J1VERSITE DE PARIS l
PANTHEON- SORBONNE
U.E.R D'HISTOIRE 09
CENTRE DE RECHERCHES AFRICAINES
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LA POliTIQUE AfRICAIIE DI l· ETAT CHRÉTIII
ROM110•BYlANTil (1V- VIleme SIE[LEAPrès J- [)
héritages hellénistiques, regards chrétiens
sur les populations africaines
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THESE DE 3(Zmtz CYCLE
présentée par Mf 8A8ACAR DIOP
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sous la direction du professeur dEAN DEVISSE

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FEVRIER
1981

·........................................
AVANT-PROPOS ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
1
INTRODUCTION •••••• •.• •••• • •• • •••• • • • • ••• ••••• • • •• • •• ••
14
1ère PARTIE:
L'enjeu africain dans la politique de
l'Etat byzantin de la haute époque ••••••••••••••••••••
23
-ch l
l'Eglise et l'Etat •••••••••••••••••••••••••••
24
-ch II
Le schiame donatiste et
les soulevements populaires en Afrique du
Nord •••••••••.•••...••••••••••••••••.•••••••
28
1/ Les étapes du conflit ••••••••••••.•••••••
28
III Les points de la controverse ••••••••••••
33
-ch III Les orientatioDs contradictoires de
l'Etat byzantin ••••••••••••••••••••••••••••
37
Il Ariani8lJre et exae.~on des cOl1lfli te
sociaux dans les provinces de l'Empire ••••
37
AI Confrontation •• ,; ••••••• ~~~~ •••••••••• 39
BI Le concile de Nfcée ~t ,ses ~~te8 •••••
40
IIILes origines du mop9phYBism~ ••• ~.........
43
-ch~
l'Afrique dans la polit~que des partis •••••••
47
Il En direction des royàumes nu~iens ••••••••
54
III La piste vers Axoum •••••.•••••••••••••••
59
-ch V l'Afrique dans la stratégie de Byzance •••••••.
64
Il Une épreuve-test dans la péninsule
arj~Ique •••••.•••••...•••.•••..•.••••••••
67
III La rupture du maillon afr1cain •••••••••••
70
Ile PARTIE:
Le monde africain à travers la mythograpbie et
,
l'hermeneutique prébyzantines •••••.••••••••••.••••••••
74
-ch VI Le creuset byzantin ••••••••••••••••••••••••••
75
-ch VII Le statut des Africains dans la
caractérologie profane
82
Il Etat de la question ••••••••••••••••••••••
82

II
11/ D'une Afrique terre des bien-heureux à
une Afrique terre des monstres ••••••••••••••••. 91
111/ Le~ caractéristiques des Africains ••••••••••• 99
-ch VIII Le relais judéo-hellénistique •••••••••••••••••••••• 103
1/ Exég~se rabbinique ou philosophie grecque •••••• 106
11/ L'Ethiopie en allégorie ••••••••••••••••••••••• 108
-ch IX L'Ethiopie dans la bataille scriptuaire
jUdéo-chrétienne ••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 126
1/ Orig~ne, arbitre de la controverse ••••••••••••• 131
11/ Mouvement des textes, mouvement des
opinions sur l'Ethiopie ••••••••••••••••••••••• 136
-ch X L'Ethiopien face i
une alternative chr:tienne ••••••••• 146
1/ Les clefs de l'Ecriture selon Orig~ne •••••••••• 147
11/ Terre des hommes et
Destin des nations ••••••• 153
111/ L'Ethiopie : Eglise universelle ou
Terre
-
d'idolatrie ••••..•••.••••.•••••••••••• 161
IIIè PARTIE :
Le temps que durent les illusions sur le métissage
leuco-éthiopien ••••••.••••.•••••••••••••••••••••••••••••••••• 173
-ch XI Les grands traits de l'offensive chrétienne ••••••••• 174
1/ L'Afrique et les Africains dans les
registres universels chrétiens ••••••••••••••••• 180
11/ La nouvelle historiographie ••••••••••.••••••• 194
-ch XII Les Byzantins et le~3 " Autres " •••••••••••••••••••• 205
-ch XIII Quand Ethiopiens et Byzantins
se disputent la Croix ••••••••••••••••••••••••••••• 216
1/ Quand Byzance distribue les rôles •••••••••••••• 217
1. L'angoisse du Pa Méthode •••••••••••••••••••• 232
2. Le destin de l'Etat chrétien byzantin ••••••• 235
11/ La riposte des Axoumites •••••••••••••••••••••• 241
111/ Plaidoyer pour la chrétienté ••••••••••••••••• 247
IV/ Justinien ou le refus du compromis •••••••••••• 257
-ch XIV La disgrâce de l'Ethiopie ••••••••••••••••••••••••• 263
CONCLUSION ••••••••.••.•••••••••.••••••••••.••..••.•.••••••• 267

I I I
ANNEXES .................................................. 288
SOURCES _ BIBLIOGRAPHIE ..................................
INDEX .................................................... 378
FIN ......................•...••........•....•.•...•.•..•• 394.

AVANI - PROPOS

2
::L?MERCIEMENTS.
0 0 0 0
~ous vGudrions tout d'abord expri~er nos sinc0res re-
:îC;rcic!~ents au Professeur Je::m Devif..~sc, pour l'aide (lU 'il n'a ces-
~:' de nous '-LFportsr tou t .:lU long de ce tr:.J.vélil. Tous ceux qui nous
() Il t
vu :.J. vanc er d.:.--.n s cet te recherche comprendron t
qu e les mo ts puis-
f..:en t nou~: rn:m(~ uer :çour lui exprim er toute no tre gra ti tude.
,
~f esdél11 es l rène ,Sorlin, r ern::Adet te!:artin , JI i:lène Ahr-
weiler"
"onsieur DéJ.[;ron G't ù. tous l~u~i ~oll:J.borateurs de la Bi-
Lliothl:c!ue et du r-entre de Recherches d'histoire et de civilisa-
ti.on by zan tincs, no us exprimons no tre reconn:ü oS f..;i.Jnce -rour l ' ou-
verture d'esr:·rit et le [,enD ,':lev[' de 10. nrofes:.Üon dont ils ont
Lli t
nr(;uve::\\ notre endroit.
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;'onsieur,;'1 t·~;Jd:.,,]1e I.<:.tdislas P,ucner ct a
tous leurs col-
1:1 bo rCl tcurs de la Fonda tian !! enil, éluprè s
de qui nous avons trou-
v
Eouticn ct compr~hcnsion.
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tous ceux qui nous ont soutenu ct aid~; a
tous ceux
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nou,~ ont rrO(ÜCUl; des con~eils, nouf..; pensons pé,rticulièrement
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!TO fe:::scurs
lJesJnges, toni s, !.-'J "onsi eur et ~.fad:Jme Barrio s, à
"on si L'ur J e:,n Durèbe, " "ademoi sell e Odil c Fausset, nous expri-
(lue tous les coll<J:r:uf's (tui nous on t
encouragé dans cet-
te entrenrise consid6rent ce travail comme une pierre apport~e à
l '(diflce com~un; nous pensons particulièrement aux amis du sémi-
n: ire : Jean rierre ChrGtien, Guy et Jacky Ducatez, Joseph Ballong,
,T V ..ln
rL.lud c nl:JIlclt c:, FU[';È:ne /\\ bokl:, Annick Mou tailler,
j',nni e Cour-
tCé-lU, Simone DUl1ont, Joseph GahéJ.ma, il tous nos collèc.;ues des au-
tres nromotions.

3
~ MeG~icurs Thiele, Firi ct ~ nos hôtes de la Vetus
1 ,,: tin;
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neuron,
" tous nos frèr8~ i'[F:ü{rr~'s, r:!rticulièrement Cl tous cel
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Lt trounE
" réltrice Lumw'lba ",
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S'n~~alélis en Pr~ncc ct du croune Jonction,
,'lux f:,'ülles Dior, CCl.:i1éJ.ra, SylL.l. ct Caron,
ct Ct tous ne
:~ou.s d'.~dions cette ttlôse.

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" ••• C'Est là juste:~Lnt (~U'o.ppu.r:...lît uvec le plus de
rc1ief le tourDétnt qui ~]Ion~re de la dlèffiocratic bourgeoise a la
d,']ocr:-,tie prolétéAriennc:, de L..l. dL~r'10cratie
des o-ppresseürs a la
d>:JOcr.:J.tie de:; cl~,ss8s opprimées, de l'Ftat en to.nt l;ue 1\\ pouvoir
ST""CÜ.l.1
"
destin:: ,~ m,J, ter une classe dC:terninl\\e 0 1.:). r~T'ression
8xerc~e sur l~s oppresseurs par le pouvoir [~nl;ral de la majorité
l;U ;l:Urle, des ouvriers et des p<lys:J.ns.
Et c'est précis'::ment sur
Cc:
coint, p:...lrticulièrer!lent frapIJo.nt et le plus importd.nt peut-ê-
trlO el} ce :lUiÏ.. concerne 1;). question de l 'rtett,
l:ue leE enEeigne-
'n en ts de ',farx son t l es pl us oubliés ! LeE comm en taireE de vulga-
riL~:,tion - ils sont innornbr.:J.blts - n'en parll,nt pas. Il est à'u-
:':;,['8
de t:.:,ire celéJ. COmme une" nuïveté " qui Cl Lü t
son temps, à
L. 'Lni~re des chr~,ticns oui, une fois leur cul te devenu religion
("1,'t:..lt, ont 1\\ oublié: 1\\ les 1\\ n<:tlvetés " du christianisme primitif
',VeC son esrrit r(~volutionn.:J.ire dérnocratigue.
"
JENIN1~, J'Et:,.tt et 1:) PL'volution
di liun::.,,; 0n l:mrucs :~trancères, pékin 1970
1
1 .
53

5
" TJnc~l:J,l~diction gé-néralc trôs ëlntiquc nese sur les tê-
tes infortun~es des Chc~ites, rnul~diction qui, dans certains cas,
ust infligGe t
tout un peuple. Les régions br016es de chaleur de
l'int~ricur de l'~friquc 0vrouvent la force maligne de cette ma-
l~diction sous l~ fo~nc d'un air plus dur a supporter. Et, en ef-
fet, bien que L.l .c:'linte "18re Eglise, pour cll'tourner cette malédic-
tion,
soit rar L" qU:J.ntité; deé; efforts,
soit par l'ampleur des
choses cntrerrises, nJait rien laiss6 qui n'~it ~t6 tcnt~, la mal-
ht:llreuoo;e fiL';rLtiu n'en de'l (;urE: PCts ':loins sous l'empire hostile de
CCI:CTI T DU v~ 'n C'.:: 1, (
'~" cta et Decr8L,. :::,--~crorum concilio-
i'U':l rc::centionL~);I,
Colll-cti0 l,acensis,
'~c1itic;n C. Schneemann vol. V=
~ • no:; )
" fOstuL, tU;!l 11'0 !!iCris
,fric,le Centr:'llis "

6
[
Tes unthropolocues ont invent~ l~ notion ing~nieuse com-
:?lO ùe:,
f i c tl ve du " vrc,l Nè gre " (iui leur peI'!net de consi dérer au
be~oln tous l~s N~gres r~els de la ~erre comme de faux Nègres, se
r:-tl' roc1::,nL
lllus ou moins d'une sorte d'Grchétypc de flaton,
sans
j:..t':l~llL l'Jtteindre.
Ainsi l'histoire africaine est remplie de n~grordes, de
F:-l''li Les,
de demi -fbmi tes,
de Chi.Arü teL>,
d' F.thiopor des,
de Nubiens,
de 'l"Jubbous, de Teddéls,
de Nilotiques, de Sabéens,
voire de Cau-
CT'::li:J[
.I~T',_ 1'101
~nL;rioriU des Civilis:-ltions Hè~res - Mythe ou Réalité -
Paris, fr(scnce ~fricuine 1~G7 p.~5

INTRODUCTION

7
Le choix d'un sujet de recherche n'est pas toujours ai-
sé)et s'il se trouve de surcroît que le travail entrepris est une
contribution à une reflexion d'ensemble, la difficulté de se déli-
miter par rapport aux autres collègues est bien réelle.
Nous faisions partie de la seconde promotion d'Iétudiants
1
qui a participé à une reflexion commune sur r~es mythes relatifs a~
peupl es et au peuplement de l'A frique", dans le cadre d'un séminai-
re dirigé par le professeur Jean Devisse à l'Université de Paris I.
Ouand nous sommes venus en 1976 rejoindre le groupe, les thèmes de
l'enquête avaient été dégagés, une dizaine dès la première année ~
Et déjà la priorité avait été accordée au mythe de Cham et/ou my-
the chamitique, en raison:
a) de son importance pour les très proches cul tures à base mono-
théiste, qui ont eu de si longs et profonds rapports avec l'Afri-
que et l'histoire de ce continent,
b) de Itimportance et l'intérêt des préjugés engendrés par cette
construction de l'esprit,
c) de l'intérêt de l'enquête à mener sur une longue durée (au moiI
quinze siècles) pour détecter les origines du mythe, ses évoJLuti.OJ
et ses modifications. (2)
(1) les dix thèmes sont les suivants:
1) mythe chamitique ou hamitique
2) mythes relatifs aux Peul
3) mythes relatifs aux Galla
4) ~the sirazi
.
5) mythes phéniciens, juifs, sassanides en Afrique Orientale
6) mythes relatifs aux origines. des populations" des villages, dE
fanrilles, des ro~aumes~ des empires
7) mythe du prêtre Jean en Afrique
8) mythes relatifs au rôle de l'Egypte en Afrique
9) regards des Arabes sur les Noirs
10) mythes introduits en Afrique par le placage abusif du vocab~
re féodal.
(2) cf Bro.chure du Séminaire. vol. l année 1976 p. 6

8
En te:rrn.es clairs, un mythe qui a servi comme justi ficaticn idéolo-
gique de la trai te des N0irs, comme justi fica tion de la colonisa-
tian et qui, à l'ère du néo-colonialisme demeure une arme aux
mains de ceux qui ont intérêt à diviser les peuples africains, ce
mythe là. mérite une attention particulière.
Si nous parlons de mythe de Cham et/ou mythe chamitique, clest
pour rendre compte de deux phases dans le traitement de la ques-
tion.
- Le mythe de Cham soutient que les Noirs doivent leurs malheurs à
la malédiction divine annoncée dans la Bible (~enese ~25) (1); en
cela réside son utilisation dans la justification de l"expJLoitati.CDI1
dont sont victimes les peuples africains.
,\\
- Le mythe chami tique est par contre un dogme qui soutient que 1.es
peuples n0irs du continent, agriculteurs pour la plupart, étaient
biologiquement inférieurs aux pasteurs nomades d'origine caucasien-
ne, qui erraient sur tout le continent, conquérant et répandant
leur culture et leurs gènes supérieurs. Partout Où Iton trouve des
sociétés hautement développées, la régIe est "chercher les Hami-
Il
tes~ (2); en cela réside son utilisation pour diviser les peuples
africains.
(1) Gil Eanes de Zurara (XVè siècle) faisait remarquer:
" ••• Ces Noirs,. bien qu "i1s soient Maures comm'e les autres,. sont
pourtant leurs esclaves, en vertu d'une maléd:iction lancée par NSllé
après le Déluge sur son fils Cham ... " in Chronique de Guinée, Da-
kar IFAN éd. L. Bourdon p.90-91 cité dans la brochure 1 p11
(2) C'est en ces termes que Saint Clair Drake définit la nouvelle
perspective du th~me hamitique dans un article intitulé "Détruire 'L
le
mythe
chami tique J devoir des hommes cultiy.és. " in Présence
~fricaine n024-25 Février-Mai 1959 p.215

9
- Il se trouve que des esprits très "cartésiens" ont trè.s tô,t ten-
té de faire fusionner les deux aspects du mythe, en faisant des
Chamites une population blanche dégénérée, condamnée au métissage
avec les Nègres (J).
- Dès notre conta~t avec le séminaire, nous avons été édifiés sur
l'importance du thème, et notre passé dans les langues anciennes
nous incita à aller vers le créneau antique.
- Durant l'année de D.E.A. , nous avons amorcé une étude sur le.
apocryphes de l'Ancien et du '~uveau Testament dans leurs versi~ns
grecques et latines;: notre intention premiè.re était de mieux cerDex:
dans le traitement des mythes sur les Noirs, les différences entre
le texte de la Bible et les textes apoeryphes non canoniques (2).
(1) Gobineau se fait l~écho dtoun tel point de vue; il affirme ~
"Cette descente primordiale des peuples blancs est celle des Chami-
tes et développant ici~ ce que j'indiquais quelques pages plus haut~
je réclamerai contre l'habitude peu justifiée à mon sens, de décla-
rer ces multitudes primitivement noires. Rien, dans les Témoignages
Anciens, n'autorise à considérer le patriarche, auteur de leur des-
cendance, comme souillé par la malédiction paternelle, des caractè-
res physiques des races réprouvées. Le châtiment de son crime ne se
développa qu'avec le temps ••• Vivant en despotes au milieu de leurs
esclaves, les Chamites donnèrent bientôt naissance à une popu1ati~R
métisse ... " (Gobineau, Essai sur l'inégalité des races humaines,
Paris 1853-55 T l, éd. de 1884, pp235-237 cité dans la hrochure Ip11
(2) Le terme apocryphe a d'abord connu une utilisation profane, il.
a désigné, il peut encore désigner un livre dont l'auteur est incon-
nu ou présumé, (ex-Pseudo Plutarque, Pseudo Callisthène ••• ). Le ter-
me a été utilisé par les auteurs chrétiens pour désigner les ouvra-
ges qui formaient le code religieux des nations "idolâtres· (Migne,
Encyclopédie théologique T XXIII,'Dictionnaire des apocryphes p. 18
56). Concernant les livres chrétiens une certaine confusion persis-
te dans la terminologie/puisque les catholiques et les protestants
ne stentendent guère sur la concept~Dn des apocryphes (cf notre
contribution au séminaire dans la brochure T II 1976-1977 p.6-7).
Les apocryphes sont opposés aux livres canoniques (du grec ~~~~~
= régIe ou liste) qui eux désignent l'ensemble des livres reconnus
dans l'Eglise comme inspirés.

10
La production des apocryphes chrétiens de l "Ancien et du Nouveau
Testament s"est étalée sur une période assez longue (IIè AVJC au
IVè APJC, et même bien après) et a pris naissance dans des fo-
yers assez di vers;: et il nous a été permis d'avoir un aperçu de..
l'intérêt d'une telle étude (1). Mais ce survol n'en présentait
pas moins de sérieux inconvénients.
En effet, pour qui veut étudier l'idéologie d'une clas~:
se, d'un groupe déterminé, d'un Etat quelconque, l'étude au préa-
lable du cadre historique dans lequel a pris naissance cette su-
perstructure est d'une nécessité absolue; et cette analyse doit
se faire dans un cadre socio-temporel bien déterminé, quitte à
rechercher, par la suite, la transmission et souvent le retraite-
m'ent de ces matériaux dans d'autres foyers. Il faut avouer que la
recherche de ce cadre historique nous a ~té facili~, tée par l.a
communication que Hadame Irène Sorlin avait bien voulu. faire au
\\,
'.
séminaire sur l'importance de Cham dans la<,,~hron1.que:de Jean Ma-

"l .•
lalas. L'exposé nous fit entrevoir l'intérêt des auteurs byzan-
tins dans notre enquête, intérêt que le séminaire avait soupçon-
né (2).
(1) L'importance des apocryphes, en particulier ceux du NGuveau
Testament est singulière si on considère l'influence qu'ils ont
exercé aux siècles suivants sur l'art médiéval, et par ce dernier
sur l'art mo derne : "la plastique, la peinture et la pGl'èsie se
sont laissé
influencer par eux.Les fresques de Sainte~arie-Ma­
jeure, les bas reliefs des sarcophages, les miniatures des livres
liturgiques. les vitraux des cathédrales médiévales. les crèches a
la Divine Comedie de Dante et maints poèmes modernes en portent
des traces".
(Berthold Altaner, Précis de Patrologie, éd. Salva-
to r Mulhouse 196 1 p. 107)
(2) "Le monde byzantin et le monde slave qui en dépend étroitement
est l'un des héritiers des exégèses plus anciennes ••• et on peut;
se demander si, au cours de toute l ' histoire de Byzance, le thèm,e
de la malédiction st est trouvée ou non valorisée." (Brochure du
sé~naire vol~I, p. 15)

11
Ce choix avait plusieurs avantages, nous en citons ceux qui nQUS
paraissent essentiels :
- Byzance est certes le prolongement de l'Empire romain, mais du
IVè au Vllè siècle le processus est plus comvlexe qui va mettre
en contact les Byzantins et des populations africaines chrétienr
nes et non chrétiennes.
A l'étendue du champ d'investigation s'ajoute un autre aspect, ce-
lui d'un cadre temporel assez précis: la conquête arabe met fin
aux ambitions des Byzantins en Afrique.
- Byzance a reçu un héritage de l'Antiquité judaïque, grecque et
latine; Ces civilisations n'ont pas eu le même genre de rapports
avec les Africains;. les mondes hébraïque, hellène et romain ont
été en contact avec l'Afrique et avec des Africains; il en est
résulté des transpositions littéraires reflètant le cadre et la
nature de ces rapports. Assisterons-nous ou non, dans l'univers
byzantin à un effort de systématisation, voire de revitalisation
de cet héritage?
- Et si enfin nous gardons à l'esprit, l'utilisation du crédo
chrétien dans l'image qui a été donnée des sociétés africaines par
les idéologues de la bourgeoisie expansionniste et impérialiste de
l'Occident, l'importance du cas byzantin ne fait aucun doute; en
prenant ce sujet, nous étudions la première pratique d"un ppuyoir
chrétien à l'endroit des peuples africains, et l'ébauche des cli-
chés chrétiens sur les IJAfri" et sur les "Aethio.pes".
- Se pencher sur les mythes élaborés par des étrangers nlest ce
pas perpétuer le regard extérieur sur les sociétés africaines?
Quel intérêt offre une telle étude? Autant de questions légitimes)
mais fort simplistes.

12
Nous sommes certes pour une histoire africaine essentiellement en-
visagée de l'intérieur du continent (1), mais i l convient de re-
connaître que les mythes crées et entretenus pour obscurcir la
conscience des peuples africains ont pu être intériorisés par ceux
là mêmes qui en sont les victimes; cela doit donc nous inciter à
une étude sans complaisance de toutes ces idéologies de mystifi-
cation qui inhibent notre conscience. Combattre les mythes "étran-
gers" à l'Afrique revient à combattre des mythes intégrés dans la
conscience des Africains.
Détruire un mythe, c'est le prendre à sa racine et la
destruction des clichés élaborés par les foss~y&Urs de l'Afrique
passe par la destructuration dU mythe de Cham et/ou mythe chami-
tique avec toutes leurs variantes possibles et imaginables. Dans
la réécriture de l'histoire des peuples africains, i l n'est pas
seulement question de volonté, il est encore et surtout urgent
~.
d'opérer une rupture idéologique, et un, indice de cette rupture
est la démarcation épistémologique (2); il est grand temps que
(1)
C'est là un des principes retenus par la deuxième Conférence
d'~xperts relative au projet d'Histoire Générale de l'Afrique qui
s'est tenue à Addis Abéba du 22 au 26 juin 1970 sous l'égide de
l'UNKSCO (cf UNESCO Histoire Générale.__~~_~_' Afrique, 'VOl l 1980 p.16)
(2) D'aucuns pensent que les mythes sur Cham et Gur les Cham:ites
sont dépassés et que la lumière a été faite sur ces questi(l)ns. A
notre humble avis, des historiens africains dont la cO'l'ltributioD
est importante dans la relecture de l'histoire africaine conti-
nuent d'évoluer dans le terrain mythique; lisons ces quelques pas-
sages de l'Histoire de l'Afrique Noire du professeur Ki-Zerho :
"Dès les premiers millénaires avant JC, des tribus arabes du Yemen
franchissaient la Mer Rouge par le détroit de Bab el Mandeb et
s'installaient sur les montagnes du Tigré ••• ces Arabes prémusul-
mans trouvèrent en Ethiopie aussi bien que sur la côte de la Corne
de l ~Afriq~e,. des né~rordes de langue hamite auxquels ils se mé-
laB~~rent lntlmement produisant ces groupes négro-sé~tigue§ si
orlglnaux que sont les Ethiopiens, les Galla
) et les Somali mo-
dernes ••• " Ki·Zerbo 1978 p.92.

13
cessent l'utilisation des concepts et de la terminologie crées
par ceux là mêmes qui veulent empêcher l'avènement d'une Afrique
libérée de toute domination, de toute oppression, l"avènement
d'une Afrique nouvelle, réellement indépendante et désaliénée.
suite note (2)
L'utilisation de la mythologie hamitique par les classes réactio,n-
naires en Afrique pour su~citer ou attiser les divisions entre na-
tionalités n'est plus à démontrer: il suffit de rappeler les
conflits sanglants qui ont opposé Hutu et Tutsi au Rwanda en 1954,
au Burundi en mai-juin 1972 et la croisade menée contre les Peul
en Répub~ique de, Guinée en 1976.

14
Il La place de Byzance dans les études africaines
Pour se faire une idée du peu d'attention que les historiens
africains ont accordé à l'Empire byzantin dans l'étude de la pé-
nétration étrangère en Afrique et de ses conséquences, il suffit
de se reporter à lliouvrage de Nazi Boni, "Histoire synthétique
de l'Afrigue résistante" (1). Bien qu'il ait voulu embrasser
l'ensemble du continent dans son étude, l"auteur laisse un pan
important de la question, concernant les relations entre Byzance
et l'Afrique: ainsi les régions du Haut Nil et du versant orien-
tal du continent sont passées sous .silence.
Il existe cependant une somme d'études fort intéressantes sur
la politique africaine de l'Etat byzantin, elles sont le fait
d'historiens européens. Nous en citons deux pour montrer en quoi,
malgré leur intérêt du reste inégal ~2), ils p~chent par ce dé-
faut qui consiste à opérer une dichotomie entre l'Afrique dite
blanche et celle dite noire (3).
( 1) Les quelques lignes que l' histo rien vol taique a consacrées à.
la nrésence byzantine en Afrique concernent surtout la reconquête
de l'A frique du Nord par Belisaire : "Les Byzantins se tr<ouvèrent
en présence d'une Afrique en pleine insécurité. La menace d'inva-
sion des nomades chruaeliers représentait un péril sérieux. A l~in­
térieur, les populations supportaient mal le joug de l "étranger.
La persécution des ariens et des donatistes ainsi que les lourds
impôts provoquèrent une rébellion que le Général Belisaire revint
mater ••• ". cf (Nazi Boni, op. cit 1971 p.44)
J
.
(2)Les deux ouvrages dont nous parlons sont L'Afrigue byzantine de
Ch. Diehl et Africanobyzantina-Byzantine influences in Negro Suda-
nese cultures de Th. Papadopoulos. L~~uvrage du Diehl fait sans
conteste plus oeuvre d'historien que celui de Papadopoulos,à mi-
chemiin entre le traité d'histoire ancienne~et l'étude de terrain
d'un ethnologue moderne.
1
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L'Unesco a ~ a Juste t~tre que
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15
Nous avons voulu, quant à nous,considérer l'Afrique comme u-
ne totalité, parc8~ue les mythes, dont il est question, concer-
nent les peuples africains dans leur ensemble et ont des
effets
tant sur l'interprétation de leurs relations réciproques que sur
celle de leurs contacts avec l'extérieur.
Il faut cependant reconnaître que le caractère globalisant de nQ-
tre étude, révélateur de notre démarche, comporte des difficultés
que l'on pourrait situer à deux niveaux.
(3)
suite.
dérée comme une tutalité dans les études historiques; ce ,ut n'en-
lève rien à la nécessité d'études régionales, voire thématiquel
cette recommandation tend tout simplement à écarter une tendance
qui a été dominante jusqu'ici.
(cf Unesco, QP cit, vol l p. 15)

16
11/ Les difficultés rencontrées
La première di fficul té est liée à la complexi té du fai t byzan-
tin. Byzance a hérité d'un vaste Empire, celui des Romains (1); el
effet pour l'essentiel les limites de l'Empire demeurant les ~êmei
- "En Europe,'~es pays situés à l'ouest et au sud du Rhin et du
Danube, la Bretagne à l'exception de ce qui est aujourdt.hui l'E-
cosse et l'Irlande;
- En Afrique : sur une bande côtière plus ou moins large allant dE
la Maurétanie à l'Egypte et sur l'Egypte elle même;
- En Asie: sur l'Arabie sinaitique, la Palestine, la Syrie,. ltlA-
sie Mineure avec comme limites vers l'est le désert arabique, l'err
pire perse, les hautes vallées de l'Euphrate et du Tigre" (2).
(1) Certains byzantinistes ont refusé le terme byzantin pour ne
parler que d"Empire romain; ainsi J .B. Bury déclare liNo. Byzantine
Empire began to exist, the Roman Empire did not came to an end un-
til 1453" (J .B. Bury, A Historv of the later Roman Empire, T l p V
1è re édi t, Londres 1889)
(2) Paul Lemerle, Histoire de Byzance, PUF, Paris 7ème édit, 1975
p.25
Voir l'article de Mme HéJ_ène Arhweiler "La frontière et les fro·n-
tières de Byzance en Orient" pour ce qui concerne l'évolutiQ·n des
frontières de l'Empire après le Vllème siècle (cf Variorum Reprint
1976 III pp 209-230)

17
La période qui va du IVè au Vllè siècle est une période de
transition (1) au sortir de laquelle Byzance sera effectivement
l'Empire grec de l'Orient chrétien (2).
Les réformes succèdent aux réformes, sans pour autant atteindre
réellement leurs objectifs: l'institution de la ~~C~.
,
puis
de la ~~\\n.q.~c.k~, loin de résoudre les conflits entre les différen-
tes fractions dirigeantes, appro fondi t les clivages poli tiques,
doctrinaux et linguistiques.
Les troubles qui secouèrent les provinces africaines vont avoir,
entre autres conséquences, de profondes réformes administratives.
(1) G. Ostrogorsky souligne très nettement ce caractère : "Durant
la haute époque de Byzance, 1 J'empire est encore réellement un em-
pire romain et sa vie est toute entière pénétrée d'éléments :ro-
mains. Cette phase que l'on peut indifféremment appeler haute é-
poque byzantiDe ou basse époque romaine, apJlartient tout autant à
l'évolution romaine qu'à l'époque byzantine, du fait qu"elle em-
brasse les tJrCis premiers siècles de l "histoire byzantine ou les
trois derniers siècles de l'histoire romaine ••• " (G. Ostrogorsky,
Histoire de l'Etat byzantin,
197"1 ~.55).
(2) Mme Hélène Arh\\lleiler précise encore mieux les grand9s lignes
qui caractérisent la période, et insiste sur le tournant que C<::lDS-
titue le IVè siècle: "C'est pendant la période qui s'étend de
'rhéodos e 1 à Héralleios (37'9-641) que l'Empire fondé
affirm:e ses
caractères spécifiques. Byzance va acquérir les traits qui feront
d'elle plus tard, l'Empire grec de l'Orient chrétien; cette D~U­
velle orientation idéQlogique qui progresse parallè~ement à la
toujours vi vante idée romaine, mais qu "elle tend à supplanter, pro·
voquera des conflits latents ou ouverts à l'intérieur du monde
naissant de Byzance qui laissent leurs traces sur toute la ~e de
l'Empire ••• "
(H. Ahrweiler, L'idéologie politique de l"Empire byzantin, 1975
pp.
13-14).

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19
Ces réformes s'inscrivent dans un projet clair: mieux mater les
soulèvements, mieux garantir la sécurité aux frontières, mieux
assurer l'exploitation des régions concernées (1).
Au plan politique, les fronts de lutte sont éclatés, et si les
contradictions internes à la chrétienté semblent prendre le pas
sur les autres, il convient de rappeler que la lutte politico-i-
déologique qui Opp0S~ les chrétiens aux juifs et aux païens est
loin de s'estomper.
La seconde difficulté à laquelle nous sammes confrontés tient
à l'imbrication des prob.lè.mes de politique intérieure et ex:térieu-
re byzantines en Afrique; ltAfrique constitue
non seulement un
t
terrain d'affrontement lors des luttes internes à l'Empire, mais
elle est encore un enjeu dans l t.affrontement des puissances sous-
régionales: les Vandales s'implantent en Afrique du Nord, les Per-
ses veulent contrôler la Mer Rouge.
Il est donc difficile de dégager le corps des idées que les Byzan-
,
tins ont eues sur l'Afrique sans avoir à l'iesprit tout ce fai.sceau
de contradictions. Nous avons essayé autant que passible, et dans
)
la mesure Où elles éclairent no tre reflexion, d' éveoquer ces ques-
tions non directement liées à notre propos.
(1) Ce sont ces réformes qui expliquent les fluctuations décelées
dans les sources byzantines en ce qui concerne l'administrati<on, "
le dénombrement et la délimitation des provinces africaines: aussi
la
novelle VIII de l'année 535 donne une subdivision différente
de celle qui est dans le Synekd~mus d'Hiéroclès (cf Papadopoulos
op cité pp ,3-10). Mme H. Arhweiler a consacré une étude aux pro-
blèmes de la géographie historique byzantine: elle y aborde le
problème des sources, rait leur cri tique et donne des indica tiQ,ns
sur les méth<odes et instruments de travail sur cette question,
cf "Les problèmes de la géographie historique byzantine" in Vario-
rUm rep'tin.ts 1976 II p. 465-473.
- - -

20
111/ Nos sources
Notre r~flexion a été possible grâce à Itexistence d'une impor-"
tante documentation byzantine. Même si nous avons dû faire appel à
des écrivains chrétiens de l'Occident chrétien (Saint Augustin pour
ce qui concerne la ~uerelle donatiste et pour son oeuvre exég4ti-
que, Rufin et Saint Jérôme pour leur importante contrihution dans
le sauvetage des oeuvres d'Origène), l'essentiel de nos source" est
assuré par les historiens byzantins chrétiens : Eusèhe de Césarée,
Philostorge, Socrate, Sozomène, Théodoret de Cyr, exposent dans le
genre des
~ist~res'Ecclésiasti~es non seulement les grands pro-
blèmes qui secouent l~Etat et l'Eglise, mais mieux encore/ils in-
sèrent dans leurs ouvrages des documents officiels, des récits de
voyage et des relations d'ambassade, pièce~ dont il est possible
d "établir la concordance avec les documents fqurnis SQi t par la
......
,
législation impériale (Codex ThéQdosianus, Codex ]u,stinianus), soit
par les Actes des Conciles.
L'historiographie profane,dont le m'eilleur représentant est Proco-
pe,nous permet également de suivre l'articulation des conflits in-
térieurs et extérieurs.
Des auteurs chrétiens,qui ne se proposent pas à priori de faire
oeuvre d'historien, n'en offrent pas moins des témoignages inté-
réssants sur les événements de la période; Cosmas Indicopleustès
est de ceux-là; sa Topographie Chrétienne présente un triple inté-
rêt : par la dimension événementielle de certains récits qu'elle
rapporte, par les connaissances géographiques qulelle livre et en-
fin par la charge mythique de certains de ses passages.
Les chroniques universelles, celles anonymes et celles attri-
buées à des historiens byzantins bien connus, des textes de la lit-

7
21
térature hagiographique et eschatologique présentent les mêmes
avantages.
Du fait même de notre démarche (suivre les étapes de l'ache-
~inement de l'héritage byzantin) nous avons dû consulter plusieurs
versions de la Bible en grec (Septante) et en latin (Vulgate) et
divers écrits exég~tiques et doctrinaux d'auteurs plus ou mGins
connus.
Nous avons été également amenés à nous repencher sur les sour-
ces plus anciennes (surtout gréc~latines) dont la transmission
jusqu'aux ~yzantins a été assurée par des auteurs de la période
hellénistique (Philon ,Flavius J~sèphe.•• ); l'éventail des sources
aurait pu s'élargir.
En effet, nous aurions bien souhaité avoir un contact plus direct
avec d'autres sources chrétiennes (en ~riaque par c~emple ou en
~uèze) et non chrétiennes (perses par exemple) car ~eur intérêt
pour la période est considérable, mais force est de reconnaître
que, même s "il nous avait été donné Q'y acc éder par des traduct.i~t
le temps nous aurait fait défaut pGur leur exploitation.

1
22
l-I.,f
IV/ Notre plan
\\1
Dans un premier temps, nous avons analysé la politique afri-
caine de l'Etat byzantin à travers les crises donatistes et arien-
nes; celles ci présentent l'avantage de nous offrir une photogra-
phie de la politique globale du dit Etat en Afrique. Les autres
conflits internes (répression contre les juifs et les paiens) et
externes (la lutte contre les Perses, les Vandales, la menace ara-
be) sont évoqués en arrière plan.
Dans un second moment, nous nous sommes penchés sur les diffé-
rents aspects de l'héritage thématique et méthodologique que les
Byzantins vont inv..estir pour leur fixation du réel et de l'imagi-
naire.Nous avons tenté de sérier en différentes phases ltach~ne­
ment de cet héritage; nous avons interrogé l'hellèniPMe paren, nQUS
~h
sommes passés par le creuset judéo hellëni~ue, puis judéo chrétien
et aV0ns intégré les premiers éléments de classification des peu-
ples par des auteurs tant profanes que chrétiens, cela à la faveur
de l'élargissement toujours plus grand de l ' v\\.\\(ovtt."ï
La dernière partie de notre étude nous permet de saisir quel-
ques aspects du traitement byzantin des mythes sur les populations
africaines, à travers l'oeuvre de quelques auteurs des Vlè, VIIi
voire VIlIè siècles.

r-
i!'.!
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l'INJIU AfRICAIN DANS lA POllIIOUI DI
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Il BYlANTlN DE LA HAUn EPDOUE ('V-VllemesiecleJ

24
1
CHAPITRE
l
:
LII EGLISE
L'ETAT
f,i
Ji,
Le nouveau destin du Christianisme
Si le déDat sur les modalités de la transition de l':Empire
romain vers un Empire byzantin n'a pas une grande incidence dans
la suite de notre étude, celui par contre ayant trait aux étapes
de la christianisation du dit Empire nous interpelle néc€ssaire-
DIen t.
Nous pouvons dire qu'il existe en gros deux approches: la
première consiste à mettre l'accent sur la conversion de Constan-
tini, la seconde souligne plutôt le pragœatisrne dont fit preu~e le
souverain en matière de politique religieuse.
Les partisans des deux thèses ne manquent pas d'ar~ents.
Les historiens qui font état de l'illumination intérieure de
"l'imperator" s'appuient sur des sources telles que la Vie de
Constantin d'Eusèbe de Césarée ou le'traité de Lactance le ~
mortibus persecutorum (n; ces sources sont considérées cO'mMIe sus-
(1) Dans un réci t de la Vie de Cons1l.antin, l"auteur présumé rappor-
te la vision qu'aurai t eue l "Empereur avant la fameuse bataille du
28 octobre 312, bataille qui devait onposer Constantin à Maxence
aux Roches Rouges, à l'endroit Où le pont Milvius franchit le Ti-
bre; Constantin aurait aperçu dans le ciel le signe de la iroix,
accompagnée d"une prophétie.
Le traité de Lactance fai téta t d 'un songe à la suite duquel
tantin aurait fait figurer sur le bouclier de ses soldats la
tre X traversée ~~ane barre incurvée à son som:met~
A

---------,._----,- .
25
pactes par bon nombre de byzantinistes (1); le scepticism~ de ces
derniers est renforcé non seulement par le fai t qu'il existe des
versions païennes des di tes visions (2), mais encore par l'abo,n-
dance de docum,ents archéologiques, épigraphiques et numismatiques
accréditant l'idée d'un Constantin adepte du culte solaire.
Les thèses apparemment contradictoires peuvent se compléter dans
une meilleure articulaticn des paramè.tres d'analyse, tenant compte
du contexte global dans lequel le souverain a évolué.
Après que Dioclétien eut institué la dyarchie, puis la tétrar-
chie, les souverains d'Orient et ceux d'Occident se trouvèrent CQn-
frontés à des situations fort différentes.
'3)tl~
Alors -qu'en Orient Galère et Maximin Yprolongent les persécu-
tions ant::irchrétiennes de 303, en Occident, après l"abdication de
Dioclétien et de Maximien, une attitude de toléranc~ envers les
chrétiens fut manifestée par Maxence et plus encore par Constan-
tin.
(1)
F. Lemerle, reprenant à son compte certaines conclusions de
la critique textuelle invite à la prudence, quant à l~utilisation
de ces sources: il voit dans la Yita Constantini "un texte qui
pourrait bien être, non pas l'oeuvre dtun contemporain ayant per-
sonnellement connu Constantin ••• mais d'un compilateur de la fin
du IVè ou du début du Vè siècl e", et selon lui le réci t de LaCl-
tance donne toutes les apparences d~un arrangement d'une vision
paienne antérieure (P. LemBrle 1975 p. 13 sq~
(2)cf par exemple l'apparition d~Apollon à Trèves en 310 lors
d'un panégyrique prononcé devant l "empereur (Eumène, Panégyrique
de ConstantiD-, VII, 21).

26
On se trouvait devant un fait qui peut paraître assez surpre-
nant : les chrétiens étaient réprimés dans la partie de llEmpire
Où leur religion semblait pleine de dynamisme et ils étaient ta-
lérés, voire protégés là où a priori le rapport de force ne pen-
chai t pas en leur faveur (1); cette différence dans l tattitude à
avoir face aux chrétiens va s·effacer pour laisser place à une
a tti tude commune de tolérance des souverains vis à \\Ùs du fait
chrétien; et ce ntest pas un hasard si le premier auteur dt,un é-
dit de tolérance fut Galère en 311.
Un de ses successeurs en Orient, Licinius~ dans une ordonnance
de juin 313 proclame la liberté de conscience dans It'Empire et
restitue aux chrétiens les biens qui leur avaient été confisqués.
Tout laisse
donc
croire que les souverains se s0nt appliqués
a une attitude très pragmatique à ltégard des communautés religieu-
ses, parce que la question de la conservaticm du pouv()ir m'ême dic-
tait cette politique.
Il est alors fort inexact de faire de la v.ictoire de Constan-
tin sur Licinius (2) une victoire du christianisme sur le 'paganis-
me : bien avant cette date, en janvier 313, à Milan précisément s
(1)
A. H. Jones souligne le rapport de force en Occident :- "The
christians were a tiny minori ty Q f the population who were p«>.liti-
cally and socially of last importance, the middle and lower classes
of the town. The senatorial aristocracy of Rome were pagan a1.laast
to a man; the higher grades of the ci'1l.ïl service were mainly pagan;
and above aIl the army, officiers and men were pred0minantly pagan
(A. H. Jones, Constantine and the conversion of Europe, 194W pp 79-
102)
(2) Il stagit de la victoire remportée par Constantin à Chrysopolis
en 325.

-------_........_-
27
les deax souverains seraient convenus dtune politique commune de
tolérance à l'égard des chrétiens. La finalité d'une telle attitu-
de était de préserver la paix et d'asseoir un modus vivendi sus-
ceptible d'être acceptable pour toutes les composantes de l'Em-
pire.
Une autre remarque, qui s'impose avec force, est que la ten-
dance à l'exercice d'un pouvoir absolu et sans partage, sur les
deux parties de l'Empire, exigeait une politique uniforme à l'é-
chelle de l'Empire, ce à quoi Constantin va s'atteler (1); i l va
certes élever des églises~ exempter le c~ergé de certaines obli-
ga tians municipales, mais il va aussi m'aintenir les ri tes païens
et favoriser llérection de nouveaux temples.
L'Empereur aurait pu se réclamer de la religion chrétienne comme
de la paienne, car "l'époque de fennenta tian religie\\Aêe à laquelle
il appartenait fut un âge
de symcrétisme religieux pour lequel la
confession simultanée de plusieurs cultes religieux n"avait rien
d'autre que naturel" (2). Il demeure que la paix, souhaitée par
l'Empereur pour faire face à ses rivaux, ensuite pour parer aux
menaces extérieures, ne pcouvai t guère lB "accomoder de dissensÏJl),ns
entre les différentes communautés religieuses.
Les dissenlBions et les troubles graves ne viendront effective-
ment pas de l'affrontement entre les deux plus grandes communauté~
religieuses (parennes et chrétiennes), mais de l" exacerbation des
contradictions au sein de la chrétienté.
(1) ILH. Jones insiste bien sur cette détermination dans la conver-
sion du souverain : "Constantine' s cDnversion May be said t4l have
been in a sense a religious experience, liince, though his dom;Da-
ting motive was the achievement 0 f
woa"\\{-1 power" (souligné par ncous
(À.H. Jones, 1948 pp79-102~
~
(2) Ostrogorsky, 1977 pp 73-74

28
CHAfITRE II : LE SCHISME DONATISTE ET LES SOULEVEMENTS POPU-
LAIRES EN AFRIQUE DU NORD.
Lorsque Constantin envoya Anulin annoncer â l'évêque de Car-
thage ~es bonnes dispo si tions qu "il venai t de prendre à l'égard
des chrétiens, le p'roconsul trouva en Afrique du Nord une situa-
tion fort complexe ~ l'Eglise d'Afrique (1) se trouvait divisée
en deux camps antagoniques : Donat, 1 "évêque d~ Cases Noires en
Numidie stélevai t vio1emment contre l'indul.gence avec laquelle
certains de ses collègues recevaient les traditeurs, les chré-
tiens qui avaient apostasié pendant les persécutions de Dioclé-
tien; il s'en prenait entre autres â Mensurius, llévêque de Car-
thage et à son vicaire Cécilien.
Il Les étapes du conflit.
Les Donatistes remettent â Anulin une lettre pour l'Empereur;
et dans cette adresse du 15 avril 313"
ils sollicitent un arbitra-
1
ge.
'1li
Constantin qui se trouvait alors en campagne militaire, dQ,JULa
li
mission â l'évêque de Rome, Mil tiade, de mettre fin â la disco·rdei
lorsque ce dernier convoque â Rome, en octobre 313, un co~i18~ la
décision fut favorable â Cécilien~
(1) Nous uti1isons ici l'acception restrictive du terme Afrique.
Africa avait, â la fin de l'antiquité, deux significations diffé-
rentes: l "acception lar~ désignai t le continent, 1"autre res-
trictive s'appliquait au nord-est de l'Afrique septentrionale que
les Arabes allaient de ce fait nomme~ Ifriqiya (cfJ~evisse in lmâ-
ge du N(J)ir dans l'Art occidental, l1~t t=v'Y\\.o.. . .,[il ti f-' ~t)

29
Ce verdict n'apaisa pas les esprits et l'Empereur lui-même
dut superviser l'organisation d'un second concile convoqué cette
l

