UNIVERSITÉ PIERRE ET MARIE CURIE (PARIS VI)
PHYSIOLOGIE DE LA REPRODUCTION
THESE DE DOCTORAT D'UNIVERSITÉ
Sur le sujet :
EFFET PATHOGENE DE TRYPANOSOMA congolense
SUR LA FONCTION DE REPRODUCTION MALE
DES TAURINS "BAOULE"
Le 8 Juillet 1993
-~-......._-_
_--. _.
devant le j ury composé de :
M. l-P. ROUSSEAU
Président
M. l-P. DADOUNE
Rapporteur
M. R. HOUIN
Rapporteur
Mme M.-T. H. - DE REVIERS
Examinateur
M. P. E. H. DIOP
Examinateur
M. M. THIBIER
Examinateur
M. S. WEINMAN
Examinateur

2
AVANT PROPOS
Cette étude a été réalisée essentiellement au Laboratoire pour le Contrôle des
Reproducteurs, Maisons-Alfort sous la direction de Monsieur M. THIBIER. Je tiens à
le remercier pour son encadrement scientifique, ses conseils éclairés ainsi que son
soutien pennanent pour mener à bien ce travail. Je voudrais associer tous les membres
du laboratoire pour leur aide constante en particulier Monsieur P. HUMBLOT, Mmes
N. JEANGUYOT et S.
GERMAIN du laboratoire d'honnonologie pour leur
encadrement scientifique et technique. Ces remerciements sont également adressés à
mes collègues stagiaires du laboratoire F.C. BORJA DOS SANTOS, E. DUFOUR., G.
CIPTADI, lB. KEITA, W.SLIMANE et 1. TSHERING .
Les coupes histologiques ont été réalisées à la Station de l'INRA à Nouzilly. Je
voudrais remercier Mmes M.T.HOCHEREAU DE-REVIERS et C. PERREAU pour
leur disponibilité à me faire partager leur expérience et savoir-faire en histologie
testiculaire. Ces remerciements sont également adressés à Monsieur Y. TILLET pour
sa contribution inestimable pour l'immunohistochimie.
Les prélèvements ont été réalisés à Bobo Dioulasso (Burkina Faso). Je voudrais
remercier le personnel du CRTA (Centre de Recherche sur le Trypanosomose
Animale) pour leur contribution et tout particulièrement les Drs P. CHICOTEAU, A.
KANWE, A. BADO et A. OUEDRAOGO et Mlle D. THOMBIANO. Le personnel de
l'ELAT (Ecole de Lutte Anti-Tsé-tsé) et l'abattoir est également remercié, en particulier
les Drs I. THAMBOURA et B. IDO.
Ce travail a reçu un soutien financier du ministère Français de la Coopération
ainsi que de la Fondation Internationale des Sciences. Ces organismes sont priés de
trouver ici l'expression de ma reconnaissance pour leur concours.

3
Je voudrais en outre témoigner ma gratitude à tous mes collègues enseignants,
techniciens et chercheurs à l'Université de Ouagadougou et mes confrères vétérinaires
du Ministère de l'Elevage au Burkina Faso.
Je ne saurais remercier nominativement tout ceux qui de près ou de loin ont
permis le déroulement de ce travail, mais voudrais exprimer ma gratitude à Mr St.
CHAFFAUX, Mf P. DUMON, Mr J.P.FARJON, Mr et Mme FEINBERG, Mf
J.FONTES, Mf et Mme MARTINEZ"
Mf C. PARISET, Mf D. RAINTEAU, Mffie C.
THIBIER et Mffie F. WEINMAN .
Enfm je voudrais remercier Monsieur les membres du jury notamment:
Le Professeur J.P.
ROUSSEAU pour la qualité de
l'enseignement en
Physiologie de la Reproduction que nous avons reçu à la faculté des Sciences de Paris
VI.. Je voudrais y joindre le Professeur R. OZON qui nous a accordé l'opportunité de
suivre cette formation,
Le Professeur J.P. DADOUNE pour l'enseignement en andrologie dont nous
avons bénéfié,
Le Professeur R. HOUIN pour la formation spécialisée en parasitologie que j'ai
pu suivre sous sa responsabilité scientifique à la faculté de Médecine de Paris XII,
Le Professeur S.WEINMAN pour m'avoir initié aux techniques immuno-histo-
chimiques au laboratoire R285 de l'UER biomédicale des Saints-Pères.
Le Professeur P.E.H. DIOP pour avoir guidé nos premiers pas en Reproduction
Animale à l'Ecole Inter-Etat des Sciences et Médecine Vétérinaire de Dakar.

4
DEDICACE
A mon épouse Koumba et notre fille Djamila
Ama mère,
A mes frères et soeurs
A tous mes proches.

5
SIGLES ET ABREVIATIONS
ACSEDIATE:
Association
pour le
Contrôle
Sanitaire,
le
Développement
de
l'Insémination Artificielle et du Transfert Embryonnaire.
Ca: Calcium.
CIPEA: Centre International pour l'Elevage en Afrique.
CIRAD: Centre de coopération International en recherche Agronomique pour le
Développement.
CRTA: Centre de Recherche sur les Trypanosomiases Animales.
EIA: Dosage immunoenzymologique
ELAT: Ecole de Lutte Anti Tsé-tsé.
DXM: Dexaméthasone.
FAO: Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture.
GMQ: Gain Moyen Quotidien.
GnRH: Hormone gonadolibérine.
IEMVT: Institut d'Elévage et de Médécine Vétérinaire des pays Tropicaux.
INRA: Institut Nationale de Recherche Agronomique
LH: Hormone lutéinique
MAD: Matière Azotée Digestible
MAE/SEEL: Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage/ Sécrétariat d'Etat à l'Elevage.
MS: Matière sèche.
QJSP: Quantité Journalière de Spermatozoïdes Produits.
QJSRP: Quantité Journalière de Spermatides Rondes Produites.
RIA: Dosage Radioimmunologique.
P: Phosphore.
UF: Unité fourragère.
UNCEIA: Union Nationale des Coopératives d'Elevage et d'Insémination Artificielle.

6
EFFET PA THOGENE DE
TRYPANOSOMA congolense SUR
LA FONCTION DE REPRODUCTION
MALE DES TAURINS "BAOULE"

7
RESUME
Les effets pathogènes de l'infection à Trypanosoma congolense sur la fonction
de reproduction mâle ont été appréciés sur des taurins de race "Baoulé" réputée
trypanorésistante. L'infection expérimentale par la voie sous-cutanée de 5 taurillons (3
à 5 ans), a permis de montrer une altération transitoire des différents paramètres de la
fonction sexuelle. Le temps de réaction à la monte des animaux fait plus que doubler
dès la 2ème semaine après infection. Les paramètres quantitatifs du sperme se
dégradent significativement (P<0,05) à partir de la 6ème semaine après infection, avec
une réduction de 47 % et 49 % respectivement pour le volume et la concentration
moyenne. Les paramètres qualitatifs sont affectés à la 10ème semaine par une
réduction de 44 % et 87 % pour la motilité et le pourcentage de spermatozoïdes vivants
et une augmentation de 33 % des spermatozoïdes anormaux. Les concentrations de LH
et de testostérone sont, également affectées et sont l'objet de réductions respectives de
50 % et 56 %,
laissant alors supposer une atteinte centrale
(hypothalamo-
hypophysaire) et/ou périphérique (Testiculaire).
L'immunohistochimie des cellules à LH et FSH ne révèle aucune atteinte
majeure de ces cellules sur des animaux infectés (n=7) dans le milieu naturel, avec
Trypanosoma congolense. Il se produit tout au plus une intensification du marquage et
une augmentation de la taille des cellules à LH semblable à une rétention des granules
de sécrétion. Les tests de freinage et de stimulation de LH et Testostérone avec le
traitement combiné Dexamethasone-GnRH sur des animaux témoins (n=8) et infestés
(n=8) indiquent chez les infestés, une limitation de la décharge de Testostérone, malgré
des taux élevés de LH obtenus après stimulation de l'hypophyse au GnRH. Cela
suggère une atteinte majeure de la fonction endocrine du testicule.
L'analyse morphométrique et l'histologie quantitative du tissu testiculaire des
animaux témoins (n=45) et infestés (n=8) dans des conditions naturelles avec
Trypanosoma congolense ne montrent pas de différence significative de poids
testiculaire et épididymaire. La Quantité Journalière des Spermatozoïdes Produits

8
(QJSP) n'est pas non plus significativement différente malgré la tendance à la réduction
des valeurs moyennes chez les infestés, 277,9±111 x106spz et 381,9±334 x106spz
chez les témoins. Lors de l'infection trypanosomienne, il se produit surtout une
réduction significative (P<0,05) de 31,8 % du volume total des cellules de Leydig soit
4,4 ± 0,9 cm3 pour les témoins (n=5) et 3,0 ± 0,8 cm3 pour les infestés (n=8). Le
nombre de spermatides rondes par cellule de Sertoli ainsi que la Quantité journalière
de Spermatides Rondes Produites (QJSRP) sont également significativement (P<0,05)
réduits et sont respectivement pour les témoins et les infestés de 5,2 ± 0,7 et 2,8 ± 2,0
spermatides rondes par cellules de Sertoli et 6,1 ± 2,0 et 3,1 ± 1,9 x 108 pour la
QJSRP. Ces observations montrent que l'infection trypanosomienne altère à la fois le
tissu interstitiel et les divisions méiotiques des cellules germinales conduisant à une
production réduite des spermatides rondes par gramme de testicule et par jour. Cette
altération est indépendante des manifestations cliniques telles que l'hyperthermie et
l'anémie. Elle semble liée à une action spécifique des trypanosomes et suggère ainsi la
proposition d'une poursuite des campagnes de lutte contre l'infection si l'on veut
optimiser les performances de reproduction des
animaux
dans
les
zones
à
trypanosomose endémique.

9
ABSTRACT
The aim of the present study was to investigate the effects of Trypanosoma
congolense infection on the reproductive process of trypanoresistant "Baoulé" bulls.
The experimental infection of S "Baoulé" bulls (3 to S years) showed an alteration of
semen parameters. The reaction rime to mounting of bulls increased more than 2 fold
after 2 weeks of infection. The quantitative semen parameters decreased significantly
(P<O.OS) by 47 % and 49 % for respectively volume and concentration at the 6th week
post infection. The qualitative parameters were affected at the 10th week with a
significant (P<O.OS) decrease of 44 % and 87 % for motility and live spermatozoa,
respectively and a significant (P<O.OS) increase of 33 % of spermatozoa abnormalities.
The LH and testosterone concentrations were also reduced respectively to SO % and S6
%, suggesting an alteration at the pituitary and/or at the testicular level.
The immunohistochemistry of LH and FSH cells showed no significant damage of
infected bulls (n=7) when compared to controls (n=2). There was a trend in an increase
of labelling and cells size comparable to a retained secretory granules. The combined
Dexamethasone-GnRH challenge of LH and testosterone of control (n=8) and infected
bulls (n=8) showed a limited surge of testosterone on infected bulls despite of the LH
increase, suggesting a strong alteration of the testicular interstitial tissue. The
morphometric and histological analysis of testicular tissue of control (n=4S) and
infected (n=8) bulls showed no significant difference on testicular and epididymal
weight. The Daily Sperm Productions (DSP) were not significantly (P>O.OS) altered
despite of the reduced tendancy for infected individuals 277.9 ± III x 106spz and
381.9 ± 334 x 106spz for control bulls. During trypanosoma infection, there was a
significant (P<O.OS) reduction of the volume of Leydig cells (31.8 %) i.e. 4.4 ± 0,9
cm3 for the controls and (n=S) and 3.0 ± 0.8 cm3 for the infected bulls (n=8). The
number of round spermatids per Sertoli cell and the daily round spermatid production
(DRSP) were also significantly reduced on infected bulls when compared to controls

10
(P<0.05), 5.2 ± 0.7 and 2.8 ± 2 for round spelIDatids per Sertoli cell and 6.1 ± 2.0 and
3.1 ± 1.9 x 106 for DRSP. These observations indicate that Trypanosoma congolense
infection alters both the interstitial tissue and the meotic division process of germinal
cells resulting in a low daily round spelIDatid production per gram of testicle on
"Baoulé" bulls. These alterations were not significantly (P>0.05) correlated to the
clinical symptoms like hyperthermia or anaemia. It rater seems to be related .. toâ
'-,.....:.
.' "
specifie effect of the Trypanosomes and further suggests to carry on control meàsUres
against this parasitic infection for the improvement of reproductive perfolIDance in
endemie tsé-tsé area.

