UNIVERSITÉ DE PARlS,:·,;·tr;
PACULTÉ
DE
CHJRURGlr'~""D'''~NT
··
..c,·
AIRE
s, Rue Garancière - 75006 ~ Pi).Rrs
~-'~"
.
.,.'\\.
.
,
:"~\\,. .
Année
1979
'. :"N°
THÈSE
pour le
DIPLOME
D/ÉTAT
DE
DOCTEUR
EN
CHIRURGIE
DENTAIRE
de Côte dlIvoire
présentée ct soutenue publiquement le
par
Koffi
Delman
ASSI
A
PROPOS
-.; .'p
DES MAI\\IIFESTATIONS BUCCALES
DES
MYCOSES
ESSEl\\lll ELLEIVI ENT
TRO PI CA
.' ~ ~~\\.G~c~~~'
. '
~\\N ~
u~~V'·\\1;
~ ~\\\\. p..f\\\\\\c .~-l\\çt'\\l S • ~Go'J
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• • •
J URY
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\\ ~~. ~>~., ,.~~ ~ib."f. :?~..
MM.
le
Professeur
J.P.
CAVAllL
{{\\-P'fé#è~.
.~._.~.'."-'"
C\\\\~l~
.~.
le
Professeur
E.
MISSIPO
\\~"ur
.
Mme
le
Professeur
F.
ROTH
Assesseur
M.
le
Docteur
P. GIRARD
Directeur de Thèse
TAZ
- 60, Rue Ravmond du Temple .
94300 VINCENNES
-
Tél.: 374.69.27

UNI VER S 1 TEP A RIS VII
Président
Monsieur le professeur Yves LE tORRE
Doyen de la Faculté de
Chirurgie dentaire
Mons ieur Guy PENNE
Secrétaire général
Monsieur BELOT
J URY
Messieurs Le Professeur J.L. CAVAILLON, Président
Le Professeur E. MISSIPO
, Assesseur
Madame
Le Professeur F. ROTH
, Assesseur
~lons i eur
Le Docteur
P. GIRARD
, Directeur de thèse.

A celui qui par sa force de
caractère,
s'est laissé mouiller par la plui~ ;
puis s~cher par le vent et le soleil
afin que chacun des siens amène sa
pierre à l'édifice.
Qu'il trouve ici, amour,
dignité et reconnaia-
sance.
A celle qui a toujours répondu et tendu la
main quand j'ai appelé.
Qu'elle trouve ici
le t~moianaae de ma
"
"
profonde reconnaissance.

A Jacques-Stéphane N'GUESSAN et frères
A Désiré
otan et famine,
Leur précieuse amitié m'a été bénéfique
tout au long de mon séjour à Paris.
Qu'ils trouvent ici
le témoignage de ma
profonde affection.
A Kacou Sylvain,
Que
ce
frère
de
longue date
trouve ici
toute mon affection.
A Michel N'guessan,
Mon ami de
"longue
traversée".
A mes jeunes
collègues,
Afin que
le découragement ne gagne leur
coeur,
pour mieux poursuivre
la lutte que
nous avons engagée,
toute mon amitié et ma sympathie.

A notre Directeur de Thèse
Monsieur P.
GIRARD
Docteur en scienc~odontologiques,
Assistant à la faculté
de
chirurgie dentaire.
A qu~ nous devons
ce travail et qui a bien
voulu en assurer la direction.
Qu'il trouve ici
la reconnaissance de notre
gratitude.

A notre président de Thèse
.Monsieur le Professeur J.P.
CAVAILLON
Docteur en sciences odontologiques
Lauréat de
la faculté de Médecine de Paris
Professeur à la faculté de chirurgie dentaire
de
l'université Paris VII
Chevalier de
l'Ordre National du Mérite.
A qui nous devons ce travail et qui a bien
voulu en assurer la présidence.
Qu'il trouve ici la reconnaissance de notre
gratitude et notre admiration pour sa compé-
tence.
!

A Monsieur le Professeur E.
MISSIPO
Docteur en sciences odontologiques
Professeur à la faculté de chirurgie
dentaire de
l'université Paris VII.
Qu'il trouve ici l'expression de notre
reconnaissance
la plus vive pour avoir
bien vouiu accepter de juger notre travail.

A Madame
le Professeur F.
ROTH
Docteur en sciences odontologiques
Professeur à la facult~ de chirurgie dentaire
de
l'université
de PARIS VII.
En témoignage de notre gratitude pour avoir
bien voulu accepter de
faire
partie de notre
Jury de Thèse.

A Monsieur Le Professeur Guy PENNE,
Docteur en sciences odontoLogiques
Doyen de
La facuLté
de chirurgie
dentaire de
L'université de PARIS VII.
Nous vous exprimons notre profonde
reconnaissance pour Les conseiLs que
vous nous avez prodigués et pour Les
efforts que vous ne cessez de
faire
pour La formation des jeunes dentistes
ivoiriens.
Qu'iL trouve ici
Le témoignage sincère
de notre profonde gratitude et de notre
vive admiration.

===============================~====~~=====~~===
=
=
=
=
=
=
=
=
=
=
=
=
=
=
=
A PROPOS DES MANIFESTATIONS BUCCALES
=
=
DES MYCOSES ESSENTIELLEMENT TROPICALES.
=
=
=
=
=
=
=
=
=
=
=
=
=============================~==================

PLAN
DETAI LLE
INTRODUCTION
A -
GENERALITES SUR LA MUQUEUSE BUCCALE
l
- Anatomie et histologie de la muqueuse buccale
a)
La zone épithéliale
b)
La zone basilaire conjonctive
c)
Vascularisation et inervation
d)
Schéma histologique de la muqueuse buccale
II -
Physiologie de la muqueuse buccale
a)
Mobilité des organes
bl
La mastication
cl
L'occlusion
dl
La sensibilité
e)
Rôle protecteur
III -
Milieu buccal et Muqueuse buccale
a)
Salive
bl
Flore buccale
c)
La desquamation des cellules
IV - Pathologie de la muqueuse buccale
al
Au niveau de la zone profonde conjonctive
b) Au niveau de la zone superficielle épithéliale
c)
Les lésions élémen,t; '.
s de la muqueuse buccale
.', ~""N'Elt
d)
Pathologie de la.muqueu~~ uccale - Tableau étiolo-
i" /?\\" ,",'0
gique des storatÙe~"
\\ \\.
(\\
\\\\"'7
')
~
'"(DJ
:
\\
\\
/,
~
' A
,
,

-
2 -
v - Clinigue
.. Bactériologie
.. La cytologie
.. La photographie
VI -
Le terrain
B -
LES ASPECTS DERMATOLOGIQUES SUR LA PEAU NOIRE
l
-
Caractères liés à
la peau noire
I I -
Influences écologigues
C -
LE PATIENT DES ZONES TROPICALES
l
-
Profil hématologigue
a)
L'hémograrrune
b)
Le myélograrrune
cl
La coagulation
d)
L'hémoglobine
e)
Les groupes sanguins
I I -
La ville et la brousse
D- LES MYCOSES ESSENTIELLEMENT TROPICALES
l
-
Les Histoplasmoses
A -
~:~~~tQE1~~~Q~~_~1~~~~g~~_:~~~~~~!~~:_~_~_~~~­
tQE1~~~~_Ç~E~~1~~~
l -
Généralités -
Facteurs étiologiques et épi-
démiologiques -
Fréquences, répartition géo-
gra"hique.
2 -
Symptomatologie
3 -
Manifestations buccales
4 -
Diagnostic
5 - Traitement
6 - Evolution Pronostic
B -
~:~!~tQE!~~~Q~~_~!E!~~!~~_~_~~~~Q~~~~~~_~~~Q!­
sii
l -
Définition, généralités,
facteurs épidémio-
logique et étiologique
, répartition géogra-
phique
2 -
Symptomatologie

-
3 -
3 -
Les manifestations buccales
4 -
Diagnostic
5 - Pronostic et traitement
I I -
La Blastomycose sud-Américaine ou Paracoccidioidomy-
cose
l -
Définition.
Rappels - Etiopathogénie, réparti-
tion géographique
épidémiologie
2 -
Symptomatologie
3 - Manifestations buccales
4 -
Diagnostic
5 - Traitement
6 - Evolution -
Pronostic
I I I -
La Rhinoentomophtoromycose
l -
Définition -
Rappel - Etiopathogénie - Réparti-
tion géographique -
épidémiologie
2 -
Etude clinique
3 - Manifestations buccales
4 -
Diagnostic
5 - Traitement
6 - Evolution - pronostic
IV -
La Lobomycose
l
- Rappel - définition -
étiopathogénie -
épidémio-
logie -
Répartition géographique
2 -
Etude clinique
3 - Manifestations buccales
4 -
Diagnostic
5 - Traitement
6 - Evolution - pronostic
V - La Rhinosporidiose
l -
Rappel - Définition -
étiopathogénie - Réparti-
tion géographique -
épidémiologie
2 -
Etude clinique
3 - Manifestations buccales
4 -
Diagnostic
5 - Traitement

-
4 -
6 -
Evolution - Pronostic
CONCLUSION

-
5 -
.,
o
INTRODUCTION
Parmi
Les affections de
La cavité buccaLe que
L'on
peut rencontrer sous
Les tropiques,
Les mycoses ne sont pas
exceptionneLLes.
Le
terme
de mycose
désigne
Les affections provoquées
par Les champignons,
bien qu'on
L'étende
voLontiers
aux acti-
nomycoses.
Notre but est d'essayer de
faire ressortir ici un des
aspects queLque peu particuLier que revêt
La pathoLogie bucca-
Le dans nos régions.
En effet,
en miLieu tropicaL,
iL a été
étabLi depuis
Longtemps,
dans
La détermination des états mor-
bides de
La sphère oro-faciaLe,
L'importance de
L'interféren-
ce d'un certain nombre de
facteurs
endogènes et exogènes. dont
Le poLyparasitisme.
Ce
dernier peut intervenir de
façon
d"~rec­
te
ou indirecte.
C'est pourquoi d'aiLLeurs,
aux
"IXe
Journées
MédicaLes
de DAKAR" (47),
Le thème
soumis d La réfLexion des
odontoLogistes était
"Parodonte et PathoLogie TropicaLe IF.
Nous espérons que notre travaiL permettra aussi de
mieux apprendre et comprendre
Les raisons
de
vaLidité de
cer-
taines considérations sur L'Afrique:
"Certains auteurs comme
Marius et autres
(31)
soutiennent que
c'est L'existence d'un
contexte psychoLogie et. mystique de
L'Afrique qui entra'Îne-
rait
L'homme Africain dans une résignation préjudiciabLe d
toute
action sanitaire et qui expLiquerait Les échecs dans
ce
domaine".
Ceci amène
cu auteurs d affirmer qu'on ne puisse

-
6 -
pas parler de
concept de prévention en Afrique alors qu'il
serait une réalité dans certains pays d'Europe en particulier
dans
les pays nordiques.
si ces considérations sont valables,
alors que des
organismes internationaux s'intéressent au problème depuis des
années déjà,
n'est-ce pas plutôt par défaut d'une politique
de santé judicieusement adaptée aux conditions socio-culturel-
les et économiques de ces pays ?
Cette
situation qui est d'ailleurs
souvent négligée
par les régimes en place
fait que nOUS sommes persuadés que
ces problèmes persisteront tant qu'il en sera ainsi.
Nous n'avons pas
la prétention de traiter toutes
les
mycoses essentiellement tropicales,
mais celles qui présentent
des manifestations au niveau de
la sphère orale,
et du point
de vue du clinicien.
Pour la commodité de
l'exposé,
nous envisagerons dans
une première partie
:
-
les généralités sur la muqueuse buccale en traitant
succin te ment son anatomie et son histologie pour mieux nous
éclairer sur sa physiologie;
puis celles concernant le milieu
buccal (en rapport direct aVec cette muqueuse)
et
le terrain
qui conditionne
son état physio-pathologique.
Dans une deuxième
partie,
nous envisagerons
-
l'aspect dermatologique de
la peau noire en rele-
vant quelques caractères spécifiques à cette
dernière;
les
influences écologiques qu'elle est susceptible de
subir par-
ticulièrement.
Dans une troisième partie,
nous présenterons
le pa-
tient des
zones tropicales sous un profil hématologique et
socio-culture Z.
Dans une quatrième
partie,
les mycoses essentielle-
ment tropicales à manifestations buccales seront étudiées du
point de vue
du clinicien.
La dernière partie sera consacrée à
la conclusion.

