UNIVERSITE
DE
MONTREAL
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ESTIMATION D'UNE FONCTION D'OFFRE D'AIDE INTERNATIONALE
CAS DE LA FRANCE ET DU ROYAUME UNI.
PAR
Aimé Tchabouré GOGUE
Département des Sciences Economiques
Faculté des Art~ et
des
Sciences
Thèse présentée à la Faculté des Etudes Supérieures
en vue de l'obtention du grade de
PH. D
(Economique)
Décembre
1975

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:
1
P~~~re partie :
POLITIwUE D'AIDE AU DEVELOPPEME~T
; ; . . . . . . . . . . . . . .
11
* 1.b..a.PJ;~~.E:'Ll : Erève historique de la poli tique d'aide de
la France et du Royallme Uni ••••••••••••••
12
pec~i~LLl : Cas de la France ..........................
1 3
Section J~
Cas du Royaume Uni
•••......•••.••.•.•..••
25
* .CpapitrJL1. : Le s di ff::Sre nte s théorie s de l'aide '"
internationale
,.
31
Se~~ion--l : Etudes des besoins des Days b~néficiaires
37
Sectj_oll_lL: Etudes des motifs des pays donateurs •••••
38
Sect~QD_-lll : Nouvelle
approche
.....................
E8
~
Deuxiè_llle_Jl.é!Ftie : UNE THt:ORIE DU PiJUVOIR
••••••••••.•••
77
* ChapiSF1L-1 : Une analyse du pouvoir ••••••••••••••••••••
78
Se~tj~~:
Définition du pouvoir ••••••••.••.••••.••••
78
Conditions necessaires et suffisantRs du
nouvo~r ••••••••••.•.••••••••••••.•.•.•••.•
B5
* ~hapitre_~:
Les moyens pour l'obtention du pouvoir •••
)0
Section 1 :
La légitimité •••••..••••..•...•••....••••
90
Se~ti~QJLl:
Possession des moyens de sanctions •••••••
92
ge~jjDn III
Une mesure du pouv~ir de i sur j
: le
m~d~le dlHarsenyi ••.••......••.•••...•••
102
Pouvoir cO:·~lme bien durable •••••..•••.••••
109
S~ction_)_ : Les faiblesses du modèle d' Harsanyi ••••••••
109
* Chapi tr~__~~ : Un mocil',le s tati que de demande de pouvoir •• 11 b
Secrion 1 : Structure du marchp de pouvoir •••••••••••••• 118
Se_cj:j._qrLJ~ : Justification et -"o8t~lats concernant les
arguments de la fenction de oroduction do
pouvol.r
. . .
123
40
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
.../ ...

Aide comme variable dÉpendante
••••..••••
1 39
Troisième p_artie
LES RESULTATS STATISTI~UES
.........
147
* Chari t~~_.§.
Les donnéas 4 • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
148
* ChapJ.iF..ê..-2.
Les rRsultats statistiques •••••.•••••••
1 ~3
Probit .................................
1 :i 3
Section II
La forme réduite ........................
163
La Forme Structurelle ...................
1 li 1
.C.QNCLUSIUN
...........................................
.
AI~rJE XE
....................... .......................
1 96
..........................................
20J

Travaux de la première tranche, 1936 à 1942 .'..........
15
Travaux de la deuxième tranche 1943 à 1950 ••••••••••••
16
Investissement du FIDES en Afrique Francophone ••••••••
19
Investissement du FIDES en pourcentage ••••••••••••••••
2C
Investissement du FIDES destiné à quelques pays :
en pourcentage •••••••..•••.•••••.••••••••••••' . . . . . . . . .
20
France : Aide bilatprale : distribution régionale et
forme d 1 aide
••••••••••••••••• ••••••••••• •••••••.••••••
22
France : Aide bilatArale : distribution régionale en
pourcentage
•••••••••••••••••••.••.••••••••••••••••••••
~4
Royaume Uni : Aide bilat~rale : distrib~ti~n régi~eale ,.
et for"e d'aide
. . • . • • . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . .
28
Royaume Uni : Aide bilatérale : distributionréginnale
en pourcentage
. a._... . •. . . . ... . .. .. •... . .. . . ••. •• .• •• •.
29
Déficit au compte courant des pays en d~veloppement •••
36
balassa : Prnjection des besoins de diversea-'
étrangères des pays en voie de d~veloppement pour les
années 1970 et 1975 •••••.••.•.••••.•.•••.••••..•••••.••
40
Total de l'encours de la dette publique extérieure par
région
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Dette et service de la dette extérip-ure des pays en
d Ijveloppeme nt
• . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . • • . . • . . . . . . • •
53
Taux m~yen de variation annuel de dette et service de
la dette extfrieure des pays en d(veloppement..........
54
Pourcentage de la dette ext~ri8ure et du service de
la dette publique ext~ri8ure par rapport à certains
indicateurs ~conomiques................................
55
Evalutation
des eoOts complémentaires dQs ~ 11 a ide liée
64
Exportations américaines financ~e5 par l'aide en 1~65
6~
Evolution du pourcentage des exr~rtation5 des nays afri-
cains de la zone fr;:lnc à desti,nation de la CEE
•••••••••
13:i
France : Prnbit
(AGO)
................................
1
.... / ...

Royaume Uni :
Pr'lbit
(ADU)
...........................
1 57
France :
Probi t -:
(ADU + PE)
.........................
159
Rnyaume Uni: Probit ( ADU + PE)
••••••.•.•••••••••••••
161
France: Forme réduite
(Ln ADO)
•••••••••••••.••••••
1G4
Rnyaume Uni j
Forme réduite
(Ln ADO)
•• ~ •••.•• ~........
167
France : Forme réduite
(Ln PE) .......................
1 6 (J
F;oyaume Uni: Forme réduite
(Ln Pb)
••••••.•..••••. ••••
169
France :
Forme r~duite
(Ln (ADO + Pp)
). '.' / ••.•..•••
1 71
.'
Royaume Uni: Forme r8duite
(Ln (ADO + Pd)
) . . . . . . . . . . .
172
France :
Forme réduite
(Ln (ADO + PBa)
) ••••.••••••••
173
Royaume Uni: Forme r~duite (Ln ADO + PE o ) ) ••.••• ;;;.
178
Forme structurelle
• . . . . . . • . • . • . . . • . . • . . . • . . . . • . . . • . . . •
183

A- Dérivation des élasticités des différents facteurs
de production du bien pouvoir
197
B- Dérivation de la ma~r1ce des variances covariances
de la forme structurelle
198
France:
(Ln(ADO)
: observations nulles non éliminées
201
Royaume Uni:
(Ln(ADO»)
: observations nulles non éliminées
202

TNT R 0 DUC T ION
La tendance depuis quelques decennies est la spéci~lisa­
tion de plus en plus grande des dif~érentes sciences. Chaque Sc~en­
ce d~finit son domaine d'analyse de compr~hension et d'~tude du r~elo
Toute sceince s'intéressant à l'étude des phénomènes relatifs à
ltêtre humain, subdivise l'activité humaine en deux: celle qui re-
vèle de sa compét. nce d'une part, et celle dont les r?sultats sont
des données pour ses spécialistes. Ainsi distingue t-on en science
économique,
l'activité économique de l'activité non f:conomique.
Le comportement économique est généralement dirigé vers
l'acquisition de biens et service sur le marché à travers le pro-
cessus de production ou d'échange. Le travail de l'économiste s'ar-
r~te là OÙ les variables expliquant un ph~nomène donné ne relèvent
pas du domaine économique.
Cette dichotomie implique une spécialisation des s~iences
en général et de la science économique en particulier. Par consé-
quent,
la th00rie traditionnelle de la science économique "étude
exclusivement la réalisation d'objectifs par le processus du mar-
ché et ne se pr20ccupe pas des autres buts qui ne peuvent être at-
teints sans avoir recours ~ ces mécanismes".
(1)
La théorie néo classique de l'~change suppose, par exem-
ple, que les transactions entre deux agents économiques aient lieu
dans un cadre bien précis, régis par des règles rigoureuses.
Nous
pouvons citer en exemple:
1°)
l'inexistence d'intervention directe ou indirecte qui
aurait pour but de pousser l'agent 2conomique à échanger sous les
conditions autres que celles qui prévalent sur le march~.
2°) L'échange s'effectue entre deux unités de d~cisions
indépendantes. Aucun agent ne doit essayer d'influencer l'autre
afin d'obtenir des biens et services à des conditions autre que
celles qui existent sur le marché.
3°) Il n'y pas d'arbitrage conscient.
Les Agents économiques i~pliqués dans les transactions
en tout moment et eQ tout lieu, ont à leur disposition toutes les
1) Walker E. Ronald.
"Beyond the market",
in ROTHSCHILD K. W.
"Power in Economics".
penguino 1971, P.
37