1
fois ci à Arles en août 314; là encore les conclusions du concile
de Rome furent reconduites. Le souverain entra dans une fureur
terrible lorsque les clona tistes décidèrent de faire appel; et de
proc~dure en proc~du~e, l'Etat en arriva à des mesures expéditi-
ves (1) : en novembre 316 des c40natistes furent cCDndanmés à l.a
peine capitale; et n'eUt été l'intervention d'Ossius, l~évêque de
Cordoue, ils auraient été exécutés. Donat sera déposé et excommu-
nié, ses partisans furent exilés.
Par ces mesures expéditives, Constantin jette les prémisses d"une
atti tutie constante des souverains occidentaux dans le procès du
donatisme; J .1'. Bn.sson fera remarquer :. uPeu importaient au fond
les motifs juridiques ••• On pourrait presque dire que, bien plus
que de schisme ou de calomnie, les Donatistes étaient coupables
d'atteinte à la Sûreté de l'Etat telle que la concevait Constan-
tin (2).
Constant, le successeur de Constantin en Occident s'emploie à ap-
pliquer les décisions prises par son pire; lui non plus, n~avait
pas i"térêt à-laisser persister les germes de l'affaiblissement
de son pouvoir, d'autant plus qu"un autre conflit doctrinal l"QP-
( 1) Pour bien comprendre 1', empressemen t
du souverain dans la re-
cherche d'une solution au conflit, il convient de rappeler qu'au
moment où la crise éclate, Constantin n'a que 1lOccident et tient
à stabiliser la situation dans cette partie avant de conquérir
l'Orient.
(2) J. P.Br.isson, Autonomisme et christianisme dans l'Afrique fQ-
~~~ne, de Septime Sévère à l'invasion vandale 1958, p. 257.

30
posait à son frère Constance, empereur d'Orient (1).
Il Y eut en 347 des soul.èvem'ents dtune grande ampleur dans cet-
te partie de la province d'A frique du Dfard, et la répression bru-
tale conduite par les commissaires impériaux Paulus et Macarius
;
j
fut bien accueillie par le parti "orthodoxe" (2).
Cette accentuation de la fureur des autorités ecclésiastiques
et militaires était loin de porter des coups décisifs au schisme;
ce fut le contraire qui se produisi t..En effet, profitant de l'ac-
calmie que leur prncuren t les règnes de Julien l'Apostat (361-363)
et de Jovien (363-364) et malgré la disparition en 355 de Donat,
le chef de file du mouvement, les (lona tistes se déploient en pro-
fondeur; ce nouveau dynamism'e G)l fit.. que les souverains durent
prendre &ncore plus au sérieux le Fhénomène.
(1) Il s'agit de la crise arienne sur laquelle nous reviendrOŒ.
(2) Le concile qui se réunit à Carth~ge en 348 expr~ait fort
bien cette reconnaissance à Constant:
"Gratias Dea omnipotenti et Christo Jesu
qui dedi t malis
9
schismatibus finem, et respexit Ecclesiam suam, ut in ejus
gremium erigeret universa membra dispera qui imperavit religiamimo
Constanti imperatori, ut votum gereret unitatis et mitteret ~­
nistros sancti operibus famulos Dei Paulum et Macarium".
Concile de Carthage 348, Cane. M.L. VIII 771j D cité par J.P. Bris-
son, op cit p. 261.
(3) w. H. C. Frend décrit assez bien cet âge d'or du donatisme:
W.H.C. Frend, the Donatist church, a movement of protest in Roman
North Africa. 1952 p. 170.

31
Valentinien l
(1), puis son fils Gratien (2), donnent une di-
mension nouvelle aux décisions unilatérales des empereurs dans ~a
querelle. Le tournant décisif dans l'arbitraire étatique est at-
teint durant le règne de Théodose l
(379-395) puis durant celui
d'Honorius; dès lors l'hérésie entre dans la catégorie des délits
Communs (3) et pire encore, dans celle des délits religieux (4).
l,a fameuse conférence de Carthage en 4 11 m'et fin GlUX procildurea de
conciliation (5).
(1) Le Code Théodosien contient une constitution de l'Empereur
d~Occident, datée de Trêves le 20 février 373 et qui est adressée
à Julien, proconsul d'Afrique; elle prend fait et cause pour le
parti orthodoxe dans un point du conflit concernant la théologie
baptismale (Cod. Théod. XVI, VI, 1 éd. Mommsen l pars 2 p. 880)
(2) Gratien dans sa constitution adressée au vicaire d'Afrique et
datant de 376 restitue aux orthodoxes les égli.ses occu!'éelS par l.es
donatistes et p~nonce la confiscatiDn de leurs lieux de culte
(ibid. XVI, VI, 2 880, 5)
(3) Sous Théodose Iles d'onatistes furent frappés des sanctions
tradi tionnellement réserllées aux crim1.nels de droit com:mun, une
loi du 15 juin 392 frappe lelS hérétiques d'une amende de 10 livres
d'or (Cod. Théod. XVI, 5,21 p. 862)
,
(4) Cet te mesure est celle d' Honorius. J .P'.Brisson dresse une liste
des lois publiées sous Honorius, du 13 mars 395 au 30 août 414 :.
une dizaine sur dix. huit vise les donatistes (cf J .P.Erisso,n,
pp. 265-266)
(5)
"'rhe victory of Augustine was therefore complete. The d,onatists
had been brought tm a Conference, out argued, and proscribed by the
due process of law (Frend, 1952 p. 289). A nropos de la Conférence
de Carthage, voir S. Lancel, L~~~es de la Co!!.-fé:rence de C~;rtha­
ge, S.C.
1911-19C)-22~.

32
Il ne resta aux clona tistes qu "une seule alterna ti ve : se soumettre
aux conclusions de la Conférence mu continuer ~a lutte en faisant
fi de la législation impériale; i1s choisirent la seconde solu-
tion (1) .Ainsi. donc ni les procédures légales, ni la répression
systématique ne purent venir à bout de la rébellion donatiste.
L'acharnement des adversaires, le parti pris des empereurs en fa-
veur des orthodoxes et la lon~e durée du conflit constituent des
indices révélateurs de la profondeur de l'antagonisme. Il ne fait
aucun doute que cette querelle a des causes plus profondes que
celles d'un conflit purement doctrinal; une analyse des grands
points de la controverse nous permet de mieux saisir les facteurs
qui ont agi avec force pour lui d<::mner sa densité et sa longue
durée.
(1) Hême si les auteurs catholiques n~ firent plus cas de la secte
rebelle, le Code Théodosien dans une loi de 428 fait une allusion
aux Go na tistes (il s'agit d'une loi signée de Théodose II et de
Valentinien, cf Cod. Théod. XVI, 5, 6, M.M. p. 878) mieux encore
une lettre du Pape Grégoire à l'Empereur Maurice en 596 pro,uve
à l'évidence que la Conférence de Carthage n'a pu mettre fin à la
querelle (cf Gregory Episto~a éd. P. Ewald and L.M. Hartman 1891-
1942, VI -6 1)
"i
1

_
. .
' . .
r
__
33
I I I Les ~qints de la cgntroyerse.
Le premier constat est que les deux camps se sont récl.amés de
5a int CYlJrien (1); et les adversaires auront beau jeu de défendre.
chacun en ce qui le concerne, le véritable esprit du guide. Ces
références com'munes feront dire à J .P. Brisson: "Ces deux sec-
tes entre lesquelles ItAfrique fut déchirée pendant près d"un
siècle ne se distinguaient qu'à peine l'une de ltautre; au si lilon
préfère, l'importance des points de doctrine qui les séparaient
parait n'avoir aucune proportion avec la violence et l"acharne-
ment des luttes qui les opposèrent"(2).
Les catholiques reprochent surtout au donatisme son caractère scis-
sioniste, ils tiennent leurs adversaires pour responsables des sé-
di tions qui 0nt secoué la province d'Afrique. Les orthodoxes sa-
vaient que les donatistes étaient puissants et dangereux pour le
pouvoir romain parce qutils étaient soutenus par la population
locale.
Ils ne se sont jamais demandée
pourquoi leurs adversaires bé-
néficiaient de cet appui, ils se sont contentés de désigner la
coalition hérétique.
(1) Ce-tte "auctori tas" fut mêlée de très près à ll\\affaire des tra-
di teurs de la première heure; en effet, durant le co,nfli t qui 0PPG-
sa au IIIè siècle à R0me le parti rigoriste (celui de Novatien) à
celui de Corneille, Saint Cyprien joua un rile d'arbitre; ses thè-
ses sur l'attitude à adopter vis à,\\vis des apostats se trouvent dana
le De Catholicae Ecclesiae Unitate et dans le De Lapais; Sa1nt Cy-
prien affirme que l'apostasie est certes un dé:lit, mais i l reproche
aux rigoristes d'aller jusqu'à la scission et de remettre en cause
l'unité même de l'Eglise.
(2) J.P. Brisson p.
130 cf aussi Frend, 1952 p. 3. Les protagonis-
tes eux-mêmes ne manqueront pas de souligner cette convergence dans
l' inva ca ti0n de l ' espri t de Saiat Cyprien; chez les dona ti stesJ;
Cresconius le grammairien brandit cet argument peur réfuter llaccu~
sation d'hérésie portée à l'encontre de ses confrères (Aug., Cresc ..
II, III. u ~.Petscheni~"
Opéra contra pqnatistas. 1908-1910 CSEL,
L TI p. 363, 1)); le pOlnt de vue o'rthodoxe sur cette question est
exprimée par ~aint Augustin (Aug, Ennaratio in fsalmum 69, 5 PL
XXXVI XXXVII CQ1. 870

-----------
34
De tous les mouvements qui semblent avoir pris un déve1.oppe-
m'ent fu~u rant à travers et avec le donatisme, la hargne adverse
semble aw ir principalement retenu celui des a irconcellions (1).,
Ces .n rconcellions étaient, pour la plupart, "des ouvriers a-
gricoles que leurs conditions de vie déplorable16 avaient poussé à
la -révol te" (2).
Pourtan t cet te alliance des ct ona ti stes et des c irconcellions
ne sera que temporaire, ces derniers continueront la lutte iD-
dépendamment de la question doctrinale, ils auront leurs cibles
propres, à savoir les propriétaires terriens et l'Etat qui :les
t
protege; à certains mÇlments les chefs du mouvement donatiste fe-
ront aFJpe1 eux aussi aux forè.es de l'ordre pour réprimer les
"excés" des c irconcellions, leurs alliés d l'un moment (3).
(1) Saint Augustin donne l'étymologie du term,e: circUll. (eWltes)
cellas = qui rôdent autour des grange16 (cf Aug, Contra GaudentiWl"
I, XXVIII, 32 éd. M. Petsch.). Et i l fera ressortir la relation en-
tre mouvement des eirconcellions et do:na tisme "Ah hanc haeresiDr iJa.
Africa et i11i pertinent qui appelantur circumcelliones" (De Haer.
LXIX). La proposition de Frend (op cit p.
173) éionslstan..t à com-
prendre par cella "chapelles" et ainsi à traduire par eircuDcel-
lions ceux qui pillent les chapelles n'est guère convaicante pour
J.F. Brisson (cf op cit pp. 332-333)
(2) J.F. Brisson pp. 348. L'auteur explique la jonction de& deux
mouvements en ces termes: "nous assistons au glissement d'un phé-
mène économique (la misère des ouvriers agricoles de condition 1.1-
bre)à un phénomène religieux (la revendication de la Sainteté de
l'Eglise contre les traditeurs)". Il fal}t voir chez les drcQ,~el­
lions la recherche d "un soubassement ideologique a ~eur action et'
chez les donatistes la volonté dtavoir u~e base de masse.
(3) Optat rapporte que des évêques donatistes intervinrent auprès
du rlomte de Taurinus pour mater les s0ulèvements desçirconcellioDs
(cf Optat 111,4 ZIWSA p. 82»15). Frend résume assez bien l'~bi-
gul té des relations que les Oonatistes entretenaient avec les C ; i r - !
concellions "There is little d()ubt that today one woul.d these eir-
concellions as "terrorists" having much the same relation to the
aonatist church ••• ; they were alternate~ stirred up and discoura-
ged by the donatist leader16u (Frend,1952,p.
172).

35
L'inconséquence de quelques donatistes nla pas empêché la cont~-
nuation de la lutte, et à chaque fois que des dirigeants tombai-
ent ou s'arrêtaient à mi-chemin, d'autres relevaient le défi, et
les noms de Finnus ) de Gildon, de Fasir, d' Axido (1), cansti tuent"
avec ceux d'Optat ou de ~aint Augustin, de Donat ou de Cresconius,
autant de repères de la longue durée et de l'ampleur du conflit.
Le ralliement des chefs locaux et celui des circoncellions au do-
natisme constitue une preuve évidente de la généralisat~on du can-
flit en Numidie. Lorsque les catholiques reprochent aux donatistes
leurs velleités scissionistes, ces derniers, pour se défendre, fe-
ront savoir qu'ils ont des adeptes a Rame et en Espagne (2), ~eux
encore, ils tenteront de réaliser la jonct~on avec les ar~ens (3).
( 1) A la mort de Dana t en 355, Parmeni en poursui vi t le combat en
s'alliant avec le prince berbère Fir:m'Us
qui contestait JL"autQr~té
romaine. Firœus
occupa Césarée et 1cosium (Alger?), mais sera tra-
hi "par son frère Gildon. Ce dern~er, en gui.se de récompense, sera
nommé a.omte d"Afrique en 386, mais dès' 395 i l essaie de profiter
des contradictions entre les coempereurs Honorius et Arcadius pour
se détacher; il sera à son tour battu par son frère Mascezel.
- fasir et Axido sont deux dirigeants d"un soulèvement vers les
années 33h (cf Optat 111,4; ~iwsa p. 82,1)
(2) J.P. Brisson pense qu'il est peu probable que les ade"ptes du
1
donatisme qui se trouvaient hors d'Afrique fussent des non Afr~­
cains; ce qui,à son avis,ne signifie pas que des considérations
1
ethniques soient à l'origine du mouvement (cf op cit p. 28)
(3) Donat aurait lui même signé la lettre synodale du concile a-
rien de Sardique, concile qu~ se serait tenu durant l'automne 342.
Sur les vraisemblances d'un tel concile cf J.F. Br~sson ibidem
p. 211+ sq.
~11

7
r
36
L'évolution de l'autre schisme, l"arianisme, va connaitre u-
ne ampleur beaucoup plus large à l'échelle de l'Empire, i l
tra-
duit sous un angle différent, une autre dimension de la po1itique
des souverains byzantins en Afrique.

_ .._-------------
37
CHAPITRE III . LES ORIENTATIONS CONTRADICTOIRES DE L'ETAT
BYZANTIN
Nous avons déjà souligné le développement presque simultané
des crises donatiste et arienne.
Mais pendant que la première était principalement circonscri-
te en Afrique, (iD pourrait même préciser en Numidie, alnrs qu"el-
le était constamment réprimée par le9 souverains byzantins, la
):
seconde fut un prétexte pour la fo cali sa ti0n des di vergences entre
, "
"
coempereurs et entraîne dans son sillage d-autres schismes plus
r
pro fonds et pleins de conséquences pour la survie de l "Empire.
,r:
1;- Arianisme et exacerbation des confli ts sociaux dans les prcün-
ces de l'Empire.
On ne saurait dire si le terme d'arianisme rend bien compte
du processus et de la dynamique du mouvement qui a pris naissance
3
Alexandrie dès la première moitié du IVè siècle.
1<:n effet, le personnage d'Arius, en qui la postérité reconnaît
le principal instigateur du mouvement, semble dès le départ lié à
d'autres chefs de file.
Au temps Où Pierre 1, était l'évêque d'Alexandrie, Arius aida
Hélèce, évêque de Lycopolis en Théba:i:de dans ses "'forfaitures" (1);
et lorsqu'en 305, DiDclétien abdiqua et que la répression fut MO-
mentanément arrêtée, Pierre l réunit à Alexandrie un synode qui
(1)
Selon le point de vue officiel, Mélèce avait apostasié lors des
persécutions de Dioclétien; et pendant que Pierre l avait décidé de
se cacher pour échapper à la vague répressive, Mélèce 50ua au pri-
mat et fit des ordinations à la place de l'évêque. Cf Saint Athana-
se, Apologia contra Arianos,59 PG t. 25 356 B.
A ces débuts, cette affaire ressemble fort bien à la querel~e do-
natiste.

38
excommunia Mélèce (1); Arius dut faire amende honorable, et réus-
si t même à se faire élever au d~aconat par Pierre 1. Cependant les
deux personnages n~arrivèrent pas a se mettre d'accord sur l'atti-
tude à avoir vis à vis des \\nélétiens.
Achillas, le premier successeur de Pierre réussit a émmusser ces
contradictions, et Alexandre, évêque d'Alexandrie a partir de 313,.
tenta de conserver cette attitude de bon vo.isinage avec Arius dont
l'influence ne cessait de grandir sur le peuple du port (2) sur
les sept cent vierges qui étaient la gloire de l'Eglise d'Alexan-
drie et sur une bonne partie du clergé.t- Arius. étai t "un pr0pagan.-
, ..,
diste de première force, comprenant l'importance du suffrage du
peuple et sachant le gagner. Les couplets qU'iil mettait au service
1
de l'erreur préludaient aux cantiques qu'utiliseront plus tard les
,!
grands missionnaires catholiques pour graver les véri~é6 du caté-
chisme dans la mém'oire des simples "(3).
1
,
j:
(1) Mélèce profita de son exil en Palestine p~ur se faire des adep-
l,
tes, et lorsque les persécutions antichrétiennes reprirent sous
Maximin DaIa,il revint en Egypte.
(:~) PhilostoV"~(l..attribueà Arius des chansons composées à l'inten-
tion des matelots, meuniers et voyageurs (cf H.F.., II 2 et 2a GCS
va 1. 2 1 P • 13 1)
'î!
(3) E. Boularand, S.J. L'hérésie d'Arius et la foi de Nicée,
l,
1972, p. 35.

. . .
11•••
,
'.5_'2
_
39
AlLa confrontation.
Les historiens hésitent encore sur les étapes du conflit (1),
toujours es~il qu'au début des années 320, Alexandre con~que
Arius pour le ramener à la raison; ce dernier lance alors une of-
fensive de grande envergure : il accuse ses adversaires, Alexan-
dre compris, de faire preuve d'hétérodoxie: Arius avait Itappui
d'une partie du clergé d'Alexandrie, et d'autres contrées d'Egyp-
te et de Libye. Pour enrayer la contestation, Alexandre dut con-
voquer les évêques qui,en Egypte et en Libye,continuaient de re-
connaître son autorité; il sortit de la conférence, une condamna-
tion des auteurs du désordre. Arius fut destitué, puis expulsé de
la ville; ses alliés, deux évêques libyens, six prêtres et six
diacres d'Alexandrie furent également excommuniés.
Arius
n ' entendit pas rester les bras croisés; sur le cilemin de
l'exil, il entreprit avec Eusèbe de Nicomédie, une correspondan-
ce dans laquelle il exposa ses thèses; i l parvint à élargir le
camp de ses alliés.
Nicomédie devint très tôt le bastion des ariens; de là ils en-
voyèrent une profession de foi collective à Alexandrie (2).
Sous prétexte que deux conciles, tenus successi vement à Nicomédie
et à Césarée les avaient absouts, Arius et ses partisans rentrèrent
~ Alexandrie, il s'ensuit des troubles assez graves et c'est dans
cette si tuation confuse qU'~la première intervention de
(1) Mgr L. Duchesne, H.G. Opitz font remonter la crise à l'année
318; E. Schwartz, Mgr Battifol, G. Bardy proposent une date bien
postérieure, vers 323; Boularand semble plus proche de cette der-
nière proposition et considère que le heurt public se situe dans
les premiers mois de 323 (cf Boularand T.I pp. 23 et 24)
(?) l'ami les partisans d'Arius, on notait l'historien Eusèbe de
Césarée (cf S. Athanase, De synQdis 17 PG T.26, 712 B)

_
•••r.r
,.,
- - - - - - - - - - _
40
l'Empereur Constantin dans cette affaire. Hais son négociateur
Ossius n'eut guère plus de chance que dans la querelle donatiste.
Au début de 325, un concile se tint à Antioche et les signataires
de la synodale déclarèrent anathématil?er "ceux qui disent ou ju-
gent ou proclament que le fils de Dieu est une créature 0U un
être venu à l'existence" (1). Trois des participants d@nt Eusèbe
de Césarée (en Palestine) refusèrent de porter leur caution aux
conclusions; la situation était devenue précaire; les deux par-
ties continuaient la lutte, l'Eglise était profondèment déchirée,
l'Empereur dut convoquer le premier concile oecuménique.
6/ Le concile de Nicée et ses sui tes
Quand bien même la tradition des conciles eût été plus que sé-
culaire (2), cet te conférence con~oquée à Nicée va m'a ... quer plus
que les précédentes le devenir de l'Eglise, non pas tellement
parce que les participants venaient de toute.l" c~\\(O"'rt\\l? chrétien-
ne, mais du fait surtout de ses décisions.
i'
,
C'est l'émpereur lui même qui prit en charge l'organisation du
concile et du 20 mai au 19 juin 325, on assista à une bataille dé-
cisive (3); les pères confirmèrent la sentence du concile d"Alexan-
(1)
La condamnation stadresse aux ariens (cf H.G. Opitz, Athana-
sius Werke III 1 pp 26,27 et 38,39.
(2) Boularand pense que la tradition des conciles existait depuis
au moins 150 ans (cf op cit II p.
192)
(5) Socrate signale que dans le camp "orthodoxe", Alexandre qui
était devenu très vieux fut aidé par son diacre, Athanase;qui se
montra adroit conseillé (Socrate, H.&.E...I, 5)

..
"

41
drie..
L es partenaires d'Arius, au n<ombre de vingt deux, refu-
sèrent de signer l'acte final (1) qu'il est ccnvenu d'appeler 18
symbole de Nicée et qui contient la profession de foi 0rtho,doxe
et l'anathème porté_ sur les hérétiques.
Après le concile de Nicée, Arius et ses comFagnons d'exil présen-
tèrent à l'Empereur Constantin une lettre dans laquelle ils aaa-
blent renier leur hérésie. Le concile qui se réunit à Tyr pour
réexaminer le contentieux provoqua une grande surprise : Athanase,
le vainqueur de Nicée fut condamné à l'exil à Trêves. Le concile
suivant, qui devait se réunir en septembre 335 enregistra la p~-
fession de foi "orthod0xe" qu'Arius avait remise à l ' EDpereur.
Ce dernier venait de donner avant sa mart. une dernière manifes-
tation de sa pelitique indécié~.
(1) La profession de foi des trois cent dix.huit Pères est rappor-
tée par plusieurs auteurs cf So.crate
H.a.E.a.,I,8,PG T. 67,69 B-7'7A).
t
'l'héodoret (H...E..I,II PG 82,940 B-945C) •••• voici la traductiGIl du .
texte : "Nous croyons en un Dieu. Père tout puissant. créateur de
toutes choses, les vis~bles et les invis~bles, et en un seigneur
Jésus christ~ le fils de Dieu engendré uniquement du Père, c'est
à dire de la substance du Père, Dieu de Dieu, lumière de lumd..è·re"
vrai Dieu de vrai Dieu, engendré, non pa5 fait, coasubstancie~ au
Père, par qui tout a été fait et ce qui est dans le ciel. et ce qui
est sur la Terre, qui pour nous, les hommes, et pour notre salut
est deacendu et s'est incarné, s'est fait homme, a souffert et est
ressuscité le troisième jour, est monté aux cieux, viendra juger
les vivants et les morts;
Et au Saint Esprit.
,
,.
-Quant à ceux qui disent "Il fut un temps Où il n"était pas" et
i
"avant d'être engendré, il n'était pas" et qu'il a été t:t.jé~u néant
ou d'une autre substance ou esse~e, qui déclarent que le fils de
Dieu est ou changeant ou variable~ ceux là I t Eglise cathol.ique et
apost<!:>lique les anathématise" (Trad. de Boularand op cit II p. 259).

~.7•••
7.:• • • •I.I.II.ru.l.i1.1
FT.,••pIM'_ ..._ ....
..• :.:"n•.
42
Ce revirement ne fai t que refl~ter l' évolu tian du rappo,rt de
force entre protagonistes. L'avènement des dyarchies postérieures
confirmera cette tendance. On a seuvent dit que 1a crise arienne a
opposé les souverains d'Occident, considérés comme pro-nicéens, aux
co-empereurs d'Orient, pro-ariens.
S'il est vrai que Constant, ~mpereur d'Occident"réussit à :Lmpo-
ser à son' rrère le retour d ' Athanase en 346, s'il est égalemient
vrai que le régne de Valentinien l
(364-37'5) en Occident cofncide
avec une offensive du parti nicéen, i l convient de remarquer, qu'au
fur et à mesure que la crise s" étend~ on assiste à l'extension des
zones de tension dans presque toutes les contrées de lllEm:pire (1)./
et les souverains essayè.rent de trouver une sol.ution acceptab1.e
pour les deux parties. Le conflit doctrinal cachait plusieurs an-
tagonismes :
- Tout d'abord il est articulé à des clIlnflits sociaux que Jl.es dé-
buts du schisme mélétien ont bien fait ressortir; dans beaucoup de
contrées, africaines principalement (en Egypte et en Libye), cer-
taines couches sociales défavorisées avaient donné leur appui aux
schisma tiques, ct étai t là un moyen d'exprimer, à leur manière,; leur
désapprobation de la politique de l'Etat byzantin, ]lolitique faite
d'exploitation et d'oppression à leur endroit.
(1) Déjà sous Constantin, deux personnages Ursace et Valens sero,nt
les parte parole des ariens en Occident; persécutés sous l.e règne
de Constant, ils prirent leur revanche sur les nicéens à la, lIIO,rt
de ce dernier. En Orient même sous le rêgne de Valens (364-378),
le parti arien est secoué par une crise interne et i l app.arait une
tendance favorable à la réconciliation avec les nicéens~Arcadius,
l'év.êque de Constantinople, J. Chrysostome consacre le triomphe de
la doctri.ne nicéenne dans cette partie de l'Empire qui avait été
jusqu'alors arienne.

_.7....
·.'2
.....
43
- Un autre antagonisme était la querelle de préséance entre les
grandes cité~;
le concile de Constantinople qui confirrae les dé-
cisions de Nicée en les complétant et qui confère à ConstantinQ-
pIe la préséance sur Antioche et Alexandrie accentue la rivalité
provinciale.
Les antagonismes étaient donc loin d'être uniquement le reflet de
la rivalité des coempereurs. Après la perte de l'Occident. le con-
flit continue et se focalise en Orient. On assiste dès lors à un
profond; bouleversement
des alliances antérieures et à de nou-
veaux regroupe~.ents. Les querelles doctrinales devaient se pour-
suivre sur le même thème'· à savoir la nature du Christ; et l'ap-
pro fondissement du credo de Nicée devait donner naissance à de
nouvelles "déviations".
1
II/ Les origines du monophysisme.
1
!
Nestorius. un prêtre d'Antioche devenu patriarche à Constanti-
t
f
nople. tenta vers les années 428 de dbnner une réponse à une ques-
tion qui étai t en suspens. il fomula une doctrine selon laquelle
les deux natures du thrist sont distinctes et. que parmi elles.
l'élément humain était le plus important. Le troisième concile oe-
cuménique qui se tient en 431 condamne Nestorius;. le grand vain-
queur de la conférence fut Cyrille avec le clergé d'Alexandrie.
Dioscore, le successeur de Cyrille. hérita de cette auréole et
raffermit la puissance et l'autorité du siège d'Alexandrie; le
parti alexandrin réussit à s'imposer jusque dans Co~stantinople où
l'archimandite Eutychès servait bien sa politique.
Devant cette montée des Alexandrins. les sièges de Rome et de Cons-
tantinople se liguèrent et le prétexte fut encore une déviation
do c trinal e.

44
En effet, Eutychès en approfondissant la pensée de son maitre,
Cyrille, affirme, qu'après l'incarnation, la figure du Christ n'a
qu'une seule nature, une nature divine .. Ainsi, se trouve po'sé le
principe du monophysisme qui est de fait "l'inverse des hérésies
"
nestoriennes et ariennes (1); le parti alexandrin réussit à se ti-
rer d'affaire lors du c.oncile d "Ephèse convoqué en 449 par Théodo-
se II (2). Mais le 4ème c'oncile oecuménique renvoya dos à dos menQ-
physites et nestoriens, tous deux furent condam,nés : le ~hrist fut
déclaré unique en deux genres, ses deux natures parfaites étaient
inséparables et toutes les déviations qui ne prenaient en cQnsidé-
ration qu'un seul des aspects furent condamnées. Ce (~ncile mar-
quait la victoire du clergé de Constantinople. Une réaction en
chaine s'ensuivit: des heurts sanglants se déclarèrent en Egypte
et en Syrie, les églises provinciales (nestoriennes et monophysi -
tes) s'allièrent, la Syrie passe au monophysisme et se révoJLte co.n-
tre le dogme de Chalcedoine , on assiste alors à une bipolarisation
chalcédoniens contre monophysites ..
1
(1) P .. Lemerle, 1975 p .. 40
(2) La partie adverse affirme que Dioscore usa des mêmes méth~des
que Cyrille lors du concile de 431 : intrigues, m'enaces, corruption,
tous les moyens étaient jugés bons par le parti alexandrin. (cf D.R ..
M.. Diepen, O.S.E .. , douze dialogues de christologie ancienne 1960,
dialogue VI, pp .. 116 à 126 ..

_.11.11
,
-------
45
M;·ÜS
de même que la querelle Gi.rienne avait été plus qu'une
lutte entre l'Occident ~t l'Orient, de m~me la nouvelle querelle
fIt entrevoir des fissures dans tout l'empire (1) jusqu'au niveau
d8 la r:Jni tal e. En F,gypte et en Syri e, le (cl erg'é réussi t a jouer
sur l~s Jspirations des ~opulations locales à se libérer du joug
byzantin; le rrocessus est alors ffinorcé pour donner raison aux re-
vendications des ro~ulations (2); ainsi les mouvements de contes-
tation du pouvoir central se trouvaient récun&rés par les autori-
tt's ecc18siastiques locales.
(1)
~ace ~ cette crise qui secoua la çapitale, les empereurs essai-
'~r(?nt encore de trouver un compromis, c'est ainsi que l'Empereur
'/,enon (/, rl I1 -491) publie en Ij8? le fameux Henotique dans lequel il é-
vite les formuldtions tranchées (deux natures ou une s~ule nature);
le document eut l'effet inverse, Jucune des deux parties ne s'esti-
ma satisfaite, le seul réultat fut de créer une troisième tendance
inteMediaire entre les '1lonophysistes et les dyophysites. Le Pape
rejette le document et ce fut le premier schisme entre Rome et
r:onstantinople.
( )) ,"il vestre Chaul eur décri tassez bi ~n l' artiaula tion des lu t tes
socia.les (:t doctrinales en F:gypte : "La vie était extrêmement chère,
13 ponulation étai t mécontente et même parfois hostile. Il est com-
nr&hensible alors que la levée des impôts, la perception du blé, de
l'annone, le départ régulier des barques qui devaient transporter
le froment dans la capitale se faisaient d'une manière très irrégu-
lière. Les agents étaient obligés de transporter eux-mêmes, du fond
des nrovinces, le blé, jusqu'aux villes o~ stationnaient les troupes
et aux ports d'ollon l'embarquait pour Byzance, si bien, dit Lycius,
que Illas routes étaient jonchées des cadavres de femmes et d'en-
f3nts" morts de misère en faisant cette corvée ••• D'autre part, ce
pays que Ryzance s'obstinai t à considérer comme une province, vou-
lait conserver son indépendance. Il était attaché à sa langue, à
sa littérature, à sa croyance. On comprend que cette opposition n'é-
tait pas seulement une opposition religieuse, mais aussi une o'pposi-
tion nationale, une o~pQsition contre l'hellénisme. Les rigueurs,
les exils, les persécutions n'arrivèrent pas à faire changer d'i-
d(e aux Coptes. L'hérêsie monop~ysite ayant fait corps avec cet
espri t na tional, on com~rend qu'elle fi t pièce à Justinien ••• "
(~ilvestre Chauleur, Histoire des CODtes d'Egypte, pp._~(-7~)

_.:----------_-._-------
46
A Constantinople, le déchirement doctrinal se mue en guerre civile.
les deux grandes factions traditionnelles (1) se regroupent dans
les deux tendances en lutte : les "Bleus lt rejoignent les camps des
chalcédoniens et les "Verts" celui des monophysi tes.
Cette nouvelle donnée de la lutte vient éclairer sur les vér.l-
tables enjeux de la confrontation : le parti des "Bleus ll étant
l'expression des intérêts de la vieille aristocratie sénatoriale
gréco-romaine des grands propriétaires, peut se permettre de j~uer
à une politique de pureté doctrinale, alors que celui des "Verts ll ,
des représentants de l'administration, du C0mmerce et de l'indus-
trie a intérêt à ménager les provinces (2).
(1) Ces factions traditionnelles remontent aux jeux de l'hippodrome; , 1
L.Brfhier trace leur évolution : "Comme à Rome, la destination es-
1
sentielle de l'hippodrome était de servir aux courses de char, et
il'
comme to~s les hippodromes de l'Empire, les quatre factions (fac-
~iones, ~l,o, ) qui luttaient au Circus Maximus s'étaient ()rganisées
a Co,nstantinople et combattaient sous les mêmes couleurs: factio
russata (rouge) associée à la factio prasina (verte) et factio al-
bata (blanche) associée à la factio veneta (bleue), ce qui faisait
deux partis rivaux entre lesquels le peuple se partageait en arbo-
rant la couleur de celuj qui avait ses préf~rences•••Mais loin de
se confiner dans leurs rôles d'associations sportives, les factions
avaient pris un tout aytre caractère ••• Elles étaient désignées à
la fois par le terme ~tPY1 (factio) et par celui de ~î~ll'"
(dlmes)
anciennes subdivisions territoriales des cités helléniques ••• On
constate .• que les émeutes de l'HyppQd~me sont dirigées contre
l'Empereur par la f~ction dont il ne porte pas les couleurs. Les
Bleus appartiennent à l'aristocratie et sont favorisés par les em-
pereurs orthodoxes; les Verts sont les calfats et les ouvriers des
rives de la Corne d'or et ce sont toujours les empereurs do:nt l'or-
thodoxie est suspecte qui portent leurs couleurs. (L. Bréhier, Les
Institutions de l'Empire byzantin,
1949 pp. 195 sq.)
(2) J. Jarry déclare également;. "la faction des Verts dépend de
l'Afrique et de l'Orient et en cas de guerre civile, elle tirait
d'Egypte, de Syrie et de l'Afrique du «era, les ressources en hQ~­
mes, en matériel, en argent qui lui permettaient de faire face à
ses adversaires". (Hérésies et fActions dans l'Iempire byzantin du
Vlô~au VIIi siêcle, 1968 p. 187)

tt
47
CHt\\PITRE IV
L'AFRIQUE DANS LA POLITIQUE DES PARTIS
Lorsque l~ernpereur Anastase mourut sans héritier, le choix de
son successeur se porta sur Justin , un 0 fficier de l'année impé-
riale. Et dèjà sous le gouvernement de ce dernier (518-527) se pro-
file l'ombre de SQn neveu
Justinien, celui dont le regne sera un
des plus forts moments de la politique africaine de Byzance. Dès
son accession au pouvoir, Justinien fait publier des ordonnances
extrêmement sévères contre les hérétiques, i l est lui même l"au-
teur de traités doctrinaux (1). Sa politique de reconquête fut ac-
compagnt:e de persécutions; mais sa fema.€
ThéCldora, porte parole
des "Verts" s "y opposa systéma tiquem ent
: elle fit mon ter en 536
un évêque monophysi te sur le siège de Canstantinople. Ce ne fut
que sur l'intervention énergique du Pape Agapit, avec :equel le
souverain s'était réconcilié, que Justinien dut annuler la décision
de son épouse.
t,
Ainsi la lutte qui était engagée à ·l'échelle de l'·Empire avait
.
i
des prolongements jusqu'au sein du couple impérial.
Cette cristallisation des forces dans la capitale montre que l ' i s -
sue de la ba taill e dépenda.:l"t:.:de la maniè re dont chacun des deux
'éArti s se consti tuerai t des réserves et parviendrait à leetmaintenir•.•
Le dynamisme que connut le christianisme au VIè siècle n 'étai.t
(1) cf E. Schwartz, nrei dQgmatische Schriften Justinjfms, München
1939. Abhandlungen der Bayer. Akademie der Wiss ••.

48
pas sans liaison avec cette course effrénée (1) à laquelle se li-
vraient monophysites et chalcédoniens. Cosrmas Indicopleustè.s décrit
assez bien ce déploiement :
liA rraprobane, île de l'Inde Intérieure, là où se trouve la mer In-
dienne, il y'a une Eglise de chrétiens, un clergé et des fidèles;
j'ignore s'il en existe plus loin. Pareillement, dans la coùrée
qu'on nomme r--:alè, où pousse le poivre, et au lieu appelé Kalliana,
il y'a même un évêque ordonné en Perse. Pareillement, dans l"lle
nommée Dios,.Koridès, si tuée dans la même mer Indienne et dont les
habitants, des colons établis par les PtIDlémées, successeurs d'A-
lexandre de Macédoine, parlent grec, il y'a des clercs ordonnés en
Ferse et en~yés dans ces régions et une multitude de chrétiens;
cette île, je l'ai côtoyée, mais je n~y ai pas fait escale; cepen-
dant je me suis entretenu avec des naturels du ways par~ant grec,
venus en Ethiopie. Pareillement chez les Bactres, les Huns, les Per-
ses, chez les autres In~ens, les Persarméniens, les Mèdes et les
Elamites, ainsi que dans tCDut le pays pe'rse on trouve d"inzwlllbra-
bles églises, des évêques, de nombreuses populations chrétiennes,
beaucoup de martyrs et de moines hésychastes. Il en va de même de
(1)
L "activi té missionnaire de Byzance a C0nnu tr0is moments fIDrts:
le IVè, le Vlè et le IX/Xè siècles; Mme Isrun Engelhardt a analy~é
la seconde période dans sa leçon inaugurale à l "Insti tu t d liEtudes
Byzantines de Munich. L'auteur a divisé les missions en tr0is ca-
tégories :
,
- Les missions provoquées par l'F~pereur Justinien~ta conversion
des Abasges et des Tzanes, peuples de Caucase, celles de certaines
populations d'Afrique du NCDrd)
les Gadabitani par exemple que le
Professeur Desanges identifie aux habitants de Ghadam~s.
- Les missions soutenues par l'Empereur, entre autres celles qui
ont été dirigées vers les royaumes de Nubie.
- Enfin les missions indépendantes dont celles en direction d'A..,um
(c f le compte rendu de J. Desanges : "1. Engelhard t, MissilD,n und
Politik in Byzanz" in Byz. Zeitschr~ LXX, 1977 pp. 136-138)

75
r t -
49
l'Ethiopie, d'Axoum avec tou te sa région environnante, de l'Ara-
bie Heureuse don t les habitan tE se nomment aujourd "hui Hill'lyari tes.
de l'Arabie entière et de la Palestine, de la Phénicie et de tcu-
te la Syrie avec Antioche jusqu'à la Méscopotamie, du pays des Nu-
biens et des Garamantes, de l'Egypte, de la Libye et de la Penta-
.!
pole, de l'Afrique et de la Maurétanie jusqu'à Gadeira vers le sud.
Partout il y'a des églises chrétiennes, des évêques, des martyrs.
des moines hesychastes, partout où l "on pr0clame l'Evangile du
Christ (1). et
La question qui se posait à Constantinople était de savoir a qui
devait profiter ce rayonnement.
Il ne faisait nul doute que les monophysites bénéficiaient
1
d'atouts non négligeables, dont le plus important se trouvait être
leur hégémonie en Egypte, grenier à blé de ~'Empire ~t pGint stra-
1
tégique, parce que plaque tournante dans le commerce en Méditerra-
, f
née et vers la Mer R(!)uge. Les chalcédoniens
essayèi'Qlit de
rattraper leur lourd handicap dans l~ course en dire~tiQn des PrQ'-
vinees.
La perceptillIl de l ';enjeu stratégique que constituent des ré-
gions afri~ines dans la politique des moyennes et grandes puissan-
ces ne date pas de la période byzantine; sans remonter jusqu'à la
trè s haute An tiqui té, en nous en tenant au cadre de l "EmJPire romain,
signalons que sous
les Flaviens et les Antonins, la côte (),rienta-
le de l'Afrique étai t sillonnée par les marins romai.ns; cette voie
de passage était névralgique pour l'acheminement des produits asia-
(1) Cosmas Indicopleustès, Top. çhr. Livre III 65-66.W.
W. Conus
T. l pp. 502-50~

50
tiques et africains. Et cette importance stratégique de l'Afrique
d'une manière générale, était perçue lors des affrontements entre
les factions dirigeantes de l'Etat romain:. ainsi, dans la lutta
qui l'opposait à Pescennius Niger, Sévère voulut avant tout év.iter
la perte de l'Afrique (1); de même Constantin, en étendant SQn
pouvoir sur les Ethiopiens et sur les Ble~~yes (2), montrait sa
volonté de conserver l'Egypte et d'assurer ses frontières (3).
Monophysites et chalcédoniens essayèrent de gagner la carte afri-
caine; leur action se développa dans deux directions principales :.
(1)
Un passage de la Vita Severi illustre bien cette anal;yse "Ad
Africam tamen legiones mi si t (Severus), ne per L ibYant a tque Aegyp-
turn Niger Africam occuparet ac popululIi' Romanum penuria rei f rumen-·
tariae ~.rurgerllt" (Rist. Aug. Vita Severi, 8,11 cf Besnier, l'EII-
pire romain de l' l\\vtnement des Sévères au Concile de N~cée IV, 1
Il.
145
(2) Eusèbe, Vita Constantini, I, 8 éd. l Heikel p. 10. L"auteur
rapporte également Ifarrivee d'une ambassade blemmye auprè.s du sou-
verain (ibidem, IV, p. 120)
(~)J. Desanges analyse la politique des empereurs romains dans la ré-
gion jusqu'au IVè siècle (Recherches' sur les actiyi tés des MéditaI'-
ranéens aux confins de l '"Afrique, 3ème partie Rapports du monde
méditerranéen avec l'Afrique nilotique et érythréenne p. 335 sq.
Des sources telles que le Périple de la Mer Erythrée (cf Karl Mu1-
1er, Geographi Graeci Minores I, Georg. Olms-Hidelsheim, 1965) ou
,
o"
u
e
i ti([) totiu
undi et
nti
IJ. Ro,uge " sources
chrétiennes 124, éd. du Cerf, Paris 1966
laissent apparaître le
développement de ce commerce triangulaire (Europe-Afrique-Asie)
1

51
les régions du Haut Nil et la ~orne de l'Afrique; à cela i l fal1t
ajouter la tentative de reconquérir l "Afrique du N<Drd des mains des
Vandales.
tes relations que l'F.tat byzantin voulait entretenir avec ltEtat
axoumi te et celles qu "il établi t avec les royaumes de Nubie ne
sont pas du même ordre :
-
En direction des royaumes nubiens, l'objectif recherché était da
l es amener à accepter un "modus vivendi" qui garantisse la sécur1-
té des frontières méridionales de lllEgypte et si possible de les
convaiacre à s'associer à la défense des intérêts byzantins en Mer
Rouge (1).
- Axoum par contre est une véritable puissance, une des quatre
(avec Rome, la Perse et peut-être la Chine) nommées dans la Kepha-
lia de Mani, cela dès le troisième quart àu IIIè sie, cie '(2).
Du fai t même de l'importance du relais axoumi te dans le COII[-
(1)
Dans un texte des Acta Sanctorum, i l est dit que Justin l
a
dans ses troupes des Nobades qu'il envlDie au roi chrétien. d' AXOWl ,
dans le conflit
contre les Hinryars.
(cité par MiChalowsk.:4t'~"'ri)
(?)
cf C. Schmidt Manischalsche Handschriften der staalichen Mu-
sen Berlin, l,
1-2 Kephalaia, Stuttgart, 1940 LXXVII p. 188-189
ci té par J. Desanges 1970 l" ~lt 5 '
En fai t, Ptolémée est le premier à fai.re mention dt Axoum, m.ais
bien avant lui Strabon, puis Pline avaient décrit quelques ports
de la côte orientale de l'Afrique et laissaient entrevoir leur dy-
namisme.
<cf TAMRAT, Ch.urch and S.tate in Ethiopia,
1972 p.
13 sq.)

52
merce triangulaire (1)
que nous avons déjà mentionné, l'unique
solution qui s'imposait aux souverains byzantins était de tisser
av.ec cet Etat, des relations d'étroite coopération; ils devaient
tenir compte d "une donnée qui rendai t eneore plus nécessaire cet-
te coopération,.. il s'agit de l'existence, sur la péninsule arabi-
que, de l'Etat himyar avec qui les Perses ont d'excellents rapports;
( 1) L<:I
D8F~riptio rapporte l "importance du commerce de la soie~ maii!
i l faut préclser que d'autres produits, le blé, le riz, la canne à
sucre, ll!eleusine. l'hui~e de sésame passaient par 1r:I~de, puis
par la Mer Rouge avant d'arriver en Méditerranée (Roug~
pp. 151-
152). AXOla ne se contentait pas seulement d"être un relais, i l a-
cheminait dans le circuit les produits tirés du continent africain :
l'or (cf Cosmas II, 51, ww. c. t. pp. 360-361), le bétail, les es-
claves (ibideœ II 64, p. 379), l'obsidienne, 1 ~ivo.ire, les peaux
de rhinocéros, dthippopotame, de singes, Itencens (ibide~ II 49 w.
w. C. ~. 357) , les clous de girofle etc •••

53
2
FARAS CENTRE ARTISTIQUE DE LA NUBIE CHRETIENNE
frfntiu 01' ~!/pt. _. _. _ . _. _ .I:'~~'~~~ ~~~:iJi!!~t!.J)_._
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NVIBTIMI
1
lKllN CGIDY[J)M §
Michalowski, Faras, centre artistique de la Nubie
chrétienne p.2
i:'~

1/ Fon direction des royaumes nubiens.
Après la destruction de Merce (1), les souverains romains Q·nt
tenté une politique de bon voisinage avec les dirigeants des nou-
velles entités : d~jâ Dioclétien avait accordé aux Nobades le
droit d'effectuer le pélerinage au temple d"Isis à Philae (2) et.
en 453~ un nouveau pacte leur reconna1 t, à eux et aux Blemmyes,. le
(1) La fin de MerQ~ se situerai t à la fin du IIIè siècle-début du
IVè, soit sous le coup des Nobates, soit sous celui dtEzanas, roi
des Axoumites. Werner VYCICHL croit trouver K">_h parmi les entités
soumises par Ezana
cf Annales d'Ethtopie, t. II 1957, p. 177-179.
Voici en quels terrrres le Pro fesseur LecJl.ant résume l.es hypothèses
sur la fin de Meroe : "Les Méroi tes qui avaient jusqu'alors triom-
phé des incursions des tribus nomades, deviennent désormais une
proie tentante pour leurs voisins: Axoumites au sud, nomades Blem-
myes à l'est et Noubas à l'ouest. C"est sans doute à ces derniers,
cités pour la première fois par Eratosthène en 200 avant ~tre èr~,
qu'il convient d'attribuer la chute de l"Empire mé1'f.ü tique.
Nous ne possédons à ce sujet qu'un témoigpage indirect vers 330 a-
près ,JC, le royaume d"Axoum, qui s'était développé sur les hauts
plateaux de l'Ethiopie actuelle, était rapidement parvenu au faite
de sa puissance; Ezana, le premier de ses souverains à embrasser
le christianisme, atteint le confluent de l'Atbara et se vante d'a-
voir fait une expédition fructueuse ,de butin Ucontre les Noubas",
on peut en conclure que le l'OJ'aume méroi tique s'étai t déjà effroJl-
dé lors de la campagne d'Ezana. Dès lors ont cessé les inscriptio~
en méroïtique; peut-être la langue méroltique a-t-elle alors cédé
la place à l'ancêtre de ltactuel nubien ••• " Unesco, op cit vol II
ch 10. Tl.) LL
,
Il convient de signaler qu'une source laisse
supposer que Kéro,e
et AXDllm ont dû auparavant entretenir d'excellentes relations:
j
Heliodore dans les EthiQpiques mentionne les Axoumites dans sa des-
cription du défilé des ambassades à la cour du roi de Mérae, Hydas-
~
pe, ces Axoumites ntétaient pas tributaires, mais amis
et al1iés
du roi (cf Ethiopiques, Livre X, 27')
(2) Procope, Bello Persico, l, 19, 28, 37.
1
f

,al
.
-
_
. . . . . ' ,
0 " 0 '
55
droit de trapsporter de temps à autre la statue dtrsis dans leur
pays (1). en concession, ces derniers devaient bien tolérer les
premières communautés chrétiennes installées dans la région. Des
fouilles archéologiques ont livré à Michalmwski les preuves de
l'infiltration du christianisme en Nubie
bien
avant le conflit
entre monophysites et chalcédoniens :: "mn peut supposer que depuis
l'Egypte christianisée aient pu se faire des infiltrations de la
nouvelle religion au sud de la première cataracte". La découverte
4-
de tombes chrétiennes dans les cimetieres
du groupe X et celle
de tombes caractéristiques du groupe X dans des cimetierres chré-
tiens rend trè.s crédible son hypothèse (2),: qui plus est~ SQUS
l'ancienne cathédrale de Faras, il a été découvert "une église elL.
briques crues du Vè siècle, sur laquelle fut construit en pierres
le palais d'un roi par en ('».
Lem Byzantins devaient avoir en face d'eux trois entités déjà
structurées :
- le royaume de NQbatia :: la plus sepbentrionale entre la première
et la troisiè~e cataracte avait pour capitale Ballana (4).
(1) L K Kirwan. the X grçup Enigma p. 78 et U'Momneret de Villiard
Storia p. 35
(2) K. Michalowski, Faras, centre artistique de la Nubie chrétien-
Ü
p. 7 sq.
(3) Le roi païen dont il est question semble être Silko, rel no-
bate qui s.'empara de la capitale des Elem:m:yes, Talmis (Kal:absha).
(4) Michalowski considère Faras comme la première capitale (o,p çi t
p. 1)

·
• • 1IUPé·.· ..........~_
56
Jusqu'au dtbut du Vlè siècle, les souverains de ce pays, bien
qu'ils entretiennent
d'assez bonnes relations avec les Byzantins,
pratiquent leur ancienne religion. Mais à :la suite d"un rapport
fait par le moine Julien sur les possibilités d'évangélisation du
pays, Justinien et Théodora vont rivaliser d'ardeur dans la réa-
lisation du projet (1). Le parti monophysite, fort de l'appui du
clergé égyptien dut devancer ses adversaires; Justinien essaya,
en vain, de faire prévaloir so,n auto ri té auprès du roi des Noba.-
des (2). La Nobatie adopte officiel~ent le christianisme mono-
physite vers 543.
- Le royaume de Maqurra si tué dans un le hief de Dongola, éiW sud
de la troisième cataracte avait pour capitale l'Ancienne Dongola;
C Il est là
que les chalcédoniens, refoulés de Nobatie, parvinrent à
s'implanter; pour atteindre cet objectif, ils durent Làquestrer
pendant trois ans, Longinus le successeur monophysite de Julien~
et priver les monophysites d'un appui logistique importaat (3).
Longinus réussit à s'échapper et consacra la victoire des monophy-
si tes dans le dernier royaume, celui d'Alodia.
(1) J. D'Ephèse, ~., 3èm'e partie. cf aussi Frend, the rise 9,f the
Monophysite mQyements pp. 298-299.
C~) Le nom du souverain n'est pas mentionné par J. D'Ephèse, mais
on l'identifie à Silko cf PapadopoulQs pp.
13-16.
Frend note que l'Empereur dut collaborer avec Silko dans la lutte
contre les Blemlll'Yes : "The next step was a successful war wa,ged by
Silko against the Blemmyes. Despi te. his rej ectiIDn 0 f chal cedop.1an
christianity the emperor's generaI, Narses, co-operated with him,
and he advanced down the east band of the Nile te take Talmis
(Kalabs~a) and Q'asr Ibrim (Primis) cf Frend, 1972 p. 299.
(3) Sur les péripéties de la succession de Julien et son incidence
dans la lutte entre chalcédoniens et monophysites, cf Maspéro, in
Revue d"Histaire des Religions, voJL. LIX 1909 pp. 299-317. cf aussi
Papadopoulos p. 9 sq.

StEttS
t,~..... , ..
51
- Le royaume d'Alvuia , le plus méridional et qui avait pour ca-
pitale Soba, au sud de la sixième cataracte, reçoit vers 580 Lon-
ginus. Le pays avait été partiellement converti par les Axoumi-
1
'1
tes (1).
1
1
i
(l.
l'issue de la lutte dans cette contrée d'Afrique, le royau-
1
me
r" chalcédonien (Maqurra) se trouve pris entre les deux enti-
1
1
i
tés monophysites, ce qui ne fait que traduire le rapport de force
il
dé jà annoncé; il faut d'ailleurs noter que le parti orthodoxe n "ar-
riva guère à conserver son m'inee résultat, comme le laisse penser
i
Frend :
.
",'ll~
"How long Makkurah remained chalcedo""" is not certain. Sometime bet-
ween 560 and 710 the two Kingdoms 0 f Noha tia and Makkurah united
1
to form one realm~perhaps through the great Nobatian Mercurius
1
j
(c irca 700-60) and by then aIl Nuhia was monophysi tc U (2). La chan-
ee des chalcédoniens devait peut-être se trouver dans la Corne de
l'Afrique.
(1)
cf L .Kirwan. Oxford Excavations at Firka. Oxfo,rd 1939 Appendix
The nature of Nubian christianity p. 49 sq.
(?)
Frend,
1972 p. 301 cf aussi L. P. Kirwan, "Topography of the
christian Nubian Kingdoms" in Journal 0 f Aegyptiam Archeology
va 1. XXI,
1935 •

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59
11/ La piste vers Axoum.
Plus que les péripéties de l'offensive vers Axoum, ce sont
les ~tares ~êmes de la christianisation du royaume qui demeurent
obscures;
i l est probable que des chrétiens se soient installés
dans le pays bien a'ant les dateE que laissent supposer les témoi-
vnu~es officiels (1); qutils soient axoumites ou byzantins. Ces
sources officielles sont très difficiles à
exploiter parce que
pr~~entant des incoh~rences manifestes. rour ne nrendre qu'un
exe~rle, signalons que les inscriptions dites d'Ezanas peuvent
(;Lre utilisées tant Dar les tenants de la christianisation préco-
ce de 1~ cour royale axoumite oue par leurs adversaires (2).
(1) KéJ..:nrrJerer av;ü t
d~j;j souliGné ILs premleres hypothèses sur cet-
tf: question:
"on l'eut admettre, dit-il avec Guidi
(la chiesa abis-
sina,
extr.
de 18 Rivista mensile deI oriente .'noQernQ, 2ème année,
10 .':',1'. 2-4)) que d&jél des nropagandistes du C.hrist avaient fait
leur apnari tian.
(A. Kammerer,
Essai sur l 'histoire antique dIA!l..J:s-
sinie, 1q?~,p. 10 1). T. Tamrat est du même avis: "It':s probable that
there~were some christians among the fqreign residents of Adulis,
[;010 e,
:::..nd Akswn even be fo re the con version 0 f the king,
(Tamra t,
op cit n.22).
( ~)) Il convi en t de no ter que dans l'inscritJtion rel evé e par Cosmas
Indicopleustés (Top. chr. II (3 nn.377-379) l'invocation s'adresse
é~UX dieux naïens : Zeus, Arès et Poséidt)n que J. Doresse identifie
aux dieux /\\shtar, Mahrem et Beher (cf J. Doresse, LtEmnire du prêtre
,Teon 'r.I, "l''F:thiopie antique", n.
1.38-139). Sur les différentes é-
tunes du débu t,
cf B. 'rafla, 'rhe ItF~stablishment a f the Ethiopian
church", 'rarikh 2-1, Ibadan,
19(7, pp.28-42; André Caqu()t-J1'(~I.W' in
,TournGll des .Savants, Paris 1970, p.~O sq.
;<J. Pirenne souligne très
nettement l'imbroglio devant lequel on se trouve "Comment croire
qu' :', un seul roi, on puisse attribuer 9 grandes inscriptions sur les
1'; connues, pas moins de
10 types monétaires sur 27 ca nnll s , des ins-
criptions en géez primitif, non vocalisé,
et des inscriptions en
r;t~ez vocalisé (alors que la. vocalisation doit avoir été introduite
:'\\ la
fin du Vèm e si';; cl e). •• ";
e11 e pro'po se de distinguer deux Eza-
na : l'un palen qui aurai t
vécu IlaU temps de Frwnence et de la let-
tre de Constance aux rois Aizana et Saizana, et le second, un chré-
tien qui se si tuerdi t
él.près Kaleb
(Vlè s.) cf J. Pirenne, "L 'imbro-
glio de trois siècles de chronologie aksumi te" : in Docu.rnents pour
servir à l'histoire des civilisations éthiopiennes, CNRS fasc. 6,
1977,IVè-Vlè s. -
p.
51-52. Le professeur Desanges souligne que cet-
te hypothèse qui reprend certains aspects des travaux de F. Altheim
et R. Stiehl ne manque pas de soulever des difficultés (cf Desanges,
10 "r;> in Ryzant. Zei tschr. P. 13P,). Voir surtout R. Schneider liA pro-

60
".ttI011 l ' .
on .. ,/.. l'..JN 1 r r
AXoum vu par cosmas Indicopleustes cf W IN Conus op. cit
T.I p. )67


1 1 t " .
61
r. é seul rene re 0 Il tradi tions flopulaires et sources 0 fficill1.-
l~s (byzantines et axoumites) semblent s'accorder est l'arrivêe
du moine syrien Frumentius et de son frère Aedesius, àeux naufra-
g,{;s qui furent captur8s et condui ts à la cour du souverain axou-
mite (1); ils furent bien trait~s et rêussirent ù stintégrer à la
cour et à y jouer un rôle non négligeable. Frumentius retourna a
Al exandri e dont le sié ge était alors 0 ccupé par Athanase;
ce der-
nier l'ordonna prêtre et i l revint comme évêque à Axoum. Là, la
conversion du nouveau roi favorise sa mission.
TAMRA'r souligne les raisons poli tiques qui sous-tendent cette con-
version du souverain axoumite et le caractère limité de son inci-
fwnce danE le dévelonTiement du christianisme dans le royaume (2).
Très tôt avant la question monophysite, les querelles byzan-
tines se sont rêpercutées à la cour axoumite :
et l"oil rapporte
'lue vers 355, l'Empereur Constance qui avait pris po si tian en fa-
veur des ariens,
envoya à Axoum un ambassadeur nommê Théophile \\'lll~j
suite note précèdente (2).
nos de l'imbroglio des trois siècles de chronologie axoumi te" un
article qui répond à celui de J. Pirenne, D.R.C.E.fasc. 7,1976,
p .l, l-l, 5.
( 1) Ron nombre d'auteurs chréti ens rapportent ces évlmemen ts :. Ru-
fin,
flpE.
l,ch. IX, SOZOMENE,B......E.. II 24;Socrate ~. T,19 et d'au-
tres compilateurs tels que Cedrenus moine du XIè s., auteur dlune
.~
histoire universelle du monde jusqu 1,8. l'an 1057.
t
C)
"r~zanas conversion may have been not totally free 0 f diplomatie
1.
~nd political consideration ••. Desnite its virtue, the King's con-
version does not seem ta have opened the whole of his kingdom to the
nroselytizing influence of the christian zealots at his court. In
f~ct, if one were to judr,e from his first no pagan inscription, his
mlln accentance of the new religion was extremely equivocal and •• ha-
ve had to contend with anti-christian conservatives forces in the
kinl':dom.
It 8eemB therefore that, at first, Bishop Fre'mnatos' con-
~re~ation consisted only of a section of the royal court and the
foreign resident merchants and their house hold"~ (TA',mfl.T, p.23)

.._-'..------_._,.,_.~....".,. ,.
62
dans la lettre adressée au roi Ezanas et à son frère 6aizanas (1),
le souverain byzantin leur demande de congédier Frumentius. Peine
perdue, Frumentius restera· flour les souverains axoumites "Abm\\lJiB.
Salama &1 (Père de la Paix).
Ainsi donc monophysites et chalcédQniens devaien*ompter avec cet-
te volonté des souverains axoumites de conserver une autonomie de
point de vue dans les controverses d0ctrinales. Cela fait que l'a-
nalyse des prolongements de la querelle opposant monophysites et
chalcédaniens à Axoum est fart complexe.
D"aucuns pensent que l'évangélisa.tion du nord de l'Ethiopie liierait
le fait des monophysites (2); les avis demeurent partagés sur le
(1) Kammerer signale qu'on a identifié ces deux souvera1.ns à Ella
Abreha et Atseba. (cf Kammerer, op cit p. 100)
Cette identi fication part du fait que les listes royales placent
au temps de Frumence "A.braha et Asheha qui bâtirent la cathédrale
d' I\\ksum sur 1 es eaux", prenant ainsi la place de Ezana et Saizana.
J ~rirenne cri tique cette présentation des fai ts : "Li ttmann et Con-
ti Rossini éiivaient suivi cette indication pour placer au IVè siè-
1
cle la con~ersion de l'Ethiopie par Ezana.
1
.,
~ais tous les faits le démentent.
On remarquera dtautre part que les listes font apparaître le nom
d'Ella Asbeha pour ne connaître que Kaleb, et que la synaxaire rem-
place le nom d'Abraha, qui régne en Arabie, par celui d'Israël; ~n
comprendra qu'il y a là une rature des noms d'Abraha et d'Asbeha à
leur vraie place pour les assimiler aux deux frères du temps de
Frumence, et pour vieillir d'autant la conversion de l'Ethiopie.
Ainsi, conclue-t-elle, pour la gloire du christianisme éthiop~n,
on laissait dans l'oubli près d"un siècle des rois parens qui ont
suivi Ezana et Frumence, et 1 "on mettai t la vraie conversion des
rois 'ers 425, conversion qui a peut-être connu quelque hésitation
et retour en arrière au temps de Sazana, père d'Ella Asbeha-Kaleb"
(J. Pirenne, op cit p. 57)
(2) Tel est le point de vue de TafIa, point de vue que Frend ne pal
tage pas. (cf frerid,
1972 p.306)

63
parti pris par les neuf saints qui prolongèrent l'action de Fru-
mentius (1). Frend pense que ces neuf moines ont mené une acti~n
indépendante de celle des nwnophysi tes et chalcédoniens (2).
L Ijmportant est que, malgré les di fférences d'appréciation du cô-
té byzantin et axoumite, la coopération entre les deux Etats Ta
davantage s'affinner avec la montée des périls dans la région.
(1) Il s'agit des neuf ennites : Abba Alef, Tsahma, AregaDui, Afet-
siR,Ghérima, Pantalenon, Likanos, Gouba et Yémata qui auraient tra-
duit en langue guèze la version d'Antioche des textes chrétiens;
version d~une grande utilité pour Ithistoire même du christianisme,
car elle contient des <Duvrages apocryphes dCDnt les IDriginaux Gnt
disparu ~Livres d:.HenÜ'ch, des JUbilés, 1 tApocalypse d'Esdras.
l'AsceIl/;}..lon d'Isa~e et le Pasteur d';Hermas).
(2) TAMRAT annonce également l'arrivée d'un autre gr0upe appeJi.é du
nom collectif S~dqan qui évangélisa dans le district de Shima Zana
et souligne l'actlvité d~Abba Mata dans la région de Baqla au nord
de l'Erythrée actuelle, là où se-situe l'Eglise de Debra Libanos.
(Tamrat, op cit pp. 23-24)

64
CHAPITRE V : L'AFRI0UE DANS LA STRATEGIE DE BYZANCE.
"Le Vlème siècle fut au r-~oyen Orient une époque nrouvementée.
Les deux grands empires byzantin et sassanid~luttaient entre
eux ••• Ils se- disputaient l'hégémonie économique mQndiale et ce
qui devait l'assurer, le c0ntrôle des routes amenant en Occident
les produits de Chine et d'Extrême-orient, avant tout la soie.
Les Byzantins ne perdaient pas l'espoir de consolider leur supré-
matie en reconquérant la Mésopotamie, jadis romaine sous Traja~ .
et l'Arménie. Al' inverse, les Perses aux jours de cG:lnfiance, W)u-
laient reconstitUer l'Empire de Darius en reprenant aux Romains la
Syrie et l'Egypte" (1).
Byzantins et Perses étaient conscients de l'enjeu stratégique
que consti tuaient les ports de la Mer Rouge (2); tous deux étaient
intéressés au plus haut point, il fallait à chacun des alliés sûrs
qui garantissent la sécurité du commerce avec l'Extrême Orient,
mieux encore chacune des parties s0uhaitait priver son adversaire
des produits qui lui étaient nécéssa~res.
(1) \\jaxim:e Rondinson, Mahomet,
1961 p. 47
(?) ~me FigulewskaJa analyse ltimportance de ces ports et des pis-
tes de caravanes, cf Pigulewska1a, Byzans au! den Wxgen nach Indien
1969, ch II Die Wege nach Indien p. 134-141 pa~ 5 Hâlen und Waren,
al Die Hafen am Roten Meer; et bl Die Hafen der West Kliste Indiens;
par. 6 Seidenhandel und die Karawanenstr a~en.

65
L' F.m:pire sassanide c0nsti tuai t le ri val plus menaçan t pour Byzan-
ce (1), non pas seulement parce qu'il se trouvait dans sa sphère
d'évolution, mais aussi parce qu'il lui opposait un système 1.déo-
logique.
Depuis les premiers souverains sassanides, sous Shabuhr 1er,
surtout sous Bahram II (275-293) le zoroastrime était devenu rell-
gion d'Etat comme le christianisme le sera plus tard dans l'Empire
b~zantin. Les souverains perses, comme leurs rivaux byzantins per-
sécutaientlfleurs"hérétiques : maguséens,zerwanistes en même temps
tl
que les juifs, les bo~dhiste$, les brahmanes et les chrétiens (2).
L "issue de la guerre entre Byzance et la Perse dépendait de la ca-
pacité qu'aurait chaque protagoniste à résoudre ses contradictions
internes, mais aussi de sa capa ci té à se faire des alliés solides.
(1) Les souverains romains ont toujours eu maille à partir avec
l'Empire perse: trois em~ereurs romains furent battus par Shabuhr
1er et les efforts de Trajan
pour reconquérir le terrain perdu fU-
rent vains. Il convient de remarquer que les relations entre Byzan-
tins et Perses n'ont pas toujours connu que des moments de tension:
"dans leurs formules de correspondance, les deux souverains se trai-
taient de frères et le roi de Perse était qualifié de basileus à
une époque o~ l~empereur de Constantinople ne s'était pas encore
réservé officiellement ce titre. En un mot, leurs relations dip1o-
~atiques se rapprochaient assez bien de celles de deux chefs d'E-
tat modernes. Ils se notifiaient leur av~nement par des ambassades.
Ils intervenaient même pourprotèger mutuellement leurs dynasties.
RappelIons qu'Arcadius nomma Iezdegerd tuteur de Théodose II et que
Kawadh voulut faire adopter son fils Chosroès par Justin l. Rappe-
lons l~accueil fastueux réservé par Maurice en 590 à Chosroès II
alors que ce dernier était détrôné.
(L. Bréhier, 1949 pp. 283)
C:»
Les persécutions antichrétiennes redoublèrent à partir de la
conversion de Constantin et se poursuivront jusqu'à ce ~ue l'Eglise
perse devienne nestorienne et autonome vis àvis de Byzance.

66
Byzance que la religion rapprochai t
d'Axoum joua la carte afri-
caine (1) et les Perses, celle de la noblesse himyare qui manifes-
tait dès le premier quart du Vème siècle des velléités d'indépen-
dance vis à vis d'Axoum (2). L'affrontement par alliés interposés
fut dramatique et le bilan en pertes humaines très lourd.
( 1) Il fau t
signal er que les Byzantins ont tenté de jouer sur deux
.
tableaux: en plus des rel.ations qU"ils entretenaient avec les Axou- t
mites, ils déployaient une diplomatie très active en Arabie. Justi-
nien envoya des ambassadeurs à Qais, le chef des Kindites, ceux là
mêmes qui contrôlaient l 'Iile de Jotabé; i l "créa" également le ro-
yaume arabe chrétien des Ghassanides. Le message que le roi ghassa-
nide Abukaribos Ibn Djabala envnya à l'Empereur est révélé par une
inscription (cf l'article de Pigulewskaya,~~a politique de Byzance
et la Her Erythrée"P.S. XI, T. 4,
1964 p. 74-93)
(,~) L'Expositio fait état des relatÜms de solidarité entre Axoumi-
tes et Himyars face aux menaces perses, çela au IVè siècle APJC J
cf Expositio ou Descriptio XVII, J. Rouge.
1966 pp. 152-153.
L'auteur refuse le point de vue de A. Klotz qui voit dans ce récit
les conflits du VIè siècle.
(idem, ibidem commentaire p. 229)
),.1
1'1
!
;.,

67
TI Une épreuve test dans la péninsule arabique.
Au début de son règne, Justin l
est informé par le prêtre A-
brahamius du massacre perpétré sur les populations chrétiennes
d'Arabie par le roi juif du Himyar, Dhou Nowâs, alias Youssouf As-
slar. Ce dernier avait réussi à neutraliser les garnisons axoUŒites
installées dans le pays et à slemparer de Zafâr; son général Sha-
ri il Dbou Yaz lan brûle I l Eglise du pQrt de Mokhâ et part en di-
rection de Nejran, le bastion du christianisme monophysite dans la
région : la ville fut complétement rasée : environ 4000 chrétiens
périrent, plus dlun millier de jeunes gens furent réduits en es-
clavage (1).
LIF~mpereur Justin demanda au souverain d'Axoum qui ntétait autre
que Kaleb, alias J\\LLATZBA/\\S,d'intervenir (2).
(1)
Nous devons ces estimations à M. Rodinson op ci t p. 53
~
(2) Chez beaucoup d l'au teurs byzantins, le nom du souverain est
ELLATZBAAS EU.a. Asbeha des listes royales axoumites, cf Procope,
De Bello Persiço l, 20; Cosmas II, 56 WW.C. T.l p. 369
1
1
1

n
68
L' expédi tion axoumi te (1) se si tue vers les années 525. La notte
forte de 100 bateaux débarque 7000 hommes: Dhou NQwâs est vaincu
et les Axoumites réinstallent au pouvoir Esimphaios, un chef ac-
quis à leur cause. Cependant la victoire n'apporta ni au souy'&rain.
axollm'ite s ni à son allié byzantin ~es effets escomptés, c'est à di-
re la paix, et partant le rétablissement du trafic commercial dans
1
,
la région.
1
\\
1
1
(1)
Il existe plusieurs sources qui font état de ces év~nements,
1
elles ne concordent pas toutes dans l'exposé des péripét~es de la
J
guerre.
1
J
- Dans la lettre que Si~éon, évêque de Beth-Arsham envoie à Serge
1
de Rosapha, nous apprenons qu"en janvier 524, alors que Siméon liEi!
1
trouvai t lui même en Mésopotamie à Hira, à la cour du roi arabe A~
1
,
Mcundhir III, il assiste à l'arrivée du messager du roi juif des
1
1
Himyars; dans le message, le roi juif raconte commentîl a pro,fi té
1

de la vacance du pouvoir axoumite dans la péninsuJe pour persécuter
1
les chrétiens.
1
- Une autre relation des événements se trouve dans le livre dit des
j
Himyarites: le roi juif qui déclenche la persécution s'appelle
i1
Mashrouq; l'évêque Thomas demande au souverain axoumite Kaleb d'in-
1
tervenir; ce dernier tente d'abo,rd une négoc1.ation, mais la paix ne
dure pas et la représaille intervi~t seulement après la violation
de la trêve et le massacre des chrétiens de Nejran. Nonnos<os, un..
membre d'une famille qui fournissait depuis plusieurs générations
des ambassadeurs byzantins au Moyen Orient et en Afrique,. rapporte
le conflit dans l'év.ccation du martyre d'iArethas; on pourrait citer
d'autres témoignages: celui de Jean d'Ephèse, celui de Jean, évê-
que de Nikiou etc ••• (cf J. Evêque de Nikiou, Rédaction et trad. de
H. Zotenberg publ. dans Notices et extr. des manuscrits de la B.N.
de Paris T. 24, 1883).
Mme Pigulewskaya
évoque l'ampleur des sources (cf Pigulew~ya,
1969 ch III
Su1arabien und Athiopien- Lande am Schnittp~t der
Nerge nach Indien p. 175-309.
J. Pirenne essaie de montrer une articulation entre les différents
témoignages: elle propose l 'hypothèse suivante: "Au lieu d'une
seule interventiclD, éthiopien de ~aleb, comme le raconte Procope,.
nous aurions un di fférend qui se développe S0US quatre règnes de
~HDYS à Kaleb, avec trois campagnes militaires, au moins.
(J. Pirenne, 1975 p. 54)

1

69
Vers 530 des soldats axoumites se soulèvent en Arabie et ins-
tallent au pouvoir Abraha. Kaleb essaya de reprendre le contrô1e
du Himyar~ mais en vain. Abraha avait décidé d'adopter une politi-
que de stricte neutralité dans le conflit byzanti~erse.
Les Byzantins furent les plus touchés; ils n"avaient pas réuss:1. à
faire ~ f'Axoum ~ établit des relations directes avec
l'Inde en supprimant le relais perse; qui plus est)leur rival con-
trôlait toujours la voie terrestre vers l'Extrême Orient. Justinien
sera donc obligé d'établir une liaison détournée avec la Chine en
passant par la Crimée, puis par le Caucase (1).
La continuation de la lutte contre les Perses ne pouvait guère ai-
der l'Empereur à réaliser un autre projet) à savoir la reconquête
de l'Occident) l'Afrique du Nord comprise.
Pour étiter de mener le combat sur deux fronts, JURtinien signe une
paix "éternelle" avec l'Empereur perse Choaroè s en 532. Dès lors I.e.
général Belisaire peut entreprendre la reconquête de l'Afrique du
Nord.
(1) r.fme H. Ahrweiler souligne l'importance du contrôle des détrcits
pour la survie même de l'Empire : "Le contrôle des détroi ta,. plusi-
eurs fois déterminant dans l'histoire) devint vital pour l'empire
byzantin, à cause de la situation de sa capitale, et de l'importan-
ce acquise de ce fait par l'Asie Mineure et la Thrace. L'attention
que l'Empire leur porte à ce point de vue se reflète dans l'organi-
sation militaire de la région; le statut administratif dont Abydos
a été doté manifeste le souci du gouvernement de contrôler la v~ie
maritime qui unissait, par l'intermèdiaire de Constantinople, les
pays de la ~~er Noire et du Caucase, à l "Occident et aux pays du
bassin oriental de la Méditerranée. L'Em'pire assurait ainsi l "apprt
visionnement de la population constantinopolitaine. et les débouch
de ses activités commerciales et industrielles, condition de sa
pro spéri té, et donc de la sécuri té du trône.
H. Ahrweiler,
Etudes sur les structures administratives et socia-
l~~_e_ ~y:z_a!1ce , l[anorlijr---reprriiT&;-i9?1 II p. 239.

7
7
70
II/ La rupture du maillon africain.
L'armée vandale subit de lourdes pertes à la bataille de Tri-
camarum; Gelimer est obligé de capituler en 534. La nou~elle situa-
tion n'apporta aucune amélioration au sort des populations; elles
n'accueillirent pas a bras ouverts leurs anciens oppresseurs. Des
révoltes éclatèrent un peu partout.
Les succl!s que le successeur de Belisaire, Salomon, remporta sur
les chefs berbères Iabdas et Cutzinas ne désarmèrent pas la résis-
tance : Salomon lui même dut périr dans son expédition.
L'effort de guerre avait été immense et les pertes en vie humaine
inoutes (1).
C~est sur un pays exsangue q.ue Justinien vou~ut tenter une restau-
ration qui sera inachevée. Le glas de la défaite byzantine avaLt
sonné : le prince berbère Garmul dut battre les troupes byzantines
sous le règne de Justin II (565-578); le seul point de repli qui
resta à l'armée impériale fut Carthage, place forte qui ne résis~
pas longtemps : en h98 elle tombe aui mains des Arabes.
Les déboires en Occident n'étaient que le prélude d'échecs en cas-
cade.
En Orient lorsque le c0nflit reprend avec l'ennemi héréditaire
perse, ce dernier sous le commandement de Wahriz parvient à occuper
le Yemen et achève par là de couper définitivement aux Byzantins
la route maritime vers l"Extrême Orient. En 611, Anti0che tOlllbe
sous le pouvoir perse, puis Jérusalem le 5 mai 614; un an après ce
fut le tour de 0halcédoine.
( 1) Procope décrit ce désastre en des termes très accablants pour
l'F.tat byzantin (Historia Arcana, éd. de Bonn p. 106-107 Ch. Diehl.
émet des réserves sur l'objectivité de Procope, cf Ch. Diehl. op
cit V. 2 pp. 382-383)

71
Les tenta ti ves de reconquête d' Heracl:li.us (610-641) ,malgré leurs
débuts fracassants,n'arrivent pas à redresser le cours des évène-
ments. Quand,entre n17 et h19 l'Egypte entre dans le giron permet
Byzance venait de terminer son expérience africaine.
L'Empire byzantin n'avait pas sunnonté les grandes c8ntradictions
qu'il avait traînées durant toute cette période, par cantre san
adversaire perse réussit a en exploiter certaines, comme le smuli-
tne du reste !'~. Rodinson
"Il y avai t des chrétiens du câté perse, ••• les nestoriens qui é-
taient dans l'empire perse, les monophysi tes qui dominaient en Sy-
rie et en Egypte, s'ils n'aidaient pa5 les Perses, alliés aux nes-
toriens, ne se donnaient aucun mal pour la défense de l'Empire (1).
Ce n'·était guère non plus les juifs ou les païens qui avaient
intérêt à défendre la cause de By~ance (2)~
Les antagonismes internes à llEmpire byzantin étaient donc les
gennes de l'échec de la politique extérieure de ses souverains.
(1) ~~. Rodinson, 1961 p. 84.
(2) Du fait de leur caractère plus ancien et plus complexe, les
conflits qui ont opposé les chrétiens aux juifs et aux païens ne
seront pas abordés ici. Nous~reviendrons dans la suite de notre
analyse, en nous attachant principal~ent aux conflits idéologique
- Sur la législation anti-parenne, consulter Cod. Just. l, 5, 19
éd. M.M. p. 58; l, 5 18 pp. 56-58 etc •••
- Sur la législation anti-juive, on lpeut se reporter à Cod. Th. X\\
q,
1 et XV, q, 2 etc ••• voir J. Isaac, GénèRR de l"antisém:itisme,
·f ~~~ ~
.

. ,
'.7
b
",•.•••••. 1_ ••1 •••••••• _ "
1
12
l'analyse du champ africain nous a permis d'avoir un aperçu
sur les multiples abc~s qui recouvraient le corps byzantin. elle
nous a permis de constater que même si pour l'essentie~. les s~U­
verains byzantins ont eu en ~frique une politique de grande puis-
sance, le déploiement de cette politique s'est fait d'une manière
différenciée suivant le statut et suivant la stature de ses in-
terlocuteurs africains.
Les Byzantins n'ont pas mené une politique anti-hérétique cantre
les F'ta ts africains chrétiens de Nubie ou d "Axoum; enco re qu'il
convienne, à ce niveau de différencier dans les deux cas, la natu
re des rapports: Axoum a toutes les apparences d'un Etat indépen
dant, autonOme (1), alors que les royaumes chrétiens de Nubie é-
taient plus ou moins des satellites de l'Etat byzantin (2).
(1) Le prof. Y.M.. Kobishanov dégage les traits essentiels qui don
nent à Axoum cette apparence: ilLe royaume d'Axoum tient dans le
commerce mondial de l "époque la place d'une puissance de premier
plan, qui frappe elle même sa monnaie d"or, d'argent et de cuivrE
et s'est dotée d'un réseau de transports par embarcation de toutE
tailles"; et l'auteur de souligner les efforts d'Axoum pour maint
nir cette indépendance,"Avec le temps, les grands courants d'impc
tation se modifient. D~s la fin du Vème siècle et le début du VIè
siècle, l-embargo décrété par les empereurs romains sur les expol
tations de métaux précieux de fer et de produits alimentaires à
destina tion" des Oméri tes (Himyari tes) et des Axou."'lÛ tes a dû mod:i
fier considérablement, pour Adoulis, la liste de ses importation:
en provenance de l'empire romano-byzantin, encore que sur le règ}
de Justinien, l"alliance entre Byzance et Axoum aient qu.elque
pt
tempéré les restrictions. Néanmoins, les Axoumi tes durent se ta,u.
ner vers d'autres horizons pour obtenir les produits frappés d'ffi
bargo par Rome (Y. Kob':.~·:1..,n<DV,A.~oUm
nu lU'em:.1er au aU&l-.to.è!l.e.~.·
.'"
f'J_
Econnmie- .système poli tioue.- (:111 tur~- in Unesco .. ,l:i~§t.. Géné
le de llAfrigue Vol. c. en. il, -r. " Il (~L Li 11:.
(?)
Fvangelos K. Chrysos a analrlsé la titulature'réservée aux sou
.;).Ll.'V\\->
dans les sources greeque9,lfonstate un certain flottement:
termes "t.\\) p~V"I)~~ &XG'~\\t.\\)S ont désigné les souverains axaumites. d
tres tels que r.>~G\\\\LC~OSy...rà l~endroit du roi des Rlemmyes, "ThesE
conclusions on Ethiopian royal titles in connection with the tit
of the small "Kingdoms" 0 f the Nuhian and the Blemyan deDes not Ir
tha t
those rulers were considered by the Byzantines to he equal.
There was certainly a very clear distinction made between the gl
and pow.erful kingdom 0 f Aksum and the vassal phylarchies an the
riphery of the Em'pire in Africa.whose allegiance was guaranteed
~hrough diplomatie activity, foedera, curatoria,and missimnary 1
~n Durn·bartoD Oaks papers XXXIII. "The Ti tle ~ Âi t À. t'f~in Early B;
tine International relations" p. 45.
"

_ ..__.,------
73
'T'ou te autre est la si tua tian des A fricains, sujets de l ' mpe-
reur byzantin; qu'ils soient hérétiques, paiens ou juifs, ils sont
tombés à un moment ou à un autre sous les coups de la répression
éta tique.
Est-il possible de dégager un traitement particulier de l'héré-
sie africaine de la part de l"Ftat byzantin?
Si l'arsenal répressif s'est tout dtabord fortement abattu sur
les donatistes, c'était en rais0n du caractère fortement localisé
de leur mouvement et non parce qu'ils étaient africains; les autres
lJhérétiques" ont été également victimes de la répression étatique
byzantine.
Face à cette Afrique unie et différenciée, face aux problèmes gé-
néraux q\\Ù secouent l'Empire, qu "il s'agisse de l ' extensi.on des
querelles doctrinales ou du développement des périls extérieurs (1),
est-il possible de dégager le corps des Idées que les Byzantins
ont eu sur les populations africaines?
Avant de répondre à cette question,' essayons d'abord de rechercher
les matériaux et les grilles d'analyse qu'ils ont dû hériter sur
les questions africaines.
( 1) lious avons pré féré faire l'économie des guerres contre les Ger-
Mains, nous signalons tout simplement que la pression germanique,
s'est faite par vagues, dans plusieurs directions et avec des ob-
jectifs différents:
- l es Wisigoths prendront Rome en 410 puis s'en iront en Gaule puis
en Espagne.
- Les Goths réussir0nt même, sous Arcadius à s'infiltrer dans l'ap-
pareil d'Etat par leur chef Garnas.
- Les Huns
connurent d'ahord des succés fulgurants sous la cQndui~
te de leur chef Attila, avant de connaître de grands revers aux
champs catalauniques.
- Le chef Ostrogoth Théodoric arriva à se faire proclamer souverain
d'Italie, et instaura sa capitale à Ravenne.

.
.
s _ _- - - -
.
-
,
, . . .~
Cerne p
.
ortIe
l MONDI AFRICAIN A'RAVERS lA MYIHOGRAPHIE ET
1'HERMENEUTIQUE PREBYIANTINES

-------_.,--------
75
CHAPITRE VI :
LE CREUS~T BYZANTIN
Dire que Byzance a reçu un héritage gréco-latin et judéo-
chrétien revient,d'une certaine manière, à résumer toute l"expé-
rience dont le premier Etat chrétien a bénéficié; mais le plus
difficile
consiste à expliquer les modalités et le chem~nement
de cet héritage.
Il va de soi que les différents apports constitutifs de la
culture byzantine ne se sont pas juxtaposés telles les strates
d'un s~diment : ces différents éléments se smnt interpénétrés
bien avant l'avènement du cadre byzantin; de ce choc il est ré-
Gulté une osmose qui éclaire tant sur la vivacité de certains
apflorts que sur l' effri tement des autres; c'est ce que 1 'histo-
rien Ostrogorsky a bien voulu souligner:
";::i consciente que demeure Byzance de ses liens avec Rome, si
a bstinémen t qu' ell e s ' accro che avec des ma ti fs idéologiques au-
tant qu'impérialistes à l'héritage romain, elle ne cesse de s"é-
loigner davantage, au cours des siècles, des prémisses romaines
de ses origines. Tandis que la grécisation se poursuit victorieu-
sement dans la culture et dans la langue, que l'Eglise au ~ême
moment impose de plus en plus puissamment son influence dans la
vi e byzantine •••
Etat ro'nain et cul ture grecque s'unissent pour aboutir à une syn-
1,
i
thèse nouvelle de vie, et s'allient indissolublement avec le
i
christianisme, dans lequel l'Ftat et la culture antiques avaient
J
1
j
1
,
j
"\\

76
vU
jèl.cils leur nt,gatüm la plus radicale" (1).
Ces considérations soulèvent deux types de problèmes
- le premier est que l'apport romain est sans cmmmune mesure
él vec
le legs grec : qu'il s "agisse de l ' historiographie, de la
poèsie, de la science ou de la philosophie, Byzance demeure at-
taché à l'hellénisme, hellénisme qui sIest étendu dans le Bas-
sin Méditerranéen à la suite des conquêtes d'Alexandre, qui
s'est maintenu sous la domination romaine (2) et qui persiste
dans le cadre byzantin avec comme support "naturel" la langue
hellène.
En effet, même si les empereurs vont tenter de maintenir un cer-
tain équilibre entre le grec et le latin, il devient de plus en
plus évident que ce dernier, bien que protégé artificiPllement en
tant que langue officielle, recule en Orient, comme du reste la
conn~issance du grec en Occident; ce clivage linguistique va
L'uccentuant.
( 1) Ostrogorsky, op ci t
p 54 sq.
( ) ~rnaldo Momigliano a bien souligné l'attitude des empereurs
romains face à l'hellénisme: "1es Romains ne prirent jam.ais tel-
18rnent à coeur leurs relations spirituelles avec l"hellénisme.
Se trouvant en posi tion dominante, ils pouvaient, sans effort,
conserver une conscience très vive de leur identité et de leur su-
pùriorité. Ils payaient les Grecs pour qU"ils leur enseignent leur
sagesse, et bien souvent, n'avaient même pas à les payer puisque
ceux-ci étaient leurs esclaves ••• Depuis le IIIème siècle AVJC,
il y avait eu un hellénisme latin (s. p. n.) que l"on ne pouvait
confondre avec le grec, mais qui ne pouvait en être séparé (Ar-
naldo Pomigliano, Sagesses barbares les limites de l'hellénisa-
tion,
1979, p. 22)

77
,C:ous rrheodose II, dans la nouvelle Université (1) de Constanti-
nonle, l'enseignement en grec a plus de titulaires que celui
dispensé en latin; le déséquilibre est plus frappant en Occi-
dent où, suivant l'expression de P. Lemerle, on assiste a un nau-
[rage du grec : "... dè s le Vème siècl e la langue grecque n' est
plus connue en Espagne, en Bretagne ni en Irlande, en Afrique
la coupure est marquée par la conquête tandale et en Gaule elle
se situe au tournant du Vème siècle et du VIème siècle; en Ita-
lie la dernière génération qui sache le grec est celle de Boèce
(mort en 525) et de Cassiodore (mort environ en 570)
et à Reme
même aux environs de (,00, on ne li t plus les pères grecs les plus
illustres. On sait que 1 e rape Grégûire le Grand (590-604) quoi-
qU'il fût d'une grande famille romaine et qu'il eût été nonce à
Constantinople, ignorait le grec. A Ravenne, capitale de l'Exar-
chat byzantin, c'est à dire l'Italie byzantine on a le plus grand
~al, au IVème siècle, à trouver un homme capable d'assurer la
correspondance en grec avec la cour de Constantinople. Dans la
bibliothèque d'Isidore de Séville figureront quelques traductions
des rères grecs~ d'Origène, de Jean Chrysostome, mais Isidore n'a
~ucune connaissance directe de la culture, de la langue grecque
rra fane ou sacrée .•• GrÉ:goire de 'l'ours ne connaî tra pas un m:ot de
grec pait plus que Fortunat, évêque de Poitiers qui dit tout igno-
(1)
Cette Universit0 est l'aboutissement de la réorganisation et
de l'extension de l'Ecole Supérieure créée par Constantin le Grand.
Le corps enseignant était ainsi réparti : dix grammairiens pour le
. .

.. ?
67
78
rer de Platon et d ~Aristote" (1).
Dans ces conditions il est aisé de comprendre que les tradi-
tions hellénistiques aient pu se maintenir davantage en Orient
qu'en Occident durant la période considérée.
Si nous voulons donc étudier la transmission de cet héri ta-
ge au monde byzantin, nous devons nécessairement nous orienter
vers l'Orient; ce choix est d'autant"plus justifié que l'AIrique
constitue surtout un enjeu pour ce qui reste de l'Empire grec de
l'Orient chrétien.
La question qu·on peut se poser est de savoir dans quelle mesure
les conclusions de la présente étude vont intéresser le monde oc-
cidental.
Suite note précédente (1)
grec et dix pour le latin, cinq rhéteurs pour le grec et trois
pour le latin (cf Ostrogorsky op cit p. S3; H. Zilliacus, ~
Kampf der Weltsprachen im OstrOmischen Reiçb~ Helsingfors 1935.
C;.
Bardy, La question des langues dans l "Eglise ancienne l t
1948.
( 1) F. Lem erl e t Le premier humanisme bYzantin t
1971, p. 9 sq.

7
7
sm
79
- Le second probl~me auquel nous sommes confrontâ
c'est que
l'hellénisme,
déjà fort complexe dans sa forme primitive (1),
va être acheminé dans le monde byzantin à travers deux canaux,
qui, même s'ils peuvent être communicants, n'en gardent pas moins
leurs spécificités: pendant que les païens voudront préserver
une tradition pro fane, plus ou moins fidèle à l ' espri t "classi-
que", les jui fs par contre, et aprè s eux les chréti cns opteront
pour une tradition accomodatrice, constamment repensée.
Si nous ajoutons à ce constat un second phénomène, à savoir l'ex-
tension des différents empires qui ont favorisé ou adopté l'hellé-
nisme, il devient évident qU'il nous faut opérer un choix restreint
au niveau des auteurs; et cette prolifération des foyers hellé-
nistiques (2) nous oblige en même temps à considérer nos conclu-
Gions comme partielles.
(1)
\\V. 'N.
Tarn rend bien compte de la complexité de l ' hellénisme
IIfour certains, di t-il, il (l 'hellénisme) indique une civilisa-
tion composée d'éléments grecs ou orientaux, pour dtautres Itex-
tension de la civilisation grecque aux Orientaux; pour d'autres
encore, simplement la continuation de l'ancienne civilisation
modifiée par de nouvelles circonstances. Quoique chacune de ces
théories contienne une part de véritâ, aucune ne représente ~a
v0rité toute entière et aucune n'est applicable quand on entre
du.ns les détails" CiJ. W. Tarn, 1a civilisation hellénistique,
1956, r. 7 sq.)
(2) P. Lemerle montre clairement que la ferveur pour les lettres
helléniques n'est pas seulemen t circonscrite à Constantinople :
"durant les IVè et Vè siècles, dit-il, à Antioche grâce à Lita-
nios, à Nicomédie de Césarée (en Palestine) la tradition d'Ori-
fène, de Pamphile, d'Eusèbe maintient une école chrétienne impor-
tante, à Athènes les plus grands noms du IVè sont ceux des rhé-
teurs frophuiros, Himerios; à Alexandrie on peut citer Hypate,
Olympiodore, Hieroclès, Hermeias, Ammonios, Heliodore; à Berytos
les maîtres oecQméniques apparaissent dans le premier tiers du
Vlèj
il Ga7.a avec Enée, Procope et Chorikios ••• "
("1:'. Lemerle,
1971,
p.
1:,0 sq.)

...... .....
r
, r tt·
"..
M
.'$1
a
.
·"'LU
Mf
St..
80
~ous avons voulu suivre la continuation parenne de l'hellénis-
me :'. travers les fhysiognomonica (1), non seulement parce que ce
genre nous offre pour la première fois, du moins dans l'état ac-
tuel de nos connaissances (2), une tentative de r~flexion systé-
ma tique sur les trai ts caractéristiques des di fféren tes populations
de la terre, mais encore et surtout parce que ce choix nous per-
met de v8rifier la place des traditions grecques et latines dans
le maintien de l'héritage antique.
( 1) Les f'hy sio gnom~)llica sont constitué s par le corpus des textes
des physiognomonistes. La physiognomonie est l'art de déduire le
caractère d'un individu à partir de son physique ("The art of
internreting character from the physique" cf R. C. Evans, Ehysio-
gnomics in the Ancient W()rld,
1969, p. 5).
nès l'Antiquité les pères de la discipline ont distingué trois
méthodes d'approche:
- la première consiste à établir s à partir de l'analogie entre
certains animaux et certains hommes, une ressemblance morale.
- la seconde vise à établir une clapsification des différents ~y­
pes humains suivant un déterminisme géographique.'
1
(
- la dernière approche qui a beaucoup inspiré les auteurs tragi-
1
ques et comiques, consiste à établir une relation entre les traits
1
du visage et l'expression des sentiments (cf Le Pseudo Aristote
1
,
in F~sters Scriptores fhysiognomonici graeci et latini, 1893, VI
np. 6-P).
1
Youssef Mourad pense que ,le term~' arabe Firasa qui est une tra-
duc tian du terme grec lfli ~10" ~~ ï
1
c·i UJ(..
a une acc eption plus large;
1
il renvoie à "une dizaine d'autres sciences secondaires dont le
1
lien était surtout constitué par le procédé intellectuel au m03wn
duquel on jugeai t et qui étai t partout le même : cette sagacité pé-
1
!
nétrante, cette sorte d'intuition, de flair qui pemettait. à ceux
qui en étaient doués de juger rapidement d'une persQnne s d tune cho-
1
1
,
se ou d'une situation, d'après des signes extérieurs, mais qui n"é-
taient pourtant visibles que pour un
œil exercé (Y. Mourad, La phy-
1
i
sio. 0 oni
arabe
t le
itàb-Al
a a
e
h
1- ïn
- "
19 .3g, pp.
1-2
1
1
,
(:)) Du fai t même de la très haute antiqui té de leurs histoires et
du rôle qu'elles ont exercé dans leurs périphéries, l"Egypte pha-
1
raonique et la Chine ont dû être des cadres d'une reflexion sur
les autres peuples qu'elles ont connus; concernant plus spécifi-
\\
, ,

.1
."...~.._._.....
81
T'autre volet de notre réflexion sur l'héritage légué aux Byzan-
tins a pour cadre l'Afrique, plus précisément Alexandrie Où le
judaisme hellénistique et le judeo7christianisme, deux relectures,
on pourrait dire deux modes de passage de l ' hellénisme, ont tro.u-
V8 un terrain de maturation et d·éclosion.
Nous avons pensé que cet espace, ouvert à différents SQuf-
fIes culturels et à une mosaïque de populations, que fut ltEgyp-
te ptolemaïque, puis romaine, nous permettra de mieux chercher
l'articulation des évlmements socio-politiques et des conflits
idéologiques voire ethniques.
Sui te note (2)
quement l'F.gypte, l'iconographie apporte déjà un témoignage in-
dubitable : les F.gyptiens ont représenté les autres peuples qu'ils
connaissaient dans ce qu'il est convenu d' appeler les "Tables des
Races".

r:r
?
82
CH/\\FITRE VII
: LE STATUT DES AFRICAINS DANS LA CARACTEROLOGIE
PROFANE
Il J<ta t de la question
S'il est, en matière de recherche historique, des sujetô
qui refl~tent bien les préoccupations de notre êpoque, l'~tude
des relations historiques entre des mondes qui semblent s'exclu-
re aujourd'hui occupe une bonne place; des titres, tels que la
genèse de l'antisémitisme (1) ou Blacks in Antiguity through the
eyes of Greek and Roman artists (2), traduisent bien les grands
~
axes de la reflexion.
Qu'il s'agisse de r~flechir sur les étapes de l'ant1sérnitisme ~u
du racisme anti-noir, on tente de rechercher les or1gines des pre-
jugés en partant des temps les plus recul~s. Certes, ItUnesco a
formalisé et systématisé ce besoin afin de favoriser une meilleu-
re compréhension des préjugés ancien's, et ainsi aider à leur ex-
tirpation (5), mais il convient de remarquer que, bien avant 1a
( 1) J. Isaac, op ci t.
(2)
Tel est le titre de la communication faite par F. M. Snowden
au colloque organisé par le Département d'Histoire de la Facult~
des Lettres et Sciences Humaines de l'Université de Dakar, du 19
au 24 Janvier 1976 sur le thème "Afrigue Noire et Monde Médi.ter-
ran&en dans l'Antiquité"; les Actes du Collogue sont édité ô par
les N. E. A.
(Nouvelles Editions Africaines) en 1978.
(3) L'Unesco a ainsi organisé une réunion d'experts sur "les con-
tacts historiques entre l'Afrique de l'Est et Madagascar d'une
part, et l'Asie du Sud-Est d'autre part, par les mies de 1"Océan
indien" à Port-Maurice, du 15 au 19 Juillet 1974.
D'autres rencontres se sont tenues dans la même perspective, ain-
si un Colloque s'est tenu en 1979 à Pari s sur fiLes relations his-
toriques et sa cio-cul. turelles entre l'Afrique et le monde arabe".


83
1
prise en charge de cette recherche par l'organisme internatio-
nal, ce débat s'était déjà engagé dans une voie conflictuelle,
et il Y demeure. Pierre Vidal-Naquet donne une explication à cet
8 ta t de fai t :
"Nous vivons une époque où les contacts cul turels, sous fonne
impérialiste, ou sous forme de résistance à l'impérialisme, sont
fondamentaux. Aucune époque, mieux que la nôtre, n~est capable de
comprendre ce qui s'est passé quand les Grecs ont imposé leur
'Tlode de civilisation à tou t l'Orient devenu par là "helléni.sti.-
que" (1).
il.
notre avis cette explication prend le phénomène à l"aval, et
se limite donc au constat de son aspect bipolarisant.
Nous pensons qu'il faut d'abord insister sur la crise profonde
dans laquelle la civilisation occidentale est entrain de se dé-
battre et qui favorise la résurgence des vieux mythes; et c'est
t
dans ce contexte que les cibles désignées,
les victimes.., sont a-
menées à s'inscrire dans cette problématique.
A~jQurd"hui, l ' utilisation de l ' histoire ancienne dans les
affrontements idéologiques connaît une forte recrudescence, et
par le recours à toute sorte de moyens de propagande. Ainsi _Jac-
ques I-Tartin, auteur du livre de bandes dessinées, Le Tombeau ~-
trusgue, se voit reprocher de prêcher l'antisémitisme, pour a-
( 1) En treti en avec F. V_ Naquet, "Les nouveau tés de l"hist8'ire an-
cienne" Propos recueillis par Emmanuel Todd, le Monde du 15 Fé-
vrier 1980, p.
16.

7
p
r
84
voir évoqué le sacrifice d'enfants carthaginois au dieu Mo-
loch (1), ainsi J. V_ Naquet se montre lui même consterné lors-
qu'il voi t Alain de Benoist et Bernard Henri Levy "se jeter à la
i'éi.ce respecti vemen t Athènes et Jérusalem" (2).
Les relations entre Noirs et Blancs n'échappent pas â cette ten-
dance, car comme le faisait re~arquer Snowden, elles continuent
d'être un problème critique au XXè siècle (3).
(1) T'auteur a répondu à un article dIE. Todd intitul.é "Quand la
bande dessinée étai t nazie", publié dans le Monde du 28 Décembre
19?9i la réponse de J. Martin et la contre réponse dtE. Todd sont
publiées dans le Monde du 15 Février 1980, p.
16.
(~) r. V. Naquet donne l es rai sons de son a version .
"/\\luin de Benoist un des théoriciens de la nouvelle ":roite, dit-
il, a contribué à
fonder un organisme qui s'appelle le GRECE (Grou-
re de Recherche et d'Etude sur les Civilisations Européennes)>>
non pas par hasard. Or la Grèce n'appartient à personne, ni au
GRF:CE, ni même à l ' Universi té Paris IV. Alain de Benoist a expli-
qué un jour dans Valeurs Actuelles (et ensuite dans Vu de Droite) ••
qu'il y avait une continuité absolue de Mycènes à Homère et d'Ha-
'nère ,; la Grèce classique. C'est là une position qui ne pèut se
dC:fendre qu'en l:-;Œnettant implicitement que les Grecs sont arrivés
d~IllS 10. réninsule des Balkans avec leur stock génétique en quelque
r;orte pr8formé. C'est là une position historiquement absurde et
indéfendable. Quant à Bernard Henri Levy,
je crois surtout qu'il a
mani festé qu'il ne comprenai t ni le judaïsme antique ni l "hellénis-
me"; la conclusion de l'historien de l'Antiquité est nette" Se je-
t0r ~ la figure, les uns la Grèce, les autres, l'Ancien Testament,
je ne connais rien au monde rte plus grôtesque ni de plus oppIDsé à
llidt:e même du travéAil historique" (le r·1 ô nde dèjà cité).
(»)
1". M., Snowden Jr, Blacks in f\\ntiguity,
1970, op. 218.

7
·rs
W
.Il,'
85
On T),:llt tenter de trouver plusieurs raisons a
cet te si tuation :
- Tout d'abord nous devons constater qu'elle résulte de rapports
unt:J.goniques dont les points de cristallisation peuvent se rame-
ner ~ l'&vocation de la Traite des Noirs et du colonialisme eu-
ropéen en Afrique; la persistance d'autres formes de domination
,
fait que le conflit continue.
- ~nsuite il y a l e fait qu'il existe une Diaspora noire qui
prend conscience de ses spécificités, chaque fois qu'elle se
trouve marginalisée dans des sociétés où la politique de ségréga-
tian raciale est appliquée. Cela fait que les relations entre
Noirs et Blancs ne sont pas seulement saisies en Afrique, mais
aux Etats Unis d'Amérique, aux Caralbes pour ne citer que ces
exemples, l'étude des rapports anciens et actuels entre Noirs et
Bluncs suscite un vif intérêt.
Le choix de l'histoire ancienne pour étudier un moment des rela-
tions entre Noirs et Blancs ne manque pas de pertinence; cette
question a fait l'objet)ces dernières années, d'études intéressan-
tes; les colloques et les ouvrages qui lui sont consacrés se
multiplient.
Lu prQmière remarque que nous avons a faire c'est que l'éclaira-
ge est tellement unilatéral qu'on en est venu à étudier le sta-
tut des Noirs en Egypte pharao,nique, di te "hamiti_que" pour la
clrconstance (1); du côté afriaain Cheikh Anta Diop est allé le
(1)
'l'elle est l'orientation du tome l de la collection de la Menil
Fondation, Image du Noir dans l'Art occidental. Le titre "Des pha-
. .

-
86
plus loin en évoquant la situation des Blancs (Feuples de la Mer~
Tlyksos etc ••• ) en Egypte pharaonique négre (1).
Ces divergences dans la démarche même sont un des traits
~arquants de la recherche sur cette question, elles expriment
bien les motivations antagoniques qui animent les différents
chercheurs.
- Rn effet,pour d'aucuns il s'agit "de retrouver, dans les temps
anciens, la configuration des év~nements et des situations que
nous vivons encore aujourd'hui; cela amène les tenants de cette
démarche à chercher une certaine constance dans les rapports en-
tre les différentes civilisations. entre les différentes popula-
tians (2).
~uite note précédente (1).
raons à l'Empire romain "soulève nombre d' obj ec tüms que Monsieur
flmadou Mahtar ~1bow, Direc teur Général de L'Une seo a bi en souligné
dans la Préface ·."On peut regretter di t-il. concernant l'Egypte an-
cienne, que ne soient pas évoquées certaines hypothèses relatives
au peuplement ancien de cette partie du continent".
( 1) Dans Na tians Nè.~res et Cul ture. l'auteur souligne "Les bas re-
liefs que nous ont ~aissés les Egyptiens et qui commémorent les ex-
pédi tions pharaoniques contre ces plaies mouvantes de l ' Atri.e. figu-
rent, par contre, des personnages dont la différence ethnique avec
les Egyptiens est saisissable au premier abord et sans discussi~n
possible. Pour mieux faire éclater le caractère sémite aryen. étran·
ger de ces ennemis de l'Egypte par opposition â ltidentité des
traits des F.gyptiens avec les prisonniers d'Ibsamboul ~ nous a-
vons reproduit les captifs asiatiques et européens gravés sur les
rochers du Sinai et au temple de Medinet-Ah0u. (Ç.A. DiOR. Natipns
!!ègres et Culture, réedition 1979, T. 1 p. 113)
~en Nubie inférieure
(2) Caractéristique est à cet égard l'orientation de la r~flexi4Dn
de H. Deschamps sur la question de l'esclavage; le titre de SQD
ouvrage, Histoire de la Traite des Noirs, de l'Antiquité à nQg jour
1972, donne l'impression que seuls les Noirs ont été de taut temps
les victimes de ce fléau.

pt
nnn
87
- D'autres chercheurs par contre ont la convicti~n que les na-
tions/qui se trouvent en position dominante dans le monde d"au-
jourd'hui, ont pu se trouver dans une situation moins rassurante
dans l'Antiquité, et ils sont par~enus à la conclusion que les
rapports actuels sont la réplique inversée des relations plus
anciennes (1).
Il se trouve aussi une tendance qui donne l'impression que le
~onde antique fut l'âge idyllique des relations entre Noirs et
Bluncs C~).
Cette différence d'appréciation n'est pas l'unique difficulté à
laquelle on se heurte 10rsqu'on veut se faire une idée du dé-
bat en cours; nous avons déjà évoqué dans un article (3) d·au-
tres problèmes qui se posent aux chercheurs.
- La spécialisation dans la recherche et l'ampleur des sources
rendent encore difficile toute sYGtématisation.
(1) On peut citer C. A.
Diop comme un des tenants de cette appro-
che de l'histoire antique, le titre d'un de ses ouvrages éclaire
bien sur la perspective qu'il s'est tracée, il s'agit d'Antério-
rité des Civilisations nègres, Faris, Présence Africaine, 1967.
(2) F.M. Snowden nous semble être le chercheur chez qui transpa-
raît nettement cette orientation; chez lui les textes anciens
(grecs et latins) ne reflètent guère un racisme anti-noir; cette
attitude de tolérance, selon l'auteur, sera prolongée par les
premiers chrétiens; les missions chrétiennes byzantines en Afri-
que constituent, de ce point de vue, une matérialisation effecti-
ve de l'acceptation des Nègres (cf F.M. Snowden, 1970)
(3) rublié sous le titre liA la recherche d'un statut du négro-
africain dans les mondes blancs de l'Antiquité" in Recherche-
Pédagogie et Culture, aO
39 Janvier-Février, 1979, pp. 22-29.

------------_._-----
88
- Une autre difficulté est liée à la complexité même de ces rela-
tions et à leur caractère éclaté. Les contacts entre Noirs et
Blancs sont sains à l'intérieur et hors du continent africain,
surtout dans le pourtour méditerranéen.
Le Colloque de Dakar "Afrique Noire et monde méditerranéen" a
fait l'effort de définir les grands axes qui doivent être in-
vestis.
• La d~fiJ}\\'1:.ion de l'extension du. ,p,él.'lS des J~oirs tdans l"Antiqui té
La, rC]JJl
1--'
ries contacts entre MeClll.erriJnpens e
r;Olrs.
• L'image que les f-féditerranéens ont donnée des Noirs.
• Les rencontres de civilisations t OUt pour être plus précis,
"la parenté des civilisations noires et méditerranéennes au re-
gard de la langue
de la religion et des mOEurs" (1).
t
Aujourd'hui les résultats les plus avances concernent le
troisième axe et nous les devons à Itexploitation des sources
gréco-latines (2); les conclusions partielles de cette recherche
( 1) ./\\ fri~e Noire et monde médi terranéen dans l ':/\\n tigui té - Coll,
que de D~ ar; introduction de R. Lonis, pp. 9-13.
(.,) Nous r;:'servons notre développemen t sur les sources hébra1qlleE
pour lescÎ'lctnitres suivants. Concernant les témoignages de Phé-
niciens il faut souligner qu'ils peuvent être étudiés dans leur
transmission aux auteurs grecs; à ce ni veau le pro fesseur M'v:eng
a souligné, à juste titre, qulaucune enquête exhaustive n"a en-
core été faite sur les rapports entre les Phéniciens et l~Afriqu
Noire an tique (A. Mveng ilLe point des recherches sur l.es rela tia
entre l' i\\fricjue Noire et le monde médi terranéen dans l "Antiquité
in Colloque de Dakar, rI frique 110ire et monde méditerranéen dans
l'Antiquité,
19?A, pp. /86-501.

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89
multidisciplinaire sont que le mythe de l'inf&riorité du ,Nègre
n'a pus son origine u~ns les traditions antiques gréco-latines;
au contraire on Cl
pu mettre en exergue une certaine id~alisa-
tian Jes ~oirs dans les sources grecques par exemple (1); et
lé't 0"1 des sources trahissent une connotation p0jorative,
comme
c'est le cas dans certaines sources latines (2), on a réussi à
llu;-\\ncer les conclusions.
Même si nous souscrivons aux réponses apport~es à la question
t:.>üulevée, à savoir qu'il n'y a pas eu une tentative d'infério-
ri5ution intellectuelle du Noir dans les sources classiques,
.
nous pensons que les études conduites jusqu'à ce jour ne répon-
den t pas enco re a un autre type de question, à sa voir dE quelles
au tres formes de préjugés l ' Antiqui té a-t-elle été pOl'c.euse ?
L'absence de réponse peut être située à deux niveaux.
- '['out d'abord il faut admettre qu'on se trouve souvent devant
des répertoires de citations provenant' de sources qui appartien-
nent à des périodes trop éloignées les unes des autres; les tran-
(1)
Cf à ce propos A. Bourgeois, La Grèce antique devant la négri-
t';lde, Par~s,. 1971; /\\ ~ MVen~, l~s. sOlJfces grecques ?e l "histoire
n~ ro-afrlcalne depuls Homere Jusqu'a Stra~on, Parls, 197D; F. M.
Snowden, op Cl ,
(;~) Cf J. O. de Graft-Hanson "J\\fricans in the Rome ofJuvenal/~
Vay" in Colloque de Dakar, pp.
171-184; F.M.Snowden Jr, op cit,
1971,
8t+témoignages iconographiques sur les populations noi-
res dans l' :~,n tiCJui té gréco -romaine "in Menil Fonda tian, op ci t,
ch. III.

90
~itions d'un auteur à un autre se font souvent sons lien appa-
rent si ce ne sont les genres littéraires ou la langue dans la-
quelle les témoignages sont attestés (1), i l est certain que
sans
1
une délimitation rigoureuse des cadres socio-temporels/~l est
difficile de suivre l'évolution des relations entre Noirs et
Blancs dans l'Antiquité.
- Ensuite, et ctest l i le plus important, nous pensons quton n'a
pas suffisamment interrogé les genres littéraires susceptibles
d '0 ffrir des tenta ti ves de systématisation sur l es populo. tians
allogènes, parmi lesquelles les Africains.
Et pourtant on trouve très t6t~chez les auteurs de l'Anti-
uuité class~queJdes propos sur l'évolution hum'aine et des tenta-
ti ves d' explica tion de la di versi té humaine.
(1) Le travail entrepris par le pro fesseur r-!veng est caractéristi-
que à cet égard; le recensement des occunences de la thématique
~thiopienne dans les sources grecques 'd'Homère à Strahon constitue
un bon outil de travail, mais i l nous semble que faire du critère
de choix la communauté de langue des auteurs, n'éclaire pas néces-
s,àrement sur la particularité, sur l'originalité de telle ou tel-
le époque, de tel ou tel auteur; ainsi dans l'ouvrage en question
(op cit,
l'l'70) les témoignages d'Homère,
de Strahon sont invoqués
au même ti tre que ceux de Philon d'Alexandrie et de Flavius José-
phe. Il est évident que les témoignages d'Homère sur l'Egypte et
sur l'F:thiopie sont plus vagues (cf à ce }&ropos Christian Froide-
fond, I.E: Mi .
ti n dan
la l ' ttérature
rec u
d' 0 è
à
Aristote,
1971
que ceux de Philon et de Flavius Josèphe qui
s'inscrivent dons le contexte helléITistique plus riche en con-
tacts entre F:uropéens, Asiatiques et Africains.

91
11/ D"une Afrique, terre des bien heureux a une Afrique terre
des ~oDstres.
Alors que P.esiode pose les bases de la théorie cyclique
des âges et de la dégénérescence progressive et continuelle
des êtres et des choses, Hérodote de son côté se fixe comme
objectif de faire revivre le passé des peuples "barbares" et
du monde grec, en montrant ce qui les différencie; ainsi il e-
vaque "les Nègres Macrobiens" les plus grands et les plus
beaux de tous les hom~es (1), reprenant par là le ~ythe homé-
rique "des Ethiopiens sans reproche" (?). Ces épi thètes élo-
gieuses ont fait dire qu'il n'existe guere chez ces auteurs de
tendance à la discrimination à l'égard des EthiQriens.
,
Vidal-Naquet nous invite cependant à ne pas trop
idéaliser les auteurs anciens: lichez Homère, dit-il, un cer-
tain nombre de pratiques sociales sont conçues comme positi-
ves, et d'abord celle de l'agriculture. Avant d·être citoyen,
l'homme grec est un agriculteur. Partout Où Ulysse rencontre
des champs cul tivés, il est chez des hommes. f"ais les L otopha-
r,es ou mangeurs de fruits sont a-humains au même titre que les
( 1) Héra do te, III ?O, ? 5; III .~O, 25;. III 97, 114 •
( ,) HO'Tlère, Iliade, 1123, 425.

92
Cyclopes
ces mangeurs d'hommes" (1).
t
Aristote abonde dans le même sens
il déclare ',"le peuple le
t
plus vertueux est celui qui s'appliqae à l'agriculture. Il est
possible d'établir une démocratie là où le peuple vit de la
culture des terres et du soin des troupeaux (2);\\chez lui le
critère de civilisation devient l'existence politique
c'est à
t
1
dire la vie dans la ",,),')
(3).
Certes toutes ces prémisses n~entrainent pas immédiate-
~ent une conclusion sur les autres peuples de la terre; dans la
littérature classique grecque on ne cherche pas "à rendre compte
syst~matiquement de la parenté des familles humaines entre el-
les. Cette parent& n'est guère définie qutau niveau des Rois
(de certains rois) : Persée est l'éponyme des Perses
mais
t
r ersée vient du sol de Grèce" (4). Dtune manière générale il est
surtout question d'une reflexion sur l'élément grec
plus que
t
sur l'allogène. P.V. Naquet résume assez bien la tendance do-
minante chez les auteurs de l'antiquite grecque "clest la tota-
lité du monde social (souligné par nous) qui pourrait être in-
tégr~e à un vaste tableau
conçu à la manière qui était celle
t
( 1) P. V. Naquet, "Bêtes, hom1!es et dieux chez l es Grecs in En tre-
tiens sur le Racisme,
197'5 p.
13:?
(,) Aristote, La Politique, VI.
(3) f.V ... Naquet, op cit
p.
133.
t
(li)
idem, ibidem

93
des Fythagoriciens, mais oD, du côté droit, on ne trouverait
que le grec adulte, cito;wen, n'exerçant aucun métier "vil", tan-
dis qu'à gauche on placerait le barbare, l'enfant, la femme,
l'artisan, l'esclave" (l).
(
Cependant,bien que constituant une question secondaire ,la re-
flexion sur les allogènes et sur leurs caractères est loin
d'être sporadique chez tous les auteurs.
Les physio5~1~monistes qui considèrent Hippocrate comme
leur maître, y consacrent une importante partie de leurs trai-
tés. Le père ~'ondateur de la discipline avait déjà élargi le
J
champ de sa ra..flexion sur l"Afrique et sur les Africains,
sur
l'Asie et sur les Asiatiques;
selon lui, la région asiatique
"doi t avoir un bon ~ol et jClUir d'une juste température dans l.es
saisons: mais le courage, la patience, l'obstination au tra-
vail et la fermeté d'âme ne doivent point s'y trouver. Il ne
doit point y régner un amour exclusif pour les espèces congéné-
,
res avec une a~ersion pour les autres. Le goût seul du plaisir
y exerçant un empire absolu est cause qu·on y voit beaucoup de
monstres parmi les bêtes";
et pour appuyer ses conjectures i l
fait une observation sévère sur la vie facile et la mollesse
(1)
idem, ibidem.

94
qu'elle encoura~, observation qu'il étend du reste a l'Afrique
et aux Africains (1).
Du côté latin Pline, toujours dans la lignée des théori-
ciens du déterminisne géographique/décrit les habitants de la
zone intermediaire, c'est à dire de la zone tempérée: dans ces
DaYS "grâce r,. un salutaire mélange des deux éléments (le
froid
et le chaud), les terres y sont fertiles en produits de toutes
sortes, la taille des êtres est mesurée, avec une juste propor-
tion même dans la couleur de la peau; les moeurs y sont douces,
le jugement clair, l'intelligence féconde et capable d'embrasser
la nature tout entière;
en outre,
ces races détiennent des em-
pires que n'ont jamais possédés celles des régions extrêmes, en
revanche, même ces dernières ne leur ont pas été soumises, mais
détach~es du reste du monde, elles sont vouées à la solitude par
les excés de la nature" (2).
(1) Hippocrate, Traité des AY\\s et des Eaux, éd.
de Foes T.
T,
~.
1~3, cité par F. de Medeiros, Recherches sur l'image des
~oirs dans l'Occident médiéval (XllIè-xvè siècle), 1972-1973,
r~G,~-lC3.
.
nalien reprend le même point de vue sur les Asiatiques mais se
montre plus nuancé, i l admet en effet que les "Asiatiques diffé-
rent entre eux du fait des vicissitudes des saisons"; ce qui/du
reste, n'entre guère en contradiction avec la démarche du maî-
tre selo)}. laquelle "les formes et la manière d'être de l'homme
se conforment ci la nature du sol qu'il habite" cf Galien, Des
moeurs de l'âme in Epitome en 11 parties de cT. Chièze,
(1969),1
pp. ?9 1-29LI
"
(?) Pline, Histoire Naturelle, Livre II, LXXX (78)
éd. J. Beau-
jeu, Paris,
1950 cité par F. De Medeiros op cit p.
103.
A notre avis ce développement de Pline, comme du reste les pro-
pos d'HiTlPocrate sur les Asiatiques et les Africains rappellent,
du moins sur le plan formel, les termes du débat sur le mode de
production asiatique.

95
"ois ce qui est le plus intéressant dans l'analyse de Pline
C'Ecst la description des monstruosi tés individuelles (mal forma-
Sui te no te (2)
Nous rappelons les étapes de la discussion :
-
en
1853 l'attention de Marx est portée sur le problème des so-
ciétés orientales,
et i l publie dans le "New York Tribune" une
série de huit articles sur l'Inde, oû i l caructèrise la pénétra~
tion de l'industrie anglaise dans ce "pays comme ayant "produit
la "plus grande et, pour parler franchement, la seule révolution
sociale qui ai t
jamais eu lieu en I\\sie".
T.'n mai
1f\\c;3 F.ngels expose à tAarx ses analyses sur l'histoire des
religions et dans sa réponse Marx ne manque pas de poursuivre ta
reflexion sur les sociétés asiatiques: selon lui la clé du para-
dis oriental est l'absence de prorriété foncière privée.
IJons une autre lettre datée du h juin 18153 Engels essaie d'aller
plus loin "A mon avis, di t-il la raison principale en est le cli-
mat, en liaison avec les conditions du sol,
et principalement
avec les grandes étendues désertiques qui, du Sahara s'étendent à
travers l'Arabie, la Perse, l'Inde et la Tartarie jusqu'aux pla-
teaux d'Asie les plus élevés".
- ~'(jrx ne semble r;uère partager les conclusions de son ami; pour
lui ,ce qui explique le caractère stationnaire de cette partie de
l'Asie (à savoir l'Inde)
c'est que:
-
les travaux publics y sont chose du gouvernement central,
- l'ensemble de l "Thlpire se dissout en villages qui poss~dent une
organisation complètement distincte •••
l.oin de nous l'idée d'emboîter le pas 'des marxologue8 qui opposent
~arx le bon classique à Engels l'assez bon classique, l'aspect
principal dans leurs relations étant l'unité de point de vue dans
la cause du prolétariat international, i l nous semble néanmoins
oue les D,chés hégeliens d'Engels tirent leur o'rigine dans le
déterminisme géographique. Kouo Mo-,JID un intellectuel chinois
suggère d'entendre par mode de nroduction asiatique la communau-
té "primitive (cf P. Tokei, Sur le mode de rrodu~tion asiatigue,
1960) . '
Nous pensons que ce débat est à maîtriser avant la création de
nouveaux modes de production (africain, lignager, domestique,
tributaire ••• ) comme le font certains africanistes (cf Sur le
mode de production_asiatique, CF'RM, ,~ème édition 1974, p. 356 sq).

96
tioruplus ou moins spectaculaires) relevant de la tératologie
ou les descriptions qu'il doru:l.€
des peuples étranges _aux parti-
cularités bizarres (1). Il se trouve que ces particularités ap-
paraissent surtout au niveau des peuples vivant loin de la mer
(cette mer étant la l'éditerranée).
Voici quelques uns de ces peuples monstres
- les Cyclopes ou les Arismaspes qui n'ont qu'un ORil au milieu
du front.
- Les Cynocéphales ou les Cynamolges qui ont une tête de chien.
- Les Sciapodes qui n'ont qu'un pied dont ils se servent aussi
pour s'abriter du Soleil (2).
-
Les Blemmye~ui n "ont pas de tête, mais ont des yeux fixés sur
la poitrine (j).
- Les Astomes qui n'ont pas de bu ... '-~e •
- Les Panoti qui ont des oreilles gigantesques.
(1) L'auteur prend soin de mettre en garde son lecteur contre le
scepticisme. "Qui a cru à l'existence des Ethi<Dpiens avant de les
voir?" leur demande t-il.
(Pline, VI, IV, 35 ci té par M. Benabou
"~~onstres et hybrides chez Lucrèce et Pline" in Entretiens sur le
Racisme,
1975, p.
1/ 8).
1
(;.J)
On retrouve cette tradition dans certaines'L.L-:\\':"""', du ro-
man d'Alexandre cf A. Abel Le roman d'Alexandre, légendaire mé-
diéval,
1955, p. 27.
(3) fline V, 1\\6, "Blemmys traduntur capita abesse, ore et oculis
pectori o.dfixis". HérodCDte déjà parlait de ces êtres acéphales,
mais ne les identifiait pas aux Blemmyel;> (cf Hérodote IV,
191);
Eschyle de son côté évoquait les 'llLP'h:l\\.~\\I(~Y\\v\\..
ét les !j.'1~11~llcL
(Eschyle,
fragment h03 éd. H,J. Mette, Berlin',
1959, p. 218), stra-
bon (1, ?, 35 et VII, 3, 6) et Pompon~us Mela (l, 4, 23; 8, 48)
reprennent le même mythe. J. Desanges distingue deux traditions
la Dremière ethnologique et la seconde mythographique. "c "est à
la E;econde, dit-il, que se rattache l'auteur exploité indepen-

97
l'lus que tout autre pays, l 'F.thiopie (1) est par prédilection
le pays des monstres, Pline en donne une explication:
"Vers l'extrémité de l'EthiClpie, il n'est pas étonnant que
soient engendrés des animaux et des hommes aux formes monstrueu-
ses (e ffigies monsti feras), car c'est le feu qui, par sa "Tl0 bili-
té, est l'artisan (artifex) qui donne configuration aux corps et
cisèle les formes. Du fa~t même de cette action très vive du so-
l eil, on y distingue "des peuples sans nez, au visage pla t,
d'autres sans lèvres sup&rieures, d'autres sans langue, quelques
unu sans bouche et sans narines respirent par une ouverture ••• ;
quelques uns n'ont d'autre langage
que les gestes et les si-
r,nes (2); à certains l'usage du feu était inconnu avant le roi
:cuite note (3)
damment par~ela et Pline. Ces Blemmyes acéphales étaient suscep-
tibles d'être situés arbitrairement n'importe où en Afrique pro-
fonde, de pré férence dans 1 es soli tudes ll ; l'auteur évo que ensui te
les travaux de I.. Castiglione (Diocletianus und die Blemmyes in
Zeitsch. F• .f\\ep;. S'rache u. AIt XCVI,
1970, p.
101) pour démonter
le mythe : lion a depuis peu identi fié l'iconographie du Blemmye.
Or ce peuple est représenté comme trapu, avec un vêtement flottant,
recouvrant la tête comme un froc. Les Blemmyes pouvaient apparaître
ainsi comme ayant la tête dans les épaules et par affabulation, les
yeux dans la poitrine". J. Desanges, Thèse complémentaire,
1976, V1
p. 3P4 sq. et V 2 p. 598 note 2871.
(1) L'Ethiopie d8signe le pays des Noirs en général, le terme peut
ctvoir une signification limi tée et désigner le pays de K...ush (Sou-
dctn actuel). Ainsi dans la suite de notre exposé le terme peut a-
voir le sens élargi (quand les auteurs parlent des Noirs en général)
ou le sens restrictif (quan~ i~ s'agit par exemple de l'évocation
du pays de la Candace P"'-
lÀ.:1)(ourn)
(2) On neut trouver des observations analogues 3 propos du mar-
ché muet chez Hérodote IV,
196 éd. Ph. E. Legrand, Paris,
1945,
p.
10G. Cosmas Indicopleustès, en observateur plus averti, décrit
le troc qui s'effectue au pays de Sasou, à la frontière sud-sud-
ouest de l'F.mpire d'Axoum (Cosmas, 'l'op. Chret. II, 51-52, W.W. Co-
nus, T l, n. 3GO-3G3). Sur cette question on neut se reporter â

98
d'].;~e;y-pte f'tolé'TIée Lathyre" (1). Ce d8veloppement de fline montre)
après celui d'Hipnocrate que des préjugés discriminatoires se
sont développés dans l'Antiquit& gréco-latine;
cette tendance se-·
ra même systématisée par d'autres auteurs, non seulement durant
la p~riode hellénistique, mais encore dans le cadre du premier
empire chrétien.
'rroi s auteurs vont tenter d'aller plus loin dans la classi fica-
~
/
tion des peuples de l'~l~~v~0~
: i l s'agit du fseudo
4ristote
dont le texte apocry-phe est supposé remonter au IIIème siècle
AVJC, de Palémon de Laodicée,
sophiste crec du rIème siècle de
notre ère et d'Adamantius dont Itoeuvre est -plus tardive (IVème
Dans ces trois sources i l ne s'agit guère de disgressions
sur telle ou telle -partie du continent africain, mais dtune re-
flexion globale qui situe les Africains en comparaison avec les
iJ.utres peuples de la terre;
et le tableau qui se dégage)loin
d'être flou ou imprécis,
se veut rigoureux.
Suite note (r~)
d'autres travaux: J. Desanges in Historia (Wiesbaden), XVIII
(19(,9), p. 634; A. Hermann "Stummer Handel im al ten Aegypte'1l
Fetschrift Werner Caskel,
1968, p. 186-188 cité par J. Desanges
"L'Afrique noire et le monde méditerranéen dans l'Antiquité (E-
thio~iens et gréco-romains) in Rev. Franc. d'hist. d'Outre ~er,
'1'.
LXVII,
1975, n"
??8, p. 30 6, note ?4.
(1) Pline VI, 5, 32 cité par M. Benabou, op cit, pp. 148-150.
(~) Richard ~'rster a édité les textes de ces trois auteurs dans
leurs versions grecques et latines, la traduction arabe du tpxte
de Palémon et celle de trois textes arabes en latin, cf R. Foers-
ter, op cit, J.G. Franz s'en est tenu à une édition bilingue gré-
co-latine (cf J.G. ~ranz, Scriptores physiognomoniae veteres, 1780).

99
"I[T/ Les caractéristiques des Africains (F~gyntiens, Ethiopiens t
Libyens)
Nos trois auteurs ont la même démarche, ils partent tous
du même constat, à savoir la diversité humaine, suivant en ce-
la le maître Hippocrate dans sa théorie des antipodes: le Scy-
the est à l'inverse de l ' Fgyptien com'11 e le ihrac e l ' est vi s à
vis de l'Ethiopien (1).
Le second niveau de la reflexion consiste à dégager ,au niveau
de
chaque individu/la signification de la couleur (2), qu'il
"'U
)~_.-'\\
s'agisse de ~a peau, de~ cheveux ou dei yeux: ainsi les Noirs
(Fe;y"ptiens et Ethio-piens) sont dits craintifs/du fait de leur
noirceur prononcée, comme du reste les femmes blanches
mais
t
pour une raison inverse, c'est à dire leur h\\an~=ur aI-.t->uyée (3).
Ces prémisses font l'objet d'une application ~ une échelle plus
l~rge; aussi on aboutit à une catégorisation, à la définition
de types humains.
- Les habitants des régions sententrionales sont blancs et ont
(1) Le Fseudo Aristote établit l'opposition entre les Egyntiens
d'une part, les Thrac es et 1 es Scythes d'autre part (c f F<;frster
T, p. 68; Franz,pp. 9-11); Adamantius oppose les Ethiopiens aux
Scythes (Franz, p. 318).
C:.') Fseudo Aristote 9 Fc'-rster l p. 19; Franz p. 23
Palémon 69
" " p. 80;
" " p .
180
Adarnantius 69
" " p. 382;
" p . 408
()) Pseudo Aristote 67 FC\\I'ster l pp. 72-7l.J; Franz p.
138
Adamantius: Franz p. l.J16.

100
une bonne stature, ils ont tendance a l'embonpoint, ne sont
guere astucieux et sont irascibles.
- Les habitants des régions méridionales sont noirs, ont les
cheveux crépus, ils ont les membres grêles,
ce qui les prédis-
pose à l'action, ils ont une bonne intelligence mais sont men-
teurs, voleurs et cupides.
- Les habitants des règions orientales et occidentales n'ont
pas de caractères spécifiques, ils sont plutôt apparentés à
ceux qui leur sont proches en partant des antipodes : ainsi les
Libyens ressemblent beaucoup aux Ethiopiens (1).
reut-on purler d'une classification raciale? A vrai dire nos
buteurs parviennent avant tout à se doter d'un appareil opéra-
tionnel pour justifier les préjugés sur la femme et sur l'étran-

ger : ainsi le symbol~sme des couleurs ou plus exaetement de
l'intensité de la couleur, a Ulle charge négative lorsqu'il
s'agit de la femme blanche et de l'homme noir. Dans un système
pareil on n'aboutit pas encore a une htérarchisation des races,
on s'en tient à la description des spécificités.
Ce qui se dégage par contre comme particulièrement significatif
c "est la tentative de faire ressortir le type ~~(
rvl (?), ce
4ui traduit un certain hellénocentrisme.
(1) Palémon, Fotrster I, ch. XXXI-II-III-IV, pp. 236-240 sq.j Franz
pp.
181-1.0.2.
(:-:,) Le type grec pur est le suivant: i l n'est ni grand ni petit,
i l a un heau visage, la peau blanche, mais d'un blanc qui tire sur
le rouge ••• i l a le nez relativement droit, les yeux vifs, i l ap-
nrend assez vi te ••• palémon, Fctrster l, p. 2l..j 2.
i\\damantius,
Fotrster I, pp.
5Pc:;-3Rh; Franz, f. l..j12.

101
Quelle attitude les chrétiens Y-ont-ils avoir face ces maté-
riaux d ':analy-se que sont les tradi tions mythographiques et eth-
nographiques paiennes ?
Il est certain que des auteurs chrétiens n'ont pas manque d'in-
t,jgrer ces tradi tions (1) dans leurs écri ts, tendance qui se
prolonge jusqu'au ~oyen Age et à la Renaissance.
Mais jusqu'à quel niveau le credo chrétien peut-il s'accornoder
du déterminisme géographique et des schémas ethno-mythographi-
LJues ?
(1) L'auteur armenlen Moïse de Khoren (vers El.ème siècle APJC) est
le prototype même de l'auteur chrétien chez qui on décèle claire-
ment le maintien des traditions mythographiques gréco-latines.
Dans sa description de l'Ethiopie inférieure, il évoque des Ethio-
piens cornus, chez lesquels existe un animal semblable à l'ana-
bouth, dangereux pour les hom~es, et qui exhale une odeur agrèa-
ble". Il ajoute" A midi près de la terre inconnue, est un pays
Où un animal à tête de femme avec les pattes et la fonne d"un
quadrupède, et un autre qui a le vi6~ge d'un homme qui vit nu,
et a des narines de chien, de longues oreilles, une longue queue,
et est comme le singe lien.
A l'Orient, poursuit-il, sont les F.thiopiens, de haute taille •• "
(cf M.J. Saint Martin, Mémoires Historiques et Géographiques sur
l'Arménie '1' II, 1Q 19, géographie attribuéé à !foyse de Khoren
nn. ~LI 1-3Ll 7.
nuns le monde latin Isidore de Séville a compilé l'Histoire Na-
turelle de Pline (cf F. de Medeiros, op cit, p. 81, note 149).
Le mémoire de maîtrise de notre collègue Eugène Aboké est un bon
instrument qui permet de sui vre la continua tian des tradi tions
~ythogr~phiques s~r l'Af~~que dan~ +e mon~e ~atin chrétien (cf E.
Aboké
t~' hAhw ",1 t'lAu., Lh.~ ~l:<\\ (l,.I.,-";"l~ ·Cr"",; ',/<,-' ' Ct·,t.(ü'f-
) , { i , "
_ ~~\\1.J.· )1'H}.
Enfin nous signalons qu '"on a dénombré au moins quarante six édi-
tions différentes de Pline entre 1450 et 1550, et que nombre de
savants de l'époque moderne ont eu 8 se pencher sur les données
fournies par Pline (H. Benahou, op cit, p.
1l+6; Fr. de Medeiros,
on cit, p.
104 sq.).

102
Avant de répondre a cette question, i l convient de préciser que
les chrétiens ont a leur disponibilité~en plus des matériaux
er&co-latins, des traditions hébr~iques.
L'analyse de la systèmatis~tion philonienne puis origenienne
nous permet de mieux comprendre comment le judaïsme et l'hellé-
nisme vont être intpgrés dans de nouveaux modes de pensée.

103
TE: '-'FLAIS ,T1JTWO-HF.J,LF:NISTIOUE
/1. la 'TIort d'I\\lexandre le Grand en )23 I\\V,.JC,
ses géné-
réiux les diadoques se partagent l'E~pire ~ac~donienj la fales-
tine tout comme l ' Fgypte, échoi taux Ftolémées; la langue et
la culture de l'occupant parviennent a s'imposer dans les
pays occupés.
L:~ 0 11 il y a oppression, naî t la résistéiTICé, ~comrne souvent en
pé.lreil cas, même les tenants du parti du refus ne sont pas é:t.
l'abri des influences de la culture dominante. En ralestine
co~me dans la Diaspora juive, les tenants de l'intégrisme com-
me les partisans de l'assi~ilation reflètent l'éta~ d'esprit
)
dominant dans une grande partie de ll'I~~~rtV~ • L'oeuvre
,
d 'un ~~anethon en Frypte et celle de Bé:cose en Arménie ren-
trent dans la même perspective que la l..~c..~:.~\\\\v", de la Sep-
tante (1); les dieux, les mythes des peuples soumis sont
(1)
Il s'a[it de la traduction d~une partie de l'Ancien Testa-
'TIent en grec : une légende élaborée au IIè siècle AVJC et qui
s~ trouve dans la [a'11euse lettre d'I\\ristée prétend qu'elle fut
r<:di gée il Al exandri e rn ême, par des jui fs venus spécial e~ent de
Judée pour la circonstance. Selon Aristée, ce serait sous le
rLgne de Ptolémée fhiladelphe II
(285-?47 AVJC) que Démétrius
rhalère, le bibliothécaire du roi voulut porter â cinq mille
le nombre des volumes de la Bibliothèque d'Al~xandr~e et y
inclure un exemplaire de la loi juive (1.:... ..:
L ':"~u<ç(XI""'::'-\\'v'L~\\,';x.
;, vec sa traduc tion : (~ )~"! ,./ 'c.: ~ ). Le bi blio thè caire en parle
au roi qui adresse une lettre au grand prêtre de Jérusalem,
(je'11andant de lui envoyer des horn;"1es les plus honorables, des
~nciens comp0tents dans la ~cience de la loi; Aristée lui mê-
'11e fait partie de l'ambassade reçue par le grand prêtre Elea-
z;;.r • .Six vieillards de chacune déS douze tribus d'Israël fu-
rent t:nvoyés, donc. :(d.xante douze au total dIol) le titre de
1 'ouvrap;e "la Se~ L:.lntel! ou "Les Septante", et au bout de soi-
xante douze jours les exrerts nroduiront l'oeuvre commandée.

104
intégrés dans le Panthéon grec (1).
Cet te péné tra tion deI' hell éni sm e est si forte en Judée que t
sous les S~leucides, le parti du refus s'exprime dans la lan-
rue des premiers envahisseurs
le livre des ~acchabées qui
resonne du fracas des armes est rédigé en grec.
~uite note précédente (1)
Duns la polémique antijuive les chrétiens s~acharnent â nier le
bien fondé du récit d'Aristée (cf st Jérô~e, Fraef. in Pente in
T'.L. ,:::>8,
15ü-15,?). La critique 'Tloderne retient que la traduction
du fentateuque a pu vraisemblablement se faire au IIIème siècle
'\\ V,TC, que c ell e des au tres li vres de l ' Anci en Testam en t
s" est
nrobablement étendue sur une période assez longue : Isaïe et
J~r~mie entre 170 et 132, les fsaumes vers 132, et le dernier
li vre, Rsther, vers '7'7 AVJC (c f Arnal do Momiglio.n{), "Jui fs et
Grecs" in F:ntretien~ sur le Racisme, Savoir Historique 12, 1978
1l.
c,O).
(1) Plutarque à la fin du Ter siècle et au début du IIème sle-
cIe de notre ère résume la démarche de nombre de ses contem-
porains et devanciers : "11 n 'y a point de dieux di fférents
pour les Grecs et Barbares, peuples du Nord et du Midi.
vais comme le soleil, la lune, le ci~l, la terre, la mer qui
sont communs à tous, retrouvent des noms divers selon les
lieux; ainsi, bien qu'il y ait qu'une ~eule raison pour gou-
verner l'univers, une seule Frovidence pour veiller sur lui,
ces puissances destinées â l'assister en tout, sont l'objet
d'hommages et de dénominations gui varient avec les coutumes
des différents peuples. Certains hommes qui mènent une vie
sainte, usent d'un symbolisme plus subtil; les autres ont re-
cours 3 des symboles plus parlants qui les conduisent, non
~,'HIS du.nf:er toutefois, à l'intelligence des choses divines ••• "
(Flutarque,'l!e Iside et Osiride, (,7 trad. ~"'ario ~,feunier, l'ar-
tisiJ.n du livre, raris,
1925~ Pp. 10 L.-195.)

105
Durant les luttes âpres qui ont opposé les Romains aux Juifs,
luttes dont un des ~oments forts se situe aux alentours des
anné es 58 Ù Lj 1 ~\\V,TC, sous le règne de Cali["ula, le camp de la
médiation, de la réconciliation se forme; le fait est notable
dans la Diaspora juive: Philon dt~lexandrie se présente comme
le porte parole des juifs d'!:I.lexandrie devant les autoritbs
ro~aines. De m~me qU·il tente une médiation sur le plan poli-
tique (1), de m~me il se veut le représentant typique d'un
courant qui pense synthétiser les apports judaïques et hellenes.
(1) Philon est issu d'une riche famille israèlite,
très influen-
te dans les milieux juifs d'Alexandrie;
son frère était alabar-
que,
c'est à dire inspecteur en chef des douanes (cf R. Arnal-
dez, Oeuvres de Philon,I Introduction générale,
1961, p.
17 sq.)
~on neveu a eu une fonction ad~inistrative, il débute par l'é-
I,i stra téEi e en Thèbaïde (c f J.
Schwartz, "Notes sur la famille
de fhilon d'Alexandrie", Méèl&nges l
Levy,
1955, p. 591-602).

IUb
Il t:xégèse rabbinigue ou philosophie grecgue.
Notre auteur va tenter de concilier la révélation de
l'~ncien Testament avec la philosophie grecque, en interpré-
tiJnt en alléé';orie,non seulement les rites et les Tlrescriptions
4ui se trouvent dans le livre de Yahvé, mais encore les gestes,
les nropos et les noms propres.
- Les personnages biblic1ues sont dès lors interprétés comme
l'é~anation des vertus, des états d'âme ou des vices: ainsi par
Abraham/il faut entendre la ~'SIl'~'k!Â\\I"'~\\ ~pt-;-\\~
, la voie de
"
1
la connaissance innée de Dieu, par Jacob l'exercice et la con-
firmation de l'homme aux prises avec ses passions (1), Isaac est
l'être porféii t qui trouve l'inspiration dans son mouvement pra-
)
nre (2), il est
Dl\\l\\iLrlX~VjS
- Les mariages con9ti tuen t égal emen t des figures à expliquer :
quand Abraham, l'âme qui passe du monde des apparences à celui
des r~alités, épouse Agar, il participe à la culture humaine (3),
son méiriat-:;e avec :-jara consti tue une réconciliation avec la vertu
néirLùtE:: (l,).
(l) Philon,
1)e l&.!rill. l
1()7-1'1~; De Il.brah. c)(~ sq.; De J.QJii. 1; De
.C;obr.
(\\~l;
rie Fr·étem.
et POtrl.
---)?
(,,) idem, Tk Convr. '7
(~) i à em, i b i ct em li
(l,)
De Abr.
]'1.

107
_ Le fait qu'hbraha~ doit quitter son pays et ses narents s1-
vnifie la nécessité de la purification de l'âme,
f-'t)pour ce
fdire) elle doi t
s' éloiE;ner du corps,
de la nerception des cris
1
1
1
et du discours (ClNr:x
, tX}\\ Gbj[t S ' _~ vtt> ) (1).
fhilon
fait de Dieu le
--:t~IJ"il:> , intégrant ainsi en plus
(1es
élé'!lents du stoïcisme, les thèmes de la rhilosophie néo-
"-
platonicienne: i l
fait du
ilv'(l.Ji1 \\ (le souffle divin) la sages-
J
se rie Dieu; le ~uy~~
n'est plus seulement la loi snirituelle
J
immanente dans le monde et ré~nant en son sein, mais il est
surtout la quintessence du monde tran[;cendant des Idées,
du
,
-,
cosmos spirituel
(kv:;\\~II) 'Iv 1'(,)
) aU delù duquel Dieu lui
m~me réside en tant qu'existence parfaite et sans qualité (2).
quelle est la part consacrée par Philon a la thé'!latique éthio-
rienne ? Son approche qui utilise aussi bien des traditions
hébraïques que grecques va-t-elle nous pe~ettre de saisir un
traitement particulier des thèmes africains dans le creuset
jud~o-hellénistique ?
l'oeuvre coloEsale ()) de T'hilon présente toutes les caractéris-
tiques suscentibles de nous donner des é~éments de réponse.
(1) idem, ne Migr.
1 sq.
(,) R. Bultman, le christianisme primitif dans le cadre des re-
ligions antiques,
1Qf,9, PT'.
100-11l,.
(~) La production littéraire de T'hilon est divisée en
- écri ts philosophiques ou "0 eU vres de jeunesse u
-
l'':cri ts apologétiques (en
faveur des jui fs) ou polémistes
(cf Le nIn Flaccum" dirigé contre le gouverneur romain qui a
men,', en Egypte la rénression an ti-jui ve)
-
~nfin son oeuvre ex~géti4ue.

108
1
1a reflexion de f'hilon part du corps des Idées transmises par
le texte bibliquej
dans sa démarche,
tous les passages du 1i-
vre ont un sens double : un sens propre et un sens figuré; les
évocations de l'~thiopie subissent ce traitement.
11/ L'Ethionie en allégorie.
rommentant le passage de ~enëse 2,
10 o~ i l est question
des quatre fleuves du f'aradis, Philon avance l'exégèse sui-
vante: le Pischon est le principe de la sagesse,
du fait de
o-:;a mesure, 1 e néon, le principe de la so bri été, eu égard à
son
caractère nourricier; le Tigre devient celui du courage et l"F.u-
prute, celui de la justice (1) •
.Sui te no te ("3).
re dernier genre est souvent réparti en trois sous-groupes :
le titre des premiers sous-groupes (F.xposition de la Loi et
Commentaire allégorique)
est avancé par les critiques modernes,
et le troisième (Questions et réponses')
est de l'auteur lui-mê-
'Tl e.
C'est dans cette dernière rubrique que nous trouvons la réponse
~ nos interrogations. Cette série est consacrée à l'interpréta-
tion de deux livres du Pentateuque: la Genèse et l'Exodej l'o-
riginal grec est perdu, i l n'en reste que quelques fragments.
Cependant la tradition indirecte est abondante (cf chaînes e-
xégétiques in Dict. de la Bible, suppl.l, col.
1084-1233; l'E-
pi tome de Procope de Gaza et les florilèges damascéniens etc~. )"
i l existe une version arménienne (Livre I-IV) incomplète, i l est
vrai, mais la v~rsio~ latine ne,co~po:te,qu'un seul l~vre (le IVè)
F. Fetlt falt un expose detalile de la questlon (cf
Questiones in Genesim et in Exodum,
fragmenta graeca in Arnal-
dez, vol.
33, 1978.
(1)
Philon, Quaeat.
et sol. in gen. l , 2 in Marcus Philo supplé-
ment l,
1Q 53, p. 8;
cf aussi Fhilo, Lege Alleg. l
19
et 27 in
Renedictus Niese, v. l , pp. 77-P3.
L'exégèse moderne stest également penchée sur cette question:
~esta p~n~e que le.!leuve P~schon m~rqu~it d'~bord la ~rontièrs
oe la reglon d'Havlla, son etymologle vlendralt de l~hebreu pUs

109
Dans le mème sens Coush ltEthiopien , le fils de Cham ne
peut ~tre que lié u la terre, terre que Iteau peut fertili-
ser. Philon déclare que Coush est un principe physique, com-
'ne l'atteste son étymologie (1),
dès lors le registre allé-
~orique devient l'objet d'une systé~atisation plus poussée.
F.n effet, de même que la bonne terre arrosée produit de
quoi nourrir toutes les créatures, de mêmeJaride et poussiè-
reuse,
elle pollue l'atmosphère et partant l'âme. Coush ,
c'est cette narticule qui se détache de la terre,
c'est la
poussière, ct'est l'ainé des Vices, l'aîné des Fils de la
terre, l'ainé des fils de Cham
(2).
~ ce niveau Fhilan reprend, dans une certaine mesure,
l'ambivalence des cultes chtoniens,
telle qu'on peut la per-
cevoir dans la mythologie grecque;
en effet dans le couple
l)éméter/Pers~phone, la mère (T)éméter) est la patronne des a-
griculteurs et en même temps le symbole de l'imagination qui
tend vers l'intellectualisJtion, alors que la fill=
(Ferse-
fuite note préc~dente (1)
(jaillir);
le Geon devrai t
S8n nom au terme hébreu g~ah ou
gîa~ (sor~ir en jaillissant); les troisième et qu~trièm~ fleu-
ves, le Tlgre et l'Eunhrate correspondent respectlvement aux
mots hébreux Piddèqèl et Ferat (f.)";'. 'Pesta, o.Lm., Genesi In-
troduzione Storia primitiva 1969, p. 283).
(1) X~os --Xo~s en frec signifie la terre enlevée d'une exca-
vation, allultion, poussière (cf Bailly, Dictionnétire grec-
fra.nçais,éd.
revue et corrigée,
1C)c,O, p.
21lj.C)).
(:,) fhilon, Quaest.
et sol.!n in~n. II P 1 in Marcus l op ci t
P.
17 1-17?

lHJ
nhune ou Coré) est unu divinit~ infernale, elle est l'épouse
d' t1 éJ.dès, elle figure l'imagination qui s'est nervertie, le
a~sir qui est refoul~ (1).
Ouand bien même il serait possible de retrouver déJ.ns d'autres
éJ.ires culturelles cette même ambivalence du culte agraire (2),
il est nécessaire d'insister ici sur la filiation grecque du
d~veloppement de Philon et surtout s~r la tentative de rea-
dantation. Philon reporte ici sur le Geun et sur Coush les ter-
mes de la symbolique grecque. Mais l'auteur ne s'en arrête pas
2 la mythologie grecque, il tente de retrouver dans les Ecri-
tures d'autres clefs corroborant ses hypothèses.
(1) ~. Die.l exnlique assez bien le cheminement de l'~ntellectua­
lisation des deux divinités. Selon lui Déméter peut exprimer le
mystère de la terre labourée, le mystère de "l' apnari tion entiè-
re qui, grâce au travail fécond de l'effort évolutif - devenu,
sur le plan humain de l'évolution, la tâche héroïque - doit re-
tourner à l'essence", elle est en même temps le mystère de l'im-
mortalité. n'autre part puisque "la terre n'est pas toujours fé-
conde, puisque le désir n'est pas sublim~, l'apparition ne re-
tourne à l'essence qu'à travers les vicissitudes et le nerver-
tis~ement de la vie rêelle. Dém~ter est donc le symbole-de la
r'l:colte véJ.niteuse, l'imogination qui s'exhalte au lieu de se
spiritualiser: la coulpe du èésir terrestre ... " (r. Die,l, ~:­
bollque de la ~ytholoGie erecgu~••• p.
~~6).
(;) }mile de Savvy fait remarquer que, a'une méJ.nière générale,
on note àans lec cultes anciens "une relation entre les sacri-
fices et les victimes d'une part, et d'autre part, les d~mons
qui eSE,ayent de nuire à l'agriculture". Il ajoute "suivant H.M.
l'ubf.::rt et rv:auss les sacrifices (j[~raires 8taient destinés à per-
mettre de travailler la terre et d'utiliser ses produits en le-
vêilnt les interdictions qui les protèf;ent" CE. de' Savoy, L'agri-
CUJ.ture 0. trélvers les âges,
19Y:;, pP. G1R-Clg). Les réflexions
de l'éJ.uteur cesE:ent d'être pertinentes lorsqu'elles tendent à
T'T'OUVer que "le christianisme fut le i.':rand ani'nateur du T',rogrès
,.J.p;ricole"; selon lui "les moines en même temps qu'ils .::u,jor-
Lü en t , avec l ' EVéJ.n p;i l e, 1 es f~réJ.nà s l'rinci p es de la ci viIi s.~­
tion,
furent rtes cl,"fricheurs, des dréJ.îneurs de rnéJ.rais, de grands

111
Selon Fhilon les rrocédés ne 'T.unqucnt pas du.ns la P,ible pour
nous sugvêrer le caractère fondél~entale~ent terrestre de Cham
et de ses descendants;
un autre exe~ple est tiré de co~mentaire
de uenèse
11:",,18
(l)
: Philon fait du fleuve d')I'gypte, le corps
i>t Ec~l;[3 vices et"T'ar une opposition très simple, l'F'uphrate est
le sy~bole de la vertu (2); ce parti pris favorable â la Mèso-
rotamie devant traduire l'intériorisation par l'auteur du cre-
do biblique qui
fait venir Ahruham d'Ur ("::,).
Jal position qu'occupe Cham dans l'~numl:ration des fils
~r
~en~se X, 1 (4) est une Jutre preuve à ajouter au dossier:
fhilon nous invite ,:1 voir du.ns cet ordre une disposition bien
significative;
il écarte dès le départ,
toute possibilité de
connotation favorable â Cham; ainsi i l faut éviter de compren-
dre dédiS l'ordre (j'énumération une indication sur l'âge des
.(·uite note (2)
L"boureurs. Tians les temps modernes, poursuit-il, l'oeuvre ci-
vilisatrice et agricole au Canada,
en Australie,
en Afrique est
due aux mif:~t;ionnaires" (op. cit p. G::'l).
(1)
" ' f i
Ct;
jour L"
'(ahvé fit ~,llü<nce avec Abrahél'T1 et dit:
je
donne ce nuys ~
té< postérité depuis le fleuve d'E:r;ypte jusqu'au
r:r:..tnd fleuve d'Fuphrate"(Osty,
p.
1(;3).
C') rhilon, OU:À est. e} _~ol. in gen. 1 l 81.
(~) Gen~se 4i, 27-~2.
(il)
"Voici hl désc endanc e des fil s de l~o é, [:er'1, Chélm, lJé.lrhet, a
<lui des fils naquirent après le déluge" (Osty, p.
5l.j).

112
Les étapes de la transmission du livre de la G.enè se.
"J + E (720-620 )
f
('=i 58 ?)
in f,E. 'resta o.
L
m., ~nesi-Introduzione-Storiaprimi tiva~ p. 9

113
troi~; fils, car on ri::>querait dès lors oe considerer Cham com-
'ne
l 'cti(l(~ de LTüphet (1); le syrnbolis'~e, affirme rhilon,
est
Ilu~ôpro fond: lü première flluce duns l' t:nu::lL'ration est occu-
l<e par le principe du rîien, la ~;econde par le !":ul et la troi-
d ,>rr e T,ar l ' Indi f f~ren t. Chum est ~ünsi donc le lJrincipe du vi-
ce,
du mal;
c'est lui qui l ' a trunsmis ~ ses descendants;
ces
oerniers ne s'éloi~nent guère de l'archétype.
(1) "hilon tient c'i:Jilleurs:J pr,c;clser que,pour lui,Cham est le
cu.det,
nûn nar l'âge, 'nais nUT l'esprit. C'est ainsi seulement
que II
texte biblique peut ~tre coh~rent; en effet il est dit
U:;.Il[;
v{:n~se
Cj,
~)l, "Lorsque ~:oè se réveilla de son vin
i l ap-
T,rit oe que luj_ uvait fait son
fils cadet (0sty, p. 53~; et dans
les f,ussages antC:rieurs celui qui a eu un comportement indécent
c'est bièn entendu'Cham, c'est donc lui le c~det :
(Philon ibi-
dem II, 7~ in r·1arcus ~p.
lF6).
Il
faut reconnaître que ce passa-
Ge a posé et pose des problèmes aux éxégètes. Il
faut rappeler
qu'on s'accorde ;~ 3d''1ettre l'existence de quatre traditions au
moins concernant lé.! Ribl~ : la source Yahviste (appelée ainsi
parce que Dieu y
est appelé Yahvé)
est désigné par le sigle J;
la source elohiste (narce que Dieu y est appelé Elohim)
est dé-
signée par le sigle Ej la source deut'-::ronomiste,
désign8e par D
est incomplète; la source sacerdotale qui elle aussi appelle Dieu
Flohim, renferme des récits et des lois, on la d(~:signe du sigle
r tir6 du nom allemand Friester Codex. J. Chaine pose bie9 le
rroblème :
"'l'oute la naril'ation de Noé vigneron
(l(),='O-27Y"":appar-
tient ~ la source yahviste ••• On remarque ici au verset 24, que
;;am est appelé le nlus jeune fils de r~oé, alm'rs que précédem-
ment au verset
lR qui appartient au texte de J, il est second et
Ja1lhet le troisième comme dans les textes de F (r"
32; 6,
10; 7,
1);
10,
1) ••• Il semble que dans la tradi tion représentée par
ces versets, Kanaan étai t
fils de Noé avec Sem ot Japhet •••
(J.
Chaîne, Le livre de la ~ènè§e, 1049, pp.
13-17 et 142-145).
f?
':1ilson fai t
une réflexion qui va dans le même sens.. mais con-
ct'rnant plus précL:":lult les rectifications apy,ortées dans d'au-
tres énum~rationf::; (,"en:';;c 5,52 par exemple (cf R. '.Ulson, Genea-
logy and History in the biblical world, p.
1(0) •
.~ ~ L\\
-
1

LIGNEF de SEM
D'aprés P.F..Testa op.cit p.
~26
SEM
1
1
1
\\
..;
1
1. ELAM
'S. ARPACS'\\D
4. LUD
5. ARAH
6. US
10 ,SFLAH
7. HUL
1 1 FB }"\\
8. GF.TER
CI.
HAS
- - ,- ~ ---~---
1? • PELFG
13. JOQ'TAtl
7
11.f •
ALHODAD
-(
15. SELF.F
16. HAZA PMAVliT
17. JF.RAH.
18. HAOORAM
19. UZAL
20. :QIQLA
(21. OBAL)
-:;;:J
c _' . . •
?3.
?LI.
OFIR
2'5. HAv\\ LA
?h. JORAB
Ainsi donc cette contradictiun (double appartenance de sE.:mI.
A notre avis, cela peut
trouver
son explication
dans

LIGNF:}~ DE CHAM
D'aprés P.E. Testa, op cit p. 410
CAM
1
1
1
1
1. CUS
2. MISRAIM
3. puer
4. CANAAN
1 7
s. SF~BA
J.
LUf.IM
20. SIDONE
e
li.! • J'N fI.HlM
21- HFT
~ /AVII,/\\
1c,. LT~nAHIM
?2. GEBUSEl
; : ~ARTA
v
8. RA' tvf A
lh. NAFTUHIM
9.
23. AMORREI
~BA
/ln'~ j)F:DA~j
17. PArrRUSIM
24· GIRGASFI
11. SABTEKJ>./'
lB. CA.SLUHIM
25. HIVEl
/
(FILISTEI)
26. ARCHEI
7 03)1
1q.
CA FT" I~I IV'I
27. SINEI
SIN 'AR
ASfUR
28. ARVADEI
1
29. SF.MAREI
1
1
BABFI.F
NPlIVE
,
30. HAMATEI
loPEK
DF!1nBO'l' IF
AKKAD
KALAH
KAT ,NT,
PT.' ,r' 1,11
à la lignée de rham (;t (;c .Sem) se trouve dans la tJble des Nations (enèE:e
J
le fait que les peuples qui se trouvent de part et d'autre de la Mer Rouge
(ILS
"·U7,p~i;r\\,C':·,\\;,.:;v'\\~)''''/I.,L:.(~eJlR. Schneider "Les débuts de l'histoire
éthiopi, nne" rrr "'-'Sr. CNRS,
f~c, t'J, 1()7(, pp LJ7-Sl~.

115
hemrod, autre fils de Cham (1)
relève également du monde ter-
r~stre, il s'adonne à la chasse, pratique très vieille, il est
t rê L3 éloigné de la Vertu et aprarti en t
au monde des (;éan ts et
des 'ri tan s
( 2 ) •
(1) rhilon établi t une identification éthiopienne pour Nimrod.
Il faut noter que Flavius Josèphe, conscient des difficultés dans
l'identification du personnage opte pour le double domaine afro-
asia tique : "Les en fan ts de Cham, di t-il, occupè ren t la Syrie et
tous les pays qui sont depuis les monts d"Aman et du Liban jus-
ques à la mer océane, auxquels ils donnèrent des noms dont les
'
uns sont aujourd'hui entièrement ignorés,
et les autres si cor-
rompus qu'à peine pourrait-on les reconnaître. Il n' y a que les
};thiopiens dont Chus, l"un des quatre fils de Cham,
fut le prince,
qui ont conservé leur nom;
et non seulement en ce pays-là, mais
même dans toute l'Asie, on les nomme chuséens ••• "
(Flavius JosÈi-
~he, in Histoire ancienne des Juifs et la guerre des juifs contre
les Romains,
trad. de A.
D'Andilly, J. A. Buchon,
1968, pp.
18-19)
Les exégètes modernes se sont demandés pourquoi Nimrod le babylo-
nien est di t
fils de Koush l'Ethiopien. Pour J. Chaîne "on pour-
rait admettre ,qu'on se trouve en nrésence d'une ancienne confu- v
sion entre Kus et le babylonien Kasshu, qu'on pourrait écrire Kas
en h~breu. Ce nom désigne les ~assites qui avaient dominé la Chal-
dée nendant plusieurs siècles et que de ce fait on pouvait confon-
dre a~ec les Babyloniens. Dans cette hypothèse Nimrod descendrait
de Kas qu'une lecture ou une nrononciation fautive aurait fait con-
fondre avec Ku!.
De là viendrait le rapprochement que nous lisons
dans la ~enèse (J. Chaine, Le livre de la venèse,
1949, n.
155).
F. '['esta est à peu nrès du même avis, i l souligne néanmoins que
l'épithète "marad"
(rebelle)jqui accompagne ce nom,a permis des i-
dentifications divergentes : ainsi on a proposé Tikulti-Ninurta
qui s'est révol té contre le clE::rgé du dieu mésopotamien Harduk,
èt Amenonhis III qui a eu des démêlés avec le clergé d'Amon (Tes-
ta, op cit n. 415).
A notre avis si la première hypothèse (la confusion phonètique)
semble convaincante, i l faudrait y ajouter une d\\vn~n~ion histori-
co~philosophique : dans la Sible Mesopotamiens et Egyptien~. voire
Kushites ont:à un moment 01) à un)autre, représenté dans la cons-
cience des juifs le pouvoir des oppresseurs.
(?) Philon, Quaest.
et sol. in Gen. II 82.

116
M~is de tous les fils oe Cham, c'est Canaan qui est le proto-
type même du fidèle héritier;
et ce n'est pas par hasard
6 ' i l
est le seul des fils (1) â
~tre annoncé en comp~gnie de son pè-
rc avant l'énum6ration exhaustive de la Table des Nations (2);
on veut par là attirer l'attention du lecteur sur le fait que
Cham et Canaan constituent une paire, et chaque 61ément évoque
le même principe du Mal; ainsi en énumérant les fils de Noé,on
pourrait dire qu'ils sont au no~bre de trois:
Sem, Cham et/ou
Cana~n, Japhet (3).
La
filiation qui s'établit entre Cham et Canaan, affime Philon,
n'c:,st pas charnelle,
elle est ontologique: Cham signifie l'é-
chauffement, Canaan son incarnation dans le personnage du mar-
chand,
du proxénête (h).
Canaan est maudi t
et la puni tion con-
ciste à le déposséder de la contrée qu'il occupe, la terre de
./\\..
Canuan doit revenir au peuple élu ('T:~
'c' l< k~ ë\\(\\ l~'
~'x': 't' t L li ~ê'-
,t.I;'n) (5); Cha!'l1 c'est le non initié qui aperçoit ce qU'il ne
(1) ~enèse 9,lR-19
(')) (;enèse
10
(S) fhilon, Quaest. et sol. in Gen. II 65. Il nous semble que
fhilon essuie d'écarter l'hypothèse selon laquelle Canaan serait
le nè re de Cham, ou l ' hypo thè se selon laquell e 18s fil s de Noè
"
seraient au nombre de quatre; l'étude des apocryphes perMait de
s~voir que de telles hypothèses n'ont pas manqué, c'est ainsi
que dans un apocryphe de l'Ancien rCestament i l est fai t mention
d'un certain Chum (Cham ?) qui
serait fils de Can~un (cf A. M. De-
nis, Introduction é-tUX "SCUdr"TirT:.lphes dL' J','l.ncien Testament,
1970
p.
..,("....,.)
R.
Dusseaud montre comment en fait dans la structure de la
'rable des Nations i l y a
effectivement quatre f i l s :
Sem, Cham,
Canaan, Japhet, i l cite des sources qui attestent qUE Canaan
a pu ~tre présenté comme pére de Cham dans des traditions phé-
niciennes.
(cf. Revue de l'Histoire des Relie;icms ,f;Th pD 221-23
(~) Philon, quaest. et sol. in Gen. II 77
(5) idem, ibidem II 65-

117
doit TdS voir, qui dlvulgue ce qu'il aurait fallu taire (1), il
ne Tlurticipe pas du ;-)ien, parce qu'il n'est T'&S guidé par la
Lumi~re (?), il faut l'initier ù la Sagesse.
CO'nrnent exrlL;uer que Philon ai t nu peindre Cham et ses
oescendants en des termes rarticulièrement nGeatifs ?
Nous constatons qU'3 Alexandrie, au 1er siècle AVJC, dans
un ~ilieu juif tr~s influent, l~~th~matique ~gyntienne et éthio-
nienne sont associées dans un m~me tableau sombre.
Devons nous chercher la raison. de cet ôtat de fait dans
l'hGrita~e grec ou judafque dont Fhilon a h~ritê ?
[1 ~st difficile, 0 notre avis, de rendre la tradition grecque
rpsronsable de cet assombrissement du tableau africain; m~me si
nous intGgrons dans l'analyse les enseignements des rhysiognomo-
nistes/le jugement n'a jamais été aussi unilatéral et aussi dé-
favorable.
Ou'en est-il de la tradition judafque ?
U~ encore les fai ts sont complexes. D,tune manière générale le
judafsme ancien semble s'~tre scindé en deux tendances: la pre-
tnière nrônant une ouverture vers l'extérieur et la seconde favo-
rable à un repli sur soi; J. Bottero pense que la seconde atti-
tude a prédominé (3); mais de là à conclure que les conséquences
de la spéculation philonienne relèvent du judafsme, i l n' y a
qu'un pas que nous ne franchirons pas, pour plusieurs raisons
(1) idem,
D~~~~r. G,32; ~~.e;. Aller;. II 60
(,) ic:'em, C)uaest. et sol. in Gen. 1182.
(5) J. Bottera,
"t'homme et l'autre dans la pensée babylonienne
<:;;t i::;rCl,'::llte' in Entretiens sur le "Racisme",'F)75, p.
103 sq.

118
- Il convient tout d'abord de souliener qu'il ne manque pas
duns l'Ancien Testament d'autres aprr&ciations sur les Ethio-
riens, appréciations qui ne salit pas toutes négatives (1).
Curtes dans la plupart des cas~il s'agit d'un moyen détourné
/
rouI' l'chausser la gloire d'Israel
: la visite que la Reine de
'1-0'" ..kt
Saba\\~ Salomon montre en dernière analyse le rilyonnement du
royau~e de Judai et si dans les Psaumes l'Ethiopie tend les
/1
'niùns vers Dieu, c'est tJarc'e qu'elle doit reconnaître la su-
r,,',riori té de la religion judaique.
T'hilon lui même n'.::.l. nas pu se d,~tachcr entière'nent de cert.::.l.ins
iJSpccts l'posi tifs" de lêJ th,';rnatique éthiorienne, ,'jinsi léJ femme
é:thiorienne de ~"oïse symbolise "la nature E:;"ns CIléJngement,.pu-
rifil':e nul' le feu,
('"nrouvée";
ct i l :.ljoute "comme dans l'oeil
LI T1iJ.rtie qui voi t
Gst noire, ainsi la p.::.l.rtie de l'âme qui voi t
a I:"U, é.1Tipelée éthiopienne"(':»: ces nuances n'enlèvent rien il la
tt;:;ndance ct:nt:rale que nous avons fai t
ressortir,
elles permet-
tent tout au plus de saisir des,vestiges d'une tradition hé-
brë;tique ~oins négative.
U;Ù~3 ce (;ui nous interdit surtout d'avoir un point de vue unila-
t(~r[;tl sur l' héri télf:e hébraluue r(~'side dans un corpus consti tué
(1) cf :'é.l.r exemple Fsaumes CP,3;::>; les nersonnélges de la reine de
:=;aba déJ.ns qois 1,10 d' Abimclek dans "IU'o!"'I"t
• • •
etc ••• Ullendorf
a repertorié les occurences de la th~matique éthiopienne dans
l'Ancien et le Nouveau Testament
(cf ~thioria and the Bible,
1968
T'.1-1"-i).
(~») Philon, Le?
,".11 el".
II (',-'-:,P,.

119
~ur d'autres contributions jud~o-hell~nistiques.
Fldvius Josèphe, auteur juif du 1er si~cle de l'~re chrétien-
ne
(1),
conEacre toute son énergie 3. railler ~ les Egyptiens (2)
~t pour réponare ~ leurs calomnies, il leur 0rrose la brillan-
te antiquité ries Juifs;
~ais l'auteur souligne pur la rn~me oc-
c~Rion la haute antiquité de l'histoire éthiopienne (3), éta-
bliss::,nt ainsi un certain continuum dans les contucts jUdéo-
" thiopiens : ainsi l'aventure de ~10ïse en Fthiopic se termine
]<lr son m(;.rüq~e avec 'J'harbis, 10 fill e du roi des Fthiopiens (4).
(1)
C~t auteur a 1 u une attitude très ambigu~ durant la guerre
qui a op-po sé les j ui fs aux Pomain s
(c f "Du bon u sage de la tra-
Lison" par r.\\)_ i~iJquet in naviu[~ J()::,~rhe - Ltl guerre des juifs
n;1r r. Sa vin el,
1"77); on r::;q'-f)o rte que Néron
fi t
sa ('(Jnnai ssance
durant la campagne de Galilée
(~7 â 69 AFJC). Dans les propos de
~'auteur on note une tentative pour dissuader les résistants juifs
~roursuivre la gu€rre
contre Rome;
selon lui nul ne saurait ré~
sister â la puiss&nte mochine de guerre des Romains, ni les Ger-
-nains, ni "les F:thiopiens sans nombre"
(Guerre des
juifs, II,
16).
(.))
Flavius ,Josèphe, Contre Apion I:XV~ X XVI, XXX.
(-S)
idem, ibidem,
l
168 sq. ; Antiquités 'judaïques VIII,
10,3.
L,ans ces deux passages~l'auteur cite le témoignage d'Hôrodote
UI,104)
selon lequel,"" seuls d'entre tous, les Colques, les E-
gyptiens et les Fthiopiens pratiquent la circoncision depuis 1'0-
riFine et l'auraient enseigné aux Phéniciens et aux Syriens de
ralestine~' Josèphe en déduit que les habitants de ralestine dont
i l
est fait mention sont les juifs.
(l,) Philon, Antigui tés
judqïgues II· ch '(l.
Il est à noter que dans cette version de la légende de Moïse, le
héros rend service aux F,gyptiens qui éprouvaient des difficultés
il venir il bout des 1\\thiopiens; le courage et la bravoure dont fi t
preu ve r-'oï se susci ta l'admiration de la princ esse rrharbi s t"Po ur
mettre fin aux hostilités/accepta d'être l'épouse du héros.
Un autre historien juif de la même époque,
Artapan développe le
~ê~e thème et fait de Moïse l'inventeur de la technique, de la
philoso-phie,
dE: l'écriture sacrée des hiéroglyphes •••
(cf A. H.
Denis, op cit p.
?C;;c:,-;::>56).
Il existe une autre tradition, la chro-
ni~ue de Mohise Qui place le h~ros du cat~ des Ethiopiens contre

120
Luns l'esvrit de Flavius Josèphe, ~éroe, la capitale de la Can-
délce, n'est rien d'autre 4ue la nouvelle Saba (1)
:
ce qui lais-
se croire 4ue l'auteur semble se souvenir de toute une tradi-
tian Dositive vis â vis de l'Ethiopie.
D'autres sourc~s judaïques rehaussent d'une manière encore plus
~xplicite la figure de la Candace (2), surtout en relation avec
la l&gende d'Alexandre le grund.
Sui te note (r!).
les Ef,yptiens (cf Antiquités judaïques LII ch X. in Oeuvres com-
plètes de Flavius Josèphe traduites en français sous la direction
de ~héodore Reinach T. l, p.
124 note 2.
(1) Philon, Antiquités judaïques TI ch XI.
1 'auteur rapporte que Cambyse a
donné le nom de sa soeur Méroe à
la capitale. Diodore (1,33), Strahon (XVII 1,5) établissent éga-
lement un lien entre le nom de la capitale~1'épis00~ perse.
G.J\\.
'.Vainwright propose de voir"t,t,\\ la contemporéanité de l'ap()-
fée de Heroe et de l'invasion perse (G.1'\\. Wainwright, "The date
of the Rise of Meroe, J.E.f\\.,
38, 1952 pn. 7C)-77).
11.L(;.
Smith reprend la même hypothèse "the state'llent of Diodo-
rus Siculus that Cambyses was the founder of Meroe,
th ough not
in fact true, is confirmed in so
far as i t means that Meroe was
the cUT'ital of Ethiopia from Ca'llbyses"s time on wards"
(H.F.C.
S''1i th,
"'rhe trans fert 0 f the Capi tal 0 f K\\lsh from ~apata ta !~e­
roe", Kush III
1955, p. 24).
(?)
Cette figure sera reprise dctns le Nouveau Testament en rela-
tion uvec le personnage de l'eunu4ue qui sera baptisé par Philip-
ne (Actes 8,29-L,0). CclDdace est le tire des Reines mères régnantes.
,C'ur le rôle joué par ces femmes dans l'histoire de Napata-Méroe
(cf ,Hi Hakem,"La civilisation de Nal'ata et de 'v!éroe in Unesco
op cit V. 2, ch.ll,
lQ80 pp.
321--5(4).
C)uu tre reines SOll t
conl\\ues pour a voi r po rté ce ti tre : Amarürenas,
.t\\':1anisheketo, r~éNI.demak et Male'terebar. On hési te encore à identi-
fler le Candace oui a diri~é la résistance
contre les Romains;
selon le Pro fessêur Leclant la question demeure ouverte pour sa-
voir qui entre Amanirenas et Amanisheketo était le Candace à un
oeil et d'apparence "hommasse",
cet te femme vigoureuse et héroï-
que qui y aux dires de strabon, Pline et Dion Cassius, mena les
nt';go cia tions avec l es envahi sr:eurs romains (cT. L eclan t,
ilL' Empi-
r e de Kou s h : Na pat a e t tvf éro e in Une sc 0 0 p ci t, V. 2,
192,0, p.
308)

121
Fn effet des recensions de la l~gende (1), comme le texte
du fseudo Callisthène,consacrent des digressions ~ l'aventure
africaine du conquérant; l'Empereur se montre particulièrement
bi enveillan t <1 l t égard des pygmées (2). l.e 'raitmud ba'uylonien qui
renrend certains éléments éthiopiens de la légende est révéla-
teur des accents très élogieux à l t endroi t de la Candace ~ on
y rannorte que le héros fit dôposer sur les portes de la 'nrovin-
ce africaine les impressions qu'il tira de ce voyage:
"!'··oi, Alexandre le r'acédonien,
j'ai été fou jusqu'à ce que je
sois venu dans la province d'Afrique et que j'aie appris la Sa-
ccc;se des femmes de ce puys" (3).
Ces lignes traduisent bien une·...sympathie"sans équivoque à Ité-
card de l'entité éthiopienne. Le choix de la Candace, personna-
ge qui évoque la résistance opiniâtre des Ethiopiens face à l'en-
r' <1.~
vahisseur romuin ne manque~d·intér~t.
A notre avis l'élaboration romanesque, en mettant l'accent
sur le fait que les relations du Macéd~nien et de la Candace se
sont d0roulées d~ns une bonne atmosphère, rehausse la figure du
(1)
la lécende a connu trois ~oments forts:
- Durunt la nl~rioc:ie hellénistique, elle servit comme moyen de vul-
l':arisation des connélissances ethnologiques sur les peuples éloignés,
de l' fndus au Nil.
- r enliant l 'occunéltion romaine en Afrüiue on note une utiliséJ.tion
con triJ.dic toire de LJ. l ôgende : l es empereurs romains s'en emnaren t
dans leur projet expansionniste, les peuples soumis la reprennent
'n:ü s nour mi eux s' 01lpo ser aux nou veaux envahi sseurs.
- A nartir du XrTème siècle Alexandre est nris comme modèle de che-
v:ücrle (F. de ~.le(kiros, p. ?'.71-?73)
( »)
i\\ Tm:m d .'Î. bel,
0 n
ci t, p. ? 11 •
( /»)
l li em, i bi cJ em,
n.
li 3 sq.

122
conqu~rant et en rn~me temps celle de la reine ~thiopienne.
Selon fI.. Abel le sen tim cn t
philhéllène de la légende a une
Ira fonde sicnification d~ns le contexte de la prl:sence rom'aine :
i l
traduit en dernier ressort l'aversion que les auteurs ressen-
tEnt devant l'occupation étrangêre, alors Qu'ils semblent accep-
ter le h~;ros rrJétcédonien (1), le silence affiché ::;ur les faits
contûmporains ne f""i t
que mieux ressortir l'évocation nostalgi-
4ue d'un âge d'or qui avait
favorisé l'instauration de bonnes
relations entre hellènes d'une nart,
juifs, égyptiens,
éthiopiens
d'au tre nart.
(1)
Cette acceptation du ~acédonien est présente dans les recen-
sions juives et égyptiennes.
J.
~isenberg souliene les circonstances de l'idéalisation d'Alexan-
dre)mais ajoute que cette admiration n'exclut pLAS une verve sati-
rique (op ci t, pp. (,9-70).
~.• '.'JE;igall souligne les soubassements de la version "égyptiani-
8('e" du roman :
"Vers la fin de l 'annt~e 33,:::', il CUexandre)marcha sur l'Egypte
qui lui
fut rapide~ent abandonnée par les derniers fonctionnai-
re.C
nerses. fi. Merrrphis i l
fut reçu p.:.>.r les Egyptiens •••
Il commen-
;
(U
n~r all~r adorer ~pis, le boeuf sacré, puis il fut couronné
r~h'-lr(),on d:,ns le témnle de rtiJ-h EOU::: le nom de weriamon Aleksan-
\\;rùf:.
I\\U
dèbut de l ' a n ) ) l AV,Te, il
[";e rendit ~l l'oasis de Siwa,
duns le désert occidental ••• Ft lé les yirêtres s':"lI'rangèrent pour
que, le dieu le reconnut comme fils. On rar-cela que le dernier pha-
raon indicène, Nectanebo qui ':'lv<:J.it disparu en Fl.hiopie, aVêJ.it dit
:u'il reviendrait en triomphé. Le bruit courut alors \\1u'Alexandre
,'. t:li t
fil::; de ce Dh:"raon qui, par des "Iloyens magÏl:ues, aurai t
vi-
~it0 lu Macédoine, bt obtenu les f~veurs de la reine Olympias a-
vunt lu naiss~nce d'Alexandre. Grfice 0 ce r6cit ou à une autre
vcr~üon c;ui fait d',~lexandre le T'roduit d'une union mystique entre
(î]ympio.s et A~on lui même, ~;es droi ts Ù 13 couronne des ph3raons
rte
Curent jamLJ.is contestés. T':n d{;pi t
de sa nationali t8 l'!lJcédonien-
ne, il
fut salué CO'Tlme un v{:ri table é['YlJtien ct considl:ré dans la
~uite comme le fondateur de la XXXlIême dynustie (A. Weig3ll, His-
to~~_~'Fc;yrte :.Ancienne, JCY-P, r/p. "2')5-");'(,).

123
~insi aonc, m~m~ si les recensions de la l&gende continuent.
U:An::: une cECrtéAine mE::sure,
de vdliculer les stéréotypes mytho-
r:réJ.phiqul:s de léJ. ynÊ;me veinc I~ue ceux de 1'line (1), elles con,,-
litucnt)~ n'en pas douter)un contre point indispensable ~ui
nous offre une approche cette fois ci ~oEitive de la thématique
Gn est donc amen& ~ constater que l'évocation des tradi-
tions judaïuues, voire hellénistique[; ne suffit P~AS pour ren-
ure coonrte des é;lans unti-égypticns et anti-Cthiopiens de rhi-
Ion.
/, notre avis une explication qui voudrui t
insister unique-
ment sur les survivances de conflits atavit1ues entre Hébreux et
EI~YT)tLE;ns serait insuffisante. Ne devrait-on pdS plutôt penser
~ lu situation particulière de Philon, c1est 0 dire â la situa-
tion d1un certain type d'i~mi~r~s juifs à Alexandrie au Ter siè-
cIe \\V.JC
(?).
(1)
TI;}nf: une des rpccM,ions i l ('E,t dit cu'Alexandre eut ù faire
fa-
ce ~ des hommes noirs extraordinaires •• : et ~ des cynocéphales,
tlOrrl!neS:t
tête de chien aue l'on mit en fuite avec des torches (A.
\\bel, or cit, p. ?r:;)
.
(J)
F:.p. Coodenout';h souligne il
juste tire que les ~;léments de lle-
x~gêse philonienne annaraissent comme étant nropres â certains
juifs de L:.t Diaspora:
"fhilo was not unique in his thinking. He
sneaks to and of a group of onystic ,Jews and contrasts their point
of view ~requently with that of the ordinary jew, who could not
crocs thE:: ,Jordan ••• " (E. R. Coodenough, Jewish symbols in greco-
r()..!nan 11eriods, V.
l , p. 6 et 7).
--_.-- -
--
rertains auteurs ont tenté de soulisner le caractère authentique-
ment juif de la m,~·thode de l'hilon :
Fru."rlenthal pèi.r exemple dont
le point de vue a
~t& critiou6 par F. Stein; q. Arnaldez fait le
T10int
de ILl. ciiEcus~'ion
(cf op cit
rp.
l , p. 87 sq.)
t

124
rependant, m~me si l~ oimension conflictuelle des rap~orts entre
E~yptiens et juifs 6 Alexandrie peut nous apporter un éclairage
i.-:ur l' ct t ti tude an ti -égyp ti enne de rhilon (1), il reste à expli-
quer pourquoi l ' 8tblopien se trouve log{j ù la même enseigne.
Ce survol de la période hellénistique nous édifie sur le
l'cti t
r;ue la thématiClue éthiopienne a !1U être trai tée différemment
d'Ans un sens positlf ou négatif, Sè:.ns que l'on puisse dire, dans
l'~tat actuel de nos recherches, laquelle des deux orientations
u 6t6 le plus développée.
Les auteurs chrétiens, héritiers de ces mêmes matériaux
peuvent nous permettre de suivre la destinée de ces deux tendances.
( 1)
T<lie Rikennan a consacré une étude il l ' évolu tion de la si tua-
tion des juifs clans les empires macédonien et romain, ~f une"ques-
tlon d'au then ti ci té : -pri vilè ges jui fs" in tifélanges l -Levy,
1955,
p •
1 1-34 •
----- -
Il faut bien àdrnettre que les rapports entre les différentes compo-
santes de la population égyptienne devenaient de plus en plus com-
plexes. J. Schwartz a bien analysé l'évolution des statuts réser-
v~s aux différentes entités dans le cadre des empires, il se pen-
che plus précisément sur l 'E~ypte de Philon: "Four des motifs que
nOUE,
ignorons, dit-il, les juifs égyptiens vers le milieu du se-
cond siècle a-C, av~ient commis l'imprudence de nrendre parti lors
des querelles dynastiques, pour ceux qui allaient ~tre vaincus et
les derniers souverains ne surent que les brimer.
Aussi l'appui accordé à Jules César par les juifs, lorsqu'il se
trouva à Alexandrie, apr's l'assassinat de Pompée ••• présageait-il
Le, fidéli té des jui fs ct' Egypte, une fois la conquête terminée •••
Jusque là les juifs se distinf,uaient d'un ensemble gréco-égyptien.
T,"sonnais avec la présence romaine, il y aura une société triparti-
te qui tendra ~ se casser en quatre; en effet, malgré les progrés
continus du ~rec dans les couches relativement élevées de la popu-
lation indi~~ne, les intérêts des Grecs et des Egyptiens (ou, mieux
dit: les habitants des villes, r.uid~s par Alexandrie, et des pay-
s~ns) tendront ~ diverger, préfifurant peut être déjà ce qui se
lroduira ~u bas-E~nire••. " f'oursuivant son analyse l'auteur souli-
i:';ne que les Crec s al exandrins r<':ussiron t à s' alli er avec le cl ergé
local ";E:Yptien nour être le fer de lance du niJ.tionalisme égyptien-:
" l lu tô t que de b ra,: uer ae front le maî tre ro:,1iün, on choi si ra un

125
f,uite nc)te (1).
biais C\\ui concistE:ra à persLecuter les ,Tuifs sous le prétexte
fill1acieux d'hommoges à l'empereur. Ce faisant, on atteignait le
nomen Romanum que les Juifs d'F,~ypte, pour leur péJ.rt)respectaient
n1 u s
fi dè l em en t 11 •
~insi donc en suivant le clivage ethnico-id0010Gique (division
juif/non juif) et social (division ville/campaGne) on se rend
comnte que Philon 1 qui est jui f et alexandrin J se trouve dans une
si tUé.ttion priviléfiée. D"ai11eurs ,T. :-Jchwartz a bien souligné que
le rroblème de la citoyenneté alexandrine ne concernait pas les
juifs de l'intérieur (de la chorô-J"qui vivaient avec des Egyptiens
c:t dont la rénu.rtition en catégories sociales était profondément
diff&rente de celle de leurs coreligionnaires (:'Alexandrie"
CT • .Schwartz, l ' F.C;YTte de Philon,
1°C7, pp.
3(;-37).

126
CUAIITRE IX : L' E'I'HIOfIFN lJftT"lS LA P,'\\'1't'.ILL:;: .SC~IrTUAIRE
,TlT1)F:O -C H-qE'T'I FInn:.
lorsqu'en
11~ de notre ère, Trajun s'enrage dans une guer-
re très dure contre les Parthes, les Juifs suisissent l'occasion
T'our se sotl1ever en ralestine (;t dans la Dié<ST)Ora.
\\ Alexandrie des palens massacrent des juifs et on assiste au
sc t';nario in verse it Cyrène; l ' armt:e romuin e in tervi en t
en faveur
des palens.
Cette nouvelle rè11ression alimente,
d<-lns le ca'YlP
juif, une abondante litt~rature eschatolo[ique (1).
L'empereur ;:adrien met le
feu u.ux poudres en prenu.ut deux
rL, ci ~~ions 'lui s' ct v~ ren t lourd es de con s,,~q uence s
: la restaura-
tion de ,T '~rusal em sous la fo r"l e ci' une viII e rom(-line (Colonia
Aelia Canitolina) et l'interdiction des mutilations c0 rporelles,
ce nui revient ~ interdire lèL circoncision chez les juifs.
~ nurtir de 152 des soulèvements éclatent un peu partout, ces
troubles marquent le déclenchement de ce qu'il est convenu d'ap-
I
r'81(:r "la deuxième p;uerre des jul fs".
(l)
1::J. nrôsence romëüne permet à ce r,enre l i ttér<Jire de connaître
un nouvel essor : les ~omains prennent la place des Assyriens, des
F!:,;YTlti ens déms lu. nersonni fica tian de le, main de Sa tan.
D.:.J.ns le
t roi i:-;lc~m e li vre des 0 racl es sibyllin s qui" selon j.fme Nikiprowetsky
(l:üe de l,' rIVJC, il é"tait d(.:jà unnoncé que le roi messianiu,ue se
'TIonifesteralt lorsque PO'TIe rE"[nera:Lt sur l'FgYl'te (Nikiprowetsky,
liA troisième sibylle,
1Q70,
V.I,r,-r:', TJ.
295). Il convient de re-
'11(trquer qu'en 5h de notre ère T<tienne est conda"l1né pour blasphème
et est m~rtYtls6; il en est de m~mc Dour Jacques en ~2 et c'est
(1:,nE: ce contf--,xte ,:u'intervint L: f'r<'dic&.tlon de ,T(~sus. ,T. Eisen-
UU'I'.'
"~ontre cléJ,.lrc::'n(~nt la fid~li t(, de ,T(èGUS à lu. trèldi tion juive
(,T.
]'i:::l:nber;;:, on cit,
lC1,?C':,
r .
Il;'?
S'I.).

127
I·'n lTudôe ;;imon '.':...Œ lZochba est lI".; diricc:lnt de la révolte, le
r~bbin ~a0bi ~~icJ lui a~norte son soutlen:si on sait que ce
dernier :...<. patron'; une nouvel} e traduction cie li:l ':eptu.nte, on
cO"lprend d(~::.; Ion, que 1;). luttE.: :"'lmlt:e st lu lutte idéolof;ique sont
bien articul(;es.
'l:...<.is le ca!'!1.D ÙU refus est divisC:, ICE; di f'férencés d'ap~ré-
ciation et de co~portement vis ~vis de l'envbhi~~eur sont paten-
t (: s ;
c' Cc; t
cb. n s 1:J :- ro 1 if,', r:"l t ion des sec t E: S
(1)
e t
fi i...J. n s leu r
dévelo.·ppement que les diE;cî.t11es de ,J;:sus se consti tuent en grou-
re distinct. Marcel Si~on d~crit lu runture qui s'est oD~r&e :
"1 '(,chec de lu r:;volte de Ear Kochba,
dit-il, 'conduisit l'Ee;li-
se A nrendre ses distances avec le destin nvtional d'Isra~l.
D0s que le christianisme prend conscience de son autonomie, les
)'c::1:ltions judôo-chr~tiennes nous arnar<J.issent d'emblée co'nme le
conflit de deux roligions,
d'L.J.ut<J.nt rlus irrêductlblement hosti-
le~~ qu'ellu: sont ::troitement an;arcn,tées C~).
(1)
,"ur le (j(';'velo r ne'lent des S('Ct0S depuie; le T IIèt'le r:ic::cle et
leur,'. :,ttituoeF L)ce ;H1X diff,'oI'cn(,s OCCUT\\;J.ntt',
cf lI: Eic,enberg t
01
cit, D. f5 SCi.
(:'»
H .
:3i"'ion, V..:....u..~ .. ~
l SI'.:...l.81 ,
1<:tucies cur 1(;8 rels.tions entre chré-
...;;tc..;:i;..;'_;:.:·n~:;--:;;€:..:t;""""'...Lj u~i~r..:.c;!......:d~·;~·l.:.:n~c,-,......1,--' ,,,,,,'n,.:.D;.:i,,,,I"-.'e~"~r~o~,
.L~.~n_l~3,,-h..:....l
P,,-,,
'.L;..U..;:;.J
::-,:,l!f.....?....,:.r-' ,
1p, 1\\ P,
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128
Ln
; :.'] I.f'tlne,
elle: :e r>l~Jnifeste (bnc LJ j)i:1Sf'Ora~ ce dernier
t i <.) li ch r<' ti (; nn e •
rn LÜfstine 1:.;. riT)o~·:te est unifiée, {;t sur }(; lililn culturel
J ' ln t rerrL.E:: triO 'ci l i ~~e un e r,ro.n de parti (; de l'in tclli t':en t sia j ui-
vc; v.
Dimon f:-:.i t
rC''lurquE.r 'lue lu "~~(c:r du 'T';.;t lmud" rc;sonne des
:'chos de lCi lutte :.ü1ti-chr(~ti(·nnE: (1).
rv!ui[; uVJnt 'lUe ne r'ucht:ve cette oeuvre coloEsale cette
nouvelle fixation cie lu tr.:Aditlon hC:brCiïlJue,
il convient de pren-
tire des mesures trunsitoires :
en effet;be.:Aucoup de juifs lisent
~ncore l'Ancien TCEta~ent dans la Septante et,DuiEque l'abandon
uu l'yec ne peut ['e
fULre du
jour au lendemJin, i l convient de
conE~rver pour un te~rs encore cet instrument qu'est l~ langue
Tecque (?),
tout en envisageant des solutioru:: él long terme.
T l:.:S nouvelles
traductions de Li ,";elltélnte raI' f\\.quila,
Théodotion,
;:J~~n;:1que vont s'Jtteler Ù cette t::che: lire le texte en grec Dour
(1)
'd
l
811,
"
l 0 '
l,
e
I (
em,
n.
" . , .
C') L'intEcrdi ction ri'Ctudif:r le I;Tee fut prise r:éJr les rabbins,
~'1;<ls comme -nesure transitoire.V. '<;i"1on f.:.J.it re·'l.:.J.rquer qu'en
"1iéüronclflt 13. production d'ACluila, les rabbins les ~lus i11us-
tCt::E; Cie l'éro(jue, T'~liczcr, JOhEhu;., Akiba ne 'TIanquent }klS de louer
1 (;8 'n,' ri tc~s ck 1;,1 1,:,nf'UE: ['recque ... " Ils ~artent du cOtn'nentaire
Ju
n;Asséige dE:: Genèse C/,?7 "Dieu donne de l ' esrJétce ;~ JCi.phet, qu'il
hdbi te d:.J.ns les tenL>'::G de Sem";
l ' esnace rOUI' E:UX "devient ce que
,Lll het
;.... de nLUf; bh,U, :';, [;;,voir L; L.m,ü;ue ,:;rccquc,
elle hubitera
li. :n~'
L",-~ t.xtes dF: ,Sen, 811e y ~'f:t introduite -par AqlliL,," (M. 5i-
'1[ () Il,
() n
ci t, l'.
)L 0 .1 •

129
un temps encore, n'J"l,':; di.H1S un cS';'rit jud'.lï~ue, car il convient.
Il''::::; :~~ r,rht:;ent/ de fe (j"Ïf1arquEr des interrrétations étrangères à
1 ~ traduction d'Aouila refl~te un litt&ralisme absolu;
les rab-
bins ont m~gnifi& l'effort, il n'en demeure p~s moins qu'ils
ont da se rendre compte des inconvénients de cette m~thode.
l'h(odo tion, TlUi s :ymmaque,
vo n t
rJurachever cet cr fo rt de re-
üressement,
de retour à une tradition non édulcorée, m~is en
iJ.'Tl 1:·lioTan t
le styl e C·).
1 e
trio I\\quila, rj'h(':odotion et .c;ymmaque devient l~ cible dt':signée
Lies polémi,~tes chrC:tiens (~), ce qui !,rolll\\le
1:1 r,rise en consi-
(1: ['i.'.tion,par ces derniers/du rbnr;er que repr(~sente cette nouvel-
le iJ.rrroche du texte biblique.
(1) 0n Deut citer Dar exemple la traduction de ~nèse 1,1. Dans
l~ v~rsion al,ex?,-n~rint:' ,~e lfl. se,tatant~ on ~p,ouvai.t lj.re (v ;< pX~
't '-::- v, y\\ j t y'
. ~
\\.' t "J
" ~'" ,.. .... ,. f'>""
t/
,p.: ~ --
"-1 Y
~ ",v
1

f
\\qulla sUpnrlme
~" c'.(I-'',(~l .et tr~dult Dictr
è v
~',- ,~\\.,,,, "-1'
_
1
rc:nplace
~ ri'c~\\\\ .:,·t.'I/
par
t'~'L-' Jt.v.'
,
et emploie le teI"ne C"f\\:.5
s~ns l'article; ce dernier exemple montre bien la volonté de
nrendre des distances vis Jvis des traditions grecques : le tex-
te h&brtou ai t
"Di eu", alo rs '.Jue la Septante ,ü exandrine tradui t
nar l'le Dieu" (c f cT.
Reider, Frologomena to a greek-Hebrew & He-
~Ui4-[;reek index to ,\\guila, ch. l
I\\quila' s manner 0 f transla tian,
D.
l~ s~.; cf aussi Palph, vetteilungen des Septuaginta Unterneh-
nen;;;:, TI. ,')1*('1, note ?
(1)
Concernant l'~nH1YGe des ~~thodes de Th6odotion et de Symma-
(lUe,
cf Ralph, Sertuaginta, id est vetus testiJ.':1entum graece jus ta
l"~X interpretes edi tio tertia,
19L!~.
(/)
fluns le dialogue dit "de 1' hirnothèe", l'auteur fait porter à
un Toc'rSOnni.lt':e le nom d'Aquilu et l'é.tccuse d':.\\voir rnutil;; le texte
(cf Tul<::yn'Jil1iétrnf;, f,dv.
jud.,
n. '71).

130
Ainsi les chr~tiens sont oblie6s bon ~n ~al an, dl~tre
,t l' ~:coute du >Joint de vue adverse, pour mieux le cri tiquer,
(;uitte il lui
reconni,lÎtre des aspects intéressantE; {ju'il con-
vient de louer de temps ~ autre (1).
} 3
poll~"<Ji(!uf:' f:.~criptuaire va continuer jU::'>lue dans le ca-
(re de l'ernnire byzantin (?);
et avant que Justinien n'y mette
LLn (j'une 'n;111i'~re r~dicale, en interdif;,Jnt 10. lecture de la Bi-
),\\)l'LtllCe : :~ ,uelle version de la 1ihle doit on ~~C: fier?
l',",nLdy~~e df; certoinf: i.J.spects uu débat nous T)errnet de saisir
c!E.:é3
nUünces d,.-<ns If:: trai ternent de la thémati(iue (~thiopienne.
(1)
t'arDréciCttion 'lue les chrétiens portent sur l'oeuvre d~Aquila
l:st ambivalente: Origène dit de lui qu'il est ~1.1.'\\f.'~(~'.'
--:.' 'rtpul.·':"
-~v\\ \\~ ~'t'
Cprisonnier du style h{;bralque), I]<.-<is lui' recon-
n:J.it le mérite d'avoir osé/entrenrendre cette traduction (c
K~'f'~;'
Î(lA t.trl"l~'r:l('[,\\\\' '{I),,;l JI ... " rt ..·.·.;,.
: Origène,
]'pist <-id !cfr.
3)
?,iJ.int ,T(;rôme, 'Tléllgré qu 1 i l ai t
raillé le caractère fJointilleux
dp l'À '''1;>thade d' l'quiln
(non salum verma,
sed etyma,locL.J.s quoque
v~rborum tronsferre conatus est •.•
et syllabas internretatur et
1 i Lteras
.•• " ri. conn",î t ;.3. son .::J.dversD.. ire 1 eSluéÂli tés ct' un gr<-md
,'·rud.i t
ct d'un chercheur persl':·vérèJ.nt Ildiligens et curiosus in-
tl'r'r r't'- •••
eruai tié3i:i'11uS lin.r:ui)8 graece" <Térô:ne,[;:rist J \\III ad
l
[''1 rn.
JI.
( .)
c ï nu v (;11 (' 11 (

131
, Cri!\\';;ne LIY'Li trc de }ct ccntroverse
(;eJ ui
;,ue son origine soci:üe
(1),
son (:;ducation
(2),
en
un '~ot ."on f:;xnérifnce, 11rt'~disnosaient à intervenir dans ld. po-
[,'li, ue :::criT'tuitirE: judt';o-chréticnne est Sè.ins conteste Origène.
T ':--luteur
s'est voulu "critique" de téxte,
E.'xée;ète et th80-
lOf':icn. CéS Liifférents as-pects de son oeuvre (/;) l'ermettent de
c~isir lu rort~e de sa l'ens~e, non seulement rt~ns le cadre du
c hrù:tiani sm c ·nri·ü ti f, mais C)' un e !'J1aniè re ['>~'né\\ral e dans les
{ilscu;]~:ions th\\~'oloo::L\\Jues ul t·,',rif::urcs.
IITé,r,{li tous 1 e,; tr3va,ux cJ 'rrlGfc~ne,
il Ecn est un I,ui rnéri te

nOUé' rîtcnirnurLLculièrernent, :J 1:1 fols n:Arce 'lU'il occupe
(ril':~~ne l'lus de t8P1DS 'lue n' i:qporte quel ouvra;!:e, qu'il est
(1)
l:n l'aS,::élp€
de Saint ,Jérôme laisse croire ~~ue lE:: fsrand exégète
chr~tien qu'ét~it 0ri~ène av~it des élscendants juifs, par sa mere
r1lu[ narticulièrer'lcnt
(Jérôme, E!iç:t XXXIX, 1).
(J)
Le [Jre'ücr "1ü.ître d'Oricène
fut son père L,c'onide; i l suivit
\\ lU-;U_L te
les leçons de cat8chèse de Cl,>nent d'Alexandrie;
certains
t"''lOJ /':no.ges
font
~··i!:'·Qser qu'il a fréquent{~ l'école de.s philosophes
';"ntène,~:nmonior' S:..:.ccas (Eusèbe de Césélri.::e, ~, VI, 11"-19)
(,~\\ ]~. rroduction litU:réi.ire ù'Orie:ène ne se li'üte nas ci ces
trois ;'enrcs. l es cri tiques ont drcss8 un catalo[:;ue !11inutieux de
::on oeuvre ~nol1umenL,le : S':.ünt r:pirrwne porte :;
r:ix 'nille le nom-
bre de ser- t',cri ts UIuer. L Xl v,r 3), et Saint ,T"'rÔ':l8 donne une es-
tl·'I:.tion Cle dL;UX (nille ouvra.ges (Contr. puL TI,?-)
("n :.A rli~:tin{:ut:
d:Ân.s ses t;cri ts :
-
ll'~
truvaux t:cri1,tuaires (trë;.v:J.ux critiques et oeuvres
- .lu; oeuvres th,é>olo,r':iCiues dont le l'lus import~mt est le
l~ \\:' / u.' '/
: r eri
;~ rchôn (Des princi Tl es)
-
lc[: livres usc0tinues
Cl' exhortation au murtyre, lé livre .sur la
1 ci .': CE;)
-
du~: lctLre:o don" le:: seules " être conservée:.:: d:..lns leur intégra-
lit:
sunL
celles ~dress~es ~ JulL~ l'Africain et
S~int Gregoire
IL
thL: U'n~\\ turr;e.

IJl
(;bSü lument unique en son CE:nrc o:,ns l'antique littôrature chré-
tictJne 8t 'lu'il tient unf~ plllce i~nportunte àiJ.nE' l'histoire du
tLxte de l':\\nciE:n
i;c::.~L'.J~r1ent : les Fcxurles" (1), ~~'Gtr ce tra-
V~jil, l '~"uteur entrE: oilns les d,'·t~.üls de la rüll~mijue ccrin-
tu~,irc jud~;o-chrl~tic[jne.
l'rL:':8ne lui même rE:cormaît flue Il. texte de l ' r,ncien 'l'esta'TIent a
f~it l'objet de rc~uniements, cs qui a entrain~ de fausses in-
(1) rierre Nautin, (rigène, sa vie Gt son 08uvre,
1977, }". 304.
l a ' nul t i pli c i té des t i t l' e s deI' 0 u v ra f, e l' en 0 b i en co mpte deI' am -
11 e:ur ou
tro. ViJ.il r";ali sé :
-
Il'ln f; le cas 0 li L, comnurai son àes version [" s' ~ L; bli t
sur six
colonn8s !,0.r~~llèl(;[::: on les :"-lT)rc1le Hexaples : l (: texte h';breu en
lE:;ttres h(;bralques occupe la pre'rtière colonne, le texte h&breu en
lettres grecques la oeuxiè~e, ~uis la traduction d'Aquila dans la
troisième,
celle de Symmaque dans la quatrième, la Septante dans
lu cinquième,
et celle de 'l'h{odotion occupe la sixième nlace.
- 'Pour les f'SitUrnes Orie;ène avait à
su disposition deu.x autres
traductio.ns anonymes (lU'il avait trouvées l'une à Nicopolis, l'au-
tre à Je.r\\cho.
Ces deux colonnes ajoutées ont donné aux manuscri ts
de ce tY11e le titre d'Octaples.
-
Une colonne é:i lafluelle manrluaient les deux 'Pre'ilières colonnes
consacrées à l'hébreu prit le nom de Tetraples.
- D':tutres noms ont ôté 1'roT,osé[:; : He}'ltaples (sur sept colonnes),
~nncarles (sur neuf colonncc); on n'en est arriv& jusquJâ opérer
une: diQtinction entre dlune part :tes titres for,(]()s e:J. Pdrtir du
t('r~ne ?L 0,\\vj~' (iiU cinculier) , ~'1T~i(pluriel) qui Gi!~nifie "simple"
(:t (j'iii_"ne donc lE:;E 8xemplaires 'lui ne contiennent que la version
(]l:~; ;;er'tiJ.nte (-T.'-';V (l' ;), f;t è'éJutre piJ.rt les titréS formés à par-
tir du LE;rme,'t\\.~
,~t\\\\~,,:,,(lit:ne en IJ:rec)qui rendnüt plutôt
CO''lI,te Je 1.:1 !'r(')[:;enti.Âtion des :nD.nuscrits (cf F. Vi~ouroux, Diction-
n<-,ire de la Bible, 'l'. II,
1èrE; 1'\\élrtie,
10 ?6,
col. (90).

133
tf;rr,réto tionE; (1 i;
l't dans son édi tion cri tique, il met tra un
~~c>in T1ëJ.rticulier :', foire ressortir les di vE::r[:~ences (2).
:c Lit les ::exarles constitué.:nt une "repror.::raT',[üe", plus nette
(1(;[;
Juantations que nous avons dt:j:' décelées dU niveau des apo-
crYr'hes.
',insi, qUi..tnd bien même il ne resterait que des fragments
de c et te i'npo l'tan te con tribu tion ~l l'étude de l'Ancien 'l'estamen t,
l'~ssentiel pour nous est qu'ils pr6narent ~ ~ieux comprendre
lt:s verdicts contradictoires du procés de Cham et de l'l<thiopien;
L1:, nous reI"'rlettent de suivre les interpoL.ttions successives et
0'arpr~cier les traductions anciennes et ~oJernes.
( 1)
"
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'r
"
.) \\.,1. 'Iri
~
'-' J
t "'t\\ \\ ;"-'
'(
(r'rLr:ène, Comm. in ~~atth,:\\V PG.
--13 J col. 1293.
(,) Ce souci transparaft dans l'utilisation de signes diacriti-
I.Jues : une obèle servant à marquer les mots ou les passages qui
~në')nquent dans l' h~breu et qu 1 il convient donc de supprimer, une
astérisque mettant en relief les mots ou les passages qui, parce
qu'ils figurent dans l'hébreu et rnawjuent déUls la Septante, doi-
vent y 5tre étJblis
k .• \\
" 1
"
\\,
é;I' 1. ,t :.)
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1
,\\ t -' l ~ -
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134
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111 I:IIl'AII\\II:'-l
'Ej).1;',,~y'I,~~ y(,;<: :1J a.
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'27.
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Vll.f.\\TA 1. \\TI:\\ '..
'_i(î.
~ IT\\'lIj ;·("i \\IJldltl
\\îW;IO IiFP,l\\\\1l'\\ '1'1,:'0.
'21i. ~i l.klll:':IH S,'I'I l.i: I·j",:.
Il.:'\\,11 ,1 [,1'.
':'Ii.
1.[ "il Ci"",.I,'" ",., ÎW; l'L', /
',Oi
Genese q,-:'lS-?7 à trav,TS lt:s Hexapla ra t. 11:) col ::0'3-206
lfESAIJE CA1'UT X\\'lU.
l:rl\\lM.\\Xœ.
U'.
UEOllUTUlN.
1. o,~J.t·rr.,;Û-liï()~ ,;:"'C:r[ù-:~~, ~
t.
~~!l~Q{J;:'1 ";~(J-;~[l.{")'1 AWL0~t~;.
~. 'J\\j~(,;:cJ)rl)'J à-;:rJJ""~"lD.(Ju,; cv
'1., ('0 o.;;',:;,iJ1"j'J b Dû,aeJ,
(J~~A~:;,j~1) ;'C,Ù Ô,.x aX~VW'i n..l;:U(J!-
é,;p.Ti[J:L, z.:ü tv ay.~0c(n TCCl7tO(.Jv';,
\\1(1)\\0'.
1J('r"~~li.,.,..L. Vl .lurciUl, -r.r,(;:U-
evfJ~.
Tl; etu,;ou l1C~j~~~'"IJ.;
"EOV'J; bvD.uJ1.(;·J y.:ù Y.a.1CL~~.­
7tu'1Jjlivov.
S\\'~I\\J ,\\CIILJ S.
I.XX I~ fElii'I\\E l'ES.
lIIEOJlUTJO.
1. V," 11'11;\\' '''"11, a\\atliS , 'jlla~
t, V;J~ l,'",,,, IIHiuIH ab', ullr~
1.
II allS Il''11I11I;1 .. EIllI"I"·C,
ilUIUjJI:t i~'~IIIiII~II:,~~
~. nlllli'tlS "';;:lt()S ill U1:lIi, et
~. 4.!"i Il,;uit in Ill:ll'C olJ:;illcs,
2. (1)lIi !lIllllt III lIIarc) "L"itie
Ill'" \\~l."'''' Il,II'Y' ;'H.'~a.
cl '1,j,(ol:l'; Ioildill;':'.
el ill ""i:; P~II'YI'i.
1IIIIul. l:.Iiij'li, il".
LUII!.
L'..,I 'IUCIII HUll eot ullra
011 Î.i 11111:1 illtHII"
1;('111(111 ah'l"~ ~llt; ct COlIllI]l;\\-
l,LI,.
Isaïe lP,
1-' il travers les Hexapla FC t.\\~~col 111t - \\'t;\\~·

134 bM
i"
',.-.OI:\\UXm:.
0'.
eEü.lOTIIIN.
~!i, lb\\. 1iŒ7'H .'i.~·n~" ~::û; ûbd-
~(i.
"["16 Ct.~t'J'J.
';1.7. 'L'J trJ~'; O;.·X'H; •• _\\ 1.1: (~~).f:..v
~7,
,,:rJt~ ç/..(.\\'(;J:.'."l.j~.
:'.\\\\l"I.'\\CIIUS.
L~X I;\\Tl'l\\l'llLl;:;,
TIIEonOl'IO.
:':i. !'.I l'iiI Cf,all:I:J1I l'II,'I'1.!i0l1l-
Ill', ".\\';"
I.j.-i. III dulllilJus . .11il! i, Hl L.ilt'I'-
'1.1.
lJaCll~Î,~.
0'.
L O>ü i';;; 1) '>."; ':":,;:r1ù,I,;, 1\\
-t. O~).l 1"7;; -;"·J,r}"l'J 1:t!r·JYf:;.
'Jt!ruOZ'J ~(); 1;J.f7l'l .\\ :rJ({J-;:[ J.;.
t-r:éx.:t'J). -::',~ J<u;J'J A~IJ~r);:[J.; ..
2. '.\\~uT:iI.i.III·J li;:'JJ'!(~i.'J'J'; bJ
:!, '0 à-::·, c-;:i.i "l"
è"J
(JÙ:$.11n
,~"'~)ll\\'J ~,) ())j.-.(IJ0n)
6iÀ.l;a-;!11 j(,J,~ 0~i u/.':"..JIJ~\\I -;:J.-;:U(J!-
0tJ.1HJ:l) z:ü ~'.-::-;:(J/.~; ~~f~).~·/~:;.
~l",.
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"EO m; èt',:).T.l~'~) Z::Lt )W!ll7'[i:-
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SnDl,\\CIIlJS.
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\\',,, 1,~I'I';l' "'IIIIS :Ii,\\IIIS, l\\11;C
t. V"' 10-, l''': ",.\\;11111 aL." 1I\\lr~
1.
\\Iall' 1I1111111,a .I:tlll"I"'\\:'
1111111i Il:' ,1.1 \\fI "1.1:<:_
~, 'hll,'II, \\";:,11,,, ill 111:\\1 i, d
~, (JIIÎ IIlillit in 1lI:1l'(~ ol"i.1.·,;,
~. (QIIl !llillÎl io Il!'lft') Id, j':\\'~1
Jll'I' \\~hJ p.ljI.\\I.il ~~,I.
el q.j"'l·,~·l. ldl!lîlJ:I~.
el j.1 \\;I:--.i:) J1.\\ 1.1: 1 j,
III ilill. J~ l'! i, il i, j t,'.
bill!.
U"i, 11111". ill'ilii '!
C"IlI(!ll :tk"l"\\.: :l'~ l'l «'lIuile"
1.1I1J ,

135
Nous nous sommes d~j~ rendus compte que/suivant les cas,
Cham pouvait être considéré co~m8 le fils de Canaan (1), au com-
~e son p~re, voire son alter ego (2); on comprend dès lors que
des manuscri ts ul térieurs aient continué de véhiculer ces con-
tradictions et que la cible de la malédiction ai t pu être dif-
fèremment identifiée (3).
Four voir dans quelle mesure le travail entrepris par Ori-
g0ne peut nous être d'un grand apport dans notre rJflexion,nous
avons choisi d'exéJ.'7Iiner l'exposé des r\\"~,~,,t.,.;. sur l'Fthio'Pie,
(le pays de Koush)
(Tsare
18,
1-'7)
tel qu'il
re8sort de la con-
frontation des différents textes.
Nalter Reichhold souliene l'imnortance de ce texte et se demande
"si certains traducteurs en supprimant ou en camouflant,di:J.ns le
cas des Ethiopiens, une épithète élogieuse, ne s'étaient pas
l.:ÜSS('
inspirer de sentiments quelque peu racistes" (Lj). Pour re-
pondre à cette question il nous a semblé indi8pensable d'étudier
les info~ations fournies pur l'édition critique.
(1)
cf sunra A.M. Denis, p.
(~) cf supra Fhilon, p.
( /J )
teaucoup de :n é.t nu sc ri ts épét~'Tüll(:s en Europe laissent croire que
rham :J. T1U être méludi t il. 13 place de Canaan : Oxford, Bod. Libr.
ranon ~rec 35,XJlème siècle ArJC; Escorial Real. Bibl. y II 5, XVè;
'aris, Fibl~ Nat. Coislin 4, XJJlème siècle ••• p. 7, 1.33-34, ce
oernier '!lQ.nuscri t
rii t bien "
't-\\\\ \\. \\<i,-~ ,Pt>< "
\\~~ 1'il(~~:
1....
,J
dans 11 espri t
riu copi ste i l n ~y a pas de con fusion po ssibl e, ;; "- \\'~
est en appo si-
tion : donc CIE)st bien Cham, le "fils" qui est trl<iudit.
(JI)
w. r~ei chhol d, "Les Noirs duns 1 e li vre du lH'o'phè te Isaïe, in
Collolj,ue de
DjJl';h.i.r,
fI.
?P 1.

136
! 1/ }'ouvement
des textes, mouvement des ooinions sur l'Efhopie
1 e contexte d~ns lequel ce texte nrend s~ substance est
celui du VIllè'1'le siècle et dU VIJème sir~cle AVJC, lors'-iue le ro-
Y01ume juif de <Juda fut entraîné dons les guerr(~s assyro-égy-ptien-
nes ou assyro-kudJites (1); le prophète Isaïe [:e montra résolu-
'TIent opnost; ù toute forme d'aligne'TIent sur une des coalitions
en présence. ~insi lorsque, anrès la mort du roi
juif Achaz, an-
cien allié de Teglat rhalacsar I I I , le roi ci'A.ssyrie, les Kushi-
tes envoyèrent des ambassadeurs pour proposer un traité d'allian-
ce z"u nou veuu souverain jui f,
vzechias, le pronhè te réa ffi rm e sa
ror;ition:
tout en rec"..,naiss(lnt leJ. grandeur des Fthiopiens C~),
le 1\\1'0 ohé t e l eur j'ecommande de l'en trer chez eux :
"t,lIez, dit-il,
envoyés rapides,
Vers une nation élancée et luisante
Vers un Deuple de près et de loin redoutable
\\iU':]
une n~tion vigoureuse ct dominatT'ice
dont les
fleuves sillonnent le nays.
Vous tous oui habitez le monde et qui demeurez sur terre,
(1,' La ',(XVè'l'Ie dynustie égYfjtienne est di te "éthiopienne" par l ' é-
colp ée;yntologic:ue
franGaise,
"J'ushite" par les anglo-saxons.
\\ujourd'hui les historiens pr~fèrent s'en tenir ~ la d6nomination
,u.c;nite nour èviter la confusion du terme ~·thioDien
uvec l'F'thio-
'Ül
.:J.ctuelle (cf <J. Leclant, "1'Fffipire de Kousft : rapD.ta et Héroe"
in Unesco, or) cit v.n, ]1297 note '7.)
(,) Le
tf;xte d '~.quil::. et celui de lé-l ,septante O!entionnent l ' éni-
t!J'~t8 )lt~'~À"LA
'
(.\\_'l:~).
..

, ,und on lè vera l t? f';L Fnai
sur 1 E: S n10n tdCfJ E:S,
VI) il~;
re!~arderez,
('u;;nd sonnera le cor,
vous É'coutcrez
r~r ~insi m'a narl~ Yahv~
eTe veux rester tran,]uille ct observer du lieu Où
(:o~n'!H~ la chd.leur torride (qui r'~l':ne) au-cies~:ub
du [,ul eil ,
Comme un nU31~e de ro"ee dans la ck\\leur àE; 1::1
'n 0 i [~ [;0 n
! Il
(1).
:.'.
Reichhold penr-,e LJue même si lé:s t'raductioru: Jnciennes et moder-
Des sont divergentes sur ccrt~ins asnects, on est autorisé â nen-
;cr 'iue lé: tE:xte bébreu uuthcntique
(:»
porte les rremiers élé-
'[lcnts d'identification du r,eu1ùe t:thiopien,
de 'nê'TIE: que les 8-
TliUj(~tE:S i~lop:ieuses. Selon l'Gcuteur lé: terv.1e h(breu "rnorat" que
(')
f ':J.uteur donné
1 cs
r.:J.isons liui l'ont a'nenl.: :',
fonder l'authen-
tLci té: du texte h,';brcu
liT e Y1;~nl;Ut d'exuctitude de l~!. -plupé<rt des traductions .:J.nciennes .-
et modernes noue oblige ~ remonter aux sources du texte original
en hôb reu.
Cet te tâche est fJcil e pui sq ue l es Bédouins de la tri-
bu arabe des rra' amira ont découvert,
en
19L,7, près de l'oued Qum-
rDn,
en F'alestine, un texte complet du livre du nrophète Isaïe da-
t:mt aoproximativement de l'o.n ,-~CO I\\V,JC. Ce manuscrit n'o. donc su-
bi ni retouches ni modificationr
(1 c:
1.U
-cart der
8xégètes posté-
l'ilUri..J,
en léJ.rticulicr de l'Ecole rnusorétil!ue
(tréJ.ditionnelle) qui,
cnlre '7(",(, ct
LJ(Y,
ATJC a dé"truit tour:: les textes antérieurs qui lui
: L,ient occc2siblc;s. Il n'y J
donc ras de rnoclifications.
Ainsi pou-
V0n~-nOUG trav~il1er sur un texte authenti~ue (V. Reichhold, op cit
r .-,,, P Î •
, notre uvif" lef" conclusions de l"uteur nouf:', se'nblent (Ievoir être
cncor(· :nicux nu;"nc,'.es : i l cl raison de dire !Ju'il S'o.Cit d'un texte
:lil n' éJ r :,e- .sul;i dé- "Jodi ficatl()n~~ cie ] ['; T'i.:.rt de:::' exôgètes ~osté-

138
i L
,''réC
i.1.
îcndun;)r
L t
1(' L, tin i-'éŒ delic era-
tL.'U
dé bronze huil,"e",
et non l'idôe ô'un fieuTùe i'TIberbe, gla-
~.l:'
ure (1), COr.1rr1 e' l:ü [;::en t
crn l re le'::, trü.ouc tions in:::;pi rées du g::ec
rL :oupçon d'inex~ctitude des tro.ductions anciennes et 'nodernes
ut:v:LE:;nt certitude lors,]u 'on t;xiunine de r-rès d' ',U tres Du[;Sélges du
L,__ : t t.;.
rl
c:t iŒriv(: 'lue: ,je:G traducteurs fflodernes traduisent le terme
ll,'breu 'l'J.V-qé..tV,
(une des '~T)itb,jtef.\\Yattachl:e:..:; uU !,cuple éthiopien)
1
:tr Ilb.:.:J.lbutier ll ,
Ilb":Ci...lyer" etc •••
(2);
i l
LlUt .:.tvouer (;ue cette
'rJêtnE:
~ 'il CE:t vr;)i (;11C l~ r~tCille <lui é..t Clonn;; le terme neut avoir
1
le :;!;;ns de Il n ;;'ŒO l c:, vr; ix ll ,
rien n'interdit de diri~er la refle-
xion vers une Jutre -rüste,
ltqôah lt qui rend l'id'~e ae "force ll ;
! t
c'~st cette tradition que la DluDart des traducteurs ~odernes
:) ui t (; no te (,';»
l'ieurs; '~uis ce ,Iu'il faut pr,~ciser c'est qu'un intervalle assez
lonr: ::;,~nan:: léi di...lt6 CIU document E.'t les évène"'lents qu'il relate et
i l n'est T:US irnposc:ible qu'avec bix siècles cie différence le tèxte
cie 'IU''lrJ.n ne soit né..ts entièrement
fidèle à l'es-nrit du pr0l'hète;
'n:,ù-, l ' (;:;~-;entiel E:'st que nous avons un texte hébreu ancien qu'on
péut co'nni,.trer 3UX traductions ul t~,rieures; t~rr.oi,c~nage d'oU tan t
,lui:: brportétnt qUE:: Les llexaples sont très incomrlets.
(]) r::ible -
lI.ncien rpE::stament, Tr.::.tuuction oecuméc;nio_ue de la Bible,
'-Î~
Ti •
:-; t", •
(,) 'üble - Ancien Te~,tament, 'l'rJduction oecum,_nLlue, p. 788.

139
ont suivie: i l est cluestion d'un T)(;uple " nu iEuant et dominateur"t
c'(:r:t cette idl';€
:'Ut;
certàinc[; traductions :.:.ncil'nnes ont [gale-
,: C fi t
r E t (] nue.
"u.is il ce nive:)u se nose un d.utre tynE: de [;roblème : la
;jert::J.nte f2tit intervEnir des notions (lui
sont Éètr:.:.<ngèrE-s au t8X-
)
1
_ ,
....: ~t,)., 'ï, \\.G-( v'l = C 'est :~
dire "san~; eST,oir" ou "ElU sujet duquel
on
n'espère nlus". (ln est d'u.utélnt 'nlus u.r~cnL- :J
sounçonnE:T une
r':'interrré:tation qU'élU verset 7 le texte dit le:: contraire
c'eE3t Ù dire "'plein d'espoir, GU qui
Lüt t:sT<,rer"
(1).
r,t:'l'endant i l convient de rern.:J.ruuer que ,d'une l,art cette contra-
lliction reut n'u.voir DietS exist~; Ui:J.l1S c8rt:üns'1anuscrits (::) et
1 .....
;UE;
d'autre Y':Clrt l'utilisation concurrente des deux teI"récS
~\\ITj r"v
)
1 \\
._
_ _
r
t::t
,Y" /: .l. Il ,;, \\ ~I/
('eu t ne ras gÊ·ner let comr:réhension du texte :
tout d~nend de l'interpr~tation ~u'on retient raur
(~) : ce rarticipc ~arfait, du félit de sa double fonc-
(1)
Il s'iJ.r:it (:(: l'e'·rhtian de ~\\'Àhlfs ";Ql'tuGl;[iinta VII Libri y)oeti-
ci E)t r\\rorheti,
;;d.
(1UCl.rta,
lCîC)(î,
Ti.
r;p'9.
( ' )
]);,D,'
II
m:,;.nuf'crit ,'je TI ??,S ~3Ci'1:0)' [:,38, r(î~TI
(Ll:nlnéSrad, ofr
."t;~:" tsbibl l(ré:J.cce ')C;C) (<'.-:.ujourà' l.ui au 'Pri tish "uscum) '(]c.t!lUsc'!'i t du
pr'~:mc sit~cl E: )àe mê'ne Gue dG.ns l,} version de LÀ [',ertéJ.nte de la Bi-
olLA TolYi~lotta,
ôd. B. ','JaJtonuE'; ')'.111 r. L!(,,;l n'y J
niJ.S de
cOrltr,~diction, il n'y El. G.u'un terme 1tvrAii'"l(;\\:".... Dans le :TIéJ.nus-
crit C'!"C) c
(London,
r,ritiEh Vus. Chester neatty lu.pyrus JTlèr,le
[.:,L~cle on éJ. ~ ).\\Î 1},'4' cf Septuaginta XIV ISJias 0d. J. Ziegler,
r, " •
18 '7 - 18 P ) •
- - - -
(~) l~ texte d'~0uilu donne une traduction sensiblement diffé-
\\
~)
'"
'. ,--
, / '
-
-
(
l'Cnte:
( '.",,'_IL-;i~ i-,,'./~ 'y";, l,V>
h-"',
) v;',
'If .~-'<, \\\\.\\ , .• ~ \\~\\.l
:
peu-
TlI e) Il ui a. t tend de pi ed ferm e et fjui
l'en verse tout sur son pas-
:::'--'éj'~e (ou CIÜ est füull: aux pieds). Li; encore l'utiliKüion du
;:irticire Y\\.:-trfait rnoYf~n-r,as~~if n'Jide pas il la cO!'1pr(;hension.

140
tian (rnoyenne ct T!:lf~:~lve) peut ovoir deux siolificatians :
-
;~l on conE:idère (IUf: nous dvons Ll le senE moyen, il s'agit
\\~·:'t;ctivclr.(;'nt d'un nEUf,le ,:thioTien, plein de foui''"ue, pui~;sant
l t
('ui :'cr;.tse tout sur son pu,sEdee,
et i l exerce cette puissé.l.n-
- ::1 on :.,dorte L,
forl~c n:.ts:..;ive il E:'i.~git :Alors d'un peuple é-
J
""
(
:'" \\cl. l"~ 1 J '\\ ln rrend un
l't,li e f particu-
l '
,
• 1(', r
If' '~'EUT)l(; ,'thiol-ien ert ;::,',rlC c~:l'oir, 1:) r'rCUV8 en est
.)Jt- :,:
tru.ductcurs l, t,in::., sernbJ (nt :.Avoir buti~ f'ur cc T'3.Ssage et ont
'r' f"l"': hilr'noni,cr le:' deux vLr':;c;L,: , on l i t "exl.cctante (cente),
l';;i,(ctant8 et cûnculc.Lta " (1); ''1€'nc r,:.1. L" ,/ul!":.,,te E~ernble ""voir
or't:· rOUI' un tertYllô nositif "ex1.ectante", il de!~leure qUE:. li.J. se-
conde ôpithète " co nculcato" est r'af;~:ive : lù,
contrairern(;nt éJ.U
"Tec, le doutE: n'e",t nus l,ermir: : i l s'acit d'un neurle 8thio-
,
,
C:cré:lSl::
('ette h:Jr~):ne ::lnti-t~thiCJriE:nne er;'t encore renforcée par
l
,.,' ,
' .
l'c'''lrloi rJ'éJutres uUi~lifiCCttifs lt\\-f;', \\\\H~\\'~v(de \\~:,\\lt....... ) qui si-
,
.
"Iii t'ie; cue 1(; ] (;unle I~:thionien est or:l'ref::~é, iC!8e que le texte
(1)
cr Le S:lintE.: -!ible, t""xte latin pt trad. françuise commencée
:;()Us 1:; direction de J,ouis rirot,
cOlltinu~e .sou~~ L ... direction
d"Îl'o"rt r'l·o.ner
'l"
r:J
n
r:JO_,,?O
• -~
",
\\....J
c..A. i l ·
,
1 .
/
.t' •
.' {
, / •
(,) r,'C:ft TlourqucJi nous ne COl"1prenOns lias comment on Deut tra-
duire cc n'Js.c:age de 13 Vulgate r<lr "r:eunle rlein d'élan et de
force irrésistible"; 'nême si 1 'ldé:e qui consiste il s'inspirer du
t~xte h~br~u ~st ~
retenir nour la reconstitution des faits, on
C;f~Vr;üt d'ubord :-;'8n tenir ,j 1:\\ traduction de textes nris indi-
vlducllo.:'rnt:.'nt.
'

141
latin rern~nd é.J.vec le ter-ne "ciivuls0m" (;o>;enter:1). 'Pout cela fait
':i1(;
lu' "errEurs" (lé:; tr'tduction sont loin ct' être innocentes, nous
',~
l ~
,
rdJ[::on::.: (~ue 1(:: f;,i i; ,'ê:ne de tr:.lduire morat n;~r ,~ '\\\\\\'nv.'
loin
(it;
r(::ndre l'id0e (j'un peuple chbuve,
d,:crit en f;,jt li). clésola-
tion et It; dèsesnoir àes F:thior:·it::ns; un peuple vaincu est un peu-
rle
ui slarrache It:s cheveux, et à notre avis c'est ce specta-
cle 'lui rappelle la. scène des "pleureuses"
Clue le texte f~rec
rend, ct arrès lui le texte LJtin, avec le tenl8 "delicera.tam".
Cf:::tte présenb.tion des f:"lits est-elle en conformité a.vec
l e::~ fé",i ts historiques?
1. 'LlnGlly se cl e s ,~tu p e s du cc Il n i t a s::.:y ro -k u E:11i te in terdi t
toute formulu.tion uniléJ.térule de lCl. rr':ronse (1);
pourquoi donc
les textes grt:cs t:t latins Eont-ils anti-êthiouiens ?
(1)
Fn T:>LI-732 au moment 011 les .t\\ssyriens envahissent la Syrie et
li" r:J.lestine, nous é.l.ssistons à une si tuation trouble en Egypte :
Vé:;rs -723-722 sous le règne d'Osorkon III le pays est morcelé;
un
certuin 'l'afnekht se T,roclame roi de Saïs7 sur ces entrefai tes le
t';rund Dr€tre
d'AtIOn, Takelot,
fuit appel à Peye (ulias Fianl{hi.\\
roi kushite Clui est nomm6ment mentionné dans la Rible (Isaie 37,~;
2, r,'ois,
lQ,Oa). Peye battit les confédér8s du nord et Osorkon
[ut r~tobli sur son tr6ne; Shabaka, petit fils ou frère de reye
est dor~novant le commandant de llarm8e égyptienne, il tente lui
~ême de reprendre la Palestine des mains àes Assyriens en -720;
la tentative n'aboutit pas face au roi assyrien Sareon; i l semble
que le kushi te auré1i t
été rappelé dans son pays a!lrès la mort d"un
de :':;C8 parents. 'j1oujours est-il qu' en -71~ i l revient en Egypte
ct se proclame roi de lt~gypte et de IIFthiopie, sous le nom de
Np.ferkarê [;habakGl.,
fondGl.nt ainsi la XYJ! èrne dynastie égyptienne.
Sous le régne de ses successeurs Shabakata (-(98-~90) mais sur-
tout sous Taharqa (-~~O-~~~) la guerre contre l'ennemi assyrien
reDrit de plus belle : Taharqa r6ussit â repousser les Assyriens
au delà du delta oriental, mais dut se retirer en HGl.ute Egypte
aDr~s la contre offensive de l'adversGlire. Les Assyriens divisè-
rent le terri toire reconquis en provinces J 10 tête desyuels ils
placèrent des princes acquis d leur cause, mais ces derniers ten-
t.~ l'en t un ren v(;rSer:ll.n t ci. , ê:tlli::tl1c e, FI. ssurbanipal dut t'et te foi s-
ci u.ssièger Thèbes en ~U;, • Shab<.t.ka , le successeur de 'l'aharqa, lJro-

142
Tl nous ~)t:~mble que l'explication n'est pas intrinséquement
ll~e ~u contexte des VIII~ et VIIè siècles; la contamination
J' Glutres phénomènes est donc à
envisager.
1.L. Seeligmann penche pour la,même hypothèse, et propose
d'obscrver deux strates dans le texte de la Septante:
un pre-
miel' niveau qui, ~ n'en pas douter, est ~ référer aux événe-
ments du conflit assyro-kushite,
~t un second niveau qui, par
contre,
roflète le contexte de la rédaction des Septante,
c'est
a dire l ' Rgypte ntol~maïque (1).
~i nous suivons cette analyse, les auteurs de la Septante
se seraient faits les porte-parole effectifs de la propagande
des rtolémée contre les rebelles égyptiens alliés à des Ethio-
niens,
renroduisant ainsi, sur le nlan idéologiuue une situation
hocio-nolitique bienf;aractéristique : l'utilisution, par le pou-
voir royal la~ide des immigrés (juifs ou grecs) contre les au-
Suite note nr~cédente.
clu.mé roi :1·10 fois :\\ 'Thèbes et Q 1\\ianata, sous le nom de Bakaré
'l'anout fl'non,
recun'luiert le nord en battant Nechao, l'allié des
'" s~:yri E;ns, 'nai s c cs cl erni ers !:~e reprennen t
et 'rhè b es est à nou-
veuu "'!ise;~ E3;)C;
!I,,~'urLJanindl 1Ct sur le trône de la Fasse Egyp-
te,
le fils de NechGlo, rsa~métique l. Ce dernier profitera cepen-
<l:1nt des di f ficul tés intérieures en Assyrie pour se libérer de
cette tutelle,
et celGl grâce ~ l'aide de ~ercenaires grecs; Fsam-
rnetique se réconcilie avec les 'T'hébains en cJemandant à la grande
rrêtresse d'Amon, 1[( veuve de 'T'aharqa,
d'adonter sa fille Nitokris.
(1)
"rur Se1Jtuagint,
therefore being: a
coll ection of predominan-
tly fllexandrian, Jnd also of folestinian material, it is not sur-
t'ri f'in['" tha t
in the tr;:;lnsliJ. tiOnf:.î a l' the proT,hetic and po etical
books- which "'1ust be regarded in the lifht a f indi vidual efforts-
l:very nO SE:i bl e feLl. ture neculiar to a
transla tian f'1:::"y be observed
from
the closet adhcrence ta
th~ oripinal Rebrcw to the freLst
po;,:ible transL.Üion
(T.L.
[;eelii:manY{, The Sertuélf':int version of
l,:uLdl, a
dÙ;cuu_:ion Ou ity I>roblEt1ls,
19L18, n. ?

143
tochtones (1).
Sl~~e1 i0)nUnn ajoute une i..tutre rc'ndrque intl)rne au texte de la Sep-
Ltntt: t:t ,lui renforc8 sa th'~se J'une cOi;;lition t'gyrto-éthiopien-
ne contre le pouvoir laeide : le verset 5 du chanitre 20 d'Isaïe
::~'en prend exnlicitement aux "Ec:yntiens qui seront effrayés et
honteux ~ cause des Ethiopiens,
sur lesouels ils portaient tous
leurs espoirs"
(ô);
selon l'éJ.uteur ce TklSSéJ.ce montre hien Clue ce
n'est rlus le rroph~tc Isaïe ~ui interpelle le parti pro-éthio-
1 ieu
dL!lS le ruy:.,ume de tTudiJ., i l (~8t nlutôt quc::~tion déS illu-
(1)
Tîos ôtudes sur 1'.-'. si tUéltion de::, i'wnie;r&s en F:{';ypte ptolémélï-
que l.::.ti ssen t
SUTH10 sel' que c et te tac tique a bel et bi en été expé-
riment~e; Ltinsi '."1illy reremans fai t remLlrquer "Four canaliser
vers ItEgYDte l'émigration du monde grec, les Lagides se vo-
yaient naturellement forcés d'accorder des avantages aux colons.
11 fallait attirer ces gens nar la promesse d'un bel avenir. Car
s'il est vrai que beLl.ucoup d' C:T1ir;rôs grecs étaient forcés de qui t-
ter leur patrie pour avoir de quoi vivre -
qu'on songe à la si-
tuation de la Grêce ~ cette époque - on ne Deut cenendant pas
sunnoser que tous ces nouveaux venus étaient des victimes des
':üC;t~res sociales"; l'uuteur s'appuYiJ.l1t' sur les textes papyrolo-
l':i r juus,
foi t
bien ressortir Li. E;i tuation i,tVantageuse de l ' élé-
':H;nt ,~trLlnf';Lr en Fi':ynte, ces &tr;mgé'rs ôtaient surtout utilisés
(j"nt:
1 'étch:ini:.tration et dans l ',cŒnJf:e (cf ,','. fererrlê.tns,
"f,gyptiens
ct Ttranr;crs en F"YT,tc, in chronlc;uc (i'y;yrtc 11, !lp.
153-15Lj ).
( ) '1
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l
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. \\ .
1-1'
( ·1
,
J
~.
si~nalons que d'autres pascages de la septante ont subi des distor-
sions par rapport au texte hébreu. A. Caquot a montré comment le
tLI'me siyyim qui signi fie "bêtes du désert" a T'U être tradui t par
1 tlliopiens dans lE:s Psaumes 7?,9
(.r:;ept 71,0)
et Psaumes 711' lL
(Sept
f
7'>, 1LI). cf. Caquot IIT1ébreu siyyim, grec rithiopes" in ~161anges r~. Co-
hen
10 7C' l'y; :)1(1-')

144
(;"UCOIJT1
dc t'~~"IOi:'n~1 ':l~E concordent l)our C10nnl-r ['(.lief :' ces
['ici,"
l1c
l ',-H'nui
d(;::~ voisins du r:;Uet
(
l
'tJ •
1'1ülon comme T~ouvont être une continulltion c:es r'rises de r,osi-
Llon '::ül ti-f'r,yn ti onnes ct u.n ti-,~ thioni enn e s cc Li : <-J.rt dE:: s i -nmi-
Te,; juifs. L'hYDothèf~e n'et:t ~Îu.s r;lJ.ns fonderr.cnt,
cu.r, mê!ne si
1(',' diff,',rents envuhi,;:c:eurs qui
ê:C
sont sucee'd,;
t'Il
terre Qfri-
(1)
f,('rE~S avoir rcfut(, le T'oint Je vue ùes hL.;toriens qui pen-
sent qu'on peut s'en tenir aux 6v~nGments du VIlè siè~le AVJC,
l'uuteur pr6cise :
"in vi ew,
ho'::ever,
0 f w.ha t
we know to day i t
seem s
ta me tha t
i t
~:houl ct be reLJ ted to the hi [::;to l'Y 0 f JI cIl eni sti c F>xpt. In chap-
tc;r 'le",
thE Febrew tE-xt tells of the
f':.ülure of the Egypti::~n lJ.id,
which
the kin~dom of ,Judea had ho}'ed to receive ag::ünst the 1\\ssy-
r-i.:Hl m(;néJ.C e •••
TL is (J.uite evident,
thut the tr:A.nslut~r j.s flot s1)cuking about
,Tude,J 's vain hone 0 f u.i d from
F.gyp t
and Ethiopié\\, but 0 f
the ho-
ne of which the RpYDtiu.ns had rluced on the Ethiorians; and this
rcfers very likely
to
the sUT'port which the indenE:ndunt Ethiopian
dyn:,[-ti(;f3 h,-d Civcn in Hel1éni.~~tic tirJ~::; to Fi~;YrtL;,n rebcls a-
I-',in~~t tht-; itolwn:dn[; (1.1. [~celi[';n,-mn, OP cit, r,. 00).
( ,~ ':1'011 ~~i('rLlc ~ (
r::r:ne l.it':- roi:ë: DubiE':DS (;[1 . 'é.l. U te': F:t;yr,te il
l "'~(HUL' r1l~11,:nic~ti'iuc et y voit une .LnU;rvention éthiorienne
(cf :;Lud--:cn ?Iur i"l:::chichte dEr ultE.:Yl
r'.E"'·yrJtcn,lI,),
Sit7.ungsbe-
rlchte der
'/icner ~l;. 1erl:, p.
):C)).
rI. ] r'::\\ux r'-t~;T'ort8 \\~ut. le }10uvoir royal léJ.,,,;ide fut con;;tUi1l:11ent
:.J.tLI'Ju,:; l'ar "l' ennc;rni du Sud";
i l
r-,rôcir:c- lue c1e'(lG à
12(, AVeTe
li, Ih(;b:.,ïde 0. éU, inclé:pendilnte"'/::,elon lui,
"l:~ rreuve de l' exerci-
ce des 0roits souver~ins nar les rto16rné:es ser~it fournie ~ilr
l'cxistence ,j'imnôts d'ori{';ine thébu.ine cléltés clef'3 u.rmées XVè
de
rhilor~tor 0 XIX0 d'~piphu.nie ••• Or je n'cn trouve Jucun qu'il
Lü.}] e attribuer n'-:ce~~s.::ürE:);1cnt :'lU
rÈ:IPne de rhilor'-'::ltor ••• "
CCI.
rrt;,,;uX,
"T8[, révolutions l~·CYT'tic.nlles ~ouc los l:'l,C;ldes, in chro-
JllcJuc d' !':;"YT"tE:: 11 , i ' .
Cj.5 1).

145
c:üne ont eu des tactiques di ffôrentes a l ' égard des communau-
l,s U1 nr8sence,
une constante demeure
ils ont toujours divi-
~:c: pour régner (1).
r 'u.v~\\nt;jt~·e de l'oeuvre critique c!'(\\rigône est donc de
nuus Lire entrevoir lé.~ [1ossibilité d'un éclairé..(ge rétro-actif
~ur lus r~traitements subis ptir lé..( thématique 0thiopienne. Ce-
r;endant notre auteur était un chr,':tien,
et en tant que telJil
oovait nO.n seulement complêter son travail scriTltuaire en in-
t'::e;runt dans la r~nexion les donn~e"-, du Nouveau 'restament, mais
encore,~t surtout,En orientant les Ecritures dans une perspecti-
ve chrt,tienne.
n ce niveau ~gu.lement ln corpus éthiopien sert comme é1é-
~cnl de dissertation.
(1)
Cette r~flexion est valable pour le reste de l'Empire romain
~~ron semble s'être él.npuy6 sur les délations juives pour perpétrer
Ilv.\\ ':-..ltrocités anti-chrl,tiennes (cf ,T. Isaac, op cit, p.
148).

146
çrTf,rITDE
..x
L' FTtJIOPIEN FACE f\\ UNE AL'rERNl\\rrrVE CHRETIENNE.
Du fait même de l'ampleur de la documentation compulsée
[)i..Œ
no tre auteur,
et du fai t aussi des répercussions de sa
syst~matique dans les querelles théologiques byzantines,nous
pensons que ce choi.x nous permet de mieux sui vre l'évolution
des attitudes chrétiennes à l'égard des "Au.tres", des Noirs
plus particulièrement.
La querelle oriE:èniste commence a une époque Où le chris-
tianisme n'est pas encore la religion dominante dans l'empire,
elle se prolonge dans le cadre byzantin, lorsque la nouvelle
religion devient religion d'Etat.
Ouelle est l'attitude d'Origène face au corpus éthiopien?
Ses contempteurs vont-ils nécessairement prendre le cuntre-pied
de sa syst~:matique sur tous les points?
Pour répondre à toutes ces questions i l faudrait avant
tout poser les bases mêmes de l'exégès.e et de la théologie for-
mu10es par Origène.

141
Il T! es cl e f s de l' Ecri tu r e selon Q ri gè ne.
De même qu'il s'&tait montré très au courant des diff~ren-
tes versions des J<cri tures,
de même notre auteur se montre édi-
fié sur les différentes tentatives d'explicitation du texte sa-
"Beaucoup, dit-il,
essaient d'interpréter les Ecritures et par-
mi les membres de l'Eglise et parmi ceux du dehors:
hérétiques
(gnostiques),
juifs et samarItains, mais tous ne s'expliquent pas
bi en" (1).
Cette démarcation n'empêche pas filltre auteur de tirer profit de
ce qui est utile chez ses prédecesseurs ou contemporains.
Fn effet on distingue chez lui,
en plus de la tradition
catéchétique, l'influence de trois écoles : ltexég~st rabbinique,
l'exégèse philonienne et d'une manière générale la symbolique
hellénistique et enfin l'exégèse gnustique (2);
chacune de ces
influences est bien attestée dans l'oeuvre d'Ori~ène et leur iD-
teraction a
fai t
dire à Dani elou qu' "il faut renonc er à l ' i dé e
Je faire l'unité de son herméneutique et discerner plutôt les
filons authentiaues et les courants étrangers qui s'y mêlent (3).
(1) Origène, Sel. Psal; Lommatzsch XIII,82.
(2) Danielou, Origène,
19 L+R ch. III, P.
175.
( :)) idem, i b i ct em, D.
19 R •

148
Origène lui même avoue avoir trouvé certaines de ses interpré-
tations chez les juifs: commentant le passage d'E%._echiel
,
"Seuls seront sauvés Noé, Da*11c.l et Job" (Ez.
1~, 13 sq), il
a voue: "j'ai en tendu jadis, un jui f expliquer ce -rassage et dire
que ceux-ci sont nommés parce qU'ils ont connu trois temps:
joyeux, triste et 3 nouveau joyeux. Considère Noé avant le dé-
luge, vois le monde intact;
ensuite,
vois le même Noé,
dans le
n~ufrage de l'univers entier, sauvé seul dans l'arche avec les
fils et les animaux;
vois enfin com~ent il sort après le déluge
et nlante la vi~ne, et devenant en quelque façon le fondateur
d'un nouvel univers"
(1).
Il est ~vident qu'on se trouve là de-
vant un exemple typique d'une utilisation de l'exégèse juive par
un auteur chrétien:
"le livre d'Henoch contient des fragments
d'une Aoo calypse de No é 0 ù son nom est interprété "reste", car
lui et ses enfants seront sauvés ••• Cette étymologie vient d'un
rapprochement avec "nouah",
"ce qui reste" " (2). Mais ces tra-
ditions juives se trouvent souvent mêlées à des traditions hei-
léni.fJtiques.
(1) 0 ri gè ne, Ho. f':;z:,
TV, p, •
. _-
P) Daniélou, op cit, pp.
177-178.

149
'n ce sens 0rigène se montre comme un continul:l.teur de Fhi-
lon (1), T'hilon qu'il reconnai t
"avoir 'Tl èri té l'estime des hom-
'nes de science"
(;;,). f\\insi n'est-il pas surprenant qu'il repren-
ne certains de ses procédés; pour Origène,
comme pour Philon,
tous les passages de l'Ecriture contiennent un mystêre qu'il
fCJut ef;sayer de d~;couvrir~ et détns cet exercice l'exégèse rab-
binique corn~l'\\e la philosophie grecque peuvent être d'un grand
( 1) Daniélou a ten té de trouver chez Philon la pa terni té des trois
sens de l'Fcriture exposés pur Origêne dans plusieurs de ses ou-
vri-l.ges (De princiniit:) IV,?,l+; Hom. Num.,
XI
1-2; in gen,
hom. II,
(, •• ,)
: ces trois~-sens étant le sens corporel (gra'1'pnatical ou his-
torique);
le sens moral, capable d'édifier le commun des martels
et le sens spirituel ou pneumatique qui embrasse l'allégorie, la
métaphore et d'autres notions telle que l'accomodation,
Tour Daniélou cette classification obéit ~ des conceptions spi-
rituelles héritées de f'hilCDn,
"Blle se rattache en effet, à la
division de la vie spirituelle en trois étapes:
commerçants
(Abraham) progressants (Jacob), parfaits (Isaac)
(op cit p.
189).
H,
de Lubac n'est pas de cet avis;
selon lui i l n'y a rien chez
T'hilon,
"ni chez aucun autre en dehors de la tradi tian chrétien-
ne qui corresponde ~
son sens mystique ou spirituel. Il ne pou-
vuit rien avoir de tel,
chez aucun d'eUX, parce qu~il n'y avait
rien dans leur conscience qui ressemblait à la nouveauté renou-
velJute du fuit chr~tien", Philon ne connaît que deux sens".
Il ~st vr~i que M,H.A. Wolfson dans son zêle panphiloniste s'est
ensuite efforc~ d'établir que la philosophie des pêres de l'Egli-
se est toute redevable à T'hilon
(~. de Lubac, Exégèse médiévale,
les uuatre sens de l'Ecriture,
1êre partie, l
lQ59, p. 2(4).
(~) Origène, ~om. Mth XV,3.

150
secours.
Deux exemnles nous permettent de saisir l'interférence
des tradi tions jui ves et hellénistiques dans leurs apTJro·ches,
%.is aussi les nU,_clnces qu 'on peut déceler dans le trai tement de
cet h~ritage.
-
Dans un d~veloppement sur la symbolique des nombres Origène
,1
\\
~
~rend la cinquantaine comme le symbole du pa.rdon ( '.)(~~ '=. JI 50
et la centaine comme celui de la perfection,
faisant donc in-
tervenir deux systèmes de repr~sentations : en effet, s'il est
vrai que la cinquantaine est dans le Jubilé et dans la Fentec6-
te annuelle le symbole du pardon, par contre cette significa-
tion de la centaine com~e perfection est attestée par la tra-
dition hellénistioue (J); ainsi "à l'élément biblique authenti-
que vient se mêler un courant qui est de la culture du temps.
Or c'est chez Philon que cette fusion s'est opérée"
(2).
-
Un second exemple montre que cette filiation est 10in d'être
un suivisme m~canique : en effet m~me ~'i1 arrive à Origène de
rq)r~mdre le thème du fl eu ve ou de la mer, le trai temen t qli' il
en
f~it IJlsse entrevoir des nuances intéressantes.
(1)
cf Ovide, Fastes, III
1:'>5 cité par Daniélou op cit,
p.
185.
(?)
Daniélou, ibidem.

151
.!\\lors que dans le système philonien c'était principalement le
C~on, le fleuve du pays de K..ush, qui sym:bolisétit le Mal, chez
Crig~ne il devient plus évident yue c'est le fleuve d'une maniè-
re g~nérale qui est l'instabilité même des choses humaines, et
"c e fl eu ve du siècle /1 peu t
être Babylone (1); :'1l ême si no s deux
auteurs ont puisé dans une 'TIême tru.di tion rabbinique, le témoi-
gndge d'Origène écli:iire sur les intentions qui
furent celles de
fhilon,
et sur le d~placement qu'il a dü faire faire â la symbo-
lique.
De même ,tout en suivant Philon dans le procédé qui consis-
te ,; considérer l ' F:cri ture com.'Ile une allégorie de la vie morale,
i l effectue une rupture; car chez lui, "il ne s "a[;i t pas comme
pour fhilon,
d'une transposition aux états de l'âme, des évè-
ne'TIents, mais d'un symbolisme 01) les év'nements, les actes, le
cadre de la vie de cT ésus apparai ssent comme le symbole d'une
histoire céleste" (2).
,
~ ce niveau intervient l'influence des gnostiques et d'une ma-
nière générale des catégories de la philosophie grecque anti-
(1) Origène, Hom. EZ. 1,5.
(,)
D;:lniélou, op cit, p.
10 1.

152
que; l'exemplaire platonicien (1) est remodelé et on aboutit à
une pensée qui fait du drame terrestre l'ombre d'un drame céles-
te.
Pour Origène il y a une race élue de Dieu sur terre, qui est
Israël; cette race occupe une terre qui est Jérusalem; mais cet
Israël et cette Judée sont figures d'une race d'âmes dtune Jéru-
s~üem célèste, qui est la métropole de villes célestes dans une
,Tudloe céleste ( ') ) .
,-
, de même les prophéties concernant l'Egypte et
les F:gyptiens ou Babylone ne doivent pas être rôf~rées à une E-
{'"STlte, ni ô une Babylone terrestres, puisqu'il peut arriver qu'un
Israélite descende chez les Scythes ou qu'un p~uvre Rgyptien soit
conduit en Judée (3).
( 1) Chez Pla ton c'est dans un co rps d 'homme que s' im;plan te une â-
me déchue (rhèdre, 248 c.d.).
Il convient- de remarquer que les emprunts fai ts à Platon ne se li-
mitent pas aux théories sur l'âme; dans un exposé des trois sens
de l'Ecriture, Origène reprend la
trichotomie platonicienne de
l'hom"'1e. "Il faut donc inscrire dans· son âme les paroles de l'E-
criture de trois manières: afin que le simple soit édifié par la
lettre même de l'F.criture, c'est ce que nous appelons le sens o~-
~v .... e, (r;P6Xf:: f PlJJ
) , que cel ui
C1 u i
est monté Tll u s haut le soit
nJr la L6i Spirituelle, qui
contient l'ombre de biens futurs. De
'nêrne, en effet, que l 'homme est composé de corps, d'âme et d"es-
nrit, de 'Ilême l'Ecriture disnos&e T)éJ.r Dieu nour le salut de lthom-
me (D e r ri n c • 1V, ? ,11 )
-
()) Orir;ène, !Je -orinc. IV,3JP.
( :,)
-i.. d em,
i bi dem ,
), 10.

153
Ce postulat fait entrevoir les conceptions de l'auteur sur
LJ. 1 rovidence,
sur L,1. liberté; humëüne, sur la rédemption, en un
''lot ::-;ur la théolor;ie et l'eschutologie qui traversent son oeu-
vre.
I I I Terre des hom~nes, et Destin des m:.tions,
rour 0rig~ne, Dieu, le cr~ateur et le d&miurge du monde
a réparti et ordonn~ les anEes, pour qu'ils s'occupent des élé-
ments des cieux, du monde et de ce qui est en lui, et de leur
héH'l'flonie (l); il Cl fixé les limites des neuples ci'anrès le nom-
bre des unges de Di eu (?).
(1) (îrifène,
I\\rol.
10.
(!) L'auteur nart ici du comment~ire de Deut. 52,A dans la ver-
sion de la Sentante; le texte h~breu dit que le partage se fit
cl 'Li! ['ès le nombre des
fils d'Isruël
(Osty, p. 113?).

154
Chaque nation a
deux ~nges:un bon et un m8chant (1), aucune
d'entre elles n'cst donc irrè'nédiable1nent condwnnl;e:,
en effet./
"i!e même que cert::.ins noms de pemües et de rois que nous l i -
::ons sont en rapT'ort suns aucun doute avec les mauvais anges ou
1(;8
ouissances adverses,
de même on doit ri:,qirorter aux saints an-
(1)
Fhilon semble avoir dêvelonn0 cette conception dualiste,
c'est
ciu 'noins ce qui ressort de la version arménienne des Questiones in
~'xorium troduite en lutin n:lr !Iucher "Dans toutes les âmes dit Phi-
lon, oU ~oment de l~ naissance p6n~trent en nême temps deux vertus;
l'une salutaire, l'autre nuisible.
Si la première a l'avantage, la
seconde en devient très faible pour servir ses propres intêrêts;
si au
contraire,
c'est la seconde qui l'emporte, la salutaire ne
fait aucun gain ou n'en
fait que de m6diocres.
C'est de ces vertus
que le monde tout entier est lui-tnême l'oeuvre. On leur donne en-
core d'autres noms : l~ salutaire s'appelle puissante, bienfaisan-
te;
l'oPP06&e s'anpelle indéfinie, malfaisante. C~est pourquoi
ceux qui ont reçu ou encore reçoivent du sort une nat":re de ce gen-
re,
deviennent immortels.
Il
existe une espèce formée d'un mélan-
ce des deux;
le ciel et le monde dans son ensemble ont tiré d'elle
ce ~élange, la vie s'accompagne de malheurs, de dommages, de mé-
rris,
de guerres,
de faiblesses physiques,
et en même temps des
i...:.utres calamités humaines,
ot cela dans le monde comme dans l'hom-
me .•• "
(Philon, ('uaest. in Exod,
131:5) cité par 1. Boyancé "Les
(it'ux d(;mons p crsonnc;l s d;..tn s ] 'on tiq ui t'l: grecn ue et la tine" in Revue
ut:
rhilologie cie ~ittt';ruture <.::.!._(~~)lJ[).tQ)..T_e._~~nctenn_~s (1,1935, 3ème
':Iri e, nC'
0 ,
19Y5, p.
193. Pour] 'uuteur rnême si l'influence orien-
tale ue ces id~es n'est pas ~ 0carter,
elles ont da s'exercer in-
directe"1E-nt r ..:tY' l'int(-~rmédié.,ir(j du pythagorisme (op cit, p. 202).
Cn
n
trOUVE: chez,
~éünt I\\ugu:::::tin une conception dualiste du monde,
'n .. d. s les il1plica tions de Sd théolof.:ie dans l e do~aine d~, l ' histoi-
rL ~ont nette~ent nlus pessimistes que lu vision Jt6ririne : dans
r;LA
notion des deux cités par exel1ple. la citt, de liieu,
et la cité
t~rreGtre, cette Jernière est t;..tnt6t identifiée ~ la cit& du mal,
"tu.nt6t i l la présente comme le chu'nT' clos 011 Eô'offrontent les
J~ux h'ros de son hi~toire••• " cf H.I. ~J!arrou, Itambivalence du
t(;'np~; (Jo J '..b.~st_oi.re chez Saint l\\uE:uct:Ln, lC/50, n.--3~-
_.

155
t"os et aux nuiss:Jnces bienveillantes ce (lui eE:t dit de ILl. pi~te'
GU
peuple"
(1),
dès lors "il n'est pus rerlYlis de croire que de
'ni..luvais anp;es président à
chuljue nrovince et que ces mêmes rro-
vinees et règions ne sont p:;s confiées é1
àe bonE; <..-lnges"
(~2).
res anges des nations cont les urinees de ce monde,
et sui-
V:dlt lE:: choix qui leur est offe::rt d'emprunter une bonne ou mau-
Viti:...;<=,' voie,
il.s vünt ré:aEir diif::remment
Û-\\J-"-I.:.-
1::.,: Venue du
Christ. Certains d'entre eux vont tirer profit ue cette nouvelle
;~ituiltlon rOUI' quitter les chemins de l'idolâtrie, Ctinsi l'éAnge
d'~;vypte Vr..-l intervenir pour que les Egyptiens deviennent chré-
ti ens ()),
car i l peu t
arri ver IJ,U (; de mau vu.i s :mges se converti s-
~l-;nt "c.i bien que certaines villes ou peuples en entier ont ac-
cUE:illi le Christ,
nlus volontiers que lé.!. plururt "
(Lj).
CEpendant d'une rnunière eénérale, les princes de ce monde sont
i"ondit''1entule'1lent opposés à la venue du Christ,
"lorsqu'ils vi-
rent notre ~eieneur et notre Sauveur promettant et annonçant sa
venue dans le mond e en vue (Je d& truire' tau tes le c do c trines,
'Juelles uu'elles soient,
de la
fu.us,~e c;nose, aussitôt, ignorant
qui t';Lùt caché é) l'inU:rieur, i l s lui
tendirent des pièges •• ";
(1) Origène,
Hom. HUm.
X1,4
C)) idem, Ho. Luc,
XII.
(3) Origène avance o.ue "certaines rmissances snirituelles ont ob-
tenu,
en ce monde,
lu présidence de nations,
d~terminÉesJ et c'est
nourquoi elles sont anpel~:es l 1 rinces de ce monde" (De T'rinc. II,3,3)
---------
( 1l )
(~''.r l- g~., C,0.
T
~,O r: , ,
'''ITI r;"l,-',.
.,

156
t:t reprenant Paul Origène conf:Jtate que l ' Ecri ture contient une
sdgesse qui n'est T)é\\S celle des "-rrinces du siècle" (1). Ces
u~rniers, tels les ~auvais an~es tenteront toujours de nous
combattre;
et n8US ne devons en aucune manière leur céder (2).
[1
CiPT)artient il cbacun de réagir confor'llérnent à l'enseignement
des ~critures, car la dualité des anges s'applique aussi aux in-
di vidus; " c hacun, di t Origène, a l l'assistance de deux anges;
l'un de justice, l"ôutre d'iniquité • .si les bonnes pensées a.f.-
fluent ~ notre coeur, il n'y a pas de doute que l~ bon ange par-
le; si c e sa n t les mau va i ses, c' est l'an g e ma u vai Sil (3 );
et le
Jour du jugement on distinguera la part des fautes qui incom-
(1)
idem, De Prikc. 111,3,2.
- - ~.. _.~--
(-:»
Le commentaire de p.~lu~r.".llle est l"occasion pour lui de dicter ce·
que doi t
être l'a t ti tude ü.u bon chréti en : "l e témoin de Dieu,
nersécuté par les princes de ce monde, voit s'apt)rocher les épreu-
ves, l'émigration ou de rudes châtiments. Ces morts diverses, i l
ne se laisse épouvanter par aucune d'elles. Même alors, sa pensée
8e fixe sur les paroles divines et sur la crainte qutelles lui
insri ren t. Cet te di sro si tian le nré serve de tourmen ts annonc és aux
ren(:ga ts. Il di t
:<~ ,~,es princes m'ont persécu té sans cause, et mo,n
cQt:ur a eu crainte "!l0ur tes naroles. Quant aux menaces,
je ne les
écoutJis pas, parce que j'ai gardé dans l'oreille le souvenir de
tes mots )/'(cf R. r.adlvu
,
Commentaires inédi ts des Psaumes,
1935
p. /, h.
(~) Orifène, De Frinc. XII; XXXV.

157
bent à l'ange et celle qui est de notre ressort (1).
Il convient selon notre auteur de mettre l'accent sur
la
ïlp~"t.-'\\:)(
(la Frovidence ~ducatrice), Dieu par la persua-
sion ( \\10'-\\ ~ t ~CI) ) "nous 0 ffre la po ssi bili té de nous am ender;
/
s ' i l permet que les puissances contraires nous c~mbattent, c'est
pour que nous puissions les vaincre (2); Dieu veut l'anéantisse-
ment du péché plutôt que l'anéantissement du pécheur (3)
.
A la fin des temps tous les hommes seront rassemblés,
et la dis-
persion présente qui est consécutive au péché,
et que veulent
maintenir les princes de ce monde sera dépassée,
c'est ainsi
( 1)
"Chaque ange sera jugé à la fin des siècles conduisant ceux
qui lui ont ~té confiés, qu'il a aidés, qu'il a instruits. Et il
Y aura un jugement de Dieu pour sayoir si tant de la "ie humaine
llroviennent de quelque négligence des 'ninistres spiri tuels qui
ont été envoyés pour aider ceux qui reçoivent I-héritage du Salut
ou de la paresse de ceux qui ont été aidés par eux (Ho, Num. XI,4)
( ?) idem,
Hom. Gen. IX, 3 •
()) Dans plusieurs commentaires Origèn~ revient sur ce thème,
rs. 103}S-Les p{~cheurs disparaîtront de la terre, et les iniques
tellement qu'ils ne seront plus. "Ceux qui croient à l'anéantis-
sernent final des pécheurs invoqueront ce verset. Nous répondrons
qu'ils disparaîtront en tant que nécheurs".
T'S. 11d!,tQ.I e .Seie;neur détruira tous pécheurs -
";r l Y a des âm e s a -
battues TJéJr le d{~n'}on qui peuvent riC relever". ~+ CHt\\A.:\\.L ) er "..t J \\H5

Eeule7Jent que l'univ(,:rsalisme religieux sera réalisé; dans cet~-
te perspective/cet universalisme ne peut ~tre qu'eschatologique.
D~jà de son vivant Origène fut d~posé de sa chaire par le
patriarche Demetrius vers 230, et mourut en exil du fait des
nouveautés subversives qu'il introduisit dans l'Eglise;
ses
diEciples connaitront souvent le m~m~ sort,et cela pour deux rai-
sons principalement :
- Il Y a tout d'abord que l'Drig~nisme slest nron~ncé d'une cer-
taine mani~re sur des questions qui seront des invariants dans
les d~bats christolo~iques (f) et d'une manière générale dans
les d~bats théolo~iques.
- ~nsuite,il est évident que ce systéme)tel qu'il est élaboré,
n'ouvre pas facilement la porte uux princes de ce monde; l'avè-
nement d'un F,tat chrétien dans le monde n'y change rien,mais au
contraire il accentue le combat contre l'origênisme.
( 1)
Daniélou souligne les circonr~tances qui ont permis à Origène
(1' ttr(;
un nrécurseur lIil y a un certain nombre de questions qui
sont ouvertes au temps d'Origène, sur lesquelles l'Ecriture ne
s'explique nas clairement et 00 les théologiens peuvent discuter.
Orlgène en indique quelques unes, dont certaines peuvent nous éton-
ner, mais qui nous aident à
fixer l'état de déveloptlement du dogme
.ô cette époque. Il y p.. la question de s0vOir si le Saint-Esprit
t:'st engendré:: ( (tV~l '\\ ~,')
) ou ingendré (~V~ "'\\~:v';'
);
si l'âme tire
son origine de la transmission de la sem~ncè ou si elle a un autre
Commencement, et si ce COn17Jencement est engendré ou inengendré ... "
rn comprend dès lors qu'Origène qui a essayé de proposer des répon-
:sel': ;'} ces questions soi t mêl{'e :iUX querelles christologiques byzan-
tines : un ~dit de S~3 et qui fut approuvé par le patriarche de
(;onf3t:üitinople Menas et par le Pane Vigile condamna certaines de
ses T1 ropositions, cela exposa son oeuvre à ~tre systématiquement
détruite. Fn fait l'origénisme a f~àt l'objet de plusieurs ana-.
th~m~tismes dans le contexte byzantin cf A. Guillaumont Les Ke-
,haLÜ··nostica
d'Fva Te le Fonticue et l'histoire de l'ori .~nis-
''Je che
les r.recs et les Syriens,
10F? -
ch. III F:vagre et la con-
troverf::~e orir,;tni~3te du Vlème siècle,r. l~'l! s';.

159
Au TVème siècle Eval';re et seE, é;~J:lis les "Longs-F'rères" (1),
fer..,._
vents origAnistes,
furent pers~cut~s par le patriarche Th~ophile;
1
é,U
rT,;mE .si'~cle,même felage C'), qui n~rtage f,uurtant avec Origène
l C ~I êm é
uni- versalL sr'1 e et la 1''1 é rl1 f
escha tlJlo gie optimi stes 1 se lais-
S~ entrainer dons la campagne anti-orig~niste, ~ la Renaissance
,Tt',',n fic de lu 1\\iiy-undole est condamné pour avoir Ticnsé qu"1il
est
1
1 \\ ,
(1)
Ces
~t- ~CJ-\\~" _ ')('(,\\ p~ '>,
fur~nt a~nsi :1OnJnll:S c: co~se. de
Leur e;rcJnae
tolllej
II
E;'a{';lt. dE 'nOlnes c{;yptlcns (jUl s',~talel1t
lotir,:;;::: dans le d'~Sf;rt de llitriej raJlade (iOJilJ€
ôef:; informations
dC,t:üllées sur le plus connu ("entre eux, un certuin Ammonios (cf
T all:Jde,
Histoire lau;,i~_(p~e, ch.
11,
t'~d. Butler, P. 32-311 cité par
fl.
~uillaumont, O~ cit, p. ~6)
())
'selon :~.• Guillaumont 10rf3qut: l(~s moines anti~)rigènistes cher-
chèrent 2, obtenir de Constantinorle une condamnation de l 'orig~nis­
me, "ils gagnèrent il cette fin le 18[';at du pape, félage qui se
lai ::;::"e ai sém en t
con vaincre,
car à
Rome on restai t ass: z mal dis-
posé vis ~ vis d'Origène depuis que le pape Anastase avait con-
d:Jmn~ en 401, à l'insti~ation de Théophile d'Alexandrie la lectu-
re de ses ouvrages (A. Guillaumont, op cit, p.
132). Le fait est
d'uutant plus frappant que Pélage aboutit à peu près aux mêmes
conclusions qu'{)riE;ène sur les thèmes de l'émulation sainte,
de
la
force de la persuasion,
du rôle de +'action personnelle dans le
:::0.1u t;
"il s' anpli(~ue ù dé'non trer que dans l ' humani té non chrétien-
ne, mê~e étrangère à la Loi rôv(~lée, on trouve les empreintes é-
videntes de ce bien naturel
(George de Flinval, T'&lage,
ses é~t.s,
Si)
vie et sa rL'forme,
193/i, P. ?119) j i l
faut donc bien
admettre
,] u' i l est di ffic:Ci e d' être ~)arti san du [,Ôlagiani sme, qui est de-
venu :wnonyme d'opti'1lisme
(cf le livre de J.F'.
Thomas, Le péla-
t';iicJ,nisme de ,T loI.
l~ousseau) et pourfendeur de l 'origènisrne : l' ex-
plication de cett.e contradiction doit se trouver en dehors du
ci]iJ'Tlp thpologique.

160
['lue raisonnable de croire Origène sauvé que de le croire daA}
- nl'~lt (1). Ces eXe'1files illustrent bien la longôvi té de la croi-
~~de anti-orig~ni~te uue ce soit en Orient ou en Occident chré-
ti cn s.
Cette défaite de l'origénis~e a-t-elle frayé la voie au dévelop-
nement d'autres aprroches chrétiennes? Si oui, quelle est la
rllace qui sera dès lors réservée aux nations? Four répondre à
cette ~uestion, nous allons examiner l'application du système
urit~énien Ù la thu'1éltique éthiopienne P) pour mieux la comparer
aux nropos llu'unt:" systC:matiquè opposée peut avoir sur le même thè-
me.
(1)
La controverse sur Origène ~clata vers la fin de ~'année 1486,
elle mit face 0
face Pic et rierre Garcia; Pic fut d'abord condam-
né par le pape Innocent VIII et dut s'exiler en France; mais le
successeur d'Inno,cent VIII, Alexandre VI dut rouvrir le procès et
l'accusé fut déclaré à l'abri de tout soupçon d'hérésie.
rl convient de signaler qu'en fait,
sous le couvert d'une contro-
verse sur 1 'origénisme, la question dEj fond portai t
sur la délimi-
L.J.tion des pouvoirs de l'F:glise (cf Henri Crouzel, Une controverse
~c;ur Ori .ène 3 la [,Jenai
ance-
Tean Pic de la r--rirandole et
ierr
narcia,
1q77
(,) Cette Guestion a
fait l'objet d'études fort intéressantes:
,'.t·,l. Courtoi-,
y a consacré de bons développements dans son étude
;;ur "le traitement -patristique de la thématique éthiopienne (cf
'lenil Fondation, op cit, 'T'. ,::1, V.
l,
pp. 9-)1).
~r. de Medeir~B
a ~galement dôgag& les idées essentielles ex-
T'rimées p<.:tr Orip;ène sur le même thème
(cf Fr. de r·1edeirios, op cit
r. 51(,-'»)))

11 l 1 L' Ethiopie : }:["lise uni versell e ou terre ct' idôla trie
Pour (Îrie:t~ne l' Rtbiopie ou :>t1sh (1) est avant tout une
r(;alité corporelle, historique (?), avec ses spécificités cul-
turelles; dans cette terre l'anthropoI",h:::J..e;ie est un fait cons-
taté/naturel comme l'est le pclrr~cide chez les Scythes (3)~
les habitants y sont noirs à cause des rayons ardents du so-
leil (li). Mais comme il l'a souvent posé dans sa LiemaYc~e, l"au-
teur ne peut s'empêcher de passer du registre corporel au sens
spiri tuel.
( 1) Origène, in Q.ml. EG
12 col. gq
• l'au teur reprend ici l ' iden ti-
tification philonienne qui remonte a la Septante: K.,-l1sh c"est l'é-
thiopien.
(?) L'auteur tient à préciser que les évocations conc:.rnel}t l}!:DJ-
thiopie ont une certaine historicité~ c'est ainsi que ~~~~
la reine de Saba, i l invoque le témoignage de Flavius Josèphe, re-
prenant nar la même occasion l'amalgame entre Méroe et Saba (comm.
ct. Il FG 1), col.
lOy)
()
Origène, feri Archôn 11-9-5
(l,) idem, in Gen. PG 12, col. gC)
On trouve déjà cette même explication de la couleur noire chez
Hèrodote II 3R; Cosmas Indicopleustès au Vlème siècle continue d'en
dépendre (Top. ~hr. 1,33 W.W. Conus T.l,p. 338); Vincent de Beau-
vais au XIITème siècle reprend la même hypothèse dans son Specu-
lum historiale : il nrésente la noirceur sous forme de châtiment
(cf ,T. Devisse, (I,<oll;3.t, Ménil Foncl:Jtion 'T'.Il,V.?, p. 72)

162
Le Commentaire des premiers versets du Cantique des Can--
tiques est pour lui l'occasion de compl~ter son ap~réciation de
la noirceur.
L'épouse s'exprime devant les filles de J(~rusalem : "Ne
regardez pas à ce que je sois devenue noire (1). lfe vous étOOl-
nez ras de ma sombre couleur, le soleil m'a dédaignée, car i l a
dardé sur moi ses feux à pleins rayons et sa chaleur m'a brunie.
(1) Le texte de la SeTytante di t
bien
:
Il je
sui s noire et b elle" sui vi en cela par certaines traduc tians
lu tines "nif?;ra sum et fo rmo sa Il (c f manuscri t I\\ma tinus,
Firenze
Pibl. llrediceo Laurenz; Amatino I,s V1TI siècle in Northumbria),
ci ':lU tres traductions latines traduisent le "+<r)/.\\
Il
grec par "sed",
ainsi on aboutit il "nigra sum sed formosa" = "je suis noire mais
belleHcomme s'il y ava:i..t antinomie entre les deux termes.
IT. r. JOl4 (j.\\.
semble appuyer cette dernière traduction,
selon lui
le terme hèbreu""avlt,le "K(.\\\\ "
frec Deut avoir le sens de "mais",
de même l'auteur pense q~e le terme shé1~ar (rt)tI<.,,:O<..
) ne dési-
gne pas la couleur des negres;
(rappelons que Theodore de Mopsue-
te fut condamné par le Vème concile oeucuménique pour avoir pensé
que ce passage évoque les idylles de Salomon avec une égyptienne);
~:elon tT.f. Joti'i-'\\.
c'est à défaut d'un autre terme Que l'hébreu se
contente de cette apTJroximation CT.f. Hot1bn, Le Cântique des Can-
j:.iques - Comm. nhilologique et exégètique,
1909, p.
132)
léJ.ns su communication au colloque organisé par le Centre de Recher-
che
et de rsycholop;ie comparative (Paris 18-19-20 Mai 1954), A.
r:uillaumont montre que c'est le même terme sha~ar qui est utilisé
1,:our désiR;ner la couleur des cheveux du bien uimé (ct. ct. 5,11 ),.,
J.tutÜ" rocines
désignent également la couleur noire 'km et "rb
(i',.
Guillaurnon t
"La d~ signa tion des cou18urs en hC,breu et en arQ-
'n~: en" in Tgnace 'If ey erson, p .5)0 - .3LI () ). Nous nous demandons si ces
termes ne sont pas des emprunts faits respectivement à l'égyptien
et :..,u f~rec : vmt en éeyptien c'est le T'ays noir, dans la rnytholo-
,':Lt:: crecque l q;rebp est Je LLen de nl1f:sage que traversent les om-
bre", d·~s l'in::~tcJnt 01) ~-,urvi~nt LI ~Tort, c'e~Jt li:::.. demeure de l'Ha-
d:'} r:~.

163
r:e n'est Doint en effl::t comme il
convenait et comme l'exigeait
LJ
dLI~ni U~ nu sole'il qUE: j 'oi rc('u f:~o lu-nière" (1).
1 • ':'1""ou[;e recClnn~,ît
implici te"lent ,~ue l'action du soleil
:' u r
(11 e r 0 UV ~l i t
<:. t r cau t r e ,
e 11 e Tl' a ras b {~n é fi ci é des e f f e t s
:'('tt:
les feux du :;clc:il,
elle dC'1cure dans l'nllscurité,
COmme
ITcuve de ct··cib':,
(Je
'pêmE: est L"lttitude des Tlaïens qui refusent
LA v'~:'rit,:·;
en effet "le centil
P.c:t celui, qui,
CO~'lr:le l'l;~thiopien,
t le in tu r e :,~o mb r e du m;, l, il e r l cl cv c nu no i r c te; ure t
té n ~b r cs" (2).
'i',)ur-; ceux qui Y'efUs8nt d'ob:·ir 0U Chri:::t et suivent les fausses
doctrines des philoso~hes et des docteurs de ce ~onde sont plon-
,"(::.", de fai t
d;.J.ns l es ténèbres in tell ectuelles.
"~,is l~uisque :~eule L,J LUn1ièrE: Deut viJincre le[~ ténèbres, et puis-
que c'est lem êm e sol E:il 'lui (:fit r,o rteur de la Lumiè re /'L' épouse
d~~ire être iJlumln~E: de lu rleine lu~ière du savoir, de ~eur
:11' E.:l1c
ne
L,;:;:~o, tro'np6e l':.r sun ignorance, COrllne cee l:coles de
celle du '11011\\..18 Ull ClclnE celle tlCG l'rinces de cL'nonde ••• C"est pour-
(l',
Cr.ir~ènC', (',(l'TEn. ct. ct. ces '!TTI cité par F. de ~edeiros, op cit
r.
~;:-)C'.
( ,) i (j errt,
~ C;: Vr li , 1

164
1..t.:u une couche: en -plein midi
l l •
"
1
. •.J
y'l'rl.l·
••
:
tude lit
l "
C>Cl'
.~.j.)
··nc'"
L
' - ,
"()ur j'."
r,",c-,
'"
0 . _
F.t' r'"'" Cl.J·· ..~., ·n c"
, ' -
une école
(iL
lieu"
(1).
~itu~tion, elle e~t atteinte nar l~ l~pre b10nche comme neice (5).
r~r cette derni~re onnosition 8ntre l~ face brunie de l'Epouse et
Lt b1.,nclleur de l:.l lèpre qui est celle de :<arie, on en 3.rrive a
un retourne'nent dE :~ituéJ.tion qui aboutit ù ce ,:ue l'action du 80-
11.:U
.soit r'o:~itive)'le[lt intcrl'r<~t,.:ce; et de noire qu'elle (~téJ.it,
C 1)
('rip'~ne, CO"ïl - çt~.,..c.t. TI r:c.r; VITT, p. 1/ 1,1. L; cf ~ussi II
1
('or ITT
1Q cité !:.lr r:. Crou7"c.l, Orii':ène et lé\\. nhi19'::;2rhie, Ti.113.
C:,)
~,tyrnol06ie du nom cie Salomon.
Cj)
Comm. ct. Ct. II r:CS VTT[, 1'1.
l--:P, 1.
' ) ' 7 ,
r.
'
ciU par Crouzel,
.. ,'
1 1~---- ..
C!)
l"r.
(je i,f(;uelcol:O:,
on cit, 1).
=jlq.
( cc) Cri r<: ne,
(' 0 '1 m• Ct. ct. r r: . ' ; r '[ , col.
1C 1 :>\\.
ci tJ: f'ür F.
de
~~ e d cL rCi s i bi (i sIn' :--

165
l'Dmc GU rf'Dentir :'0 trouve
rlé.l.inten;)nt étur,';ol':~e d'une beauté e-
Uüorienne
(1).
Il
['L:
produi t ulors CO''lme le Lü t
r(';\\Ilü.rquer JI'.
de Medeiros " u-
nt.:
des ruptun;s los rlus int,~ressantes de lu. m,',thode allégori-
que. 0ri~êne fait remarquer en effet qu'il renonCE ~ poursuivre
] (; 1l;j.rall,~lisme
du n,';ché Cl.VCC lu noirceur physirJUe, ou plutôt
verse de li;>, r,':alit..:: cornorp.l1é"
(,:,).
(\\rii~~n8 ne se contente nas 08 Lif,;naler l'ambivé:llence de la cou-
leur noire, ambivé.J.lence qui se trouve dans une rnoindre mesure
che~ Jhilon, notre é.J.uteur fait un recensement de tous les passa-
c:es cie Id. r;ible (j)
01"
l'e.tpr!E:l c~ l'y.:thiopie est r:lentionnée,
et
tous ces exe~ples concourreut J
renforcer l'idée suivant laquel-
le IIF~tlüoDie sYl1bolise l'éJ.pPt:.l 0.UX liations, elle symbolise la
tension vers la r~habilitation, l'effort tendu vers Dieu.
(1)
l\\1e~, ['am. in Ct. I:t. C'C,S P, :SL)-SR.
(J)
F'.
d e Mr: dei ro E:, 0 l
ci t
n.
:,:'(, •
(j)
" ••••
C:ourtès éA bien soulip'n,
l'C:labor;.;,don trt~s filée d'Ori-
i':ène lI(rip-ène, dit-il DCiSEe en revue les textes de l'rl.ncien Tes-
to'nent sUsceDtibles li' enric}ür L.l. notion. Il retient le réci t
du
1 ivre
des Nombres sur le rnariar;e de ~'Toïse, l ' (:pisode de la reine
de ::abé.J. au Ti vre Lies Rois, le F'Sé.l.ume (,7
(hr.), la prorhéti e de So-
!,honie, l'intervention dtn,bdimélpc P.YJ faveur de Jérémie ll
CT.!".
Courtès, 0)) cit p.
11:), et pourté.lnt si l'on en croit Saint E.;piphane
Ori~ène aurait eu une raison de devclopp~r le th~me du diable noir
en effet selon cet auteur Origène aurait été obligé de choisir entre
l'apostasie et la sodomisation pratiquée par un ~thiopien.
cf. F:-niphane Adv. Haer. hl!,') cité par J.H. Courtés op.
cil. p.21
cf. aussi p. ~10 note Ra
.

166
Ainsi donc chez OriGène IJ noirCEur dont i l est question
concerne tout le ~onde, elle peut siFnifier l~ chute d~ns les
dF'Tleures obscure~~ ,lUi:
sont 1't{';nor:HlcE:, l 'idôlèAtrie~ r~é:tis elle
t;st en rTlê'Tl8 ti::mps Li situiJ.tion ci'u.ttt:nte 011 It: Centil se trou-
ve rLicé;
lE.: choix pst donni~ :3 tout un chè:i.cun ô'ernprunter la
voie lllumin~e ou de rester encore dons 10 c~verne; mais pour
Cri["t>nE- c'est 10 Tlrenière voie 'lue tout le 'nonde finir~ par
cholsir. T 'Fthionicnne est tir,~:e rie l'obscurité,
rie même Aaron
ser:i rruéri
"lu; l<p;y"tiens,
fils de Cham ::30nt naturellement T,ortés A la vie
vaincu ~ue le s~int dnge qui veille sur leur destinée va inter-
venir ,our qu'ils deviennent chr~tiens (2); cette insistance
f;ur la po sr:i bili tt'- de la con version,
de la ré hêOtbili ta tian amène
Crii'"ène ù écurter 10 malédiction de ChiJ.m.
E;t .0 ceux qui
se de-

'nandent nourquoi ~ha'Tl, qui est l'instigateur de 10 faute repro-
ch{'e /i
r.'lflLian,
écbonne 2" lu iTIultdiction, Origène rénond que cet-
tl:o
lop:lc:ue d'unE:: 'I1étl,':diction en chainE: Glboutirait L~ 'Tldudire ega-
XVI,
col.
iue'Tl,
rro. Luc, XII.

161
le:nent les frère::: de r:ané-.l.Lin
(1).
J 'duteur s'u.ppuie sur l'analyse
:ninutieuse du
t~xte nour écarter toute interpr[totion tendant à
rairE::: ::::uprorter b Cham la faute qu'il n'a "c'os corn r'1ise : le tex-
tf?
(·~:t cLür, c' eé:t (~;).nCi.è.An qui cst 'nentionnt\\:; contrairement
donc " r hilon qui vUJai t
dun~~ lé, rremière dr;ré.Œi tion de Canaan
("E;n. lI,lP-1 Cl ) 1 ';dlIlunce de l'ic:entit[ du (I\\:'re et du
fil :=~, Ori-
,"811(,)
Y voit la Yn.:-~r'1Ue llt: l'isolenent de Candan :
puisqu'il est
t Ci u t
:=; ul1
( ? ) •
le tt::xte "
l:;
lettre, on riSCUE:Toit cie fdirE:.: norter la mulbdic-
tLun
.<:;ur ,Llrhet : i l t,st Là t''1cntion du "cddet Cie ses fils"
(3).
(1)
"C)uod si quis "üretur qUéJJ!lo~rern Cham,cum inse quoque EE;set
i:nyius earndem ac
fi1ius maledictionem non est sortilus,
cognoscat,
Ei hétnc sorti]u:=; esset,
videlicet servus servorum erit,
"servitu-
ti:=: ftic:trn narticinE:'S futuroE:
fui:=;se f:tJatres ejuE,
quemadmodum ex
'n:..lcdictione fratres C.han'\\:JI1 servi
fuerunt eorum, quorum servus
llec]:.l.ratus <"hani.:lCln
(;·x ('ri!':.
,Select in (jen. PG 12, col.
110;
cf
~lur;i in r:en. HoYn. XVI rr] 1::', c(Îl.;~L\\7)
( ,)
Il convic:::nt dl
rena.rqucr ,.ue cette rrise de nosition est loin
,;'i'tre T<;rb,{""(; TIr tc)ut'J e 'noncje : 1r,:'[I(::'e de Lyon IIème s • .I\\T'JC
(ie·'1on;·trat]....Q,)(·,
in SC.
(::,
r.
(1),
Hinrolyte lITèmt: s.
(Bene-
.licT-:--ù·'Ts,u;>.c et ôe ,T<:.tcoo, ,;~) in r.r.?? 1'.7), Lactance (Divin.
i.n~ct. lib. 1f--pï'..=T'?,·"'C,'J 1Q), un :,uteur anonyme du lVÈ:Y>1t-è (De-r:ecte
l n
T).§~~.fid(; re.s L, [J. ?J!), un éJ.utrc anGnyrne latin (cf FL su-p-p:--
T'.
1':9'), lE:: ':13.r:::;eillo.i2 Clé-,uCiius '1arius Victor Vè!'18 s.
,\\f JC
U\\.le-
tl:i:~1 iT f:;r:-1C:;('J E;ont fé.J.vor:.lblc,,· ",b thèse nc lit l'Yl&.l{,diction de
~'Fl:"'''l. ~ al' cCJntre ,Tu"tin IT>ne .". (r)ÜÜOC:Ut: a.Vf..C TrYl)hon, CZ~:XIX cf
" r ch:,;. rn b é..l. U l t
.:'.
T r , n.
' 0 P s q • ),
:' t
Pi 1:.;ire der 0 i t i ers J V8 'TI e s . ?
11è"il;
~~. ?
(Tn;:;trucL. l.ibr Il,
Vlïl-/rc ,S,~rieG 1atina l'P,'1'. 49)
~e'f)bJ ,nt ,'uivrË:J.:..t. ~lê,'1c tY'é~oiL,on :;u'('lrif.:ônE.
( .. ) (rL:":nt,
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(Je~' n;,tions (3.'(. r:o:Jrtôs or cit n. 1(,,'?-')3,?( DÜ:·:i:11)u.
"'r.
de '~edeiros .:::oulL{,;ne cc ,:ui lu:: sr',nare n·:aD'!1oins :/."Z ,Térôme
di t-il,
U''loif':ne G' unf; r(~elle ,,<v'3ri té :~I l ' Gf,ard cie ce peuTlle
\\' I:u'on (_~T,rE:lle ~.~thionien
.~. C~iU::e de leurs coutumes sunguinaires,
noires et cruelles.
0e "1ême on trouve dans son com~entaire sur
Ts~ie cette assi~il~tion elle aussi traditionnelle des ~thiopiens
:Jux T,'cyptiens "nui ont nersécu t,', le peuple de Dieu et dont l t or -
f:ueil a
(~U· ru.baiss(;"i?(Pr. de vedeiros op cit -op. 323-324).
;:ünt AU9;ustin r.:-,rt du texte des f'saumes (7,32 TJour développer
~:ur l'ap'pel aux Centils "Nihil aliud videtur dictum Aethiopia
l'I':;.eveniet 'ni..UlUS ejus Deo nisi Aethiopia credet fieo"
(Enn. in
rS~ll ~XVTI r~; )'J, C.?l. p)P) •••. C).u~a. er[o p~r.Aet~,yT1tum otqueAe-
thlOI'Lt'TI tOtlus orLis ventes slgnlflCant (lbloem).
U
VI T,';rne s. 'Nife,
..';vêque de Sara,,:,:osL~e reprend 10 rrlême É:x~Gèse
l:n r;d'tu.nt d'[si.,ïe
lP
:
"Ille r,rincipaliter darr:ni:.ltu8 homo est,
"~ui :tli.Œum cY'TIo:flu:'l vocatur ••. j'Uüoriu. ctcnim nic;rum !::;opulum
rnittit;
ct O~lne~'1 hoünem mundus iste, quis. Deccutorem prof",rt,
:;Ui;'.'-l nigrum
Ot:liCJ:iu nO~lUlu'TI '·arit ••• ) rL F'.O,r:n 7-990 ,Senten-
tL;;ru:YI l lb.
V,
cn .:VT l
TL ,c(l col. 9P 1.

170
Ir'yrtiens et Lydien" . . . " (1).
,Ainsi donc il dl:,vient cL,il' qU'~lv(Ant Crir;ènt: une (Autre
iJ.111rucbe, Tl:...rtarlt toujours de l ' ~:cono'?1ie chrc;ticnne, est ouver-
te :;ur 10 'juestion GeE; Deurles èentils. Quoi donc de surprenant
,:u'un '(dversaire r&solu de l'oricènisme
(:)) Fi.erre d'Alexandrie
tienne sur les ;:;:t.tüoniens dec. l,roT'os trÈ::s a>(\\er~'.. lülficiler(\\ent
cornl,r,':hensibles d:...n::; l'herméneutique orir:Ënienne : i l enseigne
'iue1(-jS lthiopiens sont leE; hUrnr:les ',~ui ont atteint les limites
l'lU
(j'sesToir, Il; noircisLement oe L.t
fé-lute e,;t ioc[jtii~uE.: élU pig-
"lEnt noir ce IJ ne"cu,
é;lu.:;:;i ill\\i,:h:bill; qu'est st~rile le figuier
;'i nOUf' raTH'clons (lUE: l ' ôv?:n,ue ne tri:J.i tcü t Pu.s de gaieté de
pays noir) on comprend aisèment qu'il ait trouvé encore plus de
r;ù r;on T'our s' éc<.trt er de la rI'O Dl éma tique origèni eDne, nro blèma,-
tique qui absout de f".lit les hérétiques et les Gentils en ren-
(j;trl t
l CUI' conv8rsion/reconversion inévi tabl e.
fient
chr:ticns; l', r,',alisation (je cette " r ro r hétie" n'a pas em-
1 ~:cb,
lu. f)t'rsiEc;L.l.1Jce
des é:léments o..nti-ér,yptiens, <.,mti-éthio-
(1)
Tr:·n,,'e, T.le(nOnf~tr. 2('1.
(
»
'l' ro i:,~ des e sou v ra g e s
i:;ont dirlglc; contre 0rip:ène:
SUI' l'ar-
r'iv,::e ue notre ,si",UVéUI
:;ur 1; ':;l,:, CUITec tüm
et
Sur l ' â-n'è-: -
(')
F'r'lf~tuL..l CédllHÜCé, lr,Frr li-', col. l!r}3 cit,~, par r~.v. Courtt:s,
TI
Il •

17i
piens dans le discours judéo-chrétien : la traduction de la Septan-
te semble porter les signes de cet antagonisme entre les immigrés
et autochtones; avec l'avënement du christianisme,
se profile, à
travers ~es querelles doctrinalés, l'interaction des conflits sociaux
et ethniques : l'orig(~nisme des "Lones-Frères" égyptiens, l'acception
de Mélèce par les ~optes (1), et ~lus tard l'adoption du monophysisme
par IGE: Egyptiens et par les "i\\thiopiens (nubiens et axoumi tes)
sem-
blent corroborer le fait que ces derniers, quand bien m~me ils au-
raient adopté le christianisme, sont demeun:'s r:'ceptifs à
toute
nouveauté "subversive" introduite dans cette religion, que ces
nouveautés rejettent peu ou prou les scories
qui leur étaient dé-
favorables dans les ancienne~ traditions judéo-chrétiennes, n'é-
tait pas sans importance.(~)
(1) Fd. Hardy souligne les raisons de la rencontre entre Mélèce
et les autochtones :
"The existenc e in the 330' s 0 f an extensive and rela ti vely
organised Meletian monasticism, Coptic in large part,
suggests
that ~'~eletianism of native Egyptian christianity than most of
our sources sug,P'est" (Ed.
Pardy, Christian F:gypt church and
o le chri tianit
and nationalism in the
atriarch of Ale-
xandria,
19l:i?, p.
53
(,)
f\\.
Caquot si{';nale que la vE:rsiotl étlJiopienne des Psaumes 74,14
ne renrend naf.> les b::rmes pé-joratifs en l'endroit des Fthio-
piens : au lieu de "tu as brist: les t~tes du dragon et tu l'as
nonné en nourri ture i.t des peuples, aux Fthiopiens" (Version
de la septante), on a
"'T'u as bri St; l es têtes du dragon et tu
a, donné leur nourriture au peurle d'Fthiopie"
cf. A. Caquot, art.cit
1970 pp ~2-~~3

172
"
Ces sco-M.es ont eu la Vù'; dure, les chrt;ticns du ;(jonde
"blanc" ont continu,': :; y
trouver in~~T)iré:ttion (1).
YaiE: cette sl tU:..ttion pE::ut-elle se THè:rT1ôtuer quand les E-
ryntiens, les Fth1ol,iens :~e trouvent de r>lu~: (,n nlus imr1iqué:s
';:.1US 1:;. T'olitique d'un Ftat chr':·tien;
cette silué..ltion est-elle
vié..lble quand le discours chr~tien cesse d'~tre ~eulement allê-
cuurs :;téJtL~ue, d'un s:J.voir ct d'une l.. ratique qui se veulent
fonct1onn81s ? L.t ~ crslll:ctive byz:.YJt1ne est à même de rfipondre
,',
c,;s (;uestions.
(l)
;·'ort r.~v~l:..lteur CFt :'t ce ;3UjCt le tr::ütement de la symbolique
uU
::olr dJnf: 1 es VifS de Saints et d:1TlS les pascions des Hartyrs :
le tIll':"J]8 du d,';Y1on noir,
du ((iuble noir,
ôe 13 noire tentation est
une constante de l~ littérature nittoresoue chr~tienne (cf J.M.
\\'ourtès, on cit,
ch.
"Dômons ~;tlJioT:iens": p.
lF-?O).

'Ieme p
,
ortie
E TEMPS QUE DURENT LES ILLUSIONS
·UR LE METISSAGE LEUCO-ETHIOPIEN

fétr suite du-=-;
{"Of)T(~::3 ciu ",hristianisrne, ct Jvec l'a'\\dènement
d'un l'telt chrt:::tien, 'n::-lître d'un F~I,ire C~tendu ôUX trois régions
du monde connu (Furore,
~sie et ~frique), la ~uestlon n'est plus
de reconnaître oue le <.hriE3tionisrne u un :... venir, 'n:.tis de le jus-
ti fil"r.
10ur les intellEctuels chr,':tiulf>, LJ.
tDchE' (lui est <i l'ordre
du jo ur CiE; S t
d' aoo rd,
de rl'ndre comT'te de 1,:;. si tUd tion pr(:::sen te
qui leur est fovorable et lui conf~rer Id dignité d'une nécessité
liiL,tc.JI'i\\ue :
rttr::J.cer Il T'iJ.SS1
du C.hrir:;tiJrlisit1L 1 (lUI' retrouver les
l''t'r-né::: de son tric'Tl'lrhE: t.'t rEcneJre ccmpte de sen E:xr"nsion déms
cunstituent .',
CEIun
:::;ûr leS -n~illeurs ''1oyens de
S ' :i C '-\\ u i t ter
cl e cet t e
te1 che.
Tr'~s tôt on se rend co,rrr;te ,lue l'exégèse-:' elle seule ne
r;uJ'rlt 11us T'our ::l.d:Jrter le Cîisco'lrs ::, lu nouve1:'-e situation, le
recuur,
d"\\utre::" '~'tnres li Lt'r:;'11'C,è nerrnit dU::\\: intellectuels
chr:tit:nc~ cie refl,::ter 1er: E:xi,)'fDCes de L~ nlJuvclJe ,';Douue.
l :.i l<·rio(JE; hel J'ni::;ticiue .:lv:... it't·:, ct,,'J:j
l 'occ:J.sion d'une
lnter,,"nétration dE' ,","nn;f' ]j tt:,'r:JLres jud.~o-hdl ,:'rlisticiues,
1 C ~..
r J '; t. uni Cil ru.
( t

1 l 5
ncv:â t
rroJoni"c:r CL:ttc tCIlcLnCé
(1)
:
Cr.i,,·,"ne
r,ui st; diAns les
.j..
chr, ti,,'ns dE: ]a
seconde p;(~n'~r:)tl()n (:»
nc vont )1 C1 2, se contenter
v'~nt cr! invlnter de Iluuveaux afin de: il1ulti;'liGr 'lE::llYT él.~C~i duns
l , 'lutte T'ourL.J. d,"fen:'E: ct J'LJ 1 ustr:).tion du t.hri·;t,j,;.nis'llc.
lcl
Vies de
-
T Cf: 1lie;:; dE: ,r:·'.l.ints ()u 1c~ lôr'endes des martyrs rrolonr:ent
dL:~, biui':r:JT'hil:~; ·non,.... cti iues rr,';[oenL:nt une vuleur historique, il
rl~,
"di finnte et dL,tr'.J.Y:Jnte de:; ,ren;i(;rs siècles rE'çut bientôt
un ('uL ~::Ânt i"ccroil';se'1ent" (~). ~:i, nar ::-;es ri'c'ci ts rnirélcul eux et
(1)
rJl : Lut [j !~n:,l el' CO'o"IO c::utrc "',n:i.foc:tatton cu.ract:'ristique de
cet cfl'ore :cu
r1!'~'1C :~. J."
t8nt,:)t~V(; de:, deux ''\\r:'·oliniJ.ire : le nè-
n.' ,""r""'."1:1!""lHI "ur:ü.t :..tcLrt.~ l'/\\nC1(:fl l'(;Ltil1;\\8nt en vers héroïques et
rJ:,ctj:Llue::: ou triJ.giJ1.les, le
fil~' rendr:, le EOUV8au Testament en dia-
lof~uu:,: ~'l,;.t()niciens (;~I)cr~:te~. l~ (", col. 111'?-11-)L,), selon B. Al-
Lmer i l
e.c::t T1o:::::jb18 ,:u'ils bient huivi une voie tréJ.cée TJar les
,jui f~~ ".li t:xi!~t<:: une ,'('cH,"e (,le Frlilon ,sur <hru~~alEP1., un poème homé-
riuut, rh: 'T'hr"ociote sur les juifs,
un dr:I''1e d ' Fz0chiel sur l'Exode"
(cf'~
'lLner,
OT'
clt YO,.
l!~,l).
l

ru l' 1.'; l',
r'ha~;e du Chri::::tianis'1lE triOllITJhant.
( ", ) ' .
tU t;, n f; r , o r c i t
r.
:i -; :; •

11 6
~"llG~
(1)
nùus n'~["1cLtr;"\\ cie v,'rtfier 1 !efficience du genre dans
l ' lnvcL:ti{';dtion hi:.turi'jue.
r:uLJire;
ils contif,!lnent cel;,~nd:,nt quel'luefois un noyéJ.u histori-
iUe.
Cr; peut cLin.s un certétin ::~t:-nG, leL, c(,ncid,:;rer CO'1lme formant
1:)
~)f:;ule ccrnrosi tion:ui :~i t tE:rl te: cl' e~1br'js; er l 'histoire collec-
(1)
,'oll[j
';ortley :ütue lu. co:nr'o,sition du textE entre le VIII et le
l:(>nt; L;.
'''l'here iE
n~üd internaI t:vidence for él.,scribing to the Vita
:; ter~'ü!1us TIO.,::,t (!UC<l of a.~(), whilLît the /\\DocalY"pse can r,robably be
ci:Jtcd in the 8arl]' C'C's of the ninth century ••• "
(.J.:vortley,
"The
r oli ticol sitnificance of the Andrew-~alos Apocalypse, in Byzantion
.".
)'JITT
10'7~, p.']LJf').
1 L'nn0rt Ryden
r;emble favorable ;~ une date un peu r.lus postèrieure,
au X,>nc ::.
: 3r,rès avoir pOS8 unE-; Lo0rie n'arguments/il conclue:
"('n
thE bb:::::LS of tht:se observütion:, i t rnay be concluded that the
Li re 0 f :\\ nàreas Salo s was 'uri t ten between the time 0 f the compo si-
tion c' f
the V~ ta Filsilii and th,: (kath 0 f Constuntine VII rorphyro-
IJ'enLtuE:,
LI:;, in thE! sixth dec:Jdc of the tEnth century.
(Lennart
"ydcn "'rhe cLte nf the T.ife of '~,n(lreaL) ,S:.ÜOE;, numbdTton OClks papers
vol.
',.', r.
lC;[~).
Cl) r)
i\\tl~V\\U\\; C''-)

11 1
contexte byzantin (1);
~§me cl l'ouvru~e ne rurrorte pas toute
lCi fJ·u:.~te des :\\rôtreE (-:J), il deY!JPure un docu:(}ent r,récieux rar
Ils r','uctualis:ltions :;u'il introduit dcHls le noyau orimitif.
(1)
t'ouvrage divisé en dix livres porte le titre d'Histoire apos-
tol.illue ou Histoire du Combat arJostolique : l'auteur présumé est
rr\\}senb': au livre VI CO'l1'11e ôvêque de nabylone et contemporain des
fI.T'ôtres. L'ouvrage est dit avoir <3t~ écrit en h~~breu dans un nre-
mier temps, nuis traduit en c:rcc.. r,ar Eutrope, 10 version latine se-
rait l'oeuvre de ,Jules l'Africuin.
le d::bat sur l'identification du nersonnage a commencé deruis long-
temps : ~l. ~erger de Xi vrey pense qu'il a existé un auteur qui porte
ce nom,
selon lui i l élU rat t
vécu au TTlème s., i l serai t
en même
te'l1~s l'auteur d'ouvrages historiques ~ui sont nerdus, l~auteur d'un
livre p;rec intitul,',
~ 't \\> t·./\\..
et d'une lettre [t Aristide.
(Notices
et extraits des manuscrits de la r<ibl.
du Roi,1'.
XTTl,2ème partie,
r. 1'7(1).
Grabe c.c'necileg. Fatrum,T. l,p.
")14)
remarque que l'histoire d'Ab-
dias fai t
des emprun ts ê~ la "chronolo gie".
·\\notre avis l 'ouvrag:e est nettement postérieur au IIIè s.,
du moins
dans la version qui nous est parvenue (cf J.A.
Fabricius, Codex Apo-
cryphus Novi Testamenti
1719,2ème partie). Beaucoup d'indices per-
mettent de le faire reculer jusuu'au Vlè s. au moins, la mention du
souverain éthiopien Aeglypus (Kaleb) par exemple. Ltauteur italien
tJ!ario Erbetta abonde dans le même sens;
en Tlrésen tant la Passion de
,c;aint ~~atthieu (Ps. Abdias 1. Vil ) i l note: "Carnnio ct'azione è la
citt;'J di lladdaver 0
l'~atctober, in I\\.biLsinia, cioè nel rerno di Axum,
unn rrL': ln Etiopiél 0 1'-1 ero e, i l re,f~no dei Candé:lci (a cui bnrartenev.a.
l'eunuco di
Alti R,2? ss). l
nomi di E~lippo e Reor richiamano l'Ag-
l ebûl
e i l P3wuris della dinaEtia abissina. A questi due re si rife-
ri Econo '1101 to invenuarr1 en te vari
f:J. t ti Ti ro1,ri "del re chri sti:.lnissimo"
F:lesbaJS" •••
(rlario Frbetta, Cli apocrifi del Nuovo Test<..tmento II
I\\tti et Jef"[1'ende,
10(( ,T'.
c-J1P~
( i)
I.e texte TaSEe SOllS silence .s~j.int ~latthias qui remplaça <Judas;
l'histoire de ~aint Jacques le ~J!ineur, de Saint 5irrton et de Saint Ju-
de ef;t r,"unie et reS2er(~e en un E'eul livre, 10 vie de Saint Philippe
e::;t d'une étendue biE:n rrtoins cont:id(:ruble Clue les :wtres" (cf ~~igne
OlctiollTl:tire des c:rocryr,hes ) -
F:ncycl.
th,',ol0f':i'iuo <-:JI"
D.
1P58 sqJ

11 8
-
fIn :,utre f!;enre 'l.u1. cOnIWîtrél une cf:'rt:J.1.ne viGueur jusqu"au Mo-
yen t\\fe est constitu,'; 1'.Πles ,'.,'ocalynses;
LI
"T,lus encore que
(Î:ttl~:: lt.'s élutrcs éu:oCrJ1:l1es, lu fi:J.nt:.ü~üe et l"i~nD.gination se sont
': Loi!':n,~:es des ouvr:<{';E;s canoniques" (1).
~crendant ~~lgr~ le fort deGr~ d'élffabulation in~érent ~
ce ~enre, il est rossible d'y d~celer cert~ins f0its suscepti-
bJ (!s d''-clairer des .'vlnerTlents hi~::toriques C:-»,
et c'est d'ail-
leurs (hns cc style l i ttôraire ',U ' i l eet ais'::: cie rercevoir les
T'il:JntaE3r1eS, les ~;ujcts de la hé:i.ntise et de l'esnoir des f',yzantins.
(1) p'.
I\\ltaner, on cit, p.
1-:>(,.
(,) r. f.. lexander J llien montrl~ le dose ci'historici.té des élT'ocalyp-
,;er-, byzantines et chr~tiennes d'une manière r~~n(:rélle (cf Heligious
Jnd lolitical Pi'3tory and thour.rht in the Byzantine Emri.re, Vario-
ru":'l rel'rints
lq~}P. : voir surtout les chari tres XI "Pseudo Petho-
dius and (, thiopL:t " , '!T fI "Medieval anocalYT'ses as tIistorical sour-
ces";
et XV "Historiens byz.:J.ntins et croyances eschatologiques ll •

T ':rroca1YDse du Tf::'( UCD fI.<étlwde
(1)
0 ffre
J ':ÂviJ_nt:J,'~c d'un dou-
L1e "cL:",irdf':e,
d'une "C:lrt sur léA visiun (',ue les " jZ:.l.ntins ont
- ":",is le gEnre Iltteré.Lire 'lui V:l surtout COJ,néâtl'e un essor
fuI p'ur:;n t .Lnf; le cCJn texte by zan tin se trouve êtrt:: 1 es cbroni-
1,U(~S uni vers(:;ll es. \\ lui E,eul, il l'end bien CO'l1i:te des \\'~té.l-rles de
(1)
r. ,\\lexdncier Ten;(; uue le texte d,~te de lél seconde 'rloitié du
','[ r,:· s., et l'.:::.ut€ur
l'auroit r";di{<
01
~ft~sorot0li1ie, quelque temps
:.:.r,r0r' les l1t;buts Ué l'exronsion :lro.te (T.
i\\lexandcr or cit, XI
F'n-
,~li,:h sU'n"1é:try) frfdn ,C:hahid est f:::'.vor'::lble ê.~ cette datation (cf the
>: et) r:..l ;,1 éJ. r:as tin th (; l i l':h t 0 f r e c en t r e seCt l'ch !\\D Tl endi xII l'JT. 174 -
1"( in the ~'usean CCl, F~'7h.
'n
1':)i t le f'roLll:'!le (:E,:t l,lus cO''1pl exe : i l existe .,lusieurs ver-
:::ions C.:\\:.' l '1\\Y'ocalYl f-:e et i l est Teu vrélisemblable I~u'elles puissent
tuutu: ddtE:r du VTL,
L:.
:
l"'dition ("Tptrin rionne une idée de
1. '-,'n,rll:ur des re"é.:..nitP'ents (cf T)eve1:Ation de MEthode de T'èl.tétras et
le:
visions dT:OCr'fY'hcs de DL~niE:1 délns la littt:rc-J.ture byzantine et
:~l:,v jé.lno-russe, l,oC)':) : on y tr,)uve une version é.J.rr'1énienne, une sy-
rienne, unE: version l~tine é.J.br~~(e (Ernst Sackur rr~sente la ver-
r:-:ion latine dl:vel0T"Hl;e dans Sibyllinische rl'ext und Forschungen, 1898)
ct trois versions grecques numCrot~es 1,3 et 4 (il ne donne pas la
version nO?).
~nastosios lolos a récemment publié une étude criti-
que des versions grecques (Die Apokalypse des Ps. ~Jethodius, Ber-
tri-ige zur KlasEichen rhilolo-'grë'
'J,
-,h
Me:rsenheim am Glan~~76);
Corr.>r.e beê.:l.ucoun de SES collèe;ues, 1 ',"tuteur pense que la version ori-
ginal e du texte ne devê.:l.i t
être ni
en I~rec ni en 13 tin, mais en
syriél(1ue.

180
TI 1 "jfriQue et les ''\\fricain§ dans leG registres universels
r,
vrui dire Li L~ chronolo{i(, (1) ni l'utilication qui en.
cst
Ltite dans le::; cllroni,:uef:; ne sont une invention chrétienne.
V.
Grumel a bien souli~n~ lu fili~tion entre chroniaucs chrG-
ticriC1L,= et jUiV8s :
"c'est,
'iit-il,
O;;{]S
un but :j[1uloL'~ti,1Ue
,:Uf:
l 'on ~'est apc,li :u,' :', ckter"'.incr l 'antil;ui tl; du ~nonde. Ce
"oï"e tt des r:rorh,'tics sur le,,' sar~es et les not?tes de la Grèce.
T (
~ rC"lLer :Autcl1r ,lU 'on voi t
pt'()c~'der de L~ ,~orte est l' hif;torien
tl_Lve f;()U~, !-r':'textf
(1IH:
Je::; Grsc:' n'en n'ont i)DS r:~rle, i l riln-
co~prend, dit-il, "Ill:; de r:cC'(, :\\n[~ •.• " (;:)
(1 \\1 u; 1,',':'y,-til;ru,;
TIJI':;tLt lE;~
Yr,;,~i(:;rf3 :, \\~ti1blir une chronoloc:ie
"
,
l "
:::,tisf':-'.i::-,:Jntc,
en nrenant CO:nT'E:' renère le rythrle de 10. vie
: rico1c
il:-: :iV:iidlt r<'up;;i :
c:llculcr le te':1rs [':JI' lunaisons de
?,9 ,t ce ',(' jours et :': ,,';tablir l ':,mnC:e de 3(;5 jours; 'rlétis puisque le
lCVlT
lie ,"ir_lus (l'étoile ,c:'othi::)
'lue l'on croy;:-\\it ~. . dL,termin~
Ll crUt; d'l \\iil,
tO:lb:,it en reti.J,rd d'un jour tous les (lu:J.tre ans, i l s
rcL,rd,':rC'nt ('un jour tUUE If::['lu:,tre :;ns.\\u bout ae
H:Gl ans le
] (,'v(:r lic (:i~_Lu::.~ sc Y'ôJ: 1'0 CIL, ou l:oint (Je àr::YJGl.rt ct coïncida de nou-
V,:,U :,V(C 1c >~WLlVC(':ent '1uj,
lui
'v:üt ,',t,'"ssiCn:; 10rs de Itinauf,ura-
t j ,Hl
dl,l ':Inn,'(; ,ccoL,i l'c.
"C._, r,o~'lt,r(:
fllt notto,
de :;on observéltion ré-
:"ld L,
le YO-'-I':ort
~UE;
1I!:~ 1 ,'Jnn:c':' V,f'UtS de 3(C:; jours équivalent à
11, (
;'nr;,',C's de ;:iri_uc
rie
');:c;
juur:,,:
1/11; l'u.nn:;e de ,Sirius fut adoptée.
':dl::
1('S "lOnumdltc~ ,'oJrtien,; '1U1c' IlniJ,~ TiOFo;,édon2 actuellement nous
'1"VunE'
cano'L"ter
:Ul
:::OUf: lu.!Vèrr:c dyntlstie,vers l'an ~)yeO AVJC,cela
't,cl:
,l',j:'1
,').1\\C!,'t,.'"
(cr' " .
Cb:'lîtJ', T,)
chronolo!'ic de[; termE: chrétiens,
1': H', f'T .,'_1-). i"
dJ:~rc:; ChtrC 1H,urc r.enc;ent (;ue l'adontion de ce ca-
l 'IL)r'il'r :"1 :::L
fuit! cntr(; _?7éHC _ '''rh ct sie;néllent i:,u':Ll est arrivé
l"n
!l(""hIlt 0," 1.·s ,;';lU',n;' officiell 0:::: c·t J cs s:;.i;:;(Jn:: n:..<turcl-] es ne cotn-
C.LlJ;.lient ,J:J;;
(cf ":. ··o;·~htdr-,l. Vercoutter- "",fri'lue <:Ancienne" in Unes-
Cu I l
c:it v:II
In~..21).
'

1 8 1
l,a récupération du genre par les auteurs chrétiens est aDIIOrcée
par Théophile d'Antioche, mais chez ce dernier il ne s'agit en-
core que d'une évaluation des données chronologiques plus ou moins
précises fournies par la Bible; Clément d·Alexandrie fait interve-
nir la chronologie du Christ, et ce n'est qu'avec Hippo1yte que
l'on assiste à un développement plus précis du comput chrétien,
"c'est très clairement qu'il nous enseigne que le Christ est né
au beau milieu du sixième millénaire du monde. Il en trouve ~e
indication symbolique dans les dimensions de l'Arche d'Alliance ••••
celle-ci avait deux coudées et demie de longueur, une coudée et
demie de largeur, une coudée et demie de hauteur. Ces cinq cou-
dées et demie représentent les 5.500 ans du monde auquel Temps
le Sauveur a produit son propre corps ••• Depuis donc la naissan-
ce du Christ, il faut compter 500 ans pour achever les 6000 ans,
et ce sera alors la fin" (1).
Mais très vite le genre dépasse ses buts initiaux (établir
1
la durée du monde à partir de la chronolQ.gie de la vie du Christ)
pnur aboutir à l'élaboration des ères mondiales, et, ironie de
l'histoire, les chrétiens l 'u~\\.~~eront,. tant dans son aspect apo-
(1) idem,ibidem.

1 8 2
logétique que dans l'établissement du comput pascal (1). cQntre
ceux qui le leur ont légué.
La chronique d'iHippolyte qui se termine en 234 APJC est une des
premières à opérer ltélargissement de la perspective; son inté~
rêt ou, plus exactement, l'intérêt de ses recensions ultérieu~~
--
~
ras (2) réside principalement pour nous dans les
';) loi. r~r
r°L-
lU
ou commentaires sur le partage de la terre entre les trois fils
de Noé.
(1) Le discours que Constantin prononça devant les évêques qui a-
vaient assisté au Concile de Nicée est édifiant à ce sujet:
"11 faut que la grande fête de Pâques soit célébrée par tous le mê-
me. jour. Il ne faut pas s'en rapporter aux Juifs pour le choix de ce
jour. N'est-il pas regrettable de les entendre se vanter que, sans
eux, les chrétiens ne sauraient observer leurs Pâques. Devenus aveu-
gles depuis leur dé1.ài.àe, ils ne peuvent pas sertir da.. guide. Du res-
te, n'en sont-ils pas venus à faire le Pâques deux fois dans une an-
née? Il faut adopter l'usage que suivirent les églises d'Occident,
du Nord, du Midi et quelques unes de l'Orient; celui qui est adapta
par Rome, l'Italie, l'A frique, l'Egypte, l'Espagne, les Gaules, la
Libye, la Grèce, le diocèse d'Asie, du Pont/de la Galatia (Théodoret,
~ l R PG. XXIV col. 701 cité par M. Ch~ine op cit~ 1925, p. 50).
(2) Cette chrQnique n'est connue que par ses recensions ultérieu-
res. A. Bauer distingue deux recensions: un manuscrit grec de
Madrid (Mat7inensi~ GR 121 cf R. Helm GCS 36 Leipzig 1929 45/94)
et une verS10n lat1ne (Excerpta ~arbari); la seconde est établie
sur la base d'une traduction armenienne de 686/7 et d'une chroni-
~ue latine Liber Generationis qui se présente sous deux formes
Liber G.neratio~s l qui co~corde avec le texte arménien et le
Liber GeDeratioD1s II appele parfois chronicon anni 334 ou chro-
n(OgraphUs 354. D'autres recensioDS sont égalemeDt à signaler
le Barb~rus Scaligeri: Par-Gr. 4883). Quant au Liber Genealogus
de l ~annee 427 appelé aussi Origo humani generis, il dériverait
du meme original dont Hipponyte se serait inspiré.

183
Filia tian d.es dIroniques
------------
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121)

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..
/
Œ)-.~-
~
~b. ~e~e_~l. a. ·127
LIb. gen. l, Lib. gen. II
Barbarus
in strzygowski. Bauer. Ein Alexandrinische Welt chronik p 95
Havennatcl' Annalen,
Hippolyto:; ~;)-l;;)
"
1
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Panodoros Ulld _-\\.nnianos etwa -! 10.
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i
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L B.'-Z"lct. Zweig
2. Antiochen. Zweig
3. Syr. Zw~ig
4. Alexandl'. Zweig
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vermittelt
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scheiulicil
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.......
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Papyrus G01enis(;c.
417
Quelle de:;
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7.18. Jahrhunclel't
des Hiei-onymus
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von Antior·h.
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8)'1'. Original
Arab. ÜLersetzung
lInpnbliziert
llllpnbliziert
~
Armeniscbe Bearbeitungen
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...
Ischôk
Barhcbraeus
l'ub!. 18ûG
1:?ô! -= 12.,.;
ibidem p92

1 8 4
Ces
suivent souvent le même ordre
-On commence d'abord par établir l'âg~ du monde.
- Puis vient le partage du monde entre les trois fils de Noé :
les terres, les nations et les cités qui leur sont attribuées sa~t
repertoriées; souvent le partage des lIes occupe une bonne partie
du texte (1).
- Enfin les fleuves et les montagnes sont également l'objet d'une
distribution (2) qui donne l'impression d'être équilibrée.
En effet la tripartition se veut rigoureuse: on essaie de
fixer les limites territoriales de chacun des fils
- la part de Sem va de Rhinocorure (à la ~rontière de llEgypte et
de la Syrie) jusqu'en Inde.
- Celle de Cham va de Gadeira (Cadix 1) jusqu'à Rhinocorure •
...'
- Celle de Japhet, du pays des Hèdes jusqu'à Gadeira (3).
(1) Ce partage n'exclut pas la co-prop~été, ainsi dans les chroni-
ques byzantines on note que certaines tles sont communes à Cham et
Japhet (cf Chronique Pascale, éd. de Bonn. v. l p. 52-53)
(2) Tel est le plan suivi par Itauteur du Liber Generat. l
et que
reprend à quelques nuances près le Liber Gene}at. II (cf Mommsen,
Chr. Min. Saec. IV-VII in M.G.H. Auct. Ant. 9 .
(3) Liber Generat. l, V. 47-51 95, Liber Generat. II G 334, v. 46-91-
ibidem; Chr. Alex. v. 21-27 ibidem. Les auteurs byzantins reprennent
souvent les mêmes délimitations (cf Malalas éd. de Bonn. p.
13-16).

185
Chacune des trois régions est arrosée par un des quatre
rleuves du Paradis, qui se ramènent à trois pour les rigueurs de
la tripartition
- le pays de Japhet jouit des bienfaits du Tigre.
- Celui de Cham reçoit le Géon (1).
- Et Sem. llEuphrate.
A chaque contrée correspond un climat propre : Cham habite
la zone chaude, Japhet le pay s froid et Sem la région tempérée (2);
on en arrive au bout du compte a une :r;-éductio'n du monde en trois
grandes pavties, Sem a ltOrient, Cham la Méditerranée et Japhet
l'Occident (3). La di vision ne reprend donc pas exactement les
termes de la géographie ionienne classique (Europe, Asie, Afrique):
la dépendance de ces chroniques vis à vis du texte biblique est
(1) Dans le Liber Geneal. le Géon appartient à Canaan; ce qui prou-
ve que lthésitation demeure à propos de l'identification du second
fils de Noé,Cham ou Canaan (cf Lib. Genéal. v. 159, p. 167)
(2) Lib. Geneal.
v.222,p.170.
(3) ibidem, v.230,p.112.

tellement grande qu'elles continuent de véhiculer les confusions
héritées de la Table des nations (1), cependant l'influence des
traditions gréco-latines demeure (2).
(1) Puisque dans la Rible (Genèse la) Havila (de même qU'Assur) est
en même temps dans la lignée de Cham et de Sem, le Liber Gener. 1
fait de Evilat l'ancêtre des gymnophistes dans la lignée de Sem
(v.
185,p. 105)alors qu'auparavant il avait été annoncé comme fils
de Cham et ancêtre des Gétules (v. 101, p. 99).
(2) Ainsi dans la liste des fils de Cham, on note des emprunts aux
traditions gréco-latines et judaïques : IfFilii autem Cham :. Chus ex
quo Ethiopes, Mestraim, ex quo Aegyptii, Fud, de quo Troglodi tae ..
Chanaan de quo Afri et Fenices" (Liber Gener. v. 94-98, p. 99)

1 C) i
Une représentation de l'Afrique dIaprés Ibn Hawqal : on remarque
,
la forme écrasée vers l'Est qui donne l'impression qu'il existe
une "Ethiopie qui regarde vers l'Inde" •
. /
In A. Miquel. op cit ,.~
p.132

1 8 8
Malgré tout ce serait une erreur de croire que tout ntest
que ra.iniscences : on peut affirmer que les chroniques essaient
de rendre compte des progrès de la connaissance (1)~ si minimes
(1) Les auteurs font l'effort de distinguer les différentes Ethio-
pies, une
première d' Ol1 le Nil prend sa source UAethiopia unde
pro fisci tur flumen Aethiopum", une seconde qui regarde vers l'Inde
"Ethiopia quae tendit adversus Indiam (Liber Gener. V. 140-141,
pp. 101-102). Il faut remarquer que cette conception d'une Afrique
qui s'étend vers l'Est va être reprise par les géographes arabes
cf la carte d'Afrique d'après Ibn Hawqal (A. Miquel, La Géographie
humaine du m'Onde musulman jusqu'au milieu du 11 ème s., T. II, 1975.
p •
132 ,~.
" -
~ .... "
1
Un autre terme "India fi sera concurremment utilisé : ainsi J. RotLge
pense que, dans l'esprit de l'auteur de la Descriptio-Expositio to-
tius mundi et gentium, l'India Major équivaut à l'Inde proprement
di te Alors que l ' India minor serait la Nubie : il faudra avouer que
les identifications ne peuvent être qu'approximatives: 'J. Richard
suggère par contre de comprendre par l~India inferior, Ynde la me-
neur, Itlnde en d~ça du Gange, par Itlndia superior, Ynde la grant.
l"Inde au delà du fleuve, et"il ajoute qu'au Xllème s.-un cartogra-
phe "nous montre bien une India ul tima, mais aux bouches de l'Indus.
en même temps qu'il situe en Afrique une India Egypti et une India
Ethiopie. Ce n'est qu~aux XlIlème 5. et XIVème s. qu'on se décidera
à localiser l'Inde ultima, appelée Inde Moyenne ou Troisième Inde,
sur la côte d'Afrique (J. Richard, Annales d'Ethiopie,. T.II, 1957,
Il. 226 sq.).
1
Il convient d'ajouter que la précision dans l'information était
fonction du mo de d' investli.ga tian : Cosmas en voyageur plus averti
fait bien la distinction entre Indiens et Ethiopiens (11,79), et
donne d~s informations moins vagues sur les pays de l'Est africain.
la Barbarie (II 26,29,48 ••• ).

soient ils, et en même temps elle semble reflèter les données
administratives de l"époque (1).
L' effort de systématisation condui t à l "énumération des
spécificités culturelles de chaque groupement: tous les peuples
connus sont cités, et le critère distinctif semble être la lan-
gue. Si les chroniques reconnaissent cette faculté à tous les
peuples, y compris les Ethiopiens (2), elles semblent cependant
opérer une certaine hiérarchisation : dans chaque groupe seule
une minorité possède l'Ecriture: et ces ulettrés" se trouvent
être soit des méditerranéens soit des orientaux.
(1) Le Liber Gener. rend compte de la dillision de l'Egypte en une
Egypte proprement dite distincte de la province de Thèbes (Liber
Gener. l
138-149, p. 101-102; Liber Gener. II v. 78-901 Chr~~I.
v~O-121); cette division est plus complexe dans la réalité ~ au
VIème s. l'Egypte comprenai'l : l'Egypte (Alexandrie) l.es deux Au-
gustamniques (delta oriental), de l'Arcadie et les deux~hébaides
(Egypte m()yenne et méridionale), (cf L. Brehier, op cit, 1949,p.1Tl).
Il faut dire que les Egyptiens eux-mêmes, depuis les temps pharao-
niques étaient conscients des spécifici'tés régionales (géologiques
et cul turelles) de leur pays : ils distinguaient Kmt (l'Egypte uti-
le) de Dsrt, la terre rouge (le Désert); ils mentionnaient égale-
ment l'existence de deux enti tés, le Nord et le Sud: les taou'
(les deux terres).
(2) Liber Gener. l
v.
196 sq., p.107 sq; Chr. Alex. v.
165 sq,
p.
107' sq.

Il apparai t donc que l ' égali tarisrne est apparen.t et qu "il
se dégage plutôt une certaine attitude '~éditerran.éocentrique
et orientalo-centrique" (1) : ainsi se trouvent articu~ées deux
attitudes discriminatoires, l'une présente chez Pline qui fait
(1) Parmi les fils de Japhet ceux qui connaissent l'écriture sont
les uHiberi-Latini qui v8.cantur Romani-Hispani-Greci-Medi-Armeni-
(Liber Gener. l
v. 84-85, p. 98, Chr. Alex. v.59-60 ibidem.
-rarmi les fils de Cham on note 'tl e $ FeniceS-Aegypti-pamtYli-Fryges
(v.135.136,p.l0l; Chr. Alex. v.l07-10R)
- Parmi les fils de Sem "Judaei-Persae-Medi-chaldei-Indi-Assyri
( v • 192, P .. 10 6 et Ch r • Al ex.
v.
16 1 i bidem) •
A. Miquel retrouve dans la littérature arabe cette tendance à re-
fuser aux Noirs un esprit sei en ti fique "on constate que les No.irs
n'ont guère été gâtés dans la répartition des aptitudes à la sur-·
face du globe ••• on les oublie dans le classement de base qui con-
siste à donner ~ar exemple l'artisanat à la Chine, les mathémat~­
ques à Itlnde, l'alchimie à Byzance, la guerre aux Turcs, la poèsie
et la prophétie aux Arabes" (H. Miquel, op ci t, p. 142) •
Dtautres auteurs arabes sont_allés à cqntre courant, ~el Gahiz,
auteur d'un essai (Fahr as-sudan ' alaJ. -bidim). De la Supériorité
des Noirs sur les Blancs, il demande aux détracteurs des Noirs
ucomment se fait-il alors qu'aucune disposition particulière ne
se manifeste 4hez les esclaves hindous, pourtant fi1s dtune civi-
lisation de mathémati.ei.ens et d'astronomes" (Miquel, p. 143).

1 ~ l
de la Méditerranée le centre du monde, et l "autre hérité du
judéo-christianisme fait
de l'Orient le lieu du paradis (1).
(1) Ce passage tiré du Contra Celsum d'Origène montre bien la pré-
dilection dont jouissait l'Orient chez les pères de l'Eglise:
parlant de la distribution des peuples, Origène dit: "Tous sur
la terre avaient une seule langue, et aussi longtemps ~utils fU-
rent unis entre eux, ils conservèrent la langue sacrée, et ils ne
quittèrent pas l'Orient, tant qutils eurent les pensée~ de la lu-
mière et du rayonnement éternel de la lumière. Mais quand ils s'é-
leignèrent de l'Orient, ils trouvèrent une plaine dans la région
de Sennaar ••• et ils y habitèrent. Puis ils voulurent ramasser des
matériaux et unir le ciel ce qui ne peut lui être uni par nature,
afin de pénétrer dans les choses immatérielles par les choses ma-
térielles. Alors selon qu'ils étaient plus ou moins éloignés de
l'Orient, ils furent livrés chacun à des anges plus ou moins mé-
chants jusqu'à ce qu'ils aient expié leur imprudence; les anges
leur imposèrent chàcun leur propre langue et les conduisirent dans
les diverses régions de la terre selon qu'ils le méritaient; les
uns dans une région torride, les autres dans une région glaciale
pour punir par le froid ses habitants, les uns dans un pays ferti-
le, les autres dans un pays incul te U (Cont. Cels, v.30 in Daniélou,
op cit, p. 227).

Mais ce penchant vers la hiérarchisation est sans c~mmune
mesure avec le ton nettement pol~miste du Liber Genealogus.
Ce caractère est perceptible à plusieurs niveaux:
- Tout d'abord concernant la famille de Cham la signification des
ethnonyrnes prend une allure quasi méprisante : dans cet exercice
d'exégèse, les données de la tradition judéo-chrétienne s'enri-
chissent des enseignements de la physionomie gréco-latine : Met-
zem (Misraim) IlEgyptien est présenté comme étant particulière-
ment mou (1) (totum malIens), Canaan a tous les défauts, il res-
pire l'injustice (2) (adorans iniquitatem), les Ludin, ancêtres
(l) Liber Geneal. v.
133,p. 166.
On trouve chez Flavius Josèphe l'idée selon laquelle les "Egyptiens
sont naturellement paresseux et voluptueux, ils ne pensent qu'à ce
qui leur donne du plaisir et de la volupté (Histoire ancienne des
Juifs II V. trad. A. dtAndilly,S. A. Buchon, 1968,p. 59.
F.piphane de Salamine (315-403) gui fut l'allié de Théophile d'Alexan-
drie dans la croisade anti-orig~niste dirigée contre les '~ongs Frè-
res" de Nitrie, attaque avec une rare violence les Egyptiens: ils
sont bâtards et idolâtres "nimirum spurii quidam ac promiscui gene-
ris Aegyptiorum iterum piscium ac cucumerum odorandorum praeposte-
rea cupiditate tenentur ac Dei Filium infinitis passim contumeliis
onerant" (Anch.
120 PG XLIII, col. ?23, cf aussi 106 co:).. 202
(2) Liber Geneal. v.
143 p. 167. L'auteur insiste également sur
l'acte d'injustice que COIID-et Canaan en spoliant les terres de Sem;
certains auteurs byzantins reprennent cette idée (cf George le Syn-
celle, p. 83). Malal.iIs pense qu'il est juste que Sem recouvre ses
terres (éd. de Bûnn. p. 16).

des Libyens ont tous les attributs d'un négociant (l) (homo nego-
tii), et Cham, le père est un esprit malicieux (2) (callidus).
Mais ensuite, et c'est là o~ l~ouvrage entre nettement
dans la perspective d'un bilan, le passé de souffrance des chré-
tiens est relaté, ponctué par le régne des souverains persécu-
teurs. (3).
(1) ibidem, v. 134. Des auteurs arabes tel Ham-dani (vers Xème s.)
reprennent ces préjugés: étant arrivé au quatrième quadrant de sa
cartographie astrologique l'auteur di t "le quatrième quadrant est
celui du sud-ouest, ou des Noirs. Il renferme le pays des Zang,
l'Abyssinie, le pays des Bedja, la Nubie, le Fezzan et le pays de
Cairouan : de l'Afrique relèvent Cairouan, le Sus, le pays des Noirs
qui vont tous nus et Gana ••• " Parlant des habitants l'auteur ajou-
te : "D'une nature très ardente, ils sont tout occupés de la posses-
sion des femmes; celles-ci se marient en état de virginité, mais
peuvent ensuite se partager entre plusieurs époux, tan. est grande
leur passion et vif intérêt pour les choies de sexe ••• Ils sont
méchants, pervers, menteurs, fourbes et tarés ••• A l'intérieur du
quadrant, le Cancer et la Lune intéressent plus particulièrement
les régions de l'Afrique et de la Numidie ••• les habitants de cet-
te région aiment la société et le commerce (A. Miquel, T.II,p. 44).•
C?) Liber Geneal. v.lfltP.'"
(3) L'auteur s'en prend particulièrement à Néron qui est l'Ante-
christ même (Liber Geneal. v.615, p. 194 et passim).

A94
Cette dimension polémiste vis a vis des ennemis du Christ--
va connaître une nouvelle dynamique au fur et à mesure que la
victoire des chrétiens se consolide.
Avec la fin des persécutions anti-chrétienness"ouv.re llIte
:nouvelle ~_a de Ilhistoi~e du c.hristianisme et partant de
celle de l'humanité.
11/ La nouvelle historiographie.
Chez Eusèbe de Césarée, on assiste déjà à une tentative de
systématisation des objectifs de la chronologie : il veut éclai-
rer la chronologie biblique et retracer la chronologie de ce qui
a conflué dans l'Empire. Ainsi une histoire synchronique des ro~
yaumes se fait jour. Eusèbe "reconnaît la part du merveilleux de
chaque histoire, il laisse à chacune des statuts disparates et
fragmentaires; l~époque hébralque protohistorique est celle dl~e
humanité agrandie, la eJlaldéenne n';est que la déformati!m, assor-
1
tie de fabulation délirante, d~une réalité sous-jacente; l'égyp-
tienne demeure informe •• enfin la mythique grecque est acceptée
comme de l'histoire pure et en tant que telle inoffensivell(l).
(1) J. Sirinelli, les vues histo!iques d'F~sèbe de Césarée,
pp 133-134.

Le ~hristianisme devient de fait la limite indépassable
de la spiritualité humaine (1), la traduction de la Septante de-
vait révèler les Ecritures aux Gentils (2), la rencontre avec
l'Ethiopien est le signe de la main tendue vers eux (3).
Dans le cadre byzantin on assiste à une promotio,n rapide du
genre; Mme Irène Sorlin a raison de dire que "du Vlème s. au Xè s .. ~
elles (les chroniques universelles) représentent la façon la p~us
répandue d"écrire ll:histoire" (L~).
(1) Chez certains auteurs byzantins le problème n'est pas de démon-
trer que le fohristianisme est un développement supérieur de to;ut ce
que la sagesse des peuples a enregistré : Epiphane de Chypre tient
à préciser qu"il n'y a dans le Christ ni barbarisme" ni scythisme.
ni hellénisme, ni judaïsme, mais une nouvelle création" (Adj. Haer
FG 41 col. 166 D). Pour lui, le Christianisme n"accompU~pas les
religions du passé, il les remplace toutes. (cf Irène Sorlin,
"Elus et exclus dans les chroniques byzantines" in Entretiens sur
le Racisme, 197'8, p. 97).
(2) Eusèbe, Pren. Evang. V.III 15
(3) idem, ~. II, 1-13.
(Lf) Irène Sorlin, op ci t, p •. 91.

Cette histoire a un sens tracé par Dieu ainsi "le pélerina-
ge suivi par l'humanité à travers la durée peut être représenté.·
par une trajectoire unique et cette marche est ascendante. Elle
s'avance .. de siècle en siècle et de génération en génération ..
vers un but .. qu'elle est assurée d'atteindre, et cette fin est
un "mieux". Il ne s'agit de rien
autre que la réalisation d'un
dessein grandiose voulu par Dieu pour sa création, réalisation
compromise par le Féché et assurée à Douveau, et de façon plus
merveilleuse, par l'intervention du Verbe incarné dans le tissu
même de l'histoire, par l'oeuvre de la Rédemption.
Tel est le sens révélé de l'histoire, telle est la vérité
massive à la lumière de laquelle la pensée chrétienne cherche à
porter un jugement aussi précis que possible sur les différentes
~,,~
étapes du devenir de l'humanité; de part et d'autre de l'évlne-
ment central de l'Incarnation, qui explique tout l'ensemble, elle
aperçoit comme un dystique; l'histoire d'avant le Christ: le pé-
ché et ses ravages, la lente maturation' des siècles et de la pré-
paration du salut; l'histoire d'après le Christ: celle qui slé-
tend de l'Ascension et de la Pentecôte à son retour triomphal" (1).
Loin de perdre les anciennes caractéristiques du genre, les
(1) H.I. Marrou, L'ambivalence du temps de l'Histoire chez Saint Au-
gustin, 19t)O, pp.
lR-20.

chroniques byzantines les intégrent pour mieux assumer la tâ-
che de l'heure: saisir le temps et prop0ser une philosophie de
l'histoire qui rende compte du destin inéluctable du christianis-
me.
Tout d "abord la question du Temps est traitée d tune maniè-
re nouvelle; la connaissance du Temps fait partie d'un savoir
qui n'appartient qu'aux Justes; '''posséder une chronologie sui-
vie, allant de la Création au Christ représente donc un signe in-
contestable d'é1ection; c'est de cette continuité, qui est l'apa-
nage du peuple juif, que les chroniqueurs byzantins s'efforcent
de faire bénéficier l'empire byzantin" (1).
Comme chez Eusèbe les royautés profanes sont citées dans
un ordre dynastique et non généalogique : "leur mention apparai t
-
Comme une sorte d'excursus, d'exploration d'un temps relatif,
dont le récit principal eut fort bien pu se passer. Aussi l'ex-
posé de leur histoire est-il synchronique et non diachronique et
s'apparente-t-il il la géographie" (2).
- L'Ecriture n'est plus traitée comme dans les premières chroni-
ques en tant qu'outil dont pouvaient disposer indifféremment les
fils de Cham, Sem et Japhet, elle devient désormais partie inté-
(1) eadem, ibidem, p. 94.
(2) eadem, ibidem.

_-_ grante du savoir divin "Seth en est l'inventeur et les premiers
objets de l'écrit sont le temps et les lois de l'astronomie.
Le partage de la terre entre les hommes, conçu d'abord comme
une punition divine venant sanctionner la construction de la
Tour de Babel, est consigné dans un écrit par lequel Noé fixe
les frontières et les limites de tous les peuples et les ramène
aussi à une cohérence même, qui, i':t l'instar de Noé, s"efforce
de restituer, grâce a une énumération encyclopédique des ter-
res et des peuples, l'image du monde et montre comment l'em-
pire, celui d'Alexandre d'abord, puis l'empire romain, a su
réaliser la restauration de l tuni té perdue" (1).
Ainsi le chrt~tia nisme triomphant opè re une réo ri en ta tian décisi-
ve dans le tra.cé de sa perspective, il la fai t "descendre sur
le plan temporel, en voyant dans l'uni té poli tique du monde
par Constantin et dans la paix romaine, la réalisation terres-
tre du royaume de Dieu. C'est le monothéisme ici qui devient un
problème politique" (2).
(1) eadem, ibidem, p. 95.
(2) cf l'analyse de Peterson, Monothéismus al, politisches Problem
p. 71 cité par Daniélou, op cit, p. 229.

Tous les éléments tirés des chroniques et des autres gen-
res li t téraires s' arti culen t pour donner nai ssanc e à une nouvel-
le historiographie qui lie le destin de l'Etat à celui du c.hris-
tianisme (1).
Cependant pour en arriver a ce résultat les intelle~tuels
chrétiens durent s'emparer d'un secteur qui jusqu'alors était le
bastion des païens (2); en effet plus que la résistance juive
c'était celle des païens qui avait plus de chance de se maintenir.
( 1) Le virage s' o-pè re dé jà chez F.usèbe,
comme l'a si bi en remarqué
i\\. Momigliano "The Christians were reatiy ta
take over the Roman empi-
re, a5 Eusebius made clear in the introduction of the Praeparatio E-
vangelica where he emphasizes the correlation between Pax Romana and
the christian message;
the thought indeed was not even now. The Chris-
tians were also determined ta make possible a return te conditions of
inferiority: and persecution for the~ church ll (Arnaldo Memigliano, "Pa-
gan aD.d christian historiography in the fourth century'l in the Confiict
between paganisn and Christianity in the fourth century, 1963,p. 80.
J. Sirinelli pense qu'il faut nuancer ce jugement porté sur l'oeuvre
d'Eusèbe~"Ce mouvement, dit-il, est certes le mouvement le plus na-
turel, mais il faut noter qu"aucune considération historique, philo-~
saphique ou religieuse n'a pu écarter Eusèbe de l'opinion que tout
citoyen romain devait normalement avoir: l'Empire résume le monde;
les pulsations de son histoire sont celles de l'histoire universelle
et une chronique n'a pas plus besoin dans le monde unifié d'autre os-
sature que la lign8e des empereurs. La vue qu'Eusèbe a de l'histoire
n'a ici aucune coloration particulière. Sur ce point nous pouvons af-
firmer que l'influence de la théologie est nulle ou en tout cas qu'el-
le ne peut guère différencier Eusèbe d'un chroniqueur profane. Cer-
tains pourraient être tentés de conclure que déjà dans l'esprit de
l'évêque de Césarée, Empire et diffusion du Christianisme s'identi-
fient assez pour que cette réductio.n,.'à l'uni té soi t déjà grosse de
toute une théologie. En tout cas cette idée n'est absolument pas ex-
primée" (J. Sirinelli, Les vues histo rigues ct' Eusèbe de Césarée, 1961,
pp.
1 12 - 1 13) •
(2) Ainsi lorsque l'empereur Valens lança le projet d'une histoire
synthétique de l'Empire romain, ce fut un historien païen Eutrope qui
le réalisa (cf A. Momigliano,
1963, pp.85-86).

Bien avant que le thristianisme ne devienne religion dtE-
tat, la cohabitation entre les païens de culture hellène et les
chrétiens s'était révèlée difficile: Tatien vers 170 dresse un
réquisitoire contre l'hellenisme, il s'en prend particulièrement
aux philosophes; Théophile d'Antioche fait de même en mettant en
garde ses coreligionnaires contre les philosophes "qui font de
beaux discours" (1). Néanmoins force est de reconnaître que, mê-
me dans ltEmpire christianisé, les institutions ne peuvent se
passer des parens de culture hellène, qui plus est)les chrétiens
sont amenés à rejoindre leurs adversaires dans ces structures :
c'est ainsi que dans le courant de l "année 26~ "Anastolios, le
futur évêque de Laodicée est appelé par ses concitoyens d'Alexaa-
drie à occuper la chai~e ordinaire de philosophie platonicienne_
et au IVè s. on rencontre fréquemment des chrétiens dans tous les
ordres de l'enseignement ,depuis les humbles maîtres d'écoLe et de
grammairiens jusque dans les plus hautes chaires dtéloquence" (2).
Dans l'Empire byzantin, beaucoup 'd'intellectuels chrétiens
ne cachent pas leur attachement aux lettres helléniques (3)~
(1) L. Rougier, Le conflit duthristianisme priimitit et de la civi-
lisatiqn antique, 1977, p~80 sq.
(2) H.I. Marrou, B+§toire de l'éducation dans l'Antiguité,i948,p.463.
(3) Voir à ce propos G. de Nazianze, Discours funèbres en l'hOnneur
de son frère Césaire et Basile de Césarée, éd. et trad. F. Boulanger,
Paris 19ü8 cité par P. Lemerle, 1971,p. 47.

lOI
Même si Justinien assène de rudes coups à l'hellènisme pafen (1)~
i l ne semble pas que cela se soit traduit par une transfarma-·
tion radicale de l'enseignement supérieur. La tendance classi-
que persistera. bien après le Vllè s., si bien qu'au Xlè s. Mi-
chel Psellos dans l'oraison funèbre qu'il consacra à sa mère,
fit savoir qu'il a appris par coeur l'Iliade toute entière du-
rant son enfance (2).
(1) Malalas rapporte qu'en 562 des Hellènes furent arrêtés puis
~romenés en dérision à travers Constantinople, leurs livres furent
br~lés dans le Kynégion en même temps que des images de leurs
dieux •• (cf Malalas, éd. de Bonn, p. 142).
Procope rapporte la suppression des pensions des médecins et des
professeurs paiens (Anek,dota 26, éd. de Bonn, p. 142 sq).
(2) 1. H. Marrou, 1948, p. 486.

Pendant très longtemps l'héritage antique profane conserve sa vi-
vacité dans l'Empire byzantin, ce qui est du reste un des traits
distinctifs de l'évolution dans les deux parties de la chrétie~
té. T.H. Marrou souligne comment la form:e du pouvoir en Orient, et
son rapport particulier avec l'Eglise ont pu influer dans cette
évolution : alors que le Moyen Age occ~dental connaîtra un dévelop-
pelllent clérical, "le Moyen Age byzantin qui n'était pas moins im-
prégné de sacré mais o!Ù, avec l'Empire, c'était toute la structure
bipolaire de la civilisation de la Spatantike qui s'était maintenue.
L'Eglise est l tun de ces pôles, mais en face d'elle il y a 111 empe-
reur, héritier d'une tradition continue depuis Auguste et Dioclé-
tien, et, avec l'empereur, c'est tout un système de val.urs propre-
ment temporelles qui, même christianisées, ont conservé leur auto-
nomie; ainsi pour commencer la culture, et son classique de base,
à savoir Homère (l'Occident lui devra un jour redécouvrir Virgile)
(H.I. Marrou, Théologie de l'histoire,
1968, p.16?).


202
Cette dépendance ~ 4 des chrétiens, à l'égard de
-}t-
la culture hellène, même!elle n'a pas manqué de leur poser un
problème ciifficile à résoudre (1), st est avérée être une arme
qui leur confère un grand avantage; c'était à eux de synthéti-
ser les différents apports païens voire judaïques (2) et de les
faire entrer dans le moule qu'ils avaient construit, leurs ad-
versaires étaient par contre dans une position défensive et nté-
taient guère tentés par l'opération inverse (3).
(1) A. MomigliaDo fait ressortir les écueils que devaient rencontrer
les chrétiens: "The new histary could not suppress the old. Adam -
and Eve and whatrollows had in sorne way ta be presented in a 'Morld
populated by Deucalion, Cadrous, Romulus, and Alexand~r the Great.
This created all sort of new nroblems. First, the pagans had ta be
introduced ta the jewish versions of history. Secondly, the chris-
tians historians were expected ta silence the objection that chris-
tianity was new, and therefore not respectable. Thirdly, the pagan
facts 0 f li fe had to get into jewish-M:hristian scheme 0 f redemption tl
(A. Momigliano, 1963, p.83).
(2) A. Momigliano souligne les accents messianiques du
De Mortibus
persecutorum
de Lactance (op cit, 1963, p.79)
(3) Il semble qu'il y ait eu des auteurs ~aïens qui ont introduit
dans leurs écrits des éléments chrétiens, A. Momigliano pense quail
peut bien s'agir d'interpolations chrétiennes (A. Momigliano .. ibidem,
p~.87-8,8)•

Les historiens païens avaient dèjà dépassé le stade de
1
la reflexion sur l'évolution humaine, ils ne s'encombraient
plus de pers~ectives eschatologiques, ils en étaient arrivés,
depuis l'Antiquité classique, à s'intéresser à llhistoire poli-
ti~ue, économique et sociale.
Pour l'historiographie chrétienne par contre, llévocation
de ces él~ments n'a de sens que subordonnée à la perspective
triomphaliste de la nouvelle religion (1).
i.""
(1) A. Momigliano pense que l'historiographie chrétienne accuse un
retard par rapport à la parenne, surtout du fait de son manque de
prise sur les évt\\nements socio-poli tiques : ''No real christiall his-
toriography founded upon the poli tical experience 0 f Herodo tus. 'thu.-
cydides livy and Tacitus was transmitted to the Middle Ages. This
is already apparent in the sixth century when a milit~ and politi-
cal historian like Procopi.1IB was 'basically pagan. in outlook and
technique. When in the fifteanth and sixteenth centuries the huma~
nists rediscovered their Herodotus, Thucydides, Livy .ad Tacitus.
they rediscovered something for which there was no plain. christiaa
alternative"(A.Momigliano, op cit,
1963,p.89).
Leslie W. Bernard partage la même opi~on et pense que Lactance est
le seul des écrivains chrétiens à faire allusion à des évènements
socio-politiques (cf 1,.\\111. Bernard, "Athanase et les Empereurs Cons-
tantin et Constance" in Poli tique et théo~Qgie, éd. Kannengiesser.
1974, p. 128) •
A notre avis il faudrait nuancer ces conclusiOns: on trouve effec-
tivement dans les Histoires Ecclésiastiques et dans les Chroniques
surtout, des allusions aux évènements socio-politiques, comme cela
ressort, du reste, dans notre documentation; ce sur quoi) par contra)
il faudrait insister,c'est que la conception d'une histoire narra-
tive, événementielle ou histoire "reportage", ou encore celle d"un.e
histoire analytique est inconcevable dans la perspective chrétienn~
Où tout se ramène à Dieu et tout doit converger vers le ~hristiani8­
me.

2 04
Le mélange de genres, les uns relevant de l"historiogra-
Phi~rrofane, les autres des traditions judaïques, s'inscrit dans
un projet glomal et universel : donner raison à la victoire iné-
luctable et au règne éternel du c.hristianisme (1). Et pui.sque
cette r~flexion ne pouvait partir que d'une analyse de la si-
tua tio n in te rna tio nal e dt hi e r à maint enan t, le fai t de se Id.tu.&r
par rapport aux autres étai t une approche incontournable.
(1) Cosmas dit bien que l'Empire romain ne sera pas détruit e~ ce
siècle-ci puisqu'il est apparu en même temlls que le Christ "j'ex-
prime donc)dit-il, la conviction que même si pour la correction;
de nos péchés les ennemis barbares pe dressent de temps en t~s
contre la Romanie, l'empire deaeurera invincible par la puissance.
afin que le monde chrétien ne se réduise pas, mais qu'il s'étende.
(Top. Chr. II 75, 'N.W. Conus, T.I, l'P. 390-391).

CHAPITRE XII : LES BYZANTINS ET LF.S "AUTRESIf
Au fur et à mesure que l'Etat chrétien byzantin se ren-
force, au fur et à mesure que son projet universaliste se prédi-
se, il essaie de lui trouver un soubassement idéologique parfai-
tement adapté à la nouvelle situation.
La rénexion sur les "Autres" se veut plus systématique (1)
mais puisque la classe politique est traversée par les querelles
doctrinales, il est aisé de comprendre que les lettrés chrétiens
pUissent refièter des tendances contradictoires; en tant qu,télé-
ments impliqués dans un mouvement réel, nos auteurs sant amenés
à prendre position; ils ont reçu un héritage commun, ils ont _
devan~ eux un canevas directeur, mais leur situation spécifique
entraîne un traitement différencié du dispositif thématique
hérité de l'économie chrétienne.
Si Malalas s'en tient à la conception traditionnelle du
,.
peuple élu, à savoir la descendance de Sem (2) et fai t de Nem-
( 1) Le Concile QUini.6.e"te dit !lIn Tru110 Il qui III ,: est tenu en 692 cons-
titue une étape importante "qui marque le début du développement ca-
nonique proprement byzantin, et que les participants justifien.t par
la nécessi té de remettre de l'ordre dans la romanité chrétienn.e~ et
de réagir contre les usages barbares qui l'envahissent et les tradi-
tions païennes qui y restent vi vaces tt (E. Patlagean "Byzance .. 1. ~
bare, l'hérétique et la loi universelle, in Entretiens sur le racis-
IlUh
1978, p.8 lJ
(2) Malalas, éd. de Bonn, p.16.

206
rod le fils de Cham (1). L'auteur de la ~ronique Pascale. se
mantre particulièr.œent anti-juif : selon lui la descendance
de Sem n'est pas charnelle, le "mystère" enseigne plutôt que la
lignée de Sem est spirituelle; et par un retournement de situa~
tian. la fav;eur de l'auteur est dirigée vers Ja,phet et Canaan (si&)
qui étendront leurs domaines et serviront Dieu.
Ainsi il arrive que dans la polémique anti-juive l'auteur écarte
toute idée d'une servitude des CananéenB chez 1es Hébreux. et
Jar une démonstration qui se veut historique, il avance que c·eat
le contraire qui s'était produit, à savoir l'asservissement des
fils de Sem par ceux de Cham, par les Egyptiens plus précisè-
ment (2). La hargne anti-juive est telle que Sem devient le pè-
re de Koush (3). et l'ancêtre de Nemrod (4); la terre de Sem
devient la perv.ersita même (5), ainsi dans le seul but de faire
(1) idem, pp.
17-19.
(2) Chronique Pascale l, np.~1-42.
(3) ibidem, p.6ll.
(h)
Dans la version latine du Pseudo Metho de (éd. E. Sackur" ) Nemrod
se présente comm'e fils de Sem. ''Nebroth ••• fuit filius Sem et ipse
primus regnavi t super terram" (E. Sackur t p.64).
(5) En effet "e' est dans la part de Sem que se concentre toute la né·
r,ativité de la terre; lui sont attachés le savoir déviant,L~ formatic
des villes gigantesques, la naissance des royautés qui substituent al
pouvoir de Dieu le pouvoir de l' homme sur l ' homme, enfin le viol des
divers interdits sexuels et alimentaires (pratique de l'inceste. an-
thropophagie~ absorption de sang et d'aliments impurs l ' (Irène Snrlin
op cit, p.96J.

'l. U 1
perdre à Sem ses attributs élogieux, on introduit un nouveau
personnage dans la descendance de Noé, ce qui permet peut.être
aux chrétiens orientaux de se démarquer des IlAutres" (chrétiens
occidentaux, juifs et païens)jainsi le Pseudo Methode attribue
d'excellentes qualités au quatrième fils du patriarche qui s'ap-
pelle lonitus, il est la sagesse personnifiée (1); par contre
Sem, Cham et Japhet ont donné naissance à des fils turbulents,
avides de gloire et par conséquent belliqueux (2).
Cependant malgré le ton discriminatoire des élaborations
mythiques, on évite de faire porter une malédiction quelconque
sur des peuples contemporains. Ainsi Cosmas 1ndicopleustès qui
est allé le plus loin dans ses efforts de réactualisation évite
(1) Ce personnage habite le pays du Soleil Levant, i l est l'inventeur
de l'astronomie: "lonitus autem, fiIius Noe, introivit in Eoam us-
que ad mare qui vocatur hiliu chora, id est regio solis, in quo solis
ortum fit et habi tavi t ibidem. 10nitus' accipi t a Deo donum Sapientiae.
qui non solum hoc tantum, sed et omnem astronomiae articulum factus
que inventor" (Ps. Heth. E. Sackur, pp. 63-64).
Le Liber GeneéÙ. mentionne le nom d'un prophète, Iona, ce dernier
aurait séjourné en Mésopotamie (Liber Geneal. ~.73, p.164).
Ne peut-on pas penser que le Fs. Methode originaire de cette région
de la Mésopotamie a bien pu faire d'Ionitus un descendant d'Iona.
(2) Le Pseudo Methode souligne que Nemrod, fils de Sem et Ionitu~
s'entendent bien, par contre il n~y a pas d'entente possible entre
Nemrod, Japhet et Pontipus, fils de 'Cham (dans la version latine a-
brégée d'Istrin il est précisé que Pontipus transcrit pontibus est
ainsi nommé parce qu'il détient le pays du pont Istrin, p.77).
"Et pax multa erat in regno Ioniti et Nebroth usque in praesentem
diem. In regno autem Nebroth filii Sem, et pontipum filii Cham et
Japhet contra invicem rebellabant" (I~. Meth, E. Sackur, p.65).
Il convient de signaler que d'autres versions du Ps. Meth. font de
Nemrod le fils de Seth (cf version grecque nO 3 Istrin, p.53) et de
f'ontipus le fils de Caïn (version latine abrégée, p.7?).

de faire fonctionner les termes de la malédiction (1). Le silen-.
ce sur cette question est également perceptible dans les témoi-
gnages iconographiques comme l'a fait remarquer V. Garidis:
"l'icol'J.Qgraphie du Démon pendant tau te la pério de by zan tine,
fait-il remarquer, se borne à reproduire, avec quelques varian-
t8S le modèle de la divinité ailée anthropomorphe, hell~nisti­
que et romaine. La différence entre l'Ange et le Démon est re-
présenté comme nu, et ailé, souvent noir (s.p.n.) avec un pa-
gne passé autour de la taille ou pourvu d'une petite queue et
(1) L1auteur identifie par exemple Saba et Evila aux Himyarites et
~ ~eurs ~oisin~(TOt. Chr •. II 27 W~W. Conus,I~ ~.330-331), mai~ ii
eV1te so~gneusemen de falre porter la malédictlon sur une nat~n­
ilL' Ecri ture affirme, en effet "Noe se réveilla de son i.vresse et
il sut ce qu'avait fait
sll>n fils 1e plus jeune u• Et qrès lui a-
voir pré di. t les chosas futures sous forme de malédiction,. il. dit
aussi l'avenir à ses autres fils sous fonn,e de bénédiction: (à lalUL)
"Béni sai t le Seigneur, le Dieu de Sem",. et à l'autre "Que Dieu
étende les possessions de Japhet et qu'il habite les tentes de S_-.
En un certain sens, Noe n'a ni maudit le premier, ni béni les au-
tres : il a prédit les mystè,res qui aliaient s'accomplir par It.in-
termèdiaire du Seigneur Christ. En effet, les fils de Canaan n'ont
jamais servi, comme on l'a parfois prétendu, les fils de Sem; ils
ont servi Dieu; les fils de Sem leur ont fait porter du bois et de
l'eau pour le temple de Dieu, et non pour eux-mêmes. Qu'est ce d~
sinon une prédiction certaine qu'eux aussi allaient servir le Christ
issu de Sem selon la chair (Top. Chr. V 86-87 W.'N. Conus II,pp.l30~
132).

l 0 y
d'une extrême vivacité de mouvements" (1).
Doit-on rechercher, ô travers les contours vagues de ce tableau,
les raisons qui font que la peau noire demeure malgré tout le
signe de l'esprit démoniaque?
(1) M. Garidis,
L'évolution de l'iconographie du démon dans la pé-
riode post-byzantine -in L'Information d'Histoire de ItArt,12ème
année, sept-oct. 1967, n04, p.143.
L'étude d'E.L. Masca11 a montré que la ~uestion de la démonologie
dans la pensée chrétienne n'est pas nécessairement centrée sur le
Noir, cf The Angels of Light and the Powers of Darkness. 1954.
A. Delatte et Ch. Jasserand ont bien soulevé l'ampleur de la ques-
tion : ils ont consacré une étude fouillée à la démono~ogie byzan-
tine : analyse de la nomenclature (termes grecs et noms étrangers
empruntés, particulièrement à la tradition juive), présentation des
différents aspects du démon, de ses activités, classification des
types de démons etc .• Les deux auteurs se demandent si le démon qui
appara!t aJQus la figure d'un homme noir, comme par exemple dans un.
texte appelé le Testament de Salomon
n'est pas un legti des Grecs~
t
de Pausanias (VI,b-11) ou de Lucien (Philops, 16). Cette analyse
globale permet d'avoir une idée assez nette sur les parts respec-·
tives de l'héritage profane et judéo-chrétienne dans la démonolo-
•...
gie byzantine (cf A. Delatte et Ch. Josserand "'Contribution à l'é-
tude de la démonologie byzantine", Mélanges Bidez I
1934,pp.20?,-232)
t

2 1 0
A vrai dire cette peau de démon n'est pas nécessairement
noire, elle peut être blanche (1), verte ou rouge (2).
(1) On voit par exemple au Xè s. en Cappadoce, dans une représenta~
tian de la tentation du Christ des Saintes Théodores la figuration
d'un démon blanc, pe.rtant des cornes, il est à demi-nu, et perte un
pagne autour de la taille (M. Garidis~ ibidem).
(2) Pierre du Bour~ signale des figurations de ce type, cependant
l'auteur précise que la peau du démon est le plus souvent noire; se-
lon lui l'origine du symbolisme négatif de la c0uleur noire dans l ' i -
conographie chrétienne pourrait bien remonter aux temps pharaoni.ques,
plus préc~sêment au règne de Psammetique II de la dynamtie saïte (594-
58E JI.VJC) qui après avoir vaincu la dynastie éthiopienne "a tout em-
ployé pour en faire considérer ses descendants comme les ennemis de
l'Egypte" (P. du Bourget "La couleur noire de la '{'eau du démon dans
l'iconographie chrétienne a-t-elle une origine precise ? Il 8è Congrès
International d'Arch. chret. 1969, p.271-272).
Cette hypothèse nous semble très discutable. Plus audacieuse est la
tentative de Portal: pour lui, la couleur noire a une symbolique
atemporelle, elle est négative dans b..eaucoup de civilisa~lonsj et
lorsque l'auteur se rend compte qu'en Inde Krichna le plus beau des
dieux est noir~ qu"Osiris et Isis sont noirs, que la Vierge Marie a
souvent le visage noir dans des peintures byzantines du douzième siè-
Cle, "la réponse c lest que lem divinités bienfaisantes descendent
dans le royaume des ténèbres pour ram~r à elles les hommes qui se
regénèrent" (F. Portal, Des couleurs smbaliques ••• 1957,p.173).
L'auteur aurait dû interroger les auteurs anciens : selon Diodore,
les Ethiopiens disent que les Egyptiens sont une de leurs colonies
qui fut menée en Egypte par Osiris, le mari d'Isis (Histoire Univer-
selle ll1,p.341 trad. AbBè Terrason in C.A. Diop~ Nations Nègres et
Culture, nvelle éd. 1979,T.I,p.38); Arnobe faisait-remarquer qu'Isis
est noircie par les ardeurs du soleil d'Ethio.pie (Adv. Nat. 1,36 CSEL
4,p.24 cité par J .M. Courtès, op cit,pp.10-11 et p.209 n'"5) enfin
Xénophane et ,aprè:s lui, Clbent d'Alexandrie avaient observé que les
Noirs s'étaient fait des dieux nègres aux traits simiesques à partir
du principe de similitude anthropomorphique (J.M. Courtès~ibidem) :.
la conclusion logique de tout cela c'est que les deux divinités Isis
et Osiris ne pouvaient être que noirs parce qu'issues d'un pays noir.
Dès lors sachant que le cul te isiaque a connu un grand développement
en Europe par suite des contacts entre romains et africains (cf J. Le-
clant, Inyentaires bibliographiques des Isiaca, 1940-1969); on peut
bien se demander si la figure d'Isis n'a pas influé sur celle de la
vierge.
D'autre nart concernant les divinités hindo.es, il faut préciser que
si Krishna l'immortel est Noir, Avjuna le mortel est blanc, la même
opposition se trouve dans le couple Vishnu et Siva.

L'impression qui se dégage c" est qu'on évite de faire ap-
paraître dans le discDurs et dans les représentations ~thiques
les problèmes de l'heure.
Fendant que l'historiographie profane se veut explicite (1)
le discours chrétien se veut feutré, dans beaucoup de textes la
lutte contre le zoroastrisme (donc la lutte contre les Perses)
est en filigrane (2), de même que celle dirigée contre les paieas,
mais il n'est pas clairement notifié que le zoroastrisme est in-
carné par l'adversaire perse ni que le paganisme est vivant en
Afrique (3).
(1) Procope signale par exemple l'expédition de Narsès en Haute E-
gypte pour détruire les temples païens et ainsi la ~uppression du
culte d'Isis (cf Bello Persico l
19,35).
(2) Chez le Pseudo Abdias deux mages Zaroes et AYphaxat sont décrits
comme mystifiant le roi d'Ethiopie. Saint Matthias les combat et
réusBi t à gagner la confiance du souverain (cf Pseudo Abdias VII ..
Fabricius, 2ème partie 638 sq).
.
<3) Il faut cependant remarquer que le thème du diable noir (égyp-
tien) revient toujours (Pseudo Abdias VIII (De S. Bartholome ) ,
Fabricius 2è partie~p.~3; nvoir aussi Max Bonnet, Act~ ApostQlorum
1891-1898,V.2,p.146J. ~±s le démon est représenté par un cou-
ple d'Ethiopiens, ou encore par une danseuse noire (Max Bonnet, op
ci t, V. 1,1'.70) •
."
,----------------
""''''''

21 2
La tendance la plus perceptible c'est que le glissement
se fait continuellement dans la condamnation de toutes les cro-
yances étrangères au christianisme : les deux couples égyptien :
Jamnes et Mambres (1), et perse: Zaroes et Arphaxat (2) sont
des g~nies malfaisants.
Ainsi donc il s'avère que les auteurs chrétiens sont ti-
raillés entre deux attitudes: la première consistant à tenter
une atténuation de l'ostracisme vis à vis des "impies" et d'au-
tre part une volonté de leur rappeler les termes de la distan-
ciation.
Mais la tendance qui semble dominante est celle d'une re-
~nterprétation de l'héritage biblique.
Peu à peu s'élaborent de nouvelles systématiques.Le souci
principal demeure encore l'élargissement de la chrétientéi i l
existe certes des contrées touchées par le message biblique,
mais puisque l'adversité continue de se manifester} l'accent doit
être Mis sur la consolidation des acquis. C'est dans ce contexte
que s'élabore la redéfini tian d'une généalogie concernant prin-
cipalement la chrétienté.
(1) Max Bonnet, op cit V.I Aèta Petri et Pauli p.2ü2.
(2) Chez Malalas la filiation est établie entre Zoroastre et les
descendants de Cham, Zoroastre c'est GOG en terre perse, cf Mala-
las,p.49.

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ibidem p. 533
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8l,)Pf'"4,·
ibidem p. 397 la représentation cartographique de la théorie
des antipodes.

L'ancien arbre généalogique s'avère insuffisant. pour
rendre compte des nouvelles alliances qui se tissent; on ne peut
plus s'en tenir a l'ancienne Table des Nations. S''11 est tou-
jours permis de rép~ter la tripartition traditionnelle de
l'
~
D
\\<" "" ~~ "Î ' on fini t par admettre que l es con tours ne peu-
vent être que vagues, aJ-lproximatives, tellement la si tuation é-
volue (1).
(1) ~insi, même si le Pseudo Methode semble reprendre la tripartition
traditionnelle, il le fait en des termes moins précis que dans les
premières chroniques uni verselles. "Sem, filius Noe accepi t terram A-
aiae; Cham terram meridianam quae est pars australis asque ad occiden-
J
tem, Japhet introivit contra aquilonem usque ad oceanum mare et divisi
J
sunt in omnem terram (Istrin, version latine abrégée,p.7?).
Il faut signa.l.er que bien avant l'ère chrétienne des géographes païens
avaient fini par contester les divisions traditionnelles suivant de&
critères ethnico-climatiques et physiques jugés très flous.
Une tradition ancienne divisait le monde en quatre partres et suivant
quatre directions: l'Apeliotès Cl 'Orient) qui est le pays des Indiens,
vers le Notas (le sud) se trouve le pays des Ethiopiens, vers le cou-
chant se trouve celui des Scythes, cf Ephore (405-350 AVJC) ~aité sur
l'Rurone (1 2.?8.C34). Posidonios (
135-50 AVJC) systématise cette
présentation en distinguant une zone éthiopique au sud, une celtique
et scythioue au nord et une zone intermèdiaire. Cette tradition ad-
mettait "implicitement donc, (que) le monde est divisé entre grea
GU
centre, et Barbares b l'extérieur, lesquels sont répartis en qua-
tre groupes, suivant les quatre points cardinaux" (G. Aujac, strabqn
et la Science de son temps, 196h,p.205).
Un Eratosthène de c..yrène (275-19lj AVJC) s'élève contre ce criû.re
discriminatoire '~ieux vaut, dit-il, prendre vertu et malhonnêteté
comme cri 'lère de di vi sion : beaucoup de Grecs sont de méchantes gens,
et beaucoup de barbares ont une &ivilisation raffinée, tels les In-
diens et les Ariens (habi tants de Il, A.riane, contrée voisine de l'Inde)
ou encore les Romains et les Carthaginois, dont les institutions poliJ
tiques sont si remarquables", cet auteur conteste également la diu-
sion tradi tionnelle en trois con tinen ts (Europe, Asie, Afrique).
Strabon montre en quoi les critères ethniques sont peu solides et ten-
te d'établir des paramè tres d' analy se plus "scien ti :f1.ques" : i l prend
Comme critère de séparation des continents les istru.ss plutôt que les
fleuves (Strabon, Géogr. l
2 2R C35) et à propos de l'Europe il éta-
blit une répartition des pays par promontoires (cf G. Aujac, op cit,
p.207) •

2 1 5
Ainsi on en arrive à ce que les Byzantins, tout en restant
fidèles à un héri tage hellê~stique et judéo-chrétien, propasent
des tableaux originaux et neufs.
Dans ce nouveau di spo si ti f idéologique Où la géographie et
la mythographie jouent un rUe central; II Ethiopie occupe un.e pla-
ce de choix.
-
"

21 6
CHApITRE XIII : QUAND ErrHIOPIENS ET BYZI\\.NTINS SE DISPUTENT LA CROIX.
Nos auteurs byzantins ne sont pas sans savoir la fécondi-
té de la thématique éthiopienne, mieux encore, ils sont conscients
de la place que joue l'Afrique dans le dispositif stratégi~ue et
tactique de l'Etat byzantin.
Le thème le plus travaillé est sans conteste celui des
liens privilégiés entre Axoum et Byzance, le prétexte est à nou-
veau le mythe d'Alexandre.
Chez Malalas déjà on assiste à un fait significatif, la ren-
contre entre Alexandre et la Candace se termine par une idylle (1J.~
ce qui constitue un degré supérieur duns l'affabulation ~uisque
chez le Pseudo Ca1listhène ou dans le Talmud le souverain macédo-
nien avait eu juste le temps d'apprécier la Sagesse de la ku~
shi te (2).

Ce schéma est encore mieux élaboré chez le Pseudo Methode,
ici le mythe d'Alexandre n'est q'un premier niveau dans l'élabora-
tion d'un nouveau système d'intégration de l'''Ethiapie'' dans l'his-
taire du christianisme.
CLest dans la généalogie même du pouvoir chrétien que le mythe prend
place. Comment les faits sont-ils présentés?
(1) Malalas, éd. de Bonn, L. VII, pp. 19L,-195. M&1e version dans la
chronique de Jean de Nikiou, ch.LIX, éd. Zotenberg, pp.282-283.
(2) Dans la version du Pseudo Callisthène la Candace propose à A~·
lexandre de devenir son fils (111 23), pa~contre dans une version
1
éthiopienne, on insiste sur les "l.nlimités''' d'Alexandre et
de la Candace.(cf. the Alexander Book in Ethiopia by A.W.Budge
p123)

2 J 7
_'--1 Quand Byzance distribue les rôles.
Phil~ppe de Macédoine aurait épousé Chuseth, la fille du
roi d'Ethiopie, nommé Phol. De ce mariage naquit Alexandre de
Macédoine (1), le fondateur de la ville d'Alexandrie.
Après la mort d'Alexand~, Chuset retourne chez son père.
Alors un souverain nommé Byzas,qui avait eu des démêlés avec
Phal )envoie Germanicus un officier de son armée à Phal, pour
faire la paix avec lui, mais mieux encore/pour demander la
main de Chuseth, la fille du souverain éthiopien.
Ce dernier est très content des cadeaux que lui apporte la
messager, il accepte la demande : et Chuset peut aller rejoindre
son nouveau mari, et c'est un cortège en grande pompe qui l "accQ1Jl-
pagne : Phal a voulu répondre aux égards que Byzas luL a té~Qi-
gnés (2).
(1) "Philippus namque pater Alexandri qui'dem Mace-don fui t et accepit
in conjugium Chuseth filia regis Phal Aethiopiae, de qua hic natus
est Alexander Gregorum tyrannus factus. Hic condedit Alexandriam ma-
gnam et regnavit annis XVIII ••• (Fseudo Methodius, E. Sackur,p.72).
(2) Defuncto aamque Alexandra primus rex Gregarum regnaverunt pro eo
quattuar pueri ejus •.• Chuseth vero mater ejus regressa est in pro-
priam patriam Aethiopiam. Byzas igitur, qui Byzantiurn condedit,misit
per mare ad Phal regem Aethiapiae Germanicum .ui exercitus princi~em
et nacificarit cum eo, scribens ei de Chuseth matrem Alexandri, qua~
liter eam sibi accipiat in uxorem et regnificet eam. Suscipiens ergo
Phol rex litteras a Germanico et videns que detulerat largissima dGna
et accipiens nimis laetatus est. Surrexit igitur et ipse et congre-
gans ex omnibus specierum Aethiopiae sumensque pari ter et filiam suam
Chuseth prafectus est in Byzantium, h~bens secum XXX milia Aethiapum
in comitatu et susceptus est a Ryzas nrotinus foras trans mare in
Calcidonum cum multa nimiaque alacritate animi. Dedit autem et dana
cupiosa valde his (qui) cum eo fuerant ••• (ibidem, p.76).

I.IU
GENEALOGIE DES ETATS ET DES VILLES CHRETIENS
DIAPRES LF. PS. METHODE
PHOL
roi d'Ethiopie
PHILIPPE
BYZAS fondateur
de Macedoine
de ByzQJl.ce
Roi des Grec s
CHUSETH--------:--------"
,Ir
ALEXANDRI<' LE GRAND
fondateur d'Alexandrie
~
BYZANTEA
ROMULUS alias Arœa~eus
\\
rot de .Rome
,il
.
Urbanus.
Claudius,
'
Armale.us jun:l.O r,
siège à
siège à
siège à Rome
Constantinople
Alexandrie

2 J 9
De ce second mariage de Chuseth, naquit cette fois-ci une
fille appelée Byzantea qui a donné son nom à la ville de Byzan-
ce (l).
Byzantea aura comme sa mère un mari prestigieux, en la
personne de Romulus appelé Armaleus
, roi de Rome. Ce maria-
ge donne naissance à un "triumviratlt
l'aîné des fils Armaleus
prend le nom de son père et règne par conséquent sur Rome, le
second Urbanus règne sur Byzance, et le cadet Claudius reçoit
Alexandrie (2).
( 1) "Et introi vi t Phol in Byzantem et dedevi t munera magna et donum
maxima secundum regalem magnanimutatem et accipit rex B~zas Chuseth
filiam Phal regis Aethiopiae ex qua ei nata est filia, qUam et nun-
cupavit in nomine ciyitati Byzantearo ••• (ibidem,p.76);
D'autres auteurs ont développé le mythe de la fondation de Byzance
s~ns toutefois faire référence à l'Ethiopie. Chez Diodore le mythe
de fondation est liée à la geste des Argonautes. IlLes Argonautes,
dit-il, arrivèrent bientôt au détroit de la Mer du Pont et ils abor-
dèrent dans un pays dont Byzance était roi. C'est de ce prince que la
ville de Byzance a pris son nom (Diodo~e, Histoire Universelle LIV,
XIII trad. de Terrason,T.2 17S8,p.l06).
Dans la version rCtpportée dans la Chronique Pascale, Byzas aurait é-
poasé Phédalie, la fille de Barbussios, le premier occupant. Alexan-
dre est associé aux travaux d'extension de la ville, cf Chronique Pas-
cal e, T. l , P •Lt 93.
(1) ..• (Byzantea~) quam et nuptus est Romyllus qui et Armaleus, rex
Romae ••• FeTJerit vero ei Byzantea filios tres quos et nuncupavit,
primogeni tum quidem secundum apellationem patris Armaleum, secundum
outem Urbanum, tertium denominarit Claudium. Regnaverunt igitur uter-
que, et quidem Arma~eus in Roman pro patri suo Armaleo, Urbanus vero
in Pyzam civitatem matris suae, Claudius autem in Alexandria".
(Pseudo Methode, F.. Sackur,p.76).

~ l U
Cette élaboration mythique soulève plusieurs types de
problèmes tant dans l'investissement des corpus traditionnels que
dans la perspective réactualisante.
L'impression générale qui se dégage se trouve être la
~rofondeur des réadaptations.
Durant l'époque hell~nistique le Roman d'Alexandre avait,
entre autres fonctions, de justifier la solidarité de destin en-
tre Grecs et Egyptiens face à l'occupant romain; le contexte de
son élaboration et de son utilisation était l'Egypte hell~nis-
tique puis romaine; maintenant, dans le cadre byzantin, il de-
vient clair qu'un l~ger d&placement s'opère au profit de l~E-
thiolPie.
Certes les allusions à l'~gypte demeurent (ainsi il est
question de la fondation d'Alexandrie), mais l'évocation de
Nectanebo l'FGyptien disparaît; et nos auteurs insistent davan-
tage sur le noyau "éthiopi en" qui n'étai t qu'une digression dans

les recensions antérieures.
La rencontre présupposée d'Alexandre et de la Canàace (1)
qui s'est déjà transformée en idylle chez Malalas, ouvre le che-
( 1) On peut se demander si le prétendu séjour de Nectanebo en Ethio-
pie ne constitue pas le prétexte pour la digression sur l'Ethiopie :
en effet dans les traditions égyptiennes le pharaon Nectanebo se se-
rait enfui en Ethiopie; selon le Fs. Callisthène il réussira par la
suite ~ se métamorphos8r en divinité etîParviendra à séduire Olym-
pias, la mère d'Alexandre (cf supraf~~~ .
N'est-il pas alors ~ossible d'imaginer
ue le souvenir de ce sé~
jour de Nectanebo en Ethiopie, cdIncidant avec le prestige des Can-
daces, ait pu préparé le terrain au développement des aventures é-
thiopiennes d'Alexandrie. Suivant cette hypothèse Alexandre le fils
de Nectanebo en retournant en F.thio~ie, aurait fait un pélerinage.

2 2 1
~in a une autre étape d~ns l'affabulationi et ce sont des tradi-
tions chrétiennes qui vont permettre la réadaptation.
L'Ethiopienne avait fini Dar symboliser l'Epouse éclairée par
la lumière divine, l'Epouse qui répond à l'appel de la foi:
ainsi la Reine de Saba avait quitté son pays pour venir admi-
rer la Sagesse de Salomon; ainsi la femme "éthiopienne" de Moï-
se,qui représente l'Eglise universelle ouverte aux Gentils)avait
A.
du faire les frais de la jalousie de Marie et d'Aaron, symbole
de la synagogue, il est compréhensible dès lors que Chuseth,
(on aurait pu dire la Candace) puisse être présentée comme l'é-
pouse tant recherchée par Philippe de Macédoine. Notre narrateur.
,...
,
le rseudo Hethode, a du enlever a Koush son attribut masculin, '.
et lui faire porter la stature de la Candace.
Mais doit-on s'en tenir au respeàt de la tradition pour ex-
pliquer le choix porté sur la Chuseth ? A notre avis, plus que
les enseiGnements de l'exégèse, c'est la perspective même du
Suite note précèdente (1).
Nous si~nalons que chez Malalas : les deux aspects de la légende
sont présents: le noyau ancien (évocation de la paternité égyp-
tienne nar le biais de Nectanebo,ef Malalas VII,p.189) et la ré-
actualisation que nous avons mentionnée (idylle d'Alexandre et de
Chuseth, cf supra ••• ) Georg~le r-1oine n' évo que l'A frique qu'à tra-
vers la dynastie des Lagides (cf Chroniques, éd. Teubner VI,p.285)
George) le Syncelle qui ne semble guère enthousiasmé par cette ou-
verture vers l'Afrique s'en tient à une version européocentrique de
la légende (Chronographia, V.I,p.501).
Un auteur bysantin sensible à la contradiction de la double pater-
nité (Nectanebo et Philippe) tranche la question en adoptant la
première hypothèse: Alexandre serait réellement le fils de Nectanebo
cf. Der Byzantinische Alexanderroman nach Dem. Codex Vindob. TheoL
G2 244. von
Mitsakis '~67, p. 21 sq.

~
...
FIG. 'J7. -
Chefs des quatre Empiree (des Babylonlel1l et des Médie).
~
Sin. fol. 30" (lAur. fol. 4~).
),rrrS/c",.IIY
Top. Chr~t.• II, 66-67 et V, 173, n. l, Inlrod.., p. 176
- - - . .
-._a.. . . . . . . . - . - - .......
\\
FIG. 28. -
Cht>b des quatre Empires (des Perses et des Macédoniens).
Sin. fol. 31' (Laur. fol. 43').
Top. Chr~t.• Il,66-67 et V, 173. n. 1, Inlrod., p. 176.
Cosmas Ind •• W.W. Conus T l pp 212-213
Cosmas suit de pr~s le livre de Daniel et ne rai t pas
figurer les Ethiopiens.

2 2 ~
'11 Ythe
qui explique ce choix (1). puisque l'''Epouse'' peut se re-
marier (avec Byzas), mieux encore puisqu'elle doit donner nais-
sance à une fille, Byzantea, future épouse de Romulus, on se
rend compte que l'auteur exploite a fond la capacité de reprQ-
duction de l'81ément féminin.
Le caractère fécond de l'opération se perçoit d'autant
mieux que l'auteur parvient à réunir dans une même lignée des
souverains macédoniens, éthiopiens et romains, mieux encoreile
Pseudo Methode réussit à établir un type de filiation entre qua-
tre civilisations : lléthiopienne~ ~a romaine, la grecque et la
macédonienne, quatre empires que la Mediterranée a réunis (2).
(1) Une autre hypo thèse peut être avancée à savoir la place des fem-
mes dans les insti tutüms étatiques des sociétés anciennes It~'
Afri-
oue : cela a intrigué, les observateurs étrangers f..l Strabon XVII 1,.54;
Pline RN.VI 186)~
Jean Chrysostome y fait all~sion en commentant
le passage des Actes '(8,27) où il est question de li eunuque de la
Candace (Homilia in Acta Apost. XIX PG,LX col.151 cités par J. Desan-
ges "Vues grecques sur quelques aspects de la monarchie mérortique"
in D.I.F.A.O. T.LXVI,PP.90et 104, suite note 4)~ cette pratique n'est
pas seulement propre aux Kushites, elle est également signalee chez
les r{xoumi tes par Rufin, qui nous apprend que la mère d'Ezana fut ré-
gente (Rufin ~. X,9P.L.XXI 478-479 cité par J. Desanges, ibidem).
Il se peut donc que cette caractéristique ait pu être choisie comme
signe distinctif des sociétés africaines, pouvant donc s'appliqQer
aux Méroites comme aux Axoumites.
(2) "Audi igi tur nunc certissime, quo modo quattuor regna co;nvinerunt
sibi Aethiopes enim Macedonis et Romanis Greci : haec sunt quattuor
venti comma ventes mare magnum" (Ps. Meth. Fo. Sackur,p.72).
E. Sackur a bien souligné les emprunts que l'auteur a faits aux pro-
phéties de Daniel: "Je regardais dans ma vision durant la nuit, et
voici les quatre vents du ciel qui agitaient la grande mer, et quatre
énormes bêtes montèrent de la mer ••• " (Ancien Testament, Daniel, 7,2-
10 cf Osty p. 1916-1917).
Les traditions juives et chrétiennes font remonter le livre de Daniel
vers la fin du VIè s. AVJg. Il est cependant évident que les àllusions
concernent des emnires dont l'existence est postérieure à la àate sup-
posée : si on a reconnu des références aux empires : Mède, Babylonien,
Perse; il en existe dlautres concernant les Macédoniens, les Séleuci-

224
La perspective de l'auteur s'éclaire a la lumière de deux
points forts de sa systématique :
-
le premier objectif est d'introduire l'Ethiopie dans le jeu
des "grands"; il est évident que l'auteur "force" un peu la vé-
ri té historique. Fn effet même s'il est arrivé que des dynas-
ties éthiopiennes ont pu jouer un rôle important dans ~'histoi-
re éf,yptienne - cette Egypte qui, elle, a une ouverture méditer-
ranéenne- rien dans les traditions antiques, rien dans la réali-
té contemporaine au texte, n'assigne à l"Ethiopie, il faut en-
tendre Axoum, un rôle significatif dans l'équilibre des forces

. 1-
en M~di terranée. On aurait mieux compris si l ' étU teurfl;lr0ïÂJ-~
li) place d'Axoum en Mer Rouge.
Hais puisque le mythe d'Alexandre permet de souligner le
rôle de l'ancienne et de la nouvelle Ethiopie et d'évoquer en
même temps le passé et le présent de l'Egypte, l'auteur réussit
d'une pierre deux coups: raffermir les liens avec Axoum et té-
moif.ner du respect il l"égard du patriarchat monophysite d"Alexan-
li
,
cirie. La prise en considération de ces deux pôles africains révè-
Sui te no te (2)
des et les La~ides. L~ _dernière yision décri t en, des. termes p~us nets
la lutte entre SeleuclŒes et La~ldes, et la persecutlon dlAntlochus
il l'égard des juifs (1e:;7-161~ AVJC). Le prophète veut montrer qu'une
période de délivrance va succ~der à la période de souffrance:
"Le royaume, la dominé.>. tion et li.). grandeur des royaumes SGUS tou..a les
Cieux seront donnés au peuple des saints du Très-Haut. Son royaume
est un royaume éternel, et toutes les dominations le serviront et
lui obéiront" (Daniel, 7,27 Osty,p.1918) •
-.

2 lS
le yue l'espace de solidarité tracé doit intégrer d'une part les
Etats et Idans ce sens, Pyzance et Axoum voire les Etats chrétiens
de nubie et d'autre part les Eglises (Rome, Alexandrie, Constan-
tinople); la place du patriarchat d'Alexandrie est à souligner
d'autant plus que le clergé égyptien est le guide spirituel de
la communauté monophysite et qu'il peut jouer un rôle non né-
~li~ectble dans les relations diplomatiques entre les deux Etats
axoumite et byzantin.
- Le second objectif est plus ambitieux: en tant qu'empire,
l'empire chrétien se veut héritier des erands empires grec~ macé-
donien, romain, éthiopien, et en tant qu'Etat chrétien, il se
veut représentant sur terre de tous ceux qui vivent dans l'Empire
romano-byzantin et axoumite. La chrétienté doit être uni~ et soli-
daire.
De même que l'exégèse chrétienne des Pères de l'Eglise avait
donné àl'éthionianité un caractère univ~rsel, de même dans une
perspective temporelle, il est intéressant de revendiquer une fi-
~iation éthiopienne. Dans l'esnrit du Pseudo Methode ItEthiopie
siCnifi~ l'Fmpire des chrétiens; Chuseth, l'éthiopienne, parce
qu'elle est la soeur utérine du macédonien, la mère du romain, du
by Zé~n tin et de l' éeypti en, a tOUE; les ti tres pour revendiquer le
Ifudership de la chrétienté; elle demeure à la fois dans une mai-
f,

2 2 b
son romuine, macédonienne ct bien entendu éthiopienne (1).
On assiste là à une récupération politique de l'éxégèse
sur l'Ethiopie. S'il ne fait aucun doute que l'image de l'Ethio-
pie spirituelle so~t agrandie de cette élaboration mythique, i l
demeure que la perspective n'est pas tellement de magnifier
l'Ethiopie "éthiopienne", c'est à dire noire, mais la chrétien-
té.
Pour mieux montrer son choix exégêtique, le Pseudo Methode
part du commentaire du fameux passage des Psaumes (67,.32) llAe-
thiopia praeveniet manus ejus Deo". L'auteur s'en prend ouver-
tement à ceux qui y voient une allusion à un Etat africain, à un
pays noir. Pour lui, il ne saurait être questio,n d'envisager 1 "é-
ventualité d'un leadership qui serait de nature à contester ce-
lui de Byzance; cette approche du texte n'est pas correcte, e1-
le est inadmissible, e1L ses tenants sont des menteurs, précise
l'auteur; ce qu'il faut par contre admettre c'est qu'un Etat

est puissant et respecté s'il appartient à la lignée de la Sain-
(1)
L'auteur ~reclse bien qu'un descendant de Chuseth a. un. large
domaine : "Optinui t igi tur semen Chuseth, filiae Phol regis Aethio-
piae, Macedonumque et Romanorum ex semine Fthiopum" (Ps. Meth.,
~. ~ackur,pp.76-77).

2 21
te croix (1). Cette croix est solide parce qu'elle se trouve
rlantée ~u milieu de la terre (2), ce centre de l'univers n'est
autre ~ue l'empire romano-byzantin (3).
~insi il est établi 4ue la force de la puissance d'un E-
tat est fonction de sa contrï~ution au rayonnement du
bristia-
nisme : un souverain n'est un bon souverain que s'il sert le Christ.
(1) Huec nraeveniet manus ejus Deo in novissimo die secundum prophe-
ticam expositionem. Providens enim beatus David spiritualibus oculie
et rraenocens, quomodo ChuBeth filia Phol regis Aethiopiae incipiet
exsuscitare regnum Romanorum praefatus diceas : Aethiopia praeyeniet
manus Deo. Quidam igitur consideraverunt, quia pronter Ethiopum reg-
num compulsus beatus David haec locutus est, sed mentitj synt verita-
te qui huec i ta existiman t;
si quidem etenim ex semine Aethiopisse
constituto regno hoc constructum est maVlum et venerabile~ lignum
sanctae et honorificum et vivin catoriae crucis (Ps. Heth., E. Sac-
kur,p.77).
(2) "Sicuti imn enim praefati locuti sumus superius, quod in medio
terrac vivificans confixa et solidi ta est crux .•. " (Ps. ~feth., E.
Sacku.r,p.77).
L'emprunt est fait au texte des Psaumes 74,,12 ''Pourtant Dieu est
mon roi dèTJuis les temps anciens, l'auteur des déli vrances au m;l-
lieu du pays" (Osty,p.1,~'?3).
('j) ~st-il -possible d'en imaginer un autre, se demunde l'auteur
"Quis igitur est e medio nisi Romanorum ?
(Ps. Meth., E. Sackur,p.78).

228
A ce niveau se trouvent soulevées deux questions fondamen-
tales intimement liées: quelle est la fonction du pouvoir tem-
porel dans l'univers chr6tien et quelle est la place de l'Etat
chrétien dans l'histoire de l'humanité.
Tl faut avouer que ce débat ne pouvait manquer de surgir
en effet, pour les chrétiens, l'histoire humaine est marquée par
deux tel"}ps forts
la chute d'Adam et la Venue du Christ, et c'iest
ce 9rocessus qui doit conduire à la réalisation du dessein de Dieu
sous un troisième temps (1). Le professeur J. Devisse a fait res-
sortir ce schéma évolutif: "S'il y a eu, avant la chute d'Adam, un
état de nature Où tous les hommes devraient être libres et égau~
la.fu.te ada~ique a irréversiblement cassé le temps de l'éternité
et les hommes désormais coupables, subissent les conséquences du
péché. Dans l'univers de l'incertitude et du doute que sYMbol~sent
les figures contraires d'Abel et de Caïn, l 'homme n~a plus eu
pour rejoindre un Dieu muet que la liberté humaine d'exami~er sa
conduite au plus profond de sa conscience.
La \\/11\\1..\\4.e, du Christ a introdui t la seconde grande cassure
dans l ' histoire des hommes. Le Christ a apporté à ceux-ci le rao-
(1) Cette idée des trois temps est bien exprimée par saint August~n.
il note trois temps: l'un avant la loi, un autre sous la loi, un
troisième sous la grâce. Hincmar qui suit de près cette tradition
montre que "de ces trois temps, le seul quJl concerne réellement l'ar-
chevêque est celUi
qui "sub gratia" laisse à chaque homme toutes
les chances de salut". (J. Dèvisse, Hincmar Archev~que de Reims,
1976, T.II, p.1083).

229
yen d'être à nouveau associés, dans le futur, à l'éternité de
Dieu. Du coup, le Christ a fait cesser, par Bon enseignement,
la situation de détermination individuelle des normes de la con-
duite qui était, depuis Adam, la seule chance que l'âme ait eue
de rejoindre Dieu. Mais ce cadeau divin aux hommes s'est év~dem-
ment accompagné de l'exigence que tous les humains se conforment
aux règles sociales qu'apportait le Christ sur terre et accep-
tent désormais qu'un ordre social cohérent et voulu par Dieu
succédât au désordre individuel préalable. Après le Christ, rien
de ce qui était possible avant lui n'est plus concevable" (1).
A chaque phase de l'histoire humaine correspond un type de pou-
voir particulier : Gelo..se l enseigne qu l "avant la venue du Christ,
des hommes auraient été revêtus de pouvoirs apparemment identiques
à ceux qu'exercent aujourd'hui à la fois·les rois et les prêtres:
ainsi de MelGhisedech - Le Christ a clos cette époque; il a été le
dernier et le seul total roi-prêtre. Après tui, aucun roi n'est
plus prêtre ni aucun prêtre ne peut plus revendiquer la fonction
royale" (2).
Ce constat amène certains théologiens de l'Occident médiéval à re-
commander, non pas tellement la séparation des pouvoirs temporel
et spirituel, mais plutôt la nécessité de leur coopération et de
leur communion; en Orient par contre l'amalgam'e entre les deux of-
(l) J. Devisse, op cit,
1976, p.676.
(2) idem, ibidem.

230
fices avait fait ses preuves; il suffit,pour s'en convaiAcre,
de penser aux conséquences de l'interventionnisme étatique dans
les querelles doctrinales.
Cependant/si importantes que soient les nuances apportées
à
la rèflexion, dans l'univers chrétien l'action temporelle du
souverain chrétien est jugée importante.
Le professeur J. Devisse a montré qu'en Occident, après la
disquali fica tion du roi pour ce qui est de la responsabili té pas-
torale et théologique, "la fonctüm royale est désormais indissQ-
ciable de la conception de la société à laquelle c0ndui t nI' his-
toire". Il faut qu'un seul soi t, à la tête de la so ciété humaine
responsable de la conduite de tous •.• Exercé dans la droiture,
ce pouvoir justifie l'exercice monarchique; corrompu par les
excès de celui qui l'assure, il devient tyrannie ou permet à
nouveau le retour à l'anarchie" (1).
Mais puisque l'espoir est permis, i~ est possible de voir
une alternance entre les âges so.bres et les' pér:t.c'des de paix,
ces dernières éta.nt propices au dévelQPpem,ent du Christianisme.
Ce doao1e sentiment, d'esp~rance et d'abattement sera pré-
sent àans les Apocalypses byzantines, mais, d'une manière généra-
le
en Orient} l'ampleur des dangers extérieurs et la persistance
des conflits internes ont pu faire douter de la capacité du sou-
verain à remplir la mission divine qui lui a été confiée.
(1) idem, ibidem, p. 677.

1. 3 1
Mais cela n'est pas très grave
puisque les caprices du
t
vécu terrestre sont annihilés par le fait que "la seule hi.stoi-
re digne d'être écrite est celle de la réalisation dans le
temps du dessein di vin. de la rédemption" (1).
C'est ce mouvement entre ces deux aspects (terrestre et
céleste) qui explique le grand dilemne auquel est confro.té
notre auteur. le Pseudo Methode.
L'auteur veut d'une part donner libre cours à son pessi-
misme sur les Etats et d'autre part il souhaite le raffermisse-
ment de l'Etat chrétien.
( 1) idem. i bi dem, p. 675 s no t e 19.

(l) L'angoisse du Ps. Methode.
L'auteur veut rester conséquent par rapport au s~yle apo-
\\
calyptique, de la fin dernière, style qui annonce l'arrivée de
l'Antechrist (1) prélude dè la destruction de tout pouvoir sur
terre (2). Pour montrer sa fidélité à l"esprit du genre, l'au-
(1) P. Alexander soUligne le rôle que joue cette figure dans les cro-
yances eschatologiques chrétiennes. "L "Antechrist, en tant que monar-
que cosmique séduirait les peuples parce qu'il prétendrait passéder
toutes les vertus; naturellement ce ne sera qu'hypocrisie. Plus tard
il ôterait son masque et. i l y aurait des famines effroyables dues à
de longues périodes de sécheresse, mais en d'autres versions les
temps de l'Antechrist seraient précédés de récoltes prodigieuses. Mais
l'évlmement "contrôlable" le plus remarquable des temps finals de'Vai t
être la fin de l'Em'pire - Romain d'abord, Byzantin ensuite u •
L'iauteur sQuligne l'influence de la tradition eschatcalagique sur l'his-
toriographie byzantine prefane. " ••• Procope de Césari.e stétait servi
de cette tradi tian eschatologique pour exprimer, surto.ut dans son His-
toire secrète .... l'oppasitio.n farouche de la classe sénatoriale à la
poli tique militaire, étrangère et économaque de Justinien. Pour Pro.cp,-
pe l'empereur Justinien étai t le fJpr:i.nce des déma,ns", c'est à dire
l'Antechrist ••• "
Concernant l'attente angoissée de ces temps derniers P. Alexander fait
remarquer "les gens voulaient savoir à 'Byzance si cette fin arri.verai.t
sous l'empereur régnant ou bien combien de générations les séparaient
de l'acte final ••. toute (ou presque toute) la chronographie byzanti-
ne postule un parallélisme entre la création du monde en sept jours et
sa durée future. Puisque d'après le Psaiimiste "devant Dieu une j(ll.urnée
est comme mille ans", i l s'ensuit que l'Incarnation, c'est à dire la
création du nouvel Adam, eut lieu pendant le sixième mill~naire du
monde et que la durée totale de ce monde sera de sept millénaires"
(cf P. Alexander, Variorum Repr.,
1978, ch. XV,p. 2-4). Cette idée du
millénarisme est exprimé par le Ps. Meth.; l'auteur pense ~ême qU~~
près la perte de vitesse de l'empire perse, c'est dans le contexte de
l'affrontement byzantino-arabe que se prodraira la fin des fins "Itaque
postquam absortum fuerit regnum Persaru~ consurgent pra illis adversus
Romanorum imperium filii Hism_i __hel t
filii Agar, quos scriptura cO!DDlle-
morans australem brachium appelavit, Danihel quoque hoc praedicens. Et
contradicunt ragno Ramanorum in numero circumeuntium temparum"
septimo
ipso tempore, id est septimilium annorum mundi ea, quod ad prapinqua-
vit consumatio saeculi et non erit longitudo temporuœ alius (Ps. Meth.
E. Sackur, p.80).
(2) "Et omnes enim principa tus et pro testas mundi distruetur absque
hunci namque hic oppugnatur et non superabi tur" (Ps. Meth., E •. Sackur,
pp. 78-79).

233
teur invoque la deuxième Epl. tre de Paul aux Thessaloniciens (1)
et la première Epi tre aux Corinthiens (2). Les "JustesU n ·ont pas
à avoir peur, il est certes possible que l'Antechrist réussisse
des prodiges (3) qui pourraient tromper même des élus (4), rrna.is
(1) "Nous vous le demandons, frères, pour ce qui est de la Venue de
notre Seigneur Jés\\ls Christ et de notre rassemblem.ent auprè-s de lui ::
ne vous laissez pas trop vite ébranler hors de l'intelligence ni Alar-
mer soit par un esprit. soit par une parole. soit par une lettre qu'on
dirait de nous comme si le Jour du Seigneur était déjà là. Que per~n­
ne ne vous séduise d'aucune manière. i l faut que vienne dlab~rd Ita-
postasie et que se révèle l'Homme d'illégalité. le fils de la Perdi-
tion. l'Adversaire. celui qui se dresse contre tout ce qui est appe-
lé Dieu ou est objet de culte. jusqu'à s'asseoir dans le sanctuaire
de Dieu en se donnant l~ même pour Dieu (2. Thess. 2,1-4. Osq.
p. 2471).Le Ps. Meth. donne la version latine (Sackur. p. 78).
(2) "Puis ce sera la fin. lorsqu'il livrera la royauté ca.U Dieu et
Père, après avoir aboli toute Principauté, et tout pouvoir et Puis-
sance" (l. Cor.
15,24; Osty, p.2412. cf ~a citation du Ps. Meth.,
E. Sackur. p.79).
(3) Ps. Meth •• E. Sackur. p.94.
(4) "Dominus autem: continuo praefatus esi( dicens. si fieri protest
etiam in errorem inducere electos" (idem, ibidem. p.95).

234
ces derniers finiront par découvrir la supercherie (1).
Cependant tout en cherchant à orienter les esprits dans
la perspective des temps derniers, l'auteur ne peut ignorer les
caract~ristiques du temps présent.
En effet}il est un fait sur lequel il ne peut se taire ~
l'existence d'un Etat chrétien. Si tous les Etats sont la repré-
sentation de l'Antechrist à quoi sert l'Etat chrétien et quel est
le rôle dévolu à son souverain ? Le Pseudo Methode a tenté de trcru-
ver une réponse à cette question délicate.
(1) " ••• palam omnium ergo gentium corripient eius seducti<!lnem et
ostendunt eum mendacem coram omnem hominem et nihil esse, et quia
propter interi tum et perdicioneml mul torum exiet, i taque gentes vi-
dentes ilIum confusum et eius seductione~ arguendam a fam~_is Dei,
sinen t eum et fugi en t ab illo et adherebun t :Lusti s il1is ••• ft (idem,
ibidem) •

l 3 ~
(2) Le destin de l "Etat chrétien-byzantin.
Notre auteur ne peut s'empêcher de faire un constat amer:
l'Empire chrétien s'est em'bourbé dans des con tradic tions mul U.-
pIes, il est en butte a d'immenses problèmes, plus grave encore;
il est menacé par les "imlpies", les contrées chrétiennes sont
dévastées (1). Dieu aurait-il abandonné ses "fils" ? Que non
pas, rép~nd le Pseudo Methode, cela est dans l'ordre des pré-
dictions : Dieu, le père a lancé les hordes barbares pour per-
mettre à la chrétienté de se purifier; le temps des épreuves a.
vait été annoncé par st Paul (2), mais il n' y a pas lieu de
(1) Tel sera le bilan de la dévastation : l'Arm~nie, le pays cappad~­
cien, la Syrie, la Cilicie, la Grèce, l'Italie, bref a~un des pays
chrétiens ne sera épargné : leurs habi tants seront vaincus par le fer
et seront traités en esclaves. "Armeniam quoque et eos qui habitant
in ea in captivi tatem et gladio corruent. Capadotiam et in corruptiCDi-
nem et in desolationem et eius habitatores in captivitatem et iugula-
tionem absorbentur. Sicilia erit in desolationem et os qui habitant
in ea in occisionem et captivitatem duc~tur. Terra Syriae erit in
solitudine et corrupta et commarantes in ea i~ladio perient. Cilieia
desolabitur et qui inhabitant in ea, erunt in corrupti0nem et in cap-
tivitatem ducuntur. Grecia in occisione gladii et perd~tione vel cor-
ruptionem et qui sunt eius habitores in captivitate ducuntur. Rgaapja
corrumpitur et in occisione erit et convertuntur in fuga, et insulas
maris et in desolationem erunt. Et qui in eis habitant per~bunt in
gladio et in captivitate. Aegyptus quoque et Oriens vel Siriam Bub
iugo erunt et in tribulationes immensus coartantur. (Ps. Meth." E. Ba-
ckur, p.83).
(2) Comme cela étai t annoncé dans le Nouveau Testament:. "Du eie1 •. en
effet se révèle la colère de Dieu contre toute impiét.é et injustice
1
, des hommes qui retiennent la vérité captive de l'injustice••• C'est
pourquoi Dieu les a livrés, par les convoitises de leur coeur, à cet-
te impureté de déshonorer leurs corps en eux mêmes, eux qui ont échaa-
gé la vérité de Dieu pour le mensonge, et qui ont adoré et servi la
créature au lieu du Créateur, lequel est béni par (tous) les sièc]es"
1
~i
(Romains, 1, 18-32) cf commen taire de ce passage par Ps. Meth0de. E.
l?-;
f
Sackur, pp.81-82.
Si dans certaines circonstances c'est la main de l'ennemi extérieur
qui est perçue comme ayant la fonction primitive, dans d'autres cette
tâche peut être assumée par le souverain chrétien, ainsi l'existence

deséspèrer~ le rétablissement du pCDuvoir chrétien se fera d '-a-
bord sur terre. donc i~ ne faut pas croire que les "impies" au-
ront le dernier mot sur les chrétiens ici bas.
En effet à la suite des épreuves nécessaires, la chrétien-
té va se relever, l'Empereur des Romains, et des Grec5,viendra
d'Ethiopie s~lIl'era à son tour la désolation dans le camp adver-
se, celui de l'ismaelit~; ainsi l'Afrique (entendez l'Afrique du
Nord), la Grèce, la Sic11e, l'Arménie seront ramenés dans l' espa-
ce chrétien. l'Egypte, l'Arabie et tous ceux qui refuseront d'é-
couter le message du Christ seront exterminés, les mers seront
réouvertes à ~a navigation (1).
Suite note précèdente (2).
du pouvoir temporel trouve toute sa jl:lstification; cette idée pNto-n-
dèment enracinée dans le credo chrétien est exprimée par les auteurs
chrétiens de l'Occident médiéval; J. Devisse a dégagé ~es conséquences
pratiques de cette attitude: "Comme Isidore de Sévil~e, dit-il, Hinc-
mar pense que le péché a fait définitivement basculer l'humanité dans
une structure so cial e h:L.érarchisée" (JI. Devisse t op ci t
1976 t T.l,
pp. 470-471).
C}) "Tunc subito insurgent super eo s tribula tio et angustia et exillet.
super eos rex Gregorum sive Romangrum in furore magna et expergiscitur
tamquam homo a somno vini. quem extimabant homines tamquam mortu~ es-
se et in nihilo utilem profecisse. Hic exiet super ems a mare Aethia-
~ et mittit gladium et desolationem in Ethribum, que est eorum pa-
tria et captivabit mulieres eorum et filios illorum super habitantes
autem terram prom1ssionis ••• Et erit rex R~mamorum impanens i~ eo-
rum super terra, et comprae-hendit eos angustia magna. famenII et sitim
et tribulatio ••• et rediet unusquisque in terram suam et in heredita-
tem patrum suorum Armeniam, Ciliciam, Isauriam, Gre~iam, Siciliam et
9mnes qui de captivitatem re~ictus est, revertitur in propria et in
paterna sua et multiplicabuntur homines super terra, que deso1ata fue-
rat, sicut 1ecustae in mu~titudinem. Aegyptus vero desolabitur, Ara-
bi~ igne concremabitur, terra Ausaniae cremabitur et maritae pac1fi-
cantur et omnis indignatio et furor regis Romanorum super eos q~ ab-
negaverin t dominum l esum Chri stum exardisci t ••. " (Ps. Meth., E. Sac-
kur, pp.89-91).

Bien avant la véritable Apocalypse, une nouvelle ère
s'ouvrira sur terre, le souverain chrétien ramènera la paix.
les villes seront reconstruites, les hommes vivront en paix et
les ministres du culte seront libérés des soucis bassement ma-
t~rie1.st tellement la prospéri té sera grande (1).
Ainsi donc l'auteur précise bien que cet âge d'or précè-
dera la véri table ap,thèèse (2). Pour le mom'ent le souverain
des chrétiens a une mission historique qui est celle de réta-
blir l'ordre sur terre pour aider a la diffusion de l'Evang11e.
(1) "Erit laetitiam super terram et commorabuntur homines in pace et
reedificabunt civitates et liberaeuntur sacerdQtes de necessitatibus
suis et requiescent bom1nes in tempore i110 a tribu1ationibus suis •• '
(Ps. Meth., E. Sackur, p. 91).
-
Cette idée suivant laquelle le roi chrétien a pour mission de garan-
tir la sécurité de l'Empire chrétien contre les ennemis extérieurs a
son corrolaire : la nécessi té d'assurer l'ordre et la stabilité au
sein de l'Empire: J. Devisse a fait ressortir la systématisation de
cette logique dans l'Occident mé<liéval, "A l.':ilntérieur du Nyaume,
le roi est "créateur" d'ordre". Par .la 1.(1);1 qU'i1. fait et. par 1a CQr-
rection de tous ceux qui violent les lois humaines ou la 1.oi divine
Corrigere, cQrrectio, sont des mots fréquents,.chez Hincmar et ses
contemporains (J. Devisse, op cit, 1976, '1.11, p. 717).
(2) "et sedebit terra in pace, et erit pax et tranquilitas magna su-
per terra qualis nondum esset facta, sed negue fiet simulis illa e~
guod novissima est in fine saetulorum
(Ps. Meth., E. Sackur. p.91 •

La perspective est claire : la prophêtie se réalisera
dans un temps historique : le ~hristianisme vaincra sur toute
....
"
la terre. il avait été prédit que l'Ethio'pie sera éthiopienne,
c'est à dire universelle. un souverain viendra d'Ethiopie pour
réaliser la proph~tie. tous les descendants de Chuseth,~les ha-
bitants des trois continents tendr.ent la main vers Dieu (1).
Telle sera la situation avant la fin des fins. l'Antechrist se
mani festera. il parviendra même à tromper des "élus", mais 1.1
sera vaincu (2).
A n'en pas douter l'arrivée au pouvoir d'un souverain qui
viendra d'Ethiopie constitue un repère de choix po.ur dater 1.e
tournant ~ui va s'opérer dans l'histoire de l'humanité.
(1) "In n<i:lvissimis diebus Aethiopia praeveniet manus ejus Deo. e.
quod ex semine filiorllm! Chuseth filiae Pho1 regis Aethiopiae ipsi no-
vissimi preveniunt manu sua Deo ••• " (Ps. Meth., E. Sackur, p.94).
(2) L'auteur cite une des proph~ties' de Jacob. pour rm:mt.rer l'arri-
vèe de l'Antechrist. "Que Dom soit un serpent de Jacob
un céraste sur le sentier
qui mord les talons du cheval.
et son cavalier tombe à la renverse 1"
(Genèse 49,17 Osty. p. 131).
Dans l'exégèse qu'il fait de ce passage, le serpent. symbolise l'An-
techrist (Ps. Meth •• ibidem, p.94).

Mais qui est donc ce souverain ?
Certaines versions du Pseudo· Metho·de donnent une réponse sans
ambiguité : le souverain "éthiopien" est un empereur romain
c'est à dire un empereur byzantin (1).
Mais pourquoi donc cette précision? Si l'auteur affirme
avec force cette identification est-ce parce que cette interpré-
tation n'est pas acceptée par tout le monde? D'où viennent a-
lors les opposi tions ?
.
Les spécialistes n'ont pas manqué de s'interroger sur ~e
contexte du débat.
P. Alexander et Irfan Shahid sont d'avis que la pol~mique
sur l'interprétation du Passage des Psaumes a dü être âpre,
principalement parce que les Axoumites refusaient la lecture
avancée par les Byzantins.
( 1) Non seul em,ent l'auteur a vai t préoisé que l'Empire romain se trou-
ve être le centre de l'univers Où est plantée la croix (Ps. Meth ••
E. Sackur, p.78 cf supra p ••• ), mais il précise encore l'identifica-
tion du souverain en disant que c'est l'empereur des Romains qui au-
ra la charge de veiller
~ la diffusion du Christianisme avant l'a-
pothèose : "Et cumque exaltabitur crux in celum sursum, etiam tradet
continuo spiritum suum Romanorum rex". (Ps. Meth., E. Sackur, p.94).
Cette réponse est également nette dans une des versi0ns grecques:
1
"
__
~ K Çil~ ~ ~()Lt;)~ ~~ f -r~5 f\\?l ~\\
'1 ~ci('>t\\a(
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'- ","
~ aL G, ). l.. \\. 0<: vJi ~ V0 '>J y... f· G \\. \\. ~ .J v.-.nj
(Ps. Meth., in Anastasio~los 2 Red. IX,8 p.89.

240
Le fait que cette polémique trouve un écho daDs le Kebta
Nagast • le livre fondamental de la monarchie axoumite , a fait
penser à l. Shah!d que le noyau primitif de cet ouvrage pourrait
remonter au Vlème siècle (1) ; selon lui plusieurs indices permet-
tent d'appuyer cette hypothèse
- D'une part om retrouve daDS le Kebra Nagast le prolongement
du conflit doctrinal opposant les monophysites et les
halcédonieas.
mieux encore t on Y perçoit nettement les accents de la croisade
anti-juive surtout à travers les allusions à la guerre h1myaro -
axoumi te (2) •
- D'autre part • pour mieux éc~~ter les hypothèses sur une data-
tion beaucoup plus postérieure , le professeur Shah!d montre que
le ton général de l'ouvrage donne l'image d'une entité axoumite
traitant d'égal à égal avec Byzance, ce qui correspond beaucoup
( 1) l. Shah!d • op ci t
1976 pp 137 -. 145 "am. early medevial dOCWll8llt."
Le professeur Shah!d souligne la bipolarisation des spécialistes:
certains comme lui sont favorables à une datation ancienne (E.A.Wallie~
Brudge par exemple) t d'autres par contre pensent au XIV ème s.
(E. Cerulli par exemple). La position de J.Doresse (cf. op cit 1957
vol l pp 251 - 273 )est plus nuancée: tout en étant favorable à la
thèse d'une rédaction définitive au XIV ème siècle. ce dernier n'ex-
clut pas l'éventualité de matériaux plus anciens les uns que les au-
tres.L'objection majeure qu'l.Shah!d oppose aux partisans de la data-.
tion tardive est le manque d'innovation apportée au texte: Kaleb est
le seul souverain a être mentionné dans le texte .pour lui , si ~e
texte avait été écrit au XIVème sous l'instigation des souvera1Ds de
la seconde dynastie "salomonide""dont le retour au trône est inaugu..aé
par Amda Sion (1314 - 44), on ne voit pas pourquoi il n'aurait pas
J
••• •

plus à la situation du Vlème siècle qu'à celle du XIVème t cette
dernière étant souvent avancée par d'autres spécialistes (1).
TJ.f La riposte des Axoumi tes.
A la lecture du Kebra Nagast t on se rend compte que les
Axoumi tes proposent une autre structura~ion de la mythographie
les concernant ; ils répondent presque point par point aux Byzan·
tins. Non seulement ils élaborent leur prmpre a~bre généalogique
mais encore ils définissent un autre partage du monde t pour enf:
se prononcer sur l'exégèse concernant l'Ethiopie.
Dans la définition de l'arbre généalogique. ils ne se contenten
Suite et fin de la note (1) de la page précédente:
••• fait référence à l'ancêtre immédiat de la dynastie. Yekumo
Alak (Xlllème) .cf. 1. Shah!d , op cit pp 137 - 138 •
No te (a) de la page préc éden te. : "The sel f image 0 f Ethiopla eme
clearly in the Kebra Nagast,set against the background of the
Eth10p10-Himya~te war and the world of the sixth centur,y (~dem
ibidem p157)
(l)"Another important facet of Byzantium's images in the Ethio:
mirror 0 f the Kebra Nagast May finally be mentionned ; the aut
is so much anti Byzantine as an ti chalc.edon1an" (ib1dem.p 164)
cette atmosphère de rivalité entre Byzantins et Axoumites est
cevable au XIVàme •
"Then there is the image 0 f Byzan tium in the Kebrâ Nagast • Il
fourteenth century Byzantium had sUffered such diminution of )
terri tory tha t i t could no longer be considered an empire ."
p
140 )
4 6 (

242
pas de revendiquer toute la thématique positive concernant le
Candace (1) t ils font de même à propos de la reine de Saba :
ils se déclarent en même temps sabéen et salomonide • Leur souve-
rain descend de Menelik , l'ainé des fils de Salomon, et le
i
(1) Ullendorf a bien souligné la récupération operee par les
j
Axoumites sur les thèmes qui concernaient plus exactement Koush
(Soudan actuel): "Ethiopians have t
from a very early period iden-
tified Candace with the Queen of Shaba."(Ullendorf ,op cit p9~
Il faut savoir tout simplement que les'Axoumites n'ont pas inventé
cette construction. ils n'ont fait que reprendre l'amalgame que
nous avions enregistré chez Flavius Josèphe
, puis chez Origàne.
Eusèbe de Césarée continuera sur la même lancée. "Le pay s et le
peuple de Saba, dit-il fut nommé d'après son ancê~re Saba qui sui-
vant l'Ecriture était fils de Chus .( .••• ) le livre de Mohise dit:
~'les fils de Chus sont Saba et Evila et Sabatha.~ Chus est interprété
par Ethiopien • Le peuple Saba semble donc être de race éthiopienne'
(cf Eusèbe, commentaire sur les Psaumes, in Y.Kama! Monumenta
Cartographica Africae et Aegypti,T II,fasc.l , 1928 .p.223) ; daas
un autre passage l'auteur rép~te l'amalgame sous un autre angle:
"So.~ , ville royale des l\\gyptiens que d'après Josèphe , Cambyses
a arpelé Merce du nom de sa soeur germaine"(Eusèbe t sur les· noms
de lieu de la sainte Ecriture t dédié à Paulin de Tyr in Y.Kamal ,
ibidem ,p.224).
Il faIt reconna~tre que la confusion va persister longtemps après :
ainsi un auteur anonyme du Vllème siècle Ap.J.C. parle d'une
"Ethiopia Auxumitana Candacissis Troglodyttorum" (cité par Desangef
B.I.F.A.O. LXVI 1968 p. 92)
Cette appropriation de tous les thèmes pasi tifs sur l'ancienae "Etl
pie" (Koush) et sur Saba devai t être bien in tériorisée par le clerg
monophysite:bien longtemps après le Vllème siècle,au Concile de Fl
reftCe en 1441 le délégué éthiopien (abyssin pour être plus précis)
n'a pas manqué de souligner que son souverain descend de la reine.

/. 4 3
souverain byzantin de son cadet t Adrami (1).
Par là il est clair que les Axoumites n'acceptent pas les
liens de subordination que veulent llJA, imposer les Byzantins.
Ce refus est eatore plus net
lorsqu'on examine le nouvel
ordre mondial proposé par la partie africaine .
Le souverain axoumi te est comme son "cousin" byzantin très
confiant pour l'avenir du christianisme: leurs divergences se
situent à un autre niveau _ à savoir la délimitation des sphères
d'in nUence.
En effet le partage du monde envisagé par les Axoumttes
est bipolaire: de la même manière qu'Axoum et Byzance ont chacun
une partie des saintes reliques : Byzance a la Croix t Axoum
le Tabernacle (2) _ de même chacun de leurs souverains doit pren-
dre une partie du monde: Axoum a toute l'Afrique et une partie de
l'Asie (l'Arabie) t Byzance ràgne sur le reste; Jérusalem sera
la ligne de partage (3) •
suite lt fin de la note (1) de la page précédente : ••• de Saba et
que c'est de là que vient l'esclave de la Candace baptisé par
Philippe (J.Devisse , M.Mollat t Menil Fondation T II V.2 pl17)
( 1) ••• "The Negt.l~ 's descen t from Salomon' s first-boMl ~ while the
Auto Krator' s is from a youger son ~ Adrami • (Kebra Nagast cch 72
cité par I.Shahtd , op cit p161)
(2) ibidem p. 136 , cf aussi p.
146.
(3) L'auteur du Kebra Nagast imagine une rencontre entre Kaleb et
Justin à Jerusalem.
( c fI. Shah! d p 136 )

souverain byzantin de son cadet J Adrami (1).
Par là il est clair que les Axoumites n'acceptent pas les
liens de subordination que veulent It.&i\\timposer les Byzantins.
Ce refus est eatore plus net
lorsqu'on examine le nouvel
ordre mondial proposé par la partie africaine •
Le souverain axoumi te est comme son "cousin" byzantin très
confiant pour l'avenir du christian1sme : leurs divergences se
iU~'('
situent à un autre niveau. à savoir la délimitation des sphères
d'influence.
En effet le partage du monde envisagé par les Axoumttes
est bipolaire: de la même manière qU'Axoum et Byzance ont chacun
une partie des saintes reliques : Byzance a la Croix t Axoum
le Tabernacle (2) t de même chacun de leurs souverains doit pren-
dre une partie du monde: Axoum a toute l'Afrique et une partie de
l'Asie (l'Arabie) t Byzance r~gne sur le reste; Jérusalem sera
la ligne de partage (3) •
suite ~t fin de la note (1) de la page précédente: ••• de Saba et
que c'est de là que vient l'esclave de la Candace baptisé par
Phili~pe (J.Devisse t M.Mollat t Menil Fondation T II V.2 pl17)
(1)
••• "The Neg~~' 6 descent from Salomon' s first-borIL • while the
Auto Krator' s is from a youger son t Adrami • (Kebra Nagast ch 72
cité par I.Shahtd t op cit p161)
(2) ibidem p.
136 t
cf aussi p.
146.
(3) L'auteur du Kebra Nagast imagine une rencontre entre Kaleb et
Justin à Jerusalem.
( c f 1. Shah! d p 136 )

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f'~~)tftwr.r .. tJ~~
1
1
1
1
J
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~ ~ek tJ~~

Les deux souverains ont une tâche commune, celle d'exterminer
te.-
lés juifs, le souverain d'Ethiopie en ce quixconcerne, aidé par
le patriarcat d'Alexandrie, exécutera la tâche qui lui incombe(l).
Ainsi tout en refusant le leadership "byzantin, les Axoumi tes
n'entendent pas pour autant exercer une direction sur la chrétien-
té : ils reconnaissent
à Byzance un rôle i':lportant dans la propa-
gation de la foi chrétienne, mais lui demandent de leur reconnat-
tre le droi t de dé fendre les monophy si tes (2). Il s sont prêts &
(1) "And the king of~, and the king of Eth:iLopia, and the
Archbisho, of Alexandria will inform each other in order ta des-
troy them (the Jews) ; s'~nce the Romans are orthodox. And they
were to rise up to fight, to make war upon the enemies of God, the
Jews and to destroy them, the king of Rome to destroy Enya (in
Arm~nia) and the king of ~thio ia to destroy Phinehas (in South
Arabia) ; and there were to cut to pieces the Jews and the end
of this cycle in twelve cllcles of the moon. Then the Kingdom of
the Jews shall be made an end 0 f and the kingdom 0 f (hrist shall
be constitueà until the advent of the false Messiah (Antechrist).
And tho se t ••'4Ungs, .Justinus the king 0 f Rome and Kal eb the
king of Ethio~ia, shall meet together in Jerusalem. And their
~rchbishop shall make ready offerings, and they shall make other
gifts and salutations of pÉace, and they shall divide between
them the earth froID the hal f 0 f Jerusaf~ .••• " (Kebra Nagast
ch 117 cité par A. Vasilie'V " Justin l
(518-527) and Abyssinia
in ~yz. Zeitsch 193) P. 7~
(2) Irfan Shahid a souligné cette attitude des Axou'nites à
travers le texte de Kebra Nagast " ••• For him (l'auteur du Kebra
Nagast) Byzantium was the christian mpirewhich protected the
faith, and the concept of ecumenial empire persists even atter
the Ho lU:; p. 0 f Justin gave up the true de fini tion 0 f fai th and re-
turned to that of Chalcedon. This gives Ethiopia and its Negu.s
a new role closely related to the role 9f protecting the Monophy-
si tes but distinct from it ... "(1 Shahîd, à'p ci t p.
164).

à faire des compromis et parmi ces compromis il en est un de taille:
à savoir le partage du ti tre "souverain éthiopien" , c'est à dire
universel.
Pour les Axoumi tes le terme "éthiopien" peut renvoyer à l'un ou à
l'autre des deux souverains, mais de même que l'empereur des Romain.
peut revendiquer le titre de souverain éthiopien, de même l'empe-
reur axoumi te peut se prévaloir du ti tre de souverain romain Cl).
Cette position d'ouverture, cette tendance au compromis n'excluent
pas la fermeté de la part du souverain axoumite : ainsi, Comme pour
menacer les Byzantins) les Axoumi tes se montrent conciliants vis à
vis des Perses, brandissant peut~re ainsi l'épouvantai~ d'un éven-
tuel changement d'alliance au pro fi t de l'ennemi héréditaire des
Byzantins: dans le conflit byzantino-perse Axoum en est arrivé jusqu'
..,
à souhaiter la défaite des Byzantins
, considérés comme hérétiques(2)
(1) Même si la généalogie proposée par le Kebra Nagast part de
Salomon,. on abouti t à une conclusion sur l'exégèse du te.rme"éthio-
pien";
" ••• And for love's sake they (les souverains axoumite
et
byzantin) shall jointly the royal title (of king of Ethiopia). They
shall be mingled with David and Salomon their fathers.Tbe one whom
in faith they chose by lot to be named from the kings of Rome 1s to
be called "King of Ethiopia" and the King of Rome likew1se 1s to
~
the name 0 f "King 0 f Ethiopia". (Kebra Nagast ch 117 ci té par
A•Va sil i ev
r
1 D
~ Â ~ B )
(2) "Althougb Persia and the Persian King cut a much smaller figure
in the structure of the Kebra Nagast than Byzantium and the Byzantine
Auta-Krator t
the references to the Persian king are of considerable
importance as a contemporary reflection of Ethiopia's attitude to the
world power.The author strangely is not unsympathetic towards Persian ;
in spite of its being a fire-worshipping state and note particularly
hospitable to the Monophysites, as it was to their adversaries , ••••

2 41
ID/ Plaidoyer pour la chrétienté.
Devant l~ampleur de la polémique et vu le risque qu'encourt
la chrétienté, certains fidèles conseillent aux africains de se te-
nir à l'écart des conflits des grandes puissances: le Ps. Abdias
demande au
souver:ain axoumite de se tenir au dessus de la mêlée,
de vivre en paix avec tout le mOllide, c'est à dire hors du champ
dl affrontement byzantino-perse (1) ; d'autres chrétiens qui. ne sou-
haitent pas non plus que le christianisme
soit le perdant dans cet-
té polémique, propose~la réconciliation des deux pouvoirs chrétiens :
Axoum
et Byzance ; le seul moyen pour y parvenir, le seul moyen
pour éviter la persistance du conflit, en un mot le seul moyen pour
désamorcer la crise consiste à neutraliser l'éxègèse concernant
l' Ethiopi e.
Suite et fin d~ la note (1) de la page précédente:
••• the Nestorians. The Persian king presented as one of the descen-
dants of Shem and so he is close to bath the Negus and the Autokator
( Kebra Nagast ch. 77 ). He is also pictured as a king with a primi-
tive function ; he will be the instrument of divine punishment
against Byzantium after the deviation from the truth path (ch.
113)~
( I. Shahid, op cit p. 165). A. Vasiliev fait les mêmes remarques
concernant l'appréciation que les Axoumites portent sur le conflit
byzan tino-perse. (A. Vassili ev
'An introducti()n te the Epo ch 0 f
Justinian
the Great
in Dumbarton üaks st_udj P.S, l, 1950 VIII p. 300.
(1) L'auteur souhaite que les successeurs du souverain éthopien
mailftienne cette ligne de condui te : " Facti sunt autem omnes dies
annorum ntae egus. Et se vivente, constituit unum ex filiis suis
ducem omnis exercitus, alterum vero regem. Et vidit filios filiorum
suorum, usque in quartam generationem et habuit pacem firmissimam
cum Romanis et Persis". (Ps Abdias, De S. Matthaeo, Fabricius, v.2.
VII p. 668)

"1. 4 U
# ,
Ainsi dans une version grecque du Ps. Methode. l'interpréta-
tion est on ne peut plus évasive: l'auteur refuse certes la préten-
tion de ceux qui veulent y voir une allusion aux Ethiopiens; seloD
lui, ce qu'il y a à retenir t c'est qu'aucune nation. qu'êUCun
~
ne peut exercer sa domination sur l'empire des chrétiens.
cet empire trouve sa défense dans la Croix du Christ (1) r peu
importent les tentatives d'identification; on peut dire "empire
des E'thiopiens
ou bien des Romains" , de toutes les façons la
vanité des Etats va se révéler au grand jour, ils vont tous dis-
paraître lorsque se manifestera l'Antechrist (2).
l~'" ~if~V.-JJ ~Yvï\\[o<i ~\\ ~ bl~
? /
~ oL (î, ~ t. ~ 0( v'
~ L PÎ ~ E T Dl ~~o( 6 1~ ~(~
l
)
':X~1\\r~l ~v' )~ Ç'''''Vl~''(VL~>.
1
(
,
)~ ~ d- ( \\ ~ ~\\l)(
u.ITo
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\\
~ '" {ri--- ~ 'é: \\J '1 \\0( x\\: eX 6'" " 01.. (' \\: f'2 C'OJ"- l~ V
~dG')~: ~J
Il

24 9
Face à l'ampleur de la contvoverse .nous sommes amenés à DOUS
demander si
à travers le conflit scriptuaire
ne se cache pas un
débat sur l'estimation
de l'apport respectif des souverains
axou-
mite (Kaleb ?) et byzantin (Justin oulustinien ?) dans la croisade
anti-jui ve menée contre le's Himyarites •
Il est vrai que certaines versions du texte du Ps. Methode
1
l
l
&ut in~~~
des évenements postérieurs au Vlème sièele , mais
ces interpolations n'ont pas effacé certaines allusions qui s'ins-
crivent dans le contexte où le noyau primitif pourrait avoir trouvé
sa substance (1).11 n'est pas exclu que les souverains aient songé
à réaliser un nouvel exploit en Arabie, toujours est-il que d'autres
apocalypses ont , après celle du Ps.Methode t rehaussé la figure du
souverain qui viendra d'Ethiopie.
Dans la Vita Andreae Sali, nous assistons à une récupération
définitive de la thématique éthiopienne par les Byzantins.
En effet il y est dit que le souverain d'Ethiopie est le qua-
trième empereur dont le règne peut ê~~ pris comme repère dans la
succession des grands évènements qui précèdent l'apothéose.
(1) Ainsi E.Sackur pense que le personnage de Germanicus l'officier
envoyé par Byzas à Phol (cf. supra p~11·) peut bien évoquer la figure
de Julien .l'ambassadeur qui ~t effectivement envoyé par le souve-
rain byzantin à son homologue axoumite vers 530 (cf.E. Sackur p.?5.
note 6 ).
1. Shahtd
souligne l'importance de cette ambassade en se référant
à Malalas (édition de Bonn ,p.457 - 458) cf. l. Shahtd op. eit • •
1976 , p.156 t notes 52-53 ;cf. idem
(~o.....!;, 1. Kawar "Byzantium
an-i Kinda" in B. Z. 1960 pp.61-66 •

·. "Il Y aura tout d'abord le règne d'un souverain très modeste,
il r~gnera pendant trente deux ans t et vaincra les ennemis de
t'Empire.
Lui succ'de~t deux médiocres: l'un dirigera l'Empire pendant trois
ans et demi, il favorisera l'inceste et les sacrilèges ;le second
fera revivre les lettres parennes et persécutera les chrétiens: c"
deux diables ont leur place en Enfer.
C'est après ces années sombres qu'arrivera de la Corne de l'Afrique
le souverain d'Ethiopie :ce bon roi r~gnera douze ans •
Son successeur viendra d'Arabie ,il rassemblera les bris de la Croix,
il ira à Jérusalem et posera sa Couronne sur la Sainte Croix •
Dès lors que l'Ethiopie aura effectivement tendu les mains vers
Dieu",l'auteur montre qU'OD s'acheminera vers le temps de l'Ante-
christ ; après le règne du cinquième souverain ,il y aura une grande
confusion : des guerres intestines vont opposer trois jeunes hommes:
l'un s'emparera de Thessalonique et il recrutera une grande armée
.
blonde; le second ira aux Cyclades ,en Mésopotamie, voire à A~e__
zaadri8 ; le dernier va chercher son armée en Asie : la guerre sera
âpre ,le bilan en pertes humaines très lourd , les femmes ne retrolr-
veront plus de maris •
Enfin une femme impudique va se lever au Pont , elle va régner
sur Constantinople et pro férera des grossièretés: Dieu se fâche et
provoque une grande inondation • Gog et Magog se manifesteront • de
même que l'Antechrist, mais à la fin du monde l'Empire sera donné
à Rome (1).
(1) Vita st Andreae Sali 854 B - 866 A•. in PG. 111.

RECUPERATION ET INTF.GRATION DE LA THEMATIQUE "ETHIOPIENNE"
- Le souverain "éthiopien" dans la liste des derniers
empereurs chrétiens.
R~
1
_PRCF',L bu ~O"'''~~~\\~
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_FÀ\\l'S ""p..~QUP-~TS.
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- - - - - - - - - - - - -.- 1
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -.. _-. -_.
_ . _ - - - - - - _ ..--

La plupart des critiques ont souligné les emprunts de certains
autres auteurs comme celui de la Vita S.Andreae Sali, ont fait
au texte du Ps.Methode (1).
Même si les spécialistes ne s'entendent guère sur l'identifi-
cation des souverains mentionnés dans les apocalypses (2) , il
demeure qu'il est un point sur lequel tous semblent s'accorder:
(1) Lennart Rydén(D.O.P. 28 1974 pp234-235) a comparé l'apocalypse
du Ps.Methode avec celles de S.Andre Salos et du Ps.Daniel.ll a
bien remarqué que la liste des empereurs est plus fournie dans ces
deux derniers textes;l'apocalypse grecque apocryphe de Daniel suit
à quelques nuances près le schéma de la Vita S.Andreae Sali: on y
retrouve l'empereur qui vaincra les Musulmans (et les Francs et
les Ethiopiens); un autre r~gnera douze ans et ira jusqu'à Jérusalem;
les âges sombres commencent sous le règne des quatre princes (aUl
lieu de trois comme dans la vie d'André Salos), enfin le texte men-
tionne les catastrophes liées au règne de la femme impudique (ct
F.Macler :Le8 apoialypses apocryphes de Daniel 1895 PP96-99;lt a u-
teur a édité en meme temps que le texte grec trois autres versions:
une persanne • une arménienne , et une copte qui date du Xllème)
(2) Rydén voit dans le texte un mélange de matériaux ,les uns plus
anciens que les autres: selon lui les premier ,deuxième et cinquième
souverain
représentent la liste des empereurs depuis Constantia
jusqu'à Jovien,pour cette dernière identification de l'empereur qui
viendra d'Arabie, il s'appuie sur deux sources ancie~nes: en effet
selon Amien Marcellin (livre XXV) Jovien rut proclamé empereur eD
"Arabie" entendez la région du Nord Est de la Mésopotamie, cette
terminologie se trouvant chez Pline (H.N.~ 20-85); l'empereur
{Ethiopie , le quatrième souverain étant bien entendu Alexandre.
Quant à la femme impudique ,elle ne serait personne d'autre si ce
n'est Cléôpâtre 'l l'auteur écarte les hypothèses de S.Murray qui
voit en elle une des Irènes ou celles de Macler qui propose Jesaàe1
(ct L.Rydén,op cit 1974 p 239 et suivantes).
A.Vasiliev et J.Wortley se sont penchés sur le personnage de l'em-
pereur"vtctorieux" : Vasiliev pense à Michel III (842-867 \\av J .C.)
vainqueur des Arabes en 863 (cf A~ A.
Vasiliev "the Dnperor Michael -
III ~in apocryphal literature" in Byzantina-Metabyzantina VI part l
1966) • J. Wortley suggère plutBt Basil l
(867~886 ap J.C.) Il donne
l~s éléments de son argumentation dans deux articles (Uthe politica1
slgnificance of Andrew Salos Apocalypse" in Byzantion XLIII 1973
P 250,note 6,"the warrior emperor of the S.A.S.ApocalypseÎ'in A B 88
1970 p50)
• •

le premier souverain"étnopien" qui a régné douze ans renvoie au
personnage d'Alexandre le Grand (1).
La pI~position de Wortley consistant à reconnaître sous les traita
du souverain"victorieux" un empereur de la dynasti e''macédonienne''
(Basil 1) est intéressante en ce sens qu'elle met en relation le
regain d'intérêt
pour le
héros légendaire avec l'avènement
~'une lignée qui a intérêt à reprendre la légende d'Alexandre.Cepen-
dant à y regarder de près rienl'\\'emp~che de situer ce regain d'inté-
rêt au VIème siècle puisque la famille de Justinien est égalem,ent
d'origine macédonienne (2).
Que l'on situe ce ré~eil des Macédoniens aU VI~e ou à partir
du IXème , une remarque s'impose: si les auteurs byzantins ont tant
insisté sur le mythe d'Alexandre, s'ils ont choisi d~"le développe~
c'était certes en raison d'éléments traditionnels que contient la
légende , é~éments qui sont à l'usage de tnus les rouverains qui
ont un r~ve d'universalisme. mais en plus ce choix rehaussait par-
ticulièrement le prestige de la maison impériale.
suite et fin de la note (2) de la page précédente :
••• Les deux historiens sont d'accord pour identifier la lOralité dUt.
Ethrybum. déjà mentionnée par la Ps.Methode
cf supra pil~~;cette
ville qui sera dévastée c'est Médine appelée aussi Yathrib (A.Vasi~Y
op cit 1966 p238 ,note 4 ; J.Wortley 1973 p238 note 4)A.Vasiliev
approfondit l'analyse en faisant la part des exagérations (~a victœi-
re à Yathrib, l'arrivée à Jérusalem)et des faits authentiques (re~
tauration de certaines villes sous Michel III, la fin des violences
c'est à dire de l'iconocla~, la victoire sur les Arabes et sur le8
Russes) •
(1) L.Rydèn op.cit.1974 p231 note 78.
(2) c'est ce que laisse croire R.Guilland cf Politique intérieure
de l'Empire byzantin de 525 à 717 ,1950 p17.

En développant les aventures africaines d'Alexandre avec le concoura
du corpus chrétien sur la thématique éthiopienne. les Byzantins
avaient fini par donner à leurs interlocuteurs africains des armes
idéologiques ~ mais p~sque le corpus chrétien ne comportait pas
que des aspects favorables à l'éthiopien, ils avaient des moyens
pour cont~~ttaquer et ramener les Ethiopiens à la raison.Ils avaieDt
préférer insister sur le personnage de Phol pour dégager la généal~
gie des Ethiopiens. parce que Phol n'était pas marqué par un sombre
destin(l), mais ils n'avaient jamais oublié la figure de Cham.
(1) A notre avis Phol n'est autre que Phout de la Table des Nations.
Rappelons que dans le Liber Gen5alOg,,~ Phout étai t perçu comme quel-
qu'un qui a disparu (v. 142,p 167 .Flavius Josephe mentionnait déjà
cet ~bandon de la terminologie puntite: "Phuté,dit-il, peupla aussi
la L%,b'te. et nomma ces peuples de son nom Phutéens •. I~,l Y a encore
aujourd' hui dans la Mauritanie un fI euve qui porte ce nom, et' 'plu-
sieurs historiens grecs en parlant aussi comme ils le font aussi
du pays voisin qu'ils nomment Phuté, mais il a depuis changé de nom
à cause d'un des fils de Me5~é nommé Libia (Flavius Josephe. Bist.
Ane. des Juifs ••• Trad. A. d'Andilly. J.A.Buchon 1968 pp18-19)~
Ces flottements dans l'identification de Phout n'ont pas manqué
«.' influer: sur les di vergences des historiens mo_dernes:
- Certains ont cru y voir le pays de Po~nt (Pwnt des textes égyp-
tiens=Somalie actuelle) ,célèbre pour sa richesse en aromates.
La reine Hatshepsout (XVlllème dynastie:XVème siècle av.J.C.)enve»'7a
une expédition y chercher des arbres à encens qu'on devait planter
dans le grand temple funéraire, "La splendeur des Splendeurs" qu'elle
construisit à Deir El Bahari.
- D'autres l'ont identifié à la L~b~et suivant en cela la traduc-
tion grecque de la Bible; on peut se demander si les Coptes • en
appelant la L~ble,Phaiat, n'ont pas suivi cette tradition.Cepend~t
à y regarder de près cette identification pose des problèmes: dans
Ezechiel 30,5 et dans Nahum 3.9 la Sèptante distingue b~en les
Lib~ens des Puntites.(cf P.E. Testa,op.c~t. p411)
En tout état de cause t ces flottements conférent au personnage
une grande capacité d'adaptation: Phol deviendra au Moyen-Age un
personnage asiatique qu'on distinguera de Fel l'ethiopien (cf. J.
Devisse in Menil Fondation op.cit.
~II, Tl, p.62)j cette possibi-
té de donner au personnage un domaine soit africain soit asiatique
prépare en quelque sorte le mythe du prêtre Jean (cf.Devisse ibidem
p 128 sq; Devisse-Mollat, Menil Fond ~~It 1.2,pp 26~38.89 sq;J.Dores-
se:l'Empire du Prêtre Jean TIl p212-218.
-

l55
Ainsi s'explique le fait que le Pseudo Methode tout en témoi-
gnant de la sympathie pour Chuseth, rappelle sans cesse aux fils de
Cham qu'ils sont "faibles" et que dans les confli ts internationaux
ils ont toujours été vaincus par les fils de Sem , à savoir les
Perses( 1).
On est alors amené à remarquer que m~~ lorsqu'ils sont animés
des meilleures dispositions. les Byzantins n'acceptent pas que
tVautres chrétiens leur disputent la direction politique et spi ri tuel-
le de la chrétienté; cette même attitude d'énervement face aux pré-
tentions axoumites , ils l'ont eue face aux Perses (2) t
voire aux
(l)Nemrod détruit l'empire des Egyptiens et s'empare des filles
issues de la lignée de Cham(Ps.Meth.,E.Sackur p65)
L'empire des Babyloniens est plus puissant
que celui des Ethiopiens
(idem,ibidem. p 71); Darius a ~àincu les Ethiopiens(idem,ibidem).
Malalas reprend la version d'Arctinos de Milet à propos de la mort
de Memnon en insistant donc sur la débandade des Ethiopiens~ on peut
se demander s'il ne cherche pas par là, à participer à cette campa-
gne d'intoxication (cf Malalas • ed. de Bonn p129)
(2)Cosmas Indicopleustès qui est nestorien. t
donc "dissident" chré-
tien reçu et aceepté par l'empire sacsanide, tout en se montrant
bien disposé à l'égard des Perses se garde bien de les placer au
dessus des Byzantins.
"Ce fut • di t-il, sur le territoire d-es Romain., au temps des apô-
tres, que le message chrétien se répandit en premier. et aussitôt
après en Perse par l'intermédiaire de Thadée •••
Cependant, ~'rm~ire romain détient ~e no~breÏx avantages en
ce qu'il est le premier (de tous), que le uremiir iî a cru en Christ.
Il existe un autre signe de la domination des Romains que Dieu leur
a ac~ordé, j'entends le fait que toutes les nations font le commerce
avec leur monnaie et qu'en tout lieu, d'un bout de la terre à l'au-
tre, elle est acceptée, admirée par tout homme et par tout royaume,
privilège qu'aucun autre royaume ne possède (Top.chr.II 77 w.w.
Conus l pp.392-394)

256

Bulgares( 1).
Cependant malgré cette volonté de réaffirmer chaque jour davantage
la place privilégiée de l'empire des Romains dans la marche du mon-
de, nos auteurs ont soigneusement évité de jeter l'anathème sur les
autres nations.
Deux raisons peuvent expliquer cet état de faits:
- La première nous semble être que des signes de tolérance ont pu
être manifestés par certains chrétiens.Il se ~eut que les partisans
de cette attitude aient été des "hérétiques"; (comme Cosmas le nesto-
rien par exemple); ayant donc subi les riguears de l'excommunication,
ils étaient moins enclins à condamner ceux qui subissaient les mêmes
exactions qu'eux.
- La seconde raison nous semble être la nécessité même pour un par
voir "orthodoxe" de tenir compte des exigences de la poli tique inter-
nationale.Ainsi il peut être compréhensible que des souverains ,tellt
en combattant les hérétiques, aient toléré certaines élaborations
romanesques,susceptibles de raffermir les li8ns de l'Etat byzantin
avec ses alliés, ceci étant d'autant plus intéressant pour les "or-
thodoxes" qU'ils avaient la possibilité de laisser libre cours à
~lexpression de la ligne dure. qui elle. ne ménage nullement les héré-
tiques.
(1) Au Xème siècle,Syméon ]e Bulgare voulut se faire accepter par
les Byzantins comme le guide de la chrétienté; les ambitions bulga-
res se manifestèrent à nouveau à partir du règne de Jean Asên II
(1218-1241) qui marque l'apogée du second empire bulgare.

2 51.
q/Justinien ou le refus du compromis.
Aucun empereur byzantin n'a mieux que Justinien exprimé la
relation entre l'orthodoxie et la nécessité d'un pouvoir absolu:
"Justinien, en effet voulut tout centraliser entre ses mains.
fEtat. la:doi. la religion et revendiqua expressément pour lui les
prérogatives de l'ancienne loi romaine, la "lex-regia", qui accor-
dait aux empereurs romains pleine et entière liberté pour faire
ce qu'ils voulaient. Rome. d'après Justinien, avait uni jadis à
la gloire militaire l'éclat du droit, et elle avait établi sur
cette double base. militaire et juridique, sa domination univer-
sellej Justinien décida d'en faire autant. Il était le conquérant
des terres nouvelles, par l'intermédiaire de ses généraux; il vou-
lut être le législateur de tous ces domaines qui reve~ient à
ni
a
\\. Empire. Avec le même absolutismexréclama pour lui une totale in-
faillibilité lui donnant le droit de changer, de corriger et d'in-
terpréter la loi comme bon lui semblait~ "Notre majesté. dit-il
au début du Code, examinant les projets qui lui étaient soumis
corrigeait par l'inspiration divine toutes les incertitudes et tou-
tes les obscuri tés et donnai t aux choses leur forme défini ti ve •••
Car. ajoutait-il, qui serait capable de résoudre les énigmes de la
loi et de les révéler aux hommes sinon celui qui seul a le droit
-r-'
de faire la loi ••• Il se considérait comme le chef suprême et le
défenseur infatigable de l'orthodoxie.
Pour Justinien, le souverain est avant tout, l'élu de Dieu •••
C'est de Dieu que lui vient en toutes circonstances l'aide

indi.~ensable qui lui permet de réali ser de grands desseins" ( 1).
Dans son esprit, le canon orthodoxe et la législation impé-
riale procède"rdu même esprit divin(2); ainsi donc qui s'oppose à
l'Empereur s'oppose à Dieu; qui ne respecte pas les enseignements
de l'Eglise. enfreint les lois de l'Empire et vice versa. En sui-
vant cette logique, aucun sujet de sa ~ajesté ne doit rester en
dehors de la chrétienté.
(1) R.Guill~d, op cit pp18-20.
~
(2) W. Tunnan souligne que le terme ~tlO~ (divin) est employé dans
les deux cas:pour l'établissement du canon et l'élaboration de la
loi,cf Codex Justianus ed.Krieger in Corpus Juris Civilis V.2 l
15.2
cité par Turman
How Justinian l sought to handle the problem of
Beligious Dissent,in G.O.T.R.
1968 T XIII nO 1 p.15.
Cette identification de la loi divine et de la loi spirituelle n'emt-
pas spécifique à l'Orient, elle se manifeste en Occident également
elle est la base de la justification de toutes les entreprises du
monarque chrétien: "Le roi :n 1 est pleinement roi que si tous ses ac-
tes sont conformes à l'enseignement chrétien.Ainsi apparaissent de
nouvelles ambi~ultés, de nouvelles difficultés. Il n'existe aucun
moyen de conna1tre les desseins de Dieu ••• Dès lors la porte est
ouverte à la post-justification de toute attitude royale, comme
elle l'est, pour Hincmar, à la post justification de toute guerre".
(J.Devisse op.cit. 1976 TIl p721)
Il faut cependant noter une différence non négligeable dans
l'appréciation 4es limites du
pouvoir royal suivant qu'on se trou-
ve en Orient ou en Occident:alors que chez Justinien le pouvoir tem-
porel et spirituel se confondent, pour ~t Ambroise comme pour Hinc-
man, même si la coopération entre les deux ordres est indispensabl~.
cela ne signifie pas que "les domaines de compétaence puissent être
confondus. Le roi. en dehors de ses propres responsabilités, doit
aider l'F,glise si les moyens de lutte contre le désordre qu'elle
emploie ne viennent pas à bout des résistances"(idem,ibidem,p.717);
"chaque prince dirige. dans une unique res 'Publica. avec l'aide des
ministres laIes et ecclésiastiques éventuellement, la fraction ter-
ritoriale du peuple chrétien que Dieu a confiée à son administratian;
elle est l'incarnation locale des responsabilités de direction tem-
porelle du peuple chrétien. A la limite elle n'est que gestionnair~
toute décision politique importante nécessitant évidemment le con-
cours des deux offices à une commune décision éclairée par l'ensei-
gnement du Christ" (idem,ibidem) p.679)

l. 5 Y
Cette orientation n'est pas seulement théorique; en obligeant
les synagogues à se conformer aux habitudes chrétiennes(l), Justi-
nien montre l'application concrète de la législation inspirée de
Dieu.
Vis à vis des hérétiques, le problème est plus complexe, ces
derniers ont des protecteurs au sein de l'appareil d'Etat. Mais
cela n'empêche pas l'Empereur de clamer tout haut qu'il les hait:
o<.~ f(l.\\\\(O'.... s r,bO:rtv (a) dit-il expressément.
Justinien se rend bien compte que les mesures policières et
administratives sont insuffisantes dans la lutte contre les héréti-
ques; et on a l'impression qU'il essaie de se rattraper en invoquaa±
le concours des textes sacrés (3).L'Empereur sent la nécessité de
faire le bilan de l'hérésie afin de faire mieux ressortir sa noci-
-
vi té.
Dans son réquisitoire contre l'hérésie. Justinien se présente
comme la conscience historique de
l'orthodoxie; il s'en prend aux
hérétiques d'hier et à leurs rejetons a'aujourd'hui: il voue aux
( 1) No vJ~ 37 1 .
(2) Novellé i.5
(,) R. Guill-and fait remarquer le tournant qui s'opère dans l'atti-
tude du souverain "à mesure qu'il approchait d/avantage de la fin
de sa vie, Justinien prenait un plaisir presque morbide aux discus-
sions théologiques, de plus en plus subtiles, si bien qa'il négli-
geait de s'occuper des affaires de l'Etat".(op.cit. p 21)
Wigram fait la même analyse: "From the accession 0 f Justin in 518
to the death of Justinian nearly fifty years later, the ecclesias-
tical policy 0 f the Empire was Justinian' own. No doubt religion was
poli tics then. and the Emperor was bound to he concerned in it.
but Justinian also loved the dispute for own sake, for he was an
enthusiastic amateur theologian on a throne ."(Rev. W.A.Wigram.
The Separation of monophysites, 1923 pp 106~1
)

...
gémonies les Nestoriens, les Ariens et leurs apparentés, pour lui
ils sont ~~~ juifs et ~ païens, leurs actions concour-
rent au même but: troubler l'Eglise et semer le désordre dans
~'Empire des chrétiens.
Si l'Etat est en difficulté, s'il connaît des déboires c'est
en raison de deux facteurs: d'une part les coups que lui portent
ses adversaires, "les impies" qui veulent empêcher la diffusion de
l'Evangile, mais aussi du fait de la trahison des hérétiques.
Dès lors tous ceux qUi/de près ou de loin)assument une part
de responsabilit~dans ce désastre sont maudits. L'insistance sur
la malédiction de Cham prend ici un relief particulier(l).
Pour Justinien peu importe de savoir si c'est'Canaan q~ a
été nommé dans la Bible ou non. peu lui importe de savoir qu'en
""'"
suivant le texte à la lettre on ferait de Japhet le maudit (puisque
c'est lui le cadet, aurait fait remarquer Origène), ce qui intéres-
se l'Empereur, c'est que le texte puisse répondre à sa volonté du
moment: maudire toutes les générations d'hérétiques. En atteignant
cette cible Justinien ne se pose plus le problème en termes de res-
ponsabilité
individuelle, mais individuelle et collective, il ne
ee pose plus en termes de faute directe, mais de participation di-
rec te et indirecte au "crime".
(1) Justinien dit clairement que la malédiction porte sur Cham. cf
-
Swartz, ~~i dOgmatijChe schriften 3ustinians • 1939. Edictum
piissimi impectoris ~?ustiani rectae fidei confessionem continens
et refutationem heresium quae adversantur Catholicae Dei Ecclesiae,
pl01), cf aussi Nov. 42 para.3,où on retrouve la même condamnation
de la lignée hérétique.

Cette interv~ntion de Justinien illustre bien le fait que le
parti orthodoxe n'avait jamais désarmé dans l'utilisation des ter-
mes de la malédiction.
La question qui se pose maintenant c'est de savoir si cette
exégèse va influer sur le tracé du devenir africain.
Justinien ne nomme pas les Africains, encore moins les Noirs
il s'en prend à tous les hérétiques sans distinction de race, ni
de pays.
Même s'il y a eu
dans l'Empire
des Noirs très actifs pa~
les propagandistes monophysi tes( 1), même si Axoum, un pays"étbio-
pien" c'est à dire noir, se fait le défenseur des monophysites,
l'Empereur orthodoxe ne désigne pas les Nègres comme cible parti-
culière: cela aurai t fait perdJ'e à son arme exégétique_ tout le
tranchant souhaité; en effet maudire les Noirs serait restreindre
la portée de la malédiction de tous les hérétiques: ce ne sont pas
seulement les Ethiopiens qui sont les ennemis du Christ;
(l)Lorsque Théodore d'Alexandrie, un chef de file monophysite fat
exilé, il demanda à un nommé Paul le "Noir", natif d'Alexandrie
de le remplacer en Egypte, c'est ce dernier qui aidera Longinus
dans sa mission vers les royaumes du Haut Nil, il sera ensuite
nommé évêque à Antioche (cf Wigram, op cit p143,176 et passim)
Il est intéressant de noter d'autres cas Où l'on voit des negro-
africains mêlés aux problèmes de politique intérieure byzantine:
on rapporte que des esclaves noirs (qui selon ~ PigulewSkaya
pourraient bien être des Nubiens ou des Axoumites) furent associés
au complot des;"p,\\,\\.\\ po "fcXlf'Jv
qui en 563,avait pour o'b~
jectif l'assassinat de l
empereur Justinien (cf Pigulewskaya.op.
cit.
1969, p 134)..
Le terme cAr~~,~0\\1tw..'fJ·\\- est traduit en latin par argentarii (cf.,
J. Nicole, le 'livre du Préfet ed. 1893 pp 22-23), il est rendu en
français par argentiers ou orfévres (cf. ed 1971 p.144).
Sur le complot, on a différentes sources (cf. Mala~as PP493-494,
théophane vol l p. 237 sq ••• )
On dit qu'Isaac et Paul, des familiers de Belisaire furent accusés

26 2
parmi ces "impies",il y a des Byzantins, dont Theodora la femme
de l'Empereur.
Mais à notre avis la raison des raisons, celle qui empêche
Justinien de verser dans le racisme anti-noir, c'est la nécessité
de préserver une politique d'étroite collaboration avec Axoum.
En sera-t-il de même si les liens entre les deux Etats venaient
à se distendre' ?
(suite Note 1 page précédente)
d'autres sources signalent parmi les conspir~teurs Ablabius, Mar-
celle et S~rget lorsque ce dernier fut mis en jugement, il accusa
Isaac et Belisaire, celui-ci fut d'ailleurs confiné dans sa maison
et ses domestiques furent arrétés.
(cf. MuraIt p.219)
Concernant plus précisément la participation des domestiques noirs
au complot, Pigulewskaya (cf Byzance et l'Iran auxVIe,.,VIIe siécle
Moscou, 1946 in russe pp 150-151) s'appuie sur Theophane, l'auteur
parle "d'indiens". Cette hypothèse consistant à reconna1tre sous
les traits des Indiens des Ethiopiens, c'est à dire des Noirs
(Axoumites, Nubiens etc ••• ), n'est pas dénuée de fondement, l'a-
malgame dans la terminologie consécutif aux ~onfusions enregistrées
dans la cartographie le permet. (cf supré!- p .j \\\\.0

CHAPITRE XIV
LA DISGRACE DE L'ETHIOPIE.
Le VIIème siècle marque la fin de l'aventure byzantine en
Afrique; l'empire grec de l'Orient chrétien lutte dès lors pour
sa survie même: les Apocalypses traduisent de manière plus nette
le désarroi qui envahit des Byzantins, les traits,
du démon se
précisent: ils deviennent ceux de l'Arabe, de l'Ismaelite (1).
celui là même qui a supplanté le pouvoir byzantin en Afrique et
qui menace l'orient chrétien.
Les phantasmes refoulés reprennent vigueur : dans la vie
de st André Salos, il est prédit que l'Illyrie reviendra dans
l'Empire, que l'Egypte paiera de nouveau son tribut et que les
~~~~~~seront ramené~ à la raison (2). quant aux juif8
( 1) Dans la Vi ta Andreae Sali 1. e diabl e ennemi de toute l ' humanji;té
se préseate sous les traits de l'ismaelite, voici comment i l appa-
rait à Epiphane, le compagnon de st André:
~
'1t
l
1
\\
, . . . "
1\\L~~1)I.
~\\-(\\)':'\\le.'') ~ 't:iïl L{!(')l/lO,> ~) t. ûC~f 1\\PQ f'ikfûU OO<f. ~v
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"",,,c;.,L.
c...k ; cl <. "'? ,Q, r(!l.-G t,~) '1: Ti \\) l 0"'" Cv.." rU .. Col>
o<~\\:~ ~o(1 ,"'- Hi'f.o\\.\\:tIi. 6t\\i~"')"'Gol.~h',;.) (~G '1'1-1. L.l. (;81 c.)
(2) ibidem col. 856 A.
l
,"
Concernant la mention de l'F.gypte,Wortley pense que cet espoir de
la reprendre n'est utopique que si l'on croit qu'il s'agit de .
~) F.gypte proprement di te. A son avis ,il faut en tendre par Egypte ,
la Crète:
/
"That "Egypt pay her tribute,Iï.:iv'tO(. " during the reign of the
warrior-emperor is a other peculiar feature of the A.S. description.
Since no emperer of the Romans has ever in a position again to m~e
Egypt do anything once, it had been overrun by the Moslems in the
seventh century, one might suppose that the term was being used ~e~
loosly in this context. Of aIl the terri tories
over which the
Byzantines eVer,·he~d_ sW,"Y in the ninth century, or wi th which had
the closest connections with Egypt, both geographically and tradi-
tionally. During the reign of Basil, the energetic Oryphas decimated
the fleet of the Cretan Arabs .•• "(J.Wortley,op.cit.in A.B. 88,1970
p !j8)