11
PLAN
INTRODUCTION GENERALE
jére PARTIE
INFLUENCE D'UNE INFECTION EXPERIMENTALE AVEC TRYPANOSOMA
congolense SUR LA FONCTION SEXUELLE DES TAURINS "BAOULE"
Matériel et méthode
Page :28
1 - Les animaux
28
2 - Protocole expérimental.
31
21- Infection expérimentale
3 1
22 - Paramètres cliniques
31
23 - Paramètre de fonction sexuelle
32
231- Comportement sexuel
32
232- Examen du sperme
32
233- Hormonologie
32
Résultats
34
1 - Avant infection expérimentale
34
Il - Paramètre clinique
34
12 - Paramètre de fonction sexuelle
34
121- Comportement sexuel
34
122 - Examen du sperme
34
123 - Hormonologie
34

12
2 - Après infection expérimentale
34
21 - Paramètre clinique
34
22 - Paramètre de fonction sexuelle
36
221- Comportement sexuel
36
222 - Examen du sperme
37
223 - Hormonologie
37
Discussion
43
ème
2
PARTIE
EFFETS PATHOGENES DE L'INFECTION TRYPANOSOMIENNE AU
NIVEAU HYPOPHYSAIRE: IMMUNOHISTOCHIMIE ET TEST DE FREINAGE
ET DE STIMULATION DE LH ET TESTOSTERONE A VEC LE TRAITEMENT
COMBINE DEXAMETHASONE-GnRH.
Matériel et méthode
48
1 - Les animaux
48
2 - Protocole expérimental
49
21 - Immunohistochimie des cellules à LH et FSH
49
22 - Etude endocrine
50
23 - Analyse des résultats
51

13
Résultats
52
1- Immunohistochimie des cellules à LH et FSH
52
2 - Etude endocrine
54
21 - Profil de la LH
54
22 - Profil de la testostérone
56
Discussion
58
1 - Immunohistochimie des cellules à LH et FSH
58
2 - Test de freinage et stimulation avec Dexaméthasone-GnRH
58
ème
3
PARTIE
EFFETS PATHOGENES DE L'INFECTION TRYPANOSOMIENNE AUX
NIVEAUX TESTICULAIRE ET EPIDIDYMAIRE: HISTOLOGIE
QUANTITATIVE ET MORPHOMETRIQUE
Matériel et méth odes
64
1 - Les animaux
64
2 - Protocole expérimentaL
66
21 - Quantité de spermatozoïdes dans le testicule et l'épididyme
66
211 - Quantité Journalière de Spermatozoïdes Produits (QJSP)
66
212 - Quantité de spermatozoïdes dans l'épididyme
66
22 - Histologie et analyse morphométrique
67
23 -Analyse des résultats
68

14
Résultats
69
1 - Quantité de spennatozoïdes dans le testicule et l'épididyme
69
Il - QJSP du testicule
69
12 - Quantité de spennatozoïdes dans l'épididyme
69
2 - Histologie et analyse morphométrique
71
Discussion
73
CONCLUSION GENERALE
76
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
78
ANNEXES
93

15
INTRODUCTION GENERALE
Les Trypanosomoses Animales Africaines constituent un obstacle majeur au
développement de l'élevage dans la plupart des zones tropicales. Les vastes zones
soudanienne, équatoriale et orientale Africaine (près de la moitié du continent),
propices à l'élevage, sont malheureusement infestées de Glossines et autres insectes
hématophages vecteurs de cette parasitose (carte 1). Les conditions climatiques
favorables au développement du parasite et de son hôte ainsi que le mode d'élevage de
type extensif facilitent la contamination permanente des animaux et rendent difficile
l'application de moyens de lutte efficace.
Dans ces zones à trypanosomose endémique, les perspectives de développement
de l'élevage ne peuvent s'envisager à court terme que par l'utilisation des races réputées
trypanorésistantes comme les taurines d'Afrique de l'Ouest à longues cornes
dénommées "N'Dama" ou à courtes cornes de savane ("Baoulé", "Muturu", "West
African Shorthom") ou de forêt (Lagune, Muturu de forêt) (Figure 1) (Pagot et al.
1972, FAO 1974, 1976, 1977, CIPEA 1977, IEMVT 1977). Les bovins Bos indicus ou
"Zébus" sont très sensibles à l'infection avec de fort taux de mortalité atteignant près
de 90 % des animaux à comparer aux taux d'environ 30 % pour les taurins Bos taurus
(Adams 1935, Hoare 1957, Wilson et col 1963, Stephen 1970, Esuruoso 1973, Losos
et al. 1972, Finelle 1974, Ormerod 1976, Betancourt 1978, CIPEA 1979, 1982, FAO
1987, Duvallet 1987, Mattioli et Ky Zerbo 1992). Cette aptitude de résistance des
taurins face à l'infection trypanosomienne appelée trypanorésistance ou encore
trypanotolérance (sans cependant être une tolérance immunitaire) se traduit par une
capacité de ces animaux à produire rapidement des anticorps protecteurs contre
l'infection trypanosomienne (Desowitz 1960, Stephen 1966, Van Den Ingh et col 1976,
Anosa et Isoun 1976). Elle est la résultante d'une adaptation physiologique à l'infection
suite à une pression de sélection naturelle exercée sur ces animaux durant plus de 2000
ans.

16
Les perfonnances de production de ces animaux sont cependant assez faibles:
poids moyen adultes de 200 à 250 Kg pour les taureaux et 150 à 200 Kg pour les
vaches, poids moyen de la carcasse de 80 à 90 Kg, production de 80 à 100 Kg de lait
par lactation, index de productivité annuel par 100 Kg de vache par an de 28,5 Kg
(CIPEA 1979, FAü 1987). Les paramètres de reproduction ne sont guère meilleurs.
Chez les femelles, les premières mises bas se produisent à l'âge de 4,7 ans, les
intervalles moyens entre vêlages sont de 16 à 17 mois, le taux de fécondité inférieur à
60 %, le taux moyen de croît annuel de 2,5 à 3 % (CIPEA 1979, FAü 1987). Chez les
mâles, les paramètres spennatiques sont médiocres avec en moyenne par éjaculat: un
volume de 2,6 ml, 45 % de spennatozoïdes mobiles, 0,98 x 106 spennatozoïdes/mm3,
73,2 % de spennatozoïdes vivants et 33,9 % d'anomalies totales (Boly et al. 1991). Ces
perfonnances sont en particulier le plus souvent incompatibles avec une exploitation
en insémination artificielle (Chicoteau 1989, Sekoni et al. 1988, 1990, 1991, Adeyemo
1990, Cloé et al., 1989).
Ces mauvais paramètres de reproduction sont-ils en relation avec l'infection
trypanosomienne ?
En dehors des manifestations cliniques habituelles de la trypanosomose, il est
devenu
classique
d'attribuer
à
cette
affection,
même
chez
les
ammaux
trypanorésistants, des effets défavorables sur la fonction de reproduction (Losos et
Ikede 1972, Ikede et Losos 1975, Anosa et Isoun 1980, Akapvie et al. 1987, Adeyemo
et al. 1990, Sekoni et al. 1988, 1990, Grundler et al. 1985, 1988). Cela se traduit chez
les mâles infestés, par un retard de l'âge de la puberté, de nombreux refus de monte,
une altération à la fois du comportement sexuel et des paramètres quantitatifs et
qualitatifs du spenne (Isoun et Anosa 1974, Ikede 1979, Waidi 1986, Sekoni et al.
1988, 1990, Chicoteau et al. 1989, Grundler 1990, Boly et col 1991).

17
Les mécanismes physiologiques à l'origine de cette perturbation de la fonction
de reproduction ne sont cependant pas clairement établis. Les difficultés viennent du
fait que l'altération du comportement sexuel et du spermogramme des animaux peut
résulter d'effets
pathogènes
de
l'infection
sur les
composantes
exocrine
(ou
spermatogenétique) et/ou endocrine de la fonction sexuelle. Sur la composante
exocrine, l'atteinte peut porter sur les différentes populations de cellules genninales ou
somatiques
(cellule
de
Sertoli)
des
tubes
séminifères
impliquées
dans
la
spermatogenèse ou alors sur les voies
spermatiques utilisées
lors du transit
épididymaire ou de l'émission du sperme. Sur la composante endocrine, il peut s'agir
d'une altération périphérique du tissu interstitiel (Cellule de Leydig ou vaisseaux
sanguins)
et/ou
centrale
portant
sur
le
complexe
hypothalamo-hypophysaire
(neurosécrétrices à GnRH ou cellules hypophysaire à LH ou FSH) (Figure 2).
Les
hypothèses
sur
le
mécanisme
d'action
pathogène
de
l'infection
trypanosomienne sur ces différentes composantes de la fonction sexuelle ont le plus
souvent été testées de façon parcellaire, et de ce fait, peu adaptée pour cerner le
mécanisme d'une fonction dont la régulation est en permanence auto-entretenue par les
sécrétions pulsatiles du complexe hypothalomo-hypophysaire.
De manière à apprécier les modifications hormonales lors de l'infection
trypanosomienne, il a été effectué des mesures de concentrations des hormones
testiculaires (Testostérone) sans dosage simultané des hormones hypophysaires
(Adeyemo, 1990) ou encore avec des fréquences de prélèvements hebdomadaire
(Adeyemo 1990), journalière (Adeyemo, 1990) ou avec une périodicité à 15 mn
pendant 6 heures (Chicoteau, 1989). Les résultats obtenus selon ces procédures sont
difficilement exploitables en raison de l'absence d'informations précises sur les taux
circulants concomitants de testostérone et de la LH.

18
Sur le plan histologique, l'étude du tissu testiculaire a consisté en une
description de lésions histopathologiques du type dégénérescence fibreuse, défoliation,
et calcification des tubes séminifères et des lésions inflammatoires d'infiltration
lymphocytaire et de fibrose sur le tissu intertubulaire (lkede et al., 1979, 1980, 1988,
Anosa et al., 1980, Omeke et Onuora, 1992). Aucune corrélation précise entre
l'intensité des ces lésions et l'altération des différentes populations de cellules
germinales n'a pu être établie. Il en est de même pour l'hypophyse où ont été décrites,
lors d'infection trypanosomienne à Trypanosoma brucei, des lésions spécifiques de
type fibrose chez les humains (Hawking et Greenfield,
1941), des processus
d'inflammation, infiltration mononucléaire et nécrose de l'adénohypophyse chez les
bovins, ovins, caprins, équidés et carnivores (Losos et Ikede 1970, 1972, 1975,
Moulton et Sollod 1976, Ikede 1977, Morrison et al. 1981). Les corrélations entre ces
lésions et la fonction gonadotrope de l'hypophyse n'ont pas été cependant clairement
établies.
En outre, l'action spécifique éventuelle des trypanosomoses sur la fonction de
reproduction n'est pas clairement dissociée de celle de la pathologie récurrente comme
l'hyperthermie, l'anémie, l'anorexie et la baisse du poids corporel général des animaux
infectés. Ces manifestations cliniques pathognomoniques de la trypanosomose
prennent de l'importance sur les races trypanosensibles sur lesquelles portent la plupart
des travaux, telles que les zébus (Maclenann 1970, Nuru, 1974, Luckins et al. 1976,
Ogwu 1983, Sekoni et al. 1988, 1989, 1991), les moutons et chèvres apparentés au
type peulh (Kramer 1966, Ikede 1972, Isoun 1974, Anosa 1983, Mutayoba et al. 1988,
Adeyemo et col 1990), les porcins (Omeke et Onuora 1992) ainsi que les petits
rongeurs de laboratoire (Losos et Ikede 1970, Griffm 1983, Soudan et col, 1992). Cela
constitue cependant une information intéressante dont il faudrait tenir compte pour tout
schéma d'amélioration génétique et de diffusion des gènes améliorateurs des taurins
réputés trypanorésistants,
de
plus
en plus préconisés
dans
les
schémas
de

19
développement de l'élevage dans les vastes zones tropicales à trypanosomose
endémique.
Le présent travail se propose de préciser l'interaction physio-pathologique des
Trypanosomes et la fonction de reproduction mâle des taurins trypanorésistants de type
"Baoulé" (Figure 3). Ces taurins sont très nombreux en Afrique de l'Ouest (près de 2
millions de têtes) et constituent avec les "NDama", les principales races exploitées
dans les zones à Glossines (carte 2).
L'étude envisagera d'abord de
suivre
chronologiquement les symptômes spécifiques de la fonction de reproduction suivant
une infection expérimentale avec Trypanosoma
congolense, réputé très pathogène
chez les bovins (Ikede et Losos 1975, Anosa et 1soun 1980, Akapvie et al. 1987,
Duvallet
1987,
Grundler
1985,
1988,
Chicoteau
1989,
Adeyeno
1990),
par
l'appréciation des composantes comportementale, spermatique et hormonale de la
fonction sexuelle (Thibier 1977). Les effets de l'infection seront ensuite étudiés sur les
cellules hypophysaires à LH et FSH par immunohistochimie sur des animaux témoins
et naturellement infestés avec Trypanosoma congolense et l'interaction centrale
(Hypophysaire) et/ou périphérique (testiculaire) sera dégagée à l'aide de tests
endocriniens appropriés de freinage-stimulation. Enfin, les effets de l'infection seront
appréciés au niveau testiculaire par détermination de la quantité de spermatozoïdes
produit dans le testicule et stockés dans les différentes portions de l'épididyme et
l'histologie quantitative et morphométrique des différentes composantes des tubes
séminifères (cellules germinales et Sertolienne) et du tissu interstitiel (cellules de
Leydig et vaisseau sanguin).

20
Figure 1: Nomenclature des Bovins en Afrique Occidentale
Bos taurus (sans bosse)
Tr y panor és ist an t
Baoulé
Lagune
M uturu de
Muturu de
savane
forêt
Ghana-
Dwarf-
Shorthorn
Shorthor n
Samba
Bakosi. ..

21
Figure 2: Récapitulatif de l'étude des Ttypanosomoses sur la fonction de reproduction
TRYPANOSOMOSES
YMPTOMES
SYMPTOMES
GENERAUX
FONCTION SEXUELLE
FONCTION
FONCTION
EXOCRINE
ENDOCRINE
RYPANOSENSIBL.E
TRYPANORESISTANT
?.
(ZEBU)
(TAURIN)
Ë}PoPHys3

22
Cartel: Répartition des Bovins et Glossines en Afrique
~[I] Bovins
··· .
CIillIill
..........
..........
. .. . ... .. .
..... .....

23
Carte 2: Aire de distribution des Taurins "Baoulé"
)
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1
1
24
1
Figure 3: Photographie d'un taureau "Baoulé" à la station d'élevage de Banankélédaga
du CRTA à Bobo Dioulasso (Burkina Faso) (source: CIRAD-IEMVT
1
Maisons-Alfort)
1
1
1
1
1
1
1
1
1
r
r


25
1ère PARTIE
INFLUENCE D'UNE INFECTION
EXPERIMENTALE DE TRYPANOSOMA
congolense SUR LA FONCTION DE
REPRODUCTION DES TAURINS
"BAOULE"

26
INTRODUCTION
Il est devenu classique d'attribuer, en dehors des manifestations cliniques
habituelles de la trypanosomose, des effets défavorables spécifique sur la fonction de
reproduction mâle des ruminants. Chez les bovins "Bos indicus", sensibles à l'infection
trypanosomienne, de nombreuses études indiquent une augmentation du temps de
réaction à la monte des taureaux infestés et une dégradation des paramètres
spermatiques évoluant vers l'azoospermie et la stérilité des animaux (Maclenann 1970,
Luckins 1976, Ogwu 1983, Sekoni et al. 1988, 1990, 1991). Ces altérations de la
fonction sexuelle sont associées aux manifestations cliniques majeures de l'infection
trypanosomienne sur ces races trypanosensibles (anémie, hyperthermie, inanition et
amaigrissement) et ne sont pas réversibles. Cela ne permet pas de faire la part de
l'action spécifique du trypanosome de celle de la pathologie récurrente. En outre
l'étude de la fonction sexuelle est généralement réalisée dans des conditions très
particulières telles que l'éjaculation par massage rectal (Sekoni et al. 1988, 1990, 1991)
ou l'électroéjaculation (Akapvie et al. 1987).
Sur les races trypanorésistantes, il y a très peu d'informations détaillées sur les
effets de l'infection trypanosomienne à l'exception d'une part des travaux de Chicoteau
(1989) qui signalent une altération du pourcentage de spermatozoïdes vivants et des
anomalies spermatiques plus fréquentes et d'autre part de ceux de Grundler et col
(1988) indiquant de sévères lésions histologiques lors de d'infection à Ttypanosoma
congolense. De pareilles données ne sont pas compatibles avec un quelconque
programme de sélection et de diffusion des reproducteurs performants dans des zones à
trypanosomose
endémique
et
méritent
donc
d'être
confinnées
par
un
suivi
chronologique de l'infection notamment l'étude des manifestations cliniques, la
production des anticorps caractéristiques de la trypanorésistance ainsi que les
altérations de la fonction sexuelle.

