UNlVERSITÊ DE NANCY fi
.U.E.R:'D~ UNGYISTIQUE GÉNÉRALE ET APPLIQUÉE

LES MORPHEMES VERBAUX
.
ET L'ASPECT EN YORUBA
,

,
"
,;
THÈSE
De Doctorat de 3" cycle
présentée par
IGUE/IGE Akanni Mamoud
.'
Jury: MM. BOURQUIN
SCHENCKER
HOLLEC
Décembre 1978

UNIVERSITE
DE
NANCY
II
U,E.R.
DE LINGUISTIQUE GËNËRALE
ET APPLI QUÉE
LES MORPHE~1ES VERBf-IUX ET L' ASPECT EN YORUBA
Thèse 'de D~ctorat du 3e cylîe présentée
l GUË / IGE AKANN 1 MAMOUD
,
DECEMBHE
1978
Jury
M. G. BOURQUIN
~1. SCHENCKE R
M. H. HOLLEC

I\\u ,te)l.me. de. c.d~,.t(!. ë.twi.I.:~,
l(L MÜj_\\ he.u){.('Li.X cf 1 od~~e./.'l,~(>./(
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à lofJ.'~ C.(~(LX ql.l-L mr ont a~d.? pGUlL .ta ntl'HQ.A a
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Je da.L6 d'abo!'l.d Jrc.rne.llcù'Jc mon V)/lQ.CfCLl..'l. de. .thè..':.c
,\\L'II/,.Lu.lJt. Guy BO trr<Q.U HI , p.'!.o 6e.M~lLh il CCI r-Clc.(d~.tΠd!',!> U~Lttt(~<'l de
f)r'!lCV 1r (Wi... (h'llU'l,t tou.te .t'.1l prJLÜÔe de. In!'.-6 )f.e.c.hc/I.dle...~, m' Ct
,:,Ulib!l'lU do.l'!J.l me~) e.66o!r)·~
dan!> W1(J. amb/.aI1c.(~ t.OU-10U/T/.) c.omr-J·'tê.lIen'!\\,{'-Jc-
Je. do,i_~ aMJ.J.[ bencicoup aux P-'r.06e.Me.U/L.6 G. b,\\()[GNET ct
B. POTTTER de. t 1 Lirr..i..veM-Ué. de. .ta So!tbonJ'U! qUA.. orr..t acc.e.pté. de..
dJ.-o c.U..J.:e.Jl a.ve.c.. mo,( de. .ta ~ lf~té.ma.L(.que. d <:,6 mo.f(phi?J.lJQ/.) ve.Jtbaux.
Je.. .!J(W J'1.e.c.oY/.naA..f.J.Ôant à meA c.o.tlèglL(06, A~~6,6Ü.lL!t-6 D. OKE,
, ,
O. O~IELARAN,Y.
OLA13IYI, L TUFUOR de..t'UnA...v(J-M,Lté. d'ILE
.IFE, au
N/.gé.,ua. ; il Mctd(!.mo~e,Ue. Nùo.l'.e. de. GASPERI ; il Me.,6.6-i.e.UM SCHENCKER,
COLlùMB,
LAUNEY de l'UI1..{ve~'L6,{.ti! de. NANCY TI, dont: R.CA C.oI1Mi,û e..t
.f.C.,6
,!lllgg eA ..ti.ol'tJ.l ml Ol1-t é...té. 0QJ1;t ptr.éue.ux..
Je. Jl.eme.ltcA.e Œga.fe.mqnt .r.'U~t.-i.v('/t-6 ..{té d'ILE
1FE au. N~9éJria
pou../;. loY/ .6ûltt..t.e.11 n,L~w.n('..J..e.JL

·
A FEU MON ONCLE YEKINI SAROUKOU
;
, ,

BUT ET JUSTIFICATION DE CE TRAVAIL
1
INTRODUCTION
3
Situation linguistique de l'Afrique Noire
3
Linguistique et langues africaines
7
ia langue Yoruba et sa place parmi les
langues africaines
13
CHAPITRE l
TEMPS OU ASPECT EN YORUBA ?
20
1.
Le verbe en Yoruba
20
2.
Bref exposé et critique de
quelques grammaires Yoruba
36
3.
Valeurs verbales des langues
africaines
78
CHAPITRE II
LANGUES DITES "A ASPECT"
82
1.
Le système verbal du russe
83
2.
Le système verbal de l'arabe
classique.
90
CHAPITRE III
DEFINITION DE L'ASPECT
96
1.
Réflexions générales
96
2.
La notion d'aktionsart
101
3.
Définition de l'aspect
103
4.
Conclusion
126

CHAPITRE IV
CONTENU DES MORPHEMES VERBAUX
130
1.
Remarques préliminaires
130
2.
Contenu des morphèmes verbaux
132
2.1. Points de vue de nos prédé-
cesseurs
132
Conclusion
161
3.
Etude systématique des formants
165
3.1. Remarques préliminaires
165
3.2. Systématique des morphèmes
169
CHAPITRE V
EMPLOIS ASPECTUELS DES FORMANTS
196
1.
Remarques préliminaires
196
2.
Les di~férents aspects et leur
interprétation
207
CONCLUSION GENERALE
262
BIBLIOGRAPHIE
266
. ','

-1-
r"
BUT DU PRESEN'P TRAVAIL ET JUSTIFICATION
Le système verbal yoruba constitue l'un des do-
maines les plus controversés de la linguistique yoruba.
En effet,
la définition des catégories temps et aspect
n'a pas fait
l'unanimité des gy~mmairiens et linguistes
yoruba : la présence de la catégorie temps dans la plu-
part des grammaires yoruba 'd'une part, celle d'un système
hybride comportant les deux catégories temps et aspect
chez P.O. OGUNBOWALE d'autre p~rt, enfin l'emploi de
certaines terminologies
(temps inaccompli, temps habituel,
temps continu)
évoquant plus l'aspect que le temps en
témoignent.
Ce matentendu vient de ce que l'on ne s'est jamais
livré à une analyse approfondie des morphèmes verbaux qui
jouent un rôle considérable dans la formation des aspects,
et non des temps comme l'ont montré à tort la plupart de
nos prédécesseurs qui se sont servis de termes inadéquats
sans tenir compte des particularités de la langue étudiée.
Leur approche comportait des risques puisqu'elle part de
concepts peut-être étrangers à la langue pour en donner la
description linguistique. Seule une approche sémasiologi-
que, c'est-à-dire celle qui part des formes de la langue
pour arriver au contenu, éviterait à notre avis, des con-
o
clusions hâtives et fausses.
Il convient donc d'examiner
les formes et de voir si elles présentent les mêmes carac-
tères que celles des langues dites à
"aspect" ou à
"temps".
Le présent travail voudrait essayer de combler cer-
taines lacunes. Nous nous efforcerons, dans la mesure du
possible, de relever les erreurs et de reclasser les phéno-
mènes dans les domaines qui leur sont propres.

-2- r
Nos vues diffèrent de celles de nos devanciers
sur trois points.
D'une part ils ont été influencés par
les grammaires des langues généralement plus connues
(que le yoruba)
tandis que nous abordons le yoruba direc-
tement. D'autre part ils ont négligé l'interprétation des
morphèmes verbaux tandis que nous avons été amenés ~ les
analyser en recourant à la psychosystématique. Enfin,
notre recherche s'est basée sur un travail minutieux des
énoncés et des textes yoruba.

- ] -
INTRODUCTION
SITUATION LINGUISTIQUE DE
L'AFRIQUE NOIRE
Pour sa population, environ 180 millions d'habi-
tants,
l'Afrique Noire compte un nombre considérable de
langues, plus d'un millier, soit à peu près le tiers des
langues du monde.
Au Nord, on distingue deux familles de langues
nilo-saharienne à
l'Ouest et nilo-charienne à l'Est.
Le Nilo-saharien
(6 millions)
comprendrait notam-
ment le Songhai du Niger,
le Kanuori du Tchad et le Forier
du DarFoun au Soudan.
Le Nilo-charien ou le Soudanique
(20 millions)
est divisé en "Soudanique central" avec
les parlers du bassin du Chari, du Tchad
(Sara), de la
République centrafricaine
(Sango)
et de l'extrême Nord
(Azande et Moroumangbetou)
et Soudaniq~e oriental avec
ceux de Nubie et du Bahr el Ghazal au Soudan naguère
dits "nilotiques" et ceux des grands lacs
(Louo, Masai)
dits Nilo-Chamitiques.
Les autres groupes appelés Nigero-Congolais ou
Nigritiques, grouperaient d'une part les groupes nigéro-
guinéens de l'Afrique Occidentale et d'autre part les
groupes bantous de l'Afrique Centrale, Orientale et
Méridionale.

-4-
Lt~S groupes ni.gerü··-9uinéens qui rassemblent 80
mJL!. lons de locuteurs sont au nomb:re de sept.
: 9.-~!-,~_!:"e
~~~:Ü~1Qg.~.? vers les côtes ùe Guinée : le t-1"'lndinque, ex-
nJqeI'o"·s6néqalai s
(Bambara
11 millions)
le I<ran,
ex
Eburneo Llbé:rien
(2,5 millions)
;
le Kwa,
ex Eburnéo
[l,Jhoméen
(Yoru.ba,
Ibo,
Ewé,
Fon, l\\kan
(32
mil1ionf.:)
el:
1 1 Ijo,
e;: bas-NiCJérian
(700 000)
;
t ..~...?.i..::~_J:.1ant.o_~!e2
1\\:; bë'11.·toT.de occidental,
ex sénéqalo-guinéen
(Fu.lani ou
foulb~, ~volof, Sérère, et.c ... ~) millions)
;
le ba!1toid •.'?
central ou gour ex voltaIgue
(Mo~si, Sénoufo, etc ...
12 mill ions)
;
le ban toide or ient.al ou semi -bantou ex
nigero-camerounais
(Tiv,
Ibibio, Bamileke}
9 millions).
Le groupe bantou va du Sud du Cameroun au centre
de l ' Ougandé.J,
du Kenya,
du No:rd du Zaïre à la Répub Ll..que
Sud Africaine.
Ce groupe qui rassemble une centaine de
langues compte à peu près 5 rni.llions de locut.eurs.
Les Kholnides constituent les groupes des langues
des Hottentots, des Bochimans,
des Sandawês de Tanzanie
aux langues à
clic
(150 000)
qui ne s'apparentent pas
du tout aux a.utres groupes.
A côté de cette multiplicité des langues, on note
en nfrique la présence de quatre zones héritées de la
colonisa1:ion
:
fra.nS2.~l2b.or~~ (du Cap Vert. au lac Tang anyka)
~.!:~.9:J'_?E.hone
(Côte de Guinée,
des Grands Lacs au Cap)
(de la Guinée au Canal de Mozambique)
groupant au total 38 ~tats.
Les langues étrangères,
à savoir le français,
l'anglais,
l'espagnol,
le portw3ais, constituent les

-5-
setiles langues officielles pou~ia plupart de ces Etats.
Malgré ce baLéli~me et cette présence de langues
étrangères, l'Afrique compte des langues dont le nombre
de locuteurs est élevé : le Swahili, le Hausa,' le Yoruba,
l'Ibo, le Mandingue, le Kikongo,
le Wolof,
le Lingola,
le Zoulou, le Kirundi,
le Kinyarwanda, etc ...
On distingue, au Nigéria, par exemple, trois
grandes langues locales :
le Hausa, qui est aussi présent au Niger et au
Cameroun, est la langue maternelle de plus de
30 millions d'habitants
le Yoruba qui est aussi parlé au Bénin
(ex Dahomey)
et au Togo
(plus de 16 millions de locuteurs)
-
l'Ibo:
8 millions.
Ces trois langues dont le nombre de locuteurs
représente les 3/4 de la population,
jouent un rôle très
actif dans la vie administrative, économique et cultu-
relle, grâce à la politique linguistique dont elles béné-'
ficient.
Le Swahili qui est la langue officielle du Kenya
et de l'Ouganda, la langue nationale de la Tanzanie,
constit~e en Afrique la langue la plus dynamique devant
le Hausa et le Yoruba.
Au ZaIre, quatre langues jouent un rôle véhicu-
laire de grande importance:
le Kikongo
(3 millions) ,
Bas-Zaïre;
le Lingala (1,5 millions), Nord-Ouest;
le
Tshiluba (2 millions), et le Swahili au Sud.
( En Afrique du Sud, le Zoulou (5 millions)
le

~6-
Xhosa
(5 millions)
; le Tsawana (2 millions)
; le Seso-
tho (2 millions),
jouent un rôle véhiculaire non négli-
geable. Le Luganda avec 2,5 millions, en Ouganda
le
Kinyarwanda (7 millions)
au Ruanda;
le Kirundi
(5 mil-
lions)
au Burundi;
le Belba en Zanbie, ne remplissent
qu'une fonction locale et sont donc limitées à l'inté-
rieur de leurs frontières.

-7-
LINGUISTIQUE ET LANGUES
j\\FRICAINES
Du point de vue linguistique,
l'entrée des langues
africaines dans l'actualité est récente.
Il Y avait plusieurs raisons a cela. La linguis-
tique en tant que science ayant pour objet les phénomè-
nes linguistiques en général, science de la langue et des
langues, n'a connu son essor en Afrique que très récem-
ment, plus précisément dans les années 60, alors que
cette nouvelle discipline était familière a l'Europe
depuis le XVIIIe siècle grâce aux recherches qui permi-
rent de découvrir que le sanscrit, langue ancienne et
sacrée de l'Inde, était apparenté au latin et au grec,
ainsi qu'à l"intérêt porté aux découvertes dans le domai-
ne des langues indo-européennes. En outre, les premiers
travaux de recherche en Afrique avaient été parfois le
fait des non-spécialistes étrangers qui, connaissant mal
les langues et leur accordant peu de rigueur, affirmaient
que celles-ci ne consistaient qu'en quelques centaines de
mots complétés par des gestes.
Il convient d'ajouter qne les langues africaines
analysées ou non, sont concurrencées sur leur propre ter-
rain par les langues européennes, ce qui empêche leur
développement,
limite le nombre des chercheurs dans les
études africaines, ainsi que le nombre d'auteurs et par
conséquent, le nombre de lecteurs.
Malgré cette passivité, on peut pourtant parler
d'une certaine linguistique africaine remontant au siècle
dernier. Mais en réalité,
il e~1stait déjà des travaux

-8-
S~l."!:· ls~:o Jang1.l~:~s afrJcaines dont. les i;1uteur~:; éta1ent éh':::;
lit!. ::;:,: :Lonn a 5.,!::e.:3 catholique~;
ou prote~:télnts non Af:r::i.c<:1.in;:.;.
;:'[11' 8~';f~rrlflle.
la première qrarml!aire Kikongo fut publié:c
F!f1.
:i (:, :,9 à Pnml2 pa r le Pèp;~ Jacinto BRUSCIOTT'O di VE'l'HALLA
à partir dGS traductions et compil.ations de vocabulaires.
l'1ais C0I't;ü.ns auteurs afr .ica ins islami sés
(T-!iJusa, Peuhl.
Swahili)
produisirent des oeuvres antêrieurès au XVe si~­
cie gr~ce ~ l'alphabet aj~mi introduit en Afrique Noire
~'"
~
1
1
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J' - -:1 b ., ",
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rd.!.
J ..... .::>
·l.t", C,H
~"
.1.c.Ll . . ._].gnc. ...'-" ...
gue ~e~ r::_.Em.l ... l~, ptO.:l·-
niers de cette linguistique africaine ont été pour la plu-
p8rt des Allemands,
suivis de près par les Anglais,
les
Belges et
plus tard les Français, qui, de 1854 ~ )940
publi~rent d'importantes oeuvres:
-
Comparative Grammar of South African Languages -
1862-
1369 -
~1ilhelm BLEEK
•. prJlygJ.otte P.fricana,
1854, S.VI.
KOELLE.
Deux atltn~s Allemands de renommée mondiale, Carl
r'~EI:'iHOF et D. WEST'EFU'tANN s'intéressèrent aux langues ban'-
tou,
guJ,n§ennes et soudanaises.
Depuis qllclque temps, des recherches sur la syn-
taxe des langues africaines ont fait disparaltre tous les
.Tn:lt:hes elui les entourai(?nt,
E~·t de ce fait, corrigé le's
fau~ses notions qu'on avait au sujet de la nature e~ de
la structure de ces langues. En effet, ces recherches ont
mis en relieE sur le plan phonétique et phonologique,
un
1
certain nombre de traits intéressants qui constituent
d'énorme,; r ichcl,SPS.
Par ail leu rs, malgré le retard en
]. ïnqt\\ü: U,r'Jue su.r 1.' Europe r
retaxd dû à la civilisation de
l '
J " "
cra_lte et au manque d'écriture, les langues africaines
ont relevé tr~s tôt le d§fi, du moins certaines d'entre
e l l e s :
le Hausa,
le Swahili,
le Yoruba,
le Wolof,
le

-9-
Pl!Jsieur!3 rechl:?.!:ches oI~e étè e[f(~ctué(?s·
ri 1.' In",'"
titut d,l? FOUP1\\11 B]\\Y en Si~~rra Le.cme sur le Yorub;), par
.Jc'hn
F./\\Bl\\N (lHJO-'l 83'2),
,:le-nt. les
f:raVé\\l,IX
furcn't conU,n,I';;;',
par 5':1..I111-'e1 CPO\\.<.rTHER,
un
Yoruba!
(l'Ji
se dif;t:Lngud P,:H' fr,'~;
études sur les langues du Nigéxia.
Les premiers jouln~ux
(paT: exemple "IWE IRüHIN")
j ouèren t
BUS si
un rôle imper'·
tard: et servirent de moyen de communication entre leE
Nlg0rlàns et des missionnaires et horr~es d'affaires hri-
tann Jqups.
JA~f3 prôh:(',g de St .Tose ph de NGUZOBIL, au S;::n(~""
,
.
9;:11,
~
}'i
t
la::,sserent (
.,mport.an.s t-~'
" ,

f'
_ravaux sur J,e W01,()
,
~!:)'?rE~;,l t
Uyul.a,
~1alinke, BamlJara, Susu ;
(150 traVi:\\\\JX sur le \\~Glo:r:
ent.re 1732 et 1898)
;
Crebo
(1838-18'77)
;
Dualél
(1942).
Le SWAhili comporte la documentation la plus abondante
et v~3t'iée
-
1ère gl':amHu.i.re S'..;abi l i ,
par J. L.
KRl\\PF,
If):10
-
Dictionnaire Swahili, Londres,
1882
;
.- GramtnaLre Swahili, PÈ'r:e Charles SAECLEUX, 1909 ;
- Hi'lnëibook of Swahili,
H170, et exercices,
1378;
-
Swahili grarnmar Longmans,
London,
1944.
DE, plus, le ~::wahilJ a LlIJ8 li ttérature florisE:ante.
Selon la tr~dition orale,
les premiers travaux connus re-
Illont.ent
très 10ir1 dans le passf~. Le Hausa qui constitue
la langue la plus importante de l'Afrique de l'Ouest
(envJ,ron 30 millions de locuteurs)
utilisait l)aj~mi.
Depuis 1960 on constate un réveil daris les recher-
ches sur l~s langues africaines. Beaucoup d'Universi~ês
sont dotées de départements d'étude~ africaines qui se
consacrent aux êtudes linguistiques. Au Nigéria, par exem-
ple,
il e~iste des sections d'études africaines ayant des
!;"ToTral'nnleS
spéciaux pour l'étude scientifique des langues

-10- .
En 1956 naissait le West African Languages Survey
dont le but était d'aider les chercheurs dans le domaine
linguistique. En 1961, au Premier Congrès International
de linguistique Ouest africaine,
le West African Linguis-
tic Society fut créé, remplaçant ainsi le Survey. De nom-
breuses revues virent le jour
- The Joural of West African Language,
- African Language Review,
- Africana linguistica, Tervuren (Belgique)
(Annales du musée royal de l'Afrique Cen-
trale) ,
- Studies in African linguistics, Los Angeles,
-
Bulletin de la Société d'études des langues
d'Afrique, Paris
(S.E.L.A.F.),
- Comptes-rendus du groupe linguistique d'é-
tudes chamito-sémitiqu.es.,.(.G.L.E.C.S.) , Paris.
" / I ; ( RIC4/~\\
'
/ .'<t>\\
If..C.~'
i ,.. ~,-~.I'
.Ir;-"
~ 1
Des congrès et des réuniory'€'
sE(; ,font sUi~yis depuis
t
b
d
h
h
f
"
~ - (t:-----"d /III /' \\ >J'l
e
nom re
e c erc eurs a rlcalns',on
'0nrue une,' arge con-
~'s'\\
~'"
tribut ion à la linguistique afric~~ne. Mais J~;najOrité
''::s:, "'---~ v'l
des linguistes africains appartien~'à.Bx pay,%\\\\l;anglophones.
-,.,:,~
Au total,
la linguistique moderne a eu un grand
impact sur les langues africaines, mais faire des recher-
ches sans parler des problèmes que posent les langues
est impensable ; or la linguistique peut apporter ses
services dans un domaine particulier en Afrique,
à savoir
la politique d~s langues, ou plus précisément, les langues
et l'enseignement.
Dans de nombreux pays africains l'enseignement
est encore dispensé en langues étrangères. Or il a été
prouvé qu'une bonne base dans la première langue s'impose
pour des raisons d'ordre linguistique, psychologique et
culturel. Les langues européennes qui concurrencent sur
le terrain ce Iles d'Afrique sont minoritaires puisqu' ellt:!s

-11-
ne sont parlées que par \\~% de la population. Au Sénégal,
par exemple, les enquf}t.eE: 'ont montré que le français est
pratiqué en famille par 0,2% de la population sénégalaise
tandis que 90% de la même population utilisent le Wolof.
Il en va de même en génér<:l1 dans les pays africains fran-
cophones.
Il est donc très urgent de réhabiliter et d'inté-
grer les langues africaines dans le développement, du
moins celles qui rassemblent un·~rand nombre de locuteurs
-telles le Bambara, le Fon,
le Wolof,
le Swahili, le Yo~
ruba,
le Hausa, etc ... et qui jouissent d'une grande dif-
fusion, ayant acquis depuis longtemps une fonction véhi-
culaire indéniable-.
Les recherches ont montré gue les langues africaines
ont les propriétés requises pour assumer une fonction
d'enseignement.
Il faut donc une politique qui leur confé-
rerait le statut de véhicule d'~nseignement, de culture
et d'information.
Ceci est d6jà partiellement réalisé dans quelques
pays anglophones dont les langues sont largement utilises
dans l'enseignement depuis l'époque coloniale. L'usage des
langues locales dans ces régions d'Afrique est fort effi-
cace. En effet, plus de 70% d'élèves accèdent au secondaire.
Ce mode d'enseignement leur dongera en outre la capacité
~
.. ,.~
de pouvoir lire des journaux locaux, pouvant s'infor~er
ainsi en langues locales des nouvelles internationales et
locales. En revanche,
la rupture entre la vie scolaire et
extra-scolaire est manifeste ches les élèves qui subissent
l'enseignement en langues étrangères, environ 60% des
sujets ayant fréquenté
le primaire accèdent au secondaire.
Il importe donc que l'Africain apprenne à J.ire et à écrire
dans sa propre langue ou en tout cas, dans une langue afri-
caine qu'il comprend.

l '"l .
- .~-
Une telle politi"~ue eptraine deux problèmes es-
sentiels : la contribution des ~angues africaines aux
activités culturelles et aux programmes d'alphabétisation
d'une part, et à leur transcription d'autre part.
Ici et là on enregistre encore des problèmes,
surtout dans les pays francophones oU une politique
linguistique est plus ou moins absente ou mal appliquée.

. :: .....
. :,<::"
-13.;;
LA LANGUE i{OHUBA ET SA PLACE
PARMI LES LANGUES AFRICAINES
'~
Parlée par 16 à
20 millions d'habitants dans une
.~::' .
aire géographique couvrant l'Ouest du Nigéria, à savoir
les nouveaux Etats d'Ogun, Ondo, Oyo, Kwara, Lagos, Togo,
Bénin (ex-Dahomey),
le Yoruba n'est pas restreint à l'A-
frique.
En effet, le Yoruba est présent aussi aux U.S.A.
(chez les Noirs} et il transparait dans la littérature
cubaine et dans les offices religieux au Brésil oü i l
n'est pas complètement éteint.
La transcription de la langue yoruba date de 1844,
année oü le Révérend Samuel CROWTHER (un Yoruba)
fit son
premier sermon en Yoruba, à Freetown
(Sierra Leone)
après
avoir traduit les premiers chapitres de St Luc 1 ; V 35.
Pour la première fois donc,
le Yoruba devenait
une langue écrite. Mais deux grands problèmes restaient
alors posés:
la traduction et l'orthographe.
Avant S. CROWTHER, un certain nombre d'explora-
teurs, entre autres BOUDICH et CLAPPERTON, mentionnaient
déjà dans les appendices,de l~drs journaux un certain
nombr~_.. de mots yoruba, mais il se souciaient fort peu de
la bonne orthographe. John C.
RABAN, un Allemand qui
s'était beaucoup intéressé à la langue yoruba,
s'efforça
de développer un système d'orthographe propre aux sons
yoruba. Bien qu'il ait des connaissances limitées dans
la langue,
il fit d'importantes suggestions en ce qui
concerne les marques diacritiques et les tons. Sa grande
contribution fut p~ut-être son. influence sur les études
;il

-14-
linguistiques de CROWTHER;' M.D. AVEZAC, un chercheur fran-
çais, analysa la langue y~ruba et sut faire d'importantes
suggestions sur l'orthographe grâce aux renseignements
qu'il eut
(sur la langue yoruba)
par l'intermédiaire
d'un certain OSIFrK9DE.
En Europe, la transcription du Yoruba faisait par-
tie du problème général que posaient des centaines de
langues auxquelles étaient confrontés des Missionnaires
et des ethnographes en Asie, Afrique et dans d'autres
parties du Monde.
Un mouvement -qui avait pour chef de file le
comte VOLNEY, un philosophe français et dont le but était
de simplifier les langues orientales en remplaçant leurs
alphabets compliqués par des alphabets européens- vit
rapidement le jour.
Madame Hannah HILKHAM de la "Society of Friends"
visita l'Afrique de l'Ouest trois fois,
de 1824 à 1830,
prêchant la valeur des langues vernaculaires et luttant
pour une orthographe simple et claire.
Les différentes missions qui se sont succédées
en Afrique et surtout la "c. t-L S." dirigée par Henry VENN,
secrétaire général de -1841 à 1872,
insistaient sur le
fait qu'une orthographe standaff~ faciliterait de beaucoup
l'impression de la Bible et l'apprentissage des lang~es
par les Missionnaires, et enfin l'enseignement aux indi-
gènes. Parmi les Missionnaires,
signalons le Révérend
S.W. KOELLE,
le Révérend J.F.
SCH~N qui fit d'importants
travaux sur le Hausa.
Les Missionnaires traduisirent des portions de la
Bible, des hymnes et des missels. Ils tinrent des confé-
__
1

-15-
rences pour discuter des~problèmes posés par l'orthographe.
Mais les décisions prises par ces Missionnaires n'étaient
pas toujours approuvées par tout le monde. Le Révérend
W. KNIGHT
(de la C.M.S.) -qui s'occupait de l'i.mpression
et des publications, décida avec VENN de ne pas mettre
les accents dans les missels, ceux-ci, affirmèrent-ils,
seraient plutôt utiles dans les livres de grammaire pour
faciliter la prononciation.
Ils ajoutèrent que "toutes les
marques non indispensables ne peuvent qu'accro!tre les
difficultés des indigènes qui apprennent à lire, et leur
apprendre à lire est notre objectif".
En 1860, le Yoruba était devenu une langue écrite
et son orthographe trouvait des solutions. A mesure que
les Missionnaires étendirent leurs oeuvres et augmentèrent
leur personnel, le nombre d'auteurs yoruba et de chercheurs
s'élargit. GOLLMER traduisit les contes de Bibel du Dr Karl
qu'il fit imprlmer en Allemagne. Le Révérend David HINDERER
tr"aduisi t
le "Pilgrim' s progre{~" de Bunyan. Parmi les
Yoruba, outre S. CROWTHER, ·on trouve le Révérend THOMAS,
roi d'Abéokuta, dont les traductions méritent d'être men-
tionnées.
Les Pasteurs Méthodistes produisirent quelques
hymnes et des prières.
Au cours de la Conférence de 1875 à LAGOS, qui
réunit 25 délégués, d'importantes décisions furent prises
1. sous les voyelles e et 0, on mettra non un
point, mais un trait
(qui leur sera collé)
Ex.
f
;
~
2 •
on transcrira désormais gb
(et non bh ou b)
3.
on transcrira p
(et non kp)
4 . dans les noms nasalisés u ou r seront retenus

-16-
Exemple
:
','
l.
a)
o comme dans a/)a,wçu ;
ab-i.ltÇ!u
(un malade)
o~uwpu ; dwpu
(tortue)
b)
u comme dans adanu
(et non adanÇl)
ade.nu
altun
;
ùw
(et non inp).
5. Les accents
a)
toutes les monosyllabes ayant le ,ton haut
ou bas porteront les marques tonales
Exemple
:
Ité.
= plâtrer
Jt~
=
son, sa
b)
dans les polysyllabes ayant le même ton,
seule la première syllabe portera la
marque tonale
:
Ex.
gadugudu = gadagada.
c)
dans les polysyllabes, quand le ton s'é-
lève ou s'abaisse sur la dernière syllabe, cette dernière
portera la marque tonale
(ton haut ou bas)
selon le cas :
Ex.
aigb~
afadamr
d)
dans les polysyllabes, quand le ton s'é-
lève sur la première syllabe du mot et s'abaisse sur la
dernière syllabe ou vice-versa,
les tons seront utilisés
selon le cas
:
Ex.
: 9 ù.dug Jdu
:::
iguane vénéneuse.
6.
n
sera maintenu devant
w
dans
nwçn
(pronom per-
sonnel -
3e p~rsonne du pluriel)
lorsque
awpn
(eux)
n'est pas utilisé.
n
sera omis lorsque
nwpn
est
complément d'objet.

-17-
'l..
Ex.
NW9l'1 1;0 .t~
Ils ne sont pas partis.
Awa. fla /t-<- w~ n
Nous ne les avons pas trouvés.
De même le pronom personnel 2e personne du plu-
riel sera
ony-<-n
quand il est sujet, mais
ny-<-n
r
quand
il est complément d10bjet :
Ex.
fny-<-n kd /t-<- w9n
Vous ne les avez pas vus
NW9n k~ pe. ntjin
Ils ne vous ont pas appelés.
7. Afin de m.iJèux distinguer les homonymes on utilisera les
consonnes doubles
Ex.
abbe.. ::
sous
apatta
::
roche
babba
::
père
e.mm-<-
esprit
-<-j~bba
::
règne, gouvernement
pb'ba
::
rOJ"
• "
j
pflkon
::
coeur
~ Ilflç
::
mari.
8. Quand la présence d1un nom ét d1une préposition forme
un adverbe,
ils seront écrits ensemble
Ex.
o wa .e.i-oke.
o wa lafle.

-18-
9. On imitera la façon anglaise d'écrire les noms propres
en Yoruba,
sauf au cas où l'écart entre l'original et
l'imitation est grand.
10. Les alphabets seront prononcés: a, bi, di, e, ~, fi,
gi, gbi, hi,
i,
je, ke,
l i , mi, ni, 0, 9, pi, ri, s, si,
t i , u, wi, yi,
(g sera' toujours dur)
-
(p aura le son de
kp) .
Depuis le XIXe siècles le Yoruba a
joui d'un dé-
.
veloppement fort rapide. En Afrique, après le Swahili, au
Nigéria après le Hausa,
le Yoruba constitue la langue la
plus importante au point de vue numérique puisqu'elle est
parlée par plus de 16 millions d'habitants.
Apparteriant au groupe Kwa,
la langue Yoruba pos-
sède une littérature florissante qu'entretiennent les
auteurs de grande renommée
: Df~ANO ; FALETI ; BABALOLA
ADEBOYE ; ABIMBOLA ; A.
AKINWUMI
; OLABIMTAN
: J.F. ODUNJO.
En outre, elle a eu l'avantage de connaître de nombreuses
études à partir du XIXe siècle, depuis les oeuvres de
S. CROWTHER jusqu'à nos
jours:
Grammaire Yoruba -
S.
CROWTHER,
1852 ;
Grammaire Yoruba -
De GAYE et BEEWFT,
1914
;,
· La Langue Yoruba
(in Histoire des Yoruba -
S. JOHNSON,
1921)
Introduction à
la la~~e Yoruba - J. Ward, 1952
· Grammaire et Dict~onnaire Yoruba - J.O. OELANO,
"1958
Dictionnaire moderne Yoruba -
R.C.
ABRAHAMS, 1958
· Grammaire Yoruba - A., BAMGBOSE,
1966.
D'importantes recherches ont été faites récemment
sur la langue Yoruba.
La culture est véhiculée par un grand
nombre de revues appuyées par des émissions radiophoniques

-19-
et télévisées. Les Yorubaphone~.• diposent des hebdomadaires
Iwe Irohin Yoruba, Gboungboun, et~ ...
L'emploi du Yoruba se trouve légalement protégé
au Nigéria comme langue d'enseignement. C'est la langue
nationale des Etats de l'Ouest. Mais un domaine lui est
encore disputé par l'anglais:
l'Administration. Au Bénin
et au Togo i l est absent à l'école.
Le Yoruba comprend envl~on 20 dialectes tels que
Ondo, Oyo, Ijesa, Ife,
Ije~u, Egba, etc ... qui peuvent
être différents les uns des autres phonologiquement et
lexicalement, et dans une certaine mesure, grammaticale-
ment.
Pour le besoin de l'éducation,
l'écriture et le
contact entre des gens parlant différents dialectes, le
type de Yoruba utilisé est une "koinê" qui peut être ap-
pelée le Yoruba standard.
Ce Yoruba standard est basé;
sur le dialecte d'pY9'

-20-
CHAPITRE l
TEMPS OU ASPECT EN YORUBA ?
1.- Le verbe en Yoruba.
Il n'est pas superflu de redéfinir le verbe en
Yoruba étant donné les débats le plus souvent contradic-
toires que soulève cette partie du discours.
Eh effet,
le lecteur des grammaires traditionnel-
les Yoruba est vite déçu par l'absence de définition du
verbe.
Par ailleurs,
les grammaires modernes -quoique
souvent plus explicites- loin de le satisfaire, ne lui
offrent que la difficulté du problème.
/fii-cA·7vÈ~;.,
Chez le premier grammair ie~~Î0rûb~7.\\CROWTHER (1J
peu de pages sont réservées aux v,{tr0e.sAq,l,li sontl' classés
'TJ
(~
.vl E
\\ ' ,
~_ ----~! :r:
de la façon suivante
:
~,s ~ ~tj;!
\\ . .
'b,
"Il Y a trois sortes de ver'~.~,~~,~
-
les verbes actifs qui admettent des compléments
-
d'objet
Mo
ko,
.:takaltda
J'ai, écrit un livre
(1 J S.
CROWTHER -
1852
Gltamma~ and Vocabufalty 06 .:the.
Yoltuba Language..

-21-
-
les verbes passifs sont formés en préfixant
ou
nwon
aux verbes actifs comme
A (zr
ta.(zaJtda
Un livre est écrit
- dans les verbes neutres, le sens est complet
sans aucun substantif qui suit :
Mo
.6ubu
Je suis tombé
Iya
.6un
Maman s'est endormie
h rl
y a une autre espèce de verbe formé à l'aide
d'une préposition qui pourrait être appelé "verbe composé"
actif et transitif,
les noms e~les pronoms qu'ils gou-
)"
vernent sont toujours placés entre les composantes ver-
bales
:
Ba
suivi de
wi
blâmer, punir
Baba
bd.
m..<..
wi
Papa m'a puni
Va
suivi de
{ojù
=
être clair
o da wa {ojù
Cela est clair pour nous "
Après CROWTHER, d'autres chercheurs ont parlé du
verbe dans leurs travaux. Mais ceux-ci ne nous rensei-
gnent que sur leurs classifications dont la grammaire de
CROWTHER avait déjà fait mention, mais de façon succinte.
Cette absence de définition du verbe en Yoruba a
conduit les grammairiens modernes à essayer à leur tour

-22-
-::;
de reposer le problème qui a ~ naitre deux Ecoles.
Selon A. BAMGBOSE
(21
"l'Ecole de la grande dé-
finition" accepte comme verbe tout mot non nominal dans
le groupe verbal, y compris quelquefois les auxiliaires,
tandis que "l'Ecole de la petite définition" accepterait
comme verbes seuls les mots qui peuvent figurer dans une
phrase minimale.
Exemples
:
d i~
Il est allé
d ba. w9 Yl
ip
Il est allé avec eux
d ba. wCjYl
La première Ecole acceptera
i9
aller, et
ba. =
avec, comme verbes tandis que la seconde Ecole -tout en
rejetant
ba.
parce qu'il ne peut pas figurer dans une
phrase minimale- accepte seul
ip
comme verbe.
Tous les grammairiens s'entendent toutefois sur
la catégorie de
ip
=
aller qui est un verbe, mais le
désaccord se trouve centré sur les mots comme
ni
= à,
dans
; '~i
= dans
~u~u
=
plutôt; tete
= vite
ti
ma.a.
et
n.
(2)
A.
BAMGBOSE - The Va/tUba. Ve.Jtb
PhJta..6e. "wha.t..i.6 a. ve.Jtb
in YaJtuba.",
pa.ge. 11.
Le..6 e.xe.mpie..6 .6ant du même. a.ute.uJt.

-23-
Considérons les phrase~ suivantes
(3)
;;1
o ~à a~q ni ~na
Il a acheté du tissu hier
d J~ i~u ~i ikun, ~~
Il a mangé de l'igname
. d i{
owo
~a
a~ç
Il a acheté du tissu avec de l'argent
d ti
~a
a~ç
na
Il a déjà acheté le tissu
Il a même acheté le tissu
o kuku ~a a~ç
Il a plutôt acheté le tissu
o ~da ~a a~çJ na
De toutes les façons
i l a acheté le tissu
Certains grammairiens dont BOWEN et CROWTHER ap-
pelèrent
n~
à, dans;
~i
= dans;
ba
= avec
i {
=
avec prépositions. Pour CROWTHER, ti ; tii~
-
même
; tete
v i t e ;
kuku
=
plutôt; maa,
~aa- =
de
toutes les façons,
sont des verbes auxiliaires tandis que
pour BOWEN ce sont
des particules auxiliaires.
Ida WARD a abondé dans le même sens. En effet,
pour elle les premiers éléments de chaque combinaison
verbale soulignés dans les phrases suivantes se compor-
tent comme des verbes
:
(3 )
Le~ ex.empie~ ~ont de AWOBULUYI dan~ "What i~ ve~b
YO~LLba" .

-24-
d ba m-t f..9
Il est allé avec moi
cf I1ba. mi i~
Il va avec moi
cf ti
ba
m-<.
i9
Il a été avec moi
Yi.-o
ba
mi.-
{~
Il ira avec moi
- cf tUYl
U
tt~
Il l'a coupé de nouveau
- cf
I1tUYl
U
A~
Il est en train de le couper
- cf
ti.-
tUI1
U
tt~
Il lia coupé de nouveau
- Yi.-o
tUI1
U
ttf
Il le coupera de nouveau
On n'est pas tombé d'accord non plus sur le sta-
tut catégoriel des mots.comme
ga
=
être grand
da.tta =
être bon : dudu
= être noir.
Pour certains de tels mots sont des verbes adjec-

tivables, pour d'autres ce sont des adjectifs prédic~ts
lA. AFOLAYOU - "The. ptte.di.-c.ative. adje.c.tive. al.> a gtta.mmati-
c.a{ c.ate.gotty il1 Yottuba.}.
On trouve chez AWOBULUYI
(1963)
sept critères
pour déterminer le statut verbal en Yoruba :

-25-
1.
Occurence dans la structure
1 NP -
(NP)
t
ou dans une phrase minimale
cl 19
Il est allé
2.
Topicalisation par réduplication
(par exemple

topicalisé donne
l~lo)
l~l~
11~
a
l~
Il est parti effectivement
3.
Interrogation au moyen de l'interrogatif
~l
et le préverbe
~~
K~
Y1~
cf
~ e. ?
Qu'a-t-il fait?
4.
La négation par
ke(
(ne pas)
comme dans
LLt9
kcf
11.{.
cl
lr
Il n'est pas parti, allé
'if,
5.
Choix du suje~ par exémple le verbe
~a
=
acheter, doit admettre un sujet animé
Glu.
~a
a~~
Olu a acheté du tissu
6.
Relativisation comme dans
L~l'~
:t~
if

Le fait qu'if; soit parti, allé
"
"
7.
Choix du complément d'objet, le complément
d'objet du verbe
gb~11
=
planter, doit être
inanimé
dgb~11 ~~lt
Il planta des ignames
\\
.1
'.
~ '-c,

-26-
Conscient peut-être de certaines lacunes de cette
théorie, AWOBULUYI réduisit plus tard ces critères à un
seul: occurence dans la structure
i NP -
(NP)
i.
Toute sa théorie a été battue en brèche par BAMG-
BOSE dans un article "What is a verb in Yoruba" que re-
produit la revue "The Yoruba Verb Phrase".
Pourtant, à lire la définition du verbe par BAMG-
BOSE lui-même dans "l\\. grammar of Yoruba", on constate
qu'on n'est pas plus avancé.
Pour lui, tous les éléments soulignés dans les
phrases suivantes sont des verbes
:
l bcfa.
j c(ba.
ni
Même s ' i l est roi
A a. kuku
m~
nkankan
Naturellement nous ne savons rien
Mdc{
br!
w~n
f..9
J'irai avec eux
A Q.
d~
f..~
~
~a.
Q.
Et il ira l'acheter avec cela
Ils vont voir le chef de culte
Il précise que
ibaQ.;
kulw
=
plutôt, sont des
préverbes,
bet et ~
des verbes dépendants; ete.~ = verbe
libre. Et il définit le verbe comme tout "mot" autre que
le nom et ses qualificatifs pouvant jouer le rôle de
prédicat dans une proposition.

Définir le verbe eh Yoruba n'est donc pas chose
facile et le nombre de définitions le plus souvent contra-
dictoires sur cette catégorie est significatif de la dif-
ficulté du problème.
Qu'est-ce que le verbe? Comment le reconnait-on?
Pour nombre de grammairiens,
le verbe est consi-
déré au départ dans son système spécifique de marque.
VARRON distinguait déjà en latin quatre classes
les noms caractérisés par les cas, les verbes par les
temps,
les participes par les temps et les cas,
les par-
ticules sans temps ni cas.
MEILLET dans "Lirig Hist et ling générale. Les
caractères du verbe, p 175" rejoint VARRON
: "r.t n'y a
en ~éa.t~té que, deux e~pè~e~ de mpt~ dont .ta d~~t~n~t~on
~o~t e~~ent~e.t.te, ~ommune a toute~ .te~ .tangue~ et qll[
~'oppo~ent nettement .t'une a .t'aut~e : .ta ~at~go~~e du
nom et ~e.t.te du ve~be".
La définition de P.
IMBS
(L'emploi des temps ver-
baux en français moderne, p 9)
est plus explicite:
"Le ve~be a pou~ 6on~t~on d'exp~~me~ .te ~ôté
ex~~tent~e.t ou év~nement~e.t d'une ~~tuat~on
ou p~o~è~ ... Le ve~be Jdn~ ~a ~t~u~tu~e'a
d'une pa~t .te ~ad~~a.t (ou'~lmantèmel po~teu~
du ~en~, ~'e~t-a-d~~e de ~e pa~ quo~ je pu~~
d~~t~ngue~ te.t p~o~è~ de tou~ .te~ aut~e~ p~o­
~~~ po~~~b.te~.
V'aut~e pa~t, ~.t y a .ta va~iab.te mo~pho.tog~que
(ou mo~phème) po~teu~e d'un en~emb.te de vd.teu~~
g~ammat~~ale~ qu~ ont pou~ 6on~t~on d'actua.t~-
~e~ .te ~émantème et de~je~mett~e a~n~~ a l'~n-

-28-
te~locuteu~ ou dU lecteu~ Ic'e6t-a-di~e au
de6tinatai~e de l'ln6o~mation communiqu~e
pa~ la ph~a6el de ~econna~t~e le p~OCè6 non
plU6 6eulement en tant que di6tinct de tou6
le6 aut~e~ p~OCè6 p066ible6, mai6 aU66i en
tant que pa~tie int~gnante de la 6ituation
qui e6t l'objet de l'in6o~mation".
Ces définitions multiples dont nous n'avons rete-
nu qu'une partie, se ramènent à trois principales:
-
le verbe, à la différence du nom, est un lex~me
qui implique un procès
le verbe est un lexeme qui implique le temps,
le nom ne l'implique pas;
-
le verbe se dis~ingue du nom par sa morpholo-
gie.
Les définitions sont inacceptables car s ' i l exis-
te des similitudes entre les langues,
chaque langue a
pourtant sa propre structure, aussi est-il dangereux de
transposer tel ou tel fait d'une langue dans une autre.
L'opposition entre le procès et l'objet ne saurait donc
avoir une validité universelle.
Dans certaines langues,
rapporte E. BENVENISTE,
des formes verbales actives ou passives à
la 3e personne
? of
s'emploient comme noms:
nanya : il descend, désigne la pluie ; tlaxowillo-t
c'est autour de lui, est l'équivalent de ceinture.
Un grand nombre de langues amérindiennes,
selon
le même auteur, sont caractérisées par la corijugaison des
adjectifs, des pronoms interrogatifs. D'autres langues

-29-
encore inconnues pourraient nou~ révéler de telles parti-
cularités. Par ailleurs la définition qui fait de la m07
dalité du temps le trait destinatif du verbe doit être
réexaminée à la lumière des observations faites précédem-
ment.
Il est indéniable que nombre de langues possèdent
des formes verbales qui expriment le temps, ce qui ne
veut pas dire que ce trait caractérise toutes les langues.
En Yoruba, par exemple, l~s formes verbales n'ex-
priment que l'aspect.
.
Certaines langues appartenant à la même famille
que le Hopi réservent l'expression du temps a.ux noms et
non aux verbes .
haYl,l.f.
"la maison"
haYl,lp,l.f.
"la maison a~'\\passé" = ce qui était une
maison et ne l'est plus.
Ces observations faites,
i l nous reste à décou-
vrir le verbe en Yoruba en nOU$ basant toutefois sur la
morphologie, le sémantisme et la syntaxe.
Selon la définition morphologique le verbe se
définit. par son système de marque. Considérons les phra-
ses suivantes :
1.
Af.aba
Yl -6aJte
Alaba court / courait
2.
Af.aba
-6aJte
Alaba courut.

-30-
En français la modification des deux phrases est
réalisée par des marques spécifiques ou'
variables mor-
phologiques
(t)
(ait)
(ut). F;W11 revanche, en Yoruba,
on ne remarque aucune modification du verbe où les mor-
phèmes désinentiels sont absents.
La définition morphologique est inutilisable
pour le verbe Yoruba qui, à la différence du verbe fran-
çais, ne connait pas des désinences verbales.
En grammaire traditionnelle,
le verbe se définit
comme un mot exprimant le procès, c'est-à-dire l'action
que le sujet f a i t ;
son état, ou la relation entre l'at-
tribut et le sujet. Cette définition a été reprise par
les grammairiens modernes dont L. TESNIERE pour qui les
verbes sont des mots pleins exprimant l'idée d'un procès
(état"s ou actions) .
o
Omo
na g~
igi
L'enfant coupa le bois
o
Wçn p~
aja
wa
Notre chien a été tué
o
Awp n
ewe.
n dudu
Les feuilles noircissent/noircissaient
o
Kaydode.
g~
Kayode est, était grand
o
Olude.
jf
ah~~f
Olude est étudiant /
était étudiant.
Une telle définition qui repose sur celle du pro-
cès, terme vague,
soulève des objections car, tout comme
le verbe,
le substantif peut aussi exprimer le procès :

-31-
~
n-<-
~m9
na
9 e..
-<-9-<-
L'enfant coupa effectivement le bois
P~pa
n-<-
w9n
pa
aja
wa
Notre chien a été effectivement tué
. g~ga
n~
Kayode
ga
Kayode est/ét~it effectivement grand.
Par ailleurs, l'idée de temps peut aussi bien
s'appliquer au nom et non seulement au verbe. Le Yoruba
possède des expressions comme :
Oiukç
ana
(ancien professeur)
Baiogun
a:t.~j~
(ex-général)
Akçwe.
~.ea
(futur fonctionnaire,
fonction-
haire de demain) .
Selon .la linguistique structurale,
le verbe est
le constituant essentiel immédi~~ du syntagme verbal
1
il se définit par son environnement, c'est-à-dire par le
fait qu'il est précédé d'un syntagme nominal sujet et sui-
vi éventuellement d'un syntagme nominal objet
SN
+
SV
SN.
+
V
+
(SN )
1
2
Exemple
Ojo
~ rkç j/~
Ojo a pris la hôue
SNI
=
Oio
SV
gbe
~ f~ ç
V
=
gbe.
SN
objet
2
~kç

-32-
On peut substituer le SN,
Ojo
par
Sade, Tunde;
le SV par
69
=
casser;

=
trainer.
Ces deux syntagmes se définissent par leur complé-
mentarité fonctionnelle,
c'est-à-dire par leur rôle comme
constituants immédiats de la phrase,
s'excluant récipro-
quement dans leurs substitutions possibles.
De plus,
fi9 =
casser,·6à
= trainer, peuvent commuter avec gbe = prendre
Ojo
gbe
Ojo
6~
Ojo

Les segments
gbe
= porter; 6~
= casser;

trainer, constituants immédiats du syntagme verbal
et précédant le syntagme nominal, et les substantifs
(Ojo,
Sade, Tunde> segments minimaux du syntagme nominal (et
jouant le rôle.de sujet- s'opposent par leurs environne-
ments. Les distributions déterminent ainsi l'appartenance
des segments Ojo,
Sade, Tunde, 6ç, 6à, gbe, aux différen-
tes classes de formes
:
la classe des verbes et celle des
substantifs.
La définition syntaxique ou fonctionnelle s'ac-
comode bien au verbe Yoruba.
Les propriétés distributionnelles des formants ou
morphèmes grammaticaux constituent un critère non négli-
geable pour l'identification du verbe en Yoruba.
En effet on peut définir un élément par sa dis-
tribution et cette description n'exige pas qu'on fasse
appel à
la morphologie et au sens.
Les parties d'une
langue ne se rencontrent pas de façon arbitraire les
unes par rapport aux autres.
Ainsi la distribution des
formants marqueurs d'aspect
est un critère utilisable

-33-
pour l'identification du verbe en Yoruba, soit ce corpus
l
( A)
2
(B)
3
(C)
4
( 0)
- rya
rt
69
odo
-
La mère
est
en train de laver
le mortier
était
maal1
J.>un
IH..
agogo me..je;
Les enfants
ont
l'habitude de dormir
à huit heures
avaient
- ((:9 11
ti
J?un
Ils
ont déjà
mangé
avaient
Ojo
timaan
mu
J.>iga Iti
Ojo
avait l'hibitude de fumer
Baba mi
pata
Mon père
avait l'habitude de porter
le caleçon
J
t ù t
~
l?-
Il
Ie coupe
déjà
Omobiltùt l1â
yi 0 tÙ:1Ci. a
j e.. ul1
La fille
aura déjà conunencé à manger
yioti
dagba
Notre chien
aura déjà grandi
a I;:~a
k"ltù1
Notre professeur avait· l'habitude de chanter
,..
- fwe
na
11
dudu
-
La feuille
est
en train de noircir.
était

-34-
On note que les unités de la colonne 3 (du type
60
=
laver : ~un
dormir ; j~un
=
manger)
sont
toujours précédées d'unités de la colonne 2 (du type
n
mactrl
:ti
amaa . .. ) .
On a donc quelque chose comme
+
+
+
Le fait que les formants dans ce corpus précèdent
obligatoirement les segments du type 3 qui ne sont autres
que les verbes, peut être utilisé pour identifier le
verbe.
On ne saurait donc nég,iger cette contrainte
".1
distributionnelle qui caractérise les formants car aucun
mot dans la langue ne se comporte de cette façon, du
moins toutes les fois que nous avons affaire aux aspects.
L'ensembme de toutes ces remarques sur la dis-
tribution des unités C (les verbes)
nous permet d'assi-
gner à celles-ci des environnements caractéristiques.
On dira donc que toutes les unités qui acceptent de tels
environnements sont des verbes.
Quelques difficultés subsistent.
Comment rendre compte d'une phrase comme
Eni
.te!
n
te.:te.
~
nRan.
gb~
Celui qui croit facilement aux choses,
où le verbe ~ admet l'insertion de
:te.:te
=
vite,

-35-
facilement)
entre lui et le formant
n ?
l i
On ferait tout simplement remarquer que tete
(adverbe)
modifiant le verbe gba n'a qu'une distribu-
tion facultative dans cette phrase qui peut tout aussi
bien prendre la forme suivante
:
~ni
t~ tete
~gba
n~an
gbp
où le formant n a sa distribution normale.
Les définitions notionnelle et formelle sont
impuissantes pour identifier le verbe. Seule la fonction
du verbe dans l'énoncé constitue à notre avis le crit~re
adéquat pour la définition du verbe en Yoruba.
Nous le définirons alors comme le constituant es-
,
sentiel immédiat du syntagme verbal.
Il est identifiable par sa propriétédistribu-
tionnelle, celle d'être prêcédée des ~orphèmes vérbaux,
ou formants,
dans un énoncé.