264
ils sont irrémédiablement condamnés (1).
Il est dès lors facile de s'attendre a ce que la thématique éthio~
pienne connaisse une réappréciation.
Après le VII ème siècle les Byzantins semblent être partagés
entre deux attitudes:
Ils veulent continuer de nourrir l'espoir qu'un jour les Noirs lâ-
cheront l'Occident (l'Islam?) pour se tourner vers l'Orient (chré-
tien ?) C'est en effet la seule possibilité de rachat qui leur est
offerte, mais ils ne veulent pas en profiter (2).
L'éthiopien demeure donc la personnification du démon (3), l'arri-
vée sur scène du Maure n' arri ve pas éclipser ce préjjugé tenace très
ancien, au contraire, malgré l'imminen,...ce du danger"ismaelite", le
Noir apparait en gros plan et le Maure reste en arrière fond, ce
qui du reste met bien en relief le rôle dirigeant que ce dernier
(1) Vie de st André Salos PG1::1i
col. 566 sq; cf aussi 800, 813.821 •••
(2) L'auteur de la Vita S. Andreae Sali décrit le dialogue entre le
démon nqir (é r~}~S ) et l'ange du seigneur, cet ange est dit blanc
(1~\\j \\t.... Xt l ~c).J ()L
)
et alors que celui ci étai t presque persuadé de ra-
mener celui là ~ur le bon chemin, on assiste à un revirement specta-
culaire "i; x~p "t~ol) ....~ 1<'0/.';. ç~" ().'~'9 ~ï.\\I::;O't. l<oL~ ~'I""o'\\~> 'Dl..~» ~~~~"-'> ~1TfL
,
~\\. h\\ 1...
) ? . . - " ' \\ ,
r
)
l
' ( ,
--.:rtl{l..,f -~U
,.<>'r;. ..... 'ù.J "" .... ,,,,,,, (\\p"S-wC\\ .....'
~n\\
",,,\\(Jro<<;,'
(or le noir, b1en qu'il ait regardé avec lui (l'ange) vers l'Orient,
retourna aussitôt son visage diabolique vers l'Occident (Vita S.An-
dreae Sali col.752 CD. 753 AB)
(3) Vita S.Andreae Sali col 757 Be , 780 B, 781 D, 788 A B.