A - GENERALITES SUR LA MUQUEUSE BUCCALE (N° 8)
l
- ANATOMIE ET HISTOLOGIE DE LA MUQUEUSE BUCCALE
(N° 4)
La muqueuse buccale tapisse toute la cavité buccale. Elle
recouvre
: -
la face interne des lèvres et des joues
-
les arcades alvéolaires
-
le palais et le voile du palais
-
le plancher de la bouche et de la langue
La muqueuse buccale.est constituée d'un revêtement épithé-
lial superficiel doublé d'un tissu conjonctif.
a)
1~_~2~~_~E!lh~1!è1~
On distingue 4 couches cellulaires de la profondeur
vers la surface : -
une couche basale germinative constituée
de cellules cubiques hautes.
-
un corps muqueux de malpighi formé de cel-
lules polyédriques.
une couche superficielle composée de plu-
sieures assises cellulaires
; les cellu-
les sont aplaties, granuleuses contenant
des granules cytoplasmiques de kératohya-
line.
-
une couche cornée de kératine, sans struc-
ture, représentant la couche de desquama-
tion.

"- 8 -
b)
~e_~Q~~_2e2!1e!E~
Elle est constituée par :
-
Le corps papillaire,
limité en surface par une vitrée
di te
"membrane basale" qui est formée de fibres de réticuline
en réseau et de mucco-polysacharides.
-
Le chorion : constitué par du tissu conjonctif dense
où l'on trouve des papilles gustatives, des glandes salivai-
res et quelques glandes sébacées.
La sous-mugueuse inexistante au niveau du palais dur
et de la gencive adhérante qui contient des éléments nerveux
et lymphatiques et qui est en continuité avec le tissu cellu-
laire sous-cutané et les espaces celluleux de la face.
c)
~e_Y~~f~1eE!~~!!Q~
L'irrigation sanguine et lymphatique de la muqueuse
buccale est importante et les anastomoses artérioveineuses
sont particulièrement abondantes au niveau de la gencive :
la
vascularisation de la gencive est assurée par les branches
émanant des vaisseaux alvéolaires,
desmodontaux et périostés
qui sont accompagnés de lymphatiques se drainant vers les gan-
glions sous-mentaux et sous-maxillaires et des filets nerveux.
L'inervation est aussi importante et assure une sensi-
bilité tactile,
thermique et gustative.
Elle est assurée par
des nerfs cérébro-spinaux centripètes et sensitives dont les
terminaisons sont situées dans la zone profonde de la muqueu-
se.
Il existe de plus des filets sympathiques centrifuges va-
so-moteurs.

dl §Eh~~~_h!§~Q!Q9!9~~_g~_!è_~~9~~~§~_~~EEè!~
Plancher
Lèvres
et langue
Joues
Voile
Gencive
Langue
Palais
(face in-
Versan t
~
Vers.ant
.....
férieure)
f'".utané
buccal
r-<
"".<:
très mince
mince
épais
épais
épais
Très épais - Profondes digitations acan-
........
thosiques
p.
k>
1
glandes
ourlet
Derme
glandes.
surtout
nerfs et
glandes et
r-<
.....
cutané
versan t
vaisseaux
nerfs
p.
nombreuses
Imuqueux
nombreuse s
'"
et as-
dentaire
plus nom-
p.
sise
bien
de la gen-
breux en
U)
<li
p. ...
directe
cive mar-
bordure
........
fourni
o '"
sur le
ginale
Ur-<
muscle
1
.....
ID
très mince
orbicu-
Important
Très épais
Important
Dense. assise
...0
laire
dans la
repose di-
sur l~ périoste
.<:
"
<J
0
gencive ad-
rectement
hérante
sur le mus-
Volumineuse
Impor-
- peu
présen-
i l se fixe
cIe lingual
tante
1mpor-
te .. mus-
directement
tant
cle péri
<ll
U)
au périoste.
-
muscle
staphi-
"
<ll
buccina-J
lin pro-
"0'
teur pro
fond
"8
che
j
1
U)
,
1
"0
UJ
L
1

-
10 -
I I -
PHYSIOLOGIE DE LA MUQUEUSE BUCCALE
(N° 8)
La muqueuse buccale n'est pas un simple revêtement iso-
lant vis à vis de l'extérieur.
Ses fon6tions sont diverses ..
L'élément lubrifiant indispensable est le muccus dont
l'action est complétée par la salive.
Dans le plancher de la
bouche,
la muqueuse qui est très mince peut être comparée à
une séreuse. Elle s'adapte très facilement à la très grande
mobilité de la langue. Elle est en permanence déformée,
sans
jamais, à
l'état normal, offrir la moindre résistance aux per-
pétuels mouvements de la langue.
La muqueuse des joues favorise les mouvements des deux
mâchoires.
La muqueuse qui recouvre le voile du palais est
plus rigide et adaptée à des mouvements plus simples.
b)
~~_~~§~!~~~!9~
Le modelage particulier de la muqueuse favorise la
mastication.
Le relief de langue et la rugosité du dos de lan-
gue sont destinés à parfaire la division et les mouvements
des aliments.
Les gencives,
~Lfacè~interne des joues, par leur po-
l"-
'4.:\\.
li,
facilitent le p. ~~.a~dû·,-€b,}, alimentaire.
La même co· sta~a;t'ion p'eûi être faite pour le poli, la
.
: - i
''(;'"
1 :~l
souplesse du fond du palais', ··du ",voile et de la base de la lan-
gue qui amorcent l~\\'d~\\l).lti_~i~nq
c)
~~2fg1!:!ê!Q!:! '~'-J)E>"t~~~'~-:' >.':'//
La muqueuse buccale tend toujours à revenir sur elle-
même. Quelque soit l'âge du sujet ou l'état de la denture, au
repos et à l'état normal,
toute la cavité buccale tend à s'ef-
facer par adaptation exacte des organes,
la muqueuse subissant
toujours les déformations nécessaires à cette adaptation.
d)
~~_§§~§!e!1!~~
Elle est très variable d'une zone de la muqueuse buc-
cale à l'autre.
Si elle est presque nulle dans le plancher de

-
I l -
la bouche et la face interne des
joues, elle est par contre
très développée au niveau des lèvres où elle est adaptée aux
nécessités de la préhension et des contacts extérieurs.
La sensibilité la plus subtile est très certainement
cellè de la langue qui outre une finesse extrême des percep-
tions tactiles, répond aux nuances illimitêes des sensations
gustatives auxquelles sont intimement jointes les perceptions
thermo-algésiques.
e)
g21§_E~2~~~~~~~
Aucun germe ne paraît végéter facilement sur la mu-
queuse buccale.
Il semblerait donc qu'elle comporte un pou-
voir bactériostatique propre.
De plus elle comporte un appareil lymphoïde très dé-
veloppé, plus spécialement groupé
aux lèvres, à la langue et
au pourtour de l'orifice bucco-pharyngé.
Le muccus semble jouer un rôle important dans la pro-
tection anti-microbienne.
III - MILIEU BUCCAL ET MUQUEUSE BUCCALE
La muqueuse buccale baigne dans un ensemble constitué
par la salive,
la flore buccale et un grand nombre d'enzymes
c'est le milieu buccal qui a un rôle protecteur, à l'état nor-
mal chez un sujet en bonne santé.
(8)
a)
~~_§êHY§
La mucine de la salive est un enduit protecteur de
la muqueuse buccale qui prévient l'adhérence des particules
alimentaires et des zones muqueuses qui sont en contact les
unes des autres.
b)
~~_~12~§_2~~~~1§
Elle dépend de l'état de la denture, de l'hygiène et
du régime alimentaire
25 à
500 millions de micro-organismes.
La diminution du flux salivaire entraîne une augmentation de
la flore buccale voire multipliée jusqu'à 4000 fois.
(33)

-
12 -
c)
~è_9~~g~è~è~!Q~_~~11~1è!E~
Elle est très importante au cours des repas.
Les cel-
lules desquamées sont entrainées avec les bactéries et le bol
alimentaire.
Les caractères du milieu buccal, dans les conditions
normales lui permettent de compenser les agressions mécaniques,
physiques,
chimiques et bactériennes résultant des fonctions
physiologiques et de l'état de la denture.
IV - PATHOLOGIE DE LA MUQUEUSE BUCCALE
(26,27)
Les lésions de la muqueuse buccale sont d'origines diver-
ses et peuvent être les signes d'une maladie dermatologique,
d'une maladie générale ou d'une maladie de la denture.
Quels qu'ils soient, ces états pathologiques vont se tra-
duire sur la muqueuse par des lésions diffuses ou localisées,
situées au niveau de la zone profonde ou superficielle.
a)
~~_~!Y~è~_9~_1è_~Q~~_EEQ~Q~9~_~Q~jQ~~~!Y~
Les signes de l'inflammation qui pourra être a~gue ou
chronique vont se traduire par l'hémorragie, l'oedème,
l'in-
filtration variable selon le cas.
Cette zone pourra être le
siège :
-
de thrombose vasculaire
-
de sclérose
-
d'hyperplasie
-
de dégénérescence
d'altération de glandes salivaires accessoires.
b)
~~_~!Y~è~_9~_1è_~Q~~_~~E~E~!~!~1!~_~E!~Q§1!è1~
Les lésions y sont très particulières ; les plus im-
portantes sont :
-
L'hyperkératose : épaississement de la couche cor-
née produisant une tache blanche et des squames non cellulai-
res.
-La parakératose : kératinisation incomplète avec
des noyaux plats et pycnotiques produisant également une ta-

-
13 -
che blanche.
- L'acanthose:
hyperplasie des cellules épineuses du
corps de malpighi qui s'épaissit.
- L'acantholyse :
séparation des cellules épineuses
formant une vésicule ou une bulle.
-
L'hypoacanthose
: atrophie par diminution du nombre
des cellules du corps muqueux de malpighi.
-
La dégénérescence hydropique des cellules basales
-
La dyskératose bénigne
-
La dyskératose maligne
c)
~§ê!Q~ê_~1~~§~~~!E§ê_9§_1~_~~g~§~ê§_e~~~~1§
Ce sont des lésions cellulaires de la muqueuse perçues
à l'examen histologique et se traduisant par des lésions vi-
sibles cliniquement. Elles sont les mêmes que celles de la
peau. On peut distinguer :
· Les macules
: modification de la coloration rose de
la muqueuse par dilatation vasculaire. hémorragique ou pigmen-
tation.
· Les papules:
épithéliales, sous-muqueuses ou mi x-
tesqui sont de petites élévations de consistance ferme,
évo-
luant sans laisser de cicatrice.
· Les tubercules :
lésions profondes sous-épithélia-
les détruisant l'épithélium et laissant une cicatrice.
· Les vésicules:
soulèvement de l'épithélium par une
très petite collection séreuse intra-épithéliale.
Les bulles:
collection liquide assez volumineuse,
saillante à la surface de la peau.
Les érosions
interruption superficielle de l'épi-
thélium n'atteignant pas la couche basale germinative.
Les ulcérations:
interruption de l'épithélium met-
tant à nu le tissu conjonctif de la zone profonde de la mu-
queuse.
· La nécrose: destruction de l'épithélium comblée
par une masse gris noir amorphe de tissu épithélial mortifié.

-
14
-
. Les tumeurs bénignes et malignes
:
les tumeurs sont
une prolifération tissulaire qui entraîne une augmentation de
volume d'un tissu ou d'un organe.
d)
~~!hQ1Qgi~_~~_1~_~~g~~~§~_~~SSê1~_:_!ê~1~ê~_~!iQ1Qgi­
g~~_~~§_§!Q~ê!i!~§
Morphologie
Etiologie
Stomatites érythémateuses
- Inflanunations
"
vésiculeuses et bul-
- Lésions traumatiques
leuses
"
gangrèneuses
- Lésions trophiques
"
ulcéreuses
- Manifestations de mala-
dies infectieuses ou
parasitaires
Colorations anormales
-
Lésions toxiques
Kératoses
-
Stomatites spécifiques:
Hyperplasies
impétigo, herpès,
zona,
muguet et autres myco-
. Tumeurs bénignes
ses, diphtérie,
syphi-
lis, tuberculose.
. Cancer
- Maladies systémiques
et inclassées :
Probablement virales
aphtoses, dermatites de
Duhring Brocq, érythè-
mes polymorphes, pem-
phigoides, pemphigus.
Autres causes : lipus
érythémateux,
scléro-
dermie,
lichen plan,
leucoplasie, épithélio-
ma.

