THE S E
présentée
A LA FACULTE DES SCIENCES DE L'UNIVERSITE DE PARIS
pour l'obtention
du
DOC TOR A T
Ille
C y C L E
Spécialité
Biologie Animale
Mention
Entomologie
par
Tiémoko
DIDMANDE
Sujet de la thèse
Contribution è l'étude du
Développement et de la spécificité de la muscardine
à ~~~~~h!~i~œ_~~!~EE1!~~ (Metsch.) Sorskip
des larves d'Q~lE!~~_~EQ~E~~2
Soutenue le
23 novembre
1968
Devant la Commission d'Examen
J URY
B. POSSOMPES
Président
Mme J. RACCAUD-SCHOELLER ~
Examinateurs
8. HUAPIN
(

- 19 -
Dénoyauter 1 kg de cerise
Ajouter 1000 ml d'eau
Amener lentement à l'ébullition
Laisser cuire doucement pendant 2 heures
Filtrer
Stkriliser 30 minutes à 0,5 Atm
eau distillée ••••••••••••••
peptone .................... 1000 ml
10 9
glucose ••••••••••••••••••••
10 9
bile de boeuf ••••••••••••••
15 9
Rose bengale •••••••••••••••
33 mg (1/30.000)
Streptomycine ••••••••••••••
30 't/ml
Gélose •.•••••••••••••••••••
20 g
Faire bouillir très doucement sans avoir mis la streptom~~ine. Répartir en
~
Erlenmeyer et stériliser 30 minutes à 115°C. Au moment de la préparation des
boites de Pétri ajouter la solution stérile de streptomycine.
b - Milieux de multiplication
Nous nous sommes limités à l'emploi de deux types de milieux.
Ils ont en commun de permettre la multiplication intensive des conidiospores.
eau distillée •••••••••••••
1000 ml
peptone Chapoteaut ••••••••
10 9
Faire bouillir quelques minutes
gélose •••••••.••...••••••.
20 g
. Autoclaver à 115°-120°C pendant 45 minutes
Préparer une solution de 40 9 de maltose brut dans un peu d'eau chaude et
ajouter dans la gélose peptonéé sortant de l'autoclave - Répartir - Stérili-
ser à 110°C pendant 20 minutes.
N.B. : On peut utiliser pour ce milieu l'eau du robinet
extrait de malt ••••••••••••
20 g
extrait de levure ••••••••••
2 9
Agar •..••••..•.•....••.•.••
20 g
eau distillée •••••••••••••• 1000 ml
Autoclaver 20 minutes à 115°C
Ce milieu, comme le précédent peut servir de milieu d'isole-
ment à condition d'y ajouter, selon les besoins 0,5 g/l de Chloramphénicol
contre les bactéries ou 250 ~g/ml d'actidione contre les champignons conta-
minants.

·#1
Contribution à l'étude du
développement et de la spécifie1t~ de la ~arQine vert~
à Metarrhizium anisopliae (Metsch.) Sormkin
des larves d'Oryctes monoceros 01.
par
Tiémoko DIOMANDE
-j--
1
f.

