINE
119
8-7
DISCUSSIONS ET CONCLUSIONS
121
9
ETUDE DES ACTIONS SUR LES FIBRES LISSES
125
9-1
ETUDE SUR LES FIBRES LISSES INTESTINALES
126
9-2
ETUDE SUR LES FIBRES LISSES UTERINES
132
9-3
CONCLUSIONS
134
CONCLUSION
135
BIBLIOGRAPHIE
139
ANNEXES
148
TABLE DES MATIERES
159

ERRATA
Pages
Au lieu de
Lire
3
molécule ... "proche parenté"
·proche parente"
15
si la diminution de la
diminution de la vitesse
nourriture
de croissance
16
de certaines variétés
certaines espèces de Lupin
20
... Les travaux de
Des travaux
70
(VALETTE, 1964)
(VALETTE, 1963)
130
Figure 36
duodénum isolé
Duodénum isolé de Rat
131
Figure 38
Duodénum isolé de Rat
Intercation
Interaction

INTRODUCTION

La réputation du Lupin comme plante alimentaire est très ancienne.
Depuis l'Amérique du Sud, sa culture s'est répandue en Europe Centrale et autour
du Bassin méditerranéen, en U.R.S.S., en Allemagne Fédérale.
En France, des essais de culture de Lupins blancs sont effectués sous
l'égide de l'Institut Technique de Cultures Fouragères. Depuis 1979, des séances
d'études ont été consacrées au Lupin, en particulier:
- une séance d'études sur les divers programmes menés dans différents
pays
d'Europe, tenue à l'Institut de Recherches Agronomiques de Dijon les 28 et
29 Novembre 1979 sous l'égide de la Communauté Européenne.
- un Colloque International sur le Lupin, tenu au Pérou du 14 au
21 Avril 1980.
- la poursuite en France de l'effort de l'ex-D.G.R.S.T (Délégation
Générale à la Recherche Scientifique et Technique), actuellement M.R.I (Ministère
de la Recherche et de l'Industrie) sur la valorisation des Lupins blancs.
En fait, le grand intérêt qu'on lui accorde se justifie par les
potentialités alimentaires azotées et lipidiques de ses graines (WIEWIORJVSKI
et SKOLIK, 1959 - HOVE, 1974 - POMPEI et LUCISANO, 1976 - JIMENEZ et Coll., 1978 -
GUILLAUME et Coll., 1979) :
· d'abord son rendement élevé qui va par hectare de 30 à 40 quintaux
de graines (FRANCE AGRICOLE, 1980) à 50 quintaux (GUILLAUME, 1978) allié
· à sa teneur en protéines allant de 28 à 48 %. Certaines espèces
(L. albus ; L. luteus : L. mutabilis) ont un taux supérieur à celui du soja qui
est de 35 % (ORTIZ et Coll., 1975)
· et à sa teneur en huile qui peut atteindre 25 %pour L. mutabilis
(TELLO, 1976) et 20 %pour L. albus (GUILLAUME, 1980). Les huiles de ces
2 espèces contiennent un pourcentage en acide oléique et en acide linoléique
qui les rapproche de l'huile d'arachide. LUCAS (1979), rapportant les travaux
de HANSEN (1976) mentionne les taux suivants
- chez L. albus : 50 %d'acide oléique (C 18 : 1) et 17,8 %d'acide
linoléique (C 18 : 2)
- chez L. mutabilis : respectivement 37,7 %et 40 %
- pour l'huile d'arachide, taux compris respectivement entre 40 et
63 %et 19 et 35 % (POMPEI et LUCISANO, 1976) .
. Enfin sa teneur en sels minéraux est variable suivant les espèces
et comprennent du calcium, du magnésium, du phosphore, du potassium et du sodium

(HILL, 1977).
Le Lupin est un aliment riche en manganèse dont le taux y est
jusqu'à la limite de la toxicité: 1735 p.p.m par rapport à lamasse sèche
(L~C~SS~GNE, 1979).
Toutes ces considérations, en plus de son adaptation au climat, sont
à l'origine des efforts actuels en vue de son introduction en alimentation
animale, voire méme humaine. Mais~n utilisation rencontre des difficultés en
raison de la présence d'alcaloïdes contenus dans les graines. C'est pourquoi
différentes techniques
ont été mises au point, permettant de contrôler la
teneur en alcaloïdes soit au cours des opérations de sélections de variétés
dites "douces", à faible teneur en alcaloïdes (GL~DSTONES, 1970 - HILL, 1977),
soit après les essais de "désamérisation" dans le but d'extraire les alcaloïdes
de la poudre des graines de Lupin avant son utilisation (LUC~S, 1979).
Dans un travail précédent (YOVO, 1981), nous avons mis au point
une méthode de séparation et de dosage
des deux principaux alcaloïdes, la
spartéine et la lupanine,contenus dans les variétés (L. mutabilis et L. albus L)
exploitables en France. En effet, les dosages d'alcaloïdes effectués sur ces
deux variétés par chromatographie en phase gazeuse
ont donné (YOVO, 1981)
- pour la variété L. mutabilis LM 13
0,87 ~ 0,13 g %pour la
spartéine et 2,60 ~ 0,20 g % pour la lupanine.
- pour la variété L. albus Kalina 0,002 ~ 0,001 g % pour la spartéine
et 0,010 ~ 0,004 g %pour la lupanine.
Si les propriétés pharmacologiques et toxicologiques de la spartéine
sont connues depuis fort longtemps -puisqu'utilisée en thérapeutique- on dispose
de peu de données contradictoires et éparses sur celles de la lupanine.
Notre travail, sans avoir l'ambition de proposer la lupanine
comme médicament a pour but de rassembler quelques informations sur cette molé-
cule, proche 'parenté" chimiquement de la spartéine.
Il s'agit, à la lumière des propriétés pharmacologiques
et toxicolo-
giques de la spartéine, d'établir celles de la lupanine. Cette méthodologie
choisie divise notre travail en 3 grandes parties:
- Une première partie comporte les données bibliographiques sur
les alcaloïdes des Lupins et en particulier un résumé non exhaustif des princi-
pales propriétés de la spartéine.
- Une deuxième partie expérimentale comportant un aspect toxicolo-
gique qui débouche sur une étude pharmacologique.
- une conclusion générale essaiera de dégager les similitudes
et les différences entre ces 2 alcaloïdes.

Toutes les études effectuées dans le présent travail ont porté
simultanément sur la spartéine et la lupanine. Cette démarche a pour but
de disposer d'éléments de comparaison dans nos conditions expérimentales.
Nous avons utilisé pour nos expérimentations de la spartéine-base
ou pour
quelques expériences (chez le chien et le chat) du sulfate de spartéine
du corrmerce.
La lupanine a été extraite à partir de graines de Lupin et son
étude détaillée fait partie d'un autre travail (POTHIER. 1982).
Toutes les quantités de spartéine et de lupanine sont exprimées
en alcaloide-base.
Spartéine-base SARSYNTEX
33701 Merignac
Spartéine-sulfate MERAM
77001 Melun

lERE PARTIE :
DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES
SUR LES ALCALOIDES DES LUPINS

l - STRUCTURE ET PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES
DES ALCALOIDES DES LUPINS

"
. ... '
- -.......
.. -
1. 1. Structure
La première donnée preclse sur la chimie des alcaloïdes des Lupins
résulte de la découverte, à partir de la lupinine du noyau octahydropyridoco-
linique, encore appelé norlupinane ou quinolizidine par KARRER et Coll. (1928)
représenté sur la figure ci-dessous:
C()
Actuellement on dénombre une trentaine d'alcaloïdes chez les Lupins.!,
tous dérivant de ce noyau. Les principaux d'entre eux fréquemment rencontrés
sont différents qualitativement et quantitativement (cf. tableau 1), mais
peuvent être regroupés en 3 grandes séries selon le nombre de cycles présents
dans leur molécule.
5
7
17 1
1
. - - - - - -....
,
4
f
1
3
13 1
,
2
10
9
12
t
Les alcaloïdes bicycliques
du groupe de la lupinine
1
- - - - - - - -
,
Les alcaloïdes tricycliques
du groupe de la cytisine
-
...J
-
- - -
f
Les alcaloïdes tétracycliques ou
!
bisquinolizidines du groupe de la spartéine
- - - - - - - - - -
J
D'après WALLER et Coll. (1978)


Lupinus luteus, niger, palmeri
Lupinine
albus, mutabilis
Anagyri ne
Lupinus caudatus, macounei, pusin
Mu ltifl ori ne
Lupinus multiflorus, varius,
albus, mutabilis
Hydroxy 13 Multiflorine
Lupinus albus
Dehydro 5 Hydroxy 13
Lupinus albus
Multiflorine
Oxolupanine
Lupinus angustifolius
Lupanine
Lupinus albus, angustifolius, luteus,
(d,l,dl)
arboreus, mutabilis, termis etc ...
Isolupanine
Lupinus angustifolius
Hydroxy 13 Lupanine
Lupinus albus, angustifolius, wyethii
hilarianus, polyphyllus, sericeus
Spartéine
Lupinus albus, arboreus, luteus,
(d,l,dl)
mutabilis, niger etc ...
TABLEAU l
Quelques alcaloïdes du Lupin

Angustifol ine
Lupinus angustifolius, albus,
mutabil ;s
"w 102"
Lupinus albus
o
Déhydroalbine
Lupinus albus
N-méthylalbine
Lupinus albus
N-méthylcytisine
Lupinus Latifolius,
polycar'pus
TABLEAU 1 (suite)
Quelques alcaloïdes du lupin

1. 2. Propriétés physico-chimigues.
Les alcaloïdes des Lupins se différencient les uns des autres
par leur nombre d'atomes d'azote à caractère basique. Certains, tels que
la lupinine, l'épilupinine, la lupanine, l'hydroxylupanine, l'angustifoline,
la multiflorine sont monobasiques alors que la spartéine est dibasique. Ils
sont solubles dans les solvants organiques à l'état de base, mais cette
solubilité est variable: par exemple, le chloroforme solubilise préférentiel-
lement la lupanine et la lupinine, mais moins bien la spartéine parce que
le chloroforme est un donneur faible de liaisons hydrogène. Par contre, la
spartéine est beaucoup mieux solubilisée par l'éther et l'acétate d'éthyle.
La plupart des alcaloïdes des Lupins sont doués de pouvoir
rotatoire, un même alcaloïde pouvant exister à l'état naturel sous différentes !
formes selon l'espèce dont il est issu.
Les alcaloïdes sont également doués d'autres propriétés pnysiques
ou chimiques mises à profit dans diverses techniques de dosage:
- la formation de paires d'ions colorées entre un colorant
acide et les alcaloïdes (WIEWIORDVSKI et Coll., 1959 - MERILLON, 1980)
- la précipitation des alcaloïdes par le réactif de Mayer
(KEELER, 1973, 1976)
- l'absorption par les alcaloïdes en lumière ultraviolette
c'est le cas de la lupanine qui présente un maximum à 207 nm (POMPEI et Coll.,
1976)
- la fluorescence des alcaloïdes sous une excitation de 360 nm ;
c'est le cas de la spartéine, l'hydroxy-13-lupanine, la lupinine, l'angusti-
foline et la lupanine (KARLSSON, 1978)
- la possibilité de séparation des alcaloïdes par chromatographie
en phase gazeuse (POMPEI et Coll., 1976 - STEINEGGER et Coll., 1976 - RUIZ, 197~
YOVO, 1981 ).
1. 3. Relations physico-chimigues entre la spartéine et la lupanine.
Les relations entre les propriétés physico-chimiques de la
spartéine et de la lupanine ont été établies dès 1933 (CLEMO et Coll., 1933).
La spartéine et la lupanine ont une grande similitude structurale avec
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _l,

l 'anagyrine dont elles peuvent provenir naturellement. La lupanine résulte
d'une simple saturation des doubles liaisons du noyau A, tandis que la
spartéine provient d'une réduction de la fonction C~O du carbone nO 2 de
ce même noyau.
Dans ces conditions, la seule différence fondamentale entre
la spartéine et la lupanine est donc un atome d'oxygène. Actuellement,
on leur attribue, à l 'êtat de base, les structures et formules suivantes
. SPARTEINE
LUPANINE
PM = 234
PM = 248
ANAGYRINE
C 15 H2 • N2 0
PM = 244
Les alcaloldes des Lupins sont apparentés, de par leur squelette
fondamental commun qui est celui de l'octahydropyridocoline. Toutefois,
ils se différencient les uns des autres par des particularités physiques et
chimiques qui sont bien établies.

2 - PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES ET TOXICOLOGIQUES
DES ALCALOIDES DES LUPINS

Après un bref aperçu des propriétés phar~acologiques et toxico-
logiques de quelques alcaloides des Lupins à travers la littérature, nous
détaillerons celles concernant la spartéine et la lupanine qui font
l'objet du présent travail.
2. 1. HISTORIQUE
Les graines du Lupin auraient été utilisées depuis le Moyen-Age,
sans doute a cause de leurs alcaloides. Comme en témoigne l'écrit suivant
de FUCHS (XVIe siècle), les Anciens reconnaissaient aux graines du Lupin
des vertus thérapeutiques mises à profit dans le traitement de plusieurs
affections.
Des Lupins.
Chap.
B
Letemperament.
1:cxcefsiue amertume. qui dl au Lupin
mo{he a{[es euidemétqu'il efi chauld 8( (cc.
Les vertus extraiétes de
Dio[coride.
Farine de Lupins reduiéte en fo~e de
looch aue"cmie1 poul(e les vers hors du ven
tre. Autane font il:z apres qu'ilz one trempé
quelque peu, 8( qu'on les mange retenans
encore de l'amertume. De pareille efficace
cfila decoéhon d'iceulx boul1is auecRue ct
poyure fi on la prend en breuuage.Elle pro...
fiue aufsi a lâ'raedle. De celle mefme deco...
dion on peu!tvtilemétarrou(ergangrenes,
v1ceres noirs, gratdle tat gro{[e que menue
aeeomançeanee,taches,rougeoilles, petites
vairol1es 8( teignes. Item ladiéte decoélion
pourueu qu'on y adioufie myrrhe 8( miel, fi
d'dl conv[e par de{[oubz prouocque le fi ux
menfirual 8( tirc1'enfant hors du ventre. La .
farine des lupins modifie le cuir 8( marques
C noires.Elle appaife infiammaeions,auec fari
ne d'horgecuiéte8(eaue:c1lcadoulcie la fcia
tique 8( enflures, auec vinaigre. EU e cuiclc
en vinaigre 8( induiéte par ddfus confirme
to'u,tes firumes, 8( ouure les charbons. Les
.
.
Lupins el,liétz en eaue de pluyeiufqucs a ce
."-~
/ '
qui fe fondent en fuc, neétoyée 8( modifient: Il gueriffcnt la rog
auec1aracine de Chame1eon noir,fi on les laue de la decoéèlon 1
ne du Lupin cuiéte en eaue 8( beue, prouocque a vriner.ApTes
amertume,fi on les pile auec vinaigre puis on les boit, il= fone al
appairent facherie d'efromach.
De Galien.
On mange le Lupin cuiét, apres qu'il halong temps de\\lant
leans delaiITë fon amertume. Mais cefi vne nourriture qui eng
gr0l!'es hu!'"eurs. D'au~ntagc)fi d'i~eI~ ~nfi preparé que diéh
D'après FUCHS (XVIe siècle)

2. 2. GENERALITES
Dans un récent travail, LUCAS (1979) rapporte que les alcaloïdes
des graines des Lupins auraient été utilisés contre les parasites intestinaux,
1
des douleurs abdominales et des maladies du foie: il était préconisé d'enduirel
le ventre des enfants avec un onguent à base de farine de Lupin et d'huile
;
d'amande pour le débarasser des vers.
Récemment encore, ANTOUN et Coll. (1977) ont montré que des
extraits éthanoliques de Lupinus termis appliqués sur des lésions eczéma-
teuses en ont permis la guérison définitive.
Les graines de Lupin figurent dans le recueil de la Pharmacopée
Française (1965).
La toxicitê des alcaloïdes des Lupins était également connue
depuis longtemps. Les paysans Andins de l'empire Inca, qui consommaient
les graines de Lup~r., éliminaient d'abord les alcaloïdes par lavage-
trempage de ces dernières dans les eaux de ruisseau. L'eau de lavage,
riche en alcaloïde, servèit d'insecticide, polluait les rivières et empoi-
sonnait les poissons
(TELLO, 1976).
Longtemps il a été décrit chez le bétail nourri à la farine
brute de Lupin, une affection attribuée aux alcaloïdes
et dénommée "Lupinose"
(GLADSTONES, 1970). Débutant par une attaque hépatique, la forme aigue
est très souvent fatale. En cas d'intoxication chronique, la lupinose
entraîne une fibrose hépatique, rendant le foie cirrhotique (GLADSTONES,
1977 ). Certaines formes de lupinose sont associées à une myopathie,
entraînant une atropie progressive de tous les muscles (ALLEN, 1978).
En fait, il a été démontré que la lupinose serait due, non
pas aux alcaloïdes, mais à une aflatoxine produite par un champignon
dénommé Phomopsis leptostromiformis (GLADSTONES, 1977 ; ALLEN, 1978).
Plusieurs travaux expérimentaux tendent néanmoins à attribuer
une certaine influence des alcaloïdes sur l'alimentation de diverses
espèces animales. Nous rapporterons quelques conclusions retenues à travers
la littérature.
Sur des rats, HOVE (1974) a noté un meilleur gain de poids avec
des graines trempées et bouillies, débarassées de leurs
alcaloïdes. Cepen-
dant d'autres auteurs (RUIZ et Coll., 1977) ont noté que le rat tolère
l'addition en alcaloïdes de Lupinus albus doux jusqu'à 0,27 9 %sans


variation significative du coefficient d'efficacité protéique et de la
vitesse de croissance pondérale.
- Sur des porcs, KINGSBURY (1964) rapporte que la teneur en
alcaloïdes de la ration alimentaire ne peut dépasser 0,03 %sous peine
d'observer une diminution rapide du poids. Selon cet auteur, la sensibilité
des porcs pourrait s'expliquer par la grande lenteur d'excrétion des alcaloïdes
chez cette espèce animale.
- Sur des poussins, GUILLAUME et Coll. (1979) ont établi un lien
entre une diminution de la consommation de nourriture, une diminution de
la vitesse de croissance par rapport aux témoins nourris avec du soja et
l'introduction en proportions croissantes de lupin amer riche en alcaloïdes
dans leur ration alimentaire. En effet, ces auteurs ont remarqué que plus
la ration alimentaire contenait du lupin amer, moins les animaux consommaient
de nourriture et plus l'efficacité diminue. L'hypothèse retenue par ces
auteurs serait une diminution de l'appétit due à la présence d'alcaloïdes.
Il y a cependant lieu de se demander si la diminution de nourriture est due
à un effet anorexigène, d'origine centrale ou à une diminution de la consom-
mation de nourriture par suite de l'amertume attribuée aux alcaloïdes.
A travers tous ces travaux, il est aisé de remarquer qu'aucun
alcaloïde n'a été, ni nommèment, ni isolèment mis en cause. Or, dans les
farines des graines des Lupins, il existe une multitude d'alcaloïdes dont
les effets pourraient se surajouter.
Cependant, certains auteurs ont pu établir quelques propriétés
spécifiques de certains d'entre eux.
- KEELER (1973, 1976) attribue à l'anagyrine des effets térato-
gènes, se traduisant par des malformations congénitales chez des veaux
(Crooke Calf Oisease). Cet auteur a remarqué que l 'anagyrine était l'alca-
loïde contenu en fortes proportions dans des farines de Lupin des zones où
sévissait l'épidémie de cette affection. Ultérieurement, l'administration
à des vaches gestantes d'extraits purifiés à 95 %d'anagyrine à différentes
doses et à différentes périodes de gestation a démontré que les malformations
congénitales étaient d'autant plus sévères que la dose administrée est plus
grande.

- Des travaux anciens de COUCH (1926) rapportés par RUIZ (1978)
attribuent à la lupinine une grande toxicité cardiaque.
- CLARKE (1975) rapportant des travaux de ~ITCHELL (1951)
attribue à la cytisine des propriétés nicotiniques avec une DL 50 (voir
plus loin) comprise entre 3 et 4 mg/Kg chez le chien et le chat.
2. 3. LA SPARTEINE
La spartéine a été étudiée et utilisée au départ en tant qu'alcaloïd~~
du genét à balai (Sarothamnus scoparius KOCH,Légumineuses). Ce n'est que
plus tard qu'elle a été identifiée et isolée de certaines variétés. Elle a
fait l'objet de nombreux travaux toxicologiques et pharmacologiques qui justi-
fient ou du moins ont justifié son utilisation thérapeutique. On trouve dans
une littérature relativement ancienne des données détaillées sur les propriétés
de cet alcaloide (MERCIER, 1948 ; HAZARD, 1950).
2. 3. 1. Toxicologie.
Selon HAZARD (1950) la spartéine est relativement peu toxique.
Le tableau clinique, en cas d'intoxication aigue, est dominé par une paralysie
du centre respiratoire et des muscles inspiratoires.
Du point de vue toxicité cardiaque, les fortes doses de spartéine
provoquent la fibrillation du coeur si llanimal est maintenu en survie par
la respiration artificielle. Certains auteurs ont établi les doses minimales
mortelles de l'alcaloïde chez diverses espèces animales:
- Chez le lapin, 30 mg/Kg en intraveineuse et 100 mg/K9 en sous-
cutanée (FLURY et Coll., 1928).
- Chez la souris, 120 mg/Kg en sous-cutanée (ZIPF et Coll., 1943).
2. 3. 2. Pharmacologie
La spartéine a été introduite en thérapeutique humaine grâce
aux travaux expérimentaux en France de F. et J. L. MERCIER, de R. HAMET, de
R. HAZARD et des cliniciens LABORDE, GERMAIN-SEE et LEGRIS (VALETTE, 19E3).
Bien que cet alcaloïde possède des propriétés oanglioplégiques
et ocytociques unanimement reconnues, ses actions cardiovasculaires ont
suscité de vives controverses (MERCIER et Coll., 1932). Son action sur le
système nerveux central ne s'observe qu'à fortes doses.