-
15 -
Tableau étiologique des stomatites
A
Facteurs déterminants
/1
~=""=~
Germes ou virus
~Germes ou virus saprophytes
appor~s
~
voi~irecte . voie sanguine
B,[cop,;mo ~h';;O-
ment immuni-
taire
B
Facteurs prédisposants - Terrain
IIrritations Troub les
Causes vas- Maladies
Avitami-
directes
nerveux
culaires
sangulnes nOses
Virus
d'origine
Anémies
C
neurotro- endocrino-
pe
sympathique
chimiques
Irrita-
tion den-
taire

Monocy-
1 comple-
Igrippe
urée
1
j
toses
1 xe
B
etc ...
,
,1
!
thermiques
Maladies
Leucé-
, comp le-
àes
!Sucres
du sys-
1
mies
p.p.
1 xe
muqueul
1
tème ner-
1
ses
1
1
électriques veux
mens trua-
Agranu-
1
Infec-
Exo-
1
!
1
- -
tion
1
locytose
tians
1
i gène s : 1
1
allergie
périphé-
grossesse
Dige s-
b
1

1
tu e
1 Allmen- 1
loca le
rique
,1
tives
diges- taires
1
ou sym-
1
I
tif
f
pathique
Leucoses
i -d'
\\
1 me
lca-I
i menteu-
i ses
1
! p,;,ofes-/
) slonnel
, le s
crimi-
1
nelles
1
i
1

-
16 -
v - CLINIQUE
La méthode clinique en ce qui concerne la pathologie de
la muqueuse buccale doit être conduite selon la méthode der-
matologique. L'examen est dominé par l'inspection: elle se
place avant tous les autres moyens d'investigation, notamment
avant l'interrogatoire. Cette inspection va conduire au diag-
nostic initial essentiel,
le diagnostic morphologique = iden-
tification de la lésion élémentaire.
Ce premier diagnostic nous place devant quatre lésions a-
natomiquement définies: un érythème, une vésicule ou une bul-
le, une ulcération, une gangrène.
A cette lésion élémentaire se joindront des caractères
complémentaires d'importance variable, et toute la série des
signes physiques, fonctionnels et généraux pour arriver au
diagnostic positif.
Le contexte clinique précisé,
i l faut faire appel à des
moyens complémentaires particuliers
Examens : - Bactériologique
-
sanguins
-
cytologique
-
photographique.
:: La êèS!~E!9!9g!g de surface donne des indications thé-
rapeutiques notamment quand prédomine une flore mycosique ou
fuso-spirillaire.
Mais la culture de gouttelettes sanguines recueillies
dans la zone inflammatoire
(Hémo-culture gengivale de R. Vin-
cent et Prechet)
est encore plus intéressante. Elle permet
d'identifier le germe en cause et de dresser un antibiogramme
pour le traitement.
:: ~~_~~grQt~t!Qrr_glQQ~l~!rê
et la formule sanguine appor-
tent de sérieux renseignements. Leurs variations ne sont pas
toujours en rapport avec l'importance de la stomatite. Elles
peuvent mettre sur le chemin d'une affection épisodique comme
la mononucléose infectieuse, d'une infection chronique comme
la tuberculose ou une mycose profonde, ou d'une simple infec-

-
17 -
tion parasitaire intestinale.
,: ~!_~Y!2!2~~!
: le frottis de surface recueilli avec une
spatule mousse permet d'étaler et de fixer sur lame des cel-
lules desquamatives. Elles peuvent être examinées au micros-
cope après diverses colorations sélectives.
Franck et Civatte (9)
présentent la cytologie superfi-
cielle comme plus sûre que l'histologie, pour reconnaître le
pemphigus et cela avant même que les lésions soient constitu-
ées .
.. ~!_I?!lÇ?!2gE!I?!l.:!:!
: elle est à notre époque un moyen d' in-
vestigation nécessaire. Grâce aux prises de vue aggrandies et
en couleur dont la projection permet d'arriver à des grossis-
sements bien plus supérieurs à ceux d'une loupe ordinaire. On
peut donc l'examiner en dehors de la présence du malade et
tout comme un document radiographique, la soumettre à l'avis
d'un confrère.
VI - LE TERRAIN
Les conditions générales particulières passagères ou per-
manentes qui composent le terrain sont des facteurs aussi im-
portants en pathologie buccale que la notion d'infection elle-
même.
Le terrain varie d'un individu à l'autre et est sous la
dépendence de la race, du sexe, de l'âge, des circonstances
physiologiques et pathologiques.
Les conditions de vie, le climat, l'hygiène, la profes-
sion ont une incidence certaine sur la muqueuse buccale. L'e-
xamen clinique nous permet d'en dresser le bilan auquel vien-
dront s'ajouter les examens complémentaires de laboratoire.
L'influence de la race est certaine. C'est ainsi que les
Noirs du Brésil sont résistants au pemphigus et que les glos-
so-stomatites épidermiques frappent plus volontiers les Séné-
galais. Il en est de même pour certaines des mycoses que nous
allons étudier très prochainement.
L'hérédité joue un rôle incontestable: la langue plica-

-
18 -
turée peut être isolée ou s'intégrer dans un type morphologi-
que bien définie.
L'influence de l'alimentation est considérable. Ce sont
les changements brusques en qualité et en quantité qui ont pa-
ru les plus néfastes.
Les carences vitaminiques, notamment en complexe "c" et
"PP" ont une traduction buccale très rapide,
résultant le plus
souvent d'une carence relative due à l'accroissement des be-
soins de l'orgar.isme : la gengivite de la grossesse cède à un
apport massif en Acide Ascorbique.
Les perturbations endocriniennes peuvent être à l'origi-
ne de congestions gengivales et de taches purpuriques
(gros-
seur, règles).
Les maladies sanguines ont toute une traduction buccale,
dans le sens de l'atrophie lorsqu'il s'agit d'anémie, dans le
sens de la nécrose lorsqu'il s'agit de leucose.
Le rôle du
système nerveux végétatif et celui du système nerveux péri-
phérique sont établis depuis longtemps.
On constate finalement que tout est solidaire dans un
organisme;
qu'une circonstance circonstancielle ou patholo-
gique donnée agit sur des appareils et des fonctions multi-
ples et qu'une fonction est rarement troublée isolément, mais
suscite des réactions diverses,
rendant mal aisée la recher-
che étiologique.
Cette solidarité organique s'étend parfois
à tout un système.
La muqueuse buccale se partage la parenté de deux systèmes
le revêtement épithélial et l'appareil digestif .

-
19 -
B - ASPECTS DERMATOLOGIQUES SUR LA PEAU NOIRE
l
- CARACTERES LIES A LA PEAU NOIRE
:' .
La couleur de la peau est le caractère racial le plus évi-
dent, plus par~iculièrement des peuples de l'Afrique tropica-
le, ceux de 1.' ~érique et des Indes étant plus métissés.
Cette pigmentation due à l'accumulation de mélanine, im-
pr.ime certains caractères cliniques aux dermatoses ; ainsi les
différentes lésions cutanées qui provoquent l'érythème de la
peau blanche se manifeste à la vue, non plus par une tache
i .
.

.
.
rouge mais par une tache sombre, de teinte brun violet foncé.
Alors que toutes les lésions dessicantes de la peau se mani-
.festeraient par l'a~parition de taches blanchâtres
(Dermato-
phyties) .
Les troubles de la pigmentation sont fréquemment observés,
ils sont souvent plus visibles que sur la peau blanche, qu'il
s·agisse de troubles par défaut: Albinisme généralisé, Affec-
tibns:bactériennes ou mycosiques ou qu'il s'agisse de troubles
par excès : .. lichen, lichénifactions succédant aux diverses der-
matoses.
La· présence de pigment mélanique sur les muqueuses ne sont
pas .rares. Elle ·se .traduit par des taches noires ou bleu fon-
cées, irrégulières, sans relief et qui n'ont aucune signifi-
cation pathologique.
Les phanères qui se développent sur la peau noire ont des
caractères particuliers: les cheveux sont crépus, leur sec-

-
20 -
tion est irrégulière.
La fréquence des chéloides caractérise la peau noire : ces
placards exubérants, parfois monstrueux peuvent se développer
spontanément ou succéder ~ une lésion traumatique quelconque.
L'hyperkératose, enfin, quelqu'en soit la cause est plus
fréquente et plus accusée sur la peau noire.
II -
INFLUENCE ECOLOGIQUE
Le climat et surtout les différents modes de vie
(nutri-
tion, pra.tiques rituelles et religieuses, thérapeutiques in-
digènes, traditions)
ont parfois une traduction dermatologi-
que directe. C'est le cas des incisions rituelles qui peuvent
se transformer en de volumineuses cicatrices chéloidiennes ou
encore des cautérisations pratiquées par les sorciers en re-
gard d'une zone douloureuse ou lors d'autres thérapeutiques
tradi:~o:::~~:~~getraditionne~~~~t donner lieu à
des dermites aigues allergiqu+~.(~~d~rmi\\s provoquées par
les cosmétiques et les médicaments m~rnb~ s'observent sur-
tout dans les centres urbains. \\. c:, ,,~~ent là que se dé-
'.. rnenf<'ï~e / . .
veloppent parallèlement à l'indust~~a~sation,
les dermatoses
professionnelles.

-
21 -
C -
LE PATIENT DES ZONES TROPICALES
l
-
PROFIL HEMATOLOGIQUE
Il comporte habituellement
- Une numérotation des érythrocytes et des plaquettes
normale
-
Une légère tendance à la leucopénie chez l'africain
- Une neutropénie nette en valeur relative comme en va-
leur absolue
Une hyperéosinophilie due aux diverses agressions pa-
rasitaires.
-
une lymphocytose relative.
"Tableau des chiffres moyens des éléments de la for-
mule leucocytaire chez l'Africain et l'Européen
AFRICAIN
EUROPEEN
Polynucléaires Neutrophiles
40 à 45 %
60 à 6S %
"
Eosinophiles
jusqu'à 10 %
1 à
3 %
"
Basophiles
0, S %
0,5 %.
Lymphocytes
40 à 42 %
25 à 30 %
Monocytes
4 %
4 à
8 %
. La vitesse de sédimentation est souvent plus éle-

-
22 -
vée.
Elle est identique à celle de l'européen hormis une
éosinophilie correspondant à celle du sang périphérique.
c)
~~_S9~g~!~!i2~
Chez l'africain, le taux de prothrombine est souvent
abaissé entre 60 et 70 % (perturbation de la fonction hépathi~
que)
. Le taux de fibrinogène est normal.
d) ~~h~~2g!2ei~§
L'électrophorèse de l'hémoglobine permet de déceler des
anomalies dont la fréquence varie avec la race des individus.
- La drépanocytose
(HbSl
est plus fréquente dans la ra-
ce noire que dans la race blanche.
Il en est de même pour l'hémoglobinose C qui ne sem-
ble pas atteindre la race blanche .
. Par contre l'hémoglobine D frapperait plus la race
blanche autant que l'hémoglobinose E.
Aussi, une drépanocytose, une hémoglobinose C ou D,
la
persistance de l'hémoglobine foetale F ou une augmentation de
la fraction A2 chez l'Africain ne traduisent pas toujours une
thalassémie.
el
~§~_9E9~E§§_~~~9~~~§
La répartition des groupes sanguins varie avec les
groupes ethniques. C'est ainsi qu'on constate d'une façon gé-
nérale que le groupe 0 correspond à environ à la moitié de la
population noire. Les individus Rh- y étant moins nombreux.
Le groupe B étant plus fréquent dans la race blanche.
I I -
LA VILLE ET LA BROUSSE
La distinction de ces 2 sites est très importante en
pays sous-développés car elle permet de comprendre les énor-
mes différences qui existent entre les individus ressortis-

-
23 -
sants de ces 2 milieux du point de VUe psychologique
:
Le citadin apparaît de loin, dans les pays sous-dévelop-
pés comme un privilégié, bien que toutes les couches sociales
s'y retrouvent. Le citadin bénéficie souvent d'une éducation
sanitaire dont la portée est fonction du niveau socio-cultu-
rel des individus. En effet i l semble plus perméable aux di-
verses informations pour l'assurance d'une vie meilleure et
saine grâce aux différents moyens d'information mis à sa dis-
position
(centres de soins, ~.V.). Le citadin est parfois celui qu
peut se payer des soins . . .
Mais souvent ceux-là ne représentent qu'une minorité dé-
mographique,
l'immense majorité étant représentée par des ru-
raux souvent analphabètes. Qui est le rural dans ces pays
sous-développés? De près i l n'a rien de commun avec son ho-
mologue des pays développés sinon que par la terminologie :
en effet c'est l'homme presque livré à lui-même dans la natu-
re, qui doit user de ses connaissances empiriques pour faire
face à tous les problèmes de quelque nature que ce soit ; c'est
aussi l'homme isolé du reste du monde;
isolement dû à l'ine~
xistence ou à l'interruption des moyens de communication pen-
dant les saisons des pluies , aux pistes défectueuses ou inexis-
tantes. C'est parfois aussi l'homme oublié de son concitoyen
de la ville pour qui,
i l passe pour la préoccupation première
lors de ses envolées politiques . . .
Ce bref aperçu des réalités des pays sous-développés peut
nous permettre de comprendre l'état psychologique du patient
issu du milieu rural, pour qui, seule une douleur aigüe, un
état général très altéré peut apparaître comme un signe de
gravité dans une atteinte pathologique. Faute de moyens,
il
ne peut souvent pas s'orienter vers un centre médical généra-
lement éloigné et où les soins sont à
son entière charge.
Il
ne peut donc que faire recours au guérisseur qui détient les
secrets de la médecine traditionnelle et qui,
très souvent
fait ses preuves.
On ne peut donc pas parler d'hygiène proprement dite, et

-
24 -
moins encore de prévention car les conditions nécessaires pour
y parvenir ne peuvent être réunies à
cause de l'insuffisance
numérique notoire en personnels de santé.
Cette pénurie s'explique aisément par l'option d'une politi-
que généralement favorable à la bureaucratie au détriment de
la santé et de l'éducation nationale. Cette situation souvent
négli~ée àl~ limite de l~ réticence, explique les difficul-
tés sans cesse croissantes à résoudre les problèmes les plus
simples . . .
; . ."
. ,
, .

