PHONOLOGIE, TONOLOGIE
ET MORPHOSYNTAXE DU [ABYE
-: ,
-
',.'
-,'-i
Thèse de doctorat
(Ph.D.,
Rigime allemand)
soutenue à la Faculté des Lettres de
l'Université de
Cologne
(Républiq~e Fédérale d'Allemagne)
par
K é z i é
K o y e n z i
LEBIKAZA
' ;
".
- .,
- ,. , "-, - -
• "

' . , 1 •
• -
• '
,
Cologne
1985

Premier rapporteur:
Professeur Dr. Bernd HEINE
du Département de Linguistique Africaine
Université de Cologne
Deuxième rapporteur:
Professeur Dr. Dr.
h.c. Hansjakob SElLER
du Département de Lingusitique Générale
Université de Cologne
Date de
la soutenance:
29 juin 1985

T5~ 88poki
(La parole ne se désagrège point)
La parole ne meurt jamais
Ma-nimba ne men-té ftimba hi48 taa
A mes parents et à mes compatriotes

i
AVANT-PROPOS
Ce
n'est
certainement
pas
exagéré
de
dire
que
mon
intérêt
pour
les
langues
que
j'ai
apprises
en
prenant
conscience
de
leurs
structures
grammaticales,
de
même que
les
diverses
théories
sur
le
phénomène
part icul ier qu'est
la
langue,
m'ont
finalement
conduit
à
étudier
ma
langue
maternelle.
La présente étude ne pourra pas certes donner
des
réponses
à
toutes
les
questions
relatives
à
la
structure
de
la
langue
kabyè.
Elle
se
propose
d'analyser
et
d'expliquer
les aspects
importants de
la phonologie,
de
la
tanalogie
et
de
la
morphosyntaxe.
J'espère
que
cette
étude
pourra
rendre
service
à
ceux
qui
s'intéressent
à
l'analyse
scientifique
et
à
la
standardisation
du
kabyè,
de
même
qu'à
la
linguistique
africaine
et
au-delà
à
la
linguistique
générale.
Il
revient
à
mes
lecteurs
d'apprécier
les
résultats
de
mes
efforts
pour
atteindre
cet objectif.
Je
garde
un
bon
souvenir
de
monsieur
Jacques
Delord,
un
pasteur
francais qui
a
longtemps
vécu en
pays
kabyè et
à
qui
l'on doit
la première
analyse
la
plus
significative
du ka.byè,
étude publiée en 1976.
Il
m'a accueilli comme un
frère
à
Dieu-Le-Fit pendant
l'été
1978
et m'a par
la suite
encouragé
à
continuer
mes
travaux
sur
le
kabyè.
Je
lui
suis
reconnaissant
pour
les
conseils
qu'il
m'a
prodigués
et
pour
l'exemplaire de son oeuvre qu'il
m'a donné.
Le
vieux
griot
de
mon
village.
monsieur
Abi
Paoula,
m'a
consacré
plusieurs
heures
pendant
lesquelles
il
m'a
confié
des
légendes,
des
faits
divers
et
chansons
pleins
de
sagesse,
et ceci
dans
une
langue
exceptionnelle par
la
richesse et
la beauté des expressions
utilisées.
Mon vieil
ami
Daniel
Dhazimwayi
Kodoko,
un
virtuose
de
la
flûte
kabyè,
m'a
joué
des
chansons
et
des
textes
sur
son
instrument,
me
donnant
ainsi
des
documents
précieux
pour
l'étude
des
tons.
Tous
deux
ne
sont
plus
de
ce
monde.

i i
QU' ils
me
permettent
cependant
de
leur
témoigner
ma
reconnaissance, eux qui sont maintenant dans
l'au-delà..
Je
remercie
également
mes
parents
et
amis
qui
m'ont
aidé
à.
enregistrer
de
nombreux
contes
et
histoires
diverses,
et
m10nt assuré
leur soutien moral. ainsi que tous ceux à qui
j'ai
dU
souvent
me
référer
pour
des
informations,
sans
oublier mesdames R. Ottersbach et C.
Heimbeck qui ont relu
le texte allemand.
Tout
linguiste
reconnaît
qu'il
ne
suffit
pas
d'être
locuteur
d'une
langue pour
être en mesure d'en
faire une
étude scientifique.
Je me dois ainsi de remercier tous mes
professeurs
dans
les
départements
de
1 inguist ique
africaine,
linguistique
générale
et
linguistique
allemande, qui
m'ont
fait
profiter de
leurs connaissances
et
de
leur expérience.
Ma reconnaissance va surtout à mon
directeur
de
thèse,
le
professeur
Bernd
Heine,
qui
m'a
conseillé
et
aidé
de
façon
collégiale.
Je
remercie
le
D.A.A.D.
(Service d'échanges culturels allemand)
pour son
soutien
financier,
et
les
autorités
de
l'Université
du
Bénin/Lomé
avec
l'accord
desquelles
cette
aide
a
été
octroyée.
Que
toutes
les
autres
personnes,
qui
m'ont
aidé
de
près
ou
de
loin
et
dont
les
noms
n'ont
pas
été
cités,
acceptent avec indulgence mes remerciements:
il
aurait été
trop fastidieux de lister tous les noms.
Enfin ma
très
profonde gratitude et
des excuses
à
ma
chère mère Tchow à qui je dois tant et que j'ai dû quitter
pendant de SI
longues années.

i i i
TABLE DES MATIERES
Avant-propos
-
"
'"
i
Table des matières
i l
Abréviation5,
conventions de
transcription et
traduction
des morphèmes
.
. . .. x
Carte:
zones de
peuplement
kabyè
.
. . . ..
xv
O.
Introduction
1
1.
PHONOLOGIE
5
1.1. LES VOyELLES.....
5
1.1.1.
Clsassification phonétique des voyelles.....
5
1.1.2.
Les traits distinctifs des voyelles
et des
classes
de
phonèmes vocaliques
11
1.1.3.
Règles de redondance et
traits phonologiques des
voyelles
16
1.1.4.
La question des voyelles postérieures non
Rrrondies
17
1.1.5.
L'assimilation palatale des voye'lle,s postérieures
26
1.1.6.
L'harmonie vocalique et
l'ad-:e~nâ.rice vocalique
dans
les su[fixes
;· .. ~'
,'•. ~.\\:-......
.
28
,
. \\,,-,,-,,.
,
1.1.7.
L'assimilation du suffixe
~a/ .. d'9-' l'ac,compli
'1
'
. '
par
la voyelle du radical
ver âl . . . . . . .' ..' ; . . . . . .
. . . . . . 33
, .
1.1.8.
L'assimilation des voyelles
h
tes, en':. finale du
'.,
".-
radical
,
34
1.1.9.
Processus d'assimilation dans
les substantifs de
la
classe gn3/pl
.
..
35
1.1.10.
L'effacement des voyelles
.
.
37
1
1.1.11.
La métathèse
.
..
39
!I
1.2.
LES CONSONNES . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
i'
1.2.1.
Classification phonétique des consonnes .. , . . . • . . . . . . . . 41
1
1
1.2.2.
L'analyse phonologique des consonnes
,
45
1
,
1.2.2.1.
Le statut
phonémique des obstruantes
46

1.2.2.2. Les phonèmes consonantiques nasals
62
1.2.2.3. Le phonème III
63
1.2.2.4.
L'analyse phonologique des glides
69
1.2.3.
Les
traits distinctifs des consonnes
73
1.2.4.
Les règles de redondance des phonèmes consonantiques .. 30
1.2.5. L'alternance des variantes sourdes et sonores des
obstruantes à
l'initiale du radical
83
1.2.5.1.
Les variantes phonétiques du phonème Ip/
34
1.2.5.2. [.'alternance des variantes sourdes et sonores des
obstruantes Ifl,
Itl, Is/. Itl, Ik/,et Ikp/
36
1.2.6. Les alternances
[t]
vs
[dl et
[s]
vs
[z]
dans
les
suffixes
93
1.2.7. L'alternance des consonnes nasales
95
1.2.7.1. L'alternance des consonnes nasales dans
le pronom
sujet de
la deuxième personne du singulier
95
1.2.7.2.
L'alternance des consonnes nasales en finale des
radicaux
des verbes et des substantifs
97
1.2.8. L'effacement de
l'occlusive vélaire
99
1.2.9.
L'alternance [rJ
vs
[yJ
dans
les suffixes,
le
processus d'effacement dans ces suffixes et dans
les
radicaux des substantifs
100
1.2.9.1. L'alternance [r] vs
[y]
dans
les suffixes et
l'effacement
des consonnes finales
Ill. Ibl, et IYI
des radicaux
100
1.2.9.2.
L'effacement de
la rétroflexe Itl dans les
suffixes
-tu "gnlsg/AG"
et
-ti "gn3sg"
105
1.2.10. L'éffacement de III en finale des radicaux des
ad je ct i fs
106
1.2.11. La consonne nasale épenthétique
107
1.3. STRUCTURES DES MORPHEMES ET DES SyLLABES
108
1.3.1.
Structure des morphèmes
-
l08
1.3.2.
Structure des syllabes et des mots
114
1.3.2.1. La syllabe brève et
la notion de more
114
1.3.2.2. La syllabe
longue
115
1.3.2.3. La structure des syllabes et
l'épenthèse
118

v
2. TONOLOGIE ET ETUDE DES AUTRES UNITES SUPRASEGMENTALES . . . . 119
2. 1.
LE SYSTEME TONAL
· · · · · . 119
2.1.1.
Introduction
,_
_
,
, .. 119
2.1.2.
Tons de
surface et
tonèmes
120
2.t.3.
Les
tons modulés
125
2.1.4.
L'abaissement automatique
'dawn-drift'
et
la
problématique de
la faille
tonale
'down-step'
126
2.1.5.
Les
tons des
radicaux et des affixes
130
2.1.6. Dérivation des schèmes
tonals
et
processus
morphotonologiques
138
2.1.6.1.
Méthode de description
138
2.1.6.2.
Processus morphotonologiques
,
140
2.1.7.
Schèmes
tonals des
verbes
finis
149
2.1.7.1.
Schèmes
tonals des verbes à
l'accompli . . . . . . . . . . . . . 149
2.1.7.2.
Schèmes
tonals des verbes à
l' inaccompli . . . . . . . . . . . 155
2. 1 . 7 . 3 .
Schèmes
tonals
des verbes à
l'imparfait et au
descriptif
158
2.1.7.4.
Schèmes
tonals des verbes
à
l'impératif et
aujussif
161
2.1.7.5.
Schèmes
tonals des verbes à
J'aoriste
162
2.1.8.
Schèmes
tonals des substantifs
164
2.1.8.1.
Schèmes
tonals des
substantifs des classes
du
singulier
,
164
2.1.8.2.
Schèlnes
tonals des substantifs des
classes
du pluriel et des genres
5 et
6
168
2.1.9.
Schèmes
tonals des
adjectifs verbaux
173
2.1.9.1.
Schèmes
tonals des adjectifs verbaux simples
173
2.1.9.2.
Schèmes
tonals des adjectifs verbaux négatifs
179
2.2.
ACCENT,
PAUSE ET
INTONATION
179
2.2.1.
L'accent
179
2.2.2.
La pause et
l'intonation
184

vi
J.
MORPHOSYNTAXE • • • • • • . • • • • . • • • • . • • . . . • • • . . • • • . • • • • • • • • • • • • . 186
3.0. Les caractéristiques du mot et
la problématique des
classes de mots
(part ies du discours)
186
J.1.
LES VERBES • • • • • • • • . • • • • • • . . . . • • • • • • • . • . • . • • • • . • • • • • • • • . 189
3.1.0. Aperçu sur
le verbe et
la phrase
189
3.1.1. Description des
verbes selon leurs types
de
format ion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . 193
3.1.1.1.
Les verbes désubstantivés
193
3.1.1.2.
Verbes
formés
sur
la base d'idéop,hones
194
3.1.1.3. Verbes dérivés d'autres verbes
,
194
J.l.2. Classificaton des verbes selon leurs caractéristiques
sémantiques
,
,_
,
201
3.1.2.1.
Les verbes pleins
201
3.1.2.2.
Les verbes de modalisation
204
3.1.2.3.
Les verbes auxiliaires et semi-auxiliaires
206
3.1.2.4.
Les verbes-copules
210
3.1.3.
L'infinitif
214
3.1.4.
Les catégories des verbes finis
215
3.1.4.1.
Les modes
216
3.1.4.2.
Les modalités
218
3.1.4.3.
Les temps
221
3.1.4.4.
L'aspect
224
3.1.4.5.
L'accompli
227
3.1.4.5.1.
Les formes de
l'accompli des verbes dont
le schème
du radical est CV
230
3.1.4.5.2.
Les formes de
t'accompli des verbes dont
le schème
du radical est CVb-, CVm- . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230
3.1.4.5.3.
Les formes de
l'accompli des verbes dont
le schème
du radical est CVK-
232
3.1.4.5.4.
Les formes de
l'accompli des verbes à
radicaux
polysyllabiques
233
3.1.4.5.5.
Formes de
l'accompli à
l'indicatif . . . . • . . . . . . . . . . 235
3.1.4.5.6.
L' inaccompL i
238
3.1.4.5.6.1.
Les caractéristiques de
l'inaccompli
238

v i i
3.1.4.5.6.2.
Les
formes de
l'inaccompli à
('indicatif
241
3.1.5.
Le descriptif
,
249
3.1.6.
Le descriptif et
le
jussif.
'"
253
3.1.6.1.
Les
formes affirmatives de
l'impératif et du
jussif
255
3.1.6.2.
Les
formes
négatives de
l'impératif et
du
jussif
(formes
prohibitives)
260
3.2.
LES SUBSTANTIFS
" . ,
, .. ,
,
263
3.2.1. Genres et
classes nominales
'.'
,
266
J.2.2.
Les groupes de substantifs selon
leurs
types de
formation
'"
269
3.2.2.1.
Les
substantifs dénominaux
,
,
269
3.2.2.2.
Les
substantifs déverbaux
,
270
J.2.2.3.
Composés
et
conglomérés
275
3.2.3.
Les
groupes sémantico-syntaxiques des substantifs
277
J.2.4.
Caractéristiques syntaxiques des substantifs
,283
J.J.
LES ADJECTIFS
,
285
3.3.1.
Les adjectifs
verbaux
286
J,3.1.1.
les adjectifs dérivés de verbes
d'état
et
les
adjectifs
S555-,
c1k.pel-.
k.ifal-,
~t klban-
288
J.3.1.2.
Les adjectifs
ve rbaux
résultatifs
290
3.3.1.3.
les adjectifs
verbaux passifs
291
3.3.1.4.
Les ad je ct i fs
ve rbaux
imperfectifs
293
3.3.1.5.
Les adjectifs verbaux
instrumentaux . . . . . . . . . . . . . . • . 294
J.J.l.6.
Les adjectifs négatifs
294
3.3.2.
L'accord des
adjectifs
cikpel- "petit",
kibln- "ancien",
kiban- "hon",
555:5 "grand,
adulte"
et
lél-
"autre"
296
3.3.3,
Les adjectifs
composés
,
300
J.3.4.
Les déterminants numéraux
302
3.3.4.1.
Les déterminants cardinaux
303
3.3.4.2.
Les déterminants ordinaux . . . . . . . . . . • . . • . . . . . . . . . . . . 305
3.3.5.
Autres adjectifs:
déterminants de
quantité et
d'éterminants
d'identité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . 307

v i i i
3.4.
LES ADVERBES . . . . . . . . . . • . . . • . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . 310
3.4.1.
Les groupes d'adverbes selon
leur morphologie
310
3.4.2.
Les groupes d'adverbes selon
leurs caractéristiques
sémantiques
,
313
3.4.2.1. Les adverbes de modalisation
,
313
3.4.2.2. Les adverbes
locatifs
315
3.4.2.3. Les adverbes de
temps
316
3.4.2.4. Les adverbes de cause
317
3.4.2.5. Les adverbes
interrogatifs et
l'adverbe relatif ~énqé
et autres
318
3.4.2.6.
Les adverbes redondants
319
3.5.
LES
IDEOPHONES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . 320
3.5.1.
Les caractéristiques phonologiques des
idéophones . . . . 320
3.5.2. Les caractéristiques sémantiques et
syntaxiques des
idéophones
,
321
3.6.
LES PRONOMS . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 325
3.6.1.
Les pronoms personnels
325
3.6.2.
Les pronoms réfléchis
328
3.6.3.
Les pronoms possessifs
329
3.6.3.1. Les pronoms possessifs déterminants
329
3.6.3.2. Les pronoms possessifs déterminés
330
3.6.4.
Les pronoms démonstratifs
332
3.6.4.1. Les démonstratifs
locatifs
332
3.6.4.2. Les pronoms démonstratifs de déixis temporelle
(déixis de texte)
333
3.6.4.3. Les déterminants de
la déixis
temporelle
335
3.6.5.
Les pronoms relatifs
336
3.6.6.
Les pronoms
interrogatifs
,
337
3.6.7.
Les pronoms distributifs
341
3.7.
LES POSTPOSiTIONS . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . 342
3.7.1.
Postpositions employées comme particules
342
3.7.2.
Postpositions assumant des fonctions adverbiales
345
3.7.3.
Postpositions comme noms
locatifs relationnels . . • . . . . . 346

3.8. CONJONCTIONS,
PREPOSITIONS ET PARTICULES
349
3.8.1.
Les
conjonctions de coordination
_
349
3.8.2.
Conjonctions et
prépositions exprimant
la cause,
la
condition et
la concession
,_
_
355
3.8.3.
Conjonctions et
propositions modales
_
359
3.8.4.
Les prépositions
,
360
3.8.5. Morphèmes exprimant
la focalisation et
l'emphase
362
J.8.6.
Les
particules
interrogatives
,_. '"
366
3.8.7.
La particule ti dans
la construction possessive
3?!
3.9.
LES
INTERJECTiONS .. ,
,
~ .. _
376

x
ABREVIATIONS, CONVENTIONS DE TRANSCRIPTION
ET TRADUCTION DES MORPHEMES
B..
Abréviations
ACC
Accompli
Adjr
Adjectiveur
ADVS
Adversatif
Aff
Affixe
Ag
Agent
ANTER
Antériorité
B
= Ton bas
eND
Conditionnel
DEICT
Morphème déictique
DEM
Demonstratif
DlSJCT: Disjonctif
DIST
Dé i c tique distal
DEsePT:
Descriptif
ex.
Exemple
EMPH
Emphase
EXPC
Expectatif
Foe
Focus
FUT
Futur
GN
Genre
gnlsg ou lsg: affixe de
la classe singulier du genre 1
(mêmes conventions pour les autres classes)
Glsg
Anaphonique
(pronom anaphorique) de
la classe
singulier du genre 1.
Les mêmes conventions sont
valables pour les autres classes.
H
Ton haut
Hbt 1
Habituel
lmm
Immédiatif
[MP
Impératif

xi
Impft
Imparfait
INACC
Inaccomp 1i
INTERROG ou
INTERR:
Interrogatif
INF
Infinitif
Intt
Intransitif
JUSS
Jussif
C
Consonne
CAUS
Causatif
LOC
Loca:/Locatif
LP
Préfixe
locatif

Ton
moyen
~
Consonne nasaL~
1
Consonne nasate sy [Labique
Neg
Négat Lon
OBJ
Objet
P
Phrase
PART[e
Particu;e
Pdémar
Parti<.;ule démarcative
Plnterrog:
Particule interrogative
Pers
Personne
PL/p 1
Pluriel
Poss
Possessif
Préf
Pré fIxe
prog
Progressif
prahib
Protlibitif
FRQN
Pronom
PROX
Déictique proximal
RV
Radical verbal
Rel
Relatif
SUJ
Sujet
SMJ
Syntagme adjectival
SMV
Syntagme adverbial
SN
Syn t agme
nominal
SPp
:
Syntagme postpositiorme!
Syntagme
pré pas i t ionne 1
SPred
Syn t agm~
prédicatif

xii
SV
Syntagme verbal
SG/sg
Singulier
Temp
Temporel
, r
transitif
V
Voyelle
vs
versus
vv , V:
Voyelle
longue
Signe d'alternance
/
/
Transcription phonémique
[
]
Transcription phonetique
(
)
représentation au niveau morphénlique

Morphème
zéro; 21Z"--O
.;.1,,{,.....,er1t
ou
#
Frontière morphélnique
H
Fin de
mot
b.
Transcription
Dans
les
chapitres
traitant
des
processus
phonologiques
nous
avons
utilisé
les
deux
transcriptions
l
phonétique
et
phonologique.
Ailleurs
nous
utilisé
L'orthographe pratique
kabyè inspirée de
celle recommandée
par
1 e
Comité
de
langue
nationale
kabyè,
les
transcriptions
phonétique
et
phonologique
n'intervenant
seulement que
lorsqu'elles s'imposent.
Le
ton
haut
est
marqué
par
un
accent
aigu
sur
le
noyau de
la syllabe,
le
ton bas par
l'absence de
ce signe,
le
ton
modulé HB
du
niveau
sous-jacent
par:
ex.
kpâ
"monte"
vs.
kpa "assembler",
f t _ m
"suffixe
s331L- ft m (aimer-
Gn6)
"amour"
c.
Représentation des gloses et
traduction des morphèmes
(i)
Les
pronoms personnels anaphoniques
sont
indiqués,
par
le
numéro
du
genre
suivi
de
la
mention
'singulier'
vs
'pluriel'.
Les
pronoms
personnels
déictiques
(pronoms
de

xiii
la
1ère
et
de
la
lème
personne)
sont
représentés
par
1es
chiffres
romains
et
les catégories du
nombre.
ex.
Isg = première personne du singulier
IIpl
= deuxième personne du singulier.
Les
affixes
de
classes
sont
indiqués
par
le
numéro
du
genre
et
l'indication
du
nombre
'singulier'
vs
'pluriel'
(le
numéro
du
genre
et
le
nombre
donnent
ensembie
la
classe du subtantif).
ex.
k61-û
forgeron-
gnLsg
Lorsqu'il
s'agit
d'un
substantif
qui
ne
connaît
pas
de
distinction
de
nombre,
sa
classe
est
indiquée
tout
simplement
par
le numéro du genre.
C'est
de
la même
façon
que
sont
donnés
I.es
pronoms
personnels
anaphoniques
(pronom
de
la
troisième
personne
/
anaphoniques
de
classes).
ex.
ké-tu
caoutchouc-
gn5
Les
exemples
ci-après
donnent
une
illustration
des
conventions qui
viennent
d'être expliquées.
ma-ntnt-K pa-ptyal-o
Isg- chercher-INACC Poss/Glsg-fils-gnlsg
ne e-mulo-m ne qa-ha-sl
et
Poss/Glsg-farine-gn6 et
Poss/lpl-chien-gn4pl,
"Je cherche
leur
fils,
sa
farine
et
nos chiens"

xiv
(ii)
Les
formes
verbales
Dans
1 a
t raduct ion
des
morphèmes,
nous
a t tirons
l'attention
du
lecteur
sur
celles
qui,
même
complexes
ne
sont
pas
segmentables.
Il
s'agit
des
formes
de
l'aoriste,
celles de
l'accompli suivies d'un complément
(les
radicaux
verbaux
portent
dans
ces
cas
les
tons
grammaticaux).
Un
problème
particulier
concerne
les
formes
de
l'inaccompli
des
verbes
monosyllabiques
dont
les
radicaux
se
terminent
par
Im/;
une
telle
forme
n'est
pas
segmentable
bien
qu'elle
soit
complexe.
Les
exemples
(2),
(3)
et
(4)
montrent
comment
de
tels
morphèmes
sont
traduits
dans
les
gloses.
Contrairement
à
ces
cas
complexes,
les
exemples
(Il
et
(51
ne posent
aucun problème.
(Il
pe-kpem-â
Glpl-rentrer-ACC
"Ils sont
rentrés"
(2)
pe-kpem-â qeqe wist
taâ
Glpl-rentrer-ACC hier
journée dans
"Ils sont
rentrés
hier dans
la journée"
(3)
pe-kpén
Glpl-rentrer/INACC
"Ils
rentrent"
(4)
taa-kpé
Prohib-rentrer/AOR
"Ne rentre pas"
(5)
pa-si-kt
G1pl-mourir-INACC
"Sie sterben"

xv
zones de peup~enent kabyé
~J}-Ë'
j.-.
J.-.:_. _ ~.-Fl'>Q~
r - 2 _ - ï
~ ~-:--
~
1
0Cc0J.f""9"
,,,,,
' ....•
9M<tr:ÇO'",
-,
"N.:aiitin~l.1·
---
- , y _ L
kabyè
• • • • 1
e
-
. .
(
.' .
. :
1 ~1
::;:"lC~a"~ na .... .::.::;
'"
_~."::;:'..:.e
o-t.i-volta
(
i Z::;1e.S èj',i::;:..;ra-
t::,,=n
k..=.=ye:
\\
FLa CG;:':'~al.e
BEJilli
- - l .
L::J~e avec u:::e
J
Cf.
Delord
1976: 'XXIX

1
O.
Introduction
Le kabyè (kabiyè/kabrè) appartient
à
la branche orientale
des
langues
gurunsi,
branche
qui
constitue
un
sous-groupe
gur
(langues voltaïques).}
Il
faut
noter aussi que
les
langues gUT
elles-mêmes
forment
une
sous-famille des
langues de
la grande
famille Niger-Kordofan. 2
Selon
Jacques
Detord,
le
kabyè
comprend
les
dialectes
suivants:
le
lama-disi
au
nord,
le
lugba
à
l'est,
le
lamba à
l'ouest,
et
le
kèwê
au
centre,
dans
la
ville
de
Kara
et
des
cantons
environnants. 3
Bien
qu'il
ne
s'agisse
pas
ici
d'une
analyse
dialectologique,
i l
faudrait
toutefois
noter
que
la
cLassification dialectologique de Delord devrait
être revisée:
le sirka se distingue du lugha,
le yaka et
le déCalé sont aussi
d'autres dialectes du kabyè.
Le
problème des dialectes kabyè ne
peut
être
résolu qu'à
l'issue
d'une
recherche
dialectologique
systématique.
Le
kabyè
est
parlé
au
nord
du
Togo
dans
la
région
de
la
Kara,
au
Moyen-Togo
(surtout
à
Sotouboua,
Blitta,
Anié},
ainsi
qu'au
nord
de
la
République
du
Bénin.
D'après
le
Bureau
des
Statistiques de Lomé,
les natifs du kabyè constituent
23% de
la
population
togolaise.
Le
Kabyè
et
l'Evé
ont
été
déClarés
langues
nationales
depuis
1975
et
sont
enseignés
depuis
1978
dans
les
écoles.
Parmi
les
variantes
dialectales
citées
plus
haut,
le
kèwè
est
la
plus
importante
et
sert
de
base
à
la
standardisation. C'est
elle qui
fera
l'objet
de notre analyse.
Le kabyè fut
déjà mentionné en
1854 par Koelle ,
mais
il
ne
compte
pas
parmi
les
langues
ayant
bénéficié
des
nombreuses
recherches
menées
sur
les
langues
africaines
depuis
le
début
des
travaux en
linguistique africaine.
A part
la description de
1.
Delord
publiée
en
1976 et
le
dictionnaire
que
j'ai
réalisé
1 Kahler
(1952),
Manessy
(1962,1969,
1979)
2 Greenberg
(1969):
page 9
3 Delord
(1976):
page 2

2
en
1979,
il
n'existe
pas
d'autres
études
importantes
traitant
de
cette
langue.
Jusqu' à
nos
jours
1 e
kabyè
est
pour
les
linguistes
africanistes une
langue mal
connue.
Il
s'agit
d'une
langue
dotée
d'un système
de
classes
nominales
très
développé,
et
d'une
morphologie
du
verbe
assez
complexe.
Il
compte
de
ce
f ai t
certainement
parmi
le s
langues
gur
qui
pourraient
être
d'un
grand
intérêt
pour
les
recherches
sur
1e s
ressemblances
entre
les
langues
gur et
les
langues
bantu,
ressemblances que
no t ait
déjà
J .
Greenberg 4 ,
Ceux
qui
s' occupen t
de
l'enseignement du kabyè et de son étude- scientifique au Togo ne
cachent
pas
les
difficultés qu'ils
rencontrent
lorsqu'il
s'agit
d'expliquer
les règles qui régissent
le fonctionnement de cette
langue. Des réponses adéquates à maintes questions primordiales
de la phonologie et de
ta grammaire en général n'ont pas encore
été
trouvées.
Tous
ces
problèmes
et
1e s
relations
fort
complexes
entre
la phonologie,
la tonologie,
la morphologie et
la
syntaxe
ont
guidé
le
choix
des
thèmes
traités
dans
ce
travail.
à
savoir
"La
phonologie.
la
tonologie
et
1a
morphosyntaxe
du
kabyè".
Pour
une
langue
comme
1e
kabyè,
recelant
des
phénomènes
qui
exigent
souvent
une
recherche
approfondie
pour
leurs
explications,
le
chercheur
a
comme
alternative
de
laisser
plusieurs
questions
en
suspens
en
voulant
être
bref,
ou
alors
de
rechercher
des
explications
fouillées,
ce
qui
n'est
pas
sans
influence
sur
l'ampleur
du
travail.
Nous
avons
jugé
indispensable
de
discuter
les
problèmes
avec
te
plus
de
détails
possibles
et
les
exemples
illustratifs
nécessaires,
pour que
cette
étude puisse apporter
une
lumière
sur
des
aspects
fondamentaux
de
la
langue
kabyè.
Nous
avons
évité de nous
imposer
une
école
linguistique,
pour
exploiter ce qu'elles ont de complémentaire dans
la résolutions
des problèmes rencontrés.
La
première partie
traite de
la phonologie.
Notre
souci
n'a
pas
été
de
nous
accrocher
à
la
théorie
générative
dans
4 Greenberg (1963)

J
notre démarche, comme un certain formalisme pourrait
le laisser
croire.
Mais
nous avons
estimé
que cette
théorie,
au
niveau de
la description des processus morphophonologiques,
nous donne
la
possibilité
de
formuler
les
règles
avec
beaucoup
de
rigueur.
Ceci
permet
aux
règles,
formalisées
autant
que
nécessaire.
de
gagner
en
clarté,
en
faisant
apparaître
les
traits
et
les
environnements
responsables
des
processus
phonologiques,
afin
que
les
diverses
alternances
puissent
être
expliquées
de
manière adéquate.
Qu'il
s'agisse des
voyelles ou des consonnes,
nous
donnons
d'abord
les
détai 15
phonétiques,
auxquels
succédent
la
détermination
des
phonèmes,
ainsi
que
la
description
des
processus
et
des
règles
phonoiogiques
et
morphophonologiques.
La relation
entre
le
niveau
phonologique
et
les
autres
niveaux
de
la
description
n'apparaît
pas
seulement
dans
l'importance que
requièrent,
pour
l'explication
des
processus phonologiques,
les
frontières
des morphèmes,
mais
aussi
dans
t'influence
des
traits
prosodiques,
comme
la
Longueur
syllabique,
les
tons
et
l'accent
le
cas
de
l'alternance
vs
{voiséJ
des
obstruantes).
Le
niveau
suprasegmental,
à
cause
de
son
importance
dans
J'harmonie
vocalique,
ne
peut
non
plus
être
ignoré
dans
le
traitement des
voyelles.
A
la
fin
de
cette
partie,
nous
nous
penchons
sur
la
structure du morphème,
sur
la syllabe et
la more.
La
deuxième
partie
porte
sur
l'étude
des
tons
et
des
autres
trai ts
suprasegmentaux
tels
que
l'accent
et
l'intonation.
L'analYse
de ces
problèmes
avant
le chapitre
sur
la
morphosyntaxe
se
justifie
par
l'importance
des
traits
suprasegmentaux
dans
la
phonologie
et
la morphologie.
Dans
la
description
du
système
tonal,
nous
nous
penchons
sur
la
détermination
du
nombre
des
niveaux
tonals
et. des
tonèmes,
l'analyse
des
tons
modulés,
la
problématique
de
l'abaissement
automatique
("dawn-drift")
et
de
la
faille
tonale
("down-
step"),
et
enfin
sur
les
règles
tonologiques
et
les
divers
schèmes
tonals
qui
en
résultent
pour
les
verbes,
l~s

4
substantifs,
etc . . .
Une
brève
description
de
l'accent
et
de
l'intonation suit
l'analyse du système tonal.
Dans
la
troisième
partie,
la
morphosyntaxe,
il
ne
s'agit
pas
seulement
de décrire
la
structure
des morphèmes,
des mots,
ainsi
que
leur
syntaxe;
nous
considérons
aussi
leurs
caractéristiques
sémantiques,
parce
que
souvent,
le
fait
que
les
éléments
d'une
même
classe
de
mots
aient
des
propriétés
sémantiques
différentes,
a
des
répercussions
notoires
sur
le
comportement
morphosyntaxique
des
ces
éléments.
Ce
qui
montre
de
toute
évidence
l'importance
que
peut
avoir
la
sémantique
dans
l'explication
de
cetains
problèmes
relevant
de
la
morphologie
et
de
la
syntax:e.
Il
est
par
exemple
important
de
savoir
que
les
restrictions
dans
la
dérivation
déverbale
sont
liées
essentiellement
aux
traits
sémantiques
des
verbes,
que
les
traits
sélnantiques permettent
à
certains
verbes
d'exprimer
la
comparaison,
des
nuances
aspectuelles
ou
temporelles,
que
parmi
les
substantifs,
seuls
les
substantifs
qualificatifs
peuvent
se
rencontrer
en
fonction
prédicative
avec
un
verbe-
copule
donné,
etc . . .
C'est
ainsi
que
transparaissent
les
liens
entre
la morphologie.
la syntaxe et
la sémantique.
Que
ce
soit
au
niveau
de
l'étude
des
unités
distinctives
minimales
(phonologie,
tonologie)
ou
de
celle
des
unités
significatives
(morphosyntaxe),
il
ressort
que
les
différents
niveaux de
la description
linguistique
(processus
phonologiques
vs
tonologiques vs morphologiques.
caractéristiques sémantiques
vs
morphosyntaxiques
des
unités
significatives)
présentent
des
imbrications.
On
perçoit
ainsi
la
fragilité
d'une
théorie
qui
tenterait
de
soutenir
l'indépendance
totale
des
niveaux
de
la
description grammaticale.

1.
PHONOLOGIE
1.1.
LES VOYELLES
1.1.1.
Classification phonétique des voyelles
Dans
le
trapèze
ci-dessous
sont
représentées
toutes
les
voyelles
existant
en kabyè
avec
leurs
points
d'articulation
dans
la cavité buccale:
AVANT
ARRIERE
HAUT
i
y
DI
U
1
y
• u
MOYEN
e
~
• 0
e
œ
A
~
BAS
a
a
Quatre
dimensions
sont
importantes
lorsqu l il
s'agit
de
classer
les voyelles du point de vue articulatoire.
8. Classification basée sur la position de la langue
La première dimension est
le degré d'aperture déterminée
par
le
mouvement
vertical
de
la
langue.
Selon
ce
critère
nous distinguons:
-les voyelles hautes (i, ü=y, l, Y,
U,
U.],
-les voyelles moyennes [e, 0, e, œ, 0, ~t], et
-les voyelles basses
[a] et
[a].
La
deuxième
dimension
est
le
point
qui,
sur
l'axe
horizontal
de
la
langue,
est
impliqué dans
l'articulation de
la voyelle.
Cette dimension donne
les classes suivantes:
-
les voyelles avant:
ri,
il,
l ,
Q,
e,
e,
œ,
al
-
les voyelles
postérieures:
lu,
u,
0 ,
:l,
al
La
troisième
dimension,
celle
de
l'arrondissement
des
lèvres,
permet de distinguer les classes contenant:

6
-les voyelles arrondies:
(U,
Y,
~. CIl, U, '0, 0, :J]
-les voyelles non arrondies:
(i,
L,
e, E,
a].
b. Classification des voyelles d'après la position de
la racine de la langue
Selon la quatrième dimension qui ft été définie
par John
M.
Stewart
grâce
à
une
étude
du
système
vocalique
de
l'akan 1 ,
dimension déterminée
par
la
position de
la
racine
de
la langue,
apparaissent d'un côté
les voyelles
[+ATR]
[i,
ü,
e,
0,
U,
0, l
réalisées
grâce.
à
la
protraction
de
la
rac ine
de
1a
1aogue
( [+ATR]
en
Ang 1ft i s
advanced
tangue
root=racine
avancée
de
la
langue),
et
de
l'autre
les
voyelles
[-ATR]
['. Y,
E,
e, v, :J, s.l articulées sans qu'il
y ait
un mouvement de
la racine de
la
langue vers
l'avant.
John
M.
Stewart
s'est
prononcé
contre
l'hypothèse
selon
laquelle
la
différence
entre
les
deux
séries
de
voyelles
dans plusieurs langues africaines serait due A la tension vs
la
laxité des muscles articulatoires,
et
il
a
démontré que
la différence
entre
les deux séries
de voyelles
résulte de
la position de la racine de la langue. 2 Comme dans
le fanti,
nous constatons
que
les voyelles
(-ATR]
du kabyè sont plus
arrière que les voyelles [+ATR]. Ceci, Stewart l'a souligné,
n'est pas
le cas si
l'on
considère
les voyelles
tendues et
lâches
rencontrées
dans
les
langues
européennes.

les
premières sont plus proches du centre de la cavité buccale. 3
Un
autre
argument
contre
la
théorie
qui
repose
sur
la
tension
vs
la
laxité
est
la
relation
de
marque:
dans
l'opposition lâche vs tendu,
les voyelles tendues sont moins
marquées que les voyelles lâches, alors que dans les langues
africaines concernées,
les voyelles
lâches,
c'est-A-dire les
1
Stewart (1967): pages 18S-203
2
ibd, page 200 et suite
)
ibid.

7
4
voyelles
[-ATR].
sont
moins
marquées
que
leurs
pendants.
Cette
constatation
qui
a
été
faite
grâce
à
l'étude
des
systèmes
vocaliques
de plusieurs
langues
kwa
se
trouve
être
la
même
dans
le
kabyè,
une
langue
gur
(voir
1.1.6.
pour
l'opposition
['ATR]
vs
[-ATRI))·
I!:nfin
ce
qui
distingue
également
l'opposition
'tendu
vs
lâ.che 1
de
celle
défendue
par
Stewart
est
l'absence
de
corrélation
entre
le
trait
(ATR]
et
celui
de
la
quantité
vocalique.
Il
existe
une
corrélation
entre
'tension
vs
laxité'
et
'longueur
vs
brévité'
des
voyelles
dans
les
langues
européennes,
alors
Que
dans
les
langues
africaines
concernées,
cette
corrélation
n'apparaît
pas.
Ainsi
les
voyelles
[+ATR]
et
les
voyelles
[-ATR]
qu'on serait
tenté de
prendre
respectivement
ponr
des
tendues
et
des
lâches
dans
les
langues
citées
par
J.
Stewart
tout
comme
en
kabyè,
peuvent
être
longues
ou
brèves,
indépendamment
du
contexte
dans
lequel
elles
apparaissent.
Nous avons certes
expliqué
pourquoi
la théorie
qui
s'appuie
sur
la
position
de
la
rac ine
de
la
langue
est
plus
adéquate
que
celle
qUI
repose
sur
la
tension
des
muscles
articulatoires,
cependant
nous
devons
encore
nous
pencher
sur
les
voyelles
basses
[a.
a]
qui
ne
forment
pas
une paire
semblable à
celle qu'on
retrouve dans
les voyelles
non
basses.
Dans
le
système
kabyè,
[a]
est
une
voyelle
non
arrondie avant,
et
[a]
une voyelle non arrondie postérieure.
La
position
de
la
racine
de
la
langue,
contrairement
à
ce
qu'il
en
est
des
autres
voyelles 1
ne
joue
ici
aucun
rôle
pertinent.
Ces
deux
voyelles
basses
figurant
dans
l'inventaire
phonétique
du
kabyè
sont
toutes
(-ArR].
Il
apparaît donc
que
la position de
la racine de
la
langue perd
la
fonction
qu'elle
a
dans
le
cas
des
voyelles
non
basses.
Les
éléménts
de
chaque
paire dans
le
cas
des
voyelles
non
basses
ont
le
même
point
d'articulation
et
se
distinguent
uniquement
par
le
fait
que
la
position
de
la
racine
de
la
langue
soit
différente.
Pour
ce
qui
est
de
la
paire
[a,a,],
4
ibid. page 201