2. 3. 2. 1. Actions cardiovasculaires.
2. 3. 2. 1. a) Action sur le coeur.
L'action de la spartéine sur le coeur est liée en grande partie
à son activité ganglioplégique et dépend avant tout de l'état fonctionnel
préalable du myocarde et de l'influence respective du système cholinergique
et adrénergique ..
Depuis les travaux de F. et J. L. MERCIER (1925). la spartéine
est reconnue comme un tonicardiaque à action très spéciale. isolant le coeur
de toute cause de perturbation extrinsèque grâce à son action cardiaque et
extracardiaque. Aux doses thérapeutiques. elle exerce une action inotrope
positive. augmentant faiblement l'amplitude des contractions cardiaques.
En règle générale. la suppression de l'influence cholinergique
prédominante sur le coeur par les ganglioplégiques se traduit par une
tachycardie sinusale, d'une augmentation modérée de la vitesse de conduction
et de la force de contraction ventriculaire (SCOTT et Coll .• 1972). Dans
le cas particulier de la spartéine. on observe des actions chronotrope,
dromotrope et bathmotrope négatives. Un travail de MERCIER (1925)
précise en outre
que la spartéine entraîne un ralentissement et une augmen-
tation d'amplitude des contractions de l'oreillette et du ventricule droits
in situ. mais sans diminuer l'énergie du myocarde.
2. 3. 2. 1 b) Action sur le débit cardiaque.
Les propriétés ganglioplégiques qu'exerce la spartéine sur le
coeur se traduisent d'une façon très variable sur le débit. Les changements
observés dépendent surtout de l'état préalable du sujet.
Sur un coeur normal. lorsqu'une influence
adréner~ique prédOMine,
sa suppression entraînera une dimi~ution modérée du débit. En effet, mal~ré
l'inotropisme positif propre de la spartéine. la cause de la diminution
du débit est une réduction du retour veineux au coeur, conséquence de la
dilatation des vaisseaux de capacité. Globalement. c'est l'abaissement
des pressions de remplissage qui rend compte de la diminution du débit.
A l'opposé. lorsque le coe~r est soumis à une influence choli-
nergique prédominante. l'activité ganglioplégique se traduit par une
augmentation du débit, du fait de la tachycardie favorisée par la chute
de la pression artérielle.
Sur un coeur pathologique. du fait de l'hypertonie sympathioue
prédominante. les propriétés ganglioplégiques entraînent un abaissement

des résistances vasculaires et par voie de conséquence de la pression
artérielle qui coïncident le plus souvent avec une augmentation du débit
cardiaque (VIARS, 1979).
2. 3. 2. 1 c) Actions sur les vaisseaux et la pression artérielle.
Les actions de la spartéine sur les vaisseaux et la pression
artérielle ont été à l'origine de nombreuses divergences entre les expérimen-
tateurs. MERCIER et Coll., dès 1925 rapportent que des doses de spartéine
de 5 à 10 mg/Kg chez le chien entrafnent :
- soit une hypertension brusque et fugace avec retour rapide
à la pression normale.
- soit une hypertension légère et d'autant plus marquée que
l'injection intraveineuse est poussée plus rapidement avec retour à la pressi0n
normale en 10 à 15 minutes.
- soit aucune variation de la pression artérielle.
Si on augmente les doses, sortant alors des limites des doses
thérapeutiques, on observe une chute progressive de la pression artérielle,
coïncidant avec une vasodilatation périphérique. Quelques années plus
tard, MERCIER (MERCIER et HAMET, 1932) a tenté d'expliquer cette action
de la spartéine sur la pression artérielle et précise :-
- les doses très faibles de spartéine (1 mg/Kg) injectées pour
la première fois provoquent d'ordinaire chez le chien, une vasoconstriction
indéniable mais faible ;
- les doses moyennes, injectées pour la première fois, produisent
généralement une vasoconstriction assez marquée, mais parfois elles provoquent
déjà une faible vasodilatation.
- les fortes doses déterminent toujours une vasodilatation extréme-
ment marquée.
De son côté, LU (1952) rapporte à travers des résultats expérimen-
taux obtenus sur un groupe de plusieurs chiens que la spartéine entraîne une
hypotension prédominante et un ralentissement cardiaque. Dans certaines
conditions, on observe une légère hypertension fugace (0,5 à 2 minutes) après
des doses répétées de spartéine avec bradycardie, mais elle peut étre observée
chez certains animaux à la première dose.

L'hypothèse avancée et
confirmée pour expliquer cette dualité
d'action est une vasoconstriction due à une stimulation directe du muscle
lisse des vaisseaux -puisqu'inhibée par la papavérine- d'où 1'hypertension
passagère, avant que ne se manifeste l'effet gang1iop1égique -par suppression
du tonus vascu1aire- qui entraîne une vasodilatation périphérique diffuse
d'où hypotension (LU, 1952).
L'action de la spartéine sur la pression artérielle est variable
suivant l'espèce animale. A travers une série de travaux, HAZARD et Coll.
(1963) ont pu établir que la spartéine est hypotensive chez le chien, le
lapin, hypertensive chez le chat et le cobaye.
Un caractère particulier de cette action chez le chat est que
la spartéine ne renouvelle pas ses effets hypertensifs. (HAZARD et Coll., 1963):
2. 3. 2. 2. Propriétés ganglioplégiques.
Il a été longuement fait mention dans le paragraphe précédent
de l'influence de l'activité ganglioplégique sur les modifications cardio-
vasculaires observées après administration de spartéine.
La spartéine apparaît étre la substance de référence des gang1io-
plégiques qui bloquent d'emblée et de façon plus ou moins prolongée les
récepteurs nicotiniques de la synapse ganglionnaire (VIARS, 1979). Ce
blocage ganglionnaire affecte aussi, et ce de façon diffuse, l'ensemble
des ganglions des systèmes parasympathique et orthosympathique, voire
même par extrapolation fonctionnelle, la médullosurrénale.
Nous rapporterons ici, les conclusions des travaux qui ont été
consacrés spécifiquement à la spartéine, en rapport avec ses propriétés
ganglioplégiques :
- Elle provoque la dépression des réflexes vasomoteurs sino-
carotidiens et pour des doses suffisantes leur blocage (VALETTE, 1963 ).
De ce fait, elle diminue les variations de la pression artérielle ayant
pour origine les zones baroréflexes et chimiosensib1es.
- Elle rend inefficace l'excitation électrique du pneumogastrique
en direction cardiaque au niveau prégang1ionnaire (HAZARD, 1950).
- L'excitation électrique du nerf splanchnique, vasoconstricteur
et adréna1inosecréteur devient inefficace, mais l'action hypertensive
et vasoconstrictive rénale de l'adrénaline devient plus intense et plus
prolongée (HAZARD, 1933).

- Suppression de l'action hypertensive d'une forte dose d'acétyl-
choline chez le chien atropiné. mais contrairement à certains ganglioplégiques;
la spartéine n'exerce pas cette action mais entraîne plutôt une inversion
d'action c'est-à-dire une hypotension (LU. 1952).
2. 3. 2. 3. Actions sur le système nerveux central.
La première question qui vient à l'esprit est de savoir si la
spartéine pénètre dans le système nerveux central car très souvent. la plu-
part des gang1iop1égiques ne possèdent pas cette propriété. HAZARD (1950)
rapporte que la spartéine à dose forte exerce une action
inhibitrice
centrale. Au niveau du bulbe elle excite d'abord le centre respiratoire
par l'intermédiaire du sinus carotidien à dose forte. elle le déprime.
Elle n'exerce qu'une action antagoniste peu marquée à l'égard des dépresseurs
respiratoires.
Son action inhibitrice s'exerce également sur le centre thermo-
régulateur. provoquant l'hypothermie. Or. on sait qu'en général, les gang1io-
p1égiques de par la vasodilatation périphérique importante qu'ils induisent,
entraînent une nette diminution de la température centrale (VIARS. 1979).
Les travaux de psychopharmacologie (NUCIFORA et MALONE, 1971)
avaient établi chez le rat qU'à des doses comprises entre 5 et 55.5 mg/Kg,
la spartéine n'apparaît pas comme étant un dépresseur du système nerveux
central. mais les auteurs ont observé une diminution de l'activité motrice.
une dépression respiratoire et une hypothermie.
Un cas d'intoxication aigue à la spartéine a été signalé (PEBAY-
PEYROULA. et Coll .• 1971). intoxication au cours de laquelle il a été
trouvé dans le cerveau. un taux de 24 mg/Kg de spartéine.
Il y a tout lieu de penser que la spartéine pénètre dans le
système nerveux central. mais que ce passage dépend de la dose de spartéine
administrée.
2. 3. 2. 4. Propriétés ocytociques.
Les propriétés ocytociques de la spartéine sont connues depuis
fort longtemps. Expérimentalement. elle exerce sur l'utérus un effet excitant
utilisé en obstétrique. Elle accélère progressivement et régularise le
rythme des contractions. augmente leur intensité sans amener de contracture
à certaines doses (HAZARD. 1950).

2. 3. 2. 5. Autres actions.
La spartéine exerce sur l'intestin une action qui varie suivant
les animaux, les conditions opératoires (intestin in situ ou isolé), les
concentrations. Elle exerce une action diurétique qui porte sur l'eau et
surtout sur le chlore urinaire. La diurèse aqueuse est augmentée mais de manièr~
variable, tandis que la teneur de l'urine en chlorures est fortement augmentée.
2. 3. 2. 6. Conclusions.
Les propriétés pharmacodynamiques de la spartéine ont fait
l'objet de nombreux travaux. L'accord s'est fait sur un certain nombre de
ses propriétés
qui justifient son utilisation thérapeutique, le plus souvent
sous forme de sulfate, comme médicament des cures interdigitaliques, comme
antifibrillant et comme ocytocique.
2. 4. LA LUPANINE.
Contrairement à la spartéine, la lupanine n'a pas, à vrai dire,
bénéficié de travaux pharmacodynamiques poussés. Elle est absente des livres
classiques de Pharmacologie, ce qui témoigne du peu d'intérêt qu'elle a
suscité auprès des expérimentateurs. Et pourtant, elle possèderait des pro-
priétés indéniables :
- Du point de vue toxicologique, LATAWIEK (1958) rapportant les
travaux de COUCH (1926) attribue à la lupanine la plus grande toxicité
parmi tous les alcaloides des Lupins.
Il n'existe pas à proprement parler d'importantes données biblio-
graphiques concernant les propriétés pharmacodynamiques de la lupanine.

2EME PARTIE :
ETUDE EXPERIMENTALE


3 - TOXICOLOGIE

3. 1. CONDITIONS GENERALES DES ESSAIS
L'activité pharmacodynamique d'une substance est fonction de nombreux
facteurs. Pour pallier la variabilité du réactif animal et obtenir des résultats
reproductibles, même qualitativement, il est recommandé d'expérimenter sur un
matériel animal bien déterminé (HAZARD, 1951) placé dans des conditions standar-
disées (QUEVAUVILLER, 1972).
Les expérimentations ont porté sur la souris Swiss C.F EOPS (Exempt.
d'Organismes Pathogènes Spécifiques) provenant du Centre d'Elevage R. JANVIER,
Le Genest, issues de Carworth Farms, New-City, U.S.A.
Les Souris de sexe mâle, pesant 18 a. 22 g, âgœsde 4-5 semaines,
sont maintenues avant les expérimentations pendant 3 jours au moins dans l'ani-
malerie dont la température ambiante varie entre 20 et 22° C et le degré hygro-
métrique de l'air oscille entre 50 et 60 %d'humidité relative.
Les Souris sont regroupées dans des cages en Makrolon, garnies
d'une litière spéciale (Litalabo) pour animaux de laboratoire, obtenue à partir
de copeaux de bois blanc. L'alimentation est standard U.A.R (Usine d'Alimentation
Rationnelle) pour Souris et Rats et l'eau de boisson est dispensée ad libitum.
Les substances étudiées (Spartéine et Lupanine) sont mises en solution
dans du soluté isotonique de chlorure de sodium à 9 g/~, administrées soit par
voie intrapéritonéale (IP), soit par voie orale (per os) sous un volume constant
de 0,5 ml/20 g de poids corporel. Une seringue de type insuline permet d'ajuster
avec précision le volume administré par rapport au poids de chaque'animal.
3. 2. ESSAIS PRELIMINAIRES.:
Ils ont été effectués sur la Souris. La voie intra-péritonéale a
été choisie afin d'avoir rapidement une idée des doses toxiques de chaque
alcaloïde.
3. 2. 1. Détermination de la DL
(dose maximum toujours tolérée)
O
et de la DL 100 (dose minimum toujours mortelle) chez la Souris.
;omposition de l'alimentation en annexe n° 1.

3. 2. 1. 1. Protocole.
Dans un premier temps. un lot homogène de souris est divisé
en groupes de cinq animaux qui reçoivent des doses croissantes de spartéine
et de lupanine afin de détecter pour chaque substance la dose maximum
toujours tolérée (DLO) et la dose minimum toujours mortelle (DL100).
Un lot de 5 souris ayant reçu seulement du soluté isotonique
de chlorure de sodium a 9 g~ sert de lot témoin.
Dans chaque groupe d'animaux correspondant à une dose de substanc~
administrée. on note le nombre de morts immédiats. puis en 24 heures. ensuite 1
en 48 heures et enfin au cours des 14 jours consécutifs à l'administration.
Nous obtenons ainsi pour chaque substance. deux doses qui
délimitent grossièrement la zone dans laquelle devra s'effectuer l'essai
définitif en vue de l'établissement de la DL
(dose létale 50).
50
3. 2. 1. 2. Choix des doses.
Pour la spartéine. les doses ont été choisies en tenant compte
- des données de la littérature ; ZIPF et TRILLER (1943) ont
trouvé une DL50 de 120 mg/Kg chez la souris mais par_voie sous-cutanée.
- des limites de solubilité de la spartéine-base dans le soluté
isotonique de chlorure de sodium (3 mg/ml au maximum). Dans nos conditions
expérimentales. la dose la plus forte ne pouvait être que de 75 mg/Kg. Les
autres doses ont été obtenues par une progression géométrique de raison 0.8.
Quant à la lupanine. devant l'absence de données bibliographiques.~
nous avons choisi au hasard les doses suivantes en mg/Kg: 50 - 100 - 150 -
175 - 200 - 225 - 250.
3. 2. 1. 3. Résultats.
Dans nos conditions expérimentales. on obtient les valeurs
rassemblées dans les tableaux
1 et
2.
3. 2. 1. 4. Discussion.
Les résultats obtenus ne sont qu'une indication approximative
des doses toxiques de chaque alcaloïde. Ils n'ont pas été soumis à une
étude statistique. en raison du faible nombre d'animaux par dose.

Lb
NOMBRE DE MORTS
CUt~UL DES MORTS
PS
5 min.
15 min.
1 h.
2 h.
24 h.
48 h.
14 j.
{
ES mg/Kg
!
-
-
-
-
-
-
-
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-
-
-
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0
2
3
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-
-
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,,
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2
2
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-
4
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0
1
2
-
-
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3
,
0,7
0
0
0
0
0
0
0
i
TABLEAU 1
DL 0 et DL 100 de la SPARTEINE par voie I.P (5 souris par dose).
{
l
NOMBRE DE MORTS
CUMUL DES MORTS
l.
TrIPS
l;

_ mln.
10 min.
15 min.
20 min.
24 h.
48 h.
S mg/Kg
-
-
-
-
-
-
-
250
0
4
1
-
-
-
5
225
0
2
3
-
-
-
5
200
0
0
0
1
2
-
3

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175
0
0
0
0
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1
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0
0
0
0
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0
10
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0
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3. 2. 2. Observation des animaux.
Au cours des essa i s prél imi na ires, l 1observa ti on des animaux
apporte des renseignements, non seulement sur la létalité, mais aussi sur un
certain nombre de symptômes qui font suspecter une éventuelle activité dans
le domaine des systèmes nerveux central et autonome.
3. 2.2. 1. Principe.
La mêthodologie suivie s'inspire de celle décrite initialement
par IRWIN (1962, 1964). Afin de guider l'expérimentateur, IRWIN a préconisé
la recherche d'un certain nombre de signes révélateurs d'une activité et
une échelle de cotation dont le tableau de l'annexe n° 2 représente un extrait.
Ces observations demandent beaucoup de temps; aussi bon nombre de laboratoires
s'inspirent de la méthode d'IRWIN, mais ne retiennent que certains signes
dominants et adoptent une êchelle personnelle de cotation.
Pour notre part, au cours de l'expérimentation, nous avons recherché!
relevé et quantifié les symptômes et réactions suivants
:
PASSIVITE
On chiffre l'état de passivité de l'animal suivant son comportement i
lorsqu'il est saisi par l'une ou l'autre partie de son corps
o la souris normale s'applatit quand on la prend par la peau du cou
2 l'animal reste suspendu inerte par la peau du cou
4 l'anililal reste retourllé horizontalement sur le dos de la main.
ACTIVITE SPONTANEE
L'activité spontanée est normalement cotée 4 chez les témoins
(animaux non traités)
2 position allongée avec éveil
o apparence de sommeil
REACTION AU TOUCHER
Les souris étant dans leur habitacle, on note l'importance de leurs
réactions en réponse à une stimulation tactile.
4 réaction normale (sursauts et bonds)
2 réaction intermédiaire
o absence de réaction

REACTION A LA DOULEUR
Quand on pince la base de la queue de la souris, elle s'agite
et essaie de se retourner pour mordre, attitude normale cotée
4
2 attitude plus ou moins perturbée
o disparition totale de cette réaction
PHENOMENE DE STRAUS
Le phénomène de STRAUB est caractéristique des animaux traités
par la morphine: la queue raidie fait un angle aigu avec le dos
o absence de phénomène
4 existence du phénomène
TREMBLEMENTS
Les tremblements caractérisent une activité de type cholinergique
et spécifiquement nicotinique
o chez les animaux normaux
4 apparition de tremblements
CONVULSIONS
Les convulsions toniques ou cloniques sont des mouvements anormaux
o chez les animaux normaux
4 apparition de convulsions toniques ou cloniques
POSITION DES PATTES - DEMARCHE ANom1ALE
Observation des modifications entraînant une paralysie du train
postérieur et plus ou moins un affaissement de l'animal.
La démarche anormale est cotée 4 si elle apparaît.
REFLEXE DE REDRESSEMENT
La souris normale se redresse aussitôt si on tente de la renverser
sur le dos: attitude normale cotée O. L'absence de ce réflexe est cotée 4.

REFLEXE AURICULAIRE
La stimulation. ou quand on effleure la face interne du pavillon
de l'oreille provoque chez la souris normale des secousses des oreilles
et de la tête (cotation 4). La disparition de ce réflexe est cotée O.
REFLEXE CORNEEN
Les attouchements des paupières chez la souris normale provoquent
un réflexe de fermeture de l'oeil (comportement normal coté 4).
La disparition de ce réflêxe est cotée O.
CATALEPSIE
C'est un état d'immobilité accompagné de la possibilité de
garder les positions prises : croisement des pattes homolatérales (BOISSIER
et SIMON, 1963).
o chez les animaux normaux
4 apparition de catalepsie
RYTHME RESPIRATOIRE
Observation de l'animal en recherchant la manifestation des signes!
d'étouffement ou de détresse respiratoire.
Le rythme normal est coté 4
o rythme accélêré
2 rythme déprimé
MORTS AlGUE ET TARDIVE
La mort est aigue si elle intervient aussitôt après l'administra-
tion de la substance, tardive si elle a lieu bien après, mais dans la période
d'observation.
3. 2. 2. 2. Protocole.
L'observation a été faite en aveugle, l'expérimentateur ne
sachant pas la correspondance entre les lots de souris et. d'une part la
nature de la substance reçue, d'autre part la dose administrée.
Compte-tenu du temps de latence et de la durée différents des
effets en fonction des doses croissantes, nous avons adopté des intervalles
de temps différents pour la présentation des résultats d'observation.

3. 2. 2. 3. Résultats.
Les chiffres correspondent à la somme des cotations individuelles
de tous les animaux ayant reçu la même dose, puis divisée Dar 5 (5 souris/lotI
dose). Les résultats sont rassemblés dans les tableaux n° 3 et n° 4 .
En examinant les fiches de comportement, nous constatons que la
spartéine et la lupanine ont une cinétique d'action différente suivant les
doses, mais entraînent qualitativement des symptômes généraux similaires:
- L'activité spontanée, de même que les réactions au toucher
et à la douleur ne sont pas modifiées, sauf très légèrement au stade terminal
précédant de peu la mort pour les doses toxiques.
- Nous n'avons noté, quelle que soit la dose, ni de phénomène
de STRAUB, ni de catalepsie.
- Les réflexes de retournement, auriculaire et cornéen ne sont
pratiquement pas affectés.
- La position des pattes n'est généralement pas modifiée et une
démarche anormale n'apparaît que dans les dernières minutes qui précèdent
la mort de l'animal.
Par contre, les symptômes évidents et dominants de l'intoxication
sont les tremblements et les convulsions tonico-cloniques. Les tremblements
précèdent toujours les convulsions et comprennent, d'une part des mouvements
généralisés de tout le corps et, d'autre part, un type particulier de tremble-
ment que nous avons dénommé "marteau-piqueur" : l a souris effectue des mouve-
ments verticaux stéréotypés de la tête jusqu'à l'apparition de convulsions
qui précèdent l a mort. Cependant tOIlS l es animaux n'ont pas présenté ce symptôme.
3. 2. 3. Evolution de la croissance des animaux. (figures 1 et 2)
Comme nous l'avons souligné antérieurement, bon nombre d'auteurs
(YULE et Mc BRIDE, 1976 ; GUILLAUME et Coll., 1979) ont évoqué une influence
des alcaloïdes sur la croissance d'animaux nourris avec la farine de Lupin.
Ces alcaloïdes seraient responsables du goût amer de la farine et déprimeraient
la croissance des animaux. S'agit-il d'un effet anorexique?
Nous avons voulu vérifier cette hypothèse sur des souris en suivant
l'évolution de la croissance de celles qui ont survécu lors de la détermination
de la DLOet de la DL100 .


SPARTEINE
--
75 mg/Kg
60 mg/Kg
48 mg/Kg
38,4 mg/Kg
30,7 mg/Kg
RAMETRES
N lmn
2mn 3mn 4mn 5mn
lmn
2 mn 5 mn lOmn l5mn lOmn 20mn 30mr 45mn 1 h
l5mn 30mn ~5mn 1 h 2 h 2h. 4h. 6h. 24h 4:
----
-
SSIVITE
0
0
0
0
0
2
0
0
0
0
2
0
0
0
0
2
0
0
0
0
2
0
0
0
0
1
VITE SPONTANEE
4
4
4
4
2
2
4
4
4
2
2
4
4
4
0
2
4
4
4
4
2
4
4
4
4
,
TION AU TOUCHER
4
4
4
4
4
0
4
4
4
2
0
4
4
4
4
2
4
4
4
4
2
4
4
4
4
,
TION A. LA DOULEUR
,
4
4
4
4
2
0
4
4
4
2
0
4
4
4
4
2
4
4
4
4
2
4
4
4
4
OMENE DE STRAUB
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
(
BLEMENTS
0
0
4
4
4
4
0
0
4
4
4
0
0
0
0
4
0
0
0
0
4
0
0
0
0
(
ULSIONS
0
0
0
0
0
4
0
0
0
0
4
0
0
0
0
4
0
0
0
0
4
0
0
0
0
(
TION DES PATTES
4
4
4
4
4
0
4
4
4
4
0
4
4
4
4
0
4
4
4
4
0
4
4
4
4
1
RCHE ANORMALE
0
0
0
0
0
4
0
0
0
0
4
0
0
0
0
4
0
0
0
0
4
0
0
0
0
(
.
EXE DE REDRESI
0
0
0
0
0
4
0
0
0
0
4
0
0
0
0
.4
0
0
0
0
4
0
0
0
0
(
EXE AURICULAIRE
4
4
4
4
4
0
4
4
4
4
0
4
4
4
4
0
4
4
4
4
0
4
4
4
4
1
EXE CORNEEN
4
4
4
4
4
0
4
4
4
4
0
4
4
4
4
0
4
4
4
4
0
4
4
4
4
1
LEPSIE
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
(
1E RESPIRATOIRE
4
4
4
0
0
2
4
4
0
2
2
4
4
4
0
2
4
4
4
0
2
4
4
4
4
1
; AIGUES
0
0
0
0
0
4
0
0
0
0
4
0
0
0
0
4
0
0
0
0
4
0
0
0
0
(
; TARDIVES
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
(
TABLEAU
3: TESTS D'OBSERVATION DES ANIMAUX.
w
......

