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L YON
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DOC'fOaA'f DB IIliJ C~LB
CBSAR
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MORAUX
DU
CBSABISMS
PAR
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Directlcua cID 'havaJll.
Il.
1l1Clbel.
JtülB4UD
PnefUS8UD'
T11lulil:ir..
Un1Yena~t;i Lyolll
II
UDiYer~~é Lyon
II
Juin
19'13

1
l N. T R 0 DUC T. 1 0 N
Si le césarisme est un: fait ancien, lI.s. terme est moderne.
Il y a là un.e anitinomie ph.ilo~ogique et historique. que Les tra-
vaUlX' de Mommsenl,
Lily Ro:ss Liz T.aylor, Carcopino- et de M.
Rambaud ont relevée sal1a pour autant la résoudre entièremen.t.
Dans sa démarche néanmoïn1So, l'8:Ké'gèse moderne a pu poser
prénl:1.sses et pr'e:LégOJmènes à toute réflexion. futtJre' sur La phi-
,
losophie du césarisme er.. "~us facilitant par la m~me occasion

l-Es fOI\\,lu.lat.ion dt interro.gatians préciaes avec les meill.eur13s
chances: de leur trauve-r des réponses définitives. La- difficu1-té
à définir' le césarisme tient essentiellement au fait ql.le l'ac-
.tiorii de CGsar, dialectique dans son empirisme m~me, é.tait trop.
'.
:
'aÎJ;)(:'prisas avec l ' éNènement immédiat pour se soucier de rltfé-
.
. ' .
rent.J:8 à des principes théOriques préaoJ..ablemen,t él.aborés;
ce
q,ui, s'il avait é'té 1'Gslise, nous. permettrait peut-~tre aujour-
III 'hui d'aborder .nos .recherches, avec enl main, des mat.ériaux. de
. premier choix-. La nécessité de définir, a posteris.ri, am. termes
de philosophie politique moderl1es l'action de César a- conduit
les: h.istor.iens~ à achopper su':!: de nombreuses difficul.tés 1 le
régime cé'sal'ienl é'tait.-il Uln, principat '1
Une monarchie? Une
dY'archie ? Et; CIlaielles sont les mo.tivat.io.na d'ordre moraL et
poli.tiql:JB qta'i sou9-~endeFlt 1.' idéalo gie césarienne ? QUe vaut,
d'après lB c;ésa-rismB, la notion, de personne humaine et quelle
est la place assignée à l'individu dans L'o'rdre social et pali-
tique? En définitive qu'es,t-ee qua le césarisme?
ApparemlTJ.ont,la meilleure v:Jie à suiUZ'e pour décolUvrir les
fondemen,ta politiques et m.,raU:K du. cé'sarisme serait d'lHudier
l'idéblogi.e du principet· d'Auguste, dal'ls La- mesure où ce.J.JJi-
ci, depuis l'Ant:iquité', est considéré: comme l'hoé'ritiar spiriuJ;e!
de César J opinion à laqlJella se. rallie d'ailleurs Ca-rcopin(lJl qu.i-
écrit 1 nc 'es,t la pensée de- César qui rev.1..t, pru'demmenit e&te»mpéil,
dans l'adaptation. d'Au.gusta••• Cé'sar a c:réli Las éléments féConds
de est "Empire" auquel'- les ai1ci-ens doiwmt plu.sieuiES &ièclas de
pa!-x biQ/:1lfaisan.te et dont l.e 9ClJWVenli.r, en. bien comma an. ma:l.,
pà&8 depuis lors, sur le dest.in. deshommas".(1)
(1) Carcopil!T()) 1 C;é8a~ P .U". F., Se édition, p. 566-67.

2
Una foi.$ connus les fol'lldemenlts au pouWllir a\\lJlgUJSitl~ïernl, par
l!J'"e démarche déductive, il sera'it alCJ1rs facile de dégageJr les
pI1incipes sur lesquels repcœse le pouvoir césarisl1l.
Or, à 'If rega-rder de: plus près, cette mé3thods s'avère in-
slU'frisante parce que. d
histo,riqu:eme.n.t, i~- est é':tabli que le
fUs adoptif de Clisar, le jeunl Octave, garçollli timide et moins
.intellige.nt: qU'e son père, a hérité: d'ulill pouvoiIr et~uc;tur.é, aux
pril'liCipe:9 déJà bienl défind,..s, i l faut mal gré totrt sa rendre à,
] .. '~ence q\\ll'e le premier.- emperBUi'r romain, Au,guste, a- marqué
de son, emprein,te ce pouvoir., et qu'il l'a, pan conséquence,

dilué à l'u!sur-e•
,
Ce fait a pot1lssé certain,s savant&,. comme E d. Meyer à cotm-
clure q.u:e ce n'e.st point CéSar, ma-ÎLS plu,U~,t sorn rival. Pmmpé's,
qu'Au'gu.ste a· conUnu:é, (1) parce q,ue celui-ci partageait ses
pouvoirs avec le Sénat comme Pompée. l'avait fait avanlt lui.
Qu,'est-ce qui. caractéIi'ise do.nc le c::ésaldame ? On peut dé-
fin..ir ce sy'stè:me a- c:ontrario, en disant q/.J.' i l n,' est pas sYlOOIl1I'1me
(1)
C'est l'essent..ial da La thàse qu,'a scw:tenulB Ed. Meyer dans
Caesers Monarchie llJli1d des Prin zip a t
des p ornp e lU~8. 5 tuttga1:'t-
a,BrUn.
Mœmmsen dan:s SOJlIIl Hls:toJire Rom.aine avai-t nettement mis .n lu-
mière la "dyarclildl.e" du: ~'agime augu'stAel1l, c'est-à-dire 1.e
partage aga! dm pouvoir e.ntre Au.guste et le Sénat, contrastant
avec ].a mOflla1rohl!.e dérnCJ>cIrB'tique st anltisénatll1Jt!.a:he de Cé'ssr.
or" fa~t ramarqu'er E.ed. 1'1eyer, P har'Ba~ symboLisait le eon,fl.1t
entre deux a.Y5litÈlmes polit~\\Jes 1 P omp ée ét.a.it l ' incarnat.1an
éU; princilp.s de: CicéJ:on:, "I.e premiar sur la l!..ste des Séna-
teurs". a-lal!s' que César représantai-t la dictature BaII1lS par-
tage dUI pouvoi:r avac Le Sâna-t..
T.ou't h.ierm considéré;, à cet égard, AugUlste sembLe pl.ut:&t
avo·ir suivi. la- poli.tiq,ue .i.n.aw:gu·r~e par PompéS et dont le
th,éo 1r'icier:l était e k érolll.

de "ldYarchd:..a" répwbli.Qaïi.mIB (1), ni. de plfÏiJlcipat (2), nd.. m&ts de
mcmaIfchi.e déillocratil.que (3).
La Cêsarisme app.ar.a1t p.llllt:t8t comme une cL'éaticl'l: autonome et
alSf!/I1lami.q,lllle, né'e avec César J c'est lJi/T1le i.déa:log.ie polLti.qUJie dont le
d~veloppemal'T:t et l'épaf."lou,issemen,t sont liés à la personne mame de
César.
En dép.il.t de 1.' abon.dance et de· la Eichesse des é~tu:des SUlr
CésaF
allcu'ne, à. notre connai.ssarTce, nia- tll'a.itâ cet aspect spé-
J
ciriqcrB de. l-a pol.itiqlJ'e. du di.ctatau:~ ;
auc~U'n:e n,la CIHlIlSacr-a une
anaLyse iMltr.iwrllsàque et exclus.iva au cés.arisme en, tallit q~:e do:ctri.ne
polit.:lqp'e. Cette lacune est une ales raisons qu:.i motivarmt notre
reœf1.eD:c.he. L'analyse des apprcrches successi.ves d'e la oot.ion nous
p-ermettr~ pelU!t-~tre de la mi.oox cerner.
(1) De tOtlte mani.ère, hi.stor.t.q,ueme.n:t, cet:!te hypo·thèse Bst à écar.-
ter pCWIr lfl.& raisons évoquées c.i-dessus.
(2) LL Y a abus de mo,t lorsqu'on affirme q.ue le Pri.ncipat d'Auguste
tue SQJl71! olri.gil1e de "celui" de César. Car en fai.t le ré:g.iune
cêsari.en est, ëans son essence même, d.ifférenrt dlil principat,
bi.ern: q.u"eff'ecti.vement le régi.me augustéen soit un héri.tage ac-
qu'is de César. C'est d' ai~l.au.rs La conclusion à laquelle se
rall..i.ent tous les exégètes•
• C1ifx: P. Gr:enla-de. Essai sur les o~i9ines du Pri.n:ci.,Eat IllTivasti!.wre
et ranouval1.emen.1~ des pOl:J,voirs imp.Brisux. Paris" Ed. Bel'ccard 1961
Ji. Béral11ger. Pour ul1e définl.iti.on du Pri.ncipat daMls Aulu-Gel1.e.
Re,vUie des [tu'des latines, ~. XXI-XXU, 1943,-1944, P. 144-154·..
P.
Grenade. Remarq\\J;as sur la thl!oFi-e cicéronienne dite du Prin-
cipat. Mélange d'ArchooilO'gi..e et d'H.i.sto.ire l-IV, 1940, p. 32-63
J. Hall.egoliJaTc 'ho
lL9cab. latin...
p-. 346-361.
(31) C' est pourtan:~ la- tfl;È!:se 8dmÏi.se par tollt.S, da Mommsarrli à Carcapi.ooJ.
En fa:1i:t 10,rsqUJ'on chercha une défin.i~i.on trè.s préc.ise du c:ésa-
r:i.sme, on: s' ap 13rçoit que ses p ll'incip as snF1lt ca qu'il Y a de pluie
é:lc:,i-gné: des i.dé"es monarchiques. la monarchie est La négatÏlofITI
m~e dm: cé'sarisme. C'est ce que nous nou's proooson.s d'a démœn-
trer. Nous rej,oi.gnons ai.nsi. la thèse da Adcott., en essayant da
la dépasser:
("He was killed because of whiat he was, no·t
bec81iJ'se of what he m1.ght boa :
i~. fu:~ assass.iné en r:a.il.sofl de ca
qU"ll. êt.a.i~ Gt non plJJur ce qu'il pou.vaLt ~tll'an) ~rr1c. Hils.t. IX p,.724
Seloir.1' lu'i.,. César- n'aspu·a-ï..t point à la lrOy 81UIté.
(/

I::. - DIVERSES
APPROCHES
DU.
CESARiSME
1. -
Ch ez. 1.e 9 AIllcisn:a
1
Nous t~o-uvQJna bien le· nom verbal.
K q, ~~ 'r pl urlt/ chez las
/
Anci.en.s, Dion Cassius, 1 'historien, e;t Marc-Aurèl.!.e, l.'omperaur
philosapha.

Chez Dion Casaiu.s, la mo:t est utilisa à propQlJs, de l ' az=ro;gamce,
das exactions s.t de;s abus da Vesp8sislit. Alo'z=s qwe las h:abita1':1lts

d'Al.exaflldrie, aprè·s son; entréa dans 1 eu.r vil1.e, SI attendaielfllt à.
s.a voir traitaI' d:e façon exceptionnelle pour avair é'té l.es pre-
miars à le proclamer IillT\\peraur, Vespasien, au contraire, n:om
seu1!a.men:t les accafu;la-- d'impats nouveaw'x, mais encore remit en
h:onneu~' d'alfllcisnnes taxas, bafou:arrllt ainsi 1..0s' droits humailfllS et
sacrés.
Titus, é:tant intervenu pour' q;ue les habit.ants d'AlexarJI-
IIhj'iie soiLen.t mieux trai.tés, ceux-ci, de clépit., lU'i répondi:t'ent :
t~ u 1YI V1A56/;P;#/t/ t?( J ['fi' {){~I l''ft 0 ~r;
1< ~ 1 6~ prur '1/
(1)
Chez. ~larc-Au'rèl.e le ter:me prend' un sens tout a~pos;~. Nouig
I11ls saisissons sa vEaie valeur
serrraJlJt!qtlel -qt.te lPar IIntiph-l'tVJe .- S8
traça:l11lt tHlie ligne de conduite.. p al' un de: C,as ap-hcrrismes mo:roox
dans lesquals. li. ext:elLai.t, l'empereur ph;ilosoph,e s.e; clonrlS ce
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Ci ,.,.,.
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c·on:se:il :
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~'~f1S
(z)
;::;1) D- Ky. J671 p.~jt,;il, c' eat se changeu en. CésaIr. c'est
,1
,
sombrer d'an.s la méchsJ:lce.ts et l'8Jrbii.traire.
(1)
Diol1 Cass.ius,
66, 8, 6. Nous> accordons volor:rtien'S à VesPasien
l.e ~a..rdc:nj ; car i l ne sait pas se comporter en. César'.
(2)
rlJar-c-Autrèla
6, 30,. 1. Premds garde de te césariser à fi'ocnd,
da sombrer d'ans cet espr:i.t-là.

5
2. -
Concep U.Of:ll liToapoléoni.e:nne (1)
Le terme: "cé'sari.s:me" est un néo;Logi.sme de: la fillll du XIXe
siècle,. employé pOU'Ii: la prli~mière fois par' Rmmiau (2) ;
adoptê
au·ss:i.t8Jt par l.8S BOJfllap arta3 pOUl" ju.stifier Laur poli ti.que, le
mot fit rapidemel'1lt
fortUrrliB.
[n, se récl.amar.rt du césarisme,
• .
J.:.1idéolo,gi.a impériale entenldait par le terme la démGrCratie .di.-
l"acta dia; sou.vorain doté das plei.na: pouvoiJrs.
3.
-
Concee.ti.on de P E'oudhon (3)
Proudhon· fut le seul qui eC·t l'.idés: da consacraI!' uns étude
ay'stéinati.qIJ!B aU' césarisme ;
ses r8cherchiSS restÈlrel7lt malhew'Ireu-

eemel1l.t. .Ïi..nachllla!vé'ee et se; présentent soUs for.me d'la! documer1,ts; et
d'épreuves. Mais la dé'finition qu'il donna: déjà du cé'sar.i.sme
(tfans ses. brow:illons est .iIï1:sUifffieante st s.uspecte,
dans la me-
sure cm, partant d'u:n point de VUe résolument cri t.i.q1-!lJ8 gt sys-
témat.:il.q,us, par r:éfé'rence au do:gmatisme des Napo~laon:s (4),. il.
n:'a e;ntrevu dans le césal"i.sma q~El le côté l"épr-Bssif, et fu's-
tig~, par c:onséque.n~, ce q;u 'il appelle "la;- monstrucr,s:.t.t~" d'un
Napo.ù.Léon 11 1.
HistoiI:'e de Jules César.
Napol-loio:1T1i 18,1' et
l\\J.apaJ1.éa'fl: HL vCIUaient un cwlte paI'ti.culi.elr' à César.
c1i'.
u..±.ttr~,. Et.l;ldes sur los barbalfes et le IVJoyeFl ~fLe. "De n~tre
temps, éClr'it-il, on, a craé la mOlt césar'i8me pour fÔ.és:i.gneJ:'
par là Ul!1ie domi.nation qui., compI!'imarrlit la liberté,
donne paIr
comper.l,sation une cart.ai..J;'):e sat.isfactian aUlX .inté·r·~ts de la
démoclr'at.i.e.
Ac:ceptons ce: rapprocheme.nt dw césar1.sme an:c.i:an
et du césar.isme mo'deL'ne, et suivons les deux t.e:Itmes quli].
rel7l.fe.Eme : p~èbe et LibeF'té. La pIètre romnwo aëfr!'evB €le
péI!'ir sous; 10< césari.sme anciSlnl ;
la p~è.be
françai.se n,len
a-. pas moin9 gE'ana1.i, soc.:Ïl.alement. at politi.quemant, sous le
césari.smg mcrde.rl7le, c.omme. aup aravant. Quand Nap~' 1 el',
r1OlJ1veau César, mais ch.é~t.i.f César, s'ampana d·a la dictatul!e,
I I lu'.L. ~all.ut :iLr.lscri.r.B dans ses constitutions, ,res pJri.JrTci-
pas et des LtbertBa dont., san.s doute, i l ffi.t une lettre
mO·I:'te•••
cf\\'.
Carcopi.no'. C.és~, 513 édi.:tion, p. 566. l "César ne fu:t,
po i.n:it. l ' 1.n,v en t eU r
du 1'1 ap 0 léan i.sm B .Lm agi.rrll& parles flm,n:ap a J::·tes
(N8floléon. LII, Histoi,]:'Gl; de Jules· César '_, V).
Ram.t.eu', 1851, cf.. Dauz.p.~< .~p.cti.onna~e étymolo'gtQ.\\i.Ils, aIrti.cle
c:é aaniis..rn Go
P ro-u:c1hor.Ji
CP i,erra Joseph) lla;arisrne_Dt Chn.istianisme, p aIrii.s
Marpcrn Slt F13mma~~n,
1883.
(4') rvf. Proudha.r.l (P.J.) .f'Jap~CJ.!.~on ~liI; manusc:.i.!s ilnédi.ts p~
i
bJ..i.Éis par Clén:9n.t Rachel, PaI'~s. Soc. d'e'd:ll.t. 1900.

6
tel:- sys.œme.
]'l- conclut sa.$> an,alys~par une définit.i.a:n: towte pa~­
sonlT11e:lle : "Le césarisme fut. er.imi.nel, i l si.~ifii..e daspa:tisme"
di.rect.io,n arbitrai.re,
violente, ccrrruptible (j'run :in.dividu! subs-
titué, à la directdofil. da La société' el1.a-m&1e. Un seull t.1omme pa:U1r
ari.stocra-tie ayant l-a paupl~ pOUl" clientèla et l-e monde pour
esc1.ave. Da là so n caractè·r'i3i étral!liga: et monstrueux••• "
(1).
Le c:és:arisme, préci.s.e:-t-ll, commanc:e i.mmédiatemem:t après
Pharaal.e parce que c'est à l'is.SUiB de cette bataille q.ue C.ésa't'
obtirlt la- di.ctature pour un an. le consula-t pour cinq ans et an:-
fin la- pufssM1.cB tribun.iti.enne. Quam.t aux réTormes dé'mocrati.ques.
COf.lit.i.ooe-t-i.l, elles furent imJtlles, paree qw:e c'est en appa-
F.erlee seulement q.Uia César sou'tenait le: dro'i.t i-rré:fra-gable du
p.wple à la liba,rté pol.i.tique:, à. l'égalité: des préro·ga-ti.vBs et
à la jouissance d'a la· propriétéJ.
En con.séquence "la démocratie about:it par le suffrage un±.-
vlilJrge.l ao césarisme; le: césarisme é,tant la démocrat.i.e sanls la
liberté". (1)
Le. dogmatisme de l'auteur de c;etta analyse. lui interdi.t
d'Iavoir une vue objectiLve sur le sujet.
Il n'est donc pas besoin
[if' insiste:r surl~'ffi.sanc:e de ses conclusions.
4. -
:n.ntarpré"tat.ian de u.éoJn< HOmo
Léoo Homo,
dan.s son étuoie sur les i.nstitutions politi.qtJ:es
ramaimles (2), ÏU1siste. lui., sur le caractère mil.i.tariste du césa-
r:il.9me: il. éCEit notamment. : "Comme aw·t.rafois Sulla- s'empara du
poU'vo.ir par la- fo'rce,
qu'il.- le vouille GU non, César fClnde un,
l'é:gime mll.i.ta-i.re ;
d lo:Ù le caractère militaiœ'e du pouvoi.r césa-
rien. La comlsti.tutï.Dn républicai.ne est mOJrte et la- monarchi.e
militaire devenue une nécessi.té" (3).
On a1'écou'vre a-i.sémen,t l'insu·ff:is·anll::e de cette i.nterprétatiallli ;.
l-e: cés:ar:isme: n'est pas le mi.litarisme :
ce n'est là qU'une des
composantes' du sy stème.
(1 )
Praudhicr,n.
C.ésarisme
p.
42.
(2)
IJ.-éof.1i Homo.
Les lnsti.tutions poli_tigpes romain.es de La Ci.té à.
l-'E.trl.
Paris, Renai.ssance du Li.vre, 1927.

1
5. -
Da Lily RosSi Liz. T.?Ylo:r.
A la fin de: Sain ouvrage les: P arti:..s pol.itiÇUJ!es au temp s de
c.:ésaIr (1), cette éIroIILi•.t:a consacre Ullli dernÎi.er c:h.apit-re à UlIls
é'tude mono graphique. synoptique, à la manière sallustéenne, sur Le
e:atonisme et le césarisme. ilais pour elle, l'essentiel. du céaa-
riLsma se résot!)l; en une d'ialectique du pouvo·ir, a:: , est-à...d.i:te en
la' misa en marcha d'un ensemb1.e de mec.aniismas permettant l'ac-
cession à la- magüJt:tature suprême. En face de Caton, le derniau
républicain pur et dur, César est présenté: comme un pol.itiJ..cian
tJi:ès peu émbarrassB d'B scrw:p,uLes et qui l'li' ava1.t d'autr'e amb1.t.ian qua
ch' '84:- substituer à l 'E tat.
6. - De Carcopino).
Quant à Carcopino,
autant qu'il le peut, i l é'vite le terme;
et. q!.J'and i l l'emploie (2") c'est en l'entourant de mill.e précautior.liS,
en ra'ÎSGIIT. sa1IllS doute da sa nou:veaut6: et de l.a difficul,té qlJ 'il. Y ~
à Le définir a-vec exa-ctitude. 11. met, lui, plu·tet 1 '~~cen:t sur
l'un. des prin,cipes fondamentaux du système
celui paT leq\\.!e~ I.e
peupl~ renonce, par pl.êibÏî.sc.its, à ses droits et t"emet la total.ité;
de ses pouvoirs aux mains du sau'l sou'verail!1i. Carcopino elfll ctr:ri-va
à caractériser ainsi le césaTisrne : "c.:'est un tn-ait du "c'ésa-r.isma".
que d'extraire des plébisc.ite:s au nom du peuple qui est cen.sé l-ea
Jmndre:, les décisions q~1. doivent politiquement l'ann.liloi.l..er". 2)
7. - De Cl.aude N.icolet.
Dans son étude c:onsacré aux idéEts politiques sous la Répu-
bliq,ue, Claoda Nic:olet,
développar.lt cm c:hapitre 1.ntitulœ Le
Il Jus aegulUl'l":
de la- loi agraire au c:ésarisme..l.
9 ' inté'resse
essen-
t.iellament a-wx cOlJrarmts principaux quiL ont nourri l.~ pen.sês
"populai.r:e"
depu.i.s les Gracques. 0 n s' a-ttendait à une dé:fi'i-
ni.t.ion du césarisme, ou: de moins,
au déinonta-ga du mécani.srna qu.iL a
(1) Lily Rass Taylor.
Party Politics in th'8 Ag,e ur. Caasar
Un.iv8E'sity of c.:alifMl'n.ia-.
(2) J.
Carc·opino.
César,
5e éd.
p.
481.

8
donrnitf pulsion: au système. f~alheureusemen,t l 'l!ituda s' a'fa-rde sur
l'effort des poeulares
potjr
l'in:s;tauli'atian, du lus aequ:um,
c'ast-à-dire la ju stica économiqlJ9, social.a at civil.a;.~. l ' avè-
nemen,t du l!Js libertatis aeg,.uandae. c'est-à-dire la liberté: et
l.'é'galité c,ivil.e:s. Le d~veloppement C10nclut rapidement sur l'ilnié-
J.>uctabilité d'lJ.n régime militaire (1).
8. - De M.
Rambaud
Cette interprétation qui insiste sur le caractère démocratiq.ue ou
plutOt démago'giq/-le du césarisme est celle adoptée par M.
Rambau.d qui
fait une remalrqug similaire à celle de Carcopino à propos du pouvoit"
césar.ien••
tlll est tJrès remarquable, écrit-il, q!Je César ne para1t pas appuyer
tiOn
pouvoir sur l·aUc.toFi~ qui sortait du droit augural lié à l.!.!!!l-
perium miL sur des prétentions religieus.es plus vastes q\\.li ferai.en~
de sa parsonne l'emanation de la divinité~ S'il fallait authentifier
sas pouvoili'g pali" une vox dei, c'est dans la vox populi q.u'il l ' a cheli'-
ch.és fon.dant son pouvoir sur l ' app rob ation des masses militaires et
popula'.irss qui l'en,towraient" (2).
1

tiatto d6.fin:iÜ.cins.embl.e pl.us juste parce qu'elle tient compte de deux
éléments fondamentaux du c~sarisme : la puis'sance populaire al~i.~p.
at! pouvoir militaire; la pouvoir civil et militaili's trouvant 1.euS"
Justification et l.eur affermissement dan.s l'usage abus..ifi' du; suffrage
univarscl._f·1ais l'explication qui prend en cons.Ïl.dératil'Jn toutes les
d'om.nées en. las an.alysant est celle proposée par les réviseurs de
l'Encyclopédie au X!Xe siècle.
9. - Défin.ition des RéviseuIrs de l'Enqclo.E,.é:die au XIXe si.ècl_B
AU! XIXa si..ècl.e, les savan.ts en mettant à JOUIr l'Enc.yc.lopéd.ie,
com.sacrèrent un long article au césarisme. La définiti.on q,u fiLs en
donnent a l'avantage: d"accoxrder une égale valeuI" à chacune das trois
c:ompa&antas du système;
an effet dans l'id'éologi.a césarienne, le
pouvoir temporel, la pouvoir spirituel et I.e pouvoir milita.ire se
complètent. Historiquement le césarisme "est la domination du sou-
verain porté au pouvoir par la démocratie, mais rovêtu d'un pouvoir
(1)
Claudia- Nicolet. Les 1 dée~-2.0liti9..l.!es à Rome sou s la Répu,bliglJ O
p.
51 -
60.
(2)
r~. Rambaud.
Déformat.ion.
p.
273 -
4.
0
0
0 ' 0
• •

9
absol-u;
politiquement 9 c'es,t la despotisme purr, à la fois militaire,
c.ivil,
judiciaixB et religieux"
(1).
Le césarisme implique dor'lc né-
cess,airemen,t l'idée d'un gouvernement bon ou mau'vais,
selon la peL'-
sonna q.ui l'e.xercB'9
toujours censé:e agir providentiellement dans
l'intéI'-ê·t de tous et par la volonté, de tous.
II. -
ESSAl
DE
DEFINITIDN
DU
CESARISME.
Le césarisme est le déploiement natural de la volonté de pui.s-
sance du domina-teuI'- s' exp Irimant
p-àt>
deux attitudes fonl1fament:ales et
c:omplémentaiIrles ;
l'héro1-sme et l ' a:n<istocratisme.
L 'héro:i:.sme est une ascès.e,
c'es.t la tension perpétuelLe au phy-
sique et au moral devenue une pratique qlJotidienne.
C lest la do'ni
et la mépris dG' soi devant l'effort, la s-owf'fr:-ance ou la moIrt POUli'
la réalisation d'fun ida:al. SUI' ce plan les ...;ommentaJ.-I'-BS n'ont pas
d'autIi."e but que de grandir la personne héIi.'oi.-q,ue de Césan. 1\\1algli'~
les dangers et Les revers,
il est toujours mattre des évène.mem,ts,
ldom.ine l'irn.stant immédiat en même temps qu'il prévoit l'avenir et
pro gr amm.e l ' actiolnl fu tUI' o.
"So'n: oeuvre y paratt dans chaq~e victoiI'-e,
é-crit M.
'Rambaud, et
chaq\\J:e épisode exa-lte son personnage.
lIous les procédés l.ittéra.ires
q.ue César a- utilisŒs dans ses ,Çommenta.ire:s voilel"Tlt ses fautes et
d'ans les situations· favoI'-ables,
mett·OJnt en lumière sa persomnaL-:.J.
Potrr démontrer cette évidencB9 il faudraiit citaI' tous les Commentairet;r' (2)
L 'hé:ro1-sms es,t une éthiq.ue q.ui txouve son champ d'applicati.on
dans le domaine: politique: le héros est nécessairement le chef d'Url!
groupe, Ci 8St le conducteur de peuples, le fondateur de cité's.
L 'hérO'i.sme est finalement une .idéologie qui pose c;omme principe qua
saul l'indivi-ldLJ hors dl! commun~ 1 'homme sup €'rieur,
es·t la moteur de
l'Histoi.rB ;
cette idéologie est donc soumise à une dialectique que
d€finit
ainsi Max Scheller 9 parlant du chef en général, et Ille CêsaIr
Q:n particulier :
"Il faut au chsf 1-8 gravité morale dans la vouloir, mai-s l~ souplesse
et l'habileté' dans la tochnique. La souplesse est une qual~té de
(1) Piierre Larousse. Dictionnaire .•univeI'sel du XIXe sif'cle.
Article
:
Césarisme.
oé f 0 rm a tio n
p.
245.

10
tYPB héro!-qlJo en génén.a-l ..
Dans lB doma.ine spirituel cette qualité
prend le nom--{je d.ialecti.que,
don de la répartie,
sens de l'adap-
,
0
ta t.io;J:l. Il
( 1 )
IL. s'ansu,itc.qUD bhéro9 étant, sort.i de la masse et se pro'san,t
en modÈle à la masse, des rapports pr.ivilé,giés s'établ.issen,t néCas:-
s~ii.I"ement entre eux. L'omniprésence du héros est tell.e que s ' l l est
natu'rli:11 qu'.il soLt le sujet des verbes à valeu:r j l;Jss.ive comme impsJZare
iubere ou instituera,
et des verbes dl acti.on comme ctemonstralrs,. faeere
oU a-djuvare, i l est significat.if que les ac.ti.ons des soldats soi.en:t
également à plusieurs repri.ses d.irectement imputées à Ces,aIr lui.-m~m8.
C'est ains.i que p arfo,is i l est également. su jet- des verbes à va-leur
pLH.ement techni.que comme fossam obducere, c,ast:ella const.ituere,
ou
tormenta eonJ.ocaJZe. (2)
Mai.s, si l'héro~sme est un caractère spéCi.fique du césal'~e,
'ari:.stocratism~ n'Iain est pas mo.ins un élément eonsti.tu,t.if. Or l'ar'is-
toc:I!'ate,
au eontI:ai.ra du héros,
est un soli,ta·
\\fAb"t~~elu.i quf cret
OU'
se c:roi t le meilleur de tous.
Celte
~.:~
SUPér.. <..~.~.t6
9Uff ....
..;. JUS.ti.f.ieF
à sas yew:x ses pl'é·tent.ions au pouvoi.r.
Il Y ,é ~~~~~',1.i
fonda-
ment.al.e dans le caractère de cet homme qui., \\~":;,ia=:z'

ace de . .;,
Q;
ti.n:s dB
Plai.sance, dévoile ses eoncepti.olllis sur La né'c; ~9~,l,: . ,
~"':~.iéra-rchlie
entES les hommss,
f: J6fl TE V~f ~ vcXy~f~I/O( /i~)
64.-.> ! If! /iX 1
T 6 ;Llr;: /; ~Y(Il/ li t/ T DIS ex Il [Jp~ 1)0/$1
T-o u{
~ ?Xz{ [;;;XI
Ti'/dl< i,~1
/
(3), qui.-
dem811;de qu'on le prenne pour La loi:. i.ncarnée,
se substituan,t pour'
ai.ns i. d.irB à l'E ta t
:
uN:ihiJ.
esse: Ji'Oll1
pUbl.ic.a-rltapr.~ll.at,ion~"
modo sue corpore ae
specl..e..
Sullam nescisse lL~ feras, qu:i di.ctaWl'am deponeri.t. Deber8
h,omi..nes c.on,sii..d'erantius jam loquil.. secum ae pro lagi.bu9 habeL"'8 qu,ae
nUea tu (4) •
~l. Scheller.
..l:.!! .S.ai.nt, la Gén.ie, le Héro's
p.
120.
M.
Rambau:ld' • Déformatinn
p.
248.
Cass Oiofll.
XLI, 33 -
35 IILa- nature a nécessai.rement pour son
salut dispoJsé les hommes en, deux groupes :
les an.s sont fa.its
WQur commander, le& au tres pour ob é.ir. lI
,
"
1--1 ·,Y ,
( 4') SU'étane
LXXVI l
ilLe: RépubliqUB n'est plus ri.an qu'un vai.-o mCJ;ll'·t
sans corps ni. cons.istanca.I .. Su:lla i.gnore tout de la politique,
P our avo.ill'.' renon.cé à la di.ctature.
On devr.a désorma.is me parler
d
l '
Il
aVeC plus de déférenc.e et prendre mes propos pour
es
OLS.

I l
AIO'I'Si qw'll s'est toujou.rs présenté comme le champion de la liLberté"?,
puisqu:e selon sa propagande, lui, le v.ir.1ldex libertatis, rli'a· pIi'.is les
anmes qua pour déil.ivI'er Rome de la fac·ti-cm des tyrans:
"P opulum Romanum f ac tio ne oppressum .in libertatem v:ir:Tidic?av.it" (1 )...
alm:rs; qu
' enf.in lUi-même,
duran.t la conquête de la Gaule, a souvent
o;rd'onné' d'e véIl'itable9 génoci.des,
des massacres et des déportation.s.
de peuple.s entiers~ tout en accréditant le myth.e da sa cli1mencB
naturelle. (2)
C "est qu.e le césari.sme est. une man.ière
de coneevoi.r 1-89 rapports
entre gou vernant. et administrés ;
c' es t l t exal tati.on frénétiqIJe de
l.a pe.rsonne de César qui le pousse à s'imposer à tous, d'ans tous les
domaine9 et. par tous les moyens.
Toutes les autres con:sidérat.i.ons,
mO'I'ales oU pol.itiques, obéissent à ce postulat.
CésaJr,
dit de lui
Di.on Cass.ius, n'avait qu'une seule ambition :
âtr-e 2J-dassus de tout.
1~~/Î>o(r e52' )/y) /JPt:)/tJc; /7tXII';W/I LII/dl (3).
~II/ /)u;U t 1
Cala: i.mplique, sur le plan, polit.iqpe, une recherche perm81'1lent.e
de la 9upI'Bmatie dans toutes' les fonctions 9upér.ieures de l ' E t a t :
l'act.ivi.té civi~e, mi~.itaire st religieuse. Cette tripartition des
fonctions supérieures,
es;t. une; viei~le slUrvivance de la mentali.té
i.r.ldo-européenne,. ainsi. que ra démontré G. Dumézil dan,s unJe série
d'ou'vragas; (4).
Or César a exercé, la dictature en appLiquant ces
règles jusqUG dansJ.-1lU1ti ult.imes c.onséquenc8s :
Sl>lll"
le pLan milidr.ai.r-B,
.il fUteen·s égal., ayant détral'1~ "l.B plus grand" des Romai.ns d'e son
temps,
G.
Pompeius r~agnus; i l a rechell"ché: et obtenu las sacerdooes
Ilie pratrise,
se fai.san,t .instituer Pont.ifex Magnus.
L-e message du césar.isme c'est que le meilLeur. d'oit prendr'e sas
l'gsponsabi~itéls envers soi-même et l'Et.at en: cccupan:t la rang le
plus glevé de la h,iéirarchie.
Ch aque .indivic:lu doit. sa ma.int.en.ir à la
place qui. lui rev.ient;
ainsi pourrait être sauvegarldé l'ordre :in-
Cés.
g .
I, 22 J Ia:-i ramené à la liberté: le peupLe Romai.n
opprimé par une factioln
tyranniq~J'e.
e.é's.
B.e.
II.- 14, 6. Ut
sua ~ement.ia ae mansuetud'in:e in aO!9
u,tatur.
c.ass. Dion.
XLI, 51, 1 C6s,ar c:he.rch,a.it à ~t.re le premier de tous.
~ DUmé'zil. : La .Eensée 8Ii'cha1.glJe de l'Inde et da Roma
Les m.Yth;es Romairrl,s
l
et
IL,
L Il déolo gi.e t:L:ip artie des Lnd'o-aurop éens.

12
t:ellLectuel- et mora;;L dé'fin,i par la natu~e! puisqu'8 celle-ci, elJLe-
m~meJ a' ét,e:rnallement disposé les êtres hluma-iFllS en deux ca--té'gQ.,zdes,
"l'une farite pour comm~nder, l'autre pour obéir". C'est donc rendre
hommag,e à Claltte même nature q\\.le. de: main.teni.r cette ligne de partage
qu'elle a trac.ée.
Une. fois qu'on a ~simil& Ce principe fona:lamental !!le la d'é-
marche césarienne, s' es,tomp e automatiqwement l ' app arente antinmmie
dlll' césarisme qui aIlle l'absolut.isme parfa-it, pol.itiqIJ8, mi1ita:ire
et religieux à la- dGITloc.ra-tie directe p al' le truchemen.t du consenrsl.l:s( 1).
Ill. -
QIJESTlON
DE
METHODE.
Notre t~che n'est pas. d'a rappeler des faits oistoriques dëjà
connus: ;
mais;" à partir de données vérifié;es,
de réfléchir sur lee
pr-iu:rcipes fOrlidamentaux de. l'idéo.logii.e cés.aldenne.
Le travail. se
réduira donc à d8finir la natum spécifiq,ue et irréductible dU CG-
sa,risme : i.L appara:1tra: à la lumière de etes analyses qw:e d'turne part
us. théories de ceUX q!Ji Gomme M. Ha-mmond' (2) pr.opos,ent u.ne e'XP1-i-
cation intégraleme.nt républicaine du Césarisme restent n,ettement
.insuff.il.sa(111tes,
de mlme qua sont i.mparfai.tasles conclusions a:les
chercheurs comme G-. Bloch, E. ALbertini (3) qui proposent une inter-
pr~tat.ian entièrement monarchique du césarisme.
S ' l l eSlt plutôt vra-i.- qlJie la cé:sarisme est.. synonyme d'e sys-
tème de gouvernement dans lequel l'absolutisme parfait fonde ses
principes su,r lac d6ma-gog.ie, on eat.. alors en droit de- S8 poser des
questions sur la, nature spé.cifiq,ue d'es rappo:rts q\\.li s'établ.issent
dans ces conditions entre le chief "charismatique", p:roJVidentiel,
et les masses po.pu~a:ill'es. C'est ici que se situe l.a- matière de nos
inve.st:i.ga.-ticrns •
Sur ~ siLgnification du terme, voi.r J-. Rouvier. La gLJestic.n du
consensus a!afliS la- République Romaine. P articuli.èremBr:llt ~. 11
et sq.
M.
Hammond •
The AUqus,tan Pri.ncipate" thèse de frl'a-vali'ld, 1933.
Gustave Bloch. A C.B; sujet
voit' entFla autres études, L'empire
romain,.E-vo,lution et d6cad~nc...2,paris, Flammarion, ~922.
.
La- République Romaine. Confl.its politig.ues et so,c~aux. PariS
Flammarion.,
1913.
El:J'gène Albertini. LI empire roma-in, 49 édition, P aris,P.U. F.,
1970.

Or, comme le fa'it remarqueI; Lécm H:amo, IGs, co'nqu~tes; et 1'ar-
lIivés au pouvoir de C.ésar ont été un labeur de longue halei.l'1s,
coupé de s,éjours p1Jus ou moins courts à Rome. La victoire de
Mumle précècd'e de quelq.Ues mois seulement la mort du dictateur
'''Dans ces conditions d'espace et de temps,
GcI'it-il,
gu.erres et
réfo,~œ.BS illt~rieu'res, devI'aielflt âtre pour César et ont éta en
rea-
lité des o,euvres p arallèLas. Cette simul tanâité et au ssi la disp.a-
riti.cm prématurée du dictateur expliquenit pourquoi ses réfo,rmes
intérieures ne nous apparai.ssBnt q!Je sous forme d"é:Dooches mais
suffisamment caractéristi.quBS par elles-mêmes pour qu' el1.es nous:
pe-rmettent de fixer en même temps que la méthode, l'idée directrice
qui a- pr:ôsid'é à cette iunmensa tra1lllsformation: constitutionnell.e".
(1)
lLa cliffi.cul té réside donc dans la- nécessité de d~gager d'e faits
h±S,to.':Jri.q,ues bruts,
des: pri.nci.pss directeurs qVi ont conduit à leur
l"éa1.i.csa tion.
Si pour C.ï..céIi'Un , le contompora-in et le rival de César, ce
travail, s'avère moins aralu pour la simple raison que le ma-gistratus
togatus, plus souvent en toge qu'e;l:'I' armes -Cedant arma' togae, cor'1I-
cedat laurea laudi 1- pouvQ,it se menager des moments de réflexion et
d'anaLyse sur l'action poLitiq,ue qu'il a e:ntIreprise, puisq~e ses
tr!:ri:.t6s philo sophiq!Jes D.t poli tiques sont les fruits do ses co,g.iLta-
tiorrs
(T), il n'am 8s;t malheureusement pas, d'e m~me pour César qui
na nous a laissé' aucunl traité ph.ila,saph,iqua wU politique proprement
d:lit. En deho'rs des CommentaiI'8:9 qu.i restent une source préci.euse
de Il'Gnsoi.gnements, et de son An.ti.-Caton q,u'a naus avons perdu
et qui.
devra:it êtne une ju st.ifi.cation de sa poli tiqwe, nous n'avons rLen
d'autre SUIr quoi fonder nos hypothèses si. ce n'est "cette fOl'me
d'.imaga de fé:li.ts" connus de tous et dont parle M. Rambaud.
La- t~che se c:omplique si. l'on ti.ent compte du fait qua même
dans 18s; Commentaires, la doctrine du grand homme est voilGe par
di.ver-ses "daf1ormations h.istoriq.ues". A ca pl!'OpOS"
M.
Rambaud 8c;rit
notamment: " Sa pensée ••• , l'auteur des Commentairos ne l'exprime
pas, toujours; .il n'en a pas; mo.ins voulu la transmettre à son. pu-
bli:.c, à la postérité: sous la forme d"une .image de fai.ts". b)
(1 ) Léon Homo.
Les Inst. PoiL.
Rom.
p. 233.
(2 ) Cf. P. GrO'nade : Remarques sur la théonie Ci.cBronien'1e du prilnicipat.
(3 ) C.f.
M.
RambaUd.
oefo rm atio n,
p.
243.

14
I~ s'a-g.iJ.ra donc: de décorti.quer cas fai.ts pour dégager Leurs
pri.l1ci.pes et lau:!:' signi.fi.cati.on profonde.
Les qU8st:i..ons ain9i
posée9 indi.quent par ell.es-mêmes la méJ.thode à suivre pour les
Soumi.s à la vi.eill.e règle qui vaut qu'on "s'aSSUL.'B du fa.it
avant de s'i.nteli't''DJ9.er sur la cause",
nous sommas tout !d'abord
al16·- aux premières sources de rensai.9.noments qu'e demeurent 1-89
CommentaiJ!es ;
n10US avons l'Blu les textes en] entier;
ensuite nous
avons .int8r~og6 les hi.stoJri.ens et cri.ti.ques anciens,
qui,
1139 pRe-
mi.ers,
se sont penchas sur la pensée et l'oeuvre de César:
Tite-Live,
Plutarque~ Di.on Cassius, etc. Pour nous .imprégner de l'atmosphère
poli.tique de l :époque,
nous avons lon,guement fauilJ.até Cicé·rom1.
c.'est au fUr et. à mes.ura qu'avança-i.ent ces rachierches patientes
s:t que s'effectuait cette confrol1tati.on avec la matière pr'ami.èL."e !de
notre r'Bcherchel' que. c'ertai.nas id68s forces se sont progressi.vetnent
imposées à nous. Des donFl8:\\ s qui n 'Gtai.ent pour nous,
au début,
que
des. hypothèses de travail se sont avéJro's mes faits hi.s,tcrIri.ques que
nolüis avons analysé's à lE- lumière des ouvrages fOr:T,damentaux comme
ceux de Carcopi.no,
~j'e M. Rambau d, etc. La- c:oncordance de leurs poi.nts
de vue fut pour nous,
au c.ours de notre enquête,
comme de9 bal.ises
3U:xr l El ch.am in ta l:"tu eu x e..t di.f fic ila ve,rs la v é ri.t6:.
Em,f i.n nous avons con,sul té les ou vragBs gén.é'Raux et I-G9 trai.tég
modernes sur ~ politi.qlJe et la soc.iologi.e ;
ce q,ui. nous a perm.is
me compr.endre les loi.s pI'emiè.re,s du mécani.9me du pouvo.ir et d\\J faÏLt
soci.a-l.,
app~i..qu6e3 à l ~époqua qui nous i.ntéresse.
A p l'oporti.o n q,ue pro gre.ssai.ent no s i.nvestï..gatiClns.p la- personne
de César nous apparai.ssait SOU9 un jour nouveau:
le dynan.i.sme du
cé'sarisme a- pri.s tout son reli.ef!' Glt ce quiL pouvait sembler à un
espri.t négli.gent,
.incoh,6:rence et di.&con:t.i.nu.itul dans le sys,tè.me, pJ:en!d',
à la réflexion,
de9 contours bi.en défi.nis ;
ce quÏL pouvai.t appa-
ra1tre' dans l'id6010,gi.e c6sari.Bnne mélange et opportunisme Sie J!é~vè19
pl1lDgramme dtGlab·o-r.ation conscien,t·e :
le césani.sme est la- consaqu,ence
ul t.ime d'un long p rocesSU9 do nt l e p rincip e même ge trouve dans le
t.empé'ramont fo.ncwremenlt al:':istoc]j'at.:i.q~H3 et dominat.eur du Romain.

15
C'o.s1t ce q.Ue les analyses qui suiven,t vont ess>ayer de démo1ntr'ar.
Noue nous p ropo sons dof')C cl' étudier les trois foncti.o:ns su-
pé'l;'ilalre,s chez le héros césari.el1l, la politi.que, le pouvoi.r mili-
tad..rcr e:t l'activité religi.eu:se,
aiJ;)iSi qu'elles se tE'ouvent dans
Leurs rapports de c,onnexion dans l'iLdâologie in,do-européenn.e à
laq.uelle César, sciemment ou inconsciemment, se réfèl"e.
Mais cette
démarche nécessite une 6tud'e préalable sur la naissance de l '.in-
divi.dualisme à Rome comme i.nt:mducti.on à toute racheE'che sur le
césanism,e.