joue dans l'offensive an~1 chrétienne: les Ethiopiens se présentent
comme manipulés par l'Arabe, c'est lui qui tire les ficelles (1).
Alors le thème de la malédiction refait surface: cette fois
il ne s'agit plus du sempiternel débat, consistant à se demander
qui de Cham ou de Canaan est réellement maudit: ils le sont tous
les deux, et avec eux, leurs descendants (2).
Il devient clair et net que la malédiction peut-être incarnée
par des peuples en ch~ir et en os, et de surcrott par des peuples
con temporains.
Ainsi les Noirs (les Ethiopiens) même s'ils ne sont pas les
seuls à être nommés dans la liste des ennemis de la cause chrétien-
ne y figurent en bonne place. Cette prise de position fera son che-
min: en effet M.Garidis note que dans une icOne du XVème siècle de
(1) Dans un songe st André se voit malmené dans un théâtre par
des F.thiopiens, malgré le grand nombre pe ses agresseurs (les éthio-
piens) il parvient à distinguer la véritable cause de son obsession:
le Maure qui conduit la "meute" (vita S.Andreae Sali l 4-6 ctil 634-
6)5) Il faut dire que le stéréotype va avoir une certaine longévité:
même dans l'occident médiéval, du fait de la présence de Noirs dans
les armées musulmanes, c'est ai~si que dans la chanson de Roland
le sarrazin noir est peint en des traits particulièrement hideux
(cf Fr. de Medeiros p 275 sq), de même dans l'iconographie médiéva-
le le combat de Guillaume d'Orange et du sarrazin noir Ysoré de
Pernes introduit au XIII a eu une destinée jusqu'au XIVème (cf De~
se~ Menil Fondation TIl V.I
P 120.
(2)
Georges le.. Syncelle
(VIII. e'me Sl' e' cIe
p
J C
)
t
ut
a .
• •
es
on ne pe
plus affirmatif :.
" La plupart des 1?'ations issues de Cham slDnt encore aujourd'hui ell.
apostasie, du cOte des Indee, des Ethiopiee et des Mauritanies ;
de ce no~br;,sont les Arabies et les Idumées qui montrent de l'in-
solence,a.l ~gard de Dieu et de ses saints, étant sous le joug de
la
maledlctlon contre Cham
et Canaan ( Georges le Syncelle
ed.
de Bonn p. 94)
,