l
1 SOMMAIRE 7
Pages
INTRODUCTION .................................................
l à 3
CHAPITRE I :
ENERALITES SUR LES Oryctes ET CARACTERE
A O. monoceros
l - Généralités sur les Oryctes
1 - Biologie
a
Ponte
b
Larves ..................................
.................................. 44
c
Nymphes .................................
5
d
Adultes •••••••••••••••••••••••••••••••••
5
2 - Facteurs naturels de régulation des populations
..-
a
Prédateurs ••••••••••••••••••••••••••••••
6
b
Parasites ....••.. tt •••••• t •••••• tt ••••••
6
c
Maladies ••.•••••••••••••••••••••••••••••
7
d
Conclusion ••••••••••••••••••••••••••••••
7
3
Les dég~ts et leur incidence économique •••••
7
4
Les techniques de lutte contre les Oryctes
a
Méthode physique ••••••••••••••••••••••••
8
~.
b
Méthode chimique ••••••••••••••••••••••••
8
c
Méthode autocide ••••••••••••••••••••••••
8
d
1-1éthode biologiqu f- •.~ •••••••••••••••• ~ •
8
e
C
1
·
t \\..
one USlon
......-.-.-.... •
••••••••••••••
9
II
Caractères propres à Or
~~~~~~M~..;...r
1
Biologie •••••••
........... 9 à 10
2
Technique d'éleva
.......... 10 à 11
CHAPITRE II
ENER1\\LITE~ SUR L~~~~~lU~S~C~j~~~~~~~nr.~~~----,
PROPRES A Metarrhizium aniso
l - Généralités sur les muscardines
1
Classification sommaire des champignons
entomopathogènes ••••••••••••••••••••••••••••
12
2
Culture et conservation •••••••••••••••••••••
12
3
Production de conidiospores •••••••••••••••••
13
4
Production de blastospores ••••••••••••••••••
13
5
Pathologie des mycoses d'insectes
a
Mode s d'infection •••••••••••••••••••••• ".
13
b
Evolution des mycoses •••••••••••••••••••
14

II - Metarrhizium anisopliae (Metschni~~) Soràkin, agent
de la muscardine verte
l - Généralités
a
Position systématique •••••••••••••••••••
15
b
Caractères culturaux ••••••••••••••••••••
15
c
Spectre de virulence ••••••••••••••••••••
16
d
Souches de la mycothèque de La Minière ••
16
2 - Techniques de laboratoire
a
Milieux d'isolement •••••••••••••••••••••
18
b
Milieux de multiplication •••••••••••••••
19
c
Technique d'étude de la croissance ••••••
20 à 21
III
Conclusion ••••••••••••••••••••••••••••••••••• ~ ••••
21 A 22
CHAPITRE III:LINFLUENCE DES FACTEURS LIES AUR MILIEU ENVIRONNfiNT7
l
Influence de la température ......................... 25 à 26
II
Influence de l'humidité ............................. 27 à 28
.-
III
Influence de la nature du substrat d'élevage ........ 29 à 31
IV
Conclusion .......................................... 31
CHAPITRE IV :/INFLUENCE DES FACTEURS LIES AU CHAMPIGNON PATHOGENE!
1 - Influence de la dose de conidiospores
1
Expériences par injection intra-hémocoelinnnes 32 à 33
2
Expériences par contamination du tégument •••
33 à 37
II
Vlrulence et spécificité des souches ••••••••••••••••
37 à 41
III
Conclusion •••••••••••••••••••••••••••••••.••••••••••
41
CHAPITRE.V :/INFLUENCE DES FACTE~RS LIES A L'INSECTE-HOT§?
l - Influence des stades larvaires ••••••••••••••••••••••
41 à 46
II - Influence de l'état physiologi~ue de l'insecte-hôte ••
46 à 41
III
Influence de la position systématique de l'hôte
l
Expériences sur les larves de Melolontha
melolontha L••••••••••••••••••••••••••••••••
47 à 49
2 - Expériences sur les larves de Tencbrio
molitor L••..•••••••••••••••••••••••••••••••
49 A 50
3
Expériences sur les larves de Leptinotarsa
decemlineata SAy ••••••••••••••••••••••••••••
50 à 52
4
Expériences sur les larves de Schistoccrca
gregaria
Forsk .••••••••••••••••••••••••••••
52 à 56
5
Conclusion •.••••••••••••••••••••••••••••••••
57
CONCLUS ION GENERALE ••••••••••• ~ ••••••••••••••••••••••••••••••
58 à 59
RESUME
...................................................... 60
BIBLIOGRA.PHIE ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
61 à 69

Au terme de ce travail, je tiens tout d'abord à remercier
MM. les Membres du Corps Enseignant du certiÎicat de 3e Cycle d'Entomologie
Approfondie de la Faculté des Sciences de l'Université de Paris et, plus
particulièrement, M. le Professeur POSSOMPES qui me Îait l'honneur d'accepte
la présidence de ce jury.
J'assure Madame RACCAUD de ma respectueuse reconnaissance
pour l'attention bienveillante qu'elle a réservée à ce travail et pour sa
participation à ce jury.
Cette thèse a été entièrement réalisée à la Station de Re-:
cherches de. Lutte biologique et de Biocoenotique de La Minière (Institut
national de la Recherche agronomique). Que M. GRISON, Directeur de la Sta-
."
tion, qui a bien voulu m'accepter dans ses laboratoires et m'intégrer dans
l'agréable ambiance qu'il a si bien suscitée à La Minière, veuille bien
trouver ici, l'expression de ma plus proÎonde gratitude.
J'exprime toute ma reconnaissance et mon entier dévouement
à M. HURPIN, Directeur de recherches, qui par son esprit d'eÎÎicacité, m'a
permis de travailler rapidement et dans les meilleures conditions. Son in-
térêt pour mon travail a été en permanence une source d'encouragements.
~
Je suis heureux de pouvoir remercier très sincèrement
M. FERRON dont les conseils au cours des expériences et la critique de mon
manuscrit m'ont permis de mener à bien cette thèse.
puissent Madame CHAUFAUX, MM~ FRESNEAU et GRY qui m'ont apporté
une précieuse contribution par la Îourniture d'insectes indispensables à
mes expériences, me permettre de leur adresser mes plus viÎs remerciements.
Je suis très reconnaissant à Mesdames CORMENIER, GOUSSARD et
NIORE d'avoir aimablement travaillé à la mise en page de ce mémoire.
En réalité, c'est tout le personnel de La Minière que je
devrais remercier pour les services et surtout pour les relations humaines
et très amicales qu'il entretient spontanément avec les stagiaires étrangers
EnÎin, je ne saurais manquer d'adresser mes respectueux re-
merciements au Ministère de l'Education Nationale de cate d'Ivoire qui, par
l'octroi de bourse d'étude, m'a permis de poursuivre mes études universi-
taires en France.

-,'-""-----",- - - -,--
/
l N T RaD U C T ION
7
L'intérêt croissant porté aux ennemis des insectes ravageurs en
raison de la nécessité de mettre au point de nouvelles méthodes de lutte plus
sélectives, plus économiques et moins dangereuses pour l'hygiène humaine, a
suscité un approfondissement des recherches sur les organismes prédateurs,
parasites ou pathogènes dont l'activité détermine en partie l'évolution des
biocoenoses agricoles ou forestières. C'est ainsi que les bactéries, les virus
les rickettsies, les protozoaires et les champignons pathogènes pour les in-
sectes sont actuellement l'objet d'études détaillées dans différents labora-
toires spécialisés. Déjà, dans quelques cas particuliers, les résultats obte- ,
nus ont pu être transposés dans la pratique, qu'il s'agisse par exemple des
préparations commerciales de bactéri6~acillus thuringiensis Berliner conseil-
lées pour la destruction de certaines chenilles de Pieridae, Noctuidae et
._ Tortricidae, ou de virus entomopathogènes pour lutter contre les ravageurs des
plantations de cotonnier, ou encore de champignons tels que Beauveria bassiana
pour limiter
les pullulations de doryphore ••• En outre les perspectives pro-
metteuses de la généralisation de la méthode de lutte intégrée, visant à har-
moniser les différentes techniques de lutte contre les insectes font une obli-
gation pour les pathologistes et les écologistes d'établir l'inventaire des
ennemis naturels d'une espèce déterminée et de définir leurs mécanismes
d'interaction au sein des biocoenoses,de façon à apprécier leur importance
relative et à en proposer éventuellement l'utilisation par l'homme.
Il y a déjà une centaine d'années que d es précurseurs avisés
tels que BAIL (1867), HAGEN (1879), LE CONTE (1874) et PASTEUR (1874) ont sou-
ligné que les maladies des insectes pourraient être employées comme moyens de
lutte et quelques tentatives furent rapidement réalisées, particulièrement
avec des champignons; ainsi en Ukraine, KRASSILTSCHICK (1888) utilisa
Metarrhizium'anisopliae contre Aniso~lia austriaca Herbst (Scarabeidae) et
Cleonus
unc~iventris Germ (Curculionidae), alors qu'en France GIARD (1892)
et LE MOULT
1923
multiplièrent les expériences sur la muscardine blanche
du Hanneton commun (mycose à Beauveria tenella). Des résultats inconstants et
surtout la découverte de produits insecticides de synthèse dont la production
industrielle se développa rapidement ,provoquèrent un ralentissement des re-
cherches dans ce domaine de la lutte microbiologique. Cependant l'apparition
progressive de'
races d'insectes résistants aux insecticides chimiques et
dont la destruction nécessite une multiplication des traitements à des con-
centrations plus élevées, le caractère peu sélectif des produits employés et
l'importance des résidus toxiques susceptibles de passer dans la chaine ali-
mentaire des Vertébrés contribuèrent à poser à nouveau le problème de la
lutte biologique.
Actuellement les recherches sont principalement concentrées sur
les maladies à virus en raison de leur grande sélectivité mais leur emploi
pratique se heurte, pour
l'instant, aux difficultés de multiplication massive
. '

- 2 -
des particules virales. Quelques laboratoires, principalement en Union Sovié-
tique, consacrent leur activité à l'étude des mycoses à Beauveria bassiana
malgré le septicisme de certains auteurs qui considèrent que les épizooties
cryptogamiques sont sous la dépendance beaucoup trop étroite des conditions
climatiques (température et humidité) pour pouvoir prétendre à une efficacité
certaine.
Il est cependant reconnu que les mycoses jouent naturellement
un rale important dans certaines biocoenoses particulières : muscardine
blanche à B. bassiana du doryphore, Leptinotarsa decemlineata SAY,de la pu-
naise des céréales Eurygaster integriceps Put. ou de la chenille procession-
naire du Pin, ThaumetoEoea pityocampa Schiff, muscardine blanche également
mais à B. tenella des vers blancs du hanneton commun, Melolontha melolontha L.
muscardine verte
à M. anisopliae chez de nombreuses espèces de Scarabaeidae 01
chez le criquet pélerin,Schistocerca gregaria Forsk, entomophthoroses parmi le'
populations d'Aphides et mycoses à Coelomomyces de certaines larves d'Aedes.
D'ailleurs des recherches sont poursuivies depuis plusieurs années,dans le cas
particulier de la muscardine blanche du hanneton commun,pour tenter de mettre
au point ce procédé de lutte biologique ; mais une telle décision implique à
.- la fois que les méthodes classiques de lutte ne donnent pas entière satisfac-
tion, pour des raisons d'efficacité, de rentabilité, de sélectivité ou
d'hygiène et que la solution retenue soit celle qui est théoriquement la plus
prometteuse. Ceci nécessite des études approfondies sur la biologie de l'hôte
et de ses parasites, la connaissance exacte des processus parasitaires ou pa-
thologiques, la comparaison au laboratoire et dans la nature de l'efficacité
des différents parasites ainsi que
. la possibilité de multiplier massivement
et économiquement l'organisme choisi. Il faut souligner l'importance de ces
recherches préliminaires d'écologie et de pathologie comparées qui ont fait
1~ plus souvent défaut lors des premières tentatives de lutte microbiologique.
1
La lutte contre les Oryctes, Scarabéides pour la plupart tropi-
caux, est un exemple d'actualité de ce genre de problèmes. Ces insectes sont
de redoutables ravageurs des plantations de palmiers et de cocotiers, juste-
ment dans le's pays où leur exploitation constitue l'une des ressources essen-
tielles. Dans certaines tles du Pacifique sud, les dégâts provoqués par
O. rhinoceros sont si importants que la culture du cocotier a dÜ être aban-
donnée, en raison de l'absence de moyens de lutte satisfaisants. En effet les
larves d'Oryctes sont très difficiles à atteindre en raison de leur mode de
vie dans les milieux ~végétaux en décomposition ou dans les cocotiers morts
les adultes n'ont qu'une activité crépusculaire et sont le plus souvent en-
fouis dans les gîtes larvaires ou au repos à la base des palmes.
Jusqu'à présent, la technique de lutte la plus employée est la
récolte manuelle des adultes après nettoyage des plantations de tous les tas
de compost et d'arbres morts. La lutte chimique est coûteuse et peu efficace
en raison de la taille des arbres, des conditions climatiques et du comporte-
ment des insectes. C'est pourquoi depuis 1953, la Commission du Pacifique Sud
a entrepris un programme de recherches coordonnées visant à préciser non seu-
lement l'écologie d~O. rhinoceros mais également les facteurs naturels de li-
mitation des pullulations. Parallèlem~nt en France, l'I.R.H.O. (Institut de
Recherches sur les Huiles et Oléagineux) et l'I.N.R.A. (Institut National de
la Recherche Agronomique) s'intéressent aux problèmes de lutte contre o. boas
et o. monaceros en Afrique.
--_._---

• ••
Des observations déjà anciennes (PETCH, 1913 ; FRIEDERICHS,
1913 ; BARRETT, 1914) ont montré que le champignon imparfait M. ar.isopliae
est l'organisme pathogène le plus fréquent dans les populations d'Oryctes, au
point même que, jusqu'à ces èernières années, l'élevage permanent de ces Sca- !
rpbéides au laboratoire était extrèmement délicat. C'est pourquoi, dans le
cadre des activités sur les maladies des Scarabéides poursuivies à la Stat~vn
de Lutte biologique de La Minière depuis une dizaine d'années, MM. GRISON et
FERRON m'ont proposé d'étudier, dans les conditions du laboratoire, les fac-
1
teurs de développement de la muscardine verte sur les larves d'O. monoceros,
ravageur important des plantations de Côte d'Ivoire.
Pour faciliter la compréhension de cet exposé, j'ai d'abord
présenté les généralités sur les Oryctes en insistant sur O. monocero~ (Cha-
pitre 1), puis j'ai rappelé les connaissances sur les champignons entomopa-
thogènes et plus particulièrement sur M. anisogliae. Dans les trois chapitres·
suivants j'ai analysé l'influence sur le développement de la maladie de fac-
1
teurs liés soit à l'insecte-hôte, soit au champignon-parasite, soit au milieu
environnant. Dans la conclusion, après avoir rappelé les principaux résultats
de ce travail, j'ai tenté de les situer dans le contexte plus large de l'éco-
logie et de la pathologie comparées.
. ~

l
1
GENERALITES SUR LES Oryctes ET CARACTERES PROPRES A O. monoceros
1 • GENERALITES SUR LES Oryctes
l - Biologie
Les Oryctes sont des Coléoptères Dynastinae. Ce genre eompte
42 espèces connues, se répartissant sur presque tous les continents. Nous pou-
vons citer par exemple Oryctes rhinoceros L. en Ag1eet dans les régions du Fô-
cifique, Oryctes elegans Prell. en Iran, bryctes nasicornis L. "en Europe,
Orxctes monoceros 01. en Afrique. Il faut cependant" faire remarquer que la
9rande majorité des espèces se localise sur les côtes de l'Océan indien. Leur
biologie présente les mêmes caractères.
a - Ponte
Elle a lieu environ un mois après la sortie des insectes par-
faits et ne parait pas en moyenne dépasser une trentaine d'oeufs, tout en
atteignant parfois 60 à 70 oeufs. De forme sphérique, les oeufs sont distri-
bués à l'intérieur de pelot~de 4 à 5 cm, façonnées par les femelles à l'aide
.de .. débris végétaux fins (MAYNE, 1928). Cette nidification ne parait pas avoir
.été observée chez l'Oryctes indigène en France. Certaines espèces pondent toute
l'année, au moins dans certaines régions: c'est le cas d'pryctes rhinoceros
en Asie et d'Oryctes monoceros au Kénya ; au contraire en Nouvelle-Guinée
Oryctes rhinoceros ne pond qu'au début de la saison des pluies (LEPESME, 1947).
b - Larves
Elles ont le faciès caractéristique de toutes les larves de
Scarabéides ; elles sont allongées, cylindriques, épaisses, courbées en arc,
blanches et molles sauf la tête et les plaques thoraciques ; elles sont compa-
rables aux "vers blancs" ou larves de hanneton et ne s'en distinguent que par
une taille beaucoup plus grande.
Leur développement se fait en trois stades.caractérisés chacun
par la taille de la capsule céphalique. La durée de cette vie larvaire dépend
de plusieurs facteurs: la température, l'humidité, la nature des aliments, les
conditions de rassemblement et l'état sanitaire des insectes. Ces larves viveul.
entourées de leur nourriture (fumier, terreau, débris végétaux) dont le princi-
pal constituant, la cellulose serait digérée grâce aux bactéries de l'intestin
postérieur (ROSSLER, 1961).

• ••
c - Nymphes
A la fin de la période larvaire, la larve de 3e stade commence à
préparer une chambre nymphale (il s'agit en réalité d'tme simple cavité formée
par la larve en repoussant le milieu autour d'elle) ; le choix de la place
adéquate varie selon les espèces et selon les milieux; les nymphes dIO, rhi-
nocerQs et d'O. monoceros se rencontrent dans les parties de bois les moins
décomposées ct de façon préférentielle à quelque distance du site larvaire
principal (SURANY, 1960). La chambre nymphale achevée, la larve se place sur
le dos, devient jaunâtre, flasque : prénymphose et nymphose se succèdent alors
avec des durées variables suivant les espèces.
d - Adultes
Après la mue imaginale, le jeune adulte demeure quelque temps
dans sa loge avant de sortir ; sa taille et ses caractères secondaires sont
sujets à de grandes variations. La longévité est très variable d'une espèce
à l'autre. La ponte, qui ne commence que 35 à 38 jours après l'émergence
(GRESSITT, 1953) est généralement précédée d'une prise alimentaire. CUMBER
{1957) affirme que la maturité des ovaires dépend de la nourriture ingérée.
Bien qu'ayant des pièces buccales développées les adultes se
,
nourrissent de sève mêlée de petits fragments de tissus végétaux; ils sont
pour la plupart inféodés aux palmiers et cocotiers mais, en l'absence de ces
derniers, ils peuvent se nourrir de canne à sucre, ananas, bananes ou sisal.
Les moeurs sont difficiles à étudier car les imagos ont des
activités nocturnes ou crépusculaires; ils se rencontrent jusqu'au nombre de
six sur le même arbre et leur vie se passe en deux endroits: sur la plante-
hôte (d'après HAMMES, 1968 en moyenne un tiers de la vie pour o. rhinoceros)
ou sur les lieux de ponte. Nous n'aborderons la dynamique de leur population
qu~ par l'examen de ses facteurs de réduction.
2 - Facteurs naturels de régulation des populations
La plante-hôte influence surtout la distribution spatiale des
adultes d'Oryctes (imagos plus nombreux à la périphérie des plantations qu'au
centre). Les densités de populations de larves et d'adultes ne semblent subir
de variations que dans des conditions anormales (SURANY, 1960).
La compétition intra5pécifique ne peut être considérée comme un
facteur de réduction de population ni pour les imagos ni pour les larves qui,
dans la nature, cohabitent paisiblement même en fortes concentrations.
Quant à la compétition interspécifique, elle n'affecte pas les
adultes et son importance à l'égard des larves n'est que secondaire malgré la
présence dans le même biotope et dans certaines régions de l'Afrique de l'Est
et de Madagascar de larves de Lucanidae, Cetonidae et m~me d'insectes plus
dangereux tels les fourmis qui envahissent les sites larvaires ainsi que les
termites qui les minent.
- t

• ••
D'autres facteurs paraissent plus importants pour le contrôle
de la population. Ce sont les prédateurs et les parasites dont nous ne signa-
lons que les principaux.
a-- Prédateurs
Ils comptent parmi eux de nombreux arthropodes.
Chilopodes : Nous pouvons citer dans ce groupe Scolopendra spp. qui vit dans
ïes sites larvaires dans le Sud-Est Asiatique et en Afrique de l'Est.
Q,r!hE.P!èE,e.§.
Gryllotalpa spp. de l'Asie de l'Est vit aux dépens des larves.
2.o1é~p!èE,e~
Ils appartiennent à plusieurs familles.
Carabidae : Catascopus facialis Wield ; C.whithilli Hope
Scaritidae
Scarites madagascariensis Hoyt ;
Neo~hryopus savagei Hope ;
Histeridae
Pachylester chinensis Quensel au Sud-Est de l'Asie
Elateridae
A ri nus fusci es F. (Sud-Est Asie) ; Lycoreus spp.;
Syn-aptus spp.
Madagascar);
Reduviidae
Platymerus rhadamantus Gerst qui s'attaque aux
adultes.
Les Acariens s'attaquent aux oeufs et aux larves néonées. Il
faut encore citer quelques crustacés
Cœnobidae et Pagv.ridae.
Outre ces invertébrés, de nombreux vertébrés sont prédateurs des
Orvctes dans différents groupes : Amphibiens (Bufo marinus), Reptiles (Varanll"'.)
. Oiseaux. Parmi les mammifères nous citerons la famille des Lemuridae.
~.
b - Parasites
Hormis les Protozoaires, les parasites se rencontrent surtout
parmi les Insectes (HOYT, 1957). Ils appartiennent à de nombreuses familles
Hyménoptères '(Braconidae, Ichneumonidae, Thiphidae, Scoliidae) j Diptères
(Sarcophagidae, Tachinidac"
DexÜt1êl.~, .·ldilëm.ini).
Il faut aussi mentionner le groupe des Nématodes dont la pré-
sence est plus fréquente en Afrique qu'en Asie. Dans l'Afrique de l'Est 10 à
15 %des larves récoltées sont atteintes par le nématode du genre Rhabditis
(SURANY, 1960).
Après cette vue synoptique de quelques facteurs, l'important ici
est de souligner le rôle effectif des parasites et des prédateurs dans le con-
trôle des populations d'Or ctes. Les chercheurs ont été nombreux à traiter du
sujet: FRIEDERICHS (1919
;~.N:~IELDt-ADERS (1919) ; DE CHARMOY (1917-1922)
CHERIAN et ANANTANARAYANAN (1939) ; NIRULA, ANTHONY et MENON
(1952);
VENKATRAMAN (1958). De toutes ces études résultent les
m~mes conclusions,
tendant à affirmer, l'action négligeable de ces facteurs dans l'évolution de
la poeulation dont le niveau ne'dépend que très rarement de ces éléments de
contrôle.

- 7 -
c - Madadies
Jusqu'à une époque récente les maladies d'Oryctes décrites dans
la littérature étaient peu nombreuses. Des publications récentes indiquent des
phénomènes pathologiques ; mais leur nature épizootique et les facteurs de
déclenchement de la pathogénie restent encore mal définis par la majorité des
auteurs. Cependant,certaines conclusions peuvent se dégager quant au contrôle
du niveau de population. Les bactérioses paraissent jouer un rôle négligeable.
Les mycoses,si souvent étudiées, se manifestent de façon erratique. En Asie,
habitat d'origine d'Oryctes rhinoceros, Metarrhizium anisopliae (Fungi imper-
fecti) attaque moins de 15 %de la population d'après des observations faites
dans 5 régions différentes. NIRULA et al. (1955) rapportent qu'au Sud de
l'Inde, la mortalité due à ce champignon dans les populations naturelles de
larves n'excède pas 6,6 %. En Afrique, l'action de Metarrhizium anisopliae
est encore plus faible, n'atteignant pas 5 %des individus dans les popula-
tions d'O. boas et d'O. monoceros. Cependant tous les auteurs qui ont tenté
. l'élevage des Oryctes au laboratoire se sont heurtés à de grandes difficultés
en raison de la fréquence de cette mycose, au point que jusqu'à ces dernières
années aucun élevage permanent n'avait pu être réalisé.
d - Conclusion générale
Ainsi, de tous les facteurs biotiques susceptibles de contrôler
le niveau des populations d'Oryctes, aucun ne parait, d'après la littérature
spécialisée importante,exercer une action très
déterminante, ce qui implique
une possibilité de multiplication et d'invasion de ces insectes qui posent
actuellement un problème économique grave.
3 - Les dégâts et leur inci~ence économique
~.
Les Oryctes retiennent surtout l'attention par
les incidences
économiques de leurs activités, 25 des 42 espèces actuellement connues étant
inféodées aux palmiers et cocotiers. Les adultes en recherchent la sève et les
tissus tendres ; ils pénètrent à la base des pétioles, endommagent les inflo-
rescences et les méristèmes, provoquant ainsi directement la mort, ou parfois,
donnant dccès à des maladies cryptogamiques très graves. Ces dégâts affectent
des cultures qui constituent l'une des principales ressources pour certains
pays du Pacifique, de l'Asie, de l'Indonésie et de l'Afrique. Parmi les es-
pèces les plus redoutables, il faut citer O. rhinoceros dans l'Océan Indien et
l'Océan Pacifique, O. monoceros en Afrique. Les dommages économiques sont
aggravés pour certaines espèces par leur extraordinaire capacité d'extension.
Dès lors, se pose avec une acuité singulière, le problème de la lutte contre
ce s ravageurs.
4 - Les techniques de lutte contre les Oryctes
En dépit de nombreux efforts depuis près de 50 ans, la lutte
contre ces Insectes n'est pas encore organisée rationnellement et efficace-
ment ; cependant plusieurs méthodes ont été déjà expérimentées.
--~'--.......-...:--- .

.. ..
a - Méthode physique
Elle recommande le ramassage des adultes et le nettoyage des
plantations pour les débarrasser de débris végétaux susceptibles de consti-
tuer des gites larvaires. Systématiquement appliquées, ces mesures sont assez
efficaces mais leur application se heurte à de nombreuses difficultés techni-
ques.
b - Méthode chimique
Son usage se heurte à des problèmes de tous ordres : prix de
revient des produits, conditions climatiques, âge et accessibilité des palmier~
dispersion de l'insecte. Pour sa part, O'CONNOR (1957) préconise l'emploi d'un
mélange de HCH et de sciure de bois qui serait appliqué à l'aisselle des
feuilles des palmiers et cocotiers.
1
1
Les attractifs chimiques sont également une voie possible de lutt
contre ces ravageurs qui, à l'état adulte, sont attirés par les hydrates de car
bone en fermentation. Ce moyen peut être avantageusement associé à la lutte aut
• cide.
c _ Méthode autocide
1
Cette méthode fait l'objet des études menées à la Station de Lu
Biologique de La Minière par HURPIN. Les premiers résultats obtenus indiquent
que O. rhinoceros demande une dose de rayons gamma supérieure (au moins 5000
rad) à celle nécessaire pour stériliser les mâles d'O. monoceros (4000 rad).
d - Méthode biologique
~
Plusieurs possibilités ont été envisagées. En 1922, un vif inté-
rêt fut suscité pour les parasites et prédateurs à la suite du succès remporté
par DE CHARMOY qui introduisit à l'Ile Maurice l'hyménoptère Scolia or ctopha i
Coq, contre Oryctes tarandus OL.
Plus récemment, VENKATRAMAN
1956
tenta san~
succès dans les tles Fidji ou Tonga des lâchers de Scoliides. Dans l~pays
d'origine, Madagascar, Afrique Orientale et Occidentale ,des spécialistes
(VENKATRAMAN, 1956 ; HOYT, 1956-1959 ; LEPOINTE, 1958 ; HOYT, 1961-1963) signa-
lèrent une action plus efficace des prédateurs, en comparaison des hyménoptère:
parasites dans la limitation naturelle des populations. Les plus actifs dans
leur aire d'origine restent le Scarite Neochryopus savagci Hope et la Réduve :1
Platymerus rhadamanthus Gerst.
Les Nématodes forment un groupe dont le rôle parasitaire n'a pas
encore été précisé ; cependant HOYT en Afrique signale leur présence sur des
adultes d'O. monoceros (92 %dans certains cas). Certains du genre Rhabditis
ont été observés sur tous les stades. Si les résultats sont encourageants au
laboratoire, l'expérimentation en pleine nature n'a jusqu'ici donné aucun
résultat satisfaisant.
Parmi les agents pathogènes, le seul germe qui paraisse avoir
actuellement quelque intérêt est le champignon imparfait Metarrhizium aniso-
pliae (Metsch) Sorokin expérimenté pour la première fois sur Oryctes par

• ••
FRIEDERICHS (1919) aux Philippines. Cependant les résultats d'expérimentations
plus récentes furent décevants (CORBETT et PAGDEN, 1941 en Malaisie; NIRULA,
RADHA et MENON 1955 aux Indes; CUMBER, 1957 aux îles Samoa).
e - Conclusion
D'une manière générale, la lutte contre les Oryctes, en dépit
de nombreuses tentatives a surtout été marquée par des échecs. Il parait donc
indispensable d'approfondir les recherches tant sur la biologie de l'insecte
que sur les facteurs susceptibles de contribuer au maintien permanent de la
population à un niveau évmomique tolérable par la culture considérée (1
Oryctes pour deux cocotiers d'après CUMBER, 1957). Notre contribution dans ce
vaste programme, se limitera à l'étude, au laboratoire, d'une maladie crypto-
gamique des Oryctes (mycose à ~ctarrhizium anisopliae) sur l'une des espèces
nuisibles de Côte d'Ivoire o. monaceros dont nous présentons maintenant la
biologie et les techniques d'élevage au laboratoire.
II - CARACTERES PROPRES A Oryctes monoceros 01.
l
- Biologie
Ce Dynastide a été décrit pour la première fois par OLIVIER en
1789. Insecte des régions tropicales, Oryctes monoceros a été signalé en Arabi
au Congo, en Afrique orientale portugaise, en Tanzanie (qui réunit depuis 196
Tanganyka et Zanzibar), au Kénya, au Cameroun, au Togo, au Ghana, en Côte
d'Ivoire et en Guinée.
Un mois environ après la sortie des imagos, les femelles qui
se distinguent à l'aspect poilu du pygidium,recherchent pour pondre, de la ma-
tière organique en fermentation, milieu dans lequel les larves trouveront, dès
leur éclosion, la nourriture nécessaire à leur développement (fig. 1). Après
la ponte, l'incubation, selon les données de DRY (1922), dure de 12 à 20 jours
les larves passent par 3 stades d~ développement (fig. 2), chacun d'eux se
caractérisant par la taille du corps et la dimension de la capsule céphalique}
TABLEAU nO 1
Indications comparées sur le développement d'O. monoceros
DRY (1922)
HOBLEY (1917)
HURPIN (1966)
:Dimension de:
é
d
Dur e
es
:la capsule
:
Durée des stades
Durée des stades
, h l'
m~
stades
:cep a 1que JI,":
_
:L
:2,8-3,0 ·.·Oeufs
Oeufs
12 jours
Oeufs
2 semaines
: l
.
:12-20 jours;
:L
: 5 - 6
. Larve
Larves
: 2


3 mois
L
2
Il
l
:S2-l00jours:
:L
:10 -11
·Nymphe:
• Nymphe
40 jours
L
2
Il
2
: 3.
:19-28 jours: Adulte
durée inconnue
L
7
Il
3
Prénymphe
1 semaine 1/
Nymphe
3 semaines
Imago
5 mois
TOTAL
9 mois 1/2

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nO l
In5ecte~ parfaits d·Oryctes monocer05 01. (mâle et femelle)
J
"

~. ~.
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·1!,
FIG. nO 2
Stades larv~res d 'Oryctes monoceros 01.

.. ., .
Dien qu'ayant de nombreux hôtes: Phoenix dactylifera, Raystonia
Nipa, Corypha, Borassus, Hyphaene, Areca et occasionellement canne à sucre et
sisal (Tanzanie), les adultes se nourrissent préférentiellement aux dépens des
palmiers à huile (Elaîs) et descocotiers (Cocos nucifera) dont ils sucent la
sève. Les dommages causés aux arbres sont généralement graves et entra~nent
assez souvent la mort de la plante car les imagos pénètrent dans la région du
coeur, ce qui est mortel pour le bourgeon terminal. Si le coeur n'est pas
atteint, les galeries creusées peuvent servir de voies d'accès à d'autres in-
sectes, d'autres parasites, à l'eau de pluie qui provoque, dans ce cas, la
pourriture du coeur. Tous ces processus expliquent les dégâts parfois catas-
trophiques observés dans certaines plantations de palmiers ou de cocotiers.
2 - Techniques d'élevage en laboratoire
L'Insectarium de la Station de Lutte Biologique de La Minière
élève en permanence certains Dynastides tropicaux. Parmi eux, Oryctes mono-
ceros dont l'élevage a eu pour origine des envois de larves d'une plantation
de l'I.R.H.O. de Port-Bou~t (C8te d'Ivoire). Deux techniques peuvent ~tre
utilisées pour l'élevage de ces insectes •
• Elevage individuel
·ff
1
Suivant la technique mise au point par HURPIN et FRESNEAU (1966)1
les larves sont mises en élevage individuel à 2s o -30oC,
dans des boîtes en
polystyrène de SO cm3 pour le 1er stade et de 240 cm3 pour les autres stades. .
Ces boîtes contiennent un mélange de deux parties de bois de hêtre ou peuplier"
en décomposition, soigneusement effrité, et d'une partie de bouse de vache,
légèrement desséchée pour enlever l'excès d'humidité. Ce mélange est renouvelé
toutes les semaines.
• Elevage en groupe
Il répond au souci de réduire au mlnlmum les manipulations
tout en assurant la production simultanée d'un gra~d nombre d'adultes. Dans
cet esprit ont été développés les élevages de larves par groupes de 100 à 200,
en coffre de 1m3 , en serres chaudes (température ambiante maintenue à 30 o C).
Ce mode d'élevage utilisable à partir des larves nées en laboratoire, s'est
révélé très intéressant en respectant certaines conditions de température et
d'humidité; les milieux trop humides sont l'objet des fermentations prolon-
gées qui maintiennent la température à un niveau trop élevé (plus de 50°C)
pour la survie des larves. Lçs mélanges à base de bois effrité donnent les
meilleurs résultats pour des raisons qui restent à préciser mais parmi les-
quelles le facteur humidité joue un r81e im~ortant. Dans l'installation uti-
lisée ce sont les substrats constitués à partir de bois décomposé qui conser-
vent le plus longtemps l'humidité optimum pour le développement de l'Oryctes
65 %H.R. environ.
Pour assurer la production continue d~s larves, les adultes son~
placés par couples dans des seaux renfermant environ
1 de terre et de ter-
reau de feuilles criblées (si le nombre de coup'les
t élevé, les imagos sont
aiors placés dans des bacs de 50 1). Des morceaux de fruits, disposés à la
surface assurent l'alimentation des insectes. L'orange et la banane sont les
plus appréci(~ " des fruits. Les oeufs, prélevés chaque semaine, sont disposés
l

·.. ..
dans des bottes en polystyrène compartimentées dont le fond est garni de deux
couches, l'une de terreau ct l'autre (plus en surface) de tourbe humidifiée.
L'incubation dure deux semaines ('l:~).
Nos expériences ont porté sur tous les stades larvaires, mais
principalement sur le 3e stade. Notre souci étant de pouvoir expérimenter sur
des lots sains et homogènes, outre les soins portés à l'élevage, nous avons
choisi un critère physiologique, la mue, pour regrouper les larves de même âge.
Afin de disposer de lots importants d'insectes, ce qui est parfois indispen-
sable pour certaines expériences, nous avons été amenés à considérer comme
étant de même âge les larvescyant mué au cours de la même semaine. Par ail-
leurs et en ce qui concerne l'alimentation, nous avons préféré le terreau au
mélange bois ct bouse (1/3) utilisé pour l'élevage normal. A cela, plusieurs
raisons : la présence de la bouse de vache qui est connue pour avoir cer-
taines propriétés antibiotiques, risquerait de perturber nos résultats; la
texture et la nature spéciales de ce mélange en font un milieu peu indiqué
pour ce genre d'expérience. Par contre le terreau (de couche) se rapproche
beaucoup plus des conditions naturelles dans lesquelles vivent ces larves •
.-
(~) La réalisation de ces élevages permanents a pu être menée à bien grâce à
l'active collaboration de M. FRESNEAU qui a mis au point les techniques de
reproduction des Scarabéidcs tropicaux à l'Insectarium de La Minière sous la
direction de M. HURPIN.

A:'
./ n
AAU"\\)~
'f '1- ~ -lit ~ ~.,..
....
repiqués, les champignons peuvent ~tre conservés à la température du labora-
toire ou au 'réfrigérateur (à + 4°C). La conservation sous huile minérale
donne également des résultats satisfaisants et les procédés de lyophilisa-
tion sont actuellement en cours d'étude.
3 - Production de conidiospores
Organes de reproduction asexuée et de dissémination, c'est par
les conidiospores que les muscardines infectent les insectes. Leur multipli-
cation est assez facile pour les besoins du laboratoire (milieu Sabouraud)
mais la production massive nécessaire pour l'utilisation agricole nécessite
des techniques nouvelles. Pour le Metarrhizium anisopliae, les produits végé-
taux semblent être des substrats très favorables à une culture intensive.
Outre le milieu à base de pomme de terre utilisé en U.R.S.S. (KALASHNIKOV,
1939). VOUX et KLAS (Yougoslavie, 1931) recommandent un milieu à base de riz.
4 - Production de blastospores
Constitués par des bourgeonnements du mYCélium, les blastos-
pores peuvent infecter les insectes. Pour Beauveria bassiana (Bals) Vuillemin
(SAMSlNAKOVA, 1964) et Beauveria tenella (Delacroix) Siemasko (FERRON, 1966) :
la culture se fait en milieu liquide en ferment~ur.Pour Metarrhiziu~ aniso-
pliae (Metschnikoff) Sorokin, ADAMEK (1964) a mis au point le milieu dont la
composition suit: eau distiilée 1.000 ml ; extrait soluble de mats 3 % ;
autoclave 30 minutes i filtrer et ajouter au filtrat du glucose à raison de
4 %et l'extrait de levure (Difco) 4 % i ajuster le pH initial à 8 avec KOH
centrifuger 10 minutes à 3.000 rpm; éliminer le sédiment; ajuster le pH à
7,2 i répartir le milieu i autoclaver pour stériliser. Une suspension de
conid~ospores dans une solution à 10 %de Tween 80, est utilisée pour ense-
mencer le milieu. D'une façon générale la technique d'obtention des blastos-
pores peut être facilement industrialisée dans des fermentateurs de grande
capacité qui sont déjà couramment employés dans l'industrie pharmaceutique
pour la production des substances antibiotiques. La culture ne pose pas de
.problèmes techniques, est économique car rapide et réalisée dans des milieux
de culture bon marché i mais la conservation des blastospores est délicate et
nécessite encore de nombreuses mises au point;
5 - Pathologie des mycoses d'insectes
a - Mod~s d'infection
Généralement les insectes s'infectent par le tégument. Le fila-
ment mycélien traverse la cuticule et l'épiderme (MacLEOD, 1963 i MADELIN,
.
1963
MULLER-KOGLER, 1965). D'autres voies de pénétration peuvent ~tre em-
pruntées i ce sont : les stigmates (DONAUBAUER, 1959
; LEPESME, 1938 i
SCHAERFFENBERG, 1957 i
SUZDAL'SKAJA, 1958),le tube digestif (GABRIEL, 1959 ;
GOSSWALD, 1938 iMASERA, 1940 i LEFEBVRE, 1934 i PILAT, 1938), les voies géni-
tales ou anales (AOKI, 1961 i COUCH , 1946 ; LEFEBVRE, 1934 i
SUZDAL'SKAJA,
1958) et les pièces buccales (VEEN, 1966).
La traversée tégumentaire se ferait selon deux modalités d'aprè
les récents travaux de ROBINSON (1966). La première phase est mécanique i cIl.
serait due à l'action de structure~ analogues aux " appressoria" des champigno'

1 CHA PIT R E
II
7
GENERALITES SUR LES MUSCARDINES ET CA~CTERES PROP~ES A
Metarrhizium anisopliae
l - GENERALITES SUR LES MUSCARDINES
l - Classification sommaire des champigpons entQmopathogènes
Les champignons qui se développent sur des cadavres d'insectes
ont des modes de vie très différents. Certains (Penicillium, Aspergillus
ÇladosRorium) sont de simples saprophytes. D'autres (Fusarium, Laboulbeniacée-
sont peu pathogènes ou quasi inoffensifs; cependant, il en existe de très pa-
thogènes appartenant aux familles les plus diverses :
,
"~
~i~::t~~:i~mYc:t:~: :::s:::::m::::::g::l::~::::O::si::::::U::: ::u:a::por-I
tants sont : Cre lomomyces et Myophagus ;
• Zygomycètes avec les genres : Entomophthora et Massospora ;
- Les Septomycètes ou champignons supérieurs comptent, dans la
çlasse des Ascomycètes, de nombreux genres pathogènes: Cordyceps, Sphaeros-
tilbe, Nectria, Podonectria, Hypocrella et Myriangium
- Parmi les Deuteromycètes ou champignons imparfaits (= Fungi
im erfecti = AdeI9mycètes), les principaux genres sont Beauveria (muscardine
blanche, Metarrhizium (muscardine verte), Sorosporella (muscardine rouge).
Paecilomyces, Spicaria, Hirsutella, Cephalosporium, Acg"erita et Acrostalagrnus,
tous de la famille des Monilialcs.
1
Actuellement, les muscardines font l'objet de nombreuses recher-
ches, le plus souvent en vue d'une utilisation pratique. Les techniques mises"
au point permettent d'isoler les souches et de procéder à leur détermination.
Les problèmes importan~surtout dans la perspective de la lutte biologique
concernent la culture et la conservation de la virulence des souches, la mul-
tiplication des spores et les modalités de traitement dans la nature.
2 - Culture et conservation
A partir de tubes d'isolement, des cultures pures peuvent être
réalisées sur milieu Sabouraud de conservation. MULLER-KOGLER (1959) préco-
nise la conservation des souches sur jaune d'oeuf coagulé à 80°C. Ainsi

- 14 -
phytopathogènes (WILLIAMS, 1964) ; la seconde phase est de nature enzyrnatic.!,...,..:.
En 1958 (HUBER), l'existence d'une chitinase avait été mise en évidence chez d
vers ch2.T.::?ig~:c:lSconfirmant ainsi l 'hypothèse émise par GIARD (1892) et
LEFEBVRE (1934).
Bien que chaque cas particulier de mycose ne permette pas de
retrouver les caractéristiques éparses décrites par différents auteurs, il
est cependant possible de dresser un schéma théorique de l'évolution d'une
mycose.
La mélanisation, premier phénomène décelable si la contamina-
tion se fait par voie tégumentaire serait due, non pas à l'action enzymatique
du champignon, mais plutôt à la réaction de défense de l'hôte (KURISU, 1962).
Elle n'apparait pas dans tous les cas (cf. MÜLLER-KOGLER, 1965).
La pénétration intrahémocoelienne du champignon est suivie d'une
prolifération de blastospores (cf. MOtLER-KOGLER, 1965) produi~ par le bcur-
geonnement et la fragmentation du mycelium. Il en résulte parfois des sym?-
.~ ternes visibles: une diminution d'appétit (GL\\SER, 1926 ; JOLLY, 1959 ;
1
NIRULA, 1957) s'accompagnant d'un affaiblissement généralisé (LEFEBVRE, 1934 ;'
SUSSMAN, 1952 ; WALLENGREEN et JOHANSSON, 1929). Dans certains cas, la cou--
leur du champignon ou ses pigments solubles provoquent un changement de C0~~
leur chez l'hôte. Ainsi, les chenilles de Malacosoma sp. sous l'action
d'Em usa megasperma Cohn (Entomophthorales) virent au brun foncé ( 1~\\CLEC~.
1956 • Celles de Feltia s~~~E~~ca F. infectées par Sorosporella uvel~~
(Krassilstchik) Giard prennent une teinte crême juste avant la mort (SPEARc,
1920). Parfois, le changement de couleur n'intervient qu'après la mort: le3
~arves de Melolontha me~olon~~~ L. attaquées par Beauveria tenella prennent
une teinte rose violacée due à la production de pigment par le mycelium
(FERRON, 1967).
La mort de l'insecte intervient d~1s des délais variables selon
la dose et la virulence du ch~npignon. La mort peut-elle s'expliquer par un
encombrement mécanique de Id cirotlation et un envahissement des tissus vi-
taux '1 Les auteurs s'accordent à aàmettre que ce stade de développement du
cryptogame n'est a~teir.t ~u'après la_~ort ; c'est pourqu~i,ceàle-ci po~r:ait
résulter d'une achon toxl.que. rODA.:.:. (1961-1962) a pu l.solerJ'!1etarrhl.Zl.um
anisopliàa deux toxines A et B et ROBERTS (1966) a pu reproduire avec succès
les!>-ymptômes .9?t~ortem de la muscardine verte en injectant du filtrat de
culture de ce champignon.
L'évolution post-mortem de la mycose se caractérise par la co-·
lonisation de tous les organ;S-d;-ïïhôte. Les cadavres sont souvent momifiés:
transformés en sclérotes, tandis que le mycelium réapparait sur le té~tment
et le recouvre d'un feutrage de filaments portant des fructifications ou même,
des corémies (fig. nO 3). Les conditions microclimatiqucs influencent la spo-I
rulation, une humidité plus faible et une température légèrement supérieure
aux valeurs préccnisées pour la croissance optimale~ du myc~lium semblant
être généralement conseillées pour.activer la sporulation.

...
Fig. 3
Larve L
d'Oryctes monoceros 01. atteinte de muscardine
3
verte à Metarrhizium anisopliae

- 15 -
Ces symptômes particuliers caracterisent les mycoses dues aux
champignons imparfaits, dénonunées depuis près d'un siècle "muscardines" par
les sériciculteurs français et italiens dont les élevages de vers à soie
étaient régulièrement attaqués par Beauveria bassiana (Bals.) Vuillemin.
II - Metarrhizium anisopli~e (Mctschni~off) Sorokin, AGENT DE LA MUSCARDINE
VERTE
l - Généralités
a - Position systématique
En 1879, METSCHNIKOFF décrivait un champignon parasite d'~~
lia au~riaca Herbst (Coléoptère Scarabéide, de la sous famille des Ruteli-
~
et auquel il donna le nom d'Entomophthora anisoRliae. Nombreux furent
les auteurs qui, par la suite, contestèrent cette appellation si bien que
dans la littérature, les synonymies abondent. La publication la plus récente
traitant du sujet (VEEN, 1968) indique, les dénominations suivantes:
- Nom valable
Metarrhizium anisopliae (Metschnikoff) Sorokin (1883)
- Basionyme
Entomophthora anisopliae Metschnikoff (1879)
- Synonymes
Isaria dsstructor Metschnikoff (1880)
·fI
Oospora destructor Delacroix (1893)
Isaria anisopliae (Metschnikoff) Pettit (1895)
Penicillium anisopliae (Metschnikoff) Vuillemin (1904)
Penicillium cicadinum Von Hoehnel (1909)
~etarrhizium album Petch (1931)
Metarrhizi~ brunneum Petch (1934)
Un néotype (C.BS.N° 289.67) a été isolé de Schistoccrca gregar:
Forsk (VEEN, 1967). Sur milieu Sabouraud de conservation (gélosé) il donne W'
~mycélium blanc et plat, sur lequel se développent des îlots de conidiospores
'qui se rejoignent ensuite. Les filaments mycéliens sont hyalins, cloisonnés
et ramifiés. Les conidiophores sc forment sur le mycélium et portent à leur
extrémité, une couche palissadique de phialides. Les conidiospores cylin-
driques, arrondies aux extrémités sont formées en chaînes basipètes. Elles
mesurent 4.,6 - 11 x 2,3 - 2,9}J. (moyenne 6,8 X 2,4).
1
Outre la variété Americana signalée par PETTIT en 1895, la
remarque la plus importante concerne la taille des conidiospores. Déjà en
1915 JOHNSTON distinguait deux formes: une forma minor isolée d'un Jasside
et dont les conidiospores mesurent 3 - 5 x 2 - 3 ~, puis une forma major
isolée d'Oryctes sp et ayant des conidiospores de 11,9 x 3 ~. D'autres auteul
après de nombreuses recherches, confirmeront cette classification (FRIEDERICI
1920 ; RADHA et al., 1956;
X1~T et al., 1952; VEEN, 1968) •.
b - Caractères culturaux
Metarrhizium anisopliae se cultive très facilement sur milieu 1
artificiel; il utilise aussi bien l'azote organique (peptone, asparagine)
1
.que l'azote inorganique (sulfate d'ammonium, nitrate d'ammonium ou de potas-I'
sium). Les meilleurs résultats de croissance et de formation de conidios-
pores sont obtenus avec un milieu à base de peptone. D'autres exigences ont l

été également définies : selon vaux et KLAS (1931), les conidiospores peu-
vent germer dans des limites thermiques larges, de 10° à 30°C, l'optimum se
situant entre 24° et 26°C. De 55° à 60 o e, les spores sont détruites après
5 minutes. Ces mêmes auteurs signalent que le développement de ce champignon
est possible à des pH s'étendant de 4,7 à la avec un optimum entre 6,9 et
7,4.
c - Spectre de virll~
Nombreux sont les insectes.qui, dans la nature, sont sensibles
à la mycose à Metarrhi~ium anisopliae. Br.LFOUR-BROrlNE en 1960, dressa une
liste de 94 insectes-hôtes. U.TCH cn 1965 dénombra 166 espèces différentes ;
VEEN (1968) cite 204 espèces sensiblcs à ce champignon dont l Dermaptère,
4 Diptères, Il Orthoptères, 21 Hémiptères, 27 Lépidoptères, 134 Coléoptères.
La nocivité de ce germe à l'égard de l'homme et des plantes cultivées ne
semble pas avoir fait l'objet d'études spéciales mais aucun accident patho-
logique sur Vertébré n'a été signalé jusqu'à présent avec ce champignon.
d - SouchŒde la mycothèque de La Minièrc
Le champignon qui a fait l'objet principal de nos recherches
est le Metarrhizium anisopliae issu d'Oryctes monoceros. Outre cette souche,
nous en avons utilisé d'autres; la liste s'établit comme suit
N° de la souche
Insectes-hôtes
Pays d'origine
Mi l i eu dt' i sole-
men
2
Oryctes nasicornis L.
France
Hartin
3
Melolontha melolontha L.
France
Sabouraud
5
Strategus aloeus L.
Colombie(~)
Cerise
17
Schistocerca_~!,egar_ia Forsk
Erythrée (via)
.
British Huseum)
"
18
Pacnoda marg:!:nata Drury
Côte d'Ivoire(~)
"
20
Leptinotarsa decç..J!lliêta SAY
France
"
21
Costelyt~ ..?~~.~dica \\I!hi te
NUe Zélande
25
Qn:cte.? mQno.Ç~rosOl.
Côte d'Ivoire(~)
"
29
Oryctes rJlj.n~çgros L.
Samoa Occiden-
Sabouraud
tales (*)
32
Cetonia aurata (L.)
Francc
Cerise
35
Oryctes elegans Prell
Iran (Je)
Sabouraud
(x) Souches isolées d'Insectes C~ élevage à l'Insectarium de La Minière.
Dimension des conidies
Les conidies de Metarrhizium anisopliac se classent suivant
leur longueur, en deux formes dont FRIEDERICH5 en 1920 avait tenté de fixer
les limites numériques : forma minor 6 à 8 ~I forma major 9 à 14 ~ (fig. 4)
Afin de classer les differentes souches de notre mycothèque, nous avons
mesuré les comics et calculé leur longueur moyenne. Les mesures effectuées
sur la souche nO 25 (isolée d'O. monoceros) ont été soumises à une analyse
statistique permettant d'évaluer l'erreur commise sur la longueur moyenne
des conidies.

o
o
~
..
;
~
·tI
0
0
~
1
FIG. n· 4
Conidiospores de M. anisopliae de type major (souche n· 25)
et de type minor (souche nO 3) - X 1000

- 17 -
(l'échantillon de 50 mesures a été prélevé au hasard)
12.,4
13,0
12,6
12,6
14,7
12,9
13,6
12,0
14,7
12,7
13,0
14,7
12,4
12,6
13,6
13,0
13,6
14,2
12,7
14,2
12,6
12,5
Il,8
14,2
12,6
12,7
13,2
11,7
13,6
12,6
13,6
14,4
14,5
13,6
12,6
12,9
14,2
14,7
13,6
15,5
13,6
12,8
13,0
12,7
13,6
14,7
13,6
17,8
14,7
14,7
(mesures exprimées en~ )
Appelons x la mesure de la longueur d'une conidiospore, le
calcul de la variance
V s'obtient par application de la formule
2
2.X
(1-lx)2
-
V
=
n
où n est le nombre de mesures (n
-
= 50)
.~
n - 1
{x = 673,5
~x2 = 9130,77
V = 1,1985
moyenne m = 13,4 ?
l'erreur absolue est donnée par la formule
v
.Je 1 = t V-n
soit 0,31
t pour 49 degrés de liberté est égal à 2,01 pour le risque de 5 %.
La valeur moyenne de la longueur des conidiospores est donc, au risque d'er-
reur de 5 %
+
13,4 P
0,31 1
erreur relative 2,3 %
Cette erreur sur 50 mesures est acceptable pour classer les souches dans les
formes minor ou major, si bien que les mesures effectuées pour les autres
souches seront faites au hasard sur 50 spores.
A titre indicatif, nous calculons le nombre de spores qu'il
+
est nécessaire de mesurer pour faire une erreur de - 0,1 ~
sur la moyenne au
risque de 5 % . Il s'agit d'appliquer la formule
ou encore
N
N ~ n (~t
=
N'= nombre cherché
n = effectif de l'échantillon du 1er sondage
e =erreur sur cet échantillon
e' = erreur qu'on se fixe à l'avance
t = écart réduit correspondant au risque consenti
cr= écart-type
~----
1

- 18 -
0'31)2
N = 50
X
480
( _
#
0,1
Ainsi pour avoir
m (longueur moyenne) à +
0,1 P il est nécessaire d'effec-
tuer environ 500 mesures.
TABLEAU nO 2
Classification des souches étudiées en fonction de la longueur
des conidiospores (forma "major" et forma "minor")
.
:Longueur moyenne
:de la conidie en
•Souches
H8tes
Forme
]-1
.• nO 3
:Melolontha melolontha Ls
6,6
minor
18
:Pacnoda marginata Drury:
6,8
.
"Il
' .
17
:Schistocerca gregaria
7,1
: (Forsk)'
.
20
: LeptipOtarsa decemli-
7,6
"
.,,:
.
: neata SAY
21
:Costelytra zcalandica
10
major
:White
32
:Cetonia aurata (L.)
10,4
5
:Strategus aloeus L.
12,1
35
:Oryctes elegans Prell
13,1
2
:Oryctes nasicQrnis L.
13,2
25
:Oryctes rnonoceros al.
13,4
29
:Oryctes rhinoccros L.
14,5
2 - Technique de laboratoire
~es problèmes sont multiples en mycologie et chaque cas néces-
site une technique appropriée. Pour la culture de nos souches nous avons
utilisé divers types de milieux.
a - Milieux d'isolement
Il en existe plusieurs, nous en avons utilisé deux qui sont
~ ~~~~~_~~!~~~~~~~!_~~~~~!E~!_~~_~~E~~~(BOEREMA, 1963)
extrait de cerise •••••••••••••• 200 ml
eau distillée •••••••••••••••••• 800 ml
Agar-agar ......................
20 g
- Préparer la solution de gélose dans l'eau et la stériliser 20 minutes à
120°C
- Ajouter l'extrait de cerise et répartir en tubes stériles
- Stériliser pendant 5 minutes à 120~C (0,1 atm)
1 .

- 20 -
Pour les expériences de laboratoire, il est assez facile d'ob-
tenir des conidiospores en quantité suffisante. La multiplication a lieu en
grande fiole àe Roux (1200 ml environ) contenant de 80 à 90 ml de milieu
Sabouraud gélosé (ou de milieu à l'extrait de malt). Au bout d'une semaine
environ, il est assez courant de recueillir, à partir d'une fiole de Roux,
300 ml de suspension titrant de 106 à 107 conidiospores/ml.
r
Jà'é d
c - Technique
e iM ~roissance
Pour déterminer la zone optimale de croissance du champignon
en fonction de la température, nous avons utilisé deux techniques de travail
dont nous exposons ici les principes et l'application à l'étude du développe-
ment de Metarrhizium anisopliae.
Principe : Elle con9ste à faire croitre le champignon dans un
milieu de culture liquide (Sabouraud non gélosé) à différentes températures.
Au bout d'une semaine environ, le mycélium est recueilli, séché, pesé. Une
courbe de croissance peut être établie avec les résultats ainsi obtenus et
-l'optimum se trouve déterminé.
Application: Il s'est agi d'étudier la croissance en fonction
de la température de Metarrhizium anisopliae nO 25 isolé d'Oryctesmonoceros.
A cet effet, des Erlenmeyers de 300 ml contenant chacun 50 ml de milieu Sa-
bouraud liquide et 2 ml de suspension de spores de M. anisopliae ont été
placés, ~ar groupes de trois, aux différentes températures constantes sui-
vantes (- 1°C) 6° - 13° - 17 0 - 20° - 23° - 25° - 28° - 30° - 33° - 35° -
.37° - 40°C. Au bout de 8 jours, le contenu de chaque Erlenmeyer est filtré
sur mousseline préalablement tarée. Après 24 H de séchage à 65°C, la mousse-"
'.line et son contenu sont pesés. Cette double pesée permet de calculer le
poids moyen de mycélium sec pour chaque température. Les résultats obtenus
sont les suivants (fig. 5). La croissance du mycelium, nulle à 6°C, se mani-
feste à 13°C, augmentant progressivement jusqu'à un optimum à 28°C. La vitesse
de développement du champignon diminue à partir de 30°C pour s'annuler aux
environs de 40°C.
Les résultats indiquent en plus de l'optimum qui semble se
situer aux environ de 28°C, que tout l'intervalle de température 25-30°C est
très favorable au développement du Metarrhizium anisopliae.
Principe :De petites rondelles sont découpées dans des boîtes
de Pétri "mères" préalablement ensemencées et recouvertes de myc61ium non
encore sporulé ; quatre de ces rondelles sont soigneusement et symétriquement
encastrées dans le milieu frais contenu dans chacune des boîtes de Pétri
"filles" qui seront placées à différentes températures. Au bout de quelques
jours, la croissance radiale peut être mesurée.
Application
5 boHes" de Pétri "mères" contenant du milieu
Sabouraud gélosé ensemencé avec Metarrhizium anisopliae nO 25, sont placées
à 28°C. Après 4 jours, des rondelles sont découpées dans les boites mères

Croissance de M. aniso liae
Croissance de M.a.
exprimée en ppoids sec
mg
exprimée en (~
7
croissance
·11
5
\\
14
111,5
8,1
)
3,1
6
13
17
20
23
25
28
30
33
35
----
37
40
Temp. OC
Fig. 5 : Croissance de M. anisopliae (souche n8 25) en fonction de la
température (technique des pesées après culture sur milieu
liquide et technique de mesure de la croissance radiale sur
. milieu gélosé).

- 21 -
pour ensemencer les boîtes filles qui seront placées à différentes tempéra-
tures. Après 6 jours, on mesure le diamètre des différents cercles formés
par la croissance en surface du champignon. Les résultats observés sont les
suivants (fig. 5).
Les limites thermiques de croissance sont moins étendues que
sur milieu liquide. Dans l'intervalle 25°C - 30°C, zone optimale, la crois-
sance parait uniforme. Cette observation confirme les résultats précédents.
L'étude de Metarrhizium aniso liae nO 17 isolé de Schistocerca ~regaria donne
des résultats analogues
tableaux nO 3 et 4).
TABLEAU nO 3 : Etude de la croissance de Metarrhizium anisopliae (souche 25)
par la technique de croissance rad~e
en fonction de la
température (10 jours)
températurec 6°C
13°C
1]°C
20°C 23°C
25°C
28°C 28,5° 33°C
35°C
38°C
diamètre m/r
8
8
12,1
16,2 20,4
21 ,7
21 ,9 22,4
14,8
8
8
1
diamètre initial = 8 m/m
TABLEAU nO 4
Etude de la croissance de Metarrhizium anisoRliae (souche 17)
par la méthode de croissance radiale
en fonction de la
température (10 jours)
températures
diamètre m/m
8
9
13,5
18,5
22
26,8
27,8
25
18,5
III - CONCLUSION
Les généralités sur les champignons entomopathogènes nous
indiquent, en dehors de quelques caractères culturaux, les principaux fac-
teurs biotiques et abiotiques qui influencent généralement l'évolution d'une
mycose. L'étude des caractères propres à Metarrhizium anisopliae nous permet
de mieux connaitre le champignon, de l'identifier de le cultiver artificiel-
lement afin de pouvoir, plus tard, infecter les larves d'Oryctes monoceros.
Il s'agira dans cette étude de préciser les conditions écologiques de dévelop-
pement de cette mycose particulière et nous pouvons rappeler à cette OCCasion
que la littérature spécialisée évoque le plus souvent les conditions du mi-
lieu environnant pour expliquer le développement des épizooties naturelles
dues aux champignons entomopathogènes dans les populations d'insectes; ce-
pendant d'autres facteurs et notamment ceux liés à l'hôte et ceux propres au
champignon, doivent également retenir notre attention ainsi que l'a déjà
montré FERRON (1966) dans son étude sur la mycose à Beauveria tenella (Delacr.)

- 22 -
Siemaszko des larves du hanneton commun, Melolontha melolontha L.
Au cours
de nos recherches, qui font l'objet des chapîtres suivants nous avons abordé
chacun de ces aspects en étudiant successivement l'influence du milieu ervi-
ronnant, de l'agent pathogène et de l'insecte-h8te sur le développement de _.
la muscardine verte à Metarrhizium anisopliae (Metsch) Sorokin des larves
d'Oryctes monoceros 01.
1

J
• . _,
:.
..J•. ,

_ J , .~ ••
_
. • . '
~
/ CHA PIT R E
III
7
INFLUENCE DES FACTEURS LIES AU MILIEU ENVIRO~mANT
Selon que l'infection des insectes a lieu par le tégument ou
par le tube digestif, le lieu de germination des spores du champignon patho-
gène est différent et les facteurs susceptibles d'influencer le déclenchement
et l'évolution de la mycose ne sont plus les mêmes. Aussi importe-t-il, dans
cette étude où le milieu joue un rôle certain, de préciser auparavant, la
voie principale d'infection des larves d'Oryctes monoceros par les conidios- ;
pores de Metarrhizium anisopliae (souche nO 25, isolée d'Oryctes monoceros).
Dans cet esprit, nous avons entrepris une série d'expériences préliminaires
.~
visant tout d'abord à examiner le comportement des spores dans le tube diges-
.~ tif et au niveau du tégument larvaire, puis à étudier les possibilités réel-
les d'infection par ces deux voies. Pour suivre les spores dans l'intestin
nous avons procédé à des ingestions forcées.
a - Ingestion forcée
7
Partant d'une suspension de concentration connue (10
spores/
ml), nous avons injecté directement dans l'oesophage de chacune des 15 larves
de 3e stade utilisées pour cette expérience, 0,1 ml grâce à une seringue dont
'~'aiguille est à bout rodé. En dehors des possibilités d'infection par voie
digestive qui seront examinées dans une autre expérience, nos observations
après des dissections échelonnées des larves sont les suivantes :
• Les conidies ingérées par les larves sont en grande majorité
prises dans la masse du contenu intestinal où elles ne germent pas et sont
évacuées après 24 heures dans les fécès ;
• Les spores ainsi rejetées, malgré le séjour dans le tube
digestif conservent leur faculté de germination ;
f
• Après une semaine, les spores ne sont pas totalement évacuée
Cependant, les frottis d'intestin ne nous ont montré aUC'Lme spore en germina...
. tion. Après cet examen sommaire de la spore dans le tube digestif, une autre
expérience a été tentée dans le même esprit au niveau du tégument de la
larve.
b - Contamination tégl~entaire
Quelques conidies ont été prélevées sur un milieu de culture
sporulé et déposéesAsur le té~en~ d'~ne larv~ de 3e sta~e (L3~' ~ un en~
droit bien plat. Grace à un ObJCCt1f mlcroscop1quc à éclalrage 1nCldent, 11
nous a été possible de constater qu'après 17 heures à 28°C, les conidies
<
..-'-- ._
~--'-"~-----....,.,.,-
..... ---~-~ ~

- 24 -
avaient germé; la souche utilisée était celle isolée d'Oryctes monoceros.
Ce résultat permet de supposer que l'infection de ces insectes a générale-
ment lieu par le tégument, mais, pour ne laisser subsister aucun doute nous
avons entrepris une étude d'infection comparée du tégument et du tube diges-
tif.
c - ~~~~_...;c~o:-:m~p...;ar;.,;;..;é;,..;e;;.....;d;;.;u:..:.....t..._é;;,.,gurn~;.;.e;;,;n~t.;;....e;;;,.t~d~_u:.:....tu=be=-:-d==.iiZ.g.::.e.::.s.::.t~i ~f_d:::.e:::.::.s
ctes_monoceros
ar les conidios ores de
souche nO 25
Cette expérience a été réalisée sur 3 lots
comptant chacun 15 larves du 3e stade d'Oryctes monoceros
- lot l : constitue le témoin et ne subit aucun traitement
,
- lot 2 : chacune des 15 larves L
reçoit dans son oesophage,
par ingestion forcée, 103 conidiospores contenue~ dans 0,1 ml de suspension
mère ;
3
- lot 3 : chaque larve est contaminée par 10
spores déposées
sur le tégument.
Après traitement, les larves sont suspendues au bout d'un fil,
dans une chambre humide (28°C). Les témoins se trouvent ainsi dans les mêmes
conditions expérimentales que les larves traitées. Ce dispositif empêche les
insectes ayant subi l'ingestion forcée d'avoir éventuellement leur tégument
contaminé par les spores rejetées avec les fécès ; elle permet aussi d'éviter·
que les spores déposées sur les téguments ne soient enlevées par frottements
au cours du déplacement des larves. Après 8 jours les insectes sont remis
dans les conditions normales d'élevage. Les observations faites sont les
suivantes
• Au bout de 11 jours, la mortalité est totale dans le lot 3
où la contamination est tégumentaire
• Au bout de 28 jours
2 mycoses seulement se manifestent
dans le lot· 2 à contamination intestinale, tandis que le témoin reste in-
demne de maladie.
1
La contamination par voie digestive donne deux cas d'infection
contestables car nous pouvons toujours supposer une contamination secondaire I
par les fécès après la mise des larves en élevage normal. Par contre, la mor-
talité totale et rapide dans le lot 3 montre bien que l'infection des larves
d'Oryctes monoceros par les conidiospores de M. anisopliae a lieu par voie
té~entaire principalement. C'est pourquoi les expériences d'infection dé-
crites ci-dessous ont été réalisées par élevage des larves dans du terreau
préalablement contaminé par des quantités déterminées de spores.
A la suite de la constatation précédente, il nous est possi-
ble d'entreprendre l'étude de l'influence des facteurs liés au milieu envi-
ronnant et nous faisons déjà remarquer à ce sujet que dans la nature, la
muscardine verte qui affecte également les larves d'Oryctes rhinoceros L.,
n'a été observée que de façon sporadique et périodique, sous certains climats

- 25 -
Par exemple: NIRULA, RADHA et MENON
(1955) signalent que, sur la côte occi-
dentale des Indes où le climat est chaud et humide de mai à aont, les pour-
centages d'insectes atteints par la muscardine verte atteignent 32 %pour les
larves, 16 %pour les nymphes et 9 %pour les insectes parfaits; pendant les
autres mois de l'année, la maladie est beaucoup moins fréquente et parfois
même absente. Cette corrélation entre le développement des mycoses et les
conditions climatiques chaudes et humides a été souvent évoquée et on peut
rappeler à cette occasion les observations effectuées aux Etats-Unis sur le
rôle prépondérant joué par la mycose à Entomophthora fumosa Speare comme fac-
teur de ré~llation des pullulations de la cochenille Pseudococcuscitri Risso
(STEINHAUS, 1954) en fonction de la co!ncidence des températures et des humi-
dités élevées suivant les régions géographiques.
Pour notre sujet, l'analyse préalable de laboratoire nous per-
mettra d'apprécier et de fixer les limites favorables à l'action des facteurs
envisagés. Nous nous attacherons tout d'abord à étudier l'influence de la tem-
~érature sur l'infection à Metarrhizium anisopliae des larves d'Oryctes mono-
ceros.
l - INFLUENCE DE LA TEMPERATURE
La température joue un rôle aussi bien dans les phénomènes
physiques, chimiques que biologiques .Dans le cas d'une mycose, ce facteur
s'exerce non seulement sur le développement propre de l'insecte et celui du
champignon, mais conditionne également les relations s'établissant entre
l'hôte et le parasite. On sait (HURPIN et FRESNEAU, 1966) que la croissance
optîmale des larves d'Oryctes se produit aux environs de 30°C et que M. ani-"
~opliae se développe dans les meilleures conditions entre 25°C et 30°C
(LIHNELL, 1944 ; SCHAERFFENBERG, 1959). Nous nous sommes proposés de définir
d~s quelles conditions la maladie est la plus active •
. Dans les expériences effectuées, seul le facteur température
a subi des variations: des lots de 30 larves (15 témoins, 15 traités) ont
été mis en élevage 'aux températures constantes suivantes 25°, 28°, 30° et
35°C. Une seconde expérience a été réalisée suivant le même principe mais
avec des lots plus importants,
40 larves du 3e stade et une gamme de tempé-
~atures plus étendue: 20°, 25°, 30° et 33°C. Dans les deux cas, le terreau
utilisé comme substrat d'élevage a été contaminé avec des conidiospores de
la souche nO 25 (isolée d'Oryctes monoceros) à la dose de 104 spores par
gramme. Les résultats sont présentés sur la figure 6.
La première expérience montre que, pour les températures allant
de 25°C à 30°C, le Metarrhizium anisopliae provoque, au bout du même délai, un
pourcentage de mortalité presque identique; mais qu'à partir de 35°C, la
maladie évolue plus lentement.
La deuxième expérience donne des résultats qui concordent
avec les précédents (fig. 7),de plus,' la gamme élargie de températures, ap-
porte des compléments d'informations. On remarque en effet, qu'en dessous
de 25°C, l'évolution de la maladie est lente; néanmoins, ce ralentissement
n'a pas l'importance de celui enregistré à partir de 30°C, le fléchissement
du taux de mortalité étant nettement plus fort à 33°C qu'à 20°C.

mortalité
100 .
o 0
-/
o
..------+
+
o -
25°C
~
_
-28°C
• _
30°C
5 •
+ _
35°C
0 - T35
-0
/~-----0------·
4
11
1..
14
18
21
35
jOLH -,,...__ 1
28
FIG. ne 6 : Influence de la tempêrature sur le développement de la
muscardine verte
mortalité
,
100
'.
o )(-
//
'X.

1
X
It-
J
+-+/
..,.---.
t
~
~/.- 20°C
25°C
1
/
0 -
1
-+
)( -
30°C
50
)(
1/
+ - 33°C
0 - T330 C

/
1
+/

1'/
.@/0
O,
/
5
10' 15
18
21
25
28
35
56
60
ours
FIG. nO 7 : Influence de la temp~rature sur le d~veloppement de la muscar-
dine verte

- 26 -
A la lumière de tous ces résultats, il apparait que la muscar-
dine· verte se développe activement sur une large gamme de températures et
principalement entre 25°C et 30°C. Aux températures supérieures ou inférieures
dans la limite de 20° à 35°C, la maladie se propage beaucoup plus lentement.
Il faut cependant ajouter que les températures élevées, dans les limites pres-
crites ci-dessus, sont beaucoup plus défavorables à la maladie que les tempé-
ratures basses, probablement à la suite de troubles métaboliques plus graves.
A partir de ces conclusions, il est intéressant de faire le rapprochement
entre l'évolution du complexe insecte-champignon et celle de la croissance
propre du champignon toujours en fonction de la température (cf. Chapitre II).
De nos résultats, il ressort que la zone de température optimale pour une
rande activité de la maladie est également celle
ui corres ond aux meil-
leures conditions de développement du champignon
fig. 8
; de plus, si la
mycose évolue faiblement à partir de 30°C, la croissance du mycelium se ré-
duit progressivement à partir de cette même température pour s'annuler entre
3.7° et 40°C
sur milieu Sabouraud maltosé liquide. Ces observations, ainsi
que celles effectuées à l'Insectatium de La Minière lors de l'élevage de
masse des larves d'Oryctes et qui montrent que celles-ci peuvent supporter
des températures avoisinant 45°C, nous permettent de conclure que l'action
des températures élevées sur le complexe hôte-Earasite s'exerce préférentiel-
lement sur le champignon et au détriment de celui-ci puisque nous savons de
plus que les conidiospores de Metarrhizium anisopliae sont détruites après un
séjour d'une semaine à 45°C (JOHNPULLE, 1938).
Cette corrélation entre la courbe de croissance du champignon
et celle de la mortalité en fonction de la température est très intéressante
à souligner car dans certains cas, une simple étude du développement pourrait
permettre de déterminer la zone optimale pour l'activité du champignon entomo-
pathogène. Des exemples analogues ont été déjà donnés par MOLLER-KOGLER (1941)
aans le cas de l'infection des chenilles de Bupalus
piniarius L. par Syic~ja
farisona var. verticilloides et FERRON (1966) dans son étude de la muscardine
b~anche du ver blanc. Toutefois il semble délicat de généraliser ce phénomène
puisque GOsSWALD (1938) dans le cas de l'infection à Beauveria bassiana de
Lasius niger L~ n'a pas observé cette coîncidence.
Il ressort malgré tout que les limites thermiques jouent le
rôle de facteur limitant dans le processus d'infection; en conséquence, il
importe que le
microorganisme entomopathogène soit adapté aux conditions
thermiques du biotope dans lequel il pourrait être éventuellement utilisé
comme agent de lutte biologique contre un insecte ravageur des cultures ou
des forêts. En raison de son optimum thermique de développement relativement
élevé (25° à 30°C) le champignon M. anisopliae parait particulièrement adapté
aux zones climatiques chaudes; d'ailleurs la majorité des souches que nous
avons étudiées ont été isolées d'insectes originaires de régions tropicales
ou méditerranéennes. Signalons toutefois que LATCH (1965) a isolé en Nouvelle-
Zélande, une souche ayant un optimum thermique aux environs de 20°C, ce qui
ouvre des perspectives nouvelles pour l'étude de la muscardine verte en
région tempérée.
]

Mortali té due à
Croissance de M.a.
M. anisopliae
exprimée en poids sec
(mg)
0--- 0""
/
0
o
100 :'
0 - 0
0 /
Croissance
339
.~
50
,,'
.'.
30
12
6
13
17
20
23
25
28
30
33
35
Temp OC
FIG. n- 8
Comparaison entre la croissance du mycélium et le développement
de la muscardine en fonction de la température
l.

- 27 -
II - INFLUENCE DE L'HUMIDITE
De nombreux auteurs doutent de l'efficacité des champignons
comme moyen de lutte biologique contre les insectes. BAIRD (1958) et BUCHER
(1964 ) font remarquer que l'humidité est le principal facteur limitant leur
utilisation en raison de leurs exigences particulières dans ce domaine. En
effet, les champignons sont pour la plupart hygrophiles. CLERK et MADELIN
(1965) affirment qu'une humidité relative de l'air de l'ordre de 93 à 97% à
25°C est nécessaire pour assurer la germination des conidiospores de B. bas-
siana, Paecilom ~es fari~osus (DICKS. ex Fr) BRO\\VN et SMITH et M. anisopliae.
VEEN (1968
souligne que le point de rosée doit être atteint mais rappelons
qu'à 90 %H.R., une baisse de température de 1°C suffit pour l'atteindre
(SCHEIN, 1964). Ainsi, toutes ces indications concordent et marquent l'impor-
tance du rôle de l'humidité. Cependant, DONAUBAUER (1959) constata que dans
le sol, à une profondeur de 20 centimètres, l'humidité relative de l'air varie
entre 94 et 96 %et DUTKY (1959) remarqua que l'humidité du sol est toujours
suffisante pour assurer l!infection des larves de Popilia japonica Newm. par
M. anisopliae. Nous devons donc retenir l'hypothèse que les phénomènes ne sont
pas strictement analogues dans l'atmosphère et dans le sol en raison de l'ins-
tabilité des conditions hygrométriques à la surface du sol en opposition à la
relative stabilité de ces mêmes conditions dans la terre. D'une façon plus
générale, il semble qu'en fonction des résultats signalés par TACHTAVI (1967)
TELENGA (1967) et DUNN et MECHALAS (1963) on puisse mettre en doute cette
dépendance étroite entre le développement des mycoses et les conditions d'hu-
midité puisque ces auteurs ont obtenu le développement de la muscardine blanche
des chenilles de Pyrausta nubilalis HUbn dans des conditions a priori défavo-
rable (40 %H.R.) soit par l'emploi simultané de doses réduites d'insecticide
destinées à affaiblir les insectes, soit par le traitement avec des concen-
trations très élevées en spores; Remarquons également que les possibilités
d'infection de certains insectes par voie buccale permettent d'envisager le
développement de la maladie sans tenir compte des conditions hygrométriques
extérieures (VEEN, 1968).
Dans le cas de la muscardine verte des larves d'Oryctes, nous
avons cherché à determiner l'influence d'une humidification croissante du
milieu d'élevage sur le développement de la mycose. A la même quantité de
terreau desséché (1500 grammes), quantité suffisante pour assurer l'élevage
d'un lot de 15 larves, nous avons ajouté respectivement 100, 200 et 400 ml
d'eau. La contamination des lots traités est réalisée à raison de 104 coni-
diospores de la souche M. anisopliae nO 25 par gramme. L'expérience est con-
duite à 28°C. Les pourcentages d'eau dans le substrat humidifié correspondent
à 25 %, 33 %et 38 %du poids sec. Après un délai de 16 jours, les mortalités
observées sont dans l'ordre 100 %, 80 %, 87 % (tableau nO 5). Remarquons dans
cette première expérience, une répartition quelconque des pourcentages de
mycose i elle est sans rapport avec les humidités croissantes des différents
lots d'expérimentation.
Une seconde expérience a été faite dans le même esprit en uti-
lisant' cependant une concentration en conidiospores plus faible. Dans ce cas,
la maladie évolue plus lentement et de ce fait, les différences éventuelles
dues àun facteur quelconque sont accentuées. Pour agir dans le même sens,
nous avons également élargi la gamme d'humidité: à 1500 g de terreau nous
avons ajouté, dans chaque cas, respectivement 50 ml, 100 ml, 200 ml, 300 ml

- 28 -
et 400 ml d'eau. Les résultats obtenus cette fois, sont encore plus explicites
que les précédents (fig. nO 9).
Après quatre semaines environ, les taux de
mycoses correspondant aux différentes quantités d'eau sont dans l'ordre 100 %,
87 %, 93 %, 93 %, 100 %. La première constatation concorde avec la seconde
pour nous permettre d'affirmer que les taux de mortalité, une fois encore,
s'éta~sent indépendamment de toute humidification du substrat. La seconde
remarque, non moins importante, fait ressortir que les pourcentages observés
sont à peu près du même ordre; ainsi le substrat, malgré l'addition d'eau,
exerce la même influence sur l'évolution de la maladie; les résultats mon-
trent une grande stabilité. Des observations analogues ont été faites par
FERRON (1966) dans la tourbe pour la mycose à B. tenclla des larves du hanne-
ton commun. Ainsi se trouve confirmée l'hypothèse selon laquelle dans le sol
les
infections cryptogamiques peuvent se développer d'une façon plus géné-
rale que dans l'air. Toutefois, il faudrait entreprendre l'étude des influences
secondaires des quantités d'eau sur la salinité, le Ph, l'aération, la compo-
sition de l'air et les forces d'adsorption qui peuvent régler la dynamique des
spores et le métabolisme des champignons pour définir d'une façon plus com-
plète, le rôle de l'eau dans le sol.
TABLEAU nO 5 : Mortalité cumulée due à la mycose en fonction de l'humidité du
substrat d'élevage
."
4
Lot de 15 larves L
élevées dans du terreau contaminé à raison de 10
coni-
2
diospores, de M. anisopliae (souche nO 25) par gramme.T : lot témoin;
t : lot traité - Température : 28°C.
jou
·
:terreau+IOOml eau :terreau+200ml eau :terreau+400 ml eau:
25 % d'cau
:
33 % d'eau
:
38 %d'eau
:
:>
Jours
---------------------------------------------------------
. . .
. . . .
..
T '
t
' T
t ·
T

t
.
•----~------------~---------+--------~---------~--------.---------~--------~
~
.
5
0
1
0
0
0
0
7
0
2
0
0
0
0
1
8
0
6
0
0
0
1
. ,
1
.
9
0
6
0
1
0
2
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0
9
0
3
0
7
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0
12
0
3
0
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14
0
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0
5
0
11
·.
15
1
13
0
7
0
12
:.
16
1
15
0
12
0
13
.
17
0
13
0
13
18
0
13
0
15
19
0
13
22
0
14
, 27
0
15

mortalité
27 jours
100
0 .....
"
0 -
-
0 - _
....
- o
"-
- - --
0 -
o
16 jours
- 0
50
-------
0-
0----.o
% eau
48,2%
49,4%
52,4%
53,7%
56,6%
50
100
200
300
400
ml d'eau / 1500 g de terreau
FIG. nO' 9
Influence de l'humidité du substrat d'élevage sur la mortalité
des larves par la muscardine verte

- 29 -
III - INFLUENCE DE LA NATURE DU SUBSTRAT D'ELEVAGE
Ces hypothèses nous ont cop.duit à étudier le développement de
la maladie dans différents types de substrats utilisés pour l'élevage de ces
inseètes. En effet, SCHAERFFENBERG (1952) signale que les mycoses sont plus
ou moins abondantes suivant la nature du terrain, et qu'entre un sol riche en
humus et un sol sableux, on observe toujours plus de muscardine dans le mileu
riche en matière organique, les différences entre les deux terrains étant d'au-
tant plus marquées que les précipitations sont faibles.
Nous avons étudié le développement de la maladie dans les trois
substrats suivants : terreau de feuille de 2 ans, terreau de feuille + bouse
de vache séchée à l'étuve (1/3 de bouse), bois mort broyé et bouse de vache
(1/3 de bouse).
La première exper1ence a consisté à comparer l'action de ces
trois substrats sur le déclenchement de la mycose. Les résultats (tableau
nO 6) montrent que le milieu bois et bouse est très défavorable à l'infection
alors qu'en raison de la forte concentration en conidiospores (104 conidios-
pores par gramme), aucune différence ne s'est manifesté entre les deux mi-
lieux terreau seul et terreau + bouse.
·fI
Aussi, une expérience a-t-elle été entreprise pour mieux mar-
quer la différence, si elle existe, entre ces deux substrats. La dose de coni-
diospores utilisée par gramme de milieu est naturellement plus faible et les
lots de larves plus importants. Cette fois un décalage net est apparu entre
les délais de mortalité totale (fig. nO 10) ; il semble donc que l'addition
au terreau de la bouse de vache desséchée provoque un ralentissement du déve-
loppement de la maladie. Pour plus de rigueur dans ces expériences, il eüt
é~é nécessaire de tenir compte des densités différentes des divers mélanges
étudiés et de rapporter la dose de spores contaminante au volume et non au
poids unitaire; cependant, les répercussions sur le taux de mycose restent
négligeables car le rapport de densité entre le terreau et le bois et bouse
est de l'orère de 2 ; or, en contaminant deux fois plus ou deux fois moins,
darts le cas d'~ne souche très active comme le Metarrhizium anisopliae nO 25
les écarts de mortalité provoqués ne sont pas significatifs, en conséquence
nos conclusions demeurent valables.
Il reste maintenant à examiner plus en détail l'influence défa-
vorable de la présence de la bouse. Deux expériences ont été entreprises pour
tenter de préciser le mode d'action du mélange le plus défavorable, le bois
et bouse.
Dans la première exper1ence, nous avons contaminé le mélange
bois et bouse avec plusieurs doses différentes de conidiospores. Les résul-
tats (tableau nO 7) indiquent une augmentation de la mortalité en fonction
des quantités de spores utilisées. A la concentration de 103 conidiospores
par gramme, la maladie évolue lentement, donnant 47 %de mortalité au bout
de 68 jours; mais, à la dose de 106 spores par gramme la mortalité totale
intervient rapidement (16 jours). L'action inhibitrice de la bouse est très
atténuée, presque nulle; les concentrations élevées, nous le savons, favo-
risent le contact entre le germe et l'insecte, nous sommes donc en droit de
nous demander si le facteur principal de cette action défavorable à la mycose
ne serait pas de nature mécanique, un obstacle au contact entre les spores et
les larves (du moins dans ce cas précis).

~.:..-.:.----------------------~~._-~---~---=-----=--....;.,;=-----
mortalité
terreau ~ 'h",~~
terreau
o
100
(:)
50
~o
Jours
7
9
11 12 13
15
17
19
21
23
25
27
28
FIG. nO 10
Influence de la nature du substrat d'élevage sur le
développement de la muscardine verte

- 30 -
TABLEAU nO 6 :Mortalité cumulée due à la mycose en fonction de la nature du
substrat d'élevage des larves
Lots de 15 larves L
élevées à 28°C dans des substrats contaminés à raison de
104 conidiospores d~ M. anisopliae (souche nO 25) par gramme
T = lot témoin; t = lot traité.
·
. -
~
~
4
·
Terreau
Terreau + bouse
Bois + bouse
Jours
.
.
.
.
:
:
T
:
t
:
T :
t :
T
:
t :
----------------------------------------------------------------------------
·
. . . . ; :
·
. . . .
TABLEAU nO 7
Mortalité àurnulée due à la mycose en fonction de la dose de
spores contaminant le substrat d'élevage (bois + bouse) n~c
larves
Lots de 15 larves L
élevées à 28°C dans le substrat bois + bouse contaminé
3
par des doses croissantes de conidiospores de M. anisopliae (souche nO 25)
Jours
témoins
..
les doses sont exprimées
par gramme du substrat

- 31 -
Une autre expérience a été entreprise pour éclaircir ce point.
Il s'est agi de contaminer directement les insectes en déposant sur le tégu-
ment, une quantité définie de conidiospores : 103 par larves. Deux séries ont
été constituées, chacune comprenant 30 larves (15 traitées, 15 témoins). Dans
la première série, les insectes contaminés sont placés aussitôt dans le milieu
bois et bouse, alors que dans la seconde série, les larves subissent un séjour
de 3 jours en chambre humide pour assurer l'infection et elles sont ensuite
mises dans le substrat d'élevage, bois et bouse. Les résultats (tableau nO 8)
ne montrent aucune différence entre les deux séries. Cette observation est
très intéressante car elle montre, qu'une fois le contact établi entre le
germe et l'hôte; le substrat est sans effet, son influence ne s'exerce donc
pas au niveau du tégument et, parmi les causes susceptibles d'expliquer son
action, il ne faudrait pas négliger les forces d'adsorption qui dans le cas
de faibles doses, empêcheraient justement les spores d'entrer en contact, avec
la cuticule de l'insecte.
TABLEAU nO 8 : Mortalité cumulée due à la mycose après contamination directe
du tégument des larves
Lots de 15 larves L
élevées à 28°C dans le substrat bois et bouse':immédia-
1
tement après traitement pour~la série l et après un séjour de 3 jours en
chambre humide pour la série 2.
Série nO l
Série nO 2
Jours
:----------------------+-----------------------:
:
: T :
t :
T
:
t
------------------------------------~-----------------------
·
. ..
.
·
. . .
. ----------
.
·
20
o
8
o
7
24
o
12
o
13
·

27
o
13
o
14
·
·
30
o
13
o
15
31
o
15
IV - CONCLUSIONS
Ainsi que cela est déjà démontré pour une autre larve souter-
raine, le ver blanc du hanneton, Melolontha melolontha L., le développement
des mycoses dans le sol est nettement sous la dépendance de la température,
la maladie ayant une évolution d'autant plus rapide que l'infection a lieu
dans des conditions de températures plus voisines de l'optimum thermique du
champignon pathogène; l'humidité semble avoir par contre un rôle secondaire
du moins sous l'aspect des exigences du parasite pour assurer la germination
des spores, ce qui différencie catégoriquement le milieu souterrain
du mi-
lieu aérien. Enfin la composition du milieu exerce une influence importante
sur la maladie ce qui présente une importance écologique particulière pour
les Oryctes dont les larves se développent dans la nature dans des troncs
d'arbres morts, des tas de compost ou de sciure, milieux qui présentent des
caractéristiques différentes et sont donc plus ou moins favorables aux
mycoses.
. , .
r

/ CHA PIT R E
IV ,7
INF~UENCE DES FACTEURS LIES AU CHAMPIGNON PATHOGENE
Parmi les différents facteurs propres au champignon pathogène
qui interfèrent directement dans le complexe biocoenotique, milieu environ-
nant-insecte ravageur - champignon pathogène, pour déterminer les épizooties,
la virulence et la spécificité de la souche considérée, jouent un rôle parti-
culier. Diverses techniques ont été proposées pour mettre en évidence ces
deux propriétés fondamentales, mais quelles que soient leurs modalités, le~r
point commun est la définition de la quantité de spores provoquant la mycose
dans des conditions déterminées.
l - INFLUENCE DE LA DOSE DE CONIDIOSPORES
Ce sujet, souvent abordé en raison de ses conséquences pratiques,
a été, dans la plupart des cas, traité par la technique d'injection intrah::no-
coelienne. Quelques auteurs cependant ont procédé par contamination du tA~·
ment de l'insecte pour se placer dans des conditions aussi naturelle." '1.v,- ~_
sible. Au cours de cette étude, les deux procédés ont été utilisés aFin de
mettre en évidence l'intérêt de chacun d'eux.
l - Expériences par injection intrâ-hémocoelienne
Des lots de 15 larves du 3e,stade (L ) ont subi les traitements
3
suivants:
- lot témoin ne subissant aucune injection ;
- lot témoin-injection où les insectes reçoivent une injection d'l/lO ml d'eau
distillée stérile;
- lot traité par injection d'une suspension titrée de spores dans l'eau distil-
lée stérile (1/10 ml).
L'injection est pratiquée dans la paroi latéro médiane de l'ab-
domen des larves après une désinfection du tégument à l'alcool; les insectes3
sont ensuite placés individuellement dans des bottes en polystyrène de 500 cm
dont le fond est garni de papier filtre, ainsi, les cas de septicémie, dues
aux contaminations bactériennes au cours des manipulations peuvent être décelés
et éliminés après 24 heures d'observation. Passé ce délai les larves sont mises
en élevage à 28°C suivant la technique déjà décrite.
De cette façon, nous avons pu étudier l'influence de la quantité
de spores injectées sur la mortalité des larves (Tableau nO 9). La mortalité
ar la muscardine int~rvient dans un délai très court ; avec de fortes con~~
trations en spores
2, 4 10
par larve , 'les premiers cas de mycose sc mani-
festent à partir du 3e jour, ce délai augmentant sensiblement pour les dose:;
,~---------~-~~----.---------~~---'
i c i

- 33 -
plus faibles. Cette observation permet de soupçonner une activité toxique des
suspensions de spores de Metarrhizium anisopliae car, bien que les conidios-
pores se développent en blastospores dans l'hémolymphe, la mort de l'insecte
ne peut guère s'expliquer par un simple encombrement mécanique de la circula-
tion sanguine car dans une prise d'hémolymphe faite aussitôt après la mort
il n'y a qu'une faible quantité de blastospores ; par ailleurs, les symptômes
caractéristiques des mycoses, témoignant de l'envahissement des tissus par le
mycélium ne se manifestent qu'au bout de deux à trois jours après la mort.
Si nos expériences ne nous permettent pas de. nous prononcer plus nettement
sur ce point, ce qui, du reste, n'était pas notre objectif, nous pouvons ce-
pendant signaler que des auteurs, KODAIRA (1961), ROBERTS (1966) ont pu mon-
trer que les filtrats de culture de Metarrhizium anisopliae ont des effets
toxiques. Actuellement il est établi que ce champignon produit quatre subs-
tances toxiques pour le ver à soie, ce sont: L-propyl-L-Lcucine, L-propyl-L-
valine modérément toxiques et les Destruxines A et B, qui sont des dipeptides
cycliques hautement toxiques (SUZUKI et al., 1966).
2 - Expériences par contamination du tégument
Diverses techniques ont été utilisées pour cette étude.
a - Contamination généralisée par immersion instantanée de
l'insecte dans une suspension très concentrée de conidiospores. Ce procédé
permet d'avoir une idée du délai minimum au bout duquel la mycose à Metarrhi-
zium anisopliae (souche nO 25) est susceptible de provoquer la mort d'une
larve d'Oryctes. Une telle expérience a été entreprise avec une suspension
titrant 1,52.107 conidiospores/ml. Les résultats obtenus sont présentés dans
le tableau nO 10. Ils montrent tout d'abord que la muscardine se développe
plus lentement qu'à la suite d'une injection intra-hémocoelienne, ce qui met
en évidence le rôle de barrière jouée par le tégument des insectes. Il faut
en effet que les spores déposées sur les larves, germent et que les hyphes
germinatifs traversent la cuticule par des processus physiques et chimiques
(ROBINSON, 1966 ; WILLIAMS, 1964 ; HUBER, 1958) avant que l'infection de
l'hémolymphe ait lieu. Ce phénomène met en jeu des propriétés propres au
champignon, indépendamment des considérations de sensibilité de l'hôte et de
l'influence des conditions climatiques du milieu environnant, propriétés qui
contribuent à définir la virulence et dont il faut absolument tenir compte à
notre avis. C'est pourquoi, il nous semble préférable d'abondonner la tech-
nique d'injection intra hémocoeliennc dans ce type d'expérience. A titre de
comparaison, nos résultats montrent que les premiers cas de mycose, obtenus
par contamination du tégument à très forte dose, surviennent au sixième jour
après le traitement ce qui est le double du délai observé après injection
intra-hémocoelienne. Remarquons au passage que par la contamination tégumen-
taire des larves du 3e stade la mort n'intervient pas avant 6
à 7 jours.
Ainsi dans ces conditions bien définies, toute mycose qui se
manifeste dans un délai de 4 à 5 jours après le traitement est due à une
infection antérieure à ce traitement.
b - Nous avons utilisé également la technique de contamination
locale du tégument ~ar dépôt d'une goutte de suspension de spores d'lm titre
connu. Pour assurer l'adhérence des spores, la larve est maintenue pendant
55 heures suspendue au moyen d'un fil pour que la goutte s'évapore sans

- 34 -
TABLEAU nO 9
Influence de la quantité de spores injectées sur le dévelop-
pement de la mycose.
Lo~de 15 larves L
contaminées par des conidiospores de M. anisopliae
3
(souche nO 25) les doses se rapportent à la quantité de spores injectées
dans chaque larve
délai en jours
mortalité cumulée
:-----------------------------------------------------+
après
l é '
l
. é
" .
.
ots t m01ns
:
ots contam1n s
~
: l 1nJect10n
:-----~-~---~--:-----~-~---:-------4-:------5-:------6:
sans 1nJect10n avec 1nJect. 2,4.10
2,4.10
2,4.10
.----------------+--------------+-----------+---------+--------+-------+
·
2
0
0
0
· 0
· o
3
0
0
0
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6
0
0
13
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7
0
'0
15
··
TABLEAU nO 10
Influence de la quantité de spores sur la mortalité après
contamination directe du tégument
Lots de 15 larves L
contaminées par immersion instantanée dans une
3
suspension de spores titrant 1,5.107 spores/ml.
:Délai en
Mortalité cumulée
:-------------------------------+
:jours

:
témoin
:
contaminé
:
--------------------------------------------
·
.
.
.
6
o
3
7
o
10
8.
o
t5
: c, .
. .

- 35 -
qu'aucun contact extérieur ne perturbe l'expérience. Les résultats indiquent
(tableau nO Il) qu'à la concentration de 2,3.106 , la mortalité totale inter-
vient avant deux semaines (dont 75 % en une semaine seulement), alors qu'à
la dose de 103 conidiospores par larve, le délai de mortalité totale est plus
long (1 mois environ) ce qui permet d'entrevoir une action du nombre de spores
utilisées.
TABLEAU nO Il
Influence de la quantité de spores sur la mortalité après
contamination directe du tégument
Lots de 15 larves L
contaminées par dépôt d'une goutte de suspension sur
3
le tégument
Mortalité cumulée
Délai en
10
0
0
8
·
11
·
0
0
15
.
·
13
0
0
17
0
1
20
0
8
·
24
0
12
·
27
0
13
31
0
15
·..
c - Cette étude a été reprise dans des conditions plus natu-
relles consistant en une contamination par incorgoration des spores au subs-
trat d'élevage des Oryctes. Les larves de 3e stade utilisées pour cette ex-
périence sont réparties en lots de 15 dont un lot té~oin et cinq lots traités
avec différentes doses de spores 102 , 103, 104 , 10 • Ces nombres indiquent
la quantité de spores par gramme de terreau. Les résultats (fig. nO Il) mon-
trent qu'ilJ_a_~e_c2.r!.é!.a!.i2.n_e~t!.e_l~~i!.e~s~ ~e_d~v!:.l2.pE.e!!le!!.t_d~1:.a_m~­
la~i~ ~t_l~ ~0E.c~n!.r~ti0E. ~e_sE.0!.e~ ~mE.l~ée. A faible dose, de l'ordre de
100 spores par gramme de terreau, la mortalité est faible pendant les 3 pre-
mières semaines, délai qui suffit pour assurer la mort de toutes les larves
dans les lots contaminés à
des concentrations supérieures ; mais après cinq
semaines, on dénombre 33 %de mycoses. A partir de 100.000 spores par gramme
de terreau, le seuil d'activité maximum de Metarrhizium semble presque at-
teint; en effet, en augmentant 10 fois plus la quantité de spores par gramme
de substrat, le délai de mortalité reste inchangé. Toutes ces observations
soulignent la virulence de la souche de Metarrhizium aniso liae (no 25) pour
les larves d'Oryctes monoceros. FERRON (1966
a déjà observé ce phénomène
dans le cas de la muscardine blanche du ver blanc mais avec une intensité
beaucoup plus faible. Il présente un intérêt particulier dans l'hypothèse
o~ on envisagerait des expérimentations dans la nature car on pourrait espé-
rer provoquer le développement de la maladie avec des quantités ,faibles de
spores.

mortalité
·fI
/0/)<
o "
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1
1
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1
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1
1
1
Il
.
7
11
14
25
32
35
38
42
jour
FIG. nO 11 : Influence de la quantité de spores sur la mortalité après con-
tamination du substrat d'élevage
Lots de 15 larves L ' élevées à 28°C dans du terreau cgntaminé par des quan-
3
tités croissantes de spores (102 , 103 , 104, 10~ et 10
par gramme de terreau)
r

- 36 -
Pour illustrer ce point particulier de nos résultats, nous
avons rassemblé dans le tableau 12 les données déjà publiées par HUGER et
MÜLLER-KOGLER (1964) et FERRON (1967) qui ont également travaillé sur des
larves souterraines, et à titre de comparaison nous y avons joint nos pro-
pres observations.
TABLEAU nO 12 : Comparaison de l'influence de la quantité de spores mélangées
au substrat d'élevage sur le développement des muscardines de
différents insectes
:Spores/g substrat: mortalité:
délai
.
. .
: Beauveria tenella sur
:'Melolontha melolontha
: milieu d'élevage: tourbe
: FERRON (1967)
.
.~
.
.
-------------------------------- ------------------ ----------- -----------
Metarrhizium anisopliae
30 %
6 mois
sur Oryctes nasicornis
6
Il
milieu d'éÀevage : sciure
50 %
80 %
6
Il
HUGER et MULLER-KOGLER (1964)
.," ;.
~~E~~~~g-~~~~!~~-~-~~~!~~!~-~--~~~~~----


3
10
100 %
21 jours
:. Metarrhizium anisopliae
104
:. 100 %
1 8 "
sur Oryctes monoceros
5
10
100 %
1 4 "
'milieu d'élevage : terreau
6
10
100 %
1 4 "
Ces différences d'efficacité peuvent être imputées à la sensi-
bilité des insectes, à la nature du substrat et à la virulence des souches.
Ce dernier point a particulièrement retenu notre attention. Metarrhizium
anisopliae est pathogène pour de nombreuses espèces d'insectes et VEEN (1968)
en a présenté,récemment, une liste importante (204 espèces dénombrées). Il
reste cependant à préciser si toutes ces souches sont également virulentes
ou si elles ont une certaine spécificité d'action. Nous nous sommes proposés
d'aborder ce problème en utilisant les nombreuses souches de Metarrhizium
anisopliae en collection à la mycothèque de La Minière.
l

- 37 -
II - VIRULENCE ET SPECIFICITE DES SOUCHES
L'une des premières indications sur les relations entre
Metarrhi~ium aniso liae et les larves d'Oryctes remonte aux publications de
PETCH
1913 1 à la suite d'observations faites à Ceylan. En 1914 BARRETT
signala ce champignon sur Oryctes rhinoceros aux Philippines ; les données
expérimentales et les descriptions pathologiques commencèrent avec FRIEDERICHS
(1919) qui se consacra à ce sujet à la suite d'épizooties qui contrarièrent
ses premières tentatives d'élevage aux Samoa. Il isola une souche de Metar-
rhizium à grandes spores (forma major). Lors d'expériences de contamination
avec une souche à petites spores (forma minor), isolée d'Adoretus umbrosus
var. tenuimaculatus à Hawaî, il obtint l'infection des adultes d'Oryctes mais
les larves restèrent insensibles à la mycose. Plus tard FRIEDERICHS (1920)
isola également une souche "minor" de larves d 'Oryctes provenant de Madagas··
car. Cependant, à la suite de recherches bibliographiques et d'expériences
réalisées aux Indes, RAD~~ et NIRULA (1956) ont conclu que seules les souches
"major" sont susceptibles d'infecter les larves d'Oryctes. Nous avons retenu
cette hypothèse pour les expériences suivantes.
Les souches "major" étudiées ont été isolées de différents
coléoptères Scarabaeidae : Oryctes elegans L., o. nasicornis L. ; o. rh~no­
ceros L. ; Strategus aloeus L. et Cetonia aurata L. ; les souches "minor" ont
pour origine ~Melolontha melolontha L. ; Pacnoda marginata Drury et Sch~~!oc~~
gregaria Forsk. Les expériences 0nt été réalisées par contamination du subs-
5
trat d'élevage à une dose de 10
spores par gramme, ce qui assure la mortali-
té totale des larves en 2 semaines quand on utilise la souche O. mono~~ qui
constituera la base de comparaison des divers essais. Dans la première expé-
rience qui est_l'étude comparée de la virulence des souches à grandes spores
les lots se composent de 25 larves du 3e stade. Les résultats (tableau nO 13)
montr~nt très nettement que les souches de M. anisoRliae isolées des diffé-
rentes espèces d'Oryctes sont pathogènes à l'égard d'Oryctes monoceros. La
sou~he de référence o. monoceros a un degré d'activité analogue à celui
d'O. nasicprnis, par contre, elle semble légèrement moins virulente que la
souche O. rhinoceros tout en étant plus efficace que la souche O. elegans.
Nos résultats ser.aient en parfait accord avec ceux de RADHA et NIRULA (1956)
si la muscardine s'était également manifestée à la suite des contaminations
par les souches "major" isolées de Cetonia aurata et Strategus aloeus, des
expériences complémentaires ayant montré que ces souches étaient pathogènes
pour leur hôte d'origine. Dans l'expérience (tableau nO 14) avec les souches
à petites spores, les larves d'O. m9~~~ sont restées indemn~de mycose.
Il faut en outre souligner que les souches inefficaces à l'égard des larves
d'O. monoceros, qu'elles soient grandes ou petites, provoquent néanmoins une
réaction typique du tégument (fig. nO 12), ce qui permet d'émettre l'hypo-
thèse qu'il y a bien eu pénétration du mycélium à travers le tégument mais
que celle-ci est incomplète et n'a pas pu atteindre la cavité générale ou
qu'une réaction hémocytaire suffisamment efficace a permis d'obtenir la gué-
ris6n. En effet, toutes les larves présentant ces symptômes d'infection
cryptogamique sont restées indemnes de toute mycose déclarée.
Afin de renforcer l'action pathogène des souches n'ayant
provoqué aucune mortalité, nous avons repris la même expérience mais cette
fois en deux séries; l'une à 25°C et l'autre à 28°C; la concentration de
spores étant plus élevée : 107 par gramme de substrat. Chaque lot est

·fI
;-
...
FIG. ne 12
Réaction de mé1anisation tégumentaire au niveau des points
d'infection d'une larve L
d'O. monoceros par M. anisop1iae
3
----1"

- 38 -
TABLEAU nO 13 :Mortalité comparée des larves d'Oryctes monoceros après conta-
mination du substrat d'élevage par différentes souches de
M. anisopliae à grandes spores
5
Lots de 25 larves L
élevées à 28°
dans du terreau contaminé par 10
spores
3
par gramme
Mortalité cumulée
·
:--------------------------------~--------------------
------------:
• Délai
Souches de M. anisopliae
en
Témoin
-------------------------------------------------------
• jours

:O.mono- :O.ele-
:O.nasi-
:O.rhino-:S.aloeus :C.aurata:


~ceros
'gans
'cornis
' c e r o s '

,
:--------:---------:--------:--------:---------:--------:---------:--------:
6
0
"f)
0
0
0
0
0
11
0
22
3
15
25
0
0
12
0
24
5
19
0
0
13
0
25
6
24
0
0
14
0
8
25
0
0
· 15
0
15
0
0
--
19
0
25
0
0
...
TABLEAU nO 14
Mortalité comparée des larves d'Oryctes monoceros après con-
tamination du substrat d'élevage par les différentes souches
de M. anisopliae à petites spores
Mortalité cumulée
:Délai
:-----------------------------------------------------------------:
:en
: Témoin
~~~~~~~_~~_~~_~~~~E!~~=
_
: jours
: .
:O.monoceros*:M.melolontha :P.marginata
: S. gregaria
:
:--------:---------:------------:-------------:-------------:--------------:
10
0
20
0
0
0
.. 13
0
24
0
0
0
·
.:
18
0
25
0
0
0
,
A
24
0
2
0
2
38
0
2
5
4
:E Souche major citée ici à titre de comparai son