-36-
TEMPS OU ASPECT EN YORUBA ?
2.- Bref exposé et critique de quelques grammaires
Yoruba.
Il n'est pas aisé d'étudier un problème qui a
déjà préoccupé nombre de chercheurs. Ainsi en est-il des
catégories du temps et de l'aspect.
La tâche est encore
plus délicate lorsqu'il s'agit de relever les contradic-
tions et d'apporter ensuite les correctifs sur des points
qui avaient échappé aux travaux de nos devanciers. C'est
le cas du Yoruba par exemple.
Les cqtégories du temps et de l'aspect en Yoruba
restent très délicates, aussi y a-t-il toujours eu des
divergences de points de vue entre les chercheurs Yoruba.
Pour certains, en effet,
le système verbal Yoruba com-
porte les deux catégories:
temps et aspect.
Pour d'au-
-~.
tres,
seul l'aspect existe. Pour un grand nombre d'au-
teurs, au contraire,
non seulement le temps existe en
Yoruba, mais encore i l y en a plusieurs et le nombre
varie de cinq ou six à dix-huit et même trente-deux
selon les grammairiens.
Avant d'aborder le sujet principal de cette re-
cherche rigoureusement basée sur l'étude des morphèmes
verbaux et de l'aspect en Yoruba,
il est utile de procé-
der à un examen rapide des grammaires Yoruba pour re-
censer les différents points de vue et mieux cerner le
problème.

-37-
Samuel CROWTHER (1852)
a mentionné le temps dans
sa grammaire Yoruba.
"Le présent et le passé indéfini sont pareils"
Exemples
- Mo
{~
Je vais,
je vins
-
Awa
de
Nous arrivons, nous arrivâmes
-
0'
Il dort, dormit
"Le présent, à vrai dire, est plus fréquenunent
exprimé par le signe du participe n et cela indique
que l'action n'est pas encore passée"
EX.
-
Awa
!!.k~
t,,~a"-da
Nous sommes en train d'écrire un livre
- c1
n;ta
aJ.JQ
Tu es en train de vendre du tissu
EI1IJ~fL
!!.-6.L6 ç
Vous êtes en train de travailler
- ri -6 un
{QJ.J an
Il dormi t
l ?~près-midi, il a dormi
l'après-midi
-
~Io
/z9
;ta/za,,-da
n~j 'i;ta
J'écrivis un livre avant-hier,
j'ai
écrit un li~re avant-hier
"Mais le temps est souvent clair sans aucune men-
tion de temps, parce que les.actions étaient déjà passées

-38-
au moment de l'énonciation:
Ex .
-
cf ta
a.6 9
Il vendit des vêtements
Il a vendu des vêtements
- Mo
k9
taka~da
J'écrivis un livre
J'ai'écrit un livre
,
.
0
.6,{..6~
Il travaillè
Il a travaillé
"Le mot "ta»" = complètement fini, est souv~nt
ajouté au passé comme dans
Ex.
cf ~.ü~
ta»
Il finit de travailler
Il a fini de travailler
"Le parfait
(Perfect)
et le Plus-que-parfait
sont semblables et expriment une allusion au présent,
quand "»" est préfixé au verbe
Ex.
Mo
Li
~i
a
Je t'ai vu
Je t'avais vu
- 0/ ti
:ta
a
Il l'a vcndt";
Il l'avait vendu
- ~»yi»
ti
.6e
tan
Vous avez fj.ni
Vous aviez fini
Mo
ti»
~.i.
9
".,;
Je vois
(depuis un certain temps)
Je voyais

\\
\\il~~1
"Il Y a une autre forme qui consiste à préfixer
~
"n" à l'auxiliaire et au verbe"
~~
Ex.
- Ng
n
t~
n
/t-<'
0
-
-
Je vous vois
(depuis un certain moment)
Je vous voyais
1
0
n
t-<.
n
ta
a
Il le vend
(depuis un certain temps)
Il le vendait
"Le futur l
décrit le temps indéfiniment, et il
est exprimé par le signe Y-to souvent contracté en "0"
préfixé au verbe,
con~e dans
Ex.
On
y-<,o
t9
Il ira
O/ttLn
y;.o
/tan
Le soleil brillera
"Le futur 2 qui décrit une action qui va finir
avant qu'une autre ne commence est exprimé par l'auxi-
liaire t-<. ajouté ~ y-<.o et quelquefois tan "complètement
fini" est aussi ajouté au verbe comme
Ex.
-
Em-<' yiot-<.
t9
k-<'
J to
de
Je serai parti avant qu'il n'arrive
- Ile wa yiot~paJt-<' ki nwpn k-<' d to
wa .6-<'rt owo won
On aura déjà terminé notre maison
avant qu'ils ne viennent réclamer leur
argent
Emi yioti j~tLn tan ki a to pemi
J'aurai déjà fini de manger avant
qu'on ne m'appelle

'i
La grammaire de CHO\\-v'l'HER est la première grarrunai-
re Yoruba que l'on connaisse et toutes les autres gram-
maires traditionnelles aussi bien que les modernes lui
doivent beaucoup. Toutefois,
la granunaire de CROW'l'HER
comme la plupart des grammaires traditionnelles est l'ob-
jet de la critique.
Elle a été influencée par les gram-
maires latine et anglaise. En effet, sa description des
auxiliaires du futur dénote l'influence du modèle latin
sur le Yoruba.
A la différence du latin,
le Yoruba ne connait
ni le futur 1 ni le futur 2. Par ailleurs,
s ' i l existe
en Yoruba un futur 1 formé de yio et un futur 2 formé de
yioti, il n'y a pas de raison pour qu'il n'y ait pas. un
futur 3 formé de yio maa.
Enfin la particule "n"contrairement à l'opinion
de CROW'l'HER peut bien indiquer au~si une action passée
Ex.
-
Kini a ~6e Lana nigbati mo~i f ?
Qu'est-ce que tu faisais hier lorsque
je t ' a i vu ?
-
Mo
n6it.e
mi
Je travaillais
La grammaire de CROW'l'HER en général, manque de
précision et sa faiblesse vient du fait qu'il n'a pas pu
profiter des apports de la linguistique moderne .
• 'l'.J.
BOWEN
(1858)
L'approche de 'l'.J. BOWEN est celle d'un chercheur
étranger. BOWEN affirme lui-même

"Le.6 plLinc.ipe.6 glLammatic.aux. plLé.6enté.6 ici ont
été déduit.6 d'une multitude de phlLa.6e.6 plLi.6e~ plLincipale-
ment de.6 livlLe.6 de.6 autochtone.6"
(Préface).
Selon BOWEN,
il y a trois temps en Yoruba
"L'aoriste ou l'indéfini, le passé et le futur
(§ 151).
L'aoriste et le passé sont ou parfait ou imparfait; on
distingue deux futurs
le futur 1 et le" futur 2.
Ex.
- L'aoriste
. Parfait
Emi
lLi
Je vois,
je vis,
j'ai
vu
. Imparfait
Emi
nlLi
Je suis,
j'étais en
train de voir
- Passé .
.:.........:...:....:....:... '.!
Parfait
Emi ti lLi
j'ai vu,
••W.,
j'avais vu
.
Imparfait
Emi tin lLi ou ntin lLi
je vois,
je voyais
(de-
puis un certain moment)
- Le futur
1
Emi 0 lLi
Emi a ri
je verrai
2
fmi 0 ti lLi : j'aurai vu
On pourrait faire la même objection ici comme
.' 1-
dans le cas de CROWTHER ; cette subdivision de futur en
futur 1 et futur 2 montre l'influence de la grammaire
latine .
• Samuel JOHNSON écrit: "Ii n'y a que tlLoi.6 temp.6 en
YOlLuba, a vlLai dilLe : le plLétélLit. l'inacco~Dli et 10
6utulL. Une action qui vient d'avoilL lieu e.6t une action
accomplie et paIL con.6~quent pa.6.6~e.
Une action en ~OUIL.6
e.6t inc.omplè.te, ,paIL con.6équent cela peut étlLe can.6idélLé
c.omme plLé.6ent,
peut éllLe c.on6ondu avec. l'actipn ac~o~-

-42-
plie et e6t pa~ eon6lquent p~i6 comme p~~t~~it,
ou peut
":;-'
ét~e con6ondu Glve.e l' inGlccomp.e.{, .be.ion le -6e.n6. Le ve~be
6.ùnple. e6t toUjOU!L6 ex.p~imé. au pa66~ ind~6ini ou p~~té~it".
Ex.
:
- Mo
l~
J'allai,
je ~uis allé
- Mo
t\\J r
Je me lavai,
je me suis lavé
- J jo/2.0
Il s'assit,
i l s'est assis
(r
It ~ItÙl
Il rit,
il a ri
"Les temps accomplis, passé ou présent sont exprimés en
préfixant la particule ti devant le prétérit".
Ex.
:
- Mo
t i

Je me suis lavé
Je m'étais lavé
- ri ti LV
Il est, était parti
"Le temps inaccompli est formé en préfixant la particule
"11" au verbe
:
Ex.
- Emi
~w)
Je suis en train de me laver
Je me lave
Emi..
~~ç!lin
Je suis en train de tire
Je ris

-43-
"Le futur est formé en plaçant la particule y-<.o contrac-
tée en 0 devant le verbe
:
Ex.
:
Em-<'
y-<.o
w~
Je me laverai
- Em-<'
& i9
J'irai
"Le futur accompli est formé en ajoutant les particules
indiquant le futur et les temps accomplis au verbe :
"
Ij-<'o ... :t-<. "
Ex.
:
Em-<'
y-<.o :t.i
w,.
Je me serai
(déjà)
lavé
J'aurai
(déjà)
pris ma douche
- Em-<'
cf:t-<.
i~
Je serai
(déjà)
allé
La forme simple du verbe n'exprime pas,
tant s'en
faut, comme l'affirme Samuel JOHNSON,
le passé indéfini
ou prétérit. Elle indique plutôt l'aspect ponctuel et
résultatif comme on le verra plus loin.
Parlant du temps inaccompli formé,
selon Samuel
JOHNSON, en préfixant la particule "n" au verbe,
il ne
preC1se pas si la particule "n" préfixée au verbe exclut
.
le passé car l'exemple qu'il donne n'est qu'au présent:
Ex.
- Em-<'
!:!.wç.
Je me lave
- Em-<'
!:!.!L~Jt.in
Je ris

-44-
or ces deux phrases peuvent bien signifier aussi res-
pectivement
je me lavais,
je riais.
Il convient de préciser que le formant ~ préfixé f
au verbe indique entre autres l'aspect progressif, habi~
tuatif,
itératif,
l'intemporel.
Son futur accompli
Em~
y~oti we n'est pas autre que le futur 2 de tROWTHER, mais
la terminologie qu'il u~ilise ici est plus près de la
réalité que celle de CROWTHER .
• J.A.
DE GAYE et W.S.
REECROFT
(J922).
Leur grammaire est essentiellement inspirée de
CROWTHER et de BOWEN. Pour J.A.
DE GAYE et W.S.
REECROFT
il y a trois temps en Yoruba
: le présent,
le passé, le
futur,
chacun d'eux pouvant être indéfini,
incomplet ou
complet.
"L'action continue s'exprime e;n.préfixant la lettre "n"
qui devient "m" devant "b".
Ex.
Em~
nw~
Je suis en train de dire
"Le parfait s'exprime au moyen de l'auxiliaire "ti" gui
signifie "have"
. Ex.
Em~
t.t
J'ai dit
"Le plus-gue-parfait est le même que le parfait
Ex.
Em~.
t~
wi
J'avais dit

45-
"L'aoriste ou le parfait sans :t-<-
(sans "have")
est
quel-
quefois conjugué avec wa
fi,'
Ex.
Em-<-
wa
w-<-
J'ai dit
~
"Le futur a pour auxiliaire
o
fi
ou
Ij-<-Ô :
"""
o
est em-
ployé devant les voyelles fermées, et
9
devant les
voyelles ouvertes:
a
est une forme d'insistance.
"Je dirai"
peut être )I!~aduit en Yoruba par
Em-<-
Ij-io
w-i
- Ng
J
w-i
Em.<-
a
w-<-
Em.<-
n-i.
cl
lO-i
{
forme emphatique
- Em-i
n-i.
Ij-<-o
w-<-
"L'action habituelle s'exprime par a maa
Ex.
- Em-i
a maa
w-<-
J'avais l'habitude de dire
Au passé maa précède :t-<- :
Ex.
Em-i
maa
;t,<-
w-<-
J'avais dit
Au futur maa suit y-io
:
Ex.
Em-<-
y-io
maa
w-i
Je serai en train de dire
(p 36
§ 67).
La grammaire de J.A.
DE GAYE et W.S.
REECROFT
est fort simpliste. Selon BAMGBOSE "-il Ij a une pILéoc.c.upa-
:t-<-on eXc.e66-<-ve a voulo-<-~ c.op-ielL la gILamma-<-ILe angla-<-6e".

-46-
Les exemples, en effet, sont donnés d'abord en
anglais et puis traduits en Yoruba.
o
J.O. DELANO
Les deux grammaires de DELANO (1958 et 1965)
sont
inspirées de celle de CROWTHER. Chez DELANO 1958, on
trouve 32 temps
3 impératifs
.
15 temps non impératifs positifs
.
14 temps non impératifs négatifs
TEMPS 1
La forme simple, Présent-Passé
- Mo
wa.
je viens,
je vins
TEMPS 2
La forme en n/m continue ou progressive
Mo nwa.
je suis en train de venir
j'étais en train de venir
TEMPS 3
La forme en :t.i.. , le parfait :
- Mo ti.. wa.
je suis venu
TEMPS 4
La forme en d/yi..o,
le futur 1
- Ng
d
wa. .e. ~ la.
:
je viendrai demain
TEMPS 5
La forme en
E!.., le futur 2,
- Ma. a. wa. lVla.
:
je viendrai demain
TEMPS 6'
La forme en ba., conditionnel 1
- Ng
ba.
wa.
je serais venu
TEMPS 7
La forme b-i.. •••
ba., conditionnel 2
-
Bi..
ma
ba.
wa.
si je venais
{ - Bi..
ng
ba..
wa.
TEMPS 8
La forme en ba. ti.., conditionnel 3
- Ng
ba.
ti..
wa.
:-' je serais venu

..
.~.
,
-47-
TEMPS
9
La for~e en bi .. , 0 /
yio ba, condition-
nel 4
- Bi
rtg
0
ba
wa
Si je dois venir
TEMPS 10
La forme en tin / m,
le parfait continu
- Mo
tin
wa
Je venais {depuis ... )
TEMPS I l
La forme J / .yioti, le futur antérieur
-
Ng
l
ti
wa
Je serai venu
TEMPS
12
La forme! /
yiomaa,
le futur continu
-
Ng
cl
maa
wa
~
TEJ'-lPS 13
La for~e a m~a
ama,
le passé habituel
- Emi
a
maa
wa
J'avais l'habitude de venir
TEMPS 14
La forme en a t i maa, parfait habituel 1
- [mi
a
ti
maa
wa
J'avais l'habitude de venir
TEMPS 15
La forme en timaan,
parfait habituel 2
- Mo
timaan
wa
Je venais
fi "
J'avais l'habitude de venir
TEMPS 16
Impératif l
Wa
viens
- ~
wa
venez
TEMPS
17
La forme en wa,
impératif 2
Maa
wa
viens
- ç maa
wa
#enez

TEMPS 18
La forme en ml,
impératif négatig
Mt!
wa.
ne viens pas
- ~
ml
wa.
ne venez pas
TEMPS 19
La forme en RO,
présent ou passé négatif
Ng
br!
wa
je ne viens pas
Ng
cf
Hia
je ne viens pas
TEMPS 20
La forme en kan / m,
le continu ou le
progressif négatif
- Ng
keln
wa
Je ne suis pas en train de venir
- Ng
c!n
wa
Je n'6tais pas en train de venir
TEMPS 21
La forme en fü,
le continu ou le progres-
sif négati.f
- Ng
k-i. -<.
wa
Je ne suis pas ?t: train de venir
Je n1étais pas en train de venir
TEMPS 22
La forme en k~-i., le parfait négatif
- Ng
L '

r~ 0-<'
wa
Je ne suis pas venu
TEMPS 23
La forme en R-i. J,
le futur négàtif 2
- Ng
ki
cf wa
Je ne viendrai pas
\\
TEMPS 24
La forme en ko ni,
le futur négatif 2
,
Ng
ka
ni
wa
Je ne viendrai pas
TEMPS 25
La forme ki / ko bJ wa,
le conditionnel
négatif 1
- Ng
hi
ba
wa
Je ne serais pas venu

,
TEMPS 26
La forme
b-i.
... 120' / fz-i. ba, le condition-
KI
nel négatif 2
,
- B-i.
ng
ba
wa
si
je ne venais pas
- B-i.
ng
k-i.
ba
wa J
TEMPS 27
La forme
k-i. / ka ba Li. , le conditionnel
négatif 3
- Ng
Iw
ba
t-i.
wa
je ne serais pas venu
- Ng
k-i.
ba
t-i.
wa 1
f'EMPS 28
La forme b-i. ... fz-<. a/y-i.a ba,
le conditionnel
négatif 4
-
S-i.
ng k-i. a ba wa
si je ne venais pas
- Bi ng k-i. y-i.a ba wa
TEMPS 29
La forme 120 t~n/m,
parfait continu l
- Ng
ka
t-i.n
wa
Je ne venais pas
TEMPS 30
La forme ka t-i. rnaan/rn,
le parfait continu
négatif 2
- Ng
ko
ti
maan
wa
Je n'ai pas commencé à venir
TEMPS 31
La forme
k-i. o/y.i.uU., le futur antérieur
négatif
- Ng k-i. 0 t-i. wa
]
je ne serai pas venu
- Ng k-i. y-i.ot-i. wa
TEMPS 32
La forme ki o/y-i.o ma,
le futur continu
négatif
Ng
lzi a ma wa
]
je ne serai pas en
- Ng ki Ij-<-O ma wa j train de venir
Dans
"/\\ Modern Yoruba Grammar"
(1965),
DELANO
parle de 16 temps.
rl é c r i t :
"Le temp6,
c'e.-!Jt .ea 601l.me.
que pll.end le vell.be pauli. ind-i.Quell. le ternp6.
I.e y a tll.o-i.6

-50-
divi6ion6 dan6 le temp6. ,Chaque ~v~nement con6id~~~ du
point de vue de temp6 doit ~t~e p~~6ent, pa66~ ou 6utu~,
6i bien qu'il y a dan6 l~ g~ammai~e t~oi6 temp6, a 6a-
voi~ : le. p~é6ent, le. pa66é et le 6utu~".
Exemple: -
Présent/Passé: ùjo l~
: Ojo va, alla, est
allé
-
Passé
ù j 0
t~ lana : Ojo alla, est allé hier
-
Futur
Ojo 1Ji...o lq
Ojo ira
- I l n'y a pas de différence entre la forme d'un
verbe qui exprime le présent ou le passé en Yoruba ;
la phrase Ojo lo pourrait être au présent ou au passé,
mais tana == hier cians la seconde phrase indique claire-
ment qu'il s'agit du passé.
Dans la troisième phrase,
la particule "tjio" ajoutée au verbe montre que l'action
se passe dans le futur. "
Les phrases suivantes illustrent les différentes
formes du verbe qui expriment le temps
:
,
- 0
l~
Il part /
partit /
est parti
.,
- 0
n
l~
Il est, était en train de partir
,
- 0
t i
lV
Il est, était parti
,
n
dans
o l'Ll~
"
o ti l~
"
yio lo,
sont les formants du verbe lo.
Ils n'ont pas de signifi-
e
cation en eux-mêmes, ils font partie du verbe pour mon-
P."
1
1
1

trer son sem, autrement qit,
la partie du verbe qu'ils
montrent exprime le temps de son action.
Le formant de temps en Yoruba est décrit comme
un auxiliaire, parce qu'à la différence du français ou
de l'anglais par exemple,
i l n'a pas de signification
en lui-même,
il aide le verbe à exprimer son temps.
Une caractéristique des verbes Yoruba est que
le temps de l'action exprimée par le verbe dépend fré-
quemment du contexte, car rien dans la forme du verbe
n'indique le temps de l'action.
Comme le temps est tou-
jours associé aux différentes formes du verbe,
i l est
nécess~ire de classer les formants de temps qui montrent
la nature du temps et de l'action. Toute la phrase doit
ôtre examjnée pour apprécier l'élément de temps en lui.
(formant)~
Voici les 16 temps
TEMPS 1
.Mo
wa
Je viens,
je vins,
je suis venu
forme simple
: passé ou présent
forme négative
119
ka
wa
je ne viens pas
je ne vins pas
""ri'
!f'.
TEMPS 2
La forme en nlm continue
" Le m précède les mots commençant pas des
consonnes initiales
b,
6 et p
(4)
(4)
La
nouvelle. a!Llhogltap/te. admet n devant ce.-6
C.OtHOHne..6.
( \\
(
\\

-52~
· Mo
nwa.
Je viens,
je suis eH'train de venir
Je venais,
j'étais en train de venir
Ng
\\
· Forme négative :
kan
wa
\\
Ng
On
wa
Ng
ki
..{.
wa
TEHPS 3
La forme en ti,
le parfait
Mo
ti
wa:
je suis,
j'étais' venu
2
1.1
~ 1
· Forme négative
: Ng
120'
..{.
wa.
,
Ng
a
wa
,
TEMPS 4
La forme en a/~ia, f~t~r 1
1
Ng
a
wa.
lçia:
je viendrai demain
· Forme négative : Ng
ki
a
wa.
lçla.
Emi
ki
a
wa.
lC;la.
TEMPS 5
La forme en a.,
futur 2
· Ma. a. wa. l~la.
] je viendrai demain
Emi a. wa. lqla.
Forme négative
Ng
ka ni wa. lQla.
Emi ka ni wa. l~la.
TEMPS 6.
La forme en a. ma.a., double futur
Ma. a. maa le;
Je ferai mieux d'y aller
Pas'de forme négative
TEMPS 7
La forme en ba.,
le conditionnel 1
· Ng ba. wa.
J j'aurais pu venir
Emi ba. wa.

-53-
Forme négative
Ng k-i ba wa
Em-i k-i ba wa
TEMPS 8
La forme b-i ... ba,
conditionnel 2
B-i ba
wa
si je viens
B-i e.m-i ba wa
Forme négative
B-i Hg kû ba wa
B-i e.m-i ka ba wa
Si je ne viens pas
TEMPS 9
La forme en ba ;t-i, condi tionn'el 3
· Ng ba ;t-i wa
J'aurais da venir
· Forme négative : Ng ko ba ;t-i wa
Je n'aurais pas da venir
TEMPS la
La forme b-i ... O/y-io ba, conditionnel 4
B-i ng 0 ba wa
Si je dois venir
· Formé négative
: B-i ng k-i 0
ba wa
Si je ne dois pas venir
TEMPS I l
La forme t-in/m,
parfait continu
Mo ;t-i11 wa
je viens
(depuis)
· Forme négative
: Ng
ko ;t-in wa
Je ne viens pas
(depuis)
TEMPS 12
La forme o'/y-io t-i,
futur antérieur,
futur
parfait
,
• Ng û ;t-i wa
je ser,ai venu

-54-
~ Forme négative
~-i oltj-io t~
Ng k~ 0 t-i. wa
Je ne serai pas venu
TEMPS 13
'I
.
La forme 0
U~o maa,
futur continu
,
. Ng o maa wa
Je viendrai
Forme négative
K-i. 0'1tj~o maa
Ng
lû 0 maa wa
Je ne viendrai pas
TEMPS 14
La forme a maa,
passé habituel
Em-i. a maa wa
Je viens d'habitude
Pas de forme négative
TEMPS 15
La forme a t~ maa,
parfait habituel 1
aJ Em~ a t~ maa wa
J'avais l'habitude de venir
61 La forme t~ maanlm, parfait habituel 2
Mo t-i. maan wa
J'avais l'habitude de venir
Pas de forme négp-tive
TEMPS 16
La forme wa,
impératif 1
Singulier wa
viens
Pluriel ~ wa
venez
La forme en maa,
impératif 2
Singulier
maa wa
viens
Pluriel
:
~ maa wa.
venez
)l,

-55-
La formè négative
,
Singulier
ma wa
,
ne viens pas
Pluriel : ~ ma wa
ne venez pas
La première grammaire de DELANO est désordonnée
et non économique. En effet, on trouve 3 formes impéra-
tives eomplétement différentes au point de vue de la
structure des 29 autres formes
par ailleurs,
leurs
auxiliaires, à la différence des autres auxiliaires
il "
simples, ne peuvent pas former des formes négatives avec
le préfixe fzo.
Les trois soi-disant "temps impératifs" ont
tant de choses en commun et peu de chose avec le reste
qu'ils représentent un groupe distinct. Sa grammaire
n'est pas économique du fait que toute la différence
entre les temps 1 à 17 et 18 à 32 est la présence de la
négation RO dans le second grdtipe et son absence dans
le premier.
Il aurait été plus économique de reconnaltre un
système de temps positifs tout- court.
La première grammaire de DELANO est aussi incom-
plète
on trouve 3 formes positives sans forme négative,
à
savoir le TEMPS 13
(J maa) - 14 (a ti maa) et 15 (ti
maan) qui ont bien sOr des négatives en Yoruba.
En outre les formes que nous a présentées DELANO
n'ont pas épuisé tous les formants de la langue. Pa~
exemple, s ' i l y a ;es futur 1 et 2 formés respectivem~nt
par yio et ~ , pourquoi n'a-t-on pas formé un f~tur 3
à
l'aide de maa qui peut bien remplacer l'une d~s parti-
cules devant un verbe ?

-56-
La deuxiême grammaire comporte aussi quelques
faiblesses
elle est
en effet "influencée par l'anglais .

Chief DELANO semble avoir oublié son propre avertissement
de la premiêre page de sa grammaire :
"The. gltammalt 06 a language. il) the. l)tate.me.nt
06 how that language. be.have.~. The.lte. i~ no
univelt~al gltàmmalt ; g~ammalt i~ not a Itigid
mould into which ail
language.~ mu~t be.
60Itced".
o
J.C. WARD
(1952
La grammaire de WARD est destinée aux Européens
désirant apprendre la langue Yoruba.
C'est une introduction à la langue Yoruba plu-
tôt qu'une étude complète comme,· d'ailleurs l'indique
,
)11
le titre •
.
Les temps qu'on trouve chez WARD sont les sui-
vants
a)
le Progressif ou le continu
formé à l'aide
de la particule ~ ;
b)
Le Parfait: formé à l'aide de ti, mais tii
est utilisé dans les formes interrogatives et négatives.
c)
Le Passé pro9ressif : s'exprime à l'aide de
tin
d)
Le Futur
est formé par yio et a

-57-
Pour la première ,'. fois, on a décrit la langue
Yoruba avec plus de sérieux sans être influencé par le
modèle anglais ou latin. Par exemple les critères de
classification du verbe Yoruba sont basés sur la mor-
phologie et la syntaxe de la langue elle-même, plutôt
que sur le modèle anglais ou latin, bien qu'on trouve
ici et là quelques erreurs dues soit à la non-maitrise
de la langue, soit à l'insuffisance des exemples col-
lectés.
Au demeurant,
le chapitre sur le temps n'est
pas satisfaisant parce que les formants expriment autre
chose que le temps.
o
R.C. ABRAHAM
(1958)
Dans son dictionnaire du Yoruba moderne, R.C.
ABRAHAM a mentionné les temps suivants
:
. Le Passé
: formé de la particule ti
Ex.
: -
0
ti
l~
~oode
Il sortit, i l est déjà sorti
L'Habituel
a)
Présent
formé par ma-a-n
Ex. : Emi
ma-a-n
i..~
J'ai l'habitude d'y aller
b)
Passé
: formé par tin
Ex. : Mo
tin
~,(~f
Je travaillais
(depuis un certain te~ps)
c)
Le Futur: formé par yio, rna-a-, ~ ,

-58-
,
,
Ex.
Em-i
y-io
maa
= Em-i
a
R..q
J'irai
d)
Le Futur antérieur
: formé par y-iot-i,
t-<. maa
Ex.
: Em-i
y-io' t-i
~-i~e
J'aurai travaillé
e)
Le double Futur
: foimé par a maa
Le chapitre sur le temps manque de clarté et
d'objectivité: on se demande ce qui est entendu par
temps habituel. Comme tant d'autres,
i l n'a pas compris
le jeu spécifique des formants dans le syntagme verbal.
• A. BAMGBOSE
(1966)
(1967)
Dans liA Short Yoruba Granlmar", Ayo BAMGBOSE a
consacré quelques pages aux temps.
L'auteur de liA Short Yoruba Grammar" é c r i t :
"Le ~y~t~me du temp~ en Yo~uba e~t -in~lpa~abR..e
de ceR..u-i de R..a nlgation. En d'aut~e~ te~me~,
quand nou~ pa~R..on~ d'une 6o~me pa~t-icuR..i~~e de
. temp~ en Yo~uba, nou~ ~~von~ d-i~e ~'-iR.. e~t po-
~it-i6 ou négati6, ~a~ce que R..e~ ma~queu~~ de
temp~ dan~ R..e~ temp~ po~-iti6~ ~dnt ~ouvent d-i6-
6é~ent~ de~ temp~ n~gat-i6~".
B~1GBOSE a classé les temps du Yoruba en deux
grands groupes : __
les temps simples et les te~ps per-
fectifs
4-'.

-59-
A - ~E~ !E~P~ ~I~P~E~ : Il y a cinq temps simples à la
forme positive,
et quatre à la1-rorrne négative.
al les temps positifs.
Les temps simples à la forme positive sont :
le futur,
le conditionnel
passé, le continu, l'habituel
et le non - marqué.
1.- Le futur.
--------
Jil
Les marqueurs du futur sont les préverbes
1
,
1
yio 1 0 = "wLtl" ; a
= "will" et maa 1 ma - be
to.
Exemple
- a
wa
tjio
mo
nous saurons
,
- baba
a
belle
papa demandera
- Ojo
ma
'Il va pleuvoir
Le marqueur de ce temps est
iba
Exemple
- bo ba
lowo ,iba
ILa~q
s ' i i avait de l'argent, i l aurait acheté
un vêtement
t i
a
ba
lq
a
ba
ILiw~n
Si hous étions allés, nous les aurions vus
Le marqueur de ce temps est la particule ver-
bale
n . Le temps continu peut être remplacé à la
form~ négative par un temps habituel ou par un temps
marqué.

-60-
Exem121e
- a
n
.6Â..f.l ~
Nous sommes en train de travailler
Nous travaillons
nwç n
tÂ..~
nk9Jr.Â..n
daadaa
Ils sont en train de bien chanter
Ils chantent bien
Les marqueurs du temps habituel sont
a maa
ou
maan
ou
n
Le dernier est le plus courant,
le premier est
plus littéraire selon BAMGBOSE
Exemple
- A maa
nk~!LÂ..n
Nous ch~ntons habituellement
-
emÂ.. maan iV .6oko
Je vais habituellement
- emÂ.. a maa iV .6oko
au champ
-
emÂ..
n
iV .6oko
~Tout'groupe verbal qui n'a aucun des marqueurs
de temps énumérés ci-dessus indique un temps non marqué.
Un temps non marqué peut être passé ou neutre.
Il est passé si son verbe est un verbe d'action comme
i~ = aller ; !LÂ..n = marcher ; b~ : retourner ; !La =
acheter
pe = appeler 1 iD : utiliser
;!LÂ.. = voir.
Exemple
il alla

J'achetai un vêtement
J'ai acheté un vêtement
- Ve.le.
It.ii
Dele le v i t ; Dele l'a vu
Il est neutre si son verbe n'est pas un verbe
d'action:
Exemple
n~ = avoir ; tobi = être gros ;
dalta = être bon
wa = exister ; ItO = penser
mo = connaltre
,
-
0
ni
bata
Il a, avait des chaussures
,
- 0
dalta
Il est, était .bon, beau
- Mo
m~
Je sais, savais
" Tous les temps cités ci-dessus, excepté le
conditionnel passé et le passé, peuvent
reférer au
passé ou au présent selon le contexte
dans lequel ils
sont utilisés"
Exemple
nigba y~n' n won maan ~i~e.
en ce temps-là 11s avaient l'habitude de
travailler
.,.'
-
flo' t~ cf iD J 1. ~r 61.01 -WV"
Avant qu'il ne parte, il leur dira
-
Lah.oho
ye.n a a ~r 6u.n won
En ce temps là, il leur dirait

-62-
b/ Temps négatifs.
Les temps simples à la forme négative sont
le futur,
le conditionnel passé,
l'habituel et le
non - marqué.
1.- Le futur.
--------
Les marqueurs du futur à la forme négative sont
kio ; k~/~ nii . Le dernier e~~ le plus usité.
Exemple
- awon
obin~in J nii lq
Les femmes n'iront pas
k 0
n-<.-<.
~ ~ ~.~
Elle/il ne parlera pas
-
a
ki
0
lV m~
nous n'irons plus
1.
2.- ~~_~Q~9!~!Q~~~!_E~êê~.
Cela implique une double négative
Exemple
- a
ki
ba
m~
- a
ki
ba
ma
m~
nous n'aurions pas su
Les marqueurs du temps habituel sont
ko/O n
k%
;
kin
Le verbe maa/a est un marqueur facultatif qui
peut être ajouté à n'importe quel marqueur cité ci-
dessus.
\\
Exemple
- nwon
Ott
~i~~
Ils ne travaillent pas(d'habitud~

-63-
, \\
- k.U.
~ qlt~
i l ne parle pas
(~~habitude)
-
a
k ".{..{. jàde laltu
nous ne sortons pas la nuit
k..i. .{. m~a h~w~ bl ~..
1 ,
i l ne se comporte pas souvent comme ça
Le temps non marqué négatif est indiqué par la
négation ka suivie du verbe au temps non marqué posi-
tif. Le temps non marqué négatif peut être passé ou
non passé, que le verbe soit un verbe d'action ou non.
Exemple : - ..i.yen
~ dalta
cela n'est pas bon
ce n'est pas bon
-
a
~ le;
r.O'lS
ne sommes pas allés
\\
-
~
0
n..i.~f
vous n'avezjn'aviez pas de travail
Comme i l n'y a pas de temps continu à la forme
négative,
le temps non marqué négatif lui est substi-
tué.
Temps continu
Exemple
Temps continu positif
négatif
\\
- a
n ~..i...6 e
-
a
0
~..i.J.J e1
nous sommes en train
nous ne sommes
de travailler
pas en train de
travailler