LIIPIIN 1Nr
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0-
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_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
• • •
_
• • _ _ _ _

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ . _ _
250 mg/Kg
22S mMKg
200 mg/Kg
17S mg/Kg
ISO mg/Kg
100 mg/Kg
SO mg/Kg
.--------_._.------- _.------- -- ._-----
-
-"----
PARJII1ETRES
N 1 mn 2mn 3nln Smn 10mn Imn
2mn
Smn
IOmn 20rnn IS..IO 30rnn 4Smn 1 h
24h. 30rnn 45mn Ih. 24h 48h 30m 45m
Ih 24h 4l1h 30mn 4Sm Ih 24h 4l1h 30rnn 4Smn 1 h 24 h 4R
-- -"- -- - -
-
" " - - - - -
._--- . - -- .
-- - - -
1-- . -
"-- - - ~--
PASSIVITE
0
0
0
0
0
2
0
0
0
0
2
0
0
0
2
-
0
0
0
-
- 0 0 0 0 0 0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
,CTI VITE SPONTANE E
4
4
4
4
2
2
4
4
4
4
2
4
4
4
4
-
4
4
2
- . 4 4 4 4 4 4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
- - --
EACTION AU TOUCHER
4
4
4
4
4
0
4
4
4
4
0
4
4
4
4
-
4
4
4
- - 4 4 4 4 4 4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
EACTION A LA OOULEUR 4
4
4
4
2
0
4
4
2
2
0
4
4
4
4
-
4
4
4
- - 4 4 4 4 4 4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
HENOMENE OE STRAUB
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
-
0
0
0
0
- 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
REHBLEMENTS
0
0
0
4
4
4
0
0
0
4
4
0
0
0
4
'.
0
4
0
- - 0 0 0 0 0 0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
ONVULSIONS
0
0
0
0
0
4
0
0
0
0
4
0
0
0
0
- 0
0
4
-
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
OSITION OES PATTES
4
4
4
4
0
0
4 '
4
4
4
0
4
4
4
0
-
4
4
4
- - 4 4 4 4 4 4
4
4
4
4
4
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4
4
4
'EHARCHE ANOR/4ALE
0
0
0
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4
4
0
0
0
0
4
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0
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0
0
0
- - 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
0
EfLEXE DE REDRES!
0
0
0
0
0
4
0
0
0
0
4
0
0
0
0
-
0
0
0
- - 0 0 0 0 0 0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
EfLEXE AURICULAIRE
4
4
4
4
4
0
4
4
4
4
0
4
4
4
4
-
4
4
4
-
- 4 4 4 4 4 4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
EFLEXE CORNEEN
4
4
4
4
4
0
4
4
4
4
0
4
4
4
4
-
4
4
4
- - 4 4 4 4 4 4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
ATALEPSIE
0
0
0
0
0
0
0
0
...
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
- 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
YTHME RESPIRATOIRE
4
4
4
0
0
2
4
4
0
2
2
4
4
4
4
-
4
4
0
- - 4 4 4 4 4 4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
'ORTS AIGUES
0
0
0
0
0
4
0
0
0
0
4
0
0
0
0
4
0
0
0
4
- 0 0 0 0 0 0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
-
ORTS TARDIVES
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
TABLEAU
4:
Tests d'observation des animaux.
W
N

35
30
ids en 9
25
20
15
10
5
J 0
J
+ 7
J.
+ 14
JOl
J
+ 7
J
+ 14
JOURS
Témoins
Témoins
-~-'K- SpcJ r té i ne
-1':':':':':'1 Spartéine
...------
Lupanine
Lupanine
I-:-;-:-a
w
w
Fig. 1 : Courbes de croissance des souris
Fifl·2
Histogramme des poids des souris
~,~ ..... ~..,";.~H. _
_ ~_

3. 2. 3. 1. Méthodologie.
Afin d'avoir des moyennes de poids comparables, nous avons
choisi les lots de souris ayant reçu la DL
dans nos conditions expérimen-
O
tales, soit 30,7 mg/Kg pour la spartéine et 150 mg/Kg pour la lupanine.
Les souris sont pesées toutes les semaines à la méme heure
pendant les 14 jours consécutifs à l'administration des substances. Elles
ont de l'eau de boisson et de la nourriture ad libitum.
3. 2. 3. 2. Résultats.
Les moyennes de poids des souris de chaque lot sont représentées
dans le tableau 5 et sur les figures 1 et 2 par des courbes et des histo-
grammes.
POIDS en grammes
Traitement
JO
J
+ 7
J
+ 14
i
Témoins
24,8 ~ 0,8
30,40 + 1,3
35,4 ~ 0,5
-
Spartéine
23,20 + 1,30
29
+ 1
33,20 ~ 0,83
-
-
:.
Lupanine
24,8
+ 1,3
29,4
+ 0,8
32,50 + 1,29
-
;•
TABLEAU
5
: Moyennes ~ écart-types des poids des souris
3. 2. 3. 3. Discussion.
Les différences entre les poids moyens des souris témoins et ceux
des traitées ne sont pas significatives et il apparaît très difficile, dans
ces conditions, de dire l'influence exercée par la spartéine et la lupanine
sur la croissance.
D'autre part, nous ne pouvons comparer nos résultats avec ceux
des auteurs précèdemment cités

- Nous n'avons effectué qu'une administration unique en algu,
alors que dans les autres travaux, les alcaloïdes se trouvaient dans la
nourriture quotidienne des animaux. Il s'agirait donc
plutôt d'un effet
chronique.
- La voie d'administration utilisée (intrapéritonéale) exclut
à priori l'implication d'un goût amer invoqué dans l'effet anorexique.
-Notre étude concerne l'influence séparée de la spartéine et de
la lupanine alors que dans les farines elles se trouvent ensemble et exerce-
raient leur effet d'une manière synergique avec celui des autres alcaloïdes.
3. 2. 4. Conclusions.
Les essais préliminaires ont permis de mettre en évidence une
activité pharmacodynamique. voire toxicologique en fonction de la dose. de
la spartéine et de la lupanine. Ils ont également permis de noter, eu égard
aux DL
et DL
' la moindre toxicité de la lupanine par rapport à la spartéine.
O
lOO
Dans la suite du travail. cette toxicité sera quantifiée par la détermination
de la DLSO de chaque substance par voie intrapéritonéale (IP) et par voie
orale (PO). Une étude comparative des valeurs trouvées sera faite avant
d'envisager les différentes propriétés qui feront l'objet du présent travail.
3. 3. DETERMINATION DE LA DL SO
Toute étude pharmacologique et toxicologique comporte avant tout
la détermination de la DL SO (dose létale SO) c'est-à-dire la dose de substance
capable d'entraîner la mort de SO %des animaux. Elle constitue une précieuse
indication pour les expérimentations ultérieures. permet de distinguer les
effets pharmacologiques de ceux qui sont toxiques et d'établir une marge de
sécurité pour les molécules justiciables d'application thérapeutique.
Les essais préliminaires ont permis de trouver la gamme de doses à l'intérieur
de laquelle la DL SO de chaque substance se trouverait.
3. 3. 1. DLSO par voie I.P.
3. 3. 1. 1. Méthodologie.
Les conditions générales des essais sont celles décrites précè-
demment (§ 3. 1.). Un lot homogène de souris Swiss, de sexe màle, réparties
en groupe de 10. reçoit des doses croissantes espacées et comprises entre

les DL
et les DL
O
100 observées précèdemment. Mais, vu le nombre important
d'animaux par lot, il a fallu, d'une part affiner la létalité en choisissant
des doses très voisines, d'autre part et au besoin, dépasser légèrement
la DL 100 afin d'obtenir une mortalité de 100 %. Dans ces conditions, les
doses suivantes en mg/Kg de poids corporel ont été administrés :
- pour la spartéine: 30 - 32 - 34 - 36 - 38 - 40 et 42
- pour la lupanine : 100 - 150 - 175 - 200 - 225 - 250 et 300.
3. 3. 1. 2. Résultats.
Les courbes de toxicité sont représentées à la figure nO
La dose létale 50 (DL 50) a été calculée par la méthode de LITCHFIELD
et WILCOXON (1949), décrite par C. DUPONT (1970).
Cette méthode a p~rmis de trouver les valeurs suivantes avec un
seuil de probabilité p = 0,05.
SPA RTE l N E
DL 50 = 36 (34,95 - 37,08) mg/Kg/IP/souris
L U PAN l N E
DL 50 = 175 (154 - 197) mg/Kg/IP/souris
Les chiffres entre parenthèses indiquent les limites de confiance.
Ces valeurs seront discutées au § 3. 3. 3. de la discussion générale
(voir plus loin).
3. 3. 2. DL 50 par voie per os.
3. 3. 2. 1. Méthodologie.
La méthodologie est la méme que celle décrite précèdemment, mais
les animaux ont été soumis à un jeüre préalable de 18 h. D'autre part, comme il
est classiquement admis que la toxicité est moindre par voie per os que par
voie parentérale, nous avons considéré les DL 50 en I.P comme étant les doses
les plus faibles, soit:
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PARt~I_NE
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Fig.
3
TOXICITE AlGUE PAR VOIE INTRAPERITONEALE
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- Pour la spartéine : 40 - 80 - 160 - 240 - 320 - 480 mg/Kg
- Pour la lupanine : 175 - 350 - 500 - 600 - 700 mg/Kg.
Les administrations ont été pratiquées par voie digestive, sous
un volume constant de suspensions gommeuses a 3 %.
3. 3. 2. 2. Résultats.
Les courbes de toxicité sont représentées sur la figure n° 4
Comme pour la voie I.P, la méthode de LITCHFIELD et WILCOXO~
(1949) permet de t'ouver les valeurs suivantes avec un seuil de probabilité
p = 0,05.
SPA RTE l N E
DL 50 = 220 (180 - 268) mg/Kg/P.O/souris
L U PAN l N E
DL 50 = 410 (341 - 492) mg/Kg/P.O/souris
Les chiffres entre parenthèses indiquent les limites de confiance.
3. 3. 3. Etude comparative et discussion générale.
L'étude comparative des différentes DL 50
repose sur la méthodo-
logie suivante :
- Un test de parallèlisme des courbes de toxicité permet de
savoir si la comparaison entre les 2 substances étudiées est possible,
c'est-à-dire si les toxicités sont de même type ou procèdent du méme mécanisme.
- Le calcul du rapport de puissance permet de comparer l'une des
2 substances
par rapport à l'autre. Cette méthodologie a été appliquée pour
effectuer les comparaisons suivantes

Il
98
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5
6
7 il 9 (b
DOSE DE TOXIQUE
Fig.
4
TOXICITE AlGUE PAR VOIE ORALE
W
<D

3. 3.3. 1. SPARTEINE I.P/LUPANINE I.P.
Il appara1t que les courbes de toxicité ne diffèrent pas significa-
tivement du point de vue de leur parallèlisme au seuil de p = 0,05. Les
effets toxiques de la spartéine et de la lupanine procèdent donc du méme type
la spartéine serait 4,8 fois plus toxique que la lupanine par voie intra-
péritonéale avec une limite de confiance comprise entre 4,3 et 5,2.
Nos résultats sont contraires a ceux de COUCH (1926) qui
attribue la plus grande toxicité a la lupanine.
3. 3. 3. 2. SPARTEINE P.O/LUPANINE P.O.
La plus grande toxicité
de la spartéine par rapport à la lupanine
est confirmée, mais dans un rapport relativement
plus faible. En effet,
le calcul du rapport de puissance permet de conclure que par voie orale,
la spartéine ne serait plus que 1,86 fois plus toxique que la lupanine avec
une limite de confiance de 1,69 et 2. Cette différence de toxicité suivant
la voie pourrait s'expliquer par une différence
de résorption. Nous pensons,
à la lumière de ces résultats que la spartéine serait moins résorbée qfie la
lupanine. Afin de confirmer cette hypothèse, une étude comparative par les deux
voies d'administration de chaque alcaloide s'avère nécessaire.
3. 3. 3. 3. SPARTEINE I.P/SPARTEINE P.O
Il existe un rapport de 6 entre la DL 50 P.O et la DL 50 I.P,
rapport compris entre 4,8 et 7,5.
3. 3.3. 4. LUPANINE I.P/LUPANINE P.O.
Le rapport de puissance de la toxicité de la lupanine par ces
deux voies n'est que de 2,3 avec une limite de confiance comprise entre
1,84 et 2,8.
3.3. 4.-Conclusions.
De ces études sur la détermination des DL
il se dégage dans
50
nos conditions expérimentales :
- que la spartéine est environ 5 fois plus toxique que la lupanine
chez la souris, en administration intrapéritonéale.
- que cette différence de toxicité se réduit si les alcaloides
sont administrés par voie orale. Cette diminution de toxicité pourrait
s'expliquer, à notre avis, par des paramètres
pharmacocinétiques, notamment
au niveau de la résorption. L'absence de données bibliographiques sur la

résorption de la spartéine ne permet pas de déterminer le facteur le plus
en cause, la voie usuelle d'utilisation de la spartéine excluant la résorption.
Somme toute, il parait nécessaire d'étudier qualitativement
la cinétique des effets toxiques des deux alcaloïdes. Cette étude sera
effectuée sur le Cobaye.
3. 4. ETUDE DE LA TOXICITE CARDIAQUE CHEZ LE COBAYE.
Les propriétés cardiaques de la spartéine, généralement reconnues,
nous ont amené à rechercher les éventuelles modifications provoquées par les
2 alcaloïdes
sur l'électrocardiogramme de cobaye, maintenu sous perfusion
continue jusqu'à la mort.
3. 4. 1. Matériel et méthode
La méthodologie utilisée s'inspire de celle décrite par BOISSIER
et Coll., (1965) et qui préconise le cobaye en raison
de Ja si~ilitude
existant entre l'électrocardiogramme de cet animal et celui de l 'homme d'une
part et de la reproductibilité des résultats d'autre part. Les conditions
d'hébergement des animaux sont identiques à celles décrites antérieurement
(paragraphe 3. 1.) sauf la nourriture qui est celle pour Lapins et Cobayes
(U.A.R).
Des cobayes mâles pesant 300 à 500 g sont anesthésiés à l'uréthane
(1 g/Kg de poids corporel) par voie intrapéritonéale. La perfusion des alca-
loïdes
a été faite en continu dans une veine jugulaire au moyen d'une pompe
(Perfuseur Braun Original Perfusor
V, Sprite 50 ml) à un débit constant
de 0,5 ml/mn. Les enregistrements de l'électrocardioaramme ont été réalisés
~
-
simultanèment en dérivation Dl O 0 à l'aide d'un enregistreur ECG 3 pistes
2 3
(Siemens Elema Minograf minor 3). Ils ont lieu toutes les minutes jusqu'à
la mort de l'animal, ou éventuellement jusqu'à l'obtention d'un tracé E.C.G
pl at.
Oes essais préliminaires avaient permis de déterminer les concen-
trations des solutions de chaque alcaloïde, susceptibles d'entraîner la mort
sans changement notable de la volémie. Nous avons ainsi choisi de perfuser
la spartéine à 4 mg/ml et la lupanine à 10 mg/ml dans du soluté isotonique
de chlorure de sodium à 9 ~l. Les animaux sont réchauffés tout au long de la
perfusion.

42
3. 4. 2. Interprétation des enregistrements électrocardiographiquesl
Elle a reposé sur la recherche des paramètres suivants:
- Modifications de la fréquence cardiaque
- Modifications de l'axe QRS et détermination du temps d'appa-
rition de sa rotation.
- Détermination du temps d'apparition des troubles de la
repolarisation (ischémie de lésion sous-épicardique ou sous-endocardique).
- Détermination du temps d'apparition des troubles de la
conduction intraventriculaire (bloc intraventriculaire)
- Détermination du temps d'apparition des troubles de la conduc-
tion auriculo-ventriculaire.
- Détermi nati on du temps de perfus i on pour obteni r 1;' arrét
respiratoire, et dans certains cas, l'arrêt cardiaque total.
3. 4. 3; Résultats.
3.4.3.1. Modifications de l'êlectrocardiogramme.
Les divers paramètres enregistrés sous l'action de chaque
alcaloide sont regroupés dans le tableau n06.
3. 4. 3. 1. 1. Avec la spartéine
a) Cobaye nO 1, mâle, 330 g.
Dès la 2ème minute, apparaît une diminution nette, rapide et
persistante de la fréquence cardiaque. A partir de la 5ème minute, on
note une discrète lésion sous-épicardique qui s'accentue progressivement
et devient prononcée à la 9ème minute. A la llème minute, la fréquence
cardiaque qui était au départ de 250 battements/minute passe à 120 ("tracé
métabolique") et l'arrêt respiratoire intervient à la 12ème minute. L'axe
QRS ne subit, par contre, aucune modification.
b) Cobaye nO 2, mâle, 355 g.
Ce cobaye a été intubé avant le début de la perfusion afin
de compenser la détresse respiratoire.
Après une accélération initiale, la fréquence cardiaque initiale
(200 bts/mn) chute dès la 3ème minute (190 bts/mn) pour n'ëtre que de
150 bts/mn à la 10ème minute. Simultanèment, était apparue à la 8ème minute,
une ischémie sous-épicardique puis une lésion sous-endocardique dès la
9ème minute, devenant nette
à la llème minute et précédant de peu l'arrêt

43
!
:
FREQUENCE CARDIAQUE
1
Rot
TROUBLES CARDIAQUES
: N° ANIMAL
SUBSTANCE 1-------1------T-----T------1 ORS !--------T-------T--------I
1
1
1
0 mn 1 5 mn
1
10 mn ! 15 mn 1
! Rep
1
CIV
1
CAV
1
T-----------T-----------T-------1-------T-------T-------T-----T---------1---------1---------1
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1
160
1
140
1
-
1
-
i
5
1
-
1
-
1
T-----------T-----------T-------T-------T-------T-------r-----T---------1---------T---------T
1
2
1 SPARTEINE
1
200
! 170 1 150
1
-
1
-
1
7
1
-
\\
-
1
T-----------r-----------T-------T-------T-------T-------T-----T---------1---------T---------1
1
3
i SPARTEINE 1 160 1 120 1 110 1 -
1
-
1
8
!
12
1
-
1
T-----------T-----------T-------T-------T-------1-------T-----T---------T---------1---------T
1
4
1 LUPANINE
1
175
i 175 1 130 1 130 1 - i -
1
14
1
-
1
T-----------T-----------T-------T-------T-------l-------T-----T---------T---------T---------T
1
5
1 LUPANINE
1
225
1
180
1
200
i 170 i - 1 4e - 8e 1 -
i
-
1
T--------7--T-----------T-------T-------T-------T-------T-----T---------1---------T---------T
1
6
! LUPANI NE 1 215 ! 190 1 170 1
-
1
-
1
-
1
-
!
-
1
Tableau 6 : Temps d'apparition des troubles cardiaques
Fréquence cardiaque en battemen~ par minute
Rep
Troubles de la repolarisation
CIV
Troubles de la conduction intraventricu1aire
CAV
Troubles de la conduction auriculoventriculaire.
:'
POIDS
1
TEMPS DE PERFUSION POUR
1
DOSES '_
, NO ANIMAL
EN g
SU8STANCE r----ARRET-----1----ARRET-----T
MORTELLES
1
1
1
1 RESPIRATOIRE
1 CARDIAQUE
!
1
T-----------T-------T-----------T--------------T--------------T--------------1
1
1
1
330
1 SPARTEINE
1
12 min
1
> 12 min!
24 mg
1
T-----------T-------T-----------T-------~------T----~---------T--------------T
1
2
1 355
i SPARTEINE 1 12 mln
1 13 mln 50 sec 1
24 mg
1
T-----------T-------T-----------T--------------T--------------T--------------r
i
3
1
580
1 SPARTElNE 1
14 min
1
> 14 min
1
28 mg
1
T----------------------------------------------------------------------------T
1
SPARTEINE
Dose mortelle moyenne . • 25,3 mg
1
T-----------T-------T-----------T--------~-----T----------~---T--------------1
1
4
1
350
1 LUPANINE
1
17 mln
1
> 17 mln
1
85 mg
!
T-----------T-------T-----------T--------------T--------------T--------------r
!
5
1
380
1 LUPANINE
1
15 min
1
17 min
1
75 mg
1
T-----------T-------T-----------T--------------T--------------T--------------1
1
6
1
400
! LUPANINE 1
13 min
1
> 13 min
1
65 mg
i
1----------------------------------------------------------------------------T
1
LUPANINE
Dose mortelle moyenne ". = 75 mg •
1
Tableau 7 : Temps d'apparition de l'arrêt respiratoire et de l'arrêt cardiac"e
Doses mortelles individuelles et moyennes nécessaires pour obte~ir
l'arrêt respiratoire
'.
p < 0,01
test "t" de Student
(pour les valeurs non appariées)

respiratoire qui intervient à la 12ème minute. L'arrêt cardiaque intervient
bien après l'arrêt respiratoire, soit 13 mn 50 sec. L'axe ORS n'a subi
aucune variation.
c) Cobaye nO 3, mâle, 580 g.
Cet animal présente a l'enregistrement témoin, une fréquence
cardiaque a 160 bts/mn et une ischémie~us-épicardique en Dl D2 D3. A partir
de la 3ème minute, on note une bradycardie (125 bts/mn) et une diminution
de l'ischémie en Dl faisant place à une onde T à la 4ème minute. Cette
diminution de l'ischémie en Dl signifie l'apparition d'une ischémie sous-
endocardique dès la 3ème minute. A la 5ème minute, l'ischémie disparaît en
D2 et D3, la fréquence cardiaque passant à 110 bts/mn à la 8ème minute où
l'on observe une lésion sous-épicardique qui s'accentue à la 9ème minute.
La bradycardie s'accentue, la fréquence cardiaque n'étant plus que de
100 bts/mn à la 11ème minute. A partir de la 12ème minute, apparaît un
bloc intraventriculaire précédant de 2 minutes l'arrêt respiratoire qui
intervient à la 14ème minute.
3. 4. 3. 1. 2. Avec la lupanine.
a) Cobaye nO 4, mâle,
La fréquence cardiaque initiale (175 bts/mn) est demeurée stable
jusqu'à la 8ème minute, à partir de laquelle on observe une bradycardie
(150 bts/mn) et une discrète diminution de l'amplitude du complexe ORS.
Cette bradycardie se poursuit progressivement jusqu'à la 14ème minute (120 btsi
mn) où l'on observe un élargissement du complexe ORS signifiant un bloc
intraventriculaire. Entre la 15ème et la 16ème minute, le bloc intraventri-
culaire s'accentue et l'arrêt respiratoire survient à la 17ème minute.
L'axe ORS n'a subi aucune variation.
b) Cobaye nO 5, mâle
Cet animal qui a été intubé (pour prévenir la détresse respiratoire:
présente dès le départ une ischémie sous-épicardique en Dl avec une fréquence
initiale de 225 bts/mn. Après une tachycardie transitoire entre la 1ère et
la 2éme minute, on observe une normalisation du tracé, avec une bradycardie
à partir de la 4ème minute. Entre la 4ème et la 8ème minute,
apparition
d'une ischémie transitoire, mais avec une repolarisation presque normale
jusqu'à la 12ème minute. A partir de la 15ème minute, on note une diminution
de l'amplitude du complexe QRS, ensuite une ischémie sous-endocardique qui
précède de peu la mort. L'axe QRS ne subit aucune variation. Malgré l'arrét
respiratoire, le coeur continue toujours de battre et l 'arrët cardiaque
n'intervient qu'à la 17ème minute.

c) Cobaye n° 6, mâle, 400 g.
Jusqu'à l'arrêt respiratoire à la 13ème minute, on opserve une
diminution progressive de la frêquence cardiaque qui passe de 215 bts/mn
à 155 bts/mn. On n'observe aucune autre variation par ailleurs.
3. 4. 3. 2. Dose minimum mortelle.
En fait il s'agit de la dose nécessaire pour obtenir l'arrét
respiratoire car dans certains cas, la perfusion est arrêtée avant l'arrét
cardiaque.
Connaissant la concentration de la solution de chaque alcaloïde,
la vitesse de perfusion et le temps au bout duquel intervient l'arrêt respi-
ratoire il est possible de calculer ~a dose minimum mortelle. Les résultats,
regroupés dans le tableau nO 7 font apparaître les doses mortelies individuelles
par animal, ainsi que les doses mortelles moyennes de chaque alcaloide.
L'étude statistique à l'aide du test t de Student pour les valeurs
non appariées permet de conclure à une différence significative entre la
spartéine et la lupanine au seuil de p«0,01.
La lupanine est moins toxique que la spartéine pour entraîner
l'arrêt respiratoire chez le cobaye.
3. 4. 4. Discussion
En analysant les résultats, on remarque que, ni la spartéine, ni
la lupanine n'entraînent une modification de l'axe QRS. Les modifications
subies par le rythme cardiaque consistent essentiellement en une bradycardie
plus précoce
avec la spartéine qu'avec la lupanine. En considérant la
moyenne de la diminution de la fréquence cardiaque dans chaque lot de cobayes
à la 10ème minute, on s'aperçoit
qu'elle est de 70 bts/mn pour la spartéine
mais de 40 bts/mn pour la lupanine. Le pouvoir bradycardisant de la spartéine
est donc plus précoce, plus intense que celui de la lupanine.
En ce qui concerne les troubles primaires de la repolarisation,
ils sont constants et durables avec la spartéine (observés 3 fois sur 3)
alors qu'ils n'ont été constatés qu'une seule fois avec la lupanine, et ce
d'une manière transitoire. Ce sont surtout des lésions sous-épicardiques,
dues à une ischémie traduisant le degré de souffrance myocardique. L'absence
de troubles secondaires de la repolarisation prouve donc que la dépolarisation
ventriculaire n'est pas affectée.