1
J
- 39 -
constitué de 20 larves de 3e stade. Les souches retenues sont: la souche
Melolontha melolontha, la souche Strategv_s aloeus, la souche Cetonia aurata.
Les seules mortalités observées étaient d'ordre physiologique, aussi bien
dans les traités que dans les témoins. Il faut cependant signaler la souche
Melolontha melolontha qui, dans la série placée à 25°C, a pu provoquer 5 cas
de mycose.
Ce seul exemple de passage
naturel à partir d'une souche appa-
remment inactive nous a servi de base de départ pour une nouvelle tentative
d'infection, après isolement et multiplication. L'expérience a été conduite
dans les mêmes conditions que précédemment. Au bout de 6 jours environ, les
mêmes réactions de mélanisation ont été observées mais aucune mycose ne
s'est déclarée.
Tous ces tests de virulence ont été complétés par un autre
plus efficace qui consiste à contaminer directement le tégument et à placer
les insectes ainsi traités dans une chambre humide i ces conditions particu-
lières assurent une infection rapide, suivie de mortalité si les souches uti-
lisées ont une virulence effective à l'égard des larves d'O. monoceros. Les
..champignons employés dans cette expérience sont ceux qui sont restés inactifs
dans les essais précédents. Maintenues en atmosphère saturée d'humidité et
ceci durant 55 heures, toutes les larves présentent au bout de ce délai des
traces de mélanisation quelle qu~ soit la souche de Metarrhizi~~ utilisée.
Malgré les doses très élevées 10
à 107 conidiospores par larve, la mycose a
été très rare, or en cas de virulence réelle, ces conditions spéciales d'ex-
périmentation suffisent à provoquer une mortalité totale et rapide i en con-
séquence, nous considérons ces souches de Metarrhizium comme étant inactives
à l'égard des larves d'Oryctes monoceros. Les rares cas de mortalité ne
s'expliqueraient donc que par une infection à la faveur de quelques lésions
tegumentaires ou de blessures au moment des mues i mais cette explication
sous-entend une hypothèqe qui reste à vérifier: celle de la possibilité de
développement de ces mêmes souches dans l'hémolymphe des Oryctes monoceros.
"Il nous a paru donc intéressant de vérifier le comportement de
ces souches apparemment non virulentes, en réalisant des injections intra-
hémocoeliennes de spores, de façon à éliminer la phase de franchissement
tégumentaire (Tableaux nO 15 et 16). Dans ces conditions, on obtient dans
tous les cas le développement de la muscardine. Il est facile de contrôler
que les injections de souches minor provoquent des mycoses du même type en
mesurant les conidiospores qui se forment sur les cadavres. Avec les souches
major non actives par contamination du substrat (souches isolées de Strategus
aloeus et de Cetonia aurata), on constate également le développement de la
mycose après injection intra-hémocoelienne. Il semble donc que la barrière
tégumentaire soit l'obstacle principal qui limite l'activité de ces souches.
D'après les résultats qui précèdent, il ressort que certaines
souches, inactives après contamination tégumentaire, manifestent une nette
affinité à l'égard des larves d'Oryctes i leur croissance n'est pas inhi.bée,
mais au contraire stimulée par l'hémolymphe de ces insectes; il s'est donc
posé la question de savoir si une quelconque de ces souches pouvait devenir
très pathogène après des passages successifs sur les larves d'O. monoceros.
Une expérience a été tentée en ce sens mais elle n'a pas donné de résultats
positifs. Nous avons choisi la souche isolée de SchistocffCa gregaria.