informations req,uises pour leur permettre dl-Itre rationnels
~ans·leura décislons. L.~ reD6eigne~ents pertin_nts sont fournis
bénéyolement par le c~.saire priseur
d.
Vairas.
La violeb.centa pas sa place dans un tel univers car
~'Economie puré c~.~oe 8a discussion quand ia violence a produit
tous ses effets. Chacun des deux indivi4ue im,liqués dans la transa~
tion doit reconna!tre explicitement qu'il n'a aucun pouvoir 4e
modifier les offres et les demandes de son partenaire',!).
Il faudrait toutefois noter que ces postulats d'analyse
se luitent au cas de la concurrence pure et parfaite qui, pure
construction d.e l'esprit hUllain, représente le monde idéal de
l'économiste 8lasslque.
Le. inégalités entre les agents éconOllt.Q..e. sur un .he
. marché, le. distorsions de la structure économique de certains
marchés, sont reconnues l leurs impacts sur les résultats des tran-
sactions anal7Bés dau 1- oaùe de la oOIl~ence iltpU"faite (mono-
pole, oligopole, monopole ~ilatéral, firme dominante••• ), les
jeux des coalitions sont largement étudiés. Mais là aussi l'écODoad._
te se limite à l'calle. dee mécanismes de marché et au processus
d'ajustemellt sans ee dfmancler oe qui est arrivé au cadre d'aDa11'Be.
Les théories IlaZ'ld.ste. et Déoaarz1ates, en iDtépant
explicite_nt dans leur
anal,.se la lutte des classesJ ont le plus
contesté ce genre d'approche.
~~~ ~~~tlm~~r
Le comportement dans les sociétés ,conte.poraiDes laisse
eJltre'Yoir d'autres aoyens d'acquisition de biel!r
La corruption. le
ld.61apping, le 10bb71ng, les holc1 -ups, les 'Yols. les œnifestatiODlJ
~bliques, etc. sont autant d'activités non économiques qui peuvent
permettre aux agents éconOlDiques,sana paSSel" pal' le llarcbé. d'acqué.
r~r d.s biens et ser'Yices en dehors de rèsle& 41.. jeu
préditermiDé.s
par 1e llarcbé.
PouvonB-DOUS alors étudier le comportement 4es asents
- ltcoDOllliques sur le marché en ignorant ceS actes de plus en plus
ri~~ 'l
2) Bouchard Maurice "L'Homo Economtus" Pr. . . . de l'UJliv.rsité de
Montréal 19'73.p. 96.

- 3 -
Qu;il soit difficile à une activité intellectuelle, dans quel
que domaine que ce soit, de pouvoir suisir un phénom8ne dans toute su
globalit& et complexit& est un fait indéniable. L'abstraction, la simpJi··
fication des observations sont des moyens permettant une étuèe plus f&-
conde, puisGan te et d'une plus grande généra.li té d' application. La méth<J-
dologie de toute science reconnatt ce genre de processus d'analyse.
Cet obstacle à une étude 31obale, ne devrait pourtant pas servir
de justification au maintien de Lertains prostulats simplistes.
Vouloir anal~'sor l' échan[;e "libre" après que les effets de la
violç·nce se soü:nt manifesté s par exei.1plc, pr&suppose l' antériorité de
l t acte de violence sur celui de l' é chaj,l~~O, c' edt vouloir ne pas reconnaî-
tre avec Amos H. Hawley que : "tout acte social est un exercice de pou-
voir, toute relation sociale est une équation de pouvoir et tout groupe
~ \\
ou système est une organisation de pouvoir."" ,
Aussi longtemps que l'agent économique peut utiliser d'autres
moJ'ens pour atteindre des objectif::; aussi bien économiques que non écono··
miques, l'économiste devrait élargir ses variables d'analyse et prendre
en considération les techniques d'op6râtions extra marché que nous pou-
vons subdiviser en quatre groupes;~)
1°) Violence d'un agent sur un autre.
En kidnappant ou en volant un individu, un a;ent économi-
que peut déplacer vers l'extérieur sa contrainte budgétaire
qui n'est plus lii]!i tée dans ce cas uniquement au revenu
provenant de son activité d'échange et/ou production (~e bie","!:
sur le marché.
3) Hawley H. Amos H., in Rothochild, R.W., op. cit., p.25
4) Walker E. Ronald, op. cit., p. 44
-, ../.,.

2°)
Instruction sp&cifique donn6e par un agent &conomi~ue à
un autre.
i) soit par menace d'utilisation de violence.
Les déclarations du duo Ford-Kinsegcr au cours de l'hiver
1975 lors de la crise du pétrole en est un exemple illustratif~
ii)~ot par projet de loi.
hise hors la loi d'un syndicat ou loi favorisant maintenant cer-
taines pratiques d'utilisation de certains facteurs de production L0~S
des conditions contraires au fonctio~',nement du narché. Nous pouvons ~.l::'-'_,,':,­
trer ce dernier cas rar les lois d'arpatheid eL Afrique du Sud.
3°)
Influence informelle.
i) Contr81e des conditions matérielles et psychologic;ues ë;.'!'IS
lesq~elles des décisions sont prises.
Les manoeuvres militaires dans le Golf Persique et en M6dit~r­
rannée ") en hiver 1975, lors de la crise du pétrole avaient pour obj et il::-
voué d'influencer les pays de l'OPEP afin qu'ils ne 'Puissent rJôt. r]~ij.é:r
librement le prix et les quantités de pétrole offertes sur les marèhés
occidentaux.
ii) pouvoir de manipuler 18s contenus des infar:nations c~ui
devraient permettre une décision rationnelle.
Contrair,-:ment à la théorie \\Jarasienne~l'information ne peut
@tre acquise Sans coOt,
elle est une re~,source économique. Le contr81e
des sources d'information nécessaire confêre â l'agent 6conomiquD ~n
pouvoir assez élevé sur les autres. En fait les informRtions perti~eD­
tes représentent un intrant inf6niatlement iGportant dans la fonction
de prise de décision. Un coQt élevé de l'information peut conduire l'a-
gent économique â renoncer et â prendre des ~écisions non opti~ales.
4°)
Etablissement et/ou reformulation de rGgles de jeu.
Il est bien évident que la pos~ession du pouvoir peut ~ermp.ttre
l'acquisition de ces quatre techr.iques d'opérations •

I l .
/

Il


5
étrangères au fonctionnement idéal du m2rc116. C'est aimoi que durant le-
période coloniale, les métropoles, contr81ant les destinées de la colouie
pouvaiént
i) s'approprier par la force 0e biens et ressources économiques
des colonies.
ii) influencer les agents de prise de décision 2ussi bien au
niveau local, régional que national.
Ce rÔle primordial d~ pouvoir dans l'acquisition de certains
utouts efficaces pour les transactions sur le marché,
justifierait en
partie l'importance accordée à l'anal~~se du pouvoir, dans l'activité
sociale, par les autres sciences soci21es depuis quelques desennies.
C'est ainsi
que Enriquez pCiîse que "tout E;rO"L'pe social peut
Itre considéré comme un faisceau c-e reJetions de pouvoir,,5). Alors que
\\\\
Marvin E. Olsen trouve que les premiers philosophes en politique, se d6-
ba ~ tant pour expliquer les liens d or're social unissant les hOJlWleS en
orGanisations cohésives, comptaient surtout sur le concept de pouvoir et
de son
excrcice~")
Aussi longtemps que nous reconnaissons que la science éconoui-
c~ue a pour objet l'analyse du comportencnt hutlo.in, et qu t elle utilise géné-
ralement le m8me ensemble de principes d'explications et de concepts ~ue
les autres sciences sociales, il est alors indiscutable que l'analYGc du
pouvoir devrait prendre de plus en pl,-'-s (': 1 importance en éClDnomie.
Aussi longtemps que nous reconnaissons l'existence de jeu Ce
})Quvoir entre individus et groupes sociaux, la conséquence logique ser&it
de concevoir sa présence dans les rolations entre états car "Les Etats
sont apras tout des entités légales faites d'hommes. Les affaires de
--,
, ,
( J )
l'beat sont menees par des hommes".
Le comportement individuel d'un etre humain ne peut totale~ont
changer lorsqu'il agit comme membre d'un sroupe social ou lorsqu'il su
condni t
comme citoyen d'un pays.
SUI
le plan empirique, la quastion que nous pouvons nous poser
serait par exemple de savoir si
l'ind~pendance l~gale
Errriquez, E •. ,. la Notion du Pouvoir dê,ns Palmade G., l'Economicue ct
les Sciences Humaines "Dunod Paris 196'/, p. 2[;0
Olsen E. harvin "Power in Societiesl! l'Iacmillan, 1970 p. x
Sinser, JvI R "Weak states in Horlcl pO~H.. r. 'l'he d;n::.amics of intcrll.atiénal
Helastrionshipsl! the froe press, î;acidillan
IJew-York,
t
.../ ...

qbtenue par lee pays en développement les met
à l'abri de ,'toute
influence étrangère.
En fait, le phénomène le plus important· qui a caractérisé
+a seconde moitié du XXè siècle a été la désinté$rat~oD ~~~inci~
paU empires coloniaux, notamment ceux de la Fr~ce' et. 'du .
Royaume Uni en Afrique. 1960 est retenue dans l'histoire contempo-
raine de' l'Afrique comme année de la cessation totale de la domina-
tion formelle de la France eh Afrique Occidentale et Centrale. Les
conséquences de ces ~ouVements socio-politiques ont été l'accession
à l'indépendanc~ des anciennes colonies.
Les premiers objectifs déclarés des leaders de ces paya;
qui yiennent d'entrer dans le concert de la politique international,
,
ont été entre aut~e)la C
'
' 5 1 }
l ' ",!
'
U
décolonisation effective tant dans le domaine culturel, économique
que politique.
Le changemeat de statut légal qui a mis un terme a~
1'lùttes de libération nationale" a conduit à la '~~bB1;it~~ion~'4f6­
rapports fondés sur le principe d'égalité des' état.~oUY~at.l\\è aux
rapports de domination que caractérisait la pratique coloniale. La
réalisation théorique du "but supprime" d'indépendance effective
n'était aucunement difficile dans la mesure où eUe était expllcite-
ment et légalement reconnue entre les différentes parties.
Mais illa1heureusement,
la colonisation est un é,'tat
d'esprit, un phénomène profond qui fafonne l'état d'lme et Itha.-ë
dans son 8tre le plus profond. Dans une telle perspective."1., chan-
gement de statut légal peut ou ne peut pas changer en réalité la
nature des relations qui existent entre la métropole d'une part et
ses anciennes colonies devenues actuellement indépendantes d'autre
part.
Le changement escompté dépendra entre autre de la nature
et profondeur des relations antérieures et du processus de décolo-
nisation.
En fait, avec plus d'une génération de a s a t i o n , dans
tous les cas, il est possible que l'indépendance
ne soit ~~
suffisante pour entra~ner très rapidement un bouleyersement dans
la Dature des relations
•••1.....

7
Aucune émancipation n'est possible si elle n'est ni pensée ni
réfléchie. Le séns, l'essence et les conséquences possibles de la déco~o­
nisation avaient-ils été compris par les deux parties ? Les leaders des
ex-colonies avaient-ils estimé la probabilité d'une substitution de la
colonisation par une autre forme de domination plus subtile? Avaient-ils
pris des dispositions pour faire face
une telle éventualité car en fait
tout un après est préparé par un avant et un pendant.
La IJroc12,mation de l'indépendance acquise par voie pacifiQue
dans la quasi major±té de l'Afri~ue franob~hone ou avec les armes est-elle
une condition nécessaire et suffisante pour détruire toute prétention de
domination Qe la France et du Royaume Uni
par exe~ple ?
l,'idée que les peuples colonisés n'étaient pas capables de dtci-
sions rationnelles concernant leur destinée,
av~it-elle disparu de leur
esp:d t
?
La substitution à la tt?te des aff3,ires etes pays (le nationaux,
(élus par les autochtones des ex-colonies ou ayant pris le
pouvoir en
ayant recours 'au coü.p d'état) aux adminstrateurs antérieurement désignés
et nommés par la puissance uolonisatrice trahissait-elle un désir à.e renon~
ciation des ex-puissances colonisatrices à toute intervêntion dans les
affaires internes de leurs anciennes colonies ? Ou bien puissancAs colonia-
les ayant constaté que la décolonisation était un mouvement historique
irréversible, avaient-elle. préféré changer leur méthode d'action.
Dans ce dernier cas, nous devrions nous attendre ~ ce que la
décaloni sD,tion marque à.Oile principal ement une transforma tio!). à.u mode
d'influence des puiss?nces coloniales. A l'influence coloniale intérieure
se subtitue, plus ou moins nettement et à un rythme variable, une influen-
ce "étrangère"
provenant des ins ti tutions mé·i J;.'Opol i taines.
L'octroi de l'indépendance légale serait alors considér~
comme
le moyen le Lloins co,tHeux de continuer le col. onial i sme. l,es aà.ept,9s de
cette à.ernière version des fai ts historiques semblent pl us nombreux puis-
que le changement ùe statut légal n'a pu empêcher la prolifÉration d!un~
littérature accusant les pays développés en général d'entretenir ùes r?l~­
tions de néocolonialisme avec les

8
pays en développement, lais;',ent ainsi sous entendre que les ex-métropoles
en particulier n'ont perdu en rien leur désir de pouvoir.
L'idée centrale des protagonistes de cette pensée peut se reSUill2r
par cette phrase de C. Kindelber[;er "Les pays développés imposent l ?ur vo-'
lonté aux pays en d6veloppement dans le domaine du commerce et de Ijinves-
tissement en utilisant l'aide ext&rieure gérée directement par les or';&ni"-
. cg'
mes internationaux contrelés par les pays développés~
)
L'aide internationale au développement serait alors perç~ comme
un des instruments privilégiés de domination des pays en développement.
Elle ne devrait donc pas être perçue comme répondant à la volonté et au
désir déclarés cl' élever le niveau de vie des populations du Tiers-t'onde.
Selon les protagonistes de cette thèse, une étude théorique et/oL
empirique de la politique d'aide au développement ne devrait donc pas iCno-::
cette idée d'impérialisme d'une part et une étude des relations de domina-
tion entre les pays développés industrialisés~les pays en développement
devrait nécessairement passer par une analyse d'aide internationale.
Le but de notre travail consiste dans la construction d'une fonc-
tion d'offre d'aide internationale aux pays en développement.
Cette étude, tant sur le plan théorique qu'empirique, se c.::;.:;'actc,.
rise par une triple importance.
i) D'abord, elle permettra une anal-Ise synthétique du concellt
"pouvoir" dont nous vérifierons l'existence dans une relation entre ro.ys
développés et ~ pays en développement.
ii) Ensuite, coupant avec la tradition de la grande partie de J~
littérature courante sur la politique d'aide qui ne tient compte que des
)
objectifs des pays développés uniquement ou des variahlesdes pays en 02-
yeloppement exclusivement, nous nous proposons d'intégrer les varia~lec
pertinentes des donateurs et bénéficiaires de l'aide.
8) Kindelberger "International Economicf/'IIl"'j.IIJ}.('&~Jt.~_)

a
. / • • •

.:i"9"
.~...
iii) Enfin, sur le-plan de politique économique, le modèle
que nous présent~rons sera utile pOur les autorités comp~tentes
dans la mesure où ilperttlèt au pays en développement (pays. développé!)
de déterminer de (à) quel pals il peut'recevoir (octroyer) l'aide
et quel sera le montant de cette assistance.
Le travail s'organisera donc comme suit:
Dans la première partie, après un chapitre introductif sur
l'historique et la politique de l'aide de la Franc~ et du RoyaU!!1èUni,:
nous passerons en revue la littérature expliquant ies flux d'assis-
tance internationale • Nous commencerons alors par résumer les étud3s
s'inspirant en grande partie"des modèles de la ~héorie des deux
écarts. Ensuite, nOus exposerons les grandes lignes de la pensée de
l'école surtout marxiste qui voit en l'aide un instrument de domina-
tion.
La deu~ième partie du travail sera consacrée à l'analyse
théorique du concept du pouvoir d'un pays. MOme si le pouvoir a été
jusqu'à très récemment néglig~ dans la théorie économique, les autres
sciences sociales l'ont étudié de façon extensive•. Aussi, après
avoir préoisé le concept du pouvoir et retenu une définition, nous
analyserons les conditions nécessaires et suffisantes à son existencB
et les éléments essentiels au pouvoir en nous inspirant surtout des
travaux des sociologues, psychologues et poli~ologues. Nous termine-'
l'ons par le modèle de Harsanyi qui est une tentative de quantifica-
tion du pouvoir d'un agent A sur un agent B.
Les limite.s théoriques et empiriques de la contribution
C.llS'C\\~i"vN(
.
de Harsanyi nous . k' ,.,dans la troisième partie, à la formulation
d'un mod~le théorique du pouvoir du pays i sur le pays j. Les
travaux de L. Dudlèy e.t,'~. Montmarquette sur l'aide ne nous seront
utiles qu'après que nous aurions posé des hypothèses'simplificatrices
concernant le "marché" du bien pouvoir que nous présenterons comme
un bien durable" 9) •
.....
>:
9) Dudley, L. and' Montmarquette, C., liA Model of Supply of Bilatp...-,?~.
Foreign Atd, .. ' A2Derican Economie Review, March 1976 •
..../•...

-
10 ..
Notre modèle inclura l'aide de l'agent i à l'agent j
comme input dans la production du pouvoir de i sur j. Des conditions
du premier ordre de maximisation de la fonction d'utilité collective
sous la. contrainte budgétaire usuelle et la fonction de production
du bien pouvoir,
nous déduirons l'offre d'aide int~rnationale comme
fonction du reven~ Yj' de la population n , du degré de concentra.
j
tion des e?Cportations du paye bénéficiairej vers le pays donateur
i, e., de la durée d'une relation particulière ayant existé entre
J
j
et i, XI' et dlune variable auxiliaire, 4um;indiqunnt le fait que
i et j appartiennent ou non à la même coalitioh.
Pour plus de facilité de manipulation" nous avons supposé
que notre fonction d'utilité collective, u,· a deux variables: h ... le
.
JI·
service du pouvoir) et x un bien agrégé représentant tous les autres
biens dans l'économie.
L'estimation de cette fonction d'offre d'aide internatio-
nale facilite l'obtention des élasticités des différents inputs du
bien pouvoir qui est une variable qu~litative, plus ou moins subjec-
tiVe donc difficile à quantifier directeQent. Les variables expli-
catives de l'aide du pays·i au pays j
sont les facteurs de produc-
tion du pouvoir de i sur j.

,
M@me si le degré de collinéarité est élevé entre e , XI et
j
dum
dans le cas duRo~aume Uni, les résultats statistiques confir-
ment l'hypothèse d'une multip1.icité des motifs gouvernant la politi"
que d'aide internationale. De meilleurs résultats ont été obtenus
en élimiuant des observations les_ pays n'ayant bénéficié exclusive-
ment que des prats bruts.
La France et le Royaume Uni, à cause de leur papsé histo-
rique colonial, ont été choisis pour l'étude empirique. A~ssi
commencerons-nous par une analyse de leur- politique d'aide au
développement que les différentes théories proposées-tentent
d'expliquer.
• e ..• /
• • •

-
11 -
PREMIERE
Pl~~TIE
---------
POLITIQUE
D'AIDE
AU
DEVELOPPEJ.iEN'l'
-------------------

1<:"
CHAPITRE l
Brève historiqu~ de la politiyue 6'aide de la France et du Royaume Uni.
IIl'I'RODU CT l or:
LI un des phénoll1c';nes moncliuux préoccupa.nt l ' humani té est le probl~mc C:é.
conditions de vie prévalant dans les pays du "Tiers monde. L'écart l~'.lèorr·]c
existant entre les pays en développement d'une part et les pays d6velofp's
d'autre part, est de plus en plus r~v~lé et soumis a la conscience int~rna­
tionale surtout des responsables politiaues de presque t0US 103 pays du mon-
dt
• Ce type de comportement a pris de l'expansion surtout apr~s la ~euxi:m2
guerre mondiale avec le développement des moyens de communication et pu~si
avec l'accentuation de la comp&nétratinn des diJférents peuples de divers
nations et crmtinents.
La volonté de r~duire cet écart de conditions de vie entre les h2bi-
tants des pays induc:trialisés et ceux du "-iers monde, s' est mat'~riali'":e
a
tort o~ â raison par de transferts de res~ources financi6rcs, technicues Cco-
nomiçues etc ••• vers les pays en développement.
h~me si le plan 1.arshall a été très important clans la nature et le vo2.'..:'l";c
des fonds que les Etats Unis ont mis â la disposition de l'Europe occiCentale
pour sa reconstruction au lendemain de la seconde guerre mondiale, la politi-
que d'aide au développement à laquelle, 11.';US assistons de nos jours sc trouve
_.QX\\a",:~ ,
amplifiée p&r le nombre de pays ~ et l'importance des ressOu~css engn-
gées. En eff'Jt, son expansion rtt/o'U sa cont gion internationale peu t J:(.:r(ie-I:L~ ')
la dichotomiR Lb
du monde en pays donateurs nets d'une part et pays b(n~­
ficiaires nets d'autre part. Des fonds plublics au développement impJ.iqué<,
dans une telle politique ont augmenté de 4 200 millions de dollars ,en 1960 é
plus de 13 600 en 1975 ce qui représente un taux moyen de creJissance a:'ll'.c:lc
~e l'ordre de 15%
Cette double importance de l'aide intcrna~ionale est alors à la ~a30 (0
la prolifération de la litt6rature tentant de justifier et/ou d'expliquer ~'c=­
sistance publique au développement. L'objectif déclaré assigné â cette pol:'ti-
que d'aide au développement devrait coincider avec une conception optimiste
du développement et ~tre déduite d'une transposition fondée ou non, déS r6sul-
tats obtenus avec l'application du plan harshall en Europe Occidentale apr(~3
la guerre 1939-1945.
Il faut pourtant noter que le plan Marshall n'a pas &té le coup de sif-
flet ~e départ de l'aide aux pays en développement. Avant la seconde guerre
mondiale, il y avait d6jâ un flux de reSSOurces financi0res notamment entre l~
France et le Royaume Uni d'une part et leurs coloniesd'autre part.
,
... / ...

"
:~
- 13 -
Section Il CAS D! LA FRANCE
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9
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Bi du début de la période coloniale à ~~ fiD.de la pre~~
<
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. ~ . .
~re guerre mondiale,les capitaux en provenance d, l, ~étropol. e~
à destination des colonies finançaient surtout les entreprises com-
merciales, il faudra attendre 1921 aVec l'apparition du projet
d'Albert SARRAUX,paur voir se manifester la volonté des autorités
françaises de mettre en valeur leurs colonies à partir de fonds
publics métroPolitains1 ).,
Avec ce projet, Albert SARRAUX, ministre des colonies
d'alors, visait le financem8llt et le développemen~ d'une infrastruc-
ture, de constructi~n de bltiments administratifs/d'une amélioràtion
de l'infrastructure sociale, du système d'éducation et de santé dans
'les colOnies.
..',
.....,.j
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~. ~. ,.,":J'
-

Ce vaste projet n'a pourtant pas eu de s14t~:. c;fl~.è ~ ,
. .
~
manque de quantification des DOyens ,financiers nécessàires à sa réa-
2
lisation )et parce que la puissance COloniale ne pouvait considérer
comme objectif primordial le développement des colonies cODsidérées,
en cette période, comme réservoir de matières premières et clients
privilégiés de la métropole.
Ce n'est que durant la conférence économique de
1934-1935J$ que certains experts tentèrent de faire valoir l'idée
• ~ .
t'--t"
" ,
'que les colonies ne pouvaient jouer efficacement ce rele de clienta
de la métropole que si elles connaissaient un développement éCODold-
que r.éel~) Dans le domaine d'aide publique au développement, cette
conférence propoea la création d'un fonds natioDal afin de favoriser
le développement de l'infrastructure de communication 4ans les
territoires d'outreMer.
-1) N'GARGO, GltOrges, "Les inyeatissements d'oriJdRe extérieure
en Afrique Noire francophone"}Présence Africaine, 197', p. 82.
2) N 'GANGO Georges)op. cit.) p. J 84
,) N'GANGO Georges)op. cit.,~. 184.
•••1•••

\\
- 14 -
11t
Contraireaeut au projet de loi d'Albert SARRAUX, la confé-
!
rence procède
!
à une estimation des co~ts financi~rs nécessités pour
l'installation d'une infrastructure de communication adéquate. Ces
1
travaux devraient Itre réalisés en deux périodes,d'une durée de
7: ans chacun~ allant de 1936 â 1950.
Malgré ce travail rigoureux, les recOllllllaDdations de la
cpnfirence demeurèrent- lettres mortes.
SI le succès des protagonistes d'une politique
d'aide
au développement a été faible en France avant la seconde guerre
mondiale, les conceptions des autorités françaises à l'égard du
t"lianoellent du développement économique des colonies ont changé
après 1945.
En fait ce n'est qu'en 1946 qu'un organisme compétent, les
~onds'd'IDVestiss.meDtspour le Développement Bconomique et social
d'Outre Mer (F.I.D.E.S.) a'été créé
".er
pour
le programme d'aide
i '
4)
.
"'t:'ançaise .•
~,~ '. ~. : '" "'
i
Le F.I.D.E.S.
octroJait des 8UbYenti~s~ux investisse-
m~nts dans les dépendances françaises uniquement. "Sa 4é.~tisr.iJqn
et ses transformations devraient suivre c.lles du système colonial
français. Alors qu'avant 1954, l'Afrique du Nord et les Département
d'Outre Mer (D.O.M.) ne bénéficiaient pas de ce programme, l'Indo-
chine en avait été exclUe à la suit. du retrait de la France dans
cette ZODe d'Asie du Sud Est.
La politique d'aide au développement finançait_des program-
mes de développement êtablis dans et par les territoires .lmes ~
reposait sur les principes suivants "
- caractère économique et social du développement
- coordination de l'initiative privée et des efforts
du secteur public.
Le budget métropolitain subvenait à des dépenses adminiS-
tratives et à des frais courants. Bntre 1954 et 1959, les fonds
ainsi transférés se situaient entre 500 et 800 miUions de dollars
américains.
4) Reicher Sargi, R. "Introduction à l'aide aux pays sous développés"
Tome 2 Historique, Dunod, Paris 1966.
Le lecteur pourra trouver une revue historique de la politique
d'aide de la France et du Royaume Uni dans ce volume•
••• j •••

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Travaux de la première tranche, 1936 à 1942 (en millions de FCFA)
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26,6
56
109
35
40
5
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80
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60
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50
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748,5
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856
485,9
63
4 635
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2.25
P.T l' et TSF (Liaisons intercoloniales)
.20
Déve10ppewent de l'industrie minérale
100
~rganisationB générales pour l'amélioration et le développement des cultures
10
Total général
, 000 .
.-.- ........-
- - - -
Sources Georges.N'GANGO,op.cit., p. 87

J..
TABLEAU
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Travaux de la deuxième· traiJ.ohe, 194, à 1950(en millions de li'CFA)
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60
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T
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onies diverses
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ktt: ation générale
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,
PTT et ,TSF (liaisons intercoloniales)
20
.Dé eloppement d. l'industrie minérale
100
Or anisations générales pour l'amélioration et le développement des cultures
.. ' .10 '_
6 200
Total général
.
-
,
.
Sources Georges N'GANGO, op., oit, p. 88
..._.-_.__..._.__..,--_.,-
.. ..
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-----.-"-,~,-,._"~".-
~-

.. 11.
;
Les fonds dont disposait le F.I.D.E.S. provenaiep~ 4e
deux sources 1
- une dotation de la métropole fixée chaque année par la
- loi de finances
• line contribution des territoires 1mp1iq,~~~t~~~t ~
ressource's propres soit par des avances consentièis<pU."l8 caisse
centrale de la France d'Outre Mer (C.C.F.O.M.).
La C.C.F.O.M. était une institution créée par 1amé~ro.po:l..
..
' .
en vue de mobiliser les investissements
plblics d' orig+ne .,' e~i",~~
re sous" forme de prats et de prise de participation..,
Le développement de chaque territoire d'Outre Mer était
réalisé à'partir de plans quadriennaux dits d'équipement. La propor-
tion du finanCement de ces plans fournie par la aétropole entre les
dUféreDtes périodes 1949-1953," 1953-19.55 et 19.55-1957 se situaient
respectivement à 55 ,;, 75 ~ et 90 ~ (5).
Avant son indépendance, l'Algérie bénéficiait d'un statut
partiCulier et etait placée sous un régime d'autonomie budgétaire.
Durant cette période, l'aSSistance française finançait partiellement
le':'l dépenses algériennes en enseignement et dans l'administratiOD
publique•.
En 1938, l'aide à l'Algérie se répartissait comme suit •
• 57 mi11iODS de dollars U.S
de subventions et 145 ail-
lions de prlts pour les dépenses d'équipement du budget.
- 1 13 mi11iODs de subventions pour la construction deHUI
Aveo la constitution de la Communauté Française à ~a suite
de l'accession" l'autonomie de 18 pays africains en 1958, 1.
FIDES a été scindé en deux •
( )
~~c.
- Fonds d'Aide et de CoopératiOD pour les pays africaiDa
y
trancophonés indépendants
-FIDES
pour l'Union Française.
Ce changement institutionnel n'a pourtant pas été SUivi
par de modification
substantielle dans la conception de la politi-
que d'aide au développement de la France dans la C~uté Fran-
çaise.
-5) REICBER-S~GI.,il. -op. cit.-
•••1•••

- 18 •
De 1947 à 1958, le FIDES et le FAC,en AOF, AEF, a..u TQ~,
Cameroun et Madagascar avaient investi environ 279 400ml1lio~~'-4'
F.CFA.
Timide en 1947, les interventions de ces organiames d.
financement dans cette région précitée de l'Afrique, ont pris consi-
~érablement de l'importance jusqu'en 1952 pour se stabiliser entre
1953 à 1958 à plus de 25 soc> millions de F.C.FA en mo,.enne durant
chacune de ces 6 dernières années de l'époque coloniale de la France
~n Afrique au Sud du Sahara.
En fait, comme l'indique le tableau', de 1947 à 19.52,
les contributions du FIDES au développement de l'AOF, AEF, du
k
~
.
-,
Cameroun, Madagascar et Togo, ont passé de 2 780;2. millions de FCFA
à '9 8'7,2 millions de FCFA soit une augmentation de p].uè de 1 ;,00_.
L'AOF recevait la grande part de ces contributions aoit
84 ~ en 1947 t' 61 ~ en 1952 et 50 ~ en 1958.
Lorsque nous considérons les pays individueUemeat, nous
constatons qUe le Cameroun, Madagascar, la Cete d'Ivoire, le Mali
et le Sénégal étaient les plus favorisés.
En effet, de 1949 à 1957 al,ora que le C8.IIeroun à lui seul
recevait chaque année plua de 14 ~ (ao_et de 22 • en 1951) des
investissements du FIDES dans cette région, Madagascar se v01tlit
attribuer plus de 12 % de ces me••s fonda.
De 1953 à 1957, la Cete d'Ivoire, la Guiné., le MaU et le
Sénégal bénéficièrent en moyenne de 9 %, 5,6~, 8 % et 7.8 ~ respec-
tivementdes fonds mis à la diSpOsition de l'AOF, AEF, du Togo, du
Cameroun et de Madagascar par le FIDES~
Le deuxième organisme d'"ide publique française durant la
période coloniale est la CClOM qui devint la Caisse Centrale de
Coopération Economique (CCCE) à partir de 1959. Les fonds de la
CClOM et ensuit. de la CCCE ~ovenaieDt des dotations du pouvoir
pub~c métropolitain, des avances du trésor français et du Fonds
de Développement Economique et Social ,(FDES).'

TABLEAU.
~
Investissement·· ft. ,fb
. en Afrique francophon.
1
(en a:111iar4s'de FCFA)
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• 21 ..
Avec les modifications institutionnelles a~ptéest la
France a poursuivi son assistance financière et techDtque à
ses anciennes colonies après l'accession à la souveraineté interna-
tionale de ces dernières.
C'est ainsi que dèS subventions budgéit~~J"~ açc~~clées J'Br
le r.A.C. sont maintenues.
Ainsi par le decret du 26 décembre 1961, le Trésor Fran-
çais était autorisé à accorder des garanties sur les emprunts en
France en vue a. financer le dévelop~t 4.s Eta.ts de la ee.uunau-
té devenus indépendants•.
~is une nouvelle tendance marque la politi~_ jlaide aU·
développement de la France. En effet, à partir de 1960, on constate
un. ouvertUl"e de plus en plus grande vers les pa:rs que la France
il'avait pas .préalablement colonisé. marquant ainsi un terme au rOle
prillorc1ialqu'avait joué les liens historiques dans la distribution
de l'aide française· au développement. Il faut toutefois reconnaftre
que
l'assistance française aux autres pays qui n'avaient pas été domi-
nés par elle
contenait
une grande partie de prlts. C'est ainsi
que les assurances crédits pour les esportations vers les pays en
développement favorisaient surtout les pays de l'AJDériquê Latine
qui avaient généralement un niveau de développement aup;-t~,.~!~ à
oelui des anciennes colonies françaises.
Ce changement de politique a eu pour conséquenc"
4e
conduire à une. diminution de la part de l'aide bilatérale baD,f~se
destinée aux anciennes colonies et aux Départements d'Outre Hel".
C'est ainsi que le
pourcentage de l'assistance française à ceB·
pays qui se situait à 96 ,; en 1962 est passé à 83 ,; en 1969.
Par contre t lorsque nous ne tenons compte que cle l'aide
publique au développelllent (API) nous pouvons constater. qu'excepté
le Cas de l'Afrique du Nord, la distribution de l'assistance
française aux pays en développement a été assez stable•
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·--2' -
L'apport public françai~ au développeme~~ va surtout à
l'Afrique au Sud du Sahara et à l'Amérique Cent~lÎ.i',:'dêwfré~olis
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où se trouvent concentrées les anciennes coloni. de ·1Ï1,'rap,c..r". .
les DOM. Alors que le pourcentage de l'APD fraDfai.e·~retù~_)l.ÀII6-
rique Centrale variera de 15 à 18 ~ entre 1964 et 1972,'celul .~"t'::
bénéficiaient les pays de l'Afrique Noire se situait en général y~'
~Dtre "1 ; et "'9 ,; de 1964 â 1971. Plus du fters de l'aiae f;~""
était destiné. 4 1'Afr~que Noire :francophone quis"est vu~·o~t~o,..:'·
1 269,40 millions des 1 783,60 millions que la France a consacrés
à l'APD en·1960. Ce8. deux montants ont passé respectivement à
'68,50 et' 941,80 en 1968. L'Afrique Noire ~rancophone, ...bre de la
ZOne Franc rec.vai t ainsi 34 "t 48, ~ et 39 " de l'APD française
en 1960, 1967 et 1968 respectivement.
Par contre, 'n~8 'relDarquons un désiDtérlt de plus en plus
marqué à l"égara ae',1'Afrique du Nord. En effet, après avoir été la
région·].a plus favorisée en 1960 avec 49;, l~A~rique du Nord
n f avait reçu en 1972 que 7 " des 1 1. 611,72 millions de l'APD fran-
çaise.
Le Mo~n..orient et l'Asie du Sud ont été deux régiop
géographiques pratique~ent ingorées par la France daDa sa politique
cle distribution de l'APD.
L'un des avantages de la politique 4'ai4e publique au
~d.».
développement de la hance 51 ;1&
au fait qi t elle favorise parti-
culièrement les dons. Ce n'est qu'en 1970 que la J'rance avait accor-
dé proport1onneUement parlant lDOins de dons, soit 71 ;
des
1 967.20' millions 4'APD.
La part ae l'APD de la France dans celle oct~e pa!'
tous les pa,.s membres du COIIité a' Aide au Développemen~atz)été &Ssez
instable
de 1960 à 1972. b
effet, elle a Tarié4e 18 ~ en 1960 à
20 ; en 1972 après avoir passé pù':'son creux de 12 • en 1966 et 1967.
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~ 25
Seeti0Q., I~
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LE CAS DU ROYAUME UNI
Comme dans le cas de la France, la politique d'aide au
développement du Royaume Uni a ses'origines dans l'histoire colo'"
niale de ce pays. Que ce soit avant ou après les indépendancee 9t
la dislocation de l'empire colonial le plus important q'.l'ait conr..u
l'humanité, l'assistance britannique aux pays en développement à ét6
surtout considérée comme répollda,nt à la responsabilité morale que
le Royaume Uni avait à l'égard de ses anciennes dépendances.
Le co1.onîal Development andWelfare Act de 1940
fixait à 5.5 millions de livres sterling, les dépenses annuelles
pour l'assistance. Ces fonds étaient gézéspar le Colonial Office.
'A ces débuts, l'aid~ pubJ.ique britannique au développen',m J
prenait trois formes essentielles.
- Une partie était considérée comme crédit pour le d6vel~>
pement et le progrès ~ocial des colonies~De 1958 à 1964, 140 mil-
lions de livres st;erling ont été ainsi versés afin de répond.t'e ~
cet objectif.
- Une autre partie a été destinée à équilibrer le budget
des colonies. Les transferts de fonds à ce chapitre ont connu Une
grande controverse. En effet, une grande partie de ces fonds des~_·
nés' à ceS anciennes colonies dev~it leur permettre de payer les
pensions des fonctionnaires coloniaux en retraite et vivant en
majorité
au Royaume Uni.
- La dernière pOrtion finançait des emprunts conBer.t~~
eu Development Corporation qui faisait des proje]ts en collaboration
avec les entreprises en territoires étrangers.
Des crédits à l'exportation étaient déjà conSentis dar:s
le cadre des lois pertinentes votées par le parlement britannique
entre 1949 et 1957.
Il faut noter qUe la dernière permettait déjà à l'orga~
nisme de gestion de l'assistance britannique, le Colonial Office,
de faire des pr~ts à dèS pays ne faisant pas partie du Domulion.
Cette pratique,qui n'était pas conçévable en France durant la
même époque)était
due au fait que, contrairement au cas de la
•. •1.•.

- 26 -
France, les mouvements de lutte pour la libération avaient déjà
porté leur fruit dans quelques colonies britanniques. Le R~yaume Uni
était ainsi habitué depuis 1947, avec l'indépendance de l'Inde par
exemple, à des relations avec des pays indép~ndants.
Les avances ainsi-consenties dans ce cadre portaient des
taux d'intér@t qui n'excédaient que de ~ % ceux que devait payer
le Royaume Uni sur ses propres emprunts.
Les titres émis par les pays emprunteurs au Royaume Uni
étaient acquis par l'Export Guarantee Department qui servait
d
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de garantiè auprès des institutions financières britanniques et
favorisait par la m@me occasion les exportations des entreprises
du Royaume Uni vers les pays en développement.
L'assistance financière du Royaume Uni' aux pays non mem-
bres du Commonwealth avait commencé en 1957-1958 et prenait surtout
la forme d'assistance technique et de formation de techniciens
originaires de ces pays. Très t8t le Royaume Uni avait accordé une
place importantè au ~rogramme de formation. C'est ainsi que les
bourses d'études finançaient la formation académique et surtout
professionnelle et technique
de jeunes gens originaires de certainé
pays en développement. Les bourses d'études,à tout pays bénéfi-
ciant de l'assistance économique du Royaume Uni,étaient accordées
surtout par le colonial Development and Welfare Funds, la British
Industries Federation et le British Council.
Plusieurs organismes ont été tour à tour créé pour gerer '
l'aide au développement d~ Royaume Uni. Le
Depa~tment of Techn~-
cal Cooperation remplaçait en 1961 le Colonial Office comme organis~
me de gestion de l'assistance financière, technique et économique
du Royaume Uni. Ce changement résultait de l'augmentation du nombre
des pays indépendants dans le monde. A partir de 1964, le Department
of Technical Cooperation laissait sa place au Ministry of Overseas
Development qui devait devenir le Ove:rseas Developa8nt '-Administra-
tion,une division.du Foreign and Commonwealth Office.
Comme effort à l'assistance publique au développement,
le Royaume Uni fournissait déjà en 1970, 1 % de son PNB comme
.../ ...
"

... 27 -
aide au développement. La comparaison de ce chiffre avec celui de la
France durant la même période sem~le accordée un léger avantage au
Royaume Uni. Pourtant les efforts de la France dans ce domaine
étaient plus louable••
En effet contrairement au cas français, plus des 3/5 dec
ressources britanniques" destinées au financement du développement ,
des pays du Tiers-Monde, provenaient du secteur privé. En plus de
celà et aussi conséquence
de cette pratique, généralement plus de
50 % de l'assistance ainsi fournie était constitué
de pr@~. Ce
n'est qu'en 1972 que le Royaume Uni avait accordé plus dè la moitié
de son aide publique au Développement sous forme de don soit préci-
sément 54 %. Durant les autres années, les prêts 'bruts représentaient
plus de 50 % de llAp'& du Royaumb Uni, et avaient atteint 61 % en
1971.
Une analyse statistique de la distribution géographique
de l'assistance du Royaume Uni, nous indique une diminution de
de l'importance accordée préalab~ement à l'Afrique au Sud du Sahara.
Après avoir atteint son maximum de 49 % en 1965, ie pourcentage de
l'APD du Royaume Uni à cette région de l'A~rique à continuellement
baissé jusqu'en 1972, année durant laquelle il ne représentait que
28 % de l'assistance du Royaume Uni aux pays en voie de développement
Par contre, l'Asie du Sud a été de plus en plus favorisée
par les responsable's de la politique d'aide au développement du
Royaume Uni. Le pourcentage de l'APD de ce pays à cette région du
monde est passé de 22 % en 1960 à 30 % en 1968. Le désintéressement
~vers l'Afrique se traduit aussi par une importance de plus en plus
grande accordée à l'Extr@me.Orient dont la part a augmenté de 4 % à
7% de 1960 à 1972.
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Afrique du Nord
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-
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-
2
Afrique Noire
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48
49
41
40
38
35
31
32
28
Amérique du Nord
et Centrale
7
4
4
5
5
6
7
8
9
7
Amérique Latine
1
1
3
2
-
2
3
2
1
2
Moyen-Orient
4
7
9
9
9
3
2
1
1
Asie du Sud
28
28
22
26
28
30
30
32
30
31
Extrême-Orient
4
3
4
5
5
5
a
10
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7
Océanie
l
2
3
2
3
3
4
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Total bilatéral
Dons
Prêts
Les calculs ont été effectués à partir des donn~es de la page précédente

-30-
L'Afrique du Nord n'a pas été considérée dans la distri~
bution régionale de l'aide alors que les pays du Moyen-Orient ten-
dent à ne plus recevoir de l'APD du Royaume Uni.
Le montant de l'aide publique bilatérale accordée par le
Roraume Uni pour le développement économique des pays du Tiers-
110nde est passé de $ 311,520millions à $ 749,97Dmillions ce qui
représente un taux decroissnnce annuel moyen de plus de 10 %,
entre 1960 et 1972.
Ces chiffres se situaient entre 7 % et 9 % du total de
l'APD octroyée par les pays membres du Comité d'Aide du développe-
~ent de l'OCDE qui ont accordé une aide publique au développement
de 7.154,390et 7.727,23~millions de dollars en 1971 respectivement._
Cette stabilité plus ou moins grande, reflète le conser-
vatisme relatif qui a caractérisé1a ~itique d'aide au développe-
ment de la France et s~tout du Royaume Uni. En plus de ce de~é
de fluctuation assez faible, nous remarquons un point commun majeur.
En effet, m~me si les autorités compétentes de ces deux pays
donateurs ont eu tendance à accorder de moins en moins d'aide
à 1 june des régions c_Qmprenant en majorité
leurs anciennes
colonies (Afrique du Nord pour la France et Afrique Noire pour
le Royaume Uni), ce sont toujours les zones politiques en grande
partie anciennement colonisées par ces deux pays qui sont les plus
favorisées dans la distribution régionale de l'aide de la France
et du Royaume Uni.
Le but de notre travail étant d'expliquer- en partie ces
,
t
deux observations nous commencerons par examiner la contribution
des d~fférentes théories proposées pour la résolution de notre
p.oblème. a

J
11 1
Ils"
il
i"
,
1
i
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7
a l " l '
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,nH••• h.
... .I.~..

1
-
31 -
CHAPITRE II
f
LES DIFFERENTES THEORIES DE L'AIDE INTERNATIONALE
La littérature pour expliquer/ou
justifier les flux d'aide
1.
internationale au développement est abondante et a pris de l'expan-
,•.•
sion surtout à partir des ann~es 1960 avec le g:néralisation de cette
.
politique internationaleo Mais quel que soit leur nombre,
les diffé-
rents modèles et études de cette littérature peuvent ~tre classés en
deux groupeso
Ceux qui font appel aux besoins des pays en voie de d~ve­
loppement.
Nous pouvons citer ici les études des commissions et or-
ganismes spécialisés des Nations Unies, de Balassa et les Modèles
dits des deux écartso Les 6tudes regroupées dans cette catégorie,
ont en commun le fait d1attribuer à liaide internationale la vertu
de promouvoir le développement écon0mique des pays b2néficiaires des
transferts de ressources des pays occidentaux membres de l'OCDE en
particuliero
-
Ceux qui considèrent plut8t les motifs des pays donateurs
comme les facteurs explicatifs les plus im;)ortants.
On ne peut passer sous silence la contribution de l'école
marxiste. Contrairement aux modèles précedents,
les études surtout
marxistes tentent de démontrér que la politique d'aide au développe-
ment contribuerait plut8t à empirer le sort des habitants des pays
du Tiers Mondeo
SECTION l
Etude fondée sur les besoins des pays
bén6ficiaires
Des motifs relevant des principes humanitaires, ont amené
les
pays développés à financer Id croissance et le développement
économique et social des pays du Tiers Monde et ce afin d'enrayer
l~ pauvreté dans le monde.
Les adeptes de cette th?orie s'inspirent généralement du
modèle d'Harrod-Domar/ou
supoosent implicitement/ou expliquent que
1) le capital est la clef du d6velopoement
2)
l'accroissement de l'investissement contribue au dpve-
loppement.
o
0
0 / 0

0

- 32 -
3) Les pays en dCveloppement souffrent d'une pénurie c1ç
copitaux.
4) Les importations do capitaux sont indispensables à 13
croissance économiqUè de ceE pays.
5) Les difficultés de balance de paiements des pays en
développement sont un indice des efforts de leur gouver-
nement afin d'aocélérer le développement .de leur
ééonomie.
Selon l'hypothèse ou les hypothèses fondamentales de ces
modèles, les, différentes versions de cette théorie peuvent @tre
classées en trois groupes.
i) celle qui oo~eidère l'aide comme épargne. Dans ce cas
les ressources extérieures serviront d'appoint à la pénurie de
l'épargne domestique des pays en développement.
ii) celles pour qui l'aide étrangère est une source
d'acquisition de liquidités internationales. Ici le r81e de l'assis-
tance étrangèr~ serait de f~ciliter les importations des biens
d'équipement nécessaire
à l'industrialisat~on du Tiers Monde et à
la diversification de leur économie. L'apport des pays industria-
lises
membres du Comit~ d'Aide au développement de l'OCDE est
nécessaire dans la mesure où les structures de marché des produits
exportés par les pays en développement ne permettent pas l'équili-
bre de leurs balances de paiements.
i11) celles où l'assistance internationale joue conJo1n-
tement les deux rSles pr&cédents. C'est ici que se sont illustres,
les modèles dits des deux écarts.
~ ../ ...

- 33
A. Aid~ €:trangère
comme ~pa.rgne.
Parmi les &tudes de cette cat&gorie, nous pouvons retenir
1
celles des experts dèS Nations Unies et de Rosenstein-Rodan ).
D'une façon g&nérale, les aut.eurs choisissent un taux de croissance
d6siré
pour l'économie et en déduisent le niveau d'investissement
requi~)L'épargne domestique possibleCs)est ensuite estimée/ce qui
permet alors de déterminer le montant de ressources étrangères
nécessaires pour combler l' Gcart entre l et S, & ' t nt .& Sl

U'
,
'
i iii -
I) Etude du groupe d'experts des Nations Unies.
Avec comme ann&e de base 1949, les auteurs retiennent un
taux de croissance du revenu per capita de 2 % pour l'ensemble des
pays en développement. Le niveau d'investissement exigé dans le
s~cteur non agricole pour permettre un transfert annuel, de 1 %-de
la main d'oeuvre tot~le du secteur agricole tout en permettant une
croissance raisonnable de la production dans ce secteur vital, est
ensuite estimé. La détermination du montant d'investissement pour
1
l'amélioration de la production agricole permet alors de trouver
que le niveau d'investissement serait de $ 19 milliards. En suppo-
sant ~ue l'épargne domestique se stabiliserait à Z 5 milliards
durant toute la période de projection, le groupe d'experts trouve
qUe le montant annuel d'aide internationale requis
pour la même
période serait de $ 14 milliards.
'p
1" Group of Experts of United Nations :- Heasures for the Economie
p"ev.!l,o'pmentof the Und.ex:~eveloRed Countrie.ë._ Report to the Secrera-
ry General, United Nations, New-York, 1951.
Paul Rosenstein "International Aid for Unerdeve10ped Countries",
~evie\\tl of .!co~Q.micand Stati.§.tics ,_ Hay 1963, pp_ 101-138
On peut aussi citer: Paul Hoffman, ,!2.ne Hundred COuntries,. One.
and One S.u~e;1.~Billion P~0'B12., \\iashington, D.C. 1960. Jan Tinb0rgell
et le Centre de Documentation du Comité d'Action par les Etats-Unis
d'Europe. IlLa Communauté Euro;péenne et les, Pazs Eous-d6velop;gésfl ,
Paris, Mai 19.59.-
...1...

- 35
2
2) Modèle de Rosenstein-Rodan )
On peut reprocher à l'étude précédente les faiblesses
suivantes en particulier :
i) Les experts n'ont~récisé, la relation qui existe
entre les niveaux d'investissement et de la production. Il est
alors difficile' de trouver d'une façon logique et rationnelle,
sans des hypothèses ad-hoc les chiffres qu'ils avancent dans leur
étude.
ii) Ce qui est plus grave est le postulat sans justifica-
tions satisfaisantes d'un rtiveau annuel d'épargne domestique cons-
tant pour toute la période de projection.
Le modèle de Rosenstein-Rodan qui apporte quelques lègèrcE
modifications à celui d'Harrod-Domar, tente de pallieraces deux
lacunes. L'année de base ici est 1961 et l'année de projection 19'/5.
Cette période de projection est subdivisée en trois sous périodes
quinquennales chacune. La fonction d'épargne retenue est de type
Keynésien simple comme dans le modèle devenu maintenant classique
d'Harrod-Domar.
Liauteur commence d'abord par estimer les taux .oyen et
marginal d'épargne pour les 15 ann6es de projection. Après quelquec
tentatives de justification plus ou moins satisfaisantes il suppose
un coefficient marginal de capital variant de 1 à 2,8 selon les
structures de production et de l'économie des pays. A partir de ~a
capacité que chaque pays a eu pour accrottre son taux d'investisse-
ment durant la période quinquennale antérieure à l'année de base
de l'étude, l'auteur postule un taux annuel de croissance pour
chaque économie.
En éliminant de son étude les investissements privés dane
les secteurs miniers et pétroliers et le 1/3 de l'aide alimentaire
américaine ~parce que ces fonds ne peuvent @tre.considérés conme
aide, Rosenstein-Rodan estime les flux annuels d'aide internatio~a­
le requise par l'ensemble d~s pays en voie de développement à
6,~et 5,OOmilliards de dollars pOur les périodes 1962-1971 et
1972-1975 respectivement.
2~osenstein-Ro~ op. cit.
.../ ...

B - Aide internationale comme source d'acquisition de
devise internationale.
L'application des modèles précèdents devrait tènir compte
du système éco~omique international et des problèmes monétaires
internationaux. Ces modèles sont plutbt adéquats pour les pays ne
.' connaissant pas de problènes <i.e balance de paiement.,.
En effet compte tenu du faible degré de liquidité inter-
nationale des devises de la majorité des pays ~n développement, les
importations de matières premières, de produits inte~iÀire., et
de biens d'équipement nécessaires à l'accélération du procesSUs
de développement économique exigent la disponibilité de devises
étrangères.
Or les ·poys en développement, surtout non producteurs de
pétrole, ont toujours connu des déficits dans leur balance au
cor1pte courant.
Déficit aU compte courant des pays en développement en
$ milliurd
Tableau 11
19560. 1960b 1'{J3a Cep5b
'~70b 1~1~a,. L~74 b ~75b
~nsemble des pays
J,
en développement
-5
-4,5
-7,9 -5,2 -12,7 -7,9 ~27,3
-22,7
dont pays en déve-
loppement Don
producteurs de
pétrole
-4,8
-5
-12,2 -12,5 -38
-54,9
1
.
~
,
b\\
Ainsi durant cette période~ decennal, le déficit au
compte courant de l'ensemble de ces pays en développement a augmen-
té de 5 à 22,7' milliards de dollars de qui représente un taux de
..
Source a) P. Lieftwick~Externu1Debt'an debt begring capacity of
developinp; countries"International Finance Section Prince-.-tdn
Unive~sity Princetin Herw Jersey, 1966
b) OCDE : Coop&ration pour le déVeloppement examen 1977.

- 37 -
croiss4nce annuel moyen de 17,7 %. Dans le cas des pays en dévelop-
pement non producteure de pétrole, cette variation n été encore
plus considérable et inquiétante. En fait, de 1960 à 1975, la
balance au compte courant de ce groupe de pays s'est détériorée
de 4,8 à 54,9 milliards de dollers ce qui indique un t~ux moyen
de croissance annuel de leur déficit de 65 %. Ce chiffre ~xplosif
est le résultat des effets combinés·de la crise du pétrole et de
l'inflation d~ns l'économie mondiale à partir de 1974.
C'est compte tenu de cette réalité qu'une autre voie pour
la détermination de l'assistance économique requise par les pays
en développement a été trouvée.
Les études que nous présentons dans cette section_
déterminent les montants de capitaux étranger nécessaires aux
pays du Tiers Monde en faisant la différence entre la valeur des
importations requises et celle des exportations.attendues. Parmi
ces études"
nous pouvons ci ter celles des Nations Unies, de Gerda
Blau~
4
de Bala Belassaet de l'UNCTAD ).

..
4) United-Nations, Wold Economie Survey, Part l, New-York 1962
Gerda Blau, "Commodity Export Earnings and Economie Growth" in
New Directions of World' Trade, Proceedings of a Chathan Rouse
Conference at Bellagio, 16-24 Sept. 1963, Royal lnstitute of
International Affairs, Oxford University Press, Grent Britain,
1964. B.A. Belassa, Trade Pr9spectF for Developins Countri~~l
Homewood, lll;i.nois,' 1964~' UNCTAi:r Conference Papers and Proceedij,~r"
Vol. l, UNCTAD,1964.
. ,
llN."~lPt: ~rtIr\\tt ~ Ml~
. ...1•..

3"8
l - Etude des Nations U~i~6.
A pârtir de donnÉ:es et d~analyses régionales 5), l'écart
annuel entre les importations requises et les exportations possibles
a été estimé pour les pays en voie de développement à 20 milliards
de dollars. La projection de la politique d'aide antérieure permet èe
situer à 9 milliards de dollars le flux annuel de ressources inter-
'nationales en 1970. Pour trouver les 11 milliards restants, les au-
teurs de l'&tude recommandent entre ~utres une libéralisation et
expansion commerciales favorables aUx produits des pays en développe-
ment.
2 - Etude de Gerda Blau 6)
c
En partant des résultats précédents des Nations Unies,
Gerda Blau procéde à d'autres estimations en fixant un taux de
croissance annuel du PNB désiré pour l'ensemble des pays en dévelo~­
pement à 5 X.
L'auteur envisage deux Situations. Dans le premier cas ~~
J'
suppose une détérioration"des termes de l'échQnge des pays
en développement. C'est l'hypothèse pessimiste. L'hypothèse optimiste
considère 1~ situation où les exportations des produits manufacturés
U""\\~'t...~.
des pays du Tiers Monde "Ill
t
?
lune expnnsioT;! réelle à ln suite
de mesures commerciales favorables des pays industrialisés.
Ainsi, en supposnnt une détérioration de 10 % des termes
de l'échange, les efforts supplémentaires estimés à 11 milliards
de dollars par les experts de Nations Unies sont portés à 15 mil-
liards de dollars.
Par contre en espérant que les pays en développement
pourraient exporter beaucoup plus de produits non .primaires, le
chiffre des Nations Unies est ramené à 3 mil~ards de dollars •
....
...
-
5) Les pays en déveioppement ont été regroupés en cinq régions :
Amérique Latine, Afrique, Asie Occfdentale, Ex~rtme Orient et les
autres pays en développement. Les périodes de base et de projection
de l'étude sont 1959 et 1970 respectivement.
6) Gerda Blau, op. cit.
•....
.
~./...

- 39
3 • Travaux de BaIa Belassa7 )
11
Cette étude représente l'une des premJ.eres analyses
extensives et détaillées des besoins ~n devises étrangères des peys
e~ développement. Les pays en développement sont regroupés en quatre
régions: l'Afrique, l'Amérique Latine, l'As~e et le Moyen Orient.
Les prévisions quant aux recettes d'exportations sont
faites pour chaque région en désagrégeant les produits exportés en
7 groupes et en émettant deux hypothèses alternatives quant aux
taux de croissance d'une part et quant à l'élasticité.revenu des
8
importations de pays développés ). Les intervalles de variation
de l'écart entre les dépenses d'importations d'une part et les
recettes provenant des exportations d'autre part sont $ 9 r5 ~10,5
milliards pour 1970 et 1975 respectivement.
Les études de Ce groupe ne considèrent que le r6le de
l'aide pour complèter les exportations Jomme source d'acquisition
de devises étrangères. Cette conception semble impliquer que
l'assistance internationale d'un pays développé à un pays bénéfi-
ciaire n'a aucun rOle important à jouer si les deux pays QPparte-
naient à la m3me zone monétaire et si la grande partie des
-


7) B. Belassa, op. cit. La période de base de son analyse est
1960 et la période de projection 1970 à 1975.
8) Les groupes des produits exportés sont :
- aliments de zone tempérée (bétail, viande, Poisson, oeuf, etc ••• )
- aliments tropicaux concurrencés (huile, graisse, sucre, tabac,
miel, etc ••• )
- aliments tropicaux non concurrencé~ (banane, café, cacao, th6,e~c~
matières premières agricoles (caoutchouc, cuir, bois, fibres de
textile, matières végétales et animales brutes, etc ••• )
- combustibles (pétrole, gas naturel, etc••• )
~
- minéraux combustiblest et métaux (fer, cuivre, aluminium, phos-
phate, zinc" etc .. .,..)
- produits 'manufacturés•.
..../'...


- 41 -
importations du bénéficiaire provenait àu pays donateur. Ceci
serait aussi le cas si la devise du pays donateur avait un degré
de liquidité internutionale faible.
L'efficacité de l'aide comme source additionnelle de
devise étrangère devrait alorS dépendre du degré de liquidité
internationale de la devise du pays dooc,teur et aussi de la
capacité d'importer du pays donateur des biens et services
indispensables au pays bénéficiaire.
Un faible degré de liquidité de la devise réduirait
l'aide à une aide liée. Dans ul)e telle éventualité les degré-s de
liquidité et celui auquel l'aide serait liée serait inversement
,reliée.
Dans ce cas aUssi le volume des échanges possibles entre
les deux pays constituerait une contrainte au volume d'aide
que
le pays donateur pourrait mettre à la disposition du pays bénéfi-
ciaire.
Nous reconnaissons ici l'une des faiblesses de cette
approche qui ignore le fait que l'aide internationale peut complèt~l­
l'épargne domestique dans le cas d'une insuffisance de cette
dernière. C'est à ce dernier point que tente de répondre ~e dernier
groupe d'études en considérant simultanément les deux r8les
précédents de l'aide internationale.

q4 Influx net de capitaux comme palliatif à l'insuffisance de
l'épargne domestique et de devises étrang~res.
Les études effectuées par Chenery en collaboration avec
d'autres économistes représentent ce qui est maintenant convenu
d'appeler dans la litt&raturel lu thêorie des deux écarts, ou du
développement à trois &tapes(9). L'hypothèse centrale du modèle de

Chenery et Strout (C-S) consiste à supposer qu'à un moment donné
du temps, au courb~e SOn processus de développement, tout.pays en
voie de développement -doit faire face à l'une ou l'autre des trois
contraintes suivantes :
- limite de la oapacité d'absorption de l'économie,
- insuffisance de l'épargne domestique,
- pénurie de l'offre de
liquidités internationales.
L'apparition d'un ou de plùsieurs écarts entre l'offre
et la demande requise de certains de ces facteurs devient inévitablet
créant ainsi des goulots d'étranglement dans l'économie et impliquant
une sous-utilisation des autres facteurs de production. Dans c~s
conditions, l'aide serait d'un grand concours dans la mesure où
elle permet au pays de briser le (s) goulot(s) d'étranglement,
d'utiliser pleinement les autres ressources et de poursuivre la
croissance économique à un taux plus élevé.
(9) I. Adelman and H. Chenery, "Foreign Aid and Economic Developments
The Case of Greece", Review of Ecopomics and Statistics, Feb. 1966,
pp. 1-79.
H. Chenery -and N. ,Bruno, "Developmen t Alternatives in An Open EconoC71
The Case of Israel", Boonomic Journal, harch 1962, 72, pp. 79-103.
H... Chenery and i... Mac Ewan, "Optimal Patterns of Growth and ldd :
The Case of Pa:kista~", Pakistan Development Review, Summer 1966.
H. Chenery and A~ Strout,'''Foreign Assistance and Economic Develap-
ment", American ~conol~lic Review t Sept. 19Ei6, 56 t pp. 679-732.
, , (
.
H. Ch,enery and K. S. Kretocbmer, "Resource ;..llocation tor Economie
Development" , , Econometrica., Oct. 1956.

L'analyse Se concentre plut8t sur l'&cart entre l'inve~­
tissement et l'épargne d'une part et celui pouvant exister entre
les recettes d'exportations et les d&penses d'importations requises,
d'autre part. Le moqèle comporte huit variables endogènes:
V
(PNB), 1
(investissement brut), St (épargne domestique brute),
t
t
K (stock de capital), Mt (importations de biens et services),
Et (exportations de biens et services), Ft (influx net de c&~itcl),
Ct (consommation), où t indique la période.
Les équations fondamentales du modèle sont :
-(1)
(2 )
La. limite de capaci t& de production est représentée par
T
V
1
avec K
(3)
t
+1(
0
( =t-1
1 _
t 1
fv
l
~
t
= Vt - Vt.t1
T = 0
Les limites des capacités d'investir et d'épargner peuvent
3tre r&sumées par les deux équations suivantes:
~'1t~ (1+13)1
.(4)
t -!
L
-
St -
S = So + GIl'
(V t
- V0)
~
où,8 est le taux de croissance maximum d'investissement,
4(~ ·la propension moyenne à épargner.
La limitù à la capacité d'investir se justifie entre
autre par l'insuffiSance de l'offre d"inputs complémentaires s
(main d'oeuvre spécialisée, administrateurs, etc ••• ). Si ~ est
le taux de croissance du PNB désiré, V
=(1 + ~) V -1
(G)
t
t

~ ...4..4 ._
.~ ~.~
Nous pouvons alors déduire deux phases de croissance"
la phase l
et
la phase II étant caraçtérisées par la limite à la capacité a'inves-

tissement et la limite de capacité d'épargner respectivement.• :1. 1&
phase l
correspond J,e modèle l
composé des équations l
à 5 alors
que dnns la phase I I l'équation (6) r~mplace (4).
La troisième phase de la croissance est caractérisée par
la possibilité d'insuffisance de devises étrangères pour le
financement des importations des matières premières, des ~rodu1ts
intermédiaires et des biens d'équipement requis par la produc."
tion (10). La
contrainte
de devise étrangère est alors incorporée
dans le modèle par l'intermédiaire des hypothèses suivantes ~
= M + r' (V t - V )
o
. .
0
r' est la propension marginale à importer.
= E
(1 + é.) t
o
où f est le taux de croissance des exportations.
Dans la phase III les équations (7) et (8) remplacent les contraintes
(4) et (5).
Chaque phase prend fin lorsque la contraiate pertinente
(contrainte de capacité d'investir,. d'épargne domestique et de
devises étrangères) devient redondante&
L'influx net de capitaux étrangers pour que le pays
atteigne un taux de croissance auto suffisant est égal à la somme
des capitaux requis durant toutes les périodes.
(10) Ces difficultés proviennent des problèmes structurels suivantsl
faible élasticité de demande des exportations et des importatio:ls
des pays en voie de développement, in~tabilité du marché des pro-
duits exportés ......

45
Dans les phases lA et II, l'influx de capitaux est déterminé
par la différence cumulée entre les niveaux d'investissement et d'épargne.
Alors que dans les phases lB et III l'entrée nette de capitaux est égsle
à la différence cumulée entre les importations reqmises et les exportatio~s
(11 ).
D CRITIQUES DE CES THEORIES
L'élégance théorique et la sophistication de cette analyse so~t
indéniables et expliquent son utilisation par plusieurs offices de plani-
fication.
Toutes ces théries ont été reprises par l'O.N.U"
ses or~anismes
spécialisés, la Banque Mondiale, etc ••• ce qui conduieait la Commission
Pearson à recommander aux pays donateurs de fournir chaque année au moins
1 % de leur PNB comme assistance internationale au développement des pays
économiquement faibles (12). Ainsi "La croissance ou la reio;ression de
l'économie peut ~tre avancée comme th~se pour soutenir la poursuite ou
l'expansion de l'aide; le pro~rès, comme l'éyidence de 00n succ~s, et la
recession comme l'évidence du besoin de son renforcement~f, J}'ialgré ces
succès remarquables au niveau institutionnel, ces différents modèles, de
détermination des besoins d'aide internationale des pays en voie de déve-
loppement, ont subi plusieurs genres de critiques:
(11) La phase IR est celle où la contrainte de devises étrangères détermi-
ne l'influx de capitaux dans la phase l
(12) "Partners in Development". RepoDt of the Commission on International
Development, Praeger, New-York, 1970.
(13) P.T. Bauer, "Dissent of development" Scottish Journal of Political
Economy, 16, 1969, p. 88.
. ../.0.

1. Critiques de J. Fei et G. Ranis et de J. Bruton (14).
Les modèles des deux écarts ont pour prétention de présenter le
processus par lequel le pays passera pour atteindre un taux de
croissance économique autoentretenu.
Mais pourtant ces modèles
ne précise que très rarement ou de façon non satisfaisante la
durée de la période à la fin de laquelle le pays considèrf. pourra
se passer de l'aide internationale au développement. Il est en
fait difficile de déterminer cette période dans la mesure où elle
dépend de plusieurs facteurs et obstacles difficile~ent snietàsa-
bles.
Selon Fei et Ranis, C-S ne justifient pas les hypothèses
implicites qui leur permettent d'expliciter le comportement de
l'économie durant chaque phase et pendant le passage d'une phase
à l'autre.
Selon eux, les justifications par des raisons socio-
poli t ico-é conomiq~es et techniques avancé es par C-S pour oxplir~l'.er
le fait que des forces opérantes dans une phase conduisent à l~
pertinence d'autres règles de fonctionnement dans une phase
ultérieure, ne sont pas satisfaisantes.
L'hypothèse selon laquelle "the loss developed country
will acquire first an aptitude for organizing and investing
(pour accrottre la capacité d'absorption de l'économie), for
austerity (pour augmenter S), and finally for achieving techno-
logical flexibility (pour supprimer l'écart entre L et E), in
that order"(15) est dénuée dp tout fondement économique.
Enfin, Fei et Ranis contestent la détermination de façon
exogène du taux de croissance désiré t
de l'économie. Cette objec-
t.ion est renforcée par le fait qu'un trop grand Ol'timisr.le influence
la fixation dp f
dans la mesure où l'influx d'aide jn~ernationale
~~.~o~t ._te~pp_?s.~ détp.rminé, -p~. }.e_oJ!l.V.X:Ït'lUVl ~;utre .le ~éf~it
du
finanCement interne et ie déficit àe-la·oâlartèe-commerciale
(14) John Fei and Gustf:lV Ranis, "Foreign Assistance and Economic
Development : Comment", American Economic Review, Sept. 19GC,
pp. 897-912.
J. Bruton, "The Two Gap Approach to Aid and lievelop-
ment: Comment", Americ·an Economic Review, Jun 1969, pp. 439..).1-·':·6.
(15) J. Fei and G. Ranis, o;e. cit. 'p. 907.

~ 47 -
Les critiques de Bruton émanent plus ou moins de cette
dernière objection de Fei et Ranis. Selon lui, "aid is gnp
producing, not gap covering, and that accepting it as the latter
can in fact impe~, rather than facilitai:e. "development"('16).
Cette affirmation ne peut être confirm~e que si l'on ~'interroge
sur la sourcem3me des 8carts. Contrairement à C-S, il pense que
les deux écarts ne sont pas dûs aux structures de l'~conomie,
mais plut8t Ù l'incapacité ~/ou au manque de volont~ à prer.dre
les mesUres qui s'imposent afin d'~liminer ou d'atttnuer les
divers problèmes.
Un influx de ressources internàtionales favorise une
politique de substitution au:!' importations. Les biens dont la pro-
duct~n est rendue possible par cette politique sont en général
des biens de consommation. Aussi, après une période plus ou moins
longue, une baisse de l'aide étrangère, qui supportait une telle
politique, induirait inévitablement une chute dans le taux d'inves~
tissement. L'apparition d'un écart est alors inévitable; cet
écart est le signe d'une mauvaise allocation des ressources dans
le passé~ La pénurie d'une main d'oeuvre qualifiée, de connaissances
technologiques, etc ••• , afin de produire des biens de capitaux
plut8t que des biens de consommation aurait pu fttre é!itée par de
plus grands efforts dans l'éducation, la santé, etc ••• (17)
(16) J. Bruton, op, cit., p. 440
(17) Cette recommandation est importante dans la mesure où dans
la théorie traditionnelle des deux écarts, lorsqu'il y a contrainte
de liquidités internationales, l'économie ne peut utiliser toute sa
capacité d'épargne car elle ne peut transformer cette épargne en
liquidités internationales. Dans ces conditions une partie de
l'épargne domestique serait gaspillée. C'est justement cette partie
qui aurait pu 3tre utilis[e pour financer des investissements non
tellement consommateurs de devises étrangères.
Pour plus de détail consul ter.; H. ll.skari and V~ Corbo, ll~~e1!..
of two
gap models ~n" develo2ment. Planpipi", Insti tut Inte~ational
~~Econom~e QUantitn~ive, Concordia Université. Nov. 1974~

48
"L'aide extérieure peut fournir des ressources nécee2!aires pour corriger
ou changer cet état de chose. L'aide peut également faire d'autres choses.
Elle peut doter l'économie de moyens lui permettant de continuer à fonc-
tionner d'une manière acceptable sans pour autant supprimer les distorsions
internes sur les marchés ni changer ses structures. En minimisant ainsi les
pressions sur le système économique, l'aide peut réduire non seulement le
stimulant aux changements laborieux mais aussi éviter de se rendre compte
de la lIa.uvaise allocation des ressources".( \\ S~
2. Aide substitut ou complément à l-épargne domestique.
L'une des conséquences dans l'ajournement de l'adoption de poli-
tiques qui s'imposeraient afin d'apporter les changments nécessaires, nour-
rait ~tre une atténuation de l'effort de la mobilisation de l'épargne do-
mestique. Dans ce cas l'aide étrangère pourrait même ne plus être un com-
plément a lllépargne comme le supposent les différentes versions de la
théorie des deux écarts.
Les travaux de A. Rahman sur quelques pays du
Tiers-Monde lui permettent de trouver une propension moyenne à épargner de
la forme ·4 = 0,,14- 0,.25 ~
(t = 2.5). Griffin et J .L. Enos trouvent une
propension marginale à épargner par rapport à l'aide encore plus faible
S
H
y =.11 - 0.73 Y (19)
(t = 6.6)
(18) J. Bruton, p.445.
L'une des mesures de correstion pourrait consister soit en une dévaluation,
une taxe sur les exportations du secteur traditionnel. Dans son article,
"Foreign Exchange Constraint" K;y:klos, Vol XXIII, 1970, Fasc. 2, il pense
que la politique optimale en vue de contrÔler les importations
et encoura-
~er les exportations serait un système de taux de change multiple et/ou un
système de contrales commerciaux. Cette politique ne pourrait être réali-
sée que si les différentes variables (biens consommés,exportés, importés)
étaient assez désagrégées afin de permettre l~ possibilité d'une
mesure
plus précise de l'impact des différentes décisions de politique économique.
Voir H. Askari and V. Corbo pour plus de détails.
(19) H est l'influx net de capitaux.
A. Rahman, Foreign Capital and Domestic Savings : A test of Haavelmo's
hypothesis with Cross-Country data", Review of Economies and Statistics,
Feb. 1968.
K.B. Griffin and J.L. Enos, Foreign Assistance: Objectives and Consequen-
ces", Economie Development and Cultural Change, Vol. 18, no.,3, April 1970.

Aussi, les pays en voie de dévoloppement "peuvent volontairement relacher
les efforts de l'éparfne domestique quand l'aide extérieure se fait plu3
abondante qu'il le faut Il (20)'
Nurul Islam pense d'ailleurs "qu'une lég~re bai~se de l'ai~e neut
@tre suivie d 'une 11lt~B1fic;atig.t~s effo;~ts pour la mobilisation des res-
d
t .
C t t '
t "
l
f ~ùrM
.
l
sources
omes l.ques.
e
e consequence sera Cel' al.ne Sl.
es p
_
soc~::
es
pour l'impératif du développement était considéré comme une exigence" (21).
Il est aussi illusoire de considérer comme homog~ne l'aide i~t2rn~­
tionale d'une part, l'épargne domestique et les formes d'acquisition de
devises étrang~res autres que l'aide d'autre part selon que l'aide est U~
palliatif ~ l'insuffisance de l'épar~ne irtt&rieure ou de la pénurie des Cai?S
de liquidité internationale du pays. C'est ainsi que Gendarme disait ~ue
"cop.trairement ~ l'épargne locale, les incidences de la nature de l'aide ne
sont pas neutres ~ l'égard de la croissance. L'aide sous des montants noni-
naux id8ntiques, représente des réalités différentes selon qu'elle est
accordée sous forme de prêts, de dons, qu'elle est liée ou ne l'est pas"(22).
3. Aide et endettement.
Cette infirrration de l'hypothèse d'une élasticité de subtitutian
nulle entre l'épargne et l'influx net de capitaux peut
(20) A. Rahman, op. cita
(21) N. Islam, FOFeign Assistance and Economie Development : the case of
Pakistan", Economie Journal Special Issues, no 82, Mars 1972, p. 512. Si
l'on peut douter de la qualité théorique et des implications empiriques
d'un modèle ~ une équation, on peut aussi se poser des questions sur la
valeur de la fonction d'épargne, de type keynésien simple, qui apparait QUDG
le mod~le C-S. En effet, une revue de la litt&rature sur la fonction d'&-
pargne en pays en voie de développement confirme l'hypott,èse du revenu
permanent légèrement modifiée. Pour plus de détails, voir : Niksell and
Zinsel', "Savings Funct ion in Developing Contries ; A. Survey of the Theore··
tical and Empirical Li terature" , Journal of Economie Li t_erature ,~1arch 1 ')73,
Vol. XI, no. I, pp. 1-26.
(22) Réné Gendarme : "les modèles économétriques dans les pays en voie d n
déveloprement : étude critique "Monde en développement nO?, 1974, p.114.
,;

- 50 -
compromettre la croissance du pays en voie de développement si
nous considérons que les capitaux étran~ers sont constitu6s en
partie de pr@ts qu'il faudra rembourser ultérieurement(23)
hême si à court terme, l'influx net de capitaux permet
de combler les deux écarts, les conditions de prêts peuvent~'-~
jet E
deJ sorties massives de capitaux renforçant ainsi le déficit
de la balance des paiements et la pénurie de capitaux domestiqueS.
Il est même possible que la valeur des ressources requises
pour les paiements de la dette publique extérieure et de son
service dépasse celle de l'influx annuel de capitaux étrangers.
C'est ainsi que, de 1962 à 1966, les paiements annuels de la dette
publique extérieure de toute l'Am~rique Latine Q~t_étésestimés
à 1 596 millions de dollars~ alors que pour la même période,
l'aide moyenne américaine à ces pays n'était que de 1 213 millions
de dollars(24).
Pour l'ensemble des pays en développement non producteurs
,
1
,.q)-IS' ......l
'
,
,
de petro e, le~tablea"\\.1
~$wtres eloquen~ quant a la progression
de la dette extérieure, du service de la dette et de l'apport net
que ces pays ont reçu des pays développés. C'est ainsi que de
1967 à 1976., selon les données ~e l'OCDE, la dette extérieure de
ces pays était passée de 41,6 à 172,2 rnilliardsde dollars so;it
un taux de croissance ann~el
moyen de plus de 30 % durant cette
pb-iode dé cennale. Le niveau élevé: de ce taux est surtout di} à la
hausse phénoménalede la dette de ces pays à la suite des crises
deI' énergie et de l'économie internationale qui ont suivi
la
dernière guerre Israélo-Arabc. En e.ffet., le taux tendanoiel de
. (23) L'élastiCité de substitution nulle reflète l'hypothèse de
complémentarité parfaite entre les devises étrangères et l'épargneo
Les pr@ts sont intégrés dans l'analyse dans la mesure où la plupart
des promoteur.s des différentes versions de la théorie des deux
écar,t.s ne font aucune différenciation dans les influx de capitaux
selon qu'ils proviennent du secteur privé d1 une part ou du secteur
public d" autre part. En plus, les conditions des prGts n'ont pas
été souvent considérées,
(24) l;agdoff, "!t'Age de l'impérialis.e", Maspero, Paris 1969.

51
Variation de ln dette de; l'ensemble de ceG pays est si tuôc autour ile
Î 55~
llar an 81'tre 1960 et 197::).
De lS'67 à 197:5, lc,s services de la dette ont nugf:1enté de 5,8 à 2C,;~':lil­
liards de dollars,
ce qui repr6sento un taux de croissance arnucl ~oyc~
de plus de 20% durant cette p~riode.
Le L:,ux de cr,')isséd1ce de lé\\ dette ct du service de la dette e:=t~ri'"E'::';
de l'ensemble des paYE en J6velopnement a ht& c&n&ralement plus ~lGv6 ~~­
tre 19'73 - 19'75 qu'entre 1967 ,~t 197:J. En
fait 1 le taux annuel cl' uu:;mcn-
tation se situait
à 22% et 2G % en 1973 - 1974 et 1974 - 1975 respective-
ment, alors que ce taux n'était que rle 197~ en moyenne durant la :r:',',rioCe de
1S;G7 - 1973.
Ces taux varient t~utefois selon les groupes de pays. D'apr~s lac
données fu Comit& d'aide au D6veloppement de l'OCDE, se sont les pays
à revenu moyen qui connaissent le taux de variation le plus êlevê de IGur
endettoment extérieur.
Les pays (le l'Am8rique IJéltine et des Caraïbes sont les plus en,:1ct-
tés, totalisant lAn peu plus de 305'~ üe la dette publique extérieure enclJurue
au )'1
décembre 1975 par 84 pays du 'l'iers l''ionde, alors que la pnrt c'", l'~~­
frique uu Sud du Sahara ne s' <':levai t
qu' cl '11 % environ.
EIftre 1970 et 1975, l' rendettement des pays de l'Asie (u Sud ~:;st
et du Pacifique d'une part et de l'Afrique du Nord et du hoyen (:ri:)ll'~
d'autre part à au::menté de 5 et 3% respectivornent dens l'en(ctter'-;nt toL'l
des paye en voie de
éveloppement, alcrs que la part de l' l\\.si8 di: 81.1'2 :J,)
baissé de 22 à 15 % durant la Q~me pêriode.
Les chiffres deviennent plus inquiétants lorsque n'JUS Vo~'OC,'3 1;:3
donn&es relatives aux montants de la dette et service de la dett) pu~li~ue
ext~rieure par rapport cl certains indicateurs &cnomiques.
En fait selon les chiffres du tableau (16) que ce soit 1:,. Ctet'ce
par rRpport au pnB ou le Gervice de la dette en pourcentage du E:I~.:,u o,es
exportations des biens et services, quel quo soit le groupe de p~ys con-
sidérés ce rapport a aucmentê dans tous les caD.
... / ....

lûleal; .'1
~ "
Total de l'enooure de la dette publique extérie~;:
(partie non décaissée compriee) par région, '1969;-.-1'
"
.
Afrique au ' ~. ,du
.'.,."
l-Sn';;\\' Aaérique Lat.' Afrique du
Asie du
'a1e mediterra-
l'
Sud SahaJ'a' '!1àt., ·..t ..-'
.-. 'et Caralbes
Nord et
Slld
~ée lŒl1lJ dév.
Total
que
M01en Orient
1969
5 893,'
7 892,5
18 565tZ
86,4.,
14 ".5,2
. 7 22',5
62 544..0
1970
7 410,8
8 819.,2
21 055,1
10 '18J1.,7'
15 846,6
7 811,0
71 127,5.,'
1971
o 493,0
. 11 24},2
24 661,1
. 12 640,8'
17 299,7
9 162,4
83 500,2
t
~
1972
9 642,5
l' 802,5
29 564,1
14 598,9
18 776,'
10 188 ,6
96 .572,8
·f
1973
12 779.6
16 ...., , '
'5 9'6.,4'
18 865.6
21 1'6,0
11 232,9
116 793,C
1974
16 519,1.
24 039,'
45 662,4
21 817,'8
25 480,~
14-224,9
147 7",3
1975
18 935,5
29 641,2 ,
5' 266,4
2' 558,1
26 583,~
15927,7
173 912,1
eD pourcentage 4~ total
1
1970
10
12
30
14
22
10
100
.
1975
11
17
JO
17
15
9
100
aouroe Banque Mondiale rapport annuel 1977 p. 115

53 -
,-N,e 14
D.tte et service de la dette extérieur, des
pays en dévelo~ementt par groupes de. pays
(enjt1l1era de do~lars)
r'I~.•.~:••
"
' , "
. " "
,
'
Groupe de pays
1967
1973
1974
1915
1916
,>
.,
, j
En développe.ent, total
Dette
48.4
112,4
1)7,2
172,9 206,8
Service de la dette
6,2
15,9
19,8
26,0
J2,0
doJlt
t.. faible reTe~u
.
Dette
10,7
21,1
23,7
27,7
31,4
Service de la dette
O.S
1,4
1.7
2,1
2,3
A reTenu .o1en
..
Dette
'
30,9
68.9
89.1 ' 116.4
140~S
Service de· la dette
5,0
11,5
14,1
18,7
23,3
Productèurs de pétroles
.
.
Dette
6.8
22,"
24,4
28~8
34,6
SerTice de la dette
0,4
',0
4,0
'.2
6,4
Non producteurs de pétrole
Dette
41,6
90,0
11~,0
114,1
172,2
SerTiee de la dette
5,8
12,9
1;,8
20,8
2.5,6
.
,
Sour~e OCDE 1 Coopération pour le déve1o~t
Examen 1971, page "

-'4 -
-ZAbleau 1~
Taux moyen de variation annuel de la dette et service4e la
dette extérieure des pays en développement, par Broupes ~è
.paye
en pourcenta.e
.
.
.'
.
..-
Groupe de pays
1967-1973
1973-1974
1974-1975
,
A faible revenu
Dette
14
12
17
Service de la dette
9
21
24
A revenu moyen
Dette
18
29
31
Service de la dette
19
23
33
Producteurs de pétrole
Dette
32
9
18
Sent.. de la dette
93
33
30
..
Non producteurs de pétrole
Dette
19
22
26
Service de la dette
22
18
31
.
.,
Source 1 les calculs ont é-té effectués à partir des données du
t~bleau précédent.

- 55 -
Tableau 16
. .
Pourcentage de la dette et du service de la dette
publique qUe extérieure par rapport à certains
indicateurs économiques
,..
Pays à faible revenu
Pays à revenu moyen
.
1970
1976
1970
1976
Dette
14,2
20,9
13,2
17,0
PNB
Service de la dette
-
1,0
1,1
4,6
7,2
PNB
Service de la dette
Exportat. de biens et ~erv1,(.. ,4
2,0
7,5
8,0
Source : Banque Mondiale 1 Rapport annuel 1977

56-
Il est toutefois possible aux adeptes de différents
aocJàles analysant les .bee01na en 81èe inerna'tiOnale cl. . ~ .en
voie de développement, de soutenir que ~ Bitua~tOft . . . .~ pa78
aurait été pire en absence de l'aide.
Néanmoins, mame si cette critique n'est pas valable,
l'hypothèse fondamentale conférant explicitement au capital le
r8le primordial dans la croissance peut 3tre aussi contestée.
4. Le capital n'est pas le seul facteur nécessaire au
développement.
En effet, l'environnement socio-politique, économique et
culturel contient autant de variables non négligeables comme le
confirme l'étude de Adlman I·. et Morris., C. (25). Le but de leur
modèle est de déterminer les '~acteurs économiques et non économi- .
ques pouvant influencer la capacité de croissance d'une économie
en voie de développement. L'étude porte sur la période 1957~196Z. ~
Le modèle fondamental consiste en un système de 14 équati.o·ris· A'"
19 .arlables. Elles retiennent 39 indica~.u..e de déTe1'è,ppOmetli' .t~
en vue d'obtenir un estimé
de la fonotion diocrimiDant';,'lèiies"
~
.
cl,
7" at les pays de l'étude en trois groupes. Alors que le
premier groupe est caractérisé
par un taux de croissance du
revenu per
capita
d'au moins 2 ~ entre 1950-1964 et .une poaitien
privilégiée dans la classification des pays selon ? indicateurs
économiques, le dernier regroupe les pays ayant expérimenté'u~"
(25) Adeillan, l. and .Morris, C•• "An Econometrie Mode1 of Socio-
Economie and Politica1 Change in Underdeveloped Countries",
Aaer!ean Economie Revi", Vol. LVIl~ Dec. 1968, no. 5, pp. 1184.
1218,
.
-! . •

-
57 -
taux de croissance du revenu par hahitant inférieur à 1% (26)
la
cat~gorie interm~diaire comprend les autres pays. Afin de comparer
la contribution relative des diffrentes variables sur le processus
de dpveloppement du pays,
les auteurs ont procéd~ à l'estimation
des multiplicateurs indiquant l'impact relatif de chaque variable
sur le potentiel du développement pconomique.
Le tableau suivant nous donne les résultats obtenus pour
les 10 variables les significatives (27)
VA1UABLES
MULTIPLICATEU~-<
D' HiPACT
Degré d'amélioration dans la structure des
2,309
institutions financières = X31
Perspectives de modernisation du pays = X
2,169
31
Importance du dualisme économique = X
2,130
2i
Niveau d'infrastructure lourde = X
1,980
8
Changement dans le degré d'industrialisation = X
1,624
4
Importance de la classe moyenne locale = X
1,062
24
Taux de croissance du stock du capital humain = X
0,957
33
Importance de la volonté politique pour le d~velop­
pe~ent économique = X49
0,940
Taux d'alphab~tisation = X
0,88'(
26
Accroissement de la productivit~ agricole = X
0,823
7
(26) Les indicateurs économiques sont: changement dans le d~gr~
d'industrialisation (X ), degrf d'am61ioration dans la productivit~
4
agricole,
(X ), dans le structure des institutions financières,
~1
7
dans le syst2me de taxation
(X
)
taux d'investisspment brut
i0
,
(X , taux d'addition au stock de ressources humaines ~ X
).
4
33
(27). Le
-ait que~ soit le plus significatif est une confi ~-mation
de l'étude th~rorique sur les institutions financières en pays sr
voie de dpveloppement surtout par E.S. Shaw dans "Financial Deeping
in Economic Development",
Oxford University Press, New-York, London,
Toronto, 1973.

- 57 B -
De ce tableau il ressort nettement une prépond0rance de
l'impact de variables non ~conomique dans le processus de d{velop-
pement économique du payso C'est ainsi que parmi les 10 variables
les plus significatives 4 seulement sont d'ordre purement ~conomi­
que à savoir X '
X , X
et ~1. L'importance des ~léments SQcio
4
7
8
économique est indéniable car la moiti~ des 10 variables pr~sentes
relève de ce domaineo X
, X
, X
, X , X33~
24
25
26
3
La politique ne joue qu'un rôle limit~, avec X
, ùont le
49
multiplicateur d'impact, 0,940,
se classe 8ème par ordre d'impor-
tance.
Aussi,
dans la mesure l'aide ne joue pas sur les ins-
titutions et les structures ~conomiques sociales et politiques,
etcoo., Bauer pense que'~iaide extérieure ne peut pas promouvoir
le développement écono~ique du pays, aussi longtemps que la popu-
lation ne s'int~resse pas au succès mat~riel que ce développome~t
pourra apporter, et si cette population s'en tient aux valeurs et
traditions incompatibles avec le succès maté~iels" (28)0
Mais, à part ces critiques de détermination de besoin en
aide, quant à l'impact de linflux net de capitaux intern~tionaux
sur la structure et le dfveloppement économiques,
l'6pargne do-
mestiqu~, l'ampleur de l'endettement du Tiers Monde et le taux
de croissance du pays b~néficiaire, l'une des
(28) Bauer, op. cit.,
p.
87


58
fo..iblcsf;es me.je:ures quo l' on pourrait lQur roprocher e,';t l ' ab!3ence
totale des motifs ct d3S variables des pays donateurs dans la d~tcr­
rn::"no.ti,)ll du volnDG et 1"" rÉpartition e;éographique «/ou sGctoriolJ.c.: de
l'L~ide int~~rnationalG. Conn1cnt les pays donateurs me:ubres du C01:lité r1t;~i_
de 2.V. Dôveloppement rép".:;~·;;Ü:OEt
l ' ctide . si le. valeur des ressource::; '::u 1 ils
peuvent fournir est inférieure à celle dûs besoins deB pays 8n voie Qe dé~
velo::?p~ment? En plus, supposer par e~emple quo le mont2nt de l'aiCo intsr-
nationale est une donn6e endoganc po~r le pays ~énéficiaire CBt ~je ~y)oti3s[
qui d&tcrmine un rele passif aux pays donateurs d3n6 la politioue i'aida.
La contrainte budgétaire entre autre ~os pays déveloprés ne serait pas
importante d~ns la docision. Il va sans dire que ce postulat tr~s fort
ost d6nu& de tout fondement théorique ct empirilue.
Section1i ~ Etudes des motifs des pays donateurs.
A. Etudes du volu~c d'aide intornationale.
Ce groupe d'études t'nte (~c: r~poncl:.7e & 1; objection f(:;(é~'lte. Si la li-
térature à ce sujet c t très DboDd&.r.te,
(OCDE ••• ) lE
....... de Francis
x. Colaço (29) peut ~tre cO:'lpic3.é:r& comme Ulle analyse s:rnth,~ti'-ue (~J:) la
matL]r~, aus.si nous limi t erons·-nous à le resumer. Los vari ables :;Cmérale-
r_,(;nt r(·tonuec sont l ' 8'-:1.:ili brc budgétaire, le taux de variation âc:,s prix1
la balance cles paiements ct le niveau L'activité économiqu8 du pays dona-
tr:ur i. Les r:sti:ilGtiuD.s économf"triqu::s on série chronolot~iquc <1960-1970)
faites
par cet auteur pour les six plus importants pays don~teurs donneent
les résultats suivants
(29) Colaço, F.X. "~_e!,._c.oE_s_i<l6F8.t.i.ons_<:l~or:d.r.c._é c.o~r:.0E.i.9.u~_et
po..J:.i~t.~:-~_~_e2:_l..~,-.v.o~u.Ü!e. Ae l' [!ide _p~_b}:J._C:~~.~~&L~_~.ie,i'o
d;~v_·:.~o.P..P.c:.~(;At.~~C.-:P_.E.,.. ~partis, 1175.

... 59 -
Etats-Unis 1 At = 2529
l
150 +~,02BBt l +O,OI'C~t l - 169,49 RP t
(6,7é)
(1,67) -
~I8)' -
(2,20)-
t2 =D,69
DW =2,02
France 1 At = 3087,,58 -~O"Ùt 1 -CCt08CABt 1 - 74,55 RPt l
(16,85)
(2,00) -
(b,6I)
-
(l,53)
-
-~ =0,86
DW ::II 1,96
Royaume-
Uni
1 At = 173,-87 -1)1. 00 BB t 1 _ï>JOO C:.Bt 1 - 6,39 RP
(7,~5)
{~2)
t _I
-
(~02)
-
(1,09)
;2 = -'\\>,23
DW cfô,.81
1 At = 657,56 .+ ~l~I'BBt 1 + ~,09 CASt 1 + 276,13 RPt-r
4752)
~9)
-
(Ir76)
-
~)
12 c6,22
DW 1: 1,65
Japon 1
At 1: 296,44 -~03 BBt l -~1.09' CABt l - 14~35 RPt-I
(I,Bo)
~49)
-
(2,19)
-
~(2)
t2 =0,62
DW
= J,35
Canadaa
At = ",67 +~,o4 BBt l +0,,04 CAB t 1 + 73?I6 RP 1
t
(l,54)
(2,J8)"
(1,95)
-
(8,10)
-
~ =~,9I
DW::I
2,74

At te: volume d'aide accordé par le pays dOllateur
BB = équilibre budgétaire du pays donateur
CAB = bnlance des paiements courants du pays donateur
valeur de t-Stu4e~t entre parenthèses.
RP = taux de variation des prix domestiques
t = période.
~ .'

Les résultats économétriques sont trèp significatifs pour
le Canada. Tous les coefficients sont signific~ttfs à 5 ~ de degré
de contllU1a.~· et la variable représentant la balance des paiements
.
.
et l'équilibre budgétaire sont de bon signe. Il est toutefois sur-
prenant de constater le signe positif de &3 coefficient du taux
de variation des prix domesti~ues. Le fait que a, soit significa-
tif indiquerait ,s~lon l'auteur, un degré élevé ~ '~l1dép~~~.c.e de
la la politique d'aide au~diy.eloppement du Canada par rapport à
la conjoncture économique.
L'auteur a trouvé un degré de corrélation de 0,715 entre
BB _
et CAB _
dans le cas du Japon ce qui est très élevé. Il
t I
t I
devient alors difficile de faire toute interprétation statistiqùe
sur le coefficient de BBt,:,Ie CODIIIle .. il fallait s'y attendre, la
balance des ,aiements au compte courant occupe une grande place
dans le montant des ressources réservées7au cours de chaque année
.
/
pour fin d'aide au développement par le Japon. Hais le signe
négatif de a
suggèrerait qu'une grande partie ~ ~'aide ja~al~~
2
soit liée.
Ce meme phénomène se retrouve dans le cas de la République
Fédérale d'Allemagne. En fait seul'le a
oo.ffi~i.nt de la balance
2
de paiements aU c~pte courant est significatif et du bon signe
positif•

Les résultats économétriques sont plus satisfaisants
pour les Etats-Unis•. Si la balance des paiements n'est pas d6ter-
minante dans la détermination du volume annuel d'aide au développe-
ment, les Etats-Unis considérent surtout la conjoncture de 1'600-
,
nomie domestique. ~n effet les coefficients ~et a, sont tous 168
deux significatifs et de bons signes.· Il faut toutefois noter que
a
n'est pas nécessairement significatif, dans la mesure où
2
l'auteur signale une multicollinéarité élevée entre le niveau des
prix et la balance des paiements au compte courant des Etats-Unise

Les résultats sont aussi satisfaisants dans le cas de la
France où il faut noter le signe négatif de a - Ce .signe indique
2
qu'une détérioration de la balance des paiements entraineune
hausse de l'assistance française au pays
en développement. Or
selon les donDées statistiques de la répartition de la politique
d'aide française, l'aide de la France est concentrée dans les pays
en déTeloppemeat qui appartiennent à la zone franc_ Aussi la
grande partie de ces fonds ainsi distribués par la France y est
dépensée.
Les résultats obtenus sont ptltree dans le cas du Royaume-
Uni suggérant ainsi
"qu'aucune des trois variables économiques
considérées n'a de coefficients significa-
tifs. Ces résultats impliquent que les
variables non économiques exclus rendent
compte de l'évolution des versements
bruts du Royaume-Uni durant le8 année 1960"(30)
Les lacunes de ce genre de modèle résident dans le fait
qu'en plus de ne pas nous expliquer la répartition régionale de
l'aide au développement, elles ne nous disent riensur"10&'J ..otit.
poussant les pays industrialisés à allouer des ressources .pour
fin d'assistance internationale.
B. Motifs des pays donateurs comme varia~les e~lioati~e~
des flux 4~aide publlque au développement.
Ces études, contrairement à celle8 du premier groupe,
trouvent que les pays développés, par leurs intérlts, déterminent
la politique de l'assistance internationale et sOnt ainsi les
principaux acteurs.
(JO) Cola90, F~ X, op. cit., p. 111

.. 62-
"
Il faut recoDna!tre icl 1. 1".81. préJtODtlarallt d. l'&ocQ.e .
~. pour q,ui lé" IIOt!!S 48. pa '18 40natévs :ne sont .u·~.
clé4uctta 1oli4taeet directe ~e la :Loi t ••4aD.oiel1e. au taus 4.
prot'l~~ ~. loi.• 1U1.,,8 _'cee -.lt...._
. . l'oew;r. de ~rarz,
.
:
. :
petit
c
nit • ()1)
t·.·. "
h l. .'Ui.·
-< 1. ".,. .. p1,....,.al~... If
T la
pDi_
da . .pt.~. i
C le -Pita!.
bDt <..ohin•• et. -tli... fI'......)
y 1• •pltaa ftIl:1all1e (y&1. . . .té.'MCe clu ~)
Pf·lap~a1 ...
.. .•.. ~ -f!v-
OB ~rai t aiore cl6l1OJltr.. que . 1r J:/
. &1 ~, teu .. orot..... de·ifIl, <4> eft S.térl.... à oe1u1 de.
l'..t4f-? il, a à'IltaIl~ Ala baiAe da ta_ .. proft~
,"
.
... •"0110'. la 'loi ~-4aa...u. d.l.à "__ au __ ..
.th.
parofit . . "
ttot 18 pelation
et'-Y ,... ~ .,.........
ü _ . .
,.041aot:l.on .tUlle ..nt .,. ~ .,". . . .i~ _ . .
.
.
' .
~
ù·
.-.. . . . . .0......, leS' raflAI.ta . . ~.
• t
Jd'"t.
La Tirl. . 4u tra-..t1 ee _""8
'leur .é~ 61
tnT_Ur V ..... ~ ••t ft t1ue-ft1u. 4'
put... W. La .'t'a1eœ:
,'~_" ._.~P:t le JI"i.~ .. ~1._ ae' ~ce
_~
_*t. ,_
k
~ ".t~t... ft .. "~ot,_'de'
traftil.·

des biells de cOn8cJmmation q\\ii es1; pa~ conséquent le plué intensif
en tJ(8vai.1...
Cette dlstrlbution ~ecto~lelle du capital associ6 à 1&
~oduotivitl -.rginale décroissànte impiique uneproducti~té
plue ~,l.bledaDs ce dernier secteur. Cette évolution de producti-
viti .lIa~S~~.·fttraineu.Dehaa88e 411' prix relatif des biens de
.
.......
~tion lIe~çant ainsi le taux de profit dans les secteurs
uti1iBant plus de cap,ita1.
Une façon de renverser une telle te~44nce serait de
rendre 18 secteUr agricole producteur dé blen de consommation,
plus d7Duique ce qui atténuerait Toire arr'terait cette hausse de.
prix relatif de bien
de consommation ou IIhe induirait une hausse
du priz rela~it de bien d'équipement. Cet,te politique équivaudrait
.alors ·à UIle plus gE"and, Yal~risation ~. laiorc. du travail. Ce
résultat 8er~it c~traire à.l'~déologie ca~ital~ste qui ~eut nier
toute valeur au travail.
Aua~l. ~i8.ée à ..lle mhe, l'éconOlllie capitaliste
caDna!trait lUle .~~... <\\~ t ..u~ cle profit, Mduisant alns1 llinci-
tation à iDYe8t~.\\. o~nduirait ainsi iné.itablement à ln clestruc-
t1on\\dttl~è.. capi~aliste.
Fou,r·é.iter son autode8truct~OD, conséquence logique
_
1~aAA17S.'JI'éoéd~nte\\ l'économie capitaliste 'a, en'J;re autre,
trois "cour,
po.sibles l
- 6largir 80n marché pa.. d.s ~~ta~~~~•• ~~f!lqu;e'~e...
condition8 d, marché le'permettent~ ~•. e.~rtati9nf!l "onsti~~.at
une source cUeXpanstoB de ].a demande pour les p'Qd~'s dQmestiques
ce Qui cODdu~rait à unè hausse d~s p:rix de ces biens~·toute chose
étant égale tar aill.ur~, . '
'- pouvoir investir à l'extérieur. Cette a.sure entrai-
Dera
un clép~ace~ent le long de,is courbe dé pr~ductivité margi-
nale du capital, t':une réduc~~on de l'ottre interne des biena
cle capitaux donc à une hausse de la productivité marginale du capi-
tal d'une part et à un accroissement du prix des biens d'équipement,

- 64 ..;
- pouvoir importer des matières premières. Cette stra-
tégie impliquerait une hausse de l'offre domestique des produits
primaires donc à une diminution de leur c04t(32).
..
Le r81e de l'aide internationale consisterait a permet-
tre la réalisation simultanée de ces trois objectifs (33).
1 - Aide internationale en vue de promouvoir les expor-
tations du pays donateur.
Les études sont monnaie
courante mOme dans la littéra-
ture non marxiste.
La prédominance de la variable "balance de paiements"
dans la détermination du montant de ressources financières,
économiques et techniques mis à la disposition des pays en dévelop-
pement, prouvée par l'étude de Francis X. Cola90 confirme oette
argumentation marxiste.
Ce serait alors pour cette raison qu~ma1gré son oaftt
élevé, pour les pays économiquement faibles, les pays donateurs
favoriseraient l'aide liée, ce qui obligerait ainsi les pays
bénéficiaires à acheter les produits du pays qUiÀ~ssiste.
1
La multiplication des banques export-import dans les pays dével.,.c
JlÉls ,POU.I" accorder des crédit~ surtout d'exportationJaux pays du
Ti~ Monde illustre aussi assez éloquemment ce point de vue.
Tableau 17
Evaluation des coGts supplémentaires düs à l'aide liée
Pays
Evaluation des coftts
supplémentaires (%)
Chili
12.4
Colombie (1967)
10 - 15
(1968)
30 - 35
Inde - Produits chimiques
14.9
Engrais azotés
80.0
Iran
15.0
Pays d'Amérique Latine
24.0
Pakistant
12.0
Tunisie
20.0
80urce 1 l'rancis X. C01890, op. cit., p. ~1
(2) lT. ~ Pour accrottre lr, il faut soit hausser PV et/OI1 baisser
C+V.
Les-aèux premières mesures permettent de hausser PV alors que
la troisième entraine
une baisse de C.
(33) Magdo!!. op. cit., chap 4
!'ibor Hende "De l'Aide à la recolonisation" éd. Seuil, Patis 1972
<teresa Hayter, Aid as imperialism", Penguin Books, 1971.

Tableau tO
Exportations américaines fina)~cées par l'aide én 1965
clarl ~~(ffù ~ c\\0 \\lcvr .) lU
.. -,
."- .
Groupe de produits.
Exportations ,totales
E~portations U.S. (2)
, (t )/{~) ..:_,_ .. ,:
u. S. CI)'
.
financées po.r l'aide: . '
en
,'U",
.....
,",
. ,.
. .
,,-"
..
, ' ...
-
Hachines et équipement lourd
6.302
333
5 ..'
Frodui~e sidérurgiques
689
163
\\ 2"~4
Produits chimiques
2.037
112
5...5;;. .
,
Véhicules à moteurs, moteurs et pièces
1.972
4.6:
91
i
ll"I
Engrais
230
.'
.\\0
70
30 ..4 - .
''1J'
l'létaux non ferreuz
625
72
11.5; . ,,' .
~
Caoutchouc.et dérivés
344
33
9-.6, .
"
pétrole et dérivés, excepté le gaz
483
36
7..5
Textiles de base
571
31
5 ...4 , , , -
Equipement ferroviaire lourd
146
f, _.
"r.)
29 •.5
..
.
.- ....
'
..... - ......•
'
.
.. ,
..
"
SQu!,c.e : Charles D. H;yson et Alain N. Strout, "Impact of Foreign Aid on U.S. ExportsU , He.va:rd Bus1Î1èsB Rev~"",
Janvier - Février 1968 , p.' 71.
..

: - 66
L"aide non liée aura aussi un impact favorable sur les
exportations du pays donateur d'une façon indirecte puisqu1elle
-
~,.~q.
permet une hausse de 'revenu via: le multi:plicateur ce qui.x 1 k
t
'.-
.
-
un accroissement des importations du pays ,bénéficiaire par l f inter-
médiaire de sa propension margina],~à:importer.
Les études de Chenery & Strout (34) utilisant les données
de 31 pays en voie de développement, pour la période 1957-1962
situaient la productivité marginale de i'assistance économique en
terme de revenu. entre .35 et .91jdollar.
La politique d'assistance internationale semble avoir
réussi dans la réalisation de cet objecti! dans le cas des Etats-
Unis. Ainsi, grace à l'aide qu'ils accordaient, les Etats-Unia
ont réussi· à augmenter la part de leurs exportations dans les
importations totales de certains pays en voie de développement.
Ce pourcentage~passé de 6~4 à 41,7 pour.l'Ind~-etde 5,8 à
15,8 pour le Nigéria de 1950 à 1966(35).
Il faudrait toutefois noter que les résultats dlune
,
politique dynamique d'exportation financés directement pax l'aide
pourrait fluctuer avec le volume de cette aide à l'exportation.
Llamplitude de ces fluctuations serait pourtant atténuée par les
effets de démonstration créés par le contact des pays bénéficiaires
avec les produits, la technologie, etc ••• du pays donateur. ~ussi,
afin de renforcer cet effet de Duesenberry, de promouvoir et
stabiliser leurs exportations vers les pays en voie de dévelpppe~en~,
les pays donateurs accorderaient parfois une assistanoe interna-
tionale dans le but de permett~e une expansion de leur culture.
La culture ~açonnant en grande partie les fonctions de préf0rence
(54) H. Cbener.yet A. 8trout, op. ,ci t'.
(35) tlagdoff ,op.. cit.
I l faudrait toutefois noter que durant le:s,pél-iodes ~o+Oniales, les
march~8 de ces payscol-onies brit'ailTiiq'u'es étai'en·tpro,tégésen
fàveur du R01aume";Uni-. L'aide seule ne peutdôn:c' oOt1l\\3ti tuer le 8","1
facteur d'~xplioation claP é'f'ol~ti()n ,des pourèentages ,dans la mesu..
re où après leur acoession à l'indêpendance,cee paYspeuvent8voir
ouvert le14t8 'J'4>f;lt.lir-es aux produ1 t:e provenant ci" aùtres paysdéve-
'1'oppés en .gé~f:i-al et des Etats .... Uni. en particulier.
.

- 67-
en partie
des agents économiques, donc déterminant/les biensconso~\\~s, le
but du recours à l'assietance française en vue de la diffusio~
d'une culture qui vise à l'universalité et le désir légitime d'une
nation de propager sa culture par des moyens pacifiques devient
clair, et n'est plus alors' surprenant.
2-. Idde pOur garantir des sources de matiè.res prem~ères
Meme si l'impact de l'aide sur les exportations des pays
donateurs vers les bénéficiaires est élevé, le faible niveRu de
revenu de ces derniers,.,. limite toutefois leur capacité d'impor-
ter. Aussi, afin d'éviter la baisse du taux de profit, les marxistes
pensent que les pays capitalistes concentreraient leur effort
d'aide dans les PRYs richqs ç.nn matiires premières. Les importatior.s
JlIC'\\ .,tb'i"QIC\\.ct·.., ~\\ ~ ~~t.tW
'de ces produits "5.' t réduiraient le capital constant qui
.
.
apparatt au dénominateur du taux de profit. Mais ces pays ne dis-
posant pas de ressources humaines, ;techrii~riles et financières
adéquates; le pays capitaliste devrait v~iller à la réussite de
l'exploitation des produits primaires. L'aideinternationale serait
le moyen auquel il aura recours soit pour financer directement
l'influx net de biens d'équipement, etc••• indispensable soit pour
créer des conditions favorables à la mobilité dès capitaux privés
vers les pays en voie de développement <:~6).
J. Aide pour des raisons politiques et idéologiques.
Il faut pourtant ·noter la possibilité qu'un pays }:lostile
au modèle de "type capitaliste limite l'influx des capitaux étrangers
et procède ~@me à des nationalisations. Aussi, l'aide devrait servir
à gagner, maintenir et/ou éte~~e l'inflUence internationale du
.. (36) Le taux 'de profit étant; plusélevé;'dlllns les pays en voie de
développement,.. lB.- main d' oeuvre é~antabQndante et peu chère, .les
investissements étrangers ne sé concerttreront pas uniqueï.ient dans
le secteu,r primaire-. Voir A. G-.. Frank ~ 'ip•. Baran, . Samir .Amin, op.
oit ..

- 6·S -
~
pays donateur d'une part, et endiguer communisme(37), d'autre parto
Cette pratique permettra alors aux pays capitalistes d'introo.uirc
et/ou de maintenir le système de propriété privée qui favorise der;
taux de profita élevés dans les pays bénôficiaires de leur aide.
Malgré la multitude des motifs que noua venoris d'e:~oser,
nous ne pouvons nier la logique interne de l'approche· mê\\rxiste de ..
8
l'aide internationale(3 ). En plus, cette approche répond en partie
à la question de répartition internationale de l'aide dans la mesure
où les pays pouvant le plus favoriser et temporiser le qestruction
du système capitaliste seront les plus avantagés. Pourtant, tr~s
peu d'efforts de quantification de la valeur explicative relative
des différents motifs d'aide ont été effectu6s. L~absence totale
des variables déterminées par et· dans les pays en voie de d~velop­
pement est aussi remarquable.
Section 3. - Nouvelle approche
Ainsi, les théories essayant d'expliquer les flux d'aide internatio-
nale se limitent en général à un seul aspect du problème, souvent
aux considérations du pays donateur. Rahman pensait de cette métho-
dologie, qIIII,
(37) Les données statistiques montrent que l'assistance &m&ricair-e
à la Yougoslavie était plus importante que celle accordé·e :par les
Btats-Unis à l'Amérique Latine lors de la menace de Staline contre
Tito. L'aide américaine à l'Amérique Centrale et du Sud a augt'lent6
avec la prise de pouvoir par Castro et les menaces d'exportations
de la révolution cubaine •. Elle a baissé avec la détérioration de
l'influence de Castro.
(38) Dans ses ôtudes, Leo Tansky, .trouve que certains de ces motifs
d'aide internationale s'appliquent aussi·à la pratique de~ pays
socialistes en général et de l'U.R.S.S. en particulier. Il faut
noter qu'une critique complète de cette approche devrait donc
remonter à celle de la loi tendancielle de la baisse du taux de
profit ce qui en soi
constitue une thèse et dÉ:passe le cadre de
notre travail. Le lecteur intéressé peut toujours se référer aUX
articles de Edwin Charle,. "The Concept of New Colonialism and i ts
Relation to Rival Economie System" •. Sociai. and Economie Studies,
Vol. 15, no. 4, Dec~ 1966 et: t~nglishColonial Policy and the
Economy of Nigeria", The American Journéi~ of Economies and SociolomT
V?l. 26, no. l, Jany. 19b7 et à l'ouvrage de Bo Sodé'i="st;':::, "Ij{tërn;~~
tJ.onal Economics't, Harper Sc Row, Publishersi New York, 1970.

69
~~Il est plutôt inadéquat d'ignorer comme clest le cas, la pOGsibi-
lité des pays bénéficiaires de repousser les offres d'aide extérieure
s'ils jugent les tprmes opposés)tant du point de vue économique que ro1i-
tique, ~ leurs propres intér8ts sociaux. En conséquence, une théorie com-
plète de l'assistance extérieure doit aussi tenir compte des intérêts des
pays b&néficiati.res~~'1)
A ce pujet, une étude récente effectuée par L. Dudley et C. i'1ont-
~tt..
marquette 8 !

t ! · i de pallier en pa-..·t ie les lacunes relevées (4c).
l'hypoth~se fondamentale de leur théorie consiste ~ considérer l'aide corme
un des facteurs de production d'un bien non tangi1Jle, "bien impact: de l'ai-
de étrangère" h. IJa fonction de production de h est
y
~. \\5'
t\\
x.
~
q, v
h.
1)
Ti-
c. J.
:=
n j \\~ (e. +
él..
--
J
\\
Y
J
J
-i_
J.
i=I
\\
j
.
m
h
= ~ h.
j
= 1'.0.' m
J
J
ou j
représente le pays b~néficiaire
a j = aide per capita accordée par le pays i au pays j
Yj == revenu per carita du pays j
a. = aide pe_~ capita du reste du monde au pays j
J
e . == expo:etation (retardée d'une période) de i a j per capita de :
J
\\-1 s'il existe de li'2ns politiques de type
,i =t,o •• ,·'
entre le
x.]. =)donateur et le bénéficiaire.
\\0 s'il n' y a pas de ce genre de bien entre ces 2 pays
(39) tlahman, A. "The 1'Jelfare Economies of Foreign Aid", Pakistan Development
Review, Spring 1968, p. 7.
(40) Dudley, Land C. Hontmarquette, "A Hodel of the supply of Bilateral
Foreign Aid", American Economie Review, March 1976

'... 10-
l
si j
est une ancienne colonie dei
en général X. =
° si j n'est pas une ancienne colonie
~
de;:f.:.•
et C.
sont les diverses élasticités à estimer
~
h, considéré comme bien-, procurant une utilité tout comme le bien
.
public défense par exemple-, entre dans la fonction d'utilité Ut du
pays donateu~. U = f(x, h) où x = autre bien dans l'économie.
Tout se ramène alors au problème classique de ln
maximisation de la fonction d'utilité U sous la contrainte
budgétaire du pays donateur
~ ain. + x = y (y est le PNB du
.
J
j
pays donateur) et la fonction
de production de h.c Les condi-
J
tions de premier ordre permettent de déduire une fonction où
l'aide per capita accordée par le ;pays i
à j ....... dévient une
;1
variable endogène.
1n.(kY )
y
I~
r
.
"ln a j = '-55- ..._- "15..·"·
- -
tny. -
fn n. + - P n ( e .+1)_
1-:)'
I-Y
J
I-Y
J
I-r
J
+
+ in
l
a.
+ y::r Ex. 1n c. + f
I.;.T
j
J
~
~
.-
= 13 +4 in YJ' + ~ fn n. + ~3 fn(e.+I) +;{ tn a. +~ 13*. X
0
i + f..
J
J
J
1
~
.
J
-
2
où k est le .prî,x relatif de h en terme dè X et f. = N(O, 6 )
J
L'estimation des paramètres de cette fonction logarithmique p2r les
moindres carrés ordinaires permet de déterminer les élasticités
des diverses variables de production de h ,
donc de quantifier
j
h
puis h = E. h .•
j
j
J
Comment pouvons-nous considérer que cette nouvelle formu-
lation résout implicitement certains problèmes soulevés 3.'précédera-
ment ?

.. 71 ...
I. Nous pouvons supposer que h est un bien de consommation
f:..nale 1 ce qui justifie son introducti.on dans la fonction-l'utilité,
.jou un bien intermédiaire. Dans ce ·dernier cas, les résidents deI
pays donateur peuvent l'utiliser pour que:
i) le pays bénéficiaire se comporte bien envers leur payst
et supporte leurs intér~ts politiques,
i i ' le pays bénéficiaire leur accorde des bénéfices écon~j.....
qucs ; par exemple, en important plus de leur pays,
iii) les habitants des pays bénéticiaires changent à ca~se
de leur charité.
Dans le cas ii), le' bien impact serait considéré comme w1:"-'o~
ti tut plus ou moins parfait au marketing -et/ou aux dépenses pub:":'.r:~~·
taires que devraient encourir les ehtreprises du pays donateur po~r
Obtenir le même résultat.
E... ~~~~
i f > ]
, des variables retenues et de la valeur des ccc:··
ficients estimés 1 cArtaiJ'.'::'C"! nPE h~Tpothèses avancées dans la li tté:r"~­
ture pourraient ~tre testées.
Nous pourrons ainsi savoir si l'aide sert à maintenir des
zones d'influence en déterminant le r6le joué par X
dans la poli-
1
tique de répartition d' aide. Ensuite un signe négatif deA indicv"è·
~"""'~t
.
rait que l'alde per capita i ü '
lit avec le revenu per capita d~
pays bénéficiaire. Dans une telle éventualité, l'aide répondrait ~~
partie à des motifs humanitaires.
2. En reconnaissant que les pays bénéfiCiaires sont les
offreurs de l'impact h., l'aide qu'ils reçoivent ne serait alors ;Uê
J
la valeur marchande de h. Leurs autorités gouvernementales pourroDt
utiliser ultérieurement les fonds étrangers ainsi obtenus pour
financer soit le développement de leur économie comme le soutient
la théorie des deux écarts de l'aide internationale, soit les
investissements non productifs (infrastruture militaire par exewDlGI
ou pour alléger leur effort quant à la mobilisation des ressourc~~:.
domestiques.

- 72 -
Ce que le bénéficiaire et le donateur d'aide feront avec le mon-
tant qu'ils obtiennent dans l'échanze n'est pas le plus important 2 cet~e
étape de l'analyse. L'efficacité de ce que chacun d'eux aura obtenu
d2ns
la réalisation des objectifs désignés relève d'études ultérieures. Elle
peut ~tre infirmée ou confirmée.
Les résultats statistiques préliminaires obtenus jusqu'à présent
semblent satisfaieants. Ceci semble supporter les résultats du sondage ef-
fectué par Nassen Ahmad dans le cadre de sa thèse de Ph.D.
(41). Ce dernier
a constitué un questionnaire qu'il a envoyé à 100 Professeurs, 100 Adminis-
trateurs gouvernementaux et 100 Etudiants de niveau élevé,
tous des DenGali8.
Selon les réponses,
la principale raison motivant les pays donateurs à ac-
corder de l'aide aux pays en voie de développement serait "de renforcer le8
liens politiques ou cette alliance existe déjà,
d'emp~cher un pays neutre
de devenir adepte de l'idéologie opposée à celle du pays donateur de l'aide
( '1 ' )
et l'attirer dans son propre ca~p".alors que celle militant en faveur de
refus de l'aide par un pays en voie de déveluppement est due au fait que
"ce soit directement ou indir8ctement, les pays donateurs gagnent accès
aux décisions politiques et économiques et par là influent sur le cours
i . 1~. J •
de la vie de la Nation". En plus, les répondants ne considérant pas l'aide
comme une charité, acceptent implicitement le fait que leur pays offre
quelque chose en échange, lorsqu'il bénéficie d'une assistance étrangère,
cette chose étant logiquement ce pour qu~i les pays industrialisés accor-,
dent de l'aide internationale; cette chose étant ce qui devrait rendre le
pays en voie de dévelop~ement allergique à l'assistance étrangère: cette
chose pourrait ~tre le bien impact d'aide dont parlent L. Dudley et Co
Montmarquette. Ne pas trouver important pour accepter l'aide le fait que
(41) Nassen Ahmad,
"Foreign Aid, Development and Regional Disparities :
A case study of the Emergence of Bunj[aladesh", Université de Eontréal,
unpublished, Ph. D. Thesis, Nov. 1973,.pp. 195-207.
(42) N. Ahmad,
op. cit., pp. 197 -
198.

73 -
" Dans le contexte oes relations internationales modernes,
i l est
très difficile de demeurer neutre. Il est alors plus sage pour un pays oe
conclure un marché pour sa contribution a l'équilibre mondial des forces
\\.~)
soit en restant neutre ou en ne l'étant pas.'riJ. test pSB en soi une c ontra.-
diction avec l'idée que nous avançons. L'utilisation qu'ils pensent que
leur gouvernement fera de l'aide reçue pourrait dominer les motifs de poli-
tique de demande de ressources financières internationales. Aussi pensent-
ils que (Professeurs et Administrateurs)" pour atteindre un certain tGUX
de croissance minimum du PNB désiré,de point vue socio politique.et pOGsi-
.
1
ble du point de vue économique qui n'aurait pas pu être atteint sans aide
.. "
'
extérieure'
et
(les étudiants)'
qutâ'~ne étRpe de d&veloppe-
ment,
i l faut un niveau minimum d'imp~rtat1oDs indispensables pour réaliser
l'objectif d'un taux de croissance désirée par la collectivité, ~ussi long-
temps que les recettes en devises étrangères ne permettent pas de couvrir
tous les besoins en cette matière, les responsables économiques du pays
sont obligés de considérer l'aide internationale comme une nécessité".! ft ~,
Nous ne sommes pas experts des sondages d'opinion publique pour
pouvoir faire ressortir adroitement le caractère biaisé en faveur des
raisons, économiques dans le "Ranking of motives behind acceptance of foreign
, (lt{',
aidl M~is une analogie aV0C le comportement des syndicats, durant cette
période d'inflation peut nous être d'un grand concours. En effet, les héus-
ses de salaire réclamées durant ces dernières années par les représentants
syndicaux qu'elles soient justifiées ou no~,répondent fort probablement plus.
à leur désir de croitre ou au moins maintenir leur pouvoir d'achat. Aussi,
â la question de savoir pourquoi
-_..._---~-~----
(43) N. Ahmad, op. cit., p
19'1 .....~.
p\\. ,-,
1
\\.\\
i"t'
,-,\\
)
,2
1 1'1 ')
"
\\
f' n~ 1 11
-,
( \\.
1
l\\ ) ')
,\\
\\'-l.
"
1
" (',,1
\\'
·10,'-1
i
Y
1
,
1

Ils dem2ndent de si fort taux d'augmentation des salaires, forte est lé
probabilit6 qu'ils nous r6pondent du premier souffle, que c'est pour
vivre décemi:1Cllt. l'I$mo chose pour lu; poli tiques do" salaire minimum.,1 ;"
do vieillesse. La théorio de la va18ur int,rvicndra trâs peu COIJmc 616-
ments do réponse.
Nous voyons donc comment n0US pourrons utiliser l'approche sUG~&r6e par
L. Dudley et C. ÎoJjontm&rquette,
a.fin de r&soudre en partie los problm8s
soulevés plus haut. En nous inspirant c.~e leur modÈ:le :::t des ré'sul tats ~l"c",
sondage de U. Ahmed, nous construirons un mod~le testable dans la s~it0
de notr8 travail, modèle dans lequel nous suproserons que l'aide irr~r­
nationale est un input entrant dans ln production du bien pouvoir. La
substitution du pouvoir au bien impact ne consiste pas uniquement ù U~
changement de nom.
La conseque:nce de cette substitution de "bieni! "st la substi':ution cc:
la plupart des vo.riablcs d"U moC:~ ~ le pré c& dent par d'au tres variabl~s
~manant de la th60rie Cu pouvoir.
En s'inspirant de cette étude, nous su~gérons de consi-&rer l'~~d8 com e
input dans la production du bien pouvoir du pa.ys donateur sur 10 ~D":rs ')",-
n6ficiaire. La justification de cette hypoth~se ne pourrait sc fui~c ~TII
apr6s une exposition th60rique synth&tiqu0 du pouvoir ce ~ui constituo-
ra l'objot du prochain chapitre.

75
~~f..lW~rt
hais avant. cl' en arri ve:r là, i l serait :t Ti;
(
de faire une; mi::;e:hJ. ~,)cj:nt
de ce tlue nous avons ano.1JTsô
jusqu'à pré'Benit sur les di f=&r:~Lt CG
ries de l'nide •. Lf;', façon sirJple gue nous avons trouv('e pour 110-::,',
.zilP.i:sili a étC~ de rcgrouper ces div.:;rGr;s études en deux caté.,(;ri(;~h
Dans le premier groupe, l'aide internationalc CBt consid~r&e alt'rna-
tivcment comme êparsne par Rosenstein Rodan,
comme source :0 dovi8ca
étrangères par Eela Ba.lassa ou conme palliati f à la foLs poP]:' T' f.l'2:l'-
gne et les liquidi tés internationales par ~ilenery ct, Strout. C<2tt8
conclusion de ~hGnery et ,st"out eüt une déduction de leur postulat em-
piriste selon lequel au cours de son processus de d&velopperncnt, à un
moment donné du temps,
tout pays en voie de développcment fait
face
à la pénurie 0c l'un ou l'uutre des fact8urs suivants:
- main C'oeuvre qualifi~1
épargne domestiQue,
-
devises 6trung~res.
Haleré l'élégance et 12<- grande sdlhistic3tion de cette t~1~oric; connue
cOI;:me
cello des deux écarts, plusieurs auteurs ont cri ticl1..'-Ô sec, ;1~:-;()­
th~ses et/ou ses reco~nandations. En effet, alors que Fei ~t R~nis s'in-
terrogeaient surtout sur la structure et les probl~mes d'ajustemsnt du
modèle, Bruton se demandait par contre si l'aide n'ôtait Pê-'S Î1 r :1p
creating" plut8t que "gElP cover1ng" dans la mesure où elle retardait
~~pplication de politiques drastiques qui s'imposent. D'autres criti~uos
ont ~té adress6es ~ certaines hypoth~ses particuli~res de 12 th~oriQ
des deux éc&rts. Ainsi,l~_hypO't'hès-C' d'~lasticité de suàstitution null r;
entre l'~pare;ne

-76-
et l'aide &trang~re a ~tb contcst&e â partir d'une analyse
empirique par A. Rahman. Plus irl~ortantes a &t6 l'infirmation
i~plicite par I l Adelmnn ct C. horris du rÔle primordial du
capital dans le processus de développement. Lême si l'on pouvait
trouver des raisons pour atténuer ou minimiser ces critiques,
l'absence totale dos variables ûes pays donateurs dans la
politique de l'aide internationale ne saurait passer inaperçue.
La correction de cette erreur a été surtout présentée
par l'école marxiste. Partant de la loi &ondamentale de la baisse
tendancielle du taux de profit élaborée par Karl Earx, les adeptes
de cette école n'ont aucune difficulté pour déduire les diTers motifs
qui pousseraient les peys donateurs à octroyer de l'aide, à savoir:
accrottre les exportations, garantir les sources de matières premi~­
res, promouvoir l'hégémonie capitaliste dans le monde.
Il Y a toutefois un point commun entre cette approche
marxiste d'une part, et l'approche de la théorie des deux
écarts de l'aide internationale, d'autre part. Ces deux approches
ne considèrent qu'un seul aspect : la première insiste uniquement
sur les aspects de la demande.
Le mod~le de L. Dudley et C. ~ontmarquette int~gre indi-
rectement ces deux aspects en supposant que l'aide est un facteur de
production du bien impact, argument de la fonction d'utilité du
pays donateur. En nous inspirant de cette étude, nous suggérons de
considérer l'aide comme input dans la production du bien pouvoir
du pays donateur.

.. 77 -
DEmaEHE
PAHTIE
-----_..._-_......
UNE
'l'HEU1UE
DU
pouvorr~
...... -_ ......--------

- 78 -
.Cbap1tr1 3 1
Une analyse du ,J?ouvoir
& ,.
. .
T
P' 7'
3
H '
Nous avons émis comme hypothèse de travail le fait que l'aide
devrait être considérée comme un facteur de production du pouvoir du
pays donat~ur sur le pays bénéficiaire de l'assistance au développement,
Dans cette partie du travail nous présenterons une théorie
synthétique du pouvoir. Aussi, après avoir retenu une définition
et exposé les conditions nécessaires ou suffisantes à l'existence du
pouvoir dans le chapitre trois, nous préciserons les moyens pour
son obtention et un modèle de quantification du pouvoir : celui suggé-
Les efforts d'explication et de oompréhension du pouvoir
ne constituent pas une activité intellectuelle .récente. La réflexion
sur ce Bujet a préoccupé les philosophes'..et métaphysiciens passés de
Platon à Nietzsche en passant pa~ Hob~es. Malgré la durée historique

et l'ampleur des écrits qui lui ont été consacré, le pouvoir continu~
e't continuera eerta.inemftllt· d'occuper une place de plus en plus impor.•
tante dans la littérature théorique et empirique des différentes
branches des sciences sociales. Cette importance a été,' et sera, fort
probablement due au raie primordial
et central que joue le pouvoir
aussi bien dans toutes les organisations sociales que dans les relatipn3
inter-personnelles. Même si tout résultat et/ou cause de toute assccia~
tion entre différents agents économiques, pris individuellement ou
collectivement, ne peut se ramener à une équation de poUvoir, on ne
peut saisir l'organisation sociale dans toute sa'plénitude et sa gic..
balité en igBorant les effets du pouvoir. Si les travaux antérieurs G~­
Ce sujet se limitaient surtout aux relations interpersonnelles et/ou
inter-organisations ou groupes à l'intérieur d'une société, l'ampleur
et la nature pius complexe des relations entre les pays contemporains
qui sont un phénomène plus récent, ont oonduit à un déplacement de
l'intérêt de l'étude vers les relations internationaJ.es surtout en
sciences politiques~
.../ ...

- '79
Il est à noter que ceS efforts d'intellectualisation se
traduisent par une plus grande objectivité d3ns l'analyse, o~jecti­
vité qui serait impossible si la plupart des experts du concept ne
se dégageaient des éléments sentimentaux, émotionnels, romantiq~es e~
de frustration qui caractérisent souvent les études des phénomènes
aussi importants dans la vie sociale. Quels que soient les buts de
cet effort, il faut reconna~tre qu'il a crontribué à une plus r;rand.-:..:
compréhension, appréhension et laicisation du pouvoir. et à.la.recon-
naissance, par une plus grande partie des individus, de sa présenco
dans la plupart des actes sociaux.
Néanmoins, malgré ces efforts, il est surprenant de remar-
quer l'inflation des termes synonymes ou similaires: domination.
puissance, connaissance, influence, force, autorité d'une part, et la
différenciation de diverses formes de pouvoir coercitif opposé au
pouvoir non coercitif ou persuasif, d'autre part. La multiplication
de ces termes ou qualificatifs montre
la complexité du phénomène,
mais aUdsi la probabilité d'une certaine confusion.
La différenciation entre la domination et·lepouvoir
trouve sen fonde~ent selon A. Nicola! dane 1e préméditation ou la r.on
préméditation de l'acte(1). Ainsi, alors que la domination
plus
i
Souvent inintentionnelle et inconsciente, est par le fait m@me ~~n
formalisée, le pouvoir au contraire est conscient, rarement informel~
plus souvent codifié, organisé.
Les tra.vaux scientifiques de Pavlov sur le reflexe cond~­
tionné tendent à montrer qu'un acte jugé .'inconscient pouvait etre
conscient au début .. Dans ces con('H.tious en se référant aux résult!:üs
de la réflexion de Nicola~ nous devrions logiquement conclure que ~c
pouvoir est antérieur à la domination qui représente à son tour un:
transformation, une étape ultérieure du pouvoir.
Que ce critère de distinction entre domination et pouv~ir
soit opérationnel, r&cond et justifié .. relève plutOt du domaine des
psychologues et sa fiabilité dépendra de l'accord sur les critères
de distinction, dans le comportement humain, entre ce qui est
conscient aJrce qui relève du
,
-
subconscient~
.
1) Nicolai A., AnallseSoci.Q.lo,ai"que d~ co,pceede do.minati.on", r'I~!,_'O
P[',rlmade, G."
"Ep0D;.'Omiq,ue et 1.es·Scie.nc..es. !Iumll;ine.s",. Vol 2,
Dunod P<:tris 1967.
• ..1....

80
Robert Bierstedt avance un autre crit~re de distinction entre drn'inntion
et pouvoir en sa basant sur le domaine d'application de ces de~n: concept:::.
\\\\
En effet, selon lui, le pouvoir et la domin~tion sont deux conce,ts:
l'un sociologique et l'autre psychologique. Le concept de pouvoir s'ap-
plique dans le caG de relati~ns qui existent entre des groupes. Le point
focal de la domination se trouve dans l'individu et s'exprime en relation
interper30nnelle:'/ \\~,)
La question Ifgique c;u.e 1,OUS pouvons nous poser est alors 10. sui y?,n-
te. Supposons qu'un leader d'un groupe B donné; fasse ce qu'un l!1f:;)Jbro c:'un
autre groupe A lui dicte. Supposons en plus que cet ordre entratD0
le
changement de comportement du e;roupe B à l'ié:isue de l'initiative cy~('i_
tionnée par son leader.
Devons-nous perler de domination puisque le phénom.~ne ini tiet8ur re-
lève d'une relation interpersonnelle, ou de pouvoir dans le mesure 00 il
y a relation entre un groupe et un membre d'un autre groupe? ::1 eit cl.if-
ficile de parler de rela~ion intergroupe puisque l'agent du t,Taupe li Dour-
.l
rait avoir agi en tant qu'individu.
Dans la littérature, l'influence change la fonction de ~r~fércnco
de l ' individu influencé. Elle e,;t p2l'suasi ve dans une tr,~s [;rD.nr'e ",1eeUre
et implique l'internalisation des valeurs de A (agent qui inîJ-l'.·:nce) par
B (agent influencé). LI influence fai t donc ré férence aux idôe,'3, ::'FX C,'::'_
leurs.
Aussi pçuvons-nous dire que Keynes a une influence remar~uable ~ur
les tho&riciens de la politique Sconomique apras la seconde c~crrG Don-
diale, de r.J~me que les idées de Karl harx ont infuencé en pDrtie le CO'CTS
de l'histoire mondiale depuis la parution du HCapital".
2) Bierstedt, R.,
"An analysis of Social Power", American Sociological
Revie~, Vol. 15, December 1950; p. 731 •
... / ...

-
81
Ces e~empies t3 7
,

S
montrent d' ailleur s que
cw«- .
l'influence peut donc survivre. l'agent influenceur alors que le
pouvoir di~pvratt automatiquement avec l'agent qui possède le pouvoir.
Aussi lors~u'un individu est mort, on parlera de son pouvoir au
passé alors qu'on pourra prévoir que son influence durera encore
plusieurs décennies par exemple dans le cas où il avait de l'influen-
ce.
En fait,l'influenc~ ne requiert pas nécessairement le
pouvoir de m8me que le pouvoir peut exister sane influence. L'his-
toire abonde d'exemple
à ce sujet.
Ainsi Archimède, homme de science et d'influence certaine,
avait moins de pouvoir que le soldat,cet inconnu (ou connu uniquemen~
~our avoir abattu un homme influent) qui l'avait tué.
M3me si la puissance militaire romaine avait permis à la
Cité de conquérir la Grèce antique, donc à donner du pouvoir aux
Romains-sur les Grecs, ·les Grecs avaient d2ns une certaine mesure
influencé leurs conquérants en les acculturant ·partiell.ement~
Ce même phénomène s'est présenté
dans la relation germa-
no-Romaine. En effet, les Germains avaient du pouToir, mais Ro~e
par ses valeurs culturelles les avait influencés.
Il Y a une relation certaine entre pouvoir. et influenc·Eil.
La colonisation ca ' l l e a montré qu'à partir du pouvoir que
leur conféraient leurs puissances militaires, les pays colonisateurs
ont fini par avoir de l'influence sur les peuples colonisés.
L'influence et le contr~le, impliquant des réactions
émotionnelles de l'agent influencé ou contr81é; (le contrele conduit
à une plus grande internalisation de valeurs) ont donc des effets
.
...
dO
plus ou moinsvolontaires~ La question revient alors
savoir si
nous pouvons distinguer un acte volontaire d'un acte involontaire.
Une action involontaire à ses débuts peut à travers le tempsi
(soit à cause d'une meilleure compréhension des conséquences de
l.ac~e que l'agent A demande à B de faire) devenir un acte volon';;;
taire. L'enfant que sea parents obligent de manger trouvera ~ius
tard son acte de manger comme volontaire. D i E : " ~~ ~)

- "3 -
Bierstedt quant 'à lui définit le pouvoir comme la capacité
d'~tiliser la force. Il faut pourtant recnnnattre que la f~~ce n'est
pas le seul moyen diexercice du pouvoir.
~.
Selon Tawrey "Le pouvoir , . !
e t
2
7'2·
.
la capacité
d'un individu ou d'un groupe d'individus de modifier à sa manière 1~
comportement d'autres individus ou groupes d'individusll (7).
Lasswell pense que ·"le pouvoir pourrait être cons!déré cc 11-'
me un cas particulier de l'exercice de l'influence~ il serait le
processus par lequel un agent change les politiques d'autres indivi-
dus en ayant recours à l'utilisation ou menace d'utilisation de
sévères punitions lorsqulil y a désobéissance à l'ordre donné"(8).
Par contre selon Simon une bonne définition du pouvoir
ne pourrait @tre trouvée sans référence aux sens d'influence dans
les comportements. Aussi pense-t-il que les assertions "A a du
pouvoir sur BII et Ilun comporteli~ent donné de A en tratne un comporte-
ment c'onséquent de B" sont de parfaite substitut·s (9).
Cette multitude de définitions pose
le problème de choix
d'une définition
sur laquelle l'unanimité pourrait être faite.
Il est toutefois nécessaire d'éviter certaines restric-
tions dans la définition du pouvoir ce qui rendrait l'analyse
stérile.
..
....
7) Tawrey, R. H. "Equality", New-York. Harcourt, Brace, 1931, p. 230.
8) Lasswelf, H. D. et Kaplan, A. "PoweF and So;ci.etX'., New Haven,
Yale University Press, 1950, p. 76.
9) Simon, H. A. ~~ip.istrative beh~vior", New-York, 1956 • p. 5
. ..1...

- 84 -
Cornfe tenu des lacunes que nous venons de relever, toute
définition d~ pouvoir se doit d'~tre générale afin d'évite~ certains
problèmes d'ordre philosophique (acte volontaire ou non; prémédité
ou non) ou juridique (acte légal ou non) entre autre.

Aussi, retenolls-nous avec R. N. Emerson et A. Etzioni que
le "pouvoir de A sur B est la capacité de A de surmonter tout. ou
partie d'une résistance de lé'. rart de B"(10). Cette définiticm semble
générale et comporte trois caractéristiques ~
la capacité peut @tre potentielle
elle peut ne pas
@tre pleineme~t utilisée.
- le domaine du pouvoir n'est pas pré cisé, .
le pouvoir ainsi défini
peut @tre aussi bien légalisé,
codifié ou informalisé, son exercice peut. êtrei"nten-
tionnel ou non. Ses effets peuvent être prévisibles ou
non, etc •••
Cette définitioll plus acceptable une fois adoptée, la
quantification du pouvoir de A sur B devient un exercice plus
simple (11). -Il reste toutefois une étape à franchir: celle de
savoir si l'agent A a du pouvoir sur l'agent B, ou celle de la
détermination
des conditions nécessaires .,/ou suffisantes de
l'apparition d'une telle relation de pouvoir.
10) Etzoni, A. t1P2.,w.e!. as a S.e..cie.ta.l For~_ell, in 1'1.E. Olsen, op.cit.,
pp. 18-27. R.M. Emerson, ",?owe.r De,Eendence Relation~" t
in M.E. Olsen
op. cit., pp_ 44-53.
11) L'approche adoptée par Perroux, F. dans "Pouyoir et Econo!!~",
Bordas, Economie, Paris 1973 semble proche de celle qUe nous avons
adoptée ici.
En effet, l'auteur y précise qUe la dissymétrie apparente
dans sa définition antérieure résulte du fait qu'il se limitait à
une "période très courte aVant le temps de réaction" d'une p:rt
et à "l'imperfection et la limitation de l'interdépendance" de
l'autre (p. 30). En plus, Perroux reconnatt la possibilité que la
relation du pouvoir soit aussi intentionnelle qu'inintentionnelle~
.. ..
///

- 85 -
~,ction II : Conditions nécessaires et suffisantes du pouvoir •.
1. La base du pouvoir.
Comme défini, le pouvoir est ~n cupacité de A de surmonter
tout, ou partie d'une résistance de la part de B. La réduction
d'une résistance exige la possession et la disponibilité d'une base,..
C'est l'utilisation de cette base de pouvoir qui permettra à A de
réduire à néant la désobéissance probable de B.
L'analyse de la base du pouyoir est difficilement dissocia-
~ ~6~VO'Y'
ble des contributions, au concept~de Dahl et surtout de Isard(12).
Ce dernier identifie la mesure de l'influence aux sources d'influen...
ce de A à savoir :
sa population
sa main~d'oeuvre totale
le niveau de son produit national brut
les ressOurces économiques dont il dispose
le nombre de secteurs qu'il contrele
son degré de monopole sur certains marché clefsetce ...
La base du pouvoir serait alors une des conditions suffi·-
santes du pouvoir de A sur B.
Mais la possession d'une base de pouvoir n'implique pas
nécessairement du pouvoir de A sur B. En effet, même s'ils ont du
pouvoir sur le gouvernemGt
brésilien, le pouvoir des Etats-Unis .
sur un groupe d'indigènes vivant dans les forêts de l'Amazonie se~­
ble inexistant.
La baBe du pouvoir ne sera utilisée que dans une
relation.
2. Les propriétés du pouvoir
a) Le pouvoir est vécu dans une relation.
Ceci découle de là définition qui a été provisoirement
retenue-. En effet., le pouvoir nécessite la présence d'un agent-
12) Dahl, Robe~t A. "The concept of Power". ~.ehavioral :Sc.ien~e,
vol. t-2, 1946-1947, pp. 201-.215. Isard Walter et Smith, Tony E.,
IIGeIier~Ù Theory;, Social, Political, Economie and Regional with Far-
o
cular Reference to Decision-Making Analysis", Cambridge, Mass.,
M.I.T.~ 1969. Les auteurs qui confondent force et pouvoir auraient
pu ·'@tre aussi cités ici, vo1l"chapitre 4 section Ici-après.•
... •1...

86
initiateur A, l'agent actif qui cxi[cra de la part d'un autre in3uvidu D ur
comportement donn&.
Un agent n'est en soi ni puiLrJant, ni faible. G' est son envirc)' ~lCL(:' t
(,.,'j
le rend plus fort ou plus faible. Le pouvoir doit gtre reli~ ~ un &v6ncrsut, A
une situation,
ou il une reh,-tion~ Il n'est pas en soi une caract2ristiqu.::; in.....
trins~que à un agent. Il est plut8t une propri6t[ d6duite d'une relation ~oci~lG,
d'une organisE1tion structurée ou non. Au: Di voyons-nous souvent un learleI' ('."~11
groupe donné être complôt,;r,;ent s.;umis à un autre agc]]lt déms une autre reL·tion.
Dire qu'une persGnno est un leader, s~ns prfciser la relation, est vide Cc se~E.
b) Symètrie.
Qu,üre situations sont :'ossibles d'3,ns toute relation cL,
ct de D.
i) A a du pouvoir sur TI dans un domaine donne et B fi aus:.:::;].
un pouvoir sur A.
u) A a du pouvoir sur B ct:;,DS U~l domaino donné, alor,c~ '.ifl.'C: ,.
,
n'a aucun pouvoir sur A.
iii) An' a pas du pouvoir sur B alors que B a du pouvoir sur At
JI)
i v) ù :1'~, p. S de pouvoir 3~r B n'a pus do--pouvoi~ sUr J~.
"
A. Si i
CF) j est mis pour i a d~ pouvoir sur j nous ne pouvons dire à priori
si A CP) B
implicue ou n'impli~ue
\\
pas
D ~ r lA
I l est toutefois possible que lors~ue le pouvoir est désagrégé on puisse ;:'3,rJ.cr
de façon certaine que le pouvoir est une r~lation asymétriquo.
c) Relation reflexive ou non
I l faut rcconna!tre que dans le langage courant, la r&flexivit6 ~e
la relation du pouvoir est explicitement reconnue lorsque l'on parle de IlpO~­
voir se contr~rl1. Il faut pon}~téJ,nt notf'r que cette assertion fait référence
à la relation de deux parties du mtlme ir;,dli vidu.

- 87 -
Nous excluons ainsi le fait que la relation de pouvoir
soit réflexive.
d)
Transitivité
A(P)B )_"'\\ A(P)C ?
B(P)C
--1
La transitivité de la relation de pouvoir n'est pas évi~
dente.
A peut avoir un grand pouvoir sur B sans avoir aucun
pouvoir sur C qui est influençable par B.
Il est toutefois possible que A puisse obliger C à poser
un acte donné en passant par l'intermédiaire de B. Ce serait alors
.
un exercice de pouvoir par personne interposée."
/"
ACP)B
>.:.... Po Cp)C
Dans ces conditions, { B(P)C ----=~ .
3) Le consentement ou la soumission
~ ~ta relation a* Ile est nécessaire a l'existence .u
pouvoir~~n'" est toutefois pas une condition suffisante. En effet,
la relation ne nous indic~ue pas s'il y a résistance ou non car
l'exèrcice du pouvoir exige de A de surmonter toute ou partie
d'une résist~ce consciente ou inconsciente de la part de B. La
résistance est vaincue lorsque l'agent B accepte
de faire ce qui
est exigé de lui de la part de A. C'est à ce sujet qUe nous par-
lons de consentemœt. Nous pouvons en distinguer, avec Enriquez,
trois genres puisque le consentement n'implique pas nécessairement
la liberté physique et psychologique de B(13).
Le consentement par la peur, le consentement par inté-
riorisations des valeurs de A et le consentement provoqué.
Le premier genre de consentement le plus souvent retenu
dans la littérature est celui provoqué par la force ou la menace
d'utilisation de la force ou tout autre moyen de sanction. Il
suppose une demande explicitement ext~riorisée de A. S'il est
indéniable qu'il était la forme la plus r6pandue il y a quelques
,
13) Enriquez, E., "La Notion du Pouvoir", dans Palmade, G••
"L'économique et les Sciences Humainelii", Dunod, Paris, 1967,
pp. 257-306.
. .. / ...


.. 88
siècles, le contrele psychologique que peut permettre l'éducation
et/ou les sciences de comportement fait appar8ttre deux autres genres
de consentement selon le d&gré de profondeur du contrOle.
Le consentement par intériorisation des valeurs suppose
une action en profondeur et très active de la part de A, agent de
pouvoir. La possibilité d'amener un agent B à intérioriser les
valeurs prédéterminées par A dépend de la nature des relations ayant
existées ou existantes entre les deux agents et ne peut être obtenue
que par une éducation de B, éducation dont le CGntenu est en grande
partie préparé par A. Elle peut alors permettre à A de créer, dévelop-
per et maintenir ch~z B, des façons psychologiques, intellectuelles,
morales, d'agir et. de penser, maniGres déduites d'un système de
valeurs préparé par A. En effet,
"quand l'éducation est patiente et continue,
quand elle ne recherche pas les succès
immédiats et apparents mais se poursuit
avec lenteur dans un sens bien déterminé,
sans se laisser détournér par les incidents
extérieurs et les circonstances adventrices,
elle di~pose de tous les moyens nécessaires
pour marquer profondément les ttmes ll .(14)
Dans le cas de consentement "intériorisé", i l y aura très
rarement de conflits ouverts. L'harmo~isation des préférences, QU'8U-
ra permis l'intériorisation, limite les possibilités de demandes
extériorisées par A : ses demandes seront perçues et pressenties
d'avance par B.
En dépit des r0sultats fort avantageux qu'il peut permettre~ -
le consentement par intériorisation des valeurs e~t consommateur
de temps et fort onéreux. Aussi .Iagent A peut se contenter du con-
sentement provoqué de B. Il ieut 1,' obtenir par 11 utilis;:ttion de
certains outils des scienCes sociales, des sciences de lu cO~1unica­
tion et s~tout de la P87ohologie qui ont pernis le développement e~
,
la sophistication de plusieurs méthodes et techniques de persuasion •

.....
14) E. Durkhei4i, "!l~i.c~t.ior; et Soci,ol0!\\Ïe", Presses Universitaires
de Fr~n.ce, Peris, 1973, p. 65.
.../...

- 89 -
Cette forme de consentement se caractérise par la mani~l­
lation de symboles et l'envahissement de la conscience de l'agent
à sou~ettre par des images préfabriquées par l'agent cherchant le
pouvoir. Elle est parfois dénorr~ée consentement par manque de cadre
de référence et se confond à la limite, au consentement intériorisé
superficiel.
elle
Elle se distingue du consentement par peur car/est surtout
obtenue par une violence psychologique plut5t que physique.
L'analyse de Enriquez néglige pourtant une autre forme de
consentement. En effet, il se peut que l'agent B se soumettre. non
.
,
pas à cause des manipulations de symboles, ni par peur de la force
brute de A ni par intériorisation des valeurs préparées par A.
L'agent B peut se soumettre uniquement aprèo avoir eu des informA.
tions lui permettant une meilleure évaluation des coOts et bénéfi-
ces de chaque strutégie en jeu.
Dans ce cas, la décision de B d'a-
gir en accord avec A est plut6t due à un calcul froid d'intér@t. Il
faut noter que dans cette dernière forme de consentement, ln présen-
ce de la buse du pouvoir n'est pas aussi nécessnire qUe dans les
autres.
Il Y a donc quatre genres de consentement qui sont néces-
saires et suffisants à toute relation de pouvoir(15). Nous compre-
nons alors pourquoi le pouvoir "nu", obtenu par l'application d'une
force primitive et brute n'est plus le plus courant.
Le problème de l'analyse du pouvoir se ramène alors à
celui de l'obtention de ces diverses formes de consentements, ~us
,
. '
• l
d' t
.
t'
d
t
d
d' t '
prec1sement a
a
e erm1na ~on
es moyens e
es con 1 10ns "",w,,~~·
~-
~ à la réalisation de cet objectif qui est l'obtention du pou-
voir, dans un cadre de relations internationales.
-----------"...,..---'"--
15) Dans le cas de ces divers genres de consentement, une des
conditions nécessaires est au moins vérifiée dans la mesure où
il présuppose implicitement ou explicitement l'existence d'une
relation quelconque.
. ..1. ..

90
Section l
La l ,
' t
egl..: .
'
ml. t 'e.
Les moyens utilisés dépendent du genre de consentement, de ~.a l-:a-
ture et de la dur8e du pouvoir que A aimerait avoir.
Le consentement peut ~tre le r~sultat de calcul froid d'int6r~t
matériel ou psychologique, de liens affectifs ou des coutumes, eto •••
Le calcul froid d'intér~t permet à B Ce réaliser certains de ceE
buts comme n' lUS l' a~,rons ûans le cas de la dépendance. Le cas de liens 8,f-
t'actifs peut ~tre illusté par l'amour-fusion. Dans cette si 'uatio:çt,la c1énis-
sion et la perte de B ~ totaleJ>- B trouve dans A des qualités extra.or-
dinaires. Hais ces bases (de m~E1e que la force) d'obtention de COnSGlltcEü:',t
ne sont pas suffisantes pour rendre la relation stable. Car un pouvoir dont
le consentement ,~mane de la force (sanctioYls) et /
ou de l ' amour-fur:ion pc~'!..'~
être supprimé par l'apparition d'une autre force, d'un autre objet d'a~0ur.
Le consentement basé sur le calcul d'intér~t peut dispara1:trc lorsque l'in-
tér~t est atteint ou que le sujet d'intérêt change. Ainsi l'agent dép~ndan~
peut ne pas trouver une dépendance objective immuable, statique. Tout en r~-'
connaissant actuellement leur dépendance objective du pétrole, les écono-
mies occidentales en sénéral,foront des efforts afin de cr6er des substituts
au pétrole. Si cette t~che se réalise, le pétrole ne sera plus une .source
de pouvoir pour les pays producteurs et exportateurs de pétrole. C'est Dour
ces raisons de stabilité que tout pouvoir qui veut durer veut se définir cor-
me légitime.
1\\
,
Le pouvoir légitime de 0 sur P (dans notre étude A mis pour C ct 2
pour P) est défini ici comme étant ce pouvoir qui découle des valeurs ~ssi­
milécs par P qui lui dicte que 0 a le droit légitime de l'influence et ~ue lui
P a l'obligation d'accepter cette influence et d'obéir à 0;\\ L)
1) J.R.P. French and B. Raven, I1The Bases of Social Pawer", in Cartu:eizth)
D. (ed) "Studies in Social Power", The University of Hichigan, t~ichigan~
1959, P. 1959.

91
Max Weber distingue trois genres de légitimité (2) :
la légitimité basée sur la tradition, la légitimité ch2rismatiquG et la
légitimité légale.
Alors que dans le promier cas, l'obôissance due à il. eGt dôrivée ('0 crI-
tères prédéterminés par des r~'gles établies par le système et la tra~itio~l
la légitimité charismatique de A découle de certaines propriétés mysti~~ecl
surnaturelles ~ue lui conf~re B. Ainsi, dans la mesure o~ il n'a p~s dirrc~~t
participé à l'élaboration des critares et du choix de A, B n'est pas n~ce~'
rement satisfait dans le cadre d'une légitimité traditionnelle. Par contre,
si le choix de A dépend des qualités perçues par B" l'agent q1-'Ï se SOU1:l0.t
est satisfait de celui qui est aux postes de commande.
Les points communs à
ces deux formes de lé~iti~it6 sont le fait que Ile
bÉissance e'.:t due à la p€rsonne
(ou oux personnes)physiques au poste l~e co:-;-
mande d'une part, et l'impossibilit6 de circonscrire la lé~itirit~ à un soc-
teur donné de l'activité de B, d'autre part. Les léGitimités traQition~elln
et charismatique s'appliquent en génral à toutes les activit&s ~ù D, a~ent
qui se soumet.
Ces deux points communs et les critères de selection de A sont e~t~~
tres les caractéristiques qui dictingucnt ces deux formes ~.la l&gitimitS ~.
'!8.~e :- ~e:+l~ -;:..ci_ r~p'~se ,s~r ~,,?,-,,~oY2nce en la. 16galit2 -cles règles norLlêct."
et au droit de ceux qui ont ~'autor~·a~(d:è)commander" 0)
2) Eax Heber, "Theory_ of Social an_~_S9...nomic Or.!lél.nizatio,E.",
The Frec Press, 1947.
3) Bax vJeber, lIThe TheC?&.....of Soci--~l_,.~!-..n.~~_~.~.s..2E.E~nizati:.9..n~,
in L. E. Olsen, ed., "Pow~E_jn S.2..cie_~ies~, Hacmillan
Co. t New York. 1~170,:;;;.;· •
... / ...

- 92 -
Le pouvoir devient alors rationnel car relié à la compé--
tence technique, limité à son domaine d ' application(4), impersonnel
dans la mesure où le pouvoir est lié à la fonction plut-et qu'à
l'agent au pouvoir et enfin fonctionnel puisqu'associé
à son efficu'"
cité et capacité de permettre à la société d'atteindre l'objectif
donné.
Sa monopolisation peut le rendre durable (5).
On peut alors expliquer les inégalités sociales ou entre
pays par des différences effectives observables entre les différents
agents et non
nComme la conséquence de rapports historiques.
Par là~évèle un autre caractère de la
légitim1té, c'est le refus de la dynamique
des rapports humains, c'est la possibilité
de créer un monde sanS conflit, un .adèle
d'ordre. Car à bien y regarder, aucun pouvoir
à sa naissanc,2, n'estlégitime"(6).
Section
2. Possession des moyens de sanction
Cette absence de la légitimité, à la genèse du pouvoir,-a
été l'une des raisons majeures qui a impliqué une association fréque~~
te du concept de pouvoir avec les sanctions 1 récompense, punition,
sanction phYBt~e, morale,_matérielle, monétaire, etc ••• La sanction
et/ou la menace, et la promesse de sanction sont reConnueS corame
• • • r
4) Pour la rationalité il faut que le postUlant A ait certaines
aptitudes précises que B croit supérieures aux siennes. Le pouvoir
basé sur la légitimité légale peut se détériorer si l'agent qui le
détient l'exerce en dehors du domaine préétabli; pour plus de détails,
voir J.R.P. French and B Raven, op. cit., p. 164.
5) Si la personne qui jouit de ce genre de pouvoir dure et garde le
monopole de l'expertise (soit parce que les codts d'acquisition des
connaissances qui lui confèrent cette expertise sont prohibitifs pour
B, soit à cause de barrières à l'entrée), le pouvoir basé ~ légi-
timité légale tendra à fttre personnalisé et moins limité ifS
a.
t
~ l'importance du domaine d'application p~lr B.
6) Enriquez, E., "La notion du pouvoir" dans Palmade G., ed
..' l'Economique et les Sciences Humaines", vol. 1, Dunod, Paris 1967,
p. 277.
• .·.1.. •"•..

- 93.-
source import'iinte du pouvoir. Ceci est ddà.u fait que les psycholo-
gues ont 18reement adnis le rale prépondérant
que peut jouer Itap-
probation par un agent A sur un acte posé par Bt sur les comporterlE:lnts
présents et futurs de B. Or 1I1a s3D.ction (récor.lpense OU punition)
est le concrétisation du jugement porté par autrui sur notre travail
et notre comportement ll (7) ~ Dans le domaine de la poli tique interna-
tionàle par exernp~e, ln reconnaissance diplomatique d'un gouverne-
ment, issu d'un coup d'état, par les corps constitués d'autres pays
peut @tre un atout import~nt pour sa survie.
L'efficacité des sanctions dans leur rOle de stimuli
à la prise d'une décision donnée par l'agent sRnctionné B,dépendra
entre autres de la perception et/ou de la valeur qu'accorde B à A
(o.gent qui sclnctionne )et aux sanction utilisées. Le degré' de
crédibilité que D accorde à A est indispensable dans le cas d'une
promesse ou d'une menace de sanctions par exemple. K. Valaskakis et
M. Torrelli disaient à ce sujet :
"qu'une promesse OU rJenace fictive OU impossible
peut 3tre efficace si elle est prise au sérieux.
De m@rue, une promesse ou menace réelle qui n'est
pas prise au sérieux est sans effet.
Par conséquent, dans la technique dtexercice
dtinfluence, per la méthode des anticipations
communiquées (promesses et menaces), il y a
toute une stratégie de bluff qui entre en
cause ll (8 ).
L'efficacité des sanctions d6pend aU$si de la vGleur
qutaccorde B eux sanctions utilisées. Elle suppose donc deux eQndi~.
tians non nécessairement mutuellement exclusivesi
i) Soit que A connaisse parfaitement le système de valeurs

do B ou du moins la structure des sanctions qui sont en mesure
d'affecter'B •. Cette connaissance p~ut résulter d'un contact prolongé
entre les deux agents et/ou qu"e A ait pris la peine d'étudier la
structure sociale de. B•
.. .
... .
7) Enrique" E., op.cit. p_ 268
.&)M. Torrelli et K. Valaskakis, Î'~\\Assoc.i.atio.n C~-Afri9.u.e NQ~r.e. :
Phénomène de dOliiÏnationll , CRDE , cethier nO 5, Université de
Montréal, NOlltréal 1973, p. 28

.. 94 ..
ii) Soit que B ait intériorisé
certaines des valeurs de A~
Dans ces conditions,. les sanctions ayant cours dans le système A
pourront facilement fttre transférées dans B.
Nous pouvons citer plusieurs formes de moyens de s~nctions:
1. La force physique.
Le respect des ordres proposés par A à B sera fonction
(toutes les' conditions précédentes étant remplies) de la possibilité
de A de pouvoir offrir des récocpenses ou punir. Le capacité de
sanctionner dépend des moyens de sanction .• La tendance généralement
remarquée a. été de limiter les moyens de sanction à la force qui
serait alors l'essence du pouvoir. Cette tendance est si grande
qu'elle a souvent entratné l'identification de la force au pouvoir,
o~ de trouver co~me coercitif tout exercice de pouvoir. Mais le
pouvoir se distingue de la force car le pouvoir olest la force laten-
te alors que la force est la manifestation du pouvoir. Seuls ceux qui
ont le pouvoir peuvent, soit exercer la force ou menacer de l'utili-
ser afin d'obtenir ce qu'ils veulent. La distinction majeure à
retenir entre pouvoir et force
est que, contrairement à la force,
le pouvoir doit réussir. Un échec entra~ne sa détérioration puis sa
fin. La tendance à considérer tout pouvoir comme à la limite
coercitif se justifie par le fait que la force brute, physique de-
vient le recours ultime lorsque les autres formes de sanction ont
échoué.
Nous nous souvenons encore des bombardements de Hano!
décidés par les Etat~anis lors des négociations de Paris pour oOli-
,
gerla délégation Vietnamienne à accepter certains points et à
accélérer le processus de signature de l'accord.
Pouvons'7nouB toutefois dire qUe la coercition
a pour
objectif de suprimer effectivement certains choix laissés à l'agent
sur lequel elle s'eseroe1

-·95 -
1: est difficile de répendre à cette question par l'affirmative.
Pour le JI1ontrer,il faut reconna~tre que tout acte implique un
co~t, Un co~t d'opportunité~
Supposons un agent économique B qui a le choix entre deux
actions X et Y. En absence de toute contrainte de source exogène
et de toute tentative. d'exercice de pouvoir ou coercition, supposons
h "
s o i e n t .
que l es couts d opportunite de ces deux actions
respect1vement
C
et C
avec C -< C , induisant ainsi B à choisir ~ X,. Si A
x
y
x
y
,
intervient et souhaite que B adopte X, aucun changement ne sera
perçu, sauf si A ne connaissait pas le choix initial de B et lui
offre une récompense pour son obéissance.
Supposons par contre que A demande à B d'agir selon
l'action Y. Dans ce cas la réalisation de la réqu@te de A exige
que ce dernier surmonte la résistance de B. Supposons que A emploie
la coercition pour forcer B à lui obéir.
Le recou.rs à la coercition de A aura pour effet d'augcen··
<
ter Cx' de sorte que l' iné galité
C
C
devienne
ex /
Cy.
x
y
La décision française de couper toute relation avec la
Guinée à la suite du non historique de la Guinée de Sékou Touré en
1958 illustre bien ce cas.
L'interruption de l'aide publique au développement des
Etats Unis à l'Ouganda de Idi Amin
Dada pour obliger ~ dernier
à respecter les droits de l'homme s'inscrit
dans ce cadre. En
fait, le retrait de l'assistance américaine ne fait pas dispara!tre
la possibilité de recours à une politique très oppressive en
Ouganda mais aura pour effet d'augmenter le codt d'opportunité de
cette politique et de ces conséquences et de diminuer les coftts
d'opportunité de p'olitique en accord
avec les' principes élémentai-
res des droits de l'homme et de rendre l'option de Ce dernier ger~e
de poli tique plus attrayante Jtoute~ chos~ étant égale~ par ailleurs..
Ainsi le pouvoir coercitif tout comme le pouvoir non
coercitif a po~r effet de changer les co~ts d'opportunité des actes
que B devrait pOser sur intervention de A. Dans le cas d'un pouvoir
•...1.. ·

- 96 -
coercitif, ou non coercitif, les co~ts d1opportunité de certaines
ùécisions que A 'f{eut imposer à l'agent B Bont baissés par 11illter-
vention de A..
Nous ne pouvons donc pas dire que le pouvoir coercitif
limite les alternatives ouvertes et offertes à E, alors que le
pouvoir non coercitif a pOUr effet d'accro1tre les choix possibles
à la suite des Rctions prises par A. En fait si le pouvoir ooer~
citif se manifeste .' ,
i
L et toujours par l~ hausse du coftt
d'opportunité de l'option que A ne veut pas que B adopte, le
pouvoir non coercitif agit en principe pour l.s. réduction du co1lt
d'opportunité des actes que A veut voir B adopter.
La suppression de certaines alternatives à la suite de
l'exercice du pouvoir coercitif de A est uniquement due
au fait
que les co~ts d'opportunité de certaines décisions peuvent devenir
si élevés qu'ils deviennent prohibitifs.
Par contre l'apparition de nouvelles options à 12
suite de l'exercice du pouvoir non coercitif de A résulte de IG
diminution de co~ts alternatifs qui étaient peut ~tre à priori
prohi.bitifs.
Comme moyen de s~nction, la force serait ~e qu'est l'or
dans le système monétaire contemporain. Autant toute ln valeur,
en terme de biens et services, du stock de monnaie d'une économie
n'a de contre partie en or, autant tout le pouvoir dont bénéficie
un 82:ent A sur un agent :s n'est basé uniquemezlt sur 12 force
physique.
Une analogie peut Otre faite entre le développement de
~
la monnaie et celui du pouvoir qui a été acquis'" la base de la
force.
Supposons deux agents A et B qui ne se connaissaient
pas au prealable et ~ui entr~nt en relation •
.../ ...

97
Supposons que A veuille avoir du pouvoir sur B·
et que le
degré de résistance de B demeure constant. Si A demande à B d'agir
dans un sens donné, B peut refuser. Selon notre postulat initial, À
a recours à la force pour surmonter la résistance de B. L'obtention
du consentement de B dépendra., entre autre, de l'ampleur de la forc';:)
que A pourra utiliser. Tout% chos~ égal~ par ailleurs, la facilit~
d'obtention de ce consentement sera proportionnelle à la force utilisée.
Si à la période suivante, A exige de B un acte donné, il est
rationnel de supposer que le résultat dépendra encore de l'ampleur de
la force utilisée par A. Mais dans ce deuxième cas, le coefficient de
proportionnalité sera, plus faible.
La force nécessaire pour obtenir un degré de pouvoir donné
diminuera de plus en plus impliquant ainsi une baisse du rapport force
sur pouvoir comme cela s'est remarqué historiquement pour le rapport
stock d'or sur masse monétaire dans l'économie.
Il est alors possible que A n'ait pas besoin d'utiliser de la
force pour obtenir le consentement d'un troisième agent C en contact auec
B pourvu que ce dernier donné des informations à C sur la force dont
peut faire usage A.
force
Cette confusion entre/et pouvoir avait entratné une tendance à
accorder à celui qui a la puissance armée le plus de pouvoir. L'histoire
contemporaire abonde d'infirmations de cette théorie (Albanie-URSS ; Cuba
USA; Etats-Unis Vietnam; France-Algérie ; France-Indochine, etc.o.)
En plus, les pays de forte armée ne peuvent utiliser toute l~ur
puissance militaire contre tout autre agent (9). Ainsi ne voir dans le
pou~oir que la force, c'est oublier que le pouvoir se fonde également
sur le consentement. "Le pouvoir d'un ensemble 0 sur un ensemble P
dépend des motivations propres de P et des possibilités pour 0 de donn,:::r
satisfaction à ces motivations". (10) Et comme nous l'avons vu précédemment,
il n'y a pas un seul genre de consentement. Si la force brute, primitive
peut permettre l'obtention du premier genre de consentement, d'autres
moyens de saDction sont nécessaires pour obtenir les autres formes.
9) Pour plus de d~tails sur les causes de la dévaluation de la guerre,
depuis les années 60, voir Klaus, Knorr "Power and Wealth" Basic, Books,
Inc., Publishers, New York, 1970.
10) Enriquez, E. op. cit., p. 270

98
2 Riche::;se.
La richesse dont dispose rn ~ays eGt un des moyens de
sanction pouvant permettre l'obtention des tr0is Lenres :e consentement. Le
pouvoir indirectement cIédui t (;'e cette s·Jurce est è.n ~n partie au fait que :
" Les pauvres sont généralement Dvi';~es c1e,r; biens c~u' ils pourraicr.t
acquérir avec la richesse. Aussi so~t ils conduits a respecter les ordres
des riches pensant ainsi obtenir une part de la richesce d~ ces gens mioux
dotés. Si les pauvres n'accordaient pas une aussi gr~nde valGur à la m~nife~-
tation de la richesse, les riches n' auraicmt aueu.ne chance d'exercer uns i -1-
fluence quelconque sur eux"( 11 )
A peut alors utiliser Sa richesse pour t
affaiblir (améliorer) la position de balance des paiements en
boycottant (favorisant) les exportations de B,
causer (empêcher) des goulots d'étranglement dans la production
de B en imposant (supprimant) deR embargos sur nes exportations de biens de
capitaux ou de jJroduits alimentaires par exemple vers le pays visé,
- ralentir
(accélérer) le taux ~e croissance de l'économie visSe,
etc •••
- financer une propagande ou une politique culturelle dans nD.
3. Dépendance
Les actions de A ne pourront réussir rue si B dépend dans une cer-
taine mesure de l~i. En effet, si A n~est pas, par eJC8mple, important dans le
eecteur extérieur de B, les deux premiers recours de sanction ne causeront pas
trop de dommage à l'économie de B.

- 99 -
. Si la relation est une condition nécèssaire au pouvoir,
car permettant l'acbualisation et l'utilis?tion des moyens de sanc-
tion, la dépendance est une condition h~cessaire et suffisante.
En effet Ibraqu'un agent B dépend d'un autre agent A,
cela prèssuppôse l'existence à priori d'une relation. La dépendance
existe dans une relation donnée.
Le fait que B,dépende de A dans un domaine spécifique
donné, peut induire B à obéir
à A soit par calcul froid d'intérêt,
soit par peur.
Supposons un monde de deux pays A et B. B possède une
mine d'uranium alors que les facteurs de production et la technolo-
gie appropr1ee pour l'exploitation de cette ressource rare y fait
défaut. Les autorités de ce pays doivent avoir recours' à des so~ces
étrangères pour pallier cette oarence en dotation d'inputs. Supposons
qüe A dispose des éléments indispensable~ pour l'exploitation ration-
nelle de cet uranium. Nous postulons que l'uranium
est la seule
matière première que A et B peuvent utiliser pour la fabrication
de l'énergie consommée par leurs i~dustries. La mise en commun des
dotations des deux pays leUr permet ainsi de déplacer vers l'extérieur,
le:ur courbes de possibilité de producti~n et d'atteindre à 11 équilibr~:
s
d~s courbes d'indifférence collective plus élevées, .
U* et U; respectivement alors que sans exploitation de cet
A
ur~nium le ~iveau maximum de satisfaction d'éqUilibre serait
u~ et U;
avec U· < U*
et
U; <:. U~ •
1
1
A1
A2
1
2
Il Y a ici une relation d'interdépendance qui, si elle
est connue de deux agents ne peut induire d'exercice de pouvoir(12).
Supposons maintenant que A découvre une autre source
d'énergie qu'elle peut exploiter sans concours de B. Cette nouvelle
source d'énergie peut être soit une mine d'uranium appartenant à
A soit une nouvelle technique de production d'énergie à partir des
facteurs de production détèn~s par A.
~, Llinterd&pe~dance peut aussi entratner un exercice de pouvoir
si la perception de cette interdépendance diffère selon les agents
concernés.
. ..1...

-
100 -
Le lecteur peut déjà anticiper les conséquences de cet
élément nouveau. En effet, A peut produire l'énergie dont son
industrie a besoin soit en ayant partiellement recours à B, soit
.
'
en . . tenant ~ compte de l'existence de B ou en ignorant les
découvertes nouvelles. La dernière éventualité doit @tre envisagée
et ne peut @tre exclue à priori à cause de la possibilité que l'ex-
ploitation économique de cette nouvelle source d'énergie entratne
des cotlts d'opportunité plus élevés que dans le Cas précédent. Dans
la mesure où cette éventualité ne change objectivement rien à la
nature
de la relation antérieure, son analyse apparatt futile. Il
,
est toutefois possible que/si B n'est pas objectivement informé de
la structure d'es coftts, A puisse utiliser cette nouvelle source
d'énergie pour influencer à son avantage, les résultats de ses
transactions avec B.
Supposons plut6.t qu'à la suite de sa découverte A décide
rationnellement, compte tenu des co~tSt de n'avoir recours à l'ura-
nium de B que dé façon très marginale. A peut ainsi toujours attein-

dre à l'équilibre, au moins U~
alors que le nouvel équilibre serait
U•
.~.

B
avec Un
UB
-pour l'ager-t B.
3 3 2
La comparaison de U~
avec U~
est difficile •. Supposons
que A supprime toute relation d'~nergie a~ec B. Dans ce cas il est
certain qUè~B3 serait au plus égal à ui ~ U;
~ U~~ .
L'inégàlité se
justifie parle fait qU')initia~eii1ent hâbituée à un
n1v~au plus élevé de satisfaction, la diminution de leur niveau
de bien @tre, à la suite de l'impossibilité d'exploitation de leLT
gisement d'uranium, pourrait pousser les habitants de B à des
mani~estations sociales entraînant des co~ts pour la collectivité.
Il est d'ailleurs possible que les responsables politi-
ques de B utilisent une partie de leurs rbssources pour négocier
des accords avec A.
. ..1•..

-,101
Cet exemple nous permet de donner une mesure du degré
de dépendance d'une part et d'11lustrer comment un exercice de
pouvoir peut résulter d'une relation où un agent dépend d'un autre
agent A d'autre part.
En effet, dans cette nouvelle situation, A peut imposer
dl
des comportements à B en promettant/utiliser en partie la matière
première de B.
Le degré de dépendance absolue ·de B s~r A pourrait se
mesurer par la différence entre le taux maximum et le taux minimum
d'un objectif que A peut permettre à B d'atteindre pour une
stratégie donnée. Dans notre exemple, le degré de dé:~dance de B
sur A serait alors à la limite UB• ... U·
011" U· ~'":".~.
'. qùe
<
2
~1·.
~, -'::;:B, ".". -
UB~. ' ou,",UB
'&1}'
, ' /
3
L'intégration internationale de plus en p~us grande à
cause du développement exponentiel des moyens de communication et les
modifications des fonctions d'utilité qUe nous c01U18.issons, rend
simpliste
une différenciation nette entre agents (pays) ~dépendan~s
d'une part, et agents dépendants d'autre part. En effet, la réali-
sation de cèftains objectifs en vue de la maximisation de'la foric~iol
d'utilité peut 8tre favorisée OU défavorisée par des décisions prises
ou hon par d'autres agents.
Si l'interdépendance est un fait généralement reconnue,
la perception, du âe~é de dépendance ou d' ill.~erdépendance varie se- .
Ion l'aŒent concerné. Cette perception dépendra de la précision des
informations qu'il a sur l'importance de sa coopération dans la
réalisation des obje~tifs de l'autre agent d'une part, et de l' impor.,
tance de l'autr~ agent dans la maximisation de sa fonction do bien
être, d'E.utrepart.Selon que ces informatî.ons sont exactes 'eN non,
l'agent .pourra avoir une opinion objective ou subjective de sa dépen-
'dance ou interdépendance. AlIBS!"
dlst'ingue-t-onen général deux
genres de dépendances 'sla dépendance objective ',1"
f
'. et la
dépendance subjecti,,'elk
trs")
l-e(13)
13) On pourrait noter qu'à la limite, la d~pendance'subjeotive
peut êtr~.en fait'·fictive •. Cette fiction serait alors due à l'igno'4
fâncedei' agellt 'concerné sur la situation réelle.
J'
•..1... ·

-
102 -
!8gtlon IIII
~ .me*sure du p0.Jl.!2..!F. ,de ,i, sur j :
le ~odè~e ~1~ar~anYi.
L'analyse précédente nous amène logiquement à parler de
ia contribution de J.C. Harsanyi(1). Harsanyi, dans son étude
considérée oomme un classique
en la matière, pense qUe pour carac-
tériser les relations de pouvoir, on devrait inclure deux autres
variables à celles retenues par Dahl(2) :
.. le collt d' opportuni tt§ pour A{''d), essayer d' influencer B~
{Ca)
- le coftt d'opportunité pour B de refuser de se soumettre
à A =~
Par réforence à la dépendance, ces coftts sont de deux
ordres. CA est identifiée au coftt objectif, alors que CB au coftt
subjectif. La base de cette distinction n'est pas
précisée et sans
trop de détails nous reconnaitrons que CA et CB comportent des
composantes objectives et subjectives. Ces coftts peuvent être expri-
més en termes physique, monétaire qS/ou en termes d'utilité.
Popr connaftre le degré de pouvoir de A sur B, il ne
suffit plus de connattre uniqueme,nt l'environnement (qui peut @tre
décrit par les variables du modèle de Dahl), mais faut-il cussi
voir si A peut influencer B et à quel coftt d'opportunité. Par
oonséquent, nous ne pouvons plus dire que deux agents A et C ont Je
même pouvoir sur B ai A et C peuvent influencer au m~me degré B
alors que C devrait dépenser plus que A pour obtenir le mftme résultat.
Nous comprenons aussi pourquoi malgré sa richesse relativement plus
favorable, les Etats-Unis n'ont pas autant de pouvoir que l'Union
Soviétique sur les
pays de l'Europe de l'Est.
-_.....-'----------
1) J.C. Harsanyi, "Heasurement of Social Power, ~avioral ~..cience,
Vol. 7, n01, January 1962, réimprimé dans Rothschild, K.. W,. ed
"to~er in ECOllOll1i,..C~", P.f~,lH:~,ui81 1970.
2) Dahl:, R.A."
"The concept of Power", Bohayiorpl_Sc.i.enc.e., Vol.
1'.-2, 1946-1'947, PP,.20h0215,. Dahlretient corame éléments du pouvoir';
la, base, les moyens, l' extension"
le degré et les domaines du
pouvoir.
... ..
.
/ ..-

... 103 -
En fait en introduisant des éléments procurant de fausses infor-
mations à l'aGent de décision, en omettant d'inclure dans le dossier le
texte de certains pasnpes importants ou en commettant des erreurs sur
U1f\\~
~~~
quelques données statistiques, ~ secrétaire pourra LI?·
e son patron &
prendre une décision erronée, si ce dernier ne prend pas la peine de vé-
rifier l'exactitude des documents composant le dossier.
La possibilité que la secrétaire a pour influencer son patron est
donc élevée. Mais nous pouvons tout de m~me dire que son pouvoir est limi-
té car à la découverte des erreurs, surtout si elles ont été consci0mment
faites,
son coOt d'opportunité érale son renvoi.
Harsanyi propose alors que "le pouvoir de A sur B ne rlevréJit p~:.s ,..
être défini comme la capacité de A d'obtenir de B l'acte X avec une cer-
taine probabilité P, mais plutôt comme étant la capacité de A d'exiger
de B l'acte X en supDortant un coOt ~ et en arrivant ~ convaincre B qu'il
)
aurait à supporter le cont v si ce dernier désobéissait"~
Une mesure de la force du pouvoir de A sur B
..
En utilisant la théorie àe négociation entre deux individus
Harsanyi propose alors un modèle de détermination de la force du pouvoir
de A sur B.
Supposons que A veuille influencer B pour que ce dernier adopte
une décision donnée X. Si B adopte X,
son utilité baioae de b mais celle
de A augmente de a. Soit P1' la probabilité que B adopte X sans interven-
tion de A. Dans une distribution, la mesure de la probabilité qu'il n'~dop­
te pas X sans intervention de A est alors 1 - P1.
Soit S(P ) cette stra-
1
tégie. Si B refuse d'adopter X avec ou sans intervention de A, son utilit~
est mesurée par U
= Ua.
B
3) J.C. Harsanyi, op~ cit., p. 80