-64-
B - LES TEMPS PERFECTIFS.
Les temps perfectifs sont des temps simples
auxquels est ajouté le marqueur perfectif.
Le nombre de temps à la forme positive et à la
forme négative est par cohséquent le même qu'aux temps
si.mples.
al les temps positifs.
Le marqueur perfectif aux temps positifs en
" t-i. "
" ft a v e. "
Exemple
- a.wa.
yJ0
t-i.
ma8
nous aurons su
- baba.
a
t~
be.~e.
le père aura demandé
Exemple
-
b~
ba
iowo , ~ba
t~
~a~~
S'il avait 4e l'argent,
il aurait acheté
un vêtement
t~
a
ba
i~ , a
qa
t~
~~
Wi~
Si nous étions allés, nous les aurions vus.
Exemple
- a.
ti~
~~~f
nous travaillons
(depuis ... )
-
~Wo~
t~~
ti~
k~~in
daa.daa.
Ils chantent bien
(depuis ... )

-65-
Exemple
- a
ti maan
k~~in
nous avions l'habitude de chanter
- emi ti maan .e.~ 6oko
j'avais l'habitude
- emi a ti maa .e.~ .6oko d'aller c'! la ferme
- emi tin .e.V 6oko
5.- ~g_~g~E§_Egrf~2~!f~QQQ_~~~g~~.
,
Exemple
-
0
ti
.e.i
il est. parti
- mo
ti
~a.6f
j'ai acheté un vêtement
- mo
ti
m~
j'ai connu
b/ temps négatifs.
Le marqueur perfectif a la forme négative est
~
ti i
ou
i ti i
.
\\
Exemple
awan
abinILin
0
?~ i n~~
.e.V
Les femmes ne seront pas encore parties
ka
i
nii
6q~V
Il/elle n'aura pas parlé
Exemple
- a
ki
ba
ti i
mr
nous n'autions pas 'encore su

'66-
Exemple
- nw~n
0
tin
~il~
Ils n'avaient pas l'habitude de travailler
- Ki
~
ti i
~q~q
Il n'avait pas l'habitude de parler
1
4.- ~~_E~~t~~~!f_nQn_~~~g~~.
\\
Exemple
- iy~n
0
~
da~a
ce n'est pas encqi~ bon
\\
-
~
0
~
ni~~'
vous n'avez pas eu de travail
-
e. 0 ti ..i.
Vous n'avez pas encore
- e. 0 i ti
eu de travail
La grammaire de BAMGBOSE ne nous satisfait
pas.
Il ne semble pas avoir tiré de leçons des er-
reurs de ses prédécesseurs.
Il n'échappe pas non
plus aux critiques adressées aux grammairiens pré-
cédents.
En effet, les deux grammaires de BAMGBOSE
manquent de précision et d'économie de présentation
en ce qui concerne strictement le temps.
Son système de temps, moins lourd que celui
de DELANO, comporte quand même 18 temps répartis en
deux groupes :
5 positifs
a)
temps simples
4 négatifs
b)
temps perfectifs
5 positifs
4 négatifs

-67-
Corrnne ses prédécesseurs, BAMGBOSE confond temps-:,
et aspect. De surcroît,
à supposer qu'on soit d'accord
"
' . '
avec son système de temps, on ne peut que lui concéder
10 temps positifs et éliminer les 8 autres temps néga-
tifs qui ne sont en fait que les répétitions des temps
positifs plus les négations., Quant à la terminologie
utilisée, elle est imprécise
: temps habituel, temps non
marqué, temps continu positif, temps continu négatif,
temps perfectif.
Que la négation tienne une place importante
dans le système verbal Yoruba est un fait, mais on ne
doit pas pour autant en faire des temps .
• E.L. LASEBIKAN
(1958)
.
Le chapitre VIlde son livre "Learning Yoruba",
destiné aux non-Yorubas Africains 'et aux Européens est
consacré
aux temps qu'il appelle formes.
Selon E.L. LA-
SEBlKAN, i l y a
5 formes du verbe en Yoruba comportant
chacune le présent et le passé.
1.- ~2_ÉQ~~_ê!~E!~ est celle dans laquelle le
verbe n'est précédé d'aucune particule. Elle peut in-
diquer une action présente ou passée
.
Présent
- 6~ 0 !lA. A. ?
Est-ce que tu le vois ?
- Mo !lA. .{.
Je le vis
Passé
- 6~ 0
Jr.A. .{.
.f.ana ?
Est-ce que tu l'as bien vu ?
Mo
!lA. A.
=
je l'ai vu

-68-
2. -
~~L~QE~~_~~i~E~
est la forme d '"une a6tion
qui n'a pas encore commencé et dans laquelle
la forme
simple du verbe est précédée de la particule "yio" ou
" b "
Cette forme co~porte aussi le présent et le
r assé .
Présent
Ojo
yio
wa
Ojo viendra demain
Passé
Tunde.
n-<..
Ojo
yio
wa
lali
ana
Tunde a dit que Ojo viendrait hier
soi·r
(§ 46, page 41)
3.- ~2_~Q~~_~Q~~!~~~ est celle dans laquelle
la forme simple du verbe est précédée par.le son na~al
représenté par la lettre' "n" dans l ' ortho~-~a~he Yoruba:
moderne. Comme les formes précédentes,
la forme conti-
nue comporte le présent et le passé .
. Présent
: -
Kilo
n ~e.
ni~i~ilJi?
Qu'est-ce que tu es en train de
faire maintenant ?
- Mo
!l kawe.
.
Je suis en train de lire ;.
Je lis
Passé
- Kilo
~ ~I.. tal~
ana?
Qu'est-ce què tu faisais hier
..
..
nuit?
~_
- Mo
n kawe.
J'étais en train de lire
Je lisais
':;-.
li

-69-
, .
4~-~!_~Qfm~~:E!f~!!~~:
~st celle dans laquélle
la forme simple du verbe est précédée de la particule
"ti" , Cette for~e comporte le présent et le passé.
· Présent : -
Ojo
ti
~e
i~~
~~
tan
Ojo a fini son travail
· Passé
- Ojo ti .~e i~~ ~~ tan ki' 0 toi9
iana
Ojo avait fini son travail avant
qu'il ne parte hier
5. -
~2_fQ!:~~_b2Q~J:1!~11~ ~-' est celle dans laquelle
la forme simple du verbe est précédée de la particule
"a ma"
ou
"a maa" .
· Présent : - Ta-Zwo a ma ki mi
Taiwo vient souvent me dire bonjour
Passê
:
- Ta-Zwo a ma wa ki mi ii e~in
·
Taiwo venait souvent me dire bon-
jour l ' anJÏ.~'e dernière
" Moins lourd que les autres systèmes de temps et
plus économique èt plus clair, le système de temps de
E.L. LA8EBlKAN est pourtant imp~écis du point de vue de
la terminologie; on devine seulementque.forme veut dire
temps, bien que ce mot n;apparaisse nulle part dans le
chapitre..
rI a~ra eu le mérite d'être plus économique et
plus clair que son maître I.C. WARD, et que les autres
,grammairiens .
• P.O. OGUNBOWALE
Dans "The Essentiais of the Yoruba Language" i l
est question de temps et d'aspect
(page 49).

-70-
Selon OGUNBOWALE,
le temps en Yoruba peut être
divisé en :
l
-
"Le Futur
dans lequel lJio
(forme simplifiée
"
0
")
ou
maa (forme simplifiée" a ") est utilisé avec
le verbe".
I I -
Le non-futur
: les formants dans le .non-
futur peuvent indiquer une action qui a lieu au présent
ou au passé, selon le contexte.
On distingue plusieurs futurs
:
a)
le futur simEle formé par lJi%
Ex.
: -
emi
lJio
i9
j'irai
b)
le futur sEécia! formé par maa/a
Ex.
-
emi
a
i9
j'irai
c)
le futur formé ear yio maaLa maa
Ex.
-
Tete
i~
ng
0
maa
~eti
~~
Va vite,
je serai en train de t'espèrer
Awa
yio maa
i~
iaip~
Nous partirons bientôt
d)
le futur formé par yio ti.a ti/o ti
Ex.
Baba
yio t~
i~
6~
Eko
Papa sera déjà parti pour Lagos

-71-
On disti.ngue
:
a)
~~J2.ill~i=.E~é, c'est-à-dire la for-
me simple du verbe,
non prèfixée d'aucune particule.
Ex.
: - Mo
j~u.Y1
j l a i
mangé
- lya

~i
Eko
Lana
Maman a été à Lagos hier
- I.e~
~u
Il fai.t nuit
b)
Le Ef~êen..!-p~~~ formé par la parti-
cu.le "n" préfixée au verbe.
Ex.
: -
0 j a n /t ~
Il pleut, il pleuvait
maan/n/a maa.
,,'
Ex.
: -
Mo
maan
l~
~i
{bi
i~f lojojumy
Je vais au service tous les jours
-Ota ni kan ni Bi6hop yi maan 6q
Cet évêque disait toujours la vérité
- Baba
n kawe
nibi
Papa l i t d'habitude ici
-
Emi
a maa
l~ l~ibf
J'y vais d'habitude

-72-
- Ojo a maa tg ~~b~ t'odun to ~~a
Ojo avait l'habitude d'aller là l'an
dernier
d)
Le erésent-eassé
formé par t~n
,
Ex.
:
- 0
t~n
j~un
~~
Q./ to
de.
Il mangeait avant qu'on arrive
AW9n
agb~
t~n
ge
~g~
n~nu
~gbo
Les fermiers coupent du bois dans la
forêt
(depuis un moment)
e)
Le présent-passé formé par t~
Ex.
- Mo
t-i
6 ~6 If
J'ai, j'avais~Tavaillé
-
It~
t~
6U
Il fait,
faisait nuit
.'
f)
Le présent passé formé par t~ maan/
a t-i maa
Ex.
- n~b~ y~~ n~ baba t-i maan jo~o
C'est ici que papa avait l'habitude de
s'asseoir
-
Em~
a t~ 'maa
t~
.~~b~'
J'avais l'habitude d'y aller
Le système de temps proposé par OGUNBOWALE 151
compte en tout quatre futurs et six présent-passé. Ici
encore, i l manque de précision, les termes qu'il emploie
sont vagues.
151 P.O. OGUNBOWALE ~n "The. E66e.nt~at6 06 the. Yo~uba
Language." - p. 49.

-73-
OGUNBOWALE, peut-être par prudence, s'est gardé
de diviser le temps en deux groupes
: le futur et le
non-futur. L'aspect pour la première fois est présent
r
bien que l'analyse des formants soit absente de sa gram-
maire.
Il y a aussi chez lui unè confusion entre temps
et aspect bien qu'il semble faire une distinction fon-
damentale entre les deux catégories :
Tense
The moment to which the action expressed
by the verb refers.
Aspect
Aspect shows the different stages in the
course of an action. This action may be
regarded'as staiting, momentary, conti-
nuous, or developing.
Cet examen rapide de quelques grammairiens
Yoruba noUs aura permis de voir que la catégorie du
temps n'est pas nette en Yoruba.
Les systèmes de temps divergent et convergent
moins
souvent, et le ~ombre et la terminologie varient
selori les auteurs.
La plus grave des erreurs commises consiste à
vouloir partir du modèle latin ou anglais et l'adapter
ensuite au Yoruba. Cette tentative est un risque et une
impasse. car toutes les langues, même si elles sont ap-
parentées, ne se comportent pas de la même façon.
De
plus, une langue doit être décrite et analysée telle
qu'elle se comporte et non en des termes appropriés au
latin ou à l'anglais, langues plus ,connues. On a aussi
confondu trop souvent temps et aspect. On a enfin, en
étudiant le système verbal, omis l'aspect, pourtant ma-
nifeste en Yoruba.
Malgré tout, ces grammairiens et linguistes s'ac-
cordent sur un point commun: le temps existe.en Yoruba.

TEHPS
,
i
1
iFormants et forme
Parfait
Parfait
Futur
1 Perfectif
Présent l'
1
isimple du verbe
Présent
Plus que
Prétérit
Futur 1
Futur 2 ,
continu
continu
habituel:
Passé
!
Parfait
,
habituel 1_
i
(1)
(2)
l
(3)
(3)
(3:
(4 )
(4)
(5)
(6)
_
i
:
1
;
1
t1J
+
+
1
,
i
rt
+
1
1
!
,
1
i
ti
+
1
1
1
;
1
,
1
ljio
1
1
+
!
a
1
+
1
a/maa (7)
+
1
!
i
maan.
1
+
1
1
1
1
tin
+
i
i
ljioti
~
i
1
+
\\
am""
.
~!
1
+
,
yioti maa/a ti maa
'
l
,
yio maa/a maa
+
1
1
1
aum""
I !
i
+
+
1
ti maan.
1
1
j
j
~
J
!
+
J
+
1
( 1 )
Présent
Temps continu chez BAMGBOSE
(7)
a/maa indique le futur
( 2)
Parfait
Temps perfectif non marqué chez ~~GBOSE
spécial chez OGUNBOWALE.
(3 )
Futur 2
Futur perfectif chez BAMGBOSE
(4 )
Parfait continu
Passé progressif. chez WARD; Passé habituel chez ABRAHAM
(5 )
Perfectif habituel
Parfait habituel chez OELANO
( 6)
Présent-Passé habituel
temps habituel chez BAMGBOSE
f'

-75-
Mais au-delà de ce point commun qui mérite d'être
mentionné, on note cependant ici et là, chez ces grammai-
riens un certain nombre de particularités ou plutôt de
divergences qui compliquent la situation :
a)
,. n" ~~pr ir~_e le p~é.~ent (6 J. C'est là une analyse
fc;rt.
simpliste car, comme nous le verrons plus loin, le
formant "~" expr üne entre ùutres l'aspect progressif
quel que soit le temps physique
(présent ou passé) .
cl
L'existence d'un aoriste
(8) ou parfait conjugué
avec "Wo.." au lieu de tiLt"
[mi wa wi
= Emi ti wi
J'ai dit
-
Le Prés'3nt/Passé formé de maan
1
a maa
Emi 111 Qtti'l ~~.ç
j'al l'habitude d'aller
Em.L a ma!l f.ç
j'avais l'habitude d'aller
-
L'habituel perfectif formé de l i maan
et
a li mer.a :
[mi. a .t.-i maa W(1. .
j'avais l'habitude de
Mo l-imaan {ua
venir
(6 )
c.6 Samu.I?,f. Cl<ùWHI [R.
(7)
en Samue.l JOWJSO/-J .
( 8 1 c6 J.A. VE GAYE cU.: W.S. REECROFT.

-76-
.., .'
e) Termihologie utilisée.
E. LASEBIKAN et OGUNBOWALE se distinguent surtout
par la terminologie qu'ils emploient ; ch~z le premier,
on a affaire
à des formes qui ne sont autres choses que
les temps,
tandis que l'auteur de "The Essentials of the
Yoruba Language" nous parle de futur et de non futur,
mais il aura eu le mérite d'av~~r mentionné l'aspect
sans toutefois approfondir les choses;
les formants,/
en effet, n'étant pas vidéi de leurs contenus.
/ / /
/ /
En outre, on note ici et là un manque de clarté
""
et d'objectivité dans la dénomination des formes qui ne
répond pas -tant s'en faut- à la réalité des faits.
Le
mot "présent" pour!!:. est équivoque. Le futur ne dit
rien sur la valeur précise de y~~, ~ , maa. Eh résumé
on peut dire que la terminologie Yoruba des formes ver-
bales est empirique.
f)
Le grand nombre de temps.
Chief DELANO et BAMGBOSE distendent la catégo-
rie du temps au point que cette catégorie en arrive à
désigner à peu près n'importe quel procès. Les 32 temps
de DELANO et les 18 temps de BAMGBOSE répartis en temps
si~ples et temps perfectifs sont lourds et la termino-
logie qu'ils utilisent rappellent plutôt l'aspect,. Il
semble d'ailleurs que l'un et l'autre puisent à la même
source.
De ce bref exposé et critique des grammairiens
Yoruba, deux conclusions peuvent être tirées:
- Si l'on écarte toute influence étrangère,
le
système verbal Yoruba est unique en son genre et n'a

-77-
rien ~ voir avec le mod~le latin ou anglais auquel on a
voulu longtemps le comparer. A supposer que le temps exis-
te en Yoruba,
le syst~me temporel ne saurait être assimilé
à d'autres systèmes,
pas plus qu'aucun temps d'une lan-
gue n'est exactement superposable ~ un temps d'une autre
langue. Chacun se comporte avant tout comme élément du
système temporel de sa langue et la comparaison ne peut
être établie qu'entre ces systèmes eux-mêmes. Tous les
temps dont les grammairiens et linguistes ont fait men-
tion ne sont pas des temps mais plutôt des aspects.
En Yoruba,
la catégorie du temps est notionnelle.
En effet,
le Yoruba appartient à ce groupe de langues qui
n'ont'pas de temps, autrement dit qui ne possèdent pas
de moyens grammaticaux pouvant l'exprime~. Toutefois,
la catégorie du temps pourrait s'exprimer ~ l'aide des
adverbes de temps: tana = hier; toni = aujourd'hui;
tgta = demain,. etc~ ..
- Toutes ces grammaires, dans leur ensemble, ne font
pas ressortir avec clarté le rôle joué par les morphèmes
verbaux dans la langue. Seule la grammaire de P. OGUNBO-
WALE parle à la fois de temps et d'aspect, mais son ana-
lyse n'aura pas été concluante.
Pour terminer on peut dire, en relisant ces gram-
maires, qu'il s'agit en partie -quelques aspects du pro-
blème mis à part- plus d'une question de terminologie
qu'une question d'analyse.
Que veut dire temps continu,
temps accompli,
temps habituel ?
A travers ces terminologies on entrevoit une
autre notion que le temps ~ savoir l'aspect qui sera
l'objet des chapitres qui vont suivre.

-78-
TEMPS OU ASPECT EN YORUBA ?
3.- Valeurs verbales des langues africaines.
A vrai dire i l existe très peu
de travaux sur les
formes verbales des langues africaines, comparativement,
par exemple, aux études faites dans les langues indo-
européennes. Par ailleurs,
peu
de langues africaines,
sauf celles qui ne sont pas transcrites ou dotées d'une
grammaire, échappent for.t rarement aux influences étran-
gères. Autrement dit,
les grammairiens tant européens
qu'africains qui se sont efforcés de décrire ces langues
se sont généralement servis des-termes étrangers ~
celles-ci. Ainsi se retrouvent dans leurs moindres dé-
tails les terminologies propres aux langues europénnes
présent, passé composé, passé simple,
imparfait, plus-
que-parfait, etc ... Les deux grammaires Yoruba de DELANO (9)
constituent une bonne illustration de cet universalisme
égaré.
On oublie ainsi que chaque langue constitue un
.,"
système qui ne doit être décrit que par référence à lui-
même. Par ce manque d'esprit novateur émanant le plus sou-
vent de colportage de terminologies existant déjA dans
certaines langues,
le système verbal des langues africai-
nes a été vicié dès le début.
Donc toute recherche sur les langues africaines
doit tenir compte d'un fait capital, à
savoir que la re-
lation entre le procès et le mo~~nt du discours, autrement

-79-
dit le te~, est absent dans les formes verbales.
Les conceptions des Africains dans ce domaine
sont totalement différentes.
En effet,
les langues afri-
caines sont caractérisées par l'a~ect.
Toute étude sérieuse devrait s'appuyer sur plu-
sieurs démarches
:
'~ .. '
-
inventaire des morphèmes verbaux existant
dans les langues étudiées,
-
systématique des morphèmes verbaux afin de
dégager leurs valeurs fondamentales,
-
travail minitieux sur un large corpus.
D~ns ses travaux sur les formes verbales d'un
grand nombre de langues africaifles, Maurice HOUIS dont
les points de,vue semblent rejoindre
(bien)
les nôtres,
écrit dans "Afrique et langage"
(10)
"If. -6e.rnbe.e que. POUIt un c.e.ltta..i.n nomblte. de .tangue-6
.t e -6 v(d' e.. U,'t.6
-6' o!t9 a ri i -6 e. nt au tout{ d e d eux. a xe -6 c.t é -6
:
7) l'axe de l'énonciation -6elon .te.quel -6ont di~­
tin9u~e..-6 de-6 -6ituation-6 -6lmultan~e..-6 ou décalée~ palt Itap-
pOltt a .t'acte' d'lnonciatioYl !-6ituation en 6eltmetulte,
a-6pect6 de..6C.ltipti66),
et de6 ~ituatioYl~ non a66ective6,
ne..ullte6 palt Itappoltt a l'acte d'énonciation 1-6ituation en
ouve..!ttu~e.., a6pe..c.t6 annonc.iati6~1.
2)
l'axe de l'événement 6elon lequel -6ont di-6-
tingu~e..~ le..-6 modalité-6 du pltOC~~
(action,
acqui-6ition
de .t'état, ~tatl en tant Que, 6ondamenta.tement, il e6t
accomp.ti ou non acc.ompli. Ce-6 modalité6 -6e. di66éltenc.ie..nt
e,n va..feuJt.6 palttic.uli~/t()_6
~ e.tori le6 tangue-6 ...

-80-
"
Le. te.lt.me. 6Jtanç.ai~ de. "1~'mP4" e.~t équivoque.. Nou~
plt.e.non4 done po~ition ~ult. i~ 6ait que. ie.~ iangue.~ néglt.o-
a6~ieaine.~ It.e.tie.ndlt.aie.nt, eomme. plt.ineipe. de. i'olt.gani~a­
tion 4Y4tématique. de. ia eonjugai~on, i'a~pe.etuaiité e.t
non ia te.mpolt.aiité. Ce.ei n'implique. pa4 que. ia te.mpolt.a-
iité ne. ~oit pa~ ~igni6iée.
; e.iie. i'e.~t ~e.eondailt.e.me.nt
palt. ie.~ impiieation~
de.~ a~pe.et~ e.~x-même.~,
e.iie. i'e.4t
ie. xieaie.me. nt
dan~ ie. eo nte.xte., v o~alt. de.~ .palt.tieuie.~" .
Quelques études, fort heureusement, confirment
cette opinion. Par exemple,
selon RR.PP. A.
CHANTOUX,
A. GONTIER et A. PROST, en gourmantché,
"les verbes qui
indiquent un procès le présentent sous l'un ou l'autre
aspect fondamental
:
- procès acquis
: action achevée, état acquis par
suite d'un processus actif, c'est ce qu'on appelle le
parfait ;
- procès en voie de réalisation: l'action est en-
visagée dans son déroulement, elle se fait ou se conti-
nue. C'est l'aspect continu ou infectum.
Ces deux aspects sont fondamentaux en gourmantché
comme dans les langues Voltalques en général.
Ils sont
marqués par deux thèmes verbaux : le thème du parfait et
celui du continu".
Dans "A study of the Ewe language" WESTERMANN
distingue, dans le chapitre réserVé au verbe
:
"The. habituai whieh .6110W~ that an aetion oeeult.~
a4 a It.uie. i~ u4uai. It~ Ù, 60Jtme.d by the. 4u 66ixing 06
na to th e v e.1t. b :
- me. yi na
1 generally go
- me wo na
Igenerally do

. -81-
The p~og~e~~~ve wh~~h ~~ 60~med w~th the heip 06
the ve~b ie to be, to ex~~t. The ma~n ve~b ~~ ~n the
~n6~n~t~ve, to wh~~h m ~~ ~u66~xed :
meie
y~y~'!.'­
l
am going
meie wo wom
l am doing
. The 6utu~e 06 the p~og~e~~~ve wh~~h ~nd~~ate~
an a~t~on wh~~h one w~ii br ~n the hab~t 06 do~ng ~~
60~med in the ~ame way a~ the phete~ite 06 the p~og~e~­
~~ve ex~ept that the a 06 the 6utu~e p~e~ede~ nl :
man.6
y~y~m
l
shall always go
man.6 d.6 wom
l
shall always work
The hab~tuai 06 the p~og~e~~~ve wh~~h ~nd~~at~~
that a thi.ng O~~Uft~ u~uaiiy and. then ~ont~nuaiiy :
l am accustomed to go con-
tinually
men) a
d) w.) m
l
am accustomed to work con-
tinually.
c'est ainsi que se comportent -du moins en ce
qui concerne l'aspect- les systèmes verbaux des langues
africaines
(et peut-être toutes)
sous réserve toutefois
que l'analyse de certaines d'entre elles
inconnues et
non trans~r~tes puisse constituer des cas d'exception.
( 9 )
VELA NO,
195 8 et. 1965 •
lIa)
Mau~~~e HOUIS - A6~~Que et iangage, nO 7, pp 45-46.
..';/

-82-
CHAPITRE ",,1 1
,"-:,1
LANGUES DITES
"A ASPECT"
Langues dites à "aspect"
L'étude des formes verbales de certaines langues
a montré que celles-ci pouvaient révéler une autre caté-
gorie que le temps,
à savoir l'aspect qui reste encore
mal défini.
Mais qu'est-ce que l'aspect et dans quelles lan-
gues se trouve-t-il ?
Avant de répondre à cette question délicate et
de montrer comment l'aspect se manifeste en Yoruba,
il
est utile de prendre contact avec les langues -où cette
notion constitue une catégorie claire et matérialisée
par des marques spécifiques- par exemple l'arable clas-
sique et surtout les langues slaves où l'aspect a été
découvert pour la premi~re fois par les linguistes tch~­
ques.
Nous exposerons dans ce chapitre les généralités
essentielles concernant l'aspect verbal du russe et de
l'arabe classique.

-83-
Si dans la plupart des langues indo-européennes
la catêgorie du temps a supplanté celle de l'aspect,
celle-ci reste fondamentale en slave,
le temps occupant
une place secondaire. Ce qui est primordial donc en
slave, c'est l'aspect rendu par un couple de mots mor-
phologiquement l i é s :
l'imperfectif indique le procès
en développement illimi.té,
le ptr!fectif, en revanche,
place une action donnée élans· un temps J.imit:é.
Au point de vue morphologique un verbe simple
formé à partir d'une racine quelconque est imperfectif.
Son partenaire perfectif se forme à l'aide de deux pro~
cédés:
la suffixation et la préverbation.
Le suffixe
de perfectiva.tion a une forme -
nu ou na -.
La seconde
solution est l'emploi du préverbe, originellement une
préposition qui change le sens du verbe simple.
Pour
avoir un nouvel i~perfectif, on utilise un nouveau pro-
cédé, un suffixe qui servira ~ imperfectiver
:
-Q-
ou
-.{o.-
(inusité de nos jours).
sauver
tt rn a.r..·i..t
uma.U.a.t
amoindrir
L'autre suffixe vivant -yua- est productif.
pe~edelyva.t = transformer.
Il existe aussi dahs les langues slaves des ver-
bes dits déterminés et indéterminés. Les uns traduisent
le mouvement vers un but déterminé,
les autres le mouve-
ment pur et simple
:

-84-
Exemple
- te-te-tJ.. = voler
(mouvement déterminé)
- te.tatJ.. = voler
(mouvement indéterminé)
jitJ..
= aller à
pied
chodJ..tJ..
aller souvent
Nous allons maintenant voir comment l'aspect se
manifeste dans la langue russe.
En russe,
il y a deux espèces principales de cou-
ples aspectifs. Dans les uns,
l'imperfectif constitue l'é-
lement de base et le perfectif en est tiré
:
imperfectif
construire
perfectif
construire
Dans les autres ce rapport est interverti et
c'est le perfectif qui se trouve au point de départ du
couple
:
- ou~t~o~tJ..
perfectif
arranger
- ou~t~a~vatJ..
imperfectif
arranger
On distingue plusieurs couples
a)
imperfectif simple ; perfectif préverbé
En russe, en général,
tout verbe simple est im-
perfectif. L'adjonction d'un préverbe -lorsqu'il atténue
sa valeur propre- à un verbe ,simple ou imperfectif rend
ce dernier perfectif :

-85-
- de.lat
imperfectif
faire
- J.>delat
perfectif
faire
- zavtlLakat
imperfectif
déjeuner
- pozavtlLakat perfectif
déjeuner
- !itlLat
imperfectif
jouer
- J.> !itlLat
perfectif
jouer
- ge.lL..tat
imperfectif
perdre
- pogelL..tat
perfectif
perdre
- zl1at
imperfectif
savoir
- uZl1at
perfectif
savoir
- .6 duJ.> at
imperfectif
écouter
- pO.6du.6at
perfectif
écouter
Mais l'adjonction d'un préverbe peut modifier le
sens du verbe en même temps qu'il le rend perfectif,
modifiant sémantiquement ainsi le couple
:
1·"
écrire, en face de
zap..t.6at
inscrire
Ces perfectifs peuvent se pourvoir d'un p~rte­
naire imperfectif grâce au jeu d'un second procédé de
dérivation.
La distinction courante entre le perfectif et
l'imperfectif est toutefois une innovation slave. Au
début du développement des langu~s slaves, il est pro-
bable que la préfixation d'un verbe simple ne conduisait

-86-
pas forcément à la perfectivation et le russe moderne
contient toujours un certain nombre de verbes simples
préfixés n'ayant pas de sens perfectif. Plus tard, on
interpréta la préfixation comme étant un moyen indi-
quant la perfectivation bien que l'opposition perfectif/
imperfectif ne fOt pas encore un systême offrant deux
formes aspectuelles pour tous les verbes. Dans certains
cas de préfixation,
la différe~de de sens était pure-
ment d'ordre aspectuel (spécialement avec p~, préfixe
le plus neutre du point de vue sémantique). Ailleurs
l'addition du préfixe change non seulement l'aspect du
verbe, mais aussi son sens comme dans les exemples sui-
vants
:
- Itezat
couper
- otltezat
tr~cher
Pour certains verbes par exemple dans le russe
moderne où le préfixe n'est que d'ordre aspectuel,
il
est possible qu'à une période ~eculée de l'histoire,
il y avait une nuance sémantique, ou tout au moins que
le préfixe, bien que sémantiquement non vide, réitérait
quelque trait sémantique inhérent au verbe, comme dans:
t1a-p..i.~at
écrire, c'est-à-dire continuer
à écrire
- plto-c...i.tat
lire, c'est-à-dire lire en
entier
C'est seulement lorsque le préfixe n'ajoute rien
d'autre au verbe imperfectif que le sens perfectif que
nous avons de véritables paires aspectuelles.

-87-
:/".
~',
b)
imperfectif simple/p-erfectif suffixal
La perfectivation du verbe simple peut se faire
aussi p,-'\\r un autre procédé à l'aide du suffixe "!l~" qui
confère aux verbes l'idée de momentané
(avec quelques
altérations du radical verbal
:
- E:~!if3 a-t,<-
imperfectif
sauter
- E:....'t(f~_u.tj,
perfectif
sauter
- c. -l_ x. al
imperfectif
É~ternuer
----
- CJUUl,t
perfectif
éternuer
- - - - -
ki(~vat
imperfectif
picorer
- - -
IdJ Ullll,t
perfectif
picorer
- zevat
imperfectif
bâiller
- - -
- z e.v nu-t
perfectif
bâiller
a)
perfectif préverbé/imperfectif suffixal
Un grand nombre de perfectifs préverbés munis de
suffixes spéciaux
a
ba ,donnent des imperfectifs
correspondants
:
- p e!LÂ.. ecU eP..a.tÂ..
perfectif
refaire
imperfectif
refaire
bl
perfectif sim.Ele/imperfectif suffixal
Les perfectifs simples dont la valeur perfective
n'est marquée par aucun indice morphologique quelconque

-88-
peuvent constituer des couples avec des verbes suffixaux.
Ici deux types de suffixes caractérisent l'imper-
fectif
al d'une part le suffixe -~-
ou
(a)
dont la
variante est -ba- apr~s voyelle :
- pltiv y/wt
perfectif
s'habituer
- pltivat
imperfectif
s'habituer
- pltoveltit
perfectif
contrôler
- pltoveltiat
imperfectif
contrôler
- pltizYlat
perfectif
'reconnaître
- pltiznavat
imperfectif
reconnaître
bl d'autre part le suffixe
Ijva
ou
iva
E.ltoigltat
perfectif
perdre au jeu
pltoigltyvat
'imperfectif
perdre au jeu
- pJtigovoJtyt
perfectif
condamner
- pJtigovaJtivat
imperfectif
condamner
La catégorie du temps existe, mais elle occupe
une place secondaire. Il existe trois temps à l'imper-
fectif : un présent ~
ex.:
pi.6e.
"écrire",
3e per-
sonne singulier; un passé à valeur de durée ou ,d'ina-
chevé
pi6al
"écrire", 3e pers.
sing. et un futur
composé
bude pi6at
qui marque la répétition ou in-
siste sur la durée.
7,'

-89-
Le perfectif possède deux temps seulement : un
présent à sens de futur
:
napi~e
"écr ire",
3e pers. sing.
et un passé marquant le résultat
napi~al
"écrire" 3è
pers. sing.
CONCLUSION
C'est de cette façon que se forment,
en général,
les couples verbaux en russe.
L'aspect qui se présente
en russe sous une forme d'opposition binaire: l'imper-
fectif et le perfectif,
se réalise au moyen d'affixes
(préfixation et suffixation).
Tout verbe simple
(imperfectif)
muni d'un pré-
fixe prend l'aspect perfectif. ~~rsque le perfectif se
trouve au point de départ, deux types de suffixes ca-
ractérisent l'imperfectif:
les suffixes -a- ou
(9 ) et
LJva ou iva.
L'adjonct~on d'un préverbe modifie le sens du
verbe en même temps qu'il le rend perfectif modifiant
sémantiquement ainsi le couple. Pour avoir le parte-
naire imperfectif, i l suffit d'adjoindre au perfectif
, ~.
un suffixe.
!'
A côté de cela,
il existe toutefois d'une part
un nombre assez considérable de verbes qui ne forment
pas de couples,
l'action qu'ils'expriment se présente
alors sous l'aspect uniquement perfectif, et d'autre
part des verbes à aspect flottant,
autrement dit, quel-
ques verbes peuvent s'employer à la fois comme perfectif
et comme imperfectif. L'aspect est, en russe, une caté-
gorie grammaticale et formelle se réalisant au moyen de
marques spéciales.

-90-
L'étude du système verbal des langues sémitiques
offre deux traits particuliers. En effet,
à la différence
des langues européennes
(Europe de l'Ouest),
les langues
sémitiques et l'arabe classique en particulier, ont un
système'complet de formes pour exprimer l'intensité,
le
but,
la. réciprocité,
le factitif ainsi que les réfléchies
passives de ces formes. D'autre ~art, aucune forme ver-
1/.
baIe n'a pour foncti6n d'exprimer le temps,
le système
verbal étant dominé par l'aspect.
En arabè classique, on distingue
dix formes
verbales
:
-
1ère forme ou la forme simple
;
-
2e forme:
Fa'ala
ou la forme d'intensité,
indique
soit le fait de faire lentementi~avec soin, soit avec
répétition
:
- daJtaba
frapper
cassér en petits morceaux
-
3e forme
Fà'ala
exprime d'idée d'effort:
- kataia
tuer
- kàtaia
combattre
-
4e forme:
Af'ala
exprime l'idée de faire faire,
souvent accompagnée d'une nuance de rapidité ou de bru-
talité
faire asseoir
- AjJtà
faire couler

-91-
-
Se forme
: tafa' ala, dérivée ~.~ la 2e forme, exprime
un sens réfléchi ou passif
se casser en morceaux
être cassé
- ta'ajaba
s'étonner, être étonné
-
6e forme
tafà'ala
ou la réfléchie passive de la 3e
forme
al exprime la réciprocité
- tatàba'a
se suivre sans interruption
bl elle aussi le sens de "faire semblant"
- tamàJtada
faire le malade
~I elle peut avoir un sens passif ou réfléchi
avec une nuance progressive
- ·ta6 6 à kata
tomber
- takathalla
se reproduire
-
7e forme:
infa'ala
qui est une réfléchie passive a
les sens suivants
-
un sens pronominal passif
:
se casser de lui-même
se séparer
-
8e forme
:
~qtata6a
exprime
al un sens réfléchi : cueillir ~our soi
bl quelquefois) un sens réciproque
_ ta le à.tà.l a
s'entretuer

-92-
-
ge forme
If'ala
exprime une couleur ou une diffor-
mité
être jaune
- l'waltJta
être borgne
-
IGe forme:
Istaf'ala
al exprime, en général, la demande
-
11.> ta n
1
alta
demander pardon
bl l'idée d'attribuer à soi ou à autrui une
qualité ou un défaut
:
-
11.> ta hl.> ana
trouver bon
-
Il.>ta'ltaba
trouver bizarre
- Il.>tak.thana
trouver nombreux
L'autre trait caractéristique du système verbal
des langues sémitiques est l'aspect. Le sémitique pré-
sente une situation opposée à celle des langues de
l'Europe Occidentale.
En arabe classique, par exemple, on distingue
deux formes essentielles de l'indicatif: l'une expri-
mant l'accompli et l'autre l'inqccompli. Les termes de
prétérit, passé et futur utilisés par les grammaires
traditionnelles ne rendent pas du tout,
loin s'en faut,
les valeurs de ces deux formes.
Les grammairiens arabes n'ont pas réussi eux-
mêmes à souligner ce point important. A l'inverse, ils
ont donné une importance peu justifiée à l'idée de temps
dans les formes verbales en le divisant en passé, présent
et futur.
Cette division vient aê l'influence des

-93-
grammaires des langues européennes qui sont,
pour la
plupart, antérieures aux grammaires des langues sémiti-'
ques.
Du point de vue formel, en arabe classique, le
verbe se présente sous deux aspects
:
-
l'accompli improprement appelé prétérit ou
parfait ;
-
l'inaccompli improprement appelé aoriste,
imparfait, présent,
futur.
Quels sont les procédés morphologiques qui ser-
vent à former les deux aspects et que signifient-ils ?
• L'accompli
L'accompli s'obtient ~.r la suffixation au radi-
cal du verbe d'éléments pronominqux indiquant la per-
sonne,
le genre et le nombre.
Ex.
~ kataba
écrire,
3e pers.
sing.
(l'action d'écrire vue du début jusqu'à
la fin)
L'accompli exprime une action réalisée, ou
plus précisément, une action vue d~s le début jusqu'à
la fin.
L'accompli est rendu ef)rançais selon le con-
texte, par un passé quelconque:
imparfait,
passé anté-
rieur, plus-que-parfait ou par un présent ou un futur .
• L'inaccompli
L'inaccompli est formé au moyen de la préfixa-
tion d'éléments pronominaux indiquant la personne.
Il
s'obtient aussi par l'emploide suffixes indiquant le

-94-
mode,
le genre et le nombre.
li,'
Ex.
y~ ktubu
écrire,
3e pers.
singe
(l'action d'écrire en cours de déroulement)
L'inaccompli exprime une action qui est en cours
de déroulement. Selon le contexte, on le rend en fran-
çais par l'imparfait,
le présent,
le futur.
Pour exprimer le temps~ui est absent des formes
verbales, on se sert des adverbes de temps,
l'usage tem-
porel de l'opposition aspectuelle accompli/inaccompli.
La langue a recours souvent aussi à l'emploi de quel-
ques particules. Par exemple,
qAd employé avec l'accom-
pli vient appuyer sur sa valeur du passé. Devant l'inac-
compli, elle exprime la possibilité du déroulement du
procès verbal;
ka~a devant l'accompli ou l'inaccompli
indique le passé.
L'essentiel de la notion d'aspect en arabe clas-
sique est d'indiquer si le procès est vu dès le début
jusqu'à la fin d'une part, et s ' i l est en cours de dé-
roulement. Ces deux formes qui sont l'accompli et l'inac-
compli, qui peuvent se situer dans n'importe quel temps,
sont formées d'une part par la suffixation au radical du
verbe d'éléments pronominaux indiquant la personne, le
genre et le nombre,
tandis que l'autre est formée au
moyen de. la préfixation d'éléments pronominaux indiquant
la personne, ou secondairement par l'emploi des suffixes
indiquant le mode,
le genre et le nombre.

-95-
CONCLUSION
L'étude du système verbal du russe et de l'arabe
classique nous a montré que l'aspect se manifeste dans
ces langues de manière formelle.
En russe,
l'imperfectif
et ie perfectif qui constituent l'opposition aspectuelle
se réalisent à l'aide d'affixes qui s'ajoutent aux verbes
simples:
l'imperfectif indique le procès en cours de
déroulement,
le perfectif un procès vu globalement.
En arabe classique,
les deux aspects,
l'accompli
et l'inaccompli, se manifestent par des marques spéciales
éléments pronominaux qui s'ajoutent aux verbes. L'accom-
pli indique une action vue dès le début jusqu'à la f i n ;
l'inaccompli une action en cours de déroulement.

-96-
CHAPITRE III
il . •
DEFINITION DE L'ASPECT
1.- Réflexions générales.
l"j
Depuis sa découverte dans les langues slaves,
l'aspect a toujours été une question très délicate de
la linguistique générale.
En effet, en linguistique
générale, aucune catégorie,
sauf l'aspect,
n'a suscité
autant de discussions;
nulle autre n'a fait l'objet de
tant de colloques et connu tant de définitions qui,
le
plus souvent, diverses et contradictoires, obligent
le linguiste à poser le problème
d'une
façon plus pru-
dente :
Qu'appelle-t-on aspect 7 et non "Qu'est-ce que
l'aspect 7".
Certains. linguistes pourtant ont essayé de défi-
nir cette catégorie.
Dans "Aspect", Bernard COMRIE 111) écrit
"The. diJ.d.inc.-tion be.-twe.e.n he. Ite.ad,
he. waa Ite.ading,
and-he. uae.d -to Ite.ad in Engliah ia e.qually an aape.c.-tual
dia-tinc.-tion, 060 aape.c.-t ia a c.a-te.golty e.ve.n in aa 6amilialt
a language. aa Engliah. Similalty in -the. Romanc.e. language.a,
(11)Y3e.ltnaltd COMRIE -<-n "Aapc.c.-t",
p.
1.

-97-
the di66ehence be~we~n 60h inatance,
Fhench i l lut et

i.e. lil.Ja,i.t,
Spa'l,Üh !eljo and le j,a,
Italian leal.Je and
L?ege.vct: i.6 one 06 a-6pec.t,
de-6pite the t!laditional teh-
minology, which apea~.6 06 the impe~6ec.t Ili-6ait, leia,
llegeva) a-6 a ten6e, and equally 06 the -6imple pa-6t
[lut,
ley~, le-6ae) all.Jo c.alled ~he pa-6t de6inite, hi-6-
.tOJt-i.c O~ llemote a-6 Il te 11.6 e" .
B. COMRIE,
souligant Fa' différence entre le
temps et l'aspect, déEinii les deux catégories de la
façon su.ivante
"T e 11-6 Q, ll. e.e.a·U~-6 t ft e tilt! e 0 6 the. -6 itua.:tio n IL e 6eh-
hed.to to -6ome o.:the~ .:time, u.6ually ta the moment 06
-6pealûYlg"
"A~_pe.c;tl.J altc. di66eILQ,nt waljl.J 06 viewiYlg the iYl-
:tempo~al cOYll.Jti.tue.nc.tj 011 a -6itua.tioVl".
Comme on le voit,
l'aspect était bien présent
en anglais et dans les langues romanes malgré'le sys-
tème tradit.ionnel qui parle uniquement et généralement
.'
du t~nps dans ces langues.
Il en va de même pour le
latin oa le concept d'aspect, selon George MOUMIN,
aurait été entrevu par VARRON à partir des formes et
des dénominations qui opposaient le perfectum à l'in-
fectum.
L'aspect aurait donc existé dans un premier
temps historique en latin.
Mais l'intérêt actuel de la notion de l'aspect
est surtout dû aux travaux des linguistes slaves parce
que, dans leurs langues,
les verbes impliquent dans
toutes leurs fonnes la notion de l'aspect. Grâce à la

-98-
connaissance des faits et des théories slaves,
la
distinction entre temps et aspect est devenue une théo-
rie cO~IDunément adoptée.
c'est Georg CURTIS qui,
le premier -à partir
des données slaves et les résultats de la grammaire
comparée dans le domaine du grec ancien- étendit la
notion.de l'aspect à l'étude des langues indo-euro-
péennes dans lesquelles il introduisit les tèrmes
"degré de temps"
(Zeitstufe)
et genre de temps '(Zeitart)
termes remplacés plus tard par les termes
: temps et
aspect.
Selon G.
CURTIS
(12),
les différences entre
l'action durative, momen~anée et achevée, s'exprimaient
par les thèmes du présent de l'aoriste et du parfait
grec. Son mérite fut donc d'avoir sorti de l'ombre cer-
taines réalités qui n'étaient pas pour autant inconnues.
des grammairiens grecs et latins, mais que ces derniers
considéraient comme des qualités des formes temporelles
du· verbe.
C'est donc depuis G. CURTIS que l'aspect est
devenu une notion capitale de la morphologie verbale.
Les linguistes et comparatistes ont donc été
li. •
contraints d'admettre que les formes verbales dites
temporelies ne peuvent pas être épuisées par la notion
de temps,
et d'autre part d'introduire cette nouvelle
notion de l'aspect.
(12) Ge.oltg CURTIS "Vie. Bildung de.1t -te.mpolta und modi -<.n
Gltie.~h.i.~~he.rt und La-te.i.nrti~~he.rt ~plta~hve.ltgle..i.~hend
daltge~-tell-t", Beltl.i.n 1846 ; GIt.i.e.~h.i.6~he. S~hal­
gltammatik. Pltague 1852 ; Eltlaute.ltungen zu meinelt
glt.i.e~h.i.6~he.n Sc.hülgltammat.i.~., Pltague 1863.
,.

-99-
Mais si cette notion de l'aspect est claire
pour les slavistes, elle est loin de trouver des solu-
tions dans les autres ,langues indo-européennes où les
défintiions de l'aspect n'ont jamais obte~u l'unanimité
des linguistes dont un certain nombre contestent même
son existence dans certairies langues indo-européennes.
D'une façon générale,
la notion de l'aspect
pose au linguiste moderne
(peut-être moins aux linguis-
tes slaves)
des problèmes d'ordre méthodologique.
Dans beaucoup de travaux sur l'aspect,
i l est
implicitement admis que seul le verbe et ses flexions
sont les marqueurs privilégiés des aspects.
MEILLET écrit par exemple
:
"On ne. pe.ut paltte.1t d'a.6pe.c.t que. tolt.6qu'une.
tangue. utiti.6e un .6Y.6tème. de. maltque.ult.6 moltphotogique..6
POUIt e.xpltime.1t te..6 di.6tinc.tion.6 du type. pe.1t6e.c.ti6/impe.lt-
6e.c.ti6, qui d'autlte. paltt dé6init te. ve.~be. c.omme. indi-
quant un pltoc.è..6'!
LAROCHETTE n'est pas de cet avis
"It e..6t impo.6.6ibte. d'a66iltme.1t qu'une. di.6tiYl.c.-
tion gltammatic.ate. e..6t inc.onnue. dan.6 une. tangue. .6ou.6
pltéte.xt~ qu'e.tte. ne. .6e. maltque. que. dan.6 te. di.6c.oult.6.
M~me. dan.6 te..6 tangue..6 indo-e.ultopée.nne..6, it n'e..6t pa.6
Italte. qu'une. di.6tiYl.c.tioYl. c.atégoltique.
ne. .6'e.xpltime. pa.6
dan.6 te. mot. Si on a66iltme. qu'une. tangue. ignoltait ta
di.6tinc.tion de..6 palttie..6 du di.6c.oult.6 e.t ta di.6tinc.tion
du nom e.t du ve.ltbe. tolt.6que. c.e.Lte..6-c.i ne. .6'e.xpltimaie.nt
pa.6 dan.6 te. voc.abutailte., c.'e.6t,~ue., .6e. tai.6.6ant guide.1t
palt une. c.onc.e.ption tltaditioYlne.tte. .6c.ota.6tique. de. ta


-100-
gltamma-ilte. on a .6ouve.nt étabLi.. cViJ~ c.lo.i.6onJ.J étanc.he.J.J e.t
ait b-itlta-ilt e4
d'u~e. paltte.ntlte. le voc.abula.ilte. e.t la gltam-
ma-ilte., d'autlte. paltt e.ntlte. la moltpholog-ie. e.t la .6yntaxe..
Ii ne. 6aut paJ.J pe.ltdlte. d~ vue. que. la le.x-icoglta-
ph-ie., la moltpholog.ie. e.t ta J.Jyntaxe. n'étud-ie.nt paJ.J tlto-i.6
ltéat-ité.6 d-i66élte.nte.J.J ma-iJ.J que. le.ult d-iJ.Jt-inc.t-ion ne. pltO-
cède. que. de. to-iltJ.J man-ièlte.J.J de. co~J.J-idélte.1t ta même. Itéal-ité
te. d-iJ.JcoultJ.J"
(1950
p.
116).
Toute partie du discours donc, dans la mesure
où elle exprime sémantiquement un procès, peut dévelop-
per des oppositions aspectuelles.
G. PIFFARD
(13)
pense qu'il est possible d'ap-
pliquer l'aspect aux autres parties du discours: par
exemple "e.ac.h"appliqué aux objets décrits implique
qu'ils sont sérarément et respectivement des individua,
complets quant à leur soi, donc instantanés d'aspect.
En revanche,
e.ve.lty" implique une série d'objets complets
quant à leur soi mais qui se reproduisent à maintes
reprises, donc itératifs. Ainsi,
note G.
PIFFARD fI~ac.h
day"
signifierait les jours comme entités individuelles
qui ne' se produisent qu'une seule fois,
tandis que "e.ve.lty
day" impliquerait les jours individuels quant à leur "soi"
mais en série, qui se reproduisent à des intervalles
répétés. Quant aux noms, c'est, selon PIFFARD,
les no-
tions abstraites qui sont aspectuelles :
intervalle est d'aspect itératif., température
d'aspect progressif, haussement d'épaules d'aspect instan-
tané, naissance d'aspect altératif, beauté d'aspect habi-
tuatif.
(13)
G.
PIFFARV -<'11 "AJ.Jpe.c.t" - p.
7.

-101-
'11.'
La notion de l'aspect serait alors une caracté-
ristique s'appliquant aussi bien à d'autre formes
qu'au
verbe.
Il est utile de souligner aussi que tout dépend des
langues; certaines langues, en effet, utilisent des pro-
cédés morphologiques, d'autres des procédés lexicaux et
syntaxiques pour exprimer l'aspect.
Le système verbal des langues slaves en général
et du grec ancien où l ' aspect ~'onstitl.le une catégorie
verbale ne saurait être le modèle.
A notre avis, pour éviter toute con61usion hâti-
ve,
il conviendrait d'aborder directement la langue
étudiée, c'est-à-dire analyser, classer et identifier
les formes.
D'autre part, nous pensons que le désaccord con-
cernant l'aspect émane du fait qu'on s'est trop occupé
de discuter les notions logiques de l'aspect, de la dé-
finir par rapport aux faits slaves plutôt que d'inter-
préter
les formes des langues étudiées. Faut-il colpor-
ter les oppositions existant dans une langue donnée à
d'autres qui n'ont rien il voir avec ces oppositions?
L'analyse est faussée d'avance car rien ne nous autorise
à imposer,
sans raison, des valeurs spécifiques à cer-
taines langues, à d'autres dont les formes se comportent
autrement.
2.- La notion d'Aktionsart.
=
La variété et l'hétérogénéité de l'expression
de la catégorie de l'aspect ont donné naissance à une
autre catégorie développée surtout chez les linguistes

-102-
allemands qui mentionnent dans leurs travaux deux dé-
finitions qui envisagent
:
-
le caractère objectif de l'action verbale,
-
la représentation subjective du sujet parlant.
Selon eux,
le caractère objectif de l'action
verbale ou "Aktionsart" relèverait de la lexicologie
tandis que l'aspect ou "subject~tive Aktionsart" serait
un problème de morphologie.
Si l'on s'e~tend généralement à définir l'Aktion-
sart con~e le mode lexical de réalisation de l'aspect,
cette catégorie donne lieu à des divergences de point
de vue, aussi est-elle encore prise dans plusieurs sens
divergents.
B. COMRIE note:
-"The 6-i.Jt-6t d,ütiVl~tioVl il> betweeVl a-6pec.t a6
gJtammat-i.c.al-i.6at-i.oVl 06 the JtelevaVlt -6emaVltic. di6t-i.VlC.t-i.OVl~
wh-i.ee a~tioVl6aJtt JtepJte-6eVlt6 lexic.al-i.6atioVl 06 the di6-
t-i.VlC.t-i.OVl-6, -i.JtJte-6pec.t-i.ve how the-6e d-i.-6t-i.VlC.t-i.OVl-6 aJte lex-i.-
c.ali-6ed.
- The 6ec.oVld di-6t-i.VlC.t-i.OVl, whic.h -i.6 that u6ed by
mO-6t -6laVOVli-6t-6,aVld 06teVl by -6c.holaJt-6 iVl 6lavonic. Coun-
':1"-
tJt-i.e-6 W!l-i.t-i.Vlg Ort othe!l lartguage~·I-i.-6 betweeVl a6pec.t a-6
gJtammatical-i.-6at-i.oVl 06 the -6emaVlt-i.c. d-i.6t-i.nc.tiort, and
A~tioVl-6a!lt a-6 lex-i.c.al-i.-6at-i.ort 06 the di6t-i.VlC.t-i.OVl p!lov-i.ded
that the lex-i.c.al-i.-6at-i.oVl i-6 by mean6 06 deJtivat-i.ortal moJt-
pholog y" .
Pierre NAERT va plus loin et fait une différence
fondamentale entre aspect et aktionsart : "l'a-6pec.t e6t
eVl gJtO-6 dé6-i.Vl-i.6-6able c.omme le POiVlt de vue 60U6 lequel

-103-
une aetion ve~baie e~t envi~agée ~oit eomme un p~oeè~
en eou~~, ou un ltat de eho~e, ~oit eo~me un 6ait -tandi~
que ie mode d'aetion e~t la natu~e de i'aetion en eiie-
même in~tantanée
lponetueiie)
ou p~oiongée
ldu~ativel
ete ... ete. .. ".
D'autres auteurs, entre autres HELBIG et BU5HA,
distinguent quatre moyens d'expression de l'aktionsart
:
-
la signification du verbe
- des moyens dérivationnels
- des moyens lexicaux complémentaires
- des moyens sy~taxiques.
Tout comme l'aspect,
la notion de l'aktionsart
soulève des problèmes non encore résolus.
3.- Définition de l'aspect.
Après cette mise au point consistant à souli-
gner la distinction entre l'aspect et l'aktionsart qui
relèvent,
l'un d'ordre lexiacl, et l'autre d'ordre gram-
matical,
nous allons maintenpnt prendre contact avec les
il. •
différentes définitions de l'aspect dans les travaux d'un
certain nombre de grammairiens et linguistes qui ont ré-
fléchi sur le problème.
On doit à STREITBERG Wilhelm -
Urgermanische
Grammatik,
Heidelberg 1896- ce qu'on peut considérer
comme étant la description la plus claire et la plus
systématique des catégories aspectuelles.
Il distingue
cinq grandes catégories :
I~

• L'aspect duratif ou l'imperfectif qui exprime le
procès dans sa dUrée ininterrompue ou dans sa continuité
~ L'aspect perfectif qui ajoute au sens matériel du
verbe le concept subsidiaire de l'achevé ou du f i n i :
le
procès est vu depuis le moment de sa réalisation ; il Y
a déux sous-types de verbes perfectifs
: les perfectifs
momentanés qui présentent le moment de la réalisation
et qui
peut être graphiquement représenté par un point,
et les perfectifs duratifs qui présentent le moment de
la réalisation et le procès comme ayant duré.
• L'aspect itératif gui représente une répétition
régulière du procès et qui se prolonge.
• L'aspect parfait
(qu'on ne doit pas confondre
avec le perfectif)
qui désigne un procès dans son état
accompli.
Ce tableau a pourtant un défaut
: celui de ne
comporter que certaines catégories aspectuelles valables
pour certaines langues seulement. On pourrait donc éten-
dre la liste suivant la langue étudiée.
Chez G. PIFFARD (v.13)
l'aspect se divise en
deux catégories principales :
le durati~ (ce qui a une
durée)
et son inverse
: le momentané
(ce qui est instan-
tané). Sous le duratif, on trouve six subdivisions
:
-
le continuatif,
"c'est-à-dire quelque chose
qui a commencé en un point inconnu dans le temps anté-
rieur à la période spécifiée ou inconnue"
= l'eau
coule le long de la pente.
-
le progressif,
"c'est-à-dire quelque chose qui
a commencé au ·début de la période, qui s'est terminé à

-105-
/'
la fin de la période et qui a progressé pendant la pério-
de"
"J'ai étudi~ le latin pendant trois années"
-
l'itératif, c'est-à-dire quelque chose qu'on
,
répète à intervalles penda~t une période de temps donnée"
"Le musicien
battait du tambour"
-
l'habituatif, c'est-à-dire quelque chose qui
s'accomplit certaines fois~ mais pas à d'autres, d'or-
dinaire à des intervalles réguliers séparés par des
périodes d'inactivité"
"Il se levait de bonne heure chaque matin et i l
trayait les vaches"
-
le résultatif, c'est-à-dire quelque chose qui
résulte d'une action momentanée et qui se poursuit dans
l'état qui en résulte"
"Le livre a été écrit
(et j'en suis content)"
-
le conclusif,
"c'est-à-dire quelque chose
dont la durée a comme conclusion une action instantanée
ici l'accent n'est pas mis sur la cessation de l'action
mais ~lutôt sur la durée de l'action qui aura un résul-
tat terminal "
Sous le momentané, on trouve quatre subdivi-
sions
-
!'!n~t~n!ané, c'est-à-dire une action qui ar-
rive une seule fois
:
" En 1936, Jesse Owens a battu le record du monde"
- !'!n~r~s~if, c'est-à-dire quelque chose qui est
commencé ou qui débute au moyen d'une seule action:
"Jean s'est réveillé à seEt heures"

-106-
-
le cessatif, c'est-à-dire quelque chose qui
était antérieurement dans un état duratif et qui a main-
tenant cessé
:
"Annie n'habite plus là"
-
l'altératif, c'est-à-dire quelque chose qui a
changé antérieurement i
il était dans une certaine
situation, mais maintenant il se trouve dans une autre
"Le Président est mort ~h mars"
A travers tous ces exemples on peut noter que,
selon G.
PIFFARD,
l'aspect s'exprime par le temps,
par
la périphrase verbale, E.9r une locution, par la néga-
tion.
Jan SABRSULA (15),
limite, quant à lui,
l'aspedà
l'imperfectif et au perfectif. Ji!~r aspect "nou.6 e.nte.n-
don.6 le..6 moye.n~ e.xp~imant une. a~tion ~~e.lle.,
pe.~6e.~tive
ou impe.~6e.etive.,
ou eonçue. eomme. pe~6e.etive. ou impe.~­
6e.~tive. pa~ le. 6uje.:t pa~lant".
Pour ce linguiste,
l'aspect est aussi tributaire
du contexte et tous les moyens sont bons pour l'exprimer
"Nou.6 nou6 6omme.6 ~e.ndu compt~,tgale.me.nt,
qu'il
ne. .6u66it pa.6 de. 6oume.tt~e. à l'e.xame.n le..6 6o~me..6 i6olée.6.
I l 6aut avoi~ ~ga~d ~u eo~te.xte.. On met en ~elie.6 6U~­
tout le..6 adve.~be.6
envi~onnant.6 ... la 6igni6i~ation
le.xieale de..6 Ve.~be.6.6imple6
ou de.6 loeution.6 ve.~bale..6,
la g~ammai~e. et le. conte.xte. 6e. ~omplète.nt mutuelleme.nt
pou~ exp~ime~ e.n 6~anç.ai6 t 1 o~d~e du p~od!..6 e:t t' a6pe.ct".
( 15)
Jan SABRSULA in "La 6igni6·i.cation de.6 ve~be..6
6~an­
çai.6 e..t le.6 p~oblème.,~ d'a.6pe.ct" - page. 167.

-107-
D'autres linguistes réduisent l'expression de
l'aspect à la grammaire. Eric BUYSSENS
(16), par exem-
ple, pense que l'aspect relève uniquement de la gram-
maire.
Il écrit :
"Ve~ e~~eu~~ on1 ftl ~ommi~e6 pa~ ~e~tain6 de
~eux qui ont pa~l~ d'a6pect a p~Op06 de langue6 non
6lave6.
L'une de ~e6 eh~eU~6 ~on6i6te a ne pa6 teni~
~ompte' du 6ait que le6 oppo~ition6 a6pe~tuelle6 ~on6ti~
tuent une ~atlgo~ie g~ammati~ale, qu'ell~6 60nt pa~tie
du 6 Y6tème g~ammati~al".
Eric BUYSSENS critique aussi le fait qu'on in-
troduit souvent dans la catégorie de l'aspect des
op-
positions qui n'en font pas partie. Pour lui,
l'itéra-
tif,
le parfait, l'inchoatif
ne sont pas des aspects.
. (1 -'
L'approche de BUYSSENS n'est pas satisfaisante.
On sait seulement que l'aspect perfectif d'une part, et
l'aspect imperfectif d'autre part,
sont exprimés par
des marques formelles. Eric BUYSSENS a aussi tendance
à universaliser l'opposition imperfectif/perfectif telle
qu'elle existe dans les langues slaves.
Dans une autre perspect+ve,
IVANESCU pense
aussi que l'aspect est une catlgorie gr~mmaticale
"Ve. toute6 ~e6 ~atlgo~ie6 de 6ait6, 6 eule ~elle
que nOU6 dl6ignon6 du nom d'a6pe~t ve~bal ent~e dan6 le
domaine de la g~ammai~e, ~a~ e(le 6eule a une exp~e66-ton
ve~bale, le6 aut~e6 appa~tiennent au doma-tne de la lexi-
~olog-te n'ayant qu'une exp~e66ion lexi~ale. Le ~a~a~tè~e
(16)
E~i~
BUYSSENS -tH "A6pe~t en glnl~al et en anglai6"
pp. 64-68.

-108-
lexi~al ou g~ammati~al de~ 6ait~ en que~tion ~~6ulte de
leu~ natu~e : ~eux qui ~ont donné~ en même temp~ que la
natu~e de l'a~tion ve~bale, qui y ~ont impliqu~6 ont un
~a~a~tè~e lexi~al : il~ ne va~ient pa~ à l'int~~ieu~ de
la ~onjugai6on d'un ve~be. Pa~ ~ont~e, ~eux qui va~ient
à l'int~~ieu~ de la ~onjugai~on d'un ve~be ~ont g~amma­
ti~aux" .
Mais les définitions de l'aspect et de la durée
de l'action chez IVANESCU( 17) sont intéressantes à plus
d'un titre.
Après avoir critiqué les conceptions anciennes,
IVANESCU distingue, mis à part le temps, deux grandes
catégories dans ,le domaine verbal:
la durée de l'action
ou aktionsdauer, et l'aspect qu'il définit de la façon
suivante :
"La du~~e de l' a~tion e_~t le ~a~a~tè~e du~ati6,
momentané et unique ou it~~ati6 de l'a~tion ve~bale,
don~ de~ ~en~ pu~ement lexi0aux exp~im~~ au moyen de
thème6 di~tin~t~.
La du~ée de l'action e~t totalem~nt di66é~ente
de l'a~pe~t ve~bal, qui ~omp~end ~eulement le deg~~ de
~éali~ation, d'a~~ompli66ement de l'a~tion : 6i une
a~tion e~t a~hev~e la~~ompliel ou non, ~i elle a ou non
de~ ~~~ultat~ ult~~ieu~6, 6i elle e6t ~u~ le point de
'~e ~~ali~e~, ~i elle vient de ~e ~~ali6e~ ain6i que ~on
~a~a~tè~e unique ou ité~ati6. Nou~ ne devon6 pa6 ~om­
p~end~e pa~ a~pe~t le deg~~ d'inten~ité de l'a~tion :
~i elle e~t 6aible lil ma~~he à peine) ou inten~e [il
lUI IVANECU in "Le temp~, l'a~pe~t et la du~ée de
l'a~tion dan6 le6 langue~ eu~op~enne~~ - A~te
du 6e Cong~è6 Inte~nation~~ de6 Lingui~te6 -
Pa~i6,
1949.

-- ------
r_..~~~<4:L:L:~-"""-~"~"~-"~~--:-""·"-----
-~--7-----
-109-
t~availle t~op) et non plu~ ~on ~a~a~tè~e déte~miné
(du point de vue di~e~tion) ou indéte~miné ... On ne
doit également pa~ ~on6idé~e~ ~omme de6 a6pe~t6 ve~baux
le ~a~a~tl~e 6ienti6, in~hadti6 ou te~minati6 de l'a~­
tian.
l i e6t v~ai que l'an pou~~ait le 6ai~e 6i l'on
entendait pa~ a6pe~t, d'une manil~e plut6t la~ge, la
natu~e de l'a~tion".
IVANESCU note aussi que l'aspect verbal existe
bien dans les langues indo-européennes où certains lin-
guistes en ont nié l'existence. Par exemple, partant
de la traduction du russe dU roumain,
IVANESCU déclare
que l'aspect caractérise bien les formes verbales rou-
maines
- pi6U
(présent imperfectif russe équivaut
à 6~~iu
"j'écris"
(parfait roumain)
(passé russe équivaut à 6~~iam
"j'écrivais"
(imparfait roumain)
- napi6u
(présent perfectif russe équivaut
à vai6C'.~ie "j'écrirai"
(futur roumain)
- napi6al
(passé russe équivaut à 6~~i6ei
"j , écrivis" (passé simple roumain)'
Comme on peut le constater,
le présent du verbe
russe imperfectif se traduit par le présent roumain,
le
passe du même verbe par l'imparfait,
le présent du verbe
russe perfectif par le futur et le passé de ce verbe
par le passé simple,
le passé composé et le plus-que-
parfait roumains. Se basant donc sur les équivalences
de traduction,
IVANESCU conclut 9ue le présent et l'im-
parfait roumains expriment des actions imperfectives, et
que le futur,
le passé simple et le plus-que-parfait
roumains expriment des actions perfectives.

-110-
Souscrire à une telle ~;nclusion est dangereux
car l'existence de l'aspect dans 'une langue donnée ne
saurait s'appuyer sur de simples équivalences de tra-
duction. Les traductions sont toujours possibles d'une
langue à l'autre mais le colportage de certaines catégo-
ries spécifiques à une langue ne peut mener qu'à l'im-
passe.
Partant des langues sl~ves, KLEIN (18) définit
l'aspect comme une catégorie ~tmelle, c'est-à-dire
possédant ses propres morphèmes. Pour KLEIN,
l'aspect
est une catégorie grammaticale à la différence du mode
de procès qui est une catégorie sémantique.
Les différentes définitions qu'il donne sont les
suivantes :
"L'a.6pe.c.t c.'e..6t i.'e.n.6e.mbfe. de..6 c.J1.-i.tè-Ite..6 .6éman-