27
La présente partie a pour objectif d'étudier sur les taurins trypanorésistants à
courtes cornes d'Afrique de l'Ouest du type "Baoulé", l'influence de Trypanosoma
congolense sur les paramètres cliniques et les composantes comportementale,
spermiologique et hormonologique après infection expérimentale contrôlée et récolte
du sperme au vagin artificiel.

28
MATERIEL ET METHODES
1-ANlMAUX
L'étude a concerné un ensemble de 5 taurillons "Baoulé" âgés d'environ 3 ans et
provenant de la station expérimentale de Banankélédaga située à une vingtaine de Km
au nord-ouest de Bobo Dioulasso province du Houet au Burkina Faso (Latitude: 11 0 8'
N et Longitude 40 13 0) (carte 3). Le climat est de type soudanien avec une saison
humide de Mai à Novembre subdivisée en prépluvieuse (Mai-Juin), pluvieuse (Juillet,
Août et Septembre) et post-pluvieuse (Octobre et Novembre) et une saison sèche de
Décembre à Avril subdivisée en fraîche (Décembre à Février) et chaude (Mars et
Avril). Les précipitations annuelles moyennes durant la période d'étude (1989), ainsi
que les températures et l'hygrométrie relative sont en moyenne de 1000 mm, 30°C et
75 %, respectivement (Figure 4).
Les animaux sont nés dans cette station et sont maintenus en élevage semi-
intensif avec un suivi sanitaire permanent notamment pour la pression glossinienne
nulle et une ration alimentaire représentée sur les tableaux 1 et 2 (Bassinga 1Q81).

29
Figure 4
Paramètre climatique au cours de la période d'étude
L.ES ZONES CUMA TIQUES
,,,
:,.,.
'.
O'apres PALLIER
Go
lt7'
100
l,olher",_. ma".""_. en O· cenlH;lr.oe ocr.oa. '96'·1970
~ Zone nord-wouaan.•nrM
~ Zone ,ud-,ouCUln••nn_
, l. • . - .. a...-- ....•.I.r ·'11'
C
Heures
40 -
- 13
.~--...
~~---
- 12,5
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/ / --' 12
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/
- 11,5
' ~
0 , ' - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ' 1 1
Juillet
Octobre
Janvier
Avril
- - Temp.Maxi
- - Temp.Mini
- ,,- Amplitude
= Durée du jour

30
Tableau 1 : Ration alimentaire moyenne en saison pluvieuse.
Aliments
Qté
MS
MAD
UF/J
Ca
P
K
MS
MS
Son cubé de
1,5
1,37
175,4
1,27
2,1
17,0
blé
Tourteau de
0,3
0,28
112,3
0,26
0,56
3,7
coton
Mélasse
2,0
1,56
39,0
1,52
12,9
1,56
Andropogon
8,0
2,20
12,7
1,4
0,9
0,39
gayanus
Pierre à
En pennanence
lécher
Vitamine
Une fois par mois pendant 5 jours
AD3E
-
Eau
Ad libitum
Total
11,8
5,41
339,6
4,45
16,46
22,6
Tableau 2 : Ration alimentaire moyenne en saison sèche.
Aliments
MS
UF/J
Ca
P
S
MS
Son cubé de
1,36
1,27
2,1
17,0
blé
Aliment
1,0
0,88
294,0
0,66
0,15
0,95
CITEC
bovin
Mélasse
2,0
1,56
1,52
12,9
1,56
Paille de riz
4,0
3,7
37,0
1,1
12,0
3,70
Pierre à
En pennanence
lécher
Vitamine
Une fois par mois pendant 5 jours
AD3E
Eau
Ad libitum
Total
8,5
7,5
544,0
4,43
26,95
22,81

31
Ces anunaux ont subi dès l'âge d'un an une étude de la puberté par
apprentissage à la monte et récolte du sperme au vagin artificiel (Chicoteau et col
1990). Pour les exigences de l'infection expérimentale, ils ont été transférés dans
l'étable sous moustiquaire de CRTA à Bobo Dioulasso. La stabulation est permanente
en boxes individuels et la ration composée de paille de riz (4 kg), de foin de Bracharia
(4 kg), de graine de coton (2 kg), de son de blé (1,5 kg), eau et pierre à lécher à
volonté.
L'adaptation des animaux à ces conditions expérimentales s'est faite en 10 semaines.
2- PROTOCOLE EXPERIMENTAL
21- INFECTION EXPERIMENTALE
L'infection expérimentale a été réalisée par VOle sous cutanée avec 104
Trypanosoma congolense souche Karangasso 83 CRTA 57, réactivés par passages
successifs sur souris irradiées (Duvallet 1987). Les animaux ont ensuite été suivis
durant 15 semaines en appréciant:
22- LES PARAMETRES CLINIQUES
Ils ont été appréciés par observation quotidienne de l'aspect général des
anunaux, des muqueuses, de la prise de la température rectale, des pesées et
prélèvements sanguins pour apprécier la parasitémie et l'hématocrite. La parasitémie
est observée sur 40 champs microscopiques à l'état frais et par les techniques de simple
et double concentration selon la technique développée par Woo et Kauffman, (1971).
L'hématocrite est déterminé sur microtube capillaire selon le technique de Woo et
Kauffman, (1971). Le titre des anticorps IgM circulant anti-Ttypanosoma congolense
ont été déterminé selon le protocole ELISA développé au CRTA (1991). La
sensibilisation des plaques est réalisée avec 100 ~l d'antigène constitué de lysat total
de T.congolense, dilué à la concentration de 15 J-lg de protéines par ml en tampon

32
carbonate 1mM, pH 9,6 (Na2co3 1,58g~ NaHC03 2,93g~ H20 qsp 11). L'incubation
dure 12H à 4°c en atmosphère humide. Les sérums à doser sont dilués 1/100 dans du
tampon PBS, 0,1% Tween 20, 2% RSI (Rabbit Sérum Inactivated) et 100 J.lI sont mis
en incubation avec les antigènes durant 2H à 37°c. Les complexes formés sont révélés
à l'aide du conjugué (RABlIgG (H+L)-PO) dilué au 1/2000 dans du PBS,O, 1% Tween
20 (100 J.ll) et du substrat ABTS Peroxydase en solution dans H202. Entre chacune de
ces étapes, les plaques sont rincées 3 fois dans du PBS+0,5 % Tween 20. La lecture est
faite sur photomètre du type Dynatech MR 700 microplate reader à 405 nm.
23- LES PARAMETRES DE FONCTION SEXUELLE
Ils ont été appréciés selon le modèle d'étude de cette fonction proposé par
Thibier et Colchen-Bourlaud (1972), Ott et col (1987) et Thibier (1977) et concerne:
- Le comportement sexuel avec détermination du temps de réaction des animaux face
au boute en train.
- La spermiologie par récolte du sperme au vagin artificiel après une fausse monte et
détermination du volume, de la motilité, de la concentration en spermatozoïdes au
photomètre, du pourcentage de spermatozoïdes vivants par la coloration à l'éosine
nigrosine et des anomalies spermatiques majeures et mineures.
- Enfm, les concentrations hormonales par dosage radio-irnmunologique de l'hormone
luteinique (LH) et de la testostérone plasmatique selon le protocole développé par
Thibier (1975, 1976). Ceci a été réalisé à partir de prélèvements sanguins recueillis
toutes les 15 minutes durant 8 heures, de 7 heures à 15 heures sur deux animaux
(B914 et B919). Une première série de prélèvements a été effectuée avant l'infection
expérimentale et une autre à l'altération des paramètres spermatiques faisant suite à
cette infection soit 6 semaines plus tard. Cette période est définie à partir de l'analyse
du comportement sexuel et des paramètres spermatiques.

33
Les tests de Newman-Keuls du logiciel STATITCf ont été utilisés pour
l'analyse des résultats obtenus. Les différences sont considérées significatives au seuil
de probabilité de p< 0,05.

34
RESULTATS
1- AVANT INFECTION EXPERIEMENTALE
Il - PARAMETRE CLINIQUE
Avant l'infection expérimentale, les anImaux ont présenté durant les
10
semaines d'observation, un bon état général avec en moyenne un GMQ de 366 g, une
hématocrite de 29,88 ± 2,86 et l'absence d'élément parasitaire détectable par les
différentes techniques de recherche parasitaire (tableau 3 ).
12 - PARAMETRE DE LA FONCTION SEXUELLE
La fonction sexuelle se caractérise pour le comportement sexuel par un temps
de réaction moyen face au boute en train de 37,7 ± 17,4 secondes. Le sperme récolté
au vagin artificiel donne en moyenne un volume de 2,6 ± 0,2 ml, une note de motilité
massale de 2,7 ± 0,1, une concentration de 0,98 ± 0,10 x 106 sp:dmm3 avec 73,2 ± 8,3
% de spz vivants et 32,9 % d'anomalies spermatiques dont 22,2 % de majeures et Il,7
% de mineures (Figure 5, 6, 7). Les profils hormonaux ont une allure semblable pour
les 2 animaux B914 et B919. La testostéronémie a une concentration moyenne de 2,86
ng/ml avec un pic matinal de sécrétion entre 7h et 9h atteignant 20 ng/ml. La LH a une
concentration moyenne de 3,14 ng/ml avec environ 4 à 5 pulses de sécrétion survenant
de façon irrégulière (Figure 8).
2- APRES INFECTION EXPERIMENTALE
21- ETAT CLINIQUE
Après l'infection expérimentale, l'état général des anunaux a commencé à
s'altérer à partir de la 1ère semaine avec une réduction de la consommation alimentaire
et du gain de poids quotidien. Cet état devient critique à partir de la 4ème semaine

35
avec l'apparition de manifestations cliniques typiques d'une trypanosomose
à
Trypanosoma congolense: inanition, hyperthennie en dent de scie, lannoiement et
pâleur des muqueuses et fmalement cachexie ayant entraîné la mort d'un animal à la
6ème semaine. Sur le plan parasitémique, les trypanosomes peuvent être mis en
évidence à J9 après infection par la technique de double et simple concentration, et à
J15 par la technique d'observation classique à l'état frais. La concentration parasitaire
atteint son maximum à la 2ème semaine puis entame une lente régression jusqu'à la
9ème semaine où aucun élément parasitaire ne devient détectable par les différentes
techniques d'identification microscopique appropriée. L'hématocrite a également une
évolution semblable avec une réduction progressive en relation avec la parasitémie et
un seuil critique de la 6ème à la 7ème semaine, période correspondant à la souffrance
maximale des animaux. La restauration est cependant assez rapide et 3 semaines plus
tard les animaux retrouvent le niveau d'hématocrite et l'état général d'avant l'infection.
Le dosage des anticorps IgM antitrypanosomes montre que les titres des IgM
augmentent au cours de la 2ème semaine et atteignent un premier pic à la 3ème
semaine. Les titres baissent ensuite durant les 2 semaines suivantes pour ne remonter et
se maintenir en plateau qu'à partir de la 5ème semaine. Le taureau 887 est mort suite à
une absence de production d'anticorps au cours de cette 2ème phase de remontée des
titres d'anticorps (Figure 9).

36
Tableau 3 : Evolution des paramètres cliniques (moyenne ± écart type).
Semaine
Poids
Parasites
Température
Hématocrite
(Kgs)
(Etat frais)
(Oc)
(% PCV)
Avant
1 à 10
210 07
00
38,5 0,1
29,83
Infection
Après
11
223 ± 14
00
38,1 ± 0,1
31,0 ± 3
infection
12
218 ± 13
24±20
39,0 ± 0,2
27,6 ± 3
13
219 ± 11
10 ±05
39,0 ± 0,2
28,8 ± 4
14
218 ± 11
05 ±05
39,1 ± 0,2
26,4 ± 5
15
214 ± 08
Il ± 15
38,8 ± 0,6
23,2 ± 5
16
210 ± 07
01 ± 01
38,6 ± 0,6
19,7±1
17
207 ± 09
01 ± 01
38,3 ± 0,6
18,2 ± 2
18
207 ± 10
01 ± 01
38,5 ± 0,6
18,5 ± 2
19
208 ± la
00
38,0 ± 0,2
19,5 ± 2
20
207 ± 11
00
38,2±0,7
20,7 ± 4
21
204 ± 05
00
37,6 ± 0,1
23,0 ± 4
22
203 ± 07
00
38,3 ± 0,1
23,7 ± 5
23
207 ± 06
00
38,9 ± 0,6
24,5 ± 3
24
216 ± 08
00
38,6 ± 0,4
24,7 ± 4
25
219 ± 06
00
38,2 ± 0,3
25,5 ± 4
22 - ETAT SEXUEL
221 - COMPROTEMENT SEXUEL
L'atteinte de la fonction sexuelle se manifeste d'abord par un allongement du
temps de réaction des animaux face au boute en train qui fait plus que doubler dès la
2ème semaine d'infection (figure 5). Cette tendance se poursuit jusqu'à la 5ème
semaine après l'infection où de nombreux cas (3 sur 5) de refus de monte ont été
enregistrés 1/4 heure après présentation au bout en train.