En effet, comme on pourrait le remarquer, l 'arrét respiratoire
intervient toujours avant l'arrét cardiaque. La mise sous respiration arti-
ficielle, pour compenser la détresse respiratoire constatée chez tous les
animaux permettrait de retarder ces troubles et la mort cardiaque. On aurait
pu étudier la réversibilité des troubles de la repolarisation en pratiquant
des perfusions intermittentes, comme dans la technique sus-citée (BOISSIER
et Coll., 1965). Les troubles de la conduction ne sont pas fréquents (1 fois
dans chaque lot) et apparaissent tandivement dans les rares fois qu'ils ont
été observés. En définitive, cette étude a permis de constater que
- la spartéine est plus toxique que la lupanine
- les manifestations toxiques (bradycardie, troubles de la
repolarisation ... ) de la spartéine sont plus précoces que celles de la
lupanine.
3. 5. CONCLUSIONS GENERALES A L'ETUDE TOXICOLOGIQUE.
Dans la partie de notre travail consacrée à l'étude toxicologique,
nous avons effectué pour les deux alcaloïdes:
la détermination de la DL O et de la DL100 chez la souris par
voie I.P.
la détermination de la DL 50 par voie I.P et par voie P_O.
- l'étude de la toxicité cardiaque chez le cobaye
- la détermination de la dose minimum mortelle chez l~ cobaye.
A travers tous ces essais, la spartéine se révèle plus toxique
que la lupanine. Nos résultats infirment donc ceux de COUCH (1926) qui attribue
la plus grande toxicité à la lupanine.
Dans la suite de ce travail, il est étudié quelques aspects
de la pharmacologie des deux alcaloïdes, en faisant appel à des doses faibles
non létales.

4 - ETUDE DES EFFETS SYSTEMIQUES CARDIOVASCULAIRES
ET RESPIRATOIRES CHEZ LE CHIEN

4. 1. MATERIEL ET METHODE
4. 1. 1. Principe général.
Cette étude a été effectuée chez le chien chloralosé (120 mg/Kg I.V).
Sur un physiograph MK III (NARCO BIO-SYSTEMS, HOUSTON, U.S.A) les paramètres
suivants ont été enregistrés :
- Pression artérielle
carotidienne
par voie sanglante (cathétérisme,
de l'artère carotide gauche - capteur de pression à jauge de contrainte) (Pressurer
Transducer RP 1500 NARCO).
- Electrocardiogramme (ECG) en dérivation 02 (Cardiac coupler type
7176 NARCO)
- Dynamique respiratoire par pneumographe d'impédance (Impedance
Pneumograph Coupler type 7212 NARCO).
La fréquence cardiaque (FC) est déterminée à partir de l'enrgistre-
ment ECG ou à l'aide d'un dispositif d'intégration des signaux de la pression
artérielle (Biotachometer Coupler type 7302 NARCO).
Les pressions artérielles systolique
(PAS) et diastolique (PAO)
sont déterminées graphiquement et la pression artérielle moyenne (PAM) est cal-
culée selon la formule suivante:
PAM = PAO + PAS - PAO
3
4. 1. 2. Protocole expérimental
L'étude des effets de la spartéine et de la lupanine sur les
paramètres cardiovasculaires et respiratoires a été menée chez 4 chiens
bâtards (2 mâles et 2 femelles) numérotés de 1 à 4 et pesant de 8,5 à 12,5 kg.
Les divers enregistrements
et déterminations sont pratiqués avant
et après administration de spartéine ou de lupanine par voie intraveineuse
(veine saphène externe) aux doses de 1, 2,5 , 5 et 7,5 mg/kg.
Les enregistrements sont pratiqués à 1, 5, 10, 20. 30. 45 minutes
après les doses de 1 et 2.5 mg/Kg et jusqu'à 120 minutes après les doses de
5 et 7.5 mg/Kg.
En cas de besoin, l'anesthésie est parfaite par injection intra-
veineuse
supplémentaire de chloralose à raison du tiers de la dose initiale.

4. 2. RESULTATS PAR ANIMAL
Les résultats sont regroupés sous forme de tableaux (cf annexes
nO 3 à nO 10) dans lesquels figurent les variations des divers paramètres
cardiovasculaires et respiratoires avant et après administration de spartéine
ou de lupanine. Les enregistrements témoins (avant chaque dose de lupanine
ou de spartéine) permettent de calculer un pourcentage de variation en +
(augmentation) ou en - (diminution) des paramètres suivants:
- Pressions artérielles systolique (PAS), diastolique (PAO) et
moyenne (PAM) exprimées en mm Hg.
- Fréquence cardiaque (FC) exprimée en battements par minute.
- Fréquence respiratoire (FR) exprimée en mouvements inspira-
toires par minute.
4. 2. 1. Chien nO 1, mâle, 10 kg:
A la dose de 1 mg/Kg, la spartéine (cf. annexe n03 ) produit
une légère hypertension passagère d'une durée de 5 minutes environ, conco-
. mitante d'une légère augmentation de la PAO.
La fréquence cardiaque n'est pratiquement pas modifiée, de méme
que la fréquence respiratoire.
A partir de la 20ème minute, les variations sensibles observées
ne semblent pas être dues à une action de la spartéine, mais plutôt à une
réaction de réveil de l'animal.
La lupanine, à la dose de 2,5 mg/Kg (annexe n04 ) entraîne dès
la première minute après l'administration, une diminution nette de la PAS
et de la PAO, une tachycardie et une augmentation de la fréquence respiratoire ..
La pression artérielle moyenne ne retrouve sa valeur initiale qu'après 45 mi-
nutes environ.
4. 2. 2. Chien nO 2, femelle, 12,5 kg
La spartéine, à la dose de 2,5 mg/Kg (annexe n05 ) entraîne dès
la premlere minute suivant l'administration, une légère augmentation de la
PAS et de la PAO, d'où une hypertension modérée. A partir de la 5ème minute,
la PAS s'inverse tandis que la PAO demeure toujours positive. Cette inversion
de la PAS s'accompagne d'une augmentation de la fréquence respiratoire, mais
par contre, on n'observe aucune modification de la fréquence
cardiaque.
A partir de la 10ème minute, alors que la PAO retrouve sa valeur
normale, la diminution de la PAS entraîne une légère hypotension qui dure
jusqu'à ce que la PAM retrouve sa valeur initiale, soit 20 minutes environ.

Après 1 mg/Kg de lupanine (annexe n° 6) s'installe immédiate-
ment une hypotension maximale à la 5ème minute, simultanée d'une diminution
de la PAS et de la PAO, mais la lupanine, à cette dose, semble affecter
beaucoup plus la PAS (- 15,2 %) que la PAO (- 3 %). Cette hypotension
s'accompagne d'une augmentation modérée de la fréquence cardiaque et d'une
dépression respiratoire.
4. 2. 3. Chien n° 3, femelle, 8,5 Kg.
Ce chien reçoit les mémes doses de chaque alcalolde, soit 5 mg/Kg.
A cette dose, la spartéine (annexe nO 7 ) entraîne dès la première minute une
hypotension -par suite
d'une diminution simultanée de la PAS et de la PAO-
associée à une bradycardie et ·à une augmentation de la fréquence respiratoire.
A la 20ème minute, alors .que la PAS retrouve sa valeur initiale, la PAO reste
1
t
toujours négative jusqu'à la 30ème minute où l 'o~observe plus aucune variation{
A cette même dose de 5 mg/Kg, la lupanine (annexe n0 8) entraîne
une hypotension beaucoup plus marquée que celle due à la spartéine à la méme
dose. Cette hypotension est sans nul doute le résultat des variations beaucoup
plus importantes portant à la fois sur la PAS et la PAO. La bradycardie,
de même que la fréquence respiratoire sont beaucoup plus prononcées que dans
le cas de la spartéine.
4. 2. 4. Chien n° 4, mSle, 10 kg.
La spartéine, à la do~e de 7,5 mg/Kg (annexe nO 9) reste toujour~
hypotensive, malgré une très brève tachycardie qui fait aussitôt place à
une bradycardie beaucoup plus durable. Cette hypotension s'explique par une
diminution relativement importante de la PAO par rapport à la PAS. On note
également une augmentation de,la fréquence respiratoire qui semble être
consécutive à l 'hypotension. En outre, le rythme cardiaque de ce chien
qui était fortement variable est devenu régulier.
La lupanine, à cette même dose (annexe n0 10), entraîne également
une hypotension beaucoup plus marquée et plus durable que celle due à la
spartéine. Cette hypotension est concomitante
d'une chute simultanée dans
,
les mêmes proportions de la PAS et de la PAO. L'évolution de la fréquence
respiratoire est pratiquement la même que dans le cas de la spartéine, mais
la bradycardie est beaucoup moins importante.

4. 3. RESULTATS GLOBAUX
Afin d'éliminer les modifications dues à une réaction de réveil
des animaux, nous allons considérer les pourcentages
de variation des trois
paramètres dans les 20 premières minutes suivant l'administration de chaque
alcaloide. Les valeurs des PAS, PAO et PAM sont regroupées dans le tableau n08
celles de la fréquence cardiaque et la fréquence respiratoire figurent respec-
tivement dans les tableaux nog et nOl0.
4. 3. 1. La pression artérielle systolique.
La spartéine, aux doses de 1 et 2,5 mg/Kg entraîne immédiatement
après l'injection, une augmentation modérée de la PAS, action très fugace qui
fait place
à une chute. A des doses plus fortes (5 et 7,5 mg/Kg) on observe
d'emblée après l'injection, une diminution notable de la PAS.
Quant à la lupanine, à toutes les doses étudiées, elle entraîne
systématiquement une réduction de la PAS.
4. 3. 2. La pression artérielle diastolique.
L'augmentation de la PAS aux doses de 1 et 2,5 mg/Kg de spartéine
est simultanée d'une élévation beaucoup plus importar.te de la PAO, en intensité
et en durée. Aux doses de 5 et 7,5 mg/Kg, la PAO chute également, mais dans
des proportions beaucoup plus importantes que celles subies par la PAS.
La lupanine, à toutes les doses, entraîne une diminution intense
et prolongée de la PAO, mais il apparait qu'aux fortes doses, cette diminution
est proportionnelle à celle subie par la PAS.
4. 3. 3. Conséquences sur la pression artérielle moyenne.(fig. 5 et i
Les actions de la spartéine et de la lupanine sur la PAS et la
PAO sont à l'origine des modifications de la pression artérielle moyenne:
- Oans le cas de la spartéine, l'hypertension passagère observée
après les doses
de 1 et 2,5 mg/kg semble étre due à l'augmentation de la
PAO, associée dans certains cas à une élévation transitoire de la PAS. Cepen-
dant, cette hypertension s'observe
également, du seul fait de l'élévation
de la PAO alors que la PAS est à sa valeur initiale. Par contre, aux doses
plus fortes, la spartéine est toujours hypotensive du fait de la diminution
simultanée de la PAS et de la PAO.

OOSES en mg/Kg
1
1
2,5
5
7,5
TEMPS
en minutes
PARAMETRES
PAS
PAO
PAM
PAS
PAO
PAM
PAS
PAO
PAM
PAS
PAO
PAM
Spartéine
+ 2,7
+ 3,4
+ 3
+ 2,7
+ 3,2
+ 3
- 2
- 5,8
- 4
- 3,6
- 11
- 8
(1)
(1)
(1)
( 2)
(2)
(2)
(3)
(3)
(3)
(4)
(4)
(4)
1
Lupanine
- 7
0
- 2,8
-13,8
-15,7
-15
-32
-37
-35
-36
-43
-41
(2)
(2)
(2)
(1)
(1)
(1)
(3)
(3)
(3)
(4)
(4)
(4)
Spartéine
0
+ 2
+ 1,3
- 2,7
+ 3,2
+ 0,6
- 1,4 - 2,9
- 2,7
- 2,7
- 9
- 6
(1)
(1)
(1)
(2)
(2)
(2)
(3)
(3)
(3)
(4)
(4)
(4)
5
Lupanine
-15,2
- 3
- 8
-12
-14,3
-13
-21
-25
-23
-29
-28
-28
(2)
(2)
(2)
(1)
(1)
(1)
(3)
(3)
(3 )
(4)
(4)
(4)
Spartéine.
0
0
0
- 2,7
0
- 1,22 - 1,4 - 2,9
- 2,7
- 1,3
- 9
- 5,9
(1)
(1)
(1)
(2)
(2)
(2)
(3)
(3)
(3 )
(4)
(4)
(4)
10
Lupanine
- 7
0
- 2,8
-13,8
- 7
- 9
-23
-28
-26
-31
-31
-31
( 2)
(2)
(2)
(1)
(1)
(1)
(3)
(3)
(3)
(4)
(4)
(4)
.
Spartéine
0
+ 2
+ 1,2
0
0
0
0
- 2,9
- 1
- 1,3
- 9
- 5,9
(1)
(1)
(1)
(2)
(2)
(2)
(3)
(3)
(3 )
(4)
(4 )
(4)
20
Lupanine
0
0
0
- 5,5
0
- 1,9
-28
-31
-30
-26
-28
-27
(2)
(2)
(2)
(1)
(1)
(1)
(3)
(3)
(3)
(4)
(4)
(4)
TABLEAU 6: Pourcentages de variation de la PAS, de la PAO, de la PAM en fonction de différentes doses de Lupanine et de
spartéine chez différents chiens. Les chiffres ( ) correspondent aux numéros des chiens et renvoient aux annexes
cnrres.nandantes.•

Temps
1
Doses en mg/Kg
1
2,5
5
7,5
en mi nu tes ,
1
Spartéine
1
0
0
- 16
+ 19
Lupanine
+ 12
-
- 28
- 2
5
Spartéine
0
0
- 16
- 40
Lupanine
+ 7
-
- 28
- 10
Spartéine
0
10
0
- 16
- 40
Lupanine
-
+ 9
- 32
- 13
Spartéine
20
- 7
0
- 16
- 42
Lupanine
0
+ 13,6
- 32
- 7
TABLEAU 9
Pourcentages de variation de la fréquence cardiaque en fonction de
différentes doses de Lupanine et de Spartéine chez différents chiens.
Temps
Doses en mg/Kg
1
2,5
5
7,5
en minutes
1
Spârtéine
0
0
+ 27
+ 83
Lupanine
- 9,5
+ 22
+ 44
+ 50
Spartéine
5
- 4
+ 20
+ 18
+ 16
Lupanine
- 33
+ 16
+ 40
+ 33
Spartéine
-
10
+ 20
+ 18
+ 16
Lupanine
-
+11
+ 37
+ 16
20
Spartéine
+ 15
+ 20
+ 27
+ 33
Lupanine
- 33
+ 11
+ 37
+ 16
TABLEAU
10: Pourcentages de variation de la fréquence respiratoire en fonction
de différentes doses de Spartéine et de Lupanine chez différents chienl

Lr
+40
• 40
1 mg/kg
2,5 mg/kg
l',
1
Il'
+
JO
+ 20 l
• 20
+ 10
1

Lup
Sp
Lup
sp
Lup
Sp
Luo
Sp
Lup
Sp
Lup
50
Lup
Sp
Lup
.
0
- 10
lo I!W

:'
0
P ~.
- 10
-20
1
- 20
- JO
- 40
- 40
10
20
m,ps
10
en nt "utes
PliS
l7llJ
PAD
~
t..6:..:aI
PAM
-
20
'E"f\\5
en minut~~
Fig.
5: CONSEQUENCES DES VARIATIONS DE LA PAS ET DE LA PAD SUR LA PAM

+
+
5 mg/kg
7,5 mg/kg
+
.~
~
50
Luo
50
LUD
50
LUD
5D
Luo
50
Luo
50
Luo
Sp
Luo
50
Luo
0
..,..
0
,,~
OU
~
~ ~
il •
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- 10
• 10 J-
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:
:
:
:
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:
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- 30
• 30
..
:
:
- 40
- 40
...
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10
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en 1'l1nutes
Eon l"Iin>JtE"~
PAS
trll.12J
P A D
I·.~:#;'·1
PAM
Fig. 6
CONSEQUENCES DES VARIATIONS DE LA PAS ET DE LA PAD SUR LA PAM

- La 1upanine, quelle que soit la dose est toujours hypotensive,
résultat de la diminution de la PAS et de la PAO.
L'origine de cette dualité d'action de la spartéine et les
mécanismes s'y rapportant seront invoqués au paragraphe de la discussion.
4. 3. 4. La fréquence cardiaque.
L'analyse du tableau 9 montre que les faibles doses de spartéine
(1 et 2,5 mg/Kg) n'ont pratiquement pas affecté la fréquence cardiaque
alors qu'on observe un effet tachycardisant avec les mémes doses de 1upanine
A partir de 5 mg/Kg, apparait une bradycardie pour les deux alcaloïdes
et celle due à la spartéine parait plus importante à 7,5 mg/Kg.
4. 3. 5. La fréquence respiratoire.
Les résultats obtenus sont rassemblés sur le tableau no10. A partir!
de 2.5 mg/kg s'installe une nette tendance à une stimulation des mouvements
inspiratoires probablement consécutive à l'effet hypotenseur des 2 a1ca1oïde~,
4. 4. DISCUSSION
Comme il a été mentionné dans la littérature (LU, 1952), les
modifications provoquées par la spartéine sur les paramètres cardiovasculaird
\\
s'expliquent d'une part par l'action directe sur les fibres lisses des
vaisseaux. d'autre part par les propriétés ganglioplégiques.
L'élévation transito~re de la PAO, observée aux faiLles doses
est le reflet. d'une augmentation des résistances périphériques due à
l'action vasoconstrictrice déjà décrite (MERCIER et Coll., 1932 ; LU, 1952).
L'hypotension qui s'observe aux fortes doses s'explique essentiel-
lement par les propriétés ganglioplégiques qui affectent à la fois le débit
cardiaque et les résistances périphériques totales. Au niveau cardiaque,
la spartéine. comme beaucoup de ganglioplégiques, produirait une réduction
du débit cardiaque par suite d'une diminution du retour veineux vers le
coeur. Cette réduction du retour veineux est la conséquence d'une dilatation
des vaisseaux de capacité par suite d'une inhibition de leur tonus sympa-
thique en particulier, mais aussi de celui de tous les vaisseaux en général,
d'où une diminution des résistances périphériques.

La diminution du débit cardiaque et celle des résistances perl-
phériques totales expliquent la chute de la PAS et de la PAO qui est
à l'origine de l 'hypotension. Participent également à cette action hypo-
tensive, les effets bradycardisants (MERCIER et Coll., 1925) de la spartéine
malgré l 'inotropisme positif propre qu'elle entraîne (HAZARD, 1950). En
nous réfèrant aux hypothèses
avancées antérieurement (MERCIER et Coll., 193
LU, 1952) concernant les actions de la spartéine, actions que nous avons
retrouvées, nous tenterons d'expliquer les différences observées d'avec
la lupanine dans nos conditions expérimentales :
- La lupanine, aux faibles doses, n'entraîne pas d'hypertension.
Elle ne possèderait donc pas une action vaso-constrictrice directe.
- Quelle que soitla dose, la lupanine entraîne une diminution
nette simultanée de la PAS et de la PAD, mais les variations portant
sur la PAO sont beaucoup plus importantes. Elle
abaisse." donc les résis-
tances périphériques, de même que le débit cardiaqué.
- Comparativement à la spartéine, les variations provoquées
par la lupanine sont beaucoup plus précoces et beaucoup plus durables,
témoignant d'une cinétique d'action différente.
- La lupanine est bradycardisante aux fortes doses, tout comme
la spartéine. mais à faibles doses. on observe une légère tachycardie
qui n'influence pas son action hypotensive. D'ailleurs, cet effet n'a
été observé que d'une façon transitoire, en dehors de tout effet ganglio-
plégique.
4. 5. CONCLUSIONS
Dans nos conditions expérimentales, la spartéine et la lupanine
modifient
les paramètres cardiovasculaires et respiratoires chez le Chien
- Sur la pression artérielle, les deux alcaloïdes
exercent
un effet hypotenseur. la seule différence majeure est une hypotension
précoce, intense et plus durable provoquée par la lupanine, alors que
la spartéine entraîne aux faibles doses, une élévation";passagère de la
pression artérielle précèdant une hypotension modérée et de courte durée.

- Sur la fréquence cardiaque, l'action provoquée par les deux
alcaloides dépend de l'état de stimulation du système nerveux autonome, :
mais on observe une nette prédominance de la bradycardie.
- Sur la fréquence respiratoire, les deux alcaloïdes provoquenti,
une augmentation du rythme simultanée de l 'hypotension qu'ils entrainentl
(0

bU
5. 1. PRINCIPE GENERAL
L'étude a été conduite chez le chat chloralosé (75 mg/Kg I.P)
dans les mêmes conditions techniques que celles concernant les effets
directs sur le chien (paragraphe 4. 1.).
Les divers paramètres (pression artérielle systolique = PAS
pression artérielle diastolique = PAO; fréquence cardiaque = FC) et leurs
variations consécutives a diverses injections ou stimulations mesurant
la réactivité du système nerveux autonome sont enregistrés avant (étalon-
nage de l'animal) et après l'administration de spartéine ou de lupanine
à différentes doses.
5. 2. METHODOLOGIE
Les injections ·et stimulations suivantes ont été pratiquées
5. 2. 1. Exploration du systeme sympathigue.
- Adrénaline: ADR 5 mcg/Kg : effets
• ~ 1 • ~ 2
- Noradrénaline : NAD 5 mcg/Kg : effets
B 1
- Néosynéphrine : NEOSY 5 mcg/Kg : effets
- Isoprénaline : ISOP 1 mcg/Kg : effets
p 1 • P 2
- Occlusion de la carotide libre (20 secondes) : OC
déclenche-
ment d'un réflexe sympathomimétique central.
5. 2. 2. Exploration du système parasympathique.
- Stimulation électrique d'un nerf pneumogastrique (X) en direc-
tion périphérique cardiaque (Xp)
- Acétylcholine: ACH 1 mcg/Kg : effets muscari niques.
5. 2. 3. Exploration du système histaminergigue.
L'histamine est injectée à 1 mcg/Kg pour la mise en évidence
d'un éventuel effet antihistaminique.

5. 3. PROTOCOLE EXPERIMENTAL.
Toutes les injections de réactifs pharmacologiques sont pratiquées
par voie intraveineuse rapide (5 A 10 sec.) après un intervalle de temps
constant.
Par contre, les administrations de lupanine ou de spartéine sont
faites en injection lente (1 min.).
La détermination de la réactivité du système nerveux autonome
avant et après administration de lupanine ou de spartéine a été menée chez
3 chats (2 femelles et 1 mâle numérotés de 1 à 3) selon les modalités
générales suivantes :
- étalonnage de l'animal
- injection de spartéine ou de lupanir.e
testsaprès traitement selon le méme ordre d'étalonnage
J
-
- repo5 de l'animal 45 minutes environ et nouvelle anesthésie
éventuelle
- nouvel étalonnage de l'animal et ainsi de suite ...
La batterie totale des tests définie précèdemment demande environ
90 à 120 minutes, chaque injection ou stimulation étant pratiquée après
retour à la normale (si possible) des paramètres cardiovasculaires.
Les alcaloides ont été étudiés aux doses de : 0,5 - 1 - 1,5 -
2 - 4 mg/Kg pour la spartéine et 1 - 2 - 3 - 4 - 5 mg/Kg pour la lupanine.
5. 4. RESULTATS
Les résultats sont présentés sous forme de tableaux et d'histo-
grammes où figurent les différences entre les valeurs des PAS et PAD, respec-
tivement avant et après l'administration des différentes doses de chaque
alcaloïde. Pour plus de clarté, nous avons regroupé les résultats par réactif
pharmacologique.
5. 4. 1. Actions sur la PAS et la PAD.
5. 4. 1. 1. LA SPARTEINE
5. 4. 1. 1. 1. Résultats des interactions.
a) Interaction avec l'adrénaline (figure nO 7 et tableau nOn).