16
CIiAP l T;R[.
JI
NAI1SsANCE ET DEVELOPPEJ:lENT DE.. L'INDIVIDUALISME
DAMS LA PENSEE POl.L.llilQIJE A ROME..
l
LE CULTE DE LA PlRSONNALITE
lles deux de.rl"liÏ..ers siècl.es de la Républi..que Rométine fUIrent
l'é'p.OlqUEl la plus toumenotés et la plus r.i..che de 1 'h:iLstoi.re de La-
\\hl~e 6ternell.e, 6:poJEj,UEl où se d6veloppa en se PI:"éci.sant ce que
P.
Gri..ma--l appelle "la- pensée romai..ne"
(1) et qui. est un pro,f:'o:nd
et lant chemi..nemant spi.riwel "présentant des caI!'actères définis,
qui. de lClJi.1ll en loi.n s'i..ncarne sans d'D'ute dans ceEt.ains hommes,
mai..s toujours da façon imparfaite"
(2).
C-ela- est si. vrai que lorsqu'on s:'il1't.ox"Bsse à l'un de c:ss
hommes, p ris en p arti.culi..er,
au tour de. qui s'est nouée et dénouée
la trame des derniers siècles de. la R6publi.que, Marius, Sul~a-,
Pompée DJJ Cosar, 011 est t.enté de voir sn ce personnage excwsi1i'
l ' abou t~s,emant de toutes 1 es idées poli ti.qlJ8S ant6ri.eures, l ' i.n-
carnation en,fi.n réussi.e de cette "pen:sé'B romai.ne"
;
et i l exi.ste
~nt.re ces irnyeratolTBS une c.e:ll'taine parenté spi.ritue.ll.e. Pour c'er-
t.ai-ns l'Cl'euvrG de ~::- César est essenti.ellement une mi.s8 en fonme
d'idéQ9 jusque-l.à improci.ses ou non encore fOlTmuLé'es.Ga-gé a tel"l:to,
d'i..n.diquelT les sources de la pen,sée césalTi..enne ;
il écrit
"Dans la mesure où la monarchie de Cosar doi..t q)J,elque chose à celle
du monde helléni.sti.que, ce quelque chose s'en,trvoi..t avant lui.., l''lon
(1) P. Gri..mal • Le Si..ècl.e d.es Scipi.ons p. 12.
(2) Idem,. IDidem
"Scipion, le premi..er Afl'icai.n., Caton, Enni"l,S,
T6!l'ence marquent des étapes, ma.is aucun: d'eux n 1épui..se la réa-
lité spi..ri welle de Rome.
Ils se servent. pOUl" édifier leur
oeuvre, chacun d'une des tendances et des pui..ss.ances latentes
qw.'elle recèLe, m.ai.s l1'àme même de cs peuple les dépasse ch·acun
infin.iment".
!i

11
pas seulemB",lt dans le comportement. da Pompée, q\\.li est,
en somme,
de SO;",1 époque,
dEr sa généL:'ation, mais. déjà dans la- "monarchie
manquée de Sul1.a" et même à bien rage-l'der d~s ce:t"tain.es atti-
tudGllS> de Scipil.o;n l'A fmicain" (1).
Adcok est catégorique;
selon lui César n'a ni détruit la Répu-
bliqlJe ni fondo l'Empire, Imperator de ganis,ll:
a rassasié 50111
appétit de pouvoir sans sortir du cadre des tll'aditions de Rome.
En tout cas un fait hist.ori.q,ue demeure: Césu fut le real.i-
9at~eur des ido'es politiqu es antérieures, em m~me temp s qu'un P1'6-
curseur, un homme du passé et: un homme de l'avenir, un cont:i.nuateur
et Ul'li no vateur.
11 stagit~ de circonscrire le cadre historiq,ue dans leql:Jel le
césar isms,. qlJi est essentiellement exal tat.iŒn de l'individu, a vu
le jour à Rome et s'y d6vG.lopp ac.
A partir du siècle des SCÏlpion~ ,dans les conditions qlJi.
Von;t être dŒfinies/ "disparut peu à peu cette antique siJnpliciM
où la- noblesse a tant de part",
selon l-a mot. de ThucYllfide pat''lant
ifss Athéni.ens dans des situations analogues. On vit a-lors fi"leurir
plrogJressi,vement à Rome le cul te cl'u héros, "de l'homme noble q.ui
jouit dans la- cité des forces de développement les plus vigout"8u'ses
(1)
J.
Ga-gé.
De César à Augpstc.
Où en est le prob.lèm.e d'es
a r'i.gines; du Princip a t,
p.
314.

18
et de l 'h,érédité. du 5al"l,g le pluie PUI'''
(1). Le hérOJs devin:!;. l'a1!:-
ché:type de la paroonne humai-ne, ce vers quoi devait te:rrdll'e towte
~ie génô!reuse et d'on.t l' activ i-tô p rcamiè l'la: est l a recherche de la
noblessa naturall.e dU co:xrps et de l'esprit. La politique devint
à Rome expoansicllil. llLimitde de l'ünQ;rg.ia individUelle et de la
volont:é de: pUissance. Les qualit.és morales qui. diatirJguaient ls
!'J,OIro'S de: l'homme du commun
devinren.t 1.Q gravi.t.é morale, la hardiesse, l
le courage, la vaillance et le müpris du dan,gar (2).
On viLt se docvalopper alors des théories polit.iq\\Jes Q.ui l'Gela-
ma:L-ent des ch,efe d'Etat la recherche de la puissance peI!'sonnell.e
POUIr la mettre au service du bier,- commun dans le sentiment de la
l'esponsabili.t.é qui leur ii.ncombe. devant le peuple tout. e:nti:.er. Avec
~es théories, pJ!6valut l'lido8 que l'on devai.t placer les hommes
sup éli'ieurs au-dessus des masses et mai(:llte nir calles-eJi, par taws les
moyens sous leur hégémonie, parce que le desti.n de l'HistŒill'e fla
(1) S. P. Max Schel1.er : Le SairJt, le Gonie, le Héros.
"Le h(YrOJs c'est le type i-déal de personne humaine,
de personne
mii.-di-vilTl1e, oU de pe:Jrsonnle divi.ne, qui dans le li1en,tll"e da son
~tI'e se voue au noble et, à la r(]'alis8tian dU noble, qui ss
consacr"9 dbnc aux valatll!s: vi-t~le;s "pures", non aux ValaUIr9 v±.-
tale6 techniqu:es, et dont la ve<lrtu fon,damenta-le est urn.a noblesse
natuIrel~a du corps et. de l'esprit.... Comme le Génie, le h6ro's
doit manifest.aI'. une activité d"u.ne exubét"a-nce au-d'8:SSU9 da la
commune mesure dans quelque foncti.on spoc.ifiqa.,Jemenit sp.ir.ituellLe.
Le h,érne est un homme de volonté, un homme d'énergie".
Scipi.on, Pompé'a ct. CGsal:' sont. des héro,9 surhumains. Cet héIrotlsme
n'esit pas à confondt'e avec 1.a semi-divlinitè de type grec. Le h,orus
6lI:rhumain, aS9Ulilla dl abord et avant. tout sa'"' ta tale C'O ndi tion
humaine. C'est. en c:a sens qu'U faut. c,omprendr:e l'610;ge hyper.--
bClll.ique que: Pomp60 reçl:.J't des municipes d'Asie:
"P lus tu sais ~tre un homme, p'lw~ tu dev~ns gteU'II().
Pl~1t~ Pompe XXVII, 3,,-, ;;-'{JJfl64// tU 1/ 0( 1/ jJW/)Or
o 1r/(jS (1)1
Ta 6o(}Tot/ 'ç-'l [)ÇIJ{
1
(2)Combès.
lmperaWI!.
'r:
portra.i.t da l'Imperator,P. 189 et sEl.

19
pou'vaÎ!.t!.: pas Btre: dans la massa (1). Ainsi. pensait-crn J!endr-s
hem..
rlJlage'
au prin:c.ipe ar-is>tocratiqUiB cJe la natwrre qui- a
éte:ll-
n:e:l1Lemanlt d:LsPOS8; las êtres SLlF' des éch,elles; de valeuJ!s d:i.fféél2entes.
C test là une idée famll1è.:ue à la p enso'e poli.tique grecque à la-
qUleiLle sa référar-lJ'I1;t!.: les rh,&.twrs latiLl1s,
en p artic:uller C:icéllOI'lI.]:sa-
-cJr'ate dans l'Aéro,EaQ.i.tigue donnant son avi-s SBloon quoi les mem-
br.es. da l'AérClpaga davaien;fj.; reprendre les act.ivités qu'Us avaii.ant
d61aiS9é~a, ocrit :
"Commenlt;. pourra.it-on trouver une d6mocra-t.ie plus sCIlle et plus
jUst.e qwe caIlLa qui placa les hommes les> plus capables aux
af f aues ?
(2).
La- démocr.atie, c'est finalement.: le gouvernement pal! un petit
nombr.e de citoyens, r6plU't6s las meill.eurs.
Dal1lis SBS grandes l.iJ.gnBS, t.elle est l.a conc;ep tion philosoph.i-
que de l'Hi.stai-Ir.G chez tous las grands hommos des deux deI"l!liers
siè.c1'-es de la République, da Scipion l'AfJ[icai.r.l:, le v airllq\\J'SU r' de
Zam a,
ju squ 'à CésaI!', en passant paIr' 5c i.p io n Emili.el'1,
r·1 ~rius,
5ul1.8:' 6di~ tant cJ' aw t::rras encora.
(1) L'aspr.it!.: héro1.qlJe pr6valant peti..t à petit, chacum; en vint à
tiJren: la cor.liclusion qJJ'il ot.ai-t désormais nécessai.r·s de con-
Fi.sr ~ d.iI>ectiDn de l'Etat à un personnage unique. C'est
cetta idé'e pld,ncipals qlJe développa la- râtflexion pol.iticeD-Ph,i-
losoph.iquG de PoJ.ype. D'ailleurs i l n.'avait pas d'aut.re option,
~voJ1uant: dans le c'crcl~ ari.9tocratique des Sci.pi.ona. Dans sa
Ropubl.t.que et autres haLtés, politi.qu8s, Cicélmn développera la
thèse dg la di-rectio:n. unique. L lavènemsnt da l'optimus civis,
ncct:or ll'eii pu'blicae, était, selon lui-, la seule planch.e d'g
salut.
.

20
Après Les échecs comme ceux de Scipion (1)
et de Sulla- (2),
le césarisme de Cés.ar appa-ra1t,
comme la tentative,
enfin rrossLe,
de ces ébauches successives.
La césa:ttisme, c'est la déten.tion par
un seu.l homme,
de tou's les pouvoirs,
q,ui chez- les hommes sont ré'-
servés aux plus> grands,
e>t q\\.l.i sont la- politiql-Le, les fon.ctions
militai.lte et relig.ieuse. A des degrés di.vers· nous retrouvons ch,ez
tous les, hommes poli.tiques mes de.nniers. siècles de la RépubliqlJe
une tent~ive de cumul des trois pouvoirs.
A
l-'auba
des temps nouveaux soufffie donc un courant illldivi-
allJaliste, personnaliste et,
surhumain.
Le tempérament pragmatiste
et conq.uérant du Roma:-in. va tili'er pa1:ti de ce courant une ré'alité:
politique et 90ciologiqW8 (3)
~ cette réalité, c'est l'éminente
légitimité de la pers.onr>9 individuell.e,
de l'homme supéI!ieur,
dU
gurhomme mispensateur de tout
peuple,
ami
conféré
est l'~tre
ép anoui et autonome,
Nous découvrirons plus loin
en défenseur de la
"res pwb l ic:at' ,
Liv. XXXVIII,
53
sq..
ct'. Etto1r'e Pais.
H.istoire Romaine p.
470.
Awlu·-Gel he
IV,
18,
9 -
12
cf.
P.
Grima1..
Le s~iècl.e das Scipions
p.
111
-
113.
(2) Carcop ino.
Sulla: ou l-a m-onar:,chie ma-nq!Jé,e.
(3)Vc:l'i1' Hegel.
Leçons sur_la philosophie de l'histoire p.
280.
Après le9 gUe1l'ras de conquêtes romaines "il ne se produ..ieit pas
comme chez les: Grec~ apll'è9 les guerres médiques la beauté écla-
tante de. La cultura,
de l ' a r t et de la science qui fait qlJe
l'eS{Jlrit jouit in,tér-ieu.rement et illj'é;alemBnt de ce qu'il a- pnécé-
demment l'àalisé pr:atiquBmer:lt••• Leurs (des Romains) principaux
spectaclss étaiant las tl'iomph,es, les trésot"s du but.in d'a la
vÎl.C1toue et. les pr.isonn:i-et's de toutes les nations que lion co:rn-
ba:tt&jdj~ sans ménagement SOU'9 le jou 9 de. la domina:t.ï.o,n abstraite.
r

~
..
_' - r
·i '

21
11. -
EXP ANS ION.
0E L ' EsP Rl T
NO UVEA U
IntéresSior;lIs-nou9 pOUl' la moment aux héro's qui.,
imitant la~
neqius; mos
(1) de Scipion l'Africain, na-fouent désormais la
l é'g a-lJ.. t.a.
Pendalt1lt la guerre contre Hannibal,
Fulvius manifeste une c'om'!""
pIète COilfiancliJ. en soi s·t viol,a oUver-t.ement les ordres du Sénat (2).
En 184, Q.
Flilvius Flaccos (3)
lnIargue toute la Curie. Cn. Ma-nlluis
Vuls'o:; (4) mène une guerre: personnell.a. et s 'o'ctroie un, triomphe
malgJi'é l'avis du. Sénat. C. Cassius Longinus (5) mène loi aussi une
expédition en Illyrie c:on,tre les: ordres sénatoriaux.
Qu:e:lles circonstances ont favorisé: l'éclosion de cet esprit
nouveaw ?
P lu$Ï.eu ra f ai.t·s co nco rdant:5 aU ta risen:t à !Cüllclure quo :Il' osp t"it
nouve.au pri.t naissanco autour do Scdipi.on l'Afri.cai.r.ll et Sla dé'veloppe
après la secondo. guerre puniq.uo.
PoLybo g.'émorve.illait déjà de CG- q\\Je:,
grâce à l'avènemam,t c\\'es
hommss de valours;,
comme los Scipions, Rome ait pu on lJlm pau plus
(1) T1.t - Liv 29, 19 Ant.e omnes
natum ad cOiI'rUmper1d'am di.scipli-nam
militalZem'l arguera C .. J; e~erna e.t regio more et indulgBrB
li.cBntiae mi1itum et saevire in 80 s.
(2) Tit -
Liv. 26, 15 Id verE:\\ minime committendum esse Fulv.ius
d'il.cere ut sollicita:I:"e-n,tur criminibus dubl\\s sQcio:I:"Um fi.delium
curdlmi t::.. J; itaqu B se eallll qIJ aestionem opp r::es sUIl'um, 13xsti.nc-
turumque.
(3) Tit..
Liv.
40,
43
( 4) Tit. Liv.
38,
42
lI, 27, 2 Fue.rin.t inter auxili..e regi.s AntLoch.il.,
an fuiss:e cupi.du's
tr:iu.mphiL Manlius Vulso si.mulaverit dubiu'ffi at certe negatu9 est
vi.ctori tr::iumphu9, qu1.a causam belli \\!1I()n a-dprot1avit.
( 5 )
Ti.t.. L i v •
42,
28,
5 et 29.
Aulu-Gell-&.
9,
4, 14.

22
d'un do.mi.-sil'Jcle,
étandre son hégémonie sur tout le bassin médi-
térranéen (1).
P.
Grimal fait remarqJ..lcr que Cicéron, pour développer ses
th60ries du citoYEln pnrf,'lit, il l'optimus ci.vis Il, ne met onan
scène dans S8.S dialogues rhétoriques et philosophiq,ues que les
contemporains de la troisième guerre puniqwe et les survivants
de. la seconde, comme Laolius,
tous habitués du ce,r'Cle de Scipion(2).
P.
Grimal en déduit la constetation suivnnte ~ la fin de. la se-
conda guerre puniqlJe et le dGbut de ln troisJl.èma co!.ncida avec
une véritable coupure dans l'histoire ~piri-tual:te de Rome, comma
elle marque le terme d'une p8riode dans son histoi.re poli.tique.
En effet, comme le souligne Hegel,
d8ns ses leçon,s sur la ghiloSD-
phie dB l 'Histoir:3,
spr3s les gUlilrres Puniqwes, les: Romains
eurent la preuve de la pé·rn<nn.i-t6 du destin da Rome.
Les occupations
q:u'ils s'offiront alors, ce ne fut pas, comma chez. les Grecs,
après' les; gue.rras r:léd'iques, l'étude de la li.ttérature et des arts,
mais plutôt ':llS spectacles où s'étalèrent la- richesse mnté::riell.e
et la sat.isfnction de la dominBtion.
Tous les historiens sont
d'accord sur cette apprécintion..
o 'éJnormes transformations s'opererent en ItalÎl-e après
Zama, an 202 avant J.
C.
Devant le: danger ql-le représentait ln puissance cartha-g,i-
nuise, Rome avaLt dO foirG appel aux forces vives de tout l'em-
pire romain,
et, fait sans précédent dans son histoire, lss
guerres puniques prirent fin· grâce non pas aux magistrat.s amenés
aU commandement supr~me des nrmées selon les règles constituu
tionnelles, mais plutôt gr~ce à l'intelligence et la force d'un
(1)
Polybe-,
l,
1 et sq~
Ce qu'il y a d'e-xtraordine.i.re d8ns les évenements que je me
propose de raconter suffira,
je l'espère, par soi.~mêmB, pour
attirar jeunes gens et vieillC\\rds à me lire.
Comment trouver, en
affe'-tt;, un homme si grossier OU si indifférent qu'il ne désire pae
sa\\loi.r par quels moyens, par quelle habila conduite Rome fit
passer sous SBS lois l'univors entier, dans l'espace de cinqpant-e-
trois ans :
merveill.e jusqu 1 alors; inou~e•••
(2)
P.
Grim al.
.~~~_?.L.è.9.l.!t-A~~_S_c~Ï;Pil?ll~~.
p. 8

23
général arrivé au commandemant suprême à ving1t>-cinq ans,
Scipion(1).
A proportion qwe se déve-loppait l'offensive conq.uornnte de Rome, les
géhéraux, da par leur éloignement,
SB
trouvorent amenés à pren-
dr'e de leur propre chaf,
de plus en plus souvent,
des initiatives
personnelles et hardies.
Le résultat fut q,ue " à mesure q.ue las
périls devénaient plus gravas,
qlJG les champs de iJataille S8 fai--
saLent plus lointains et les décisions: plus urgentes., l'antique
dépendance des consuls et das préteurs vi9'-"à-vis de l'auctorLt:as
sénatoriale se révélait de jour en jour inacceptable Il
(2).
C'est
à partir dG CG moment-là qu'on commença à remettre en question leu
do gme.s eS3antiels de la permanenCB de l'E tat romain, l'équivalence
et l ' interch angeabili té de. l'in divi du
à maintes rep rises,
dur ant
ces; guerres de conquêtes, 12 preuve fut administ.ré.:a qlJ 'une batail1.e
perdue par un
général Elur~üt pu être gagnée, dans les mômes condi-
tions de tomps et de lil.eu par un autre général plus apte.
Las: grandes transformations polit,iques Ilont avoir pour
corollaireSde profondes mutations dans 10 domaine de la cI'oyance
religieuse.
La religicn romaine a été dès l'origine dominée par
des' rites et des formalismes d'Etat,.
Avec l'esprit nouveau Va se
développer une sorte de quête personnelle vers la libéralisation
q1-Ji valorisait l'individu e-n le rend,mt responsable de sa propre
destinée spirituelle. La cDnséquence fut C8 q/-l'il est convenu
d' npp aler il la grande c,rise rali gieuse "
du second siècl.e av.
J. G.
_ _ _
_ _

. . 0
• • . _
. • _ . _ _
• •
_ _
~ _ ~ ~ ~ . _ ~
, ~
~
. ~
(1)
Tite-Live XXll, 210 ••
Ad\\/ergus eos tribuni mili-tum cum axpe-
d:i-ti.s auxiliis a scipione missi, levi.- ce,rtamin.e ut tumul tu8t"l-
ti.um manum fr'udeIt'e mille hominibus' occisis, quibusdam captis,
magnaq,ue part.e armi.s exuta.
Idem, ibidem 22 •••
Hoc statu reI'um in :K::ispaniL.a: P.
Scipi.o
in pro'vi.nci.am venit, prol'O gato post c:onsulatum imperio ab
sanatus> missus•••
XXIII, 32, 48 sq, ;
XXIV, 18, 41.
Sc'ipio.n fut crée édile à 22 ,msi i l
avait 25 ans loraq,u'il,
fut chargé de la guerre d'Espogne.
Cf.
Ett:ore Pais : l::I.i~~t_o~:i:.~_8__R.E~~,
Tome I, p. 348
et 468 est sq,.
(2)
P.
Grim al.
.LJ! ..a}-È.C;l.-l!. de~..2_s...i.E.:hoJ:1-1?.
p.
98

24
Cet.te crisa religieuse fut no'urrie p8r Ses apports d'élé-
ments étrangers à la penSG'B romaine ~ la Romain devi.nt plus
souci.eux de s'en: tenir à ses co nn8.iss-ances individuelLes pour
fonder son bonh:8ur personnel pluttlt que de se réfôrer à un en-
semble de rites traditionnels dont la cité était la garante.
(1)
Depuis la fin du Ille siècle, notent. Grimal. et
Bayet,
évolue à Roma le culte d'Herculo, hcâros devenu dieu v8inquaur et
qui, prés:idait aux rites triomphaux (2).
La ffigure de ce dieu se
prêtait plus qu'aucune autre à repr6senter l.'idéal des généraux
vi.cto riliu x.
En 146 av.
J.
C., f\\lummius lui consacre la dîme du butin.
Quel.quas annàes aup aravant,
en 187, [ul vius Nobilior lui avait
élévé un temple (3)
~ la- d'évotiün pour Hercul.e Musagè!-e qui se
r8pandit,
symboli.sait l'immorbllité que draine ave-c~a victoire
i-
en même temps qua ce mythe,
se rép8nd aussi. celui de l'imperator
victorieux.
A ce prnpos, M. A.
Levi écri.t : l'Une révolutiün religieuse
marq~e à ltépoqf.Je du Premier Afric.~in le passage de la République
au Prin:cipat,
passage aU Gours duquel se perd la rigueur de l'aus-
pication. et s'établit la croyance ci ln possibilité d'un.e auctorit,as
dans: laquelle pr8v3ut la folicitas,
copendant q;ue l'imparium. SB
subeti tue aU ductu s "
(t~).
La poète Ennius. fut l'initiateur du courant nouveau, lui
CWi avait introduit à Rome les théories da Pythagore q~i placent
1 '.individu aU niveaU le plus élev6 dans: la recherche philosophiquG,
Cf. J.
0 ay et.
Histoire poli t4:gUB et Q.SY chalo giq1J-,-~Qe:~~Bligion
Romaine.
p. 159-=-163.
Cf. P.
Grimal.
Le s~~_des :Jcipions ~ la malaise religieux
p. 122 -
126.
Cf.
Combès;.
L'Impe.ratoI'o
Las auspioBS et llaugurat. p.
388 et aq.
Cf. J.
Bayet. Las; s;acardoce-8~ romains: et 18 pr~divinisaUon
imp érialca. 0 • •
- - - - - - . - - - - - - - - - - -
(2) P.
G:idmal • .~~_ si.è_c::J.,JL_C!s_S. Ss.!f1.Ï:E...rJ.2 p. 147-148
J.
LJ ay B.t. .ti-i.?&t..o)~r.~.'p_oli.~.i.,g}J.!'t_~t'p_s'y~~hl?..l.o_9.~~9.l3.._~a..-_FLe.:L..;.JÈ..E!;!l
~l.n.l.~ p.
161.
(3) P.
Grimal.• Le siècl-e des Scipi.o~ p.4,7 -. 48
(4) M.
A. Levi..
A.spiciü,
imperio,
dlIctu
fslÏl-citate, p. 114.
l

21
en lui. assurant par c.ette quêt.e personnelle, llimmortalité. Clest
Un.e notion jusqu lici étrangère à la pensée romains,
qlJi, à la
suite des bouleversements, aura droit de cit.é (1).
Ainsi. cette crise reli gieuse on rovalorisant l'individU
explique la vi.ctoire pnr la chance qui s lattacha à la personne
du vainqWBur..
Les années de crise apportèrent des changements radicaux.
Rome ;Jourra susciter Co son sein dos poèt.es,
des h:il.storians pour
édifier la culture nouvell.e et cesser déso l'mais de s'adresser, pour
ses aspirations cul turelles, à l'Itali.e hallenisoB.
C'est à cette époque que i'~aeviug écrivit son 8ellum Puni.-
cum, poème épiq,ue dédiée à ln grandeur de Rome (2)
et qua Fabius
~')
1
r -
1
P ictor écri.vi t
ses Actions des Romains:
'"'w prA 110V 1) y.~ 2Ç;{ 15
(3).
/
:
/
Comme on devait s'y attendre, las idées nouvelles sont
soutenues par une li.ttérature vigour.euse.
Ennius 240 -
169 a,v. J.
C., I.e premier écr.ivain de l'époque
nouvelle est· un. poète pythagocien prot.~9é de Scipion (4). Dana ses
poèmes;, i l utilise l'hex8.mètre des tragédies gr'scquBs de préférence
au rythma saturien traditionnel à Rome ~ il chanta la Victo.ire et
(1) P.
GrimaL. ~l3jè'?,Le cLe~.._S_cJ.P_-Lo_'l.~'
p. 121 0
J.
Bay e;t.
~H.As_t.oAr.8;.p_~l.i.tJ:;9:u.l!._et_..p_~E'='.o]..o..sL:hqg,ELd_~_l.-~~_~1-i.9.io
Il
.l'.9_ITLa.iD9
p • 1 61 •
(2) P.
Grimal • .!=-~~iècla..9.!Ll?_S_~.i:P.ion9, p. 121 ? 1.8 reli.gion d'Enni.us.
J.
Bayet. .f:I..~s.to_~s~ti~~Ï;qJJ.~.l?!t. p_§.l.~h_o_~'!?"ÇL~qlJ.e
de-l-~~J..igioC2
rom~~~~.
po 161.
(3 )
Ettore Pais. H.i..s.t.o.i.:r..~BE_m.a.-hn~ p. 476
It78.
(4)
Ettore Pais. !l~stoir:.~ Rom_~.:!-.-l1!!
p.478
479.
( 5)
Val... r'l ClXe 8, 14, 1.
Superior Afri..c'anus Enni. po etae effi.gium
in monumentis: Cornel.iae genti.s conlocari volui..t, quod 1.oganio
eiwa: opera sua inlustrata judi.caret•••

proclame: sa foi dans l'immortabilité personnelle aU nom de la doc-
trine de Pythagore.
Ses idées trouveront bientôt leur appui. dans
l'introduction et le développement du stoïcisme qui,
sous bien des
rnpports,
corI"Bspond aux besoins du prag~ltismB romain.
t
Térence,
né 3. Carthage en 18!:i aV.
J.
C.,
affranchi. et admis
lui aussi. dans la société des Scipions ot des Laeliu9~ porte un
témoignage sur son temps;,
grâco à ses comGdies.
Il y
révèle les
gr3r;'1·ds changements intervenus dons 1 'histoire spirituelle de
Rome,
en corré13tion avec les progrès gigantesques. ~è~la première
!f>(\\lr-
scène de son Bautontimorumenos' ~ tlffomo sum et nihil humanum a me
'/..
alianum puto "
(1). Chez Térence l'individualisme tend même vers
un
Il
personnalisme tI parce que la personn.e es,t; prise en charge
comme un êtI"B autonome et indép en.dant,
aU lieu qu'on la considère
BOUS
ses rapports sociaux.
Le thème central des comédies de Térence
est l'éducation de l'adulescens qui doit être formé dan.s le but
de la rendre personnelloment responsable de ses actes.
A li.ra
T~rence, on pense nécessairement aU rels qu'a dO jouer P~lybe
auprès des jeunes disciplas qui lui Gtaiant confiés,
an particulier
Scipiorr. Emilien (2).
P18ut~t8moins lui aussi de son. temps, fustigeait dans ses
comé'diBs le développement effréno de cet: indiv:idualisme, qui, i l
l,a sentait bien, mettait en péril l'ordre 6tabl:L.
Son oeuvre est
un.e vaste sat:ire d:irigé8 contre les: ambitions naissantes des "mill-
t·es gloria-si" et les fanfaronnades des"
jeunes loups il.
Dans .8.r11P_h;'1tr~.o.1!', DU vers 191 -
192, Sosie chant.e de f2.çon
sati.d.q!.le la ville prise d'assaut gI"8Ce à la- puissance et à la
vaill.ance des; sol dat.s., "grâce surtout au commandement et aux
auspi.cas d'Amph,ï.-trton :
(1)
IIJe sui.s homme et ri.en de tout ca qlJ:i est humain ne m'est
é tr'an 913:1''' •
(2)
Pm.lyba.
XXXII,
SI et sq.•
(3)
Plauta g .s:..mYJ1~~·t.~on
191 -
192
et 196.
Cf.
Combès.
lJllPJllr.ator
p.
206.

2.7
\\\\Impe,rio atqU'9 ei. mai. Amphitrioni.s maximta/(1)
et e-J vers 196, i l
prononce in extenso la. formule consacrée ~\\\\ut gess~ent rem pub1.icam
ductu, empe,rio et auspi.cio,//
En amu'sant. le peuple romain, le poote comique essayait da lui.
montrer du doi gt; le dan ger qu'il courait.
Le vocabula1.re de Plaut,B est riche de néologi.smes et de mœts
composés: qu,i- expliquent la p ansée de san temps, caracté'r.i.sâ par
une acti.vi.té créatrice dans tous les dom aine Si,
comparable au puis-
sant mouvement: de 1.a Renaissnnce i tBlienne, p al' exemple.
Il est
remarquable qu'en trois passages. différents, Plauta dési.gne Ls
général en chef par l'expressi.on, 'ilWI!Qllole iIDJlerator (2).~ q~e l.a
langage ju:ddique n'emploie que maximus.
rJous' pouvans déceLer
ici le souc.i: de hll.é:rarchi ser,
d' ét.abli.r des cat.égo ries et des
Gch,elles de valeurs entre les types humains.
P lus tard la li tté'rature classique suivra le couranlt et.
accoLera des: c:omparat:ifs ou des suparlat.ifs à des ti.t.ras di.vers.
Ci.c:ér.an empl.oie summU's imperator pour Pomp'ée et pour Césa'1' (3).
C'est peu à peu que les Romains, séduits par cette tiléo1agi.e
de la vi.ctoire qui se développait autour de la par'sonne du h~,...~
,
vont. admettre la légitimit.é du pouvoi.r militaire.
En offet, la no tion du harois demi-dieu,
telle qu 'on la
retrouve dans I.a· mythologiis, fut à l'origine une création axcl.u-
g;i.vement gnBcqpe à laquel1.e l ' sap.rit pra-gnatiste et moine raffiné
des Romams
n'ac:corda tout d'abord que peU da crédit. Mai-s en:
g;'o-uvrant à. l'hell.énisme, Roma découvrait par la même occasion
l'anthropomorphisme grec: l 'homme pouvait charchar à s'égal.er
à la, di vini.té.
--_.-----.----.--_.--........._..--...-.
( 1) P 1au-te : ..Aj!1EJ:I~_ht.E.Y."OJ!. 191 - 19 2 et 19 6 •
Cf.
Combè Se .;LfTI.P_E?.:.~tp~r.
p.
20 G.
(2') P Lau te : f'lU, Glo r • 1 5.
Erat impe~;;toI', summus, N's:ptuni. n,apos
.al!'ph,i..tli''y''o.!];
504.
Sed ub-L summus imperator non aoest. ad Bxercitum
M.
Combès sa demand'g si Plaute voulai.t ainsi. d/:fi.ni.r J..e rang qIJ9 l'i.m-
per.atG'r OCCUP.B dans la hi.é'rarchi.e:, en appeLant qlJa la langue juri.di.-
qIJe n'U'ti.li.sait dans ce sans que,l.s superlati-f ma~imUs.Cf.lmpara-tor p13
(3) Ci.cé"rani empl'oi.e égalemen.t summus à propos de
ésar et da Pompée.
Ad~ Att. X, 4,4,,(392)HolnJn $UmmO;JM.Jm imperatorum, non, modl!7' res
ge:s.t.as, non afl tap 0 no· me:i-s, red na fortunam quidam •
.o~EL1J11Rer. !Q!. P om..,E.. X, 2B. Ego eIIId..m sic existLmo"
in S1JmmOi impera-
tar's q!-Ja:ttuQr has: Vas i.nesse opo rtera.

28
Pcrlyba, de cul tura grecque,
s'étant int-éressé au premier
chef à l'histoire romaine, fut le premier écrivain qui., sim!spi-
rant de La méthode de Thu.cydide,
s'aBtrBign.~ à une réflsxi-onJ
poli-ti.co-phillIDsophiqu.e, fondée sur La raison (1).
SO.f1, influen.ce
sur la jauflie génération da 160 av.
J.
C.
fut considérnble, sur-
tout. dans I.e cer.el.a de Scipi.on EmiLien., petit-fils du Premier
Afri.cai.n..
IlL a réflexion. philo saphique de Polybe, ccri t
Grimal.,
re.ncontrai:t une véri.t.ablB harmonie préétablie entre s.es concep-
tions les plus h,ardies et les Gvidences les plus
instincti.v6s
de la tradtion romaine.
Il était rassUrant de constat-er q~a' ces
Il vérités Il de La cit.é se trouvaient susceptibles de recevoir une
démonstration théorique et qu'en dMinitive les r~v8s de9 phil(;}so~
ph.es justifiai.ent la victoire de La politique de Rome".
L-as nouvelles tendances de la' pensée se traduisent dans
ce que Gagô a appelé la littérature t:idompha-le.
EI1 effait, clest
par la littérature que progressivement se trouve dégagée la
repr'6sentatiom: quo se fais.aient da Rome les Romains.
Gr~ce à elle
les Romains se sont formé le.ur conscience nc,tiona1.e et leur cons-
nv.-
cLanee in dividtJellso
Si- l'on se réfère à Salluste à. Tit.e-li.va,
,
on constat,g tpJe l 'histoire romaine est aVélnt tout une histoire
hum8Ùste:, paJ;ca qua le Romain expliqua Ilhistoire par l.'ind'i.ui.du
6Jf;1I
mettant en valeur les; fae:teurs pe.rsonnels q~i infléchissent
leg, évènements.
La figura du héros telle que la représemte l 'his-
tori.en est un exemp1.e à suivJ:e (Caton oU César), aU à ne pas
suivl'.a (Catilina-).
La litté·r8.tuI"e hi.stori.que est donc souc.i:.ause
avant tout d'exemples (2).
(1)
Sur cette appréciation. cf• .HegeJ.., Réiflexia:rts sur la' philosophe
de l'Histoire, Rome (intro duction)
Grimal,. .bJL..§;iècl.e. .ste,§.:. SC,i..E.ions, p. 137 -
140
Ettore Pai.s.e Histoire Romaine
p.
11
et p. 422
~édition de 1940T.~~·.--_.-
.
(2) Cf.
cours du Professeur Rambaud sUr l 'Hi.s;tori.o.graphia
Romaine.
Lyon
1970 -
1971.

as
Or lB portrait monographique du hérITS,
gan.ra épi.dGnt.ique,
a vu le jour aU temp s de Scipion. l'Africain. r'1ansieur Rambaud a
montré que depuis la seconde guerre puni-qUB,
au moins "est attes-
tée l ' ex~s~tence des rappo:rts; adressés: au Sénat par les chsfs d'ar-
mG as ra mai-n:s"
( 1) •
Ces sortes. de communi.qués de guerre serai-en.t à l.'origine
de: la littérature triomphale qui trouvera fi-nalement son épanouiS)oo
s:em en t
so u s: Au gu ste.
r1.
ComhÈl s con,state également qu'à parrt.i.r de la seconde
guerra puniq1Je g "l'élo ge des qualités pBrsonn.ell.es est donc
devenu unI tihème ohligatoi.re de la rhétoI."i.qpe, poussé: au point qlJe
la général était présan!té comme l'un: des rares spé'Ci-alistea de son.
époql-la (2).
C'est là un thème obligé de tous les pl.aidoyers où
Cicéron aVait à sauver la t~te de ses clients, Fontéius
OU r1uréna,
par ex'emple.
On di,s.tingue génér;üement :
,.. les litterae l,aureat:.ae qui seraient la fo:z:me solannielle da ces
810;g88', contant l'annonce d'une vi.ctoire et l'acclamation du
vainqueur.
l.es rapporrts; /fin contione", c'est;.-à-di.re ceuX' qui sont prés.ent.és
de.vant le peuple; assemblé et qui relatent les péripéties de l.a
batailla.
IVJ.
RambaUd. La Déformation p. 19 et sq
CicéIl'on (FamïTïT;6T~-;.--o--;l'Ii.no serius: mi.si- litteras quas vel...
lem L--. 00:'/; i.dque a me rect.e factum puto., qucrd nan ste tim
ut- app allatus ~ el'ator sJ.m, sed aliï.g rabus addi ti.s aest.ivis~
que con.fe.cti.-s li tteras mi.sel'im,
1
~
(2 )
f
M.
CombÈls.. _Ill..P~Il~~~":'r.,
p.
109 -
195
CLe. p_ra__f.91l~
XI X, 42 9qi.
No~nna et hom.inen ip sum ad duh.ta
rai- publicae tempo,ra resaJrvandUm, at. esteros s:tudio IaodJi.s ac
virtutis i.n'flammando S' putati.s ?
Cie. 0 9 Im~
Cn; P om.E.
X, 27.
Nunc vero eum si-t unus
Cn. P ompeiug qui non mo do earum qui. nunc sum;t 910 l'iarn sad
etiam antiq.ui taUs memori.am virtute B1Jp e:r8Ni-t, quas res e:st
1
q,llae cuwsqlJam
Eli. ·'.mum
in hac causa dubium fa.ce.re possi.t ?
i
f
(
1
1
i~

30
-
Il faut mentionner auss.1 les tabula~ et les tituli. (1), c'est-
à-di.-re les; inscriptions, que les généraux plaçaient aU frol11ton
des temples pour célébrar leurs victoires.
On doi.t ranger sous. le chapitre de la littérairure triom-
phale les propagandes électol'ales perrdant lesq1Jelles les candi.-··
data, étaient tenus: cl.8 faire valoi.r leurs méri.t.es (2) et les
procès politiques. à l'occasion desquelg les ac:c:us39 ota.ient bien
obli.gBs de se disculper publiq~J'ement, et donc de faire leur
propre élo 98.
Ainsi. les. occasions de se mettre en v31eur ne manquaie:nt-
e:lles plus· depui.-s l'époque de Sci!pion. A la· fin du Ile siècle, au
momant où les ri.t.es; t.:Idomphaux deviennent courant.s, où la:. céré;"
monie: d1acclnmntion et l'emploi dU titre d'imperator s'impl.antent
et se popular'isen:lr, les concep tions romaines gUI' l ' indi.vidu subi.s-
sant une l'évolution capitale".
Catte évolution capitale, nous la
re,t.rouvons: dans; le contenu et la taxture des discours poli.tiqlJ8S
de l'époque cqJJ'indi.-qU'B r~. Combès: : de Caton l'Ancien (194) (3) ;
Paul-Emi.1.a (167)
(4)
;
discours: recons,titué par Tite-Live;
Scipion-Emilien (14G)
(5) •
...........------...-...~------_._-_--..----~,.
(1)
~1. Combès.
lmyar_ato-r
p.
198.
r~. Ramb sud. 0 é?f'p.;:)11.~~E..Œ
p.
19 et sq,.
(2)
M.
Combès..
.!JDP_e~r.aJ:.fU:
p.
201
Cie.
PJ_lL!ll:LI'~
18,
37 -
38 •
H. Mal.cova-t..i-,
.Q.!:a.Ë1~l!LJlo_manrnrum F ~ant.§. p. 19 fIrgit 19
cf. Combè ah
.1...IT1llx..~..E p.
1 94
et
Bql.
(4)
Ib.iderm
p.
101
frgt.
(5)
H.
MaLcovat-.:L.,
op.
cit.
, p .
124
frgt
12.

31
"-"
.,',
; 4)
L' iddl;:r.1.lllJgie
dU
priv~tus '-
Gagé,
dans une étude sur les di.vers courants de l'idéologie
:tmpéril.a1e (1) parle de "co typo intéressar:1;t de personnaga politi-
que dan,g les d8rn1-ers siècles de la République"
qui, lorsque
l'(ta-t <:lst gl"'avement an darv-ger,
de sa propre initia-ti.ve, se PInJ-
pose da main,tenir sa sauvegarde.
En effet, César prit l'initiative de la guerre des Gaules
et de la guerJrB civile par deux décisions personnelles: parce
qIJ.e.,
d'isait-jijj;., le peupl.8' ét.ait tombé sous la coupe tYFanniqwe
d'une fa:cti.on
"populum Romanorum faction oppressum vindicavi.t" (2).
En ce,la, i l imi tait, P omp se qu i
en 8.3,
"ayant obse,rvé que la République étaft. opprimée par des ci.toyens
criminels, "privatus atqu'8 adulescens"
n:assemblan:lt les restes d'e
l'armée de son père,
avait rappolé à la- liberté l'ItaLie et la-
vEle de Rome".
(3).
(1) Cf. :;. Gagé. Ua César à AU.9"uste, Princ,ipaux 'gtIUI'ants: de l'idé-
olo.,9.ie impériale. p.
324.
"le rôle idéal dU'fJrinceps da Cieé'Eon
nl'est pas sans ressemblaI' à celui qui~à jouéS effectivement dans
l.e dernier siècle de la Républiqye un type inté'ressant du parson-
nage. pol1-tiq~e le " p I'ivatus" q,u;:en cas de crise aigu:ë da l'Etat,
assume de sa propre ini tiative. la- respons,abili té du rétablissBmcmt
ou du maintien dG l'ordre et sans magistrature, sans mandat IB~gal,
prend en main la cause du salut de l'Etat~ en, regroupan,t d8rri~re
lu~ les éléments réputés les meilleurs.
J.
Gagé rappelle que d'après Kaernst la vraie idéologi.e du
principat remonte à Scipion Emilien.
(2) Caes. Bell. C~.
l, 22
~
J.
Gagé.
Ile Cé~_à AU.Q.ut'e
p.
325.
D'après Cicéron,
note Gagé,
la non-libortas, c'est. l'opprossion d'une fac·tion polit.iql,Je.
I l
est remarquable que tous les hommes poli,ti.quas du temp9 de
Cie'Bron et de César se faisaiont passer pour les ch,ampions de la
libertas,
exemple,
Catilina.
cf.
S~llUistC.
Cat.,
'V~.
X,X
ote•
. Cicéron,
L~.
l
et
II
(3) Cf.
J.
Gagé.
De C~9ar ~ Auguste
p.
324
.
.
,
'
,
, L
_
1
17 •
j
, "
1..- • •
!
~',

32.
Déjà, el1 133 avant J.C., Scipion. Nasiea- ava-it entra:-1né les
sénataurs> au massacre de Tibérius Gracchus (1) eomme AUgUate lèvera
1
en 44 a-vant J.C.
s.a- propE9 alrmé:s "pour délivrer Rome de la' tyrannie
d'un~ faction et instaurer la liberté".
Depuis,
le pramiGr Africain,
s'ôtait donc répandue l'.idé'e que
Le c:ito~en éc1.ciJr6 dli1va-i.t prandre les rtlnos ma l'Etat si la nécessi-
té s'i:mposa:it.
' I l n'est point da privatus,
dit Cicéron, larJ:squ'il
s'a;:git d'e sauvegardGr. la-libclI,té do,s cito,yens"
(2).
C '09t pourquoi ~1arius, homOJ novus, a- pu rcüever dans ses fonc-
tions Metellus auparavan!'~ chargé de la guarre contre Jurgurtha
en effet le rlsapiensrl ,
le citc:ryen politiquement éclairé, celui que
sa sc·ianco acqwise oU innée désigne comme le meil1.euI'p
doit interve-
n.ir à la' place des magistrats inaptes.
Le devGir envers l~ riRes
publicarl l'y oblige.
Ve:IL'a: la fillli de la République cet, état., d'esprit avait gagné
jusqu'aux plus: farcruiches défenseurs de la con1sti.tution républicainie.
POUF sauver l'Etat en danger,
disait CicéEOlil, à BIL'utus et à ses com-
plices, on davait fai.re viDlence aU;K loiS;,
si le salut de l'Et-a:t est
à ce prix. Les; con,s:pirateuIrs. devaient donc imiter le jeune Octave,
.
-~,ir'--e8f'l'9: 'ma1'ldat·''']:g'~'l,''aVa'i-t: 'JTri':l1 sas; raspon,sabilité's. (3)
(1)
81och-CaFcopin~. Vol
1
p.
205
Val..
Max.
l l l ,
2,
17'
(2) Cie.
De rop.
II,
25 (46).
L.
B:cliws
qui cum p:i~a'tus eSge,~
to tam rem publica-nm susti.n:uit p rimu sq.ue ~n hac cL.vJ..ta:to docuJ..t
in conservanda civium libertaIe esse- privatum n,emin,eur •
Evidemment la République de Cicéron est une grand~ al~9gorie.,
En dissertant sur le siècle das sêipiGlillS, c'est bJi.?1fll a ses ~on-
tempoTa1.ns q.ue s'adre:ssait Ci.cè'r.on.
Cicéron proposaJi.t un pro:Jet
politi,que atIX dirigeants de son temps.
(3) C1-c. Fam XI, 7, 2. Caput autom est hoc quod te n:Iilige.ntils,siInG
percï.pere Oot mem.iniss:Q volam, ut ne in 1.ibortatro et s;alwte po-
pu:Li Romani conse.rvanda aucto:u:Ltatem sana tus expestres nondum
libers ne et tuum f.actum c.ondemnes -n:ullo enim publico cOlligllio;
rem. publicam liboli'8vLsti ;
quo e.ti.am est ras> 1.11a mai.or 8,t
clar.io,r -
et an:lUlosceni; em vol puorum potus; CaeSi8rcm judices
teme1'9 feci.sso qui tantDm causam publicam privato consiJ.io
su sc cp s:ri t.