37
222 - EXAMEN DU SPERME
La fonction spermatique subit une altération significative (P<O,05) à partir de la
6ème semaine. Celle-ci se traduit par une réduction des paramètres dits quantitatifs
comme le volume et la concentration en spermatozoïdes dont les valeurs moyennes
diminuent respectivement de 47 % et 49 %. Les paramètres du sperme dits qualitatifs
sont affectés, à partir de la 10ème semaine après infection, par une réduction
significative (P<0,05) de 44 % de la motilité progressive des spermatozoïdes, de 87 %
pour les spermatozoïdes vivants et une augmentation de 33 % des spermatozoïdes
anormaux.
223 - HORMONOLOGIE
Les dosages hormonaux effectués à la 6ème semaine, période de souffrance
maximum des animaux et de début d'altération de la fonction sexuelle, mettent en
évidence chez chaque individu par rapport à la période de référence, une réduction de
56 % et 50 % des concentrations respectives de testostérone et de LH soit en moyenne
l,60 ng/ml et l,57 ng/ml. Bien que l'aspect pulsatile de la sécrétion de ces hormones
soit conservé, il apparaît une diminution du nombre et de l'amplitude des pics de
sécrétion (figure 8).

38
Figure 5:
Temps de réaction des animaux et volume du sperme avant (0--) et après
(.--) infection, (~= période d'infection), (Moyenne ± écart type).
TEYPS DE REACTION
Sec.
500 ,......--------------~---------,
400
300
200
Il
100
/!~I\\
!
Ol.....-----.........- - -........- - -..........------'-------J
o
5
10
15
20
25
SEYAI NES
VOLUYE
ml
4 r - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
3
2
Ol.....----"""-----"""""'"-----"'-------'-------J
o
5
10
15
20
25
SEYAI NES

39
Figure 6:
Motilité et Concentration du sperme avant (0--) et après infection (.--)
(~= période d'infection) (Moyenne ± écart type).
"OT 1LI TE
5 . . . . - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - .
5
10
15
10' S Pli fMlJ
CONCE NT RAT ION
2.0
1.5
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1.0
0.5
o. 0 ' - - -
"'"--
"'___
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~
o
5
10
15
20
25
SE ..A1 NES

40
Figure 7:
Pourcentage de spz vivants et anomalies totales avant (0--) et après (.--)
infection,( ~ = période d'infection) (Moyenne ± écart type).
%
SPZ VI VANTS
100
/,j
t
75
YI'
50
25
oL--_ _---'
_
.............._ _
..........
- - - - ' _ ~
_'_~_~
~
o
5
10
15
20
25
SEllA 1 NES
%
ANOllUI ES TOTALES
1 0 0 , . . . - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ,
75
oL....---.............-~-----"--- ..............--~----'---~----'
o
5
10
15
20
25
SEllA 1 NES

41
Figure 8
Profils de LH (0--) et Testostérone (.--) plasmatique, (~ = période
d'infection).

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AVANT
1
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ON
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1
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9
10
' 1
12
1J
14
1~
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42
Figure 9:
Evolution des anticorps IgM au cours de l'infection,
DENSITE OPTIQUE
1,4,:-- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
1,2 f-
1 -
0,8 r-
i
26/7
7/8
18/8
30/8
6/9
15/9
DATE
~ 887
-
893
-----"'- 911
= 914
- ' - 917

43
DISCUSSION
Cette étude a permis de confmner la trypanorésistance des races taurines à
courtes cornes d'Afrique de l'ouest appelées "Baoulé" (Desowitz 1959, Wakelin 1978,
Adams et Brandon 1981, Murray et al. 1982, Roelants et al. 1983, Akol et al. 1986,
Hoste 1987). De jeunes taurillons de station expérimentale âgés d'environ 3 ans jamais
en contact avec des trypanosomes ont pu endurer une infection à Trypanosoma
congolense réputé très pathogène (Grundler et al. 1985, 1988, Murray 1977, Sekoni et
al. 1988, 1990, 1991). La variation individuelle des manifestations cliniques ainsi que
le cas mortel enregistré suggèrent l'existence d'une sensibilité individuelle mais
également attire l'attention sur le critère de "pureté" génétique des taurillons "Baoulé"
utilisés qui ont été sélectionnés à partir de caractéristiques phénotypiques de la race.
Le dosage des anticorps IgM montre notamment que le cas mortel enregistré s'est
produit à la suite d'une aptitude limitée à produire suffisamment d'anticorps surtout au
cours de la seconde phase de remontée des titres au cours de l'infection.
L'atteinte des différentes composantes de la fonction sexuelle ressemble à celle
décrite sur d'autres races bovines avec la modification d'abord des paramètres
quantitatifs du sperme puis de ceux dits qualitatifs (Sekoni et al. 1988, 1990, 1991).
Les données préliminaires obtenues à l'aide des profils hormonaux méritent d'être
confmnées sur un nombre d'individus plus important, toutefois elles tendent à montrer
que cette altération des paramètres spermatiques peut résulter d'une diminution de la
production de testostérone par le testicule mais également une baisse de la stimulation
par l'hypophyse. Une sécrétion pulsatile résiduelle de LH et de testostérone persiste.
Ceci peut expliquer la restauration relativement assez rapide des différents paramètres
de la fonction sexuelle survenant de la l3 ème à la 15ème semaine soit 3 à 4 mois après
l'infection. Cette récupération se produit en même temps que le meilleur état général
des animaux et semble spécifique aux races trypanorésistantes.

44
Le délai de 10 semames nécessaire à l'établissement de l'altération des
paramètres spermatiques dits qualitatifs du sperme, suggère soit une atteinte des
premiers stades de la spermatogénèse soit une altération de la spermatogénèse suite à
une atteinte préliminaire de l'activité stéroïdogénique des cellules des Leydig du tissu
interstitiel.
Ces différentes actions pouvent résulter soit d'effets généraux et en
particulier l'hyperthermie faisant suite à l'infection (Grundler et al. 1988, Ogaa 1983)
soit d'une action spécifique des antigènes trypanosomiens dont il faudra révéler les
sites spécifiques d'action par des méthodes plus appropriées.

45
,
2eme PARTIE
EFFETS DE L'INFECTION A TRYPANOSOMA
congolense AU NIVEAU HYPOPHYSAIRE:
IMMUNOHISTOCHIMIE DES CELLULES A LH
ET FSH ET REPONSE DE LA LH ET DE LA
TESTOSTERONE PLASMATIQUE AU TEST
COMBINE DE FREINAGE ET DE STIMULATION
DEXAMETHASONE-GnRH.

46
INTRODUCTION
Il est assez bien établi que l'infection tIypanosomienne entraîne chez les bovins
une dégradation de la fonction de reproduction (Arrosa et al., 1980, Djabakou et al.,
1984, Isoun et al., 1987, Akapvie et al., 1987, Grundler et al., 1988). Le mécanisme de
la perturbation de la fonction sexuelle lors de l'infection trypanosomienne n'est
cependant pas encore bien élucidé, celle-ci pouvant avoir une origine périphérique
(testicule)
et/ou centrale (hypophyse
et/ou hypothalamus).
Le
dosage
de
la
Testostérone et de LH plasmatiques indique une réduction des taux circulants de ces
hormones durant l'infection (Chicoteau 1989, Boly et al. 1991), suggèrant alors une
altération de la fonction hypophysaire consistant en une absence de stimulation du
testicule liée à un défaut des mécanismes de rétro-contrôle.
L'étude histo-pathologique de cette glande lors d'infection trypanosomienne à
TIYPanosoma brucei montre des lésions spécifiques de type fibrose chez les humains
(Hawking et Greenfield, 1941), inflammation, infiltration mononucléaire et nécrose de
l'adénohypophyse chez les bovins, ovins, caprins, équidés et carnivores (Losos et Ikede
1970, 1972, 1975, Moulton et Sollod 1976, Ikede et al. 1977, Morrison et al. 1981).
Les corrélations entre ces lésions et la fonction gonadotrope de l'hypophyse n'ont pas
été cependant clairement établies. Récemment, il a été décrit sur des chèvres naines
infestées expérimentalement avec Trypanosoma congolense une rétention des granules
de sécrétion des cellules basophiles gonadotropes (Mutoyoba 1988). Cela suggère une
baisse
de
stimulation
de
ces
cellules
par
notamment
les
neurosécréteurs
hypothalamiques qu'il conviendrait de mettre en évidence.

47
La présente étude a pour but de rechercher chez les taureaux "Baoulé", les
effets possible de l'infection dans les conditions naturelles de Trypanosoma
congolense, sur l'hypophyse en comparant: (1) la distribution et la taille des cellules
hypophysaires à LH et FSH par immunohistochimie et (2) le potentiel de décharge de
LH et consécutivement de stimulation de Testostérone lors de tests combinés de
freinage à la Dexaméthasone (DXM) et de stimulation par la GnRH.

48
MATERIEL ET METHODE
l-ANIMAUX
L'étude porte sur des taureaux "Baoulé" de 4-6 ans provenant des zones
soudaniennes infestées de glossines des provinces du Houet, du Kénédougou et du
Poru au Burkina Faso (Latitude Il °8 N et longitude 4° 13 0). Cette zone couvre l'aire
de distribution des glossines dont les principales sont Glossina palpalis et G.
morsitans. La pression trypanosomienne est également permanente (Duvallet 1987,
Maillard et al 1992). L'élevage des animaux est de type extensif avec déplacement
permanent des animaux à la recherche du pâturage disponible dominé en saison
pluvieuse par les graminées pérennes du genre Andropogon et Pennicetum et en saison
sèche des résidus de récolte: paille de riz, tige de sorgho et de maïs. Les soins
vétérinaires sont sommaires et limités au programme national de lutte contre les
principales épizooties: Peste bovine, Péripneumomie contagieuse bovine, Charbon
bactéridien et Fièvre aphteuse (MAE et SEEl,
1991).
Le risque d'infection
trypanosomienne est donc permanent exception faite des animaux maintenus au
alentours des concessions pour servir à la traction animale lors des travaux
domestiques et champêtres.
Les animaux ont été repartis en 2 groupes (12 témoins ou non infestés et 12
infestés avec Trypanosoma congolense). L'état d'infection est déterminé par la
recherche du parasite en utilisant la technique de concentration selon la méthode de
Woo et Kauffmann, (1971). Le dégré d'infection est évalué à partir du nombre de
parasites par champ microscopique: dégré + 1: fiable infection (n=1 parasite par champ
microscopique), dégré +2: infection moyenne (n=2 à 10 parasites par champ
microscopique), dégré +3: forte infection (n= plus de 10 parasites par champ
microscopique). Des frottis sanguins sont en outre effectués pour confirmer ces
observations et vérifier l'absence d'autre types parasitaires.

49
2- PROTOCOLE EXPERIMENTAL
21 - IMMUNOHISTOCHIMIE DES CELLULES A LH ET FSH
Les hypophyses de 2 animaux témoins et 5 infestés (2 au dégré + 1, 2 au dégré
+2 et 1 au dégré +3) ont été prélevés après abattage et immédiatement fixés dans une
solution de Bouin-Hollande. Ils ont ensuite été déshydratés dans de l'alcool et du
toluène puis inclus dans la paraffine et découpés en section de 10 J.lIll. Pour chaque
animal, 4 sections ont été analysées. Après réhydratation des coupes, le protocole de
marquage immunohistochimique sur lame, développé par Tillet et Thibault (1987) à
été appliqué avec les modifications suivantes: Saturation avec du sérum normal de
mouton dilué au 1115 dans du tampon Phosphate Salin (PBS) 0,1 M, pH 7,4 pendant
20 mn; Incubation une nuit à 4°C dans de l'anti LH, anti FSH et du Sérum non immun
de contrôle préparé sur lapin et dilué au 1/500 dans du PBS, 0,1 % BSA; Incubation 2
heures à température ambiante (22°C) avec le second Sérum anti y globuline de lapin
des laboratoires "Pasteur" dilué au 11100 dans le tampon Phosphate 0,1 M, 1 % BSA,
pH 7,4; Le marquage est ensuite révélé par immunopéroxydase en incubant les coupes
avec des complexes d'anticorps de lapins anti peroxydase dilués 1/200 dans du PBS,
pendant 2 heures. L'activité peroxydase est révélée en quelques minutes dans un milieu
0,02 % de 3,3' Diaminbenzidine hydrochloride, 0,003 % H202 (110 vol.) dans du
tampon Tris, HCI, pH 7,9, 0,05 M. Entre chaque étape, les coupes sont rincées dans du
PBS 0,1 M, pH 7,4.
La spécificité et les caractéristiques des anti-sérums ont été précédemment
publiées (Dubois, 1971, Dacheux et Dubois 1976).
La spécificité des réactions de
marquage est contrôlée avec le Sérum non immun. La distribution, la taille et la
proportion relative des cellules de LH et FSH sont appréciées à 2 reprises sur 20
champs microscopiques.

50
22- ETUDE ENDOCRINE
Les prélèvements sanguins ont été effectués sur 8 taureaux témoins et 8 infestés
au niveau jugulaire avec des vacutainers héparinés (Beckson-Dickinson, Grenoble,
France) selon les séquences décrites par Thibier et Rolland (1976) et Abdel Malak et
Thibier (1982):
2 premiers prélèvements avec 30 mn d'intervalle, suivis par une administration lM de
20 mg de Dexaméthasone (Dexadreson Intervet, Angers, France) et une série de 9
prélèvements toutes les 30 mn. La GnRH synthétique, Busereline, (Réceptal, Intervet,
Paris) est ensuite administrée (20 Ilg en lM), suivi d'une autre série de 14 prélèvements
toutes les 15 mn.
Entre chaque prélèvement, le sang est centrifugé à 3000 trs/mn pendant 10 mn
et le plasma immédiatement décanté est conservé à -20°C jusqu'au dosage.
La concentration de la LH plasmatique est déterminée par Immuno-enzymologie
(EIA) selon la méthode développée par Maurel (1991) (réactifs fournis par SANOFI,
santé animale). La LH est capturée en "sandwich" par 2 anticorps anti-LH polyclonaux
suivi d'une révélation des complexes formés à l'aide d'un 3ème anticorps marqué à la
peroxydase et en présence d'un chromogène (ABTS). Les plasmas à doser sont mis en
incubation (45 mn à 37°c) successivement avec le premier anticorps fixé sur les
microplaques puis avec le second anticorps. Le conjugué est ensuite ajouté pour une
incubation de 45 mn à 37°c. La révélation de la réaction avec l'ABTS est estimé une
heure plus tard avec le lecteur de densité optique (Dynatech MR 5000). Les
caractéristiques du dosage sont développés en annexe 2. La sensibilité est au moins
égale à 0,1 ng/ml (P<O,Ol) et les coefficients de variation inter et intra dosage pour un
pool de plasma de concentration 9 ng/ml sont respectivement de 10 % et 3 %.
L'exactitude est fournie par la droite de regression obtenue en comparant les
concentrations observées aux valeurs théoriques de standart ajoutées. La pente de cette
droite n'est pas significativement différente de 1 y(obs.)= 0,95 x(théo) + 0,095 avec
r== 0,97 (P<O,OOl).

