UNIVERSITE DE NANCY Il
FACULTE DE DROIT ET DES SCIENCES ECONOMIQUES
CROISSANCE ET ESPACE ECONOMIQUE
AU GABON
THESE
POUR LE DOCTORAT ES·SCIENCES ECONOMIQUES
( nouveau régime)
Présentée et Soutenue publiquement
le 23 Mai 1987
par
Patrice OTHA
Assistant à la Faculté de Droit et des Sciences Economique à
l'Université OMAR BONGO
MEMBRES DU JURY
Président . ..
F. GUYOT Professeur
Suffragants ...
R. GENDARME
Professeur
J. PELTRE
Professeur
M. ANSON·MEYER
Professeur
D. ARNOULT
Maître de Conférences

l

A LA ME..,CIRE DE MES PARENT S

-
2 -
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Proff"ssf'ur de Droit Public
CROSS Bernard
Prnfesspur de Droit Privé
i.Ar:OMDr Je;:'ln
Professeur de Droit Privé
5F:~Gr'\\Jr I\\ndr'p
Praf~s:.f'u!' C"His'Jl)irp nu Droit
GOUB[f\\L!X Ci!lp:.
Professeur dr? Oro;t Privé
PrufP55eur d'Economip PO]ltiqu~
CHARP!:.\\:IllR JeAn
Prnfp'5Spur 0'" Droit Public
"1ERLE Philipp",
Pl'ofesseur de Droit Privé
LANG Jack
Professeur de Droit Public
'1i\\olE PAT AtH T Anf)e-1V1Arie
ProfessPur d'Histoire du Droit
·"'lM. PA\\' Jpan-C~ou(je
?rC'f["'ssC'ur d'Economlf" Pol i !jqur
l)RUfS\\J!: [~érard
Profes'5eur dp Droit Public

MI,,?' CClA~ DOlTlllliqlJe
PrOf8SSf::'Ur 010' Scjence Poli LI que
M''1L~M.UUli. \\"'<'!l"urllqUt-'
ProfessfJul" lie Orolt Privé
'1M. Sf.lJ~OT \\- rançOI::i
Professeur de ~clences EC"onomiqu~s
wACHSMA:\\jf\\j Pat.rlck
P,ofesseur de Droit Pub\\i:.:
~1'1EGt.DLFR Müî'lc-Jo:;,èphe
Professeur oe Druit. Priv~
~M. ZAJ[)L:,\\JWf8i::R Daniel
PrOfe5~l:!ur O'E.conDmJe Pol\\tique
Al ~ DLCHE. José
ProfeSSeUl" de 5ch~nces de Gf::'stion
SAL[RN[J Francis
Profcs.5eur de Sciences de Gestion
SPORl D.JCH J.Marc
Prof ù 5seur de Droit. Privl?
üLJGf\\'-j lI8 [<.) OlJJSSOI\\NY
[tlrisLian
PrMessl:?ur d'Hlstoire du [')rulf.
CU: ASSE. Oprnaro
Professeur de ~;CH:!ncC?::; de Ge~Liorl
;-1\\'HWUI:1. jaCQLJl:!'J
Prufesseur de Droit. Public
RAl'"ljjAliX PJtrick
Professeur de DrOlt Public
ROMEU:"AR Pierrp
Professeur dl:! SClE'nces dlo' GesLiDll
M:'-i[
LOGl Tf [ Allne
.'1aftrt! de Conferences j'HJstoin.' Ou DrolL
....:,...1. !1JHR PhiliPP":
"1élÎtre de Cùnférenc~s de Croit. Prh..,é
b~tElAy Ala.n
MaItre de Canrérences de S:..:iencl'!:O: lconomi-
!.jues
f)ILl LlR€1
2f!af)-~oui~
Majtre de Conf"'rences d" SClenct!'S tConoml-
qUE!S
:--lMl GAY :'1arie- -;-t"li!r~5e
Maître oe ConfÉrences d'Hls'~oife du Droit
~" DUCR03 J,Claude
;":ùiLre de runfèrencp~ de DroIt PuLllje
!::)OURJOf\\ Christian
:Vaitre de Confèrl:>,'l:f!s de SCler·ces tcunoml-
ques
,"1Mf MAR-;!N ArIelLe
."'la Ît rt' de Conférences de Droit PrlVP
"'''' (;()SSC.REI ChrJ5tidf,
;''laILre de Cunt'érencl:>S de Droit PubliC
. eOU~Gp..lJ"X; CI,lud~
Mditre Op Conférences ,Je üroit Pri'vè
C
CHAGI\\;DllALJù JE'iJo-Paul
l'"laitre 0" Conf&rences de 5cl8nc~ Poil Liqut'
'R~OûLT Daniel
/\\1aît.l'e de CGn f f!r f)nL:f::'~ de SClt'nces EconoOlI-
LjL;/?S
BAi-c?UEUi PlefTe
.
t"'laître Oe Cùnférenc8" de SeJCncps [conoml·
ques

-
5 -
MnÎtre-A~'sis!.ant OP Sciences Eco:-~o1'T\\iQuP~>
\\W I\\l'ffJf(l
.Jt>3C\\-'ouis
Maitre de Ccnf(">r('nc~!'i de Or0't Pnvl'>
f-'JuRI\\IIF R "Ialn
,"1"Ître- d~ COflft>rences de Droit PrivÉ'
!JrLl!S5lEQ i)o."iniQuP
Maitrp-!\\s!'iistant de Sciences Ernnomif1uto's
\\1MF"
JAt.GE:R Mirpillr> .
r'1aitre-Assistante de SCIPnces Ecanomiqups
M;'-1F
':YI\\RDJ~ r ram-:",
Maître-flssi'Stantp dl? Droit Pnvé
,""1aïtrp-Assi!>tant de Droit Privé
OEREU YI es
MaÎ~re-Assi~;Lant de Droit Privp
f-<C'St JosP.
Maître de runf6rencp.s de Sciences fconomi-
Ques
Cf: RMA1;o... rrlC
r'1fJÎtrl? dp ConfèrpncE's de Droit Public.

- 6 -
1.0 t-dculte n't:!nt.t:'nu donn<:!l' ni dPPfGbi:Jtlùn.
ni Improbation aux CJplnions êmJSP5 r.ans la
t.hèse. ces oplnllJn~ dl2vant . d.re cansidl'>rpp!:>
cOî.\\lTle proprus d \\.'u:' auteur.

-
7 -
" L'ETUDE THEORIQUE DE L'ESPACE ECONOMIQUE EST UN MAQUIS
OU LES ESPRITS LES PLUS ECLAIRES SE PERDENT ET DU S'AFfRON-
TENT LES POINTS DE VUE DIFFERENTS DES GEOGRAPHES, DES
ECONOMISTES, DES MATHEMATlCIE"lS ET DES SOCIOLOGUES",
(Ji3CQues-RaouJ BOUDEVIllE. cité par Pierre MORAN.
in " l'analvse spatiale en ~cience économique ",
Cujas, Paris .1965. page 1).
...

-
8 -

INTRODUCT10N
..

-
9 -
La notion de 50us~uéveloppement ne doit pas être perçue de facar:"
ethnoŒfltrique : .. le.sous-dêveloppement l'.1'est pas une simple dif-
férence par rapport à la situation des pays industrialisés d'auiour-
d'hui. ni un simple retard pour atteindre une situation à laquelle
d'autres sont arrivés. Les formes de développement sont variées et
ne se Jimit.ent pas nécéssairement au)( formes que l'histoire a livrées
jusqu'ici" (1),
Cependant, si l'on reconnait Que le développement est un processus
hist.oriQue et par conséquent duil être apprécié de manh~re relative •
c'est néamoins lJans les Pb\\lS du Tiers Monue Qu? le problème du sous-
développement se pose avec plus d'acuité. les schémas et les plans
de développement S'y succèdent et parfois même se ressemblent, sans
dnnn~r düs résultats satisrdbants. les raisons des échecs sont nom~
breuses. l'une d'entre elles retiendra particulièrement notre atten-
Uon : Il:!s projl:!ts de développement préconisé par les planificateurs
des pays cuncernés sont souvent trop ambitieux et trop g/obau;J( pour

al teindre les objectifs fixés. Pourtant, J'on pourrait faire oeuvre
meilleure si "int~graUon de la dimension ."iDo"It.ie:tlA pouvftit être s\\lstéma~
tisée dans les différents plans de dl.>veloppement.
la prbe en compte de J'esPë:lce cians le développement est aujourd'hui
l'un des grands
apports de la science économique. Avec )a région,
l'analyse du d(!ve/oppement cerne de facon fine les mécanismes propres
(1) Patrick GUlllAUMUNT
"E'cunomie du dévl?/oppement" (volume 1) PUF,
Paris ,tH)'}. P3gP .31.

- 10 -
à ce type d'ensemble macro-économique. Elle met en ~videnr:e !PS pro:..
PI"êt~s spécifiques de chaque région et contribue è l'enrichissement de
la science ~conomique, Il s'agit notarrment de comprendre COITWTlent les
mécanismes de croissance prennent naissance à partir d'une certaine
localisalion des ressources naturelles et d'expliquer corrment ces mêca-
ni~lU?9 s'amplifient à l'intérieur des structures régionales. Une telle
vision permet de mettre en relief le rOle de l'espace corrmg facteur de
IJéveloppement ou corrrne frein
à celui-ci ..
Adam SMITH est sans doute j'un des tous premiers auteurs à avoir sou-
ligné le rOle déterminant que joue l'espace dans le d~veloppement
.. quand le march~ est très petit, dit-il, personne n'est encouragé à sc
consacrer è une seule occupation par suite de l'jmpo~sibilité d'échan-
gpr tout CQ qui est dans le produit de son travail, dépasse sa propre
con50nvnation, contrE' les produits dP.5 autres hommes dont il a be-
soin" (1). l'auteur trouve en fan dans l'élargissement de ('espace un
moyer1 de favoriser la division du travail l:!t d'accroître la richl:!sse na~
tionale. Désormais la production de masse est ronrlue possible grâce à
t'existence de marrh(?s plus étendus.
l'élargissement de l'étendue spatiale comme source d'enrichissement ces
Nalions trouve son {-cho avec la conquête cPs colonies dont on sait
qu'elles ont servj de source~ des matières premières pour le développe-
ment des pays industrialisés.
,
(1) Addm SMITH, cné par René PASSEr, ln "Politiques de dêveloppe-
1~1lL ~, (lAme ëet;t;on) Dallol. I=\\Jl"';S ~"G" f1Jge 61,

-
11
-
Aujourd'hui. Url peu partout dans le monde. se constituent de grands
ensl:!mbles rêgionaux regroupant des pays ayant petrfols des stades de
développement différents, r.ertains d'entre eux orfrl?flt l'exemple d'êca·
nomies relativement plus structur~es. cf autres par contre pfB:Sontent
encore de nOlnbreux signes œ sous-développement. la création de CQS
groupes régiunaux aux économies souvent conlrastl!es vis\\:! è permettre
au>. pays concernés de tirer profit des effets d'entraÎllement que seul
un grand marché est susceptible de générer. l'espace ici. plus que tout
autre facteur. joue un rOle déterminant au sein du proceS5U5 de déve·
Jappement économique.
Si la tendance è la formation de groupements r~gionaul( touche Ilen~
semble du monde, elle s'afirme net.tement dans les pays sous-développés.
Ces derniers trouvent dans la sit.uation dl=?~ ~Iocs régionau)(. une para-
de aux ulocages de leurs économies. Toutefois au A)()fllent. où les pays
sous·dêvelappés s'engagent. sur la voie des ensembles régionau'l(, fis
partent sur des bases beaucoup moins favorables Que les pays indus-
trialisés : On peut noter notarrrnent qu~ les relations commerciales en-
tre h:~s pavs membres d'une même union économique sont négligeables, du
fbit même de la faiblesse de la structure de leurs économies.
lorQuel Hildebert l~NARO présente l'espace cumme " une st.ructure cohé~
rente et comne unp. création généraHsée de la société" (1). il donne
J'occasion de percevoir à nouveau l'esPace COrTlmQ facteur de dé\\..'~lop­
pp-menl. En erfet II partir du moment où J'espace apparaît comme
(1) Hîldebert lSNARD
"t'espace géograptlique <Il pur. 1978. Page 17,

-
12 -
" unE' structure cohérente ". il p.st aJors ordonné selon une logiQUe ln-
tp.rne qui doit ["omluire ses éléments canst.itutifs à concourir au fDnc~
t;ionf,ement de J'ensemble. Puisqu'une telle organisation résulte de la
c:ohérenCB entre constituants. tout changement dans l'un ent.raîne un
changement corn:!5Pondant dans les autres. Ce qui laj~5e supposer par
gxgm[")le qu'à l'intérieur d'une mêm~ région naitront difficilement de9
disparités.
l'idéal serait de parvenir. il l'intérieur d'un Qspace donné. â un dèvp.-
lappement uniforme. Or l'espace n'apparait pas toujours 50us la .forme
d'une 5tructure coh(:nmt.e. Les éléments constiluêlnts La " structure
spatialel"
pp.lJ\\.:ent ne pas être ordomés pour permettre un fonc·
tionnüment h<"rmonieu){. à l'ensemble du contenu spatial :.En d'autres
termes, j'.gspace n'offrt:! pas que les moyens du d~veJoppement êconomi-
qUE>. li peut ~nn5tituer un oOstacle surtour lorsqu'on songe au){. aspects
physiques. Fn effet, l'idée de l'espace est née de ,'action et principa-
Jement Uf! l'action sur le sol (l). l'action sur le sol peut porter notam-
ment sur Je développement du l{!rruir. Or tü mise en va\\pur des terres
suppose certaines aptitudes pouvant faciliter ]'e>:.ploitation agricole.
Un espnce au n=!\\ief tourmenté par exemple ne peut que rendre dif'fJ·
cile le déveluppement de l'agriculture. tout comme d~s terres arides
Ile pf!uvent être mises en valeur qu'au prix d'un invf!stissement très
l:olJLeux. l'importance de ces otJstacles naturel~ I:!st d'um'! évidence
telle que, dans cp.rtaines situations, comme celles du Sahel, c'est le dé-
sespoil' qui ,'emporte $Ou\\'cnL sur les efforts de développement.
..
(1) ri!rre MORAN ; " l 'an~llJse spatlale 1en Science économique "
C'Jjas. Paris 19D6, Page } .

la localisatIon des activités productives représentant l'une des possi-
bilités de transformation de l'espace reste. souvent, liée au Il facteur
distance ". Ici, l'espace apparaît comme générateur de coûts ct la
création d'une activité en un point d'un même espace se tr:ouve désor-
mais influencé pür les moyens de transport. La distance constit!Je un
obstacle au développement; puisqu'elle multiplie les frilis. les risques
les délais de transport. Dans cette optique. l'analyse spatiale' privllégie
l'êtude sur plU!lieurs jmpératifs de proximité: Une industrie par exem-
ple. doit se localiser le plus près possible d'une source de matière pl'e-
mière. d'une source d·éne~gie. d\\sle ville lui servant ue marché. Sa lo-
calisation est. dès lors, fonction de forces contraUictoires.
L'influence de la distance sur \\e développement spC'ti:l1 permet finale-
ment de comprendre pourquoi le développement mis en place à la pério-
de coloniale a visé surtout les régions cOtières d'Afrique. Par rapport
aux r~9ion5 enclav~es. les zones cOtières disposaient de facilité de
transport et se prêtaient par conséquent mieux au d~veloppement du
COfNnerce, activité ~ui l'este Juqu1ici ( avec J'exploitation des matières
premières) l'une des plus importantes du contillent.
I\\insi pOsé, le problème du t1é\\leloppement . en liaison avec l'espace.
reste trop général s'il n~ se rapporte pas à un espace bien précis.
Notre probl~matique porte moins sur j'étude des généralités que sur la
recherche de possiblités de mise en valeur. de manière efficientp.. lies
ressources dont dispose de Gabon afin d'assurer la transformation de
50n gspace. C'est un ~robléme de développement êconornique et socIal
de type classique, tel qui se pose dans le monde entip.r. avec sans tIou·

- 14 -
TA[jLEAU N"l
OrG.o.NlSAflOi\\J ADMINISTRATIVE DU GABON EN 1934.
Départ.ements
Subdivisions
ct chefs-lieu)I\\
,- ES1UAIRE
librp.\\lillc. Kel19u. Cocobeach.
( Libreville
Chînchoua.
1· OGOOUE-MARI1JME
Port-Geotll, Bongo, l ambarêné.
{ Port-Gentil}
NOjol'"
J- WOlEU-NlEM
Overn. Mitzic. Bitam
MinvouJ.
; Ovgm )
•• OGDOUE-JVINOD
Boou~. lastourviJJe. Makokou. Koula-
( Baoué )
MoutuV} K~mboma.
1)- NGOUNIE-NYANGA
f'1l)Ulla, MbigDU. Mjmonyo. 5indara.
( Mouila )
Mavumba. Tchi ~anga.
SourCQ : Georges BRUEl: " ld rrance Equatoriale Africaine ". Edition
la rose, Paris PH'), Page 440.

-
15 -
li'! une différence d'ampleur. mais pas de nature.
lu Gabon dispose d'importantes richesses potentielles. OlsPose-t-U d'un
cüdre permettant d'eJ(ploiter au mieux toutes ces potentialitês à tJes
fins de développement?
Uil cadre de cl:!tte nature suppose, 'Soit l'absence d'obstacle!) liés BUlil;
asrActs physiques et humains. soit encore la formation d'espaces de
moyennes dimensions d'un type particulier CDm'tlB les unItés r~gionales
appelées" pays" par VIDAL DE LA BLACHE (1). l'e/ll;istence de ces for-
mations~ptiales imPliquent une forte adaptation des groupes humains

<3U milieu de leur localisaticJn.
Au Gabon la création de " pays" se heurte à certains faits historiques.
la période coloniale cardctérisf.>e par de nombreux découpagEs (cf car-
les ND 1 et 2) Vé::! plutOt jouer cuntre une bonne adaptation de llhoome
a son espace. L'histoire du llécoupage de l'e~pace oal.lOnai~ commence
avec de multiples (2) tentatives d'organisnLion des quatre territoires de
j'ancienne Afriqup- fquatoriale rrançaise ( AEF ). Le but de ]'administra-
linn coloniale t!tait d"arriver à trouver une organisation qui puisse lui
~ermettre d'assurer le contl'Ole d'un territoire relativement t!telldu
( 2.510.(((1 Km2 ). mais sous-peuplé ( le recensement de 1926 dénombre
3.127.7D7 habitants pour toute l'AEF ).
(1) VIDAI
DE LA BI ACHE. cité par J. 1RICAR1, " Facteurs phvslques et
régionaux -, in " Régionalisation et développemaot ", CNRS, Paris 19n,
Pagu 49.
(2) Le GABON. le MOYEN CONGO. l'OUHANGU)-CH/\\RI et. le TCHAO ont
connu les tvpes d'organisation suivants: Fédératioo. Colonie unitaire.
Groupe des tarritojres.
,

- 16 -
Corre nq
LES DEPARTEMENTS DU TERRITOIRE DU GABON ET SES
LIMITES SELON L'ARRETE DU
5 NOVEMBRE
1934
WOLEU -NTEM
o
arEIr4
L/BRé't'LLE
OGOOUE - IVINDO
ESTUAIRE
o
B~
lNTfL
OGOOUE -
~RITIME
1r40UlLLA
o
NGOUNIE-NYANGA
1
,---~
o
~k",
!
,
Source:
Gillea
SAUrf:R
"De
l'Atlantique
au
fleuve
du
Congo.
Une
géographie
du
aous-peuplement'l.
th~8e: Paris 1966, pase 184 . .

-
17
Cette préoccupation a conduit ~ d{!s rrorcellements qui 5e sont très
peu souciés des critêres d'homogénéité ou dp. cornl-ll~m9f1t.aritê. le seule
tentative d'organisation rationnelle sera c~lle de 1931. ( la colonie uni-
tttire est organisée I:!rI départements ). Oans ,'esprit de l'administrateur
les vingt et un départ.ements (1) de la colonie unitaire dC'-vilient tirer
leu es noms de leurs caractC?('istiques géographIques. Ils devaient ensuite
réunir dans les mêmes frontJêres des populations liées par affinit.és
ptflnjoues et économiques. A ce propos. le Gouvernpur Général de l'épo-
que Monsieur RENARD déclarait: 'Il il 1,' aura désormais un programme de
d6..... eloppemellt économique el social propre à chaque départ.ement dont
le particularisme et \\e~ besoins pourront ~tre plus sC>rigusgment déter-
mlnés et s('rvis. Peut-être parviendrons-nous ai[lsi è maintl:!f\\Îr dilllS
!eur propre habitat nos populations dont les jeunes ~Iéments viennent
sans profit encombrl:!r nos centres urbains ... ".
Puur Je Gabon, tout comme pour Il:!s trcis autres anciens territoires de
J',1\\EF, l'orgDnisation administrative de 1931.. etait loin rl'Cltre définitive;
la rl:!dèfinition des limites' des territoire~ d'Outre-I"'er dans le cadre de
l'Unioll française donne naissance è une autrn division ûdministrative
lJùs€?e
cette fuis sur des régions.
Il) ll:!S vingt et U'l d~partements Que compte la colonif' unitair~ sont:
l'ESfUAIRE. le WOlEU-NŒM. " OGOULIE-MARITIMF. ,'UlICUOUF-INVINDO. la
Nf;nUNJ[ -NYANGA, le KOUilOU, le N1ARI-OGOUUE.• It?· POOl. l 'OUI3AI\\JGUI-
MIMA, Ja SANGHA. la HAUTE-SANGHA-MPOKO. l'OUBANGLlI-OUAKA, IR
MBOt'lOU. le CHARJ-I3ANGORAN. t'UUHAM-PENlJE:. lp lOGUNE. le Bf\\N(.'UIRM!-
CHARI, Jp KAMEN-!3ATHA, IIOUEODAI-SAlA.'1Al. It? BüRKOI\\l-ENNEDI-TEBESTl

-
18 -
Corte n~ 2
LES REGIONS DU GABON ET SES LIMITES A L INDEPENDANCE
WOLEU - NTEM
o
OYEN
OGOOUE - IVINOO
o
'BREVILLE
ESTUAIRE
MOYEN - OGOOUE
OGOOUE-LOLO
o
HAUT-
OGOOUE
KOULA/I(OVTaJ
NGOUNIE
o
o
F"ANCC'IILLE
1IfOVlUA
NYANGA
o
rcN'9Mif'iA
o
.,...
Is::a
!
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - "

-
19
-
ORGANISATlON ADMINISTRATIvE AU GABUN EN 1960.
RègiOn5 et
Dist.ricts
Chefs-lieux
1- fSTLAIHE
libn~ville. Kango. Cot:otJeach.
( Libreville)
OGOOLE-MARIlIMf
Port-GenUI. Umbouê,
t Port-Gentil )
3- r-10YEN-OGDOUf
lambarén~. NDjolê.
( Lambaréné)
.- WOlEU-NTEM
OVeJ1'l. "1ilzie.
Minvoul. Britam
( Ovem )
5- OGOOUE-IVINDD
l'1akOkou. Baoué. Méltambo.
( Makokou )
6- OGOOUf-LOLO
KouJamout.ou 1 lastourville. Pana.
(Koulamoutoo )

-
20 -
7- NGOUNIE
T"Uuîla. M'Bigou. Minufl'JJO, NO~ndé.
( Mouila )
B- NYANGA
Tchinbanga. Ma)'Utnba.
( Tchinbanga )
9- HAUI-OGOOUE
Frélrlcevîlle,UkonOja.
l~conj. Moanda
( Franceville )
,...

-
21
De j'avis de ~P.ftaills adrnini~trateurs ùe l'époqu~ et l'observation des
faits le cunfirme. ce remodelage de la carte administrative a abouti en
définitive è ras5~ml)ler. au nom de ld recherche d'une meilleure division
~dmini5trativ~ des fragmellts d'ethnies séparés, et parfois mûme hosti-
Je::; le~ uns aux autres. A1UmUSJER (1) sauli gne à ce propos QUP. la colu-
nisation a séparé des PEuplBS de même origine pthnique. de m~me strue-
Lure sociale et on a rapproché d'ethnl~5 et de str'uctures sociales dif-
férentes.
Les différents découpages réalis~s au, Gabon resPectivement 50U5 la co·
IoniE' unitaire et dans le cadre des territoires d'Outre-Mer illustrent'
tnut à fait c~s propos. l'Organisation auminisLrativE' \\1e la colonie uni~
taire, tenant comple à lu fois de Id faiblesse démogîaphique du terri-
toire et de certaines spécificitps cthniQuE's. s'est vue abandonnée au
profit d'un découpage moins ratiunnel. Ainsi. la région de l'Ogooué-Ma·
rit.irne e~t dèsurmais scim1ê(! en deux régiuns distinctes: }ps régions de
j'Ogooué-Maritime et du MOl/pn-Ogooué. le,> régi uns de la Nyouf1ie-Nyan-
ycl Ht de l'Ogooué-!vindo ~rJaUmt elles aussi : la Ngounie et la Nyanga
résultent de la revéfiniliorl veoS limites de la I\\gounie-Nyanga. alors Que
J'OyooIJé-lvi0l..10 ptl OgoUul=.-j(']n
sont issues du remodelage de la carte
de l'Ogooué-Ivindo. QUant à la région du Haut·Ogooué. iusqU'<:J!OfS par-
tie intégrante du Congo est rJésormais l'attr:tchêe au Gallon.
t\\ juger le nornbre de tentatives d'organi<jation admintstl'aUve mise en
place durant la période coloniale, il parait difficile de croire que les
(1) ARBOUSIER. cité Ilar JOAchim dE:! DREUX-BRE1E. in .. te Pl'oblème du.
regroupement en AfrÎqlJP Equatoriale FranCÇli~e " librairjp liénêraJe de
UndL eL Jurisrruc!encc. 1%7. Paye 78.

-
22 -
finalités UP-S differenLs découpages étaient toujours clairement expli-
cités. Il convient de souligner toutgfois qu€,
les dQHmitaliorl5 tp.rrito-
rial es "'iirient en fonction des besoins. On li'DUVP ainsi. pour un espace
donn~. autant de divisions qu'il y a d'auteurs.
la recherche d'une meilleure organisation tp.rritorjaJe représente un
intérllt certoAin en analY5e spatia]f»!
Elle permet la décomposition de la
réali lé globAle en 50lJs-enr,,,-'If>bles ( régions) et favorise la connajssan-
r:::e du contenu spatial. Si la recherchp d'um~ organisation rationnelle
fournit des instruments ê J'analyse spatla:e~ elle prl':!SQnte surtout l'in~
térét di! renvoyer au problème IJosé J.lar ,'intégration de la dimen!>lon
sP8tjalp, dans l'analvse éconnmiclU~!. Cette a~proche permet de mieux
comprendre les phénomènes de croissance dans un pays où les ITMJta-
tiuns (je structures restent encore lentes. En d'autres t'?rmes. il con-
vient de s'interroger sur les chançe5 de d~ve}DPPt'fllent de l'économie
gabonais~. au n~9ard des faits et des évolutions probable!>.

-
23
-
L'ubjet de l'étude portera sur l'analyse de l'incidence spatiale. du pro~
cessus de croissance dans les pays de grand espace et de faible popu-
lalion. Le problême de la diffusion du processus et des résultats dl? la
croissance seront plus précisement examlllés. ainsi que celui de la dyna-
mique du dé\\leloppemnt résultant des conditions
spatiales
la mHhode envisagée conduira tout d'aoord à élaborer des tecllniques
. ~~tœ.'ltt. :.s::<t;>'.~\\J?: .,ft1J .nrJo: ~eti-st)quiE 'e....'~tanl. Cl::! péalable es.t
indispensable si 1'00 veut conduire une::! analysE" un peu quantitative.
Ensuite. on s'interrogera sur la validité et la bonne adéquation des OU~
lils d'ftnaly~c existant iJ notre problémaliQuP. 1a pluPart des outils
d'analyse règiollale ont été élabor~s dans des conditions des éCClnomies
développées. La réaJiL~ gabonaise pourra 110U~ condujre ê forger de
nouv!::!ùux outils conncept.uels eL analytiques.
Enfin. une tentative d'tl}<lborô1.Îon ue strattlgies de développement ré-
910nal visant Ù t~5tp.r les differ~nte~ optiore de politique spatiale
convellable s~.ri\\ envisagée.
lrt p['emiê['~ partie sera consacrée à l'esPace et à l'Inventait'!! des
structurp.s potrmtielJes. la dewdéme partie. il l'espace et aux politiques
de développement.
,

-
24
-
PRCMICRl: Po\\RTlE
l'ESPACE GABONAIS Er SES POTENllAl\\TES.
El FMENTS POUR UNE POliTIQUE HEG1DNAlE AU
SERVICE DU DEVElOPPEMLNT.
,

-
25 -
PREMIERf, PARllé
L'ESPACE GABONAIS ET 5F5 POTENTIALITES.

-
26
-
Afin de bien apPI"éciBf les chances de développement liées ê J'espace
gabani:lis. il pst indispp.nsable de prDc~Ller d'abord et. de manière ex-
haustive à un inventaire du potentiel existant.
Il concernl:O'ra :
11:0' cadre naturel ( entité géographique)
les ressources humaines
les activités éconnmjque!i
r armature urbaine
les "qulpements collectifs.
Si le cadre n~tul'pl apparaît cumme urie donnèe. les autres st.rudures
conslstuant le potentiel so:\\t par contre canrtltionnées par les paBU·
ques et. l'histoire. Le bilan structun,l deVfél dunc faire apparaître la
dynamiqu~ du svstèrne d'organisation spatIale..
le passé colonial, en raison de son ampleur et de sa durée. a légué
n~rt",jnes structure!'" soatiaJes dont il conviendra d'estimer la logique
et l~ carocti?rc plus ou moins reversible. cc serèl l'objet du chapitre 1.
le chapitre Il s'effon::era d'établir les forces et les faib'esses de l'ar-
mature régionaJ~ existante.
le chapitre III t\\:!l\\tera de repérer les grandes lignes de la dvnamique
régionale.

-
27
-
CHAPt l'RE
l
LES" REGIONS-PLANS" O"I\\ISPIRA1IDN ADMINlS1RAllVE
COM!'lE RESULl A T OU DECOUPAGE COlONIAL
AlOU1S El HANDICAPS ACQUIS.
" lE!5 différp.ots traits 5U!iccptibles d'asseoir le d~­
courage ne varient pas en concordance; ils se pr~t;.­
lent à une diversité de combinaisons et pi"r sutte
d'agencement sur Ja carte. entre lesquels le choix
1 reste larg('ment: , au qré des auteurs et de leurs
idées en Ja mat.H~re ou des objectifs \\lisés par les
délimitations officielles ".
Gilles SAUTER (1).
(l) Gilles SAUTEn : .. la rt'lgiOf\\ traditionnelle en Afrique Tropicale" in "Régiona-
li5ation et développement ", op. cH..• page bb.
"

-
28 -
Au delA des h~sit~t.ion5 de l'administration coloniale en matière de dé-
cuupaye des territ.oires de l'ancienne Afrique Equatoriale Française
( AEF ). une idée semble guider toute~ les tentatives d'organisations
la France va è la conquête des coJonies en Afrique pour.y assurer des
marchés riches el1 ressources premières, indispensables au développe-
ment de son ~conomie nationale. lite doit, pour se faire. les doter
d'une organisation administrative apte à facUiter son action de contrO-
l• .
l'organisation spatiale mise en plôce au Gabon a, comme ailleurs. une
finalité alinini!'itrative. mêrJ"le si à terme elle r~PDnd aux besoins d'ex-
ploili'lt,ion des ressources disponihles. Il l:!n est résulté fill.:3lement des
" réglons-plans ", c'est à dire d~s rég(on5 correspondant ~ des regrou-
~menL!l de diverses entités géographiques relevant d'un m~rœ centre
dl.' décision administrativp..
l 'ohjecl.if poursuivi a (>té moins la mise en place d'une organisation
fnm.lép. sur des concepts descriptifs ou explicatifs. que Je découpage
uu territuire en espacp.s de moyenne dimension indispensable ~ l'action
coluniale. Un tel découpage n'a pu se faire sans courir le l"isque dF! re-
groUj:.lements hétéroyènE>s, tant phYSlQueS QU'ethniques, la question se
po~c de savoir si l'organisation spaUalE> ainsi concue sous la période
coloniale peut être abctrldonné~ au profit d'une autre relativement
optimale
Of
ft
?
la réponse à une leHe interrogation nécés5ite d'une
part l'utiiisaUon des différents apports théoriques pE>rmettant- d'arri-
ver ~ une meilleure appr~hension des réalil{:ls régionales, d'autre part,
l'examen des conU'aintes que présente l'espace gabonais pour parvenir
è la dNinition d'une organisation .. optima~e ".

- 29
1.1. CARAcrERISTlQUES 1)\\05 "REGIONS-PLANS" CDLD"JIALES
l \\Ptutl~ des tT'aits caractéri~ant5 les" régions-plans" d'i.nspiration
administrative rev~t. un intt:!rët cE'rt1Jin. EUe permet de voir, ainsi Que
de mesurer l'ampleur dl?s effets rê:;ultants du rl~coupage de ces ré9ion~.
la croissance et ses effets de diffusion dans j'espace OèpenOEml pour
lJrlP largg parl de !a réJ.'onse du milieu naturel et humain, En d'autres
terllle'3, les dispositions naturelles dont bénHide une région favorisent
ou réduisent Je pouvoir multiPlicateur d'un investissement initial notam~
m~?f1t. Ces dispOSitions vont du Simple êlôt. des 501s t. la densité dg PO·
pulalion en passant paf J'esprit de créativité et d'initiative propre è
cel laines pOpulations. Une anall/se fine OP. ces dispositions à des fins
dn opveloppement pari-iit prlr consPQuenl ~tre d'unE> nécêssÎté.
D'aHleurs. J. lRICARI (1) note que le~ "solutions techniques contenues
dans les programmes intel'nfltio1l8UX dl? développement manquent de jU5-
les proportions. Elles sont atteintes parfois par une ~onllaissan~e în-
suffi!:iante du romple)(e régional. caract{)ris{) lJar un certain t\\lpe de
mlations entre le milieu phvsique et les structures socio-démographl·
que!j ". 51 J'on cmnidère Je cas du Gatlon, la compLéxité r{)gionale é\\lo·
Quée par TRICART résulle de la d~limitalioll du tprritoire. la di \\lis ion de
l'espace a d~bouch~ !:>ur lp. reyroupetnent â l'inlerieur de régions adml~
nistrati\\lps de plusJeurs aspects phvsiQues at de populations d'origine
ethniQlJC différente. FInalement cette délimitation a abouti â la CT~a-
Uon de "régions-plans" assez hétéro~ènes. Pu égard ~ leur conlellu
ph\\lslqul~ et ethnique.
(1) J. TRICAR r : "ract!?urs phvsiQues et régiollalisation" in "Régionali-
sation pt dé\\lE'loPP~lTu::mt" CNRS. Paris lCJ7'ë'. P~ges 1.2 et L.L..

-
30 -
1.1.1 HETEROGENEITE DE \\JATURE pl.,;vS:~:""·c
AIJjourd'hui. si l'on recuse Je déterminisme mécaniste selon lequel le milieu
physique imposerait à l'homme des 6ctjvltés et des formes d'organisations
définies. l'on reconnait par ailleurs Que le milieu pnysio.ue constitue un
élément déterminant pour j'amén3gement et le développement. A ce titre.
les strustures physiques ne peuvent Que retenir toute notre attention.
E~ apparence. j'espace gabonais présente un milieu physique parfaitement
homogène. En effet. de l'analyse généralement admise. il apparait QUe le
territo,re ne PoSSede pas un relief fortement accJoenté. les Quelques
sommets Qui 5\\- trouvent dépassent rarement 1.<;00 mètres
1. 500 mètres pour les Monts fBOUDJI,
1.200 mètres pour les Monts T[:'''1BO au Nord.
<.000 mètres puur le l'1assif OU Chaillu et les Monts de Christal.
les élévations les plus courantes se situent entre 500 et 800 mètres (zo-
nes de plateaux). Aussi. le climat chaud et numIde (températures variant
entre 1B et. 35 degrés) produit une végétation constituéE' essentiellement
de forêt. laquelle COU\\ire les trais quarts du territoire.
Cette homogénéité n'est qu'apparente lorsqu'on considère chacune des
neuf rt>gions administratives issues du découpage colonial. Deux d'entre
elies semblent bénéficier d'une certaine unité physique: l'Cstuaire et le
Wolen-l\\Jtem. Daris le cas de l'Estuaire. l'homogénéité phYSIque repose sur
!ion altitude (inft>rieure à 200 mètres). le caractère géologique de son
bassin sédimentaire Ouvert sur la mer et la particularité de sa forêt qui

- 31 -
s'interpénètre par enaroit avec la plaine. la région du Wolen~Ntem.
.. logée" aans cette zone du plateau du \\lord. s'étend de la frontière de
la République UnIe du Cameroun aux bassins de l'lvindo ( affluent de l'Oge;...
Due ).
En denors de ces deux régions dont 185 \\imites naturelles paraissent coïn-
cider avec le découpagQ administratif, les sept autres présentent des as-
pects physiques assez hètèrog~ne5. TantOt le découpage englobe plusieurs
régions naturelles à l'intérieur d'une ou de deux régions administratives.
TantOt une région naturelie se voit partager entre deux territoires dis-
tincts. AinSI. la réqion de ia '\\lgourrué s'étend depuis les plaines et les sa-
vanes ae la Ngoumié ( affluent de l'Ogooué ), jusqu'au Massîf du Chaillu
et de son pourtour. la région du Haut.-Ogooué intègre ~ la fois le platPau
sep~entrional du .. pa'ys Sébé ft avec sa forêt dense. ie joli plateau unl-
fO[ille du ... pays I3atéké .. QU( s'etend jusqu'en République POPulaire du
Congo. En ce Qui concerne les ., réglonS~plans ft dont les limites traver-
~?~\\. ç:~ .'':''Ç!~ r.E';"~\\!~.."'.::' ...;,<;."'~: -':~'='";~,
\\: "- ~€ cas de la \\lallée de
J'Ogooué du bas du Gabon Qui s'étend rll?Puis Lamoarénè ( dans la région
du MovQn~Ogooué ) juSqU',è Port Gentîl ( dans la région de l'Ogoouè-o\\1ariti-
me ). Cette région naturelle de la vélUée de J'Ogooué Qui doit san homogé-
néité au delta et aux !ocs se formant ,è partir Ou cours inférieur de
l'Ogooué. s'est vue divisée en deux régIOns administratives distinctes.
les discordances de configuration régionale laissent appaitre è l'jntérieur
de certaines régions.des déséQuiiibres susceptibles d'êtie accentués par
Quelques efforts de développement dont seules les zones offrant le plus
d'aPt!tude aux transformations peuvrmt bénéficier.

-
:~
Dans le Haut·Cgooué par 2xemo]e. la zone du piateau du " pays Baté\\(é ..
dominée par un sol sablonne~).:. présente déjà des conditions défavorables
au dêveJoppemeilt de l'ayricuiture. paf' rapport à celle du plateau septen-
tnonal du "pays Sébé " qui reste couve .. te par une forêt dense.
Cette héterogénéité physique témoigne de la nécessité de mener une po\\i~
tique de développement devant prendre en compte. autant que possible,
les ~ar'ticularités pflysiLlues propres à chaque régIOn. Toutefois. lp réus~l~
te des politiQues de aét:eloppement envisagées nécessite, à bien des égards
un certam dvnami5ITIE' au iJla~ social. Cr. la corn~osition multi-pthn:Clue de
certaJnes régJOns Daralt de naturl? à "reiner ~e dvnamisiT1e \\ cf carte n0 3
et tableau n° 3 ).
'-es dJscOrCanc2S des :imitEs issues dp :-3 pé,iode coioniaip pourraient étre
relativisées si le GécGupage spatial tenait au).: seuls traits physiques. Or',
le cadre humain est aussi l'un des éléments constitutifs d~ ces Il régions-
plans Il façonnées POUl"' le 'Jesoin de :'act;on ccloniale.
Le découpage de l'espace. exception fnitp du Woleu-Ntem. a dunné nais-
sance à des aires très "ét~rogénes quant à la comoosltion des ethnies. la
situation ain~;i crée appelle queiques oOs~r\\.lations : Du fait de l't,omogé':
néité de sa structure ethnique. la r'égion du Wolen-i\\ltem offrirait a priori
,
plus d'aptitude au d~veloppemF!nt que les autres. mème. si par ailleurs une

-
)) -
1 ABlE,>\\U \\Jo 3
REPARTITlON ETHNIquE 1960-1961
ETHNIE
REPARTlTlGN EN POLRCECJT AGE (%)
FA,NG
30.9
BANOJABI
13.2
BAPOUNOU
11.3
BAKOTA
6.6
BAKWELE
OB.'\\MBA
6.0
ESHIPA
5.7
.'1YENE
U
'1ASSA~GO
3.9
BAKELE
'.'
BALUMBU
2.9
:-1lTSOGO
2.9
BATEKE
2.7
OKANDE
2.'
ETH~léS NON CLASSEES
l.b
BAVOUI'\\IGOU
1.0
pvGME
D.7
APINOJI
O.,
SEKE
0.2
ENSEMBLE GABON
100.0
Source
J.C CALDWELL dans Croissance démographique et évolution' socio-
économique en Afrique de l'Ouest.
Îne f.-'DPulation Council. r'.Je.....-York. 1973.page lo70.

-
34
-
structure règionalE! multi~ethnJque ne peut être source de dynamisme. Mais
une structure régionale multi-ethnioue ne PEut être source de dl,'namlSflll:l
que si les diffArj:mtes composantes ne jouent pas le " rôle neutralJsateur"
des forces dynami4ues de déveJoppemnt par les rivalités soclales ou ethni-
Ques. A l'évidence. les Fang oui :occupent seuls la régio7'l du Nord depuis la
période coloniale, possèdent l'avantage de disP:lser d'une même culture.
d'une même langue et par conséQuQnt sont $uscept;bles de constituQr une
communi'luté d'intérèt à des fins de oéveloppement régLOnal. Dans ce cas
précis. il est même possible de P8.venir à la définition de DOllFLS selon
laquelle: .. la région paraî~ être comme une réalité globale !oNu'plie est
déterminée par un espace aUl< traits naturels sPlkifiques, lorqu'elle est
façannée par une histoire commune, lorsQu'enf:n elle est haoitée par des
populatiors avant certains caractères et aDjectifs communs -.
En dehors du Woleu.-Nt.PITII, les autres dOIVent conQuérir la communauté
d'intérêt. même si l'on note j'existence dg que}ou8s degrés ue raDprocne-
ment entre ethnies irl Ou là. '..<1 réalisation dt' la communauté d'intérêt
est possibie. fT1ajs el<ige un certain temps
En effet. au fur et à mesur!:!
Que dure la cohabitation f?ntre groupes ethnIques différents. les proces-
sus de convergence, de diffusion et d'aSSImilation peuvent contribuer à
Illettre en place une sorte d~ parenté finissant par lier les ethnies en
présence.
la compOSition multi-ethnjque des" régions-plans" pose ici Je prOblème de
l'élargissement des camoétances au niveau régional. surtout si ,'on consi-
dère l'exercice des resporsabilitps locales comme la meilleure voie de pro·
..

-
35
-
mo:-.ion du dé... eloppement régional. ,"'1aI5 peut-on en l'éta:-. envisager réel-
lement une ré'Jionalisation sanS courir lp. risque d'Line atLf'intl: à j'un;t.~
nationale?
Pour l'heure. Je renforc~ment Olt pOUVOlr central ~€'mble êt.re l'option chOI-
sie lJar les autorités gabonaises afin (Je mener leur action de développe-
ment régional. la " fragilité" de l l unitè natlOnale f1''':!utorise QU'Un8 ré-
gionalisation purement admiflistrativ~. c\\~st â dirI:' celle qui vise en réali-
té à dOnnp.l" plus d'efficar:ité aux représ""ntant~ (Ju pouvoir central
( exemple des Gou\\lerneurs des Provinces ).
En dèflnitive, la récJlité des. régions Faconnéf's sous lé] coluni::iation mGnLr~
la aiFFiculté ae sOuLp.nir l'idée splon laqu~lle la régJQn seréllt le fonde~
ment m~np. du natIOnalisme: puisque tüut etiprit régional apparait comme
une menace è l'unité :"lalionaJe. C'est è dire que le déve)oiJpemenL rÉ!-
giona! COIWT'lt! cono!Uon du développement Ou p<-ltrioti<;me n'i:! P8Ut. êLre
admis que dans ces pays où la notion de nation se dIstingue du " roman·
tisml! folklorique ". et constitue lJien une féalltê vi ... ante.
Au total. en i'absence d!:! so)idaritê~ profondes entre les d;vQrses ~thrlle5
de j'espace gabonais, il paraîL difficiiE' de consid~rer les Il régiün~·pjan5
comme des cadres 0\\0 Jnt. permiS la promut ion d'un s\\ltitême (Je r~latlol 15
entre diffsrentes cornp05CIntes.
ce serait faim preuve d'un irri?alisme
certain. L'espace a èté divisé en " ré9lons-plans Il dans 11:' but de faciliter
l'e.l\\ploitatlon des ressources disponibles.
Ces remarques nous amènent à eJll.amlJ'er les effets résultants de la
divi-
~ion Ge l'espaCE> gO .. l'Agions-plan5 ".

-
36
-
Carre n23
CARTE ËTHNIQUE DU GABON
WOLEU - NTEM
, ~ FANG
,~ 8.AIl:OTA
5- NCAM~O
·j-FAN6·
2 -BAKELE
6 - S.A"'.A!
·'·-"'~ONbOiJE
) - OKANOE
7 - J='.ANG
i -SEkl A'Il1
1. - M.A~ 1N.A
Ll8REVILLE
4 - ElE~GA
OGOOUE
Il ESTUAIR~ ~ ~~~~"' <IVINDO ,
PORT-
/
f
\\\\ ,- 9'<0"'---
GEl·alL
~
5 _ B.A~OUNOU
\\
\\"L;..
1- 8.A"'OJA9J
\\ '1 - 08.4"'8.0\\.
(
""OM'
\\
MOYE~
2 - BAPOUV 1
\\) - ,.."BA,I,lHOUIN
~ O~OU,"60U 'yI' -
] -8All:OT,1
,,-eAWOU,..QOU
\\
-.
BAPOUNOU
4 -i1A'JOUMA
)
~)_ ES~IIl~A
5 - Q,lTEKE
\\
2 - BANQJ.&.BI
5" -Sl-!Ar<E
( s - "IDOU,""OU

'R -A
1 - HA,S5.A ...60
" , .. -
.....
..:,,.
!
OGOOUE
,,Î"
7 - QAOZ.A8:
"'-
/
' 4 - BAPINQ.ll
\\~
~
1
.- BAW...."OJI
)
.1
LOLO
5 - ESHIRA
~-,..·QETE
ti - MITSOGO
10 -SA........ I
7 - BAKELE
~GOOUE •
NGOUNIE
"
-BAK.ANllOJ'
-BAVOU .... 60u
HAU T - OroOUE
MARITIME
, - BAPOUNOU
2 ~ IALOUMaov
l _ VILI
.... - "TSOIiO
,
NYANGA
!
,----------~----
souRCE:
GllY
LASSEll:f:;
LI9RE'i'li.E.
I.A Y1U,.E ET SA REGlO.... ••
L19RAiltiE
A COLI"'.
pA.ltrS ,;5 •. p. r"

-
37
L2. LES EFFE15 RESLL TANT5 DE L'ORGANISATION SPA TIALr EN "REG \\ONS-
PLANS",
Sans conteste, l'ol'ganÎsatioll spatialE i5SUe de la période coloniaie a pro-
duit dg nombCQux effets (Je nature el de portée variallles. [l n'est pdS
dans notre intention dp le5 analvser t.ous ici: Nous nous intéresserons
plus parlicupèremt'!nt à ceux résullant~ de la cohabitation entre diffé-
j'entas et;hnies et â ceu~ liés tI la mise en exploitation de5 ressources du
territoire.
l.2.1 lfS "REG10.....S-t:l ... A..\\iS" El lE Ci\\DI1i: ~JnCI ...\\l
t lS 'f:'\\lTATIVES DE
RAPPROCHEi''1lNT5 E,\\lfRt ETHNIES
Le5 effe::s analY5é~ Ici decoular>t. de ;<'1 cohabitation de cette ITIOsa"iqu€
etl,nu=!ue repf>rêe fi travel'S tp territoirf?
r:ertes, la diviSIon dH l'esPêlce
opérée è j'époque de i(j colomsation a cantriouè â sfIpar·er des ethnies
PéJrfois de mèmE: angInE! Rour ll:!s .. logl:!f .. aans des espaces qUl leur sùnt
souvent étrange;'".;. Mai, il canUlent néanrr.oins de souligner le développe·
ment du processus d':ntercomprél1ension et d'a5slmilation ayant joué ces
derniel'~ temps en milieu gatmnais. grâce à C.,.,U2 cohaDltation multi-ethni-
que. Dans Je groupe MYE!\\lE. par e)(eiTIp]e. où naguère Il:!S autres ethnies du
Gabon étaiL consid~rès comme des • étrangers ", on note une acceptat,ion
croissante des autl't?s groupe'-..i. CeLte modification d'attitude se traduit
notamment par les mariages mixtes l;ui ont rarement exjsté même au début
dp. j'indépendance. (n effet. le rote d'intermédl<Jre jOué par ce gruupe
dans le comnerce des esc~aves a créé en lui un cornçlexe de supériorité.
En outre. il apparaît cunvne ie premier grau pl:' ethnique avant eu le "'pri-

-
38 -
vilêge .. d'approcher" l'hanrne blanc ". GortYne on se ptalsait à le dire.
puisque les autres ethnies. surtout celles de j'intérieur du pays, ê'taient
des escla\\ies par excellence. dés lOfS. il était difficile, voir impossible
au groupe ,"1YENE d'envisager une union avec un .. être inMrieur ft.
la di\\Jersité ethnique a permis â l'administrateur de l'époque coloniale de
constater un clivage profond entre groupes sur le plan juridique.
Chez les FANG et les peuples du groupe KOTA qui sont patrilinéaires. la
parenté et ta succession s'établissent de p~re en fils. Che? les matrili~
néaires au contraire. la f.E'mm~ est seule source de filiation. Le pouvoir et
la succession passant. d'oncle .è neveu U1t'lr;J"". Il en est ainsi chez les
ESHIRA. les PQUr\\JOL'. les BADJABL les DBAMBA. GrAce è la conabitatian
( favorise les unions mixtes ), et aussi A la pénétration des moeurs occi-
dentales, on aSslste. surtout dans les centres urDains. au recui du droit
matrilinéaire au profit de I\\ascendance paternelle. Une telle évolution. si
elle se poursuit et SI elle est encouragée. présente j'avantage de débou-
cher sur un seul droit en matière de filiation et de succession.
l'ouverture des rites et croyances aux autres ethnies constitue égale-
ment un acquis notable de la COhabitation. Au· GaDon. chaque groupe pos-
s~de 51?S crovances propres. C'est dire Qu'aucune religion universaUste ne
s'est réellement Imposée. Finalement. les rites d'initiation ont aCQuis une
relative importance et engendré une certaine unité ethnlGue. l'importance
des initiations s'est accrue avec l'avènement de l'indivîdualisme et la di:
versité des situations économiques. C'est par crainte dE! jalousiE! que l'in-
dividualisme a entraîné le recours aux f"tiches protecteurs et A la sorce-

-
39
-
Jerie. rowtefois, en dépIt de ces cJoisements. puisque chaque groupe pO:lsùde
ses crOVi:lncEJs, il a ètÉ! con~taté ce':i derniers temps 1e dév~loppement oe la
pratique de certaines croyances en dehors de leur milieu traditionneL C'est
par exemple le cas du BWITI qui, propre aux E5HIRA, APINDJI et MIT50GO se
retrouve en milieux FANG, MYENE dans les régions de l'Estuaire et de l'Oga·
oué-Maritime.
le morcellement lingUistique, luin de pré:senter seulement des aspects nég~­
tifs. a permis LIe privilégier la langue rJ'ançaise Jaquelle constitue finalement
le trait d'union entre les d(ff(!rentes ethnies vivant sur le territoîre. la po-
sition du français se trouve renforcée car, outre Ja jeunesse scolarisée et
les }ntellectuels qui J'utillSent·comme :angue de travail. les miljeux ouvriers
et même paysans, l'exploitent comme vghÎcule de communlCatlon.
l'intérêt de la langue francoise dans un pays mult.i-ettlnique COrTVTle le Gabon
ne SP. lJmit.e pas seuJE:!ment d son rOle unificateur. ~lle condiUonne aussi J'ac·
cès aux connaissances scientifiques indispensables pour le développoment.
Si l'hypothèse d'une langue nationale gabonaise reste théoriquement envisa-
geable, ~lle pose cependant de nomOreux problèmes pratiques. D'aburd son
principe suppose une large adhésion au niveau national. Or le fait même de
préCOnl'.ier t'td(!e pousse chaque 9rou~ ethnique â .. battre camPagne .. au~
près des siens pour assurer la protectmn ae la lanS/ue d'origine. Ces réac-
tions sont particuiièrement vIves chez les groupes ethniques minoritaires,
assimilant "aaoption d'une langue nationale ~ une renonciation à leur droit è
la d{ff{>rence. Oans une telle situation. l'émergence d'une langue natîonale
s'inscrit dans un long processus historique Où le facteur temps joue un rOle
prédominant. Dans la mesure où tmltes les conditions sont encore loin (J.'être

-
àO -
réunj~ une solution qui tendrait à Lmposer une quelconql.>e langue <tu reste de
la population ne saurait en aucune monière dunner des résultats satisfaisants
Au regard du développement de la Science et de la Technique, l'hypothèse de
l'emerg~rlce d'une langue nationale est loin de conférer au français une posi·
tion marglnale.
En l'ahsence d'un vér;table esprit natjonal. les p.xp.mples ue mdnifestation du
Pl'oce<:OSllS d'intcrcompréhension évoqués précédelTVTlf!nt mOCltrent bien qu'à ter-
me, le sentiment d'Intérêt régional et. nationa: pourra reJl"quer au second r-l3i'
les flvahtés inter-groupes p.thniQu€s.
Cepe:odant. le sentiment national ne se
d{>veloppera Que si.au olan économique. chaque grnupe tire p<3rtie de )a com~
munautè en voie de formation. Or, le développement territorial mis en place
dura/lt la période cOJOnlale n'a pas permis à crlaQU\\:' région d'en tirer prol'jt.
1.2.2. LfS "REG10l\\JS-PlAi'IlS" COlON1AtES fT !·FXPlnnATJl1r\\.i OFS RICHE"SSfS Dt)
TERRJ;OIRE : l'AMORCE" OE.S DE5EQtJll :BR!:S
l'êtude de l~ division territoriale reste incomplète sans référence à J'E'xpJoi-
tntJon des n~550urces réaljsoe~ sous la coJunJs<:ltJon. Toute j'acLon économi-
que entreprjse au cours de cette périod~ vtXlît essentiellement la mise en
vô/eur des richesses locale5. l'E.·)(ploitatlun des ressourCL'S s'est-elle dccom-
pagnée d'un dêvelOPlJl:!ment global de J'esPdce. ou a-t-elle
favorisé urtiquemellt le5 réyion5 disposant de quelques aptitudes naturelles?
l'on ru? dira jamais aS5ez qUe 5i le morceltement de i'esPac1::' gabonais a
aonné ]f:>S résultats pnregistrés, c'est parce que le souci de j'admmistration

-
41
-
coloniale portait moins sur la recherche d'une organisation spatiale "op-
timale .. que sur l'exploitation maximale des rTlètières prernières disponi-
bles : pé>:roie. bOlS. café. cacao notamrr.ent. Au regard des faits. il n'pst
pas exagéré de dire que J'action colon tale Cl visé è obtenir le-s ressOlJr~
ces disponibles, dans des conditions relativement avantageuses. Par sui-
te de cette stratégie, la mise en valeur de J'espace s'est intéressée aux
régions disposant d'ulle ouverture sur la mer ou sur un fleuve. â celles
enf'in avant une pOPulation relativement élevée. Le tableau n-'" confirme
ici nos propos. Au totaL quatre régions vont être touchées par l'action
coloniale
j'Estuaire.
l'OgDDuê~"1aritime,
le Woleu·:'.,l1em,
et la Ngoumé.

-
42 -
Tableau n"r..
~épartilion gêographique des employeur-s en 1960.
l
I~ég.ons
EFfecti Fs ues-
Répartit.ion en
emploYHurs
PDurrentage
Estuaire
6~~
1,9%
0900 é·ManLime
,~,
1,%
lUoJeu-N1l:!m
10,
8%
Ngounif.>
101
7%
Sous-1otal
10'6
80%
i"ut.res réglons
-
'"-'3
20%
Tata!
1299
'00%
Sourr.f' : la République Gabonaise: Notes et Eludes
Documentaires n0 3.703 du 27 Juin 1970.

-
41
-
Bien que le t.ableau relatif à la réparti tian géographique des employeurs en
1960 présente des limites Quant ft la richesse Ces informations fournies. il
montre néanmoi~s que la période coloniale marque déjà le début d'uns c,ois-
sance spatIale dissymétrique. la tendance à la concentration de cette crois-
sance sur J'Estuaire et l'Ogooué-Maritime ne fait pas de doute: plus de
60% des employeurs se concentrent dans le~ deux régions avec une prédomi
nance de J'Estuaire. Dans le WOleu.-NTem et la Ngounié, cette répartition. tout
en étant faible reste cependant significative lorsqu'on la compare avec
celle des autres régions.
La mise en valeur coloniale se fait de façon privitégj{:!e autour des ré~
gions de l'Estuaire et de l'Ogooué-Maritime car les deux régions djs~
posent d'une ouverture sur la mer. la présence des ports de Libreville
et oe Port-Gentil oFre aux compagnies coloniales un cadre favorable au
développement de l'import·export. On retrouve ici le rOle traditionnel
des ports dont le développement nait du souci d'êviter des coûts de
transbordement.. les por~s, lieux obligés de rupture de charge. tencent j
se developper, non seulement comme entrepôt, mais conwne marché et
cDmme centre industriel. le processus est d'autant plus favorisé que
l'état des transports oemeure médiocre.
Au Gabon. par suite de la médiocrité de l'infrastructure routjèlre pt dE'
sa très faible densité (1) les co~agnies coloniales spécialisées dans II?
commerce des produits manufacturés ont concentré leurs activités sur
Ubreville et rort-Gentil. L'expension de ces activités com-
(1) L'infrastructure routière à cet.te époque reste pour l'essentiel réduite
aux deux axes sui\\iants : libre\\llUe ~ Ndialé - Oyem - République uniè du
Cameroun et Libreville ~ Lambaréné - Mouila - NDeud~ ~ Oolisi"" (dans la
République du Congo).

merciales vers l'arrière pays eut été trop couteUSf! compte tenu des
ruptures dl? charge supplt:!mentaire. le même intérêt de supprimer les
ruptures de charge a favorisé la création de queiques scieries li litlre-
\\lille et à Port-Gentil où la présence des ports devrait faciliter !'eltpor-
tation d'un'é! partie des bois transformée sur place.
Dans la r-ègion du Moye~-Q900ué. les villes de NDjolé et lamharéné. si·
tu~es sur le cours infP"jeur de J'Ogooué n'ont profité que d'une mise en
valeur limitée, malgré le fait qu'elles servaient de points d'évacuation
des grtJnes vers le port OeF'ort-GentiL L! actjon coloniale a contribué
ê l'ouverture de chantiers foreStiers ClYdnt un faible impact sur ['éco p
nomie de la régiof\\ : la fermeture de ces chantiers intervenant généra-
lement après l's}(plo.itation de la forêt de la lone pour laquelle le per-
mis a été octrovt:!. le seul effet. durable rèsultant de l'exploitation fores ...
tière a ~tè j'établissement dans la région de certaines popula~ions ori-
ginaires Qes réglonS du sud et du centre venues à l'origine comme ou-
\\lriers forestiers.
Outre les régions du lit.toral (Estuaire. Qqoaué-Maritime), l'effort de mise
en valeur COJan jale
s'est porté également, malS à un degré moindre, sur
les rég!ons du Woleu~NTem et de la Ngounié. Ces régions. plus Du moins
sPécia:'isées dans la prODuction des cultures d'exportation (café et ca-
cao) doivent leur tf'ntativc! de mise en valeur à deux facteurs; d'une
part a l'importance relativf' de leur population (jusqu'en 1%0 la Ngounié
et le Woleu-NTem constuenL le5 prlncjpaux t! fovers de peuplement" du
terrhoil'(}), ~t d'autre part ~ leur si:.uation au passage des deux princi-

-
4S
-
paux axes routiers de l'époque évoqués plus haut. Ce dernIer aspect e)(-
plique. partiellement. les difficultés éprouvées par j'administratjon colo-
niale è jeter les bases de développement économique dans toutes les ré~
gions. En effet. il serait erroné de croire que l'exploitatjon économique
sous la colonisation a touché j'ensemble du territoire. Même la région
minière du Haut~Ogooué avant toutes les raisons de connaltre un pro-
cessus de dé\\!eloppement cumulatif est demeurée è la fin de cet te pé-
riode une If réser\\le Of im!xploitée.
le faible impact de la mise en va\\eur coloniale sur l'espace gabonais
tient essentiellement è une raison: l'e)(ploitation économique â laquelle
on nssist.e sous la période colonlale n'a pas eu en réalité pour SOUCI le
déveloDPement de J'espace gabonaIS. sinon ellg aurait pu, dans le cadre
d'un plan préalablement défini. envisager d'abord la mise en place des
infrastructures de transport considérées CDmrne j'une des conditions n~ces-
saires ,è la diHusion de la croissance I:!t du d~veloppement. l'aosence
d'un plan dg d~veloppement spatial montre. s'il en est encore besojn.
que l'action coloniale s'est interessée en définitive à l'ex:ptoitation. à
très peu dp coût. des ressources spatialement disponiblps.
Au totaL 12 dt>c:oupage issu de la colonisation, comme la tentative de
mise en valeur qui gn est résultée n'ont pas créé los r::ondiUons pormet-
tant de déclencher un processus cumulatif de croissance et le dévelop-
pement territorial. " l'effort" consenti s'est traduit par la formation
de quelques" îlots" économiques localisés sur la zone Uttorale et dans


les régions nûaLjvement peuplées. le rRste du territoire demeurant plus
Ou moins à l'écart de la tentati\\Je de déveloPpement.
la structuration de l'esPace iS5ue de la colcnisation demanderait è ~tre
revue dans une optique correspondant mieu~ aux préoccupatlOn5 d'un dé-
veloppemenL autocentré. 11 s'agirëlit d'essayer de parvenir à une organi-
sation sP&Liale moins discordante et à des régions suffî5aiTlllent équipées.
Cependant. si l'idée du remodelaHe de !'esPdce gabOnais paraît sédui:xmle,
la réalisation se heurte néanmoins à Quelques problèmes. la section suivante
tentera de mettre en relief les conlraintes pouvant rendre l.:e remodelage
dîffidle.
,

-
!.7
-
1.3. LE LEG COLONIAL ET LA RECHERCHE D'UNE ORGANISATION OPTIMALE
Les délimitations des espaces établies ou proposées résultant gêné-
ralernent d'un cl10ix entre plusieurs formules qui n'ont de sens qu\\:m
relation avec les abjects visés. Les" régions-plans" issues du décou-
page colonial ont été façonnés par un souci Ge pure ex.ploitation colo-
niale et non de développement. L'h~pothèse d'une croissance écono-
mique spatialement mieux organisée implique la remise en question de
l'ancienne division et la redéfinition des nouvelles régions sur la base
des structures existantes. Or, l'analyse des structures régionales sup-
pose la prise en compte, d'une part. des conditions physiques et natu-
relles (sol, clil'Tli'3t, végétation ... ), d'autre part. des conditjons sociales et
économiques. Cela revient en dêfînitive à envisager le remodelage de
j'espace gabonais selon deux approcl1es qui sont à la fois différentes et
compll':!mentaires : t'approche géographique et l'approche économique.
1.31. LE LEG COLONIAL AU REGARD Du CO"JCEPT GEOGRAPHIQUE DE REGiON.
L'Organisation spatiale chez les géograpl1es.reste fondée SlJr le repérage
des grands ensembles géograpniques. En effet. pour définlr la région et
trouver son contenu" authentique -. il faut d'abord s'inc.erroger sur les
traits naturels de l'espace assurant ses composantes, leur unité et
leurs limites. Les traits naturels à mettre en évidence correspondent à
des données d'ordre physique, caractérisées par la géologie, le relief, le
sol, le climat, la végétation. Leur observation laisse apparaître une cer-
taine individualité qui traduit diverses continuités. Li=! décOUpa99 dg la

-
411
-
région géographiqu~ obéit normalement au " respect" de ces conti-
nUI tés.
De l'ensemble de ces critères, le relief reste le premier sur lequel doit
être fondée la division spatiale: " Aucun autre fait géographique Il
note A. THIBAULT, " n'a ce privilège" P}. O'autres auteurs cOlTVT1e
A. FREMONT «(1) notent cependant que les phénomènes bioclimatiques se
révèlent beaucouP plus complets pour définir les espaces et leurs li-
mîtes. Ils constituent une combinaison plus riche Que celle Qui fonde
le tout sur l'héritage géologique. Finalement. les combinaisons intégrent
a la fois les élèments du climat, dt:! la végétation. Oes sols. du relief. de
l'hlJdrologip., de la faune.
Au-delà du tlJpe de trait considérA J'approche géographique Oe la rPYJOn
cherche en fait à trouV8r dans toutes ces données physiques ce qui
apparaît convne un tout, corrme une uniLl? et formant par conséL1'Jent. du
point de vue du relief. de la géologie, du climat. etc. une homogénéité
nat.urelle. Cette cerniére permet de dégager 1,) spécificité de chaque
région et de la repél'er de façon bÎl:m distincte des autres. entités ré-
gionales voisines. Ll:!S " régions naturelles If. plus. visibles et immédia-
tement perceptibles. nais.sent donc du repérage des portions d'espace
présentant une uniformité géographique.
(1) ~. THlBAULT, cité par Pierre PASCA.LLON in" Effort de définition de
la notion de région ", Université de Clermont-FerranO, 1985, page 6.
Cl} Armand FREMOi'toT. " La région espace vécu If, PL:F, 1976. page 164.

-
49
-
Vis à vis du relief et de la végétation notarMlent, il est possible de
découper l'espace gabonais en entités géographiques très homogènes et
de parvenir Finalement à la délimitation des régions naturel1es. De CP.
point de vue. le découpage issu de la période coloniale apparaît tota-
ll?ment discordant car, tantOt il intègre plusieurs régions naturelles
à l'intérieur d'une ou de deux régions administratives, tantOt une
gion naturelle voit son l1omogénéjté interrompue par la fronÜ~re admi-
nistrative.
Cependant. l'abandon des coupures étabHes sous ta période coloniale et
la définition des régions l''IOmog-2nes. du point de vue physIque. peuvent
conduire à des situations de dé.séquilibre. Dans certains cas. la délimita-
t.ion des espaceS naturels pourrait aboutir à la création des régions très
étendues. le repérage de la vallée du bas-Ogooué correspond à ce cas.
Cette région naturelle doit son homogénéité au deltaé et aux lacs qui
se forment dans le cours inférieur de l'Ogooué. Elle s'étend de l'act:.Jelle
régio:"' du :"1ol,le'1-Dgo0l:lé â l'actuelle région de j'Ogooué-Maritime. Ainsi,
la délimitation de la région naturE!lle ae la vallée du bas-Ogooué inté-
grerait l'Ogooué-Maritime et le Moven-Ogoou~. Curieusement. l'organi-
sation de 193t. réapparait.
la mise en êvidl?nce des espaces naturels est également susceptible de
donner naissance â des régions peu étendues et faiblement peuplées.
Dans le Haut-DgoouG où le plateau uniforme du If pays Batéké If con-
traste avec une forêt dense et un relief plus ou moins accidenté. de

-
50 -
nouvelles limites pourraient falre de cette zone du plateau une région
distincte. Obéissant aux critères d'homogénéité. cette lOne présente
toutefois dg nombreuses Umite:i pour répondre aux impératifs de déve-
!oppement. D'une ma mère générale. la région se définit comme un espace
moven, moins étendue que la nation, mais présentant néanmoins des
dimensions relativement suffisantes pour permettre aux forces internes
de jouer pleinement leur rOle. Elle doit aussi regrouper un effectif de
population assez ifl'lPortant. Or. le " danger" d'une décomposition du
territoire sur la base des données géographiques homogènes est d'abou-
tir .à la création d'une multiplicité de régions dépourvues de vitalité.
Les régions résultant des traIts phvsiQues restent donc peu viables,
tout comme celles susceptibles d'ê-tre obtenues à partir d'un découpage
d'origine ethnique. En effet. il est tIIusOlre de penser que liJ délimita-
tion du territoire sur la base des ethnies fournirait meilleure Solution
d'organisation de j'espace au GABON.
Chaque ethnie se Gistîngue par une histoire. une langue. des
Coutumes et une répartition dans j'espace. Cependant. la perceptîon de
ces aspects ne suffit pas pour assurer ~ chaque ethnie une POl' tian
d'espace appelée région. Certes. la région constitue d'abord une
enveloppe" essentielle avant la considération d'éléments beaucoup plus
abstraits. Mais cette" enveloppe" n'a de sens que parcequ'eUe sert de
support ~ l'activité de dévelOPpement économique. Or. sur un espace où
cohabitent de nombreuses ethnies. l'idée d'une division du territoire a
base ethnique conduirait à la création d'une infinité de régions très

-
51 -
faibles è la fOlS dans l~ul-s êlspects dimensionneis et démographiques.
Cette analoyse souligne les difficultés devant être sucmontées par un
découpage fondé ~ur les IimiLes naturelles. De mÔme Qu'elle elO..plique
dans une certain~ mesure pourquoi les combinaisons des traits physiques
et les caractéristiques humaines (ou et.hniques) f1~alisées sous la période
coloniale n'ont pu conduin:! ~ la délimitation des régions géograpniquement
homng~ne5. Finaiement. aux régions dx:ée5 d'une uniformité physique et
ethnique, il a été préféré des entités géographiques" multi-variées ..
.. multi-ethniques ", mais relativement étp.ndues et. peuplées.
le maintlen du découpage l5Su de la péflode coloniale ne sauralt ~trp
justifié en se limitant à la seule 8Dpror:hg géographlqUg de la région,
car si ~a région géographique perm~t dp saisir ies contraintes objec·
lIves de la nature, ~eule la région économique offre les moyens de
répondre à une problématique d'organisation spatiale.
1..3.2. l'HISTOlRE D~ DEVElOPPf,'1ENT AU REGARD DU COI\\ICEPT ECONOMIQUE
DE REGION
l'intérêt pour l'espace nait de la néce~sitè de comprendre le d6ploi"'·
ment de j'activité humaine sur Il' tE!rrjtoire ni:ltional et les formes d'or-
ganisation en découlant. la néce~ité d'une telle compréhension jmplique
une approche plus" élaborée" de ia région considérée non pas comme
unE! simple présentaUon morphologique. malS comme le résultat de l'ac-
tion humaine. En fait. l'approche écunomique perçoit la région" comme
un territoire formant un ensemble économique. un ITIéIrché règiClnal Dé-

-
JO:::
-
déterminé non seulement par une interaction mécanique du milieu phv-
siQue et du milieu humain mais par j'activité économique des hommes ... "
('). Selon cette conception. la région reste finalement fonction du dé-
veloppement économique et les divisions régIonales Qui peuvent en résul-
ter sont soumises aux lois de l'évolution économique.
les étapes successives ayant marqué le développement de l'activité éco-
nomÎQue (exploitation agricole, puis i::Ictivité industrielle) correspondent
à des modes spécifiques d'organisation spatiale. Pour j'essentiel. trois
farmes d!organisation serr>blent être privilégiées par la science régionale
la région homogê"g d'inspiration agricole,
la r6gion pola.isée (j'inspiration industrielle.
la région-plan (ou région-programme) d'inspiration prospective.
Parmi ces trois formes majeures d'organisation offrant la Possibilité
de parvenir à la délimitation de régions à la fois fonctlOnnejles et
opérationnelles. laquelle parait la plus appropriée à j'espace gabonais?
1. de la région homogène d'inspiratior. agricole.
le concf!pt de région nomngêne commun aux géographes et aux écono-
mistes. se définît comme· un espace continu dont chacune des Parties
(1) Joseph LAJUGIE, Pierre DElFAUD, Claude lACOUR : " Espace régional
et aménagement du territoire" Dalloz. 1985, page 109.