33
Ill.
LE cu LTE DE L 'IMP ERA TD R VlC TD RIEU X
r~. CombèS f dans sa thèse sur l '.imperator
romain,
note avac
...
justesse que le titra d'imperato.r recouvre d'aUX valeurs sémanti.ques
bien. défini.es :
l-a- première qui désigne simplement 1-8 chef à la tete
de son armée a bien pu êtro empLIllyoe avant l'époque d'es Scipions;
ma-i.s la seconde qui flilra fortune et recouvrira toute la- th6010gie
impét'.L..ale a oté appliquée pour la première fois à scipion l-'Africain.
SUI' ce po!il1llt les avis de r'l.
Gagé et de r~. Cmbès sont concordants
rtc' est Tite-Live, écrit ~1. CcmJbès, qui. fournit l.a p l'Bmière mention
du titr'e rd'imp.eratGllll' qwand U. l'attribue
à Scipion l-'Afric:aion (1).
M
es'~. L '
• • • .
lIomms;em elT1l/arI'l..V9 a une conc:lusJ..On l..dentl..que :
"La plus anci-onms
mernkion dU nom cJ'imporatar conceI'tnle Sc.ipion l'Afr'icaiwl
(2) et ne
peu,t être (lfaté:G d'avan.t. 221
avant J.
C.
Dans cette nouvelle accGption, le terme sert à désigner désor-
maLs le héra>s faiseur de victcires, omn.ipotent et libre.
"SciLpion, é,crit M. Combès, a présenté le titre aux Espagn.ol.s comme
un vér:i.tabrle équivalent de celu1 de roi et Paul-Emile a les m~me9
intentions à Delphes: où i l emploie, pour exalter sa gloi.re, l-es moyens
qu'employaient les monarchies helbJni.st.iqpes".(l)
Au cours du: second siècle avant J.
C.
et atJi début du premier, au
moment même où l.a cérémonie d'acclamation et l'emploi. du titre d'~m­
perato'r s;'installent et se ropandent avec les caractèr.es d'une véri-
table ins,titutiorll, la concGPt"ion romainede la victoi.re. subit une
é'volution capital.e.
Les succès militaires ne sont pl.us seulement
consic:léré's comme le résult.at de la compétence qwe sa magistrature
donne au chef dl armée, mais comme le fruit de ses qualité.g personnal--
1e9r"vaillance" (vi.rtus)
et "bonheur dans l.es réal.isations"
(felici.tas).
(1) Gombès.
l mp eratO'r
R.
55
TiLt·e-L ive
XXVII ,
1g,
4.
"lIum Scipio....
sibi maximum nomen imp erator.i.s esse dixit., qlUicr se
milites sui appellassent,
regium na>men alibi m~gnum, Romas
intGlerabil.e esso".
(4') Mommsen
~.
Vi,
p.
14:4

34
Nous pouvons vérH'ic;r qu'au pro.miGr siècl.e aVa-nlt J.
C.
cette
conception es;t: répa1!1idwe dans 1l.a sa.r;::i&té romaine à tous les. ni-
veaux,
des camps à l_Q Cur.ie et au Foll'Um (1).
Le. comble dU cosat.isme, rapporten ..tt. Su6tCDITe et PIutall'que (2),
c'est qlJ'o Césa-lI' s,lest adjugé le prénom d'Im.Ee:ratcrE".
Cé}ssius OiO'lI'II,
a-l~ant
plus Loin, cons.idèl'e que c'est là le signe du, dospmtisme le plus PI:.J.r,
SUE"tout qwe le dictateur a dé:c.lar6 que le nom d'impera-tm-,r d'evIra ~tJrQ trans-
.lIl'iuI:
à ses de.scend'a-nts.
Il appo:rte d'ailleurs sur le pr([lo1Bme des
inld:i.cations tE"ès judicieuses, pOUl' avoir été, l.u.i-m~me magistrat romain.
"Je cllis "impell'ator", non pas le t,btre accoll'd'é anciennement à certains
à la- sui.te de leur victo'ire C ...-:J , maLs l'autre, ce.lu.i qui e.xpriünai.t
]..a: pui-ssance scruveE"a-i-lnI8,
comma il fu t
8t tribu6 par vQ'tati.o:n à Cô'saT, à.
ses enfants et à ses descendants.
(3)
A la-l.irnite, le po,rtewr de 1 'i.m'pe~.~ s'ider1ltifi.e à l'Etat.
Il ast roma-r-
quable que dan,g le disCOUIrs que Céssr prononc.e devant ses sol.date en 49
avant J.
C.
pour ju;stLfier la décision qW'.il a prise de fa.i.Jl'S la guerra,
l'accent est pl.uitÔJt mii.s sur les torts faits à la personne de l'imporetH
qu'à la Républiq\\Lle,
ell.e--môme.
Il
Ho'rta-ttJI', cujus .i.mp erato:ri.s ductu no vem ann.Ïi-s :cem pu.bli.ca-m feLi.c.i.ssims
gl3'sserÏi-nt pluJirimaque proeli.a sBcunda fecell"int, omnem GEtlL.ia Gormanictrnque
pacawrin.t ut ejus existirna-tianem dignit:a-tsmqwe ab .inimic.i.s defenld'ant (4).
QlUie déso:cmais à parti.r do seuan.d siècle avant J.
C., sc soion;\\!;
trouvées confondues les troi-s fonctions dans le. titre d'i.mpe:ra-tor, c'es·t
cs C!!Je confirment d'autre paE"t formules et dédicaces.
(1) Cie.
de Fif}..,
IV, 9, 22. ttSeuetus c.um tE"i.umphum Af:I:'i.cano decerneret,
qucrd' e:Ï:.Us vi-:c'tut~ aut felicitate po,sset dicezee••• /t
......
l '
La fO:c'muLe b< P[ T 11~ [V[Io<:X
devint constante dans les d6crets
hono~i.1i'iq!Je9 tlocernés aux bene merentibu's.
(2) Su éJton,e
Jul.
Caes.
7 G,.
1
P llit.
C a@:s.
57, 2.
Dion
43,
44, 2
3.
(3 ) Dion
43,
44, 2
:3
52, 41, :3
4
(4) C6s.
8e>11..
Ciu.
l, VII, 7'

, ,
35
Selon T1.ts-L.iV8, Ti.
Se.mpro,nius Gracchus plaça eIllI 175 avant.
J. C.
au t.empl-e da rlater 1'1atuta cette formule
;ri. Samproni.i Gracchi consulis impe-rio au,spicio'~~e(11.
AÎLns.i l.e pouvoir pollti-qwe(consulis)
,
mLli-t,air-'e (impe:lÜo:)
et L"eli-
gieux (auspicio)
ae trou vaient intimement l i é s .
De mame,
en 145 avant J.
C.,
L. Mummius fit cette dédicace
à Hercule Vainqueur:
"L.
Mummi.- L.
f.
cos.
ductu auspicio imperioque :_;:.tr (2).
Cette formule s'emplo:Le pour relevelI' l'action d'ul'll génér-alL sous
la condui-te, le commandement et les auspice,s de qui la victoire
a été remportée
elle est identi.-que à~ celle que Plaute, pl.ace
dans la bouche de Soslie. louant Ampb,itryon d'avoir redressé: la situa-
tion de lrEtat gr~cB à sa conduita, SOIr'], commandement et ses auspices.
Uft gesserit rem publicain duc:tu, imp e.rio et ausp.ic:io; (3).
lc,L plus qurailleurs la formule est claire: .9.8 l'"'er Sr...E:.2!2! ,
cres,t admi.-
miistr:er l'Etat.
Ductu a un sen's politique ;~p"ori.o garrde toute sa
valeur. militaire;
alors que auspicio rappall-e las forces magiqWBs
attachées aux auguras.
Lac- cOr;},statation de ce nouvel
état dresprit nous impose la
conclusion suivante.
de plus en plus se fait senti.-l! la nécessité
d'un pouvoir pe:csonnel,
réunissant, les trois; fQ1:lICtio,ns, supérieures
poli tiqu'e, mil tadire et, rel.igieuse ;
cette autocrat1.e doLt avoil.r
so~ appuL sur les masses populaires en créant des liens de dépendance
entre le héros qui détient tous les pouvoirs et lB masse populail:e.
(1 )
Tit. -live
XL L,
28,
8
(2 )
C.
L. L.
12
626
cf.
1"1.
Combès.
Imperate..! p. 206
(3 )
Plaute.
p..l!!f!hi t EYO n
v.
196

36
2)
.._. Scitf.jio:Jln1 u..',.q rll.Ca-iJTlI
R-'rom:ii.er
.1._••
hér(j]\\s•• [;éa~riien.,_
-
5 a ni au ta cratie
Le Itcésarisme"
de Scipion est aimsÏl- défini par Tite-Live:
sci.pionem,
tarnqu:am in eius manu pax Roman.a et b.all.um ess.et,
abi
Antiochœ cultuml
di:.ctatol!em sum c.onsuli.,
non; leegatum in; pr'Œvinoia
fu.issej
r,nBC
ad ali..a1Tl rem
profeotum qUlatTl ut,
id quod Hispan;iae,
Gall.iae, SiC:iliae, Africaa .1am pridem paEs>uasum esset, h,o,c Graecias
As.i.a-e.qu e et omnibl:.lJs ad' llll'i.e n tem
versLs l' egi.bu g, gen tibw.;squ e aP.p.a-
reret unum homin,em
caput cDlu:manque impeIrll Romani essa,
sub ~mbra
SciLpi.oni.9 cil.iL:it;ar~em
dominam orbis terll"aum lateEe', mutum eis pro
decretis pa1:rum, pro populi jU9s:Îl.s esse"
(1).
Pour ces raisons on pen.sa lui confé'rer La dictatune à vie.
"Cas,tigatwm en:Îl.m QI.J:Ondam ab .ea populum ait,
quold eum parpetum
et dictatarem vellet facer'e"(2).
En effeet, lui seul faisait l'admiration des grands du monde,
quels qu'ils: fussen.t,
amis ou ennemis, Syph,ax, [!lass:Îl.nïLssa,
Asdruba1l
aU' Han rtib al 0
[~a-gn~ficumqlJe i.o Syphaci-nec: eEat al.iteli'
visum dUoINm opu:ler:n-
tLssil-mo rum
ea t.emp es.t ate du Ces pop uJet'Um uncr: die L-.. ,J
Lodem etian, leu:.to. Sc:.ipio atque Hasdrubal quiLa ita clO'Irdil. arat
IregL acc:ublllJe,runt (3).
Ce n'est, pas sans raison qu'on, l ' a accUJaé d'aspire:Il' à l;a
l'oyautê:.
Fabius f'la)l:imus lui reprochai.t ses "manies royales"
L ...J Exer:c.itumque ad custad:ii.am urb.is at~\\Ja ItaLi.ae scniLptos:
ElSse non quo's l'agio max.re peE superbiam con.sules qUOi terraTlJJm·
velilllt tIrai.ci.an,t (4).
( 1 )
Lilv.
38,
51, 2
"C'était à 5cr;;ipian seul,
c,omme geil eO't été fait par Rome l'uni-
que dépo'51;Ï;.t.aire de la paix et de la guerre qlJ'Ant.iGIchus ava:il.t
fai..t sa- cour;
le consu.l avait vU' en, Scilpi.on un dic;tateu'Ir,
I1crn
un l.t.euten:ant 9 s ' i l availt suivi, son frère,
ce n'était que pour
ce qU'e Jadi:.s en; Espagne,. en Gaule et en Sic:i.le et am. Afri:.que I I
ava~t fai.t : pe~suader aux rois, aux nations, à tout l'Orient,
qU:'UrrT. seul homme était l'~1Tls et la colonlf1le du pouvoir. Qua si.
catte Républ.ique,
ma1t.resse du monde vivait,
c'était dan,a l'om-
bre de Scipion.,
dOr:1,t un regard itenait. lieu
de décrets du Sénat
et d'ordre dU peupler'.
( 2) LLv.
38 ,
56 ,
1 2
(3)
Liv.
28,
18,
28"
35
(4) Liv.
28,
42,
22

31
Les gu:erE'as Pun.iques avaient donc conlsacré la sem.idLv.in.ité
de Scipion. qui se plaisait à
joueI{ son personnage:
An'1mus quo.-que meus, max.imus mihi.i. ad hoc tempu:s vatas, praegag.it
nostram H.ispan.iam esse (1).
1]). passe de longs moments
am, prière au tampl.a de Jupit.Br et on
le: soupçonne d'av01.r des con,versations personnelles avec les diaux.
Sous ce rapport,
i l sera largement imi.té par' SulLa -Felix, L'H13ureux-
et. paF CésaIr.
I l est. d' ai~leurs utile~ comme le d.it VarJron, ainsi que
Le. rappo..rœ Saint!; Augustin, "que les hommes de valeuIl' s'.ï:.magin,enlt,
même si c'as,t faux,
être nés du sang des dieux,
en sorte que le coeur
humai.r;].,
réconforté par la créance an cette origine surrratull911e, soit
à môme d'acqwérir plus de courage pour ose.r~ plus de force pour agir
et plus de. bonhe.uJ:" dans le succès"
(2).
Gi.:céronavait 'd3claré
dans le De riaeubl.ica, parlant da l'as-
can:dance divirlls de Romulus,
né de F1ars : "Il convient que les bons
serviteurs de. l'in,té:rêt publique passe. pour tenir des dieux pan' la
naissance autant que par le génie (3).
(1)
L.iv.
26,
41,
19
QUe d.is-Je ? Un secrot press;entieme-nt, et
jusqll'à présanit ce fut pour moi.s l'oracla le plus sOL"', me dit
que l'Espagne est à nous.
(2)
Saint Augustin. C_iv. Dei. III"
4 .
VarIl"CD utile esse ciuJÏ.ta-tibus
dicit, ut se viri fort.es,
etiamsi falsum si t,
düs gen.1l.tos e::>se
crelltltn:t"
ut eo modo al1rd.mus humanus,
ve.Lut divinae st.iI{pis fi-
ctllc:.iam geI:ens l'es magnas adgrediendas praesumat audac:iu9, agat
veh,eme:nt-itJ'g et ob hoc Lmpleat ipsa securitata felic.ius.
(3)
Cf.c De Rep.
Il, 2,
4
Co ncedamus anim f amae hominum, p raeseFt..im nOln, inveteFatae
solum et~m sapi.enter' a majoribus proditas, bem19 melriti da
rebus c:ommun;.t.bw:Q.
ut, generB et.iam putarentur,
non sccl.um
esse ingen:iol d~ vine.
j

38
Sa- d éin a gog.ie
POI:IJF
~a' premi..è:ce fois, Scipion appl.ique le consensus,
la démocratie dirocte qui sera l'un des fondements du césa:d..sme
de César et du princ,ipat d'Augusta '"
Sc.ipion avait clairement exposé sa doctrir;lIG politique lors
de son, électi.on à l 'édil.i.té: ~
alors q~e 1l1 es, tribus du peuples
a'opposa1ent à sa candi.daturs p
déclarant qu'il- n,'en falLa.it pas
tenn compt,e puisqu'il n'avait pas l'âge prévu pa];' la lo.i", Scipion
S'éC,Id1..8: "Si tous les Ilomains veulent me faire édile,
je sui..9
~é 1":(1). Le peuple l'élit aussi.tô-it d'une voix '.unanime. En 204"
i l déclara.it qu 'Or:ll l'avait nommé consul p non pour continuer la
guerre,
maÎl.s pour: la fini.r- ~
que le seul moyen était de passer: sn
Afri.que 8Vec son 8rmée ;
i l disait ouvertement qu'il l'obtiendrait
du peuple s.:fL Le Sénat s'y opposait (2').
Ai.nsii la premiè,re tentative de pouvoi.r personnel à Rome fut
l'oeuvre de Scipion.
La prem.ier,
il br.isél le moule Gtro.it du mœ8
maciiu1lr'um au' gJ:anl!l' scan'dale des défenlseuI:"& dG la trad.ition comma
Caton.
Devenu héros i l est chanté par le peuple et pa!" les poètes
Naev:1us et Ennius.
Comme plus tard Sulla ct César,
i l se Verr-ra
proposer la royauté
et comme eux, il la repoussera.
9
Sc,ipion est donc le père do. la l']g.itimité: "satéIl.iennell ,
formule à laquel1.e se t'alli:.er.a touto sa descendance spirituelle
susciter l'adoration du peuple pour mériter d'être appelé parans
pa!:rii..as. prétendE'8 bénéficier de la bi8nveillancC' permanente eiL:
1
personm'slla de la divinité: sont, des procédés qui sur-vivron.t à
Scip1on.
Cette i,dée,
éCli'it J.
RCluvier,
"Chemine .inaxorablemen,t; comme un feu
SOUIS
les feuill-Gs,
avec de
bJ:usques f'lambées,
au rythme même de la conquête romai-ne et de la
dégradat.ion politiqws à Rome p el~e surgi-t sans ceSise 1
sous la
fonme pUI:.eme.nt personn:el~e, elLe ee manifeste par- la volonité-ou
la- raute- dU: Sén,at,
immédiatement après les loii.s oli-gorcMiqu9s,
avoc Scipion Em:Ui:.sn "protecteur. du la Républi.qlJis" et plu.s tard
aVec T.iberius. et Ca.ius GEacclWs,
et la vaFiété des "u·lt,xrBs" qUIi1
sont le prcm.ie.r ot le secünd' Drusus;
sous la frame milita.ire avec
les condottieri. diJ deuxième siècle et ['lL\\rius ;
sous la forma m.ili-
taire. e..t p81'sonnel~e aV(9)C Sulla, César et Octn-ve"(3) •
.. -
(1) Tjj,t.-LLv. 25,. 2, 6 - 7. Si. mo, inqu.it, omno.f3; quiri.tes aadilem fa
fi'aCBI'e vollun,t,
sati.s annorul1l habeo.
(2 ) Tilt-LLv. ,
28,
40.
1
(3 ) J. Rouit~r
Consensus
p.
319.

39
·.VI. -
LE HEROS ET LA TRIPLE FONCTION SUPE&llEURE.
Il- aPPoI'a1-t donc quo le type humain vers lequel t(l;ndoit tout
Romaiin g~na~·e.u:x, li:l'epui.s la sBconde guerre Punique, est colui du
h,éro;s. La développement siimultané de la notion d'impBrator a favo-
]fisé l.'éclo.·s.i.on des individualité's hors du commun,
dont la rè,gle
de c;ondui.te est la dépass8Jl1ent de soiL Vs·L'S l'accompLissement total
de soi. En effet,
il convient de remarquer que la titre d'.imperatot'
n9 recouvre p a9 toute la valeur sémantique de l'idéal
ole l'homme
césari.en ; 19 latin manque de teli'me adéquat pour- désigner ce type
d'homme sm trnin de na1trro.
Après August.:, 10 problème sera râsolu
lorsqlJe tous les BlTlpElll"ours adjoindron:t le nom de César aux leu:rs
et SB mettron,t à "césariser"
(1).
Le Cés,ar.isme étant donc: synon,yme de pouvoi.r absolu, le hé'JWS
césariLem! cherchera à assumer dans la cité toutes los fonction,s aux-
quelles, sont attachéasl'outollité et la puissance,
c'est-à-diIr.'e ..
esssntielleme;nt, la politique, la carr:i:Ère mili taire et le pouvoir
reliLgieux.
A Rome,
de tout temps, ces trois fonctions ont été étroi-
tement dépeI1:dantes et liées.
A l'époque 18 plus reculéa, le J!aï
romain était gUBrrie:Jl', lég.Ls13teur et prêtre (2). ~1. G. Ch. Picard
qui a étudil€
les rites triomph,aux romair.l,s at leur' caractère primitiLf,
cite: à ~e propo 9 G. Duméz.il qui a montré. à quel point la magi.e
et
la guerre s'en,tl!"emê-lent à Rome et chez d'autr'os peuples iodo-euro-
péens : "le guerrier italique est possédé de la furor que les ~~tea
d'initiat.Lon entretiennent et transmettent,
qUH des cérémonies de
désé'cration pUEiLfi.ent avant le retour à la viLe civil_s"(3).
m Ca-s8. Dian
66,
8,.
6 ;
r'larc. AUll'èle
6,30,
1
(2) Cette vér:L-té n'est plu9 à démontrer après los travauX" de
G.
Dumézil.
On: peut toutefo.is rappeler à ce sujet ce qu'écrit
H:agel dans LE:;.. .,Ç.ans su.Ll.a ehilosophie do l 'histoi.ro -
Le monda
,flomair.T: p. 271.
"Comma dans tous les Etats à leur début, à Rome le facteur politiqUJa
est uni- aUi sace.rdotal et la condition est théocratique.
Le roi se
trouva:t.t ici- à la têt~ de ceux qui. étaien,t privilégié:s par las sacra-.
Rex est dét~ivé de
f7S- cf III
' s,aerif 1er.
)
"7


• . '
l'h'
t
.
(3)
G.
Ch. Picard. ~ tro.ph..~es r~ma~n9 ;,contr~bu:);-on a
J.s o~ra.
de la religion et de l ' art tI'~omphal a Rome (BJ..bl. Ecole França:\\.se
[Pll,th,èn'os et de Rome
CLXXXVIL, p.
123).
Georges Duméz.il parlan.t de la n,aissance du mili.t.aris~e à Rome con,g-
tata: qlJ-e "par ce"t aspec.t mll,;taire, le nOUVeau pouvo~r se rattache
au' plus lointai.r.t passé italict~e e ... même in'do-eul:'opéar.li"
Ner et Virœ
p.
175 -
189.
cf. Aspects de la fonction guarrière
p.
20
et sq.

40
Ell effait de toute ori.gins le ch.ef militaire possé'dait 1.es aus-
pices an vertu' de. son imperium ~
se trouvent: donc: confondues, lG9
fol1ctions saCerdotale et guerrièra.
La nouve.auté que le. césarisme
a introduite, c'est l'idée q,ue l'imeerator,
guerri.er e.t pIi"âtrB,
deva~t é'galement assumer la fonction politique. Petit à peti.t,
depuis les Scipions,
se légiLtimai.t à Rome La régime militai.re.
8.Lan, que les Romains fussent ré'ticen:ts à admettre cette légi-
timité imposée par les circonstances et lBS armas, personnll);, même
parmi. le pGuplle.,
ne mettait plus en qUGsti.on la signifiLcati.on re-
ligi.euse et politiqp.e: des nuspices.
Forts de leur ascendant sur Le
p GupIe,
ces imp eratores entendai.ent d6so rmais jou er las plus grands
reLes dans la cité.
La- n01Jveauté de cette conduite n'éch.appait pn9 aux' éc·r'iva.irTs.
\\Ja-lère naxi.me relève que des lettres venUes de l'armée ont recom-
manclé. au' Sér;l;at la nomination de Scipion nU' consula-t comme une mesure
nécossaiJ-r'e.
Appi.en parle do Sulla entrant dans Rome
"Au' bru:Lt des trompettes et enseignes déployés comme en pLein
ch,amp. da batailLa•••
;
c'est: là (au: forum esq!Jili.n) q!-J'I s'engagsa Ulrlie
b;at-allle, la première régulière qui. SB livra dans Rome mê~e av~c
trCUDpattes. et enseign,es, comme dans une guerre ouve.rte. C est a cette
extIl'emité q~e l'on en vint••• "(1).
l'assassinat do CéSar :
Val1.e~UR Paterculu;s. écr1.t a propCls~ do
"Cette mOI't (les .ides dG mars)
ne prouva que t.rcr.~ la ~agesse du con ...
i l qlli'H:.t.rtius et Pansa donnaient à César de ma:l.ntenler pale les aRmes
SB
-
.-

• t
' .
Il (2 )
UOie puil.ssance que les
armo:!ili lUll- avale
acq!J:l.se \\

(1)
Ap~
Vpp::" ;;
. 8
5~:-
J(
l c.
;1,
7, J
-
(/fW7IJt ('{/
~rf/ IIYJ/[{ij/ Tt.S> orytU/i L/L /
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?wf 1 ~_ 2 57 Laui!l'andum experent.ia consiùhJm Pausae
(2 )
p
Val]'.
a~r
, .
.
t e '
ut princip atum
atqw:e H,.trtil, qui. semp er p l'aed:l.xeran.
aesa!'];.
armis quae.s.itum,
armis tcne:Ii'et..

Tout au lOl11g du
dGJ!ni-er siècle de 1.a République,
en effet, ce
sont les soldats qui.. proc1-amGn.t ceux q.ui doivent détenu la pouvoir,
MaI".Îj.lJjs,. SullLa, Pompée ou CE§saI'.
r~ême Cicéron na paut réprimer sa
ficrté· lorsque les soldats le proclament imperator.
y,ac~te dit de PompéG :
"Il perl!J'itpar les armes un pouvoir fondé SU:I' les armes"
(1).
CeUlX qu!Ji en aVaiCITTit les moyens, comme Crassus,
de lever UElle
aIl"mé:e privée,
s'wffraiLBnl1t: ce luxe suppLémentaire
oH ir/))~ \\l)) c/Je! :
Cil.c.o ra n, • "Nous Mvons entendu r~. Crassus lI'aguère déc.l.arer qu'ülIT'
homme qui voulait
jouer lB premior l'Ble dans la Républiq~o
n'avait jama1s assez de fortun!1Er tant qu 'U ne pouvait en-
tretenu une armé'g entière à ses frai.s"
(2).
La l!Ii.ct,ature militairo Sie présenta.it alors bon gI"é mal. gré
comma la sBlile alte:rmat.i.ve valable au régimo cong;titutionnsl..
r1ôme
le plus obstiné dé'fonseuI' c:1S$ liberté's répub:licaines SI ét.ait r#;si-
gnê! à cette i.néluctabili.té·,
et la questio,n n,tétait plus pour
Cicénnn de savoir sdi. oui ou non i.l y aUJrait ch,angement de ré'gim:a,
mais plutat commont atté"nuar ln. plus possible son car'ac:tère mili-
taIri.st::e:.
Los> subtilitél$ dies dé'finitions du .E.P..![lcae~ dU .e.raestans
i+~ vir,
du rec ta r
e.t cl'u! 9.uberna ta r
évitent do. mettre en évidence
le car·act..ènB coe.rcitif et oppressi.f du régime à itnstau.rer. nais i l
n'en: dome.ure pas moins é·vide.nt qU'a le régimo q\\JO In.s RomaiI11s ap-
pelaï...en,jt désol"mai,s de. tous leurs voeux,
ne pourrait so
cOr:liSl.lider
.
t'.
qu'à
haches
des
f"·a~gC'aux.
Ji
(1)
T,ae:.
Anrt.
3, 28
Quse. armi.s tuebatul",
armi.s
arni.s.it.
(2).
Ciic
De Off.
n,
VIII,
25
Ut nuper M.
Cl"assus n:goabat l'Iellam sati.s
magnam. p-ecunï...am
esse e:t.~ qui. in ,.~ p\\J!bli.ca pl' "ncp.ps ve.llet esse, cu.ju:s frw·-
fruJ'ctibu's Bxercitum ale.re non potest.

42.
CHAPITRE
U-
LA
FONCTION
POLITIQUE
La polit-iqlJe c'est l ' a r t de gouverner les hommes et de leu.r
commander.
Cette vieille défi.nit·i.on d'Aristote garde enCOll'e sa
valeu't' et son sens.
Dans ce domaine-ci en parti.culieJr, la matière
sur laquelle a'exercB l'activité: du chef de l'Etat est la masse
mall-éable des hommes. Pour le h,érQis césarien, la politique sst:
la fonction pri.vilégiée par- laquelLe es,t: naturelle.men,t mi.s à
contriibuti,on son instinct dominateur sur les hommes.
La- Républ.ique dG Platon et la Républi.que de C.il.céron: déve-
loppent une th.é'oll'ia selon laqwelle il est du devoi.r de l'homme
de valeur de cherch,ar,
pour le bonheur de tous, à prendll'B la
dierec:t1.on de l'appareil d'Etat.
Cicéi'c;r.t fa.Lt dÏi-re à Laeli.4J:s que
ce qlJ 'll. faut apprendre pour se.rvir Rome at la fai.re rena1tll"B,
c,'es't "l~rt de la politique qui. nous rend util(J; à notre pays" (1).
Scipinn EmlliJ-en ense.i.gna.it cet Il art du
gouvern~men,t auq ..e1- l'iLni-
t.iation la plus complète est l'histoire"
(2), et Cicéron défin.it
air.l'SÏi- la République: "res publi.ca res populi"(3).
C'est ai/llisi
qu'a le comprendron,t las césar.Lens qui vouidror.llt démoJcrat.iser les
i:nlstitutio ns répu.blicaines par la rêvo lu,tio n,.
~ - .h.ESCESARLEN5 ET LES CLASSES SOCIALES AU TEMPS DE CESAR.
Les· granrdeemutations cDnsé'Cutives à l'avènement de la Répu-
ol.iq,w.e pèsent encore lourdement sur La vie politi.qwe et sociaLe à
Rome au t.laIllpS de César;
maies les passions exacerbe.ss ont pO,l'té' à
1-eur point le plus élevé. les confli.ts de classes et d'üvltéJr9tS.
" : .
;",' "'.:1".
·.~L: .... "'.73
(1
) C.i.e De' Rep~bl. 1, 20, (33)': Uil'ice're anS: 'ar'fa9 'q·ù~B'e':'lfi~i.ant
ut U'suiL ci.vitat.i.. simUiS.
(2 )
Pol yb,.
l ,
1 •
l'es publ.ic:a l'es pmputi~
(3 )
ctc
De Republ.
l, 25 (39) Est igi.tur
~l
q UO quo mo Ido c:o-ng:teQ8. u
. au'tem nomi omni.s h((JJm~um coetus: et util.ita-ti..9 commtTnJ.one
popu us ..
Ititud:l.r;T51B jurlLs conssnsU:
seo coetus mu
socii.a--tu's.

43
Sous le régime républicain se, sont structurés an classes le pa-
triciat: et la p1èba,
ainsi qu'en: témoignent des historiell1ls coml1T'€
Tite-Live.
Leurs rapports de- force sont souvent heureusement con-
treba1anG:és par l'ordre des chevaliers, la classe des hommes
d'affaire's et de9 riches commerçants. On peut déceLer dans ce
système de tr.ipar'tit.i.on sociale une vieil:La survivance in:do-eu-
ropé-enne de La division en classes,
ainsi q!Je 1-'a fait G.
Dumétil.
Les patEiciens forment les vieilles familles de souche ancierrme
cO/Tlistituéos en gemt.es auxquelles s'est peu à peu alliée la nobilitas
pour partagelI' leurs privi1è:ges est leurs prérogatives.
La .!l9bilita-s,
ce sorrt les famillus devenues nobles pour avoir compté dans leur
rang des membres ayant obtenu des magistrature~ curules.
Sur le plan purement politique et social, sfe.puis le temps. des
GrecqIJBS,
souffle un vent réformiste dont le9 premiers agitateurs,
il faut bien: le souligner,
viennent des couches les plus favo~isées.
L..es frères Grecq\\J8s sorte.nt d'une famille illu'stl!'e et les raisons
qui les: ont p OUSSŒS à, militer contEe leur propre ordre sont des plus
profondes.
C'est l'appauvrissement des municipes d'Italie, la :r-igueur
du système de servage qui faisait que les paryans
n'étaien~ pas
propriétaires des terres qu'ils cultivaient.
L'entreprise des Gracques qui visaiLt à établir une jus,tice
sociale plus grande contrecarrait les intérêts établis des. classes
las plus favorisé~es. En tout cas un courant était né, démocratique
et pCLpul_aire, réf o Irmiste et révolutionnaiEf. Au temps de César, c'est
dans le's rang.s de ce parti que se recruterof!1lt lss césariens.
Après l'entreprise échouée des frèrBs Gracques,
c'est 1'1acrius
qui rBprit le flambeau
du parti des Eopularas,
et c:e1a,
cl'auta/Tllt
plus facilement. qu'il venait d'un municipe, Arpinum, comme Cicéron,
et que, comme lui, il était ~
na'vus.
Lors des funérailLes da
sa tante Julia, César fera ressortir les liens de parer;'lté
qui
l'unissent à Marius maIri de sa tante.
En dehors de sa "gé'nérosité"
J
naturellLe, c'était là une autre raisol'll supp~é'mentaire pour César
de l'eprendreà
son compte le programme démocratique in,auguré par
lies Gracques,et que r~arius avait en partie réalisé. Cat aspect

44
démocratiqU'8 et populaire du programme faisa.t.t que ses dirigeants
(Ytaief1lt souvenlt traitÉS de; démagagues.•
Les advarsEùres Pl'litiques
~
de César,
ayant à J C1ur tête Cicéron, lui ont reproché' ll'O collusilrm
avec la popul-ace, composp.'e,
à leurs
youx,
!
d'éléments peu re-
commadables. Or,
fait remarquer Ro~nald Syme, l'ensemble des césa-
rie~s se composait de deux groupes.
• •• 11 a ~ris les armes contre
l.e; parti au pouvoir parce qu'il avait été un marianiste et un popu-
larisl:• • J. Le parti de César comptait non seulement beaucoup de
sér.T,ateurs, mais aussi des nobiles"(1).
S'il est vrai que la base du
parti était essBll'l1tie11.ement constitué des petites gens de la- pLèbe,
il est tout aussi vrai que ses dirigeants sortaiermt de souches
aris,tocratiques les plus pures..
Les Crassus,
les Catilina, nobili
.9.enere
natus.,( au témoignage de SalluSl te.~ClaU:dius, pass;8: à la
plèbe en devena~t Clodius, et plus tard AntoimlB, le. lieutenant
assermenté: de César,
tous,
sont des membres de grandes familles.
Leur réputation de vulgarité leur vient des idées révolutionnaires
qu'iLs procl.amaient et qU'ils ont banté de réaliser dans les faite.
Ainsi que l ' a démontré Napoléon III dans son Jules César, l~ démo-
c-ratisation d'es institutions républicaines était la seule issue
pour l'Etatr romain de ne pas SB perdre à jamais sur le chemin de La
déchéance. Depuis les réformes militaires et politiq,ues de r'1arius,
rendues nécessaires par les circonstances,. i l était appalnJ1 que l'Etat
sénatoriaJl diri..gé. par une oligarchie
tombait en faillite.
Il fq,l-
lait régé'nérer l'Etat en lui insufflant du sang neuf venu dee pro'-
formdeurs.
La- dernièEB tentativa faite par Sulla de remettre le parti
des opif,imatos
sur la selle en proclamant une constitution qui leur
accordait tous les pouvoirs échouera quelques années plus tard ~ cause
da l'incapacité de ses membres à gouvern,er.
Cicéron dans ses pro:cès
contre Verrès et son,
pl.aidoyer
pour Sestius démontrera cette
vérité é·vidente. Oès- lors; le besDin de régénérer l'Etat aveC César
3eEa senti par les césarie~comme un devoir inscrit dans l'ideologie
de La Cura rei publicae.
César sora identifi& à l'Etat.
~ Pharsa~e,
le mot d' 0 rdre avant le combat décieif étaiq Il pour la dignitas de
César et la liberté du peuple romain ".(2)
J.
Baran.ger dans sa recherche sur l'aspect idéologique
du
Principat met ainsi en, évidence cette attitude morale vis-à-vis de
'.'
"
;
, 1
').<'
, -. .f"1
, ~.
,
\\
.. --
(1) R.
Symc:
L1!LtLévolut.ion romai~c:.. • TrDDduit pc.r R. Stuv.p.73.
(2) C~ B.C. 3,91,2. Voir RO/Tllal.d Symo - La- Révo~l.ution: romaino,p.76

45
l,a cho se. publ iq.u e
"La cura rei publicae n'est pas une ilr:sti1r.ution.
C'est un état
d'esprit.
Elle re.flète une attitude d8l1'S
la Cité.
Elle implique
la reconnaissance d'une monarchie ~dèa~e. Les citoyens se confient
~ un homme puissant, capable, représentant terrestre des forces
surnaturelles, pressenties,
éprouvées.
Aux dépens de sa q~iétude
personnell,e,
ce ch,ef accepte de veiller au bonheur d'autrui.
La base
d\\:a; son pouvoir
devient essentiellement moral"
(1).
On peut donc se demander quels sont,
d'après le cêsarisme,
les
principes d'une société idéale.
On n'a pas,
~ notre avis, suffisamment insisté sur cet aspect
capital de la politique sous la République = las fonctions supé-
rieures doivent atre réservées aux meilleurs de la cité.
La notion
de bonus civis,
si importante dans la pensée romaine,
est, assez
difficile ~ cermer dans tous ses contours sâmantiques. On, pourrait
penser,
aux regards
des différentes définitions q!U'e CicéIi'on en,
donne dan;s ses divers traités,
que les boni cives,
q!J,i deviendront
sous la politique de la Concordia les o.fltimi,
QS' sont les
patriotes,
ceux qui respectent les institutions et qui travaillient au salut de
l'Et,at., Le texte du (}s Republica est explicite l~,..dessus.
"Quo dsi liber p opulu s
deI iget quibu s se committat,
deligetqwe,
si
modo; salvus esse vul t, op timum qu emque, corte in op timo'rum ca n'eiliis
pOisita est civi..tati.um salu'ê, praesertim cum ha'e nature tule .. J..t,
nalTli
solum ut summi virtute
et animo praeessenit imb,ecilli.œJribus sed ut
hi. etiam, p arere summis velint.
Verum hune optimum statum pravis hominum opinionibus eversum esse
dicunt, qui i,gnoratione, virtutis,
quaa cum in: paucis est tum a
paucis jlLJidicatur et cernitul',
opulentos homi.nes et copioso,s,
tum
genera nobili nata s esse op timo s pUltant"
(2).
UJJ1)
notion nouvelle appara1qla nai.ssancB.
Etre bier;Ti nE!,
genere
nobili natus,
semble ~trB un titre au pouvoi;l'. D' ailleul'9 la tra-
ducti.on que donne CiCéron da bonus civi.s est 1
.
(1
) J,. Bâraniger. If,echerches sur l'aspect idéologig,u~ du Principat
p.
271.
~
:
De Republi..ca
l,
34
(51).

46
Pour comprendre combien étai..t fort dans les milieux dir.i -
gBarr:ts de la Rome républicaine le prESjuga de la naissance, i l
suffirait de sa rappelaI' avec qwe.l mépris ét",ient traités les
homilT1les ncr,vi,
qu'ils gci1.0r:1,t. I\\an Marius au
·un Eicéron.
PourqJ,.1oi? Parce que.lI
selon le mot de Salluste,
"La noblesse se réservait le consulat qu'elle se passait de
main en main"
(1).
En. effet, comme le: remar~e J.
Ro'Uvier, l'pour qwe le fiLs
du sénateur ne. succède pas, par l'élection,
aux magistratures,
à leur père,
il fawt vraiment qw'une totale impot'ncc:> de leur part
empêche de jouer la règLe de' fait de l'hérâdité"(2).
Ainsi qwe. le rappelle
P.
Grimal
(3), Ln République: Romaine fut
à sa- naissance non une. démocratiB à proprement parler, mais pLu-
tôt un,e oligarchie.
La conséqwence fut que les bénéfices de la
Révolution de 509 échurent non directement oU peupl.B, mais à une
catégorie de privilégiés, l'aristocratie qui s'était constituée on
c.;.Lass,o depuis longtemps déjà dans l'attente lIlu pouvoir.
Aux derniers temps de. la Républiqwe,
les grandes familles
patriciennes maintenues dans leurs traditions gentilices étaient
de plus: en plus confondues aveC la nobilitas, famille.s, nobles pour
avoir eu
des mem -bras des leurs à obtenir des magistratures curules.
Toutes ensembLe,
elles s,iégaient au sénat, Ce conseil des anciens
institué
par les rois et qui :SJrlf8Out. à ln ro:ynuté.
Ainsi..
le premier titre dont i l faut jouir pour détenir le
pouvoir est.
d'~tre bien n~'
c'est la raison pour laquelle la
"légitimité-hérédité" devint quasiment une loi. Aussi faisait-on
défile!', pour fair8 prévaloir ses propres méritGs sur ceux des
autres"
les images de ses ancêtresll paré,es des insignes des plus
hautes magistratures.
t',
SaIL. Jugutha,
63,
6 Consulatum nobilitas inter se pel'
manus tradebat;
cf. SUéton,e AU.Q.ustus, 38
J.
R~uvier. La' question, du Consensus dans la Répub1..i q,ue
B2.!!!.~
p •
1 00 •
Pierre Grimal.
La Civilisation Romaine.
p.
43.

De toute origine,
d'ailleurs, la Constitution, romainla a- été
ess8ntiLellemeJ'I,t aristocratique,
fondée sur des inégalité:s institu-
tionnelles devant, les droits et les devoirs.
IIQuan.t à l'égalité
absolue: des droits,
elle n'est jamais qu'une utopiell écrit
Cicét'on (1). Un peu plus loin i l explique sa pensée en. affirmant
qu' "on ne pe,wt trouver de germe de révolution: dans un.e société
où chacun tien,t sœJn ran,g naturel ll
(2). o'où la nécessité que les
me1.l1eurs gardent 18.13 postes de responsabilité et que la plèbe reste
1.euT masse de manoeuvre.
Ce,tte consti.tution, fai.te pour un petL.·.t
nombre d~ prHilé-
V
f) / ) v U:t'J
giés ne permet qu'aux "boni cives": 1e9
".) y(),
0
,:/1, (Fr.
d'exercer les fon.ctiof11s supérieures que sont les magistratures de
l'at'mée,
de la politique et du sacerdoce.
On ne saurait donc, sans
distinction, confier le pouvoir à la foule, "cette bête fét'oce qui
prend l'apparence et le nom de peuple"
(3).
La notion dB "bonus oivisll doit s'entendre au double sens
me "bien né" B,t [\\'8 "naturellement bon", c'es:t-à-dire i.ssu trfes souches
romaines les plus authentiques et les plus vigoureuses.
Les gentes,
dans ces conditions,
constituent la serre,
la pépinière dans
(1)
Cic, Re Publ.
If
34
(53)
Nam 8equ:abilitas quidum,
juris Osque servari potest 1
, De
Re Publ.
i, 26 gaq\\.le quaa. appelatur aeqlJabili~9
iniqlJ.is sim a- est.
idem ,
ibi.dem,
.ipsa aequitas iniquissima.
(2)
Ciel Re Publice
1, 45 (69) Non est en.im causa con:versioni.s
ubi. in suo quisque est gradu firmiteI' conlocatus.
(3)
Cic Re Publica
I, 20 (33). hae ferias nobi.s ad utilissimos rei
publieae sermones potiss.imum conf8rantur Lo ..J
' ) '
fi
)' P
SUl!' cJy7i. VOl
O)~-!pr:;,
Le lendemain de la prise d~
pouvoir à Rome par son cuup
d'Etat. militai.re,
entre autres déc~­
siorl!s prises par Sulla, la restauration, du Sénat en particulier,
iL fit voter par le peuple une série de 101.9 dont la nomin.ation
de trois cants sénateurs parm.~, le~"me~+J-.eurs?citoye~'s,
"')
C Â.-
App.
B. C.
l. 7 , 5 9 . '
'
.. CYfI6/l-UI/~rLlt(}t(.

48
l.aquelle se a:lévelopp ent l es "E.9-~.i:..c...iv.s" en attendant 11 avènement
d'a l '''optiml!.S: civis,
le citoyen; parfait,
celui-là. qui présentera
las forces de développement les plus pUIi'BS (1).
J.
Hellegou'arc'h dans son, étude sur les classe'8 dirigeantes
BOUS la République (2)
fait remarquer qu'il y a un lien évider:l.t
entre b,on~u2 et la- notion de virt~ ainlsi qUG cala appaIl'81t, paF
exemple,
dans le Catilima de Salluste ou da!!lls les .T..!:!-.!?EUl~ de
Cicéron;
OmmllB:g bonflls semper beatos volumus esse.
L1uos dicam bonos, pers-
pil!::uum e s t ;
omnibus, enim virtutibus instructos et ornatos tUJm
sapie:ntes,
tum viro,g bo no 9
dicimus (3).
Sallust.e a établi ce même rapport dans la Conjuration de Catilina
••• ubi de mag~e virtute atque gloIi'iam bonorum memoras (4).
~----------------_._--~
(1) J.
Bé:ranger.
L 'Hé~,jdit~.-9.-I..LJ_rincipat. Revue des Etudes Latines
1939,
t.
;(VIl~ p. 172. "Quelle que soit. l'idée que l'n,n se fasse
du Princ:ipar.:, on ne peut méconnaître son caractère dynastiqu,e dès
le début:
le pouvoir qui s'est maintenu chez les Juli!!!-Claudiens,
chez. le's Flaviens,
na différant en. cela de la royautô." Selollli cette
analyse le Principat repose sur la théoL"ie de la transmission du
pouvoir au' meilLeur, même par adoption.
C'est airl:si,
c::ontinu'e
Bé'ranger, qu' "Auguste, le fondateur du régime,
désigna c:omme SUCCBS-
seuns ses petits-fiLs Caius e.t Lucius Cé'saIl'.
(Tacite,~. 54, 18.)
La Inort de ces deux jeum;es gens l'oblige 3 se rabattre sur Tibère,
Sang gait.é: de coeur •••
Suétone di.t : "quoniam atrox fortuna Gaium
at Lucium filios mih:i eJi"ipuit." (Suétone, Tb., 23.) Cassius oiolil
emploie le motl54,
31, 1 ;
57, 33".)
::''ll~.j '/.
Si finalemen.t le choix tombe sur Tibère,
c'était uniquemerlit
"Ii'ei publieas cau'sa"
Tib.
21
Le thème de l 'Optimu9 c.ivis es,t celui qui occupe le De Republic:a
de CiG:::éron dans sa plus large part.i.e.
1}J. Rouvier. La Question du conser)"su.!à; dans la républ~e }'omailTll8
'p.
303 -
304.
(2)
J.
Hellegoua~c'h-. Le v~1JJ::I.-.l;..air8 latillli des relations et d~
.Ear~is.."poli.t~ques SOUs la Ré'publi~ 1963
p.
483 -
493.
(3 )
C.i.c é l' 0 n.
~.
v,
28
(4)
SaIL.
~. Ill,

49
Le bonus vi.L';, possède les virtutes qui sont l fapanage de l'homme
de Valel:lr au service de l'Etat. "Le bonus
c'est surtout celui
9
qui possède les qualités nécessaires à un memblI'e des c;lassea di-
rigeantes,
c' ast-à-dire la fides et toutes les qualités qU'i. s'y
rattach,ent"
(1).
Il sfensuit que le bonw9,
c'est l 'homme privilé-
gié jouissant des plus grandes, qWali tés humairn;es et surtout des
capa-cité's poli tiquas.
Bonus p re:nd alors une valeur so'ciala et
morale. "A l'(JL"'igine
écrit Hellegouarc:'h,
l'épithète est réser-
9
véüaux personnagas d'un certain rang social,
ceux q.ui ont la posse~­
Sion exclusive d':J~o~LcLui ont_~~fll..ê~_e._i;.~~.l-a~argede guerroyeIr•••
C',est do nc une qu alific atio n réservée au x cl asses su.p é~..ieu'res" (2).
Il semble donc. que de toute origine le Romain, ait maintenu
un clivage entre la classe de ceux qui étaient considérés comme
"~" et la classe du bas peuple. "~ s'oppose à 'p'opulus, encan
à multi oU à plebs et même à inf:1ma.-e...lebs" cons;tate auss.i HellLe-
gouarc rh:.
En, effet i l s'est formé sous la RépubliqWG,
en, particulier,
une véIi'itable caste dirigeante, la nobilitas
qui a confisqué
à son profit la direction politique et la bénéfice des conquêtes
J.
RouviLer l'appelle "l'élite du gouvernemen.t",
formé'. des optimat,es
et des oligal!"ques.
Lorsque Ciccéron, se vante d'avoir sauvé: la
République en condamnar:l:t à mort les Catiliniens, i l déclare avoir
PJrjj,s la tête du, paI"t.i de·s opt:Lmatas,
des "meiJ.18U1lJ's,I',
c.ontI'Q les
improbii..
Lorsque dans ses tIi'aités. philosophiquos il parle de
l '''opt~us civ.is,iJ. ass.igmlB à 9.pt~us un sens bien: défir:l:.i : la
terme désigm:e l 'homme idéal, prédestiné
qui,
br.isanit 10 cercla des
9
principes reçus, les déposse en s'imposant paIè son asce.ndant.
C'ast là la caractérist1-que essentielle dw, haros cÉJsar.isml
la puissance est l'objectif' do son vouloir positif.
Grlca à l~ philologice nous savons que Cii.céron se méprenait
SUl!'
le sens. ori.g.inel du teImla o..et.imus.
Jupiter optil.m~ (oQe9),
c'sst JupiteIr' dispensateur de tous ldons (3).
r~ai.9 nous devons nous
en tenir au sens qu 'ac~ordai8.nt au mot les; Romains: i l avaiLt U!JniG
~----------------
J.
Hel]eg01lJa-rc'h
op.
cit.
p.
486
Idem,
ibidem,
p.488.
Ernol:J t-M eillLet.
Dict.