51
La concentration de Testostérone est détenninée par radio-immunologie selon le
protocole précédemment décrit par Thibier (1975).
23 ANALYSE DES RESULTATS
Les résultats obtenus ont été analysés avec le système d'analyse SAS (1987).
Les effets de l'infection sur la LH et la fSH appréciés par immunohistochimie sont
évalués par ANOVA avec la procédure d'analyse de variance non orthogonale à effet
fixé (proc GLM). Les concentrations de LH et Testostérone plasmatiques libérées
après freinage à la Dexamethasone et stimulation à la GnRH sont comparées à chaque
prélèvement entre animaux témoins et infestés par le test T. En outre, les surfaces
moyennes sous les courbes de concentrations de LH et Testostérone des animaux
témoins et infestés sont comparées sur 3 périodes (ng/ml x 30 mn avant
Dexamethasone, ng/ml x 270 mn après Dexamethasone et ng/ml x 180 mn après
GnRH) avec notamment appréciation des conélations respectives. Les différences sont
considérées significatives au seuil de probabilité de P<0,05.

52
RESULTATS
1- IMMUNOHISTOCHIMIE
La révélation des cellules de LH et de FSH par immunoperoxydase montrent un
marquage homogène des cellules réparti sur le cytoplasme. L'intensité du marquage est
plus importante avec les cellules de LH comparativement aux cellules de FSH (Figure
10 et Il). Le marquage avec les sérums témoins non immuns est négatif. Les cellules
de LH occupent 4,1 % de la glande et sont régulièrement distribuées sur la périphérie
et le centre de la glande. Les cellules de FSH occupent 0,6 % de l'antéhypophyse et
sont principalement distribuées à la périphérie de la glande. Le marquage central est
moins important comparativement à celui de la LH. Les animaux témoins et infestés ne
présentent pas de différence majeure sur le marquage et la distribution des cellules à
LH et FSH. Il y a cependant une tendance à obtenir une plus forte intensité du
marquage chez les taureaux infestés (Figure lOb et c et Figure
lIb et c)
comparativement aux témoins (Figure lOa). En outre, la taille moyenne des cellules est
significativement plus importante (P<0,05) chez les infestés du dégré +3 (52,8 ± 4,8 ~
m2) que chez les témoins (43,2 ± 4,8 ~2). Aucun parasite n' a été mis en évidence
dans la glande hypophysaire.

1
1
1
1
1
1 ~Oa:
Figur:
Immunohistochimie au PAP (peroxydase anti Peroxydase)
Figure Il a: Immunohistochimie au PAF (Peroxydase anti Peroxydase)
des cellules hypophysaire d'animaux témoins marqués à l'anti LB, G:x250
des cellules hypophysaire d'animaux témoins marqués à l'anti FSH,
1
G·x250. Noter le faible marquage des cellules.
1
1
1
1
I~---
Figure lOb: Immunohistochimie au PAP (Peroxydase anti Peroxydase)
1
Figure 11b: Inununobistocb.imie au PAF (peroxydase anti Peroxydase)
jes cellules bypophysaire d'animaux infestés (degré+ 1) marqués à l'anti
des celJules hypophysaire d'animaux infestés (degré+ 1) marqués à J'anti
LB, G:x250. Noter l'intensité du marquage.
FSH, G:x250. Noter l'intensité du marquage.
1
1
1
1
1Figure IOc: ImmunohistochimieauPAF(PeroxydaseantiPeroxydase) Figure Ilc: lmmunohistochimieauPAF(peroxydaseantiPeroxydase)
I desFClIuleshypophysaire d'animaux infestés(degré+3) marquésà l'anti des celluleshypopbysaired'animauxinfestés(degré+3)marquésà l'anti
LH, G:x250. Noter l'intensité du marquage et l'accroissement de la
FSH, G:x250. Noter l'accroissement de la taille des cellules.
t:lille rle~ cenllle~
1

54
2- ENDOCRINOLOGIE
21- LH
Avant l'administration de Dexaméthasone, les concentrations moyennes de LH
sont de 0,10 ± 0,05 nglml pour les animaux témoins et 0,12 ± 0,04 nglml pour les
infestés (P>0,05), et celles de la Testostérone, respectivement de 5,53 ± 3,88 nglml et
0,61 ± 0,38 nglml (P<0,05).
Après l'administration de la Dexaméthasone, les concentrations de LH dans les
2 groupes évoluent dans le champs des limites de détection et ne montrent pas de
différence significative (P>0,05). Par contre, les valeurs de Testostérone décroissent
significativement chez les témoins pour atteindre au bout de 4 heures un niveau bas
moyen de 0,44 ± 0,35 nglml. Celles des infectés ne varient pas significativement et
demeurent faibles durant la même période (0,33 ± 0,16 nglml).
Après l'administration de la GnRH, les concentrations de LH chez les infestés
augmentent rapidement pour atteindre des valeurs maximales de 30 nglml après 165
rnn, puis régressent par la suite (Figure 12). Par contre, les non infestés présentent une
augmentation plus graduelle avec des valeurs moyennes atteignant seulement 20 nglml
durant la même période. Durant les premières 90 rnn, les taux de croissance sont de
0,27 ± 0,1 nglmVrnn chez les infestés et 0,07 ± 0,03 nglmllrnn chez les témoins. Les
surfaces moyennes sous les courbes de concentration durant 240 rnn après GnRH sont
respectivement de 3370,57 ± 1467,81 nglml pour les infestés et 2212,31 ± 805,96
nglml pour les témoins (P<0,05).

r
55
Figure 12: Evolution des concentrations de LH des animaux témoins (0--) et infestés
(8--) (Moyenne ± Erreur type)
40
30
Ë
J l~~
-0-c: 20
:z:
.....
I

TI
/~
10
~

Ji
·2
DXt.l
GnRH
/Q'~
l
1/ QO
- ... ... - - - _ ... ... .... 0/
0
0
60
'20
180
240
300
360
420
480
540
l.A i nul es

56
22- TESTOSTERONE
L'évolution des concentrations de Testostérone après administration de GnRH
synthétique diffère de celle de la LH (Figure 13). Les niveaux augmentent rapidement
et de façon semblable entre les 2 groupes au cours des 90 premières rnn avec une
vitesse moyenne de 0,08 ± 0,04 ng/ml/rnn. Par la suite, les infestés ne présentent
aucune augmentation de la concentration de Testostérone malgré l'augmentation
soutenue des niveaux de LH. Chez les témoins par contre, les concentrations de
Testostérone continuent à croître durant toute la période de stimulation en rapport avec
l'augmentation de LH. Les surfaces moyennes sous les courbes de concentration ne
sont pas significativement différentes (P>0,05) entre infestés et témoins malgré la
baisse des valeurs moyennes chez les infestés, 1055,45 ± 1055,45 ng/ml x 240 rnn et
2120,84 ± 1163 ng/ml x 240 rnn chez les non infestés. L'augmentation de la
Testostérone après GnRH est négativement corrélée (r=-0,64; P<O,OI) avec le dégré de
l'infection.

57
Figure 13: Evolution des concentrations de Testostérone des animaux témoins (0--)
et infestés (.--) (Moyenne ± Erreur type)
20
.....
:z
0
0:::
.....
Ë
- ...........
Vl
C"
0
c:
-Vl.....
-
60
120
180
240
300
360
420
480
540
101 i nul es

58
DISCUSSION
1 - IMMUNOHISTOCHIMIE DES CELLULES A LH ET FSH
Les résultats techniques du marquage immunohistologique à la peroxydase des
cellules de LH et FSH sont semblables à ceux précédemment décrits (Dubois 1971,
1972, Dacheux et Dubois 1976, Thillet et al.1990). Les cellules de LH apparaissent
plus intensément marquées comparativement aux cellules de FSH. La proportion des
cellules de LH représente 7 fois celle des cellules de FSH (4,1 % et 0,6 0/0) et cela
s'inscrit dans les limites trouvées par Combamous (1991). Les taureaux infestés dans
des conditions naturelles ave Trypanosoma congolense ne montrent pas de différence
significative sur le marquage et la distribution des cellules à LH et FSH laissant alors
supposer que l'infection n'a pas d'effet pathogène direct sur les cellules gonadotropes
de la glande hypophysaire. Cela est d'ailleurs confmné par l'absence de parasite ou de
lésion manifeste telle que ce qui fut décrit lors de l'infection à Trypanosoma brucei
(Losos et Ikede 1970, 1972, 1975, Moulton et Sollod 1976, Ikede et al. 1977, Morrison
et al. 1981). Bien que seulement un seul cas de fort taux d'infection (dégré +3) ait été
trouvé chez ces animaux infectés dans des conditions naturelles, il a été constaté une
augmentation de la taille moyenne des cellules à LH et cela ressemble aux rétentions
de granules de gonadotropines décrit par Mutoyoba (1988). Ces observations sont
d'ailleurs confmnées par les tests endocrinologiques.
2 - TEST DE FREINAGE ET DE STIMULATION
Avant
l'administration
de
la
GnRH,
c'est
à dire
avant
et
après
la
Dexaméthasone, les profils des concentrations de LH dans les 2 groupes, sont
semblables à ceux précédemment décrits chez les bovins (Thibier, 1975, Schanbacher
et Echtemkamp, 1978, Chantaraprateep et Thibier 1979, Bames et al. 1981, Abdel-
Malak et Thibier 1982). Après l'administration de Dexaméthasone, les concentrations
de LH décroissent vers la limite de détection et aucune pulsatilité n'est plus perceptible

59
dans les 2 groupes. Les concentrations de Testostérone élevées chez les témoins au
début des prélèvements décroissent régulièrement au bout de 4 heures suite à
l'administration de Dexaméthasone. Ceci est comparable aux réponses des taurins
Européens (Thibier et Rolland 1976) et dénote une similitude de réponse aux
traitements hormonaux des taurins trypanorésistants "Baoulé" en zone tropicale. Les
taureaux
infestés
ont par contre,
de faibles
concentrations
de
Testostérone
conformément aux travaux de Chicoteau (1989), Adeyemo et al. (1990), Boly et al.
(1991), Soudan et al. (1992). Bien qu'une série de 2 prélèvements consécutifs en 30 mn
avant
l'administration
de
Dexaméthasone
soient
insuffisants
pour
apprécier
significativement les niveaux de testostérone entre taureaux témoins et infestés, il est
noté une réduction importante des concentrations chez les infestés et cela dans les
proportions retrouvées par Adeyemo et al. (1990): 2,6 ± 0,2 ng/ml avant infection et
0,6 ± 0,1 ng/ml durant l'infection. Cette réduction est cependant plus importante que
lors de notre précédente étude sous infection expérimentale sur la même race et
confinne la pathogénicité plus élevée de l'infection dans le milieu naturel liée à de
remaniements antigéniques permanents du parasite (Duvallet 1987).
Après l'administration de la GnRH, La décharge de LH est plus importante chez
les infestés que les témoins qui montrent d'assez faibles valeurs comparativement aux
concentrations trouvées par Thibier (1976). Les facteurs de variation liés à la race, aux
conditions environnementales voire à la technique de dosage doivent être ici pris en
considération pour de telles comparaisons.
La décharge de Testostérone est dans une première étape semblable entre les 2
groupes (Figure 13). Elle tend vers une capacité maximale de 8-9 ng/ml chez les
infestés alors que chez les contrôles les concentrations continuent d'augmenter. Cela
suggère chez les infestés une limite de capacité de l'activité testiculaire. La conjonction
des faibles valeurs de Testostérone avant administration de Dexaméthasone ainsi que
la limitation de la décharge après la GnRH suggère une atteinte majeure de la fonction

60
endocrine du tissu interstitiel, confirmant ainsi l'hypothèse de Soudan (1992) sur une
altération de l'activité des cellules de Leydig par réduction du turn-over des récepteurs
à la LH. En outre, la libération de LH par l'hypophyse n'est pas affectée chez les
infestés et cette baisse de réponse de Testostérone ressemble à un état de "pseudo-
castration" en diminuant les effets du retro-contrôle de la testostérone sur la LH
expliquant ainsi les fortes concentrations de LH.

61
3ème PARTIE
EFFETS PA THOGENES DE L'INFECTION
TRYPANOSOMIENNE AUX NIVEAUX
TESTICULAIRE ET EPIDIDYMAIRE:
HISTOLOGIE QUANTITATIVE ET
MORPHOMETRIQUE

62
INTRODUCTION
L'infection trypanosomienne entraîne une altération des profils de LH et de
Testostérone plasmatique (Adeyemo et al., 1990, Chicoteau, 1989, Boly et al., 1991).
Les tests de freinage et de stimulation avec le traitement combiné Dexaméthasone-
GnRH synthétique indiquent une atteinte spécifique de la fonction testiculaire qu'il
convient de mieux préciser. Les travaux antérieurs sur le testicule ont été orientés le
plus souvent vers la description des lésions histopathologiques des animaux sensibles à
l'infection. Il a ainsi été décrit sur des animaux sensibles à l'infection des lésions très
sévères du type dégénérescence fibreuse, défoliation, et calcification des tubes
séminifères et des lésions inflammatoires d'infiltration lymphocytaire et de fibrose sur
le tissu intertubulaire (Ikede et al., 1979, 1980, 1988, Anosa et al., 1980, Omeke et
Onuora, 1992). Le degré anatomopathologique est lié à l'intensité des manifestations
cliniques et ne pennet pas de distinguer les effets généraux de l'infection (hyperthennie
et anémie) de ceux de l'action spécifique des trypanosomes sur la fonction de
reproduction.
Les taurins de race "Baoulé" sont réputés trypanorésistants et expriment une
fonne atténuée des manifestations cliniques de la trypanosomose (Desowitz, 1959,
Wakelin, 1978, Adams et Brandon, 1981, Murray et al. 1982, Roelants et al. 1983,
Akol et al. 1986, Hoste, 1987). L'infection nypanosomienne entraîne sur ces animaux,
une parasitémie et une altération transitoire des paramètres spennatiques (Chicoteau,
1989, Boly et al., 1991). Cela représente par conséquent un modèle de choix pour
élucider les effets pathogènes spécifiques des trypanosomes sur la fonction de
reproduction mâle.