104
Soit SeO) cette stratégie. Or, nous savons que dans un monde d'incertitude, la
\\
strat5gie mixte est toujours supérieure à la straté~ie pure. Dans ces condi-
tions l" utilité retirée ro,r l' agen t économique serai t supcrJ.eure 2t celle (i.e
la stratégie pur~. D~,ns ces conditions, UB, i - p.~ est supérieur à U0
où UD,r
U.3t l'utilité de B avec la stratégie S(Pi), P1 b étant le co-O.t tota.l
lié ù cette stratégie.
Si D refuse d'adopter la ~écision X (stratégie SeO) l'utilité de A est
U
=
U*
A
0
Si B adopte la èéciGicn
X, l'utilité de A est alors UA,l
= Uo+ P1a
UAl = U
( 2 )
)
Url.1i est l'utilité de A dans lè.1 strntégie S(Pi)
Si A intervient et offre une récompense r à B pour l'inciter à adopter
X, la probabilité que B adopte X passe maintenant de Pl à
P2 avec P27P 1.
soi t S (I2) ln stratégie.
(3 )
UB,2 =
Si cette récompense co~te r* à A (les récompenses étant mesurées ici en
termes d'utilité, il va ùe soi que leurs valeurs monétaires seront différen-
tes selon que nous parlons de A ou de B), son utilité à la stratégie S(P2)
est Ui 2 =
U*
+ P a - r* (4)
i-.,
0
2
Soit t, la pénalité que B a à subir s'il refuse d'adopter X, t* le co~t
bol}-
que A doit supporter pour penaliser B dans ce cas Sep ) cette stratégie
tI
t
(6 )
3) J. c. Harsanyi, op~ cjt. p~ 80
... / ...