50
s.ign.if icatio n. h iérarc:h .iqu'e et set: va.it: de sup erl a t-i il' à "bo'nus".
Ainsi. Glone, "optJim_lUIS c~i.s"
signif1.e le meillel.J'r c:itoyer:l. à tous
18S poi~ts de VUe.
L'i.mpolrtance de lB ..9.o.nls; est d'ailleurs prépondérante, parti-
culièremlar:1I't SOU'9 la f1épubliqu8,
(;;·ela a été signalé;
sur la plan
jUIl'i..d.ique elle s'affirma progressivement (1).
Ainsi doit-on comprel1-
dre que durant deux siècles les soins des gueJëres Puniq\\Je8, pa'r
exemple,
aient été presque exclusivement dévolus à la famille cles
Scipions
,
.'
Peut-ê.t:lre faudI!'ait-il mottre davan:lagC3 l'acc.ont non: sur 1'1:18:-
l"édiité; congénit.al'.e du sang mais sur la capacité dos famil109 à prm-
dUire !!los hommes; cIe valeur en mosura d'illustIi'8r la garnis..
En effo.t la
n.obilitas englob.e à l 'orLginc l'ensombl-e des famiJ.loSl,
qu'elles
soient d'origino: p8'tri.ci.onn:o. ou plèbé'Lonne parvenuBSo au'X' magiLstraturu9
curules.
L'élément lB plus, important do: la vie pollitiqpe don:t le
Roma--in. é'taLit palrticulièr.'cmenit conscient,
c'es:t., qpo la cité; BSit en...
tiè ITem ont: h,i.é'rarchis.éB.
LB sy s tèm fa: c un si. taire des 81 as ses,
mecs cen-
t.U'rios et dBS tt:ibus,
ainsi- que l'avait ins:ti tué' SorviWJs Tu:llLiu9,
a toujours> été en vigueu:c'.
Claudo Ni.coleit dans> les, IcléBuoliti.Q:u~5!
à Rome sous: 1.8 RépubliJL.LL§; fait romarquaI!' qu'en rÉlalité 10 pe.up].e
n'El'Sit p as souverain: puisqu'ÏlJl m'éli..t pas les; magiatra ts; ct qW' i.t ne
fait tout au plus: qP6 les confirmBr ; "
d'où la tI"'ansmiss>i.ons dyn.as>-
Uq,UBSi, la multiplication das c:h,aEges dans: les: m~es famil1.es: lt(2).
Salon ce q!-1e nous ont transmis CicsIon"
Denys d'Halicarnasse et
Tite-livo analysant l'oBuvrs !!la 5e.rvius Tulliu9? i l para1-i; é\\viden,t
q,ue pour les; Anci-ons, Platon et Aristote en tête, le systèmo oligar-
ch.iqwe sur bien des, point.s B.s;t saiJ.isfaisant.
Tout avait été mis
Qj(); place par
Servius; Tulliu9 pour qwe seules; leg premières centuriLos,
CI3l l es; comp o's ées.: d:es plu Si riches' et> dus. plus: no bl es (0 p wmÏl.-op 9)
soient. app0;1 ée:s; à votar.
Cela es,t; juste, pense... t-on,
car ce sont
eux qui suppontont los plus> lourdO!s charges de: L'Etat. Pe:rsonnl3,
dit Cicéron, ne. peut souscrira au principe du> l '~gali.tB' absolue
des
dro.ÏL. t s ,
c:ar
l ' inJu sUce,
c' lJ;s;1t 1 f é':gal i té';
ê'gali taire. (3 )
(1)
C.t.e:.
Q~~. l, 39, 176. C'e&t à prop09 d'um,e affaire da
su:cl1:-ession.
. antra Les r'larcelU- et Les Claudii., patr.icwns.
(2)
Claud~ Ni-co lait•.~eg; ldéas .e"olit.ig,uos, à Rome sous; la RéplLtbli9Hlj!,
Collection li, 1964. p.
19.
(3)
Ci.e;.
Re
Publ.
l,
34
(53)
Idem,
lbidoo
1,
26.

.
51
3~ CQJ)C'op.t.tcin CQ'$a-:di~ooo ci~ ]al h.ii..1~~cl-.i~: --
--------~~-----------~------
S 1il.nspi.ran.t de Cas, principes, le héIW9 césari.on ne croit
guère BIllI l'égalité; des h-ommes ;
i l p rand ac te de 1 Gurs di.vers.1-tés
naturel1gs o;t de la valeur plus ou moi.ll1Is éle-vée de chaqIJe icldi.vidli.li.
Tgl est le sens profond de llé;J.oge que Cosar fait de sa m:aissanc8,.
à lui :
"C 'est de Vé-rrus que sortent les Jules auxquels se rattache notro
famille.
Ce.ll.o-ci. joi.nt donc à la sainteté dos rois q\\-li sont los
mattE8s des hommes,
la religion; des dil.wx de qui relèver:Tit même les
ro i.3"
(.1).
Selon la 10 gi.que: du rai.sonnement, le pouvoi.r doit reveni.r à
Cô's;ar, parce, q\\-l:e de par sa naissance i l est le meill.euL".
C lest la même thème qUQ développe, le discours de Plai.sance
q\\Ji. mé'r'ite d'être 1 aEgo.mont ci té :
"Demandez-vous quel. serait l'état:
d'un,e maÎl.son où 189 jeun,es gens
mépri.se;E'aient las vieillards;
l'état des écoles si lae di.s'ciples
ne res,pectai.ent pas les maîtres;
comment les malade·s pourraient
recouvrer la sant6,
s'ils ni obéissaÏLent p as aux m&d'ecios ;
quelle
SÔCUli":i..1té
pourraient avou c:eux q!Ji naviguent si. les matelots n'êcou-
taierTt. les pilotes• .b..a_~lfFa a é'telbli. deux 10iLs nécessa.ires au
~ut de9 hommes; les uns doivent com~ande:st. l}?..s autres obéir. Sans
Ces lo±.s, .il n'est rüm qui puisse durer longtemps.
Le: devoi.r de
celui qui. gouu@,rne est donc de trouver ce qu'il faut et de la
pr.escriIi:Q ;
le devoi.r de c81u.L. qui.. obéH.t est de se soumettre gans
vai..ne eXCuse et, d'exécuter ce qui lui est ordonné.
C'est là surtout
ce quÏL lI'ait toUjouE9 mettre la sagesse au-dossus de l'imprUlderrce "t
189 lumières
au-dessus da l'ignoranco"(2).
Da ce discours s.e dégage 1 'i.dée q~'il faut SG confor.mer aux
lois a:cil.stocratiq!Jes de la nature et mettre en valeur les difffé~
rances essenti.elles qui eX'i.atent entre: les hommes ;
q~ 'il faut con-
server au meilleulil' la responsabilité: du commandement.
~ la place
id\\J principe d'émocratiqlJ'e du
gouverneme:nit par le plus gIi'and' nombr'e,

52
Le cés,ari.sme propose celui de la prESémin,ence du rôLe intellectuel du
plus capable.
L'individu suporieur doi~ prendre en main 113& rênes de
L'Et.at ;
le héros césari.en doit personnifie!' la tef;1,danc:e à placer
aUi-dessus des, volJl6i.tés fluctuantes cle,s masses la volonté', de puissance
mU génie créatQur.
César a hérité des Scipiors cette i.dée ma1.trre.sse Brrr, poli.tique :
la bonne naissance est une raison suffisante pour aspirer au pouvoir.
Dans le discDurs de Plaisance~ César a repJ:i.s mot pour mot
l'allégorie cicéronienne du
gubernator,
du mattre d'éhole et du médecin.
Or Cicéron a repris cette même all6:gorie de la Ré.eublig"ue
ds Plawn.
On peut penser que La référBnce au pilote comme
seuIL habili.té à
diI:.iger la b;arque de l'Eta~, DU mattre d'école qui a SGul voix au
chapitre n'es,t pas simplemont un li,eu commun de l'-h8'-toIr'ique :
ami
l 'OCCUrrence,
el~e a Un.e signi.fi.cation très prréciae:. celui qui pos-

,"\\.,
1
- f I Îl 'i Y
, . . ,
t A ,
sacfe: le VOUç
, 1
OfpI} O<f/17
, c sst-a-d:L..re l
aI'
sllliprome dw
ch,et!' légitimant le pouvoir,
a toute latitude pour enfl'ein.dL"'B la loi
commune, cel~o-ci étant devenue c:adUqulili, comme peut l'ô.tre aux yeux
\\
médical e p érim
dU' médecin -
du IcJ..ÎpO) - une \\. ordonnance
ce. Danis la cité'"
seul-
le gui.d'e écLaira, l ' 11f)4 uJlI
,
Le
KU (j[f f)/ T'If
avisé a le droit et le devoir de prend:ce l a barre.
'
En 44 avan,t J.
C., effectivemen.t le Sénat accorde offic:iellement
le titrs de divus à César;
on peut rapp81er à ce sujet la théorie
all'istDté'lic:ienrTl3 qui fait du mérite des hommes supérieuFs un, titJ:8
à la royaut~ et q~i leur vaut d'~tre honorés de leur vivant comma des
r'
dieux.
..,
!
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k. 1 (nf TIS ,["67111 ç /5 :rrD 6 ou 101/ (/117~'C'Îl-UI/ 1
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rA T 0: Pl Tï 5 U/~I /1 tJ) /~ ~ 171\\f 1~VS - ' - J il-(/ Fr} 1
Yc.!! (/61 1/r !J5
(1) •
"Le pouvoi-r suprême,
dit encore- Aristote,
donna les moyen.s
d'action illimi.tés d' acc:ompli.r u,ne t~c:he noole en.tre- tou tes" (2).
(1) All'i-ato te.
PoL.
7.
1284a
(2) Aristote •
...E.E.le
13258

53
Comment A:ci-stotB rŒsout-il le co nfl.iLt i-névitabLe q\\l:' en"""
gendre' La rl3-ncontre des exigences du
vouloir positlif d'e l'homme
prédest.ï..né avec les intérêts de la cité? Selon, Aristot.o" s ' i l
œ:st una donnée imm6diate de la coneci-ence que l 'homme a 8u-dessli.Js
1
de lui I.e: VOI/CK. de, la ci-té~ cet homme peut tout aussi. biLent être
/
/
1
pOUl: lui-même son propre VDJJO'>
(1)
quli lui évite de subir des
/')1
n
1
/ rI
t
contrai-n,tes ~xté:;il3-uI'es:
0( VIJPtv(iO) l' 1 ~;1[ Ut7rptJS
rJ
eX UTûu [Ii!/Ii /{:J/ jJ~ }))t/v
{jJ V
(2).
/
L'indi-vimlJ: supérieur est libre,
il est sa p:copre loi.
o 'après enc~or8 Pla-ton, Aristote et CicûTon, l'act.ivi!té
p rem iè r e: da l ' h.o mm e sup r§ r ieu:2 est es s entieLLem en t
irTit ell ectuel Le
e.n effet la ca-rac-:6ristique de l~optimus: ci-vi~ eost sa science li.ée
à Sol1 8ICltO:rdtCi. Platon 3 boaucoupinsisté sur l'id6e de 1.a- science
politiqf,Jc et du phi 1.osophc-EOi, chez qui. se réalise la- synthèse
savoi.r-fa5~Ee (3). Platon a r§cabli, l 'r§quati.on savoir-pouvoir,
/
1
~
/
6c{6/~ rLJ6"w6! r 1/ [,d 15 l7 {)M---
r
,
1"
'
\\
1
7[ vt;t/ ).;"y.c;.! {/ol KeY 1OV Vd6/~1
C.ic8rorn refJrend l'idcJ8 dG. Plas.on à l'int3nition de son frère
auintus •
"Plata tumdp.nique fore beatas :'09 publica-s puta-vit si aut doc::::ti
ac sapiBntes hom5.Jl88 las ragOTe coepissent crut ii. qui regerelillt o'mne
gtudium in doctrina et sB~iGnti8 collocassen~1 (5).
Or cotte iidGe non pluE') n'est pas 6:trangè::-e. à la pEJn<9ée c6;s.aE'ienne.
Dans t.ous les domaines Oll s'exerça son activi.té$ César lia1.t l'au-
toritô à la sCiencG (6)~ "PO!J1)'" la postéI:'it6 p écrit r~. Rambaud, 1.13
grand homme a p090:~ comme une intellj_9G:nc.e q,ui- Gomi-nait l 'é''\\/ènleme.n:t'' (7)
(1) Aristote. llIl. à Nic.
IV~ Co 14, 1128a,
31
s.q,.
(2)
Ar1.stote.
~lét8El!. l
C2,
982b
26
1
(3,) J.
Béranger. P ot~~Lune_~d6f initio..El~~tu-!:.!.inc:~ a-te Re vu e des Etu des
Latin3s t.
XX1·-XXIl?
1943--44,
p.
153.
L 'hérê'dit_~qu PE_i.D.s.i,p.~~.
Rev.
des Etudes Latines
1939.
t.
XVIL,
p.
233.
( 4) Platon.
Bee·
v,
473
cn
(5) Cic.
xxx
(a.
Fr
III 1 )
10 f'-
29.
(6)
R.
Combès.
Imp erata r
pp.
303
et
306
----,-'-~,---~
(7) r~ •
Rambau do
oGfoJ~a:tio IJ.
p.
250

54
le culte dB la virtus par l'homme poliLt.Lqpra accomplissal'l,t \\Jn
colilstan~t effo'Et d1améiliorat.ion in:toriraulD est un ii-dé'al plato:rmi.cien
qui se retrouve encore mans le ~~fi.e.Euolica (1).
"ut a-m .im.itationem sui VOCGt alicr&), ut sese splern:d,ore anim.i et
vitae suas sÎ-cut spec,ulum praebat ci.vibus sui_s".
Etre un exemple dlahné'9a-t.i.on~ d ' int6,grit6 mo'raLe fut le souci
c;onstant de César g se5 "d8formations historiqwes"
n'ont pas
d'autre but..
Id6es platonic,iennes,
cic81'oniennBs et cDsarker:lll1es aussi, la
ctiLsciplinc intérÏ!eure du chef d'i:tat,
source d'émulat.Lon pour las
autE'8S citoYGn9~ soumission à la ,norale, abn6gat,ion et dévouement
au b ier1l Co mmu n..
En définitive le héros césariEn se découvre sous l'aspect
particulier du personnage unique et prédestiLné. Détenteur de l ' impa-
rium, i l est le meilleuT
l '.Q.E..:!:..i-:;'11ti'3 civi~
par excellence, semblant
9
avoir aus3.ll t,iré; ses principes de l'enseignement des ép.icur:ii.en,s
pour qui. lB meilleur, I I
,
par sélect10n f71Iaturelle~
l'errf-lorte n.ocessairemen,t;, sur
tous les autrc,s.
Sous une L;lJlI\\/f1T'hll'l': ~UI'hUmétine, César a fait siBn,s nombI'e
de préceptes do. l'idéologie du
rector, moderatOI rei
,
publica-e da
C±Coron, soU'scr.ivant à la conc8l'tion. platonicilimn,e de la sGlection
du chef.
flle meilleur est cBlui qUG le meilleur a engendré
(2).
Quell.e valeur faut-il
alors accor[J(J;r à l'aspect démoerati..que
et populaire du pouvoLr cosari-en ?
-------- --'-"
Cie.
II,
42
};
\\
Plat.
Menex
(JI ()/
Tc)

55
'.:' .11' CEsARISME
DEnOCRATIE SANS LIBERTE.
Ordina.irernent on définit le césarisme comme la domina-ti..on
cl 'un souvera-in, porté: au pouvoir par los> masses populaires. Quieon...
qlJe veut compI'endI'e~ l'idéologie du césa:œisme doit donc S8 ren,dre
à l ' évi.dence qu·e l ' nntinomie pou vo il' nb solu -d'émocra tie, ces deux
<Jyst.èmas opposé's,antith6:ti.ques,
du droit public,
n'a plus da &ens
iJ.ci : car en l'occurrence, le dGtentour ulu pouvoir absolu et son
peupLe: sont liés par un pacte de dépendance implicite mais auth.entique.
Dans son introduction
à.··· l'étude du consensus, J. Rouvi.er pose
en termes cla-irs le problème du mô;canisme qui règle les rapport.a
entne gouvernant et gouvernés, entre le "civi.9 opt~imUs." et la- masse
des; "civ.s". "En s'appuyant,
dit:-il,
sur VarFon, olil' peut définir la
terme a contratio en. ulisant qu'il est à l'opposé de toute volonté ou
opin.ion particuliè:œs.
Le consensus, q,u 'U soit taciLt8 oU exprimé,
négat~f ou positif, est l'accord de volont6 ou d'opinion entre les
divers él.ément,s sociau,x manifestés par l'adhosion générale oU com-
mune de ceux-cil. à un pouvoir politique auquel ils donnent assentiment,
dont ils acceptent I.e princ1pe et reconnaisserllt l'autorité, lui 9a-
ranti-ssan,t par là même un exercice. norma·le
Ce mot carac.téri-se le
phé.nomène politiqlJe de communion ou d'haL':monie d'espL'it ou de volonté
antre les forces sociales,
dont sous la forme de la concorde des boni
contre les imp:lWbi, Cicéron atten,dait impati-emment le salut de Rome"(1).
Pour les ra.iooni9 déjà évoquées, l'étude d8.s rappo'L':ts entre
César et. les, masses s'impose, puisqlJe le césarisme est une alliance
pouvoi.r absolu" démocratie popu.l.aire" cliractB.
z. Yl:wetz, d'ans. son étude E:-le.bs anld Prince.ps fait remarquer q~e
s;.i. César a toujou.rs man.ifesté- son antipathie pour Su'lla, symboLe de
la" ty/r~nn&e, il proclamait au contIraire à qui.. voulait l'entendF'B ses
(1) Sur Cla suj-et voir de Yavetz. Plebs. et P:r::inceps, et aussi
J.
ROI:.rvior.
La
question. du c·onsensus dans lB Répu.bli..gpe
R.om ai-ne.
p.
11.

56
liLeW1S de. p arentê avec Mar.ius, ma-r.i de sa t,ante, champion des
masses populaires, héritier spirituel. de l'oeuvre soc::i.a1.e des
GL'acques (1).
Dès 63 avant J.
C.,
. ~
toute éq,ui.voq!-le éta.it déjà levée
sur les options politiques de C8sar : i l avait choi.si la- va p0,EulE.ri.s(2).
Du:rcmt son consulat il se comporta, di.t PLutarqpa, nClin comme un c:o;n-
sul'/ma~c;;me ;~;r~~~ -r~V '*'r,1V ,r/.;8L~ [!&1E
VOIOU> 0& Ù/)cX Tr,J iJO~'lkOYTC>f5; ~))d j!z,vc(}~ (3).
~W Tlt//\\ tJto(DU 1E?1v
Au début de l'année 50
avant J.C., César aNait gagné à Sia cause
la confial'lcB de la plèbe romai.na,
des muni.ci.p as d'Italie et des mass·es
rUl'al-as.
Cicéro n à cette épo:que s' i.ndignait du caractère tl'è S p6lJ
ébJlactique de: sa comp agnie :
"Omniis damnato-s, omnis .ignomini.a adfecto's, omnis damnatione ignavi.a-que
d:ignos 111.ac facere,
omnum fera juventutam, omnem illam urbanem ac
p lardi-tam pl.ab 00111
(4).
ou enco 1"8 1
"an publ.icanOJs .' qui numquam firmis,
sed nunc Caesari sunt ami.ci.ssi.mi.,
an l'foonatores agri.colas, quibus optati.ssimum as,t otium ••• "(S).
(1) Madaul.e.. César E~--.1Q.. parlant du choi.x politique de Ces;ar écrit
notamment: "De quel côté se range César? Du cô·té où i l y a-"f cartes,
le plus à risquer, mai.s aUssi le plus à gagnel'••• Dans cas condi.J.;ion.s
la paiLsible carrière des honneurs au sain de l'oligarchie nt ava-it
aucun attrait poUl! lui..
I l ai.ma-it bien mieux devenir l'hâritiLer des
Gra:c;qlJ8s Ea't de ['larius".
Napoléon III, dans son ~es ~, fait un Long duveloppement sur
l.e courant déhlOcrati-que né avec les Gracques, qui continua par
1'1arius et q,ui finalement s'ÏJlcayma dans César.
Napolénn Ill, ~~
Tome l
chapitre 4.
Z.
Yavatz. Plebs and~inceEs
p.
51
"Caas,ar mi.ssed no oppo:rtunity and' spared no, effort to' show th:e
Roman pLebs that h.e was their fri.end and pro'tector."
(2) cf. C~C.
_~
4 _
9
Cie. Ph·il-,
5,
49.
Omnem vi.m ingenii quae 3umma- fuit in lllo;, in
I.gvii.ta1te bcJJnos non tleberet, eam sibi viam patefecï..t ad opas suas
ampli-ficand'as, qIJatn v.irtus lib sri populi ferre no n po seet. l'
Ci.e.
f..~,
4,
9.
(3)
PllUit.
~.
14'.,.
2.
(4) Ci.e.
lli·
7, 3
, 5
(5) lbi.d9ffi
7,
7,
5

Llol+ti.on po1.itiquB de César otait donc p ar-faitemer;'l,t nette
dès 1.e début 1 s,tappuyant sur la- confiance des masses populaues,
1.1 tentait d'ériger sur alJ1.a son. pouvo.ir. "C' BSt: un trait: dU cés:a-
r.isma, écr-it Cl:tl.'cop.i.no, que d'extrai~e des p18bi.sci.te~ aU nom dU
peupla qui est cansé: les rendre, lss> décisions q,ui doi.vent PQ,li.-
tiqugm snt l'an n,ihB sr" ( 1 ) •
C' ~st acin,si qu 1 entre au tros mesures damago giques, i l entre-
prit dia' réduire et d'abolir les dettes en 49 avant J.
C., ordonna
un nouveau racensemen!t de la population romaine pour une distribu-
tion plus éq.u'ilibl'éa du blé aux récipiendaires.
I l chBrcha d'e
l'lOOlplo:L aux pro16trires paF la construction de .La Ba-silica Iulia
et dU Forum IlJlium. Il était d'uns largesse débordante pour ses
soldats et pour le peupla.
Par ilLe paiLn et les jeux" qua César offrait, s'atabluent
antre lui. et les foules des liens de dépendance privilégiés. t: parti.r
de ce moment, i l ne manqua aucune occas-ion de mo:n:tr~r au peuple
q!lIU é'te4.t son ami.. Optimate de bonne souche, l i avait pourtant à
la- boucha les mots d'un: démocra"te engagé. Il étai-t de c,eux-là qui
~!
le
,
".!,.a 9!Ja& f'ac:L.ebant, gHa-eqJJe di.ceban,t.a. ~t.i.tudini- juc:unda vOllebant
f:
~'I (2). E.n erfait, ajouts, VelLeiu.Js PatBrculus, "Julius Gassar,
1
mUll1li..fi.c~~i.a effusiss!mus (3).
t111
Cicéron, au jugement do qlJi nous pouvons nous fi.or,
le pei.nt

soUs l.o.s trai..ta d'u,n démagogJ.l a qui.. SI embarra-sse p eu de scrupuLes.
si da P omp ée, i l dit qu lU Ggit !lravi.s, do César, i l p arI.e de
"1evitas populari.s" (4).
- . - ':
----------------
Carcop1no.
César
p.
481
Cie.Sast
XLV,
96
Vall:--PutBr.
2,
41
cf..
Z. Ya-vetz. Plobs and' Princeps,
p.
51
C.icerl!ll could noit say of Caesar that. he: han gravitas, whereag ha
asc:riJJad thi.e po,rtrait ta' P omp ey. •• By ch arging Cass;ar with ~vi­
fr.as: popul.aris, c,i.c,e,l!:O implie.s that Caesar was a- damago ÇJ1a.
r
1
1
!1
1
l

58
Ca q/Jlil. Y a da remarq~abl:a, CaBet. que 1.a corruption éri.gée
an ays;cèmet n'as;t pas un:e invantion de: César. Comment e~J..iquar
alcrrs qua les masses, ae so.Ïl.ant attachées à lui. plutat qu'à un
autre; 'l CicéTon d..i.t an effet l
"in nOiatra c:.il.v.itata inveterassa jam
Epn.is tempOJribus ut splendor aaclil.i.tatus ab .ol? timis vi.r.is PO'9-
tuletur-"(1). Co aont donc Los richos (op.t.i.mi viri) qui 01l1t ac,cès
n, aUx magistraturtJ.s.
Z. ~aVstz. répond à la qlJeg;ti.an 1
IILes largesses de Cés'ar pauvent bi.en avou aidé à sa pcrpuJ..ar1.té,
mais i l nly eut pas q~e cela;
d'autres, en effe.t, ont fait dos
g~~ifica~ions~ au peupLa, mai.s n'on; ont pas pour autan~ reeueil~1
la mtwJa arfect.ioJn~
I l ~st donc diffi.cil.a d'admettre las poirT;'tl;s
da wu:e Il:f1émiU'lants savants selon qui. CésaJr a- soUllfoyé et aeh'Bt.é as
masses'. La' eo.rru.pti.on Il' lest pas une invention de César; ol1.e f:a~­
Sia'oit partie dacs tJ~'aditions romain.es" (2).
C'esit qua si. 1 10 .. c.ompara César à ses devar:TlCiers,
sel.an la-
SUlggestilOn, da 1V]~aulo (3), on c:onstat:e que pour avo.ir ma.i.n-m.i.s.e
sur la fcrul.a, l i ne ch eI:'C'hi ait p a s, quant à lu:L.,
à éjtabl.ir mille
domiJ'l,la·tion c:alJ..ég.ia~ de La classe; dî.I?.igeante. Biart au contraire,
pour lJeffi.cacit.é de sa démocrat.ï...a d.irocte,
iL ct1erchera toujours
à b.riser las fonces i.n:termédia-ues entre lui et. la peu.pLs. à com-
mencer par I.e Sénat qJJ,Jll "diluaraJl sn y faI..sant ontrer des gens
à sa solde. et dos étrangars. da. tout bortd (4).
(1) Cie.
ill.
2, 1 6,
57
sq;.
(2 ) Z.
Ya,vetz.
Pl.!!t?s and Pl:'incejJs
p.
48
Caesar fa pa:pulanity may weI 1- h:ava beon aitdad by h:i.s largitiones,
but: was not salaly due. ta: t'hem,
for OJthor t:oa', gave largess and
yaft d'id no,t win tha same affection.
It i.a tharafora diff.'icult
ta ac:capt the vÏl.ew of eminent.. s<r:holaI:'s th,at Caasar brib,arl and
boughit tho masses. P a.rformancas· were not the inve.ntion of'
Ca-csar Dt:Jt ware, part 0 f
the ffomcm tradition.s..
César
p.
149.
CarcopinOJ.
César
p.
486. "EnrllOOlÏL irréQ:onciliable dU s~nail;,
et.
le tBnant à ~arci, Cés8I!;l an tl,ffe:t., la garda, mais an la trans-
formant: de fond en combla. P al' la méthode ql-l'avait essayée SulL.e,
mai.s q\\Jfll porfoetionna encora, paI'ce' qu'il la put mam,iar sans
sntra\\los, :il le peupla- d'hommes à lui., ot, llayant accabl~ sous
le nombre, réussit à Le. dépouillor da sas pouvous, à an tirer
moins une rés·orvŒJ. do collaboratau,rs qu'une écol_8 do c:ourtieans,
.llompres;slamunt sarvil.a d'fun tnoupeau domostiqué."

59
A ce: pli'OpOSi,
Z. y,avetz écr-i..t 1
"Un ch,sf po1iti~e q\\JÏi. peut 1.nsp.ù'er confiance aux maSS.OB popula-uas
par sa condUi.-t,a onus:rs a1JLm:s, s l 11. BSt sans pl',é-.1;,.ention, peut ~tJte
aseu:ro.r da gagn.ar la, 1r'avor pl.abLe. C' agit, sU~ Ce plan q~e Cesar L'a-
CJffiP.GIrt~ glJr Pornp Ba (1).
Eh e:fi"fet, dans ce;tte Roma da1a f.t.n de la Répub11.q\\lJle, tout
cher po1i.tiqUiB qui.- pouvait as lever con.tre 1 to~archia sBhator~l:e
â,ta1i-t assuré da l'estime, voiro da l'adulation du peupl..a. Let pol1.tiquB
d'8S Grs-cqlJ!ss, 1.' audïi..ancB d.lJB Clodius et des GS"tJiJ.jj.na SOint des t~oi.­
gnages. A cette ép~q1Ja, l&"' pLèbe no voulait plus d'una liberté t'o;r-
ms1lLe, non plus que dtuliIJ mo darato.r ou d'un: l'actor qui- na farai.t q~e
c:QnsuJ1.t.mer las pOlsi..t.ians ol.igarchi..qUiBs du, Séhat. Ca-rcop.iJ:lG parl.a a-iMIei
do, catte éjJo·qua 1
"V.isiblooan:t lEt mach.ino const.i'b..uti-onnall..e aVait subi de telJl.GS
ava~i-a8 qu'alJl-e ét.ait non seu10ment bloqués, ma1.g irréparable; at
par toutes 10:5 lettres a:ù i l ava.it marqlJê 10 pmlgrès de cs délt.ra-
qPJamen:t, La. Ifrépub1iicam" Cicéron dtspo:sai.t les a-spli'i.ta à l.'~antkm
d'une ~'épubLi.q~e d'ésoL'maie imoossibla et las parsuadait da se rés1.gner
sni ldouceur à l'instaurati.on du pouvo.ir personnel comma à l·accomplJi.s-
5amoot des destins (2).
1
C'lil1Siit, pour l'avènGment tant souha.ité de cs t'ex, ~a pBrsonnel-
i
leme-nt Clc;~~ nomme mO:ldarator ot recto,r r-ai. pub1ia:a1J, q~' i l ~ écrit
1
l.a Da R.pt:1ib1iLl':::~.
t
son héili"iUar dont
, tout Sim dét'en..
1
en mOrne t.emp.,s 'lU 'il~
1
Tou'tas sas réfomne;s déinoc:rat.iqvoSi ont. cré'"é en:t~a César et los
rnass>es une sorte. de. lien. char:h.smat.iqve qlli tient J...es duux partis
1
ULé'g <d'ans 1a.s dépondances d'ur;}, consan,sus in<d:â;fectibla. PeUt à petit.
]la-. Répub1i-que L'1àllonç~. d'one à ses dro.itsi pour lBS remettra, .n~ touts
1
confiance, aUiX madins d'u:1il1 sauL.
-{n le Y'avvt:z. Pl.aba ané P:~incap$ p. 53 UA poLi.ticail. 19a-de.rwhGJ 1IJ8S
1
abl.a tOJ CGlvir;rce th.e cummon people that hie attitudo towMrd's thern
i
W8S UrrcBlre and' that hie; bahaviour Dors 00' trace of at'fGct:a~ioJ:li had
bQttBD chance ta will favor p1ebi.s.. And: l t i& in thia alJ(Jcct: th,at
CasSiar otrtd'jj.d' P omp sy.
(2) CarcopilnllJe
Lae Se.c'L'o.1;g de. ln Correspondance Gis C:i~
Tome
Il.
Pari-s, 5e éd'ijt.Gn
p. 80.
(3) DioJ Cerss.
56"
43,
4

60
C' es'~ ainsi. que les comices tri.bu tes, p al' cee accommadements
di-velrs furent à la dévoti.on. de c.Ssa-r, Lui dont "la volonté étai.t
au-dessus de tout"
(1).
La:. pLèbe sut gré à Cé'sar d'avoir nivelé par le bas la' société
romaine,
et électeurs p.J..â:béÏl..ens,
citoyens des tribus,
tous n'étaient
plus q.ue des Rant.ins dans ses ma:in.s.
DU' r8s·te~
i l
s'étai-t fait i.nvestir par eux du droit de les
gui.cder offici.ellement (2), et la- pLèbe, dan.s l'intention de liaI'
1.1appareil. d'Et.at au bon plai.si.r du ti-ictateur,
avai.t décrét~ en 47
av. J.
C. que les magistrstuI'es ne devaient pLUs âtre distribuées qu'en
sa:- p réaence.
On a noté: que l'étude de ~lo Rambaud sur César L'a amenéé à cone-~
tatar qP8 lB pouvoir cés3!'ien rTe g'appuis pas sur son auctoritas,
maLs plutôt sur la vox popul.i..] p arel) qu'il Il fondait sa politique sur
1lapprohati.on des mn-sc;Bs mi.l.5~taira:1 et populaires qui l'entourai.ent".
Ln effet, conti.I1Hn 1'1. Rarnb2ud, "Tous, troup.i.ers et centurion:s,
gauloit; parfois] ital'ianG cm fouIs? étrangers, ennemis même ent(JllJ-
l'aien,l; le conqpéran1t d'un pl6.biscite continu.
Il y faut voir déjà
ca "consensus:!, cet accord général qui. deviendra La base politique
du p rin.cip atH ..
(:1)
Cé'sar est donc da cClnni.v8nco aVec la pupulaca contra 1.e5
optimates. Par 19 système du refarnndlim d~r9ct i l fa~9aLt passer
gas: vo1o:n:t.és très a.t.sement. Par un retour de bons procédés, après
Ph:arrsaole, il. établ.i.t 11égalité politique et favo'ri.sa l'avènement de
la' plÈbe à la p.rDp::ié,tG (L~).
Ge p œternal1.oma eet râ.Bum6 dans le mot que Ca-saiua Dion p r~te
à César demandant aux Romaina de Le charger da 1.EF curac rai. publi.cae :
t1VenQz à moi. comme à. un père, ma prévoyance et mai
solll.citude VOUs sont acq,uisee" (5).
(1)
J.
Carcopino.
.c_~~;:
p.
479
(2)
J.
Carco p i.no,.
_C_~~~~ p.
L~80
(3)
M.
RambaWldo
Q.éf!?RI!l..~.~...on p. 214
( 4)
P ....oudsh.on:.
C~'
t Ch .
...
.~~.2=.?me a. __ ~ ..~,:Il;~~~lli§l~ p. 28
(5)
C:lss.hJ", Di.on
43,
17:, 5.
l
l/Vl()jlf/f Î2 0> 17pt( ;-?Xrfr{JIj;1! pr~6t/P1b~
1
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f)qrf'j'PÛ
// cJpfJÙUft/I/ol

61
PIU9 d'Et'J:istocrat.t.e, plus: de. casto,
sUpp~ess1on du: pouvoir
parlGmonitaiirla'. Ai.ns,i. s'étant hissé au pll.l's haut sommBt par la
pauplB, 10 sBlTI.i-d'aus; expla:i..to à luii. Sool un Etat do, 180 000 11au"8
st 120 m:iùlions d'habii-tants.
IL devii-ont hériti.er do tout le mondi"
aprè:s: avou décré1té; la patri.c:1.at- limm:BlTI.L. pub,1i.c(1).
C'est en ac-
cord avec 10 ptalJJpJ..a qliJio saul, Csaal ~ cumu~a la: puis$anco brib:un1-
tionn.o, 10 droit du paix. et do. gUB:t:r'ca, la pm'coOisuJ..8't dos p:~owirroas
s:t la CBnsurB das mo BUrg (2).
P lJtJjt-on parlar d'.in:cohé':r:enco poli.t.iq;uG, 10rsqu'Q Cés~ cajo'.l:.a
la maSSG et an marne t'Gmps. la brime? Nan, car César a écaftâ dé-
fini.ti.vement l ' .idée dé'mocra-t.t..qUG dU pouvoi.r aux massas.
Sa politiq,u:e
1..nébr81'l:latlle Bst qjJ.ljJ 10 pouvoir doit raveni.r au' meilJuauI",
an 1'00-
lC.tJrranca ltu.i. Eit s'U, a' boso.in du peupla, c'est: cp.Jo le pR'Q1Iliar
f'ond'BlTIe:nt da l'autori.téS c;'Bstla popu:lar'i:tâ, st qU'a a:flaut:ra part,
ainai fa.îi.s;an.t, l i éc.aritai.t tau to co ncurrBnc~ évant:u:g:l].a qui pou;-
rait na!.tre dans la classe di.n-i.geanta.
C,ésar au-dosSU'8 de tou:t ,
Cette volon.té; détermines à tout régan.~r tradUit uns concop-
tion, singtJ1ièrB des rappo~tg qJ-Ji. doiven.tt Si é':tabl.ir entra Ica chef
at la masse mes, citoyens.
Si c'est par délégation de pouvoir con-
crétise par la consensus que le chef chari.smatiqua exerce son
..-- _---
..
autorité, ce, pouvoir est: sans li.mita puisqJ-Jo c;:elui. q,ui lé"g.t.fère
6s-,t le même q:ui. es;t. ch.argé de fairG appliqper la l.oL r'la.is pour
Césal!' tout est légi.time à partir du moment où le chef' es:t la
peuple gan.t liés; par un accord tacite. Le c:é:s;ari.sme se présen·ta
sous ce. rapport comme un, mélange d 'hél'oI.sma et d'ari..stoc:ra=ti.sma
qu'il- condui.sl311t à une. autoc:L"ati.a. ['181.S le: pouvoir 8utocrat.iqlJe da
César, biLan qJ-J'll s'appui.e sur les légions et las; vé"té:rans, s"est
p:~llJUp.4 d!o.s ,'j{o-rmos·consütut&onnollôs. Co pouvoir g;'asdi; concré-
tisé d'ans la dic:tatuI'o qui. a été; a~:cordé à César sous da divorsee
memières et à p.;.1lusi.eurs roprisBs, et qJ-J'i1. obtint Il à vie ", à partir
d" 44 av. J. C•• En comparai.son,
toute.s los autras magistratures
mont César s:'ar-rcl'goa sont socondairu.s. Ses consulat.• de 48 et do
4,6· à 44. av. J.
C. ont servi. en tout c;ag; à le his2lt" au poU'vo:ir
stI'R~e SOUg le, couvGrt de la légalité insti.tutionnella. Quant au
t.:r±.bum,at-, César ne cherch.a pag à. l'acquéri.r parCQ qpe son, sacam-
(1 )
Césarisme. ot Christiani.smG
. . '
-
_......-_.
p •
28.
~-=_...
~--
(2)
3..
Carco p i.no.
p...
480 -
494.

dant sur 18s; masses populai.rfJs était· déjà confirmé;
d'aut:ra
Rar~ paree qua des tribuns comme Trob·oni.us ou Curion: lui étaiant
d'êjà enti.èrGffiElIlt dévoués. f'lai.s en 44 av. J. C. Cé:sa-I' acquit l 'in-
violabili.té tI"ibun1.tienns -la _~a~o.A.~flctij;a9- et la droit da
partager le giè g9 ds.a. tribung. durant certaines mani.festation,s
publi.que.s;. Pontifex Maximus: depui.s 63 av. J.
C. i l devint augure
an, 47.
Il:- avai.t dès lors 10 contrôlo du culte religieux. Pré'fat
des mo·eur·s an 46, il devint g1'8nd censeur de l'Etat.
Il s,'adjugea-,
selon Mommson, le titl"s d'lmperator comma un prénom.
Tous Iss
honneurs; plaUve:f..ent. e.'!J:rl:G. dictnteuI'o
Sa statue fut placée dans
le templ.a da Quirinu's
nom sacré de Romulu:s -, une autre à c'Sté
da c·ell.es des L'ois de Rome. Un templ.a fut dédié à sa ~ClamIi!!L~'
Un, nOUVeau c:ollèg~ de prêtres, les Luparq~as Juliens f.ut insti-
tu8i.
Son: li.eutenant Antoine fut c:réé !.L~rn.e~Q. de. ce collièga. Ainsi.
les réformes administratives et rBligieuss.s n'ont servi q!J là pl.ac:er
l'imperator au-dessus d'as lois et à l'instituaI' grand maltre des
t.rois fonctions soci.ales: ~ la politiq;ua, la guerre et la rel.ii.gion.

63
ma ra1.a. dLI
~ _
co.rroao/lllSUa_
_ .._ _ ~_.c.
_
La mépr.ta caractér:L.so ass.ont:l..allomont. les; r8ppo~]j'ts dtl'
llar!.g.taerat:a a::vsc ~.eg mas.s.ss auxqlJ:aJ.les on jBttO leU'r pfttul:ue,
"Ranem e~ cÏl.rCs:ns;8ls l ", pOUl!! en tirer ensui.ta Ca qU'a lion. désira.
La' o:ond~scandano;B da César nnvcrs las mass,os egt foncièremem,i; Uine
att.ttude: arLsj;ocratiqua, bisn qua sa aLncé:m-·:L.té', et sa bonne fœi
soient hoIrs de. caUsa.
Co poi.nit de vue 0xclut c.omplètement l 'laiés
salon laquallo Casar au.rait essayé d'inatitullr Ulne q!-LolconqJJ:e
d.t.etaW'lro G1lJ prolét'.ariait (1). S'li ama-ll1ouai-t las fOUles c'a.st
parce qu'il ava.t.t boaoi.n, d'ol1.eSi,
de m&!e qu l U/111 souvera!n •
bSSOj),,/ili
d'u.r:J; royaume su!r qJJo:.iL r~9.nar.
C'est'. bitm à César qlJ-D Sa1Iug;itB
écri.va--.it s tiLa-· multitude est infectÉo de mauvaiLses mouu:rs ;
alla
pa:ua.1t poo proprG:); au Gouvernement do la Républiq!Jolt (2).
Selon Ciaéron, s,Bule la vertu.:p;eut 1â'9.i.t.iimar l'aspiration au
pouvoa, la vartu: et non l'opinion ll1U nombl!!'e, "cette b~t.a fi'éra~e
qu'.i pr.8I.11d l'apparenco et la nom da peuplait, 1 10c:al1crcrath étant la
p .1118 f 0 l!!m e d\\) t}rranm.a.
Or C.il.céron et César savont bien qu:a tout pouvo:L.r qjJ1el qu'il.
soit, BI11it:1i.cMmoCTa-tiqIJQ oUi tYFanfli.q,UJe, poUcrvu q:u' i l reçaive ll!:lp.-
pr:ob:~:LoIl popula.ira, agi; assuré pOUF sa 9lnrv.ie (3); cal' a;i, le
prem:L.er fondement du pouvoi.r est la puiss.anc\\i3, le second eU3;t
tn~lu;ctabJ..eme;rlt ~a cau:tion popula-i.rli4 s.i ~a- popu~ari.té et ~a foIree
s'Und.sS;Br:lit, alors tout·as: las chances sont r8Un:L.es pOlliF que ge; forma·
su:]!' cies oasos ancore plus solii.dsSi unie autorité plus grande ancol!'e
ql,J:L. sst la tL'·aditfon.
C' ost dans catto op tiq,u1e qUe s' :iLnscriLt la ten-
tati.ve cfa: CésaF de remettre: an h:onrT;stm an' san tG:);mps las Jr.i:i:t,as an-
cJi.arTs (4);
Ce qUi. étai.t d'ail1.alJrs unie my'stifl".icat.ian.
Co nSiÏ.l!i'érer
(1) L 'atla~yg;e marxiste a en! effat voulu asa:tmiler la c és;arii.sme à
Ur:le tenta t1.v9 d'ém anc:tpatiol1l du p rml étar!.ait.
Cet te po .1.11;10 n est:.
fonnfalement faussa pall"Ce qlJo syst.éma-tï.que. Las conclU:sion9 qui ial!l1
cf~coulen1t: sont c:lane, 8n en qu1. concerne César:- .. anachJron.iquGs at
ébrang~rGs à unD véJr.i.tablo rocherch,~ sc.ian.t.if,Ïi.qua.
P $eucfu-Sa:l~
ad Gaas.
5
~
Il: p rel!V09, las dic.tatu 1':'8;S des tcmp s ma darnes;.
J. Carcopiino.
~-!i~~ p. 135
sq;.
J.
Gag,é;. 00 Cé"saIr à Auguste. ~ciJ?at.l.?i-couFaf1ts dct l'idéOlogie
.tmj?é:d"ele
p.
331.