63
Le
présent
travail
se
propose
d'étudier
chez
les
taureaux
"Baoulé"
trypanorésistants, les effets de l'infection naturelle à Trypanosoma congolense sur: (1)
la quantité de spermatozoïdes produits dans le testicule et stockés dans les différentes
portions de l'épididyme et (2) les paramètres morphométriques et histologiques des
tubes séminifères et du tissu intertubulaire.

64
MATERIEL ET METHODES
l-ANIMAUX
Un ensemble de 53 taureaux "Baoulé" adultes (de 4 à 8 ans) a été choisi selon
les
caractéristiques
phénotypiques
de
la
race
"Baoulé",
suivi
d'un
examen
électrophorétique
du
polymorphisme
biochimique
des
protéines
sangumes
(hémoglobine) et sérique (albumine) par électrophorèse horizontale sur gel gel
d'acétate de cellulose selon le protocole développé au CRTA (1991) et dérivé de
Grosclaude et al. (1990). Ils proviennent des zones soudaniennes infestées de glossines
des provinces du Houet, du Kénédougou et du Poni au Burkina Faso (Latitude 11°8 N
et longitude 4° 13 0). L'étude s'est déroulée durant le mois d'Août, période humide
(hygrométrie relative de 80 %) et chaude (25°c-35°c), favorable à l'activité des
glossines et à la transmission des trypanosomes.
Les animaux ont été classés en 2 groupes selon leur état sanitaire (45 témoins,
non infestés et 8 infestés avec Trypanosoma congolense) à partir de recherche
parasitologique par la technique de concentration selon la méthode de W00 (Woo et
Kauffmann, 1971). Chez les infestés, le dégrée d'infection est évalué à partir du
nombre de parasites par champ microscopique: degré +1 = faible infection (n=l
parasite par champ microscopique), degré +2 infection modérée (n=2 à 10 parasites par
champ microscopique), degré +3= forte infection (n= plus de 10 parasites par champ
microscopique). L'hématocrite et la formule sanguine ont ensuite été appréciés
respectivement par microtube et frottis sanguin, utilisés en outre pour vérifier l'absence
d'autre types parasitaires. Les paramètres cliniques des animaux témoins et infestés
sont représentés sur le tableau 4.

65
Tableau 4: Paramètres cliniques des animaux témoins et infestés avec Ttypanosoma
congolense (Moyenne ± écart type).
Témoins
Infestés
Test de signification
(n=4S)
(n=8)
(P<O,OS)
Poids vif (Kgs)
177,7±3S,4
180,S ± 44,4
ns
Poids carcasse (Kgs)
87,6 ± 18,0
92,6 ± lS,6
ns
Hématocrite
33~S ± 4,0
28,0 ± 9,4
s
Lymphocytes (%)
63,S ± 16,1
6S,S ± Il,9
ns
Monocytes (%)
4,6 ± S,3
3,0 ± 4,1
ns
PolyNu. Segment.(%)
24,S ± 13,6
22,0 ± 13,4
ns
PolyNu.Non Segment.(%)
1,2 ± 2,0
0,6 ± 1,6
ns
Eosinophile (%)
6,1 ± 6,4
3,8 ±2,4
ns
Basophile (%)
°
°
ns
ns: non significatif à P<O,OS
s: significatif à P<O,OS

66
2- PROTOCOLE EXPERIMENTAL
21-
QUANTITE
DE
SPERMATOZOIDES DANS
LE
TESTICULE
ET
L'EPIDIDYME
Les testicules sont obtenus après abattage des arumaux et sont utilisés
indifféremment pour chaque individu, l'un pour le dénombrement des spennatozoïdes
et l'autre pour l'histologie testiculaire.
211 _ QUANTITE JOURNALIERE DE SPERMATOZOIDES PRODUITS PAR LE
TESTICULE
Les testicules sont disséqués et séparés de l'épididyme. Le parenchyme
testiculaire est ensuite pesé, découpé en petits carrés de 1 à 2 cm puis homogénéisés
dans 400 ml du sérum physiologique
à l'aide d'un mixeur tournant à 9500 trs/mn
pendant 5 mn. L'homogénat est complété à 2 litres et mis en repos pendant 24 heures à
4°C avec une agitation toutes les 8 heures. A la dernière agitation, 3 parties aliquotes
sont prélevées pour un dénombrement des spennatides allongées avec la cellule de
Neubauer. Le nombre N obtenu est ramené au volume initial de l'homogénat (sans
dilution) et est égal à la production testiculaire de spennatides aux stades 4, 5, 6, 7 et 8
du cycle de l'épithélium séminifère. La quantité journalière de spenne produit s'obtient
en faisant le rapport de N sur 5,32 qui correspond selon Amann et al. (1974) à la durée
totale des stades 4 à 8, résistants à l'homogénéisation dans le testicule. La QJSP par
gramme de tissu testiculaire s'obtient en divisant ce nombre par le poids testiculaire.
212 - QUANTITE DE SPERMATOZOIDES DANS L'EPIDIDYME
Les épididymes sont détachés des testicules obtenus après abattage et découpés
selon les 3 portions caractéristiques: tête, corps et queue. Ces différentes portions sont
pesées et découpées en petits cubes de 1 cm3 puis homogénéisées dans un 100 ml de
sérum physiologique à l'aide d'un mixeur tournant à 9500 trs/mn pendant 5 mn.

67
L'homogénat est complété à 200 ml et mis en repos pendant 24 heures à 4°C avec une
agitation toutes les 8 heures. A la dernière agitation, 3 parties aliquotes sont prélevées
pour dénombrer les spermatozoïdes avec la cellule de Neubaeur. Le nombre N obtenu
est ramené au volume initial de l'homogénat sans dilution pour exprimer le nombre de
spermatozoïdes dans la portion épididymaire.
22- HISTOLOGIE ET ANALYSE MORPHOMETRIQUE
Elle a concerné 5 animaux témoins et 8 infestés. Les testicules sont découpés en
petits cubes de 1-2cm3, fixés dans une solution de Bouin Holland et traités selon le
protocole développé par Hochereau de Reviers et al.(1985) pour l'analyse histologique
du tissu interstitiel et des tubes séminifères sur coupe de 10 J.ll11 d'épaisseur. Les
volumes relatifs respectifs du tissu interstitiel et des tubes séminifères sont déterminés
sur 20 champs microscopiques par animal avec l'oculaire intégrateur à 25 points du
réseau de Hennig (1963). Le volume total des tubes séminifères est obtenu à partir du
poids et du volume relatif des tubes séminifères. La surface moyenne des sections
orthogonales des tubes séminifères est déterminée sur 20 sections par testicule à l'aide
d'un programme intégré de mesure de surface par un planimètre graphique (Apple
Software) et une chambre claire à un grossissement fmal de x 40. Le diamètre moyen
des tubes séminifères est calculé à partir de la surface moyenne. La longueur totale des
tubes séminifères est déduite à partir du volume total des tubes séminifères et de la
surface moyenne des tubes séminifères après correction de la contraction histologique
(Attal et Courot, 1963). Les surfaces des cellules et des noyaux de Leydig, et celles des
noyaux de Sertoli (Stade 1 de la classification de l'épithélium des tubes séminifères,
selon Ortavant,
1959) sont mesurées à l'aide du planimètre graphique
à un
grossissement x 550. Les noyaux des cellules de Sertoli et les spermatides rondes sont
comptés sur 10 sections orthogonales de tubes au stade 1 de l'épithélium séminifère au
grossissement x 800. Seuls les noyaux des cellules de Sertoli présentant un nucléole
bien visible ont été comptés. Ceci revient à dénombrer les seuls nucléoles des cellules

68
de Sertoli et pennet de considérer que leur taille étant très faible par rapport à
l'épaisseur de coupe, il n'est pas nécessaire de corriger pour l'épaisseur des coupes
(méthode II de M.T. Hochereau de Reviers (1992). Les nombres moyens de noyaux
cellulaires sont établis considérant qu'ils sont sphériques même pour les noyaux de
Sertoli et tenant compte de leur diamètre moyen (Abercrombie, 1946) détenniné par
mesure de la surface nucléaire. Les nombres totaux des cellules de Sertoli et de la
lignée germinale sont obtenus par multiplication des nombres corrigés de cellules par
coupe avec la longueur totale des tubes séminifères. Le volume relatif des cellules de
Leydig, des lymphocytes et des vaisseaux sanguins est calculé à l'oculaire intégrateur à
25 points au grossissement x 800. Le volume total des cellules de Leydig, des
lymphocytes et des vaisseaux sanguins est calculé à partir du poids testiculaire, du
volume relatif du compartiment intertubulaire du testicule, et le volume relatif de
chacun d'eux dans le tissu intertubulaire. Le nombre total des cellules de Leydig par
testicule est obtenu à partir de leur volume total dans le testicule et de leur volume
individuel déterminé à partir de leur surface de section orthogonale.
23- ANALYSE DES RESULTATS
Les résultats obtenus ont été analysés avec le système d'analyse statistique SAS
(1987). Les effets de l'infection et ceux combinés des différents facteurs cliniques (âge,
Poids vif et carcasse, hématocrite et fonnule leucocytaire) sur les différents paramètres
testiculaires ainsi que leur interaction ont été appréciés par analyse de variance non
orthogonale à effet fixé (proc GLM). L'étude des relations entre les différentes
variables à été effectuée au moyen des tests de corrélation de Pearson. Les différences
sont considérées significatives au seuil de probabilité de P<0,05.

69
RESULTATS
1-
QUANTITE
DE
SPERMATOZOIDE
DANS
LE
TESTICULE
ET
L'EPIDIDYME
Le poids des testicules est de l'ordre de 102 g et celui de l'épididyme de 11 g
environ (tableau 5). Il n'existe pas de différence significative (P>0,05) entre testicules
de droite et de gauche.
Les poids du testicule des
animaux témoins
sont
significativement corrélés avec le poids vif (r=0,32~ P=0,03), le poids de carcasse
(r=0,43~ P=0,003), le poids de la tête, du corps et de la queue de l'épididyme,
respectivement
(r=0,50~ P=0,0004), (r=0,59~ P=O,OOOl) et (r=0,41~ P<0,004).
L'infection nypanosomienne n'entraîne pas de différence significative (P>0,05) du
poids du testicule et des différentes portions de l'épididyme.
Tableau 5:
Poids d'un testicule et des différentes portions de l'épididyme (g) des
animaux témoins et infestés avec Trypanosoma congolense (Moyenne ±
écart type).
Poids
Témoins
Infestés
Test de signification
(n=45)
(n=8)
(P<0,05)
Testicule
102,2 ± 28,4
103,9 ± 24,8
ns
Epididyme : tête
5,3 ± 1,5
5,6 ± 1,6
ns
Epididyme: corps
1,7±0,7
1,4 ± 1,0
ns
Epididyme : gueue
4,2 ± 1,4
4,4±1,7
ns
ns: non significatif à P<0,05

70
La QJSP par testicule et le nombre de spermatozoïdes dans l'épididyme des
animaux témoins sont respectivement de l'ordre de 380 x 106 spermatozoïdes et 2 x
109 spermatozoïdes (tableau 6). Les animaux infestés ne présentent pas de différence
significative (P>0,05) bien qu'il y ait une tendance à la réduction des valeurs moyennes
de la QJSP (27 %) et du nombre de spermatozoïdes dans la queue de l'épididyme (33
%). Il existe une variabilité individuelle dans la réponse des animaux témoins et
infestés, indépendante de l'intensité de l'infection (grade +2 et +3). La production
testiculaire (QJSP) des animaux témoins est significativement corrélée avec le poids
vif (r=0,30; P=0,04) et le nombre de spermatozoïdes dans les différentes portions de
l'épididyme notamment la tête (r=0,60; P=O,OOOl), le corps (r=0,46; P=0,004) et la
queue (r=0,55; P=O,OOOl). Le nombre de spermatozoïdes de la tête de l'épididyme est
également significativement corrélé à celui du corps (r=0,81; P=O,OOOl) et de la queue
(r=0,83; P=O,OOOl) et les nombres dans ces 2 dernières portions sont corrélés entre
eux, (r=0,76; P=O,OOOl). La QJSP par gramme de testicule est d'autre part
négativement corrélée avec le volume total de l'intertubulaire (r=-0,84; P=0,05) et des
vaisseaux sanguins (r=-0,82; P=0,05).
Tableau 6: Nombre de spermatozoïdes dans le testicule et les différentes portions de
l'épididyme
des animaux témoins et infestés avec
Trypanosoma
congolense (Moyenne ± écart type).
Témoins
Infestés
Test de
(n=45)
(n=8)
signification
(P<0,05)
Testicule
QJSP* (x 106spz)
381,9 ± 334
277,9 ± 111
ns
QJSP/g (x 106spz)
5,5 ± 5,2
4,1±4,0
ns
Epididyme
Tête (x 109spz)
0,6 ± l,a
0,5 ± 0,6
ns
Corps (x 109spz)
0,3 ± 0,3
0,3 ± 0,5
ns
Queue (x 109spz)
1,2 ± 1,8
0,8 ± 1,0
ns
*QJSP: Quantité Journalière de Spermatides Produites - ns: non significatif à P<0,05