-
105 -
t mesure la perte totale que B a à supporter dans le cas
d'un conflit, contient donc aussi bien les pertes causées par les
repré sailles de Ad' une part, et les per'tes dues à ses propres contre
attaques. M3me chose pour t*.
Détermination de la valeur d'équilibre de P2-
Les deux conditions d'équilibres sont 1
=UB,2
(8)
(7)=?U~ - t· +.P1 a = U~ - r* + P2a (en utilisant (4) et(G) (8a)
8~ U1 - t - P1b = U1 - P2b + .r
(91-)
r*,- t*
de (8a) nous tirons P~ =P
b
(Bh)
1 +
a
de
r
(9a) nous
+ t
tirons p~
P1 +
(9Il)
=

-
b
Avec P2 = ~
l'utilité totale attendue par A est UAt2(~)=U~ -t·+P1a
"
"
If
B
Par contre, si P2 =P2
l'utilité totale anticipée par A et B
est respectivement 1
UA 2(~) = U· - r* + r<r+t) + P1 a
,
,.0
B
UB: 2 (Fa) =U
,
1 - t - P1b
·Alors que P~ est la limite de concessionp~?r B, ~ représente la limite
de concession de A. Ainsi si nous représentons SUr l'axe des abscieses
l'utilité .~e A et' sur l'àxe vertical l'utilité de B, le lieu des points
d'acc.ord :tJ(P) de coordonnées. (U (P2>' U (P2}) sera le segment de droite
A
B
•..1•..