AL
l'Ecole'Novgorod (1) représentant le jugement dernier: les groupes
de pécheurs sont désignés par les inscriptions suivantes: Juifs.
Ethiopiens. Allemands (sic), "un autre évangéliaire de 1607 • con-
servé à Sucevita. représente dans une scène du jugement dernier
trois groupes nationaux de pécheurs : des Juifs. un groupe portant
des turbans et de hautes coiffures, un troisième torse nu. repré-
sen tan t des peupl es africains" (2).
Ainsi les Ethiopiens, les Africains d'une manière générale,
les Juifs, les Arabes, les Allemands ont pu se retrouver en "bonne
compagnie" dans la faune démoniaque.
Une même démarche, discriminatoire, anti-païenne. anti-juive.
anti-hérétique (3) les a confondus dans une même condamnation.
Dès lors des circonstances particulières. des intérêts précis per-
mettront à telle fraction de l'intell~gentsia européenne christia-
nisée d'insister sur tel pécheur plutôt que sur tel autre.
(1) M.Garidis , "La représentation des Natülns dans la peinture
post-byzantine'~,ByzantionT XXXIX ~ 1969/70, p95.
(2) Idem, ibidem, p94.
(3) E. Patlagean a analysé à partir de sources byzantines du IXème
au XIème siècle les termes de dimcrimination envers les hérétiques
francs et les Arabes musulmans: l'auteur note que les interdits ali-
mentaires. les transgressions sexuelles. le degr~d'organisation so-
ciale constituent les principaux éléments de la grille d'analyse au
travers de laquelle l'image de l'Autre est rendue.
(Ev. Patlagean, op cit. in Entretiens sur le racisme. 1978 pp81-8?).