8
le
phénomène
est
différent.
[a]
et
[a
se
distinguent
l'une
de
l'autre
par
le
point
d'articulation
et
non
par
la
position
de
la
racine
de
la
langue:
[a]
est
avant
et
[a]
posérieure.
Le schéma ci-après donne un
aperçu
de la classification
des
voyelles.
telle
que
nOllS
l'avons
faite
en
nous
servant
des dimensions définies par les traits articulatoires.
Les
exemples
plus
bas
illustrent
l'occurence
des
.,,·oyelles
qui viennent d'être décrites:
Voyelles
(tATRl
Voyelles [-ATR]
AVANT
CENTRALE
ARRIERE 1
AVANT
CENTRALE ARRIERE
1
~~~~~~~~~~~-~~~---~~---~-----------~------------------------
y
hautes
i
ü=y
w
u
u
i '€
V

moyennes
e
a


mmV
basses
1
a
a
-----------------------------------L------------------------
[ i ]
pim
[pim~
"enterrer"
[ e]

[ lé]
"
~'>"
ou.
[ , ]
s a
[ sim]
"la mort"
[ e J
tÉm
[tÉm]
"terminer"
[ u]
!ûbu
[lùbu]
"forger" ..
[ 0 ]
YÔIl
[jôm]
"bouillon
[ u]
mutu
[mutuJ
"pâte"
[0
]
t5nE
[t5nEJ
"cuir"
[ y]
suyé
[syjé]
"tambour"
[y]
suyu
[sYjùj
"douleurs
lombaires"
[. ]
tôye
[t.je]
"phacochère"
[œ]
soyu'Q
(5œjulJ]
"aspirer"

9
Le
tableau
suivant
rIlontre
la
représentation
des
caractéristiques
phonétiques
de3
voyelles
à
l'aide
des
traits binaires.
Tableau des traits phonétiques des voyelles
(Tableau-I)
,
i
Y
L
Y
e
• c œ a a u u 0
haut
• • • •
• •
bas
• •
arrière
• • • • •
avant
• • • • • • + + •
arrondi


+

• • • •
ATR
• •
• •
+

Il
faut
ajouter aux
Q'Jatre
critères qui
ont servi
à la
description
des
voyelles.
'Jn
cinquième
Qui
est la
quantité.
Toute
voyelle
peut
être
bdve
comme
[il
dans
tim
[tim)
'abattre',
longue
ex.
[ i i ]
dans
[Iii)
'trempe~', ou
extra-
longue
[ i i i ]
dans
[kiii]
'idéophone
intensifiant
l'idée
de
tourner
en
rond' .
phonologique
montrera
la
fonction de chaque voyelle dans
le système phonologique.
A part
les
voyelles
brèves,
longues
ou
extra-longues,
le
kabyè
connaît
également
des
diphtongues.
Celles-ct,
toutes
biphonématiques
(voir
1.1.4.),
sont
de
deux
types.
Nous
a\\'ons
d'une
pa.rt
celles
qui
glissent
de
la
qua.lité
d'Une
\\'oyelle
!t\\'ant
non
arrondie
en
début
d'émission
à
la
qualité
d'une
arrière
non
arrondie
en
fin
d'émission,
le
degré
d'aperture
restant
le
même
aux
deux
étapes
de
l'émission
(voir tableau-2 et exemples ci-après):
Tableau-2
i
---------------~---->w
l
------------------->~
e ----------------->~
e --------------->A
8-------}a

10
lsilJl]
'si~' "insiste!"
[pl.llm]
'fil~lLm' "argent (mêtal)"
[elJ], [selSu]
'se~u' "soulever"
[ell.],[tell.!lm]
'teKllm'
[aD]
[kaallm]
'ka1S'llm '
"fruit d'arachide non mûr"
Il
Y a
d'autre
part
les diphtongues
dont
la qualité
passe de
celle
d'une
voyelle
avant
ou
alors
d'une
postérieure
non
haute
en
début
d'émission
à
la
qualité
d'une
voyelle
postérieure
haute
en
fin
de
production
(voir
tableau-3
et
exemples ci-après)
Tableau-3
i
-----------------------)u
_ -")
Of
-
,
1- - - - - - - - ---~- - _::. - - - - - - ) '01"1
_ - -
_·-';1'-"'1
e -
/'
0' "
e -
a
[ i u ]
[kiu]
, k i u 1
"grossir"
[ lU]
[ S lU]
, S lU'
"déposer"
[ eu]
[neu]
, ne u '
"cadet{t)e"
[eu]
[heu]
, heu'
"découper"
[ 0 U ]
[kou]
'kou'
"crier"
[~u]
[l~u ]
, l::lU •
"jeter"
[au]
[Mau]
'Mau'
"sauter"

11
1.1.2.
Les
traits distinctifs des voyelles et des classes de
phonè.es vocaliques
Nous
avons
déjà.
fait
la
description
des
caractéris-
tiques
phonétiques
des
voyelles
en
nous
appuyant
sur
les
différentes
dimensions;
avant
vs
arrière.
haut
vs
moyen
vs
bas,
arrondi
vs
non
arrondi,
[+ATR)
vs
[-ATR).
Il
slagit
maintenant
de
démontrer
dans
quelle
mesure
ces
traitg
sont
pertinents
au
plan phonologique et de
déterminer
les classes
de phonèmes vocaliques.
a.
Les phonèmes vocaliques et les traits qui
les définissent
L'analyse
phonologique
IDp.née
essentiellement
à
partir
des
paires
minimales
va
nous
permettre
de
déterminer
les
phonèmes
qui
composent le
système
vocalique
kabyè
ainsi
que
la fonction
qu'assume chacune des
voyelles dans
le système.
(il
Voyelles avant opposées aux voyelles
postérieures
Iii
lui
[ 1 i ]
"avale!"
[ 1u ]
"forge!"
1'1
lui
[ t Ln] "arbres"
[tun]
"abeilles"
lei
loi
[lem]"faire
sécher"
[lém]
"donner un coup"
lei (dans la voyelle longue):
/"41
(partie de
diphtongue)
[tee]
"chante"
[telS]
"continue de
cb.anter!é"
lai
I~I
[lâbuJ
"faire"
[15bu]
"couvrir"

1 2
(ii)
Opposition déterminée par le degré d'aperture pour les
voyelles avant
-Voyelles
hautes opposées aux voyelles non
hautes
Iii
lei
[lîbu]
"avaler"
[léhu]
"se
perdre"
1'1
lei
[tim]
"poudre à canon"
[tém]
"terminer"
-Voyelles non basses opposées à
la voyelle
basse
lei
lai
[ s é ]
"cours!"
[sâJ
"gratte l. "
1<1
lai
[pEn]
"pots"
[pan]
"palmiers"
Iii
lai
[ l i]
"avale!"
[ 1a ]
"fais . . . "
1,1
lai
[ sim]
"la 000 r t "
[sâm]
"louer"
Opposition
déterminée
par
le
degré
d'aperture
pour
les
voyelles postérieures:
lui
101
[lu)
"forge!"
[la]
"frappe d'un coup!"
lui
1'1
(sütul "fruit du néré"
[s5tu]
"poison"
Si
l'on
se
base
sur
la
distinction
entre
les
voyelles
hautes)
moyennes et basses,
on peut établir une opposition à
trois niveaux:
la classe des phonèmes vocaliques définie par

1 3
le
trait
[+haut]:
li,
l ,
u,
ul,
celle
Que
caractérise
le
trait
[ ... bas]
et
Que
constitue
la
voyelle
/a/.
la
troisième
est
celle
des
voyelles
moyennes
définies
par
les
traits
[-haut
-bas]:
le,
e,
0 ,
':JI.
Il
faut
noter
par
ailleurs
que
cette
opposition
phonologique,
lorsqu'elle
touche
les
trois
degrés
d'aperture,
ne
concerne
que
les
voyelles
avant,
li
savoir
[+haut]:
li,
II
vs
[-haut
-bas):
je,
el
vs
[ ... bas]:
Jal.
Pour
les
voyelles
postérieures,
il
n'y
Il
d'opposition
qu'entre
les
voyelles
hautes
et
les
voyelles
moyennes
dans
la mesure où
l'analyse atteste qu'il
n'existe
pas de
voyelle
postérieure
basse
ayant
un
statut
phonémique.
Dans
ce
dernier cas,
on ne peut opposer
sur
le
plan
phonologique que
deux degrés
d'aperture
[-!-haut]:
lu,
ul vs [-haut -bas]:
10, ':JI.
L'opposition
[-ATR]
vs
[+ATR]:
1.1
Iii
(tim] " commander"
[ t î m]
" abattre"
lei
lei
Cp;;]
"pierres"
[ p é ]
"grains"
lui
lui
[tij~J "miel"
[tu~J "éléphants"
loi
loi
[t5m] tt,5m "sel"
[t6m] tt,ôm "sommeil"
Il
apparaît
donc
que
l'opposition
[-ATR]
vs
[+ATR]
est
phonologique pour
les voyelles non basses,
mais
ne
l'est pas
dans
le
cas
des
voyelles
basses
(aperture
maximale),
parce
que
le
phonème lai
de
trait
[-ATR]
ne
s'oppose
pas phonolo-
giquement
à
un phonème
[+ATR]
de même degré d'aperture.
~ous
reviendrons
sur
ce
trait
dans
la
description
de
l'harmonie
vocalique.

1 4
L'analyse
nous
donne
donc
les
phonèmes
vocaliques
suivants:
fil,
lei.
lu/,
/0/,
/~/,
lei,
luI.
/~/,
Jal.
I l
apparaît
que
certaines
voyelles
figurant
dans
1'inventaire
phonétique
n'ont
pas
un
statut
phonologique.
Les
voyelles
avant
arrondies
[ y ,
Y,
•• œ]
sont
des
variantes
contextuelles
(allophones)
des
phonèmes
vocaliques
postérieurs
lu,
u,
0 ,
~I et n'apparaissent qu'au plan de la
représentation phonétique
(voir assimilation palatale devant
les voyelles ILl,
/i/ et
la semi-voyelle /y/ au 1.1.5.).
lui
[ u ]
lubu [lùhu]
"forger" .
[ y]
suyé
[süyé]
"tambour"
lui
[ " ]
pUr)
[p6Q]
"montagnes"
[y]
suye
[sYe]
"hernie"
/0/
[ a ]
lom
[ 16m ]
"frapper
d'un coup, .
[ 0 ]
toye
[toye]
" phacochère"
/0/
[0]
t5m
[t5ml
"affaire"
[ œ]
S::lyL
[sœt]
"suce!"
Notre
analyse
a
montré
qu'il
existe
une
opposition
phonologique
entre
les
voyelles
avant
et
postérieures.
Nous
obtenons
alors
une
classe
[+avant]
et
une
autre
[-avant].
Etant
donné
que
nous
ne
rencontrons
pas de
voyelle centrale
ayant
le
statut
de
phonème,
i l
suffira
de
choisir
un
des
deux
traits
pour
décrire
cette
opposition.
Le
trait
choisi
aura tantôt
une
valeur positive
(voyelles
avant),
tantôt une
valeur
négative
(voyelles
arrière).
Nous
choisissons
le
trait
[avant]
du
fait
de
l'existence
du
processus
d'assimilation
dans
les
systèmes
vocaliques
et
consonantiques
en
rapport avec
le
t r a i t
[+avant].
La classe
des
phonèmes
vocaliques
'avant'
et
celle
des
phonèmes
vocaliques
postérieures
seront
représentées
respectivement
par
[+avant]
et
[-avantl.

1 5
Le
tableau
ci-après
montre
les
traits distinctifs
des
phonèmes
vocaliques
et
de
la
semi-voyelle
IHI
Qui
est
réalisée
comme
voyelle
postérieure
non
arrondie
Icf.1.1.4.}
dans
les
diphtongues décrites
plus bas.
T ab l e au-1
,
i
L
e
E
a
li
u
0
H
cns
sy I l .
+
+
+
+
+
+
+
+
+
haut
+
+
+
+
+
bas
+
avant
+
+
+
+
+
ATR
+
+
+
+
b.
Le cas des diphtongues
Il
a
été
mentionné
dans
la
description
phonétique
des
sons
vocaliques
que
les diphtongues
[iu,
'"u,
eu,
eu,
au,
QU,
ou]
ainsi
que
[iw,
1.., ell
EII.,
aa]
sont
biphonématiques.
Ce
t
qui
signifie
en
d'autres
termes
que
chacune
d'elles
est
composée
de
deux
phonèmes
distincts.
Une
affirmation
qui
trouve
sa
justification
dans
les
faits
suivants.
En
effet,
les
diphtongues
comprennent
chacune
deux
mores
qui
peuvent
faire
partie
de
deux
morphèmes
différents.
La
première
appartient
au
radical
du
mot
et
la
seconde
réalise
le
morphème
grammatical
suffixé.
C'est
ce
que
montrent
les
exemples
suivants.
(i)
(hao]
'chien'
du
radical
nominal
[ha-]
et du· suffixe
de
classe
(gn4sg)
[-0]
vs
[ha-sl]
(chien-gn4pl)
(ii)
[pe-sé~] du radical verbal [sé-J et du suffixe de
l'inaccompli
[-~]

16
(iii)
[séu] du radical
[sé-]
et du suffixe
lu]
de
l'infinitif
Les
diphtongues
[iu,
lU,
au,
ou,
:lu]
résultent
de
la
rencontre
de
deux
phonèmes
vocaliques
déjà
identifiés.
I l
est possible d'opposer
les diphtongues du groupe
[i.,
\\.,e~,
SA,
aa]
à
celles
du
premier
type,
et
ceci
à
travers
l'opposition
phonologique
qui
apparaît
dans
la
deuxième
more:
[ i u J vs
[\\uJ
vs
[l.]._ [eu]
vs
(ell],
[ev ]
vs
[SA] 1
[au J vs
1.1.4.). Le deuxième élément
-.,
[-II,
- h ,
-a]
des
diphtongues
de
la
deuxième
série
se
rencontre
même
comme
forme
actual isée
du
morphème
de
l'inaccompli.
forme qui
varie selon
la qualité de
la voyelle
finale
du
radical
verbal
(cf.
1.1.4.).
Il
n'y
a
donc
aucun
doute
que
ces
deuxièmes
éléments
de
diphtongues
pris
ensembles,
représentent
un ou plusieurs phonèmes.
Il
est par
contre beaucoup plus difficile de décider
lequel ou
lesquels
des
phonèmes
dans
le
système
sont
sous-jacents
à
ces
représentations
phonétiques.
Nous
renvoyons
au
1.1.4.

il
sera
démontré
que
ces
diverses
formes
du
deuxième
élément
des
diphtongues
sont
des
variantes
contextuelles
d'un
même
phonème
qui
s'avère
être
la
semi-voyelle
/ll/.
Nous
reviendrons donc au 1.1.4. à
une approche systématique de
la
problématique
de
ces
éléments
vocaliques
qui
n'apparaissent
que comme parties de diphtongues.
1.1.3.
Règles de redondance et traits phonologiques des
voyelles
Le tableau-4 dans 1.1.2. montre
les phonèmes vocaliques

17
décrits
avec
redondance.
Les
traits
redondants
seront
éliminés
en appliquant
les
règles
de
redondance ci-dessous.
Elles ne sont pas ordonnées.
(l)
( 2 )
( 3 )
(+5yl1]
[-.... hau t ]
[+bas J
~
l
-l.
{-cos]
{-bas]
[-haut}
[+8vant
[-ATRl
Dans
le
tableau ci-dessous,
les traits
nécessaires à
la
détermination de chaque phonème vocalique sont obtenus après
application
des
règles
de
redondance
ayant
éliminé
les
traits redondants.
Tableau-5
,
i
e

a
u
0
0
"
sy I l
+
+
+
+
+
+
+
+
+
haut
+
+
+
+
bas
+
avant
+
+
+
+
ATR
+
+
+
+
1.144. La question des voyelles postérieures non arrondies
ce chapitre fait
une étude systématique des questions

18
que
soulèvent
le
statut
phonémique
des
éléments
vocaliques
postérieurs
[.,
a,
. ,
A,
0].
Une
série
d'approches
de
solutions
y sont
discutées
pour
faire
ressortir
les
formes
sous-jacentes
de
ces
sons
et
les
règles
phonologiques
qUi
les
dérivent
d'une
même
réalité
phonémique.
D'abord
la
description
de
la
distribution
de
ces
voyelles
montre
la
complexité de
leur statut.
a)
Les
voyelles
postérieures non arrondies
apparaissent
uniquement
comme
deuxième
élément
des
diphtongues
[ill,
La,
e., EA,
au]
(1.1.2.).
bl
Ce
sont
elles
qui créent
une
opposition
phonologique
en t Te
les
diphtongues
don t
elles
sont
1e s
deuxièmes
constituants et
les voyelles avant
longues:
[ii,
LL,
ee,
E&,
aaJ 1
ce
qui
ne
permet
pas
de
les considérer
comme
étant
de
simples
variantes
vélarisées
des
voyelles
avant
non
arrondies
[+avant]
[-avant]
[caa]
"cherche~"
[cao "assieds-toi!"
[t i i]
"descends ~"
[ti.) "frotte!"
[tee wéndu]chante!
[te. wéndu]
"continue de chanter"
c)
Elles sont
en
variation
libre
avec
la
deuxième more
des
voyelles
longues
avant
non
arrondies
dans
la
sylJabe
initiale du mot:
[+avant]
ou
[-avant]
[yiîduu]
ou
[yi.duu]
"commettre une erreur"
[fLLduul
ou
[iL .duu]
"donner des soins
intensifs"
[paaluu]
ou
[paolou]
"grandir"
[peezu u ]
ou
[pe.zûu]
"tenter quelqu'un"

19
ct)
Elles
n'apparaissent
pas
après
les
voyelles
postérieures
arrondies.
Comme
deuxième
constituant
de
diphtongues,
elles
peuvent
être
en
opposition
phonologique
avec
les
voyelles hautes postérieures
arrondies
lorsque ces
dernières forment des diphtongues avec les voyelles avant.
(ti.) "continue de manger"
[tiu}
"manger
(sauce)"
(tH:.} "appuie!"
(ft(~l "être visible"
[tea] "diriger vers
le haut"
[téû]
"chanter"
[S~A] "laisse un reste!"
[sÉv]
"saluer"
Chao]
"chien"
[hauJ
"offrir"
e)
I l
faut
noter aussi que
les
contraintes qui
frappent
la
distribution
de
ces
voyelles
postérieures
non arrondies
(aucune
d'elle
ne
se
rencontre
ailleurs
que
dans
sa
diphtongue)
rend
une
opposition
phonologique
improbable
entre elles et
les autres voyelles).
Par
ailleurs chacune de
ces
sons
vocaliques,
deuxièmes
éléments
de
diphtongues
est,
comme
le
montrent
les
deux
constituants
de
chaque
diphtongue,
en
distribution
complémentaire
avec
celles
des
deuxièmes
éléments
respectifs
des
autres
diphtongues:
(i-,
L_,
ell,
EA,
aD].

'a
fl Quant à la question de savoir pourquoi ces voyelles
postérieures
non
arrondies
n'apparaissent
pas
après
les
voyelles postérieures arrondies,
nous
y reviendrons à
la fin
de ce chapitre.
Les
résultats
provisoires
indiquent
que
les
voyelles
postérieures
non
arrondies
peuvent
être
des
réalisations
d'une
classe
particulière
de
phonèmes.
Cependant
ceci
n'apporte
pas
encore
une
réponse
complète
à
la
question
relative
au
statut
de
ces
voye I1"es
dans
le
système
s .
.
phonologique.
Dès
lors,
il
avere nécessaire d'examiner les
différentes
solutions
au
problème
que
présente
le
statut
phonologique de ces voyelles
de même que
les hypothèses sur
1
lesquelles
reposent
ces solutions,
pour
faire
apparaître
la
solution
la plus adéqlJate.
Solution-l
Nous
remarquons,
partant
des
paires
minimales
dans
1.1.2.,
que
les
phonèmes
loi
et
I~I
n'apparaissent
jamais
après
les
voyelles
avant.
Toutes
les
deux
pourraient donc être considérées
comme
étant
les
formes
sous-jacentes
des
éléments
vocaliques
postérieurs
[w,
"
aJ
apparaissent
justement
dans
cet
environnement.
Nous
aurions
ainsi
des
phonèmes
qui
ne
peuvent être en opposition
l'un
avec
l'autre dans
ledit
contexte.
Et
pourtant
la
distribution
très
limitée
de
ces
éléments,
et
le
fait
qu'ils
soient en
distribution
complémentaire,
leur
donne
le
caractère
d' allophones
d'un
même
phonème.
La
solution
que
donnent
les
paires
minimales
n'est
donc
pas
satisfaisante.
Il
apparaît
clairement
ici
que
les
paires
minimales
ne
peuvent
pas
toujours,
toutes
seules
permettre
de
trouver
des
solutions
à
tous
les
problèmes
dans
l'analyse
phonologique.
Il
est
donc
indispensable
de
poursuivre
notre analyse.

2 1
Solution-2
Comme
les
phonèmes
/0/
et
/~/
n'apparaissent
jamais
après
les
voyelles
avant,
un
de
ces
deux
phonèmes
pourrait
être
la
forme
sous-jacente
dont
les
quatre
voyelles
non
a.rrondies
seraient
des
variantes
combinatoires
liées
au
contexte.
Si
on
choisit
/0/
comme
forme
sous-jacente,
on
aura
les
paires
minimales
suivantes:
( 1 )
( 2 )
/niou/
--------) [niwu]
"être humide"
/ii.1.ou/
--------) [fi llltU]
" presser "
Iseou/
--------) [ se~u 1 "soulever"
leaou/
--------) (cacu]
"s"asseoir"
S'appuyant
sur
cette
hypothèse,
les
voyelles
postérieures
non
arrondies peuvent
être dédui tes
de
la
forme
sous-jacente /0/ comme suit:
101 -----------) [w]1 après li/ ___
[ la]
après
ILl
[ .]
après lel ___
[ Al
après lel ___
[ a]
après
1.1 __-
Cette
règle
est
décrite
plus
haut
avec
les
traits
distinctifs
dans
la.
règle-l.
Le
trait_
[arrondi]
redondant dans le système phonologique devra être admis
dans
l'output
de
la
règle
afin
que
les
voyelles
postérieures
non
arrondies
puissent
être
distinguées
des
postérieures
arrondies.
Ce
trait
sera
mentionné
entre parenthèses.

22
Règle-l
+syll
+avant
-avant
(-arrondi)
+s YlI ]
-hau t
------>
ahau t
/
[ +avant
_
-bas
l3 b as
+ATR
BATR
Bien
Que
cette
solution
soit
économiQ.ue,
elle
ne
sera
pas
retenue
parce
qu'elle
introduirait
une
séquence
de
trois
voyelles
différentes,
structure
qui
n'est
pas admise dans
la langue.
Solution-3
Les SOllS dont il est Question sant en distribution
complémentaire.
Ils
sont
donc
des
variantes
combinatoires
du
même
phonème.
On
peut
ainsi
postuler
qu'ils
représentent
un
phonème
Qui
se
distingue
des
phonèmes
vocaliques
postérieurs
arrondis
par
le
trait
[-arrondi]
et des phonèmes avant par le trait
[-avant].
Le
segment
sous-jacent
serait
alors
une
réalité
abstraite
définie
comme
phonème
vocalique
arrière
non
arrondi
(voir
Règle-2a)
ou
alors
une
des
quatre
voyelles
postérieures
non
arrondies
par
exemple
'e:'
t
(voir
Règle-2b).
Nous
aurions
dans
ce
cas
le
trait
d'arrondissement
[arrondi]
comme
trait phonologique.
Règle-2a
[~:;~~t .]------>
+s y 11 ]
_
-arrondI
[~ haut
bas
[ +avant
ATR

23
Règle-2b
+5yl1
-avant
ahaut ]
-haut
-------)
ab as
1
-bas
[ 8ATR
-arrondi
+ATR
La
solution-3
(Règle-2a)
a
le
désavantage
d'être
abstraite
et
la
seconde
(Règle-2b)
d'être
un
peu
t
arbitraire.
En
plus
elles
sont
peu
adéquates,
parce
Qu'elles
n'expliquent
pas
pourquoi
ce
phonème
a
une
distribution
aUSSl
restreinte
que
celle
qui
a
été
signalée
plus
haut:
les
voyelles
Qui
le
repré13entent
n'apparaissent
qu'en
position
postvocalique,
et
uniquement après les voyelles avant.
Solution-4
Cette
solution
établit
un
rapport
en tre
les
voyelles
postérieures
non
arrondies
et
un
autre
segment,
la
semi-voyelle
avec
laquelle
ils
partagent
les
traits
mêmes
qui
les
caractérisent
au
sein
du
système
vocalique:
les
traits
"arrière"
([-avant])
et
"non
arrondi"
([-arrondi]).
Chacune
des
cinq voyelles n'apparaît
qu'après
une voyelle
avant non
arrondie
de
même
degré
d'aperture
et
ayant
le
même
trait
[ATR].
Les
voyelles
postérieures
non
arrondies
sont
à
considérer comme
des
réalisations
vocalisées
de
la
même
unité
phonémique
qui
est
la
semi-voyelle
/K/.
L'analyse
phonologique
des
semi-voyelles
est
présentée
dans
un
chapitre
ultérieur
(1.2.2.4.),
mais
pour
les
besoins
de
l'étude
de
la
présente
Question,
nous
formulons
ici
la
règle
qui
permet
de
dériver
les

24
voyelles
postérieures
non
arrondies
de
la
semi-voyelle
vélaire
hs/.
règle
qui
explique
pourquoi
les
voyelles
postérieures
non
arrondies
n'apparaissent
qu'au
plan
phonétique.
Pour ce qui concerne
les
traits distinctifs
de
l'dl.
nous
renvoyons
au
chapitre
1.2.3.
La
règle-3
dans
le
contexte a./
montre
le
processus de
dérivation
de
ces
voyelles.
La
semi-voyelle
J'dl
prend
les
caractéristiques
de
la
voyelle
qui
la
précède.
Une
telle
forme
vocalisée
est
identique
à
une
voyelle
postérieure haute arrondie lorsque cette forme
suit une
voyelle
postérieure
arrondie
(Règle-3,
contexte
b);
la
même forme vocalisée apparaît comme voyelle postérieure
non
arrondie
lorsque
la
voyelle
précédente
est
une
voyelle
avant
non arrondie
(Règle-3,
contexte
al.
Dans
le
contexte
a.I,
la
voyelle
qui
en
résulte
a
le
trait
'arrière'
donc
(-avant)
du
phonème
IlS/,
mais
prend
tous
les
autres
traits
de
la
voyelle précédente.
C'est
la
solution
qui
contient
la
réponse
la plus
adéquate
à
la
question
assez
complexe
que
suscite
la
nature
de
cette
série
de
voyelles.
Cette
solution
présente
également
l'avantage
d'expliquer
la
diversité
des
éléments
vocaliques
qui
représentent
le
morphème
de
l'inaccompli
[voir
les
exemples
ci-dessous),
car
elle
montre
que
ces
éléments
s'obtiennent
grâce
à
l'application
d'une
règle
phonologique
qui
n'est
autre
que celle qui
a été décrite
ici.
Quel qUes
exemp les
(représen ta t ion
sous-jacente
et
réalisation phonétique)
A
B
/kizi-lJ/
[kîziw]
Ikizi-yul
[kiziyu]
refuser-INACC
refuse-AGgnlsg
"celui
qui
refuse . . . "

2S
""lll-yi)
[""lli"yû]
enseigner-INACC
~nseigner AGgnlsg "enseignant"
Ise-"dl
[SélS]
Ise-yul
[séyu]
courir-INACC
courir-AGgnlsg "coureur"
Ise-KI
[sÉAl]
/s€-'
tul
[sÉtu]
saluer-INAC
saluer-gn5
"salutation"
/pa-K/
[paal
/pa-yii/
[pâyi»)
danser-INACC
danser-AGgnlsg "danseur"
/ ku- K/
[kiiuJ
/kii-yii/
[kiiyu]
tuer-INACC
tuer-AGgnlsg "tllPur"
[t5u]
/t5-tu/
[t5tul
t i rer-I NA CC
tirer-gn5
[tir]
[ t6 li 1
Ito-'ml
[té.]
dormir-INACC
dormir-gn6 "sommeil"
Règle-3
+syll
a
haut
a.
~ bas
/
[+SY11 ]
-con s
9ATR
t a van t
-sy 11
-arrondi
thaut
- - - - - ) -
-avant
-lab
+syll
b.
thaut
/
eATR
[::;;*t]----
tarrondi

26
1.1.5.
L'assi.ilation au trait [+avant] des voyelles
postérieures
L'assimilation
des
voyelles
postérieures
au
trait
'palatal' ,
donc
[+ava.nt]
est
déclenchée
par
les
voyelles
Iii,
Il/
ou
la
semi-voyelle
palatale
Iyf.
Chaque
phonème
vocalique
[-avant]
qui
apparaît
devant
une
voyelle ou
semi-
voyelle
palatale prend le trait
[+avant]
de ces dernières.
(1)
/e-qoo
su-i
téko/
[eroo süi
tôko]
lsg-mère
habiller- /Pft-lsg chemise
"Sa
mère
lui
Il
mis une chemise",
(2) /q6-i
Ilm/
[tY(
Hm]
mettre-lsg eau
"Mets-lui de
l'eau".
(3)
/koyo1à~ /
[koyolàaJ
"beurre fondu"
(4) /65,6/ [Bœ,6]
"buveur,
soulard"
(5a)
/m~5ye/[m~5ye]
"os"
(5b)
Ituu-il
[tuui]
trainer-lsg
"traîne-le
L'assimilation
des
voyelles
postérieures
au
trait
'palatal'
[+avantl
dans
(l)-(4)
peut
être
décrite
à
l'aide
de
la règle suivante:

27
Règle-l:
+syll J
+SYll
-llvant ] -----) [ +avant
. ] /
_
+ava.nt
[ -long
+arrondl
[ +haut
Remarque sur
le tr~[arrQndi]
Le
trait
[arrondi]
est
redondant dans
la caractérisation des
voyelles
postérieures,
mais
i l
figure
ici,
P li cc e
qu' i l
appa.raît
dans
l'output
de
la.
règle
où. il
sert
à distinguer
la
réalisation
des
voyelles
postérieures
de
celle
des
voyelles
avant.
(6)
Iyuyel
[yüye]
"cuisse"
(7]
Isuye/
[sYYE]
"hernie"
(B)
/loy inl
[loyin]
"lianes"
(9)
It;y,al
[[ tœya.a J
"tireurs"
(lO)
Imooy6ml
[mooy6m]
"morve"
Une
voyelle
postérieure
devient
une
'avant'
arrondie
lorsqu'elle
apparaît
devant
le
gIlde
palatal
Iy/,
comme
c'est
le
cas dans
(6)-(9).
L'assimilation
au
trait
[tavantl
qui
peut
être
observée
ici
est
exprimée
par
la
règle
suivante:
Règle-2
-cons
·syll
+8 Y11 ]
+avan t
]
-avant
--------) [ +arrondi
1
_
+avant
[ -long
+haut

28
Le
trait
(arrondi]
a
été
employé
dans
cette
règle pour
les
mêmes raisons que dans
la règle-l.
Les règles d'assimilation
1 et 2 au trait palatal
[+8vantl sont
résumées dans
la règle
3 ci-dessous:
Règle
3
[~:~~~t
-cons
]
asy I l
----------> [::;~~~di]/-__ +avant
-long
+haut
1.1.6. L'harmonie vocalique et
l'alternance vocalique dans
les suffixes
Nous
avons
déjà
montré
que
les
voyelles
peuvent
être
réparties
en
deux
séries
grâce
à
l'opposition
[-ATR]
vs
[+ATR].
La
distribution
des
voyelles
dans
le
mot
phonologique
est
déterminée
par
ces
traits.
Dans
le
mot
phonologique
on ne
peut
rencontrer
que des
voyelles
[-ATR]
ou
[+ATR].
L'unique
phonème
vocalique
[+basJ
/a/
qui
a
le
trait
(-ATRl occupe une position particulière. Cette voyelle
peut
se
combiner
avec
les
voyelles
[-ATR]
ou
[+ATR].
Ceci
s'explique
par
le
fait
que
le
phonème
vocalique
[+bas]
de
trait
[-ATR] n'a pas son opposé
[+ATR].Ce
comportement
de
la voyelle
[+bas,
-ATR] montre que
le trait
[-ATR] est moins
marqué
que
le
trait
(+ATR],
voir
aussi
1.1.3 ..
Les
deux
classes
de
voyelles de
l'harmonie
vocalique
sont
illustrées
comme suit:
A
B
1 , U , e , o

29
Nous
savons
maintenant
Qu'il
n'y
a
que
la
classe
A cu
la
classe
B dans
le
lDet
phonologique.
Mais nous
n1avons
pas
encore
tout
expliqué
sur
l'harmoni~
vocalique.
Il
est
important
de
noter
Que
dans
un
mot
complexe
(radical
t
affixe),
c'est la voyelle du
radical
qui
gouverne
l'harmonie
vocalique.
Prenons
à
titre
ù'illustration
dans
les
exemples
ci-après
les
suffixes -yu
"suffixe d'agent,
lsg",
-a
"3pl.,
-y'a
"suffixe
d'agent
Ipl",
-tu
"gn5",
le
préfixe
ki-
"adjectivateur",
le
préfixe
sujet
g t -
·"4pl",
le
suffixe
de
l'inaccompli
-kt:
(~) nâ-YIJ
"voyant"
(2)
nâ-yaa
"voyants"
(3)
yo-yu
"guerrier"
yo-yaa "guerriers"
(4)
fi(-tu
"herbes"
(5)
tuli-tu
"inbécilitê"
(6)
k[-stbt~
[kislbu6]
"mort
(2sg)"
(7)
ki-libiye
"à avaler
(adj.{3sg))"
(S)
kel-i
"dents"
(9)
a-lom-a
"période de buttage"
(10)
sl-ci-kl
4pl-couper-INACC "ils coupent"
(11)
si-ti-ki
4pl-descendre-INACC "ils descendent"
Dans
la règle d'harmonie
vocalique,
nous
ne ferons
pas
intervenir /a/ parce que cette voyelle peut se combiner avec

JO
les
deux
classes
[-ATR]
et
[tATR].
Le
cas

/a/
est
également
soumis
à
un
processus
d'assimilation
sera
traité
plus
loin.
Etant
donné
que
ce
sont
les
voyelles
radicales
qui
gouvernent
l'harmonie vocalique,
la
règle
d'harmonie se
formule comme suit:
Règle-l
tSYll ]
ohaut
--------->[uATR]1
#[uATR]#
_
f-bas
L
1
[+affixe]
[+radical]
En
plus
du
trait
[ATR]
qui
sous-tend
l'harmonie
vocalique,
d'autres
traits sont également
impliqués dans les
processus
d'assimilation.
Comme
ils
ne
sont
pas
les
mêmes
dans
tous
les
affixes,
ils
seront
exprimés
par
différentes
règles:
8..
Les
pronoms
préfi.xés
ml:-
"lIpI",
~l-
"3sg",
S l -
"4pl",
kl-
"2sg",
kt:
"adjectivateur",
tl.-
"gnS",
pl-
"gn6".
Il
existe
une
alternance
vocalique
[,]-[i]-[u]-[ul
dans
leurs suffixes.
Dans
les
préfixes,
il n'existe
pas seulement
une
assimilation
aux
traits
[-ATR],
[+ATR],
mais
aussi
au
trait
[avant1
(on
constate
aussi
une
assimilation
aU
trait
[arrondi]
qui
est
redondant
dans
le
système
phonologique).
Il
est
à
noter que
les préfixes
cités
plus
haut
jouent
à la
fois
le
rôle
de
pronoms
sujets
et
de
déterminants
possessifs.
Quelques
exemples
servent
d'illustration
à
la
représentation
de
1.
du
préfixe
(nous
nous
~UII~en~ons d'lin seul préfixe):
( l 2 )
( a )
kL-hasL
"ses
chiens"
( b )
kL-ketu
"son caoutchouc"
( c )
kL-péJ)
"ses pots "
( d )
ki-liba
" i l
a
avalé"

3 1
( e )
kl-9lb!
" i 1 est mort"
(f)
ku-su!ûm
" sa boisson"
( g )
ku-sumâ.
" i 1 s'est tu"
- ,
nere ..
( h J
ku-sûtu
"son
fruit de
( i )
ku-1étu
" son ventre"
La
règle
ci-après
formalise
les
processus
phonologiques
illustrés dans
ces exemples.
Règle -2
r:~~~~ ]
aATR
]
---------) [ ~avant /
# C
-long
[préfixe]
[radical]
Il
est
importa.nt
de
mentionner
le
trait
[-long]
du
préfixe
car
lorsque
la
voyelle
est
longue,
comme
c'est
le
cas
dans
les
préfixes négatifs sujets,
c'est
seulement
la
règle-l
qui
peut
être appliquée.
Les exemples ci-après
l'attestent:
(13)
(a).
kLl-kpa~ (2sg/NEG-monter-lNACC) "il ne monte pas"
(b).
kLl-C€-kl
(2sg/NEG-couper-INACC)
"il ne
coupe
pas"
(e).
kil-Ie-ki
(Zsg/NEG-se perdre-INACC)
"il ne se perd
pas"
( d ) .
kll-Sl-kl
(2sg/NEG-mourir-INACC)
"il ne meurt pas"
( e ) kii-li-ki
(2sg/NEG-avaler-INACC)
"il n'avale pas"
( f )
kll-lu-kl
(êsg/NEG-lutter-INACC)
"il ne lutte pas"
( g )
kii-lu-ki
(2sg/NEG-forge-INACC)
"il ne forge pas"
( h )
kii-wo-ki
(2sg/NEG-aller-INACC)
"il n'y va pas"
( i )
kll-S:l-kl
((2sg/NEG-piquer-INACC)
"il ne pique pas"
b.
ma-
"Isg",
na-
"IIsg",
q.a-
"Ipl",
ka-
"G4sg",
pa-
"Glpl"
sont
des
préfixes
de
classes
(pronoms
personnels

32
anaphor i ques)
sujets
ou
pronoms
personnels
déictiques
préfixés
Nous
ajoutons
à
ces
préfixes
le
préfixe
de
négation
ta-
dont
la
voyelle
/a/ a
le même
comportement que
celle
des
cinq
préfixes
précédants.
La
\\'oyelle
de
tous
ces
préfixes
peut
avoir
les
représentations
suivantes:
[al
[El
[el
[:J]
[oJ.
La voyelle
/a/ est
soumise
à une assimilation
aux
traits
[haut],
(avant]
et
[bas]
dans
la syllabe brève CV
du
préfixe.
Comme
dan 5
les
cas
déjà
rencontrés,
l'assimilation
est
régie
par
la
voyelle
du
radical.
L'illustration
faite
pour
le
préfixe. ka.-
est
valable
pour
les autres préfixes de tout le groupe.
(H)
a.
ka-lab-a
4sg-faire-ACC
" i 1 a fa i t"
b •
ke-pél)
"ses
pots" ..
c.
ke-kelâ
" ses dents
d.
ka-slbâ
" i 1 est mort"
e .
ke-liba
" i 1 a avalé"
1.
ka-mu!um
"sa farine"
..
g.
ko-sumâ
" i l
s'est tu
h.
ko-10tu
"son ventre"
L
k:J-s;)bâ
" i l
a piqué"
j .
ke-te-kpé 4sg-Neg-rentrer "il n'est pas rentré"
..
k.
ka-ta-nlÎ.
" i l n'a pas vu
1.
ko-to-sû
4sg-Neg-se taire "il ne s'est pas tu"
m.
ke-te:-té
4sg-Neg-finir "il n'a pas fini"

))
Règle-3
+syll
[:~~~l]
ahau t
>
[mr 1
# c
Ilbas
-long
l'avant
8ATR
l'avant
Lorsque
la
voyelle
du
préfixe
Il
le
trait
[+long),
l'assimilation
ne
peut
avoir
lieu.
Exemple:
dans
kaa-wo-ki
(4sg/Neg-aller-INACC)
"il
n'y
va
pas",
kaa-li-ki
(4sg/Neg-
avaler-INACC)
"il n'avale pas" ...
Pour
ce
qui
est
de
la
réalisation
de
la
voyelle
dans
les
suffixes
-"6
"lsg",
-kiJ
"2sg",
-tu
"gn5" 1
-e
-ye
"3sg",
"4pl"
et
-L
"obj
lsg/2pl"
la
règle-l,
l'harmonie vocalique sera appliquée.
1.1.7.
L'assi.ilation du suffixe /-a/
de
l'accompli par
la voyelle du radical verbal
Lorsque
la voyelle du radical verbal monosyllabique est
loi
ou
/0/,
la
voyelle
lai
(suffixe
de
l'accompli)
s'assimile complètement à
la voyelle du radical.
Règle
d'assimilation:
l
-avant j
+syll
-haut
-avant
-bas
/
-haut
#. . .- . . . .
aATR
-bas
IlATR
1
[+RV]
Remarque:
RV = radical verbal
Exemples:

34
(1)
10-';
[1~5] en variation lib~e avec [l~waJ jeter-ACe
(2)
yo-o
[yoo]
en variation
libre
avec
[yowâ]
guerroyer-ACe
A la place de l'assimilation,
il
peut y avoir insertion
de
la
semi-voyelle
Iw/
entre
le
radical
des
verbes
mentionnés
plus
haut
et
la
voyelle
du
suffixe
Jal.
Ce
qui
donne
pour
les
deux
verbes
pris
comme
exemples
[l::Jwa]
et
[yowâl.
1.1.8.
Assimilation des voyelles avant hautes en
finale du
radical
Les
voyelles
avant
hautes
/i/
et
/1/
en
finale
d'Un
radical
plurisyllabique
sont
assimilées
par
le
/-a/
du
suffixe de
l'accompli
(exemples
(1)-(3),
Règle-l)
et
le /-u,
-u/ de l'infinitif
(exemples
(4J-(7),
Règle-2).
( 1 )
tizi-â.
[tizaâ]
(po l i l'-ACe)
( 2 )
sidi~a.
[sidaa]
(mélanger-ACe)
( 3 )
haz L - a
[hazsa]
(balayer-ACe)
14 )
tlzl-U
[tLzÛUJ
"cuire "
( 5 )
sidi-u
[siduu]
mélanger"
( 6 )
sete-'\\)
[setuu]
"couper"
( 7 )
ket 1-U
[ketuu]
"rassembler"

35
Règle-l
+SY11 ]
+a van t
-------)
(+bas]1
# [+SY11]
[ +haut
+bas
Règle-2
+SY11 ]
+SYll ]
+haut
--~----)
[-avant]/
#
+haut
[ +av an t
[ -a.vant
1
La règle-2
intervient
après
application
de
la
règle
dtharmonie vocalique (voir Règle-l au 1.1.6.).
Le m~me suffixe /-u vs -11/ de l'infinitif est effacé lorsque
le
radical
verbal
se
termine
par
Im/.
Le
processUs
phonologique
responsable
de
ce
phénomène
est
décrit
au
chapitre 1.1.10.
1.1.9.
Processus d'assi.ilation dans
les substantifs de
la classe gu3/pl
1
Le suffixe /-a/ (gn3/pl)
ne subit
aucun
changement dans
.!1f
les
rad icaux
monDsy llab iques
de
structure
CVC
ainsi
que
dans
les
substantifs
à
radicaux
plurisyllabiques
(1a)-(38.).
Par
contre,
dans
les
radicaux
monosyllabiques
de
structure
CV,
divers
processus
ont
entraîné
la
modification
de
la
voyelle
du
suffixe
ou
même
la
modification
des
voyelles
du
suffixe
et
du
radical,
lorsqu'une
voyelle
haute
apparaît
dans
le radical
(411)-(10a).

36
gn3/sg
gn3/pl
(la)
tilimi-ye
"pilier"
tilim-a
(2a)
lon-e
"place"
lon-a
(3a)
to-cle
"manche de cOIIteau"
toi-a
gn3/sg
gn3/pl
(4)
nî-yé
"doigt"
( 4 a ) née
b.

( 5)
pl - yE
" .
"
pIerre
( 5. ) pEE
b.
pE
(6)
h<-y€
"igname"
( 6 a )
hÉe:
b.
hi'
(7)
t6-ye
"sanglier"
( 7 a ) t60
b.
t6
(8)
hO-YE
"foi e"
( 8. )
h:io
b.
ho
(9) su-ye
"tambour"
( 9 a )
s60
b.s6
(10)
su-ye:
"hernie"
( 10 a ) 500
b.
S~
Les
formes
(7a)
et
(8a)
sont
à
considérer
au
plan
synchronique
comme
résultat
de
l'assimilation
totale
du
suffixe
/-a/
(gn3pl)
aux
voyelles
moyennes
des
radicaux
monosyllabiques
de
structure
cv.
Cette
assimilation
est
exprimée
par
la
règle suivante:
Règle-1
[~:~~;j]] ---------) -haut]
Y
[-bas
/
+5
11
-haut ] #
_
-avant
-bas
1
[ -avant
[+gn3pl]

37
Les
formes
(4a).
(5a),
(6a),
{9a}
et
(IOa)
ne
peuvent
être dérivées
A l'aide de la
rêgle-l.
Le
suffixe /-a/
ne se
révèle
pas
directement
dans
ces
formes.
La
solution
serait
de
trouver
une explication diachronique à ces formes,
ce qui
n'est
pas
l'objet de
notre étude.
Nous
appliquons
une règle
de
morphologisation
aux
formes
de
base
des
radicaux
pour
aboutir
à
ces
formes.
Ce t te
règle-2
a
pour
e f f et
l'abaissement
(aggrandissement
du
degré
d'aperture)
des
voyelles du
radical dans
les
formes
du pluriel.
Règle-2
[:~~~~]
haut
-----------)
-
-bas 1/
[ +gn3 P l]
[ +long
J
1
I+Rad]
Nous
considérons
les
formes
(4b)
à
(lOb)
comme
étant
une
contraction
des
formes
(a),
Les
formes
(a)
et
(b)
sont
en
variation
libre
chez
certains
locuteurs
quoique
les
formes
(al
se
rencontrent
principalement dans
les cantons de
Piya,
Tchitchao,
Yadé
etc,
et
les
formes
(b)
dans
les
cantons
de
Lama,
Lassa
etc ..
Il
est à
noter Que
les
formes
(a)
et
(b)
apparaissent
comme
variantes
cantonnales du
même
dialecte
Kewe.
1.1.10.
L'effaceaent des voyelles
a.
A l ' inaccompli
des
verbes
de
structure
CVm-,
les
processus
d'assimilation
et
d'effacement
ont
transformé
le
Iml
en
finale
du
radical et
devant
le
Ikl du
suffixe l-kl./:
Imk/---->[n]
(cf.
1.2.8.).
C'est à
la
suite de
ces
processus
phonologiques affectant les consonnes
Qu'a
lieu
l'effacement

38
de
la
voyelle
brève
haute
/i/,
/l/,
lui
ou
/u/
après
la
consonne nasale vélaire
[nJ.
Exemples:
(1)
lODl
"donner un
coup
de bec
"INACC:
lom,+ki---)
IOI]gi--->
161]1----->
léI]
(2)
tim "abattre"
INACC:
tim + ki---)
tingi--->tiI]i--->tiI]
(3)
kud:Jm
+ l) "gn2pl"
----)
kud:Jmil)
"maladies"
(4)
kud:Jm + k6 "gn2sg ----) kud:JI)g6 ---)
kud:JI)u
----)
kud:Jfi
"maladie"
(5)
kLrnelern + Il "gn2pl"
---) kLmelem[n "imbéciles"
(6)klmelem-ku --->kLmeleI]gu --->kLmelEI]u ---) kLmelEI]
" imbécile"
Règle -1
t8 YII]
tnas
]
[+haut ------)~/
[ -avant _~
##
-long
NB.
[+na5]
rend
[cons]
redondant
du
fait
qu'il
n'existe pas
de
voyelles nasales
en kabyè.
L'effacement de la voyelle en finale
du mot -a également
lieu
dans
le cas
suivant:
lorsque
les voyelles
postérieures
hautes
lui
et
lui
apparaissent
après
la
consonne
radicale
finale
Im/.
C'est le
cas
dans
les
substantifs gnlsg
et dans
la
forme
infinitive
(nom
verbal),
ainsi
que dans
les
fo-rmes
gnlsg d'adjectifs aux
-radicaux terminés par
Im/.

39
Exemples:
/yom-ü/
"esclave-lsg" ----> [yoia]
"esclave"
/yv!om-ô/
"aveugle-lsg" ----> [yolvm]
"aveugle"
jkissm-ii/
"rouge-lsg"
-----> [kisei] "rouge"
Ikem-dl
"toucher-INF" ----> [kém]
"toucher"
/tim-û/
"abattre-INF" ----> (tfm J
"abattre"
L'effacement
tel
qu'il
apparaît
dans
ces
exemples
est
exprimé par la règle suivante:
Règle-2
+syll
+haut
+nas]
-avant ------>~ /
+ant
# #
-long
(-cor
b.
Les
voyelles
Il/
et
I i i
s'effacent
en
finale
des
radicaux
polysyllabiques
devant
les
suffixes
de
classes
f-aw/"gn4sg",
/-aa/ "gnlpl"
et I-a/ "gn3pl".
Règle-3
+Sy Il ]
#[
+haut
------>~
+SYII]
/
(CV)
CVC
[ +avant
+bas
1.1.11. La métathèse
Les
formes
en distribution
complémentaire
(allomorphes)
/-ka/,
/-wa/,
/-V8/
du
suffixe
de
classe
gn4sg
sont
à
attribuer
diachroniquement
à
une
forme
/-ka/.
L'allomorphe
/-8'8/,
qui
Se rencontre dans
la
plupart
des
substantifs de

40
cette classe,
est en variation
libre avec /-8/ dans quelques
substantifs.
Nous
représentons
ci-après
la
règle
morphono-
logique
qui
permet
de
dériver
[-411']
de
/-'5a/.
C'est
une
métathèse. Ci-dessous la structure sous-jacente:
-syll
II]
(CV)
CVC
(V)
f
-cos
+Sy
-avant
[ +bas
1#
-lab
(1)
:l
(~)
>
Règle de métathèse:
( 1 ) 2 ( 3 ) 4 5
--->
(1)
2
(~)
5
4
Exemples
(La règle de métathèse s'applique avant celle
de vocalisation du giide /11'/ traitée au 1.1.4 .. )
( 1 )
{mi:L- 1Ja}----> ImLl .Iii [mi1âa)
mil-gn4sg
"mil hâtif!'
( 2 )
{t6k-lIa} ----> It6kalll
[t6kaa]
gourde-gn4sg
"petite gourde"
( 3 )
(catL-lIâ} ----> leatai/
[tIataa]
tamiser-gn4sg
"tamis"

41
1.2. LES CONSONNES
1.2.1.
Classification phonétique des consonnes
Nous
savons
des
manuels
de
phonétique
Que
pendant
l'articulation
des
consonnes,
l ' a i r
laryngé
qui
sort
par
la
cavité
buccale
peut
être
bloqué
ou
voir
son
passage
rétréci
au
niveau
des
levres
ou
par
l'articulateur
mobile
(la
langue)
à un
endroit
précis
de
la
cavité
buccale.
:"es
cordes
vocales
restF'nt
écartées
et
ne
se
touchent
pas
lorsqu'il
s'agit
des
consonnes
sourdes,
alors
qu'elles
vibrent
et
sc
touchent
dans
le
cas
des
consonnes
sonores.
Nous
obtenons
donc
trois
paramètres
permettant
de
classer
le~
consonnes:
le
point
rl'arti.cu~ation,
le
mode
d'articulation
et
l'activité
des
cordes
vocales
de
laquelle
8 t i t
liée
la
sonorité
vs.
surr:lité
(manque
de
sonorité).
Nous
classons ci-après
les
consonnes
possibles
du kabyè:
Mode d'articulation
Point
d'artiçulntioo
plosives
bilabiales
sourde
[ p 1
piye "pierre
sonore
[ b)
abalu "homme"
dentales-alvéolaires
sourde
[ t ]
t:lm "langue
sonore
[dl
peduu "vendre"
alvéo-rétroflexes
sourrl~
[tJ
t:lm "sel"
sonOre
[~]
san~aw "pilon"
labio-vélaires
sourde
[kp]
kplne "animal"
sonore
[gb],
egbam "chasseur"
vélaires
sourde
[k J.
ketu "caoutchouc"
sonore
[ g) ,
eg:lm "étranger"

42
fricatives
abia-dentale
sourde
[fJ.
fém
"se éveiller"
sonore
[vJ,
evemiye "jour"
dentale-alvéolaire
sourde
[s ],
SLm
"la mort"
sonore
[ z] ,
kizuu "re fuser"
alvéo-palatale
sou rde
[cl,
callm "sang"
[cl
= [U] (APl)
sonore
(j], ejam "le faible"
li] = [d,] (API)
nasales
bilabiale
[ml.
mal a "charbon de
bois"
labio-dentale
(ruJ .1lruvala~S"'chute
d'eau"
alvéolaire
[ n ] ,
nau
"voir"
rétroflexe
[ n] ,
sanclaw "pilon"
palatal
[ilJ,
Îiam "obéir"
[fi]
= [pl
(API)
labio-vélaire
[~mJ, ~mbeye "amitié"
vélaire
[~], yu~ "poids"
latérale
alvéolaire
(lJ,
lubu "forger"
roulée
alvéolaire
(rI.
kere
"dent"
frappée
alvéolaire
(r].
haraa
"paysans"
glides
palatale
[y],
yom
"bouillon"
[y]
= [j] (API)
labio-vélaire
(wJ,
WLSl
"soleil"
vélaire
[K],
neneKa
"tasse"
glottale
[hl,
hala
"souris"
Après
cette
description phonétique
des
consonnes
dont
l'occurrence
dans
les
mots
kabyè
a
été
illustrée,
nous
von Ions
montrer
dans
un
tableau
récapitulatif
non
seulement
les
caracté-ristiques
phonétiques,
mais
aussi
les
classes
de
consonnes,
à
sa-voir
les
obstrnantes,
les
sonantes,
les
liquides
et
les
glides.
Il
n'existe
pas
de
fricatives
bilabiales,
contrairement
à
ce
que
prétend
J.
1
Delord.
1
Delord
(1976:
page 19)
Delord parle
ic i
d'une
fricative
bilabiale
sourde
[ 0 ]
dentalisée.
I l
est
invraisemblable

43
Table&ll
pbouétigue des CODsonnes
labial
dental-alvéol
rétroflexe alvéopal
Occlusives
p
b
t
d
t
<l
Fricatives
f
v
• z
Affriquées
tI d3
Nasales
m
n
Il
Liquides
1 r
GIldes
palatal
labiovélaire
vêlai re
glottal
glottale
Occlusives
kp
gb
k
g
Fricatives
Affriquées
Nasales
n
Liquides
Clides
j

h
Une
description
détaillée
de.
caractéristiques
phonétiques
des
consonnes
rétroflexes
[t,~]
doit
compléter
notre
présentation.
le
terme
rétroflexe
indique
un
point
d'articulation
Qui
n'est
pas
localisé
sur
l'une des
parois
de
la
cavité
buccale,
mais
plutôt
sur
l'articulateur
mobile,
c'est-à-dire
la
langue.
Observant
l'articulation
des
rétroflexes
en
kabyè,
on
remarque
que
la
pointe
de
la
langue
repliée
en
arrière
s'appuie
sur
le
point
post-
alvéolaire
lorsque
les
rétroflexes
sont
suivis
d'une
voyelle
arrière,
alors
que
la
même
pointe
de
la
langue
s'appuie
sur
les
alvéoles
lorsqu'une
voyelle
antérieure
suit
ces
rétroflexes.
Dans
le
dernier
cas
la
différence
entre
les
consonnes
non
rétroflexes
[ t •
d]
et
les
rétroflexes
(t,
et]
réside dans
le
fait
que
la
pointe de
la
qu 1 un
locu teu r
Kabyè 1
quel
que
so i t
son
dial ecte
emploie
cette
f;:-icative.
D'ailleurs
les
Kabyè
qui
ont
appris
la
langue
éwé
du nt
le
système
consonantique
contient
cet.t.e
bilabiale,
remplacent
cette
fricative
(~]
par
l'occlusive
bilabiale
sourde
[pl
dans
leurs
énoncés
éwé.
Il
est
exclu
que cette fricative existe dans un des dialectes kabyè.

langue
est
repliée
en
arrière,
et
que
le
dessous
de
la
partie
antérieure
de
la
langue
forme
une
occlusion
au
contact
des
alvéoles.
Pour
ce
q U l
est
du
point
d'articulation
dans
la
cavité
buccale,
la
langue
touche
les
alvéoles
pendant
l'articulation
des
deux
séries
de
consonnes,
sans
que
ces
dernières
se
confondent
les
unes
avec
les
autres.
La
différence
entre
les
deux
séries
de
consonnes
est
due
surtout
aux
différentes
parties
de
la
langue
qui
interviennent
dans
l'articulation
des
unes
et
des
autres.
Pour
dénommer
les
deux· séries
de
consonnes
selon
le
point
d'articulation,
nous
dirons
que
[t,d)
sont
plato-alvéolaires
(la
langue
demeure
plate)
et
[t,
~J
rétroflexes.
Un
autre
problème
concerne
le
fait
de
classer
les
rétroflexes
[1,
~]
dans
la
classe
des
occlusives
dans
les
manuels
de
phonétique.
Nous
allons discuter
la question
de
savoir
si
ce
classement
se
justifie
pour
les
rétroflexes
kabyè.
Celles-ci
ont
des
caractéristiques
qui
les
distinguent
des
autres
occlusives
et
d'autres
qui
les
rapprochent
des
liquides.
Il
y
a
d'une
part
une
occlusion
brève
du
chenal
buccal,
et
d'autre
part
moins
d'énergie
que
celle
que
requiert
l'articulation
des
autres
occlusives
comme
[t,d].
La
tension
musculaire
est
plus
faible pour
les premières. 2
Mais
si
on
compare
les
rétroflexes
avec
la
liquide
vibrante
[rJ,
il apparaît
que
l'articulation des
premières
implique
une
tension
musculaire
plus
forte
(énergie
plus
forte)
que
celle
que
l'on
constate
dans
le
cas
de
la
vibrante.
Ces
caractéristiques
phonétiques
confèrent
aux
rétroflexes
uu
statut
intermédiaire
entre
les
occlusives
et
les
liquides.
Ceci
nous
aidera
à
comprendre
pourquoi
l'analyse
phonologique
révèle que
les
rétroflexes
[t,~] et
la
liquide
[rJ
sont
des
allophones
d'un
seul
et
même
phonème
rétroflexe.
Les
exemples
suivants
illustrent
la
2
Ladefoged
(1962):
page 13 et suite

45
distribution
des
consonnps
rétroflexes
[t,~]
et
de
la
liquide [l'J.
lI) ~6m [t6m] "sommeil"
(2)
lIlon-ci6m
(mortet.ôm)
"mon sommeil"
(3)
po-Q.6m
[por6m]
"leur someii"
1.2.2. Analyse phonéaique des consonnes
Nous
allons
d'abord
nous
consacrer
à
l'étude
du
statllt
phonémique des occlusives et des
fricatives à
cause
de
leur
distributi.on
particulière
qui
est
liée
aux
traits
[-vaisé]
[+voiséj.
Les
consonnes
qUl
apparaissent
dans
la
grnndf"
classe
des
obstruantes
dans
le
tableau
à
la
fin
du
chapitre
précédent
Seront
analysées
dans
des
paires:
nOlis
prendrons
toujours
deux
consonnes
qui
ont
le
même
point
d'articulation
et
se
distinguent
grâce
il.
l'opposition
des
traits
[-vaisé]
vs.
[+voiséJ.
Ce
procédé
s' impose
dans
la
mesure

les
obstruantes
sourdes
et
sonores
se
trouvent
rarement
dans le même environnement.
Ce
chapi tre
a
uniquement
pour
objet
l'analyse
phonémique.
Les
cas
de
ne:Jtralisation
de
deux
phonèmes
seront
traités
dans
les
chapitres
réservés aux
alternances
consonantiques
(1.2.5.,
1.2.6.,
1.2.7.,
1.2.9.).
Dans
ces
cas

selon
la
morphophonémique on
fixe
un
morphophonème,
nous
déterminerons
les
représentations
sous-jacentes
à
partir
desquelles
seront
dérivées
les
formes
alternantes,
plutôt
Que
de
formuler
des
règles
qui
dérivent
les
phonèwes
des
morphophonèmes,
complétées
par
d'autres
règles
qui
dérivent
les
représentations
phonétiques
des
représentations phonémiques. 3
3
Hyman (1975): pages 80-90

1.2.2.1.
L'analyse phonémique des obstruantes
a) Les obstruantes bilabiales
Avant
de
pouvoir
répondre
à
la
question
qui
est
de
savoir
si
[pl
et
[b]
représentent
un
ou
deux
phonèmes
différents,
il
convient
d'illustrer
clairement
la
distribution
de
chacune
des
deux
consonnes.
La
distribution de [pl est
la suivante:
[pl se rencontre à
l'initiale du mot:
(1)
pl. [plo] "palmier"
(2) pelGu [peldul "se vanter"
(3)
p5t'O
(p5to]
"moustiques"
[pl
n'apparaît
jamais
à
l'intérieur
du
mot.
Ainsi
donc
dans
les
mots
qui
viennent d'être
cités
pour
illustrer
la
distribution
de
CP],
cette
consonne
n'apparaît
plus
si
elle perd la position initiale dans
le mot phonologique.
(4)
e-pal)
Lebâ.JJ]
"ses palmiers"
(5) e-péliK [ebéliw] "il se vante"
(6)
paa-peliK [paabelf.] "ils ne se vantent pas"
La distribution de [bl:
[b]
se
rencontre à
l'intérieur du
mot,
après
la front ière
de
morphème
comme
dans
(4),
(5),
(6)
ainsi
qu'à
l'intérieur du radical primaire:

47
(7)
lêb-u [Jébu) "se perdre"
(8)
tobi
[t6bi}
"court"
(9) ki'b6 [kiib6] "oigllon"
Les
occluusives
bilabiales
(p]
et
lb]
sont
en
distribution
complémentaire
comme
l'attestent
les
exemples
plus
haut.
Le
phonème
que
représentent
les
deux
(;onsonnes
peut
se
définir
simplement
comme
une
occlusive
bilabiale
non
nasale
ou
encore
COmme
phonème
bilabial
de
la
classe
des
obstruantes.
Nous
employons
la
variante
phonétique
[pl
du
phonème
en
question
dan5
les
paires
minimales,
dans
lesquelles
nous
montrerons
ce
phonème
en
opposition
phonologique avec d'autres consonnes.
p
f
pedôu "vendre"
vs.
fed6u "s'asseoir par terre"
p
kp
pi yûu
"être
.
"
noIr
v ••
kpiyuu
"plier"
p
pi tu "poison employé l
la pêche"
ys.
witu
caractûre"
p

p'& "danser" vs. miG "sauter"
p
h
p3ZGU
"demander"
vs.
hoziju
"déshabiller"
Il n'est
pas du
tout aisé
de
décider
s ' i l convient
de
chol!;.ir
[p]
ou
(b]
com.me
alIophone
de
base
du
phonème
si
nous
nous
limitons
aux
deux
consonnes,
dans
la
mesure

chacune
des
variantes
peut
être
dérivée
de
l'autre.
Nous
verrons
que
pour
les
autres
obstruantes
(entre
autres
[k,g],
[kp,
gbl
etc..
ce
sont
les
variante~ sourdes
qui
seronL
choisies
comme allophones
de
base
des
phonèmes
(les
arguments
y
seront
dévéloppés).
De
ce
fait,
nous

48
choisissons
[pl
comme
allophone
de
base.
C'est
de
cette
forme
de
base
/p/
que
sera
dérivé
Ib/
en
appliquant
une
simple
règle
phonologique (cf.
1.2.5.1.).
A l'intérieur du
mot,
/p/
se
réalisera
toujours
[h].
Les
exemples
mentionnés plus haut illustrent bien ce phénomène.
h)
Les phonèmes /t/
et
Id/
Les
exemples
suivants
montrent
que
Et]
apparaît
tant
en
position
initiale
qu'à
l'intérieur
de
mot,
tandis
que
[dl
ne
se
rencontre qu'à l'intérieur du mot.
(10)
[tell!]]
"baobabs"
(11)
[titul
"terre"
(12)
[kot6u]
"courber"
{13a)[miduu]
"murmurer"
(13b)[siddu]
"mélanger"
(14)
[kundulûu]
"emballer"
Les
consonnes
dentales-alvéolaires
[ t ]
et
[dl
sont
en
opposition
phonologique
à
l'intérieur
du
mot.
Les
pai res
minimales l'attestent:
t
:d [meetuu} "être multicolore" vs.
[meeduu]
"pétrir"
[kp[tuu]
"coincer"
vs,
[kp[duu]
"presser quelqu'un"
[watuu}
"moudre grossièrement"
vs.
[waduu] -"inonder"
D'autres
paires
minimales
montrant
/ t /
en
opposition
phonologique avec les autres consonnes:
t:t
[tezuu]
"terminer" vs.
[tezuu]
"faire traverser"

It5m] "la.ngue,
langage" vs.
It5m]
"sel"
[ketûu]
"rassembler" vs.
[kerûu]
(!ketûu/) " couper "
t:n
[tiSL]
"cours intérieures"
vs.
[llisL] "fatigue"
[tim] "abattre"
vs.
(nim]
"sous-estimer"
[catisL] "les tamis"
vs.
[canisL] "les lêpreux"
[c6tuu]
"hésiter"
vs.
Ic6nuu]
"chérir"
t:l
(tim] "poudre à canon" vs.
[lim]
"eau"
(tuzfiu]
t'renverser"
vs.
[luzûu]
"abaisser"
[ketûu]
"rassembler"
vs.
[kelfiu]
"couvrir"
n'autres paires minimales pour Id!
d:t
[widuu] "veiller pour une fête"
vs.
[wiruul
(/wituu/l
"flamber"
d :1
[taak5dL)
"ne consacre pas (l'offrande)"
vs.
[taak511]
"ne racle
pas (la surface d'une
substance
molle)"
[ked6u] "raconler" vs.
(keluu]
"racler"
d:n
[tliduu]
"perdre son éclat" vs.
[tlanuu]
"s'embellir"
Les
exemples
suivants
vont
permettre
de
poursuivre
l'analyse des phonèmes Itl et Id/.
(15)
tel' [tell)
"fruits du baobab"
(16)
tuzûu [tuzûu) "renverser"
(17)
po-tuzia [poduzâa]
"ils ont renversé"
(18)
paa-tuzîlf [paatuzlw)
"ils ne renversent pas"
(19)
kiituzuu [kûtuzuu]
"renversé"

50
Les
exemples
(10)
à
(19)
laissent
apparaître
ce
qui
suit
sur la distribution de
ft]
et
rd]:
Et]
à
j'initiale:
(ID),
{Il},
(16)
Et]
à l'intérieur du mot,
du
radical
primaire:
(12)
[dl
à
l'intérieur
du
radical
primaire:
(13),
après
En]:
( 14 )
ft]
en
alternance
avec
rd]
après
la
frontière
du
morphème:
(li)
à
(19)
L'alternance
[tl
vs
(dl
après
la
frontière
de
morphème
est
la
même
que
celle
des
obstruantes
pour
lesquelles
il
n'existe
pas
d'opposition
[-voisé[
vs.
[tvoisé],
un cas

la
varia.nte
sourde
sera.
choisie
comme
a.llophone
de
ba.se.
Si
nous
considérions
que
le
phonème
Id/
apparaît
à
l'initiale,
donc
nécessairement
sous
la
forme
ft],
la
neutralisation
de
phonèmes
que
cela
impliquerait
devrait
s'expliqner
par
des
règles
d'alternance
différentes
de
celles
des
autres
obstruantes.
Il
n'y
a
d'ailleurs
aucune
raison
de
postuler
que
le
phonème
Idl existe à l'initiale,
dans
la
mesure où
dans
la
variante
régionale
de Kouméa
qui
ne
connaît
pas
l'opposition
phonologique
[-voisél
vs.
[+voiséJ,
l'on
rencontre
uniquelDent
des
obstruantes
sOIJrdes.
On
ne peut
admettre l'occurrence
d'uu
phonème
Idl
réalisé
[tl
à
l'initiale.
Comme
pour
les
autres
obstruantes,
les
règles d'alte~nance décrites à la section
1.2.5.2.
~xpliquent l'alternance [tl vs.
[dl.
c)
Le
phonème Itl
Nous
avons
essayé
de
décrire
avec
précision
les
caractéristiques
des
deux
rétroflexes
sourde
et
sonore
dans
le
chapitre
consacré
à
la
description
phonétique.
I l
y
a
été
montré
avec
clarté
que
les
consonnes
rétroflexes
ont
en
commun
certains
traits
tels
que
la
mouillure
et
la
pression
relativement
faible
au
point
d'articulation.
Des

5 1
exemples
qui
figurent
à
la
fin
de
1.
description
phonétique
des
rétroflexes
indiquent
déjà
que
les
rétroflexes
ft],
[cU
et
les
liquides
lr]
ou
l r]
auraient
la
même
fonction
dA.ns
des
environnellents
différents.
En
effet
comme
va
le
montrer
l'analyse
qui
suit,
i l
s'agit
d'une
distribution
complémentaire
de
ces
consonnes.
Nous
nous
penchons
d'abord sur
la distribution
de ces
consonnes
dans le mot
isolé:
ft]
n'apparaît
qu'à l'initiale:
[ t 1 _]
"f
-
- - "
a u :
rere al ne
[ t - ]
,,-
b
b
"
eu:
etre
on,
eau
[tOZllU]:
"rêver
[etl
n'apparaît qn'immédiatement après
(n]
(::[nl
pour
la
transcription
stricte
)
[konetol)]
"tordu"
(senetê]
"campagnol"
(ktl.TLetû]
"lampe-tempête"
!1
Les
consonnes
Er]
et
[r]
u'apparaissent
qu'en
position
1
,
intervocalique
-
Le
Er]
(roulé)
devant
les voyelles
a.rrière:
(kpfruu]
"regretter"
[taar601
"ne dors
pas!"
(q,6û
[t6û]:
dormir)
[kpiruul
"dépasser"
{lûru]
"lutteur"

52
- Cr]
(frappé)
apparaît devant les voyelles antérieures:
[kire] "difficulté"
[lfre]
"racine"
[perlY.e:]
"massue"
[p~re]
"rameau"
Nous
constatons
que
les
consonnes
[l']
et
[l'}
apparaissent
en
distribution
complémentaire.
La
distribution
de
ces
consonnes
en
position
intervocalique
est
déterminée
par
les
caractéris"tiques
des
voyelles
subséquentes
à
ces consonnes.
~ous mentionnerons
seulement
le
[l']
dans
la
description
des
règles
phonologiques
sans
préciser
si
ce
[l']
est
roulé
ou
frappé
(transcription
large).
Les
consonnes
[t],
[cl]
et
[l']
sont
des
allophones
du
phonème
rétroflexe.
Ce
qui
a
été
montré
dans
les
mots
isolés,
se
retrouve également
lorsqu'un
mot commençant
par
[t]
reçoit un préfixe.
[tJ à l'initiale:
[tOZllU]
"rêver"
[t5m]
"sel"
[cU
après
In/:
[nclozaa]
"tu as
rêvé"
[m:Jncl5m]
"mon sel"
[ r ]
à l' intervocal ique /
V-V:
[porozai]
"vous avez
A
, "
reve
[p:Jr5m]
"votre sel"
Nous
portons
notre
choix
sur
la
rétroflexe
sourde
comme
allophone
de
base.
La
consonne
nasale
est
responsable
de
la
sonorisation
dans
du
phonème
réroflexe
/t/
dans
la
séqence
[l'lcl] ,
ce
qui
est
d'ailleurs
le
cas
pour
les
autres
obstruantes.
La
réalisation
du
phonème
rétroflexe
par
[r]
s'explique
par
le
fait
que,
comme
nous
l'avons
constaté
dans
la
description
phonétique,
la

53
consonne
rétroflexe
qui
s'articule
avec
une
légère
pression
de
la
langue
au
point
d'articulation,
soit
affaiblie
à
l'intervocalique.
Nous
trouvons donc,
à
part
la distribution
complémentaire,
des
arguments
phonétiques
qui
expliquent
pourquoi
les consonnes Ct]'
[cU
et
[rl peuvent être dérivées
d'un
même
phonème
rétroflexe
représenté
par
l'allophone
de
base It/:
/t/------~ [41 / n --
[r]
/
v--v
[t]
/
# # --
Nous
reviendrons
sur
ce
phonème
cf.
1.2.5.2 .•
après
avoir
déterminé les traits distinctifs des consonnes.
d) Le phonème consonantique vélaire (obstruante)
Concernant la distribution des occlusives vélaires [kl et
[g],
nous
retrouvons
une
situation
semblable
à
celle
qui
prévaut
pour
Jes
occlusives
dentales-alvéolaires,
sauf
que
[k] et [g], comme cela apparaîtra dans
l'analyse, ne sont pas
en
opposition
phonologique.
Ci-après
l'illustration
des
environnements dans
lesquels les deux consonnes apparaissent:
(20) kêtu [kêtu] "caoutchouc"
(21) ku~gdluu (ku~gdluu] "rouler (tr)"
(22) Y::Ikvv [Y::Ik'Ôv] "casser"
(23)
kizûu [kizûu]
urefuser"
(24) e-kêtu [egêtu] son caoutchouc"
(25) pe-kêtu [pegêtu]
"leur caoutchouc"

54
(26)
pe-kizai [pegizai]
"ils ont refus~"
(27)
paa-kizat [paakizai]
"ils avaient
refusé"
(28)
kikizi-si
{Adjr-refuser-4pl}
[klkizisi]
"refusés"
f l
ressort
des
exemples
ci-dessus
que
[kl
et
[g]
ont
la distribution suivante:
[k]
apparaît à
l ' i n i t i a l e
(20),
(23)
[k]
apparaît dans
le radical simple
(22)
[kJ
alterne avec
[g]
après les préfixes
(24)
-
(28)
[g]
apparaît aussi
après
[~]
(21)
[g]
n' apparaît
pas
à
l'intérieur
du
mot,
sauf
lorsqu'il
suit
un
préfixe
de
ton
bas
ou
bien
lorsqu'il
est
subséquent
à
ln]
comme
dans
le
cas
mentionné
plus
haut
( 2 1 ) .
Nous
constatons
que
[k]
et
[g]
sont
en
distribution
complémentaire.
L'apparition
de
[k]
après
le
préfixe
sera
traitée
en
détail
à
la
section
1.2.5.2.,

l'interaction
entre
les
traits
segmentaux
et
suprasegmentaux
sera
pris
en
considération.
Le
fait
que
l'on
trouve
[k]
dans
le
radical
nu
en
position
intervocalique

IgJ
est
exclu,
est
déterminant
dans
le
choix
de
l'allophone
de
base
du
phonème
défini
comme
obstruante
vélaire.
[k]
n'est
pas
prédictible
dans
cet
environnement
alors
que
[g]
l'est.
[k]
sera
de
ce
fait
la
forme
de
base
du
phonème
dont
les
paires minimales
suivantes
confirment
le
statut:
/kl : /kpl keli~ "longues dents"
vs.
kpeli~ "épervier"
kém "toucher"
vs.
kpém "rentrer à
la maison"
/kl
Ih/ k:5m "venir" vs.
h:5m "tirer"
k5ye
"médicament"
vs.
h5ye
"foie"

55
kAmil) "murettes de pierres" vs. hâmiJ3 "épaules"
Ik/ : /w/ kaliJo "compter" vs. walôo "être large"
k6!u
"forgeron" vs.
w61û
"belle-fille"
L'alternance
entre
[kl
et
Cg]
après
la
frontière
du
morphème sera décrite à
la section 1.2.4.2.
e) Le phonème consonantique labio-vélaire
Les
ex.emples
suivants
illustrent
la
distribution
des
consonnes
[kp]
et
[gbJ:
(29) kpelA [kpelAJ
"tabourets"
(30)
kp[zuu
[kp[zuu]
"épousseter"
(31)
c8.l)gbayîw [c8..Qmgbayôo]
"ébène"
(32)
cakpaw (cakpao]
"genre de sorgho"
(JJ)
e-kpelâ [egbelAJ "ses tabourets"
(34) e-kpizaa [egbizaal "il a épousseté"
(35)
paa-kpizaa [paakpizaa]
" . . . ils avaient épousseté"
(36) kî-kpîzi-Q
(Adjr-épousseter-gn2pl)
[kikpiziJ)]
"époussetés"
(37) 4,igbiziye [tigbiziye]
"temps, moment où on
époussette qch."
[kp] et
[gb] sont en distribution complémentaire:
[kp]
apparaît à
l'initiale du mot
(29)(30)
[kp]
apparaît à
l'intérieur du radical nu
(32)
[kp]
alterne avec [gb] après
la frontière du morphème
(3J )-(37)
[gb]
apparaît après
la nasale
labio-vélaire dans
le
radical
(.31)

56
Comme
cela
transparaît
dans
l'explication
qu i
va
suivre
les
paires
minimales,
c'est
/kpj
qUI i.l
convient
de
choisir
comme
forme
de
base
du
phonème
occlusif
vélaire.
Il
convient
donc
d'utiliser
l'occlusive
vélaire
sourde
dans les paires minimales:
Ikpl
/k/ (voir le phonème /k/)
Ikpl
If/
[kpezûu]
"tousser"
vs.
[fezûu]
"respirer"
[kpey6u]
"sacrifier"
vs.
[(EyGUU "piétiner"
Ikpl
Ip/
(voir
le phonème consonantique
bilabial)
Ikpl
Iwl [kpibu] "joindre" vs.
. , .
"
[I.'a.bu]
valncre
[kpâluu]
" cJ.sser " vs.
["aluuj
"se
marier
( en
parlant d'une
femme)
[kpelinl
"éperviers
vs,
[welin]
"des corps
sans
Vle "
/kp/:/m/
[kpiuJ
"monter"
vs.
[mau]
"construire"
[kplz0u]
"être moulu fin"
vs. [mlz0u]
"éparpiller"
Nous
venons
de
mentionner
qu'il
faut
choisir
/kp/
comme
forme
de
base
du
phonème
vélaire
occlusif.
Ce
choix
mérite
certaitaines
explications.
L'apparition
de
[kp]
à
l'intérieur
du
radical
nu
n'est
pas
prédictible.
La
variante
[gbJ
par contre,
peut être
dérivée de
la
forme
de
base
/kp/
par
des
règles
dans
les
environnements
dans
lesquels
ils
apparaissent
(cf.
alternance
des
obstruantes
sourdes
et
sonores
à la section 1.2.5.2).
f)
Le phonème
fricatif
labio-dental
(38)
fén6
[fen6]
"espion"
'.
(39)
f6wa
[fûwa]
"petite gourde"

57
(40)
fiinQu
[111n6u]
"s'êvanouir"
(41) kiCa (kifa]
"boule de pite fermentée"
(42)
ciifêli [e'iléli]
"tortues"
(43) kL-fal-u Adjr-radical-gnlsg)
[k[falu]
" nouveau "
(44) qt-fa-qÉ
(Préf-loc.Radic-suff.Loc.)
rtlvarÉ]
"nouvelle
place"
(45a) ee-fiini-K (lsg NEG-s'évanouir
I~ACC) [eefiiniw]
"il
ne s'évanouit pas"
(45b)
e-fiini-~ (lsg-s'évanouir-INACC)
[eviiniwJ
"il s'évanouit"
(46) qi-fiini-yé (Préf.Loc-s'évanouir-suff.Loc.)
[tiviiniyéJ
"lieu,
moment d'évanouissement"
Distribution
[C]
et [v]
[f]
apparaî t
à l'initiale (38)-(40)
[ f J
"
à
l'intérieur du
radical
nu
(41),
(42)
[ f]
"
après
la
frontière
de
morphème
dans
le
mot
(43)-(46)
Nous
ne
trouvons
pas
d'opposition
phonologique
entre
[l)
et
[v].
Nous
nous
appuyons
sur
les
mêmes
c-ritères
Que
précédemment
(voir
les
obstruantes
déjà
étudiées)
pour
choisir
Ifl
Comme
allophone
de
base.
I f l est
la
forme
de
base
du
phonème
fricatif
labio-dental
que
les
paires
minimales suivantes permettent de définir comme telle.

58
If/
/pj
(voir le phonème occlusif fricatif
bilabial)
If/
Ih/ [felau]
"être de taille/quantit~ moyenne"
vs.
[he16u]
"faire de la magie"
[feyuu]"
"piétiner"
vs.
[heyGu]
"payer"
1 fi
Iwl [faluu] "plonger" vs. [waliiu] "être large"
pa-fa-kL
[pavâkL]
"ils fendent"
vs.
pa-wakL
[pawâkL]
"ils gagnent"
Les
règles
d'alternance
de
Cf]
et
"[v]
sont
décrites
la
section 1.2.4 ..
g)
Les
phonèmes /s/ et /z/
Les
fricatives
alvéolaires
[5]
et
(z]
se
comportent
comme
Et]
et
rd]
dont
nous
savons
déjà
qu'elles
ont
un
statut
phonologique.
Pour illustrer
la distribution de ces
fricatives,
voici quelques exemples:
(47)
s6ni (56nâ]
"haricot"
(48)
sidûu [siduu]
"mélanger"
(49)
lesûu [lesûu]
"apercevoir"
(50) kizûu [kizûu]
"refuser"
Nous
constatons
que
[ z ]
ne
se
rencontre
pas
à
l'initiale
du
mot
et
que
[ s ]
apparaît
non
seulement
à
l'initiale
( 48 )
mais aussi
à l'intérieur du radical
simple
( 49 ) ,

nous
trouvons
aussi
[ z ]
( 50 ) •
Les
paires
minimales
vont
mettre
en
évidence
le
statut
phonologique
des deux fricatives.

59
151
/z/
[kis~uJ "regarder en
v 5 •
(kizlluJ
"refuser"
[pas6u]
"dimilluer"
vs.
[paz6ul
"faire dire
la
cause d'un décès par un devin"
[PLs6u] "retourner"
YS.
[plz6ul
"pouvoir"
D'autres paires minimales pour le phonème /s/
/s/
/t/(voir
les phonèmes ft/
et
Id/
/5/
Itl [t5ml "parole"
vs.
[t5ml "sel"
[kas6u]
"faire signe de la main"
vs.
(kar6u]l/kat6u/) "fermer à clef"
/s/
/n/
[sifi]
"d&poser"
vs.
(n(6)
"entendre"
[sa))]
"plusieurs
toilettes"
vs.
[nân]
"bœufs"
[sa]
"gratte'"
VH.
[oâ]
"vois~"
/5/
/1/
[sim]
"la mort"
vs.
[lem]
"eau"
IkpâsuuJ
"casser (les noix)"
vs.
[kpiluuJ
"casser
(une petite branche)"
/5/
Ici [s6tu] "~tat de quelque chose qui est glissant"
[c6tu]
"moutarde de n~r~"
[s(bu]
mourir"
vs.
[cibu]
"pincer"
D'autres paires minimales pour
le phonème /z/
Izl
It! [kez~u] "toucher"
vs.
(kcr6u](/ket6u/)
"couper"
Ikpazuu]
"monter qch"
vs.
[kpa~uu] "dépasser"
/z/
/n/
[tlz6u]
"faire cuire dans l'eau"
vs.
[tLn6u]
"superposer"
[PLz6u]
"pouvoir"
vs.
[Pln6u]
"vieillir"
/z/
/1/
[tuz6u]
"renverser"
vs.
[tu16uJ
"transporter"

bO
[ye:zGul
"bourgeonner"
Vs.
[ye!ûu]
"se promener"
Izi
Ici [c:lZ5] "grand-père" Vs.
[coj:)]
"prêtre"
Les
exemples
suivants
nous
permettront
de
pourSUIvre
l'analyse des phonèmes
/t! et Id!
(51)
/e-son!1
[ezoo']
"ses haricots"
(52) lean-st!
(Rad + 4pll
[canz(]
"lignes"
Les changements à l'initiale du radical sidi- "m~langer":
(53)
/pe-sidaal
[pezidaa]
"ils ont mélangé"
{54}
lasidal
[azida]
"le mélange"
(55) IPaa-sidi-~1 [paasidiw] "ils ne mélangent pas"
(56) /ki-sidi-yé!
[kisidryel
"mélangé
(gn3sg)
Pour
résumer nous
dirons de
la distribution
de
[sI
et
[z]
ce
qui
suit:
Es]
apparaît à
l'initiale du mot
(47) 1
(48)
[5]
apparaît à l'intérieur du radical nu (49)
[z]
apparaît dans
le
radical nu
(50)
Es]
et
[z]
alternent
après
la
frontière
du
morphème
(51)-
( 56 ) •
Il
n'y a
pas de
neutralisation d'opposition
phonologique
entre
Isl
et
Izl
à
l'initiale
du
mot
pour
les
mêmes
raisons
que
celles
exposées
dans
la
description
des
phonèmes
Itl
et
Id/.
La
section
1.2.5.2.
traitera
de
l'alternance consonantique
Es]
vs
[z].

61
h.
Le phonême alvéopalatal Ici
La
liste
des
mots
ci-après
montre
III
distribution
de
[cl et [JI
([cl = [tI 1 API, [JI = [d3] selon l'API)
(57)
[cal(m]
"sang"
(58)
[ciiduu]
"bouger"
(59) kaa-ciidaK [kaaciidaal
"inamovibilité"
(GO)
ki-ciidi-ye (kiciidiyeJ
"mouvant"
(38g)
(61)
ti-ciidi-ye
[tijiidiye] "partie qui bouge"
(52) e-ciidaa [eJiidaaJ "il a bougé"
(63) kptnJai [kpLfija6]
"genre de palmier"
(64)
s55ja [s55ja]
"soldat"
(65) aculi [atlulAl
""flirt"
La distribution de
Cc]
et [Jl
[cl
apparaît
à }' initiale du mot
(58) 1
(59)
et à l'intérieur du radical
(65)
[Jl apparaît après la consonne nasale
(53)
et
en
position intervocalique à l'intérieur du radical
des
mots étrangers
(64)
(s:>:>ja < Anglais:
soldierl
Lc]
et [j]
alternent
après
la frontière
du morphème
(59)
à
(62)
mais
en
distribution
complémentaire
si
l'on
considère
l'environnement
prosodique.
Des
mots
comme
aciyâ
"avidité
sexuelle"
et
ajEya
"les
pays"
ne
forment
pas
une

62
vraie
paire
minimale,
car
il
s'agit

d'un
problème
de
l'alternance
[-vaisé]
vs
[+voisé]
après
la
frontière
du
morphème
(de
ton
haut
vs
ton
bas),
problème
qui
concerne
les
obstruantes
en
général.
Cette
alternance
est
intimement
liée
à
l'environnement
prosodique
cc.
1.2.5 ..
Nous
ne
trouvons
donc
pas
[cl
en
opposi tian
phonologique
avec
[j].
I l
faut
donc
retenir
que
[cl
et
[ j ]
sont
des
allophones
du
même
phonème.
La
variallte
sourde
sera
choisie
comme allophone
de base
avec
les
arguments
qui
ont
été avancés pour
les
autres
obstruantes
(cf.
phonème
/k/),
1.2.2.2.
Les phonèBes consonantiques nasats
Le
tableau
à
la
fin
de
la
description
phonétique
(1.2.1.)
présente
toutes
les
consonnes
réalisées
au
plan
phonétique.
Il
s'agit
maintenant
d'étudier
le
statut
phonologique
des
consonnes
nasales
[m],
[n],
[p],
[n],
[nm]
et d'établir
les
règles
qui
permettent
de dériver
les
formes
phonétiques
de
leurs
représentations
sous-jacentes.
Nous
partirons
de
la
transcriptIon
large:
la
nasale
dentale
[1'lJ]
et
la
rétroflexe
fn]
qui
apparaissent
dans
la
transcription
exacte
ne
figurent
pas
pour
cette
raison
dans
le
tableau
des consonnes
(1. 2.1.)

nous
nous
sommes
contentés
de
noter
seulement
les
nasales:
[m],
[n],
[p]
et
[~l.
a)
Le phonèae /_/
[ml
apparaît
à
l'initiale
du
mot:
mala.
[malâ]
"charbon
de
bois"
-à l'intérieur du mot:
nimiyé
[nimiyé]
"corde"
-en position
finale:
yom
[yom]
"bouillon"
Le
statut
phonologique de
la consonne
nasale bilabiale
[ml
se dégage des
paires minimales suivantes:

6J
m
P
(voir Ip/)
m
f
(voir
If/)

kp
(voir /kp/)

n
(mlzGul
"éparpiller"
vs.
(nlzGu]
"réchauffer"
filmLI) [pl.miI))
"aigreur,
acidité"
vs.
" .
.
..
ÎÎ.tnll)
[nlot!)]
mIroIrs
[moi]
"construis!"
vs.
[na]
"vois!"
lb.
:
JI
kamaK
[kamac]
"limite"
vs.
kâfi.ai
[kinac]
"méchante
personne"
mazuu " casser "
vs.
fiazulJ
rnazijuJ "commander"
Les
rapports
entre
[ml
et
[nl
ainsi
que
l'alternance
[ml
vs [n] vs
(D] seront étudiés plus
loin cf.
1.2.7.2 ..
h)
Le phonème /n/
La
consonne
nHsale
alvéolaire
[ n ]
n'apparaît
Qu'en
positions
initiale et médiane dans
le mot:
niyé [niyé]
"doigt"
. . •
[
. . •
]
"
t"
, . "
flllZUU
nllZUU
sous-e~
lmer,
MeprIser
16ne
[16ne)
"endroit,
place"
sona [sona]
"haricots"
f1106u
[f1106uJ
"s'évanouir"
En]
ne se rencontre pas en position finale dans
le mot.
Le
statut
phonologique
de
cette
nasale
est
révélée
par
les
paires suivantes:

64
n

(voir le phonème
Im/)
n
t
(voir le phonème /t/)
n
d
(voir le phonème Id/)
n
t
(voir le phonème It/)
n
naI]
[oân]
"bœufs"
vs.
fiân
[pan]
"amertume,
goût
amer"
nLLZUU
(OLLZ6u]
"craindre que"
vs.
fillZ~U [nLlzUU] "en avoir assez"
n
1
lli:U
[nuu]
"entendre" vs.
1[6
[liiJl
"sortir"
ptn6u
[pln6u]
"vieillir"
·'s. plluu [plluu]
" aligner"
Les
rapports
entre
[0]
et
[n]
font
l'objet
d'une
analyse détaillée au chapitre 1.2.7 ..
c)
Le phonème /p/
Nous
trouvons
(nI
à
l'initiale
du
mot
(66),
(67),
eu
position
médiane
dans
le
mot
après
la
frontière
du
morphème
(6B),
(59),
mais pas en position
finale.
(66) fiLllUU
[pLoiJul
"chercher"
(67)
nâIll
[nâm]
"respecter"
(6B) kafia9L
[kâpâsl)
(kâ-fia-'sL:4sg-Rad-4pl)
"méchantes
personnes"
(69) naoun [napôn]
(na-oô-Ir,:
tombe-tête-2pl)
"ossem.ents au cimetière"

6S
Paires minimales:
In/
Im/
(voir
le phonème Im/)
In/
/n/
(voir
le phonème /n/)
In/
/1/
fi~m [pim] "propri~té" vs.
l[m
[l~m] "eau"
fiaw
[piu]
"espèce d'antilope"
VB.
lâw
[l'u]
"forêt"
/p/
: Iy/
fi:>tuu
[I1:>tuu)
"approcher"
vs.
y::. t il u
[Y::ltûul
"hâc he r"
fiaz6u
[pazuu]
"commander"
vs.
yazuu
[yazuu]
"fendre,
éca.rter"
In/
Ic/
(,'oir
le phonème
IcI)
Nous
abordons
plus
bas
les
rapport:s
entre
[p]
et
[I}l,
avant
de
rend re
camp te
du
comportement
de
dans
l'alternance consonantique à
la section
1,2.5 ..
d)
Le
problè.e
des
consonnes
nasales
vélaires
et
labio-
vélaires
D'après
J.
Delord,
[I)l
représente
un
phonème
In/. 4
Dans
une
autre
étude
antérienre,
j'avais
déjà
adopté
une
position
différente
de
celle
de
Delord
en
donnant
à
[1)],
5
non
le
statut
d'un
phonème
mais
d'un
allophone.
Il
s'agit
à
présent
de
donner
tous
les
arguments
qui
permettent
de
soutenir
que
cette
nasale
n'a .pas
valeur
d'un
phonème
en
kabyè.
L'observation
des
paires
minimales
4
Delord
(1976):
page
21
5
Lébikaza
(1979):
pages
12-20

66
suivantes
fait
penser
à un
statut
phonémique
de
ln]
(cette
nasale
s'oppose
à
[ml
phonologiquement
dans
les
paires
minimales
(70)-(72))j
mais quand
on
approfondit
l'analyse,
on ne peut
qu'infirmer cela.
(70)
q,ôm
(lôm]
"sommeil"
vs.
q,ôl)
rlôl)]
"force"
(71)
sim
[sim]
"louer"
vs.
sil)
[sil)]
"plusieurs toilettes"
(72)
t5m
[t5m]
"parole,
langue"
vs.
t51)
[t5n]
"arcs"
Pourtant
ces
~aires
minimales
ne
suffisent
pas
pour
justifier
l'hYDothèse
d'Un
phonème
Inl,
ceci
pour
les
raisons
suivantes.
Nous
ne
rencontrons
ni
ln]
ni
[n]
en
position
finale
dans
le
mot.
[1)]
peut
tout
aussi
bien
reDrésenter
le
phonème
Inl
Que
le
phonème
IIII dans
cet
environnement.
Nous
y
avons
donc
une
neutralisation
complète
des
phonèmes
Inl et Inl
([1)]
représen te
les
deux
phonèmes
Inl et IIII dans le même environnement), parce que
c'est
le
seul allophone
[1)]
qui
figure
dans
le contexte

nl
[n],
ni
[JI]
ne
se
rencontre.
A l'intérîeur
du
mot
{ou
même
du
radical)
[n]
Sera
dérivée
à
partir
de
la
séquence
consonantique
/nk/,
la
séquence
/nk/
se
réalise
phonétiquement
[ng]
ou
[n]
(suite
à
l'effacement
de
Cg]
après
[1)]).
Il
n'existe
pas
d'opposition
phonologique
entre
[1)]
et
[I)g].
Aucun
mot
n'atteste
non
plus
la
présence
de
Il)kl
[Jlg]
ou de
[n]
en position
médiane dans
le
radical
simple.
(73)
Isankuul
[sal)guu]
/[sal)ûu]
"se
laver"
(74) 116nkuul [l~l)guu] 1(16I)uu] "se baisser"
En
position
finale
dans
le
mot,
[I)J
représente
selon
les
cas
le
pronom
objet
préfixé
ou
suffixé
de
la

personnelsingulier
ou
la marque
de
classe
(gn2pl).
Dans
le

67
premier
cas
(pronom
affixé),
[1]1
sera.
dérivé
de
la
forlle
sous-jacente
/pj
de
ce
pronom.
Dans
le
second cas
(marque
de
classe),
i l
sera
dérivé
de
la
forme
sousjll.ccnte
/n/
de
la
marque
de
classe.
Les
deux
règles
de
dérivation
de
[Il]
peuvent être exprimées à travers une tieule règle:
/n/
a.
/---U
----->[~J
/p/
b.
/---#RH---
(75al
/ma-na~Ît/ [manâl)]
je-voir-Zepers/sg/obj
"Je
t ' a i
vu '.
(75bl
/n-kom-i/
[I]g~m']
tu-ven ir-ACe "Tu es venu"
(76)
/pa-'n/----
[pà~]
palmier-Zpl
"palmiers"
Du
fait
que
[ml
n'apparaisse
pas
devant
Ik/.
nous
y
avons
une
neutralisation des
trois
phonèmes
consonantiques
nasaIs
Im/,
/n/
et
/p/.
L'alternance
[ m ]
vs
[n ],
[ n )
vs
[~ J en
finale
du
radical,
tout
comme
l'alternance
[ m]
vs
[n J
vs
[pl
vs
[n J
dans
le
préfixe,
seront
traitées
en
détail à la section 1.2.7.
Nous
n'avons
aucune
difficulté
à
rendre
compte
du
statut
phonologique
de
[nm).
Cette
consonne nasale
labio-
vélaire
n'a
pas
le
statut
d'Un
phonème:
[nm)
ne
se
rencontre
Que
devant
[kp]
ou
[gb],

aucune
autre
nasale
n' apparalt.
Le.
exemples
suivants
illustrent
cette
distribution
limitée
qui
montre
clairement
Que
[nm]
n'est
qu'une
variante
contextuelle
des
phonèmes
Inl
et
Ipi
devant
les occlusives
lablo-vélaires
[kp]
et
[gbJ.
(77)
Inkpa.-"nl ---)
(1)mgbâllJ
"jarre"

68
(78) Ip-kpem-"
---)
[~mgbem'J "tu es rentré i
la maison"
. ..
(79)
Ic<nkpé/---->
[C&llmgbé]
"fécule de m&D10C
/n/lr------> [nml/---[kp] ou [gb]
{ Inlj
1.2.2.3.
Le phonème /1/
La liquide
latérale /1/ apparaît à
l'initiale comme
à
l'intérieur
du
mot,
mais
mais
est
exclue
en
position
finale.
(ao) 160e [160e]
"place"
(BI)
lûbu
[lûbu]
"forger"
(82)
kpel(ll [kpelill]
"éperviers"
La
description
phonétique
nous
a
montré
l'existence
de
trois
liquides:
la
latérale
11/,
le
roulée
[r]
et
le
' r '
à un battement
[r].
Les
deux
dernières
ont été
déjà
identifiées
comme
variantes
combinatoires
du
phonème
It/.
La
latérale
/1/
par
contre
est
en
opposition
phonologique
avec
d'alltres
consonnes,
comme
le
montrent
les
paires
minimales ci-desous:
l
n
(voir le phonème
In/)
l
t
(voir
le
phonème It/)
l
d
(voir le phonème Id/)

69
l
t
(voir le phonème ft/)
l
(voir le phonème
jp/)
1
y
yjbu "acheter"
vs.
l'bu "faire"
kpi16u "pencher"
vs.
kpiy6u "plier"
Il
existe
la
latérale
longue
[1: 1 qui
est
le
résultat
de
la
gémination
de
lat€rales
[1]
devenues
subséquentes
suite à
l'effacement de la voyelle qui
les séparait:
(83)
tuiL-1l [tu!üu]
t'oul'rir"
184}
tull-lL-u [tull16u] 1 [tul16u]
"regarder fixement"
(85)
calL-u
[caluuJ
"commencer"
(86)
call-1l-u [calLluu] /
[cal16u]
"commencer à m6rir
(fruit)"
Nous
traitons
de
l'effacement
de
[1]
en
position
finale
dans le substantif à la section 1.2.10
1.2.2.4.
L"analyse phonologique des gIldes
Il
faut
rappeler
tout
d'abord
que
la
classe
des
giides
ne
contient
pas
seulement
les
semi-voyelles
[ y] ,
[w]
et
[~], mais aussi
la glottale
[h]
cf.
1.2.1 ..
Nous
constatons
des
variantions
régionales
dans
l'apparition
des
glides
rh],
[w]
et
[~J
à
l'initiale
du
mot.
rh]
apparaît
dans
une
variante
régionale
du
kabyè


[y]
est
employé
da.ns
une
autre
variante.
Nous
passons
également de
[hl
à
(w]
ou
de
[w]
à
[y]
pour
les mêmes
mots
selon des variantes
régionales.

70
Variante A 6
Variante B 6
[hl
[ y ]
hilliK
yilâK "flûte"
hlq,€
YLqE:
..
"
nom
[ h )
[w]
h5bu
w5bu "cuire
hol li
wolu "souris"
hOJ)gâ/woI)gli
hOJ]ga/woJ)gâ "le
.
"
rlf'€
[ w ]
( y ]
wandu
yôndu"chanso"
wéndu
yéndu"c:hoses"
Les
locuteurs
de
ta. variantp A r:olbme
ceux
de
~a variante
B
connaissent
les
mots
QU i
sont
concernés
par
l t emplo i
de
ces
giides,
ces
mots
étant
en
nomhre
très
limité.
L'emploi
de
ces
giides
ne
pose
donc
pas
de
problèmes
de
communication
entre
les
locuteurs
des
riifférents
cantons,
bien
que
les
giides
[ y J ,
[ h ]
et
[ w]
contrastent
phonologiquemellL.
A
part
les
variantes
régionales.
i l
existe
aussi
des
CilS
de
variation
libre
comme
certains
exemples
l'attesleill.
Le
comportement
spécifiQuP
de
ces
sons
donne
un
argument
supplémentaire
justifiant
qu'on
les
attribue
.ii
la
même
en
l ' occ\\lrrence
celle
des
gIides
(voir Description
phonétique
1.2.1. ,.
a.
Le phonè.e
/y/
Le
glide
palatal
[ y J
s.p;laraît
i.
l ' ini Uaie
et
à
l'intérieur du mot,
de
même qu'ell position
finale:
6
Les ~'ariantes en A sont
employées
entre
autres dans
les
cantons
de
lama,
Lassa,
Sou.mdina;
celles
en
B
se
rencontrent dans les cantons de Pya,
Tctlitchao.

71
(87)
yêbu
[y~buJ "laisser"
(BB) ydm [y6m] "bouillon"
(89)
hey6u
[hey6u]
"dire"
(90)
tuy6u
[tuy6u]
"pousser"
(91)
tiy6u
[tiy6u]
"envoyer"
ln)
sey
[siy]
"petit-fils/petite-fille"
Paires minimales permettant d'identifier le phonème /y/:
y
P
(voir
le phonème /p/J
y
1
(voir le phonème /1/)
y
t
(voir le phonème It/)
y
w
yi~u [yar6]
"acheteur"
waq,u
[wâru]
"gagnant"
yilull [yiluu]"tromper"
wilull
[wilûu]
"observer"
y
h
y5bu
(y5bu] "émietter"
vs.
h5bu
[h5bu] "cuir"
yola (yoU]
" mousse "
vs.
hala [hol.i] "nerfs"
b.
Le phonème Ib/
La
consonne
glottale
sourde
(h]
a
une
distribution
limitée
(93)-(96).
Elle ne
se rencontre
qu'A l'initiale du
radical
(93) 1
(94).
Nous
la
trouvons
en
pas i tian
médiane
seulement
si
le
mot
contient
un
préfixe
(95)
ou s'il
est
un
composé
dont
[ h]
occupe
la
position
initiale
du
deuxième terme (96).
(93)
[hâmCnJ
"épaules"

72
(94)
[huydu]
"creuser"
(95)
/kaa-hezL-av/
[kaahezaal
Neg-se reposer-gn4sg l'sans cesse,
sans répit"
(96)
kLmslsh5YB
(de
ItLMelell
"imbécile"
et
h5ys
"colère")
"colère bête"
Les
paires
minimales qui
montrent
le
statut
phonémique
de
Ih/:
h
f
(va î r
Le phonème If Il
h
y
(voir le phonème Iy/)
h
k
(voir le phonème Ikll
h
w
hazvu "balayer" vs. wazvv "valoir"
hLlûv "damer" Vs. WL!ÛV "montrer"
c.
Le phonème /w/ et
Iv/
Les
continues
[w]
et
rwl
se
distinguent
l'une
de
l'autre,
nous
l'avons
vu
dans
la
description
phonétique,
par
le
fait
que
la
première
soit
labio-vélaire
et
la
seconde
seulement
vélaire.
Nous
tentons
dans
ce
chapitre
de trouver une réponse A la question de savoir si les deux
continues
représentent
un
ou
deux
phonèmes.
D'abord
des
exemples pour illustrer
leur distribution:
(97
)wazaw "offrande, utilité"
(98) w6bu "aller"
(99) cluwoclé [tuworé] "lA où on va"
(100)
kagQwa "meurtre"

73
y
/e-si~/ "il rougit"
vs.
/e-séy/ " son petit-fils"
Donc
malgré
sa distribution
très
limitée dans
le
mot,
le
gIlde
[ " J • un statut phonémique bien défini. Elle fut
déj à
mentionnée
dans
1.
description
des
voyelles
à
1.
section
1.1.4.,

i 1
• été expliqué Qu'elle est le
phonème
sous-jacent
duquel
sont
dérivées
les
voyelles
arrière non arrondies.
1.2.3.
Les
traits distinctifs des consonnes
Il
s'agit
de
déterminer
les
traits
distinctifs
tels
qu'ils
sont
définis
dans
la
grammaire
génér:J.tive,
tout
en
indiquant
pour
chaque
trait
les
consonnes
qu'il
permet
de
distinguer
au
plan
phonologique
et
celles
qu'il
permet
d'identifier comme éléments d'Une
même classe.
Les
traits
[consonantique]
{[cons]et
[syllabique]
(syl1]:
La
classe
des
voyelles
a
été
caractérisée
par
les
traits
[-cons,
+syll] .
Toutes
les
conSOnnes
pures
(obstruantes
et
nasales)
ont
en
commun
les
traits
[+cons,
-syll].
Le
son
/h/
qui
se
distingue
des
autres
glides
par
le
fait
qu'elle
n'ait
pas
de
forme
vocalisée
fait
partie
de
cette
classe
de
consonnes
dont
sont
exclus
les
autres
gl ides:
/w/.
/'6/,
/y/.
Ces
glides
et
les
nasales
sont
spécifiés
[-cons,-syll].
Ils
deviennent
syllabiques
seulement
dans certains contextes
(cf.
1.1.4.
1.3.2.).
Le
trait
[obstruant]
((Obst]):
Comme
il
n'est
pas
indiqué
d'employer
à
la
fois
les
traits
[obstruant]
et
[sonant]
dans
la
description
des
règles
phonologiques,
nous
employons
seulement
le
trait
[obstruant],
parce
Que
les
obstruantes
ont
un
statut
très
particulier
dans
le
système
phonologique:
les
consonnes
de
cette
classe
apparaissent
au
niveau
phonétique
en
paires
(sourdes
vs.
sonores).
En
plus
les
obstruantes
se
comportent de
manière

74
beaucoup
plus
homogêne
Que
les sanantes
dalls
les
processus
phonologiques:
l'alternance
[-vaLsé]
vs
[+voisé]
concerne
toutes
les
obstruantes,
alors
que
la
vocalisation
ne
touche pas toutes
les sanantes de la roème manière.
La classe des obstruantes comprend:
-
les occlusives orales /p/,
It/.
/k/,
/kpj
-
les fricatives If/,
/s/,
/z/ et
-
l'affriquée Ici
Les
nasales
Im/ , /n/.
/'{I/,
les
giides
/w/ 1
/"lS/
Iy/
a i n S i
que
la
liquide
/1/
qui
forment
la
classe
des
sonnntes
du
systèŒe
phonologique
du
kabyè
serOnt
spécifiés
[-abst].
La
glottale
Ih/
qui
se
classe
aussi
parmi
les
glides,
une
approximante
sourde
fait
également
partie
de
la
classe
des
conSQnnes
définie
par
le
trait
r-obstr.J.
Bien
de
caractéristiques
disti~guent
la
glottale
Ihl
des
obstruantes
([h}
est
articulé
comme
une
approximante),
et
elle
n'est
pas
concernée
par
l'alternance
[-voisé]
vs.
[+voisé)
qui
caractérise
les
obstruantes
parce
que
Ihl
ne
connaît que la réalisation
sourde.
Le
trait
[nasal
([nas]]:
Le
trait
[nasal]
permet
de
regrouper
les
consonnes
Im/ ,
Inl
et
Inl
en
une
classe
naturelle
de
phonimes.
C'est
aussi
ce
trait
qui
distingue
le
phonème
alvéolaire
Inl
[+nas]
de
la
latérale
III
[-nas}.
Le
trait
[valsé]:
Ce trait
nIa pas
été mentionné
dans
la
description
des
voyelles
parce
que
tou':.es
les
vOj·elles
étant voisées,
il
n'~st d'aucun
intérêt
dans
l'a.nalyse
du
système
vocalique.
La
classe
des
consonnes
spécifiée
[+vai~éJ
est
constituée
de
beaucoup
d'éléments
Elle
comprend les
nasales Iml
Inl, Ip/,
les
glides
Iyl,
Iwl et
l
hsl
et
les
obstruantes
sonores
Idl,
Iz/.
tes
abstruantes
se
présentent
en
paires
[-vaisé]
vs.
[tvoisél
au
plan
phonétique.
Mais
l'opposition
[-voisê]
vs.
[+voisé]
n'est
pertinente
phonologiquement
que
pour
les
dentales-
alvéolaires:
Itl
Idl,
151
Iz/.
Le
trait
(valsé]
joue

75
un
grand
rôle
dans
l'alternance
consonantique.
N'cus
y
reviendrons
à
la
scction
1.2,5.2.
Le
trait
[antérieur]
([aot):
Toutes
les
consonnes
labiales,
dentales-alvéolaires
sont
marquées
du
trait
[+antérieurJ
qui
fait
d'elles
des
éléments
d'une
même
classe de
phonèmes à
l'intérieur du système consonantique.
Ce
trait
est
d'une
importance
capitale
dans
l'opposition
/n/ vs fIlI,
/n/ étant
marqué
[tant]
et
Jpl [-Ilot].
,
Le
trait
[coronal]
((cor]);
Le
trait
(caronal]
j
concerne
les
consonnes
dont
l'articulation
implique
la
11
partie
antérieure
(pointe)
de
la
langue.
La
classe
des
consonnes
de
trait
[+corl
comprend
les
dentales-
,
alvéolaires
Itl,
Id/,
/s/
et
IzI,
l'alvéopalatale
IcI,
la
!
rétroflexe
Iti.
la
nasale
Inl el
la
liquide
Ill.
Le
trait
),,
",
[coronal]
ne
peut
à
lui
seul
distLnguer
les
labiales
des
1
dentales-alvéolaires.
Les
lablales
forment
une
classe
de
i,,
phonèmc~ définis
[+ant,
-carl
et
les
dentales-alvéolaires
,
la classe spécifiée
[tant,
tcor].
Le
trait
lavant]
a
déjà

introduit
dans
l'an:dy;:;-e
des
voyelles.
La
classe des
consonnes de
trait
[tavantJ
se
compose
des
labiales
Ipl, Ifl et Iml,
des
alvéolaires
Itl,
Idl,
Is/,
Izl
pt
Ill,
de
l'alvéo-palatale
IcI,
de
la
rétroflexe
Itl
et
des
palatales
IIlI
et
Iy/.
Les
phonèmes
Iyl
et
1"61
sont
respectivement
[+avantJ
et
[-avant],
ce
qui
les distingue l'un de l'autre.
Le
trait
[continu]
([cont]):
Les
consonnes
de
trait
[+continu]
sont
les
fricatives
If/,
15/,
IzI,
les
giides
Iw/,
1"61
et
Ihl plus la
liquide
Ill.
L'opposition
[+cont]
vs.
[-CO:lt]
permet
de
distinguer
ces
consonnes
dp
toutes
les
autres.
Elle
constitue
le
trait
pertinent
dans
l'opposition
entre
occlusives
et
fricatives
de
même
point
d'articillation 151 vs Itl,
Izl vs Idl etc •.
Le
trait
(haut]:
Les
consonnes
de
trait
{+hautl
sont
les
vélaires
Ik/,
1"61,
les
labio-vélaires
Ikp/,
Iw/,
les
palatales
IIlI,
Iyl
et
l'alvéo-palatale
Ici.
L'opposition
phonologique
entre
le
glide
1"61
et
l'approxima1lte
Ihl

76
["epo~e
sur
les
traits
[thaut]
et
[-haut]
qui
affectent
respectivement
ces consonnes.
La
problé.atique
des
labio-vélaires:
Selon
qu'on
considère
les
labio-vélaires
(kp,gb]
comme
des
labiales
vélarisées
ou
des
vélaires
labialisées,
on
doit,
d'après
Chomsky&Halle
(1968),
les
spécifier
avec
les
traits
[+antérieur,
-coronal,
+arrière,
+haut]
ou
les
trai ts
!-
antérieur,
-coronal,
+arrière,
+arrondi],
pour
les
distinguer
des
labiales
d'une
part
et
des
vélaires
de
7
l'autre.
Les
labio-vélaires
du
kab~è
se
comportent
beaucoup
plus
comme
des
consonnes
vélaires:
[kp]
a
la
même
distribution
que
[k)
et
se
dintingue
de
ce
fait
de
Ip/
([kp]
et
[ k ]
peuvent
apparaître
en
position
intervacal ique.
ce
qui
n'est
pas
le
cas
de
[pl,
cf.
1.2.5.1.
concern~nt
l~
l~bio-vélaire
/w/,
on
remarque
Q11'elle
impose
une
réalisation
arrière
aux
phon.?mes
vocaliques
antérieurs
hauts
qui
la
précèdent,
cf.
1.1.8.),
Ces
argllments
nous
permettent
certes
de
démontrer
la
primauté
du
trait
[vélaire]
sur
le
trait
[labiall,
malS
ils
ne
peuveut
être
appuyés
par
les
faits
articulatoires
dans
la
mesure

les
occlusions
vélaire
et
labiale
ne
sont
pas
subséquentes
mais
simultanées
et
de
meme
importance,
Il
ne
pel1t
donc s'agir
ni
d'11ne
labialisation,
ni
d'une
vélarisation
d'une
articulation
principale,
les
deux
points
d'articulation ne
sont pas
l'une
principale
et
l'autre
secondaire.
Nous
spécifions
les
phonèmes
consonantiques
/k/,
/kp/,
/w/
et
/~/
avec
une
configuration
de
traits
en
nous
appuyant
sur
les
arguments
de
L.
Hyman
(1975),
nous
introduisons
le
trait
[labial].8
Les
vélaires
/k,~/ sont
spécifiées
par
les
traits
[-avant,
+haut,
-lab]
et
les
labio-vél.aires
/kp,w/
par
la
configuration
de
traits
[-avant,
+haut,
+lab].
Les
traits
[-avant,
+haut]
distinguent
les
consonnes
vélaires
et
7
Chomsky/Halle
(1968):
page 311
8
Hyman
(1975):
pages 54

77
labio-vélaîres
des
autres consonnes.
Le
trait
(labial]
est
emp layé
au
même
titre
que
les
autres
traits.
sans
impliquer
l'idée
d'une
labialisation
(comme
trait
secondaire),
et
il
sert
à
distinguer
les
labio-vélaires
des
vélaires
parce
que
l'articulation
des
1abio-vélaires
comporte
aussi
une
occlusion
labiale
(ces
dernières
sont
donc
[.labial])
alors
que
ce
n'est
pas
Je
cas
pour
Jes
simples vélaires (vélaires [-labial]).
Le
trai t
[distribué]
ou
[rétroflexe]
([rétro])?
Les
sons définis
par
le
trait
{distribué]
sont
articulés
avec
une
occlusion
assez
large,
les
sons
de
trait
[-distribué]
par
contre
avec
une
occlusion
étroite. 9
A
l'opposé
de
la
dentale-alvéolaire /t/ et de
l'alvéo-palatale Ic/ qui sont
[+distribué],
la
rétroflexe Itl est
[-distribuél, Ce trait
n'est
pas
approprié
pour
la
description
du
système
phonologique
du
kabyè,
ceci
pour
les
raisons
que
nous
évoquons
ci-après:
Ce
qui
distingue
les
consonnes
rétroflexes
[t, cl] des non rétroflexes
[t,
dl
en kabyè
a
,,,
été
déjà
exposé
à
la
section
1.2.1.,
Les
rétrof lexes
du
k.abyè
ne
se
comportent
pas
comme
les
autres
obstruantes:
1
1
elles
alternent
avec
la
liquide
[r]
et
le
glide
[y]
dans
1
les suffixes des nominaux
(1.2.9.1.).
Si
nous utilisons
le
1
trait
[distribué],
Le
phonème
rétroflexe
et
la
labio-
dentale
/f/
seront
spécifiés
[-distribué].
Pourtant
les
deux
phonèmes
n'ont
aucune
caractéristique
commune
qui
soit
liée
à
ce
trait
et
qui
les
caractérise
de
ce
fait
comme
classe
naturelle
à
l'intérieur
du
système
phonologique
kabyè.
Nous
avons
donc
besoin
d'un
trait
autre
que
[distribué],
capable
de
réfléter
le
statut
particulier du phonème consonantique rétroflexe. Ce trait
9
Chomsk.y/Hal le
(1968):
312-314
La
pointe
de
1a
langue
recourbée
en
arrière
touche
les
alvéoles
ou
la
région
post-alvéolaire
pour
former
une
occlusion
relativement
faible.
Voir également: Ladefoged (1962)

78
doit
permettre
de
distinguer
d'une
part
la
rétroflexe
Itl
de
la
non
rétroflexe
/t/
ainsi
que
de
l'alvéo-palatale
Ici,
et
d'autre
part
de
différencier
la
classe
des
rétroflexes
des
autres
obstruantes.
Le
recours
aux
traits
articulatoires
traditionnels
recommandés par L.
Hyman dans
le
cas des
labio-vélaires lO
s'avère
nécessaire
aussi
dans
le
cas
présent.
Nous
retenons
donc
le
trait
traditionnel
[rétroflexe]
pour
notre
analyse.
-La
rétroflexe
Itl
est
[+ré trot 1exe J à
l'appas é de
l'au t re
phonème
consonant ique
antérieur
et
coronal
/t/
et
de
l'alvéo-palatale
Ic/
qui
reçoivent
la spécification [-rétroflexe].
A l'intérieur de
la
classe
des
phonèmes
identifiés
comme
obstruantes,
il
existe
une
classe
[+rétroflexe]
ne
comptant
qu'un
seul
élément,
Itl
en
l'occurrence.
Cette
classe
à
un
élément
s'oppose
à
celle
des
obstruantes
de
trait
(-rétroflexe]
qui
renferme
toutes
les
autres
obstruantes.
Le
tableau-l
montre
la matrice des
traits phonétique
des
consonnes.
Il
donne
toutes
les
consonnes possibles
ainsi
que
les
traits
qui
les
représentent
dans
les
règles
phonologiques.
Le
tableau-2
est
une
représentation
des
traits
distinctifs
des
phonèmes.
Nous
avons
mentionné
le
trait
(latéral]
((latér])
dans
le
tableau-l,
bien
que
ce
trait
ne
figure
pas
parmi
les
traits
phonologiques
des
consonnes
(voir
Tableau-2).
Ceci s'impose du fait
que ce
trait
figure
dans
le
output
de
certaines
règles
dans
lesquelles
il
faut
distinguer
la
liquide
latérale
[1]
de
la
liquide
non
latérale
[r].
10 Cf.
Hyman 1975:
page 54

79
Tableau-l: Matrice des
traits phonétiques des consonnes
p b f
v m t d s z n 1 r t ~
c
j
P Y k g q •
kp gb qm w h
"Y II
- -
-
- - - - - - -
cons
+ + + + + + + + + + + + + +
+ ~ + -
+ + + + +
+
+
abst
+ + + + -
+ + + +
- + +
+ + -
-
+ + -
- +
+
nas
-
-
-
-
+
- - +
+
- +
+
voisé -
+ -
+ + -
+ - + + + + - +
- + + + - + + + -
+
+
+ -
avant + + + + + + + + + + + + + +
+ + + +
-
- -
aot
+ + + + + + + + + + + +
cor
-
-
-
-
-
+ + + + + + + + +
cont
+ ~ -
-
-
+ + - + +
-
-
-
+
- + -
haut
-
-
-
-
-
- -
-
-
-
+
+
+ + + + + + + + +
+
+
+ -
lab
+ + + + + -
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
+
+
+ -
rétro -
-
- -
-
-
-
-
+ +
lat
-
-
-
-
+ -
Tableau-2: Traits distinctifs des phonèmes consonantiques
p
r
m
t
d
" z n 1 t c p Y k li' kp w h
"yll
CDS
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
obs t
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
na"
+
+
+
vaisé -
+
+
+
+
+
+
+
+
+
aVant
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
aot
+
+
+
+
+
+
+
+
+
cor
+
+
+
+
+
+
cont
+
+
+
+
+
+
+
+
haut
+
+
+
+
+
+
+
+
lab
+
...
+
+
+
rétro -
+

80
L 2. 4.
Les
règles
de
redondaDc e
pour
les
phonè.es
consonantiques
La
matrice
des
traits
distinctifs
au
plan
phonétique
inclut
les
traits
redondants
dans
la
spécification
des
traits des phonèmes.
Nous éliminons
les traits
qui ne
sont
pas
indispensables
dans
la
définition
des
phonèmes
à
l'aide
des
règles
de
redondance.
Ces
trai ts
étant
prédictibles,
ils doivent être écartés du
système afin
que
nous
obtenions
uniquement
les
traits
pertinents
au
niveau
phonologique.
Les
règles
de
redondance
que
nous
formulons
ne sont pas ordonnées.
Le
trait
[-abst]
est
redondant
pour
les
giides
/y/,
/"'/
et
Ih/
ainsi
que
poUr
les
nasales.
Il
y
li
également
redondance
du
trait
(-nasal]
dans
le
CilS
des
ohstruantes
et des giides
(2).
( 1 )
Ir-cns] }
l( +nasal]
~
[-obst]
( 2 )
[+obst]
-cns
]
[ -syll
t
[-nasal]
Au
plan
phonologique
le
trait
[-voisé]
est
redondant
pour
les
consonnes
non
obstruantes,
c'est-à-dire
pour
les
nasales
et
les
liquides
(3),
Les
obstruantes
bilabiales,

8 l
les
obstruant es
non
antérieures
et
le
gl ide
Ih/
sont
sourds.
( 3 )
+cns
]
-abst
[ +avant
~
[+voisé]
( 4 )
+ObS t
]
[ -ant
-cns
]
-sy III
[ -haut
l
{-vaisé]
Tous
les
phonèmes
consonantiques de trait
[+antl
sont
bas
(5):
le
trait
[+hautl
est donc redondant
dans
le
cas
des palatales.
(5)
[+ant)
~
[-haut]

82
( 6 )
+avant ]
[ -ant
~
[+haut]
Les
phonèmes
consonantiques
de
traits
[+na56IJ.
à
savoir
lm!,
Inl et
Ill{
sont
tous
des
consonnes
de
trai t
[+8v antJ.
(7)
[+nasal}
,j,
[ +avant] ]
[ (+cns
]
Les
phonèmes
consonantiques
qui
sont
antérieurs
ou
vélaires
de
même
que
ceux
qui
sont
nasais
ont
tous
le
trait [-rétroflexe].
( B )
(+an t Jl
[+ens
-avant
+nasal
t
{-rétro]
Le trait
[labial J a été introdui t
pour distinguer les
vélaires des
labia-vélaires. [+labial]
est donc redondant
pour
les
labiales
définies
par
[+avant,
-kar]
(9),
et··

83
[-labial]
l'est
aussi
pour
les
dentales-alvéolaires,
les
palatales et les alvéo-palatales
(10).
( 9 )
+ant]
[ -COI"
.j,
[+labJ
( 10 )
+antl]
[ +cor]
t]
+avan
[ -ant
+
[-labl
Toutes
les
obstruantes
vélaires
sont
des
occlusives,
d'où
la redondance du trait
[-cont]
pour ces phonèmes.
( 11 )
+ObS t ]
[ -avant
[-contI
1.2.5.
L'alternance entre les variantes sourdes et
sonores des obstruantes A l'initiale du radical
Nous
avons
déjà
montré
dans
l'identification
des
phonèmes
que
l'opposition
[-valsé]
vs.
[+voisé]
n'a
pas
la même
valeur pour
toutes
les obstruantes.
Les
dentales

94
alvéolaires
Itl,
Id/,
/5/
et
/z/
sont
les
seules
obstruantes
pour
lesquelles
le
voisement
ou
son
absence
marque
une
opposition
phonologique.
Des
deux
types
d'allophones
sourds
et
sonores,
les
variantes
sourdes
ont
été
choisies
comme
allophones
de
base,
ce
qui
a
été
justifié
à
la
section
1.2,2.1.
Nous
rappelons
que
ce
sont
les
obstruantes
suivantes
qui
ont
un
statut
phonologique:
Ip, f,
t,
d,
S,
z,
t,
c,
k,
kp/.
Nous
résumons
ci-après
les
carsctêristiques
générales
des obstruantes;
(i)
Seules
les
variantes
sourdes
apparaissent
en
position
initiale.
( i i )
Toujours
à
l'initiale
du
mot
dans
la
ch.:lÎne
parP'?,
on
constate
que
l'occurrence
àes
sourdes
et
des sonores est un
phénomène
de
variation
libre
lorsque
le débit
est
rapide.
(iii)
En
position
médiane,
à
la jonction
des
morphèmes,
on
observe
une
alternance
entre
les
variantes
sourdes
et
sonores.
Nous
discuterons
en
détail
dans
1 es
chapitres à venir
les
conditiOnS
dont
dépend
cette alternance.
Le cas de
[pl
et
(b]
n'exige
pas
que
soit considérée
la jonction des
morphèmes,
dans
la
mesure
on
les
deux
consonnes
sont
tout
simplement
en
distribntion
complémentaire
(1.2.5.1.).
1.2.5.1.
Les variantes phonétiques du phonè.e /p/
l I a
été
établi
dans
l'identification
des
phonèmes
que
[pl
et
[b]
sont
en distribution
complémentaire.
[pJ
se
rencontre
à
l'initiale
du
mot,
alors
que
[b]
est
l'allophone
qui
apparaît
à
la
jonction
des
morphèmes.

85
Ainsi
donc
la
représentation
phonétique
du
phonème
ID/
repose
sur une
simple
règle phonologique.
(1)
pâna
[panâ]
"colère"
(2)
lébu
[lébu]
"se perdre"
(3)
e-pana
[ebanâ]
"sa colère"
(4) ee-pilimi-& [eebilimiw]
Glsg/Neg-rouler-INACC
"Il roule"
(5) k(-pLn-û [kiblllU]
Adjr - vieillir - gnlsg
" Vleu:,\\ "
Règle phonologique:
+obst
tant
{[+5y11J
-cor
--------) [+voisé]/
-cont
[+oas]
-vaisé
J

86
1.2.5.2.
L'alternance entre les variantes sourdes et
sonores
des
obstruantes Ifl,
It;,
/8/. It/.
Ik/,
et /kp/
Nous
avons
expliqué
lors
de
l'analyse
des
phonèmes
que
[dl
et
[z],
lorsqu'ils
apparaissent
respectivement
comme
réalisations
des
phonèmes
Id/
et
/z/,
ne
peuvent
se
trouver
qu'à
l'intérieur
du
radical
du
mot.
Etant
donné
que
ces
phonèmes
sont
exclus
en
position
initiale,
notre
discussion
ne
portera
pas
sur
eux.
1 l
en
est
de
même
du
phonème
Ip/
pour
les
raisons
avancées
à
la
section
précédente.
Cette
section
ne
traitera
pas
non
plus
de
l'alternance
[t]
vs
[cU
vs
Er),
parce
qu'elle
inclut
une
liquide,
ce
qui
ne
nous
permet
pas
de
parler
d'une
alternance
qui
concerne
uuiquement
les
obstruantes
et
qui
est
liée
aux
traits
[-voisé]
vs
[tvoisé].
Ltalteruance
[t]
vs
[cU
vs
[r]
fera
aussi
l'objet
de
notre
analyse
cf.
1.2.9.1..
On
ne
peut
pas expliquer
l'alternance
à
la
frontière
des
morphèmes
eutre
les
variantes
sourdes
et
sonores
représentant
les
obstruantes
/ f / ,
/ t / ,
/s/ t
/c/,
/k/
et
/kp/,
sans
tenir
compte
de
l'environnement
prosodique/suprasegmental
(tons,
longueur
syllabique
et
dans
une
certaine
mesure,
l'accent).
Nous
devons
considérer
un
corpus
assez
élaboré
afin
de
pouvoir
apporter
la
lumière
nécessaire
sur
les
facteurs
responsables
d'Une
alteruance
(-voisé]
vs
[+voisé]
assez
complexe.
Nous
devons
donc
eS9ayer
d'établir
s ' i l
existe
UilC
cOl-rélaLion entre:
al
l'occurrence
des
sourdes
vs.
sonores
et
les
tons
[haut]
V9.
[bas]
b)
la
di9tribution
des
variantes
sourdes
et
sonores
et
la
9yllabe
longue vs
la brève et
l'accent

87
(1) Ifénul [fénu]
"espion"
(2)
jpe-fenû/
[pevenû]
"leur espion"
(3)
ia-fem-il [avema]
G3pl-se réveliler-INACC
"Ils se sont réveillés"
(4) Ipaa-feijl [paafeij]
GlplNeg-se réveiller/lNACC
"Ils ne se
réveillent pas"
(5)
/kelîmiyé ki-fiini-yéj
[kîfiiniyé)
poulet Adjr-s'évanouir-3pl
"un
poulet évanoui"
(6)
/paa-fetl-&/
[paavettm]
Glpl/Neg-souffler/INACC
"Ils ne soufflent pas .. ,"
(7)
/misL
ki-feti-st/
[misl klvet{sl]
mil hâtif Adjr-fumer-4pl
"mil hâtif fumé"
(8)
Itoyel [toye]
"sanglier"
(9)
Ipo-toyel [Podoye]
ton-sanglier
"ton sanglier"
(10)
jpaa-tisi-&/ [paadisiw]
Glpl/Neg-accepter/INACC
"ils
n'acceptent pas"

88
(11)
/kpelai kl-tési-a~/ [kpelaa kîdésaa]
chaise \\s'appuyer contre-gn4sg \\
"chaise ~ dossier"
(12) Iti-kisi-â/ rtigisaâ]
nous~se retourner-ACC
"Nous nous sommes retournés pour regarder"
(13)
/tii-kisi-i/
[tiigisiw]
nOIJs/Neg-se retourner-IMACe
"Nous ne nous
retournons pas"
(14)
jpaa-kizi-i/
[paakiziw]
Glpl/Neg-refuser-INACC
"Ils ne
reflJsent pas"
(15)
/ki-kizi-w/ [kikiziû]
Adjr-refuser-gn2sg
"refusé"
(gn2sg)
(16) Iso na/ [sona]
"haricots"
(17)
/e-sonâ/
[ezonâ]
DetPoss/Glsg-haricots
"ses haricots"
(18)
/ka-sidî-a/
[kezidaa]
G4sg-mélanger-jINACC
"il a mélangé"
(19) ki-sidi-yel [kisidîye]
Adjr-mélanger-gn3sg
"mélangé"
(gn3sg)

89
(20a) Inn-sidi-KI [n:sidiwJ
IIsg/Neg-mélanger-INACC
"tu ne mélanges pas"
(ZOb)
In-sidi-KI
(nzidiw]
IIsg-mélanger-INACC
"tu mélanges"
(21)
/kll-slnglYl-'~/ [klLSL~lY[~]
G2sgNeg-connaisseur-gn2pl
"ignorants"
(22)
Ik6-kuyi-~1 [k6k6yi~1
G2sg- être haut - gn2pl
"hauteur"
(23)
/ni-kpîtéj
[nikpîré]
doigt -
fermeture
"poing"
(24)
/tl-kpâ-y6/ [ttgbayû]
arbre -
monter -
lsgAG
"singe"
(25)
It,-kpà-yel [t,ghàye]
G3sg -
monter -gn3sg
"mont'e,
pendant la montée"
(26) /taa-kpâ/
[taakpa]
PROHIB-monter-AOR
"ne monte pas"
(27)
/â-ceyl-a/
[âcéya]
G3pl-déranger-gn3pl
"avidité sexuelle"

90
(28)
jpe-cep-â/ [pejebâ]
Glpl-couper-ACC
"ils ont
coupé"
(29)
/k~L-ca-ku/ [kLLjakuJ
G2sgNeg-rester-g2sg
t'manque de temps"
(30)
loaa-kite/
[naakire)
pied - début
"talon"
(31)
/si~-kpâzL-Y&I' [siwkpâzLye]
dos -
monter -gn3sg
"dos
voûté"
Ce
corpus
assez
important
illustre
la
distribution
des
variantes
sourdes
et
sonores
des
obstruantes
à
l'exception
des
rétroflexes
pour
les
raisons
qui
ont
été
évoquées plus haut.
(i)
[+voisé]
après une syllabe brève de ton bas
(CV ou N)
( i i )
[-vaisé]
après
une
syllabe
brève
de
ton
haut
( 3 ) ,
( 2 2 ) après
une syllabe
longue
(4),
(20)
(iii)
Dans
le
contexte
( i i ) ,
c'est
la
variante
sourde
qui
apparaît
lorsque
la
base
est
polysyllabique
et
que
l'attaque
de
sa dernière
syllabe est
une obstruante
sourde
(6),
(13),
(29).
Comme
cela
transparaît dans
nos
exemples.
le
morphème
Qui
précède
la
base peut
être un
préfixe dérivationnel
ki-
fiini-yé
(5),
ki-sidi-ye
(19),
kii-ki]yL-~ (22),
un
pronom
sujet
préfixé
(2),
(20a) 1
(20b),
(28),
un
déterminant

9 l
possessif
préfixé
(17)
ou
un
lexème
(23),
(24).
La
règle
sous-jacente
de
l'al ternance
[-voisé]
vs
[+voisél
pour
les
obstruantes
à
l'initiale
des
bases
radicales
à
la
jonction
des morphèmes est la suivante:
+obst
-ant
-rétro
a.[+SYll]
-voisé
=~ong ~---
+obst
+ant
-->[+voisé]
+cor
-voisé
+SYll]
[ncns] [+ObSt]
b. along #
V(
-si~b
V) -voisé
+obst
[~ H
+volsé
-cor
+cont
-voisé
Remarques:
-H
=
ton
bas,
PH
=
ton
haut
ou
bas.
Les
nasales
sont
de
trait
[-sylll
comme
toutes
les
consonnes,
mais
elles
deviennent
syllabiques
partout

elles
représentent
un
morphème.
Nous
avonS
rendu
compte
des
conditions
phonologiques dans un chapitre précédent.
[+syll]
désigne
dans
la
règle
ci-dessus
les
noyaux
syllabiques
représentés
par
une
voyelle
ou
une
consonne
nasale
syllabique.
Que
le
morphème
grammatical
ou
le
lexème
qui
précède
le
radical
soit
inaccentué
(c'est
le
cas
en
général J
ou
accentué
(c'est
le
cas
de
certains
pronoms,
cf. J .6. ) l
voir plus haut exemple (25) l
la règle de voisement qui
a été

92
formulée
reste
valable.
Dans
la
base
verbale
de
l'impératif.
du
jussif
ou
de
l'aoriste.
la
première
syllabe
est
accentuée.
Nous
renvoyons
à
la section
2.2.1.
qui rend
compte de
la façon
dont se
manifeste
l'accent.
Il
est
à
noter
que
pour
ce
qui
est
des
traits
[-valsé]
vs.
{+voisé],
l'obstruante
en
position
d'attaque
dans
la
syllabe
accentuée
n'est
pas
soumise
à
la
règle
de
sonorisation
-(a).
Ceci
n'est
pas
surprenant
dans
la
mesure

i l
est
établi
que
d'une
manière
générale,
la
consonne
en
position
d'attaque
de
la
syllabe
accentuée
tend à se durcir (à devenir sourde).11
Prenons le radical verbal su -/BI "entrer":
(32) p~-suu [p~suu)
Glpl/juss - entrer
qu'ils entrent!"
(33)
pa-ca-'w se pa-sou [pajaa se pasôo]
Glpl-vouloir-INACC que Glpl-entrer/AOR
"ils veulent entrer"
Dans
l'exemple
(J2),
la
règle
de
voisement
-(a)
n'aurait pas son effet même si
l'accent ne
frappait
pas
la
première
syllabe
du
verbe,
tout
simplement
parce
que
le
sujet préfixé porte
le
ton haut
du jussif.
Par contre dans
l'exemple
(JJ),
le
pronom
sujet
préfixé
est
de
ton
bas.
Ceci
prouve que
l'accent qui
a pour
effet
l'allongement de
la syllabe
CV est
aussi
responsable
du durcissement de
la
consonne,
cf.
2.2.1.
Ce durcissement
est
sensible dans
un
énoncé
normal,
lorsque
le
verbe
n'est
précédé
d'aucun
morphème
préfixé,
et
ceci,
même
si
le verbe
se
trouve
en
position
non
initiale dans
la
phrase.
Dans
ce
cas,
comme
nous
l'avons mentionné au début de cette section, nous
Il
Hyman (1975):
page 164 et suite

9J
constatons
que
les
traits
[-valsé]
vs.
[+voisé]
sont
en
variation
libre,
sauf
dans
le
cas où
l'obstruante
subit
un
durcissement
sous
l'effet
de
l'accent.
Dans
le
dernier
CilS,
l'obstruante
se
durcit
sous
l'effet
de
l'acent,
si
bien
que
seule
la variante
[-valsé]
peut
y apparaître.
rI
se
dégage
de
l'analyse
que
nous
venons
de
faire
qu'il
existe
une
corrélation
entre
la
nature
du
ton
qUl
précède
l'obstruante
initiale
du
radical
et
le
ton
qui
la
précède.
~ous avons également
mis
en
évidence
que
le
non
voisement
est

à
un
phénomène
de
durcissement
de
l'obstrunnte
en
position
cl' attaq.ue
de
1.
syllabe
accentuée.
Le
fait
que
1.
nature
du
ton
précédant
l'obstruante
à
l'initiale
du
radical
ait
une
incidence
é ..... idente
sur
la
règle
de
voisement
à
laquelle
est
soumlse
l'obstruante
en
question
est
en
contradiction
avec
l~
théorie
qui
stipule
que
dans
les
langnes
les
segments
ont
un
effet sur
les tons
et pas
l'inverse. 12
1.2.6.
Les alternances
ft]
vs
[dl
et
[s]
vs
[z]
dans
les
suffixes
Dans
le
suffixe
de
la
classe
qui
représente
le
genre
5,
Ct]
et
[dl
apparaissent
en distribution
complémentaire:
[d]
se
rencontre
après
[ n ]
et
[ t ]
dans
les
autres
contextes.
c'est
le
meme
type
d'alternance
qui
existe
aussi
entre
Cs]
et
[z]
dans
le suffixe de
la classe
gn4pl.
(l)
l6-tu
[lotu]
ventre
-
gn5
"ventre"
12
Pour
ce
qUl
concerne
d'une
manière
générale
l'influence
de
la
qualité
des
unités
phoniques
sur
les
tons,
nous
renvoyons
aux
art icles
de
Hombert
(1978 )
et
Schuh
(1978).

94
(2)
ha-'tu [hltu]
feuille -
gn5
"feuille"
(3)
sam-'t\\)
[samtu]
louer -
gnS
"louange"
(4) y~~dL-'tu [y~~d(tuJ
parler
-
gnS
"bavardage"
(5)
ha-'sl
[haslJ
chien -
gn4pl
"chiens
(6)
ehi-'si
[ehîsiJ
calabasse-gn4pl
"calebasses"
(7) mLn-'tu [minduJ
nuage - gn5
"nuages"
(8)
sun-' tu
[sundu]
bambou - gnS
"bambous"
(9)
kozan-'si
[koz6nziI
lièvre - gn4pl
"lièvres"
"0)
~~~-',~ [ptn~LJ
année
-
gn4pl
"années"