106
LM où L et M sont les points limites de concession des deux joueurs.
B
L
= U(P2:' = ŒA(~)' UB(P~J
1-1
= U(P~) = 0! (~), UB(P~iJ
UB
H
c 1-------4------"" L
o t----------~r--------;>U
\\J
A
'1\\,,,
La solution deZeuthen-Nash (solution du jeu) se situe en S milieu
du s.e;;i.!ent de droite
LM.
r*+t*
a
L'utilité attenèue de A est alors U* -
. •.

+ -
(r+t) + P1a
o
2
2b
L1utilit& totale que devrait anticiper B du jeu est alors' l
U
+ .!,.-t.
1
..
2
A devrait choisir SK récompense (punition) afin de maximiser
r '
r*
t
t*
dr = -
-. -a'"" (dt = b -. --). Ces deux termes représentent pour A
b
a*
le renaement de la s2nction.
è- • • /
•.••:

-
107 -
Le montant (ou degré) du pouvoir de A sur B est
AP = P2 - P1-
avec
dp <:. 1 - P
--
r + t est la somme de la r0COmpense que B obtiendra en cas de
r+t
soumission et èe la pénalité en cas de désobéissance.
~
meSUre
la force relative brute du pouvoir de A sur B dans le Cas de la
décision X.
Si x* est la décision de A de tolérer la désobéissance
de B quant à l'action X, le pouvoir de A (B) sur B CA) serait la
capacité de A CB) de forcer B CA) à décider X avec la probabilité
X~ est l'action complémentaire à X. Dans ces conditio~sl
t*-r*
~..
serait la mesure de la force relative brute du pouvoir de 3
su~ A pour l'action
,

-- 108 ~
Nous pouvons alors nous demander si l'approche et la
mesure suggérées par Harsanyi sont adéquates pour une étude théori-,
que et empirique d'une relation de pouvoir entre deux pays A et B"
Dans la mesure où cette interrogation ne pourrait se faire en
grande partie que dans le cadre déterminé par la définition et les
conditions nécessaires et suffisantes à l'existence du pouvoir,
un bref résumé de la théorie du pouvoir que nOUS venons d'exposer
serait utile.
Après avoir rejeté certaines définitions, soit parce qu'el-
les nous entrainaient indirectement sur des débats d'ordre phil~­
sophique ou juridique entre autre (distinction entre un acte volon-
taire d'un acte involontaire, acte conscient d'un acte inconscient~
acte prémédité ou non, acte légal ou non)~ soit à cause de leur
portée limitée, nous a~ons défini le pouvoir COmme étant la capacité
de surmonter toute ou partie d'une résistance donnée. La portée
et les caractères généraux de cette définition nous ont permis de
préciser les conditions nécessaires ou suffisantes du pouvoir à
savoir : la relation, la base et les consentements par la peur, par
l'intériorisation des valeurs, par calcul froid d'intérêt et le
consentement provoqué. Il nous a été alors faCile de trouver les
moyens par lesquels le pays A peut avoir du pouvoir sur B. La dépen-
dance y joue un grand rele à cause_des coftts forts élevés que TI
aurait à supporter dans le cas où il voudrait résister à A.
L t ine1ueion des variables coftts et récompenses a été la
contribution majeure du modèle de J.C •. 'Harsanyi que nous venons
d'exposer et que nous nous proposons de juger sur le plan théorique
et empirique.

.. 109 ...
Pouvoir comme bien durable
Section 1 .
~~6.. :tai_b.J.:.e6..se.s du modèle d 'Iarsanyi
_ ' " Le.s lacunes que l'on peut reprocher au modè le de Harsanyi
=
sont ·:-7'
l§!!!l·
empirique ~ théorique. Alors que les critiques
sur le Rlan empirique se rapportent surtout a~ mesures des diffé-
rentes variables du modèle, les lacunes théoriques découlent surtout
de la désagrégation du pouvoir. En effet, l'un des problèmes
majeurs en économique est la mesure de l'utilité collective ou
individuelle. Ainsi, reconnaissons-nous la difficulté d'attribuer
des valeurs aux différents co~ts et récompense du modèle dans la
mesure où r, t, r*, t* a et b sont définis en terme d'utilité.
Cette critique est toutefois marginale puisque ces varia-
bles peuvent @tre aussi bien déterminées en termes monétaires que
matériels comme le précise Harsanyi.
Harsanyi considère les coftts à supporter par A comme
objectif alors que ceux de B sont subjectifs. L'auteur n'a pourtant
pas précisé le critère de distinction. Que l'investissement en
ressources économiques de la part de B pOur "résister aux tentatives
Aepende
de
c~itèras ob~ectifs
d'influence de A/es~ un fait irideniable. ~e Te montant de ces
ressources ainsi engaBées dépendent des motivations de B est aussi
un fait indéniable." Mais pouvons-nous supposer que des éléments
subjectifs soient totalement exclus ou inclus dans l'objectif de A
d'exercer du pouvoir sur B!"La nature des coftts à supporter par
les deux agents économiques sont les m@mes (objectif ~/ou subjecti~
même si les ressources impliquées ne lè sont nécessairement pas.
Le changement de mesure des variables cO~t6 et récompen-
ses ne suppri~e toutefois pas les problèmes auxquels aurait à faire
face tout chercheur voulant quantifier le pouvoir de A sur B. La
détermination des différentes variables de probabilité de meme que
celle des différents secteurs k (k = 1, 2, •••• , n) où A exerce Bon
pouvoir sur B sont autant des problèmes non négligeables à résoudre •
...1•..


-110 -
Mime si nous arrivons à pr'éciser ces seqte~8. ll-~.8t.,à.."
décider de la valeur des coefficients de pondération qui noUs permét-
tront d'obtenir le pouvoir total et global net ou btut 4e A sur a... ~~
~ est le pouvoir de A sur B pour l'action k, le pouvoir g:toltal de A
sur B est alors égal à P(AB) • ~. Vk.~
Oü Vk
est le coefficient de pondération des pouvoirs sectoriels.
Ce problème d'agrégation est évidemment la conséquence de
l'approche désagrégée du pouvoir. En effet, Harsanp. détlJd.t le pou-
voir en se référant à une action X que A désirerait voir B poser.
Parler d'un pouvoir sectoriel n'est pas erroné e~ ~oi. ~ais
le danger que le chercheur se concentre sur cette approche tout
en ignorant d'une part, le pouvoir diffus
que A l'!JUt,~Yo~ Slo~111. .
,
."
...
ment sur B, et d'autre pârt. l'interdépendance de ~.s pouyotre
sectoriels subsiste. En effet, l'une des 80nditi9ns nécessaires à
l'existence du pouvoir est la relation qui lie, de que~que façon que
ce soit, les deux agents A et B. Il est toutefois difficile de main-
. .:;:
tenir une désagrégation du pouvoir.
Mime si 1& relation commence
dans un secteur clairement spécialisé et spécifié, forte est la
probabilité qu'elle fasse tacb,e
dlihuile
par la suite. Le IIUlintien
de cette hypothèse peut donc faire oublier l'interdépendance entre
les différentes activités de la v.1e d'un agent ph7sique ou moral.
La définitiOD du pouvoir proposée par Haraan1i peut en plu8
nous conduire à la conclusion d'une absence de pouyoir dans les cas
suivants.
Le premier est celui où B refuse de poser l'action X suite
à la delllan<;e de A. Cette conclusion prématurée peut résulter de
la limitation de l'analyse à l'action X uniquement ou à l'importance
qUe A accorde à cette action~
Cet exemple nous conduit au deuxième cas • celui 011 B n'a.
g1t pas en accord aVeC les anticipations manifestes de A mais pour
un intervalle de temps donné. 11 7 a ici la possibilité que A n'ait
pas utilisé tous les morens à sa dispOsition, alors que B se soit
complètement mobilisé pour cette action particulière. Il 8e peut
•••1•• ft

- 111 -
q~e A et B aient sous-estimé l'impact des différents coet~ et récom-
~nses. A et B pourraient alors réviser leur stratt\\giê"ét'i i~~ .
t~me B pourrait se soumettre. Mime si la cl&finitj.~.dè Har8ail1i
1"
.,
, ' .
" , • • , '
ne~
s. pr'onODce pas sùr la durée de la période au ter..e de laq~.l~e on
pqurrait conclure, nous pensons qu'il est nécessatre'd'.tre'plus
clair
à ce sujet.
Enfin, avec la mesure de la force de pouvoir d'Harsanyi,
i~ est difficile de remarquer sa présence lorsqu'~l ,. a un cons.~t,~
m,nt intériorisé tel que défini
précédemment. 'Ce' genre de consente-
ment exige un' changement de valeur de B. B se soumettrait, dans ces
.
.
c~nditions, avant .eme que A .n ait manifesté la demande. Par consé-
qv.ent, les différents coftts et récompenses, r, t, r*, t· seront Dul..,
et la force du pouvoir de A sur B serait alors égale à
r + t
t· r •
..
0
- -=.
b
a
or
r+t
r·-t·
P2 =P1 + W- ~;a
'==9
P2 =P1
~
::
Dans ces conditions, P1 demeure constant après l'interven-
tton de A. Il devient alors difficile d'interpréter P1 comae ét~t
l~ px"obabilité qUe B »ose l'action X indépend&lIIIl1ent de la présence
dfJ l'agent A. Il serait ~rroné de conclure que la force nette du
pouvoir de A sur B lSOit nulle car clest à "partir du moment où les
valeurs apparaiss~nt comme étant largement intériorisées par les
groupes que ces valeurs deviennent légitimes et que les gardiens de
oes valeurs ont en main un pouvoir rationnellement fondé"(1). Le
pouvoir devient alors plus contraignant.
)0
. !
Si les variables de coftts et de récompense sont difficiles
à mesurer s'il,. a consentement intériorisé, 11 est possible de
le faire dans le cas des trois autres formeo de cODsentement. Mais
IIIJ,lheureusement, Harsanyi incorpore le c~tt ~ son ana11se sans
n.u8 dire si A et/ou Bsont prOts à les s~pf~ter, Cette appr~~~
p!Ut sug~:r:er implicitE?ment que l'agent le plus ric~~' (~a richeSse
PJti•. dans fion sene le plus Jarg~) aura plues cl,a pG\\1Voir ~ ce CJ.",1 .
pqu~ra l'iDdu~re
"
4 ~x~mise~ son
-
,
pouvo~r
"
to~al(?), Ceci est
. ,
. • .
1
:;
'~mP1è~

. , " .
1 .I!'J.,:;
".. _~
. • . ~1' p 1 ~

~ .
,
1) '»~q~ez. :l"
UJ,a %lotion du pouvolr~' da~JI ~<l', G~ "LEcUtrlOlRi-
q,ueet les. sciences blJmp~JUUr't ))unod, ~,~ies 196'7, .,:271.
~
2) M,R~ SiDge, fa1,.t donc; uJle erreur en sO\\lten~~ e~tQ'i'teI:Jen\\" dans
son o.uvl-age qUe les agonts cherchent à ma:d,miser le\\&·pouvoirw.

- 112, -
tement ~tran!~er â l'abalyse du comportement du consommat8ur en ~conomique.
Nous y reviendrnns plus loin.
Aussi pour ~viter ces difficult~s,"d~finissonsle pouvoir non
plus en nous ref~rant ~ son exercice dans un cas isol~, i
propos d'un
~vênement singulier et à un moment donné du temps. Le pouvoir devrait
@tre défini,
dans le cas ~es relations entre un acteur donp~ d'~ne p~rt
et d'autres a~ents, comme la capacité gén~r~lisée de cet acteur de réduire
toute
ou partie de la r~sistance ~ ses pr6f6rences dans un domaine s·'~ci-
fique donné, au cours d'une période donnée. Ainsi, avant même que l'exercice
du pouvoir n'ait commencé, nous pouvons emettre des hypothèses au sujet des
résultats à obtenir. Ces résultats attendus seront basés sur nos estim&tions
des rr3ssources et de leur utilisation par l'actaur ; cette estirr.ation et
ces hypoth,~ses peuvent Eltre faites avant l' axerc ic e m@me du pouvoir"'))
Cette approche supnose une distinction entre actifs de rouvoir
d'une part, et le pouvoir d'autre part. Ces actifs pourront @tre convertis
en pouvoir lorsque l'agent A)qui les a en sa possession le d~sireo
\\
Mais ceci ne nous dit pas si A utilise, en un moment donné du
temps, le maximum de' sa"capacité g~néralis~e". Nous pouvons alors nous
demander pourquoi A accumule une partie de son pouvoir sous forme de capa-
ci té sans l'utiliser, snns faire la transformation. En effet,
"evidemrlent
puisque 13. création de dih'~rentes forr,ws de puissance putative
e.::;t
onéreuse, i l serait plus judicieux et efficace de ne produire que la quan-
tit,~ nÉ:cessaire tout en ne tenant compte que de la forme requise"~%
3) Etzioni, E., "power as a Societal Force",
in N.E. Olsen, ed. , }JOl'ler in
Societj.~~", The Macmillan Compan-:, New-York, 19,/0, p. 19.
Cette:approche plus aggrég~e du pouvoir se rapproche de celle
récemment ~doptée par ~erroux, P.,
pour qui la relRtion de pouvoir eût
englobante lorsqu'on l'inclut dans le contexte social. Pour plus de d~~ail,
le lecteur pourrait consulter Perroux, F,
"Pouvoir et Economie". J'2ris
1973, chapitre 2.
(4) Klaus Knorr, "Power and
""
Wel;th", Basic Books, Inc., Pu lishers,
New-York,
19/0, p. 36.

- 113 -
E,t-il alors rationnel d'acquérir un bien dont le prix n',st pas
nul sans en tirer profit? La rationalisation de ~ comportement de
la part de l'agent A, découle des caractéristiques mimes et des
cqnditions suffisantes ou nécessaires du pouvoir.
L'une des conditions nécessaires à l'a~itiOD du P9.V'9~
.
e~t le consentement de B. Comme nous l'avons mentionné'pré~d"'è~t~
'1~ consentement provoqué et surtout par intériorisation des valeurs
sçIit consommateurs de temps. Seules les deux autres formes de coJ18en..
tement peuvent Itre obtenues sans un trop grand déta1f. NéaDllloins,
dans le cas de consentement basé e~ la peur, il 1 a toujours l.a.
possibilité d'une sous-estimation <\\~ pouvoir coercitif de At ce qui
le déprécie automatiquement, rendant ainsi plus difficile toute
soumission ultérieure et rapide deB.
Le dernier genre de consentement, le consentement par cal-
cul froid d'int~r't, suppose le développement de l'état de dépendan.
oe de B sur A donc une reconnaissance de B des connaissances de A
dans une activité donnée, ou un degré élevé de la crédibilité que B
aocorde à A. Ceci ne peut se réaliser qu'après un contact plus ou
.~ins prolongé entre les deux agents.
Or, le pouvoir est nécessaire dans certaines circonstances
40nnées : Vote sur une question d'urgence aux.Nations-Unies, recon-
. naissance d'un nouveau gouvernement issu d'un coup d'Ztat militaire.,
~ exemple, etc •••
Ces situations peuvent arriver d'une façon continue et/ou
d~scrète dans le temps. Compte tenu de l'instabilité parfOis grande
sur la scène internationale, il devient alors très difficile de
pouvoir connaitre avec certitude, le IDOment de réalisation des
événements, leur ampleur, leur situation géographique, etc•••
Lfintormation n'est pas parfaite et gratuite comme dans le système
, ~
w"~rasien.
§letion Il - ~uvoiri comm~ ~ie~durable
Par conséquent, le temps requis pour ac~~rj.J':·~~,~~~.r'r··
1~61astioité d'offx-. à court terme étant très faible, et la :POs~bi~
lité de manque d'ac~ifs convertibles rapidement en pouvoir en cas de
... ...
/

- 114 -
besoin "support the option of producing a degree of PfIfI- to caver
contingences and mibi1izing more putative power 'as.th.e.concre:te.
need occurs"(5).
Dans ces conditions. plus ou moins par analogie avec la de
demande de monnaie, n~s pouvons dire qu'il '1 a détention de poll'JOir
pour deux motifs 1
- pour fin de transaction.
- et pour fin de précaution.
Mais à la différence de la monnaie (à l'exclusion de
l'approche de Patinkin ~mtre autre), le pouvoir peut fournir une
utilité en 1ui-me.e(6). Il n'y a donc pas de doute que le pouvoir
entre dans la fonction d'utilité de l'age~t (Bertrand Russel) comme'
tout autre bien.
Une question que l'on peut se poser, serait de savoir si
le pouvoir est un bien durable ou non durable.
Le bien durable est demandé par le consommateur A cauQe
du service qu'il peut rendre à cet agent économique. Il n'est paS
demandé pour 1ui-.he. A la différence
des biens non durables 11
ne dispardt
pas après un seul usage et l'agent économique qui le
possède peut bénéficier
d'une suite de son service durant. plusieurs
périodes.
Qu'en est il du pouvoir?
Le pouvoir possédé par un individu A sur un agent B permet
au premier d'exiger de B des actes que ce dernier aurait pu ne pas
réaliser sans ~'intervention de A•

. 1
5) Klaus Knorr, op. cit. p. 36
6) Voir M. T()lTeUi et K. Yalaskakis. op. cit. et Isard, W et
Smi th, T. E., tlG.ener~l Tb;ep!l 1 Social, Polit.ical. Economic and
!!Jd.0n~l.. vit}1W~ic,ulax: ,Re.ferences to D,!,cisiC!I\\-MalëY AMllSi,s"
Cambridge, HaS8~. M. 1. T.
• ••1•••

- 115 ~
Pouvona-nous dire que le premi.~,uCJap du pouvoir de • 8UI"
B entra!ne-t-il la dis~ition du pouvoir ,
"," "':--.' "': :-.'~"- ~'>
Selon l'analys, précédente, nous saVODs que la cOll8titu-
tlon du pouvoir est généralement conBOIUDatrice'~u t_-J«'et ,i~~' "
entratne parfois un changement de préférence d.'ê:t.,ageiit' 8ur,U4-
s'exerce le pouvoir, par suite d'internalisati,n . c1êTaleùr..
.'
:
. . .
' . : :
p"
" ' - ; " , ' "

Nous avions vu que la condition néces8aire . t suffisante
au pouvoir est 1& dépendance. La destruction du pouroir après le
premier usage implique la disparition de la dépendance après que
l ' agen t ~duquel dépend l' agent B, ait béné ficlé une seule tois des
effets induits qu'il peut tirer de cette relatiOn de dépendance.
Les observations et expériences historiques tendent
,
,
plut&t à montrer que ceci n'est pas le ca. dans les relationa de
dépendance, de sozot. qu'il est plus logique cle supposer que 'le
pouvoir est un bien durable.
.c;
Ainsi, le pouvoi~ ~erait demandé iaplicit~ment ~ le,
~
..
'...

,
" ,
..
'
1
services qu'il permet de ~éa1i8ér. Une parti. de son s«rYice .ppa-
J'd'trait, comme BJ'gument dé 1a tOIiction d'utluté, une autre partie:
:
.

..

~
••-0
servirait coDlllle input dans la productiOn d'autre's biens et servicN
de consoaDation finale ou interméd,iaire. Dana ce dern1er cas, 18'
demande de servicze de POUyolr serait alors une demande dérivée.
Dans ces conditions, le comportement de l'agent A tui est celui
qui demande le poUVoir ne pour.r~it 'tre étudié que dans le cadre
d'une fonctlon d'utilité intertemporelle.
La fonction à maximiser est alors
.
OU t
est mis pour le ~elllpl3, U 'l'our la fonction q'utilité de A et
r représente le taux dl escompte.
IB
= partie du service de
t
pouvoir servant comme 'bien de con.ommation finale. X
bien agrégé
t
représentant les autres biens ~onsommés par A•
•••1••.

- 116 -
Les contraintes •
(2)
b 'étant le ~aux de dépréciation.
avec
At =reBsources allouées par A au bien pouvoir
Et =concentration des exportations de B vers A
R
=
t
décrit des variables indiquant la possibilité de réBistance
de B l
"B' ~,revenu et population de B, par exemple.
Contrainte budgétaire 1

P~ et
l
Pt
sont les prix des autres biens et du pouvoir respect:i.vellent
West la richesse.
L. LQgrangienest 1
..../...

- 117 -
Les conditions d'Euler nous donnent.
"?JL
-rt
-rt )

0
t.
'" _ •
~ • 8
fXt - e
1 Pt
"':>
III
Xt III I~ p~
l
-rt
1
-rte \\_ l \\. ",1)
~t + e
l r Pt • ef"Irpt-t:rr't
La condition d'Euler devient •
:'-~~
11
-.
).1
11, est le prix de location d'une unité de service du bien
ppuvoir au temp~ t.
Selon la loi tondamen~ale de l'économie, la demande du bien
pouvoir Q(H) sera une fonction décroissan~e de-1Rt
. . . . >
- " . . :
--. • • -
Si le stock de bieridisponible sur le marohé est connu, il
a,vient alors facile de déterminer la qUantité optimale de';iKnîvotr
;
,
r
, : : :

.
-.. "._ ~ : t
dpmandee par le pays i. Dans le cas d'un bien dur~b~e, 1~ ~Ç)Jl~o,~'fAll'
à' ~ alte~atives • acheter le stoel du bien ou ~n i~ér le _..rvioe
~ dela structure et des conditions du marché.
"
.. ',
Aussi la détermination de la quantité échangée à l'équilibre
ne pourrait se taire qu'après la précision des conditions et la
structure de ce ~ché.

- 118 -
9)apitre 6
Uu modèle statique de demande de pouvoir.
Section 1 1
Structure du marcbé ~'pouvoir.
1
-
L'analyse précédente nous indique que~ conditl.on Déces-
saire et suffisante pour l'existence d'une relati~n impliquant
l'exercice de pouvoir d'u~ agent A sur un autre agerit B eet l'exie-
tence d'une relation de dépendance quelconque de B sur A. Cette
dépendance,devrait 8tre reCOnDue objectivement t*/ou subj_ctlyemeqt
que" 80it de façon explicite ou implicite par 1:'asent , SUI' qui
s'exerce le pouvoir.
. "",
Ce sera cett~ relation de dépendance qq~ in~~e C~~s~~
tement de B, conai1riolL néceBAtre à l'exercice clqP9U"q~1' t •• liIQr
lui. La relation de pouvoir repose sur l'obé1. .~e' de l~ag~~t'
influencé que cette obeissance soit ouvertement exprimée'~.on. Le
~nsentement de B ne peut Itr. o1:)tenu q~e de lui-mtme par-~l'agent ,'/
~
,
qui desire exercer du pouvoir sur lui. Il est to",t~tC)l.-,pq~ei~l-.:'
4'avoir un substitut au consentement de B . ' "
" ' ' ' ' , ,
En/ fait, nous pouvons bien concevoir q~'e ~"a~~nt .. 'q~~
~eut exercer ~e pouvoir sur B ait recours à un ag~nt 'int~r~~al~~
q. Dans ces circonstanoes, A aura besoin du cons.ptèmeii~4.' C 9.~ l
s~n tour, devrait obtenir l'obéissance, la sOUlliss1PD 4eB.·,t- o~­
crétisation d'une telle déaarche exige que C ait clu pouvoir .~B .~
que la demande formulée par A à B par l' intermédiair.,cl~FÇ'1'.J,.èy,
.
-
~. - . '
.
en partie du
clomaine de l"exercice du pouvoir de C I:f\\1l' B.
..
;.;
"
.;"
Hais, que ce soit de façon directe ou "ndir~c~e'~ 1,. ..t~",:
rialisation de l'exercice du pouvoir de A sur B nécessite en dernier
ressort, le consentement de B que la de~de soit formuléé par 'À aveo
tu sans intermédiaire•. B a donc le monopo;Le sur l'offre de son
.
,
ponsentement qui permet. aux autres agents d'exer'o." '4lt l'~.i~ ,~u
S\\1r lui" r
Cette conclusion suppose une identification précise du
bien. ,En eftet, si B a le monopole sur l'offre' du pouvoir que les
. .~e. agents vont utiliser sur lui, il n'est toutefois pas le seul
.../...

- 119 -
à détenir l'offre de tout pouvoir. En effet un paye A donné peut
e.xercer du pouvoir sur des agents autres que B. Il faut pOIIrtant
Deconnaftre que le marché du bien pouvoir ne pré$ente pas les mêmes
qaractéristiques que celles d'un marché où il 1 a concurrence pure
et parfaite du c8té de l'offre.
Le pouvoir offert par un agent a donné se distingue de
celui offert par un autre agent F par exemple. ·Le critère de distinc-
tion ici est l'origine du bien.
A.-.aaura s'il exerce le pouvoir sur B ou sur F. Il ne pourra
~s dire de façon précise' qu'il exerce du pouvoir sur tout agent.
Dans ces conditions, l'analogie devrait donc se faire avec
les marchés sur lesquel~ il y a différenciation de bien p1ut8t
qu'avec celle de concurrence pure et parfaite. Le critère de diffé-
renciation ressemblant p1ut8t à l'imase de marque plut8t qu'à 1' . . .
ballage, couleur etc•••
Le mat'ché du pouvoir possède donc une structure de type mo-
nopolistique. C'est d'ailleurs ainsi que le prix payé par A diffère
selon qu'il veuille exercer le pouvoir sur B ou sur E ou F par exemp-
le.
Si le c8té offre du bien pouvoir est précisé, que se
passe-t-il du c8té demande ? Nous procéderons de faqon indirecte pour
déterminér les caractéristiques de la demande du pouvoir.
De l'observation, nous constatons qu'un agent B peut être
soumis mais à des degrés plus ou moins différents
à plusieurs autres
agents A, e, G, etc••• C'est ainsi que dans les relations interna-
tionales, la France, l'Allemagne, les Etats-Unis peuvent exercer
,du pouvoir sur le Togo. Que le ·degré de ce pouvoir ait varié dans le
temps et d'un pays à l'autre, n'est pas pertinent à notre analyse.
Nous o~ser-tons aussi de façon empirique qUe le prix payé
à l'équilibre, diffère selon les agents qui veùlent exercer le pou-
voir sur B par exemple. La 'discriminatiOn de prix confirme d'ailleurs
notre hypothèse précédente selon laquelle B possède le monopole de
l'offre du pouvoir que les
autres exercent sur lui•
• ••1•••

- 120 -
Cette discrimination de prix nou. indiqu~ aussi (consé-
quence logique de conditions nécessaires à la discrimination) que
l'élasticité prix des demandes des acheteurs du pouvoir de B sont
différentes d'une part et que le vendeur du pouvoir, ici B, peut
différencier de façon précise tous les agents qui ve~lent exercer
le pouvoir sur lui.
Le marché de Pouvoir sur B n'en est donc pas un de concur-
rence pure et parfaite. Sa structure ~e rapproche plutOt de celle
de monopole avec discrimination de prix.
Le marché de pouvoir entre deux agents peut présenter des
.
,
etructures de monoPole bilatéral.
C'est le cas d'une relation entre
une colonie et sa métropole ou d'un esclave et de son mattre. Dans
ces exemples, la colonie et l'esclave détiennent, chacun de son
eSté le monopole .de leur consentement respectif alors que la métro- ~
pole ou le mattre deviennent monopsone de l'achat du pouvoir offert
par la colonie
ou l'esclave respectivement. Le cas de monopole
bilatéral sur le marché du pouvoir ne nous intéresse pas.
Mime dans le cas où le marché présente une struc.ture de
monopole avec discrimination de prix, le conso. .ateur a toujours
deux possibilités dans le cas d~l;.n bien durable, I~ ,.111; ,oit ache--
ter ce bien soit en louer le service.
L'acquisition d'un bien durable implique oelle d'un bien
indivisible qui a la propriété de. rendre 11%1 U~ dde servi.co ~ur~1i
,
I.e!, nombre de per 10 es,
,
"':
.
.
un certain nombre de periodes,aependra du taux de depr~ç;at~gn ~~
bien.
Traditionnellemènt, dans le èas de bien durable ou non,
lorsque le consommateur achètè un bien donné, une fois la transac-
tion accomplie, le vendeur se débarrasse du bien et en faisant abs-
.
...-.
'
.
traction des autres considérations à c~actères juridiques, le
droit de propriété sur le bien est transféré du vendeur à l'acheteur.
L'utilisation, 1a fréqUence et le taux d'utilisation du bien ne
dépendent plus, à la limite, que du bon vouloir de l'acheteur, et ne
fant plus intervenir le propriétaire initial, donc le vendeur•
... ...
/