-
53
-
constituantes L}U lone. présent~ des caracteristiques aussi proches que
possible de celles des autres (1). Aut,ement dit. les différences 5US-
ceptibles d'être Ct1nstatées entre les divers éléments constitutifs sont
aussi faibles Que possible.
l'existence d'une telle formation spatiale naît de la !'>implidté de la
structure économique observée dans la rt!glon ~tudiée. En effet, on sail
4ue l'activité économique fut au départ et a"ant tout une activité agri-
cole. Le df!ve;Oppement de j'agriculture ilérp.ssitant de vastes étendues
d'espace c1 engenaré une homogénéIté spatiale. ou io>nco.e des régions
homogenes, Ce type d'oryanisatilJ11 spatiaie d Jo,lgtemps influencé
l'analyse régionale. mème s'il paraît présenter un contenu théorique
" moins riche" que le corlci:!pt de région polarts~e.
Cependant. SI la région homogène semole obéir aux critères d'urIe" te·
tale uniformité ", l'homogénéIté spat.iale dépend en définitivl:? oe llé_
chelle d'observiltlOn ; De noS jours, Ces ~spaces se spécialisent et se
combinent sujvant des lois de complt!ment.arité. l'ilomo9énéité n'est donc
que relative. André OAUPfil;\\wE (2) dist.i,--,guE' troIs formes d'homogénéité.
la première. " l'homogénéité globale ", €;,t.
r,G\\? d'une presque pürfaite
concordance entre le milieu naturei ~t Io?s ';Iroupes de peuplerrlent, Cette
homogénélté observée généralement par le géographe SP différencie de
(1) Jacques R. BOUDEVillE, cité par Pierre PASCAllOI\\I in .. Effort de défi-
nition de :a notion Oe région l'. Université de Clermont-Ferrand, 1985.
page 1').
(2) André DAUPHI~E
.. Espace. région et svstème"
Economica, 1971J,

- so; -
la " forme récurrente ". Celle-ci obtenue par
adjonction d'umtés élé-
mentaires se r-essemblant constitue la seconde fonne d'homogénéité.
la troisi~me Qualifiée de " homogénéîlé par-tielle .. est l'oeuvr-e d'un
élément important qui prime Sur toutes les autr-es composantes de l'es-
pace. L' "nomogènéité relative" implique le repéraqe d'un éJérT'ent do~
minant, significatif et susceptible d'imposer sa marque aux autres ca~
ractêres de l'espace. L'espace gabonais permet j'observation de ce type
de formation. la région de t'Ogooué ~Marltlme dominée par l'industrie du
pétrole offr-e l'image (j'une" nomogénéité relative " . .ll en est de même
des régions du Woleu-Ntem. de la Ngounié. de la Nyanga, de l'Ogooué-
ivindo et de j'Ogooué-loio oû prédomine !'e)(.ploitation des cultures
d'e:>(portation (café. cacao). Si la région homogène présente plus d' ap ti-
tudes pour la maltrise du cadre géographique de référence. l'établis-
sement de seS limites se ne ur te à quelques difficultés. Tout d'abord, le
repérage des critêres économiques s'effectue à J'intérieur d'une région
donnée à priori. Dans le cas de notre problématique, il V a donc beau-
C:lUP de chances De \\JOlr !::oïncider les limites de li:' ;-églon ll û mogène
aveC celles issues du découpage colonial. D'autre part, les activités
économiques développées tJ travers !'espace sont assez complexes. Il
paraît par conséquent insuffisant de se contenter de l'évocation des
ressemblances ou de l'identification d1un élément dominant de l'espace
pour par-venir- è une délimitation régionale. Au-delà de l'existence des
régionc; homogènes observables à un staoe ou dêveloppement économi-
que. ce dernier s'accélérant engendre la différenciation des activités
et leur diffusion sur l'ensemble de l'espace. La délimitation
des enti-
tés géOgraPhiques ifTpHque Dans ces conditions la prise en compte de
1

-
55 -
tou~ les aspects contribuant au développement des activités :iPatia-
lement localisées. Le concept de région polarisée trouve alors sa plei-
ne signification.
2. de la région polarisée d'in~piration indu5triBlle.
Selorl Jacques k. BOUDEVILLE, la région polarisée doit étre prlvU"giée
lors du découpage de l'espace national. En effet, dans ,'optique d'une
action régionale. la r"qion polarisée fournit plus d'infurmatjons que la
région homogène. Mê:IlS si cette forme d'organisation offre la possibi-
lité de mieux comprendre le développement spatial de l'act1\\JiLé écono-
mique. il reste que l'observation des phénomènes économiques en vue
de la délimitation .1e te région polarisée présente quelques difficultés.
La situatiiun SE! complique encore au
Gabon où les structures écono-
miqup.s ne présentent guère un niveau de dé\\Jeloppement pouvant favo-
riser un découPé1ge sur 10 base de la région polaris"e. Pour s'en con-
vaincre, il suffit de se reporter è Ja dMïnitlion du concept.
LoÎn d'être une notion simple, la région polarisée se définit corrrne
Il
Heu d'éChanges des bi~ns et5er\\Jices cLnt j'intensité interne est su~
p"rieure en chaque point è l'intensité externe" (1). [n ciéfinitive. cet
espace de moyennne dimension se caractérise par l'existence d'url

1 ..

l
,
noyau Centra
compose d un grand ensemble d activités industrielles
(1) Jacques R. e~UD..[VILLE, cité .par Joseph LAJUGlE, Pierre DElFAUD.
Claude lACOUR, ln
Espace régIOnal et aménagement du territoire "
Dall02, 1965, page 137.

-
56 -
et d'une zonE périphérique complémentaire. la région polarisée est
donc un espace marqué par l'hétérogénéité. ['interdépendance et la
complémentarité de ses d!fférentes composantes.
Selon cette définition la délimitation de la région polarisée implique
j'nbservation des flux des biens et services. Or au Gabon, les échan-
ges de biens et services entre le " noyau central '1 au l'.)ggloméra-
tion urbaine susceptible de jouer le rOle de pole supérieur et la
zone périphérique essentiellement rurale restent faibles voire nuls.
La zone périphérique appelée à constituer la région polarisée avec ~e
" noyau centra! " doté du pOle supérieur demeure dépourvue d'unités
économiques même de faible dimension. la localisation à la périphé-
rie Oes pèles secor,daires re'Jet ici toute son importance. pUisque
j'existence de ces dermers conditionne les relations de complémen-
tari té. Jacques R. BOUDEVILLE (1) insiste sur la distinction entre la no-
tian de pâle de centre de trafic \\~u d'information) qui relèvent de
l'obse!'vation pure. et celle de régIOn polarisée. Cette dernière est
qualifiée dt:' fonctIOnnelle parcequ'elie lit:' les pôles entre eux par un
réseau de flux ou (j'information.
Les que~Qup.s embryons de pôies identifiables â travers l'espace ga-
bonais prp.sentent la part.icularité (:J'avOIr des rapports de complé-
mentarité relativement intenses avec j'espace situé hors du terri-
toire. c'est-à-dire des pays industrialisés. Dans le Haut-Ogooué et
(1) Jacques R. BOUDEVIllE
" ,
l espace et les p6les de croissance·
PUF. 1968, page 33.

-
5) -
l'Ogooué-r1aritime, les centres miniers jouant le l'Ole de pOJes, entre-
tiennent plus de relations avec le reste du monde qU'B\\leC leur pé-
riphéde immédiate. A la limite, ces centres miniers appartiennent â
de vastes régions polarisées dont les pays industrialisés constitue-
raient en Quelque sorte les pOles supérieurs puisque ces centres
miniers servent surtout à approvisionner en matières premières des
industries localisées dans les ps-ys développés. Ils C'elèvent par con-
séquent des zones d'influence de ces industries glC.tranationales.
rout découpage de l'esl-ldce territorial sur la base de la région po-
larisée pose quelques difficultés: tout d'abord les relations de
complémentarités et d'interdépendances restent très insuffisantes
entre les quelques" noyaux économiques" et les zones rurales pé-
riphêrjques. D'autre part, ces· noyaux économiques" ont leurs
activités orientées presque exclusivement verS l'extérieur. Si l'on
admet un .découpage sur 10 base de la régLon poiarisée, il faut alors
que les Fiu'l( susceptibles C:e servir à la dél.mitation de ce type de
régions PlJiss!o!nt être bien définis et surtout bien adaptés è la ré-
alité de l'espace de j'économie gabonaise.
En définitive. l'organisation de l'esPùce économique actuelle pré-
sente de nombreuses faiblesses pour per-mettr~ Je découpage du ter-
ritojre national à part.ir du concept de la région polarisée. Cependnnt,
à partir de la région-plan, il est possible de jeter les bases d'un tel
concept régional. puisque les régions-plans ont pour vocation de

créer les régions polarisées ou fonctionnelles.
3. La régÎon-plan (ou régIon de programmation) d'inspiration prospectÎve.
La région-plan d'inspiratlon ?rospecti\\ie correspond à ün espace ré-
gional plus vaste. Elle est en fait un instrument conçu pour j'action
de développement économique. Formée parfois de plusieurs régions,
cette forme d'organisation a pour but de perml':'ttre la mise en valeul'
de l'espace dans des condItions relativement efficientes. A ia diffé-
rence de la région polarisée. la région-~lar. ou région :::le programme
traduit" le découpage de l'espace national en circonscriptions ad-
minlstratives destinées è serv~r de cadre à la politique de déveiop-
pemE'nt :-égionaJ et è j'aménagement du territoire .. (~). La transpo-
sition ou l'aOootion Ce ce concept au cadre gaoonais pourre::t pré-
senter quelques intérêts. Cette possibiHté sera exploitée plus en dé-
tail lorsque seront aoordés les scénarios de oé\\:eloppement.
En cOnciuslon. le rernQ.oeJage OP j'espace gaDDnais sur lù base d'ins-
truments de l'analyse ,églonale n'offre gu~r2 des ~ersP2ctkes encou-
rageantes. S'agissant c'abord [je l'homot;énèité De la région ~IJ géo-
graphe, si l'organisatbn spatiale à partir du concept est possible,
il reste que le découpage aboutit. dans certains cas. à la création
des régions de trop faible dimension n'offrant aucune garantie de
vitalité. En ce qui concerne la région t>omogène de l'économiste, fan.
dée sur :'observation des raits économiques dominants de la région
(1) Joseph LAJUGIE. Pierre DELFAUD et Claude LACOUR: .. Espace ré-
gional et am~nagement du territoirp ", op. cil. page na.

-
59
-
étudJée. elle conduit à une superposition des limites de nouvelles
régions et de celles hl;!rit.ées du découpage colonial. Enfin. le dé-
coupage de l'espace sur la base de la région polarisée ne peut fa-
cilement. se réaliser etl égard à J'insuffisance des relations de com-
plémentarité et d'jnt.erdépendance existant entre les" noyaux éco-
nomiques " et les lon~ péîiphéîiques îurales.
De tout.es ces forme5 [J'organisat.lon. seule finalement la région-plan
répond à notre préoccupation. Toutefois. en privilégiant le dévelop-
pement. territorial dans le cadre d'espaces suffisarrrnent étenous.
j'organisation ainsi préconisée suppOse préalaolement la saisie de lû
réalité structurelle des régions actuelles. Une Ctnalyse du contenu de
chacune des neuf régions héritées du découpage colonial, s'impose
l'examen portera SUî j'armature de l'économie régionale consLituêe
à la fois du niveau du peuplement. des activités productrices et. de
J'ensemble des infrastructures existantes.

CHAPITR~ II
l'ARMATURE DES REGIONS.
"Née de la constatation d'inêgalités de dévelop-
pement. la dimension régionale ne pouvait faire
l'objet 0' el"'ll:l"i ':1 se ~conullli~u~ :>0'1::> "'IÙt::: :>Ùll L.UII-
tE!nl.J soit défini. Les théoriciens ont en effet
perçLi la necessité de déterminer les caractérIs-
t:aues propres de cet eSpace. De cadre d'analy-
se. la région a accédé au rang de concept éco-
nomiQue ..
Jean-Louis GE~DRE (1).
(1) JE'an-louis GE'\\IDRE : .. Dimension régionale et développement éco-
nomiQuE' ", thèse Clermont-Ferrand. 1960. page 16.

-
61
-
l'idée d'une analyse de j'armature de ;'économie régi ana te naît de
la nécessité de repérer les atouts alnSI ~ue les faiblesses propres
aux régions actui?J:es Issues de la période coloniale. Selon Joseph
LAJUGTE. Pierre DELFAUD et Claude LACOUR Cl) ... le développement
n'est pas étalé ", il n'est pas non plus" homogène ", il est fonda-
mentalement ft déséquilibré ", tout comme l'est d'ailleurs aussÎ Ja
croissance. Mais si l'un et J'autre sont sources de déséquilibre. il
faut cependant préciser que la situation dépend, soit de la réponse
du milieu, laquelle dépend de l'ensemble des structures socio-écono-
miques le constituant. soit de j'orientation de l'activité économique.
Nous ne \\,iivons plus la " belle époque" du libéralisme pur où l'entre-
preneur. seul maître à jouer. orientait ses jnvestissements exclusi~
veme'lt en direction des lieux présumés renta:J]es pour son activité.
L'Etat désormais a son rôle à }ouer dans la localisation des unités
économiques ou dans la rêpartition des équipements à travers j'espace.
Et c'est id t.out justgment que le déséquilibre Pi?ut provenir d'une
orientation. parfoi5~'olont.aLre, oe l'activité économique. la ...norjr.é
de développement accordée è quelques régions ;lar certains pavs
d'Afrique au détriment souvent d'une grande maJorité est génêratrÎ~
ce Oe profondes disparités.
Les déséquilibre liés à la réponse du milieu se ramènent par contre
tI un problème de dispositions naturelles propres à chaque rég~on.
Certaines réglons au Gabon doivent par exempte leur" essor" à
l'existence des ressources naturelles (mines dans le Haut-Ogooué) ou
(1) Joseph LAJUGIE, Pierre nELFAUO, Claude LACOuR
.. Espace régional

-
62 -
è un dynamisme socl"tl (cas des Fang, dans le woleu-Nlem). O'autrl3s
offrent è j'opposé j'image" d'espaces abandonnés Il parcequ'elles sont
relativement moins or loties" naturellement (cas de l'Ogooué-lOlo).
Dans la perspectiv~ ae développement. j'idéal serait d'arriver à créer
des relations de complèmentarit.é entre les régions actuelles. grâce
à la construction de régions-plans d'inspiration prospective. le sché-
ma pourrait aboutir notamment au regroupement d'une région offrant
relativement plus d'atouts avec une autre présentant de nombreuses
faiblesses structurelles. Sans douU=! un tel découpage permettrait
à la région de fëubles structures de prafiter des effets d'entraînement.
générés par la région relativement favorisée.
Pour bien saisir la différence entre les entités régionales existantes.
l'étuoe de l'armature régionale portera sur j'jnventaire des données
éConomiques de base. Elles concernent le niveau de pOPulation régio-
nale. celui des activit~s agncoles et industrielles. la structure des
villes et enfin le volume des équipements collectifs. l'originalité de
cette étude est de tenter de mettre en relief les disparités 5Uscep·
tibles d'apparaître entrt:! les ;-égions. ce qu'actuellement les statis·
tJques gabon8ises ne font pas. Compte tenu OC la carence des sta-
tlstiques disponibles au niveau régiOnal, il sera précisé. dans la me~
sure du possible. la méthode d'approche de la réalité régionale exis-
tant~. en même Lemps sera repéré le dynamisme interne â chaque
région. Ceci conduit à traiter dan~ la premiére section au présent
chapitre. de l'approcT1e régionale par le~ structures d~ographi-

-
6)
-
ques et économiques, puis dans la deuxième section. de l'apPfocl'"'.l?
régionale par les équipements collectifs.
11.1. LES STRUCTURES DEMDGRAPHIQUES ET ECDNDMIQUES.
Toute analyse de l'armature régIOnale convnence par la prise en
compte du niveau de populat.ion et de la structure des activités éco-
nomiCiues. L'étude démographique amène à s'jnterroger sur l'impor-
tance des ressources humaines, et sur leur èvolution probable. Le
dêvl?loppement réglDnal dépend non seulement du niveau d'activitt!s
économiques. mais aussi du volume de PDPulation.
La prise en compte des activités economiQues permet de mesurer les
possibilités de transformatIOn des structures régionales. les trans-
forma::.ions des structures régIonales sont d'autant plus prof"l!1ncées
Clu'il eXiste des activités eXDortatrices considérées comme fondamen-
talps et des activités à débouché iocai ou régIOnaL
En définitive. niveau de population et niveau e1'activltés économiClues
apparaissent comme les données essentielles de l'armature régIonale.
UnI? première approximation du degré de vitalité de chaque région
passe par conséquent par un examen approfondi de ces données.
11.1.1. L'OCCuPATION OE:"10GRAPHiQUE OU TERRITOIRE
S'interessant à la substitution des facteurs. Andreas PREDHO... (1)
(1) Andreas PREDHOL cité par Josepn LAJUGIE. Pierre DElFALD. 'Claude lACOL
[n " Espace régional et aménageml:mt du territoire ". op. cit. page 29.

-
64
-
note: " la production et la localisatIOn sont finalement un seul et
même problème ". Plus loin, il souligne que" tout déplacement d'une
firme est assimilé è la substitution des facteurs productifs situés
en d~s points d~fférents. en fonction de leurs prix relatifs et des
frais compar~5 de leur transport fi. A ce problème de transport. on
peut ajouter celui de la main d'oeuvre, car la localisation des acti-
vités à travers l'espace dépend également de J'importance d~mogra·
phique. Dans une région donnée. plus la main d'oeuvre est importante.
plus la tendance vers la baisse des salaires est grande (en Afrique.
dans la plupart des cas, }~S syndicats jouent le jeu des entreprises
par conséquent nous excluons leur influence).
Cette thèse montre j'importance des phénomènes démographiques dans
J'espace. Mais leur influence ne se situe pas uniquement à ce niveau.
On la retrouve en effet dans l'expression de la demande qui. au·
jourd'hui, constLtue j'une des prinCIPales raisons poussant cerLa,ns
pays à opter pour l~s grands ensembles régionaux. Devant l'étroitesse
de leurs marchés nationaux, certains pays d'Afrique notafMlent pensent
trouver dans la création des régions à grande échelle, une solution
au problème de développement. Le cas de la COl'TlTlunauté Economique
des Etats de l'Afrique Centrale (C.E.E.A.C). dernière née en Afrique
Centrale (1), trouve ici sa pleine signîfication.
(1) Créée à Libreville le 18 octobre 1963. la C.E.E.A.C regroupe les pays
suivants; ANGOLA (7 900 000 ha), BURUNDI (4 600 000 ha), CAMEROUN
(9 700 000 ha), REPUBLIQUE CENTRE AFRICAINE (2 700 000 ha), REPUBLIQUE
POPULAIRE DU CONGO (1 700 000 na), GABON (l 200 000 ha, chiffre
officiel), GUI,\\jEE EQLJA TORIALE (~OO 000 ha), HWIINDA (6 300 (Il) ha), SAO- T(J'tO
et PRINCIPE (lOO 000 ha), TCHAD (~ 200 (Il) ha), lAIRE (33 000 ooa ha). Soit
un marché peuplé envlron de 72 900 (XXJ habitants.

il est è noter toutefois que la réussite de cet ensemole régional dépend
en grande partie des efforts de développement interne de chaque pays
membre. Or les efforts de Cléveloppement susceptibles d'~tre envisagés
à traI.Jers l'espace gabonais peuvent être annihilés par la faIblesse
démographique. E suffit de passer à l'examen de la population régio-
nale pour s'en convaincrp..
La régien c~nstitue en fait le cadre privilégié de cette recherche.
Or il se trouve que les données statistiques générales et dêmogra~
phiques en oarticulier, sont établies au ;)jveau national. Jamais la
connaissance d'une population n'a soulevé autant de contreverses
et de passion. Faute d'un cnir'fre précis. et avant de tenter d'en cons-
truire un, il est nécessaire, compte tenu de t'imoortance Oe la ques-
tion, d'ir.ventorjer d'abord les quelques sources existantes et de
mettre en évidence l'împonance de leurs divergentes.
1. L:ne populatIon au r;hiffre '.:ontreversé.
Les sours es d'information démographique sur le G,:l.,BOl\\J sont nombreuses.
Par souci de concision. nous nous en tiendrons à l'essentiel.
la première estimation de la population gabonaise date du recensement
de 1961 mené par le Service National de la Statistique et de l'INSEE.
Coopération. ce recensement a estimé la population gabonaise à L.L.9 000
habitants. C'est sur la base de ces travaux que CALDWEll John. C. fit
une projection de la population gabonaise jusqu'en 1990 (cf. grapni~
que nO l). Les chiffres publiés par ce dernier s'écnelonnpnt corme suit

,
-
GroQh Ique
n~ 1
MILLIERS
O'HABITANTS
1
-~
!!'
,
0
~
!!'
600~
~
Z
lU
1:
lU
~
lU
U
500 ~
'"
lU
..
-
'"
400
0 0
0
0
0000

"%000
0
0
o 'b
00
o 0
00
o
300 ~
0
1900
1910
1920
1930
1940
1950
1960
1970
1980
1990
ANNtES
SOURCE: John.C. CALDWELL
"Croissance démocraphique et évolution socio-économique
en Afrique de llouest ".
The Population Council, New-York. 197:3
pac;e 857.
HYPOn-tESES SUR L'EvOLUTION DE LA POPULATION AU xx~ SII:CLE
AU GABON

-
67 -
Evolution de la population gabonaise
d'après les estimations de John CALOWELL.
Année
POPulation
1960
••• 300 ha
1965
.56 300 c,a
1970
.75 .00 ha
1975
50. .00 ha
19BO
5•• 000 ha
19B5
596 100 ha
L'évolution de la population abserl.lée è partir du tableau n~5 re-
présente un taux de croissance moyen annuel de 1,15% enl.Jiran.
Pour sa part, l'UNESCO en se fondant sur un taux de l,LoO"::. (cf. tableau
n06) parvient à une vision seulement différen':e de j'évolution démo-
graphique:
Evolution de la population gabonaise d'aprés j'UNESCO.
Année
POPulation
1960
1..50 000 ha
1970
500 000 ha
1975
526 000 ha
1978
538 000 ha
1983
630 000 ha

-
69
-
En ce qui concerne d'abord les sources e){tèri~ures. on peut noter une
certaine convergence dans les estimations, et ce en dépit de quelques
contradictions constatées au niveau des chiffres observés. De plus. le
taux de croissance de la pOPulation varie pour ces différentes sources
entre 1,16% et (.5%. Cependant, les estimations faites par Jacqueline BOU-
QUEREL (1) paraissent plus proches de la réalité. Elles tiennent compte
à la fois du caractère fondamentalement sous-peuplé du territoire
gabonais et des progrès accomplis au GABON ces dernières années dans
le domaine de la santé, Ces efforts ont contribué à réduire le taux
de mortalité (24.X.. en 1920, let, en 1960), tandis que le taux de na-
talité reste encore très faible.
Les chiffres de population fournis par les sources nat.ionales laissent
apparaître une 11 certaine" exagération. Affirmer Que la populat.ion
gabonaise est. passée de 448 000 â 900 0Cl0 habitants entre 1960 et 1970.
c'est. admett.re un taux de croissance moyen annuel supérieur à 4\\.
Ceci paraît peu vraissemblable vOJre impossible compte tenu du faible
niveau du taux de natalité et de la résistance à la baisse du taull.
de mortalité. Il est à noter d'ailleurs que les courbes de nataljté et
de mortalité ont tendance à se rapprocher (voir graphique n°l). Or.
une a~z forte arn.élîoration des conditions démographiques devraient
se traduire par la séparation des deull. courbes. la courbe représen-
tative du taux de natalité devrait constamment être maintenue à un
niveau élevé, alors Que la courbe du taux de mortalité devrait dé_
croître. l'évolution divergente de ces deux courbes produisant en
définitive un taux de croissance naturel élevé.
(1) Jacqueline GG..Q.JEREL poursa part avait estimé le taux de natalité
entre 36 et 40%., le taux de mortalité entre 30 et 23"-.

-
70
-
TAUX
0/00
ËVOLUTION DES COURBES DE NATALITE
ET DE MORTALITE
40
30
-------------
20
--.....................
MORTALITE "
10
o.....- -......-----'"---~---'--- .......--~--
1920
1940
1960
1980
ANNÉES
SourCe:
Courbes
construites
~
partir des
chiffres
tirés
de
la
th~se de MOULElNGUl
BOUROSSOU
Vincent.
"
Une
population
flottante
dans
un espace
non ma!-
trisé"~ Montpellier I I I .
1985,
p.ges
Il)
et
120.

-
71
-
Au totaL
un taux de crOIssance de 4" reflète mal
la réa-
lité de la population gabonaise.
Une croissance de 2.5%
parait plus raisonnable,
car le taux de fécondité reste
encore assez faIble
(110%41) et la stérilité constitue un
autre obstacle à l'évolution de cette population ~40%).
Les estimations de la population régionale se feront sur
la base d'un taux de croissance national de 2,5%.
2.
Répartition de la population par région.
L'étude de la population régionale présente iCl les mêmes
difficultés que celles évoquées précédemment.
La faiblesse
des sources d'informations statIstiques rend l'estim~tion
de la population régionale très difficile.
La première con-
nôissance du ct.] [fre de la popula:'ion régIonale (de facon
assez précise) remonte au recensement de 1960-1961
(tableau nllB).

-
72
-
Population régionale au
recensement de 1960-1961.
Région
Populat.ion
Répartition en %
1.
NGOUNIE
79 100
17.7
2.
IJOLEU-NTEM
78 000
17.4
3.
ESTUAIRE
60 600
13.5
4.
HAUT-OGOOUE
43 000
9. 6
5.
OGOOUE-MARITIME
42 600
9.5
6.
NVANGA
37 900
8.5
7.
OGOOUE-LOLO
36 900
8.2
8.
OGOOUE-IVINDO
35 800
8.0
9.
MOVEN-OGOOUE
::.4 10U
7.b
1
Ensemble GABON
448 000
100.0
Depuis le recensement de 1960.
d'autres tentatives,d'esti_
mation de la population régionaie ont été réalisées.
notamment par le Ministere de la Planification
{cf.
tableau n(9).
1

Tableau :<'9
Evolution de la population régiona~e
de 19&0 à 1916.
- -
Région
population
Population
Populat)on
en 1960
en 1970
en 1976
1.
ESTUAIRE
73 000
194 976
331 334
2.
HAUT-OGOOU~
60 000
127 133
IB7 522
1
1
3.
i"lOYEN-OGOOUE
4B 000
51 551
50 486
4.
NGOUNIE
122 000
129 B,9
122 610
5.
NYANGA
40 000
66 517
8B 953
6.
OGOOUE-IVINDO
56 000
59 792
56 4'i7
-.
7.
OGOOUE-LOLO
47 000
723
50 487
"
1
8. OGOOUE-MARI-
62 000
120 371
171 89;
Tl ME
9.
\\-IOLEë-NTEM
121 000
14a 2B7
161 279
.
1
1
Ensemble GABOr-.:
929 500
950 209
1 202 063
1
Les données statistiques reproduites ici ne peuvent pas
être retenues a cause de leur manque de fiabilité.
Le
chiffre de 929 500 habitants en 1960 s'oppose a celui
du recensement de 1960 (448 000 habi tants) et ne COl'res-
pond nullement à la réalité de cette époque.
En 1960.
le GABON présente encore le " visage d'un véritable
~]ot desertique n.
Le pays se relève difficilement encore
1

-
74
-
des vicissitudes historiques (1) qui ont beaucoup con-
tribué à
la .. saignép. démographique
L'évolution de la population régionale proposée par le
Ministèrp. du Plùn pose un autre problème. Selon lUl.
la population gabonaise oscille actuell~m~nt autour de
l 232 000 habitants. Or.
lorsqu'on se référe au tableau
n~9 reproduit ci-dessus. on constate que le même chlffre
de population se trouve pratiquement déjà dcteint par
te GABON en 1976 (1 202 063 habitants).
Cette situation
laisse apparaître bien èvidemment une grande confusion
entre la population observée en 1976 et celle déclarée
aujourd'hui.
Ces contradictions conduise~t à abandonner
la population régionale précédemment évaluée.
Cependant,
à
la demande des autorités gabonalse et dans
le cacire de l'éldboration d'un schéma directeur d'ame-
(i)
Jusqu'en 1~50. U
e~t ~tabli ·que la population du
GASON n'a cessé de réqresser_ De 1840 à 1950. des vil-
lages entiers ont été pra~iquement vidés par la variole.
Dans
te Haut-Oqooué par exempte. c'est surtout la mala-
die du sommei~ qui a été à
l'orlgine de la réduction
massive de population.
Outre ces nombreuses épidémies,
Georges BRUEL reconnait que la famine qui a régné en
1921 a contribué à faire chuter davantage ta population
du territoire.
Cette baisse de population résulte égale-
ment de certaines perturbations provoquées par la colo-
nisation dans les sociétés
indigAnf'!!L
(;ft~ pArt.lIrbation~
concernent notamment les recrutements de soldats.
des
..
gardes réqionaux.
des travailleurs pour les chantiers
pub1 ies et privés. La traite des noirs.
les guerres.
internes.
les sacrifices humains ont été aussi au rendez-
vous de cette saignée démographique.

-
7':
nagernent du territoire.
en 1973.
le bureau d'études du
GERSAR de ;'lI1mes a présenté comme sui't l'évolut:..on de
la population régionale au GABON (cf.
tableaux n~ la.
Il.
12.
13).
Evolu'tion de la popuLation
régionale en'tre 1960 et 1977.
i
1960
1970
1974
1977
P.egion
Indice
Indice
Taux
.:ndlce
Taux
Ir:hce
Taux
moyen
mOYl-!n
moyen
(70/&0 )
t 7 4J70)
(77/7.1)
ESTUAIRE
60
lOG
·5. 2
160
- 12. 5
,04
-8.4
HAUT-OGOOCE
80
100
+2.2
109
- 2.2
114
+1,6
,
é10YE~-OGOoUE
qR
200
-,c. ,
; 2~
• 5.7
133
- 2. 1
NCOL'Nlr:
1(.15
Ion
-0.5
110
- 2.4
121
"3.3
~~YAi'\\GA
96
lOO
-0.4
119
- 4.5
10]
-4. 7
OGOOCE-lVlNDO
89
100
"1.2
III
- 2.7
III
.. O. 1
OGùOUE-LOLO
105
100
-0.5
105
- l.I
:07
- 1. 1
OGOOLIE-MARITIME
87
100
-1. ~
:41
- 0.9
156
.. 3. 5
'.JOLEt.:-r\\TEM
89
100
"l, 1
105
- l.3
109
-1.5
Ensemble GA80N
87
100
-1 • 4
123
- 5.4
136
+3,3
Indice de base ;
1970 • 100
Source
Mission permanente du GERSAR au GABON.
" Schéma
Directeur d'Aménagement du Territoire
page 23:

-
7h
-
Evolution de la population
régionale entre 1970 et 2000.
1970
1977
1985
2000
Région
Indice
Indice
lodie" Taux
Indice
Taux
moyen
mOyen
(85177 )
(2000/8
ESTUAIRE
100
204
285
+4,3
491
+3.7
HAUT-OGOOUE
100
114
129
+1.6
163
"Lb
"")YEN -OGOOUE
100
133
,~o
+0,5
130
-0.4
N[OUNIE
100
121
141
+2,0
185
+1. 8
t; '1 1'IJ'\\IGA
100
103
93
-). 3
82
-0.8
OGOOUE-IVINDO
100
111
132
+ 2, 2
182
.2,2
OGOOUE-LOLO
100
107
121
+1. 1)
136
.. 0,8
OGOOUE-MARITIME
100
156
212
-3.9
330
+3,0
woLEU-NTEM
100
109
115
+0,3
128
+0,7
Ensemble GABON
100
136
165
.2,45
232
+2,3
Indice de l'année ae base
19"0 - 100
Source
Mission permanente du GERS AR au GABON,
.. Schéma
Directeur d'Aménagement dlJ Terri taire"
page 62.

-
77
-
Tdbleau n"12
Evolution de
la population régionale
de
1970 à
2000
(en pourcentage).
Région
Population
Population
Population
Population
en 19'/0
en 1977
en 1985
en 2000
;:%,
(% )
(%)
(%)
ESTUAIRE
19.8
29.9
34.3
42.0
HAUT-OGOOUE
10.4
8.7
8. 1
7.3
MOYEN-OGOOUE
6.7
6.6
5.6
3.8
NGOUNIE
~'i.b
1 . j . 0
12.5
IL 6
NYANGA
7.6
5.8
4.3
2.7
OGOOUE-1VINDO
7.9
1). 4
6.3
6. 1
OGOOUE-LOLO
6.8
5.4
5.0
4. !
OGOOUE -~'1AR ITH1E
9.3
lD.7
12.0
13.2
l'OLEc-HEM
16.9
1J. 5
11. 9
9.2
Ensemble "ABON
lDa.O
100.0
10D.O
100.0
Source
Mission permanente du GERSAR au GABON.
" Schéma
Directeur d'Amenagement du Territoire"
page 62.

-
78
-
L'étude de la population régionale menée par le GERSAR
présente l'avantage d'être prospective,
toutefois, elle
ne donne aucun chlffre réel sur l'évolution de cette
population~ Tout est exprimé en indlces et en pourcen-
taQes.
Les données de départ sur lesquelles les diffé-
rents indices ont été Construits ne sont pas connues !
Enfin.
le taux de croissance de la population sur cer-
taines périodes semble très surévalué. Au delè de ces
imperfections, elle fournit néanmoins une indjcation sur
l'évolution de la population régionale:
les chiffres
exprimés en pourcentages reflètent plus ou moins la
contribution de chaque région dans la population natio-
nale.
La situation concerne surtvut la période de 1970
à 1985.
Il suffirait alors de compléter cette évolution
en y aJoutant la population observée en 1960.

-
79
-
Tableau n° 13
Evolution en pourcentage de la
population régionale entre 1960 et 1985.
?opul ation
Population
Population
Région
en 1960
en 1970
en 1985
(% )
(%)
(%)
ESTU~IRE
13.5
19. 8
34.3
HP>UT-OGOOUE
9.6
10. 4
8. 1
MOYEN-OGOOlJE
7.6
6,7
5.6
NGOU"IE
17.7
14. 6
12. 5
(\\;GYANGA
8.5
7,6
4.3
OGOOUE-IVINDO
8. 0
7.9
6.3
OGOOUE-LOLO
8.2
6.8
5.0
OGOOi,.1E-MARI TIME
9.5
9.3
12.0
~OLEU-:-lTE:M
17. 4
16. 9
11. 9
Ensemble GABON
~OO.O
100.0
100.0
Connaissant d'une part,
le poids démographique de chaque
région. et d'autre part,
la population totale annuelle.
il est possible d'obtenir le chiffre réel de la popu-
lation pour chacune des années considérées. La population

-
80
-
de chaque année peut être calculée à partir des hypo-
thèses précédemment émises:
taux de croissance.
2,5%
et population de base,
celle du recensement de 1960-
1961 (448000 habitants).
En utd isant
lacelation sur les prévisions démoqra-
phiques (l),
l'évolution devient la suivante (tableau
0"14).
T;)bleau n"14
:
Evolution de la population
nationale selon nos e~timations.
AnnBe
POPu:è1tion
191>0
448 000
1?6~
~06 688
1970
~73 440
1975
b48 704
19tiO
733 ~24
1985
830 144
t
.
( l ~
Pt
-
Po
(1
.
r)
;
Po ~ Populdtlon,
au recensement de
1960. Po - 446 000 habitants.

-
81
-
Cette serie parait mleux retlèter la réalité àémogra-
phiquc gabonaise à mi-chem~n entre les estimations
extérieures et
~es
sources natJonales.
Elle tient compte
à
la fois cu caract~re foncarnenta~ement sous-peüplé de
l'espace gabonaIS et de certains ~f:orts réalisés ces
cierniers temps darlS le domaine médical.
A partir de ces estimations (l960-1985)
et du poios èémo-
graphique de chaque régIon éta~ll en pourcentage par le
GERSAR et complété par les observations du recensement
de 1960,
il
devient possible cie présenter l 'évol~tion
de la popuiacIor1 r~g10nale sur la pérIode conSIdérée.
1960-1985 ~voir tableau n~J5).

-
82
-
Tablea.u n 0 15
Evolution de
la
pupulat~on régionale
entre
1960 et 1985 (obtenue à partir
de nos estimations).
Population en
POP'...il a t i on en
Population en
Région
1960
1970
1985
ESTUAiRE
60 600
113 ~42
284 -/39
HAUl'-OGOOUE
43 000
~j9
638
67 242
MOYEN-OGOOUE
34 100
3e 420
46 488
NGOUNIE
79 100
b3 723
103 '1&8
1
NYANGA
37 900
~j
081
35 696
OGOOUE-IVINDO
35 800
4) 301
52 300
OGOOUE-LOLO
36 900
38 993
41 '>07
OGOOUE-MARl1' IME
42 600
'>3 330
99 617
1I0LEU -~l'E~;
78 000
96 912
98 787
Ensemble GABO:"
448 000
573 440
830 144
Les chiffres ainsi obtenus constltuent une base pour
d'autres estimations.
Cependant,
ils sont à prendre avec
une certaine prudence

-
83
-
La population dt.;
1,.9&0 est donnee par un rece:1sement,
celle
de 1970 et 1985 résul:e d"une construcSlon.
Les chIffres
de la population règlonal~ po~~ CES ée~x de~nières
arnées
restent par conséquent mOl:1S p~éc:s q~e ceux èe l'année 60.
L'idéal serait de parvenIr ~ une é~lolu~ion de la popula-
tion qUI
puisse décrire réellemen~ la situatIon de chaqup.
région.
Or.
la con~aissance précise de IR prpulation r6-
gi ana le suppose
l'organ 1 sa t Ion,
dans des cond i tions
suf-
~ i sarnmen t
.,
créd i b 1. es " ci' un recensemen t
nati ona~,
tous
:es dix ans ou
tous
les clnq ans.
Certes.
en
l'absence de
recensements,
l'évolutIon de
la population peut être
c.onnée à
partir d'estimations.
malS la qualité de celles-
ci
dépe~d pour une
large part de
l'état
init:a1
de
ld po-
pulation.
:..,'opératlon de recensemerl~ t::'''ouve ICI
'cout son
intérêt ..
D'autre part.
une parfaIte connaissance (je la pupulation
nécess1te
l'en,eais'<.rement continu ies faitsj'p:::dt ci'nl
(naissances.
mari2ges.
décès..
et c!es miç;ra~ions, Or..
à
l ' echel on rcg i onal.
l' abscence dans certa l nes zones
d'une organisdtion administrative efficiente se traduit
par un enregistrement partiel de ces t'alts ..
Une ~.elle Sl-
tuation débouche sur une connaissance très approximative
de l'état de
la population et de son évolution.
A l'avenir
il semble
indispensable d'envisager
la èéc~ntralisatlon
du Service ~ational de Statistique.
basé pour le moment.

-
84 -
dRns la seule capItale,
L'implantation de ce service dans
les régions dev~ait pallier bon nombre des carences évo-
quées cl-dessus,
En dépit des réserves qu'inspire la construction des
chiffres de population obtenus précédemment.
il convient
de souligner la présence de deux types de ragions illu~­
trant le contraste démographique gabonais (carte n~4)
aux régions relativpment peuplées de l'Estuaire,
de la
Ngounié.
du ~oleu-NTcm et d~ l'Ogooué-Maritime. s'oppose
les zones sous-peuplées de
la Nyanqa,
de l 'Cgooué-Ivindo.
de l'Ogooué-Lolo,
du Moyen-Ogooué et du Haut-Ogooué.
Si
la populatior. ~e l'~stualre représente en 1985 plus du
tiers de la population natlonale,
:usqu'â l'indépendance
ce sont les régions de la Ngounié et du ~Gleu-NTem qui
avaient constitue les principaux foyers de peuplement
au GABO~ (ci.
tableau n016).
L'Estuaire et l 'Ogooué-Marit~medolvent aUJourd'hui
leur importance àémographique au rOle attractif que
jouenL LIbrevllle (capitale politique) et Po~t-Gentil
(pour l'explOitation du pétrole).
L'attraction exer-
cée par la capitale politique sur le reste du
ter-
ritoire est si forte qu'elle n'é~arqne même pas

-
85
-
Carte n~4
LE S REGIONS ET
LEUR POIDS
DEMOGRAPHIQUE
9& 187l'lClb
........ '
284.719 hab
:-
:->:-..>. .
..
OGOOUE - IVINOO
<>@f@M'»·
~- ,
>
.
. '.:-:-:-:. :-:.;.;.:.:-:. :-:.:.
..........
:;:.:.:::.::....::.:.:;:::;:::;:;::.
L6 LSBl'lob
. .. -
:.:.:.:.:
'
........ ,..
.
'
::::.:-: .
MOYEN -OGOOUE
fi7 2L2 "ab
HAUT-OGOOUE
'01761 hab
]Ij. fi" ha b
D REGlONS ...
pOPU.. ...nQH
o
80km
1
t

-
86 -
Tab:eau de vari2tion de
de
la pop~l~~lon reçionale.
POPulatio1 POPulatIon! Populat:J..on Variation variation
Région
en [960
1 en 1970
1
en 1985
absolue
absolue
(70/60)
(70/85)
ESTUliIRE
60 600
113 542
284 739
- 52 942 -171 197
HAliT-OGOOUE
43 000
09 638
67 242
- 16 638 - 7 604
rIOYE~-OGOOUE
34 100
38 420
46 488
- 4 320 - 8 068
:~GOU)lIE
79
100
33 723
103 768
- 4 623 · 20 045
1
,
, ~YAi'.·G.~
37 900
43 581
25 696

5 681
-
7 885
1
OGOOUE-!VINDO
35 800
45 301
52 300
9 501
6 999
-
·
OGOOUE-LOLO
36 900
38 993
41 507
- 2 093 · 2 5:"4
OGOOüE-"'\\AR~T!ME
42 600
~) 330
99 617
· :0 720 · 46 287
l'OLEU-~TEM
78 000
9h
91:
96 787
· lB 912 - 1 ,,75
Ensembie GABON
4-i8 000
573 440
830 144
-125 440
-256 704

-
87 -
l'Ogooué-Maritime qui dispose d'un noyau économique rela-
tivement important pour freiner l'exode démographique
(cf.
tableau nOl?).
Tableau nOl7
Structure de la population immigrante
à Libreville par origine régionale.
Région
Population immi -
Çlran te en %
\\lOLEU-~TEM
23
NGOUNIE
17
OGOOUE-IVINDO
15
HAUT-OGOOUE
14
NYANGA
13
ESTUAIRE
I I
( 1 )
OGOOUE -/1AR 1T1ME
4
MOYEN-OGOOGE
3
OGOOUE-LOLO
0
( 2)
TOTAL
100
Source
MOLiLEINGUT BOUKOSSO Vincent.
" Une popu-
lation flottante dans un espace non
maltrisé ",
op.
cit.
page 67.
(1) L'immigration ici concerne les populations originaires de
] 'Estuaire qui quittent leurs villes et villages pour aller
s'installer à Libreville.
(2) Les mouvements migratoires dans cette région de ) 'Ogooué-
Lolo sont plus orientées vers la région minière du Haut-OqOou

-
88
-
Il n'est peut·être pas inutile de rappeler que la crois-
sance démographique de la région de l'Estuaire est due
en grande partie à l'immigration en provenance de to~~es
les au:res régions.
Ces flux se traduisent d'ailleurs par
un sur-représentation des populations de certaines régions
à
Libreville.
Le pr.énomène peut être observé en rapprochant
le tableau de la structure de la population immigrante
à Libreville par origine régionaLe avec celui des effec~
tlfs de populatIon en 1970 (cf.
tableau nOIe).

-
89 -
Répartition de la population
régionale à Libreville.
PopulatIon
Population
Position de
Observation
immigrante
~n 1970
l'immlgr~tlon
Région
en 1973
(% )
à Libreville
(%)
par rapport à
la pop.
région.
WOLEU-NTEM
?3
16,9
Pop.
sur-re
présentée à
L1 brevIlle
NGOUN1E
17
14,6

idem
OGOOUF- IVlNDO
15
7,9

idem
HAUT-OGOOUE
14
10.4

idem
NY.l\\NGA
13
7.6

idem
ESTU~IRE
l 1
19.8
( - j
cas parti-
Iculier
OGOOUE-MARI7IME
4
9.3
POP.
sous-
!représentée
MOYEN-OGOOUE
3
6.7
idem
[OGOOUE-LOLO
o
6.8
idem
+
immigration à Libîeville supérieure au poids de la populatIon
régionale.
(-):
cas particulier d~ la région de l'Estuaire.
-
immigration à Libreville inférieure au poids de la population
régionale.

-
90
-
La sur-représentation à LibrevIlle est pour l'essentiel
le fait de regions relativement peuplées.
Hormis le cas du
Haut-Ogooué.
les populations sur-représentées dans
la ca-
pitale sont originaires de réglOns àominées par une agrI-
culture d'exportation en perte de vitesse.
La sous-repré-
sentation des régions obéissant pourtant à
la même struc-
ture économique provien~ de leurs populatior.s préférant
émigrer vers des régions susceptibles de
leur offrir
les conditions plus ou moins équivalentes à celles de
Libreville.
C'est le cas des populations de
l'Ogooué-
Lolo qui se dirigent volontiers vers la
région minière du
Haut-Ogooué.
Celles du ~oyen-Ogooué sont pa~ con~re atti-
rées à
la fois par l'Estuaire et l'Ogooué-Maritime.
Le
phénomène ainsi abservé montre que le Moyen-Ogooué,
qui
naguère
canalisait une partie aes migrants de la ~yanga,
de
la ~gounié et de l'Ogooué-Lolo.
grâce à
la présence
des chantiers forestiers.
r.e réussit plus à maintenir
sa population.
Aussi,
l'eXistence des liens historiques
er.tre les populations du ~oyen-OGooué et de l'Ogooué-
Maritime,
la proximité de Libreville favorisent le dépeu-
plement plutôt qu'ils ne
le freinent.
De tout ce qui précède,
l'Estuaire reste finalement la
région privilégiée pour l·immigration de
la population
gabonaise.
En effet.
siège du pouvoir politique,
cette
région concentre non seulement la haute administration,

-
91
-
mais é9alement les qrandes activités commerciales;
ainsi
que les çrands équipements scolaires. universitaires.
hospitaliers.
etc.
Dés
lors.
l'afflux des populations de
l'arrière pays à Libreville se comprend aisement. On y
vient. soit dans l'espoir d'un appât de çain. d'un niveau
de vie meilleur. d'une évolution sociale. soit dans le
besoin de s'instruire. soit enfin par simple séduction de
la ville. c'est-à-dire sans motif. Ces raisons d'immigration
vers Libreville se rapprochent de celles exposèes par
Georçes BALANDIER lorsqu'il évoque les motifs de l'exode
rural en Afrique Noire : ~ Selon les études socioloqiques
effectuées dans cette partie du continent.
l'exode rural
proviendrait d'abord des motifs économiques (50~), puis
de l'attrait famlllal
(20~). du désir d'élévation sociale
(15~). enfin du rôle refuge que constitue la ville pour
10% "
(1).
Pour l'espace gabonais,
l'exode démographique qui se mani·
feste essentiellement en faveur de la région de l'Estuaire
peut être freiné à condition de créer dans les régions
victimes du dépeuplement quelques activités susceptibles
de fixer les populations. Cependant, comme le reconndIt à
juste titre le Professeur René GENDARME (2).
" la stra-
tégie fondée sur l'éparpillement d'activités dans les pays
sous-développés reste finalement peu efficace en ce qu'elle
(1) Georges BALANDIER cité -par René GENDARME
in" Pau-
vreté des Nations".
CUJAS.
1973. page 445.
(2) René GENDARME;
" Pauvreté des Nations"
op. ci t. paCle 349

-
92 -
conduit généralement à un gaspillage des moyens.
Certaines
régions demeurent peu peuplées pour garantir la renta-
billté des activi~és ".
Autrement dit.
même dans
l 'hypo-
thèse d'une création effective des activitès à travers
toutes les régions.
le développement régional dépend de
la réceptivi té du mi lieu.
lequel
inclus.
outre le niveau
démographique.
les activités préalablement existantes.
Il.1.2. REGIONS ET REALITES ECONOMIQUES.
L'intérêt de s'interroger sur la réalité économique natt
de la nécessité de comprendre les ~hances de développement
qui s'offrent à chaque région.
Deux courants de pensée non exclusifs en science régionale
ont essayé d'expljquer comment fonctionnent les mécanismes
du développement spatial.
Il s'aglt des
théoriciens de
la ,. base" et de ceux de la polarisation.
Pour les théoriciens de la .. base"
(exemple de \\..J.
ISARD),
deux types d'activités fondent
le céveloppement régional
les activités exportatrices considérées comme fonda-
mentales
(elles constituent le moteur du développement)1
et les activités à débouché local ou régional.
Puisque les
premières ont pour particularité d'entraîner les secondes.
il résulte de cette situation qu'une région dotée d'ac-

-
93
-
tiVltés exportatrlces offre pLUS de perspectives de dé-
veloppement qu'une réqlOn dotée des seules ac~lvités à
marc he'_ '~0"
c.-,~
Selon ce courant de pensée,
les Z00es .!:Jsées
sur :es " activités
loc~les " sont vouées à la stagnation.
Les
théoriciens de
la pOlarlsation regroupés autour àu
Professeur françoisPerroux ) conditionnent le dévelop-
pement régionalà
l'existence des noyaux économiques
appelés" pèles",
Formé par un ensemble complexe d'uni-
tés motr~ces (unités industrielles ou aaricoles).
le
pOle reste à
la base du .ié\\'eloppement spatial.
Oans l'une et
l'autre apPl"oches,le développemene régl~nal
dépend de l'importance et d~ niveau d'actlvités spatiale-
mene ioca':'isées,
Le problème se pose alors de savoir si
les activieés sur ~esquelles ~epose l'économie de chaque
région sont de nature ~ f3\\·orisel-
le dévetoppement de
l'espace gabonais.
~a répr)!lSe à cette interrogation SUPPose
l'examen des activltés existantes,
En falt.
l'analyse ce la seructure des activi~és ré-
qionales ne présente aUCune difficulté majeure.
L'économie
natlonale reste cenerée essentiellement sur l'extraction
des maeibres premiéres et quelques activités commerciales.
La tendance vers une certaine concentration s'opère natu-
rellement au profit des régions pourvues de matières pre-

-
94
-
mières ou de celles dIsposant d'une ouverture sur la mer.
La
logique traditionnelle qu'évoque Georges SICHERMAN sur
la
localisatiorl des activités se trouve ici plus ou moins
justifiée.
En analysant en effet les crIses et les désé-
quilibres territoriaux
(1),
Georges SICHERMAN fait remar-
quer qu'entre les deux premières révolutions industrielles
la concentration économique a été liée au pouvoir poli-
tique,
aux ressources en matiéres premières et à
la den-
sité urbaine.
Si
le principe de cette localisation s'applique au cas
du GABON,
il reste à préciser
la nature des activités im-
plan}ées à
travers
l'espace,
leur
importance,
ainsi que
les régions de localIsation.
Cne telle précision peut
être apportée d. part.ir de la constructIon de la st.ructure
des activitbs régionales.
Il s'agit de partir- des acti-
vités les plus créatrices de rIchesses
(c'est-à-dIre du
Produit Intérieur Brut) au GABO~ et de voir si e:les
existent ou non dans chaque région (voIr tableau n~19).
Dix ôctivités sont à
la base de l'économie nationale.
Ce sont :
les mines,
le pétrol e,
-
la forêL
(1) Georges SlCHERt'iAi'i :
" Crise et déséquilibres territo-
riaux ",
Problèmes économiques n~l 897,
novembre 1984,
pages 8 et 9.

Tabl eau n!?.19 ';
STRUCTURE OES ACTlVITËS
REGIONALES AU
GABON
ACT/VirÉS Of nAsE DANS LE PAYS
RÉGIONS
BATIHEN' ET
COMMERCE
INDUSTRIE
INDUS TAIE
INDUS TRIE
la '''L
MINES
pÊTAellE
fORË 1
"GAICULTURE
HOrEllnUE
TRA.VA.UX PUBLIC S
DE GROS
TEXTILE
"'li ME N 'AIRE
CHIMIQUE
A.CflVHES
-
- - - - - -
ESTUA.IRE
+
+
+
+
+
+
+
+
e
OGOOUÊ'MARIJIHE
+
+
+
+
+
+
+
+
e
- - - - - -
HA.Ut- OCrOOUE
+
+
+
+
+
+
6
- - -
--
--
HaVEN- 0600UÊ
+
+
+
+
+
5
----- - - - - -
WOlEU· NIEH
+
+
+
+
4
-~-
-~---
N'GOUNIE
+
+
+
+
4
NYA.NG"
+
+
+
+
4
-~
----
OCiOOUÉ· lOLO
+
+
+
3
- - - - - - - -
0600UÉ - IVINOO
+
+
+
3
~----

~
96
~
-
l'agriculture,
le commerce de gros.
l'industrie textile,
_ le bàtime~t et les travaux publics.
_ l'industrie alimentaire,
l'industrie chimique,
l ' hotelerie.
De l'observation du sch~ma représentant la structure
de ces activités par région,
11 ressort que trolS acti-
vi tés seulement sont distribuées à
travers toutes les
réglons:
1 ·aqr~culture.
le bétiment et les travaux pu-
blies et l 'hotelerie.
La dissemlnation de
1 'aqricult~re à
travers tout
le terri-
taire s'explique pour
la s~mple raIson llU~ la mise en
valeur de
l'espôce qabonals commence par l 'exploitat~on
des cul tures ct' eXiJortatl.on.
On peut se rappeler que
l'effort colonial a porté to~t au àébut sur la mise en
place des plantations de café et de cucao da~s to~tes les
reglons.
même si ces cultures vont être pius développées
dans
la région du Waleu-NTem.
Plus récente,
la distribution à
travers
l'espace des
activités hotelières.
du bAtiment et des travaux publics,
1
correspond à une tentatIve de modernisation menée par les
1

-
97
-
pouvoirs p~blics depuis bientOt une décennie. Mais c'est
surtout dans
la régIon de
l'Estuaire que ces activités
connaIssent.
à
traVers Libreville.
le plus bel
ess01,
Au-delà de la relative dispersion de
l'agriculture.
de
l 'hotelerie.
du bdtiraent et des travaux publics.
le
setlérnd rI:'jJrésentùtlf de la structure des activi tés de
base présente globalement une structure déséquilibrée
En effet,
si
la moyenne de cinq dctlvités
peut
être
retenue comme" seui l
" de la distribution,
la base de
ces activités p<Jra1t s'être un peu élùrgie daLS
les ré-
gions de l'Ogooué-Maritime.
du Haut-Ogooué et de l '~s­
tuaire.
puisqu'aux traditIonnelles
(agriculture d'expor-
tatIon,
forèl)
sont venues s'aajo~ndre quelques lnàust.r'lCS
embryonna ires
:
comme
les
brasser les,
1 es conscrveri e5.
les sucreries ou
les
industries textiles.
Di'ms
~es autres règ l ons,
1 ù s truc'ture èconoml que repose
sur un faible nombre d'activitéS.
Il s'agit du \\oJoleu-
NTem,
de la Ngounié.
de la Nyanga,
de l' Ogooué-lvll'do
ou l'actIvité principale s'assimile â une agriculture
en déclin.
Finalement,
la prédominance dans ces régio.'1s
d'une agriculture peu productive et
leur éloignement géo-
graphique de Libreville,
noyau economique principal
(ou
pOle)
expliquent la fa con insuffisante dont elles par-
tiCIpent à la tentative de developpement national.

-
93
-
La structure de l'économie du ~o~en-Oqooué présente aussi
les signes d'un vieilllssement voire mème ceux d'une
faible"
diversification
",
malgré l'implantation à'une
unité
inàustri~lle spéclalisée dans la transformation
de
l 'huile de palme.
Le dèc:enchement de la cc-oissance régionale avec produc-
tion d'une série d'effets multiplicateurs en charne a~
niveau de l'emploi.
des reVenus ou de la creation de nou-
velles unltés productives,
deme'...lre àifficile à obtenir
à
partir d'une telle structure d'act.vités_
Cependù:lt.
en dépit de cette reserve,
l'espace économique ainsi
ob-
servé laisse appara:tre une cer:alne concentration d'ar~
tlvités sur les
trois réglOns àp
l·~stuaire. èe l'Ogoouê-
,'1arltime et du Hout-Ogooué.
Cette cor.centraLon parait
plus nette sur la région de
l'Estuaire,
même si
le schéma
représentatif de
la struc~ure de ; 'éc~rlomle régionale
cor.strUlt précédemment Ciègage le mène nombre d'actIvités
de Dase dans l'Oo.]ooué-!'1arltlme et
l';:stuaire,
En dehors
des activités mlniéres.
l'Estudire attire en définitiv~
l'essentiel
des activites
Industriei:es et commerci~les
opérant sur
le terrItOIre.
A l'opposé.
se dessine un groupe des régions plus ou moins
défavorisées.
Sans
interventIons conscquenLes sur ce
sous-p.n~e;llble.!sa contribution au développement national
risque d'être hypothétique.
Déjà.
faute d'avoir connu'

-
99 -
un développement de leurs activités de base. ces régions
n'ont que faiblement participé à l~ formation de la v~1eur
ajoutée au cours des années 1974 et ~9Bl (voir tableau n 0 20).
En effet,
pour ces deux années.
aucune de ces régions
n'a réussi
à apporter plus de 5% des richesses (hors
pétrole) créées sur le territoire.
Leur contribution a
timidement varié entre 1% et 5%.
A l'inverse.
les
trois noyaux économiques fournissaient
l'essentiel de
la création de la valeur ajoutée:
45.9% pour l'Estuaire,
19.1% pour l'Ogooué-Maritime,
13.6% pour le Haut-Ogooué,
SOIt au tot-al une cont-ribution de 78% en 1974.
En 1981.
l'effort de ces troIS régions atteint 80.3\\.
avec presque
50% pour l'Escuaire,
30% pour l·Ogooué-r'1aritime et le
Haut-Ogooué.

-
100
-
Réparti~ion de la valeur ajoutée
hors pét~ote par région.
Va~eur ajOl.:.tée en
,
Région
1
1974
1981
1
~ ESTUAIRE
45,9
49, 1
1
HAUT-OGOOUE
13,6
15,4
MOYEN-OGOOUE
3,8
4, 1
NGOUNIE
4,"
3.9
NY ,'1NG.'1
2,9
2,5
OGOOUE-IVINDO
2,4
J.O
.
OGOOL:E-LOLO
2.6
1..]
OGOOlcE-MAR 1TIME
19, 1
1 ~, 8
WOLEU·NTEM
5, 1
~,9
TOTAL GABON
100.0
iQO.D
~
Source:
Ministère d'J Plan,
L'étude de
la réoartltion de
la va!eur ~joutée r~nspigne sur
les pOints for"ts et
lAS points faibles de l'espace écono-
mique.
Il convient maintenant de compléter cette analYse en Y
intégrant la èimension de l'emploi.

II.1.3.
RECID~S ET PDPULATIDo OCCëPfE.
S'interroger sur la structure des actIvités de chaque rèQlon
renvoie finalement à
l'examen du niveau de l'emploi
régional.
Mais ce probjème doit être analysé à la fois en liaison avec
les considérations théoriques et
la réalité existante.
L'un
et l'autre dspects se ramènent à une préclsion dans l'usage
des concepts courants.
Pour Jean-Louis GENDRE.
la population active comme
nombre
des postes de travail effectivement POLTVUS au cours d'une
période dépend non seuiement du niveau de développement,
mais
encore plus de la nature des activités économ.ques sur les~
quell~s repose ce déveluppement.
C'est d'olileurs polir cetce
raison que nous avuns cru judlcie~x d'aborder l'étude des
activités régIonales en premier
lieu avant de passer ensuite
j
celle de la population active.
Pour les économies modernes.
la population acti.ve comprend
d'une part.
la population potentielle.
d'autre part.
Id popu-
lat:i<m actIve réelle.
La population active potentielle corres-
pond à la notion d'offrejson irnportance dépend de la ~opula­
tion totale,
de la structure par ~çe et de la main d'oeuvre
disponible;
la population active rée~le dépend quant à elle
de l'ajusterrent entre l'offre et la demande de travail.
La po-
pulation active réelle n'est pas forcément éçale è la popula-
tion active potentielle.

S'il est possIble d'opérer une distinction entre population
active potentielle et population active réelle dans les pays
indusLrialisés.
la réalité parait fort différen~e au GABON.
La notion de populatIon actIve y perd tout son sens,
En effet,
ce concept recouvre.
pour les économies industrIalisées.
aussi bien les actIfs que les inactifs ayant perdu leur emploi
et ceux sortis de formation en attente d'un emploi possible.
La connaissance de ces diff~rents effectifs se fait grace
à
l'existence de certaines structures telles que les agences
d'emploi et les Ministères
(Ministère du Travail notamment).
Fautp. d'une telle organisatIon.
et devant la tendance pour le
Ministère du Travail
de ramener sa fonctIon à la seule déli-
vrance de contrats de tra~ail aux entreprIses,
la no~ion
Je population active ne peut pas Atre apprchcndée ic~ dans
son assertion
la plus large (actifs plus chOmeurs).
Cette
situation conduit fina~eme~t à l'abandon ~e son usage pour
lui préférer le concept de populatlon occupée qui semble
mieux refléter la réalité de
~ 'économie gabonaise.
Les sta-
tistiques existantes ne sont disponIbles qu'au niveau des
ei~ec~ifs salariés. Les eniffres correspondant aux ehêmeurs
et ùux êtudidn~s en fin de formation ne sont pas connus.

-
10) -
Tableau n°'il
Evolution de
Id populatiun occupée.
1976
1978
1980
,
Branche d'activité
Effectifs
en %
Effecti fs
en %
Effecti fs
en "
employés
employés
employés
Aqriculture.
lllevaqe.
2 06:1
1. 5
1 393
1.2
1 540
L~
pêche
Forêt
14 988
10.8
14 987
13
12 785
12 ..
Inr:lustr.i.es pétro -
7 932
':> •.,
6 442
5.6
5 6':>7
5. '
lières
Industries àe
18 921
13.7
15 589
13.6
15 000
14, !
transformation (1)
Bâtiments et tra.-
43 882
31.7
21 310
18.6 i
15 855
15, i
1
,
vaux publ ics
Ser\\iices
4 545
3. 3
6 388
5.6
7 743
7, :-
Commerce de dé-
12 335
B.9
la 409
9.0
8 400
B. J
tails.
hotels
1
Banques et .s-
1 583
1. 1
1 966
1.7
1 889
Li
1
suran ces
Transports
la 073
7.3
la 372
9.0
8 008
7.f
Employés de
2 631
1. 9
2 595
2.3
2 680
2. (
maison
. Administration
17 255
12._
20 ':>20
17.9
22 173
21. 5
,
2 397
1.7
2 759
2.5
619
. Autres
1
1.6
,
Ensemble GABON
138 605
100.0 ll4 730
100.0
103 349
100.0
1
Isource
Données fournles à partir du 3- Plan de Développement
1
Economique et SocIal
(1976-1980).
1
1
(1) Cette branche couvre:
les industries du bois.
la chimie et la pétro-
~ chimie.
les matériaux de construction et carrières,
les textiles~ les ré-
parations.
industrie alimentaire et corps qras.
l'eau et l'électricité.
1
1

-
104
-
Si
l'on veut davantage mesurer l'importance de la struc-
ture de l'économie spatiale évoquée au cours de la section
precéden-:e,
l'état de la population occupée par branche
d'activité productive
(tableau n 0 21)
peut être retpnue
comme instrument de mesure.
On peut également prendre en
compte la répartition du Produit Intérieur Brut par
branche
(tableau n 0 22) pour compléter cette apprécidtion.
Réparcition du P.I.B par branche
d'activité (en pourcentage).
Branche d'i..lctivitè
1976
1979
1980
.l\\griculture,
élevage,
pêche
3.3
~.::
3.76
Forêt
1. 71
I. <S
1.24
~1i nes
i. 62 r
7.J7
4.86
,
,
Pètro~e
29.44 1
43.6S
49.39
1
Industries èe transformation
3.87
S. 11
4.91
1
Bât~ments et Travaux ?UO!lCS
23.39
6.88
6.02
\\
Commerce
9.S8
S,90
S.53
T::-ansports et serVIces
10.67
., . 0
6.88
Administration et divers
13.42
18.64
17,41
Total
100.0
100.0
100.0
Source
Marchés Tr~plcaux et Méditérranéens,
numéro spécial
GABON 1981
(n~ 1B81. novembre 1981).

-
l J 5
-
Au regard de la contribution de chaque branche à la for-
mation du P.I.B.
le niveau géneral de
la populatIon
occupèe montre globalement le faible
impact des acti-
vités considRrées précédemment comme base ~ur l'emploi.
Le phénomène semble plus marqué ddns la branche des
mines et du pétrole qUI constituent en
fait les prin-
cipales activités de la structure de l'économie gabo-
naise,
Du fait de l'importance relative de ces deux
brançhes.
on pourrait croire à une forte création d'em-
plois.
Il n'en est rlen en réalité.
car
les mlnes et le
pétrole ont plutôt tendance à
faire appe.
à
un travail
hautement mécanisé ne demandant qu'une faible utilisa~
tion de la main d'oeuvre.
Cette insuffisance de création d'emplois observée dans
les principales branches productives concerne également
les autres branches.
Finalement.
la si tuation confine
au " paradoxe " ;
En dépit de la faiblesse dénlographique de l'espace
gabonais,
les quelques activItés de base eXIstantes
n'arrivent pas à
..
absorber" la petite population
nationale en age de travailler.
L'explicatIon de ce
" paradoxe" tient essentiellement à deux raisons.
Tout d'abord,
la structure de l'économie repose presque

pxclusivement sur des activités primaires ne faisant
J'objet que de transformations três élémentaires.
Par
nature,
ces activités sont inaptes à
jouer réellement
le rOle de multiplicateur d'emplois.
Ce rOle serait
rempli si Ime partie de la production pouvait servir
d'input.
L'exemple de l'exploitat~on de la forét est
à cet égard
três slgrlificatif. Abattu
dans des régions
où se trouvent localisées la première et la deuxième
zone d'exploitation,
~e bois transformé par la grande
usine de la Compagnie Forestière du GARON
CC.F.C}
im-
plantée à ?ort-Ger.tll.
cont.ribue à créer d'autres
emplois supplémentaires en dehors de ceux générés par
l'abattage.
Il est regrettable.
faute de statistiques,
de ne pas pouvoir identifier la p~rt de la population
occupée par la sous-branche de l'industrie du bois.
CBtte information aurait permis de mesurer rée:lement
i '
Im,;)Orta.'lce des emplois créés dans l'ensemble de l'ac-
tivité du bOlS dont le seul abattage compte en gros
12~ de la population occupée au GABON.
alors que la
forèt contribuA seulement pour
1~ a ta formation du
ProdlJl t
Intérieur Brut.
finalement.
la pr(;!dominance des activi tés primaires
évoquées ici
témoigne de la nécessité de
l'élargisse-
ment de la structure économlque,
sans
lequel le déve-
1 .
,
loppement spatial auquel se trouve étroitement lié le
!
1

problème de l'emplol risque d'être compromiS.
La solu-
tion de cet élargissement paratt être dans le dévelop-
pement industrieL
même embryonnaire.
Il s'agit de per-
mettre à
l'économie de dépasser
l'~tape de la simple
extraction des mati~res premières dont l'impact sur
l'emploi reste très limité.
La deuxième raison pouvant expliquer le faible niveau
de l'emploi au GABON réside dans ~'insuffisance de qualifi-
cation de la population occupée. En effet.
le volwne
de la main d'oeuvr~ .susce~tible d'être générée par
~es activités de base, dépend du degré de qualification
de cette main d'oeuvre.
Le problème se pose même au
niveau des activitès primaires dont certains travaux
(comme dans
l 'ex~loitation du pétrole) nécessitent une
formation minlmum,
Il se pose davantage lorsqu'il est
envisagé de àlversifier l'economle dans le sens d'une
l~dustrialisation_
L'approche de
la structure économique par la population
occupée aurai t gagné en clarté si
~es tableaux repré-
sentant l'évolution de la population employée par bran-
che d'activité ét~ient ramenées au niveau régional. Or,
en l'état et a l'échelon régional,
les données statis-
tiques font"
cruellement. .. défaut.
Une tentative d'ap-

-
... -.JO
-
proche dt la structure économique par la population
occupée a été faite par le Ministère du Plan (tableau
n 0 23),
mais elle reste très
limitée car les données
statistiques recueillies ne présentent l'évolution de
cette population qu'en pourcentage.
De plus.
ces sta-
tlstiques ne donnent aucune Indication sur l'èvolution
de cette population occupée par branche d'activité.
Ln
seule information utile à
tirer de cette étude porte
sur l'importance relative de la population occupée
Evolution de la population occupée
par région (en pourcentage).
1
1
,
1
Région
, 1974
19b1
,
1
,
ESTuA] RE
~2.7
54, 1
HAUT-OGOOUE
7.7
9. b
MOYEN-OGOOlit:
3.2
3.b
J-;GüUNIE
3. 1
1
,
S.O
~YANGA
2.4
2. 7
OGOOUE-]VINDO
1.4
2.3
OGOOUE- LOLO
2. 1
1.3
OGOOUE-MAR]TI~lE
23. 1
16.4
\\.oJOLEU-NTEM
4.3
4. 6
Ensemble GABO:\\
100,0
100.0
Source : ~~me Plan du Développement Economique et soc ial.