"~~EII &UISE DE
CONCLUSION

268
cette étude nous aura permis de suivre, ù travers quel-
:res thématiques, le cheminement de certains discours
)opulations africaines, noires en particulier.
3 mythes ont
été élaborés et traités par des étrangers,
~s plus précisément, dans un système de pensée principa-
lis non exclusivement jyrléa-càrétien.
effet, le recours aux traditions profanes hell~nisti-
s a offert la possibilité d'élargir la perspective et
~ter qu'il y a eu. à un certain ni.eau.
un type de &Ls-
rtagé par une grande partie du monde blanc dans ItAnti-
qu'il s'agisse de la définition des caract~ristique6 du
ire de l'Africaàn, les physiognomonistes païens et les
juifs ou chrétiens sont arrivés aux mêmes conclusions
-
retenu, comme attributs du Noir et de l'Africain, la cu-
.le mensonge, la couardise •••
~ fait d'avoir mené l'analyse des mythes en con~exion avec
lements socio-poli tiques précis nous a également aidé a'.:
r les limites de l'altérité Blancs/Noirs: en effet/si les
ont été traités de la même manière que les Ethiopiens~ si
ltistes ont subi le même traitement que les monol'hysite~,
t certes pas en raison de leur pir;mentation : les Nesto-
ri an taux et.les Ariens d'Occident, autres victimes des
tions anti-hérétiques n'étaient pas forcément des gens de
rI'.
es traditions plus anciennes sur lesquelles s'appuient nos
,
; n'obéiGsent p~s non plus à une structuration de l'alteri-

• • •,I?
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·"U-._" 1['
269..
té en termes d'africains/non africains.
Nous avons remarqué que la malédiction lancée par Noé pouvait}
suivant les auteurs ,s'adresser à Canaan ou à Cham.
Cela n'a rien de surprenant pour qui interroge les faits histo-
riques les plus reculés dans le temps : il y eut un moment of
la Palestine (Canaan) a été considérée ~ar les Hétreux comme
territoire relevant du monde égyptien, et l'existence de garni-
sons égyptiennes en Palestine durant le Moyen Empire égyptien
est attestée par des sources (1). C'est cela qui explique que
~
dans la Table des Nations, Egyptiens~Cananéens font partie d'un
même ensemble qui intègre ~ar ailleurs les Kushites, les Libyens,
les Puntites, autres alliés ou voisins des Egy~tiens.
(1) Pritchard a fait un recensement des sources qui éclairent sur la
présence des Egy~tiens en Palestine, cf A.N.E T 1955, p.254.
W.Harrington souligne l'état des relations entre l'Egypte et Canaan
durant la très haute Antiquité : "Au treizième siècle (AVJC), les de. .
~rincipaux groupes ethniques en Palestine étaient des Sémites du nord
ouest: d'une part les Cananéens qu'on trouve en Palestine et en Syrie
dès le troisième millènaire; d'autre part, les Amorites, qui étant ar-
ri vés détns le pays au d~but du deuxième millènaire, paraL ces derniers
se trouvaient les ancêtres d'Israël ••• Au point de vue politique, Ca-
naan était alors une mosaIque de petites entités indépendantes. Aucu-
ne autorité centrale, durant la domination égyptienne. ces villes a-
vaient été vassales de llEg}pte (W. Harrington, NQuyelle Introduction
à la Bible, 1970,pp.182-183
J. Eisenberg confirme cette analyse; elle nous apprend que la "plaque
tournante du Moyen Orient, Canaan est sans cesse llobjet de convoiti-
ses de ses voisins •••
Fn fait, poursuit l'auteur, c'est surtout avec l'Egypte que Canaan en·
tretient un réseau de relations politiques et économiques. Lorsque la
puissance des pharaons est à son apogée Canaan devient une' véritabl.e
marche frontière ég-yrtienne, administrée ~ar un gouverneur et dont leE
positions stratégiques sont occurées par des garnisons égyptiennes
(J. Eisenberg, o~ cit, p.139).

270
A ce niveau donc interviennent, dans l'esprit des H~breux,
des considérations d'ordre géopolitique. Est-ce à dire qu'il
n'y a pas eu de considérations ethniques dans la Table des Na-
tians?
A notre avis il convient d1écarter deux types de réponse
qui péchent par leur unilatéralité.
- La première consiste à nier l'idée que les Noirs puissent fi-
gurer dans la Table des Nation\\ 1 sous prétexte que Canaan a été.
intégré dans la descendance de Cham, sous prétexte qU·il existe
quelques figures (Saba, Havila, Nemrod) appartenant à un double
domaine asiatiQue et africain. Suivant cette démarche les Egyp-
tiens (Kmt) ne sont pas noirs, les Kushites non plus: ce serai~
des "Hamites" tout simplement.
Dans l'état actuel de notre recherche, nous pouvons dire
que dans des sources gréco-latines embrassant trois grandes épo-
ques : l'hellénistique, la judéo-chr8tienne et la byzantine~ i l
n'est dit nulle T'art que les Africains sont divisés en "hamites",
"sc:mi hu.mi tes" et "nègres purs". llu contraire, depuis la très
haute hntiquité jusqu'au VlIè s. APJC ces sources anciennes ren-
dent compte de l'existence d'un peuplement noir en Afrique, d'Est
en Ouest; et c'est d'ailleurs pour cette raison qu'un copiste du
Liber Gene\\u.t;"'H"Ô trouve normal de reconnaî tre dans le personnage
de Dadan (1), l'ancêtre des Ethio'piens occidentaux (2); en cela
(1) Du.dan ét~it jusqu'alors 3ssocié a l'Arabie, plus précisAment à.
ula dans la ré[ion nord du Peœju.z.
C~) Liber Gene'!, .• V A()1

l'auteur ne fait que suivre une tradition bien hom~rique (1).
Mais peut-on pour autant affirmer que ni la prétendue
/.,'
malédiction des Noirs~ ~ la fameuse théorie des races hamiti-
ques ne trouvent leur source dans ces matériaux?
Nous pensonE qu'il n'est pas permis de donner une repon-
se mécanique à ces deux niveaux.
- Concernant la malédiction, il est vrai que nous avons enrag!.a-
tré des tentatives de dédramatisa tian du thème, voire des opé-
rations de liquéfaction (chez Origène comme chez Cosmasl,ll est
vrai qu'il n'a jamais été dit, dans nos sources~ que, pa~ les
fils de Cham, seul le groupe négro-africain doit être maudit~
mais il demeure que les Noirs, les lIEthiopiens" sant une cible
...
,.
de la colère divine.
..
- Quant à la tAéorie moderne des races uhami tiques", i l fau t
d'abord préciser que dans son essence elle postule que "les ra-
ces supérieures": en Afrique sont des races métissées de Blancs
( 1) Ham ère ~ ~ dy s sée l 22-~ h .:
"Or le dieu
Poséidon) s'en alla chez les Nègres lointains, les Nè-
gres répartis au bout du genre humain, dans leur double domaine, les
uns vers le çQuqhant~ les autres vers l'Aurore: devant leur hécatom-
be de taureaux et d'agneaux il vivait dans lQ joie, installé au Les-
tin". Il existe rJarrni les.. spécialistes une tendance qui nie l'existen-
ce de reL..1tions entre l ' Afique noire occidentale et le monde antique
~éditerranéen, ainsi le professeur Desanges va jUfiqu'à "se demander si
dans l'avenir le constat actuel de quasi carence pourra être invalidé'
(J. Desanges, Rel. Fr. d'hist. d'Outre Her,
1975,no228,p.394).
QUe les prochaines recherches ne "puissent pas apporter des result.ts
intéressants ne ~osent aucun problèmei ce qui est important à notre
avis c'est d'affirmer avec force que les auteurs anciens (grecs, la-
tins, phéniciens) 6taient conscients de l'existence d'Ethiopiens à
l'Est et à l'Ouest du continent, Homère insiste bien sur les Ethio-
piens qui habitent vers l'Océan (Iliade l ~23-~25; ibidem XXIII 205-
207) •
}',

272
et de Noirs. A"il 'issue de notre enquête nous pourrons affirmer
que cette théorie tire son soubassement ~~ crédo chrétien,
non seulement dans ses matériaux, mais encore dans son fonctian-
nement.
En effet/nous avons pu voir que de~uis l'époque hell~ni.-
tique jusqu'~ la byzantine en passant par la judéo-chr~tienne,
le Noir n'est jugé "historique" que comme parèdre du Blanc (&f
les mythes de la rencontre du mariage d'Alexandre avec la Can-
dace, le mariage de Chuseth avec Alexandre, puis avec Byzas,
l'exéc;èse oric;énienne sur la femme éthiepienne ùe Hoïse).
Les id&oloeues de l'impérialisme ne feront que systêmatiser un
état d' espri t
dont ils ont héri té : leur "originali té" consiste
Ô
faire intervenir des cri tères "scientifiques" pour déterminer
l'anatomie des Hamites (1).
(1) Nous ne nous appesantirons pas sur les étapes de la théorie
"hami tique";
des recherches entrepri ses par d'autres collègues dans
le cadre du séminaire de Paris 1 concernant les mythes sur les popu-
lations africaines, pe~nettront d'y voir plus clair. Nous pouwons
signaler l'article d'Edith R. Sanders "The hamitic hypothesis· its
origin and functions in time nerspective" in ,T.A.H. ~,4 (1969~ PP ... 521 ..
532 • - Ce qu'il convient de retenir c'est que les intellectuels eu-
ropéens colonialistes ont été a~nenés à poser l'existence des "Hami-
tes" pour résoudre une con tradic tion : comment justi fier la mission
civilisatrice de l'Europe s'il y a eu effectivement de "brillantes ci-
vilisa tians en Afrique" ? Le "hami tisme" fu t la grande découverte qui
permi t d' explio.uer certaines "performances "africaines; les Egyptiens
seraient des Flancs plus ou moins métissés, Ghana serait d'ab~rd
gOuverné par des Sémites et les ruines du Zimbabwé seraient le fait
des Phéniciens.
. /

Fort des conclusions de notre étude, nous estimons que
l'opération "hamitique" ou "éthioporde" (1) est une tentative
d'anàistoricisation des Nègres, une opération tendant à diviser
les peuples africains.
Le "Hamitisme" n'a aucun fondement scientifique, sa per-
tinence en anthropologie n'est pas vérifiée de même que son
efficience en linguiste
africaine (2); le noyau ancien du
"hami tisme" doi t rester au !nusée des antiquités, et sa version
moderne doit être envoyée au mus~e des modernités irrecevables.
(1) Nous devons cette trouvaille à R. et M. Cornevin qui distinguent
"trois p;rands blocs anthropologiques primi ti fs occupant la moitié
nord du continent (africain), protoberbères, négrides et éthiap1.ens"
(R. et M. Cornevin, Histoire de l'Afrique, 4àme éd. mie€
à jour,1964
p.6).
Ainsi donc, après la découverte d'une race hamite, on passe à celle
d'une race éthiopienne. A quand la découverte d'une race ~mélanien­
ne" différente de la race nègre et de la race éthiopienne.
(2) "Linguistic classi fica tians were based on geography, racial
characteristics and occupation rather t~an on rigorous methodalogy
pertaining solely to language. Grammatical gender became the main
diagnostic of the sa called Hamitic 1anguages. Altho~h grammatical
gender exists in many unrelated langages of the wor~d, it was not
found in the languages of the "true" Negro (racial category again).
T~us linguistic typo~ogi~s ~ad racial bases just as racial typolo-
gles were based on IlngulstlcS"" (E. R.. Sanders,op ci t, p. 530).
_.

Il est regretta~e que des byzantinistes (1) qui ont travaillé
sur des matériaux suscertibles d'éclairer cette question con-
tribuent à faire ~erpétuer la confusion en utilisant la termi-
,-
nologie "hami tique".
On nous dira que les tenants de la théorie "hamitique"
sont mus par de "bonnes intentions" et que l'Jar leur approche,
ils écartent de fait les te~nes de la malédiction des Noirs.
Ce point de vue n'est pas correct en matière de recherche
historique: il n'est pas juste, sous prétexte d'un déracinement
des préjugés défavorables aux Noirs, de taire les faits histori-
(1) 11 suffit de lire l'ouvrage de Papadopoulos, Africanobyzantina
et le compte rendu qui en est donné par Mme Wanda Wolska peur se
convaincre de l'iniluence du "harnitisme" dans les études byzantines.
Voici COMment Mme Wanda Wolska commente le livre de Papadopoulos:
"L'auteur ouvre ici une perspective séduisante aux lecteurs familia-
risés avec Byzance et le Proche Orient, mais peu initiés aux problè-
mes du monde négro-soudanais; et inv~rsement, sans doute, intéressan-
te nour les spécialistes de l'histoire africaine ayant rarement à se
ref~rer à Byzance. Cependant dès l'abord une restriction "influences
chrétiennes" plutôt que "byzantines", car il s'agit de l'action exer-
cée par la Nubie christianisée ••. Mais qu'il soit byzantin ou copte,
/c'est au Christianisme gue revi8nt le mérite de faire émerger du
substrat tribal des !troupes ethniques gui se découvrent des forma-
tions uolitigues et une vocatiori civilisatrice, en Nubie d'abord et,
à partir de là, dans le vaste terri taire allant de la Mer Rouge à
la Nig8ria, au Ghana, et au Mali.
A~si ce livre intéressant ouvre la voie à des recherches qui peu-
vent apporter des renseignements précieux sur la christianisation et
1 e passé pré"tialamique des ri1C es négro -chami tiques ••• " (W. W. Conus
in Revue Historique L,97, ,Janv.-Mars 1971,p.196).
Mme Pigulewska3a abuse à notre avis de l'utilisation de termes inap-
~ropriés : elle parle de Abraha le Kushite (Kuschiten Abraha, op cit
191')9,p.1PO)
ù lu. place d'Axoumite,
de même elle parle de la guerre
Kuschi to~himyarite (Ku.schi ti sch-himyarichen Krtege ibidem ,:p. 181).
_._------------
, .. _--....

ques; surtout qu'il y aurait ~oins de raison de s'apitoyer sur
le sort des fils de Cham si on abundonnait l'orientation unila-
téral e de la rech8rche. En effet,
de même que l es fil s de Sem,
c'est à dire les ~uifs, ont ~audit les fils de Cham, de la mê-
me maniù re c es derniers,
surtou t les Egyptiens, n'ont guère é-
pargné leurs adversaires:
ôans les textes d'envoûtement et
d'exécra tion égyp tiens, les jui fs sont désign";s comme cible (1);
cela est le reflet de rapports conflictuels t'ntre les deli.X mon-
des : éeYptien et hébraïque.
Mais puisque l'hurnanit"; se trouve dans une phase o~ ceux qui dé-
tiennent le droi t de parler sont les héri tiers de tradi tians j'IJ-
déo-chrétienne, i l est permis de penser que le mo\\,\\ologue va con-
tinuer quelque temps encore.
- Une autre opéréltion consiste cl faire de tous les fils de Cham des
Noirs. Les partlEans de cette thèse peuvent m~me avoir des visées
divergentes; les uns pensent trouver par là un moyen d'enfoncer
dans l'esnrit des Noirs l'id6e de leur ancienne déchéance (2),
( 1) J. Cl. Frè re ilLe démon - Evolu tion du Mal ,:t travers quelques per
sonnifications. Cahier
Etudes Cathares, 1976, n070,p.3~14. L'auteu
montre comment les S6mi tes [;ont venus ô symboliser le Mal dans la
conscience des FI~ptiens. Pour avolr une idée des rapports entre H6
breux et E,'~YIJtj_ens durant la très haute Antiqui té (cf aussi Pritcho
,1
~.-
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"L, :' c: _ ~ :JO )
..... l, ... ' .
pp. _,'
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21 6
les autres pensent trouver nar ce biais la ~reuve irréfutable
de l'expansion du peuplement noir dans l'Antiquité (1). A l'is-
sue de notre enquête il n'~ 0t~ dit dans aucun texte que les
Noirs sont leG seuls fils de Cham.
(1) ~insi Cheikh Anta Diop nense que les Cananéens sont noirs~"A la
fin du Mésolithioue, 8000 BC., l'aire de l'industrie caspienne .. ca-
ractèrisée Dél.r de peti tes lames RÙnces, en forme de demi-lune, s"é-
tendai.t du Kenya à la 'runisie à l'Egypte et à la Palestine. Le type
humain associé h cette industrie est le Nato~en étudié par ~ss
Garrod et qui est un n~Groïde (s.p.n.) caractérisé. Il est probable-
ment l'ancêtre lointain des Cananéens, c'est ù dire des Noirs qui ..
d'après la Bible, sont les premiers occupants du sol ,qui s'appelera
bien plus tard la Palestine et ~ue les Israélites trouvèrent dans
le pays quand ils arrivèrent comme immierants étrangers vers le 12à
s. AVJC ••• " (C.A. Diop,. Parenté génétigue de l'égyptien pharagniçJ}le
et des langues négro-africaines,
1979,p.XXIX).
Nous estimons qu'il y a une contradiction dans l'attitude de l'au-
teur, attitude consistant à se servir de la crâniométrie dans l"ar-
gumentation de ses thèses à certains moments pour ensuite la reje-
ter à d'autres moments. N'est-ce pas lui même qui pour montrer la
frac;ilité des thèses de Junker déclarait UVingt quatre ans avant
Junker, un autre théoricien qui s'appelle de la Pouge avait écrit w
article qui a défrayé la chronique ••• Vous vous souvenez par exempl
du fameux indice de richesse qui voulait dire que les pauvres sont
brachycéphales et les riches dolicocéphales (Colloque de Dakar.1978
p.,~.2).
Sur ces questions nous penchons en faveur de la nouvelle tendance
qui se dessine, tendance qui consiste à expliquer les changements
dans le ty~e physique des ponulations par l'adaptation à un mode de
vie, par suite de transformutions socio-économiques et climatiques
(cf "Racial history and biG cultural adaptation of Nubian Archeolog
cal population" par P.Van Gerven et cie in J.A.H., cil. XIV, n04,
pp. 555-5(jl,).

Ce qui est par contre clair c'est que les Egyptiens, ~e5
Ethiopiens qui sont présentés comme des fils de Cham Eent dési-
gnés noirs (1) tant dans les traités des physiognwaonistes que
dans la démonologie judéo-chrétienne.
(1) En faisant cette affirmation nous entrons de p]~in_p~ed dans ~e
débat sur le peuplement ancien de l'Egypte: ce débat a eu une am-
pleur telle que l'Unesco lui a consacré un colloque en 1975 pour la
pré-paration de l'Histoire Générale de l "Afrique (Etudes et documente
nO 1). La lecture de ce document permet d'avoir une idée sur les aXE
du débat; le professeur Leclant a dégagé les étapes de la discussio
sur ce sujet dans LexikQn der Aeg~tologie 1,1 Wiesbaden, 1972. pp.8E
94.
L'auteur signale les désaccords entre spécialistes et donne lui mê-
me son point de vue. Il fai t remarquer que les partisans de la :thè-
se d'une Egypte nègre ne s'appuient guère sur des bases solides:
ainsi Volney en disant que "les anciens Egyptiens étaient de vrais
nègres ••• 1t n'a fait qu'interpréter d'une manière tendancieuse Hero-
dote et Diodore, de même les thèses de C.A. Diop sont à rattacher
~ une tendance
des Africains cons~atant à rechercher)après les
"indépendances", une tradi tion glorieuse du côté du Nil •
A notre avis l'auteur se garde bien de se prononcer sur le fonds:
en quoi Volney est-il idéologue? Les auteurs anciens seraient-ils
des daltoniens?
Les conclusions sur le caractère "hami tique" des Méroites de même
que la "concession" sur les ressem,blances entre l'art négro-africa:
et l'art égyptien, loin de clarifier le débat/l'embrouillent.
Notre posi tion est que les Egy.ptiens se sont représentés noirs, le
Grecs, les Romains, les Hèbreux les ont perçus comme tels, et même
des auteurs arabes du Xè-XIè s1~e parlent de l'Egypte comme d'un
nays noir (cf A. Hiouel, on cit, 'l'.Tl,Tl.16). Le sempiternel débat
sur le métissoge n'a aucune pertinence: qU'il y ait eu des métis
dans la société égyptienne ne fai t aucun doute, comme il existe de
métis aux U.S.A. sans qu'on ait besoin de dire que la population
des Etats Unis est une population métisse.
Notre but n'est pas de rechercher une "gloriole" en réaffirmant le
enseignements des sources anciennes: les "hauts fai ts" de la civi
sation égyptienne ont principalement profité au pouvoir pharaoniqu
qui â l'intérieur du pays comme â l'extérieur a eu â combattre des
Blancs et des Noirs •
..........---"->--._~...,-, .",=.. ..•.,,,.'........,1__......._...""'.t~.;.lII'!lI'i"""''''''4"",••1..4"I!I!;.4Q111I1'1!l11UII•••I_:.XIISlIlIIi!!l..• ,")l1li'.....2.t.S_tl.S_.
_

A notre avis ce qu'il y a à retenir c'est que les judéo-
chrétiens ont ~té conscients de la n~cessité d'une double lectu-
re de la Table des Nations : ils se sont a.ppro,priées les consi-
dérations géopolitiques, mais aussi ethnologiques, exprimées ,:i
dans le noyau primitif du texte.
Ainsi Cham en est venu à représenter les populations noi-
res d'Afrique, et les populations blanches d'Afrique et des mé-
diterranéens europeens.
Durant la période hell~nistique, puis à l'ère chrétienne,
on en est venu, à la faveur des exégèses juive et chrétienne ou
de la physiognomonie profane, à donner une image globale des A-
fricains, qu'ils soient noirs ou blancs: les observateurs é-
trangers (les immigrés juifs ou grecs) de même que les défen-
seurs de l'orthodoxie chrétienne, quelle que soit leur origi~,
se sont toujours situés dans une position d'extériorité vis à
vis du paganisme ou de l'hérésie africains; ils ont toujours je-
té l'anathème sur les autochtones en se servant des traditions
discriminatoires dont ils av&ient hérité.
De Flavius Josèphe à George le Syncelle l'approche des
questions africaines est ~lobale : le Monde de Cham inclut les
régions de l'E[ypte, de la Maurétanie, de l'Ethiopie occidentale
et orientale et d'Afrique C:\\frique du Nord actuelle); la malédic·
tion a pu être dirigée contre les Ethiopiens et les Libyens.
Cette ut ti tude an ti-chcl.!:ü te s'est exprimée d '·une manière
constante, tant en Occident, au moment Ol! le C,hristianisme était
encore une religion tolérée (cf Irénée de Lyon), qu'en Orient,
...... ".......
.'<,......_ - - - - - - - - - - -
" • • , , , . .,
• • , , < ,

21 9
1:'
,
,,
durant la phase du
christianisme triomphant (cf George) l.e Syncel-
le).
Lorsqu'il est arrivé que les chrétiens élareissent l'éven-
tail de leurs cibles/en y incluant les juifs et les Musulmans
par exemple, on a assisté à des tenta ti ves de "mise en facteur
"li..
commun" ou (des opérations de "rennu tabili té" : C~"'9h a pu être ap-
parenté ù Sem (cf Chronique rascale), et les Iduméens de l'Arabie
Htureuse ont été m8.udi ts (cf GE~orge.> le Syncelle).
On est d'autant nlus amené il. "déracialiser" la branche de
Cham que des Africains se sont donnÉ: une autre filiation dans
l'arbre aoachique.
tl-insi donc même dLJ.ns ses rôactualisations africaines le dis-
cours mythique dépasse l'altérité Noirs/Blanc$ : par llexample
o
axoumite nous avons pu vérifier les possibilités de la réinterpré-
••'!
~.
i(
ta tion des mythes judéo-chrétiens nar des africains;
les souverains
axoumi tes ont tenu ~.~ affirmer leurs rac:i,.nes "éthiopiennes" et "sa-
lomoniennes"; ils ont rJensé,en affichant "cette -prestigieuse"
généalogie}traiter d'~êal ~ 6cal avec les Byzantins. Mais c'était
compter sans le fait que l'utilisation des corpus judéo-chrétiens
par des Africains ne pr~sentait pus
que des avantages, raison
nour laquelle les ~yzantins auront beau jeu d'abaisser les pré-
tuntions des ~xoumites.
Le contexte byzantin offre donc l'avantage de faire suivre
1
le mouvement "-n'\\.~...'\\.t~
par certains mythes. Dans ce cadre spa-
Uo temporel il est }iC:.. rmis de dérasser l ' analy se en surface des
tCr:J8S de la ~ytho;~rafJhie, on 4J est moins confronté au morcelle-

ment des sources et au caractère éclaté des foyers de contacts
entre Blancs et Noirs, Africains et non Africains, an arrive
(.'
ici à fixer le cadre Bocia-politique dans lequel les mythes
prennent ~issance.
En prenant comme cadre de réf~rence la politique afri-
caine de l'Etat byzantin de la Haute Epoque, nous pensons a-
voir posé les grandes lignes du retraitement de certains mythes
hell~nistiques et judéo-chrétiens destinés à l'Afrique.
Mais la compréhension du fonctionnement des mythes by-
zantins aurait été impossible sans le survol des périodes plus'
anciennes, surtout des périodes hell~nistique et judéo-chrétien-
ne.
Ces digressions nous ont permis d'apprécier la réactualisa-
tion de certains mythes, de vérifier leur fonction sociale, poli-
ticlUe et idéologique.
La période hellênistique nous a 0 ffert un tableau des uti-
lisations contradictoires des traditions kébraiques et hellènes,
la période judéo-chrétienne nous a donné l'occasion de compl~ter
notre information sur les périodes antérieures: sans l'oeuvre
d'Ori[';ène il aur::üt C:té difficile d'imu.giner l'ampleur des cor-
rections apportées aux traductions.
le mouvem0nt des textes auquel nouc avons assisté a ceci
de rLv~lateur qu'il ~carte l'id~e d'une évolution lin~aire des
~ythes dans un seul registre.
~;ous éJ.vons "('li nous r8ndre compte que même des corpus positifs
vnt pu être l'em.:.miC;:_ dans un .sens nétjaU.f,
CO~r1':1C c'est le cas avec

la traduction grecque des prorhJties d'IsaIe sur l'Ethiopie~ ce
mouvement des textes étant le reflet de conflits réels.
Noui> avons pu mesurer le degré d'interf&rences des sour-
ces hébraïques et hellènes) et à ce niveau nous sommes très
loin d'avoir exploité les enseignements à tirer .~e.
cette pé-
riode. Nous sommes fralJpés par les sÜ!ülitudes entre les mythes
de Memnon et celui de Koush, et avons la conviction que la ressem-
blance cesse d'être fmrtuite dès lors que Memnon appelé l~éthiopien
dans certaines sources est dit Kassite dans d'autres (1).
(1) G. Goossens a soulevé ce rroblème : l'auteur tout en se montran
d'accord avec son collègue P. Gilbert pour identifier la Thèbes de
l'Iliade avec la ThèDes authentique de la XVIlIè dynastie égyptienn
n'accepte pas l ' identi fica tion du personnage de Hemnon sous les tra
d'~menophis III. Il remarque que chez nombre d'auteurs Memnon est
dit Kissien et conclut son analyse par une hypothèse que nous estim
correcte: " ••• l'Antiquité orientale connut deux terres de Kus :
l'une) la plus connue, au sud de l'Egypte) ll.autre dans les montagn
du nord est de la Babylonie. C'est à cette dernière que doivent se
raPTiorter certains passages de la Bible : tel celui Où i l est di t d
Gihon)
neuve du paradis terrestre
qu'il "entoure la terre de Kus"
J
et cet ;}utre 011 il est dit que Nemrod le fondateur de plusieurs vil
les de Babylonie) était fils de Kus. Cette deuxième terre de Kus de
correspondre au territoire de ces Kassu des textes aYJtadiens, les
Kassi tes (lui au cours du deuxième millên<:tire étendirent leur Illomim
tion sur la Babylonie.
Il sc ~eut fort bien que les Grecs, confondent la Kus orientale et
KUG méridionale, trompés -rar les restrictions apportées au terme "J
thiopie u ) aient o.ttribué 3 l'une ce qui appartenait à l'autre et
qu'il s aient fai t de l ' Iranien Memnon) un nilo tique ••• tt. (G.Goo ssenl
"Hemnon est-il Ethiopien ou Susien ? Il in Chronique d' Egypte,XIV, 19~
pp.336-339). Cette hypothèse soulève nécessairem.811t la question.1d.e
l'interpénétration précoce des traditions juives et grecques. A.Mo·
mir;liano pense que les contacts entre ces deux peuples ont dil être
plus anciens qu'on ne le pense cf "Juifs et Grecs" in Entretiens s
le Racisme,1978,p.45 sq.;cf aussi Sagesses barbares,pp.87-109.
Pappelons toujours à ce sujet que dans la mytholoeie grecque Japet
(Japhet ?) est un,titan père de Prom~thée et d'Atlas.
QUS.
tJ .•
i (
tP
;, 4. f 2"'-!'''~·~''~n_! t. %144444 ,an 3 AUUt. _ SUt;;p! t !.!dUXib
. i
q i ; ditSS,

l ., 2
..
Le judéC!l~hristianisme, ayant héri té des tradi tians ju-
déo-hell~nistiques. ne pouvait que puiser dans les deux regis-
tres pmsitif ou négatif. cela d'autant plus que deux paramètres
d'analyse venaient favoriser le maintien de ces deux tendances:
alors que l'oecuménisme chrétien a p~ s'inspirer de la tradition
positive des "Psaumes" (l'Ethiopie tendra les mains vers Dieu).
la lutte anti-païenne et anti-hér8tique a pu faire revivre les
préjug~s défavorables à Cham et à ses apparentés~ ainsiJmême
la christianisation d'une partie de l'Afrique n'a pas éradiqué
les termes de la discrimination.
Il est certes arrivé qu'un contre-courant se manifeste.
par la syst~matique orig~nienne par exemple, cependant ceux qui
en sont porteurs,non seulement
l~ ne se sont pas entièrement
libérés de certains préjugés. mais encore ils sont jugés sus-
pects par les représentants de l'orthodoxie chrétienne.
..
Avec l'avènement d'un Etat chrétien. porteur d'un projet 1...'.
universel, on assiste à une véritable mise en ordre de la mytho-
graphie concernant l'Afrique: les matériaux épars"les uns ti-
rés des légendes hellénistiques, les autres de l'exégèse bibli-
que, s'unissent pour servir la politique de l'Etat byzantin.
_.,.,

Entre le Vlè et le Vllè siècle on voi t une grande élabo-
..,
ration sur le métissage (1) byzantinCl-axoumite; on~assiste J
plus à une sim'ple dédramatisatù.on de 12l'éthiopanité" (cf Origè»-
ne),rnais mieux encore les Byzantins eux-mêmes revendiquent l'é-
pithète "éthiopienne", cela pour faire accepter par la com:mu-
nauté chrétienne internationale le leadership de Constantinople.
(1) Il est intéressant de remarcuer que le mythe du métissage est au-
jourd'hui repris par les théoriciens du dialogue euro-africain; sa
fo~nulation par Senghor emprunte au corpüs judéo-chrétien ses é1e-
ments essentiels :
l'Au Colloque de Délkar du 13 au ,~9 janvier 1976 sur l'A frique Noire et
le monde méditerranéen antique, le rrofesseur M.Martiny a soutenu que
((le métissage élèment important du "miracle e;rec" a dû se faire en
nriorité avec la femme noire, qui apporte non seulement un double
chromosome X, mais certains autres de leurs cariotypes, avec toute
la beauté, l'attirance réciproque des contraires cha~e fois que deux
races, deux ethnies, deux peuples sont en contact. Qu'on se souvienne
seulemen t de la femme Kouchi te, c'est à dire noire de Moïse, de la_
reine de Saba, lançant aux filles de Jérusalem ttJe suis noire et je
suis belle~. Aujourd'hui encore en Egypte, la séductrice, c'est Yas-
"!larouni la Nubienne à peau foncée •••"ft (L.S. Senghor, "Les Noirs dans
l'An tiqui té médi terranéenne" in La Reyue des deux mondes, nO
septem-
bre 1977, p. 1) 32) •
Nous faisons remarquer que ce mythe du métissage peut avoir sa ver-
sion islamiclue : ai.nsi dans certaines tradi tions orales l'ancêtre des
empereurs du Mali est présenté comme étant BilaI, le compagnon du
prophète (cf Brochure du séminaire dirigé par J. Devisse,V.2,p.132);
ainsi au Sénégal dans certaines traditions l'émergence du vaste en-
semble du Jolof est mise en relation avec la légende de Njaajaan
Njaay descendant d' "Abourderdail
qui vient de l'Orient u • B. Barry
a raison de dire qu'il s'agit 10. ""d'un snobisme musulman" (B.Barry,
Le royaUMe du I//aalo,
1972, pp_ 6()-f)9).

Mais la lutte poli tico-idéologique qui appose monophysi-
tes et orthodoxes rend difficile l'effacement total des préju-
gés, d'où le souci constant des Byzantins d'éviter toute idéa~
lisation des Ethiopiens : le Ps. Methode tout en se montrant
favorable à Chuseth, ne rate pas une occasion pour rappeler
aux descendants de Cham leurs déboires.
La perte du maillon africain entraîne chez les Byzantins
une remise en question des termes mêmes du volet positif: les
défenseurs de l'orthodoxie, en la personne de l'Empereur Justi-
nien, mettent fin au balencement entre les tendances (d'ouver-
ture et d'exclusion), dès lors il n'y a plus aucune chance pour
un descendant de Cham. Que l'on choisisse une acception charnel-
le ou spirituelle dans cette exégèse, le résultat est le même,
....."
l'objectif est cluir : tous ceux qui s'opposent aux projets de
l'Etat chrétien, tous ceux qui, de près ou de loin, contribuent
ù l'affaiblessement du pouvoir byzantin, sont voués aux gélllOnies.
Les Noirs, non seulement font partie des héréti'lues monophysites,
mais encore ils ~rêtent main forte au nouvel ennemi du Christ, à
1
savoir l'Ismaeli.te, ils sont donc irrémédiablement condamnés, i l
n'est nlus pe~is ùe douter de leur sort, le meilleur des anges
ne t:eut les sortir de l'Enfer (cf l'I\\--;;ocalypse de Saint André de
Salos) •

On pourrait nous rétorquer que cette tendance n'était pas
alors irréversible, que l'oecuménisme byzantin aura à se mani-
fester de nouveau (1) et qu'il influencera dans une certaine me-
sure l'Occident Cr")).
(1) Le r)ro fesseur ,J. Devisr::;e relève qes t~t'!1oigna.ees iconegra.phiques
byzantins allant de 10. période du IXè au XITè siècle qui montrent
une bonne dislJOs1 tion /1 l ' (;go.rd des Noirs, o.insi dans un manuscrit
des Homèlies ne Grégoire de Nazianze du IXè s., "une peinture plei-
ne page nous montre sous fonne de petites scènes sur trois registres
chacun des apôtres administrant le baptême;
dans la dernière d'entre
elles, disciple et baptisé sont noirs"; ainsi "un tétraévangile du
XIè pr~sente parmi les peuples appelés au 'c.hristianisme, sans aucune
discrimination des Noirs ••• "; "un psautier du XIè provenant de stou-
dion qui consacre deux folios à l'illustration du thème de la préji-
cation des apôtres: deux de ceux-ci, Jacques et Thomas ens~gnent
des Noirs ••• "; l'auteur donne éga.lement plusieurs adaptations du thè
~e de la Pentecôte au XlIIè s. à travers les peintures de manuscritE
ou dans l'a~t monumental qui montrent que les Noirs ne sont pas ex-
clus de la communion (J. Devisse, Menil Fond.,
)f.U, î:l, p.100sq.),
L'auteur se demande si ce retour â la tendance favorable n'est pas:
fruit d'un bilan des attitudes dO[matiques, bilan qui aurait amené
les successeurs de Justinien à tenir davantage compte du facteur né
gro-africain dans leur poli tique internationale comme semblent l'a-
voir fai t leurs interlocuteurs musulmans de la dynastie fatimide en
f,bYpte (J. Devisse, ibidem,p.103 ct p.,230, note 70).
(2) L' éCl.uipe de médiévistes oui a participé â l'entreprise de 1.0.
Menil Fondation a su mettre en évidence l'influence que ltoecuméniE
'ne byzantin a exercé sur les théologiens et penseurs occidentaux de
XIII et XIVè siècles, 'princi Tlal errent sur la l i ttéra ture courtoise
allemande sous la dynastie des Hohenstauffen (J. Devisse, M. Molla1
~enil Fond., \\T.II, ,.2).
- - - - - - - - - - - - - - -
~___'__~_,,··-,'.....NI"'I)!IIl!':"_allll.
_

A cela nous rCmondrons que l'Occident qui aura à exploiter
les noyaux mythiques que nous avons analysés, a aussi hérita de
Justini en (1).
L'oeuvre de Justini811 porte les c;ermes de la bulle du Pape
Nicolas V qui en 1455 permet aux chrétiens de s'octroyer tous lee
droits de EJoSsession et de juridiction dos "infidèles".
C'est cette logique qui justifiera l'exterminatian des 1n-
diens et ensuite l'esclavage des Nàgres (2).
(1) Collinet a bien déGagé l'impact de l'oeuvre de Justinien en C
dent : " ••• il ne semble ras que Justinien ai t réussi à intronisE
son système dans la nratique da moins en Ouest. On sait que, tout
orientale qu'elle fût, c'est en
Occident, et non en Orient, que
l'0euvre de Justinien a eu le plus grand succés et a été la plus
féconde ••• "
"En Occident ••• l'oeuvre de Justinien a donné des fruits pratique
à c8té des productions scientifiques ••• " (cm.llinet, op cit, p.52E
S""l9
_ c-
)
(?) Il aurait &t6 int6ressant de s'appesantir sur la position de
l'Etat et de l'~glise by~antine sur cette question de l'esclavagE
l'ouvrage d'Anne Hadjinicolaou-Harava (R~c~erches sur la vie des
claves dans le monde byzantin,(1950) donne l'impression que l'Egl
et l'Etat byzantln etulent contre l'8sclavag~même Justinien se f
rait op~osé au maintien de ce statut (cf op cit, pp.22-23); la Cl
tique d'A. Kadzan (Vertnik Drevnej Istorii,
1952, n04, pp.121-12E
montre que A.H.-Morava a embelli la réalité. On ne voit pas commE
l'Eglise pouvai t être an ti-esclavagiste, si ell e tolérai t l'! esclé
ge des chr6tiens : Charles Verlinden a montré comment les esclaVE
Grecs orthodoxes étaient ~rai tés en Europe médiévale, cf "Orllladc
et Esclavage au bas Moyen Age, S.T. n0235, ROMe,
1C.~4t pp.427-45C

2 8 7.
t
j'
~.1
Avec l'appropriation par l'Etat du "Texte", la maléùiction
t
de Cham devient opérationnelle idéologiquement, politiquement et
éconoôiquement : le personnage de Canaan avait une utilisation
trop restreinte, celui de Cham une portée plus large, il peut
être utilisé contre tous ceux qui sont en dehors de la chrétien-
tô.
J\\près l'intervention de Justinien, la malédiction de Cham
n'est plus recouverte, comme sur un palimpseste, par celle de
Canaan, elle devient de fait grav8e en toutes lettres sur un
1
support i~~1daDle mais assez tenu pour se trouver comme dans
une bouteille jetée â la mer.
Lorsque le négrier qui navigait vers les Tropiques, se
trouva dans la cornpagnàanage de l'évangéliste, ce jour là la vi-
sibilité était bonne.

-.
ANNEXES
"
1
~-------"""'l

A N N E
X E
l
LES RETOUCHES APPORTEES AUX PROPHETIES SUR LE PAYS DE KOUSH
(ISAIE,18,l-7).

289
l
2
18 iOvili Y'I' nAo/(f)I' :rrÉ(!vycç Ènbm1'a 710Hl,UW l' AWW7liar; , ev à.."to.
ûrOJ./l)l' ù[)uÀaaan 0/H}(ja xat ÈmaroÀù; (lv(l)-Ù'a; bal'(/J TOV vDaTo;; •
;rogcvaoHflL YÙ(! ÜYYfÂOt X01;rrOt ;rgd.; Hh'oç ,UfTÙJJ(!Ol' ;<ui ~Ù>ov Àaùv
xai xuùnOl'. Tir; miTov hré;uLI'a; tth'oç à1'f~A7ltarOI' y.ui xuranrnaT1J-
"3 ~ivov. 'vv" oi nOTa,uoi ni; y~ç anal'nç (~J; X';Jga :-<urorxov,ui-J"J'
xarOtlC'J{},/acTrU 1/ lWf!a aùrejjv (~ari (]YJWiov ù."lÙ ù20V; ùgl?!I' wç
4 aaÂ.·°ltyyo.; lf OJJl1) d"OVaT'!V laTat.
4/in OiJTWÇ drd ,WH "V(!to:; '.lmpa-
;.na ËaTUt ù T!Ï t'NI ;uSÙt (!Ji; 'PLO, %aV/lI1TO; ,II H]"//I!lgtll, , %Ul w;
'i
O
"Err
,,/ ()goaov 1IPf(jU; 'l/II/Tov {aTUt.
";tg,) Toi, 1~Ff.!lfJ,1l0/;. ,lr'lv (J'UV-
ni,cal'}?1 iiJoiJo, r.lti il,ll(ru~ ùl'iltia?/ iiv/Jo; (;.II'J'lv~/::'m'aa, ;WI (11;'fÎ.fi TU
f30T(!VDtIl ,II1Y.f!Ù. Toi; ÔYf:rUVOt; y.ai TU; xi"J,IlaTt/'m; à'FEÎ.Ei "at
6 ,wTa~Jtpft 6y.rz{ xureûd~lrt ri/Ill Toi; ;rrnïl'oi; TO/; OI~Y(Ll'OÜ Y.fJ.1.
Septante ed. J. Ziegler,op. cit. pp 187-188
Une autre version latine
Une autre ~e~eion grecque in Bible
ibidem p.46.
polyglotte,ed. ~altonus ! III Isare
---. -- CAP.' x v 11 l_
P.46
.
V
I
lE tel'~:;: cY01bal0 alaru.m,
uz eH: HanS fhu:lIlna }EJ.hi~
Jo ~ia. Q!!i mil.it ln ~arelega- ,
tos & in vafis papyn [ul'er a.-
qu~s Lte an~eli velow; ad ge?-
tem ~onvutFatn. c~ ~iI3cerat\\~
ad populum ternbJtem. po
quem nonel.hlius ;ad gentem
cxpetta.ntcro Be: conc~l'atall1.
cujus diripuerunt ftuml.n~ ter•.
,
. Oro nes habltatorCs
~ ram Cjus.

.. ,
bis qui moramml ln telta.
~~m 'devatUlJl fue.ri.t fignum.
1
'n montibus.videbltls,~c»?_
d"
°Llla
<forem tuhz au letl~:
" e .
"
b
"
D
. , .,dme .OU1·
hzc dlClt
OO1ln..
. ,'C
efcam, Be coo6derabo ln loco
roeO, fieut mcritiiana ~u~ d:r
d\\, & neut nubes rons .ln. le·
S mefils. hnteme{fem emm to·
tuS emorult, & im.!l11tUra pe:•.
feétio gerroillJblt , U
. .
1
p~Z'l:
.;n,
dentur r:IlTIufculi ejus ~alclbus­
& qua: derelié.ta fu~nnt. ab-
fcindentuf, et e>;cutJ..entur.

l "

r;~C,lJlIi OpCI~1 [lI.::\\1 ilÎ'riùLHlli·
Lus l(radis, tgn;J1l.:~·(;Ü lie OOCll1
fente cis.'
'
VJÉ"I;'j N./viftm tr,T~ ad iC;IIi1li!fi,il.1 •
.Jf.:!iio. ).• flt,"IÎM. :';U·/,cnfi{((,h.ti ('Ci' ~
m.l,c, &- fi,/,,'( aq".~ J;'ilt'irt:,,,,~ (/,ifIJ-
I.H Jai,.u. ~i/;I /i.,;1 11iI!,::i 1,,!JCCJ'
, .
J
t,m:.I1l ,e,C',UIIJ Id'!u/I[)JI , {"{h/'IIII f x-
1{ll:U:UffJ.6- 1J:.l'!,'!.'lIJ1,JJd te ({{"J,,{Î/.;'Ù':J"fJ.';
g.crllfl.1 llIljJ.', ,///:I,lIn Ô' [JI:C:,[;,I"lIIl.
l.! 3
fU.ftJlIl.l)omn ..1 h:,}IJ.S ler/a j!!:?,']!,], Ul,Ca
r;:'/ lJ.rbll.lU Il.li;. (J"ll., ,r(:'~,0 ft
j
h filli";"
1/1
tll 7xxilfu 'l"",l a'rnIL!!1! è 1'W,fiC,fill1:-
Traduction en lat±R d'une
1/, [onv iJ:hC"U qw ./lI.IIIIlI. Nd}l jla 1;,;' 4
version arabe p.47.
!J: ,11XII 'DuIlli'lI'J, S.wïil.ll c,i: il' IJd'l! '
1Il,',l: & l'tïlt/de .1" [",r: c;':Jill i" ipjll
m~, j,[ie,& j'fi I/.!.' ar 1!lIVe5 rO'll die v.n"
dl1Jnf, .Q.•.e ,nlic111 .!He ""·Oem,i"}'J,m.' )
le T;lm :c't,,'ore (tum & om, lJilcij pradl'"
COl!ÎJ fU,C1IJ ifl l''Vas If~/~f!tS COi!/rfn:ll-
Itm ; fa/t'or ,['0:''05 J~:,;J.)IU 'llJl1pljf;l~if,
Û' fo:.abl' exj,ilJdc:ql:e rl1!m'f~
Une interprétation en latin d'un
original hébreu,ibidem p.46.
v
I C A P. xvIII.
'~-\\~
n'
,
'f.lr:gypli
l\\umina
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quz
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': tlJl:J--'iiij'? i:::l1'O itt1~ t=l'~J:;) ~!' ~~ Y'N ',n
."
1
. . - : - :
... ,
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'11'" :
~-: •
't'"."
l
\\" "iquarum falÎtI fu!,er
jW7ci
lIJfi$ in Bt
,Iegatos mare per Mlncn'
Trad. latine d'une version
,.~~ b'O-'.19-~!J;.NOJ.-'~~:l' t=l'i'~ C'::l ,n'?t!lIi
syriaque,ibidem p.47 •
.:
popul~~ ~d:;~xpih~;m SC "tn{hm"gc~tcm ad Ic~c~
~~ncii" Ir;
'..
.4,
cv.-7~ ~~'Ql 1~t?9·~U-~~Q'~i?O~:l~7Q' "~7
,
" C!ljcs ,,,':rÙJI'cn» Ile ,liD'''' line.., gcntern ; ultra SC , iJfo CI( tcrribilê
'II,
'
' CAP.
x VII J.
.
'~~;'P':lT.?' ~i?--~~ ,,~ i\\~1n~ l:<1iTIQ ~~13
;i'~:' •
.VlE ce.tr~ umbr;r alarum,qllXdlcrans flu•.1 '. 1 ~..w-.:J-- •
'" . •tcrrz mcoLe &: , orbi. h.biratorclOmncs
.ejMs tcrra flumina diripucciit
) n'I~J CilS,. Mitct>nti 1.egJ[Q~ p~r mare. & in i .
.'\\S T~~ '.PP1 ~~D ~~~\\-~~ :'r!~ O'';'i)~ 1~H
valls .l.uncc1s Cuper faCH:m aquarum.Abie!ul1t
'( • '.audiflis 1;,bJ'" ,langcndD in &:,videbitil montib' vcxiJlii ex/oUm[ecundùm
l~untl1 cclercs aJ POPUllllll intolUlm & C\\'II\\-
~
. : , . "
. ,-{
"
t fll'n: ad poplllum à l]1l0 robut' \\ongè dil1iCll1U
.;.:, :u'9'vn ',~'tù ~~~~1 lN'")I'J' O'~Çt qr~p
'::..
conrulmbo & , Q!lie!èam
: me ad DOM 1 NUS
dixi1: lie Qt,ia.
. cft. populuJ!, fœJllm &fnCl,llcatum, Cll}I;S
tClram flUlIllOJ dlr1pllen
• Omnes lubiu...
'~- t ïlt?'?~': ~}?1P:'~~ ,~~ h~i1; ~~ ri~ ;~
tores mois qui in cerra ommorJlI1ini, (Ùffi )
.2: '," aftu iD rori,l. nUlfllleut ,'ucem (ur" ni:iJus calor [icut,mco l'aratoloco in
porcaveri'nr nlOntcs vexi Il LI ,v ide bit is,& cl! III
~:. cnJ ~U· :l!)J i'~-'''!J h~ t:JT1J
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'av~ ;lccrb<l & IL''''71WIJ con[WIlmnc jUl</i1 • merr~m ante Nam ,mel1i;
Dn,s, S;lcl1tlUm l~ldICltO,& confid;;IJ prX('J- :
Tatl,Colle
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meJ.m. (1. op:!! .dd q:JOd/I!Ji1 p.:r,1ft:s)
"~=t' n~~---i::Jr:'? "~R ~J.f1-'? :"~p
8r
,f.. lci~UI j" mJl!rolcs prl:cid~t lb' • flos ccit maturerccns
fimJ1em ardon ferl/cnu kcus fhlIllCI1,& Ul1'i.
lem I1l.lbi roris in die llleflis. N.11U .Ince mdlc ~ ,
.:,;.~, n"nm::l b'71~'il M'~~ ~:n ii':" ~oi
11(-",...
\\';
. ; _.
• -; - -
':a~;puJct' ~ auf~r~t' propagincs
pelfcclc gemmJI11' & florem aWa[bvic' &"
,clinl adc:rmc frondes, \\uJ!nri:lI1CCS falce f;CJ,~ "
,Lit; & pahulces cranliells ,kcutier.
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2 91
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N E
X E
I I
. ,
EXEGESE PHILONIENNE AU SUJET DE CHAM ET DE SES DESCENDA~TS

QUESTIONS AND ANSWERS
76. (Gen, ix. 27) "'by, in praying for Japheth, does
(NoaII) say, " God shaJl enlarge ,Japheth, and he shalldwell
in the
Marcus~hilo.suppl.
~ouse' of Shem, and Canaan shaH be their b
servant
?
Leaving aside the literai meaning,. !lince it is cleal', the
vol.I pp168-169.
deeper meaning d must he examined j according to thi,;,
the secondary and tertiary goods' receive an en!argemellt,
(such as) health and keenness of perception and heauty and
power and wealtb, 1('10l'y , nobility, friends and otfiee,; 1 amI
many other su ch things.
l'herefore he says, .. shall l'n-
larg!'."
For the full po,;s!'ssion of so many things ,;epar-
ately and by thl'lIlselves works harm to many who do not
live in accordance with righteousness and WiSllOlll and th!'
other l'irtues,' of whieh the full possession controls h bodily
and external things.
llut the inacl'Cssibility and remotl'-
ness (of virtue) ll'aves it i without management and \\l';L'.
•And when it is ahandoned and left alone hr gond ovel'-
S('<>rs'; it brings harm instead of the profit whieh it Inight
have brought.
Wherefore he prays for him who pos,;es,;t's
IJodily and external things that .. he sh:dl ,lweH in tlll'
hou ses k of the wise man," 1 in ordt'r that JI(' mal' look
i
tOll'ard the example of ail good, and sl'eing thj,;, , m'ay set
straight his own way.m
f
*77. (Gen. ix. 27) Why, when Ham sins, does (Scripture)
l'rt'seut his son ('anaan as the servant ofShem and ,Jal'heth?
In lhe tirst place, because both father aud son praetised
the same wiekcdncss, bnth being lIlinglL'd withollt distinc.
tion, as if using one hody and onl' "old.'
.\\ nd in the
,;econd place, becau,;L' the father too Il'a, to hl' grL'at/y
'add,'ned by the cursing- of hi" son, kuoll'illg- that it was
uot "0 IIlllch for his 011'1I "ake a" for his fatlu'r'" that I!l' b
wa" pllllished, for the Jlllnishn\\l'Ilt (l'l'JI) onlhL' prim .. nlOl'l'r
au,1 tL'aehl'r of el'il thollght~, word~ and dl',·d~.' TJli~ i,"
the literaI lIIeaninp:.~ Bllt as for thp dl't'I'er 1I11',llIing,'
l'otelltially 1 tlu'Y are tll'O--' not ~o 11I1Il'!1 mell a" l'harae-
tel'~,· .\\11<1 this i~ showlI liy the g-il'ÎIIg- of 11311I1''', II'hil'h
:d~o de~rly indieates ~~Ie lIat~,re (~~ thillf,,,.h . F~:r :' nalll ::
IS to be"lIItL'rl'fl'ted~;
hl:.at, or
h.ot,.. wlllle
(anaall
lIIP,lllS
1Iierchanls
01"
·lIll,ltlle-llIl:lI.

t'5. (GL'n. ix. ll'i-19)

Fi Si j.L1'T]u8fLÇ ,lTapTou TOÛ XaI'uàv ÙT~I'€YK(· •• T/)t:~~ O!'TOt
vloi.l TDÛ !\\Wf," 0(01'. c/Jaab', €1.7Tf'ill ;faaUpE!), OÙK, (L~ôyw,s";
~t~
yàp T~Jl
(!,
Oj.LOWTP07rtUV fiS" ;v au).,>..afLf3al'H Ti~ ;TTUT/H ;-01' 11101;-
ibide~ vol.llp.204.
Kai epaatv 'vS" CI.KÔTWS' l'VV TOÛ ":\\,àfL ~7TOrpaep~t TlJ1', 'j'fl'e,aI' ,El,';
tfLrPaatv
TOÛ OTt 7TaTl)p ~S1J y~yOVW) ..Tm:, fQ[1TO.U 7T(:Tf:PU ~UK, E;'-
-·JLYJGfl' où8i j-LETfSWKE T~ YEl'I'YJanVT' W!' av ,;apa ,'o.u 7TatSf)S'. TJ,fwv
TUXfÎ1'J
h"Ul
W.; 1'(WTEP01TOUJV rrpo'ï UfLupn(u' EKUJ\\€a~l' fL':OT(~S'
1,'(WTEpOV.
'E7TLT",SES' Si iawS" ifLl'~alJT) K~l. ,TOÙ \\ ~lIJa(~I' TO,U T(~l'
Xaz'QI'QlWV OiKtUTOÜ 7Toppw8(v t'ÀlYXW1' TO aUaYfJ't·';, (01' Tl]!' y,}r
à.pt;\\(;JI' T(P (ho4nÀâ 7TapiGXE) Àa~..
..
Wendlantl, 1'. lil, from 11'01'01'"1.' .>111 Il, :JII~, ,..
71. ((;('11. i", 11)
Toû ôi ':\\àfL ul~tH Tl) tYKÀTJfL{lJ 1T[J(.~JT{)I· [l.tl' ('" ToD v77EfJlbâl',
Ôf':Tfpnv 6' f:'K TfJ;; ft";7"fÎ.1.' KU' OÙX (l"
~(;:'(~J T(I~I' àOf,\\dt(J~jJJll à,\\;\\'
"
QfL~OT;plJlÇ· Et bi KfJi l7;\\ftfJ{lS" 1;0(11'. Ü1Tf1Ij(l' /ft;\\r1,h}UH' al' SwX,\\fl'cl-
- {wv rr[,ây~a où x,\\n;1/') (~ÀÀ' a,Soût; Kal f.ù;\\flt3t/(L~~ atuil.' (~l"
J :lnl
OÙK il'6ov 0'\\'\\' itw btrÎyynÀn"
01TEp ,'fLq'Ut'!'ft 7'0 fL1] àKTJKOÙ'Ul
fL(JI'OV TOÙS- à;jEÀ~OÙ'i àAÀù Kat TUÙ~ Ë~(rJ ~f.plHJT(ÔTI1s" avOpuç TE
KUl
yvvaîKu,;. C
\\\\"'ndlaud, p. t;!, from l'rol'opillS ::0 ~ ,.
TIlt' \\'" .. j",d to
ibidem p.205.
th,' h~! ,,'n!c-I""', {ri\\,'" in th.. footnolt-, i" l'fi"",,, hr iiarri"
p. 27, front ('at.~jjB...... l" eoL Hi~~, UJ"'lD frolll Cal. BUl'IlI-Y,
f. :~7 1.1, <1)[AwvoS" /71lGKÔ7TOV.
il.

293
'~4. «(H·U. îx. ~Î) l~u~ n~i' XàJ' Kat uliràS' WII âatfJt}s OV nîs
alt:~, /,'T<U)« "aTUf;v.;;. , , '.

,
"
, ~.uo. 1)(_ c/JU(J,v ~ al'<V ~avaav ~A(J~f T'Iv ,!aTapWl O".K "'V
, ,
<LUOT!,"', T'/, 11UTI"
I' "pO<1.pfO ....,. 0 li. Xal' n, 11aT~pa al-'ap-
niuas ds Il'OV "a'"ll'aO'1 û[WV QVTa Kai TW" 10[..... KOKWV rijs
KaTapaS.
'M\\à "ai /,(,(o,w, iJAyu ~.à TOÛ ""'OÔS TlFPOUI-'EVOS'
~f~{'" r,àp ,zv (.a~u;> rr.i~x"I-'''· Tà. TW:' 1T<1[O':'V (DTi.. '~S allllc/JopQ!.
KW.· I-'~Ta. '/".0. Y""'UK"I"<V "'s <1P)('J'Y0' Kal ,sûia.aKa.Ào. Twv
l(aKw~ aVr(;Z~' fJOIJ'\\('-'P.crrWIl j'€yovap.tv"
WClldla.uù. pp. L(t-(il, frolll Procopius 301 e-n and Theo-
doret, QUGfst. Iviij, (~f. ('<Il. Lips. 165-166)•
• P<)St Kai laculla est qualll per verbum àV&Wl'f8a. suppl.
Wendland.
ibidem p. 206.
--
QG Il, 7'2.71.77
12fj
PrOCope·
~lonac t. 83r 3-4
1 1NCWTEPOV ÔVOf-lcitEL rov XaJl. p.Ér1ov ovral 1 1.
1 1
2
NCWTEPOV ou TOV
6
~ÀLICL~ ICal XPOV~ à.),Àà TOV3 I/r xii ,
u
4
NEWTEP01fOIOV yèlp ~ lCaICia, 1fOÀLOV ....ci91)f1Q. ~ 1fpcaj3uTaTov
8É~Q.a9Q.. f1fJ 8uva,uV1)6. 1
F. Petit Quaest in Gen et in Exod p.125.
r.,
-

2 9 4
A N N E
X E
III
DEBAT AUTOUR DU PERSONNAGE MAUDIT


2U8 UIAL. HEC TlI\\J'II., CXXX1X, 1 -
CXXXIX, :~
Justin Martyr.ed. Arcb6mbault
CXXXIX. 1\\1:l~ -;%jl iJ..i.c (J.:J• ..-f,pt:'/ ~~\\. ,,:::i NW~ -::.~:"­
t '1j":1~6lj tû.~~:J.~'/e'l,
P.298-301.
E :~1. h:t7::x~I)::. ~E7";t a~ :o:i:e. 'E"
r
"
:JC; t~Ï,.oli:x~;, •
:xt; ~~;':l::t 0 NW:: t:~; 3~~ :)l~~; :x:r:::J,
12\\ :èy U~~"
tc:; :.b:; tù:O;) u:(J[ fol. HIOa]p:i':!Jt' :~"
jS
l~P u~6v, ~:'YEu),c"'ljlli'lt!J ;j-::o .0;) O~:'j. .0 -::pcii·lj"-tY.~"
!ft'
,~} 'nl~~ )'.2';:l?i~%~ ~~z !1J-EÀ).~·", aÀi..', i;;al èl' ;i..~1J -::ü ":i.-
:~
~•.' "cu; to!i ÈT.t'(::i.:ic-:x'I-::; ,:r, -;UiJ.",.i7Et :J~:'j :x~:o'j +. "?:7:~-
CXXXIX.
U;l ;ull'e myslère a élé proplMtiM au
""~ "''iat.Ç t:.ü %:J.%;:~:J.x,,;:.:; al"I:l~ !tJ.ti..i.!"I, i-::; -::,0 U~;'J -:";.."
lemps de ;'\\oé qui s'est accompli el que VOM . .
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Utip:xy ..s..:tlj ': x'. lcf. Gell., IX J. [2] 'E,/ at e~; d-::::
savcz pas.
~;:
;;i';("'!"tE~ ~";l 'l..:zt :.~ ,i;;:, ~~~. "1!v'Y,o-::J.t'IC\\ G~%~~f)i;:':J~~
f
Lc voici, Dans les bénédiclions de Noé.à t>e8 deux
':œ;
I:t;, ill\\l"udilam.3ijusqu·au ms desûn fils. Caa leftlsqt.i
x.tT,C".t; X:li ::X'l,c-Et; ,::!i X Gl'Iox:iv, 'l.a\\. ..:ii,tv :~ ~7:~
;Ii~
:Ivait élé béni avec les de~res par Dieu, l'~prit
-::,5 'I:it~(' X~t:l';, i.; ~~!Z'l.:l-:ia1:;v ,,;:;(pi: tw", ';O~ X'2V.:x:Z'1 :.~
I
.•~.'·..',·. ~Y,IJ.h:XP:l;,)~:'r;::;,
.:~;
[ll'Ophélique ne devait pas le maudire; mais parce que

;t:xulli;olJ:m, a:fÙ6jJ.5·"t
. «-).
le chfllimenl du péché dcvai~ rest~r, ~ t..av~ toute 18\\
};i:IL "'':'1'''tJ.~~/'''I''
:'1 -".:,_"v ,:.,,.. .... t,.-=fj:v~,·"1 2~-:w -Ù'"
..." .r .... ... """',;" ""
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iJ4r.A~r-"
",...
.......
race du fils qui a ri de sa nudllé, c esl a . . . . du fils de
1I~"y X2V~A:%'/ :x~::t ~~:1'l.:xtiaze'l. [3] K:%t ~t\\ :lii:w ..,i-ï:-
l'elui-ci qu'il a fail porler la malédic"-. [2] Dans'
ses 'paroles,
il
pl'édil 'que
ceux
qui naitront de
.
l
. "f
" - 1)
-
Sem occuperont les possessions _et les habitalions de
1)
- ,
-
te 1 v:;, Ehlj/,~l:! 'l.nOl :lj'/ ':::.1
~O:.l ...:UA1jV ,:r, ";-7; :1.1"
Chanaan, mais aussi que la poslél'ilé de Japhetoccupera
:I.!W·I X%v:Z:Zv 1.Xt at].z%:icZz,:~ :%~,;'f.'I. I~:;c! ~tl:l u~:;. 'I:i-
celles que les fils de Sem avaienl Iwises aux fils de
91&, u..-:r ,,:1;" ::~ fJ!;:; xpi.w lhû,06'/:::; Ut :x~";:~ ~:J.~",
Chanaan
pour les occuper, qu'elle en dépouil~er8
'''''
.
..
' ' ' '
...
,
,
:li'!lM'ItC :Jfl.!,lV ";'/j" "[t,v y.:x~ :lt:x'l.:%':~'Z:'/ :X:.l':""/, ii:lt',e,:;c'..
ceux de Sem, toul de même que ceux-cI en avalent
Ji~ip.",,;:zt ~i t2~t~ :'~t(d~· 'E;ivYî'~~ ôi N(;)z ci;::' -::.lj :t'I;'J,
eux-mêmcs Mpouillé ceux de Chanaan. (3] Et
il
Jt~i l'r'ft) :ao: È;:~[.,,'j~'I 2~-:(~): a~~; ':l':'';'::~ 5 ·/ê.W-:ë.F:;. K2;.
cu
esl ainsi arrivé ; écoutez.
Vous qui
par
race
.lc"ccndez
de Sem, vous
avez envahi suivanl
la
volonté de DieU la le~fe des llIs de Chanaan, et VOUIl
CXXXIX. - t. i ..'; ";oij ""0::; : il suffil':! poul'dissipcl' rob!:ot,u-
l'a\\·c7. possédée.. ~.lIS les fils de Japhelh, sui~ant le
rilé de cc pass;lgc assez emhrouillé ·ne I;'apel'cevoir que
jUKemenl de Dit..J, vous onl à leur lour ~nvahls, o.n~
ce fils esl Chanaan, fils de Cham, petit-fils de l'\\oé. C'cst
BUI'Iui st'nlcment
ravi volre terre
el sa poslèl'jlé (lue lombe
1
l'onl occuph ; c'elt 'Vident. VOICI',
)8 malédiction.
)~...
300
NOK ET ~ES ~'II.S
30i
DIALOGUl' A\\"J,;C l'R\\"I'HON, CXXXIX. 3 -
CXL, i
commcnt ces choses sonl dites: K Noé ful dégrisé du
.1ny· 'Er.tUt:iP2tO; Xav2itv 'ltaC~, :!x.it"lj; ia:,xt tor;
vin, 'et il appl'it lout ce que lui avait fait son plus
a.aù..,ot; a~tOü. K!Jl dr.~v· EuÀOlll'o; Y.~pt:;, : 6s~;
jellne fils. El il dit: « Maudit soill'enfant Chanaan,
1:"31'-, XCI! icn:XL X:xva~y r.a!; a~tolj, ni,(J"d'/at x~ia:;
« il sel'a l'erviteur de ses frcres >J. El il dit: « Béni soit le
.1
or~ [roI. i90b] '1~(6, XOll xOltOtXljaŒ:w ÈY t::C; oh.otç
SeigneUl' Dieu de Sem, Chanaall sera son serviteur.
li Que le Seigneur développe'-:raph;lh,
il habilera dans
E-ia!LJ XCII ïU'l6T,tw XayWlà'l r.a!; a~':eü [Gen., IX, 24-
., les maisons de Scm, et que Chanaan devienne son
27]. [.] Il:io O~y ).OlWV ~~ÀoytjOi'ltwv, .61'11 a:-::~ -::5 }:;+,:J.
'1
serviteur >1.
ui oro5 'lœf~O, xat r.pw.WY 1.ClUII'''I.aV t:;~; oi1.ou; ::!i
f
[4] Dellx peuples sonl donc bénis, les fils de Sem el
XPàY iïvllla(J.!vw'/ tWV cir.o ~il(J., x,xt hai,tv êt2af;:lüO:xt
'.le ,Japhelh ; il est déclaré que les HIs de Sem possé-
• ,...
,
"
.
- ' " '1' "
.
~p Cl'Jt\\llV ::1; alita; Xt1J~~L; ";(J1V !J.. e
Œll::U '=jleetpll(J.s-
']erolllles p:emier
lcs naisons de Cha .18an; il est pré-
dil qu'eusuile les !ils de Japhelh l"ecevl'ont d'eux les
. ven, XClt .cf; ôuat i,Ole!; t:;li Évè; ).:zo:; ':eü ir.o X:X"Olh
mêmcs possessions; et 100'sque l'unique peuple, issu
liç 3ollÀt(:zv .. :xpa~e6ivto;. b XFtÇ-;~; 'l,:xt:r ':Y,'/ .c~ -:::xv::-
de Chanaen, fut livl'é en sel'vilude aux deux peuples,
~p~; 'l:'~tFO; a~'/:Z(J.t'/ ~::O::f~:l" a·~tl"iJ -:::XPflivt"to, E\\.;
le
Chrisl,
suivanl
la
Puissance
du
Père
lout-
fcÀL«Y XCIi ~~),Olt:XV [cf. 1 PIERIIE, III, 9] u\\. :J.~..-:i'l:;t:X"
puissanl qui lui a élé donnée arl'iva, appela les bons
ut GIIYOtXI:XV lt1Î.l~l'I, "ty,v Èv tr, !J~'?l Ir, :W" il~b)'/ ;;av-
il l'amilié, à la bénédiction. au l'epenlir, ;1 la vie com-
or..y !LÉÏ,.Ï,.o:.la!Jv ïtysG6:lt. f.;, w; ..pc:x-::e;i-è.t'l.'::Xl, ~~a'l.!J­
mune, qui doit être celle de tOLIS les saints er. celte
même lerl"e donl il a pl'omis la possession, comme je
orcicr~ccnY ir.+'nti.t!Jt.[51 ~OOsv o! -:::lv-:efJsv ivl)pw;::t,
rai déjà monlt'é, [5] Donc
les homme8 d"où qu'ils
" .he a:;(jÀc~ d.~ i),1JJ01pet, 'itt:its~ev,:s.; ~-::t t1lv Xpt(ï';èv
soienl, libres ou esclaves, s'ils croienl au Chrisl. s'ils
ut i.,wlt6t1~ t'Ïj'l ÈY t:;l~ À~ïOtÇ a'~.:;'jx!Jt tj~" "FO~Yj­
onl l'econnu la vérilé reufel'mée dans ses paroles et
:wy 2~tO'j 1i),ijOltxV, ~htat:xY'"'t Œ[).'.l: :z,~.~ ~y ':n ln hst-
l'elles dc ses prophèlcs, sllvenl qu'ils se réunironl à lui
V1\\ ït'l1ja;111vet x:xi ~t';lVt2 Ut iÏ~fJ:X?'t!J ù'ljp:'1~V·T,G::ty.
,:ur celle terre, el qu'ils aUl'ont en partage les b"nl
élernels el incorruplibles.7

2 9 7
Ra~ix Cananaea, maledictum semen erum it
Et 10 serUlh gente sub "'barbaro rege' refugif
j
Flamma quos aeterna torquebit die decreto'
i
Xult ua.gus errare sine disciplina profanus .
'.'.'
r~san per fauces uiarum lege solutus. '
~~tI e:go talcs, quos null~ poclla coegit,
SI <stcc)dere nolunt ab Idolis, respui debent .
.
œ··
Commodien Instructionum LiberII.VIIII ,De Refugiis
in C.C. 128 p.48 ou De Refugiis XIII in C.S.E.L.15 p.76.
~Ohanaan male- 5
: "tum esse Genesis docet et esse ~'>_~~~I.!D :ratrum sl~orum ob
· ~.'ntnmelit,s'lm eius in fI:ltrem iniurratTl.
lllterpretatio autem
· _, minis Chanaan IllOtio (~st.
qll~r igitur nos in uitia et in
· ~;l!eJidalll illijJietatcm- (,,,tTllll~I.!!.L atque in nos ni sua ae
' ..~date rt'gnubllnL ùOlllinus extinxit.
quoù antém pOl' muills 10
.:rtutes. fJmo in üliis ollœdiontiml1verantnr. non re,!!IJPut f1ec-
','a in nobis. ltllostolllm Ilu(~iamus (litontcm: 110 Il r e il: no t
.In pli li sin m 0 r 1 il 1i Cil r fi 0 r 0 u 0 s t r 0 11 0 C C a tu Hl. rogna
.:..:JO?C ol'cisa suut: ialll onim n01l dominantur il) nouis. -j
st Hilaire de Poitiers.tractatus in psalmtM' CXXXIV.20 in
C.S.E.L. 22 p.707.

7lI,rltl' {t ri,'id ]YI~,r, (i li 1- lli"'TFI' j,. nÎt.' ')(1-
('WiCt',
f:rlltl!1l1Ift'/ll fil;;
l\\'u~ Il'1; (yres,',; ,W/II de! "rcn,
~;U" S":Jf~ ·l{t~-:i-·". XÙ.:l t't' 1;1' :ua '/1) X,,-
1'(f{/,·. Ti (,';, ..,;,:,
S.'m. Ch,,,,, el JiI;,I,:/, [/t,/I" l'ao· e,1
Ei ..r,:.:;l, ((il) '(,
1'''1, r Ch//-
r('J.'';>~, '\\(/) I/(CII" r;/
''''/ln li. CIlI' Scriplllra, CIIIII
1,101
di~i,>el : r;/ er,"t/li:;i
:yü,fl~.j'Î'/ju:I·!'I (1.7,', lIl'; X.. tloJTU-', ~:;I!I, .\\Ù.f/,
NUl ql/i Ill' IIr<'lll'yro.i SI/III, Sèl/l, I.'/;nlll /'{ .r//l'I:rt,
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1:[-fJ1lÙy /.E. 'liu) X.'i..11 l).T(Ç .,uTh] XlIl'(ItII';
j
Et )'1fj txr/rl'J
a,hlidil ; n [II./l/l iPSè C'/ lili/el' 1.'!t·:/lIIt//I '! [1;.1111 "i
p.'lT;vr)'):;:0;:t~ :(~)'J tJt{~),), :0:l -:-:::"J-:lU'J, X:Ù
OjlllS eral meliliollCII\\ facere filiol'lIl11, Olllllillili lili-
tl~ [J.r~')(JtI ho.v:tcl.'Î 0 Xa')CJ.:,') j:l'" :t.'):'~J; 6:';~f;~; : "j< 'J:i:O,
(:;.; ~ tJ':o;)~:t 6r),r;!. 1~(J'J).'~F'~·;()" u~v ~0 r:'):;'~?~ è:r~:H
~llIe opor~cha.l, cl nOj~ sol,ills Challaall. CI:alla:l1l l't C
":'f (~~;C~I;"'C'j7:t -:0~
')
';"';:).:(-)1; 7:,"1; ~;JJ '.JU,'J, 7~/~;:rJ') 7~').l
.pse rralllllplll:>, III 1115101'1,1 liedal'a!. Vulell'; i;;illlC
j
&. r:. 1.j,j,r),: [J ~(JI 'rrI; i:1..~J'J &.6:'- j:i(~'J ') ':::'~ J ~ c: [:L.; ':':~J(; ;f) f, Z TI 700,
spirillis divillus osLelllkl'c Silllilillidill~11I 1':llri,; ('1
X:q.lr ,) 7tJ.:r,p XJ.v:Ctv. y,/t p.l') i'.l[., -;:i'/:z; 'tu0
tilii, CIIlIl q',o,lallllllo,tù a SIlOI'III1\\ fl'all'UIII l'ieLllC
l\\{~)Z
l
uiSLillGllil, :ltljil'iellS,
~(:J 'Yi'I:~' P.O'Ju,; ê: u'C:~),; 0'~/.. uU"j'; :() 'tr0;:(~, ~ÛJ.~
33 Ip.;e Cham paler C,l Clla-
~(j,j 611()~0'J 7:J.~6?); 7':.).:~:j. ..l~r:.:::rj è;J?J.'J':tXf"';'l; x:l-;3.t,
I.aan. Gwere Si'llli.ll'III el'allL Olllll:b lilii Noe: soills
AI.>rl\\' ;rUT j'if' XUJ'(lltl'. "J'>i:(J: 0Z 6 'EC(,,;r.!'J; 1; 'r;r.ü-;Q,
lIUICIII islc :l\\ol'iblls nOil 1'1':'1 (ilills, sed Sillli!i" lilii
E~ ;:l~)'1 xJ.\\ T~~[.Ij:0r)1~'J :1':J::l'~:rl') • : 7::'J:r:l.(~)'J à-::r~OZt~tV
{l.llcr. Q"alllol.r,~'n a,l Illaj ,n;;11 tlelllollSll'aliolll~11I
-:·h 7::;z?,.;;.~j:t· 'H; 5.?;I. & X~'rJ. :"'J 7::J'~:::(/J'; C~6Z 't~v
PO>illl.1I l'sI
i,llld: 1:",' J'I/Ier ('st Ch'lllill/ll. Q'li
èo1I.TI:J.~)JoJ'Jr.\\) ";00 'i:i ;:;:rj'J, Z)'\\ :'l.'dl~t·(:~j':'J a.~:()'J ":"{;)
"1'1'0 kcc ,li~iL Il'J'Ll'lIo;,
halle elialll Lradlli'"l1'lIl
dr~I'I'Îl:l\\, cllï:,dilioll,~111 r.lli,lIlC cUlllil'lIIahaL ; pl'i-
'7::to:~;" !J.r>/f;) Zl:,.:lf,,%i:'P.:'J','; tJjr;:~ :()~ j'i.?'J'/t'J';.
'062 X:'qJ., l:r)'1 0JJJ:ld; -:,~I; à.::j.';()~; Il~ 'i:f)()J':)·O:t'J
11111111 Ch"II:I:1I1 \\'1'1"'11'1.1 avi ,"i
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'rf:' T:~:{). 6- J:C(~',;, à.j,/,;( x:ù :. ;::~7:j.11;:Lf. -;() "";ÇJ(:J:f:) O~Cl·
1;u1I1'~lri lIarr;I>,,', :1\\ 11111 1.11I(l'lalll sellCl1i il rjd"IIJio.
GJ.;l:'il;) 'l.'1\\ 2~::.Cj./,i.r)'J:t, ().'~:;); i:: x:ù 7:ir.C~J'''C~:H, x~.'t.
Ch:lIl1 \\'l'I'O l'1I111 l't'I'ill,le al' flaLI,~s IIU:I "èIJ'~I'l'1 illl-
.c!jÎ/(J.:, x:ù ::'·~f~!, X;r.l èt'Jr.'Jz"(z: 'r(jT.; à0.:i.irJI;. Kcù
Ilie ad 1':111'1~11\\ arl'e,I"I'I', se,l ol'jlll';;.II'I~ l'II III IJlli
't)~::L 0: GûZ~r p.0 r;(); c:\\Jct~; .si lJ.~ -:» -=~; ài:(Jezl;s((),;
l'I'i:lIl1S li Il'I'al, l'l :111I,11':,al; il'se qllll'I"~ l'l'ISII.I- Il
r;J
111& 1'1 ;ICrl'"iL, 1'1 \\'idil, frall'ihllslluc
11~l\\l\\lIli""iL.
t"JZIJV~'J· lial j.l~/'.7rll'·tJll·r);fJ, çr,1L, tÙ7'F lx t"où
i".7j'{ Il ({l'rr i'. Hid ;':j'J.(,) tc-a i-.ï{l/Jlcrel" ((t'il!' V 'vll\\C
Sel! ha'l' Vitl"ITIlIIlI' '·"e lailldosa, lIisi l"lc '1"0ti
(Il', Tl 'l' fl J·;·(;ITFPO(. r\\1t%r)'~":':~(); lJ.Z'J j.1.? Upj; CltJtûÙ
H"II,illlr ti '1IIulI,lraliu:li; \\·illl h:tiJèl'l:L : 1';/ slIst;lfI-
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).iY()IJcr~'J Qt 1:i;:ï:'J~, x:ù ":u~j'; p.~xrr:~:v G..rt,'),,;0'JO'J;,
hlll.iL, el t:/""U Cl Jolplt,'I. 1.)111),1 si lililllll millilllllll\\
_ _ _'i:_
i1clllllDilrare \\',;lui"eL, J.·plll'L lIomillassd. QlIùllialll
'l.?)~ ~rély'U,.:l;;()~ ~i:'~ b:y';~ùlV 'tO~ X<1V;x,h srvrlxs~ ~ •
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~ "ero 3\\i 1I1'I'Oies Cl l'OS l'Liam Ilui ah his IOllga serie
'.aÜ"él. I\\;ù
c;~l tû·j,o ûGttll'; liXSl, EÙOÙ'; t7CliFl ;;/j
.
uasclluLur, solellL filins apl'eliarc, Challaall IIl'pOIUm
6;'0'1 i,~Yll"I, lut d"E~· ',t';roIflTripllrvç Xal·aù.·,
IIlulIlIUIII dieil Scriplul'a coglliLulII fuisse a .\\01.' Sl'C-
tOI-di 1: {oi'.lldl' [''lat Wf'.' uOE.19oi,: avroù. El Gi
Jeris IllIjus aUl'Lorell/. EL quoJ l'CS i,a sc IlalJcal,
'n; ()~'J?j~()L, ~t 0~7t(jtiZ 0 X:tfL, XCl\\ Cl·~'t6,; àcr,;.(j~~
lIIbju/ll;il slalim di\\illu:> s{'l'mo, CL ail: Malct/ie/lls
l.I'J, ~'I C(0"i:~'J xCl-:irJ:'J i)'~X liJXz r:t:) U!I;J , È. r:t"':'J(~:w
C.A4n~QII, SC!fl'1I8 scrrorum l'l'il {l'all'ibus suis ,o. QuoJ
c:';,
cl
~v À:À:r!liVl)~ ;;'-i' Xill, OO{,,1oç OVl'.lWI'
SI qUIs lIIirCLUI', ((U'lIl101>n'lII Cham, cam ip~c ((110-
{,."TUl,
't'YI'; 0')',,;i..:i:.c; p.:-:i.1/..fJ'J èiv XŒl ût li~û'90\\
que eiseL illll'ius, C;lIl1dl"lI ae filius lIIale!lirLiollcm
o.'~";;0·j, 1..:); rJ~ ';'JV X'~'I::t..l.\\1 à&:J'YOL
Ou~/,0L tyf-
lIOII CSL SOl'liLUS, l'flglln,ral, si halle sorLillJ~ esscl
')';J;O
y'~,,:'l ;;(,'1 Xl"J: {'J.'J , W~ GOÜ),O'; 0:":1':1'101) XI1-
~dclicellCrt'lu Sen'Olll/II cri/, SCCViLlilis l'Liam par:
'IÛ'I,
lidpes fliluros fllisse francs {'Jus, qllcII1adulOùuuI
.n lIIale,liCLÎolOC fraHes Cilallaan bI'n i fllcl'ullt
"'UUI, quorum senus dcclal'alUS e"L ClJanaall.
Origène,selecta in génesim,32-33 in P.G.12 col.l07 •
.....--"...,"".