TABLEAU N° l
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE
DES PRINCIPALES MYCOSES PROFONDES ET SOUS-CUTANEES
Mycoses
profondes
ZONES ENDEMIQUES
et sous-cutanées
AI~ERIQUE
Afrique
Asie
Océanie
Nord. Cen-
Sud
trale
Histopl asmose
A. Centra-
Indes +
N. Calé-
-
à petites for-
1e
~ Viet-
donie
+
++
++
+
mes [H. CAPSULA-
A.du Sud H
Nam
+
TUMI.
Japon +-
Histoplasmone
A. Occiden
à grandes
tale
+
fonnes [H.
A. Cen-
VUBOISI l 1
trale H
Blastomycose
+
++
sud-américaine
Brés i 1
lB. BRASI LI ENSrS 1
Rhinosporidiose
A. Cen-
ndes +
",l, 1<Y"""
Brésil
A. du Sud
Viet- 1
+-
Madagas-
Nam
+.
car
~
Phycomycoses
A. Cen-
trale
+ ndonr-
A. Occiden-
S1e +
tale
-li
Lobomycose
+
Brésil
-
+
Fréquence
+ cas sporadiques,
-+ cas endémiques
+ + épidémies ou nombreux cas.
1

-
25 -
D - LES MYCOSES ESSENTIELLEMENT TROPICALES
Le terme de mycose désigne les affections provoquées
par les champignons bien qu'on l'étende volontiers aux actino-
mycoses.
Les maladies mycosiques de l'homme sont observées
dans le monde entier, sous les climats les plus chauds comme
sous les plus froids.
Cependant, c'est surtout dans les ré-
gions chaudes et humides que sont réunies les conditions les
plus favorables à la prolifération des champignons qu'ils
soient d'ailleurs pathogènes ou saprophytes.
Certaines mycoses sont cosmopolites telles les candi-
doses et certaines dermatophyties.
D'autres,par contre, ont une répartition géographique
plus délimitée qui tend à s'élargir à la suite des meilleurs
moyens de dépistage.
Notre travail s'intéressera à ce dernier groupe de
mycoses, essentiellement celles qui se rencontrent dans les
zones tropicales et subtropicales et qui,de surcroît,présen-
teraient une manifestation buccale.
Les mycoses se distinguent cliniquement en général
par
-
l'allure chronique ou subaigüe de leur évolution
qui dans certains cas peuvent durer plusieurs dizaines d'an-
nées avant une issue fatale.
-
l'absence de modification des constantes biologi-

-
26 -
ques
(F.S et V.S)
car les champignons pathogènes ne libèrent
pas de toxine.
Mais ce caractère est exceptionnel dans les my-
coses envisagées ici car ce sont des mycoses profondes ou sous-
cutanées ce qui justifie la présence de fièvre qui,générale-
ment est absente dans la symptomatologie des mycoses.
,
Si l'aspect des lésions peut orienter le diagnostic
du clinicien, quelque fois,
c'est l'inefficacité d'un traite-
ment antimicrobien qui fera supposer une étiologie mycosique
ainsi que l'absence. de tout autre étiologie d'une infection
trainante.
Aussi le diagnostic positif sera affirmé par :
1°)
La mise en évidence du champignon à l'examen di-
rect à l'état frais ou après coloration à
l'examen histopatho-
logique du matériel pathologique.
2°)
L'isolement du champignon responsable après cul-
ture et transmission à un animal "filtre" et son identifica-
tion.
3°)
Par la sensibilité du sujet aux antigènes fongi-
ques et à
la positivité aux réactions sérologiques.
Ces tests
sont d'une valeur diagnostique moins importante.
La localisation du champignon dans l'organisme,
la
façon dont la récolte du matériel pathologique a été effectuée
est
d'une importance considérable dans le diagnostic des my-
coses.
l
-
LES HISTOPLASMOSES
On connait actuellement deux formes d'histoplasmoses humaines
qui se différencient par leurs aires de répartition géographi-
que,
leur tableau clinique et la forme des parasites dans l'or-
ganisme qui sont identiques en culture.
On distingue
L'histoplasmose classique,
à
"petites formes"
dite amé-
ricaine
L'histoplasmose à grandes formes dite africaine.

-
27 -
A - L'histoplasmose Américaine à Histoplasma Capsulatum
c'est la maladie de Darling, la cytomycose réticulo-
endothéliale,
l 'histoplasmose "à petites formes levures".
1)
§~~~E~!!!~§_:_f~~!g~E2_~!!~!~g!g~g2_g!_~P!9~~!~!~­
g!g~g2_:_~E~9~g~~g2_:_~~P~E!!!!9~_9~~9E~pb!g~g
C'est une maladie caractérisée par le développement
d'histoplasma capsulatum dans les cellules histiocytaires,
sous forme de petites levures.Cette mycose initialement décrite pal
DARLING en 1906 est surtout pulmonaire et considérée actuelle-
ment comme cosmopolite
(14)
à endémicité tropicale.
Histoplas-
ma Capsulatum est un champignon dimorphique : chez l'homme il
se présente sous sa forme levure qui est la forme parasitaire
ce sont des cellules de petite taille
(1 à 3 p), bourgeonnan-
tes,limitées par une paroi réfringeante bien colorée au P.A.S
et à l'argent.
A l'état saprophytique
(en culture sur milieu sa-
bouraud
ou dans le sol des régions endémiques)
i l se présente
sous forme mycélienne
. filaments clairs septés de 1 à 2 fi de large
9résentant deux types
de fructuations
: petites spores ar-
rondies ou piriformes, et grosses clamydospores de 1 à 6 fi'
échinulées ou tuberculées caractéristiques du genre histoplas-
ma.
Nombre d'animaux sauvages et domestiques peuvent
contracter l'histoplasmose américaine.
Mais le véritable "Ré-
servoir de virus" est le sol des régions endémiques, surtout
les sols enrichiS de matières organiques
(excréments d'oiseaux';.
guanano de chauve-souris).
La contamination s'opère habituellement par inhala-
tion de poussières riches en spores
(poussières des fermes,
pigeonniers, grottes ou de certaines forêts).
Elle s'établit
plus rarement par voie digestive ou à la faveur d'une escoria-
tion cutanée. L'affection n'est pas contagieuse d'homme à hom-
me. En effet l'homme et l'animal n'hébergent que la forme le-
vure et non la forme mycélienne qui produit des spores infes-

-
28 -
tantes.
L'histoplasmose américaine se trouve à l'état en-
démique dans les régions chaudes et humides aux U.S.A.
(Val-
lée du Mississippi, de l'Ohio et le long des montagnes appa-
laches où 80 % des individus réagissent à l'histoplasmine),
au Mexique et en Amérique Centrale et à l'état sporadique un
peu partout en Amérique du Sud, dans le Sud Africain, aux In-
des,
au Japon,
dans les Iles du Pacifique.
En Europe,quelques cas sporadiques ont été observés
en Italie du Nord et en Roumanie et des cas d'importations en
France, en ~gleterre et en Belgique.
Zone d'endémie.
r
Cas srlOradiques.
. Fig.: .' l
Répartition géographique de l 'histoplasmose classique
.: (Reproduction Marc GENTILLINI)
L~histoplasmose américaine est une maladie de tous
les âges~de la vie de l mois à 77 ans, frappant préférentiel-
lement les ·enfant·s de moins d'un an
0/6 des cas)
sous sa
..
forme a·igüe 9énéralisée.
En· ce qui concerne l'occupation,
les ruraux sont
plus atteints que les citadins; plusieurs infections de la-

-
29 -
boratoire ont été signalées d'après E.
Drouhet
(14).
Si cer-
tains auteurs considèrent qu'il n'existe pas de différence de
répartition suivant le sexe et la race, r~~~9_§~_f~11. (46)
dans une étude de 60 cas avec lésions orales ont noté que
l'affection atteint 90 % des hommes dans une proportion de
90 % pour la race blanche.
2)
§Y~E!~~~!~1~9!§
L'histoplasmose américaine évolue schématiquement
en 3 stades : Primo-infection
~
Dissémination
~
phase chro-
nique.
a)
La Erimo-infection ou stade l
Elle est presque toujours pulmonaire, exception-
nellement cutanéo-dermique ou digestive.
:: 1-~_Er!!!!~:!~~§f!!~~_E~1!!!~~~.!E§
:.peu intéres-
sante pour nous, elle débute habituellement ~près une incuba-
tion de l
à
3 semaines par un mode pseudo-grippal: malaise,
fièvre modérée, vagues douleurs.
Elle peut rester latente ou
exceptionnellement engendrer une dyspnée ou des hémoptysies
des douleurs thoraciques.
La radiographie révèle un complexe primaire
ganglio-pulmonaire : Adénopathie hilaire uni ou bilatérale
et in filtrats parenchymateux ou opacités miliaires ou nodu-
laires plus ou moins disséminées.
" 1-~_Er!~~:!~~§f!!~~_'=e!;:~:E~1!!!~~~!E'=
Elle est rare et se manifeste par des ulcéra-
tions et nodules cutanés et des ulcérations muqueuses buccales
et digestives, t·.esponsables de diarrhées voire même des hémor-
ragies et des perforations intestinales notamment chez l'en-
fant.