- 121 -
Qu'en est-il du cas du pouvoir ?
~
Considérons notre exemple .... l'agent A qui
exerc~ le
ppuvoir su.r l'agent B. Dans le langage courant"
~~~ 4.i~~~ q,~t!I i
a' du pouvoir sur B,. Nous pouvons nous demander quei est le SeD$
d'appropriation contenu
dans cette assertion, "avoir du'pouvôir sur
quelqu'un". En effet la question logique que nous pouvons nous
poser est de savoir sil'Qn peut détenir le pouvoir sur un agent aü'
mIme titre que lion détient la voiture qué l'on a achetée.
, Comme dans le cas de la voiture achetée, le "propriétaire",
le consommateur du pouvoir $ur 'un agent, pourra utiliser ce bien pour
se procurer des services. ~'analogie dans le contexte de possession
slarr8te pourtant là.
Contrairement au cas des autres biens, chaque foisjue . ,
~ veut consommer le service du pouvoir qu'il a sur B, il a besoin
de la participation de B. Il doit toujours avoir transaction entre
A et B avant que A ne puisse utiliser son pouvoir sur B. Tout se
passe donc comme si le propriétaire ne change-pas. L'analogie doit
donc se faire avec la location de voiture plut8t qui avec l'achat
4- voiture.
Aussi, lorsque A achète le pouvoir qu'il va exercer sur
un autre agent B, il ne faudrait pas entendre par là qu'il obtient
un stock de pouvoir qulil pourra utiliser ou consommer sans l'accord
de B. B a toujours
la possibilité de refUser le contrat à tout
moment si les'conditions offertes durant la période ne lui parais-
sent pas satisfaisantes.
Aussi, par analogie avec le marché de location de bien
durable,
nous dirons que ,'les agents demandeUrs de pouvoir durant
chaque période, ne peuvent que louer le service du pouvoir de B.
L'appropriation est alors exclue sauf dans le cas de société escla-
vagiste ou de pays entretenant des liens de dépendance 1égaie.
Dans ces conditions, nous n'avons plus besoin d'une fOnc-
tion d'utilité i~tertemporelle pour analyser la demande de service
du bien pouvoir de A par e~emple.
•••1" •
.~

.. 122 -
Le problème analysé précédemment, se simplifie donc comme suit 1
HaxU = t(X,h)
(10)
sous la contrainte budgétaire usuelle ~p~ H + Px X =Y (11)
j
m
.
j
~
avec h .~ h
et
h
=
(H
j
j
j
-{' est une constante
0 c::::. t -<: 1
h
est la part du service de pouvoir demandé pàr i
à j qui procure
j
à i de llutilité.
Si
f.". 1, (1 -()H serait alors la partie
j
du service du pouvoir
demandé par i comme produit intermédiaire. (1 ...()H • servirait
j
alors à la production de bien, qui pourrait être les mêmes que ceux
produits par le bien impact du model
Dudley Montmarquette (1) •.
m
H =:E H est la demande totale de service de pouvoir de i sur
j
j=1
les autres agents j
(j =1, 2, •••••m).
ph
j
est le prix du service du bien pouvoir sur l'agElnt j
X
est la consommation des biens autre que le bieDfO~vo;r
Px est le prix des autres biens dans l'économie de 1.
y
est le revenu national réel de i
t(x,h) est 1a fonction d'utilité collectiv~ de 1
Si nous considérons le tait que l'aide itrangère indique 1e
'codt des ressources allouées par le pays i
pour "acheterll le pouvoir
sur les autres pays qu'il influence, la contrainte budgétaire en
terme réel devient alors

(11 )
~Aj + X = Y
Le lecteur peut déjà remarquer deux divergences aveo le modèle
développé par Dudley St Montmarquette (2).
• •
• «
1) Dudley L. St 1'lontmarquette G. nA Model
of the sUJZply of Bilateral
foreign
Aidn A.
Il
2 7
'B
",-c\\~
5
.(UlY\\.6w-\\'-
~(tNI (ft\\~ \\~)- ~
2) Dudley L. Sc Hontmarquette C. t ..Opt cit.

- 123
i) Nous reconnaissons explicitement le fait que le service .
•• pouvoir demandé par A ne procure pas en totalité de l'utilité •.
Çeci n'arrivera que si t: =1. Nous excluans par cOBtre, pour raison
4e manipulation mathématique, la possibilité que le service du ~ien
pouvoir ne soit qu'un bien d'investissement ce qui se manifeste ~
lr' hJPOthèse selon laquelle f t& o.
ii) L'aide entre dans notre contrainte budgétaire non pas
sous.forme d'aide per capita du pays influencé j, fournie par le
pays i qui demande du pouvoir mais plut8t sous forme d'aide totale
ott.rte par le pays i aU pays j. Nous justifierons ce changement un
peu plus loin lorsque nous expliciterons les arguments de la fonction
de production du bien pou.oir.
~
Les inputs entrant dans la production du pouvoir 0 ) sont 1
A ,
,

j
y j'
e j
dum,
n j ". x j
Yj est le revenu per capita du
pays j.
avec E
représentant les exportations du pays j vers
ji
le pays i.
et E
indiquant les exportations totales du pays j
j
n
1
population d1\\ pays j
j
,,-..
à aucune coalition de laquelle i est
Dum =
Loei j n'appartient
exclue
1 si j appartient à une coalition de laquelle i
est exclue.
Nous définirons plus en détail quatre genres de coalitions
dans la quatrième partie.
X1 indique la durée de contact formel particulier ayant existé (ou
existant) entre i et j.
H =H (A , Y , e , Dum, n , X
j
j
j
j
j
j
1 )
Section II 1 Justification et pgstulata concernant les arguments
. •••
de la fonction de ~oduction du pouvoir
-..
Les facteûrs de production du pouvoir du pays i sur j peu-
vent 8tre subdivisés en deux.
- LCo.

3) En supposant que le pouvoir est proportionnel à la nCapacité géné-
ràlisée" de At nous pouvons parler indifféremment du pouvoir et de la
capacité généralisée à un facteur de proportion près.
•••1•••

• 124 _
.
D'un c8té.: les facteurs de produC'tion du pouvoir actif 4.
i et ,les facteurs de production du pouvoir passif du pa78 j. d'autre
~t. Alors que le pouvoir actif permet à llagent l 'de menacer, punir,
récampenser, etc••• un autre agent, le pouvoir passif de j lui permet
de résister à toute tentative d'influence exogène. Le pa,.s i (j)
étant celui qui veut influencer (devrait Itrésister") il Va de soi que
DOUS SOIIIIIe8 alors amenés à nous intéresser aU pouvoir actif (passif)
de i
(de j). '
..
A. Facteurs de production du pouvoir actif du pa78 i.
1'. Aide offerte par 1.e pays i au pays j.
L'aide indique le cott d'opportunité de ressources.réelles
allouées par i pour influencer j. L'assistance peut ttre considérée
comme un indice de la part de i d'obtenir H5&ette ,assistance interna-
I tionale
peut Itre considérée de deux façons(en l'lnterFétant oOlllDe
,
,
une variable de sanction)~
a) comme facteur potentiel de punition
L'aide est généralement supposée permettre au pa7S assisté
de l'utiliser pour atteindre certains objectifs donnés. Cette aide
au développement peut Itre efficace dans ce rele qui lui est assigné.
Les responsables de politiques économiques du pays en développemen~
bénéficiant de cette aide pOurront alors dével.opper un état de dépen-
dance objective OU subjective vis à yis de c. transfert d. ressources
étrangères pour l'atteinte
de courbe d'indifférence collective plus
élevée.
En connaissan't oet état de fait, en cas d'un refus de l'agent
~ d'obtemPérer à'un de" ordres provenant de l"agent i, ce dernier
,:.
pourrait supprimer tout ou partie de son assistance à j.
Dépend&mment des conditions internes à j et de l'efficacité
de l'aide offerte par i à j danB la réalisation des objectifs qui
lui . . .t assignéil, j pourrait connattre des expériences économiques,
politiques et sociales partiellement insupportables•
•••1•••

.. 125 -
b) L'aide peut ttré considéré& comme une récompense.
Dahs ce dernler oas, elle serait offerte en vue de récompen-
eer j d'un acte qu'il -a posé, acte favorisant et/ou satietaisan~,J._
La considération de l'aide comme argument de 1~~q~9tion ~e
production du bien pouvoir vient surtout du fait que si l'of~r~ ~e
1 et l'acceptation de j dOviennent régulières, j peut en devenir de
plus en plus
44pendant (1), L'aide developpant le degré de dépendancE.
du pays assisté, le degré de dépendance étant une condition nécessai-
re et suffisante Pour le pouvoir, il devient alors évident que_l'~1.~e
de i à j est input dans l~ production du pouvoir.
Dans notre modèle, contrairement à celui de Dudley Sc
l-iontmarquette, nous utilisons l'aide totale de i à-j'pluttstque
l'aide pei" capita reçue par j. Trois raisons fondamén~~i.~b·-31iâtifient
. -,
. '
~'
cette modification 1
i) La forme réduite de notre modèle décrit l'aide comme
variable expliquée entre autre
par la populAti:()~.A~_3h~~' _~~:'~91MS
retenons comme variablè dépendante l'aide per Q~P1~~. clqne :t.r~~j.~!
totale divisée par n
nouS augmentons, à cause ~~ ~,~~,'_~l'l~~~~~i~on
j
mathématique, la probabilité que, statistiquement, le coeft~cient
de n
soit significativement différent de zéro. En plus, puisque
j
nous travaillons avec des fonctions logarithmiques, nouS imposons
à priori un signe à ce coefficient 1 le signe négatif.
i1) Le pays ioffre une aide globale à j et non une aide par
capita de j. Ceci eetreflété par les déclarations officielles des
responsables de la politique d'aide au développement des pays dona-
teurs qui donnent les chiffres globaux. Diviser l'aide reçue par
j(j = 1, 2, •••••••• > par sa population n revient plus ou moins à
j
procéder à une normalisation mais le coefficient de normalisation
étant différent pour chaque pey. assisté.
-
" i
"
1) Il faut noter que l'aide est 'une variable explicative du pouvoir
alors qu'elle sera considéré~ cODlJDe variable dépend~'~ dans la
fonction que nous déduirons au chapitre suivant.

- 126 -
k'
Dans la mesure où n
intervient explicitement comme input
j
distinct dans la production de H , le pays i serait par conséquent
j
intéressé à vair la contribution de l'aide qu'il accorde à j
(j = 1, 2, •••••• , m). Ces contributions ne sont comparables que si
l'input est comparable
iii) Le pays j reçoit de l'aide globale et non une aide
divisée par sa population. Cette aide peut 'tre utilisée en faveur de
de certains secteurs i son i~pact peut être favorablement concentré
sur certains groupes donnés de sa population. La considération de
l'aide per capita semble suggérer implicitement que les effets de
l'aide sont entre autres uniformément diffusés à travers la popula-
tion. Ce qui n'est pas ou peut ne pas fttre nécessairement le cas. Par
contre, en considérant l'aide totale, nous ne faisons aucune hypothèse
implicite quant à l'équité
de l'utilisation des ressources étrangères
reçues par les responsables de j. Par exemple, c'est le montant global
qui nous indiquera la somme dont ils disposent pour assoir
leur
autorité interne en finançant des projets favorisant oertains groupes
de pressions en particulier. Dans ces conditions, l'état de dépendan-
ce du gouvernement d'un grand pays par rapport à
S 1
d'aide peut
titre aussi grand que celui d'un petit pays (la grandeur du pays étant
ici définie selon la population n ).
j
2. e
part des importatiDns de i en provenance de j dans
j
les exportations totales de j.
Les exportations procurent des devises étrangères au pays et
sont un des moyens pour augmenter la capacité d'importation produc-
tiVe accélératrice de l'industrialisation. La concentration géographi-
que et/ou en composition n'est pas nécessairement une source de vul-
nérabilité de l'économie. MIme une faible diversification des
exportations du pays ne pourra indiquer surtout qu'une VUlnérabilité
de l'éoonomie par rapport au reste du monde et non par rapport à une
économie étrangère en particulier. Ce dernier oas ne sera vérifié
que si cette non diversification dans les produits exportés est
renforcés par une concentration géographique des exportations. De
mame, nous pouvons noter aussi que l'insuffisance de li,uidités
internationales d'un pays indiquerait uniquement une vulnérabilité
par rapport au reste du monde et ne serait donc pas pertinente dans
.../...

- 127 -
une analyse de relation entre ce pays et une autre économie en parti-
culier.
D'une façon générale, les conditions de demande des pro-
duits exportés par j devraient indiquer si les exportations d'un pays
pourront ou non trouver des marchés
d'écoulement. Ainsi, m@me si
l'économie j concentre ses exportations vers un pays i donné, et si
les conditions de demande de ces exportations dans le monde sont
ascendantes, une difficulté sur ce marché, (difficulté imposée en
guise de sanction par les responsables de i), ne saurait fttre insur-
montable par le pays j. En effet, il serait alors possible à j de ~
trouver des marchés substituts (après une certaine période d'ajuste.
ment). Par oontre, si ces conditions de demande étaient descendantes
et/ou si j bénéficiait de rapport préférentiel avec i, il est fort
probable que l'économie de j ne puisse se relever facilement des
difficultés imposées par i.
Devons-nous considérer les conditions de demande objective
ou subjective telles que perçues par les pays i et/ou j ? Les pays
en voie de développement exportaient en général surtout des produits
primaires durant la période de notre étude.
Dans cette période, les transactions étaient généralement
réalisées par des négociations en~re Etats et non dans le marché tel
que nOus l'entendons traditionnellement. Même si les élasticités
prix de ces biens sont faibles, la loi d'Engel implique de fortes
élasticités revenu.
La production de substituts synthétique3à ces
produits primaires devient de plus en plus forte. En plus, il faut
noter la forte concurrence qui existait du c8té de l'offre de
certains de ces produits.
Si en plus de ces raison, nous tenons compte des déclara-
tions officielles des responsables des pays en développement et des
pays développés que ce soit dans le cadre de négociations bilatéra-
les ou multilntérales, nous pourrons alors considérer que les condi-
tions de demande de ces produits étaient à tort ou à raison
considérées comme défavorables. Dès lors, le lecteur pourra compren-
dre pourquoi la variable e
est la seule variable (dans le domaine
j
de réserves) pertinente à notre analyse. (Nous pouvons d'ailleurs
postuler que la concentration géographique des exportations
diminue avec le degré d'ascendance des conditions de demande
étrangère des produits exportés).
.../...

- 128 -
Ainsi, par analogie avec l'aide étrangère, e
pourrait Gtre
j
considéré comme un facteur potentiel de punition (avec imposition de
quota par exemple, ce qui réduit les exportations de j) d'une part,
et comme un élément de récompense si i assurait une stabilité à e ,
j
d'autre part.
La non considération de façon explicite de variables telles
que la richesse et la population du pays i dans notre analyse du
pouvoir actif de ce pays ne peut passer inaperçue et sans oomnlentaire.
i) Raison économétrique.
Notre modèle servira entre autre à expliquer la distribution
régionale de l'aide internationale du pays i. Nous utiliserons des
données de coupe instantanée
pour la procédure d'estimation. Dans
ces conditions, les ressources du pays i identiques pour toutes les
observations j (j = 1, 2, ••••••• , m) ne sauraient expliquer los
différences entre l'aide reçue par les différents
pays j, du pays i.
Ce n'est qu'en s~ie chronologique exclusivement qu'elles pourraient
8tre pertinentes. Et dans ce cas, il faudrait que l'estimation
économétriqUe se fasse pour un seul pays bénéficiaire.
ii) Raison théorique.
Mftme dans ces conditions, ::.eur pertinence n'est pas assurée.
En effet, selon Klaus Knorr et M.R. Singer, le pouvoir d'un agent
dépend beaucoup plus de sa volonté, que de sa -richesse" entendue
dans le sens le plus large(2). Comme dans la demande de tout autre
bien, la richesse de i
est prise implicitement en considération par
l'intermédiaire de la contrainte budgétaire de 1.
Une fois le pouvoir actif du pays i défini, il nous reste
à préciser le pouvoir passif du pays j afin de déterminer la capacité
de résistance de ce dernier à toute tentative d'influence provenant
de 1.
..
....
2) Klaus Knorr, I1Po\\".er apd Wealth", Basic Boks Inc, PublisherE',
New York, 1970, H. R. Singer, "Weak State.s, in a Worl.d of Powe.r, 1
~e D.rn,amics ot: Intern'!,tional R.!latio.nshipsl~, The Free Press,
MacMillan Co, New York, 1972
•• •1••.

- 129 -
B. Facteurs de production du pouvoir passif du pays j.
1. Le degré de flexibilité de l'économie de j : Y.J
Le degré de flexibilité de l'économie pourrait en partie
pallier certaines lacunes laissées par la variables précédente e •
j
Plus l'économie est flexible, plus un choc exogène serait surmonté
sans trop grande difficulté. Par exemple, si les sanctions négatives
de i se concentrtnt sur un secteur donné de j, une grande mobilité
intersectorielle des facteurs de production pourrait atténuer les
conts de l'ajustement, ce qui permettrait à j de surmonter) avec une
facilité relativement grande les problèmes préalablement causés par
)
i. Si le secteur frappé est important dans l'économie de j, quelt-e~~
soit le degré de mobilité des facteurs de production, il Va de soit
que j ne pourrait surmonter les difficultés sans un grand ch8mage
résiduel.
Comme indice de flexibilité de l'économie, nous n'avons
pas pu trouver mieux que le revenu per capita de l'économie)Yj. En
supposant que Yj augmente avec le degré d'industrialisation d'une
part et que le degré de diversification crott avec le niveau d'indus-
trialisation de l'économie d'autre part, nous postulons alors que le
1
degré de flexibilité de l'économie est positivement correl~ à Y •
j
2. La population du pays j : n j
Nous voulons vérifier l'hypothèse de la force du nombre.
Mais il est possible comme le disait Marshall R. Singer, que r~umbers
alone are an insignificant factor in any power equation. Oraganized
numbers, on the other hand, constitute a major component of power"(~)
C'est pour ces raisons que même si dans un groupe donné, la majorité
a le pouvoir potentiel, c'est en général, voire toujours, une mino-
rité qui a le pouvoir effectif, qui exerce le pouvoir. Dans ces
conditions, il serait peut-être un peu plus difficile d'émettre une
hypothèse à priori sur le signe de la dérivée partielle de h. par
J
rapport à n •
j
-.
.......
~) N.R. Singer op., cit., p. 73
•••1•••

-
130 ..
~Va~iable de coalition'; d~w
Selon R. E. Emerson, une façon d'équilibrer une relation désé-
quilibrée qui favorise i au détriment de j, pourrait consister à la form2-
tion d'une coalition entre j et u~ autre agent k. Cette coalition permet-
trait à j
de diminuer entre son degré de dépendance sur i. Selon M.H. Singer ,
formati.op'
"
. .
,
la
ct une coalltlon" entre l'Iraq et l'Union Sovietique pourrait servir
d'illustration des effets de coalition et se résumer ainsi:
"Pour la première fois dans l'histoire, les relations entre l'Iraq
et l'Union Soviétique deviennent très étroites.
-De plus en plus de membres de l'elite lraq~ienne sont formés
en Union Soviétique •
....La structure sociale en Iraq se rapPP'<>ohe de plus en plus de cc~le
de l'Union Soviétique en s'écartant du modèle du Royaume Uni?ancienne E6tro-,
pole.
-L'idéologie communiste sous une forme modifiée est acceptée à
une tr~s ~rande échelle parmi l'élite.
-Comme de plus en plus de professeurs Soviétiques enseignent en
'(1
Iraq, les valeurs soviétiques remplacent celle établies par les nritanniques~
La coalition aura donc deux effets :
i) atténuer le decré d'int&riorisation des valeurs de l'agent qui
est en dehors de la coalition. Ce qui aura pour effet de baisser la probabi-
lité de consentement par intériorisation et/ou le consentement provoqué •
. .
ii) diminuer le degré de dépendance économique de i sur j, en auS-
mentant par exemple la disponibilité de marchés substituts.
Il va de soi que les effets seront contraires lorsque la coalition
est entre i et j.
- - - -
4) U.R. Singer, op. cit., P.

131
4. Durée de contact particulîer entre i et j : X1
Le consentement par intériorisation s'obtient par iritériorjsc-
tion par j de valeurs mises au point par l'acsnt i. La ~robabilité d'arrivsr
à un t11 résultat augmente avec la dur6e de la tentative faite ~ar i do foire
accepter ces valeurs à j.
L'acceptation par j
d'une information 68ise par i
dépend ~ntrc
autre du degré de crédibilité quo j accorde à i. Cette orédib!lité ne Teut êt~0
obtenue, développ~ et maintenue qu'apr~s des relations prolongées. En plus, l'in-
fluence non c"erci ti ve est facili tèe Inrs'1ue les valeurs des agents sont cc.-wc:r-
gente. Toute chose étant ègale par ailleurs , la convergence des idées a une plus
gorte probabilité dl~tre réalisée à la suite Q'un contact relativement lonG entre
les deux agents i
et j; contact passé ou présent.
Les variables que nous venons d'&nuo6r~r constituent les facteurs
de production du pouvoir de i sur j. Cette liste semble toutefois fort limitée
si nous nous r6féro~ â la littérature concernant les relations entre p~ys en
voie de développement d'une part et les pays dévelo~pés, d'autre part. Aussi il
devient indispensable de justifier l'exclusion de certaines variables de ~otre
modèle.
C - Justificatio~ de l'omission de certaines variables.
1. Mij
= i~..!:!.:~ep.!?.._~~_~ pro."yena~__<1~
importations totales de j
Les importations (surtout d'énercie ou de bien~ de cc~itaux)
sont souvent considérées cians ln littôr-1 tuye économique comr.1e essentieL'cs à l'in-
dustrialisation des pays en v'Jie de développement. Ainsi, une bai3se des importa-
tions en provenance de i
pcut entra~ner des goulots d'étranGlement dans j et Œi-
minuer le taux de croissance de 1'6conomie de j. Aussi, une concentrati~~ des im-
portations de j
dans irP0urrait atre préjUJi(kb~e à j si i llutilisnit com~e arme
de sanction contre j. ~ci ne ~"'-Tait le CG') que si j ne peut trouver cl! :-.-:.ltrcs
fournisseurs. Or, nous savons que la probabilité de trouver
/
... ...
/

- 1'2 _
des partenaires commerciaux pour les produits industrialisés est fort
élevée. Il est toutefois certain que les conditions de crédits, les
codts et les crédits peuvent varier avec le partenaire commercial.
En plus, les pays en développement ne peuvent pas influencer
fortement les exportations des pays industrialisés dans la mesure où
le flux commercial entre le Tiers-Monde d'une part, et les pays
développés, d'autre part, représente une faible proportion du secteur
extérieur du monde industrialisé. Cette variable ne peut donc pas
constituer un facteur de production du pouvoir passif de B.
2. Sources alternatives d'aide.
Dans une analyse du pouvoir, l'omission de sources alternati-
Ves d'aide est fort remarquable et peut présenter une certaine faibles-
se. En effet, le pays j pourrait atténuer les effets nétastes probables
d'une sanction prise par i, sanction se traduisant par ~chute dans
eij ou Aij• Ce fait a été historiquement vérifié par le cas de Cuba
où à la suite de la prise du pouvoir dans ce pays par Fidel Castro,
les pays socialistes en général) et l'U.R.S.S. en particulier)sesont
substitués au monde occidental qui représe~tait le principal parte-
naire de Cuba dans sa politique commerciale et d'aide. Les sources
alternatives d'aides permettent ainsi à j d'accro!tre son pouvoir
passif par rapport au pays i, affect~t ainsi l'efficacité des moyens
de sanctions de ce dernier. Mais, l'impact de A
(k étant un pays
kj
donateur différent de i) sur le pays j peut varier selon le pays
d'origine. Cette variation peut résulter du privilège que chaque pays
donneur préfère accorder aux différents secteurs. Aussi, une agréga-
tion de l'aide des autres donateurs en une seule variable peut intro-
de
duire des erreurs. Ceci peut 8tre une des causes/la non
pertinence
de
~j' que Dudley et Montmarquette ont trouvée dans le cas de la
France.
La considération individuelle de l'aide de chaque pays dona-
teur comme variable distincte augmente, à notre avis, inutilement le
nombre de variables indépendantes du modèle. Il est tOU!~8 possible
de penser à agréger l'aide de certains pays dont l'impact pourrait
etre considéré comme semblable, ce qui permettra de réduire le nombre
des autres donateurs à six groupes distincts par exemple(5). Le base
.....
5) On peut penser auX différents regroupements auivants 1 CEF~Etats­
Unis
Ja on
ceux qui n'ont=
pas eu
e passe
.../...

- 133 -
~distinction ou de similitude entre les impacts de l'aide des pays
donateurs pourrait se trouver dans la façon dont le pays bénéficiaire
perçoit 2es membres du Comité d'Aide au Développement de l'O.C.D.E.
Les resultats que nous avons obtenus en testant cette formulation
n'ont pas été encourageants.
L'exposé précédent ingore la possibilité d'existence d'un
llbanclwagcn effectIf puisque selon Dudley et Hontmarquette "the donor' 8
residents give a higher evaluation to the impact of their aid, the
greater the aid the rest of the world gives to the recipeient coun-
tryll(6). Dans ce cas, Ai
et A
ne seraient plus négativement reliés.
kj
j .
,
'"
"bOlOt' d' bte-
Ceci semble fort probable puisque, a cause de 1 1mposs1 1 1 e
a
nir ici des données sur les pays socialistes, nOUs avons limité notre
analyse aux pays membres du Comité d'Aide au Développement l'O.C.D.E.
Le signe souvent positif du coefficient de l'aide du reste
du monde dans la fonction d'aide estimée par Dudley L. et Montmar-
quette C. confirme cette seconde hypothèse. Elle est en plus confir-
mée par le cas historique de Cuba où l'interruption des relations de
toutes Bortes avec les U.S.A. entra!na une fin des flux des ressour-
ces provenant des pays occidentaux(7).
La possibilité d'entra!ner d'autres pays donateurs de
l'O.C.D.E. dans la mime pratique ne peut donc pas 8tre ignorée. La
seule source alternative d'aide très pertinente serait alors le bloc
socialiste que nous avons incorporé dans notre modèle avec la varia-
ble dum. Mais pour ne pas pour autant éliminer complètement de notre
analyse les effets probables de A
, nous nous proposons de les
kj
saisir indirectement par l'intermédiaire de e
et des autres formes
ij
de coalition.
En effet, un accroissement de A
(~i) peut faire recon-
kj
naftre à j un autre marché. Dans oe cas, e
peut augmenter ce qui
kj
aura pour effet de baisser eo o. Cette hypothèse a été confirmée par
1J
l'étude de K. Valaskakis et M. Torrelli sur la relation entre les
Etats Africains et Malgaches associés, d'une part, et la C.E.E.,
d'autre part(8). Ils ont constaté une baisse de la part relative
des importations en proVenance de la France sur les importations
totales des pays afriCains•
....
6) Dudley, L. et Nontmarquette, C., op. cit., p. 9
7) Cet exemple nlest peut-être pas très illustratif puisque les
Etats-Unis représentent tout de m8me un pays particulier.
8) M. Torrelli et K. Valakskakis, op. cit. Voir aussi tableaux
suivants. ". \\~l"- BI
•••1•••

- 134 -
Si A
est très élevé, il se peut que k et j fassent partie
kj
de la mtme coalition (Cuba et U.R.S.S. au détriment des Etats-Unis;
le Vietnam du Sud et les Etats-Unis au détriment de la France).
Dans ces conditions, mAme si elle n'appara!t pas de façon
explicite, llaide du reste du monde est implicitement contenue dans
notre modèle par l'intermédiaire des variables eij et Dum.
Plus précisément, nous allons supposer que S
(12 )
Compte tenu de ce qui a été précédemment dit, nous pouvons
retenir les hypothèses suivantes quant au signe, ou au domaine de
variation
des différentes élasticités de cette fonction.
o~ Cf <1
C,
<1
tf L (~
0( <=
0
"
0
<..t'\\"1..
~ ~-9- ~!

Tableau "
- 135 -
Evolution du pouroentage des exportations d~s pays afrioains
de la Zone FrAno à destina.tion de la C.E.E.
Oete d'Ivoire
Dahomey
Franoe
C.E.E.
Franoe
C.E.E.
1960
30
15
67
10
1964
36
24
75
13
1965
36
23
55
26
1966
38
22
53
15
1967
39
27
35
27
1968
37
29
37
17
1969
35
32
36
24
1970
31
29
39
21
1971
33
27
42
25
1972
29
31
Haute-Voltn
Mali
Fre.noe
C.E.E.
France
C.E.E.
1960
21
2
23
3
1964
20
1
4
-
1965
14
3
6
-
1966
18
2
1967
14
5
1968
14
5
16
11
196.9
13
8
16
1
1970
12
12
17
.5
1971
22
12
20
4
1972
19
20
16
4

ë-=.n-
. .
?
!
#
- 136 -
Evolution du pourcent~ge des exportations des nayp a~ricain8
de la Zone Franc à destination de la
C.E.E.
1
Mauritanie
Niger
France
C.E.E.
France
C.E.E.
1960
15
-
70
-
1964
18
45
65
2
1965
21
49
56
2
1966
20
49
55
12
1967
20
47
68
-
1968
20
50
57
12
1969
20
42
63
5
1970
19
40
47
17
1971
20
37
52
5
1972
'8
13
Sénégal
Togo
France
C.E.E.
France
C.E.E.
1960
76
6
62
16
1964
78
4
44
27
1965
81
5
43
'7
1966
74
8
40
37
1967
80
4
31
33
1968
66
9
39
44
1969
60
1 1
34
52
1970
71
15
28
57
1971
52
7
32
47
1972
58
10
27
57

- 137 -
Evolution du pourcentage dos exportations des pays africain
de la Zone Franc à destination de la C.E.E.
Cameroun
République
Centrafricaine
France
C.E.I';.
Frnnce
C.E.E.
1960
57
27
66
11
1964
54
26
46
10
1965
43
33
38
12
1966
38
29
37
12
1967
35
34
42
6
1968
34
37
38
7
1969
34
40
51
13
1970
31
39
50
20
1971
30
39
56
18
1972
32
37
Congo
Gabon
France
C.E.E.
France
C.E.E.
1960
28
51
51
26
1964
11
51
51
16
1965
10
50
49
14
1966
10
50
43
18
1967
15
45
36
21
1968
11
53
34
16
1969
14
45
95
16
1970
13
42
41
14
1971
15
39
37
17
1972

- 158 -
Evolution de pourcentûge dos exportations des pays
a~ricains de lë Zone Franc à destination de: la France et de la
C.E.E.
Tchad
Madagascar
France
C.E.E.
France
C.E.E.
1960
49.3
5".2
56
6
1964
54.9
8.6
.54
6
1965
45.2
8.2
45
8
1966
48.8
1'.1.
46
7
1967
56.9
13.8
37
5
1968
63.5
9.2
34
7
1969
80.2
3
36
8
1970
73.2
-
35
8
1971
16.4
-
35
8
1972
1.6
-
39
8
Source 1 Calcul des pourcent~gcs effectués à partir des
données de Zone Franc 1965, 1968 et 1972.

139
ChaR,itre Z.
Aide comme variable dépendante.
le pouvoir, malgré son importance dans la dynamique
sociale, n'est pas facile à Quantifier de façon directe. Pour ~
arriver i L ' "
1
5
i l "1
, l e chercheur ne peut
procéder qu'indirectement.
Le ~odèle q~e~nous ovons présenté dans le chapitre préeé-
motloL~
.
dent apparatt comee un~de politique économique. Tout modèle
éconocique contient un vecteur de v~riables dont le comportement
doit 3tre expliqué par d'autres variables à l'aide de relations
fonctionnelles données. Les variables dont On explique le compor-
tement sont las variables ondogènes, les autres variables étant
les variables exogènes. La valeur des variables endogènes est
déterminée à l'intérieur du système alors que celle des variables
exogènes ou explicatives est déterminée de façon exogène à l'exté-
rieur du système.
Les modèles économétriques de politique économique
comprennent trois parties (1).
i) la fonction de préférence sociale W qui peut prendre
soit la forme quadratique, linéaire ou linéaire lo~hmique
etc ••• à optioiser, soit devenir un certain
nombre d'objectifs
fixes à atteindre.
1i) Le modèle économétrique proprement dit qui établit
les relations de comportement entre les objectifs de la société et
les instruments de la politique économique.
iii) Les contraintes sur certaines variables du système.
Les relations structurelles du modèle peuvent se subdi-
viser en
- équations de comportement,
- équations techniques.
- équations de définition.
1) Jan
Tinbergen tlOn the theory of Economie i'el1o," Amsterdam
1952. H. Theil l "Econom1c forcasts and policr' Amsterdam
Morth-Holland, 1956.

140
Ce qui distingue les modèles de politique économique des
modèles écononiques en général est la singularisation de deux
genres de variables. A savoir 1
- les variables cibles de la politique économique
- les instruments de la politique économique.
Les variables cibles ou objectifs de la politique économi-
que ne peuvent Otre influencées qu'indirectenent par le responsable
de politique économique.
Les variables instru~ents de la politique économique sont
celles qui peuvent Otre manipulées pour la r&alisation des objectifs
et l'optimisation de la fonction de préférence collective.
Les variables cibles sor.t donc des variables endogènes.
Il faut pourtant noter que
p
t
t . . les variables endogènes ne sont
pas toutes nécessairement des objectifs d'une politique écononique
donnée.
Les instruments sont généralement supposés exogènes. Ils
se distinguent des autres variables exogènes parce qu'ils sont
contr8lables par les responsables de politique économique. C'est
ainsi que si dans un modèle, les exportations sont supposés exogènes
non contr8lables car déterminées surtout par les conditions économi-
ques qui prévalent chez les partenaires commerciaux, le taux de
change peut Otre considéré comme une variable exogène contr8lable
dans un système de taux de change fixe.
Cet exemple d'instrucent de politique économique nous
indique une certaine simplification parfois abusive. En effet,ce qUe
suppose la théorie de la politique économique est que les instru-
ments sont totalement contr8lables par les responsables qui déter-
minent leur valeur indépendamment de toutes conditions objectives
ou subjectives qui prévalent. Ainsi, dans notre exemple le taux de
change entièrement contr8lable pourrait prendre toute valeur
qUe
lui assignent les responsables de politique économique, ce qui est
difficilement concevable dans la littérature de l'économie monétaire
internationale.
•••1•••

141
Il est toutefois certain que nous pouvons nous demander,
avec Goldfeld & BlinderZ), jusqu'à quel point des variables comme
le taux marginal de taxation des différentes classes de revenus
dans une économie ou les taux de tarifs de la politique commerciale
etc••• sont exogènes. La structure progressive de l'imposition des
revenus est sans aucun doute construite à partir d'hypothèses impli-
cites sur les propensions marginales ~u moye~nes à/cons~mmer et à
épargner des classes de revenu~ 0»4n ()w\\ ~luht\\~ Îft'.""-~l'\\~ ~ ~-
Par analogie avec les modèles de poltique économique, nous
avons ici une fonction~éférence à optimiser,la fènction de préfé-
rence collective. L'objectif de notre politique économique serait une
certaine qu~ntité de pouvoi~!Bj de i sur l'agent j.
L'instrument de politique serait l'aide accordée par i à j.
Le choix de cette variable est d~ au fait que c'est i qui décide en .
grande partie du montant et de la distribution régionale de l'assis-
tance internationale qulil accorde aux pays en développement. Dans
les variables explicatives de notre objectif, le pouvoir, il y a la
pàrt de i dans les exportations totales de j, e
=;ij
j
• Si i peut
avoir un contrele sur E
ses achats du pays j, il
j ne peut toute-
ij
fois influencer que très marginalement E
puisque E
_= E - E
j
kj
j
ij
(avec k = 1, 2, n et k ~ i) échappant complètement "~son contrele.
--E
·
i
Il faudrait pourtant noter que plus ~ augmente donc Ekj diminue,
le degré de contrele de i sur e
~ augmente pour atteindre son
j
maximum lorsque E
=0 ou e = 1. On pourrait alors considérer
kj
j
parfois e. Comme instrument
de politique économique.
J'If __
2) S. H. Goldfeld et A. S. Blinder, "Some implications of Endogenous
Stabilisation Policy", in the Brookings Papers on Economic Activity,
vol 3, 1972, pp. 585 - 644.
• ••1•••

142
Commo dans 10 cas dG la structuro dos taxes, nous allons
supposer avoc Goldfeld & Blindor, que l'aide du pays i au pays j,
Ajt dépend de certainos variablos que nous allons déduire des condi-
tions de premier ordre do la maximisation de la fonction d'utilité
collective du pays i.
M (ul= f(x,h)
(10)
sous contraintes:
ax
h
= A~ y4l H CDum
e
~ xe;- 12
j
j
j
j
1
n j
1
f' A + X =
j
Y
(13)
~u J": 1.,1.., - . -) ~
j:4
Le Lagrangien prend alors la forme :
Les conditions de pr~mi~r ordre
DL =)x - \\2 =0
th
}.1
UX
-===-/> (= -= k = taux marginal de
OL
substitution entre les
=~ - ~1 = 0
"2 deux biens X et h
'Oh
Dans ce qui suit, nous négligerons l'indice j sauf pour n • Nous
j
postulons que le pouvoir de i sur j est parfait substitut du pouvoir
,\\je:r
de i sur
j . Dans ces conditions, k serait identiques
'J j.
OL
\\....J '(-1
~ H_Dnm .J e )..
V =1'1 OA:
y
e C1-
ItjX1 -
2 =
0
-;> }1 . = •
1, ... _.
.
= k
k
'V l
A -1 $ MCDum eJ.... Xe-
o
'1
e
1
n j
1
•..1•..

143
==)
Notre modèle devrait fttre en mesure de préciser les raisons
et variables qui induisent le pays i à ne pas accorder de l'aide
à ntimporte quel pays j.
Tout se passe comme si la politique d'aide internationale
est un problème de décision à deux étapes au cours desquelles les
autorités compétentes dOivent trouver des réponses aux deux questions
~
1 7 ·
suivantes;
i) à qui accorder de l'aide?
ii) si i se décide d'accorder de l'aide à un pays j. quel
montant lui accorder ?
Tel que spécifié, le pouvoir du pays i sur tout pays j
avec lequel il est en relation est positif. Il faudrait interpréter
notre h
comme le pouvoir brut de i sur j. Dans ces conditions, i
j
n'accordera pas de l'aide à un pays j en particulier parce que 1
- soit i désire un uiveau minimum de pouvoir -
hjsur chaque
j, de sorte que pour atteindre ce niveau minimum, dans certains pays,
il lui fautrait accorder une aide très importante.
- soit le pouvoir net de i sur j, (différence entre pouvoir
brut de i sur j et pouvoir brut de j sur i) est négatif.
Nous supposons que la probabilité
que i accorde de llaide
à un pays j est :
P (A "7 0 ) = g(y ,n ,e ,Dum,X )
(16)
r
j
j
j
j
1
avec Og/è)Yj <0
'()~ Dum <... 0
èg/'() nj~ 0
•••1•••

-
144
-
Pour pouvoir estimer les différents paramètres, nous reformulons les
équations (15),(16)
comme suit 1
l
k \\J
tIn Y;L + r1n(8 j +.1)
Dum In C1
o.In ~
In A = n w " +
_
_
+
+
1-T
1 - V
1 -y
1- l
1- Y
+
l ajouté à é
et X
j
1 pour possibilité de manipulation mathématique si
e
c
X
= 0
j
1
p
=b + b
In(e +1) + b
Dum + b In n
+ b In(X +1) +
rj
0
1In y. + b
J
2
'l1
j
3
4
j
5
1
j
f et U sont des termes aléatoires
E(fj) =
j
E(u
j
j ) = 0 et
2
2
E(u )
et
E(~j)
j
=0:
2
=0 Vj
Le choix de la forme multiplicative
pour
~ et u peut tenir
j
oompte de l'omission de certaines variables de notre modèle.
Les hypothèses concernant l'équation (16) impliquent 1
In(k . .

~
.......
o
=
1 -y
~1
~
=
.... ,.-
1 -y
1 - 'f
r
.e- ...
1 -1
1 - Y
•••1•••

145
Les hypothèses concernant les élasticités de la fonction de produc-
tion du bien pouvoir donnent :
L'estimation de (17) avec probit1 ) et de (18) avec moindre carré
ordinaire permet d'obtenir les b
et lesLî (k = 1,2, ••••••5).
k
La détermination des différentes 6lasticités de la fonction de
production du bien pouvoir se fait avec l'utilisation des cinq(5)
dernières équations de la condition (19). Nous avons alors cinq(5)
équations à six (6) inconnues Y, 4, fl, c ' (/-.., e. Afin de
1
résoudre ce problème de sous-identification, nous posons l priori
r
y.
1:
Cette hypothèse qui para!t moins restrictive que celle
de L. Dudley & C. Montmarquette(2) pour qui 1 =-Y,se justifie
par les raisons suivantes 1
- l'aide et les exportations procurent des devises étrangèref'
à j. e
et A
peuvent alors ~tre considérées comme presque parfaits
j
j
substituts quant à leur r8le de fourniture de devises étrangères,
_parmi. les variables explicatives de l'équation (18) ou de la
fonction de production du bien pouvoir, seul e
peut être en partie
j
contr8lable par les responsables de la politique économique de j.
Le degré de .ontr~le de e
par t est toutefois plus faible que
j
celui de A
comme noté précédemment. Dans ces conditions, e
peut
j
j
être encore un substitut à A
comme instrument dans cette politique
j
économique ayant pour objectif h •
j
Aussi 1
,q
Y
r=t~!32 = -
y = 'uA

1-1
1+/1
~=~ (1-1)
(20)
a( =(34 (1-r()
é=A (1-')
-1) S.M. Goldfeld et R.E. Quandt, ''Nonlinear Methods in Econometries:
North-Holland Publishing Company - Amsterdam, 1972.
2) Dudley, t. et Montmarquette, C.
op. cit.
t
•..1•..

146
=
~(30(1- (lJ~
kw
R
Avant de procéder à l'estimation et{~nalyse économétrique de
notre modèle, nous nouS proposons de reprendre les grandes lignes
qui ont été développées dans cette partie.
L'approche du concept de pouvoir développée par
J. C. Harsanyi présente certaines faiblesses d'ordre théorique et
empirique. Ces lacunes émanent de la difficulté de mesurer certaines
de ces variables et de lG possibilité de la considération du pou-
voir sectoriel exclusivement. Aussi, en définissant le pouvoir com-
une "capacité généralisée d'un agent de réduire toute ou partie de
la résistance d'un autre", il nous a été facile d'approcher le pou-
voir comme bien durable. Mais la structure du marché imposée par leB
conditions nécessaires ~/ou suffisantes au pouvoir rend diffici-
lement soutenable le processus de maximisation de la fonction d'uti-
lité intertemporelle(3). En effet, cette structure ne laisse au
consommateur du bien pouvoir qu'une seule possibilité 1 celle de
lal1J,ocationll du pouvoir. par conséquent, nous avons été amené à
déduire une fonction d'aide bilatérale des conditions de premier
ordre de la maximisa~on de la fonction d'utilité du pays donateur
de l'aide. Cette fonction spécifie l'aide comme variable dépendante
du revenu per capita et de la population du pays bénéficiaire j,
de la part des importations du pays donateur i dans les exporta-
tions totales de j, e • d'une variable auxiliaire indiquant le
j
fait que les deux pays appartiennent ou DOn à la même coalition,
dum, et de la durée de toute relation particulière ayant existé ou
existant entre ces deux pays, X • C'est l'estimation de cette
1
fonction qui nous permettra d'obtenir l'élasticité des n , Yj' &j'
j
dum, X , et de l'aide de i à j A
seuls inputs, dans la production
1
j
du bien pouvoir de i sur j.
.......
...
3) La fonction d'utilité a deux vari.ables X et h. X bien agrégé
représentant tous les autres biens dans l'économie autre que le
bien pouvoir dont ses servi.es sont h. X est supposé être un bien
1
non durable. On suppose aussi l'inexistence d'épargne.
r
1
1
1
1

TROISIE~Œ
PARTIE
------------
LES
RESULTATS
STATISTIQUES
----------------

148
Les données'
1. L'aide
L'une des difficultés majeures inhérente à toute analyse
empirique est la recherche de données et/ou la détermination des
données qui correspondent exactement aux variables considérées dans
le modè:L.e théorique d'une part, et les hypothèses à poser afin de
pouvoir utiliser ou non les données disponibles, d'autre part.
La première difficulté, rencontrée dans l' estima.tion des
différent8s fonct~ons de notre modile, a été le choix entre engage-
ments et versements d'aide comme mesure des montants des flux des
ressources internationales m; ses à la disposition des pays en voie de
dé'l.Teloppement par les pays industl'ialis';s memùres dtl Comité d'Aide c,u
Développement de l'OCDE. Dans la mesure où l'un des buts de notre
analyse est d'intégrer, dans toute politique d'aide, les varia-bles
tant du côté d'offre que du c6té de la demande, notre choix a porté
en définitive sur les versements qui sont plus pertinents puisqu'ils
re}résentent le résultat de compromis entre les pays béné:fi-ciaires
et donateurs de liaide.
Ensuite, noUS avons été affrontés aux problèmes de la con-
sidération de l'aid.e multilatérale. L'ë.üde d'un pays donateur iè:-uI)...
ensemble de pays bénéficiaires (afin de financer un projet multina-
tional par exemple) est difficile à considérer dans le cadre alune
analyse de demande de pouvoir du pays i sur un pays donné j. Il est
en effet impossible de déterminer la part de l'aide reçue par chaque
pays bén&ficiaire dans ce cas(1). Si ce problème pouvnit ~tre sur-
monté, i l en reste un autre. On ne pourrait soutenir que ce sont les
variables du pays j qui déterminent la part que ce aernier reçoit. Une
tellp. hypothèse suppose implicitement ~ue i fixe le montant à accor·
der à chaque paya et c'est la somme de ces montants indi1Tiduels)dont
aurait bénéficié chaque pays du groupe qui donne cette aide multilaté-
"
rale totale. Ce pos~ulat est difficile à soutenir qu'il soit implici-
te ou explicite. La considératicn de cette forme d'aide serait plus
1) Le même problème se posera dans le cas d'une aide multilatérale
à un groupe de pays bén&ficiaires, le pays i
faisant partie des
Pays donateurs.
. .. .1.• i ~

149
facile si notre objectif primordial était la mesure du pouvoir de i sur
le groupe de pays bénéficiaires concernés(2).
La deuxième forme d'aide multilatérale est l'assistance d'un
groupe de pays donateurs. à un ou plusieurs pays bénéficiaires. à tra-
vers un organisme international spécialisé dans la politique d'aide
par exemple. Les difficultés que nous venons d'exposer peuvent s'appli-
quer ici selon que l'aide bénéficie à un groupe de pays en voie de dévé.
loppement.
Mais en plus de celà. les influences du c8té de l'offre vien-
nent de plusieurs pays développés. Les variables inhérentes à cejpays
peuvent se compenser ou se renforcer. Quel qu'en soit le cas, à moins
d'émettre des hypothèses à priori ~/ou ad hoc, la justification
rationnelle de la précision et la séparation des critères des pays
donateurs, pris individuellement. serait une tftche hardue. La considé-
ration de cette forme d'aide serait plus utile dans une analyse du
pouvoir d'un groupe de pays ~onateurs sur un ou plusieurs pays bénéfi-
ciaires à la foi~.
}
Pour ces raisons, nous avons été obligés d'éliminer l'aide
multilatérale de notre analyse.
Les données relatives à l'assistance militaire bilatérale que
nous n'avons pu obtenir n'ont pas été considérées.
Nous aVons donc limité les données de l'aide, à l-'aide publi-
que au développement telle qu'elle apparatt dans les publications du
Comité d'Aide au Développement de l'O.C.D.E.
2. Justification du choix de la France et du Royaume-Uni
pour l'analyse empirique.
Il semblerait paradoxal, pour un habitué
de la littérature,
qu'une analyse du pouvoir ne se concentre pas sur l'U.R.S.S • . ./ou les
U.S.A. et prenne plut8t pour cadre d'application des pays de puissan-
ces intermédiaires comme la France et le Royaume-Uni.
Plusieurs raisons peuvent être avancées pour justifier ce
choix.
- .. - .......
2) Dans ces conditions, h
devrait ttre interprété comme le service
j
du pouvoir que i a sur j dans le cadre d'une relation bilatérale
directe uniquement.
. ..1.••

-
150
-
M'me si. éVidemment, notre modèle théorique n'a pas enCore
été utilisé, plusieurs études ont déjà été consacrées à la demande de
pouvoir des deux plus grandes puissances du monde. L'analyse de celle
d'autres pays constitue alors une extension du domaine empirique du
concept de pouvoir.
Ce choix rend difficile notre travail dans la mesure où depuis
quelques années, l'impérialisme américain est de plus en plus prouvé et
dénoncé dans le monde. En effet, à la suite des derniers évènements, au
Chili, en Grèce et à Chypre, il nous aurait été relativement facile de
confirmer la contribution importante de l'aide dans l'acquisition du
pouvoir par le pays donateur en général et par les Etats-Unis en parti-
culier. ~ais l'intérêt et la discussion que peut soulever notre travail
empirique se trouveront par conséquent atténués dans ce cas.
Le problème de données nOUS a aussi écartés du choix de
l'Union Sovi6tique comme cadre d'analyse empirique. En effet, dans les
publications statistiques que nous avions pu avoir à notre disposition,
les données des flux commerciaux des pays de l'Est ne sont que de
grossières estimations. Or, pour la dérivation de )'nous avions utili-
sé~2' coefficient de e dans la fonction d'offre d'aide internationa-
j
le.
La concentration des exportations du pays bénéficiaire de
l'aide dans le pays i jouant un r8le primordial dans la détermination
des élasticités des différents facteurs de production du bien pOUVOir,
il nous semble alors difficile de choisir l'U.R.S.S. pour l'analyse
empirique. L'objection majeure vient aussi du fait que nous n'avons pu
obtenir des statistiques sur l'aide accordée par l'Union Soviétique.
Nctre étude porte aussi sur les flux d'aide pUblique au déve-
loppement. La France et le R01aume-Uni étant parmi les pays donateurs
les plus importants, l'estimation de leur fonction d'offre d'aide ne
manque donc pas d'intérlt. En plus, ces deux pays ont été parmi les
plus grands colonisateurs qUe l'humanité ait connus. Mime si la carence
des données pertinentes de l'époque coloniale ne permet pas de prouver
un changement de comportement à la suite de la détérioration de leur
empire colonial, l'estimation de la fonction de demande de pouvoir
de la France et du Royaume-Uni (dont les puissances ne sont pao
négligeables dans la politique internationale) demeure tGQjours
stimulante et intéressante.
•.•1•••

151
3.
Variable de coalition t Dum
Les alliances militaires, les associations économiques, poli-
tiques, etc••• ont été utilisées Gomme critère de détermination de
coalition.
Pour notre analyse, nous avons retenu quatre coalitions
possibles.
i) celle avec les Etats-Unis 1
- organisation des Etats Américains pour les pays en voie
de développement de l'Amérique,
- organisation du Traité de l'Atlantique Nord (~) pour
les pays de l'Europe méridionale ;
- organisation du Traité de l'Asie du Sud Est (OTASE)
ii) celle avec l'Union Soviétique 1
iii) celle avec la France (Zone Franc .t/ou Francophonie)
1v) celle avec le Royaume-Uni (Zone Sterling ,t/ou Common-
wealth). Ainsi. pour la France ;
o si le pays bénéficiaire appart~t au groupe 1ii)
Dum = { 1 si le paY8 bénéficiaire n'appartient pas au groupe iii)
pour le Royaume-Uni.
Oum = ~O si le pays bénéficiaire appartient au groupe 1v)
~ 1 si le pays bénéficiaire n'appartient pas au groupe iv)
4. Variable de contact, de relations particuli6res 1 X1
Pour cette variable. nous avons retenu la durée de la relation
formelle ou non, qu'elle soit directe ou non. Une relation directe est
formelle si le pays est sous un contr81e direct et légal d'un autre
pays (colonie). Elle est informelle si le pays fort. peut intervenir
directement pour établir le genre de gouvernement qu'il désire meme
sans juridiction formelle.
Une relation indirecte entre le pays j et le pays i est
formelle dans le cas de protectorat et mandat sous tutelle légale.
La différence de cette relation avec celle qui est directe et formelle
•••1•••

152
est légale plut8t que pratique. La relation indirecte est non formelle
dans le cas où "some legal bais
for the relationship could be foundlG)
5. Les observations.
Pour fin de comparaisons, nous avons d'abord considéré un
cadre de relation: relation d'aide. Dans ces conditions, nous avons
utilisé les pays en voie de développement bénéficiant d'aide bilatéra-
le des paye developpée membres du Comité d'Aide au Développement de
l'OC~DE. Nous avons donc dQ éliminer les pays de l'Est. Ceci aura sanS
aucun doute un impact sur b , coefficient de Dum dans Probit, puisque
3
ces pays sont tous du groupe il).
Ensuite, dans Probit, nous n'avOnS pas considéré les pays
donateurs de l'aide internationale. Ceci aura un effet sur b
coeffi-
1
cient du r~venu per capita du pays qui bénéficie de l'aide.
Pour les mimes raisons que celles avancées par Dudley et
Montmarquette, nous avons éliminé des observations les colonies ou
dépendances.
6. Sources des données.
Les données sur l'aide proviennent des publications du Comité
d'Aide au Développement sur les versements de l'APD pour les années
1960-1964, 1966-1967, 1968, 1969, 1970, 1971, 1972. Celle sur le reve-
nu per capita en dollars américain0, sur la population, les indices
de prix à la consommation et des exportations des Etats-Unis viennent
de l'International Financial Statistics du FMI et de la revue Finance
and Development de la Banque Mondiale (Mars des années 1969 à 1973).
La série Direction of Trade du ~lI de 1960 à 1971 nous a four-
ni les données concernant la variable e
définie comme le degré de
j
ooncentration des exportations du pays j vers le pays i.
Sauf dans le cas de mention contraire, les estimations ont
été faites pour les années allant de 1964 à 1971 •
... --..........._------

155
Chapit:..e
9
Les résultats fltatistiques
Pour l'estimation des coefficients de notre modèle, nous
avons utilisé quatre meSUres différentes de l'aide, variable dépendan-
te de l'équation (18)
- dons publics = ADO
- prêts publics bruts =PB
- pr3ts publics bruts + dons publics =ADO + PB
- ADO + PB mais en enlevant les observations où
ADO = 0 1: ADOP.
La différence entre ces quatre mesures alternatives de notre
variable endogène découle de la façon dont les prOts publics bruts
sont consi~érés. Les prats publics bruts qui sont incorporés dans la
détermination de l'apport d'un pays membre du Comité d'Aide au Dévelop-
pement de l'OCDE, aux efforts d'un pays du Tiers Monde, exigent géné.
ralement des taux d'intér3t faibles. MIme dans ces conditions, il est
possible que les pays bénéficiaires souhaitent obtenir plus d'aide
sous forme de don que de pr8ts publics
bruts. Nous devons alors nOUS
attendre à ce que la première mesure de la variable dépendante nous
donne des résultats statistiques plus satisfaisants que ceux obtenus
en considérant PB comme variable à expliquer.
La qualité des résultats statistiques dans ce deuxi'me cas
dépendra certainement de la perception des avantages des pr8ts publics
bruts par rapport à Ceux des prêts obtenus sur les marchés financiers
internationaux privés par les pays en développement. Si les résultats
statistiques obtenus avec PB comme variable endogène sont satisfai-
sants, nous devons nous attendre à ce que les résultats o~enus avec
les deux dernières mesures de la variable endogène soient aussi
satisfa:i.sants.
Section 1 :
Problt
.....
... -
Pr
=b + b 1n Yj + b 1n(e +1) + b Dum + b
) + b 1n(X +1)+u
j
o
1
2
j
3
4 1n(n j
5
1
j
Nous avons estimé cette équation en utilisant les observa-
puisque
tions po~r ADO, ADOP (identiques
. , dans les deux cas, il yale
mOme nombre d!observations) et ADO + PB.
•••1•••

-
154
-
A. ADO
Sc
ADOP
1, rfasce
Les estimations ont été faites pour les années 1966, 1968 ,
1970 et 1971.
Sur 20 coefficients, neuf sont significativement différents
de zéro à .05 degré de confiance.
Il faudrait noter le signe négatif de b
qui n'est signifi-
1
catif qulen 1971. Par contre, malgré le degré de colinlal'lté fort
élevé entre e
et X
j
1(le coefficient de corrélation simple entre ces
deux variables est d'environ0170) ces variables sont les plus souvent
significatives et leurs coefficients b
et b
respectivement ont le
2
5
signe attendu.
Le signe négatif de b
traduit une prise en considération,
1
des àutorités compétentes franpises, de la pauvreté des pays bénéfi-
ciaires pour la décision de la première étape. Noua POUVODS tout de
.'.e remarquer une tendan.e à la baisse de l'impact négatif de 7~
oette déoieiÔDdtaccorder ou non de l'aide. La valeur estimée de b1
eetpassé dO.1T705 à .0,419 de 1965 à 1971.
C~e il fallait s'y attendre, les variables économiques
(e ' et CUltUrelles (X
j
1 ' retiennent beaucoup l'attention des autorités
françaises d'accorder OU non de llaide à un P&:rs en voie de développe-
ment. Nous aUrions pu affirmer la mhe chose de la variable politique
dua. si le degré de colinéarité élevé entre elle d'une part, et e
et
j
X respectiyement d'autre part, ne rendait difficile toute inférence
1
statistique.
Parmi les variables retenues pour expliquer la décision ~e
la ~ère' étape, seule la population du P&7S bénéficiaire n'est pas
du tout significative.
,.•••1•••

..
r':'
'" !1'
France
Probit
ADO
PT- j :. ho + b\\ Ja 'S~-..b~. ln (ei + ~) ~ .b. Dtun +:)~'!~i ..~.bi ln (Xl. + 1) ..+ uj .
.. ~
...
~
t
~
~ .....L.I....--_~
~ __ ~_~
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..
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~ . •
• .
. _ ~_ _ .•
~
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~
..,J
---_._-_._--
196::-
196B
1970
1971
.-....
--
---
b
:3.482
.523
2.025
1.280
o
hl
-1. 705
'- .496
-.497
- • lf 19.~(
( 1..1.1-75)
(.323)
(.337)
( .242""
b
",e91
.994*
.733*
• 355:
2
(:)88)
(.385)
( . 315)
( • 210 \\
,-,113
-2.437
'
-,5155
-1. 679*
-1.128*
(1. 71+4)
(.635)
( .63\\.);
( ,531)
b
>
. . ~
. . . "'"
. . .
,
-.187
-,171
.107
tt
( .607)
(.272)
(.249)
(,166)
b
1.193*
.229*
.073
.298*
5
,; .'':·27)
(.J1W)
(.157 )
( .123)
Like.lihood Ratio Test
88.575
80.913
75,659
64.616
Degré de liberté
5
5
5
5
~
-2
Pseudo R
.614-
.845
.818
.715
Nombre d'observations
93
93
93
93
positives
20
25
24
27
p(Dum
e.)
-.47
-.67
-.65
-.65
t
J
p (e., Xl)
.70
.75
.71
.68
J
p (X"
dum)
-.56
.
._~.' ;''1.
"... r.:J
-.'79
. - ..13
..L

156
2. Royaume-Uni
Les résultats statistiques sont de mauva1se
qualité ici_ En
effet .~lement 5 des 40 coefficients estimés sqnt significatifs. ParR
. "
~ ces cinq coefficients significati~.ment diff~rents de zéro, nous
remarquons 2b1., 2 b4 et b - Ceci suggèrerait à PJ:em~ère vue de trou-
3
ver dans la colinéarité é1evée entre dum et e . ~~'52~' e
et ~1 ç~J~')
j
j
et X1 et dum (~,88), en 1970 par exemple, l'explication des ,lè~fés
résultats dans la mesure où 23 des 24 coefficients de ces varia~1e.
:'
, " .
ne sont pas significatifs. Mime si cela devrait ttre le cas, c'es~~~
dire si la multicolinéarité entre ces variables indépendantes rend
difficile des inférences statistiques fiables, la comparaison.des ·
estimés des écarts-types de ces coefficients pour la France dlune
part et du Royaume-Uni d'autre part indiquerait que la principale
source d'explic.tion
pourrait résider ailleurs. En effet, certainQa
,
,
de ces variables sont significatives dans ~cas de la France m'.8
si les écarts-types sont du mhe ordre que ceux du Royaume-Uni. Avant
~e retenir la possibilité d'un ~~GUX choix de nos variables
,xplicatives ~/ou de la spécification du modèle estimé, hous POUVoDS
~vancer les raisons suivantes pour expliquer la mauvaise qualité de
nos résultats statistiques.
En premier lieu, durant la période d.lanalyse ..e'tel1uct, lé
Royaume-Uni accordait en général de l'aide à plueieura '" pa~, ",
En effet, a part les.trois premières années de notre étude.
77 pays en developpement en moyenne bénéficiaient de l'aide publique
au développement du Royaume-Uni. Dans ces oonditions, il nOUs reste
peu d'observations nulles (16 en moyenne) à e~liquer.
En plus, dum prend la valeUr unitaire pour la quasi totalité
des pays non favorisés par le Royaume-Uni dans sa politique d'aide(1).
Mais l'analyse nlest pas pour autant simplifiée et la pertinence de
l~ variable politique, dum, dans la prise de la décision de la premiè-
re étape nlest pas assurée dans la mesure où beaucoup de pays bénéfi-
ciant de l'assistance britannique n'appartiennent pas à la mtme
ooalition que le Royaume-Uni.
)
. •
ë).,~
,
,
·1
Liste des pays
2 lIB le Royaume-Uni n'accorde pas en general de
l'aide • Grèce, Espagne, Yougoslavie, Maroc, Tchad, République Centra-
fricaine, ZA!re, Gabon, Somalie, Haute-Volta, Cuba, El Salvador, Nica-
ragua, Koweit, Arabie Séoudite, Yémen, République Khmère, Ta!wan.

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21
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157
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a(y,.
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.
.
~~ ...,,',"
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..
. ~."""
.... .... ........
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...
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..
\\
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.'~
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_ _
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__ ..
............ ........ •••_ . _ " . _ . - _. '0.' __
.~_~,~._.,
. _ ~ " . _ . , .
".~
_._,_,~.
~
~
~

" " ...•-J,. ~..:"~. " .." ..." .
'.'~~'! " . . . .
!
158
Pour finir, il faudrait oonstater, après une analJ8e des
données relatives aux différents paTS généralement exolue par le
R078WDe-Uni dans sa politique dlaide au développement, la di"~fsenc.
des caractéristiques de ces pays.
La seule consolation réside dans les signes adéquats Cille .
prennent tous les coefficients sigDricatifs.
Sur les 24.coefticients
de ej , dua et X1 sept sont du l118.uyale signe mais non significatifs.·
Le lecteur pourrai t noter la prédominance 4~ e:f.sne ~.i ~~t
de bit- (6 fois sur 8). Nous '1 reviendrons plus lo~. .. ',' ,. --".-'. ,,:
La grande nuctuation des ooefficients indiquerait une certai...
ne instabilité dans l'importance relative des critlres affectant la
décision de la première étape des responsables de la politique d'aI4'
. . '
r: ....,..:.
:,.Ii .> .' ':':: '.•
publique aU développe••nt du ROJ8.WDe-tJni.
.•.
~ ::.
11 faut toutetois reconna!tre que les r4sult't" ~'.~'~"f,!!
. '
.'
"
'".
. . ; .
:
_tian de pr4)it eD prenant ADO ou ADOP c~ ai4e'" '~Dt. ..", .~~~,..
faisants, susgérant ainsi que les autorités com~teÏlte.· dea;èt'J1~'"
~J8 donateurs prendraient leur décision de la première étale en.
considérant plut8t les pa'1S auxquels elles acoorderaient une aide
totale c'est-à-dire, dons et/ou pr'ts bruts.
B. AIX> + PB
1. hance
- .
Nous avons été plus heureux dans nos ré sultats éconollétri-
ques. En effet, peut-ltre à cause du plus grand nombre d'obserYationa
nOD nulles, nous avons obtenu 23 coefficients significativement
différents 4e zéro sur un maximum possible de 40. Tous les coeffi-
cients significatifs sont de bon signe. DOLIse b, et b
sont sipifi-
5
catifs et parai les 16 de ces coefficients estimés seul
b,5 de 1970 _
est du mauvais signe négatif. Ces résultats confirment, à cette étape,
l'importance des liens culturels et commerciaux dans la déoision des
autorités compétentes de la France d'accorder ou non de l'aide à un
p878 en voie de développement.
• ••1•••

--- --- -. .....,·--1-,.,---- -__
'l',AlSL.l:!;AU
2,
'_'_'''~U'~''_~"
_.-~~'--".
F';"ance
Probit
p
=p + hl ln Yj + b ln (e. + 1) + b DunI + b ln n. + b ln (X, ... 1) + u.
(ADO + PB)
r
0
2
)
3
4
J
S
~
J
1964
1965
1966
1967
1968
1959
lS70
1971
-
b
-4.741
-5.341
_l~ .150
- • 45l~
-2.749
-1.950
-2.310
-1.966
0
bl.
.248
.429
.386
-.243
.231
.179
.110
.169
(.309)
(.322)
(..293 )
(.230)
(.242)
(.204)
(.225)
(.212)
°
.783*
.552*
.594*
.51S*
.370
.389*
.871+*
.1264
2
(.232)
(.228)
( .287)
(.196)
(.248)
, LIaS}
( ."250)
(.189)
.."
.158
-.586"
-1.040*
-.008
-1.115*
-.894*
-1.285
-1. 250*
.-)3
( .575)'
(.579)
(.612)
(.498)
(.576)
( .487)
(.627)
(5.23)
b
.280
.391*
.367*
.045
.434*
,319*
.701*
.525
4
(.177)
(.205)
(,190)
(.142)
(.169)
(.136)
(.193 )
(.156 )
Os
.462*
.547*
2.346
.372*
.402*
.l98*
-.006
.317*
( .153)
(.151)
(11. 07) "
(.113)
(,135 )
(.101)
(.155 )
(.125)
Lik.eHhood Rat:ion Test
6'7.41
68.97
76.08
56.45
63.191
43.58
65.44
55.05
Degré de liberté
5
5
5
5
5
5
5
5
-2
Pseudo R
.750
.769
.761
.632
.675
.502
.674
.599
:ombl'e d'observations
93
93
93
93
93
93
93
93
Positives
25
2~
30
31
34
40
44
40
peDum, e.)
J
p(ej' Xl)
P (Xl' D'l.Jm)
.
"-
---
* indique les coefficients significativement différents de z~ro à .05 degré de confiance
("".
'l"",
• _. ~._ •.. ~ -
. . . ~ _.
- -
......'L. ~ _. _ _
"""~,+·~",.~,,,,,,,,,~,."""",,,,_":_""'~"'''''O~''-''''i!<~',,,,~-,...,~.,,....
;:. __.• _--..,,,.,....,.,_",,,,,,,_._,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,_,,",~,,,,,,"'·t>~''''''''''''"I.~·''~~'''''''''''''~''''''''''''''''''''-''''"'''''''''~'.',._.,...
....,."."..".._""_.'_.....,...,..·· ••·."~·,·'w"".',....._'-"""""..".,. __,,,.~"'",,.~__.._· ...~ __ ,_..__~.'
M.__"
,~
.._.".._
._.•~..,_.._~
._ ..
..;

-
160
-
Le signe positif de tous les b,._ dont cinq éontsignifioa-
tifs, est aU8&i tris frappant. Ce résultat est une confirmation de
l'hypothèse du ,1IOClè1e 4e Duell..,. L. et Montmarquette C... selon la-
queUe les cotts cl'administration de l'aido sont constants OU
c r o i _ t aoilUI rapidement que 10 montant de l'atde accarcJée(2).
Eh plu, la corré1ation Dégative que nOUS avonatrouvée
entre le revenu pe:r <lapita et 1& JOpllation c1u la7. bénéfici8Ü'e
poUlTait 'incliql1er indirectement un aotif de charité 4&u la pr'ati-
que de l·at.~ au· dévelo". .ent de la France du moins l cette étape
ciel.- tlécifA,One nfau4l'ait toutefois noter que ce coefficient 4e
o01Télatio~ n'est pls &1pificativement différent de zéro. L'hJPO-
thI.e qUe'D~ venons d'émettre est encore 1ntil'lli. par le signe
JM)a1tif cles ~ b
. .tillés, _ e si aucun des b
n'est significatif.
1
1
Malgré une certaine fluctuation nous remarquona une ten--
et
. 4ance à la baiese en va~eur absolue de b
b
contrairement à
1
Z
~'évolution de. ~ et' b,..
Pour les mOmes raiSODS qu'expo.aées poécédemment, les
résultats statistiques ne sont pas intéressants. En effet, seuls
.. coefficients sont significatifs sur les 30 estimée.
T~s les b 8Qnt négatifs contrairement aUX b,. qui' sont
1
positifs confirmant une tois 4e plus l'hJPOthèse du modèle de
Dudle7 L. et Montmarquette C. ooncernant les coats cl1aclministra-.
tion du prosra-e d'ai~. La non pertinence de e
et %1 daD8 J?rObit
j
est a88es remarquable. Dans 50 • des ~8, ~ D. le mauvais signe
négatif.

~~=-li::~ =.t:u::;om;: :;:~of'::hS~H~{=,,~Jt;~:;~:..
truotlon de leUr lIl.e, les auteurs 1t'stinpent deux cas 1 l.oae
,où il n' 7 a pas 4e catte cl' administration et'une part, et c~1lf. q,ù~:
les
colts 4'ac1llinisunt:l.on &ont positifs. d'autre part.• DaDIt'
.
cette dernière a1ternative. la contrainte budaétaire devientt
.<",
"
n
.
.... ,,;..:.. ' .
X _ ~ a .. Il.. - c(a.. 21.. ) .. Y nvec O~ C<:'1, le s.eCODd t~,.
3.1
Il
Il
..
tI
' , '
entre parenthises reflétant le8 coats d·admi.D.is't~A~i~'~;,,~~
me 4'd.de.- Lee manilNlationa mathé_tlques indiquent a1ors'qué" .;
pour une population n~ l'al4e serait dUUe. pd.s aupentera si
!l.t <JL l~ pour enaui~e baisser avec
si
Dj'> Dz avec
j
D j
"1: fo "19 1/(,0(.-.,
iJ
et "z : "1'451-"'/(1 . .
1/(0(. T)

.. .;. jl'f-·········· ..
TABLEAU
2'
-~.'- ..
Royaume-Uni
Probit:
P:r'j:: ho ... hl ln Yj + hl ln (ES
+
... h5~X1
j
1) fl:>3 Dum ... b
ln n
(ADO -t'PB)
4
j
'+' 1)
u j
- . . ; ,. . . . . ."
-
-
d
1965
1966
1968
1969
1970
1971
.
.
ho
1_900
•..17
2 ..6"11
2.129
1.161
2.368
.
hl
'-.332
- .. 0'7f)
.... 2e"
....~
-.028
-.16'
(.203) ,
(.204)
(.18S)
( .189)
(.17~)
(.175)
b
.179
.• 16~
.196
.059
.• 063
-.056
2
(.166)
(.179)
(.166)
C1e1)
(.165)
(.lGO)
b
-.S14
~.236
-1.210·
-.688
..i,
-.6"
-.GOS
, ,!
3
(.485)
(.541) .
(.621)
(.649)
(.?SO)
(.720)
b
.336*
.055
.137
.030
.1913
.083
4
:~
... ~,-,.,
\\ • .L'tOJ
(.186)
(.131)
(1143)
(.138)
(.135)
b s
.165
.239
-.091
.238
-.016
-.016
(.130 )
(.137)
(.145)
(.162)
(.l76)
{ .153}
U.kelihood Ratio Test
18.0:3
9.419
12.61+3
6.303
4.40
.
:3.~2
l),,,,gré de liber"té
5
S-
5
5
5
5
-2
P~Jeudo R.
.276
.152
.196
.118
.079
.063
Nûmbre d'observatIons
93
93
93
93
93
93
Positives
71
14
'3
80
78
79
,(Dum~ e.)
-.29
-.41
-.37
-.47
-.52
-.47
J
/
. )
.45
. \\e , '1
.51
.~7
.51
.52
.42
j
. (Xl' Thm)
-.74
-.82
:-.80
-.8S
.BS
-.86
. _
_ _ " '
- _ _
'
," •....,
~
~,L·'- .. '·'·.,>,.·._~
m....,."'
r""'_
._~'
? . .~',>_;.~
_' •. '~.,_
~-,,-"'..~-
'"
c~'''_'
- h
_ ~ ~ _ , . . .
", _ _ ,.~ ,,,,.. -~----'·-

162
-
-
'.~~-_ .. .. ""
~."' ..
Cbq des trente autres coefficients sont,,!iu -,11.,.ais signe.
Le lecteur peut aussi remarquer une grand~ :l.DSt~biiité
cians presque tous les coefficients.
Il est tout.tôle possible que l'élimination de certaines
~bs~ations de notre 6c~ntillon ait pu aVOir quelques effete nétas-
tes sur la qualité de nos résultats .tatistiques obtenus dans 1~esti­
_tion de probite Comme noté précédemment, ùne prise en considération
des paya industrialisés etui ont un revenu per capita '1j élevé, a~t
pu élever la valeur absolue de b
et le renare slsnifica'tiyement
1
différent
de méro.
SI les.pa'1s socialistes, de l'Europe de l'Est, éliminés
po.e obeervations surtout à cause de la BOIl disponibilité des
~nnées, avaient été intégrés dans notre anal'18e, la probatillté
~ue b
soit significatif aurait été accrue. In plus, ~ prise en
1
considération de ces pays qui appartiennent toue à des coalitions
politiques _/ou économiques dtoù sont exclus la France ./ou le
le R01aume-Uni aurait donné à b, la possibilité d'Otre signific~tif~
C~s pa'1s a)'ant très peu de relations commerciales et n·e.,ant pas
eu en général'des relations privilégiées avec les pays ocCidentaux,
,
nous pouvons comprendre un peu plus les raisons pour leSCluelles b2
et b
n'aient pas été souvent significatifs dans l'estimation de
S
probit que se soit pour la France ou le Ro,aume-Uni.
Mais par delà cette mise au point, nous pouvons dégager les
conclusions suivantes").
Les résultats sont de __ ra 1
1 meilleurs dans le cas de la
J'rance que du RoYaume-Uni.
La comparaison des résultats statistiques des sections
A et B suggèrerait que los autorités comp!tent~s de la Franc~
\\
-~__~_
.
o.t.~~
décident, ,à la première étape, des pa,.e ~ elles .1
IF ' . .' ,
de l'aide sous forine cle dons ./ou des prats bruts plut8t que des
dons uniquement.
r
3) Noua maintenons l'h)'PCIthèse d'une décision à deux étapes dans
la mesure où les résultats statistiques Cl~e nous avons obtenus:
avec l'hn-othèse d'une décision à une seule étape (~ous les pa~
sont
considérés comme observation q~'ils aient reçu une aide JOBi-
tive OU nulle) sont moins bons Que ceux de 1a torme rétluite dtiJ1s
le cas 4'une décisi~ à cleux étapes. Voir les deux derniers ta-
bleaux en appendice.
~ ••I ••.

..
163
- ~...._ ··:;..li . ",::.-;..~'t'~..'~:-.".:c.
Les variables qui influencent plus la décision à la première
étape sont surtout les variables politiques, culturelles et économi-
ques confirmant ainsi la sélection de presque tous lesp~8 ancienne-
ment dépendances françaises.
--.
Section II.
Forme _réduite.
~n
t1
A
+
ij •
0 +~ fn '7 +/1
fn
2 (nCe
1)
0
j
+
1 + />4 fn n j
j
.
4
+
-fn (X1 + 1) + f'3
.
4.
Le signe de
confirm-:"l'h~thè,se- ~e .L. Dudle; et
o. MODtmarquette~~Y\\<J.II\\\\ .9u ~\\~ 4 o..A('N..~'fo.\\l.<Jr\\ ~ t QA'~
A. Don comme variable dépendante.
1. France
"
coefficients sur un .maximum possible de 40 sont significa-
ti,.ement différents de zéro A .05 degré de confiance. Malgré le degré
â~ coliiléarité élevée entre Ctj' duII et ~. 21/24 des4. 4 et~
sapt significatifs et tous ces 24 coefficients sont du bon signe. Tous
le!! (J 4 sont Significatifs et différents de zéro, C$ q\\lÏ, ~~f~~~'-'---'" .•.. '
un~ fois de plus l'hypothèse du mof.àle de L. Duc11e7 e~ ÇtM~~u,~"1;e
L~~ quatre 1 significatifs sont tous positifs. D!ai~elU"e,: ~~'e~ '.-
seJ1l8lllent pour l'année 1970 que ~ est négatif. ~ II~~' po_t!~ ~.
2 nécessite plus de commentaires. En effet, dan8"1~s'~organ1e.ts'91ie1
. et conf'rences internationales, l'opinion selon laquelle "trade 1s,-.
aid" ou "trade not aid/! tend à avoir de plus en plus d'&~tes, ce
qU~ devrait impliquer/'/ t:..0, et infirmerait par conséquent le signe
2
positif de fl
de notre hypothèse et de nos r é s u l t a t s . . , .
2
Pour justifier cette contradiction, il faudra d'abord noter
que cette opinion généralément réjan~e concerne surtout les produits
manufacturés et non les produits primaires qui oonstituent les princi-
pales exportations des pays en voie de développement d'une part, et
qu'elle n'est pas encore appliquée~ d'autre part •
•••1•••

164
TABLEAU
24
aIlee
ln (ADO) :: 13 + 8
ln Yj + 15
ln Cl + .6
ln n . + eS ln (Xl +
1) +
E
(t.S~udent entre paren
0
1
2 ln (ej ·t 1)+ B3
4
j
j
.
_ , , - C.•,,-,_ _
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
.. "-~-
--
8
-3.633
-2.042
-2.987
-3.060
-2.989
-2.627
-.455
-1. 802
0
6
.402*
.081
.314
.0862
.55f*
.475*
-.006
.341*
1
C(069)
(.288)
(1.589)
(.247)
(3.171)
(4.092)
(.040)
(2.582)
a
.324*
.31.1-5*
.124
.268
.348*
.161*
.301*
.198*
2
(3.655)
(2.463)
. (1. 207)
(1.465)
(2.245)
Cl. 940)
(2-.756 )
(2.202)
8
-1. 859#:
-.662*
-1. 229*
-1. 213*
-1.469*
-1.699*
..,..047
-1.324*
3
(-5. W/9)
(-1. 769)
(-3.259)
(-1. 996)
(3.718)
(-6.637)
(- .111)
(-4.670)
13
.591*
.366*
.584*
.616*
.392*
.552*
.306*
.581*
4
(5.557)
(2.455)
(4.968)
(3.153)
(2.997)
(6.301)
(2.628)
(7.448)
aS
.548*
.585*
.620*
.791n
.:246*
342 ti
.293*
.220*
(2.852) .
(2.017)
(8.134)
(6.0:32)
(3.324·)
(6.506)
0.828)
(3.847)
-.n4a:r
Errc,x' of
·ima~.,
.385
.582
.45B
.765
.528
.362
.430
,403
:})pe
(ohS:O!:rvât.J:ons
20
20
23
23
25
25
24
27
R2
.836
.535
.868
.768
.752
.880
.761
,834
ln
5.083
5.111
5.0n
5.018
5.135
5.187
5.087
5.892
fT
.-
* indique ies coefficients significativemebt diffè~ents de zéro ~ .05 degré de confiance

...
165
...
En général, le commerce des produits de base, dont les condi-
tions de demande internationa.le ne sont pas très favorables (arilchide
par exemple', est souvent assorti
d'accords bilatéraux (CEE et EAMA
~ exemple) de aoùtien
au prix de C8S produit. . Aussi, si e 3
~'~ott à la suite d'une augmentation des exportations de ces
·<1
produits du 187& 3 vers le Plys :l. oe dernier accrottra SOD aide
,
j
en conformité avec le8 acCords.
Si par contre les produi~s 1JDpliqué. dans le cœ-eroe aont
de prell1ère n6ce.sité pour le 1*1S i (ressources nature11es' en CénéraJ.
et pétrole en particulier), 1- pafs donateur p~ut accroltre son aide
yers le pa7- 3 en yue de s'Bsi!hu'er une, source d'approvi.ionne. .t
stable.
Bn P~U8, 'Itrade is aidlt suggérerait, i.pliciteillent que
l'aidé et le commerce sont des substituts. NOua suppoSODa par contre
que l'aide peut Itre l la tois un substitut fll&/au. un cOIIp16ment dans
~ta1DB cas' aux exportatioDs <du pays bénéficiaire. Notre hnoth'ae
tt les résultats indiquent que le rele de complémentarité est plus
,lev6 que celui de substitution•
• fin, ai nous acceptcma l'h7}lOthèse d'une corrélation
psitiv& entre le PNB et les exportationa, .nOs résu1tats renètent
(nC!U'ectement le faft que, les pa:ra les plu riches sont en général
,1
1.es. plus favoriSés c1aDB la politique tl-aide au développement de la
he•. L' importance de 4 ~ ~ et ~ durant t~~~"~ ~ode.~
tl'eatimation confirme l'une des co_tatatlODa qU.~Jiét~ -~~~~~ ,!'l.~'!f!'­
tians le premier chapitre de notre étud. quant à J~9~'~!!~~~-~',"',~-_
~osraPhique de l'aBeistance tranc;ai.e dans certt.~~'i,:~~~~~!~;• •"~~'
.;:
: ~. ":- ~ ..~.,
.. >~
:,.:r", :::~-.." ~~".']. "-'- ,";.',
~~ :.:::~;~ :eu: ::r?t: ~; ~~~~~~~' .....
jrimauté accordée aux ré~ona qui aTaient été co,,~~ ~. ~~
lorance, da~ la diaVibution internatioDl11e 4a 1.;14,: Wb"~J'
<~.
~.'. '.''''

' .
au dévelopPement français.
.' -'.
Les conclusions qui se dégageaient de l'anaJ.J'8e 4es aux
-d-aide du ROJ'aWl.-l1~ sont confirmées ici ausai. A1nai l'évolution
aur~out de ~ - durant la pé~iode dl estimatl.on ~t celle 4e la
••.1•••
.
.

166
part de l'assistance britannique allant à 'l'Afrique Noire par exemple.
En effet, après avoir augmenté à partir de 1964 pour atteintœe son
lIaxiDlWll de .754 en 1967, la valeur de ~5 a baissé jusqu'à .362 en
1971 année au cours de laquelle oelle du pourcentage de l'aide publi-
que au développement du Royaume-Uni reçue par l'Afrique
au Sud du
!Jahara n'était que de 28 ~ après avoir atteint 40 % en 1967.
Le degré de multicolinéarité élevé entre e , dum et X
j
1 pris
~eux à deux, a fort probablement influencé la qualité des résultats
puisque seulement 14 coefficients sur un maximu de 40 sont signifi-
cativement différents de lZéro. POurtant t malgré ce problème de
colinéarité entre certaines v~ables explicatives de notre modèle,
Z3 '
5
coefficient de la variable cu~turelle, est significatif dans
les six dernières années d'estimation.
Les six coefficients de mauvais signes ne sont heureuse-
ment pas significatifs. Le fait que /1 ne soit significatif qu'en
3
1964 et 1965 et ait un signe positif, contrairement à l'hypothèse
de départ. en 1967. 1968 ~t 1970 traduit certainement l'effort du
Royaume-Uni ~'accorder moins d'importance à la ysriable politique
dans l'attribution de ses dons.
B. PJ'fts bruts.
4'
13 (J1 et
sur un maximum de 24
sont significativement
différents de zéro ~ .05 degré de confiance. En plus, aucun de ces
deux coefficients n~st à la fois négatif et significatif. Seuls
quatre de~ ~ et /~4 sont négatifs.
'
1.._
Xl faudrait pourtant noter que 11 des 30 coefficients
sont du mauvais signe pour le Royaume-Uni alors qu,e 26 des 30 coef-
fioients sont du bon signe dans le cas de la France.
Seulement 17 des 60 coefficients estimés sont significa-
tifs. Le lecteur peut aussi remarquer que les rsont beauooup plus
faibles aVec les prete bruts comme variable dépendante qu'avec
les autres mesures retenues pour l'aide in~ernationalei variable
à expliquer.
J
,.
•.•1...
, l

TABL:2:Al) 25
- 167 -
Re', .ume-l:ni
ln (AOO)
::: B
-t al ln Y
ln (e
-t 1)
+ 6
ln Cl + 6
ln n
ln (Xl + 1) +
t
(t-Student entre parenth~ses)
O
j
-t
82
j
3
4
j
't 13 5
j
1964
1965
1966
1967
1968
1969
.
1970
1971
J'.
-.84·1
-1.927
-1. 356
-2.766
-1. 915
-1. 570
-2.432
-.630
'0
'}1
-.369
.032
-.209
-.093
-.258
-.072
-.135
-1.99
(-1. 261)
( .116)
(-.732)
(-.389)
(-l.129)
(-.335)
(-.628)
(-.927)
;12
.387*
.454*
• 247
.007
.
.16';
.116
.291
.019
(1.927)
(2.244)
(1.071)
(.041)
(.93r)
(.651)
(1.487)
(.107)
1-1
-2.236*
-1. 912*
-.586
.231
.270
-.832
.057
-.792
3
(··3.357)
(-2.699)
(-.;"'/70)
( .31+0)
(.406)
(-.918)
(.075 )
(-1.122)
;~ I~
-.091
.. 070
-.023
.227*
.1929
.227*
.332*
.300*
(-.615)
( .'+3LI-)
(--.139)
u.648}
0,419 )
( .1776)
(2.621)
(2.401)
1)
.218
.n'}
.lt77*
.754*
.669*
.413*
.456*
.362*
"5
(1.439)
(1.419 )
('2, 7'35)
(4.771)
(4.406)
(2.142)
U.809)
(2.470)
Sté larà Err'or
Esr ",ate
1.660
p -
(:""1'
-l.
]..,,464
".::l.l.
1.806
1.559
1. 543
1.513
1.471
NOf:.
·'e éJ. ~ observations
69
;:;te
.'''''~
71
78
72
79
77
79
-2
R
.526
.4-69
.383
,514
.494
.452
.430
.393
lnY
5.:.t82
r;
Il~'"
.J."'t'~
5.543
l:
~.o:')r:
5.543
.).489
'>0;0'

~1j..J
5.487
5.547
PCl" Il':m)
.- .45
_.40
-.39
-.53
-.63
-.54
J
plkm, ;:;1)
-.BO
-.78
-.81
-.B4
-.83
-.92
-.88
-.86
p(X,,, e \\
.4-4
• 4''''
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.53
~51
.49
.52
.60
.45
j
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3;'"~-IÇ'fJ.r- ~+'<.
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+ l,), + ,8
ln Cl +
8" ln n. ,+ ' al: l'n (Xl +1) + e:.
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J
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j
3
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~
~
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i';lfèJ t1Sult,1tS pour l' aftl)';e ,1967 ne sont pas' comment~s dans le. texte:
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TA131E4U 27
-, "b~.j
yaUIl'It'-Uni:
ln (PB) :: 13
~ 13
ln y. T ~2 ln (e, + 1) + 8~ ln Cl + a,. ln "IJ.. + 8
ln (Xl t 1) + E.
(ValeUl" du t-Student entre paI'enth~ses
a
1
J
J
v
~
J
5
J
'
'--'
. ...._.
1964-
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
-- -
__
-
.. --
.."...-......
.
e
-.714
-1.351
-5:946
-2.654
-3.378
-1.948
0
13
-.166
-.209
.679*
.645
-.065
-.231
1
(-.411)
(-.In?)
(1.787)
(1.372)
(-.111)
(-.506)
13
.302
.294
.306
.084
.J.79
-.262
2
(1.177)
(1.109 )
(.984)
(.264 )
(.420)
(-.886)
B
.351
.252
.342
-3.379*
.981
2.829
3
(.294 )
(.14-2)
(.278)
(-.1..808)
(.448)
(1.152)
a'
.494*
.t~51*
.509*
.704*
.479
.256
4
(2.553)
(1.926)
(2.357) ,
(3.076)
(1. 581)
(1.227)
6
")":1 <;
._v·",
.3ï9
.282
-.318
.722*
1.071*
5
(1. 027)
(1.068)
(1.056)
(-.823)
(1.671)
(2.102)
S.E.E.
1.400
1.606
1.654
1.705
1.916
1.531
tomb"
d'observations
32
32
34
32
29
28
-?
R-
.256
.244
.153
.185
.234
.229
-------
.
-
-~-
g-?:
,1ta t 23 pour l'année 196'7 ne sont pas commentés dS.rlS :te texte..
,
>li. si
..... :L'
,.
•.,=""•..,.~.",."."~".,._".,,',._"_,'''''''":'!' ..'''_~
._""""'"""~,."',"_"_",:o~. _ _
..,."."=,.",.... "....,._".•..,,.''"......._.....,.,...'''''_,..,~~".,'''''""',..'_=.'''..., __~.''"''''_' ......_....~.....
_

•.
110
-
Ces ré&IUltats" statistiques sont plÙII comparables POUl' le.
deux pa,. que ce soit dans le cas du n~e ae coefflcients s1gDlti-
Catit. (9 et 8 pour la France et 1. llopua.-VDi reapecti••lleDt~ que
pour les -Ooetticiuts de corrélation _ltiples oorl"igéa. ft .
La q1Ul1ité ae/et nos résultats contirment le fait que DOUé
ao4èle n'est pas pertinent pour li anal 78e des nux hternationaux
4es prlts publiè8 bl'Uts uD1.quement, .~e . i la multicol1zLiarité
eXisté entre certaines de nos variables explicative••'
Cette conclusion devrait avoir un impact sur les résultat.
statistique. obtenus en prenant l'aide totale comme variable dépen-
4ante, aurtout dans le cas de la France qui accorae uniquement des
~.ts bruts 1 plusieurs P81s en Toie de développement.
C~ Aide totale (ADO + PB) COIIIII. Tariab1e dépendante.
1; !'J:.ance
L.s résultats. quoique satisfaisants, sont moins bolUS que
lorsque leod9nS publics ~t~.nt oonsldéri. cOmae T~iable
dépe~~
"
:
..
. ,
".
,
'
. '
,
~n~epùaq~ f;leul~ 27 ·4•• 49 ooeftici.11'88Q~t eipitlcatifslp k
4i{~~eDce ~. sFtou~: ~u' fait ~ue4 .•t.~.ne.I,JO~~, ~i~i~~
ti~s q~e 4au sa f, 4es ~s .101 alors qu~i1..··1'é~a.l.~,1'·~~ois8U1"

<, •
• . • . • • •
, _ . ,. ....
-
0
~
-.
. '
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"
.-
16 dans le oa. a•• dona public. renétant aiDSi l'impact des prlts
bruts dans la.··••sv.de notre '9'arla1»1e àexpiiquer.·
-.
." ' . TOUs le. 1)4 aont· posttifs et sigàiti"Cè:ti:tèlleat ditt'renta
d •. sé~ P41' oonUê," i91:el9t nésatif mais' Do. si8D!ticatit en
1965 et 1971~
Uae :It»isencorela variablècu1tv.ll• •et trisliaportàDte
cJ,au ,le IiOntant ·acoordépar >1es autorités tralUlJf"&8 pouJ',tout
'
pajéZbéaétfciabè aeson aBsiBtanoe. J*isqu." /~ ..t· aisniticatif
- s.pt tois .aur huit~
.
.
Lés oonclusions trouvées dans le cu dea dons cOliae' vuia-
ble c1épelldan~. s'appliquent eD général ici dans la "8U1"'e 01l
l'é'YOlut:Lon~"1bl-na le temps, des coefficients estimés aveo les cleux
deux vari..~lea. à ~que1" est "'1J~U••
.:' :..
..
- ' "
/
/
__ / 0

TULEAU
28
-
171
E'flar .~:
lu (ADO + PB)
= B + B
1~
(t-Student entre parenth~ses) .
o
ln Yj + 8
(e
ln (Xl + 1) + E
1
2
j ... 1) + B3 ln ~1 + ~4 ln ~j
+ BS
j
1964
.. 1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
P.>ô
-4.503
-.056
-2.799
-3.092
-2.576
-2.8"1
-1.4-60 .
-.135
(01
.779*
-.037
0455*
.485
.484*
,,626*
.294
-.007
(5.094)
(-.126)
.(2.087)
(1.503)
(~.146)
(2.509)
(1.342)
(-.042)
~2
.309*
•522*
.342* .
.030
.287
.032
.225
.340*
(3.326)
(2.846)
(2.119)
(.129)
(1. 534)
(.161)
(1.289)
(2.401)
~3
-1. 773*
-.839
-.773
-.OOg
-1.124*
-1. 305*
:-1.115
-.971*
(5.226)
(-1.552)
(-i.404)
(-.014)
(-1.897)
(-2.304)
(-1.643)
(-1.979)
.
~tt
.813*
.378*
.344*
.400*
.542*
.468*
.496*
.589*
(7.749)
(2.008)
(2.041)
(2.110) .
(3.328)
(2.961)
(3.151)
(4.822)
~5
.323*
.186
.350*
.584*
.253*
, .382'*
.255*
.17S*
(3.579)
(.939)
(3.684)
(4.408)
(2.369)
(3.082)
)1. 975)
(1.818)
S.E.E.
.419
.856
.761'
1.098
.893
•.9136
.949
.818
-
.
N
25
24
30
31
34
40
44
11-0
-2
R
.8511-
.519
.637
.509
.451
.11-89
.11-59
.5.37
Y
5.327
5.322
5.339
5.259
5.366
5.503
'.457
5.3.69
* indique les coefficiants significativement diff~rents de zéro ~ .05 degré de confiance
l\\;.~... ,
.. h
r i
..,.
»
."""","!"'.~!>~.~,
~~._",,,O<"(,,,."""'<''''''''''''''~~'~'''''''''''':"'!,,,:,''''':''';'''"'T_''''''''''.~'_'~
,,.,.,.""'_""""

- 172 . ~
Contrairement à ce qui s'est passé dans le cas de la France,
l~s résultats statistiques sont meilleurs ici que lorsque nousaVO!lB
.
cpnsidéré le. dona comme Tariable expliq"-. Ep effet, 20 coefficients
8ur 40 sont significatt_ement ditférents de zéro. C. qui semble 'tre
un paradoxe disparait lorsque nous constatons que la différen.· des
nombres d'obs.erYati~ne dans les deux cas ne dépasse pa'" 6,' ce qui
suggèrerait que nous aurons de meilleurs résultats en prenant la -
troisième forme de mesure de l'aide.
. '
MIme si p5 a tendaDc~ à baisser après ayoir atteint son
'~1IlWI en 1967, la relation particulière, qui a existé entre le
llOJElWH-Uzii et les pais en yoie de développement dans le passé, conti-
DUe à ttre une des yariables prédominantes dans la distribution de
1 t aide britannique. Ceci oonfirme une fois de plus la constatation
que nous ayons faite au premier chapitre concernant la concentration
dans certaines régions politiques de l'assistance du Royaume~ni.
~
D. ADOP (les observattën,,: l ' : ds!ns nuls sont éUminé,)
c_e Taria\\(_ -de_nda_t!.l
1. La France
••
La constatation faite précédemment est yérifi~e puisque
nous ObteDQRe de meilleurs résultats statistiques ici, ce qui stexpli-
que entre autre par 1
i
) l'identité du nombre dlabservations dans le cas des
dons et ADOP comme yarlable dépendante,
ii) le fait que la France accorde exclusivement
des pr'ts
à beaucoup de pays.
Malgré la colinéarité éleYée entre les yariables ej,dUIl
et X prises deux à deuX, 35 des 40 coefficients sont du bon si.gne.
1
Ces résultats semb1ent suggérer 'iue les pays retenus comae observations
~ans cette section ne font pas de distinction notoire entre dons d'une
part et prets publics brut~, d'autre part.
Cette conclusion préliminaire nlest donc yalable que si le
P8.18 en yoie d. développement ne bénéficie pas exclusiTement de prete
publica brutlh ZU. nlest ensuite émise que lorsque nous coaparone les
résultats obtenus dans cette section ayec ADOP comme 't'uiabl. à
.,., ../ .....

\\1-,
Ki...."" 1\\.., :,l (~~~I'o)l: ~.:01~~t~,q'j~2tP>~~~~ofl.,l "i t ~rt (~\\~0t J
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(-.213)
(-.297)
(-.024)
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2
(2,145)
(2.1tO~;)
(2.018)
(.485)
(.637 )
(,736)
(1. 346)
( .148
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"1. 852*
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(-2.618)
(-2.864)
(-1.25':))
(.605)
(.470)
(-.(38)
( .24?:\\
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8
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,1.145*
.481*
.468*
.358*
t. ~: ~:~ 1:
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(1.209)
(2.82:'·)
(2, SU)
(3. ;:)44)
(:30 075)
(2.560)
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.. 6158*
.S45"'fo..
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U.926)
(2.607)
(2 .. 625)
(S.S26)
(!-l.969)
U.44i.')
O.68b)
(3. 21~'
S.E.E.
1.927
1.749
1~956
1.641
1. 755
1..65.3
1.6:::5
... 700
N
72
7:
74·
79
'73
80
78
7'0
j2
,507
.5l.Jf)
t+Ûl"
#
• 60'~
.524
.E,U
.5}9
.465
ln Y
5 .l~68
:> .,J+5f)
5l!53G
5.5 tf2
5. J-!-97
5.557
5.554
; .488
p(e., Dum)
-.40
~c-. * 39
-.53
-.63
-.SLt
J
P(Dum, X,)
-.85
-·.81
-'.92
-.8B
-·.86
.J..
p (X"
e.)
.51
.49
,,52
'''0
.. :.) >.:'
.4~,
.1.
)
* indique lesjcoefficients sig~ificativement différ~nts de ~éro a .05 degY.~ de cDnfiance
{(f',f)) '"'~<r k~\\V~~ ~~f!- q,;\\~ ~ Ù'~
(

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France:
ln (AIX':: + fH) ::: B
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Observation éliminée si AIO = 0
nk~is PB i 0
(t·-Stu3erJt entl"'e Pi3Nl..thèses)
-----~--_..
-
..
._---,--,._~--_.
' . " ' - -
1964
1965
1966
1961
1.958
1969
l~./fO
_.
197
--
-
-
Po
-4.255
-2.536
-1. 899
-3. 411~
"'3.15B
~3.1C7
-2.(;74
·2.1
8
.715*
.323
.216
~18S
.617*
,578*
• :)59*
•5\\
+
1
(4.173)
(1.254)
(.948)
( .539)
(3.474)
(4.61l~)
(3.841)
(2.6
13
.300*
.288*
.276*
.271
~310*
.182*
.3'27*
.0'
2
{3 .. 832)
(2.260)
(. '235)
(1.506)
(1.9;9)
(~~,01B)
(3.079)
(.71'
8.';l
-1. 732*
-.565*
··10 032~
-1.245*
-.1. bS".
-logO'.. '\\:
-.705*
··1.8
~
v
(-6.176)
1··1. 759)
(-2.376)
(-·2.082)
f
'-'.
- . - ...., '.
\\ -
,j .. ':':.>::.
(-4. '
t)
1
~ -~ 89'.)
(-1.743)
1'4
.770*
.497*
.465*
.584*
.. 3:;:J~""
.::>b2*
.. 4 1+5*
.7'
t
(8.045)
(3.657)
(3.431)
(3.039)
t2.683)
(S.B38)
(3,,9~9)
(6.6
')
13
.359*
.473*
.449*
.796*
.292*
.372~
.217*
.2::- ~
5
(2.lIS)
.
(1. 790)
(5.103)
(6.167)
(3G88])
(5.5,52;
(2.911)
(2.4'· )
Standard Errol' of
Estimate
.3 l W
.530
.528
.753
.536
.391
.1.+18
.5
Nombre d'observations
20
20
2?
23
2~
25
24
.'
.,'
-2
R
.686
.622
.772
.785
• ?7j~
.684
.819
• 'l. -
ln y-
5.083
5.111
5.023
5.018
5.1.35
5.138
5.087
5.0
* indique les coefficients significativement différents de zérQ ~ .05 degré de confiance

-
175 -
,xpliquer plut8t que les deux autres fOrJIes retenues c~e meBUre
~e l'aide. yariable dépendante de la forme réduite de .notre .modèle.
Il faut toutefois reconna!tre qu'il ~ a a~t~. faibles-
,es iDhérentes à l'agrégation des deux formes d'aide, dôn ~~ pr't.
(
'.-~ .
En premier lieu, les proportions de dODS, d'une part et .
4e prats d' autre part, ne ·sont pas mentionnées. En plus, nOUS
I\\'avons pas fait de distiJletion entre les pr.ts selon les condition,
~ui leur sont liées(3). Mais au...delà de Ces l1mites dont. ~·'lil,llÏ,114"'·
~ion devrait fort probablement améliorer les résul~~t', 1~' f,âi' ~~t;t .
nous ayons obtenu de meilleurs résultats statistiques avé~ ~~~
COlBDle variable endagène dans notre fonction d'aide', ~8~W«t paJ.7...e
' . '
;: -:;-":'.!

. ' .
• . . . .
~
plus extensive surtout que dans les étudeë antérieures, i l a été
~uvent suggéré de faire une distinction' entre prIt et d~ri.L~:':·
~cessité de cette différenciation a été en géDér~l jus~ifiée,par
1~ fait que le pays bénéficiaire fera une utilisation plus ration-
nelle et plus efficace des prOts dans le but de maximiser leur
rendement en YUe de les rembourser ultérieurement. Par contre, les
'., ~.
dons pouvant 'tre assil!1ilés à une manne tombant du ciel, seront
,
.
a,~loué. de façon plus irrationnelle et inefficace.
. Ces h1POthèses supposent à priori que les pays en voie de
d,veloppement bénéficiant fte prlts connaissent, durant les pérl0d88
.
"
.
d'utilisations des ressources ainsi mises à leur disposition,
les
conditions et contraintes financières auxquelles ils auront à faire
face ultérieurement. Ceci peut ne pas Itre le caS surtout si l'aide
est accordée ~tanément en partie don et en partie prOte
tes conditions ~ou charge des prats ne sont CODDues et
prises en considératioD avec acuité qu'ultérieurement et plUS
spécifiquement
durant
les périodes où les écbianciers approchent.
s •U 7 a "euphoriel1 générale qui implique UA esprit de dte
et une irresponsabilité dans la gestion des dons àcquia il est fort
3) Il faut »ourtant noter que DoUS analysons l'aide publique au
développement. Les conditions des prats publics sont moins diffi-
ciles que celles des caPitaux privés.
•••1•••

-:*'....;- .......,
-...
-.,.
-
.'~
....
f
• • •; . ' . '
..
176
..
pobab:\\4t qu c. . . . . "p'J.t existe d\\l.l"ant J.a période cl'ac~i8itlon
des prtta et qu'il '1 ait aussi 1JJ1e aU~cat:J.01l laeffieace des ressour-
ce. obtenue. lU' les prlts des pa,-s donateur•• ce qui impliquerait
le taï t que· "the real v_th of el 10an can be u
b1ah ar aa loti as
that of a grant, to the recip1ent(4).
Dans 1- cas oIl l'aide eat liée A ~ pr0p'8IIIIl~" il, ~eraJ.t
c1ittloUe de faire une c11stinc.tion entre 1.. différentes farm,e.
a' ai4e il1tenatioDl11e dan. la meeure OÙ le pro_ame relève en
s'néal 4'UD . . organillill8 de gest1on. CouDent ~o~.~F"
.
.•
":.
l '
.
.
~
dire que tel c10llar 1uet·ficac.ment ou etficacement alloué pr'oYient
ou Don de ~ ? Par contre, une distinction entre 40n et prat
PN1"ralt ttre
1d.e_enue, . ' i l s'agiseait d'une aide reliée A ete• .
projeta apic1tiq~eCl 48lu$' la ,_mare où 1.& réalisation de
.ea Fojet.
peut re1eYer cl 'orgaJd,em4S de gestion différents.
;i~r
A part le faiot que noue n'avons pas de 40Dnées pertinente.-
~ une ten. anal~se .t'1a discuaaion ne se f~~~I1·~ ~.~~~~
té ou la non qua11~ 8Ocio-éconoDique des projet•• 11-.é-t' théarl.,;,
qUeIleDt 41ft101le de poUvoir aoutenir A pn,ori que le pl,.
bénéficiaire ré.-rve un groupe de techniciens et _ae1mWstl'at8U'a
~ etes projet. tinan4éa p9' des dons a'uDe ~t, et un autre
, ~oupe ,pour les proje.ta financée par de. pr''te.
lA 418tlnetion entre Pt'ta e' dons' ne PeUt donc .Ue
, ptloDD.nement maintenue dana une analJ'8e que lorsque le pala _<_
,
~"..

l'.
'-.;:.~~.. ,"., /,.
~:
,
il- "toit exolU81vem$llt que des Fets ou uniqu_ent d.~'~pD", Q!~t
~ cette raison que noua obtenona de 1I01ne bons réSuît~ts'étA'~~
tique. dana nos eatillations éconoaétriqu... en oonsidérant
~ obserYatiOA/tout pa.78 apnt reçu uniquement ae.4tH'*"l)urd•• :-
F'ts excludy.-nt a'une part, et ceux qui ont bénéticié a. la ~ois
pr't.
de
ou des 4oDa, a'autre part9
-
"')J.H. BbaPati. "Aaœmt and Sharing of Alan, washington, overSeaB
J>eftlopaent CouDeU, 1970.
... ...
/
:;<
1

- '177
.,
Le pOetu,lat de IlOn 4tet1nct:ten~ ~. 1.' béaétl~t-..ire,.entre
etoDs et prit. publics .-emb.le .t»e contÜ'llé iC'l eues! "na la '_sure
oa. l u résultats sont' MiU.urs que Ce~ obtenus avec: ADO oo...-e
ariable Aépendanté. Bti,. plus, 14 qUaéi-i~1U des résultata avec
l'estimation de ,la forme réduite oi ADO + PB eaft la variable A
,
~
ezp1iquer. vient du fait qu'il n'7 a pas uae grande c1itférence
dans le nombre d" obaervati:ons dans les deux cas. Ainsi le lecteur'
~
"':
.,...'" ~
not8l"a une Similit1la. atlasi bien de. valeurs priees par le. ests'-
,
~.". ~.-

'."
.,:;~
~.:.' ~~ :-.'~ ~-·5
aés de la variance et des co&fficients de corrélation IIIQ1t'S,pJ,. '
COJ>ri.gés 4aDa les d8t1x Cas. 11 faut 'aussi noter que les coefficients
estilléa de ma\\IYàis Signes sont les .....15 que 1:-on consic1ire l'.aide
.
.
total:e OU ADOP cam. variable dépenèlant~, La c1Jf'férence ,dans les
deux réside clone surtout dans la différence de niveau ae. coeffi-
,
Oient••
Si nous acceptons la supériorité
,
d••. ~Bultat8
.
. . ADOP
.
,
,
comme YariebI.e dépendante, l'anal,.se de la politique d'aide publi-
~ue au dév~loppement devrait se faire à partir aes r6sultats
statistiques que noua v.nons d'exposer.
Il fQ\\ldrait commencer par rapteler que d'après l'es résultat::
de pr~1ttt nous a'Vions conclu qu~ la France décidait d'abord du
DOIIbre de pa,.. auxquels eUe accorderait des dous -.fou prlts. Les
estimés Cles coetticiente des différente. variables explicatives
de notre tonatt
,
réduite renfore8lJt les cOllcluaiODs
..
importantes
obtenues avec prGb.J.t. Ainsi nous ~uona que la, france favoriM
le. Pl7s riche. do.ns la di8tri~~tion internatibna1e de son aide
publique au développemèD.t~ Cette assertion S8 traduit par le .1gne
positif de b, (7 foi.e /lur, 8 quoiqu' a.\\I01m ne soit significatif)
d'une pr1tot. et, :Le signe positif de tous les
~ 1 en plus les
13, BODt àisni~icatif,. Ces deux coetfiot..'t sont ceux du reveau
per capita,. 1;1' du pa,,, bénéficiaire danSpl'o1tt,t et la forme
réduite ~spectiYement.
.../ ....
. '
' < l '
: . ~'~; '."
~
',"{""; .. ,,' .. !- {. .....

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Observation éliminée si ADO ;:. 0 rr.ais PB i :)
(t-S'tudent entre ;Ja:r.'en1:h~.ses}
-_.._,,---------_.
19f4
1965
1966
1'357
1968
1969
1970
1971
• _ _ C"
, _ _
. .

~
6
- .274
-;2.'751
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-<3.051
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(·-.07.:)
(-.519)
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(-.859)
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~:j ;?:") ~r
'," 5 q, t: ~%~
586}~
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,. :,~'22
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" 119
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&297
-.029
('Î.L"qO\\
('2~5n6~)
(2 .. 33G)
(~4-:~q)
( ~ :.:\\ ~j C! )
( • 692)
(1~3t:)O)
(~.ilj8)
"
.~
,·L 9FO';;
-1.633 1'
...·1,02,./
.. !~46
,'758
-.938
.215
-.8~;5
'3
( .... 2 ~ ::1 li ~~ )
(·:2.185)
(>-1. 2,+1)
( .6L8)
(:1.015)
(-.91,~5)
(.249 )
(-1.022)
.169
.406*
.458*
.~}O5*
.425*
.356*
.472*
.378*
i\\
( .Ci8f5)
(2.384)
\\2,,52:\\)
(3. ,.95)
(2.779 )
(2. 5 tp.})
(3.315)
(2.612 )
q
~~~2C~*
395~
• '+51*
.912*
~H99*
.519*
.6G7*
.545*
"'5
(1 .. 866)
(2.345;
(2,1403)
(5.5,06)
(5.2.59)
(2,U.'S9)
(3.653)
(3.212)
S
jdaI'(~ Erre!' of
E
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1.929
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1.966
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j
e(Pt,Ib) Vt\\~~ ~ ~~~'ttr.\\ ~ ~\\c1,h'~ Q\\'f'Y\\ r~ ~~ f1~ tj
.
1