95
Comme
dans
les
autres
règles
d'alternance,
ce
sont
les
variantes
sourdes
qui
seront
les
formes
sous-jacentes
desquelles
seront
dérivées
les
représentations
\\
,
phonétiques.
!
+Obst ]
+nas]
+cor
----)
[+voisé]/
[ +cor #-----
[ +ant
1.2.7.
L'alternance des
consonnes
nasales
Trois
nasales
ont
un
statut
phonologique;
il
s'agit
de
Im/,
/n/
et
III/.
Les
autres
nasales
qui
se
trouvent
dans
le
tableau
phonétique,
notamment
[1)] 1
[~mJ
et
[~]
n'ont
de
fonction
qu'au
niveau
phonétique.
Dans
la
description
de
l'alternance
des
nasales,
nous
ne
ferons
aucune
différence
entre
la
labio-dentale
[ ~]
et
la
bilabiale
[m],
les
deux seront
transcrites
[ml
[ n ]
et
[~]
seront de
leur côté
transcrites
En].
1.2.7.1.
Alternance des consonnes nasales dans
le pronom
sujet de
la deuxième personne du singulier
Le
pronom
sujet
de
la
deuxième
personne
du
singulier
est
préfixé au
verbe comme
tous
les
autres
pronoms
sujets.
I l
est
représenté
par
une
consonne
nasale
qui
est
homorganique
avec
la
consonne
initiale
du
verbe.
Nous
obtenons
les
allomorphes
suivants
dans
la
représentation
phonétique
de ce morphème.
[m]
devant
Im/,
Ipl et If/:

96
(1)
m-mabâ "tu as battu"
m-pimâ "tu as enterré"
rn-Cema. "tu t'es réveillé"
En]
devant
In/,
It/,
/t/, /1/ et /s/
( 2 )
niidas. "tu as le corps froid"
n-tibs. "tu es descendu"
..
n-Iebâ "tu es perdu
n-tewa. "tu es beau"
[~J devant /k/ et /h/
(3)
~-kizaâ. "tu as refusé"
I)-huyaâ "tu as
",
creuse
(I)m]
devant
/kp/
et
/ ... /
(4)
I)m-kpemâ "tu es rentré chez
toi"
I)m-wabâ If tu as gagné"
Avant
de
déterminer
la
représentation
sous-jacente,
nous devons mentionner que
le
suffixe objet
de la deuxième
personne/singulier
est
représenté
par
la
nasale
vélaire
[1)].
Il
est
donc
impossible
de considérer
Im/ comme nasale
sous-jacente,
parce
que
ce
phonème
se
réalise
[ml
en
finale de mot,
et par conséquent dans le suffixe aussi.
( 5 ) n-na-m (IIsg-voir-ACC-I9g)
"tu m'as vu"
L'analYge
phonémique
a
montré
que
/n/
et
/n/
se
réalisent
[I)1
en
finale
de
mot.
Mais
nous
savons
Que
la
forme
complète
du
pronom
de
la
Ze
personne/singulier
est
/pa/,
Cette
forme
apparaît
entre
autres
comme
préfixe
sujet
lorsque le
sujet est mis
en emphase,
cf.
8.3.5.

97
(6)
pa-pi-nA (IIsg-danser/ACC-Foc)
"c'est
toi
qui
as dansé",
Cee i
nous
amène à considérer In/
comme forme
sous-jacente.
Les
représentations
phonétiques
du
pronom
de
[ -...
2e
personne/singulier
sont
dérivées
de
la
forme
sous-jacente
comme suit:
Règle:
-haut]
tens l
a.
tant
/
_
acor j
+an t
[
[~:~~
acor
]------>
-haut
+avant
b.
le-avant'j
Rens
1
-
-5yl1
Slab
-avant
Slab
Pour
trouver
la
représentation
phonétique
du
pronom
de
la
Ze
personne
/singulier
suffixé,
c'est
la
règle
phonologique
qui
dérive
[1)]
de
jpj
en
finale
du
mot
qui
sera appliquée,
cf.l.2.2.2.
1.2.7.2.
Alternance
des
consonnes
nasales
en
finale
des
radicaux
des verbes et des substantifs
Les
exemples
suivants
montrent
qu'il
existe
dans
les
verbes
et
les
substantifs dont
les
radicaux
ont une
nasale
en position
finale
une alternance de
[m]
vs
[n]
vs
[n].
En
finale du
radical verbal,
nous
avons:

98
[ml
-lorsque
le
radical
verbal
n'est
pas
suivi
d'un
suffixe.
C'est
le
cas
à
l'infinitif.
Ex.:
kpém
"rentrer
chez soi".
-
lorsque
le morphème
suffixé au radical est une voyelle;
ainsi nous avons kpem-A à
l'accompli.
[Q]
-lorsque
la nasale finale
du
radical est
suivie de
fk/.
Pour
kpem
la
forme
de
l'accompli
est
kpeJ]
(le
suffixe de l'inaccompli est /-kL/ cf.I.2.B.)
en]
-dans
le substantif déverbal
devant
It/. Ex.:
kpenu
"celui
qui
rentre
chez
lui"(-tu
"Aglsg")j
tikpené
(-té
'Gn3sg') "en rentrant chez soi"
En finale du radical des substantifs:
(m]
-quand
il
n'est
suivi
d'aucun
suffixe;
Ex.:
nam
"biche"
devant
la
voyelle;
Ex.:
nami!)
"les
biches;
kl.melemiJ)
"les sots".
(Q]
-devant
fk/ _kLrneleQ
(Ital est
le
classificateur du
Gn2sg)
"sot"
(n]
-devant
/d/
sûndu
(sum-
"bambou",
-du
"Gn5")
"bambous"
Nous
expliquerons
l'effacement
de
/k/
et
de
ft/dans
les suffixes aux chapitres 1.2.8. et
1.2.9.2.
Avec /m/ comme
représentation
sous-jacente des
nasales
en
finale
du
radical,
nous
pouvons
dériver
toutes
les
nasales
alternantes.
La
règle
suivante
montre
une
assimilation alvéolaire et un]e assimilation vélaire:

99
Règle:
+nas]
[«an
+obst
[
t
]
-cor
----->
acor
/-----
aant
+a.nt
9haut
peor
8haut
1.2.8.
L·efracement de
l'occlusive vélaire
Dans
les
formes
de
l'inaccompli
et
de
l'imparfait
des
verbes et dans
les substantifs du Gn2sg,
dont
les radicaux
se
terminent
par
Im/.
l'effacement
de
l'occlusive
vélaire
se
produit
après
vélarisation
de
la
finale
nasale
(cf.
1.2.7.2.) et après sonorisation de
J'occlusive vélaire fk!
en Cg]
(cf.1.2.5.).
Exemples:
(1)
kLmelem-LJ)
sot-gn2pl
"sots"
kLmelem-kv (sot-gnlpl),---> kLmeleJJkv ---> kLmeleJJ&o
--->
kLmeleJJv ---> kLmalsJJ
(voir l'effacement des voyelles 1.1.10.)
(2)
kpem-a (rentrer-ACe)
kpem-ki --- kpenki
kpeJJgi --- kpeJJi --- kpeJ]
"rentrer-/INACC"
(voir l'éffaement des voyelles pour ce qui concerne
l'effacement de /i/)
Règle d'effacement des occlusives vélaires:
[g]
---->
~ 1 [Ql
__

100
La même règle formulée autrement:
+ObS t ]
-avant -----> rIJ
/
( +haut
1.2.9.
L'alternance
[r] vs [y] dans les suffixes et
le
processus d'effacement dans
les radicaux des
substantifs et dans
les mêmes suffixes
Dans
cette
section
nous
allons
démontrer
que
les
formes
du
suffixe
du
Aglsg:
/-to/,
j-yv/
et
/-v/
(sans
tenir compte de
l'harmonie vocalique) ainsi que
les formes
du suffixe de GnJsg Ité/.
/-yé/
et /-é/
(sans
tenir compte
de
l 'harmonie
vocalique)
sont
des
variantes
morphophonologiques de ces suffixes.
1.2.9.1.
L'alternance [rl vs [y] dans
les suffixes et
l'effacement
des
consonnes
finales
11/,
Ibl
et /YI des radicaux
L'alternance
{rl
vs
(Yl
dans
les
suffixes
mentionnés
plus
haut
est
conditionnée
par
la
propriété
des
phonèmes
en
finale
des
radicaux.
C'est
ce
que
va
expliquer
l'analyse
suivante.
A
cause
de
la
corrélation
entre
l'alternance
[r]
vs
[y]
et
du
processus
d'effacement
en
finale
des
radicaux,
les
deux problèmes
sont
traités
dans
ce
sous-chapitre.
Avant
de procéder
à
la
formalisation
de
l'alternance
[rl
vs
[y],
nous
donnons
quelques
exemples
qui
illustrent
la distribution de [r] et
[y].

101
A.
(pola)
B.
(1)
jpol-ij
[pola]
"butte-gn3pl"
jpo-!e/
[pore]
"butte-gn3sg"
(2)
/kel-j/ [kela]
"dent-gn3pl"
/ke-te/
[kéreJ
"dent-gn3sg"
(3)
/muy-il [muyAl
"conte-gn3pl"
/mu-tE/
[murE]
"conte-
gn3sg"
(4)
jtib-fij [tibu]
"descendre-INF"
/t1-t6/
[tir6
(descendre-lsIAg)
"celui qui
descend"
(5) /yab-'uf [y'bu]
"acheter-INF"
jya-td/
[yard]
(acheter-isgAg)
"l'aclleteur"
C.
(6)
lui-yé/
[niyé]
"doigt-gn3sg"
(7)
/sé-yu/
[séyu]
(courir-Aglsg)
"coureur"
(8)
I!i-sê-ye/
[tizéye]
(G3sg-courir-gn3sg)
"lieu de course"
(9)
jpa-YE/
[piYE]
(danser-gn3sg)
"danse"
(l0)
/P:JZ1.-yuj
[p5zlyii]
(demander-lsgAg)
~-
"demandeur"

102
Nous constatons
Que dans
les exemples
(1)
à
(5)
de
la
colonne A. ,
les
radicaux
apparaissent
avec
leurs
forDes
complètes.
Elles
son t
le~
formes
de
ba.sE!
desquelles
dérivent
les
formes
de
la
colonne
8.
Nous
ne
pouvons
pas
partir
des
formes
radicales
en
B. ,
car
nous
pourrions
difficilement
expliquer
d'où
proviennent
/1/,
Ib/,
et
Iy/
dans
les
formes
A.
Il
ressort
des
exemple~ pré(.;ités
que
pa.rtout

il
y
a
une
consonne
en
finale
du
radical,
[r]
apparaît
dans
le
suffixe,
alors que
[y]
se
rencontre
ap.rès
les
radicaux
Qui
se
terminent
par
une
voyelle,
(cf.(6)
à.
(la).
Dans
les
radicaux
de
type
CVC,
la
consonne
finale
du
radical
est
effacée
après
que
le
processus
ft/
--->[r)
n
eu
lieu.
Nous
devons
nous
attendre
à
cet
effacement
puisque
le
kabyp.
ne
perlTlet
pas
d'autres
combinaisons
de
consonnes
a
part
les
séquences na,sale+nasale
Jobstruante,
ou
latérale+
latér:lle.
représentation
phonéti que
de
cor.sonne
du
suffixe
dans
les
radicaux
B
est
dérivée
de
la
forme
sous-
jacente
ft!
avec
la
règle
suivaute
dont
le
output
est
le
meme
que
la
représentation
de
Itl
en
position
intervocalique,
cf.1.2.2.
Règle-J:
It! ----->(rJ 1
tens
]
-Obst ]
[+rétro -----)
-nas
J
+ant
[ [-lat]

103
Remarque:
Comme
i l n'y a
pas de
phonème
Ir/.
[lat]
n'est
pas
un
trait
phonologique.
Puisque
Er]
est
donné sous forme de trait,
nOlls
employons
[lat] pour
éviter une confusion de
Er]
avec
[1]
dans
le
output
de
la règle:
les consonnes
[l,
b,y]
ne
constituent
pas
une
classe naturelle
qui
puisse être
exprimée
dans ces règles,
c'est pour~uoi la classe qu'elle
forme n'est pas donnée sous forme de traits.
c'est après l'application de la règle-l,
que
l'effacement
des consonnes finales
[l,b,y]
du
radical
a lieu.
Règle
2:
{~} -----)0 1
[r)
r
{~
-obst
-nas
} ·----)01 ____
+cor
tant
[-lat)
A la question de
savoir si
l'ordre des deux règles
-1
et
-2
pourrait
être
inversé,
la
réponse
est
négative,
car
si
la
règle-2
d'effacement
était
appliquée
en
premier
lieu,
la
règle-l ne
pourrait
plus
intervenir.
Nous
aurions
obtenu
une
voyelle
en
finale
du
radical
après
l'effacement
de
la
consonne
finale,
ce
qui
aurai t
provoqué
un
autre
processus,
notamment
celui
qui
dérive
[y]
de
/t/.
La
règle-3
décrit
comment
la
représentation
phonétique
[y]
est
dérivée
de
la
forme
sous-jacente
/t/
après
les
radicaux
terminés par
une
voyelle.

104
Règle-3:
It! -----)
[ y ] / V # - - - -
RAD
-ens
t en s
l
-syll
[t5 Yll] ,------
[ trétroJ---->
+avant /
[
1
+haut
RAD
La
règte-4
est
une
généralisation
des
règles
-1
et
-3.
Elle
exprime
les
processus
d'assimilation
qui
sont
à
la
base de
l'alternance
[r]
vs
[yI
dans
les
suffixes.
Règle-4:
-obst
a.
-oa9
tan t
1
[-lat]
In #
[tens ] --------)
+rétro
-cns
/
[-ens ]#___
b.
+sy I l
+.syll
+avant
1
+haut
RAD

105
1.2.9.2.
L'effacement de
la rétroflexe Itl dans les
suffixes /-til/ "Aglsg" et
n /-ti/
"Gn3sg"
Le
suffixe
de
lsgAg
est
représenté
non
seulement
par
les
formes
/-tv/
et
/-yv/,
mais
aussi
par
/-v/
(sans
considération
de
l'harmonie
vocalique).
La
même
situation
se
présente
dans
le
suffixe
de
Gn3sg
8ctual isé
par
les
allomorphes Ité/,
/-yé/ et
/-é/
(sans
tenir
compte
de
l'harmonie
vocalique).
Nous
voulons
montrer
ici
comment
la
forme
du
suffixe
ne
comprenant
que
la voyelle
est
dérivée
de
la
forme
de
base
Consonne + Voyelle. Examinons
les exemples suivants:
(1) 116n-tél (16neJ "endroit"
(2) Iti-kpem-tél (G3sg-rentrer-gn3sg)
ItigbenéJ
"habitation"
(3)
/ti-pim-té/ (G3sg-enterrer-gnJsg)
ltibiné] "lieu
d'enterrement"
(4)
/pim-t~/ (enterrer-Gnlsg)
(pfn6]
"fossoyeur"
Dans
la
description
de
l'alternance
(r)
vs
(yl
à
,
l'intérieur
des
suffixes,
It/
a
déjà
été
défini
comme
;
1
,
représentation
sous-jacente.
Nous
savons
aussi
déjà
à
i
,
travers
quelle règle
la consonne nasale Iml
se réalise /nl
,
,
:
dans
les
substantifs
déverbaux,
cf.1.2.7.2..
Après
l'alvéolarisation
de
la
finale
Iml
du
radical,
il
s'en
suit
l'effacement
de
la
consonne
Itl
du
suffixe.
Cet
effacement
expl ique
la
présence
des
formes.
de
suffixes
sans
consonne,
donc
réduits
à
la
voyelle.
La
règle
d'effacement
intervient
également
dans
les
suffixes
qui
suivent
les radicaux terminés par /n/.