t-i.que..6, .6yntax-i.que..6 e.t 6oltme.i..6 d'une. Oppo.6-i.t-i.on qu~
c.altac.télt-i..6e. tOU.6 i.e..6 ve.ltbe..6 d'une. i.angue.
a a.6pe.c.t.6
.6an.6 mod-i.6-i.e.1t i.e. te.mp.6 c.ho-i..6-i..
Le.6 mone.me..6 d'a.6pe.c.t .6e.
c.omb-i.ne.nt 6oltme.i.i.e.me.nt i.e pi.U.6 .6ouve.nt ave.c. i.e..6 mone.me..6
de te.mp.6. A i.a d-i.66élte.nc.e. du mode. de. pltoc.è.6 qu-i. e..6t
une." c.atégolt-i.e pulte.me.nt .6émantique., i.'a.6pec.t e.6t un phé-
nomène. ém-i.ne.mme.nt gltammatic.ai. qui .6'e.xplt-i.me 6oltme.i.i.e.me.nt
dan.6 une Oppu.6-i.t-i.on b-i.na-i.lte. appi.-i.c.abi.e. a tOU.6 i.e..6 ve.lt-
be..6. Une pa-i.lte. d'opp0.6it-i.on a.6pe.c.tue.i.i.e. pO.6.6ède. i.e.
memblte pe.lt6ec.ti6 et i.e. me.mblte. impelt6e.c.ti6".
On peut lire, d'autre part, dans ses travaux,
les définitions suivantes :
(18\\
H.
KLEIN - "Va.6 Ve.lthai.ten de.1t te.-i.i.-i..6c.he.n Ve.ltben
in de.1t ltoman-i..6c.he.n Spltac.he.n e.ltOltte.ltt an de.1t
Intelt6e.lte.nc.e. wom A.6pe.~t und A~t-i.on.6altt ; e.t in
Tempu.6, A.6pe~t, A~t-i.on.6altt.

- l l l -
1/ L'aspect et le temps sont deux catégories différentes
2/ Les oppositions aspectuelles s'exercent toujours à
l'intérieur d'une même tranche temporelle
3/ Le critère de la durée du procès n'a rien à faire
avec l'aspect
4/ L'accomplissement du procès ne doit pas être utilisé
comme critère de distinctions de l'aspect perfectif
et. imperfectif ;
5/ Il n'y a que deux aspects ou plutôt deux membres
d'une opposition aspectuelle binaire.
Si la définition de KLEIN dans son ensemble est
claire et juste, elle comporte néanmoins quelque fai-
blesse à
savoir que l'aspect est réduit à une opposi-
tion binaire : l'imper~ectif et le perfectif. D'autre
part,
les moyens d'expression de l'aspect ne sauraient
être réduits à un seul plan, cl.lui de la morphologie.
Un certain nombre de grammairiens et linguistes
fradçais ont consacré une place importante à la notion
de l'aspect.
DAUZAT écrit
: "V9-YL6 l'expJtefJfJion du temp.6
il y a autJte ~ho.6e à envi.6ageJt que le.6 JtappoJttfJ abfJtJtaitfJ,
~e .6ont le.6 afJpe~t.6 qui tenaient une pla~e .6i impoJttante
danfJ le.6 langue.6 an~ienne.6. L'a.6pe~t joue en~oJte un Jtôle
impoJttant en 6Jtançai.6 mai.6 il ~ompoJtte de.6 mdyenfJ d'ex-
pJte.6~ion vaJtié.6 : l'impaJt6ait paJt exemple maJtque la duJtée
dan.6 le pa.6.6é, ~omme ~eJttain.6 pJtonominaux (il .6e 6ait
vieuxl la duJtée dan.6 le pJté..6ent lp. 201-81" .
.. '
M.G. GALICHET écrit de son cOté
(Physiologie de
.là langue française, pp. 64-65)
: "Vu poirtt de vue de
. .
.
dé~oul~mertt
de.6 phénom~rtefJ il exi.6te deux 6açon.6 de
dé~eJtmineJt le pJto~è.6 ; on peut indiqueJt à quelle pha.6e
il en efJt de!.6on développement, ~'e.6t le Jtôle de la ~até­
goJtie de l'a.6pe~t... L'd.6pe~t efJt vJtaiment la ~atégoJtie

-112-
~péci6ique du p~ocè~, ~ouvent le temp~ et l'a~pect ~ont
~éuni~ dan~ une mime 6o~me ve~bale, au point qu'il e~t
di66icile de le~ di~tingue~ ; l'a~pect qui tient une
g~ande piace dan~ beaucoup de iangue~ a cédé la piace
au temp~ en 6~anç.ai~".
Pour ces auteurs, donc,
l'aspect figure moins
nettement en français que dans d'autres langues. C'est
ce que VENDRYES semble soulignet'dans "Le langage" p.
177
(1922)
"On appelle a~pec,t la ca;tégo~ie de la du~ée. No~
temp~ du 6~anç.ai~
exp~iment le moment oa une action ~'e~t
accomplie, ~'accomplit ou ~'accompli~a, il~ ne tiennent
o
pa~ compte de la du~ée de l'accompli~~ement".
D'autres linguistes français ont été plus loin
dans leurs analyses et confirment l'existence de l'as-
pect en français.
J. POHL
(79) ~~stingue deux types
d'indications d'aspects
l'aspect temps et l'aspect
durée.
L'a~pect e~t l'exp~e~~ion d'une ~elation ent~e
un moment ou un lap~ de temp~ con~idé~é indépendamment
,r
de toute ~é6é~ence à un moment 6ixe de la ligne d~ temp~,
et d'aut~e pa~t, un p~ocè~ envi~agé dan~ ~on dé~oulement
du début à la 6in, et ~an~ exclu~e ce qui a p~écédé le
début ou ~uivi la 6in. Quand cet a~pect ~e ~appo~te à
un moment comp~i~ ent~e le début et la 6in du p~ocè~,
il ~'agit d'a~pect-du~ée :
- Ii li~ait depui~ une heu~e -
Quand il e~t exté~ieu~ au dé~ouiement du p~ocè~, il
(79) J. POHL in "L'a~p~ct ve~bal dan~ le 6~anç.ai~ con-
tempo~ain" - Revue belg e de philolog ie et d' hi~­
toi~e -
1958
et
"A~pect temp~, A~pect du~ée".

-113-'
6'agit d'a6pe~t-temp6
- Ii vient de pa~ti~ -
Pour J. POHL,
l'aspect s'exprime en français
le plus souvent par des moyens extra-grammaticaux :
. les élargissements de la forme verbale
au moyen d'affixes, de pronoms, de prépositions.
Exemple
languir et se languir, décider
(de)
et se
décider à, emplir et remplir.
les adverbes.ou compléments
il est mort lentement
j'ai dit ce que je pensais
les locutions verbales
je me mets à écrire
je suis en train d'écrire.
Selon le même auteur,
la conjugaison française
peut exprimer trois aspects :
L'aspect neutre, global ou zéro, c'est-à-dire
qui n'en est pas un, est celui 8ui considère le procès
depuis son début jusqu'à son achèvement sans mettre en.
évidence aucune partie de sa durée ni cette durée elle-
même
:
- ~'ai déjeuné à midi -
Le procès est considéré dans sa totalité.
L'aspect terminatif
(résultatif, final)
est
celui qui n'envisage que l'achèvement du procès. Aucune
forme verbale française ne pe~t l'exprimer indépendam-
ment du sens du verbe ou de son contexte.

-114-
On ne peut le rencontr(;" qu'avec les temps com-
posés d'un petit nombre de verbes.
L'aspect imperfectif est celui qu'expriment
normalement quelques temps sim~les :
-
Hier, quand tu es rentré,
j'écrivais à mon
père -
Avec P.
IMBS
(20),
les choses sont un peu plus
approfondies. Dans "Emploi" des temps verbaux en français
moderne" il é c r i t :
"LoJt.-6que. au Lie.u de. la plac.e. qu'il
oc.c.upe. paJt. Jt.appoJt.t au Jt.e.p~Jt.e. te.mpoJt.e.1 c.hoi-6i, on c.on-6i-
dèJt.e. le. pJt.oc.è-6 -6OU-6 l'angle. de. -6on déJt.oule.me.nt inte.Jt.ne.,
on e.-6t e.n pJt.é-6e.nc.e. de la c.atégoJt.ie. de. l'a-6p~c.t.
L'a-6pe.c.t
e.-6t une. de.-6 qualité-6 inhéJt.e.nte.-6 au pJt.oc.è-6.
Il e.-6t étJt.oi-
te.me.nt lié à la c.atégoJt.ie. du te.mp-6 -6an-6 pouJt. autant -6e.
c.on60ndJt.e. ave.c. lui: -6e. -6ituant -6UJt. la m~me. ligne. pJt.o-
gJt.e.-6-6ive. que. 1e.-6 divi-6ion-6 du te.mp-6 ve.Jt. bal , il n'inc.lut
pouJt.tant pa-6 la notion de. Jt.e.pèJt.e. e.-6-6e.ntie.1 à c.e.lle.-6-c.i.
Il -6'e.xpJt.ime. -6ouve.nt paJt. 1e.-6 même.-6 moJt.phème.-6 que. le.
te.mp-6 quoiqu'il ait aU-6-6i -6e.-6 moJt.phème.-6 pJt.opJt.e.-6. Vu
6ait de. -6on c.umul dan-6 le. m~me. moJt.phème., ave.c. la c.até-
goJt.ie. du te.mp-6, il manque. a-6-6e.z -6ouve.nt de. ne.tte.té e.n
6Jt.ançai-6 du 6ait qu'il -6'e.xpJt.ime. aU-6-6i paJt. de.-6 péJt.i-
phJt.a-6e.-6 -6u66i-6amme.nt intégJt.ée.-6 au -6Y-6tème. gJt.ammatic.al
du ve.Jt.be., on pe.ut -6e. de.mande.Jt. -6'il n'e.-6t pa-6 plutôt
une. c.atégoJt.ie. -6é.mantique.".
P.
IMBS distingue trois paires aspectuelles
inaccompli /
accompli
duratif /
ponctuel
imperfectif /
perfectif
(20)
P.
IMBS in "Emploi-6 de.-6 te.mp-6 ve.Jt.baux e.n 6Jt.ançai-6
mode.Jt.ne.", p.
/5.

-115-
auxquelles il ajoute
aspect incnoatif 1 terminatif;
par exemple
-.e mèttre à 1 cesser de ;
- accréditer 1 discréditer.
c'est surtout chez G. GUILLAUME que nous trou-
vons des théories d'aspect les plus ingénieuses.
,.
1.",
"Si on c.on.6idè./te.., note G. GUILLAUME, le...6 image...6-
te..mp.6 que.. c.ontie..nne..nt 1te...6pe..c.tive..me..nt ma/tc.he../t e..t avoi/t
ma/tc.h~, on /te..ma/tque../ta que.. ma/tc.he../t e..t toute...6 le...6 6o/tme...6
.6imple...6 de.. c.e.. ve../tbe.. oblige..nt l~e...6p/tit à êt/te.. p/té.6e..nt
dan.6 l'évè.ne..me..nt dont il ac.c.ompagne.. le.. dévide..me..nt,
l'e...6p/tit ne.. quitte.. pa.6 l'image.. ve../tbale.., c.'e...6t-à-di/te..
l'image.. de.. l'évène..me..nt pe../tçu e..n c.ou/t.6 de.. du/tée.., e..nt/te..
.6a limite.. de.. c.omm~nc.e..me..nt
e..t .6a limite.. de.. 6in"
IL. L
vo l
l,
1 76 n 15) .
Bien que le temps d'évènement, c'est-à-dire la
durée interne de l'évènement,
soit différente dans il
marcha et il marchait,
l'évènement lui-même n'est pas
abandonné,
l'esprit reste dans l'immanence de ses limi-
tes. En revanche, avec avoir marché et toutes les formes
composées conjuguées à partir d'elle,
l'esprit est situé
dans l'au-delà de l'évènement, dont le déroulement est
vu révolu et accompli. Quelles que soient les diffé-
rences temporelles existant entre
il a marché
et
il
avait marché, dans les deux cas le sujet est vu dans
l'au-delà de l'évènement, dans sa transcendance. C'est
dans son article sur l'aspect, publié en 1933, que les
notions d'immanence et de transcendance furent employées
pour la première fois, mais dès 1929, dans "Temps et
Verbe" G. GUILLAUME donna l'analyse suivante des deux
formes opposées :

-116-
"L'a.6pe.c.t e.xte.n.6..i.6 éve...i.lte. dan.6 t'e..6plL'<'t non ptU.6 te.
d~Aoule.me.nt mime. de. l'image. ve.lLbate., ma.<..6 le. délLoule.me.nt
d'une ".6~que.tle." de. c.e.-tte. .<.mage., te. mot .6~que.lle. étant
plL'<'.6 '<'c...i. c.omme. te.lLme. g~n~lLal poulL d~.6.<.gne.1L n''<'mpolLte
que.lte. .6.<.tuat.<.on
1L~.6uttante. .6U.6c.e.pt.<.ble. de. .6e. déte.lLm'<'ne.1L
dan.6 la
pen.6~e. c.omme .6u.<.te dan.6 le temp.6 d'une. ac.t.<.on
ou d'un ~tat qu.<. a e.x'<'.6t~ ant~lL'<'eulLeme.nt. Avo'<'lL m.<..6 .6on
c.hapeau paIL
exemple, n'explL'<'me pa.6 t'.<.d~e du c.hapeau
que. la ma.<.n c.ondu.<.t à la tê.te, .eontenue dan.6 le velLbe
me.ttlLe, ma.<..6 l''<'d~e c.on.6~c.~t.<.ve
l'<'dée-.6~quelleJ
du c.ha~
peau déjà plac.~ .6ulL la tite. PaIL c.on.6~quent,
conclut
G. GUILLAUME, '<'l a malLc.hé n'e.6t pa.6 un temp.6 du velLbe
malLc.helL, ma.<..6 un te.mp.6 du ve.lLbe avo'<'lL malLc.h~.
L'oppo.6'<'-
t.<.on e.ntlLe. '<'l malLc.ha et '<'l a malLc.hé n'e..6t pa.6 de. natulLe
tempolLe.l~e. ma.<..ô a.6pe.c.tue.lle.~
Pour l'auteur de "Temps et Verbe" "l'a.6pe.c.t e.6t
dan.6 le. .6Y.6t~~e. du ve.lLbe une. d~~t'<'nc.t'<'on qu.<., .6an.6 1L0m-
pILe. l'un.<.té. .6~mant'<'que. de c.e. delL~.<.elL,
le. .6c.'<'nde. en
plu.6.<.e.ulL.6 telLme..6 d'<'66~ILe.nc..<.é.6,
apte.6 à plLendlLe. dan.6 la
c.onjuga'<'.6on la malLque du mode. e.t du te.mp.6"
(Langage et
science du langage, p.
45).
G.
GUILLAUME distingue trois aspects en français
1.
L'aspect simple ou immanent: marcher
':r'
2.
L'aspect composé 6~'transcendant : avoir
marché
3.
L'aspect surcomposé ou bi-transcendant:
avoir eu marché.
La successivité peut être représentée comme suit
marcher
avoir marché
avoir eu marché
----~)
/
---------~> /
)

-117-
Pour définir l'aspect, G. GUILLAUME distingue,
mis à part le temps opératif, deux autres types de temps
le temps d'univers et le temps d'évènement qu'il appelle
. respectivement dans son article de 1933 "temp.6 expl-<'qué"
et
"temp.6 -<'mpl-<'qu.é". L'aspect, selon G. GUILLAUME,
concerne non pas le temps dans lequel l'évènement est
contenu
(ou temps d'univers), mais le temps contenu dans
l'évènement, celui qu'il implique
(ou temps d'évènement).
"Le veltbe e.6t un .6é.mantème qu-<. -<'mpl-<'que et ex-
pl-<'que le temp.6".
"Le temp.6 -<'mpl-<'qué. e.6t c.elu-<' que le veltbe em-
poitte avec. .60-<', qu-<' lu-<' .e.6t -<'nhéltent, 6a-<.t paltt-<'e -<'nté-
gltante de .6a .6ub.6tanc.e et dont la not-<'on e.6t -<'nd-<'.6.6olu-
blement l-<'ée à c.elle de veltbe.
Il .6u66-<.t de pltononc.elt
le nom d'un veltbe c.omme "maltc.hei" POUIt que .6'éve-<'lle
dan.6 l'e.6plt-<'t.avec. l'-<'dée d'un pltoc.è.6, c.elle du temp.6
de.6t-<'né à en po~telt la ltéal-<'.6at-<'on.
Le temp.6 expl-<'qué e.6t autlte c.ho.6e. Ce n'e.6t pa.6
le temp.6 que le veltbe Itet-<'ent en .60-<' palt dé6-<.n-<.t-<.on,
ma-<'.6 le temp.6 d-<.v-<'.6-<'ble en moment.6 d-<'.6t-<'nc.t.6 -pa.6.6é,
plté.6ent, 6utult- et leult.6 -<'nteltpltétat-<'on.6 que le d-<..6-
c.oult.6 lu-<' attlt-<'bue.

(1.. •
Cette d-<'.6t-<'nc.t-<'on du temp~ -<'mpl-<'qué et du temp.6
.expl-<.qué c.oinc.-<'de exac.tement avec. la d-<'.6t-<'nc.t-<'on de
l'a.6pec.t et du ~emp.6.
E.6t de la natu.lte de l'a.6c.pet toute d-<'66éltenc.-<'a-
t-<'on qu-<' a POUIt l-<'eu le temp.6 -<'mpliqué.
E.6t de la natulte du temp.6 toute d-<'66éltenc.iat~on
.,
qu-<. a POUIt lieu le temp.6 expl-<'~.
(Langage et science
du langage, pp.
47 -
48).

-118-
temps d'évènement
~-_ _
_
_ _ _ _ _ _ J
/
---
-
---.-....-
temps d'univers
La grammaire traditionnelle, en considérant i l a
marché comme un passé du verbe marcher confond les deux
types de temps
-
le temps d'univers
le temps d'évènement qui constitue la
durée de l'évènement même,
son dévidement dans le temps
d'univers.
Dans il a marché,
l'évènement réfère au temps
d'évènement qui est déclaré révolu. Par conséquent,
la
seule position capable d'être occupée par l'auxiliaire
est dans l'au-delà de l'évènement révolu.
Position occupée
Position occupée
par l'évènement
par le sujet
marché
il a
temps d'évènement révolu
l'au-delà de l'évènement
AVANT
APRES
E~ ~u~~e, note G. GUILLAUME, l'oppo~itio~ ~e
6ai t ent~e le tout et la pa~tie e~t~e la Qomplétude
(pe~6eQti6l et l'inQomplitude (impe~6eQti6).

-119-
a)
Imperfectif
(forme mérotrope)
temps d' universll~
.
._~_.__.) ltemps_d_'_u_n_iv_ers
ltemps d'évènemen~
b)
Perfectif
(forme plérotrope)
temps
d'univers
d'univers Il ~<:--------~) femps
I.!e~p~ ~ ~v~eme~t:'
1
En français,
au contraire,
l'opposition se fait
entre l'intériorité de la durée de l'évènement et un au-
délà
(extériorité)
de cette durée, au-delà occupé non
plus par l'évènement lui-même mais par ce qui est vu en
être une séquence, une "postérité obligée". Pour caracté-
riser ces deux états,
Roch VALIN parle d'endotropie et
d'exotropie, autrement dit l'image d'une durée vue suc-
cessivement non révolue puis révolue.
endotropie
exotropie
ou
ou
intériorité de l'évènement
extériorité de l'évènement
(marcher)
(avoir marché)
/'
.- - -
- - "7
"'"
je marchais
)
je marchai
marché
j'ai
AVANT
APRES

-120-
"En français,
conclut Roch VALIN
121)
le
système des aspects apparaît être un mécanisme de pen-
sée dont la construction repose fondamentalement sur
la distinction et l'opposition d'une endotropie et
d'une exotropie de l'évènement dans le temps, l'exotro-
pie étant elle-même susceptible chaque fois que cela
s'avère utile de se partager e~ deux nouveaux espaces
!I
Au total trois espaces se présentent en suc ces-
sivité immédiate
le premier de ces espaces définit
l'aspect immanent,
le second, au-delà immédiat du pre-
mier définit l'aspect transcendant, et enfin le troisiè-
me au-delà du second qui est lui-même l'au-delà du pre-
mier, définit l'aspect bi-transcendant".
aspect
aspect transcen-
aspect bi-transcen-
immanent
dant ou extensif
dant ou bi-extensif
Espace l
Espace II
Espace III
Endotropie
Exotropie
Dans "Aspect verbal ou Aspects verbaux" E. COSE-
RIU
122) propose une étude des différents types d'oppo~
sition qu'on peut constater dans les langues avant toute
définition générale de l'aspect.
Il s'élève contre de
mauvaises interprétations qui veulent que l'aspect verbal
soit réduit à l'opposition imperfectif/perfectif qui ca-
ractérise les langues slaves.
(211
Roc.h VALIN -<.n "Le..6 A6pe.C.t6 du ve.ltbe. 6Itança,ü" p.
8
(22]
E. COSERIU -in "A6pe.C.t ve.ltbal ou A.6pe.C.t6 ve.ltbaux"
Colloque. Inte.ltnat-ional .6UIt la not-ion de. l'a6pe.c.t,

ma-i 19 78, ME TZ .

-121- "
rl tient à préciser les points caractéristiques
suivants :
1.
"La c.atégoJtie d' a.6pec.t e.6t une c.atégoJtie c.om-
plexe (polydimen.6ionnelle)
qui ne peut et ne doit pa.6
êtJte Jtéduite à une .6eule dime~6~on (c.omme paJt exemple
le peJt6ec.ti6-l'impeJt6ec.ti6l, duJt~el. En outJte elle e.6t
pJte~que toujouJt.6 c.ombinée avec. la c.atégoJtie de temp.6,
c.ec.i dan.6 deux .6en.6 di66éJtent.6 :
al la c.atégoJtie di temp.6 peut pJtévaloiJt .6UJt la
c.atégoJtie d'a.6pec.t ou vic.e-veJt.6a (et dan.6 c.e .6en.6 le.6
ac.c.eption.6 a.6pec.tuelle.6 ou tempoJtelle.6 peuvent êtJte Jte.6-
pec.tivement de.6 e66et.6 .6ec.ondaiJte.6 de l'autJte c.atégoJtie.
:,
li
bl l'a.6pec.t peut appaJtaltJte avant ou apJt~.6 "le
temp.6" et dan.6 c.e .6en.6 temp.6 et a.6pec.t c.on.6tituent un
c.ontinuum qu'il 6aut c.on.6idéJteJt c.omme un tout.
2.
L'~.6pec.t peut appaJtaltJte al avec. la c.atégo-
Jtie même du veJtbe (paJt ex.
: langue.6 .6lave.61
; bl avec.
la deuxième peJt.6pec.tive (anglai.61
; c.l apJtè.6 la deuxième
peJt.6pec.tivr
(langue.6 Jtomane.6l.
3.
L'expJte.6.6ion de l'a.6pec.t peut êtJte "lexic.ale"
[déJtivativel
6lexionnelle ou péJtiphJta.6tique. Elle e.6t
noJtmalement "lexic.ale" .6i l'a.6pec.t pJtévaut .6UJt le temp.6
et .6 'il appaJtalt dè.6 qu'il y a notion veJtbale.
4.
En lingui.6tique généJtale i l 6aut établiJt le.6
dimen.6ion.6 a.6pec.tuelle.6 pO.6.6ible.6
(univeJt.6elle.6l. Van.6
la de.6c.Jtiption d'une langue donnée l'on c.on.6tateJta
al l'exi.6tenc.e ou inexi.6tenc.e de telle.6 ou telle.6 di-
men.6ion.6, bl leuJt.6 c.ombinai.6on.6 avec. le.6 dimen.6ion.6
tempoJtelle.6,
c.l leuJt.6 pJtopJte.6 c.ombinai.6on.6 dan.6 le.6 deux
.6en.6 c.i-de.6.6u.6, d) leuJt 6onc.tionnement e66ec.ti6 (dimen-
.6ion.6 peJtmanente.6 ou à Jtéali.6ation limitéel.

-122- ~",
'-,
L'approche que proposé André MlRAMBEL (23) est
plutôt méthodologique. Après avoir reconnu la netteté
de l'aspect dans certaines langues, MlRAMBEL pense que
cette catégorie est supplantée dans d'autres par le
temps
"Au -6lt!l.p.tU-6, c.e.J1A:aine.-6 .tangue.-6 pO-6-6ède.nt .t'a.6pe.c.t
ve.~ba.t -6an-6 avoi~,
dan-6 .te.u~ te.~mino.togie.,
un mot pou~
.te. dé-6igne.~ : c.'e.-6t .te. c.a-6 du g~e.c. mode.~ne.. V'aut~e.-6,
c.omme. .te. ~U-6-6e.,
ont un te.~me. (vidl pou~ dé-6igne.~ une.
c.at~go~ie. qui .te.u~ e..6t 6amiliè~e.. V'aut~e.-6,
c.omme. .te.,
6~ançai-6, uti.ti-6e.nt .te. te.~me. a-6pe.c.t pou~ dé.6igne.~ une.
c.atégo~ie. bie.n pe.u ~e.p~~~e.ntée. dan-6 .te.u~ -6Y-6tème. ve.~ba.t".
Pour l'identification et la définition générale
de l'aspect, A. MlRAMBEL avance les critères suivants:
- une. déma~c.he. -6éma-6io.togique. c.on-6i-6tant à étudie.~ le.-6
6o~me.-6 dont Oh -6'e.66o~c.e.~a
de. p~éc.i-6e.~ .ta va.te.u~ e.t
.t'e.mp.toi dan-6 .ta .tangue. étudiée. -6'avè~e. néc.e.-6-6ai~e..
- .t'étude. de. p.tu-6ie.u~-6 .tangue.-6 e.-6t indi-6pe.n-6ab.te., c.e.
qui pe.~me.tt~ait une. c.onc..tu-6ion géné~ale..
Selon le même auteur, cinq traits fondamentaux
définissent l'aspect verbal quelle que soit la langue
où il s'observe:
1.
Le. -6Y-6tème. .6e. t~ouve. attac.hé à une. mo~pho.to­
gie. ve.~ba.te.. L'a-6pe.c.t e..6t, e.n e.66e.t, une. notion qui .6'e.x-
p~ime. e.-6.6e.ntie..t.te.me.nt pa~ .te. ve.~be. dan-6 .t'énonc.é p~opo­
.6itionne..t.
La ph~a-6e. nomina.te. éc.happe. à l'a-6pe.c.t, c.omme.
e.l.te. éc.happe. au te.mp-6, -6a 6onc.tion c.on-6i-6tant a n'e.xp~i-
123J And~é MIRAMBEL in "A.6pe.c.t ve.~ba.t e.t -6Y-6tème. ; e..6.6a.i
d'une. typolog,i.-e.".

-,123-
melr. qU.'Ui'll?. :tCtOJ/Oll rlt~.dü'.((J..:-tvt? e.n deho·'t!.l de. tG;.~;t l'.ond ..~­
.L.i.o 'Hl e m1/. YI.!:.
T.t Pf?U /: /j C. rn.c ri u .i.,~. (!. qII r. d tZJ~ Il al ~·.li'r..~ cl' ("'~ r (: ct
~,'a.tt~:;c.hu!t Il. ,te..c..f.e..!, -!lé./LlC..6 de. .~uLM.ttnlLlD·~
(0..(:.11/>-/:',
l'rl
g:l.e.c.,
.f.e..~
"lO/!l~
en - G l. S, aujouJtd'f.w.-t - G 11, et .e.:)"~ YJ(JI"!.~
e.H -
U ~,
G-i.I1J.J-t e.n JULi.lML.
le.6 1.>r~.b.6.ülI1.t·.L6·~ t.ijté,~ d(?.~
vQ..lLfn1.>
pe.Jt.6e.c..U.6.6 e.t de.,~
vr_Jtbe.i.l.Ltnp(~rl6e.c.t.t.6-.~
111:1.<'./.1
.Le.
â'aait la d'un d~po..66e.mc.l1t du ve.Jtbe, qui p~oje.ttc d~n~
t e. )., U,~ t i!. me. JI1 0 mül o..C "~ \\~!l P..'!.O PJi C.1.> va. .c. Co U..'1.1.>. Dc. .t 0 u.t rl.. 6(( ç. 0 H. 1
"L..f. ù~~.~(d!!.(l(:f~J?!l-'lt.{,J~{..!.!:. __.~_e.".~g. : .e.' 0..6 pe.c.t ~::.'l'f.:.J__2:.~!.'!.:}~~:.LJ.~I.~~.i.'
une. notion ve.~bafe. ...
2.
L' tl ~ Pr, c..C e..o .t Il oIL mII f e. /Yi c nt u. n e. (.',l'J p 0 -6i;t i () YI. ,
(: H -
t
cl
P-
, • ()
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t '
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;1:.Vl tOIHl
palt ,_0. qu ..{A Il
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jama.<..6
une.
e.xrlte..6.6.{.ont..lmp.~.~)
.f...i.m ·Ct é. Q. a u YI e. n. c. pIr. é ,~ (: n.ta-.U. 017. U IL(. q u. e. 1a.iIHd:' i e. Q 0 l1..t.ütU. ,
i'achevf, et~ .•. J ma.i~ qu'.il .6uppo~e toujoult~ {'~xp~eJ-
.6 .{ 0 11 dia ne. 11.0 .U, 0/1 f!.-t .r' e. xp il. e..6 .6 .(011 de .f. a 1'/ at.i 0.1 C. 0 il .t.'w..·i. /t.f!.
(q...f non compféme.l'1..tc:u:.hel.
EI1 glte-c, .te jetL de. i'{J.olL.~:..6.:tc
P}U~. Hel ,.Ht V a.,te.ioL.d an-6 ,.C 0rJ p o,~ A:'.U.O ft qu'.if. c. 0 n,~ LL.tu. e. n. Il (~.~:
le jeu da plt~~ent... EH .6tave., le pe~6ec.ti6 e.-t l'lmre~­
ée.c.Lé6 6e. dé. 6,llÛ.6 J.,ent. ,
pouJt/ta.it.-ol'l di_ f le.,t'IlH p ...lIr. t'·a.u.U.e.,
ou .plut5t l'un ra~ oppo~it.ion a l'au.tlte. au poin~ que.
f'.tUl ..Lc.é,té
cl' une. not.lOIt aUJr.ai.t rouit lté.6ttLta.t .fa ne.u.tJr.af.,i.-
.6ation .6.inon l'abolition de tOttte valeult rJtnp~eme.nt
I! 11.~ pc. cJ i ur. " .••..
3.
le.6
oppoAition~ d'a~pe.c.tlte 60Ht pa~ d'une
')c'tcf.e.· n(ltuJt.e,ma.i/~ .de. va;.:f.e.ultJ.\\. rlw.e...:ti...EJ.e.~,
~an6 qlle. le.
nomblte puiôl.le en €t~e aU.6.6i nettement 6ixé que lOh6qu'.i.e.
l.l'a.g.Lt du ".te.tnp,~" oCi ô'.<.mpo6e l1ec.e1.>.6a.tlteme.nt ta d.t1.>tiltc·-
t.-t.on limité.e. aux. tlto.tô c/e.,gJr..él.> Ott pR.an~,
du.. paJ.dé,
du
plté..6 e.n.t ct du .6 U.tult . . . . .

-i24-
~ ettf. a.,~ pc. c<t 1 ii .t 1 (~X c".e (t·6 ÙHl cl c. J: (} U.t ('.6 Xe.~ {lreUr- e. f, rIo t.iJ! q,~
a66ŒhQnte~ au veftbe.
5.
L' a~pect e,.~t ~~~.r::._.!!:.~r~~.Œ~ ~l1ta:f,lOI'~.._:~J?_9:~J...{t::f:'.e.:.,
('-c.
qu.-L Cx.pLlQue~a
dA~bpe.!t6,{.()H he{1.uc.ou.p pfu..!:- gfl.o,l'l.de. que
ce[l~ du t(mp!:-. S'jE C~~ r06~ible de 4amel1e~ te temp~
èi ((;1(7.
lte.P/I.ï!..,~(i,l'llo.,t.i..(11'l.
"fél'li'.a-<,!IC"
({(ü.
e,;\\t il ,~e.Il,~ U~I,i..qU('
G.:H'c\\
.ta Il1e.,~I.{/UZ. oCt (l.tec, 6 r .i.di!,nt·i..i~Ü' o.\\,'ec. fa v,Le. c:.e.C(~-
tI1 flll ('"
mO,l-6
li u. A. VI' Il- .~\\ ,t /t f.,t JI. O'~ Prz. c.L(~ \\! (!.. qu. e ri Il 11-6 .ta III (Ul U.Ji. ':.~
Da ~{le -6e h~ra~e du \\!ivant, -60~m;6 a -6ct loi, la ~ep~~-
l
'J
t l
(l.I'l.. (
t
.:
.
,C .
0 Il.
d
l' , ct'
(~''-
J.' P e r
... t'
' (i '1 /'1 • -1- "('.•./'r ". ". Il ,1.'. ('. 1 "
...) .'. ,< .{.'L
'1 e. -L
i)
L'approche de A.
MT RNclBEL, bien que ne COiT:po.r-
tant aucune définition de l'aspect, nous semble cl'L!.re
et fort cohérente dans la mesure oü les démarches qu'il
propose sont prudentes et sont sQr~s d'aboutir â des
résultats certains.
Co~ne rious l'avons souligné plus
haut,
la seule démarche acceptable consiste â aborder
directement la langue étudiée afin d'identifier tel.le
01.1
telle catégorie.
En définitive,
au terme d'un aperçu général sur
les définitions de l'aspect ~ travers certaines langues,
nous so~mes ell mesure de donner notre propre d6finition.
Sans nons éloigner de la défini t.ion de l'I~L'r pour gui
"R.'a-6pe.c.t c.oJ1.-6ti,tue .f..e-6 man-êèlte.-6 d,tve.h-6e-6
de. c.(IYlc.evoÂ.~
R.'é.r..ou..Lemerl.:t dit vef!.be." ou de celle de G. GUILLAUME
"-te,mp-6 iml'J·f.i.qu.li." nous définirorfs· la catégorie de l'aspect
comme éta nt "le s .~J f:f ~r::n te ~ f as °.:0.5 don~énonc !:~!-_~l~_!:'
présente le déroulement du procè.s".

-125-
L'aspect fait ~artie des phénomênes d'ênoncia-
tion. En effet,
le locuteur,
selon le système particu-
lier de sa langue,
sêlcctionne,J.es modes de déroulement
du procès qui peut être ponctuel, accompli, non accompli,
habituel,
itératif,
inchoatif,
terminatif, parfait. L'op-
position imperfectif/perfectif ne saurait épuiser le
système d'aspects. Quant ~ l'expression de l'aspect,
tous les moyens sont bons
: procédés morphologiques,
lexicaux et syntaxiques. Tout dépend des langues étudiées.
4. CONCLUSION
Tout ce qui précède montre que les réflexions
linguistiques sont impuissantes devant l'aspect. Si cette
catégorie est claire dans les langues slaves, elle ne'
l'est pas dans les autres langues indo-européennes, en
particulier lè françai~ oü l'aspect est sous-jacent au
temps s·lil
(aspect)
existe,
puisque ~on existence même
es·t 'contestée par certains gral1lmairiei~s et linguIstes'.
Au
fond' ~ la résistance de l'aspect àla :réflexior;
Ilh~~~è~iquè ~mane, ~ n6tre avis, dè' trois râ{é~ns prin-
cipales
-
pléthore de définitions le plus souvent contra-
,
• •
1
dictoires et fort complexes
-
la grande variété de l'expression de l'aspect
, c l
-
~oute tendance à limiter l'aspect à l'opposi-
tiqn'b-fîiâfi-:e-"imperfectif/perfectif qui caractérise les
'1
langues slaves.
Que les langues slaves aient contribué à la con-
naissance de l'aspect est un fait indéniable. Mais on ne
(,.,

-126-
doit: pas con~>J.dé:rel" d pI.·l.or.i gue l'aspect ne Ge man:l.t'este
que ~>OI.l·S 1:.'1. forme d' u.ne appas i I-..i.<)n entre le perf8c t::i.f ct
1 ' .1..mpr:~rfec U.f .
c'est après ~voir analysf les signifiants de la
lan91Jl':~ étudiée qu'on peut éti.qJf~ter les c1iff6ren.ts aspects
exprimés par ces signifiants. Une définition générale de
la catêgorie de l'aspect nci doit mentionner ni le nombre
·1'
co' ~ ,·t· ~
n '
l.
a ,-'I-"..:;C _
•.. 1.
leurs car;Jctères
i
de plus,
l'existence éven-
tuclle c1' aspects dans la 1angu; étudiée ne saurait (H~pen­
dre de la ressemblance de la siqnifj.cation des formes
étudiê85 avec celle des aspects slaves.
Il est utile,
sj
l'on veut préserver la notion
de l'aspect, d'éviter plLlsieui~s définitions, autrement:
dit se limiter à une seule définition qui soit s.Lrnple 81:.
applicable à toute langue particulière. Pour cela, la
connaissance et l'étude de plusieurs langues s'av0rent
Doi t-'on l:Lm i t:er cnE in la notion de l'aspect: à
un s\\~u l. plan f
c81ul de la qrammi'Llre par exemple ~ outenLr
compte d' .:lut..r-es moyens d'expressions qu'offrent diffé-
rent.es langues ?
LAROCHETTE pose la même question en ces termes:
. "Appe..e.e.e.Jta-,t-on r'a'!Jpf'.ct" de-6 oppo-6Ltion-6 expJti-
mée-6,p({Jt de.-6 rnoye;u) ,te.xicau.x (c.omme.ncvl. à éCILiite.)
/
ê.-t.~.e.
e.n tJr.aÙt d'écJt.t!l.e. i
6·ÜÜ.Jl. d'écJtilte.
ou. paJt de-6 combinai-
-60n.6 -6yntaxique.-6
1i.~I1..~_~~on-6 /
6i.V/{..6,!Jon~-e.n) ou e.ncoJte.
Jté-6eJtveJta-t-on le. nom d'abpect d de-6 oppo-6ition-6 maJtquée.-6
palt de.-6 moye.n-6 gJtamma~icaux
? Vanb
ce cab,
appe.leJta-t-on
d-6pect ce. qui -6'e.xpltime. dan6 la df~ivation lexic.ale.
IvoleJt /
6'envole.lt)
r~ai~e / Jte6aiJte.) ou -6e.ulerne.n~ c.e

-127-
,!, , '!- 11 \\) 1) .f. !?!I. )
._
011
a r.tn~.: 0r1y:lC'''
.•._.....-_._--.------
.6,U:.é!)fl
.,:.u~c.('.p;t,~btl!.. dt'. H: l11(uLi,6e.~.te.1t da.I'l.) ;tOtL) J!.Ç..6 1Ji'.A[H~·~· ?
Sl~'a&pect doit lI.efevell. d~ la' 6lexion eJt-ll une caJ~-
fi (7 !lJ e. q uJe tA (U16 c. e. nd <? ,t c ttt e. .f.o. c.o n/ r.tg ctZ6 0 Il
(!~J YLIE .'1. ! ~:.p.
, ,. ' "
ï
~':":·~flc. o:.:~:..:'::. J

La r6ponse n'est pas aisée.
En effet,
J'~xpres~
sion de l'aspect est varié et hét6rog~ne. Elle se réalise
.~ l'aiJc de plusieurs procédés appartenant ~ divers plans
morphologiques,
syntaxiques et lexicaux.
C'est cette di-
versité des formes qui pose l~,problème des crit~res
11'ti.lisês pour l'identificatj.on des formes a.spectuell.es.
Dans ces condition&,
i l importe -si l'on veut aboutir ~
une définition de l'aspect en tant que catégorie de lin-


.
, ' . l
.
guistique gênérale- d'étudier diverses langues en tenant
compte de leur spécificité afin de trouver dC:11:,> conçept~:.
. , '.
. . :
th~oriq~es, néce5sair~s et suffisants pour fonder la
cat6g0rie de l'aspect.
Du coup toutes les d&finitions
formulées
jusqu'ici ne seront prises au sérieux que
lorsque les travaux sur un gralf1s:l nombre de langues -par
exemple une langue apparte~ant a une famille de langues
donnée- nous au:r:ont app.l~is ce qu'est l'aspect en général.
Du fai.t. de sa subtilit..é
et de l'hétérogénéi.té
de son expression,
la catégorie de l'aspect a été, est
toujours mal comprise et comporte par conséquent des
définitions diverses et nombreuses.
Si l'on veut vraiment parler de l'aspect, on
. i
doit faire table rase des idées reçues,
décrire sémasio-
1?9 i quement les formes verbales de la langue étudj.~e
afin d'en extraire les signifiés.

-128-
Nous emprunteTnns, pour conclure,
les r6flp~ion~
cl':? VENDHYLS qui
~;('uJ ignent fort. biE::n 1.ef; r!luJ.~:ipJ.(~!:; Fru··
hlèmes que pose l'aspect J
la linguistique génfra10
:
If 0 Il
ri -t!J C!.Lt C. d ('pu;,~ ct u {uwn..t e a 11,6 /!:J li/iC (l.~: r;c.cf
e~ t~ d;6~u6~ion n.'e6t pa~ clo~~. C'e~t qu';l n'u a
do. iH .f e ~ di t! eJ~_HU) fan 9 (l e./,j q LI e cl ru, ri aL:L~ d' a..:~ :0 (1. :~:t , cf u.
op FI o,,~ .ijj (1 yt.j d. 1 ((.~ P c.ct , cl ('.~
VllW. YI. C e-J.)
d. ~ CT.J:J pc. c..:t: • 1: (1 r.1 /t. me.U·~. c
de t'o~d~e dan~ c.e c.hao~, il 6aud~ai~ d'abo~d un h~tev~
c.ompfe.,t et un c..e.a.:J,~(~lt!<,.f'it ~U·~.:tê.lll(lU.que d(~ .tout '.~C '{'id.
6e~.t dan~ toute~ le~ tan9ue~ a l'exp~eI.>Jion de ce Que
~i ~ t
l'on nomme l'a~pec.t·'
(La comparaison en linguistique,
p.
J.O).
" 1t 11' Y a .9 l{ è Il e e Il .Cl l'! gui,~ t.l que ci e (l u e <i .U. () n
ptu~ ac.~uetle Que cetLe de l'a~rect... Mai6 .il n'u [ft
a pa ô de. pf(L6 co n,{:/[ (1 \\1 (I_,'l.~ Œe e.t MOL .t.aJ! U e.U (~ .( C.,5 0 pùr;'o YU,
n'Uf(l. IC 9i2..11t
dClv0-tltag(~. On Il'<!..6,t d'accollcf tl.i ,~)Llll la dé6.i.n-l-
:(.i.- 0 n ln i'. ni (',
cl e.. .f' cu' p e. ct ,
n.i. .0 LUI. .( <1 6a ç. 0 Il d. (} VI./: t' (H r e. c.t
~'e.xp~im~. ni ~u~ la place.. QU'~~ convien.t de ~econ.naZt~e
d l'a6pec,t dan~ Le ~Ub,t~me ve![bal de6 di66f~ente~ langue.~".
<Compt.e-re.ndu des
"Etuc1e~.; d'aspect", p. 84.).

-130-
CIl !\\ F' 1T REl 'J
~r.::=a'~Q;;I~.J:""1o.1'I1ft11.'~~'V""~~~'UftrlI'iIU>;'tln"'~v.!P!'Jr.JUID!I"_'":'!':!I~T;~"'lP~1
1
.
~
c. 0NTE NlJ Dr: s t,\\0PP1·1 Er'1 ES VER 8MJ >~
I~..=--~~,-~-~ ..._---
J • -
1~ 12111 a r: Cl u e s
pré l j tIl:i n a .i.. c (.;~.; .
,.J.I':
L8 défaut
f.J.l:-inc-it:i,l
dc~s (Jrëllnmélil:-es YOI::-ubël,
di.s.1un:::;-n()u::;,
était
lc~ ]Tl<llll!UC d'une Jlléthod'::~ appropri.ée
à
l'~tude de~; 1:ormants[Z4). Ce qtLi. n'e~;l pëlS accepl~21:l.l.c
aussi c'est la cünclusj.on rapiJe qu'elles olll tirée,
à
~;'J\\!ü.ir que le Yoruba n(~ connait que le
temps.
Un dul:re
d0f~ut de méthode a consisté ~
jynucer le rôle de cer-
tains é.Lémc,~nl~s :0éllldntiCjuc[; du cont.cxt.:e.
SCl.llr~ ulle sysl~él11éJti(JuC,'''!dU ,~ens que G.
CUILLI\\U[vlE
c]onne à cc terme,
est:. célpable,
à
notre avis,
cl'une ana-
ly~:>e adéquate dc:s formant.s. Nous présenterons au préa-·
:LabIe le::.; point~; de VLl(~ (le cerl:-.ains de nos prédécesseurs
- - . _ . _ - -
(2" ) Dr1H,j "A A1odCJ1I" YO!l.uba G!l.CUlHl1a/L" CI1--«('6 VELANO ilCA,d: à pJr.opoù de_6
n)
6o.'wlaI'LJ~~ : "T hcU 1((l,Ve. HO II1('JU'LÙlg .{JI .the.lM üv~~, the.y a/te. paJtt
06 ;t.lic. VC')ib to ÛIOW t/w. rI1l'.anùlg 06 -the vC2!tb. The.. te.1t6e ma/dZ<!J<.
-lI'! y0 iUt/Xl j./~ ri i!/!J cJL-f..t,,-d a~ CIII au x;.ti..aJttj be.c.a.U,.H'. , lOr1.d~ e. Fft C'f'! c.fl
(l l'Id
EvI0'U.~ h, ~ 0'1 ex ampe,,- d: fw)) no rJje.::lJü/'lfJ .lVl ,{:.Lt:.ll'.f6, L.t Ill'.f.p,~
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b)
DWL-5 "Tlle >'Uiul1JC/.
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P'i(L·~r" pp l!j4-155, V. QK~~ pJW}JÛ6l!. qu.al'It
11 üet deu J( !ti'.CJ,ec.,~ -UII)JO,~ ..t(Ul.tt'.~ !LŒg.l.M(IIl.tt('. 60J'lc..tlul'lntOme.l'lt de,6
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tic/lb, .U'l'. IIIL'WI·i.I'/0 (Ici t//(~ QtLC-C tleJco .{.c\\ mocLi.S.LI'.cI buthaJ (; 11 -the.
A(1 x.iJJ.CUI !j •
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lJ.r()céë.tc~r()ns });Jr la ~::;:"li t.f:; à
J' (jn,:.llysc
s.ysL:érn.~lti(~!lJC
de;:;;
formants.
fi:1ib.1es de nos prédécc:3SC~Ir~; (':,L pourquoi 1 du point de
vue méthodologigue J.ours ana]y~es n'ont pbs été conclu-
êl n t ~~ s .
i(ulc 13
- - - - . 711 CI. ur itct\\J/1/1j .tf;(!.~(~ud((!I.l~ AUX.-cf.U6tC.!1 + Fua.
\\}~f!b, co dl (W.'(.d~ÙIJI.IJ W,(:.ti,:(· Il .Ul (' cfu ô/l'je .,:" diiïëÙd:écCl.ê.tU III;)-ërr:-
6--:-é.(',~ (nit U Ole V(!)l!I(CL M' litl CHCC fi i.'1 (' cU U 60tt'OlUülg .U ;
;\\

!/llidll
.('Çl
(ve. 11(1\\1(' lwcVl ..ÙI tile flit!l(J. 0(., ::jCi.~jIJ.pï fi li1O«((_lÎ it>s OIIf'ut/le l/leCHI,u'!3
Ct il lI/i1dl/
e? (uici !"/Uo(: ():) CS"
cl F01IJnnfL(.6 ; T/-rC-6l!.. CULt!. (\\lO!lel:., (l,.!/Lic!1 /tell' ,to ÛUWJ o(:(!('. .t('I1.,~(·~ Oh the.
a~i:i:!ë~c..t -;;h Il \\1 ('}Lb • 111 Yo-'wbatlu'.M' 6oJUI/GI1.L.:, CUt(' ; /.1_ nO/t COI/1-
pëe~~i:'d {1c.U.on ;!LAIJ (d (1) 60 lt nutrUu.'. ; métcl nUIr {laG.dua,f and
flUU.t/lê
(.!,t:'cc..i.a.f) a"d li P'/.(~,~ Lx.C'.d .ta \\}(!)Lb.6 é011 the.. c.onliIU.WU/~
C(/~ }:wc t. . .
--
(Tite
l'..,\\'~,CI1L.IOC~ oôtllC YOJlu0a ÜU-I!31W9(~, p. 49 -
1'.0. OGUN130tl1ALL) .
. ••
Till'.
\\.!l1,ÜOUO
c.olllb.i..l'tcl-Lion,~ 0 ét/I<.'. di...6 éVr.ent 60lwlan.to t.l.:'>r..c/
M<.'. !J.ftf
(0'
; cf)
; ,t/(ta ; ft ; tlla'a )" ; ({,éo //Ida ; .té d ; C( .t..l mda j
1J·i..o .CZ~II:.1E~ j _t-l m.9~(-11 ; ilu ;t"t ;)1~·Lltla~TII11c(-.--·
T1w.:'> C fl(},~·nl!U1.t.~ hcwe no -Ù",d "-pt:Wie.Il.:t 1I1(~({VLÙlg 0 6 ~:ltc.A./[ Ul\\'l't aile!
.thC'.tj COfIl"W,t Ol:. [(/~C'.d w.UllOut ·.:the lI(:],b.
T!1i,'./[('. -i.:'>
Cln .Ül.t<.'.JI/u!.1a-
-0..01"( ollé}J bl'.,twe. l'..1 1 tC'IM'. al/(! C0~Pl'C..t av/cl .tltt'. .two CallVl.ût oc l'.iL~ ..d~tj
~('P(!![Cl.tl'.l;. J.t~ w.Ltt bc ,~('C'.11 .t!ll'.-'LeriO!1.C- tlicct .·~ollie tt'.rL,~('.J.J Ilot
6pl'.cilηi..c{l..tt~( ·~(!6('.!t to .tiltll..'., btlt tllI..'.ILl'.tlj .to 001111.'. ll-6pe_c.t 06 .the
ac.;tiOl"I Oh ,~.t"atl'., e.. 9. wl1r.OI.('/t thé. acti..oll ,i..~ camvte..:te.d OIL go.{.ng
oY/,
Olt tVII{!,tC'.!L -I"t .tal~<:'/~ pCacl' OC'lÎO!li.'. Of[ afl.tC..'t alwthVl. ac.tion.
(T 1/1..'. i.'.M clI.U.aL:'> 06 .th (' }lU/LU oa taILtjt.(C(g e., p. :; 0) .

-l32-
:2. -
Con tenu des 1l1()J:phl::mcs verbaux.
?
l
pn i fI!''''
rl'"
"'Ie·
(1 •..,
"105
'-)l-'~'l'li'>("'-'~"S(>!]J":;
~ .
.
"':'.',,::, :::~'J _ ':. .,,- ....:.. ~':"" ,_ _ •.._.1 _.:..'. ...:.. - .:::: "''::' '::'.' ....:., •.~ .:....
travaux
:L!~s mo!:'phèmcs verbaux.
MaLS malhclJr2u~,crncn'~, :U.s
n'ont pas réussi ~ attribuer à chacun d'eux une valeur
fondamentale.
La
plupaLt de leurs
t!ll~ories ,'jont contr,"--
dictoil:es,
aucune,
5J.
bonne soit-elle n'(~~jt totD1t:::{tlCnt.
satisfaisante.
Un
tout:' C]'llor:izon
rapide nous perme!~tra
cl' avoir
Llne vue préc:L~;e d'2 leurs po.i.n ts de vuc L.·t de
montrer Jes
faiblesses.
Il existe en Yoruba
14 fonnants ou morphè~es
verbaux
-
lES fonnants
si~~12}e~ :
Li,
nt!( Ci 0 U (~
u·Lo
combinaison de deux
ton!\\ant~;
LiVI
;
II1CUHL
;
t/-io/lleU! ou d mCla
cf nlClCl
combinaison de
trois
Eormants
Li/llO.nlt
i
UiOj.Î...IIl((({
ou cf LCttIaCl.
Cl
t.Î...maQ
Nous aborderon:::;
les fOLlnan Ls les uns après
lcs •
ùutres.
le formant Il
La
plupart des 9 l~alluna.Lr ù:ns ct :1 l.nglJiste~;
Yoruba
on t
con si dé Lé le 010 ruhèrllC
1'1
conUllC
un rtlarqucur dc
temps.

.. " ... t ...... '.~ ...... ' ..
-) 3 J-
]\\u nombre (:Jc~; LcnCl n ts de la ca téejOLl e
Lempore LLc
sjlJnalons Sù.muel CHOWTlJEH pour qui
"Ca
palt,Ucufe ~, .i.IHLi_-·
que Lc-
Il ' c,;~ t:
.'
H
P (1·~
(~ II. C 0 !L C.
P(!,~ .:' e (:
( Z5 ) •
Awa.
1'I1,'ç'
:(aluvuln
--"lI------k.~W'f ~----~--
nous
écr 1re
Li. v rc
o
Il
~'_._-_._-~~~
.._------..,--
Lli
\\' Cil d r: c
Lis ~:; u
tu vends du
L,i.ssu
Pour Samuc 1. ,jO] iN;;üN ,
"eél
(- "
{.\\...
Dans le chapitre intitulé
"Indicat1ves particles"
tA',IEN
(27)
écrit à propo::: ùu forma.nt tt
:
"W/lcrl
"/1"
U!L
!.I(ULU.. CeC
Un
CU'1t,(,/,IU{lI'ICC."
.if,
aLt(tcflcd ta a vt?!Lb ,tt maybe
phe6ix.cd to th(: (1C.CCI//'Ipl1illj.i!19
pI1Jrt.i.c.ec..~ aC60 0.-6 .Ut
Emi
Il
~(
n -69~~
-v-~.... -':ti'
moi
et
pêirlcr
j ,
Et
je
parla.is
---------------~----_._-----_._---_.
(25)
s. CiW(VTII[r~ill "G!/lU!lllIéUt. ob ~/().'l.(tbo. t{UIDUI19l'." p. 18.
(26)
S.
JOIUJSûN ù,
"TL!' /·!ij(o.'1.!J
t)~ tiLe Y'O}1(tlJrt.~".
( :: 7)
GÛ (L" UI,
C IUl p.( ,t'l C
12 g,
JI.
2 8 ..

-134-
Till'. U/>c?_
06
"!:!."
-U1
C.OrtjI19aU.on ~I..~ -to de.noJ.e.. a cori-
L.i.. Y1 ~:I-i_~1~~~~~·i.11.l.~ Il C cf (~~.Jl ~.!:!:.' 0 il E-~:~_._~~jh:-0~-!Y0-~_ UYI ci .i.r[>(~l:.~L \\!. 1-
9:..~L.:.0.~~~ -1.//1~~~.:..6!.,'t s:.!:L_~_~~ .._0~~_:!- v~
~) rH ç'
! 1
.:' Il 11
--"Cf._._-r--
e n f ct rIt
d CI r·J\\I.L L"
doel:
L'enfant
donl\\ol.t
Ni.~J bc(;[.(
al',:';
1'1
b Çl
ta rIa
--~----"'If-----v---'-"V-
quand
nou~;
venir ·hj.cr
QUélncl
nous veni.ons
lü(~r
;\\U:ough i...t Lô /'lot cU~~t()Y1ICUllJtO pfLC ÔLx "~"
to
ut/11)
.cn .the. ()((((the ~te_HH)., IlU /1c!'abOl'lt..6 apptl/l12J'lt. Wl-11J :tft.i.~
.t>hou{,d
VI (i .t
b 1'. cl (J JI L a·~
-~-'1f-'
trélva.i.llcl-
i l sera en
traln de
travailler
Dans
a
"ShoJrt
~/OJrU[)(l Gilcu'"ntl!L",
Atjü
BAMGGOSE
l' alJpelle C:.0rqueu~~lc_~~.l1..Ts continu et de temps habituel
Il
,~.( ô (~
"
v...........-·
nous
travailler
Nous
travaillons,
nous ~omrnes en
Lrain Je
tré.\\vailler
EIII 1.
fi
Cl(
.~ 0 /.: (1
- "
: y - - - - . ' V - -
moi
aller
champ
je vais au chê1mp
(habj.tuellement:·.
( 2 8)
C(!.f.t l'
6(1 iL III <' Il' C,) t p il·~ po,) ,) .d) e('. Ut Y() JLU h(l •
j .

-135-
Selon l'auteur de "Teach Yoursel Yoruba",
c.e.
RO\\'lLANDS
(29),
"the. "_n_"_~!ul1 (JO :Ole. velto adclfJ the. ~de.a
~L2c..t{0"1 ..Ül pltogltc.,~,~ Olt a ci Itc 2S_ate.d , habi.tlw[ ac.ttOI1.
Wc_ mU6t 06
c.OltltfJe.. C.Oltti./HlC. -ta
beall ~'1 tll,tnci -t!tett the.
t~mc. lte6elt!1.e.d ta mllU oe. t:Ui,C!t pltC~e.I1-t 0/1 plHt ac.c.olt-
d~l1g to the c.onte.x-t
fi -t.~ ..i~ .i... Ut
?
v
'f"
V
quoi tu
faire
mainLenant
Qu'est-ce que tu es en train de faire main-
tenant ?
Il.-L,to
H.
I~)C,
J1.<.9bavla
7
"
"V
V
quoi tu
faire
en ce moment là
Que faisais-tu en cc moment là '?
Ni.9bat~
tliC
l1Ja
t'Liu),
Hia
n~~ç
- - Of
, , - ---W----y
'If'
V
quand
je
être à Lagos
je
aller
1;: ,i.. ~t 0 j J u j ((tri ~'
" " . " 1 7 '
dire à
lui
tous les jours
Quand
j'ftais à Lagos,
j'avais l'habitude d'aller lui
dire bonjour tous les jours.
Il S a III e.
Ya iL u bau -H~ 0the.!1. 60It lM toc. x. p!1. e.6 fJ t ft e. ft a -•
b~.tuat ..ide.a, but bile. U.6e. 06 th.tfJ ~ plte6.tx .tJ.J bile. c.om-
1t1OW'l('...J.Jt and J.J.ülpfe.,~t wau 06 dO.Ülg ,~o ... LAJhe.11 .the. 11 fJlte.6-i..x.

lHe.d w.Uh Il p.'l09lte.fJ,~i..~le fJe.I1/~e. the. ph!LafJe ['OWO-tH
hand ~fJ 06-te.n adde.d a6-tell the V(!~b ta blt~ng out the.
~mmed~ac.u 06 -the. ac.tion
N~g baLi..
1/10
v
..
<çji
'V
quand
je
s' Cl ssel'l-l r.
en mai.n
quand je
m'asseyais.
(29)
f.C.
ROWLANDS
"Tc.aclt
You,ueC6
YOJiUO(" p.
60.

-136-
"Thl!, ~ nOILlII
(:;0)
,(,.\\
,~()III('_t,(!II('J~
u~<!cI i po,s,~-i.bCIj
t h/t () Il 9 /tL /1 (' ,( 11 6.C- LI (' 1/ C. (' 0 6 En 9 C(~/: .t (J te (~ 6(' iL -t 0 a f1 (' \\.1 (' YI t
-(sI
the. l)tLtU!LC',
poursuit E.C.
HO\\",ILi\\NUS.
-
:\\10
ri

s
[ho
t~ra
---" - - " " " W ' - - - - - - - - · v - - - - - y - -
je
a Il e r
.3
La lJ 0 S
cl cm ai n
je vais,
j ' i r a i à
L':lC10S
demain
P.O.
OGUNBOWALE s'éloigne
totalement de tous les au-
teurs précédents.
Soulignant la distinction entre temps
et aspect,
i l écrit
:
-
A~i:l<!,c-t : A-6pcc.t .6huIV<-. ,tlll'. «((66c. ltl!.nt .6:f:ag<"6 ,UI th('
COU!J-6I!..
06 al'/ aCLtoH. TII,<'s I1cLioll mot) bl!. iLC9(ULcic.d a,6
,~ .(: a /It ,t, VI ~1,
tll 0 III e 1'1 ,t a/1.I},
(~ 01'/ ,t.( Il (1 0 LI .~ (J Jt cl (' v I!.. { () )J ,(. n 9 .
A Ja différence de ses prédécesseurs,
P.O.
OGUN-
GüWALE emploie J.e
terme d'aspect ct reconnait deux [or-
mes de 1'1
l'une indiguan t
l ' a~;pcct con tinu et
l'autre
l'aspect habituatiE.
En outre,
le même auteur reconnait
deux autres valeurs
:
le fait
permanent et le futur
immédiat:
J ,l ci ('
1'/
iJ li 11
1.:. ~ /'" ~.
~
v
~
Jide
monter
bicyclette
Jide est,
était en train de faire du vélo
Bà bc(
VltJ,~ (;
t ç((Ji{
- - " .
i/if"""';"Œ' - - - - - l l p -
Papa
trava.Lll(~r
en main
= Papa est, était
en train de travajJl~r.
-_._-----_._-----------_.-._------_.•.._--._--------
( 3 0)
E. C.
/W ()) L;\\ NDS " Tva. cil
y (1 Il ,U l' f 6 y (1 .f1 Li i) ((" p.
6 2 .

-137-
13 èt bc(
Il
/~ (11'.1 l',
Il, lb, l.
- , -
---1jlh••------y---
Pa.pa
li,n!
ie i
Papa l i t d'hdLitude ici
J .•
t j 0,
Il
~j () ('
,Ul Cl
Cl tll.(,
- - - , -
- - - y
" i J ' - - - - r
poissons
vivre
dans
cau
Les poissons vivent dans l'eau
ori a
" I . } il '1
sn.,
- - - - .
"'ml!
fleuve
couler
Le
fleuve coule
M0
l i t çJ
,} .t .~, ç
--r-~-----'ÏY~--'­
je
aller
travailler
Je vais travailler
LL~ mérite de P.O. OCUNl30Wf\\LE e~3t d'avoir montré
gue le morphème ~ indique entre autres des valeurs as-
pecL:uelles.
c'est 15 un point impoctant si J'on se sou-
vient gue ses prédécesseurs ont parlé de valeurs tempo-
relles.
Cependant ses analyses quoique plus poussées,
sur le plan du discours,
n'échappent pas ~ la critique
SJénérale, ,3,
savoir gue "1 n'a pas été systématisé.
le formant Ll
D'après les grammaires précitées,
le formant j,l
placé devant le verbe indique gue
l'action est accomplie.
E.C.
ROWLf\\NUS
(3/)
é c r i t :
"WllI'!.'lt.<'.
OCC.UJ[,o
.{"I
61[011\\ 06
th <'. I} ,l tll P f c. v e. Il b /} .l. (' Illit (' l( Il DC'. VI C. ,'UI, f elJ b (', .f "UHI 'J f. cl,} (' ci il lJ
(( bJI C' Il cl '1 0 ft.
JI (J tll
_._--~--_._-_.-._---._._----_._-_.--_._.-:--._------_
..-_._~-----_._-.
( 3 lIE. C.
R0 (u LAN VS 1/ T l'. d C Il
V0 Il)l} (:' [6
VCi tUt b a " p.
76 .

j ,
-138-
.
1
o
il
aller
à.
mëli~30n
Il
est déj~ rentre chez lui
,
<)
-Ci.
Iw
il
mourir
11
es!:
(mël.lntcllant, déjà)
mort
BOWEN
(32)
est ~lu~ explicite dans son analyse
"rh(~ pa!lA:.(~c.ct:.U__ de..l'lotch .(riL1..t aH acA..Î..Ofl{.), I-liCU), w.d::.[ Ge.
~~.!:l_i-~~ ft c!!. (ct a /L b c. 6Li Je ('0 (""l': po .i. ri t (J Il -t.i..llIl~ (' xPil (,-,S (, l' ri 0 Jl
.t," PCi. (: ci .<. H t fl C. (, ('. f1 ( l'J! C (' ••• "
\\foi.ci ses CI iver::; cinp,J.oi::; sclc,n 130WJ.::r--J
JI .ti. CX.P/L<I!lc. (outt) (ll'...L.i..UI/ pa.~>,~é.c. au mO/!Il'.l:(: Olt
.C 1 0 JI P Il ft C('
co 111111 l'.
cl cl 11 ,\\
-
Mo
ti. -6 c.
c.
fil 1'1 CI
je
faire
le
Ilier
Je l'ui fait hier
,o -Li. I~(l
il
mourir
I l e s t mor 1:
2/ .LL ('. x p!l.i.. HI c.e 1 (1 JI.( é·~.i. a /l.U.. i! pa ft !la p p 0 !l.t O. Ilfl
cwt.llC.
pftoc.<!.o
,
-
AI u
Li. f~'
I:i.
()
ta
dl:'.
je
aller
avant
que
i l
arriver
Je suis,
j'étais parti avant qu'il n'arrive.
- - - - - - - _ . _ - - - - _ . _ -.._ - - - - - - - - - - - _ . _ - - - - _ . _ -
( .3 Z)
B0 Wl N -.
c 11(11.'<'L'Le.
/.3 0,
p p
Z 8 -. 2 9 .

-139-
31 Li- C.Xph,<-IJI(~ c.c qlu !.\\I: P(10jCJl.({ !lVCU'!t LUt Cc.,~.­
t Il ,( Il III (1111 C 1'1 ,t ritL 6lct (l!l.
1
1
EIlI.L 0
,t,i- ,(ç'
/;:i
(1
,(: 0
moi
a 11er
aval) L'.
gue
i l
arriver
Je serai parti avant qu'il n'arrive
Dans a
Il Shor t
Yorubi:1 Crarrunar Il i\\yo Bl\\MGBOSE u
aussj, parlé de :Cé qu' i l ..~1.PP',='11e
"~argyeur de temps pcr-
:~ectif non ma~3..ué"
en précisant par ailleurs gue
les
temps perfectifs s?nt des
temps simples auxquels est
ajouté le marqueur perfectif . . . Tout groupe verbal ne
comportant pas les formants
a maa , llIaan
ct
l't
inÇi ique
un
temps non marqué
:
,
0
,tA..
CQ
i l
partir
Il est parti
je
acheter
tissu
J'ai acheté du tissu
~·I 0

III ~'
je
savoj.r
J'ai su
O.
OKE
(33~
utilise
la ~~me terminologie que
I3AMGBOSE:
";f:i... ha,~ the mc.!1!I.trl[J 06 pc.!l.6c.cLLve" sans tou-
tefois indiquer si Ji indique l'aspect perfectif ou le
temps perfec tif comme le fu i t BM1GBOSE

-.[40-
j (:~
pa r f~. :L 1:'
Je
:::;U.lS
r,arU
P.O.
OGUNGOWALG
(34)
esU.rne que
le
formant
il1clt~tue un(~ actio.n acC~C,nl[)J. ic~
je
travailler
J • ai,
:i! a v a :i. ~:; Le a v éi j 1 l. é~
oj (j
.t {
!( ç
pluie
pl('uvoil~
Il
a
plu
(Ua
en fant
L'enfant a
(déjà)
trouvé sa maman
C'e ~jl:. élU S s i l 1 d V j S cJ e
Td él \\''11\\ RD
[3 5)
It .01 c.
r C.ll 6e. c .t
OO)1.HI wli.i.c.h
l.'.Xp!LC/~6 (1 'coli:pi'ctcâ {(CL':OI"Î.'6 rllade. U.p (Jo .tlte.
pahticlc ~.[ a~d ~he. vehb 6tcm
Id (J
Li.
je
arriver maison
sa
Je suis arrivé chez
lui/elle
Mo
.tt
pe
Ç'
- - _ . _ - -
je
appeler Loi
,Je
t'ai appelé (c)
(3·1)
P.O.
OGUNGOlJ.I!\\LE .CVI
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f,66c'/'ltiat6
Ut)
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YO!7.ub({.
C(( 1'1 ÇJ Il .J ,0 ('''
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5 7 .
( 3 5)
7 cl ({ W1\\ 1~ [) J.l"
"1 Il -t!{ () ;J'II C -li 0 n t. (J t Il c Il é: tUI b (t .f. a !I [l U L19 (~ "
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S :, •
:/."

-141-
Chc;?
Samuel C!i'.J~vTIIEH., Li est' un macCjueur de
Derfect et de plupecfcct
.~..~---_.-
~'\\ 1)
je
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t ' a i ,
Je
t.'(!Vëli~.:> '.}l1
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CL
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Il l ' a ,
l'avait vendu
f Vllj.{ 1'/
vous
fu j l~
Vous
avez,
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·le formant
IjtO
Tous les granunairLen~_; et l.inguistes dont nous
avons Pi] clé
jusqu 1 ici
s' êlccon'len L pour dj re que
le
cor-
man t
IJ .{ u_ e st uni n cl i c a tell l~ cl e :fCl L·. ur.
Par exemple,
chez Samuel CnüWTIIER,
IjA_O
exprime
le !ut~ qui "décrit le temps de façon
indéfini.
Il
est souvent contracté en
"0"
préfixé au verbe comme
dans
Ij.c (1
lui
aller
j ,
!I.Lo
JL CL l'1
~----------~----
soleil
briLler
Le soleil brillera

-f42-
On
trouve élussi.~Li!!.- chez 130WEN qui écrit
:
".tll(~
)JC(![U.c.fc.
Ô
Oh
ç u t l / c .
':'(,Df! 01) .tl,c' b(ctllhc. tC.H!.lC.,
and
,l'~ gc.nc./w.ttu c.q[!,{.vt1,Cc.nt tu ,~/lLlU, 0/1 wLe.J:.
The. d,l66c.hc.v[CC.
b (' .t wc. e.n "ô" a t, ci "Çi" .<.~ ,~ .i Iii P f,1) C. tll·JiI () ILL c ; "ô" bc. ,i. 11 fi e, III -
PE0 1) c. cl b c. 6(J IL c cf 0 ,~c. a 1'1 cl "(~"
LJ (~ (\\ (1 IL t!. () P e. VI
1) (1 W ('.t 6 " •
P.O.
OGUNI30Wl\\LE
(36)
tcaitc'
plus amplement le
formant
I{<O.
que J'on
trouve dans nombre d'emplois:
( 1 )
" U,l 0"
.i..~ ll6 è cl toc x )1 '[ (' ,),~ Cl cJ (: (J 1'16 W Il ,i.e. I, !L t!. tl (' fl. .( () Ci
6ut LI J[ e Li. III e.
f Ill.i.
.1) ,{ 0
.~ l'
l'lai:(
moi
travail
le
Je ferai
(ce,
le)
travail
I~,{II i
,(WO
1).( (J
- - _.._ - - -
quoi
toi
[aire
Que feras-lu
?
(2)
TILL/~ tt!.11M'. ,l'~ 06tCfl a3~ucLcd:u' WLUI adv('.f[b,i.af 1110-
(U6it!.![/~ url ti.me. Li./:cfofa
dClllùin
1'1,i.
O'~U Ll mLlo =
le mois prochùin
1),(.0
Maman
a 11er
~
Layas
demain
Maman
ira
à
Lagos demain
BaLJa
I)io
f l'
l'I.e
(1 /~ [l
Li.
tllb ç'
Papa
a 11e ,- dùns
Illois
qui
venir
Papa
ira
le moj.s prochain

-1.43-
(3)
"VcpCf'lcLiflg
on
tlle
c.olltext,
Ui.é.0
60!L1II
c.xp!Lc.!.l0e,~
!Le.-
c. ((!LI! e. 1'1:t Cl c.té. 0 IH
Awa
lj.é. 0
eÇI
,~t
OjCl
1'1 ·l
.{.g ba
nous
aller
à
marché dans
fois
n~e..f ,C
C
.. ..
y ~ <;
- - - - - -
deux
semaine
Nous irons au l!larché deux fois par semaine
(4)
"Oc.ca,~,l{Jna.ttu tl/c. n(dl!'!è. tnl,~c. '{J~ Il!.ltt!.tO ('.XP/!t!.l!.l
9 e.ILC>'wf !.lt a.t c.ll1 C'. f'lt!.l a Il ri (( 1'1 III C. /(!.l Cl t .(:fUl t ft!.l
Ododo
CjtO
1.: l(
fleur
mourir sans
eau
Les fleurs mourront sans eau
( 5 )
" U,{ 0" ,é..~ ll!.l e d t 0 OUI cf (: M.'. Il .{. b {. f'lg a Il a bL-t lwf a cCi. 0 f'l
lVI/i.e h WI.l.6
do l'le. ,Ü( th (~ IJCL.\\ l
N.i.O baLi
a
('J((
l'it
.Lec,
.ü ,llllA:
quand
nous être
dans moison
repos
Il ·t
0(0(( /(0,
Il J9 bat-l
a
ba j ,(,
awa ljA.-O ,~ e.
à
matin
quand
nous se lève nous
faire
ehc.
,ldah((lj((.
L~h,ln l'laa
a
0
w~,
culture physique.
Ensuite
nous
se laver,
Cl
j~((n
I1t
agogo
mC;jq.
L<;/ü,11
onj),
nous
manger à
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Après
manger
awu
yio
l~
~;
et;
O~UI'I.
nous
ollcr
à
bord
mer.
Quand nous étions à
la maison de repos,
le matin,
au lever,
nous faisions de la culture physique,
ensuite
nous prenions une douche,
nous mongions à
8 heure:3. Après
le petit déjeuner,
nous allions au bord de
la mer.

-144-
le fo:nna nt ,t i JI
Non JTlen liolllll:: chez BOv,lf:r.),
nl citez :~;iHnuel JOHNSUN f
ni chez Samuel CnO\\'JTJI.EI~,(,(11 jndique chez L'i,ler DE:J,i\\NC,
le
p(::~r:fect C0I2.til2.U(~:~~~ (tcn:::;e 11)
~,Io
fi) Cl
Je viens dcpuls ..
P.O.
OGUNBOWALE
(37)
dLsLinguc deux valeurs de
(il
l !j Ct
cie
;Li Il
r (' U VI
- 1
Mère
lIla arriver cOllune :)e
manger
(-ill
9{'
Les fermiers coupai~~:!J: du bois dans la forêt
E.C.
HOWLANDS
parle de deux emplois de t,tn
a)
employé avec ~; = auparavant, Lin montre qu'une ha-
bitudc existant dans
le passé a maintenant cessé
.. ~!o
lut
fj,l
- - - - , .._-_.-._----_..
je
lire papier nouvelle
ce
auparavant
J'avais l'habitude de lire ce journal auparavant.
----_._.._..
__
__
_---~.•. _---._--------- ..~-_.
._-----_._---~_.
..._---------_.. _-- -..•-_._-----------_.
(37)
P.O.
OCUNI30uJÂU:,:;'1
"Tlle
CSHI/Liat/)
OrJtlll!. VuILuba
tc!n~ju(19('," p.
54.

-145-

,'-'10
mu
.'L-l
. . . . _ _ ~.

, _ . _ _ .~
. _ .
• _ _ •• _
... 4 _
je
boire ci9arette auparavant mais
mu.
u
m~
boire
la
plus
J'a.vais l'habitude de fumer mais je ne fume plus
b)
employé avec lat..i.. = depuis, -Jl montre qu 1 une habi-
tude qui a commencé il y a quelque temps continue
encore

Mo
t.<' ft
je
travailler
depuis matin
Je travaille, travaillais depuis le matin
1

Mo
t..i..n
/la à
f_ at-l
9du Yl
m~ta
,~ ~hÙl
....~
Je le lis, lisais depuis trois a.n s
gbe
Ibadan
eux
habiter
Ibadan
depuis an dernier
Ils habitent à
Ibadan depuis l'an dernier
le formant a nraa ou a
( 38)
.l~l
Certains· 'grammairie,ns et linguistes, entre autres
DELANO,· ROWLANDS,
BAMGBOSE ont mentionné dans
leur gram-
maire le formant ~a ; mais leur approche -si elle
n'est pas toujours sàtisfaisante-comporte des termino-
logies qui varient selon ces auteurs.
( 3 8 l s e..f, aft E. C.
R0 ((1 LAN VS a .6 e.Jt a..i..t u e. YI Jt ê. du.. c..t..i.. 0 rt de. p m(~.?:'
"Teac-h You.. Jt.6e..(6
YOILub'a" p.
102.

-146-
tuaI
• fmi
a
mad
wa
moi
venir
Je venais d'habitude
E. C.
HO\\1LANDS
(391
écr i t
à propos de ~~~~~
"111 pO.6.LU.ve ul1e.mpha.U.c. J.le.nte.I1c.e..6 we. 6·-lVld Ùl bodu. (.l
pa!LLic.,te. ~ a 6.:te.n
J.ltJte..ng hC';'1e.d by the. addiLi.orl 06 maa~,
.:the c..omb,ül.(tt-ion be.Ülq W!titte.n. f'_-Lthe.Jt a maa
oJt
~.!:~~a.
Tfli.6 rhlJttic..f..e. Ltl -f.ike. .:the. ne.gative. ra.Jttic.le.~ R.c:., ("i Mtd
.:the. 6u,tl1.Jte paJt.tic.fe.J.l !Ji..o. ' ~.
-lit Hot Jte,quiJtùtg Cl
pftOllom
Ù,
6Jton,t 06 i,t il1 the.
tit,éJtd pe.lL . .6i'19·
· a mail
61.tn
.{'owo
donner moi
argent
dimanche
Il me donne de l'argent
chaque semaine
tous les dimanches
"a~ tlt-<..6 i.6 60ft many YoJtuba~ a bookÂ_,~h fioJtm wh.Lc.h the..y •
do Hot UJ.>e. ,ln .:the.i.'L own e.veJLY da.y J.>pe.e.c.h, it,[.6 ge.ne.Jta.t-
ly uJ.>e.d in aJtti6ic.ial way wi.:th the. long
(emphatic.I
pJto-
"ounl.> even wheJte one would expec.:t the. .6hoJtt (unemphatic.-
60JtmJ.>
· Em.i. a maa
w'}
la j 00 jttm9
moi
se laver il
tous les jours
Je me lave tous les jpprs
"Fait J.>ome. YoJtubaJ.l, howe.veJt , i t i.6 a c.olloquial 60Jtm and
.:thc.6c ma~e. a di.6.:tinc..:tion betwe.e.n .:the U.6e. 06 e.mphatic
a.Vld lLl'le.mpl1atic. pJtonOttn.6 in the l10Jtmal way.
The. c.ollc-
(39)
E.C.
ROWLANVS
HTeac.h YouJtJ.>e.f.6 YotLuba" p.
102.

';f'
-147- "-:-1
.-"
qr.1..Lcce.6b.tm.!I wifh (L!I~~.tq:.lho...tJ...c.. /J'lOf101Ht,,) which a~e mn~tly
uted ~~e giv~" ~n the h~nt~nc~6 :
----_._--------------
porter
Agbada
jour
repos
Je porte Agbada les jours de repos
· a malt
W9
'.60 !w-to
pe.l1.pe
l'
oho
porter culotte
pet.ite
à
ferme
Il port.e d'habitude un(:! culotte à. la fe:rme


mO.I.l
aller
dire
bonjour à
lui à semaine
Nous allons lui dire bonjour chaque semaine
· (LI011 a méta
ta
a
6un
o.wçYI
Oyi..mbo
._._--
Ils.
vendre
le
à
eux
européens
Ils le vendent aux Européens
A.
Bi\\.MGBOSE c lasse ~~Ea parmi les rna.rqu8m:s de
teIE.E..? habituel dont le.s équivalents~, selon ie même
aut.eur,
sont !!!.~an et ~.
Il ajoute que a mao. est une
forme Li. ttéraire tandis que milan et YI son·t les formes
courantes
Em.i.
ma.a.n
~olw
moi
aller
à ferme
· Emi. a ma-a le;
Je vals souvent
.. --
·11
, - '
à
la' ferme'
moi
aller
· EmJ..
1'1
f..9
"
moi
aller

-148-
. le formarit
U~6~i
[Jans L:-; plupart des a.n é.l;J.y ses , !L~::!:!:.. .i.ndJqGc un
,~ ,
accO!!Jpl.:l,
plùspréc isément un "procès qui sera accompli
da~s le futur.
Il indique aussi un procès antérieur par
rapport ~ un autre.
1"
Chez Samuel CROWTHER, !1!:oL( es t
l ' auxilia ire de
.É.utuE...1. qui "d~cr~~\\!.!2.~...-5'lct~:0~qui . v~_f. inJ:E.-avan!:._(I~:..'.~~I~~.
autre ne commence"
:
,
.tg
!ü.
a
de.
moi
aller avant que 11
arriver
Je serai parti avant qu'il n'arrive
,Lie.
wa
y.iotJ..
pa.!l.-<-
I~-<-
Wçl'l
ta
maison
notre
terminer ils avant que
wa
-6,Ù'l.
owo
W~'1'l
venir
réclamer
argent
leur
Nous aurons déja fini de construire notre maison avant
qu'ils ne viennent réclamer leur argent
Em-<-
. y-<- at-i..
j~UI'l
:ta.n
lli
a.
moi
manger complètement
on . àvant·
~
pe
m-<-
que
appeler
moi
J'aurai mangé avant qu'on ne m'appelle
Samuel JOHNSON estime que !{i..ot-<- est un marque~
de futur accompli "le futur:. accompli est formé au moyen
des pa.rticules indiquant le futur et le temps accompli
qui son·t a.joutés au verbe"
:

-149-
.. _.._~~~.~~ ..._~~...._..........-....._-----
mô:l
se laver
Jlautai pris ma douche
moi
aller, partir
LTe
sera i. parti
DELANO considère l(~o.t:!:. comme le !TIa.!:...q,~:E..!.__~!:::
futur perfect: ou
(t~~,~~ l. ~~)
Pla
moi
venir
.Je serai venu
. le formant yiomaa
Le formant !(,i.(~maa qui est une combinaison de
~~: et de maa est absent ches les premiers grammairiens
Yon1bas 1 Samue l CRm~rrHER et Samue l JOHNSON par exemple.
I l n'est pas mentionné non plus dans la grammaire de
BOWEN. Malgré sa présence chez DELANO dans "Atumo Ede
Yoruba" où i l indique le ,future continuous où ~~~
aucune explication n'est donnée sur sa composition:
~ Ng
0
man
rua
je
venir
I
shall be coming (40)
je viendrai
E.C. ROWLANDS traite ~iom~a comme le marqueur
de !utllJ~ progressif <?~,_!_h_a_b_J_t_u_e_l_. : -the. addLt--<.oYl (41 J
-"---,-----.'--------
(401
I 6hall be. coming = Nous contestons cette traduction.
J
(41)
E.C.
ROl.IJLANDS ÙI "Te.a.ch You!t6e,c'6 Yo!tuba r, p.
93.

-150"
u 6 !:~r~~ r:t6 t
f

C. iL
c.Lt ft eh. 0 é t h *~;:"e. t.> ((//( Ù.: .c. e. ~ \\ !L<;_~. ,
il
.i~:.tfI \\~:.J:!.2_~~[J':~~_~~.i~!:._~!!:....J?:~~~~Lt'..!--0:.~~!7
Hg
0
ma~
ka a
nJO
--_._---------
Jé continuerai a le lire
A
ma.a
UI(t
Elle/il venir
à tous les jours
El.le/il viendra ·tous les jours
- MwçYl
0
mact
gba
ponu.n
me.wa
--------------_._------_.--~-----._
-
IJ.s
rec{~voir
livre
dix
Ils recevront~ 10 par semaine
Pour P.O .. OGUNBOWALE
[421
le formant .'iJ"oma.t1 ou
.0-_~~a exprime l' aS.~9t ._~ontiI2~.i!ans le fut~E (~'hr~f.u~ture
~~~_~:.-_~ontinuous aS.l2.~ct). Selon le même auteur, y";"(1~~.~!!:
connalt un certain nombre d'emplois:
(11
I~deJlo.te a c.onc..·'Lete ac..t.tOI1 a.t a give.n momel't.t
.i!:1..t lOt ~
- Te..te