(expr1mée en pourcentage) dans
les trois noyaux éco-
nomiques (Estuaire.
Ogooué-Maritime.
Haue-Ogooué).
avec une assez forte concentrat1on sur la région de
.:. 'Eseuaire.
Cependane.
dans sa revue intitulée " 15 ans d'expan-
Slon économique et industrielle du GABON ".
la Chambre
du Commerce du GABON.
en présentant la répareition ré-
gionale des salariés de l'ensemble du secteur privé
(tableau n Q 24).
donne la possibilité de décrire l'évo-
:utlon de la population occupée tout au m01ns dans l'en-
semble des deux secteurs:
seceeuls publ:c ~t pri~e.

Tableau n"24
Répartition de la population occupée
par régIon dans
le secteur prlvé,
ANNEE
~
l
1
~égion
1
1
1979
1980
1
1985'11 '
1978
' ,
1
1
1
ESTUAIRE
66 076
53 020
55 ~68
65 QOB
1
,
nAUT-OGOOl;E
7 841
"/ 033 1
8 040
13 075
,
1 ~OYEN -OGOOUE
2 104
1 735
999
3 319
"
2 1J5
1 843
1 902
2 197
1
~GOUN]E
,,
1
;:'lYANGA
937
715
725 ,,
775
,
,
1
IOGOOl;E-]VnDO
614
664
582
607
1
1
iOGOOl;E-LOLO
068
444
450
5i6
,.,
1
!OGOOCE-MARITT~E
2' 386
1 5 870
152
1 ~J2
!
15
. ,
1
\\..,,0 LE t.: -NTEM
1 37J
1 241 i
1 208
1 233
-
Ensemble GABO;>J
~OJ 094
02 565
85 232
'
,
.u; 't'82
1
1
1
Source
Chambre du Commerce du GABO~. . . 15 ans d'expansIon
économique et inèustrielle du GA80~
1983.
pJqe 12.
(1)
Les données fournies
par la source ne couvrent que les années
1978.
1979.
1980.
Celles de l'ann~e 1985 ont été obtenues grâce
à nos estimatlons.

-
: l l -
Rèp~rtItIo~l de
la population ()ccupée
dallS
les deux scct~urs en 1985 (1).
SE:::cceur privé
Sect.eur public
Total des deux
secteurs
Région
EffectIfs
..
..
~n
% ~ffecti fs
en
Effectifs
en
ESTuAIRE
6S 90e
63,0
22 2I1
'10, la
88 027
6S,0
HAUT-OGOOUE
13 07'0
12, <1 '
; 7S0
9,40
IS 82S
IL B
MOYE,-OGOOUE
3 319
3, J ~
744
2,6
4 063
3,0
NGOUNIE
2 197
2,0
1 32S
4,SO
3 S22
2,6
NYANGA
ns
0, 7~)
243
0,80
1 018
O. 7~
OGOOUE-!VINDO
1
607
0,60
1'16
0,70
/jO]
0.6
OGOOUE-LOLO
51b
o,so
116
0, <10
6J~
0,S0
OGOO\\JE-:"\\ARITIME
17 1 S2
1 b, J 5
841
3,0
17 943
13,50
1
\\.JOLElj -I,TEM
,
1 233
L 20
731
L,Sa
1 96~

., r.
j .... ~
Ensemble GABON
104 787.
lOO,O
2'] l~)~
lOO,CI
13J 8~)
J 100, °
Lo ~èpartIclon
de
la populaclon occùp~e représentée par
de répondre â
toutes
les
lntr'rrogations.
Elle n'apprend
par exemple rIen sur
les eff-ectifs de population em-
ployés dans
les différentes orùnches d'activité.
Dans
(1)
La rèpartitjon de la population du secteur public
pour 1985 n'a pu étre obtenùe qu'à partir des ratios
construits dan~ les deux secteurs par le GERSAR dans
lE" Schéma d' Aménagement du Terrj toire,
document déjà
Cl té.

-
L2 -
l 'hypothèse contraire,
il
aurait été possible de déter-
miner.
pour chaque rég\\on,
l'activité ser\\lant de support
économique.
En dépit de ces
limites.
cette répartition donne néan-
moins une idée su~ la structure de l'emploi dans chaque
ré01on,
En ef~et. deux types de régions semblent cons-
tituer la réalité de la
" populatiorl active
les
régions relativement
fav0rlsées d'une part,
et d'autre
parL
les rég Ions dé f avor i sées,
plus
nombreus(~s, Dans
le groupe des régions relativement favorisées.
on note
l'Estualre qui concentre plus de
la moitié de
la po-
pulation en ac::::v.:..té sur
le te:::-rltoire.
Elle regroupe
63% des effectlis des salarles du secteur prlvé et
76.10% des fonctionnaires el agents de l'Etat,
Cette
concentr3Lion de
la ,. population active
" s'explique
pour des raisons q~i ont déjà été évoquées.
I l convient
toute{ois de préc>ser
les aspects sUlvants
L'im?ortance du n:veau de l'emploi dans
les deux sec-
!:eurs est
Lée,
cela va de soi,
à Line certaine concen-
tration des activités sur la réglon de l'Estuaire.
Pour les activités du secteur privé.
la ville de Li-
breVille (capitale régionale et nationale) offre un
cadre favorable à
leur développement.
Non seulement

la ville dispose d'un marché relative~ent impor~ant,
mais en plus elle présente des structures d'accueil
qui n'ont parfois pas d'équivalent à l 'intérie~r du
pays :
faci~:tés de transports pour les activités d'im-
port-export:.,
immeubles d'installatIon,
établissements
de crédIts,
etc.,.
L'Estuaire constitue finalement
pour les quelques activicés industrielles et commer-
ciales existantes,
un espace propice au développeme~t
des forces du marché,
notamment celles se rapportant
aux économies externes.
En ce qUI concerne
les actIVItés dL secteur public re-
présentées pour l'essentieL par la functlon publique.
Libreville reste
la ville pr:v:léglee où elles s'exe~­
cent.
Cer~es,
certaIns se:-vices tels que
la santé,
l'en-
se~gnemen~,
t'ad~lnistratjon générale se trouvent
lo-
calisées dans tOlJtes les réglons,
Cependant,
.a préca-
~ité des cundi~jc'ns de trav2il
Id~i~iç~ltès de se ra-
vitailler ou de se !ogerj,
]'espolr je vite gravlr
les échelons render.~ i 'exercice de ~a fonction admi-
n~strati'.Je plus .' in~eressante
" da:1s I"Estuaire (c'est-
à-dire à Libreville) que dans d'autres régions.
L'at-
trait de Libreville est tel que des fonctionnaires
arrivent as~ez souve~t à refuser des affectations pour
l'intérieur du pays:
" his~oire d'être sur place pour
ne pas être oublié lors des prochaines nominations"

-
~ ~ 4
-
A noter enfin que la concentration dans
la région de
l'Estuaire des salariés du secteur public
provient
aussi de la forte centralisation à Libreville des ser-
vices relèvant de tous
les Ministères (le GABON compte
actuellement 41 Ministêres au total).
En dehors de
quelques personnels de santé,
des enseignants du pri-
maire et du secondaire,
de quelques services dépendant
du Ministère des Collectivités Locales qui se trouvent
disséminés à
travers le territoire,
Libreville consti-
tue le siège de la presque totalité des services mi-
nistériels dont certaIns auraient gagné à être décen-
tralisés,
ne serait-ce que pour l'efficacité de leur
fonctionnement.
Le service de la statistique relèvant
du Ministère du Plan en donne ici l'éclatante illus-
tration.
Outre l'Estuaire qui concentre l'essentiel de la popu-
lation en activité sur le territoire.
il eXlste deux
autres régions dont ~cl situation de l'emploi semble
assez satisfaisante.
Il s'agit du Haut-Ogooue et de
l'Ogooué-Maritime. Cependant,
si
le Haut-Ogooué pré-
sente un niveau de l'emploi relativement éQujllbré
dans les deux s~cteurs :
12,45% pour le secteur pri vé
et 9,40% pour le secteur public.
la région de l 'Ogooué-
Maritime offre par ailleurs une structure très désé-

quilibrée
:
16% de la population en activité dans le
seceeur prIvé contre 3% des salariés dans le secteur
public.
Cette structure mon cre finalement
l'importance
que présente
le sec~eur privé dans l'économie de la
région de i'Ogooué-Maritime,
importance liée à
la forte
acti'v'ieé pétrolière et à un certain développemen.t de
~ , import-el':.port.
La situation de l'emploi
telle qu'elle apparaît dans
l'Eseuaire,
l'Ogooué-Maritime et le Haut-Ogooué,
con-
traste avec celle du reste des réglOns.
mais p~us en-
core avec celle des régions de la ~yanga. àe l'Ogooué-
Lolo et de
l 'Ogooué-Ivindo.
Le très faible niveau de
l'emploi obser"vé dans ces trols réglons illustre blen
l'ampleur du sous-développement qui caractérise les
zones dominées par une agriculture d'exportation en
perce de vitesse.
Ceete dégradation est sans doute
amplIfiée par l'absence d'une organisation spat~ale
VIsant noeamment: à
.. coupler"
les régions
déca-
dentes " avec celles possédant une structure écono-
r!'lique relatlvement avantageuse.
Cette orientation qui
renvoie finalement aux solutions de développement pos-
sible fera
l'objet d'une étude détaillée
lorsque se-
rone abordés les scénarios de développement.
La " photographie " de la structure de l'emploi dé-

-
116 -
crite plus hdut,
ainS1
que l 'anùlyse qui en découle,
résultent d'uné slmple construction statistique.
Or,
la science régionale dispose des
instruments tels que,
coefficients et quotients pour la mesure de la con-
centration et de la spécialisation des activités dans
chaque région.
On aurait pu faire usage de ces ins-
truments si
les stat1stiques par" branche d'act1vitè
étaient d.1sponibles.
Toutefois,
il est possible,
à
par-
tir du qU0t1ent âe localisation de cerner la situation
de l'emploi r&gional
faite précédemm~nt entre le sec-
teur privé et le secteur public (ct·.
taoleau n026).
Rappelons qU~ quotient de localisation sert à me-
surer l'importûnce économ.1que d'une activité donné~
dans une région par r<Jpport il l'importance que cette
même région représente dans
la population active total~.
Pour une branche d'activité par exemple,
lorsque le
quotient de localisation est 6ga1 à 1,
la représent.ation
ou la cüncentration de la branche dans une rég10n est
équivalente d l 'ensemble d~ la nation.
LorSqu'll est
inférieur d 1.
la concentration de la branche est fa1-
ble dans
Id région.
Lorsqu'il est supérieur â
l,
il
Y a forte concentration de la branche dans la région.

En considérant
les deux secteurs d'activité dégagés
plus haut,
SI
l'on a
;
- Psr
la popu~atiùn ac:ive dans ie secteur ., s
"
pour la région ,. r
",
Pr
la population actlve tota~e dans la région" r
"
-
Psn
la p0!Julation active dans
le secteur .. s
..
pour l'ensemble de la nation,
- Pn
la population active totale au rlivedu national,
ie quotient de localisation Ql sera égal à
Psr
Pr
- C~
Psn
Pn
L' app 11cation de cetë:e form\\~ 1p aux deux secteurs èDnne
ies résultats suivants (tableau n026)

Tab 1etHI Il 026
Quo\\' i <'nl dll
l uc,\\ 1 i sa Li on .Jil r
rr.flion el pal'
sel:t,eur.
SecLeur priv{~
Secteur pub lie
Tota l
des 2
Région
Qlpv
Qlpc
l~rÎccL i fs
tm ':J,
f,:rfccL j fs
en %
Effecti ts en ,
6') 9011
'/ ~,
/2 1 19
7~)
88 027
100
0,96
1, 1J
ESTUAIRE
1J 075
III
2 '1 t j()
lU
15 025
100
l , 0
0,81
HAUT-OGOOlJE
) J 19
1I1
'111
III
4 063
100
l, 0
0,A1
MOYF.N-OGOOUE
)
llJï
hl.
1 j t!.~)
.lB
J
~)22
100
0, 7 '}
l , '12
NGOUNIE
T/~)
'1(,
1,1)
)1
1 010
100
0, ln
1,0
NYANGA
60'1
'{ (,
19h
),'
B03
100
0, 'FI
1,0
aGOOlJE - 1V 1 N00
~) 1 (,
III
1 1 Il
'"
631
100
1,0
O,B&
OGOOUE -1 ,01,1)
l '1 l 'l 7-
'1 J 1
Il,' 1
l "
17 993
100
1,2
0,68
OGOOUE-MAH [Tl ME
1 23J
L'
'1 J 1
)'/
l 964
100
0,110
1 , (,8
\\.lOl.F:U-NTt<:M
-
I~nsemb 1c C,.'\\1l0N
1 [H
'f87
7/1
19
1 •l 'J
V
IJ3 B49
100
\\llpv
qllOLimll dt:
localisdLion dans
le secl~ur privé,
Qlpc
quoI itmls de
tocill iSdtioll d,HIS
le s(~eleur publ je.

-
11 J
-
L'analyse dégaqée précédemment a montré une très forte
concentration de
la populùtion occupée dans les deux
secteurs sur :3. r-égion de l 'Estuaire (63~ de;a
po-
pu~ation aCLlve " dans le secteur prIvé, 76,10% dans le
sec Leur public).
L'olJsen.ldL10n des dlfférentes valeurs
du quotient de localisation dnns ces deux secteurs
laisse apparàltre aes résultats plus nuancés.
Dans le secteur privé.
l'emploi ne se trouve assez
fortement concentré que sur une seule réyion.
C'est
dans
la règion de l 'Ogooué-.Maritime où le quotient
de loc~llsatlon est égal a
J.?
Trois régions concen-
trent l'activité dans des proportiuns équivalences à
]ii
norme nar.:onale
le
i-Il1'..... t-Oqooué,
le Moyen-Ogooué
et
j'Ogooué<.. olo (QI
]).
Ai:leurs.
c'est-à-àire dans
la 1\\gounié.
la ~yanga.
l 'Qqooué-Tvlndo .
.i.e \\.Joleu-!\\Tem
et
l'Est~aire, l 'actlvlté prIvée n'est que faiblement
reprp.ser.~èe. Ces résultats sont intêressants surLout
pour l ' Estuaire dont
~a première ,. photographie"
laü;,!;ait app<;lr,l)(.re une
Lrès forte concentration dans
ce secteur.
Cependant.
l'observation des valeurs du quotient de
localisàc..on dans le se~teur pubiic révèle une sitUà-
tlon contraire dùns certdines regions où le secteur

-
120 -
privé est faiblement re~~esencè. En effet.
le quotient
calculé pour le secteur p~~lC décèle en fa:t trois
régions relativement s~-aamlni5trées. Ce sont la
Ngounié COI - 1.72),
le ~cleu-NTem COI - 1.6e) e~
l'Estuaire
COI
s
),13).
~ peut dire que.
faute d'ac-
tivités privées importa~~es. les deux foyers de peu-
plement que sont la ~go~~:é et le Woleu-NTem ont trou-
vé une sorte de compensa:ian dans ce secteur
la part
des fonctionnaires et age~~s de l'Etat dans ces deux
régions est nettement s~~ê~leure à la moyenne natio-
nale.
Il c~nvienc de note~ ~e la Ngounié compte près
de huit (B) circonscrip:~0~S administratives.
le Woleu-
NTem en compte quatre
(~
3utant finalement
de
petits centres urbains ~~: permette~t aux deux régions
de recevoir quelques personnels de santé.
de l'Educa-
tion Nationale et du Minls:ère des Coliectivités locales.
Ld représentation du sec:e~ public dans l'Estuaire
re~ce lIée à une simple ~aison : la vocation adminis-
trative de
l'Estuaire es: en fait plus nationale que
réqionale.
Les informations obtenues grâce à la construction du
quotient de localisation sont â prendre avec prudence.
Tout à'abord.
la référence â la moyenne nationale abou-
tit à des résultats quelque peu biaisés.
L'Estuaire

-
121
-
Qui.
sur le plan adm~nistra~i1'. a une vocation ê la
fois régionale ~t nationale offre l'image d'une région
sous-administrée par rapport à
la Ngouniè ou à
la ré-
gion du Woleu-NTem.
Le quotient de localisation cons-
titue ici.
au niveau pédagogique.
certes un bon instru-
ment d'analyse.
mais ne donne pas tout à
fait la vraie
photogri:sphie de la réal ité régionale.
Aussi,
le quo-
tient ne décrit que la situation de l'emploi à un mo-
ment donné.
I l ne tradult pas la tendance du dévelop-
pement futur.
Enfin.
il masque dans une certaine me-
sure le sous-emploi que révèle la comparaisOfi de deux
ratios:
le ratlo des actifs et le ratio des inactifs
(cf,
tableau n027).
L'éclairage qu'opporte le rapprochement de ces deux
ratios esL d'un trés grand intérêt.
En effet.
en dépit
au sous-peuplement qui caractérise l'espace gabonais
la population n'est nullement utilisée
jci dans les
limites du plein eœploi.
Le phénomène est d'autant plus
.. paradoxal
" qu'il
touche des réçpons
teLLes que
l'Estuaire.
l'Ogooué-Mari time et le Haut-Ogooué qui
disposent de plus de possibijités de création d'emplois.
Dans la réqion de l'Estuaire par exemple.
le ratio des
actifs représente 30.9%.
Celui des inactifs est de
69.1%.
11 ya par conséquent prédominance des inaçtifs.
Au-delà des problèmes de qualIfication.
l'existence

-
l?~
-
Tableau n"27
Ratios des actifs et
des
inactifs.
Population
Populatl0n
Ratio des
Patio de
en !985
en activité
a~ti fs
inac~lfs
RégIon
1
en 1985
('t )
( % )
ESTUAIRE
284 739
88 027
30,9
69, 1
HAUT-OGOOUE
67 242
15 825
23,5
76,5
MOYEN-OGOOUE
46 488
4 063
8,7
91. J
NG'JUNIE
103 708
5 322
5,1
94,9
NYA~GA
35
696
1 018
2,8
97,2
OGOOUE-IVINDO
52 300
803
L5
98,S
OGOOUE-LOLO
41 507
634
i,S
93,0
OGOOUE-.'1AR IT IME
99 617
17 9Q3
la,O
82
\\oIOLEl'-NTEM
98 787
1 964
L9
98, 1
Ensemble GA80N
830 144
133 941
l6, l
83,9
Populatlon occupée
Ratio des actifs -
Population Totale
Population non occupée
Ratio des inactifs -------
_
Population Totale

-
123
-
d'une part importante de
la population non " absorbée
par les activités de chaque region montre le carac-
~ère encore traditionnel de l'économie gabonaise.
La
mise en exploitatIon des matières premières à
l'expor-
tation n'a pas \\'éritablement créé les conditions de
croissance et de développement.
Ces actlvltés minières
ainsi que
les quelques unItés agro-industrielles spa-
tialement locallsées n'ont pu générer suffisamment
d'emplois.
dù fait d'une forte mécanisation de celles-
Cl.
Dans le cas des activités agro-industrielles.
la
création d'un certain niveau de l'emploi en milieu
paysan surtout aurait pu être effective si
le processus
èe production éta2t moins monopolisé par les unités
p:roductives.
M la SocIété Sucrière du Haut-Ogooué
notamment.
l'exploitation des champs de canne à sucre
servant au ravitaIllement de l'usine est assurée
par le (':ompLexe.
L'idéal aurait été de confier
l'ex-
P:Oit3tiün des champs de canne à sucre à des paysans.
Cne telle solution aurait créé plus d'emplois et de
revenus pour la population de la région d'implantation
du complexe.
L'organisation du processus de production
aInsi envisagée s'apparente à celle du café et du ca-
cao dont l'exploitation des champs est assurée jus-
qu'ici par les paysan.
La différence se situe au ni-
veau de la destination du produit résultant de l'ac-

-
124 -
tivitê des paysans.
Alors Que le café ct le cacao ser-
.... ent: à ravitailler des usines installées en Europe.
la canne à sucre sert à
approvisionner une unité ins-
tallée au GABON.
L'insuffisance du développement de l'espace gabonais
telle que révélée par l'analyse qui vient d'être ré-
alisée,
provient de la faiblestc des structures réglO-
nales et de la
mauvaise"
orientation de
L'acLivi-
Lé économique.
11 est apparu que cet espace demeure
fondamenLalement sous-peuplé et que les actiVItés
eXls~antes n'ont qu'un Lrés faible
lmpact sur l'emploi.
La situation ainsi décrite se trouve encore accentuee
par l'absence d·une drmature urbaine pouvùnt favorIser
le développement.
11.2.
L'ARMATURE URBAI~E.
~ Le territoIre d'un pays est un organisme vivant:
l'armature urbaine en constitue le squelette.
l' implan-
tation des activités économiques en est
la chair"
(1).
Cette image.
empruntée à Philippe LAMOUR.
monLre bien
l'étroite liaison qui existe p-ntre les deux types de
(}l Philippe L~~OUR :
.. L'aménagement du Terrltoire "
Edltio~s de l '~Ddrqne.
Par i s,
1964,
page 28.

-
12 5 -
structures:
du paine de vue spatial.
il est diffi-
cile de tralcer des activités éConomIques sans se
référer à
l'armature urbaine.
La croissance urbaine
de nos
jours est liée non seulement à
l'industriali-
sation.
mais également à
l'extension du secteur ter-
tiaire.
Autrement dit.
la diffusion à travers le ter-
ritoire national
d'un renouveau d'activités se tra-
duit concrètement dans certaines régions par la pro-
gression des villes.
Dans un tout autre aspect et au plan de l'analyse.
la
vllle reste sans aucun doute le caère le plus appro-
prié de
l"approche des phénomènes des espaces de mo-
yenne dimension.
Minsi
que
le souligne le Professeur
Fe:-nand GUYOT.
dans
les économies modernes.
la ville
apparait comme l'entlté susceptIble d'apporter le
'!"':"":':~·..::...'~.:-e:'H.:':'".:
tJ.1\\.lS frùc1.ueux ae l'analyse.
Elle
a l'avantage sur
la région,
qUl en défInitive ne cons-
titue qu'une abstraction commode.
de correspondre à
un véritable établissement humain.
Elle dispose de
ce:1tres de décision.
Elle particIpe en tant qu'èlé-
ment actif et même directement en tant qu'agent.
aux
fonctions de production.
de répartition.
de consom-
ma tion ..
(1).
(1) Fernand GUYOT :
.. Essa i d ' Economi e urbai ne ,.
Thèse
NANCY 1966.
page 11.

-
126
-
Dans la conceptlon de la région du. Professeur Plerre
BAUCHET que cite Pierre nORAN
(1).
"
la réQion ré~
suIte de Id superposition dU réseau des zones d' in~
fluence des villes principdles et secondaires,
car
chaque ville créée un ensemble spatial significatif"
Cette êl.nalyse montre que l'organisation régionale ré-
pond â
la mise en place d'une armature urbaine au con-
tenu assez complexe.
Une telle organisation suppose
l'existence dans une région d'un centre urbain prin-
eipal
appelé métropole.
Autour de la métropole se po-
]arisent normalement d'autres centres de moyenne dimen-
sion.
La métropole ainsi qUe les centres urbains de
moyenne dimension sont constitués d'une concentration
dans l'espace,
des actIvités de commerce et de ser-
vices,
des activiLés spatio~intensives de type indus-
Lriel et enfin d'une population avec ses équipements
résidentiels eL collectifs
(2J.
I~ est à floter que
Jean-Claude PERRIN dIstIngue le centre urbain ou agglo-
mération urbalne du milieu urbain.
Si
le centre urbain
est une concentr"ation dnns l'espace des activiLés de
service et industrielles.
le milieu urbain est OPposé
(1)
Pierre MORAN
: ,. L'analyse spatiale en Sclences
Economiques,
CUJAS 196~.
page 38.
(2) Jean-Claude PERRIN
.. Le développement régional
PUY 1974, page 20.

-
127 -
au mllieu rural ou naturel en tant que milieu.
cons-
truit de forte densité.
Ces schémas de développement réq:onal fondé sur la
ville répondent plus aisément aux structures des éco-
nomies des pays industrialisés.
Leur appllcatlon à
l'espace gabonais reste moins sûr.
Il suffit pour s'en
convaincre de se référer à
la réalité démoqraphique
des villes existantes.
à
leurs activités et aux rela-
tions inter-urbaines.
II.2.1.
VILLES ~l POPULATIO~S URBAINE
Comme il a ~~é p~écisé.
la dynamique réqionale suppose
l·existence.
d'une part,
d'une vllie princlpale ap-
pelée métropole.
et d'autre par~. celle des petlts
centres urbains.
La métropole e~ les petlts centres
ur~alns entr~tle~rlen~ entre eux des liens d'interdé-
pendan~e suffisamment puissants.
Mais le conc~pt de \\'ille.
loin ~'être une simple ex-
pression.
correspond à une variété de définitions
comme le révèle ici
le Professeur GUYOT Cl). Pour
(1 ~ Fernand Gl:YOT :
.. étudiant les recensements démogra-
phlqueS de 58 pays de la période 1945-1954.
les statis-
ticiens européens ont pu mettre en évidence cinq types
de concept de zone urbaine.
Chaque concept est lui-même
susceptible de nombreuses variantes.
de sorte ~'on e
estime à une bonne trentaine le nombre de définitions
appliquées aux villes ".
Essai d'Economie Lirbai:le.
op.
cit.
paqe 4&.

l'essentiel.
quatre crItères peuvent servir a la
définition de ce concept.
Ces critères tiennent:
aj
à
la division admInIstrative:
la Ville peut
par exemple correspond~e au chef-lieu d'une circons-
cription aàministrative
b:1
au volume de population:
i l
eXIste 'Jne cer-
taine densité ou un minimum d'habitants pour qu'une
agglomération donnée soit identifiée à une ville;
c) ~
la présence de certains services d'inté-
rêt public:
nopitaux.
marchb.
tribunaux.
établis-
sements d'enSeIgnement supérieur.
d)
al...:. ::-epérage de
l' actl \\'1 ~e économl que dOfTll-
nante :
la population active ne doit paS normalement
.
,
exercer une acti~'ité a9rlcr~J.e.
s~ en AfrIque.
certaines villes pe~vent par"fOIS offrl~
une 5tructûre à
la
fOlS complexe et comple~è à
l'lnstar des vil:es des oays industrIalisés.
cette
situatlon ne cnc~e pas cependant la morphologie
dom~nante qui eXIste sur le c~ntinent :
les villes
africaines se forment généralement à
partir des a~-
ciens postes de contrOle colonial.
Dans une même
région.
et comme le reconnaît Paul CLAVAL (1).
les
(1)
Paul CLr\\VAL :
.,
Régions.
Ndtions.
Grands Esvaces
jÔ;ditions .:1. TH.
GE;-.JIN.
Paris 1968.
pages 511 et 512.

-
l.29 -
centres demeurent élémentaires et peu hiérarchisés.
Ils sont le plus souvent situés le long des anciennes
voies de pénétration coloniale qui
constituent au-
jourà'hui la ~ase du réseau routier intra-réglonal
et servent ainsi de communication avec le centre
administratif d'ordre supérieur. On est ici loin
d'assister à une configuration gravitaire qui carac-
térise l'armature urbaine des pays développés:
gé-
néralement,
les centres urbains de deuxième ordre
se constituent autour de la métropole à
une cer-
caine distance de celle-ci,
ceux du troisième ordre.
se ferment à leur tour une autre distancp. nli2S centTe~
deuxième ordre.~""
.
' . . l _
. i .
~"ns.1
W1:"
&\\J~te.
Finalement.
à
la différence du monde industrHll isé.
la ville en Afrique est chargée de beducou~ d'lmpré-
ciSlons.
de flous et ne recouvre pas toujours la
même réa11té.
Les villes gabonaises i~lustrent dans
une certaine mesure cette Imperfection : en dehors
des pOints de localisation de l'exploitation des
richesses minières.
ces \\'illes sont dans leur pres-
que totalité une création des pOUVOIrs publlcs.
Certaines sont de création récente,
d'autres par
contre sont de formation ancienne.
Ces dernières
datent de l'époque coloniale.
Pour cette période.
les points d'instal~ation repérés par l'adminis-

-
[JO
-
trateur colonial répondait avant tout à un souci de
mieux contr61er et de maftriser un espace relative-
ment étendu.
Les postes créés vont être,
avec l'é-
volution.
érigés successivement en subdivision et
en districts.
A l'Indépendance,
le concept de chef-lieu
de région ou de province va être réservé aux centres ad-
ministratifs de degré supérieur,
alors que le département
et le district corresponàent aux centres de niveau infé-
rieur.
Ils sont respectivement administrés par un Gouver-
neur,
un Préfet et un Sous-Préfet.
De ce qûi précède.
les vIlles 3U GABON désignent
finalement tous
les chefs-lieux de province (ou ré-
gion),
de départements et de dist~icts. En dehors
des chefs-lieux de province.
dans les chefs-lieux
de districts et de certains èépartements,
la fonc-
tIon de ces àerniers se resume pour l'8ssentlel à
l'adminls~ration.
La sltuat:on est encore plus ex-
pressive dans certains dIstrIcts et départements
créés récemment sur
la base de gros villages dans
lesquels le modp. de vie
traditionnelle régIt encore
fortement
le c0mportemant des populations.
Il est à noter que le
phénomène dA création du nou-
veaux centres administratifs s'est plus développé

- 131 -
sur le territoire dans quatre régions :
le Haut-
OQooué.
l 'OQooué-Lolo.
la Ngounié et la Nyanga.
c'est surtout darlS ces réglons que l'on compte
plus de centres administratifs qui présentent plus
de difficultés quant à
leur perspective de dévelop-
pcment.
Le niveau de la population en donne déjà
la preuve.
En l'absence des statistiques,
le chiffre dp. popu-
lation des villes secondaires dans chaque région
a été obtenu grêce à
la formule de la loi r~nq­
dimension cie ZlPF.
Selon l'américain ZIPF.
dans un
pays,
i l existe une relation entre la taille d'une
ville et son rang.
La démonstr"ation du phénomêne
aboutit à
la formule SUIvante:
P,
Pl
Rl
Pi
population de la ville i
?~
population de la ville Je ~arjg 1
Dans chaque région prise isolément,
et pour estimer
la population des villes dites secondaires,
suffit de détermIner,
d'une part,
le rang de ces
villes,
ct,
d'autre part,
la IJopulation de la ville

-
132 -
de rang 1.
La ville de rang 1 correspond iCl à
la
.. métropole " régionale.
Sa population Pp.ut être
connue grèce aux chiffres de population régionale
obtenus précédemment pour 1985 et aux estimations
faites en pourcentaqe par GERSAR (1)
pour les ca-
pitales région31es.
Le rang des villes secondaires peut être obtenu
à partir d'un tableau (n~28) permettant de visua-
liser la distribution de certains équipements ou
tO\\~ t
au cre cr itère considérés comme es sen tie l s pour
ces villes.
La présence ou l'absence d'un èquipe-
ment (ou c~itère) da~s une ville es~ symbolisée
par le signe plus
(+)
ou mOJns (-).
L'application
du tableau au cas de la ~gounié donne ce qui suit
(1)
Estimation de population
faites par le GERSAR
en 1985 :
Libre\\"llle ..
75'\\ de la population àe
l'Estuaire;
Franceville ~ 43% de la population du
Haut-Ogooué ;
Rambarené -
26% de la population du
Moyen-Ogooué;
Moui la •
13% de la population de
la Ngounié ; Tchibanga • 22' de la population de
la Nyanga ;
Maxokou • 12' de la population de
l'Ogooué-Ivindo ; KOlllamoutou •
15% de
la population
de i'Ogooué-Lolo ;
Port-Gentil
- 80% de la population
de
l'Ogooué-Maritime;
Oyem • 13' de la population
du \\.Joleu-NTem.

lJJ
( )
z

..
'-
-
-
-
o
Co
1
'"
N
•-

-
134 -
Critères r~tenus :
EE
eau ec électricité
H
hopital
Hot
hôtel
L
lycée
CES
Collège d'enseignement secondaire
STE
station d'essence
M/P
mines Ou pétrole
D
dispensaire
EC
école primaire
M
marché
NC
nombre ce critères
;n
rang de la ville

existence du crlcère
absence du critère
L~ populaclon de Moul~a. ville de rdng premier ayant
été estimée et égale à 13 500 habitants
(13% que mul-
tiplienc 103 768 ha~ltants). la population des autres
villes de la ~gounié s'oocient tout simplement par
application de la formule de ZIPF.
·Moui la
13 500 ha
~Dendé
6 750

Fougamou
6 750
,
Rembamba
0
375
Mimongo
3
375
,
:'iandji
0
375
M'3igou
928
,
Malinga
687
Yetsou
1 687
42 427
La région de
la Nçounié comp~e en définitive 40% de
la population urbaine contre 60% de la population
rurale.
Les critères retenus pour déterminer le ~anq ces
vi:les dans ia ~gounié, l 'ont écé pour :outes les au-
tres réglons.
Cependant,
pou!" l':::s::'uaire,
l'Oqoouè-
~ariCime ee le ~aut-Ogooué. l'importa~ce de la popu-
~3i:lOn locallsee da:1s
les .. métropoles " de 1'Est',J.-
ai~e et de
l'Oqooûé-Maritime.
d'Une part,
et d'autre
pan:.
le nombre élevé des peti ts centres aàmlnistra-
tIfs que compee la région du Haut-Ogooué nous ont con-
duit,
tout en garàant les mêmes critères. à exclure
les" métropoles" de ces régions de la liste de
classement des villes.
La population des villes de
premier rang pour ces régions a été par conséquent
estimée.
Ainsi pour l'Estuaire.
NTOUM apparalt comme

-
:J6 -
ville de rang 1.
en excluant bien sûr Libreville.
Kango,
ville de second rang,
Cocobeach,
ville de
troisième rang.
En estimant la population de NToum à
3 000 habi tan'Cs.
l ' appl ication de La formule de ZIPF
donne les resulta'Cs suivants:
1.
NToum
3 000 ha
2.
Kango
1 500
3.
Cocobeach ...
1 000
Les chiffres de popula'Cion de ces trois centres sem-
blent assez bien t~aàuire la reali'Cé urbaine.
L'in-
troduction de Libreville dans le classement aurait
biaisé les résulta'Cs.
On aural: obtenu les cniffres
suivants
Libreville
213 555 habltan'Cs ;
\\'Toum
106
ï7? ;
fango
71 185 ;
Cocobeac!'"l
53 388 .SOlt au "otal pOu~ toute la région àe I·Es-
tuaire une populasion égale à 444 ~05.
chiff~e déJà
supérieur à celui eseimé précedemment :
284 739 habitants.
Pour les mémes raisons,
le retraie de Por";:-Gantil de
la liste de classement de l'Ogooué-Maritime laisse
~pparaitre G~ffiA comme ville de premier rang (popu-
lation estimée 8 000 habitants) ;
Omboué,
ville de
second rang.

-
137 -
Dans
le Haut-Ogooué.
le classement des villes sans
Francevi lIe.
la capi tale régionale.
a
fai t de Moanda
la ville de rang 1 (population estimée 10 000 habi-
tants)
;
Mounana.
Bakournba.
villes de second rang;
Okondja.
Akiéni.
villes de quatrième rang;
Leconi.
vllie de ~ixième rang;
Ngouoni.
Bongoville.
Boumango.
villes de neuvième rang;
Onga.
Aboumi.
villes de dixiè-
me rang.
A l'image de l'espace dont le niveau de peuplement
n'est guère satisfaisant.
les villes gabonaises ne sont
que très faibiement peuplées.
AinSI en appliquant la
formule de ZIPF.
on a
les chiffres suivants:
ESTUAIRE
,
, . Libreville (métropole)
213 555 ha
2.
:'lTown
j
000
,
3.
Kan;ïlo
, 500
4.
Cocobeach
1 000
219 055
HAUT-OGOOUE
1.
Franceville("mêtropoi.e -)_
30 000 ha
2.
Moanda
la 000
3.
:'"lounana
5 000
4.
Bakoumba
5 000
5.
Akiéni
2 500

-
1J8
-
6.
Okondja
2 500
7.
Leconi
1 600
8.
Ngouoni
1 428
9.
Boumango
1 428
10.
Bongov i lie
1 428
11.
Ongù
1 000
12.
Abouml
1 000
62 884
MOYEN OGOOUE
1.
Lambaréné ( " métropole " )
13 000. ha
2.
NDjolè
6 750
3.
fougamou
6 750
4.
Lebamba
J
375
5. Mimonyo
3 375
6.
Mand]i
3 375
.
7.
M'Bigou
, 928
8.
Ye t.sou
1 6a7
9.
~al inqa
1 687
42 427
NYANGA
1.
Tc~!..banga '> " métropole .. )
8 000 ha
2.
Mayumba
4 000
3. Moabi
2 600

-
139 -
4.
1"'labanda
2 000
5.
NDindi
2 000
18 600
OGOOUE-IVINDO
l . t"iakokou ( .. métropole .. )
6 300 ha
2.
Baoué
0
150
"
3.
Mekambo
2 ~OO
,
4.
Ovan
575

13 12.5
OGOOUE-LOLO
::..
i<oularnoutou ("
mécropole ")
6 230 na
. , -
2.
Lascourville
3 ~~O
3.
Pana
2 076
2 076
:3 ~97
OGOOUE-MA.?l'!'!ME
,.. Port-Gencil
79 700 ~a
2. Gamba
3 000
3.
Omboué
4
000
91 700

\\JOLEU-NTEM
l. Oyem ( " métropole .. )
13 000 ha
2.
Bi tarn
6 500
3.
Mitzle
4 300
4.
I""invoul
4 300
5. Medouneu
2 600
JO 700
Ces chiffres de population urbaine sont à considérer
avec prudence.
En effet,
les difficul tés rencontrées
lors de la construction ne sont pas de nature à ga-
rantir leur précision.
Cependant.
ils ont l'avantage
d'exister.
surtout dans un pays où le problème sta-
tistique se pose avec acuité.
Aussi.
ils reflètent
dans une certaine mesure la réalité de la population
urbaine des différents centres administratifs qUI
composent
les neuf réglOns.
Enfin,
ils permettent
d'apprécier.
tout au moins au plan démographIque pour
l'instant.
le dynamisme propre à chaque ville.
L'ana-
lyse des activités devant bien évidemment, compléter
l'appréciaLion de ce dynamisme.
La notion de vIlle recouvre,
certes.
une variété de
définitions.
Mais elle obéit toutefois à une certaine
réalité démographique:
de nos jours.
les oraani~~~~

-
141 -
internationaux s'efforcent de dégager quelques chiifres
pouvant permettre de mieux saisir cette notion.
Ainsi
est considérée comme métropole toute ville peuplée
de 100 000 habitants au moins.
La \\.'il2.e de petite di-
mension devant regrouper quant à elle un minimum de
2 000 habitants.
Pour le GABO~; en dehors de Libreville qui compte plus
de 200 000 habitants,
les autres capitales réqionales
n'ont de métropole que le nom:
Franceville regroupe
30 000 habitants,
Lambaréné 13 000,
Mouila 13 500,
Tcnibanga 8 000,
Makokou 6 300,
Koulamoutou 6 230.
Port-Gentil 79 700, Oyem 13 000.
Dans le c~s des villes de petite àimension,
là aussi,
on dénombre toute une multlt~de de centres adminis-
tratIfs àont le cnlffre de popula~io~ n'at~eint guère
les 2 OOG ~atitanc5
eXIges par les organismes i~cer­
naclonaux ;
l'Escuaire compte deux centres (sur qua-
tre)
de cette dimension,
le Haut-Ogooué
six (sur
douze),
la Ngounié trois
(sur neuf),
~ 'Ogooué-Ivindo
un
(sur qUcltre).
On r~trouve
ici pour la plupart,
les centres de création récente dont le noyau est
généralement un gros village pourvu au départ d'une
école et d'un dispensai~e. Une telle organisation,

s~ elle est spécifique à un pays sous-peuplé comme
le GABON,
ne peu~ cependant être favorable à une vê-
r~table dynamique régionale. La struc~ure urbaine
rAste en effet trop faible pour pouvoir entrainer
toutes les
f~rces capables d'agir dans le sens du
développement.
La configuration généra~e n'offre à
cet espace qu'une vllle de plus de 100 000 habita~ts
(Li~reviile), contr.e vingt deux de moins de quatre
miile hëbitants
(cf.
tableau n029).
L'armat~re uroaine
resGe par conséquent très désarticulée d'autant plus
qu'il manque de villes
in~ermédiaires capables à'as-
s~rer le relais entre les plus petites et l~s " plus
qra.'làes
(voir structure des v~!les pa~ réglOn et
par taL.ie).
Ce,-~e armatur~ urjal~e est en définitlve le symbole
~ême d'u~e ur~dnlsation que l'on pourralt ~ualifier
d' ilnarchlql..1e.
E~ ~e pose e.'l plus le 9roblème de la
réalisation de certains grands équipements d'infras-
st=-uc~ure :jans des I,,'i lIes de très faible populati:m
la
local isa tian des i!"'.s::allati:>ns :mportant~s comme
les aérodromes dans une ville nécessite pour leur
exploitation des conditions minlmales de caille.
Or.
la politique de développement spatial menée jusqu'ici
semble moins se préoccuper d'une proqrammation plus
sélective et plus réaliste des équipements,
c'est-

-
: 4J
-
DJs~riDut~orl des v:l:es
par caille.
200 000 100 000 50 O(JO 30 aGa ;>0 G00 la 000 5 000 3 aGa!,,
Ré';J ;'or,
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7
"
Ensembl(:: G.~BO:
1
1
l
3
"
l :
22
~

ESTUAIRE

200 000 - 100 000
100 000 - 50 000
50 000 - 30 000
30 000 - 20 000
20 000 - la 000
la 000 - 5 000
o
5 000 - 3000
L L -
D CI 0
----C'=O--'------=-
3 000 - 1000
_
0 , - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
0...
HAUT-OGOOUE
200 000 -100 000
.~
100 000 - 50 000
50 000 - 30 000
'il;
30 000 - 20 000
L
20 000 - la 000
L
o
D
la 000 - 5 000
CL'
)
DO
5000 -3000
Q;
D D D D D D D D 3 0 0 0 - 1 0 0 0
>
MoYEN - OGOOUE
cD
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100 000 - 50 000
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50 000 - 30 000
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30 000 - 20 000
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20 000 - 10 000
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J)
5 000 - 3 000
3 000 - 1 000


OGOOUE - LOLO
200 000 - 100 000
100 000 - 50 000
50 000 - 30 000
Cl;
30 000 - 20 000
0
20 000 - la 000
~
L
D
la 000 - 5 000
0
D....
5 000 - 3000
Cl.
D D
3 000 - 1000
~
<1J
OGOOUE-MARITIME
C
0
200 000 - 100 000
. -
Ol
~
100 000 - 50 000
'Cl;
L
50000 - 30 000
L
30 000 - 20 000
CJ
20 000 - la 000
O-
D
c!)
10 000 - 5000
Cl;
0....
5000 -3000
3000 -1000

- 147 -
à-dire celle qui puisse favoriser l'implantation àes
infrastructures en fonction de la taille des villes.
Mais,
et c'est encore plus important,
une taille mi-
nimale est aussi
indispensable au fonctionnement des
entreprises de ~ervices ~pécialisés tels que les
services financiers,
les services de réparation,
les
installations d'impression,
etc.
On verra que dans
la plupart des centres inventoriés,
les activités
urbaines se réduisent aux services plus ou moins
traditionnels:
service administratif.
Il.2.2. VILLES ET STRUCTURES D'ACTIVITES URBAINES
La croissance urbaine repose normalement sur deux
types d'activités:
les activités motrices consti-
tuées par l~s activité~ d'exportation.
les activi~és
ce àlfiusion
(terciai~e) menées dans le cadre public
ou prive.
Les activités de diffusion Visent à répon-
dre ùux besoins des ménages.
Elles concernent no-
tamment
le commerce de gros et de détail.
-
le service de transport.
de santé.
d'éducation.
de cul ture.
-
le service d'admlnistracion et de voirie.

-
le serVIce immobilier (bàt:ment).
-
le service d'élaboration des produits finis
ou intermédiaiLes servant directement ou indirectement
au marché local.
Une telle structure d'activités qui concerne surtout
les économies des pays
industrialisés.
se retrouve
difficilement dans les pays en développement.
L'examen des activités région par région réalisé
précédemment a d'ailleurs donné l'occasion de le vé-
rifier.
Déjà ce ~u'il est conVenu d'appeler activités
de " base" se résume à
l'exploitation de quelques
matières premières destinées à l'exportation.
L'extrac~:on de ces ressources reste localisée à
Port-Gentil et Gamba pour le pétrole (région de
l'Ogooué-~arit:me). à Moanda et ~ounana pour le
~anganèse et l'uranium (région èu Haut-Ogooué).
L'examen de la structure des activités urbaines qui
renvoie finalement à
la classification des villes
selon leur fonction princIpale pourrait se ~imiter
à
ces centres miniers.
à la capitale (Libreville)
et aux autres" métropoles" régionales.
Ces centres
semblent présenter plus d'intérêt que toutes les pe-
tites agglomérations de créatIon récente (appelées

-
~~9
-
abusivement villes)
qui n'offrent presque aucune
perspective de développement.
Leur niveau de onn,,1 "'-
tior! étant trop faible.
Toutefois,
s'Intéresser aux seuls Gentres miniers et
aux" métropoles .. régionales revIendrai t à réduire
le champ de 1 ·étude.
Il
importe d'~voir une vue
d'ensemble sur le degré de développement de tous les
centres inventoriés,
ne fut-ce qu'è travers l'examen
des activités tertiaires qui sont plus ou moins
dis-
tribuées sur tout le territoire.
L'analyse de ces
activités peut se concevoir dans
le cadre de chaque
type d'agglomératIon.
QuoiGu'empirlque.
la méthode utllisée pour apprécler
l'Importance des acclvités urbaines n'est pas sans
intérêt (tableau n030).
En effet.
la dIstribution
des activités tertiaires en fonctIon de la taiile des
centres fait appara1tre la faiblesse de ces activités
aux plans quantitatif et qualificatif. Cette fa:blesse
es[ cependant plus manifeste dans les types d'agglo-
mération " A "
" S " e t " c

Tableau n"30
DistTibution des activités te~tiaires dans
les agglomérations en fonction de leur taille.
,n,gg loméra t lon
Agglomér-ation
Agglomération
Agglomération
de type " A "
de :.ype " B "
de t.ype " C "
de type
"
D "
i
000-3 000
3 OOQ-S 000
5 000"10 000
la 000-20 000
1
.,
1.
Ecole pri -
L
activités
l.
activités
l.
activités
ma ire.
contenues
contenues
contenues
2.
Dispensaire.
dans le
dans le
dans le
..
"o.
Gendarmerie,
type " .~ "
type " B "
type
c "
4.
Petit com-
plus
plus .
plus
merce de
2.
Collège,
2.
Station
2.
Banques.
dé'cai l.
3.
~i3gasin
d'essence.
1
,
,
,
!
àe cam-
~.
Hot:e 1.
1
!
merce de
4.
Hopital.
, - ~
1
c.e ... alJ...
5.
Lycée.
4.
SerVlce de
.~l.st:-:..bu-
!,
c:on d'eau
.
1
ec d'éner--
gle.
"J. aureau de
post:e.
J
Perception.
6

~5::'
-
Tablea~ n 0 30 Çsuit~ Distribution des activités tertiaires
dans les agglomérations en fonction
de leur taille,
Agglomération
Agglomération
Agglomération
Agglorération
..
..
..
..
..
..
..
..
de type
E
de type
F
de type
G
de type
H
20 000-30 000
30 000-00 000
50 000-100 000 100 000-200 000
1
1.
Activités
La structure
1. Act i vi tés
1. Activi tés
contenues
urbaine ne
contenues
contenues
dans le
possède pas
dans le
dans le
type .. D ..
d'aggloméra-
type " E "
type " G "
plus
tions cl cette
plus
PlUS
1
2.
Assurances,
taille,
2. COmmerce
2.
Cabinets
Commerce
de gros,
d'architec-
dem:..-gros.
3.
CaDir.ets
ture,
d'avocats,
3. Etabl isse-
<:;,
Atelier
ment::; d'en
de repara-
se~gnement
1
tian,
super leur.
4.
Etanl i sse-
ments de
crédi t,
5. Service fi-
duciaire,
6.
Siège de
banques et
assurances,
7. Haute admi-
nistration.

Ici,
le tertiaire se trouve réduit pour l'essentiel
aux services administratifs,
c'est-à-dire au " ter-
tiaire traditlonnel ",
par opposition au " tertiaire
d'accompagnement"
(1) qui désigne les activités de
service destinées à satisfaire à la fois les besoins
des ménages et des entreprises (banques).
L'insuffi-
sance des activités tertiaires est beaucoup plus mar-
quée dans les agglomérations de type" A ".
Le nroblè-
me se pose avec d'autant plus d'acuit~ que, dans ces
centres érigés tous pour la plupart sur la base de gros
villages.
même les activi~és tertiaires destinées à
la satisfaction du marché local sont pr3tiquement
inexistantes.
La ~etite activité de commerce èe détail.
généralement détenue par quelques expatrlés (mallens.
nigérle~). est si néqligeable qu'on est tenté de la
claser dans ~e que HEDI Eckert (2) désigne par le soUs-
système non capltalistique lorsqu':~ évoque les réali-
tés socio-économiques des villes airlç~lnes.
Si dans les agglomérations de type " B " et " C ,.
le
tertiaire semble être un peu plus représentatif que
àans le type d'agglomération" A ",
les activités res-
(1) A.
BERGER et J. ROU2IER :
" Vide et campaqne
la fin d'un dualisme ",
Economica 1911,
page 108.
(2) HEDI Eckert :
~ Les réalités socio-économiques des
grandes villes africaines et leur environnement infra-
urbain".
Problèmes économiques n°
l 58L
Juillet 1918.

-
:'53 -
tent cependant toujours tournées vers les préoccupations
administratives et un peu vers la satisfaction des be-
soins des ménages.
C'est à partir des agglomérations
de type" D " que la structure du tertiaire paraIt
plus complexe.
E~ effet, dans ce type d'agglomérations,
non seulement on note la présence du " tertiaire tra-
ditionnel ",
mais en plus celle du tertiaire d'un type
nouveau.
Il s'agit en fait du '"
tertiaire d'accompa-
gnement '" dont les activités répondent ê la fois aux
besoins des ménages et des entrepri.ses. Leur localisation
obéit à la présence d'une clientèle potentielle.
Ce sont
les banques.
les assurances,
les services de conseil
en gestion.
Il est à noter que les ~ypes j'agglomérations qui pré-
sentent unestructu~e à'dctivités tertiaires plus ou
moins complète,
ne sont pas nombreuses.
Elles restent
pour l'essentiel réduites aux " métropoles" régionales.
Même là encore,
les activités du ~ tertiaire d'accom~
pagnement .. ne sont pas toujours distribuées de manière
homogène (tableau ND 31).
Certaines" métropoles" sont
mieux dotées que d'autres.
La distribution des cinq
serv i ces cons idérés comme représentat i fs du .. tert i a ire
d'accompagnemen~"
montre leur concentration sur Libre-
ville.
En dehors du réseau bancaire.
des assurances
et de l'hotelerie qui se trouvent représentés à Port-

-
:.. 5 ~
-
DistributIon de quelques activités au " ter-
tiaire d'accompagnement" dans les" métro-
poles " régionales.
..
..
.'1étropole
Banques et
Assurances
Hotels
l\\gence àe
Cabinets
régionale
étab~isse-
voyage
d'avocat
ments àe
crédit
Libreville
29
14
10
13
14
Port-Gentil
4
4
3
5
3
Fra~cevi ~ le
5
4
5
1
néant
Lambaréné
1
néant
2
1
néant
,
Mouila
2
néant
1
,
néant
,
,
Oyem
2
5

néant

i'lakokou
néant
néant
1
1
néant
,
..
Koularnoutou
..
néant
l
..
néant
,
,
7chibanga
..
néant
..
.
néant
Gent:l.
Franceville.
Oyem et à Mouila.
!e " tertialre
d'acco~pagnement
n'est que très faiolement réparti
M
dans l'espace.
Ce qui
témoigne 9u faible degré d'at-
traction dont jouissent certaines régions comme celles
de 1 ·Ogooué-Ivindo.
l'Ogooué-Lolo par exemple.
Au regard de ces activités.
il conviendrait de dis-
tinguer :a fonction principale exercée par toutes

-
155 -
ces agglomérations.
C'est-à-dire le rOle occupé par
chaque centre,
pr15 en
tant qu'entité.
dans l'ensem-
ble de
l 'actl\\/~té sociale et économique.
La détermi-
nation de la fonction principale pourrait être ren-
due possible.
grace au calcul du pourcentage de la
population occupée dans les différentes activités
repérées précédemment.
L'absence de statistiques ne
permmet pas une telle anaiyse.
Cependant,
m~me en
l'absence des statistiques.
l'observation du .. paysa-
ge urbaIn
" peut conduire à
la conclusion suivante :
Libreville,
la capitale.
offre
lù configuration d'une
ville multifonctionnelle.
Elle assure non seulement
la fonction adminIstrative et politique.
mais égale-
ment les fonctior.s militaire.
commerciale.
culturelle,
industrielle (quoIqu'embryonnaire).
Port-Gentil et
Gamba dans l'Ogooué-MaritIme exercent principalement
la fonction pétrolière,
a:ors que les vIlles de Mo-
anda et de ~ounana dans le Haut-Ogoouê sont spécIali-
sées dans les mines.
Les autres villes spatialement
localisées assurent essentiellement les fonctions admi-
nistratives,
mais à un degrê moindre par rapport à Li-
breville.
Ce~te structure d'actiVItés urbaines qui reste fina-
lement très faiblement divérsifiée,
constitue un sé-

-
156 -
rieux obstacle à
la multiplication des échanges intra-
régionaux.
11.2.3.
VILLES ~T LIAISONS INTER-URBAINES
On peut compléter l'étude de l'armature urbaine par
l'examen des relations inter-urbaines.
notamment par
celles existant entre villes dites secondaires et les
,. métropoles " régionales.
Lorsque le Professeur Fernand GUYOT
(1)
traite des
villes et de leur arrière pays,
il observe que l'idée
d'une domination absolue des villes sur un espace
contInu ne se trouve pas touJours vérifiée.
Cependant.
~l note que la ville peut être considérée comme un
élément organlque d'une entité plus vaste qu'est la
Tégion.
C'est dire que
la métropole régionale consti-
:ue.
pour les autres agglomérations.
la ville motrice
par excellence.
tout comme les activités exportatrices
restent à
la base du développement régional,
Son In-
fluence sur les villes secondaires devrait être.
par
conséquent,
effective et non apparente,
La mesure de
cette influence peut être déterminée par le degré des
rapports qui
unissent les deux types de villes,
(1) Fernand GUYOT:
" Essai d'Economie Urbai'ne "
op. cit.
page 173.

-
157 -
Ces rapports peuvent être perçus,
soit à travers les
flux économiques.
soit à
travers les flux démographi-
ques.
Les flux économiques concernent notamment:
-
les mOuVements financiers.
-
les échanges des produits découlant de l'acti-
vité des entreprises.
-
les transferts de revenus.
Les flux démographiques sont ceux qui résultent
- des mouvements migratoires.
des évacuations sanitaires.
des déplacements
liés à to~te sorse de transport
aérien.
routier.
ferroviaire.
- àes déplacements
liés au besoin de s·~nstruire.
d~s ~éplacements liés aux achats.
L'influence de
la métropole sur les villes secondaires
peut aUSsl se ~esurer au moyen de coefficients.
comme
l'ont envisagé A.
BERGER et J.
ROUZIER (1) dans une
étude sur
les communes.
En effet.
en s'intéressant
aux mouvements des salaires importés et exportés .
( 1 ]
A.
BERGER et J.
ROUZIER
.. Ville et Campagne
la fin d'un dualisme"
op.
cit.
page 193 et 197.

les deux auteurs ont réussi,
grâce à
la construction
de quatre coefficients
(coefficient d'attirance,
coef-
ficient de rayonnement,
coefficient d'intégration,
coefficient de dépendance),
à déterminer le degré de
relations existant entre les communes et l'extérieur.
Le coefficient d'attirance exprime le rapport entre la
masse de salaires imporLés (pour les habitants travail
lanc à
l'extérieur de la commune) a celle des salaires
internes.
Le coefficient de rayonnement exprime quant
à
lui le rapport entre les salaires exportés et les sa
laires ':ncernes.
Il mesure en félit la puissance de dif-
fusion d'une commune.
Le coefficient d'intégration qui
est conçu camme la somme des coefficients d'attirance
et de rayonne~ent, décrit l'intégration d'une commune
au seln d'une zone.
Enfin,
le coefficient de dépen-
dance qui est la différence entre le coefficient d'at-
tl~3~ce et celui du rayonnemen:,
exprime,
selon qu'li
est P,")SiClf ou négatif,
~'imporr:ance d'une commune
dans la croissance économique.
C'est ainsi que le
solde positif pour une commune indique que celle-ci
bénéficie des effets des activités localisées dans
d'autres agglomérations
autrement dit,
elle reçoit
la croissance.
Le solde négatif par contre place la
commune dans une position de diffusion de la crois-

sance .

- 159 -
La mesure de l'influence ùes métropoles régionales sur
les villes secondaires par la saisie des flux écono-
miques et àémographiques ou par la méthode des coef-
ficients.
semble difficile à réaliser dans l'état
actuel des stdtistiques.
Les flux économiques et dé-
mographiques ne sont pas connus.
Cependant.
en dépit de ces difficultés statistiques,
l'observation des faits amène à reconnaître que
les
relations entre 'certaines " métropoles" et les vi lIes
secondaires restent faibles,
et ce,
compte tenu de
la
faiblesse économique de ces" métropoles ".
En dehors
des villes secondaires des régions de l'Estuaire et de
l'Ogooué-Maritime où la domination" métropolitaine"
est effective.
ailleurs,
les relations entre les
vi lles secondaires et les " métropoles ft se ra.mènent
pour l'essentiel aux déplacements des populations des
petites villes vers la .. métropole" pour des obli-
gations administratives
l a " métropole" constitue
le centre administratif de degré supérieur.
S'agissant du cas de la région du Haut-Ogooué.
la pré-
~ence d'une zone économique à Moanda-Mounana (mines),
a atténué quelque peu l'influence de Franceville
(la" métropole" régionale) sur le reste du rêseau
urbain.
La ~one économique du Moanda-~ounana attire

-
160 -
vers elle une partie non négliqeable de la population
régionale en quête d'emploi.
L'influence de cette zone
s'étend d'ailleurs
jusque dans la réqion de l'Qgooué-
Lolo qui constitue pour
la zone minière l'une des
sources de main d'oeuvre.
On retrouve ici
l'observa-
t~on faite précéàemment par le professeur GUYOT selon
laque~le l'idée d'une domination absolue des villes
sur un espace continu ne se trouve pas touJours véri-
fié.
C'est ainsi que,
outre le cas de la région de
~'Ogooué-Lolo où les vi~les subissent l'influence de
la zone économique àe Moanda-~ounana dans la région du
Haut-Ogooué,
ailleurs.
les villes secondaires sont
aussi sous l'influence d'autres" métropoles"
Flnaiement.
:e réseau urbain du GABON est presque dans
sa tocalité soumis à
influence partagée (cf.
tableau
n~J2).
:~ conv~ea: de noter que pour certaines vIlles
situé~s aux frontières.
l'influence esc à
la fois mê-
tropolltaine et .. frontalIère
".
Ce phénomène apparaît
cians s:x régions
dans le Haut-Ogooué,
le ~oleu­
NTem.
la ~gounié. la :"Jyanga.
~ ·Ogoouê-I ..... indo et
~'Ogooué-Lolo. Même si le mouvement contribue au
renforcement de l'intéqration dans le cadre des grands
ensembles.
tels que l'Union Douanière et Economique
en Afrique Centrale (UDEAC).
la Communauté Economique
des Etats de l'Afrique Centrale (C.E.E.A.C).
l'influ-
ence des pays frontaliers sur certaines villes situées

-
161 -
Tableau n"32
Situation des villes soumises
à
influence métropolitaine et/ou
extérieure.
Nature de l'influence
Villes soumises à
influence
A.
Influence Métropo-
1.
Villes de l'Estuaire
litaine totale.
2.
Villes de l'Ogooué-Maritime
,
B. Influence partagée
Villes du Moyen-Ogooué
" .
entre plusieurs
" métropoles "
C.
Influence Métropo-
1.
Villes du Hau t.-Ogooué
litaine,
plus
2.
V i Iles du l,Joleu-NTem
influence des pays
frontaliers.
D.
Influence partagée
1.
V i Iles de la Ngounié
entre plusieurs
2.
Villes de la Nyanga
" métropoles " .
3.
V i Iles de l'Ogooué-Ivindo
plus influence
des
4.
Villes de l'Ogooué-Lolo
pays frontaliers.

-
162 -
aux frontières ne doit pas laisser indifférents les
pouvoirs publics,
d'autant plus que les forces ex-
térieures à
la région représentent un obstacle à
l 'intégration Intra-régiona~e. Dans certains cas,
les régions soumises à
influence" frontalière"
peu-
vent paraitre comme étant marçinalisées.
La straté-
gie d'une politique de développement implique par con-
séquent des actions prioritaires en leur direction.
A la différence des relations qui existent entre les
autres villes frontalières et les pays voisins,
celles
qu'entretient
la zone minière de Moanda-Mounana avec
lè République Populaire du Conge ne peuvent pour
l'instant être éVl tées
:
l~ Congo consti tue pour le
moment
le point de passage obligé du minerai de man-
ganèse lorsqu'il est exporté vers l'Europe.
Si à
l'exception de Libreville e~ de Port-Gentil
(Franceville dans une certaine mesure),
les rela-
tions entre les
,. métropoles ,. et les villes secon-
daires sont faibles,
elles restent par contre tres
poussées avec Libreville.
En se référant à l'intensi-
té du trafic du réseau principal d'Air GABON au départ
de Librev i Ile (cf.
tableau n" 33 et carte n" 5),
on ne
peut que conclure à
une forte
influence,
voire à
une domination de la capitale sur l'ensemble du terri-

-
163 -
toire.
Cette domination qu'exerce ~ibreville sur tou-
tes
les vIlles résulte de ce que la capitale politique
Joue réellement le rôle de ~ ville primatiale"
(1).
(n La lo.: de la '. ville pr~matiale " indique que
tout pays possède une ville dont la situation est pré-
dominante à
la fOlS en raison oe sa dimension et de
son influence politique.
économique e!:: culturelle.
On calcule généralement l'indice de prImauté qui peut
être obtenu de plusieurs façons
;
Pl
Pl
?~
1 ·
pt
ou
1..
Pu
ou encore 1 '" P2
a"c"':
rU

popula::ion urbaine.
Pl
• population de la
ville principale.
Pt ~ population totale.
P2 - popu-
lation de la ville de rang 2.

164 -
Itinéraire du réseau principal
d'AIR GABON au départ de Libreville.
Iti neraire
Fréquences heb-
domadaires.
Librevi l :e-Port-Genti l
20
Librevi
yem
11e-0
5
Libreville-B i tarn
4
Libreville-F rancevi Ile
4
Librevi lle-Moanda
3
Libreville-Lambaréné
2
Librev i lle-Makokou
2
Libreville-Koularnoutou
2
Libreville-F rancevill~-Akiéni
2
Libreville-Lastourville-Franceville
2
:"lbreville-Port-Gentil-Gamba-Mayumba 1
2
Librevi lle-t"1 i::zie
1
Libreville-Mou! la
1
-hibanga
Libreville-Tc
1
1
Libreville-Po
,
rt-Gentil-Lambaréné
Libreville-:'1o uila-Tchlbanga
L
Libreville-Ka Llamoutou-Franceville
.
Libreville-Po rt-Genti:-Mouila
l
Li'.Jrevi lle-OK ondja-Franceville
1
Librevi lle-Po rt-Gentil-Omboué-Tchlban a
1
Total
57
- - - - - -

· 165 -
Carre n~ ~
RESEAU AER IEN D'AIR GABON
MINVOOL
MEKAMBD
MAKOKDU
'.IBREVIUE
BaQUE
OKONOJA
AKIENJ
M31GO..!
NoE>4:>E
TCHIBANGA
RESEAU FOKER 28
MAYUMBA
RESEAU SECONOARE
o,
9:JURCL M'BOCO REVUE ou PASSAGER D'AIR GA8~, ADUT '98'5 PA6E 6.

-
166 -
En considérant les chiffres de population estimes.
Ll-
breville fait plus de deux fois et demi Port-Gentil,
la
ville de second rang:
l'indice de primauté est égal
à 2,6.
La mise en évidence des relations existant entre les
" métropoles" r8gionales et lc.s villes secondaires
fait appara1tre une fois de plus la faiblesse de l'ar-
mature urbaine gabonaise.
Du faic du poids de Libre-
ville.
les" métropoles ., exisCdntes perdent leur fonc-
tion de centres régionaux pour devenir de simple re-
lais d'influence de Libreville. Cette importance de la
capitale nationale provient..
on l'a vu.
de la concentra-
tion en son sein de toutes les activités modernes.
La
àisproportlon de la dimension de Libreville, métropole
de la région de l 'Estuair~,
est révélateur de la dis-
proportion dans !a réparti ion des équipements régionaux.
Il.3. ARMATURE REGIONALE ET EQUIPEMENTS COLLECTIFS.
Si certaines dispari:és dans l'espace proviennent des
atou~s et des faiblesses naturels propre~ aux régions
d'autres naissent de l 'orientation de la politique Ce
développement des pouvoirs publics. On voit ainsi cer-
taines régions,
à
travers leurs" métropoles" par e-
xemple, disposer de plus d'équipements que d'autres.

-
167 -
Or,
les" métropoles" constituent. pour notre époque,
la première étape d'une décentralisation massive d'é-
quipe~ents collectifs caractéristiques de la civilisa-
tion moderne"
(1) _ Hélas,
la perception du monde mo-
derne n'est pas toujours identique dans tous les con-
tinents.
En Afrique en partlculier.
l'accent
trop
souvent mis sur les consommations individuelles.
laisse
un peu dans
l'ombre les consommations collectives.
On
a tendance à oublie~ que la satisfaction que tire une
population agglomérée de
la localisation d'une école.
d'un groupe électrogène pour l'alimentation en ëlectri-
cité.
d'une route bitumée,
est aussi
importante que cel-
le obtenue à
partir de
la consommation è'un bien indi-
vidue:.
C'est di~e tout l'intérêt que revêt la locali-
satlon des équipe~ents coll~ct~fs dans l'espace.
Cette
perspective condui~ à
l'examen de la répar~ition de cer-
~ains d'entre eux à travers les régions du G~~ON_ On se
limi~e~a pour cela aux équipements hospitaliers et sco-
iai~es. aux rouces et aérodromes, à l'équipement éner-
gétique et :éléphonique.
Ils paraissent être essentiels
pour cerner les disparités susceptibles d'apparaltre au
plan régional.
(1)
Jacques R.
80UDEVILLE :
L'espace e~ les pôles de
croissance ",
FUF.
1968.
page 208.

-
168 -
II.3.1.
REGIONS ET EQUIPEMENTS HOSPITALIERS ET SCOLAIRES
L'attention toute particulière qui a été portée par les
pouvoirs publics aux problèmes de santé et de scolari-
sation.
a conduit ces derniers dés
l'indépendance à do-
ter en priorité,
et de façon
progressive,
toutes
les ré-
g10n5 du GABON d'un hopital aux services relativement
complets.
ainsi que d'écoles publiques ou privées.
Mais
le rythme d'évolution de ces deux types d'équipements
n'a pas été le même dans
toutes les regions_
1.
les équipf~ments hospitaliers.
L'organIsation hospitalière de l'espace gabonais.
tout
en s'apparentant plus ou moins à
celle qui exis~e dans
les pays industrialisés
(1),
accuse néanmoIns de nom-
breU3es faiblesses dans le contenu des services.
Ainsi,
dans les hopltaux dits modernes,
il e s t " illusoire"
de croire à
l'existence des éauipements t
1
,
e s quP. :
la
bombe au cobal t,
le scanner.
le laser.
considérés comme
(1)
Dans les pays industrialisés où le concept de réqio-
nalisation a
pris naissance et s'est développé.
la
structure s'articule autour de quatre types d'établis-
sements :
les centres hospitaliers régionaux (CHR),
les
centres hospitaliers subdivisionnaires (CHS),
les
hopi-
t:aux locaux
(H),
les hopitaux ruraux CHr).
)..
Dans le cas précis de la France.
l'organisation repose
sur trois catégories d'établissements:
les centres
hospitaliers réqionaux et universitaires (CHR.
CHU),
les centres hospitaliers (CH),
les hopitaux,
hospices
(HH) .

-
169 -
Corre n~ 6
ETABLISSEMENTS HOSPITALIERS FA'< REGION EN -:'98S
• •
• ••
IV

IV


,
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• • •
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MAKDKQU
,, '"
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•,
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• •

• (i)


'.
HOPITAlMODERNE.
,
TCHIBANGA
1
Ersè\\'oc..R8;IONAlE
@
,
CENTRE MEDICAl

@


OISPENSA IRE
o
aokm
!
:
'"HZ.
"
. .
SOURCE:
MOOLEINGUI VINCENT:
UNE POPULATION FlDnANTE DANS UN ESPACE MAl ....ArTR'T5EE . P. 153.