- 40 -
TABLEAU nO 15
Mortalité cumulée due à la muscardine après injection intra-
hémocoelienne d'une suspension de spores de la souche minor
Schistocerca à des larves d'O. monoceros
Lots de 15 larves L
mises en élevage à 28°C
3
:
Mortalité cumulée due à la muscardine
:
:
Jours
:-------~------------4-------------------6--------------!
:
:
!~~~~~
:~~Z~~9__~E~~~3i~~~:~~Z~~~ __~E~~=3i~~~~~:
2
a
0
0
3
o
o
15
10
o
8
TABLEAU nO 16
Mortalité cumulée due à la muscardine après injection intra-
hémocoelienne d'une suspension de spores de souches minor et
major à des larves d'O. monoceros
Lots de 15 larves L
mises en élevage à 28°C
3
Mortalité cumulée due à la muscardine
Jours
:---------------------------------------------------------------:
,
. ,
:
:souche Melolontha:sQuche Leptinotar:souche Costelytra :
: témoin
( )
( )
( )
:
minor
:sa
minor
:
major
:
'·,---------,--------·----5------------,------6----------'----5-------------·
; .
;
;~~~~_~E~~~3i~~E~=;~~~~~9-~E~~=3i~--;~~~2_-~E~~=3t~~~~=;
l
0
0
0
0
2
0
0
l
0
3
o
t5
13
13
4
o
13
13
5
o
15
15
r-I
1
1