ng
0
malt
vite
aller
espèrer
toi
Va vite,
je serai en train de t'espèrer
AWlt
nous
aller bientôt
Nous serons en train de partir bientôt
------.._.__.
(42)
In "The. f.6.6ent.-i.aE6
.the. ~/o'wba .e.anguage" p. 61

'.~,
-151-
( 2 l I.i~f' tri 0 me. nt il '~_.!!:L!'i:..:i.c~..!!:~.:-_~ c.l.t 0 H ta k e. ,fi .r e.~~:~__'!!:qjL_.i)_~:
.n.:,L~~ me. nU.c_,!:~!2.B ,th'!:~!:!JH! 0Je. b!L_!~.S:~J':';.~__C2~ __l!.!:t_._.!?:'!....
~~2.~~a.·L,'s:"!:.a[l:2.~_!2!t.Eil,:!:_~~,~
kini
iwç
yio,maa
_ _ _ _ _ _ _ _ _ ~ _ _':._

~_~_ .... _ . _ . _ •• _
••• _ • • • • ~~ • • _
_ . . ,
.H.
quoi
toi
faire
à
Qu'est-ce que tu seras en train de faj,re â
7 heures 'i'
ltJUrl
o
ba
.) l'
Ploi
manger
13i
tu
être en
rE:t::u'd
Je serai en train de manger si tu Vien~ en
retard
Baba
y..i.-CI mao:,
t. rHI
bi
0
6(1
wa
l'l.t
- - _.._---_....---------_.._--
Papa
dormir
t.u
si
venir
;),
agogo
lfiç-wa
heure
dix
Papa sera en train de dormir si tu viens à
10 h.
Em.t.
y..i.o maG.
j ~ILl1
nigbali
iwç
ba Pl. .6L~ ~
moi
manger
quand
toi
travailler
';~. '
','
.Je serai en train de manger quand tu seras én
,':,
train de travailler
(3)
TO~![,e.6Ô an ac..tion 6il.e.,dig up_ a who.te pe.Jtiod 06
time, when the. ac.tion idconiideJted'in lt.6 pJtogJe.e.6d

Emi
9bogbo
~.ea
moi
travailler
à
tout
demain
Je serai en train de travailler toute la
journée demain

-152-
• Mu)q Yl
à
ma(t
0100
,--------_._---------~'---
:Lls
dépenser a:r.'(Jent
Ils serent en tra:Ln de dépenser de l'argent
------,_..--_._---_._---_..-._'_._-
l1s
tuer mouton
Ils seront en train de tuer des moutdns
.
le formant maan
La valeur et la composition de maaYl ont été fort
cont.roversées. On trouve ma-an chez BONEN qui écrit:
"ln
e. 0 /tH 12. x.L () Yl l,iJ.Lt h' fA! 0 ft d.6 de. t1 0 .U. rt 9 ,the. co Yl tùw a 11 c e 0 ,'t·H. Pe.t,i. -
tion 06 an action, maaYl e.xpfte~6e.6 what i6 cU6tomaJtlj Oit
ft (1. bLt [l. O•.e. "
A
ma (43)
f..9
"ü.gbakugba
nous
aller t!~ 1 importe quand
Nous y allons n 1 ?_mporte quand
D' après BAr-lGBOSE,
maa!!: serai tune cornb:i.naison de
la particule verbale .!:!:. avec le-- verbe dépendant frlaa.
• ',. •
t l
Pour lui, maaYl est: Un marqueur de teI!Ps habi tuel ~
E.e.
ROWLANDS
(1969)
affirme de son èôté que le
morphème verbal maan est une séquence de deux éléments
verbaux.
Il note plus loin "t'he. ute. 06 th.L6.!:!:.
pJu~6ix
i6 the. commone.6t and 6impl~~t way o~ e.XpJte.66ing the
habituai idea.
. WheYl i t i6 6e.it ~e.ce.66aJty ta 6~Jte~6
the. 6act that the 6o~m '<'6 be.ing u6e.d in the habitu«i
6e.n-6e. the. wo~d ma~ il.> p.f.ac.ed in oJLOnt 06 the ve~b" (pp 6 0 . 61) .
(43)
"ma" = l'oJttllOf]-'taphe. de maan che.z SOWEN

-153-
- Mo
maa
n
il
à
.....,a
iD joojumv
~~I
moi
lire
le
à tous les jours
Je le lis tous les jours
DELANO considère :t-tmo_~ conune un marqueur de
temps
(tense 15)
dans lequel le marqueur de l'aspect ha-
bituel, c'est-à-dire maal1 est écrit comme une séquence
de maa et n.
Mais l'auteur de "Atumo Ede Yoruba" n'a pas
analysé maan.
Pour P.O. OGUNBOWALE maan exprime une "action
habituelle".
- Mo maa niV
~-t
ibi
i~~ iojojumq
je
aller
à
endroit travail tous les
jours
Je vais travailler tous les jours
Oto
ni/zan
ni
b-t~hop
yi maan ~V
vérité seulement c'est évêque cet
dire
Cet évêque disait souvent la vérité
WARD traite maan comme une séquence de deux élé-
ments dans laquelle maa est considéré conune le marqueur
de l'habituel et n comme le marqueur du progressif.
On trouve chez BANJO une forme de n et deux
formes de maa dont l'une indique l'intention et l'autre
l'impératif
Maa
gb~
écouter
Ecoute

-154-
- Maa
.~-------_._._-_.------------
aller à Lagos demain
J'irai,
je vais à Lagos demain
Chez B~.MGBOSE (1966) !~.~(I. a le sens de "J?~__~-:.E?L::~9.
to" p.
69. Cette traduction,
loin s'en faut,
ne derllle
pas une interprétation adéquate de toutes les occurences
de mad comme le montrent les exemples suivants
:
al-
E~nfan t
le
laver U.nge
L'enfant lavera le Ij.nge
b)-
Omo
l'laà
0
maa

a.H;
enfan·t
le
laver linge
L'enfant sera en train de laver le linge
Dans al
m(:~~ indique le virtuel actualisable
tandis que dans b)
i l marque la continuité, autrement
dit l'action de laver le linge commencera dans le futur
et se prolongera. On est alors loin du sens de "be going
ta" que BAMGBOSE donne à maa.
Il conviendrait plutôt,
eu égard à ses emplois,
de reconnaître deux formes de maa ou plus précisément
deux valeurs de maa en Yoruba
' .
maa
marqueur de virtuel actualisable
maa
marqueur de continu.
En ce qui concerne ma.an,
P.O. OGUNBOWALE avance
l'idée d'aspect habituel
(voir plus haut)
sans toutefois
mentionner la compositj.on du formant.
L'interprétation

-155-
de D. qKE qui rej oint en partie celle de P.O, OGUNDCM,l\\LF
séduit par sa cohérence et sa clarté.
Maan serait-il un groupe d'auxiliaires?
Si maan est un groupe de deux éléments ou for-
mants,
i l serait alors composé d'une des formes de man
et d' une (les formes de Il
Quatre combinaisons SOf!t possibles
al
1
mao.Y/. - - 1
1
maù
+
Y/.
(virtuel
(continu)
actualisable)
b)
2
1
maan. - - )
maa
+
It
(continu)
(habituel)
"
1
cl
--=,
l
/n-a o. 11.
maa
+
n
- - -
;J •
(continu) .
(continu)
dl
2
mao.11
2
~
maa
+
11
(continu)
(habi tuel)
La première combinaison a)
1
1
ma. 1111 = maa..
+
11
(v.a)
continu)
doit être battue en brèche car maan marqueur d'habituel
ne saurait admettre dans sa co~~lnaison un élément indi-
quant le virtuel actualisable •.
Par exemple dans la phrase
:
eux
aller
à

Ils ont l'habitude d'y aller

-156-
L'action s'est répétée dans le passé et continue
mais rien ne nous ind igue qu 1p;,~.le aura lieu dans l' r'WI:~·-
n ir. Par conséquent, !!'la a!:!: ne pourra i t
être un group,:, df;
deux formants dont l'un a un sens qui n'a rien à voir
avec le sens de tout le groupe, les combinaisons al et hl
sont donc à rejeter.
Resteraient les combinaisons el et dl.
1
La combinaison clou maan
+
Il
l'j
continu
(con tin')}
n'est pas satisfaisante ca~ il serait difficile d'expli-
cl
d
t "
~ (
2
1)
quer comment
eux marqueurs
e con lnulte
!.~~~ + !!-
sans interruption peuvent se combiner pour marquer l'ha-
bituel, c'est-A-dire la continuité avec interruption.
La combinaison dl, c'est-à-dire
tnl1al1:=
2
2
maa
+
n
nous semble plus plausible. D'une
t:ontinu)
( ha bit: Il el)
part, maan a le même sens que l'un de ses composants
2
- - -
11
(habituel). D'autre part il est fort possible gue
1
2
l'homophonie de n
et
11
conduisant à l'ambiguité,
2
Z
les usagers de la langue combinent maa
à
n
pour
former un groupe qui n'est pa.s du tout ambigu.
On peut àussi constater que des deux formes né-
ga.tives de !!~aCln, le plus employé /z.i. A.. est la forme néga-
tive de' n (marqueur d'habituel).
Il semblerait alors que
2
-
11
est non seulement présent dans maan mais aussi cons-
titue probablement l'élément le plus dominant au point
de vue syntaxique.
2
2
MaClI1 serait alors composé de maa
+ n . Dans ce
cas,
2
maa
est sémanLiquement nul, ce qui nous amène à

-157-
supposer que maan est un formant simple plutôt qu'une
combinaison de deux formants différents.
L'analyse de maan comme un formant simple com-
porte un avantage, celui d'éviter l'approche de maan
Z
Z
corune maa
+ n
. Mais cette nouvelle approche soulève
d'autres problèmes. N'est~ce pas élargir l'inventaire
total des formes grammaticales existant dans la langue
en y ajoutant maan au lieu de le faire tirer du syno-
Z
nyme n
(habituel)
et une des formes maa déjà reconnue
dans la langue ?
Par ailleurs,
si maan est un formant simple pour-
Z
quoi une partie ressemble tant à maa
(continu)
tandis
- - Z
que tout le reste ressemble tant à n
ayant le même sens
que maan ? Enfin, étant donné que k~ ~ est la forme né-
gative de ~ (habituel) 1 comment se fait-il qu'on l'em-
ploie si souvent pour maan si
ce dernier ne contient pas
Z
en fait n
?
Z
Il semble alors que n
(habituel)
n'est pas un
formant indépendant mais une forme réduite de maan.
1
D'ailleurs aucune ambiguité n'est possible entre n
Z
tontinu)
et n
(habituel).
1
n
(continu)
est supprimé après la négation ka

Kun.ie. n .6 Urt
Kunle est en train de dormir

Kunle n'est pas en train de dormir

-158-
2
(n
) comme tnt:l.(.ln est retenu
Kunle dort le matin
(il en a l'habitude)
,?,C,i.
K e
ttYl_e
{ 1?CI n
Kunle ne dort bas le matin
fi
Enfin si n'
.est ~ne réduction de maan, il est
--~-_.•-
fJ
probable que ce dernier précède historiquement n~ en
Yoruba.
2
Il est possible aussi de voir n
comme histori-
quement antérieur à malIn et de voir maan comme une ré-
cente invention dont le. but est d'écarter l'ambiguité
inhérente à l'emploi de n
.
le formant t,i.maan
Absent chez la plupart dez chercheurs,
le formant
tim~aYl formé de t,i. et de maan exprime un procès qui
s'est r~pété dans le passé et a pris fin avant le moment
dl énonciation. C'est pourquoi DELANO rejoint Bl\\MGBOSE
pour l'appeler "marqueur de Perfect HabituaI ou tense 15~
Ern,i.
~oko
moi
aller
à
champ
J'avais l'habitude d'aller au champ
P.O. OGUNBOWALE suggère
1/ t,i.maa n
Ù,
U!.J ed 1.0
del.Jeh,i.be a hab,i.tua! aet,i.on ~n the pal.Jt but one wh,i.ch
hM eeal.J ed ta ex,i.1.J t
:

-159-
N-<"b-<"
y.Li.
n..i_
bàb,a
LLmaal1
j 0 r~.1)
._--~----
ici
ce
c'est papa
::-;' as seo.ir
C'est ici que papa s'asseyait
N-<"I'l.lt
oeLa
Y,Li.
1'I.i-
mer ,f.i.l11 ac<. tJ.
plt
"'-'-'--'-
dedans
fleuve
ce
c 'est
je
tl.l~)r
~ja
poisson
C'est dans ce fleuv~.que j'avais l'habitude
de pêcher
On trouve le formant .t-<..!!!.aal1 chez Dr D.
OI<E qui
ne précise pas sa valeur propre
:
A
t-<"maa.n.
( 4 4 )
nous
aller
Nous avions l'habitude d'y aller
li
Pour ces grammairi~ns et linguistes donc, t-<"maan.
se comporte dans ses occurences comme le "Perfec~ habi-
tual ou le marker of habitual action" .
.
les formants a t-<.. maa /
y-<"ot.i. maa (45)
et t-<.. maa
Il Y a lieu de distinguer ici deux formes de
a t-<.. maQ., l'une sans accent sur le a la t-<.. maa] que
(44)
-<..n. "Yoltuba Veltb Phlta..6e"
p.
(45)
On. tltoltve L-<"O.t-<" maa c.hez Samuel CROWTHER,
p.
18
"Gltammalt 0
YOlw~lan.guage" .60U.6 la 60ltme 1J..i_o t-<.. ma
- Iwp
y-<..o
t-<..
ma
ki
o
to
de.
you
will
have
been going
before he arrive~

-160-
DEL1-~NO et BAr~GBOSE t:r:llHJcnt dëH\\sx' la classe des mélrq1.H?u.r:;-:;
d.ê t.emps hab:ltuel comme _le mottt-:rent les exemples sui--
varits :
DELANO
moi
veni-or-
J'avais l'habitude de venir
bobo
moi
;;l_ller à ferme
J'avais l'habitude d'aller à
la ferme
dans lesquels,
d'apr~s la terminologie de ces c~ercheurs,
a :tA.. mcr::..c!: joue successivement le rôle de Pe!=J~:..c~~J.:...'=-ua..!.
et Perfective habituaI.
Pour P.O.
OGUNBOWALE,
a t i maa serait le syno-
nyme de tA.. mâan. et se comporte exact.ement comme ce der-
nier dans toutes ses occurrences
~ autrement dit qu'il
exprime une action habituelle mais
ayant cessé d'exis-
ter
:
Etn.t
a:tA.. In a f.l_
moi
aller à

J'avais l'habitude d'y aller
Le père avait l'habitude de lui parler
L'autre a ti maa avec accent sur le a
(a tA.. maaJ
ou
(yio :tA.. rnaa)
préfixé au verbe fait allusion à
la
différence du premier, à
un procès qui aura lieu avant
un autre dans le futur et sera en cours d'accomplissement.