-
170 -
lourds.
La différence entre ces hopi taux ee les autres
types d'établissements hospitaliers se situe au niveau
de l'impor"cance des services. Outre le service ., tradi-
tionnel
" de médecine générale,
les llOPlcaux dlCS moder-
nes
dlspos~nt des services rélôtlvement structurés dans
les domaines d~ la ch~.urgie. de la gynécologie,
d'ana-
lyse,
de
la pédiatrie.
de
la gastro-entérologie.
de neu-
rologie,
de cardiologie.
des maladies infectieuses,
de
dermatologie.
Ces hOpl taux sont
localisé!:> presque ex-
clusivement cl Libreville.
L'organisation hospitalière comprend en fait
trois
types
d'établissements:
les éta~lissements à vocation régio-
nale.
les cen;:::;-es médicauÀ.
les Q1SpenSE!lres (carte n~6).
~es écablissements -à Voça~lon régIonale ~emplissent ~es
fonctIons déparcementale ee rèqIonale.
l~s disposenc
gé~éralemen~ d'un s~rvice Ce :
médeClne çénerale,
..naterni té,
r-élc1iologie.
hygiène dentaire,
laboratoire'd'analyse,
chirurgIe,
pharmacie,

- 171 -
Le faible niveau de spécialisation d~ se~vices conduit
ces types d'établissements à ~vacuer assez regulière-
ment certains malades aigus ve~s Libreville.
Moins pourvus,
les centres médlcaux lccalisés dans les
chefs-lieux de ~épartements comptenc à peine clnq ser-
vices
(le nombre varie selon l'importance du centre!
- un serVlce àe médeclne générale,
tL~
service de materni té,
un service d'analyse médicale,
un Service pharmaceuti que,
- ',..;.D service de la iJeti te c~irurgie,
~ous ces se~vices sone généralement t~és peu équipés.
Par allleu.!"s,
l'encadrement ce ces ce~t:-es se ë:,-ouve
~a pLupar~ du temps assuré par un medecl~. Dans Les éC3-
blissemencs à vocation réglonale,
il atteint parfols
un médecin par service.
Implantés dans les villages
Cils se retrouvent parfois
localisés en zone péri-urbaine),
les dispersions n'ont
pour mlssion que de répondre à quelques soins élémen-
taires,
les malades aiqus étant dirigés,
soit vers les
centres médicaux,
soit vers les établissements à voca-
tion régionale.
L'encadrement de ces établissements ru-

-
172 -
raux reste réduic â un infirmier et à
un aide-soignant.
Les effores déployés par
les pouvoirs publics à
travers
l'espace dans le domaine médical apparalt dans les deux
tableaux suivants (tableaux n~34 et 35).
Rép~rtitlOr) de l'êq\\lipem~nl;
médical par réyior~.
nombre de nombrû èe nombre de Tl(lmt:.~e de ~ombre de
RE:G iD:"",
méciecins
d'hôp:.-
dls~Jen-
cent;-es
.!..lts
tau».
s.a ires
:r.èC i caux
::;STlf.;IRE:
1:)6
0
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HAUT-OGOOUE
18
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(iS1ôO-]':1B2L
p2.Çje 279
- S~rne Pla~ du développement ~conomique et social
(1984-1988),
poye 278,

- 17 3 -
lahleau n035
.Rèpùr~itiùn de
l'éq~ip~mçnc médical
pdr région,
ensembl~ d'écabiissements
réunIS.
nombre de
ensemb le à'étù-
nombre de
Reg io:-.
rl:f'!dec:. ns
blissemcnts
l ~ cs
.
ilSTUAIRE
158
70
, 59?
HAUT-OGOOUZ
le
47
tB6
r1QYEN-OGOOUE
11
24
:25
NGOUNIE
11
06
SbO
NYA~GA
6
4C
2P.?
OGOOUE-IVINDO
3
34
~9O
OGooUE-LOLO
8
35
:<~5
OGOOU E - :'].!\\? :: T 1."1 E
20

372
WOU:U-NTE"
0
59
' ~ .~
,,-
,
1
.
Ensem~1.c GMPQ~
2~".'
193
'-
904
:"'a repart.i t.ic,n
de
:' equlpement mèalcal èli'..si G~c<:.~n"L!e ne
donne ?~S SU:f~Sdi~l:'tle[)t. c· infocnatlons Sljr ':"<i ?os.i"(.~~m
de
C~2.que région,
même s.:.
~. on sonst.ate.
0.
pre:-n.:.ère VtiE',
la
non uniÏormlt.e de
~a ois~ri~ution et une diso~0p0rtio~
dU nombre de mêdcc.in5 OJar rapport au nombre d.'étoblis::;:ements
dans cercaines réYlons.
Pour m:eux dpprêcier les dOlations
réQionù~es, il
t'dut rap;:>roct-;er ces différents é'quipemenLs

des c,"üffres de population.
Les indicdteurs Le~s >:.lue,
la
densité médicale.
l'indice li t-populatlon.
le taux d? cou-

verture hospitalier peuvent servir à cette appréc1a-
tian.
En ce qui concerne la densité médicale (1) obtenue ici
pour 100 000 habitants,
les valeurs observées (tableau
n~36) font apparaltre la supériorité de l'encaàrement
dans la seule réqion de l'·Estuaire. Elle atteint dans
cette région 55,48 pour 100 000 habitants, contre
29,75 pour
100 000 habitants pour l'ensemble du pays.
De plus~
on note une grande disparité entre cette
région et le reste du pays:
Toutefois,
dans les régions
du Haut-Ogooué,
du Moyen-Ogooué,
de l'Ogooué-Maritime.
de l'Ogooué-Lolo.
de la Nyanga et de l'Ogooué-Ivindo,
même si leurs densités ne dépassent pas la moyenne na-
tionale (29,75 pour 100 000 habitantsL
leur situation
reste rela~ivement satisfaisante si on la compare à
celle du continent.
En effet, en comparant les densités
médicales de la France à celle d'autres pays. Pierre
BONAMOUR et Fernand' GUYOT (2) observent les chiffres
(1) Densité Médicale •
Nombre de Médecins
Population
• 100 000.
(2) Pierre BONAMOUR et Fernand GL~OT, " Economie Médicale"
Editions Médicales et Universitaires,
Paris 1978. page 150,

-
175 -
Densité rnedicale par région.
Population
NDmnre àe
Densité
Région
en
1985 (1)
médecins
nléà icale
.
ESTCA:RE
204 '139
153
55.48
HAUT-OGOOcE
67 7.42
18
26.76
:,\\OYEN-OGOOUE
46 488
11
23.66
i'iGOIJNIE
103
768
11
10.b
r.'YAi'iGA
35 6%
6
16.a
OGC/QUE-LOLO
41 50?
8
19.27
OGOOUE-MARITIME
99 617
20
20.07
"OLEU - NTE~J
98 787
7
7.08
Snsemble GABON
aJü
144
2~ 7
29.75
Silivants
Af ... iC1:ue
13.2
Asie
2t>,J
Amérique Latine
65.4
Europe
Dans
l'ensemble.
l'espace gaoonais bénéficie d'un
encaàremenc médical supérieur à celui de l'Afrique.
(1)
La POpuL1~ion l.1tllisee pour .i.e cd:cul de
la densité ~édicale e~t ccll~ de nos estlmation~.

-
176 -
Mais au-delà de cette
"photographie" générale,
il
importe de souligner
le cas des régions du Woleu-NTem
et de
la Ngounié,
qui
proportionnellement à
leur po-
pulation,
sont" mal
loties ".
Le problème de ces
deux régions est d'autant plus préoccupant~ que même en
excluant l'Estuaire dans
le calcul de la densité mé-
dicale
(tableau n03?),
leur encadrement reste tou-
jours inférieur à
la moyenne nationale.
La sItuation
que connaissent ces deux régions d'ancienne tradition
de peuplement se trouve renforcé par l'offre de lits
qui demeure tout aussi
insuffisante.
En effet,
l'indice
Densité médicale hors EstuaIre.
Population
Nombre de
Densité
Région
en 1985
médecins
médicale
HAUT-OGOOUE
67 242
18
26,76
i'I0YEN-OGOOUE
46 488
II
23,66
NGOUNIE
103 768
11
10,60
t\\YANGA
35 696
b
lb,80
OGOOUE-IVINDO
S2 300
8
15,29
OGOOUE-LOLO
41
507
8
19,27
OGOOUE-MARITIME
99 617
20
20.07
WOLEU-NTEM
98 '187
7
7,08
Ensemble GIIBON
545 405
89
16,31
hors Estuaire

-
177 -
lit-population Cl) calculé pour i 000 ha,:::litants (ta-
~leau n038) ne fait apparaître une assez bonne dis-
trioution que dans l~s réglons du Moyen-ùgooué, du
Haut-Oqooué.
de la N;anga et de :'Oçooué-Lolo. Da~s
l~ !,.;oleu-NT~m. la Nqour:ié.
l 'Oçoouè-"";a:-i::ime.
l 'Ogoo1Jé-
IVlndo et l 'Estualre.
l~ ~omb!'e de lIts pou:- l OOC
~abitants reste infér~eur â la moyenne nationale.
Finalement.
ce SO!lt les régions de faible populatlon
cui dlsposer.t d'un nombre èe lits assez élevé.
Les
régions relatlVement pp-uplées (sauf celle de l'Qçooué-
:~o~ce lit-population.
~ombre de
indice lit-
1
RégIon
Populac:wn
l i :.:=;
populatlon
'2::3Tl}P;: ;:'S
2a~
7 "3<1
- 597
S.OO
H.~L.·T -OGOO:~' S
87 2~2
b/36
::J. 20
MOYEN -OGOI:';IjS
~6 4';8
525
Il. 29
NGOUNIE
:03 768
51) 5
5. ~4
i\\'YANGA
35 596
282
7, 9
OGOOUE-I\\iI~DO
52 300
190
3.63
OGOOUE- LOLO
41
507
285
b,~6
OGOOUE-~..;R ITIME
99 617
392
3,93
l.JOLEU-NTEM
98 787
442
4,47
Ensemble G;\\80N
830
14~
4 964
5.9"1
Nombre de lits
(1)
Indice lit-population
Population
x 1 000.

- 178 -
Ivinèo)
ne sont qu'insuffisamment équipées.
Parm~ cel-
les-ci.
il
taut souligner le cas de l'Estuaire.
En dé-
pi t
de l'importance des dépenses réal isées I.surtout à
Libreville) en matIère d'équipements hJSPltaliers.
le nombre de
lits disponibles ne couvre pas toujours
Les besoins de çette région qUi concentre l'essentiel
de la population du terrItoire.
Le niveau d'équiiJements
hospitaliers dont bèrléficie la région de l'Estuaire
ne présente Qu'une importance apparente.
L'indice
lit-population a déjà montré l'ampleur de cette a~pa-
Tableau 0°]9
:
Taux d'encadrement hospitalierl(l).
nombre
Taux d.' er,c.:a-
Règ::.or,
Population
d'étaolis-
drement t"los-
sements
pitaller
ESTUAIRE
284 379
70
2~, '>8
HAUT-OGOOUE
67 242
47
69,8\\)
MOYE~-OGOaUE
46 488
24
SI, 52
NGOliNIE
~O3 768
56
53,96
NYMGA
JS 6(J6
';0
112,05
OGOOUE-IVINOO
52 300
34
64
OGOOUE-LOLO
41 507
38
91,55
OGOOliE-MARITIME
99 617
30
JO, 11
WOLEU-NTEt1
98 787
59
59,72
Ensemble G1I80~
830 14'~
J98
47,Y4
(1)
Taux d'encadrement -
Nombre d'établissements
x
100 000.
hospitalier
Population

-
179 -
renc e. Le taux ct' e;1cùdrement hOSÇl l ta l le r
ca l cu l é lC l
pour 100 000 habitar.~s (tableau n Q 39) ~e révèle encore.
Ce caux qui expriœe le nomore m0ye~ d'établisseoents
pour 100 000 habica~~s. fait en effet apparaitre une
bonr:e repar':i ~:'on de ces derniers èans toutes les
ré-
glons.
saur dans l'~stuaire et l'Ogooué-Maritime.
Au regard de la densité médicale de l'indice lit-
population.
et du taux ci'encadrement.
on peu~ dire que
l'espace gabon3is deme~e dans l'ense~blè suffisamment
dot~ en equipements hüspicai:ers.
Ce~ce dotaticn est
d'une ampieur teile ~~'elle pose mème le problème du
to!"\\ctionnement dans les conè':':::lons ei.fi.ciem:es de
t0US ces é~ablissemcnts dlss~~:~és ~ tr?-vers le ter~i-
:l'.:;:ues dans les dispensai:-es lccaiis~s pour : ·esse:-:.t~el
er, ~ilieu r'.lr2.l :-est-e proolèrr.a~lque, d~ fait de la
;:né(ilocrlt~ C.'..l t:"a:"lspor': terrestre.
O'aille'c.lrs, da:1s
de nombreu~ S2S. ces dl3pensaires servent plus de
.. décor" que c:e S::::'uc:tures efficaces ~ermettant de
garantir les premiers SOlns à la p0puldti0n agglomé-
rée.
I l es: à noter que l~ur ravitaillement en produits
pharmaceutiques se pose davantage en sa~son de pluie.
c'est à cette période que les routes en terre ordi-
naire restent difficilement praticables.
Ainsi.
~ors­
qu'on sait l'import3!1ce de la ~lu\\'iornêtrie au GABON

-
180 -
(il pleut en moyenne 8 mois sur 12),
il est erroné de
croire par conséquent à
une couverture sanitaire ef-
ficiente pour l'ensemble du territoire.
La distribution des produits pharmaceutiques n'est pas
le seul problème que rencontre le réseau hospitalier
gabonais.
En dehors des centres dits modernes qui of-
frent aux malades des services plus ou moins diversi-
fiés.
dans les dispensaires,
la population agglomérée
se contente généralement d'une salle de soins.
Là en-
core.
l'importance de la distribution des établisse-
ments à travers l'espace cache de nombreuses faiblesses
structurelles.
A noter également que de tous ces éta-
blissements sPQtialement Implan~és au GABON,
seuls les
centres de Librevllle et de Port-Gentil
(dans une cer-
taine mesure) disposent des installations modernes.
On peut ajouter le cas du Centre International de Re-
cherche Médicalê cie Franceville (CIRMF) qui.
spécia-
lisé dans l'étude des maladies sexuelles transmissibles
et dans l'analyse de leurs effets sur la fécondité,
est
équipé d'un matériel de pointe.
Finalement.
les effets conjugués de l'irrégularité dans
la distribution des produits pharmaceutiques et du fai-
ble niveau d'équipement dans certains établissements

à vocation régionale
(services peu diversifiés)
assu-
ren~ aux centres hospitaliers de ~ibreville un
champs de rayonnemen~ (1) assez important.
Les hôpi-
taux de Libreville resten~
les centres privilégiés
où viennent se faire soigner les populations de l'lnté-
rieur àu pays.
Ils bénéfic::..ent de ce fait d'une grande
réputation par rapport aux établissements implan~és
dans les autres région,
Ce problème du rayonnemen~ des r-ôPitaux de Libreville
qui se trouve
lié à
:~ faiblesse structure~le âe nom-
br euX établissements existant.
renvoie en définitive
à la définition d'une carte hospitalière capabie dê
répondre de manière 8fficace au besoin de san~é des
populations.
Il s'aq:;.:. c.e faire un choix entre ~ê po-
~ i t:'que àe
::;aupo'..lGrage".
caractérisée par une :.m-
planc3tion Cous a~~m~cs des stablisse~ents hospitaliers
à
travers
l'espace.
avec 'ln r~ndement faible.
voire
nul.
e~ l' ~mplaf'.t3.t:on de trois ou q"..Jar:re ce~tres ré8l-
lement polyvalents da~3 des régions qui restent à dé-
f~nir. :::Jans cett:e optiq-ùe.
il peut êt:-e er::visagé ~e
mèintiên des dispensaires qUl pourraient c~ntinuer à
(1) Pour un établisseme~t ou un service.
le rayonnement
s'obtient en calculant le quota d'attraction.
C'est le
rapport entre le nombre d'hospitalisation en un an pour
la zone envisagée.
sur le nombre total d'hospitalisa-
tion de cette zone dans
les établissements ou services.
Faute de statistiques.
il n' a pas été possible de le
calculer pour les établissements de Libreville.

-
182 -
jouer le rôle d'établissements de premiers soins.
Ceux de aegré supérieur pourraient être donnés dans
les
centres polyvalents.
Une telle organisation qui néces-
site un système d'évacud~ions rapIdes devrait reposer
sur des moyens de transport ad~quats. Ce qui suppose
une amélioration de l'ensemble de transports existants,
sans
laquelle la nouvelle organisation à définir ne
peut être efficace.
2.
les équipements scolaires.
L'institution d'un enseignement obligatoire de 6 à 16
ans à
l'école primaire (pendant 6 ans) et au premier
cycle seconda 1re de l'enseiqnem~n~ genérai ou technique
pendant 4 ans).
a conduit les pouvoirs publics à doter
l'ensemble des régions d'un important équipement sco-
Laire (tableau n~40). Une celle orientation z"épona
au souci de fdciliter l'accès à
~a connaissance et à
la culture de Id population scolarisable de toutes
les régions.
On peut dire que l'objectif fixé par les
,
pouvoirs publics a été atteinc : Au niveau de
'
... en-
seignement primaire,
l'effort consenti par le M~nis-
tère de l'Education Nationale dans le domaine de la
construct~on scolaire est manifeste àans toutes les
regions"
En effet,
lorsqu'an compare les établissements

Ta b 1t'lil Il il' ,1 0
HépflrLiLloT\\ des écoles
Pi\\ r'
l'C~g i on pn 1<)02_
l':cul \\)~;
[~c..:o 1 J~S Pl' l véE':s
.
'rotô1
Pub 1 i q\\le~
[Jr'j v~e.
Total
.
Puhl iqlll';S
pl'i\\',~es privp.es loL"l
pr i vé(~s
en %
en %
privées
Hég 1on
eatho
pro l,es-
!Jlus
plüs
1 i qlles
Ll1.ntt~s
pub 1 i -
pub 1 L-
nues
q\\les en %
ESTUAIRE
hl
1 fi
9
2'1
09
69,6~-1
30,35
1Ü, 1 1
II~UT-OGO()lIl,
li}
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1
26
Ion
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12.27
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MOYIW-OGOOlII~
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12
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6,36
~
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NGOUNIl':
'In
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(,6
144
54, 15
11~,n5
16, 37
NYANGA
/.')
~ 1
5
27
6B
00,30
39.10
'l, '1J
OGOOUE-!VINIlO
J) '{
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10
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~ l , ~~
11 . 02
OGOOUE-l ,(II ,0
.\\0
1:1
n
11
01
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50,110
(. , 1)'"
OGOOlm-t-l!\\H rTTME
III
'J
2
1 1
:19
?I,liO
2tL 2U
~.~l
I.JOLIW - Nl'Ef"l
10()
'/0
'1 cl
lIB
21l{
'1:),90
5~ . la
,<1. '17
ensemble G!\\nON
.') (1')
24 ~
11&
J'Il
~OO
:)7,n~)
4'),1 1)
00
~ollrCt:
\\)iôJoglle,
jouf'ndl du Parti OémOC['iltiqUe
Gabnnl1.js
(P[JG)
norD,
!\\oût
1983,
!Jilqe '/5.

-
184 -
d'origine publique avec ceux d'origine privée.
on
constate qu'en dehors de
la région du ~oleu-NTem et
de celle de l'Ogooué-Lolo où le nombre d'écoles
privées confessionnal les est relativement plus impor-
tant,
ailleurs la structure des établissements
scolaires est constituée en majorité d'écoles pu-
bliques (cf.
tableaux n040 et n Q 41).
Répartition àes salles
de classe en
1982.
Ecoles
Ecoles pri- Ecoles pri-
Total
Total
Région
publlques vées cathQ- vées pro-
salles
sall~s
liques
testantes
en "
ESTUAIRE
462
120
42
624
17.90
HAUT-OGOOUE
270
100
6
375
10.79
MO"t'EN -OGOOUE
1
109
56
22
197
5.65
NGOUNIE
262
193
106
561
16.10
NYANGA
150
86
11
256
7.34
OGOOUE-IVINDO
151
114
96
361
10.35
OGOOUE-LOLO
101
59
18
171
4.92
OGOOUE-MARITlME
186
69
29
275
7.89
UOLEN-NTEM
324
195
145
664
19.06
Ensemble GABON
2 015
992
487
3 494
100
Source
Dialo9ue.
journal du PDG.
op.
cit.
page 75.

-
1':: 5 -
Po~~ ~ 'en~emble de ces établissements. c'est de loin
la région du Wo~en·NTem quiest la mjeux pourvue par
rapport à
tuutes le-s au.tres.
Cette région ~ompt.e ér1
effet presque 25% des écoles 11isséminées à travers
.e territoire.
L'illlportanct:: fle cet.te dv!:ation méri-
te j'être 50t..Ll1YT,ép..
d'autiJnt pius qu'on croit tou-
jClllrS
à une concent:-ation è.e !:ous Ip-~ équipemp.nts sur
la seule région de l'Est:udire. Ddns ce cas précis,
cotte dernièr~ ne regroupe que 10% des écoles cons-
truites sur l'tmsemble du territoire et HI'<. (presque)
de sôlles de classe que comp~ent ces écoles.
:.e nombre a'étaolissements et de salles de cldsse
donne. certes. une première idée sur la distr~bution
jes éc;uipements. scoL?i.res,
dans';' 'espace. Mais S3.n~
jo~te c'esc 13 capacité d'dccueil qui donne ~n ~eil­
.leur éc~alrage de la situatio!""l. (tab.cau n"42).
La
cnpaçi~é d'accueil apporte d'autant plus à'informa-
Clons qu'en approchant le nombre d'élèves. du nombre
àes places disponibles, on arrive à distinguer ies
~égions aux c:asses surchargées des régions aux
cl<1sses nor, surchargées.
Les statist.iqHes precedem-
ment ~eproduices n'apportent guère ce type d'lr.:or-
ma tions.

-
1Re -
Tableau n"42
capacité d'accueil des établissemen~s_
Capacité
Nombre
élèves en places en
Région
théorique
d'élèves surnombre surnombre
d'accueil
ESTUAHE
24 960
48 824
23 864
néant
HAUT-OGOOCTE
15 040
18 956
3 316
néant
MOYEN-OGOOUE
7 880
7 523
néant
357
NGOUNIE
22 440
19 665
néant
2 775
NYMGA
10 240
11 230
990
nèant
,
OGOOUB-rV~NDO
14 440
9 963
néant
~
477
OGOOUE-LOLO
6 840
7 971
1 1 31
néant
OGOOUE-MARITIME
11 000
14 490
3 490
néant
C<OLEU-NTEM
26 650
23 570
nean1:
3 080
Ensemble GABON
139 760
162 192
22 432
néant
Le nombre des places disponibles peut-êt~e oDten~ en
mul'Cipliant le nombre des places chéorlquemen1: accep-
tables dans une salle de class~ (1)
pa~ le total des
salles de classe.
Le rapprochement du nombre d'élèves au nombre des places
disponibles donne une autre image de l'effort consenti
par le Ministére de l'Education Nationale en matière
.
(1) On suppose qu'une salle de classe peut contenir au
maximum 40 élèves.
La capaci~é théorique est égale à ;
40 x
le nombre de salles de classe.

-
187 -
ci'équipemen~s scolRires. Cet effort reste insuffIsant.
au rEgard de l'importance de cla:;;:ses surchargées que
compte encore l'ensemble des etaolisscmencs scolaires
(22 432 élèves en surnombre pour tou:
le GAaON).
Le
phénomène touche ;>iLIS particuiiérement les réGlOnS de
~ 'Estualre, dl... Haut-Ogooué,
de
ia Nyanga,
de l 'Ogooué-
Lolo et de i 'Ogooué-Marlr.ime.
:"'e nombre des blèves er. surnOmtre dans les ('>tabl i5-
sements d~ l'e~semble du territoire reflèt~ assez bien
la situat';'on existantA.
Les f:lcoles primaires fonction-
nent pour bon nombre d'entre el.les.
avec des effectifs
plétboriques
(100 élèv~s partois d~""ns une c:iasse).
S~
lution parait être dans Id poursuite de i 'effor~ déjà
pntrepris (constructlon des nouvei~es école5).
retour au système des ciasses ~ 'Il-t.enps q~l semble se
èéve.:iQPpp.r T'Ir, doit êLn) envisagé que comme lm pallia:if.
Tl ne con:iti tue en 8:Jc'-'ne- manii~re le me llle-ur nloyen dt:
résouare ce prol)lèrne de:-s classes surcha!'gé~s qui repré-
sente une mc~ace réelle pour la qualité de ~ 'cnseigne-
mcnc à ~ous les niveaux: on ne saurait omettre de
souli9ner" le risque de '. contagj,on ., que peut avoir
la "-,egraddtior1 de l'er.seignerncnL prlmaire SUI" : 'ensci~
gner.lent secondâlI'e eL supé:::-ieur.
Dé)'; les structures

-
188 -
d'encadrement concernant. ces deux :-1 .. vedUX s' <3'.,è:-ent. t.:-ès
insuffisantes.
Dans le secondalre notamment.
ia C:i.stri-
bution ces établissements dccuse une certùine déficien-
ce,
voire un déséquIlibre.
C'e~t ainsi qu'on note une
assel bonne dot.::ltion dons
i.e~ réq:ons de l' Est1J'Hre. de
la t'igouolé et Ju ,...iùleu-r'\\'~em . ..:1.: li~u:-s.
les éLaDlis-
sement.s secondaires ne sont (... ue fa"iblement r-eprésentés.
CattE: ::>1 tuat] on touche p11"':'5 parti cul ièrement ~es r6qions
(je 1'-Ogo0ué-Maritime et rie l'Ogooué-Lolo qUI appara.:'s-
sent comme l8S rJdrents ptiuvrcs âans cette distribution
(tableau n a ';3).
l.-a laca 1 iSdt ion d'un
lycée pub lie dans chaque r'ég i on
~asque cependallt une réalité tOllt dussi
l~qul~tallte
que celle évoquée prhcédemment dans le cadre des
-:l.asses su,rchërgées de l'enselgnement primaire:
fm
e~:et. au regarc de l'importance des mesures de trans-
fert d'élèves vers Libreville (chaque anné<3L
on ne
peut s'empêcher de souligner le faible niveau d'erl-
caaremenc des ~tabllssemencs secondaires de
l'dr-
riére pays.
En réalité.
le but que veulent Doursui-
vre les pouvoirs pUblics pour chercher à fixer les
élèves dans leurs régions a'origine n'a pas
jusqu'ici
été suivi d'un effort pour aoter celles-ci d"établis-
sements bien s~ructurés" Libreville reste presqul2
le seui centre qui
dispose d'établissements bien

Tableau n Cl t13
Répartition des éL~blissements secondaires (1).
I.ycées
Lycées
Lycées Lech-
CES
CES
CEN
CEN
Région
d'ensf'igne-
privés
niques et
publics priv8s
publ ics privés Total
menL
collèges
géll~f'al
techniques
r:STU/lI Hl';
7
]
1
1
1
2
'>
15
Hi\\UT-OGOOUE
1
-
2
4
7
1
1
II
>-'
co
!'lOYEN-OGOOUE
1
1
-
1
1
-
-
4
'",1
NGOUNIE
1
2
3
J
1
1
2
1]
1
NYi\\NGA
1
-
1
-
1
-
1
4
OGOOUE-IVINDO
i
-
-
1
2
-
2
6
üGüOUE-LOLO
1
-
-
1
1
-
-
]
OGOOUE-M/IR 1T Il'lE
1
1
1
-
-
-
-
J
,
\\,IOLEU-NTEM
J
0
1
2
J
1
2
13
Ensemble GABON
ln
10
9
i3
12
5
13
'/2
SO'Jt'ce
5ème plan:
IIJ8<1-19Bn,
pages 2-11),
2~O.
251.
(l)
Le tableau ne fait référence qu'ijUX établissements privés lalcs
et confessionnels re('.onnu~ d 'uti 1 i té publ ique.

- 190 -
s'Crue tures.
Li brcv lile resce presque le seul cen cre
qui dispose d'établissements encad~és par des profes-
seurs suffisants en quantité et en qualité.
Cet enca-
arement qu.i se
T'ai t
::lUX
dépens des é'.:anl issements de
l'arrière-pays pst source dés difficultés qu'cpro~ve
le Ministère de 1 'Education ~ationale à maitrlser les
mouvements de trar,sfert vers Librevi lie.
Ces nlQUVements
sont d'autant plus persistants qu'ils se trouvent: ren-
forcés par l'instabili~é de~ ~arents qui s'installent
à
Librevi ~le poU~ de3 raisons déjà êvoquées.
nota~ment
celles liées à. :d ;-echerche d'I.n emploi.
C'est à
dire
que le mai:ltien ces élèves dans leurs r-égions cr' ori-
gine paSSe par le développement économique des régior:s
et l',~mélloratio~L àu n:\\Jeau d'encadrement (les étélblis-
sements q~i y sont imp1antéés. A défaut d'opter ~our
l'dmélioratlOH ce tous ies équipements scolaires ex.:.s-
tants. la solul-lurl d\\l' renlode!~ge de la carte scoiRire
que préconIsait l~ MinI5tere de l 'Education ~ationale
lors de
La tem..:.e (es ECclts Généraux de l' Ecucation (l}
peu:. être envisilqée.
::::1 s',Jgi'_ de l-dmene:~ le: nombre
des ~ycées ùct~els (10 répdrc15 sur le t~rr~toire)
à CInq (5).
Une telle soluti.on a l'avantagp. de mettre
il) Ministère d(~ i 'Ed'.lcation Nat:iond~e
,.
Et..Jts Gêne-
r'aux de J' Educacion et cie la for;~atiLHI"
[Illprimeric
du M.inistère de l ' EcucatlOr, ~atio:1a1e. Li:>revllle
l Q84,
page .1:..

-
191 -
fin à
l'émiectemen~ des moyens et de faire bénéficier
les élèves de meilleur~s conditio~s de travall.
Si du cà'té de
l' enSelgr-leme.'1.t prl'naire et secondaire,
le
bue poursuivi par les pouvoirs publics vise à doter
tùutes las régions des structures scolaires indispen-
sables à
l'accès à
la connaissance d'un granà nombre
des jeunes,
en ce qui concerne les structures univer-
si~3ires, elles r~~ten~ Localisées à LibreVille et à
Franceville. En dépit de la localisation d'une deuxième
université à Franceville,
en l'état,
Libreville semble
constituer le seul centre disposant d'un environnement fa-
vorable au développement de l'enseignement supérieur au
GABON.
II.3.2. Rj;'GIONS ET SQUTPEM1='!l:TS DE TR.;NS?ORT 2':' ITL=::PHONIQUl='
Le rayonnement eXLèrleur d'une vl~le peut être favor:-
sé par
~es éq~ipeme~ts àe tra~s?or~ ~t téléphonique.
Ces dernier-s candi tionnens éqa1e~en~ 13 locallsatlon
des activités dans
l 'espac~
: une réqion équipée d'lJn
bon système de transport.
de téiéphcne a plus de
chances d'atti~er 16s entreprises que ne ~eu~ le
faire une autre démunie.
L'influence de ces deux types d'équipements sur te
développement régional est è'une ltnportance te~le que
leur étude mérite une approche séparée.

-
192 -
1. le sys':ème de tran~?ort.
" L'hétérogénéité du développement économique de5 ~é­
9ions se rattache d'une manière fondamentale aux dis-
parités qUQli~atlve5 du système de transport" (1).
Par système de transport,
i.:.
faut. entendre l'ensemble
des moyens de communication de surface.
~érienne, rna-
ritime,
fluviaie et laQundir~. Ces modes de transport
sont,d'autant plus dlversifiés qu'lIs facilitent la
diffusion de la croissance dans
l'espace.
De nos
jours.
les pO!lciques de ~éveloppemenc en ma-
tière de tra~sport recher~hent à la fois l'accrois-
sement à'avantage comparatif.
des emplacements dess~r-
vis ?ar les différents moyens de transport et l'adap-
tation de ces moyens à
la divers!té des besoins.
Ces
besoins concerne~t aussi blen le~ déplacements des po-
pulations qu~ le transport des biens.
Dans le cas ces pays sous-développés.
le réseau de
transport est souvent un hèritage du passé colcnlal.
Il canalise l'acheminement des biens et services vers
un port principal sans tenir compte des besoins en
(1)
RAINER POTZSCH et FRITZ Voigt :
.. le développe-
ment régional et les secteurs êconomiques ~
Mancon.
19'12.
page 11)5.

.
Tableau n"44
Distribution des aérodromes sur le territoire.
Villes
Région
Dimension
Nature de la
"jiésistance
Lx I(m)
piste
.
"
Li brevi Il e
Estuaire
3 000 x 60
Bi tUrne
• Béto" Aéronefs
Francevl11e-MVen9u~ Haut-Ogooué
3 200 x 45
Bi tUrne
.. Bétor
OC10-B747
Port-Genti l
OqQoué-Marit.ime 1 900 x 60
Bétume
OCB-B707
Oyem
Woleu-NTem
1 BOO x 30
Bi turne
B737à50T
Lambaréné
Moyen-Ogooué
2 200 x 45
Latérite
3=T
LasLourvi Ile
Ogooué-Lolo
1 900 x 45
Latérite
35T
Koulilmoulou
Ogooué-Lolo
1 BOO x 45
Béton Bétumeux
35T
Tchibanga
Nyanga
1 BOO x 45
Bi turne
35T
Akiéni
Haut-Ogooué
1 800 x 45
Latérite
35T
>-'
co
Moanda
Haut-Ogooué
1 BOO x 30
Manganèse
35T
w
Makokou
Ogooué-lvindo
1 BOO x 30
Bitume
35T
Mou i la
Ngounié
1 BOO x 30
Latérite
20T
Gamba
Ogooué-Maritime 1 BOO x 30
Latérite
20T
Mayumba
Nyanqa
1 BOO x 25
Latérite
20T
Omboué
Ogooué-Maritime 1 600 x 30
Latérite
20T
Bltam
\\-Ioleu-NTem
1 500 x 30
Latérite
35T
Okondja
IlauL-Qgooué
1 450 x 30
Latérite
20T
Mi tz ic
\\-Ioleu-NTem
1 400 x 30
Latérite
20T

Tableau n"44
(slJit,-'_j_~
Distribution des ~Jérodrome~ sur
le terTitolr'e.
Vil los
Hnqillll
Oimension
NiJ turc
du
1ft
Résistance
L )(
l(m)
piste
Fougamou
Nqounié
1.500. , .. 40
Latérite
20T
MOélbi
NYdnYél
l
150 ,
JO
Latér· i te
20T
Mt:dO\\meu
WiJ}clJ-NTem
1 100 ,
]0
Latérite
20T
nool1~
OY'ooué.- 1v 10do
1 000 x ]0
Latérite
20T
Mekalllbo
OqoO\\Jé-Iv [11110
950 x JO
Lalér 1 te
20T
MbigolJ
Nqounié
900 x ]0
Latérite
lOT
>"
Bel inCJiJ
(Jqooue-Ivindo
~
'JOQ ,
30
Latérite
lOT
<>-
Mi nVOli l
Will eu-NTem
8JO ,
JO
Latérite
20T
NOjolé
Moyen-Ogooué
(l00 x :?O
La t.ér j te
LOT
NDendé
NlJOHIl i é
790 K JO
Latérite
20T
COCOlMilCh
Esl.ua!ro
'1 'J () ,
JO
LiJ téri te
lOT
l,f.::con i
ltalJL-Oqooué
780 x 15
Siihle Gazon
lOT
Mand j i
N(JU\\Hl i é
r/l 0 x JO
L.atél~ i te
lOT
Pan.::\\
OY(Jl)w'.:-l.olo
710 x JO
Latérite
lOT
Mlmonqo
NCJolJni~
710 x JO
I.at.érito
lûT
Sourcn
ROCQ.
J -
"
tlOI·ts et i:Jr.roports du tiAnON ",
Thèse 3ème Gye 1e
de géc,qrnphJn,
lJniversiL~ d{~ Nice. 1976, paqe 230.

liaisons latérales entre les centres régionaux àe l'inté-
rieur.
Le réseau de transport reste par conséquent ina-
déquat et ne conçoit que des transformations limitées.
Au GABON,
en dehors du transport aérien,
l'amorce de dé-
veloppement constaté ces derniers temps ne s'est accom-
pagnée que d'une progression limitée des autres modes de
transport. En se référant au nombre des aérodrornes (cf.
tableau n044) l'avion reste le mode de transport qui com-
mande largement l'essentiel des liaisons inter-urbaines
existantes.
Cependant,
au-delà de cette importance nu-
mérique.
les aérodromes spaclalement localisés présen-
tent de grandes disparités quant à la dimension des pis-
tes.
à
la nature des pistes et à la résistance de celles-
ci.
Ces disparités se trouvent renforcées par l'état
des bâtiments d'aérodromes dont les constructions va-
rient d'un simple abri
(de nombreux aérodromes sont dans
cette situation) aux installations du niveau d'un aéro-
port international (Libreville,
Franceville, Port-Gentil).
La qualité de ces infrastructures influe finalement sur
l'exploitation du réseau.
C'est ainsi que la longueur
des pistes limite le poids maximum au décollage.
L'in-

-
196 -
frastructure radio-électri~e qui est très faible ne
per~et pas dans de r.cmbreux cas d'effectuer des procé-
dures d'atterrissage aux instruments.
Les avions sont
donc condamnés à at~endre la plupar~ du temps la dis-
sipation des bas nuages pour aterrir.
Aussi
l'absence
de balisage lumineux pour une majorité des aérodromes
exclut tout aterrissage de nuit. C'est par conséquent
un mode de transport qui reste plus ou moins inadapté
aux normes de sncurité aérienne.
Malqré la qualité insuffisante èes infrastructures
aé:-oportuaires.
le trai le aer .:.en s!emeure near:.moins ti:"ès
important (tableau r;045).
Cet'te situation témoigne d\\l
rèle de tout ~remier plan qu'or-cupe le mode de tra~s-
pGrt aérten au GABON.
surtout dans des région qui res-
Cent: assez éJciq:lées de
la c3.pi;:ale et n'ont que la
route
(état mêdi0cre) comme mode de transport concur-
rent de l'avion.
Les régicns du Haut-Ogooué Cl}, du
~oleu-NTem et de la Nqounlé sont les plus çonc~nées.
(1) Le trafic aérien.
dans cette région pourrait con-
naltre une baisse è 'terme avec l'arrivée du train en
Décembre 1986 è Franceviile,
,

-
197 -
Evolution du trafic aérien
au départ de Libreville.
.
Trt=ific en
Taux de croissance du Trafic
Région
en
%
,
.
1982
1983
1984
83/82
84/83
84/82
~
Haut-Ogooué
47 68
53 84
59 760
12.9
10.9
IL 2
Moyen-Ogooué
5 65
5 69
4 410
0.6
-22,5
-12.5
Ngounié
13 68
16 30
16 535
19.0
1.4
9.4
Nyanqa
14 30
15 31
12 314
'l, 0
-19,5
-7.4
090oué-Ivindo
I l 718
9 82~
14 221
-16. 1
44.7
9.6
()qooué-Lolo
12 901 12 041
12 234
- 6. 6
1.5
-2.6
Ogooué-MaritimE 153 995 147 844 159 417
- 3,9
7,8
1.7
\\Joleu-NTem
46 608 50 294 51 485
7.9
2.3
4.9
Ensemble GABON ~O6 562 11 169 ~30 376
1.5
6,1
3.7
Source
Construit à partir. des chiffres produits par AIR-GABON.

-
19ü -
Dans ces régions.
le
trafic est en effet relativement
plus
important que dans
le Moyen-Ogooue qu: ne se situe
qu'à quelques 250 kilomètres de Libreville.
Le Moyen-
Ogooué d~spose également de la voie fer~ée comme autre
possibllité de déplacement vers Libreville.
Il en est
de même de l'Ogooué-Maritime dont une partie de besoins
se trouve satisfait par voie maritime.
Cependant.
en
dépit de l'existence de la voie maritime,
le trafic
aérien dans cette région reste le plus important du
pays.
Cette situation resulte du poids qU'occupe l'O-
gooué-Maritime dans l'écono~ie nationale.
Le facteur
économique semble être finalement très déterminant dans
l'appréciatlon du volume du trafic.
En ef~et, on pour-
rait croire que ce dernier dépend seulement du nombre
d'aérodromes dans une région.
de la superficie réQlo-
n,J1e ou de
l'importance :iémographique (cf.
tableau n 9 46).
La région de la Ngounié qui compte le ?lus granà r.ombre
d'aérodromes (6) et qui est la deuxième règlon la plus
peuplée après l'Estuaire n'offre qu'un trafic inférieur
a celui de l'Ogooué-Maritime et du ~aut-Ogooué.
reglonS disposant (avec l'Estuai:-e) des pôles éc~:)Oomiques.

-
:'99
-
Tableau n046
Répartition des aèrodromes par région.
Région
Aérodromes
Population
Superficie
régionale
régionale
(km 2 )
ESTUAIRE
Libreville
284 739
20 740
Cocobeach
HAUT-OGOOUE
MVengué
67 242
36 547
Moanda
Okondja
Akiéni
Léconi
MOYEN-OGOOUE
Lambaréné
46 488
18 535
NDjolé
NGOUNIE
Moulla
103 768
37 750
NDendé
Fouqamou
[1; mongo
M'bigou
Mandji
NYANGA
Tchibanga
35 696
21 285
Mayumba
Moabi

-
200
-
Tableau n~46 (s~ite)
Répartition des aérodromes par région.
Réqion
Aérodromes
Population
Superfic::'e
régionale
régionale (km 2 )
OGOOUE- IV iNDO
Makol<:oLl.
52 300
46 075
Mekambo
Booue
"
Belinqa
OGOOUE-LOLO
Koulilmoutou
41 507
25 380
Lastourvill
Pana
OGOOUE-MARITIME
Port-Gentil
99 617
22 890
Omboué
Gamba
\\.iOLEU-NTEM
Oyem
98 787
38 465
Bitam
Mitzic
Medouneu
Minvoul
Le fait que le Haut-Ogooué et l'Ogooué-Maritime (sur-
tout)
jouent un rOle relativement important dans l'éco-
nûmie nationale a exercé une influence consldéI-able
sur la répartition àes sièges offerts au départ de Li-
breville sur le réseau principal
(tableau n 0 47). C'est

- 201 -
Tableau n04?
Nombre de sièges 'offerts entre Libreville
et les villes du réseau principal.
Région
Villes
Offre hebdo-
offre annuelle
maàaire
HIIUT-OGOOUE
Franceville
816
42 432
Moanda
474
24 648
Akiéni
158
8 216
Okondj~
79
4 108
MOYEN-OGOOUE
Lambaréné
394
20 488
NGOUNIE
Moui la
316
J6 432
,
NYANGII
Tchibanga
2B8
14 976
Mayumba
106
5 5~2
OGOOUE-!V:NDO
~1aj.:okGu
316
l6 432
1
OGOOUE-LOLO
r\\oulamoutou
394
20 48B
Lascourville
158
8 216
iOGOOUE-MA'!TIME
Por[-Gent11
3 556
J84 912
Gamba
106
5 512
Omboué
52
2 704
\\.lDLEU-NTE'"
Oyem
790
41 OBO
Bi tam
632
32 %4
Mi tz ie
158
8 216
Source:
ROCQ.
J.
'f
Ports et aéroports du Gabon "
OP.
cie.
page 235.

- 202 -
ainsi que le nombre des sièges qui varie en fonction des
fréquences des vols (1),
reste dominant dans l'Ogooué-
Maritime par rapport aux offres des autres régions.
L'O-
qooué-Maritime compte au total 193 128 sièges offerts
dans l'année contre 16 432 pour la Ngounié. Le nombre des
sièges tel qu'il est enregis~ré peut parattre considéra-
bie.
Cependant.
au regard du niveau démographique de 1'0_
90oué-Mari time.
1 t importance de cette offre peut être
nuancée. C'est ainsi qu'en considérant d'une part,
le
nombre de sièges offerts annuellement, d'autre part,
la
population régionale,
il est possible de calculer" 1'in-
tensité de desserte"
pour mieux apprécier
ta situation
de chaque région (tableau n048). Par intensité d~ des-
se:-:.e ".
on ent~nd le rapport entre le nombre ae sièges
offerts annuellement et la population régionale. Il ex-
prime le nombre moyen de sièges mlS à la disposltlon de
ld population.
Selon le nombre de Sièges offerts et le niveau démogra-
p~ique, .. l'intensité de desserte" varie de :J,15 d. L 93.
La valeur la Plus élevée de cet indicateur se trouve re~
pérée dans la région de l'Ogooué-Maritime qui compte le
(1) Les fréquences hebdomaires du réseau principal va-
rient de une à vin9t selon l'importance èe la liaison.
Elles sont égales à 20 entre Libreville et Port-Gentil.

-
203 -
plus grand nombre de sièges.
La régio~ de l'Ogooué-
Maritime se trouve suivie de celle du Haut-Ogooué
C"
intensité de desser~e ., • 1.18).
Ce sont donc les
seules régions qui connaissent une desser~e relativement
satisfaisante.
En ce qui concerne le Haut-Ogooué.
i.l con-
vient de sOJligner que la valeur que prend" l'intensité
de desserte" ici résulte à
la fois du faible niveau de
population et de l'importance qU'occupe le réseau princi-
pal dans les liaisons de
la région avec Libreville
(le
Haut-Ogooué compte
plus de villes appartenant au ré-
seau principal).
C'est ainsi que du fait de sa popu-
lation,
la régio:"! du T,Joleu-NTem qui compte plus de sièges
offerts dans l'année que
le Haut-Ogooué n'enregistre
qu'une
" intensi té de desserte ~
inférieure à 1. De même
que la région de la Ngounié qui ne dispose que d'une
seule ville appartenant au réseau prlp.cipal
(la capitale
régio~a1e) ne reste qu'insuffisamment aesservie,
sur-
tout compte tenu de sa population
Cde~~ième région la
?lus peuplée après l'Estuaire).
Dans cette région où l'on
recense plus d'aérodromes
(6 au total),
le réseau princi-
pal
(aux fréquences régulières) n'est que faiblement re-
présenté.
Le réseau secondaire dominant- dans la région
reste très déficient,
faute d'une exploitation régulière.
Aussi,
le type d'appareils assurant la desserte des vil-
les concernées ne peut répondre de façon massive (capa-

- 204 -
cité d'accueil varie entre 8 et 12 places) aux besoins
en déplacements exprimés dans la région.
Qu'il s'agisse de la Ngounié ou des autres réqions,
on
pourrait croire que les besoins de transports non satis-
faits par l'avlon le sont par les voies de communication
complémentaires: voies maritime,
fluviale.
lagunaire et
terrestre. En ce qui concerne les transports maritimes~
fluviaux et lagunaires,
leurs champs d'intervention res-
tent limités à
la partie navigable de l'Ogooué allant
de NDjolé à Port-Gentil, à la liaison maritime Librevil-
le-Part-Gentil et au faible trafic existant entre les
villages situés en bordure des lacs. C'est dire qu'en de-
hors de
l'avion,
le reste des contacts inter ou intra-
régionaux s'établissent par voie ~errestre. Mais c'est
ici que
le problème de transport se pose avec le plus
d'acuité.
Ainsi,
en dépit des efforts déployés par
les
pouvoirs publics dans ce domaine,
le réseau routier ga-
bonais est encore très médiocre (cf.
tableaux n~49 et
n~50). On compte quelques 342 kilomètres de voies bitu-
~ées et 6 536 kilomètres de routes en terre ordinaire.
C'est donc cette dernière catégorie de voies qui
forme
l'essentiel du réseau routier ~abonais :
95% de l'ensem-
ble du réseau contre 5% seulement pour les routes re.
vétues.

-
206 -
Tableau n"SO
Qualité du réseau routier.
t'lombre de ki lomètres
bi tumé
en terre
,
Routes nationales
232
2 664
Routes régionales
31
1 586
Routes
locales
79
785
Routes non classées et
-
1 501
pis tes
Ensemble
342
6 536
Source ~
-
3éme Plùn.
op.
cit.
page 215.
Plan Intermédiaire.
op.
cit,
page 229.
litique ne peut être menée au GABON que si
l'on consent
a reconnaître que 'la diffusion de la croissance â tra-
vers l'espace passe par le développement et l'amélio-
ration de l'ensemble des moyens de transport existants.
La persistance depuis la période coloniale d'un réseau
routier médiocre apPorte plutOt un témoiqnage contraire
(cf.
tableau n"S1 et carte n"?).

-
207 -
Situation du réseau avant et
avant e~ après l'indépendance.
Situation en 1955
Situi'ltion en 1984
en
km
en
km
Routes hi ttunées
49
342
Routes en terre
215
5 035
améliorée
Routes non classées
4 889
1 501
et Plstes
Total
5 153
6 8'18
Source
-
Documenta tion Francaise àans notes et etudes
documentaires,
30 août 1955,
n° 2 067.
Sème P~an (1984-1988).
Al' image de la " photographie ,. d' ensemble,
le réseau
routier ré91ona1
.. souffre" des mêmes maux: médiocrité
et insuffisance (cf.
tableaux n"S2 et 53). En l' étdt,
il est difficile de parler des régions qui seraient
favorisées par rapport à d'autres. La faiblesse du ré-
seau routier
" frappe"
toutes les réqions. C'est ainsi
que le rapport entre le réseau routier et la superficie
régionale.
bie~ qu'exprimanc le nombre de mètres par

Carte n~7
RËSEAU ROUTIER EN 1984
OZOURI
ROUTES EH TERRE I1XlERNE
_____ ROuTES EN TERRE: ORDINAIRE
!
SOURCE
PAGE
203

-
209
-
Réseau routier par régloll.
Ensemble de
VOles bi tumées
Tocal
Région
routes et
pistes en km
en
km
ESTUAIRE
4ÔS
128
&13
HAUT-OCOOUE
815
105
920
110YEN -OGOOül';
420
39
4'>9
NGOUNIE
1 1'16
-
1 1?6
NYANGA
780
-
780
OGOOUE-IVINOO
1 045
-
1 045
OGOOUE-I,OLO
69'>
10
70S
0GOOUE-MARITIME
-
bO
60
WOLEU-NTEM
1 120
-
l
120
Ensemble GABON
5 536
342
& ,.,""'ç,
"'~
Sour-c:e
Tableau construl t
à partir de la carte dlJ
réseau routier de 1984 et du programme indlcatif
du Sème Plan (~9a4-198~).
kilomètre-car~e d~ns choque rèqion,
i l ne sert qu'à
mesurer l'ampleur du sous-équipement régional en matière
de routes.
Une actIOn de développement routier s'impose
par conséquent à
l'ensemble des régions.
dans le cas
oû elle est envisagée.

-
,10 -
Tableau n"53
_
DimenSIon du réseau routier
régIonal par kilomètre-carré.
Toeal
réseau
Superficie
~mension du
Rég Ion
en mètres (1)
régionale
réseau routier
.
en km
(2)
par km
(3
1 : 2 )
1
ESTUAIRE
613 000
20 740
29.55
HAUT-OGOOUE
no 000
36 547
25. 17
1
MOYEN - OGOOUE
459 000
18 535
24.76
NGOUNIE
1 176 000
37 750
31. 15
NYANGA
780 000
21 2BS
36.64
OGOOUE- IVINDO
1 045 000
46 075
22.68
OGOOUE-MARITIME
60 000
22 890
2.62
IJOLEU-NTEM
1 120 000
38 465
29. 10
Ensemble GABON
" 878 000
267 667
25.7
1
Lorsqu'on se réfère à la dimensIon àu réseau routler par
~llomètre-carré, on constate que l'espace gabonais n'est
que très faiblement couvert:
25.70 mètres seulement par
kilomètre-carré.
C'est donc un réseau routier qUI cons-
titue un obstacle réel au développement spatial.
Dans
certaines régions.
la longueur par kilomètre-carré se
situe très en deçà de la moyenne nationale~ si
toute-
fOlS celle-ci peut constituer une référence.
C'est le cas

- 211 -
de l'Ogooué-Maritime dont l 'hostil:tè de la nature
(abondance des marécages) rend difficile tout effort de
création de routes susceptibles de faciliter les flux
intra-régionaux.
I l est à noter que l'hostilité de la
nature n'est pas un problème spécifique à la région de
l'Ogooué-Maritime.
Il se pose également à d'autres ré-
gions :
la forêt couvre les trois quarts du territoire.
L~ semble que le développement des routes se soit heurté
à la présence de cette forêt.
Cet argument ne parait pas
tout à fait fondé d'autant plus qu'il a été possible
de faire
passer à
travers
la ~ême végétation une vole
ferrée dont les travaux de génIe civil ont été aussi
importants.
sinon plus.
que ceux qu'auraient nécessité la
création d'un réseau routier de qualité.
Le problème qui
se pose est celul de comprendre si l'ensemble des moyens
de transport concourt au dév8loppemen~ spatial. 51 tel
est la cas.
alors la création des routes et l'am~Liora-
tian du réseau existant s'imposent.
Il
est peu de pays en
Afrique où Le mode de transpor~ aérien constitue presque
le seul moyen de déplacememt,
Dans l 'opcique d'une bonne
organisation du système de communication,
l'avion devrait
normalement êcre affecté aux transportsdq Longue dist~nce~
les déplacements de courte et moyenne distance devant être
effectués par route ou par train.

- 212 -
A propos du train,
on espère que l'exploitation du che-
min de fer pourra contribuer,
non seulement au dévelop-
pement et à
l'amélioration du système de transport exis-
tant,
mais en plus qu'il pourra favoriser la localisation
de quelques unités économiques dans certains points de
son passage :
on retrouve ici
le phénomène du dévelop-
pement par axes
(voir carte n08).
L'hypothèse d'une pos-
sibilité de développement par axes marque le lien exis-
tant entre l'amélioration du système de transport et le
développement spatial.
En se référant à
la croissance
des pays industrialisés.
il semble que le processus d'in-
dustrialisation se soit toujours amorcé sous forme d'un
développement ponctuel,
le plus souvent le long des voies
navigables ou dans les porcs.
Ce processus s'est renforcé
avec l'apparition des chemins de fer,
qui ont entra1né
l'élimination de la production artisanale et l'expansion
des cités industrielles.
Mais
la construction d'une ligne
de chemin de fer n'a pas seulement déclenché un effet
multiplicateur résultant de la construction même;
elle
a encore rendu possible une croissance de la production
et des investissements.
Ainsi,
le développement indus-
triel,
à
long terme,
s'est de plus en plus concentré
dans un petit nombre de régions favorisées par la pré-
sence des noeuds ferroviaires.

?' 3
~
Carre
1
CONSTRUCTION DU CHEMIN
DE FER TRANSGASONAIS.
WOLEU
NTEM
/
BELlN6A
,
1
~AKOKOU
i
/
OGOOUE-IVINDO
1
/'/"
r
ESTUAIRE
~--"""":,,,_::ii:ff:"BOOUE
NDJou..E
\\
MOYEM OGOOUE
HAUT
OGOOUE
o
OGOOUE
LAMBARENE
LOLO
OGOOUE
o
MARITIME
KOULAMOUTOU
MOUllAo
,
1
MOANDA
F'RAI<EV1U.e::
\\
\\.
NGOUNIE
f
1
TCH 18»GA
o
1
1
NYANGA
T'RONCONS REALISABlES
1
EN 19I16.

TRONCONS EN PROJET.
a
eokm

.. -
....-...<--
1
~ MZ.
SOURCE:
M'SOLO REVUE DU PASSAGER D"AIR 6A80t.l
MARS 1985 PAGE 8.

-
214 -
Si ce sché~a ne_peut pas être appliqué dans sa totalité au
cas du GABON è cause notamment de la faiblesse démogra-
phique et du c~ractère désarticulé et extraverti que
présente 121 structure de l'éçonomie,
il y
a des raisons
de eToi:--e que les régions
touchées par la desserte fe:---
roviaire COnnBltrait qt;elques transformations.
C'est
pourquoi
il
importe de penser à terme à
la desserte de
la région du woleu-~Tem au nord du p~ys ~t à celles de la
la Ngounié e~ de la Nyanqa dans le sud.
Li'!. couverture
du pays par lJn réseau ferroviaire,
mème si elle doi t
né·'
cessiter un coût important, est indispensable.
Elle l'est
d'autant plus que par rapport iJ l~ route,
la voie ferrée
b~npficie de nombreux avantages. Rn effet ... la qualité
ou le àeoré de pprfectjonne~ent d'un serVlce de trans-
?ort rlépend dans une Iorge mesure du choix des n:>rmes
a'.I~~itat~vp.s qu'on Elttribue ,,\\ un système t1e transport.
Le5 critér.es peuv0nt ètre
:
la vitesse,
- :. a sécur i té,
- la capacité de manutention en vrac,
l'aptitude de former des réseaux,
la commodité.
-
la fréquence des départs et arrivées,

-
215 -
_ l'adaptation aux fluctuations de la demande,
les tarifs
,.
Cl).
Si
l'on se réfère aux critères de vitesse,
de sécurité
ec de commodi té notamment,
le chemin de fer semble
mieux répondre aux besoins de déplacement.
Autrement
dit,
la qualité de transport qu'offre le train montre
que l'exploitation de la ligne de chemin de fer en cours
de réalisation profitera davantage aux régions concernées
par le tracé actuel:
c'est-à-dire,
Je Moyen-Ogooué,
l 'Ogooué-Ivindo,
l'Ogooué-Lolo et le Haut-Ogooué;
les
autres régions devant se contenter,
en dehors de l'avion,
d'un réseau routier dont le degré d'imperfection a été
évoqué précédemment.
Il reste que la meilleure façon de
raire profiter aux réglOnS" exclues" du tracé ferro-
viaire pourrait 8tre dans
le développement des routes
susceptibles d'assurer le relaIS entre les pOInts de
transIt que sont les gares et les destinations non des-
servies par le train.
2.
le réseau de communication téléphonique.
Si à
] 'époque traditionnelle,
le son du tam-tam servait
de communication entre des villages situés à des dis-
(1) Rainer POTZSCH et Fritz VOIGT : " Développement Ré-
gional et les Secteurs économiques "
op.
cit,
page 10?,

-
216 -
tances relativement importantes (20 kilomètres environ),
aujourd'hui dans les villes africaines.
le téléphone cons-
titue un équipement tout aussi
important que la route ou
la voie ferrée.
Non seulement il améliore le cadre de vie
d'une population agglomérée.
mats en plus il sert, avec
le télex.
de moyen d'intervention rapide pour les entre-
prises.
Dès lors.
son installation dans une ville ne
présente point un luxe.
Au GABON,
du fait de la disparité de la distribution.
l'équipement téléphonique ne semble pas encore répondre
totalement aux exigences de l'economie moderne
(cf.
ta-
bleau n054).
Le téléphone parait êt~e une nécessité ddns
les capitales régionales essentiellement.
Même s1
les
statistiques disponibles sont assez imprécises.
c'est en
effet dans ces villes que
Id consommation téléphonique
est le. plus importanCe
Ailleurs,
c'est-à-dire àans
les
petites agglomérations urbaines,
elle reste encore très
faible.
Cette faiblesse
tient à deux raisons ; dans cer-
tains cas,
l'équipement téléphonique est inexistant.
Dans
d'autres,
le coût d'acquisition d'une ligne de téléphone
ne peut permettre qu'à une minorité de souscrire à un
abonnement.
C'est donc un réseau téléphonique qui accuse
encore un grand retard,
par rapport à l'évolution de la
vie moderne.

-
217 -
Réseau
téléphonique par région.
i
1
villes desservie~
Nombre de
Nombre
1
R.èqion
li qnes
cl' abonnés
1
ESTUAIRE
Libreville
16 000
5 600
HAUT-OGOOUE
Franceville
200 à 400
-
1
,
Moanda
200 à 400
-
,
Bakoumba
50
,
à 200 i
-
1
MOYEN-OGOOUE
Lilmbaréné
1
,
200 à 400 ,
-
1
,
NDjolé
,
200 à 400
-
1
NGOUNIE
-
,
,
-
-
1
NYA'GA
1
-
-
,
-
!
1
OGOOUE- TVINOO
r-',akokou
!
50 à 200 1,
-
,
OCOQUE-LOLO
Kou Lamoutou
200 à 400 ,
-
1
OGOOL;F, -i'lAR l T l ME
Port-Gentil
5 600
;,
-
,
W0LEU-r'<lTEi1
Oyem
200 à L'OO
-
1
Bi tam
200 à 400
-
1
1
1
Source
ONDO OSSA:
" Paradoxe du GABON,
un pays riche mais
sous -déve loppé ",
Thèse,
NANCY 19B4.
page 391.

-
218 -
Ca rre n~9
DISTRIBUTION D'EAU ET D'EUECTRICITE
<il'"
o
aITA""
MINVOOL
06
OYE"
cocoeEACH

HEKAHBO
06
-l'4EDOUNEU
<il
MAKOKOU
M!TZIC
UBREVlLlE
0'"
• OVAN
NTOUM
KAN60
06
~
/"-----("
BOOUE
F~ULEZEH

~ORT-GENTll}--r/~'J
0'"
LAMBARE"tE
LASTROUVlllE
OKONCJA
___- - - 1
0'"
IBOUOJI
0 .
ABOÛIt4/
'"
ONGA.
El",
o
KOUlAMOUrou
FQUGAMOU
o
"'AHOJI
M!MONGO
\\
0'"
,",QUILA
'r
·YETSOU
0'"
~ALlNGA
NbENOE

""'BANDA
0'"

TCHISANGA
Œl
ADDUCTION C"EAu

ELECTRICITE
• ND/NOl
a
SOkm
1
1
MZ,

SOURCE:
5- P\\.AN ou OEVELDPPEMENT ECONOMIQUe: ET SOCIAL (?98i. ~1'!iI88)
PAGE 233.

- 219 -
Il . 3. 3. REGIONS ET LA DISTRIBUTION D'EAU ET D'ENERGIE.
Les installations d'eau et d'électricité sont cp.rtRl-
nement les êqllipements résidentiels que souhaite obte-
n~: prioritairement ln population dans une cité. L'ur-
qence d'une telle dotation s'est fait sentir au niveau
de la Société d'Eau et d'Energie du GABON (S.E.E.G) qui
s'est toujours efforcée depuis ces dernières années d'a-
ljmenter en eau et en électicité toutes
les villes du
GABON disséminées dans l'espare (cf.
carte n09 et ta-
bleau n'55),
La carte de
la distribution de Ces ins-
talL8cions reproduite ici permet d'apprécier l'ampieur
n~s p.fforcs déployès par la S.E.E.G dans ce domaine.
~01S le ~ableau de la destribution des installations le
f~i~ certaine~ent davancage.

- 220 -
Tableau n055
Distribution d'eau et d'électricité
par région en 1855.
Villes alimen- Villes alimen
Villes
mentées en eau tées en elec-
n'ayant
Région
et en elect:rl· tricité uni-
ni eau
Observations
cité
quement
ni elec-
trici té
ESTUAIRE
Libreville
Toutes les
NToum
vi Iles sont
Kungo
-
-
alimentées
Cocobeach
en eau et en
1
1
électricité
,,
1
1
9
HA:}T -OGOOL'E
Franceville
vi Iles
12
1
,
Monnd<J
Aboumi
sont alimen-
MounRnFl.
Onga
i cées en ealt
pl p,.. •.
8aK0umba
-
Boumangoi et en
trlci té
Akiénl
1
1
O)<c-.nd F~
Bonqovi Ile
Leconi
~gouoni
MOYEN-DeOOUE
Lambaréné
Toutes les
oOiolé
villes sont
-
alimentées
en eau et en
électricité

- 221 -
Tableau 0°55 (suite) ~
Distribution d'eau et d'électricité
par région en 1985.
Villes alimen- Villes allmen-
Villes
Observa tic
tées en eau et 'tées en élec- .1'aYi3r.'C n
Région
en èlecc:-l-
cricité unl-
\\eau , " è-
cité
quemen'C
lectricité
~
NGOUNIE
MOl.lila
Mandj i
villes
9
NDendé
-
M'Sigou
sont al ime"
Fouqamou
Lebamba
tées en ea'
:'1imongo
Malinga
et en élec-
Yetsou
, triei té
,
1
2
Tchibanga
i"loabi
villes
NYilNGiI
S
,
Mayumba
,
-
NDindi
sone alimer
,
Mabanda
tées en eal
,
1
et en élec-
,
triei té
,
,
,
1
OGOOUE-IVINDO
1 Mal<ol<ou
Mei<ambo
ville"
4
,
,
-
1
Ovan
.v,t
al imer.
1
Booué
,
tée
en eau
,
et en elec-
trici té
1
1
2
OGOOUE-LOéO
Koulamoucou
IboudJi
villes
4
Lascourvi Ile
-
Panaa
sont al imen
tées en eau
et en elec-
tricité
1

- 222 -
[Iistrlbution d'eau et d'élecLricitè
par région en 1985.
V l ~ J es allmen- V i Il es al imen
Villes
Observa tian
tées en eau
tées en élec-
n'ayant
Région
et en élec-
tricité uni -
nl eau Tli
trici:.é
1
, quement
électf'i.-
1
cité
,
i
1
1
1
OCOOUE-l'1AR lTIME
Porc-Cen,:il
1
Toutes 185
Gamoa
-
-
vl.ii8S Sont
Omboui::
al imentées
t:-.'n
eau et c
électrlcl tÉ
1
1
1
'~'OLElj - :'l'TE,"',
Oycm
1
Medüuneuj lt.
vi ) ~ ~s
5
1
ei.tA.m
sant al imeL
:-1itz.:c
-
,
'Sées
en ea'..:
,"'11 r:.V0U:.
et en élec-
1
tr lCl"té
Source'
Sème Plan du développement économique
et social 11984-1988l.
page 233.
L'effort déploYé par la S.E.E.G dans la distribution
d'eau et d'énerqie diffère d'une région à l'autre. On
note en effet une assez bonne dotation dans la région
du Haut-Oqooué où toutes les villes sont pratiquement

-
27.3 -
ali~entées, en dehors de r.rois d'e~tre ~lles
II
s'agie d'AB01J1"E,
Oi\\GA et de BüLi"1.A.NGO.
Hormis le cas
de l'Estuaire.
de l'Ogooué-Maritime et du Moyen-Ogooué
où toutes les v~lles sont alimentées en eau et en
é~ectriçité. a~!lcurs cette àistribution resee in-
compléte.
~a situatIon concerne surtout les rcgions de
l 'Ogooue-Iviil<io,
de
la Ngounié ee dlO! l 'Ogooué-Lolu où
1& desserte e~ eau et en électrIcité ne touc~~ que les
., métropoles" et quelques \\;11ies ndativement impor-
tantes,
Le progr3mrne a'adduction d'ea~ e: ù'électci-
ci té prévu dans
~e cadre du :'ème Plan aevrèJ pèlr con-
séquent s'~tf0rcer d'étendre la desserte aux villes
qui dem~uren~ pour ie moment sous-alimentées.
En conclusio",
~a disc.ri::"u":IO'l des dIfférents équipe-
ments nlarque ~ne assez bonne repar'titior1 des établis-
sements hospi~aliers et scolaires ainsi que des instal-
latIons d'eau et c'êlectricitè.
Cependant,
st au plan
quantitatif cette distribu~ion parait PLus ou mcins
équllibrée.
au plAn qUallcatlf subsiseent encore de
nombreuses dis}.,ar i ::és _ Le contraste entre qUAnt i té ec.
qualité P?se en fait
le probLème de ia reche~che d'un
meilleur équilibre dans la répartition des équipements
dans l'espace et celui àu fonctionnement de ces der-
niers dans l~s cond':tions efflcientes.

-
224 -
Il importe enfin de noter qu'en dépic du dève~oppement
du transpoL-t aérien.
le syscème de cransport reste
encore médiocre.
~'cn<::dyse de la di.së.ribucion de ('·es différents équipe-
ments vi~nt 5~nsi de compl&cer l'étude menée aux sec-
tions précédentes sur l'armature urbdl~e et sur les
phénomènes dcmographlqUeS et économiques. ~ais Sl
cette étude permet d'appréci~r le " conter.u " de cha-
que région.
e~le n'offre guére la possibilité de ClaS-
ser les diffèrent.es régions er, fonction de leur degré
de développement:
coutes ces régions n'apparaissent
pas forcémen: avec la même mGrphologie et par ccnsé-
quent ne présen:'ent yélS le même àynamis,"nc ou ~es mêmes
chances de à~ve~oppement,

-
2:-:5 -
CHAPITRE
III.
LA. DYNAMIQUE R~G~ONALE.
" Les pays so~s-déveloPPés se présentent comme un
ensemble des régions dont l'expansion n'8st pas égale.
Certaines zones sont en avance; d'autres refermées
sur elles-mêmes restent en arllère et n'arrivent pas .3
dépasser le seuil à partir duquel le processus cumula-
~if de croissance entre en jeu. De cette opoosition
entre les pales régionaux de déveloPpement et le reste
du :.erritoire intouché par le progrès économique,
nait le dualisme territorial ",
(1) Elias GANNAGE
"Economie du développemer.t"
PUF, Paris 1962. page 61.

-
226 -
Le .. contenu " de l ' es~ace gùDonais auquel doi t s' ap-
pliquer la politique de èéveloppement p~esente fina:e-
ment cie nombreuses faiblesses d'ensemble: au plan dé-
mographique par exemple,
hormiS le cas des régions de
l'Estuaire, de l'Qgouué-Maritime, ce la Ngounié et du
woleu-~Tem où l 'on not~ une population relativement im-
po:-tan te.,
:i.' espace domeure
vide " ddns la qrande
partie de son ètendu8.
Aussi, s'agissant du niveau ~co-
nomique,
1e$ activités de base qUùliiiées ainsi à cause
àe leur contrib~tion à
la création de la valeur ajou-
tée.
reSLent peu div~rsifiées :
les mines et la for&t
constituent finalement
les prIncipales activités de
l'économie nationale.
les activités de base suscepti-
bles de
jO'.ler
le ':-0113 de dif;:'usion,
sont,
dans de nom-
breux cas récui~es à ce que nous dvons qUd~if~é d'acci-
vites al,;. "
cp.~c~din:' traditionnel " lddministra~'.on
~u:'>liqLe).
LIGUI R.
~·rey ",1) l'ange C~ secteur dans
lequel domlne
l~aàmlniscrat~on p~bllq~e dans ce qu' ~l
définit par
le .,
secteur quaternaire ~.
C'est-à-dire un
se(;teur dans
lequel
les ac t..i.vi tés producclve~ pré::;en-
cent de.:::. augm~ntations
du
produit par unit.é de travail
proches de zéro ou très faibles.
De plus.
l'emploi dans
ce secteur presente généralement un ratio de partici-
patian très é.:.evé par rapport à
l'emploi qlooa1.
Au
GABO~.
~ême SI l'état des stdtisciques ne peut permet-
(1)
LIGUI R.
F'rey
:
"
Le développement régional et les
secteurs économiques ",
op.
ci t,
page 130.