71
2 - HISTOLOGIE ET ANALYSE MORPHOMETRIQUE
Les paramètres histologiques et morphométriques des tubes séminifères sont
représentés sur le tableau 7. Chez les animaux témoins (n=5), les tube séminifères
occupent un volume moyen de 52,9 ± 12,5 cm3 avec un diamètre de 226,6 ± 15,1 !Jlll,
une longueur de 1253,4 ± 444 m. Les nombres totaux de cellules de Sertoli sont de
16,8 ± 7,7 x 108 cellules de Sertoli. La production quotidienne de spermatides rondes
est de 6,1 ± 2,0 x 106 spermatides rondes. La longueur des tubes est corrélée avec le
poids vif (r=0,90; P<0,04). La surface des noyaux de Sertoli est positivement corrélée
avec la surface (r=0,92; P<0,02) et le noyau (r=0,94; P<0,01) des cellules de Leydig.
L'infection trypanosomienne n'entraîne pas de différence significative (P>0,05) sur le
volume total, le diamètre et la longueur moyenne des tubes séminifères ainsi que le
nombre et la surface moyenne des cellules de Sertoli. En revanche, le nombre de
spermatides rondes par cellule de Sertoli et la Quantité Journalière de Spermatides
Rondes Produites (QJSRP) sont significativement (P<0,05) réduits de 46,1 % et 49,1
% chez les animaux infestés.
Tableau 7: Paramètres histologiques et morphométriques des tubes séminifères des
animaux témoins et infestés avec Trypanosoma congolense (moyenne ±
écart type).
Tubes séminifères
Témoins
Infestés
Test de signification
(n=5)
(n=8)
(P<0,05)
Volume (cm3)
52,9 ± 12,5
40,5 ± 8,0
ns
Diamètre (!Jlll)
26,6 ± 15,1
205,8 ± 29,3
ns
Longueur (m)
1253,4 ± 444
1276,6 ± 431
ns
Surf Noy.Sert. (!Jlll2)
61,4 ± 11,4
50,4 ± 6,2
ns
Nbre Noyau Sert.(x 108)
16,8 ± 7,7
24,9 ± 19,6
ns
Sptide ronde/Sertoli
5,2 ± 0,7
2,8 ± 2,0
s
QJSRP*( x 108)
6,1 ± 2,0
3,1 ± 1,9
s
* Quantité Journalière de Spermatides Rondes Produites
ns: non significatif à P<0,05
s: significatif à P<0,05

72
Les paramètres de l'espace intertubulaire sont rapportés sur le tableau S. Le
volume moyen du tissu interstitiel du testicule des animaux témoins (n=45) est de 19,6
± 4 cm3 dont 4,4 ± 0,9 cm3 pour les cellules de Leydig, 6,9 ± 2,7 cm3 pour les
vaisseaux sanguins et 0,4 ± 0,3 cm3 pour les lymphocytes. Le volume total du tissu
interstitiel est corrélé avec le poids testiculaire (r=O,SS; P=0,04). La surface des
cellules de Leydig est négativement corrélée avec le nombre total des cellules de
Leydig (r=-0,S2; P=0,05). L'infection tIypanosomienne n'entraîne pas de différence
significative (P>0,05) du volume total du tissu interstitiel, de la surface et du nombre
des cellules de Leydig ainsi que du volume total des vaisseaux sanguins et des
lymphocytes du testicule selon les 2 groupes d'animaux. En revanche, le volume total
des cellules de Leydig est significativement (P<0,05) réduit de 31,S % chez les
animaux infestés.
Tableau S: Paramètres histologique et morphométrique du tissu interstitiel des
animaux témoins et infestés avec Trypanosoma congolense (moyenne ±
écart type).
Tissu Interstitiel
Témoins
Infestés
Test de signification
(n=5)
(n=S)
(P<0,05)
Volume (cm3)
19,6 ± 4
16,7 ± 5,6
ns
Surf. cel.Leydig (JlIl12)
67,6 ± 14,9
54,7 ± 11,6
ns
Surf. noy.Leydig (JlIl12)
27,1 ± 3,2
24,5 ± 3,7
ns
Nbre noy.Leydig (x109)
13,6 ± 6,0
12,3 ± 7,0
ns
Vol.tot. cel. Leydig (cm3)
4,4 ±0,9
3,0 ±O,S
s
Vol. tot. vais. sang. (cm3)
6,9 ±2,7
6,1 ± I,S
ns
Vol. tot. lymphocytes (cm3)
0,4 ± 0,4
1,4 ± 2
ns
ns: non significatif à P<0,05
s: significatif à P<0,05

73
DISCUSSION
Les poids de testicule et des différentes portions de l'épididyme des taurins
"Baoulé" sont inférieurs à ceux des races taurines européennes qui sont 3 à 4 fois plus
importants (Amann et Almquist, 1962, Swierstra 1966, Thibier 1977, Berndtson et al.
1987). Ces observations sont concordantes avec le poids vif et le format réduit de ces
animaux qui ne pèsent en moyenne que 180 kg, soit 3 à 4 fois moins que les taureaux
de race européenne. La QJSP estimée par homogénat testiculaire selon le protocole
développé par Amann (1974) est également faible, de même que les réserves
épididymaires (Hafs et al. 1959, Amann et al 1974, Thibier 1977). Cela n'est pas
uniquement
lié
au poids du testicule
puisque la production
quotidienne
de
spermatozoïdes par gramme de tissu testiculaire est réduite de moitié comparativement
aux résultats de Hafs et al. (1959), Amann et al (1974), Thibier (1977), Lafortune
(1983), Belloir et al. (1984). Les conditions climatiques (température et hygrométrie
élevée) ainsi que les conditions d'élevage des animaux (système d'élevage extensif)
sont cependant différents. Ces facteurs sont le plus souvent incriminés dans la
mauvaise performance de reproduction des animaux sous les tropiques (Wildeus et
Entwistle, 1982, Belloir 1984, Lafortune 1987, Chicoteau 1989) mais leur effet sur la
QJSP mérite d'être mieux précisé. La production de spermatozoïdes testiculaire
n'apparaît cependant pas significativement affectée par l'infection à Ttypanosoma
congolense dans les conditions de la présente étude. Le nombre réduit de taureaux
infestés peut cependant masquer cet effet car la tendance à la réduction de la QJSP est
de l'ordre de 25 %. Les effets de l'infection trypanosomienne sur le testicule révélés par
ce travail se manifestent par:
- une réduction du volume des cellules de Leydig du tissu interstitiel et
- un moindre nombre de spermatides rondes par cellule de Sertoli entraînant une
diminution de la quantité journalière des spermatides rondes produites dans les tubes
séminifères.

74
Un des sites lésionnels des trypanosomes dans le testicule est la cellule de
Leydig. La réduction du volume de ces cellules est compatible avec une baisse
d'activité expliquant ainsi les concentrations réduites de testostérone plasmatique chez
les animaux infestés de trypanosome (Adeyemo et al., 1990, Chicoteau et al., 1989,
Boly et al., 1991, 1993). L'altération de la production de la testostérone n'est pas liée à
une baisse de stimulation du testicule par l'hypophyse (Boly et al., 1993), ni à une
perturbation des flux sanguins testiculaires dont l'appréciation par le volume total des
vaisseaux sanguins ne parait pas modifiée lors de l'infection trypanosomienne. Si le
modèle du rat étudié par Soudan (1992) est applicable au taureau, ceci serait alors lié à
une diminution du tum-over des récepteurs à LH sur les cellules de Leydig. En outre le
nombre des cellules de Leydig n'est pas modifié. Ceci indique que la durée de vie de
ces cellules de même que leur renouvellement n'est pas sévèrement affecté par
l'infection trypanosomienne et permet par conséquent une restauration de la fonction
leydigienne 3 à 4 mois après l'infection (Boly et al. 1991).
Un 2ème site lésionnel de l'infection trypanosomienne sur le testicule se situe
sur les cellules germinales par une réduction des rendements des divisions méiotiques
et du début de la spermiogénèse appréciée par la moindre production de spermatides
rondes. Cette étape de la spermatogenèse est dans de nombreuses espèces de
mammifères sous l'influence des androgènes. Ceci a été démontré soit au cours des
variations saisonnières chez le bélier (Ortavant et al. 1959), soit par utilisation d'anti
androgènes (Martinez, 1987) ou encore après hypophysectomie et supplémentation par
la testostérone (Courot et al. 1971). Le nombre et la taille des cellules de Sertoli jouent
également un rôle très important (Courot, 1971). Ce facteur n'étant pas affecté lors de
l'infection, on peut accorder un effet prépondérant de la diminution des taux circulants
de testostérone. La QJSP par testicule ne semble cependant pas ici significativement
affectée. Cela traduit vraisemblablement une plus grande sensibilité discriminatoire
entre animaux témoins et infestés sur le critère production de spermatides rondes et

75
QJSP. La comparaIson de ces deux paramètres montre en effet un rendement
QJSP/QJSPR supérieur chez les animaux infestés (88,4 %) comparativement aux
animaux témoins (62,3 %). Le délai variable entre infection et analyse de ce paramètre
peut constituer un biais dans l'appréciation de ce critère.
Les effets de l'infection sur le testicule ne semblent pas liés à l'hyperthermie
intermittente de la tryapanosomose comme l'ont suggéré de nombreux auteurs (Ikede et
Losos 1975, Kaaya et Oduor-Okelo, 1980, Griffin et Allonby, 1979, Anosa et Isoun
1980, Anosa, 1983, Adeyemo et al. 1990, Grundler, 1988). Il ne se produit pas en effet
lors d'une telle infection, de réduction significative du poids testiculaire, du volume
total du tissu interstitiel ou des tubes séminifères (Pisselet et al., 1990, Hochereau de
Reviers et al., 1993). En outre, le volume total des vaisseaux sanguins ne varie pas
significativement entre animaux infestés et témoins indiquant indirectement à la fois
l'absence d'une modification de débit sanguin et celle d'une réaction inflammatoire.
L'altération de la fonction sexuelle n'est pas aussi directement liée à la baisse de
l'hématocrite ou de l'état inflammatoire du testicule apprécié par les lymphocytes dans
le testicule. Ceci milite donc en faveur d'une action spécifique des trypanosomes sur la
fonction testiculaire.

76
CONCLUSION GENERALE
Les trypanosomoses ~ales africaines provoquent chez les taurins "Baoulé"
réputés trypanorésistants, une altération transitoire des différentes composantes de la
fonction sexuelle. Cela débute par une dégradation de la libido des animaux à la Zème
semaine puis des paramètres quantitatifs et qualitatifs du spenne respectivement à la
6ème et lOème semaine après l'infection. L'immunohistochimie des cellules de LH et
FSH ainsi que les tests de freinage et de stimulation avec la traitement combiné
Dexamethasone-GnRH
n'indiquent pas
une
atteinte
majeure
de
la
fonction
hypophysaire mais par contre une altération de la fonction endocrine du testicule.
L'analyse
morphométrique
et
l'histologie
quantitative
du
parenchyme
testiculaire des animaux témoins et infestés dans des conditions naturelles avec
Trypanosoma congolense ne montrent pas de différence significative sur les poids
testiculaire et épididymaire. La Quantité Journalière des Spennatozoïdes Produits
(QJSP) n'est pas non plus significativement différente (P>O,OS) malgré la tendance à la
réduction des valeurs moyennes chez les infestés. En revanche, il se produit lors de
l'infection trypanosornienne une réduction significative (P<O,OS) de 31,8 % du volume
total des cellules de Leydig. Le nombre de spermatides rondes par cellule de Sertoli
ainsi que la Quantité journalière de Spermatides Rondes Produits (QJSRP) sont
également significativement (P<O,OS) réduits.
Ainsi à la question posée de savoir si les mauvais paramètres de reproduction
pouvaient être liés à l'infection trypanosomienne,
la réponse est assurément
affirmative. En outre ces observations montrent que le lieu d'interaction pathogène des
trypanosomes sur la fonction sexuelle est le testicule et plus précisement les cellules
intertitielles de Leydig et les cellules genninales, notamment les spennatides rondes.
Il demeure désonnais à rechercher s'il s'agit là d'une relation indépendante ou de
cause à effet. Le tropisme des trypanosomes sur les cellules interstitielles peut être en
rapport avec la proximité des vaisseaux sanguins. Il ne s'agit cependant pas d'une


77
modification du débit sanguin ou d'une réaction inflammatoire induite par l'infection.
L'atteinte des cellules genninales pourrait être liée à la perturbation des sécrétions
endocrines stéroïdiennes mimant un état de "pseudocastration" comme l'indique le test
de freinage et de stimulation au traitement combiné Dexaméthasone-GnRH.
Cette altération de la fonction sexuelle est indépendante des manifestations
cliniques telles que l'hyperthermie et l'anémie. Elle semble liée à une action spécifique
du parasite et recommande une poursuite des campagnes de lutte contre l'infection si
l'on veut optimiser les performances de géniteurs. Le recours à des centres
d'insémination à condition sanitaire maîtrisée permettra à court tenne de disposer des
stocks de semence de bonne qualité. Il sera alors possible d'envisager non seulement de
supplanter les reproducteurs souffrant de trypanosomose dans les zones à glossines
mais aussi de diffuser la semence des géniteurs de hautes valeurs génétiques.