1
A
- 41 -
Après le 7e et le 10e passages sur O. monoceros, les spores ont été multi-
pliées en fioles de Roux pour contamine? le substrat d'élevage des larves
d'Oryctes. La dose utilisée a été de 10
spores par gramme de terreau. Comme
dans les expériences initiales, la maladie ne s'est pas développée par ce
mode de contamination. Il n'y a donc pas eu d'adaptation de la souche à
l'Hôte qui lui a été proposé, du moins en ce qui concerne la phase détermi-
nante de la pénétration à travers le tégument.
III - CONCLUSION
Par contamination du substrat d'élevage des larves d'O. mono-
ceros par des quantités croissantes de spores, on observe une corrélation
positive entre les doses et la mortalité. Ce phénomène déjà mis en évidence
pour d'autres larves souterraines, présente un intérêt particulier dans le
cas étudié car il est possible d'obtenir une mortalité totale dans des délais
brefs avec des quantités réduites de spores.
Les souches de M. anisopliae isolées d'Oryctes sp., toutes du
type "major", sont très virulentes à l'égard des larves d'O. monoceros ; par
~ontre, celles du même type mais provenant de muscardine sur Strategus aloeus
ou Cetonia aurata ne provoquent que des réactions de mélanisation tégu~_~­
taire à la suite de contamination du substrat d'élevage, Comme toutes les
souches du type "minor" qui ont été expérimentées. Nous ne confirmons donc
que partiellement les conclusions de RADHA et NIRULA (1956) qui affirment
que seules les souches du type major sont pathogènes à l'égard des larves
d'Oryctes. Par contre toutes les souches étudiées, major ou minor, se mon-·
trent pathogènes à la suite d'une injection intra-hémocoelienne de spores,
ce qui souligne le rôle du té~®ent. Celui-ci est donc à la fois une b9-~r~è~~
. mécanique puisqu'il allonge le délai nécessaire à l'évolution de la maladie
lors d'une contamination tégumentaire, et une barrière sélective puisqu'il
émpêche l'infection par certaines souches. On aborde ainsi des problèmes
fondamentaux concernant soit les mécanismes de pénétration des champignons
e~tomopathogènes à travers le tégument des insectes, soit les réactions de
défense de l'organisme à l'infection, qui nécessiteront des études appro-
fondies en raison de leur intérêt en pathologie comparée et de leur consé-
quence pour l'application pratique des préparations pathogènes en lutte
biologique.
. i
. i