XTIllluaeriwl' lilial' Jlec\\·'lIï,:-TiI;u~_ in patrisoll'eus,! lI011
iu SI' jfJ·'"
s(~d ill liIio 1'1110 l'lIall<l<lll 11I<lr0Til~it\\ll'. lIisi (Jllia
11Ioplll'iallli1l
es\\, II~-,-;---moll(l {eJ'l<lIIl- ('II:In:l:111 ciedi" iud,.
;'
Chullullaej,-; et tleheJlati~ acceJ!turos fuisIJe filios IsraheJ, 'JII:
JlI
' t J
.
(.,
t- \\l~lIrCli e seUlIlle .:leu!.
st Augustin Quaestionum lib.I(Quaest de Genesi) CLIII
in C.S.E.L.28 p.80.
aAs un autre texte il insiste sur le statut dégradé de Cham,.
lO. Magis uereudulll erat. Ile tanta rerurn euidentia circulIl-
,
fUl>us
fortâBse diceret, posteaquam ista pm' IllUndUIII tieri
",. coeperunt, christiunos has litteras conposuisse, ut alite diui-
nitus J,raedicta putarentur, Ile qU:Lsi temere hUlIJallitlls l'acta
contewnerentur. hoc urrelldum est, lIisi esset Jate RparsllS
latoqut notus populus ludacoruill,
Cain ilIe signo accepto.
ne ab aliquo interticiatur, et ille Cham seruus fratrum suonllll
u portaliJo libros, quibus iIli er~dialllur, ipse onel'etu"'f:"' pel'
eorum quippe codices pl'OballlU8 11011 a 1I0bis tUlIJfjuam de
idem,Contra Faustum l
XIII
C.S.E.L.25 p.389.

BI Cu.]< ~ r..~J r ~c Mct.'et;(.L)~
r {'rvA- c..~"-lM .

~Iais, parmi eux, l'un tomba sous [le coup d'June malé-
diction et les deux [autres] reçurent en héritage une béné-
diction, à cause de leurs œuvres. Car le plus jeune d'entre
eux 1 nommé Cham, s'étant moqué de son père et ayant
été condamné pour péché d'impiété en raison d'un outrage
et d'uoe ignominie eovers &00 père, s'attira une malédic-
tion et fit passer de .. ma.1bdiction lUI' tout.e la descen-
.--
- _.._--- ---
--- el
DDOIlITUTION i\\l-?O
dance issue de lui 1 : d'où il arriva que toute la race qui
vint à sa suite fut maudite, et que c'est dans le péché
qu'elle vint et se multiplia. Au contraire, Sem et Japheth,
ses frères, en raison de leur piété envers leur père, ob-
tinrent une bénédiction. Or voici la malédiction de Cham
dont son père, Noé, le maudit: «MaUâit soit -l;--jeune
Ct_am, il sera un esclave pour ses frères 8. n Ayant atteint
l'âge adulte;iCsefit-;mepostérité nombreuse sur la terre,
. , de Lyon
qui s'était développée sur quatorze gi·nérations ' [comp-
.tratio 20 -2 1•
tées] en descendant " lorsque sa race fut fauchée par Dieu
après avoir été livrée à la condamnation. Car les Chan a-
1fC. 66 p. 6 1•
J1~ens, les Hétéens, les Phüéziens, Il's \\lb-éens, les Amor-
'rhéens, les Jébuséens, les Gergésiens', les Sodomites "
1
les Arabes " et ceux qui habitent la Phénicie ., tous les
62
IR~I'iÉE DE LYON
1.;,;: [IlICJ\\S 10 ct L) JICJ\\S 11 sont de la <!('scend:lOce de Cham,
[toutes racesl qui sunt tombées sous les malédictions, car
la malédiction s'étendit largemcnt sur les impies.
----------'
21
De la même manière que la malédiction suivit son che-
min, de même fi t la bénédiction dans la race de celui qui
[avait été] béni, sur chacun à son rang. Le premier parmi
eux, Sem, fut béni en ces paroles: «( Béni soit le Seigneur,
Dieu de Sem, et Cham sera son domestique 1. n Telle est
la furee 2 de cette bénédiction : le Dieu et Sel ~neur de
toutes [choses] devient la possession réservée 8 à la piété
de Sem, laq ueHe bénédiction se développa pour atteindre
;'\\braham qui, dans la postérité de Sem, arrive à la dixième
~énérati()n selon l'ordre généalogique descendant'; et
e' est pourquoi le Père et le Dieu de toutes [choses] s'est
plu à s'appeler « Dieu d'Abraham et Dieu d'Isaac et Dieu
de Jacob 1 n, car [c'est] sur Abraham [que] s'étendit et se
fixa la bénédiction de Sem..
DÉ140NSTRAT.Or. 20-22
63
Quant à la ht-nf.diction de Japhpth, cn voici ln fornlP :
(l Que
Dieu donne du large à Japheth et que [Japheth]
habite 1 dans la maison de Sem et que Cham soit son do-
mestique.» Et cette 7 [bénédietion] a fleuri à la fin ~
période-ci, quand le Seigneur s'est manifesté 8 aux nations
par son appel
-
car Dieu a élargi jusqu'à clles son
appel -
et (l Sur toute la terre est sortie leur voix j aux
extrémités du monde, leurs paroles • » j donc donner du
large
signilie
l'appel d'entre
les nations,
c'est-il-dire
l'Église 10; et : "l.Japheth] habite dans la m:,ison Je Sell\\ n,
c'est-à-dire dans l'h(~ritage dcs pères, ayant rcçu le droit
d'aÎn('sse ('n .Jl'sus-Christ.
Ain~i, dans le r:Jng où chal'lI/1 fut h{'ni, dans le même
rang, il reçoit par l'interflléJiairc lIe Lsa J race le fmil de
la Lénédiction.

302
"Challl Illakdiett', t110 dubil1;:: Sl'nlll<' p:m'lIti
fr:ltruIll ~('rl111S l'ris, :"lllcto tu, 111:IXillH' llatll
Claudius MariuB Victor
~1'Ill, hCIll'dictl' ,!Ion llilll's fratrl'llHjl1l' IlliIllll"l'Ill
Aléthia.III 88-91
<:,t'mille iaIli/ dOIllinl1s Illulto dish'IHkt in orbe,
in C.C. 128 •
•'>'
.. -
-....-.-.
Ot fÛt. rà(/ J'cp' 'lf(Jovaal'ilt vJro X"tlJT()V :Jrt/lJlOIUVOt
,.I(l~"'I" ,~(l'i'ltllù((fJ:Jat
AdamantiusCorigène')
1
ciJTHJâllov'lo' o~ 0/; ~~ 'JiYVJl'lUV JroUfLCP
d'après RUF1N .Dialogue
IOWJXOt'TII
t~JCù uÏJl' ld/wp [Xà~ 'là/! nuiç oixÉPI- ËIJTUI Toiç &th1-
lJioi<:
in G.C.S.4 p.24.
l',"TOli,
q"llJiv Ji YQC<CpI/ ml,l' tC~J1 V[WV TOU 'NûJf, ~III-l, x(;/<,_ '/ncpÉff,
,
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1
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'" Lamech de filio suo Noe prophetavit
dicenll : Hic dl/bil nabis requiem ab umllibus
Anonyme latia 1aP.L.
operibus lloslris 1 et c<etera>[.Noe postea-
suppl.! p.1735.
quam vinum drgessit, prophetavit de fllio
suo Cham dicens : Servus eril Iralribus suis ",
quod temporibus Iesu Nave complelum est."
Prophetavit Ahra]lam de iudicio Del dicens :-
[tertia decima gt'neratio;le ,.'unl
ex tribus tiliitl Noe unll~ qui erat Iltedill~, patri feeitlsct illiuril1111, J)(Jtltc-
ritati >;uue ex maledICw collil1iioilciITRervitutis inùuxit. cuiu>; intcJ'.iIn
Saint clément de Roœe
JO senior fI'ah'r hahitationil'l SOI Lcnn-:am;- quao est in lIH'dio kl'ra(" ~Ub'­
Recognitiones 1.27.
cepit, in qUI1Cst-j'('gio-ludaeae; iUllior vero ol'ienti~ plagalll ~ol'titmi
18-27 G.e.s. 51 p.25
est, ipse uutem occitlenÎ18 accepit. (luarta decima ve/'o g('lIcratioliC' ex
maledicta progenic quidam, proptc/' ,'ll'tcm magicullI, pl'iJl\\lI~ al':un
statuit da('lllOnihus, honol'cm sl111guinis Jitulls. quinta d,'\\'illla gCIH'-
»ratiolle, l'Ilmo-onmiulll homincs it1ohIll1-statuolltcs adol'a\\'('l'lIl1t, et
Uhquc ad il/uu tem pus uivinitu~ humant> gencl'i data Ilt-hracuruIII
lingua telluit lllonarchil1Hl:

rI' 1 '1'È: '
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124~ Mo )I).~aELC;;, -rIXC;; aLIX TO\\) EÙo:rrEÀtOU FYEVYJfLÉVO:C;;' ÉpLtpOL fLEv OVTEC;; cht' à.pX~c;;, È7tE:ta~
1tI.lV't"EC;; 'ijfLEV cXfLO:P-r(J)Àol, eXT.<7.Aot
1
6~ xcxi. xcxÀoi. i.hIX tJ1to:xo~c;; YLVOfLEÛcx. -.n Èv XpLa'l:t;) ...tLon:~
aLXO:LOufLEVOL, fLYJXÉ'tL wc;; ÉpLtpOL XPLV0fLE:VOL, &ÀÀ' wc;; 7tp66cx,o: dc;; (f oafL~v EÙW3to:c;; Il OUatCf
5 xcxOo:pif [16] (lEi;> ~poatpEp6fLEVOL, < xcxt dc;; -rpOtp-~V 7tV<:UfLCX't"LX~V ,i;> J..6y~ È;YJpnûfLÉVOL' >
ÔC;; aLIX -r0\\) EÙCXYYEÀ[OU TIX éfLOLO: Èm-rEÀWV ÉÀEYEV -rO~ç fLo:6'tJ'to:k « ÈY6> ~pwaw ÉXW
tpCXYe:LV, ~V UfLELÇ oùx otac<'t"E: )1.

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&yW aÈ: &V~p Àe:LOC;;. fL"~7tO-rE q,"I)ÀC<tp~U(l fLE Ô 7tOtTIjp fLOU Xc<t ÉaOfLC<L ÈVCX"'tOV C<Ù-roi) WC;; XCX-rCl-
10 tppovwv xc<Umx;w È7t' ÈfLOtU-rov XOt'cX?c<v XOtI. OÙX cù)...oytl1.v.)) 7tWç ao:tpwc;; ÈVOcX~E.O L~LOV ,::ùÀCXOÈ:C;;
o'!ClXWO 125~ È7tÉaEL;EV. fLc<{lwv Y<1:p ,0 YEYEVïJlJ.ÉVOV imo -rO\\) XcXfL, ÔC;; t~wv YUfLvw6lV't"C< -rav
NWc lUltTcyGatt1EY -rljv yUf1Y(a)(J~Y TOi) 7tC<TpOÇ CXUTO\\) XClt &7tEOitcXt1ClTO Étp' &cunoy -rljv XClTcXPClV, 't/
D'autre part, du fait qu'elle a dit: I( Prends-moi delà-bas deux petits boucs,
tendres et beaux 1 " elle a indiqué (par là) les deux appels qui, de fait, se trouvent
avoir été adressés par l'Évangile. D'une part, élant des boucs à l'origine (38),
puisque tous nous étions pécheurs, nous devenons d'autre part, par l'obéissance,
tendres et beaux (39), justifiés par la foi'dans le Christ, non"plus comme des boucs
condamnés 2, mais, comme des brebis, en sacrifice pur, en (1 odeur de sua,,:ité 3 Il,
ofTerts à Dieu < et constitués nourriture spirituelle pour le Verbe> (40)
qui, au moyen de l'Évangile, donnant aux similitudes leur pleine réalisation,
disait à ses disciples: (1 J'ai, moi, une nourriture à manger, que, vous, vous ne
connaissez pas • Il.
1Mais Jacob dit à Hébecca sa mère: (1 Mon frère est (41) un homme velu,
e moi, un homme sans poils. (Je crains) que mon père ne vienne à me palper, et
j'aurai l'air (42) à ses yeux de le mépriser, et j'attirerai sur moi-même malédic-
-
tion et non bénédiction 1) )). Comme (43) clairement ici Jacob a bien montré sa
propre piété 1 Car instruit de ce qui était arrivé par la faute de Cham, qui, ayant
vu Noé nu, s'était moqué de la nudité de son père, et avait sur lui-même attiré la·
malédiction 8:
HiPI,(llyte.Bénédictions dl Issac et de Jacob 1
ppI6.17.
,
,
.,

qU;lC clîim dl' hacretici:-: pruftrulltur ill sYllodis d p:lr:-:
gestorllll flUllt, IlUIl ad li!)('ratiollllll iIlSl'rlllltllr, ~;\\'d :Id Illaiul"clI\\ l'OlldcI\\Ul:ltillIWlll 1'()I"UIl1
i
ct qui cis similia sa[1iullt.
"porte( autelll dialll illud aL!tclldl,rt, l'Il' qui ll"rit:llt:l1l PCï-
srrutalltur, qllod forsitall III ('ollciliis quacd~\\)1l a ('l'["tis il,i rOlll\\('lli"llti!JIlS dicl\\lJ!ul" aut Iwr
fauon:m aul [1"1' rOlltrarieta!<'11î aut pcr igiloralltialll, IH'I1lU ault:1I1 :tdtl'Ildil e:l qllac pcr 5
partClIl a qllihusdall\\ diclIl1tur, scd sola illa qll,;l,~ al> ollulilJus COIlUIlUlli l'tJI1SI'IlSU dclllliull-
tur.
si cnirll alif/uis S('ClIlldu\\1l iIlus llu!unit adtclldcrl~ ciu~;ll\\Udi CUll.tl-;U ictatl's, 1I11a-
l
quacqlli' sYllodus illllcllil'tlir SCille( ipsam deslrLl('\\IS,
pl (l[l!t'I" kll'c igilll - <Jjl<Jrld,at cu',
si salll'tUIlI rOllriliulIl rc('(c sllsl'ii>cn~llt, llon talcs IJLt"p\\\\('llli:IS ,'i :lpplical", s,d Sl'qUl do(
tUITS l'alhulirae ccclcsi:ll' d
11l:IXiIlIC saltl'tlilH :\\tlt:tliadl/III, 'llti fllil i\\kx:IIHjri:w l'pi"'-Ollll;
10
ct plurilJlos ct IllagllOS lal){)rcs "u~ir<'pit pro recta <llrisl i:Il\\O\\Ulll J'tlk :ldll(\\:IIC' <JIl1Ih'lll 1I:II'l'f'-
sill d
maxime conlra illlpii:-isilll\\ls :\\rriallos.
ip"is (,llilll .\\'Tialli:-i :ul ,llci]'il'I1t!')3 ]'UPIJ1f)'i
SUIl crrori CUl\\illllg llti1Jus 1)iol\\\\"illlll, qui :11111' 1l11l!!"S "lltoUi _\\ tlI:\\I\\:I~,ii Illil _\\!t-X;llll!ri;lI'
c
cpiscupu:-i, cl diccl\\tilottS qllud "1 ipsc UiOllysius si'ililid ,'i,~ sa]'tlit. _\\t1t:IIl:t:iill:; Illaglills 1'1'-
dcsi;lI' dodur lllltltis IJll,dis oslclldit ill :>niplis ITCLll,1 r,d"11l j)iOll\\~illlil al, lililiu ]'r:l' di- 1:;
C;ISSI: Illd")(llll' IIIOdo p;lrtil'i]'I'11I ;\\rri:1I1;II' illlpil'Llli.-, flli<;;c,
isti :tl,II'lllll;I";'t,tica ";lpi"IJ-
lll
tCli SlIalll il~lpi('(atl'lil l'il!cIll sYJludo al'plie:11'I' [1',.,1 illllll1-
Ijll;di,-., altl'Ill ,sl 1-'lIlli.!illl:ll
('\\ qu,dis imlllillc! lllalcdil tio l'is 'lui il1 ]';111IS Pl'c, :lIil. dont Ill)S ct ,JiuiJ1;1 s'i-iplllr:l,
>\\
cllilll Cham lilills NUL: CUlll uidiss('\\ II1Idlllli ~;lIlIll\\ l':tll"lil, l]lIl 'lliillll I\\'JiI Cl"']l,,-uil 1':(1, j'I
cUiporakm I\\uditatl'm, Sld t'g-rl'sSIIS Illll\\lialiit {'IIIII rl:tl~il,"" It illi II r "li!II''I"JiO ,;11\\1 "'J"p'- W
nll'I,IIII, ipsl' I[Ui<!Clll Challl ct illi qlli ('X i\\lSU Il:11 i >1I1.!, "Id, 1IIIdl di," i"l 1\\' Lit'li éiltlli, Ijlli
:llltCtll CUOPl'l'lIl'l"Ul\\t, IlI:lgllall1 11t'lll'dirtiul1l'lll II1ITUl'IUltl, llililt" 111:1!~i" i"t i 111;JIO,'t' ( 1 ;,111-
pliure l'"ndCllltlatiolJ<' diglli "Ullt, qui ad sYflodul1l filillillll' ]"llill(ïll, 1'1 il:fllitlillill r,ti:l:u,t
pl'r illipict:ltnll l'piStU!;II' l'I Tlll'odori l·idcllI ~ilt\\l'Ii\\l' "\\"I",d,, ;!J'l'Ii,;'l t',
(,,'(1
IIul1 id·, u
illqlla l'JIÎ,-;tuL, ul'I </l'f<ïl<!t'ril('s canl COlldCllllI:lli,,!t<'111 ,,11:1(' ilJll'j, l:tlie. ('ilt!;',I' 1/1, ,:('d I~( 11'11' ;!,;
TlIclldl)rtIS, qui p:q';:lll(JS ct Illdacus cl onul\\'S iJ:I"1 1 li, l)i; ill!J,i, 1:11" !,lItll'I;ll,
Illq';:l,'IIII<l
Tll<'ud"ro IJOII surfceit slllwr alias cjus jJ1a:,piJll ll ii!
Iid SUI',1I1 1'1 rUi',III Ilr:<I,' j;i!IT\\JiI111I1
s)'lId)(lltI1l1 tlTCI'lltUrLlIll u('('('ln ct orla sallClo1'l1111 1'11;111111, !;nl llill/II ll'III, II,\\);U "u ;tlill,1
S\\I111",1I11ll exposuit 0l11llÎ iIJll'idal(' plCIllllll, ilJ qllu ;,Ii:lI]Il'!I,:11 il;,\\'(' :Ilhll!"
:,t ,"h, 'lui :<lill ,-
Si!pilll1l \\'l:l tradllllt, ut qualltulliad illillS iIlS;Uli:tlll !"Ttilll t, ulll!t<'S !.:llldi :'-1"".1,,:; Il !"il,"" ,;('
('lJIltl"lllIlarl'lllur.
hoc aUII'1l1 TJll'udorj iJllpillll1 :-'YlliI)(dIII J ' 1'1 i'l 1':]'1"":,,,",1, III i,lo:: "\\",,,,[,,
prolatlllll d
in C\\dclllduill'I\\:-:î rCl'it;llllli\\ ;d) lltraqlll' :')"lludo t'lIli} 1 iu!, 1 :';1"',' ilul', ,1 ,; , 'lili
illiid ~lIscjpillnt, condCI1\\llatullI eSt.
Justin1en, ••• rec~e fidei confessionem
in
Schwartz p.IOI

~ 0)-
Manusc:rit,Bibliothèque Nationale coislin /+tXllJOS.
P.? 1.33-34 à partir du haut,6ème ligne avant la fint
il est dit que c'est Cham qui est maudit.
2 . 7



K
/
"
..~',. ,

301
A N N
E
X E
IV
LES NATIONS ISSUES DE CHAM D'APRES LES CHRONIQU~S CHRETIENNES.
A)Enumération:
l)Liber generat.v
.94-133.
2)Chronique Pascale ed. Bonn pp 49-51.
~l!~ caractéristiques d'après le Liber «eneal
Y.
113- 143.

308
-------.
A)La liste des peuples issus de Cham.
Chr. Alex.
l)D'après le Liber generat.et 1a'
Chr. Alex.
Liber gen.
Ü~. Uencnlogia Cham secunùo filio Noe.
1)9. Filii autem Cham secunùo filio Noe.
\\14. Filii 8utem Cham a:
a) chltln lIutcm hii gllnt filiii )O)(X (Je
70.
Chus primogenitus, ex quo Ethiopi.
~5.
Chus, ex quo Aethiopes.
ï 1.
et Mestrci m, ex quo Egyptii.
~6.
Mestraim a, cx quo Aegyptii.
a) lIIef\\trern (J C
i2.
ct Fuù, ex quo Trogloùyti.
~Ii.
Fuù, de quo Tl'ùgluùitae.
n.
cL Challaan, ex quo Afri et Fullici.
Chanaum', lie li\\lO A l'ri ct j,'cnices.
mi.
'"l
a) chaUlian ue
74, filii autem Chus Ethiupu filio Cham
9U. ct filii Chus a :
secunùo filio Noe.
a) uebrotb gigall et i'l!. 0 (1'. r. JOli)
ifl.
Saùat.
100.
Saba.
76.
et Eugilat.
lOt. . Evilat a•
a) eoil. GC
ï i.
et Subasclitha
~
SallliUl·.
Al ~ (je, ..bat }JI<'
ïS.
et Regmu.
1U3.
Heg1ll8.
79.
et Secatbath.
104.. et Sagabacataa •
a) _gata C. _catam G, uhllchuf.u F, .cha
et chuu 0
hU. d
iilii Hegma filio Chus filio Cham
1Il::''. SEi 8utelll Hcgma:
lSecuudo filio Noe.
S1.
Sabat.
106.
Sabaa.
a) t;eLa C
!:s'l.
et Iudadad.
tOi.
Iudadan a•
a) iudndnn GC, l''t «laclan lIn, f'llle.<1"n f."
j " f
fUI
"ll'C
Sallo de 'tHU ~al).I\\::: 1 1'.ILt1l.:t,
J, li ,l'}
GUllli, SaLa... Il '1un Tn,Le,;. IlaJ<,,,.,, <jIJ'J Al:-
, Ù1iupeB nccidcntuli p\\llglle 0
--lUS. Et Chll~ genuit NebJ'uth f>ii~antf'In JI.
~:~. et Chus gClIllit )fcùrud F.;~i,,?,"ta
a) gigaufcltl Uflt. Bf', lollllll C". (F. c, yu) om. (J
venatorem et gigantem.
109, et Aegyptiorum patl'iae cllm ~h'srail1a
H4. pt Aegyptiol'Um patrias cum ~J.,.~rel
p:ül'e ip"ol'lIm YI U: dicit el1im
VLtl'~ l'tlrulll ùdo: di(';l i\\\\WP!'a 4.r-:
a) III~strenl U, U1e~tru.ln Cl, Ine!UctrrL (,.~
t lU. et )lestraima gelluit Ludiinb, unde Lydii,
bfl. et Mestreim genuit illU8 Lydiim, 1
a) lIIeAtrnim F, menaim B, mestrem GCa, me~-
quo facti sunt Lydü.
rem C'
b) loJim GC, ludim P
111.
Enemim·, de quo Pamfi\\l.
Ho.
et iliWi Enl!Uligint. ex q-. ~
a) et oleo)tnigilll C, ct nlcucgiiu (J., ·l~l. raeJlJigiu 0
112.
Labiin a, de quo Libies b•
b7,
et illus Labiim, ex quo Libii.
a) .ie GU, laLaill HF
h) sic GC, la00e8 BP
t 13.
Neptoin a.
88.
et illus Nefthahiim, ex quo ~l::l
a) sic H' F,
lICpt.lCIl B', Ilel'u,lin (;('. Ilep"·
tlÙim 0
,
l'
,,1
1H.
et Patro~ùnima, uUlle Cl'I'tt"~
a) l'atr''~olliin (j('
115.
Casluin a, unde Lycii.
a) cu~i"lIim (J, cliu.i.mim G
116. unde exierunt Filistiim a,
a) rlli~tilli G, l'l,ylislilli F
1 t 7.
et Capturin a, unùe Cileces.
~O.
et ilIus Cathfthol'iim, ex quo Cilié'
a) captlltitu oe. ('ôll'tllruÎII l,'

309
1 J~. ChanalleUl'lUIl sunt pat/'ilLe CUIIl patre
U1. ChananeOl1.1m alltem patri'\\3 éillD Chi
eOrullI X a: ùicit enim
nallan
patre eOl'Uffi
sunt
duoJo?'Ciu
A) XJXII P, Dm. inle-r ulia GU
dicit enim sic:
1 W. et Chanaam genuit Sidona primogeni-
\\)2. et Chanahan genuit Sidoaa· priDu
tum a, ex quo Sidonii.
genitnm,
A) K~n\\\\itum Ba
t 20.
et Chetheum a.
U~" et Chetteum.
a) cheum Ba, cettheum 0, ettbaeum G
t 2J.
et Iebyseum.
94. et Amorreum.
122-.
et Amorreum.
9;1. et Gergeseum
12;t
et Gergesseum,
9{i. et Aeggeum.
12-1.
et "\\mceulIl~.
9i. et Aruceulll ex quo Tripoli: :.~;i_
al
et
t'U ·ehllJll
li,
t'l.
l'llellllJ
f:,
pt
:Lllrn-
cll,ien,,, Jo'
11:,.
t't Euueulll, ex. quo 'l't-ipolitae '''.
\\.lb. et Asethneum ex quo Orth~
:l) ct :lelll'lIfli ex 'tuo tl'. 1,1, et arrnChttlllll llUtlt:"
.
t)'lpO l'l:~
1 ..
('
8 , ct 'u"ll:helll"

ulule triL"lile G
120.
et Aileneam ".
~Ej, et AI'mlium, ex quo AmJii.
R) ;L'l{'II\\I"1\\11I a
127.
et Amtlium, unde Al'aùii.
101)."et Samareum.
It'\\,
et Samlu'ealll, unde Samlll'itaeu.
lu 1. et Ferezeum.
&) Il. S. OU, om. 1iPO
129,
et Alllathi, unùe AllIathusi.
102. et Amllthium.
130. Est autf'fIl
halJitatio eOI'UIIl a Ril\\()-
Ill;;' Est alltem ha.hitlltio l'Ol'UlU
lui }::nlr
ClIl'lll'i:l
u~que Oadimln aJ notulIl u,
('Ol'urum usque Gal'irtllll a~p~.. ;d
li) .HI IL (', :lll pHrtHtH fJ, (lUI. /;
~('I'tf'lItl'i. 'lll'~nl~Il~~i ~~I.1 0"
..
131. Ex hill autem nllscuntur gentes lIae a :
W-I.
-)
Quae autem ex ipsis natae Bunt gentes
~;n.II·."" ":le ({(', re,ges (rC'b"II:t fJ) IH" ;"'l.ll'S
JJJo'O
lU;), (IYEthiopi. (2) Tl'oglody/i. (J) Aggei,
132. (1) .<\\ethiopes.
(2) 'frogloditac (trogo-
(~) GlI.g-arini (5) Isabini. (G.) PiMces-
ditae Ob).
(3) Aggei (agacei 0)
(-1)
cOl\\lc<luli.
(ï) EIJaini.
(b) A~gyptii.
Aggageni (s-ic (}G~ agageni 0, 01#. BF)
(n) Finici.
(10) Libyi.
(11) Mar-
(fi) Isabini (sabini C, sabani 0).
(U)
maridii.
(12)
Carii.
(13)
Psylliti.
lcth)·ofagi.
(i) Yelanni (bcllanij P,
(/·1) Jf)'ssi.
(15) 1\\fosoSilli.
(16) Fy-
hdrnani UO).
(\\'») .AegJplii. (\\1) F"lli-
g-a dii.
( 17) }'fllconii.
( 1b) Bythynii.
('cs.
(II)) I~)'bJes. (11) Mal'llltll'prJao
(Hl) .NOlllaùii. . (20) Lycii.
(21) !fa-
(IIJ:1/,mari(llfl
OC).
(11) Chltl'i (t';'l'{)i
riaudini.
(22) Palllphyli
(23) Moso-
liC).
(1::1) }<'iliitae (pcllidllP 0, l'el-
!lilli.
(1-1) Jlis,;iùii.
(2;)) Autulei.
(26)
li<:ia a, fallitae Pl.
(14) )fYiii (lIJiy-
Cilicii.
(2ï)
iUaul'isii.
(28)
Criti.
tilli Cl.
(1:1) .'l""x.rlloeti (lIlOI'l1IU"HI"'i ()
12~) :Magartei, (;W) NUlllidii. (31)
\\Lll';1 ;ii.
(;{2)
•t ..,ic l'If (,'1.
~·il~alllonii .
(J~j) 1'I'ib"('';. (1 ï) "1.1-
goues (U1a~cdonl's cr, IIlncidoni~ 0).
(I~) Bith)'ni. (19) Nomades. (20)
Lycinii (Iicii POO).
(21) Mal'iand('lli
(mll.riandini GO).
(22) Pamfyli (pam-
pili GO),
(23) :Mi8udi (millJsudi n",
Jn)'JlBudi Jf~ lIloYlliiidii 0, JIIIJl>bisiùi (n.
(24) Pillideni (pisidiseni Ba).
(2;)) Ly-
galtii (lrcalli F',
Jicalli e,
om
0)
(26) Cilices. (27) lfaurosii. (2Si) Cl'ctae
(eTetes C, tes G).
(29) MagartHc (mu-
gartllae (J, Inllrglll1lle C).
(:W) ~u­
miùiac (numidae F).
(~~ 1) Mncl'onet;.
( '--~2L'i~
a
(lJa~_!l1()IlC!< U ()~
; 1:13 • Hi
pnssidcut ab Aegypt.) u,;quP ad )
1 1
OceanulIJ.
/
10/J. Hii possiùent
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Egypto usque ad
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2)D'après la chronique Pascale p.49-53.
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[:tPII 11:\\, 'ludpiullt (incipit U) gelleratïones Challl fil i Noe' (origo cham F, item tl'ibus llio;';'~
,"ii!'f",
l'!JIlin 1').
1.FfI 11·1. H,',leamu:! et ad Cham filiulll Noe,
qui dietus est callidlHi 'et' (hic l\\utem F) sortitlll
C':lt UXOl'pm nomine Ause (suae p).
1~J.' 11;). "X Rcmine gi~antum.
'j' t t li''. Cham
genuit Chus,
ex
qno
Ae-
J.Hl 11li". qui w~nuit filium primitivum nomiD~
thyopes.
CllUs: hic olltinuit Aethiopill.m contra
'j' t, ï. d,~ Mestran Aegypti.
EgyptllJll.
'/' t t S. Ile FuI 'l'rogoditae.
'). l 'n. dt~ Canaalll Afri et Phoenicl'ti.
L'j'FII 1:!O. '"t (om. 0) de ipso nati sunt filii sex ct ista nOJIIll1a eorum' (cll\\l~ namque genuit filioa
:>,~X et ista sunt n. e. F. filii chus T).
[,'1']-'fI
I:! 1. primitivu:! (primiuus L, Ïl 1') Saba (Riba 1') 'qui' (saiJa antom a, omo L) intel'pl'aetatur
tllllC et vMi: inde (ex ipso T) 'Salin. (sahan. p) gens' (sabaitae T).
1. /-'0 122. Il"
qua gente fuit regina illa austri, quae (qui U) Yenemt au<lire sapientiam SalomolliJ
(:laI. sap. F).
i, 'j'Ft; 12:\\, SI'(~UlltlU:! (secundo F) vero (Oiit. J1) Evilarl (euilat F, ebilach T, auilad G), qui dicitur
\\interpraetatur T) parturiclIs.
i. n~, 121. ft'rtill;; Sa!lata (sahntha 0, sabatta F, Rcbath T), icI est toile tu.
{,TF1; 12;1. 'luartns Hegma, id est c1alllatu!i.
I./-'O 121i. h\\lil~ erant filii duo (d. f. F), primitivlls Sabam (saban 0, saba F), id est condemllatul.
J.FU 12,. l't. (mu. F) secundu!-l Juda, id est confitettll' (confitur F).
1. 'J'J. 'li 1~~. t}uintus 'vero filius Chns' (eius P, l , omo T) Sahaeatllll. (sabachata G, sabaathaca FI
·t'II it nomell cins' (Oin. T), icI eRt ornatw~.
LTI'{; 1:":!~l. ".'xtn" "CI'O (autelll li', 01/1. 1') NI~brot (nchroth Ta, nell1hl'oth P), id est rebellan!l: 'bit'
,':it Nebrot' (nemhl'oth F, 'ipse' T~ id est ad lIebrot om. Cl) gigans 'qui fuit' (om. Tl
\\'l'Ilator (nenettll' 0, feneratO!' F) ante dOlllinum.
1.1; 1:\\1\\. ilHle Jla5cnntUl' Chaldei.
J."'«; I:q. ip:h~ C5t lllli exclnsit Assyl' (asser G) filium Scm, id est fWlllll patrui pNris sui, ct i.
t'ius tCl'mm aedifieavit Babylon et Orec (ol'cd G, amch F) et Arcltad (~F, m'cM Gi
d
Chalalle (chalanne G, calallne F) intl'inseCllA in finibus CflUaan (chaaA.'l.n FO).
1:\\:!. ::\\,~det antem Babylonia in milibu" scxaginta: IIIuri eius alti pedibus duccnti (sù;) ri
bti peùcs LXX: ct hoc Solinlls l5G, ~J adsel'llit, qui totum deACl'ibit amhit.ulIl mundi.
I.TfI, I:U. :','cllnllus (i:i. '1') antcm (011/. TF) 'filinA Cham' (om. 1') Mestl'em (mellrem F, esraÎIl1 Tl
'fnit nOlnen cins' (om. '1'). id est tutlllll Illo]ens (mollclls '1').
1;\\ 1 ipSI~ ;;enuit Lullin, ex (IUO Lybii, qui illtCl'pmetatlll' sui IIcgotii homo.
J i l
1;\\:", hi,' nlltinuit EgYl'tulII: huic nati errlllt
T 1~5b. hic Esmim
filius
Cham sCl'f(inllUI
lilii :iex et iHta. nomill:l corum.
genuit filios Rex.
.\\:\\NI CCCCXX\\11.
1G~
1'1/'1; 1;;lj. [lrillliti\\llS (primus j.~ i' T) LudilL id (,f-t (ut Ùif'tUIll est il,:;. T) 6ui npgnrii homo.
J ',"f/; 1:1';. ~eCUllllll:;
EmillH'gilll
(t'llill1cg;n F, elllinll'g 1'). id
est pro(etatuti (pl'ofcctus p) cs
(om. F).
L7ï'U 1ilS. tel'tius Lutin (1atisiJJ L). irl e~l iraruntlus.
L 'j'J,; 1:J(l. quartns .t\\(;'ptabin (n('l'taLiilll T, nt'ptoin F), id est inliatus.
1. ï1'(; 140. quintus l'atl'05in (}J:1ll'u"yn T~ Jlatrn~cn (;), id est crudus.
L'Ij'/: 1.J1. sextus Ca~donin (c:lf-Ioint 1'~ ch:lslull (}). id est CUJ'IlutU:I: 'de ipsu Cl1Sl0llill (ca.-luin l'
clia~lon inùe U) nnti ~ullf (ex quo TI Filit-tini (pllylistilli 1', fili"tilll P) et Chaptel'in
(c<l!'lcrilli L .... captol'ini 1'(;. ~:lliturilli F).
i 'i l,; 1·12. 'l'erlius vero (Ii/JI. F) tilill~ l'h:llll t'lit (phut l,P. l'lIlIth (;) 'fuit nnlllcn eius' (om. 1'), il
('Rl pl'ufcctlls. bic (Iii;, T, irl l'~t F) nll;,lju:lIll conpal'lIit.
1. i n; l.j;{. (~u:lI'tu" \\'('1'0
(filius 'l')
C'1J:111aaU
(c!1:1uan L), id e~t Hlhlrans iniquitatem: 'naln ipl!
(iJl~e (,') Challaan (clJdflail J,) 1J:.ti ""Ill filii' (flui !!l'11llit filill"; T) UIl(.1cI'im.
Lib. geneal.v113-143 M.G.H.9 auttan~. chr. min. 1
pp lG6-1G7.

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QUELQUFS TFXTFS SUPPLEMENTAIRFS SUR LA PHYSIOGNOMONIE

l)La sYstémati~ation de Polemon
2)La co~ribution d'un continuateur
3)Physi08us grec:un témoignage sur l'appropriation des
thèmes de la phYSiognomonie. par des chrétiens.

31 4
1 )Polemon
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::,:';(111'
l",]"l'dl'1' ,'t "''1'ill"
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:;GT(,t illl'C'~."u:, ,)"'I-riJ,ti ll llC': 1"'l'!11ll liliJi "'.0"'" 1 'i :i.:'i ::ill
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(lll'"! caU'S<lm diC'<I·,·tilllllCIIIlllll' tl::11I1 1.'1)1 ''l'''Lkt. HLI;'~
di~ciplilJrle indicilllll ,'t,jg'lIlllll ('~t :t:l!lltlllllltJ 'L1lutil'llS-
cüllflue e",-bi;-; illdiciis de ulla 11111l1,]j !-.;'.'lJte d ll:l.tie'l1';
illdicabis, d,' en. l'cde iudi,·L's.
htH'lJio.s aub.'lll a]j(lllU'.! 1.>
currul'tl)rulll si~'n"rnm inTI'l" llat:ulll'S adparlli.'ise eos-
(flC currupissi';
et cl'llrm J), IllUJU "i',!'!llllll OCCllIIQ \\'isst.:
ajio,;; atfjUe COl"rcxi."se.
EX"'l1ll'li ,~l'nticl I/'re 11U11 Ïlr
\\l'Iilo'.': Aq.!Yl,tii,;; littl'ral'lllll l'ra('~iallti<l!ll et Ilersl'icaci-
tatem CUIJJ]1l.'tl'}"l'; CCllJtm iutcr -'h"l'doues j1i'rspicaci. 00
btern nJlgrrtalll l',cse; ])aci.~ :lUt.'lll .'-tll Il ill III et volup-
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tiiS':I'lll1i (]iiIil.:lllhlt"lJ1 lwL"l't'.
1 Capnt SXXl1f.
Da forma meriùiaTIorum.
~l:ias l'lJgac mcricliallae inl:r,]as lligrus ('1'1:'J'I;-;).>
l':I1,illj"
1l11!!L1.'=di, talis Il('llli~ ,tiilini culoris, ll:gns
c:lJ,iijis,
"xili),IlS l:1ll'lliJJll.'i l"'lJi"'Jli~ :tdi Ili1Jn., .. " ...,
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llllll ]'l'(lll1l't 11111 i!l;..;euiUlll ,·t 1U1'll1'lricll!l d
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i,t ~"ia ~lla JOl'llJ:t t"llll'('l'rltllS l',';t.
-----------------------
- " " ,
in Foerster vol~Ip.236-240.

31 6
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Physiognomoniste anonyme Foerster IIp.13-15
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] Ib.\\";,j ')Fl it'lll tl]l iUlll t'" ,.'rél1l'l'ullt,
llalti pl' illlO gt'uti Ulll
",] 1,rolillCial'Ulll l'l'ùlJusiti,; lllol'ibus ,ILL RiwiliLudillüru
,~i1Jgulus qnusque 1tolllinl's re!'cl'l'l';lIJt, nt, dil'tT(,ltt:
llic Aegyptio est silUilis, "\\l'gntii n,ut.'lll :sullL eallidi,
Jocil~ls, ]cves, tell1erill'ii, iu. vellerelH pl'uni ~ hie t~eltu :;
id est Germallo est si ru i]i,." Cclti ô1lltelll "ulIL illlluciles.
fortes, l'eri; hic 'l'lmlei l"t similis, 'l'!Jl'aC'l's aukm SlllJt
iniqui, I,igri, tellllllpllli, p]'o('(,s,,;n nllleill t<'llll'ori,.; ctialll
hue gl'Ikre plt~'5iognOlll()ni:llll 'I:iSI'cuti :'Ullt IltJlllilll"~,
(ll1O<1
obsen-al'cut, qno quis (·SS(·t \\'(11 lu n' 1 ilt (\\UO 10
('vl'}luri,.; statu pel' Sillgltitl" :lllimi sui llluh,,,, id l'st
-"-'qllis esset ndtus" irati, ([uis cogilnllli~.
til~~('lIti~,
tjl;i;;
qui::; in IiiJidin,'m In'oni (lUistjue l'urcutis.
'lU"UJ(~llll(llle
igitur i'crspcxisscut ph}sioglJUlliOUes nuJla ,'xislûllte
furoris
causa flI1'l'llli It;tbere l'ru); iWllUI V 1111 Ulù lIee
;, (·xisteuit.. ira il';lst:('lIti 1[('(' l'fUI'llsita l'n~"ltati(J1le l,(,.ri •
• ,
0
LalIti,
1'1'1 fu l'i(J1:> Il III
1'1'1
ÎI':Il'lllldlllll \\'L'] ('u!-!'üator<'lll
pronllllLiabaut,
1,~rtilLlIl 'lt,<:\\.,,,",it, III ad "ilJlilit.llllilleJi\\
:IUillialilllll
d,~ aHlllli~ h"JIlÎ1\\1I111 ]>l'Ullllutiarèiur, d
(:(·rtior ae ùl<:ilitJI' klL'l' l'ia \\'isOi C.,t n"L' tamen ulllisslle
\\'J suut priures,
dl'lIilllW .~i~lla piurilUa ,lil Silllililllùiuern
lluiuwlilllll rL'f'l'l'lllll11l',,,L
,
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, II, ("'l' i1l j sbl,itl's idl'IIHllll' Ili~Ti ",,1 ~"rdidï et
;!tlllal i nll)(ll'i.' L'l, ('l';IS;;Î vio!t'lIilllll lt"lllill"!lI iudie.lllt:
J'I'ji·!'llu!.nr aIl ';U,'Ill,
l':Ipilli IilllHe,; t'l Idlra ulOdulll
1t'1I11\\'~' ru!)ei d ra ri 1"'Illlri:llll ~'all~llill;". l'lIt'l'I't'lU, "illt' III
,irLlIte 'le f"111illillUIIl allil1l111U illdil';:Il! t't 'i\\\\;tld,ll l',jriu-
n's
fllllri"!,,
tant"
11Ll~is ~1l1"I"I\\llll. '.':ll,illi tTI"l'1
lli1lliuIU suiJ,loIulll
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31 7
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70. Colo-nïï:üSpecics in l'orporibus gcutibus aUri-
butae sunt.
prout suut igiLur gentium Î11gcuia, ita
colornm silllilituùo llosceuùa est.
color uiger lcnis
imbel1clil, tirniLluill, WI":>Ull1ill iudieat: reierlu1' ad cos
qui in llleriùiaua pbga habitant, ut [:mnt] AeLhiopcs,
Apgyptii et (lui llis iundi suut.
coh.r uIhus sulJ-
rubcus fortes
et llllimosus iwlicat:
rd"'rtur all eus
qui i1l scptentrione CUlllllllll"alltllr.
eolol" vchemcnter 10
al '. \\lS virtuti est l:untl"arius.
l'Illn color rlllJil·UllLlu.~
est cviJcutcr 1I1 L'illui corpore, dolis hUlllllll'lll sht-
Jelltelll yer;"(J!.Uill11 (Je dec1ar...t.
colur rlU] pa]] ol"e rlt;..

furmutus c:>t, illliJcllelll, timitlulll CUllIklJlllUe
lergi-
versaturem
siglliJicat,
si
uon
acgrituJo
sil.
causa
palluris.
l'lllU
fuseior colur paHori l,c1'ruixtus est,
fi quod Gnwci [.<éI.(i"XI.W'.,WV Vucall t, v' ,met'lu, ]GrIlla ('cm,
iutelU]Jeratulll
irae
atl(Ue
liu.:!'uac deuulltiat.
culùr
i~lIitus aIl ius,lllialll H'1'~it. tolu1' tr<J 1Hl :ri]]e' et mû-
tleratc rlllJ'~us Jueilc illgl'Iliulll Yl.'luXlIllC ,ll'dal'at . tllJU
l'L'dl'::> SUlUllllllOdu rulJurc
ob.ludum est,
iL1Clllldi;L
lU ÏJ.I.L1allIlllatlllll auilIlulll t1cllillllstrat"t
ibide~ p.l06-107
..

31 8
3)physiognomonie et morale chrétienne
\\ 11.
Le [Ii:,,,u.
r
.~
i
1
Phys~ologus,ed. M.E. Legrand lP73 P. 30 et 33
-

31 9
"
A N N E
X E
VI
LE DIABLE NOIR DANS LA VIE D'ANDRE SALaS IN P.~. T111

320
col.751
('l
t07. l'IISl h:t'c ~Iio renCClcns oculos, \\;,!Cl poac
p~'. 'A"f(à'~N 6~ f;1t:(16.v .il.llü. ~Hltll &Uotl'J.i.; t~
\\J"" lIIona.:lllllll duos in SPCciCIIl ClIlllIdlllS, acrill'r inlcr
t,7:i:r.! r(/,'f'uXr,U' 6,' aüt~lI &!lC'1~oJ-livou;' ~'f U 6
IC illius callsa COillCllIlclIles. qUOI'UIII aller l'n1l'0IC
p.h :0:; (LÜ.'J.;, ~"xll.t:rj.llvw.;lX'.o);j 'toù:; ~~).ItOÛ'·
OClllisll'lIl lIiilU, (lllcr \\,,'1'0 cxill,ii call1loris sicul
6 o~ :itépf); ~'J l.EulCb.;. ~ 't?> ltPUIl' 'tou oGPUc.u,
t"(clc~lb CI ysl~lIus. Niger :H11CIII sic Ol'SUS : Mihi,
·EÎ.ey~ n 6 J-lD.llÇ; "Ep.a abl 'tà' 'ltpl.'tilu« au'toü.
~..qllich:II, primas in ip,ullI \\ iIIll il:0, quia 1111'0 CI
é:'t1;;0 ~l-tIJ'J 6ÉÀl;p.a a!(...pi~ttnl· ci'Jal~~;.uo'" yilep
lIulll cl "()llIlll~Lc ClIncla PCl'allil; illlluiselil'ors
X111 <;'IHpY\\lf'Il; j.lH:i· 6E01j J-lept&œ où dX":lI'tClL •
cllilll ('1 :l\\':lI'IIS
cilm Dco pal'lcm lion huLl·l. Clli
nliÀlv 6 Ët.po~ Harav • O'x\\. cii.loi lj14 a/ftW 1I(,'toii
Illlcr : NIIII
il:\\. ~et! llIihi poli us pl'ill\\;l~ dclll'Ill rc-
d ;:PIj.É),eIl1; bt.\\ Y.a.\\ V'l~'i:~Üôl, xa\\ aGluol. x:a\\
(/~rc. 'Iuia jejullii~, prcciLus. prohilali, 1II1111SUtHII-
[":IV ay,;1y,<.'O. r.piio;, ':(1'1:1\\\\111.;. XCI\\ t,aliX'O". '[6:- -
llilli, hUII,ilitali, silclllio a,ltlinus ill prilllis est, n ld;~',,,1) ()UV III lluo, xCll oGz ~v dp+,v'l f&~ "w, rI
CUIII l~lihu~ 111Ir(\\ till'll'l'le l'l'olali~, 1I111111S l'Olll"I1-
~ll'e,?Ij.i('W'I. "ECj>"l faxcr.to" ft J.&D.aç ~cii.' 'Ii ).tTn -
dl'Illii 1II0dus, l'aI lIull:1 essCL, Ii:cc l:llitlelll prO' se
6 y,f'!dl~ ; ~EÜ'E. 'tive, 01 9Ù~PTur-O\\, 01 XYn:o\\, <.1
alltllllil CUIIUc!>IIS lIigcr : Agc,lulII :lIflli:lIllIlS 'Iuill
ch;;).cr.n:~o\\, 01 cio:plia!patGC; ~ 'to:". lu~jAoOh' r.p?~.
de his jlllici ; 1111111 is t.Iici\\ : VCllill', :1\\'3I'i, IClI:lCeS,
Xil).ai't:lI
xcr.l t<Jù,; a·JII-'....xtd;. X:1\\ 'to~; fIÙrt!P!J.ll-
iUlllliserlcol'I!es. aliol'lIl11 \\'u!lflll:lli lion pal'L'lIles?
Vil:;. xal tll"'O "ou'twv 6piJ("u'O ; ·Ecr~ 'in'Ii.O; •
an
lIliserh:lll'<les, lIIilcs. llIiSCl'aulCS ta!alllilalt'lJl
Kat.1 HYEt 6 Kurlo:; ; ( "ET.l .lu rew w' ~ h:\\
aliorlllll, el his similes ail sc ill\\'ibL? Ali ha'c all-
't1l'1 'r.pQ,fj'J xcr.t ijauxov. xal 'tpill-ovt.i ilO'J ut,; loS·
gcllls :' Ace (llI\\li.1I11US qllit! pl'/lnnlllict Ilolllillus:
l'ou:;; • Kat ;,;.\\ • Mcr.xcXr-* 01 ntwlo\\ 'tcfl ttYiUJ.&IItI:
• Super quelll Icspi-d:llll, lIisi super hu"'ilclII. cl
J-lIlX.i(,~O! lil'ltpui.;, I-IUoiF"oO' ollC:lbp<-\\~JlIIfa!~ ••
quil'.LUIII," Cl 1l'l'llIcnl'CIR SCI'Uloncs IIIl'OS ~ ?,' El
xG.\\ .,'à: 'l;IlU:O~' 'ltapOl.J.~G'A. "ET'! 6 iltlaç' Sb.-
alibi: • Uc:ali p:llll'ercs spirilu, hcali IIlilCS, lJeôlli
p.:l! t?i:J.~1 <.(.tO; btl 'tcjJ lOYIfI- 001 • Alu.iP:Ot fil
l\\Iundo cor<lc •• l'l alia his similia '. TIIIU lIiger:
Èi.:~j.l')VE;. Ô:L llÙ.O\\ lÎ.al)'ll:rov'ClL • KCI\\ r.ÜlV"C n·
o Sllt'rlaClIlll1ll ! Lrcmit ille scilicel ad ha~c vCl'lJa:
VZ·,OE Iill<.cplI-liv.;, xd!l'v; xa\\ ~ U~'t+,p p l 6 l.ù·
• Ocali llIiscl'Ïcol'I\\t's, '1'lIlnialll ipsi llIiscriclll'llium
p:iVLO; o:X,;tP;LU,'1 tad. J KCll 'r.~hv •• ·"ùw Clii.w,
cOIlSt'qucnlul'. J Li l'ur~ns: • EslOIIJ misc.. icol'll~s. C xJ.l o~ 6:JO'(o.v .• Klll" J1~itpuml r.UVWV't1 do" 4p,;o"
sicUL cL l'aler "chler cœI~slis llIiscricol's esL 10.,
G<'U.' I\\c.l 4i.).11 'lthlou' ~IlHi4~lItœ 'toi BiOÜ, &;
EL alilli: .:llisericol'.Ii:lll: \\'(,10 cL lion s:lrrif1cillfll"..
Ii~ cripw :dr~LV ~OÉ),uyp..i fLOU Ô7.~Pxo"~a,il& l'f.V-
AUJuc illutl:. Frange cSUl'iCIILi palle III lUUIIl "..
..1a p.f).j ai"t'J. nw:; c.ù., 'toi 1tji<ld).111I ldl,l&'J ~l.~-
E~ alia piura t1i\\'illi NlIlIlinis lIIall<laI3, qll~c 1J~0l!
).• !; ·Ar.IiXpIO.t; ouv 6 'toù lplol.tÇ baiVllÇ 61:T,{li-
a,hersclllUJ' lIIilli. pl'ufenc 11011 511SlilleO Cl inlel'
't1J';, ~tf"l • A1x,! J.&ay.ii.lJ a\\P.Ef'O·J j1"(;1~t, P". u\\
aboll.ill:lliollcs repollo. QIIO if;illll' parlo \\l'illlilias
oùx àl'lO'.cr.I.Ll11 J-liMil; a.., ù'J xP\\'I;~V ti;. iÀr,b<b.
0l'rrnl\\l
i1lills liLi
,illtlicas Y Ile~pr.ndil an:;clus
tfw.~aWl-!.'J.
lutis: Difficilis Iwdie nos illter lis orla t'sI: IJCC!lIü
:I('quiCSCJIII ego, quoad jvtIiti~ \\'er:,nI .-pel' illa
~cciliiullelll obLinllel'illlUs.
IGS. AII<lilis hisce, illlligllalus csl lIiger CUIIII-
pJi. 'ïaC'ta axo:ialXç6 ~'O"U;uai,iplXl"II.m!9r;aL
chus, dixilline ralltlido : Quollialll a llelJih"it:lIC ur·
,;,:p~; 't~'J )'~!1Lf).Jœ - ·t:'It5:o~ àn~ lfÙ.A~f'';r.!~ \\
ditur bClli:;nllS liolllillulII amatol' Deus, cl ill llelli-
Cipy.•tal 6 <;'IMvOFW1tO;, 7.ao! j.~Y~1 d; clratl.~','tll.
GIIÎlalcm
t1csillil, hine USlulc salis ipsul11 aJ1l'e1hs,
'~'i cr.i~1;;(; ~'J21':~'J ~(1voul'''''' 1tfl;'~ ..~v e ....z.:a.:iy'J-
a IIUO prolJc lIo~i ablallllUIII Le, CIIIII t.Ialllllo meo,
°rz:;. xcr.t CJ;-5:i-(;.~ X(l;' Èt'-oi ÉXil; i'iVi'(X21 't~y clr.6-
IlUOt! cxpelis: qnapropter halle ('go cout!i:illlll'III D y:x:r!'J. p~1j y,cù Q:7.:1vai~(1: "hv 'l:OII)Q'faX'-
nOIl :lCCOPI/), ClIi anl\\cllls DOlllilli CUIII ~(oillach()
'r.6~ t~l) 1, 'u al cirTEÀ~ Ku~lou i~1j r.~ cW'to.. •
Ha occurril ; Oolosc lI\\acIlin~lo .. fl'audis; 'lui lcgem
MÀtë. X;1\\. à ..anwv. 6 ".:WO,,:W~ ':flÙ; ~; 'twv
cOlisliluil liliis liO'lIilllllll. qllo jIlIJI~nllll' l'cela terre
à·,OpWT.W'J XfI!VSIV ~iY,I1I!1, XCll p.~ n,al.. 1CfJ6Ji.v lv
judicia. uillllberalllcs fol'lullam paupcl'is, lIi\\ re~lli-
y.F!aEt. x:xl ",.r, À:Jp.6â"EtV 1:(-6CfWT:OV au~, aü~
cici\\les jll'l'sonalll divilis; ille ldclII. sapiellliœ jn'Ii-
,,0; ï;n (;"o~ a<.t,7ia; xal OI~LOJU'JlJ" l~lŒY au 'tIlU
li:'l.!lJue ICI'II,inus, Iua sceleralissinlÎ l'alls:l a jlltlicii
/Lt:1?w,;;i.TJ\\l clp.iw.; fX~t ~2foll:(";p~2& h.p:oSl ;
rcclilUt.lillc 1110"0
t1cneelal? A.lcst.lulil igÙII\\' I,ue
A.::'fI'l to('IU'J a.fI:l !J-lol. lIal 6t~ 1I('!1W~ 8:r.ii ~
1111:1 nlCW1I1 : el in jllt.licio rli\\·illo. aUI jlcl'~uadclIlJo
,-d:rQU ~ 'It;;i:rO-';~1 "1I;{itII.;. Tou.ot, ..1% 1~P.lJI

, 21
HU S. A~\\)HE.E S.\\Lf.
Dllppi;a:t. ;. lJ.ibi, hi·'Ha. I~J;i) ;:Of" KI.l;,io') lb ,\\ 1':I\\l5~1II OWII", anl Yil'lus cOilrc,tim l'c.lc. \\!lIil,"S
)Cpi!,-a. a.:itc.l. i:naC~L. I.Clt a,;r!1,;;i~,;w', l<a.d Œ'17-
t1.iclis conlinll"lus IIÎ!;I'.', :IIl1luil, 311 HOlllinlllll, lan-
toU.. t,pW~I')U W'I KSptO" Gh:;..l.. pll. \\I.a.~E:7.. hE!·
1111:1111 jll.lirii 3rhilruIII, C3I1S:l111 dcfclTi : Sillll"lllIe
\\/0. 1lZp\\ 't~. G:;'lO.1~ • 6 y.ip !,-fla.;, f! l'-:xl a~'I
alll\\'ollllS ail ol'i"lIlalcllI pla:;:lm con\\'cr~is, ea.'lliL
o~"'iJ êr..i(;i xa.-:.2 àva.nUç, li),j.' E:'IHw. cx.;b;;pt-
flllgi,llIs illc jll\\'l'ni~, SCII allg,'lus, Oominulll 11111-
yiv'tb eOi4U[V-V a.'~;;c.'~ "pkll)7:o'l hl Ô'Ja(JoJ•• 'U;
posila SUPCI' rc sollicil:.re (lIigcr cllim, lalllelsi priu:i
IIUV ~f'c;,.;;"la(y 0 &ndo.o K'Jf10u, Eù'llw; <;III\\1~
1111'1 cu. :\\11l)rlu rcsp:ccrel oricnLCllI, averlcraL ~Ia-
tyiv."'11 h 'tw'/ oùp:x'lfinr, Hy~uaa' 't:y~ Ê\\lE"~À.i·
lilll .. holllillabilclll \\'IIJ1UIII silum ail occi,lelllcllI),
Dt
1-'1')'/ tlll. ci"on6i,o!; JoI*J, >.t'[wv' ( Aci6:tE l1y•.j!'-c1
cl confcSlilll illsùlluil dc cml0 \\01 h:ce ; EI)O apo-
U-ï LOV, xili ~vmiWV ~'tE toi; eX!,-aptia.ç, à,(jlEO~'i-
S1o/is Ilicis ila pr:CfClli: • Accipile Spirilum sallclUm,
'::l! :x~ooi~. 1 'E-:u\\ oG" ~pr,XIl 'l:t.i. 'fl),QlÇ l'-0\\) ÀlYWV,
qlllll'lllil .'eJ~liscrilis Jlcccala, rCllIillcnlU.· cis Il; •
A.i6nz Xf-IIa!o., 4YC\\ UwdfLlltO'; «y101l, Y.:t\\ .dtE
iis&!t'Ill vero alllids meis non sic pr:ccepi : Aecipilu
'o:"7Xwpf,o:tu 'l:oli Ih'pW'r.ot'O 'toZ 'ltCl.PII'r.'WP.a..a.·
all~Ulll pro Sallell) Spirilu, cl lune dimilliLe 1101llini.
t.;'y.o':>,/ oùx fa'n OOL IU~'O b aùlijl • È'ltEi twv i.i.~'Il-
liUli pcceal3 SU3 : nihil illitur lili. juris in muna-
~;'VldV ÈCl:b 11. b.ii:4l1Gl; y.a.i o!X"lt~pL'lV ~ lp.~
1'1111111 iIIulIl esl. Hiis
qllippc solis, qui miscrclIlur
~:lcah1Cl. 'f21Î't'li 't1;'O "w';ii,; yi"(o'NLa., mfLEZw- B aliuwlll, rcquics l'l halJilalio parata est in rCl)no
P'laiv 6 cin:€Ào.-
Kupfo') "L"~J ËÇç,ylJl!'-ilYljl bcEiY(:J
IIlCU,
m:i
ha:c
\\'OX
insoll:lrc
IIc~iit, Je~iiL et
1";·I.ullCl'l:l -ri: ..p".lhlC%" :.:al. a.\\.. o. "pç,axu·/~a2. 'I:~
a"I;,'lus Oülllilli COI'lCllficre cum
lIi"l'o ~pi ..ilU
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\\JfJ'Il', Il..1. .v 'tou ~~'J4Ll'lii È'ltopzua.o.
rrill13sIIUC in 1ll0naChUIIl ci
ceSSK; cl
clhibita
fum adoraliolic
rCl'crclllia DumillO,. procul ab eu
ah!il.
col.757
p~'. To:;j ôl!,-oVal(CiÎi iw.';oL'[l'l~W'1 .jjlV Ë',ÔOY ;';;D.:û-
112, \\lie lamlelll allcl'lisn1l1117i t1cllli~, vidil 1110-
l'-,Ü'/. rtE .1,'01 &1a.Col.., aWCo'lt:t. !,-a'ir'lv, ~),oaYr;"/.
Il:1rhus ,liaL"illlll, ,\\':lhjopis funIl3,.lIigrum. tOI'-
lL'xO~JV !n,ifll\\lOv <f~ 'I:~ii 'Ay!CiU, l'.a\\ i.SYE! 7.r/l;
HlIlIl(UC, cnlillu~ lamcn; qUllù ,,,'otIriulll Anùreœ
"C~v "auf'!ov' 9~Wpbl!llùt6'1. i.lYE • tOU),E 'l:OÜ e.r,ii,
cOflgrcssllln lIun ferrcl, cOII~islelltclll; esc1amavil-
0;1 dç GW't,:,.:llV ?uxTj~ .p,.6'fJv~a, "E91') $,il.Lv ci to':;
que: )jlSUIIl
vil/co, quclII
t.licis;
age,
f:smule
eioii _10;' Iltanu_. là,v 'r.apiZy.o ~a'!i; 111.1.1, 'l:OÙ.
Il.'i, IJllid cougrllclItcr saluli· allilll;c IIlcœ f:leiell-
~o., JUJû G(;U Il'ltoanw tx'l:ap:ii"l a., !VOL 'ij a!::Jxû-
lIulII
Sil, CXpOM. TUIll iIIe rlll'SUIlI
e'!tipicns:
vll-'oÙ 'l:(A:rWIÇOU 0011 à,y.O\\),Ofl ç,ù !'-'-VO'l iv 'auln
Crc,la&
"clilll, illquil, si nOIl all,licris me, ,he.
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d,a; :lqll:l, pro :llllIa illills sanCla j
OICIllIl, 111'0
t~n;;i:0l)'''1. i:è l:rôwp Iiv~\\ 'rOii iyrO\\lM1'l:~,h.l'lo'J
,'"cro ol~o; c1i)'Clallilllll CL igllis, prn cCl'cis acccn-
tlj ô! n:llfJ'1 Ibt: 'l:o=j al'!'lU li.a.!o'J ' ..Il ~~ an;~pol~o'.
~is; IOU;}, 1-'1'0 illa j'U;} i/l Laplislll31C (;li) cillcla fllc-
COY )C:l\\ 'l:~ r.üp &');~ tWV UP.mUwl 'l:w'/ AIIQ901~
1',11, del-'ustelJ:JIliur. \\Iisee a 1ll1llicl'e, pCI' illlpi:J1II
':W'J' 't~'J ai ~W'Il'l'1 6.1I~~ ':li; CWY1ji, t.Y 1'1 "C1jl;,
"n'lIcrisim accrplis, hralialll C'X ca L:lplislll:ll III
~'[Gll..:1'L 6~~;(~<l0ll' l'ClûtIS dY'l:/l~aw., An' a:'..;
è\\lllIliL : eadclIl'luc Ilc causa dicc1,aL A::lhifll's:
6 J.I.:i-;:XIO; i'i ü-r:OXp!Ol\\, 'l:<oii CfW,"\\plw (!o.~.b;L«:
~!"a cs I..ulie\\'; id eSI, julÎs liIei cs, 11011 Christi:
a"-;1;'J Iidovcr;' 6:x ,;o\\i..o lCCI\\ n'T'" a.~"C~ 6A~&{o
imo Cl in
i1l1a~ÎlIihlls ejlls siluilia operalus, :;l'a,
l:: ·E....1j 'U"(;I.:iI/H' Y\\lVr.. "OII':bn:', &j-Ll} ':'~if'(!
I,ialll ab iis rO':;:l\\il, clalll illas oltlillCllùO ;ll'cl'aclo
l'.:l~ 6:'X' ..&\\i Xf'~<1,(,5. Ncz\\ "''''1 x(J,h4 Ü. iilt~,
~II,' core, el in h1l1lpaùl~lI\\ coujiciclIJo: atl!lle ila
a-j';Tj; f.no:;;/~no "(J,:;''J. )Ca\\ à:zr.' Ct'~o;l:;1'1 ":T,y 1i
(lPUS 5UIIIII, uli olJlJliùll~1\\I in- sacrillciUIII orrcrclI~, B i.t!wi;~. X~!:lClÇ hQp:z:!w; X'ZfO'l t'lj~i'l lIll\\ l'J
1\\1~'si\\llo ùa'lllolii ('omiccravil. Ali qualcrllos quotl
x:l'JM,j,n ~Cl).W'1 • Y.<lo\\ <oü.w. dl mll....ii Ino', 6.:
;llIiuel zOlJœ 1I0JOS, vindus iis :lSll'ill!':c!Jalur Sala-
pW~.'I, wç 1~!a'l T;l'00ClYC1lrll'l &~ bau." 'l:iÏ'
lias, lIec voteraI abire, lIisi eomhusla tOIl:l; )'Ta:-
O:-!:Jl Ü('ixr.'II"CI, lIz!,\\ ak "CW'I ..scra«:;wy 111\\(.tfiw'/
c:ept:rat euilll lI\\ulicri JU1l;U:i. iUaUl illira '·cslcs
~W'IT;" Èld T,'i ~.;;'l1h{J; ~ !4uYi;, u\\ ,"nt'
l)t'sl:lIulam, quo sdlicet aù IUllIlJOS circu\\l\\ferrCL
Èy.û,,'l c..~y' ti)~'11'to À"Clll11,".~· "f~n yip 0
- - - - - - - - - - -
~'~l.'l.'I'..'."~'q'.l.'Il~'I!..'II'__.
':'1tQX,XtW yopziJ a(,:ij'J, i"lll iIll w. taU'4'1
lI.:'J'ï'J ::!~·I. '\\T:'J ~':i=f:J'1 fl·~';~';.

323
A ft
N E
X E VII

DOCUMENT SUR LA CONVERSATION DES AFRICAINS.
-Le triomphe du christianisme en Afrique décri t par le Pseudo A'bd1i
-L'auteur montre que l'obstacle ma~r à l'évangélisation des A(ric~
e8 trouve être les Perses avec leur zoroastrisme(p.643.p •.653 ••• )
-R.arquons que l'auteur opèz-e lui aussi l'amalgame
etrt ~e ~
de la Candace(Kush)et celui des Axoumites(cf p.639.640.643 ••• )
-Les subtilités de l'auteur se perçoivent mieux après uae lecture
globale de l'ouvrage (le combat apostolique):en effet ,si daDa la
leete de ST Mathieu en Afrique,on évite d'aborder le thème du dial
BOir(ce sont Zoroaste et Arphaxate qui sont la cible principale).
daaa d'autres l1vres(Simon et Juda,St Barthélémy).ce thè" rev.leni
11 1 est .question des démons noirs:égypt1en ou ethiopien.

in Fabricius,Cod Nov. Test.
~ ,
Sedit aurem il1 EcclêCia iIla M~~-:~.
thlluS arù1is XXIH.
(a) & conClituit
"::'~' ':',LlBER SEPTIMUS."','
PresbYle~ ,
l'OS ae Diaconos, & per civitares & carl:dla or....
, De ~'NI lrflis .là bM/fI M,whtl(} ApollolQ (5 . '
\\1 dinavit Epifcopos, & muttas conClruxit per loca
" ,,.,
":' ",
E'Cw'gelif1~.
' l
,
, diverfa Ecclc6as. Et baptizat\\lS dl rex JEglip~
pus (b) & regina EuphoenilTa, & Filim ejus qvi
rufciratus crat Euphranor: &FiJia ejus Iphigc~,
'Àt;h~:"cog~~~ePtoLc.;,(a'&AI.
nia baptizata, & virgo Chrirl:i permanfit. ln...
M
''i , ph.zlFilIUS,expUDhcarior~inordine cereàma itiment tI eruntadPerlas, (c)
. fUI[: atqve co in munere (b) vocarus
erum longum cil narrarc, qvantl cœd in..
à.Oommonofl:ro]efu Chrillo,iri dircipulorum
luminati, CJvanti paralytici curati,qvot deniqve
eJus nwnerum venir: .poftremo ad ApoflQ.o ,
à da:moniis Iiberati, & qvor mortui rufcitati
larol(c)culmen adCcendlt,ame rublevatiooem
ab.A ponolo fuerint.Adeo Chri[\\:ianiffimus (d)
. ' $ 1 & . '
Domini i
~---
.
,
rex me fuit, & gloriGfiffima ejus conjunx, de- ,
. Domi~i. in c.œium-"r-;rter c;rreros muneris A:
'
votUS (e) qvoqve ornnis exercitus & populus -'
polloJlcl .r~ClOs, peculiare.nihil gesfit,Se(1 pon:-
Jf.thiopi~.
Effet 3utem longum recenrere,
~uam Splr~tum Sa~c1um mluminatorem una
qvomodo omnia fimulacra, omniaqve tem·
cam ccrt~m 3ccepI{fer, & in orbem terrarum
".' J
pla deflruéla fum: qva: omnia proptcr copiam
~: p~lr~lcandum Evangelium effet direélus; , .' \\1
rerum pra:teriens, qvo ordine paffionem ran·
1
~th.lopla~ is in divifione provinciam ru.
.'; ~l
étam celcbraverit, retexam.
.
(ceplt.
In qvam ~r?feélus ipfe,cum in'Ci{Ji~
, >~
j
, 'IX.'
"
t~[C magna ~ua: d.leHu }'lad?a.v~r (e) thora- "~ ,', ,:~,':. :,,::.~:'~
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,.,:'", ' retur
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De st Ma th ..p653';~'p;;rerèa'rneJuffit· ---:;.'-~
~; ·l.:~ ",,+'

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,
...! ~.:
, Dominus, qvem videntesnoIit·eexpa.vercere~
' ..>,i
.
De S't.M~~he-p ..636-637
ut pri~s. oft~n?ar:n vobis, ur .q~alefignum ~o'
',' ,~:':
b'
Dracones autcm~ram
1- - . - - -
rculph III hu InIS, tale vos dlguo velho faclte
. ,:" :,1
CUI corùm ftammiferùm ard
ga eat~, & fla.
!
in frontibus veOris, '&omfiia malafugientà
,:1
flllphureasqve rpargebanf 3ur~:~~a~,~lttebat~ ,
vobis. His faélisuftendit eis Angelus Domini
:, '::!
~ ~dor homines, imerficiebar ~,us,qvo.
jngentem .tEpyprium, Cy) nigriorcm fuligine, . : :
'ldl!l~et Matth;rus, conf! nans Cc '<!Z CUOl,;,
faCicm acuram habencem eum barba prolixa,
'.': /1
$~pltlnoccurrumil1i5 or ~.
e, (5) ~ecurUI
& crines urqve ad pedes, oculosigneoslicuti
. ";
, ";:f~~I~~~CaÎ1dacl~ ~a~~~ O{tif:.Qf~~:~:~
f
, ferrum igninï, fcintillas emicantes ex ore ej09,
',1
; .killis
O"
& ex haribus egrediebarur flamma (nlphurea.
:,
qv~lO, fi vldetur, loqverema.:.
"Ir.:
f~ft I1hApofioJus [Tumihia
.'
'l-iabebar & alas fpineas fleuti hyfiri~, (z)eratq;
.~:
, . f
, ,.m.hl apen, & per feneft
pen.
.vinc1u5 à teigo rnanibus, igneis .catenis firi-
')
;"1lÎ1magor-um illor
.ram tu confidc:ra_
(tus ...
p.683 De st Bartholemaeol
~riGo~ia ~~'!.(lOJUs~~~U~ta~gl~~tfusI~~ve aper.
t
J«.vlam Ilh duo
. "
I l , ecc~
'l'khabcnrcs v r:'aglJ /InguJosdracones ante."
.
, emebanc.
Tum vero Ut a
__
' ..'-':ETllupeiuibus cunCli~
.'CVbdDnt, ~mbo dracones ame pedes ~;~:
.(J,xi t Simon ad So'lis fimulach rum: Prélciplo
, ~" ~b' °llrmlverunr. Et dicit AportoJus ma.
tibiludificator hujuspopuli dermon pe~fimr,

1e ars vefira ') porell'
.
.ut exeas de Cimulachro Solis f & co~minual
't aUtemr. non ro 'Ir
lS, . exclCare eOI.
. ipfum; & quadr'igam ejus., Similiter curn ha:c
. 'JiJrnCh 'Il
gallem DOl11mum meum.,
",
~I . um., omnem furorem,
ve
'
.judas ad fimulachrum Luncrdbd(fet, vifi fUllI
, ;~ CXilCUlllu J ln vos retorfia
q m IlL
.ab oOlni populo duo ftthiopes,( d) nigri; nu.
~,,'eomnispopulusconvenlia~Q['f' bS~d qV?
di; horribili vulru, ~& ululantes, dirasq ue"Q.
li" Erqv' Il
' Il 0 Llorml~
l.
~~.' b la nu us accedere hue aufus eft
.ce$ ernicr.enres abrced.ere.
Quo faél6,lrru~lP
,
ru~ltaoeos,. & iabeboillos redire aeJ lo~
tes Pontifiees & populus in Apo(loJos Chrîlli,
, ftt m,cu'!l0mm man(uetuciine.
Cana
~nterfecer,unt,eos per tumuhum;. Era.nt verO
.. 3Utcm Inrerea a t fi
.
-
Jpfi '~audentes & al;lcres Apofioh Del gratiu
S Za oës &
r e ua maglea elCcira.
Deo, agences J qui3. digni habiti errent, .. Ut
WtqYcocu
r"rphaxar, & ~on porerant '
pro namine D0l!'i~i paterentu~~ ,. .
.
.*:- qvidqvam. i
'
ve pennus comma_
-
A-I
'1"
De St M~th. p.6~.3
p.634-635 de Simone et Juda

A K N E
X E
VIII

LA RElCQNTRE D'ALEXANDRE ET DE LA CANDACE:
l)d'après Mala~as
2)d'après Jean de Nikiou,
3)d'après une version éthiopienne

326
1
1
1)Idylle dl Alexandre et· de la Canda~etin Malalas. 'pp 194- 19:
l\\ ,
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AlexmHl~i mûs crat, utf1P~,-=;'esté nJlftarl~dutus - Pr:
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éfi'/.éV ~ uvr?ç -"'. :~!;~I' (loç fUTU. T'Up 1rE,lI"TCO,tt/}'(,)v 7([((/
in LegatiOl~iblls ad reges ad"crsarios ohcllndis, se com'item'
av:ov nf/ur fVT"I.lIv n~oç 'l.()VÇ ~l'm'r/avç {Jr!.oti.::iç ûcr;'(J/.UJ D'lU Ù ~o lIempc ut 51<:, 'Juales essnnt reg-es, ctlisceret.
Cnndacc vero
OJ:rJfIWCI OT(!UTHnrOv
;WL ()I.!üv r~7Toî(;ç l(J1"/l1 Ù f)rWr},év r {- ._,
~:o~ni~o, solicite iU'Iuisivit, (IUIlli, c>set forma Alcxauller, ct
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CHAPITRE LIiL Alexandre, 61s de Philippe le Macédonien, élan'
monte sur le trône, fonda en Égypte la grande v.iUe d'Alexandri.·,
qu'il nomma ainsi d'après son propre nom et qW, augaravant, d.lil-
la langue des Égyptiens, était appelee Racoh·$. Il porta ensui le l,
guerre en Perse. Arrivé à la limite de l'Europe', il Y construi~il '1:
lieu où se réunirent ses soldats et toute son armée; il Y distribua 11:'
granJe quantité d'or à ses généraux, il tous les officiers et il sa n'ill
breuse armée, et appela ce lieu C.hrysopolis; et c'esl ainsi que l'app.
lent les habitants de B)'zance~. En envahissant la Perse, Alexal,l
tua un grand nombre de soldats de Darius et finit par anéantir ('d,'
son armée. Il se rendit maître de tout l'empire de Darius el le S(JlII
il son poU\\'oir. Il fit captive la (JUe de Darius, une vierge n('11111,
<:
Roxane; il n'en abusa point el en fit sa femme~.
La reine d'Abyss,inie, nommée Candace, fut également rbp1.' : ~,
par Alexandre 1 en considération de sa haute intelligence. C"t1{~ l'f" ;..
avail appris les hauts faits d'Alexandre et savait qu'il avait l'habilu <
lorsqu'il voulait attaquer l'un des rois du monde, de se joindre ;I\\U
explorateurs. L'ayant reCOnnu lors de son arrIvée avec les expie'
leurs, la l'fine Candace le (Jt arrêter et lui dit: • Tu es le roi ,-\\lexan,1
tu as pris le ~o~de e~tier, etmairitenant tu es pris tOI-même par une-
femme. D Ulm repondlt: a C'est par ton esprit, ton intelligence subtile
et ta sagesse, que tu ru'as pris: Dorénavan't, je te garantis contre toute
injure, toi ~1 tes enfant~. et je te prends pour épouse. b A ces paroles,
Candace se Jeta. à ses. pieds.' fit alliance nec lui, et il l'épousa. Après
cela, les AhysslOs se SOullurent à lui 1.

3 2 7
lHcr gift consisted of J,OO bars of gold, 5~0 Ethio-
, pians, zoo panots, zoo sphlllxes, a crown,set wlth pearls
and emeralds for the god AMEN, ID strings of pe~rls,
80 ivory boxes, 308 eJcphants, 3~0 leopards, l 3 r~lllo­
ceroses, 4 pantbers, 300 man-catlng dogs, 300 ,ammals
for fighting, 6 tusks of iVOfY, 300 leopard skJns, and
I,jOoJogsofebony.]
,
And Cl\\NDACE sent a skilled pain~er to ALEXAND.J~R s
camp and she ordered him ta paint for her a portraIt of
ALE.'\\:i\\J,iDER and to depict very carefully his form and
appearance, and gait and dress, and bearing. And the
une v~r6ion éthiopienne
painter, who disguised himsdf as one of ALEXANDER:S
friends, went to the camp of ALEXANDER, and caught hlS.
likencss and painted the picture of ALEXANDER and took it
back to CANDACE. And shc rook the effigy, and placed
it in ber chamber, and her children and the courtiers
knew nothing of its existence.
,
And when the ambassador (CLEOMENES) returned to
AI..EXANDER he informed him that the queen had gathered
together her solcliers and arms. And ALEX",:NDER ordered
his horsemen to be preparee! to march whlthersoever he
mi/'ht wish them to march. Now whilst matters were
th;s, behold his friencls brought in to him a son of
CANnACE whose naIlle was l)éANDAnÔs (CANDAULES). This
man had set out with a troop of solc1iers and \\Vith his wife
and servants to assist at a celebration of the [annual]
festival [of the AMAZONS]. As ALEXANDER was asleep they
brought CANDAULES ta PTOLEMY, ALEXANDER'S friend, and
tf.!'CAN'DER and Queen CANDACE
he said unto him, "0 son of Queen CANDACE, what hath
'Yt had drawn nigh ta her country l wrote
happened to thee. And what hath brought thee to us?
,saying:
Dost thou wish ta aet craftily towards us?" And CAN-
of Gad the Merciful the Compassionate.
DAULES swore unto them that he did not desire to act
t of Gad, the Two-horned king, to
craftily towards them, and said, "Tm,s is aH that hath
queen of SHÂMER. [Greeting.] In former
happened.
1 and my wife set out for the country of
)llS in the land of EGYPT, 1 saw there lofty
~ARÂMÎN (BEBRUKlA?) in the great mountains, and
many tombs of great men, and bones
certain men overpowered us, and slew my bodyguard,
and had become like dust. Then 1 in-
and carried off my mcn-servants and my maid-servants,
-",-
.. - - ' - .
d h '
told me that
lt'ling these things, an
t ey
l
1
and took everything 1 had. But 1 will go back to my
invadecl EGY'PT, and that thou l~adst (w~ ~
country and my mother, and 1 will colleet a large army,
IMn days a~d that thou hadst SlalO the l~o~ts
and will recap,ture my bodyguard and aIl my men, and 1
.,
'th ~
'd hadst earrierl olf into captlVlty
,
ertln, an
"
'
. 1
with
wiJllay waste their country. Then thou wilt perceive the
and young men, ancl hac1st ~arncc aw~y l ' h
truth of my words." \\X!hen PTOLEMY realized that the
5 of gold and silver and precJ(~us stones. ~.1IC f
words of CAUDAULES were trlle, he went into ALEXANDE!J.
use<! ta worshîp, togetbcr w~th (llIan,tl1Je~ (~'
and woke him up out of his sleep, and toid him that a son
" -"'n"l behold 1 wish to takc \\VIth me fI 0111 thcc
. r.",
' .
.
of Queen CANDACE, whom he dcsired to visit, had fallen
1• tsoever
t:ctUngs, Therefore bnng out to me W 1.1
If
into ms hands. And he also told him what~cL
,
fllld in arder that thou maycst save thyse
. A - - - -
... , ,
'
e
-in the matter of the ,vife of CANDAULES. And ALEXANDER
and that thou mayest obtalI1 .my
vengcanc
. 'li
. fi alnst
detainee! him for one day and one night, whilst he medi-
'1 ftl',,}U doest not this specch\\y l \\VI come. g
tated on the incident, and considcred what steps he should
.
ith "1
h d
~lCssage
take in the matter.
of the T\\Vo-horned king reac e
\\X!hen the morning had come 1 ordcrcd PTOLEMY to
',..1..... 3nswered it in these words :
f
h
sit on my royal throne, and 1 arrayccl him in my apparel,
MJII:;
f '
drom
cr
GA."ll>ACE the queen 0
SI-lAMER, an
'.
and 1 set my royal crown upon his head, and l stood up by
10 him of ~he two horns, the king of th~,~R:,EK~~
limes
his side to minister unto him, 1 caUccl him hy my name,
when we \\Vere in the land of L(','1PI a
, h
l he helped us a2;all1st our
and 1 caJlecl mysclf by his namc, and 1 commanded my
w:t!\\ Wlt
US, aoc
~
f
horsemen and my foot soldiers to stand up bâore hil1l,
">ll\\d' we never at any time sufferec\\ .d~e.a\\
and l orclcred the captain to brin); in the son of CANDACE.
; IlOt that the atmy which thou h<ls~ g,lt 1CI.eC
'will
And whcn the caprain had brought 1Jim in neithcr he nor
tcuify us, for the valiant wamors ,10 my
.. - ti.,ht
any one elsereeognized ALEXANDEIt ancl PTOLE~IY, and the
hundred thousand horsemcn; but If tho;
son of CANOACE saluted him that sat on the tllfone as king,
,b1 ~d: us in the day of battle, (:veJ~ and goo ,~
,tI:ba
and relatc:d to him what bad bcr:tllen him. And when
vc ~cnt thee a gifl, prithec recelve It from me.
CANOAULES and his men saw the soldiers about that noble

328
S\\;J.l~e'~'i~ythoughtthatp'roLEMY \\Vas AL~~XA~ DI"n, anJ
"0 man, great honoue should be awardcd to thee, an? ~
e~ they looked upon them they were smItten wlth fear
rights the kingdom of the Two-horned should be glv,
d quaked. And cach said within himsc1f "Behol~l, he
unto thee;" and when ALEXANDER. heard these word~
egardeth us wrathfully". Whcn the son o~ CA:"DA.CE s~w
laughed in his face. So they camc ta the towo by mg
this, a great fear entered his heart, and he dlecl 111 hlS ~kJ~;
and no man knew of their arrivai, and ~hey set nre ta
he was unable to utter a word, for he thought wlthll1
When the men of the town discovered thlS they asked wl
hims<:lf tha,tJh.e.k.i.qghad ?rdered ~in~l t_Q..~~-gY~,to~e~!h'.._
had set Eire 1:0 their town. And it was told t~em, that c~
-
'Jtf1.~Th ALE...XANDER, that IS PTOLEMY, sal~~ \\X ha~,_h,aAth
DAllLES, the son of Queen CANDACJ2 had arnved~ tog:tl
',',H~ened to this man whom Ise? [hel:e]? AL~AM !l~O~
with a great troop of solcliers who were under the COI
.z'-:. hNTfGONUS) said, "As the kll1g lIveth, d11S man IS
mand of the chief counsellor of ALEXANDER,.tO recaptl
·C:,::l)àU1.ES, the son of CANDACE. \\X1hcn we we,re out on
the woman who hacl been carricd away captIve, and d
.-:"\\fd duty for the king, wc found him wande~lng ab~ut
if she was not restorecl to him they would bu.rn them ~•
. :: di':trncted fashion and crying, and wc questloncd, hl;l1
their town with fire, and wOlllcl pour Oll~ thelr bl~od .11
,l'':~l bis affairs, and he told us that the. lor~l <;lf ~ARAMJN
water. When the men of the town perceJVcd. these th1l1
'.,' .: C'r.tnl:kcd him, and had carried off hIS wlfe and every-
they rose uP, against their lord who had carned ,nway t
",,~,(,\\,jhithhe had. What now, 0 king, are thy ordcrs ID
woman captlve, and they took her away from hlm
ne
,.èi:~ofùlismatter?" Then he who had been addressed
h(fhacl Iain with her for he loved her dearIy-and ga
.. '~1fli1'''niiweredand said, "0 general, l command thee
he'; 'back to hcr husband.
When CANDA~LES saw t
: "'.' r.:th him, togcther with a large troop of horsemen.'
woman he fell down on the ground and dld ho.mage
:' .-.! :bll shalt fight the lord of J::AIL....MÎN, and shall .re-
the Two-horned one; who pretendcd to be the <;hie:,of t
.'v, ~'o~ the \\VUe of CANDAULES and give her back to hlm.
counscllors of ALEXANDER. And he said Ulito hlm, Th
.--
..~::-=:-----.
-
--, --
.
- _.
-
And thon shalt conduct his affairs successfully, and shalt -. -
hast dealt gracionsly with me, and by thy counse1 G
t.'lke both him and bà back ta his mother."
hath wrought a blessed deed." Theo ANTIGONUS and
Whcn CANDAULES heard these words he rejoiced \\Vith
men laid waste the tawn, and they slcw every one tr
nn ~xcccdingl}' great joy, and hc was grcatly pleased at
met because of what the man had do ne to the wom~
th~ [onJcr] and' showed himsclf to be right glacl. And he
now~ he had Iain with her.
,
dU ltOmlllJi.: ta the king (i.e. PTOLEMY), and bowecl down
And when they returned to the camp of ALE.XAND,
c\\cn w thl: ground, ancl he prayecl unto him.
CANDAULES the son of CANDACE rose up and kissed
'l'h'fl he who \\Vas standing there, that is ta say, ALEX-
, head of the chicf cOllnsellor (i.e. the suprosed ANTIGONI
o'\\."a+~. who had called himsclf by the name of AN1'f-
('. and said unto him, "0 my brother, 1 :vllientreat the k
C~;.:J1 :; the gencral, saicl, "Since tholl hast thus COI11-
to send thce with me ta my 1110ther 111 order tha~, l n
I·-~m~fd. 0 king, l will go with him and wjIJ deliver hil11,
reward thee for what thou hast clone for me:
1':
~'::'i ü!ll11lint for me horsemen who shall be llnder my
[ANTIGONUS] said unto ~ùm, "Speak t~ the kll1g (
"',j;:;;H~I" and Who shall obey my orders." SA }'TOLEMY
l'TOLEMY) and ask [this] ofhim, and he will send me '\\\\
,.H~h;m thiny thousancl horsemen.
'thee, for l wish ta go with ~hee, an~ ais? to see"
:kfil! At-<ï"lGONUS, that is to say ALEXANDER, went out
city." And when they were wl:h the king (Le. PTOLE
, ',; ")~ ;,:~ presence, having CANDAULES, the son of CANDACE,
CANDAllLES asked hill about the journey, and he consen
,.', !'!ïi1, and he marched with them until they arrived at
C'~~l!!try of ~AltÂMÎN. Now it was still daylight, and
:~ let ~ g~. 'And PTOLEMY said, "0 CANDAULES, tho
:eest what ANTIGONUS, my chief col1nsellor, hath donc fe
. ,':?l'U.;)t\\dor ALEXANDER said unto the son of CANDACE,
~ h~ùc
,'1,
oursèlves here in this desert place until the
:he~; now it rests with thee to treat rum honourably an
';'; ("',~d, ~2St the people see us, and they tell their friencls,
~:o return him to me in safety."
.
~;t:~
1
i
;
Then ALEXANDEIl set out as an ambassador of the kml
sby the Woman bcfore wc rcach there, and we
;lncl he hacl with him four companies of solcliers and
,;' ':-lttoil in vain. Let us then tarcy in this place unt.il
second ambassador.
And they marched on until the
", ,:nkg, and when it is dark we will enter the town.
;; :.h~ We have come thither we will set it on fire,
'~rrjvêd at a grcat and lofty mountain, and it was fille
,with fruit trces, and the stone thereof was formcd (
,- '-,' \\:,,'jl1 cry out to the people to bring out the woman
',-.1'\\
crystal. A nd on the [ru it trecs thert were such huge an
~:;;y have taken from thce. If they will not do this
plOnstrous serpents that no one could ever eat of
,
.:!:~ Jay W:lste with nre a11 their country, and we will
tl~
.::, \\..:-'~'l.)' man of them we meet. But whcn they see that
ruit ofthe trees. And l [ALEXANDEIl] saw great herds e
yild beasts. Andl said to the son of CANDACE, "Why d
\\!::.1:~btc.rof men and the burning of their town have
, ._:: ";'t)n Ùlem, being smittcn with fear and trembling
~e wild bcasts, swarm in this manner in this country?
• ~ ,'j,\\bring out the woman."
pd CANDAULES said unto me, "This mountain is th
;::L'll\\i'IGONUS, that is ta sa\\'
~pdise (i.e. garden) of our gods, and wc come .hithe
ALEX.~NDER, said these
:the New Year festival each year to oIrer sacrinces unt
",: 'r.j the Son of CANDACE, C.'\\.NDAULES rejoiced, and
,:< 2'îW 1x:fore him even to the ground. And he said,
I~n, and to bring gifts to them. And we eat of the fru
~ tÎlese trces and we take from them provisions to la!
·.~:t:!
! , '
ÎlISt changed places \\Vith Ptolemy, and having gonc out
; on our way ta our habitations. Now these gods
.: ',. ,,'';:c:m.:rn:tUms to Ptolemy's prescnc(; disguised as Amigonus.
appe~
nto us, but incleed devils and Satans have at ail time
rr6
ppeared llnto men in these mountains, and'the people j
he cit\\' worship them."
"

329
the Haar or me cjlani~Wâsmiëleofred-wood
[ire would not bLlrn, nor rain would not wet,
.~------'so we marched on llntil \\ve-came t~ their city, and the
wood worm bore through. Now. the chamber ':'

mollie[ and brother of CANDAULES came Forth ta welcamc
large and Ithe walls] thereof enl1tted r~ys of lJj
lthn. And'when they wanted ta embrace him and ta hug
sparkled like a mirror. And the foundatlOn .of ~h
him in their arms, he said unta them, "Do not e~brace
W'lS
Formee! of beams of wood covered WIth Ir
me, but this man, for he went forth [to save] my lIfc? ~nd
these restecl upon wheels made o~ iron and bras
bTOU1~ht back my beloved wife ta me from captlvlty.
when the cluecn went forth on a Journey she sa
Recei~t: him then as myself since he wrought this ~eed f~r
house (i.e. carriage), and e1ephants drew It along
in::. And he poured out the blood of the people ln the~r
wheels turned whithersoever she pleased. Now
CO'lntf,' and he burned their land with fire; an? l saw th.ls
had seen this 1 marvelled both at her own S'plend
4tHI rt'il"ired th:?t thcir kii".gdo111 had been laId wast"e 1ll
and beauty, and at the magnificent state 10 ~h
n:tum'for the deed of shame wrought upon my wife."
lived, for it was truly wonderful an? 1 had nelth
A~ when he had told them what had befallen him, and
nor heard that such existed am~n$" kmgs. And as
an:);lt ÀNTIGONUS who was with him, and how gracious
'1ueen hersclf there is no man lIVIng who could ~
.\\U-~A~JDERhad been to himself, straightway the),' ~.!! ro~e -- .•raises sufficiently. Glory be to God, the KIl
~p Ilnd embraced me. A~d they said, "Behold, it is meet
:reator, the Mighty One, the Great, the Mak~r 01
~h;J \\\\~ should pay thee honour." Then the queen brought
ace who have brought forth children to the:: mlght
MJ!~:"No!.Rinta the city, and she gave him rich gifts; and
As conceming the apparel of CANDACE, It was r
d~.; 1<JTli.l.l1luded the people to make merry, and the small
'old and precious stones, and the perfume about]
'~~J titi.: ~Jre:lt ta pay honour ta him.
~f musk, and camphor, and ambergris, and t~e "
~ ~lthnthe marrow the quc(;n sat upon the royal tl1fone,
1
(i.e. sandal wood), and the odo,;u whlch
1NDIA
1
1.;\\4 ',dien ALF.XANDER saw her beauty, and her nobk
~verywhere from round about her was hke unto Ü
it<JUIJI~.andher royal bearing, he was fain to compare her
from a garden of flowers. And when 1 saw these
",..h h15 mather; and he wept with a great weel )ing. Then
:larkness shrouded my heart, and 1 became sad, fu
If.C t[w'en ~i:lid unto him, "What is }t that llukt.:th. tllee
wasted my body in the heat of the sun (by day]an(
t'I'l'f)~ 0 bcJoved one? l swear by God that wc WIll do
:old of night and in the stress of batde. And l sa~
the. nu harm, nay, wc will do good unto thee, even :lS
If ",-,o'hy ever did 1 not content myself WI
myse,
w
.
1
dl'Ja hast donc good unto us."
And ALEXANDER sald
rank which was given to me among kIngs, ane ""
.\\"11 ber. "1 weep because of thy joy, and b(;caus~ (J~ wl~at
h'~6Jtheeand thy beauty. And as for thy habltatlon ltS
condition, and lead a life of pleasure like other
k;lll~r js so great that it is indescribable, and the manner
And then 1 turned [ml mind],and said, "lnasmuch
Ils ,+\\J.th jt hath been built and the form thercof."
Now
hath willed [my] desnny He will carry it out, and
l}..~ ravement of the chambcr was made of red gold,
this work [which l am doing] hath been decreed
,.lillo}·cd. The walls thereof \\Vere ornalTlented \\Vith .aH
[by Fare]. Besides this, it is God-praised be He
)~:}.. of precious stones, the cushions were covered wlth
11ath given nnto me His kingclom and Who hat
WM "rocade. and the couches were macle of goJd and
men and ail creatures througllout the world lo kno
~ \\,;,'ith prccious stones. And there were in the ch~mber
Now whilst l was pondering these things in n~
'wne pillars which seemed ta the beholJer to emlt rays
the <:jueen saie! unto me, "0 'J'wo-horned One, aboI
cl ;lf:nt, because they were inlaid with a bright wc~n
art thou thinking?" Then l answered and said ur
~to'i:"~. like unto crystal wrought with gold, and InJald
"0 mylady, cali me not bythis name,lest mymaster
~ ,,"~h~r\\:cious stotles, many ofwhich we,re of great pncc.
hear that l am called by his name and should sI
;\\r;;J~I'; who looked at them saw himself reflected in them.
13ehold,. God hath dealt graciously with. me, seei!
'l',(!';;m !Il.l'XANDER looked on these things he marvelled,
thcrc is no other persan here to hear thee caU me
t\\,~ tt lia.d never before seen snch royal state maintained
name which is that of my master. For if he were t
!'Ff l.\\j \\~ing. Now when the meal was, ended-for shc
of il h~r'f.ollld either slay me, or he would be wrot.
,~.,! hr"u?bt in meat for them ta eat, and \\Vine for them to
me, and 'my sou! wou Id go (down] into hcll."
''''i, 4nn•..eko.wr.Es said unto his mother, "0 my mother,
CANDACE langhed, and answered him, saying, "1
,:~;'ffl.~t N~perous the way of ANTIGONlJS, and hasten, l
thce by no other name than thine own." And l sail
~: .. itt"~! :::::':1 his departure ta his master;" and shc agreed ta
,her, "0 my lady, thou witt destroy me if thou wilt 1
" 4J IV. :\\nd they slcpt there that night.
lin calling me by this name, for l am not the Two-h<
'.'.' t~ the morrow the queen commanded that no one
l1?ut only ANTIGONUS, an ambassador of the Twa-h<
, ,he;' ~ (l:1me ioto her chamber. Then sile took ."-NTIGONUS
:Who is this da y the king of the world." Then sh
' -
-
- - - - • -

j;:lr!'l'- - - - - - - -
unto me, "Thou thyself art he, for behold, l
&,M,'ld and led him into her chamber-now there
1 recognized thee frorn thy portrait." Then taking l'
.' br, ')fIt dse there, only their two selves were therc.
the hand she brought me into another chamber
,'l-k tvok him into her guest chamber, and spake unto
having dismissed her men-servants and maid-servan
,,' ,~ M"-"1/'" "0 thou Two-horned one, 1 am Qucen
showed me the picture which the paimer had pa,
;<~""t:l.!> Now thcre was in that house a chamber which
And she said unto me, "Dost thou recognize thys
,{~ l··.<!t 'li !::tone like unto the heavens, and the splcn-
this picture, or not?" Now when 1 saw the portr
.~~~:..."rdanled every one who behdcl it, for a man
me 1 recognized my~elf in it. And behold, my
. , ~;:ru:J'.ilte that the rising sun \\Vas shining in it. A no/
.,
' . -
,
1


330
.. le (<jnfüsèd~anérniyï:houg11tswere sçahe'rcd;' ~nd
And CANDAëE wcï1ffürth froffiner chamoer and
. fcll upon my heart, and I despaircd of my Ilfe.
herselr on her royal t\\1rone, and she summom
C6HDACE said nnto me, "1 sec that thou art troubled,
scrvan)::"and called for CANDAULES, her son, and hi
that thy courage hath fied, 0 conqueror of DARIUS,
And shi; said unto him, "0 my son, 0 thou my da
ofll'ilRSIA, and of l'ORUS, the king of INDIA, who :vas
his wire, had it not been that God and the Two-l
-nugbty Jlnd l1~werful ki~~~ ::nd..the inheritor of a k1l1~-
-
had loved this man ANTIGONUS, 1 should never hav
t'mfirbls 'Èlthêrs,' and the king of CHIN'-: also dld
you again, and ye would never have come back t
nit to tbec. Thou didst rule over these k1l1gs; and
now therefore deal graciously with him and sen
l6lI.tlUl\\S did hornage ta thee; a~d ail the peoples of the
away."
And when the queen had said these '
k.ued thcc, and brought trlbute to thee~ and ten-
r:;.ANÎR (r:;.RÂTÔR, CHARAGOS), the e1dest son of CA!'
ed tbtir 5ubmission unto thee, and were afrald <;Jf thee.
rose up and said unto her, "Behold, 0 my mothc
hll'" f'.lte hath taken thee captive in such wise that
withstanding that the Two-horned hath dealt gra<
'!'Il n:,.,t (;dicn into the hands of a woman who, fought
with my brother and hath rescued his wife, yet my
bltde With thee, whose army suiTered ~o fatIgue on
angry because the Two-horned hath slain her
'l'.tnt of thce, and she hath the power to Juc1gc thee as
l'ORUS, and she wisheth to slay this man who is h
. rleUl1th,lllld cithcr ta scnd thce away a frceman or to
bassador for her father's sake."
'.
~ ill captivity. And, behulc1, God hath brollght
And CANDACE his mother, said unto him, ,
.
UG«I ber of thine own free will and plcasurc, and she
benefit will it be to thee, and what advantage cam
plJœ-d her hand in thine though theœ is neither oath
hope for if th ou slayest his ambassador? For his
U)\\Illtmt to prevent her From rsheddingJ thy bloocl.
will not make the Two-horned wrathful, and dos
il' Pbt ri~ht for a man to boast himself overmuch of
imagine that no other man like this ambassador
~ (Jl}I.i hath given unto him, and he ShOllld ?ot say
found in his army? He will in no \\Vay be grieved a
1Ùl w~dl)m and ail knowledge have been glven ta
befalleth him, having once se'?-!l!.Ïfll away to us."
".lont,
~ . -
- ----~-
.
for llis .wisdom and knowledge belong to
CANDAULES said unto his brother, "1 will not agree
.
»tJ every man."
"
thee to slay the man who hath saved my life and whc
And the Two-horned one bit his lips, and wrung h~s
restored my beloved wife to me; nay, it is meet for 1
Itld. looked at CANDACE wrathfully, and as hls
pay him honour." Then I~ANîR said, "0 my' brotl
: 9rQ ri~ing in him she said unto him "Why dost
swear by our god that if thou comest between n
.(~? Why bitest thou thy lips.?" And the Two-
and this man J wiJl slay thee with the edge of the S\\
oue said unto her "My wrath IS fierce because my
and let God jlldge between us." And CANDAULES
'Ughtning' is not with me."
Then CA:,DACE
"0 my brother.l have no wish to slay thee but 1 will]
·.t him said "And what wouldst thou do If thou
give up this man to thes."
thy !J'Word with thee?" And he said unto her, "1
Now when CANDACt:' saw what had come to
..k.W mee surely and then I would stab myse1f until
between her sons, she was afraid with a great fear
'loi, And CANDACE said unto him, "0 thou fool, for
she wished to elivide her kingdom between her
,," 'i~ which thou hast spoken are the word.s of a fool
Then she cal1ed the Two-hornecl aside, and said unto
~ tome from thee, for thou art the kmg of the
"]3c:hold that which appertaineth to thine honoui:
. ,l\\c\\'ertheless thou art a captive in the hands of a
upon me, and wc bath are jointly concerned there
..•.....
tofl<ishehath the power to send thee away a free
.In times past thou hast shown thyself to be a grea
.,J "be ~isheth.But be of good cheer, and let not t~y
an honQurable man, and thou hast shown that tho
, ··•.Lt u.rl for 1 shall not shed thy blood, and 1 wJ11
acquaintecl with the craft of warfare; bethink thee
" ..•~ 'to thine army when thou hast done what 1
of some means whereby thou mayest deliver thysel
:""l'1d wren thou hast performed what 1 will have
-----, of the hands of my sons." ALEXANDER said unto
·
~t~.
"0 queen, l will do so if it please God, the Most H
1will sav~-thee-~~~n as thou hast saved the life of
Then going forth from her presence he spake unto ~
.
tmtflomslaughter, and h~th rescued his wife from the
and umo CANDAULES saying, "Surely ye cannot thin1
.
\\.i111~r tnemies. And 1 will cali thee by the name of
ALEXANDER would be grieved if ye kill me, indee
· "fjlÎ~t:S \\mtil thou departest From this piaœ. Thon
woulcl be in no way distressed on my account. If)
:1\\t notmake thysclf known to the wife of my eldest son,
think such a thing 1 wou Id have you know that had l
.isacmughter of l'on us, the king or JNDJA, and if she
one of his friends, he wouId not have sent me te
lboillliou art the Two-horned, she wou Ici :day thce
enemies without his soldiers. But apart from this,
&!>. thl)u didst slay her fathcr. And, behold, 1 will cali
not seemly to kill those who are ambassadors.
, ..NTtc;ONUS, the ambassaclor of the Two-horm:d.
o r:;.ANÎR, if thou wouldst like to lay thine hands 1
llxr. C\\NDACE took ALEXANnER's hand and made him
the Two-horned, without toil and without battle, ]
• t, her sicle on the couch, and she embraced him, and /
arrange this matter for thee." And r:;.ANîR said unto
· .JI':t the royal cro~n upon his head, and he J~y with(
"If thou doest this thing for me verily 1 will reward
. <f,-,,\\ ili.y and..that n~ghLIJ.lltil da yI~I~ 1
weil."