-
30 -
bl
La forme disséminée ou stade II
: elle est peu
fréquente.
Il y a dissémination du parasite à l'ensemble du
système réticulo-histiocytaire par voie sanguine et lymphati-
que.
La fièvre est élevée et l'état général profondément at-
teint.
De nombreuses localisations sont alors observées avec
adénopathies,
splénomégalies et plus rarement hépatomégalie,.
atteinte médullaire avec anémie et leucopénie ; atteintes neu-
rologiques centrales
(méningites et encéphalo-myélite), car-
diaque, pulmona~re, ~édiastinale,osseuse, gastro-intestinale,
surrénalienne
(insuffisance surrénalienne), rénale et oc cu-
laire, enfin des lésions cutanéodermiques très nombreuses.
c)
Forme chronigue localisée ou stade III
Cette forme résulte d'une ré infection endogène
ou exogène.
Elle se manifeste cliniquement par la toux, des
hémoptysies, de la dyspnée, de la fièvre et une altération
variable de l'état général.
La radiographie montre des infil-
trats plus ou moins étendus, parfois pseudo-tumoraux et des
images cavitaires souvent multiples et pseudo-tuberculeuses.
Les formes extra-pulmonaires localisées sont
cutanées ou muqueuses.
3)
~~~_~~~!~~~!~!!Q~~_~~~~~!~~
Elles peuvent apparaître au cours des différentes
phases de l'évolution de la maladie.
Mais elles sont plus fré-
quentes dans les formes disséminées où elles sont présentes
dans 30 à 50 % des cas
(15).
Elles se traduisent par des ulcérations labiales,
linguales, gengivales . . .
Les plaques ulcérées, rouges et blanchâtres sont
parfois centrées par des proliférations tissulaires charnues
ou des nodules milliaires.
Le fond des ulcérations peut être
sanieux,
induré sur les bords.
Une dysphagie douloureuse pré-
cède parfois l'apparition des ulcérations pharyngées. On peut
voir des lésions du pharynx avec des douleurs et des dyspho-
nies parfois même une aphonie.
Dans un certain nombre de cas, ce sont des lésions

• . f·,,~<,-··'l· .... !-
Photo n° 9
Rhynoentompphtoromycose
Cas Ivo i rien
(llforme en groin de cochon")
(Ec!loncgraphie du DOcteur E. DROUHET).

Photo nO 9
Rhynoentompphtoromycose
Cas Ivoi rien
("forme en grOin de cochon")
(Echonographie du Docteur E. DRüUHET).

-
31 -
ulcératives de la muqueuse buccale qui permettent le dépista-
ge d'une histoplasmose disséminée, cliniquement latente: en
effet outre les formes fulgurantes d'histoplasmose générali-
sée, on peut distinguer:
1°)
une histoplasmose lente et progressive se manifes-
tant uniquement par des lésions cutanéomuqueuses, mais qui par
la suite, se généralise et se termine par une destruction tis-
sulaire massive "caséeuse"
des cortico-surrénales avec pullu-
lation d'histop~asmes à l'intérieur.
2°)
une histoplasmose où les lésions muqueuses sont
les seuls signes de l'infection qui peut évoluer lentement ou
rester stationnaire pendant très longtemps.
Photo nO 1
Les Manifestations buccales de IfHistoulasmose Américaine
Ulcérations gingivale et jugale.
(Echonographie du Dr E. DROUHET)

32
Photo nO
2
/,
1 / , .....
1
,r
/ ,
1
"
.~.
l,. 1
//(,... / ':
.
'J
:"1
".~~
Photo nO
3
Les Manifestations buccales de l'Histoplasmose Américaine
2') Ulcérations àe langue et du palais
3') Ulcération jugale
(Echonographie du Dr, E. DROUHET)

-
33 -
a)
Cliniguement : La forme pulmonaire est à distin-
guer de la tuberculose pulmonaire.
Quant aux manifestations buccales, quand elles
représentent les seuls signes,
i l est difficile de les distin-
guer d'avec d'autres affections sévissant dans les mêmes zones
endémiques.
D'autre part, l'association d'histoplasmose avec
la maladie d'Hodgkin,
la tuberculose et l'anémie méganocytaire
a été signalée à plusieurs reprises.
bl
Diagnostic biologigue
Il permet le diagnostic positif et repose sur
l'étude mycologique et immunologique de la maladie .
.. ~~_~!!9~9!~!f_~Yf9b99!9~~
est basé sur la mise
en évidence des histoplasmes dans les lésions à partir des
différents prélèvements :
Frottis et biopsie des ulcérations bucco-
pharyngées
Examen direct au M.a des expectorations et
aspirations bronchiques
Frottis sanguins
Ponctions sternales,
ganglionnaires, hépati-
queset spléniquffiquand on suspecte une his-
toplasmose généralisée.
La présence d'histoplasma Capsulatum dans les
crachats est d'interprétation difficile.
L'examen des préparations sur lames colorées au
H.E.S. et au M.G.G, issues des produits pathologiques montre
des corpuscules arrondis ou ovalaires bourgeonnants(de l à 3~
de diamètre)
limités
par une paroi biréfringeante non colora-
ble par les 2 colorants d'où le halo clair qui entoure la le-
vure.
Puis on fait la culture et l'isolement du parasite après
innoculation au Hamster doré de préférence servant de filtre.

-
34 -
- Les réactions immunologiques basées sur la
sensibilité des sujets à l'histoplasmine. Elles n'ont pas une
valeur diagnostique en pays d'endémie car i l y a souvent une
anergie chez les sujets présentant une forme disséminée grave,
et une faible positivité dans les formes chroniques. La posi-
tivité ne réapparaît franchement qu'après la guérison.
-
Les réactions sérologiques basées sur la
mise en évidence des anticorps précipitants et immuno-fluores-
cents.
Un seul médicament semble efficace:
l'Amphothéri-
cine B ou Fongizone~administré par voie veineuse.
La dose d'attaque est de 0,1 mg/kg le 1er jour en
perfusion pendant 6 à 8 heures dans un soluté glucosé normal
à
5 % pour atteindre la dose maximale,
le 2e jour avec 1 mg/
kg/j/ pendant 2 à 3 mois et plus, pour éviter les récidives.
Les perfusions seront répétées toutes les 48h à 72h pendant
la durée du traitement.
Mais les indications thérapeutiques diffèrent se-
lon le stade évolutif de la maladie.
- au stade 1, habituellement bénin, on peut se pas-
ser de tout traitement, exception faite pour le jeune enfant
chez qui le passage au stade II peut être rapide.
-
au stade II,
l'Amphothéricine B s'impose.
Il per-
met la guérison de 80 % des formes disséminées jadis constam-
ment mortelles.
-
au stade III,
l'Amphothéricine B est indispensa-
ble.
Dans certains cas, i l est nécessaire de compléter
son action par l'exérèse chirurgicale des lésions.
L'Amphothéricine B doit être utilisée avec toutes
ses précautions d'emploi.

-
35 -
Au stade l, habituellement bénin,
l'évolution est
presque toujours favorable et la guérison clinique et radio-
logique s'opère spontanément en quelques semaines en laissant
des calcifications 'en grainsde plomb~ Mais on peut craindre
quelques fois,
une évolution chez le jeune enfant vers.une
dissémination rapide. En l'absence de traitement, le stade II
a constamment une issue fatale.
La dissémination peut se pro-
duire longtemps après l'infestation.
Dans les formes chroniques localisées, la forme
pulmonaire évolue vers l'insuffisance respiratoire et le coeur
pulmonaire.
Ces formes sont aussi mortelles en l'absence de
traitement dans 38 % des cas, après plus d'un an d'évolution.
B -
L'Histoplasmose Africaine à Histoplasma Duboisii
Synonymes: Histoplasmose à "grandes formes",
Histo-
plasmose à Histoplasma Duboisii.
(N°
14,
18).
1) g~~~!}g~9!}L_g~!}~E~:h~!:~~L_~~S:!:~!:!E~_~P~9~~~9:h99~9!:!~.
~!:_~!:~9:h99~9!:!~L_E~P~E!:~!:~9!}_9~29E~pb~g!:!~
C'est une mycose caractérisée par le développement
de grandes levures d'Histoplasma duboisii dans de volumineux
plasmodes.
Histoplasma Duboisii est un champignon dimorphique
comme son homologue H. Capsulatum avec lequel i l présente les
mêmes aspects morphologiques en culture sur milieu sabouraud
et la même forme parfaite "emmonsiela capsulatum".
Chez l'homme i l présente sous forme de grandes le-
vures bourgeonnantes de 7 à 15 p, ovalaires ou arrondies,
bordées par une membrane réfringeante, épaisse et renfermant
une ou 2 corpuscules lipidiques.
Ces levures sont à l'inté-
rieur de cellules géantes ou libres dans le pus.
Histoplasma Duboisii ne semryle parasiter que l'hom-
me et le singe cynocéphale.
Il n'a jamais été isolé du sol

36 -
des zones endémiques et le mode de contamination est encore
mal connu
la porte d'entrée serait le plus souvent la mu-
queuse buccale ou digestive.
L'histoplasmose à Histoplasma Duboisii est une ma-
ladie rare,
strictement africaine
les zones d'endémie étant
l'Afrique occidentale
(Haute-Volta, Mali, côte d'Ivoire),
l'Afrique centrale
(Tchad)
et équatoriale
(Congo,
Zaïre)
plus au sud du continent, elle devient exceptionnelle pour
laisser le pas à l'histoplasmose américaine.
Fig.
2
-
Répartition géographique de l'histoplasmose africaine a H. dubois/I.
TABLEAU I I -
LES
DEUX
HISTOPL.\\S\\.10SES
T' l'L~
PRr~(ïp... llS "1A:"IFESTATIO:-"S
RlPARTrTl0~ G[OGR.\\PH1QL:E
,
POfle d"entree essentiellement pulmonaire.
1 Symptômes pulmoJ"lJ.ires dominJnts.
,
Evoluilon en 3 stades
1 . primo-infection
Cosmopolil~
Histoplasmose d, type amérjc~i
::.. dissemin;;l\\ion
(se rencontre même ~n AfriqueJ
.1 • chronicité
Presence de petlles formes dans les Jesions
(1 à J>Lm).
Pone d"entrée cutanee el buccopha ryn~ée.
Symptômes pulmonaires exceptionnels.
~lanireSlations CUlanéo·derm iques. gangllon-
HJStopbsmose d, lype africain
naires " osseuses dominalHes.
Africaine
Dissemination possible (hêpalosplênomêg:JlieJ.
Presence de .grandes Cormes dans les lêSlOns
(i a 15:tm).
Reproduction du Marc Gentillini

-
37 -
Du point de vue racial, on note une nette prédomi-
nance pour la race noire
(63 cas noirs ,sur 75)
(N° 14). Mais
les Blancs sont aussi atteints.
En ce qui concerne le sexe, comme la plupart des
mycoses,
les hommes sont plus atteints que les femmes. Tous
les âges atteints avec une prédominance chez l'adulte entre 20
et 50 ans.
Du point de vue professionnel,
les agriculteurs et
les charpentiers sont les plus atteints.
2)
§Y~E!Q~~!QbQg!~
Les manifestations cliniques se caractérisent par
leur évolution chronique,
leur apparence bénigne; les lésions
superficielles pouvant évoluer pendant des semaines, des mois,
voire même des années avant d'aboutir à une généralisation ou
à
une localisation profonde. Mais il existe des formes dissé-
minées presque d'emblée surtout chez les immuno-déprimés.
A l'encontre de l'histoplasmose américaine où pré-
domine les lésions pulmonaires, hépato-spléniques et muqueu-
ses, ici les formes cutanées sont plus fréquentes:
l'histo-
plasmose africaine atteint de préférence les téguments,
le
squelette et les ganglions ; exceptionnellement la muqueuse
buccale et intestinale.
- Les lésions cutanéodermiques se présentent com-
me des pupules lenticulaires, des nodules dermo-épidermiques
simulant des molluscum contagiosum, sous forme de nodules
dermo-épidermiques noueux
ou hypodermiques
; des abcès froids
parfois fustilisés
; enfin des ulcérations.
Ces lésions siègent surtout au niveau de la face
et du tronc. Elles sont uniques ou multiples.
Les localisations ostéo-articulaires simulent une
tuberculose de mêmes localisations.
L'atteinte vertébrale ressemble à mal de Pott et
peut provoquer des compressions médullaires. Les atteintes
articulaires des poignets, coudes, genoux sont relativement
fréquentes.
Les localisations ganglionnaires isolées ou satel-

-
39 -
Photo nO
4
l - Histoplasmose Af~icaine
-
ulcêration anygdalienne.
Echonographie ou Dr E. DROliHIT
a)
Cli~ique : La symptomatologie extrêmerne~t ?oly-
morphe ~end très difficile le diagnostic clinique bi~~ qu'el-
le
se rapproche de beaucou? de
la
tuberculose
extra-pul~onai-
re.
Les lésions cutanées peuvent être prises pour
des
]..-2sions de
syphillis ,de pian, de molluscum contagiosum ... et
de par les abcès et les lésions cutanées associées, elle peut
être prise pour une Blastomycose nord-Américaine découverte
dans les mêmes zones en Afrique.
Au niveau buccal,
le diagnos-
tic est encore plus difficile de par la rareté de la localisa-
tion et son aspect peu particulier.
b)
DiaGnostic bioloaique
Il donne le diagnostic positif de cette mycose.
L'examen direct à
l'état frais,
sans coloration des prélève-

~
-
38 -
1
lites d'une autre lésion ressemble à des adénites tuberculeu~
ses.
Les formes disséminées sont rares mais d'une extrê-
me gravité
L'atteinte hépato-splénique est constamment mortel-
le.
Les lésions gastro-intestinales, urogénitales, péritonéa-
les sont rares. On a aussi décrit de véritables formes septi-
cémiques.
La localisation pulmonaire est exceptionnelle.
Les formes localisées ne s'accompagnent que de fiè-
vre ou d'une simple modification de la formule sanguine. Dans
la forme disséminée la fièvre s'accompagne d'une leucocytose
ou d'une augmentation de la V.S.
3)
~§§_~ê~~~§§~ê~~Q~§_2~SSê1§§
Tandis que des lésions ulcératives de la muqueuse
buccale sont très fréquentes dans l'histoplasmose Américaine
et plus particulièrement chez les sujets contaminés en Afri-
que
(18),
ces lésions sont exceptionnelles dans l'histoplas-
mose africaine.
Ces ulcérations font suite soit à une hypertrophie
amygdalienne qui peut évoluer vers un abcès,
soit à un nodule
qui s'abcède ou s'ulcère pour vider son contenu caséeux. Ces
ulcérations buccales présentent les mêmes caractères morpholo-
giques que les ulcérations buccales de la tuberculose.
Elles
sont peu ou pas douloureuses.
Des fois,
elles peuvent simuler
une ulcération cancéreuse. Ces lésions peuvent siéger partout
dans la cavité buccale.
L'atteinte des ganglions cervicaux est
très fréquente
(adénites primitives ou satellites).

-
40 -
ments, ou de frottis après coloration au M.G.G.
met en évi-
dence, Histoplasma Duboisii sous sa forme parasitaire.
La réaction giganto-cellulaire est très carac-
téristique de l'histopathologie de cette maladie.
On la complètera par l'étude mycologique et les
réactions sérologiques qui ont une valeur diagnostique moindre
que l'étude mycologique.
5) ~~2~2§~!~_g~_~~~!~g~g~~
Si les formes localisées peuvent avoir une évolu-
tion apparemment bénigne, pouvant durer pendant des années,
l'évolution naturelle de l'histoplasmose africaine sans trai-
tement semble être vers la dissémination.
Les formes disséminées évoluent d'emblée plus ou
moins rapidement vers la mort si l'on n'intervient pas par la
thérapeutique.
Dans les formes localisées,
les malades peuvent
bénéficier d'une excérèse chirurgicale des lésions et de l'as-
sociation d'un traitement à l'Amphothéricine B, permettant
ainsi la stérilisation des foyers profonds cryptogénétiques
d'où partent les métastases périphériques.
Aussi la plupart des auteurs préconisent, dans tou-
tes les formes,
l'administration d'une dose totale de 2 à 4g
d'Amphothéricine B pendant 2 à 4 mois en I.V.
ce qui éviterait
les récidives,
II -
LA BLASTOMYCOSE SUD-AMERICAINE
Synonymes : Paracoccidioidomycose, maladie de Lutz-Splen-
dor et Almeida.
(37, 42)
1)
g~!~n~t~QnL_rêEEêbê_I~~QEêihQ9!~igygê_g~_~Ei~I~!2bQg!­
9ygê_:_~~E~~~!i!2~_9~29E~Eh!gy~
Mycose granulomateuse des revêtements cutanés et mu-
queux, des ganglions et viscères, elle est due à Paracoccidi-
oides Brasiliensis. Le parasite ainsi dénommé en 1930 par Al-
meida, prendra ainsi le nom de Blastomyces Brasiliensis en

-
41 -
1941 à cause de ses ressemblances avec le genre Blastomyces.
Il apparaît in vivo, dans les tissus humains comme une levure
de 10 à 60?, multibourgeonnante.
Son aspect en culture est
identique à celui de son homologue Blastomyces dermatidis, a-
gent pathogène de la Blastomycose Nord-américaine qui présen-
te essentiellement des localisations cutanées.
Le parasite ayant pénétré dans l'organisme par diver-
ses voies, généralement par voie bucco-pharyngée, elle atteint
par voie lymphatique,
les ganglions et si cette barrière est
franchie,
i l gagne par la même voie,
la circulation pulmonai-
re, puis générale entrainant la dissémination.
La mycose atteint toutes les races, tous les âges avec
une incidence plus forte entre 20 et 50 ans ce qui correspond
à
la période de plus grande activité champêtre et forestière.
Elle est plus fréquente chez l'homme que chez la femme en rap-
port avec les activités rurales presque exclusivement mascu-
lines
(9,5 hommes pour une femme)
selon Almeida sur une étude por-
tant sur 7S0 cas
(42).Actuellement on pense à l'implication
d'un facteur hormonal dans la prévalence dans le sexe mascu-
lin de cette maladie.
Les malades habitent généralement dans les zones ru-
rales en contact intime avec les végétaux
(caféiers)
où le
fongus vit en. saprophyte ou dans le sol où i l a été isolé ra-
rement. La contamination interhumaine n'est pas reconnue et
on ne connait pas de contamination d'origine animale, ni de
réservoirs sylvestres. On admet actuellement une contamina-
tion par voie aérienne.
En Amérique du Sud,
la maladie existe à l'état endé-
mique mais des cas autochtones ont été enregistrés en Améri-
que centrale et au Mexique. Des cas peut-être importés ont
été observés en Italie, aux U;S~A, Portugal, Maroc. La plus
forte incidence s'observe au Brésil.

A ceZZe qui par Za force
des
choses
S'en est aZZée au petit matin
Sur Za pointe des pieds
De peur de
réveiZZer ces petites âmes
Qu'eZZe a jusqu'aZors entourées de tant de
tendresse ;
Peut-être parce qu'eZZe n'aurait pu suppor-
ter Zeurs pZeurs ?
Qu'eZZe apprenne ici,
Qu'en dépit des intempéries,
Ses arbres ont porté Zeurs fruits,
Et que si jamais,
eZZe restait absente pour
Zongtemps encore,
Les fruits
tomberaient et seraient aZors,
à
ceZui qui
Zes ramasserait.
In Mémoriam

A mes
frères
A mes soeurs
A Léontine A.
Leur affeotion a
toujours été pour moi un
bien
très précieux
Ma grande
joie
serait de
les
savoir tous heu-
reux et pour toujours.
A mes onoles et tantes
Qu'ils
trouvent ioi
le
témoignage
de mon
immense gratitude pour le
soutien moral et
matériel qu'ils ont bien voulu m'apporter
lors de mes études.

-
42 -
Les localisations sont nombreuses quelle que soit la
porte d'entrée:
:: Les formes cutanéo-muqueuses
: elles sont fréquen-
tes et succèdent à une contamination buccale. Les lésions dé-
butent au niveau des lèvres et des narines, ou de la bouche
sous l'aspect d'une petite lésion ulcéro-papuleuse, puis s'é-
tend à toutes les parties de la bouche, du nez et du pharynx.
:: Les formes cutanées pures de type papulo-ulcéreux
ou végétant quand la porte d'entrée est cutanée .
.. Les formes ganglionnaires ou lymphatiques: d'après
Wegman et coll
(43)
l'atteinte'ganglionnaire est au premier
plan, tandis que les lésions aux points d'inoculation passent
inaperçues.
=: Les
formes viscérales:
graves, elles sont surtout
pulmonaires, hépato-spléniques et intestinales; plus rarement
méningées, urogéni tales.osseuses ou surrénaliennes.
L'état général est gravement compromis soit par dif-
ficulté de déglutition des aliments,
soit par la dissémination
des lésions provoquant un état fébril,
avec asthénie liée aux
diverses altérations viscérales.
Photo nO 5
l
-
Blastomycose Sud-Américaine
Lésion ulcéro-végétante de la langue
(Echonographie du Dr E. DRüUHET)

Fig. nO 3
- B.S.A.
Lésions cutanées
de propagation.
Fig. nO 4
B.S.A.
Lésions cutanéo-muqueuses des narines et
des cow~issures labiales
placard~ et
papules de la peau.
j<eproduction Naroc Nédical
(

-
43 -
3)
~~Q!~~~!~!!QQê_9~SSè1~ê
Elles sont les plus fréquentes des formes tégumentai-
res. Leurs aspects sémiotiques sont presque pathognomoniques
:
C'est une lésion Ulcérée,
infiltrée dont l'aspect ha-
bituellement lardacé présente une surface finement granuleuse,
parsemée de petits points hémorragiques.
Les lésions siègent
aux lèvres, dans toutes les parties de la bouche, à
la langue,
aux amygdales et peuvent s'étendre au pharynx et au larynx a-
vec modification de la voix. L'atteinte des commissures labi
est très caractéristique,généralement la lésion s'accom-
pagne de douleurs qui augmentent pendant la mastication ou
rendent la déglutition difficile
lphoto nOS,
fig.
3 et 4).
L'atteinte bucco-phary~gée ou nasale s'accompagne
fréquemment d'adénopathies satellites douloureuses qui peu-
vent se fistuliser en donnant l'aspect du scrofuloderme. Au
terme d'une lente évolution, la maladie peut entraîner des
mutilations de la partie moyenne de la face ou des sténoses
du pharynx nécessitant parfois une trachéotomie.
Cette affec-
tion peut déterminer des granulomes dentaires.
4) Q!~9Q2~!!S
a)
Diagnostic clinique
: Au Brésil,
les formes cuta-
néo-muqueuses évoquent d'autres maladies très fréquentes dans
le pays telles que la leishmaniose tégumentaire, la chromo-
blastomycose etc ...
-
Dans la Leishmaniose tégumentaire,
les lésions
ulcératives prédominent au niveau des narines et déterminent
souvent une perforation du se~tum,tandis que dans la maladie
de Lutz
(B.S.A),
Les lésions siègent préférentiellement au
niveau de la cavité buccale.
Les formes cutanées pures sont à distinguer de
la Lobomycose et de la chromomycose.
- Les formes pulmonaires d'avec la Tuberculose et
les Histoplasmoses.

-
44 -
b)
Diagnostic biologique
L'hémogramme présente habituellement une leucocy-
tose.
L'examen direct à l'état frais sans coloration,
permet souvent la mise en évidence du parasite dans les séro-
sités des lésions. On y voit des corps levuliformes et des
bourgeons simples ou multiples bien caractéristiques.
L'histopathologie montre des levures multibour-
geonnantes. La culture du matériel pathologique
(Biopsie, cra-
chat, sérosité)
permet l'isolement du champignon. Cette cul-
ture se fait sur milieux spéciaux
(sabouraud ou gélose au
sang) .
Les tests immunologiques à la paracoccidioidine
sont aussi utilisés et montrent une forte positivité dans les
cas bénins ou peu graves,
tandis qu'ils sont négatifs dans les
cas graves ou au stade terminal de la maladie.
S)
~~~~~~~~~~
Il repose sur
deux thérapeutiques essentielles
1°)
Les Sulfamides à action lente à l'exception des
sulfones et de la sulfanilamide.
2°)
L'Amphothéricine B très efficace.
6) ~Y2!~~~2~:E~2~2ê~~~
Quand la blastomycose n'est pas traitée, son évolution
naturelle est vers la généralisation par extension aux viscè-
res et l'apparition d'un état cachectique qui précède la mort.
III -
LA RHINOENTOMOPHTOROMYCOSE
Synonymes:
Rhinophycomycose, Entomophtoromycose, phy-
comycose à entomophtora coronata.