1
~1
1 CHAPITRE vI
INFLUENCE DES FACTEURS LIES A L'INSECTE-HOTE
Le tégument de l'insecte dont le rôle vient de retenir notre
attention n'est pas le seul facteur susceptible d'influencer le développement
de la mycose. En effet des recherches approfondies dans ce domaine nécessitent
des études physiologiques fondamentales concernant divers aspects du métabo-
lisme et des réactions de défense de l 'hôte ainsi que le soulignai LClaude
BERNARD ~1865) : "La physiologie générale est la science biologique fonda-
mentale vers laquelle toutes les autres convergent ••• La pathologie et la
thérapeutique reposent également sur cette base commune."
En pathologie des
insectes, dont le développement est récent, ce domaine n'a encore été que peu
exploré malgré les travaux de PAILLOT (1933), STEINHAUS (1949), VAGO (1956)
et LAPPA (1964) par exemple. Dans le cadre de nos études sur la muscardine
verte des larves d'O. monoceros, nous nous sommes volontairement limités à
quelques expériences préliminaires se proposant de démontrer l'influence des
stades larvaires et du jeÛne sur le développement de la maladie; nous avons
porté principalement nos efforts sur la détermination de la sensibilité com-
parée de diverses espèces d'insectes aux muscardines du type minor et major •
. . 1 - INFLUENCE DES STADES LARVAIRES
La sensibilité aux mycoses des différents stades larvaires
1

d'un insecte-hôte est un sujet déjà abordé par de nombreux auteurs, mais leurs:
conclusions montrent une certaine diversité. D'une façon générale, il est

admis que les insectes sont le plus souvent atteints de maladies aux stades
larvaires les'plus jeunes. Par exemple BLOI~KA (1957) et SCHAERFFENBERG (1957,
1959) arrivèrent à cette même conclusion à la suite de l'étude de la mycose à ~
Beauveria bassiana des larves de doryphore, Leptinotarsa decemlineata Say. Les
observations de FRIEDERICHS sont du même ordre pour la muscardine verte des
larves d'Oryctes. Par contre, selon HURPIN et VAGO (1958), les larves du han-
neton commun Melolontha melolontha L. sont plus sensibles à Beauveria tenella
quand elles sont âgées ainsi que l'avaient déjà observé GIARD (1892) et
BLUNCK (1939). Ces résultats furent vérifiés par FERRON (1966).
1:
Notre étude a consisté à comparer la sensibilité des différents"
stades d'O. monoceros à la muscardine verte. Nous avons entrepris à 28°C, 8
!
expériences successives et différentes dont les résultats sont complémentaires:
Les quantités de spores par gramme de terreau ont été progressivement aug-
1 :
mentées
Expérience l : C'est l'étude comparée de la sensibilité au
Metarrhizium anisopliae des larves LI ,L
, L
jeunes et âgées. Les lots
sont constitués de 25 larves. La dose faitle d~ 103 spores/g de substrat
permet d'accentuer les différences éventuelles (fig. nO 13). Les résultats

j
1
\\l
mortalité
L3 âgées
L3 jeunes
100
_ _ _ 0
0
L2
o
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O~O
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o
..
o
50
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.~._.L1
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..
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-'------J..~
1
_ - - - L . '- - - - - L - _ - - - - . . L . _ _- - - ' _ . . . - . . . - - - - - - ' ' - - - _ _
~
,
6
13
15
~o
27
30
34
41
45 jours 1
FIG. nO 13
Influence des stades larvaires sur le développement de la mycose
3
(10
conidiospores/g terreau)

1
J
- 43 -
indiquent qu'après 20 jours les pourcentages de mycoses sont les suivants:
96 %pour les larves L
âgées, 84 %pour les L
jeunes, 52 %pour les L
et
3
3
2
36 %pour les L •
l
Expérience 2 : A la différence de la précédente expérience,
celle-ci est étendue aux prénymphes et aux nymphes. Cette vue plus large des
phénomènes montre que les nymphes sont les plus résistantes à l'infection et
les larves jeunes du 3e stade, les plus vulnérables. Cette dernière observa-
tion sur les larves L
en apparente contradiction avec les affirmations pré-
1
cédentes s'explique p~r le fait que les larves du 3e stade sur le point de
se nymphoser sont moins atteintes par la mycose que les jeunes du même stade
(tableau nO 17).
TABLEAU nO 17 : Sensibilité comparée des différents stades de développement
d'O. monoceros à la muscardine verte
4
Lots de 10 insectes élevés à 28°C dans le bois et bouse contaminé par 10
spores/g
:
Mortalité cumulée due à la mycose
:
:Jours ~---Li-----~----L;-----~---L;-----~L;-Tt~s----~prênymPheS~-NymPhës--~
---------- ----------- ---------- ---âg~es--- ---------- ----------
: T
:
t
:
T
:
t
:
T
: t
:
T
.
t
:
T: t
: T
:
t
:
:------:----:-----:-----:-----:-----:----:-----:-----:----:-----:----:-----:
9
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
· 13
0
0
0
0
0
2
0
0
0
0
0
0
· 16
0
0
0
0
0
9
0
2
0
0
0
0
~" 19
0
3
0
5
0
9
0
5
0
3
0
0
..
23
0
5
0
8
0
~ 10
0
7
0
4
0
0
28
0
6
0
8
0
8
6
IF
30
0
8
0
9
0
10
IF
T = témoin
t = traité
IF = imago ou insecte parfait
4
Expérience 3 :Elle a été effectuée avec une quantité de spores
de 10
par gramme de terreau. Cette concentration élevée atténue les diffé-
rences de sensibilité; ainsi la différence entre les larves L
et L
devient
2
3
pratiquement nulle. Les résultats sont indiqués dans la figure nO 14.
Expérience 4 : Il s'est agi de comparer en utilisant un subs-
trat très contaminé 105 spores par gramme, les nymphes âgées et les larves
de 3e stade (tableau nO 18).Après 2 semaines, malgré la forte dose utilisée
les nymphes ont pu passer au stade imaginal, mais quelques uns des adultes
sont morts de mycose.
Expérience 5 : La m~me 90Se de 105 conidiospores par gramme
de substrat a été utilisée pour étudier la sensibilité des larves L
et L
2
3
à la muscardine verte. Après 11 jours, nous avons pu observer 45 %
de
mycose dans le lot traité des larves L
et 55 % dans celui des larves du
3
2e stade. La mortalité totale dans les deux cas intervient au bout de deux
semaines (fig. nO 15).
1
" i

-------"-<--
......"'"'" .-._....'
.-.....-...~- ~
mortalité
L2
L3
Ll
100À\\
,0
o
...
50
Tm
o
. ---
o----~---
- - - - - - - ' - - . '~ - . , - - - -
7
12
15
16
19
23 jours
FIG. ne 14
Influence des stades larvaires sur le développement de la mycose
4
(10
conidiospores/g terreau)
~
1
,
t

.__M__
.
mortalité
100
L2
0
50
8
11
14 jours
FIG. ne 15
Influence des stades larvaires sur le développement de la
mycose (105 conidiospores/g terreau)
1
1
1
1
i
.!