---
1
i
.:;,,:.: :j'
·,
:
1
1
3
·
3
3
1
.
·1
1
1
~1;;ERENCE
PAS
PAO
PAS
PAO
PAS
PAO
PAS
PAO
PAS
P~o
"'" H'
~VANT
• 85
• 70
.50
.40
.40
.20
• 40
• 20
• 35
.20
S?ARTEINE
0,5
1
1,5
Z
4
'"9/Kg
I.V
APRES
• 110
.50
• 45
.40
• 35
• 25
.40
• 20
• 45
• 25

augmenta tian
Tableau 11
IIlTERACTION DE LA SPARTEINE AVEC L'ADREIlALINE
?~~ssicn .rt~rielle
C
":'J""H.
APRES
AVANT
Illl
.....
Doses en
'"K/kg
fig. 7
INTERACTION DE LA SPARTEINE AVEC L'ADRENALINE
-
PAS
.....
Pt.D

Chez le chat n° l, à la dose de 0,5 mg/Kg on note une légère
potentialisationlde la PAS, .mais par contre un petit antagonisme vis à vis
de la PAO. Cette action n'a pas été retrouvée lors de l'administration
d'une dose double (1 mg/Kg) sur le même animal. Sur le Chat n° 3, les
doses de 1,5 - 2 - 2,5 mg/Kg n'ont entraîné aucune variation notable portant
sur la PAS et la PAO de cet animal.
b) Interaction avec la noradrénaline (fig. n08 et tableau n012
Les doses de 0,5 - 1 - 1,5 et 2 mg/Kg de spartéine n'ont pas
entrafné de variation dans les valeurs des PAS et PAO sous l'action de la
noradrénaline. Cependant la dose de 4 mg/Kg (chat n° 3) a entraîné une
potentialisation simultanée des PAS et PAO, les valeurs passant du simple
au double.
c) Interaction avec la néosynéphrine (fig. n° 9 et tableau n013 ).
Si la dose de 1 mg/Kg (chat nO 1) n'a entraîné aucune variation,
on note par contre une légère potentialisation de l'élévation de la PAS
et de la PAO surtout à la dose de 2 mg/Kg.
d) Interaction avec l 'isoprénaline (fig. no10 et tableau n0 14 ).
On note à 1,5 et 2 mg/Kg, une légère potentialisation de la chute
de la PAS et de la PAD, mais cette action n'a pas été renouvelée à 4 mg/Kg
où les différences entre les valeurs avant et après spartéine sont strictement
identiques.
e) Interaction avec l'acétylcholine (fig. no11 et tableau no15 ).
Après toutes les doses de spartéine, l'acétylcholine a toujours
entraîné une chute simultanée de la PAS et de la PAO dans les mêmes proportions
qu'avant l'administration de l'alcaloide.
f) Interaction avec l 'histamine (fig. n012 et tableau n016
)
On n'observe aucune variation de la PAS et de la PAO quelle que
soit la dose de spartéine.
g) Interaction avec l'occlusion carotidienne (fig. n° 13 et
tableau no 17 ).
L'interaction des différentes doses de spartéine avec l'élévation
de la PAS et de la PAO, due à l'occlusion carotidienne n'entraîne pas de
variation importante par rapport à leur valeur avant l'administration de
l'alcaloïde. Cependant, on note un petit antagonisme de l 'hypertension à
la plus forte dose étudiée (4 mg/Kg chez le chat nO 3).
l
potentialisation de l'êlêvation de la PAS.

i1
3
1
,
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C!':Ar :r
1
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PAO
PAS
PAO
PAS
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PAS
PAO
PAS
PAO
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• 125
.80
.110
• 70
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• 60
• 80
• 55
• 35
• 20
SP,l.RTEINE
0,5
l
1,5
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IIIg/Kg
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APRES
• 125
• 70
• 110
• 80
• 72
.68
• 85
• 65
• 70
• 45

augmentation
INTERACTION DE LA SPARTEINE AVEC LA NORADRENALINE
?~~ss~c~ artérielle
":\\~H~
AVANT
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J.5
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Fig. B :INTERACTION DE LA SPARTEINE AVEC LA NORADRENALINE
PAS
PAO

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1
1
J
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PAS
PAO
PAS
PAO
PAS
PAO
PAS
PAO
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,
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-
-
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• 15
• 20
• 15
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• 25
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APRES
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-
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• 20
• 40
• 30
• 35
• 25

augmentation
Tablaau 13
INT&IlAÇTION DE LA SPARTEINE AVEC LA NEOSYNEPHRIHE
P~tssion ar~'r1.11.
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1
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Fig. 9 : INTERACTION DE ~A SPARTEINE AVEC ~A NEOSYNEPHRINE
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1
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• 60
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- 60
- 40
• 70
• 40
- 70
• 40
• 65
: diminution
Tableau 14
INTERACTION DE LA SPARTEINE AVEC L' I50PRENALINE
2
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INTERACTION DE LA SPARTEINE AVEC L'ISOPRENALINE
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-50
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60
-50
- 55
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- 65
- 60
- 65
- 60
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: diminution
Tableau 15
INTERACTION OE LA SPARTEINE AVEC L'ACETYLCHOLINE
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Fig. 11
INTERACTION OE LA SPARTEINE AVEC L'ACETYLCHOLINE
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1
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mg/Kg
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- 65
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- 55
-50
- 65
-60
- 70
- 55
-60
: diminution
Tableau 16
INTERACTION DE LA SPARTEINE AVEC L'HISTAMINE
Doses en
mg/kg
APRES
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ng. 12
INTERACTION DE LA SPARTEINE AVEC L'HISTAMINE
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• 35
• 35
.JO
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1
• .00
.JO
• 55
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.50
• 35
i
augmentation
Tabl.au 17 : INTERACTION DE LA SPARTEIHE AVEC L'OCCLU3ION DE LA CAROTIDE
?ression art'rielle
"",Hg
APAES
0,5
1,5
2
..
Flg. 13
IN7ERAC7IOH DE I.A SPAR7EINE AVEC 1. 'OCC1.USION DE I.A CAR07IDE
PAS
PAO

h) Interaction avec la stimulation du pneumogastrique (fig. n° 14
et tableau nO 18 ).
La stimulation du nerf" pneumogastrique en direction cardiaque
annulant la PAS, seule la PAO a été mesurée. Ce n'est qu'à 4 mg/Kg qu'on
observe un léger antagonisme vis à vis de la chute de la PAD induite par
la stimulation de ce nerf.
5. 4. 1. 1. 2. Synthèse et discussion.
L'analyse des résultats obtenus dans nos conditions expérimentale~,
montre que :
- dans le domaine du système sympathique, la spartéine aurait
tendance à exercer une action potentialisatrice, portant simultanèment
sur la PAS et la PAO. Vis à vis de l'adrénaline et de la noradrénaline
en particulier, cette action potentialisatrice de la spartéine, décrite
antérieurement (HAZARD, 1932, 1933, 1950) est interprétée d'une part
comme une sensibilisation des terminaisons adrénergiques à leurs excitants
habituels et d'autre part par un effet vasoconstricteur propre de la
spartéine. La spartéine interviendrait même pour amplifier et prolonger
leur action bypertensive cardiovasculaire. Une autre propriété à rapprocher
de cette constatation est que la spartéine, contrairement à ce qui
s'observe chez le chien est hypertensive chez le chat (HAZARD et Coll., 1962)
et son action propre s'ajoute à celle des catécholamines. Cette action
ne peutP~re étudiée en fonction de différentes doses de spartéine sur le
même animal en raison du fait que la spartéine ne renouvelle pas ses
effets tensionnels chez le chat
(HAZARD et Coll., 1962). A ces résultats,
devront s'ajou'ter ceux obtenus avec l'isoprénaline, la néosynéphrine
et l'occlusion carotidienne. Avec l'isoprénaline, la spartéine n'a entraïné
aucun changement des actions classiques (hypotension par stimulation des
récepteurs ~ 2 inotropisme positif ... ). La légère potentialisation observée
avec la néosynéphrine est à rapprocher des résultats obtenus Dar HAZARD et
Coll. {1962) : la spartéine est un antagoniste de la yohimbine (0( -),
action lui attribuant de discrètes propriétés 0( +.
Quant à ce qui concerne le blocage du réflexe de l'occlusion
carotidienne observé
sur un seul animal, on doit rapprocher ce résultat
de l'action inhibitrice que provoque la spartéine sur les réflexes vaso-
moteurs sinocarotidiens (VALETTE, 1964) qui mettent en jeu le ganglion
sympathique cervical. Cette action n'a été observée par LU (1952) qu'à
partir d'une dose de 5 mg/Kg.

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Tableau 18 , IWTERACTIOK DE LA SPARTEINE AVEC LA STIMULATION DU PNEUMOGAS~PIOUE
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F1i. 14
INTERACTION O. LA SPARTEINE AVEC LA STIMULATION OU PN.UMOV~STR::~S
_
PAS
..... PIIO

- dans le domaine du système parasympathique, la spartéine
n'interfère-pas avec les actions muscari niques hypotensives de l'acétyl-
choline, ni ne les antagonise, ni ne les potentialise. Par contre, la
plus forte dose étudiée (4 mg/Kg) a entraîné un antagonisme partiel de
la chute de la pression artérielle diastolique lors de la stimulation
du pneumogastrique en direction cardiaque.
Cette différence d'action sur les effets périphériques muscari-
niques de l'acétylcholine d'une part, et sur la transmission ganglionnaire
d'autre part, témoigne des propriétés ganglioplégiques de la spartéine,
largement exposées
au paragraphe 2. 3. 2. 2.
A ces propriétés ganglioplégiques, doit être éqalement rattacnée
l'action inhibitrice partielle qu'exerce la spartéine sur le réflexe de
l'occlusion carotidienne. Mais, comme on peut le constater en analysant
nos résultats. les doses susceptibles d'exercer un début d'antagonisme vis
à vis de la stimulation du pneumogastrique respectent le réflexe de 1'occlusio~
carotidienne. L'antagonisme de ce dernier n'apparaîtrait, dans ces conditions
qU'à des doses auxquelles celui de la stimulation du nerf vaque était déjà
évident. Il nous semble possible de rapprocher cette observation de celle
de MERCIER (1948) qui écrit: "... chez la grenouille, la spartéine, comme
la conicine. p~ralyse le vague. mais laisse subsister l'excitabilité du
sinus ... ".
D'autre part. HAZARD (1950) rapporte que la spartéine coupe
la conduction au niveau des ganglions sympathiques, mais les terminaisons
sympathiques restent sensibles ou sont rendues plus sensibles à l'excitation.
A notre avis. tout se passe comme s'il existait une différence
de sensibilité entre le système sympathique et le système parasympathique
vis à vis des effets de la spartéine.
- Enfin, quant à l'histamine, devant l'absence d'interférence
de la spartéine et des effets tensionnels de l 'histamine exogène, aucune
donnée ne nous permet de conclure quant aux autres actions de cette amine .
...

5. 4. 1. 2. LA LUPANINE.
Bien que la présente étude soit consacrée à l'étude des interactions
de la lupanine avec divers réactifs pharmacologiques, il est possible, avant
le début des tests, d'objectiver son action propre sur les paramètres cardio-
vasculaires du chat. L'analyse des tracés obtenus permet de conclure à un effet
hypotenseur conséquence de la chute simultanée de la PAS et de la PAO.
Il faudra donc souligner, qu'à la différence de la spartéine qui
est hypertensive chez le chat (HAZARD et Coll., 1963) -action que nous avons
retrouvée- la lupanine esthypotensive chez ce même animal.
5. 4. 1. 2. 1. Résultats des interactions.
a) Interaction avec l'adrénaline (fig. n° 15 et tableau n019
)
On observe sur tous les animaux une nette potentialisation de
l'élévation, aussi bien de la PAS que de la PAD. Cette potentialisation semble
être dose-dépendante, les plus fortes dcses entraînant les plus grandes
différences entre les valeurs d'avant test et celles d'après test.
b) Interaction avec la noradrénaline (fig. n016
et tableau n020
La potentialisation observée avec l'adrénaline se retrouve, mais
elle est beaucoup moins prononcée.
c) Interaction avec la néosynéphrine (fig. n° 17 et tableau n° 21
Ce n'est qU'à la dose de 5 mg/Kg (chat n° 2 ) qu'on observe une
légère potentialisation de l'élévation de la PAS et de la PAO.
d) Interaction avec l'isoprénaline (fig. n° 18 et tableau n022
).
Les variations observées, bien que négligeables, portent beaucoup
plus sur la PAS que la PAO. Il s'agit en général d'un antagonisme partiel.
e) Interaction avec l'acétylcholine (fig. n° 19 et tableau n° 23 ).
La lupanine, quelle que soit la dose, entraîne peu de variations
vis à vis de la chute de la PAS et de la PAO, sauf à la dose de 3 mg/Kg
(chat n° 2) à laquelle on observe une légère potentialisation de la chute
de la PAS.
f) Interaction avec l 'histamine (fig. n° 20 et tableau n° 24 ).
Les variations observées entre les valeurs de la PAS et de la PAO
d'avant test et celles d'après test sont négligeables.
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• 150
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augmentation
Tableau 19
INTERACTIO~ DE LA LUPA~I~E AVEC L'ADRE~ALINE
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INTERACTION OE LA LUPANINE AVEC L'ADRENALINE
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1
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IKTERACTICN DE LA LUPANINE A\\': LA NORADRENALINE
Pression 8r~érielle
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16
IIITERACTION DE LA LUPANINE AVEC LA NORADRENALINE
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i
1
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1
• 65
i
• 85
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+55
+ 80
• 62
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+ 55
• 65
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i

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Tableau 21
INTERACTION DE LA LUPANINE AVEC LA NEO$Y"EPHRI"E
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INTERACTION DE LA LUPANINE AVEC LA NEOSYNEPHRINE
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i
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diminution
Tableau 22
INTERACTION DE LA LUPANINE AVEC L'ISOPRENALINE
?~~ssion artérielle
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AVANT
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fig. le: INTERACTION DE LA LUPANINE AVEC L'ISOPRENALINE
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- 68
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- 40
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Tableau 23 : INTErACTION DE LA LUPANINE AVEC L'ACETYLCHOLINE
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INTERACTION DE LA LUPANINE AVEC L'ACETYLCHOLINE
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LUPANINE
1
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:
APRES
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-50
-50
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- 70
- 48
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-50
:
diminution
Tableau 2.
INTERACTION DE LA LUPAHINE AVEC L'HISTAMINE
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Fli 20
INTERACTION DE LA LUPANINE AVEC L'HISTAMINE
PAS
PAO

80 "
g) Interaction avec l'occlusion carotidienne (fig. n° 21 et
tableau n° 25).
Des changements notables sur les variations de la PAS et de
la PAD apparaissent dès la dose de 2 mg/Kg, à laquelle on observe un net
antagonisme vis à vis de l 'êlêvation des 2 paramètres, induite par ce test.
h) Interaction avec la stimulation du pneumogastrique (fig. n° 22
et tableau nO 26).
L'antagonisme vis à vis de la chute de la PAD, induite par cette
stimulation apparaît dès la dose de 1 mg/Kg et devient total à 5 mg/kg,
dose à laquelle le nerf devient inexcitable. On remarque sur le chat n° 2
qu'il persiste une PAS, même avant l'administration de la lupanine. Cet
êtat dé fait est da à une mauvaise rêactivité de l'animal et constatée
dès le dêbut de l'expêrience.
5. 4. 1. 2. 2. Synthèse et discussion.
Il apparaît à travers les rêsultats obtenus que la lupanine
présente les caractères suivants :
- Vis à vis de l'adrénaline, de la noradrénaline et de la
nêosynêphrinè, elle potentialise leur action hypertensive, apparemment
beaucoup plus que la spartéine. Comme nous l'avons mentionné plus haut,
la lupanine
est hypotensive chez le chat. Or, nous avons remarqué que,
malgrê cette hypotension, due à l'action propre de la lupanine, l 'hyper-
tension sous l'action de ces rêactifs pharmacologiques persiste toujours
et la PAS et la PAD retrouvent des niveaux voisins de ceux ohtenus lors
de l'êtalonnage. L'explication de cette potentialisation peut étre trouvée
dans le niveau très bas de la PAS et de la PAD qui contribue à augmenter
la diffêrence entre les valeurs d'avant test et celles d'après test.
- En ce qui concerne l'interaction isoprénaline-lupanine,
les variations observêes
portent essentiellement sur la PAS et semblent
attribuables à une double vasodilatation, qui entraînant une diminution
du retour veineux s'oppose à l'augmentation habituelle du débit cardiaque
induite par l'isoprénaline.
- La lupanine inhibe le réflexe vasomoteur sinocarotidien dû
à l'occlusion de la carotide libre mais cet effet apparaît avec des doses
relativement plus faibles que celles de spartéine nécessair~pour avoir

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• 10
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• 10
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1

augmentation
Tableau 25 : I"TtRA~~ION DE LA LUPANINE AVEC L'OCCLUSION DE LA CAROTIDE
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Fig 21
INTERACTION DE LA LUPANINE AVEC L'OCCLUSION DE LA CAROTIDE
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mg/Kg
LV
:
APRES
-
- 62
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-JO
- 10
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0
0
:
1
:
diminution
Tobleau 26
INTERAC'rION DE U
LUPANINE AVEC L.l STIIIUL.lTIOlI DU DfŒUllXASTRIQUE
i~~SSl~~ ar~éri~lle
::r.tMi
3
5
APRts
INTERACTION OE LA LUPANINE AVEC LA STIMULATION OU PNEUMOGASTRIOUE
PAS

83
le même effet.
- Vis à vis du systême parasympathique, la lupanine tout comme
la spartéi ne, respecte l es effets muscari niques de l 'acétylcho li ne. Par
contre, elle exerce un net antagonisme vis à vis de la chute de la PAO
induite par la stimulation du pneumogastrique.
En faisant le lien entre l'inhibition du réflexe vasomoteur
et l'antagonisme vis à vis de la chute de la pression artérielle exercés
par la lupanine, ces deux actions permettent de la classer parmi les subs-
tances ganglioplégiques. Mais comment expliquer son action inhibitrice
du réflexe sinocarotidien relativement plus puissante que celle de la
spartéine? Comme nous l'avions évoqué antérieurement pour la spartéine
la réponse à cette question
pourra étre trouvée dans la sensibilité des
systêmes sympathique et parasympathique pour la lupanine. Certains autres
aspects peuvent être également évoqués pour expliquer cette différence
entre la spartéine et la lupanine, notamment l'affinité vis à vis des
récepteurs cholinergiques. ou encore l'activité intrinsèque, ou enfin
l'aptitude à pénétrer dans le ganglion sympathique cervical.
- Vis à vis du système histaminergique, la lupanine n'exerce
aucune influence
sur les effets tensionnels de l'histamine exogène.
5. 4. 2. Actions sur la fréquence cardiaque.
5. 4. 2. 1. LA 5PARTEINE.
Résulta:s et discussion (tableau nO 27 ).
L'action propre de la spartéine sur la fréquence cardiaque est
bradycardisante. A la dose de 1,5 mg/Kg (chat nO 1) la spartéine n'a exercé
aucune influence sur les variations consécutives à l'administration des
divers réactifs pharmacologiques.
En augmentant les doses (2 e~ 4 mg/Kg) sur le chat n° 3, les
variations observées sont négligeables sauf dans le domaine du système
parasympathique où l'on observe un antagonisme vis à vis de la bradycardie
entraînée par la stimulation du nerf pneumogastrique. Cette dernière action
est à rattacher aux propriétés ganglioplégiques.
5. 4. 2. 2. LA LUPANINE.
(Tableau n° 28)
Comme nous avons pu le constater, la lupanine exerce une action
bradycardisante propre sur la fréquence cardiaque du chat.