se.
D"mT
-
45 -
1) ~~EE§!L_9~i!~!!!Q~L_~~E~~!!!!Q~_g~Qg~~Eh!g~§L_i~~­
!§~~~_~!!Q!Qg!g~§~_§!_§E!9~~~Q!Qg~g~§~
(21, 24, 44)
c'est une maladie inflammatoire sous-muqueuse et sous-
cutanée, siégeant essentiellement dans la zone naso-bucco-pha-
ryngée d'où son nom récent de Rhinoentomophtoromycose
(45).
L'agent fongique responsable est un phycomycète du nom de En-
tomophtora corata ou encore Conidobolus
Corona tus capable de
déterminer aussi une mycose profonde chez l'homme.
Saprophyte de l'humus et du terreau où i l est très
répandu, ce champignon est capable d'avoir une action patho-
gène sur le cheval chez lequel i l détermine une lésion granu-
lomateuse de la muqueuse nasale et des babines.
Il est capa-
ble d'avoir aussi une vie parasitaire chez les insectes.
La voie d'inoculation est vraisemblablement nasale,
soit par inhalation de spores, soit par transport dans les
fosses nasales de spores par des mains souillées.
L'existence préalable d'une solution de continuité
est la condition nécessaire pour sa pénétration dans la sous-
muqueusè.
L'infection s'étendra secondairement de manière pro-
gressive.
Cette mycose récente
(moins de 15 ans)
sévit essen-
tiellement en zone tropicale et subtropicale humide, plus par-
ticulièrement en Afrique occidentale et centrale, en Amérique
du Nord et aux Indes. Aux U.S.A., un seul cas a été décrit
jusqu'alors.
Cette mycose atteint plus fréquemment les adultes
avec une prédominance pour le sexe masculin ce qui est en re-
lation avec les activités rurales
(Activités forestières et
champêtres)
des différents groupes d'individus.
2) ~!~9§_~!!~!g~§
Au niveau du cornet inférieur se forme un granulome
dans la sous-muqueuse.
De là, progressivement,
la lésion de
type tumoral s'étend au naso-pharynx,
à l'oropharynx,
au pa-
lais, au .sinus maxillaire, au dos du nez, à la région fronta-

-
46 -
le, aux joues, aux paupières et à la lèvre supérieure. La tu-
meur déborde exceptionnellement l'angle de la bouche.
D'évolution incidieuse,
c'est par une sensation d'obs-
truction nasale ou parfois d'épitaxis gue le malade consulte.
Le volume de la masse tumorale peut devenir tel gue le malade
ressemble à un tapir sinon à l'hippopotame
(cas rapporté par
RAVISSE et coll.)
(38). Il n'y a
jamais d'adénopathie satelli-
te, ni d'anomalie biologigue d'accompagnement.
L'état général
est conservé.
Les explorations complémentaires telle
gue la ra-
diographie ne montrent pas de lésions osseuses ou cartillagi-
neuses mais un élargissement des sutures osseuses dû à l'ex-
tension de la masse tumorale.
Photo nO 6
1) Vue de profil
Rhynoentomophtoromycose
Cas de RAVISSE et DESTOMBES (Homme "Hippopo-
tame ")
(Echonographie du Docteur E. DROUHET)

- 47
Photo nO
ï
Photo nO 8
2) Vue àe face
3) Après une première intervention
chirurgicale.
Rhynoentornophtoromycose
Cas de RAVISSE et DESTOHBES
(Homme "Hippopotame")
(Echonographie du Docteur E. DROUHET)

-
48 -
c'est l'extension du granulome endo~asal au palais
se traduisant par une masse tumorale lisse ou lobulée défor-
mant le palais avec hypertrophie du voile.
L'extension de la
tumeur au pharynx et à la trachée peut entraîner la mort par
asphyxie. La déformation des joues et de la lèvre supérieure
participe à la détermination du préjudice esthétique.
4)
Q~~g~Q~!~f
:: Clinique
Le diagnostic différentiel se fera avec
un Rhinosclérome, une Rhinosporidiose, une Rhinite hypertro-
phiante, une formation néoplasique .
.. Biologique
-
L'examen histopathologique montre un granulome
tuberculoïde,
sensiblement folliculaire,
riche en cellules
géantes dans le protoplasme desquelles apparaissent des frag-
ments mycéliens.
Il y a adjonction plus ou moins importante
de leucocytes polymorphes notamment éosinophiles. La trame
conjonctive est respectée ou hypertrophiée.
Cette image est
superposable à celle d'une Basidiobolomycose qui ne se loca-
lise jamais au même endroit mais seulement sous la peau de la
face.
Etude mycologique : de nombreux fragments de biop-
sie seront ensemencés. Cette culture permettra l'isolement
d'Entomophtora Coronata : champignon filamenteux, non septé,
noueux, multinucléé, siphoné caractéristique des phycomycètes.
Le mycélium est constitué d'hyphes larges,
irréguliers, gra-
nuleux et ramifiés dont le diamètre varie entre 6. et 17 p. Les
conidiophores produisent des conidies rondes. Entomophtora
Coronata donne souvent des images de comédie en haltère.
S)
!r~~!§~§~!
L'iodure de potassium semble être l'antifongique de
choix.
Car les autres n'ont pas donné de résultats satisfai-
sants. L'association d'une cure chirur0icale est souvent né-
cessaire.