106
Règle:
+cns
]
+nas)
-----> ~I
+cor #
[ +rétro
[ +ant
Après
/n/,
It!
devrait
se
réaliser
Ift/,
comme
le
prescrit
la
règle
générale
de
la
sonorisation,
cf.1.2.4· 1
mais
It! s'efface après Inl à
la
jonction
des
morphèmes 1
comme
nous
l'avions
montré.
Ce
n'est
que
dans
les
substantifs
et
les
adjectifs
suivants
que
la
règle
d'effacement
est
sans
effet:
[senqé](Gn3sg)
/
[sena]
(GnJpl)
"campagnol",
(p.jenfte](GnJsg)
1
[p.jenà](GnJpl)
"naja",
[t .. bénqe]
(GnJsg)
"bon
endroit",
[tlbAnct,i]
(Gn3sg)
I(pl)
[tl.bânla]
"grand
tas
d'épis
de
mil"
et
dans
les
adjectifs
[kiblneté](GnJsg)
"ancien"
et
(inbanet,e:] (GnJsg)
"bon".
Après avoir montré que
/-ijj
et
/-i/ (sans
tenir compte
de
l'harmonie
vocalique)
sont
dérivés
des
formes
sous-
jacentes Consonne + Voyelle de /-tu/ et
Ite/, nous pouvons
parler d'une
alternance
[11
vs
[y]
vs
t/J dans
les
suffixes
de Gnlsg/Ag et GnJsg.
1,2.10,
L'effacement de III en finale des
radicaux des
adjectifs
Il Y a
effacement de
la liquide
/11 en
position finale
du radical de
l'adjectif devant
la consonne du suffixe:
+cns
+cont ------> t/JI _ _ _ _# (+cns]
-nas
+ant
Exemple:
clkpel-tu
(petit
-
Gn5)
----> cikpétu "petit".
(Pour plus d'exemples, voir 3.J.2,)

107
13
1.2.11.
La consonne nasale épenthétique
L'insertion
d'une
nasale
homorganique
a
lieu
entre
"-"-
"rsg,
Posslsg"
et
le
radical,
lorsque
celui-ci
commence
par
une
ohstruante.
La
nasale
épenthétique
n'a
d'autre
fonction
que
de
perlbettre
une
prononciation
plus
aisée.
+nas
/
bst
oant
[+nas ]
OB.nt
13avant
+no t
["'$rl~] _
13avan t
o ----)
eeor
-cor
acor
~haut
Khaut
d I.b
A i"b
(1)
Iman-sama/ [manzamâJ
"j'ai
loué"
(2)
/men-tiki/
[mendikil
"je descends"
(3)
/lben-teebîye/
[mencleebiye]
"ma
marmite"
(4)
/m:>m-p::m/
"mes
trous"
(5)
/mem-femâ/ [memvemâl
"je me suis réveillé"
(6)
/mon-koobû/
[mo~goobûJ
" mon parent"
(7) /me~m-kpelâ/ [mem~bgelâ]
"mes sièges"-
(8) /me -ceba/ [menjebâ]
"
• l '
l
"
J
al
Coupe
1\\
!
13
Cette
épenthèse
n'a
pas
lieu
dans
la
variante
du'
\\
,
canton de Kouméa
,
\\,,"
ii

100
(9)
/ma-yaba./
[mayaba]
"j'ai
acheté"
1.3. STRUCTURES DES MDRPHEMES ET DES SYLLASES
1.3.1.
Structure des .orphèmes
Chaque
morphème
a
beso in
pour
sa
réalisation
d'un
élément
syllabique:
une
voyelle,
une
nasale
sJ'llabique
ou
un
glide.
L'élément
syllabique
peut
être
le
noyau
de
la
syllabe
(1),
(3)
ou
seulement
une
part ie
d'~
noyau
(2).
Cela peut
s'observer
dans
n..i.m...i-,
Yi:.. , lUi • .=..n , i.i.b..-,
- !.l
dans les
mots suivants:
(1 l
/nimi-yé/
[nlmiyéJ
corde-gn3sg
"corde"
(2)
/pâ.-nl
[pail]
palmier-gn2pl
"palllllers"
(3)
/e-tib-â/
[ediba)
Glsg-descendre-ACC
"il e~L descendu"
Les
morphème~ de
la
langue,
c'est-à-dire
les
lexèmes
et
les
morphèmes
grammaticaux
ne
sout
pas
différents
seulement
quant
à
leur
fonction,
mais
i l s
If'
sont
aussi
sur
le
plan
structurel.
Nous
allons
nOllS
pencher
ct' abord
sur le
schème des
lexèmes.
Les
lexèmes ont
tous en
commun
le
fait
qu'ils
doivent
renfermer
au
minimum
une
consonne
suivie
d'une
voyelle,

109
donc
un
schème
CV.
~-
le
radical
de
llY.
"homme"
fait
.

tt
.
1
14
exceptlon a
ce
e
reg
e.
(4) CV:
oi-,
nî-yé
Rad-gn3sg
"doigt"
ko-,
k6-y6
Rad-Glsg
"crier"
( 5 ) CVV:
caa,
caa
" père "
5:::1:5-,
S:J:J-ye:
Rad-gn3sg
"mortier"
( 6 ) cve:
hal-,
hal-u
Rad-gn3sg "femme"
lab-,
lab-u
Rad-gnlsg
"faire"
sum-,
sum-â
Rad-ACe
"taire/ACe
(7)
CV.
caK-,
calS-'u
Rad-I~F "rester"
Le
classement
ci-après montre
que
les
lexèmes
peuvent
être
répartis
en
plusieurs
groupes
selon
leurs
types
de
schèmes.
Chaque
type
de
schème
est
illustré
par
des
exemples:
14
Dans
le
dialecte
lugba
nous
avons
le
terme
.Y...l..d.Q qui
est la
forme primitl\\"e.
On note la chute du giide /yl
dans
le
dialecte
Kèwè.
Il
y
a
lJOe
correspondance
réglllière
/Y/~/~/ en initiale des mots et dans les suffixes des mots
kèwè
et
lugba
comme
l'attestent
ls
exemples
lyU!E:yU
d'un
côté
et
.YJ.....d..Y. de
l'autre.
Le
suffixe
du
nom d'agent
/-et.iJ/
vs /yiJ/ est certainement
une forme dégradée du substantif .Y..Ul..J2..

110
VERBES-A:
CV CV
(8)
IBBI Itisi-ul (accepter-INF),
[tisdul
"accepter"
(9)
IHBI
Isobi-'ul (s'accroupir-INFJ,
[s6buu]
"s'accroupir"
Itisi-ydl (accepter-lsgAg)
[tisiyd]
"croyant"
Isobi-yaal (s'accroupir-lpIAg)
[s6biyaa]
"ceux qui
sont
accroupis"
(10)
IHBI It\\.ml-ul (prier-INF)
[tlmuu]
"prier"
(Il)
IBBI Itam\\.-'ul (être sourd-INFl
[tamiiul
"être sourd"
timl-â
(prier-ACC)
[timaal
taml-a (être sourd-ACC)
[tamaâ]
s6bi-a (s'accroupir-ACC)
[s6baa]
(l2)
IMPERATIF:
tisi,
s6bi,
tlffiL
VERBES-B=
CVC
(IJ)
IBI Iwab-'DI
(gagner-ACC)
[wâbu]
"gagner"
IBI
Ilub-'ul
(lutter-ACC)
[ldbu]
"lutter"
Iwab-461 (gagner-IsgAg)
(wâru]
"gagnant"
Ilub-~aal (Iutter-lpl Ag)
[lurâa]
"lutteurs"
wab-â (gagner-ACC)
[wabâ]
/lub-al
(lutter-ACC)
[luba]
IMPERATIF:
wa!
"gagne!",
lu!
"lutte!"
Ces
paradigmes
montrent
que
les
verbes
de
type
B
doivent
avoir
la
structure
CVC
dans
le
lexique
pour
les
raisons
suivantes.
Les radicaux
portent un
ton simple
IB/.
La consonne C devant
la consonne du suffixe s'efface pour

1 1 1
éviter
la
suite
[-5y11]
[-sy11]
Qui
est
inadmissible
dans
la
structure
du
mot.
A
l'impératif

c'est
seulement
le
radical
qUl
apparaît,
la
consonne
finale
~
s'efface
également parce qu'aucun élément syllabique ne le suit.
Les
verbes
du
type
A portent
deux
tons
lexicaux.
Les
syllabes
longues
à
la
fin
des
formes
infinitives
et
de
celles
de
l'accompli sont
constituées de
la voyelle
finale
du
radical
et
de
la
voyelle
du
suffixe
(une
comparaison
avec
les
formes
en
B
confirme
cela).
Dans
les
formes
impératives,
la
consonne
C
finale
du· radical
ne
s'efface
pas
dans
les
formes
en
1\\,
bien
que
ce
soit
le
radical
simple qui
apparaisse aussi
bien dans
les verbes
A et dans
ceux
du
groupe
B.
Le
fait
que
la
consonne
finale
du
radical ne
SA
comporte pas de
la même manière
en A et en
8
laisse
transparaître
la différence
de
structure qui
existe
entre
les
deux
types
de
radicaux
verbaux
A
et
B.
Les
structures
cve et cveY ne peuvent pas être attribuées aux
radicaux des
deux types.
Les
radicaux
des verbes
en A sont
de
structure
CVCV,
alors
que
la
structUre
CVC
est
celle
des
radicaux des verbes en B.
Les
arguments
qui
ont
été
avancés
pou r
la
structure
cvev
sont
aUSSl
valables
pour
les
types
de
schèmes
des
radicaux ci-dessous:
(14)
evev: huûzi- "couvrir", kpeeti- "recouvrer sa santé"
(15)
CVKCV:
cajzl- "s'asseoir"
( 16 )
CVNCV:
téndi-
"prier"
kemsl
"prendre
en
considération"
(17) CVCVCV:
welesî- "écouter",
kilimi-
"inspecter"
(18) CVNCVCV:
kpandalC-
"malaxer",
kundul[-
"enrouler"
(19)
CVCVNCV:
pilinz[- "rouler (tr)",
hulunz[- "blanchir"

112
Nous
retrouvons
aussi
ces
structures
dans
les
substantifs.
Les
structures
CVNCVCV
et
CVCVNCV
sont
relativement
rares
(aussi
bien
dans
le
cas
des
verbes
que
dans
celui
des
substantifs).
Les
structures
des
lexèmes
qui
sont
décrites
jnsqu'ici
sont
celles
de
la
plupart
des
lexèmes
(verbes.
substantifs,
adjectifs
etc.,).
Les
lexèmes
comme
somal
"papaye"
.c....e....:tI.-
"salamandre",
kpe:ode:l
"couvercle
de
grenier"
sont
rares.
Alors
que
les
schèmes
des
lexèmes
traités
en
premier
lieu
se
rencontrent
dans
les
substantifs
et
dans
les
verbes,
ceux
qUI
viennent
d'être
mentionnés
n'appar:'l.issent
que
dans
les
substantifs.
Toutes
les
structures
des
lexèmes

l'exception
de
celles
qu:
ont
C\\'C\\'C-)
sont
représentées
dans
la
formule
suivante:
(20)
cv [«NI CV)
(N2)
CV]
V
V
( CV )
C
Remaraue:
Les consonnes
nasales
NI
et N2
dans
(20)
ne
peuvent
pas
apparaître
simultanément
dans
le
lexème,
elles
s'excluent
mutuellement.
Contrairement
aux
lexèmes
pour
lesquels
la
structure
CV
est
la
forllle
minimale,
les
morphèmes
grammaticaux
ne
demandent
qu'un seul
élément
syllabique,
(21)
V;
/lon-é/
[l6neJ
"liell-gn3sg",
/tib-a/
[tibâ]
"descendre-ACC
(22)
VV:
/abal-âa/
[aballiaJ
"homme-lpl"

1 13
(23)
CV:
/kubu-kâ/
[kubuka}
"cri-4sg" 1
/kubu-'si/
[kubûsi]
"cri-4sg"
(24)
CVV:
~-ki~i/
[taakîzi]
(prohibitif-refuser/ADR)
"ne
refuse
pas"
/se-YÜ./
[séyaal
(courir-lplAg)
"coureurs"
( 2 5 ) N,
/mûli-m/
[mulum]
(tromper-Gn6)
"tromperie,
injustice"
Jsuli-'n/
[8u1û1)]
" couvercle-gn2pl"
( 2 6 ) w,
/m::>::>-w/
[m::>::HI]
"nez-gn2sg" ,
/sul~-~.i/
[suluûl "couvercle-gn2sg"
( 2 7 )
v,
/sé-~/
[sé'll']
"courir-INACC"sé~-a~
(28)V~,
/sé~-aK/
[séKaa]
"courir-/lNACC-IPFT"
Toutes
les
structures des
morphèmes
grammaticaux
sont
résumées
dans
la formule
suivante:
( 2 9 )
(c )
( V )
V
~
G

Remarque:
N = consonne nasale syllabique
,
G = GIlde syllabique
,

114
1.3.2.
structure des syllabes et des mots
La
description
de
la
syllabe
se
trouve
être
importante
uniqnement
à
cause
de
la
relation
étroite
qui
existe
entre
la
structure
des
syllabes
et
celle
des
mots.
On
devait
tenir
compte
des
caractéristiques
des
syllabes
lorsqu'il
fallait
déterminer
les
contextes
de
l'alternance
entre
[-vaisé]
et
[+voiséJ
dans
la
description
des
obstruantes,
cf.1.2.5.
La
syllabe
est
d'une
importance
notoire
dans
la
description
des
tons
et
de
l'accent.
Nous
ne
devons
pas
seulement
rendre
compte
de
la
structure
des
syllabes,
nous
devons
auss l
mettre
en
évidence
la
distribution
de
chaque
type
de
syllabe
dans
le
ma t
phonologique.
1.3.2.1.
La syllabe brève
Pour
des
raisons
que
nous
évoquerons
dans
la
description
des
syllabes
longues
cf.
1.3.2.2.,
nous
considérons que
la
syllabe brève est égale à une more.
L. syllabe
CV
est
la
plus
fréquente.
Sa
distribution
dans
le mot ne connaît aucune restriction.
(1)1 ? " ' ? "
e.
ou,
(2)
kel-â "dents"
(3)
pe-kela
[pegelâ]
Glpl-dents "leurs dents"
(4)
kizi
"refuse"
La syllabe V ne se rencontre que dans
le
préfixe.

115
(5) aleeya "jeu"
(leeyi- jouer)
On
trouve aussi
la syllabe
N uniquement
dans
les
morphèmes
préfixés.
(6) nlebA (0- r'IIsg-",
leb- "se perdre", -A "ACe")
"tu t'es perdu"
(7a) m-mabâ (m- "IIsg". mab- "battre"
-a
"ACe")
"tu as battu"
(7b) n-dewyi
(n-"nasale épenthétique"
tei "mettre dans
la main"
- ye
'gn3sg'
"repas de communion"
1.3.2.2.
La syllabe
longue
Il
a
été
suffisammant
démontré
dans
les
manuels
de
linguistique
que
la
syllabe
brève
correspond
à
la
more
dans
les
langues
à
tons
et
que
la
syllabe
longue
comporte
deux
mores. 15
Dans
la
syllabe
longue
en
kabyè,
les
deux
mores
de
la
syllabe
longue
portent
des
tons
ponctuels
différents
et
il
n'est
pas
exclu
que
la
première
more
de
la
syllabe
avec
son
ton
appartienne
au
radical
et
que
la
deuxième avec
le sien revienne
au suffixe.
Il
n'y
a
donc
pas
de
doute
qu'une
limite
de
morphèmes
existe
entre
les
deux
mores
de
la
syllabe
longue.
Ces
faits
montrent
que
le
kabyè
compte
parmi
les
langues
dans
lesquelles
la
more
repré
sente
l'unité
prosodique
la
plus
petite et
non
la syllabe
tout
court.
15
Cf.
Troubetzkoy
(1976,
version française):
page 207
Ladfoged
(1975):
page
224
Martinet
(1970):
page
29
Hyman
(1975):
232

1 l. 6
(8)
kiza4
(kizi-"refuser"-4
'ACe')
(9)
14n
(la -
"forêt"
-'n
'gn2pl')
"forêts"
La syllabe
CVV
[CV: J a
la
même distribution
que
la
syllabe
brève CV
(10)
caa "père"
(11)
kaasunga
(kaa-4sg Neg,
sum-
'se
t,aire'-
-kâ 4sg)
"le fait
de ne pas
se taire"
( 12 )
y6y,ia "les
.
"
guerrlers
(13)
s~~l[m "amour
Nous
avons
d'autres
noyaux
de
syllabes
longues
composées
de
deux
phonèmes
vocaliques
différents
ViVj
(Vi
peut
être
une
voyelle
antérieure
ou
une
voyelle
arrière
basse,
Vj
une
voyelle
arrière
haute
lui ou
lui.
Les
deux
voyelles
Vi
et
Vj
ont
la
même
valeur.
Vi
f.9.it
partie
du
radical
et
Vj
du
suffixe;
elles
portent
chacune
son
ton
propre.
Ni
Vi
ni
Vj
ne
peut
être
considérée
comme
la
plus
importante.
Les
deux
éléments
vocaliques
forment
une
diphtongue
biphonématique.
Voici
des
exemples
renfermant
la syllabe CViVj:
(14)
séu
"courir"
(15)
mâu
"sauter"
(16)
l~u "sortir"
(17)
ki6
"grossir"
(18)
~66 "dormir"

1 1 7
(l9)
k5u "couper"
Une
syllabe
longue
peut
consister
aussi
en
une
voyelle
plus
une consonne
nasale ou
plus un
gIlde
(/w/ est
syllabique
après
une
voyelle
en
finale
du
mot,
/'lS/est
syllabique
après
une
voyelle
devant
les
consonnes
et
en
finale
du
mot).
La
syllabe CVN
apparaît
dans
le
radical
et
en
finale
du
mot.
Elle
se
rencontre
aussi
dans
le
préfixe
devant
les
obstruantes
radicales
initiales
à
cause
de
la
nasale
épenthétique
cf.
1.2.11 ..
La
distribution
des
syllabes
CV'lS'
et
CV ..
correspond
aux
environnements
dans
lesquels
les
gildes sont
syllabiques
(devant une
consonne;
en finale de mot).
(20)
seK-'u
"soulever"
(21)
tûlaK
"imbécile"
(22)
nâw
"espice d'antilope"
(23)
feéndu
"paresse"
(24) téndull
"prier"
(25) poli~
"longue distance"
Les
syllabes
ViVi
[V:]
(voir
.a.a. - (26}.
de
meme
que
NN
[N : ]
(voir
llll.=.
(27))
se
manifestent
seulement
à
l'initiale du mot.
en l'occurrence dans le préfixe.
(26) aawoki
( ü -
'Pron3pl/Neg', liQ-
'aller',
-~î 'INACe')
"Ils n'y vont pas"
(27) nntiki
(nn- 'IIsgNeg'; Lib- 'descendre',
-ki
'INACC')
"Tu ne descends pas"

118
1.3.2.3
La structure des syllabes et
l'épenthèse
La
structure
minimale
indispensable
à
la
réalisation
d'un
mot
comporte
une
syllabe
composée
d'une
attaque
C et
d'un
noyau
V.
C'est
donc
cette
structure
de
la
syllabe
brève
cv qui est concernée. Comme il TI Y a pas de syllabe
de
structure
[-5y11)
[+5yl1]
[-5;,:11]
i l
y
a
toujours
un
noyau
syllabique
en
finale
de
mot.
De
ce
fait,
un
son
nO:1
syllabique
n'est
pas
admis
en
finale
de
ID::>t.
C'est
ainsi
que
les
mots
étrangers
terminés
par
un
son
non
syllabique
reçoivent
une
voyelle
épenthétique,
afin
que
leur
st:-ucture
syllabique
soit
confor:ne
à
la
structure
de
la
syllabe
kabyè.
(28)
ot~ElL "hôtel"
(du franç.
hôtel)
(29)
C~~CL "église"
(de l'angl.
church)
(3D) minziki
"musique"
(du
franç.
musique)
(31;
suktili "école"
(de l'angl.
school).

11 9
2.
TON 0 LOG 1 E
E T
E T U 0
E
DES
A U T RES
UNI TES
S U PRA S E G MEN T ALE S
2.1.
LE SYSTEME TONAL
2. 1 . 1.
l fi t caduc tian
J.
Delord
ft
tenté
une
description
du
système
tanalo-
gique
dans
son
ouvrage
ilLe
kabLye"
publié
en
1976.
Mais
sa
description
est
peu
explicite
et
apporte
peu
de
clarté
sur
la
tanalogie
de
cette
langue.
Ceci
est
surtout

à
des
erreurs
de
transcriptions
et
au
manque
de
règles
morphotonologiques rigoureuses.
La
description
des
problèmes
tanalogiques
exige
une
méthodologie
s'appuyant
sur
une
théorie
capable
d'aider
à
expliciter
les
faits
tonals.
Nous
présentons
d'abord
les
tons
de
surface
(tons
au
plan
phonétique:
allotonesl
avant
de
passer
à
la
définition
des
tonèmes
B et
H qUI
ont
fait
aussi
llobjet
d'une
approche
par
Detordl .
Les
tons
modulés
seront
définis
en
tenant
compte
des
relations
existant
entre
le
ton
et
la
structure
syllabique.
Nous
rendrons
compte
des
règles
phonétiques
en
abordant
en
même
temps
la
problématique
de
la
faille
tonale
'down-step'
avant
d'entreprendre
une
étude
détaillée
des
règles
morphotonologiques,
pour
lesquelles
'identification
des
tons
lexicaux
(ceux
des
lexèmes
et
des
morphèmes
grammaticaux)
est
indispensable.
Ceci
nous
permettra
d'expliciter
les
structures
tonales
des
mots
et
des groupes
de
mots.
Nous
nous
appuyerons
sur
l'approche
théorique
de
William
Leben 2
selon
laquelle
les
deux
théories
autosegmentale
et
suprasegmentale
ne
devraient
pas
s'exclure
mutuellement.
Nous expliquerons
la
relation
entre
le
ton
et
le
morphème,
le
ton
et
le
segment,
relation
sur
laquelle
est
fondée
cette
théorie.
L'importance
des
tons
1 Delord
(1976):
43
2 Leben
(1978),
pour
plus de
précisions Cf.
Référence n
30

120
dans
l'alternance entre
les variantes
sourdes vs.
sonores
des obstruantes,
a
été mentionnée à la sous-section 1.2.5.2.
2.1.2.
Tons au niveau tonétiQue et tonèmes
Depuis les travaux de Kenneth Pike dans les années 40,
on sait
que dans
les
langues à
tons,
on
n'a pas
affaire
à
une hauteur absolue mais plutôt à une hauteur
relative qui
affecte le noyau syllabique dans la réalisation phonétique
des tonèmes. 3
Selon De1ord,
il existerait cinq niveaux de
hauteur tonale en kabyè.
Il fi tiré ses
conclusions de
l'analyse de
la phrase
(Il,-\\.
Notre étude
montre,
lorsqu'on
représente les hauteurs tonales par des notes de musique,
que les
phrases
(1)
et
(2)
présentent
quatre
hauteurs
tonales au lieu de cinq trouvées par J.
Delard à partir de
la même phrase (1).5
(la)
man-câkl ma-hayCm taâ nE mâ-nâ wei
Isg-rester/INACC Pass-lsg-champ dans et Isg-voir/Aor
RelG1sg
(lb)
e-tûzi-K ma-mllâ y~
Pran G1sg-déplacer-INACC Poss Isg-mil P.
démar
"Je reste dans mon champ pour voir celui
qui déplace
mon mil"
(la) man-câkl ma-hayCm taâ nE mâ-nâ wei
Isg-rester/lNACC Poss-Isg-champ dans et Isg-voir/Aor
Rel1sg
3 Pike
(1948/1977 9è édition: page 4
4 Delord
(1976):
39
5 ibid

12 1
(2b)
e-tûzl-~ ma-mLlâ y~
Pron Glsg-renverser-INACC Poss lsg-mil P.
démar.
Delord ft commis l'erreur d'attribuer à tÛzj-K dans
l'exemple
(a)
le sens
de "renverser-INACC".
tUzi
X signifie "déplacer-
INACC"
et c'est
tUzI-X
(cf.
(b))
qui
a
le
sens
de
"renverser-INACC".
Les deux verbes n'ont pas la m~me struc-
ture tonale:
tûzÎ-x dans
(a)
est de
structure
tonale
[HT Tl,
alors
que
tUzÎ
X
dans
(b)
porte
les
tons
[HH E].
(2) mo-wôbi
laku S~9~W tia hôdo wiye
Isg-aller/~CC forêt grand dans P.
lundi jour
"Je suis allé lundi dans la grande
forêt"
A.
(Phrase 1 )
I~ ; q 1 1 J • •
• •


J==

man-câkl
ma-haYlm
tai né ma-lt."- wei
(a)
J=j !
J
1
# . J - J j J
J
e-tûzl~ ma-mllâ yâ
(b 1
d
J
- l
.
e-tûzii
~
ma-mLla ya
B.
(Phrase
2)
,
1 i b f
j ,
H Î Y,/Cf 1 ml
J

)"J
mo-wabi
laku
s5s5w
taâ

hôdo
wiye
C.
Les
mots
de
la
phrase
(2)
prononcés
isolément

[22
c .
mo-wabî
lakû
Une syllabe brève est de ton bas ou haut.
Voici
une
représention
solfiée des tons H (haut)
et B (bas)
réalisés
dans deux énoncés isolés monosyllabiques.
On y voit la
valeur des tons pris
isolément.
D.
mi "construis/écris!"
E.
ma
"tape!"
fi
P
~J
mli
ma
Il
est
impossible de trouver un mot ne comportant
Qu'une syllabe brève qui porte un ton autre que H ou B.
Les
exemples D et E montrent que H et B sont en opposition pho-
nologique.
Les exemples suivants illustrent ces faits:
(3)
pi-mi tâkara& y33
PraD Glpl/Juss-écrire-jAor.
papier sur
"Qu1ils écrivent
sur
la feuille de papier!"
(4)
pa-ma
tâkaya& Y33
"Qu'ils tapent sur la feuille de papierl"
(5)
lé "oa?"
vs.
le "fais sècher!"
(6)
tûzl
"renverse!"
vs.
tuzi
"déplace!!"
(7)
Q.oo
"mère"
ys.
Q.oe
"nuit"
(8)
na6 "hutte de culte des ancêtres"
vs. nin "bœufs"
miw
"riz"
ys.
maw
"Yari~té de mil"

123
(9) célési "grandes assiêtes en argile"
vs.
celési "chats
sauvages"
L'existence de quatre hauteurs tonales est absolument
indispensable sur
le plan
phonétique.
Cependant l'utilisa-
tion du cor pour annoncer certains événements chez
les Kabyè
montre qu'on n'a pas besoin de plus de deux
tonèmes:
on
donne des
informatiD~S différentes à
l'aide de deux hauteurs
tonales lorsquôn se sert du cor.
Observons
les exemples
suivants:
La Ilremièrp.
information
(.'1essllge
1)
annonce
Id.
mort d'une vieille
femme,
alors que
la deuxième (.'1essage 2)
le décès d'un vieil homme.
~essage 1 = (Mess.
1 ]
= F
W1 J ,
il
Ji
J
d
,
,
• d
d
J 0
g;::'1ll5
kpeneI)
su
P:Jw
nee
kpenet)
sU
p5w
@)
J
J ; )
J
J
J J
;1
j
J
:;;
;
ë
€-ka~Zl
ml:dl
n<
É - k5:J
5:Jn:J
kpene1)
s6
p5w
Le sens de ce message est le suivant:
s3n3
kpene~
5U
p5w
nee
kpeneI)
56
p5w
aujourd'hui \\ceinture de
femme\\ entrer/ACC trou
Interjection \\ccinture de
remme\\ entrer/ACe trou
É-kaKZ\\
m\\d\\
ne
É-k:J3
53n5
kpeneI)
56
p5w
IIpI/Juss-rassembler Ilpl/Refi et IIpl/Juss-venir
aujourd'hui \\ceinture de femme\\ entrer/ACC trou
F.:
"Aujourd'hui une perle est entrée dans le trou
(une
femme est morte),
une perle est entrée dans
le trou,

l 24
rassemblez-vous et venez,
une perle est
entrée dans
le
trou,"
Message 2 (Mess.2)= G
~'
,
1
, J
d
ol
J
..
H
01
J
H
s::ln.:::l
s:Jdlw
su
pSw
noe
s::ldtw
su
p5w
~
J d J J , j J J:;j J ~ J; J :J J
..
É-kalj'z l
ID l ct l
ne
é-kS:l
s::ln5
callm
kpÉdfli
Traductioll du message = G
s:Jn:J
s:Jdlw
su
p:5w
nee
s:Jn:J
s:Jd Llo,'
SU
p5w
aujourd'hui
brave/guerrier entrer trou
Interj
É-kalj'Zl
mîdL
ne
é-k5:J
s:JnS
caltID
kpédîH
IIpi/Juss-rassembler IIplRefl et IIpl/Juss-venir
[aujourd'hui sang verser-INACC
G.:
"Aujourd'hui un brave guerrier est entré dans le trou
(aujourd'hui un homme est mort),
un brave guerrier est entré
dans le trou,
rassemblez-vous et venez,
aujourd'hui
le sang
va couler",
Les deux
informations
(Message
1 et Message 2)
qui
sont
données
par
le cor
se distinguent l'une
de
llautre par
le
fait
que
les syllabes
antépénultièmes
portent différents
tons
(ton B dans Message
1 et ton H dans
Message 2).
Les
détails
phonétiques n'apparaissent pas
ici.
Le
cor
réalise
chaque tonème H ou B par le
ton
haut ou
le
ton
bas
correspondant.
Là où le ton
bas apparaît entre deux
tons
hauts,
il
se
réalise
haut
(voir Message
2:
callm kped'x).

125
Nous
constatons dans
la phrase
2 que
l'apparition d'un
ton
bas entre deux tons hauts déclenche l'assimilation verticale
et
l ' 'abaissement automatique'.
Nous
reviendrons plus
loin
là-dessus.
2.1.3.
Les
tons
modulés
La syllabe brève ne peut porter un ton modulé,
elle est
seulement
le domaine de réalisation d'un
ton ponctuel.
Ce
n'est que dans
la syl!abe
longue que le
ton modulé peut
figurer.
Elle a généralement la même longueur que deux
syllabes brèves et peut se composer d'une syllabe brè'"e du
radical
et d'une
syllabe brève du
suffi.,e,
cf.
1.3.Z.2 ..
Nous
rencontrons souvent
les
tOllS
modulés en finale de mots,
auquel
cas
la première partie du
ton modulé fait partie du
radical,
tandis que
la deuxième partie de ce ton est une
r€alisation
du ton du suffixe (voir dans l'exemple ci-après
la dernière syllabe du
radical
- Zl- +i du suffixe qui
donnent
(-zaa] avec
ton modulé BH).
L'illustration dans
l'exemple snivant:
e-ki.z...l-Â (egizàa] "Il a refusé"
Le ton modulé se comporte comme une suite de deux tons
ponctuels dans deux syllabes subséquentes.
Ainsi la suite
BHZ dans le schème HlBHZ se réalise [MM]
(ex.
{l}:
8 et H2
apparaissent dans deux syllabes distinctes mais subséquentes
H18H2 ----)
(HMM].
Cette même suite BHZ dans
l~ schème HlBH2
se rêalise également
(MM]
lorsqu'elle reprêsente" un ton
modulé dans une syllabe longue (ex.
(2):
B et H2 frappant
respectivement les première et deuxième more de la syllabe
longue H1BHZ ----)
[HMM))

126
( 1 ) k(blnu ------)
[ki:blnu}
" ancien"
1
1
1
Hl B H2 ------)
[H M Ml
( 2 ) k (sem
-------)
[ki:sem]
" rouge"
Il
1
Il
H BH
- - - - - - - )
[H MM]
Il en résulte que sur le plan phonétique,
le ton ponc-
tuel se réalise dans une more alors que le ton modulé a
besoin de deux mores.
C'est la preuve que le kabyè est une
langue à tons ponctuels.
Le chapitre 2.1.6.
rend compte de
l'analyse des
tons aux plans phonétique
et phonologique.
2.1.4.
L'abaissement automatique
'dawn-drift'
et la
problématique de la faille tonale
'down-step'
Il existe seulement les tonèmes H (haut)
et B (bas),
mais nous avons quatre hauteurs tonales sur
le plan phoné-
tique.
Dans
la réalisation des ton~mes l'et B par les quatre
hauteurs tonales,
nous constatons que H et B sont
réalisés
par une hauteur relative et non absolue.
En isolement (0),
le ton haut a la valeur ~4=. Le premier ton H de la phrase
se réalise à la même hauteur que le ton H en isolement
(valeur ~4~), mais à l'intérieur de la phrase il prend la
valeur =3=
(B-d)
et même la valeur ;;2=
(B-k)
vers la fin de
la phrase.
Le tan bas en isolement a la valeur =2=,
mais il
obtient la valeur =3=
(B-d) à
l'intérieur de la phrase entre
deux tons hauts et sa valeur tombe à =1= après un ton haut
de valeur =2= à la fin de la phrase.
Il apparaît-que
le ton
haut
(B-n)
qui se trouve vers la fin de la phrase se réalise
plus bas que le ton bas
(B-a,
b,m) en début de phrase.
Il
s'agit dans ce cas du phénomène de l'abaissement automatique
'dawn-drift' .

127
En
kabyè
l'abaissement automatique n'est
pas
dû à
l'intonation.
Il se produit lorsql1'un schème tonal "18H2
apparaît.
Dans ce cas,
8 s'~lève d'un degré et tl2 s'abaisse
d'un degré.
Alors nous obtenons H2 comme abaissement automa-
tique et B acquiert le statut de faille tonale
'H.
Il s'agit
d'une assimilation verticale de HZ par B et de B par H.
Règle
H'HH .
Comme nous venons de
le montrer plus haut H2 et
'H se
réalisent au même niveau.
Ce niveau est le domaine du ton
moyen qui
tout comme H et B,
ne s'identifie pas à une hau-
teur absolue.
L'output de la Règle-l,
c'est-à-dire H'HH a
[HMM] pour représentation phonétique.
Tous les tons hauts
qui suivent directement H'HH [HMM]
se réalisent au niveau
[M],
jusqu'à ce qu'une autre séquence
HBH2
apparaisse pour
déclencher à
nouveau
un abaissement
automatique
et une
faille
tonale.
En
kabyè
l'abaissement automatique
ne se
produit pas
dans
la séquence EH
encore moins
dans
les
J
séquences HB,
B8,
HHH ,
B88 etc ..
La Règle-l
est une
règle
récursive.
Dans
l'exemple
suivant,
elle est appliquée deux
fois:
sOmaIn cikpenâ
(papaye-gn3pl
petit-gn3pl)
"petites papayes"
(1)
s6mola cikpena
H B H
H
B H -------> (HMM HMM]
Après
l'application
de
la Règle-l,
la représentation
phonétique donne
la figure
1 pour
(1)
sOmoI4 ciknen&

120
Graphique
1
:~
.
2
1
l
,
l '
'-k-----.l
50
ma
a Cl
pe na
Si
nous
revenons
sur
la phrase
(2)
= S· dans
le
chapitre
2.1.2 .•
nous
abte ons
la figure
2.
Il
s'agit
de
la phrase:
mo-~6bî laku s5s5w taa kÉ hâda wîye.
lsg-aller
brousse grand/gn2sg Partic.Demarc.
lundi date
"Je suis aller dans
une grande brousse
le
lundi"
Graphi que
2
4
3 _-----!l'--
2
L_
1
mo-"o6
bî la kG 55 S~" tâa kÉ ho do "iye.
De l'application de la Règle-l
il résulte une terrasse
dont le niveau est d'un dégré plus bas que
le ton haut pré-
cédent.
La
règle-l
s'applique dans
les
schèmes
tonals HBH et
H BH
(BH
est
un
ton
modulé)
mais pas
dans H BH
(HB
est un
ton modulé).
Le ton modulé apparaît dans une syllabe longue:
les deux
mores de cette syllabe peuvent même appartenir
l'une à la fin du radical
et l'autre au suffixe qui
suit ce
radical;
dans
ce dernier cas,
les deux
mores
ne sont pas
séparées
par
un
élément consonantique.
Dans H1BH2,
H2
se
transforme
en faille
tonale
comme cela apparaît ci-après:

l29
Règle-2:
HH'H
H2
apparaît
comme
abaissement automatique
ap~ès B, H s'étend
sur la more,
cf.
phrase ci-dessus voir aussi
l'exemple ci-
dessous:
(2)
5:Jn5
n-t5k\\. . . . (aujourd'h'..li
IIsg-ma~ger-/I)lACC)
1
H B
H
----) (HH'HI
"Tu manges aujourd'hui.
"
(3)
eyu eni:
(homme-cet)
"cet homme"
H B H ----)
[HH'HI
(4)
hl~ sr-kt (chico-mourir/IYACC) "le chien meurt"
II
HB
H ----)
[HH'Hj
(5)
hén si-kt
(moutons mourir-/INACC)"Les moutons meurent"
Il
HB
H ---) [HH'HI
Dans
tous
ces exemples,
H18H2 se
réalisent HH'H.
L'exemple
(3)
erG Egé existe aussi sous la {orme EVÛ ne;
dans
ce cas,
H apparaît dans ~ et
'H dans
n..f;..
Da,ns
tous
les
cas où le ton bas B figurant entre Hl et H2 disparaît son
5!Jpport segmental,
la faille
tonale apparaît directement
après le premier ton haut H.
La suite H'H est alors dérivée
de HH'H.


1)0
2.1.5.
Les tons lexicaux des radicaux et des affixes
Le même radical verbal ou nominal ou le même affixe
peut,
selon l'environnement,
porter des
tons différents.
C'est pourquoi
il est
indispensable de définir les tons
lexicaux des radicaux et des affixes à partir desquels les
représentations phonétiques seront dérivées grâce aux règles
morphotonolo-giques.
Un des problèmes que nous rencontrons
dans l'étude précitée de Delord,
réside dans le
fait
qu'il
n'explique pas par quel moyen il obtient
les tons
lexicaux
des
radicaux.
C'est pourquoi
il est
impossible de connaître
les
raisons pour lesquelles
il donne à une partie des
radi-
caux verbaux et nominaux le schème tonal HH.
Nous ne compre-
nons pas non plus comment ou peut,
d'après la description de
Delord,
rendre compte des
tons des
radicaux monomorphémiques
(radicaux nus)
ayant trois syllabes ou
mores,
lorsqU'aIl ne
montre pas clairement quels tons lexicaux leur sont attri-
bués.
Voici
une brève description de
la méthodologie que nous
adoptons dans notre analyse.
Pour déceler les tons lexicaux
des radicaux,
nous devons présenter les
radicaux dans diffé-
rents environnements
(cadres de substitution)
dans lesquels
ils apparaissent avec un schème tonal
invariable,
qne ce
soit après le
ton haut ou
le ton bas.
Nous allons d'abord
déterminer les tons
lexicaux des radicaux verbaux.
a)
Tons des
radicaux verbaux
Nous observons
le ton du radical verbal dans les
environnements suivants:
-
après le préfixe de
ton haut k.i- "Adjectivateur", et
après le préfixe
locatif
de ton bas d.J,.- "Préfixe dérivatif
des noms déverbaux locatifs".
Les tons du radical sont iden-
tiques dans les deux cas alors qu'on observe
des variations
dans d'autres contextes.
L'exemple ci-après permet de voir
les différents schèmes tonals des
radicaux.
Il faut men-

1
i
!
1
1 3 1
\\
tionner que chaque exemple présente
le
schème:
ki-radical
verbal-suttixe de classe ou qL-radical verbal-SL
(8L=
suffixe de no.s
locatifs).
Les
exemples ci-après
nous
montrent des
radicaux avec
leurs tons
lexicaux.
(1)
kL-Slb-6 (Adjr-mourir-gnlsg) ---) kLSlb6 "qui est mort"
qt-sL-qi (PL-Mourir-St)
---) qLZlqi "lieu du décès"
5th /8/-
"mourir"
(Za) ki-lem-i (Adjr-sécher-gn3pl)
---) kilemi "séchés"
4t-len-é
(PL-sécher-SL)
-----)
"lieu de séchage"
,
lem-/B/ "sécher"

(3)
k(-kpâ-w (Adjr-monter-gn2sg)
---) kikpâw "montant"
qt-kpâ-ye (PL-monter-SL) -----) qlgbâ}E "en montant"
1
kpa /H/- "monter"
1
1
1
,
(4)
kt-tLzl-W (Adjr-préparer-gn2sg)
---) k(tlzlW "préparé"
1
q\\-tlz\\-yé (PL-préparer-SL)
--) q\\d\\ZlY€
j
"lieu de préparation"
t\\Z\\- /BB/- "préparer"
·1
l
(5)
kî-sûzi-w {Adjr-divulguer-gn2sg)
---) kûsûziw
"divulgué"
ql-sûzi-ye (PL-divulguer-SL
(information)
---)quzuziye
lien divulgant ..
"
suzi /HB/- "divulguer (une information)"
(6)
kî-sidi-ye (Adjr-mélanger-gn3sg)
---) kîsidîye
"mélangé"
di-sidî-ye (PL-mélanger-SL)
--) dizidîye
"au cours du mélange"
sidi /HB/- "mélanger"
(7)
k(-sulum\\-w (Adjr-emprunter-/mendier-gn2sg)
[k6sulumu6]
"quémendé , emprunté"

1 3 2
~l-suluml-yé (PL-emprunter!mendier-SL) ------)
~uzulumlyi "en mendiant, lieu de mendicit~"
suluml
IBBB/- "mendier"
(8)
ki-ho16si-w
(Adjr-siroter-gn2sg)
----)
Ikuho16suu]
"à siroter"
~i-holôsi-ye (PL-siroter-SL) ---) ~uholôsiye
"en sirotant"
holosi
/BH8/-
"siroter"
(9)
ki-kunduli-~ (Adjr-enrouler-gn2sg) ---) [k6kundul'3ul
"enroulé"
~l-~unduli-Je (PL-enrQu!2r-SL)
---)
~ugunduliye
"en
enroulant"
kunduli IBBH/-
"enrouler"
L'exemple donné par Delorrl 6 pour justifier les radica~x
de
schème
tO:J.al HH
notaœment k..a..d..i "résister"
I
J
Il plutôt
les
tons BH comme
l'exemple
(6)
l'atteste.
Il n'existe
pas de
radicaux verbaux de
tons
lexicaux HH.
Les tons
lexicaux des
radicaux verbaux:
B,
BB,
BBB,
BH,
BBH,
H,
HB,
BHB permettent non
Heulement
de
décrire
tous
les
schèmes
tonals
des
formes
finies des verbes,
mais
aussi
ceux
des dérivés
formés
sur
des
bases verbales.
b)
TODS
des
radicaux
nominaux
Les
substantifs déverbaux et
les
adjectifs
verbaux
sont
formés
sur
les
radicaux verbaux
dont nous venons
de
décrire
les tons
lexicaux.
Il
s'agit dans
le
cas
présent,
des
radicaux nominaux
servant
de base
à la formation des
substantifs.
Les
contextes
suivants vont
servir de
cadres de
substit~tion:
après
un déterminant
possessif de ton bas,
et
6
ibid.
page
164

1 3 3
après un déterminant possessif de ton haut
(voir les
exemples suivants).
(10) ma-hal-u (Posslsg-femme-gnlsg) ---) mahalû
"Illon épouse"
na-hal-ô (Pos5IIsg-femm~-gnlsg) ---) [Bahalu]
"ton épouse"
hal- /B/- "femme"
(11)
pa-kpeli-w (Posslpl-épervier-gn2sg)
---)
[pegbeluuJ
"leur
épervier"
ai-kpeli-w (IIpl-épervier-gn2sg)
---)
[migbeluu]
"votre épervier"
k
) " /BE/
'"
.
Il
pe
l
-
epervler
(12)
ma-tilimi-ye (PossIsg-colonne-gn3sg} ---)
(mendilirniyel
.. ma caloune"
~a-tilimi-ye (lpl-colonne-gn3sg)
---) [tédilimiye]
"notre colonne"
tilimi /BBB/- "colonne"
(13)
ka-!l~~l~-w (Poss4sg-partie-gn2sg) ---)
[k~h~~luû]
"sa partie"
ml-h~~ll-w (DetPossIIsg-partie-gn2sg) ----)
[mûh~~luûJ
"votre partie"
h~~ll /BBB/- "partie"
(14)
P3.-pÂw
(Po~slpl-palmier-gn2sg) ---)
[pabÂu]
"leur palmier"
pa-/H/- "palmier"
(lS)
pa-sult-w (Pos91pl-néré-gn2sgJ
--)
(pazulûu "leur néré"
m[-sull-w
(IIpt-néré-g~2sg) -----)
[mûzulûu]
"votre nêrê"
sull JBH/-
"néré"

134
(16)
ka-kpiy~-w (Poss4sg-pirogue-gn2sg) ----> (kagbeLYUu]
"sa pirogue"
~A-kpiy\\-w (Ipl-pirogue-gn2sg) ---> [tâgbiyuûj
"notre pirogue"
kpiYL- /HB/- "pirogue"
(17)
pa-kamaYL-w (Posslpl-huître-gn2sg)
--->
[pagamayuu]
"leur huître"
nâ-kamâYl-W (PossIIsg-huître-gn2sg)
--->
(fiâgamayuu]
"ton huître"
kamAYl /BHB/- "huître"
(18)
pa-kpantuli-w
(Posslpl-kpantûli-gn2sg)
--->
[pagbantûluûl
"leur souche de mil"
nâ-kpantûli-w (IIsg-kpantuli-gn2sg)
----->
(nagbantûluu]
"ta souche de mil"
kpantuli- 18H81 "souche"
Nous
expliquerons
dans
la
description
des
schèmes
tonals des substantifs
les
processus par
lesquels
les
tons
lexicaux
/B/,
/BB/,
/BBB/,
/H/,
/BH/,
/HB/,
/BHB/
des
radicaux nominaux se
réalisent
en surface.
cl
Les
tons des
suffixes
Dans
les
radicaux
de
ton
haut,
nous
constatons
que
ce
n'est
pas
seulement
le
schème
tonal
du
radical
qui
est
déterminant,
mais
aussi
le
fait
qu'il
s'agisse
d'un
radical verbal ou nominal.
Ainsi
le
ton
du suffixe
- E / - l l
"gn3sg/SL"
se
réalise
[B]
après
le
schème
HB
d'un
radical
verbal
(19,
20)
et
[Hl
après
le
même
schème
tonal
d'un
radical
nominal
(21),
(19) (iziye
"élevage de
la volaille"
(~[zi- "élever
la volaille)"
- . -..- - - - - - _ .