-
179
Cette pratique est toutefois contraire à celle des auto-
rités compétentes du R01&UlDe-Uni où le signe positif d~B.~..d~,a.,-aa\\JX,
coefficients fait plut8t exception à la règle.
.,~:~,..: .,
, . '
Une autre différence que nous pouvons nqt~a,utre 1a
politique d'aide publique internationale de la France et du
Ro,aume-lJni ressort de l'importance accordée par ces deux pays,
membres dù Comité d'Aide au Développement de l'OCDE, à la variable
politique, dum. En effet, alors que tous les p 3 sont négatifs
et significativement différents de zéro à .05. 4~F6cle ...o~~~~e
dans le cas de la france, le lecteur peut remax-qQ8r une ~staQl~~t4
dans le signe de P3 dans le cas du RoyaWD.-Uni, 'm~~ ~ t~!1~ ~e~
coefficients significatifs Bont négatifs. Nous pouvons en conclure
que contrairement ,au RQ7&uae-Uni.là vari~bie politiqti. sera~~ un
critère' très 1.mpottant da$ la distribution internationale de
l'aidé frai1çà,lsè. ta FJ'a~ce se contine c\\onc surtout dans le monde
trancoplio.". en 08 <lui ctoncttrne sa politique d'aide alors que les
auto~it'8 comPé~erlte~ b~itanniqJe. tont preuve d'un certain effort
de d1ve~sifibation ~h ne se limitant pas uniquement aux pays en
voie de développement qUi fOnt partie de la m'me cqalitlon que
leur pats.
Cette conclusion devre,".t toutefOis ttre atténuée par
l'importance du or~tère culturel da~ la pql1tiqu. britannique et
ce, à cause du a.sté éle.ë de c~rrélation qui existe entre ~ et
X -' Ce coefficient de corrélatiQn ~ varié de -.81 à ~92 entre
1
1966 et 1911. Slil '1 a une atabilité dans l'importance accordée
par le Ro18.UJ:le-1Jnt au critère culture1 danS lla1location de SOl1
aide publique au d6veloppement, nous bon_tatone par contre une
tendance à la baisse de /'5 ,depuis 1967. année o;i il a.àita~~ein.~
son maxi,IilUJIl de .912. Cette tendance se r*OlU"que au,si ~@. :J.e.~al!
de la France où ~ 5 cro~t dUJ"ant la première péi-'io8.é' d'~~l;~'e' •..
(1964-1967)
Pour atteindre son max1mum de .796'".i1"1961 Î~f': .
ensute décroitre durant la deuxtème période jusqu'à .204 en 1971 ..
Llé'Yolution de fJ .5 8emblera~t tra~~. une certaine dépréc1.ation
du critère culturel dans la prati.ql,16 de la JOli*:1que d'aide au
.../...