64
qlWO la masss est i.ncapable de se gouvG1rne.L' ot qua 10 pouvoiIr au
plus; gu'and nombre ost 161 pi.re das maux est une constant,e dans la
dp01lSÉG Iroma:inall •
Cicéron considère quant à lui qu'il est: stup.ido da
ffa.iro c.onfianG;o à ln populao.o lor.squ'il s'agit da cherch;er 19s ayants
d:lrO:ii.t au pou voiJl". '
.'. "
t ;:..
, ' , i
", ; ,'::,
Pour 10 gouvaJl'nant, la premier fondemon1; du droit est q\\J:e
a::/1,acu'ln défende sa vi.a at, sas intérêts; da son mi.aux.
Catt6 analyse abouti.t à l'i.dée de la néc:Q.ssité d'un Etat: d'es-
pot.t-qI,Je; qUi. s'i.ncarne sn la personne dU sDuveraill1l, Car SOuis la
dbminati.on du peuple, le. régi.ma n,a pel:.lt quo mal aller.
l i n'y a donc rien edans, une assemblée· d 'êt.lJea réduits au
méa::anisme de la force si.non des appôt.i.ts,
des intél"at.s et dies va-
nit.é$ à ll:refendra.
En conséqu;gnae, celui. qui. possiàde le pouvoù ab,solu doit
/
d~fa:rtdre son 6u"..u.fDftlV, c.' Bs~à-dire son, in,tSJrB:t, sail, amou:r-pra-
pIre. AinsJ. a'axplÏl-quo la poli.t:iq\\ls utilitai.re de CésaIr.
LI "immora-li.sms" du héros; césarien s'apparente aux principes
d~ la dbctri.ne ép..teu:rLanna ; i l nly a ni. bien ni mal an, soi. ; il
s'agi.t plutôt d"opéraI" une distinction entlro ce qui nou's plalt et
qplJ nous convoi.ton.s, o-t ca qui nous répu'gnG at ql-Li es1l; l'objet de
notre aversion. Catte: proposition ll'ésume ce qu.'ll y a c1a plu.li>
cyr.r.ii.q~Je cl'ans l répi.cu·r~ama S:Ous S8 forme la plus variés.
Les ep~cula1l;ions des sllci.ens épi.curi.ans (Luc.rèce) st d.ss mo-
daurl'1las (Sp.i.na,za) les on't conduit:s à la c.onc.lusior.t, 9ui.vant.e • lu bi8r:T
8Jt le ma-l sont relatifs à nos désirs c'omme la pBrfect,ion et l'imper-
fection: le sont à la- penséo. "Le bien, éCRit: Albe.rt Kein, reviuant
clorTe à cs que noU'S' savons nous être utile, ot l'u:tile pro duit la joia
caUsé,!) par 1ft sst.isfaction dU dés:i.r ; i l ost l.t.é:, à l'iclêe de succè.s
qJi.i s"accompagne du pouvoir de conserver son ~tI"a, source dB la vo~­
lonté de pui.ssanc:c et du sucee 9>",
(1).
La: not:ion de personne humafule aux d'ro.il.ts irréfragables
é-chapp,s à CBsa-r. Ce qui- compt.e polJ'r lui. avant tout, c'esit sa- propre
(1)
AlbBrt Koiun.
L '.f.E i.,?-Ul"'i.sm a
p •
40 •

65
:;;:~""~~~;;;foli ;;at'~;os/;r~~;0:~~;;;1;rJP;J]l.
I~ n'ast donc pas étonl11lant qua le juri.sta moraLLs1ta qu"est
Ci.céron, lui. q~:jL a passé SOrTl 8xi.stQnco à réfléc.h.ir SUl' la forme de
gou:rnement. ls plu's d'ési.rablo ot sur l'éth:i4ue soc:ii.alo et poli1tiquo,
y,;ilgtK;;;ax;T~;~r:/~~(J!l~O:;~à;;:;;1;~~;1177
c'f(j;!<[!V
T )o(,AXo( f'tb6é'elt/ )(ff"OV
'j
(2).
La. résultait du consensus, c'e.s,.t. l'a:Id.thmét:.iquo ot l"esthé1tique
lifas pl.ai.sdœs du h,ér:ns, c'est le dosago de sa volonté do pui.sSa1lCGl
at ma SD S b aso inlg;.
Ni.ot:ZSCn.B pOUl' quiL César ost une inc81mation do son su:rmcrmma,
dit axp l'es,g~mlimt 1
nL lé~go'1sme app.al't.ie.trlit à l'assence d'fi)9 grande:s ~as. L "hommo nobla
qui doii-t avou une foncière hos;tilii.té at une profonde: ircnnis an
face cl:eù fabné'gati-on, n'a pas bosoin qU"on rat.i.fi'ia son droit; i l
Gl:st. c.réatau1' de. valau:r, l i sa vcru:o à la glOlrii.Fi.ca-tion de som! mea.
aveu un, sent.:iunatrlit de ~a plénitude, de la pUJ.issancQ q\\Ji veut débolJ'-
(li:ar.
Il vi.errîti; an ai.ds aux malheureux non pas par compassion, mais
plutôt p al' une impulsion q\\Je c1'6'9 la surabondance (la for-co" (:1).
L'instinct fondamen.tal de la vie héro1que est l ' éla~gisaam8nt
de la pui.S9ance, 11 Bnvie du: commandomont, si.gnos di.-at,i.n.ct.i's da la
sa uv oJ!8 ilrIgt;€:.
E.rJ fai.t la plus granda prauvo do la pu.iss'anco, clost. an p,~us
de la possihil:fdw d'accomplir S01/1 propro. désir', c:ol1.a tdr~i..st.r
atœsa.i 109 autres dans l'accomplissGITlant dos lours. Aimai la na-
tullU moI':alo ost-ell-a l'~du.it:e au
mouvemorTt.
La eunhomme g~n.é:lraux et
8tTi p art,i..culier 1o- hél'ol9 cés:arien,
n'ost pas dé'sinté'rossâ : n sa mE?-
Q.naIT.i.m!-1j;~ est un no bl 0 effo 1'11;. do l ' 0 rguoil".
(1) 010 Casa.
41,
54,
1
(2) EUl"ipide.
P fn:énie
524 -
525

66
P DUr. cet te étudo nous nous référ.o:!'1lS à LI analysa de
~1. Ra1l1hau'd (1).
11 Co n v:h.o nt: de bion d:il.sti.n,guer la p ério do d.o La gIJorro dos
Gaules et.. iI:(.<ll.o do la guorr.O- civils .Contra dBS peuplga étrangers
et barba:Iras q\\-l'on, cherchai.t à conquér.ii.r. et auxquels il fall.a1.t
impo'sar la paX" romana-, on dovai.t mOf1T,tror assez du fermeté ot on
mtuns tremps: asseZ C!la douceur.
Il ni est, donc pas étonnant q\\Jie ao soit
on l'ôiLs:on. m~me d'G9 a·trocÏl.t:é:s de cotto gu.erra q\\-Le G8sar a,_.; an,t;;ra-
tenu une v3sta mystLfication à propos do sa clémencG r.1lat:u~oll.e.
Aut.ant il- a été sans pi.tié durant la gUerlI"8 civils elle-même, QU-
taflt après la- vic.toi.rC1 i l a- L1sé'; de: magn.a-nim.tté envers las va.ÏLl1cua
ot les opposants; politiqu.es. Cela n'a pas ampôc:hé suéton.o d'affiR-
mer 1
r10 dara-t:.i.o nom vera 0;;1 emenit.inmqIJ e cum in a dmi.ni.s trati.o rte wm .ir:J,
v.ictoIr.ia belLi c;:;i.vi.l.ii.s adm.iirab.ileDl e:xh:.ibu.ii.t. (2).
En tout cas durant. la guerre, des Gaulas l'u.n des granllfa thèmos
de lB propagar11de poli.tique do César auq!Jel i l a donn.é 10 plus
1ar.go é:cno est sa clémenca naturolle, "mitis lef!!sgtliB na-t.u:Ir8",
dirft
de lui Cic:él'o n (3).
Or, ain9:L q\\-lG nous nll.ens 10 vou, cette magnanimité natu-
l'el1s comms 183 nutl!os thèmes sJ..mliai.ras q\\-l1ll a dévaloppés, ne
tendant> Cfl.J:tà la gloi-rification du héms, sUIl'humail:ll :
sa généru;s;ité,
cela- a été: d:1.t., as.t la débo rdement de sa aurpuis;sance.
HelLegow:arc 1h dé'fini. t
exp 1"OSS omont la cl am antia comma uno
acttitudB qui consil.g~o à fermBI'. les yeux sur les fautas des faib.Les
et. à leuIr parclbnl1llcr. "Elle oxprime le a:ompo.Il'tallent d'u.n homme da
classo supé'I'irauIl'a DU pOUIl"VU de. quolqj..l.;e nutorité à l'égard do ceux
q!1i lui son,t soUlm i.s" (4).
POlUir la crommodité de notrü inve,stigati.on,
nous nous; limitQ-
ll"on,s; à la périodb dos guorIl"os dos Gaulos.
(1) Rambaud:.
Dé:fomntiQ...n.
p.
283
sq.
(2 )
Suétont: .
f..ê.!.
LXXV.
(3) Cie.
Ad Fam.
VI,
6,
8
(L~) Hell..egotl1ali''C 'h.
cœus
ci.~.
p.
262.

61
E.n Gaulo, non seulemcl1t Cr:fs;at: oi'ldormait dos massaCi'oe do
popcl'lEftiohs> ent.i.è.r.u9,
~fo v~ai.9 gano(aj.dea"
mai-e anOCl,rONt"
~r.t..gDe~t,....iil- la t'.op nnssioh: sn ay stàmoJ
IIQUQS impaaiitos lntegd..s:, v.triht!g _mllib39 nœstr1. eOJ1SacUt.t
mB:grmm r:rumap.um~orU:m
occ:!.darUnt. ;
rcli.quog; oquites, con:se.ctat!.
pat4Jc.os
,
ql,J:fi. B)(
flJ!g.a iiJv8 -aElJront1 rul:h.t#l:or:ur:lit (1).
1
ln: q~c BOJ graviu:s CS8sar ·'i.tld:i.csfldum
statui.t, qlJa dilig,GO,Uu,s
in reljiqlaUlT1 tampUa a barbarl.S: ju's le:gat.orum c.onsarva:œa'èulr.
l taql!e omn!. Stef;la·tu
n.e.cat:o, r.eJ.iq,uCI.s.; sub co l'ana vamidl.dit (2).
Il ni"hésitai.t pas. à publieI' 188 résUltats de S89 masaet-
c:1!1i1S, chiff':r'es> à l'appui. Durant. co t.OI1'lPS, i l cheJrcha à ElCllcr6....
ditBlr le my tm:1) de 9 a clDtn enc.o.
ClG:U~t: quo 10 hé~g; nta en VUe que son: l.nt8~~t ; la- p:r:~-
miè ra p éJrio de de la tantat:ivo dl a::ssu:jattisseman't. des> populat:.t.on,.
gauloises corJl'Bspondant aux premières. annéBS de la· gusrrIJt
s:'était. l'époque où logiquemont la- viole.r;],c:a da César na pouvait
pas s'abathe sUt' lBS Gaulo.i..s pou.r la simp1.a ra~n qtJ·a ç'ét.ait
aux Ho.lvètas et aux Germains qu l i l avait aff'aire.
Cette pri.ea
en c'a·rge dU de.9tin des Gauloii.9 par C69a~ ins>taurai~ auprè. des
eut:echton.l;ls l t autolfi.t.é Bir. la populaI'it.é~ do Cés.ar. Il ét.ait. donc
ha1:'$. de question qua César massacrât CaU:x qu'il voulaf.t rH~ot6g"rt
pubq:Je tnu~ le monde accourai:!: à lui aprÈs se- vic:tottu 1
"His ~bus ~asti5t amni13 GalUa paeat.a, tanta hujt1s bcalli ad
becèaros !1pinic parlat.a 9-st u.ti ab li.s nationibu8 qJJ'aB t:ran.
Rh:el'1tln\\} ineo:lerent mitteren:t:ur ad Ca8.aram lagat!., quae H
obaidsa daturas. impera;a factu;a~, pol~cerantu~(3).
En CEitt te période la Pf:op agaru&ê- aJ..lt;o!J;' de sa~maS$aC~e' ~~
1!"ai.te ~ propos des. Helvètes a.t dG$ Gefll!PWe qui avai.en~ t1~~
ten:t.er contre lui la- fortune de la guerre, .~ ~vai.ent. PNc::l,4· (4)
l 'lnsi.stané.. au li.vre II sur la- clamentia Caesarls ",l ••t
donc pas une anamali.B, mais un procédé p ar1"aitrament compl!'~.•n-
sibl. . Ayant eufff..sa.mmliKlt: démontré aux yeux de tous qJ.lall. était
,
(1 )
Caes.
Ball.
Gall.
III,
16,
4
1.,
27 -
28.
(2)
Caas.
Bell...
,Gall••
I l l ,
16. 4.
(3 )
Caas.
Bell.
Gall;.
IL,
35
(4)
Caas.
~.l.
Gall._
l,
30
sq.

68
l'importanca de ses forces"
selon la dialectique du héros, il
n'avait. plus rien d' ~utre à fai.re que de rep andre le OI'uit de sa
cl émanc e.
I l appliq\\J.e h,abllement la méthode du "b~t:on et de la
caro ttc·,·r , an mettant an évidence le cyni.sme de s;esp aredons (1) • El
avoue lui-même son attitude intéressés : "ut in mia:erŒs. aQ 'lU.'"l-
.E.li.ces USU:s miserico l'dia vidl?rat}Jr" (2 ~ ;
Souc:ielJ.'x qLJ'll éta.t.t de marquer' sa condEtte:ndance enVers les
malh,aureu x.
Le héros se complai.t: dans la vision de s'a personn.e de qui
seule dép and la vie ou la mo rt. Les Atua tuques s'avancent et. le
suppliant :
au di.r en t." (3 ).•. Diviti.acŒs sr approche et intervient en faveur des
Bellovaques: "ut Stia c:lementia ae maf;1isuetudin:e in aos uta-tur(4).
Clement.ia-- est toujours prébédé dU' pronom possss3if, comme
le remarqua M.
Rambaud~ pour bien, montrer que César jouit plaine-
ment de: son, pouvoir de con·damner oU dtaœr)udra, de. sa propre
Butori.té.
si les masS.acres qu'il avoue abondant au livre III, c'est
qu'à la tIroisième année de. son instal--""lat.io/1 en. Gaule, on. peut
considér.er qu'exaspéré par l'ins:oumissdon de.s Gaulo.is, i l a
brUJsquamsrlIt décidé da sé"vi1l'. Comme toujourSi, la justic.e, selon
luÏL., ne peu·t servir qu'à sauvegarder les intér~ts du SouvBl!"aill ;
(1) M. RambaUJd.
Déformat,io n.,
p.
286
(2)
Caas.
B91.1. ...G~ll.
Il,
28,
3
(3) Caes.
B. G.
IJ..'1 31,
4
(4) Cass.
Bell..
Gall.
II, 14 ,
6
.
:L' •
~
,"
".:~, .',
~IJ
... ....
~
'

u';j
69
pour cela tous les moyens sont bons.
Comme le no,te J.
Bé'range~ l "la clementia tant vanté8es.t une
q!Ja.lité despoti.que,
devenue active à l'évènement de Jules César" (1).
En. 54 avant J. &., la révolte des Gaulais lui. appa-raiSS8r:llt com-
me un acte intolérable de l.èse-majes.t.é, il n'hésite plus à envoyer
au: Sénat, à Rome, le com\\7ute détaill.é de ses victimes. On comprend
dès lors pourquo'i apDalJiO't!1PllU il ne%osait aucun problème d'e cons-
cience et déclarait q,u.'il fallait frapper les peuples par mesUra pré-
ventive et pour llexemple :
"Sed multaC8'esaroo tamen ad id bellum irYcitabant••• in primiLs na
hac parte neglacta,
re:liqu8e nationes idem sibi lic9r8 arbitr~ren,..
tur"(2)./On comprend pourquoi auss,i a
étalait ses cruautàs, ses
massacres et sas dévastations.
Nec fuit q\\Jisquam qui pra·adas studeret. Sic et Cenab"'/!lsi caed'e et
1aboI'e operis incitati non aetate canfectis., non: mulieribus, nolTl!
infantibus p arp acarunt. Deniquo eX omni numero, qui fuit ci1'cita1'
11ilium XL,
vix DCCC, qtIi primo clamore audito se ax
oppidO: ale-
cerun,t, inco:lumes ad Vercmgetorigem parvenerunt (3).
Qu.lil s 'agisse de l'exécution du Sénat vénète et de la vente
à 11 ancan de tout le peuple,
du massacre des Upsipèthes et des Ten-
chtè-res, de la ,dévastation, systé'matiqlJe des Ardennes, la hé't'o,g a
tout raconté: impudamment.
P oUsa~:e jusqu'en ses ul tiLmes cons,équences"
la théorie
ldu
hélIOS s:e résume en c.eci. :
il n 'y a ni bien,
ni. mal q,ue relat·i.f à La
gloire dU héros.
Tout ce qui sert
cet.te gloire eat bon. Si César &
demandé qu10n bless;!t au vis,age à Pharsale ces jeunes premi.ars à la
solda de Pompée, c'est que pour lui toute autre considé'ra-tio,n n'a
q~'un aspect s.econd·a.ire en regard' de llexaltation de "son moirl.
En ce q~i. concarne la question humanitaire, clavait-il estimer,
l'humanité cionsiats à mener La guerre, le plus, rapidement po:ssibLa,
ell employant par conséqlJent le8 procédés de lutte les plus rudes..
C.'as;t la raison qui expliq,ue sa celerita:s l~gendaire Lui pemettant
d:e mener et de terminer des guerras:-éclairs. "Vani., vidi,
vici(4).
Ji.
Béran 9al'. '~R~e:.::c::.:.h.:.;:,e;:;r~c~h:.5'
e~s~s~u:.·r~=l_'~a:..:s~p~e~c:::.·.:t~i~d~é~o~l:.:o~g::::i;;;;gL:::'u::.:·
s::-,d::;u::;·....t:p.:r.:i:.;n.:.;c;,;.i;;;l·pt;.;:;a,.;;.t
p.
271.
CaBS.
Bell.
GalL.
III,
10, 2
~=;..;..---
Caes.
~B~e~l~l.~.
G_a~ll_. VII, 28,
4 -
5
Bell. Al ex.
69 -
77?
SUétOrrlia.~.
35 et 37.
Plut. Caes.
L.
1
Applen--s:"' C . I I .
91
384
Casso Di~XLIl,
48.
Carcopino.
César
p.
47'4
Madaule.
César
p.
161

}O
Outre qus
la publ.icité autour de son
l:Jbiqui.tâ au:gmenil;ai.t SO'IlI
prestige, ell.e a;vait d'autre pa:rt la faculté de ssmar la peuIl" chez
l'annemi.
Une q~est..ir.H'J' aussi. impcH'tant.a que l'avènement de l ' "optimus
civi!!" exclut toute préoccUpation esthétique.
Les mesures les plus
c;lL'UelLes deviennent dans la 10g,L.q!Jla hé'ro!..qPB las. plus hum&i.nss
car
J
ell,as sont la condition Gl 'une victoili'B rapide qu,i met.tl'fr fin aux ma'ux.
{',"II"'i
LA
"RoYAUTEI, DE
CESAR
Une q.wBs,tio,n de p remi.è ra 1mp a l' tance sur 1aquell.e il faudra
reveni.r est e:aill.a de savoi.r s.i oui. au nO:Jl'J' César a voul.u se faira
ll'O'.Ï.. de Rome.
La' q.lJest.ion semble avoir été: définitivement tranchée
par Carcopii.r:To qui cr répondu par l'aff'ï•.r'mative.
Or
,
10,U8UJ;:Jt·
est plus: complexe, mérite un examen: séirieu.x et
une répons;e plu s: lJUorroéa. Il y cr heu ale d.istingu1ar, lorsCl1u"o'/ll, étudi.e
l.'ialee monarchi.que à Rome, le domaine helLâni.stiqlJle et orientalL où
l ti.dée est. misux admi..se, du dama.ine proprement la tin où cette mame
i.dé"e est ~ombée 81'1: désuétu.de et même en horrBU:':' après l'expuls..ion des
ro.1s et l'instauration de la Républi4!Je.
Lorsque les a:r.ientaux pre-
posent CB t.itre à Scip.io;n ItAfll'ica~ Sec 1"épons,e e:s:t o:lairs et sans
ambigui.té' à c.ra; sujet: le ti.tre al'impe.rator lui. swffisa.it ;
celwdi
de ~oi, si con8.idér~ chez d'autres p euplss, est;, '.fu1supplllrtatrle à
Ro.me.
''Ttlim Sci.p.i.o ••• Si.bi maximum nomerTt .imperatoris esse di.xit, quo se
milites sui app ell.assent, l"agi.u:m nomen alibi. ma gnum, Rome 4nito'l.era-
bjùLe es s,a" ( 1 ) •
La fameux évèn.ement du 24 Janvier 44 au cours duqlJ;e1. César a tefl"'o-';
t~; da S:B faiera cou~onnSl:'roi s'explique à un doubLe point de vue. P r~
pa<rarn,t la gran.de et ultime exp édi tion d 10 r.ient par laq.uel1.e il. vaulai.t
vengar Crassus et Bon armée et
même aftncer pour de bon le so:uvenir
des victoires trop faciles: de Pompée sur les MOUPBS orisflI"C.ales maI.
organisé8s, i l fallai.t au moins qu'il aOt ceint le di.adème, symbale
cre la puissance des roi.s hellé:nisti..qu:as.
Tout porte donc à croire q~B
la cérémoni.al si.. bien monté n'é.tai.t pas préparé- à l '.intent.ion des
Romai.ns, i.nv.ité:s seul.ement au' couronn.ement, mails bien à l'adresse
des peuples lointains que. le conq!Jé:rant cherchai.t à mystif.ier. On
comprend dès lors
li.~ago<:;ement et Le dép.it de C.ésar de n'avoiix pas
(1)
T:li-t. Li.v.
XXV II,
19,
4.

111I
91
illEt comp rii.s P-6r ses c,o ncitoy ans qui lui ont Fafus.é 1- ban.deJiU? r01yaL.
NoUs pouvons affirmaI' q,ue Céa:ar ntavait pas- lti.rl.tant.icrnda restaurer
à Rome Le régi.me monarchii.q"l'e.laCérémoni~ d'e son cO'J1'onnement -manqué-
s'expliql-tB par son désir de g' exposer aux p eupL3s étral!l!ger-l!h Ce qLltll
y a- lde ce:rtain, c'esit qu'urle i.dée fixa,
dont noua aVo!1s éprouvé 1-e
dYnam1.9ffiEt, réglailt la- démarche de César : i l était avant tout un:
héro's.
Cele étartt, 11 nous semble que l,a royauté lui. ~rait paru UMie
réallt.é "humaine, trop humains" pour q\\-l'iL shm contenttH. Hérm:s créa-
teur de valeurs;, i l étaiit sa propre mes,uI'e.
Le 26 Janvier 44, 101'5-
qlJe la- foule amas.sé's le salUe l'appelant 'tRex", l i répond: "Je ne
m'appelle pas l'ex, mat.a Césall'n(1).
Nous pensons q\\Je s8; li'éponse est
s.incèl'e et qu'eLle exprime Ce qu'U y avait de plus intime dans
son i.déolog,ie; ~ n'être rien d'autre qpa César, omnipotent, géné-
l'etl'X, cré'a·teur,
10,1. fai.t homme, ma-i.s homme.
Tel es.t dl ailLeurs l'avis
de N.tcolas de Damas, qui. rapport.e
1.8 récit famew·x du' CQ;t.llrornne-
ment mai1qUé (2).
Il. fa'Sit Le r'emarquBr' à la suite 00 Carcop.ii.nm qui.
ttvoUe d'faill_eurs q,-l" en tout état da caU:ge "ses suprêmes amb.it!o.ns
fUIrent à pai-n,s; dé:vo::iJ.ées", César n'a- jamais expr1mé publiq!Jjemertt sotl!
intention de se \\loir cour.onner. roi.. (3).
La difficulté du problème réside dans le fait que César, Bn
dépassant le do.ma-i.ne connu vers lli.nconnu,
n fa pa·s créé l.e taI'me
appropriU3 qui déta:rminerar.t.t pour nous le contenu exact de ses ambi-
tions. La royauté. ou la sem1--divinité, nous semblant la point extr&1e
cÏe l'ambition humaÏi.ne,
nous avons arI"âté' là les asp.irations géhé:1'eu998
da Césall.
J. CarcopL.no..
CéSEE
560
-
61.
Nicolas l!ie Damas.
Vit.a Caas.
21.
J. Carcopino.
Cé9~r
p. 560. Parlant des "asp1.rat-i.ons cfe
Césa-r à la royau'té,
éC:J:"it Bxprément : "Comme i l avait "t01J'rnâ"
la di.cta tu r-a, i~ "tourna" la royautê ••• I l a- permiLs lI1lO plu-
tat suggéré à ses a-m1.s une sui.te de démonstrations qui ten-
daient à lui.- en attr:Lbuer la; réalité".

72
La vérité es;t que tout an. aSaUmafrlit pleinement sa cond'itio:n.
tragiq/J9 d'homme, il dépassa'i-t par ses: propres: farces uniquement
liais ccir.rtin,gences .l;..iéBs à no1;re nature: c lest, par là, qu'tll est: un
véril.-table hérQ.)s 3Urh:uma!n i Il!lfln :c.ex.s.ed Caesar".
Il Y a tout de mtlms< un point d'ac:qp.is : l'avènement du S:t1,r-
homme ,one sL.gn:ii.fi..e mü.lament licence ou re1.~chement des moeurs,
mah ex~g,enc.e:s des plus s.t,rict.,es. "Sous Cé sa r , écrit Carco p.fuoo (1),
en m&1e temp s qUa le tra'VE:ril pOUl' la9 pauvres, la vertu pour les
richBs était mise à l'ordre du jourl • I l exerç:a- donc sa préfec:ture
de.$ moeurs avec une poi.gne: de fer.
Ce ql-liL impo'rtai.t le plus au héros, c:'éta·i.t la· ré:géhérascena.
cosmique dans la pai.x uni.vars.ella.
La paix universelle é·ta:ii.t pour
a-1.111:91. cli.l'a la- manifestation CLecumooique da sa cl:.êmence débo,rdante.
Au-d'elà d~ la grande expédi.tion qu'il projetait en Orient.,
c'é:taiLt à une paix pe:rpétuBl1..e q,u 'il. pensait, appliquarrt ain.si. l'idéal
dg; C.icéro.n :"Bellum ita sUsPici.atur ut niitlil. aliLud nÏl.si PB=?< qUatJsitta
viicleatur" +2).
C'était le seul moyen par leq./J'el llunivers q~'iil façonna-.it
pou'vai.t ac:qp'ériLr s.a perfection. coemi...q!1is. Le hérQis se découvre com-
me un d.t.&u éj:J1ph a l1le, ré.géns~a;-teur
de toutes chaises, ai.JnlsÎl. qua le
1
K01 1101/ d'A sJ..a 1 e salUe : fils d'AI'ès et d'Aphrodi.t.e, commun sau-
!Ir
1
( . - -
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1./
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veul' du genre humaLn.
! 17 v'/~ /> C1'/ Ft! /11 n'6lo{! no(; Vi
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:-<r T~r eXfIf/r~,t.~) ~U(Ol<t"",TD(t>f ;;c<~ r~ Sl-ç-
IÂrV"V{)~TOV Tov ~/lù ;fplUJS j10U /l1f~J;,T7f
fJ[Ov ,[ fi 1/1, Il 7 Xci, 1 lA. 0f Yd1/ To () rX V(}!l{) n 1//0(/
If; / ~(/ 6 u.) rtj)tJ'.. (3).
C~sar, le hér:m:a, a favo!~i.sé' le développement. d'ulile mygti.que
de sa clamentia, qui. noue le savons,
est le débordement de S8
volonté; da puissance. Après avoi.r tout. subjugé, il propoJse à l'ihJu-
(1 ) J.,. Cll-rcopinO-.
César
p.
560
(2) C.tc.
Da Off.
1,.
23,
80.
(a) Cf. Di.ttenberger.
.§.Y.l.lo!qe
760.
Cité
p a in ts de vue
p •
11 B•

1
manité une
flfO<V GpwnlcX
UiI1i-v~rse7I.1B: (1) à cau'SG de sa
• ju'sticd' bi.mfüsBnts, [û SE f F Id 5 {V!!.("\\
1}
cr;'""" /
(j )
0 _-'2).
'a ~x
6
.....
univG.I'solle,
~l'OV,I,IJ,'1JIa,
Da:ns ln FBcha.rchCà de la P
s ...
ni
philosophi.e
épicur.ia>nne à la-qurüle ss Féfèr-B souvent CESsEr (a), la but oa l 'hc:iB-
me,'
d'ti.tat id'éal eat le bonh,eur do l'humanité;. L 'hmnme politique
~al!' BXC8Jll.anca est IIprodent", voit loin: et agit an conséqUenc8,
parc:e ql-le a1é',tan't substitué au,x mé\\ssea par délé:gatio!1 da pauvoiix,
i l doit mani.fest.ali" sa supérior.itB sur ollus par U(:li déva:1Jament absaD-
lu au b.t.en pu:bli~7incapah18s, qu'elJLe,s sont de se gouverner.
l>
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Cos'!!:'
ctlt·-filc
~_"_""_"
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...... Ro;iJ lI
_ _ e._ _ l:l'ü'Phllicicmôi)"/
~
.... " ' _
La ques,tlon vaut la peina d'être persaG dS(:lls la mesure où, gjL
novs pauvimns y répon,d're par l JaffirmativB, la proo've sar~i~ fa'Ïite
lfl8, d'uno part, effectivemen;t de l'avLa dos c:ontemp..orains aux-
mêmas, César suivait unlQ ligne politiqua dont le9 pJ:'inc.iipss sont à
chercher très loin dans le passé, au.x tamps. h.omériques. tlIl ast:, pos-
sib1.e de pensar, écrit P.
Grimal, quo la t.rait:é d'e Philodèma prend
pori ti::o:fJ. dans Url p roblèm 0 Id:' ~tualité,
en, mo ntrant fl,lIe C.ésa:r n'a
fait q!Je 800 confmrmer 8(UX cong,oil-s dlHomèra(4). En sacond lieu nous
aurions la conf.irmation qUe La méprise 3>ur las intenti.ons rB'slles de
Cé'sB'r no dat.e pas cd"aujourd'hui
et que c'est. depuis llép().,quG de
9
César même ~u· ',un:e mauva1.g,o int61rp l'6taUon a été, donnée clos symboLes
qu:t. pouvai.an''ti: Fai.ro c:r:oixe à une quolconquo royauté,.
Si.. nous
pou-
viuns rBt~auve;r SUI:" la figure dU "bon roi." 161S trai..ts carnctarist:.iLguas
dU hlil!o'8 dominateur, ceux-~là m'êmss q,ue nous avons déCOUverts C:In'BZ le
pars.onnage du héros c:ésarï..on, notra hypnth.ÈLsa 3>01011 laqlJel1:.a César,
loin: d'aspueJr à la, :!royauté, se posaï..t plut.at en hérO's crs'atour de
valeurs;, t~ouveI'a.it des argumant.s soli.des quil. la rendrai..ent digne
d'Jê;t.ra retenue.
------~-~--------
(1)
J. Sayat. Croyance!J ai; ri.t~l!. do La Rome anti~e.
Los sac~rdocos
ramai,hs et la IJréft~.v..ÏJJli.~i0!1 :imjJér_ialo.
p.
307.
(2)
li -
GR.
nv 305 Cité par J. Bayot _Cm..x.ancas et rites> damls la
~e Anti.~~~.
p.
308.
BérangErr.
Roch 8r.c'l.e..~flUr 1_' age oct i.déolo ';jMHa du P ri.niCipat.
215.
(4)

74
L'au'taur dlJ !faon Rcr:Ïi- selo:n.:. Ho.mè~~t lasit assez o,xpliciite
sur ses
p~'opras :Lnt.ent:Lans. La tra.Lté: a poLIr but d'i.n:st:rui.re lee "grands",
7
' )
{J /'
rI'
'V
Eis {f/dfVO W6/J; (1u!J<(j'iE1 Wt/
(1).
D'après les analysas
de f:\\. r~omLgriano~ (2) do Murray (3) et d'.Q Grimal (4) l'auvraga da
Ph.Llo'clème a prot1ablemant été composé en juillet-ac:rQt 45 avan.t. J.
':;C,.,
ap..ràs Munda•• On: peut donc comsÏl.déreI' ce t:raii.té comma llun dss échOls
qu:.h. ré'p e.rcu:taierl,t la p t'opa'gan:liie, cl' orliverg,uI'O orchBstr'ée par Cé'sar
lui-mame autour de la pai): rctrouvé:e par sos soins, et qui. au,torisa:it
qua rOt
_frbnliië en raii.oon: un pouvoir impo;sê par la fOTCS.
L'o:uvlt"age
tend:ra'.i.t à mettre 11 accent sur l'effort de Cé:san pour rEfu,rgan.iser
la' socié1té: sur ales bases nouvelles,
13ntièremen:t dé'mocratÙl;ues. CasaI'
g,eraiit dbnc 1-0 "bon raL" épiicuri.efn; dont le règn1e symbolJ..sa-i.t l'1Wè;-
neme:n:t l!le l'aetaraxi-e, cet: état clams leq~el tous las in:stinct,s et
tca:us lus b 0:90 .ins: ayant été s;ati.sf ai.ts, la p ai.x Bt la c:crneo l'de UJin.:fL-
verselL.es devaiianlt désorma.tsc: s'installBr pour la bonheur de tous.
La "royauté" de César,
dlaprè,s Phi:J.o:l!fème, at.lra'iit cans.is-t:tâ 91'li U\\:ne
30rta do "prim:;:iipat", c1esb-à-diro an un lt"ègli1lo de dynaste biooveil.-
lant ontauré aPun conseil fo,mnB dos p rGITlLars cita~ons. Las allusions
q;ui ont ét-.é relevées par los, exégètos sont asseZ clauos pour q;u'on
accept:o'" défini.llvoment la thèse. salan: laquelLe le "bon ro.i" d'ont
parlo Phi:J.QjdÈlmo nlegt autra q.ue César, et quo le développoment co:f1'-
ga-cré', au 'Imauva.is roi" vi.sa.Ïl.t Antoino, prin:cipa:~ lieutenant de César,
oppo~ à ca:Lui.-c:i. pour 10 faire valoix ; détenteur du pouvo:Lr à Rame
durant LHll c:urtain te.mps, à Itépoque CJÙ le dic:tatour ét8i.t occupé:, lu.t.,
l ' ./'
à br.iser la li.guo d'os de.rniers: Pompé'i.ens, po ssédé de l ' Il UL'71 /)
'1 (5) ,
f i (i};s1t p réSe,r.rté: comma la contraiJl'B dU' Il ban ra!.", qui. a9u;, lu.i, so-u-
veraiJ:lr-ph.ilosop/l;bJ.; gui.dé paF' la- e5uJff(j)80111'
(1)
Philo-'dè:me,
La Bon roi selon HomèrB col.• XXV,
L, 15
co',l,.
TIV,
ligne.
8.
(2) f:\\. Mom.ilglianu, Compte RondIJ; de 8. farrï..ngtGIJfli, 5c:t.ol1co and
PolLti.cs i./11 tfllB AncLent lJ1orl,d-Rome 1960
p'.
375 -
388.
(3) Murray; Philode.mU9 on th:o Goœd Kimg accord'ing ta' HomBr. JournaL
of Roman StuCÛi-BS LIl, 1965
p. 161 -
182.
(4) Gr'mai.. .b..o bon; ro1-" .da Philodè,ll18 ot la rnyaut.é' de C.é~.p. 281.
(5.) P lu'tarEfPe,
f:\\ nta:i:n:e
I l .

Pour llessenti.el las traits reconnus au " DODo1roill sont coux
de César :
sos qualités et SGS vürtus morales,
sos
talents militQ-ir138
sont net toment mi.s en valeur.
E.n offet, comme 10 héros césari.en., le
"bon roi" dé,tiont dans la cité les troi.s fonctions supê,ri.oures : la
plus haute magistrature (la royauté), le haut commandement mili-
tai.roat la plénitude du sacerdoce de prêtrise (1).
Mai.s si d'un côté Philndème reconna1t au "roi" los qualités
viriles,
d'un: autre coté il le roprés.GntG, à tort à notre avis, co'mmo
' ! n
souverain débonnairo, bon roi, bon juge. "On ne voi.t pas un tol
:CClI, écrit-ll, tirer vo.ngeance de complo ts contre lui ourdis p arcc
lJG tll
a choisi une règle de conduite qui lui conquiort la sympathie
de tous".
Sans vouloi.r s'étBndre sur la cruauté da César qui. garda par
exempl.e Vercingé.to ri.x dans sos cacha ts dos années durant, pour le
fa.iro ensuite défile»r dans son cortèg o triomphal ot enfin l'exécutor.
longtemps après Alésia, -on pourrait donnaI' bi.en des oxemplos oncore
de son esprit particulièrement vindicatif- il)
faut rappeler
.' ::§VQc
J.
Géran.gor qu len fait ilIa .clomen.tia tant vantée est une qualité des-
potique consécutive à l'avènoment do César"
(2).
Le grand soin que
César a pris lui-même pour quo soit répandu le bruit de "sa clémence
naturelle1' le rond suspect à nos yeux;
S8
clémence ost une grosse
mysti-fication (3). D laillours P hilodème dOm8rldo au "bon roi"
d'user
auss,!. do la force et se réfère à Ulysse q,ui frappa les mutins de som
sceptre avant do leur adrosser dos remontrancos (4).
Tout 10 monde s lest laissé prundre au jeu dG César qui a 9U
faire accréditer le mythe de 83 bonhomi-o. L'erreur est dlautant plus
grave qUG le·8 cho.rcheurs modGrnes ~,ntont pas cru davoir rejeter cette
thèso. Les analyses do P.
Grimal somblent abon.dor dans le sons do
Philo dèma et accap tant sans réservas JJ.1.Ldée de la bienveillance na tu-
1
rella de César.
Il s'appuie sur le fait que le "bon roill SI entour':!'
1
-_.,-------~---------
(1) Développement sur le roi. en tant que grand juge,
Philodèma, op.
Cit. col.
VI, l -
25;
col VII, 1;
sur
1
SBS
activités
'gtiœ:rières :
CJl VII, 1; col.
IX, 1-4
f
Sur la piàté. du roi col..
l, 4.
(2) J. Oéranger. Hocherche_9u..f'_l!.3_s..e.~sl-.:L.déblD..,g,ig..L!edu P.rincÎ;gat,p. 271.
(3) Cf. supra : !:-a..~mLt...fJ.r3~-..Q.e la clem.entia~EtEl.s.a.!'&is
(4) Cf.
!liads II,
198
et
sq.
- ~
Gri.mal :
L~ IJb2.n roi;" clet Phi.lodè1D...E!.
p.
262.

m"un conseil.- consul t~t.i.f de notables bien écoutéa(1) imitant ainsi
Agamemnon "Qr:imus inter 'pa.re!!" q,ui avait institu~ un système oll-
gal'chiq/.le dans lequel la prépondérance ravena.il.t seulement au pre-
mier par l'auto.ri.té. En réa-lité, m~me si en certaines o:ceasi.ons
César consult.a 1.13 Sénat; (2) la plupart dU temps i l goUVel'na seu~,
instituant en fait at an droi.t un pouvoir entièrement personnel. ;
la régime cé·seri.an est très différant, Sil son essence, du prin-
cipat o-ù l ' ensembl.e das attributions est également partagé entre
l.as différentes forces.
La mort de César est la conséquence de
soo anus de pouvoi.r.
['/j.
Pacluci et r~. Grimal. nous induisent encore en erreur lors-
qu'ils s'abstiennent de rejeter l'interprétation qLJe propo:se
Phlladème da 1 '~pi.curisrna de César. f'l. Grimal. écrit ~atamment :
"l.e tan épieur'i.en de l'ensemble (dU traité do Phllodème) f'lOUs pa-
ra1.t .indé:nïable : le r.êlle attribué au pouvoi.:t" q,ui Bst d'assurer
l'ordre, la paix, at d'une façon général.e l.es conditions de l'at~..
r",xie ; l'insis~anc8 sur la nécessité de supprimer les querellas
intérieures et tDutoo les formes do la di.ssension, en particuliar
la- Jalousie, du peuple 8nVors les grands et des grands entre
eUx"(3).
M.
Grimal et Philodàma sont d1acdo:t"d pour penser que
C~sar a régla sa conduite sur las précoptes d'Epi.cura at qUel 1.0
/
l
/
"bon: 1'01." est bianveillant, calme et doux (o/{t{ (jJç r:1;~~OJj'/<O!l
);
sa- monarchi.e serait Ce qU'il y a de plus éloigné d'une tyranni.e
fondée sur la crainte (4).
1
1
Lo. ton ~icuriGn de l'ensemble Glu tra-i.té ost in.discutable ;
mai.s Le développement du thème do la .,SLementilt..et de la paix
1
1
retrouvée est une p arti.e obli.gée de tout essai. épi.curi13n ortho-
doxo. A 1~ limi.te la bienveillance royale nous appara~t comme un
1
li.eu commun da toute li.ttérature monarchisante ;
en llaccurrance,
t
cela n'impli..qlJ8 nullement q:uo César a été offocti.vemont clément.
1
On sara1.t plutet tenté do croire que le grand homme a placé son
f
l.cIéolo g1.o poli.tiqua SOUs l'é'gide spiri tuolle d'Epicure pour mieux
cafl'o-ufler S8 vé::dtable nature héralqua SOUs un manteau da fausse
1
.
J
(1) Grima~, op. c:i.t
p. 261\\. , p • 268 •, p • 276.
1
(2 ) Cass. Dion
XLIII ,
27.
1
f-
(3)
Grima~.. Le "bon roi." de P hiladèmo; p • 270.
.
(4)
Philo dème. L" bo n roi se~n Hq,~. col. VI, l, 9 - 18.
..... -
I;1i

ft
biarwailJ..allca naturcüJ..e ;
ot co n'est pas sans raison qua
r~. P&olucci. (1). a cru déceler dans l'épicurisme da César une
grande part d'âlactism13.
En Bffot la constatation qui s'imposa
Gst qJ,Jo J..a precepto épicuri..en q,uB César a- 1-0 mieux servi- ost
,/"
la ruchorcha ,p~rSiOnn8110 du bljU lr I);"IÎ'I/ qui. permet d'asSiuuvir
son propre desJ..r natUI'Gl dB glo!ro et do gll"anci our.
C'ost du point do VUe do J..a haute philosophie dG l'histoi.ra
qua l'i-dsB Césarienne d'uno paix univursalle doit ttre étudiée.
Et comma 10 notu J.
KaBrnst, lB principat romain -lll régime qui
s'établi t
&près César- p out appara~tre üGsBntiBllamont comme la
réalisq-tion et l'achèvom8nt de CBtta idée dl
qiui a pri-s naissance à Rome dans lus corcLBs aristocratiques à
cul tura stolkisnne au tour do scip ion Emilien.
La promièru fonction du héros, la- politiquo, Bst donc régio
par des concopti.ons hautoffiont aristocra-tiquos :
César au-dossus da
tout, comma cola a é.tê souligné à pLusieurs rupri-sos ;
cette vi-
. d i - t ,
,
é
sd..an des chosos os"'- systématique ot qU1li. i· systamo panso a un 61 -
.
men organique où tout se tient.
s i donc 10 césarismo ost avant
tout une démarche héro!qlt8, on doit le comp rondro on, tant qua
t;:31. Posur alo,I's la question do savoir si tul oU tul aspoct de sa
pol.iti..q,ue ost moral oU non doviont absolument inutile.
Pao,lucei.
Studi su.l~-' Ee~curei~Q. romano. Ii Noto al_
Ol}! rou 1I/()/()f1 'lfrJ// I~YI)/ )fiU (~~61)!i-"J
Cf.
GI'ima1-.
Le "bon roin
de Philoqèmo;
p.
255,
note 1
(2)
P.
Laffite. Les grands t,YjJ86 dG Ithumanité.Vol.
II.
César p.
311.
cf. Julius Kaernst.
§e,!Eio Emilianus.

78
CHAPITRf:
un
~E HEROS ET LA FONCTION MILITAIRE
1. -
ESSAI DE CDMPARAISON AVEC LES PRINCIPES DE LA
"-
.
FO Ncno N GU ERRI.ERE CHEZ LES INDO-EUROP EE.NS
---
. ' .
-
.
Les analyses précédentes nous; parmettant d'a saisir avec
plus da 'netteté l'image du h éro s césari.en. C' es,t un p a:rs01nmage
un1.fiA dans ses tan,dances' ;
toutes ses activi~a affirmant sa-
volonté de puissance qui s,a manifeste par le Cllés.ir de· détenir
d'ans la cité toutes les formes du pouvoir ;
nous avons été
amené à déte.rminer les trois fonctions essenrtialles du héros :
12 foncti.on politi.q,ue, ~ fonot.ion gUerrière et :La foncti.on
religieuse.
Or si la politi.q~e pe.rmet au héras de régir directement
la soci.é:té: selon sa gui.se, 1 1 armée demeure la champ privillâg.ii.B
pour l'axercice de son esprit dominateur: la hiérarcni.sation,
principe qlJe César a appliq,ué dans la société civile, trou-
vera un autre point d'application à l'armée.
Ici. comme ailleurs,
le rô1.a du héros ost prépondérant et envah.issant.
Au fur et à mesu.ra du progrès de nos investigations, des
fai.ts concorcants et troublants nous ont condu.i.t; à interpré.-
te.r par souci dlobjactivi-té et de probite. intel~ectuel18s
certains :cappo rts qui pourront miaux f aire comprendra 11 expasé.
Sans pour autant vuuloir tirer la concl.usion s.,ystéma-tique que
le césarisme, entendu comme exaltation fréné.tique du héras,
tire 8eB' pr~ncipes. des conceptions indo-européennes, la constance
de certa1.ns faits autoris.e néanmoins des rapprcrchements antre
f
ce q!J~ pouvait âtre l.'essence do. la fonction guerrière ch.ez los
Indo-européens et 1 'hé:r:01.sma du gUl3'r:ci.er césarien.
1

No tra intarpré-tation s'app-uie sur l GS hypothè ses da
G. Dumézil (1).
Gagé, li'opranant les analyses de Carcopino (2) c
affirme qua
la mythe. dU CJJ.O:d.itax et du .so.r:s8rvatQ;,~ remonte à Romulus,
3?.araJ];s,.pat-riaa (3). Or dès 55 avant J • . c.. ~B conq.uérant des
Gaules subissai.t las railleries de Ca tulle qui 1 t appelait
Romula (4).
On sait qu'après f'1unda- ~ comparaison avec la premier fon-
dateur de Rome devint systématique et qu'entra autres gestes
symboli.ques dont la signification n1échappai.t à personne, il
reçut la surnom de .E~.Eatr:..ia8 (5).
----------
G. DuméziL, Q.rdrB.. fantai,siea chanÇLement dans les ,pensées
.~~a1.gpas_C!2 ll)n~ et J1.B.Ro.,me.R,av. Lat. XXXII, p. 139-16a..
Aspects de.1..?~cJdEn 9.uerrièra chez l~ê;., Indo-e,!~éan~
;Ju,p i to..r - Mars - Qu~~.
1- as m.x.thas romain;s.
J.
Gagé. Q.o cs.s 5r à Au:r.ustq. Princip.!,!ux a0l:!E.a'lts do. llidéol~!2.
im.:eér.ia~a p. 32 -333.

Gagé y ro.prëiïd1.ï ana-XysB dB Carcopl.l1o
sUI' César ~ il met l'accent sur 10. rappel par César de9 mythes
anci.ens.
J.
Gagé. ge César à Augusta. f:-;incipa.ux c2urants de lli.déologie
im'péri~lB
p. 333
Carcopino.
Cés~~ p.
560.
Ti.tB-LivB
V
49, 7. Dictatorraciparata BX hostibu9 patr~a
t
tritJ:mphans in: urbam
rl3dit, intorque j,occ:a mili.t~res quoa in- •
condi..to,s Jaciunt, Romulus ac p arens pa trJlaa conditor al tOI' urb1.s
haud vanis L audibus app ollabatur.
Il faut l'aPl-'elor qUe. 10 titru parens patrié18 a été égalCJment
porté par Marius et CLcéron.
(4) Cat.
29,
V,
5 et 9.
(5) Carcopino.
P.Q.ints do vUo.
p. 1.35.