1 35
(20) ~i~fziye "ferme d'élévage (volaille)"
(21)
kelfmiyé "poulet"
Ce
suffixe
se
réalise
{Hl
après
tout
radical
n'ayant
pas de
ton haut.
que
ce
radical
soit
verbal
ou
nominal
(22,
23 ) :
(22)
kpezLyé
"ordalie"
(kpezl-
"unir")
j:
(23)
nimiyé
"corde"

\\
1
Un
ton
lexical
/H/
est
attribué
au
suffixe
-~
/
-yf
1
t
ainsi
qu'à
d'autres
suffixes
de
classe/singulier.
Les
suffixes
de
classe/singulier
sont
indiqués
dans
le
lexique
comme suit:
!
-2.
IH/ "Gnlsg", Ex.:
abali
"l'homme",
-w /
-ku IH/
"Gn2sg"
Ex.:
kas. "rocher",
tata
"chasse" 1
-cl.e
/
-_ye /
-e
1
!
/H/
"Gn3sg"
Ex.:
kpecl.é
"tabouret",
yoziyé
"discorde",

16ne "endroit",
-iI-kA/HI "Gn4sg"
Ex.:hulaj "chapeau",
kubukA "cri".
1
,
Les suffixes
de
classe/pluriel
-Aa "Gnlpl",
-10 "Gn2pl",
-A "Gn3pl",
•-SL "Gn4pl" , ainsi que le suffixe du genre 5 :
-tu
et
celui du ge nre 6 -m et
-u
(suffixe
de
l'infinitif
et
du
nom verbal)
portent
tous
un
ton
modulé /HB/ .
Ce
ton
s'isole
facilement,
notamment
dans
le
cas

ces
suffixes
suivent un radical présentant uniquement des tons bas.
(24) abalAa "les hommes"
cf. abali (ci-dessus)
(25) kaAQ
"les rochers"
cf. kaaw (ci-dessus)
(26) kpelée /
kpelA "les tabourets"
cf. kpe~é (ci-dessus)

130
(27)
kubJ1...s..i "les
cris"
cf.
kubuka
(ci-dessus)
(28)
paz~t~ "divination"
(paz~ /BB/- "prédire")
(29)
ma~z[w "pensée"
(ma~zL-/BB/ "penser")
(30)
O\\a~zu1) "penser"
Le
ton du
suffixe
-~ de
l'accompl:
se com~orte conme
celui des suffixes de classe/sIngulier;
tout comme ces
suffixes,
-A. de
l'accompli
a un ton
lexical IM/.
(31) me-leb-â tIsg-s'égarer-ACC)
"Je me suis égaré"
Contr~irement au suffixe de l'accompli,
le suffixe de
}lillaccompli est de ton bas:
(32) e-hîzi-~ (Glsg-couper-1NACC)
"1 l
cuupe"
(33)
e-lé-ki
(Glsg-s'égarer-INACC)
"Il
s'égare"
Au cours de la description des règles tonologiques de
ces suffixes,
i l
faudra
nontrer clairement si le ton modulé
est attribué à la mo~e/aux mores du suffixe, ou s'il n'est
pas encore spécifié dans le
texi~ue, et quelle partie du ton
modulé revient ~ que~le more du suffixe.
Nous montrerons
cela plus tard dans
l'application de la règle
tonologique
relative aux tons des suffixes.
Un seul suffixe , notamment
le suffixe -aK de l'inaccompli,
présente le ton mudulé (EH
comme ton lexical.
Le ton haut représentant une partie de ce
Lon modulé se réalise de la même manière que le ton haut du
suffixe -~ de l'accompli.

1 3 7
(34)
e-hizi-aK nandu
lé ...
Glsg-dépecer-INACC-viande lorsque ..
"Lorsqu'il dépeçait la viande ...
Dans
la description des
schèmes
tonals
des
verbes,
des
substantifs
et des
adjectifs,
nous
rendrons
compte des
règles permettant de dériver les tons de surface des tons
lexicaux décrits jusqu'ici.
j
d)
Tons
d'autres
lexèmes et
mQr~hèmes
j
Pour
ce qui
concerne
les
tons
des
pronoms
(les
préfixes
de
classes
inclus),
nous
renvoyons au
chapitre
3.6.
consacré
1
à leur étude.
Les préfixes exprimant les modalités sont
également
étudiés
en
tenant
compte
des
problèmes
tonals,
cf.
1,
3.1.4.2 ..
Les
conjonctions
et
les
autres
particules sont
J
décrites en
tenant compte de leurs caractéristiques tonales,
!
cf.
3.8 ..
Nous aborderons l'étude des préfixes de classe qui
ont aussi
une fonction dérivative et dont les tons inter-
J
1
viennent dans le processus morphotonologique,
dans le chapi-
1
tre qui
traite des schèmes tonals des substantifs,
cf.
!
2.1.8 ..
Dans la description des processns tonals,
nons
1
rendrons également compte des particules dont les tons
1
varient selon le contexte.
1
,
Les adverbes
(exception faite des adverbes
redondants
j
dérivés des verbes),
les postpositions et les substantifs
qui ne portent aucune marque de classe
(entre autres les
emprunts)
ont chacun un schème tonal qui doit être déterminé
d'abord au
niveau du lexique.
Les idéophones
(cf.3.5.)
se distinguent sur le plan
tonal des autres classes syntaxiques de mots par le fait
qu'ils ne présentent qu'un ton plat
(en Anglais:
level
tone).
Les syllabes de l'idéophone portent toutes soit un
ton haut,
soit un ton bas.
Ex.:
CLLL
"très rouge",
pindillm
"très noir",
kü~6~6, "très sec", lia-lia "très blanc"
etc ..

13B
2.1.6.
Dérivation des
schèmes tonals
et processus
morpbotonologiques
2.1.6.1.
Méthode de description
Dans
la
description
des
schèmes
tonals 1
nous
nous
appuyerons S11r
l'approche théorique de W.
Leben qui a montré
que
le
modèle
autosegmental
de
J.
Goldsmith
et
le
modèle
suprasegmental
peuvent
être
considérés
comme
complêmen-
1
talres.
Nous
expliquerons
ci-après
la
méthode
que
nous
adopterons
dans
notre
étude
pour
pouvoir
traiter
les
problèmes
tonals spécifiques au kabyè.
1)
~xèmes (radicaux)
et
les
morphèmes
laffl\\es]:
Les particules
apparaissent
au niveau sous-jaceut avec leurs
tOllS
l~xicaux. A ce niveau le to~ n'est pas enecre assigné à
la
more
de
la
s}'llabe.
C'est
uniquement
dans
le
cas
d'une
1 LeL('~:
(1978):
1?i.lse
179
"1
pr"':,;,'c.'O,;.'
:hat ili
.1 pbcn,~'lo;i·.>l~
l"·.'~l,
a
l~llgllag~
nl:~:"
11a\\"~
t:::e
patt'2!'n~
~';prcss~,J
f0~
inc11\\"iJ'.I.Jl
\\.,'Q rel ':;
\\,lthout
sper_'~~yins: ;,'hich
ports
of
the
r.Hle
patt,!rrl~
~lr'e
llsscciate(j
\\~it!l
iihlch
p~rts
of
the
I{ord.
Ct.'rL.tin
phonolo;ic:al
operat~ons car.
~1.l-Jpl:.-
:0
this
sort
of
rt~iJresèn~a:.i'J11. .~':.
sorne
stag~ il'.
3.
1-'honologlc:,,,l
dcriy:o..tion,
tUIl,:S
b,--:,\\..'üme
asso<..iûted
~'ith
st':gElcr.ts
Ot'
syll:J.blt:s,
fI'O'!'.
this
p."J.l't
cn'.;arù,
dË'rlnttion~ n!'e
~ljbjeçt tü
,,,ht
Goldsr~ith
has
terme-d
the
""",ell-formdness
,::undltion",
Dù.ns
cette
étude
112-"
mOI'phèmes
sont
représentés
avec
leurs
tons
au
pl:'l.n
phonologique
(11
s'agit
ici
d'une
représentation pt'osodique
sous-jacerlte,
car
les
tons
sorls
assignés
à
tout
les
morl-Jh~me,
sans
qLle
l'on
sache
exactement
qllel
tOll
est
assoclé
à
quel
syllabe/more
du
morphème),
C'est
seln
de
la
combirlaison de
morph~mes, dOllC dal]S le mot que les tons sont
asssociés aux
syllabes/mores.
après quoi
suivront les
règles
tonologiql.les
et
morphotonologiques.
Il
est
ici
superflu
de
montrer
l'associatlofl
des
frontières
des
mots
a\\'ec
les
frontières
des
tons
car
i l
éJ
été
déJii
dit
que
c'est
le
mot
ptlonologique
qLli
est
le
domaine

de
déroulent
les
processus tonolcgiques.
Par ailleuI's i l n'a été
fait
mention
q1J~
~es
f"'':''.:-.i.ères
morphologiques
au:,~quelles correspondent
des
frontières
tonales.
TOlltefois
lorsqu'apparaît
un
morphème
tonal,
o'est-à-dire
un
ton
doué
d'Un
sens
grammatical
sans
support
segmental,
noLlS
donnons
la
frontière
entre le morphème tonal et
le morphème adjaoent.

139
variante
du
suffixe
-.a. /HB/ de classe/pluriel
qu'on
cons-
tate
que
/HB/
est
déjà.
assigné
à.
une
more
dans
le
lexique
(donc
au
niveau
sous-jacent).
Au
niveau
sous-jacent
nous
pouvons
avoir
des
morphèmes
sans
tons,
ainsi
que
des
mor-
phèmes tonals segmentaux sans appui
segmental.
2}
A
une
deuxième
étape,
les
tons
sont
assignés
aux
mores
des
syllabes des
lexèmes
et
des morphèmes
comme
suit:
qu'il
s'agisse
d'un
lexème
ou
d'un
morphème
grammatical,
le
dernier
ton est assigné à.
la dernière ~ore,
le
deuxième ton
à l'avant-dernière more etc ..
3)
La
condition
de
formation
du
schème
tonal
(Ioiell-
formedeness
condition
= WFC)
exclut
le
fait
qu un
ton
ne
soit
pas
assigné
à
un
segment
et
qu'il
reste
donc
sans
support
segmental:
le
ton
du
suffixe,
lorsqu'il
est
san"
support
segemental,
est
directement
assigné
à
la
de~n':'èé2
more
du
radical.
C'est
donc
seulement
après
l'application
des
règles
tonologiques
(primaires)
que
la
more
reçoit
son
ton.
Les
tons
assignés
aux
mores
peuveut
être
soumis
à.
des
processus
morphotonologiques.
4)
Nous
appliquerons
les
règles
morphotonologiques
pour
dériver
les
schèmes
tonals
à
partir
des
tons
sous-jacents
partout

cela
s'avère
nécessaire.
Avant
de
passer
à.
l'é-
tude
des
schèmes
tonals
des
verbes,
des
substantifs
et
des
adjectifs,
i l
convient
d'illustrer
la
méthodologie
décrite
en
l'appliquant
à quelques
exemples
(le
symbole #
marque
la
frontière
du morphème).
(1)
tlnl
# W
tlnl
# W
tlnlW
Il
B B
H -----)
B B
H ---------)
B BH
mettre dessus-INACC
"le benjamin"
(2)
tlnl
# Il
tlnl
# Il
tlnl
#
/1
/1
1 /1
B B
HB ----)
B B
HB ----) B B
HB --R7---) B HB

140
( 3 ) ~#tLnL h
~#tlnL
tH
0#tLn L tH
tLnl.K
1
Il
1
1 Il
"0
B B
B
- - - )
"0
B
B
8-->
" B B B --R7---> " BB
superposer tINACC
2.1.6.2.
Processus morphotonologiques
A
l'aide
de
règles
tonologiques
simples,
nous
Illlons
montré
dans
le
chapitre
2.1.4.
comment
l'assimilation
verticale
se
manifeste.
Beaucoup
de
processus
morphotonolo-
giques
interviennent
dans
la
formation
des
schèmes
ton:lls
des
substantifs,
des
formes
de
verbe
et
des
adjectifs
ver-
baux,
Ce
processus
est
ililistré
dans
la
descriptiol,
des
règles ci-dessous.
x = niveau lexical
y = application des
règles de
formation du
schème
tonal
(WFC
rulesJ
Z = application des
règles morphotonologiques
X,
Y,
et
Z
représentent
des
étapes
de
formation
du
schème
tonal dans
le mot.
~ous
expliquons
ci-après
comment
ces
règles
morpho-
tonologiques
s'appliquent dans des cas précis.
a)
Dissimilation
(i) Dissimilation dans le sJlffixe
Le
ton
haut
du
suffixe
de
classe/singulier
se
réalise
[B]
lorsque
le dernier
ton
du
radical
est H.

1 4 1
Règle la
R1a
(CV)
(CV) CV ~ suff
(CV)
(CV) CV # surf.
1
1
1
( B )
(B)
H -------)
( B )
( B )
H
H---Rla----}
(B)
(B)
HB
Exemples:
(l)pa~w
pa
~
loi
pO'
1
Il
H
H -----------~
H
H ---Rla----)
HB
palmier # gn2sg
"palmier"
,
( 2 )
,
keh
" w
ke 1l
kellw
"
-
1 1
B H
H ----------)
B H
H ---Rla---)
B HB
,
..
aile ,
gn2sg
aile"
Le
ton
haut
du
suffixe
5~
réal ise
B
après
chaque
radical
verbal
qui
présente
un
ton
haut.
Il
s'agit
du
ton
haut
d'un
suffixe
de
classe/singulier,
des
suffixes
d'agent
-u /H/
'singulier'.
-Y..â...a.
/HB/
'pluriel',
du
suffixe
de
l'imparfait
-.a...K /BHI
et du
suffixe
de
l'accompli
- l i
/HI (Cette
règle ne
s'applique
pas
pour
les
radicaux
ne
comportant
qu'une
syllabe
brève).
Le
tou
haut
de
tous
ces
suffixes
subit
une
dissimilation selon
la règle RIa sus-mentionnée,
ou la règle
R1b qui
suit.
Règle-lb:
Rtb
(CV) CVCV ~ suff.
(CV) CVCV ~ suff.
1
( B )
H B
H ----}
(B)
H B
H ---Rlb--)
(B)
HBB

142
Exemples:
( 3 ) s e # y u
se
If yu
se yu
H
H ------)
H
H --Rla--)
H B
courir # Aglsg "coureur"
(4)
pEdt:
~ yaa
ped[
If yaa
pEdira a
Il
Il
B H
HB -------)
B H
H B --Rla--) B H BB
vendre It lsgAg "vendeurs"
(5a)
d"izi
If ye
d"izi
# re
1
H B
H ---------) H B
H ---Rlb---) H B B
~l~~er ~ gn3sg "~levage de la volaille"
( 5b ) COSi
" yu
COSI
" yu
cosiyu
"
"
1
1
1
1
H B
H ---------) H B
H ---Rlb--)
H B B
répondre # lsgAg "celui qu' répond"
(ii)
Dissmilatjoo
tonale dans
le
radical
Le
ton
d'Un
radical
nominalmonosyllabique
(syllabe
brève d'un
substantif du genre 3)
se réalise B devant
le ton
haut
du
suffixe/pluriel.
Il
subit
également
ce
processus
de
dissimilation devant
le suffixe -a /H/ de l'accompli.
Règle-2
R2
rv ~ suî.r.
cv If suff.
1
H
H ---------)
H
H ---R2----) BH

143
Condition:
Voir
ci-dessus
le
type
de
radical
et
de suf-
fixe.
( 6 ) k i l # a
kil
# a
kila
kila
Il
H
HB
- - - - - )
H
HB -----)
H H ---R2--->
B H
front
# gn3pl "les fronts"
( 7 ) k p a # a
kpa
# a
kpaa
II
H
H -------)
H
H --R2--)
BH
monter
# Ace
bl Assimilation horizontale
(i) Assimilation régressive horizontale
Dans
les
substantifs
déverbaux
du
genre
1
(noms
d'agents)
formés
sur
les
radicaux
verbaux
de
schème
tonal
/B/,
/BB/.
/BBB/.
l'accent
du
mot
n'affecte
aucune
syllabe
du
radical,
mais
le
suffixe d'agent de
ton haut,
cf.
2.2.1 ..
Le
ou
les
tons
bas
du
radical
verbal
s'assimilent
au
ton
haut
du
suffixe
accentué. 2
Il
s'agit
d'une
assimilation
régressive horizontale.
Règle
3
R3
(CV)
(CV) CV # CV+
(CV)
(CV) CV # CV+
1
1
( 8)
( 8 )
8
H
------)
(8)
( 8 )
B
H
---R3--)
(H) (H)
HH
Restriction:
Cette
règle
est
sans
effet
lorsque
le
substantif
assume
la
fonction
de
nom
de
déterminé
(nom
du
2 Hyman (1973);
page 263 et suite

144
possédé)
et
suit
un
pronom
possessif
de
ton
bas,
un
substantif ou un SN déterminant
(nom de possesseur)
Remarque: CV+ représente le suffixe accentué.
Les
raisons
de
cette
restriction
sont
exposées
dans
le
chapitre
traitant
des
schèmes
tonals
des
substantifs
cf.
2.1. 8.
(8)
yab
# <tu
yaq,u
B
H
--~---)
8
H ----R3----) H H
achete r
# .4.g1sg "client"
,
( 9 )
Y:l:ldL
" raa
Y:l:ld L
yaa
Y:l.:JdLyaa
"
"
Il
Il
Il
Il
BB B
HB --------) BB B
HB
---R3--) HH H HB
L'assimilation
horizontale
régressive
survient
aussi
dans
les
substantifs
qui
ont
un
radical
nominal
de
schème
tonal
/B/,
/BB/.
/BBB/.
Il
s'agit
des
substantifs
dans
lesquels,
Comme
plus
haut.
ce
n'est
plus
une
syllabe
du
radical
qui
porte
l'accent,
mais
le
suffixe
de
ton
haut.
Comme
il
existe des
radicaux
accentués
présentant
les
memes
schèmes
tonals,
les
radic~ux sans syllabe accentuée doivent
être marqués
dans
le
lexique.
(10)
tama # 'K
tama # 'K
t am a 'K
11
B B
H ------)
B B
H ----R3----) H HH
menton
# gn4sg l'
menton"

1 45
( l l ) s . # w
sa # w
saw
Il
B
H -----------)
B
H ----R3----->
HH
toilette # gn2sg "toilette'T
{ii}
Assimilation
à distance
Nous parlons
d'assimilation horizontale à distance dans
le cas
on
le
ton
haut des
suffixes de classe/ginglJl ier et d;J
suffixe/pluriel
du
genre
3
est
assimilé
au
ton
bas
du
préfixe.
I l
ne
faut
pas
considérer
ce
cas
comme
une
exten-
sion
tonal~ ('tonal spreading'), parce que les tons hauts du
raùic.:J.l
ne
subissent
pas
cette
assimilation.
l'abaissement
du
ton
du
suffiXe
ne
peut
pas
110JJ
plus
être
attri.bué
à une
assimilation au
to~ bas du radical, d'autant plus que le ton
du Sllffixp
se ("éalise
[H] ap['~s le radical de
ton bas,
lors-
qu'il n'y
a
pas
de préfixe de
ton bas.
Règle-l
R-t
Préf
# Rad
# Suff/Sing
P['~f # Rad # Suff/Sing
1
B
X
H ----------)
B
X
H
---R4--)
B
X B
Ka: X repré~ente tout schème tonal de radical
Pt"€f
= Préfixe dérivatif
~nditiQn: Substantif =/= nom adverbial (nom locatif)
(12)
kt
#
yab
#
ku
kt
# yab # ku
1 1
B
B
H ------) B
B
H --R4--)
B B B
Adjr # acheter # gnZsg
"march~"

146
( 13 ) b
# kall # w
b
# kall # w
[klgaluu]
1
1 1
1
Il
B
D 1
H ·====l 1
1 D
H --RI--> B B BB
,
..\\dj r
compter f
gn2sg "recensement"

(14)
kaa # waza # ~
kaB. # waza # ~
(kaawazaK]
Il
Il
Il
BB
B B
H ----) BE
B B
H --R4---)
88 8 B8
Nég # ssevir # gn4sg "vaurien"
(15)
...-azal$
"utilité"
(le
suffixe
conserve
le
ton
haut
con-
traire~ent i
l'exemple
(14)
qlJi
est sans préfixe dérivatif.
,
(16)
e # keeti # ye
e • keeti
ye
[egeetiye1

,
-
1
Il
1 1
B
BB B
H ---) B
BB B
H --R4--->
B BB B B
gn3sg ~ tracer un cercle ~
"cercle,
localité"
(17)
ka It kpa # 1$
ka ii
kpa # K
[kagba:5'J
Il
B
H
H - - - - - - )
8
H
H ----RI----->
B
HB
gn~sg # monter # gn4sg "la montée"
(lB) ka # calan # ka
ka # calan;:
ka
[kajalangJ
1
B
B B
H ---) B
B
B
H ---R4---) B B B
B
gn4sg # pente # gn4sg "pente escarpée"
Dans
les
substantifs
dont
les
radicaux
renferment
un
ton
haut
(11),
l'abaissement
du
ton
haut
du
suffixe
Deut
s'expli-~uer d'une
part par
la dissimilation
par
rapport
au
ton
haut
du
radical
(voir
ci-dessus
la
dissimilation
tonale),
et
d'autre
part
par
l'assimilation
à
distance
~ue
nous
sommes
en
train
de
décrire.
Ce
nlest
~ue
dans
les
substanttifs
ne
cOlllPortant
pas
de
radicaux
de
ton
haut
~ue
l'abaissement
du
ton
haut
du
suffixe
transparaît
clairement

147
comme
résultat
de
llassimilation
à
distance.
Ceci
explique
pourquoi
nous
avons
illustré
notre
description
essentiel-
lement
avec
des
exemples
présentant
uniquement
des
radicaux
de
ton
bas.
cl polarisation
Les
suffixes
dérivatifs
(cf.3.1.1.)
n'ont
pas
de
ton
propre,
ils
portent
la
valeur
inverse .du
dernier
ton
de
la
base
dériva.tionnelle.
Le
morphème
-.Il..a.
qui
marque
l'emphase
du
sujet
est
aUSSi
sans
ton
propre.
Il
subit
la
règle
de
polarisation
et
prend
la
>'ale!..!f
inverse
du
dernier
ton
du
ve r be.
Règle
de
polarisatioo:
Règle-5:
R5
Ton ------->
[-aH]
/
[aH]
-----
Exemples:
lib-"avaler"
# INACC # Foc
(19)
~#1ibni#na
l2!#lib#ki#na
",#lib#ki#na
1
H
B
B
-------) Ho B
B --------) Ho
B
B
l2!,lib#ki#na
likina.
1
R7--)
H
B
B---R5----)
H B H
(20)
lib # a # na
lib # Il # na
libina
1
B
H ----------)
B
H -----RS----> B H B

148
(ZIa) â-kizi né-lîidiyé ?
qui-refn~er-/ACC Ilsg argent
"Qui a refusé ton argent?"
(21b) e-kizi-na fié-liidiyé
Glsg-refuser/ACC-EMPH PossIIsg-argent
"C'est lui qui
a
refusé
ton argent"
(22)
e-kizi-~ nâ né-liidiyé
Glsg-refuser-INACC-E~PH PossIIsg-argent
"C'est lui qui
refuse ton argent'"
d)
Effacement
Dans
les
radicaux
plurisl"llabiques,
le
ton
de
la
del"nière
syllabe
s'efface
(sa
"orelle
aussi),
lursQu'un
suffixe
à
tDn
modulé
EH
terminé
par
une
\\'oyelle
suit
1,"
radical.
Cette
règle d'effacement s'applique aussi
lorsque H
ou
B
apparaissent
devant
HB
dans
la
condition
sus-
menticnnée,
mais
ceci
ne
concerne
que
les
substantifs,
cf.2.1.8.
Règle-6:
R6
B ------->
~
/
#8H
(23)
hi,i
# a~
hil:l
# a'K
hizia'l5
Il
1
B B
BH --------)
B B
BB -~--R6-->
B 8
H
dépecer #Impft
e)
Sjmplification:
La
simplification
aDDaraît
lorsque
deux
tons
sont
assignés à
la même more.
Ainsi les séquences HH
BH et HE se
I

149
r~alisent H lorsqu'elles sont assign6es l
une more.
Dans
le
même cas,
BB se réalise B.
Règle
7:
R7
HH
HB
H
/
[lmore]
BH
Règle-B:
BB -------)
B /
[lmore]
(24)
kalL
# tu
kalt.
# tu
kall
# tu
kalltu
Il
Il
B B
HB
----)
B B
HS
- - - - )
B B
HB---R7--->
B H B
compter ~ GnS "le comptage"
2.1.7.
Schèmes tonals des verbes finis
Les
radicaux
verbaux
ainsi
que
les
morphèmes
d'aspect
ont
leurs
tons
sous-jacents
(lexicaux).
Les
schèmes
tonals
des verbes
finis
résultent
de
la
réalisation des
tons
lexi-
caux
dans
ces
formes.
Les
processus
morphotonologiques
in-
fluencent cette réalisation.
Nous avons déjà défini le cadre
de description des schèmes
tonals,
cf.
2.1.6.
2.1.7.1.
Les schè.es tonals des verbes à
l'accompli
a)
Dans
les
formes
non complétées
(libres),
le ton H du
suffixe
/-a/
de
l'accompli
a
la
représentation
(H],
lorsque
le
schème
tonal
du
radical
du
type
1
est
(E)
(8)
8
et
[8]
1
lorsque
le
schème
tonal
du
radical
du
type
2
est
(8)
(8)
H
ou lorsque celui du type
3 est
(B)
HE.

150
A l'accompli
les tons des
radicaux
et des
suffixes des
verbes
de
type
1
(8)
(8)
8
se
réalisent
tels
qu'ils
appa-
raissent dans
le
lexique
(au niveau sous-jacent).
(CV)
(CV)
CV
~ ACC
(CV)
(V)
CV
~ ACC
1
1
( B )
(B)
B
H -----)
(B)
(B)
B
H -------)
(B)
(B) BH
(1)
lib ~ a
lib # a
l i ba
1
B
H - - - - - - )
B
H ------)
B H
lib- "avaler"
(2)
kizi
:
a
kizi :
a
kizaa
Il
B B
H ------)
8 8
H ---------)
B BH
kizi- "refuser"
(3)
pilimi
# a
pilimi
ft
a
pilimaa
Il
B B B
H -------)
B B B
H -------)
B B BH
pilimi- "rouler
(itr.)"
Dans
les
verbes du
type
{B)(B)H,
le ton
du
suffixe est
soumis
à
la
règle
de
dissimilation
lorsque
le
radical
pré-
sente
le
schème tonal
BH
ou
BBH.
Si
le
radical
est
monosyl-
labique et porte un ton H,
ce ton subit la règle de dissimi-
lation.
Ci-après l'illustration de ce phénomène.
Radicaux
BH
et
BBH:
(RI
= Règle de
dissimilation
affectant
le ton du suffixe)
(CV)
CV
CV
~ ACC
(CV)
CV CV
~ ACC
1
(B)
B
H
H -----)
(B)
B
H
H ------Rlb----)
(B) BHB

1 5 1
(4)
sidi # Il
sidi
# a
sidaa
1 1
Il
B H
H ----->
B H
H ---R1B--->
B HB
sidi- "mélanger'!
(5)
lIIE:E:S~ # Il
mE:E:Sl
# Il
Il
BB H
H ----)
BB H
H ---Rlb----) BBAB
mE:E:sl-
"cacher"
Radjcaux H:
R2
= (Règle de dissimilation affectant le ton du
radical)
cv # ACC
cv # ACC
H
H ---------)
H
H -----R2----) BH
( 6 ) na # a
na # a
naa
Il
H
H -------)
H
H ---R2--) BH
nâ- "voir"
Pour
les
verbes du type
(E)
HB:
(CV)
cv cv # ACC
(CV)
cv cv # ACC
B
H
B
H -------->
B
H
B
H -----Rlb----> BHBB
( 7 ) kpiz i
# a
kpizi
# a
kpil.aa
1
1 Il
H B
H ------) H B
H ---Rlb--->
H BB
kp i z i- "épousseter"

152
( 8 )
wiliti
# a
wiliti
#
a
wilitaa
/1
B H B
H ----> B H B
H ---Rlh--> B H BB
wiliti- "jubiler"
b)
Dans
les
formes
complétées
(liées),
à
cause
de
l'effacement du suffixe.
le schème
tonal
est nécessairement
différent de celui du
verbe dans
les formes non complétées
(libres). Comme forme complétée,
le verbe fini
se réduit au
radical.
Nous avons déjà expliqué ce phénomène.
Mais
le ton
H de
l'accompli
se
conserve
et
se
réalise dans
la dernière
syllabe ou la dernière more du radical. Tout comme dans
les
formes
non
complétées.
la
réalisation
de
ce
ton
de
l'accompli
est
déterminée
par
le
schème
tonal
du
radical.
La
règle
générale
de
dérivation
des
tons
des
formes
complétées est
la suivante:
Tx
= H ou B (donc
ton non spécifié)
Ho = ton H de
l'accompli sans support segmental
#.
(CV 1 (CV)
CV
(CV)
(CV)
cv # 0
( CV )
( CV )
CV h
1
1
1
1\\
(Tx3)(Tx2ITxl
Ho -->(Tx3)(Tx2)TXl
Ho -->(Tx3)ITx2)Txl HO
(CV)
(CV)
CV
1
1
-----Rl---->
(Tx3)
(Tx2) H
Schème tonal des formes liées des verbes
(B)(B)B:
( CV ) ( CV ) CV # •
(CV) (CV)CV # •
(CV) (CV)CV#.
1
1
1
1\\
1
(B)
(B)
B
Ho -----> (B)
(B)
B
Ho --->
(B)
(B)
B Ho
(CV)
(CV)
CV
-----R7---->
B
B
H

153
( 9 ) S E # "
se # 0
se #p
sE
1\\
B
Ho --------) B
Ho -------) B Ho ---R7--)
H
S.E-
"saluer"
(10)
ki,i
# "
kizi
# ~
kizi
# jij
k i z i
1 1\\
B B
Ho ----)
B B
Ho -----) B H Ho ---R7----)
8 H
(11)
pililDi
# ~
pilimi
# ~
pilimi#
iZl
pilimi
1 \\
1
B B B
Ho ---) 8 8 B
Ho ---) B B H Ho -~R7---)B
B H
pilimi- "rouler (itr)'t
Dans
le
cas
des
verbes
du
type
2
{8)(H)H
et
du
type
3
(8)HB ,
le
schème
tonal
de
la
forme
complétée
de
l'accompli
est
identique
à celui
du
radical.
Voici
comment
cela
s'ex-
plique:
dans
le
cas
du
t:fpe
(B)(B)H,
le
ton
H de
l'accompli
apparaît
à
la place
du
ton H de
la
dernière
s~"llabe (le ton
H de
l'accompli
ayant
perdu
son
support
segmental
.:.Jl),
de
sorte
que
le
schème
tonal
du
radical
reste
inchangé;
dans
celui
du
type
(B)H8,
le
ton haut
de
l'accompli
apparaît
dans
la
dernière
syllabe
du
radical,
mais
i l
ne
peut
pas
se
réaliser
[H]
à cause
du
ton
lexical
H précédent
du
radical.
Il
est
soumis à
la règle de
dissimilation.
Type
(B)(B)H:
( CV)
(CV)
CV
# "
( CV)
( CV)
CV
( CV)
# "
( CV)
CV
#0
1
1
1
1
\\
( B )
( B )
H
Ho
--)
( B)
( B )
H
Ho
--)
( B )
( B )
H
Ho
( CV)
( CV)
CV
1
1
1
-----R7---·--)
( B )
( B )
H

154
( 12 ) se 1 "
se 1 "
se 1 "
se
1\\
H
Ho ------)
H
Ho ------)
H Ho ---R7-->
H
.e-
"courir"
( 13 )
si di
1 "
sidi#çI
sidi#"iZl
sidi
1
1
1
[\\
1
1
B H
Ho ----)
B H Ho - - --
B H Ho ----R7----)
B H
sidi-
"mélanger"
Type
(BIHB:
( CV)
CV
CV
", p
( CV)
CV cr #9
( CI' )
CV
CV ~ç;
1\\
1
1
( B)
H
B
Ho ----)
( B)
H
B
He ---->(B)
H
B
Ho
(cV)
CV
CV
(CV)
CV CV
1
1\\
1
1
---Rlb--->
(B)
H
B Bo ---R8-->(B) H
B
( 14 ) cosi 1 " cosi #0
'.
ÇOS1;r
"
cosi
1
1
1
1 \\
1
1
H B
Ho ---) H H
B -Rlb-->H B
B -RS--) H B
c6si- "répondre"
(15)
cuuzi # 13
CUUZI
#" P
cuuzi#o
cuuzi
Il 1
Il 1\\
Il 1\\
BH B
Ho ---) BH B
Ho ---)
BH B Ho --Rlb-->BH B B
cuuzi
Il 1
---RS-----)
EH
B
"cu6zi-
"r~péter"

155
2.1.7.2.
Schèmes tonals des verbes à l'inaccompli
A l'inaccompli,
le suffixe
-k..1.JB/
ou
-x/BI s'ajoute au
radical
verbal
(pour
la
distribution
des
deux
suffixes,
cf.
3.1.4.4.).
La première more du
radical
est frappée
d'un
ton
haut.
Pour
déterminer
le
schème
tonal
des
verbes
à
l'inac-
compli,
on applique
la règle suivante:
" # CV (CV)
(CV)
# INACC
o # CV (CV) (CV) ~ lNACC
1
1
Ho
Bx
(Bx)
(Bx)
B ----------)
Ho
Bx
(Bx)
( Bx )
B
0#
CV
(CV)
(CV)
#
INACC
/1
1
1
Ho Bx
(Bx)
(Bx)
B -----R7-----)
HBx
(Bx)
(Bx)
B
Remarque:
Tx
= ton non spécifié
Ho = ton de
l'accompli
sans support segmental
Dans
les
exemples
ci-après,
nous
rendons
compte
de
l'application de cette
règle aux différents types de verbes:
Type
B(Sl (B):
"
# CV
(CV)
(CV)
# INACC
0#
CV(CV)
(CV)
C INACC
1
1
Ho
B
(B)
(B)
B
-------)
Ho
B (B)
(B)
B ------)
oC
CV
(CV)
(CV)
# INACC
/1
1
1
Ho
B
(B)
(B)
B ---R7--)
H (B)
(B)
(B)
B
(16) 0 # lib # ki
p#lib# ki
p#lib#ki
liki
/1
1 1
Ho
B
B ---)Ho
B
8---) Ho H
B --R7--)
H B
lib-
"avaler"

156
{ 17 } " t kizi tH
~ltkizi#H
~#kizi#H
kiziH
1 1
1
/1 1 1
1
Il
Ho
B B
8~--)
Ho
B
B
B---)
Ho H B B ~-R7--)H BB
kizi- "refuser"
( 1 B ) " #pilinzi#K " #pilinzi#K c#pilinzi#H
pilinziK
1 l
'1
/ 1 1
1 1
1 1
11
Ho
B 8
B 8--)Ho
B 8
B B
HaH 8
B 8 -R7--)H 8
BB
pilinzi/BBI "rauler(tr.)"
Type BH(B):
0
! CV CV ( CV) ~ l;{ACC
p
•, Cl' CV ICI') •, D'ACC
1
1
1
1
1
1
1
1
Ho
B
H
( B )
B --------;
Ho
B
H
( B )
B
" # CI' Cv (CV ) # DACC
!
Ho
B
H
( B)
B ---R7-----)
H H ( B ) B
(19) c # sidi # H
~ #:sidi # H
p#sidi#H
sidiH
/1 1
/1 1 1
1 Il
Ho
B H
B
Ho
B H
B ---) Ho B H B --'R7---) H H8
sidi- "mélanger"
(20) P #halosi# H
jj#halosHH
p#holosi#K
holosiH
1 1 1 1
/ 1 1 1 1
1 1 1[
Ho
8 H 8
B---> Ho 8 H B B ---)H08 H B 8--R7--) H H 88
holisi- "siroter"
Type BBH:
" t CVCVCV t INACC
~ # CVCVCV # INACC
1 1
Ho
B B H
8 -------)
Ho
8 B
H
B ----)

1 57
.#cvevev # INAce

# evevcv [tSyII]
! 1 1
1 1 1
Ho B B H
B ---R7----) Ho
H B H
B ---R3b----) HHHB
(21)
p#'Welesi#1:\\:
~#welesi#1:\\:
lOele~ill'
1 I l !1 1 1 1
1 1 Il
Ho B B H B ---)Ho B B H B --->Ho B B Il B--R7---)H H HB
welesi- "écouter"
Type
H(Sl:
• # cv(ev) # IIAee
~ # CV(CV) #INACC
1
Ho
B (B)
B -------)
Ho
H (B)
8
------)
~# CV(CV)~ INACC
! 1
1
- - - - )
Ho H
(B)
B ----R7----)
II
:8)
B
(Z2)
p
#na~c:s
0:
# na#
X
I l !1
Il
Ho
H B ----) Ho
H B ---) Ho H
B ---R7----)
HB
na-
"voir"
(23)
0!ikpizi#K
p#kpiti#H
0#kpizi#H
kpiziK
1 1 1
1 1 1
1 Il
Ho
H B B ---) Ho
H B
B---) Ho H 3 B-R7--)H BB
kpizi- "épousseter"
La
suite
de
notre
étude
porte
sur
un
type
particulier
de verbes.
notamment ceux dont les radicaux ~e terminent par
le gIlde
/-C:S/ et qui présentent le schème tonal BB ou BH.
Le
suffixe
-~/B/ de
l'accompli
suit
le
radical CV1\\'-
de
schème
tonal
/B8/,
alors
que
deux
suffixes
-li /B/ et -x
/B/
de
l'inaccompli
s'ajoutent
au
radical
de
schème
tonal
CV8-
/BH/.
Dans
les deux cas
la
more du
radical
est
frappée
d'un
ton haut.

158
CV15 -
IBB/:
calf -/BB/
"rester"-INACC:
cal$-kl
-----)
cakl
CVl! - /BH/:
sel! -/8H/ "courir"
INACC:
seK-ki-K ---) sekiK
Le
gIlde
/-'8/ en
finale
du
radical
s'efface
dans
les
deux cas;
mais alors que /-1$/ de ton bas
dans ~- disparaît
avec
son
ton,
le
meme
gIlde
/-K/
de
ton
haut
dans
~
disparaît
mais
laisse
son
ton
(C'est
un
phénomène
régulier
en kabyè:
le ton haut survit à la disparition de son support
segmental).
Dans
le
derneir
cas,
le
ton
H qui
n'a
plus
de
support syllabique
n'apparaît plus dans
le radical parce que
celui-ci
ne
comporte plus
qu'une
more
qui
porte
le
ton haut
de
l'inaccompli.
Le
ton haut
de
la
more
effacée
se
transfère
sur
le
suffixe
-li et
donne
.af.ti.
-li sert
alors
à
former
une extension du radical.
Un autre suffixe est
indispens~ble
pour
pouvoir
réaliser
le
ton
B de
l ' inacGompli.
Le
suffixe
=..Ji
IBI
de
l ' inéicccmpli
Qui
appar;1ît
dans
les
radicau',
terminés
par
une
s;yllabe
ouverte
s'ajoute
à
s....é..k..i--
et
nùus
obtenons
la
forme
sékix.
C'est
ainsi
qUe
s'explique
l'appa-
rition
des
deux suffixes
-li et -li sur
le
radical
de
schème
tonal CVK-
IBH/.
2.1.7.3.
Schêmes
tonals
des
verbes
A
l'imparfait
et
au
descriptif
IMPARFaIT:
Le
ton
modulé
IBHI
du
suffixe
l-aKI
se
réalise
tel
quel
[BH]
dans
les
radicaux
du
t:l'pe
(B)BB ,
et
est
représenté
par
[BB]
après
les
radicaux
dont
le
schème
tonal
présente
le
type
(B)HB,
(B)(B)H.
Ceci
signifie
Que
la
partie H du
ton modu-Ié BH
subit l'assimilation sous
l'effet
du dernier
ton du radical de
type
(B)HB
et
une dissimilation
par
rapport
au
dernier
ton
des
radicaux
du
type
(B) (B)H.
Nous
avons
déjà décrit
ces
règles
dans
le
cas du
suffixe -~
IHI de l'accompli , cf. 2.1.7.1.

109
Type
(B)(B)B:
(B)(B)B # BH ------)
(B}IB)
BBH
(24)
s~b-/BI "piquer"
Rad.
de
l'INACC.
S~kl,
Imparfait:
s~kag-
(25)
ct~m-/BI "marcher" Rad. de l'I~ACC. ct~lJl
Imparfaii.:
ct~lJai
(26)
c~zl-/BI "tourner"
Imparf.îit:
C~Zl # aK ---) c~za1:S
Type
(B1H8:
IB}HB,
BH
--------)
(B)(B)
HBB
(27)
canl-/HBI "orner"
Imparfait:
Ca.Ol
# ai ----) ca.nalS'
(28)
wilfti-/BHBI "jubiler"
Imparfait:
wlliti
# aK ---) wilitaK
Type
rBl(BlH:
(B) (B)H
# BH ----------------)
(B) (B)
HBB
(29)
ku-/HI "tuer" Rad.
de
l'INACC.:
kUK
Imparfait:
kUlS'-ai
-----)
kuwa8
(30)
sidi-/BHI "mélanger"
Imparfait:
sidi
# ag- ---) sidaaK
(31)
cuundlil-/BBHI "courber"
Imparfait:
cundtl1.#a8 ---)
cundllaaK

160
(36) hizi -IBB/ l'dépecer"
hizi/-hizi [BB]
(37)
pilimi
-/BBB/ "rouler
(itr)"
pilimi/-pilimi
[BBB]
(J8) sidi-/BH/ "mélanger"
sidi/-sidi
{HH]
Radical
Impératif/Jussif
(39) welesi-/BBH/ t'écouter"
welçsi
J-welesi
[HHH]
(401 holosi-/BHB/ "siroter"
holosi/-holosi
[HAB]
(41)
se-/HI
"courir"
se/-se
(H]
(42)
tesi-/HB/ "s'adosser"
tesi/-tesi
(HB]
A la
forme
continuative
de
l'impératif
et
du
jussif,
le
ton
haut
de
l'impératif et
du
jussif
se
propage
sur
toutes
les
syllabes
du
verbe
(y
compris
le
suffixe
de
l' inaccompl i),
lorsque
les
radicaux
des
verbes
présentent
les schèmes
tonals BA et BBH.
Dans
les
verbes dont
les
tons
des
radicaux
sont
BH
et
BBH,
la
propagation
du
ton
haut
s'étend
jusqu'au
ton
haut
du
radical
(17).
A
la
forme
expectative
de
l'impératif et
du
jussiC
la
propagation du
ton
haut
a
lieu
de
la même
façon
dans
les
types
de
verbes
sus-mentionnés;
cependant
à
cause
du
ton
uni
(level
tone)
[HHl
-..t.li. de
l'expectatif,
il
y a
aussi
propagation du
ton
haut
dans
les
verbes
dont
les
schèmes
tonals
des
radicaux
ne
contiennent
aucun
ton
haut:
B.
BB,
BBB.
Le
ton
haut
HH
de
1 'expectat i f
se
propage
sur
toutes
les
syllabes
de
ces
verbes.
Pour
les
verbes
des
exemples
(4)
à
(11)
nous
obtenons
les
formes
suivantes
au
continuatif
et
à
l'expectatif de
l'impératif et du jussif.

1 6 1
2.1.7.4.
Schèmes tonals des verbes à
l'impératif et au
jussif
Dans
le
chapitre
3.1.6.
nous
montrerons
que,
au
plan
segmental,
ce
sont
les
formes
des
radicaux
verbaux
qui
apparaissent
à
l'impératif et
au
jussif.
Les
schèmes tonals
des
formes
de
l'impératif
et
du
jussif
sont
différents
de
ceux
des
tons
lexicaux
des
radicaux:
ceci
est
lié
au
fait
que
l'impératif
et
le
jussif
sont
caractérisés
par
un
ton
haut
qui
est porté
par
le
pronom
sujet
au
jussif et
qui
se
manifeste
comme
ton
flottant
à
l'impératif.
Dans
les
deux
cas,
l'influence
du
ton H sur
le
schème
tonal
du verbe
est
identique.
Il
n'a
pas
d'effet
sur
les
tons
des
radicaux de
schème
tonal
B ,
BE.
BEE.
H et
HE,
alors
qu'il
y
a
propa-
gation de ce ton sur
les mores de ton
bas
jusqu'au ton haut
suivant du
radical,
lorsque
les
tons
des
radicaux sont BH,
BBH ou BHB.
(32)
pe # sidi
pe # sidi
pesidi
H
B H --------> H
B H ------->
H H H
Glpl/Juss # mélanger "Qu'ils mélangent!u
(33) po # kunduli
po # kundu 1 i
pokunduli
H
B
B H ----->
H
B
B H ------> H H
H H
Glpl
juss # enrouler "Qu'ils enroulent cela!"
(34) ~ # t:>ILSL
VJ #t:Jil\\.s\\.
VJ#t:Jil\\.sL
t:Jil\\.s\\.
1
/1
Ho
B H B --> Ho
B H B --->Ho B H B---R7---> H H H
Imp :# renverser "Renverse!"
Radical
Impératif/Jussif
(35)
lab-/B/ "faire"
la/-la [B]

162
Cootinuatif
EXl}ectatif
Impératif/Jussif
Impératif/Jussif
(4Ja)
lakt/-lakt
(43b)
tll-lâkt
(4~a) hizi~/-hizi~
(4-tbJ
t[[-hizi'&'
(45a)
pilimiK/-pilimi~
(45b)
ttl-pîlimiK/-tii-pîlimi'K
(46a) sidiK/-sidiX
(-t6bl
ttt-sidiK/-tii-sidî'&'
(47a)
MelesiK/-nelesiK
(-t7b)
t[[-welesiK/-tii-1~~lésii
(-tBa) holosiX/-holosiX
{-t8bl
t[[-h616siX/-tii-!1616siX
(-19a)
se1S/-se1S
(49b)
ttl-séX/-tii-séx
(SOa)
tesiX/-tesix
(50b)
tll-tésiX/-tii-tésix
2.1.7.5.
Schèmes
tonals des verbes à l'aoriste
Tout
comme
à
l'impératif
et
au
jussif,
c'est
la
forme
du
radical
du
verbe
(forme
segmentale)
qui
apparaît
à
l'aoriste,
cf.
3.1.4.4.
L'aoriste
lui,
exige
nécessairement
la
présence
d'un
ton
haut
dans
le
verbe.
Dans
le
cas
des
verbes
dont
le schème
tonal
des
radicaux
est
H,
BH,
BBH.
HB
ou
BHB,
la
forme
de
l'aoriste
est
identique
à
celle
du
radical
même
au plan
tonal.
Dans
le cas
des verbes
dont
les
radicaux
ne
comportent
pas
de
syllabes
de
ton
-haut,
(leur
schème
tonal
est B,
BB,
BBB)
la première
syllabe ou
more du
radical
porte
un
ton
haut
à
l'aoriste
afin
de
pouvoir
remplir
la
condition
sus-mentionnée,
à
savoir
avoir
un
ton
haut.