- 44 -
TABLEAU nO 18
Sensibilité comparée des L
et des nymphes d'O. monoceros
3
à la muscardine verte
Lots de 10 insectes élevés à 28°C dans le terreau contaminé par 105 spores/g
Mortalité cumulée
Jours
:-----------E------------------------Nymphës------------:
:------------3---------------:--------------------------:
:
témoin
:
traité
:
témoin
:
traité
----------- -------------
.
.-------------- -------------
.
------------
.
7

0

0

0

0
11
0
6
0
0
14
o
10
o
o
18
o
3 imagos
"
Expérience 6 : Afin de pouvoir infecter les nymphes, le nombre
de spores à utiliser a été augmenté : 106 par gramme de substrat. 75 %des
cas de mycoses ont alors pu être observés à ce stade, les autres intervenant
au stade adulte. Les résultats indiqués sur le tableau nO 19 confirment dans
l'ensemble, les précédentes observations sur la sensibilité plus grande des
larves L
en comparaison des nymphes.
3
TABLEAU n~ 19
Sensibilité comparée des L
et des nymphes d'O. monoceros à
3
la muscardine verte
~'.
6
1
Lots de 20 insectes élevés à 28°C dans le terreau contaminé par 10
spores/g
1
.
Mortalité due à la mycose
:~----------------------------------------------------
--:
Jours
:------------~3--------------:-------~~E~~~------------:
:
témoin
:
traité
:
témoin
:
traité
:
:-----------:-------------:--------------:-------------:------------:
7
0
0
0
0
.
..
11
0
20
0
10
14
0
15
21
0
19(4 IP~
IP == Insecte parfait
1
t
__ _,
.
....
..
t
1

- 45 -
6
Expérience 7 : Toujours à raison de la
spores par gramme de
milieu une comparaison a été faite entre larves L
et L • Si déjà à la dose
1
2
de 105 conidiospores par gramme la mycose semblait évoluer légèrement plus
vite chez les larves du deuxième stade que celles du 3e stnde, la tendance
est encore plus nette cette fois. En effet, 9 jours après le traitement,
alors que le taux de mycose atteignamt 70 %dans le lot L
traité, il n'était
2
que de 40 %chez les larves L
(fig. nO 16).
3
Expérience 8 : Dans les mêmes conditions que précédemment, il
a été établi la comparaison entre larves L
et L • Bien que la dose utilisée
3
soit très élevée, la différence de sensibilité entre LI et L
reste très im-
3
portante (fig. nO 17).
Au terme de cette série d'observations, voici les conclusions
générales que nous tirons :
~ la': ~P~.r~s_p~_g!.~~~e_t~r!.e~u.L la différence de sensi-
bilité entre les stades apparait nettement. Les larves du premier stade pa-
D1.!.s~eE.t_plu~!.é~i~t~!e~ 3.u~ ~ell~s_d~ ~e_slaQ~.L-~ïie~:-~~~~~-~-;i;~-~eE.-;ible~
s.u~ ~ell~s_d~ le_s!a~e~
~u~ ~o~e~ ~ll~t_d~ lO~! _1.Q.5_sE.o!.e~.E~i!.r~e_d~ !e!.r~a~,
la sensibilité des larves du 1er stade reste toujours inférieure à celle des
deux autres, tandis que la_difi.é!.eE.c~ ~'~~n~i~e_eE.t!.e_l~s_l~~e~~u_2~ ~t~d~
~t_c!:.ll~d~ le_s!a~e_all~!lu~q~'~ ~'~t~bli!. ~n_s~n~ in~e!.s~ ~e_c~l~i_oÈs!:.r~é
~u~ i.a.!.ble~ ~0E.c~n!r~ti0E.s_d~~p~r~s•
. ~ i.0Et~ ~o~e, l'infection évolue plus vite chez les larves
du ~e stade que celles du 3e.
Ainsi avec l'augmentation progressive de la quantité de spores
utilisées par gramme de terreau, nous avons pu constater une variation des
résultats. Des arguments peuvent être avancés pour tenter d'expliquer la va-
riabilité des observations:
La résistance des larves du 1er stade ne peut être uniquement
imputable à leur petite taille car, à forte dose, cette résistance à la my-
cose reste malgré tout très élevée par rapport à celle des autres larves
alors qu'on peut supposer qu'à la suite d'une forte contamination du milieu
les chances d'infection des insectes sont égales quelle que soit leur taille.
Seules des études fines pourraient mettre en évidence des différences de
structures ou de composition chimique du tégument ou encore des réactions de
défense plus ou moins grandes de l'organisme.
Quant aux larves du 2e stade, elles semblent en définitive
légèrement plus sensibles que celles du 3e stade mais ce phénomène ne se
décèle qu'aux très fortes doses qui réduisent l'effet de la petite taille.
Ainsi les contaminations à faibles doses ne permettent d'apprécier qu'une
sensibilité apparente.
Les résultats sont beaucoup plus variables pour le 3e stade
larvaire qui subit de nombreuses modifications physiologiques. Celles-ci ont
des répercussions parfois très importantes sur la résistance à la muscardine

,

1
ü
\\liIlift•~
mortalité
5
12
jour!
FIG. ne 16
Influence du stade larvaire sur le développement de la mycose
6
(10
conidiospores/g terreau)

mortalité
L1
.--------
6
11
13
17
20
jours
FIG. nO 17
Influence su stade larvaire sur le développement de la mycose
6
(10
conidiospores/g terreau)
,
...
_.. _--_.. _.
" ~ - _ .
!

1
l
~. ~
1
- 46 -
verte. Petites au début du stade où elles sont relativement moins sensibles,
ces larves deviennent de plus en plus vulnérables car elles se développent et
leur,tégument plus tendu et plus abrasé peut favoriser l'infection, mais en
fin de stade, à l'approche de la nymphose, les larves se ratatinent, le tégu-
ment devient nettement plus épais, il en résulte une plus grande résistance à
la mycose par rapport à la larve de 3e stade d'âge moyen.
Les prénymphes, nous l'avons vu, sont également sensibles à
cette mycose. Leur sensibilité est de l'ordre de celle des larves du 1er
stade. Les déplacements limités et l'exuviation proche, favorisent peu la
i
maladie à ce stade.
1
~
Les nymphes, quant à
elles, doivent leur résistance à la na-
ture de leur tégument plus épais et à leur immobilité qui ne favorise pas le
contact avec un plus grand nombre de spores.
Toute cette étude laisse entrevoir le rôle important de la
physiologie générale de l'insecte dans les processus pathologiques de déclen-
chement et d'évolution de la mycose. Nous allons examiner le problème d'une
qutre façon.
II
- INFLUENCE DE L'ETAT PHYSIOLOGIQUE
L'état physiologique de l'hôte peut influencer l'infection et
le développement de la maladie (LAPPA, 1959). L'application d'une même prépa-
ration de B. bassiana, dans les mêmes conditions expérimentales, à des échan-
tillons de 3 populations différentes de chenilles de Malacosoma neustria L.
présentant des images hématologiques distinctes, provoque une évolution dif-
·férente de la maladie. Le traitement des chenilles saines, chez lesquelles
,
: .
la 'proportion relative des différents types de cellules sanguines est nor-
i
male et la présence de cellules mortes est faible (inférieure à 2 ou 3 %),
est suivi du développement de la mycose au bout d'une dizaine de jours;
avec un lot de chenilles présentant des déviations pathologiques sensibles
(pourcentage de cellules mortes de l'ordre de 10 à 15 % et phagocytose in-
tense sans que l'on puisse mettre en évidence l'agent infectieux) on cons-
, .
1
tate que 30 % des insectes meurent de septicémie, 35 % de mycose et 35 %de
1. .
mycose associée à la septicémie et que la mortalité survient principalement
après 7 à 8 jours ; enfin avec un troisième lot de chenilles présentant non
seulement des modifications pathologiques nettes de l'hémolymphe mais égale-
ment des bactéries et des levures dans 50 %des individus examinés, le trai-
tement avec les spores de B. bassiana a provoqué un renforcement de l'infec-
tion initialement présente et tous les insectes sont morts de sept1cémie
dans un délai très court de 2 à 3 jours (FERRON, 1968).
Les recherches de PRISTAVKO (1964-1966) sur les larves de
~
:.lÎ
doryphore ont montré qu'il est possible d'affaiblir artificiellement ces
J
insectes par l'ëmploi des doses réduites de DDT (5 à 10 fois moins que la
i
dose normale) et qu'un traitement combiné Beauveria + DDT a une efficacité
~
plus grande que celui avec le champignon seul.
i
Nous nous sommes limités à aborder ce problème en essayant
1
de modifier l'état physiologique d'un lot de larves d'Oryctes en le soumettant ~
1
,.,'""--'-! '.

mortalité
OL3 non alimentées
100
/
/0 L3 alimentées
..
0.,...---0
o~
/O~
50
7
14
20
23
28
35
40
jours
FIG. nO 18
InFluence de l'état physiologique sur le développement de
la mycose
f
1
i
1

- 47 -
au jeOne, par comparaison avec un lot identique élevé dans les conditions
normales. Ceci fut réalisé en élevant parallèlement les deux lots pendant
un mois et demi; l'un étant réalimcnté chaque semaine avec un mélange de
bois + bouse, l'autre étant laissé tel quel. Les conséquences du jeOne peu-
vent être mesurées par comparaison du poids moyen des l~rves des deux lots :
8,7 grammes pour les larves à jeOn, 15,7 grammes pour les larves alimentées
normalement. L'expérience consista à élever ces larves dans du terreau conta-
miné par des spores (fig. nO 18). Les résultats obtenus montrent que la mala-
die évolue plus rapidement chez les larves à jeOn donc a priori affaiblies,
mais la différence entre les deux lots n'est toutefois pas très importante
alors que le poids moyen des insectes àes deux lots était dans le rapport du
simple au double. Ces résultats devront être confirmés par des répétitions
sur un plus grand nombre d'indifidus car l'analyse statistique par le test
de Pearson est d'une faible signification.
III - INFLUENCE DE LA POSITION SYSTEMATIQUE DE L'INSECTE-HOTE
Nous avons examiné dans un chapitre précédent l'influence de
la nature des souches de M. anisopliae, major ou minor, sur leur virulence à
l~égard des larves d'Oryctes ; il nous a semblé intéressant de compléter
cette étude par l'analyse du spectre d'activité de la souche isolée d'O. mo-
noceras sur d'autres insectes, de la famille des Scarabcidae ou non.
·1 - Expériences sur les larves de Melolontha melolontha L•
• Le ver blanc est rarement attaqué par Metarrhizium et les
quelques isolements effectués au laboratoire
ont toujours permis d'identi-
fier des souches du type "minor". Afin de pouvoir mieux apprécier l'action
d"un.e souche "major" sur cet insecte,nous avons cru bon d'étudier d'abord
l tin1'ection avec une souche "minor" isolée d'un cadavre de Melolontha melo-
lontha L.
• C'est à partir de cette hypothèse qu'une prem1ere expérience
a été réalisée à 23°C avec une souche minor de la collection M. anisopliae
nO 3 provenant d'une larve de hanneton. Le principe a consisté à contaminer
de la tourbe d'élevage en utilisant une concentration de spores de 10 5 par
gramme de substrat. Dans ces conditions, comme l'indique le tableau des ré-
sultats (20),la maladie n'évolue que très lentement, de plus un grand nombre
dé larves meurent avec des traces de mélanisation dÜe à l'infection crypto-
gamique sans que la mycose puisse se développer sur le cadavre; en outre,
le lot traité a pu donner deux imagos normaux. Cette action limitée du cham-
pignon peut être due à la température assez basse pour Metarrhizium dont
l'optimum thermique de développement se situe aux environs de 28°C.
Afin d'accroître l'action du Metarrhizium, nous avons refait
la même expérience à 25°C et avec une quantité de spores plus élevée par
gramme de tourbe (10 7 spores/g). Les cas de mycoses sont alors plus élevés
que d.ans l'expérience précédente, 64 %contre 45 %de mycose à Metarrhizium
aniso liae (tableau nO 21). Comme précédemment, la maladie évolue lentement
3 mois d'élevage pour obtenir 50 %de mortalité) et, en plus des cas typi-
ques de muscardine verte, il y a une mortalité non négligeable de type septi-
cémique chez des larves présentant néanmoins des traces de pénétration au

- 48 -
TABLEAU nO 20
Infection des larves de Melolontha melolontha L. par
M. anisopliae souche nO 3 ("minor")
Lots de 20 larves L
élevées à 23°C dans la tourbe contaminée par 105spores/g
3
Mortalité cumulée
:-------------------------------------------------------:
Jours
Traité
T é m o i n "
"
"muscardine verte
"autres causes
:-----------------:-----------------:-------------------:-----------------
28
0
0
0
77
0
3
6
91
1
8
8
104
2
8
8
.'.
125
2
9
9
.-
TABLEAU nO 21
Infection des larves de Melolontha melolontha L. par ~~~!~­
sopliae souche nO 3 ("minor")
Lots de 25 larves L
élevées à 25°C dans la tourbe contaminée par 107spores/g
3
.
.,
Mortalité cumulée
"
"
.-------------------------------------------------------.
:
Jours
Traité
T~moin
"muscardine verte
autres causes
:-----------------:-----------------:-------------------:-----------------:
16
0
0
0
22
0
0
3
28
0
3
3
35
0
4
3
42
1
4
3
49
1
4
4
56
1
4
5
63
1
5
5
70
2:
7
5
77
2
9
7
84
2
10
7
92
4
"
14
7
..
98
4
14
9
-'--.._--, . - -

- 49 -
1
niveau du tégument ce qui pose à nouveau les problèmes du mode d'action de
Metarrhizium (toxines ?) et des réactions de défense de l'hôte.
1
Ces données préliminaires étant établies avec une souche de
,
Metarrhizium de type minor, isolée de M. mCblontha, nous avons entrepris des
expériences d'infection semblagles avec la souche de type major, isolée
d'O. monoceros. A raison de 10
spores par gramme de tourbe, deux essais ont
été réalisés l'un à 20°C et l'autre à 25°Co Les résultats n'indiquent aucune
mortalité due à la mycose après 104 jours. A 25°C, une autre expérience a ~té
tentée en contaminant la tourbe à la concentration de 107 spores par gramme.
Après 112 jours les 25 larves du lot traité ont donné des imagos; 3 de ces
adultes survivants sont morts de mycose provoquée vraisemblablement par une
infection à la suite de lésions tégumentaires au moment de la mue imaginaleo
Ces observations ont été complétées par des expérimentations de
contaminations artificielles en laissant en contact des larves L
de ~~19~~~­
3
tha melolontha avec des cultures sporulées de 2 souches minor,Mo anis2E~i~2
nO 3 (isolée de Mo melolontha) et Mo anisopliae nO 17 (isolée de Schistoce-
r~a re aria) et des 2 souches major M. anisopliae nO 25 (isolée d'O. ~;~o­
ceros
et M. anisopliae nO 5 (isol~e de Strat~ aloeus)o Dans ce~di­
tions de très forte contamination, les premiers cas de muscardine appar~issenL
après 8 jours pour les souches minor et seulement après 3 semaines avec la
souche major nO 25. La souche isolée de S. aloeus n'a provoqué aucun cas de
mortalité.
En conclusion, il est confirmé que la larve du hanneton curn··
~UE. :=.s! E.e~ ~eE.si:.b.!e_à_l~ !!).u~c~r~iE.e_v~r.!e~ La mal~die-é~olue le~tement·,·-- --
l'infection n'ayant lieu qu'à la suite d'une contamination massive avec des
spores du type minor. Quelques cas de mycose du type major ont été obtenus
avec la souche isolée d'O. monoceros sans qu'il soit possible de préciser
dan~ quelles conditions ces infections ont eu lieu, car on sait qu'au cours
d~ i
i
a mue imaginale, des lésions tégumentaires peuvent se produire, ce qui
t .
favorise l'infection.
2 - Expériences sur les larves de Tenebrio molitor L.
Malgré la structtlre particulièrement résistante de ses t2gU-
ments, le ver de farine est sensible à diverses mycoses et plus particuliè-
rement à M. anisopliae ainsi que le démontrent diverses expériences
(ROBINSON, 1966 ; GABRIEL, 1959) mais il n'est pas précisé s'il s'agit de
souches du type major ou minor.
En raison de la quanti té d'insectes dont nous pouvions dispo--
ser, nous nous sommes limités à tenter des infections avec la souche major
isolée d'O. monoceros (M. anisoplide nO 25). Pour contaminer la farine avec
les spores sans apporter une humidit2 excessive préjudiciable à la conserva-
tion de ce milieu, une poudre sèche de conidiospores aŒé préparée en utili-
sant comme charge le "Clarcel" (silice micronisée) qui est couramment employé
1
comme agent de filtration dans l'industrie pharmaceutique. La filtration sous
vide d'une suspension de spores et de clarcel (environ 1/10 de clarcel en
poids) permet d'obtenir un résidu qu'il suffit de laisser sécher à l'air pour
avoir une poudre sèche. Cette préparation a été soigneusement mélangée à la

.~l
mortalité
100
~o
~o
/ 0
50
o
·0/
~/
"
.
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. r.__ .--1.-
........
7
15·
~4
44
57
jours
FIG. nO 19
Mortalité des larves de Tenebrio molitor L. par infection à
M. anisopliae (souche nO 25 de type major, farine contaminée à
raison de lOi conidiospores/g, expérience conduite à 20°C)
.~.-
. . . . - .. ~ !
1
1
1

1
j
l
- 50 -
7
farine qui a été ainsi contaminée à raison de 10
conidiospores par gramme.
Les expériences ont été réalisées à 20°C, température à laquelle sont con-
duits les élevages de T. molitor à l'Insectarium de La Minière. Malgré cette
température assez basse pour le développement de M. a~isopliae, les résultats
(fig. nO 19) montrent que le :!..cE.. ~e_f~ri.n~ ~s.! ~e!2.si.b.!.e_à_l~ ~u~c~r~i!2.e_v~rte
Itzp~ ~aioE..)' L'évolution de la maladie est assez lente, vraisemblablement
en raison des conditions de température et d'humidit~.
3 - Expériences sur les larves de Leptinotarsa decemlineata Say
Les travaux de SCHAERFFENBERGG (1959) ont déjà montré que les
larves de doryphore peuvent être atteintes, dans la nature et en élevage pe
la muscardine verte (type minor). A La Minière, nous avons également isolé
une souche "minor" d'un imago provenant des
élevages (souche M. anisopliae
nO 20). Nous nous sommes surtout préoccupés d'étudier l'infection avec les
deux types de spores, minor et major de M. anisopliae.
Les expériences ont consisté à élever les larves sur des
feuilles de pomme de terre contaminées par pulvérisation d'une suspension de
conidies. Les élevages sont généralement conduits à 20°C et le feuillage est

changé tous les 3 jours, mais n'est contaminé qu'une seule fois, au début de
l'expérimentation. Les résultats présentés ne sont que qualitatifs car la
pulvérisation manuelle des feuilles de pomme de terre ne permet ni une réFar-
tition parfaitement homogène de la suspension de spores, ni une mesure de la
quantité de spores par unité de surface. Pour des études plus précises, il
serait nécessaire d'utiliser une tour de pulvérisation du type de celle mise
au point par BURGERJON (1956) pour le contrôle au laboratoire des préparatior-~
de Bacillus thuringie~~is Berliner.
~"
Pour nos expériences, nous avons utilisé quatre souches "rl:ajorli
de M. anisopliae : la souche n? 25 isolée d'~~on?ceros, la souche nO 21
isolée de Costelytra zela~dica, la souche nO 32 isolée de Cetonia aurata, la
souche nO 5 isolée de Strategus al~cus. Un premier essai effectué avec la
souche major isolée d'O. monocero~7sur les larves du 3e st&de et une suspen-
sion mère de sp6res titrant 1,4.10
spores/ ml n'a pas permis d'observer le
développement de la maladie i cependant, les larves traitées présentaient des
taches tégu~entaires de mélanisation qui témoignent d'vn début d'infection
cryptogamique (fig. nO 20). La seconde expérience, toujours avec M. aniso-
pliae souche nO 25 (isolée d'O. m~?oc~.~~) a été réalisée sur des larves plus
jeunes L
(1er stade) et avec une suspension plus concentrée titrant l08spores
l
par ml.
La mycose a pu être observée (tableau nO 22 et fig. nO 21). A partir
d'une suspension mère titrant ':;'.107 spores/ml, la souche nO 5 isolée de
Strategus aloeus s'est montrée active à l'égard des larves du 1er stade (ta-
bleau nO 23).
Avec les deux autres souches "major", l'expérience conduite à
deux températurŒdifférentes 20°C et 23°C a consisté à infecter comme précé-
demment des jeunes larves L • Les résultats (tableau nO 24), outre la sensi-
l
bilité des larves de doryphore à ces deux souches "major", montrent un déve-
loppement plus rapide de la maladie à 23° qu'à 20°C, notamment pour la souche
isolée de Cetonia aurata. Cette action "favorisante de la température dans
certaines limites thermiques a déjà ~té signalée dans le cas de la mycose à
Metarrhizium anisopliac sur les larves d'O. monoceros.