Gagé rappalÀe q\\le. Pah~~nz apporte un autre téinC!J,igna-go
qui, s'll était vS:rifi.é., aurait son importance. Au début dGB
Anti.quités da DaIlYs d'Ha·1.icarnass6, écri.tes sous Augusta, le
d.i.s<cours que Romulus est. supp.ocs.é avoir prononcê pour exposer son
programma de gouvernemont serait, d'après les anachronismes Que
le taxto ré;vèle, un écrit de prop~anda élabora au temps do César
pour mloux faira rassortir sa rossornbl.anca aVl)C la promiar fonda-
teur de la ville (1). Quoi qu'il en soit, la. snuvanir romu1.éen
dans l.a conduito do César Bst .indiscutable. Il. faut ajouter à oa.Jla,
I.e besoin pI'Baq,uo obso,sa.i.onn.s.L pour César da portu.r co.l1stammell1t 1.6S
att.ributa rO-yalJx, symboles' de 1.& monarchie aux premiers tOOlP-S de
Roma. Or los: traits indo-européens de l.a royauté à Roma sont tout
à fait évidents. César voulait donner une sign.if'ication symboliquo
à toutes sos a·ttitudos : la manteau de po:urpra qu ',iL pO-rtait, sa
couronne do. l.aurier qui ne servait pas; sou18ment à cacher sa
calvitia, l'annonca- à Roma dol 'écr~s,umo.nlt des derniers Po:mpéi.ans
à r1unda La soir du 20 avril 45 avant J. C., la veil~e des paril.ia,
la- commémoration da. la fondation lé gondairo da Rome (2)! "comme
si. Roma von.ait d'~t,ro. fondée par lui pour la- secon.de fo'is ".
Dans cette Rome "la do.rnière dos cités anti.q/Jas et Le pre-
miar des Etats modern{il.s ", il eut assa.z de subtilitâ pour rassUs-
cita-r symbo,li.quomant. la vieillo cas,ta aristocrat.ique fo·rméo des
"hommes forts", pr"ètres-guarrlers, fondateum da cités(3). Car an
vertu do snn: impe.riUm, i l accumulait les attributs du roi.. guer-
ria-r et dU prtatre législatBur. Alors qua Romulus, paron.s patr.i;~8.L
fon.de. matériollemmlt Romo p al' les armes o.t q1Je Numa' reçut l.e
titre da conditor pour lui avoir donné do.s instutions, César sa
préslantait à la fois comma fondateur ct comme: législateur, Romulus-
Num,a-. César était donc pr~trB-roi-guerrier.
Dans la lég8ndo. da llinst.itution du fLaman dialis, co par-
90n na-ga n1éta1.t q1JB lB dédoublement du ra.x. Numa-, di.t Tite-LÎlve,
créa-- la flaminat. afin quo l.es affairGs sacraes ro.levant dG. la- fonc-
1
tion royale ne füsaont pas abandonnéo.s. Numa lui-mnme, précise
G. DuméziJ-
concentrait on sa personnB co qui ost onsuite dovonu
9
1
distributivomant l ' USsonCB du ~Jll1;um et du Jl.aminium.
1
r1. Pohlonz.. Ei l1.B Eoli;.t.i.schis TendGFlZSchrift eUs Cas sars Zeit,
1
dans HermèSLlli,
1924,
p..
157 -
189.
(2)
Cass Dion
XLiiI,
42, 3
1
1
(3)
Rés:orvos sur cotto hypothèse. Co.mbèse
lmporato..;!:
p.
320.
1

,~ , ..;,
On p.aut ici élevaI' unD objiJction ot sa demandaI' dans quelLe
masure César et sus contomporoins ponsaiont consciomment runoU>-
volar dosmy thes si rGculés dan.s lu temps.
Suivant l 'analyse da
J. Bayot: que nous nous garderons do roprondrû, la survivance dG cos
mythos somblu avoir été pLus consciGnto qu'on nu puut 10 supposur(1).
On romarEfJO (ln affot dans maints dô"talls dcJ.a via romaine co
~.i sa laissa dDva.n~r de la p réhi.stoiro do l' ancionne royaut:é--so·r-
cGllarie. Co sont là autant d r argumunts qpi font p unsar que la
vitalité dos l'itos indo-Gurop éens était consciGnta. J • .8~~'.......t
poursuit: "11 n'ast. pas jusqu'à l'organisation h.i.storique du ca-
lündrior qui n'imposo maintos fois l té'Jidonce d'une ac.tività
eacrée l'Op l'iso das mod'o3 da pansée trss 8rch.aïquo. La crise m'amo
du IIa siècle avan.t notro èro où sa croisont l'incré"clulité at 10
(1) SUI' 10 problèmo dola survivance plus OU moins conscianto des
oouvonirs indo-eUropéonsp on pourra lire aVaC profit do J. Bayot,
H.istoiro poli tiq.ua ot p sychologiqua do la roligion roma-ino. Par-
ticulièromont paga <t2 ot sq..
Contre cet to hypo thè sa, Combe SI .I~mgeI'.a~o~:r;,
p. 320.
L'''idéolog.ia'' indo-européonno. a subi, punsa-t-il, d'importantes
t.r6nsfolrmations. "Quant 3. la transmission dos Ift§ipas" inda-BUro-
péons jusqu'aux contumporains do Polybe ou do CLcéron, o.llo s'ost
aff wctuéu. à tra:vurs un r8s.oaU d t intormédiaira~ qui ont certaine-
m8ITt modifié los traditi.ons. Si cos déform8tions· sont limitées paul'
tcrut Co ql1i conCerna los p rtltI'Gs, aux fo nctions stab,los ut si sou-
vent figées à Rome, i l n'on ost plus do mtJino pour lu guorrier : la
gUerrC3 stast tran,sform8o ontièrêrnont do l tépopéo aux grandos ren-
contras ontru. doux Empiras ot l'attitudo du chuf' sur la champ do
batailla doit corraspondru au moins un partiü aux conditions dliflS
l.osquo,llüs il. opè'ru.• Par aillo.urs Roma ot Illtal~o ont connu dus
aociétlis guo.rrièro.s aux organisations complexas dont fil. J.
Gagé n
ontrwpris l'étudo :
liées au.x gI'nndos gGntos de llaristcrcratie
romaina, clles ont pu 01Los. aussi fai.ra passaI' dans l.a tradition dos
no tions qui. dép on:dont on gran.do p artio do lour structura üt do
lour idéal.
Il faut donc nttundra q,ua cos anquôtos aux attitudos
divüi'sos, mélis aux vi..sées convorgentu.s, malgré tout Co q,ui los
sé'pnre, soient plus avancéos pour tonta!" do dassinor l tévolutiO'n
complète do cu typ 0 d' activi té."

beso'!n d'lune foi, provoque:n.t à la ,fois l'appel. aux cul te~ an-
cestraux et la l'sviscence de 9uper8~tionQi primi.ti.vQS, ne se
ré'salut que par la restau:Ii:'ation augusté'snne des ll'ites ancÇJQi:raux.
Rien. donc na; nous autorise à faire sort,ir dU néant la complaxitl1
de"_ ces rites du VIlle sièc~e avan.t notre ère ou à en SUpposer
l'enrichissement à partir d'un stade embryonnaire des premiers
siècles da la VilLe. La- survivance inconsciente des Il religions
animistes" sous: toute organi.aation religieuse, et jue,q,u là f)QJS
jours, aide à Ulle juste appréciation"
(1).
'10 - les rach erches da Ol:.lm é zU..
o 'autras études sérieuses confirment cette hypothèse.
Dens une série d'ouvrages, Oumâzil affirme que l'organi-
satio:n t.riparttto des trois classes supérieures. chez l.es Indo-euro-
péens, co,I'respond aux trois magis.tratull'es (o'ta fonctions supéJ-
l'iaures) chez. les Roma1..ns : la poli tl.-e, la guerre: et l.a rel.i..g1.cm.
D'aut.res faits caltas au indi.sns confirmant cette hypothèse. Dans
les société:s hi.ndoues il. existe trois fonctions soci.ales corres-
pondant aux attributs des castes stJp érieures :
d fabor'd la' fonc-
tion des; brahmanes., dont la puissance as·t d 'ordra magique et
ju~idique. Cette classe a pour patron Ufli couple divin., le ma-gia1.en.
Mithra et le juriste Varuna. Cette concept.ion bipartite se r'etrouve
chez. les GeJrnlai:11s dans le couple Odhin-Tyr, et à Rome dans le
couple, Jup.iteli:-oiU8 ridus (2). La-- slilconda fonction est cella des
gue.rri.ers. Or, dans la tFiade romaine, [il ars, le dieu de la guerre,
occupe le deux:L..èma rang. ~ son. prêtre, le flamine,
dirige Le ser-
vice de son culte.
Il
Sed qu.ia in. civitiat,e bell..icosB p~uras Romuli q~am~
Numae similss reges putabam:t fore iturosque ipeals ad
bella, ne sacra regias vicia deserere.n.tur flami.nem
Jovi adsi.duum sacerdotem creavit in:signique sum vest.a
et curul1 regi~ sella adcrnavit. Huic duos flamines
3diBc,it, Marti unum, a~t.e.rum Quir:ino ••• (2).
(1)
la question de la tripartition dU panthéon rD'main est traités
pa,oC Ouméz..U dan.s son, ouvrage Jug;f.te.r-f'lars=quiriou:s.
Il y anA-
lys:s las attributs de chaque membre de la trinita.
(2)
Cf.Oumézll,
supra.
Tita-Live
I,20.

83
Enfin la tra:L.si.ème fonction, cell.e des, agricul teurs-éle-
veurs carrraspond à l'organLsati.on dela sociéi:-é; politi.q,ua : la
soc:iét~é romaine, à ses a,r.igines"
était pastoral.e et agricole.
A Rome, la ma1tre q,ui- régit ce domaine asi; Quirinus, son prtJ-
tre est. la flaman quirinalis.
LI assemblée des Roma-.ins en tant
qua citoyens habitant la vil1.e est appelée Qui.r.ites (1).
D'où la conclusion quron peut tirer q\\Ja Jupit-er, r'lars et
Qui.rimus patronn.ent à Rome les trois fonctions socia--les supé-
rieures t:ell-as qu 'o:n les retrouve encore aujourd rhui an Inde :
la toute puissance magi..qUia et juridique9 la guerre,
et 1 1 0 1'-
ganisation civile.
G. Dumé::z.il consi.dère,
en se rapportant aux légendes
transmi.ses par Tite-Livo et Virgile que: la division que
Romulus a opé:rAe ont.ra les citoyens romain.s, à savoir les titres
des Hamnens:es,
des Luceras,
des T,ïtiLenses, corre~pond à la
division de la société en trois cas-l;.œ dont les chefs furent
Romulus, lTati.us et Lucumo n. 0 r mtffie co nçues comme des com-
posantes ethniq,ues9 les trois tribus 6taient aussi. dans la
pensée des érudits ds l'épo{j,ue d'Auguste caracté'I'isées 'fonc-·
tionnellement (2). Les R~l1ens8s son.t surtout occupés dU
gouvernemen:t et du cul ta ; Lucumon et les Luceres sont des
guer-ri.ers ; Ti-tius et les Titien-ses sont dG riches âleveurs.
Un passa-ge dU chant II de l 'Ené:Lde~ du Vers 177 à 191, con,..
firme cet te interprétation.
DUméz.il en tirGc
la conclus,ion que Virgile connaissait et.
admettait q/..le les plus vieilles cités latines s'étaient fo't'-
moes par l'effort convergent des trois activités fondamentales.
(1)
Parce q\\J:e SBS soldats ont hésiM' à le suivre, César, à
titre de reproch.e leur adressa cett:\\J:' l 'pltbèta.
11ac.
fuill' L ,
42.
Di-vu:s Ju:liu.s sediti-onem exercitus verbo uno c:ompescuit,
qui-r.itas vocando qui sacramentum eius datrectabant.
Vixgil.e nomme ainsi les Lat.ins fondus dans la populqtion
romaine Aen, 7, 718. Tite-L.ive, l, 13, 5. Dan,s les anci.e~-::
nes fa rmul.es..
Varr. L. 6, 86 :
populus Romanus quirLtium.
(2) Properce•
.P..!L.1!.rbe Condita (1ère tié.gie du Livre IV)

Le Romai.n a donc pu se fondaI' sur 1 'hypothèse des mol.i!-
veman:';aJ:
I!rt:hni..ep..t:es pour int,arp réter la no tio n de tr'.:4p artie ScrCil:ÜS,
héri..t,é'e. d'e son ascendant indo-europé'.en..
G. Dumézil. intarprè1te
ai.nsi- toute 1 'histoi.re de Roma tell,e q!Je Tit,a-LLve, Denys
dfl'lal.icarnassB et Cï..céran. nous la présente,nt.
Il s'agit du trans.-
fart sur le plan: humain da d'onnées légem:lair'as qui ont été léguées
aux Roma;ins par leur ancâtres. Inalo-Européans'. Les Ramnenses, ~es
Luceres et les T.:L..tianses, sous leur app arance ethni.que représen-
t,snt: las troi..s e-lasses fomctionnelles chez les Indo-Européens.
DI aut:C'B p ar-t,
selon la ramarque p ertinante d' Hel~gouarcth,
E..9..Q!, op timi. et E.E timates, dans leur' ac,cep tian ancienne, sont
das termes> synonymes (1). En effet, .9,Ptimus est souvent chargé:
des deux principa'IJ'x sens de bonus : l i dé'signe le
p e l ' s o n n. a-
g e
r e m a r q u a b l e
p a r
s e s
yirtutes: li. est
aussi.. la ~ualificatif du guerIl'ier cour&-geUx (2), et about1.t de là
au sens de "homme par,fait", aVe:c la même valeur que le grec
"1')'
(
cx.f>lbTO~
dans la conception dIA.ri..stote. En consé.quenc:e,
cdmm9 b,onLL~, i l SI oppo se à .El_~b.s, m.ul ti tu.c!.o"J vul gus, .E.qEElares(3).
Dpt:Lmaitas est; créé sur 0.E..tim.t at si-gni-fi.e : rtq~:L. appar-i:.iant à la
classe noble et ri..chs". Aux temps anciens 10 Sénat de Romulus
. f p ! r m é ,
. .
é1;a~t des, opUmates rtR.a:.mU,li, sanatus quJ;. constabat: ex opt:funat.tbusrt •
III est donc c:onfirm~ q~e lIon retrouve dans les institutions po-
li.tiqlJes romain.es, JusqIJa sou s 11 Empira, des traite care;c;t-éiristi.-
qUes dont les Romains ont héri.té~ da leur ascen.dant: Indu-européen
et qpi.. donnent justement au ritueL. romai.n cette impression
dl a'1'cha!.sme tenace.
Il a- ét:é dl aut,re part 9:uffi.samment prouvé
qlJe pour asseoi.r' son pouvoir, Co'sar a puisa des symboles dans le
plU's vieux fon.ds myth.ique romain.
----------------------
Domi
Plaute
.sapt.
67 -
68.
Vala'te, .1ud:ices justissimi.
(2 )
duell!. dUe.llatares'~
'"' optum1...
Cf. Hallagouarcth.. La vPC.:Ptll.t,liài,re latjJl••• p.
497,
remar-
~e9
11, 12, 13 et 14.

85
Il conviant aussi- da garder an mémoire. q.ue los tro.is fonc-
, .• r
tians i.ndo-europ sennas qlJi viennent d'at.ra analys8a;s; son:t
clSs fonctions eupér:L..eux-es.o Ce fait confirme la découlJoI'te de
Louis Dumont qui distingue dans la h:ié,rarchM t.raditionn.e.lla
hindoue quatre Y~~f coulours, ou. états (1). n Au plu.s haut
(de la hi.érarchi.o), 8crit-i.l. sont les brahman.s
OU pr.~tr8s.
au-dessoUs dl eUX le8. guerri.ers oU' l'a.l.n~a..9. pui.s los march,ands
cru vai.9.h:La~"o
Ce sont les; trois c~st8S supérieures. La rest.o
forma la: massa des hommes inférieurs oU ~11.11..9E..~.
les serviteurs
formant la- quatrième caté'gori.s.
On (:'J,a peut s'ompêcher d'établir dos, rapprochements entre
les concept.ions Césa-rienn:as et cotto idéologi.a da la hiérarchie.
Il rasta à.e,tz;: ~Jo '")~~a Q:);:/ S\\.lI' ~la meniàt'o c'ont Cés8"r a appl1-qJ.t,é CüS
.ide 09 a Jri-swcra ti.q.U'9S.
Dans son étude BUt' la soc.iét.é hi.ndoue (Homo hierarchicua)
M. Lou.is Dumont remarqua que l'ensemble des quatr'B varnas, crU
é.t:ata,_ que naus avons défi.ni.s, g,e 9ubJdivise en deUX sous-ensembles.
La dernière caté goria, celle des serviteurs,
s 'oppo se en toute
!
,-
li
--------
(1)
Louis Dumont] dsng;
Homo Hiarazchicus,
p.
93,
L'auta.ur analyse la tnipartition des classes: sociales
dans l ' 1 Indli1 model:'n~ 0 Si cette tripartition d'origine
tr~9 anC~BnnB a surv~cU jusqu'à nos jours de façon
palpable et indiscutable, i l n 'y a vraisemblablement pas
de raison qu'à Rome auss.i el1.e ni ai.t p as duré plus long-
temp s: dans la conscience, des poli.t.iciens et des histo ri(ms.

lagi.q1J8 a-ux tro.is premières dont lese membres sont. "d'aux fo.il..s
né's11 (1). Ma!.s parmi, les trois types de· "deux fo.is nés", les
deux premiers s'oppo'sent encore au troisième. En: eff"et. les
deux premiers ont selUs les; privilège d'ensei.gner, da prendra
des; décisions.. qui engagent la communaut.é.
Ils ont: la Il devoir' de
faue étudieI! at étudier, de faire sacr'i.fier et sacrifi.er,
Lcrui.s DUmont. H.omo Hi~:tarc:hicu.!! p. -352
La doubla naiss,ance est un mythe qlJi se retrouva dans toute.a
les religions. La EJoudhisme enseigne par 8xempl.a que Boudha'
est. la deux' fois nâ:. Le baptè'TIe des cn,ré;tiells est la' "seconde
naiLssanc;e au Christé. HabituelLement cette seconde n.aissance
corr.espond à une initiation.
Sans pour autant liner des conclusions définit.ives, on peut
néanmoim:s faira des rapprochements: cette id'ée de doubla'
naiss,anee i.ntarvient à Rome à llépoqlJe où l'inldividU s'exa~te,
où se développe le pythagoir.i.sme philosophique qlJi promet-
ta-it la: survie. L laffai.re des Bacchanales, aux environs de
200 B<vant J. C.
eut de grands reten,tissements à Roma sur la
rel.igi.on et la morale. Le Sénat dut intarvenu' en 186 pour
ré.glementa]! las ri.tes des bacchBntss. Ce fut. l'Urfa des COrl-
aéquences dala cri-se des ausp.ice9 au début dU Ile siècle
a-vant J. C.
Cf. V:. Begu1.gnon, in Rev. Arch. 1941 p. 184-198
Senatus conSLllte sur le;8 Bacchanales
c. 1. L.
12,
581
Gr,±m&l: : ~ièc:le... des. S.ci.pi.0l'!~
p.
124
L'affaire d'es. Bacch,anales.
La religion dl.onys.iaq!Je~ formée autour du myth.e de Zagraus,
contar:rait un,a promesse de résurrection. Le petit Zalgreus,
engendré' pa~ Zaus. avec: Samé~, r.avi. par Héra. et, à la· demande
de celle-ci.., m1.a en pièces par 139 Titans, étai.t R'égé'nari par
son père at: d'avenai.t la Il ~ fois na Il, Le Nouvaatl: Di.ony sos.
Cette tr.ès vieill.e légende, support d'un culte sauvage où Les
fidèles. communi.aiBrl!t pa])'." le s.ar:lg, s'é;tait intéguée, on ne
sait pas exactems.,t de quell.e mani.ère,
dans le cycle de
Déméter et Co ré:, et avait, donné, naiss.ance à tout un ~ituel
d1ini.ti.a.tion.. Elle promettait aux adeptes une nouvelle nai.s-
sance, semblable à cell.e du dieu et: cela l'apparentait au
moins extari6lUL'ement au pythago,risma phiû.o;sophiquB auq.ueL
ell.e donnait un contenu affectif".
Sur la transfor.mation dana la religion romaine voir :
J. Bayeit : Les origine.s da l'Hercule ro.main.
Ettov:a Pai.s.:
HistoiYB romai.m:E!
p. 202 sq (é·d. 1940)
CJ.c:.
II,
17
Hsllagouarc 1h.
Vocabulaire lat~
p.
224.
--

donnaI' Bt recevo!.r", alors; q1Je le devoir des masses populaires
Bst "d'obéir et de servir sans envia". Bans la mentalité de la
Roma primitive, i l y a un, lien étroit entre la naissance ei: la
connaissance
,not1s pouvons la sUpposer aVec quelqu:a ce;rti-
tuda d'apras Ce qu'il nous 8-S't permis d'entrevo.:L.r.
La "con,sll.ium",
c' as~à-dire le pouvoir de déliborer et de déc,ider, étai.t oxclu-
sivement réservé aux Il
grands n, à ceUX qui avaient accès aux
magistratures, ains:l qu'iL appe.rt daR8':i.>a~o..!:.i.gue à ~HéréniJJs.
Cicé',1'on s'e.st appliqué à déterminer les conditions da la sta-
bilité sociale et à mettre en évidence Ce. qui fait la souveraine-
té et lE; force internes, des Etats = la suffrage au peuple et la
délibération (le conseil)
aux magistrat,a (les grands)
CUm dafinitione utemur, primum a-d'feremus brrevem
vocabuli definitionem hoc modo: " f:lai.astat;om
is minuit qui sam talli.t ex quibus rebus
civi.-
t.at.i..s ampli.tudo constat,. Ouae sunt ea ? Suff:ea:-gÎl.a
populi et magi.st.ratu consilium (1).
Or ces magistrC'tures étaient une chasse gardée du patri.cLat,
c'es,i;-à-dlre la classe, i.ssue de la plus vieille st la plus noble
souche.
Lorsqua se constitUa une nouvelle classe, la noblesse,
après que des élément~s: GtJrangers au patriciat- s'y ét.aient in-
troduit.s, les c:citères sur lesquels on jugeait los nOUVG8UX
ar~i.vants furont la rrrot.oriété et la connaissance. Nobili§. garde
donc: le double sens de "connull et do Il qui. connait ra. "Lorsqu'll
ql-!alifie une pa.rsonne,
écrit Hellegouarc'h, nobili.B maI'que Uf1e
prééminence de cette personn.e,
en particulier dans un groUpa
déterminé par le lieu ou paer l'activité manuelle ou intellec-
welle"
(2).
1
L'homme bienl né a donc le privilègo de la connaissance.
En. co:ns-éque.nce la fonction intellectuelle lui revierrot de droit.
Sur Co point Platon développe une théorie idontiquo en réser-
1
vant dans sa:
République IGS organes de décisions aux eapr:Lts
rli
---_.----~---
1
(1)
Ci.c.
RJte.
Het:
II,
17.
li
1:
~
(2)
Hellegouar-c rh.
.~.o.cabulai.;,I'.e. l.~.
p.
224.
1
t
1
t
1

sUpérieurs. Salon r'l. Combè s (1), Homère et l'idéologf.e iIldo-
eUt'opé'E1noa "connlai.ssa-iant (depuis longt,emp 9 déjà) l'oppos:iti.o:n
ardeur-réflexioinf' •
Lo c:éBa~isme so fonda sur cette dialGctique. Pour la
h,é~:ro.g c:ésallien" il na p eut y avoi.r mélange de fonc.tio:n' po's>s.ib~e.
Seul 1-8 mellleur.'~ a pouvo.ir de pansaI' et de décidrar. Aux autres
11"obail.ssancEI et I.e servies".
César exprima claixeme-nt Ces; idées dès la premi.er ins-
tan:t qu III eut des armées: à comman.der : le aol.da-t doit obéiis-
sanCe passiv 0
à son
chef
et
demeurer
strictement dans
18e l.im.t.tes de ses at-tributi.ons et devoirs ; la s:truct.ure
hoiérarchi.qlJa entra 19s hommes do:it tJtre scrupul.ausament
gar:dëe. A sas soldats apeurés et inqui.ets, Câsar
fait
de
(1)
Combss:.
lmPfil;.I'"Brtq.t p. 318 et sq., s:lappuYB1lrt sur lss ana-
1yse9 da G. Dumaz.U:., éc~it notamment a
"L'E:pop.âe hamé:r.!.qJJe oppoas la sagessa d'E:née à la vaillance
d'Hector, la ruse: et la patienc.e (j"Ulyss:e à llardauI'
a1: IActtUle ou d·'AJ.ax 1 plu. 80uvsnit enCOJ1.8 &lb ~ting,.J•
.nt... 1. val . . . . coMbat et la ..0.... au -oon..,u.- J cet
ottgenilemB Bsa."t1.al de la SCJciAU ach:dsnns. Plus 1011" snc:oJt'a
daflS le tamp-s, las. Indo.-Européens. c.onna.t.ssa,ij,sn.t les m&1ae
rappor.ts entra c;ea. daux att:.i.tu:1iGS q~1 a 11.nc.arnenJt. darTs les
"typas" si. heuralJsemen.t défi.rds par M.
G. Dumé·zi1..- :
à l~
"rifle-xion scuvaraif.r,s" 9 ·oppo a6U1't. la- violooca et:. la pré~ii.­
pitatt.on. , à 1 '·in;;'all.igance: qui. dirige la eombait,. l'ardeur
qui. le gagne; à la gravitas des; prê.tll'!)S, 1&. caleritas dlôls
L. ~up arQ;Uas Qiui. antourant Romulus. Et la· ruse, no tammant celle
q.1.di pamEl:t; à 1 'homme oU à llt!tru di.virr, si. v.t:fra confon.dUs
da.i'lis ca doma:i.ne,. ale changer de forme,
Bst un caractèr.-e El9-
s:.enid.al. da lep "dauxiama fonc:tï.on". Pourt.ant 011.0 constituEl
le "pé':ehâ " d 1Héraclès" lorsq,u'il t.rompe Iphi.to's au l.i.eu da
sa ba:tt.~o. loyafti.emant avec lui..
G. Dumézi.l'.
Cpposi.tion. fonction in,tollectuollo
fonction
guerriÈro
.Jupi.tfll' - ['1 ars. - g,tl~~
IV, 1948, p.
60 ;
65
66
L Ii.ciâblo gj..o. trip a~e des; l n.do-E.u,ro.e é'Etns.t 1958, p. 72 - 13.
Aspects de la fonctJ..o'l.9-tlGrriÈL'll' 1955,
p.
96 - 97.

89
vivas remontrances :
u Vahememtar aos incusavit, p rimum q.uod aut quam
in p artem, aut qua consi.lio ducarentur, si.bi quae-
rendunl eut co,gi-tandum putarentu (1).
Dans ces conditions, 18s lieutenants na sont plus
à proprement parlôr qua des suppléants du général en chef
éH.prè s des soldats; la personne d'a l 'lmperator est omni-
pré:sente et envahissant?,. César envoyai.t donc ses ll.eute-
nants d'avant les lé'gione pour que chacun sOt devant soi
son image:
It
eii9sa~·~~ingu.l.i.s lagi.o.nibus singulos logatos
et quaestores praafeci.t, u..ti eos testes SUas:
quisque virtutis habarat"
(2).
De m~ma que dans la foncti.on politique, Cê,sar a brisa
1
toutes las véll~ités da l'aristocratie an lui enlevant tout
f
espoir d'une direction col~égi-ala, de m~me il a fait de ses
f
lieutenants rlan dl autra que des agents de liaison entra lui
f
~1
et la masSiS des soldats. Lorsqu'au milieU du désarroi génêral.,
1
Î
Gésar convoque: le conseil des officier9>, ce n'est pa:a pour
{
lui demander son avis sur la situation, mai.s pour lui
!
t'a-
;f
prochar son fnianque da courage et lui imposer ses VUBS.
r!
"Veh6lTlsnter GaS incusavi.t••• 1I.
f
Gaas.
!l.:..9..
1,
40, 1
IL cOfilmença pal' laul: reprochaI' vi-
vement leur prétQ~tion de savoir où on las amenait, ca
qu 1o.n proposait et d'e ra-i.sonnGr là-des9us.
1
(2) Cass.
1,
52,
1.
1
1
1

qa
:n. -
LE.
PO RTRA lT
OU
GU ERR1ER
y. - ~Pl'émati~ dl! me.iJJ..aur
L 8 portrait du gU8r~i..ar indo-aurop éBn sa retrDuva dans, La
.
:- -- ."
....,
,.
statÜ~IILaa César
lmporatnr.
Il no s;lagi:~ pas- da reCommencer la portra:t.t de César
Impa:rator à la tê.t9 de s;oa troupes. ~l. Rambaud et rl. Combès ont
révélé sur 10 sujet: tout Ce qll~il y ava.ü.~ à dixe. Notre t~h8
cons:i.stera dbnc à c.herc:htGTsi. la con.duit,e da César, Ïi1npenata'X',
atinac:ri.t dans catte démarche géhérala qua nous aVO[1iS ossayé'.
de dé t Ea'l:!TI.in:e:I'.
César sui..t une ligna héro!..q:t.tG toujours; sembJ!b.:; selan
lui.
II Y a coux ql:J-i sont: nés pour obéir at CeUx qui Bont dastina~a
au commandement. A la· fin da la guarre dos: Gaulas, sas i..déas
nla-UEont pas vari..â. Plus la soldat, est valeur'aux, es;t:.ima-t-il,
moins il sloccupe do savoi.r à l'avance lo.s; projets dL~ général
sn ch.ef.
Et il est si.gnificatif da voi.r combi.8r:t, las
prepaa qll1il.
tenal.t dès los premiers instants do la campagna dos '~' ..1. GatJ:1.es
sont i.denti.q,u·QS à ceUx qu lil a tenus à la fin;
'" Convocatto c.onsi..lio omniunqua
o·rdi.num ad id Co:11I-
sil.:'um, adhibit.is centurionibus, veh.ementer 009
incU'sovit 1 primum qund aut quomin partam aut
quo consilio dtrcorontur sibi quocsrarrdtJ:m aut 00-
git:am:dum putarent, L' .. J
face.r.a adro,gant:er, cum
aut da offi.cio i..mperatoris desperaro aL,';;' prCiElS-
crib el"O vide.rOlll:tur.
Hase sibi esso curac (1).
~/
( ~ )
Caes.
~
l ,
40, 1,
10
César ayant:. convo.q.ué les conturions d@. tous or.-dlt'8s ait 1.os
habi.t:ué'a à Ce conewll. il les accusa- aVec forcA de cha.rchar
à savoi..r q,uel p r.!}i et on mot trai.t sur p~ed et do rai.so:nnar
l.à-dl3.sstl'9 T . ...J
CJ était. S;Q conduire aVeC é:1:-rraganea qua
do désasp oror du dovoi.-.c dU général en chef 0 u de somoler
10 lui. pres:cri.-re. Las
soins do la guerre lui. apparti."nnont.

91
C3 étai.t lors da la peur panique qui- a' était emp.aré d'es
erJ~dats à l-l anno ncB de L'arrivée d'Arioviste et do ses Germains.
Il faut prendre soin de ci:$.~rIL":L' aux administré:s et aux sol.dats
ca qu'on exige dIeux, at cela à chaque fois qui s'av~ra néces-
a:aire. C'est pourquo.1. des années plus 1;a-rd, César t1.andra I.e
m&1e langage, et curieusement dana das s1.tuations di.amétral.e-
ment contraires. Si. pour la première fois c'était pour fus-
t1.gsr l.sur ccrcà~d1..s.e et leur félonerio, cetto foia-ci c'est pom:'
st.t-gma-ti.sar leur excès de z.èle et d'ardeur. Ma'is n'amp?lche, l.es
termes sont les mêmes, l'idée La m~me.
il C.ontio na
advocatatelDlQ~lÎl.tatemcup idil,tatemque
mliitum raprehendit, q!Jo,d aibi. irsi ju:!.i.cavi.s-
9Sn.t quo procedendum au:t ql-rid agendum v.i.deratur.
Quanta. operOOl?l:lm'-,
an.imil, magnitud.in3lll aclmi.retur•••
tanta op ers licentian adro gant.iamqpe reprahendsre,
q,uod pLus sa q!Jam imperatorem da victori. atquB exer-
citu r.em sentira existi.. mar'Bllt nac minus ab mili.to
mod'3-st1.am et contLnentiam qlJam vLrtutem atqua anLmi
magnitudinam desi.dararelf (1).
L~ virtus. C'est la qualité, de l'homme d r action par ex-
cellence. Pour q,ue ses succès militai.ras soient c:onsidéSl~ cOJm-
me la rBsul tat de son mérJ_te p 8L'sonnal., l a ch af doi.t fai-re
prBtJva da vail~anca, (..\\!.k.~I:Û et da grandeur d t~me (!!la~9.qi.tudo
~). C'est ains1. qp 1 au moment c:r.itique, le héros na doi,t pas
hésiter, par exampl.e, à se saisix drun bouclier et à se porter
au premLer rang.
ALnsi qua la nots He'll,agouarc1h, l'emp.loi. d'a vi.rtus est
particuliÈrement fréquent nhez. César. f1Etymolog±.quemant, écr.tt-
il, la mot dégi.gne 1&- situat,bn oU la qualité dU~, c'est-à-
dire de l'homme digna da ce nom, et par conséquent du héros OU
(1) Caas.
8. G.
VII,
52, 3, 4.
Ayant c;n"Voqué un conseil i l bl~ma- l t audace téméraire et la
cupidit,é das soldats parce qu'il lui semblaLt qu'ils cher-
chaient à, déci.dar de la con duite à tanu ou de 0:8 qu'il.
fallai.t faire.

92
dO gtJ:arr.ter" (1). QUa ca so.it dans le .êJlll..um Gal1i.ct.tm, que
ce so!.t dans la .'?sllum Ciyj.le, vir\\tll!.
dé-si.gne las quali.té:s da
~'homma d S acti.on q,ui. se man1.fastent dans les, atti..tudes du vrai
guarri.e.r.
I l faut toutBfoi.s remarquer q.ua la chef nt;) combat lu1.-
m~m8 qu'en des acc:asions très ~'arBS, parce q.Ua sa po.s.iti...on
ar.ist.ocrat:iJ.q,ua lui résS'rva le commandement. Cette idée est si.
commune qu'un rédacteur da ses Mémoires prétend qua c'est dans
la' po si..t.ion a8s1.90, sous la tenta, que César a l'hahitude da
dïr.igar la b.atail1.e. Catilina, Cotta, Curion, Paul-Emils/ s'lls
comba1:tent p arfou, c' est uniquement. pour donner l'exemple.
En 57, sur la Sambre, lorsque César se saisit d"un. boucli.ar
et slevancs: a>fl pl'ami..ère ligna, c'ost pour appelaI' les con-
turi..oos ch,acun par son nom et h,ar'anguar la rsst:a da la troup e,
non: pacs pour prendre di..l'ectemont part à la môléo.
Cicéron définit la ma9.C).i":Udo ani..mi à la façon stolci.anne,
comma étant Itun appét.it de pr8lllï..ar. rang', ; maLs S8 dema-'do-t-U
a:uS9.i~t an p ens'ant cBrtai..nem8n~ à César, p eut-on fa1.ro uno
vertu da ca dési.r violant de, la pui.ssanca et des honneurs, qui
pour sa réaliser na craint pas da vi.olar tous las droi.ts divlne
st h,umai..ns (2). La virtus et La ~gn.itudo ~'1~,;.i.. sont donc
le
caractère p l'Op ra aux héro s, Il c et élan réfléchi. vers les dangers
et la' farmeMi dans las fatigues" (3), qui lour permet. d'.inflâ-
chLr personnellement la cours des évènemants.
J.
Holl.egouarc1h. Le vocabulail'Q; latin d~s l1elat.ions et
eart.is: .E0l.1..'t;ique
p.
242 -
246.
cf. M. Rambaud. Céformatio.n
p.
244
fraquanca da l-Iamplo.i da virtus et magn.itudo animi.
Gaas.
g . 1, 40, 4 ; II, 21, 2 ; III~ 13, ét 19 ; V,B,4. otc.
~. l, 45, 6, ; 57, 3 ; 2, 6, 3 ; 1 5,4 ; 16, 3 J 33,
L.
(2)
Ci..c.
D~ off. I, 25,
idem I, 26
ibi..d.
l,
87.
1
(3,)
Ci.c. Ad Att. VIII, 9 4 (CCCXLVI.)
haOs C. ;g(J~>
ho btribll..i
vigil.an tLa, c el al' i t.a ta,
dil.i..gen.tia
t
1

93
L'action.
[n vertu da Bon imperium, à 1 timporatar rovient le droit
da commandor. nais co droit supposa d'es dÎ-spon:i.bilité.a natu-
rBll13s q,uo. le héros doii'i cultivar ot mGttli'D à profî..t
: ce sont
les qlJali-tâs da l'action, 1- 'industria et la dili9.0ntia, qui se
résument dans la ~ ~ (1).
Cicéron dit de Cé'sar qlJ ' i l est un monstre de vigilance:
ttho.~ n :);i~orrib~i .'!.i.9..ilan~ia--l cGla~-htat;o dllig(3n;tÏ:!t..~
CQ
monstre dont la vigilanco, la- rapÎ-di té, l'application font
t.t'embler "
(2). La q;ualité reConnuo de Scipion 1 tAfricain, la
prnmi.er héros césa:d.e.n., ost la cüleritas :
cr ost aIle qui a fait
sa cé'léhrité (3). Pronon.çant 1. 1 8log,,3. da Pompéa, Cicéron ~numàro
'.1. '
~
-.,. '-"
..
(1) Ci.c. Da Irw. l~ 24, 35 ~ idom Il, 59 , 177
cf. R.
Combès. ,.I.;.fD.EEJ:sato.I'.., p. 292. Solon luÏi.., la- coloritas
"as:t un d'of) do naturo lié à t'urol!' choz 10 héros épiquo ot
coux qlJ± les imitant. Pourtant la rapidité G9t parfois conçuo
comme une q,ualLté on olla-même.. Los trai.tés do Rhétari.que
lt.inscri.vont paI'11li lo:s avantagos physi.qucs qutun éloge pout
rolovo,t" ~ on peut 90ngar .ici à un rappol de 1 tépithète homé-
ri..que d'Achilla "aux piod''3 rapidas"
ut rotrouvor l'i.nfluenco
que 1 '~pop SB a constamment oxorcé sur la pédago gi.o antique.
Rome avai.t sans doute connu à ses originQ,s 10 môme typo do
héros dont lus- colores do. R.lIffiulus ont gardé; le souvcmi.r.
1
! .
cf. ,li._ 9.u.mézil • .!':litJ:~aruna, 1948, p. 19-20 : la vitesso dos
,-
Luporquas ct dos Cuntauros s fOppOSD à I.e lonto.ur majestuouso
1
,
dos prûtros. NUma 8;.- di380ut 10.9 coloras Q;t créo los flaminusf
!.
le rapprochDment ccüoros colorita-s ost: senti par los Romains.

SBru. ad 000,.
XI.
6.03
volor ant, 2, p. Doutos sur cotta étymo.-
logie ~ Ernout-~loillot, s,.v.
(~)
i
Cie. Ad, At!:•. .v~:~~ .~,.9, 4 (CCCXLVI) i
.
! " : "
.•..... '.. . .' .•'.
~. . . ,-' .. .,

C1..c.
Vo.rr.
I I , 5, 10, 25. "Non au' illi.u9 9uporiori.s
Afri.c;nr-in ra gorunda col sri ta tom".
1
1i
!, -
,
!

1 as qua-J...ités ~aqui..s:a8 du général. an c:hs.f : "la: science militaire,
le méri.ta p SI!"lIOnnal-, 1-9 p rest.ige et la bo nhsur...
et celles
qu1o.n admet généralement: appli.cat.i.on aux affai-ras, courage
dans les p érlls... p rompt.itude dans l ' axécutio n, sagesse da--ns
1-99 p réVisi..o na"
(1).
C'D9t llI'ail~surs une règle de l'h~torique d'inclura dans 1-8
portra--i.t dss grands capi:tain.Bs leur prompt.itude d'exécution. ~
rap i-d'iMi qu1. co n fè ~ a la db n d: rub i.q ui.t~ n' ap p art.ien ft; qu 1 a:u x dieu x
et aux héros. La re:doutabla foulâa dlAchille "auy oiFHj:"·lre~idâll" ~e
fa-i;.sa-i-t craindre partout: à la-- fois accréditan,t le mythe de son ubi-
qJJi.tBi ,
et à ll:image du héro s homériqua, Alexandre s' était f'~çonn~
une l.!enommâa da guarvier rapi.de de m~me que 10 feront Pyrrh,us,
Sc:1pion, et également Pompée (2).
La rap!.di.tâ! supposa une capaG:ité d'a qntthèse ~norma ; c'eat
si-gn:e d'a grand:e intelligence que de pouvoir fai.re exécuter dafirs
ls m&1e temps que l'on c-onço.it ;
et commol1é:Cll'.it M. Rambaud, cala
ti-ent au naturel de César, mais aussi à 3a gr'anlde ap titUde à cho.1.-
sir le6 moyens d" act.ion en fonction des circonstances.
(1) C.i.c. da ImR. CJL.. Poll!P. II, 29, Vi.rtutes ifTl~erator.t.a, q.uae
vulgo edstimantur s labor i.n rl-Bf)Oti.S, fùri;.i.&;udo .l.-n peri..culi-s,
industria in agenda, cale~itas. in: confÎl-r.iendo, corIail:i.um in
p rovidenOO,.
(2) Plutarque d1.t de Pyrrhus q~'il avait le regard, la vitesse,
les mouvements cllAlexandre et comme une ombre, une i.maoge de
cette impétuosi,1;é'f-de cette v.i..olence q~i. rendait ca h,éro,s si
ter~ibl~1dallS l es co~bats"... p"'r.rJh.J31.. . , !
('\\.
rO~IV kJoVTO /;';/1/ Tcl.fg~ r()/KfV~1 /<~I /1\\'V~Do< 7015
Al{f c'. V{PDU ~"ll 1Yf> t0 iI~S §g[r," DL' j'" ~' riid.,S{J~fO(
TOJ):/~Y'N~d.5 (V "'ovr~ l6~/dS /iVd. 0r~6P~1 f( j.,/'
;fi' t1 li) Trj..
M. Combàs note (Lmeerator E. 2~3, nota nO 160) qulau IVe ewcl-e
après J. C. la celeritas de Scipion est encora aussi célèbre
qlJe celle da César l
'
"

SUI' la calerit.as de P omp Be f Ci.c. p. Flac. 12, tlp a:cem ma-rLti.-
mam sUTnfll-a virtute atqua i.n:cradibile celsritate confacit."
BaIl. Afr.
"Siciliam, Africam,
Numi.diam, MauretanLam,
·m.t.rablli c~el-9I'itate armis precepi,tlt •
SUI' la celeritas de César, voi..r ['1.
Rambeutd:• .Q..~orl1lat..i.Qn.
p..
2'52
254.

Hù·ti.ue si.gnala la facll:Lté et la l'api.di.té' avec les-
quellss les Celmmentai.rs8 f.urent éc:d.ts et Sé.nàque s'étonne
d'e ce q~e "va.tnqueur de sa dOul~ur autant que tout autre chose" (1),
Uni ai.1t p. ris la deu i l , à la ma rt de sa f.ille, qUe p en.da-nt. 1::1'01.8
jours.
Ma1.s de mtJme q,ue pour Cés,ar, la Fortun~ na sera pas un, h~o':rd
hasarllf hgU~'eux que lui. ménagen.t las ci.rconstanc99, de mtme G:etto
caJ,e.ri'b\\~ sara le résultait das combi.nai.son.s dEI son if71telllgence.
"En. réal.it..é, écri.t l'lonsi.eur Gombès, César nt a- jamaLa pr.ésenté
sa ~ap;L.dLté, dSl1S 8ea écrits, comme l rune de ses qualités natu-
relles, maLs le résul tat du concours, ssvs·mmant:: ménagé par le
chef,
da sa sc.i.enca de commandement" (2).
On peut.', IIIbrrc pan,ser qua la propagand'e de César autour da
sa ~sJ.e!l~i.t.as oorrespond à son souci. de s'attlfibuer las quali.tée
d'ss célàres da Romulus, car m~a Bt. Numa El' dLs90Ut las c;elares,
sur la: foi.
de ilJs;.q.ue nous Jl'apportlB- Tita-l.1.va, et crée las
t"l.amines, le rapp:eochement 's;'el_a~es-calarita.~ est senti. par las
RomaiIrJ.s. Il res;t.g toutefoi.s à défini.r les limites dans lasq,uell.eB
ont pu se perpétuer daSJ tradition.s s:L loin:t:ai.n.es.
César fai.t preUve da rapi.di.té et d'élan dans La travaraé'e
da la liami.se ; i l fait preuve da la mtma all'daur devant Marssil1.e.
Ce thèma est l'un da c.eux qjJi. dominant dana les Commen~ai.rse(3).
SaIl développ amen"t a Dour but de mettre an évi.dence la valeur
supérieure de l'homwe d'action: la' précision. et l.a- l'apid:Lté
d'axécuticrn étant eBsanti.ell.ement des qual.i.té.s h.éro&.quBs.
(1
'. ; :;:.
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··.~.l.
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"
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'..
taro ci.tGJ doloram vi.c;it quam omnia aol.Bbat.
Combès 1
Imper~~r
p.
294
SUI' las q,uestions d'B la c,elsl'i.tas da César, cf.
:
M. Rambaual,
Déformatio..n
p.
251 - 254
Combès : Imparator
p. 288 -
298.

9ti
i
La- conséquence de la rapi.dité du héros est la stupeur pro-
1j
vo,guée par son advef!.tus.
L'homme sup érieur, par sa seule présence,
!1
1
modifi.e las donné'as d'un'B situation: les ennemis prenn.ent paOr
1
!
OU
s'en.fui.ant.
Si la toute première vertu requisE> du hêlI'oS est la' scientia
fTJ.Ï;-li.ta~ le pouvou de commander présupposa que l'on a.it une
connaissance étendUe en la ma~~ière. Lea éléments d'une situat.ion
donné'a sont matière à réflexion pour le héros. Décharger aveu-
glément las forces dont on di.spose est une méthode réservée aux
j-
sots. Quant à Céear, on ne peut, di.:re s'il était "pIrUdent ou 'tém~:­
rai-re, tant i l appliquait la dial octiqu 8 al" deul...·refl oxi.on( 1). De
mtlmt;j que dans le domaine ci.vil le peuple renonce à ses droits pour
s'an. remettre aux décisions de 1 !g.p_tim.u.s civi~
qui. opère S09
cholx EJn. connaissance de caUse,
de mtlme à l'armée le général en
chef' dov.tent le cerveau ordonnate:ur de toutas choses.
Le grand
politi,qua, tels le9 scipions, voit loin et agit après m~I:es
réflexions.
Mai.s si dans les Commonta~ros le héros cite les travaux
gu' i l a fait exé-c:::uter sans pour cela faire llélo,g8 de sa
sci~n.tia..L c'sst parce qu'à Roma la spécialisatio'n c'est-à....dil"'a
1
li.' intellLgence appliquéeo à un domaine exclusif r éta.it llapanage
des esclaVes et des affranchis alors qua l'oxpéri.onco pratique
étendus y ar· toujours été an honneur.
c' Bat en ca sens qu t li faut
comprendre CLcéron lorsqu 1 iL rappelle au LiVre l
du De Hepublioa
que d'après 1'319 optimat.es, la régime ari.stocratiqua est de beau-
coup le maillGur ;
tandi.s q,ue dans un régime monarchique seul
le souverain a le monopole dl3 la l'éfLexio:n da la fonction .intl3l-
lectuella.
_.- - .._...-..--------"'"---~-
(1) r~. Rambaud
p.
248.
Caos.
Be).l. Gill. I, 73 ; 13, 2 ; VII,
51
(2 )
BoIL. G.iv,ê;.
13
sq.
La portrait de Fabius Cunctator,
dictatBur on 217, illustre
l'opposition. élan-réflexion. "Cunctando rem restituit non
enim in rumorC9 pon13bat salutBl1l Il •
Erm. ful.!l... II, 370 - 371.