163
(51)
se-/H/ "courir"
(52) sirli-/EH/ "m~langer"
(53) welesi-/BBH/ "écouter"
(54)
tesi-jHS/ "s'adosser"
(55)
cuuzi-/BHB/ "rêpêter"
(56)
lab-/BI "faire"
(57) kizi-jB8/ "refuser"
(58) pilimi-/BBB/ "rouler (itr)"

1 64
2.1.8.
Schè.es tonals des substantifs
c'est de
la
réalisation
des
tons
lexicaux
des
radicaux
et
de
ceux
des
affixes
dans
le
substantif
que
résulte
le
schème
tonal de ce dernier.
2.1.8,1.
Schèmes tonals
des
substantifs des
classes/singulier
al
Radic8JJX
de
tons bas des
sub~taotif5 (8in~ulierJ
La règle
Suivante
d'crit
le prOCPSS1IS
de
formation des
schèmes
tonals
de
ces
substantifs.
tes
a.u':.res
règles
qui
doivent
être
appli:;J.uées
dans
les
cas
particuliers
seront
énoncées
au
cours
de
cette description.
(CV)(CV)CV'
suff.
[CV)(CV)CV
# suff.
1
1
(B)
(B)
B
H - - - - - - - - - - )
(B)
(B)
B
Il
-. ---)
(B)(B)(D)H
Exemples:
( l )
~y # ru
e:y
# il
[eyu]
1
1
1
B
H -----) B
H -------)
B H
homme # golsg "homme"
(2)
plsa
# If'
ptsa
# w
[l'Lsau1
1
i 1
B B
H - - - - - )
B B
H -----)
B BH
pagne # go2eg "pagne"
(3)
t:JSl
# W
t:JSl
# \\0/
[t:JSUU]
1 1
1 Il
B B
H ------)
B B
Po
- - - - - )
B BH
épargner # gn2sg "épargne"

165
(4)
<ta,i
# ye
Q.ozi
#ye
Etoziyél
1 1
1 1
B B
H -----)
8 B
H ---------)
B B H
rêver # gn3sg "~pargne"
( 5 ) hula # lf
hula # ~
[hulaa]
1
1 1
B B
H ------)
B B
H ----------)
B BH
chapeau
# gu4sg
,
( 6 )
h:l::lIL

h:J:JIL
# "
[ho:Jluu]
"
11 1
Il Il
BB B
H -----)
BB
B
H ---------)
BB
BH
partie # gn2~g
L'assimilation
horizontale
régressive
se
produit
dans
les
substantifs
dans
lesquels
le
suffixe
de
ton
haut
est
accentué
(c'est
le cas des substantifs déverbaux noms d'agent).
(CV)(CV) CV ,
Suff.
(CV)(CV) CV ,
Suff.
1
1
(B)
(B)
B
H -------)
(B)
(B)
B
H ---R3---)
(H) (H)
HH
(7)
S1
# <tu
Sl
# cil)
9le:tU
1 1
B
H-------)
8
H ----R3----) B H
mourir # Aglsg "le mort"
( 8)
\\01 L Il
11
yu
"Ioit!l
# yu
('inILyu]
1 1 1
B B
H -----)
B B
H ---R3----)
H H H
enseigner # Aglsg "professeur"

166
(9)
suluml
# yu
suluml
# yu
sulumtyu
1
1
B B B
H -------)
8 B B
Il --R3---) Il Il Il Il
mendier # Aglsg "mendiant"
(ID)
kpeml
# JO
kpeml
# w
(kpemuuJ
1
1
1 Il
B B
H --------)
B B
H ---R3-----)
H HH
corbeille d'enfant-Gn2sg
{11)
tama if
~
tama :: ~
[tamaal
1
1 11
B B
H ---------)
B B
Il ---R3-----) H IlH
l'2:\\istence
d'un
préfixe
d8
ton
bas
dans
li:!
substantif,
comme c'est
surtout
le
cas dans
certains
substantifs
dé~erbau~
(noms
déverbaux
locatifs,
noms
déverbaux
négJ.tifs),
provoque
une
assimilation
à
distance
du
ton
du
suffixe:
le
ton
H
du
suffixe
se
réalise
B
sous
l'influence
du
ton
bas
du
préfixe,
cf.
2.1.6.
Préfl(CV)(CV)CVISufr
Préfl(CV)(CV)CVISufr
1
1
1
B
(B)
(B)
B
Il ----)
B
(B)
(B)
B
Il --R4---)
B(B) (B)
BB
(12)
kL 1 cEyt • w
k, ~ CEyt 1 w
[kLjeyuuJ
"
1
Il
B
B B
H -----)
B
B B
H --R4--)
B B BB
gn2sg # contraindre 1 gn2sg "contrainte,
exigence "
( 13) k •• 1 ~"m 1 k.
kaa
# q,:lm # ka
11
Il
1
BB
B
H ----)
BB
B
H --R4--)BB B
B

167
b) Radicaux de ton haut des substantifs
(singulier)
Dans les
substantifs
présentant
des
radicaux
de
ton haut,
donc des
radicaux de schèmes tonals Hl
HB,
BR,
BHB,
8BH,
le ton
haut du suffixe subit une dissimilation par rapport au ton haut
apparaissant
dans
le
radical,
cf.
2.1.6.
C'est
seulement
dans
les substantifs dont les schèmes tonals des radicaux sont HB et
BRE que la dissimilation sus-mentionnée n'a pas lieu
(20)
(21).
(i)
(CV)(CV)CV f Suff
(CV)(CV)CV f Suff
1
1
(B)
(B)
H
H -----)
(B)
(B)
H
H --R1a---) (B)(B) HB
(ii)
(CV)CVCVfSuff
(CV)CVCVfSuff
1
1 1
(B)
H B
H ----)
(B) H B
H ---Rlb---)
(B) HBB
( 14) pa ~ "'
paloi
----)
[p'-\\u]
Il
H
H ------)
H
H ---Rla----->
HB
palmier # gn2sg
(151
pa
~ ye
pa
# ye
[paye]
1
H
H ------)
H
H ----Rlb----)
H B
danser ,
Gn3sg "danse"
(16 )
suzi ~ yu
suzi # yu
[suziyuJ
1
1
1
H B
H -----) H B
H ----Rlb---)
H B B
divulguer ~ Aglsg "annonceur. propagateur"
(17)
t:JILs1.
1#
yu
t:lllSl
# yU
(t:lllslYu]
1 1 [
1 1 1 1
B H B
H -------)
B H B
H ---Rlb---)
B H B B
renverser 1# Aglsg "celui qui
renverse"

168
(18)
p<d,
# yu
pedl
# yu
[pe:d1.Yu]
1
1
1
B H
H -------)
B H
H ---Rlb----)
B H B
vendre # Aglsg "vendeur"
(19)
me:e:SL
# yu
me:e:sL
# yu
[me:e:SLYU]
Il
Il
BB H
H ------>
BB H
H ---Rlb---) BB H B
cacher: AgIsg "celui qui
cache"
(20)
kpLYL
# ....
kpLYl
# hl
kpLYLW
----)
[kp"yuul
Il
H B
H ---)
H B
H
H
BH
pirogue: gn2sg
( 21 )
kamaYL
" '" kamaYL ", '"
k.:lmaYL
# " ---) [kamaY\\J\\J]
,
1
B H B
H
- - - )
B H B
H
- - - - )
B H B
H
huître • gn2sg "huître"
-
2.1.8.2.
Schèmes
tonals
des
substantifs
de
classes/pluriel
et
des genres
5 et 6
Bien
que
les
suffixes
de
classe/pluriel,
ainsi
que
les
suffixes
de
genre
5
et
6
présentent
un
ton
modulé
HB.
cf.
2.1.5"
des
substantifs
dont
les
radicaux
présentent
les
mêmes
tons
lexicaux,
n'obtiennent
pas
les
mêmes
schèmes
tonals.
Les
schèmes
tonals
de
Gn2pl,
Gn4pl,
GnS
et
Gn6
sont
dérivés
de
structures
tonales
des
radicaux
et des
affixes
par
application
~eo ~;m@~ r~c:~~ ~ucphotonologiques. La dérivation-des schèmes
tonals des
substantifs
de
Gnlpl
et
Gn3pl
demande
l'application
des
règles morphotonologiques spécifiques,
ce qui exige que ces
substantifs soient
traités
à part.

169
a)
Substantifs dont
les
radicaux
sont
de
ton bas
(i)
Substantifs de Gn2pl,
Gn4pl,
GuS
et
GoG
(CV)(CV)CVISuff
(CV)(CV)CVISuff
(CV)(CV)CVISuff
1
1
1
, \\
1
B
B
B HB --->
B
B
B HB -- > B
B
B HB --R7-->(B)(B)HB
(22)
ttnl
# 1)
tlDl
# 1)
1 1
1\\ 1
1 Il
B B
HE ----)
B B
HE -----) B B HE ----R7----) B RB
mettre en dernier l i e u : gn2pl
"belljamin't
( 2 3 )
lE ", S l
lE • Sl
le:#Sl
lest
"
1 \\
i
B
HB ------) B
HB ------) 8 HE -----R7----) H B
perdrix •, gn~pl
( 24 ) paZl
" tu
paZl
" tu
pazL#tu
pazltu
"
"
1 1
1\\ 1
B B
HB - - - )
B B
HE ----) B B HE ----R7---) B H B
prédire # Gu5
"divination"
(25)
Y.:l:ldl
# tu
Y:l:ldt
# tu
Il 1
Il 1\\ 1
Il 1 1
BB B
HB ---)
BB B
HE ---) BB B HE ---R7---) BB H B
parler # GnS
"manière de parler"
( 26 ) slb # •
slb
# •
SL#

Sl •
1\\ 1
Il
B
HB -----)
B
HB -----)
B HB ---R7---)
HB
mourir-Go6 "la mort"
( 27) s:J:JIL # •
s:J:JIL
# •
s:J:JIL#

s:J:Jlltb.
11 1
Il 1\\ 1
11 Il
BB B
HB ----) BB B
HB ----) BB B HB ---R7--) BB HB
aimer
# Gn6 "amour"

170
(28) 1t.izi # u
kizi # u
Kizil u
kizuu
1\\
1
Il
B B
HB -----> B B
HB -----> B B HB ---R7--> B HB
refuser # INF/Gn6 "refuser,
le fait de refuser"
(iil
Les
substantifs
du
GnJpl
présentent
deux
formes
(variantes
régionales),!
dont
l'une
a
pour
schème
tonal
les
tons
dérivés
par
la
même
règle
dont
nous
venons
de
rendre
compte dans (i).
Il faut une autre règle pour dériver le schème
tonal
de
la
deuxième
variante.
Montrons
à
l'aide
d'exemples
comment
les schèmes
tonals des deux formes sont dérivés pour
le
plurie 1 de
'nimiyé':
"corde".
( 2 9 ) nimi # a
n imi
# a
oimi#" a
nimee
1\\ 1
11
B B
HB ----> B B
HB -----> B B HB ---R7----->
B HB
corde # gnJpl
"les cordes
( 30 1 oimi
# a
oimi #
a
oim#" a
nîme
/1
/1
B B
HB ---->
B B
H B
--R6---> B H B --R7---> B H
corde # gn3p 1
Les
différences
entre
les
deux
formes
reposent
sur
les
faits
suivants.
Dans
l'exemple
(29),
-~ et HB apparaissent dans
le
lexique
sans
que
l'on
indique
quelle
partie
du
ton
modulé
est
assigné à
la syllabe
du suffixe
-11:.
Ceci
ne se
produit que
lorsqu'on
applique
la
règle
d'association
des
tons
aux
syllabes.
C'est
le
cas
normal
tel
que nous
l'avons vu
pour
les
substantifs
en
général.
Dans
(JO),
H
et
B
du
ton
modulé
HB
1
Les
formes
de
la
classe
gnJpl,
dans
lesquelles
le
suffixe
de
la
voyelle
du
suffixe,
apparaissent
à
côté
des
formes
dans
lesquelles
la
voyelle
n'est
pas
assimilée
en
variation
libre.
En
effet
le
seul
cas
de
différence
sémantique
entre
les
deux
formes
se
rencontre seulement
dans:
1l1- ~ "dents" vs kelée
et
Ceci
uniquement
dans
les
variantes
des cantons
de TchitchaQ
et Pya.

, 7 ,
de l'unique
more est déjà assigné à la more du suffixe dans
le
lexique,
ce
qui
exige
l'application
de
la
règle
morphotonologique
R6
(elle
permet
que
chaque
ton
puisse
être
associé à une syllabe).
cf.
2.1.5.
suivie de la règle R7.
Dans
les
substantifs
du
Gnlpl,
H et
B
du
ton
modulé
HB
peuvent
se
réaliser
dans
la
syllabe
longue
du
suffixe.
Dans
chacun de ces substantifs,
le ton modulé HB du suffixe suit les
tons du
radical
sans
que
se
déclenche
un
processus
morphotono-
logique.
C'est
seulement
dans
les noms
d'agent
que
la
règle
R3
est
indispensable
pour
la
propagation
régressive
du
ton
haut
131 ) •
(31)
ha'
# aa
hal
# aa
halaa
Il
Il
B
HB
- - - - - - - )
B
HB ----)
B HB
femme # gnlpl
(31b) kilimi # yaa
kilimi ;: yaa
kilimiyaa
l ,
Il
B B B
HB -----)
B B B
HB --R3--) H H H HB
contrôler # Aglpl "les contrôleurs"
b) Substantifs ayant des radicaux de
ton
haut
Dans
les
noms
d 1 ag'en t
dans
lesquels
le
suffixe
renferme
une
syllabe
longue
( 32 ) ,
le
ton
modulé
HB
se
réalise
entièrement dans
ce
suffixe,
et
le
ton
haut de
HB se
réalise
dans
le suffixe conformément
à
la règle
de dissimilation
Rlb.
Sauf
dans
les
substantifs
du
Gn3pl
(40)
ayant
un
radical
m.onosyllabique,
la réalisation du
ton modulé
HB
du suffixe et
des
tons
des
radicaux
dans
le
substantif
s'obtient
par
application de la règle R7
(règle de simplification)
comme pour
les substantifs ayant des radicaux de ton bas.

172
( 32 ) se 1 yaa
se 1 yaa
seyaa.
11
1
11
H
HB -----)
H
HB
----Rlb---)
H BB
courir 1 Aglpl "les coureurs "
( 3 3 )
pa 1 ~
pa 1 ~
pa#l)
pa~
1\\ 1
1 1
H
HB
- - - - - - - )
H
HB
- - - - - - )
H HB
----R7------>
HB
palmier 1 gn2pl
(34 )
canL
1 yaa
canL
# yaa
can~yaa
1
1
11
1
1
Il
H B
HB
- - - )
H B
HB
---Rlb--)
H B BB
orner # Aglpl
" les
décorateurs"
( 3 S 1 somal
# a
soma 1 fa
samola
1 1
1\\
1 1 1
H B
HB
- - - - )
H B
H B ---R7---)
H B H
papaye
# gn3pl
( 36 )
kola # 51
kola # s ,
kola#sl
ka l as l
1 1
1 1\\
1
1 1 1
B H
HB
- - - - )
B H
HB ----)
B H HB
---R7---->
B H B
Sommet
du toit # gn4p l
( 37 )
tlml
# ~
tLmL
f ~
tLmL#
~
tlmLl)
1
1
1 1\\
1
1 Il
B H
HB
- - - - - )
B H
HB -----)
B H HB
----R7----)
B HB
calebassier 1 gn2pl
(38)
kpeYL
# tu
kpEYL
f
tu
kPE:YL#to
kpeYLtu
1 1
1 1\\
1
1 1
1
B H
HB ---)
B H
HB
- - - - )
B H HB
---R7----)
B H B
emballer 1 GnS "l'emballage"

173
(39)
welesi
1#
u
welesi If u
welesi#
il
welesitu
1 1
1
[
1\\
1
B B H
HB ---) B B H
HB ---) B B H HB ---R7---> B B H B
écouter
# Gn6 "écout~r, l'~coute"
Dans
les
substantifs
de
Gn3pl
dont
le
radical
monosyl-
labique de
ton haut
présente le
schème CV 1- ou CVN-, le ton du
radical
est
soumis
au
processus
d'assimilation
par
rapport
au
ton
haut
du
suffixe
(Règle
2).
Les
exemples
suivants
montrent
le schème
tonal
qui en résulte:
( 40 )
hil # a
hi!
# a
hil
" a
hila
-
1\\
H
HB ------) H
H B --R7-->H
H -----R2---->B H
pu i t s
# gn3pl
( 4l )
ton
" a
tou
" a
ton
" a
t:::ma


-
[\\
H
HB ------) H
H B --R7-->H
H ----R2-----' B H
peau

gn3pl

2.1.9.
Schèmes tonals des adjectifs verbaux
2.1.9.1.
Schèmes tonals des adjectifs verbaux simples
Les
adjectifs
verbaux
positifs
présentent
le
schème:
ADJECTIVEUR
+ RADICAL VERBAL + SUFFIXE DE CLASSE.
Le
ton
haut
de
l'adjectiveur
apparaît
tel
quel
dans
tous
les
adjectifs
verbaux.
Les
tons
des
suffixes
de
classe
se
réalisent
par
application
des
règles
qui
ont
été
appliQuées
pour
les
substantifs
au
chapitre précédent.

1 74
a)
Schèmes tonals des adjectifs verbaux des classes du
singulier
(i) Adjectifs verbaux ayant des radicaux de
tons bas
k, # (CV)(CV)CV # Suff
k,#(CV)(CV)CV #
Suff
H
B
B
B
H ---> H
B
B
B
H ---> H (B)(B)BH
Exemples:
( l ) k l # s l b ' u
k l # S l b , u
kl,Slbo
1 1
H
B
H ----->
H
B
H -------> H B H
Adjr # mourir # gnIsg
qui est mort"
(2)
kl
#
t l, Z l
# W
k l # t l Z l # W
kltLZUU
1 1
1 1
H
B B
H ----->
H
B B
H --------->
H B BH
Adjr # préparer # gn2s1g "qui est préparé"
( 3 )
k,
# ml. I l t l
# yo
k,
# roll .. t l
# yo
klmt.lLtlye:
1
1
1
1
1 1
1
H
B B B
H --->
H
B B B
H ------> H B B B H
Adjr # tordre # GnJsg
"tordu"
(ii)
Adjectifs verbaux ayant des radicaux de
ton haut
,
kL#(CV) (CV)CV # Surf
k,#(CV) (CV)CV
Suff
1
1
H (B)
(B) H
H ------>
H
(B)
(B) H
H --Rlb--> H(B)(B)HB
Exemples:
( 4 )
k,
# b
# w
k,
# k~ # w
ku k::>u
l "
H
H
H ------->
H
H
H -------> H HB
Adjr # couper # gn2sg "coupé"

175
(5) ki # sidi # ye
k l # s i d i # y e
kisidiye
1 1
1 1 1 1
H
B H
H -----> H
B H
H ----> H B H B
Adjr # mélanger # Gn3sg "mélangé"
k,
,
(Cv)CVCV ,
Suff
k,
,
(CV)CVCV ,
Suff
1
1 1
H
(B)
H B
H -----> H
(B) H B
H---Rlb---> H(B) HBB
Exemples:
(6)
kl
# kaza # K
kl
# kaza # K
klkazaK
1 1
1 1 1 1
H
H B
H ----->H
H B
H ---Rlh---->
H H BB
Adjr
# restel' # gn4sg "restant"
(7)
kl
# t::dLSl
# W
kl
#
t : J l l s l
# W
{ ku t:> 1 l suu J
1
1
1
1 1 1 II
H
B B H
H --->
H
B H B
H --Rlb--->
H B H BB
Adjr # renverser # gn2sg "renversé"
b)
Schèmes tonals des adjectifs verbaux simples de
classes/ pluriel, du Gn5 et du Gn6
(i) Adjectifs verbaux ayant des radicaux de tons bas
kL
#
(CV) (CV)CV # Suff
k, # (CV)(CV)CV # Suff
1
1
1
H
B
B
B
HB ------->
H
(B)
(B) B
HB ----->
,
kL
#
(CV) (CV)CV#Suff
kL
( CV)(CV)CV Suff
1
1
1
1\\ 1
1
1
1
1
----->
H
(B)
(B) B HB --R7--->
H
(B)
(B) H
B

176
Exemples:
(8)
kl
It tlZl#l)
kl#tlZI.# 1)
kl#tlZl# 1]
1 1
1\\
1
1 1 Il
H
B B HB---> H
B B HB---> H
B B HB --R7---> H B HB
Adjr'chauffer#gn2pl
"cuits dans
l'eau"
(9a)
kl
# tlzl#a
kl.
#tLH
# a
kl#tlZl#B
[kLtLZEE:}
1 1
1\\ 1
1 1 Il
H
B B
HB-->
H
B B
HB--> H
B B H 8--R7--->H B HB
Adjr#chauffer#gn3pl
"cuits dans
l'eau"
(9b)
kt.
,
tlzL#a
kl#tlzl#a
[kltlza]
1\\
H
B B HB---> H
B B HB --R6--> H B H B --R7--> H B H
Adjr'chauffer#gn3pl
"cuits dans
l'eau"
Nous
avons
déjà
expl iqué
dans
la
description
des
substan-
tifs pourquoi
le schème tonal de (9al
est différent de celui de
(9b),
à
savoir
que
le
schème
tonal
(bl
de
GnJp]
est
dérivé de
règles différentes
de
celles
appliquées
pour
dériver
le
schème
tonal de
(9a).
(10) k,,#cBza#sL
kl #caza#sl
kl#caza#SL
[kLcazaSL]
1 1
1\\
1
1 1 1 1
H
B B HB ---> H
B B HB ---> H
B B HB--R7--->
H B H B
Adjr # recueillir # gn4pl
"recueillis"
(11)
h#tlZl#tu
kl#tlZl#tu
kl#tlZl#
tu
(kltLZltU]
1 1
1\\
1
1 1 1 1
H
B B HB---> H
B B HB ---> H
B B
HB -R7-->
H B H B
Adjr # préparer # on5 "préparé"

177
(12) kL#catl#m
kl#catl# 1II
kL#catt# m
[klcatlm]
1 1
1
1 1\\
1
1 Il
H
B B HB---) H
B B HB ---) H
B B HB --R7---)
H B HB
Adjr # tamiser # Gn6 "tamisê"
Les règles
appliquées
pour dériver les schèmes
tonals des
adjectifs verbaux
de
classes/pluriel,
du Gn5
et du
Gn6 ne
nous
sont
pas
utîles
pour
les
adjectifs
verbaux
du
Gnlpl.
Dans
ce
cas,
le
ton
modulé
HB
s'associe
aux
deux
mores
de
la
syllabe
longue du suffixe.
En voici des exemples:.
(13)
kt#sib#aa
kl#sibi:aa
[kLSlbaa]
Il
Iii
H
B
HB ---) H
B
HB ---) H 8 HB
Adjr ;1 mourir # ipl "qui sont morts"
(14)
kl#ciazl#aa
kl#etazl#aa
klciazaa [klrazaa]
1 11
1 1 11
H
B B RB ----) H
B 8 HB -----)
H B HB
Adjr # pourrir ;1
ip!
"pourris"
(il)
Adjectifs
verbaux
dont
les
radicaux
présentent
des
schèmes tonals
(B)(B)H,
(B)HB
k.
,
(CV)(CV)CV t
Suff
k. ,
(CV)(CV)CV t
Suff
1
1
H
(B)
(B)
H
RB - - - - - - )
H
(B)
(B)
H
RB ---)
k.
t
(CV)(CV)CV 'Suff
k. ,
(CV)·(CV)CV t
Suff
1
1
[\\
1
1
---) H
(B)
(B) H H B
--87---)
H
(8)
(B)
n
B
Exemples:

178
(15 ) k<
# ko # Q
k< # ko 1 Q
k<
1 b l Q
[kubQ]
1\\ 1
1
H
H
HB ---) Il
H
HB ---) H
H HB --R7-->
H "
HB
Adj r
1 couper # gn2pl "coupés"
(16)
kl.#call#sl
kl#ca1l.#Sl.
hlesl Lits l.
ktca1l.sl
1 1
1 1\\ 1
1 1 1 1
H
B H HB ---> H
B H HB ---> H
B H HB --R7---> H B H B
Adjr
# nourrir # gn4pl
"nourris"
(17)
kiltsidi#tu
ki#sidi#tu
ki#sidi#tu
kisidi tu
1 1
1 1\\ 1
1 1 1 1
H
B B HE ~--> H
B B HD ---) H
B B HB --R7--->H B H B
Adjr # mélanger # Gn5
"mélangés"
( i i ) k< 1 (CV)CVCV 1 Surf
k< # (CV)CVCV 1 Suff
1
1
1
1
H
(B) H B
HB --------)
H
( B) H B
HB ---)
k< 1 (CV)CVCVlSuff
k< 1
(CV)CVCV # Suff
1
1 1\\
1
1
1
- - - )
H
(B) H B H B ---R7--->
H
B
H H
B
Exemples:
(lB) kl.#cada#sl
k1.#cada#Sl
kl,#cada#Sl
kl,cadas1.
1 1
1
1 1\\
1
1 1 1 1
H
H B HB ---> H
H B HB ---> H
H B HB -R7-->HHHB
décolorer # gnlpl "décolorés)
(19)
kl.#t::)ll.sL#I)
1 1 1 1
1 1 1\\ 1
1 1 1 Il
H
B H B HB --) H
B H B 88-->H B H B HB--R7---> H B H HB
renversé-gn2pl "renversés"

179
2.1.9.2.
Schè.es tonals des adjectifs verbaux négatifs
Dans
les
ad je ct tifs
verbaux
négatifs,
le
radical
de
l'aoriste
apparaît
comme
base
de
dérivation,
cf.
3.3.1.6.
L'adjectif verbal négatif présente le schème suivant:
PREFIXE DE NEGATION - RADICAL DE L'AORISTE -
SUFFIXE DE CLASSE.
Le ton haut de l'adjectiveur ~-/H/ se réalise B à cause du ton
bas B du préfixe de
négation qui
le suit.
Pour ce
qui
est de
la
réalisation
des
tons
des
suffixes,
elle
est
déterminée
par
les
tons
lexicaux
des
radicaux.
Nous
n'avons
donc
plus
besoin
de
répéter
les
règles
ayant
servi
à
la
formatiou
des
schèmes
tonals
des
adjectifs
verbaux
positifs,
elles
sont
aussi
les
mêmes
dans
le
cas
des adjectifs
verbaux
négatifs.
Nous
dorlnons
simplement
quelQ.ues
radicanx
verbaux
et
les
adjectifs
verbaux
négatifs
cor-respondants
avec
leurs
tons.
:l'ous
ne
mentionnons
que
les
formes
du
singulier,
pa.rce
que
les
adjectifs
verbaux
négatifs
sont
rares
dans
les autres
classes
nominales.
Radical
Aoriste
Adiectif
verbal négatif
( 2 a ) ca-/H/ "mélanger-"
ca
kldlciw
"non
mélagé"
( 21 ) p<-/B/ " ê t r-e prêt"
pLt
kldlbiw
"mal
cuit,
pas cuit"
( 22 ) k~dL-/HB/"co[lsacrer"
k5dL
kuduk5dLw
"non consacré"
( 23)
tLzL-/BB/"préparer"
t l Z l
kldLtizlW
"cru,
-
, "
non
prepare
2.2.
ACCENT.
PAUSE ET
INTONATION
2.2.1.
L'accent
La
syllabe
accentuée
se
manifeste
beaucoup
plus
par
la
longueur vocalique et
le durcissement des
consonnes
(gémination
consonantique)
que
par une
plus
forte
intensité ou
le
niveau
de

180
la
hauteur. 2
En
effet,
la
hauteur
de
la
syllabe
n'indique
pas
en
kabyè
si
cette
syllabe
est
accentuée
ou
non,
cette
hauteur
marque plutôt
le
ton.
La syllabe accentuée se
réalise avec
une
intensité plus grande que celle de la syllabe
inaccentuée.
Ceci
est particulièrement évident
dans
l'accent
emphatique.
Un
fait
mérite
une
attention
particulière,
c'est
que
la
longueur
vocalique
et
le
durcissement
des
obstruantes
dans
certaines
formes
verbales
sont
des
manifestations
de
l'influence
de
l'accent.
Nous
reviendrons
plus
bas
(voir
a,)
sur
ces
formes
verbales.
L'influence
de
l'accent
est
également
manifeste
dans
les
processus
morphotonologiG,ues:
il
y
a
propagation
du
ton
haut
de
la
syllabe
accentuée
sur
la
syllabe
non
accentuée
(2.1.8.1.).
Ce phénomène
qui
apparait
dans
le kabyè a
6t6 aussi
constaté par L.
Hyman dans
d'autres
langues
africaines
à
tons. 3
a.
L'accent du mot.
l'aeçerlt
grammatical
et
l'accent dêmarcatif
Dans
le
subst.:lntif,
c'est
l'unique
syllabe
ou
la
première
syllabe du
radical qui
est
accentuée.
Exemples:
hal-Q
(femme-gnlsg)
"la femme"
kaI
â
(dent-gn3pl)
les dents
l..â..=....!i (forêt-gn2sg) "la forêt"
t6la i
(idiot-gn4sg)
"l'idiot"
Il
existe
cependant
des
substantifs
présentant
des
radicaux
inaccentués.
Exemples:
Hoi
Û
(bru-gnlsg)
[wôlû.],
sllla-h'
(orphelin-gn2sg)
[sulâ6]
etc ..
2
Ladefoged
(1975):
page 94 et suite,
page 222 et
suite
Hyman
(1~75): page 207
Trubetzkoy
(version française
1976):
page 207
3
Hyman (1378):
page
263 et
suite

18 1
Il
s'agit
de
cetains
radicaux
de
schèmes
tonals
B,
88,
88B.
Dans
ce
cas,
le
suffixe
est
accentué.
La
valeur
du
ton
haut
apparaissant
dans
le
suffixe
accentué
a
été
décrite
dans
l'assimilation
horizontale
régressive
du
ton
haut,
dans
les
substantifs,
cf.
2.1.6.
et
2.1.8.1.
Dans
les
substantifs
composés,
l'accent
est
porté
par
la
première
syllabe
du
terme
déterminé,
.e..x.:
oLja-t5m
(enfant-chose)
"enfantillage",
.s...i..K..=.
kgâzlye
(dos-montant)
"la bosse",
Dans
le
verbe
tout
comme
dans
le
substantif,
c'est
l'unique
ou
la
première
syllabe
du
radical
qui
est
accentuée;
et
l'influence
de
l'accent
sur
ladite
syllabe
se
fait
sentir.
C'est
le
cas
à
l'impératif,
au
jussif
et
à
l'aoriste

l'unique syllabe
du
radical,
lorsqu'elle est
brève,
ouverte
et
de
ton
bas,
est
allongée
sous
l'effet
de
l'accent.
Dans
les
memes
formes
finies,
l 'obstrèJante
finale
du
radical
de
chaque
verbe subit un durcissement,
de sorte que
la règle
(b)
de sono-
risation
mentionnée
dans
le
sous-chapitre
1.2.5.2.
n'a
plus
d'effet.
Les exemples suivants
illustrent
les
faits décrits
re-
latifs à
l'accent dans
le radical verbal.
Radical
Imoér. /Juss.
Aoriste
( 1 )
ma-/BI "sauter"
maa
mâa
( 2 )
ku-/BI "ramasser"
kuu
kûu
( 3 )
ca-/BI "chercher"
caa
c âa
( 4 )
kizi-/BBI "refuser"
kizî
kîzi
( 5 )
kpalL-/HBI "améliorer"
kpâll
kpâll
( 6 )
se-/HI "courir"


( 7 )
tuzi-/BH/ "renverser"
tûzl
tûzl

lB2
(8)
pa-ca8 se po-tuzl-~ [pajaa se po-tuzî~]
Pron-lpl-vouloir-INACC que-Glpl renverser/Aor-IIsg
"Ils veulent te renverser"
Les
exemples
(1)
à
(3)
montrent
l'allongement
de
la
voyelle dans
la première
syllabe du
radical.
Dans les
exemples
(2)
à
(7),
on
observe un
durcissement
de
l'obstruante
initiale
de
cette
syllbe
(il
faut
présiser
qu'il
y
a
à
la
fois
allongement
de
la
voyelle
et
durcissement
de
de
l'obstruante
dans
(2)
et
(3».
Dans
l'exemple
(B),
ft/ apparaît au début
du
radical
verbal
après
un
suffixe
de
ton
bas
sans
que
le
voisement ait
lieu,
parce
que tout
comme
d'autres
obstruantes,
ft/ se durcit
sous
l'effet de
l'accent grammatica,
ce qui
rend
le voisement impossible.
Nous
savons
déjà
que
la
première
ou
l'unique
syllabe
du
radical
verbal
est
accentuée.
C'est
également
le
cas
dans
les
adjectifs verbaux
et
dans
les
substantifs
déverbaux.
Ce
n'est
que
dans
les
noms
d'agent
que
le
suffixe
est
accentué
au
lieu
que
ce
soit
la
syllabe
du
radical,
lorsque
le
radical
verbal
présente
les
tons
BI
BB
ou
BBB.
Nous
retrouvons
les
conséquences
de
l'accentuation
du
suffixe
de
ton
haut
pour
le
schème
tonal
de
ces
substantifs
dans
les
sections
2.1.6
et
2.1.8.1..
(9)
ki-tlzl-ye
(Adjr-cuir-Gn3sg)
---)
[kltlzlye]
"cuit dans
l'eau"
(lO)
kPE:Zl-yé
(nier-Gn3sg)
--)
[kpezlyi]
"ordalie"
(11)
tisi-y~ (accepter-Aglsg) --) [tisiyG]
"croyant"
(12)
t~Sl-W (épargner-gn2sg) --) t~suu] "épargne"
Pour
marquer
la
frontière
entre
deux
syntagmes,
la
der-
nière syllabe
du
dernier
mot du
premier
syntagme est
accentuée

l83
(allongement
de
cette
syllabe),
lorsque
la
copule
l l ,
cf .
3.1.2.4.
ou
la
particule
disjonctive
k.<:. •
cf.3.B.1.
(ex.
(14),(15)
sont omises.
(13) pa-yabi me-egbéle kelimiyé
Glpl-acheter-/ACC lsg-oncle poulet
"Ils ont acheté le poulet de mon oncle"
(14)
pa-yabi me-egbéle ke kelimiyé
"Ils ont acheté un poulet à mon oncle"
(15)
pa-rab[
me-egbéle'
kelimîyê
"Ils ont acheté un poulet à mon oncle"
b.
L'accent
emohatiaue
Jusqu'ici
nous
avons
décrit
l'accent
du mot.
Nous abordons
à présent
l'accent
emphatique
qui permet
de
faire ressortir
un
constituant
de
la
phrase.
L'accent
emphatique
s'accompagne
d'Une
plus
grande
tension
articulatoire
que
celui
qui
caractérise
le
mot.
Il
est
porté
par
la
première
syllabe
du
radical
du
nOJTau du
constituant
qui
est
mis
en
évidence.
Dans
l'exemple
ci-après,
l'accent du
mot
est
indiqué
par un
simple
trait sous la syllabe et l'accent emphatique par deux traits.
(16) fie-eghaadu ke kl~len s~s~-w
IIsg-ami être imbécile grand-gn2sg
"Ton ami est un gros imbécile"
(17) fié-e~du kl~len
[klmmelenJ
"Ton ami,
cet imbécile ... "

184
2.2.2.
Pause et
intonation
a)
La
pause
D'après
J.
Delord
les
pauses
seraient
perceptibles
entre
les
mots
d'un
énoncé,
ce
qui
apparaîtrait
dans
un
énoncé
sifflé. 4
~ous
pensons
cependan t
que
c'est
une
erreur
que
de
partir d'une mélodie d'énoncé sifflé,
parce qu'il est difficile
de
rendre
fidèlement
en
sifflant
les
diff~r~ntes hauteurs
et
les
différents
niveaux
de
hauteur.
1 1
faudrait
rappeler
l'exemple
qui
a
montr~
qu'a,"ec
le
cor,
oe
son':
seulemen t
les
tonèmes
qui
sont
donnés,
cf.2.1.2.
La
descr ip t ion
des
différentes
hauteurs
re-présentant
les
tonèmes
dans
la
phrase
ne
montre
pas
que
la
séquence
de
ces
hauteurs
d~
tons
produisant
ID.
mélodie
de
la
phrase,
est
interrompue
par
les
pauses peroeptibles,
cf.2.1.2.
La pause est
brèl-e i
l'intérieur
de
la phrase,
donc à peine perceptible.
Elle
appar~ît entre les
constituants
majeurs.
C'est
une
pause
syntaxique.
Nous
la
rendons
par
Il dans
les
exemples.
Dans
la
phrase
(1).
awiya l
pel,9,a
et
evebîya
saut
séparés
par
des
pauses
parce
que
les
trois
substantifs
sont
des
SN
isolés.
Dans
la
phrase
(2),
la
pause
manque
entre
awîya
et
pELia,
parce
que
les
deux
substantifs
ferment
une
construction
possessive.
un
syntagme
nominal SN dont
ils sont des constituants
immédiats.
(1) ma-na awîyallpelâa ne evebîya
Isg-voir-ACC chef Il filles et jeunes gens
"J'ai vu des chef SI
des filles et des
jeunes gens."
(2)
ma-na awiya p~laa Il ne evebîya
"J'ai vu
les
filles
des
chefs et les
jeunes gens."
4
Delord (1976);
page 33

185
La pause
entre
les
propositions
indépendantes
(3)
(rendue
par
11/)
est
plus
longue
que
celle
que
nous
venons
de
décrire
de même
que
celle
Qui apparaît
entre
la proposition
principale
et
la subordonnée
(4).
(3)
p~-k~m-â III pa-ta-na n~~yu
Glpl-venir-ACC Glpl-Nég-voir-Aor-quelqu'un
"Ils sont venus,
ils n'ont
vu
personne."
(~) p~-k~m-a Il se pa-t(zL saamtlâ
Glpi-venir-ACe.
Que Glpl-préparer-Aor mals
"Ils sont venus pour préparer le maYs."
(5) p~-k~m-â Il pa~tlzL saarnlli (voir
(1))
h)
Intooal-ioll.
L'intonation
se
manifeste
par
l'éle\\'ation
progressive
de
la
voix
au
cours
de
l'émission
de
la
phrase
r~t
l'abaissement
brusque
de
ton
à
la
fin
de
la
phr.:lse
(7),
ou
pur
l'élev.'ltion
constante
de
la
voix
jusqu'à
la
fin
de
la
phrase
(8).
On
em-
ploie
1'intonation
pour
transformer
une
phrase
affirmative
en
une
phrase
interrogative
(8).
(6)
po- wob-a
Glpl-aller-ACC
"Ils sont allés"
/1
(7)
po- wob-â,
---_...--'
"Sont-ils all~s?"
(8)
po-wob-a
(voir
(8))
Nous
ne
rendons
pas
compte
des
autres
fonctions
de
l'intonation
dans
cette
~tude.
Elles
devront
faire
l'objet
d'une étude ultérieure.

18[,
3.
MORPHOSYNTAXE
3.0.
LES CARACTERISTIQUES DU MOT ET LA PROBLEMATIQUE
DES CLASSES DE MOTS (PARTIES DU DISCOURS)
Nous
allons
d'abord
essayer
de
définir
le
mot
en
kabyè
à
l~aide des critères énoncés par 1. Lyons 1 . Comme c'est le cas
dans
beaucoup
de
langues.
la
pause
potentielle
ne
permet
pas
d'identifier
les
mots
dans
l'énoncé
oral
parce
que
la
pause
n'est
pas
perceptible
entre
les
mots
isolés
mais
uniquement
entre
les
syntagmes,
cf.
2.2.2.
L'harmonie
vocalique
constitue
la
caractéristique
la
plus
importante
du
mot
phonologique.
L'harmonie
vocalique
prescrit
qu'à
l'intérieur
d'un
mot
apparaissent
les
voyelles
de
trait
(-ATR]
ou
alors
celles
de
trait
[TATR],
cf.
1.1.6.
Les
exemples
(l)-(4)
illustrent
ce
phénomène.
L'autre
caractéristique
du
mot
est
1 ~accent
(il
n'y
a
qu'une
syllabe accentuée
par
mot,
cf.
2.2.1.),
mais
il
est
à
noter
que
dans
les
idéophones
formés
par
redupl ication,
la
première syllabe
de chaque
terme est
accentuée.
Ce comportement
particulier
aux
idéophones
n'est
pas
surprenant
dans
la
mesure

les
idéophones,
à
beaucoup
d'égards,
ne
respectent
pas
la
structure phonologique du mot,
cf.
3.5.
(1)
Si-SL-kl
[sLzikl]
G4pl-mourir-INACC
"Ils meurent"
(2) pi-libl-I
[pllibll]
PossGn6-avaler/ACC-Glsg
(ça
l'a avalé)
"Il
s'est noyé"
(3) e-nLmlye
Posslsg-main gauche
"Sa main gauche"
1 Lyons
(1968):
pages
197-206

187
( 4 ) e-nimiyé
Posslsg-corde
"Sa corde"
Ls
définition
bien
connue
que
Bloomfield
a
donné
du
mot
caractérisant
celui-ci
comme
forme
libre
minimale,
définition
reprise
et
discutée
paf
J.
LYOna 2 ,
ne saurai t
Si appl iquer
à.
tous
les
mots
du
kabyè.
Elle
ne
permet
pss
de donner le statut de mo t aux noms
locatifs relationnels,
cf.J.?J et
les idéophones, cf.J.5.
La
définition
du
mot
doit
comporter
nécessairement
aussi
le
critère
de
la
cohésion
interne.
Celle-ci
est
caractérisée
psr
les
traits
morphosyntaxiques
et
sémantiques.
Avec
ce
critère.
les
unités
ne
pouvant
être
considérées comme
des mots
si
l'on
se
limite aux critères
mentionnés
plus
haut,
obtiennent
ce
statut.
Nous
nous
appuyons
sur
les
exemples
suivants
pour
apporter
plus
de
lumière sur ce phénomène:
(6)
kamsi tsa csa
tas de pierres-dans père
"échis (serpent de petite taille,
ressemblant à
la
vipère)"
Aucun élément
ne peut s'insérer ni
entre kamai et
taA,
ni
entre taâ et caA.
(7) *kAmai cfkpelai taa caA *Agrammatical
tas de pierres/ petit dans père
(8) * kAmai taA peé4e caA
*Agrammaticai
tas de pierres/ dort père
Un autre argument qui montre que (6)
est une unité du rang
du mot est
que
le morphème du
pluriel
-waa
se rapporte
à
2 ibid

188
tout
l'ensemble.
Le
terme
tArosi
dans
ce
contexte
( 6 )
ne
peut
prendre la marque du pluriel.
(9)
kamaj-taâ-caâ-wâa
tas de pierres-dans-père-lpl
"les échis"
(10)
* kâmâs\\-ta8.-caâ-wali
*Agrammat ieal
tas de pierres-dans-père-gnlpl
On se rend également compte de la valeur du critère de
cohérence en appliquant
le
test de
permutation:
les
unités
obtenues par
permutation (11)(12)
ne sont
pas identiques A
l'exemple
(6)
ni
au
plan
sémantique.
ni
au
plan
syntaxique.
(11)
caâ-taâ-kâmai
*Agrammatical
père-dans-tas de pierre
(12) caâ kâmai tsa
père
1 imi te dans
"Ja limite du champ du père"
A
l'oposé
des
constituants
de
(6),
ceux
de
(13)
et
(14)
peuvent
être
séparés
les
uns
des
autres
par
un
autre
élément.
Ainsi
l'idéophone
lemm a
le statut d'un mot,
bien
qu'il ne puisse pas apparaître comme forme libre.
(13) hayim lemm
champ vaste
"un champ vaste"
(14)
hayim hin\\
lernm
champ s'étendre +/ACC à perte de vue
"Le champ s'étend à perte de vue"

189
La
structure
morphologique
du
mot
est
de
plusieurs
types.
Le
mot
a
rarement
une
structure
monomorphémique
comme
ca'
"père".
Le
mot
est
généralement
constitué
d'un
radical et d'un ou de pLusieurs affixes.
Ex.: ha-sI.
ch i en- gn4p 1
"chiens"
ksa-nam-tu
NEG-obéir-gn5
"impo! i tesse"
Des
composés
comme
mooyom
"morve"
(de
Jn:):)-
"nez"
et
yom
"bouillon")
ne
forment
qu'une
petite
partie
de
l'inventaire
des
mots.
Ce
chapitre
3
traite
des
différentes
caractéristiques
sémantiques
et
morphosyntaxiques
des
mots.
C'est
le
comportement
syntaxique
du
mot
(sa
distribution
et
sa
fonction)
qui
sera déterminant
dans
l'attribution d'un mot
à
une
classe
grammaticale.
Il
faut
noter
ici
que
dans
certains
cas
le
comportement
syntaxique
du
mot
permet
de
l'identifier
clairement
comme élément d'une
classe grammaticale donnée.
mais qu'il
existe des
cas où
le mot
a
les
caractéristiques
de
plus
d'une
classe
grammaticale.
C'est
le
cas
des
idéophones,
cf.J.5.
et des
postpositions chap.
3.7., où
il
s'avère
indispensable
de
montrer
qu'un
mot
peut
être
attribué
à
plus
d'une
classe,
se
trouvant
ainsi
dans
un
continuum de classes.
3.1.
LES VERBES
3.1.0.
Aperçu sur le verbe et
la phrase
Pour
ce
qui
concerne
la
sémant ique
des
verbes,
nous
renvoyons
au
chapi tre
J .1. 2.,

nous
avons
décrit
les
groupes
sémantiques
de
verbes.
Seule
la
dérivation
est
utilisée comme
procédé de
formation de
mots,
cf.J.I.I.
Le

190
radical
du
verbe
se
combine
avec
les
morphèmes
marquant
l'aspect/temps.
Les
morphêmes
marquant
le
mode
et
les
distinctions
modales sont
également
affixés
au verbe.
Les
formes
finies du verbe sont décrites au chapitre 3.1.4. et
l'infinitif
au
chapitre
3.1.3.
Le
noyau
du
prédicat,
le
verbe,
est
impliqué
dans
le
phénomène
d'accord
seulement
dans
certains
cas:
lorsque
le
SN
sujet
contient
un
déterminant
démonstratif
(1)
et
le
SN
objet
précède
le
verbe
(3).
(1) hal-As p~-né pe-leb-a
femme-gnlpl Glpl-Déict-Prox Glpl-se perdre-ACe
"Ces femmes sont perdues"
(2) *hal-as pe-ni leb-â
Agrammatical
(3) hA-SL si-lé ma-na-sl
chien-gn4pl G4pl-Déict.Tp-Dist Isg-voir/+ACC-G4sg
"J'ai vu les chiens (dont nous avions parlé)"
(4) hal-âa kûtob6y-aa naâdozo leb-A
femme-gnlpl court-gnlpl trois \\
s'égarer-ACC
"Les trois femmes courtes se sont égarées"
(5) ma-nA hA-Sl sl-lé
Isg-voir+ACC chien-gn4pl G4pl-Deict. Tp-Dist
"J'ai vu les chiens (dont nous avions parlé)"
Lorsque
le
SN
sujet
ou objet
précédant
le
verbe
est
déterminé par
une subordonnée relative,
le
SN est
exprimé
par
une
reprise
anaphorique
pour
marquer
l'accord,
afin
que sa fonction soit explicite.
.
,
,
(6) hal-Aa m-pa (mba] pe-Ieb-a yo
femme-gnlpl Rel.-Glpl Glpl-s1égarer-ACC Part. Démarc.
"Les femmes qui se sont égarées ... "

191
(7) hal-éa m-pé [mbél ma-yé-wi y5
femme-gnlpl Rel.-Glpl Isg-appeler+ACC-Glpl
[P.Demarc.
"Les femmes que j'ai appelées .. ,"
(8) ns wei n-Ieb-a y~
toi qui
(Rel1sgJ
lIsg-s'égarer-ACC P.démarc.
"Toi qui es perdu ... "
Le
verbe
prend
la
marque
du
SN
objet
comme
nous
l'avons
constaté
(7),
mais
cette
marque
d'accord
peut
manquer
(9).
(9) hal-éa m-pé [mbé] ma-na-é y~ ...
femme-gnlpl Rel.Glpl Isg-voir-ACC P.démarc.
"Les femmes que
j'ai vues
... "
Quoique
nous
n'ayons
pas
la
prétention
de
faire
une
description
complète
de
La
syntaxe
basée
sur
la
grammaire
générative,
nous
donnons
les
règles
syntaxiques
formeLles
tirées
de
cette
théorie.
Puisque
nous
utilisons
les
catégories
syntaxiques
abstraites,
telles
que
S,
SN,
pp
etc .. ,
i l
est
nécessaire
d'expliquer
d'abord
ce
que
représentent ces catégories.
(10)
P --------->
SN
SV
(11)
SV -------->
V (SN)
( SPp)
(SAd v)
-------->
copule
SAdj.
(12)
SN -------->
N
(Det)
( P )
(13)
SPp -------->
SN
Postposition
-------->
SN
Préposition

192
(14) SAdj ----->
Adj
(Idéophone)
----->
Idéophone
(14b) SAdv ---->
Adv (Idéophone)
---->
Idéophone
(15)
kol-aa kLbâm-ba pédi-w pa-haki-Q élé kLyakv taB.
[camiye 5505
[forgeron-gnlpl bon-gnlpl vendre INACC Glpl-houe-
[G2pl/Dem.Dist. marché dans bien aujourd'hui
"Les bons forgerons vendent bien leurs houes là au
marché aujourd'hui"
(16)
plya sé-ll
enfants courir-INACC
"Les enfants courent"
Dans
ce
bref
aperçu
sur
la
structure
de
la
phrase,
nous devons
d'abord mentionner que
le
verbe
suit
toujours
directement
le
SN sujet.
Le SN
objet
se place normalement
après
le verbe. A part
le SN sujet
et
le verbe,
les autres
constituants
de
la
phrase
peuvent
pour
des
fonctions
pragmatiques,
occuper
différentes
positions
dans
la
phrase.
Nous
ne
recherchons
pas
la description
détai lIée des
règles
syntaxiques.
Ces
problèmes
feront
l'objet
d'une
étude ultérieure.
Ce que nous apprendrons dans cette étude
sur
la sémantique concerne
la distribution et
la
fonction
des mots des différentes classes de mots dans
la phrase.
Nous
poursuivons
la
description
du
verbe
en
rendant
compte
des
types
de
formation
lexicale, - des
groupes
reposant
sur
les
caractéristiques
sémantiques
et
leurs
rôles dans
la grammaire. ainsi que des formes finies.