-
227
-
t~e de disposer de la production par branche d'activité
et par unité de trava~l" l'etude de la population occu-
pée par branche d'activité a mis en évidence la spéci-
ficlté de ce sccl:.eur :
en 1<180 par exemple,
l'adminis-
tration publique a occupé à elle seule pius de 20% de
la population en activité sur le territoire.
Outre les faiblesses d'ensemble,
l'analyse réalisé pré-
cédemment a aussi révélé d'importantes disparités entre
différentes réglons qui composent le territoire.
L'es-
pace gabonais est par conséquent loin d'être homogène.
Du fait de l'hétérogénéité spatiale et du souci de re-
chercher un dévetoppement efficient,
il
importe de re-
pérer les différentes réglons selon leur plus Ou moins
grande aptituèp. à pouvoir générer
les effets de déve-
":'0ppement.
un cel repbrage conduit en fait cl une analyse
au àynamisme réçlonal.
L'étude de la dyndmique régionale qui va être mer.ée
nécessite le choix àe quelques indicateurs.
Aussi.
la
problématique posée va conduire,
dans un premier temps
à
procéder à des regroupements de régions selon leur
vitalité.
Ici!
l'a.ppartenance d'une région à un groupe
dépendra de la valeur que prendra un indicateur donné
pour cette région.
Les différents Classements qui vont
être réalisés laisseront certainement apparaitre des

-
22':
-
changements dans les groupements.
Il est possible que
des réqions puissent voir leur posItion se renfor~er a~
détriment ce certaines autres et vice-versa.
Etant don-
né que les groupements qui
~èsulteront cies c~dsse~ents
liminaires sont loin d r être identiques,
il sera procédé
à la fin à une classif:cation synthétique.
Avant de passe~ à la classification si"nthétlque,
il
convient de voir les indicateurs qui ont écé cheisis
ainsi que la réalisation des premiers ~egroupements.
111.1.
L'ESPACE ET LES INDICATEURS ANALYTIQUES :~
DYNA1'lIStŒ.
Pour en~reprend~e ces~e étud~, àeux types à'indicateurs
VO!lC {~tre ut:il:'sès :
~es
indicateurs de dynamisme par
:es f~ux d'une pa~':, et d'autre part les indicateurs de
dynamlsme st~uc~urel_ Alors que les Indicateurs de dy-
n.amisme par les f:'...lx mesurent la vItalité àes ~églOnS
au plan economique.
les indicateurs de dynamisme struc-
eurels pe~nettent d'apprécier le degré àe l'é~~ipement
rèC;lonal.

- 229 -
111.1. l.
LES INDICATEURS DE DY:"IAMISME BASES
SUr. LES FU;X.
~es indic~teurs suivants ont été cnoisis
~e ~oeriicient de dynamISme démographIque (Cd).
-
l'indice de dynamisme de production (Ip),
le ratlo du revenu par habitant
(r],
-
~e quotient d'urbanisation (Qu).
1. le coefficient de dynamisme démographique.
POu~ que l'on pUIsse réellement parler de dynamisme dé-
mog:.-aptllqt..:e.
~ ~ faut que ~e ta'.Jx de croissance :je la po_
pulation régionale solt supérieur a'.J taux de c~oissance
de ] a population i:ocale.
Le phénoméne peuc &tre mes;.;.ré
au moyen du coefficlenc de dynamisme èémographlque.
Par
coefficien~ d~ dynamisme démograpnique.
il
fauc enten-
dre le rapport entre le ta~x de croissance régIOnale e~
le taux de croissance nationale.
Lorsqu'il est supe-
r::.eur à
1.
il traduit la si~uation d'une réqion donc le
caux de crOIssance de la population est supérIeur au
taux national. Lorsqu'il est égal à 1,
la réqion croIt
au taux national.
Le coefficient de dynamisme inférieur
à
1 explique la. situation d'une région dont le taux de
croissance évo~ue en dessous du taux national.

-
23C -
,1
"
Si tr exprime ~e taux de croissance de la ~opular.ion
rAgionale,
\\\\
"
tn le taux de croissance de la population na~ionale.
le coefficient de dynamisme démogTapnlque " Cd .. sera
égal à
:
tr
Cd •
tn
En considerant les estimations de population faites au
chapitre prêceaent.
on a
les résul~a:s suivant~ (~~-
bleau n056)
:
îaDleau n"56
Coe=ficienc. de dynamIsme démographique.
Population Population
Taux èe
Caef.
df;
R3.ng en
, en i97G
.n '.-'J8S
r.:r'1 l ssar:CE: d)T,am~Sme fonction
Reg i ':Ir,
1
réelle en
ciêmog_
Cè du caef.
1
1
%
1
1
1')"
ESTUft.IRE
1 _
0
542
!2e4 73q
6.2
1
2,38
1
~GGOUE-~A~lT~MEl 53 330
1
9q
617
4.2
'_, "CI ..
2
,
0 -
NGOUNIE
. '.) ~ 723
103 '168
1.5
0.57
0
,
MOYEN-OGOOf:E
38 oiZO
46 488
0
• •
0
0.50
OGOOl'E-IVINDD
"5 301
02 300
,.0
0.38
"0
HAUT-OGQOl!E
59 638
1,7 242
0,9
0.34
6
ÜGOQUE-i..OLO
38 993
41
507
0.5
0.19
7
\\.-/üLEU - NTEr-1
96 912
98 787
O. :5
0.05
8
~YANGA
43 513':'
35 696
-1. 5
-0.57
9
-
Ensemble GABON
573 440
. 830 440
2.6

-
231 -
Le calcul du coefficient de 1ynar..isrne dégage deux ré-
Qions ~eldtivement dynamiques:
-
1.' ë:s~ual1:'·p.
et l'Ogooué-Maritime,
Les autres régions présen~ent une situation de fa!ble
croissance.
Il s'agit de :
-
la ;'Ijqounlé
le Mo)'en-lJgooué
-
~'Otlcoué-Ivindo
-
le Hal..<t-Og':)OLlè
l . Oçl'OOLlé - LO l 0
le h'oleu-NTem
-
l,j ;-.l"yanga.
C~S résul tats coni irm~r.t la te~idance déjà observée au
niveau de l'évolution des dlffér~~ts taux de crois-
sance.
C'es~ dire que le dynamisme dérnoçr3phi~e au-
rai~ pl..< èt~e mpsuré a partir de la compara~son des
~a'~ de croissance national et régional. &n effet. on
peut noter que les régions dont le coefficient de dy-
namisme est SUpe:LleUr à
1 sont celles qu:;' voient leur
population croltre au-dessus du taux natlonal. A l'in-

- 232 -
verse,
celles qui enregistrent. un coefficient infé-
rieur à
1 connaissent une évolution démographique plus
lente ~ue l'ensemble du territoire:
tr>tn~Cd>l
t r -= tn ~
Cd <
1
rl est à
noter (f..l '~n detlors du cas du fiaut-Ogoouê qui
connait une faIble croissanco d6moc;lraphique. le dynamisme
démographique.
semblo se manifnr3cer àa:1s les regions
qui disposent de -pôles écomm.l'lues ;
l ' b.:stu<'l.lrp (~t
l • OgoO'-lé-Mar: Cl m~.
Le déve 1 oppem~nt de l'Es tua: re et
ce l'Ogoûué-t-Iaritime engt'ndre finalement des" eifets
de stop-page"
cui se çaracteris.pnt not.amment par le
dép~acem~nt è~s po?u!ations àes r.égions relativement
6éfavorisées vers ces deux régions en croissance.
2.1'indice de dynamisme de production.
Calculé à partir de ~a valeur ~joutée. l'indice de dY4
n~misme de pr0duccion exprime le rapport entre la v~­
leur aioutèe crèp.c par une région dU cours d'un6 année
et
ta '.'al~ut· a.;outée 1:héor ic;ue réal isée àdns la même
régi O!l dans :.' hvpothèse d' une croi ssance au :;üu~ na-
ciondl.
Il Ines ure par conséquent
la contribution pro-

-
233
-
duct:ive de c:nôque région.
L'~ndiçe de dynam~sme de production supêrieu~ à 1
~.'(plique la sit"...la'Cion d'une f'~giGn qUI fournit ::-eiati-
V8J'Tle!lt plus d' eifor-::s que l'ensemble du te:-:::-: '(;;ji.rl?
Lorsqu' i l
~st éq,.il a l ,
les effort.s four .. is par 2a
~éqion dans la création de production sont dans les
mêmes proportions que le niveau national.
~'indice de
dynaJTIisme infé'!"ieur à
r:raàû.it la struat::"on d'l.me rê-
g:on de faible crênt:on ie produit.
Soient
VI
.. 3. vale'.l!' a.Joutée créée par la req:on 5.'.1 C01~rs
de
la pérlode
l
;
va
la valeur ajoutée créée par la régIon au cours
t
le taux de croissance nationale
n
le nombre d'années.
~a \\;dlcur ajout~e thèor:q'..1e VI' (au c()urs ae .la ?P.-
riode 1) sera é~ale à :
....
.'.
vo
VO(t):!
va (~ + t
)~

- 234 -
L'indice de dynamisme dG production"
Id .. est égal
à
VI
Id

VJ '
La construction de cet i~dice a èté obtenue à partir
des chjffr'es de 1~1 va] eur ajoutëe ooservés au cours
des années 1974 et 1980.
déduction faite du poids du
pétrole (t~bleau n 0 57).
Ce qui
permet de mleux appré-
cier la contribution productive de chaque région.
Tableau n 0 57
Evolut ion de la valeur
~joutêe hors pétrole.
v. A. en 1974 V.A. el1 198C Pourcentage Croissance
Région
en mi li lCHlS
en millions
de
la V.A.
de la V.A.
1'.
CFA
F. CFA
en 1900
entre 74-00
ESTUAIRE
170 312,'1
2"
~u
049.8
49. 1
~3.5
H.~UT-OGOOUE
50 463
65 881,2
15.4
... 4 .. 4
MOYEN-OGOOUE
14 099.9
17 539.6
4. l
+3,6
NGOUNIE
17 068.5
16 084.2
3.9
-0.35
~'YANGA
10 760
10 685
2.5
-0.10
OGOOUE-IVINDO
8 9D5.5
12 13::;4
3.C
... 6,0
OGOOUE-LOLO
9 647.3
5 561, 4
1.3
-8.95
OGOOUE-MARITIME
70 871.0
67 592.4
15.8
-0.80
WOLEU-NTEM
18 923.8
20 962,8
4.9
tl,7
Ensemble GABO~
371 051. -,
427 800
!.tJO
·2.35
Source
.. DialoQue ",
journal du Parti Démocratique Gabonais
(P.D.G).
n083.
AoOt 1983.
page 23.

-
235 -
Tableau n"'S8 :
Indice de dynamisme
de production
(Id).
v '
.n rée 11 e
\\f _,n... réelle
V.A tnéori- Incii.ee Rang en
. ,
en 1974 en
en
1980 en
que en [j),: J. -
. Id)
fonction
Région
millions
ml!lions
;
.
_.101"\\5
de "
Id "
F.
CFA
F.
CF.;
-<- CFA
(en 30)
OGOOUE-:;:VINDO
e 90.5,5
12 334
9 974.1
1,28
1
~.;UT-OGOOUE
50 463
65 381,2
So 518,':;
L 15
0

ESTUAIHE
170 312.7
210 049.8
190 7~?,4
:... 10
3 ex
MOVEN-OGOOUE
14 099.9
17 5JQ,o
15 79 L-i
1. .:.0
3 ex
WOLEU-NTEr1
le 923.8
:::0 962.5
21
194.6
O. 'J e
5
1
NYANG.3..
:0 700
10 695
12 051. 2
D.B8
0
.
1 . .
~G()UNIE
17 068.5
16 6S.c;.,2
19
..... 'J. 7
(), El?
?
OGODUE-t"I.AR rTI~'1E
"0 9'7;
. , -
67
592.4
79
375.:5
0.85
,~
aCOOUE-LOLO
9 647.3
5 561.4
10 S04,S:
0,51
Q
,'7 .
::::!"':.sernl:>le GABO~
)5i. 0
~27
500
415
1..:,~'7

. ,',
.
... , , , '-:
, . -
L'indice àe dynam~sme de proàuct~on (Tableau N~58) fait
appa~ait~e quatre régions qui fo~t preuve d'un certain
dynamisme pl~ductif. Ce 30nt :
~ 'Oqooué-Ivindo.
-
le Haut-Ogooué.
l'Estuaire.
-
le Moyen-Ogooué.

-
236 -
En revanche,
cinq régions sur le territoire fournissent
moins d'efforts dans leur contribution à
la proàuction.
Ce sont le~ régions de :
i"oleu-NTem.
~yanga.
-
;.Jgou;)ié.
- ~goQué-Maritime.
- et Ogooué-Lolo.
En dépit d~ f3it ~ùe :es revenus collectés en 1980
correspondenc à une periode de :ég~re baisse ~e l'~cti-
VI té
É:conomiqu~ (1-),
on peut neanmoins nocer les ef-
forts
rO\\lTnis pa!" .'..e5 réq ions d~ ~. Ogooué-IvinaQ el: du
Moyen-Ogooué qui présentent ~n Indice de dynamisme supé
rieur à 1.
La slcua.tion de ces dellx rê?ie-ns ~:..enc es-
s~r.t~ellerne~t à de~x ~clso~S
le pre~iè~e qUI concer~e
l'OYvoue-Iv:ndo A ~raiL d
ld repr:"~e je l'dctivitê a-
grlcole ~Qe èu ce~ouve~lementcesplantacions dc café et
de cacao.
La deux~~me qUl
touche l~ Moyen-Ogooué rési-
àe d~~s le m~intien de l'ac~ivitb traditionnelle (ex-
ploitation de la forêt).
mais aussi dans l'implancation
d'U!le unité agro-industrielle (product:'on de l'huile
de palme) qui
a ainsi concriDué au relèvp.ment de la va-
leur aioucée de la region.
(1)
De 1978 à
1981.
un plan de refroidissement fut
imposé
par les autorités après
la période de surchauffe (1-974-1977).

-
237 -
Dans
le groupe de régions qui
dPpar.:lissenL avec: un in-
dice de dynannsme
inférieur à
L
le cas de l 'Qgooué-
~dritime résulte de la déduction de la part de la va-
leur aJou~ée QU pétrole dans le calcul de l'indice de
dynamisme àe proàuction.
Il est à remarquer auss::. que
le classement des régions en tenant compte de la répar-
tition de 1ô valeur êl.jout~e en pourcentage (indicateur
stdt:...stiquc),
n'obéit pas ci celUI obtenu à partir du
CrtlC'u~ d~~ l' :ndi.cc de dynjjmisme de pruùuct.ion (indica-
teur dY{la~illuu). Les rée/ions de l'Estuaire el de 1'0-
gooub-!"'I.Jci cime qui
enreyist.["cnt de
forts pourcentages
de valeur ajoutée en 19,)0 se VOlent supp~anter par- cel-
le de l ' OqGoué- {vlndo I)ont. l' indice de dynamisme rest:~
le pjus elE'vè.
Enfin.
les d1itérerlts cldsseJnerlts à réaliser riGivent
permettre dL: decouvr .. r",
c\\u fur et à mesure de l'étude
des indic~teurS. les régions qui disposent d'un dyna-
mjsme plUS üu moins complet.
Or.
dans le regroupement
obtenu sur
la base de l'indice de dynamisme de produr;-
tton.
on constate que seule la région de l'Estuaire
renfo~ce S2 pos~tion par ~apport au dernier classement
réalisé sur
la base du coefficient de dynamisme dé-
mographique.
~Je Haut-Ogooué,
l'Ogooué-Ivindo et le
("I0yen-Ogooué qUI consc.ituenc. avec l'Estuaire .i.E:' groupe
CP,
régions reintivement plus productives.
on~ par con-

-
238 -
tre enregistre un mauvaiS ciasse~e~t lors de l'étude de
l'indicateur précédent (coefficient de jynamisme démo-
QTaDhique).
A"L:ssL
le recrait de la valeur ajoutée du
pétrole dans
l~ calcul de l' inàlce de àynamisme àe pro-
ductior..
voit l 'O~oouë-Marlti~e pe~dre sa ?osi~ion.
Gne autre observdt.ion,
':.oute a.ussi
importante. porce
sur l 'évo.:.ution du taux de c:-oissance de la valeur
ajoutée et de l'incice de dynèmisme de production
Table~u n"59
Evolut~on du taux de c~oisSance de ia V.A
es de l'inèjçe de ~yr,a~i3~e àe pr3duction.
Taux d
In::::'ice de
'v'è Ip.L:r
Valeur
EC2rt
Ç:-Oi5-
dY!12.ml sme
ajo'..lté~
ajoutée
abso! ;;
sance
de proàuc
effecti.VE
t~êo~ique
V. p,
tian
Région
en ~
(l980-
(ld\\
:VL
CV l . ')
;,V1-\\l1')
1974)
OGOOUE-I\\'INDO
0,0
1. 28
12 834
9
974, l
2 859.9
f-IAU-r -OGOOUE
~,4
1
, .
_ ,
..L b
65 881, .2
56 518.5
9 362.7
ESTUAIRE
3,5
Lia
210 04 'j , 8
190 749.4
19 300.4
!"lOYEN-OGOOUE
3.6
LlO
17 539,3
15 791.8
1 748
~oLEU-NTEI
1.7
0.98
20 962,2
21
194.6
-232.4
:'\\'Y.."NGA
-0, ~ °
0.88
la 695
12 051. 2
-1 356.2
:--rCOUNIE
-0,35
0.87
16 684.2
19 116.7
-2 432.5
OGOOUE-MARITIM2
-0.80
G,8S
67 592.4
79 375.5
11 783. 1
OGOOUE-LOLO
-8.95
0.51
5 561. 4
10 804.9
-5 243.5
Ensemble GABON
2.35
La
427 800
415 577.9
12 222.1

-
239
-
Tout d'abord,
on note que les régions qui enregistrent
un indice de dynam~sme supérieur à : sont celles ~~i
voient leur taux de croissance de la valeur ajoutée évo-
luer au-dessus du taux national
(tn)
c_
c~
> --
'.",
.>
Cd. > "
tr < tn .~ Cd < l
on retrouve ici la mêmE" remarque que celle soulevée lors
CU calcui du coefflcien~ de dynamisme démographique.
Autre-
reent dit.
uroe simple comparaison des taux de croissance
régionaux et ;.a~lonaux au=ait permis.
tout autant que l'in-
dice de dynamisme pour dét~rminer les régio~s relativem~nt
plus contributives.
D'autre part.
lorsque le taux de croissar.ce ae la valeur
ajo'ltée dans
la :-é']lon (tr.l est: sU';>è:-ieu:- au taux de crois-
sar.ce nac:c;r:al
,:tn),
on a
~è valeur 2.joucée effecClve (\\JI)
qui res~e 5upArieure à
la valeur aJoutée théorique (VI')
-
tr- > tn s>
VI) VI'
Al' inverse.
lorsque L~ taux de croissance de la valeur a-
joutée dans la région est inférieur au taux de croissance
national.
on a
la 1Jaleu:" a joutée effective qui devient in-

-
240 -
férieur à
la valeur" a)ouc.::'e thèo:-ique.
_ tc..(
tn
V'
1.'1 < 1.'1'.
~'~volution ainsi co~~tatèe Sè ~ép~r~u~e tOUt ~d~urel~ernen~
au r'liv~au des écart:.; '-3.b~ùlù.s. I.L::> ::;ont. pcsitifs quanà 1./J
est supér .;.eu:· à V.:'.
et r;éq..j:ti f5 quand Vl
est
".nfériel~~
à V1' -
Le ratLO du revenu par habir.ant
défini
r.onlme étant le l'üP-
port entre
le reveilU réellement: perçu cians la mê!'1€
ré'Jior.
C1ans
l'hypothèsE:' a'une croi.ssance au taux national.
Qonn~
une
H'ldicatiorl Sül"
je:
n':\\.'<=.=au df~S
revenus dlsc..r:bués dùns
la
région.
LorsqlJ.' i l est sù.pér"1..e\\..:.r à l.
la rèpartlt1.0r, des n:;\\'er.üs
dans
ia région est plus forte par rapport au niv~~u ndtio-
na 1.
Lorsqu' i l es'';' èga l à 1.
l es r~venus répartis dans la
ré~ion SUl vent la tendance nationale
\\;n r~tio inférieur à
1 traduit
la si t.uatlon G' une région d.onc.
les revenus sont
faibleme~t répart15 par rapport cl l'ensemble du terr:toire.
Si .,
y ., désjgne le revenll par habi~ant.
yI sera
le revenu réellement perçu par- habitant dans
la région d la périocie 1

- 241 -
yI'
ex?rilT,cr';~ le rBvenu théorique perçu par- habi tant
dans la réQion à la période 1.
Le raC10 ..
i-
"
sera é9al
â.
;
r
..
Le revenu théücique par !labitant s'ontient de la même façon
que précédemment.
( voir calcul du coefficient de dynamisme
de production).
11
~uff.i:... de disposer du revenu par hab..l.-
tarLl..: à
,.3
période zéro,
du
tù\\JX de c'::'o~s~<:lnce nation<Jl dlOl
Le c.:Ilcul
du
ratio cl été ':io~cnl.; :1 P<lc::i.r- ÙCS données d~~
tableaux qui
suivenL
ltabledl.,;,x II~bO 8:: n061)
':'ableau nOvü
:
PdI""i.
des
re\\,'enus
ciistrièlu~s aux méni-l"lf~s en %
Ré<lion
Année 1974
Année 1980
ESTUAIRE
48.-:
5). Ii
OG00UE-l"lARITr:-lt:
17.9
Iii . .;
HAü1'-üGOüUE
~o1
:0.6
'iJOLEU-NTE~
6. S
5.0
NGOUNIE
S. l
:J,8
~OYEN-OGOOLJ=:
5.)
:}. L
NYANGA
2.6
2.4
OGOQUE- IVP./DO
2,0
1 • 9
OGOOUE-LOLO
2.4
'
0
.. "

-
242 -
Tablea~ ~~60
(su~te)
Part des ~evenus distribués
aux m~naaes en ~ .
. ..;. .

.,eglon
.';nr,.§e
1974
.c..nnéè 1980
OGOOeE-LOLO
2.4
L3
:0;:31
: DO, 0
ivC.a
Tata l
milliards
1229J 176.6
F. CFA
1
1
1
SOllrce
Projet du 2éme Pla!\\ :
1976-60.
p2ge
70
5è~e ?.'Lan
:984-88.
page 50.

Tableau 61
:
Evolution du revenu par tête.
,
Taux de
1
Situi.Jtion
un
11)?""
SitLl:Jti(~fl en 19HO
croiSSélll-
Population
RevefH1S en
flevenlls pur
Population
Revenus
(~n
Reve~1us pèr
ce du re-
. ,
millier:.:;
h,]b.
en ni 1 J
mi_ll iers
~
hab.
E:r, mII -
venu pêlr
Régi.on
f' .
Ci" 1\\
~iE:rsF.
CFA
l' ,
CfA
l icrs F. CFI'
habi t<'\\nt
ESTliAIHE
IJ9 4:10
~9 ~OO 000
47(,. '1
17n
2(JO
9J 300 000
52'1
.1, ~,~,
IJ1\\UT-OGOOL'I.':
61 :j ,..,6
1 1 000 aOD
l ',' U. '/
6 t Î
<1 Cg
18 000 000
279,4S
t 7 . :)
,
MOYEN-OUOüUE
40 )<10
6 l'!f"JO 000
l~;fL f,S
43 272
,
'/00 000
l J l . ~~
-3,0

,
ro{COUN l r~
eu 41 1
6 JOO 000
'1:.?lj
9~ 4~4
& 800 000
71 . Î~J
0
NYANGr'\\
41 113
J 200 000
T'.(;'-;.
~n <Jih
4 ;>00 000
" 10, p,
+S,'/l:,
1
OG()()UE-IVl~DO
il? OLl
3 ~'OO 000
(,Il, a
4') 604
J t'lOO 000
61J. ~;'J
t 0,
: 0
OGOOUE-U)I,Q
39 613
2 lj~)O 000
..' Il . sa
40 552
;
300 000
~(l, 'fO
- 2, ) a
ÜGr.10UE ,Mi\\R l T l ~1(;
61
1J62
)'J
000 000
J'-)~, 6
74
667
32 rJoo 000
4.J~,3
t3.J
\\.JOLELI - NTEI'\\
9'1
300
lj
)~O 000
n~. 8
07 fJH l
8 700 000
flJ,9
• 0, f.,
1
-
En~~mb l e GAHOf\\i
616 836
122 90e DOO
19'),2')
681
1) :'0
J?6 600 000
259
H'\\. J
Source : éLabJ i à parti r des données du Labteilll n060.

-
244 -
Tableau n"62
Ratio du revenu
par habi tant.
Revenu par Revenus par Revenu
Ratio du Rang e,
habitant
habitant
théor~que revenu
fonctic
RéQ10n
=n 1974
en 1980
par hab.
par hab.
de " r
Milliers
Milliers
Miliiers
f.
CFA
F.
CFA
F.
CF.n..
;-l..;L:T -OGOOUE
178.7
279.45
221. 5
1. 26
1
~YANGA
77.45
110.8
96.0
1.14
2
ESTUAIRE
426.7
529
529.1
0.99
3
OGOOUE-MAR::::TIl1E
355.6
435.3
440.9
0.98
4
I.j'OLEU-NTEM
85.8
88.9
106.3
0.e3
5
OGOOUE-!VINDO
68.0
68.55
84.3
O. 81
6
NGOUNIE
71. 25
71,21
88.3
0.80
7
MOYEN -OGOOUE
158.65
131.85
196.7
0.67
8
OGOOUE-LOLO
14.5
56.7
:l2.3
0.61
'J
,
1
,
Er:.semble GABON
199.25
259
247.0
J
~e ratlo
du r~venu par habitant (Tableau n~62)
laisse
3ppara1tre deux réqions qul ~rennentune forte part dans
le revenu national
:
le Haut-Ogooué,
la Nyanga.

-
245
-
Sept régions sur neuf prennent une faible part dans ce
revenu.
I l s'agit: de
:
l'Estuaire,
-
l'Ogooué-Maritime.
- le \\"!oleu-NTem.
l 'Ogooué-Ivindo.
la Ngounié,
-
le Moyen-Ogooué,
-
et l'Ogooué-Lolo.
Toutes ceS régions se retrouvent avec un ratio de revenu
par habitant inférieur à 1. On note cependant que la
valeur du ratio dans
l'EstuaIre et dans l 'Oqooué-Maritime
se rapproche néarmoins de 1.
Il conVIent toutefois de si-
gnaler que le ratio reste
largement Influencé par le poid~
de
la population.
L' on sâ.i t
en erf~t que le revenu par ha-
bitant es~ d'autant plus élevé que la population es~ fai-
ble . .~ussi.
les résultats obtenus à partir àu calcul du
revenu par habitant impliquent ·1 'hypothèse d'une faible
disperslon de revenus.
Le calcul de cet indicateur ne
tient par conséquent pas compte des çrands écarts qui
existent entre les différents revenus intra-régionaux.
c'est dire que si
le revenu par habitant donne une idée
sur ce que peuvent être
les disparites régionales.
son em-
emploi par contre pose quelques difficultés qu'il
faut
toujours souligner.

-
246 -
Comme pour le cas du calcul de l'indice de dynamisme ùe
production.
on peur également noter que le ratio du revenu
par habitant est supérieur à
l
lorsque le taux de crois-
sance du revenu par habitant dans la région reste supérieur
au taux de croissance du revenu par habitant sur l'ensemblf
du terri toire :
- tr) tn .~ r)' l
~ l'inverse,
le ratio devient inférieur à 1 quand le
taux de croissance régionale est inférieur au taux na-
ti ana l
- tr L tn •> r <. l
Aussi
le r-eV0nu par nabit<'lnt effectivement réparti dans
la réqion rest~ sup~rieur au revenu t.héorique quand le
~aux de croissance régionale est supérieur au taux de
cro~ssance national et vice-versa.
- tr"/ tn .> yi'7 yi'
tr
Ltn .> yi '- yi'
4.
le quo':ient ct 'urbanisation.
Le d~qr(; d"Jrbanisation s exprime le plus souvent en
pourcentage.
Il èétermine l'importance de la population

-
247
-
vivant en vi~le. ~a~s l'on se souvient que le concept
de vill~ ne recouvre pas la même réalité selon que l'on
es~ dans les pays industrialises ou dans les pays en
àéveloppemen~. l'exemple a été donné par l'espace gabo-
nais ou i'on a ~onstaté que dans certains cas.
les vil-
les sont réduites à des villages peu peupiés qui ont
été érigés en centres administratifs.
Les estimations
de population faites au chapitre précédent ont d'ail-
leurs révélé cette situation.
C'est ainsi que dans
l'Estuaire.
en dehors de la métropole (Libreville).
la
région compte deux cent~es administratifs de 1 000 ha-
bitants.
un de J 000 habitants.
La région du Haut-
Ogooué compte quant à elle six centres de 1 500 habl-
~ants. deux de 2 500 habitants.
un de 20 000 habitants
ec Franceville
l a " métropole" peuplée de 30 000 ha-
2~tants. La ~gounié comprend trois centres administra-
tifs de 2 000 habitants.
trois de près de 3 000 ~abi­
~ants. deux de 6 500 nablcants es Moulla.
la " métro-
pole
13 500 habitants.
Ces q~elques exemples montrent que le découpage ad-
m:nlstratif au GABON a abouti à
la création de toute
une multitude de petits centres qui manquent finalement
de vitalité.
Il serait par conséquent illusoire de croire
que tous puissent être capables d'impulser une véritable
dynamique urbaine à
la région.

-
248
-
c'est en terlant compte de la faiblesse de cette arma-
ture urbaine que ~ 'introduct:on de l'idée d'une popula-
'C-ion " urbalile théorique et standard" apparaît pour
mieux mesurer le degré d'urbanisation dans chaque rp.-
gion.
L'idée consiste à attribuer à toutes les réglons
~e même nombre de centres administratifs,
la mème popu-
lacion urbaine théorique pour ensuite déterminer le
" quotient d'urbanisation ".
Ce dernier exprIme le rap-
port entre la population urbaine réelle et la popula-
tior. théorique.
Tableau n"63
DiStribution du quotient d'urbanisation
~ombre àe Population Populaclon Quotient Rang en
,.
centres
urbaine en
urbair:e
d'urba-
fonction
Région
adminis-
1985
IPu)
théorique
nlsat:on de Qu
tratifs
et s c.an
(au)
..
dard
(P'u)
ESTUAIRE
4
219 055
S3 280
4.10
1
OGOOUE-MAR 1 TI1"'!!:
3
9: 700
idem
1. 72
2
HAUT-OGOOUE
12
62 884
idem
l, ~ 8
0~
NGOUNIE
9
42 427
idem
0.79
4
IJOLEU-NTEM
5
30 700
idem
0,57
5
MOYEN -OGOOUE
2
19 500
idem
0.36
6
NYANGA
5
18 600
iéem
0.34
7
OGOOUE-LOLO
4
13 497
idem
0.25
e
OGOOUE-IVINOO
4
13 125
i.dem
0.24
9
Ensemble GABON
48
511 488
479 520
1.0

-
249
-
-
Nombre àe centres adminiseraeifs théoriques dans chaque
région
48
~ 5
'J
_ population théorique dans chaque centre
51: ..j 88
10 656
48
population
théorique et s:::.andarà .. pour toutes
les
régions:
10 656 x 5 -
53 280
L~ quosient è'urbanisation
Qu
-
Pu • population urbaIne rée~le.
-
?'u
popu~as:~)]l .. l..J..:'"balne t~éor-ique et st2.ndard
Comme dans les cas pr-écédents.
:; s· agi t de repérer
les
v2.1eurs que prend
le qûot:ent à'urbanisation dans chaque
régIon.
!~ peue être supé~leur à
.
1


ega_ a
.:.,
Inférieur
~ 1.
LOrSqu'l! est supérieur à
la région présente un
èegré d'urDanisation ~levé. Le quotIent d'urbanisation
éaal
à
l
explique la situation d'une régio~ dont 12. popu-
la~lon se ~rouve répartie entre la VIlle et la campagne.
t:nf.::.n,
lorsqu' il est inf~rieur à L
on est en présence
d'une régIon à domInante rurale.
Les résultats obtenus à partir des calculs effectués
(Tableau n 0 63) montrent que
l'espace gabonais compte

-
250
-
trois régions relat:vement urbanIsées.
Il s'agit de
-
L'Ss~·..laire ..
-
l 'Ogooué-!"laritime ..
le Haut-Ogooué.
Six régions restent finalement dominées par une population
d'origine rurale.
Ce sont
- la NgOunié,
le Wole\\l-NTem,
-
le Moyen-Ogooué ..
-
la Nyanga ..
-
L 'Oqooue-lolo.
l 'Ogooué-Ivlndo.
~e faible nlvedU d'urbanlsation dans ces réglonS rèsulce
de leur structure économique.
En effet ..
alors que l'exis-
tence des pOles économiques dans
les régions relativement
urbanisées a pres~ue contribué a viJer les zones rurales
environnantes.
Jans les régions de VIelle tradition agri-
cole.
le çros cu peuplement se trouve localisé. dans les
villages ..
et ce en dépit de
l'exode démographique qui
frappe plus particulièrement les jeunes.
La situation que pré~ente les réglons dominées par le
peuplement rural soulève ici
le problème du choix des pos-

- 251 -
sibilités de développement régional à mettre en place:
si l'on reconnalt à travers la ville l'existence d'~ne
capacité de jouer un rOle moteur dans le développement
régIonal.
alors le niveau d'urbanisation tel qu'il appa-
~31~ ici ne peut remplir sa mission.
Cependant,
si
l'on envisage un àéveloppement régional
dont le miliAll rural constituerait la base d'apPuI,
le
haut niveau de peuplement ne saurait par conséquent pré-
senter un frein au développement spatial.
we scénario
ôlnSl
évoqué est inspiré par des locali83tions d'ac~ivi-
~ês de type agro-lndustriel qui pourraient utiliser le
mi~:eu rural comme base de développement. Etant donné
l ':mportance des réqions à dominante rurale. ce point
sera repris èans les détails lors de la présentatlon des
?oliLiques de développement.
-T,
1.2. LES r~DICATEURS DE OY~.~IS~ STRUCTURE~S
Le dynamisme structurel est fortement dépendant de la
.;,.{'{" ;~
po:! t~ql1e prati~ê~' P"3r l'Etat en matière d' investisse-
..,~·'~'A'$
ments,
En effet.'~'i~: rOle d'un Etat moderne consiste à
,r-"f"l>'
"iS ,;j,;"'"
intervenir l~calemijnt afin d'assure~ certains investis-
it'.,.....i
~v.' <,i.Ï'!:1tIf
sements que
les',:ti\\gicns ne peuvent prenère à
leur compte,
",~>,.\\~,
Il convient de noter que dans le cas du GABON.
la centra-

-
252 -
lisation des ressources dans la caPltale réduit en fait
les régions à
une situation de dépendance vis à vis du
pouvoir central.
,Il,ussL
les budgets mis à
la disposition
des collectivités locales restent trop insuffisant5 pour
suppléer parfois aux carences du pouvoir central. Fina-
lement,
les investissements de base publique spatialement
localisés incluant aussi bien les routes,
les ponts.
les ports,
que l'équipement éducatif.
de bien-être et de
santé sont à
la charge de l'Etat.
Ces investissements ne
concernent pas.
certes.
les activités directement produc-
tives.
mais leur importance dans une région permet de
mesurer dans certûins cas gi
le dynamlSme économique s'ac-
compagne d'un assez bon niveau d'équipement.
L'insuffisance statistique déjà signalée n'autorIse à
construire qu'un Indicateur relatif à deux équipements
le taux de variation des établissements scolaires (Tvs)
le taux de variation des établissements hospitaliels
(Tvh) .
1.
le taux de variation des établissements scolaires.
Construit à partir des établissements d'enseignement
primaire.
le taux de variatLon exprlme pour 10 000 habi-
tants,
l'évolutLon d'une ré9ion en établissements sco-
laires (Tableau n064),

"
Tableau n064
THUX de vClriilLioll de
l'équipement scolaire.
,
VûT"iation
Variation
T,lUX de
Rdnq en
!
Si tllill. i OH nn
l ()'l',
SitllilLion en 1')05
ilb~ollJe cie
absolue de
Vi:lriiltion
fonction
1
1
Réqlons
,
1a
pop.
des écoles
du ti:lUX Je
flOPU 1il Lion n()mbn~
pOpll\\ a t i on
nombre
pOlH'
,
1
li' èco 1e~';
d'éc:oles 85/75
8~/'l5
10 000 ha
variation
1
1
,
\\lOLEU-NTEM
97 300
1n1
LHl '/8'1
224
1 487
4]
289, 1
1 ex
NYANGA
41
:, l '\\
~) 'J
Y, 696
'fO
-5 617
1 1
(109.1)
1 ex
,
OGOOUE-LQI.O
39 61:l
~-) 1
'1 1 ~l() '(
6S
1 89"
11
'f],9
3
IIAUT-OGOOUE
61
~) IJ 6
'10
6'(
242
11Il
5 696
28
49, 1
1
,OGOOUE-]VINOO
q7 021
III
52
300
99
5 2'19
III
3q,O
1
5
MOYEN-OGOOUE
q 0 3,10
,16
16 111U
59
6 148
1]
21, l
6
NGOUN]P.
BII 411
I~O
1017611
119
15 157
29
1B, B
7
, I~STUA]RE
139 430
'1·1
211,' '139
1 14
145 309
10
2,7
Il
OGOOUE-MARI TI MI!
61 862
:12
99 617
11
37 755
9
2,3
9
,
\\
Ensemb l e GABON
616 036
7:lq
j,no 14q
919
213 J08
205
9,6
Source
Taoleau consLr'uiL tl pdrLir"
de nos estimations de population.
des données du Jéme Plan (1976-1980),
annexP. l~quipp,ment scolaire 1975,
d(~s ~onnées de " l'lJrlje)I' ",
qlJotidien f\\iltlonal,

2923.
octobre
1965,
" Oia)ogue ",
Journal dll Parti
Démor,ratiq\\le Gabonais.
aoùt 1983.
page '/5.

-
254 -
Si
E.
désigne la variation des établissements scolaires
entre deux périodes.
P.
la variation de la population.
le taux de varlation des établissements scolaires
est égal à
E
Tvs
x ~O 000
p
Selon que le programme de constructions scolaires a
connu ou non un développement en~re les deux périodes
dans une région.
le taux de variation de l'équipement
scolaire peut-être positif ou négatif.
Aussi.
lorsque le taux de variation dans la région est
supérieur au taux national,
on a ~ne assez forte cou-
verture de la régiOn en établissements scolaires. Le
taux àe variation dans la région inférieur au taux
~aticnal trad~it la situation con:raire.
L'appréciation du niveau d'équipement scoiaire dans
chaque région par rapport à la situation nationale
implique d'abord une remarque liminaire:
du fait de la
baisse de la population constatée dans la région de la
~yanga ent~e 1975 et 1985 ( P - -5 617),
il a été sup-
posé que la couverture de cette région en constructions
scolaires a été largement suffisance. Autrement dit,
le taux de variation des établissements scolaires est

-
255 -
non seulement supérieur au taux national, mais en plus
il est au moin~ égal au taux qu'enregistre la région la
mieux dotée du territoire:
c'est-à-dire le ~oleu-NTem.
Si l'on observe maintenant la distribution du taux de
variation des établissements scolaires, on constate
que les constructions scolaires ont connu un développe-
ment à
trav~rs tout le territoire et surtout dans Les
réglons du ~ol~u-NTem. de la Nyanga. de l'Ogooué-Lolo,
du Haue-Ogooué,
l 'Ogooué-Ivindo, du Moyen-Ogooué et de
la Ngounié.
!)ôns ces régions.
le taux de variation évo-
lue nettemenc au-dessus de la moyenne nationale.
Dans
l'Estuaire et l'Ogooué-Maritime.
le programme de cons-
tructions scolaires n'a pas tout à fait suivi l'êvolu-
tian de la populacion.
Ces régions enregistrent p.n Affet
un taux de variation inférieur à la moyenne nationale.
Cette situation qui résulte de l'importance démogra-
phi que dans ces deux réglons exige encore de l'Etat de
nombreux efforts en matière de construction scolaire _
l'Estuaire et l'Ogooué-Maritime constituent en fait les
principaux pôles d'attraction de la population vivant

sur le territolre et doivent par conséquent être dotés
d'un équipement suffisant pour faire face à cet afflux
démographique,

le taux de variation des établissements hospitaliers.
2 .
Le taux de variation des établissements hospitaliers
(Tableau ~465) s'obtient dans les mêmes conditions que
celles du taux de variation des établisseme~ts scolai-
res.
Calculé pour 10 000 habitants,
il exprime le degré
de couverture d'une région en établissements hospita-
liers.
Ces établ issements regroupent les hôpi taux,
les
centres médicaux et les dispensaires.
Tvh
H
x 10 000
P
Comme pour le cas précédent.
on constate que le taux de
variation des établissements hos?italiers reste crès
faible et L1férle'..1r au caux national dans les régions de
l 'Oqooué-Maritime et de l'Est.uaire.
Il apparaît fina-
Lement que
le même phénomène produit les mêmes effets
c'est-à~dire que ~~ nivea~ de peuplement qui reste rela-
tivement élevé dans ces deux régions annihi:e plus ou
moins
l'effor: de construction réalisé par l'Etat.
Ai lIeurs,
la constructicn des établissements hospi ta-
Liers observée sur la période étudiée a dans une cer-
taine mesure suivi l'évolution démographique.
La classification réalisêe suc~esSlvement s~ la base
de deux tYPes d'indicateurs (indicateurs de dynamisme

Tableau fI"'65
Taux de variatiorl d'établissements hospitaliers.
"
Sil.uallon en 19~5
Silllalion en 1905
,
Var i a t i on
Variation
Taux pour
Rang
i,
absolue de
absolue de
10 000 ha
RIlGION
populatior Hab 1.
population Hab 1 .
1a pop.
des établ.
hosp.
hosp.
85/75
85('15
IJOLEU - NTE~'
97 300
37
9U '18'1
59
1 487
22
147,9
1 ex
NYANGA
41 316
26
3'> 696
40
-5 617
14
(147,9)
1 ex
OGOOUE-LOLO
39 613
15
41
~ü7
38
1 894
2J
121
3
,
OGOOUE-IVINDO
47 O~l
, 4
02 300
34
5 279
20
37,8
4
u
HAUT-OGOOUE
61 ~46
33
67 242
47
5 696
14
24,5
5
MOYEN-OGOOUE
40 340
14
46 4B8
24
6 148
10
16,2
6
NGOUNIE
88 411
36
103 768
56
15 357
20
)3,0
7
OGOOUE-MARITIME
61 862
19
99 617
1
30
37 755
Il
2,9
8
,
ESTUAIRE
139 430
49
284 739
70
145 309
21
l, 4
9
Ensemble GABON
616 816
243
830 144
398
213 308
155
7.2
~ource
Tableau construit à partir des données du projet du 3ème Plan,
op.
cit.
page 405.
et celles du 5ême Plan,
Or).
~it.
page 278.

- 258 -
par les flux et indicateurs de dynamisme str~cturels)
condui c aux remarques suivances
:
tout cl' abord.
l' étude
des
indicateurs r'a permis à a\\..:cune région à'occuper un
rang unique.
Les différents classements présen~ent une
sertaine diversi te.
Pou"!" mieux si tuer les positions des
régions.
i l convient alors de procéder è deux classifi-
cacion synthétiques
:
l'une su:- les
indicateurs de
ciynamisme par les flux et l'autre sur les indicateurs de
dynamisme struc:urels.
D'autre part.
concernant les :nèi-
cateurs de dynamisme par les flux même s'il est POSS1-
ble à'arriver à un classenent de synthèse. ce dernier
reste muet sur 1.:. typologie des régions:
Certcilnes ré-
gions peuvent en effet être sous-èéveloppées ou mème ar-
riérées.
Le classemcnc synthétique nA ~onne aucune indi-
cation â ce sujet.
C'est pourquoi.
il semble logique de
ten~er éqalemenc ici u~ reqroupe~ent des rêglonS selon
~eur èeqrê de àéveioPP8menc.
'11.2.
L'AP'ROCHE SYNTHETIQëE ; ESSAI D'0R~ONNANC~~ENT
DeS ,EGrONS EN FONCTION DE ~EUR QYN~~IS,~.
L'ordonnancement concerne d'abord les indicateurs de dy-
namisme par les flux qui ont une
influence directe sur le
degré de développemenc régional.
Il porte -ensuite sur les
indicateurs de dynamisme structurels qui nous permettront

-
259
-
vI'CalI"té régionale s'accompa~ne tou-
d'apprécier si la
d ' a s s e z bon niveau d'équipement de base.
jours ou non
ur.
III. 2. 1.
LES
TND1C.;TEURS DE DVNAM1SME PAR LES FLUX ET LA
C~ASSTFICATIO~ SYNTHETIQUE .
.A.insi
qu'il a été dit,
les résultats obtenus à
partir des
classements précédents n'autorisent guère â bien situer
la positlon de chaque région.
Une classification synthé-
tique s'impose par conséquent pour la clarté de ~·étude.
En partant de l'observation des rangs occupés par ~es
régions,
i l est possible de déterminer pour cllaque région
le rang final
en dlv~sant le total des rangs occupés par
le nombre des
indicateurs.
r: conv:.ent ,;;ependant de préci_
ser que la classificatIon synthétique qui va être réa-
lIsée peut donner lieu à
àeuK positions 2xtrèmes :
-
:"d pr-ertllère pourrait sc
traduire par la situat:on
d'une région qui aurait occupé le premier rang àans tous
les cla$sements.
Le cotaI des rang~ serait égal à 4.
Le
le
rapporc cotal rang sur le nombre des
InClcaceurs ~erait
égal à
1.
La ré~ion concernée par une telle sit~acion occu-
perait tout naturellement le premier rang au classemenc
final.

- 260 -
La deuxième position extrême se traduirait par
le cas d'une région qui aurait occupé le dernIer rang à
tous
les classements.
Le cotaI des rangs serait égal à
36
ec le rapport total
rangs occupés sur le flomere des indi-
caceurs serait égal â 9.
La région concernée par cette
position occupcraic le dernJ.er r?ong au classement syn-
thétique.
La construction du classement de syntnèse conduit à la
situation suivQnte
la règion de l'Estuaire occupe le
premier rar.g,
SUIVie de
celles du Haut-Ogooué et de
l'Ogooué-Maritime qUI occupent respectivement le deuxième
et le troisiè~e rang.
Les deux dernières position~ rc-
Vlennent à
la :,,\\yanqa et. à
l'Ogooué-Lolo.
cr. se référanc
aux hypothèses évoquées pr-écédemment,
la région àe : '0-
qooué-~olo se r3pprocne fcnalement de la dernière. Elle
totalise en effet 3J rangs sur 36 q~e compte la dernière
extrimité.
Autrelilent dit,
au cours des différencs clas-
sements qui ont été effectués.
cette région n'a prati-
quement occupé que les
t.ous derniers rangs.
Cette si tua-
tion se trouve d'ailleurs confirmée par le ta~leau
n"66.
Si
La classifIcation synthétique peut donner une indi-
cat:on SUr le degré de développement des régions SItuées

-
261 -
..
Les indicateurs de dynamisme par les
Tableau n"66
flux et le classement final.
1
1
1
1
Rang acc'..lpe en
fonet.ion de
Total
Tot.al
Rang
1
..
..
.. ..
..
RégIon
Cd
"
Id
r
l' Qu "
r-angs
rangs
final
( i )
( 2 )
( 3)
(4 )
occupes
nombre
(1+2+3+4)
indicatif
1
\\SSTU.~IP::
,
,
l
ex
1
8
"
1
"
J
•,
1
.r~l\\ üT - OGOO~E
6
2
1
..
3
l2
J
2
OGOOUE-MARITlME
2
8
4
2
l6
~
3
MOYEN-OGOOUE
3 ex
3
8
6
20
5
4
NGOUNIE
3 ex
7
7
4
21
5.25
5 ex
OGOOUE-IVINDO
5
l
6
9
21
5. 25
5 ex
'Y..'DLEU-NTEM
8
5
5
5
23
..
J, "'
,..)
..
1
l ,~N ,l\\N G.~
0
, 0
2
7
24
,
i
..,
..
!OGOOUE-LOLO
,
9
8
33
8.25
9
1
1
1
,
!
1
J6 8 1
1
- Cd Coefficient àe àynamisme démographique,
Id
indice àe ày~amisme de p~oèuction.
r
ratie) du revenu par habitant.
Qu
Quotient d'urbanisation.
au début et à la fin du classement.
e:le n'appor~e par contre
auc~ne préCISIon sur celles qui occupent les ran95 inter-
méd~aires_ Seul le regroupement par type de réglOnS permet
d'avoir une vision plus compiète
de la c.!.assification synthé-
ti que,


- 262 -
PAR LES ~LUX ET LA
III.2.2.
~INDICATEURS DE DYNAMISME
TVPOl.OGIE DES REGIONS-_
L'étude des indicateurs de dynamisme par les flux a conduit
à l'observation de t~ois types de situatIons
_ valeur de l'indicateur êqal à 1.
valeur de l'indicateur supérieur à 1.
- valeur de l'indicateur inférieur à 1.
Le classement des régions en fonction de leur évolution dé-
moqraphique a été obtenu en tenant compte de ces trois 5i-
tuations.
I l ~n a été de même pour les classements réalisés
su~ la base de l'indice de dynamisme de production. du ratio
du revenu par habitant et du quotient d'urbanisation.
En se !'éférant à ces quat~e inà.ica~eurs. il est possible de
parvenir au regroupement typologIqUe.
gr~ce à la distinctior.
des régions ayant en~egistrA au cours des différents clas-
sements au moins deux indicateurs (deux indicateurs sur
quatre ccnstituent la moyenne) de valeur supérieure ou
égale à L
de ceiles caractérisees par un faible àynamisme
(indicateurs de valeur inférieure à 1).
Pour l'ensemble du territoire.
trois régions semblent faire
monLre de plus de dynamisme lorsqu'on récapitule toutes les

-
26) -
situations cirées des différents classements (Tableau n067).
Il s'agit de l'Estuaire qui compte trois indicateurs (sur
quatre) de valeur supérieur à
1.
GU Haut-Ogooué et de 1'0-
'Jooué-Maritime qUi enregistrent respectivement trois et deux
valeurs supérieures à 1.
La distribution de ces valeurs con-
firme d'ailleurs le classem~nt final obtenu précédemment.
Dans les autres régions.
le nombre d'indicateurs supérieurs
ou égaux à
l ese faible
: on note un indicateur supérieur d 1
dans le Moyen-Oqooué,
l 'Ogooué-Ivindo et la NYdnga.
La
Ngounié.
le Woleu-NTem et l'Qqooué-Lolo n'enregistrent aucun
indicateur supérieur à 1.
Tableau n067
Tableau
récapi tu!atif des
indicateurs.
..
..
,1 ..
..
..
Cd
Id
r
" Qu
nombre
Rang
d'indica- final
Region
teurs sup
au égaux
d 1
ESTUAIRE
2.38
1. 10
0.93
4. 10
3
1 ex
HAUT-OGOOUE
0.34
1. 16
1.26
1. 18
3
1 ex
OGOOUE-MARITIME L 61
0.85
0.98
L72
2
3
MOYEN-OGOOUE
0.50
LlO
0.67
0.36
1
4 ex
OGOOUE-1 v1NDO
0.38
L 28
0.81
0.24
1
4 ex
NYANGA
0.57
J.88
1. 14
0.34
1
4 ex
~GOUNIE
0.57
fJ. 87
0.80
0.79
0
7 ex
" IJDLEU-NTEM
0.05
b.98
0.83
0.54
0
7 ex
OGOOUE- LOLO
0.19
P.5i
0.61
0.25
0
7 ex

- 264 -

situations tirées des différents classements (t3bleau
n"67).
ri s'agit de l'Escuaire qui compte trois
indi-
cateurs (sur quatre) de valeur supérieure à l,
du Haut-
Q900ué et de l 'Ogooué-~a~itime qui enrP-9istren: resp~c­
tivement
trols at deux valeurs supérie:.lIes à 1.
La dis-
tribution de cez valeurs cor.firme d'a:lleurs lp. classe-
ment final obtenu précédemment. Dans les autres régions
l~ nombre d'indicateurs supérieurs ou égaux à l e s t fai-
bie : on note un indicateur supérieur à l dans le Moyen-
Ogooué,
l 'Oqooué-Ivindo et la Nyanga.
La Ngounié.
le
Wolen-NTem et l'Ogooué-Lolo n'~nregistrent aucun indi-
cateur supérieur à 1.
E~ définitive, cette étuàe empirique dégage de~x groupes
de régions:
le premter,
reLativement ciynamique est re-
présenté par
-
l ' ES'rua ir'e,
-
le Hau'[-Qgooué.
-
l'Ogooué-Maritime,
Dans ce groupe, chaque région enregistre au moins deux
indicateurs supérleurs à
1.
Le deU1<J..ème,
moins dynam:iql.ll~, est cnmposé ne :
- Moyen-Ogooué,

- 265 -
Ngounié.
Oqooué-Ivindo,
'Woleu-NTem,
-
Nyanga.
- Ogooué-Lolo.
Ici.
le total des
indicateurs supérieurs ou éqdUX à 1
est inférieur à la moyen~e.
La relat.ive vitalité des régions du premier groupe pro-
vient de plu~lcurs fdcteurs : cn ce qui concerne L'Es~
tuaire.
son cl,ynamlsme résulte du privilège dont elle
bénéficie en abritant le siège de la capltale politique.
Cette sltuoLlon lui. vaut la concentration Oe la popula-
tion eL des activItés économiques. La conjugaison de
tous ces aspects a aboue::. à la créat;.on des économIes
d'agglomératIon qui constituent une veritable force
d'attraction pour la région. Cp.s économies d'agglo-
mération se manifestent par l'exIstence des fdCi~ités
de transport et de communication vers l'Europe et le
reste au monde. par l'abondance relative de main·
d'oeuvre et d'équipements collectifs. Le développement
des activités du " tertiaire d'accompagnement" (banque.
assurance. service judiciaire) d Libreville,
la métro-
pole régiona1e. réside finalement dans l'existence de
cet environnement dont les régions de L'arrière-pays of-
frent difficilement d'équivalent.

- 266 -
::: l
est à
noter que
ie dynamisme démoqriiphiquc dont. pro-
fl.te
l'Bscualre provient pour l'~ssentiel de l'afflux
des POPUlQ~lOnS de i'a~riére-pays. On peut se rap~eler
qUf;" id mét:r'opole .j~ l'Est.uaire compt.ait.
46 000 hübi-
cant.:.s en 1960,
'13000 en 1970 0) et 21.3 .S00 en 1905 (2).
Cotte ten6ance q\\ll \\,:ù. certainement sc poursuivre POUT
lOngte'Tlps encor'L
contriou~r3 a'~ renforcement du tJôl~
dp.
l'Ssi:,lai:-e flU
détrlmenc d'li. l'este du
t:.erritoire.
I l
rest:e que ce dynam::.sme dAmograph.i.c:ue ee économique
ne pr"ot"lee pas encore aux autres centres ddminiscra-
tifs qui
compos~nt 1<:1 cégion. ,"'~me p;-ts au centre de
l~1'O~;[o'\\ siruè cl 42 kilom(\\tres de Libn~v1..!..le. l "
'
~,
lmpldn-
tation d'une usine de prOduction de ::iment n'û pas
j~\\SqU'icl crée les siqrles d'une \\Ièritable transforlna-
cian dans cet~e petite agglomératiur..
S!.
:e dèv~lappelnen~ de
_ ~s~u~~re est il6 essen~iel-
t.ivié min;;'ére : production du petrole él Port.-Gentil et
à Galnb21,
production du m.:109.:mèse et de l 'u~a:lium à
Moanda et à Mounana.
La ~résenc~ des mln~s a ùi~si
dra:ne VBrs ces ~égions une parc non n~g~igedble d'ac-
(;~v~tés relevant GU " terCiair~ d'accompagnement"
,;'1
ticre d'exempte,
l 'Oçaoue-:"laritime CQmpl.a quatre
(1)
Les estlmatio~s de 14~O e.t 19'1G ont été rédlisées par
Jacque llne BOliQUERI.-:L :
in " GABeN N,
QtJ.
cie.
;>8ge
122.
(
,
le chiffre de l'1ü~ provient. de nos estimaT:io;)s.

- 267 -
établissements bancaires, quatre maisons d'assurance.
Le Haut-Ogooué en compte presque autant (voir tableau
de la distribution des activitês du ,.
tertlal-,e d'ac-
compagnement ., dans
les" métropoles" régionales).
Même si les sièges de ces différentes activités de-
meurent tous à Libreville,
cette
légère diffusion
montre à l'évidence le pouvoir attractif dont béné-
ficient ces régions par rapport à celles du deuxième
groupe.
Lorsque l'on ~e reporte au coefficient de dynamisme
dèmographique,
on constate que le niveau de population
reste faible dans le Haut-Ogooué. En effet, si dans
l'Ogooué-Maritime.
le pole économIque a su profiter
à
:a région,
dans le Haut-Ogooué par contre.
le
pôle eXistant n'a pas créé une véritable dynamLque
démographlque.
L'évolution de la population régio-
nale a montré qu'en 15 ans (1970-1985).
la popula-
tion du Haut-Ogooué n'a connu qu'une très faible aug-
mentation (le taux de croissance réelle est égal à
0,80%). Dans la même période,
l'Ogooué-Maritime a
vu sa population crottre de 4%.
La situation que
cannait le Haut-Ogooué au plan démographique, même
si elle concerne aussi d'autres régions, constitue
dans une certaine mesure, un frein au développement
qui s'amorce dans cette région.

-
268 -
Les indicateurs construits pour apprécier le àegré
de développement régional
font.
certes,
apparaltre
un certain dynamisme dans
les régions de l'Qgooué-
Maritime et du Haut-Ogooué.
Ces deux pôles présentent cependant des limites
quant à leur possibilité de répondre aux exigences
de transformation spatiale.
Ces limites résident
surtout dans la création d'emplois.
L'on sait que ces
régions fondent
leurs espoirs sur l'exploitation
cies mines.
Or,
l'évolution de l'emploi par branche
d'activité a révélé la faiblesse structurelle de cette
branche quant à son pouvoir de générer suffisamment
d'emplois dans ces deux régions:
de 1976 à 1980,
la
population occupée dans les mines et pour l'ensemble
du GABON est passée de 7 932 à 5 657,
soit une baisse
àe l'o~dre de 8%.
Cette évolution de la population oc-
cupée concerne en fait
les régions de l'Ogooué-Mariti-
me et du Haut-Ogooué où s'exerce principalement l'ac-
tiv:té m:nière,
La situatIon ~elle qu'elle se présente dans ces deux
régions pose le problème de ,.
l'absorption" de la
main d'oeuvre par les Industries minières dont on sait
qu'elles utilisent des techniques a forte intensité
capitaliste aux effets souvent ~éfastes pour l'emploi

-
269 -
salarié. On se ~roUV~ ici au coeur même de la logique
du fonctionnement du secteur secondaire qui se carac-
térise par (1)
:
_ une fort& contribution à la formation du Produit
Intérieur Brut (PIE),
l'utilisation d'une proportion d'employés sou-
ven~ en décroissance ou en stagnation.
l'utilisation d'une forte intensité àu capital.
Aussi
logique que puisse être le fonctionnement de
ce secteur.
le problème du développement régional
reste entier et réel.
Il
l'est d'autant plus qu'il
se pose dans un pays cie faible populatio~ où l'emploi
du facteur travail devrait a l'évidence tendre vers
une pleIne utilisatIon.
Une autre lImite toute aussi
importante que ce~le évo-
(1) Rainer POTZSH :
" Le développement régional et
les secteurs économiques ~. op.
cit.
page 20 et 21.
Avant de donner sa définition des différents sec-
ceurs.
l' auteur rappelle ce que représente le secteur
secDndaire pour CLARK et FOURASTIE.
Pour CL~K.
le
secteur primaire est le secteur au sein duquel on
Gonstate une diminution de main-d'oeuvre.
Dans le sec-
teur secondaire.
celle-ci augmente ou se stabilise.
L'augmentation de la main-d'oeuvre n'est eff~ctive que
dans le secteur tertiaire.
Pour FOURA5TIE.
si le sec-
teur primaire se caractérise par un progrès techni~ue
d'ordre moyen.
le secteur secondaire se caractérise
quant à lui par un grand progrès technique. Enf·in.
le
secteur tertIaire presente un progrès technique rela-
tivement faible.

-
270 -
quée ~récédemment, mais qui concerne toutes les ~rois
r~gions les plus dynamiques. porte sur les effets
d'entraînement créés en milieu rural:
qu'il s'agisse
de l'Estuaire ou de l'Ogooué-Maritime.
qu'il s'agisse
du Haut-Ogooué.
la croissance de tous ces pôles n' a
pas j~squ'ici suscité une véritable dynamique en mi-
lieu rural.
Tout au contraire.
elle a contribué à vi-
àer les populations localiSées dans ce milieu.
La
construction du quotient d'urbanisation a d'ailleurs
montré que plus de la moitié de la population de ces
régions vit dans les centres urbains.
Autrement dit,
leur n':"Jeau de dépeuplement rural reste relati.vement
=aible.
Il est à noter enfin que le développement que présen-
te l'espace gabonais laisse appara1tre un déséquili-
bre en faveur de l'Estuaire et de l'Ogooué-Maritime:
en eleho!'s du haut-Ogooué,
les pales de croissance se
t~ouvent concentrés dans la zone côtière. L'arrière-
pays relativement enclavé est tenu quelque peu à l'é-
cart des manifestations de la croissance.
Finalement,
on peut dire que le premier groupe de ~é­
9ions qui offre plus de dynamisme est celui qui abri-
te les pôles de croissance.
Ce qui ne semble pas être
le cas pour le deuxième groupe,
qui,
au regard des
résultats précédents,
reste caractérisé par :

-
271 -
_ un faible dynamisme démographique.
_ un faible dynumisme de production (sauf pour le
cas du Moyen-Ogooué et de l'Ogoouê-Ivindo),
_ un faibie nIveau de revenus (sauf pour le cas
d',.: la Nyanga),
- un faible degré d'urbanisation.
Cette situation qui
touche
les régions du Moyen-
Ogooué.
de la Ngounié.
de l'Ogooué-Ivinào.
du Woleu-
NTem.
de la Nyanga et de
l'Ogooué-Lolo rappelle l'évo
lucion des économies déprimées ou en déclin qu'évoque
le Professeur Vito dans son approche ternaIre (1),
Pour ce dernier.
les économies en déclin se différen-
eient des économies arriérées et de ceiles dites
sous-développees en ce qu'elles ont été prospères au
départ.
Elles ont alors connu l'amorce d'un certaIn
développement.
Pour des raisons d'ordre enaogène ou
exogènes,
elles subissent un déclin dont l'exode dé-
mographique est l'une des
traductions essentielles.
Cl)
L'approche terniaire du Professeur Vito distingue
trois sortes d'économies en difficultés:
les écono-
mies arriérées,
les économies sous-développées et
les
economles aeprlme~::,;.....~s ecOnomles dLTlerees se ca-
ract~rlsent par le cercle vicieux de la pauvreté.
Les
économies sous-développées,
proches des premières.
ont l'avantage d'avoir amorcé un processus de dévelop
pement.
L~s économies en déclin se distinguent des
deux autres en ce qu'elles enregistrent une baisse de
leur activité après avoir atteint un certain niveau
de développement.
Les causes du déclin sont soit endo-
gènes soit exogènes.
Jean-Louis GENDRE
tt
Dimension Régionale et dèvelop-
pement économique"
op.
ci t.
pages 85 et 86.

-
2 -
Les traits des régions énumérées ci-dessus se rap-
prochent de ceux des économies que décrit le Profes-
seur Vito. En effet,
l'examen des activités dites mo-
trices a montré que ces régions restent dominées.
soit par l'exploitation des cultures de café et de
cacao pour les unes,
soit par l'exploitation de la
forêt par les autres. Aussi,
l 'évoh.i.tlon du Produit
Intérieur Brut (Plo) par branche â donné l'occasion
de constater que le développement de la production d~
pétrole et 13 conjoncture internationale n'ont guère
réservé une " part he lie .. il l' agr icul ture et à l' ex-
pIai tation forestière.
De 1976 à
1983 notamment,
la
part de l'agriculture dans le PIE a connu l'évolution
suivante;
3.30% en
1976 ;
4,30% erl 1979 ;
~.1&% erl
1980 :
4,80% en 1ge3.
Celle de l'exploitatIon fores-
tière a été toute aussi semblable:
1. '{l% en 1076 ;
1.45% en 1979 ;
L24 en :"980 et 1.50% en 1983.
Mëme
s'il n'a pdS été possible d'avoir cette situation par
région,
on peut néanmoins reconnaitre que l ô produc-
tion des régions concernées par ce type d'activités
a suivi la même tendance.
Les régions du deuxième
groupe sont tout naturellement touchées au ?remier
plan. Le calcul de l'indice de dynamisme de produc-
tion a d'ailleurs plus ou moins explicité la situa-
tion de ces régions. On a vu qu'en dehors du cas du
Moyen-Ogooué et de l'Ogooué-Ivindo,
toutes les ré-

-
273 -
qions appartenant au deuxième groupe ne font guère
preuve de dynamisme de production.
Aux difficultés de production s'djoutent les problè-
mes démographiques
ici,
le calcul du coefficient
démographique a révélé aussi
le faible dynamisme de
population dans ce groupe de régions.
Or,
outre ce
que àécrit le Professeur Vito concernant les écono-
mies en difficulté.
J.
GALLAIS
(1)
note également
l'importance de la relation qui existe entre la crois_
sance démographique et l'évolution économique.
Pour
lui.
si dans les pays Industrialisés il n'y d
pas
toujours une correlaLion déterminante entre l'évolu-
tion du nivea~ de vie et L'évolution àémographique
àans
les pays pauvres,
les réglons qui accentuent
leur ~rospérit~ attirent des immigrants cr: assurent
leur croit naturel.
Inversement,
si une région se dé-
peuple relativement
(~e taux de croissance se situe
normalement en dessous de la moyenne nationale), elle
se trouve en dépression relativp.,
et l'exode ainsi
déclenché accentue par te draInage des éléments les
plus dynamIqueS cette dépression.
(1)
J.
GALLAIS
:
"
Dépressions régionales dans les
pays en voie de développement ft,
in " Régionalisation
et développement P',
CNRS. Paris 1972. page 11S.

-
274 -
Dans
le cas des régions qui semblent présenter une é-
volution plus ou moins problématique.
toutes ont vu
leur population croltre en-dessous du taux de crois-
sance natlonale au cours de la période étudiée.
C'est
alnsi que si l'on prend le CaS du woleu-NTem dont la
part de la population ~tait de 16.90% en 1970 (con-
tre 19.8% pour l'Estuaire,
14.6% pour la Ngounié et
9.3% pour l'Ogooué-Maritime) et 11,90% en 1985 (contre
34.::'% pou:- l'Estuaire,
12.5% ?our la Ngounié et 12%
pour l'Ogooué-Maritime),
cette région n'a vu croître
en 15 ans sa population que de 0,15%,
alors que sur
l'ensemble du territoire,
la population a augmenté de
2.60~. On aurait pu prendre une autre région pour il-
2ustre~ la situation de dépression qui frappe les ré-
gions du deuxième groupe,
mais le cas àu ~oleu-NTem
semble pl~~ expressif d'autant plus qu'elle bénéfi-
ciait na~uère è'un peuplement relatlvement dense.
Au-
jO':.lrd'hul,
le faible niveau de son économie n'a su
mainrenir ce~te tradition.
Les régions du deuxleme groupe ont aussi en commun le
faible èegré d'urbanisation.
Le degré d'urbanisa~ion
constitue dans une certaine mesure l'Un des indica-
teurs de mesure de dépression régionale.
Le quotient
d'urbanisat~on a été utilisé pour la mesure de ce ni-
veau de peuplement urbain.

-
275 -
Il a été constaté que la majorité de la population
des régions du deuxième groupe VIt en milieu rural où
dominent les activités de subsistance.
Cela a
été
il-
lustré par le calc~l du quotient d'urbanisation dont
les valeurs restent pius élevées dans les troIS ré-
glons appartenant au premier groupe.
Ce ~~i témoigne
de la faiblesse relative du niveae de peuplement ru-
raI dans les régions abritant les pôles de croissance.
Au-delà de çes dIffIcultés d'ensemble.
certaines des
régions peu dynamiques offrent néanmoins quelques
perspec~ives de développement.
C'est le cas du Moyen-
Ogooué.
de l'O~00ué-Ivlndo et de l'Ogooué-LaIe.
S'agissant du Moyen-Ogooué.
cette région constitue
~out d'abord par voie terrestre le point de passage
ooliqé vers les régions situées au nord
au sud du
pays.
Elle prés~nte par conséquent plus de chances de
développement que les autres à cause de sa PosiLion
de ., réglon-carrefour ..
: c'est le point de rençontre
1es
deux
principaux axes routiers,
BIFOUN-OYE~ et
BIFON-MOUILA.
Déjà par le passé,
cette région du Moyen-
Ogooué s'est révélée comme telle lorsque.
pendant la
période qui précède l'indépenàance,
les populaLions
de lOlntérieur,
migrant vers la cOte,
l'ont transfor-
mé en lIeu de résidence provisoire.
Ce phénomène s'est

-
27 6 -
même renforcé avec la réputation qu'obtint le Dacteu~
SCH\\.ffiITZER dans
la région.
Lambaréné,
la " métropole
,-
régionale.
a a~nSl
réussi
ê
susciter une certaine at-
traction polarisée grâce à
la présence d'un homme de-
venu célèbre.
!)' autre
part..
les perspecti ves de développement de
cette région peuvent également exister dans les er-
fets
de èlffusion de
la croissance émis à partir des
pôles de
la cote.
En effet,
située à près de 200 k~­
10métres de Libreville notamment,
la région du Moyen-
Ogooué occupe ainsi
une position relativement
privi-
légiée pour ml~UX recevoi.r les effets susceptibles
d'êtr"e diffusés é
partir du pOle de l'Estuaire.
Il
:este que
le faible
niveau du système de transport
consti.cuE pour ~ 'lns~ant un sérieux handicap pour la
réallsetion d'un
tel
sc~èma. Les diff:cultés de dif-
fUSIon âe
la croissance à travers l'espace seront
suf f i sammen t
déve loppées lorsque seront évoquées
~es
dIfférentes poiitiques de développement.
Du::re1.e ~loyer.-Ogooué, l'Ogooué-Ivlnào et l 'Ogooué-
Lole semblent offrir aussi quelques perspectives de
développement,
grace à
la mise en exploitation future
du deuxième et du troisième tronçons du chemin de fer
trans-gabonélis.
La desserte de ces deux régions par

-
277 -
voie ferrée pourra.
dans une certaine mesure favoriser
la propagation de certains effets de la croissance
diffusés à
partir des pOles économiques de la cOte.
L'09ooué-Ivindo présente même plus de chances de dé-
veloppement avec l'exploitation très prochaine du
gisement de fer de BELINGA dont l'ouverture reste
plus ou moins conditionnée à
la réalisation du qua-
trlème troncon (1) du chemin de fer BOOUE-~ELINGA.
De l'examen des traits caractérisant les régions du
deuxième groupe,
on peut conclure (Tableau 0°68) que
ce sont des régions a dominante rurale en déclin.
Les
réqior.s du premier groupe étant par contre celles qui
abritent les pOles de croissance.
cette conclusion
qui résulte de la synLhése du classement des indica-
teurs de dynamisme par les flux peut être complétee
par
les résultats issus de la classification synthé-
tique des
indicateurs de dynamisme structurel.
(1)
Premier tronçon
LIBREVILLE - ND JO LE
:85 k\\ lométres
Deuxième tron~on
NDJOLE - BOOtiE
125 kilomètres
Trolsième tronçon
.
BOOUE - FRANCEVILLE

330 kilomètres
Quatrième tronçon
: (encore en projet)
:
BOQUE - BELINGA
-
310 kilomètres
Soit au total 950 kilomètres pour l'ensemble du
réseau.