84
1
1
CHAT N°
1
1
3
1
3
1
T----------------T---------T---------T---------T
1
DIffERENCE
1
-
1
-
1
-
1
T-------T--------1---------1---------1---------1
\\
1
ADR
1
+ 25
1
+
5
1
+
5
1
T--------1---------1---------1---------1
1
NAD
1
-
70
1
-
20
1
-
30
1
~ 1--------1---------1---------1---------1
~ \\ NEOS ! - 20
1
- 10
1
-
5
1
~ 1--------1---------1---------1---------1
g 1 ISOP 1 + 80 1 + 45 1 + 40
1
T--------T---------1---------1---------1
~ 1 ACH
1 + 20
1 + 15
1 + 15
1
~ 1--------T---------1---------1---------1
""
1
HIST
1
+ 20
1
+ 15
1
+ 15
1
1--------1---------1---------T---------T
1
OC
1
+
5
1
+ 10
1
+ 10
1
T--------T---------T---------T---------1
1
Xp
1
-
115
1
-
110
1
-
110
1
T---SPARTEÏNE----T--~-~----T----;----T----~----T
1
mg/kg
l '
1
1
1
T-------T--------1---------1---------1---------1
i ADR
1 + 25
1 +. 10
r
+
5
1
,
!
1
1
~
1
1--------1---------1---------1---------1
l __~~~ l __=_~~
l __=_~=
l __=_~~ l
1-
1
1
1
1
1
~ 1 NEOS 1 - 20
1
-
5
1
- 15
1
~ 1--------1---------1---------1---------1
~ 1 ISOP 1 + 60
1
+ 50
1
+ 30
1
~ 1--------1---------1---------1---------1
1
ACH
1
+ 20
1
+ 10
1
+ 10
1
~ 1--------T---------T---------T---------1
~ 1 HIST 1 + 2~
1
+ 15
1
+ 10
1
1--------T---------T---------1---------T
1
OC
1
+ 15
1
+ 15
1
+ 10
1
T--------T---------T---------1---------1
1
Xp
1
- 125
1
-
100
1
-
45
1
Tableau 27 : Interaction de différentes doses de
Spartéine avec les variations induites par divers
réactifs pharmacologiques chez le chat.
(fréquence cardiaque)

1
1
CHAT ND
!
2
1
2
1
2
1
1----~---:-------1---------1---------1---------1
1
Dl fference
1
-
1
-
1
-
1
1-------1--------1---------T---------T---------1
1
1
ADR
1 + 68
1 + 83
1
-
1
1
T--------1---------1---------1---------1
i
i NAD 1 + 35
1
+ 39
1
+ 25
!
l
1--------1---------T---------T---------T
\\
~
1 NEOS
1 - 25
1 - 15
1
-
5
!
1
~
T--------1---------1---------T---------1
1
::
1 ISOP
i + 27
1
+ 82
1 + 93
1
1
~
1--------1---------T---------1---------T
1
:
1
ACH
! + 63
1
+ 47
i
0
1
1
~
1--------1---------1---------T---------1
1
~
1 HIST
1
+ 50
i + 67
1
+ 57
1
1
T--------1---------T---------T---------1
1
JOC
! + 4
1+
7
! + 2
i
1
1--------T---------T---------1---------1
1
. 1
Xp
1
-
112
! - 105 1 - 70
1
T----CÜPANïN[----T----;----T----:----T----~----1
t-----~9t~9------t---------t---------t---------t
1
1 ADR
1
+ 106
1
+ 11 0
1
-
!
1--------T---------1---------T---------1
1
i
1
NAD
1 + 45
1 + 28
1
+ 24
1
1
T--------1---------T---------1---------T
!
§
1
NEOS
! - 2
1
-
5
1
-
3
1
1
~
T--------T---------T---------T---------T
1
~
1
ISOP
i + 112 1 + 11 1 -
1
1
~
1--------1---------T---------T---------T
1
~
i ACH
! + 7
1
+ 15
1
+ 60
1
1
~
T--------1---------T---------1---------T
1
et
1
HI ST
1
+ 48
1 + 61
1
+ 38
1
1
T--------T---------1---------T---------T
1
! OC
1
0
l O i
0
1
T--------1---------T---------1---------1
1
1
1
Xp
1
-
50
1
-
30
1
-
3
1
Tableau'8: Interaction de différentes doses de
Lupanine avec les variations induites par divers
réactifs pharmacologique chez le chat.
(fréquence cardiaque)

a) Résultats des interactions.
L'interaction de différentes doses
de lupanine (3, 4, 5 mg/Kg)
avec les variations de fréquence cardiaque consécutives à l'administration
des différents réactifs pharmacologiques a été étudié sur le chat na 2.
L'analyse des résultats regroupés dans le tableau n0 28
montre
une potentialisation de la 'tac~cardie adrénalinique, tandis qu'un antagonisme;
vis à vis de la néosynéphrine apparaît dès
la dose de 3 mg/Kg. Quant à
l'isoprénaline. la tachycardie qu'elle provoque habituellement est potentia-
lisée par les différentes doses de lupanine. Vis à vis de l'histamine,
il n'y a aucune interaction des effets de la lupanine avec ceux de l'histamine;
Dans le domaine du système parasympathique, la lupanine a entrainé une
réduction de la tachycardie due à l'acétylcholine, simultanèment à l'antago-
nisme vis à vis de la bradycardie induite par la stimulation du pneumogastriqu~
b) Discussion
Tous ces résultats obtenus avec la lupanir.e s'expliquent par les
actions propres de l'alcaloïde sur la fréquence cardiaque:
- Vis à vis du système adrénergique, la lupanine, par son action
bradycardisante contribue à augmenter la différence entre les variations
de la fréquence avant test et celles d'après test. Il est donc facile de
comprendre que le coeur ayant été soustrait à l'influence du parasympathique,
le système adrénergique soit prédominant.
- En ce qui concerne l'antagonisme de la lupanine vis à vis
de la néosynéphrine. il doit être également rattaché à l'action qu'elle
exerce
sur les réflexes vasomoteurs. En effet, on sait que 1a néo~ynéphrine
est bradycardisante par stimulation des barorécepteurs sino-carotidiens.
Comme le montre le tableau des résultats, cet antagonisme est concomitant.
du blocage total du réflexe de l'occlusion carotidienne.
5. 5. CONCLUSIONS GENERALES
L'étude des effets de la spartéine et de la lupanine sur la
réactivité du système nerveux autonome du chat a permis de préciser les
actions des 2 alcaloïdes dans le domaine du système cardiovasculaire.
D'abord, pour ce qui concerne la spartéine, elle exerce des
effets potentialisateurs vis à vis de 1'hypertension adrénalinique, phéno-
mène déjà décrit par HAZARD et Coll. (1932 ; 1933 ; 1950). Cette potentia-
lisation ne procède pas à notre avis. d'une action directe sur le rythme
cardiaque puisqu'aux doses étudiées. aucune influence sur la fréquence
cardiaque n'a été observêe. Quant à la lupanine. elle a beaucoup plus

87
tendance à accroître l 'hypertension adrénergique, en raison du fait qu'elle
exerce un effet hypotenseur propre.
Vis à vis du système parasympathique, les 2 alcaloïdes respectent
les effets muscariniques de l'acétylcholine sur la chute de la PAS et de la
PAD. d'oO persistance de l 'hypotension. tandis que la chute de la PAD est
réduite. voire même annulée. Cette différence d'action des 2 alcaloïdes
vis à vis des récepteurs muscari niques d'une part et de la transmission
ganglionnaire d'autre part est à l'origine de l'étude comparée des effets
ganglioplégiques chez le chien.

88
6 - ETUDE COMPAREE DES PROPRIETES GANGLIOPLEGIQUES
CHEZ LE CHIEN

89
Au cours de l'étude des effets de la spartéine et de la lupanine
sur la réactivité du système nerveux autonome du chat, nous avons souligné
l'importance des faits suivants:
- la stimulation du nerf pneumogastrique en direction cardiaque
devenait inefficace ;
- l'acétylcholine manifestait toujours ses propriétés muscari niques !
et entraînait l'hypotension.
A ces deux actions, s'ajoutait également l'inhibition du réflexe
sinocarotidien dont le support est également ganglionnaire.
Ces trois constatations avaient permis de conclure aux propriétés
ganglioplégiques de la spartéine et de la lupanine.
Dans la présente étude, nous essayerons de mettre en évidence
ces mémes propriétés sur le chien afin de dégager les similitudes et les
différences
entre les 2 alcaloïdes. A cet effet, trois tests seront
mis en oeuvre :
- la stimulation du nerf pneumogastrique.
- la suppression de l'action nicotinique excitante de l'acétyl-
choline.
- les modifications du réflexe de l'occlusion carotidienne.
6. 1. MATERIEL ET METHODE
L'étude a été conduite chez 2 chiens chloralosés (120 mg/Kg I.V)
dans les mêmes conditions techniques que celles concernant les effets directs
sur le chien (paragraphe 4. 1.).
La pression artérielle carotidienne mesurée à la carQtide gauche
et ses variations consécutives aux différents tests sont enregistrées.
Les alcaloïdes ont été étudiés aux doses de 5 mg/Kg (chien n° 3)
et 7,5 mg/Kg (chien n° 4). Dans le premier cas, les administrations ont été
effectuées selon la séquence suivante: lupanine puis spartéine et dans
le second cas dans l'ordre inverse.
Ces deux doses ont été choisies en fonction des résultats obtenus
lors de l'étude sur le chat où la dose la plus forte étudiée était de
4 mg/Kg.

90
Comme on peut le constater, l'étude des mémes doses de chaque
alcaloïde a été effectuée sur le méme animal afin d'éliminer toute cause de
réactivité différente.
L'intervalle de temps entre les administrations de chaque alcaloïde
est d'au moins une heure éventuellement prolongé jusqu'à ce que l'animal
retrouve sa réactivité de départ.
6. 2. LA STIMULATION DU NERF PNEUMOGASTRIQUE.
6. 2. 1. Protocole.
La stimulation du bout cardiaque du pneumogastrique a été réalisée
à l'aide d'un stimulateur (HUGO SACHS ELEKTRONIK Type HSE-STIMI) dans les
conditions suivantes :
- Tension de 5 Volts
- Fréquence de 50 Hertz
- Largeur des impulsions: 0,5 msec.
Les stimulations sont pratiquées avant (enregistrement témoin) et
après l'administration de chaque alcaloïde
à intervalle de temps régulier
jusqu'à ce que les paramètres cardiovasculaires retrouvent, si possible,
leurs valeurs de départ.
6. 2. 2. Résultats
Ils sont regroupés par animal et représentent le p0ü,~entage de
variation de la pression artérielle moyenne par rapport à sa valeur avant
la stimulation.
6. 2. 2. 1. Chien nO 3, femelle, 8 kg 500 (fig. n023 )
A la dose de 5 mg/Kg, les 2 alcaloïdes exercent un antagonisme
vis à vis de l 'hypotension induite par la stimulàtion du nerf pneumogastrique.
La représentation graphique des pourcentages de variation de la PAM en fonction
du temps (fig. n024 ) permet de constater:
- que cette dose n'antagonise pas totalement l 'hypotension puisqu'il
subsiste toujours une faible excitabilité du nerf.
- que l'action de la lupanine débute plus rapidement que celle
de la spartéine.

r
i
Avant traitement
1 Traitement.:
5 min
:
15 min
1
45 min
60 min
1
T--------------------T------~-------T-----------T-----------T-----------T-----------T
1
-
76
1 Lupanlne
1
-
18
1
-
23
1
- 52
1
- 64
1
T--------------------T--------------T-----------T-----------T-----------T-----------T
1
-
77
1 Spartéine
1
-
25
1
-
16
1
-
39
1
-
38
1
artérielle
200

100
i i
o
20 sec
l
2
5
1
1
artérielle
SPARTEINE
200
'50
100
o
Figurc23
: Chien nO 3 : Action sur la stimulation du pneumogastrique
1- Xp témoin;
<D
2- Traitement 5 mg/kg; 3-4-5-6 Xp aux temps indiqués
>-'
-----

Témoin
J,
5
15
45

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1,
tU


+
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1:1 - 50
§
o
-l
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Il
-l
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o
Il
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1)
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~
~
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.. -100
---.
SPARTEINE
0 - - -
LUPANINE
Fig 24
Chien nO 3 femelle, 8,5 kgs, ayant reçu 5 mg/kg de Sparteine ou de Lupaftine.
Evolution. des variations de la PAM lors de la stimulation du bout cardiaque
du pneumogastrique en fonction du temps
lC
""

93
~ que la spartéine, en revanche, étale son action
dans le
temps alors qu'on observe une diminution régulière de celle de la lupanine.
L'animal retrouve sa réactivité au bout de 1 h 45 min. environ.
6. 2. 2. 2. Chien n° 4. mâle. 10 kg (fig. n025
)
Les phénomènes décrits ci-dessus s'observent également avec
la dose de 7.5 mg/Kg, sauf que les variations sont beaucoup plus importantes.;
On constate là encore sur la représentation graphique (fig n026) la
précocité de l'action de la lupanine, mais qu'elle commence par diminuer
alors que celle de la spartéine se maintient à un niveau pratiquement
constant.
. 6. 2. 3. Discussion et conclusion.
Ces résultats confirment ceux obtenus précèdemment sur le chat.
En nous réfèrant aux résu1tats de cette même étude effectuée
avec des doses plus faibles. mais qui ne sont pas rapportés ici (les animaux
étaient de réactivité différente et l'activité ganglioplégique ne se
manifestait pas à ces doses) nous pouvons affirmer que cette activité
des 2 alcaloides mesurée par ce test se manifeste d'une façon évidente
à partir de 5 mg/Kg chez le chien, donc à dose égale, confirmant ainsi
les travaux de GO LU (1952) pour ce qui concerne la spartéine.
La différence entre les temps de latence des 2 alcaloïdes
pourrait être interprétée en reprenant l'explication que nous avons
dc~née à propos des observations sur le chat à savoir une différence
éventuelle d'activité intrinsèque. ou de pénétration dans les ganglions,
ou d'affinité pour les récepteurs cholinergiques.
Pour ce dernier point, l'étude in vitro de la liaison des
2 alcaloides aux récepteurs cholinergiques qui sera faite dans le prochain
chapitre permettra peut étre d'élucider cette différence.
D'un autre point de vue,
l'allure des courbes pe~et de penser
à une différence dans la pharmacocinétique de l'un des alcaloïdes par
rapport à l'autre, la lupanine ayant tendance à vite diffuser. mais
devrait étre plus rapidement éliminée ou inactivée que la spartéine. Ce
n'est qu'une hypothèse qui doit étre vérifiée mais tout porte à croire
que l'activité intrinsèque n'intervient pas. En effet, le maximum d'activité
ganglioplégique est presqueidentique pour les 2 alcaloïdes.

~-~~·--~~·---~---·-~-~·~-~~·---f--·~-~·-~·~·~·~~----f---=-==~--~t~~-~~~~·~~~~F-~~-':==-~~F=~-':~"--~~-~~l-
1
- 62
1
Sparteine
1
- 19
i - 7
, - 10
!
- 11
1
T--------------------1--------------T-----------1-----------T-----------1-----------1
1
- 64
1
Lupanine
1
-
4
1
- 2
1
- 13
! - 23
1
Pression artérielle
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mmHg
SPARTEINE
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V
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1/
1
.
J
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4 (t = 15 min)
45 min
(t = 60 min
LUPANINE
200
. .ï ~ ,
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J'
100
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60
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1
2
5' ~iri)
4
(t = 15 min)
min)
6 (t = GO mi
Figure 25: Chien nO 4 : Action sur la stimulation du pneumogastrique (Xp)
1- Xp témoin; 2- Trai~ement 7,5 mg/kg; 3-4-5-6- Xp aux temps indiqués

45
5
15
60
l
'
·

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1 )mi,
o
0
1-----------1 Temps
- 0
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Cll
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5
:0 - 50
Cll
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1..
Cll
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0
1..
::1
0
P.
-100
.--- SPARTEINE,
0 - - -
LUPANINE
Fig lb
Chien nO 4, mâle,' la kgs, ayant reçu 7,5 mg/kg de Spartéine ou de Lupanine.
Evolution des variations de la PAM lors de la stimulation du bout cardiaque
du pneumogastrique en fonction du temps.

96
,
L'activité ganglioplégique de ces 2 doses sera par la suite
testée vis à vis de l'action nicotinique excitante de l'acétylcholine.
6.3. SUPPRESSION DE L'ACTION NICOTINIQUE EXCITANTE DE L'ACETYLCHOLINE
6. 3. 1. Principe.
Chez le chien soumis à une injection d'atropine (lmg/Kg) pour
bloquer les récepteurs muscariniques. l'acétylcholine injectée à forte dose
(500 à 1000 mcg/kg) manifeste des effets gangliostimulants se traduisant
par une hypertension due à une libération d'adrénaline au niveau de la
médullo-surrénale. Cette action nicotinique excitante de l'acétylcholine
est abolie ou diminuée sous l'effet des ganglioplégiques qui sont des
antagonistes compétitifs vis à vis des récepteurs nicotiniques.
6. 3. 2. Protocole.
Cette étude a été conduite selon le protocole suivant
t = 0 atropinisation de l'animal
t = 10 mn
Injection d'acétylcholine
t = 20 mn
Injection de spartéine ou de lupanine
t = 30 mn
Injection d'une nouvelle dose d'acétylcholine.
6. 3. 3. Résultats.
Ils n'ont pas été quantifiés. les enregistrements obtenus et repré-
sentés sur les figures n027 et n028 étant à cet égard plus démonstratifs.
Après la dose de 5 mg/kg (fig. n027
). on observe sous l'action
de l'ACH (500 mcg/Kg). la même réponse pour les 2 alcaloïdes. à savoir une
hypotension fugace. suivie d'une hypertension intense et durable.
Ce résultat nous a surpris car on s'attendait à une suppression
totale de l 'hypertension si les récepteurs nicotiniques étaient bloqués
par les alcaloïdes. Mais comment expliquer l 'hypotension
dont le mécanisme
passe par les récepteurs muscari niques qui devraient être eux aussi normale-
ment bloqués par l'atropine?
Après la
dose de 7,5 mg/Kg (fig n028 ) l'hypertension nicotinique
de l'acétylcholine est totalement supprimée mais il persiste toujours l 'hypo-
tension.

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pression arter1e11e
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mmHg
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1
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Figure 27
: Chien n03 • atropiné : Action sur l'éffet nicotinique de l'acétylcholine
1 -
Acétylcholine
2 - Traitement 5 mg/kg
3 -
Acétylcholine
(t = 0)
(t = 10 min)
(t = 20 min)

mmHg
100
SPARTEINE
l
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1
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LUPANINE
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Figure2B
: Chien nO 2, atropiné : Action sur l'effet nicotinique de l'acétylcholine
1 -
Acétylcholine
2 -
Traitement 7,5 mg/kg
3 -
Acétylcholine
(t = 0)
(t = la min)
(t= 20 min)

6. 3. 4. Discussion.
Dans le cas de la dose de 5 mg/Kg, tout porte a croire qu'elle
n'est pas efficace pour bloquer les ganglions sympathiques de la médullo-
surrénale, même si cette dose permet de bloque~ comme nous l'avons démontré
antérieurement la stimulation du bout cardiaque du pneumogastrique.
Existerait-il une différence de sensibilité entre les ganglions para-
sympathiques
et les ganglions sympathiques? Si tel est le cas, cette
hypothèse rejoindrait l'idée que nous avons émise précèdemment pour expliquer
la différence.
Dans le second cas (7,5 mg/Kg) cette dose permet de supprimer
l'hypertension nicotinique. Cette dose exerce bien un antagonisme vis a vis
des récepteurs nicotiniques, aussi bien au niveau des ganglions parasympathi-
ques que sympathiques. Quant à l'hypotension qui s'observe, elie est reconnue
comme un caractère particulier de certains ganglioplégiques dont la spartéine
(GO LU, 1952).
En effet, comme l'a rapporté cet auteur, bon nombre de substances
ganglioplégiques ne suppriment pas simplement l'hypertension nicotinique
de l'acétylcholine mais plutôt la transforme en hypotension. L'origine de
cette hypotension n'a pu être démontrée.
En définitive, il existe une bonne similitude entre les propriétés
ganglioplégiques de la spartéine et de la lupanine mesurées par la stimulation
du bout cardiaque du pneumogastrique ou par l'action nicotinique de l'acétyl-
choline. Mais qu'en est-il de l'inhibition du réflexe de l'occlusion caroti-
dienne ?
6. 4. L'OCCLUSION CAROTIDIENNE
Comme nous l'avons vu précèdemment lors de l'étude sur le chat,
il existe suivant les alcaloïdes administrés, une différence
dans la réponse
tensionnelle consécutive à l'occlusion de la carotide libre. Cette action
inhibitrice qu'exercent la spartéine et la lupanine est liée à leur action
ganglioplégique. Dans cette étude, nous essayerons de dégager des caractéris-
tiques de cette action vis a vis du ganglion sympathique chez le chien.

6. 4. 1. Méthodologie et principe.
Le test consiste à occlure, à l'aide d'un clamp, la carotide
libre. Cette occlusion entraîne, au niveau central, une hypotension, d'où
l'augmentation du tonus sympathique. Il en rêsulte au niveau cardiovasculaire,
une libêration de noradrénaline qui entraîne une hypertensiQn. Ce mécanisme
qui passe par le ganglion sympathique cervical -dont le médiateur est
l 'acétylcholine- est aboli par les ganglioplégiques.
6. 4. 2. Protocole.
L'occlusion carotidienne est pratiquée avant et après l'administra-
tion de chaque alcaloïde à la 20ème minute.
6. 4. 3. Résultats
Ils sont regroupés sur la figure nO 29
6. 4. 3. 1. Chien nO 3, femelle, 8 kg 5.
A la dose de 5 mg/Kg de chaque alcaloïde, on observe une réduction
de l'hypertension induite par l'occlusion carotidienne, mais celle due à la
lupanine est plus importante. En comparant les pourcentages de variation
de la pression artêrielle moyenne après l'administration de chaque alcaloïde,
on constate que l'antagonisme exercé par
la lupanine est le double de celui
induit par la spartéine.
6. 4. 3. 2. Chien nO 4, m~le, 10 kg.
Après la dose de 7,5 mg/Kg, les 2 alcaloïdes manifestent un
antagonisme vis à vis du réflexe de l'occlusion carotidienne, mais la lupanine
le fait dans des proportions plus importantes comparativement à la lupanine.
6. 4. 4. Discussion.
Ces 2 résultats. confirment ceux observés précèdemment : vis à
vis du ganglion sympathique cervical, l'activité ganglioplégique de la
lupanine, dans nos conditions expérimentales, est supérieure à celle de
la lupanine. Comme nous l'avons invoqué à ~opos des résultats obtenus sur
le chat, cette différence pourrait résider dans les paramètres pharmacociné-
tiques de chacun des alcaloïdes.

5 mg/kg
7,5 mg/kg
AVANT
APRES
AVANT
APRES
SPARTEINE
SPARTEINE
+ 41
+ 24
+ 34
+ 17
AVANT
APRES
AVANT
APRES
LUPANINE
LUPANINE
+ 38
+ 9
+ 40
+ 12
Chien nO 3
Chien nO 4
SPJ\\RTEINE
LUPANINE
SPARTEINE
LUPJ\\NHIE
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t.·.:-I Avant traitement
~ Après traitement
Figure 29
Inhibition du réflexe de l'occlusion carotidienne

102
6. 5. CONCLUSIONS GENERALES
En définitive, l'activité ganglioplégique des deux alcaloïdes
se manifeste à la même dose. De plus, leur action sur les effets nicotiniques
excitantes de l'acétylcholine est identique. Seule diffère leur action
antagoniste vis à vis du réflexe de l'occlusion des carotides. Afin de
trouver un élément de réponse pour expliquer leur action ganglioplégique
qui se manifeste à la méme dose, il nous a paru nécessaire·de mesurer
leur affinité in vitro vis à vis des récepteurs cholinergiques.

103 :
7 - RECHERCHE D'UNE AFFINITE IN VITRO
POUR LES RECEPTEURS CHOLINERGIQUES

Les propriétés ganglioplégiques de la spartéine et de la
lupanine, étudiées dans le chapitre précédent, témoignent de l'action
antagoniste de ces 2 alcaloides vis à vis de l'acétylcholine au niveau
de la transmission ganglionnaire. Cette étude a été poursuivie par la
recherche de leur affinité pour les 2 types de récepteurs cholinergiques
- récepteurs muscari niques
- récepteurs nicotiniques
7. 1. PRINCIPE GENERAL ET DEFINITIONS.
Après lyse cellulaire par les ultra-sons des tissus, une ultra-
centrifugation permet la préparation de fractions membranaires riches en
récepteurs. Il est possible d'évaluer sur ces préparations, la fixation
~
spécifique au niveau des récepteurs, d'un ligand manifestant des propriétés
agonistes et/ou antagonistes. Il suffit d'utiliser un ligand radio-
actif, de haute activité spécifique dont on évalue la fixation ou
"binding" pour marquer les récepteurs.
La fixation spécifique du ligand radio-actif au niveau des
récepteurs'est calculée par différence entre sa fixation totale (binding
total) et sa fixation non spécifique (binding non spécifique). L'addition
de ligand "froid" (non radioactif) au milieu réactionnel déplace en
priorité le ligand radioactif lié au récepteur spécifique. La radio-
activité mesurée au niveau des fractions membranaires correspond alors
au binding non spécifique du ligand radioactif.
BINDING SPECIFIQUE = BINDING TOTAL - BINDING NON SPECIFIQUE
BINDING SPECIFIQUE = BINDING DU PRODUIT RADIOACTIF SEUL - BINDING EN PRESENq
DE LIGAND NON RADIOACTIF.
~ligand : molécule agoniste ou antagoniste susceptible de se fixer sur
une ou des structures réceptrices membranaires.

Le principe de la liaison d'un agoniste ou antagoniste à son
récepteur est schématisé sur la figure n°
~ + ~ ~ Complexe
Récepteur -
Ligand radioactif
Ligand
Récepteur
radioactif
+ 0
Complexe
Récepteur
Ligand non
Ligand froid
radioactif "froid"
En pratique, une série de tubes contient le ligand radioactif
+ les membranes cellulaires. et permet de mesurer le binding total. Une deu-
xième série contient le ligand radioactif + ligand non radioactif + les mem-
branes cellulaires et permet de mesurer le binding non spécifique. Ainsi
par soustraction, le binding spécifique du ligand radioactif
peut être
calculé.
A une quantité fixe de ligand radioactif liée aux récepteurs,
des doses croissantes des substances étudiées (dép1aceurs) sont ajoutées.
Pour chaque concentration, il est possible de calculer un pourcentage
d'inhibition du binding spécifique du ligand radioactif.
En reportant les concentrations de dép1aceur en abcisse et le
pourcentage de ligand radioactif déplacé en ordonnée sur du rapier semi-
logarithmique, on obtient la courbe de déplacement. L'affinité s'exprime
par 1 'IC 50 (lnhibiting Concentration 50), c'est-à-dire la concentration
du déplaceur qui diminue de 50 %le binding spécifique.
L'IC 50 se lit directement sur la courbe et plus elle est faible
plus l'affinité du déplaceur est grande.