9'(
Chez Césael', les princ;ips8 stra'tsgi.qUBs at, tacti.queS du
cOl1silium, et da la Sc..:L.9ntia n'ont pas un dévaloppemant &épa~é.
Lo rô~a du chef ost d'e commander, mais aussi. de prévo.ir (1).
Salon la déffini:tion d'Hellagouarcth,. qui. slappu:la sUr
Cicéron st Quintili.an, consilium "est la' q~ali.téj gr~c:a à la-
qUelle la nobili.s p1'8nd les décisions qui c.onvi.snnant aux ciI.'-
c:onstancas dans lesquelles i l se trouva placé' st réussi.t dans
sa:s entrapri.sas" (2). Il est à 1 tOIrigine UIn: mot c:oncret sa rat-
tachant à consula If dé.lihérer" ; i l est réservé dans cas condi.tiona
aux personnages ayant autori.té et, L'e-sponsabili.té, c"aat-à-di..r'9
aux nobllss. "P opuJ.um suff'l'agio et magi.stratum c.onsil1a· pri-
vasid" (3).
Césa-r s'est po sei comma le grand homme donte la c,on:all.ilJm
ost toujours effi.cace tant sur le plan tac.tiq-fJe qlJe sur le plan
s,tratégiq;UG (4'~.
Il 1. -
LA
f\\A RT
DU
,DES TI N
Dana 189 formulas offici.alles du second si..ècle suant ~.&.
app~e!.t la notion da falici i:as (5). Pour las Romains, la
fel:lcitas représente c'a concours, de circonstances h,euI"aux q.fJi.. fait
.
.
qu'un. homm-e sen.t s'i.rllflâchir à son avantage l'ordre da la nature.
p arro.i..s m&1a ce "bonheUr" peut aller jusqu'à apai.sar las élément:.s
d~chalnés. Les gd:né'I'aUX Romains, pour montraI' que les d.i.aux Ù1S
(1)
CaGs.
BBll.. Gall..
l, 40,4 CUI' de sua v.:L.rtute Ei.1,t da ips.ius
dlli..gantia d(3spe~arant 7
M. Rambaud.
Déforll},a1J:e.U
p.250.
Hal 1. ego lfarc th.
Vo vabula.i..ree lati.!!.
p.
255
Cie.
Rh.
Her.
Il,
17
cf. M. ['-{ambaud. Dsfo::.mation p. 251
Ceass.
~. l, 51; l, 8 ; II, 8 ; ]V, 13-14, V? 49 sq.
~.. l, 41-42 ; :1, 46 ; 3,. 94', 3 ..
(5)
~1. Combè s •
Imper~ p.
208
C'est à l'épo'qJo dU Prami.vr Afr.t.eai.n QIJ'appara1t catte noti.on
"qu.t. marq;ua ls. passiaga d6Ùa Républi.que aU P rincipa--t"
cf. M. A. Lev.t,.. Auseicio,. Impari.o~, Ductu, Feli.c.it.a, p. 114
M. Combès.
cit~ llinscription du temps ds.s Lares Permarini,
dédiée aIl 179 pour célébrer la vi.ctoire> da L.Aa.m.il:Lus RegUlus
en 190 avant J. C.
Ti.to-Li..va XL, 52 5. "Ad pugnam axeun,ti. L. Aamilia' M. Aem1.1ll f11il)
•••• auspicLo.; ii.mperio felicitate ductuqua ai.us."

98
f a VC1l'i.sai..ent, attribuai.ont leurs succès et leurs vi.ctOÎ-I"8S aux
forces occuLtas.. Sulla p"ll'it 10 surnom de Félix, c' 8st-à-di..ra
aimé de la fortune; aux diras dG Cicéron, les projets de Pompée
Irétai.ant toujours secondés par les vents Bt le boau temps", "ut
ois voluntatibus no n modo cives adsonsarint sooi1. obtamp ora rint ,
h,ostOB lJb.oed'ur1.nt, sad etiam venU tump 8statesquo obaecun"."":;::"
darint (1). Los dieux étai.ont avoC lui. e~ ava.i.ent attaché: la
victoi.re à 90S P a9,.
FBl.i.ci.t.as gt Fortune son.t do sens voisin
toua deux
..---...
....
'-
-
dés.1.gncmt l'h~rn·ux offot du hasa'l"tâ sur l'acti.on humaino, mai.s
L()rtuŒ'l a p"lus cl" placa dans l'éloquonco mil.i.tai.ro (2). La r&-
dactout' du 8 (1).lI;m Aloxandri.nu.,;,m. oxpliEf-lG qUQ si. ,1":...
G-~ abinius, ID
légat do César, a assayé on plai.n hi.var d'occupaI' l 'lllY:c'io,
c'ost qu'il comptai.t sur los russources du pays ot aussi "eur
la fo rtuno do César vainquGurlt (3).
Il. Y a lio.u do ch o..rch or los rappo rts. entra l'action ot la
fo rtune ch az César. W. W. Fowler, dans so n .Ca;osar' ~ C.~opti0fJ.._at
FortuQ~ ct IVJ .. Rambaud ont déjà répondU à la- qlJBstian.. Le thèmo
do la Fort.uno n'occupa qu'une place infime dans la propagande do
César; cila joue la plus SOllVOr1t au contraixü- un l'Ble néfaste
puisq;u'olle ost: caUse, sc>lon lui,
do 88S ninfortuncs",
de sos
~c.hGcs. Do t.OUilB manière, César no so présonta jamaLs comma
favori. do la f·ortuno oU do la chanc:w auxquol1os nu ne p~~te
à poU près jamais des trai.ts suscopt.ibles d'évoquer la di.vinit€n(4.).
- - --------------~---
-
Cie.
0 ~ _1rTlE.. f.!:!--.E."
XVI,
48 •
M. Rambaud.
Déformation
p..
256
sq.
1~1 • c.o mb è g..
.LmE7:ca,tE.!:
p •
430 •
Ca03.
~~lli_A~o~. 43, L.. ~ Gabini.us ut in Illy ricum vBni.t
hi.verno tempora anni. ac difficili, s1.ve copiosiarom prcrvi.~
ciam uxi.sti.mans, si.vB mul.tum fortunao vi.ctori.s Caaser!. tribuol1s,
si.ve virtuta ot sciontia sua co tlifisus, naquo pro vinci.aa t'aculi-
t:at.lbus subl.avabatur quao parti.m orat axinami.ta, partim .in-
fi.delis,
no.quB navibus, i.ntorclut.atibus coactus, non ut vol-abat,
sad ut necessc oIat, bollum gor()bat".
(4) M. Rambaud. Défor;natia.n
p..
256 -
264.
~1. Combè s •
(mp_8:ra~p. l~30-4:n. Reprend. et confi.r~o lea
analysGs do w.w. Fowlor (~Elit~~!..~ co_ncoEt.~on of .F.sr."una;,
Cl.oss s Rev. XVII, 190) o.t colles dQ !"1. Rambaud.

C10st par erreur ot maladresse qUe los rédactu:ur's dDB dar-
n.telr"s li.vr'Bs d:Gs CommE!llta!;r'Gs on~ lai.ssà une place réservée à la
FOl:'tuna da César. La ~lum Civile, du moins la partia' quÎl. est
d:o la main de. César, fai.t à peine monti.on da BOn bonheur
m&ma
. ,
lorsq~B par un h,ouraux hasa<rd sa flotte est sauvéo dtune cat.8s-
tropho lors de sa: seconda t.L-avQ;rsé.a cde lIAdri.ati.q,uo (1). L'éc~i.­
vain ne: S'!.gnal.e. m~1lJ pas. à ce propos l'influence sur 108 élOOlan~s
naturG1s que C.ic:éron ro.connatt pOIJI'tant, au chsf heureu.x.
QUlill.e o-xpllcation propose.r ? LE); héros no peut toléll"or
l'intQrveméion intInJa8 de quolquo forca ocoult.a qui amoi..ndr.irai.t
~x yeux da caux qlJi. la re.ga:ll"dant sem mér.ita polr'sonnal. : lui. s.aul
ast arti.s:an dU suc:cès ut de la v.t.ctouo. En r,enonçant à faire
intorvo:ni.r 19S forcBs 1rrationnelle.s, Cé9a~ mat an évi,dancB la
dYnam!.sme don't paut faire prauva la héros. "Le fai.t q.u'un. homme
8S.-t
vainqueur, écr.t.t Pi.gemiol, pormet de pré.'sumer qu'il est d'ae-
BencS suJ:h:umai.rr.o, aans qu t, 11 eoi.t nécQ.ssaire do ~po8er qua sa
pu1.ssanca émane de tella divini.tâ part.ic:ulièra" (2). Ur aat; me:!.b:e
d'as évènements qu'U 1nfléch.il.t uniq,uemQfl1o par son ao,Uvi.t4i c1:'éatri-
o. et ... sn.W1~ or..,..s..Uiae.
L1auctor.i.tas, ~'a8condan,t et la prosti.ge da l',imperator
no lui vienr.liont pas ds la bionvo.ill.anc9 des dieux. La forcQ da
caractère. et son, aptitude à la· r.éflexion la mottant dans la
sJ.,tuat:Lcm p :m:1.vilégi.és da l 'homme nimbé do pr.asti.go. 508 déc.isions
sont 9OUpBSéa.s, donc indi.scutablss, ot forcant l'assen,timen.t una-
nime, c'as~à-~a 10 congonsua.
Le p~incipD de la concontration du pouvoir dans 1.08 mai.n.a
d'un saul 9Upposa do l 'adh1inist~ oU rlu soldat l'acceptatio:n d'unQ
abéJ..ssancB passi.vo a s!.cut cadavo:u:,:r. Pareo q'-le quol 10 chef
commande, c1aet à lui. qu1appnrtisn't la soin. do la guorre.
"11.. les pri.t vi.vomont. à partio da Co qulils de.sos-
p érai.ant do lour général on chaf ou qIJ' i l pré,ton,..
daiont lui- proscrira ce qu'il dovait fai.ro ~ los
soins do la gUoI'I"a lui. app art.Gnai.ont" (3,).
M.
R.ambaud.
Déformation
p.
260
A. P 1.ganiol. R;ch-o-rchos ";ur los iaux ~omains.,1923 ,p. 122
cf. ~9 125.
Caas. Bell. Gall.
l, 40,
10
Fac.a.re adraganta.r aut off.t.cia imperatoris d09po.X'ara, aut
p raascrib ere vi.der o.ntur.

100
A cos remontrances, quo ~épondDnt les soldate?
"Las 1~gion9 lui onvoiont loura centurions lui. assu-
:t'Br qlJlol~es n'ont: jamai.s doutê do son habiloté, ni
rion ap~réhondâ sous san comman.doment, qu' onfin ol1.os
étaiont pürsuadéos quo c'était à ollos me r"cavoi.r
J1~J;'~drus Dt non à los dO}J..IJi!.!tf (1).
_._--~._-
C'ost. do cuttl) mani.è~o ql-to s'oxprimo le consonsus : la déci-
sion du chef est auss.i d'unG façon automat,iq:ue colla dos troupiers.
Dovant Av~icum, Césa~ propose mali.ciausomont à sos soldats affa-
més, apui.s~9 par losi vic.iasitudes: d'un siège pralongé, la possi-
bilité d'aoan.donner s'ils le vouJlaiont. Co furont dos protoatatians
u nan lm GS 0 t ind.i.gn é os (2).
L.a volont.é populairo dans la via ci.vilo comma à l'a-rméa ost
une dr39 assisos du césarismo ~
0110 mat on éviduncQ l'apparent.a
ambigu'ité du systèmo ;
ot pouJ::tant c'ost là 9a- forc·e. Do mûme
qllo l'ombre 6UPpOSO la Lumiè~Q, de môm(J 10 poupla dos gouvrJr-
nablas ost avida du son héros qui lu tiQnt antre sus griffas par un
somblant du douci).ur.
Sous los apparo.ncQs dB la démocrat.ie
S'GxoI:'ce un fait ln système lQ plus oxtravagant :
l'idéolog.iia
d'un surhommo qui disposo do. tout à sa guiso, cumulant tout,as
1~9 formas dU pouvoir.
-----=--..._-_.-----_._..--_._---_.~~
(1) Caas. Boll.
Gall.
L,
41 t
:3
50 ntJ.q:uc l'-Qffi dUbitasso, noquo timui.sso, nDquo do summa
belli, suum judicium, sad Lnporatoris 0890 oxistimavisso
VII,
17.

101
CHAP llTRE.-
:n.v
LE
HEROS,
E.T
LA
FONCTION
RELIGIEUSE.-
li. -
TRAN~~ENDANCE DES POUVOIRS SACERDOTAUX
El conviant d'insister. encore sur le fait q·JJe le pouvoi.r
c~9arien, quelques dicverses qua soient ses compo santes, est un ;
la distinction des trois fonctions, 8upé~riaures pourrait ~tre
jugée erbi b:ai.re, si cette trip artition n' ava-it pour but de
r.'andre plus> cOlmmoda l'analyse.
Il f'aut d01nc ~iud:.ier aussi la
fonctio n religiaus>e du hé'ros.
QlJe la relig,ion intervienne dans 1 1 él.abora tian du pr.o gr-~-
me: da gouvernement d'un usurpateUl'ITU d'un, tyran nia rl'OTl'.ct'~nal.,
stJrtcrut à Roma o.u, on le sait, de toute ol'igine, puJ. .... l;ique et
religion étaient, i.nséparablemel1,t llées.
Cependant, pOUl:' le cas particulier dE César, la recherche
das fonctions sacerdotales était mo,tivée paT des principes plus
profonllfs :
l'acquisi.tion du sacerdoce était une condition sine
qlJa- non pour accréditel: la mythe de sa surhumanité:,
de '3lJln hé-
ro1.sma. "P aI' sa: namination aU gE'and' pontificat, César atteignatLt
une position except.ionn,elle : ce qu'elle (la ll'eligion) cunservait
des anciens ~ges;, 8't q'-l'il l"appela dans ses pontificalia', fai-
sait ressortir l'ascendanc:e rayale et divine dont, il se targuait"(1).
C'est donc pal: une quâte consciente et soutenue que C.ésar
a convcJJita la dynamisme de la fonct,ion sacerdotale; à la dif1l"é-
rance des autras tyran,s, oU monarqw,es, César pense qwe le sC:t'upule
religi.eux n'a, d'autre utilité que de ni.mbar de gloire la personne
dU héros. La pr-euve en est qua, libre penseur et épi.cull:.ien, César
P
.1
Li .~ l
' t . ,j 1;
,~
(1
) 11;':::k
...:'f. :
::·'I"a,:, .
.
-lue3ai&-JQ....~:.;O:·
p. 11.
~.~ ......-.
....:......---.. -

102
·.1
n1hés:.ita.it pas à commettre des sacrilèges et à piller les temples
lorsqu'il le trouvait ~I'ofitable, lui, grand prêtre de Jupiter.
tlNe rali.gions quidam ulla: a q!Joq,ue incapto, üJbsterri-
tus unquam vel retarde tus est" (1), naus dit SUé;tona.
Dans les sociétés archer!l.qlJss à structure i.ndo-européenne, les
fo,nctions dU roi et du grand prêtre se comp&nè.tren,t comme le montl!"ent
les
a~tudas de DUmê,zU. (2). "f.ante t l.'un et lr autre jouissaient cl' une
égale préséance: dans le culte et le gouvet'nement, tantat l'un: l'empor-
tait sur l'autre.
5 1lÙ.o I"l, M. Kans (3),
dans l'Inde ancienne, les devoirs cl'es Shufrl'raa,
la:. caste des: serviteurs, sont tout simples: "obéir DU servir sans
&l11vi:.a!', alors q!Je Ceux da la catégorie .d8'9 "deux fois nés", les pr~tres­
rois et les, guarrie:rs, sont uniformément dé'finis : ils ont 'Uin tripla
Id'avoir commun: la connaissanCe, le sacrifice et le don (4).
D'après L. Dumont, etn Inde"
bien q,ua dans la fonction civil.s la
ro.i sembla l'emporter $Ur 1-8 prêtre"
les rites du premier ne sont
féc:onds at valables que si le ministre du culte traVanca devant lui"(5),
Gt leurs r~le8 sont parfais interchangeables.
A Roma, en effet, dans la l.égende de l ' insti tution du flamen
l[f.t..alis: (f.1~en eS,i; de mOOle racine qlJe brahmane), drap rè s Dumézil, ce
psrsonna'g;e nté"tait. q~s I.e. dédoublement du~. Cette hlypothèse est
conf!.rmé,e par Tite-Live: Numa créa le flaminat afin q~e les affai.res
(1)
(2 ) Voir G. Dumézil,• .Q..aux :r@résentationa da la sOUveI'a'i_nBt~ chez 189
.!.,ndo-Europ éens •
.b"as; pensées archa1.gues; de l'Inde at .litama.
Rev. Ecl'. Lat. XXXII
M. Kane.
Histo g:, o~f _Dhamasastra II, l p. 19-179 sq,.
I.dem,
ibidem
Louis Dumont.
Horne' Hi..erarchi..cus:
p. 354.
Relation antre.E..rinci.pe §E~r-!.~ueJ. et principe de l'imgarium
l''dem
p.
353.

103
s:acré:es relavant ma la fonction royale ne fussent pas aoando nnéas.
1
"Tum sBcerdot.üms creandis an.!mum adiecit,
q~amq.uam ipSi8 plurima sacra obibait, ea maxime
q"-lae nunc ad dialem flaminem pertinent" (1).
Numa lui-m~me,
pre.cJ..se DUmé:zil
t " t
1 "
.
"
concen ,raJl.
en
U:t ca q,UJ..
est devenu distributivement l ' essanCe du B19num et du flami:n.iium.
Ainsi., "spirituellement nU absalument, le prêtre ast supérieur
(au rcril.), mais il a:st en m~me temps, d'un point de vue temporal.
cru ma-té:t'ial., asstJJeti et dépendant.
Inversement 18 roi, spi:d.-
tuellement BUbcH:don/llé, est. matériellement maitre." Leurs fonctions
sont donc intimement compl.émentaires (2).
Claltte complémentarité explique la laïcité progressive qui
avait envahi la pr~triLs:e à l'épo,q!Je où Roma fut soumise aux grands
changements. La:s sacerdoces n'eurent plus de contenu réel rat cor-
respondaient à des: po stes administratif's, dépouillés q,u 1 i1.9 lttaient
devenus, de toute signification mystiq!Js. Cicéron dit à Ce propcl'S
qu'en: son temps" La:: science et l'art des augures avaient quasi.
disparu, par usure et par négligenceJlJ la science du droit civil
supprimait em quelque façon chez les pontifes eux-mêmas le droit
ponllfi.cal (3).
César mieUx qUe: quiconq,ue savait comb.ian llincréduUté avait
&mvahi la pensée romaine. Ma-is s'il 8' rech,e,rché ob stin.éman:t les
sacerdbces !!le p rtJtrÂee, en mettant an exergue leurs valeurs ancÎLe~
nes, c'éta.it paFce q,Ua dana les anciefls temps 1:e regnum et le
aUp r~ma sacerdoce étaient unis, de même que plus tard sera ca,n-
Siacré l'uni.on. indi-vise de llimperium et du sacerdoce. Le héros
(1) Tl.te-Live.
]j,
20,
l
D.il-s;solution des CelerBs et création des Flamines.
V
G. Dumézil. Mjl.tr,a et
arun.~
1948,
p.
19 - 20.
Louis DUmont. Bomo Hie.rerchicus p. 354
J. Bayet.
Croyances et ri._i:.es: dans la Rame AntigHe.
Les Sacerdoces Romains et la P rédivÏ8ia tion imp é;riale (dans Le
o
BulLetin. de l'Acad~ royale- de 8 el.g-iq!Je.'·1955, p. 275 et aq.)
"Au dernier siècle de la Républiq,ue Romai.ne, les grands ambi.-
tiBux se disputent les sacerdoces et se font gloire d'en ~tre
v~tus. A l1.1'B Cicéron, on sien étcrnne : toutes ces fonctions
paraissent être devenues sèch:ement administratives, toutes d~
pouillées d'e valeurs que nous appelons religieuses,
et si. éloi.-
gné99 de leur spê,cificité agil.ssante: "1.a science et 10' aFt. des
augures avaient quasi. disparu par usure et par négl.igeance".

104
cés,arioo héri.te donc de l-'un.it.é: primit.ive de 1-'autori.té\\ des
an.ciens rois qp.i se manifestait dans l'exerci.ce des activités
reli.giauses, pol.iti.q.pe.s et 9uBrrièt'es(1).
En effet, ainsi.
que 1'~ précisé J,. Bayet, à l'époq.ue
de lE. République agon.isante, les grands politic.iel'T's 98 disputent
les
s;acBrdoces. On sait aVec quelle obstination César a:-, convoité
et obtenu les sacerdoces de prêtrise. Dès 86 il devint Flamen
Dial.is
en remplacemen.t de L. Cornelius Merula
q~.i. s'est suicidé.
C~tte prtltJrise est 1-a pLus chargée
de rites archa1.ques et se
si.tue juste Bprè.s celle du .B:ex s,aclrarum. E1-u pontife efT1l 13, à la
place life son oncLe C. Aurelius Ca.tta, i l n'accède au grand
pontificat qu'en 63.
Il acquérait ainsi. à vie "l'essence dU pou-
voir sacré; qui. était autrefoi.s aux mains du Ro,i. Romaim". La nu-
mi-smatiqUe naus fournit de précieux rensei.gnements sur le souci
Ohs9ssia:nn,sl chiez César dl asseoir le mythe de sa sa-eraclité.
Sur les monnaies d'a 49 on ind entU'ie la fi.gure féminine de
l'avers à Pi.et~. Les 510g ans de l.a poli.tique césar1.enne Pax,
, -
Liibartss, Co;ncQ·rd.ia, Pistas sont donc appuyé's sur une co:m:sci.enc8
sacerdota-ls", Sur une autre monnaie, à l'avers,
on d.istingue
un é.léphant fOJulant au pied un dragon,
avec cette inscription:
CAESAR.. Au revers sont disposêsh1tnll.es .ob.j8~tn Ibt!ti~9 'dU'çtrand
P..ontJife·" Goo .si.npulum, l'a>op.orsoi.rf 'la hech":j céréÏlloniul'l"j·~ct".
l'apex. Bayat expl.ique que ces symboles pontificaux, Rins! qu'on
p eut facilement les interp réter, patrùnnent. la victoire comme
le faisaient ceux de l'augurat sur les monnaies slltl~ani.Bnnes.
César veut peut-être faire croire que les pouvoirs du grand
Ponti.ftcat sont supéri.aurs à ceux de l'Rugurat.
Sur ce sujet voir particulièrement J. Bayet: Hi.sto~re pol!.-
qHe 8.t psychologigg"e de lE. Re~i.gi.on Romaine p. 314 - 316.
Las Sa:cerdocas Romair:,s et la ,Er8q,i.v1Jlisati;on impélt'.ia-le p.298 sa.

lOS
A.i.nsi- les monna:Les parten:t;-elles un témo.ignragB'S .indU-
biif;q-bJ.;..a aur les imt-e:n:tions réelles; de César: 1-8; sac;r&l.isatirnn
de slt p er90noe •
Le soubassement religi.eux du cé,saJl'iame est rendU néces-
saire par le besoin, me remattre en valeur la numan< attach~ à
l f:tmRerium da llimperator.
En effe1t, comme le note A.
Gre.l7I!ielt',
"la sen,timent t'81i.gi.eux des Romains. a toujours conse:r:V~ dans sa
iJrofondeur quelqUB chose de pdmitifl'(1).
S~er veut dire dans la
pansé'e romaine ta,bou. Le sacerdoce fai-t donc du ,panUfex
l'in...
terméd.i.ai:ce entre, les dieUX et les hommes,
en lui- cunféiral1T:t le
contl'81a secret. dU numen, mot assez. difficile à dé,finir et
qlJlon peut essayer d'interpréter c:omme UIT1l pouvoir magique con-
tenu dans> les objets.
L.a psychologi..s alu langage peut aider à sa.ll.sir le sens d'.tm-
parium. On pour~it dire que ce concept définit, comme ls pense
A. Wager:wo(J;rt, une fO;ll'ce mystérieus-e en ver'tu de ce "mar.Jla1'
que
posssde l'mperator. Par analo'gjl.e, an peut comparar Itimperium
à une fOZCB magiq:ue dont jouit le chef, comparable au IIm~a"(2)
des socie,tés dites pri-mi-til "leSt et q/Ji lui ass;ure p.ouvo.ir sur les
cho'sea at les gen!s:,
de "protègel' toute créature"
selan lit pres-
e rip tian du l i vr El s.a~ré da 1 II n de, 9 1 adres sant au x "dau x fo.is
n~aJI. En acquaran,t la- jcrui-ssan.ce des pouvo.irs saa:rés IMs aWi
g~and panllf.icat at à l timperium, César reç.oi-t une init.ï.aticJ;O
qWL. l'institue ma1.tre des hommes e>t de toutes cha ges.
(1) A. Gt"sniel' : R.ali.gion de l 1Luli'op 8 Anc,ieoo.a.
Tome
1.11
Las Religions é'trusQ-IJBs et rOf!lsines,
p.
84.
---_.- ..- -_.
--
(2) wagenvoo!rt :
Raman dy'pami9m
p.
65 -
72.
Ernaut-M ei.llet.
P.icti.o nnai ra E"!:ymolo;g;Su2
Manu
IX,
3271.

106
Qu'à, Rome le pr-ivilège précieux da prendre le9 ausp:i.css
!ioi.t r.ésS'rvé; aWiX patr.icians, aux" daux foiLs nésu (1), est 9~
gulièrement signil.f:L.cati..f. C 'est 1.c:.il qu'il faut rappeler q,U'e
p(: ~ f (V
d'oiÙ derive rax,
veut. dî.re 9acFifier.
quant à César,
devenu grand pontife en 62, il cont.inu8Fct
jU's>qu,'à la fin da ses jours à arb,o,rer publiquement les .iLJnisignes
sac:r.és de son Sac.erdoce suprême: le bonnet, la plittère à sacri-
fier, 11 a1i.guiàre à libations (2). Autorisé à transmet tre le
g:rand pontificat. à u.n ftJ.s de. son s.ang ou q.p'il aura- adopté:{:~),.
il' ne: cachera pl.us, comme le fait rramarquer Mi.ss L. ROJas TlWlmir,
qlJe c:e:tte h·érS:dit.é: éta:iLt dans la ligne de 1.8 sac:ralitEff de .1.'an-
ci.enne lé"oyaut.é. (4.).
Il a-ppara1t paIl cette analyse que la reche:rch'e du pouvoir
g;ace:rclbta.]. chez César s'inscIli.t dans- lao.ligna g,énarale de sEf"
q!lJ:~te pour tout ce qui eat: surhumain et inéc:l:L.t" et non pas
sgulement par.ce. que les fonctions aaceJrclotales l~ rappracha·ient
de cel1.es des rois 3nc:iens, Co mrne 0 n 11 a trOfi souvent d'iit (5) ;
s;innn pourquoi.. auraii.t...l l p~rs&9t~ à Si en,tourer des attributs de
sa sur.human:.:L-t€,
alo:rs q;u"il. avait déjà vicdê la coupe des triom-
phas,
et qu'en fait il 1!tait devenu, à Roma,
depuis longtemps
dâ'jà.' la dicta-t.el!J:r iLncontestré 1(6). A notre sens, la l'oyautê· eett!
P.
Grim&o1:.
La Civili.sati.on Romaina p. 43; at sq.
uAu poil'llt. da vue l"eli.gi-BLl'x, les patrici.en.s possèdalfl1t un priL-
vllàga qui- se rénèlera bientat précieux : celui. de p randra
Jlas q-u;spil.cas, c'ast-à-dua d'int..erpréter directement, sans
1'.e secours d'es prêt.res la volont.:é divine. On me9Llll'a 11:Lmpo:r-
tance cfrum. tal pouvoir si. 11(]Jn songe qua tout acte publilJ:tUa
clo1.t êt.:ra précéClé «j'tune entente avec las dieljJ.x. Auss.lL J,;.as
pf:tltri.c:i.ans f1iQ tardÈlrenb-lls pas à revendÎi.q\\J'or le mOf1~ol.e
des magÏl.st.ratures q\\-li.. campo l'tai..ent la p ris8 des: ausp..ii.ces,
c.tsstJ-à-d:iro an parti.culwF le consulat e,t Los auues ml'tg:is-
tratUl!"E~a majeUl'es, qui. peU à peu en émanèrent."
(2 ) J. Carcopino.
P,oint de vue
p. 113 -
114
(3) Cass. Dio.
XLIV,
5,
3
(4) Miss L.
Ross Taylor.
Trans. Am. PhU.. Ass..
nO 5, P~ 6Q.
( 5-) Conclusions de Carcopino sur &lS· études à propO'9 de César.
(6) La qU8silion est. pa.s~e impli.ci.tement par CarcopilTTΠ(Elt.s dEi vus
p. 114' et sq,.) qui fait remarquar qIJ'e CésaF n'a jamaÎLs ou-
vert.eme.nt manifosté le désu d'~t1re courlÎl1nl11é.

107
potli:l~ c'e créateur de valeUrs, un.e réalité t,rop commUITe 1 sli;l...S'G1
troU:Jr'e d"a-ttriibu'&s r.oyaux,
C'BSt. par néc::essi.té: 1 l.a monar.clhd..e
n,lest: pas; son: bUt ul.-tj;m:e.
TIl. est impo;ssibl.a da lIl'éterm.irner ].a
nature finale du césar..tsme, é':tan,t donnél ~'a ce. systè;ma est
sutJmiis à un renouvelLement con:tii.nu.
Il faut do ne insi.-ste.r 9IJr l s: f ait que C,âsar n.e VOlU'J...at.t
extra1Jtll de la reLL.gi.on qua ce qu'el1.8 avai..t de transcendan.t.
Eil. plus les rlites: q,ui y sont li..éa ont un caractère archlaI.q;u:e,
"
plUie ils: offr.ent die créd'ibiLtté. Ainsi si César a préféIré le
granlrl' pon,t.t.f±.ca1i pluttlt. qua l'augurat, bi.alf1! que La pontii.fex
max±mus so.t.t infé~.iaur h.lârarch.iquement aux flaminag majaCl1rs,
c l es1i parce q!Je le grand pont.Lfi.c:at c.onservai..t le pluS' gu'and
nombra de rites aI''eh8iI.ql-1as· (1), s:t qu III conc:antJra.t.t tout ce que
la c:ol1..àge ea-csrdb tal gardait dU prasUgs anc.ii..en4' C':ét8it en
fai.t le pont:i-fe;)( maxi..mus qui. se. charga.ai:t: de tous les r1.tes l"Bl:L-
g.i...eux ;
i l avaii:t le gL"and ministère. de tous las cul tes. Le rex
sacrtn'um, son supéiricsur hi.érarchique, n'allait plus q\\J'ur:T!e pré-
s;iLd'enc:a nomina19 (2). Les attlxibution,s dU Pontifax Maximus
étaient t.rès é'tan:du:e·g : prières' aux dieux, prescriptions, de
leu:r volonté, établi.ssement dU calendrier (3).
Il s' o ceupaLt
de la jU1"!.di-ctinn de tOU9 les act,es: de la v±.e civile, du ~
et dIiJ nefas.
B:ii.eli1l q\\Je César jout.t de tous les pouvoi.rs royaux, i l n'a
semble pas qUe son ambi-tion se 90it arr~tée à la royauté! : l i
extraya.it plu~t da la royaure Ce qu 1 ella ava.t.t lia s.a~ramenrtol­
pour nimber sa- p e:csonne h,é,rŒ1:qua.
(1) Cf. Et tQ..Il9 Pa-ils.
Hiato ue Rci:ma.i119
p.
142
"
Sur l ' a ugul"au. et le gnand pontifi.cat d'e César : J. Bayet
Les Sace:r:dqc.-Ea9 Roma.irrs et' l,a P r é ' · '
.
BulIetin d'e l
AcadémJ..B roya a
a
291 et eq.
"En accéDant au grand Ponti.fica'lt an 63, César acq,Il.H~r.a.it
à vis l'essence dU pouvo.ir sacré q,ui é;1I;.a&t autrafoi.s atJx
mai.r:Tis du Ro.i. Roma,jj.n~'
p.
298.
(z) P l.1ne
N.. H.
XI1-
186
(3) Va;rr.
Da Las.
VI,
2ïl
Mac:roba
l,
15,
II.
Oerr.ys d' HaJJ.
11,
13

lOS
Depuis CarcopL.na, i l BSt: sc:quia q~e l-a carrière de César
a- su.i.vt. un, pI:an prémédité des l'adoLescence et q!Je les déci-
sions de César ont, éte: soumi-ses à une cohérence j.ama:t.s démeo-
t.te jusqu'à sa mort (1).
Il appara1t, donc
qJJe l-'ambition de César ne visaiit pas
lL'iinstall'rationr d'une monlar-chie h:érél:::l.itai..re.
A la li.rnite, l i est
.9- .
vaim,
oe vouloir c,irc,onscrira le césarisme dans quelque
tèms pollti.qur8 tJ!'adit.ionflle1. Le pouvoir de César ne peut. res,sem-
hIer à aUCUrl1 aut::ae, antérieur oU pllDst:àrieur. Au aurplus p eut-CJn
afff'.iirm,er qu'il. a puisé Sies princ:ipes aux sources; aJL"Ïstocrt:\\ti..ques
clllJ! plus vi.eux fonds r.omain.
Le héros cés:arien eat: par-dessus
tout un arhtocrate: gén.8m-Bux régi- par un.e passion qui 1-9 pcrtJ:sse
à a-1I:.a:r plus loin qJ;Je l:ss> exigen.ces de la loi communs. Ce pou-
voir monstr'ueux, 9urflumai/iTo, ne pouvait donc::: prendli'e fin ql-!e de
l~ manière dont iLl a' est: 8X'e.rcé : p al; une action. brutale qui en
t'ompi.t le E:Qurs.. D' ailJ:.8Urs le surhomme déiI::laraii.t en toute
lo!g~IUJe que l:a mOJt"t qu' l i a<t tendaiLt serai.t c:elJLe qlJ.i vi.endrait
de la façon la plus. inatt:endLJe.
Le (j;;aractÈre héro1..ql:Je de son régime est mis en évidence
par Ia- réfé:rencB constante aux mythes. anc.iens e:t sUl!1ro-Ut à
Romulus, 19 premLsr héros fondateur de la Villie.
Ls déve:lopp emen t p aI' César de l ' i.déolo gis du nouveau
"cond~ttor urbdis", "parens patn:iae"
slinsc.r~tt dans la l.ignis
.
- r
poliiti.qu:e générale que nous avons définjLe.
Le mo.1; d'Augusta 1 trLe..9.ibus: urbem funda-vill(Z) ré'suffie l-'idé'a:l
dU: hél'-DS légi..slateur, fondateur sp.i..r:ltuel da la cité, émula de
(1)
C'est la- démonstr-ation magi..strala des Points da vue de
Carcopina et de son" Cé~ar"·
(2)
J.
Gagé:. De César à Auguste, Où .,!n est le. problème des
oJrigines ..diJ: Principat
p. 329.

109
Romulus qu.ÎL, le premiar, lui- a:- donnlé'ses assï..sas mat.é'Ij"1.el19S. Car
c: 1 est pour pa1Jssar la Iressemblanc;e avec Romulus, hérœs deux
fo.ta né
de 1la:' classe supéril.eu:ra: de.s Ramoenses, q.J.Ie Cés.ar se
fiJt. accorder le droi:ti de c ,onsac:r.er à jupï..t.er faret:r:il.us les
dépou.tJ.ll,es opimas (1), celu.i cla mod.i..fi-e:r la Pama;er'ii.lam. (2),
œ;elu.i de porter le slnmom de p a:r:ens Ratri.ae q;U.ï.. appartena1-t en
pnop:Œ9! à Romulus. Las intentions éta~ant c:lai.res; lorScp,J'll
S,I ar~'af1l:ge82 pour q~e la- nou've11.e
de la victoi-re de Mur.r!CIa arrivl-t
à Rome l.a veil1.e: dss Parjil.ie.s (3). Dès 55 avant J.C., Cai;u 11-9
qlJ.i.. ne g'y trompai-t pas, appelait César, "Romula".
EntEe autres: geaitss ch,argés de si-gn1.fication, il faut 91.··
gnal,er qIJe: César f:t.t intrroduire dans le temple de Ouir.inus
Romulus, sa pnopre s:tatUiB aVec l'inscription "d9Ol inviiCttd ....
CassiIJa Dior:! nous appL'Bl1Id que par- ce moya-n, César voulait faire
1
compL"endre qu'll ét.ait désonma.ins Ica 6u Vl/o(O~ dU: diBU (4').
Il" fit â1ta'ti en 68, aux funéralile:s' de s;a tant:e Julia, de sa
desc:sndance: tImyenne pra'r EnéE et des r.o.il.s de Rome par Ancus
MEUciJ.us (5). J. Bayait aff'irme que l.a caract.ère sacaroo-telL et
clon.c rel..igiaux dG cet te tracû.ti,on esit man.i..festa ;
8111, effet ai
lulu's, fils d'E.née, pri..v~': du pouvoiœ polit:i.qq,a par son: frère
Silvws, n.1a:eauma-- que 1 e gn.a:nicf po ntit'icatt" Cl ast-à-dire I.e
at~doublemsnit do la noyauté;, Ancus r'1arc.iu9 app all"a1t su:r:t.:o,ut Gomme
ls clernîi.er roi-pretna ma Rome· G~t le a:.od.ifi-cataur dU droi.it ponrti.-
f i.cal é1.a.b 0 ré'J pa I! se s cr~au X (6).
(1 ) Cass;. Di.a;.
XLIV,
53.
(2 ) Cass. Dio.
XLI II, 50 t
1
(3) J. Carcopino.P t·a de vue
p.
135
Cass. 01.0:..
XLIU,
42,
3
,
1
"
Li.,
J.
B,a~fst. Las Sa~d'oQ';es Romail1:!.•.•• p. 302 - 304
(4) Cass. Dia-.
XLVIII,
Careo pino.
.e tg de vtàa.
p.
143
( 0) Sur cet: aspac't- du problème voix J. Bayeit : Las sacerdoce.!.
RomaiUls et la pradivinis,ation imp,ér-i.ale p. 298.
.
.
Sur la prébacï..tS des idéologi.es fondés sur la na-Jl.ssanca, VOJl.r
gntre aut.r'ss études, cell.es dé oI:umann-Gro~Bt:ve,L.Rasa lTaylor,
Carcopino.
(6) J. Bayet : '.l:J!L~acardocas Rom~. p.
298

110
Ol:1i peut onCO~B rappeler icil'-Ihypok'''èsa de G. Ouméizil qui.
6Jat±ms qU'a las réci.ts hi.stoJr':4.qIJQs, des premiaE's s.t.ècl.as d'e Roma
I!urrfarmanrn: l-ss souMenus très anc;ians de: mythes indcv-suropé'Srlis
qIJ'B l-e:s Rc:ma~9, gens à l'aS!Jrit. pvat.tqIJB, a:uraiermt trans1frrrmâ
an fa.tts hii.ster:fiquas. TLta-L.ive, Oenys llf'H&.l-icarnass8 aur'aielflit
donc procadé à una h:4.ston±sation systématiq~e de ré~.t.~s Iffigan-
dailraa.
OJr soUs quels attJr.itmts, se présent:e Romulus à q~i se
réf'ère César 7 Comment las plus: anciens tœnoign'aga9 le rap~
senti:ent~lls ? Romu~;l'J]s e'st le hér.o~s qui dî.rigs ];,a- casita des
Ramn:sr:rise.:9 qui sont. chargéiSl cumulat..ivemant du cuLte et du gou-
ve:.rnement :
cette classo est la première;
elle rassembLe las
magiic.i.61f1ig-ju:rristB9~(il faut; !"app eler q,Uia chez les Irndo-EuJrnpé'err.s
la- souiJarairr9té; Bst toujours sent:.ie comma doub.l.a)
(1). Romulus
Sistt donc sur 113 pL.an humain l 'homologue da JupLter-Fidius.
Il.
rap.J!élsente le l"oÏL fondate.ur-jur1..ste(Z). C'agit lui q~i. a cm.-
d'ii.fié la cul t,a dî vin et institué 1-a sacerdac,a romain alcrrs que
la c,lasse dos: combattBnts, trouve son représ;ant.an:1l dane Tullius
Hos;tllius à qui la' tradition rapporte la fondation de l'art dG
la gU'e:cre;
en eff'eit i l es':: rail guerrier boauc:oup, plus "LIe
Ro:mUlu's(3J)~ ~.in6Ï!- q!lO l-e rappellenit Tite-Live.. Valèn:a Maxime
et, dl autres hi.ste:cie ns.( 4)
(1)
G. Dumé',z;U.. oeu~El2..E..~sentat:Lon8, deJ.a souvBt':lfid:,neté chez. las
lindb--EuroRéons_L.!!..:Ltra- ai; V~t.!!:IlD~.
(2 )
Varr.
L.
5~
66.
C3i)
Ti1la-Li-vo 1, 22. TullUs Hostilius: non solum prOJximOJ Il'sg.i
d.ii.ssfuniJ.jLs,
sod feroc:ioTIl" otLam qIJam Romulus fi'uidt••• SGJr1ISS-
cero i.g:iJ-tur c:LvikatBtt.L, otio, ratus, undi,..e materiam exci.-
tanai belli qu a o'l2:ob-a t:.
Va:l. Max"
Ill,
4,
1
l ncunabula Tu;ll.1. HostiJ.i..i.. a91'99t 8
wlg]J'rjj,um cepit:
13iusdom, a!du18scenUa in pecorQ pasC'o~nd(])
flùii-t ocatlpata:
validi.or artos '.lmper:tum Roma:rrutm rex.i..it et
duplicavi-t.
(4)
J. p oucot• .B..0Eh:o..r~~Q.s~~_~ ~ t3..9.oll2.c~abi.n.Q.. des 0 ri...9...incs
d'o Ramo. U.nivors:ité do Louvain, Hacueil. do travaux d'H:is-
t;.r;;;-;t do P hilal'o gio, 40 série, FœsciculLe 37
Kinshasa:, 1967.

I I I
E.n sa référant donc à RnmUlua,
César a voulu r:appo-rt;or
à soi. 1.0 dynam.ism:s de. la mytholcr,g,:L.o qu.ii. antouro !I::O héros nourri
par uns louva o.t qui., pour anvi.vBt" à SE/'S; fins,
ni a pae h:éJeité
à tu sr oon. frè ra par un ac.t 0 d' au'daco f l'a tr i.e,ide, et qI-J i
an f1.n,
pll:om.L..a1' gnanlll! pr.~:L~a do Rome, monta an: apothéoso au cial. après
avoir accomplA S09 travaux.
IlL. - L'INCRE.DULITE.
HE.ROl.QUE
SiL l'on juge d'une façon supeIrficiglla l'action do César,
o:r:J1 est
amané à y
découvrir do gIr'aVBa ant:il.nomÏl.es :
i l y et or' uns
paR'll lljLcfé"s da l'exaltation du "me:illeu:i'"
an face de cette
autno th,éori-o eo:...~ra-dïictoirr<; : l'émanci.patio'fTl' at 1.&:, promotium
de la· sac~~ huma;;iino ; la, ruchen-ch,o dGS h.autes folTctioIT8
s8C;ero:lo;lœlas, cl' autJrG p an't,. ~n fac:o d'ul'l:Q inll::IrâJdlUli-té: hé-ro!.qu9.
Er11 véri-té:, G:Omme i l a été' suf1l':ù.samm6l:flt:. démo ntré', les cCIJrmtra-
diii.ct.ions na som,-\\; qu'appaI."'entos ;
la césarÏLsme est UTTa iLdéo-
lagi-a stru~tu:I"éQ; dont GhaqIJ6 élémont est. indispensablo atJj
maim:tisn: • êlcr:11 ~rusombl:o.
A.t.nsx. en ni.ant la di-vini.ta oU on mini.m1.sant son, action
91JI" las; hommos,
César rapporto ipso facto. à soi t:ous, les méri:tes
do sos' S1Jccès ;
ot m~mQ on ac.ceptant de se voix dédier Ulll\\G
s t.a tus aveC 11 liml9c rip tio n,; If 0 OCL In.v i~t:oll (1 ), l i co mm st tai.t. par
là mtlmo un acte blasphê'matoiZ'o, puisqul/U'n to.l act.e l'homme
fi. 1 égala:li.t aWix d.ileux: et niaiL-t. leur stJ.P t'-ematis.
-- c
C.e:lu.t.-là qJJi dé-claIra.:ii.1r;, 10:1"9 du: procès des conjuris da
Catilina, quo llau-de-là n 1Bxist:G- p.as, est. le m~mQ qui a 1'0-
cno.rchié? la grar.Id' ponidifilc-at.. et dav.:iiIl't pr~t.ro suprtJmo d:e- tous
129 <U.ll!l'j4',)(,at
dont la Siace.rdo.co s' (J)wrçait égalomarTt SUI' Les.
cultes pri-vés st funé'raiJ!BS (2').
- -
(1) Su-r cs point, VOl-Il J. Carcopino, Pits do .~u.2;
J.
Bayat : C~oyancas st: rites do l,a Rome Anti.guo.
LBS Sacerdocos> romain'$>
p.
304.
Cass.
Dion,.
XLIV,
45"
3.
(2) Idem.
Ibi-dOOl.

112
César ê:tai-t: asserTt:.islloment un If osp r i-t fcrrt." et p ensaii.t.
qlJ'lun. homm:D, ma~tlT~ da lui.-m~me, poUvaÎLt bf.en. sa p.asatlr dia'
SC1rulpul'o rel.ig.ieux.
Cés-aIr nia.t.t. la d1-v.ini.iœ qui. pou.vait. le
concurIrencar dans l'aspnii.t. ds..s hommes..
M.
Rambau.lIf,
aprè.s r1. L.
Taylor at W.W. Fo:wl.er (1), a
d~find;.t:i.vem6l111t I!églé la question ,ra la FonUune de Césau. On
psu.'t tirer la conclusion que sil. César parle pau d'a sa Forituli1lo,
clos1i qu'il GS;Q.mo qu.'srI héros vainqueur-,
seule sa pensé'a agii.a-
s:.anta clbmi.na l'évènemant et inventto des moyens da pan'venin au
9uccè 9.
Ce. n,' est: db ne Jama:il.s u.ne intervent.ion
oceUil..te q!LJlii.
Illbnmle une hau:rOLJ'aB i-sgue à son adti.on. E/ni somme polJ'r lQ c.ésa-
r.isrna, li' n,ly a ni. d.ilililJ ni. ma1tr.e. La philo90phi.e du héIroJS
pG.'se c:omma pr:inc:ipB la mortt de d:il.llu do.mt l i lili'a-' pas biBsaiin poun
Q).Ji8
san dIroit soiLt Jrati:F.iié: (2); le h.éno-s, étant UI1Il ~tre d'énergie
st. d'e: volont~,
il est- sa propre lœ:t.
Le sc.r.up\\lll..e moral et religieu:x est la propre d:es agpr:t.t.s
f,awles qwi ont; beso.i/1T: pour agir d'une f(li.. en
dehors d1atœx-m'mes
sur laqusll'.e s,l:appu.yer.
Le hérog ast. à l'opposé: d'e l 'homme gage
et pusiTla-nime, ami!. de la. secur.-.iLta-s(3). Le césar.isme .implique
....--.._' ,-..'--~.
(1) M. Ramnau.al1. L'Art: de la défoIm1~ p.
261
FCU'tuna- der:1s leg h,arangue& d'e Cesan- :
iLae.s. BaIL.
Gall.-. l,
40., 12 ;. VI,_ 42, 1-2; Bel1.C:L.v.
II, 28, 2; 32,,61;8; IIL.13,3;
B:ai1.. Afr.
44:,
4'.
D8JT1i'8 lia bouclh-.a des solalat~s :
Ca,-as:. Bell.. C.t.v.
n., 41, a;
III,
13, 3;
Bell.
Higp.
17, 2; 26, 3, atc:.
W.ùJ.
FOlWler.
Cassan"e; conc.eption of Fortuna, Class.
Rev.
XVIL.
1903,
p.
154.
(2) A-insi. do:L.ve.nt: s';fi.nterpréte~ sa négli.gence dans l'acoamp1.ii.s-
aemenlt de& ri.te:s qui- lui.. i.ncomba.iel'l,t. en, qu,aliité' de graITd
pr.ê,tre ;
ses: opil.niorasuJr l'au-delà. le peu de c.aso q!J'll faii-
sai.t des; avertissement.s du c:i.e:l, br.e1l'· so~n i-mpiié'tté'..
Sal1ust~, ~. 51, 20; SUétone, Di.tuJa IulÏûJa
54, 59, 771'2;
82, 87'. Q!Q.Œ. 43, 41, 4-. P lut-BrquB LXII 1.
App.i.Bl'I. Belll. C.i.'!..
Il,
120, 307; 133;
5S:l; 140, 5-86.
(3,) Securi.t:a'8 :
Cii.céror;]! Fin.
5,23' T,useu.
5, 42; Off'. 1. 69 etc
Pline
"l,
184.
San • .L~.
1, 19, 5.