-
278 -
Tableau n~68
Typologie 3es régions
1 Région
Cd
Id
r
Qu
Rang
cypes
final
de ré-
gions
Régions relati ve-
ESTUAIRE
3,47
1. la 0,99 ",la
1
régions
ment dynamiques
H~UT-OGOOUE
0,20
1. 16 1. 2ô 1. lB
2
abritant
OGOOUE-M.~RITIME 2,0
0,85 0,98 1.72
3
les pOle~
de crois-
sance.
Réglons de faible
MOYEN-OGOOUE
0,50
1. la 0.67 0,36
4
Régions è
dynamisme
NGOUNIE
0,50
0,87 0,80 0,79
5 ex dominantE
OGOOUE-IVINDO
0,28
1. 28 0,81 0,24
5 ex rura le
IJOLEU-NTEM
0.04
0, 98 0,83 0,54
7
en
NYANGA
0,42
0,88
1. 14 0,34
8
déclin.
OGOOUE-LOLO
C.13
0,51
0,61
0,25
9
:11.2.3. L~S INDICATEURS DE DYNAMIS~E ST~UC:UREL ET LA
CèASSIF1CATION SV~THETIQUE.
Comme pour les jndicateurs àe dynamisme par les flux.
ilest
~ossible de déterminer pour chaque région le rang final oc-
cupé en divisant le total des rangs par le nombre des indi-
cateurs. Le tableau n069 qui SUlt illustre assez bien le
cheminement du processus.

-
279
-
Tableau n"69
Les indicateurs de dynamisme structurel
et le rang final.
Rnng en
Tot.al rangs Total rangs
Rang
1
fonction de
( l
• 2)
nombre
1
indi- findi
1
Region
" l'vs "
" Tvh "
cateurs
Cl ~,
( 2)
1
.
1
1
2

IJOLEU-NTEM
, ex
NYANGA
1
1
2
1
1 eX
OGOOUE-LOLO
3
3
é
J
3
OGOOUE-IVINDO
5
4
9
4.S
4 ex
,HAUT -OGOOUE
4
5
9
4 ..'i
4 ex
IMOYEN-OGOOUE
b
é
12
é
é
NGOUNIE
7
7
14
7
7
U::STUAIRE
8
9
1'1
8.5
0
v
ex
~GOOUE-'!ARITIME
9
8
17
8,5
0
v
ex
Tvs
Taux de variatIon d'établissements scolaires.
Tvh
Taux àe variation d'établissements hospitaliers.
La classificatIon synthétique réalisée sur la base des
indicateurs de àynamisme structurel s'oppose fondamentale
ment au dernier classement synthétique obtenu à pareir des
indicateurs de dynamisme par les flux:
les régions du
premier groupe abritant les pOles de croissance ne dispo-
sent pas suffisamment d'écablissements scolaires et hos-
pitaliers Pour répondre à
la demande souvent en auqmenta-

-
280 -
tian dans les" métropoles ".
Des trois pOles de crois-
sance.
Le phénomène concerne beaucoup plus l'Estuaire et
l'Oqoouê-Maritime qui occupent le dernier rang dU clas-
sement synthétique.
Proportionnellement à leurs c~iffres de population.
les
ré9ions de faible dynamisme demeurent par contre mieux
dotées en établissements scolaires et hospitaliers.
Ce
qui
témoigne de l'effort que consacrent les pouvoirs pu-
blics pour équiper l'ensemble du territoire des structu-
res nécessaires.
I l reste que cette politique se traduit
parfois par une dispersion des efforts et un émiettement
des moyens existants
: dans certains pOInts spatiaux de
faIble population.
la mise en place des établissements
scolaires et hospitaliers aux dImensions disproportion-
nées (par rapport au niveau de population) se fait sou-
vent dans
ie but de snt~sfaire des revendicatIons locales.
L'analyse qui vient d'être menée a mis en relief l'am-
pleur des déséquilibres qui caractérisent cet espace.
Les
résultats obtenus à partIr des indicateurs de dynamisme ne
ne déqagent que trois régions sur le territoire qui sem-
blent avoir amorcé le processus de développement :
Es-
tuaire.
Ogooué-Maritime.
Haut-Ogooué.
Les autres par con-
tre présentent encore de nombreux signes de difficultés,

- 281 -
La première réDction qu'inspire une telle situation porte
tout naturellement sur la recherche d'un développement
plus structuré et plus équilibré.
Le développement qu'e-
xige l'espace gabonais
implique des solutions adaptées
aux faiblesses structurelles constatées. Quels scénarios
de développement spatial
peut-on concevoir qui serait
susceptible d'apporter une aide à
la décision dans la dé-
finition d'une politique volontariste d'aménagement et de
développement ?

- 282
-
DEUXIEME PARTIE
ELEMENTS POt;R UNE POLITIQUE
REGIONALE AU SERVICE DU DEVELOPPEME~T

-
283 -
La perspective d'une mutation de l'espace gabonais passe
en définitive par une politique lucide et énergique. Cel-
le-ci peut S~ craduire.
soit par une orientation priori-
taire des actions de développement vers les régions sus-
ceptiblès de produire pl~s d'effets d'entrainemen~. soit
par une orgdnisation spatiale qui puisse réellement favo-
riser les ~ransformations structurelles. L'une et l'autre
orientations feront l'objet d'une étude détaillée dans
les développements ultérieurs.
La nécessité de penser à un àéveloppement spatial mieux
organisé est apparu en
1977 avec l'ébauche d'un schéma
directeur ct"aménagement du territoire.
Ce schéma marque en fait le début d'une pris~ de cons-
cience des problèmes de déséquilibres entre régions et
entre l'exploitation des ressources naturelles spatiale-
ment locallsées : le développemen~ territorial fondé ex-
clusivemenc sur le pétrole est pour la première fois pré-
sencé comme un - danger" ;
la stratégie fondée sur la
diversification de l'économie parait désormais comme
étant la plus viable.
Au regard des relations qUI viennent d'être dégagées,
quelles sont les orientations et le contenu de la politi-
que de l'Etat gabonais en matière d'aménagement?

-
284
-
Entre Quetles grandes str.atégies cohérentes de dévelop-
pement spati.al le choix po) Itique peut-ii s'exercer.
à la
lumière de la réflexion qui vient d'être conduIte.
Tels sont les deux ensembles de questions auxquelles il
faut maintenant apporter une réponse.

-
285 -
CHAPITRE
I
L'"BAUCHE D'UN SCHE~IA DIRECTEUR D' AME~A6
GEMENT DU TERRITOIRE COMME FONDE'1ENT DE LA
LA POLlTIqUE REGIONALE.
" L'aménagement du territoire consiste à modifier
et à orienter l'économie soati21e et régionale
d'un pa'y'S par un ensemble d'instruments d'inter-
vention utilisé de façon concertée et dans le
but d'organiser la croissance. le développement
et les progrès économiques et sOCiaux en fonc-
tion des ressources terri tari ales ...
Jean Mac i\\JE!L (1).
(1) Jean :'1ac NEIL: .. Notes sur les localisations industrielles"
in" Cahiers de
l'lSEA. L 17 ", octobre 1966. page 31.

- 286 -
Joseph LAJUGIE,
Pierre DELFAUD et Claude LACOUR
(1)
soulignent que la politique régionale est gènéralement
utilisée pOur désigner les politIques de développement
économique régional et l'aménagement de l'espace.
Pour
sa part.
PhilIppe AYDALOT (2) précLse que l 'aménage-
ment du territoire déborde le doma~ne de la politique
régionale en ce sens quO il englobe toutes les politiques
qui agissent sur l'organisation de l'espace (infrastruc-
ture,
transports, urbanisme)
alors que la politique
régionale stricto sensu ne concerne que les actions des-
tinées à agir sur l'évolution économique des régions.
Qu'il s'agisse de la politique régionale au sens le plus
large du terme.
ou qu'il s'agisse de la politique régio-
nale stricto sensu,
il est parfois difficile de circons-
crire avec précision le champ d'intervention de chacune
d'entre elles,
tant les interactions sont nombreuses.
Ces
interactions sont encore plus marquées dans les pays
sous-développés où,
dans
la recherche des solutions de
développement,
une action sur l'évolution économique des
régions peut donner lieu à
la conception d'une politique
régionale d'ensemble.
Au GABON,
les pouvoirs publ ies,
après s'être interrogés sur la manière d'essayer de
freiner les migrations de population de l'intérieur du
(1) Joseph LAJUGIE,
Pierre DELFAUD,
Claude LACOUR.
op.
cit.
page 479,
(2) Philippe AYDALOT :
" Economie Régionale et Urbaine"
Economica,
Paris 1985,
page 214.

-
287
-
la cO te
ont finalement été amenés à réfléchir
pays vers

sur une politique globale à mener.
l'essentiel de cette
politique est contenu dans
le schéma directeur d'amena-
gement du territo~re (1).
La question que l'on peut se
poser est de savoir si
les objectifs qui sont contenus
dans ce schéma sont de nature à pe~mettre un développe-
ment efficient.
La politique définie n'est-elle pas.
sous
prétexte d'aménagement.
une simple dissémination des
moyens ?
1.1. LE CONTENU DU SCHEMA.
L'idée d élaborer un schéma directeur d'aménagement du
territoire apparalt en 1977 lorsq~e les pouvoirs publics
constatent que la croissance économique.
bien qu'ayant
provoqué"
l'essor" de cert.aines régions.
est inégale-
ment ressentie 5ur le territoire.
Aussi.
l'exploitation
àu pétrole qui apporte.
à
partir èe 1970.
à
l'Etat plus
de la moitIé de ses recettes budgétaires.
se t~aduit par
le déclin des activités traditionnelles telles que l'a-
griculture et la forêt,
Il faut alors repenser la poli ti-
que de développement dans le sens de l'équilibre entre
différentes activités d'une part. et d'autre part. entre
régions.
A c~t effet.
les objectifs envisagés vont porter
sur :
Cl)
l.' élaboration du schéma directeur a
été confiée au groupe
d'études et de recherche sur l'aménagement régional
(GERSAR)
de N1mes (France).

-
288 -
_ le développement des ressources pérennes.
_ la réalisation des grands projets.
_ la promotion de toutes les régions.
1.1.1. LE SCHEMA DIRECTEUR ET LE DEVELOPPEMENT
DES RESSOURCES PERENNES.
En partant de l'hypothèse d'une forte diminution des res-
sources pétrolières dès 1985.
c'est autour de la mise en
valeur des ressources agricoles et forestières que s'ar-
ticule finalement le déploiement de l'action de dévelop-
pement spatial.
Au niveau de l'agriculture.
l'objectif est d"arriver à
développer d'ici à l'an 2000.
à la fois
les cultares VI-
vrières et industrielles ;
ce sont le manioc,
Ici banane,
les fruits et légumes pour les cultures vivrières..
le ca-
fé.
le cacao.
la canne à
sucre,
le jute.
1 'hévéa.
le pal-
mier à huile.
le cocotier.
l'arachide.
le mars et le riz
pour l~s cultures industrielles et d'exportation. Si le
développement des cultures vivrières àans le cadre de la
petite exploitatior. permet aux paysans d'atteindre un re-
venu comparable à celui des autres activités économiques.
les cultures industrielles et d'exportation constituent
quant à elles un complément nécessaire pour la satisfac-
tion des besoins du pays et pour l'exportation.

- 289 -
Au niveau de l'élevage,
l'objectif pour la fin du siècle
est de tendre à satisfaire les besoins du pays en viande.
Pour y parvenir.
les promoteurs du schéma prévoient le
développement de l'élevage des bovins,
des ovins et ca-
prins. des volai~les et porcins.
Le développement de cet-
te activité passe par la création d'unités modernes:
rourniturp.s de provende pour la volaille, encadrement vé-
térinaire notamment.
L'installation des abattoirs sur
les principaux lieux de production est aussi envisagée
pour ainsi compléter l'activité de l'élevage.
Il s'agit
de parvenir,
vers l'an 2000,
à une production de 30 000
tonnes de viande afin de diminuer les
importations et de
pallier les insuffisances de l'élevage traditionnel.
Au niveau de la ;>êche,
la stratégie consiste à développer
à
la fois la pêche artisanale et industrielle afin de sa-
tisfaire la demande interne dont les besoins sont estimés
à
24 000 tonnes,
et de pouvoir
faire face à la demande
mondiale en expansion.
Avec les ports de Libreville,
de
Port-Gentil et de Mayumba
(ce dernier doit être dévelop-
pé),
la Pêche industrielle dispose de possibilité d'ac-
cueil de chalutiers et des thoniers.
Le développement de
la pêche artisanale devra se faire par la mise en place
ct' un certain nombre de centres de pèche équipés en inscal~
lations de stockage.
C'est en fait une organisation qui
permet de faire du pêcheur artisanal un petit entre-
preneur.

- 290 -
Au niveau du bois qui constitue la première richesse du
pays,
le schéma prévoit l'exploitation de tout~ la forêt
d'Okounné.
Un tel déploiement va être possible grâce à
la
construction du chemin de fer dont la réalisation permet
désormais d'étendre l'exploitation aux zones restées jus-
qu'ici
inaccessibles.
On envisage de compléter cette ac-
tivité primaire àu bois (production des grumes)
par le
développemenc des filières de :
placage e~ contre placage.
sciage - menuiserie - ébénisterie.
-
pâte à papier.
On peut cependant noter que.
si l'intensification de l'ac_
tivité forestIère perm~t a la forét d'apparaitre réelle-
ment comme première richesse du pays.
il r~ste que ce~te
intensificat10n laisse une fdlbl~ place à l'êct~vitê de
reboisemenc.
~e scnéma fonde en effet tous ses espoIrs
sur la capacité d'aucogénération et exclut toute éventua-
litê d'épuisemen~ des r~ssources forestières.
Tout en re-
connaissant effectIvement les chances d'autorégénération
qui caractérisent la forét gabonaise.
cet avantage natu-
rel devrait être appuyé par une 901itique de reboisement
systématique.

- 291 -
Outre le développement des ressources pérennes.
notamment
forestières.
le schéma envisage ègalem~n~ 1~ --
- ' _ . ,
tourisme.
En effet,
l'idée du développement de l'activité
touristique vient de ce que
la forêt gabonaise abrite une
faune et une
flore exceptionnelles qui attirent.
non seu-
lement la clientèle internationale.
mais aussi
les hommes
d'affaires et les cadres expatriés résidant sur le terri-
toire.
I l s'agit alors.
pour renàre l'activité touristi-
que attrayante.
de mettre sur pied
un réseau hotelier de bonne qualité.
des cases de passage au niveau des chefs-lieux de
départ:emeilc,
- des gîtes d"étape construits â
l'~~ltiative des
collectivités rurales.
des parcs de protec~ion de la faune.
- des réserves associant à
la chasse des zones de
pro~ection du gibier.
Un tel proqramme.
s ' i l doit être rêalise pe~met. dans une
cercain~ mesure.
d'èleve~ le tourisme au même niveau que
les autres activités productives.
On notera que dans cette orientation qui met l'accent sur
l'exploitation des activités pérennes.
ur.e part relative-
ment importante est accordée au développement de l'activi-

-
292 -
té rurale
: pêche artisanale, élevage rural, cultures vi-
vrières. Mais si ces activités permettent de revitaliser
la vie dans les villages. elles ne peuvent pas en revan-
che jouer le rOle de ~ détonnateur .. du déveloPpèment
spatial.
C'est en fait aux grands projets qu'appartient
ce ., pouvoir ..
1.1.2. LE SCHEMA DIRECTEUR ET LA REALISATION DES
GRANDS PROJETS.
La réalisation des grands projets appara1t ici comme une
stratégie permettdnt le renforcement du tissu industriel
qui reste encore Lrés faible. Les promoteurs du schéma
préconisent une création industrielle qui s'articule au-
tour de quatre dlrection~ : mines,
énergie électrIQUe.
agro-industrie et indus crie du bOiS.
En direction des mines.
la stratégie porte sur l'exploi-
Lation dans un proche avenlr ~u minerai de fer de BELINGA
situé dans la region de l 'Ogooué~Ivindo. Cette exploita-
tion permet en faie de valoriser sur place une par~ie de
la production du manganèse (25\\),
notamment par la créa-
tion d'une usine de ferro-manganèse.
En directlon de l'énergie électrique,
il s'agit de pour-
suivre l'effort déjà commencé en exploitant surtout les
possibilités d'énergie hydra-électrique. Cet effort devra

-
293 -
se faire en priorité dans
les localités susceptibles
d'accueillir des créations d'activités nouvelles.
Dans l'agro-indus~rie et l'industrie du bois où le déve-
loppement àes activités est relégué presque a~ second
rang à cause du pétrole.
le schéma envisage la création
- d'une usine d~ fabrique de sacs de jute à partir de
la production locale des
fibres,
d'ur.e chocolaterie.
d'une usine de productlon de sucre,
- 1'une usine de production de
l'huile d'arachide,
d'une usine de production de l'huile de palme,
des
industrIes de transformatIon du cuir (tannerie
et maroquineries),
de conserverie de pOIsson.
des fabriques des colles à partir des carcasses
d'animaux aba~tus.
des
fabrIques de farine de poisson,
- une us~ne de pâte à papier avec possibilité de la
compléter par une USlne de production de carton.
c'est en fait un vaste programme qui domine surtout
l'agro-industrie et l'ind'jstrie du bois.
La création des
industries susceptibles d'être générées par le pétrole
n'est pas du tout envisagée,
d'autant plus que,
selon

- 294 -
les réalisateurs du schéma.
il ne faut plus t.rop compter
sur les ressources pétrolières après 1985. C'est-à-dire
Que le plan d'austérité imposé en avril 1986 par les pou-
voirs publics. à la suite de la baisse du cours du dollar
et de la chute du prix du baril. aurait pu êt.re évité si
la conception du budget 1986. dont le chiffre a été pro-
fondément révisé en cours d'année.
avait tenu compte des
hypothèses émises par le GERSAR dès 1977. au moment de
l'élaboration du schéma directeur.
Aux projets liés directement à la production. s'ajoutent
ceux portant sur le développement des infrastructures de
communication. Ces projets jugés importants par les con-
cepteurs du schéma concernent :
le développement des ports maritimes déjà existants.
- la t"éalisation d'un port minéralier.
le développement du réseau routier,
l 'équlpement des aéroports secondaires.
la poursuite de la construction du chemin de fer.
Comme pour le cas des projets liés directement à la pro-
duction,
le programme parait tout aussi ambitieux,
car
c'est de sa réalisation que dépend la mise en place des
projets directament producti fs.
Auss i,
il s' aqi t,
avec

- 295 -
des réseaux de communication efficaces.
de permettre à
tous les points du territoire de participer à la vie éco-
nomique du pays et de bénéficier du développement.
L'ef-
fort de répartir à
travers
le territoire les projets
retenus par le schéma correspond bien à ce souci.
1.1.3. ~E SCHEMA DIRECTEUR ET LA PROMOTION DE TOUTES
LES REG IONS.
La promotion de toutes les régions se traduit ici par la
répartition des activités prévues au schéma à
travers
tout le territoire.
La particularité du schéma réside
donc dans la dispersion des efforts.
Cette situation se
retrouve dans toutes les activités.
même si par ailleurs
on peut noter une certalne spécialisation dans la locali-
sation de ces acti vi tp.s _ Le .. saupoudrage .. touche sur-
tout l'agriculture'et ses lndustries déri'Jees,
la trans-
formation du bois.
Les
industries minières se localisent
presque exclusivement dQns deux régions.
La répartition
qui suit illustre assez bien nos propos.
a) agriculture et les industries dérivées.
Estuaire :
- blocs des cultures vivrières traditionnelles et
modernes,
- cultures fruitières,

- 296 -
_ cultures agro-industrielles (cocotier),
_ pêche industrielle (avec tunel de congélation),
fabrique de farine de poisson,
-centres de pêche artisanale (avec fabrique de glace
et chambre froide),
_ centre de production industrielle intégrée (avi-
culture, porcherie. aliment de bétail),
_ fabrique d'aliments pour volaille.
Haut-Ogooué
- cultures fruitières.
- blocs de cultures vivrières traditionnelles et
modernes.
- cultures industrielles
(café.
mars.
canne à sucre),
21evage de bovins,
caprins. ovins, volailles.
- abattoir.
- 1nduscrie du cuir,
- usine de production de sucre.
Moyen-Ogooué
-
blocs de cultures viv~ières traditionnelles et
modernes.
- cultures industrielles (palmier à huile. agrumes)
- usine de l'huile de palme.
- usine cie jus de fruit.

-
297 -
_ centres de pêche artisanale (avec fabrique de glace
et chambre froide).
Ngounié
_ cultures vivrières traditionnelles et modernes.
- cultures fruitières.
cultures inàustrielles et d'exportat:on (riz.
ara-
chide.
café).
usine d'huile d'arachide,
- élevage des ovins.
bovins.
- abattoir,
-
industrie du cuir.
~yanga
-
oloes de cu~·tures vivrières tradi tionnelles et:
modernes.
cultures industrielles et d'exportation (riz,
coco-
tier,
palmier à hui le).
USIne de l'huIle de palme.
-
pêche industrielle (avec tunel de congélation),
-
centre de pêche artisanale
(avec fabrique de glace
et chambre froide),
-
élevage de bovins.
-
abattoir.
-
industries de production d'engrais.

-
298 -
Ogooué-Ivindo
cultures vivrières traditionnelles et moàernes.
cultures industrielles et d'exportation (café. ca-
cao.
hévéa).
-
fabrique d'aliments pour volaille.
-
fermes d'embouche.
abattoir.
Ogooué-Lolo
cultures vivrières traditionnelles et modernes,
- cultures industrielles et d'exportation (café. cacao).
Ogooué-Maritlme
- cultures Vi\\'rlères traditionnelles.
- cultures früitières.
- pêche industrielle (avec tunel de ccngélation),
usine cie conserverie.
usine d'engrais.
t.101eu-NTem
cultures vivrières traditionnelles et modernes.
- cultures fruitières.

- 299 -
_ cultures indu5crielles et d'exportation (cacao.
jute,
hévéa) ,
fermes d'embouche,
abattoir.
fabrique d'aliments pour volaille,
usine de fabrique de sacs de jute.
chocolaterie.
b) industrie du bois.
Dans l'industrie du bois.
la stratégie consist:.e aussi à
quadriller l'espace des unités de transformation du bois.
puisque la réalisation du chemin de fer permet désormais
d'atteindre les zones forestières restées jusqu'ici inex-
ploitées.
Cependant.
les crans formatIons se distinguent
en filière de déroulage,
placage. contre-placage d'une
part. en scieries à'autre part. Si les unités de trans-
formations spécialisées dans le déroulage et le placage
du bois sont réparties dans toutes les régions,
la créa-
tion des unités de transformation du bois jusqu'au contre-
placage est envisagée dans des régions susceptibles de
présenter des facilités de transport. Ce sont des rèqlonS
situées à proximité des voies
d'eau et du chemin de fer
Estuaire.
Haut-Ogooué. Moyen-Ogooué, Ngounié.
Nyanga,
Qgooué- Ivindo,
Ogooué-Lolo, Ogooué-Mar i time. Aussi.
les
scieries pour l'exportation vont être localisées dans les
mêmes régions,
tandis que celles destinées à produire

-
300 -
pour les besoins locaux font l'objet d'une localisation
" tous az imuts "
La création de la seule usine de pate à papier est pro-
jetée dans la région de l'Estuaire,
plus précisemment à
KANGO,
à environ 90 kilomètres de Libreville.
c) industrIe minière.
Dans les mines.
il n'est envisagé que la c~éation d'une
usine de ferro-manganèse dans la région du Haue-Ogooué.
Cette usine reste cependant conditionnée par l'exploi-
tation du 9isement de fer de Belinga (dans l'Qgooué-
Ivindo).
Ainsi" que l'on peut le constater,
les activités prévues
par les réalisateurs du schéma couvrent toutes les ré-
gions,
même si certaines d'entre elles semblent quelque
peu désavantagées dans la répartition. Mais la réalisa-
tion de ce vaste p~ogramme implique des moyens dont il
importe d'examiner la nature.
1.2. LES ~OYENS ~·ACTION.
Pour la réussite de la politlque spatiale e~aminée pré-
cédemment,
le GER5AR envisage une multitude de moyens

- Jal -
j'intervention.
Ces moyens concernent
_ la mise en place de structures aàminiscratives plus
adaptées.
_ l'élaboration des documents divers.
devant consti-
tuer le cadre à cette politique,
-
la particIPation des collec:ivités territoriales et
des organismes spécifiques.
1.2.1. LES MOYENS ADMINISTRAT1FS
LA CREATION DE
LA DATAR (1).
Les actions qUl sous-tender.t la ~olitique d'aménage-
ment du territoire sont de nature et d'importance très
variables.
Elles couvrent par conséquent le champ de com-
pétence de cous les mInistères.
au sein desquels le
M:nis~ère èu Plan.
èu Jéveloppement et de l'.;ménagement
du Territolre joue le role essen~lel d'orlentation et
de Coordination.
Pour ce :a1-.;'e.
le GERSAR propose la cré-
ation d'une Direc~ion de l'Aménagement du Territoire et
de l 'Ac~ion Régionaie (DATAT).
Rattachée au Ministère du
Plan (voir organigramme).
la DATAR devien~ en fait le
lieu privilégié où s'élabore désormais
la politique re-
gionale,
Ainsi que le montre l"organigramme.
c'est au
sein de deux départements que va se concevoir cette poLi-
(~) Dans la version fr8~ca~se. la DA~AR ~igni~i~ plutOt Dé~égation
à
l'aménagement du Terr~tolre et à l Actlon Regional. au lIeu de
O:rection,

-
302 -
tjque :
le Département des Etudes d'unp. part et d'autre
part le Département de l'Action Régiondie.
Plus é~offê. le Département des Etudes est chargé de l'é-
laboration des cartes sectorielles_
Il
recueille les don-
nées en ~~e cies prévisions économiques.
C'est également
le Département des Etudes qui assure la conception des
schémas Directeurs d'Aménagement Urbain (SDAU).
des Plans
Directeurs d'Aménagement Régional
(PDAR),
en ~ëme temps
qu'il définit les Programmes d'opération S~JI le terrain.
Le Département cie l'Action néqionale a,
quant à
lui,
pour
rôle de réaliser les montag~es jur~diques et flnancers
des opérations specifiques contenues dans
les Programmes
d'opérat:on.
c'est aussi
le Département dé ~'rlction Ré-
gionale quI
fait les propositions au Comité Interminis-
tériel d'Aménagement du TerritoIre (CIA7) sur le choix
des ma!tres d'ouvrage lors de l'exécution des projets.
PUIsque l'action du Départemènt de l'Action Régionale
concerne prioritairement les régions,
le GERSAR sou~aite
voir s'établir ~le collaboratIon effective entre le Dé-
partement de l'Action Régionale et les collectivités ter-
ritoriales dont les municipalités.
les départements et
les provinces au moment de l 'êlaboration des contrats de
territoire et des contrats d'aménagement et d'équipements
urbains.
La rédaction de ces contrats fait d'ailleurs

-
303 -
1 ORGANIGRAMME
DE LA
DATAR 1
r
1
1
2
3
1
1
4
1
1
1
1 5 1
1 6 1
) 7 )
1 8
1 9 1
, 10
11
12
14
...J 13 ~
14 A
14 B
15
14 C
14 D
16
17
118 1
19
1
rf]
l
1 20 1
) 22 1

-
304 -
Légende
l
Ministère du Plan,
du Développement et de l'Aménage-
ment du Territoire.
2
Direction de l'Aménagement du TerrItoire et de
l'Action Régionale (DATAR)
; Directeur.
3
Département des Etudes
; Directeur Adjoint.
4
Département d~ l'Action Régionale:
Directeur Adjoinc.
j
Service cartographie et inventaire.
6
Service documentation et prévisions économiques.
7
Service Urbanisme : élaboration des Schémas Directeurs
d'Aménagement Urbain (SDAU).
8
Service d'aménagement rural.
9
Service de montùge juridique et fInancier des pro-
grammes d'opérations.
contrats de terroirs.
contrats
d'aménagement et d'équIpements urbains.
10
Service de tutelle des opérations.
1:
Niveau d'élaboratlon.
12
Organe de décjsion : Comité interministériel d'amé-
nagement du territoire (ClAT).
13
Plan ~irecteur d'Aménagement Régional (PDAR).
14
Organe de concertation :
14A
collectivités territoriales.
14B
organlsmes de développement,
- 14C
agents économiques,
14D
concertation technique avec les
concernés.

-
305 -
15
Niveau de définition.
16
Programmes d'opérations.
17
Choix des martres d'ouvrage ..
lB
üpérations sectorielles.
19
Opérations de développement intégré.
20
Ministères techniques compétents.
21
Collectivités territoriales: Communes. départements.
provinces.
22
Organismes spécifiques.
Société d'Aménagement Régio-
nal.
Société d'Etat ou Société d'Economie Mixte.
Source
Schéma Directeur d'Aménagement du Territoire.
page
107.

-
306 -
partie des documents à partir 6esquels l~ DATAR j'onde sa
politique d'lntervention.
[.2.2. LES FORMES D'INTERVENT[O~ DE LA DATAR.
Outre le cont.role que les deux départements évoqués ci ~
dessus doivent exercer sur les structures chargées de l'é-
xécution de Id politique d'aménagement,
la politique d' in-
tcrvention de la DAT~R passe aussi et surtout par l'élabo-
r~tion des documents divers dont quatre d'entre euX Gons-
titu~nt les moyens
essentiels de cette politique d'inter-
ventian
(1).
Ce sont;
_ le pjan Directeur d'Aménagement Régional
(PDAR),
le~ Pru4rammes Q'Opération.
le~ cunt.rats de terroir.
les \\,on"I",'1t8 d'c1.ménoqemenl cl d't:quIPCm(;nt.~ urbains.
En ce qui concerne le Plan Dlrecteur d'Aménagement Réqio~
naL
il appara!t comme la régionalisation du Schéma Direc-
teur national.
fn effet.
~Onç~ pour une région ou pOur un
ensemble de règ~ons. le Plan Directeur d'Aménagement Ré-
gional va définir les objectifs de développement et d'amé-
nagement à
~Lteindre â long et à moyen termes.
Les objec-
ti ts ret.enus couvrt"!nt les domaines aussi vastes que variés
(1)
Le Schéma Directeur d'Aménagement du Territoire et le
Sc~emà Directeur d'Aménagement Urbain (SDAU) ne tracent que
le cadr8 qénèral de la politique d'amênaQement.

-
307 -
en matière économique et sociale.
Mais to~t e~ portant
son attention sur une régIon ou un ensemble de réglOnS
données,
le document ne se limite encore q~'à une orien-
tation gér.érale en mdtière de développeme~t. Les objec-
tifs déf~nis peu~ent ne pas se réalIser d'alitant plus
que le F~an Directeur n'est pas assorti d'un échéancier.
Ce sont par contre les Programmes d'Opération q~l peu-
vent garantir aux régions concernées par le Plan Direc-
~eur d'~~énagement Régional,
la réalisation des objec-
tifs définis.
Présentés comme une synthèse d'actions pouvant être pro-
posées au financement.
les Proqra~mes d'Opération cons-
titJent
final~ment les phases àe réallsat:on àu ?lan
Directeur.
Dans chaque domaine à'interventlon,
le Pro-
g~arnme ~'Opèration dec~it. non seulement les objectifs
~~ déveioppemè~t cl ~ea;lser,
malS eça~ement ~es ressour-
ces a met~re e~l place.
le cale~arler ae rèaiisation ain-
si que le mait~e d'ouvrage responsable de : 'exécution et
de l'exploitation.
lorsqu'il s'aqit d'~n projet.
Comme on peut le constater,
la mIse en oeuvre effective
d'une telle politique aurait certainemen~ permis la mIse
en p1ace progressIve d'un bon rése~u de co~unication
routlère.
notamment dans des régions présentant un nI-
veau de peuplement susceptIble d'accueil~ir quelques im-

-
308 -
plantations d'unités économiques,
miHS dont
l'état des
routes constItue Ufl hanàil~dp ül:,jectlf pour favoriser de
telles
implantations. Mais comme nous
le verrons plus
loin.
l'orient,atlon de ceti.e politIque de dév~loppement
spatial que pr-opüse le GERSAR n'a coujours pas été réel-
lement suivie jusqu·i~i. Plême s'il semble encore trop
tôt pour
faire
un bl1an d l ans se sont déjà écoulés de-
puis i' élab<Jration du Scr.émn Directeur national).
on
peut ~jrc que le " crI d'alarme ,. du GERSAR n'a plutôt
suscité qu'une prise de conscience qui
n'a du:-é tout
juste que le temps de publicatlon au schéma.
Ainsi qu'il
s'agisse du Plan Directeur d'Aménagement Ré9ional ou des
Programmes d'Opération.
ùucun de ces documents n'a été
élabore.
En ce qui cünr:erne le~ contrats dt:: terrOIr ct
les contrats d'aménageme~t et d'équipements urbains
dont la conception reste liée cl celle des Programmes
d'Opération.
aucune évolutlon non p.lus n'a été enregJS-
tré dans ces domaines.
En effet,
rèd;gé par le DéparLement de l'Action Réqio-
na~ e,
le contrat de terrOl r
est un document dans lequel
sont préCIsées les opérations de C:ôveloppement intégré
(1) qui doivent être eXc1cutées par une collectivité
territ0riale sou~ la t~teJle te~hnique des minIstères
co~pétents. C'est en fait un véritable contrat, fiXant
~~--~--_.~---- -~-~~-~~~~-
(1)
LI? programme de développement
intégré est fondé sur
la réa 1 i sation à la fois de l' agrlcul ture.
de l' élevaye
et de l'implantatIon des unités agro-industr'ielles sur
le lieu de productIon.

- 309 -
Les obligations réciproques de
l 'Etat e~ de Id COj~eçtl­
vité en vue d'effectuer
ie Programme d'Opération défini
par la DATAR et approuvé par le Comité Interministérlel
d'Aménagement du Territoire (ClAT).
Outre le cor.trat de terro~~. l~ ~épartement de l'Action
~éqlonale èssure aussi le mcntage du contrat d'a~éna­
gement d'é~uipements urbains qui présente les mêmes
dispositic~s juridiques que le contrat de terroir. Nê-
anmoins. dans le cuntrA.t d'aménagement d'équipemer,t ur-
~ains.
l'acte juridique oppose la municipalité à
l'E~at.
puisque le ?rog,amme d'Opérat10fi porte sur les pro~lè­
mes urbains.
C'est dcne un document qui se différencle
du Schéma Directeur d'Aménagement !Jrbaln tSDAU) qui res-
te trop gér.éral
dèns
l~ ~pfinition des obJectifs,
~a mise en oeU\\:re ,je ~a po~~tique régionale qu' lllcs-
~rent ~es a()cun'~nts e~aml~??S c:-c~ssus Implique des
3trucLljr(~S ~eu~ent è~r2 iCS min~~stre~ technIqUes,
les
co!!ect~v1tès tcr~jtoria;~s o~ .es orQ~niSnles SpêClfl'~~S.
Ainsi que nous
le faisions remarquer les actIons qui
sous-tendent la politique régionale sont de nature et
d'importar.ce variables.
Plus precisément.
les Pl'ogrammes

- 310 -
d'Opération exarninès pr-écéùemment peuvent être monosec-
toriels ou mul tisectoriels.
Les programmes monosecto-
vont s'appuyer su~ les mLni~t~res techniques.
Il s'agit
par exemple dp. la réal i.satior. d'une route dont le res-
ponsable d'exécution Va être le Ministère des Travaux
Publics et cie
la Construction.
Cependant.
lorsqu'il s'a-
git des programmes multisectoriels.
le GERSAR envisage i
Ici deux types de structures d' int.crvention :
les collee
tivités t.erritoriales d'une Pdrt.
et d'autre part.
les
organismes spécifiques.
Les collectivités territoriales
jouent
le r61e de maître d'ouvrage lorsque
les Proqram-
mûs d'Opén..ltion envi.sêlgenl dt"'
promouvoir
les initiatives
locales (artisdnal.
commerce,
agriCulture,
etc. _.) et
la mise en place de cerLains équipements d'importance
lImItée (voIri~ secondaire,
école,
dépôt de carburant).
L'intervention des organismes specifiques n'est obt.enue
que dans
le cadre des dcLlons plus complexes.
Le GERSAR
à
cetr effe~ sOl,..ndi te VOl r réal iser les actions de àéve-
loppement. spéc~fiques
-
l es
.soc j é tès d' :~mètlagement
Reg i ana l
(1),
- eL les SocIétés d'Economie Mixte.
En ce qu l concerne ~es Soc i etés d'Aménagement Rég i ana l,
elles s0nt ..:.. creer pO:Jr une pi:riode déterminée.
En effet
leur ffilSsion est de r6ali~er dans une période de temps

-
311 -
donnée,
sur une zone géographique bien délimitée.
~n
programme d'équipements et de mise en valeur devant con-
duire â
la réalisation des objectifs éco~omlques conte-
nus dans le Plan Directeur d'Aménagp.ment Régional ont é-
dans le Programme d'Opération.
Les Sociétés à'Aménage-
ment Région-31 ont également pour mission cie concourir à
tout ce qui peut contribuer dU développement d'une zone
géographique donnée dans
les domaines économique et so-
cial.
La contribution au développement de la zone peut
prendre une forme directe (réalisation de certains pro-
jets) ou indirecte (soutien aux initi~tives Individuel-
les ou collectives).
Dans cette optique.
l-e GERSAR pro-
pnse qu'une SocIété d'Aménagement peut même ~rendre des
participations en capital ou gérer dlrectement les uni-
tés de transformation qui peuvent être créèes_
A côté de~ Soci~tés ~'Amenage~ent Région~.
J}
est e~a­
lement proJeté la création des SDCi~tés (l·~çor:omie MIxte
aQl1t l' ir,ten'ention dans
~ 'e:<eCutlon des programmes de
céveloppement régIOnal
n'est envisageable que dans
le
~3drp de certains proqramr~es de développe~ent qlJi inte-
res~('n t
i e
secteur pr I ....;~,
Il est à notl::"r enfin que lAs rnoyens de financement!:> mis
à
la disposition des différentes structures d'exécutions
proviennent du budget de l'~tat, du Fonds d'Intervention

-
l12 -
pour l'Aménagement du Territoire
(FIAT) et des recettes
des collectivItés tel"ritoria:es.
L'orientation au dêveloppp.ment de l'espace gabonais pro-
posée par le GERSAR parait être suffisdmment exhaustive,
à
la fois dans le contenu des objectifs définis et les
moyens à mettre en C1eU'/re pour leur réalisation.
Cepen-
dant,
la question qui se pose est çelle de s~voir SI ce
vaste programme d'actions peut être réalisé.
C'est çe
à quoi
i l
faut tenter de !'"épondre.
, -
... .J .
LE SCiŒrlA DIRECiEüR !)' AMENAGeMENT DU ;'ERRITOIRE
ET LES CHA1'~I"'cS DE SO~ APP!..:!:CAT::)t'-;.
La constructIOn à~ ScnÂ~a Directeur d'Aménagement du
TerrItoire qui
co~stitue le fondement de la polit~que de
pOInts e5sent~~.is . créatiDll dp
La D:'TAEi,
r:reation du
F!AT, élab0ratior èes Proqrammes à'Operation notamment)
finalement de 13 P01~t:que d'a~énaQement
du territol~e
franc3is,
j)atlS
'...:ne c:pr-taine i:lesure, cela peut se com-
prendre d'autanc plus que c'est à lin groupe d'études de
!'l1mes (France} que fut confi.ee ~ 'élaboration du schéma.
On peu': egaJ emer.t comprendr,:, pourquoi
le GERSAR ne pou-
vait pas échapper a la tëntatlon de transposer certains
aspects de la polItique française d'aménagement du ter

-
313 -
ritoire à .l'espace 9abonais.
L'êlaboration du 50chéma au
GABON intervient à un moment où les problèmes d'aménage-
ment du territoire dominent la politique de développe-
ment en France.
C'esl par exemple le modèle REGINA
(modèle Régional - National) qui sert de base pour la
préparation du 7ème Plan.
Mais en constatant une certaine similitude entre l'o-
rientation de la Polltlque d'aménagement menée en
France et celle que propose le GERS AR pour l'espace ga~
bonais,
il n'est pas dans notre esprit de sous-estimer
la valeur des actions préconisées_ L'importance de l'é-
tude du GERSAR vient de ce qu'elle a pu susciter auprès
des pouvoirs publics une certaine prise de conscience.
Ainsi.
pour la première fois,
les problèmes àe
l'aména-
gement du terrI taire sont abordés de manière expl ici te
dans un piar] de développement:. économique et soc:dl
:
c'est l'exemple de l'actuel
plan (~ème) en cours d'exé-
cution (1984-1988).
En dêfinitive.
le problème: qui se pose est celui de sa-
voir si l 'or~entation de la politique propos~e a rèel-
lement de chances de réussi te ? On note par exemple que
les actions ~roJetées restent trop disséminées à travers
le territoire.
Existe-t-il une volonté PolItique pour
mener à bien toutes les actions qui fiqurent dans le
schèma? Enfln.
j'avenir est-il prometteur d'espérance

-
314
-
quand on sait que la principale ressource (p~trole) sur l
laquelle l'application de ce~te poli~ique va être basée.
ne serH peut être pas en mesure de fournir suffisamment
de moyens pour la réalisation des objectifs envisaqés.
I. 3. 1.
JMPORT.~NCE DES ACTIONS PROJETEES: liN
DR.~GE " POUR QuELLE REALITE SPAT;.~LE.
Ainsi qu'il a été constaté.
la stratégie de développe-
ment qu'adopte le GERSAR pour l'espace gabonais porte
finalement sur la création d'une multitude d'activités
dans presqu~ toute i'étendue du territolr~. Le souci
d'une telie or~ent3tion se comprend d'au~ant p1u~
qu'elle pe~met à
toutes les réglons àp. ~articiper au dé-
veloppement àe l'espace.
Le GERSAR reçonnait à cet effet
que l'Intense actiVIté du pé:role n'a su profiter qu'aux
seules régions de l'Estualre,
de ! ',Jgooué<"Iar-it:me et.
à'-' Haut-Ogooué.
Sl
la promoticn de toutes les réçions a ~our but de ré-
duire les déséquilibres territoriaux.
il restp qu'un tel
objectif ne peut être atteint que par la mise en place
d'une politique spatiale réaliste.
Le réalisme ùe cette
politique vise pour l'essentiel la dimension du marché
interne.
En effet,
pour certaines créations dont l'ob-
jectif porte sur la satisfaction des besoins nationaux.
on peut constater que le programme de développement cou-

- 315 -
v~e pratiquement toutes les régions.
Ici.
tout se pdsse
comme si
la demande inter~e est suffisamment importante
pour" absorber"
toute la production attendue. Ainsi.
en ce qui concerne la production des cultures vivrières
traditionnelles et modernes.
le GERSAR prévoit la créa-
tion des blocs de ces cultures à travers tout le terri-
toire.
Le même phénomène peut être observé avec la cré-
ation des abattoirs qui
touchent près de quatre régions
sur neuf:
Haut-Ogooué.
Ngounié.
Nyanga,
Ogooué-Ivindo.
La réalité de l'espùce gabonais aurait plutôt conduit le
GERS.I:\\R à limiter le programme de creation des activités
nécessitant une
forte mobilisation des moyens.
à quel-
ques régions.
quitt.e à
l'étEndre à
terme a l'ensemble du
territoire.
L'interêt d'~ne telle construction est qu'on
procède progressivement. à
la conquête de cet espace dont
or. sait qu'il reste fondamentalement sous-peuplé.
Il
pst vrai que
l' l'ITtptAntatio.'l d·activlt~s aqro-indus-
trielles et indust7ielles dans toutes
les régicns permet
de faire participer tous les points de l'espace â
la
c:oissance.
en mème temps qu'elle vise è réduire cer-
tains déséquilibres terrico:~aux. Il est vrai aussi que
pour des considérations politiques (surtout ethniques).
il est parfois difficile d'écarter les régions présen-
tant objectivement des
faiblesses structurelles de cer-
tains programmes.

-
316 -
t'lais ces sensibIlItés conduisent néce~salrernent à la mi-
se en place d'une politique de développement qui n'a
ci'autres fIns Que i 'émiettement des moyens.
On note que
les" Opérations zonales intégrées "
(02J) qui sont fon·
dèes sur la réalisation à
la fois de l'agriculture,
de
J'élevage et de l'implantation des unités agro-indus-
tri.el~es sur le lieu de production,
r'estent t.rop dissÉ:-
minées dans l'espace,
alors que leur Implantation de-
vrait Intéresser en priorité les régions dont l'évolu-
Lion des facteurs d' offre el-. de d€::l\\1andc
appari'll. t
comme
la plus favcrable.
S'il est un tait que l'Intense activité agricole que
prévoit le Schéma Dirtlct.eur VIse.
enCre autres,
il at-
teindre l'auto-suffisance alimentaire,
o~ peut cepen-
dant faire remarquer que cette âernière peut être at-
teinte ~ partir de quelques rêalisations efficlentes,
mais réduites à certaines réglOnS (les plus dynamiques).
L'ensemble est d'arriver à organiser le système de trans
transport de maniere à
assu~er le ravitaillement de tous
les points du terri totre.
A défaut d'ûl'ienter les activités principales vers les
régions disposant des avantages structur"els.
le GERSAR
aurait pu également intégrer certaines réalisations àans
le cadre d'ensembles régionaux (ou régions-plans).
Une

telle option a pour avantage.
non seulement d'éviter
l'~miettement des moyens.
mais de favoriser une certaine
complémentarité dans le développement des régions Con-
cernées par un même programme.
Cette orientation semble
être (avec cel~e portant sur la crédtion des activités
prioritairement dans
les réqions offrant plus d'avan-
tages structurels)
l'une des plus aptes à répondre à
la problèmatique posée.
eut éqard .f:I la faible èensi té
de population.
Toute aut~e solution n'aboutirait qu'à
créer des îlots d'activltés qui n'offrent à l'espace que
très peu de chances de développement.
Au-àelà de ce développement"
tous dzimuts ".
on peut se
demander si
la promotion de toutes les régions dont 11
est fait état dans le Schéma Directeur peut réellement
se prodüire en : ·absence d'une voiontp. politique?
1.3.2.
;~"; VOLOI\\~S ?IJL=~I'J',:E COMM2! ':"'r\\E DES cor~DITIONS
Dl SCHEMA ~12ECT~' R.
L"examen de la PUli!:lqU~ proposée par le GERS..l\\~ a révé-
lé une cer~aine slmilituèe ~vec les ac~ions d'aménage-
ment du territoire men~es en France. Mais.
dans le cas
de la France.
l'orien~ation de la politique d'aménage-
ment a toujours été suivie.
d bien des éQards.
d'une vo-
lonté d'application effective.
Tous les débats qci ont

-
318 -
émajlLé l 'histoire dB la décentralisation ou de la ré-
gionalisation s'inscrivenc dans le cadre de cette volon-
té d'application. c'est ainsi que dans
la loi du 2 mai
1982.
les compétences désormais reconnues au Consei 1 HéQio-
nai portent sur :
-
Id promotion du développement économique, 50-
cial,
sanitaire.
culturel et scientifique,
-
l 'dménagement du territoire régional.
- la préservation de l'identité régionale.
Autrement dit, avec cette loi et en croire J.
LAJUGIE.
P.
DELFAUD.
C.
~ACOUH.
la r~gion constitue le ~ Plvot àe
la décentf'nllsation èconomlque
mais dans le respect
de l'intégrité. de l'autonomie et des attributiuns des
dé~artemenLs éC des commune~ (1).
Cependant.
51
la loi du 2 m<=ll
1<j82
confère à la " ré-
gion françalse .. plus de compétences que ne le fait
la
réforme de 19'/2 qui ne prp.voiL Que la promotlon des étu-
(1) A la commune incombent les compétences reiatives aux
équipements" de proximitè .. AI: à
la mattrise du sol. Au
département incombent les aides et les services qui font
appel à
la solidarité locale et les équipements repr~sen­
tant une taille importante.
Le département doit s'efforcer
d'or9aniser la complémentarité entre la ville et la campa-
qne.
A la région incombent les tèches d'impulsion en ma-
Liére de d~vf'!loppement économique,
social et culturel.

-
319 -
des lnteressant le développement régional et la réalisa-
tien d'équipements collectifs ayant un intérêt àirec~.
dans ies deux cas (reg ion.
établissement public ou col-
le~tivité territoriale).
les compétences restent toujours
résiduelles.
C'est dire qu'er. dépj~ de la volonté è'~p-
pllquer
la poiltiqu€
régionale,
er. ?rance.
les compé-
tp.lJces réservées aux régions sont néanmoins limitées.
C€"
problème se pose avec plus d'acuité lorsqu'il s'agit des
régions
(OU
provinces) du GABON.
En effet.
on sait que l'actuelle structure admln~stra-
Cive s'articule autour de la province ou re9ion rI),
du
départemerlt
(2).
du district qui
es~ subdi\\'lSA en can-
tor.s (le canton re9ro~pe un certain nombre de villages)
et de la commune (3).
C'est à
l 'Assemblée Provinciale
(pour la :egion) Gu' incombe normalement la promotion
du èêveloppement eccnomique.
~'AssembJee provinc~ale
s'intercale en (alt entre j'2:at d'une part,
les dépa!"-
tements,
districts et communes d'autre par~ ~COllecti-
vites territorialesi.
Lorsque le GERSAR envisage l 'exécutLo~ de certaines ac-
tians par les collectivités locales.
il. s'agit des pro-
vinees.
des départements et des co"~unes. Or.
au niveau
(1)
~a province ou réglon est une unité géographique et ad-
ministrative subdivisée en départements et présentant un~
communauté d'intérêts politiques.
économiques et SOCldUX,
(21
Le département est une cirçonscription adminis~rative
subdivisée en districts et en communes.
i3) Commune :
col:ectlv~té locale dotée de Id ?erS0nnal ite
mo~ale et de l'autJnomie finanClère.

-
320 -
vinees,
des départements et des communes.
Or,
au niveau
de l'Assemblée Provinciale Qui apPdrùlt comme la struc-
ture locale la plus import"nte,
les compé~ences en ma-
tière de développement économique restent mal
définles
pour ne pas dlre inexistantes.
Tout aussi inexistants
sont les moyens financiers dont dispose cette Assemblee
pour ia réalisation effective du développement régional.
e'est dire que le " renforcement" des compétences à
des fins de développement Qui a été amorcé par les pou-
voirs publics au bénéfice des Assemblées Provinciales ne
s'est arrêté qU'dU niveau des simples deciRraLions d'in~
t.ention,
11 est alors illusoire de compter sur les coi.-
lectivi~és locdles pour la réalisation des actions pro-
jetées par le GERSAR.
L~~ processus de développement en-
visagé ne peut se produire que s ' i l existe r~ellemen~
une volon~é pol~tique. Celle-ci devant se traduJre à
Id
fois par le transfert d'une partie de pou\\'oir de oéc:-
sion vers les provinces et Ddr la mIse à
la disposltlon
de ces provinçes des moy~ns leur permettanL de mener
leur pol i. t.iqu~ de déve loppement.
Toutefois,
on peut se poser la question de saVOlr si un
tel transfert peut être effectif? En effet.
les problè-
mes ethnlQueS apr,.araissent ici comme un frein à
tout
processus tendant au renforcement des compétences des
provinces.
Cet obstacle est d'une évidence celle Que le
transfert d'une partie des pOUVOlrs vers
les collecti-

-
321 -
vites locales peut presenter une menace pour l 'unité na·
tionale.
C'est. d'ailleurs en ce sens qu'il faut compren-
dre le contrôle qu'exerce le pouvoir central
sur l'éla-
boration et l'exécution de toute politique de dévelop-
pement regional.
C'est toujours dans
le souci du main-
tien de
l'unité nationale que le même pouvoir central a
opté pour 1 '~mietCement des actions de développerner.t.
et
ce en dèpit du taible nIveau de populaLio~ qui c~rAc~é­
TIse
l'espace gabonais.
Il reste que
toutes
les a.ctions
dp.finies dans le schéma ne peuven: être réalisées que si
l'avenir présente suffisamment d'espoi~.
1.3.3.
; E SCrl~~A DIRECTEUR ?ACE A
'AVENIR.
~es chances d'exécutIon du s:hèma dlrecteur a moye~ et à
~0n~ te~mes passent tout d'abord par l'~va~uation àe
certaines réaI~sations déjà enregistrées et par) 'appré-
CIatIon des moyens ayant permIS celles-Cl.
En réalité,
:es actions spatialement réalisées
jusqu'ici réS~lLent
P1ÙS d' une pol j tique
" au coup par ccup " que d' '..me pOi l
t:que orqanJse dan~ )~ radr~ du schéma di~ect~ur. A~ssi.
les actions exécutées l'ont été grace aux ressources pro
venant du petrole,
En effet.
c'est en 1974 que les OOU-
voirs pu~lics déc~dent de "réer un fonds spécial appelé
.. Provision pour
Investissements Di versi fiés"
{P.l, D).
Le but de la P.I.D est d'assurer
le financement des pr-o-

-
322 -
jets de développement à partir aes prelèvements faits
par les pouvoirs publics sur les revenus des sociétés
pétrolières:
ELF-GABON et SCHELL-GABON.
Ainsi,
c'es~
gr~ce à la P.I.D qu'ont été créées:
- une usine de production de sucre dans le Haut-
Ogooué.
deux usines de proùuction de ciment dans l'Es-
tuaire et le Haut-Ogooué.
un centre de recherche pour l'amélioration de
13 féco!'"ldité hUmaIne (CIRMF)
dans le Haut-Ogooué.
un ce;J"cre
dc
Lr.ôll te!!',ent des
travaux
i n::'orma-
tlques
~C~aOr\\-lnformatJque) dans l'EstLi..aire.
une fab~:q~e de lubrlflants à usage industr:el
et d' nUlles
c.ans
~'OSlOoL..é-l"laI'::'time,
Horrro.is le:- ces d'une usine de pr-od'Jctjon de 5uc::e dans
le
Haut~Ogooué qui r:-01-re5pond aux act:i.:ms contenues dar~s le
s-:::héma dlrecteur.
l'essentiel des r~alisations exposées
ici appartlenncnt â
la politiqua du ., coup par coup
e-
voquée précédem~ent. C'est en fait avec le Sème Plan
\\19B4-19B8} q~'on assiste réellement à la prlse en compte
de la politique de développement régional
proposée pa~ le
GERS~R (Tabieau n U 70). Lorsqu'on observe les actions pré

-
323 -
vues au Sème Plan,
on pel:.t nor.cr par exempl~ que les o~
pérations zonales intéqrée~ (OZT) qu'envisagent d'entre-
prendre 1 ns pOlJVO \\ rs rHibl i ~s dans 1e cadre du sr.hèma di-
recteur,
ont été reprises région par région (voir ta-
b!eau SUr' les investissements du Plan pour les vingt
OZI). Mais la redéfinition des actions du schéma direc-
teur par le Sème Plan ne s'inscrit que dans le cadre des
simples prévlsions dont la réalisation paraît peu évi-
dente.
Deux raisons fondent cette vision pessimiste:
la première tient à
la non exécution de plan du dév~iop-
pement économique et social.
La deuxième reste liée aux
moyens d'exécution du Plan.
S'agissant dp.
la non exécution du plan.
l'on sait que le
GABON.
comme la plupart des pays d'Afrique.
a opté de~
puis l'indépendance pour la planification de son éconD-
mie. Au total. CInq plans ont émaillé l 'h:stoire de ce
déve~oppement planifié. L~ premier couvre la période al·
Jd.fll ae l';1bu cl llj'{O et. leilt. su~t.e au plan Jntèrimaire
mis en place dès 1'indépendance (1963-1965) pour permet-
tre aux pouvoirs publics de dresser l'inventaire des po-
tentialitès de la nation et de proposer des aménagements
et les réformes indispensdbles au dévelOPPement économi-
que et social. Ensuite. interviennent les 2ème.
3ème •
4ème (1) et Sème
Plans qui couvrent successivement les
(1) Le quatrième plan qui couvre la période 1980-1982 est ur
plan intérimaire qui
intervient après le ralentissell\\ent de
l '~ctivité économique en i978. Ce ralentis~emeQt
r~svl~e de~
dépenses réalisées lors de l'organisatIon des festivités de
l'O.U.A en [977.

(...
T .. hlt"lll (
. 70
~
(
INVESTtS$[MENTS ou PtAN PUllll lES 20 orEAATIONS ZONAlfS INTEGREES IOZ'1
1
.._~-----~----
Plen
(Million) fchl
'964
1985
1986
1967
1966
64/6e
14570
R"gion du Woleu·N"Tem
\\
1000
1 2160
1 J 490 1
J 9!"'O
1
J 970
Ovem
1
lllXl
600
650
1
1 \\ 00
1/
Bllim
~OO
\\ :ZOO
1600
1
2650
2 300
\\
1 J 000
M'Ille
60
190
300
420
910
1 Médouneu
....
100
100
100
150
150
600
1
RiIIgion d" rOgooui'lvindo
50
750
2050
Jo 850
4650
11 350 --,
Ogooué·I...,ndo 1
50
300
450
550
450
1 BOO
Dgooué·ly,ndo Il .
' •.
300
400
400
600
1 700
Ko ...",.meyoJ'>U
~
150
1 200
2900
J 600
1 650
RiIIgion d.. 1.. Ny.0'iJ"
1 220
2 450
2900
2 HiC
8 720
M~r"mt"
~--
1 200
2400
2600
2 (X)()
a 400
Mo:tb.
I_~
2~_t-__:~_
100
150
320
1
rO&O
R'gion d.. rhlu,,;"
280
500
1600
J 150
~ 8 380
H
Klln'Jo
150
1 1~O
2 250
2 "50
6 ()«)
N"Tourn
2e~
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450
1--
600
7 0 0 ' 2 ]~
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R"gion dt rOgooue·M8Iilime
350
710
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1 700
1 700
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Fe"'.,)" \\/,)/
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J~J._ _
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4150
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Rigion du Moy.n·()gooul
---~----I-·-~-- --
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1
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4150
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4150
Rig'Ofl du Heut·()gooull
950
550
650
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150
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1 480
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100
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F',)ncey,Il"-O~oloytlle
_~_~~ __
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300
350
400
1 550
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4)0
580
650
950
950
3560
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430
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650
650
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N'DrndHl!b,nlb.
330
JOO
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1 ~-;;'.'1l1
- - -
-_--J500~~_ 800(;-- 8900 1 19Z00__ 19500
643~~
Sou-tCI? : A~tique.. Ag1iCultUfl? N"I J l. nove.mbfi 1934
VOHie1
GA/jON.
L'agficultU!i
e.t
t'élevage.
daru
le.
Plan 1984
/988, page. 30.

- 325 -
périodes ci-après :
-
1971-1975,
deu~ième plan.
1Y76·1980.
tro:isième plan,
- 1980-]982. quatrième plan.
1984-1988.
cinquième plan.
De l ' ana.iyse des résul tats des quatre premiers plans (le
cinquième étant encore en cours d·e~écution). on peut
noter que le~ différents objectifs envisagés n'ont été
que rarement atteints. Le phénomène tient plus à l'ab-
scnce d'une volonté d'appliquer le plan qu'à l'incerti-
tude de l'avenir. Le plan de ce fait appora1t comme un
~imple catalogue de propositions d'actions dont certai-
nes ne sont tJxé<.:utees qu'au
,. petj t
bonheur Id chan-
ce " (1;. Ce sont par conséqu~nt les objectifs non en-
core réaJises qUI dominent assez souvent la fin de cha-
que ~ériode du plan.
C'e~t dans ce sens quO il faut com-
prendre la répétition des mêm~s objectifs Jars de la
préparatlon des plans futurs.
En exemple.
les vingt opé-
rations zonales Int.égrées (OZI) prévues au quatrième
plan (l980-1:t82).
ont ét~ rer.>rises
lors de l'élaboratlon
du cinquième plan (1984-1988).
Si déjà
l 'ilpplication 1es pJan~ ant8rieurs demeure hy-
pothétique.
il est alors illusoire de croire ci la ré-
(1)
La plupart des réalIsations constatées jusqu'ici se
font très souvent en dehors du plan.

-
326 -
alisation effective des plans futurs.
notamment à
la
mise en place de
la politique de développement régional
contenue dans le schéma directeur et re?rise par le cin-
quième plan.
La réa11sation de cette politique paraft
d'autant plus problématique qu'â ~a faible considéra-
tion qu' accordent les pouvoirs ?ubl ies au plan se " yref
fe ..
la réduction des moyens (provenant essentiellement
du pétrole) dont bénéficiaient jusqu'ici
les différents
projets de développement.
En effet.
la baisse du prix du
pétrole doublée de celle du dollar.
qui a frappé les
pays producteurs au début de J'année 66,
n'a guère épar-
gné le GABON.
Cette baisse a ù'autant plus affecté les
recettes de l'Etat que
l~ budget pour l'exercice 1987
a été réduit à 360 mJlliards de francs CFA,
après avoir
atteint successivement les chiffres de 670 milliards
en
19~6 et 778 milliard en 19B5.
I~ est clair qu'à dé-
:au~ d'enterrer purement ~t sImplement 1 ·ac~~el
pjan ~n
cours de réa':'lsatIon ~5'ème plan). une telle réductior.
budgétaire aura inévltablement des conséquences" èé-
sastreuses ,. sur 1· appl icatton de ce plan.
surtout en
ce qui concerne certaInes èe ses actions fondamentales.
Les difficultés conjoncturelles ainsi
rappelées montrent
à
l'évidence que la politique régionale" tous azimuts"
présente peu d'espoir aussi
longtemps que le financement
de cette politique restera basée presque exclusivement

-
327 -
sur les ressources émanant du pétrole.
Le financement de
la politique de développement spatial renvoie ainsi à la
diversification des activités économiques et à la mise
en valeur des ressources spatialiement Iocalisees dans
~e cadre d'un schéma de production plus complexe. Comme
on peut le constater,
l 'intéqration de l'exploitation
des ressources naturelles dans un schéma de production
plus complexe résout à
la fois le problème de l'enri 4
chissement du tissu économique et celui de la disponibi-
lité des moyens de financement,
indispensables au déve-
Jappemenl.
En conclusion,
la recherche d'un développement efficient
du territoire reste finalement problématiqUe au reqard
de nombreuses difficultés tenant à
103 fois de la polit.i-
que de l'émiettement des actIons envisagé~s eL de l'ap-
plication hypothétique (1) du scnéma dIrecLeUr.
Il
im-
porte par consequent de m~ttre en pldce une politique
plus réaliste,
même si celle-ci peut êtrp obtenue au
prix d'un certain déséquilibre.
Cl) L' appl icat Lon aléa toi re du schéma l'ésul te de l' absence
de volonté polîtlque et de l'insuffisanc~ des ressources
disponibles.

-
328
-
CHAPITRE
II
LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT PAR
POLES DE CROISSANCE.
" tes tiléories de croissance ont toujo'..Jl"5 défendu la
necessité d'une concentratIOn des mO\\jens pour forcol'
les cercles vicieux du sous-développement. La notion
ce paie de CévE'icppemeflt constituE' une premIère
ré::lonsE' è cette eXIgence .,.
jean-Claude PE,l:m:\\J Il).
(1) Jean-Claude ?ERRll\\i... schéma d'analvse du de'Jeloopement régional: A.ppli-
cation '3ux pays e~ voie de développemimt ", in .. RégIonalisation et dévelop-
pement ", 00. CIL pagE' 226.

-
329 -
Les spécialistes de la scier.cc régionale s'accorden~
pO'Jr reconnal tre que le développemenL rég ional est 1 ié
avant tout à la présence de pôles de croissance. Autre-
ment di t,
les pOles de croissënce supposent l'existence
des activItés suffisamment importantes et l'établisse-
ment des relations d'interdépendance entre les dite5
activi tés.
Ils supposent éQaJement la local isation dans
un espace géographique donne des ~ctivités jugées mo-
trices.
La local.isation des activités motrices suscite
normalement l'arrivée d'autres activités dont la produc-
tion dépend dans certaIns CdS de celle des activités
lnotrices : ici,
la production des activités motrices
sert 9énéralement d'input.
Des relations d'interdépendance existantes entre les
actIvités motrl~es et les autres naissent de nombreux
effets ~ont ccrta'ins C'ontrlbuent de facon progressive
dU
développement régional.
] l arrive que les actIvités
motrices transforment à
la fo~s la structure économique
de la régior. ù'implantation et celle de l'économie na-
tionale toute entière. C'est en [dit l'idéal que l 'on re-
recherche dans la théorie de développement fondée sur
les pôles de croissance.
FtnalemenL,
l' importance OU p~le ~e croissance est
d'autant JJl~s grande qu'av~c la région polarisée. non
seulement o~ essaie de comprendre le niveau des rela-

-
330 -
tians d'influence qui
existent entre l'ensemble des ac-
tivités localisées appartenant à la région et le pOle
régional,
mais en plus on essaie de voir si
la région
polarisée intègre l'ensemble des localités plus ou moins
proches dans
le cadre d'un développement plus large.
C'est dire que Id théorie de pôles de croissance cons-
titue une voie possible vers la conquête du développe-
ment spatial.
Cependant.
les faiblesses structurelles
de l'espace gabonais exigent que l'on s'attarde sur les
possibilités de transformation spatiale susceptibles
d'offrir un pôle de croissance.
avant de voir les poli-
tiques de développement à mettre en place.
Il.1.
LES ?0LES DE CROISSANCE ET L'INTEGRATION SPATIALE.
L'intérêt de la théorie de pôles cie crOlSsance réside à
la fois dans ~~ perspectlv~ de développement ~égionat
et national.
Autr~ment dit.
la
localisation d'un pôle
commence au départ par susciter une intégration au nl-
ve~u des activités ~mplantées dans la région (intégra-
tion verticale).
Le développement des activités qui se
fait dans le cadre de la région favorise d'abord la ré-
,
qion dans laq\\lelle elles sont localisées. Si
la crois-
sance de ces activités est suffisamment forte.
les ré-
glons
jusqu'ici demeurées à
l'écart vont être touchées
par le processus ainsi déclenché.
Dès lors apparalt

- 331 -
l'intégration spatiale (ou Intéqration horizontalp.)
dont la réussite dépend de
la réussite de plusieurs
facteurs.
Le processus d'intégration ainsi décrit peut être ra-
mené en trols étapes:
-
l'étape de
la dlffuslon de la croiSSBnce,
l'étape de l'amorce de l 'intégration p~rtielle,
l'étape de l'intégration totale.
11.1. 1. L'INTEGRATION ET L'ETAPE DE DIHUSlO~ DE LA
CROISSANCE,
La dlttuS.l.On de id croiss,ü!Jce suppose
l'exIstence d'une
région (ou des régions) en situation de transformation.
finalement.
l'espace national dispose au moins d'unp. ré
910n émettrice de la croissance et d'un ensemble de ré-
gions qui jouent au départ ~e r61e de réception de la
crOlssance (figure n"1).
Le déClenchement de !'ém:,sslOn
de la croissance peut créer deux types de situ~tion :
une situation d'émission de la croissance vers
le reste du territoire sans effet-retour, ou
sans feed-back,
- une situdtion d'émission de la croissance vers
le reste du territoire avec eifet-retour. ou
avec feed-back (figures n02 et 3).

332
fivure
n •
Exemple d'une manifestation de
la croissance dans l'es ace.
R~Fion é~~ttric~
Ense~bl~ de
réri~ns
de
la
cr.>lssanc<,
r~cel'!ti\\'es ~E
la
c:roissancl:'
E~ISSI~~ SA~S
EFF~! RETOrp
R~,ion ~r.fttTice
Ens~~ble d~
r~,i~n5
de
la
croi55anc~
réc~pt ivE' s d"
:a
crOissance

-
333 -
~vec l'émission de la croissance sans effet-retour,
les réQions réceptives sont réduites aux simples lieux
de fourniture de facteurs de production (rodin-d'oeuvre.
~atiéres premières, produits agricoles) indispensables
à la croIssance de la région émettrice.
Les régions ré-
ceptives restent égûlement les lieux privilégiés d'é-
coulement des produits
fabriqués à partir de la ré9~on
émettrice de la croissance.
IcL
tout en aYdnt des re-
lations étrai tes avec la région en croissance.
les ré-
gions réceptIves ne profitent nullement du processus
de croissance déclenché dans la région émettrice.
Plus contributive l'émission de la croissance avec ef-
fet-retour
favorise la création de quelques activltés
dans les reg~ons réceptives de la croissance.
Ces cré-
ations peuvent être constituées au départ des activités
artisanales dont la production est susceptible d'être
écoulée sur le marché de la région émettrice.
Elles
peuvent également concerner" la transformation ces pro-
duits nçricoles restés encore au stade d'exportation A
l'état brut vers ~a région émettrIce de la croissance.
Il résulLe de ce~ créations au départ embryonnaires.
un
processus de développoment cumulatif qui conduit au
renforcement et à
la création d' acti vi tês nouvel} es
>
dans les régions réceptives.
On assiste ainsi à
terme ~
un début d'Intégration partIelle de l'espace natIonal.