78
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93
ANNEXES

94
Annexe 1: Anomalies majeures et mineures des spennatozoïdes (Ott et al. 1987).
Anomalies Majeures des Spermatozoides
Anomalies Mineures des Spermatozoldes
1. Goullelelles cyloplasmlques
1 Goullelelles cytoplasmiques
proximales
distales
Tetes pltllormes
Têtes normales sans queue
~>,
Ü
C/c
3 Queues repliées souple-
ment ou enroulées à
è,~
3 . Queues ne~ tement pl iées (--~
l'extrémité.
ou enroulees en chignon
t
nu e~roulées autour de /~~~\\
lil tete.
~_~
~,
4_ Têtes étroites, petites ou C-;F="=--==--------------
;.1
géantes, mais normales par
ailleurs.
4
Delormallons de la plece
lntermedl.we

\\",,;:S
c:~,->·~
5 Implanlallon ab aXIale
5 Mal develuppe
6
Acrosomes anormaux
(plisses. delaches)
ti
Cr<.Jleres

95
Annexe 2: Caractéristiques du dosage immuno-enzymatique de la LH.
Le dosage immunoenzymologique à été réalisé au laboratoire pour le contrôle
des reproducteurs à Maisons-Alfort avec les réactifs fournis par les laboratoires
SANOFI, santé animale et selon le protocole développé par Maurel (1991). Les
caractéristiques suivantes ont été obtenues:
Sensibilité: les calculs de sensibilité ont été effectués à partir d'un ensemble de 6
plaques. Les courbes standard ont été réalisées et le point 0,1 ng/ml testé avec une
prise d'essai de 100 III soit 10 pg de bLH par puit. Pour chaque manipulation, les
différences de densité optique (D.O.) entre le point 0 et le point 0,1 ng/ml sont
indiquées dans le tableau O. La moyenne de ces différences (m=0,051 + 0,028) est
significativement différente de 0 (t=4,36; p<O,O 1). Ceci montre que la sensibilité du
système est au moins égale à 0,1 ng/ml.
Tableau 9: Différence de densité optique entre le point 0 et le point 0,1 ng/ml
(DO,1 - DO) pour chaque manipulation.
Dosages
DO,1 - DO
1
0,074
2
0,096
3
0,040
4
0,047
5
0,020
6
0,031
Moyenne
0,051 ± 0,028

96
Répétabilité: La répétabilité testée a été calculée dans un premier temps, à partir d'un
ensemble de 7 manipulations dans lesquelles le même échantillon a été répété 1 ou 2
fois par plaque (une concentration estimée à partir d'un seul puits). Sur l'ensemble des
manipulations, les coefficients de variation intra et interdosage pour un échantillon
dont la concentration était voisine de 10 ng/ml ont été respectivement de 17,1 et 19,9
% (Tableau 10). Ces manipulations recouvrent l'utilisation de 2 lots différents d'ABTS
(chromogène). L'analyse effectuée à partir de cette 2ème série de manipulations
conduit à des coefficients de variation plus faibles (Tableau 10) ce qui montre l'effet
du facteur "lot d'ABTS" sur les caractéristiques de répétabilité du système même si les
moyennes des concentrations observées ne sont pas différentes.
Tableau 10: Caractéristiques de la répétabilité du système en considérant la totalité des
observations (manipulations
1 à 7,
n=12) ou la 2ème
série
de
manipulations effectuée avec un seul lot d'ABTS (manipulation 4 à 7,
n=7).
Maniplation
Coef. de Variation
Coef. de Variation
Conc. Moyenne
(n observation)
Intra classe (%)
Inter classe (%)
(ng/ml)
1 - 7 (12)
17,1
19,9
9,31a
4 - 7 (7)
3,4
10,1
8,04a
a: différence non significative, P>O,05

97
Exactitude: les calculs ont été réalisés à partir d'une plaque dans laquelle les différents
points de la courbe standard ont été répétés 5 fois (5 - 2 - 1 - 0,5 - 0,2 et 0,1 ng/ml).
Les concentrations individuelles ont été détenninées pour chacune de ces répétitions
ont été détenninées. Les concentrations moyennes pour chaque concentration
théorique sont présentées au tableau Il.
Tableau Il : Concentrations moyennes, écart type et coefficient de variation pour
chaque concentration théorique.
Concentration
Moyenne observée
Ecart type
Coefficient de
théorique (ng/ml)
variation
0,1
0,105
0,004
0,04
0,2
0,225
0,025
0,13
0,5
0,650
0,020
0,03
1,0
1,100
0,100
0,09
2,0
2,140
0,499
0,23
5,0
4,650
0,778
0,16

98
Dilution: le même plasma (pool fort de référence en méthode RIA: pool G) a été dilué
sur 2 plaques différentes et utilisé non dilué ND et dilué au 1/2, 1/5, 1/10 et 1/20ème.
Les résultats de ces tests sont présentés au tableau 12. On observe globalement que les
concentrations trouvées (moyenne de 2x2 évaluations) ne sont pas différents des
concentrations théoriques calculées lorsque l'on divise la concentration initiale par le
dénominateur de la dilution. Ceci est vrai tout spécialement pour les dilutions au 1/5 et
1/lOème. Cependant, l'analyse plaque par plaque révèle des disparités d'une plaque à
l'autre; les résultats d'une plaque (Pl) conduisant à une surévaluation systématique et
ceux de l'autre (P2) à une sous évaluation. Les écart à la moyenne théorique sont plus
importants pour les concentrations les plus fortes. Ceci peut être associé à la plus forte
variation observée sur les courbes pour les points de standard correspondant aux
concentrations les plus fortes (2 et 5 ng/ml) et illustrée par la moins bonne répétabilité
des D.O. pour ces points les plus forts.
On observe enfm la très bonne répétabilité des D.O individuelles ou prises 2 à 2 pour
les échantillons dilués au 1/2, 1/5 et 1/lOème.
Tableau 13: Concentration (ng/ml) et densité optique (D.O.) observées pour chacune
des dilutions du même plasma dosées à partir de 2 plaques différentes (P 1
et P2).
Dilution
Concentration
D.O
Théorique
Observées
Moy.
Pl
P2
Pl
P2
1/1
6,6
6,6
7,5
5,7
1,10
1,16
0,87
0,87
1/2
3,3
2,9
3,8
2,0
0,79
0,78
0,77
0,81
1/5
1,32
1,27
1,35
1,2
0,60
0,58
0,59
0,61
1/10
0,66
0,90
1,03
0,78
0,44
0,53
0,42
0,40
1/20
0,33
0,5
0,25

99
Comparaison des Standards RIA et ElA: Une courbe a été réalisée avec le standard
utilisé pour la méthode RIA au laboratoire de Maisons-Alfort de l'UNCEIA (EEC-B5)
et celui fourni par SANOFI DIAGNOSTIC PASTEUR (Figure 1). Ceci semble
indiquer qu'il est possible d'utiliser indifféremment l'un de ces standards pour effectuer
des dosages quantitatifs.
Conclusion: Ces résultats montrent que le test immunoenzymologique dans la
présentation actuelle est tout à fait utilisable pour effectuer au laboratoire le dosage
quantitatif de la LH bovine ou ovine. La sensibilité et l'exactitude apparaissent
correctes et compatibles avec les concentrations à doser dans ces espèces.
Cependant les coefficients de variation élevés sont rapportés pour les valeurs
comprises entre 5 et 10 ng/ml. Une très grande part de cette variation est due à
l'utilisation de lot d'ABTS différents. La variation en D.O. semble moins importante
pour les valeurs comprises entre 1 et 5 ng/ml. Ceci confinne que la dilution des
échantillons les plus forts au 1/1Oème, ou même pour certains d'entre eux au 1I20ème,
est souhaitable.

lOG
Figure 13: Courbes standard obtenues avec le standard de référence RIA (EEC-BS) et
celui
foumi
par
SANOFI-DIAGNOSTIC
PASTEUR
(ST-SA)
après
dosage
immunoenzymatique.
Equations des droites de régression (Après transformation Log/Log).
EEC-B5:
y= 0,698 x - 0,93 (r=0,99S; P<O,OO 1)
ST-SA
y= 0,660 x - 0,82 (r=0,967; P<O,OOS)
.
, , '
S T - ~ ,.l.
0,"
°
-
- '
o
0.5
EEC-85
o
f0-
c..
o
0.2
0,/
'.f)
z
O. 1 I",,;;/ff
0.1
0.2
0.5
1.0
2.0
5.0
CONCENT RAï/ ON
(ng/ml)

,.
lJE8TJJ:1E
Les eft~t~ p8th·('~~~:1.e.;) f;\\~. rinf~cti.fJu à In::P.ar·:,.ÜsQ.ma congolen.~~. sur ia foncri~l.l
de reproduction:'màle j)r:t ét~ .r::ppréélés sur de') :uums de race 'Baoulé' réDutél.~
'trypanorèsistante. ·~./LlÎe~:~:ù:i·e.~Ç1érimenta1e par la I·ai.: sous-cutanée dL 5 taurillo~s (:3
à 5 ans". a pe:misde montrer .DIle alrératioD. trans1tcire des différents paran]ètres de la
fonction ~exl;leik., ,~e œmps d·e r~ac.rion à la mon:e dl.:~~ animaux fait pl~1S, que doublel;
ors la 2eme semB;ülc après infection. Les ;-;aral'qètles quantitatifs du 3perme s\\~:
d~gradel,.!.sigJ.ùfi(~ariver~en~(F<'O,05) à pamr de la oem~ sema.L~~ après int~ctio~~:lvec
V':1ê r6dlÎctjon àt:4.7'.~I... e~ 49 % l"e;,pecri'/ement poer .i.e volurl1e et la ccn..cent;ranor
moyetl1\\e. Les par3In.~u,es q,;i'Jit<itifs sou~' ~lf ;c,:é~ à la lOeme semain.-:. par !1JFl.';.·'
· réde.cr.ion deA4 % èt ~) % pOt.lr la motilité et le ,YJ:m::-: .aage de sJ,v::rmmozoïrli;s· vivanr~
etune augmemahüluk ::;3 % des spe:nnatozoiè.e3 a,Ofrn:QX. L:;s :Gncèntra~ions de ~I:I
t::[ .d~. testostérL'(;.f~'~():h eg!'\\.kment ::tffectée:: ~t SUllt ;10 bjet OP. reductiom ffspecrives·l.ù:
50·' % .e.t 5é(;~, ).üssam ';üors ~u~pc~er L'n~ r.tteir.t:p. Çf;u1.':'ale (hypothalaÏnü'
hypophysaire> et/cil péniphériq\\.'e rt·es.'ilcula:re"J.
L'Lmmunoht3\\:cchirnie tjes. C'.e!L.ûes à LH ft J.:;~)H 'le révèle aW,;·IL'lC .lttew,t.e
·.mùjem"e de ces,~enU~e,3 s'"r des anÎ.."!J?uxinft-:cté:i (1. -=-7) d m~ ie l1ùlieu naturel, av·~c
." I~.Y!@:tU~om~: ç_Oni10~~I~<;~. li .:~. produü tom an.ûlus llli~ iIl~~llst.ficationdu 'll~quage. el.
. i.. ùe :mgmentation ète:.L.\\ uil1e ôP,;s. celluies à LI-i semblable à: une rétennon des granul~s
· de 5écré:ion" Les ·test;] dt:: rrellt,':ge et de stimuic:nion dt: tH et Testostérone av{';c l!(:
.... traite:::1C'nt c;cmQinél)e,,~am~tlt.&.Sone-Gn:RH sur des' animaux témoins (n=8~ et irifesté-s
{n=8) k.d~que1.1t chez les L11Ie;.i ~és; wœ limitatiù<1 de la dé'char~~ à;: Tt'stostérone, mal~'H
_des tz,.ux élevés de .-LE. ohte~\\.:~ ~;;î"ès stimulaion de l'hypophyse an GD..RH. Cdc-o
sU!Œèœ lint~ 'itteime maieuTc ·je ;':i f0nerion endocrine du testicule.
'-''-'
L'anàys,e morphoméŒique :t.!·Ïi;~tologie q'Jaoutative dt} tissu test!cul;ùiç d~~
anr..muux t(;.l1oin.s:, '(n==45) e( -ü:Je~~t': (n=&) G.aJ.lS des conditions' nê.t.ireHes ~ve';:;
.TrYP8.!losoGl..iJ' ':~()ngolense nt'monrfe:-\\I ras tir: d.i.fférellt.:e sigrÜfl.cative de ;10Ù:t~,
.. ·testiC:'J!:.:tÏre et.éiJ;ldidy.mair~ . .La QU<llltité Joüm.Jli.ère des Spennatc,zvïde3, Frodu~ts
(.QJSP) n'est pas ~ûn plus sigritjl~~~ver~em différ'~pte mal~é la teJ:l.j,~'.1c:.à ~a rérlm~tio.d'}..
.ù..cs valeurs. moyr~ml{':; chez I.es. Ul:este~, 277,9:l:d.. l xlo'°spz et 2<:<~ .. 'j:d.:A xIO ~pz
cnezies t~m.(}i:.\\s. Lors de' !'TIuœtion tr )'VaTiJqsrmienne, ils~ ;JC0duit suI'::out lklJl:e
fp.duction si~fi:<ttive CP<O,OS"}dc 3i,'g ~.1: .1\\2 Y'Jlume tot,a~ d~s cellules de L~ydig sort
4A ± 0,9 cm" pc ur les .tem oms (1..=::5) et 3,0 ~~ 0.8 cm.J flOUf les infestés (:y..:8). :Cf:
nombœ de spermatides rondes ·par.:;ellnle de Sertoii ainsi que la Quantité j(lU111 a1iè14li~
de Sprnnati-cte~ Rondes Prcd!!ites (OJSRP) sont ég~kment sign.ificativemerJ (P<O,.OS)
reduüs et sont respec:ri.vement lJ :mr 1.:'5 té.noin.s etle:; infestés àe 5,2 ± 0,'7 'èt .~: ,'2' ± 2.,.':J
spem,~aride3 rondes par cend ~~ ·de SertoL et (\\,1 :l...: 2,0 et 3,1 :± 1,9 x }.)'3 pouI' Ïii;,
QJSRP. Ces obserJations mo mr:nt 'qLe l'infécrion' tIypanüsomienne altère .1" la fois 11:.:
tbSïJ, interstitiel et le~ divisi01)~:. l~:éio"fllues des ~ellu.1es gen;oin:ùes conduisat}.t à un:.;
tiro"ô:lction réduite .de!, Spçln3;ùle~' E(;,llÔeS pm gramm'.::" de testicule et par' JOur. Cette
altéraLon est illd~péIld[illte d;~s.-ma1Jifesratifms r;::liniqu'es tdll~s que l'hyperthermie f'..l
l'aJ)émie. Elle semble;Ü~e aune action spé~ii~que destrj'Pf:no~omes et suggère ainsi 1';13.
· prop0sition d'une poursuite des campagnes de lutte cnfttt~ :'irJ:èction s( l'on veH.t
..
OptimiSf.f' les·:.J..erformances de reorodnc;r.i011
ctt~S ~j.n.iIm:.u:. èan5 les zones ~
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