-161-
je,un
ki
Olu
ta
de
VOUS
manger avant Olu que arriver
Vous aurez déjà commencé à manger avant
qu'Olu n'arrive
CONCLUSION
Les travaux de ces chercheurs nous ont révélé
pour chacun des formants une diversité d'emploi-s. Par
exemple, on trouve ~ dans les emplois suivants
: temps
inaccompli, temps continu, temps habituel omnitemporel.
Mais où ranger les autres effets de sens dont
n serait capable de livrer en discours ? Doit-on privi-
légier certains emplois eu détriment des autres ?
D'autre part, pour la majorité de ces chercheurs,
les formants n'auraient aucune signification en eux-
mêmes ou ce sont des mots vides pour parler comme M.J.
VENDRYES qui, s'inspirant de la terminologie de la gram-
maire chinoise, appelait mots pleins ou sémantèmes les
mots qui ont une pleine valeur lexicale, et mots vides
ceux qui servent de morphèmes.
Ce n'est pas l'avis de G. GUILLAUME qui montre
que dans la langue aucun mot ou:élément de mot ne sau-
rait être vide de sens, et que le sèns d'un élément
n'est autre que la place qu'il occupe par rapport aux
autres éléments engendrés dans la même opération mentale.
En outre on ne saurait admettre en linguistique
structurale qu'il y ait dans le plan de la langue plu-
sieurs ~ ; plusieurs :t~n ; plusieurs y~o, etc ... ayant
des emplois divers sans remonter au système générateur,
autrement dit,
sans les situer~dans le système de la
langue.

-162-
:: ... ,.,>,'Enf iri, ,choisir par ,exemple une des valeurs d'un
~es.f6itnants po~r en faire l'archétype d'oQ seraient
dérivées toutes les autres ne peut conduire qu'à de
fausses interprétations.
Il est aussi impossible de déterminer la valeur
d~ une forme par la seule considération de ses emplois.
Ceux-ci d'ailleurs se contredisent le plus souvent; par
exemple,
le formant n dans les énoncés suivants exprime
des valeurs différentes
:
Kunle
n ~ un
Kunle est en train de dormir
Kunie
n -6un
laalto
Kunle dort d'habitude le matin
Elte
bolu
n belte
n.i
agogo
melt.in
~ "
Le match commence à 16 heures
Saisis au moment tardif du discours,
les effets
de sens des formants échappent à toute systématisation.
Il conviendrait avant tout de poser le problème
dans le seul plan oQ i l ait un sens, le plan de la lan-
gue: avant d'être employée en discours et d'entrer
dans le jeu des oppositions, u~~ forme doit en effet
occuper une position en langue.
Nous ne pouvons que souscrire à
l'affirmation
de G. GUILLAUME (46)
"A-6-6ez .inc.on-6idéltémeYl.:t, la moltpholog.ie palt.:t du
(46)
G.
GUILLAUME.in "L'a.'Lch.i.:te.c..:ton.ique du .:temp~ dan~
le.-6 langue-6
c.la-6-6.ique-6".
,

-163-
po~tulat impl~c~te qu'ùn mo~phème pou~~a~t dan~ la langue
avo~~ une valeu~ ~ndéte~minée ~~gative et dan~ le d~~­
cou~~ un nomb~e plu~ ou moin~ g~~nd de valeu~~ déte~m~­
née~ po~it~ve~. C'e~t quelque cho~e, ~~ l'on y ~é61é­
chit bien, d'~nadmi~~ible.
V'une valeu~ nulle dan~ la langue, le di~cou~~ ne
~au~a~t t~~e~ aucune valeu~ d'emplo~. L'~mpo~~ibil~té e~t
man~6e~te de 6a~~e une appl~cation ~~gn~6icat~ve d'un
élément de langue qu~, ~nitial~ment, ne ~~gni6~e~ait ~~en.
Un" 6ait à ne pa~ pe~d~e de" vue1lc'e~t que le~ valeu~~ di-
ve~~e~ que p~end momentanément une 6o~me dan~ le~ emplo~~
va~~é~ qu'en 6ait le d~~cou~~, ne ~ont po~nt ~éduct~ble~
l'un à l' aut~e.
Le t~avail e~t vain, pa~ con~équent, qu~ ~e p~o­
po~e de découv~~~ dan~ l'une l'e~~ence de~ aut~e~. Ve
l'échec con~tant de nomb~eux t~avaux de mo~pholog~e ten-
dant à ~amene~ la g~ande d~ve~~~té pouvant alle~ ju~qu'a
l'exp~e~~ion de~ cont~a~~e~ de~ valeu~~ d'emplo~ d'une
6o~me à l'une d'ent~e elle~ con~idé~ée pa~ abu~ d'inte~­
p~étation e~~entielle.
Le v~a~ e~t que le~ valeu~~ d'emploi d'une 6o~me
~i d~66é~ente~ ~o~ent-elle~, ~ont ~éduct~ble~ ~an~ excep-
tion à une valeu~ d'une aut~e e~pèce p~éex~~tante a
toute appl~cat~on de di~cou~~ et
qui e~t celle que la
6o~me tient de ~a po~~tion dan~ le ~y~tème dont elle
6ait pa~tie. Le~ valeu~~ qu'une 6o~me p~é~ente pa~
emplo~ dan~ le di~cou~~ ~ont de~ valeu~~ accidentelle~
~é~ultant d'une appl~cat~on la~gement d~ve~~i6iée d'une
valeu~ e~~ent~elle qui ~e déte~m~ne, elle, en ~y~tème
et po~nt ailleu~~, qu'on ne ~au~a~t donc conna~t~e
qu'ap~è~ avoi~ p~éalablement ~éu~~i à ~econ~titue~

-164-
l'entle~ 6y~tlmatlque auquel elle appa~tient, dont la
d~6initlon e~t un 6alt de langue et non un 6ait de
dlacouAa. Cet~e ~econatitution dea entie~a ayatlmati-
qU~6, opl~atlon di66icile devant laquelle la llnguia-
tique avait juaqu'ici, ~ecull, exige pou~ it~e men~e a
blen, le ~eCOU~6 a une technique ap~ciale d'analY6e et
de achématlaation".
Il parait donc légitime de se demander ce que
représentent les formants sur le plan de la langue et
de rechercher les schèmes psychosystématiques qui con-
ditionnent tous leurs emplois.

-165-
3.- Etude systématique des formants.
Une analyse approfondie des grammaires tradi-
tionnelles nous montrera que le structuralisme y était
déjà présent.
L'originalité du structuralisme du XXe siêcle
aura été plutôt d'établir .sur les langues une nouvelle
signification du mot structure. Par exemple, F. de
SAUSSURE a dépassé la doctrine grammaticale tradition-
nelle en distinguant la diachronie
de la synchronie ainsi
que la langue du discours. Pour de SAUSSURE la langue
est un système. Rejoignant F. de SAUSSURE, A. MEILLET
proclamait que "c.haQue. langue. 60Jtrne un .6lj.6tèrne où. tout
.6e. tient et a un pian d'une. rne.Jtve.ille.U.6e Jtigue.uJt". Mais
ces chercheurs ont surtout porté leur attention sur le
domaine des sons du langage.
G.
GUILLAUME, critiquant les postulats structu-
ralistes de ses contemporains va sortir du caractêre
essentiellement phonétique de la linguistique histori-
que qui explique les changements de forme pàr lës chan-
gements de sons aux dépens du signifié. G. GUILLAUME
proclame que la langue est un systême structuré mais un
systême de concepts.
Il va plù's' loin, ce systême obéit
à des principes ordinateurs antérieurs à lui. Le 110-
guiste, pense G. GUILLAUME, doit dépasser le éadre
étroit de l'observation empirique.
La théorie du langage de G. GUILLAUME est men-
taliste. Pour lui, le langage est un produit de l'être
humain. Mais sa théorie fait une distinction fondamen-
tale:
la langue constitue l'avant et le discours l'après.
~
.
. , 1

-166-
Il s'ensuit que "l'ac.te. de. langage. e.J:,t un c.iné-
ti~me. de. t~an~ition in6c.~it e.nt~e. deux ~tati~me~ dont
l'un, la langue. (l'avant)
e.~t un ~tati~me. de dépa~t,
et dont i'aut~e, le di6c.ou~~ (i'ap~è~) e.~t un ~tati6me.
d'a.~~ivée.".
(47)
Ce que résume la représentation suivante que
nous empruntons à Roch VALIN :
~
1
1
ru
•..-i
1
1
...-1
~
ru
.~
1
1
.~ CI.l
~ •..-i
1
Acte de langage
1
.lH
P::;
8
8
c..;J
8
(l)
Po.
~)
Pn ~
~ E
= cinétisme de transition
1
lJ)
CI.l
~ .~
•..-i
H
~
1
~ 0
~
1
~
1
Po = point de départ
Pn = point d'arrivée
Développant l'opposition langue/discours, G.
GUILLAUME est amené à découvrir que la langue n'est pas,
tant s'en faut,
la somme des emplois de discours ni
même celle des significations qu'on peut en dégager.
Elle est "pote.ntialité pe.~mane.nte. et pui~~ance de. di6-
cou~~, ce. qui te. p~oduit e.t le f~nd p066ible un a.vant
n~c.e.~6ai~e dont il e.~t i'ap~è6" s~lon les expressions
de R. VALIN "Petite introduction à la psychosystématique".
Ainsi 1 vis-à-vis du discours la langue se trouve
dans un rapport du potentiel à l'actuel. L'acte de lan-
(411
Roch VAL1N "Pe.tite. intltoduc.tion à. la. p6YC.h06lf6té-
.. '."
matique" .

-167-
gage se développerait comme le note R.
VALIN : "e.»tlLe.
de.ux. pla»-6 de. vili:u.a..t<..-6a..tio»
e.t de. pu.i-6.6a»e.e. e.t do»t
l'autlLe., e.e.lu.i du d.i.6e.OUlL-6, e.-6t Urt pla» d'ae.tual.i-6at.io»
e.t d'e.66e.t" - "La la»gue. e.-6t do»e. u»e. pote.»t.ial.itê. pe.lL-
ma»e.»te. e.t le. d.i.6e.OUlL-6 u»e. e.66e.e.t.iv.itê. mome.»ta»ê.e.".
D'où le schéma [48)
Diachronie II
: momentanéité
(présence intermittente)
,
du discours
P'f}--------

(\\)
M
~
M
"..-1
(\\)
+J
I(\\)
t::
III
+J t::
H
Acte de
•..-1 0
10)
> ...-1
A
langage
•..-1 +J
0
+J ...-1
U {Il
{Il
III t::
A
III
S
H
(\\)
+J
+J
Po

Diachro.nie l
permanence
(prés~nce continue) de la langue
L'originalité du structuralisme de G. GUILLAUME
ne" s'arrête pas l~. On sait que la linguistique tradi-
tionnelle travaille sur des emplois de discours, autrement
dit sur les effets de sens qui sont la manifestation exté-
rieure de la langue. En revanche, elle se préoccupe fort
peu des conditions dont ces effets sont les conséquences.
La psychosystématique de G. GUILLAUME transcende le dis-
cours directement observable. ~~e ne va plus considérer
1
l'effectif pour lui-même, mais le. rapporter au puissancieL
c'est-à-dire remonter vers l'avant du langage.
Lisons ~. GUILLAUME lui-même
[48) Nou-6 avon.ô e.mplLu»tê. le. .ôe.h~ma a Roe.h VALIN -
"Pe.tite. i»tlLodue.t.io» a la p.ôye.ho.ôy.ôtê.mat.ique.".

-168-
"Atteind/1..e la Jtéa.lité .lingui.6tique, c.'e.6t Jte6éJteJt
.le.6 ac.te.6 d'expJte~~ion dont .le di.6c.ouJt~ e.6t .l'opéJtateuJt
aux ac.te.6 de JtepJté.6entation auxquel.6 .la .langue doit .60~
in~titution dan.6 l'e~pJtit.
La .lingui.6tique e.6t une .6c.ienc.e.
d'amont loJt.6que .6on exp.lic.ation du Jtée.l Jtemonte de.6 e6-
6et~ de .6en.6 innomuJtable.6 pJtoduit.6 en di.6c.ouJt.6, le~que.l~
~ont de .l'oJtdJte de la c.on.6équenc.e, aux c.ondition.6 .6tJtuc.tu-
Jtale.6 de langue, en nomb~e petit et 6ini, qui peJtmette.nt
.le.6 dit.6 e66el.6 de .6en.6 et le.6 c.onditionnent, .6i nombJteux
et diveJt.6 .6oient-i.l.6, leuJt diveJt.6ité. pouvant al.leJt, pouJt
une .6eule et même 6oJtme, jU.6qu'~ .la c.o»tJtadic.tion. E.lle
(/,
e.6t une .6c.ienc.e d'ava.l, et d'ava~ .6eu.lement, loJt.6que ~on
explic.ation ne c.onnai,t, ne veut c.onnaitJte, que .le.6 .6eul.6
e66et.6 de .6en.6 pJtoduit.6 en di.6c.ouJt.6, peJtdant de vue qu'i.l~
tiennent .leuJt pO.6.6ibi.lité de.6 JtepJté.6entation.6 que la .lan-
gue, .6an.6 c.ondition de moment, met d .la di.6po~ition du
.6uj et paJtlant".
"Langage et science du langage" p 208
/1
Dans une terminologie moins hermétique, André
JACOB souligne la même pens'ée dans "Temps et Langage"
"La Jtai.6on d'étJte du .lqngage ne .6auJtait étJte
di.6~oc.iée de c.etie Jtemontée de l'e66et d la pui.6.6anc.e
qui .6Uppo.6e évidemment un examen et un éc..laiJtc.i.6.6ement
pJtéa.lab.le.6 du p.lan de.6 e66et.6".
En raccourci, G.
GUILLAUME, dépassant le cadre
étroit de l'observation empirique, aura eu le mérite de
faire voir ce qui fait l'unité et ce qui fait la diversi-
té d'un même signe.

-169-
Les études de nos préd~.esseurs sur les morphèmes
verbaux du Yoruba ne sont pas satisfaisantes.
Elles n'ont pas réussi à dégager les valeurs de
base des formants.
Il n'a été dkgagé que des signifiés
d'effet qui, même sur le plan du discours,
ne sont pas
pour autant justes.
Il conviendrait plut6t, à travers
les effets de sens des formants, d'atteindre le mécanis-
me qui les rend possibles.
Notre analyse en face des forman-ts comportera
donc deux moments :
- observation des effets de sens que véhiculent
les for~ants dans le discours ;
-
reconstitution à partir de ces effets de sens
du signifié de puissance unique capable d'ex-
pliquer tous les signifiés
d'effet.
.
le formant 11
Définir le morphème "~" n'est pas chose facile.
Certaines terminologies dont nos prédécesseurs se sont
servis constituent une approximation peu heureuse à la
lumière des enseignements de G. GUILLAUME qui visent à
rendre compte de tout ce qui est dans la langue.
Afin d'éviter toute interprétation superficielle
et fautive,
i l convient d'examiner quelques effets de
sens importants du morphème ~ pour en tirer leur contenu
de langue.

-170-
A.
Premier cas.
soit l'énoncé
- Aw" /'l
qmq de.
/'l
/'li
gba.gba.
eux
enfants
s'amuser dans
cour
sont
Les enfants
en train de s'amuser
étaient
dans la cour
Dire, ici, que le morphème n exprime le présent
ou une action passée ou le temps inaccompli relève d'une
analyse non approfondie de la forme.
Le terme de présent
ou d'une action qui n'est pas encore passée est inadé-
quat et vague. La terminologie de A. BAMGBOSE (temps con-
tinu)
n'est pas claire non plus.
Que signifie donc l'énoncé précédent?
Il signifie que les enfants s'amusent ou s'amu-
saient dans la cour depuis un temps aussi court ou aussi
long que l'on voudra et qu'ils s'amuseront encore pendant
un temps aussi long ou aussi court que l'on voudra. En
d'autres termes, avec ~ , on a affaire à un événement
déjà commencé, mais qui n,lest pas encore accompli.
Le sujet parlant ou lisant a donc devant lui
trois images :
·
Une période mémorielle pendant laquelle une
partie du procès est déjà accomplie ;
· Une période dont il est témoin et au cours de
laquelle le procès s'accomplit
· Une période qui verra le procès s'accomplir et
à
laquelle n'assiste pas forcément le sujet

-171-
parlant ou lisant puisque le morphè~e ft du
fait de sa structure en langue peut faire pro-
longer l'action aussi longtemps que possible~
Tout ceci nous permet de conclure que ~ évoque
l'écoulement du procès,
le déroulement progressif sans
arrêt e~visagé. Le procès discrimine intérieurement
l'accomplie
(partie du procès réelle)
et l'inaccomplie
(partie du procès virtuelle) .
L'impression éprouvée est que l'on n'a pas saisi"
l'événement dans son intégralité, qu'il y a une suite, un
au-delà en vertu du cinétisme qui montre l'événement se
déroulant de façon inévitable en direction de sa fin.
~ préfixé au verbe permet de voir le procès dans son
i~tériorité, il représente un acte qui est pour une part
réalisé, et pour une autre devenir.
On peut enfin tirer deu~'~utres conclusions :
. l'accomplissement est lié à l'accompli qui le
conditionne, autrement dit n pose toujours un
9é jà ;
. l'accompli et l'accomplissement sont deux va-
riab~es, toutes les positions entre le début
et la fin du procès sont permises.
:/;
Le schéma suivant résumê'tout ce qui précède
~
(==============
0(.
- - - - - - - - - - -,
- - - - - - - - - - -,
accompli décadent
,inaccompli incident
Intériorité de l'évènement
~ = symbolise la partie accomplie
C)(
=
"
la partie inaccomplie

-172-
Si je dis
ni
gbangba
eux
enfants s'amuser dans
cour
= état 0, ou
Les enfants s'amusèrent dans la cour
absence de n
Je n'indique plus que les enfants sont ou étaient
en train de s'amuser, autrement dit que le procès est ou
était en cours.
Un tel énoncé pose, en revanche, devant
l'esprit, l'image d'un événement in globo, autrement dit
un événement qui s'est déroulé ~ntégralement du commen-
cement à la fin.
La forme simp~1 du verbe donne une
vision globale de l'action vue en indivision comme un
événement brut. Ce qui nous permet de poser une opposi-
tion binaire
:
a)
état 0
ponctuel
p)
présence de n
progressif
B. Deuxième cas.
,
o n
kawe
iwe
L'LO hin
.f.ojoojump
i l
lire
papier
nouvelle
tous les jours
Il l i t le journal tous les jours
- ..-----... ..-----... ..-----... - - - - -
Le formant ~, comme l'indique le schéma, n'ex-
prime pas ici, ni le ponctuel ni le dévidement du pro-
cès comme dans les cas précédents.
Il évoque plutôt la
réitération du procès dont l'existence est puissancielle.
L'énoncé est évoqué hors de l'actuel.
La lecture du jour-
nal constitue une activité habituelle ce qu'explicite
par exemple lojoojumo = tous les jours.

-173-
c. Troisième cas.
1
ki
bàba
mi
:to
ktt
Yl.i
0
:ti
6UYl.
m-<..
avant père mon
mourir c'est i l
donner moi
Yl.{'
ogUYl
kaYl. bi
mo
ba
b(L
o 9 LW
yi
c'est gri.gri
un
si
je
mettre grigri
ce
-6 e.Yl.U
:ti mo -6i
-6~
Qltq
![;~
ôi
-<..
dans bouche si je et dire mot son sur lui,
ko
.!:Ji
idaYl.:ti
Yl.g
ko
le.
pa
ne pas exister
tour que
ne pas pouvoir jouer
mo
Yl.gUYl.
k~k~ i.olti ùl.iYl.
.[.!:J a.6~'
mo
le.
je
aller à vélo
sur corde à linge
je pouvoir
joko
lolti
okuYl. :tiYl.ltiYl.
s'asseoir
sur
ficelle
(Olowolaiyemo F . JEBODA)
. Mon père m'a donné de son vivant, un grigri. Si je mets
ce grigri dans la bouche et que je prononce des formules
magiques je peux tout faire
: je pédale sur une corde
(à linge),
je peux m'asseoir sur une ficelle.
L'emploi de ~ donne au procès une image plus vi-
vante que ne le fait le modal le. = pouvoir, qui reste
dans le puissanciel. En revanche, ce qu'évoque ici ~
c'est l'acquis, autrement dit le fait de pédaler sur une
corde
(à linge)
n'est plus à dé~ontrer, il constitue une
activité habituelle.
yl.
dénonce le savoir-faire. On a
enfin l'impression que l'acte se déroule devant soi,
qu'il est en cours au moment de l'énonciation.
Pour l'allocutaire, faire du vélo sur une corde
(à linge),
s'asseoir sur ,une ficelle,
sont pensés "effectif"
c'est à dire sont passés de la puissance à l'acte. Le su-
jet parlant s'imagine réalisant les actions.
>

~tl~~~~~I~'l~'W~~~i~~ljt:e-.(€;rP~~~~fW~~"'NIrr.-\\:~-e"U"ii"'.:~m~~I(;.~"lof.~':I~,to\\i,~.Ul'l"'~l:.ouJj~LI'-""''-<----~--'··~~'_·-­
.,!;;,:~" ~ ::"
-174-
D. Quatrième cas.
On.-i.lu
n. lu
awct n.
owoltan.
griot
battre
tamtam
eux spectateurs
n. .6ap~
applaudir
Le griot battait le tamtam,
les spectateurs
applaudissaient
t-I I~-l Ir---I 1i====1 I~-I 11---1 =
n. + V
signifie ici réitération régulière. Dire que le
griot battait le tambour,
les spectateurs applaudissaient,
c'est affirmer que les procès se, sont répétés et qu'ils
l'ont été à des intervalles réguliers.
E. Cinquième cas.
Ogun.
n.-i.
awctn.
awa k,ct
n.
bç,
oun.
n.aà •
Ogun c'est eux
conducteurs vénérer lui
le
n.-i.
alagb~d~ at-i. 9 bog bo awçn.
t-i. 0 n. 6-i.
c'est forgeron
et
tous
eux
qui
fer
-i.1t-i.n.
.6 -i..6 ~
n.

travailler
vénérer
C'est Ogun que les conducteurs vénèrent, c'est encore
lui que les forgerons et tou9'l-t:eux qui travaillent le
fer vénèrent.
Ce schème nous livre un procès occupant tout
l'espace temporel. C'est une caractéristique des conduc-
teurs et des forgerons de vénérer le Dieu Ogun. Ainsi