-
49 -
La dose journalière est de 30 mg/kg/jour pendant
plusieurs mois.
On peut lui associer des sulfamides à action
lente
(Bactrim Eusaprim) .
6) ~Y~1~!!2~_:E~~~2~!!~
L'évolution est lente et progressive et peut s'éten-
dre sur plusieurs mois voire des années avant une issue fata-
le souvent par asphyxie en l'absence de traitement.
IV -
LA LOBOMYCOSE
Synonymes : Maladie de Jorge LOBO
1)
Q~~!~!!!2~_:_8~E~~!!!!~~_~~~g~~E~!g~~L_~E!~~~!~!~S!~
c'est une mycose presque exclusivement cutanée et dont
l'agent pathogène est Lobomycès.
La maladie humaine, rare,
sévit dans la zone intertro-
picale du continent Américain (fig n05~. Mais la découverte de
cette affection chez le dauphin a curieusement élargi
sa ré-
partition géographique
(Floride, Surinam).
De nombreux auteurs
ont confirmé le rôle du climat dans cette répartition géogra-
phique et affirment que la maladie n'existe que dans les ré-
gions où la température est constamment supérieure à 24°C
avec une pluviométrie annuelle supérieure à 2000 mm.
GUYANE FRANCAISE
11
Equateur
1BRASIL-921
Carle de la répartition Séographique de la
lobomycosc humaine, mise il. jour après en- '
quêtes au 5 mai 1976
Fig. 5: Reproduction E.N. C. (Naladies infectieuses)
.i,

-
50 -
L'affection présente une nette prédominance pour le
sexe masculin en rapport avec les activités professionnelles
des sujets.
De même l'âge adulte présente la plus forte inci-
dence des atteintes bien qu'on puisse en rencontrer à très
bas âges
(5 ans)
(36).
Tous les groupes ethniques sont atteints
Blancs, Noirs, Créoles, Métis,
Indiens.
Les agriculteurs exposés aux diverses agressions et
en contact avec les milieux aquatiques représentent la majori-
té des malades avec les orpailleurs.
Les activités de chasse
et de pêche constituent aussi des facteurs favorisants.
La
contamination se ferait par morsure ou piqûre d'arthropodes,
piqûre de raie,
une plaie par instrument tranchant, divers
traumatismes.
Le champignon serait saprophyte dans la nature où le
rôle de l'eau serait extrêmement important.
L'existence de
l'affection chez le dauphin ne peut que renforcer la notion
d'habitat aquatique du parasite.
On ne connaît pas de conta-
gion interhumaine mais par contre des cas d'inoculation vo-
lontaire et d'auto-inoculation chez les malades ce qui expli-
querait la dissémination des lésions soit par prurit exco-
riant,
soit par traumatisme vestimentaire.
2)
§~~9~_~!!~!g~~
La maladie se manifeste par des nodules dermiques de
tailles variables,
lenticulaires ou en placards pouvant at-
teindre la dimension d'un petit choux-fleur, pseudo-chéloî-
dien.
Leur coloration d'aspect curieux hyper ou hypopigmenté
est parfoisachromique.
L'épiderme est généralement lisse,
brillant surtout au visage. On peut même y voir de fines té-
langiectasies et plus souvent de petits points noirs. Leur
consistance est ferme et élastique.
Certaines lésions peuvent
être hyperkératosiques ou végétantes. On peut avoir une adé-
nopathie satellite des territoires cutanés atteints
: ces
ganglions sont plus volumineux,
indolores, non fistulisés,
sans périadénites.

-
51 -
Toutes les zones cutanées peuvent être atteintes dans
la mesure où elles sont susceptibles d'être le siège d'un
traumatisme.
Il existe des formes cliniques suivant le stade
évolutif.
On distingue
:
1°)
Une forme infiltrante qui peut représenter la
forme de début simulant des formes tuberculoides réactionnel-
les de la maladie de Hansen.
2°)
Une forme verruqueuse ou verruciforme représen-
tant un stade évolutif.
3°) La forme ulcérée semble n'être qu'un stade évolu-
tif et l'ulcération_pouvant souvent cicatriser et laisser
suite à un stade de sclérose.
4°)
Des formes gommeuses ont été évoquées du fait de
la localisation dermo-hypodermique.
3)
~~~_~~~!!~~~è~!Q~~_9~ffè!~~
La localisation buccale est exceptionnelle et jusqu'a-
lors,
c'est un seul cas. qui a été rapporté dans la littératu-
re par LEILOURO et ses collaborateurs
(29)
où la lésion in-
téressait la demi-muqueuse labiale supérieure
C'était un nodule lenticulaire,queloidiforme, élasti-
que, présentant de fines télangiectasies en surface et de
forme grossièrement triangulaire,
siégeant à cheval sur la
demi-muqueuse labiale et la peau.
Une lésion satellite papu-
loide, plus petite adjacente à la première, siégeait pres-
qu'en totalité sur la peau
(FignO 6).

-
52 -
.':;
, .-.:~\\
_~ao.<~
.. ;..".,,;;1
a)
b)
Lobomycose :
Localisation labiale: a et b : aspect avant et après intervention
chirurglcale.
Reproduction: Annais Brasilienzeros.
a)
Cliniquement : La maladie est facile à suspecter
si l'on a déjà vu une lobomycose et qu'on se trouve dans une
zone géographique favorable.
Sinon,
seuls l'histopathologie
et les examens directs des produits pathologiques permettront
le diagnostic positif.
Le diagnostic différentiel est à faire avec :
- La maladie de Hansen dans sa forme lépromateuse
nodulaire ou tuberculoïde réactionnelle où les lésions aux
oreilles sont plus inflammatoires et souvent symétriques.
- La Leishmaniose anergique Hansénoïde, affection
très rare où l'histopathologie révèlera
la présence de Leish-
manies à la coloration au M.G.G.
- La chromomycose surtout dans ses formes végétan-
tes
la recherche des cellules fumagoïdes dans le suc dermi-
que y est beaucoup plus difficile mais le diagnostic peut
pratiquement toujours être affirmé avant l'histopathologie.
- Les Néoplasies types épithéliomasspino-cellulai-
res ou Métastases cutanées de carcinomes épidermoïdes profonds.
- Les Chéloïdes vraies, qui sont d'installation

-
53 -
plus rapide et dont l'épithélium ne présente pas de petits
points noirs.
b)
Diagnostic biologique
~~~~~~~_~!~~f! à l'état frais du suc dermique
recueilli au vaccinomètre permet de découvrir immédiatement
la pullulation de corps lévuliformes arrondis de 5 à 15 P
groupés souvent en chaînettes avec une paroi à double contour .
. ~~b!ê!QE~!bQ1Q9!~ est pathognomonique et les lé-
sions décrites chez le dauphin sont en tout point comparables
à cellesde la peau humaine
:
-
L'Epithélium est habituellement atrophique.
- Le Derme est occupé dans toute sa hauteur par
un granulome inflammatoire diffus à évolution
fibrosante,
sous une mince bande de collagène
sous-épithéliale, habituellement indemne. C'est
un granulome massif avec de nombreuses cellu-
les géantes et histocytes
renfermant des lé-
vures à double contour qui peuvent être extra-
cellulaires.
~!~~~_~YfQ1Q9!9~~
Elle n'est pas encore au point car la culture
du parasite présente encore des problèmes.
En dépit de cela,
les études mycologiques ont
confirmé que l'agent fongique de la lobomycose est un cham-
pignon très inférieur, totalement différent de Blastomyces
dermatidis, de Blastomyces Brasiliensis ainsi que de crypto-
coccus néoformans. Cependant ses appellations très contestées
(Glenosporella Loboî, Blastomyces Loboi, Glenosporopsis ama-
zonica, Paracoccidioides Loboi, Loboa Loboi etc ... ) ont pu
laisser la place au simple mot de Lobomyces. Sa pathogénici-
té est très faible et la maladie n'est qu'une prolifération
mixte de parasites et de cellules réactionnelles aboutissant
à la saturation de l'envahissement biologique.

-
54 -
.
Si le patient le désire,
c'est une exérèse large
des lésions quand elles sont peu nombreuses.
A l'heure actuelle,
aucun traitement médicamenteux
ne semble efficace.
Des tentatives thérapeutiques sont faites
avec la 5-fluoro-cytosine et la Clofazimine mais les résul-
tats restent peu encourageants.
6) ~E9~9ê!!~_:_~~9!~!!9~
Le début insidieux est difficile à noter.
L'accrois-
sement en taille et en nombre des lésions est lent et progres-
sif s'étalant sur plusieurs dizaines d'années
(40 -
50 ans).
La gêne peut être esthétique, parfois fonctionnelle:
Les
Noirs présentent en plus des risques de développer des chéloï-
des vraies.
Le pronostic vital est bénin et les malades décèdent
par des maladies intercurrentes.
v - LA RHINOSPORIDIOSE
1)
g~!!~!!!9~_:_~!!9Eè!b99~~!~L_E~EèE!!!!9~_9~99EèEb!g~~
-
~E!9~~!9199!~
c'est une maladie à distribution géographique restrein-
te, caractérisée par la pullulation de sporanges pathognomo-
niques dans la muqueuse nasale de l'homme et de certaines es-
pèces animales.
Cette mycose sévit aux Indes,
au Siam,
au Sri-
Lanka, en Iran, au Brésil, en Uruguay.
Des cas sporadiques
s'observent en Afrique du Sud et aux USA.
Parmi les espèces animales parasitées,
viennent d'a-
bord les chevaux et les mules,
puis les vaches.
Le Rhinosporidium Seeberi, agent de la maladie n'a ja-
mais pu être cultivé, ni être transmis d'un sujet malade à un
sujet sain, aussi bien dans les espèces animales que chez
l'homme.

-
55 -
Aussi dans les sources d'infestations possibles, on
incrimine les poussières, les eaux souillées,
les ongles mal-
propres des doigts dans le nez.
Les sujets atteints sont constamment des hommes. Les
femmes semblent ne pas étre atteintes par la maladie. La ma-
ladie ne présente pas de répartition significative suivant
l'âge, ni la profession.
2)
~!~9~_S!~~~g~~
Les manifestations morbides provoquées par Rhinospori-
dium Seeberi peuvent frapper toutes les muqueuses ainsi que
la peau. Toutefois les localisations endonasales représentent
80 % des manifestations
selon DUPPERAT et vmTTE
(19).
L'affection est révélée par un jettage purulent et des
épitaxis ; plus rarement un gène respiratoire ou une dyspha-
gie.
L'examen des fosses nasales montre des polypes sessi-
les ou pédiculés implantés sur la cloison nasale
(cornet in-
férieur surtout).
De tailles variables,
ils peuvent tantôt
déborder en arrière dans le cavum, plus rarement en avant,
s'extériorisant en grappes monstrueuses qui retombent sur la
lèvre supérieure. Ces polypes, de coloration rose ou rouge
vineux présentent une surface lisse parfois en choux-fleurs
sur laquelle apparaissent à la loupe, un semis de sporanges
mâtures.
L'atteinte de la conjonctive occulaire bulbaire
(15 %)
est représentée par une tumeur sessile molle.
Puis vient les
atteintes des conduits auditifs qui est le siège de végéta-
tions.
Sur la peau, les localisations sont surtout faciales,
mais peuvent se généraliser avec une atteinte des revêtements
palmaires et plantaires. Ce sont des végétations en choux-
fleurs, molles ou fermes, plus souvent verruqueuses que lisses.
Les anomalies biologiques dans les cas de disséminations.