7. 2. ETUDE SUR LES RECEPTEURS MUSCARINIOUES.
La méthode utilisée est celle décrite par YA~W~lIRA et SNYDER (1974j
7. 2. 1. Isole~ent des récepteurs.
Des rats mâles WISTAR adultes (200-250 g) sont sacrifiés par
décapitation, le cerveau est rapidement prél~vé et le cortex est disséqué
sur glace selon la technique de GLOWINSKI et IVERSEN (1966). Après homo-
généisation au Potter (HEIOOLPH) dans 10 volumes de saccharose 0.32 M
(10 ml/100 mg de tissu frais). l'homogénat est centrifugé pendant 10 minutes t
à 1000 g à + 4° C (Centrifugeuse SORVALL RC-5B) pour éliminer les fractions
nucléaires. Le surnageant est ensuite homogénéisé à l'aide des ultra-sons
(Bioblock SS 20200) pendant une minute à une amplitude 2.
7. 2. 2. Mise en oeuvre de la réaction.
Le ligand tritié utilisé est le 3 H-qNB(Ouinuclidinyl benzylate)
reconnu comme un antagoniste muscarinique central puissant (ALBANUS. 1970 ;
MEYERHOFFER. 1972). Le 3 H-QNB est fourni par NIERSHAM. avec une activité
10
spécifique de 34 Ci/mmole et est utilisé
à la concentration de 4,1.10-
M
(concentration voisine de celle du KO-obtenu par YAr~MURA et SNYDER. 1974).
L'addition des substances dans le milieu réactionnel est réalisée dans
l'ordre suivant:
- Suspension membranaire
- Tampon phosphate Na-K ; 0.05 M
pH =7,4
(Na
HP0
P0
2
4 : 7,08 9/1 ; KH2
4
6.8 9/1)
- Ligands (déplaceurs)
3
-
H-QNB
Les deux substances (spartéine et lupanine) sont étudiées à
des concentrations comprises entre 10-8 et 10-4 Moles/litre. Des essais
sont effectués parallèlement avec différentes concentrations d'atropine.
substance de référence.
KD = Constante d'équilibre de dissociation

L'incubation est réalisée à 25° C à l'obscurité pendant 60 minutes i
et la réaction est arrêtée par addition de 3 ml de tampon glacé et ultra-
filtration. Les filtres GF/B (WHATMAN) sont rincés à 3 reprises
avec 3 ml
de tampon froid et placés dans des tubes contenant 10 ml de liquide
scintillant (BECKMAN Ready-Solv EP). La radioactivité est mesurée 12 heures
après avec un spectromètre à scintillation liquide (BECKMAN LS 7000), de
rendement égal à 40 %.
Le binding spécifique est calculé par différence entre le binding
total et le binding non spécifique déterminé en présence de 100;VMoles
d'atropine.
Tous les essais sont réalisés trois fois et ce, à trois reprises,
l'erreur standard devant être inférieure à 10 %.
7. 2. 3. Résultats
Les résultats sont rassemblés dans le tableau 29 et représentés
par les courbes des figures n030 et 31
Les lC 50 déterminés graphiquement sont les suivantes
SPARTEINE
1,3
10-5 M
LUPANINE
2,2
10-5 M
ATROPINE
3,1
10-10 M
La spartéine et la lupanine montrent une faible affinité pour
les récepteurs
muscariniques. En effet, il est généralement admis qu'il y
6
a une affinité lorsque l'IC 50 est inférieure ou égale à 10- H.
L'atropine montre, par contre, une très grande affinité pour ces
récepteurs. Ce résultat se rapproche de celui de YAMAMURA et SNYDER (1974)
9
qui ont obtenu par cette substance une IC 50 comprise entre 1 et 2.10-
M.
7. 3. ETUDE SUR LES RECEPTEURS NlCOTlNlQUES
La technique utilisée est dérivée de celles décrites précèdemment
par BOSMANN (1972). ETEROVIC et BENNET1 (1974) ; JONES et Coll. (1977).

CONCENTRATIONS EN MOLES
10 -6
5 . 10 -6
10 -5
5 . 10 -5
10 -4
SPARTEINE
0
30 + 4
44 + 5
79 ! 6
90 + 8
LUPANINE
0
24 + 3
35 + 5
64 + 8
74 + 8
10-12
5.10-12
10-11
5.10-11
10-10
5.10-10 8.10-10
10-9
10-8
10-6
ATROPINE
0
0
0
0
20 + 3
60 + 5
75 + 6
82 + 6
90 + 7 97 + 8
j
~ ,.: ".,
TABLEAU 29
:INHIBITION DU BINDING DU 3H-QNB PAR LES 3 SUBSTANCESj
Les résultats sont en pourcentage de déplacement. Ils sont exprimés par la moyenne des 3 essais +
erreur standard.

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10- 7
10- 6
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7. 3. 1. Isolement des récepteurs.
Le cortex de Rat est disséqué comme pour l'étude sur les récepteurs
muscariniques.
Après homogênêisation au Potter dans du saccharose 0,32 M(la mll
100 mg de tissu), l 'homogénat est centrifugé pendant la minutes à 1000 9 à
1
+ 4° C. Le surnageant est ensuite recentrifugé à 15 000 9 pendant 20 minutes.
Le culot est enfin mis, à raison de la mg/ml dans une solution de Ringer à
pH 7,4 (NaCl 115 mM ; KCl 5 mM ;CaC1 2 1,8 mM ; MgS04 1,3 mM ; KH2P04 4 mM
Tris-HCl 33 mM ; Glucose 3,3 mM) et homogénéisé par sonification.
7. 3. 2. Mise en oeuvre de la rêaction.
Le ligand tritié utilisé est la 3 H-Nicotine fournie par NEN
(New England Nuclear) avec une activité spécifique de 35 Ci/mMole. Il est
8
utilisé à la concentration de 5.10-
M (concentration voisine de celle du KO).
L'addition des substances dans le milieu réactionnel est réalisée
dans l'ordre suivant:
- Suspension de tissu
1000 fi' l
- Tampon Ringer
300 tJ l
- Substances à étudier
100 ~l
Après 60 minutes d'incubation à 25° C
- 3H- Ni coti ne
100~ l
Après une nouvelle incubation de 15 minutes à 25° C, la réaction
est arrêtée par addition de 5 ml de tampon Ringer glacé et ultrafiltration.
Les filtres GF/B sont rincés avec 5 ml du même tampon glacé et la suite
de la manipulation se poursuit comme dans le cas de l'étude sur les récepteurs
muscariniques.
La lupanine, la spartéine et la nicotine (substance de référence)
sont étudiées à des concentrations comprises entre 10-8 et 10-5 MIl. Le
binding spêcifique est calculé par différence entre le binding total et
le binding non spécifique déterminé en présence de 100 jJMoles de nicotine.
Comme pour les récepteurs muscariniques, les essais sont réalisés trois fois,
et ce, à trois reprises, l'erreur standard devant être inférieure à 10 %.

7. 3. 3. Résultats
Les résultats sont rassemblés dans le tableau30 et représentés
sur les courbes de la figure n032.
Les IC 50 déterminées graphiquement sont les suivantes :
SPARTEINE
8 . 10-7 M
LUPANINE
10-6 M
NICOTINE
1,8. 10-7 M
La spartéine et la lupanine ont une affinité VOlSlne pour
les récepteurs nicotiniques. Cette affinité est environ 10 fois plus faible
que celle de la nicotine. Pour cette dernière, l'IC 50 obtenue est
10 fois plus faible que celle de ETEROVIC et BENNETT (1974), mais ces
3
auteurs avaient utilisé un alltre ligand radioactif: l'alpha- H-Bungarotoxine!
7. 4. DISCUSSION ET CONCLUSION.
La lupanine et la spartéine ont des activités très voisines
pour les récepteurs cholinergiques centraux. Elles ont peu d'affinité
pour les récepteurs muscari niques et une bonne affinité pour les récepteurs
nicotoniques. Ces résultats sont à rapprocher de ceux obtenus dans l'étude
in vivo concluant à un impact sur les récepteurs ganglionnaires. A la
méme dose, ces deux substances se comportent comme des antagonistes compé-
titifs pour les récepteurs cholinergiques impliqués dans la transmission
ganglionnaire. La lupanine et la spartéine ont la méme activité tant in
vitro qu'in vivo pour les récepteurs nicotiniques.

CONCENTRATIONS EN MOLES
10 -8
5.10 -8
10 -7
5.10- 7
10 -6
5.10 -6
10 -5
SPARTEINE
0
0
15 + 1
43 + 2
54 + 3
82 + 5
95 + 3
LUPANINE
0
0
12 + 2
38 + 3
48 + 2
78 + 5
86 + 5
NICOTINE
0
28 + 3
40 + 2
64 + 4
79 + 4
93 + 4
100 + 2
TABLEAU 30:
INHIBITION DU BINDING DE LA 3H-NICOTINE PAR LES 3 SUBSTANCES.
Les résultats sont en pourcentage de déplacement. Ils sont exprimés par la moyenne des 3 essais +
erreur-standard.
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....

8 - ETUDE DES EFFETS CENTRAUX :
PROFIL PSYCHOPHARMACOLOGIQUE CHEZ LA SOURIS

Dans le chapitre des essais préliminaires, nous avons noté que le
tableau de l'intoxication aigue était dominée par des tremblements et des
convulsions. Cette symptomatologie pouvant invoquer des actions centrales,
nous avons tenté de déterminer le profil psychopharmacologique de la
spartéine et de la lupanine.
8. 1. PRINCIPE GENERAL.
Le principe utilisé repose sur l'étude des interactions de la
spartéine et de la lupanine avec divers réactifs pharmacologiques, sauf
dans le cas de l'étude de l'action directe des 2 alcaloides sur la tempé-
rature rectale.
Le protocole suivi s'inspire dans ses grandes lignes de celui
décrit par CHERMAT et Coll. (1976) pour l'étude de substances cholinergiques,
protocole auquel nous avons ajouté d'autres tests d'utilisation courante.
La présente étude a été effectuée avec des doses pharmacologiques
choisies arbitrairement (1/5 de la DL
en I.P), soit environ 7 mg/Kg
50
pour la spartéine et 35 mg/Kg pour la lupanine.
8. 2. CONDITIONS GENERALES D'ETUDE
Les conditions d'hébergement, d'alimentation des souris sont
identiques à celles décrites au paragraphe 3. 1. lors des essais prélimi-
nàires.
Les substances étudiées, mises en solution dans du solutê iso-
tonique de chlorure de sodium à 9 g/l sont administrées par voie intra-
péritonéale sous un volume constant de 0,5 ml/20 g de poids corporel.
Toutes les expériences ont été réalisées à la température
du laboratoire (22 ± 2° Cl. Pour chaque substance et chaque essai, nous
utilisons au moins 10 animaux, sauf pour l'étude de l'action sur la tempé-
rature rectale (6 animaux par lot).
8. 3. ACTION SUR LA TEMPERATURE RECTALE.
8. 3. 1. Méthodologie.
La température rectale est mesurée chez la souris à l'aide d'une
sonde porteuse d'un couple thermoélectrique relié à un galvanomètre et
introduite à une profondeur constante (APELEX, 29 rue Salvator Allende
92220 BAGNEUX).

Après prise des températures avant traitement et répartition
au hasard des lots, les températures sont mesurées toutes les 15 minutes
jusqu'à 150 minutes, soit 2 h 30 après l'administration de chaque alcaloide.
8. 3. 2. Résultat
Les moyennes des températures rectales pour chaoue lot et leur
pourcentage de variation sont rassemblées dans le tableau 31
L'examen de ce tableau montre que la lupanine à 35 mg/Kg et la
spartéine à 7 mg/Kg, dans nos conditions opératoires, sont dénuées de tout
pouvoir hypothermisant ou hyperthermisant propre. Elles n'entraînent donc
pas de variation significative de la température rectale de la Souris Swiss
(test t de Student).
8. 4. INTERACTIONS AVEC L'AMPHETAMINE
MODIFICATION DE LA TOXICITE DE GROUPE.
8. 4. 1. Méthodologie
Les essais sont réalisés sur des lots de 10 souris males groupées
dans des cristallisoirs de verre de 20 cm de diamètre et de 10 cm de hauteur
fermés par un couvercle grillagé.
Nous avons étudié les interactions avec la toxicité de groupe,
amphétaminique en adoptant une dose d'amphétamine proche de la DL 50 . Cette
technique permet d'objectiver, soit un antagonisme (diminution de la létalité)
soit une potentialisation (augmentation de la létalité).
Le tartrate de déxamphétamine est administré par voie intrapérito-
néale (40 mg/Kg) 60 minutes après l'administration par voie I.P de lupanine
ou de spartéine.
La létalité est notée d'heure en heure pendant 4 heures, puis
aux 6ème, 8ème et 24èmes heures.
8: 4. 2. Résultat.
Les résultats obtenus à la 24ème heure (nombre cumulé de morts)
font l'objet du tableau n032 suivant
----
LETALITE SUR
10
SOURIS GROUPEES
TEMOINS
SPARTEINE
LLPANINE
7
9
6
TABLEAU 32 : Interaction des 2 substances avec la toxicité de groupe amphéta-
minique.

1
1
-
-
1
1
1
1
1
TEMOINS
1 SPARTEINE
7
Ik
1
LUPANINE
35
Ik
1
1
TEMPS
1
1
m9
9
1
m9
9
1
1
en min
r----------------1----------------1----------------r----------------T----------------T----------------1
1
1
M+ S.E.M.
1 % VARIATION
1
M+ S.E.M.
1 % VARIATION
1
li + S.E.M.
1
% VARIATION
1
1
1
1
1
1
1
1
1
T----------------T----------------T----------------T----------------T----------------T----------------T----------------T
1
0
1
37°22±O,23
1
-
1
37°32±O,22
1
-
1
37 0 40±O,17
1
-
1
1 Avant trai t.
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
15
1
37°07 ± 0,21
1
- 0,40
1
37°60 ± 0,19
1
+ 0,75
1
37°30 ± 0,25
1
- 0,27
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
30
,37°02 ± 0,34
1
- 0,54
1 38°14 ± 0,22
1
+ 2,20
1 36°90 ± 0,36
1
- 1,34
1
1
45
1
37°58 ± 0,21
1
+ 0,97
1 37°32 ± 0,29
1
0,00
1
37°32 ± 0,25
1
- 0,21
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
60
1 37°48 ± 0,23
1
+ 0,70
1 37°52 ± 0,40
1
+ 0,54
1 37°22 ± 0,27
1
- 0,48
1
1
75
1 37°30 ± 0,27
1
+ 0,21
1 37°60 ± 0,29
1
+ 0,75
1 37°42 ± 0,44
1
+ 0,05
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
90
1
37°26 ± 0,26
1
+ 0,11
1
37°60 ± 0,27
1
+ 0,75
1
37°24 ± 0,30
1
- 0,43
1
1
lOS
1
37°50 ± 0,15
1
+ 0,75
1
36°96 ± 0,43
1
- 0,96
1
37°22 ± 0,24
1
- 0,21
1
1
1
°
1
1
1
1
1
1
1
120
1
36 92 ± 0,23
1
- 0,81
1
37°06 ± 0,39
1
- 0,43
1
37°18 ± 0,21
1
- D,59
1
1
135
1
37°07 ± 0,18
1
- 0,54
1
36°84 ± 0,57
1
- 1,29
1
36°82 ± 0,21
1
-
l,55
1
:
ISO
1
37°20 ± 0,27:
- 0,05
:
36°62 ± 0,47:
- 1,88
:
37°10 ± 0,27
1
- 0,80
1
1___
1
1
1
1
1
1
1
Tableau31: Action directe des deux substances sur la t~mpérature rectale.
......
......
co

~
La lupanine à 35 mg/Kg et la spartéine par voie T.P n'antagonisent
pas la toxicité de groupe. De plus, le fait que la létalité de 100 %n'a pas
été atteinte dans le lot témoin rend les résultats difficilement interpré-
tables.
8. 5. INTERACTION AVEC LE PENTOBARBITAL.
8. 5. 1. Méthodologie.
La détermination du temps de latence, du pourcentage d'animaux
endormis et de la durée moyenne du sommeil consécutifs à l'injection de pento-
barbital (40 mg/Kg I.P) permet de déceler une éventuelle interférence médi-
camenteuse, les dépresseurs du système nerveux central intensifient ces
activités, les stimulants, au contraire les antagonisent.
Les traitements par la lupanine ou la spartéine sont pratiqués
30 minutes avant l'injection du barbiturique. La
latence d'endormissement
est appréciée par le temps mis à perdre le réflexe de redressement et le
réveil par la réapparition de ce réflexe.
8. 5. 2. Résultat.
Le tableau 33 résume l'ensemble des observations.
L'analyse du tableau 33 montre que la lupanine à 35 mg/Kg et la
spartéine à 7 mg/Kg entrainent des variations négligeables dans le temps
d'endormissement ainsi que dans la durée du sommeil au pentobarbital.
8. 6. INTERACTION AVEC L'OXOTREMORINE
L'oxotrémorine est un cholinergique qui entraîne chez la souris
des effets d'origine centrale (hypothermie et tremblements) et des effets
périphériques (salivation, pleurs, diarrhées).
8. 6. 1. Méthodologie
L'hypothermie se mesure à la température rectale toutes les
30 minutes pendant 2 heures.
Les tremblements sont cotés de 0 à 3 toutes les le minutes jusqu'à
30 minutes puis toutes les 30 minutes pendant 2 heures selon le barème suivant
il 7 mg / kg

l
1
1
1
1
L t
1
Temps d'endormissement
1
Durée du sommeil
1
l O S
1
(secondes)
1
(minutes)
1
f--------------t--------------------------t--------------------------f
1 Témoins
1
361 ~ 39
1
42 ± 4
1
1
1
1
1
T--------------T--------------------------T--------------------------T
1 SPARTEINE
1
399 ± 24
1
53 ± 7
1
1
1
1
1
T--------------T--------------------------T--------------------------T
1 LUPANINE
1
378 ± 23
1
40 ± 2
1
1
1
1
1
Tableau 33: Interaction des 2 substances avec le pentobarbital
(Moyennes ~ S.E.M.)

o
absence de tremblement
1
les animaux tremblent seulement lorsqu'on les saisit par la
queue, le tremblement pouvant persister fugacement lorsque les souris sont
replacées dans leur cage.
2 : les animaux tremblent de façon intermittente, le tremblement
étant accentué par la manipulation.
3 : les animaux tremblent de façon permanente.
Les signes périphériques (pleurs, salivation, diarrhée) sont
appréciés par une méthode de tout ou rien (soit 1 ou 0) toutes les 30 minutes
pendant 2 heures.
Les substances étudiées ont été administrées 30 minutes avant
l'injection d'oxotrémorine (0,5 mg/Kg I.P).
8. 6. 2. Résultats
Les résultats sont regroupés dans les tableaux 34,35,36
L'analyse de ces 3 tableaux montre que la lupanine et la spartéine
aux doses étudiées n'interfèrent pas avec les effets centraux et périphériques
de l'oxotrémorine.
8. 7. DISCUSSIONS ET CONCLUSIONS GENERALES
SYNTHESE DES RESULTATS.
Globalement, les différents tests mis en oeuvre afin de déceler
une activité des 2 alcaloïdes dans le domaine du système nerveux central
se sont révélés négatifs. Certes, ces résultats ne doivent pas être mis
au créd it d' une absence dl act i vité et pour cause. Nous essayerons d' argumen-
ter nos résultats et d'analyser les causes éventuelles de cet echec :
- D'abord la dose: nous l'avons choisie en tenant compte du
fait que la présente étude s'inscrit dans le cadre d'une étude pharmacologique.
Le 1/5 de la DL
parait donc être la limite supérieure, sinon, cette étude
50
passe dans le domaine de la toxicité. A titre de comparaison, nous pouvons
invoquer les résultat obtenus sur le chien où l'activité ganglioplégique se
manifestait à 5 mg/Kg pour les 2 alcaloïdes, et même dès 1 mg/Kg
pour
les effets tensionnels.
- Le nombre de tests utilisés: il ne nous a pas paru opportun
de les multiplier étant donné que tous ceux qui ont été effectués se sont
révélés négatifs.

122
[
INDEX
DE
TREMBLEMENTS
(0 à 3)
1
1 Somme des
LorS
1--~;-:~:-I--;~-:~:-1--;~-:~:-1--~~-:~:-r--;;-:~:-1-~;;-:i:-I
1
6 ind~x
\\
T-------------1---------T---------T---------1---------T---------1---------r-----------r
1
1
2,3
1
2,4
1
2,0
1
1,1
0.,6
1
0,1
1
B,5
1
1
TEMOINS
I±O,2
I±O,2
\\±O,2
!±O,I
±O,2
l±o,1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
2,1
1
2,0
1
1,8
1
1,4
0,6
1
0
!
7,9
1
SPARTEINE
I±O,2
I±O,2
I±O,2
I±O,2
±o,21
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
2,2
1
2,4
1
2,2
!
1,3
0,5
1
0
1
8,6
1
LUP ANI NE
1 ± 0,2
1 ± 0, 2
1 ± 0, 2
\\ ± 0, 2
± 0, 2
1
1
1
!
1
1
1
1
1
1
Tableau 34: Interactions avec les tremblements à l'oxotremorine
(Moyenne ± S.E.M.)
APRES OXOTREMORINE
Il
AVANT
LOTS
1
OXOTREMORINE
T-----------r-----------T-----------T-----------T
1
1
1
30 min
1
60 min
!
90 min
1
120 min
1
r------------T----------------1-----------T-----------1-----------1-----------T
1
1
37,9
1
32,0
1
31,3
32,3
1
34,2
1
1
mOINS
1
±
0,2
1 ±
0,3
1
±
0,5
±
0,4
1 ±
0,3
1
I l !
1
1
1
1
SPARTE!NE 1
38,0
1
31,9
1
30,6
32,4!
34,4
1
1
1
±
0,2
1
±
0,4
1
±
1,1
±
O,~
! ± 0,4
1
1
1
1
1
1
1
! LUPANINE
1
38,1
1
32,0
1
31,5
32,6!
34,5
1
!
1
±
0,2
1
±
0,3
1
±
0,2
±
0,2
1
±
0,3
1
!
\\
1
1
1
1
Tableau 35: Interactions avec l'hypothermie à l'oxotremorine
(Moyenne ±
S.LM.)