-175-
,,"••
1
.,
~
!
.' ~,
"\\,::'~\\;i~;~W~~ib~~"ùs~~~Pèlit
i
valoir pour le présent mais aus-
;;~l~;t~~~~i~~~~~~"~âSsé et l'avenir.
• ,:'i,
'. _<' ..::",
,.,:'
'Cl è,st le n des proverbes ou n 9 é néltat
A
Yl
be.-
on manger épinard dormir ventre se fâcher
-i<:-ja
a
yt /t-<-yt
yt-<-te
-<-nu.
le vendeur
on marcher par terre ventre
de poissons
~ "
n b~t{j~in
le propriétaire du cheval
. On ne saurait satisfaire tout le monde, quoi qu'on
fasse,
on offense toujours quelqu'un.
çni
ebi
n pa
ko
gbç
Wa~u.
celui
faim
tuer ne pas entendre sermon
":1
Ventre affamé n'a p~1nt d'oreilles
F. Sixième cas.
Mo
n tç
~ 'E ko
je
aller
à
Lagos
demain
Je pars pour Lagos demain
~~~~~)===========~
Nous avons affaire ici à une intention. Mais dans
l'esprit du sujet parlant,
l'action prévue est mentale-
ment déjà en cours,
le voyage est déjà préparé ; du coup
la distance séparant l'intention de l'acte est presque
inexistante. L'intention se substitue donc -toutes les
conditions du voyage se trouvant réalisées- d'une part
à l'engagement de l'action et d'autre part à une forte
possibilité d'actualisation.

-176-
G.
Septième cas.
·:t
il
E/te.
bç.tu.
n b~./tç.
n..t.
agogo
mç./t-<-n
jeu balle commencer
à
heure
quatre
1
_
Le match commence à
16 heures
., - - - - - - - >
N indique ici la direction vers le moment suivant.
En effet, cet énoncé se rapporte à un p~ocès qui a lieuà
l'instant. Comme dans le cas précédent,
i l y a engagement
de l'action, mais du fait de son imminence la réalisation
est plus certaine, toutes les conditions du match étant
réunies:
présence des deux équipes, celle des arbitres,
etc.· .. A moins d'un incident d'ordre majeur,
le match
a lieu à l'heure prévue.
En résumé,
le morphème ~ fait référence à un
évènement actuel au moment de la parole mais dont il
dit qu'il est en cours, qu'il est en train de se dérou-
ler, donc un procès.
Il indique aussi le fait réitéré,
le prospectif et l'engagement de l'action. Et si l'on
fait un rapprochement de toutes ces valeurs, on peut
dire que ~ est un morphème d'insertion. Sa nature, sa
vitalité lui permettent de livrer e~ discours des effets
de sens multiples;
i l signifie en langue progressif,
soit schématiquement :
>
. le formant .t~
On a vu qu'avec le formant ~, le temps sous-
jacent à l'évènement n'a pas atteint son terme, on a
l'image d'un évènement en cours de dévidement dans le

-177-
temps. Avec t i ,
en revanche,
le temps d'évènement est
révolu, autrement dit l'action est envisagée dans son
accomplissement complet.
Le procès exprimé par t i est conduit jusqu'à son
terme,
nous sonunes dans l'extériorité de l'évènement. Le
procès est achevé.
Mais i l peut être achevé et durer encore, auquel
cas on a l'existence d'un état de fait résultant de
l'existence antérieure.
Li. + v apparaît comme être la
conséquence, voire le résultat d'une condition préalable
n + v
Les énoncés suivants précisent cette pensée.
A. Premier cas.
Mo
t i
J~UYl
je
manger
J'ai mangé
Cet énoncé signifie que l'action de manger est
achevée.
B. Deuxième cas.
A ti
pin
9bog60 du~ia Ipinl~ Iwo
Oo~un atij~
on partager
tous
biens
Etat
Ouest
ançien
Tous les biens de l'Ancien Etat de l'Ouest ont
été partagés
Cet énoncé fait allusion à un procès révolu et
~ "

-178-
gui est passé au-del~ de son point final et est devenu
un état.
I l
s'agit d'une situation qui suit le proc~s
préalable :
c. Troisième cas.
En combinaison avec un autre procès, ~i exprime
l'antériorité par rapport à lui
de
ils
manger
nous avant que arriver
Ils ont mangé avant !IIU 'on arrive
Si le procès A,
autrement dit won ~i je~n est
an tér ieu.r au
. . .
1 = - - - -__1c==:7============
A
B
;t.i.. j elUl
R..i. a .:ta de
procès B "~,i.. a .:ta de" cela implique qu'il est achevé
sinon i l ne serait pas antérieur mais simultané.
Psychiquement f~ est un être qui -bien que dé-
clarant le procès achevé au moment de l'énonciation,
à
la différence de ~ évoquant son dévidement- ne perd
jamais de vue le moment vécu, ce qui lui permet d'y
laisser une efficience.
Ti s'oppose à ~ .
Sa valeur de base est complétùde, soit en figure
=====================~>1

-179- j/_va
. le formant tj-io
Toutes les valeurs attribuées à Ij-io
"1.l-igl1 06
the 6utu~ tel1l.le, ma~queA 06 Aecu~~el1t act-iOI1, maAqueA
06 gel1eAat I.ltatemel1tl.l,
habLtua.e. act-iol1 .•. " ne consti-
tuent que certains des emplois auxquels il est apte.
Une forme peut avoir -dans le discours- un nombre plus
ou moins grand de valeurs et l'inventaire de tous ses
effets de sens n'explique ~ien.
Il faut remonter vers l'avant du
langage pour
définir y-io
• A l'aide de quelques exemples nous allons
reconstituer son signifié de puissance, autrement dit
ce qu'il est en langue,
c'est-à-dire à l'état virtuel.
A.
Premier cas.
partir
demain
Il partira demain
Cet énoncé indique un procès qui est envisagé'
hors de l'actuel.
Il s'agit ici d'un projet,
rien n'est
encore effectif.
y-io donne l'image d'un acte qui se
produira mais dont on n'est pas sûr de l'actualisation
B. Deuxième cas.
Lç. h-i11
r;jç
meto
k.al1 baba
m-i
t-i
gba
derrière jour combien
père
mon
accepter
,
k.amu,
0
t-i11
wa
Ql1a
tat-i
6't
sort
il
chercher chemin afin de épouser

-160-
01J.11
tL 11
--_.__..._----------------._ __
..
._-~----_._-----
femme
o.utre
qui
donner enfant
~
lui
on
ft a.
papa.
-----------_._------
'<.0
gbClJbo
pe
..t1jft
[JarC8
gl.1l3
lui H\\ême aussi ne pas croire que rnèr~
m.{
JI. c.
.mç
. _ - - - - - - - - -
moi €ncore
pOll'Te,ir donner enfant: plus
(Olowolaiyemo F.
JEBOOA)
. Par la suite, mon père accepta son sort.
Il cherchait
les moyens pour épouser- une autre femme qui lui dC2.~,:\\I1e­
rait un enfant parce qulil ne croyait plus que ma mêre
pouvait encore enfanter.
Que signifie cet énoncé ? si nous analysons
bif:,..'I1,
yJ..o évoque lei un procès soumis à toute incerti-
tude de l'avenir.
Il y a une distance entre le désir
et la réalisation du procès ; y·lo dénonce de ce fait
une éventualifê possible ou impossible.
C.' Troisi~me cas.
Eda
e,da
être humain
faire travail être humain
toujours
Les êtres humains agiront toujours comme les êtres
humains.
C>o
C><:>
c;C-(--~-------",
~..
."
Ce schéma nons livre un procès occupant tout
l'espace temporel, autrement dit,
i l vaut pour le passé,
le présent et l'avenir.
1
1
1
1
1
1
1
1
1
~j~.
1
- - ' - -_ _
'
_

-181-
L'énoncé signifie que l'être humain est §gal a
lui-nH':ime et qu'il le seT~.. En fait ce ql.li importe ici
c'est l'image que nous avons de l'ho~ne. L'expérience
suffit. La pensée ne prôte qu'une attention secondaire
a l'avenJ.r qui verra le procès ~e réaliser ou non.
D. Quatrltme cas.
N.i.
a. a. !J. 0
Iw tlt luctu,
a
matin de bonne heure
dire bonjour
baba,
1J..t(J
(
.
.u.
..t'Jo.
Ij..to
wa
gba
----------------------
père
dire bonjour mère
venir nettoyer
gbogbo
. ~
l '
<1
.ct e.
u. 0
.t (fi ••
6,{,
.<-te.
tout maison avant gue" il aller â maison
'f (, ç
édücation
. Le matin de bonne heure,
il disait bonjours à son père,
â
sa mère,
i l nettoyait toute la maison avant d'aller à
l'école.
Cet énoncé se rapporte â un fait réitéré, autre-
ment dit â un procès gui s'est répété dans le passé mais
dans un ordre chronologique et programmé. L'emploi de
U.<-o évoque ici une intention dès le départ, on sait
d'avance ce qui se fera et dans quel ordre. En tant que
tel, ce procès est soumis à toute éventualité, n'importe
quel évènement peut bouleverser l'ordre chronologique. A
l'inverse,
l'utilisation de maal1 suggèrerait une habi-
tude figée.

-182-
Nous récusons leterrne général et impl~éc.is de
futur utilisé par la grammaire traditionnelle pour 0ê-
Dans ses effets de sen~'~ Cf A.. 0 ne perd rien rh: sa
valeur spécifique.
C! est un ?:..t.r~fictif, hypthttiqu'2,
c'est-â-dire dont l'actualisation ~ priori est pensée
incertaine.
.
le formant maa /
a
Yt-l
wa ?

c'est toi même _être
ma maa
jade
l'çdun
Université c'est je
sortir â année cette
Où'est-ce que tu fais
tes études?
A l'Université,
je terminerai cette année.
Que signifie cet énonc6 ?
A quelque degré près, maa a la même valeur que
yjo. Comme ce dernier, ma~ évoque un procès situé hors
de l'actuel, donc un procês virtuel. Malgré cette valeur
qu'il partage avec !1-io,
maa ne s'éloigne pas de l ' act_uel
car les,chancés de réalisation du procês sont moins su-
jettes aux éventualités.
En effet,
Mo maa jade ~'odu~ y~
je terminerai
cette année,
signifie pour l'allocutaire virtualité de
la fin des études du locuteur mais succès erobable.
L'utilisation de maa au lieu de !1:-<-o est donc pertinente.
Avec ma-a
(virtua Li té minilna le)
l'a venir empiète sur le

-183-
présent.
Le locuteur voit son succès à portée de la main,
ce qu'explicite l'ddun yi = cette année, l'année "en
cours qui se rapporte à
l'intégrité du procès.
A l'encontre de Mo maa jade l'9dun yi = je ter-
minerai cette année,
la même phrase avec yio d'une part
et n d'autre part comporte d'autres nuances:
,
- ng
a
jade
l'çdun
yi
(présence de yio)
Cet énoncé
(présence de yio)
laisse à l'hypo-
thèse son caractère d'incertitude,
yio signifiant vir-
tualité maximale nous éloigne du succès duquel nous
rapproche maa.
La réponse avec yio sous-entend, d'autre
part, une condition
: si tout marche bien.
En revanche
: Mo n jade l ' çdun yi
(présence de ~)
terminerai cette année
Je
termine
dénonce une certitude, voire un optimisme,
n ne laissant
aucune place aux imprévus pouvant contrarier le locuteur.
~ incorpore l'hypothèse à l'actualité du sujet parlant.
Tout ce qui précède nous permet de poser une op-
position tripartite entre
maa;
yio
et
n
certain
(moins de vitualité)
maa
probable
(vntualité minimale)
éventuel
(virtual~té maximale)
fictif
Maa signifie èomme yio
être fictif.
Mais son
lien avec l'actualité lui confère une identité parti-
culière.
i
'(1.'

-184-
. le formant .t..i.rl
A.
Premier Cël.S.
T.Ùt
t lent dr:= sa. composi tion l ' apti tude à évoquer
le dév 1·jernent de l'action' (pré sen ce de rt)
ma is il ajo'J te
l'idée que l'évènement es~ mentalement vu avant d'avoir
atteint SO!1 terme
: sa duiée propre n'est pas encore com-
pIétement actualisée cepe~dant on déclare ce qui est
acquis,
c'est-à-dire la portion de l'évènement qui s'est
déroulée et on présente'le résultat ti
-----
..- -_. ----:-'-------"'/ 1- --.- - ~
- -,t
(
;t{ - - - - - - ' )
~
VI
- - )
la.ti
..i..g ba
Li..
1 t '
a
.-l
paJr..,{.
.<..6 l-
ft r
tH.
depuis temps que i l
finir travail son c'est
aW9/'t
obl
ft (J.
t i rI '.Jo
.te.nu.
re fw
,
Q
1
eux
parents ses
pousser à que il
9 /Je.
iyawo
pr.endre f enune
·;1.- -,
c'est depuis qu'il a eu son diplôme que ses
parents le poussent à se marier.
Cet énoncé signifie pour le sujet écoutant ou
lisant la présentation d'une partie du procès déjà ac-
complie donc r,éelle et dont on voi t
le résultat,
l'autre
partie du procès étant en perspective. L'esprit est mo-
mentanément transporté dans le passé -témoin d'une partie
:i
de l'~vènement déjà réalisée- ~~is invité à suivre l'évè-
nement qui offre la possibilité d'autre développement.

.:.. \\.: - .... ~.~..... " .~
-185-
0"
• :.- -.,';' ~.
:'0.
: 1'C:'" ..
.,.,
.
'. ~~'l
"
.'
.,
D.
Deuxième cas.
Ce schème offre ~ l'es~~it l'image d'un procès
dont on considère le commencement-. Ce qui est mis en
vedette en somme, c' est L~ début de l'action ; on ignore
ce qui a lieu avant. Ce n'est qu'un aspect du formant
Lüt, ct ire que
AWÇln
agbe..
.<.g-<..
Il.{.rw
'<'gbo
eux fermiers
couper bois dans forêt
Les fermiers coupai~~t du bois dans la forêt
c'est affirmer également qU'e le procès se prolongera.
IJ;-~, grâce à sa structure morpholog ique of fre
la possibilité d'un regard à la fois du côté du passé
(t'<') que du présent (n)
et de l'avenir
(n). Au regard
de Yl dont le schéma en langue discrimine une partie
accomplie et une partie virtuelle, t.<.Y1., en revanche, a
le privilège non seulement de mettre en relief la partie
accomplie qu'il présente en tant qu'un acquis indéniable
mais aussi d'offrir à l'esprit le dévidement actuel et
virtuel du procès.
'L'autonomie des formants t.<. et ~ qui entrent
dans sa composition est sauvegardée. En langue, t'<'n est
le signe linguistique qui exprime l'acquis perspectif .
. les formants rnaa.n, a. maa ou a
Les formants rnaCln,
Cl
maCl ou ~ n'offrent aucune
difficulté quant a la réduction à une valeur fondamentale.

-186-
En effet, à la différen.ce de la plupart des mor-
phèmes verbaux, leurs emplois en discours sont limités.
On ne leur connait, en général, que deux effets de sens
réitération et omnitemporel.
Soient les énoncés suivants
,
.1.
I.oo.tç
a.ta
!l.
maan ~aba ~e.\\
en vérité rt~ve ses
être vrai
En vérité ses rêv(~s sont souvent vrais
2.
Ottl1 Li
9 ba.g LJ e.
pe
lui
oublier que quoique escargot
avoir
~ u.u.Jtu.
.to 0
maal'[ po~ e.
patience
il
bouder
Il a oublié que -quoique l'escargot soit patient-
il boude
(Proverbe Yoruba)
3 •
Omo a maa
6~
a~ ~
m~
ju..e~
Omo
laver vêtement pique plus
(Gboungboun)
Omo
lave
plus
blanc
4 •
Awçn YoJtuba a maa
je.
-<-yan,
,
~ba.
eux
Yoruba
manger igname pilée piron
oka
\\
pâte de maïs
Les Yorubas
mangent de l'igname pilée, du piron,
de la pâte de maïs.
Que signifient-ils ?

-187-
Les énonces 1. et 3. font référence à la réité-
ration du procès, tandis que les énoncés 2. et 4.
indi-
quent des procès occupant tout l'espace temporel, valant
donc pour le présent,
le passé et l'avenir. Actualisables
dans ces trois époques, maan. et a maa font office d'omni-
temporel. D'où les schèmes
:
1.
et 3.
F==- I-===j 11---1
000Q.
0 0
2. et 4.
= <C===========================~) =
Avec maan.,
a et a maa, on est dans "l'habitude
de", autrement dit i l Y a localisation permanente des
procès considérés.
Maan.,
a, a maa signifient en langue
le fait réitéré, d'où le schéma
1---1 11----1 I~====I
. le formant yiomaa
A.
Premier cas.
Du fait de sa composition,
yiomaa signifie vir-
tualité
(présence de yio)
plus dévidement du procès
(présence de maa).
Que signifie l'énoncé?
Sugbçn.
a
0
ma-a
!.Jo
n.in.u
itan. 6un.
awçn.
1
toutefois
11 "
on
raconter dans conte aux
eux
aJtomo domo
wa
pe.
n.i
igba aiye. OOn.i
, , , 1
arrières
...
petits-fils nos que
a
époque

~i~il~{m~~~i[~~~~~t~1.I'liii~~~~1:~~~~i@!~:&.1I;1;:;,.{Jt~Üb'i!~:';"I:'Ül!!!~\\~l~~$iiY,"3..l'&",o;~~;).f.~.<W;;;"'QF!ôI";""f.~~C""8'.>
h···.
-188-
A.f..a.<-yemo!te ab.tl1!LÜl fW.ft wa,
t.t
a
mu.
.tda
.t.t
femme
une être qui elle prendre épée qui
t.t
0
o..t
-fu.11
J.>e..
ofo.tLto o.t Oduduwa wa
,
qui elle aussi
faire honneur
à
Moremi Ouro Ladipo
. Tout~fois on racontera ~ nos arrières petits-fils que
du vivant de OOni Alaiyemore une femme a défendu l'hon-
neur d'Oduduwa par l'épée.
:>
Penser un tel énoncé, c'est négliger l'actuel
au bénéfice de l'avenir qui verra l'écoulement du pro-
cès. Lorsque le formant .!{.toma-a. est antéposé au verbe,
on a affaire, en effet, à un procès virtualisé, donc
non effectif. 'D'autre part,
la présence de maa implique
que le procès sera en cours de dévidement.
Rien ne nous permet d'imaginer la fin de l'action
qui peut avoir lieu n'importe quand dans le futur.
B.
Deuxième cas.
a J.>.t maa J.>ul1kul1
a.t!t a m..t
mu
grillon
et
pleu~er ne pas trouver eau à boire
a!taye.. y-<..omaa
!tope
gens
croire que il c~anter c'est
Le gr ilIon pleure de 'ne pas trouver à boire et l'on •
croit qu'il chante.
Cet énoncé signifie que le processus est situé
dans le temps indivis du fait qu'il englobe toutes les
"..

-189-
tranches temporelles.
Il vaut autant pour le passé que
pour le présent et le futur.
La valeur de base de
yiomaa est l'expression de
l'action en cours de déroulement:
>
.
le formant timaan
Le mécanisme de timaan ne peut se comprendre
sans remonter à sa composition
: t i + maan dans laquel-
.. ,
le, on s'en souvient, t i signifie complétude et maan
réitération.
L'énoncé
1.
1.10
L<'maan
mu.
je
fumer cigarette auparavant
J'avais l'habitude de fumer
décomposer
""
peut se
en deux autres
2 .
Mo
maan
mu.
,<'g a
je
fumer
cigarette
Je fumais
(j'en avais l'habitude)
3.
Ng
/w
mu.
m~
je ne pas fumer plus
=
je ne fume plus.
;1.
L'énoncé 2.
indique que le procès est réitéré,
autrement dit que l'action de fumer était mon activité
habituelle.
L'énoncé
3. à
l'inverse,
implique que cette
ac~ivité a complètement cessé.

-190-
Mo timaan mu ~iga ~i = j'avais l'habitude de
fumer, nous offre donc l'image d'un procès réitéré mais
conduit jusqu'à son terme. En effet, seule importe ici,
la limite finale du procès.
Il s'agit de l'au-delà du
fai t
habituel.
;J."
L'élément t{ joue dans le morphème composé
t.tmaall un rôle prépondéran-t, son statut linguistique
ayant une fonction déterminante. On peut donc dire de
~imaa~ qu'il est le signe linguistique exprimant l'au-
delà du fait réitéré, ou "complétude".
Nous représentons son signifié de base par le
h- -
.
t
i l
sc eme SUlvan
:
-
================================» 1
.
le formant yiati
Le formant yioti,
composé de yio et de ti par-
tage en langue le même contenu que ti .
Dire
Won yioti
to
de
1
ils
aller on avant que arriver là
Ils seront déjà partis avant qu'on arrive
c'est laisser entendre que leur départ aura lieu avant
notre arrivée, autrement dit, le procès Won yioti lo =
ils seront déjà partis, sera accompli avant ki a to de
ib~ = avant qu'on arrive. Cela revient à dire que yioti
exprime d'une part virtualité, et d'autre part antério-
rité par rapport
à un autre procès, ou plus précisé-
ment un accompli virtualisé.

-191-
Nous retiendrons compl~tude pour la valeur de
base.
le formant yiotimaa
,
EyA.-n
a tA.- maa
kA.-
Olu
to
de

vous
manger avant que
arriver
Vous aurez commencé à manger avant qu'alu
n'arrive
Ce qu'évoque ljA.-otA.-maa dans cet énoncé, c'est
l'image d'un évènement qui s'accomplira avant un,autre
et dont le dévidement sera en cours dans le futur. Ces
deux nuances sont exprimées par ljA.-atA.- d'une part et maa.
Dire Eyin a tA.- maa jeun kA.- Olu ta de = vous aurez com-


mencé à manger avant qu'alu n'arrive, c'est affirmer
que l'acte de manger s'accomplira avant l'arrivée
d'alu d'une part, et qu'il se prolongera ou sera en
cours pendant un temps long ou aussi court que l'on
voudra.
YA.-otA.-maa implique alors que le procès sera vu
à
la fois antérieur à un autre, mais en cours de dérou-
lement.
En langue,
yLotA.-maa signifie vision imperfective
du procès. Soit en figure:
>

-192-
CONCLUSION
Toute analyse qui part de la seule interpréta-
tion des emplois d'une forme ne saurait être viable car
elle n'aboutit qu'à des résultats approximatifs. C'est
là l'une des erreurs de la linguistique traditionnelle
qui s'est souvent limitée aux effets de sens -qui ne
sont que la manifestation extérieure de la langue- au
lieu de remonter vers l'avant du langage pour atteindre
le mécanisme qui les rend possibles. Autrement dit, on
doit définir en langue chaque morphème verbal par un
seul sens
(son signifié de puissance)
de façon à rendre
compte de toutes ses possibilités d'emploi dans le
discours.
G. GUILLAUME l'a admirablement montré dans
"Temps et verbe"
(pp 121-124)
"La ,Lil1gu-i...6.t-{.qUl1 tfz.ad-i..t.-i..onnelle ét.ud-i..e .6on objet,
la langue, dan.6 .6a man-i..6e.6t.at.-i..on ext.é~ieu~e,
dan.6 .6e.6
e66et..6 ; mai.6 elle .6e p~éo~~upe peu de le ~onnait.~e dan.6
.6on o~gan-i...6at.-i..on
pot.ent.-i..elle t.el qu'-i..l ex-i...6t.e en nou.6
p~6v-i...6-i..onnellement.,
1 l'ét.at. de ~epo.6, lO~.6que nou.6 ne
.6omme.6 engagé.6 dan.6 au~une a~t.-i..v-i..t.é de langage. Elle .6e
pla~e a-i..n.6-i.., .6an.6 .6'en ~end~e un ~ompt.e exa~t., dan.6 de.6
~ond-i..t.-i..on.6 6o~t. d-i..66é~ent.e.6 de ~etle.6 dan.6 le.6quelle.6
opè~e le .6ujet pa~lant., qu-i.. pO.6.6ède la langue en lu-i.. et.
pou~ qu-i.. l'a~t.-i..on de langage ~on.6-i...6t.e en une .6u-i..t.e d'a~­
t.ual-i...6at.-i..on.6 de.6 v-i..~t.ual-i..t.é.6
de d-i..ve~.6 o~d~e.6 que la
laYlg ue ~o rd-i.. el1t..
rou~ ét.ud-i..e~ la langue dan.6 de.6 ~ond-i..t.-i..on.6 qu-i..
.6e ~app~o~he~a-i..ent.
le plu.6 pO.6.6ible de.6 ~ondit.-i..ol1.6 ~éel­
le.6 de .6011 emplo-i.., il 6aud~ait. pa~t-i..~, ~omme· le .6ujet.

-193-
pa~lant, de la langue a l'ltat vi~tuel et aeeompli~ avee
lui l'aetuali~ation lIa ~~ali~ationJ du vi~tuel dont
elle ~e eompo~e... La ldngue vi~tuelle e~t eon~idl~ée
eomme le dép8t en nou~, non pa~ ~eulement de~ eoneept~
qui ~e~vent à exp~ime~ la pa~tie maté~ielle de la pen-
~ée, mai~ de tout un méeani~rne d'emploi de ee~ eoneept~,
L'image de ee rnéeani~me e~t meme la pa~tie la
plu~ p~o6onde de la langue vi~tuelle, eelle qui ~e de~­
~ine ~ou~ toute~ le~ authe~, en ee ~en~ que le ~ujet
pa~lant ne ~au~ait ent~e~ dan~ aueune aetion de langage
~an~ avoi~, au p~éalable, évoqué ~ommai~ement en lui le~
pO~6ibilité~ que le méeani~me de la langue lui o66~e et
ent~e le~quelle.6 il lui 6au,t e~fJi.6i~. Au~~i l1omme~on.6­
nou~ l'image d'en~emble de ee méeani~me le ~eh~me ~ub­
lingui~tique... ..
Un de~ avantage6 de eette eonnai~~anee de la
~ehémati.6ation ~ub-lingui6tique .6ehait la pO~.6ibilité
de donne~ de~ 6o~me.6 de~ dé6inition~ plu6 comp~éhen~i­
ble~ que celle~ de la g~ammai~e t~aditionnelle. Le
.6chéma ~ub-lingui.6tique e~t, en.e66et, .le .6eul lieu de
la langue une 6o~me pui~~e lt~e pe~çue et dé6inie
dan.6 .6a ~omp~éhen.6ion inté~~ale
: c'e.6t ~eulernent
qu'elle peut ~t~e .6ai.6ie avant d'avoi~ été l'objet
d'aucune application et, con~équemment, en pui~~anee
de toute~ le~ app~ication~ qu'6n peut ~equé~i~. Con~i­
dé~ée dan.6 le di~cou~~ ~éel, une 6o~me ne ~ep~é.6ente
jamai.6 que l'un de.6 emploi.6 auxQuel.6 elle e.6t apte,
lequel emploi ~e~te pa~ticulie~ en tout état de cau~e
.6 'il e~t géné~al, pahce que eette géné~alité le ~i~tin­
gue de~ emploi.6 plu~ pa~ticulie~~ ; .6'il e.6t pa~ticulie~,
pa~ee
que cette pa~ticula~ité le di.6tingue de~ emploi~
plu.6 9 éné~a(.LX.

-194-
Ceci explique qu'il lj ait toujou~6 quelque di6-
convenance ent~e le6 d~6inition6 que la g~ammai~e t~a­
ditionnelle donne d'une 6o~me et le6 emploi6 ~~el6 de
cette 6o~me, dont un ce~tain nomb~e, meme dan6 le ca6
le plU6 6avo~able, ~chappent d:la 6o~mule qui vi6e a
Ji. 1
le-6 emb~a66 e~ tOU6.
L' e~~eu/(. è.·omm,l6 e, et qui c.au6 e c.ç~tte
di6convenance, c'e6t que t~ute6 ce6 d~6inition6, 6an6
p~eMd~e en con6id~~ation qu'il exi6te aucune p066ibilit~
que la pa~tie 6'~gale jamai6 au tout, tentent de ~ame-
.'
ne~ la 6o~me, qui e6t 6ou~ce vi~tuelle de toute 6o~te
d'emploi6,
a l'un de6 emploi6 qu'elle en6e~me, con6i-
d~~~ a~bit~ai~ement comme typique alo~6 qu'il e6t
6eulement plu6 6~~quent, plU6 habituel que le6 aut~e6 ...
Ain6i chaque 6o~me de langue doit ~t~e con6id~­
~~e comme l'exp~e66ion
de la commune ~elativit~ de 6e6
emploi6 aux emploi6 de6 aut~e6 6o~me6 de la langue et
l'en6emble de6 6ohme6 d'une langue comme un 6Y6t~me de
~e!ativit~6 ~~cip~oque6, c'e6t-a-di~e comme une con6t~uc­
tion a d~c~i~e analytiquement au moyen d'une notation
apr~op~i~e dont la plU6 6imple et la plU6 p~~ci6e e6t
/.'lan6 doute la 6igu~ation 6ch~matique".
Seule une étude psychosystématique est donc
capable de résoudre de tels problèmes parce qu'elle
comporte moins d'aléas et évite tâtonnements et impasses
de la granunaire traditionnelle.
Pour résumer, nous dirons que les morphèmes se
distinguent par l'image que chacun propose du temps
d'évènement.
Les morphèmes !:!., !ii!!_ et tin sont polysémiques du
fait qu'ils recouvrent un vaste champ d'utilisation.

-195-
Quant aux autres morphèmes,
ils ont des sens
plus particuliers, ayant un statut plus indépendant.
Il Y a cohérence et symétrie entre yio,
a , maa;
n, maa, tin, maan, a, a maa
yiomaa
yiotimaa
et ti,
yioti, timaan. En effet,
yio, a, maa sont des êtres fic-
tifs,
incertains;
n, maa, maan, a, a maa~yiotimaa évo-
quent ~entalement l'image continue du procès actualisé,
tandis que ti,
yioti, timaan, atimaa déclarent révolu le
temps d'évènement.
Le système
des morphèmes verbaux est ternaire
et représente trois oppositions
: abessif/inessif/illa-
tif
:
-
l'ordre des évènements fictifs;
-
l'ordre des évènements actualisés et en cours
d'accomplissement;
-
l'ordre des évènements actualisés et conduits
jusqu'à leur terme.
Soit en figure
.. Abessif
... Inessif
n
, "" Illatif
1-
-}
)
) 1
yio
1
ti
-
...
Abessif
au sens de absence de, privation,
Inessif
au sens de être dans
être en cours
à
l'intérieur de,
Illatif
au sens de atteinte.
'/:1 .'

-196-
CHAPITHE V
~~CTUELS DES FORMANTS
1.- Remarques préliminaires.
- - - - - - - - - - - -
Dans le chapitre précédent,
nous avons défini
l'aspect comme étant "les différentes façons dont l'é-
nonciatcur présente le déroulement du procès".
Il est
différent du temps qui a
trait au moment de l'énoncia-
tion.
L'expression de l'aspect se réalise a l'aide de
plusieurs procédés appartenant à divers plans
morpho-
logique,
syntaxique,
lexical.
Certaines langues gra~fl~ticalisent l'aspect,
c'est le cas des langues slaves et du grec ancien.
D'au-
tres utilisent des procédés mixtes
grammaire et lexi-
que.
En ce qui concerne le Yoruba,
nous savons que
les gran®airiens et linguistes, dans leurs travaux sur
le système verbal,
ne sont pas arrivés à
se détacher de
la tradition qui veut gue tout système soit basé sur le
témps.
La plupart, en effet, ~~t conclu à tort, que le
système verbal Yoruba est caractérisé par le temps.
Cette façon d'aborder les choses -émanant de la
contagion de certaines langues européennes qui sont es-
sentü~llemcnt carac tér isée pa r
le tentps- doi t
. 0tre abandonnée car il est dangereux

-197- 0°
~.
.
de partir d'un concept élaboré dans une langue déjà dé-
crite et l'appliquer par induction à d'autres qui n'ont
pas forcément les mêmes
caractéristiques.
Nous récusons les concf.Ulsions de nos prédéces-
seurs qui n'ont vu que la catégorie du temps en Yoruba
à
l'exception des travaux de D. OKE et de P.O. OGUNBOWAloE
qui présentent un système verbal hybride comportant les
deux catégories temps et aspect.
A relire les grammaires de nos devanciers,
il
ne semble pas qu'ils aient fait cas des morph~mes ver-
baux pourtant importants dans ~e système verbal. On est
,'1
tenté de supposer d'autre part,lqu'ils ont été influencés
par les grammaires des langues plus connues. C'est une
grave erreur, car on ne saurait à cause de certaines
ressemblances sémantiques comparer certaines formes d'une
langue avec ~elles d'une autre: Ce qu'il faut comparer
c'est des systèmes dont ces formes font partie.
Le système verbal Yoruba a été défi~uré par la
grammaire traditionnelle qui a
imposé en quelque sorte
le temps à
l'ensemble des langues sans tenir compte des
particularités de celles-ci. V existence de certaines
catégories dans un certain nombre de langues ne saurait
nous autoriser à conclure qu'elles sont universelles.
Nous adoptons des vues différentes. Pour qu'on
ait le droit de parler de telle ou telle catégorie dans
une langue donnée, et en occurrence le Yoruba qui nous
intéresse ici,
il conviendrait au préalable de faire
l'inventaire de tous les morphèmes verbaux dont la lan-
gue dispose, d'examiner les effets de sens qu'ils pro-
duisent au niveau du discours afin de dégager leurs
valeurs fondamentales.

-198- ~<
L'échec de nos pr@d6ces~eurs vient du fait q~'ils
ont ignoré la langue, croyant que les morph@mes pour-
raient être d~finis seulement au moyen des significations
qu'ils exprimaient.
La réalité est toute autre.
La systématique des morph@mes verbaux nous a ré-
vêlé des valeurs de base relevant plutôt de l'aspect qui
domine le système verbal Yoruba. En effet comme dans les
langues slaves, ce qui intéresse le Yoruba dans un proc@s
ou une action,
ce n'est pas d'indiquer 3 quel moment pré-
cis -passé, présent, futur- a lieu le proc@s, mais de
marquer si on l'envisage dans sa continuité ou 3 un point
de son développement, s ' i l commence ou s ' i l se termine,
s ' i l est achevé, s ' i l n'a lieu qu'une seule fois ou se
répète, s ' i l a un terme et un résultat.
En raccourci, ce qui intéresse le Yoruba c'est
la façon,d'envisager le procès
Est-il instantané ?
· Dure-t-il ?
· Se rép@te-t-il ?
· Est-il considéré dans son déroulement ?
· Est-il 3 son début 7
· Est-il terminé?
Ida WARD
(49)
comme pour critiquer l'Ecole tra-
ditionnelle écrit :
"111 A6Jt.ic.al1 tanguage..6 the. "a.6pe.c.t 06 al1 ac.tion
i-e it~ c.ompte.tion ohnol1 c.ornpte.tion i.6 pe.hhap.6 mohe.
(49)
lda WARD il1 "AI1 In.thoduc.tion ta ,the. YOhuba tanguage."
p.
4.

· /." .
-199-
impo~ta»t than the actuai time. Yo~uba ~houid
be exa-
mined 6~om thi~ point 06 view".
Pour exprimer l'aspect le Yoruba dispose de
moyens spécifiques. Il recourt d'une part ~ la forme
simple du verbe, la répétition de ce dernier, d'autre
part et surtout ~ des morphèmes verbaux qui constituent
les principaux marqueurs d'aspect.
Nous nous proposons dans les pages qui vont sui-
vre, de détailler les différents aspects et leurs emplois.
Il convient avant tout de commencer par leur
définition morphologique.
En Yoruba,
les aspects ont
leur expression morphologique bien distincte. Quatre
principes dominent la morphologie des aspects en Yoruba
l
- Le verbe simple
150)
Le verbe simple'a deux aspects principaux
le
ponctuel et le résultatif.
Igbati ekun ~o gbogbo iya ti Oiogbo ijakadi
6i j~ ~ J pinnu iati gbe~an
(Ireke Onibudo D. O. FAGUNWA)
Lorsque le léopard médita sur les souffrances
que Ologbo Ijakadi lui avait infligées, il
décida de se venger.
(50)
Le ve~be ~imeie : ~uivi d' un adve~be, ie. ve~be ~im­
pte peut l»d~Que~ ie du~ati6.

....
-200-
.,', ....
b)
Résultatlf
----_ .... _--.-
Mo ~e daadaa:
Awa mf~a ni w~n mu n~nu awa
mej~d~l9gbçn ta a 6e ~danwo na
(Faleti)
.J'ai bien travaillé. Nous sommes trois à
réussir parmi 28 candidats.
II - Les verbes E!éfi~js de formants simples
A. Tout verbe simple préfixé du morphème n de-
vient progressif ou habituatif ou itératif.
a)
Qêe~ç!:_l?!;:Q<J;:~êê!~.•
n + V
oj 0
nJL\\J
Il pleut, pleuvait
n + V
lbi ni baba njako ~i
s'assoie
c'est ici que papa
s'asseyait
c)
~êe~s::t_!:t~;:~t!~ )f;
Onilu n lu il~, awon OWOJLan n 6ape
Le griot battait le tamtam, les specta-
teurs ~~laudissa~ent.
B. La préfixation du formant t~ [51} au verbe
simple rend ce dernier accompli ou terminatif. En effet,
lorsque ~i précède le verbe,
il exclut toute notion de
durée, de continuité.
(51)
Li.
~elon le con~ex~e, ~i peut indiqueJL aU~6i le
JLéfJ ui-ta..ti 6.

~\\~~l.~~~~f;,$~~.~~~tm&~~~$j.~t~~fFP!;'1!JC~~rkZi~~~~!-~~t%.~~~;;~~"tqltl~!J"i~~.~r.,T.lt:.5œrl&Yl!.:i1;Jf~.!'~~~'~\\'~"'~'~,·"~~"'-1~~'.a-<,~".
-
.
>,'
". ,
-201-
il .•
ti.. + V
Won
ti
~un
ile
Ils ont peint la maison
Mo .t.{.. mUJtCl.
.ta J1
5 2 )
.lat.i..
.l"
>
[
(Moremi D.
LADIPO)
Je me suis déjà préparée et je suis prête
à partir.
C.
Le fo'rmant ~ confère au verbe simple une va-
leur habituelle. Cet aspect fait allusion a une habitude
reculée dans le passée.
Ni igba m.i..Jtan, won ~ a.l~ 6tLrt wa t.i.. a ba
Li.. j~un tan.
Quelquefois,
ils nous faisaient des contes
après le repas du soir.
D. Si comme ses variantes ~, maan, ~,
a maa,
le formant yia fournit au verbe simple l'aspect habitua-
tif, i l importe de faire remarquer que yio suggère, à la
.
différence de ses variantes, des actions habituelles se
succédant dans un ordre chronologique.
Nigbati a wa ni i.le i~imi, ni owuJto, nigbati
.
,
a baji awa yio ~e eJte idaJtaya Lfh~nnaa a ~J
(57. ) tl1..n
le contexte 6a.n~ tan pouJtJtait ~u66iJte pouJt c
con6éJteJt au ve.Jtbe"""""1li va.e.euJt teJtminative.
L'ad-
veJtbe "tan" = comp.tètement, vient ~ouligneJt
la 6in ~.e.' actio n.

-202-
a ; j~un no agogo m~jv. L~hln ounjç awa ylo
(OGUNBm'1ALE)
Lorsqu1on était a la maison de repos, le
matin, au lever, on faisait de la culture
physique, ensuite on se lavait et on mangeait
à
8 h.
Après le petit déjeuner on allait au
bord de la mer.
III -
Verbes pré~ixés de formant~ composés.
Lorsque les formants composés sont préfixés au
verbe, c'est l'un des formants de la combinaison qui
modifie le sens de l'ensemble
(verbe plus l'autre far-
Inant.) .
Nous avions l'habi-
tude d'y aller
ti modifie maan l~ et non LV seul
A.
Le formant tin,
l'un des formants les plus
riches de la langue, peut conférer au verbe -du fait de
son sémantisme- plusieurs valeurs aspectuelles
:
Awvn qlqpa tin ~e iwadi ~ni t i 0 pa omodebin~in
k.eIzVte. ak.e.k.~ .f,an ~lrtu oka kok.o' Iw.n t~nu
Lçqt~qlji yi
GBOUNGBOUN, mars 1976
La police ~~ête sur le meurt.re d'une jeune.
élève qui a eu lieu dans un cacaoyer récem-
ment.

-203-
b)
~ê2~~i_!~~bQ~t!f
Ojo
tin

Il commençait à pleuvoir
Mo
tin
mu
4iga
!Li
J'avais l'habitude de fumer
B. Le formant maan, variante de yio, ~, ~, a maa,
rend habituatif le verbe simple. Son emploi, tout comme
celui de n est très productif
~êE~~~_h~e!~~~~!f
I!LO
ni w~n pa. Awon paapaa maan muti daadaa
w9n ~ii mu u nigbangba ni.
(Olowolaiyemo F. JEBODA)
Ce n'est pas vrai.
Ils boivent eux aussi mais
ils ne le font pas ouvertement.
C.
Le formant y,i.omaa p:t;~,f ixé au verbe simple con-
fère à celui-ci un aspect progres~if dans le futur.
Ba 0 ba lo won yiomaa 4~ wipe owo tan lqw~
wa ni ~o j~ ~a wa
Si nous n'y allons pas,
ils penseraient (ils
seront occupés à penser)
que notre absence
vient du fait que nous sommes fauchés.
:1 1
D. Le verbe simple préfixé de a maa devient ha-
bituatif.

-204-
R. a.~ -i. cl .L ~...J~~~~.~I.~ -6 J. .[ b.i, .f..a.:t -i. WaJt a n A. tj f(
Rasidi vient d'habitude ici pour regarder le
jeu d' .A.yo.
E.
'J'out comme le formant :t-i.,
lI.tût;, préfixé au
(i , .
----
-
verbe simple le rend accompli et terminatif.
a)
~§E~2~_~222mE!i
La.i<lian.La.JÜ,
o·~ ~ mi yio.t_i -6~ ·-<..:tan 6un y-<.n n-<'
pa aWQn 06-<' m-<' a:t-<. ni pa ohun t-<. aju m-<' Jt-<'
(Ogboju Ode ninu Igbo Irunmale)
D. O. FAGUNWA
Sans doute, mon ami)'vous aura déjà parlé de
. , 1
ma famille et de tout ce dont j'ai souffert.
,
Fpla 0 .:ti oP mo.:to y~n :tan k-<' ~ .:ta pada de.
Fola aura déjà fini de laver votre voiture
avant que vous ne reveniez.
F.
Le formant timaan
(53)
est le signe certain
de la valeur habituelle terminative,
lorsqu'il est pré-
fixé au verbe simple. Dans le formant composé .:t-<'maan,
maa" indique l'habituel tandis que t i la fin de l'action
habJ.'l:uelle.
aspect habituatif terminatif
-~~~------------------------
Mo .:t-<'maan abç -<'Jtoh-i.n Jt~ do.o.do.o.
(Asiritu B. OLATUNJI)
J'avais des renseignements à son sujet.
(53)
Le. 6oltmo.l1.t a .:t-<. ma.a e.~t tJtjnonyme de. t-<'mao.n, mo.-i..6 -i..f.
e-6.:t -<'l1utJ-<..:tŒde noi-jou!t.6.
.

-205-
G.
Yiotimaa ! a timaa confère au verbe l'aspect
progressif dans le futur, mais dont le déroulement a
lieu avant un autre procès :
çmq na a timaa 6un ~l lqa .~e ta rada de
L'enfant sera en train de dormir avant que
sa mère ne revienne.
IV -
Le verbe simple,
lorsqu'il est répété, exprime
l'aspect duratif
v.+
v +
(v)
Et les deux ont ri pendant longtemps.
L'ensemble des analyses qui précèdent nous con-
duisent au tableau récap~tulatif suivant :
Ponctuel
~
+
V
.
Résultatif
~
+
V
,
t i
+
V
Itératif
n
+
V
t i
Accompli
+
V
yioti
ti n
Inchoatif
+
V
B~rE~si
t i
""
Terminatif
+
V
yioti
n
)
tin
)
Progressif
yiomaa
+ V
ou a maa
)
yiotimaa
)
... / ...

-206-
;i.
/
... / ...
~uratif ] V + V + (\\1)
V + adverbe
n
)
ma.an
)
Ha.bituatif
a maa
)
+
V
a
)
yio
)
Habituatif
t.imaan
1
+ V
tin + V + adverbe
'l'erminatif
a timaa
1
Nous avons vu que dans l'ensemble les aspects
ont leur expression morphologique bien distincte. En
revanche,ce;rtains acceptent pour leur fOTmation,
le même
morph~me, c'est le cas par exemple des aspects progres-
sif, habituatif,
itératif qui -formés par la préfixation
du morphème ~. au verbe- offrent une structure morpholo-
gique identique
(n + v).
C'est le cas aussi des aspects
habituatif-terminatif,
inchoatif et progressif formés au
moyen du morph~me tùt plus le verbe
(tin + v).
Dans ces cas,
seul le contexte peut orienter le
sujet lisant.
L'aspect, comme on le voit, est en partie
tributaire de la syntaxe.

-207-
2.- Les différents aspects et leur interprétation.
L'étude des valeurs et emplois des morphèmes ver-
baux nous permet de distinguer dix aspects en Yoruba,
dont
Trois oppositions aspectuelles
Progressif
A
Accompli
Duratif
B
Ponctuel
Inchoatif
C
Terminatif
auxquelles s'ajoutent les aspects:
résultatif qui n'est
qu'une variante de l'accompli; habituatif ;
itératif;
habituatif-terminatif.
Examinons successivement chacune de ces opposi-
tions aspectuelles d'un~ part, et les autres aspects
d'autre part.
Ce couple se traduit dans les faits par l'oppo-
sition dés morph~mes ~, ~omaa ou a maa, tin,
yiotimaa
d'une part et de ti et yioti d'autre part.
L'aspect progressif qui présente l'action dans
son déroulement trouvera son expression dans l'emploi
des morphèmes ~,
yiomaa ou a maa, tin et ~o~imaa. Ces
morph~mes, lorsqu'ils sont préli~és au verbe, expriment
en effet un procès qui se développe.
Il s'agit de l'ac-
complissment même de l'action verbale sans que l'ach~­
vement en soit envisagé. Le procès est conçu dans son
développement.

.. /'
-208-
Quelques exemples suffiront pour illustrer l'em-
ploi de ~'aspect pro~ressi[.
Avec "
Le mcrph~me n compte un.~ombre non n6gligeablc
d'interprét~tions. 1] est présenté chez les grammairien~
et linguistes de différentes façons.
Pour certains,
il
indique le présent;
le temps inaccompli
(54);pour d'au-
t.res '..~ exprime le teJn[.'s continu
[55).
Fort heureusement
il il été bien ülentifié chez quelques auteurs pour qui
t'0mploi de
"1'1
i.,~U} clcrlutc Cl. CUf·lt.i.IW.iJl9 O/l [O'l6.i.n.{.6{/c.cI
ncLion,
oh Olll'
Idl.icl, weB
lll'Ir)ilti ..dll'c/
nt .tI,1' Liml' .I{·C'.nl'!l-
"..
On
peul aussi noter Clilleurs que
"till'.
~ ~O.'{.III 06
.UI l!. v Œ..'t b Cl. cl cl 6 ./1, ('{ri [' Cl. 0 ~ Cl. cU. 0 1/ .ÜI PIl 0 9 .1{ l' H, () .'1. 0 6 Il (' -
].1l!..Cl..tcd,hŒb.if:uat ac..U.on".
Chez D.
OKE et P.O.
OGUNBOWALE,
le formant f'I est désigné comme
"morqueur de l'aspect
continu (!t aussi de
l 'hùbituatif".
C'est notre point de vue.
En effet,
le morphème
grammatical ~ préfix6 au verbe c~t une des richesses sé-
mantiques de la langue Yoruba. ~'l la lumière de sa valeur
de base,
la fonction premiè:r:c de ~ est d'exprimer entre
autres dans le présent comme d~ns le passé,
le dévlde-
ment du~cès, la ~..?~ltinuité. De plus,
l'utilisation
de "1 devùnt le verbe signifie qûe l'action commencée
Avant le moment de l'énonciation est en cours et risque
de se prolon'Jer encore un certain temps
( 54)
c. Ô San1tl c. t ] 0 fi NS01\\1
1/ H.iJ~ t () .'L1} 0 6 .t Il c
Y0 Ill[ b Cl. 6 " .
(55)
Ayo BAMG130SEclt IISl10ht YOJwba GllammCl.h". ,

-209-
A!o
ùgbotno.,:,o
I1t
Je travailler enseignant
à
dans
Mode~n S~haol kan
un )i,
(0 le ku
A.
ISOLA)
(Je suis en train d'exercer le m6tier d'en-
seignant d~ns un cours secondaire à Ogb?-
moso)
Je suis enseignant dans un cours secondai-
re à Ogbomoso.
mo
L'JO
J..h.tl1
soudain je se rêveiller je regarde
ici
/110
wo
a hu.n ma
It.i.pe
ata
l1.t
je regarder

je voir que rêve c'est
ma
11
ta
je
rêver
(Olowolaiyemo F.
JEBODA)
Soudain je me réveillai,
je regardai à
droite et à gauche,
je constatai que
je
rêvais.
Âw~n
çbq
.{. l>~.
lu~
l1.J..tje
awç'l1
eux singes
là ne pas avoir un nombre
eux
J..mado
11
~eJte
.tJ..w~n
if(
phacophêres s'amuser à eux aller
( 0 le ku A.
ISOLA)
Il Y avait beaucoup de singes,
les phaco-
phêres s'amusaient . .

-210-
VI
b ct
.fQ
apn~s
je continuer
voyage
mon aller
(Itan Robinson Crusoe Lede Yoruba)
b)
Quelquefois,
on insiste sur le caractère pro-
qre::;sif d'une action;
on
J.12
fai t
:
-
â
l'aide des expressions suivantes
a _. .e () lA) ()
en cours

l
---------- . _ - - - _ . _ - - - - - -
eux fermiers
labourer en cours
sont. en train de labourer
les
fermiers { étaient
la terre
Se.
oju
60
o
fL \\
.{.
pe.
est-ce que yeux tes casser tu voir cela que
a
n 60Jr.o
nous parler en cours
(0 le ku
A.
ISOLA)
Tu ne vois pas que nous sommes en train de
causer ensemble ?
b- fÇJ!\\J9 .e~l.\\J~
en cours
Mo
n
yan
i..·lJa
mi...
todi... .f:'\\iwÇJ .f:'qwq
- _ -
0
-
_ _- - - , , - - - - - - - - - - - - - - - -
je ne pas s'entendre mère moi
en cours
avec
actuellement
(A.
ISOLA)
Je ne m'entends pas actuellement avec ma mère.
j l

-211-
..
. , ,.
Aw~n -<-.tu mc.JeJ-<"
n ja
.tqw~ .t~w~
eux pays
deux
se battre
en cours
ba y-<-
actuellement
Les deux pays se battent actuellement.
c.-.e.~
= aller
maintenant nuit tomber aller
."-. (Itan Robinson Crusoe)
Maintenant la nuit tombe
Nwon n J.J~Il~
i~
eux parler aller
Ils étaient en train de parler
sont
'.. ,
c)
Il peut s'agir d'une action progressive non
limitée dans le temps
:
Sugbol1
igba
t i yi.
pada,
o
J.J-<-
11
Ij.t pada
mais
temps
changer ils et
changer
Mais les temps ont changé et ils changent.
d)
Il peut s'agir des actions simultanées:
11
J.JU
11
m~,
n golli
terre tomber terre se lever jour dépasser
qiq
La nuit tombe,
le jour se lève, le
jour
temps s'. en va.

-212-
e)
ou de plusieurs actions Sp répétant pour in-
d j<I\\lf:~r une ins i stance
,
0.0 Li
(w
IH..
o
mot argent mo~s seulement ne pas c'est il
11
dU.H
faire mal eux ouvriers
selon
écrit
t
, /
:t 1
0
(·V tl
,C (( d ~ 9 wa
N[iJ qYl
YI.
wa
eri .i.11 tU û
que i l être chez nous
ils vouloir réduction
, "
owo - aILL tlWQi'L
YI wa
A.,t9 j Li
ia/w 0 fu!
a-<-.6 at!
impôt
ils
vouloir
soin au moment maladie
YlA.HU
{..gbA.m~
----------
ils
et
avoir représentant dans adminis-
.<.] ç' ba
t.ration
(Rere run Okedeji)
Les doléances des ouvriers ne se limitent
pas au salaire comme il a été mentionné dans
le cahier de doléance.
Ils veulent la réduc-
tion des impôts,
ils veulent la sécurité
sociale,
ils veulent aussi avoir un repré-
sentant auprès de l'administration.
i)
L'action commencée et non achevée peut être
au s s i
in cl i q u ée pa r
"n"
:
rl,i,gbatA.
({
n J)UYI,
ojo
lorsque on manger pluie tomber
Il pleuvait lorsqu'on mangeait
g)
Sur le plan de l'inachevé,
le formant ~ plus
le verbe s'applique à l'action projetée qui a été inter-
rompue :

-213-
Mo YI j Il ri e.
1'1(_ 9 b(lLi_
~.
de..
je partir
quand
vous arriver
Je partais,
quand vous êtes arrivé
h)
L'aspect progressif avec le formant ~ est
pa r foi s
sou te nu par la con j one ti.on ,üg baLi.. = comme, quand,
lorsque.
--_.-._-------
je
manqer
quand
heure sept sonner
Je mangeais quand 7 heures
sonnèrent
N,i. 9 ba.ci. (,4) ç' 1j
comme
ils retourner
chez eux conune ils
dépasser
(0 le ku
A.
ISOLA)
Comme ils retournaient chez eux et après
avoir dépassé Mokola.
Tous ces exemples sont assez éloquents.
On est
loin
en tous cas des conclusions de certains de nos pré-
décesseurs qui ont quali [1é le morphème "n " de marqueur
de temps présent ou de temps inaccompli.
Les actions qu'expriment ces différents verbes
préfixés de ~ qu'elles soient c9ntemporaines ou passées,
étaient, ou sont, en cours d'accomplissement d'oQ l'em-.
plol.de l'aspect progressif.
L'emploi de n évoque celui
de l'imparfait français.
;. .'

-214-
Avec
yiomaa ou a maa
La plupart des linguistes qui ont mentionné
'y-lÛrilct9:. ou a tnaa dans
leurs travaux SI accordent à
l ' in-
terpréter à peu pr~s dans le même sens
: i l exprime chez
J.e s
uns et les au tres le "fut ure con tinuou s ou tense 13",
"le futur progressif"
"le future tense continuous as-
pee t" .
Ces différentes interprétations,
bien qu'elles
soient
justes, comportent quelq"ue imprécision du point
de vue terminologique.
En réa.l i té, !1.Jo maa ou a maa exprime un procès
virtualisé que le sujet parlant se représente par avance
con~e en train de s'accomplir ou en cours de déroulement .
•\\1.1
po in t de vue aspect,
le procès qu'indique !f:iomaa est
donc àu "progressif virtualisé"
a)
L'avenir peut être ~~us ou moins lointain du
moment d'énonciation
9 b09 bo
A.te
i,~ q_
ati
aJta
iitt
''!-l
tous
maison
travail
et gens pays c'est
y·lomaa
9 biJ1
oJtL6 -lfr. -l.6 i
û Iw 11
planter toute sorte de produit de
j-l 9l'.
subsistance
)i' ,
(Gboungboun mercredi 1976)
c'est tous les services et toute la popu-
lation qui planteront des produits de sub-
sistance.

-215-
0
da
m-<. CaJu
alo\\, 11- iawq H
rl-<'
l\\!Ç'J'l
cela
être certa~,:\\
cher
c'est ils
y-<.ûmaa

6lH1
0
vendre
à
toi
Je suis certain qu'ils
te le vendront fort
cher.
b)
L'avenir peut 6tre lointain
,
Sugbç1l1
a
0
man"'.
.'I.Ullt
toutefois on
raconter dans histoire
6ul1 aWç'11
(lI({
',1('
l! (
- - - - - - - - - - - - - - - - --- - - - -- -----.
à
eux
arrière petits-fils nos que du
.~gb~ a..i...<jC V\\"1.i. ACat<jt'''loftC ooil/~ tl! bll/
tel':1ps
vie
,
femme une
,
wa
,toi.
o
mu
o
~.i .tll Il
exister qui elle prendre .épée qui elle
ct
~e
aiat-<.tç
~-<.
Oduduwa Vba
faire honneur
à
(Moremi
o. LAOIPO)
Toutefois on racontera à nos arrières petits-
fils que du vivant de Ooni Alaiyemore il y
avait une femme qui défendit l'honneur d'Odu-
duwa par l'épée.
c)
L'avenir peut être proche du moment d'énon-
ciation
,
Og bÇ-'ü
Fafteie

pe
a
a rnaa
g b~
Monsieur
dire que nous
entendre
l1-<'pa
çJr.~
naa
bi () ua
~e
au sujet de affaire cette
si il faire
... / ...

-216-
un peu là des~:;us
Monsieur Farele dit que nous aurons des ren-
seignements au sujet de l'affaire dans quel-
ques instants.
d)
L'avenir peut être aussi plus ou moins proche
du moment d'&nonciation
:
prier
que
Dieu
permettre
1
aJo
naa
dalta
6Ui'!
U 11.,
0
~i
~ e.fe.Jt-t
voyage
le
être bon
à
lui
il et promettre
pe
OUI'!
Ij-tomaa J.l e. b.i 0 t-t !f~ 6un -tlJawo
tr.Ç-
que lui
assister
femme
sa
(Eegun Alare Lawuyi)
Dasofunjo lui fit des voeux de bon voyage
et i l promit qu'il assisterait sa femme
pendant son absence.
e)
Le moment oQ l'action sera en train de s'ac-
complir peut être fixé d'avance:
kayode lJiomaa
1e
ni
aago
qu'est-ce que
f(lire à
heure
m\\_wa ?
dix
fera
Qu'est-ce que Kayode { sera en train de faire
à
10 heures ?
~.

-217-
. B-<.
0
ba .6,{.
d.t
Qta .6e.
a
0
maa
si il
et devenir demain
nous
.6~
e tj,{
t:{
0
ba
RU
dire
ce
qui il
rester
'( Ireke Onibudo FAGUNWA)
Nous continuerons à parler du reste demain.
f)
L'action peut occuper toute une période de
temps
Awa
y,{o maa
9 b0 9 bo
nous
travailler pendant
tout
demain
Nous travailleron~.toute la journée de
demai.n.
WQn y,{omaa
jo,
w9n
y,{omaa
y~
wçn
ils
danser ils
se réjouir
y,{omaa
j~UYl
6uYl
o.6~
kan
6un
manger pendant semaine une à l'occa-
sion
i j
mariage
Ils danseront,
ils se réjouiront,
ils man-
geront pendant une semaine à l'occasion du
mar iage ct 1 Eniola.r
y,{omaa
elles équipes de football
faire
jeu
mçta
n,{
A!tgentina
pendant semaine trois
à
pays
Les équipes de football
joueront pendant
trois semaines en Argentine.

-218-
;1/,'
g)
L'action peut occuper tout le temps
SugbÇlYl
o
ha
k-<'
ng
mais
est-ce que cela
être bon que je
f..e
ohuYl:t.i
lJiomaa ba
YI'<'
YI,i.YlU
jç.,
faire
ce
qui ,:'
tourmenter
~I
toute la vie
(Ayan mo A.
OLABIMTAM)
Mais est-il bon que je commette une erreur
dont les conséquences me tourmenteront toute
la vie ?
,
Avec a maa
~
wa
6UH
m-<'
n.<.
owo
ile -<'we
vous venir donner à moi
argent frais de
la scolarité
p~lu
owa
t-<.
emi
a maa
Yla
6un
et
argent que moi
dépenser pour
Ylkan p~~~~
petits besoins
(Nwon ro pe were ni FALETI)
Donnez-moi les frais de la scolarité et l'ar-
gent que je dépenserai pour mes petits
besoins.
N-<.Ylu
~ bu YI
.t-<.
aWQYI
ç' Jt. ~
baba
Jt.~
6u YI
parmi cadeaux que
eux
amis père son donner
UYl,
Ad-<'.6a
Jt.i
-<'lu
k'e k eJt. e kan
t.i.
a lui
trouver tamtam
petit
un
que

-219-
. ,
ft ~
a maa
.tu.
Li.. 0 ha tA.-
dagba
enfant son
jouer dès que il être grand
un peu
Parmi les cadeaux que les amis de son père
lui ont donnés,
Adisa trouva un petit tam-
tam sur lequel son fils jouer~ dès qu'il
sera grand.
11 a
dahuYl.
enfant en question répondre
,
0
n.t
" ';
(·1.10
A.-~u
a:t A.-
gbaguda tA.-
il dire
vous voir
igname
et
manioc que
,
e.mi a maa
J ç.
ni
kA.-
pada de
~ to
moi
manger c'est avant gue vous revenir
ajO
yin
de
voyage vôtre
L'enfant répondit
Regardez, voici l'igname et le manioc gue
je mangerai avant votre retour de voyage
Ici et là,
les sujets parlants ou lisants se re-
présentent par avance une situation gui se déroule à leurs
yeux.
Les actions exprimées par les morphèmes yiomaa 1
a maa sont conçues dans leur développement et non limi-
tées dans leur durée et non accomplies. Cet aspect ex-
prlme par yiomaa offre
un caractère d'anticipation à
la différence de l'aspect en YI. qui exprime des procès
actuels.

-220-
Avec
t,Ül
En tant que composé des formants ti et ~ , ;tin
offre un procès progressif présentant quelque nuance au
regard
des procès exprimés par ~ et yiamaa. Grâce à la
présence de !i, le procès exprimé par :i:,lYl présente une
partie qui est vue accomplie,
l'autre étant en perspec-
tive.
La-ti
igbcr,t,{.
ma ,t.{_
de
ihi/'l
/'1-<.
FIl 0
depuis
quand
je
arriver
ici
c'est je
t,ln
ftO
oka
labourer champ
c'est depuis mon arrivée ici que je laboure
la terre.
,
Mo
Yl,l
,lft u.
it.'J~
ti
0
tiYl
6~
m-<.
je dire sorte travail
il
vouloir moi
~
6
"
U Yl
!.I eYl
Ylan /'1,<-
em,l
yia 6i
afta
mq

c'est moi
accepter
(ltan ~obinson Crusoe l'Ede
Yoruba)
Je lui ai dit que j'accepterai le travail
qu'il me proposait
(depuis).
,o
cela faire longtemps gue moi et eux parents
9
Ylipa
------------_._-------------_.
mes
entendre parler du sujet maison éou-
cation

-221-
"May 6iowc.lt." eyi
celui qui nous entendre parler
pe.
0
n 9 b a
a. k ç. kQ
a l::.u I1It.Ùl
a
que il
accueillir
élèves
garçons
et
t
0 bÙllt.i n
wQ i e.
filles
entrer à maison
Nous entendons parler, depuis longtemps, mes
parents et moi, du collège "May flower" qui
accueille garçons et filles.
c)
On peut avoir dans une première proposition
le procès qui se prolongeait ou était en cours de dérou-
lement et dans une seconde l'évènement momentané qui vient
;Pl
interrompre le déroulement du proc~s exprimé par t~n
Ibiti ma Lin
~.{m~
U~
n-<.
ma

je
se rl?poser ceci c'est je
ti de.de
IL<.
oLJ .LIl Ir.; n
a!lç.wa
1<. a n
ti
0
soudain voir femme charmante une gui elle
IJ{' ~ ~m~
se précipiter devant moi
(O. O.
FAGUN\\'lA)
c'est à l'endroit où je me reposais que
soudain une charmante femme se précipita
devant moi.
Ib-it-i awçl1
agbcy
t-in
It.a lzo
n-i.
w~n

eux
fermiers
labourer c'est ils
gbç
pe.
Oba :t .{ w~
aja
apprendre que roi
mourir
... ; ...

-222-
c'est à l'endroit où les fermiers labouraient
qu'ils apprirent ra nouvelle de la mort du
Roi.
Avec
y-ioLi.maa
Le formant
y-iot-imaa indique un procès qui sera
antérieur à un autre, mais envisagé dans sa progression.
Dans certains énoncés, cet aspect peut s'accompagner
d'une nuance supplémentaire notamment de celle d'incho-
activité.
k-i a to
pada de.
ob.<'YlltÙl
l'la y-iotùnaa
avan t
que on
revenir
fenune

je.
akalta
Ite.
manger beignet on
Avant qu'on ne revienne,
la femme se sera mise
à manger son beignet.
/ün-i -iyaw~
m-<.
y,{oLi.maa
f.,e.
le. h-i. Yl
t-i
mo
guoi épouse mon
faire
après
je
ba L<' R.U, t.<'
f(mQ
Itç.
t,{
wç.wf(Yl
mourir
enfant son
être incarcéré
(Kasegbe, A.
ISOLA)
Que deviendra mon épouse après ma mort et
après l'incarcération de son enfant?
,
A 0
gba
awaR.Q-
6UYl
ÇJ
t-i
a
nous
prendre
chauffeur pour toi que nous
,
0
maa
f., a YlWO
Itç.
e.po
q6~
l'o
payer argent son essence
gratuite c'est

-223-
,
.
,
r.
o ma-a
wa
0(,\\)0
l.t
0
Li 11.
._------_._-_._--------_._-
utiliser comme le nôtr.e a.rgent que
,~.t 6,{ t
qhy,
(1. n
6e
inu
apa
et
réparer
voiture
intérieur
poche pays
n~
yiotimaa
jade'
c'est
sortir
(Rererun O. OKEDEJI)
Nous
te prendrons un chauffeur gue nous
payerons, tu auras comme nous de l'essence
gratuite et
l'argent de l'entretien de ln
voiture' sortira de notre poche.
Ces exemples sont assez clairs.
Ils montrent les
différentes façons d'exprimer l'aspect progressif.
Le
locuteur a toujours le choix entre les différents mor-
phèmes verbaux. selon ce qu'il veut exprimer.
Il utili-
sera le mo~phème ~ si le procès est pr6senté dans son
déroulemen t
(dans le pas!?é comme dans le présen t)
Lü'
à quelque nuance près
; .!i.A..omaa / a maa si le procès
est envisagé dans son .déroulement futur,
Hio/imaa s'il
l'est, mais antérieur à un autr~'procès.
L'aspect achevé ou accompli.
Le procès accompli ou é.1chevé au moment de l'énon-
c~.ation est exprimé par .Cl. Tandis que !:f,lot.~ ou a .Cl
traduit l'aspect de l'accompli dans le futur, !}j.o.U. ex-
prime aussi un procès accompli avant un autre.


(1 , .
V01Cl
quelques exemples
:
Avec
t.l
N.i. .U.u Tbadal1, {lbogbo
Le.e
-<.taja
'oLt
W)!11
à
ville
toute maison vente c' est ils
'-.

".~
-224-
.u..
p0-
ba~~ubflt~t_ _
fermer çomplètement
(Yrohin Yoruba)
Toutes les maisons.de commerce ont été
fermées ~ Ibadan.
Bal;~a t[ Ha
t.(
~ ~ ~ - ~ ~ - ._---------_._._-_._~--~
..
Par ailleurs c'est gouvernement
oreJonncr
CI.
hU/lG
Of{l()
gue
nous
rédu ire
dans
arf]cn t marChélrl-
dise
Irlf.a
fi •
gue nous on acheter à
l'int6rieur
(Gboungboun)
Par ailleurs,
le gouvernement 9 ordonné
gue les tarifs douaniers soient réduits.
OR..du:.
.-{wq papa :U.
/zan
jab,-jada (uJ C.
nouvelle toi même
répandre
partout
-6ugb9 H
ay~
Rjln
9f~a'1
mi...
ra l1.l
. . j
toutefois joie. remplir coeur mon aujourd'hui
l1.l t a lI.{p e.
a
6<- a j ll'I.L
a/ra
Hia
parce gue nous
se revoir
corps
notre
(Irinkerindo ~inu Igbo Elegbeje)
On a beaucoup entendu parler de toi,
toute-
fois
je suis fort heureux aujourd'hui de te
revoir.
Plusieurs faits achevés peuvent être simultanés,
dans ce cas on rép~teti

-225-
.-'
" . "
': ..'.
o
La·rade
Ct Jl
cela faire longtemps
se lever
a ti ~o~ln
0
61 ti
se laver les dents
se lùver
(Eeg~~ AIare Lawuyi)
Lapade s'est l~vé depuis longtemps. Il
s'est déjà
lavé les dents et il (1 déj.f!_G~it
sa toilette .
• AW(JYl
qf.çpa .t;l
gua
11111
eux police
arrêter hommes
trois
arrêter
au sujet affaire cette
(Gboungboun)
La police a dêj~ arrêté trols personnes au
sujet de l'affaire.
Ces procès sont conçus comme achevés au moment
de l'énonciation.
Avec
yiati / a ti
Gbogbo
e.l!. a
..LYlIl
toute pensée ventre son c'est
que
avant
0/1
ta
de.
{aLi.
ajo
awç'1't y.Loti
patron son
arriver
du
voyage
eux
fwn
.i.{ e.
peindre maison
(Olowolaiyemo F. JEBODA)
.,..
".
Il pensait qu'avant le retour de son patron
ils auraient déjà peint la maison.

r4:~~~~~~~~~~~r.at~~f!}l~;::c~tH~:~1ili'~~~~
..~$.~~~;,.;;...~::;".iljJ·':::';~ .."~1<0~~~~":~~'~"';;''';~''':''''~.~
..i:·~,i<: ...:
-226-
Emi yioti
pa~i
gbogbo
moi
terminer
tous
travaux
mes

nf.a
.t 0
de
avant que vacances grandes
arriver
J'aurai terminé tous mes travaux avant les
grandes vacances.
9 ba
avant que terre se lever
nettoyer
9bogbo
ile
ati
6Q
awo
tout
maison
faire vaisselle
(Kekere Ekun A.
OLABIMTAM)
Avant le lever du jour, Alabi a déj~ nettoyé
la maison,
fait
la vaisselle.
Ces procès sont envisagés conune achevés à un
moment donné de l'avenir.
D'une part le procès est considéré dans sa durée,
d'autre part c'est l'action momentanée qui est envisagée
ou bien encore le procès est considéré in globo .
• L'aspect duratif moins caractérisé sur le plan formel
s'exprime par la répétition du verbe d'une part et ce
dernier suivi d'un adverbe à valeur durative:
V
+
V
+
('V)
V
+
adverbe

.1.'
-227-
a)
V
+
V
+
( 'v' )
----_._---
ja
--_._----_._------
eux
pays
d(~ux
se battrc sc battre
Iz;' WÇ'J'I
.ta
Via
cU.
9,'l.Ç-
avant que ils
devenir
amis
Les deux pays ':;..-"::_~:?-!1t longt~~~.:~ bé\\1::tt~
avant de devenir amis.
w~ r l 6 Ü ~
-6 .{._~ ~
,~,é,~ ~
eux
travailler
tfavailler
travailler
Ils ont travaillé pendant longtemps.
Moto
l'lll
voiture la tourner tourner
tourner

o
.ta
avant
de
elle
tomber
dans
l'eau
La voiture tourna lS'_I29.temps sur elle-mêmc
avant de tomber dans l'eau.
b)
V
+
adverbe
Quelquefois,
l'aspect duratif peut être exprimé
par le verbe simple suivi d'un adverbe ou d'une locution
adverbiale ayant une valeur durative
: ~;.~;. = longtemps;
6Url ;'gba gbq~Q
pendant longtemps,
etc . . .
~,
Qga
wa
mu,
61.111
patron notre fumer cigarette pendant
,
\\
9 b " ~ {I
1:: .i
0
.t 0
cU,
~ n.;' Li,
~ a
_ _ _ _.
- . 1
...
_
longtemps avant de il
celui
qui ne pas

-228-
mq
4-'
kaha
latl 19ba
l i
0
-1., ·l
fumer plus
depuis
qui i l
~ e. a (~..{, !/ r.. J., .<.
p e
l.Ji.g a ltIumt{
tl
pa
,: tl,(l1
- - - - - -
constater
que le fait de fumer
tuer gens
Notre patron fU~l'~y~-.!)dùnt l0..!::9.t~.r:!.Es avant
de cesser compl~tement depuis qu'il a cons-
taté gue le tabac tue.
. fA.c', nI.i. , o(0!Jbo
IIICl
M';
l' h' u
- - - - - - - - - -
chat
notre guetter souris longtemps
k,i.. (' ,f: a
6~ 1110
('.te.'- ~fL
il
avant
gue
atj::Faper
ceci
être
a I.J a
'1 ~ 11 jj:, 0 If. ..{, PC?
li 0
6~ fta n
fat..i..
habitude son
car
ne pas
aimer
de
mu c' hu H UOWlt
sauter pour rien
sans
attraper n'importe
,
quoi
.u, o ba
mu
gue i l
vouloir
attraper
Mimi,
notre chat guetta la souris pendant
longtemps avant de l'attraper,
c'est son
habitude car i l n'aime pas rater tout ce
gu ' i l a envie dl attraper.,
N..i..
J.g ha
ojo
J
moment
baptême
son
pluie pleuvoir
t..i..,t.i.
1<.0'
da
longtemps ne pas cesser
Pendant les cérémonies de son baptême il
plut pendant longtemps.

-229-
Ogb,.Il.i.09u.nbowa.ee.
;-gb<'. Il
ri
6u.n .{-f)/]a fJbÇJ.'r.Q
_ _ _ _ _ _ _ _ _--'-),a , C1.I_1.
,
r.-1onsieur
rester
pendant long-
temps
(1) a
Ka rllllTa
avant que i l venir aller
~
là où qUt::
yan
.·C
- - - - - - - - - - - - - - -
travail choisir
â
cela
1"lonsieur OGUNBOWALE resta pellOclllt lon(Jtcrnps à
Ibadan avant de s'instoller à
Kaduna oG iJ. ~
été affecté .
• L'aspect ponctuel
La forme
simple du verbe est une forme élastique.
S! elle se prête parfois ~ l'expression de l'accompli-
résultatif,
sa première fonction est d'indiquer l'aspect
ponctuel.
La forme simple appréhende en quelque sorte le
'procès de son début
jusgu'3 sa fin et il exprime de ce
fait une vision globale.
paria
quand
homme
cet
partir
je retourner
rie
.Lte, ma
pe
aWQn
a!la adugbu
arriver maison je rassembler
eux
gens du
quartier
tlL{.
j ç
- - - - - - - - - - -
mes rassembler
(Ogbojt
Ode ninu Igbo Irunmale)
' D. O. FAGUNWA
Après le départ de cet homme,
et lorsque je
revins chez moi,
je rassemblai les gens de
man quartier.
~
\\ ; .
. -'

, .
-230-
. Mo
IJOjU
,~ ..i..
ode,
ma
~,t
,'rA'
·C
pc.
t Cç
je regarder
dehors
je
et voir lui que l:er re
H
nlÇ

ma
dùfe
mL'
e. 'J ba
s'éclaircir aller je se lever je aller trouver
[~u-Q~aH n..i..
..i..IJa~a
~~
a
~..i..
jç pa e~o G~
- - - - _ . _ - - - - - - - - - - - - - - - -
à
chambre sa nous et décider corruncnt
'-" ç'
------~-----------------
-
nous
faire
aller
dire
à
- - - - - - - - - - - - - - -
quand
terre s'éclaircir
(Ireke Onibudo 0.0.
FAGUNWA)
Je regardai dehors et je constatai que le jour
se levait,
je me levai et j'allai trouver Ero
Okan dans sa chambre et nous décidâmes en-
semble conunent nous irions le dire à
Itanfo-
r i t i lorsqu'il fera
jour.
sans temps perdre
eux
invités prendre jambes
au cou
d..i..~
IH.
0
t.tee
dutto
ia.Ct
quelques-uns c'est
même
rester
pour
ba a rai~
ounj~
t,t
nb~
l'ld~~ m~
lui
ranger
nourriture
que
être
par
terre
(Gboungboun
1976)
Sans perdre de temps les invités E!.J.rent leurs
jambes à
leur cou.
I~,P'Y en a que quelques-
uns qui sont restés pou~ l'aider à ranger la
nourriture qui était par terre.

-231-
.r...
~/ 9ha~;_ ._~~__!_~__!:Y!LCI.iJJ:l-!~_~_:~t a ba .~~~~__
qUi)f!d
je ar,r-iver
je l-encontrer pêJr
hasard
1
Ogctl.:ç!
Yi
rlI fi,
o
._-------_._------
capitaine de
un
qui
i l
\\?1!U~ener
~i.
1lO ç' () (j~ 1j n AnJt .l c a
bateau comll1erce' aller
21
Ouest
(Robinson Crusac
l'Ede Yoruba)
LfJrsque
j'arrivai à
Londres,
Je
rencontrai pen:
hasard un capit~ine de bateau qui va cl' hùb:i.tuck
en /\\ .f. r i cI'J e .
Toutes ce s ac tian s
son t
conçue s cor1U11e des proce s-
sus uniques non répétées et en dehors de toute consid~­
ra tion de duré·e.
La form'e ·s.imple du verbe représente
l'évènement dans sa globalité.
Toutefois elle n'exclut
pas la durée, quitte a l'exprim~r par un moyen complé-
+-

men _.alre.
Cette opposition est moins nette,
si les mor-
phèmes .tÙl et la périphrase
b~".r.~.{ considèrent généra-
lement le début d'une actj.on gui va progresser,
les mor-
phèmes l i et
yioti sont polysémiques et dépendent du
contexte en ce sens qu'ils peuvent exprimer soit l'ac-
compli,
soit
le terminatif.
Examinons cette opp!Jsit.ion en détail.

-232-
,,-, ,
Les formants tin et la périphrase L~~~6i =
se
mettre à,
co~nenC8r ~, pr§fixês au verbe, marquent une
action gui est commencée ou gui débute,
l'accent éta.nt
mis sur le caract~re initial et momentané.
• ~'1 0
.U. YI.
tIIu/t cl
je
commencer ~ préparer pour
exmnen
(l,->e.wote.
,
d'entrée
J'ai commencé à préparer l'examen d'en tJ:-(;r;?
ge.
·1.9 b[1
eux
fermiers
couper bois dans
for~t
Les fermiers ~oupai~'nt du bois clans la forÊ~t..
Igbat.t ba.ha agbc:r
0
6.t
:tajA..
.toju. OJtUI1
Quand grand-père il
se réveiller
,
du son~eil
0
Jt.t
pe.
oju J.JanmQ
o
wo
il voir que
le ciel
être gris
il
regarder
,
,
-<.IÙYl
0
wo
a?w.YI
0
YI'{'
:
,
ici
il
regarder

il
dire
0)0
tiYl
Jt9
~
fza
a.69
Vous linge
rentrez
pluie
pleuvoir
Lorsque le grand-père se réveilla en sursaut,
i l c6nstata que le ciel était gris,
il regarda
à
droite et à gauche et il dit :
"RentreZ le linge,
il a commencé à pleuvoir".

:';::. ~':!:~ .
..! "- /"
-233-
~
1 (1
h.t
ct
.fn
(}Johan
- ,
.,
vous permettre que vous aller regarder
r:ux
Ç f 9p·:t
tJ.n
Uç·
.Le. e.
WÇI ri
wC!
pol iee
fouiller Il.a i :·30n
leur
Allons voir ce qui se passe,
la pollce a corn-
mencê ~ fouiller leur maison.
Avec b ~.tt ~.~.(.
,
o
.6UI1
tIIq
m.l
0
que.
tll·t
te.
i l
s'approcher
,
moi
i l
mettre
moi
sur
c. j -<'Il a
fi. ç.
a
·~.t
b ~tt ~.~ i
60
lQ
épaule
son
i l
et
s'envoler aller
(Ireke Onibudo 0.0.
FAGUNWA)
I l s" approcha de moi, me m.i. t
sur son épaule
et s'est mis à s'envoler.
ûhun
ti
()
tuba
<fUYl
/tH.
juto
chose gui i l par ailleurs toucher moi
trop
11-<-
pc.
e.~ h-<-n
ti
awç 11
ig-<-ttipa
l '
na
Ll da
- - - -
c'est gue
après
eux
bandit
ces
m.t
latta
ta n, wÇln bç;ttt;.6 .l fûgbe
ole.
moi
dévaliser
ils
crier au voleur
au voleur
sur
corps
leur
sur tête
comme
11
t.lYl
.6 a.e. Ç'
ils
fuyer
(Gboungboun
1976)
Ce qui m'a touché le plus, c'est que, après
m'avoir dévalisé,
ces bandits se sont mis a
crier "au voleur,
au voleur" conune ils s' en-
fuyaient.

-234-
,
B-i..
on-i..ba-ta ,U..
gbç
.u. ()
wi
balJ-i.. ,
nA.
comme
griot
entendre
dire cela c'est
,
0
b ~,'l.~~-i..

.t
rn~.6an
m~wa
i l
faire éloge
lui
neuf
dix
(Eegun Alare LAWUYI)
Lorsque le griot l'entendit
dire cela,
il
s'est mis à faire ses éloges
/ta
960960 eley-i.. ".tnu
a/ta
f1 ç ...
il
méditer
tout
ceci
dans
corps
son
(Aye Kooto Awoniyi)
Il s'est mis à méditer tout ceci ...
L'utilisation de .t-i.. et de !J.i.ot.i plus le verbe
dans certains ~ontextes, peut at~irer l'attention vers
le point final du procès,
c'est-à-dire exprimer l'aspect
terminatif qu'assure également le verbe simple accompagné
d'un adverbe à valeur terminative,
par exemple .tan
complètement.
Avec
.t-i..
N.i.gba IJ-i..
f'!.t
Ajani· .to
wa
gba
pr.
maintenant c'est
comprendre
que
, ,
.f..oo.t~
n-i..
A.6ak~ -tJ..
gbagbe. OUf'!
en vérité
c'est
oublier
lui
(0 le ku
A.
ISOLA)
c'est maintenant que Ajani a compris qu'effecti-
vement Asake l'a oublié.
j l

-235-
awol'I
.
11(1
- - - - - - - - - - - - -
on
cueillir
eux
orange
les
On a déj5 cueilli les oranges.
Il t1
;(:J..
enfant
le
trouver
maman
sa
L'enfant a déjà
tr-ouvé sa maman.
Avec
y.i..o-t.<-
ta. l't
ils
se préparer
permettre que
nous
vite
aller
Ils 'se seront déja pr6parés,
partons vite.
. {li ~! Il IJ.{ û,ci..
1< Ç' C. Q.
ttl';lf'l
-ta.n
ils
construire maison leur complètement
1 .
.2,f_
, /0
pada de.
vous
avant gue
revenir
Ils auront déj5 fini de construire leur maison
avant que vous ne reveniez.
cl
V
+
-tal1
N-i'9 baLi..
WQH
j\\,-UH
t.a.I1,
quand
ils
manger
ils
laver assiette
wÇJn
6ç'
~ ,dJt
ils
laver
cuillère

le ku
1\\.
ISOLi\\l
... / ...

.
"
-236-
... 1 ...
Lorsqu'ils finirent de manger,
ils firent la
vaisselle.
,
Nigbati
ilja.
agba.
pa.
air; tan,
a
lorsque
mère grand
faire
conte
elle
,
,
ki
gbog60
wa.,
a
dide,
a
k (( ,'li
saluer
tout
nous elle se lever elle se diri-
ger
à
chemin
chambre
sa
Lorsque la grand'mère finit le conte, elle nous
dit bonsoir, elle se leva et prit la direction
de sa chambre.
Tous ces procès sont présentés comme parvenus à
leur terme.
L'aspect résultatif
al
La préfixation du formant ti au verbe se
prête à plusieurs interprétations. En effet, mis à part
l'accompli et le terminatif, ti peu't aussi exprimer,
lorsqu'il est préfixé au verbe,
l'aspect résultatif.
Dans ce cas le rôle du contexte est déterminant
Mo Li.
I~urr
a
-6e
emi
je
manger
tu
faire
moi
ne pas pouvoir
j~
nka.nka.n.
m~,'
manger
quelque chose cie plus
:~§
.)~~
J'ai mangé, merci,
je ne peux plus rien manger.
" ';7::~5
"~J-~

-237-
Mo
Li..
f.: () (AI t~
.':, .t.
W';!f'l
:je
éCl: ire
à
eux
.Je
Ü~tll" él.\\ écr.:Lt.
Il s'agit ici, d~ns les deux cas, des proc~s ac-
co!nplis iilais durant dans l.(~urs effets et leurs consé-
guences.
hl
L'aspect r§sultatif peut aussi être exprimé
par la forme simple du verbe
,
. LaOJcÜl
Q~' ç-
l.i.-
a
lu; Ja
11.-<'
WO!'l
-------------
entre
semaine
elle
passer
c'est
ils
.6-t.t1
olw
o.e.ILlih"d (Hl .t.t. Iba.da.n. OfJa. (Jyetur!dc
c§l~brer obs~ques
(Gboull!Jboun)
Les obsèques d'Olubadan d'Ibadan,
le Roi Oye-
tundc, ont €té
célébrées au cours de la semaine
dernière.
(·\\Jet rI
ils
rég 1er
di f féreridls
leurs
ventre
mon
dUI1
ÎJ1LtJq
être agréable
beaucoup
j
Ils ont réglé leurs aifférends,
j'en suis fort
content.
Dans ces différents procès,
l'accent est mis sur
les résultats et non sur l'aspect momentané du 'début de
l'action.

tMii;~~~kill'i~i:~~~~~~'W.ll:!~~i1'(;)$l,W;;l.t.~4'i~~~i('iff(~1f.~'~>1'.Y'r.8;f41li\\;~?'fi;~;c;fI~1(j-'J;i<J{~~?;';;M~~~~kk"",Ci/d'l."';1"d~·.:.,,,t;.,,_v:'" '" _"'d",,,_ - .,. ",·.",,,,,,:~;:r.>'<i',~
~:~~~-:: :~',:..
/;t.'.' h.'
l;,: .'
-238-
!~~~p'e~J:.....!~!.l!::d:!::yatJ.f qut se ramène r-::n sorte ·:~u
continuatif exprime une action qui se produit habituel-
lement.
La
langue dispose de plusieurs morph~mes (~ :
muan ; Q" maa ; a ;
yio) pour l'exprimer.
En général, !! ' EL~,lan. ' a met/À 'et ~ ont la m~"\\me
va leur sous réserve que la valejll'r aspective de ~ salt
liée A un passé l6g~rement plus reculé. En re~anche,.
"
".
l ' E~mploi de yJa comporte une nuance différert t le lIe fort
"
sensible puisqu'il exprime des actions habituelles qui
'.
se suivent dans un ordre chrono)ogique.
Avec
YI.
Le formant ~ préfixé au verbe peut constituer
une combinaison servant â exprimer l'habituatif
:
a)
i l peut s'agir d'une habitude ayant lieu tous
les jours ou tr~ss6uvent
I\\gogo
mr..je.
a 11)
-l'_Ir
J.>i..
m\\-'/q
YL-t
et
nj C?u.Yl.
heure
sept
soir
à
huit
c'est nous manger
a.e~
,'li
-<-R.e.
wa.
soir
à
maison
notre
Nous rrenons d'habitude le repas du soir chez
nous entre 19 h et 20 h
1
19 0
çJ.:i..
mçJt.tl1
l1i
0
n mu.
bouteille boisson
quatre
c'est
il
boire
f..oiç
ago.e.o
-6 -[g a
fWn
"-i
.{,
9 ba
par jour
paquet
cigarettes
un
ne pas
faire
a J t:(
me_r[
,tÇJWQ
Ile
(Olowolaiyemo F.
JEBODA)
jouI:"
deuy.
chez. lui
.. "/ ...

-239-
... / ...
Il J2!:eneJ:. quatre bouteilles de vin et il fini.t
un paquet de cigarettes par jour.
. T-<' a 1Ja. -t-<. J~!J1'l .tal'l •û
de.de.
ag 0 9 ()
nT~. ,.\\ (!-!!
nous
manger
c'est
vers
heure
neuf
H·C
ba.~a 0D bi/.
VI.
pae. c;
fJun
wa
_._---
c'est
grand-p~re
faire des contes
c'l
nous
c'est après le repas du soir aux environs de
21
h que le gr~nd-père nous fait des contes.
. So.ta rI..{.
Sa.f.u,
ç' nlçr
J li- b-<'Jt.i..f.u E.te.j.Lgbo
~ ~fÙl
f .Us
vous
Jr.~
.C-' ~'

ri.
.f. V
t.:.> '
o Iz 0
ct".
et lui
vous ensemble
aller
à
champ
voleut-
(Idamu Paadi Minkailu)
FALETI
c'est Salu ! Sala,
fils de Jublrilu Elejlgbo,
c'est avec lui que vous allez souvent voler.
b)
ou d'une habitude appartenant ~ un passé re-
culé, ayant cessé depuis longtemps et dont on rappelle
le souvenir
1 ya a 9 ba.
ri.
j 0 I~ 0 .6 .i.
11-t.
à
de son vivant
c'est ici que la grand'mère s'asseyait de son
vivant.

-240-
O",,:!
. N-<. -<.gba ta-l.ta,i ,ib,i fj.l
l'lA.
a
~l
-6Ù1
a Izu
autrefois
ici
c'est on
enterrer corps
aw~' n
Qba
wa
~-<..
eux
Rois
nos
Autrefois c'est ici que l'on enterrait nos Rois.
. :1 '.
A
11
6,i
çwC(
/<, C(
a.lta
wa
on
accrocher
main
corps
notre
dans main
a
marcher
m~me
chose
c'est
on
manger
vête-
ment
lzalHla
n-t
a
n wo ,
o !Ltl'l
'~anl'la
mêche
c'est
on
porter
cure-dents
même
Yl-t
a.
n
!UU1
c'est
on
manger
(Ireke Onibudo D.O.
FAGUNWA)
,,'
On marchait la main dans la main, on mangeait
"
la même chose,
on portait les mêmes vêtements,
on utilisait le même cure-dents.
,.l_,.

",;.:.,'"
Qna
o J u.
om,i
n..L
,a
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.tr
~;,
ERo
,,'
chemin yeux eau c'est on prendre aller
à
Lagos
"
,
"
,; \\. ,
' , '
~;,
a
:ta
(I . '
wa ~e
Qn.a
mo:to
AjafJe-
E~a
on
avant
que
faire
chemin
véhicule
On se rendait à Eko en bateau avant la cons-
truction de la route Ajase-Eko.
c)
Il peut s'agir aussi d'une habitude ayant
lieu quelquefois :
)i,