-
334
-
II.1.2.
LA DIFPUSION DE ~A CROISSANC~ ET L'INTEGRATIO~
PARTIELL~ DE L'ESPACE.
c'est en fait au cours de cette étape (flgU~e n~4) que
se joue lA processus de l'intégration spatiale.
En effet,
la majorité Oes régions réceptives reste en-
core à l'écar~ du processus déclenché. Seules les ré-
gions faisant preuve de certaines dispositions récep-
tives sont touchées par le début de transformation ren-
due possible grâce à
la région émettrice.
Les disP()Sl-
tlons réceptives tiennent notamment à
l'existence des
ressources ~atu~elles. à
l 'i~portance démographique, au
dynamisme àe c~éativité Jùe à la mobilisation de l'é-
pargne locale.
Ces facteurs son~ d'autant plus indis-
pensables qu"ils conditlonnent..
au plan :ocal.
le pro-
C~SSlIS cumulatif du dé~'elcppement des réglOnS rècep-
Llves,
Ils favorIsent d'aurre parL la aiffusi()n de 13
cr=:>issance vers
.i.es autres régiol\\s réceptives restees
:usqu'ic\\ en marge de l'ac:l0n déclenchée par la rè-
q:cn émettrice.
A\\:ant la propagation de la croissance
d;-l:1s
le reste des régions receptives encore marginali-
sees.
les régions ~éceptives déjà touchées par la crois
sance servent de relais enCre ces dernieres et ~a ré-
gion émeLtrice.
Ce phénomène se manifeste surtout dans

des pays presentant de nomb~euses zones à accès encore
difficile,
L'état du réseau routier notamment consti-

335
fi,.urf'
•H
------
A

o

11
T2
INTfr.PAT!0~ TEPP!ToRIA1E


-
336 -
tue par conséquent une Ilmlt0 objective pour toute pos-
Stoi l..ltè de diffusion de li] croissance.
C~tte étape d'intégratIon partiel Le correspond à
la
structure du développement de l'espace gabonais.
Certes,
la form~tion des deux pôles miniers n'est guère l~ée à
ln crOIssance de l'Estualrp.,
mais on peut cepend~nt no-
Ler que le df>vcloppement qui semble s'amorcer au CABON
j"le touche qu'une partie du territoire.
Il ne concerne
essentiellement que les régions de l'Estuaire. de l'O-
gooué-Mari time et du Haut-Ogooué.
Il reste que la si-
tuatlon CIe l'un des pôles secondaires (lep61e de l'O~
gooué-Mdrll ime se si tue dans
la même zone c6tièr~ qUE'
lù pÔJf> PrlncJPal)
CL
Je
J,Hbie dynamIsme du deUXième
pôle
secondaire situé à
l'intérieur du pays
(pôle du
Haut-Oguoué),
ne [>ermet~~nt pas d'assurer un relills ef-
ficace entre Je pOle prlnclpal
de Libreville et
les au-
tres réglons quelque peu sous-développées.
r'ette struc-
ture dlS:Sym0.trlqu~ des ?ôl~s est d';:lilleur·s l'une dps
raisons qUI
r"ëvorlse
\\ 'exode démographique ct par con~é
séquent l 'êvoJution dual [ste qui caractérise
le d~vc-
Joppement de l 'espace gabon~ls
la zone cOtiére reste
relativement développée,
alors que l'arrière-pays ré-
gresse plus ou mOIns eL ce en dépit de l'existence du
pôle minler du Haut-Ogooué.
La première réaction que
suscite une telle polarisatIon dissymétrlqUe porte

-
337 -
tout naturelle~ent sur une solutio~ qui consisterajt à
doter l'arrière-pays d'alltres p61es (secondaires sur-
tout,' . Cependant.
ces p61es peuvent-i 15 rée llement
jou~r le r61e de relais face à
l'influence toujours
crOIssante du pôle ;Je l'Estuaire? I l
n'y -3. de rèpclnse
à cette question que èans
la définition du contenu des
p61es.
A~trement dit.
il s'agit de vo:r les types ~'ac­
tivités à favorIsEr ainsi
eue le nivea~ de se:vices à
mettre à
l~ disposition de la co~lectivité et des entre-
pTlses.
En ce qui
conc~rne Id qualité des services à ~a
cOilectivité.
le problème des centres de décision se
trouve aussi
posé.
I l
nous semble que l'attraction que
suscite l 'Es~uaire est lIée no~amrncnt à une centr~lis~­
ti on excessi ve de nombreuses deci s 1 on à
LibrevL ~ f> (1 a
qualit.e de ~ertains sen'lces en dépend) et o'J nlveau
~'actl~'ltés dlsponibles,
F.n réalIté.
c'est dL: caractère d>rtamir;ue des pôles se-
rondaires 10C31isès dans les r~gions réceptives e: dlJ
pôle prir,,::ipa(
lOCA.liSé dans la :-eglon émettrlc~ que
dé~end l'achèvemeut du processus d' Intécratlon spat~ale.
II. 1.3.
LA DlFFL:SIO!\\ DE LA CROISSANCE ET L' l "'Tf.CRAT ION
TERRITORIALE .

L'intégration de j'espace économique è-ans son ensemble
est sans doute je but recherché dans le processus cumu-

-
338 -
latif du développement
fondé sur la cralssance pola-
risée.
Cette étape idéale dont on rêve àans les pays à
économie in5uffisamment développé est illustrée par la
figure nOS.
La superposieion progressIve des deux cercles dont l'un
symbolise la région émettrice de la croissance. et
l'autre l'ensemble des réglOns réceptives. explique le
déroulement de l 'Intégration s~atiale ju~qu'à là phase
finale
(T2).
En Tl,
le processus s'apparenl:€
encore 0. l'étape d'in~
tégrotion partielle.
En T2.
on aSsIste il l'achèvement
du processus d'intégration. Ce processus é~ant rendu
Posslble gr~ce b l'action de la région émeCtrlce de la
croissance ec de celle des régions rél:eptivè5.
En ce
~ui concerne l'actIon de la réglon èmet~rice èe la
r:::rOl~sance. elle se cardctérlse par ia création des ac-
tivités nouvelles en plus de celles déjà existantes.
CBS activités pouvant être créées en complémen~arité
~vec certaines régions réceptives. Outre l~ crp.ation
des activités complémentaires. la contribution à l'in-
tégratiün par les régions réceptives est également as~
5u~ée par le développement des activités in1tialement
~olaris~es. Les agrandissements de cer~~lnes unltés
qui
font suite à l'évolution pressante de la demande
s'inscrivent dans le cadre de ce dévelOPpement.

-
339 -
On pourrait être tenté d'appliquer le schéma présenté
ci-dessus au cas du GABON en co~parant l'Estuaire à
la région émettrice et les autres régions jouant le ro-
le de récepteur de la croissance.
Une telle comparaison
nécessite un examen des par~icularités êconomiques de
l '5:s'Cuaire Qui constitue le pôle ;:lrincipal et de celles
des régions minières pouvant servir de pôles secondai-
res.
Il.2.
LA PROELEMATIQëE DU DEVELOPPEMENT DE L'ESPACE
GABONAIS FACE A LA THEORIE DES POLES DE CRO!SSA~CE
La fore? du pôle émetteur et celle àes pôles secondai-
.es devant assurer le relais entre le pÔle prIncIpal
(pôle émetteur)
et le reste du territoire dépend des
activ~tés constitut~ves des poles. Ces activItés peu-
ve~t ètre ~rbaines ou mlnié~es nocamment.
:'es pèles formés à partir -des villes ont. tO'J.jours été
le f a i t :
- soit de la présence dans l'arriere-pays d'une
production artisanale déjà
importante:
ici.
la ville
constitue un réservoir de main d'oeuvre.
En plus.
elle
apporte les moyens commerciaux et financiers nécessai-
res à
la production sur une grande échelle ;

-
340 -
soit d'un site portuaire ou de grands couran~s
d"échanges ;
soit d'une capitale politique qui
fournit un
marchè à pouvoir d'achat plus élevé et offre par conse-
quent aux entrep~ises plus àe possi~ilitês d'entrepren-
dre.
Les pèles miniers sont quant à eux le fait d~ la pré-
sence dans un point de l'espace de ressources minières.
La mise en valeur de ces ressources entra l ne à terme
une polarisation drac~ivités inàuites, contribuant ain-
si au renforcement du pôle minler_
Er. partant des trois pôles eXlstants (Estual~e, Ogoouè-
J'1ariti:ne et Haut-Ogooué),
il s'aqit de voir si
l'inte-
gration territoriale ~st possible à par:ir du fonction-
nement de ces pôles.
II.2.1.
LE POLE DE L'ESTUAIRE ET SES PARTICULARlîES.
Lorsque l'on se rzfère à
l'expérience du dé .....eloppement
èes pays industrialises.
on peut dire que le pOle de
l'Estuaire est de formation urbaine.
Ce sont en effet
le siège de la capitale ~c la présence d'une facade ma-
ritime qui ont contribué à
l'émergence de ce pole .


-
341 -
Cependanr.•
à
y voir de près.
l'intensification des con-
tacts entre le pôle et l'extérieur favorise plus le dé-
veloppement des activités d'import-export que celui des
activités de production proprement dites.
En effet.
si
Libreville compte quelques modestes unités de transfor-
mation telles que brasserie.
fabrique de peinture.
tex-
tile notamment.
elles ne sont que faiblement
implantées
par rapport ùuX ac~ivités commerciales qui restent domi-
nantes : ce sont ~es ouvertures d"etablissements de
vente du mobilier i.~porté. l'implantation nes grandes
surfaces,
l'implantaclon des concessionnaires d'auto-
mobiles.
etc ... ).
Il est un fait que cette polarisation par l'accroisse-
ment des contacts avec l'ex~érieur contribue dans une
certaine mesure au développement de la région (Libre-
ville principalement).
Toutefois.
cette concentration
des activités d'import-export sur l.ibreville porte en
eile quelques germes d'effets pervers.
Ces effets con-
cernent notamment :
la marginalisatiGn de la production locale.
la hausse des prix.
-
la destruction des structures des régions de
l . intérieur .

L'importance relative de la population et de la crois-

- 342 -
sance des revenus (1) suscitent dans le pOle de l'Es-
tuaire la création de quelques petites et moyennes en-
treprises.
Cependant.
la demande des biens susceptibles
d'être satisfaite par la production locale se trouve
souvent détournée par la production des biens importés.
c'est ici que comme~ce la marqinaiisation de la produc-
tian locale.
Le problème est celui de savoir comment
concilier la réussite d'un pOle fondé sur une intensi-
fication des contacts avec l'extérieur et le développe-
ment des activités Internes? Il semble qu'il n'y ait
de réponse à cette question que dans le par~aqe du mar-
ché.
En effet.
étant donné que le contact d'une région
avec l'extérieur constitue une voie possible vers un
développement polarisé,
la solution consi5tant à pro-
mouvoir les activ~tés typiquemen~ locales paraIt être
dans
la sêlection de certaines impor~ations. Dans le
cas d~ l'absence ce la sélection des importations.
l'~ntenslfication des contacts du pèle avec l'extérieur
conduit à ur. développement'limité du dit pèle.
Outre la marqinallsation de la production locale,
les
mouvements inflationnistes qu'entretient le pèle de
l'Estuaire doivent êere souliqnês.
La hausse des reve-
(1)
Libreville se caractérise par une forte croissance
de la population et par des hauts revenus versés à cer-
tains aqents appartenant à
la haute administracion 'et
aux secteurs ?rivé et para-étatique.

- 343 -
nus et de
la demande qui
se man! fcsce à
t' Estuai rp. Si->
traduit,
non pas toujours pôr une incitaLion à la
c:'éa-
tian d'ac~ivités productives, mais souvent par une for-
te activité spéculative.
La hausse des prix se trouve,
certes,
favorisée par une forte croissance de la deman-
de,
mais aussi par certaines activités d'import-export
qui
jouissent parfois d'un certain monopole.
Le phéno-
mène esC patent chez
les concessionnaires d'automobi-
les et dans les grandes surfaces où les prix varient
du simple au double par rapport aux centres exporta-
teurs étrangers.
Les problèmes d'inflation qui,
en apparence semblent a-
voir très peu de liens avec la stratégie du développe-
ment polari.sé,
touchent au contraire au coeur de celle-
cl surtout quand il s'agit àe certains pèles spécifi-
ques
(cas des pays sous-développés).
En effet,
nul doute que les importat·i.0ns
jouent un rôl€l
~mporcant dans les pôles urbains où la prooension à la
dépense est croissante.
Cependant.
leur maintien ne sau-
raie être Justifié dès l'instant où se créent dans le
pôle quelques activités pouvant contribuer à
la fabri-
cation des blens concurren~s. Or.
dans le cas de cer-
tains biens de consommation destinés à la population
urbaine la difficulté de les produire localement con_

-
344
-
tribue â favoriser leurs importations.
C'est le cas de
certains biens caractéristiques du confort dont la vie
urbaine
incite à
la consommation (voiture.
télévision).
En définitive.
la poussée inflationniste qui nalt de
l'intensification des contacts entre le pôle urbain et
l'extérieur ne peut être relativement" maltrisée .. que
si
le pOle favorise la créa~ion d'activités pouvant
produire des biens de substitution aux importations.
Mais ces créations ne peuvent être que limitées,
d'au-
tant plus que certains biens font toujours l'objet des
importa tions.
Le pôle urbain de l'Estuaire ne produit pas seulement
des .. effets pervers ., qui sont f::"nalement internes.
Sa
croissance engendre une autre catégorie d'effets notam-
ment ceux portant" destructlon " des struct:ures des
régions de l ·i~tèrieur.
Librevi~le suscite en effet, de
par sa posltion,
l'attract:ion cie plusieurs act:ivités,
et ce contrairement aux pOles miniers de l'Ogooué-Mari-
time et du Haut-Ogooué.
Cependant.
le dynamisme qui se
produit à
Libreville semble se faIre au détriment des
autres centres de
l'Estuaire et des autres régions.
Les
centres administratifs de Cocobeach.
de NTOVM et de
KANGO qui
forment avec Libreville la région de l'Es-

tuaire n'ont de ville que le nom.
L'absence d'activités
est manifeste.
Le dépeuplement est tout aussi patent :

-
345 -
NTOUM compte à peine 3 000 habitants
KANGO
l
500
COCOBEACH
1 000 habitants.
FInalement.
l'tlypothèse d'une diffusion des flux de la
cr01S5ance à partir du pôle de Libreville au bénéfice
de l'espace ~ég:onal n'a que difficilement p~oduit ses
effe~s_ Tou~ au contraire.
la croissance et l~ dévelop-
pement qui s'amorcent à LibrevilLe n'engendrent que des
., effe~s destruc~eurs
pour les autre~ centres de la
région
(Tableau n~71). Cn serait tenté.
face à une tel-
le évolution.
de èlre q~e la vllia de Libreville s'i-
dentifie presque à
la région.
Ii ne se~ait pas dans ce
cas exagéré de parler de ,. ;!llle-régicn ",
~a croissance du poLe ùe Librevll~e qui prodUIt fina-
!eme::t àes ., efi'ets destrl..:cteurs .. ?our les autr~s cen-
~Tes de ~ ·Estua~~e aff8cte t~Ut ~~~ant Les au~~es ré-
glons du territolre.
Ce problème ae
destrue~lon" se pose pellt-être iel
avec un peu plus è'aeuitè.
d'au~ant plus que faute à'u-
ne s~ratégle de développement.
l'organisation de l'es-
pace gabonais tendraIt vers une formule de '. ville-
pays
C'est-à-dire que la ville de Libreville s'iden-
~ifierait presque au GABON, On aurait alors un arriére-

pays qui se videraIt au profit de Libreville .

- 346 -
Les
" cffet~ destructeurs" que 9rovoque la croissance
du pôle de Libreville dans les autres régions peuvent
être mesurés à
partir de certaines variables caracté-
r~stiqucs de l'êvolution régionale. On peut se servir
ce la méthode des ratios pour envisager la mesure de
ces phénomAnes de " destruction .. en considérant au
numérateur le chiffre de population dans une région et
au dénominateur la population de
ia région àe l 'Estua~re.
Lorsque dans une région donnée,
le rat:i.o est égal à 1.
le phénomène de ., destruction"
qui
se manifeste dans
cette région est faible.
Dans ce cas.
l'attraction po-
~arisée que suscite la région est identique à celle
qu'exercA
: 'r:stt..;,aire.
Par contre un ratla inférleur â 1
explique l'ampleur du phénomène de " destruction ".
Autrement dit,
la croissdJlce du pôle de
l '2~cua]re ,jf-
~ecte de manIère significative ia LégIon.
Le phénoméne de " destructIon " esc donc mesuré iCI à
~artir de la population. On aurait pu prendre une ô~tre
var~uble cJractèrlstlquc de l'évolucton régionale.
:-'lais,
la population semble assez hien traduiC'e ..
l'ef-
fet destructeur" de la croissance de Librevi lIe dans
les autres régions.

-
J4 7 -
Evolution àe la populacion et
mesure des .. effets destructeurs "
Situation en 1970
SItuation en 1985
Variation
Région
absolue
PQPuldtion
Ratio
populatlon
Ratio
des ratios
( 1 )
(2)
(2 -
1 i
WOLEL: -t'JTE~1
96 912
0.85
98 787
0.34
- 0.51
NGOUNIE
83 723
0.73
103 768
0.36
- 0.37
HAUT-OGOOUE
59 b38
0.52
67 242
0.22
- 0.29
i
OGOOUE-MARITIME
53 330
0.46
99 617
0.34
- 0.12
!
OGOOUE - 1\\lI NDO
45 301
0.39
52 300
0.18
- 0.21
!
NYANGA
43 531
0.38
35 ô96
0, ~ 2
- 0.26
1
OGOOUE-LOLü
38 993
0.34
41
507
O. :4
- D.20
,
MOYEN-OGOClUE
38 420
0.33
46
488
0.16
- O. 17
,
1
?opui~~ion de l'EstuaIre "en 1970
?opulat:o~ de l '~stuaire en 1985
284 "39
PopulatIon ~éqiQnale
-
RaClO
~
?opulatlon Estuaire
On observe que.
par rapport à
l'Estuaire.
aucune aucre
~églOn ne suscite une forte attraccion démographique (les ratios
sone tous inférieurs à l'unité).
On observe que des régions com-
me le Woleu-~Tem et la Ngounié dont
la population était relati-
vement importante en 1970 ont en 15 ans perdu leur acquis démo-
graphique au profit de l'Estuaire.
Dans le ~o1eu-NT~m notamment

-
) 48
-
le ratio démoqraphique passe de O,6~ en 1970 à 0.34 en
1985.
soit une variatIon absolue de - 0,51.
11 est vrai que ia croissance n'dPparalt pas partout à
la
fois.
et que les régions favorisées provoquent générale-
~ent dU cours de
leur processus de développement: 'apPQu-
\\:rl5sement dC!s dutres points du t.erri toj re.
Le problème
qUl
se pose n'est pas celui de déclencher le développe-
ment en même temps dans tous
les points de l'espace, mais
celui de voir dans quelle mesure
il est possible d'orga-
niser le développement dans les autres régions tout en
p:-"eservant ~a croissance du pOle déjà favorisé.
A.usSi,
de
ce quj
précède et au regard des particularités Cu pôle de
: 'Estuaire.
11
est difficile en i'état cie compter' sur ce
de~rl1er pour jouer le rôle d'intégration territorIale.
Cette InteqratLon à partir du pole urbaln de L:~revilie
es:: j
.'l;",lrél.nt plus proDlématique que les pôles ~):,-'.lers de
! 'Ogooué-Maritime et du naut-Ogooue susceptib~~s ~e jouer
le n";lle Je pôle de reiais dans cette intégrati'm <;patlalp.
présente~t à leur to~t de nombreux handicaps.
Ir. 2.2.
LES POLE!:' 1""11N .LENS DE L 'OGOOUE-MARITIME !::T DL'
HAUT-OGOOUE ET LEURS PARTICULARITES.

~a simi litude de structure qui existp. entre le 9ôl~ de
t 'Oyooué-Marîtime et celui du Haut-Ogooué condult iCl a

-
349
-
regrouper les pûrticularites des deux pôles.
Ce sont en
effet deux pôles formés à partir de l'exploitation des
ressources minières.
Ou encore.
leur formation résulte de
la
localisation dans
l 'Qgooué-I"laritimc et du Haut-Ogooué
du pétrole d'une part, du manganèse et d'uranium d'autre
~~rt. Cc sont donc des bases matériel:es susceptibles dB
dIffuser
la C~Olssance et le développement comme l'ont
~·rl.lt les SOUr(;f~S des matières premières au début de l' in-
dustrialisation de l'Europe.
Pour l'Europe les sources
des matières premières ont conditionné non seulement :8
localisation de certaines indusr.rie pour une large part,
mais en plus eiles ont été à
l'origine du développement
de nombreuses reqions.
L' on comprend dès lors pourquoi
'extraction du pétrole,
des minerais de manganèse et de
'ur:jniul/1 dans
L'Ogooué-MaritIme et le Haut-Ogooué S\\lSC1-
:~ t~nt d'espoirs ~our les populations des réglons con-
cernees.
Les mêmes espoirs naissent aussi chez les popula_
:-.~ons de la région de l' Ogooué-lvir,do qUI voient avec
: 'p.xportation orochaine du minerai ~e fer s'ouvr:r les
chances de développement de cette région.
S.L
les espoirs entretenus re!:>tent .. légitimes ", rien ce-
pendant ne prouve que le fonctionnement des pôles minIers
existants pUIsse réellement répondre aux attentes èes po-
..
pulatIons régionales .

-
350 -
L'appréciation à'un pOle de crOIssance passe d'abord par
le repérage des activités
jugées comme motrices.
Une ac-
tivité motrice se caractérise pour l'essentiel par:
son aptitude à
susciter l'apparition des ac-
tivités induites,
la forte
utilisütion du capital,
-
la forte croissance de sa production.
Un seul critère ne saurait suffir pour juger de
la force
e~trainante d'~Îe activité.
L'on peut se rappeler déjà que l'étude de la population
accive par branche a révélé le
faible niveau de la popu-
Idtion occupee dnn~ 1e$ brancnes des mines.
Il a même été
constaté que cette population occupee dans
les mines ré-
gresse chaque année
(1976
:
?
932 ;
1980 :
5 657.
SOlt
une baisse de 8%).
Une tel':'e évolution se faIt ail profit
de l'importa t 10n de l a ma in d'oeuvre quaI i fiée venant
d'Europe et surtout au profit d'une
forte utilisation
du capi tal.
On retrouve iCi
la particulari té du secteur
secondaire qui était du reste déja évoquée.
Cette par-
ticularité.
loin d'obéir à des seules fins de classifi-
cation sectorielle.
constitue également un critère opé-
ratoire et offre par conséquent des outils d'apprécia-

tion d'un développement basé sur une forte intensité de
capitai.
L'exploitation des mines dans ce cas préCiS.
:oin d'être bénéfique pour la région et la nation toute

- 351 -
entière,
engendre plutôt des effets pervers.
La perver-
sion ainsi créée résulte de la diff:culté de ces types
d'activités à concilier l'action de développement dans
les réQions de localisation minière encore sous-dévelop-
pées. avec celle de la recherche et de la rentabilité.
Les deux actions sont d'autant plus difficiles à conci-
lier qu'avec l'exploitatIon des matières premières à
l'exportation,
les sociétés étrangères visent avant tout
à rentabIliser leur exploitation.
Il est alors illusoir"e
d'attendre de la part des sociétés minières une création
d'emplois dont une croissance excessive pourrait compro-
mettre les profits escomptés.
Finalement.
les activités mInIères dont l'actIon motrIce
se réduit pour l'instant à
la forte utilisation du c~­
pital au détriment de la main d'oeuvre local~ n'offrent
qu'un côle d'encrafnement très
limIté,
:""es regions d'ac-
cueil ne
tirent par conséquent que très peu d'avantages
de la mise en valeur de ces activités.
Faut-il comprendre
par là que l'~saqe du capital dans la mise en valeur des
régions sous-dèveloppées doi t
être exclu? Le problème ne
se pose pas en termes d'exclusion du capital dans le pro-
cessus de production.
mais plut6t en termes de niveau de
capital socialement acceptable dans une activité locali.
sée en région sous-développée don~ les problèmes de trans-
formation de structures se posent avec plus d'acuité.

- 352 -
Ces points d'ombre que révêle la torte utillsation du ca-
pital dans
les pOles minters.
conduisent à reconnaltr~
avec Marc PENOUIL que " dans l€s
économies encore retar-
dées.
la juxtaposition d'unités de taille moyenne est
sans doute plus efficace que la création d'une seule

Grande uni té ..
(1).
Les unites de taille modeste ont ce-
ci d'avantageux qu'elles se développent dans
le cadre
national.
Leur production est plus orientée vers le mar-
ché local. Plus que les grands complexes réalisés à base
d'importants capitaux étrangers.
Les unités de taille
modeste constituent généralement une solution pour l'em-
pOl de la main-d'oeuvre locale. C'est dire qu'une stra-
téQie de développement polarIsé fonàée sur Les unités de
petites et moyennes dimen~lons semble plu~ adaptée à
l'espace qaOOnals que celle fondée sur les mInes dont ~e
rôle moteur paraît pour l'instant fLctif.
En défir~ltive, si
l'on mise sur une forte intenslté du
capi tal.
l' impulsi.on motrice des actlvi tés minières sur
les deux pèles ne peut que difficilement être soutenue
au regard des faits.
Cep~ndünt, l'usage du capital ne
produit pas que des effets néfastes dans les régions sous-
(1)
Marc ?ENOUfL : cité par Michel REY,
in .. la localisa-
,
tion des accivités économiques dans le cadre d'un processus
de croissance régionale polarisée ~. Thèse présentée a
la faculté de droit et des sciences éConomiques et sociales
de l'université de FRIBOURG
(Suisse),
1973, page 35.

-
353 -
développées.
Il con Cr i bue par ailleurs à
1ê! çroissance
du produit national
(Tableau n G 72).
C'est peut-être ici
que
le rôle moteur des activités minières se présente
avec moins d'ambigtiité.
En effet.
les activités àe base
de la
théorie des pôles se caractérisent entre autres par
une forte croissance du produit national.
Le taux de
c~oissance ici se situe généralement au-dessus de la
moyenne na t i Qnd le.
TabLeau n"'72
Evolution du Produit Intérieur Brut
en milliards de francs CFA 1976.
1976
1979
1980
1983
Taux de crOissance
1976-: 983
,
Mines
244.9
312.3
424.3
SOL 9
11%
1
i
Ensemble
1
d'activ .. tés
719. 1
615,8
782.4 1278.4
9%
1
nationales
Source
Marchés Tropicaux et ~éditerranéens. Numéro spé-
~ial GABON.
Novembre 1981.
page 6 ;
5ème Plan
1984-1988.
pages 72 et 74.

-
355 -
D'ailleurs Jean PAELINCK CIl
le reconnalt lursque
..
le concept de pOle de croissance a été souvent mal
compris. On l'a confondu avec les notions d'lndustrie-
clef. d'induscrie de base.
d'ensemble industriel. De là
la conception erronée suivant laquelle le pOle de crois-
sance serait une espèce de monument élevé à
~a gloire
d'une industrialisation régionale future.
garantie d'une
croissance éconornique certaine l'
Cette remarque que formule Jean PAELINCK dans le cadre
des économies industrialisées s'applique tout autant à
celles des pays insuffisamment développés sinon d'avanta-
ge. Finalement.
à la lumière des expériences historiques.
on pourraitdire que la stratégie du développement pola-
risé commence véritablement par l'aPtitude d'une acclvi-
té dite motrice a suscité l'apparition d'autres activi-
~és ddns son environnement, L'apparition de ces activités
?eut étre exercée directement Ou incirectement par l "ac-
t.ivitê motrice.
La polarisation la plus directa se tra-
duit par l'établissement dans l'environnement géographi-
qùe d'autres activités situées en amon~ ou en aval de
l'activité dite motrice,
Dans le cas des mines et s'a9issant des activités si-
tuées en amont.
les régions du Haut-Ogooué et de l 'OgoouP.-·
(1) Jean PAELINCK : .. Théorie du développement régional
polarisé" j n .. Cahiers de l 'lnsti tut de science économique
appliquée (LS.E.A) ", L, 15 n"159. Mars 1965.
page 11.

- 356 -
~aritime devraient voir apparaltre quelques entreprises
spécialisées dans la fabrication du matériel d'extraction
par exemple.
Un tel processus qui correspond plus à une
hypothèse qu'à une réalité n'a pas
juSqu'ici vu le jour
dans les régions concernées.
Le matériel qUi sert en ef-
fet d'extraction est entièrement importé de l'extérieur.
Les mines se sont àotées tout au plus de quelques instal-
lations d'entretien et de dépannage qui permettent de ré-
pondre aux besoins les plus urgents.
On est ici
loin des grands schémas théoriques qui pensent
que la localisation d'une activité suffisamment importan-
te implique à terme une attraction polarisée en amont
not.amment.
En effet.
l'on admet gènéralemen;: que le pro-
cessuS de polarIsation demande une pérIode àe délai assez
longue pour se développer.
On aurait peut-être gagner iCI
j
préciser cette pérIode-délai compte tenu de la particu-
lrJ.rit-è de certaInes situatIonl:>.
Cette précisIon esc
c:'aucant plus importante qu'on peut se rappeler que c'e~t
en J. 957 que furent extrai tes les premières tonnes de pé-
~.role du sous-sol gabonais.
La première expiai tation de
l'uranium date de 1958.
Enfin. c'est en 1962 que commence
l'exploitation du manganèse.
Vingt neuf ans pour le pé-
trole.
28 ans pour l'uranium et 24 ans pour le manganèse
nous semblent être des périodes suffisamment longues pour
susciter une polarisation.
A la lumière des faits.
le
faIble niveau d'attraction qui ~aracterise les mines ré-

-
357 -
suIte plus de la nature des activités et de leur carac-
tère extra-national, que du problème de délais. Réalisée
par les sociétés trans-nationales Qui veulent se garantir
des sources d'approvisionnement en matières premières.
l'exploltation du pétrole.
du manqanèse et de l'uranium
n'a nullement été p-nvisagée dans le cadre de l'économie
nationale encore
moins dans celui de l'économie régionale.
c'est dire que lorsqu'on souligne le caractère inarticu-
lé des économies sous-développees, et que l'on note par
ailleurs les difficultés de propagation de flux créés par
les investissements nouveRUX,
l'on oublie parfois de pré-
ciser la nature des activités qui ront l'objet de ces in-
vestissements.
Le côractère extra-national de ces acti-
vités qui se déploient d3ns les régions sous-développées
constltue l'une des limites object.!.ves a toute for-me
de propagation qui puisse être de nature à déclencher un
processus cumulatif de développement polarisé.
La polarisation la plus direc~c sc ~raduit par l 'p.ta-
blissement dans l'environnement géographique d'autres ac-
t1vités situées en amont ou en aval de l'activité dite
motrice.
Dans le cas des dellx pOle~ miniers,
les possibi-
lités de créations en amont sont presque inexistantes.
En
aval,
les crèations d' activi tés restent tout aussi diffi-
ciles à réaliser. Finalement, aussi blen ici que dans le
cas de la polarisation en amont.
les mines n'offrent en

-
358 -
l'état aucune certitude de développement ré~l pour les ré
gions de l'Ogooué-Maritime et le Haut-Ogooué.
Il ne peut
en être autrement quand on sait que la production des
activités minières constitue avant tout une matière pre-
mip.re destinée à
t'exportation, même si dans certains
cas,
cette production connaît quelques transformations.
C'est notamment le cas du pétrole dont une partie de la
production brute se trouve raffinée par deux sociétés
instdllées à
Port-Centil
:
c'est-a-dire SO-Gt\\-RA (Socié-
té Gabonaise de Raffinage)
et la COGER
(compqgnie GABON-
ELF de raffinage).
Les produits raffinés par la SüGARA
sont destinés à
la couverture des besoins du marché inté-
rieur.
Ils concernent le butane.
l'essence ordinaire.
le
SL.per carburdnt.
lB kérosene,
le <;laz-ail.
le ruel et le
bitume.
La COGER qui produit du naphta,
du gaz-oil et àu
fuel
oriente sa production à
l'exportatIon.
Le faible niveau ae pOlarisatIon qui caractérIse les mi-
nes explique
ici.
et dans une certaine mesure,
id
fai-
blesse du tissu industriel gabonais qui ~este réduit pour
l'essentIel à
:
- Quelques brasseries réparties dans certainesJ
réqions.
- une usine de textile dont le tissu blanc est
importé.

- 359 -
_ quelques fabriques de lubrifiants et de peinture
de taille très modeste,
une USIne de déroulage du bois.
trois usines de fabrication de ciment (la fabri-
cation du ciment occupe une place importante
dans cet emoryon industriel),
quelques installations agro-industrielles.
Notre optimisme reste quelque peu nuancé devant les chan-
ces de transformation de cet embryon industriel, et ce
compLe tenu de l'absence d'une activité capable de jouer
réellement le rOle d'entrajnement. L'expression de cette
réserve se trouve renforcée par le far-teur démographique
dont
l'étude a déjà révélé quelques aspects nefastes
pour Le développement de l'espace gabonais.
La S l tuation aInsi expuséE': montre à l'évidence l' insuffi-
sance de la force attractive des mines dont on aurait
pensé qu'elles contribueraient de facon significative à
la transformation des réQions du Haut-Ogooué et de l'O-
gooué-Mar i Ume.
l.orsqu·une acti vi té motrice réussi t à susci ter une pola~
risation par l'implantation dans la région d'autres acti-
vités situées notamment en aval.
l'activité motrict;> doit
de facon permanente satisfaire la demande des biens com-

-
360 -
plémentaires indispensables aux activités situées en a-
val. Une telle situation conduit l'activité motrice à an-
ticiper parfois sa production ou à l'adapter au fur et à
mesure de
l'évolution de la demande. Cependant.
la capa-
cité des ~nités productives peut s'avérer insuffisante
pour satisfaire une demande en augmentation.
lei..
la so-
lution qui s'offre à l'activité motrice est celle de
) 'extension de son appareil de production. Cette exten-
sion entra!ne inêvitablement des dépenses d' investisse-
ments nouveaux qui ont pour corollaire l'augmentation
de la production de J'activité motrice.
L'accroissement
de cette production provoque à son tour une hausse de
l'activité économique et de la valeur ajoutée créée dans
la région.
Il en résul te par conséquent une amélioratIon
des salalres et des profits distribués aux agents écono-
mjques.
C~S revenus injectés dans la région par l'activité motri-
ce ~t les entreprIses situép.s en aval peuvent se trans-
former en -demande de consommation de biens et servic~s.
Dans l 'nypothèse d'une faible fuite de revenus.
la de-
mande des biens et services va donner naissance aux acti-
vités de production de biens et services.
La croissance de ces activités produit à terme un proces-
sus de développement dont la région est la princ(pale
bénéficiaire.

-
361 -
Le phénomène se présente différemment dans
les p~les mi-
niers du Haut-Ogooué et de l'Ogooué-Maritime. On peut
noter que les dépenses d'investissement réalisés par les
différentes sociétés opérant dans les deux régions ne le
sont qu'au moment de l'exploitatIon des ressources mi-
nières.
Rêduites à
l'exploitation du glsement, aux ins-
tallations du siège d'extraction, aux installations de
traitement et d'expéàition,
à
la construction des cités
pour ouvriers et cadres, ces dépenses d'investissement
n'ont connu que très peu d'évolution au point de provo-
quer d'autres dépenses ayant trait aux créations indi-
rectes.
Dans certains cas.
l'exp loi tati on des ressources
minières n'a donné lieu à aucune dépense sérleuse dans la
r~gion. C'esc l~ cas de l'extraction du pétrole par la
Société AMûCO do~t toute l'activité se passe en mer.
Elle
~'a par conséquent jus~~'ici engage aucune dépense qu~
puisse être de nature à accroltre le développement du
pôle de l'Ogooué-Maritime.
En défini tive,
les investissements réalisés par les dlf-
férente~ sociétés minières n'ont qu'un impact réduit àans
les régions concernées.
Limités au strict minimum,
c'est
à-dire à
l'approvisionnement des macières premières à
l'exportation,
ils n'engendrent que des effets tout aussi
réduits .


- 362 -
Il convient de noter qu'à la faiblesse des investisse-
ments réalisés s'ajoutent deux types, de limites q~i·con­
tribuent à réduire davantage ces effets :
les"
limites par les fuites de revenus
les
" limIteS par les importations"
Les"
limlteS par les fuites de rev~nus " se traduisent
par le rapat~iement par la main-d'oeuvre qualifiée ori-
qinaire des pays industrialisés d'une partie non négli-
geable des revenus créés par les activités minières.
En
effet.
les activités minières localisées dans le Haut-
Ogooué et l 'Ogooué-Maritime se c~rdctérisent par une for-
te utilisation de
lQ main-d'oeuvre expatriée en prove-
nance des pays développés.
Les revenus percus par cette
partie de main-d'oeu\\~e se trouvent souvent rapatriés
pour une
large part.
Un tel phénomène se traduit par con-
sequent par une réduction de la propension à consommer
dont dépend le multiplicateur.
La sItuation qui carac-
térise les pOles du Haut-Ogooué et de l'Ogooué-Maritime
rappelle celle que décrit Pnilippe AYDALOT {1)
lorsqu'il
souligne que" la grande firme localisée en p~ys sous-
développés reste indépendante du pays où elle est im-
(1) Philippe AYDALOT :
" Etude sur le processus de polarisa
tion et sur les réactions des industries anciennes à la lu-
mière de l'expérience de LACQ",
i n " cahiers de l'l.S.E.A.
L.
15 n0159,
page 140.

- 363 -
1
t ·
Elle n'a que très peu de contacts avec lui et
p
an ee.
à
l'intérieur des établissements industriels.
la main-
d'oeuvre qualifiée est originaire des pays développés.
La grande firme procure peu d'emplois puur la main-
d'oeuvre autochtone;
il s'agit des emplois les moins
interessants.
les moins rémunérateurs.
La masse totale
des salaires payés à la main-d'oeuvre recrutée sur place
est insuffisante pour permettre une épargne locale Il
Cette réflexion du Professeur AYDALOT met en relief d'au-
tres points qui
rendent difficile le développement des
pôles localisés en pays sous-développes. Outre les"
li-
mites par les
fuites de revenus"
qui affaiblissent lu
propension à consommer.
on peut noter que cette même pro-
p~nsion à consommer se voit encore privée d'une parLie de
sa force motrice du fait de la faiblesse des revenus ver-
ses à
la main-d'oeuvre locale.
Aussi.
est-il i~portant
de soulIgner que dans les revenus qui échappent aux ré-
gions minières,
la part des profi ts rapatriés par les so-
cIétés operant dans le cadre de l'exploitation minière
constitue sans doute 1 'une des limites les plus impor-
tantes.
Elle l'est d'autant plus qu'elle prive les ré_
gions concernées d'une partie de l'épargne qui auraIt pu
s'investir dans
les régions.
Le retour de ces profits
d;ms les pays
industrialisés empêche- finalement.
dans une
certaine mesure.
tout processus de développement cumula-
cif dans ces réqions.

- 364 -
Aux"
limites par les fuites de r-evenus .. s'ajoutent
les ,. limites par les importations
Les pOles miniers du Haut-Ogooué et de i'Ogooué-Maritime
disposent d'une importante main-d'oeuvre originaire des
pays indus trial isés.
Les marC!IÉ~s régionaux son t compo::.;ês
d'Une masse non négligeable d'importations à~s biens des-
tinés a la consommation des populatIons agglomérées. I l
résulte de cette situation un~ faible création d'acti-
vités susceptibles de proàuire des biens pouvant réduire
l'importance des importations.
Tout compte fait,
cette
forte propension à importer des biens destinés à la con-
sommation des ménages.
loin de créer dans les deux ré-
gions une base de développement interne.
contrlbue au
contralre au renforcement àes
limites de la crOIssance
des deux pôles.
Il est éviàent que ces"
limites par les
Importations" ont pu par ailleurs favoriser une cer-
~aine polarisation par quelques activités de commerce,
mais cette polarisation n'a p.u se faire qu'au détriment
d'un développemer.t autonome dans les deux régions.
Le faible niveau d'investissements réalisés par les acti-
vités minières,
les différentes limites qu'engendre l'ac-
tion de ces ~ctivités sont autant d'entraves qui bloquent
la croissance des pOles miniers.
En conséquence, en dépit
du repérage de certaines conditions nécessaires à la for-
mation d'un pOle (existence de sources de matières pr.e-

-
365 -
mières),
les régions minières présentent en l'état des
diSPositions insuffisantes pour l'établisseme~t de pOles
de croissance réellement dynamiques.
Il reste que dans
] 'hypothèse d'une politique bien définie.
elles peuvent
contribuer aux cOtés du pOle de l'Estuaire.
la base d'une
solution fondée sur un développement spatial polarisé.
1;.3.
LES POL ES DE eRO ISSANCE ET LES POLITIQUES DE
DEVELOPPEMENT.
L'espace polarisé au GABON présente finalement de nom-
breux " çoulots d'étranglement .. pour réellement jouer
un rôle structurant.
Trois raisons essentielles expli-
q\\l~n c. cet te 5 i tua tian.
:out d'abord les activités constltuant Id base des dif-
fèrents poles existants sont peu diver~ifièes et très ~e~
complémentaires pour favoriser des liaisons d'interdé-
pendance suffisamment poussées.
La situation est plus mar_
quée dans les pOles miniers où l'exploitat.on des mines
suscite jusqu' lci peu d'inductions.
A.ussi,
~es activités susceptibles de créer les conditIons
d'une structuratlon spatiale demeurent fortement orien~
tées vers
l'extérieur. On peut l'observer aussi bien dans
les pôles miniers que dans le pôle urbain de l'Estuaire
le déploiement des_~ctivités commerciales repose sur

- 366 -
un schéma de type " parasi te ",
porteur souvent de nombreu-
ses tensions inflationnistes.
Enfin.
pour des raIsons de faiblesse démographique,
l'es-
pace territorial reste relativement trop étendu pour per-
mettre au jeu de forces centri fuges ct' assurer 1'intégra-
ti.on de l'économie nationale.
Cette situation implique par conséquent une stratégie
propre à créer les conditions d'un développement spatial.
Cette strdtégie nous parait être dans la concentration de
la croissance nationale sur un nombre limité des pôles.
~~ est inutile.
au regard des
faits.
de baser
organisa-
tion de l'espace gabonais sur une dissémination
les pôles
même si en théorie une
structure multipolaire peut
favoriser
le développement de
tout le Lerritoire.
Une or-
ganisation multipolaire ne peut permettre à
l'espace ga-
bonais de disposer de foyers de demande suffisamment im-
portants pour créer à la fois
les conditions d'une crois-
sance régionale et celles d'une intégration territoriale.
C'est pourquoi il semble plus réaliste de concentrer d'a-
bord la croissance sur un nombre de pôles trés réduits et
géographiquement définis.
Cette stratégie renvoie à deux
...
types de scénarios ou d'organisation:

- 36ï -
_ l'organisation basée sur la conquête progressive de
l'espace,
avec le développement préalable d'un nom-
bre
limité de régions d'une part,
cl' aut::-e part.
l'organisation basée sur des régions-
plans.
Il.3.1.
LES POLES ET LA CO~lQUETE
PROGRESSIVE DE L'ESPACE.
"
Ce scénario de développement repose sur cinq pOles à
enrichir" progressivement {voir carte n U l0).
Les régions
de localisation sont les suivantes ;
l'Estuaire,
l'Ogooué-Maritlme.
le Haut-Ogooué,
-
la Nqouni~.
le Woleu-~Tem.
Dans cette" structure polaire"
la région de l'Estuaire
abrite le pOle considéré comme" massif If.
L'Ogooué-Mari-
tlme,
le Haut-Oqooué,
la Ngounié et le Woleu-NTer.-. jouent
le rôle de "
pôles secondaires". à
la différence que,
du
point de vue économique,
les pôles de l'Ogooué-Maritime
et du Haut-Ogooué présentent des structures relativement

evoluées,
a~ors que les pôles de la Ngounié et du Woleu-
NTem sont à créer.

Les avantayes de cette organiRatlon sont çertains,
En lI-
mitant la structure à cinq p61es.
au lieu de neuf (nombre
des régions).
la stratégie envisagée privilégle le ., dé-
veloppement progresslf .. fondé sur une intensi fication
préalable de la croissance sur certains points de l'espa-
ce national.
Elle s'oppose donc au " développement tous
azimuts" qUI se caractérise par une dissémination des
moyens à.
travers tous
les points de l'espace.
En effet.
le sché~a de développcmenc préconisé suppose d'abord une
forte çoncentr"tion de la croissance sur
le
.. pôle mas-
sif "
Dans l 'hypothèse d'une création des unités de sous-trai-
canee (cf.
paragraphe 4.
chaPltre III).
c'est dans l"Es-
tuaire qu'il
convient d'envIsager ces ~iTlpli)ntations,
L'Estuaire doit également accueillir prioritairement l 'es-
senciel des activités prévues dans le cadre du schéma di-
recteur
- développement de l'aqrlculture et ses industries
dérivées (pêche Industrielle.
élevage industriel.
abattolr,
petite industrie du cuir),
- développement de l'industrie du bois (ameublement).
Pendant que se poursuIt la concentration de
la croissance
sur le " pôle massif"
(Escuaire),
l e s " pOles secondai-

- 369 -
Ca r te n.!!.10
STRUCTURE DE L'ORGANISATION POLAIRE A CREER
WOLEU NTEM
OGOOUË
IVINDO
Ë
NYANGA
0
FOLE ~ASSJF EJaSTANT
FOLE SECONDAIRE
El EN VOtE OE FCftMA1K>N
A CREER
FOLE SECONDAIRE
LIAISONS INTER-FOLES
EXISTAHT

res n connaissent un développement limité.
En ce qui
concerne l'Ogooué-Maritime et le Haut-Ogooué,
il s'agit
de
limiter leurs activités â la fourniture des matières
premières destinées à
la mise en place des unités de
sous-traitance devant être créées dans
l'Estuaire. Quant
aux régions de la Ngounié et du woleu-NTem,
lorsque se
déroule le processus de concentration de la croissance
sur le .. p61e massif"
elles doivent se contenter d'a-
bord de quelques actions menées dans
le cadre de l 'inter-
vention des pouvoirs publics.
Ces actions se résumant
au déveioPpemenc des infrastructures d'accueil qui font
encore cruellement défaut au pays:
développement du ré-
seau routier en vue de favoriser
les liaisons inter et
Intra-regionales.
Cependant.
dès Que le ~ pèle maSSl f
"
représenté par
l'Estuaire atteint le " seuil
de tolérance 0'
Cl) de con-
ceneratlon,
le dtveloppemenL de o. peles seconddires
cesse d'êtr~ timIde et devient intensIf"
Lorsque le terrain industriel et la main-d'oeuvre devien-
nent rares et les charges sociales trop élevées,
les mou-
vements de reflu~ des entreprises vers les ~ pOles secon-
(1)
Les 0' seuils de ~olérance de concentration de la crOIS-
sance sur le .. p~le massif" Peuvent être repèrés à travers
notamment les mouvements de reflux des entreprises et des
populations vers les" pèles secondaires"

- ) 71 -
daires sont inévitables,
Les entreprIses qui espèrent ac-
crot cre leurs bénéfices en augmentant leur capacité de
production ont tendance à ouvrir des succursales dans les
p6les secondaires qui disposent d'excédent de facteurs de
production.
Les mouvements de reflux qui gagnent les po-
pulations restent lIés pour l'essentiel à l'espoir de
trouver dans les" pôles secondaires ,. un niveau de vie
supéri.eur à celuI obtenu dans le " ;>àle massif ,.
Dès que se déclenchent
les mouvements de ~eflux à partir
èu
"
po l e mass if"
les " p6les secondaires " sont sus-
ceptibles.
après une forte concentration de la croissan-
ce.
d'atteindre à terme et à leur tour les" seuIls de
tolérance" de concentration.
Les ~OUVements de reflux
décLench6s cette fois-ci J
partir des " pôles secon-
daires ..
permettent ainsi une diffusion de
la croissance
vers
les A.utres points de
l'espace national demeurés jus-
qU'tCl
â
l"écart du processus cumulatif.
Comme on
le voit.
le développement spatial préconisé se
fait de facon progressive et orgRn:sée.
Il commence par
une région qui se voit dotée d'un pôle de forte concen-
tration d'activités (IL
puis il gagne les régions dispo-
sant déjà des pôles de dimension modeste,
di ts " p~les
(1) Autrement di t.
les investissements directement ou in-
directement productifs sont orientés d'abord vers le pOle
considéré comme massif.

-
372 -
secondaires".
et ainsi de suite.
Cette stratégIe qui
nOllS
est inspirée par la
faIblesse des structures ré-
gionales
(démographiques notamment).
évite une dilution
des moyens.
Certes,
la stratégie s'üccompagne d'une ac-
ceotation,
pendant une très
longue période, d'un certain
déséquilibre.
Mais elle assure au moins aux pô~es plus
de chances de connaltre de profondes mutations structu-
relles.
Au total l'objectIf visé est d'atteindre un ma-
ximum de développement pour un minimum de coûts.
On peut cependant faire remarquer que le " pro(:essus du
développement progressif
énoncé n'~ de chance de se
produire que si les mouvements de reflux jouent effecti-
vement.
Or on constate qu'en Afrique en général, au GAHON
en particulier.
la concentratIon des activités et des po-
pulations sur certaines vi~les (les Cdpltales notamment)
rie cDndui t
que rarement aux phénomènes de rejet.
Pour
s'en convaincre il SUrfIt de constater notamment les dif-
ficuLtés duxquelles se heurtent
les pouvoirs pUblics pour
freiner les mouvements de
transferts des élèves a Libre-
Ville et C~ ~n dépit de la
localisation d'un lycée dans
chaque" métropole" régionale.
Les phénomènes de rejet ne pOUv~nt se produire sponta-
nément.
il appart:ient à
l'EtaL de juger du niveau suffi.

- 373 -
sant de concentration de la crOissance sur le " pôle
massif n ainsi que du moment de l'enrichissement des
.. pôles secondaires "
La forte croissance de la population du .. pôle massif",
le développement ces autres villes de la région de loca_
lIsation de ce " pOle massif ",
la satisfaction des be-
soins collectifs des populations de la ville principale
(fonctionnement des établissements scolaires notamment
dans des conditions efficiences).
sont,
entre autres.
autant d'indications devant permettre à l'Etat de juger
du niveau suffisant de COncentration de la croissance sur
le premier pOle ~ développer.
Toujours dans l 'hypothèse d'~ne absence de manifestations
des phénomènes de reflux de la croissance à partir du
" pOle massif ., et devant l'insuffisance de diffusion
des actJ.Vl tés \\.:ers les" pàles secondaires
l'enrichis-
sement de ces derniers implique de la part de l'Etat à la
fois àes interventions directes (transfert total de cer-
tains servJ.ces administratifs vers les ~ pOles secondai-
res ") et une sér i e de mesures d' i nc i ta tian. Les mesures
d'incitation peuvent porter sur:
-
les aides financières consenties aux entreprises
concourant aux investissements des" pOles secon-
daires ..

-
374 -
_ les prêts accordés au titre de l'habitat aux popu-
lations désireuses de s'installer dans les n
pôles
.secondaires ..
Ce schéma de développement dont les grandes liynes vien-
nent d'être exposées,
permet d'assurer.
non seulement un
" développement progressif" de l'espace gabonais sur la
base de cinq pôles.
mais également met à
la disposition
de l'arrière-pays deux autres" pôles secondaires ".
Les
deux" pôles secondaires" à créer dans
l'arrière-pays.
c'est-à-dire dans la Ngounié et le Woleu-NTem.
vien-
draient ainsi en appui du seul pOle minier dont l'analy-
se structurelle a déjà révélé de nombreuses faiblesses
pour jouer le rôle de .. pOle moteur .. dans cette partie
du teITi toire.
On a vu que l'organisation de " 1· espace
polaire" actüel
(voir carte nOll)
repose sur deux pôles
localisés dans deu~ régions côtIères (Libreville et Port-
Gentil) et un seul pôle situé à
l'arrière-pays lHaut-
Ogooué).
Quoiqu'embryonnaire~. les pôles de Libreville et
de Port-Gentil situés en réalité dans la même zone de
rayonnemp-nt
(Port-Gentil se trouve à 15 minutes de vol de
Libreville).
apparaissent plus dynamiques que celui du
Haut-Oqooué (carte n011).
Cette différence a été suffi-
samment évoquée au cours de l'étude sur la dynamique ré-
gionale.
Finalement.
la création à
l'arrière-pays de deux
autres .. pôles secondaires " dans deux réqions de faible

-
375 -
dynamisme
(Ngouniè et ~o~eu-NTem). mais présentant relu
tivement plus d'évolution structurelles
(1) que les au-
tres (2)
contribuerait ainsi à atténuer la tendance Vers
la concentration déséquilibrée de la croissance spatiale.
La stratégie fondée sur une organisation limitée des pô-
les reste dcnc une possibilité pour atteindre le dévelop-
pement efficient de l'espace gabonais.
Cette voie qui
s'oppose en fa i t
au Of
saupoudrage " du développement
n'est pas cependant la seule.
Il est un effet possible de
parvenir aussi à une croissance et à un développement
mieux organisés à partir de la mise en place des " ré-
gions-plans ,.
II.3.2. LES POLES ET LE DEVELOPPEMENT MULTI-REGIONAc
cm; ~,'ORGANISATlON TERRITORIALE EN .. REGIONS-
PLANS ").
La necessité de mener les actions de développement dans
des cadres géographiques relativement vastes réside dans
Id recherche de rendement économique supériear.
Il a été
(1) En 1985.
la Ngounié et le ~oleu-NTem représentent res-
pectivement i2.5% et 11.9% de la population nationale.
(2) Les région~ de faible dynamisme regroupent.
selon la
classification réalisée.
la Ngounié,
le Woleu-NTem,
1'0-
gooué-Ivindo.
l'Ogooué-Lolo.
le Moyen-Ogooué et la Nyang3.

-
376 -
Carrç> n~11
.
..
ORGANISATION
DE LESPACE POLAIRE ACTUEL
WOlEU - NTEM
OGOOUÉ·,V,NOO
(
ESTUAIRE
MOYEN-OGOOUÉ
/"----~-:O:G:O:OUE -lOLO
HAUT OGOOuE:
NGOUNIE
NYANGA
COeFFICIENT DE DYNAMISME
D€JI40GRAPHIOUE
o
IOkm
,
3i> 2
2 il 1
<: 1

- 3i7 -
Ç9rre- n o12
ORGANISATION
DE L'ESPACE
EN "REGIONS-PLANS ..
HAUT-OGOOUE
OGOOUË - LOLO
NOMBRE D' HABITANTS
1
1 > '00000
~ 100000 ci 150000
~ < 150000

- 378 -
suffisamment montré que les ré~1ons existantes ne peuvent
aider aux mutations profondes de l'espace gabonais. 11
fdut par conséquent envisager les interventions à venir
dans des cadres multi-régionaux.
La politique de développement mulci-réqionale est effi-
ciente en ce qu'elle permet de construire des espaces éco·-
nornlco-géographiques offrant une meilleure complémenta-
rité. I l s'agit notamment de regrouper dans un même espa-
ce une région relativement dynamique avec une autre ré-
gion présentant une faible évolution dans les structures.
L'analyse conduit au couplage suivant
Woleu-NTem et Ogooué-Ivlndo.
- Haut-Ogooué et Ogooué-Lolo.
~gounié et Nyanga,
Ogooué-MaritIme et Moyen-Oqooué.
A noter que l'Estuaire qui présente pl~s de dynamisme est
une rcgion à part (voir carte n012).
L'organisation ainsi définie comprend cinq" regions-
plans ". C'est RU sein de ces réGions qu'il importe de
mener les actions future,s pendant un temps suffIsamment
long.

-
379 -
Le couplage tel qu'il apparaît présente des avantages
certains ;
Au plan démographique,
les régions à mettre en place of·
frent des marchés relativemen: plus importtants que le~
régions administratives ~ctuelles (Tableau n072).
Bien que
la dimension
.. régions-plans
.. et leur poids
démographique.
.. Régions-plans "
Population en 1985
1.
Woleu-NTem
151 087
QGooué-Ivindo
"
, . :-iaut-Ogooué
108 749
Ogooué-Lolo
3.
Ngounié
139 :;b4
NYdnga
4.
Ogooué-Maritime
146 105
Moyen-Ogooué
5.
Estuaire
284 739
Total
830 l44
la dimension d'un marché ne se mesure pas par rapport au
seul chiffre de pOPulation (il faut aller au-delà. nptam-

-
380 -
ment prendre en compte
l" importance du produit régional).
les nouvelles régions ainsi définies offrent plus de pos-
sibilités d'attraction polarisée.
Au plan économique.
l' organlsation en " régions~plans ..
vlse.
d'une part,
à exploiter les ressources existan:es
cans le sens d'une complémentarité. d'autre part, à per-
mettre aux réqions moins dynamiques de profiter èu jeu
des forces entraînantes des régions relativement évoluées.
Il s'agit en fait de tenter de réaliser n long terme la
structuration d'un espace économique et géographique non
encore intégré.
Ainsi..
le w'oleu-NTem qui offre une"
physionomie" agri-
cole se complète assez bIen avec l'Ogooué-Ivindo et pour-
ralt à terme tirer partie des effets d'entrainement que
déclancneraîc l'exploitation futur? du çisemenc de fer de
~BELINGA (Ogooué-Ivindo).
Entre le Haut-Ogooué et l'Ogooué-Lolo (région essentiel-
lement rurale).
i l existe déjà dans les faits une certai-
ne collaboration économique
Une partie de la populatIon
de la région de l'Ogooué-Lolo en age de travailler se
crouve employée dans les mines de Moanda et de Mounana
(Haut-Ogooué), Au-delà de cette attraction polarisée que
suscite la région minière,
il est à préciser que les chan
ces de réelles mutations de structures dans ces deux ré-

-
38: -
gion5 nécessitent leur intégration au sein d'un même plan
de développement prospectif.
La mise en oeuvre d'un tel
plan passe notamment par la création dans l'Ogooué-Lolo
des activités qui pourraient utiliser les éléments pro-
àuits dans la région mInière comme input (exemple:
la
production d'engrais â partir du manganèse).
Dans
la Nqounié et la Nyanga.
il a été montré que cette
partie de l'espace (tout comme le nord du pays) se trouve
plus ou moins exclue de l'amorce de la croissance et du
développement qui se manifestent à travers le territoire
gabonais.
Il s'agit par consequent de créer dans ces deux.
régions des conditions permettant de mettre un terme à
une dégradation économique aux effets déjà cumulatifs.
La mise en valeur du marbre
(de la Nyanga) dont l'exploi-
tntion ~ étê jusqu'ici retardée pourrait incontestable-
ment servir de base pour dynamiser cette zone.
L'activité
agricole (et même forestière)
déjà" essouflée ., ne sau-
rait à elle seu~e Jouer réell~ment un rOle déterminant
pour le redressement de ces deux régions.
Entre l'Ogooué-Maritime et le Moyen-Ogooué.
la mise en
place d'un plan de développement prospectif commun aux
deux régions devra favoriser la création dans le ~oyen­
Ogooué.
de certaines activités susceptibles d'être indui-
tes par l'exploitation du pétrole de l'Ogooué-Maritime.
On verra plus loin que les possibilités ct'inductions à

-
382 -
partir du pétrole existent.
Le problème qui se pose est
celui de chercner à intégrer (même dans le cas de la sous
traitance) cette exploitation dans un processus de pro-
duction plus large.
Qu'il s'ùgisse de la stratégie fondée sur la hiérarchie
des pOles exposée précédemment,
ou de celle basée sur les
" régions-plans";
les objectifs envisagés ne seront que
difficilement atteints si la mise en valeur des reSSour-
ces disponibles reste réduite a la seule exploitation du
produit à l'etat brut.
Si le schéma d'amé~dqement du territoire propOSé par le
GERSAR ouvre très peu de perspectives de développement et
ct' intégrûtion,
11 ne présente cependant
l' avantage ct' a-
",oir inventorie àe manière exhaust:ve les di ffèrentes
accivités susceptibles d'ètre réallsées sur l'ensemble
du terr i tolre.
L'application de ce schéma reste alors possible.
~ condi-
tion de concevoir la mise en place des actions qui y sont
contenues dans une optique organisationnelle différente:
-
il
s'agit d'envis~ger la création des actiVItés dans
le sens de permettre des relations de complémenta-

-
3B) -
rité entre les unités productives (matérialisées no-
tamment par les relations d'achat-vente)
;
_ il s'agit également d'envisager la r"éalisation des
activités spatialement définies dans le cadre d'une
organisation rationnelle:
c'est de cette dernière
que dépend en partie le bon renàement de l'écono-
mie régionale,
par conséquent l'efficacité de l'éco-
nomie nationale toute entière.';
il s'agit enfin de rechercher un maximum de dévelop-
pement pour un minimum de coûts.
Tout comme pour la
stratégie fondée sur le " pOle massif" et " secon-
daires"
le problème du coût se pose ici avec la
même intensité et peut-~tre plus : ~ la dIfférence
de
la strategie préCédente où l'enrichissement des
" pôles secondaires
.. intervient avec un décalage
ddns
le temps (aprés une forte concentration des ac-
tivités sur le " pOle massif "~J,
l'effort de cons-
tr"uct:i.on spatiale doi t être orienté en direction de
toutes les " régions-plans "
A la lumlére de ces remarques,
l'organisation de l'espace
autour des actions définies par le GERSAR (elles sont a-
xées essentiellement sur l'agriculturp.) doit donc préco-
niser les créations d'actIvités de façon à assurer leur
développement réciproque:
à
l'Intérieur de chdqUe " ré-

-
384 -
Qian-plan ". une création donnée doit constituer une de-
mande effective pour une autre activité.
En se réièrant à la .. region-plan" Haut-Ogooué-Ogooué-Lolo
par exemple (tableau n073) on pourrait envisager l'ins-
tallation de l'industrie du cuir dans l'Ogooué-Lolo et
non pas dans le Haut-Ogooué comme initialement prévu
(voir contenu du schéma).
La stratégIe ainsi proposée permet aux deux activités
d'évoluer en étroite 1iai50n_
Elle favorise en outre la
division du travail et prépare à
terme les conditions
d'une intégration pour les deux entités géographiques ap-
parten.ant à la même" région-plan ".
Les chances de dé-
veloppement des activités sont d'autant plus grandes que
leur nombre est rédUIt dans l'espace.
En effet,
l'un des
aspects qui fondent notre pessimisme Quant à la réalisa-
"Clon du " schéma du GERSAR .. réside dans l'émiettement
des actions : on note par exemple que la création des
blocs de cultures vivrières et industrielles a été pro-
jeté dans toutes les régions, alors Que la réalité de
l'espace gabonais aurait conduit à une création limitée
de ces activités.
Dans la double préoccupation de la croissance et de sa
di ffusion.
la construction des nouvelles régions

-
)85 -
Ta:>Ieau n ~ 74
Organisation spatiale de quelques activités
proposées par le GERSAR dans
le sens d'une
complémentarité.
Régions
Activités
" Régions-Plans
HAUT-OGOOVE
élevage plus abattoir
j engrais
HAUT-OGOOUE
1
- - -
-
- - -- - - - - - -
- - - - -
OGOOUE-LOLO
OGOOUE-LOLO
industrie du cuirl
blocs de
cultures
vivrière
OGOOUE-IVINDO
cul ture de cacao
culture de
OOOOUE- IVINDO
~ute
- -- - - - - - - --i - - - - 1- -
\\-IOLEU-NTE~
cacao
chocolateri~ USIne de fa-·
IJOLEU-NTEM
brique de
sacs de jute
WA~GI\\
élevage
pêche
fabrique de
NYANGA
abé\\ttoir
------ farine de
poisson et
al imen ts
pour volaille
NGOUNIE
-
-
-
- -
-
- - - -
-
NGOUNIE
industrie
élevage de
du cuir
volaille

-
386 -
Régions
Activités
.' Régions-plans ,,1
1
OGOOUE-MARITIME
1 pêche Il engraisH
cul tures
r
OGOOUE-I'lARITIME
1
frui tières i
- - - -
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
- .
·~OYEN -OGOOUE
'10YEN-OGOOUE
jusine de
usine de jus
1
I,conserverie i
de fruit
j
Source
construit à partIr des propositions faItes par
le GERSAR.
~.B
le 5ens des
flèches
indique l'approvisionnement en
produits de consommation intermédiaire.

-
]87 -
~ régions-plans"
implique la définition des plans
d'aménagement.
Ces plans doivent comporter des objectifs
à court,
moyen et long termes.
On aurait
en
fait tort de confondre l'orientation
de
l'aménagement envisagée ici avec celle menée par Ip-s
pays
industrialisés.
Dans ces derniers,
le problème d'a-
ménagement se pose en termes de décentralisation et de
déconcentration des activités industrielles.
Autrement
dit,
il s'agit pour l'essentiel de mettre un frein à la
concentration excessive des industries dans des régions
trop avantagées.
lei.
tout est pratlquement à construire.
Or.
la création
des" régions-plans" ou de pOles de développement néc~s­
site d'abord une action publique d'infrastructure qui
consiste à
mettre en place les structures indispensables
dU
développement régIonal
:
transports,
voies et moyens
de communication,
approvisionnement en eau et en élec-
trici té . . .
Les analyses précédentes ont révélé la faiblesse de ces
infrastructures dans l'espace.
I l conviendrait alors de
remédier à ces insuffisances dans l'hypothèse de l'orga-
nisation spatiale en " régions-plans ".

-
388 -
Il est à
noter que pour certains de ces équipements,
le développement spatial exige leur çréation à
travers
tOllt
le territoire:
eau,
électricité.
route notamment.
Pour d'autres au contraire,
la stratégie fondée sur les
.. régions-plans" doit conduire à
leur mise en place se-
lective.
L'idée d'une" dotation sélective" vise à " ma-
ximiser ..
l'usage des équipements dont le fonctionne-
ment se heurte à àes problèmes de rendement interne.
Ce
sont les hôpitaux" à vocation régionale".
les établisse
sements ct' enseignement secondaire à cycle long.
Pour ces
deux types d'équipements,
l'installation d'un établisse-
ment hospitalier et d'un lycée bien structurés suffi-
rajent pour répondre aux besoins des populations compo-
sant chaque " région-plan ..
La mise en place des infrastructures d'accueil par l'ac-
tIon publique correspondant aux objectifs à atteindre à
court et è moyen termes.
A long terme.
le développe-
ment des" reqions-plans .. exige la création d'activités
productives:
dès l'instant où l'absence des infrastruc-
tures ne constitue plus un frein à
la localisation.
les
zones àe
l'Ogooué-lvindo et de la Nyanga (notamment).
jusqu'ici délaissées spontanément par les entreprises.
pourraient désormais servir de sites favorables au dé-
ploiement de leurs activi tés.
Il n'est par conséquent pas
erroné d' affirmer que la " conquête" du territoire gabo-
nais à des fins de développement commence aVec la mise en

-
389 -
oeuvre des investissements relatifs aux diverses infra-
structures d'accueil.
Leur importance est d'une évidence
telle qu'elles entravent le développe~ent des activités
touristiques notamment qui ne font
pas appel ~ une mobi-
lisation de grands moyens (humains.
techniques,
finan-
ciers) comme l'intégration de l'exploitation des mines
dôns un processus de production plus complexe.
Le tourisme ne peut constituer une source d'enrichisse-
ment national que s' il dispose de structures indispen-
sables à
son développement :
moyens de communication variés et rapides,
hotels ou sites d'accueil offerts à des prix compé-
titifs.
- centres ct' information.
Si la mIse er. place de ces structures incombe à l'Etat,
l' exp!oi tation de l' activi té touri stic:ue elle-même doi t
revenir aux promoteurs privés. En effet,
le potentiel des
ressources émanant du tourisme n'a pu être exploité
parce que cette ar.tivité est l':'p.t1uite jusqu'ici
à la
construction à Libreville essentiellement des hotels de
" haut standing " devant acr::ueillir les quelques visi-
teurs 4trangers et surtout servir de logement aux coopé-
rants.
Il en est ré!->ulté un .. tourisme parasite ", c'est
à-dire un tourisme dont l'essentiel des revenus provient

- 390 -
de l'Etat.
La solution à apporter à un tel tourisme qui
n'ouvre aucune porspective de développemenc spatial pa-
raIt être dans le désengagement des pouvoirs publics.
Du fait de la spécificité des" régions-plans" (elles
résultent de la suppression des frontières traditionnel-
iesL
il
importe de définir <lU plan réqional une nouvelle
administration (Q vocation économique par exemple) dont
le rOle serait d'assurer l'application.
le suivi et le
.!r,
contrOle des activités définie~ dans le cadre des" ré-
gions-plans ". Une telle administration permettrait (en
étroi te liaison avec le Ministère du Plan) de rendre ~u­
si efficace que possible la politique de d~veloppe-
menc envisaqée.
L'OrganIsation de la ~ouvelle administratlon peut ici
,s'inspirer des propositions du GERSAR (volr oqanigramme
de la DATAR).
Il sufiirait de'mettre l'accent surtout sur
la décentralisation de certains services tels que ceux
des statisl:iques dont le maintien à Librev.:ille ne saurait
rendre parfaite la maltrise de l'information régionale.
La structun~ adminiscrative définie par le GERSAR a été
choisie comme pouvant assurer le contrÔle de la politique
de développement spatial, non pas parce qu'elle constitue
la seule proposition originale. mais parce qu'elle appor-

- 391 -
te une réponse à notre problématique.
Aussi convIent-il
de préciser que ce dont il e~t question ici est moins ia
recherche d'une administration parfaite que le souci de
voir les pouvoirs publics faire réellement usage des
quelques structures existantes pour " asseoir .. progres-
sivement le développement spatial.
Il nous semble que
l'organigramme proposé par le GERSAR n'a pas jusqu'ici
été effectivement appliqué au point de noter par exemple
l'existence de certaines rivalités de prérogatives.
La
structure nous parait être d'une cohérence assez défenda-
ble,
sauf que les décideurs n'en ont pas fait un vérita-
ble outil d'aménagement spatial.
En conclusion.
le développement de l' espace gabonais par
hiérarchie de pôles ou par" régions-plans"
laisse appa-
ra1tre très peu de différences.
Dans l'un et l'autre cas
il S'aglt de concentrer la croissance et le développement
sur quelques points spatiaux.
La seule différence appara1 t
au niveau du déroulement du processus.
La stratégie fondée
sur la hiérarchie des pOles.
_ priVilégie d'abord la
concentration sur le " pOle massif ".
l'enrichissement
des .. pOles secondaires .. se faisant avec décalage dans
le temps.
Ce mode d'intervention s'oppose â celui devant
permettre le développement spatial autour des .. régions-
plans".
Ici.
la mise en valeur des nouvelles entltés géo-
graphiques se fait en même temps.