180
--
développement de cee deux Pt1'a. Cet" conclusion n'est pourtant
pas si dre dans le cns de la France dans la "'sure où la »61'104e
de décroissance d. ~ 'co!ncide plus ou mo~ ~Y~",c.l:J.~a"l~.'"
formation de la Franoophonie. Cet organisme int~national r.grou~
pant avec 1& France entre autre. les pays qu'el).e, A!ait 'éôip~llJé4i
d'une part, et favorisant l"niae multilatérale ex.91':l~.èl.'l1o~
données d'autre part,' ABe peut qu'une partie ~Ql'a.t'!~i~t~ce,
française à SeS ancien~es ~épend.ances 7 soit octr(l76e•. ~~~ Ç~CI
condiU.one, la tendance • 11\\ baiase d~. ~ ne traduirait que cette
réallocation
de l'assicstance française entre aide bilatérale d'une
part, et aide multilatérale d'autre Part. Ce changement structurel
se reflète ausSi un peu
dans l"Yolution contraire de ~ qui a eu
général.ementl tendance à s'accrot'tre à partir de 1967.
~
.: -., -.
La ~ariable ~conomique. e • serait aUBsi un critère·tm~o~~
j
tant dans la d~termiJ1at1on du montant d'aide accordée Par la J'raDce
a.ux pays en voie de développement,' ce qui est un &i8lle encourageant
pour les résultats statistiques de la forme struot~elle de notre
modèle puisque c'est ~ qui nous permet d'estimer l'élasticité '6
de l'aide dans la production du bien pouvoir.
_.0. :.,
Si l'h1PQthèse et le modèle de Dudle7 L. et Montmarqùette
C. est acceptés, nos résultats statistiques confirment le tait que
les coat d'a4ministration de l'aide sont soit constants ou augmen-
tent IIOÎJ1s raPidement que le montant d'aide accordée J ceci se tra-
duit par le signe positi:f de ~4 qui est significatif 15 fois sur
un maxilllW1l de 16.
Tout en gardant en mémoire l'existence de la multicoli-
néarité entre certaines variables explicatives 4ans le cas du
Royaume-Uni, i l se dégage de cette brève anal;yee, que 1es raisons'
économiques 01-,9>. culturelles ~ 70) et politiques (~> 0)
seraient des critères non négligeables dans la distribution
internationale de l'aide frança.ise alors que le R0J8ume-t1ni
n'accorderait surtout de l'importance qu'à la variableca1turelle •
~.I•.•

-
181
-
Co.,te tenu ~. la supériorité des ré8ul~ats obtenus avec .
ADOP comme varia~le dépendante de la forCle réduite. IlOUS Umiterona
notre &nalJ88 4ee résultats à celle des çoefficienta cle la fonction
48 produot1on du 'Olen powoir -.d.-"a à JU'tir des ~ obtenus
avec ADOP comme variable dépendant•• La matrice des variance-
oovariance d•• élutioités clee différents inPut. dana 18 production
4e ~# ••t obt• ."u. 9n 1J.tf,.'~ant la ait." sussé,é. v.r G.ct14~erger
.t Na_ar(5),
.
~ la "~Q .i _0.- tQ~ctlo.. -ot n~ J.iaiair_. lets
,-'jo." •••
t_.
'U.... ~ Cft""- _tri.- De _ont ''''
a.pp.~~t.-.
CU• ......·t4.3 SQat . " "..61 a.rtet., no\\.....e~~0JL8 •• géa,b~
~b'"
.Iit._
n..n1..'.a
A ~tu «-. ~ (JE • 1. a..... ')
.
. . . . .ti.. l . _ , . . .1.
e~.'AlM!Ln.2QJ-il. -4, A.t 11« ; ,. , ".-.
.
1), ~"-t\\'" .,......... '''e ~l."e.
or a.tIQo
...
Qufft....Q•• of , . . . . . . . fOI' lènct....l .,o"GIleb'ic Mo4.1
.

_
.
_. _
_ -.' - Sd-,o
_ --
- ( 4
~f ii.r ~.' •• 'S6-'"•
•••1•••

....
182
1. France
o
COJllllle il fallait S'7 attendre •. X1 et ~,,"!~i~~t~.. ~~~~t:lon
dum,. malgré la colinéarité élevée entre ces d.~ v~ia~leB.Qpt
les plus importantès. L'hypothèse de l'aide co~e~fa~~~r.c4e·~0.
duction ,du bien pouvoir est confirJllée der 't e~~ ~81),1I;~(f
sept fois sur huit. (Il faudr.a.it noter que
(f' =
""
'.
étant dérivé à partir de fbZt la colinéarité élevé.ln+
Z
1971 entre e
d'une part~ Rela et dumJ d'autre part. peut expl1.Qller
j
le fait que
~ ne soit pas significatif en 1971). Il Y a rendement
décroissant à l'échelle ( 'IL 1 ).
~ est positif et significativement différent de zéro
durant les huit années d'estimation. C. signe positif nécessite une
analyse plus extensive.
.
'
Len~~e peut représente~ aussi bien une forée qu'~e
faiblesse ,,!S

' ...... ses degros dlorganisati?n.e.t}'~
..'hoaao-.;
généité. 'Le nombre peu-t représenter une torce potentie~e J'Uie-
qu'il permet la disponibilité de ressources importantes pour
l'organisation éventuelle d"une grande armée. En effet, à part
les ressources naturelles, le degré de fiexibilité et du niveau
de técbnologie de lléconomiej la puissance de l'armée d'un pays
déPend entre autre de l'ampleur de ses ressources humaines
(Klauss Knon).
D'un autre c8té, dans la mesure 011 nous ne tenons compte
1&
Que·de~relation de pouvoir entre représentant des pays, donc
entreg~vernementl nous pouvons émettre l'hypqthè~. 'ltlte,~ ,:
gouvernement ou le leader d'un pays j dont la ~~lati4~,-s~
élevée peut sesemlr
très fort dans les négociations internatio-
nales s'il se sent appuyé par toute sa population. Ce dernier
point nous fait voir aussi la faiblesse du nombre • pour que le
leader se sente plus puissant dans les négociations, il. faut
qu'il soit appuyé par ca population. Il faut qu'il '1 ait un degré
élevé d'homogénéité dans la population ou du moins que la POPula-
tion ait soit un sentiment d'appartenance au pays ou qu'elle ait
la ca,aelté de pouvoir faire un front commun lorsque la situation
•••1•••

-
-
. /
'\\~ ~1..-
\\"
ln h.
= t y(ln (A ) + ln (e + l)J + ,
+. ln (Xl + 1)
)
j
j
ln Yj + Oum ln Cl + a ln nj
A. = AOO + PB
Observation éliminée si ADO = 0
(S.D. entre parenth~ses)
)
,
1954
1965
1966
1961
1968
1969
1970
1971
-
,France
y
.231*
.224*
.216*
.-213*
.237*
.154*
.246*
.085
(.01.j.6)
(.077)
(.073)
(.,111)
(.0'90 )
(.064)
( .060),
(.109)
4l
.549*
.251
.169
.llf6
.472*
.489*
.421*
.466*
( .145)
(.210)
(.184)
( .277)
( .165)
( .122)
( .123)
(.203)
Cl
.264*
.645*
•41JS*
.373*
.298*
.200*
.588*
.191*
. ( .063)
(.173)
(.164)
( .278)
( .115)
<'057)
( .185)
(.094)
a
.592*
.386*
.365*
.4-60*
.272*
.467*
.335-*
.688*
( •088)
( .118)
( .117)
(.174)
(.111)
(.089)
(.087)
(.146)
e
.276*
.367*
;
.352*
.626*
.223*
.315*
.163*
.187*
( .131)
(.208)
(.083)
( .147)
( .674)
(.064)
(.064)
( •.,89)
Royaume-Uni
,
-
Y
.36S*
.354*
.369*
.084
.106
.119
.229*
-.031
(.093)
,~,.089)
(.100)
(.156)
(.161)
(,.152)
( .130)
(.214)
4>
·.187
.. 034
-.Ollf
-.011
-.119
-.024
-.019
-.221
(.208)
{.:190)
(.195 )
(.229)
( .228)
(.206)
(.186)
(.256)
Cl
.289*
•.348*
.523*
1. 505
1.970
.438
1.180
.423
(.155)
( .175)
( .282)
(.991)
(1. 346)
(.398)
(.775)
(.388)
lX
.10:7
.262*
.289*
.462*
.380*
.314*
.364* ,
.390*
(.112)
( .118)
(.125)
(.158)
C.154)
(.136)
( .124)
( .171)
8
.207*
.255*
.285*
.835*
.803:'(
.457*
.514*
.562*
(.122 )
(.124)
(.139
(.242)
( .242)
(.209)
(.175)
( .208)
- ,
~' ~~ 1;'-~W~-'~~Tlt~tt\\~~'~f-àkin4ëJf) ~~ & •ef ~' J; 9~~
.---~
~"""""T'''"''''"''T~''''''~"~~'-~~~~;
.........,
~------'-~"'~,.,,,,,,, ...,,,,,,,,,,,,\\,,,_.......,,,,,,.....-.......,.,....,._.~..,
~........_~.,. __~_'."""",,,·.r~'~"',._,;_,_"~ __.,__,
.__._


184
l'exig'e, que ses membres partagent quelques in'é~ts.prÛlOrcliaux
communs, en plus il fa.ut qu'elle soit organisé,. C'e~td..a!1S oe senes
que Marshall R. Singer dieait qUe "numbers a10:q.G are l\\n l~eJ.gn.iti'!
cant factor in aD7
poweJ: equa1;ion. Organized _~be~,'o~'thè"
.,'
other hand.. constituté amajar composent of po1f,~"~': "
C'est pour ceB raisons que mime si dans un groupe 4onn~, 1a
majorité a le pouvoir potentiel, c'est en généra1-, 'voire toujoUZ's"
la minorité mieux organisée qui a et exerce effectivement le ~otr.
..
. , - ' ,
Si un P87S ne réussit pas à constituer son unité nationale,
si une partie de la population ne se Sent pns impliquée dans les
affai~es nationaleè, si le degré de tensiOn sociale est élevé,
etc••• il est alors fort probable que la population de ce paya
puisse p1ut8t constituer une source de faiblesse.
. ':.
Organiser un groupe présuppose la posà88s:1~n d~s JI()"US
,
;',
.-.. :.. . • ;<.-.
~..-.~~..:.. ~-~-
et capacite d'organisation. Ces moyens et capacit&s nece~s~~res
peuvent augmenter avec le nombre d'individus illp11q\\\\liJ( (....e .~
nous reconnaissons la possibilité d'e~istencecÎ!iai;)il~~i~è:l~~cliêU~
dans ce processus d'organisntion). ·Les lIOJ'Gns h.;tl~ bl1~~è""
permis d'appréhender avec précision et de mieWC'câi'âctél'$.§9~la
population de chaque pays j (j II: 1, 2,
, ah Les critèrês' de
classifications théoriques sont nombreux mais difl1ci1es à obtenir.
Par exemple, les divisions reli.sieuse~raciales, linguistiques,
culturelles, etc... pourront ttre retenues comme, facteurs sur les- .
quels le pays i peut jouer afin d'affaiblir la position du gouverne-
ment de j (diviser pour régner) ou d'accro!tre le degré de tension
interne dans j. Mêm~ si nous pouvions obtenir des données relatives
à ces .ariab1es, 11 faudrait arriver à déterminer le degré de
divergence actue11e, potentielle et/ou réelle existant entre
les
différents groupes. La capacité et les ressources~8e,,"'p~'<"
l'organisation et/ou l'homogénéisation de la population dépenaront
pro~ab1ement beaucoup p1.us de l'ampleur et de l'importance des
-......
dlvergencesplut8t qUe du nombre de sujets de~diyergence uniquement.
Il est toutefOis possible à i d'aocentuer les divergences si le
nombre est élevé.
•...../ ...
.

- 185 -
C'est compte tenu de ces différentes difficultés théoriques et
empiriques que nous avons consid&ré seulement la population du pays j co~me
facteur de production de son pouvoir passif. Dans ces conditions, le signe
positif de~ reflèterait alors la possibilité que l'état ne coincide p~s
avec un groupe culturel homogène,
qu'il englobe plusieurs entités hétéro-
gènes,
ce qui pourrait impliquer que "la grande majorité de la population
n'est pas consciente de l'existence de l'Etat en tant que tel,
et partaf,e
certain,:'ment très peu les vues de ceux qui sont sensés :t:f1rler au nom de
• 1
~
l'Etat">Cette hypothèse est justifiée par le fait que plusieurs des pays
qui constituent nos observations sont indépendants depuis quelques annéos
et que la plupart d'entre eux n'ont pas encore réussit à constituer leur
unité nationale.
Une autre raison qui pourrait expliquer le signe positif de
~
ser~it la possibilité que los
pa16
les plus peup18s et a revenu faible
soient potentiellement plus dépendants en cas de cataclysme naturel (inon-
dation, secheresse, tremblement de terre,
etc ••• ). La possibilité que les
responsables d'un pays soiont plus affectés par une misère frapvant un tr~s
grand noœbre d'individus peut expliquer ce fait.
Contrairement à l'hypothèse retenue,
nous remarquons aussi que ~.
est positif dans tous les cas.
Lo revenu par capita moyen des pays 2uxquels la France accorde
de l'aide (ADO + PB) plafonne ~ $ 215 en 1969 mais se situe en général
en-dessous de $ 215. Ainsi, selon nos résultats statistiques, une hausEe
de revenu jusqu'à $ 2'15 au moins implique une offre additionnelle du pou-
voir du pays j
au pays i. Com~ent justifier ce paradoxe ?
Nous pouvons supposer que plus le revenu s'accrott, plus la ~octer­
nisation de l'économie augmente,
donc l'ampleur de l'économie de subsistance
et d'autosuffisance baisse. Or, le secteur d'autosuffisance d'une écono~ie
ne peut ~tre directement influencé par les pays étranf,ers (si nous excluons
la force brute et armée).
6) M.R. Singer, ~_State0n '3. \\lJorld of Powers : the dynaùics of Int"r-
national relationships", ,the free press, Mad1illan Company,
New-York, 1972, p. 71.

186
Les effets des -sanctions économiques se coneent»eront surtout sur
le secteur moderne qui augmente avec le revenu. 'D'ailleurs, le
fait que Bliss, I.Alexander, E. et Deutch, K4 trouvent que .la part
du secteur extérieur dans le P.N.B, x, augmente durant la première
période d'industrialisation est confirmé par nos résultats statis-
(
,tiques (la période initiale d'ind~strialisation identifiée à celle
où le revenu per capita se situe en-deçe de
S 225) 7).
En plus, les conclusions de cette étude révèlent que X
baisse durant la période intermédiaire (1 225 <. '1 (1 6(0) pour
. s'élever ultérieurement ( 1 600('1 ~ 1 1,000).
Ceci suggèrerait que 4> serait négatif si.' ~? (~ (I6ÇlO
<
et positif si
$600
y j
<. 11 ,000. Une grande disponibilité'
d'observations pour chaque période d'industrialisation noUS aurait
permis une estimation séparée de nos équations pour chaque période
d'industrialisation. Dans l'impossibilité de procéder ainsi, noUS
avons testé indirectement cette hypothèse en analysant les résultats
pOur le Royaume-Uni.
2. R,oyaume-Uni
Le revenu per capita moyen des pays auxquels le Royaume~Di
accorde de l'aide est en général supérieur à
$225. Aussi, en
accord avec le nouveau postulat précédent, ~
est négatif dans
sept cas sur huit. Mais aucun n'~st significatif.
X est la variable la plus importante dans la production
1
du pouvoir du Royaume-U~i avec les pays en développement (-& ut
significatif dans tous les cas)~
Q( 2st toujours positif comme dans l'exemple de la France et
est significatif sept fois sur huit.
C
est trois fois supérieur à l'unité ce qui infirme notre
1
hypothèse, mais les trois C
significatifs sont infér~eurs à 1.
1
....
v
7) Blies I., Alexanùer, ».. and Deutcb, K., uPopulation, Sovereigni-
ty and the Share of Foreign Trade u , !col\\omic D~!lo.ent and Cultu-
~~~ Change, vol. 4, 1962.
•.1•••

187
LtélasticitéY de l'aide dans la product~on-~' bi~~ '"';;;;;:i;-~
mhe que son é cart-type sont calèulés à partir .~ Il .~ de i' é~~~...
type de oe dernier. Aussi, la colinéarité élevé~qu.t ~xisto ént~e"~j'
d'une part, dum, et X1 pris individueilement d'aùtre part, rend 4ifti-
ci1e toute inférence statistique sur '(f. Pourtant, (f est significa-'
tivement différent de zéro, à .0,5 degré de confiance quatre fois sur
un maximum de huit. Comme dans le cas de la France t 'i est significa...
tivement différent de 1 à .05 degré de confiance indiquant ainsi
l'existence de rendement dé~o1ssant à l*échelle. Ce dernier résult~t
explique alors la raison pour laquelle oes deux pays ne concent~ent
pas toute leur aide dans u~ seul paysi mêtme si le pouvoir pa~if 4u
"
.
"
.
pa7S est faible par exemple. Ne fut-ce Pexistence de r.enèt~JPe~~
décroissant, ce pays auraitpu-etre choisi parmi ceux qui~ntou ont
,
. '
: ':.
~ ~
eu des relation privilégiées avec la France ou le RoyaUJlle-Uni. En
effet, l'analyse de la forme structurelle nous indique 'la ·;piéio~.".
ce de la contribution de X
dans le pouvOir de ces deux pays sur lës
pays en développement. y e~t significatif et positif dans les dèuX'
cas et pour toutes les années de la période d'eBtimation. Aussi, ;(
compte tenu des conditions nécessaires et suffisantes à l'existence
du pouvoir nous pOUVons déduire que nous sommes eD pr6sence d'un';'"
consentement par intériorisation des valeurs ou au moins d'un conaen·o
tement provoqué. Les relations que la France et le Royaume-Uni ont
eueS avec certains pays en développement ont contribué à l'intério-
risation des valeurs de ces deux membres du Comité d'Aide au Dévelop-
pement de l'O.C.D.E. par les pays qu'ils avaient colonisés (ou du
moiDs par les responsables de ces pays). Mais, mime si X
a résisté
1
au passage du temps, nous remarquons toutefOis qutaprès avoir augmen..
té durant la première période d'estimation pour atteindre son maximu~
de .626 pour 'la France et 'de ;/335 pour le Royaume-uni,.et Itélastici-
té de X
dans la production du pouvoir. a eu· tendance à décro!tre à
1
partir de 1967.

188
Cette baisee de~ durant la seconde période d' ••tJmation
peut avoir colncidé ayec ~a période de div~rsitication des relations
de ces pals en développement avec d'autres, pays développés et ce-
au détriment des anciennes métropoles, dans le cas bien éY~dent
de ceux Parmi eux qui étaient colonisés.
L'importance de la coalition
dans une relation du pouv~d.r
est aussi confirmée surtout dans le cas de la France où C est
1
significatif durant les huit années d'estimation. Si nous ,rappelons
la corrélation
élevée qui existe entre dum et X , nOUs r.~arquonB
1
une fois du plus, la présence des relations particUlières ayant
existé entre la France et ses anciennes colonies dans le pouvpir
de la France sur certains pays du Tiers~de. La dépen~ce de
ces pays Sur le marchê~e ~a Fra~~e et au Ro1a~e-Uni pour l'écoule.
ment de leurs produits contribue aussi à accrottre le pouvoir de ces
deux pays sur la plupart des pays
en développement. Nous comprenons
alors pourquoi ces pays ont fait et font beauco~p d'effort~ po~
la diversification de leurs partenaires commerciaux, ce qui aura
pour effet de baisser la contribution de e
dans la formation du
3
pouvoir que les pays donateurs de l'aide auront sur eux•
••.1•••

.,j

...
189
CON C LUS ION
.....-_............._........
.... -~ .. ~. -. -- --~..-.-::: ,....,.~..... ~..-
La considération explicite de l'aide internat;onal~ ~Qmme
facteur de production du pouvoir est heureuse
~t con6tit~e ~
apport à la littérature déjà abondante de la politique d'assitance
internationale. En effet, la caractéristique remarquable et commune
à la plupart des études antérieures est l'analyse en général d'un
seul aspec~ du problème assez complexe de la distribution interna-
tionale des ressources économiques, financières, techniques. etc•••
Ainsi, alors que les différentes versions de la théorie des deux
écarts ne s'arr8taient que sur les aspects deman~e,
celles de la
théorie marxiste trouvaient dans les
motifs des p~ys donateurs
tous les éléments pour expliquer le flux d'aide au déve19P~ement
entre les pays développés et le Tiers~onde. Cette approche est
toutefois contestable dans la mesUre où si les pays industrialisés,
membres du Comité d'Aide au Développement de l'OCDE, déterminent
en dernière analyse l'aide à accorder, nous pouvons toutefois recon-
na!tre au pays en voie de dév~loppement une certaine liberté rela-
.
.IVf\\
tiv~~s l'acceptation ou le refus de ce qui lui est offert)"illl(III_~
~ .t des conditions et impacts de l'assistance sur son
.
environnement socio-politique économique, etc ••• En reconnaissant
la non gratuité de l'aide (1), nous avons alors supposé que la
détermination de sa distribution géographt~ue et de son montant
se fait à travers un processus de négociation qui a pour matière
et/cu objectif, l'échange d'un bien non tangible entre les deux
agents : le pouvoir que le pays donateur aura sur le pays bénéfi-
ciaire. Mais contrairement à l'une des hypoth!ses fondamentales de la
science économique, l'arbitrage entre les de~x agents est souvent
inconscient. l'es lacunes d'ordre empirique et théorique de la
contribution ~arsanyi nous ont obligé à avoir une approche plus
globale du pouvoir en le définissant comme une capacité généralisée
d'un agent de réduire toutt ou partie de la résistance d'un autre •
.., .
1) L. Dudley et C. Montmarquette, liA Model of Supply of Bilateral
Foreign Aid". Amarican Econ~~i.c Revie~., mars 1976•
.../...

190
L'introduction du pouvoir dans la fonction d'utilité du pays donateur
de l'aide nous a permis de déduire une fonction d'offre d'aide
bilatérale. Mais cette déduction nia pas été faite dans le cadre
de la maximisation intertemporelle de la fonction d'utilité sous,
entre autre, la contrainte budgétaire
usuelle du donateur comme
le suggèrerait la stailitude du pouvoir" bien durable. En effet,
en tenant compte des conditions nécessaires 4t/ou suffisantes à
l'existence du pouvoir et de la structure de son marché, il nous
a été relativement facile de préciser que le pays donateur ne peut
en détenir un stoCk mais plut&t en louer les services à chaque
période. Ceci nous a alors permis de construire un modèle statique
de demande de pouvoir et d'offre d'aide internationale à partir des
conditions de premier ordre de la maximisation de la fonction d'uti-
lité du pays donateur sous sa contrainte budgétaire et la fonction
de production du bien pouvoir.
La théorie du pouvoir dont nous avons fait une analyse
87U~tique nous a été utile dans la sélection des intrants
dans
sa production. Ainsi, alors que l'aide, A ! la part des importations
j
du pays donateur i dans les exportations totales du pays banéficiaire
j, e , et dans un moindre degré la population n
du pays j permettent
j
j
l'obtention des consentements par
peur de sanctions et calcul
froid d'intérftt, la durée d'une relation particulière existant ou
ayant exiaté entre i et j, X , et le fait que
les deux pays fassent
1
ou non partie de la meme coalition, dum, peuven~ procurer le consen-
tement par intériorisation des v~leurs. Le revenu per capita de j,
Y • procure aussi bien les consentements par peur et calcul froid
j
d'intérêt (car son niveau bas peut impliquer une plus ou moins grande
dépendance de j) et le consentement provoqué (les pays en développe-
ment peuvent se soumettre aux pays riches).
Ces quatre tormes de consentement étant des conditions néces-
saires et suffisantes au pouvoir, nous comprenons alors pourquoi ces
variables sont considérées comme facteur de production du pouvoir.
L'élimination des variables comme l'ampleur des investissements
directs de i dans j, les dépenses militaires, le reVenu et la popula-
tion de i, les SOurces alternatives d'aide au pays j, semble à
priori réprisenter des limites à notre modèle. Mais ces limites sont
.../ ...

191
toutefois faibles dès que, par une analyse plus ou m~ins extensive,
on trouve que leur impact sur le pouvoir est i~f3.irectement pris eD
considération par e
et dum. La ~onction:de IM"t~oir est alors
j
8, Ai el.rt c~WJl x~,.t
D
Les simples manipulations mathématiques inhérentes à notre
problème d'optimisation donnent alors une 'q~ation OÙ 1'aide 4épend
des autres variables explicatives du pouvoir à savoir 1 e , D , dUlll,
j
j
X1 et "3-
" La fonction d'offre d'aide que nous avons estimée, BOUS
sa forme 10garithm'~\\\\Ja;, par- les moindres carrés qrdina11"e~,
prend alors la forme suivante •
log A
=flo ~.q-~
j
ln Yj ~ct{ ln nj + r ln(e +1)+e 1n(X1+1)
j
.
+DuD(ln ~~ + -t
où ~j
1
est un terme aléatoire
de distribution normale avec moyenne nulie et é cart-tne 0:-
L'analyse de ces résultats nous a permis de déga~er les
grandes lignes suivantes de la politique d'aide au développement
de la France et du Royaume-Uni,~
i) les pays bénéficiaires ne font pas en général de distin~~
tion entre les dons et les prAts publics, peut-etre en partie i, ,,';;
cause des conditi~ns peu contrailD&Qtea des pr'ts publics J
ii) les autorités compétent'es françaises accordent beau-
coup d'importance aUX variables économiques (~j et 8 ), politiques
j
(dum) et culturelle (X ) alors que le Royaume-Uni ne retiendrait
1
surtout que la variable culturelle 1
1il) si charité 11 1 a, l'aide publiqu_-au d,velo~~~t
du Royaume-Uni répond beaucoup plus à cet objeqtit (~oeftî9~~~~
de Y1 négatif et celui de nj/.o) que celle de ~a F~ance~ "',
Les résultats du processus d'estimation,économétrique, ~~nt
satisfaisants surtout dans le cas de la France qUOiquè le degré
i
de ~olinéarité élevé entre e , dum et X pris deux à deux dans ,1.
j
j
1
cas du Roy~ume-Uni rende difficile
toute inférence statistique. '
1
•••1•••
1
.,~

li!
192
-
Il faut toutefois préciser qUe la colin6arité entre certaines
variables de notre modèl'e ne devrait pas '8tre la séüie 'source qui
expliquerait la supériorité de la qualit6
des résultats dans le cas
de la France sur celui du R07Ilume-Uni~ En ,effet\\ le nombre élevé
do.. ~~
,
'Ii
sJwr'ttl. bénéfiCiaires de l'aide du second pays suggererait
7
que les responsables politique. de ce pays n'ont pas un objectif
précis dans le domaine du pouvoir comme dans le cas de la France.
Il est possible que le Ro,aume-Un1 pense à assurer sa
présence dans beaucoup de pays ce qui j~stifierait sa politique
-
.
-d'aide, plut8t que de concentrer ses efforts au développement des
pays en développ~ment dans quelques pays du Tiers-Monde comme le
fait la !'rance.
Ainsi, l'importance de la var~ab18 politique renforcée
par celle de la variable culturelle exPliquerait en partie les
relations toujours très proches et "amicales" entr~'" la l'rancé (l'Une
part, et ses anciennes colonies d'autre part.Eli;;:-sèrait aUêsl -,-
certainement à la base de l'appartenance de preëa"é>to~§-;t.~ij':~tJii
, ; .
..... -
en développement à une coalition dominée en général par un seul
pays développé, dans la mesure où les pays du Tiers~ionde craignent
une baisse de l'aide reçue dans le cas d'une plus grande diversifl-
~
.
'
cation ~ leu,rs partenaires et une modification dans la nature
de leur relation(2).
Ce comportement reflète fort probablement une perception-
dilf6rente qu'ont la plupart des pays en développement des motiva-
tions de l'aide selon qu'elle provienne- ou non du pays avec lequ~l
les relations actuelles (passées)sont (ont été) particuliêres. S1
par contre, l'aide reçue quelque soit son origine, est considéré.
comme la valeur d'échange "/ou un facteur de production du pouvoir,
la probabilité d'une discrimination selon le pays donateur en serait
d'autant rédUite.
2) Il faut toutefois noter que l'élargissement des relations
concrétisé par l'accord de Lomé Signé en 1975, entre la CEE et les
pays en développement, laisse présager une plus grande d~fféren­
c1ation dans le nombre de partenaires.
..,1•••

-
193
~(JtlW\\~lk",
A partir de.
l".'
de la fonction d'offre d'aide interna-
tionale nous avons déterminé les élasticités des facteurs de
production du bien pouvoir(3).
Lès contributions des facteurs culturels et politiques sont
remarquables~ Nous avons noté
la présence de rendement décroissant
à i'échelle en ce qui concerne l'aide cOlbe input dans la production
du bien pouvoir.
Nous né pouvons passer sous silence, le fait que plus la
po~tion d'un pays.est élevée plus élevé sera le pouvoir qu'un
pays donateur aura sur lui. Si .nous avons pu trouver dans la possi-
bilité de son organisation de la collectivité et de potentialité
de conflits sociaux des éléments, pour expliquer ce résultat il faut
toutefois noter que)~ cause de la valeur et du signe positif deq(,
élasticité de la population dans la production du pouvoir de i sur j,
le pouvoir de la France sur l'Inde est plus élevé que le pouvoir
que la France a sur le Niger par exemple. Le résultat semble, il
faudrait le reconna!tre, paradoxal. NOUs pensons que l'on'ne pour-
rai+ l'ex~l~q~'T q~nA mentionner la qualité 'des ~o.nnées statistiques
l
.
.
q~. nous avan,:ju~~ohten!r pour nOs estimations économétriques.
:
;
;.
.
En :P1"emier lieu, noue ~vons exclu de notre variable aide,
llaide milita~e qui doit 8tfe'un élément très important dans les
relations de 4omination.
Oette élimination qui est la conaéqueBee
de la non disPonibilité de statistiques'fiables sur le montant
des flux d'aide militaire, a contribué certainement à réduire l'im-
portance du pouvoir que la France ou le Royaume-Uni a sur les pays
avec lesquels ils ont des accords militaires.
En deuxième lieu, nous n'avons pas considéré l'origine
et la culture de formation des agents économiques qui sont aux
postes de commande dans les pays bénéficiaires de l'aide publique
au développem~nt. Il serait logique d'émettre l'hypothèse que les
agents seront beauooü.p plus perméaples aux infiuences de la cultU1"e
du pays de leur formation.
J) Voir relation entre ces élasticités et les{;k (k =0,1, •••5)
à la page
.../...

194
Faute de données nous aVonS pensé saisi~ l'impact de cette
variable par l'intermédiaire de notre variable ~ulturelle ~éfinie
comme étant la durée de toute relation pt"ivilég;é~ a,ant.ex.isté
ou eXistant entre le pays bénéficiaire et le pa1s donateur de l'aide.
Si l'importance de cette variable reste ~ndéniable à la
lumière de nos résultats statistiques, il faut noter que ce facteur
oulturel est statique plut8t que dynamiquet surtout dans le cas ou
la relation a déjà pris fin. En effet pouvons-nous dire que deux
pays C et D, qui ont été colonisés durant le mhe nombre d'années,
offrent au pays colonisateur A le mime degré de pouvoir, certeris
paribus, mame si le pays C continue ~baser la formation de ses
responsables sur des critères déterminés par le pays A, alors que le
pays D pt"ocède à une plus grande diversificAtion?
Certes non. A
l'impact du facteur oulturel que nous avons retenu, il devrait
Itre judicieux d'ajouter un élément tenant oompte du lieu ou culture
de formation des responsables du pays bénéficiaire
surtout si l'on
sait le r81e prépondérant qUe ces derniers jouel1" dans le choi.x des
options de politiques de leur pays.
Le dernier facteur que nous pouvons citer/est la non quali-
fioation du nombre)comme élément pouvant expliquer le signe positif
de
~
Ces remarques font ressortir les faiblesses importantes de
notre modèle et indiquent les voies dans lesquelles des améliorations
pourront être aPPOll'tées.
~~lgré ces lacunes, le modèle peut "toutefois servir de base
à une politique rationnelle de demande d'aide internationale.
En reconnaissant explicitement que la demande d'aide a une
contre-partie, l'offre de pouvoir, les pays en developpement ne
devraient pas procéder à une discrimination notoire entre l'aide des
différe~ts pays donneurs
surtout lorsque ces derniers sont de g~andes
ou moyennes puissances. Les pays du Tiers-Monde pourraient ainsi
procéder à une diversification des sources de l'aide~ inter~tiona~e
....
-.
qu'ils refoivent.
Toutefois, avant de recommander l'ampleur optimale de la
diversification des alliances possibles ~ un pays en développement,
•••1•••

-
195
il serait utile de déterminer llimpact d'une telle politique sur ses
sources éventuelles et le montant total d'aide internationale qu'il rece··
vra. Une importance de notre modèle devient alors évidente. En effet, en
utilisant l'équation (17) pertinente pour savoir à (de) qui accorder. ,
(recevoir) de l'aide, le pays concerné pourrait 8tre en mesure de~avo1r
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Dans l~ deuxième étape, l'équation de la forme réduite ~r!&et- .
trait alors à ses autorités compétentes de déterminer quel montant
dtaide bilatérale le pays considéré recevra de chaque donateur. Il est
toutefois possible que l'utilisation de données de série chrono1ogique
entre chaque pays donateur et le pays pourrait donner des coefficienia
~+us pertinents à cet exercice.
Notre étude ne peut malheureusement pas préciser la qualité
de/~ l'impact du pouvoir que des pays développés retirent de leur rela-
tion d'aide avec les pays en développement.
Ainsi, une extension de l'étude pourrai t se faire par une analysl'
de l'utilisation que le pays donateur de llaid8 fait du pouvoir qu'il
obtient en échange.
-Le pays bénéfiCiaire reconnaissant explicitement la non gratuité
de l'aide et l'impact du pouvoir qu'il offre, pourra déterminer le coGt
dtop~rtunité de l'as&istance étrangère et par conséquent, une utilisa-
tion plus rationnelle et efficaoe de~ ressources étrangères ainsi obte-
.
.
nues.du moins si les autorités de ces pays ont à coeur le bien 8tre de
leur collectivité.

-
196
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IF) !hl nt fi: l( E Jr

A.
Dérivation des élasticités des diffél:'ents facteu:r's de production
du bien pouvoir
Par transformatiom..; ma-thématique::;" nous avions les
f: gali tés
~mivantes:
B
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y
0
1 - Y
"
"
r
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=
(4)
2
1 - Y
1:\\3 =
,
,
(Y.
/3
-
(5)
(6)
4
...
1 - y
,
6 équations à 8 inconnues (k, w, ~, r,
â,
~,
n
e
"l'
La déterrnind.tion des valeurs individuelles de k
et ;
n'étant pas pri-
mordiale pour l'analyse, nous aurons alors 7 inconnues, la première étant
En posant Y = r
notre système devient déterminé:
"
(3)
= }
=-y-
=i'
13 2
l
- Y
\\
l
=)
l
- -y= 1+ t!2
(3) ='10
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8 5
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A
B.
Dérivation de la matri C~ des ;liJri.anco; cov3d an'.:es de la
fOl'lllA
structurelle
:,oient:
il
est la matri~e de~ va~i~nces covariances ~cs r. (i - 0,1, ... ,5)
l
!)J
celle de M vecteur' des coefr ici er:t:; de Id fOê'Ti1e structl.ll'e :_le
-~ (y, q"
Cl.' 0. ) A, l:(O)
D
si J est le Jacobien de la t'ra:;s format ion d.es
3: eê'l r1.
·J.lors l'estimdte 1Jl'. a::;ympt(,~tique de tp est
1;'- J' A l;
(J.)
J'è1PPOF[
31X
i3
(1)
Go} dbf~'pger} A. S. ,
New Y(JY'k, .L96q·.

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