113
de ce fai.:.t la négation de toutes les forces tTam:scennianta-les;
I I ll:,o nllii.$ Ilhomm,s sup 8x:'ieur à, aSSUI1l:er sa p l'Op ra cJes;,\\;.in:se .:.:
de cll''éiat.&wlll'' de valeurs au mépu::ti.s du dalllger st: marna de la mo:r:1t..
A ];~ fin dU: 8e:llum Ci.viJ::! (1), les Comment~i.rBs men:t.io:rlI-
nant ume list:e, d'interventions muac:ulaU's'es des: di.eux à Antioch'Q,
Elu, Pergame et TI!allss (2).
Catte mention psut êtJ!e intarprê-
tÉs de d±.ffélrantes manières;
mai.:.s n,limporta commar11t, C8Jg fa.it.s
ae:rvent apR-8:t'amment: à e:xal tell' la pe~sonr1llB suJ!huma:ine de César.
Pour Di.on, la' pr.opagande autour de ces pr.odiLge:s; asaura 1:88
baSie:s: thébJcr~1l1 du'patJ\\tv.t.r -cé-8a-X'îien.
Selon. les; interprét,ations da Gagé; et dg eaJ!CIlPii.nO' par cae
pl!Ud;L.gesi las di.Gux apport..ent, publiq,uemant leu,!:, cautilan à la:- par-
sonme llie César.
Ainsi.,
à la fin des Commantaix'ss s.e des;s.ine.ra<it.
pour la pr:9miÈ.re foil.s l"il.déolog±"e de la vi.ctoÏl.ll'e qui. dsva.i.û,
fI eur:ii,r so.us l ' Empire:.
Cette hypothègg fait appara1.t.-xe cette i.dée dé;jà déc::elé'e
mans le cEÎsarjj.sme :
hérOJs d'e la;- démesure, l i est: I I :inii:\\tii.ataur
de la pensée nouvelle qwi voiit dans. la v.i.ctoir:B le si.gne dg
l'homme marqué, ho:c,& du commun.
npO-ur ms 9;spri-t.e i.ncl'·éulülos mai..s influent-s qJ;J:i
voy·a.ÎJ.e:rl1lt: dans la religion. un instrument- politiJ.q,us
a'li croyail.e,n,t à llut-ilil.té de.:s p rodigeg pour di..r.:L..gel'
le pauplLe, cette. li.st,e sign.t.fiait: que: César avaL\\;
sU Sie c:oncili..e.r. d1important:es églises: et gr~ce aux
pll'ésage5> q\\-l'e:lle:s avai.ent. fabll'iq\\:l!és O'U interpré%w.
les> mass,es slip 9I"9ti.tu:ew:ses des; L 9V'antinsll •
(1) Ca-ss.
Bell. eAv.
r r 10_,
105.
(2) M. Ramb,auul'.
oéfo :IrnJ:e.t:i.o fi!
p.
266.
$"
- .
(3) M.
Rambaulll.'.
Déformation
p.
268.

En, somme, qwel"lqtil~e saLt lB semJ dan.9 leqlJ!al Oin; abor1lde,
on a1l3.Couvn:s la volonté cléli.bé·réa de Césal! cle. se po!ser ern m,érois.
I.cii c:omme allLeu~s,
le; héros mé:p:t'i.se le peuple en la mY'9~i.­
f.:L.ant :
aux yeux dU peuple, i l sstt soumis à la-, r.slig.icrn, mai.s
au ffond da lui.-même
,U. sait a-iWJii~9.
5 a.u g, la plume Gie; César, les dieux ne sont. plus qu'ol'flsmemts
lii.ttéJla.Ïm'es.
Laur i.n:t.en:ve.nti.on, est: souvent una dn:amaUsactr.i..on
ds l ' ac'ti.a.n C:ar la puiss~an(:B pelmonn:alla de Céaa~ a rSI1ld\\J;
i.rJuti.le lauI:" dFo.i.t de ragarlll.
T]]oÏi.s ph,rases seul emant dans
119' 13Sil~_~al1.i.:cum
semblelilit re.conma1tre des int.arvanti.a;ns
eff,gcti.ves dE\\la divi-nité~ La premi.èr.a mat: d1aillieUiI:'S formelJ.;.e-
ment. en dbu·t.a cet~9 inteF'Vention divine et. n'éciart.e pas:. UliliS
action plau:sii.hl.a di.J h,asard :
Il S.t.v e
c:a gU;,
sJ..\\Ja co n sdil.io deoJr:um .tm mort-.a l iJumIf • (1 ) •
La seca:f'llds sembla pluttlt. regFet:lter l ' ifl1lg~rance maLveilLant.e
d'as di.eux dan,g las affaires: humaines:
If Co nsuess,e
enm dao:s iunmo-rta~8g, ql-l'Ill gravius h,ami.mlss
ex Cl!Ommutat.iDne rst'um db1eant" (2).
D'r.,.tn la t.rcr5i.siàme parla de la l'éactiojn des barbaras à la- vue
- .
r I . . ..... ,'
des ma~tii..ii.8a·de gliefts de l'armée r.omailne :
"Ubi veJrO; mcrvsri. et appro.p..iinquaJre mOJsn.ilhus v1.deL'-unt,
n~vEt', atq1Je .inusi.ta sp eeia commoti le;glltClls ad Caesarrem
cfa pace
m1i.seorun.t, q,ui ad hWTC mad\\.lm, loc=:uti : non
Bxi.st:..tmare Romanos sine op e di v.ins, bell.1J:m gf;JI"erB,
q!Jii. tantas a-l:.tLtudi n1.s mac:hiina tio nes: t anta celeri:,..
t a te; p rom a vElli"S po 'S s.en ,tir (3) •
Au: t.e;rme de cet te analy se i l app.ali'a1,t, unie f'o.is de plus qw
Césq!J!I1corrstamment
essayé d'eoxtra:Lra de9 sac:erdoces de prttr-i.s8
,...
.
l
pouvo.l ... ". at./- n ",.1"9 a' C:<:'!l"" fonctions qui.. le
qu ~. a ac:q,UJ..-9
es.
.....;;>'
""e . a""",
- v'
pmisEmtaient comme un homme Supéldeur : individuelLement, c=:e
vi.vaw:r sc:ep tique P]lO f e.ssait Urla inlrL'édulité aristocL'mdi.qua.
- - - - -
(1 )
C.aes.
B sil!.. Gall.
l ,
12,
5
(2 )
Caes.
.B eJ.].:~~.b.
1.,
14
5
f
(3)
Caea.
.ê-~l:.~)~~.• II,
31,
Z

115
Ma1.trs d'a l-a fonct:io;n: re1i.gi.suss autant que politiqu:e et
militaire, in prétendait q,lJ!a l ' ii..njustice pouva.t.t êt:re utll..e
pou:œ'vu qu'elLe ail.ld~t à mon:t:e:r a:ux sommets;
"Nam si. vio1.andum esfr. jus,
regnarlild.i gra--tii.a,
viœlancftJm est" (1).
Su:éitomis rappa,rte qu ' l l ne montra aucun déainté:Tessement dans 901/1
gouvet'n'emSfl'tr. oU dans SES, maglis:t:u'atures.
Il n'a p 8S f'1:asii.1té à dé....
tru:iœa près roe I~a~sejille des for~tS' sacrBs;9 pour 99S travaux da
siè qe (2). A Rome, i l lll'é'roba au CapitoJl.e tr.ois mille liV1l"89 dl Q'li:.
Il ne s'±.mpo:sa, nous di.t: sUétone, qu'à f'orce de rap.ines et: de
s,acrU.è,gas manifes'tes.
Il na s' embarra:sse p as de sais..t.r le
tré'sClJ1' d'Harcula à Galdès. La :celii.gi.on du SUl'h,omme esit: aUissi
snumL.&e à son
,c: U ,lJ {~, ('-jlf, tout ce ",u:1:i. est llobjet de som:
app-étit:.
Lljm,fltliance dos
courants atl:Jéist:es
a été'; prépondé'rarmt:e.
Au nombre des courants d' .idées aui. au II a g,iÈu::l-e avanrlt
;L. C.
donnèrent naissance à une pansée poli.tique nouvelLe, i l
faut c.ompt,er, comm:e il a ét:â signaLE3", la- vague cl:e scepi:dc:iLsme
qwii déferla surr 1-99 mi.li..aux b.ien pansan:ts de Rome soUs 1 'in-
fluBnce des philo soph±-es hellàni-gUq~e9 OU étral1ligères.
Même: le vocabulaire rend témoi-gnage des mut:at~l1ls de
llépClqJ:Xe. Ca:ss:i-us Dion, rapporta qwe les Romains substi'tuèJrenlt
au Jup.iter Rex
des: ri-tuels la Jupiter Optimus Maexmue (3,),
comme s:.t- ]l'lm. voulait ramenar la di-v.ini.t:é' aux cQ.-mmunss pro,..
pa;rtions humaines et lui fi-xel' une place détermi.flIé's dans la
f.Jd;.é~ar-chii-e uni-ver:s.alJ.e et- (;;.0 sm.tqu:e.
Comme le remarqjJe Rossmberg, on na saLait le sens pzmf'ond
aie ce changement de dénomination qll'au Ile sièc:lle aVan,1; J,.C., (4)
(1 )
C.ic
Da Off.
III,
21
aU:ét..
~.
30
(2)
Cass.
Dio.
XLIV,
2,
3
(3)
1

1
, ,
(4,)
Der:Pls DIHal.
xn, 4

II~
m'après le réc;i..t tL"an;smi-a par Ca-lpurni.us Pi.son à Denys üf'Ha ..
ftearn.aaae.
H
sign.tf'il.a.it d" abord q,ue la JmyauitéJ é,tai.t alésoJr-
ma.t.a a{};hoJ!Tâ3 à Rome.
('C;'gst 8 propos du meurtre de L. Metelius,.
accusé, d'avoi.r aspiré à la r.oyau,té: q~s ce changement fut eff:'Bct:t:.JH~;)..
D'un autrt8 ca,t~ qlle Jupiter Re.~ ne' soit plus cl'ésd.gné sous
c;e vocable, mai.s invoq~é par' das superlatifs, mon,h··ait. q!Jie
symbol1.qlJ'sm8tfl4'le;p:U~à: grand des diaux étai.t ramen.é SI:.11: UI118i
éclTJeJ.1.s humai..l;H;~ que l'on pOUivait gr.avis. La pansée hiell#ni.st.:.i-
qlJe et plus tard C.i.c,éro.1f:1i avai.ent plus lJt,l' mo il1ls caut.i..o nné' Ce
po.ÎJ../1,t. de VUe (1).
C.iGérnni pens,e qJ.1e parm.t. les dieux: Gélest:ss,
i l y li ceux quiL l'allaient toujours. étA et C81iJiX. qui gr~ce à
l-euIrS> travaux (Harcule-., Qufui.Ilus) ont mérité':' d'êt.re hono,réS
c:omme dés di..eu'x.
On sai.t d'aw:bre par1r que le scept.ic.isma da l.a Iléflsxion hG1-
badistli.qu~or avai.t abouti. VB;lt'S 250 avant J. C. à émettIrB des
doutes SUI'· la- véraci.té des fables de la mytholo'giLe(2). La libre
pansEe all'a.i.t donc aboutiL, tout en reE;onn:aissant des dieux
o:élest-es (astraux), à cons.t.déL"'er les. di..BUX comme d'ancJi.ens
soUVe.1r'ai..ns pui.ssan,ts et di-vi..nisé·s saul.ement ap L'è sIeur mor1t (3).
Enr:l.Ï.us qUL. fl:·éq~entai.t
les mil.i.eux a~i9toCrB:ti.q~ea les plus
h!ellén\\Î..sés de Rome aU temp s de Scipion Emlli.en, Ef pu y d~ff:'User
0:;8:9
co ncep ti.o·ns no u vellas. D' ap ~'è 9 M. Co mbè Si (t('), l'" a thé.t.sma"
.
(1) Cic,érron. Leg.
II, 8, 19. Interpretes, autem JO'Vi.8opbJm~.
maxirni., public!., au'gures, signis et auspic:l.s; pOJst:eIl'a vJ,;.dsntaJ.
(2) Sur le pr.oblème dtJ progrès de l'i.IldividlJaUame à Rome, voiLr
J. Bayet: : Histoi.l:'B Poli.tigue et paycholo,gi.gue de lB. Religion
Romailne:
p. 150 et sq.
,
Sur lB problème de: la crise des auspii.c'Bs,
voir parUcu1iLere-
ment la page 160 ;
sur ItappO:I:"t d1élémen.ts gL"ec.s, p. 1&1.
Sur le même sUj,at P.
Gr1maL: Le si.ècle des Sci.e.~ p. 98 ;
SUll' la
crÎLs;e reLigLEluse p. 122.
(3)
ld'BlTI
(4:) R. Comb ès.
1mB era ta Il'
p.
393.

d& CéSar sera.it La suite lOigiq,ue de ce qu'il est convenu' d'ap-
peler "le'crisa des auspices". De catte époque jusqlJlà cel1.e oe
CU::éI'on, l i y eut rrégIress;io,n: dans: le-Si praU..qvas religi.ausss.
Ci.céron: sa plai.gna.it de l'iflll:fiffi'érarTce: et [fe la négl.ige/llCe q;ui.
séviLtvsaialllt déjà depuis de longue data parmi. ses compatriœtas
à 1 t an.clI'oii...t des> dieux (1).
De toui:;e maniE ra i l est d'essence h.éro1.que de se gausser de
la. r.eligion et da la considérer comme étant une man.ifestaticrn de
la.: faibless.e humaine;
et pourtant les hommes
'<';>'
,
~ po"
lit~.qiUeg, d'es deux derni..era si.ècles da la< Républiq~e ont tous
po"tJTsuiLv.t.. d'h!r:l.e façon o;ri.gi.na-le la St1Ehiuman:t.aat.ion sac:erœtala de
1 thomm."S poli.tÏl.qiua, avec d'ailleurs sii. p eu cie sa uci. des formes
Jr.ituelles que,
di.t Cicéron,
la science et l l a n des augu:L''99
ava.iEmt. qua$. di-sparu: par usurre ek par né:gli.gencsn • C'est a.irmei
qu'an 249 avant J.C., P. ClauuJ:ius Pulcher,. consul. alliJ peuple ro-
mam, avai.t. j,sM las> poule'!ts sacres à la mer (2).
LJincroyance: avaidi.: gagné; tous l~s mil.f.sux, à tel. powt que
ce.rtai.f;vs l's'aa::tionnai..L''gs ql!S msntionn.e Gag' é, d'é:fenseurs de la
traütion cmmm:a Cl. FBtbius Cunc:tato L', a f fumaient qiu' 0 li1i 8gf.ss:ad;..1l;
9QLtSl cie mauvais
auspii.c:ss en agi.ss:ai.t contrs. '14,a,alu1j; de l'Etait
et qlJe tout.e mes;UI'S pr.ésentés cont:c-e l'Etat. était opp.o;sé'e aux
aUspic~eB>e C. Flam1nius dédaÏ;..gnie las a ve;r t:i.s sernen t.s. d:i.vins et
IVJ.
Claudiiug Marcellus négl.ige les: auapicas eX' acum:i.niibus. (3)
(1) 0 e 0 i..v..in. L, 1 5, VLclen U 9 h asc. s i..gna nu n:q u am f ar e meITfi'lder;yIt.f.,a nec
tam en; CUI' 1.ita f ia't v:t.demu:s.
Ib.idsm
XXVI II, 107 Mul ta' augu:r.ia, multa awspi.cf.a:-, qpttd Cato:"
ille
sap;[en~ qlJe~i-tul', ne-glegentia ColI:..eg).- ami.saa p1.a.ne e:t d8S'8xta
s u n . t : . ·
t
De Nat. Oeorum II, 3 9. Neglentia nob.ili.tatis au:gurii disc1plil1ia-
ami-ssa v8~ii-tas auspi.ciar.um sprata es,t, 9P ec~i.es tantum retel1llta
Oe Leg,
II, 13, 32. Inter optimos augures, magna cd.i-SSSUiS1o:,; eurn
a.:Dteri. pla-ri::eat ausp.tciai.s;t;a- ad utll.ita-tsm esse re:L. pub.l.ic.ae com-
pOisï;...ta, alter.t.. d.LsG::i.plina ves:tra qlJasdJ. divinare vildeatur pOJssa.
(2) C.tc. Os N~t:.. D~um Il, 2, 7; De Dt..v.tn.• 1, 16
(3) Su;r le problème de la crise des: ausp:t.cB9, l'UllliB des COI1lSéi:pJa:OC8S
mu prOJgrès de l..'.tndi..vi.duali.s:me à Rome, voir not.ammen,t 1
R.
Cambes. ImpeL"ata;r p. 393-397. Il Y BxpliiqlJe les; CJlrigin:es
jU'lL'i-ddi.q-'J'es dela crii.s:e et ses asp 8Ct.S cul ~I'eJ.;..9.,
._ .
J.. Bayait. H.istoi.E'e politiqHe eft psychololQJ..9Ha de la reUQ.lLo:r.l,p. 160.
P. Grim.a-l~
Le siècle des; Sc..1pioQ.!
p.
122.

Enco,r:e une foi.s .iJ.:. appert q~re César a suivi. une ligne
tra'C~e. par sas p rs'décesseuI's dans lthléI'o1..sma oppœrtuniLste.
CaI'copino dOnne des, raisons. h.t.stoI'·iLq;ues dB Get état de chiolses &
"L es c~oy ances et l..a sentiunent religieux,
offrent Un riche thlème au Co nquérant oU à 1 \\ambi.ti~u:x,
soit que, pour inspirer confiance, i l mont:re commen'il,: les
puissances surnatUI"elll.esi on.t cautionné ses; en.trepl'1l.s9s,
sod..t que, paUl' l'al~i.eI! I.e suffrage des bonnes ~mes. 1.1:.
d'éclar.B ssrvu le ciel. Les Roma.iJ:Ils afe la Républ.ique
la-i.-ssa.iant leurs: gI"and·g hommes, voirs des plus petits,
p rét:endra à l·héll'o.~at.iio:n, afffll'TTlell' q,uo Su:1J..a. P amp,ée,
Mari.us l.e Jeune, étai.a:nt ï.nspi.ré's ou: q~'ii.ls tenai.emt
d't 00, di.Bu 1 eu r al! igine" ( 1 ) •
U,/!l1 tel système na vi.t qu'avec celui. qlJi L'appliiqfJe ; c:e-
lu1-ci marchie sur une cor.me raide tendue ; un p atit écart e:t
l
vi.ent la chu:te fat.ale. On, sait comment finit Sc:tpjj.t!l'n lIAfr.iicain.
la premier parmi. les Romains à avoi.r appJdq:ué I.e Itcé~~e".
s1. Sulla put vi.vl'e t:l'anquillemEmt et moud..r de v.iaillesse, ce
fut parce qlJ1s, pll'anan,t. un avi.s heureux, l i abdi~a brusq~emenil,:,
ce dont s;té'-tonf1lSn,t anco~'e les; hi..stori.en.s. Or Céear nt&;tai.t pas
de tempé~'amemt à abdiqlJer
(1)
Ci.e. Ca-t:t Maio r
4,
11
cf. Combas. Impe;:.ato,'x:
p. 393
"Cic;éron, dans les trai:tas qw'il c.ompose autour d'es Ides de
mars 44:, se plaint de la négli.gence ql-l'e ses compatriotes
mani.festemt à cet.. égard depui.s longtemps. ~lais un a·l'1' pIus
tard .il ornai; lui.-même la moiti.é de la fOll'1Tlul.e trad.i.ti.onnall.e
"imperw, auspic:io,1I qua-nd U. expLiq;ue la v.ictoue das ad~
versai.res d't Antoin'e à Modène
(16). C'est q!-!8 la cri.sB est née à la fo.f..-s d'une évolution
d'as instit:utions nt d'un.e transfo'rmation des. croyances."
Carcop~o. Pts de. vue p. 101 sq.; ibi.d'.p.97 sq.; 115 eq.
SuétoJne.
Dius Iulius.
6,
61.
Dion
37,
54
Pl ..tne
H. l'J.
VII I~
1 5 5
Stace SiïVes
l, L,
84 -
85.

.AA9'
1:0NCLUSIOON
Au: t:.urma da catto étude, i l ost. bon do jetor un rogard rêtro ..
pocti.f' sur la p~riod13 q,ue nous avons anal-ysÉlu pOOl' 80 p:t'écisor les
caractèl!os do,minants.
11 a été; établi avoc asso-z. do riguour quo. durant la période
qfJ:i s'atond do 215 à 133 av. J.C.,
autour dos Scipions; s'é.ta1.t dé;..
4
,
valoppéo une 1.déolo g1.o nouvolle qU'a nous avons app el.ée l'espr1.t
~l
césa-ri.e:n.. Le césarismo commo.nCB donc à Roma lor'squc; la réallta
politique dU pouvoir et sa forma jur1.diq,uB at inst.itutionnolle no
t
co!mc1.dont plus, 10rsqU'o co. bal éq;uilibre qui pré:valut durant los
!
anc.1ans temps do la Républiqula où "le po1.ds do ch,aque forc-o Bst
ba-l.anc~ par colui. dos autro.s fOI:C(3.-9" ost: brisd par l'acti..on d'hOJmme.s
dtBxcoption "qLJ1. ont désormaï.a confisquâ à leur profit los compé-
toncas politiques, mili.tairo.s ot spirituolle:s, ~ nom do cotto
idéologie ot d'o c@tto morale nouvolles qui prânant la suprémati.o
dU "moilleur".
A partir do ca moment-là, 10 pouvoi.r ne. slaxorca plus q,u'err.
rosp actant uno apparonca do lâgalit~. En réalot.té, s' osit instauré
l.e. regno do l'arbitraire fondé sur 1.0 bon vouloir d'as héros;
c'ost l'état d' excep tian p ormanont.
La "légi.timi.té sô téx·i.Bnno" inauguré:o par 10 P rom~r Afl'wain,
dovenuo doranavant I.e se,ul t.i.tro: au pouvoi.r, lui s.urvivra jusqu là
César, "chemi.nant inraxorablomo-nt, commo un. fo-u soUs les frJuilles,
avec de brusq.ues flambées,
au: rythma do la conquô'lta romaine" ;
olle appara'1tra et s'affi.rmora avec Scipion Emi..l.j.on, plus tard
avoc Tib~r'ius ot Cai.üs Grac;chus, l'IJarius, Sylla: ot César (1).
Quollos ont é~é los causas Dt las modalité18 do cotto sur-
vivance? Nous l'avons montré:
s1. la périodo consï..déréa (l.a sa-
cond s.i.ècl.a avant J. C.) a favor.i.sé la "monté'o" d'os héros, c'ost
qu'o dos conditions histor.i..quGs, socialogiq;uos at li.ttéra1:t'os sry
prtJta-i.ant d'une façon particulièl!'o : los guorros Pun1.quos ava-1.ont
déblOJq.ué la soc.ié:t;é romaina,
et la coursa aux chargas était
désorma-.is Ol!Vo~tB à tau!; 108 ordrQs, pourvu !=Iua l'ind.ivi...du crOt
an sa-- chance at s'lllustI;'~t ; cetto "ouvorture" mottait an
défaut la regl.a GUI viguour liusquo là dans lGS mooors poli.tiquas
(1)
:J.
Rouvi.cœ:
CanseJ1~s
p.
319.

romQ.1:nas, à savoir qu'on n'accorda-i-t aucune importance p arti.-
cuJ.:tfnre aux quali.tés illdi.v.idUisll-a8 pour assumer des raspo:nsah1.-
li.:l;.é's d'ans la:- cité; l'apt.i.tullfe à llaxerc·ï.ce d'as fonct.ion,g
dirigeantes d'épendai.t a.ssenti..sllemant de conditions matér.ii.el128
et socia~es: das: canldi.dat.9.
L la:vènement de l'espr~i.t: d'i.nfitiati.ve, surtout dans le.s m:fL.-
lieux ar:h.9toc~atJ.qUg8 d'g Rome procheu du cIal1 l!:le.s Sciipiions,
ld'àveloppa la cul ta de 1.11Y!j..Jlv/l
,du; 7()Tf[J~ f Le guii.da, le
madac:.in, qw'i. agit dans l,iw{t•.érât de tou's,
de par sa pu.issance
peJJsonnella. DUl'ant cette péiriO::da, 1I appo;I't das .idé'9S issues
dg IlhellLénii.srnB fut prépon;déran.t. La concept.fuJn selon. laq~al~.e
la pars:onn:al.itéi d:'un indi..vidu peut .infLâ!ch.ir le c.ours des évène-
ments étai.t, à l'un.igina, una notinn grEfC'qUe q.u.i a ét;é ac.cl.tma.-
téO' à Roma,
8Ilt. mue en pr'at.il.qu.e pour la premi.ère foLs par
scipion, le prem.ie>r Africain.
Le carac.œre o:dginal de l'.idéologi.a nouvell.e rend oppor-
tune une recherche sur las fondeme.nts pol.i.ti.quas st moraUiX d\\a;
césarisme.
Ce n:a sont Jam.ais les, lois du hasard qlJÏi. ga1JVBrnent les
r'apPo'Jd;s dU p supls. acvl9:C le candida-t. qu' l i a éJl.u : ~ 'homme
po~itique BSt: le champ focal de tout.es sortes de connexions
complexes et ;Ȏcess;ainss qlJ.t. sont toujours des; rapports hltJmailns,
qIJ.elq,ua imparfaiits qu'ils pu.issen,t para1.tre.
En effat, la
Pollt.t.que a pour objet l'o~gani.s;ation de, la s~ci..ét:ê:, et avant
tuut,
du pOUlvoiœ dana la soc:.ié't.é:. Toute il.déolag,is polltÏi.que
po.se dbnc le: problè:me da l'Etat.
d'e s,es nappo;rts avec les
i.nd~v.idus et d'es: gnoup as i.ntarmédÎLaines ent.re l'in:di.vidu et
l'Etati;. Ol! s'arr~.tent: les li.mi.tes des Broi..te et pre:L''O!gativBs
de 11Etzit et où c.crmmance-nt celJ...es de 11i.n:d:.il-v.iw ? Les· formes
mans 19Siq~e:lJce9 c·ss questio.ns se posent démo.Iil,trant assez qlJJ9
le cen;!tre da tou1t.: débat:. .t.déolo'giqus re:st:e 1.'Hbmma ;
car la 9uj;t:
dbn:t s.'occupe la Politiq:ue est l'Homme, sa nature et sa finalitâ ;
p arl'8r politique c'est s l.intno!duire au m:rcwœ des problèmes moxaUx,

121..
ph.tlo sup.hiiqu.es et mâme; mé~y s1ques. Le c8s:ar.i.sme en, tant qua
a1act~'ir:re poli::lti·que, impli:.qUB donc Un.e morale que nous avons ainsi:.
défi.n1.a 1 la masse des adm.i..fl.istr.és est tenue de garlIiior U/11Ie cc:r'OS-
ci.sncB at.gu.'â da sa- condition.
dl.inférioritéi librement cOlll1lsent1.e
et aSSiUm.Be:'·César avait l'ambit.ion de commander à des gens qui.
acc:eptaia,nt libnamont dB lui- obéir" (1). En cont.repart.te le
afêtentaur du pouvoiJ: a, lui, de petlr cfe rompre le pacte taci-t.a
contrac.té entre les daux partis, d"é:tendtta sa· proJ1;octiL-on sur
aas sUJe.ts et da mani.fBster
&a· pu.tssance.
La· mo1!"ab est. au centra de toute apéculation 1.ll1éa:log!.qua.
p et.rt;-o!n alor.a essayaI' de tracer le portrait mo,ral dU h.éJ:Os
césari.en ?
SUI' le plan politiqua, nous avons vu qua le héro:s soutiEfll1lt
fermement; 1l1.ofas da l ' inégali.té foncière entre ISle indi.vi.dUs ;
11 entJrgvoi.t dans ce principe une loi. éternelJle établi.e par la
natuIre el1.Ell-lTI~e et qui. devra ~tre respectés à tout prix pour
qlJ'a l'ordre social L'esfre gtable. Le héros c:ésar:L.en défend l'.idée
dU' primat. de 11 intell.i.gence invsnti.va sur les ap t.iLtu.des pJ:aü-
qlJss> : "Chacun souhaLtait q!J 1i l rot possible dl interd'il.rG aux
as;s.t.é'gés l'accBs d'e la source 1i~~1
en vO)fa.it l es moyens" (2).
ue: h,éro'9 assume enti.B!'emant ga condi.tio:n et l'e.ven,di.q~e
p'crU~ lui.-m&1e la mériite de ses Buccès ; .il n'a nuL beso.Ln d'une
qlJslconque caut..iœn. lII.ivi.ne pour lég.i-t.imer san actii.on ; pcrur'
as s:ao.ir 90 n: a:u:c te Jl'i.t:&e,. i l n' a pas b'aso i.n non plu s d 1une au réols
de sami..-di.vini.té ou ld'une hypothétiqlJe royauté. Le héros aa
soffite
Cl est en ce sens, par exemp l.e, qU,a l as villes d'a ri.ent
adres,saien,t cet", gloge hypeJ:boLique à Pompée: "Plus tu sais
(1)
P lut.
Casa
-
58,
1
(2)
Caas.
Be'll.
Gal.b.
VL, 32, 5;
VIII,
4:1,2.

I~
'tre u.n h!ommie, et pLus tu dev.tenis dieu" (1). Céisar étai.t avant
..
tou~ un ~ mm
u· a
k
4
Hoe q JI.
-- su Co nqut::'r..ll-r son. ]fang.
"Non J:ex, sad CasBa'r",
d:taail-t-U, car régr;,lar sur ses ~emblables est: sssentielL.ement
Ulne affai.-re de cour'age et d'a oertu : "Si, tu as un homme, Ssrv.ius,
le pouvoir es~ à toi.. 1"(2) dîs~t-on à Servius pour 111ncLter
ài prgndre le poU'vo.t.:r.
Tout b.llen c'onsi.mété" i l est vain de Si intenro'ger sur la,
nature dU r€:gime
ce'sarien,. da chel'ch8l"à savot.r slil. slapparente
à tel. ou tel système, principat au monal'.chi.e.
Le dénommacteur
commun de toutes las entrep d.-s:es: céisar.tenfliBs est la recharch,e
p8:rrsonrnelle de sa propre glorification.; pour attei.ndre cet
o.bJecti-f tous les moyens· sont u~iljLgatJ.,1.e9i ; le hé'ro,s a- dOJnc pu
Urer aUssi.. de ca qui- restai. t
de 1-8 l'o,yauté: romaine d'es anc.L.ens
~ges 1-89 symbalis.mas pouvant aidaI' à s:a propre axaI tat.iLon. Ma-.1s
li, resta cL-ai-r gue la but ul tima du Césarisme ni est pas 1 f;tn:g-
taur-atiion pura et simpl-8 d'une monaI'ch:i.e. mais pluttit ]a- ra-
serens p erma-nenta d lune po 5,i tion gyi p armette une créa-tian
continua da valaurs. Po si tian dangereuse entre toutes, mais elle
co-rre,spond exactement au besoin dU héros césar.ten de go-uve mer
constamment d'ans l'arbitl'alire, étant devanu sa pll'opra ]LoJr.. "La
Const.itut.ion roma.ins, lI!'ii.sait César, est devenue v:i:.de de s·ans ;
il. faut m'o:béi-r comme aux loi.s ln Est-il donc éto'nnan,t q~e las
l'1.él'CJ1s\\'césar.tens"aLent tous fini. lBuI'vi.e d'une façon brutale?
Scip.ii.aJI1 lIAfr:t.eai.n ~ut bll'i-sé par la' fact.iŒn ul tra-c.onservatrice
des catons ; les Gracq~e9 jug.és trop raformateUJ:s par 1lo ll-
garch.ie s·énato"ll"ia'le subirent le m~a SOIi't ; Mari.uB ne fut pas
plu.s heureux; Césa-r succomba SOUs les coup s: po:rtë-s par la
m.suts sé.natcrr:lale ;
sl Sull.a ~h,appa- au sel'rt commun at put moUrir
de vi-Bill-esse, c'est parce qlll'B, avong-nous d.it, i l eut. IlL sa-
g9'5 s e d' abdi.q!-l er à temp 9.
(1)
E:..
1'-
Plut.
XXVII ,
3
? U
""-
f f)6tJV lVV '~eOWn(}~ DT[;~
[il f
/
T06O{j/OS
fl Plvs.
(2)
Ti-te-L.ive.
.
1, 4.1,
1 -
6 Tuum est,
S8,rv~
:
f'"
.,
,-,"
.'-'
si:.- v:L.r 08, l'a'gnum.

Le césari.sma g'OPPOJss dans son principe mtmla à touts
i-dea de direction collâgiala ; c'est la raisan po.or laqiu el1.e
la- c'aste sénatori.ala se sentan.t frus:trée de s,es droits et pr~
rog,a-t.ivas> q'-!'el1.a détenait depuis longtemps, stopposera à toutes
las formes de pouvoix pe.Esonnel. Unis entre eux par l_a règle
sac1'o-sainlts dela "18gi-timi.t~hérédité", les dynastes do SétTat:
auront à Co.eur de barrer l.a route BIJ;X hommes nOUVeaux.
Le principe de La nécessité d'une hMr'a-rchie. entre les
hommas: étant acqjuis, i l res-te aU césari..sma à délimitaI' pour
chaque gr.OUpe ses fonctions socia--les : c'est ca qiU'Q1r.T, peut ap-
peLer La division du travail.
A caux qui sont au bas de l'échelle est rése,rvée l'Œbl.t.-
gatÙJn d'obé1r et d'exécuter les ordres, "sans envi.e", c'est-à-
dî.-r--e sans "p..articipat.i.on" à la pr.ig;a des décisions. Ils doil.-ver:l:t
adbp ter uns attitude p assivs et réceptive tout simplement par-
ce que n' étant q~e d'actif s exé:cu'tants de,s: 0 l'dres venus da plus
h'aut, ils n'on.t ni le tBlTlpS,
nJi. le lo.isu de réFLéchi.r.
Ils doi-
vent accept.eI' que le "meill-aur" garde, lui/ las pouvoirs de déci-
soLom ;
car son avÏi.s pI."ime cel.ui des aut.ras ; po,ss>édant la
puis;sance mataI!Î..elle dominante (le pouvoir politiq~e et lt arm~e) ,
i l pens;e et produi.t des; î..dées ; i l règle cette production et la
r:acl.istribution da sas; pensées. La première fonction diJ hér0'9
est. celle d"un i.déolo,gao :1l réfléch.it et émet les pE'i.ncipas
qui cloivent dir'i.g,er l t aetio n. "Il p:d t vivement à p art.iL ses SOil,:-t:,
dats, las accusant de che:rchBr à savoir où on les arnenai.t et
ce qlJlcr;rr vou1.ait faira (if'eux. de sUpput,er et da raiso.lner là-
l
.
. t~ nnent"
lJi'essus:••• ; les soins de la gUerre
Ui
appar :L-e·,

Sa capacité à concevoir- les modalités de l'acUOln l.ui
dOnne clrol.t de cumUler toutes les fonctions supérieures.
A vra~ dï..re, l i faut remonter t:rès haut d'ans l'histLli.l's
romaine pour voir co ncr?3tement réal.isé Ce cumul des: tlmi.s pou-
voirs :
aU t,emÇlS d'e, la royauté";. Le fait n ta rî..a.n d'ori.g,ina~
comme: l...a fait romarq'-!er Hege.l
dans se;9 Laçons s;ur
la philo sophie de l'Histoiro :
dans tClus les: Etats à leur

--~-----...
124
dab:u:t "la fact.eur polit.ique est; uni. au sacerdotal et La· conditio'/TT;
.."
est théoc:rat1q;ue" ; 1.e roi. se- trouva.it à la ttlte de ceux qui.
'.
.
t
l
. i l '
t
/
aval;.~n,
e prLv'sge des BiBcr'a. En f a i ,
l'ex dé':!:Ï.ve de pi :f?{\\1
,
8;acrI;fiar.
/
Catte rBlT1arq,Ue n' :L.mpl.iq,UB f nu' leme-nt qu 1 en rassembl:al'1lt las
'1
,
pré'rogat.ives des anciens rois, César voul.ai.t restaurer La r(JJyauté.
Plusieurs fai.ts, con'cordants nous autori.sent plutôt. à pensar q~'en
cumulant les fonctions' supé~~i,eures, Cégar "ilInitai.t" en quelque
sorte les héroBi de la vieille caste i.ndo-eurapéanne des roÏl.9-
gU8rriLers.-pr~tres. Nous nous gardons néanmoins d'a con.clure à
partir de là q,ue, c'est pertinemment, en, toute connaissance de
caUse q~e César' ressuscitait des symboles, vieux da plusieurs siècLes.
LDig,ii.q.uement et sci.entif'.iqlJement, à l'é'tat actuel des recherch.es,
i l BSt:. diff.tcUa d'a soutenir q:u' il. Y a- un lien da parenté: di..rect.
entre le césar:L.sme et 1 e sy stèm e i.ndo-aurop éen ; la- s.1unili.tude
qlj'on peut relever sur les points essenti-al-a de9 deux systèmes
ne nous: autoT.ise pas à dé:duire que l'un dérive de l'aUt,F'e ;
tout
au
plus peut-crn considérer que la comparaison est une méthode
comma de po uvamt servi.r à mi.eux faire comp rendre. leur méjc.aniLsme.
Comparaison, n1os1t: pas rai90n.
:.,1
No,tre étude nous: ramena pra tiq,uam ent aux co n:s:idérations de
Adco:ck sur la prétencliJe l'oyaut~ de César. Selon lui, César n'a-
Jama;ü.s voulu ~tre rai.. Homme d'excapticr-n i l n'a dépassé l-es au-
treS}; ïunper'atorss que da" la hauteur de son génoi.e. S'il. fut tué':,
1
ce n,'esdt pa& à caUse de ce qfJ'il avait l'intention de réa-Li..ser,
mais blsn pour c,e qu'U était déjà.
Il fut tué pour ce qIJ ' l l étai..t
:1
f
;~
.
et non pour ce qu 'll pouvai..t tltra -(-1).
Il noUa samb.ls que l'idéologie poli tiq,ue de César peut 'tre
mise en parall.èile avec les conce~tions: aristocratiques da la 60'-
c:i:été: prapre,s aux Inoo"'Européens. Quant à la question,
~ffi.clle
à, résotJd're, de savoir dans q~ell') mesure, les Romains jusque 90US
(1) Adcock.
Anc. HLs,1:.
IX, p. 724

1-25
I.IEmpi.re, pouva&ent conserver dans leurs institutiocn9 des vestiges
Il1 l un. système si recula d'an.s la temps, i l faut se l'Bpcr.rter aux
remaI'q~e:s; des ch archeurs tel s q,ue J. Bayet (1)1 de A. Gren,L-er (2),
lIl'a R. Combès (3 ) pour comprendre qU lun COJ1Servattsme tenErca a
p-u ma±..nteni.r intacts des Ir.ites f'1érités da l'l;lac:ondljf}_JiAQo-et:1JrO?~on.
Mai-s nous abo l'clons ~à un sujet qui ouvre dl autres p 9]i:SP ec-
tivas et c:lébo'I'da nO;9 analysas immédiates.
(1) J. Bayet.
Hi.s:tcrire politiq:ue et psychologique da la r-eli.-
gion romai.ne
p.
43,
sg.; p.
108 sq.
(2)
A Grend.:.er. Reli.gLon da l'Europe anci.enne
Tome III
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1J26
B I B L I O G R A P H I E
-=-=-=-=-=-=-=-=--=-
I.
TEXT.ES ANCIENS
Comprenant ceux que nau,s a,vang expressément cités: et caux auxqucls
L1l OUs nous; sommes l'sr 6r6"p(i)ur une- ~tude générale.
A.
Au te urs:
L atiflos
Aulu -
Galle
Noctae
A tticae
Catu1.a
PO'ésies
Cesar
De. Bella iia-llic(J]'
Cicéran
De: Bella Civili
De Ra Publics
Da Lagibus
TUscu].anae DisputatiOlnes
De Divinationa
Epistulae
De 0 ratara
De Imperio Cnei Pompei
De Amiei tia
De P Im,vinciis
Consularibus
Rhié:toriq""a à Herennius
Philippiques>

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Ennius
Tragoodia'rum
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F astus:
Do verbElJrUmi sigJTÙficatione
FlOJl'Ua
Histoire Romaine
I.,ucairn
Pharsale
N.t.cc.1l.as de
Damas
Vita Caas,aris.
Plaute
IYliles Glariosus
AmphitJryon
Salluste
Catilina-
Ju gur'th,s'
Sallu,ste
Catilina
Jugurtha
Epi.st:ulae ad Caesaraml de ra publiea-.

Sué'tono.
~ia dos dou~ Césars,
Tacita
Annalasp
Térence
Adl3l.phL&,
Hautontinurum;anos
Tite-Live
Ab urba c:lJln.a:lita lib ri
Valè rG.-Maxinrep F acteJ,rumi €l.t
Oict:orumi MOOlo,rabi1.ium, libri.
Varra.n
Rar'uml l!usti.carm. l.ibri,
CaJrPus
Insc:riptionum, Latinarum..
B
Auteurs; Grecs
Appi.en
His;~ria R01miana,
Ari s;1;mJ te
PO'étique,
Répub1.ique dIA ·lthène.s..
Etique à. Nico:maq,u~.
Dim'doœe
Hi s;ta.icre
Dion Cassiu~
Histoire roma-i.nSl,
oeny S cf' HaJL.iQarnssa
His.tlOJi.re
Islillcrate
Aé'Jrop a g.i tiq u e
Philodèma
la bOir.! roi Salon Ho:mère. R.E.L.
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Platen
l es lais,
la Répub1.ique,
LeP ol;i..tiq ~.JO;,
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Plu taIrque:
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Vias parallèles,
PoJLybe
Histoire,
Sy:LlCJ'Ç)e: 1 nscrip torurm
Graeco'rum.,
I I -
OUVRA OCS GENERAUX l'IJODERNES
~.
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P1e.bs; àndPrincGPS, Oxford Clarenton press 1959.

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1. - DIVERSE-S
I\\PPROCHE.S
DU
CE&ARlSf'lC
P
4
l
Che..,; Lee Ancione;
P
4
2
Concop t.in11 n.apoléonienno
P
5
3
Concep.Uon de P roul!lhon
P
5
4
Intarpt'o"t.ntion de Léon: Homo
P
6
5
De lily Ra'as Taylor
P
7
6
De Carcopino
p
7
7
De Claude Nicolot
P
7
8
Do M. Rambaucd
p.
8
9
Définition des Rônieul"s de JL'En-
cyclopédie au X!Xè s:U!cl-o.
P
8
Il-
E.SSAI DE. DEFINITION DU CE.SARISME.
P
9
III
QUE.STION DE METHODE
P
12
C H A P I T R E !
NAISSANCE ET DEVELOPPERENT DE L'INDIVIDUALISME. DANS
LA PENSEE POLITlLjUC A ROm:
p
JJ6
1. LE CUL TE DE I,...A PERSONNALITE.
P
16
Il'. EXPANSION DE L'E.SPRIT NOUVEAU
p
21
L.
Con.ditions historiq~aa
P
21
2.
Impact Socio1ogiq~e de la criso
ra1ig~cuso aU lIè siècle a·v. J. C.
P
23
3.
Apports. da 1<:1 littérature ot de la·
RhUosophie
P
25
4.
L'idëoJLogie du p riva·tus
P
31
lII.
LE CULlE DE. L'IMPERATO R VICTO RIEU X
P
33
1.
Duc tu, imporio, auapicio
P
34
2.
Scipion l'Afdcain, premier héro a
Cé"s;arien
P
36
Son auta.crati..o
P
36
-
500 my the u'el..t.gi.eux
P
37
-
Sa d6'me çpg.i..e
P
38
I.V.
LE- HEROS ET LA TRIRL..E fONCTION SUPERIEURE.
P
39

CHA P I T R E
II
LA
fONCTION
POLITIQUe
P
42
l
LE S CESARl(NS. ET LES ChASSES 50 CIAlE S
AU r.EM~ 5 DE CESAR
P
42
1. L ·o.JLigarciû.B coœms sy s,tème
polltiqueeou,s !Lo Républi.qlJo. p
45
2. Le fJOl1:ug V1.r
p
47
:3. Concep tian Cê's,arienno dG
.la hiér-arch·ia
p
51
II. CESARI,SME;. JDEf~O CR.A TIE SANS. UBERTE P
55
1.
Va1.eUr: mornlQ; du COfl'liSQ:l1SUs
P
63
2.
Ce. my the do: 1.0- cI.emanti.a
Caasaris'
p
66
L.t'l.
LA
RD YAU TE. 0 E CE SA R
p
70
Cé's.ar est-LI ;La "Bon Roi"
d'a Pf.1,.:41ol!!'ème. ?
73
f H API T R E UI
LE HERO SET 1,.1\\ rOI"CTIO N MIU TAI
78
l
ESSAI OE Cor'lPARAISON AVE,C
fro~
78
1.
79
2.
BI
3. L DS' rQ;ch erch.sa;
p
82
4. P orallè,l.e nvec d' autre.s hypo-
thèses
P
85
Il. u: PORTRAI T DU aJERRIER
p
90
1.. L a sup rém a tLa dU mei11 eur
P
90
2. Los q\\Jalités li:fU héros
R
91
- L'action
P
93
- L a r6f I.e xian
P
96·
CHA P L T R E :UV
LE HEROS ET. LA FONCnON RELl GIEU SE,
P
101
1.... TRANSCENDANCE DeS POUVO l RS.
SACERDOTAUX
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UI- L 'INCREDUUTE HEROIQUE
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