-
392 -
Les stratégies ainsi proposées nous semble plus réaliste
que le .. saupoudrage" d'action sur neuf régions.
Le GA-
BON ne dispose pas de facon illimitée des moyens pour sa-
tisfaire toutes les revendications émanant de toutes ces
régions.
I l importe par conséquent d'opter pour un déve-
loppement plus organisé et mieux réfléchi.
Il est à noter que les stratégies de développement envi-
sagées reposent avant tout sur les ressources potentiel-
les existantes. Or.
le mode d'exploitation de certaines
de ces richesses spatialement localisées ne peut réelle-
ment donner lieu à une série d'effets multiplicateurs,
notamment dans la création de quelqu~s inductions, sauf
dans l'hypothèse d'une intégration de l'exploitation des
ressources dans un processus de production plus large.

-
393 -
CHAPITRE
III
L'EXPLOITATION DES RESSOURCES ET LES POSSIBILITES
D'ENRICHISSEMENT DES POlES.
" TOLlt l'art du développement régional consiste à
bien choisir l'industrie, voire l'activité-clé suscep-
tible d'entraîner dans son sillage toutes les ac-
tivités économiQUHS de la région ".
André ,'1ATTEACCIOll (1),
(1) André MATTEACClOL!
"Oiversitp. Régionale et Cohérence Nationale ".
00. cit. page o.

-
394 -
Les politiques ~ mettre en place n'ont de sens que si
elles perm~ttent d'atteIndre las Duts recherchés. En
effet.
l'originalité du couplage des régions réside dans
lû possibilité de créatlon de réseaux de polarisation
à l'intérieur des ., régions-plans ". Autrement dit,
le
coupldge des régions doit être non pas une simple jux-
tapQsition des régions qui se cotaient,
mais un regrou-
pement de régions en vue de leur interpénétration.
Ce qui
suppose entre elles des liaisons de complémentarité suf-
fisamment poussées.
En ce qui
concerne le développement fondé sur la hiérar-
chie des pOl es.
le développement des .. p~les secondai-
res .. dépend d.e la cQncentration des activit.és sur le
.. pOle massif"
Dans l'une et l'autre stratéqies
(développement par
" rêqions-plans .. ou par hierarchlp. dt:s pôles).
Le déve-
loppement renvoie au problème ae l'enrichissement du
r.issu de
l'économie spatiale.
Cet enrichissement est
fonction sans doute du type de schéma d'exploitation des
ressources existantes.
III.!. LES POLES ET LES DIFFERENTS TYPES DE SCHEMA DE
PRODUCT ION.
Les stratégies de développement préconisées ci-dessus

- 395 -
restent fragiles si l'on ne définit pas les activités ou
tout au moins le type de schéma de production suscepti-
ble de favoriser la diversification de l'économie régio-
nale.
L'orientation vers une activité économique plus
diversjfi~e exige pour un espace donné des ressources
potentielles,
tant il est vrai que dans certains cas,
des
espaces au d~part moins riches potentiellement finissent
par assurer leur développement.
Mais il s'agit lé des cas
des pays industrialisés dont le développement s'appuie
dans une certaine mesure sur les ressources des pays
insuffisamment développés. Les pays insuffisamment dé-
veloppés par contre voient généralement leurs chances de
développement se restreindre dès lors qu'ils ne disposent
pas préalablement de quelques richesses potentielles.
En d'autres termes,
les richesses potentielles c(JnJ'::t:i t:llfmt:
t'our cette catégorie de pays une condi tion nécessaire,
mais pas forcément suffisante pour garantir le dévelop-
pement.
A la difference de nombreux pays sous-développés,
le GABON
offre un espace relativement riche au plan potentiel. Au-
trement dit,
les condicions nécessaires pour une diver-
sification du tissu économique existent.
Il reste que cette
diversification dépend du type de schéma de production à
mettre en place.

- 396 -
On peut dire que deux sch~mas caractérisent la mise en
valeur des ressources spatialement localisées
le sché-
ma de " production simple " qui ne permet que la forma-
tion des pOIs potentiels et le schéma de " production in-
tégrée ~ plus apte à créer les conditions de diversifi-
cation économique.
111.1.1.
PRESENTATION DU " SCHEMA DE PRODUCTION SIMPLE"
Par schéma de " production simple ",
nous entendons le
processus d'exploitation des ressources naturelles qui ne
fait appel qu'à une seule étape de production.
Peuvent
être concernées par ce schéma,
l'exploitation des mines,
l'agriculture et ses cultures traditionnelles d'exploi-
tation (café,
cacaoL
l'exploitation forestière.
La par-
ticularité du schéma de " production simple" réside
dans l'absence d'enrichissement du tissu de production
des pôles: puisque les produits bruts ou semi-bruts se
trouvent aussitôt exportés vers le reste du monde où ils
servent à approvisionner les industries extérieures. Tout
se passe comme si lelieu
d'exploitation des ressources
naturelles et le reste du monde appartenaient à un même
espace national.
Il résulte de cette situation três peu
de chances d~ polarisation directe d'activités. C'est
dire que même avec une abondance des ressources poten-
tielles.
leur exploi tation sur la base de ce schéma ne

permet qu'un développement très limité". des régions de
localisation.
Déjà.
lors de l'examen des pôles miniers du
Haut-Ogooué et de l'Ogooué-Maritime.
il ù
été constaté
que les activités de mines n'ont en réalité pu favorisé
que la formation des pôles potentiels.
Ils n'ont pu sus-
citer qu'une très faible création d'activités liées di-
rectement et indirectement à l'exploitation des mines.
La difficile évolution de la croissance évoquée au chapi-
tre précédent dans ces deux pôles provient en partie de
la structure de ce schéma.
même si par ailleurs l'étroi-
tesse Ou marché constitue également l'une des raisons de
faible création induites.
Le schéma de " production simpte " montre ainsi ses limi-
tes quant à
la réalisation du développement par" régions-
plans " ou par hiérarchie de pôles.
La stratégie du dé-
veloppement par hiérarchie de pOles qui suppose une forte
concentration préalable de la croissance sur un pOle dit
massif exige de l'exploitation des ressources naturelles
un processus de production relativement complexe.
C'est-à
dire un processus susceptible de provoquer des créations
d'activités complémentaires.
Un tel cheminement ne peut
être amorcé que dans le cas d'un schèma plus structuré.
à
savoir le " schéma de production intégré "

-
396 -
PRESENTATION DU SCHEMA DE " PRODUCTION INTEGREE "
IIL1.2.
Plus complexe,
le schéma de " production intégrée" offre
plus de possibilités de développement.
Le schéma de " pro-
duction intégrée" se définit tout d'abord comme étant le
processus à partir duquel l'exploitation des ressources
naturelles est susceptibles de faire appel à plusieurs é-
tapes de production.
Trois types de fonctions fondent sa
structure:
-
la .. fonction primaire "
-
les .. fonctions de transformation "
- et la " fonction de fabrIcation"
Comme dans le cas précédent.
la " fonction primaire ..
ici représente touJours la toute première étape d'ex-
ploitation des ressources naturelles.
La priSe en compte
à nouveau de cette fonction dans le schéma de ,. produc-
cion intégrée " ne pose pélr conséquent pas de difficul-
té majeure.
En définitive,
elle marque le trait d'union
entre le schéma de " production simple " et le schéma
" intégré ". On peut dire qu'à ce niveau de structu-
ration,
les deux schémas ne laissent apparaltre aucune
différence.
C'est par contre avec les" fonctions de
transformations" que la différence npparalt désormais
de facon nette.
En effet,
dans le dernier schéma,
alors
que l'exploitation des ressources ne peut donner nais-
sance qu'à une seule étape de production.
avec le schéma

-
399 -
de
' f
production intégrée ".
cette exploi cation ne cons-
titue qu'une étape de production vers une autre faisant
intervenir des " fonctions de transformations .. de
différents niveaux:
les premières transformations d'une
part, et d'autre part les transformations plus élabo-
rées. Les premières transformations qui,
dans le cadre
du schéma" simple ".
facilitent uniquement le trans-
port des produits sous la forme semi-brute vers les pays
industrialisés, préparent iel les conditions de transfor_
mation plus élaborées. Par transformations plus élabo-
rées, nous entendons celles qui
font intervenir d'autres
ressources et permettent ainsi d'obtenir déjà des pro-
duits prêts à connaître la dernière étape de fabrica-
tion.
L'emploi du manganèse dans les alliages de fer
offre l'exemple de ces transformations plus élaborées.
Il convient de préciser que dans certains cas,
les
transformations plus élaborées conduisent directement à
la dernière étape de production.
C'est notamment dans le
cas de l'açro-industrie où la transformation des fruits
permet d'obtenir du Jus ou des confitures prêts à être
consommés. C'est aussi le cas de l'industrie du bois où
certains produits résultent directement des transforma-
tions plus élaborées (fabrication des contreplaqués).
On peut noter qu'à ce stade déjà, le schéma de " produc~
tion intéqree " présente une structure susceptible de
favoriser l'enrichissement du tissu de production régio-
nale. Autrement dit, à ce niveau, le schéma de " produc-

-
400 -
tian intégrée" ouvre plus de perspectives de dévelop-
pement pour les régions à'exploitation des ressources
naturelles que nc fait le schéma de " production sim-
ple ~.
Il reste que l'idéal serait d'appliquer le sché-
ma dans sa totalité, c'est-à-dire avec l'intervention de
l'étape de fabrication.
La fabrication est finalement le stade à partir duquel
l'exploitation des ressources permet aux régions de lo-
calisation de tirer le maximum d'avantages. En effet.
l'allongement du processus de production aboutit à cette
étape à
la diversification des activités régionales.
C'est donc une étape d'intensification.
de spécialisa-
tion et de complémentarité d'activités.
Autant dire que
c'est ici où le développement régional semble être plus
net.
L'impératif du développement eXIge par conséquent
èe l'exploitation des ressources spatialement localisées
au GABON une insertion dans un tel schéma.
I l 1. 1. 3.
LE SCHEMA DE .. PRODUCTION INTEGREE .. COMME BASE
D'ENRICHISSEMENT DU TISSU DE PRODUCTIO~
DES POLES.
Le schéma de " production simple .. sur lequel repose
l'exploitation des ressources offre finalement â l'es-
pace gabonais très peu de possibilités de développement.
Le processus d'exploitation a montré que Je schéma sim-

-
401 -
pIe ne peut permettre que la formation des pôles poten-
tiels qui restent dominés par une forte intensification
des liaisons avec l'extérieur. La réduction du schéma à
la seule" fonction primaire" prive en définitive les
régions de localisation des fonctions importantes (" fonc-
tion de transformations et de fabrication "). Ces fonc-
tions représentent en fait Id partie la plus dynamique
du processus d'exploitation des ressources. Ce dynamisme
se caractérise essentiellement par deux types de pola-
risation :
la .. polarisation directe" ct 'une part. et
d'autre part. la .. polarisation indirecte ". La " pola-
risation directe
se traduit par les créations induites
du fait de l'allongement du processus de production.
C'est ainsi que SI l'on concoit l'exploitation du pétro-
le par exemple dans le cadre du schéma de " production
intégrée li. elle est susceptible d'engendrer. non seu-
lement des unités de raffinage et une industrie pétro-
chimique (transformations plus élaborées), mais encore
elle peut donner naissance à une industrie textile et
susciter par conséquent la création des ateliers de con-
fection.
On note ici que l'idée d'une exploitation des ressources
existantes dans le cadre d'un processus de production
plus complexe. favorise à la fois la diversification des
activités et l'intensification des liaisons d'interdé-

-
402 -
pendance.
C'est aire que le faible niveau de diversifi-
cation des activités dans les pOles de
l'Estuaire,
de
l'Ogooué-Maritime et du Haut-Ogooué,
l'absence de fartes
liaisons"d'interdépendance (cntre pOles et A l'intérieur
des pOles)
résultenç de la sImplicité du schéma de pro-
duction.
Le processus d'exploitation des ressources dans
ces régions n'est pas finalement de nature à
favoriser
les" polarisations directe et indirecte "
En effet,
si
l'on se réfère à
la àivision sectorielle,
on pe'.lt dire que les inductions qui se manifestent dans
le cadre de ia " polarisation directe It se focal isent au
sein du secteur secondalre.
Dès qu'apparaît ia " polari-
sation indirecte ",
les créatJons induites concernent
alors le secteur tertiaire.
Autrement. dit.
la " polari-
sdtion indirecte " se caractérise par les créations
d'activités de service aux industries de transformation
et de fabrication.
Elle couvre cout un champ de services
qui vont des actlvités de commerce et de distribution
aux activités de formation professionnelle en passant
par celles d'entretien.
Il faut généralement noter les inductions qui résultent
de la pression démographique que pruvoque l'insertion de
l'exploitation des ressources dans le schéma" inté-
gré ft
:
l'allongement du processus de mise en valeur de

-
403 -
ces ressources entralne une croissance d'activités qui
aboutit à son tour à la concentration de la main d'oeu-
vre sur les régions de localisation. Cette concentration
de la main-a'oeuvre constitue une demande potentielle
pour les entreprises spécialisées dans la production des
biens et services destinés aux ménages.
lei aussi, on
peut faire remarquer que la simplicité du schéma d'ex-
ploitation des ressources minières par exemple ne permet
pas aux pôles miniers de l'Ogooué-Maritime et du Haut-
Ogooué de bénéficier d'une forte concentration des en-
treprises destinées à la production des biens et servi-
ces aux ménages. L'extraction du pétrdle. du manganèse
et de l'uranium n'autorise qu'une attraction limitée de
la main-d'oeuvre,
et par conséquent une création tout
aussi limitée des entreprises répondant aux besoins des
ménages .
.'\\1nsi qu'on peut le constater,
l'exploitation des res-
sources sur la base du schéma de " production intégrée ..
permet de déclencher un processus cumulatif grAce à la
=umplexité de sa structure fonctionnelle. Alors que le
" schéma de production simple " ne dispose que de la
seule " fonction primaire " pour assurer la création des
~ct:ivités des pôles,
le schéma de .. production intégrée If
offre à chaque fonction correspondant chacune à une éta-
pe de production, de possibilités de multiplier des ac-

-
404 -
tivités sur les pôles.
Il s'aqit notamment des indus-
tries qui
font largement défaut au tissu de production
actuel.
Les industries qui résultent de chaque étape du
processus suscitent à leur tour d'autres créations
(services) qui viennent ainsi renforcer la gamme d'ac-
tivités polarisées.
Le schéma de .. production intégrée" apparaIt ici fina-
lement comme un gage de réussite à l'organisation polai-
re évoquée précédemment.
Il offre par exemple au .. pOle
massif" plus de chances de réaliser une forte concentra
tion.
condition nécessaire à une politique d'interven-
tion en faveur des" pOles secondaires".
Autrement di t.
la stratégie du développement polarisé repose sur l'in-
sertion de i'exploitation ces ressources spatialement
localisées dans un schéma complexe.
insertion sans la-
quelle le développement de l'espace gabonais risque
d'être hypothétique.
Mais tout en reconnaissant que le développement polarisé
est difficile à réaliser dans le cadre du schéma de
" production simple ",
il
importe cependant de savoir si
l'application du schéma de " production intéqrée .. dans
sa totalité est réellement possible.

-
405 -
III. 2.
LE SCHEMA DE
" PRODUCTION
INTEGREE" ET SES
APPL ICATIONS.
Le Professeur Francois PERROUX (1) note que ~ le déve-
loppement est d'abord
le repérage et la mise en oeuvre
des ressources latentes (potentielles)
".
Plus loin,
il
ajoute que " le développement est secondement .:lUX yeux
de l'économiste moderne,
le déclencheœent et .i' entre-
tien du processus cumulatif.
L'espace gabonais" souffre" moins de l'insuffisance
des ressources potentielles que de la possibilité d'in-
téqrer leur exploitation dans un processus de produc-
tian plus complexe.
Orl y
trouve en effet :
du bois.
- des possibilités POur le développement de l'agri-
culture.
- du pétrole.
- du manganèse,
- de l'uranium.
- du fer.
de
l'or.
- du diamant.
(l) François PERROUX:
Il
L'économIe du XXéme siècle"
op.
cit. pages 250 et 251.

-
406 -
- du talc.
- du barytine,
- du plomb..
du zinc.
du cuivre.
du mobybdéne,
- du phosphate.
Dans le cadre de l'application du schéma de ~ production
intégrée ",
i l ne s'agit pas de s'interesser aux induc-
tions susceptibles d'~tre générées par toutes ces res-
sources potentielles.
L'application du schéma se limite-
ra à quelques unes d'entre elles:
- ressources agricoles,
-
bOlS.
quelques ressources minières.
L'approche consiste à montrer que la mise en valeur des
ressources dans certains cas Post susceptible de provo-
quer une forte diversification d'activités, grâce à la
complexité que présente le processus de production (mi-
nes).
Dans ct' autres cas,
l'intervention du ft schéma
intégré" ne suffit pas toujours pour générer suffisam-
ment d'inductions.
la production obéissant à un proces-
sus linéaire (agro-industrie.
industrie du bois).

-
407 -
Si
l'exploitation ae certaines ressource~ (mines) offre
aux pOles plus de possibilités de créations induites du
fait de l'allonqement du processus de production,
il con-
viendra cependant de noter ql.18 le " schéma de production
intégrée" s'appliquant mal(}ré tout à une économie en-
core sous-développée présente de nombreuses limites.
Son
application ne pouvant toucher tout au plus qU'à la
" fonction de transformation ",
Id
" fonction de fabri-
cation ,. étant le plus souvent transférée aux économies
avancées qui décident généralement de la nature de la
production finale.
II 1.2. 1.
LE
.,
SCHEMA DE PRODUCTION
INTEGREE ET L' AGRO-
INDUSTRIE.
Dans le cadre du développement polarisé,
la mise en va-
leur des ressources agricoles a en fait pour base privi-
légiée l'agro-industrie, Or. note
lCI
que le processus de
réalisation du produit final obéit à un schéma relative-
ment complexe:
on y distingue une"
fonction primaire ..
qui
peut être représentée notamment par l'p.xploitation
des cultures servant à
l'approvisionnement de l'unité
aqro-industrielle. Cependant,
on remarque presque une
superposition des" fonctlons de transformation et de
fabrication".
En effet.
dès l'instant qu 1 intervient
l'étape de transformation.
on arrive généralement au
terme du processus de production.
Finalement. ce proces-

-
408
-
sus paraIt très cou:,t pour un schéma de " production
intégrée
~. Il paraît d'autant plus court qu'an n'assis-
te presque pas à
la combinaison d'autres ressources pour
l'obtention du produit final.
Les liaisons d'interdé-
pendance demeurent par conséquent très faibles.
Puis~~e
le processus fait appel à un faible niveau de liaisons
productives.
l'applIcation du schéma de ., production
Intégrée
~ aux ressources agricoles offre alors aux ré-
gions de localisation des unités agro-industrielles très
peu de chances pour élargir leur base d'activités.
En se référant aux résultats que produit l'agro-indus-
trie.
on serai~ tenté de dire ici que l'intervention
du SC:léma de
" production
intégrée" n'apporte presque
aucune. différence fondamentale avec
le schéma de ~ pro-
duction simple" qui se réduit à
la seule fonction pri-
maire.
De même que le schêma de .. pr()duc~lon
simple
ne
~avcr:se aucune l~dison 2~mpiémentair~, donc aucune cré-
a!:ion inàuite.
de rr:éme l'applicaClon du schéma de " pro-
duc'Cion intêqrée
,. a l ' agro-indus!:rie ne donne lieu à
presqu'aucune création d'activités nouvelles.
La construction des pôles envisagp.e précédemment ne peut
donc pas se faire sur la base de la seule agro-inèustrie.
Il convient de rappeler que le fondement du développement
polarisê tel qu'il a Rte préoonisé.
notamment à partir

-
409 -
de la hiérarchie des pOles,
suppose d'abord une forte
concentration des activités sur un pOle dit" massIf ,.
la politique d'intervention en faveur des pOles de second
rang dits" pOles secondaires ,. n'est envisaqeable que
lorsque les " indicateurs de ~oncentration .. atteignent
les niveaux définis plus haut.
Cette stratéqie implique
par consequent la mise en valeur des ressources pouvant
dIsposer d'un processus de production apte à générer
d'autres activités.
Or,
l'analyse des résultats de l'ap-
plication du schéma de '1
production intégrée" à
l'agro-
industrie montre que ce type d'activité.ne pe~t permet-
tre suffisamment d'inductions nécessaires à la croissan-
ce du .. pOle massif ..
L'absence d'inductions qui caractérise l'agro-industrie
peut même être observée à travers quelques unités déjà
im?lantées dans ce~taines réglons.
~n effet.
les réqions
du Haut-Ogooué et du Moyen-Ogooué notamment qUI se sont
vues Joter chacune d'Une unité de production de sucre et
d'huile de palme.
n'ont connu qu'une faible création
d'activités
Induites.
Dans le Moyen-Ogooué.
l'usine de
transfC'rmatlon des régimes de pallT'e el1 huile alimentaire
(production 15 000 tonnes),
a pu donner naissance à une
unité de raffinerie de
l'huile br~te. permettant ainsi
la production de savon (1 000 tonnes).
Mais si la créa-
tion de cette unité de raffinerie laisse apparaître un

- HO -
éclatement dans la chaIne de transformation de l'huile.
la réalisation du savon reste cependant assurée à
partir
de la seule hUIle de palme et ne fait par conséquent ap-
pel à aucune autre ressource agricole existante.
Les
liaisons d'interdépendQnce demeurent toujours très fai-
bles pour favoriser une accumulation d'activités dans la
région.
Dans le Haut-Ogooué où se trouve localisée l'usine de
sucre,
le processus de production ne donne même pas lieu
à un embryon d'éclatement dans la chaIne de transforma-
cion.
La production obéit vêritablement à
un processus
linéaire avec absence totale de rapports d'Interdepen-
dance.
Il
faut d'ailleurs préciser que l'établissenlent de quel-
ques l1aisons d'interdépendance dans ce type d'activités
n'est envisageable que lorsque l'activité aqro-indus-
trielle prend par I::xemple appui sur le milieu rural:
c'est-à-dire lorsque le processus àe production se trou-
ve réparti entre l'usine et lf! milieu rural.
Le milieu
rural s'occupe en amont de l'exploitation des cultures
servant à approvislonner l'usine. Cette dernière assu-
rant en aval unlquement la transformation des cultures
exploitées par le milieu rural.

-
411
-
L'existence de telles liaisons entre l'unité agro-indus-
trielle et le monde rural offre aux régions à dominante
rurale notamment des avantages certains, même si la cré-
ation d'activités qu'elle suscite reste limitée. En ef-
fet,
l'unité agro-industrielle injecte dans le monde ru-
ral des flux monétaires qui résultent des salaires et de
Id vente des cultures. Ces flux monétaires peuvent àon-
ner lieu à une augmentation àe la demande des produits
vivriers.
Cette demande est susceptible de susciter une
forte production de la part d'ur.e partie du peuplement
rural non concernée par l 'activlté agro~industrielle.
Les produits vivriers jusqu'alors marginalisés connais-
sent un développement grâce à la localisation de l'unité
agro-industrielle . .A,insL
l' int2rvent:ion du monde rural
à
l'une des étapes de la product:ion agro-industrielle
peut stopper dans une certaine mes~re l'exode rural .
.-iussi.
ie champ d'inflt..;ence ::8 l'u:1ite agro-indust:rielle
ne se trouve pLus :rédu i t à son e:îvi:Lonnemen t immédia r...
mais élargi a~ m~lieu ruraf. Autreme:ît dit.
le milieu
de peUPlement rural est désormais apte à attirer quel_
ques activités de services (petit commerce de détail no-
tamment).
dès ~ùrs qu'il offre à ces actiVItés une de-
mande relativement satisfaisante.
E:î définitive,
la répartition du processus de production
entre l'unité agro-industrielle et le monde rural jette

-
412 -
finalement les bases d'une évolution des pôles en liai-
son avec son environnement rural.
Ce dernier cesse d'ê-
'tre un " assistant passif" et devient désormais un
.. véritable acteur" au même titre que le milieu urbain
trop souvent favorisé par la croissance.
Les pôles
évol'.lent.
non plus en vidant son environnement ruraL
m3is en lui assurant un minimum de développement.
On
s'achemine alors vers la rechercne de solutions permet-
tant de réduire le dualisme économique.
0' autre part,
l'intervention du monde rural dans l'ex-
ploitation des cultures destinées à
l'approvisionnement
de
l'unité agro-industrielle,
réduit dans une certaIne
mesure l'intensité du capital dans le processus de pro-
duction.
Le déploiement de Itac~ivité agra-industrielle
concilie ainsi les préoccupations de crOIssance et de
àéveloppement régional.
Enfin,
l 'étFl.bl-issement des rapports entre l'unité agro-
indus~'L':elle et le monde rural favorise, même modeste-
mer.t,
la coexistence de la forme plus évoluée de produc-
tion avec
la forme traditionnelle.
La forme évoluée
étant liée au processus de transformation agro-indus-
trielle.
alors que l'exploitation des cultures vivrières
correspond à
la forme traditionnelle.

- 413 -
L'intervention du milieu rural dans le processus de
production agro-industrielle nous est inspirée par la
réalité de l'espace gabonais qui reste constitué es-
sentiellement des régions à dominante rurale (voir con-
clusion sur la typologie des régions).
Même dans l'hypo-
thèse du renforcement de l'organisation de l'espace po
laire par deux autres pôles,
l'agro-industrie occupera
nécessairement une place de choix dans la création de
ces pôles.
11 reste que l'idée d'une répartition du pro-
cessus de productin entre l'unité agro-industrielle et
le monde rural soulève d'autres problèmes:
tout d'abord
l'intervention du monde rural dans l'exploitation des
cultures servant à approvisionner l'unité agro-indus-
trielle exige de la main-ô'oeuvre localisée en milieu
rural une formation préalable pour faIre face aux nou-
velles méthodes d'exploitation (par opposItion aux mé-
rhodes tradi tiol1nelles) _ Une telle formation qui engen-
dre le plus souvent des coûts importants.
ne peut être
envisagée que difficilement par les entreprises agro-
industrielles dont la réalisation des projets de trans-
formation des produits aqricole, constitue avant tout
un impératif économique obéissant par conséquent aux
contraintes de rentabilité. D'autre part,
l'exploitation
par le monde rural des cultures servant à
l'~pprovision­
nement des unités agro-industrielles supPose un ravi-

-
414 -
taillement permanent de ces unités.
Or,
pour éviter les
ruptures de stocks.
les entreprises agro-industrielles
optent généralement pour le monopole de tout le proces-
sus de production.
allant de l'explOItation des cultures
à
leur transformation
l'usine de transformation de la
c~lture d~ la canne à sucre (en sucre) dans le Haut-
Ogooué et celle de transformation des régimes de palme
(e~ huile alimentaire) dans le Moyen-Ogooué. sont conçues
dans ce sens.
Dans les deux cas,
les complexes intègrent
aussi
bien l'exploitation des champs de canne à sucre et
les palmeraies.
que la production du sucre et de l'huile
de palme.
Etant donne que le processus de producc:cn dans !'agro-
indus~rie laIsse apparaître des faibles inductions, on
peut cependant envlsager de le rendre plus dynamique par
:a diversif~catlon àes transformations.
La stratéqle re-
viendra à étudier
les possibilités de regrouper au sei~
d'un mëme complexe,
deux ou trois activ~tés de trans-
formation.
C'est ainsi qu'en se référant par exemple à
de production du sucre localisée àans le Haut-
090oué,
l'idéal aurait consisté à renforcer la structure
du complexe en y intégrant la transformation d'ananas en
jus.
et celle des fruits en confiture.
Certes,
pour la
productlon d'ananas,
le complexe sucrier du Haut-Oqooué
oriente déjà son activité en ce sens. Mais cet effort

- 415 -
gagnerait cependant à être renforcé par l'intégration de
l'activité du bloc fruitier d'Okolo-ville (1) au sein du
complexe sucrier.
Outre les regroupements qui peuvent être envisagés à
par~ir d'un même complexe pour pe~ettre une plus grande
concentration d'activités sur les pôles,
le développement
basé sur l'agriculture doit viser à
intégrer, autant que
possible.
l'exploitation de toutes les cultures dans le
cadre d'un processus industriel.
Il s'agit, à partir de
ces" intégrations" d'exploiter au maximum les ressour-
oes agricoles et d'arriver ainsi à contourner le problè-
me des faibles inductions qui caractérise l'agro-indus-
trie.
La culture d'hévéa par exemple qui produira à
l'horizon 88 près de 50 000 tonnes de caoutchouc,
pour-
rait servi~ de base pour la mise en place d'une petite
inèustrle pneumatique dans la régIOn àu \\..ioleu-N'Tem.
III. 2.2.
LE SCHE!"!.~ DE
..
PRODUCTION INTEGREE " ET
L'INDuSTRIE DU BOIS.
En dehors des ressources agricoles.
la forêt est l'une
des possibilités pouvant contribuer à
la formacion des
pôles à mettre en place.
Notre intérêt pour cette
(1) Le bloc fruitier d'Okolo-Ville situé à environ 80 kilo-
mètres du complexe sucrier produira à
l'horizon 88 près de
1 100 tonnes de fruits divers
: goyave.
mangue,
citron,
orar
ge (estimations du Sème Plan).

-
416 -
ressource se justifie d'autant plus qu'elle constitue
la première richesse potentielle de l'espace gabonais
(1).
,'\\utrement dit.
il
est plus
facile à
partir de cette
ressource qui pa~ait à 1 '~vidence moins me~acée par les
problèmes de rareté
(contraire des mines),
d'assurer à
l'Organisation spatiale une industrie relativement viable.
MalS si
les créations industrielles sont ici possib~es.
il res~e que le processus de productLon présente aussi
des"
limites inductives" comme dans :e cas de l'agro-
industrie
déjà,
on note égaiement une superposition
e:ltre les ..
fonctions de transformation t!t de fabrica-
tion
".
De plus.
la production s'articule pour l'essen-
tiel autour d'une seuie matière première (le bois).
Cependant,
en dépit de ces faiblesses.
on peut faire
remarquer que les quelques induc~ions susceptibles d'êtDe
générees par le bois ne sont p3S suffisamment ~xploltées.
Sn effet.
l 'expioita~ion du 00is est capable d'inàuir~ :
-
les scieries.
l'inàustrie de l'ameublement.
-
l'industrie àu papier et è,u carton.
De l'observation des activités liées au bois.
on peut
noter que seules les scieries connaissent
jusqu'ici un
- -
·:11
La forèt CO'.Jvré les trois q"kr~s j'.l t~["~:t:c~!"'e sur une
s',;.pe~~;ci.e de ?f7 ,:.;,') <m2,
501':
"r.\\';'.éor,
<"':,"':2
ecer.t:'....iE' de
20 000 ~eçtë1res.

-
417 -
certain développement.
L'industrie de
l'ameublement res-
te pratiqu~ment inexistante (même si
l'on peut compter
quelques petites entreprises et quelques producteurs ar-
tisanaux),
ainsi que celle du papier eL du carton. En
dépit même du développement des scieries,
la mise en va-
leur de
la forêt se résume pour l'essentiel à l'abattage
et à
l'exPortation des grumes.
Autrement dit,
les ressources de la forêt gabonaise sont
encore exportées à l'état brut dans une très forte pro-
portion de 80%.
L'exploitation des ressources forestiè-
res dans le cadre d'un processus relativement long au-
rait pu se réaliser si
le projet de création d'une usine
de cellulose n'avait pas échoué.
En résumé,
la mise en valeur des re~sources agricoles et
forestières dispose d'un faible pouvoir inducteur (pro-
cessus très court).
Le développement spatial implique
par conséquent un effort d'exploitation au maximum de
toutes les filières pouvant exister.
Mais en dehors du
bois et de l'agriculture,
il est possible de parvenir à
plus de croissance cumulative grâce à
la mise en valeur
des mines.

- 418 -
111.2.3. LE SCHEMA DE " PRODUCTION INTEGREE" ET LA
MISE EN VALEUR DES MINES.
Des résultacs remarquables peuvenc être obtenus en ap-
p~iquant le schéma de .. production intégrée" à l'ex-
ploitation des mines.
Contrairement à
l'exploitation a-
gr-icole O'J à celle du bois,
la transformation locale des
ressources minérales aboutit à
la multiplication des ef-
fets d'entraînement favorables au développement écono-
mique.
Tout d'abord,
l'existence d'usines de ~ransformat:ions
ùes mines contribue à élever le niveau technique de la
main-d'oeuvre utilisée directement dans ces USInes,
même
si elles ne créent que peu à'emplois
(forte utllisation
d'.J capi tal).
Lorsque la transformatIon des ressources minières s'é-
tend Jusqu'au dernier stade de
l~ filière,
la gamme des
produits finis résultants àu processus de fabrication
permet de réduire le niveau des
importations. Cependant
une intégration limitée aux stades intermédiaires impli-
que l'expor~ation des produits semi-oeuvrés et toujours
l'importation des produits manufacturés.
Mais la possi-
bilitp. de progresser par les deux extrémités du proces-
sus de transformatIon des ressources minérales (en aval

-
419 -
et en amont) n'apparait qu'au fur et à mesure de la
croissance de la demande finale.
L'espace gabonais offre
très peu de possibilités d'élargissement de son marché
local.
sauf dans l'hypothèse de son intégration dans le
cadre des grands ensemble géographiques.
Le développement d'une industrje de transformation peut
aussi stimuler celui d'un réseau de transport médiocre.
dans la mesure où la production minière n'est plus dra1-
née vers les seuls ports existants mais également dis-
tribuée sur le marché intérieur pour l'approvisionnement
d'autres unités productives.
Il est à noter que les crèations qUI apparaissent aux
stades de transformation et de fanrication sont l'oeuvre
soit d'une" actiùn permissive ", soit d'une action
d'incitation,
soit enco=e l'oeuvre d'une dction contrai-
gnante (1). Dans le cas de l'action permissive.
les cré-
ations des industries nouvelles qui sont rendues possi-
bles grace à
l'exploitation des ressources minières,
apparaissent comme l'aboutissement normal de ce proces-
sus d'exploitation. L'action d'incitation est quant à
elle à l'origine des nouvelles créations souhaitées aus-
si bien par les sociétés minières et les consommateurs,
que par les pouvoirs publics. Enfin l'action contrai-
gn~nte rend nécessaires les créations induites par suite
(1) François PERROUX
" L'économie du XXème siècle'"
op_ cit.
page 259.

-
420 -
d'un accroissement àes profits des sociétés miniéres ou
de certaines revendications sociales.
Dans les deux premières situations (action permissive
et action d' ioci tation),
l' induction de nouvelles in-
dustries par l'exploitation des ressources minières nous
parait peu probable:
tout d'abord,
les sociétés opérant
â
travers l'espace gabonais considèrent les ressources
minières comme étant avant tout des matières premières
destinées à
l'exportation.
Il en est ainsi du manganèse
et de l'uranium qui ne connaissent qu~ des transforma-
tions élémentaires après
leur extraction.
Cependant.
si
ces deux produits se trouvent exportés dans leur totali-
té vers
les pays industrialisés.
Le pétrole subit quant
â
lui des transformations relativement élaborées et con-
tribue ainsi à
induire quelques activités.
~ais en dépit
de ces
tentatives de transformation,
la mise en valeur
du pétrole reste dominée essentiellement par une ~ stra-
tégie d'exportation"
: sur une production de près de
8 millions de tonnes par an,
la quantité du pétrole brut
traité par la Société Gabonaise de Raffinage CSOGARA) et
la Compagnie GABDN-Elf de Raffinage (COGER) est respec-
tivement de 800 000 tonnes et de 400 ÙOO tonnes.
soit
15\\ seulement du pétrole raffiné.
Il faut également noter que si certaines ressources mi-
nières peuvent faire l'objet d'une production plus inté-

-
421 -
grée,
d'autres par contre présente des
limites quant à
leur utilisation sur place. Leur exportation à l'état
brut apparaît finalement inévitable:
c'est le cas de
l'uranium qui offre des applications dIfficilement envi-
sageables pour le GABON. Le nucléaire clvile et militai-
re nécessitant une grande maltrise technologique nous
parait être un pari très hasardeux et très covteux pour
le pays.
En ce qui concerne le fer dont le gisement se situe dans
le nord du pays, son inçégration dans un processus plus
complexe peut donner les résultats productifs suivants:
exploitation du fer,
sidérurgie,
première transformation de l'acier.
- fonderie,
travail des mêtaux,
machines-outils.
- équipements industriels,
- matériel de travaux publics,
- sidérurgie,
- matériel d'armement,
matériel électrique,
équipements ménagers.

-
422 -
Si
l'induccion de cette qamme d'activités est possible.
alle reste cependant difficile à obtenir pour plusieurs
raisons.
Les activités susceptibles d'être gêné rées nécessitent
l'emploi de
techniques sophistiquées,
donc une main-d'oeu-
vre qualifiée qui
fait actuellement défaut.
En ce qui concerne les consommations intermédiaires et
en dehors de l'énergie (1),
les autres produits întermé-
diaires pouvant entrer dans le processus de transformation
pourraient constituer un handicap sérieux.
Les produits s~sceptibles d'être fabriqués pourront être
écoulés sur le marché i~ternaticnal, mais une partie de
ceux-ci devra nécessairement être consommée localement :
or.
à ce niveau.
le marche gabonais est trop étroit pour
absorber 12 production qui résultera du processus de fa-
br~cation. L'exemple de l'usine
de sucre localisée dans le
Haut-Ogooué apporte ici un témoignage éloquent : prévue
pour produire 30 000 tonnes de sucre (les besoins du mar-
ché gabonais étant de 7 000 tonnes).
l'usine tourne pour
une capacité de 10 000 tonnes.
(1) Trois barrages.
TCHI~BELE et KINGELE dans la région de
l'Estuaire.
POUBARA dans la région du Haut-Ogooué fournissent
actuellement plus de 50% de l'énergie électrique du pays.

- 423 -
Transformer une ressource minérale ne suffit p~ encore
faut~il trouver les déhouchès aux produits obosus à par-
tir des transformations.
Ce qui suppose une ac~isltion de
compétences en matière de commerclalisation_ Orw
il semble
que du fait de " l'intéqration des firmes minitres et du
maintien des activi tés de transformation dans les pays in-
auscrialisés,
les dites firmes tiennent les pals en v01e
de développement à
l'écart de l'information sur les coûts,
les prix.
les méthodes et les réseaux de commercialisation
au stade aval des filières
If
(1).
Même si une telle diffi-
cuité peut être contournée par la formation.
elle consti-
tue né~nmoins un obstacle qui n'est pas à négliger. On
peut se rappeler que l'une des difficultés que connaissent
la Société Nationale des Bois du GABON (SNBC) qui assure
le monopole de la commercialjsacion du bois. provient de
son manque" d' aqressivi té ".
La commercial 'isar.jon des
produits transformés' à partir des ressources minières pré-
sentera sans dou!.e plus d'obst.acles dans la mesure où les
connaissances sur l'aval des filières paraissent plus dif-
ficiles à acquérir.
Au-delà de ces aspects techniques.
existe un problème de
fond:
la parfaite intégration de l 'eKPloitation des mines
dans le cadre d'Un processus de production plus large,
sup-
(1) GIRAUD Pierre-No~H :
" Géopolitique des ressources miniè-
res If"
Economica.
1983. page 397.

-
424 -
pose pour les sociétés minières opérant à
travers l'espace
gabonais
(toutes originaires des pays industrialisés).
une
volonté de transférer une partie de la crOl~nce des pays
industrialisés vers l'espace gabonais.
Ce qui nous semble
peu évident,
car un tel mouvement ne peut se produire que
si
l'analyse économique admet des seuils à
partir desquels
la croissance peut être transférable.
Or,
l'expérience
montre que l'apparItion des besoins nouveaux dans les pays
Industrialisés incite toujours ces derniers A rechercher
davantage de croissance pour le bien-être de leurs citoyens.
Par conséquent,
l'intégration de ~'exploitation des res-
sources minières dans un schéma plus complexe ne peut être
envisagée tout au plus qu'au n1veau des transformations re-
latIvement moèestes.
Contrairement au " inductions permissives " e~ ., à' incit:a-
tian" qui
ne peuvent se produire essentieliement que sous
les conditions de rentabilIté.
11 est cependant: .'ossible,
grâce à une act.ion contraIgnante.
de vuir naître de nou-
velles industries à partir de l'exploitation minière.
En
effet.
la mise en valeur des ressources miniéres engendre
deux types de phénomènes :
une force croissance de~ ~ro­
fits réalisés par les sociétés minières d'une part,
et
d'autre part le faible développement de l'espace gabonais.
Devant l'insuffisance du développement spatial,
la straté-
gie consiste à attendre des sociétés minières,
des crèa-

-
425 -
tions induites qui résulteront plus d'un" sentiment de
culpabilité" que de préoccupation de rentabilité. Dans
cette optique.
l'exploitation Je certaines ressources of-
fre plus de facilité d'inductions.
C'est le cas du pétrole
qui dispose d'une filière chimique suffisarnme~t riche pour
permettre une intense actIvité pétrochimique par exemple.
Sit~ée presque à la limite du stade de transformation et
de celui de fdbricatlon.
Id pétrochimie se caractérise pur
un allongement du détour de productIon.
capable d'être le
point de départ d'Jne puissance industrielle pour l'espace
gabonais.
Rien qu'avec le gaz raturel.
sous-produit de
l'extraction du pétrole,
on peut obtenir.
à partir de la
décomposition du gaz naturel en butane,
propane.
ethane,
méthane,
une autre yamme de produics très variés
caoutchouc synthétique.
fibres synthétiques
(tergal,
nylon),
colles,
vernlS,
isolants,
éponges,
plastiques,
L'exemple de cette gar.~e d'activités prouve qu'il est pos-
sible de compléter l'~xploitùtion de certaines ressources
par la création de quelques indüstries,
même de dimension
modeste.
Il reste que les sociétés exploitant les mlnes
sont plus guidées pa.C les impératifs de rentabilité que
par les préoccupations de déve~oppement des régions de lo-
calisation.
C'est pourquoi
la mise en valeur des ressour-

-
426 -
ces spatialement localisées (:nines r.ocammenc),
dOIt tendre
vers une obligat:on faite aux sociétés opérant à t~avers
l'espace gabonaIs de créer des unités de sous-t~a:~ance.
La c~éatlon de ces unités no as paraIt être le seul moyen
de dépassement du schéma de " production simple ..
II 1.3.4.
LA SOUS-TR.Il.,ITANCS COi"lME POSSIB1LJ:TE DE DSPAS-
SEi'1ENT DU SCHEi"1A DE .. PRODUCTION SIMPLE ".
D~ l'a~alyse de l'application du schéma de" production
intéqrée ..
à
l ' agro-induscr':~. à
l' indusr:rle du bois et
·31JX mines.
les ?ô~es à COllstruire disposent de très peu
de possibi.lités de développement cumulatif.
La solution
~p.~mettant de détourner cette èifflculté nous paraît être
dans la créatIon à travers l'espace des unités de sous-
crai tance.
La scr,tegie conSIste à
perme:tre à ces ünitès è'e~ecu-
tion pour
le compte des industries Localisees dans les
pays développés,
des produi ts plus élaborés 011 d'éléments
d'ensemOle àevant s'intégre~ dans les produi:s iinaux.
I l
s'agit de faire subir aux produits de mines,
jusqu'ici
voués à
l'exportation à
l'état brut.
quelques
transfor-
mations relativement plus complexes afin d'offrir aux pOles
plus de possibilités de croissance cumulative.
Pour y par-
venir,
l'exploitation de certaines ressources par les 50-

-
427 -
ciétés minières pourrait être conditionnée a des souscrip-
tions de contrats de sous-traitance.
Il s'agit,
au moment
de l'établissement dSs'contrats, de définir.1 'ensemble des
produits élaborés pouvant être transformés à partir de
l'exp!oicatlon des resso~rces minières.
Dans le cas du
pétrole et du manganèse notamment,
il exi~te des possibi-
lités de sous-traitance.
Cependant. 2 l 'heure actuelle,
nOUs ne saurions définir avec précision l'ensemble des
produits susceptibles d'être eXécutés,
d'autant plus que
le principe exige des unités sous-traitantes une connais-
sance des besoins des entreprises localisées dans les pays
industrialisés. Néanmoins, en ce qui concerne le pétrole,
une sous-traitance de fils et de fibres synthétiques peut
se concevoir en amont pour le compte des industries tex-
\\;lles.
Le manganèse quant: à
lu:l. qui se combine au souffre
et au fer peut faire l'objet d'\\..ine sous-traitance dans le
traitement de l'acier.
D'au:res sous-traitances peuvent
même être envisagées dans les allidges spéciaux présentant
soit une forte résistance à la chaLeur ou à l'oxydation,
soit des qualités particulières de forqeabilité (notamment
avec le cL.ivre et l'aL..uninium), On peut citer à tltre d'e-
xemple l'utilisation d'acier à haute teneur de manganèse
pour lù réalisation d'outils ou pièces offrant à la dégra-
dation par l'usure une résistance exceptionnelle; pointes
d'aiguillage de chemins de fer,
tête de godet:s d'engins de
travaux publics.

- 428 -
Avec la mise en place des unités de sous-traitance.
on
arrive ainsi à contourner le ~roblème de déboucnés pré-
cédemment évoqué.
En effet.
par l'établissement: de con-
t~ats de fourniture.
les induscries localisees àans les
pays développés constituent une demande
lmportante et re-
lativement stable (les crises peuvent rompre la stabilité)
pour les produIts semi-ouvrés.
transformés dans les pôles.
Aussi
le développement èe ces pôles paraît plausible
puisqu'ils évoluent dans une position de quasi-intégra-
tion vis-à-\\/is des inè.'.lstries des pays développés pour le
compte èp-squels il mènent leurs activités.
Ils peuvent en
effet profi~er de leur expérience technique.
de leurs
services de recherche de leurs moyens financiers,
ainsi
que de leur assistance technIque,
Autrement dit,
la loca-
lisation àes unités àe sous-cra~~ance àans les pôles mi-
niers notamment peut leur garantir à
terme le dèvelop-
per.lent :"ndustrie:
;-'lais dans
l'il7tITlec.lat.
il s'agit ,j'es-
sa~-er de pa~'Jer:r ~ ~ne :~3ns~ormation p~us ~laborée des
ressources mIni~res. e: ce en partant des besoins des in-
èustries des pays développés.
Le but recherc:hé étant ce-
lui d'arriver à dépasser le schéma
simple " qui régit
présentement la mise en va~eur des ressources minières.
En conclusion.
la stratégie qui VIent d'être envisagée
privilégie finalement le développement de l'espace gabo-
nais par pôles.
Cependant la réussite du àéveloppement

-
429 -
par pôles nécessite,
pour la mise en valeur des ressources
existantes.
un schêma de production plus complexe.
Ii a
été dérncntré que
le schéma de " production ir...cégrée "
qu'il faut pour parvenir à une concentration de la c~ois­
sance sur les pOles à construire ne peut donner que d~s
résultats
limités.
Tout d'abord.
l'application du schéma
~ l 'agro-industrie et à l'indust~ie du ~ois n'autorise
que de faibl~s inductions.
du fait que l'exploita:ion des
r9SSQUrCes agricoles et forestières obéit à un processus
de production linéaire.
D'autre part:,
la mise en valeur
èes ressources minières susceptible de s'inscrire dans un
processus plus complexe ne peu~ par contre faire appel à
toutes
les fonctions constituant le scnêma de .. p~aduc-
tion intégrée"
("
fonctions primaires.
fonctions de
transformat:ons.
fonction de fabricaL:ion ").
r..a solution
permettant une certalne concentration de la crOlssançe
sur les pôles nous a paru exister dans la mise pn place
àes un:cé~ èe sous-traitançe. en pl~s de l 'exp10ltat:o~
èe quelques fil~éres que peuvent oïfrir l'agro-lndusL:rie
et l'industrie du bois.

-
430 -
CONCLUSION
GENERALE

- 431 -
La conclusion qui va être tirée n'a de portée que si
l'on
envisage désormais le développement de l'espace gabonais
vers une direction prospective.
faut-il
préciser que l'essai de mise en valeur du
territoire
depUIS l'indépendance n'a été qu'une" course" entre le
.. point zéro ., caractérisé par une situation de sous-
équipements et la dissémina~ion de quelques activités aux
effets d'entraînement négligeables voire nuls.
Que pouvait-on attendre d'une telle orientation face à un
espace qui
reste fondamentalement sous-peuplé? on sait
que l'essentiel de la population répartie à
travers le te
territoire se trouve localisée dans la région de l'Es-
tu~ire (elle complte 34% de la population nationale),
même si par ai11p.urs des régions comme celles de la Ngou-
nié.
de l'Ogooué-Maritime et du Woleu-NTem semblent moins
" souffrir" de ~ette situation de sous-peuplement.
Aussi
en dehors de
l'Estuaire et de
l'Ogooué-Maritim~; le dyna-
misme démographique dans
la plupart des régions n'offre
guère de perspectives encourageantes (1).
Le grand inté-
rét qu'accordent les autorités gabonaises à
la coopération
économique multi-nationale résulte de cette situation de
sous-peuplement.
L'exemple àe ce type de coopération est
donné par la création tout récemment (18 octobre 1983) de
(1)
LI? t-dIJX rip. croi ss;)ncc cie populé.\\t ion è;:m:o:: lr.s réfJlons de
faible dynamisme démoCjrapilique est resté infér'ieur aU' taux
national
(2.~')' calculè ~ncre 19'70 et 1985.

- 432 -
la communauté économique des états de l'Afrique Centrale
A C)
L'atout principal de cette communauté réside
(C.E.E . . . .
avant tout dans le changement de dimension du marché. dimen-
sion qui
intègre aussi bien la composante géographique
(superficie et population) qu'économique (importante des
revenus nationaux).
L'élê~glsseme~~ de la dimension du marc~é qui renvoie au
processus de régionalisation est censé orienter ve~s une
optique nouvelle !e problème de
l'industrialisation et du
développement: des pays concernés par le regroupement. En
l'état.
la structure de l'économie gabonaise.
tout commee
celles des dix autres pays composant la CEEAC demeurent
encore tres faiDle pour dégager des revenus natIonaux ca-
pables de constituer une demande suffisamment solvable
pour les entrepr~ses ~n quête èe grands marchês.
Quels que se,lent ies aV~r1tages è. tire!' èes regroupements
~ ~ettre e~ ~:ace, une c00pêratlon êconomique vé~itable
passe d'abord par le renforcement des condItIons économi-
ques :nternes à cnaq~e pays. C'est dans ce sens qu'il a
été envisagé.
dans le cadre de la problématIque de l'es-
pace gabonais.
des solutions propres à assurer la muta-
tion de ses structures !'êgionales.
S'en tenir à la seule
.. stratégie cOlflmunautaire .. aurait êté une Sor-te de fuite
en avant.

-
433 -
L'insuffisance du développement de l'espace gabonais
vient du niveau d'activités régionales.
Les analyses pré-
cédentes ont montré que
les activi tés de .. base". ainsi
qualifiées à cause de leur contribution à la valeur ajou-
tée.
présentent de nombreuses faiblesse pour jouer le
rOle de déclencheur de
la croissance régionale et èonner
lieu à
toute une série d'effets mulr.iplicateurs en chaIne
au niveau de l'emploi.
des revenus et de la création desn
nouvelles activités.
On aurait tort de penser que les ac-
tiv~tés minières notamment qui demeurent néanmoins à
l'origine àe quelques manifestations de la croissance ob-
servées
jusqu'ici ont favorisé une forte attraction pola-
risée en amcnt e~ en aval.
La ~ise en valeur des mi~ies a
sUr~out contribué à limiter l'in~igration à Librev:~:e
des populations des régions de
localisation: Ogooué-
~aritime et Haut-Ogooué.
Les actIvités cons:dérées cemme fandamentales pour :·es-
pace gabonais répondent plus aux besoins organiques de
croissance des pays industrialisés et ne peuvent pas par
conséquent aider à la formation d'un~ structure économl~
que régionale plus diversifiée et plus complexe.
Les deux
embryons des pOles miniers de l'Ogooué-Maritime et du
Haut-Ogooué ne peuvent créer une véritable dynamIque ré-
gionale.
d'auta~t plus que le processus de mise en va!eur
des ressou:-ces minières obéit à la .. stratégIe" d'ex-

-
434 -
ploitation des matières premières destinées à
~'exporta­
~ion. Les pôles se trouvant ainsi privés de la partie la
plus dynamique de ce processus de mise en valeur:
., fonc-
tion de transformation et de fabrication ..
En se référant au pOle urbain de l'Estuaire qui doit sa
formation au siège de la capitale et à
la présence d'une
façade maritime,
on constate que ce dernier n'a pas su
créer une dynamique de développement autonome, bien qu'a-
yant des contacts suffisamment poussés avec l'extérieur.L
L'importance des activités ct'import-export a par contre
favorisé l'émergence de certains effets pervers comme la
hausse des prix.
la marqinalisation de la production 10-
cdle et la .. dépolarisation .. des régions de l'intérieur
du pays.
Vauce de disposer d'une structure d'activités diversi-
flées E't complexe, "l'espace (}abonais présente un àéve-
loppemenc .. d'un tissu au malliage " très lâche :
trois
régions en effet semblent avoir bénéficié de quelques ef-
fets déclenchés par l'exploitation des ressources ~ spa-
tialement .. localisées.
Il s'aqit du Haut-Ogooué,
de 1'0-
qooué-Maritime ec surtout de l'Estuaire qui offre.
à
travers Libreville,
un niveau de développement relative-
ment avancé.
Par rapport au reste du pays.
l'~stuoire
conscitue en falt le principal p6l~ d'attrdctlon de la
population qui trouve dans cette région une certaine a-

-
435 -
bondance et une diversité de l'emploi. Oans les autres
régions où dominent pour l'essentiel une agri~ulture
d'exportation en déclin
(café et cacao) et un tertiaire
.. traditionnel" (l'administration),
le processus de mise
en valeur des mines notamment (pétrole en tête) n'a pro-
duit que très peu d'effets favorables au développement.
Si
l'intégration de la dimension spatiale dans l'étude
de l'économie gabonaise a permis de mettre en évidence
les faiblesses des structures régionales,
faiblesses qu~
masquent souvent les statistiques générales sur le crois-
sance,
c'esc sans doute la réflexion sur lRs différentes
stratégIes de développement qui apportent plus d'origi-
~alité à ce~te écude.
La politique de développement spatial menée jusqu ~Çl a
consis~e en une série d' interventions dans toutes les ré-
çions.
Que peut-on d.ire ici sinon préciser qu '.me te! le
or:entation serait maintenue par les pouvoirs publics
pour parvenir a un certain équilibre régional.
Cependant.
au-delà de ce souel qui reste légitime.
on peu~ néanmoins
fai~e ~emarquer qu'un investissement inducteur. pour Si
g:-and qu'il soit n'entraine rien dans un milieu" vIde ".
Autant
les différents projets réalisés ici et là dans des
zones de très falble densité de population peuvenc per-
mettre une certaine redistribution de revenus, autant ils

-
436 -
ne peuvent pas donner lieu à des effets de multipli-
cation en cha1ne.
Aussi.
si hier l'Etat pouvait se permettre d'opter pour
une politique de .. saupoudrag:e ". grAce à la contribution
importante des revenus pétroliers.
aujourd'hui.
la ba15se
du prix du pétrole condui t
à un développement spatial
plus réaliste.
La stratégie fondée sur la conquête progressive de l'es-
pace et celle privilégiant l'organisation du territoire
en " réQlons-plans " ont été élaborées tout en tenant
compte de cette double contrainte ;
-
esp~çe relûtlvement étendu pour une aussi Îaible
population ..
-
ressources llmi t;ées pour un déve loppement ,.
tous
azimuts ..
Pour l'une et l ·autre stratégies.
le développement spa-
tial passe par un effort d'intégration des différentes
activités dans un procel:iSUS de production plus" com-
plexe If.
Il s'aQit d'exploiter au mieux l'ensemble des
ressources existûntes.
Il est si peu de pays où des richesses potentielles aussi
importantes soient si mal utilisées pour le développement
spatial.

-
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- 451 -
lNDfX DES TABLEAUX
L'organisat.ion administrat.ive du GABON 193L.
L'organisation administré3Lve du GABON en 1%0
19/70
Tableau n"3
Répartit.ion ét.hniQue en 1960-6~
Tableau n"L.
Répartit.ion géographique des employeurs en 196C
EvolLit.ion de la populat.ion gé3bCnaiSe d'après les
est.imat.ions de John CALDwELL
67
Tableau Il''6
Evolut.ion de la population gabcr~alse d'après
l'UNESCO
T<Jbleau n"!
Evolut.ion de la populat.ion gabo"aise d'après
Jacqueline aOUQUEREl
Populat.ion régionale au recensement de 1960-1961
72
Evolution de la popula::.ion régionale de 1960
à 1976
73
Evolution de la population régionale entre
1960 et 1977
)5

l''JDEX DES TABLEAUX (suite)
Evolution de la population régionale entre
'970 et 2000 (en indice)
Evolution de la population régionale de
197Q à 2000 (en pourcentaç;e)
77
Tableau non
E'Jolutior'l o:!n pourcEntage de la DODuiation
rés;ionale entre 1960 et 1985
79
Tableau nOi4
Evolutjon de la population nationale
selon nos estimations
BD
évolution dr: la popuiation régionale entre
19&0 et 198: (obtenue à partIr de nos 2stimations)
92
Tableau do:! variation de la population réglOnale
86
"tabieau n017
Structure ,je la populac;io;l imr:1igrante à LiareviIle
par origine régionale
87
Tableau n"18
Répartition de la popujation régionale à Libreville
89
Tableau r.",9
Structure des activités ré~ionales au GABON
95
Réparütion de la valeur ajoutée hors
Çlétrole par région
100
Tableau n"21
Evolution de la population occupée par
brancne o'activité
103

-
453 -
INDEX DES TABLEAUX (suite)
Tatlleau n022
répartition du P.l.B par branche d'activité
(en ~ourcentage)
la.
Evolution de la population occupée par
région en pourcentage
108
Tableau nOZlo
Répartition de la population occuPée dans
le secteur Privé
110
Tableau n"25
Répartition de la population ocsupée dans
les deux secteurs
111
Quotient de localisacion par région
et par seC'teur
118
Ratios ::les actifs et des inactifs
l2Z
TaDlea~ ~"28
Essai d'évaluation ce la population urbair,e
133
:atlleau n"Z9
Dis,:ribution des vilies par taiile
llo 3
Tatlleau n"3D
DistributiGn des activités tertiaires dans
les agglomérations en fonC'tion de leur taille
15G/151
Tableau n031
œstribution de quelques activités du
" tertiaire d'accompagnement" dans les
" métropoles " régionales
15.

INDEX DES TABLEAUX (suite)
Situation des vL11es soumises à
influence m~tropolitaine et/ou extérieure
161
Itinéraire du réseau principal d'AIR GABON
au départ de Libreville
164
Répartition de l'équipement médical
par région
172
Répartition de l'équipement médical
par région. ensemble dl établissements réunis
173
Qlns iti! méd ic:a le par rég im
175
Oensité mé(jical~ hors EstuairE:!
176
"l"ableau n"38
Indice iit-populat.ion
177
Taux d'encadrement :lospitalier
178
Tableau nDl.O
Réparti tlOn des écoles par région en 1982
183
D
Tableau n "1
Répartition des salles de classe en 1982
lB4
Tableau n~1.2
Capac~té d'accueil des établissements
186
Tableau n°1.3
Répartition des établissements secondaires
189

- 455 -
INDEX DES TABLEAUX (suite)
Taoleau n°lolo
Distribution des aérodromes sur Je territoire
, 93/1'
Evolution du trafic aénen au départ de Libreville
197
Tableau n,)lo6
Répartition des aérodromes par région
19912[
Nombre de sièges offerts entre Ub~eville
et les villes du réseau principal
201
Tableau n"lo9
Réseau routier
205
Tableau n"SD
Quali té du réseau r!)utier
2G6
Situatior, du réseau rout.ier avant et
après l'indépendance
207
Réseau routier par règ;on
209
Dimension du réseau routier régional
par kilomèt;e - carré
210
Réseau téléphomque par région
217
Distribution d'eau et d'électricité
>
par région
220/221/222

"
456 -
INDEX DES TABLEAUX (suite)
Coefficient de dynamisme démographique
232
Evolution de la valeur ajoutée hors pétrole
Indice de dynamisme de prOOucticn
235
Tableau n"'59
Evolution du taux de croissance de la valeur
ajoutée et. de l'indice de dynamisme de production
238
Tableau n"60
Part des revenus distribués aux ménages en
pourcentage
2.112.2
Evolution du revenu par tête
2.3
Tableau n~62
Ratio du revenu par habitant
Distribution de quotient d'urbanisation
2.8
iaux de variation de l'équipement scolaire
253
Taux de variation d'établissements hospitaliers
257
,
Les indicateurs de dynamisme par les flux
et le classement final
. 261

-
457
-
INDEX DES TABLEAUX (suite)
Tableau récapitulatif des indicateurs
263
Typologie des régions
278
Tableau n<lé9
Les indicateurs de dynamisme structurel
et le rang final
279
Tableau nl>70
InvestIssements du Plan pour les 20 opératiùns
zonales intégrées (OZI)
324
Tableau n<l71
Evolution de la population et mesure
des Il effets destructeurs"
347
Evolution du Produit Intérieur Brut en
lllilllaras de francs CF." en 1976
353
Tabieeu n~73
" Régions-plans" et leur poids démographique
379
Tableau n"'74
Organisation spatiale de qu~lques activités
proposées par le GERSAR dans le sens d'une
complémentarité
38"/386


-
4S8 -
INDEX DES CARTES
pages
carte n'Il
les départements du Territoire du GABON
et ses limites selon l'arrêté du 5 novembre 1934
16
carte n"2
les réglons du GABON et ses limites
à }' indépendance
18
Carte etnnique du GABON
36
les régions et leur poids démographique
85
carte n"S
Réseau aérien d'AIR GABON
165
Etablissements hospitaliers par région en 1985
'69
Réseau routier en 198L..
208
cart2 n08
Construction du chemin de fer transgabonais
213
carte n"9
Distribution d'eau et d'électricité
218
carte r,"lO
Structure de l'organisation polaire à créer
369
Organisation ce
376
Il
l'espace polaire Il actuel

-
459 -
Organisation de l'espace en " r6gi:Jns-plans ..
377
INDEX DES GRAPHIQUES
l''''lypothés€
sur l'~voJution de la population
au xXe siècle au GABOI\\
66
Evolution des courbes de natalité et de
mortalité
70

-
46D -
INDEX DES FIGURES
figurE? nl>1
Exempie d'une manifestat.ion de la
croissance dans l'espac2
332
Emission de la croissance sans
effet retour
332
Emission de la croissance a\\Jec
effet retour
332
lnt.égratîon part.ielle
33\\
Int.égration territoriale
33\\

-
461 -
TABLE DES MATlERES
Introduction
8
Première Partie
l'Es;:Jace Gaoonais et ses Potentialités
Chapitre 1
les" régions-plans .. d'inspiration administrative
comme résultat du découpage colonial : atouts et
handicaps acquis
27
1. 1.
Caractéristiques des Il régions-plans" coloniales
29
1.1.1. HétérlJçénéité de nawre physique
30
I.1.Z. Hétérogéréité de nature ettnique
3Z
I.z.
Les effets ,ésultant de l'organisation spatiale
er... régions-plans"
37
1.2.1. Les" régions-plans If et le cadre social :
tentatives de rapprochement entre ethnies
37
1.2.2. les" régions-plans" coloniales et j'exploitation
des richesses du ter,itolre : j'amorce des déséqui-
libres
40
1.3.
le le9 colonial et la recherche d'une organisation
optimale
47
1.3.1. le leg colonial au regard du concept géogra-
phique de région
47
1.3.Z. l 'histoire du développement au regard du
concept économique de région
51

-
462 -
1.3.2.
l'histoire du développement au regard
du concept économique de région
01
1. de la région homogène d'L,spiration
agricole,
52
2. de la région polarisée d'inspiration
industrielle
55
3, dB la région-pian (ou région de programme)
d'inspiration prospective
58
Chapitre II
l' armature des régions
60
ILl.
les structures démographiques et économiques
63
IL 1. 1.
t 'occupation démographique du
territoire
63
1. une pOPulation au chiffre controversé
65
2. répartition de la population par régiun
71
II. 1.2.
Il.'.2.
Régions et rèalités économiques
92
n.l.3.
Régions et population occupée
101
11.2.
l'armature urbaine
11.2.1.
Villes et populations urbaines
'27
11.2.2.
Villes et structures d'activités urbaines
lLr.i'
11.2.3.
Villes et liaisons inter-uroaines
156
I!.J.
Armature régionale et équip2ments collectifs
166
11.3.1.
Réyions et équipements hospîtaJiers
et scolaires
168
1. les équipements hospitaliers
168
2. les équipements scolaires

- 463 -
11.3.2. Régions et équipements de transport et
téléphonique
19'
1. le système de transport
'92
2. le réseau de communication téléphonique
215
I1.3.3. Régions et la disl:ribution d'eau et d'énergie
219
Chapitre III
La dynamioue régionale
225
nI. 1.
L'espace et les indicateurs analytic;ues de
oynamisme
228
m.l.l. Les indicateurs de dynamisme
basés sur les flux
229
1. le coefficient de dynamisme démographique
229
2. j'indic::! de dynamisme de production
232
3. le ratIO du re'.'enu par habitant
4. Le quotient d'urbanisation
246
I!l.1.2. Les indicateurs de aynamisme st.ructurel
251
,. ;e t3Ux de variation des étaDlissements
scolaires
252
Z. le taux de variation des établissements
hospj taliers
2~6
111.2.
L'approche synthétique: essai d'ordonnancement
des régions en fonction de leur dynamisme
258
IIL2.1. Las indicateurs de dYMmisme de flux
et la classification synthétique
259
m.z.z. i..es indicateurs de dynamisme par les
flux et la typologie des régions
262

-
464
-
m.z.:=;. les indîcateurs de dynamisme structurlé!l
et la classification synthétique
Z71
D~uxième Pertis : Elements Dour une politique régionale
au servÎce du oéveloppement
za:
Cnapitre !
;.'ébauc!;e d'un scnéma dIrecteur d'aménageme:lc
du territoire comme fondement; DE? la politique régionale
Î?B~
1. 1.
\\.e conte'lu du sch€!ma
287
1.1.1. le schéma direc:eur et le développement
des ressources pérennes
268
L1.2. Le schéma directeur et ia réalisation
des grands prOjets
292
L1.3. Le schéma directeur et la promot1on
de tOutes les régicns
295
,-
•• L_
les moyens de l'action
JO[
;.L.l. Les mc~ens administrattfs : la création
oe la DATAR
JO
I.2.2. les formes d'~nt2r\\JentiQn de la DATAR
j(
1.2.2. La poHtlque régionale et les structures
d'exécution
1.3.
Le sctléma dîroct~ur d1aménagement du territoire
et les chances dg son application
1.3.1. Importance des actions projetées:
un .. saupoudrage Il pour Quelle réalité SPatiale
1.3.2. La "oionté politique ccmme l'une des
conditions d'application du schéma di;-ecteur-
U.3. Le schéma directeur face ~ )'a\\lenir

-
465 -
La stratégie de développement par pOl es
ChapitrE! II
328
de croissance
les
330
U.1.
pOles de crOlssance et l'intégration spatiale
[J.l.1. L'intégration et i' ét.ape de diffusion
de la croissance
331
rr.1.2. La diffusion de la croissancE! et l'intégration
partielle de l'espace
330
ILi.3. La diffusion de la crOlssance et l'intégration
territOriale
337
Il.2.
La problèmatiQue du déveioppement de l'esPBI:E!
gabonais face à la théorie dE!5 pOles de croîssance
339
Il.2.1. le pôle de j'Estuaire et ses particularités
300
Il.2.2. Les pOles miniers de l'Ogooué-Maritime et
au Haut-Ogooué et leurs particularités
3l.S
:r.3.
Lr:!s pôles de croissance et les politiques de
développement
365
II.3.1. les pôles et la conquête progressive de
l'esoace-
367
rr.3.2. Les pôles et le développement multLp
régionêi (ou l'orgamsation r.erritoriale)
en ., reglOns-pians If
Chapi tre III
L'exploitation des ressources et les potentialités
d'enrichlssement des poles
393
1lI.1.
Les pOles et les différents tVPes de schéma
de production
394
fiI.,.'. Présentation du .. schéma de production silTlPle "
396
Ill. 1.2. Présentation du schéma de .. production intégrée"
398
m.l.3. le schéma de .. production intégrée· comme base
d'enrichissement du tissu de production des pôles
l.OO

-
466 -
I!!.2.
Le schéma de .. production intégrée .. et
se5 applications
405
m.2.1. le shéma de " production intégrée" et
l'agro-industrie
407
II1.Z.Z. Le schéma de ,. production intégrée" et
l'industrie du bois
,["15
IIL2.3. Le schéma de .. production intégrée" et
la mise en \\Iaieur des mines
418
III.2.4. la sDus-traitance comme possibilité de
dépassement du schéma de" production
426
Conclusion générale
4JO
Bibl~ographle
4J7
';'51
Index ces t.ableau~
458
rndex des cartes
459
tOG!:?X c.es graphiques
460
Index des figures

Anne!! : 1987
Nom : OTHA Patrice
Iltr:.f?: ~ Croissance e~ espace éconol'!'l,Ique alJ Gabon.,
Résumé ~
La réflflxion rnp.née cans le cad~e de cette étude vÎse à atteindre deux objectifs.
Essayer toul cfaboid de mettie en (~Vid8nce les Dmenlialites des reQions
sDa1ialement loca.llsées et déqager (-Ll t"'IÈm~ temD~ leurs forces el !8U1S
bibJes$J.?S,
l'analyse {-m termes d'esoacf' n'aV3n-' de f)ortet"! ree!le que da.ns la mesurE'! OlJ
elle débouctle sur 005 proPOSitiO~lS de ciévelopoernef1'f SUt-tell! \\orsau'e!lfl
COncernp. l'economle d'un pavf, encore insll~ils2.:T!rrler;( d3Vp.IOpi)e, '12 sUite ml 18.
c-e1Iex\\on pOile sur quelqLJes sa'iutions mai:::; non exciuslves. DOLJV~nt Derm(~ttrF~
ne Jeter les bases ~j'd deve!op;:}(;r.1e~te-( d'jr,~:I),a,'a!!<m ,emtonal~J,
- Gabon
- Espace
• Région
· Croissance
• Développement
• Pôles