f"
".=$e_._"~
larve saine
FIG. nO 20
Réaction de mélanisation des larves de L. decemlineata
au début de l'infection à M. anisopliac
0""'
""'.J<,;'..~'
FIG. nO 21
Exemple de muscardine verte sur larve de L. decemlineata
.. ':""' ....
~

i

- 51 -
TABLEAU nO 22 : Infection de larves de Leptinotarsa decemlineata SAY par
M. anisopliac souche nO 25 (major)
8
Lots de 20 larves LI suspension mère titrant 10
spores/ml, température 20°C
Mortalité cumul~e
Jours
:--~---------------:------------------:
:
t6moin
:
traité
------------------ ------------------ ------------------
·
.
\\
1
o
o
:
,
1 .
4
o
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5
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14
t
t
11
o
20
F :
r!
TABLEAU nO 23 : Infection des larves de Leptinotarsa dccemlineata SAY par
!
-
M. anisopliae nO 5 (major)
7
Lots de 20 larves L
suspension mère titrant 4.10
spores/ml température 23°C
l
Mortalité cumulée
Jours
:------------------:------------------:
:
témoin
:
trait~
------------------ ------------------ ------------------
2
·

0
.
.
0
o
2
.
.
o
8
2
18
2
20
TABLEAU nO 24
Infection des larves de Leptinotarsa dcccmlineata SAY par
M. anisopliae (major)
Lots de 20 larves Ll
mortalité cumulée
:----------------------------------------
.
:Jours

2QoC
------------23°ë-----------------------·
~témoin : souche Costely- :So~che C. aurata Souche Costel~ s0ltche C. aurata: témoin :


:tra
8
:10
sp/ml
tra 1,6.l08sP/: 10
sp/ml
:
:
:

'1,6.10
sp/ml

ml



.------:--------:---------------:--------------- --------------:----------------:-------:
3
1
19
7
20
18
3
4
1
20
16
20
3
5
1
19
3
7
1
20
3

- 5,t-
TABLEAU nO 25 : Infection des larves de Leytinotarsa decemlineata SAY par
M. anisopliae nO 20 (minor
{
7
Lots de 20 larves L
' suspension mère titrant 8,9.10
spores/ml, tempéra-
f
3
ture 20°C
Mortalité cumulée
Jours
:------------------:------------------:
:
Témoin
:
Traité
---------------- ------------------
.
------------------
.
2

0

0
6
o
10
8
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18
9
o
18
14
o
19
·fI
25
o
20
1
TABLEAU nO 26
Infection des larves de Leptinotarsa deccmlineata SAY par
par M. anisopliac nO 20 (minor)
,
8
Lots de 20 larves LI ' suspension~~f~ant 2.10
spores/ml, température 20e C
Mortalité cumul~e
Jours
:------------------:------------------:
:
témoin
:
trait0
---------------- ------------------
.
------------------
.
1

0

0
4
o
20

_
. . . . . . . ._ . _ . . . . - . .. . _ _ ~......-..---
•• _ . . - - . . . . .
w ........
"0 _ _ • •
- 5& -
~T_A~B_L_E_A~U__n_o__2~Z : Infection des larves de Leptinotarsa dcccmlineata SAY par
M. anisopliae nO 17 (minor.)
6
Lots de 20 larves L
' suspension mère titrant 5,6.10
spores/ml, tempéra-
3
turc ·20 oC
Mortalité cumulée
Jours
:------------------;------------------:
:
Témoin
:
traité
---------------- ------------------
.
---------------~--
.
.
5
a
a
7
a
a
8
a
10
:
12
a
18
13
a
:
20
.
:
TABLEAU nO 28
Infection des larves de Leptinotarsa decemlineata SAY par
M. anisopliae nO 3 (minor)
8
Lots de 20 larves suspension titrant 10
cdsp/ml, température 20°C
Mortalité cumulée
:-------L~î--------;------L~3---------:
Jours
-------------------------------------
:témoin
: trait6
: témoin: traité
:----------------:--------:---------:-------}----------:
2
a
0
1
1
4
a
19
5
8
7
a
20
5
11
~,
10
5
13
t
~
16
5
13
f
-T'
,
1

J
- 54 -
Trois souches "minor" ont également servi à infecter les lar-
ùc doryphore dans les mêmes conditions de contamination et d'élevage que y~
cédemment : ce sont les souches nO 20 isolée de Leptinotarsa decemlineata,
nO 17 isolée de Schistocerca gregaria, nO 3 isolée de Melolontha melolontn,
Les résultats (tableaux nO 25, 26, 27 et 28 ) indiquent Me sensibilité du
doryphore à ces 3 souches de Mctarrhizium. Avec la souche nO 3 isolée de
Melolontha melolontha, l'infection des larves du 1er stade et celle du 3e
stade permet de confirmer les observations de BLONSKA (1957) et de
SCHAERFFENBERG (1957, 1959) sur la plus grande sensibilité des jeunes stade
au mycoses dans le cas du doryphore (tableau nO 28).
Toutes Ces expériences montrent que !e_d~r~p~o~e_e~t_s~n~i~)
~u.! .s!.e~_f~r~e~ .s!.e_M~t.§!~hlzl~~i.!20.!:. ~ty~j~ ; la mycose de type minor
semble plus active. Il conviendrait néanmoins de confirmer ces observation,
par des expérimentations dans des conditions plus rigoureuses permettant cr
particulier de contaminer le feuillage avec des quanti tés identiques et
connues de spores.
--
4 - Expériences sur les larves de Schistocerca gregaria Forsk
Le criquet pélerin est sensible à la muscardine verte et
BALFOUR -BROWNE (1960) signala même une épizootie naturelle en Erythrée
récemment VEEN (1968) a publié une thèse sur ce sujet. Les isolements prat
qués sur les cadavres conservés par Miss BALFOUR-BRO~~E ont permis la cult-
d'une souche de type minor (M. anisopliae nO 17
- isolement effectué par
VEEN à La Minière) •
• A l'aide de suspensions de spores à différentes concentra
tions réalisées à partir de cette souche, nous avons contaminé du feuillag
(jeunes feuilles de blé) destin~ à l'alimentation des larves de criquet du
premier stade. Outre la sensibilité à cette souche minor, les résultats
(tableau nO 29) indiquent une mortalité plus rapide avec les suspensions p
concentrées en conidies.
En élevant sur des feuilles de blé contaminées avec la même
suspension mère des Larves L
et LI ' nous avons pu constater que la malaè
4
évolue lentement chez les larves âgées (fig. nO 22).
i
, ,
L'infection effectuée sur des larves du 3e stade (tableau
nO 30) indique pour la souche minor nO 17, une évolution rapide de la mal<
en comparaison de la souche nO 25 (major) pour laquelle le taux de mycose
n'est que de 60 % après une semaine alors que, pour la souche minor, dans
même délai, ce taux de mortalité atteint 90 % .
Toutes les expériences réalisées (tableau nO 31) montrent (
2.._g.!:.e'[a.!:.i~ ~s.! .!r~s_s~nE.i~l~ ~ !aYE.s~rii~e_v~r.!e.L .9.u~i! ~'~gls~e_d~ EO~
ches à grandes ou petites spores. Le criquet pélerin s'avère donc être Wl
matériel-dë choi;Z po~r-dës-rëcherches sur la muscardine verte (fig. nO 23'
les facilités d'élevage en laboratoire et la cotncidence entre les tempér.
tures optimales de développement de l'insecte et du champignon permettent
facilement des expériences sur de grands nombres d'individus dans les ca[.l
tions de températures meilleures pour l'évolution de la maladie.

,
....
._J.
mortalité
Ll
100
o
/
50
o
---
3
4
1
8
jours
FIG. nO 22
Infection des larves de s. ~regaria par M. anisop1iae
(souche nO 17 de type minor
. ---- _..- - - --
~-
J
J
;

- 55 -
TABLEAU nO 29
Infection des larves de Schistocerca grcgaria Forsk par
M. anisopliae nO 17 (souche minor)
Lots de 25 larves L
' température 28°C
1
Mortalit2 cumulée
: Jours :----:---------4------------------5------------------6-----------:
_______ :!~~~~~_:§12~~~ __~E~~~~~~_:~L2~~~ __~E~~=~~~_:§L2~ ~~_~~~~=5,(~~_:
2
0
0
0
0
3
0
0
0
6
.
4
0
0
0
25.
5
0
0
0
6
1
6
22
7
3
10
25
.~
8
3
10
9
3
10
10
..
3
11
. 13
3
16
16
3
16
20
3
17

- 56 -
TABLEAU nO 30
Infection des larves de Schistocerca
par
Mo anisopliae n° 17 (souche minor
et
major)
Mortalité cumulée
:Jours
:--------soûëEë-noï7tmlnorJT-----soûchë-no-23-tma3orJ------------~
:
:témoin :-î-6------:/.-î----·-î;6-------~-î------î;7-------0-î----0
:
:
:__Q__~E~~~3L~
:
~E~~~~_~
:
~E~~~~_~
:
1
0
0
0
0
2
0
0
0
0
3
0
0
0
2
4
0
3
0
10
5
0
12
3

15
· 6
0
17
9
19
7
2
18
12
19
o
,.
9
2
20
19
20
·
TABLEAU nO 31
Infection des larves de Schistocerca grcgaria Forsk par
M. anisopliae
6
Lots de 20 larvre L
' suspension mère titrant 9,6010
spores/ml,
l
'température 28°C
:
Mortalité cumulée
~Jours :--------soûëEë-ëostëïytra--soücfië-HëïoÎontEa--soüëEë-sëElstocërca:
:témoin :(major) nO 21
: (minor) nO 3
: (minor) nO 17
:
:-------.-------:------------------:------------------.-------------------.
1
o
o
o
o
2
o
1
1
1
3
o
20
18
19
4
o
20
20

•._.
._'".--t_•••_~.__ _ _'.< - - -
FIG. ne 23
Exemple de muscardine verte sur larve de
Schistocerca
gregaria
----~--_.-"--~'

JJ1
- 57 -
5 - Conclusion
Au cours de ces recherches destinées à mettre en évidence
l'influence des facteurs propres à l'insecte-hôte sur le développement de la
muscardine verte, nous avons étudié des facteurs intrinsèques à l'espèce
O. monoceros et des facteurs extrinsèques tels que la sensibilité de diffé-
rents autres insectes à la souche major M. anisopliae nO 25 isolée de
Scarabéide.
Les larves d '2.:-~cmoceros ~o~t_d~a~t~! E.I~s_s!:.n~i~l!:.s_à_l~
!!!'y~o~e_q~'!:.ll.e~ ~o~t_plu~ ~g~e~, ce qui est en accord avec d'autres observa- l
tions sur
une larve souterraine telle que M. melolontha. A un même stade
i
larvaire, l '.tt~t_phY~i~l~gi.~e_d~t~r~i!!e_l~ ~i!e~s~ ~'~v~l~ti.o~ ~e_l~ ~u..?_-
!
~~di.n~, les larves les plus faibles étant plus rapidement atteintes par la
maladie.
D'autres insectes tels que les larves de Schistocerca ~!~?~~~2
de Leptinotarsa decemlineata et de Tenebrio molitor sont sensibles à la mus-
cardine des larves d'O. monoceros, par contre le ver blanc du Hanneton com-
mun est rarement atteint par cette mycose.
Tableau de sensibilité de différents insectes à quelques souches de
Metarrhizium anisopliae
: Origine
~S.gregaria :O.monoceros:M.melolontha:T.molitor:L.decc~~i~~~~
·
:
:
:
:
___________________________________________________________________ ..---_..
_________6._. _-_ ..
_
:no25 O. monoceros:
+
:
+
:
+ :
+
:~~~~~~_...:....-.-_~_--=-----..:---2...--.-.:.-.
:nO 5 S. aloeus
+
··n021 Costelytra
+
+
:Souches ·
:
O. elc;gans
+
MAJOR
·nO 2 O.nasicornis·
-
+
·
:
·
O.rhinoceros:
+
C.aurata
+
+
J
:no3 M.melolontha
+
+
+
~nol7 S. gregaria ·
:Souches
+
+
:n020 L. de cemlinatl:
MINOR
+
+
·n018 Pacnoda
··

- 58 -
1 CONCLUSION 7
Les recherches de laboratoire décrites précédemment permettent
de dégager des conclusions sur la sensibilité des larves d'Oryctes monoceros
à la muscardine verte, sur les conditions de développement de la mycose et
sur la spécificité d'action des différentes souèhes de M. anisopliae.
Ainsi que des observations déjà anciennes l'indiquaient, les
larves d'O. monoceros sont extrèmement sensibles à
la muscardine verte. Il
suffit de contaminer le substrat d'élevage des larves (terreau) avec des
quantités assez faibles de conidiospores de M. anisopliae (10 3 conidiospores
par gramme de terreau) pour obtenir une mortalité totale après 3 semaines
environ à la température optimale de 28°C. Tous les stades larvaires sont
atteints par la mycose, le deuxième (L ) paraissant légèrement plus sensible
2
que les deux autres; cependant il faut s'attendre à trouver, lors d'examens
dans les populations naturelles, un plus grand nombre de muscardine au troi-
sième stade larvaire (L ) en raison de sa durée très nettement supérieure aux
3
deux autres. L'état physiologique de l'insecte-hôte semble avoir une influence
sur sa sensibilité à la mycose puisque, des larves affaiblies par un jeOne
artificiel sont atteintes de mycose dans une proportion plus grande que les
témoins.
Parmi les facteurs climatiques, tempér~ture et humidité du
sol, ce sont les conditions thermiques qui jouent un rôle d~terminant pour le
développement de la maladie. Celle-ci présente son maximum d'intensité dans
une gamme de températures comprises entre 25° et 30°C, avec un optimum situé
aux environs de 28°C. Aux températures inférieures, la mycose se développe
plus 1::ntement mais conduit également à une mortalité totale ; aux températures
extrêmes, on observe soit une mortalité physiologique des larves au dessous de
20°C, soit un arr~t de la croissance du champignon au dessus de 35°C. L'humi-
dité du milieu d'élevage n'exerce pas d'influence sur la maladie, la limite
inférieure de ces expériences étant fixée' par la possibilité de survie des
!
larves dans un substrat trop sec. Quelques résultats montrent que la nature du 1
milieu dans lequel les larves vivent peut exercer une influence sur le déve-
li
loppement de la mycose.
Des travaux antérieurs sur O. rhinoceros avaient abouti à la
1
conclusion que seules les souches du type "major" sont pathogènes pour Oryctes :
Nous avons en effet constaté que tous les cas de muscardine verte observés à
l'Insectarium de La Minière dans les élevages de masse de différents Oryctes
(O. rhinoceros, O. monoceros, O. boas, O. elegans, O. nasicornis) sont de ce
type major. Par contre nous avons vérifié expérimentalement que seules les
souches "major" isolées d'Oryctes
sp. sont pathogènes pour O. monoceros.
Ainsi deux souches "major" isolées de Strategus aloeus et de Cetonia aurata
sc sont montrées sans action pathogène sur O. monoceros. De nombreusesbouchtS
j
i
"minor" ont été également étudiées. Si ellcs provoquent bien la muscardine
1
verte à la suite d'une injection intra-hémocoelienne de spores, elles sont
par contre inactives par contamination du tégument, voie normale d'infection.

_
------~_. -'._. ~
. .
- - - _. _._.__.._- .._. .
_-- --_.
- 59
Le tégument joue donc le raIe d'une barrière sélective. Nous avons observé
que ces souches inactives provoquent néanmoins des réactions de mélanisation,
signe d'une pénétration partielle à travers le tégument ct d'une réaction de
l'insecte-hate.
.
Les souches de M. anisopliae étudiées, qu'elles soient du type
"major" ou "minor" ont, en outre, été expérimentées sur d'autres insectes ra-
vageurs des cultures ou des denr~es, tels que Leptinotarsa decemlineata SAY,
Melolontha melolontha L., Schistocerca gregaria Forsk et Tenebrio molitor L.
Si le ver blanc du Hanneton s'est montré très peu sensible à la muscardine
i
verte, ainsi qu'on pouvait le supposer d'après la fréquence faible de cette
mycose dans les élevages et dans les populations naturelles, les autres in-
1
sectes sont atteints par la muscardine verte quelque soit le type de la sou-
che considérée.
1
Par comparaison avec la muscardine blanche à Beauveria tenella
,
des larves du Hanneton commun, mycose déjà étudiée depuis plusieurs ann~es à
la Station de Recherches de Lutte Biologique et de Biocoenotique de La Minière
on peut constater que les muscardines des insectes à vie souterraine présentent
des analogies certaines. En particulier nous devons souligner l'influence se-.
condaire de l'humidité du sol sur le développement de la mycose alors qu'il
semble que cela soit le facteur déterminant des maladies cryptogamiques des
insectes aériens. Dans le sol, la température joue un r81e prépondérant, la
maladie étant d'autant plus active que les conditions de température sont
plus proches de la valeur optimale de la croissance du champignon. La muscar-
dine verte (optimum de 25° à 30~C) se présentera donc plus fréquemment dans
les régions méditerran~ennes et tropicales, alors que la musc~rdine blanche
à Beauveria tenella ou à Beauveria bassiana est liée aux zones climatiques
tempérées (optimum de 20° à 25°C). Notons en outre que la sensibilité des
larves d'O. monoceros à la muscardine verte est, de loin, beaucoup plus graride
que celle des vers blancs du Hanneton à la muscardine blanche: la quantité
de spores et les délais pour obtenir la mortalité des larves d'Oryctes sont
beaucoup plus courts ce qui doit retenir notre attention dans le cadre des
études poursuivies actuelle~ent dans le monde pour lutter contre ces ravageurs
des plantations de cocotiers et de palmiers.
Dans ces conditions, on peut s'étonner que les prospections
effectu~es dans la nature n'attribuent pas un rale plus important à la mus-
cardine verte comme facteur de régulation des populations d'Oryctes. D'après
nos observations, on pourrait expliquer cela par le fait que les cadavres
atteints de muscardine verte sc conservent assez mal et sont soumis à une
décomposition rapide, d'où la difficulté de dénombrer les cas de mycose dans
la nature. En effet à la différence de la muscardine blanche, le champignon
ne développe généralement qu'un mycélium ras sur les téguments des insectes
et la momification classiquement décrite chez les Fungi imperfecti est de
courte durée. C'est pourquoi, de manière à compléter nos observations, un
intér~t particùlier doit être accordé aux récentes études effectuées dans la
nature, après une dispersion artificielle de spores suivant des modalités
précises de façon à contraler le rale effectif de cette maladie qui nous
semble pouvoir jouer un rale dans la dynamique des populationsd'Oryctes
monoceros.
---- ."._--.------
..
. f~··:,
.
•~

• • _ 0 -
__
_ _ ,
• •
. _

_ _
~_
~
~ .
- 60 -
1 RESUME 7
Après avoir soulign~ l'intér~t qui est porté actuellement aux
ennemis naturels des insectes ravageurs des cultures en raison de leur emploi
éventuel dans le cadre de la lutte intégrée et après avoir rappelé l'impor-
tance du rôle des mycoses entomopathogènes dans certaines biocoenoses, le
problème de la lutte contre les Oryctes, Coléoptères Scarabeides ravageurs
des plantations de cocotiers et de palmiers dans de nombrevy- pays africains
et asiatiques, est posé dans son contexte général. En raison de la fréquence
de la muscardine verte à Metarrhizium anisopliae dans les élevages d'Oryctes
nous avons étudié, dans les conditions du laboratoire, les facteurs favori-
sant le développement de la maladie chez O. monoceros OLe
Les deux premiers chapitres de cette étude sont consacrés aux
g~néralités sur la biologie et l'élevage des Oryctes d'une part, sur la sys-
tématique et la pathologie des muscardines d'autre part. Une mention particu-
lière est réservée à la distinction entre les souches de M. anisopliae de
type "major" ou de type "minor" suivant les dimensions des conidiospores.
L'étude du développement de la muscardine en fonction desfac-
teurs propres au milieu environnant, à la nature des souches et à l'insecte-
h8te fait l'objet de trois chapitres suivants.
Parmi les facteurs abiotiques du milieu, les conditions ther-
miques jouent le rôle principal, la maladie se développant d'autant plus
rapidement que les expériences d'infection sont réalisées au voisinage de la
gamme de températures de 25° - 30°C. L'humidité du substrat d'élevage semble
n'avoir, par contre, qu'une influence secondaire. La composition du milieu
peut être plus ou moins favorable au développement de la maladie.
Il a été observ~ une corrélation positive entre la quantité
de spores et la mortalité des larves d'O. monoceros, mais celles-ci ne sont
sensibles qu'aux souches de type "major" isolées d'Oryctes sp.
Il est im-
portant de souligner qu'une dose assez faible de spores provoque la mort des
insectes dans des délais assez courts (3 semaines avec 103 spores par grùmme
de terreau à 28°C).
Tous les stades larvaires d'O. monoceros sont très sensibles
à la muscardine verte, l'état physiologique semblant en outre jouer un rôle
dans la résistance des larves à la maladie. Parmi les autres espèces étu-
diées Melolontha melolontha L. est peu sensible à la muscardine alors que
les larves de Leptinotarsa decemlineata ShY, Schistocerca gregaria Forsk et
Tenebrio molitor L. sont atteintes par la mycose, qu'il s'agisse de souche
major ou minore Le cas des Oryctes présente donc une originalité puisqu'ils
ne sont attaqués que par les souches du type major isolées d'Oryctes sp.

/
B l B LlO G R A PHI E
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