-
56 -
Deux sièges sont jusqu'alors retenus:
1°)
La muqueuse pharyngée et laryngée qui serait conta-
minée de proche en proche à partir de l'in=ection nasale. La
lésion se présente sous forme de polypes dont l'aspect morpho-
logique est identique à celui des polypes endonasaux, obstru-
ant l'oro-pharynx et pouvant prendre dans l'hypopharynx dé-
terminant ainsi une dyspnée, une dysphagie, une dysphonie et
des bourdonnements d'oreilles.
2~) Le canal parotidien en est le deuxième siège. Cet-
te localisation est exceptionnelle
(7)
(cas de CHANpRA et coll)
La maladie se manifeste par une boursoufflure de la joue aug-
mentant de volume pendant les repas par rétention salivaire.
L'augmentation progressive en volume de la masse tumorale peut
s'étendre sur des mois voire méme des années. A la palpation,
la masse apparaît compressible et légèrement sensible. Aucune
adénopathie satellite n'accompagne ces lésions.
4) Q~~g~Q2!~~
a)
Cliniguement : Les localisations
nasopharyngées peu-
vent évoquer un Rhinosclérome, des polypes et des angiomes
infectieux, des tumeurs pédiculées à cryptococcus Néoformans
La présence des grains à la coupe permettra le diagnostic.
La iocalisation parotidienne fait toujours penser
à un papillome du canal parotidien.
Sur les autres muqueuses et la face,
la leishmanio-
se végétante et les syphilides hypertrophiantes sont évoquées.
La localisation génitale fait penser à un granulome vénérien.
L'Histopathologie seule dans ces cas donnera le di-
agnostic positif.
b)
Biologiguement
L'étude mycologique classique est
inexistante car on ne sait pas cultiver encore Rhinosporidium
Seeberi. Aussi on se contente des examens des frottis
issus de
l'écouvillonnage des lésions,des coupes histopathologiques à
partir des biopsies qui permettront d'affirmer le diagnostic

-
57 -
positif de la maladie.
L'histopathologie montre dans un chorion fortement
congestionné et granulomateux, riche en néovaisseaux et en é-
léments inflammatoires banaux, de très nombreux sporanges ca-
ractéristiques remplis de milliers de spores.
5) ~Eè!!~~~~!
Il est essentiellement basé sur les curetages et les
électrocoagulation des lésions, secteur par secteur.
6) ~Y2!~!!2~_:_EE2~2ê!!~
L'évolution de la maladie est fort lente: elle a pu
durer 30 à 40 ans dans certains cas. Des cas ont été cepen-
dant mortels,
soit par invasion du larynx,
soit exceptionnel-
lement par généralisation septicémique.

-
58 -
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' - - - - - - j l
EI'-
El
~
:
1
1
1.

- 59 -
CONCLUSION
La
localisation
tropicale et
subtropicale
des
zones
endémiques
signe
l'implication
d'un
facteur
climatique
dans
la prolifération des
agents
fongiques
responsables
de
ces
af-
fections.
Il
semble exister une
prédominance
de
ces mycoses
chez
les individus
du SExe
masculin.
Pr~dominance que l'on ex-
plique p~r les
activités
Qg~ico!e$ et forestières
assumées
par ceu:-ci.
Mais
à
l'heure
actuelle,
les mycologistes pensent
qu'un facteu~ ho~monal hypoth~tique interviendrait dans la
détermination
de
certaines
de
Ces
affections
chez
l'homme
et
justifierait
!a r~si$rance relative de
la femme.
Cependant
le
fccteur
le
plus important reste
l 'hygiè-
ne en relation étroite
avec
les
conditions
socio-économiques
des
populations de
ces
régions
du globe.
Elles
regroupent
la
presque
totalité
des pays du Tiers-Monde
et de
surcrott elles
présentent
toutes
les mêmes problèmes de
santé publique:
En
effet on
constate
souvenè une
politique
de
santé contrastant
souvent avec
les nécessités réelles
des
populations.
Celles-ci
vivent pour
la plupart dans
des
conditions
sociales
très
diffi-
ciles.
Ces éléments peuvent,
à notre
avis,
être
des
facteurs
justifiant
l'état psychologique des populations,
état préju-
àiciable à certaines actions sanitaires
dans
ces régions.
La
fréquence
du polyparasitisme
dans
ces
zones
a une

-
60 -
influence
certaine sur le mi l-~eu buccal et sur les modif-~ca­
tions pathologiques de
le. muqueuse bucce.le et ses tissus
de
soutien.
L'e:::amen des
différents
te.bleaux cliniques,

suc-
cints soient-ils, nous permet de
voir un
des aspects que peut
revêtir le. pe.thologie
tropicale dans
le domaine
de
l'odonto-
stomatologie.
L'apparence clinique des
lésions qui
résente pas
\\ -, i\\ ~ f..(
systéme.tiquement de
pe.rticularité,
vient c
fr!'liqJJ..€r<,
,e die.g-
nos tic clinique d'e.ffections plus
fréque' ;;'v~G~;t" Z\\~s soient
exotiques ou cosmopolites.
En effet i l n 'ft.st nzl!t emeJ~' t. pe.s
~
"'T
::..
interdit de penser qu'une mycose à dis trI-
,"-~«3l géogrgphique
l ·
.
-
.
d h
d
--:" ~
. / d
-
ëmëtee puësse se retrouver en
e ors
e s :Sot. {è'01'<es,
e' repe.r-
tit-~ons habitue lles ; car aucun contrôle sa~'~'est ef-
fectué
au départ des zones
d'endémie.
Autant de
considérations qui
font que nous
sommes
pe:flsuaàés que
l 'oàontoZog~~ste
comme
le
médec~~n doivent êtpe
formés
sur place.
Cette
formation
doit ,le plv:s possib le ,éviter les sys-
tèmes
calqués
SUT'
Le
modèle occidental)
systèmes qU1,. s 'c.vè-
rent SOiJ..Ven~ très inadaptés.
ELZe
doit reposer sur des bases
sacia-cultureLles et
économiques propres à chaque pays.
Les praticiens ainsi
formés~ àoiv2nt travailler en
collaboration,
pour mieu::: appréhender et cerner si possible
cet immense problème que reste
la santé publique dans
les
pays sous-développés.

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ASSI (Koffi Delman).- A Pl'OPOS ries llIani fesf.ations
buccales des mycoses essentiellenlent tropicalRs.
Vincennes: T.A.Z., Imp'rimerie r'1inute, 1979.-
p.
i11., 21 x 30 crn.- (thèse: chir. dent: [JJris : 1979,
n° 42-57-79.
~~§~LCl-l!E3.~~~A~~EM_EN~ : PATHOLOGIE
MOTS CLEFS : MuquelJSe bucca l e
Mycoses essentiellement tropicales.
Manifestations buccales.
· La prernlere partie de la thèse est consacrée ~ l 'êtude de la
muqueuse buccale et de sa pathologie.
· La deuxième partie est consacrée à la présentation du Patient
des zones tropicales sous un profil socio-culturel et hématologique.
· La troisième partie est consacrée ~ l 'étude cli~ique des mycoses
essentiellernent tropicales i1 manifestations buccàles dont:
- les histo,lasmoses.
la blastomycose sud amerlcaine.
- la rhino -
entomophtoromycose.
- la rhino - sporidiose.
- la lobol11ycose.
JURY
r~ess i eurs Le Professeur J.L. CAVAILLON, Président
Le Professeur E. MISSIPO
, Assesseur
~1i1dal1le
Le rrofesseur F. ROTH
, Assesseur
r·1onsieur
Le Docteur
P. Gl flArW
, Directeur de thèse.
(
M. ASSI Koffi Delman B.P. 4728 ABIDJAN 01 COTE D'IVOIRE.

-
31 -
ulcératives de la muqueuse buccale qui permettent le dépista-
ge d'une histoplasmose disséminée, cliniquement latente:
en
effet outre les formes fulgurantes d'histoplasmose générali-
sée, on peut distinguer :
1°)
une histoplasmose lente et progressive se manifes-
tant uniquement par des lésions cutanéomuqueuses, mais qui par
la suite, se généralise et se termine par une destruction tis-
sulaire massive "caséeuse" des cortico-surrénales avec pullu-
lation d'histop~asrnes à l'intérieur.
2°)
une histoplasmose où les lésions muqueuses sont
les seuls signes de l'infection qui peut évoluer lentement ou
rester stationnaire pendant très longtemps.
Photo nO 1
Les Manifestations buccales de l'Histoplasmose Americaine
Ulcérations gingivale et jugale.
(Ecbonographie du Dr E. DROUHET)

Photo nO 2
Photo nO 3
Les Manifestations buccales de l'Histoplasmose Américaine
2°) Ulcérations de langue et du palais
3°) Ulcération jugale
(Echonographie du Dr. E. DROùnET)

- 39 -
Photo nO
4
1 - Histoplasmose Africaine
- ulcération amygdalienne.
Echonographie du Dr E. DROUHET
a)
Clinique
: La symptomatologie extrêmement poly-
morphe rend très difficile le diagnostic clinique bien qu'el-
le se rapproche de beaucoup de la tuberculose extra-pulmonai-
re.
Les lésions cutanées peuvent être prises pour
des
lésions de syphillis , de pian, de molluscum contagiosum . . . et
de par les abcès et les lésions cutanées associées, elle peut
être prise pour une Blastomycose nord-Américaine découverte
dans les mêmes zones en Afrique.
Au niveau buccal, le diagnos-
tic est encore plus difficile de par la rareté de la localisa-
tion et son aspect peu particulier.
b)
Diagnostic biologique
Il donne le diagnostic positif de cette mycose.
L'examen direct à l'état frais,
sans coloration des prélève-

-
42 -
Les localisations sont nombreuses quelle que soit la
porte d'entrée:
:: Les formes cutanée-muqueuses
: elles sont fréquen-
tes et succèdent à une contamination buccale. Les lésions dé-
butent au niveau des lèvres et des narines, ou de la bouche
sous l'aspect d'une petite lésion ulcéro-papuleuse, puis s'é-
tend à toutes les parties de la bouche, du nez et du pharynx.
:: Les formes cutanées pures de type papulo-ulcéreux
eu végétant quand la perte d'entrée est cutanée .
.. Les formes ganglionnaires ou lymphatiques: d'après
Wegman et coll (43)
l,lattèinte'ganglionnaire est au premier
plan, tandis que les lésions aux points d'inoculation passent
inaperçues.
:: Les formes viscérales: graves, elles sont surtout
pulmonaires, hépato-spléniques et intestinales; plus rarement
méningées, urogéni talestOsseuses eu surrénaliennes.
L'état général est gravement compromis soit par dif-
ficulté de déglutition des alLffients,
soit par la dissémination
des lésions provoquant un état fébril, avec asthénie liée aux
diverses altérations viscérales.
Photo nO 5
l - Blastomycose Sud-Américaine
Lésion ulcéro-végétante de la langue
(Echonographie du Dr E. DRDUHET)

- 47 -
Photo nO 7
Photo nO 8
2) Vue de face
3) Après une première intervention
chirurgicale.
Rhynoentomophtoromycose
Cas de RAVISSE et DESTOMBES (Hormne "Hippopotame")
(Echonographie du Docteur E. DROUHET)

Photo nO 9
Rhynoentompphtoromycose ~ Cas Ivoirien
("forme en groin de cochon")
(Echonographie du Docteur E. DROUHET) .


-
46 -
le,
aux joues, aux paupières et à la lèvre supérieure.
La tu-
meur déborde exceptionnellement l'angle de la bouche.
D'évolution incidieuse, c'est par une sensation d'obs-
truction nasale ou parfois d'épitaxis que le malade consulte.
Le volume de la masse tumorale peut devenir tel que le malade
ressemble à un tapir sinon à
l'hippopotame
(cas rapporté par
RAVISSE et coll.)
(38).
Il n'y a
jamais d'adénopathie satelli-
te, ni d'anomalie biologique d'accompagnement.
L'état général
est conservé.
Les explorations complémentaires telle
que la ra-
diographie ne montrent pas de lésions osseuses ou cartillagi-
neuses mais un élargissement des sutures osseuses dû à l'ex-
tension de la masse tumorale.
Photo nO 6
1) Vue de profil
Rhynoentomophtoromycose
Cas de RAVISSE et DE5TOMBES (Hoaune "Hippopo-
tame")
(Echonographie du Docteur E. DROUHET)