~~~~~~~~~fJ~\\~~~~'~tii:~[~~iiJij;;;:;i!"'i~;;Û!iM0::'iJl,;;r,.;Z";I\\h1i
~~';{'~ill,;;"':);';:'v"".,.,;...,,,..,,, .. '" ..
~)~):~: ,:.~: .~.
'. :
·1
.';:
-241-
,:'
(1.'
A
.fi..
pe.
f ~. r,. hç' ç' /?a/1
---------~-~.-._._------_._---_._----------~~-_.-
d'autre
part
de te.mps en t(~rnps
i l
fuir
(.{/O ,'[(ln
e C, !FUI
voir
revenan t
(Kekere Ekun A.
OLABIMTAN)
D'autre part,
i l fuit de temps en temps
(la
maison)
pour aller voir les revenants.
d)
Le formant "l't"
e q t par foi s renforcé par
habituellement, d'habitude.
oe'l
!.la ba
15 (j )
d'habitude
aller
Olu a l'habitude d'y aller .
ù.ttt:tu
11
.~ alH'_
mu
VI·t
,LJLV f~
froid d'habitude faire
à
soir
froid
Il fait souvent froid le soir
l '
1
offa
'li?, ,
o'tu
E'
o
11
.6aOa
nuit
c'est i l d'habitude se, promener
Quant à l'agouti, i l se promène d' habitude la
nuit.
.6aba
JO
eux
revenant
d'habitude
danser
à
le dimanche
Les revenants dansent d'habitude le dimanche.
(56)
Saba
peut
avoiJL une di...6tJLibutian 6acultatlve,
if appaltaLt /.10;',;(. c/c,ual1.t /I!~",
I.,oi..-t eH.t.'te C\\:.
deJLnieJL e~ le veJLbe.

, """-.~
'''''.'
. ,\\
'. ":',
'~
:
\\
,1
A.vec
.Inaan
Le formant mao.11 constJ.tlJe le marqueur ci' asp(~ct
.\\
.
habituatlf par excellence, aussi a-t-il moins besoin du
contexte que ses variantes qui sont plus attachées aux
'"
.'
,
context~es.
Toutefois,
i l est parfois renforcé par
~aba
bIen qu'il puisse ~ lui seul remplir sa valeur d'habi-
"r
tuatif.
a)
Il peut s'agir d'une action qui s'est rêp§tée
plusieurs fois dan~ le passé et qui se r6p~tera encore :
1
Pallc1J...
i '
0
~/.
6LW
n1·l
Ca,~ ~.
r (' I~.<-
père
c'est
i l
donner moi permission
que
maal1
wa
ka~an
e. 'j. ~ 1< 0 0 han
.
"
venir cueillir orange
de temps en temps
IÜ.nu.
qgba
Oltl'!.
dans
cour
~ lui
(Idaamu Paadi Minkailu)
1\\ •
FI,LET l
c'est le P~re qui m'a donné la permission de
venir cueillir de tem~s en temps des oranges
dans sa cour.
1
0
YI1q
.{.we
~ugbçn
wa
il connaître papier
mais
quelque chose
1
ba
:t.Üa
wa
j ç.,
0
maan
na
en-<-Ija.n J u.
gâter maître notre
il
battre gens
trop
Notre maître est doué. Mais il a un défaut, il
bat trop
(les gens) .

•• '~,. +
-243-
dUhO
--------------------------
travail père
ne pas s'arr'êter
5
q 1lelque
pari:.
1
o
metaf1
gbe.
e
C.ç'
i l
emporter lui aller
à
voyage.
(Ayanmo A.
DLABIMT~N)
Le p~re d'Dlu ne
travaille pas sur place.
Il
\\ -
se déplace souvent d'une ville à
l'autre .
....
f'a maan
nrtn
eux
fenune
c'est
donner
statuettes
.t'omu_
nia
oaa
j.t
lait
afin qus propriétaire ne pas
se réveil-
ler
c'est les femJnes qui alla.itent d'habil.:_ude les
statuettes afin que les propriétaires de la
maison ne se réveillent pas.
,
.
--,
9,'[ ~
~g bçn
nLt
Yl-<-
0
maal1
wa
~A.
-<-{e.
\\. \\ ; "
ami grand frère mon c'est il
venir
à
maison
wa
.t a j 0' of u mq
notre tous les jours
. ;;
(Jai yeola
AKINLOLA)
{I . '
C'est l'ami de mon gran~ frère,
il vient chez
nous tous les
jours.
b)
Pour exprimer une action dont nous voulons la
réalisation tous les jours
- - - - - - - - - - - - - - - - -
Maitre
dire que ii
... / ...

-244-
... 1 ...
9 own.6 an d .6 ho e..6
ma
c'est je vouloir que vous
maan
tva
.6i
ibi Hi w~n ig bati
mo
porter venir
à
ici
tant que
je
ba .6.i.. j~
"ga
ni
i.te. e.Q~
IJ-<-
être chef
à
école
cette
L,,'
, .:,'
.. ', .
(Gboungboun)
"',,'i"
(1. •
Le maitre nous disait:
"Chemise, pantalon,
veste, robe et chaussures; c'est ce que je
veux que vous portiez souvent pour venir à
l'école tant que je serai le chef dans cette
école" .
c)
Maan
peut être renforcé par des locutions
adverbiales -telles opo.topo
igba = très souvent
f' .
)fI
9r".tQpç· ig ba.6i
ni
awçn mittan maan
pe.
\\"r
très souvent
et
c'est
d'autres
appeler
e.
wç inu
ite.
R. 1 ati
gba
~6e.
or
lui
à
maison
afin de
prendre
verre
~mu
Qal1
.6 ' atta
vin de palme
un
dans corps
,.1,
(Ayê Kooto Àwoniyi)
D'autres l'invitent très souvent pour prendre
un v~rte de vin de palme
aW~n
ilu
me.je.ji maan
JU
",-:
souvent
c'est
eux
pays
deux
."
lancer
bombu.6i
atta
w~n
nitotti
e.de. aiye.de.
bombe
à
eux-mêmes
à
cause malentendu
... / ...

-245-
. ~ ';:'
,..
i;" ",
... / ...
Le s de u >: [hl ys s e egm_~l~Ej.l e]."0:__5 o~:!y:~:.!:!_t: à C ëlY: E; e CI e
leurs malentendus.
--._~---_.. _-----------_._------_._-_.-----
souvent
c'est gens
se créer di.fEéren-
tes
vrb..a.n
.igbçfJirr wo
._---------_.-----
choses
~ eux-mêmes
tête sans penser
consé-
quences
(Koseegbe
A.
ISOLA)
Souvent les gens se créent des ennuis sans
prévoir les conséquences.
d)
Mao_rt peut être mis en relief par
Mtua
d'habitude.
t
oiolt-i -iie_
1
si
on
vouloir
fair~ baptême
chef de famille
(}!t 11. b. 0
çmç
naa
c'est il
donner
Prénom enfant cet
(Asa Ibile Yoruba)
(Moeurs et coutumes Yoruba)
Aubapt~me, c'est le chef de famille qui donne
d'habitude le prénom au nouveau-né.
,
1
Lootç
(lia
It~
rnaan
.6aba
en vérité rêves ses
être vrais
(Ayanmo A.
OLABIMTAN)
En vérité,
ses rêves ~ont souvent vrais.

~_ _~~~~~~~1~~~ill~~~~'A~~~JlÙi.%~1li~j~,,~:$1~~~~"tJ;;:;1îi;"
~j}~;.'h.!;j;W[,;~~~J,:;~:~~·,~:M~~~,·':- \\
'r'~,)c::tf"~" "
:t..i,!~ ",
- 2 4 6 -
. 1."\\
_ _ _ _ _ _ _ _ •
0
" _


_
, '-;,-
argent feu que ils
payer
par mois
ne pas
ke~e
nita~i
wçn maan
6aba
tan
être petit parce que l~5
allumer
.i_ 11. a
Iw.f. c.,
,;:, .
feu indéfiniment
Les frais ô'léectricité qu'ils paient sont
considérables parce qu'ils laissent souvent
la lampe allumée.
i- ",
Avec
Il
mail
.
;1
a)
Le formant a. maa. peut. indiquer une action gui
s'est répétée dans le passé et dont on évoque le souven1r.
l ya.. mi a ma.a.
.6 ç
61.U1
mi
0 ('lU 11
Lt
0
Yç-
mère ma
dire
moi

qui i l convenir
1
.
R_a.:t,é.
.6 e.
n.ù'lU
iie
91lp
enJ.. .a.tJ..
Iwyç.
de
faire dans maison marI a soi et ne pas
convenir
Ma mère me disait souvent ce qu'il convenait
'!I

de faire et de ne pa~'faire dans un ménage.
,:':'
Baba
ml
a maa. wo /je
bJ..
J..g ba.
t-i.n f. q
.',
Père mon
voir conune temps
aller
(L'Ojo Ojo un DELANO)
Mon père avait l'habitude de voir le temps passé.
b)
Il peut .indiquer unej ~abitude ayant ,lieu à des
occasions précises
,.
:~,:
! .~
'.
'I~:
, ,:"7;.
,..,

-247-
'"." . ~
. N,t aJ~'U~o wo
H.l
awqn
YO!tlLba
f1
fa
aô ~,
~b.l ?
,'" .
:'
temps
c'est eux
yoruba utiliser
, .
-
ûlql1 (l rnŒa
.(.0
l'l.i.
A..gba.t.i.
ft
ba ~ "
!:J l J!.. C!_
"1
- - - _ . _ - - - ~ -
ils
utiliser
guand
on
vouloir ina1l9 u -
,,-
tel:"
ba yo
l'l,tl1LL
{Ç!Ü.ll
quand
gens
échapper dans accident après
060
6i6e
nigbati ~n;yan
11
deuil le fait de faire
quand
aller
tab.i. ti
0
ti
Mç~a
de
on
11
Mecque
arriver
. \\ '
,"
.En quelles occasions )(tes Yoruba ut.ilisent l'aso
ebi ?
-
Ils l'utilisent ~ l'occasion de l'inauguration
d'u~e maison, lorsqu'on a échappé ~ un accident,
après le deuil d'un d~funt, au départ ou au
retour de La Mecque.
B.i.
awçn.t' 0
6'e.danwo
ba jade
tan gbog60
quand eux qui faire examen
sortir
tous
won a ~oju koko, I1WOI1 a maa 6i
o~i
ki
ils renfrogner
ils
se saluer de la
a~a
won
(0 le ku
A.
ISOLA)
tête
Après être sortis de la salle d'examen, tous
les candidats, la mine renfrognée,
se saluent
habituellement de la tête.
'.. ;

~~~~~'~~"1!/~i:?~#f;1'~jli~!i1~.i;:~1f;t"-7i:~~'''Sbl'~'!';IIA\\5~:ï>c:~~.:,.. '~_ ,~:.~~~,.
IiITF!\\
-248-
",
" ; . '
-';:,_1'
c)
Il peut aussi marquer des actions se répétant
r
très souvent :
Baba Sala a ma-a da
~)LÜt
pa'Yli
ItÙ1U
Baba Sala
faire
rire
yens
dans
iwa
'tJtç
ati
if., e.
Jt~
, " ; '
1
comportement
parole
geste
ses
(Akomolede Yoruba)
Baba Sala vous fait souvent rire par sa façon
de parler et d'agir.
Ile.
~kç
ti
Kayode. ati aWç'1t
çJtç
Jtç
maison éducation que
et
eux
amis
ses
Itlq
jiYl.
dir.
6i
abule.
w9 n
iJtin
aller être loin un peu de village leur marche
çgult
i6~JU
ni
6ugbçlt
i.!tilt
naa
a mcta 9 ba.
vingt minutes c'est
mais marche
la
pren-
dre
,'1,
aW91t
omode.
wo It yi...
JU
ogb9 n
i6~ju lç bi Itwçn
",1'
., '
eux
enfants
ces
plus
30
minutes
ils
ba
"
Itb~ HIa
6i
ab u.e. e.
lati
ile.
~k~
'.
retourner
à
village
de
maison
éducation
, ,. .
,',
J.
(Akomolede Yoruba)
L'école que Kayode et ses amis fréquentent est
un peu loin de leur village
: i l y a vingt mi-
nutes de marche, mais ces enfants mettent sou-
vent plus de trente m~nutes lorsqu'ils retour-
nent chez eux.
": ,
. . ::.~
~, 1

~:"""O>h,,"""~_'~~''''''
"~~?:~f;'i"":' .
qm9rle
a rnaa
61 e~up~ ~i~e---
s'amuser
eux
enfants
sable
, <>..
a. maa. hu.Yl
ni..
aRC l, 0
e..ft e.
tlssu panier penda.nt
temps
jeux
leurs
~\\ "
:
(.I.I~ YI
a mlIa.
d~
,t(J Iz. u.l e
.faLi.
pa
~Ja
. 1' .'
-------
J.15
afin de prendre poisson
to.i)-i.
k 0 rr (~ 0
u) çH a 111 a a
(21;
tab-i.
- - - - - - -
ou grenouille ils
construire maison
ou
,~.,
.
~~up~
mç ohunkohun
ils fabriquer
sable
n'importe quoi
(Akomolede Yoruba)
Les enfants s'amusent souvent avec du sable,
l,',~,:'.
_tis~ent le panier, ten~e!:lt des pièges aux
poissons et aux grenouilles, construise!.1":'~
des maisons ou fabriguent n'importe quoi avec
du sable.
cl)
Les.actions peuvent être contemporaines au
présent ou au passé
:
• N-i. -i.gba m-i.~an, W9" II maa
du.Jto
parfois
ils
attendre afin de
J.>-tJle
d.(e
k-i.·
agogo
s'àmuéer un peu avant
heure
maison éducati6n
,to'
-tu.
que
sonner
Parfois ils a":..t:-endent pour s' amUf;er un peu avant
que l'heure de l'école ne·sonne.
..'

..__.__...........
...
,
~._--------,---_._--_
,._----~~._-
parfo.Ls
ne pas acheter viande
11J..;(~[J,~. Lp e.
ctll\\O Il
a. marI
il .f 0 lU!.
--------_._----_ .
parce que
eux
chas~eurs
donner lui
1
(Kekere Ekun A. OLABIMTAN)
1
!
1
Parfois même,
11 n'achetait pas de viande
parce que les chas~eurs lui en ~l-c:!lna.i:.~_~..!:.
r...vec
a
. ;~
Le formant "a" s'adapte mieux aux procès qui.
' \\
1
se sont répétés dans un passé~.reculé.
Ba.ba
ml
a.

pa.t a.,
a. (!J'Y
,~o kola
._---
Père mon
porter caleçon
pantalon
a
gbe.
ag bO.da. ç.ttt
.te.
e.
mettre
boubou
sur lui
(L'ojo ojo oun DELANO)
Mon père portait un caleçon, un pantalon et
met.tait un grand batbou etu là-dessus.
Ils prenaient plusieurs femmes et en Erenaient
pour leurs fils.
0·9 bç.
a
J ~
autrefois
eux
fermiers man'Jsr; ignanH:'!
1j:L J.8(~
... 1. , .

~_i~'~~~":'::~~".""-~'
!~~~~~~\\ :::.-=: .
."; ).;' .'~
,\\!. /;;~.: ~
':.'.... ,.
~.'
11{
(,{J~' 11. a
if)

J
le matin
ils
manger
à midi
ils
mélnger
le soir
Autrefo1s, lesferml;rs mangeaient de l'iqname
pil~e le matin, ~ midi et le soir.
wa
pU.p9,
1015
eux
Rois
nos' être dur beaucoup autre-
fols
wçm a
mu
oktolJÜ.11 (1ti o b.tl1h,tYl ti
ohtt .twa.
ils
arrêter
homme
et
femme qui
commettre
:. ::.
.,
a.g b e.Jr.e.•
WÇI1
a ~i
~ UI1
WÇI1
Yl,t
.Ù!C{
--_...-.
l'adultère
ils
brûler
ils dans feu
Autrefois les lois de nos Rois étaient sé-
vères,
l'hom.'lle et la femme qui avaient commis
l'adultère étaient arr~tés et brûlés vifs.
Avec
y.lo
Lorsque yio exprime l'aspect habituatif, on a
affaire aux procès qui se succèdent dans un ordre chrono-
logique, ce qui le différencie de ses variantes a ,
11
,
maal1
,
a maa qui n'ont pas ce trait particulier.
Ti
0
ba
t i
j-<.
gba,
yio
ki
i l
dès que
se réveiller
dire bonjour
awo 11
0 b.{
!I.e, y.tO
hO!tin,
eux
parents ses
se brosser les dents,
y{o
yin Jfun,
yio
mu
prendre sa douche,
manger
emmener
... / ...

~~~~~~~.!.~~~~~~~~~~~@~YL{ii.~!~{(~i:fu1~~"!?J~~;i':4~hi2:~-:-i:r::'~c·"~~,:;;:,;:;l,,;;~n.~i~~~~··,,,,,,,~,:~.
(tr':"·'
~" ",
-252-
.... 1...
awql1
abu/to
Jr.~
"r;
/.);.
-Lte.
~k9
..
eux petits frères ses aller
à
maison éduca-
tion
k{ ou.n
l1a
:ta
wa.
if(
/.){
-tb{ 6e.
.t{,1t~
lui
même avant que aller
à
service
son
pa.a.pa.a.
même
Dès qu'il se lève le matin, il dit bonjour:
â
ses parents, i l se brosse les dents,
i l
prend sa douche,
i l mange,
i l emmène ses
petits frères â l'école, après quoi il va
lui-même au service .
.i
Lajo
k~je , Afa~oko y{o pa
mafu.
jour septième
tuer viande boeuf
y{o -6,{. :tUI1
p~.6e. OUl1je.,
6uI1 gbogbo awol1
et
inviter â dîner
tous
eUK
omo
at{
alta
.Ltu
Og bomO-6 0 9 bog bo e.11{a
enfants
et
gens
pays
tous
gens
y.<o
je.
I1WOI1 y{o
6;.
mu
manger
ils
et boire
(Gboungboun)
Le septième jour, Alasoko tue un boeuf,
invite
â dîner tous les enfants et tous les habitants
de la ville d'Ogbomoso,
ils mangent et ils
boivent.
Won y{o y{po
o-6e fe. me.je.
l1{gba.ti won ba pa~{
ils
tourner
sept fois
quand
ils
termi-
ner

• • /



': '~_.:t.
1.
~

~~~-W~_~~~~~~li~it~il'-:iç1&';1i't~~tkj;'"iN~~?..i;I;~ib!i;~~~ff,'~'j,~4,",~~*,,_~'~: ,.',~
(~~,~:- .
-253-
... ; ...
ta
J(I
-----------_...__._---
-----_.-....__.-
culte
tous
eux
reine
pade.
Oba Ata6oko tenu
ana.
Ala6oho yio
rencontrer Roi
à
la.porte
6un
wcn ni ebu~
owo.
won
yio 6e adu~a
--_._---------_._--
donner à eux
argent elles
prier
6tU1
Obc!' Afal.Joko
baluHlI1a
pour
de la même façon
(Gboungl::>ol.1ll )
Ils tournent,autour d'Ose sept fois, après
le culte d'Ifa,
toutes les reines vont ac-
cueillir, en dansant,
le Roi Alakoso à la
porte. Alakoso leu~ donne de l'argent.
Et elles Erien! pour lui.
Statistiquement, lorsqu'on
a affaire à l'aspect
habituatif,
la forme en maan est plus fréquente que les
formes en » , a maa.
Tout dépend aussi du style de l'au-
teur qui peut préf~rer l'emploi de ~l ou de ~la~ à
celu.i de maan.
En revanche la forme en a sera utilisée lors-
' -
qu'on a affaire à un passé reculé.
La forme en ~.lO, par opposition aux précédentes
est réservée pour les actions qui se suivent d~ns un
ordre chronologique.
j,

-254-
L'it6rativitê ou la rêpêtition d'un procès ~
dGS intervalles r€guliers
s'exprime, en Yoruba,
par
le form;Jnt 11.
il. •
-1-
Ni.
oJI'(
ilzomç
m.{.,
àdug b 0
dabi.
j our baptême mon quartier mon res5elnblf~r
pja
meta
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marché
trois
crier
crier
L.
h ' .
/~ a. r<-a/ta.
.cO J ~
kA.
a
ne pas permettre que on. entendre
eux
a.t(7pa..ta.
6~5'
d i
e.niyan le.t ~'-
joueurs d'apala faillir assourdir
gens
(Olowolaiyemo F.
JEBODA)
Le jour de mon bapt~me, mon quartier €tail
fort bruyant, on 1.:-H1a 1!. le bembe
(tam tam)
on jouait le gangan
(tamtam)
;
le sa}cara et
l'apala faisaient un bruit infernal.
-1-
(V 0 n
Y!
Iw {< Q,
ils
tousser ils vomir ils crier
douleur
Ils toussaient,
ils vomissaient, et ils
criaient de douleur.
-1-
IHg b aku.g b a
.ti
a~a.ju.
~gb~ n ~ç'u(
aW9H
toutes les fois que leader parti parler eux
e.11A.a. nlz.i.gbe. .. wqn
1<.0'
~.i.
j ~
-0 ç,'T.p
!jens
crier ils
ne
pas permettre qu'il par-
... 1 ...
ler

~~~~~~~!2ml~Ulk~'tli'4t~i;j&ti');~t~:'~;;~(1i~rt)~~'~~-;;'~~_2~~~1;~.'fii,;~,.,~"~~j',~;';~,~~\\",~~.:;..~;,:""\\;:;;"o';,,,x~:.-i~......,,.. ;,~,
-' .....,;. .
.,',
-255-
... / ...
Toutes les fois que le leader du parti par-
lait,
les gens criaient et l'empêchaient de
parler.
+ Nig ba./wg ba
ti
a
ba
de.
ma
njade.
gba
toutes les fois que i l arriver je
sortir par
aju
6e.Jte..6e.
yeux fenêt.re
Quand il arrivait,
je sortais par une fenêtre.
L'aspect habituatif-terminatif désigne une ac-
tion qui s'étant répétée dans le passé, a pris fin et
a cessé d'exister au moment de l'énonciation.
Formules :
tima-an
+
V
a ti maa + V
tin + V + adve.Jtbe.
Valeur.
L'utilisation des formants timaan, a ti maa plus
le verbe d'une part, et tin plus le verbe accompagné
d'un adverbe
d'autre part, signifie que l'action habi-
tuelle est considérée dans son achèvement.
La présence ici de ti _Çl'une part, et de maart
d'autre part dans ti ma art ; celle de ti d'une part et •
celle de a maa d'autre part dans a ti ma.a. conf irme ces
deux nuances distinctes grâce ~ la richesse de la langue.
.,.:,~
_ ~. J.:

-256-
Avec timaan
"
:
+
Ibe.
n.<-
awqn mejeji ~.{. . t.{.maal1
pade. iojç
",-,
la c'est
eux
deux
se rencontrer
.
m~6an
mç.6an
oj9
98/l
tous les neuf
jours,
jour marché
(Kekere Ekun üLABIM'l'AN)
C'est là qué les deux se rencontraient tous
.;.,
les neuf jours,
jour de marché.
+
Mo timaal1
9 bç'
,lit 0 hin
ni
pa
iJtu •
apprendre
nouvelle au sujet sorte
bLLbU!LU
barji
atrocité
(Itan Robinson Crusoe
l'Ede Yoruba)
J'étais au courant de ces atrocités.
""
Le formant timaal1 peut être renforcé par l'ad-
verbe tete. = auparavant, pour bien marquer que l'action
habituelle a cessé.
Oh u. YI.
t-i.
0
wa.
nib~
n-t.
pe
Mûn 'wnte
a
qul i l
être

c'est que
tima.an -69
.t~tç,.
pe.
oun
ni
oun
dire auparavant que lui c'est lui
)II
1J.{.0
6"
~m9
na
épouser enfant le
(Efunselan Aniwura A.ISOLA)
Et il lui rappelait ~espropos qu'il tenait
d'habitude avec lui au sujet du mariage.

~~~~~W• .!WS~{~iiit~~~1tX~~*t~!~~V'\\:rb~':\\~J~~;·):~~'~~~t.;~::<:~:~M~,-:·~;~;·,,·.~zk·.·';;"l.~.db;;<l1ï'i~-;;, '.' .',
i~î~;,:, .:.
.
-257-
Avec a ti maa : un peu plus rare dans la langue,
jour le même rôle que
t-i.maq.lt qui est plus uti.lisé.
- Awçn
çmçde
na
a ~i maan ba
a~a
wpn
6e
eux
enfant les
eux-mêmes
kJ..
wçn
ta
wa
.fa
' .
'.
jouer ensemble
ils
avantage
se
brouiller
Les deux enfants jouaient ensemble avant
qu'ils ne se brouillent.
-i.bi
ni
a .t-i. mil

çlfz 9 Ibadan l'li WÇI1
!II
;; .1
ici
c'est
prendre bus
ils
to
wa

di
-i.le
~w911
avant que
transformer
maison d'arrêt
c'est ici que nous ~renions le bus d'Ibadan
aVant qu'il ne soit transformé en maison
d'arrêt.
- Awçn
ole
a ti maa
1J9
wa
l~nu
ni de.de
eux
voleurs
nous
embêter
vers
agogo
m~6an
al ~ , -6ugbçl1
lati
igba
ti
heure
neuf
soir
mais
depuis
que
ina ti
de
adugba
wa ,
a
kJ
feu
arriver
quartier
notre
nous
ne pas
Iti
wçn

voir
ils
plus
Les bandits nous embêtaient aux environs de
21 h, mais depuis que le quartier est illu-
miné,
ils ne viennent plus.
::.

-258-' 1
La langue possède, à côté de t~maan et a t~ maa
un autre moyen pour indiquer l'habituatif-terminatif. En
effet, on se sert du formant t~n accompagné de l'adverbe
~~ = auparavant, qui insiste sur le caractère terminatif
de l'action habituelle:
Awqn
agb~
~tu
Aja~a t~n gb~n
1201'(.0
eux
fermiers
ville
cultiver cacao
owu
~~
~ugbon n~an
onj<;-
coton
auparavant mais
chose nourriture
pata~~
wqn
n"gb~n
important
c'est
ils
cultiver
maintenant
gbaguda,
agbado,
<;wa ,
Q6att
at~
manioc
igname mais
haricot
orange
etc
b<;-"b~~ i9
etc
etc ...
Les fermiers d'Ajara cultivaient le cacao,
le coton, mais actuellement ils s'intéres-
sent aux cultures vivrières
manioc,
igname,
mais, haricot, orange, etc ... etc ...
A~a~un~;.n ye.n t~n mu
~gbo
~~,
6ugbÇln
homme
est
fumer opium auparavant
mais
iat~ ~gba
t~
0
ti

~~rni
n~
çdQ
depuis
il
aller se reposer
chez
aWQn
~jqba
~o
dan
~~u
~6~ b<;
eux
autorité ne pas essayer
sorte
travail
wo

plus
Cet homme fumait de l'opium mais depuis gu ',il
est resté q~elque temps en prison, il n'ose
plus recommencer.
""'fZJJ.LM 3W-_a:.(~~==.iit&1••UX.L,

~~m-~~~~~~~i5'~(;i:<i]!'0;;!"ï;~Ùlé?.ôdiiiJ4.;;wd,""A7;':'t,~"\\"",;. "
~\\:~Ur· .
\\','t'
",\\
-259-
".1""
ILi,
il
mouiller le l i t auparavant
depuis
,
.ti
a
.tl
~e etutu
h~
6un
un
ko
que
on
soigner
à
lui
ne pas
~e
he
mq
7
falre ainsi plus
Il mouillait son l i t , mais depuis qu'on l'a
soigné, i l a complètement cessé.
Les points de vue de nos prédécesseurs sur le
syst~me verbal Yoruba et les morphèmes verbaux nous ont
montrA que la conception "africaine» en ce domaine a long-
temps échappé aux différents chercheurs ayant réfléchi
sur le problème.
On a pris l'nabitude de classer toute ferme
verbale dans la catégorie du temps, ceci,
le plus souvent
au détriment d'autres valeurs plus importantes. C'est le
cas des langues africaines qui ont subi l'influence des.
langues étrangères.
Etant donné le rôle important des morphèmes
verbaux dans le système verbal Yoruba, nous avons été
amenés à les systématiser afin de dégager leurs valeurs
de base, opération souvent délicate mais sare, car elle
permet d'éviter des conclusions souvent douteuses, voire
\\
-:..~ .
r ,~
fausses.
il,"
La systématique des morphèmes verbaux nous a
:'".1

révélé que le Yoruba présente une situation opposée à
celles de certàines langues européennes qui sont caracté-
::
.{.
risées en général par le temps.
Le temps situé n'a pas
'. ,~

§~~~~ll~.~~~&~~~f&~~,~%:9.1H~a~::~~!~$.~~~~~~~f;'Û~f~~'l~~;~<;1.h~',iHi~:~~·IJ1}~~~'-;3~~t1I,.,.,.~.- r·l.·':_~~·~:;:'~-4'i-''''' "'-'
!~;'1'>"
f
-260-
. i.
un rOle important en Yoruba.
Il n'y a pas non plus une
'. ,
coupure radicale cntn.? 1''-'::5 tE~mps,
mais au contrair(~, une
" i'
" i",
.,
continuitê. Le temps est plutôt dynamique,
c'est-à-dire
. ~<
.:
envisagé dans sa durée ct surtol~.t dans son écoulement,
.[.
. ' ,.
et non fractionnable en parties êvalu6es objectivement .•
Notre étude ët bien fait voir que les formants
confèrent au verbe des valeurs aspectuelles.
Mais ils ont
d'autres rôles que l'expression de l'aspect .
. '1
En rê5um€,
nous dirons que les formes verbales
, i
n'ont pas pour fonction de si tuer le momen t
pr_éc ls augu~!l
,;,~_~C'tion a lieu, mais d' indiqu~p' au contraire si elle est.
,?c!,,::..omE..l.ie ou non accom}21ie.
AutrelJlent di t,
l'essentiel de
l'aspectualité en Yoruba se féduit à l'accompliss~lTt~!It et
au non accomplisse~ent du procès .
. ;
, .
.,
,
, ,
"
;.
-""
,
,. ", r .

~jt:i'r"-""""Y' '~~"""""--~-"=""'~"''''~''~'"~''~''
;,.t.",·,;"
- 2 6 2-
" ..:> '
;ll .'
~ ,'f
", ," ~ .
~:, ~
",
,-,
i\\
1
CONCLUSION GENERALE
Le but de no·tre reaflerche a consisté d'une
part à étudier les grammaiJ;es Yoruba écr ites jusqu'à
nos jours afin de mieux orienter notre travail qui ne
.' ,'"
peut se baser que sur des travaux déjà existants, d'au-
tre part à découvrir ~ travers' les oeuvres contemporai-
.'; "
nes et anciennes les valeurs de base des morphèmes ver-
.,~
baux et à travers elles, la catégorie de l'aspect jus-
.. '
i:
que là ignorée et ce faisant, ouvrir le débat sur une
question qui est d'une importance capitale en linguis-
tique Yoruba.
"
i
, '
Un tort indéniable de bon nombre de grammaires
traditionnelle et moderne Yoruba a été de se laisser en-
dormir par les théories anciennes et par certaines con-
clusions applicables uniquement à quelques langues, et
de ne p~s savoir faire la distinction entre la catégorie
du temps et la catégorie de l'aspect. Chaque langue de-
vrait être analysée en fonction de sa propre structure
et non en se contentant de plaquer les catégories gram-
maticales appropriées au latin et au grec par exemple.
Ces grammaires ont mentionné le temps et admis
que cette catégorie existe et prédomine en Yoruba,
nous
l'avons vu.
Malheureusement,
le manque d'accord -entre les
grammalriens- émanant du nombre de temps parfois consi-
dérable
(32 temps chez DELANO), et de la terminologie
souvent variable aussi selon les auteurs- témoigne non
seulement de la difficulté du problème, mais aussi d 'ur;<~
certaine absence d'interprétation adéquate des morph@mes
verbaux à partir desquels devraient COimnencer les rechQ;:''':'
"
ches.
, ,
_1_"
- - - - - - - - -

-263-
L,.·'
..~~. .
Il nous a paru nécessaire pour définir ces
morphèmes de nous inspirer de la psychosystématique qui
nou~ a permis -à partir des structures superficielles-
de remonter aux structures profondes, autrement dit à
reconstituer à partir des effets de sens produits par
les morphèmes au niveau du discours,
les signifiés de
puissance uniques capables d'expliquer tous les signi-
fiés d'effet.
On ne saurait toutefois sous-estimer les tra-
vaux de nos prédécesseurs qui, malgré quelques erreurs,
n'ont pas démérité dans l'ensemble de leurs recherches
sur la langue. Nous avons,
en effet, des points d'accord
du moins en ce qui concerne une partie de leurs oeuvres,
mais le désaccord concerne seulement d'une part le conte-
nu des morphèmes verbaux, et d'autre part l'existence ou
la non-existence de la catégorie de l'aspect en Yoruba.
La langue Yoruba appartient à la famille des
languesoü le temps est éliminé au profit de l'aspect qui
.;c"
est largement développé.
En effet, à
la lumi~re des faits
apportés par les valeurs fondamentales des morphèmes
verbaux,
il est évident que ceux-ci lorsqu'ils sont ~p­
posés aux verbes ne situent pas le procès dans le temps
.
.
mais l'envisagent soit comme en cours de développement,
soit comme accompli,
terminé,
habituel, etc . . . etc ...
Toute notion!de temps y est donc absente. Le
système verbal Yoruba dans son ensemble est dominé par
la catégorie de l'aspect qui constitue une catégorie ês-
sentiellement grammaticale. Elle est exprimée assez nette-
.
ment, le Yoruba disposant d'un système d'aspects réalisé
,'>0
'lt.
et par les verbes simples et par les morphèmes verbaux
placés avant les verbes. Comme en langues slaves, on dis-
tingue les aspects de manière explicite.

Il est aussi a noter que l'aspect dépend en
partie de la syntaxe autrement dit du type de structure
syntagmatique dans lequel il s'actualise.
Enfin, toute étude linguistique sur la caté-
gorie de l'aspect doit se faire de façon sémasiologiqüe;
autrement dit étudier d'abord les formes d'aspect plus
précisément dans le cas du Yoruba, partir des valeurs
fondamentales des morphèmes verbaux, et voir si celles-
ci sont ou de caractère temporel ou de caractère aspectuel
c 1 est par ce procédé que nous pourrons éviter des conclu-
sions prématurées donc :!.ncertaines comme nous Il avons noté
chez nos prédécesseurs.
Les solutions que nous avons proposées ne sapt
pas d€finitives,
toute recherche étant un essai d'inter-
prétation qui pou.rrait être soumise à la critique et
complétée par d'autres recherches. Notre travail n'est
qu'une introduction à l'étude d~s morphèmes verbaux et
l'aspect en Yoruba, voire une esquisse du problème. Il
appartiendra aux recherches futures d'apporter les cor-
rections nécessaires.
(l,'
On a conclu où le travail devrait à notre avis
se poursuivre.
En effet, c'est maintenant qu'il faut com-
mencer, encourager,
intensifier les recherches sur les
langues africaines qui recèlent d'immenses richesses au
point de vue linguistique.
La linguistique à travers ces recherches s'en-
richirait et découvrirait d'autres faits qui pourraient
être comparés aux faits déjà cèfunus car aucun concept gral1l'-
matical n'est en soi universel.

-265-
.;
'.
Malheureusement, três peu d'études ont étê
".
consacrées aux langues africaines jusqu'ici. En g~n6ral,
c'est toujours les langues les pl us. dynamiques q':I:î. fon t
l'objet de recherche
(Haoussa, Swahili,
Ibo, Bambara,
Yoruba, Wolof ... ) les autres qui se chiffrent par cen-
taines êtant nêgligêes et menacées souvent de dispari-
tion faute de locuteurs suffis~ftts et, blen sOr, de
. recherche s .
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' .
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