33 1
"I<i~lix.ANDE~ ~aii~~to him, "Tell me how I~~h -
'., ,}.qU wilt give me if l make thee master of the
Je trumpcts and beat tne drums: Then Ai'~XANDEl
o,·,'"'tned. so that L may dwell in thy country and
nanded his hast to ride fort~, an.d they did SO, a
~.""'"~~.~......-
~-_
:aptain of bis host set out WIth elght hundred the
..
-
-
-~---
,,;:~.,,;,~, \\Vith thee. For l will say to the Two-horned:
horsemen and bis army covered the whole ground
ii .?-<j!d CANDACE hath come out with grea't gifts, ancl sile
ALEXAND~R marched out with his horseme~ ur
il 'Ji'c!e.reci her retinue, and
behold tht:se men have
arrived at the forest, and haying separated hl~S(
.6 ~lfJw~ and have drawn ni~h unto d~y troops and they
a few of his friends from his mai~ force accor?1l1g
., (ii:'11y Wslnnt one day's JOLI mey. Come foJ:th thel1 ancl
command, he bimself cried out wIth a loud VOICC, ~
, .. ; !t?r [tltkillgl only a ftw men, that thou maycst see
"0 thou who dost wish ta slay .the Tw<;>-hor.ned;
.. ' [{lr beholù, site hath sent thee gi[ts and would
Forth to receive him, and take hls hand l.n thrne .
. ,,:'-, ihy person. l have tahn tribute from them, and
ALEXANDER went up to ~ANÎR, and took hlm by the
.' ._:. \\u,;e n1:lde many their offerings unto us, as thou
and spake unta him, saying, "Behold, l have de]
" ' : :::16.'
And whcn AU~XANDElt com<:th forth to
myself unto tbee according to what 1 s~are unt;:
>'~:)f~~ thce thou shalt lay hold upon him for there will
stand up now, if thou art able to do so. agarnst me.
"!'~),*lim~o [bodyguard] to make thee afraid, and thOll
when ~ANÎ~ perceived what
---
iùdhappened, the li~
", ·,!i.li'.tfum with thy hands and do with him as thou
eyes was dlmmed, and he was horribly afraid
.; r:h('n I~ANÎR heard his words he let him go free.
AN DER, and he was sorry that he had allowecl
'/o~r,XI\\t':DE.R, laying hold of I~ANÎlt'S hand, said, "As
escape fron~ him whilst he was in his power;
reason of hlS great terrOr he feH off his horse
• ',,'(.';l!, l will hand over the Two-horned one unto
0,11 1 \\Vm dcliver him unto thee'" and
neith<:r able to attaclc: him nor to utter a' word b~l
KANÎR in-
.::;~~~~j\\mountofmoney and the nll~berof the towns
Ami when he hac! recovereù From bis fright, he dic:
to the Two-horned, saying, "Grant me my life
, ,T ":'~3) which he had promised ta give unto A LEX-
", ;tnd
m~ go back to my mothe,r. As thou didst deal gl
ALEXANDER said tlnto hil1l "Thou wilt not
' 1 ·
'
wlth my brothcr, and clIclst exert thys<:Jf on hi
.0" ~w.; a !Jar when 1 deliver this Two-horned one
;~ ... ~'Jnd.))
~:,cn so cl;>, thou c1ea] graciously with me, 0 gool
, \\~' il,œ~n
J licn the 1 w?-horn.ed srake unto him, saying, "(
CANDACE. marvclled at J\\l~EXANDElt'S know-
, 'z,i ;;t rus astuteness, and at his power of oycr-
dost thou suJl deslre to slay the Two-hornecl
~'r.'~ll by craft. And she took him asiùe, and said
J::"ANÎR spaJœ unto him, saying, "0 my mas ter, ha\\
o
upan thy servant, and take not vengeance ur:
.. ''1:: "0 thou Two-horned, thou dost conquer men
',''''ftr, and by counsel, and by crafty excuses."
because of h,is [olly." Then the Two-horned said,
put away thu!,e1.offen~, but as conccrning my pre
,C:: ~ve him the royal crown which she had worn
o
:.':'~';}tby
thee that 1 wbù.Jd put the Two-horned into thine
his side and they were aJone together-
: ,,) ',<nrtn! cye had ever before seen such a crown-
l have fiOt lied unto thee, for veriJy it hath corné t
.....:;.;c him her golden cOLlch, which was studded
And ALEXAND~R sent him away graciously, ane
: , ...·"us stones, upon which he had lain with her
went back to hIS mother, and there was love and a
o:7,\\:ious raiment in .which sbe had lain [with him]:
between them until the end of their days. Thus tr
horned entreated J:'.ANÎR ldndly, and sent him ba,
,0 r ",rhcrvaluable abject which was in her chamber.
. ",": iJ:3.\\"'~ him a c10ak (?) wrought with gold, upon
a safe conduct to his mother.
"
.".,:. worked figures of the sun and 11100n and
, -
:.;.:;:--
"',:'J ;ill the' host of heaven-now it- was set with
'., ~1":i1t priee-and she gave him sixty loads of
J r'·\\\\'~r, and a great number of horses and mu1cs
',; (-" .;;s,'which had been broken in and trained to
And the son of
'C';
CANDACE, whose wife he had
.' ,~;';<; him a [large] number of things, and J::'ANÎlt
,"! ffi3ny gifts, that he might deliver the 1'wo-
'!
';\\iJ llÏm.
"
,<i~âll. and one thousand horsemen from among
. ,,~f nf !lis army set out with him, and they went
~; ,d by CANDACE, who embraced him, and
," ter h
h cl
.
~"-,l~,
ave
a a matter wlth thec; do ,.holl
'~ "lin remembrance." 50 ALEXANJJ1~1t Icft 1her/
,1'z.wny.
,
"cl AJ.,EXANDER had drawn nigh nnta his host
"~'J 1.:ANÎR to encamp in a certain fûfest wid1
, . ,'1: ~ f;;w men, saying, "1 must go by mysclf ta
.: ",:;,p.homed to thee, and when he cometh forth
'~:) and offerings thou sbalt lay hoJcI upon hil11
',;:,'il hands and withaut a blow (?);" and
; ,~' .itl:;e at the command of the Two-hornecl.
',,'ù marched on until he arrived in his own
,'~-;>Il.the soldiers saw him they bJew blasrs on

332
ALEXANDER'S visit to the Country of the
AMAZONS
• Aftel these things the Two-horned went ta the land of
~I,'ts; !:1MïÂS (AMAZONS) who are a nation of mutilated
~,;):T;1en, for they have only one breast, and their right
l:';~'lrt is like the breast of a man. Now, when \\'le drew
;':~:"l Unto their country 1 wrote a letter unto them wruch
"~.' us follows:
, 1<1h:om the servant of God, the Two-horned, the king of
',>~ tg;U~KS, to the AMAZüNS. [Greeting 1] Ye have heard
··f::,! thmgs Gad hath bestowed upon me, and how He
, -~-o-- -r- --
--.
~.::!~~ ~~en sovereignty unto me, and how He hath
:;;'Î.!.,~ m;: ngainst the wicked DARIUS, the king of PERsrA,
:;;,1 ~le hdi: of the kingdom of the mighty men who wère:
(, >'~.:,t."i.;, and against l'ORUS, the king of lNorA, the son
(r:\\ ~,,,\\,tlty men, and the: lord of devils and JÎends. And ye
i-,. ' ;.qrl! how God hath opened for me citie:s and
", ~:.•}.,; ~nd nations, and l give thanks unto God, and
~; J..L4 nitn for what He hath done for me. Now behold,
:1', . i~ {l" C()nlC unto you, thcrcfore con1C ye ou t to rcccive
• ", ,1 :illbmit yourselves unto me, and bring ye out to
(0". from your country. If ye will not do this 1 will
o . . •
A-iltq you, but 1 will take From you only such things
i .:. chlZ~ III my soul delighteth in, And l desire that ye
. ,H ~;dl1g out ta me some of your women, and those
.. :; 11.~ hCü-ses, and 1will givc them great gifts, andl will
·'tf\\.i~t:thcn1 ta dwell with me for one year, ifGod, the
. :~ ~Hg~, p!caseth."
.' ~..:' \\:ht:n the letter of the Two-horned reached the
"",; they r~ad it and returned to him [the followingj
'~;~ the Name of God, the Merciful the Gracious 1
.
~~l,-; A1>.fAZONS ta the Two-horned. [Greeting!]
."7\\ ;i1:lsmuch as God hath delivered us from thine
. ,; ~Jl submit unto thee, and to thee will wc render
, ~"'.J tcibute. And wc will go forth ta thee as thou
, '\\ ;:;lld we will come to thee, together with our
,". "i t!:ln possessions; wc will corne to thee, and thou
, :-{ ;lldge over us accorcling to thy desire. Pcace be
.... , (_:-.:.\\Uj
in AoWo Budge~the Alexander Book in Eth~ia pp 112-128
;,: '

333
A
N
N
E
X
E
IX
LA FILIATION DES ETATS CHRETIENS(AXOUM et BYSANCE)ETcnES GRANDES
VILLES CHRETIENNES(ROME,ALEXANDRIE,CONSTANTINOPLE)fi'APRES LE PS
METHDDIUS.
On remarque que dans la ~ersion Red.! IX 7-8 le ton est plus
virulent que dans la Red.II
IX 8;dans la première ceux qui pensent
>
que l t exégèse sur l' Ethiopie concerne un pays hab;t té par des Noirs
.,'
sont considérés comme menteurs,dans la secoade o~se contente de dire,
que la chrétienneté est invincible.
..

333
A
N
N
E
X
E
IX
LA FILIATION DES ETATS CHRETIENS(AXOUM et BYSANCE)ETcnES GRANDES
VILLES CHRETIENNES(ROME,ALEXANDRIE,CONSTANTINOPLE)fi'APRES LE PS
METHDDIUS.
On remarque que dans la ~ersion Red.! IX 7-8 le ton est plus
virulent que dans la Red.II
IX 8;dans la première ceux qui pensent
>
que l t exégèse sur l' Ethiopie concerne un pays hab;t té par des Noirs
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sont considérés comme menteurs,dans la secoade o~se contente de dire,
que la chrétienneté est invincible.
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S~01
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68-9Le

A N H E
X E
X
DOCUMENT F:GYFTIEN DU MOYFN EMPIRE ( 2065-17f35)
IL 'intérêt du document c'est de nous 0 ffrir \\lm. contre
-
éclairage sur
1
,
Iles termes de la Malediction.
-~ous voyons que les fils de Se. n'étaien#guère épargnés par ceux de
Cham.
-Sur un autre plan on se rend compte que la~édiction avait aussi ua
fonctionaement à l'intér~eur de la société égyptienne:tout égyptien
qui s'opposait à l'ordre pharaonique tombait sous le coup de la ma-
lédiction.
Ainsi donc l'analyse d'une quel~o~que malédiction ~e peut
3tre
menée en dehors des rapports conflictuels,antagoDiques entre Etats
rivaux et classes opposées.

3·-~1
c
~ypti_rJS
l
The Execration
(m 1) AlI men. all people, ~11 folk,ill D1aks;--aB--
--.
eunuehs,
of Asiatic Princes
a11 women. and a11 offiCiaIs,
.
(n 1) who may rebel, who may plot, who may fi~ht,
who may talk of fighting, or who may tal~ of r~bdl~g,
1 the: Middle: Kingdom period the Egyptian. prattietd the
and every rebel who talks of rebelling-m this entlte
;ica1 cUrling of the:ir actual or potential encmie:•• In the:
[in Museum are fragments of pOllery bowl. which had been
land.
f S' B
th
ribed with the names of luch focs and then smashed. ln the
(0 1) Ameni sha11 die, the tutor 0
It- ast~t,
e
o and Brussels Museums inscribed figurines carry the same
chanul/or of Sit-Hat-Hor, (daughter of) Nefru.
1 of curse. !u they smashéd such ponery, 10 they thought
Sen-Usert the younger, ca11ed Ketu, shaH die•.the tut?f
'rc:ak the power of their enemies. The exorcised demc:nts
of Sit-Ipi, (daughter of) Sit-Hat-Hor, and tuto~ of Slt·
= Nubians, Asiatics, Libyans, hostile Egyptians, and evil
es. The translation below, from the Berlin material, gives
Ipi, (daughter of) Sit-Ameni, the chanc~l/orof II-me~et,
e Asiatics, sorne Egyptians, and the forces.
(daughter of) Sit-Hat-Hor. .•.
r fin
he Berlin fragment. were purchased in Thebes; the Cairo
(8) Ameni, born to Hetep and son of Sen-Usert, ,
~
Bru$5C1s fragments came from Sakkarah. The period W3S
die.
latler pan of t~e Twc:lf:h Dynasty ,or the ~irtec:nth Dynasty
h-J8th centu~les B.e.). The. Be~llD matc:nal was published
Bane/Ill Forces
•~
K. Sc:the, Dit: A~chtung lC1ndlJch~ Fürstm, Volk~ und
(p 1) Every evil word. every evil ~peech,.n eA.)\\..
I!e ••• (APAW, 1916). The numbc:ring bdow is that of
slandu, cvery cvil thougbt, cvery cvII p,lqt J """""] eus.
e. The figurines were published by G. Posener, Princes et
d'Asie et de Nubie . .• (Brussels, J940) , with addcd
'fight. every cvil quarrd, every evil plan, evU'd- ~e
~ '-'~
Irks by B. van de Walle. Many of the identifications are
sub iudic~, with an extensive literature: of comment and
ail evil dreams, and ail evil slumber.
6
tification. We follow here S. H. Horn, The Relations be.
n Egypt and Asia during the Egyptian Middle KingdQm
,ublished Ph.D. thesis, Chicago, J951), which t.lkes :ICcouD[
le disc\\Wion up to J951.
Asiaties
~ 1) The Ruler of ly-'anaq,' 'Erum, and a11 the
i,,"I'. who are with him; the Ruler of Iy-'anaq,
-
-yamzmu, and a11 the r~tain"s who arC' with hirn'
Ruler of Iy-'anaq, 'Akirwn, and all the r~tain";
).cwithhim;
pritchard,A.N.E.T. PP328-329.
r $
7 C
·s sru
q
E.GYPTIAN
R.ITUAL:
(4) the Ruler of Shutu: Ayyabum,1 and a11 the r~­
tainers who are with him; the Ruler of Shutu, Kushar,
and ail the maincrs who are with him; the Ruler of
Shutu, Zabulanu: and a11 the r~taincrs who are with
him; ...
(23) the Ruler of Asqanu,' Khalu-kim, and a11 ùIe
uJain~rs who are with him; ...
(27) the Ruler of Jerusalem, Yaqar-'Ammu, and a11
the rt:/ain~rs who are with him; the Ruler of Jerusalem,
S~tj-'Anu, and aIl the r~tain~s who are with him; ...'
(31) a11 the rulers of lysipz'" and ail the r~tain~rs who
are with them;
(f 1) aIl the Asiatics-<lf Byblos, of Ullaza, of Iy-'anaq,
of Shutu, of lymu'aru, of Q~h~rmu, of R~hob"o of
Yarimuta,l1 of lnhia, of Aqhi, of 'Arqata,U of Yari-
muta, of lsinu,13 of Asqanu, of D~mitiu, of Mut-ilu, of
Jerusakm of 'Akhmut, of lah~nu, and of lysipi;
(g 1) their strong men, their swift mnners, their
allies, their associates, and the Mentu" in Asia;
(h 1) who may rebel, who may plot, who may fight,
who may talk of tighting, Of who may talk of rcbclling
-in this entire land.

SDUBCll-.BlllID.BIIPIJI.
-

ABREVIAfIOBS.
- A.B. 1 Analecta Bollandiana.
A.I.P.B.O. : Annuaire ie l·In.titu~ ie Philologie et i'Hi.toire Orie.-
tale. et Slave. ie l'Université Libre ie Bruxelle••
~-••'.I.f. 1 Anei•• Kear Eastern Texts relatill' to th. 01. ! ••t ....t.
:""", _I.I.F,A.O. 1 Bull.tin ie l'Institut Français d.'Archéololi. OJ'~••~a1••
p ....
K.;
·• .a.G.R.!. 1 Bibllotheoa 8criptorum graecorum et romanoru. ' ••_••J'1....
,
-
,{
BJ's. 1 BJsutioll•
• I.Z. 1 B{aaatilli.che Zeit.chritt.
~..>-f .....
- C.c. 1 C.r,.. ekri.tianorua.
- C.I.R.M. 1 C••tre t'Etuiea et ie Recherches Marxiste••
- C.N.R.S. 1 Centre National ie la Recherche Scientifique.
"',.~i'-
Code Juat 1 Code Justinien.
- Coie Theot. 1
Cote Théodosiell.
- C.S.C.O. (a.s.) 1 Corpus Scriptorum Christianorum Orient~ (a.rlpter..
87l"i) •
- C.S.E.L. 1 Corpus Scriptorua Ecclesiasticorum Latinorum.
- C.S.E.V • • C.S.E.L. 1 voir supra.
- D.H.C.E. 1 Documents pour servir l'Histoire ies CivilisatiOIlS Eth!.pi•••
nes.
- D.O.P.
Dumbarton Oaks Papers.
- D.O.S. 1 Dumbarton Oaks Studies.
- G.C.S. 1 Die Grieschischen Christlichen Schrittateller.
- G.O.T.R. : Greek Orthodox Theological Review.
- J.A.A.
Journal ot Aegyptian Archaelogy.
- J.A.H. 1 Journal of African Histor~.
- 1.F.A.N. 1 Institut Français puis Fondamental d'Afrique Noire.
- M.G.H. : Monumenta Ger.aniae Historiae.

343
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- P.G. a Patrologie Grecque.
- P.L.
Patrologie Latine.
- P.O.
Patrologie Orientale.
- P.S.
Palestinskij Sbornnick.
- S.C. : Sources Chrétiennes.
- S.E.V.P.N. : Service d'Edition et de Vente des Publications de l'Educa-
tion Nationale.
-S.T.
Studi e Testi.
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~
- Abel, F.M. ; grammaire~grec biblique, 1927
Paris B. Gabalda et Fils, 1927, 415 pages.
..
- Alexandre, C. ; dictionnaire grec-français, 21ème édition avec un vo-
cabulaire des noms historiques, Mythologiques et géographiques par A.
Pillon. Paris, Hachette, 1884, 8°
- Altaner, Berthold
précis de Patrologie, ed. Salvatore Mulhouse, 1961, ?85p.
L'Année Philologique (prend le relais de "Dix années
de bibliographie classique" n 0 1 et 2 1914-1924). Bibliographie critique
et analytique de l'antiquité grecolatine, publiée sous la direction de
J. Marouzeau. Paris, 1978 T. XLIX
- Bailly, Anatole ; Dictionnaire grec français, rédigé avec le concours
de M.T. Egger à l'usage des élèyes des lycées et des collèges. Paris,
Hachette, 1935, 8° XXXII, 2227 Pages.
Edition revue par L. Sech~n et P. Chantraine 26ème édition 1963. Paris,
Hachette, 1963, in 8 0 , XXXII, 22)1 P
- Cayré, Fulbert; Précis de Patrologie et J'Histoire de la théologie.
l, 2ème éd. livres l et II ; II livres III et.IV. Paris, Tournai, Rome
Desclee 1930-1931.

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patristique. Paris 1975
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• Le troisième siècle (origène excepté), 1977, 468 p •
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, ••• ori,ines à la fin du Moyen-Age (ouvrales parus de 1946 à 1951 inal.a).
Al,er, direction de l'Intérieur et des Beaux Arts, 1953 p. 316-448 ; 24,5 a.
ast~ait te "Revue Africaine" 96.
• De.an,ea, Jehaa. Lancel, Serge
bibliographie analytique de l'Afrique
. . .ienne prend le relais de Libyca. Grenoble. Paris in 8°, 1969 nOI- XI, 191'.
- Daoanse, Charles du Fresne., Sieur; Glossarium ad acriptores -
mediae et
in!iaae Iraecitatis , T. l et II réimp. de l'éd. de 1688 par le Colli,e ••
Praace , Paris, Impr. F. Paillard, 1943, 2 T. en 1 vol. 8° XL 1794-214-31'
- Eatienne, Henri
Thesaurus graece linguae (ab Henrico Stephano Constructus). Tertio ed.
Carolus Benedictus Hase , GR Lud de Sinner et Theobaldus Fix ; puis
.
au. Dindorfius et Ludovicus Dindorfius. Paris±is, F. Didot, 1831-1865
a t. en 12 vol. ; 39 c~ •
• Gaffiot, Felix , dictionnai~e illustré latin français. paris
Haohette
p. front., 24 cm.
;,,:latoh Edvin. Redpath H.
A COIlU(.dance to the Septuagint an. the other
of the Old Testament, Oxford 1892 , 4°.
J.P., Encyclopédie théologique, 1845. 50 volumes dont
dictionnai~.'~
.torique, archéologique, philologique de la Bible T.I à IV.
to.es en 52 volumes 40.t
4e biographie chrétienne , T. 1 à III.

• Troisième et dernière Encyclopédie Théologlque ou série de dictionnair••
sur toutes les parties de la science religieuse, offrant en français
la
plus claire, la plus commode, la plus variée et la plus complète des théo-
logies ••• Petit-Montrouge 1855-1866 66 vol. , 28 cm.
• Vol. 23-24 Dictionnaire des apocryphes.
• Vol. 59-60 Dictionnaire des missions catholiques.
- Moravcsik, Gyula; Byzantinoturcica 2 durchgearbeite. A~tL. Berlin, Akade-
mie-Verlag, 1958 2 vol. in 8 e •
- Muralt, ED. de., Essai de chronographie byzantine
St Peterbourl, 1855
588 p.
- Pauly, Wissova ; Realencyclopadie des Klassichen Altertums wissenschaft.
Alfred Drucker--mUller-Verlag, Stuttgart, ab 1893 vol. l,l, XXIII, 2 75 vol. 8·.
j
- Reider, J. ; Prologomena to a greek-hebrev and hebrew-greek Index to
Aquila. Philadelphia 1916.
-
• An index to Aquila ... Leiden, E.J. Bbll, 1966. XI, }31 p.
- Thesauru8 linguae latinae, editus auctoritate et consilio academiarum
quinque germanicarum ••• Supplementum. Onomasticon. Lipsae, in aedibus B.G.
Teubneri, 1900, in 4°.
- Tusculum Lexikon Grieschischer und latinischer Autoren des Altertums und
des Mittelalters; V~llig neu
bearb von Wolfgang Buchwald, Armin Hohlves,
Otto Prinz. MUnchea
Heimeran, 1963, in 12°, 544 p.
1
- Vancan, A. ; dictionnaire de théologie catholique contenant l'exposé
des doctrines de la théologie catholique, leurs preuves et leur histoire,
oommencé sous la direction de A. Vacant, E. Mangenot ••• , continué sous
celle de E. Amann. Tables générales par Bernard Loth et (l'Abbé) Albert
Michel. Paris, Letouzé et Ané, 1903-197a, in 8·, 15 t. en 25 vol. et 3 vol.
de table.
- Vetus Latina, die reste der altlateinischen Bibel ••• 1/1 Verzeichnis
de~ Sigel fUr Kirschenschriftsteller von Bonifatius Fischer, Auflage 196'
nouvelle édition Verlag Herder Freiburg.

- Vigouroux, F. ; dictionnaire de la Bible contenant tous les noms de person-
nes, de lieux, de plantes •••• , mentionnés dans les Saintes Ecritures, les
questions théologiques, archéologiques ;;; relatives à l'ancien et au nouveau
Testament. Paris, I.etouzey et Ané, 1895-1912, 4°, 5 vol.
III. SOURCES.
-Abdias, Pseudo; Histoire apostol)
ou Histoire du combat apostolique
in Joh. Albert Fabricius, Codex apocryphi Novi Testamenti, 1719 T. II pp.
388-742.
- Actes des ApStres
• Acta Apostolorum apocrypha, ex triginta antiquis codicibus
graecis vel nunc primum eruit vel secundum atque emendatibus edidit Cons-
tantinus Tischendorf. Lipsae, 1851, in 8°.
• Acta Apostolorum apocrypha post C. Tischendorf denuo ediderunt
Ricardus Adelbertus Lipsius et Maximilianus Bonnet. 1-11 Lipsaej 1891-1903
2 vol. in 8°.
- Actes des Conciles
• Concilia Africae A. 345-A. 525 cura et studio C. Munier- Turhout,
Brepols, 1974, in 8°, XXXVIII. 429 p. carte depl. (CC series lati-
na. CCLIX).
• Actes de la Conférence de Carthage en 411, éd. Serge Lancel. Paris
éd. du Cerf, 1972, in &0 (sc. 194-195-224)
• 194 T.I Introduction générale 1972
402 p.
• 195 T. II Texte et traduction de la capitulation générale
et des Rctes de la première séance
PP. 4111-913
• 224 T.III
Texte et traduction des actes de la deuxième
et de la troisième séance 1975
pp. 922-1241.
- Sur les 3pocryphes (actes, évangiles, apocalypses, ••• )
• Apocryphi, gli ••• deI Nuovo Testamento II A~~i et leggende edi-

dit Mario Erbetta. Marietti Editori Ltd, 1966, Torino, 600 p.
• Fragmenta pseudepigCAphorum quae supersunt ••• par
Albert
Marie Denis ••• leiden, E.J. Dbll, 1970, in 8°. 246 p.
• Les apocalypses apocryphes de Daniel, par F. Macler. 1895
Paris imp. C. Noblet, in 8°, 113 p.
- Athanase d'Alexandrie, saint; Werke hrsg im Auftrage der kirch.
Kommission der preussischen Akademie der Wissenchaften. Band II Teil 1 •
•Die Apologien hrsg von Hans Georg Opitz. Berlin und Leipzig, W de Gruyter
et Cie, 1935, fasc. in 4°.
• Apologia contra Arianos in P.G. T. 25 col. 247-410.
• Oratio contra Arianos P.G. T. 26 col. 681-794
- Arnob. ; Adversus Nationes C.S.E.L. IV 325 p.
• Adversus Nationes libri VII recensuit C. Marchesi (corpus
scriptorum latinorum paravianum nO 62. Augustae Taurinorum Par~viae,
1934 X,435 p.
Augustin, saint ; oeuvres in P.L. 32-47
• De Baptismo contra Donatistas P.L,. 43 col 167-246
• Contra Cresconium donatistam ibidem col 446-594
• De civitate Dei, PL 41 col 13-804
• Ennaratio in Psalmum in P.L. n034-35 col 67- 1968
• Sancti Amelii Augustini Opera ••• Vindobonae ; Hoelder.
Pichler. Tempsky 1887 ; in 8°.
• Contra Gaudentium in opera contra Donatistas edidit M. Petschenic
in C.S.E.L. nO LI, LII, LIlI. 1908-1910.
• Oeuvres de Saint Augustin
Paris, Desclée, de Bro~~er et Cie,
1936 in 16 (17 cm). Traités antidonatistes : 28, 4ème série i
29, 4ème série
30 ;31 ; 32.
- Bible
• Traductions en français. La Sainte Bible texte latin et trad.
françaises sous la direction de Louis Pirot, continuée par
Albert Clamer. Paris~ 1946, 12 T.

• La Bible. traduction française sur les textes originau% par
Emile Osty. Paris, ed. du Seuil. 1973, 2620 p., cartes in 8°.
• Traduction oecuménique de la Bible, édition intégrale. Paria,
éd. du cerf, les bergers et les mages, 1972-1976, 2 vol. in 8°
1) L'Ancien Testament, 1976 2262 p, cartes.
2) Le Nouveau Testament, 1972, 828 p., cartes •
• La Sainte Bible trad. en français sous la direction de l'E-
cole Biblique de Jérusalem, Paris, ed. du cerf, 1973 in 8°,
1843 p.
• La Bible apocryphe (vol. 2) Evangiles apocryphes Paris, 1953
in 12° par Amiot (abbé François).
- Bible polyglotte S.S. Biblia polyglotta, .d. B. Waltonius Londini, 1655-
1657 6 vol. in fO.
- Septante
• An introduction to the Old Testament in Greek rev. by Ottley
with an app. cont. the letter of Aristeas ed. by Thackeray,
Cambridge univ. Press, 1914.
• Septuaginta. Vetus Testamentum graecum auctoritate Societatis
litteratum Gottingensis. Gottingen, Vandenhoeck n. Ruprecht
1931- 1977.
l Genesis ed. J.W. Wevers 1974, 502 p.
XIV Isaias, ed. J. Ziegler 1939, 370 p.
- Vulgate i Biblia sacra juxta vulgatam versionem v. 1 et 2. Bonifatius
Fischer (CF. vetus latina~. Die reste der aIt lateinischeD Bibel nach
Petrus Sabatier. T. II, 1-3 Genesis hrsg von B. Fischer Freiburg. Breisgau,
1951-1953 ••• T. en 3 fasc., in 4°.
- Cedrenus, Georgius, Joannis Scylitzae ope ab IMM. Bekkero et C.S.H.B.
34-35 Bonnae, 838-39, 802 p.
- Clément d'Alexandrie, Stromates, Paris, ed. du cerf, 1951 S.C. 30,38.
• 30 Stromate l Intr. de Cl. Mondesert, texte grec, trad. et
notes de M. Caster 1951.
• 38 Stromate II, Intr. et notes de P. Th. Camelot. Texte grec
et trad. de Cl. Mondesert 1954.
- Chronique Pascale in C.S.H.B. ed. BG. Niebuhr Bonn ed. Weber, 1832 2vol.
in 8° vol. l 738p., v. II, 569 p.
- Codex apocryphus Novi Testamenti a. J.A. Fabricio, 1719 secunda emendiator
et terti. etiam tomo aucta, 2 T
,1 vol, 2ème vol., pars tertia, codicis
Hamburgi 1719, 2 vol. 12°.
- Codex apocryphus Veteris Testamenti, collectus, castigatus, testimoniis

349
que, ce~~ùis ••• illustratus a. J.A. Fabricio, Bamburgi, T.C. Felginer
1722, in 12°, 1174 p.
- Codex theodosianus - lheodosani libri XVI cum
constitutionibus svi mon-
dianis et leges novellae ad theodosianum pertinentes ••• ediderunt ~h.
Mommsen et Paulus M. Meyer ••• l, II Berlin, Weidmann, 1905. 3T. en 2 vol;
in 8 0 •
- ,Corpus juris civilis
• v. 1 Institutiones recognovit P. Krueger ; Digesta recognovit
th. Mommsen. Berolini apud Weidmanos 1886, 882 p.
• 2 Codex justinianus P. Krueger 1877, 5 13 p.
• 3 Novellae 1~95
recognovit R. Schoell, absolvit G. Kroll 810 p.
• Digesta recognovit Mommsen, 2 T. 1870
T. l
906 pp + add. 54 p. + fac~sim.
T. II
969 pp. + add. 75 p. + LVI + fac-sim.
Commodianus i instructionea in C.C. series latins, 128, pp. 1-70.
• Instructiones, Carmen apologeticum C.S.E.L. XV, 1887
• Instructiones, thèse, Paris, Leroux, 1912.
- Cosmas Indicopleustès, topographie chrétienne. Intr. texte, ill. et trad.
par W. W. Conus. T. l, III S.C. nO 141-159 et 197 ; les ed • du cerf
Paris 1968-1973'
T. l, 1968 1vol. in 8°. Livres l à IV, 600 p. ill.
T II, 1970 1 vol in 8°. Livre V, ~)73 p. ill.
T III, 1973 1 vol. in 8°. Livres VI- XVII et index.
- Cyprien, saint; opera Pa~s l Turn-holti, Brep(ples 1972 in 8°
C.C. series latina. 3. 1972, LX, 293 p.
• Cypriani opera omnia C.S.E.L. Ill, 1868-1871.
Epiphane, saint
Adversus haeres in P.G. 41 col. 174-1200
Anchoratus P.G. 43 col. 11-236 ou G.C.S. 25 Bd. 1 1-33? 1915
- Eusèbe de Césarée i Eusebii Caesariensis opera recognovit G. Dindorfua
v. I-IV Bibl. script. graec. Teubn. ; Lipsae, 1867-1890 in 12°, 4 vol.
• onomasticon urbium et locorum sacrae scripturae ediderunt F.
Larson et G. Parthey Berolini 1862
• Histoire Ecclesiastique in P.G. 20
col 45-906
• De vita Constantini ibidem 905-1230
• Préparation Evangélique. Intr. génér •• Paris, les éd; du cerf
1974 vol. in 8 0 • S.C. 206-228-215-266 ; voir aussi P.G. 21
Col. 21-1408
- George- le Moine chronicon ed. earolus de Boor. v. l et II B.S.G. 1904
- George de Syncelle in C.S.H.B.
2 vol. Bonnae, Weber 1829. l, chronogra-

3So
phia 788p.
- Gregoire de Nazianze; Discours funèbres en.l'honneur de son frère
Céesaire et de Basile de Césarée. Texte grec, trad. fr.
; intr. et index
par F. Boulanger. Paris, Picard 1908, in 12° (textes et doc. pour l'étude
historique du christianisme 6-)
- Gregoire le Grand. Gregori
l Papae. Registrum Epistularum ed. Ewald,
P. et Hartmann L.M •• Berolini, 1887-89, 4°

- Hilaire, saint ••• de Poitiers. Tractatus super Balmos. Recensut et
commentario critico intruxit. Antonius Zingerle. Vindobonae ; Pragae
Lipsae, F. Tempsky
G. Freytag, 1891. in 8°
XXIII - 888p. C.S.E.L. XXII
- Hippolyte, saint
sur les Bénédictions d'Isaac, de Jacob et de Motse.
• Sur les Bénédictions d'Isa~c et de Jacob: texte grec; versions
arménienne et géorgienne.
• Sur les Bénédictions de Moise : versions arménienne et géor-
gienne. TR, fr. résultante et notes par Maurice Brière. Louis
Mariès, B. Ch. Mercier. Paris, Firmin Didot 1954 in 8° XL 274 p.
P.O. T. XXVII fasc. 1 et 2.
- Irénée de L10n ; Demontratio in 3.C. 66
• Demonstration de la prédication apostolique. Nouvelle traduction
de l'arménien avec intr. et notes par L.M. Froidevaux. Paris, éd.
du cerf, 1959, 184 p. in 8°, s.c. 62.
- Jean d'Ephèse ; Histoire Ecclésiastique. Historiae Ecclesiasticae frag-
menta qua. e
prima et secunda parte supersunt ; collegit E.W. Brooks in
chronicon C.S.C.O.
vol. 104-106. S.S. t. 53
series tertia t. II et III.
- Jean de Nikiou ; in H. Zotenberg
Extraits des notices des manuscrits
de la bibliothèque, T. XXIV, l • Paris, Impr. Nat. 1883, 1 vol in 4°, 448 p.
- Jérome, saint; sancti Eusebii Hieronymi Stridonensis presbyteri opera
omnia I-XI. Parisius Exudebat J. P. Migne 1845-1863 11 t. en 9 vol.
P.L. series latina Prima P.L. t. 22-30.
• Opera. Turnholti, Brepols, 1959-1969 vol in 8° C.C. series latina
vol 72, 73, 73A, 74, 75, 75A, 76, 77, 78.
- Justin ; Dialogue avec Tryphon
texte grec trad. franç. par George
Archambault. Paris, iicard; 1909 S.S.
in12 o (fextes et doc. pour l'étude
historique du christianisme).
- Justinien; Drei dogmatische schriften ed. Schwartz, Mnnchen, CH. Beek
V
1939, 123 p. 4° (Abhandungen der Bayer Akademie der Wissens.Philosophisch
historische abteilung NF. Heft 8 •
• 2 ed. a cura di Mario Amelotti Rosangela Albertella e Livia
Migliardi. Milano : A. Guiffre, 1973. VIII 181 p. 31 cm.

J 0 1
(Florentina Studiorum universitas
legum Justiniani imperatoris voea-
bularium subsidia ; 2).
-Lactance ; Divinarum intitutionem libri in G.C.S. 19 pp. 1-672
• Institutions divines, Paris ed. du cerf, S.C. 204_205.
- Léon le Saie; Le livre du Préfet ou l'Edit de l'Empereur Léon le Sage
sur les corporations de Constantinople - cf. the 600k of the Eparch.
Reprinted of the edit (J. Nicole) 1893 Genève et 1894 Genève et Blle.
Variorum Reprints, Iv. D~icev, London ,1970, l vol. in 4° XXIII 298 p 8r-
- Liber genealogus in M.G.H.
auct. ante 9 pp 154-196
- Liber generationis l et II ibidem p 16-153
- Malalas chronographia C.S.H.B. Bonnae, Weber 183 1 , in 8° , 799 p.
- ~éthode de Patara
• Istrin V, Révélation de Méthode de Pataras et les visions
apocryphes de Daniel dans la littérature byzantine et slaYjano-
russe en russe. Moscou, 1897. 1 vol., in 8°, 210 p.
• Sackur, E. ; Sibyllinische Text und Forschungen : Pseudo
Methodius, Adso und die tiburnische Sybille. Halle a.s.
M. Niemeyer 1898 in VII
192 p. in 12°
• Lolos, Anastasios ; die Apokalypse des PS. Methodios. Mersnheim
am Glan : (beitrage zur klassichen Philologie) A. Hain 1976,
156 p., 23 cm.
- Moyse de Khoren in M. S. Martin ; mémoires historique~t géographiques
sur l'Arménie. T. II, 1919, géographie attribuée à Moyse de Khoren pp. 341-
347.
- Optat
opera omnia P.L. T.11 col. 759 à 1104.
• Liberi VII accedunt decem Monumenta ~etera ad donatistarum
historiam pertinentia ed. Ziwsa C.S.E.V. XXVI
- Origène
• Origenis opera ••• quae graeca val latins exstant ••• Ed. Lom-
matzch. Berolini, sumptibu8
Il("'-.......~~ ..)-- S\\"~"'l"-"\\..
LÇV~.
J
""" ~".
• Haudoe .t-SpeaeefL·.-25 vel. -4-ft---&9
• Origenis opera. Parisiis, apud Méquignon, Havard, 7 vol. in 8°
(1- Epistold orig. ad Africanum ; Epist. Orig. ad Africanum,
4 origenis commentaria in Josue, in canticum canticorum-)
• Cf. P.G. Tomes 11- 17, 7 vol. en 9 t •• Ed. Migne 1857
° commentaire sur la genèse P.G. t. 12 col. 47-146.
o
Commentaires inédits des PG,~umes. Etude sur les textes
d'Origène contenus dans le manuscrit Vindobonensis 8 par René
Cadiou. Les Belles Lettres, 1935"in 8°, 141 p. (thèse lettres-Paris)

352
o Commentaire sur l'Evangile selon Matthieu in P.G.
13 col
829-1800
o
Contra Celsum. Intr. texte critique trad. et notes par T.
Boiret, I-V, Paris ed. du cerf 1967-1976, 5 vol. in 8 0
cf. aussi P.G. 11 col 63 1-1630.
o
Hexaplorum quae 6upersunt sive veterum interpretum grae-
.
corum in totum vetus festaaentum fragmenta ed. FridericuB
Field Oxonii CL. P2. 2 vol. 1875.
cf. aussi P.G. t. 15 (1 vol) et t. 16 ( 2 vol).
P.G. 15 col. 11- 4442 i P.G. 16 col. 11-1266 ; PG. 16(III)
2399-3008 sexies.
o
Homélies sur le oantique des cantiques i trad. et notes
par Dom. o. Rousseau, a.S.B •• Paris, les éd. du cerf (1966)
2èJlle éd., 161 pp.
o
Homélies in Ezechielem P.G. T. 13 col 665-763
o
Homélies sur la Genèse; cf. P.G. T. 12 col 145-262
cf. aussi trad. et notes de Louis Doutreleau. Paris, ed. du
cerf; Lyon éd. de l'Abeille, 1943, in 8 0 , 263 yp.
o
Homélies sur Luc; cf. P.G. T. 3 col 1801-1902 et texte
latin, fragments grecs intr., trad. notes par H. Crouzel
et Cie. Paris, Ed. du cerf 1962, in 8 0 , 566 p. S.C. 87·
o
Homélies sur les Nombres; cf. P.G. 12 col 583-806 ; cf.
aussi intr. et trad. par André Méhat. Paris, Ed. du Cerf
1951, in 8 Q , 571 pp.
o
Peri arch8n ; Traité des Principes. Trad. de la version
latine de Rufin par M. HarI. Paris, Etudes Augustiniennes
1976, 311 pp., 25 cm. Cf. aussi P.G. 11 col 107-4~#.
o
Selecta in Csenesim
in P.G. T. 12 p. 91-146.
o
Selecta in Psalmos
P.G. T. 12 col 1054-1320.
o
Selecta in Paal. Hom. in Psal. ibidem col 1319-1686.
- Philostorge, Histoire Ecclésiastique PG. 65 col 459-624.
Rufin
Histoire Ecclésiastique in P.L. 21 col 465-540
• Opera ed. Ang. Engelbrecht C.S.E.L. XLVI Vindo~ae Tempsky.
Lipsae, Freytag 1910 ss. 8° .
• Opera. Turnholti, TYp. Brepols, 1961 in 8 0 XX-346 pp.
C.C. series lat. 20.
• Tyranii Rufini librorium Adamantii origenis "Adversus
haereticos interpretatio •.• Munchen, 1960, in 8°. Studia
et testimonia Antiqua 1.

• Die Pseudo Klementinen von Bernhard Rehm ••• Berlin 1965 in 8°
G.C.S. 51.
_ SALOS, André in P.G. T.111 col 627-888 ; cf. aussi D.O.P. 28, 1974 pp.
197-263 the Andreas Salos Apocalypse : greek Texte, Translation and comment-
tary by L. Ryden.
- Socrate, Histoire Ecclésiastique P.G. T. 67 col 29-842.
Sozomène, Histoire Ecclésiastique, P.G. T. 67 col 843-1670.
-TAIO, Sententiarum libri PL. 80 col 73 1-990.
- Théophane, chronographia, B.G. Teubner 1883-1885 (2 vol.)
- Victor, Claudius Marius, Alethia in C.C. 128 pp. 1?3-193
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- Aristée, Pseudo, by Andrew H. in Apocryphe and Pseudepigraphi edidit
R.H. Charles, Oxford, 1913.
• Lettre d'Aristée à Philocrate ; intr., texte critique trad. et
notes, index complet des mots grecs par André Pelletier s.j.
Paria, Ed. du Cerf, 1962, in 8°, 325 pp. 1 ~. SC. n~ 89.
- Josephe, Flavius, Flavii Josephi opera edidit et apparatu critico ins-
truxit B. Niese 1885-1895 6 vol. 8°.
• Histoire Ancienne de
juifs et la guerre des juifs contre les
romains 66-70 APJC ; textes trad. sur l'original par A. d'Andilly,
adaptés en français mGderne par J. A. Buchon. Paris, Ed. Lidis,A963
in i 9 XXVI, 965 pp. port. front.,
t ,,;

• La guerre des juifs trad. du grec par Pierre Savinel précédé
par "Du bon usage de la trahison"
par P. Vidal-Naquet. Paris,
les Editions de Minuit, 1977, in 8°, 602 pp? (arguments 68)
- PHilon,d'Alexandrie ; Philo. supplément l et II, translated from the
ancient armenian version of the original gree~ br Ralph Marcus. London
W Heinemann, Cambridge (Mass) Harvard Univ. Press, 1953 vol. in 12°
(the Loeb classical Library)
1) Questions and answers on Genesis, 1953.
2) Questions and answers on Exodus, 1953.
• Les oeuvres de Philon publiées sous le patronage de l'univer-
sit( de Lyon par Roger Arnaldez, Jean Poilloux, Claude Mondesert.
35 vol. Paris éd. du cerf. 1961.
1) Intr. générale par R. Arnaldez. De opificio mundi 1961 260 p.
2) Legum allegoriae intr. trad., notes par C. Mondesert, 1962, :-..; 'J.O p
11-12 De Ebrietate. De Sobrietate trad. par Jean Gorez 1962, 163P.
14 De migratione Abrahami Intr. trad. et notes par J .la zeaux

1965, 247 p.
16- De congressu eruditionis gratia par M. Alexandre 1967, 270p.
17- De Fuga et inventione intr. et texte par E. Starobinski-
Safran 1970, 332 'p.
18- De Mutatione nominum par R. Arnaldez, 1964, 163 p.
19- De Somnis par E. Savinel, 1962, 246 p.
20- De Abrahamo, J. Gorez, 1966, 139 p.
21- De Josepho, par J. Laporte, 1964, 155 p.
22- De Vita Mosis 1-11 Arnaldez-Mondesert. J. Pouilloux 1967? 324 P.
23- De Decalogo, V. Nikipravestsky, 1965, 168 p.
26- De Virtutibus l par P. Delobre, M.R. Servel, A.M. Verilhac
1962, 163 p.
27- De Praemiis et Poenis. De Exsecrationibus par A. Beckaert,
1961, 131 p.
31- In Flaccum par A. Pelletier, 1967, 169 p.
33-~~~r~~~!~nes in ',nesim et in Exodum Ifragmenta grae~a parfPJUX
~5" _ »c. \\"j.,,,,c{ ~ ....J,,-- ~ rù- 0:" \\"" n Iv' J~,~ t~ ~.,,-\\ 11./ 1 ~ - ~ -Il., t'
- L"Ancienne version latine des "Questions sur la ~enêse" de Philon d'Ale -
xandrie l, ed. critiqu~. Berlin, 1973 in 8° ( texte und untersuchungen zur
geschichte der altchristlichen literatur 113)
cl SOURCES SUR L'ANTIQUITE EN GENERAL.
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ad Moenum, 1818 XIX - 304 pp. + 1 p. fac-sim.
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Genêts, 1802.
• Pseudo C allisthênes ed. J. Zacher, Halle 1867 VIII, 193 p. in 8°
• Flavii AY~~ani Anabasis Alexandrini ed. A.G. Roos. Ed. Minor.
Lipsae, B.G. Teubner 1967, 333 p. in 12°
• The Ethiopic versions of Ps. Callisthêne, the chronicle of Alma-
ck1n, the narrative of Joseph Ben Gorion, and a christian romance
of Alexander. TransI. into English from MSS in the British ~s.
and Bibl. Nat. by E.A. Wallis BtLdge-London, Oxford Univ Press, H.
Milford 1933 in 12° XXX , 278 pp.
Alexander the Great T.I et II Cambridge Univ. Press, 1950-51 in 80
• Geschichte Alexanders des Grossen ••• Neugestalter text V.K.
Muller mit neuer neber setzung V.H. Schonfeld - MUnchen, Heimera~
1954. 860 pp. in 8° ('use ••• BUch ••• )

355
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xelles, office de publ. 1955 in 8° 132 pp.
• The romance of Alex. the Great by Ps. CalI. transI. from the
armenian version, intr. by A. Mugrdisch Wolohojan.
- N8trYork, London, Columbia Univ. Press, 1969, VIII~, 196 pp. (Records
of civilisation, sources and etudies 82)
• Der Byzantinische Alexander roman nach de. Codex Vindob •
Theol. gr. 224 von K. Mitsakis - MUnchen, Institut fUr Byzan-
tinistik und Neugrieschiche philologie der Universitlt, MUnchen.
1967, in 8°. 96 pp. (Misc. byz. Monaensia H.?)
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avec collaboration de J. Fontaine. Paris, les Belles Lettres, 1968 T.I, T.II
rexte établi et trad. par Guy Sabbah, 1970.
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1955, in 4° XXI, 544 pp., pl carte, pl.
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L.T. 31-49
• Oeuvres complètes trad. en franç. par J. Barthélé~T-Saint
Hilaire. Paris, Impr. royale, Dumont Ladrange. Hachette, 1832
1892, 33 ToI. in 8°/
- Descriptio ou Expositio totius Mundi et gentium intr. texte oritique,
trad. et c9mment. par Jean Rougé. Paris, les ~d. du cerf, 1966, 381 pp.
S.C. nO 124 • Thèse-Lettres 1966.
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in 12° T. 2, 3 et 4.
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sités de France. Auteurs grecs 91.
- Eschyle, théâtre; texte établi et trad. par P. Mazon. Paris, les Belles
Lettres, 1969-72, 10ème tirage T l et II (collect. des Univ. de France, ASS.
Quillaume Bridé.)
- Eumène
• Panégyriques latins. Texte établi et trad. par E. Galletier
T 1. Paris, les Belles Lettres1949 in 8° pp. 122-138 •
• Pro restaurandis scholis oratio. Panegyricus Constantino
Augusto Flaviensium nomine (Biponti, Ex typo Societe Biponti-
nae 1789 in 8° pp. 261-285
296-321)
- Galien, Epitome en quatre parties de J. Chièze I-IV, paris, Union Latine
d'Edition (1969) in 8° 367 ~p. port. front.
-Heliodore, les Ethiopiques ou Théagène et Chariclée éd. Les Belles Lettres
2ème éd. 1960 3 vol. R.M. Rattenburg trad. J. Maillon (Ass. Guillaume Btldé

3 5 fi
auteurs grecs 40)
_ Herodote, histoires. Texte itabli et trad. par Ph. E. Legrand. Paris,
les Belles Lettres, 1963-1972 10 vol. in 8°
_ Hippocrate
• Magni Hippocratis ••• Operum omnium ••• ac
denique foesii
Oeconomiam completens ••• Genevae, typis et Bumptibus S
Chouet, 1662, 2 parties en 1 vol. in fol •
• Opera. Lipsae et Berolini Teubner puis Akad Verlag 1927,
in 8°. T 1. 2 De Aere, aquis, locis.
_ Homère
• L'Iliade: texte et trad. par P. Mazon avec la collab. de
P. Chantraine, P. Collart et R. Langumier. Paris, les Belles
Lettres, 1967-1972 t4 vol in 8°
• L'Odyssie "Poisie hom&rique" texte itabli et trad. par V.
Berard, paris, les Belles Lettres, 1968 vol. in 8° (Guillaume
Bridé, auteurs grecs 20 ; 8ème tirage, 2ème éd. 3vol.)
_ Lucien oeuvres complètes, t·
et notes d'E. Chambry, classiques Garnier
1934, 1-11.
- Monumenta cartographica Africae et Aegypti par Y. Kamal (Prince). Le Caire
1925-1951, 'vol.
- Ovide, Fastes; livre l ed. et comment. de Henri le Bonniec. Paris, PUF,
1961, vol. in 12° "Erasme". Colect. des textes latins commentis nO 3, 23
3- Livre l
1961
115p.
23- Livre II
1969
124 p.
- Peli.lple de La mer Erythrée
éd. Karl Muller , geographi graeci minores l
Georg Olms. Hidelsheim, 1965.
- Plato~, oeuvres complètes. Paris, société d'éd. Les Be Iles Lettres, 1956
vol. in 8°. Collecte des Univers. de France (auteurs grecs 1)
l
4, 3ème partie Phèdre. Texte établi et trad. par Léon
Robin, 7ème tirage 1970. C.L. XXXV, 96 pp.
- Pline, l'Ancien; histoire naturelle. Littré. Parie J.J. Dubochet, le
Chevalier 1848-1850. 2 vol. 27 cm •
• Livre V 1-4~ (sur l'Af rique) texte établi et commenté
par J. Desanges. Thèse complémentaire. Lettree Paris IV, 1976
- Plutarque, de laide et Osoriàe, trad. Mario Meunier, l'artisan du'livre,
Parie, 1925 in 12°
- Pomponiua Mela. De chronographia libri trea W.G. Parthey, Berolini 1867, 8·
• De Situ Orbis libri III. Argentorati Strasbourg, Ex typogr.
Societ.
Bipotina~ 1809 pp. VLI II 1 - 89 + 237 - 328

3 ~ 7
- Procope de Cé8arée opéra omnia recognovit. Jacobus Ha"~y v. 1- IV,
ILS.G.T. v. 185 1734-1735
v. l - Bella livre l
-IV
v. II - Bella : livre V- VII
v. III - Historica Arcana
v. IV - De Aedificis
• Bibliotheca Scriptorum Teubneriana. Lipsae in Aedibus B.C. Teubneri
MCMC II, Reimpr. 1963-1964
~ vol. in 80
- Physiognomoniae (scriptores ••• veteres) ed. Franz, Johann Georg Fredrich-
Altenbourg 1730, 1 vol.
508 pp. + 20 pp. D'index.
Physiognomonici (scriptoree ••• graeci et latini) éd. Foerster, Richard
2 vol. 1893
v. l
XII p, 431 p, VII 534 p.
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établi et trad. par Germaine AuJ;ac et Fr. Lasserre 1969-1975.
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port. front., réimpr. d'articles publiés de 1954 à 1967.
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158 p., in 12 0 (l'Historien 20, collecte SUP)
• Byzance. Le pays et les territoires in Variorum Reprints, 1976
338 p., 23 cm, réimpr., d'art. parus de 19'5 à 1974
"la frontière et les territoires de Byzance en Orient- ibide.
III, PP. 209-230.
"Les problèmes de la géographie historique byzantine- ibide.
II, pp. 465-473.
"l'Empire byzantin. Formation •. ",11 u ~ i.
ibidem l, pp. 181-189.

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• Ideen und Realitaten in Byzans gesammelte Aufsatze, Variorum
Reprints C.S. 13, London, 1972, 1 vol •
• Kirsche und theologische literatur im ByzantinisQhen Reich, Byzan-
tinisches Handbuch, 2, Teil, l band ••• Mijnchen, 1959, 1 vol. in 8°,
XVI + 835 pp.
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de ~icée. Paris, PUF, 1937, 409 p., in 8°, cartes (histoire général.-
publiée sous la direction de Gustave Glotz - l
histoire ancienne. 3ème
partie histoire romaine T. 4, 1.
- Br~hier, Louis; le monde byzantin 1-2. Paris, Albin Michel, 1948-1949
2 vol. in 8° (l'évolution de l'humanité- 32)
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h.t.
2) Les institutions de l'Empire byzantin, 1949, XX, 632 p.
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to Irene (385-800) London, Mac Millan, 1889, 2 vol. in 8°.
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dans l'oeuvre de Justinien. Paris, Libr. du Recueil Sirey (Nemours, impr.
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1968, 11-459 p. , in 8 0 • Centre de Rech. et d'Rist. de Civil. Byz •• TraT.
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Paris, Tournier et Constans, 1950, 3 fasc., in 4°
- Guillou, André ; la civilisation byzantine. Collecte des Grandes Civil.
dirigée par Raymond Bloch. Arthaud, Paris, 1974, 1 vol. 620 p., in 8°.
- Hadjinicolau Morava, Anne ; Recherche sur la vie des esclaves dans le
monde byzantin (col
de l'Institut Français d'Athènes, fasc. 45) Athènes,
1950, l Tol. 134 pp. in 8°.
- Jones, Arnold Hugh
Martin; Constantine and the conversion of Europe,
London, English Universities Press, 1948, XIV, 271 p. in 16°
- Lemerle , Paul; histoire de Byzance, Paris, Puf, 7ème éd. 1975,
127 p. ill., 18 cm (Que sais-je ?, 107) •
• Le premier humanisme byzantin. Notes et remarques sur ensei-
gnement et culture à Byzance, des origines au Xème s. Paris, Puf, 1971,
in 8°, 328 p. (Bibl. Byz. serie Etud. 6)
• Byzance et la tradition des lettres helléniques. Rédact. George
Ostrogorski, 1962, 8°, 24 cm (page de titre et textes biiingue
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1971, 430 p. in 1)0 (sources orientales 7)/
Strzygowski, Josef
., Der
Bilderkreis des griechischen Physiologus
des Kosmas
Indicopl. und oktate ch nach Randschriften der Bibliothek zu
Smyrna (Byzant. Arch. Reft 2). Leipzig BG Teubner,
1899, 1 vol. VIII
130 P XT. pl. h • t.
- Strzygowski , Josef,
-Bo.uer , Adolf., Ein Alexandrinischer weltchronLt
Text und Miniaturen, eines v,rieehischen Papyrus der Sammlung W. §oleni~cer
Denkschriften der K. Akademie der Wise,
; B~nd LI; Wien 1906 A Rolder, 204 p.
- Tokei, Ferenc
"
Sur le mode d0 prodllction asiatique. Budapest, Aka-
demiai kiado
,
1q6~ 88p in 8° ( studia hi"torica Academiae scientiarum hun-
g~lricae, 58)
- Vas~liev
A.
., The E~reror Michel 1TI in Apocryphal literature in
Byzantina. Metabyzantina vol 1 1946 pro 237-248

J
1
1
-Vidal-Naquet, Pierre "les b~tes. hommes et dieux chez les (,.recs" in
(ntretiens sur le racisme
1975 pp.
129- 1 42
Il
Les nouveautés d<2 l 'histoire ancienne" Le Monde du 15 Fév. 1980 p. 16
- Wallace, Florence ElIzabeth
• Color in Homer and in ancient art. Preli
minariû6 studie6 éd. Julia H. Caverno et Florênce A. GrQ~g. Smith Col-
lege classical studies n09, Dec19?7 l'i6'J:h,mpton , s.n.
1927 1pl. h. t.
- Wolska- Conus, Wanda
"Géo~raphie in ~eallixikon fUr Antike u. chris-
tentum 1ief 73/74,
1976 Col.
1SS-222
- Wortley, John
"the warrior Emparor of the Andrew salos apocalypse in
A.B. t. 88;
1970, pp. 4cs-99
• "The political significance of the Andrew Salos Apocalypse- BYZ
t. XLIII , 1972, pp. 248-263.
The relati.onshi p
betwe(~n the Vi ta and the 'ul t of St Andrew
~alos in A.B. t.90 1972 pP. 1)7-142.

INDEX

INDEX
l - Index nominum
A) Auteuns anciens
B) Auteurs modernes
C) Ethnonymes, toponymes, personnages mythiques
et historiques.
II - Index rerum
III - Index des citations de la bible
IV -
Index des illustrations, cartes figures etc ....

1- INDEX NOMINUM.
A) Sou. rces de liAnt i qu ité :
- ABDIAS
P 177, 211
~ ADAMENTIUS, Physiognomoniste
P 98 sq
- ANDRE SALOi vi e d' ....
P 176, 249 sq, 263 sq
- ANET ...
p 269,275 (1)
- ARISTOTE
P 92
- ARISTOTE, pseudo physiognomoniste
P 98 sq
- ARNOBE
P 210 (2)
- ATHANASE Saint
P 37, 39 (2)
- AUGUSTIN Saint
P 20, 33, 34, 154,(1) 169
- CALLI ST"E~i
P 121, 216 (2) 220 (1)
- CLEMENT D'ALEXANDRIE
P 210 (2)
- Chronique PASCALE
P 184, 206
- Code Justinien
P 20, 258
- Code Théodosien
P 20, 31, 71 (1)
- COSMAS In4.copleustès
P 20, 48, 49, 52(1), 59 (2), 61, 67
97, 161(4), 188(1), 204, 208, 255
- Cypri en Saint
P 33
- Descriptio ou expositio totius
mundi et gentium
P 50(3), 52(1), 66(2)
- DIODORE
p 210 (2)
- EPIPHANE Saint
P 165(3)
- EPHORE
P 214 (1)
- ERATOSTHENE de Cyrène
P 214 (1)
- ESCHYLE
P 96 (3)
- EUMENE
P 25(2)
- EUSEBE de Césarée
20, 24, 50 (2), 195 (2), 242(1)
- GALIEN
P 94 (1)
- GrtRGE) Le Moi ne
P 221 ( SnI)
- GEORGE~ Le Syncelle
p 221 (s nI), 265 (2)
- HELIODORE
54 (1)
- HERODOTE
91, .96 (3)
- HILAIRE, Saint
167 (2)
- HIPPOCRATE
P 94
- HIPPOLYTE Saint
P 167 (2)
- HEXAPLES
P 132 sq
- HOMERE
P 91, 271
- IRENEE de Lyon, Saint
P 169-170
- JEAN D'EPHESE
56 (1), 68
- JEAN DE NIKIOU
68 (1), 216
- JEROME Sa i nt
20, 130 (1), 169 (1)
- JOSEPHE FLA~IUS
P 21, 115 (1), 119 ( 1, 2, 3) 120 (4)
161 (2)
- JUSTIN Martyr
P 167 (2)
- LACTANCE
P 24, 202 (2)
- LIBER Ge~ealogus
182 sq, 207, 254,(1), 270 + annexe IV B
- LIBER Generationis
182 sq, annexe 4 A 1
- MALA LAS
plO, 184 (3) 201(1) 205(2) 213(2) 216
249(1) 255(1)
- METHODE PSEUDO,
206, 207, 217 sq
- MOYSE ou (Moïse) de ~horen
P 101 (1)
- NOVELLE
19(1) 130,
259
- ORIGENE
20, 130, 131 s q, 147 s q , 191
- OPTAT
P 35

- OVIDE
P 150 (1)
- PHILON
P 21, 105, 106 sq, 110 sq, 135, 149, 154
- PHILOSTI\\ATIL
P 20, 38 (2)
- PIERRE D1ALEXANDRIE
P 170
- PLATON
P 152
- PLINE
P 94 sq, 101, 252 (2)
- PLUTARQUE
P 104 (1)
- POLEMEON DE LAODICEEj
physiognomoniste
P 98 sq
- POMPON lUS Mela
p 96(3), 97 (sn3)
- PROCOPE
p 54 (2) 67 (2) 70 (1) 211
- RUFIN
P 20, 233 (1)
- SEPTANTE
P 21, 129 sq, 162 (1)
- SOCRATE, HISTORIEN
P 20, 40(3), 41, 61(1), 175
- SOZOMENE
p 20, 61 (1)
- STRABON
P 214(1), 223 (1)
- TAro
p 169 (1)
- THf..-.ODORET
P 20, 41 (1)
- THEOPHANE
P 261 (1), 262 (snI)
- VICTOR C, Marius
p 167 N 2

B) AUTEURS MODERNES.
- JWEL, A
p 96 (2) p 121 (2)
- A).iWEILER
p 16(2) p 17(2), 19 (1), 69 (1)
- ALEXANDER, P
p 178 sq, p 232
- AUJAC, G
P 214 (1)
- BARRY, B
P 283(1)
- BENABOU, M
p 96 (1), 98(1), 101(1)
- BONI NAZI
P 14
,
- BOTTERO, J
p 117
- BOULARAND, E
p 38(3), 39 (1), 40 (2), 41 (1)
- BOURGEOIS, A
p 89
- BREHIER, L
P 46 (1), 65 (1)
- BRISSON, J.P
P 29,31,34 (2), 35(2,3)
- BURY, J.P
p 16 (1)
- CADIOU, R
p 156 sq
- CAQUOT, A
p 59 (2) p 143
- CHAINE, J
P 113 il), p 115 (1)
- CHAINE, M'
P 180 (1), 182 (1)
- CHAULEUR/ S
p 45 (2)
- COLLINET
p 286 (1)
- COURTES, J.M
p 165 (3), 172, 210 (2)
- CROUZEL, H
p 160 (1), 164 (1 )
- DA"'ifLOu
p 158 (1), 191 (1), 198 (2)
- DESANGES,J
p 48 (1), 50 (3), 51 (2), 59 (2)
96 (3), 97 (sn3), 98(sn2), 223 (1)
242 (1),271 (1)
- DEVISSE, J
p 28 (1), 161 {4), 228 sq, 237
.
243 (sn 1),254 (1),265 (1),285 (1)
- DiE HL , Ch
p 14, 70 (1)
- DIEI., P
p 110 (1)
- DIEPEN, OSB
p 44 (2)
- DIOP, C.Anta
p 6,86, 87, 276 (1)
- DORESSE, J
59 (2), 240, 254
- EISEfŒERG, J
p ,126, 127, 269
- ENGELHARDT, l
P 48 (1)
- EVANGELOS, K.K
p 72 (2)
- FRANZ, J.G
p 98 sq
- FREND, W.H.C
P 30, 34 (3), 56 (2), 57(2), 62 (2)
- FOERSTER, R
P 80, 98 sq
- FROIDEFOND, C
P 90 1)
- GARIDIS M
P 209 (1),266 (1)
- GOODENOUGH
P 123 (2)
- GRAFT H.nson, 0
p 89 (2)
- GRUMEL
p 180 (2)
- GUILLAUMONT, A
P 158 (1), 159(1,2), 162 (1)
- ISAAC J
P 71 (1), 82 (1), 145

- JARRY J
p 46 (2)
- JO.~ES A.H
26 (1), 27 (1)
- JOUON J.P
P 162 (1)
- KAMMEMER
P 59 (1), 62 (1)
- KIRWAN
P 57 (1)
- KI - ZERBO
P 12 (12)
- KOBISHANOV
72 (1)
- LECLANT J.
P 54 (1), 120(2), 136(1), 210 (2) 277(1)
- LEMERLE
P 16 (2), 25(1), 44(1), 78 (1) 79(1)
- LOLOS A
P 179 (1)
- LONIS R.
P 88 (1)
- LUBAC H de
P 149 (1)
- MARROU, 1. H
P 196 (1), 200(2), 201(2)
- MBOWIA.M
P 86 (snI)
- MEDEI(lS Fr de
94 (1), 101(1), 160 (2), 165 (2,3)
168. 169 (l).
- MOMIGLIANO
p
76 (2), 104 (s nI), 199 (1), 202 (1, 23 )
203 (1),281 (1).
- MICHALOWSKI
P 51 (1), 55 (2,4)
- MlctUEL A
P 188 (1), 190 (1), 193 (1)
- MVENG A
P 88 (2), 89 (1), 90 (1)
- NAUTIN. P
P 59 (2), 132 (l)
- NI KHfl.OWETSKY
p 126 (1)
- OSTROGORSKY
P 17 (1),27 (2), 76 (1)
- PAPAOOPOULOS Th
p 14, 19 (1), 56 (2,3) 274 (1)
- PATLAGEAN E
p 205 (1), 266 (3)
- PIGULEWSKAJA
64 (2), 66(1), 68(1), 261 (1), 274 (1)
- PIRENNE ~
p 59 (2), 61 (sn2), 61 (sn2) 68 (1)
- PREAUX ct
p 144 (2)
- REICHHOLD
P 135
- RD D1NSO N, M
P 64 (1), 67 (1), 71 (1)
- ROUGIER, L
p 200
- RYDEN
L
P 176,252 (1,2),253 (sn2,l)
- SAVOY, E
110 (2)
- SCHNEIDER R
59 (2), 61 (sn2). 114
- SCHWARTZ, E
p 47 (1), 260 (1)
- SCHWARTZ J
p 105 (1), 125 (snI)
- SEELIGMAN 1. L
p 140 sq
- SENGHOR L. S
p 283 (1)
- SHAHID 1
P 179 (1) 240 sq
- SIMON, M
p 127 sq
- SIRINELLI, J
194 (1), 199 (1)
- SNOWDEN F.M
P 82 sq
- Scr-liN 1l
plO, 195,206(5)
- STiUtGOWSKI J
p 182
- TAMRAT
p.51 (2), 59(1), 61(2), 63(2)
- "rESTA, P.E
109, (snI), 114, 115 (1)
- ULLENDORF
P &&! (1), 242 (1)
- TARN
P 79 (1)
- VASILIEV, A
P 245
- VIDAL NA~JET P.
P 83 sq, 92 p 119 (1)
- WE 1GALL A
p 122 (1)
- WILSON R
p 113 (1)
- WOLSKA - Canus, W
P 274 (n 1)
- WORTLEY, J
p 176 (1), 252 sq, 263 (2).

C) ETHNONYMES, TOPONYMES, PERSONNAGES MYTHIQUES ET HISTORIQUES.
- AEGLIPPUS, voir Kaleb
- ACHILLAS, évêque d'Alexandrie
P 38
- ADOLILIS
P 59(1), 72 (1)
- Afrique sens large continent
afri ca in
P 5 7 Il 13 14 16 19 22 50 81 88 111
121. ....
- Afrique sens restreint
(Afrique du Nord)
p 14 19 28 30 33 46(2), 50, 69 182
236 .....
- Afri
plI, 186 (2)
- ALEXANDRE, évêque d'Alexandrie
P 38, 61
- ALEXANDRE LE GRAND
P 48, 76, 121 sq, 220, 253, 272,
annexe VIII - IX
- ALEXANDRIE
p 39, 43, 61, 81, 117, 123 sq, 189
217 sq, Annexe VIII
- ALODIA
p 56 sq
- ANASTASE, empereur byzantin
p 47
- ANTECHRIST
193 (3), 232 sq, 238 sq, 248, 252
- ANTONINS
p 49

- ANULIN, Proconsul romain
P 28
- AQUILA
P 129, 130
- ARABES, ARABIE
P 7(1), 16, 22, 70, 190 (1), 249 sq
253, 263sq
- ARCADIUS
P 42, 65( 1)
- ARISTEE
P 103 (1)
- ARIUS
P 37 sq
- ARMAl~US ou ROMULUS
P 219
- ATHANASE
P 42
- AUGUSTAMNIQUES, Division territo-
riale en Egypte
P 189 (1)
- AXIDO , rebelle Africain
P 35
- AXOUM, Axoumites
P 48, 51 sq, 59 sq, 66, 72, 223 ( 1) ,
224, 239 sq, 216 sq
- BALLAI'~A
P 55
- BARBA~f f:
P 188 (1)
- BASIL 1, emp~eur byzantin
P 252 (1)
- BELISAIRE, général byzantin
P 14 (1), 69 sq
- BEROSE
P 103
- BLEMMYES
P 50, 54, 55, 72(2), 96
"BLEUS"( club
Aportif, fraction
pol itique)
P 46sq
- BYZANTEA
p 219
- BYZAS
P 217, 270
- CADIX voir GADE IRA
- CALEB voir KALEB
- CANAAN ou KANAAN ou CHANAAN
P 113 (1), 116 sq, 135, 166, 168, 192
265, 269 sq, Annexe II-III-IV.
- CANDACE
p 121, 177 (1),216 sq, 223(1), 242,
annexe VII, VIII
- CARTHAGE, CARTHAGINOIS
P 70, 214 (1)
- CASES NOIRES
P 28
- CAUCASOÎDES
P 6
- CECILIEN antidonatiste
P 28
- CHAM, Chamites
P 7, 8, 9, 10, 12, 111 sq, 135, 166 sq,
184,sq, 193, 214 (1), 206, 265,
annexe II, III B, IV
- CHOSROES
P 65 (1), 69
- CHUM = Cham
P 116(3)
- CHUS ETH
P 217 sq, 225, 255, 270, annexe IX,
- CONSTANCE, empereur
p 30, 59 sq
- CONSTANT, emereur
P 29
- CONSTANTIN
P 24 sq, 65 (2), 77 (1), 182
- COPTE (s)
P 45(2), 171
- COREE voir Persephone
- CORNE DE LIAFRIQUE
P 12 (2), 51, 250
- COUSH, CHUS, CHUSEENS
personnage mythique fi1s de Cham
P 109 sq, 186, 206, 242 (1), 281 ..
- CUTZINAS rebelle africain
P 70
- CYRILLE DI ALEXANDRIE
P 43
- DEDAN, petit fils de Cham
P 270
- DEMETER
P 109 sq
- DHOU NOWAS
P 67
- 0 IOCLE TI EN
P 25, 37 (1), 54
- DIOSCORE
P 44
- DONAT
P 28 sq, 35
- DONGOLA
P 56.

- EGYPTE t Egyptiens
P 7 (l)t 38 sqt 42 t 45 t 49 sqt 55
64 t 80( 1) t 99 t l11 t 143 sqt 152" 155
168 (2)t 170 t 182 t 188 (l)t 189 sq
206 t 235 (l)t 263 t 269 sqt Annexe IV&V
- ELLATZBASS = Kaleb
- ERYTHREE
~
p 50
63
t
- ETHIOPIE sens large
pays~Noirs
p 91 t 99 sqt 118(1)t 189 t 214 t 265 t 268
annexes IV & V
= KUSH ou Kus (Soudan actuel)
P 48 t 119 t 121 t 135, 161 t 188 (1)
= AXOUM (Ethiopie actuelle)
P 12(2), 54(1)t 188 t 224 sq
= AFRIQUE OCCIDENTALE
p 270
271
t
= En allégorie: Eglise universelle
empire universel
p 108 sq, 118 t 151 t 169 sqt 225 sqt
239 sq t 268 sq
- EZANA
P 54 (l)t 59 sq, 223 (1)
- FARAS
P 55
- FASIR, Résistant africain
P 35
- FIRMUS Rebelle africain
P 35
- FLAVIENS
P 49
- FRUMENCE, Frumentius t Frémnatos
P 61
- FUT voir PHOUT
- GADERIA
P 49, 184
- GALERE
P 25
- GALLA
P .12(2)
- GANA(Ghana)
P 193 t 274 (1)
- GEON
108 sq, 185
- GETULE
P 186 (1)
- GILDON Rebelle africain
P 35
- GOG et MAGOG
P 250
- GRATIEN t empereur
P 31
- GYMNOSOPHISTE
P 186 (1)
- HENOTIQUE
P 45(1)-
- HERACLEOSt HERAC~S
P 17 (2)t 71
- HYMYAR, -ites
P 51, 52 t 66 sq, 208 (1)
- HONORIUS
P 31
- HUTU
P 13 (sn2)
- INDE, Indiens
p 188(1)t 62 (sn1)t 265(2)
- JAMNES ET MAMBRES t mages égyptiens
p 21i.-
- JOVIEN
P 30 t 252 (2)
- JULIEN, empereur
P 30
- JULIEN, moine
P 56, 249 (1)
- JUSTIN r
P 51(1)t 65 (l)t 67 t 245
- JUSTIN ~
P 70
- JUSTINIEN
P 45 (2)t 47 t 48 (1), 56 t 69 sqt 72(1)
130
-KALA~HA
t 201 t 232 (l)t 257 sqt 286 t 287
(talmis)
P 55, 56 (2)
- KALEB
P 59, 62, 67 sqt 177
- KEBRA NAGAST
p 240 sq
- KUS(le pays de .. (Soudan actuel) .. )
voir Ethiopie )
P 136 t 151 (1), 269 t Annexe IV
- LAGIDES
p 143, 224 (sn 2)
- LONGINUS
p 56 t 261 (1)
- LONGS FRERES
P 159, 192 (1)
- LJB1E t LJb1enst Libis
P 39, 42, 49, 254,(1)t 269, 278
- LYCOPOLIS
P 37
- MALI,
274 (1)? 283 (1)
- MANETHON
P 103
- MAQURRA ou MAKURRAH
P 57
- MAURES, Maurétanie
P 8(1), 16, 265

- MAURICE , Empereur
p 32 (1)
- MAXENCE
P 25
- MAXIMIEN .~
p 25
- MAXIMIN DAIA
P 25, 38 (1)
- MELECE
p 37, 38, 171
- MEMNON
p 255 (1) 281
- MENSURIUS
- MER ROUGE
p 12( 2), 19, 49, 52
- MEROE, Méroïtes
P 54, 120, 223 (1)
- MICHEL III, empereur byzantin
252 (2)
- MISRAEM, Misraim, Mestraim, Mesrée
p 186 (2),142,254 (1), annexe IV
- MOISE , Prophète
p 119, 164
- NAPATA
120, 142
- NARSES
p 56 (2), 211 (1)
- Wectanebo
p 122 (1), 220(1), 221 (snI)
- NEJ RAN
p 67
- NEMROD, NIMROD
p 115 (1),205,206,207(2)
- NESTORIUS
p 43
- NOBADES, NOBATES, NOBATIA, NOUBAS
p 51 (1), 55 sq
- NUBIE, Nubiens
p 6, 55, 72
- NUMIDIE
p 28, 35, 37,
- OSIRIS
210 (2)
- OSSIUS médiateur dans les conflits
doctrinaux
p 29, 40
- PAUL LE NOIR
p 261 (1)
- PERSE (s)
19, 21, 22, 48, 64 SQ, 70, 246,
- PERSE PHONE
p 109 sq
- PEUL
p 13 (sn2)
- PIERRE 1 d'Alexandrie
p 37
- PHILAt..
P 54
- PHOL père de Chuseth
P 217 sq, 254 (1)
- PHOUT, Fud, e~uté fils de Cham
186(@), 254 (1)
- POUNT le pays de
254(1), 269
- PTOLEMEE
p 48, 98, 103, 142 sq
- RHINOCORURE
p 184
- SABA, Sabéens
p 6, 118, 120, 161 (2), 208, 221, 242
1
270
- SALOMON, gén~al bysantin-
p' 70
- SALOMON, roi d'Israël
118, 164, 242
- SELEUCIDES
p 103, 104, 224 (sn2)
- SEPTANTE
p 103, 195
- SILKO
p 55(3), 56(2)
- SOMALIE,Somalis
P 12 (n 2)
- SYMMAQUE
p 129
- TALMUD
p 121, 216, 128
- TEDDAS
p 6
- THARBIS, Princesse ethiopienne
p 119
- THEBA"fDE
p 37, 105 (1), 170
- THEODORA
p 47

- THEODORE D1Alexandrie
P 261 (1)
- THEODOSE l
P 17(2), 31
- THEODOSE II
P 65 (1), 77
- THEODOT ION
p .129
- THEOPHILE L'indien
P 61
- TITANS
P 115
- TROGLODYTES
P 186 ( 2) , 242
- TOUBBOUS
P 6
- TUTSI
P 13 (sn2)
- VALENTINIEN
p 31, 55
- VANDALES
P 19, 22, 70, 77
- VATICAN
P 5
- "VERTS" (club
sportif, fraction poli-
tique)
P 46 sq
- WAHRIZ général perse
P 70
- ZAROEN et ARPHAXAT mages perses
P 21l).4~
- ZENON, empereur
P 45
- ZOROASTRE, Zoroastrisme
P 211 sq, 213, annexe VII

II - 1: J. J X l{::!{l!JVI
- Aqricul tours, A(lri:ul ture
P 92, 110
- AUTHHOPOLOGUES
P 6
- ANTISEMITISME
P 82-83
- APOCRYPHES
P 9
- APOSTASIE
P 28, 165(3)
- MJTIPUDES
P 100, 214
- ARIANISME, ARIENS
P 14(1), 30(1), 39, 35(3)
36 sq, 260
- CHALCEDUNIENS
P 44, 49, 55 sq
- CHRONIQUES, Chronologie
P 20, 180 sq, 195 sq
- CIRCONCELLIONS
P 34 sg
- CIRCONCISION
P p 1i9 (3), 126
- CONCILES * d'Antioche (325 APjC)
P 40
* D'Arles (Aout 314)
P 29
* De Carthage (348)
P 30
* de Carthage (411)
P 31
* De Chalcedoine (451)
P 44
* D'Ephese (449)
P 44
* De Nic ée (325 )
P 40 sg
* Quinisexte (692)
P 205 (1)
* De Rome (313)
P 28
* de Sard,~~ (342)
P 35 (3)
- CUi.u .•EHCE
P 50(3), 52, 72(1)
- CUULEUR,
(désignatior"
symbolisme)
P 162, 166, 210
- DEh~N, Démonologie
P 172 (1), 208 sq, 264 sq
Annexe VI
- DETEHlViINISME Géographique
p 94 sq
- DIMŒH1SIviOS,
(disiJersion des fils
de I~oe)
P 184
- DIASfiGHA * Juive
P 103
* Hoire
P ~5
-
U lul~l JYSITc-.:J
P 45 (1)
- 1Ju, Jj."l L::ii,d::::,
DUt d\\T 1-:) T1:.
P 14(1), 20, 28 sq 35, 37
- D'1AHCHIE
P 17, 25
- LSCHATULuG1E
P 21
- ESCLAVES, Esclavayes
P (1), 85 sq 93, 286
- FLMI'.'l ES (s t atut des ...)
P 93, 100, 223, 250, 252
- GI::UGHAPHIE
P 16, 19, 20, 214(1)
- G;JUSTIUUE
P 147, 151
- (luerre s * assyro kushite
P 136 sq, 141 sq
* Byzantine-perse
P 64 sq, 246
* Himyaro - ax()' ",'li te
P 67 sq
- GUEZE(~criture)
21, 63
-
1Ii\\;" l Tl UUE (mythe)
* Er. Anthropolo 'ie
p 7, 8, 12, 13 (sn2), 85,270 sq
* En Linguisti~ue
P 12 (2), 27'3
- ILLU:::"l~l~IE
76 sq, 7Y
- !llSTulU()CiHAt-itIE
r 192 sq
- judaïsme
p 19, 22, 199
-
1.1 ale die t ion
P 5, u, 9, 135, 161(4), 106
167(1,2) 208, 260 sq, 278?
annexe II et X

- MELETIENS
P 38, 171 (1)
- METISSAGE
P 9, 12 (2), 283
- MISSIONS Aiplomatiques ou d'évanq~-
lisation
P 48,
56, 72 (2), 249 (1)
- MODE DE PRODUCTION ASIAŒIQUE
p 94 (2), 95 :sn2)
- NIONNAIE
p 7'.2. (1), 255 (2)
- ~v.~NOfHI~IS~\\~., ~Monop! ys i te
P 43 sq, 48,
55 sq, 261, 283
I~L:OPLATC)" .l~I\\'IE
P 107
- NlE~TOHIEN, Nestori ,lrlisme
P 44 sq,
65 (2)
71, 247 (snl)
260
- Ull,UUI~lEUE = Terre habitée
p 22, 40, 98,
103, 214
- UtUHUDUXE
P 30, 33, 40(3), 46 (1) .•
-
PAILN,
paGAnisme
P 22,
2ô, 27,
61(2), 71, 79
199
-
Pl{OLJUl TS AfJUCHINS
P 52 (1)
-
PI-NSIOGNOl.lUNIE, Ph','s io(]nomol i stes
P 80, 98 sq,
268 sq Annexe V
-
Pl-iYTAljQRISl\\'lE
p 95
-
1{f\\C.~ Still:
P 8~L
135
- ~TUICISI\\'IE
P 107/
-
SYMbULL.:iJvIE uES CGULLUHS
P 162
-
TEHAIOLOGIE
P 96
-
TE TH/: ~("\\il E
r 17, 25
-
T.L rULA TURE
p 72 (2)

III
-BlNDEX DES CITATIUN~) !JL: LA 131BU:.
A) Ancien testament
(,énèse 1,1
La création
r 129
.2,10
Le':':, fleuves du
Palrldis
r 108
·5,32
Enumôration des tils
de.' "OE'
P 113(1)
06,10
Il
"
"
r "
, 7 , 1 3 "
"
"
"
'<;),18,1')
"
"
P 11,,, 167
9,24,27
.oe et ses f i l s ;
Noé ivre, malédictioHde Ch~m
Cana n,
b6nédiction de Sem et
de Japhe~.....
p 113 (1) 2e8(1)f aussi
index r6rurTI à J.alédiction
.15-18 :.iOfirlille d'Ab!.:hal;:·
p 111
,lU, 1 sc: table des [lat, ons
p 111, l1i', 18b
11,27-3~ descend~nce de Terah,
Ab!i"l r,am chê'ldée~,
r 111
. 4lJ,17 [Jrol;fléties de Jacob, annonce
de l'arrivée dE'
l ' Antchrist
p 238 (2)
- CANTIQUE DES CANTlWUES 1,1-6
p 102 sq
-
DUJTEHOI~UNd::' 32,8 P,lrt.age du monde
p 153
-
D!\\hIFL 7,
2-10 v L, ion en sonl~e des
4 b@tes = 4 empires)
P 223(2)
7,27 disparition de tous les
i'
royaumes
P 224 (sn2)
-
E~CHIEL 14,13 s'l contre les Î<lolâtres
qui consultent Yahvé
p 148
ISAIE Hl, 1-7 prorhéties sur :.oush
P 135 sq et Annexe 1
.20,5 Annonce de la défaite de
l'é;,'ypte et de Koush
P 143
- Jl~jkh.lE 38,7 - 13 Jérémie déin s lac i terne
J,lterve,ltion u' Ebed-Melek ( transcris
kbdimelec p~r J.M Courtês)
P 165 (3)
-
;~Uj,lfjlLS 12, 1-2 et 10, murmures de
myriam et d'AarcJn contre Moïse. fvlyricJm
trappéc U2 IJ l~r!e
P 165(3)
lJSAUMES 67,32 L' ctrliopie tendra les mains
vers uieu
p 118, 109 (1)
226, 282
* 72 , 91Jev::[lt Q)ieu se prosteTl1eront
p 1!~3 (1)
s () sad v c· r s .il ire s
* 74,12 Les délivrances au milieu
p 227 (2)
du pays
* 74,14 Bieu fracasse la tête de
Léviathan
p 143 (1), 171 (2)
* lU3 Les mis ricordes dj,vil1es p 1')7 (3)
* 118 Canti lue li tur .ique d'action de
grâce ~ Yahvé
p 156 (2)
* 144 pri~re pour demlnder la victo:re
et la rrosperité
p 157 (',,)

-~~OIS 10, 1-12 visite de la reine de Saba
P 118,165 (3)
- ~PHONIE: 3,10 conversion des peuples
P 165 (3)
B) iwuve u testament.
-
ACTeS 8,
26-40 l' Gvall~Jile chez lE:'Z exclus: bapteme de
l'!:::unu'lue de la Caildace
p 177 (1), ~ (1), 243 (sni)
-
EPITHE AUX C~f\\i~l~l~S l, Cor, 15-24 [in des royaumes p 233
-
f.:.L-ITHE AUX H.Ui,AIN::i 1,lfj-32
: colère de dieu contre les
impiét~s, le temps des ~preuvcs
p 23~ (2°
-
l::PITH.l:: AUX THES::iALONICIENS~, th, 2,1-4
mise en giHJe contre l'Ant'3christ
p 233

:l 9 4
IV lJ~DEX DES ILLUSTlmTIONS
CABTE.:) FIGURES
P 18
L'o' pire de Justinien
P :)3
Christian JJUuia,l kinJo::Js = Les royaumes chrétiens de
la l~ubie
P ~8
L'empire d'Axoun
P LJU
Axoun vu par Losmas
P 112
Les ~tapes de la transl'Yl.\\<olO\\'] du livre de' la (;,enèse
P 114
Descendance de ~e~ et de Cham
P 134
,
sp'cimen des Hexaples
, ' ,
P Ib7
repré:;entat ion de l';q rique d' apr~'s lb!: HavJ~!ual
p 213
Représent~~ion de l' oikouJllén,', e,t des a,\\tiRocJes
. J )
p.vt
~ ... ~...L~
""'1 ft"t=
v tÂf 4~n,,~
J..,~ ~~.\\(~ ... ...t..e..
p :.:::2
Les C'lefs dt~S EJ11atre empires
p 24:1
Le con n i t idéo lO(J iq ue lJ'/Z ant i no -axoumi te
p 2~)1
Es ~; ais ci' ide ntif i c a t i 0 r1 dus 0 u ver âin" é t hl api e n JI
!'
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