1 :
l
EFFETS
PERIPHERIQUES
DE
L'OXOTREMORINE
- - - - -
-
-
1
1------------------------------------1-----------------------------------T-----------------------------------,
1
LOTS
1
PLEURS
1
SALIVATION
1
DEFECATION
\\
l
,--------,--------,-----------------T--------T--------r--------1--------r--------,--------T--------T--------r
1
1 30 min 1 60 min 1 90 min 1120 min 1 30 lIin 1 60 lIin" 1 90 min 1 120 min 1 30 lIin
i 60 lIin 1 90 min 1 120 lIin 1
t------------r--------,--------r--------r--------r--------,--------r--------,--------t--------T--------,--~-----T--------r
1
TEMOINS
1
0,8
1
0,4
1
0,4
!
0
1
1,0
1
1,0
1
0,5
1
0,2
1
0,5
1
0,1
1
0,3
1
0,2
1
1
l±o,1
I±O,2
I±O,2
1
-
I±o,o
I±o,o
I±O,2
l±o,1
I±O,2
l±o,1
l±o,2
l±o,1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
SPARHINE 1
0,7
1
0,3
1
0,1
1
0,1
1
0,8
1
0,7
1
0,5
1
0
1
0,4
1
0,1
1
0
!
0,1
1
1
1 ± 0,2
1 ± 0,2
1 ± 0,1
1 ± 0,1
1 ± 0,1
1 ± 0,2
1 ± 0,2
1
-
1 ± 0,2
1 ± 0,1
1
-
1 ± 0,1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
l
1
0,5
1
0,1
1
0
1
0
1
0,8
1
0,6
1
0,5
1
0,1
1
0,2
1
0,3
1
0
1
0,2
1
1
LUPANNE
I±O,2
l±o,1
1
1
-
l±o,1
I±O,2
I±O,2
l±o,1
l±o,1
I±O,2
1
l±o,11
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
Tableau36 : Interactions avec les effets périphériques de l'oxotremorine
(Moyenne
± S.E.M.)
......
N
W

- Si nous nous réfèrons à HAZARD (1950) qui, rapportant les actions
de la spartéine sur le système nerveux central écrit: "à forte dose, elle
le déprime", nous pensons qu'il s'agit probablement de dose toxique.
- A l'appui de notre argumentation, nous rapporterons les travaux
de NUCIFORA et MALONE (1971) qui n'ont décelé chez le rat traité par la méme
voie que dans notre étude (I.P), aucune action dépressive spécifique sur le
système nerveux central, sauf une diminution de l'activité motrice, du rythme
respiratoire et une hypothermie, mais avec des doses allant jusqu'à 55,5 mg/Kg.
A cette dernière dose, nous aurions largement dépassé la DL 50 de la spartéine
chez la souris par voie I.P.
- Le problème de la barrière hémato-encéphalique.
Certes, des auteurs (PEBAY-PEYROULA et Coll., 1971) ont rapporté
un cas d'intoxication aigue, 00 ils ont trouvé un taux de 24 mg/Kg dans le
cerveau. Il est donc évident que la spartéine traverse la barrière hémato-
encéphalique, mais après quelle dose administrée? La connaissance du
coefficient de partage eau-lipide des alcaloides aurait permis d'apporter
un élément de réponse supplémentaire.

125
9 - ETUDE DES ACTIONS SUR LES FIBRES LISSES

7 5 (,1
·
1
126
Il a été rapporté dans la littérature (MERCIER, 1948), les
actions de la spartéine sur les fibres lisses digestives. En outre,
les propriétés ocytociques de la spartéine, mises à profit en thérapeu-
tique, témoignent des actions de cet alcaloide sur les fibres lisses
utérines. Ces deux considérations sont à la base de la présente étude
dont le but est de rechercher ces propriétés avec la lupanine.
Elle comporte deux parties:
- L'étude de l'action directe de chaque alcaloide et son
interaction avec des substances contracturantes connues (Acétylcholine,
Chlorure de Baryum) sur un modèle biologique courant: le duodénum
isolé de Rat.
- L'étude de leur action directe sur les fibres lisses utérines
dont le modèle est représenté par les cornes utérines de lapine non
gravide.
Devant le faible nombre d'essais qui ont été effectués,
il ne sera rapporté que des résultats qualitatifs.
9. 1. ETUDE SUR LES FIBRES LISSES INTESTINALES
9. 1. 1. Méthodologie.
On enregistre les contractions spontanées du duodénum isolé
de Rat selon la méthode de MAGNUS (1904) et on observe l'influence des
alcaloides
à différentes concentrations ajoutés au milieu de survie
(Tyrode) sur le tonus de la préparation, sur l'amplitude de ses contrac-
tions. Dans le cas de l 'ëtude des interactions, ces deux paramètres sont
observés en ajoutant au milieu de survie, soit de l'acëtylcholine (1 mcg)
soit du chlorure de baryum (1 mg), 30 secondes avant l'addition des
alcaloides.
9. 1. 2. Protocole.
Sur un rat de 150 à 200 g, assommé puis saigné par section des
carotides, on pratique une laparotomie médiane et on prélève rapidement
un fragment de duodénum. Un fragment de 2 cm de longueur est installé

127
dans une cuve de la ml, contenant du Tyrode maintenu à 37° C et oxygéné.
Après tarage et étalonnage du dispositif d'enregistrement (Physiograph MK III!
NARCO BIO SYSTEMS), la préparation y est connectée. à l'aide d'un capteur
(Microdisplacement myograph Transducer (F-50 NARCO).
Les alcaloïdes ont été étudiés à des concentrations molaires
allant de la -9 à la -2.
9. 1. 3. Résultats
9. 1. 3. 1. Action propre (fig n033 et 34 ).
Dans nos conditions expérimentales, les effets stimulants de
la spartéine n'apparaissent qu'à partir d'une concentration de la -4 M,
alors que la lupanine manifeste ses effets excitants dès la concentration
de la -7 M. L'examen des enregistrements montre que les modifications
engendrées par les deux alcaloïdes
concernent essentiellement l'amplitude
des contractions de l'organe isolé.
9. ,1. 3. 2. Interaction avec l'acétylcholine (fig n035 et 36)
Les deux alcaloïdes, quelle que soit la concentration, n'ont pas
interféré avec les effets contracturants de l'acétylcholine. On n'observe
ni antagonisme, ni potentialisation, le tonus et l'amplitude des contractions
n'ayant pas changé sous l'action des deux alcaloïdes.
9. 1. 3. 3. Interaction avec le chlorure
de baryum (fig nO~ et 38)
Ce n'est qU'à la concentration de 10-4 Mqu'on observe un léger
antagonisme avec la lupanine (fig n° 37 ). Par contre, aucune interaction
avec la spartéine n'a pu étre observée dans nos conditions expérimentales.
9. 1. 4. Discussion.
En concluant les actions de la spartéine sur l'intestin isolé,
MERCIER (1948) écrivait: "... et nous avons constaté la grande variabil Hé
des effets exercés par cet alcaloïde sur l'intestin isolé ... ".
Effectivement, il ne nous a pas été possible de reproduire les mémes
effets avec les mêmes doses de spartéine. d'un essai à l'autre.

128
SPARTEINE
SPARTEINE
7
10- M
10-6~
SPARTEINE
3
10-
M
Figure33: DUODENUM ISOLE DE RAT: ACTION DIRECTE DE LA SPARTEINE

129
LUPANINE
7
10-
M
..--i--
. . 1
J • .
- _ . , - - - , - - - ~-+-+--+-4----11-+-
~
.
i
i
. - 1-.- .- ---+-+-+--+--+.,tlll-h-
... ·I·-~·-i···-'-~--I.-+--+--+--'"
••_ _~l~.
Figure34: DUODENU~ ISOLE DE RAT
ACTION DIRECTE DE LA LUPANINE

130
I i i
1
1---
-1
1
-
~!
-i -1----1
1
.-- --1
1
1
1
-,
\\
ACH
Lavage
Lavage
ACH
1 acg
1 -cg
Figure35 : DUODENUM ISOLE DE RAT: INTERACTION DE LA LUPANINE AVEC L'ACETYLCHOLINE
ACH
Lavage
SPARTEINE
ACH
Lavage
ACH
1 _cg
10-5
1 _cg
1 acg
M
Figure 36 : DUODENUM ISOLE
INTERACTION DE LA SPARTEINE AVEC L' ACETYLCHOLIIiE

131
Bac! 2
Lavage
LUPANINE
Bacl2
Lavage
1 mg
IO-4 M
1 mg
Figure 37: DUODENUM ISOLE DE RAl : IN1ERAC1ION DE LA LUPANINE AVEC LE CHLORURE DE BARYUM
lavage
SPAR1EINE
Bacl
lavage
Bacl
2
2
IO-SM
1 mg
1 mg
Figure 38: DUODENUM ISOLE
INTERCATION DE LA SPAR1EINE AVEC LE CHLORURE DE BARYU~

Quant à la lupanine, ses actions stimulantes propres sont plus
constantes. L'absence d'interactions des effets des alcaloïdes avec ceux
de l'acétylcholine signifie que leur action ne passe pas par un mécanisme
neurotrope. Dans ces conditions, leur effet ne pourrait s'expliquer que par
une action directe sur les fibres lisses.
9. 2. ETUDE SUR LES FIBRES LISSES UTERINES
9. 2. 1. Méthodologie.
La méthodologie suivie est celle préconisée par la Pharmacopée
Européenne (1975). Les conditions techniques sont les mêmes que celles
décrites pour l'étude sur le duodénum isolé, sauf la température qui a été
maintenue à 32° C afin d'éliminer les contractions spontanées.
9. 2. 2. Protocole.
Sur une lapine non gravide, assommée puis saignée par section
des carotides,.une incision de l'abdomen est pratiquée afin de dégager le
corps utérin. Le fragment de cornes utérines prélevé est installé selon les
mêmes modalités que dans le cas de l'étude sur le duodénum isolé.
9. 2. 3. Résultats
La spartéine commence à exercer des actions qU'à partir de la
concentrati on de 10 -4 M, acti ons qui deviennent manifestes a 10 -3 (fi g nO 39 ):
Quant à la lupanine, elle possède également des actions sur les fibres
utérines, mais moins marquées que celles de la spartéine.
9. 2. 4. Discussion.
Comme nous pouvons le constater, les deux alcaloïdes possèdent
des actions propres sur les fibres lisses utérines. Il y a cependant lieu
de remarquer que cette action ne s'obtient qu'à des doses relativement
fortes.

133
,.
'; --;
1
_._ _ J
1
,
l
'
L. .
_
~
1
1
Lb
,...,.
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.. _.....
__....:::..1----:_.1'--
~~
........
1
t 1
SPARTEI NE
SPARTEINE
-4
5
10
M
10-
M
. _ !.. --~_.
i :
,
.
1
i
- - 7 - ._". --,- - ".
!
SPARTEINE
3
10-
M
1
: __L
,
1
1
1
1
i
i-;-'
1
1
,...
i ._ J .
1
,
l
,
,
.
1
1
\\
1
..
1. ' i it .
LUPANINE
. LUPAlil NE
5
-4
10-
M
10
M
:\\i'\\..
t . . .
LUPANINE
-2
10
M
Figure 39
UTERUS DE LAPINE :
ACTIONS DIRECTES DE LA LUPANINE ET DE LA SPARTEINE

134
9. 3. CONCLUSION
A travers les résultats obtenus, les deux alcaloïdes exercent
des actions propres sur les fibres lisses. Dans nos conditions expérimentales,
les deux alcaloides se sont révélés évidemment actifs vis à vis des fibres
lisses digestives
et utérines. Leur mécanisme d'action n'est pas de type
neurotrope puisqu'il
n'interfère pas avec celui
de l'acétylcholine sur
le duodénum. Nous nous demandons surtout, en ce qui concerne la spartéine,
s'il est possible de parler d'effet stimulant en raison de l'inconstance
de ses effets.
Vis à vis des fibres lisses utérines. la spartéine s'est
révélée plus active que la lupanine, justifiant son utilisation thérapeutique.

CONCLUSIONS

Le présent travail, sans étre exhaustif a permis d'étudier quelques
aspects de la pharmacologie et de la toxicologie de la lupanine.
- Du point de vue méthodologie générale, sa proche parenté
structurale avec la spartéine nous a servi de base pour établir nos
protocoles expérimentaux, discuter nos résultats et émettre des hypothèses.
Le fait que toutes les actions de la spartéine, décrites antérieurement
soient retrouvées, témoignent de la fiabilité de nos résultats concernant
la lupanine.
- La toxicologie de la lupanine est qualitativement identique
à celle de la spartéine, l'intoxication aigue entraînant les mémes symptômes.
L'atome d'oxygène supplémentaire de la molécule de lupanine diminue sa
toxicité: les doses létales sont plus fortes que celles de la spartéine
chez la souris, les manifestations cardiaques plus tardives chez le
cobaye.
- La pharmacologie des deux alcaloïdes se caractérise par un
certa in nombre de propri étés COlllnlUneS et des différences :
. Dans le domaine cardiovasculaire, chez le chien, la spartéine
à faibles doses, entraîne d'abord une légère hypertension fugace avant
l'installation d'une hypotension plus durable. Quant à la lupanine, elle
entraîne systématiquement une hypotension.
Chez le chat, la spartéine est hypertensive alors que la
lupanine demeure toujours hypotensive .
. Les deux alcaloïdes interfèrent avec la réactivité du
système nerveux autonome en potentialisant 1 'hypertension adrénergique
et en antagonisant la transmission ganglionnaire. Ce dernier caractère
est à mettre au compte des propriétés ganglioplégiques qui se manifestent
à la même dose pour les deux alcaloïdes. Cependant, la spartéine se diffé-
rencie de la lupanine, par son impact différent sur les ganglions sympathiques
et parasympathiques, alors que cette dernière bloque simultanèment les
deux systèmes.

1371,
L'étude in vitro de la liaison des deux substances aux récep-
teurs nicotiniques mis en jeu dans la transmission ganglionnaire a permis
de démontrer que leur affinité est identique. Cependant, il est à remarquer
que le modèle des récepteurs nicotiniques étudié est d'origine centrale
et il est probable que les récepteurs nicotiniques centraux ne soient
pas strictement identiques à ceux de la périphérie.
Dans ces conditions, en nous basant sur les hypothèses émises
antérieurement, la rapidité d'action, voire mêMe la relative puissance
d'action de la lupanine vis à vis du ganglion sympathique par rapport
à la spartéine doit
s'expliquer par une plus grande aptitude à pénétrer
dans les ganglions.
Vis à vis du système nerveux central, les deux alcaloïdes
n'ont entrainé aucune action centrale manifeste à des doses pharmaco10giques~
La connaissance de leur coefficient de partage eau-huile p0urrait apporter
un élément de réponse supplémentaire quant à leur aptitude à traverser
la barrière hémato-encéphalique.
Enfin vis à vis des fibres lisses, les deux alcaloïdes exercent
des effets stimulants, mais ceux de la spartéine sont très variables.
Certains faits demeurent d'interprétation difficile et deman-
deraient un complément d'expérimentations:
- Il en esta i ns i pour la potenti al i sa t i on de l' h.l'!Jertens i on
adrénergique. On comprend mal que des substances qui exercent des -effets
hypotenseurs propres potentialisent une hypertension. A notre avis, il
s'agirait probablement d'une "hypersensibilité de dénervation" (Loi de
Cannon) .
En effet, l'action gang1ioplégique des deux alcaloïdes, à l'ori-
gine d'une baisse du tonus sympathique pourrait étre rapprochée de l 'hyper-
sensibilité de dénervation qui se traduit par une exagération des réponses
post-jonctionne11es.
- Il en est de même pour le Mécanisme de l'inversion de la pres-
sion artérielle qu'ils induisent sous l'action nicotinique excitante de
l' acétylcho1 ine

138
Les conditions expérimentales permettent d'exclure l'intervention
des récepteurs muscari niques et nicotiniques.
- Enfin l'étude des paramètres pharmacocinétiques permettra
sans doute de mieux cerner les différences entre l'aptitude de chacun
des alcaloïdes à traverser les membranes biologiques.

139
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148
ANNEXES

Annexe nO 1
149
COMPOSITION DE L'ALIMENTATION DES ANIMAUX
COMPOSANTS :
1 - Orge. blé. mais
2 - Remoulage
3 - Soja. poisson
4 - Composé minéral Vitaminisé U.A.R
GARANTIES AUX 100 KG
Au Maximum
Humidité
13 %
Matières cellulosiques
5 %
Matières minérales
6 %
Au minimum
Matières azotées totales
17 %
Matières grasses
2.5 %
VITAMINES
A
750.000 UI/lOO KG
D 3
200.000 UI/lOO KG
GROUPE B

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lroduit :
Spartéine 1 mg/Kg
Anima 1
Chien n° 1
Sexe
'oie :
1. V•
f1â 1e
Poids :
10 kgs
ACTIONS SUR
FREQUENCE
PRESSION ARTERIELLE (mm Hg)
FREQUENC!
~PS
CARDIAQUE
RESPIRATO
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152
tnnexe nO 4
1
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Lupanine 2,5 mg/Kg
Animal
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LV
Sexe :
mâle
Poids : 10 kgs
1
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i
153
1
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2,5 mg/Kg
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1
1. V.
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+ 10
1 12
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+ 16,2
- 3
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165
181
+ 16,2
+ 6
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2
-
-

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154
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- 2,9
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156
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Sexe:
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Lupanine 7,5 mg/Kg
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1. V.
Sexe :
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177
142
153
- 6
- 11
- 10
215
+13
6
0
1
~nesthésie

159
TABLE DES MATIERES

160
Pages
INTRODUCTION
1
It~E PARTIE: DONNËES BIBLIOGRAPHIQUES SUR LES
5
ALCALOÏDES DES LUPINS
1
STRUCTURE
ET PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES DES
6
ALCALOIDES DES LUPINS
1-1
STRUCTURE
7
1-2
PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES
10
1-3
RELATIONS PHYSICO-CHIMIQUES ENTRE LA SPARTEINE
10
ET LA LUPANINE .
2
PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES ET TOXICOLOGIQUES DES
12
ALCALOIDES DES LUPINS
2-1
HISTORIQUE
13
2-2
GENERALITES
14
2-3
LA SPARTEINE
16
2-3-1
Toxicologie
16
2-3-2
Pharmacologie
16
2-3-2:"1
Actions cardiovasculaires
17
2-3-2-2
Propriétés ganglioplégiques
19
2-3-2-3
Actions sur le système nerveux central
20
2-3-2-4
Propriétés ocytociques
20
2-3-2-5
Autres actions
21
2-3-2-6
Conclusions
21
2-4
LA LUPANINE
21
2ÈME PARTIE : ÉTUDE EXPERIMEN
22
3
TOXICOLOGIE
23
24
3-1
CONDITIONS GENERALES DES
3-2
ESSAIS PRELIMINAIRES
24
3-2-1
Détermination de la DLo
24
3-2-1-1
Protocole
25
3-2-1-2
Choix des doses
25
3-2-1-3
Résultats
25
3-2-1-4
Discussion
25
3-2-2
Observation des animaux
27
3-2-2-1
Principe
27
3-2-2-2
Protocole
29
3-2-2-3
Résultats
30
3-2-3
Evolution de la croissance des animaux
30
3-2-3-1
Méthodologie
34
3-2-3-2
Résultats
34
3-2-3-3
Discussion
34

161
3-2-4
Conclusions
35
3-3
DETERMINATION DE LA DL
35
50
3-3-1
DL
par voie IP.
35
50
3-3-1-1
Méthodologie
35
3-3-1-2
Résultats
36
3-3-2
DL
par voie per os
36
50
3-3-2-1
Méthodologie
36
3-3-2-2
Résultats
38
3-3-3
Etude comparative et discussion générale
38
3-3-3-1
Sparteine 1. P/L upanine 1. P
40
3-3-3-2
Sparteine P.O/Lupanine P.O
40
3-3-3-3
Sparteine I.P/Sparteine P.O
40
3-3-3-4
Lupanine
I.P/Lupanine
P.O
40
3-3-4
Conclusions
40
3-4
ETUDE DE LA TOXICITE CARDIAQUE CHEZ LE COBAYE
41
3-4-1
Matériel et méthode
41
3-4-2
Interprétation des enregistrements électrocardiogra-
42
phiques
3-4-3
Résultats
42
3-4-3-1
Modifications de l'électrocardiogramme
42
3-4-3-2
Dose minimum mortelle
44
3-4-4
Discussion
44
3-5
CONCLUSIONS GENERALES A L'ETUDE TOXICOLOGIQUE
45
4
ETUDE DES EFFETS SYSTEMIQUES CARDIOVASCULAIRES ET
46
RESPIRATOIRES CHEZ LE CHIEN
4-1
MATERIEL ET METHODE
47
4-1-1
Principe général
47
4-1-2
Protocole expérimental
47
4-2
RESULTATS PAR ANIMAL
48
4-2-1
Chien nOl
48
4-2-2
Chien n02
48
4-2-3
Chien n03
49
4-2-4
Chien n04
49
4-3
RESULTATS GLOBAUX
50
4-3-1
Pression artérielle systolique
50
4-3-2
Pression artérielle diastolique
50
4-3-3
Conséquences sur la pression artérielle moyenne
50

162
4-3-4
Fréquence cardiaque
55
4-3-5
Fréquence respiratoire
55
4-4
DISCUSSION
55
4-5
CONCLUSIONS
56
5
ETUDE DES EFFETS SUR LA REACTIVITE DU SYSTEME NERVEUX
58
AUTONOME CHEZ LE CHAT
5-1
PRINCIPE GENERAL
59
5-2
METHODOLOGIE
59
5-2-1
Exploration du système sympathique
59
5-2-2
Exploration du système parasympathique
59
5-2-3
Exploration du système histaminergique
59
5-3
PROTOCOLE EXPERIMENTAL
60
5-4
RESULTATS
60
5-4-1
Actions sur la PAS et la PAD
60
5-4-1-1
La sparteine
60
5-4-1-2
La lupanine
73
5-4-2
Actions sur la fréquence cardiaque
83
5-4-2-1
La sparteine
83
5-4-2-2
La lupanine
83
5-5
CONCLUSIONS GENERALES
86
6
ETUDE COMPAREE DES PROPRIETES GANGLIOPLEGIQUES
88
CHEZ LE CHIEN
6-1
MATERIEL ET METHODE
'89
6-2
STIMULATION DU NERF PNEUMOGASTRIQUE
90
6-2-1
Protocole
90
6-2-2
Résultats
90
6-2-3
Discussion et conclusion
93
6-3
SUPPPSSSION DE L'ACTION NICOTINIQUE EXCITANTE
96
DE L'ACETYLCHOLINE
6-3-1
Principe
96
6-3-2
Protocole
96
6-3-3
Résultats
96
6-3-4
Discussion
99
6-4
OCCLUSION DES CAROTIDES
99
6-4-1
Méthodologie et principe
100
6-4-2
Protocole
100
6-4-3
Résultats
100
6-4-4
Discussion
100
6-5
CONCLUSIONS GENERALES
102

7
RECHERCHE D'UNE AFFINITE IN VITRO POUR LES
103
RECEPTEURS CHOLINERGIQUES
7-1
PRINCIPE GENERAL ET DEFINITIONS
104
7-2
ETUDE SUR LES RECEPTEURS MUSCARINIQUES
106
7-2-1
Isolement des récepteurs
106
7-2-2
Mise en oeuvre de la réaction
106
7-2-3
Résultats
107
7-3
ETUDE SUR LES RECEPTEURS NICOTINIQUES
107
7-3-1
Isolement des récepteurs
111
7-3-2
Mise en oeuvre de la réaction
111
7-3-3
Résultats
112
7-4
DISCUSSION ET CONCLUSION
112
8
ETUDE DES EFFETS CENTRAUX
PROFIL PSYCHOPHARMACOLOGIQUE
115
CHEZ LA SOURIS
8-1
PRINCIPE GENERAL
116
8-2
CONDITIONS GENERALES D'ETUDE
116
8-3
ACTIONS SUR LA TEMPERATURE RECTALE
116
8-3-1
Méthodologie
116
8-3-2
Résultats
117
8-4
INTERACTIONS AVEC L'AMPHETAMINE
117
8-4-1
Méthodologie
117
8-4-2
Résultats
117
8-5
INTERACTIONS AVEC LE PENTOBARBITAL
119
8-5-1
Méthodologie
119
8-5-2
Résultats
119
8-6
INTERACTIONS AVEC L'OXOTREMORINE
119
8-6-1
Méthodologie
119
8-6-2
Résultats
121
8-7
DISCUSSIONS ET CONCLUSIONS
SYNTHESE DES RESULTATS
121
9
ETUDE DES ACTIONS SUR LES FIBRES LISSES
125
9-1
ETUDE SUR LES FIBRES LISSES INTESTINALES
126
9-1-1
Méthodologie
126
9-1-2
Protocole
126
9-1-3
Résultats
127

l
164
1
9-1-3-1
Action propre
127
9-1-3-2
Interaction avec l'acétylcholine
127
9-1-3-3
Interaction avec le chlorure de baryum
127
9-1-4
Discussion
127
9-2
ETUDE SUR LES FIBRES LISSES UTERINES
132
9-2-1
Méthodologie
132
9-2-2
Protocole
132
9-2-3
Résultats
132
9-2-4
Discussion
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132
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CONCLUSIONS
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CONCLUSION
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BIBLIOGRAPHIE
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ANNEXES
148
TABLE DES MATIERES
159