193
J.1.1.
Description des verbes selon leurs types de
formation
Alors
que
dans
le
cas
de
certains
verbes,
les
bases
sont
identiques
aux
radicaux,
ex.:
na-
/H/
"voir",
fulQ-
IB/
"cuire".
les
bases
ct' autres
verbes
sont
complexes.
Elles sont
constituées du radical nu ou du radical et d'un
ou
plusieurs
suffixes
dérivationnels.
Peuvent
être
des
bases
dérivationnelles
les
radicaux
de
substantifs,
d'idéophones et de verbes.
J . ! . ! . ! .
Les verbes désubstantivés
Ils
sont
formés
sur
le
modèle
suivant:
la
première
syllabe
du
radical
du
substantif
est
frappée
d'un
ton
haut.
ce
qui
a
pour
but
de
le
transformer
en
une
base
verbale

l'exception des
substantifs
du
genre
5,

le
suffixe de classe porte le ton dérivationnel
):
(1)
(anL
(lsg)
"ami(e) de sexe opposé"
(ant-u ~anLo (lAnoo]
"se lier d'amitier avec
queLqu'un de sexe posé",
(2) s:J:Jn-~do
{s:J::nido]
(Gn5)
"peur"
(2b) s33ndi-o
[s~:Jnduo] "craindre"
Il
Y a
relativement
peu
de
dérivés
de
ce
type.
La
plupart
des
verbes
sont
dérivés
de
termes
qui
désignent
des
parents
ou
des
personnes
intimes:
wAI-6
(Gn1sg)
"mari"vs.
wAh-u
[wAloo]
"avoir
pour
époux"j
C3Z3
(Gn1sg)
"grand-père"
vs.
c3zi-o
[c:izooJ
"avoir
pour
frère
de
la
grand-mère maternelle
cuy-u
(gn1sg)
"beau-frère"
VS.COYL-U
{cuyooJ
"avoir
pour
beau-frère/belle-s.ur",
egbéle
(15g)
"oncle
(matrilatéral)
vs.
k.péli-u.
{kpéluu]
"avoir
pour
oncle matrilatéral".

194
Le deuxième groupe de verbes désubstantivés est cons-
titué des verbes dérivés de noms désignant des sentiments:
SUSL
(4pl)
"jalousie
(entre femmes)"
vs.
sis\\-u [S'05'O'O]
"être jaloux contre"; héo-du "envie d'être dorloté-gn5"
(héndu)
vs.
hénd\\-u
[hendôu] ."se faire dorloter".
3.1.1.2.
Verbes formés sur la base d'idéophones
Les
idéophones qui servent
de base de
dérivation sont
ceux
qui
modifient
un
verbe
en
lui
ajoutant
la
représentation
imagée d'un bruit violent.
Ils se composent
d'un
radical
dédoublé,
mais
c'est
seulement
le
radical
simple
qui
constitue
la
base
du
verbe dérivé.
Le sens
du
verbe
dérivé
peut
s'éloigner
de
celui
de
l'idéophone.
La
base
verbale
déidéophonique
s'obtient
par
adjonction
du
suffixe -SL au radical de
l'idéophone.
(1)
kada-kada "violent, orageux",
kadasL
"lutter pour qch"
(Inf.:
kadasoo "se hâter")
(2)
kpidi-kpidi
"bruyants"
(les pas rapides)
kpidisi- "se hâter"
(Inf.:
kpidisoo)
3.1.1.3.
Verbes dérivés de verbes
Par
adjonction
de
suffixes
aux
radicaux
simples
ou
complexes, on obtient des radicaux verbaux plus complexes.
Les
suffixes de dérivation
se composent
comme
nous
le
ver rons,
d'une
consonne
et
d'une
voye Il e.
La
voye 11 e
de
tous
les
suffixes
est
la
voyelle
haute
/ \\ /
qui
est
toujours
assimilée
à
la
voyelle
du
radical
quant
aux
caractéristiques
(-ATRl
vs
[+ATR1.
Le
suffixe
dérivationnel
n'a
pas
de
ton
propre,
il
prend
la
valeur
opposée
du
ton
de
la
deuxième
syllabe
du
radical.
Trois
suffixes
de
dérivation
au
maximum
peuvent
s'ajouter
A un

195
radical
et
ils
apparaissent entre
le radical
et
le
suffixe
de
l'infinitif
ou
le
suffixe marquant
l'aspect.
Voici
des
exemples
illustrant
la
structure
du
verbe
dérivé
d'un
verbe:
(1) ani p;-t51i-sL-a [t51i58a]
qui Glpl-tomber-Caus-ACC
"Qui 8-t-OO renversé?"
(2) e-p11in-zi-B piye
Glsg-rouler-Caus-INACC-pierre
"Il roule une pierre"
On
ne
peut
attribuer
aucun
sens
général
aux
verbes
dérivés
de verbes,
parce
que
divers
suffixes
apparaissent
comme
morphème
de
dérivation,
et
le
lien
sémantique
existant
entre
la base
verbale
et
le
dérivé est
de divers
types,
ce
qui
permet
de
regrouper
les
verbes
déverbat ifs
comme sui t:
Type
1
Les verbes de
ce type
sont dérivés
à
l'aide du suffixe
-cli,
qui
a
pOUT
fonction
d'atténuer
l'intensité
de
l'action
ou
de
l'état
exprimés
dans
la
base
radicale
dérivationnelle.
Les
radicaux
des
verbes
monosyllabiques
apparaissent
comme
des
bases
dérivationnelles.
Ces
bases
peuvent
être
identiques
aux
radicaux
nus,
ex.:
sob-
"piquer"
(3)
ou
affectés
d'un
ton
haut
(4),
ex.:
tu-
(radical
tu- "fourrer").
(3) sob- "piquer" -(i: ----> s:J(vu
[s:Jruv]
"fourrer"
(4) kum- "couper" -cti: ----> kâctuu
[korovl "couper
facilement"

196
,
( 5 )
tem- "finir" -lU -----> télt,uu [téru'U] "devenir rare"
,
(6)
tu-
fourrer"
---->
tult,uu
(turvv]
"perforer
facilement"
Type
2
Les
verbes
dérivés
par
suffixation
de
-YL
ou
-ti
expriment une action intensifiée.
Ces suffixes ont parfois
une valeur itérative (8) ou abstraite (9).
(7)
ma- "sauter"
mayi-u
[mayuu]
"danser de
joie"
(8) nu ku- "courber"
nukuyi-u [nuk6yuul "se tordre"
(9)
naJ)L-
"moudre"
naJ)Lti-u
[naJ)Ltou]
llbroyer,
réprimer"
(10) kuyi- "sortir, prendre dans",
kuyiti-ftu [kuyit6u] "racler le fond, explorer à fond"
(11) cLb- "pincer"
cLyi--u [cLy6u] "déchirer"
(12)
tu- "pousser,
trainer"
tuyf-u [tuydu] "pousser"

1 97
Type 3
Beaucoup
de
dérivés
de
ce
type
sont
formés
par
suffixat ion
de
-91.,
-Zl.
aux
radicaux
des
verbes
intransitifs
(y
compris
les
verbes
d'état).
Ces
suffixes
ajoutent au radical une valeur causative.
(13) tib- "descendre"
tisi-u [tistiu] "faire descendre"
(14)
IL- "sortir"
lLzi-u (ILziu] "sortir, faire sortir"
(15) hulum- "être blanc"
hulunzL-u (hulunziu] "blanchir"
se- "être rouge"
seZL-U {seziu] "rougir"
Les
verbes
dérivés de
verbes
transitifs
et
exprimant
une valeur causative sont rares.
(16) t:JK'- "manger" -t:J8'ZL-U [t:J:Jzuu] "faire manger"
(17) n:J- "boire" -fi:JZI.-u [fi:Jziu]
"donner à boire"
Des
verbes
transitifs
on
obtient
quelques
dérivés
ayant une valeur itérative.
(18)
lulL- "mettre au monde"
-
lulLsL-u (lulLsiul
"accoucher (tr.)"
(19)
tam-
"lier",
tamsL-U
[tamsiu]
"joindre
plusieurs
parties"
(20) peli- "diviser, casser" - pelLsL-"'u
[pelisuul "subdiviser avec des traits"

198
Type 4
Les
radicaux
de
quelques
verbes
exprimant
un
acte
ponctuel
se
combinent
avec
-iL
ou
-kL
pour
former
les
verbes de ce type qui ont une valeur durative.
(21)
tam- "saisir d'une poignée"
-
tal\\-u
[ta16u]
"presser un tuyau sur toute sa longueur"
(22) SL- "poser"
-
5\\il\\-u (s\\iluuJ "porter sur la tête"
(23)
tam- "saisir"
-
ték\\-Q
(tékuu]
"toucher,
tâter"
(24) kpib- "empoigner"
-
kpiiki--u [kpiikdu]
"embrasser
longuement,
enfermer qch. dans sa main"
Type
5
Les verbes
formés avec
le suffixe
-na. Le morphème -na
n'apparaît
pas
seulement
comme
conjonction,
cf.3.8.1.,
et
comme
préposition,
cf.
3.8.4.,
mais
il
intervient
aussi
dans
la
formation
lexicale.
Dans
ce
dernier
cas,
-na
est
dans
la
plupart
des
formes
un
constituant
de
l'expansion
du radical,
comme
A l'infinitif
(25a),
A l'accompli
(26),
A
l'imparfait
des
verbes
contenant
-na
(28),
dans
les
adjectifs
verbaux
(29)
et
dans
les
substantifs
déverbaux
(30) .
(25a) w6na-u
(w6b-na-u)
(aller-avec-INF)
"emmener"
(25b) e-w6na puwa ~5k5t~ tÉ
Glsg-conduire/ACC. enfant hôpital
"Il a conduit
l'enfant A l'hôpital"

199
(26) e-pls{na-a se ~(-ca. ~e.â
Glsg-répliquer/ACC que Ipl-rester/Imp-maison
"Il a répliqué que nous devons rester à
la maison"
(27) &-plSl-na se ~L-ca. ~e.a
Glsg-retourner/ACC-Topical. que Ipl-rester/INACC-
[ma i son
"Lui,
il est retourné pour que nous restions à la
maison"
(28) e-w6-ki-na puwâ ~5k5t~ lÉ
Glsg-conduire-INACC-Impft. enfant hôpital quand
"Quand
il conduisait
l'enfant à
l'hôpital
"
(29)
1âc:lL -ye leu-y:)t L -na-YI!:
cognée-gn3sg-Adjr-hacher-avec-gnJsg
"La cognée qui sert de hache"
(30)
kpéna-yu
rapporter-Aglsg "celui qui rapporte qch."
Cependant
à
l'accompli,
-na
perd
le
statut
qu'il
a
plus
haut
et
il
se
place
après
le suffixe
qui
marque
J'aspect
( 28 ) •
(31) e-w6-ki-nâ puwâ sukuli
taa
Isg-amener-INACC-na enfant-école-dans
"Il emmène
l'enfant à
l'école"
Cette
description
montre
que
-na
se
comporte
dans
beaucoup
de
cas
comme
suffixe
dérivationn~l
sans
pour
autant
conserver
ce statut
dans d'autres
Cas.
Nous
pouvons
dire que
-na est un suffixoïde. 3
3 Fleischer (1975):
page 70

200
Le
suffixoïde
-na
ne
se
distingue
pas
sur
le
plan
tonal
du
morphème
na
employé
selon
le
cas
comme
conjonction
ou
comme
préposition.
comme
cela
a
été
mentionné
plus
haut.
Il
porte
la
valeur
polarisée
du
ton
de
La dernière syllabe de
la base. La
base,
elle,
consiste
dans
la base verbale
de
l'accompli
(33),
(34)
c'est-à-dire
du radical verbal dont
le ton haut de
l'accompli frappe
la
dernière syllabe.
(32)
tisi- "accepter"
tisi-oa-o
accepter/ACC-na-inf.
"approuver qn"
(33) wob- "aller"
wob-na-o-w6nao
al1er/ACC-na-inf.
"conduire, amener"
Après
avoir
montré
dans
quelle
mesure
-na
peut
être
considéré
comme
morphème
dérivationnel,
nous
allons
aborder
les
différents
types
de
verbes
dérivés
par
adjonction
de
ce
suffixoide.
Le
premier
groupe
comprend
les verbes transitifs dérivés des verbes intransitifs
(34) p"S"-na-Q
retourner/ACC-na-inf.
"rapporter,
ramener"
(35)
1i-na-u
sortir/ACC-na-inf. "sortir (tr.)"
Dans
le
deuxième
groupe
se
trouvent
les
verbes
bénéfactifs
qui
se
caractérisent
par
le
fait
qu'ils
exigent
un
agent
et
un
bénéficiaire,
alors
que
le
complément
d'objet
direct
est
facultatif
(36).
Presque
tous
désignent
des
actions
abstraites.
Quelques-uns
d'entre eux sont des verbes impersonnels (37).

201
(36)
tiyi-na.-v
envoyer/ACe-Da-v
"envoyer qch à qn"
(37)
yA-na-o
éctater/ACC-na-inf. "tourner mal
(impersonnel)"
Le troisième groupe comprend
les verbes
instrumentaux.
Ils
sont
dérivés
des verbes
transitifs d'action,
c'est-à-
dire des verbes qui exigent un agent et un patient.
(38)
sidf.-na-u
mélanger/ACC-na-inf.
"mélanger avec"
(39)
y6-na-o
faire la guerre/ACC-na-o
"faire la guerre avec"
3.1.2.
Classification des verbes selon leurs
caractéristiques sémantiques
La
classification
traditionnelle
des
verbes
en
verbes
pleins,
verbes
de
modalisation
et
auxiliaires,
sert
de
cadre A
cette description.
3.1.2.1.
Les verbes pleins
La
distinction
entre
les
verbes
d'état,
les
verbes
perfectifs,
les
verbes
imperfectifs
et
les
verbes
ponctuels
est
importante
en
kabyè 4 •
Les
caractérist iques
spécifiques aux groupes correspondants
jouent
un rôle dans
la
structure
des
formes
finies,
dans
la
dérivation
4
Cf.
Classification
des
verbes
de
Zéno
Vend 1er
dans
Lôtscher
(1974):
pages
248-272
et
Dowty
(1979):
pages 251-271

202
déverba 1es
des
adj eet i ts,
des
Bubs tan tif s a i ns i
que
dans
la syntaxe du verbe.
Les verbes d'état ne peuvent pa$ s'employer A la forme
de
l'habituel
(1).
La
forme
accomplie
du
verbe
d'état
a
une
valeur
atemporelle
(2)
et
sa
forme
inaccomplie
la
valeur
de
futur.
ce
qui
n'est
pas
le
cas
des
autres
verbes.
cf.
3.1.4.4.
(1)
* piye. tii-plyi-V
Agramm~tical
enfant-Hbtl-devenir noir/INACC
(2) e-piyi-a [epiyaa]
Glsg-noir/ACC
"[ 1 est
noir"
(3) e-piyi-ll
Glsg-devenir noir-INACC
"II
devient noir"
a) On distingue trois types de verbes d'état:
Le
premier
type
comprend les
verbes d'état
qualificatifs
tels
que
piyuu
"être.
devenir
noir",
hulumuu
"être.
devenir
blanc",
lfmuu
"être
profond",
walûu
"être
large"
etc..
rIs
forment
des
prédicats
exprimant
une
caractéristique du sujet. Une autre caractéristique de ces
verbes
est
qu'ils
ne
peuvent
pas
servir
de
base
à
la
formation de noms d'agents (4).
(4)
* piyi-yu
Agrammatical
devenir noir-suffixe d'agent
Dans
le
deuxième
type
de
verbes
d'état
se
trouvent
les
verbes
transitifs
qui
expriment
des
dispositions
(état
d'âme
ou
d'esprit).
Ex.:
s:J:Jluu
"aimer",
cainau
"en

20)
vouloir
à
quelqu'un,
croire",
SLm
"savoir,
connaître",
winal) "avoir", kpéluu "avoir pour oncle maternel".
(5) n-s~~li toovenlm
IIsg-aimer/ACC-vérité
"Tu aimes la vérité"
Le troisième type regroupe les verbes intransitifs qui
peuvent désigner des positions statiques. Ex.:
hin'Dtl "être
couché",
,susûu "être suspendu", win "exister" etc . . . Mis à
part wéu,
les verbes de ce type ont 'plus d'un sens,
et
peuvent donc être aussi attribués à d'autres types. hin'Du
peut se classer également parmi les verbes de mouvement,
et susuu
parmi
les verbes de performance. Le verbe d'état
wéu est aussi employé comme copule.
cf.
3.1.2.4 ..
b)
Les
verbes
imperfectifs
se
subdivisent
en
verbes
intransitifs
et
transitifs.
Ex.:
Verbe~
intransitifs:
leeyûu,
"jouer",
pilimûu "rouler
(itr)",
pilinzûu
"rouler
(tr)"
etc..
L'action
commencée,
même
si
elle
est
interrompue,
est
considérée
comme
accomplie.
Ceci
distingue
les
verbes
imperfectifs
des
verbes
perfectifs.
L'autre
différence
réside
dans
le
fait
que
les
adjectifs
verbaux
négatifs
ne
peuvent
pas
être
dérivés
des
verbes
imperfectifs,
ex.:
.tkitiwelesiw,
alors
que
cela
est
possible
dans
le
cas
des
verbes
perfectifs,
ex.:
setuu
"couper", kLdLset[w,
"qui n'est pas coupé",
c)
Contrairement
aux
verbes
imperfectifs,
l'action
dans
le
cas
des
verbes
perfectifs
n'est
considérée
comme
accomplie
que
si
elle est
effectivement
réalisée
jusqu'au
bout.
Les
verbes
perfectifs
ne
comportent
que
quelques
verbes
intransitifus,
tels que
caiu
"s'asseoir",
hi:nu'D "se
coucher"
etc ..
Ils
se
composent
essentiellement
de
verbes
transitifs
desquels
les
verbes
atéliques
(verbe
exigeant
un
complément
affecté),
ex.:
maz;iiu
"briser",
lDEesû,,"

204
"cacher",
setô"
~'couper" etc .. , sont obtenus à partir des
verbes
tétiques
(exigeant
un
complément
efficient)
comme
lübu
"forger,
produire",
mAo
"construire,
bâtir",
llziio
"créer".
Dans
le
cas
des
verbes
cités
en
premier
lieu,
l'objet désigné par
le complément
existe indépendamment de
l'action exprimée
par
le
verbe,
action
qui
n'agit
que
sur
l'objet;
dans
celui
des
verbes
cités
en
second
lieu,
l'objet
désigné
par
le
complément
résulte
de
l'action
exprimée par le verbe.
d) Les verbes
de performance se distinguent
des autres
verbes
par
le
fait
qu'ils
ne
peuvent
pas
s'employer
à
l' expec-tat if.
(6)
* pa-tii-tâli-~
Agrammatical
Glpl-EXPECT.-arriver-INACC
Il
existe
des
verbes
de
performance
transitifs,
tels
que
tisuu
"accepter",
kezuu
"donner
un
petit
coup",
tém
"finir",
et
des
verbes
intransitifs
du
même
type
comme
yau
"éclater",
talüu
"arriver",
kpilîsuu
"disparaitre derrière qch."
Nous
avons
déjà
traité
d'autres
groupes
sémantiques
tels
que
les verbes
intensifs,
itératifs et causatifs dans
le chapitre sur
la formation des verbes
(3.1.1.)
3.1.2.2.
Les verbes de modalisation
Le
verbe
de
modalisation
porte
les
marques
d'aspect,
de
temps et de modalisation.
Le verbe
principal
(celui
qui
porte
la
valeur
sémantique
du
prédicat)
apparait
à
l'infinitif
(1).
Le
verbe de modalisation
peut
être
aussi
un
constituant d'une
construction sérielle
(2).
Voici
les
différents
types
de
modalisation
avec
les
verbes
correspondants:

205
a)
Possibilité
(capacité):
PLZL- IBB/ "pouvoir"
(1) n-pizL-W séu
G2sg-pouvoir/INACC-courir
"Tu peux cour ir"
h)
Possibilité
(autorisation,
permission)
PLZL-
"pouvoir"
dans
la construction sérielle.
(2) n-pizL-. n-5é
IIsg- pouvoir-INACC IIsg-courir/AOR
"Tu peux courir"
c) Volonté/intention: ca- IBI "vouloir"
(3) pa-câ-w pe-hili ~6zi
Glpl-vouloir/INACC Glpl-préparer!AOR.
sauce
"Ils (elles) veulent préparer la sauce"
(4) pa-ca-x hiluu ~6zi
Glpl-vouloir/INACC préparer-sauce
"Ils (eIJes) veulent préparer la sauce"
La
volonté
est
exprimée
par
la
construction
sérielle
(3)
et
l'intention par
la construct ion Verbe de modal isation +
infinitif
(4).
d) Nécessité: wEnâ "devoir"
Le
verbe
de
modalisation wena
qui
signifie
aussi
"avoir"
comprend
Je
radical
we-
de
la
copule
wev
"être"
et
le
morphème
-nâ,
cf.
3.1.1.3.
WEna
est
une
forme
de
l'accompli,
mais
reste
invariable,
ce
noyau
prédicatif
ne
peut être modofié que par des préfixes.

206
(5) n-wenA w6bu pée~e
IIsg-devoir/ACC aller là
"Tu dois y aller"
La
nécessité
peut
aussi
être
exprimée
par
une
forme
impersonnelle de la copule.
(6)
pu-wei se fi-wolo pée~e
Gn6-être/ACC que IIsg/juss-aller-là
"Tu dois y aller
(i 1 faut
que
tu y ai Iles)"
3.1.2.3.
Verbes auxiliaires et semi-auxiliaires
Les
auxi 1 iaires
se
combinent
avec
un
verbe
à
l'infinitif
pour
former
un
prédicat.
Leur
rôle
est
de
porter
les
marques
d'aspect/
temps
du
prédicat.
Nous
décrirons
brièvement
les auxiliaires
dans
ce
sous-chapitre
et
nous
reviendrons
sur
eux
dans
le
chapi tre
sur
les
formes finies.
(i)
Futur:
kA- "devenir"
(1)
pa-kâ-I 1 ébu
Glpl-FUT/INACC se perdre
"Ils se perdront"
(ii)
Futur proche: w\\z\\
(2)
pa-wiz\\. fém
Glpl-FUT Proche-se réveiller
"Ils vont bientôt se réveiller"
(iii) ~aina pour la forme progressive
(3) pîya ~aina lûu lim
enfant-Prog-puiser-eau

207
"Les enfants sont en train de puiser de l'eau"
contrairement
aux
auxiliaires,
les
semi-auxiliaires
sont
des verbes pleins
empoyés comme
auxiliaires.
Dans
cet
emploi,
ils
portent
Les
ma.rques
ct' aspect
et
de
temps,
et
ils
sont
aussi
suivis
du
verbe
principal
qui
est
A
l'infinitif dans le prédicat.
(4) n-kilt-. y~~duu lâlas t5m
IIsg-exagérer-INACC parler\\autres gens\\affaire
"Tu parles trop des autres"
Les
semi-auxiliaires
désignent
des
rapports
de
temps,
d'aspect
et
de
modalisation.
Partant
de
ce
point
de
vue,
nous
distinguons
les
groupes
suivants:
les
semi-
auxiliaires de temps, d'aspect et de modalisation.
a)
Les verbes
ayant
le
statut de
semi-auxiliaires de
temps
sont
des
verbes
qui
renferment
l'idée
de
temps.
Ils
déterminent
le
verbe de
la
même
manière
que
les
adverbes
temporels:
(5) ~a-caa tezi kizûu pe-liidiyé
Ipl-père-finir/ACC refuser-GlpI-argent
"Notre père a finalement refusé leur argent"
Semi-auxuliaires de temps
Emploi adverbial
calL-/BB/ "commencer"
d'abord
tezl-/BB/ "terminer"
finalement
leW-/BHI "devancer"
avant 1 trop tôt
padi-/BH/ "précipiter"
avant
l'heure,
trop
tôt,
prématurément
tern-/BI "finir"
déjà
~8-/B/ "s'en aller"
pour
la première fois

208
Le verbe
k:am-/B/
"venir"
passe également pOUf un semi-
auxi 1iaire
de
temps
qui
sert
à
créer
quelques
formes
du
futur,
cf.3.1.2.3.
(6) kolAa kAW !ubu agbA
forgerons-venir/INACC-forger-lances
"Les forgerons fabriqueront des
lances"
h)
Nous
avons
aussi
des
verbes
de
mouvement
tels
que
q:lm-/BI
"marcher"
et
pam-/B/
"courber"
qui
ont
la
valeur
de semi-auxiliaires.
Le premier entre dans la construction
de
quelques
formes
progressives
(7).
Son
rôle
dans
la
formation
du progressif
comporte
plus
de
restrictions
que
celui
de
l'auxiliaire
et.aina,
cf.
3.1.2.3.
Avec
le
verbe
pam,
on
exprime
l'habituel
(8)
qui
est
aussi
désigné
par
le morphème de modalisation tii-/HH/.
(7)
halaa clolJ
lûu
lim
femmes-marcher/INACC-puisser-ea u
"Les femmes sont en train de puiser de
l'eau"
(8) na-halo pa~ w6bu t\\Waa té
IIsg-femme-courber/INACC-aller-devins chez
"Ta femme a
l'habitude de consulter
les devins"
c}
Les
serni-auxiliaires de modalisation servent à
exprimer
le degré,
la masse,
et à
comparer deux ou plusieurs objets
ou personnes etc ..
eu égard à une caractéristique donnée.
(i)
Haut
degré
d'intensité
ou
de
qualité:
k, h-/BB/
"dépasser"
(9)
n-kil\\-W y~~duu
IIsg-dépasser-INACC parler
"Tu parles trop"

209
(10) n-kLIL-W n~D sDIDm
IIsg-dépasser--INACC-boire bière de mil
"Tu bois trop la bière de mil'!
(11) n-k,l, klû
IIsg-exagérer/ACe être gros
"Tu es trop gros"
(i i )
Comparatif
du
degré
de
supériorité:
kp/Ut.-/HB/
"dépasser", wab-fB/ "gagner"
(12)
kpanna~ kpa~L-W (ou wA-kL) na~ séu
chevaux-dépasser-INACC (ou gagner-INACC) bœufs courir
"Les chevaux courent plus vite que les bœufs"
(13) n-kpa~. ft6-~00 kîu
IIsg-gagner/ACe (au dépasser/ACe)
IIsg-mère \\être
gros\\
"Tu es plus gros que ta mère"
(iii)
Le
superlatif
est
exprimé
par
la
tapi cal isat ion
du
sujet des verbes cités plus haut: kpaq,L - et wab-
(14) fiâ-kpâq,L-W-na (ou fia-wakL-na)séu
IIsg-dépasser-INACC-Tap (ou IIsg-gagner/INACC-Top)
courir
"C'est toi qui cours le plus vite"
(iv)
Les
autres
semi-auxiliaires
de
modalisation
ne
désignent
pas
des
formes
du
comparatif
mais
indiquent
simplement
la
manière
dont
l'action
du
verbe
principal
s'accomplit.
Ci-après
ces
semi-auxiliaires-
avec
leurs
valeurs adverbiales correspondantes:
w[nau "difficilement"
à peine,
difficilement
wiz(nau "prédominer"
principalement

210
n{nau "s'occuper de"
seulement
tuuz6u "viser juste"
régulièrement,
exactement
(15) pa-wiana tisûu ft~-tbm
Glpl-semi-auxil-accepter-IIsg-affaire
"c'est difficilement qu'ils acceptent
ton affaire"
3.1.2.4.
Les verbes-copules
Les
verbes-copules
we-Q
"être",
féyi
"être
absent",
ké-u
"être",
calf-\\}
"rester",
pLSL-U
[plSUU)
"devenir"
se
distinguent
l'un
de
l'autre
par
le
type
de
syntagme
prédicatif qu'ils permettent de
former.
Pour chaque verbe-
copule,
nous
rendrons
nécessairement
compte
des
types
de
syntagmes prédicatifs qu'il admet.
Le
verbe
WE:-U
peut
avoir
le
statut
de
verbe
plein
c'est-à-dire
qu'il
peut
à
lui
seul
former
un
prédicat.
Ex.:
Bs:î
WE€
(Dieu-être/
ACC)
"Dieu
existe".
En
fonction
de
copule,
c'est
seulement
son
radical
we-
qui
apparaît
avec
un
prédicatif;
celui-ci
peut
être
un
SN
(1)(2),
un
SAdj
(4)(5)
ou
un
SPp
(3).
Le
SN prédicatif
ne peut
être
qu'un
substantif
qualificatif,
cf.
3.2.3 .•
un
adjectif
formé
sur
une
base
d' idéophone
ou
un
déterminant
numéral
cardinal.
En
outre
il
faut
mentionner
qu'on
ne
peut
pas
omettre we-.
(1) Kao we
15JJ
Kao être mal ice
"Kao est malin"
(2) e-haw WB klmeléndu
Glsg-chien être stupidité
"Son chien est stupide"

211
(J)
me-neze we numoM tc~
Isg-grand-mère être-chambre à coucher
"Ma grand-màre est dans
la chambre à coucher"
(~) ma-ha-st wc nasl-tozo
Isg-chien-gn4pl être gn4pl-trois
"Mes chiens sont au nombre de
trois"
(5) ma-has\\:
oas\\to7,o
"Mes chiens sont au nombre de trois"
Ce n'est
que
devant
le déterminant
numéral
qu'on peut
omettre we- (5).
e-half kuneléndu
ne signifie ni "son chien
est
stupide" 1
ni
"son
chien
stupide",
mais
Il la
stupidité
de son chien".
féyi
"être
absent,
manquer"
est
une
forme
invariable.
Il
expr ime
la
négation
de
WE-,
Cette
particule
verbale
admet
les
mêmes
types de prédicatifs
que
we-.
En
voici
un
exemple:
( 6 ) Kao féYL
l:il]
Kao
ne pas être-malice/intelligence
"Kao n'est pas malin/intelligent"
ke-,
radical
de
k.e-l,)
"être"
est
en
distribution
complé-mentaire avec we-.
ke- se combine
seulement avec un
syntagme
prédicatif
qui
a
pour
noyau
un
adjectif
d'état
(9),
un
substantif
non
qualificatif
(7)
ou
un
SN
qui
a
pour
noyau
un
substantif
non
qualificatif.
Aucun
des
syntagmes
prédicatifs
qui
apparaissent
avec
WE-
ne
peut
apparaître avec ke-.
(7) me-egbaadu ké ~5k5t~ (55s5)
Isg-ami-être médecin (grand)
"Mon ami est un (grand) médecin"

2 [ 2
(8) ms-sgbaadv t5k5t~ (55s5)
"Mon ami est un (grand) médecin"
(9) men-kpelai ké kikpedai
Isg-chaise-être noif
"Ma chaise est noire"
cai-o
en
tant
que
verbe plein
"s'asseoir,
être
assis"
apparaît
comme
copule
signifiant
"l'ester.
être".
Dans
ce
cas,
i l
prend
comme
syntagme
prédicatif
des
adjectifs
verbaux
négatifs
(lO),
des
adjectifs
formés
sur
une
base
qui
est
un
idéophone
(11)
et
des substantifs
qualificatifs
( 13 ) .
(10) nându cai kl-tl-SEti-w (k\\d\\zetvu]
viande-rester/ACe Adjr-Neg-couper-2sg
(La viande est restée non coupée)
"La viande n'a pas été dépecée
(11)
e-nûw caj ~niii
Glsg-tête-rester/ACC petit
"Sa tête est petite"
(12) a-caj pvd~d\\yâ
Glsg-rester/ACC pitié
"11 est pitoyable"
Le
verbe
P\\S\\-u
[p\\svv]
"devenir"
ne
peut
avoir
pour
prédicatif qu'un substantif non qualificatif
(13) e-p\\si kanai
Glsg-devenir/ACC malfaiteur
"Il est devenu un malfaiteur"
e-p\\si tila (tailleur)
"Il est devenu tailleur"

213
Parmi
les
quatre
copules
décrites,
ke-
est
la
seule
qui
puisse
être omise
partout
(we-
ne
peut
être omis
que
dans
un
cas
précis.
voir
ex.
5).
Nous
en
déduisons
que
ke-
n'est
qu'une
simple
copule,
donc
sans
valeur
sémantique.
Son
omission doit
être remplacée
par un accent
démarcatif,
comme
c'est
aussi
le
cas
de
la
particule
disjonctive
ke-,
cf.
2.2.1.
et
3.8.1.
(dans
le
syntagme
que
suit
la copule
omise,
c'est-à-dire
dans
le
SN sujet,
on allonge
la dernière syllabe du dernier mot sous
l'effet
de
l'accent
(voir ex.8).

214
3.1.3.
L'infinitif
Nous
n'allons
pas
chercher
à
démontrer
que
l'infinitif
est
une
forIDe
verbale
ou
nominale,
mais
nous
allons
simplement
décrire
ses
caractéristiques
dans
ce
qu'il a de verbal
et de nominal.
L'infinitif
se
compose
du
radical
verbal
et
du
suffixe
-'.l.
/HB/
Qui
est
sa.
marque
tonale.
C'est seulement
dans
les
verbes
dont
le
radical
se
termine
par
Im/
que
ce
morphème
suffixé est
représenté par
7~ IHB!.
un ton
modu lé
sans
support
segmenta!,
(voir
l ' i n f i n i t i f
q,5m
"marcher"
ci-après)
parce
que
les
voyelles
brèves
(u]
el
[u]
ne
peuvent
pas
apparaître
a.près
Im/
à
la
fin
d'Un
mot,
cf.
1.1.10.
Nous
avons
décrit
rlans
le
chapitre
2.1.8.
comment
le
ton
/H8/
se
réalise
dans
la
syllabe
du
suffixe
du
mot.
Voici
quelques
exemples
pour
illustrer
la
formation
de
l'infinitif:
Radical
Suffixe
lnfinitif
se-
IHI
-0
/HB/
séu "courir"
lub-
/B/
"
lübu "forger"
<t~.- /B/
"
c:l.5m "marcher"
sidi- IBHI
"
sidQu
"mêlanger"
pilimi- IBBBI
"
pilim6u "rouler
(intr)"
L'infinitif
porte
le même
sens que
le
radical
verbal.
Il
a
les
caractéristiques
syntaxiques
propres
au
substantif:
il
apparaît
dans
le
syntagme
nominal
sujet
~t
dans
le
s~'ntagme
nominal
complément
(1):
il
peut
s'accompagner
d'nn
déterminant,
et
ce
dernier
porte
la
marque de
l'accord de
la classe nominale
(2).

215
(1) ma-na fié-tibu,
man-ta-na-na-kpa-u
lsg-voir/ACC IIsg-descendre-Inf,
Isg-Neg-voir/AOR
IIsg-(monter-Inf
(J'ai vu ta descente,
pas ta montée) =
"Je ne vois pas comment tu peux te tirer d'affaire"
(2)
fié-sidûu
pu-ne pL-ta-kedloâ-m
IIsg-façon de mélanger-Gn6-Deict/Prox Gn6-Nég-
[plaire/AOR-glsg
"Ta façon de mélanger ne me plaît pas"
L'infinitif
se
distingue
du
substantif
par
le
fait
qu'il
apparaît
avec
un
auxiliaire
et
fait
fonction
de
noyau
verbal
du
prédicat
(3)
(4).
Le
substantif
ne
peut
pas
former
un prédicat
avec un auxiliaire
(5)
(6).
(Jl
pa-wlzl
yooduu
Ipl-FUTProche parler
"Ils vont bientôt parler"
(4)
pa-kâ~ yoodûu
Ipl-FUT.
parler
"Ils vont parler"
( 5 )
• pa-ka~ yo.::>dai
Agrammatical
lpl-FUT.
langage
( 6 ) • pa-w(zl Y:Jl:Jld(tu
Agrammatical
Glpl-FUT.
façon de parler
3.1.4.
Les catégories des verbes finis
Le mode,
l'aspect
et
le
temps
sont
les
catégories
les
plus
importantes
qui
forment
le
cadre
de
description
des
formes
finies
du
verbe.
A
ces
catégories
viennent
s'ajouter
les
modal isations,
mais
tous
ces
concepts
vont
être explicités dans
la description qui va suivre.

216
3.1.4.1.
Les modes
Concernant
les
modes,
nous
Constatons
qu'il
en
existe
5
formes:
l'indicatif,
l'impératif,
le
jussif,
le
condi-
tionnel et
le descriptif.
L'indicatif.
mode
du
réel
et
l'impératif.
mode
de
l'ordre
à
la
deuxième
personne/singulier,
ne
nécessitent
pas
d'avantage
d'exPlications.
L'indicatif
n'est
pas
carae t ér i sé
par
une
marque
morpho log·ique.
Nous
par 1erons
iCI
d'un
morphème
/r/J/.
L'impératif
a
plusieurs
formes.
Elles sont
décrites plus
loin
(3.1.6.).
(il
Indicatif
(l)
pÎya
sé-l:f
enfants-courir/INACC
"Les enfants courent"
(ii)
Impératif
(2)
sé!
"Cours!"
Avec
le
jussif,
on
peut
donner
un ordre ou émettre
un
souhait
à
la
première.
deuxième
ou
troisième
personne.
Il
est
caractérisé
par
un
ton
haut
qui
précède
le
radical
verbal,
cf.
3.1.6.
(Ui)
Jussif
(3)
pi ya i: -k:J:J
enfants-Juss-venir
"Que
les
enfants viennent"

217
(iv) Le conditionnel
Avec
le
conditionnel,
on
donne
dans
la
proposition
subordonnée
la
condition
dont
dépend
la
réalisation
de
J'action
exprimée
dans
la
proposition
principale,
cette
dernière
se
plaçant
toujours
après
la
subordonnée.
La
forme
conditionnelle a
le schème:
Ton haut+ Verbe/ACe. Ce
ton haut
n'a
pas
de
support
sylabique
au
niveau
sous-jacent.
Il
est
porté dans la forme actualisée par le pronom sujet
(48) et au
cas

celui-ci
n'existerait
pas,
il ,se
réalise
dans
une
voyelle épenthétique (4b).
(4a)
(yéé)
pa.-mabi-m
(Y:J)
man-sL-xL
(si) Glpl/Cnct-battre/ACC-Isg Pdémarc Isg-mourir/INACC
"5' ils me battent,
je meurs"
(4b)
(yéé)
hâ.:t,a,a é-yebî
pa-tumiye
(y5J.
fb:5sl.
li-li
(si) paysans Cnd-laisser/ACC gnlpl-travail Pdémarc
famine apparaître/INACC
"Si
les paysans cessent de travailler,
il y aura
la
famine"
Il ne
sera pas
nécessai re dans
la descr ipt ion des
formes
finies
de
présenter
toutes
les
formes
du
conditionnel.
La
description
qui
vient
d'être
faite
suffit
pour
les
déterminer.
Toutes
les formes
finies
employées
à
l'indicatif

l'exception
des
formes
expectatives
et
immédiatives)
se
rencontrent au conditionnel.
(v) Le descriptif
Tout comme
l'indicatif,
le descriptif dont
la marque
est
le
suffixe
-~
/H/.
se
rapporte
au
réel,
mais
au
réel
considéré
du
point
de
vue
de
l'énonciateur.
L'action
est
présentée
telle
qutelle
est
perçue
par
l'énonciateur
qui

218
annonce
en
même temps
Qu'il émet
un commentaire
là-dessus.
La négation est
incompatible avec le descriptif.
(5)
pe-sé-~-u y~ paa-talL-K puw taa
Glpl-courir/INACC-Descr Pdémar gnlpl/Nég-arriver-
[I~ACC montagne dans
"A les
voir
courir,
ils n'arriveront pas jusqu'au
Sommet de
la montagne/ Leur course ne
les mènera pas
au sommet de la montagne"
3.1.4.2.
Les modalités
Le
terme
modalité
n'a
pas
de
définition
fixe
en
l
linguistique
.
Il
s'agit
lel
des
modalités
facultatives.
Elles
modifient
le
prédicat
dans
lequel
le
verbe
est
déjà
à
un
mode
donné,
et
présente
des
différences
quant
à
l'aspect
et
au
temps.
Elles
n'expriment
que
des
nuances
complémentaires
modales.
Contrairement
aux
modes,
elles
sont
facultatives,
De
plus,
alors
que
les
modes
entretiennent
entre
eux
des
rapports
paradigmatiques,
les
modalités
entre
elles,
sont
en
rapports
syntagmatiques.
Elles
sont
marquées
par
des
préfixes,
et
ceux-ci
sont
directement
rattachés
au
verbe
même
dans
le
cas

il
y
a
d'autres
morphèmes
grammaticaux préfixés.
La
modalité
de
la
négation
a
pour
marque
le
morphème
u- /B/ préfixé au verbe (Ce morphème se place après le
pronom
sujet
quand
i l
y
en
a
un).
Ce
morphème
désigne
la
1
Le sens
de
modalité
dans
cette
étude
est
celui
qe
l'on
retrouve
chez
J.
Lyons
(1968:
308):
"If ""e
turn
to
the
other
modalities apart
from
command and
interrogation,
we find
a
large variety of ways
in which
the
'attitude'
of
the
speaker
is
grammatically
marked
in
different
languages."
Nous
avons
dénommé
les
modalités
portant
une
marque
grammaticale.
modalités de détermination,
car elles
sont
toutes
faul tatives
et
n' interviennent
que
pour
modifier le prédicat dont
le mode est déjà fixé.

2 1 9
négation
de
l'action
prIse
à
l'accompli.
Cette
négation
Il
à la fois une
valeur de
passé
et
de
présent.
(6)
e-ta-sé [etesé]
Glsg-Nég-courirjAOR
"Il n'a pas couru"
(6b)
piya
ta-na kallmasL
enfants Négg-voir/AOR poussins
"Les
enfants
n'ont
pas vu
les
poussins"
On
obtient
la
négation
à
l'inaccompli
par
l'allongement
de
la
voyelle
de
la
syllabe
du
pronom
sujet
et
la
présence
du
ton
bas
dans
cette
syllabe,
ou
en
l'absence
d'un
pronom,
en
faisant
précéder
le
verbe
d'nne
voyelle
épenthétique
/tl/
frappée
de
ton
bas.
La
voyelle
s'assimile
à la
voyelle du
radical verbal
quant aux
traits
(-ATR]
vs.
[+ATR].
Le
morphème
de
la
négation
à
l'inaccompli
est
donc
tout
simplement
un
ton
bas
/BB/.
Ce
morphème
tonal
est
réalisé
par
deux
allomorphes:
dans
le
premier
cas,
le
ton bas
/BB/ trouve
son élément
syllabiqlJe
dans
le
sommet
syllabique
du
pronom
sujet
(7);
dans
le
second
cas,
le
ton se
réalise dans
la voyelle
épenthétique
( 8 ) .
(7)
ci.ii-sé-l{
Ipl-Nég-courir/INACC
"Nous ne courons pas"
(8)
halaa
ii-séK
femmes Nég-courir/INACC
"Les
femmes
ne courent pas"
La
négation
provisoire est
marquée par
le morphème
de
négation
ta-
préfixé
au
radical
auquel
est
suffixé
la

220
marque
-tA
qui
confère
Lin
caractère
provisoire
à
la
négation:
ta-Radical Verbal-tâ.
(9)
halâa ta-sê-ta [taséda]
femmes/lpl Nég-courir-Nég
"Les
femmes
n'ont pas encore couru
La
forme
prohibitive,
une
autre
forme
de
négation
(impératif négatif,
est marquée par ~- /B3/:
(10)
taa-kizi
Prohib.-refuser/AOR
"~e refuse pas!"
L'immédiatif,
exprimé
par
le
préfi~~ u- /!1./
inc!i'iu'2
J
le
fait
que
l'action
consécutLve
à
une
aut.re,
se
dér')ule
dai15
l'immédiat.
L'immédiatif
se
combine
exclusi\\'ement
[l.\\"ec
les
formes
de
l'accompli.
Le
prédicat
ainsi
formé
apparaît
seulement
dans
la proposition
principale qui
suit
une
subordonnée
temporelle
(11),
ou
dans
la
subordonnée
temporelle
elle-même
(12).
Dans
le
dernier
cas,
.l..J..-/H/
porte un
ton
bas.
(11)
E:-nâ callm
li i-t(-mabt knbukâ
G1sg-voir/ACC sang quand G1sg-Immed-pousser/ACC cri
"Lorsqu'il
vit
le
sang,
il poussa
(immédilltement)
un
."
Cri
(12)
e-t(-nâ cal(m
l i e-mâ kubukâ
G1sg-Immd-voir/ACC-sang quand G1sg-pousser/AOR cri
"Aussitôt qu'il
vit
le sang,
il
poussa un ·cri"
L'adversatif
indique
que
l'action
est
accomplie
malgré
une
résistance
Le
préfixe
de
l'adversatif
est
.t..ii- /HB/.
Nous
reviendrons
en
détail
sur
la
réalisation~
[BB]
de
ce
ton
à
l'accompli
adversatif
et
à
la
forme
de

22 1
négation
catégorique
de
l'inaccompli
(forme
adversative
négative
de
l'inaccompli)
dans
la
description
de
ces
formes.
Un
prédicat
adversatif
ne
peut
se
rencontrer
dans
une subordonnée temporelle.
(13)
man-t(l
WOkl
peéqe ne mâ-na
lsg-Advs-aller/INACC-là et lsg-voir/AOR
"J'y vais tout de m&me pour voir"
L'expectatif
exprime
le fait
que
l'action
s'accomplit
dans
l'attente
qu'une
autre
action
s'ensui"B
(1~)
ou
qu'elle
s'accomplisse
simultanément avec
la
première
(15).
Le
préfixe
de
l'expectatif
est
.tii-/HH/.
La
fo!'me
expectative
se
combille
uniquement
avec
celles
de
l'inaccompli.
L'expectatif présente le schème sui'-ant:
t[L-/HH/-Verbe à l'inaccompli
(14)
man-tlL-wôkî
nt ij-k.:i:l
Isg-Expct-aller/INACC et IIsg-venir/AOR
"J'y vais en attendant que tu suives"
(15)
man-tii-hîli-K qôzi n~ n-tii-sâ-K mu tu
Isg-Expct-préparer/I~ACC sauce et IIsg-Expct-
[préparer/INACC pâte
"Je prépare la sauce pendant que tu prépares la pâte"
3.1.4.3.
Les temps
Comme
il
a
été
montré
dans
la
desçription
de
l'accompli
et
de
l'inaccompli,
les
morphèmes
marquant
les
deux
types
d'aspect
expriment
une
référence
temporelle
relative.
L'accompli
se
rapporte
au
non
futur
(16)
et
l'inaccompli au nou passé
(17).

222
(16)
pe-kpem-â
Glpl-rentrer/ACC
"Ils sont
rentrés à
la maison
pe-leb-â
Glpl-s'égarer/ACC
"Ils se sont
égarés"
(17)
pe-kpéJ]
Glpl-rentrer/INACC
"Ils rentrent à la maison"
â-lé-ki?
Pron.Interr.-se perdre/IXACC
"Qui
s'égare?"
Cette
division
primaire
du
temps
est
précisée
par
le
morphème
d'antériorité
(expression du
passé);
k.3.-/B/
(lB},
de
postériorité
(expression
du
futur):
k.a-/H/
(19),
ainsi
que
par
les
auxiliaires
tilf. (futur)
pour
le
futUr
(20)
et
.H.J....Z...J.-
pour
le
futur
proche,
cf.
3.1.2.3.
La
modalité
de
l'immédiatif
peut
aussi
avoir
une
fonction
de
référence
temporelle
et
désigner
le
passé
immédiat
d'Une
action
par
rapport i
une autre qui la suit
(22).
(18)
e-pîya y~~ é-ke-kpem-â
Glsg-enfants-à cause de-gnlsg-Ant-rentrer/ACC
"C'est
à cause
de ses
enfants qu'il
était rentré
chez
...
[ 1li l

(19)
n-kâ-kpeQ lé n-yâ-m
IIsg-Ant-rentrer chez
soi/rNACC quand 1rsg/Juss-
[appeler-1sg
"Il faut que
tu m'appelles quand tu seras sur
le
point de rentrer"

223
(20l
evebîya œba pa-kâ8 lébu
jeunes gens-Dém.
Dist.
Glpl Glpi-FUT.
s'égarer
"Les jeunes gens-là vont s'égarer"
(21)
pa-WlZl
slbu
Glpl-FUT.proche mourir
"Ils vont bientôt mourir"
(22)
pa-tll-fem-â ne n-tail
y:J
Glpl-Immd-s€
réveiller-ACe et rIsg-arriver/AOR Pdémar
"Ils se sont réveillés juste a~ant que tu arrives."
Les
deux
préfixes
il-/BI
d'antériorité
et
k...a.-/H/
du
futur
peu\\'ent
aussi
être
représentés
par
l'allongetDent
de
la syllabe
du
pronom
sujet
et
le
ton
B ou
H correspondant
de
ces
préfixes
qui
frappe
la
deuxième
more
de
la
syllabe
longue.
Ceci
est aussi
,-a1able dans
le cas
o~ ces
préfixes
apparaissent après
la marQue du conditionnel
(25).
123)
paa-kpem-â (pa-ka-kpem-â)
Glpl/Ant-rentrer/ACC
"Ils êtaient rentrés chez eux "
(24)
nn-kpen
In-ka-kpen lé)
IIsg/FUT-rentrer/INACC quand
"Quand tu rentreras i
la maison
"
(25)
h!~!a ii-yebi (r-ka-yebi) p3-tumrye fl~5sl ka-ll-â
[kalt.w!
paysans CND/Ant-laisser/ACC Posslpl-travail
famine
[Ant-apparaître/ACC
"Si les paysans avaient cessé de travailler,
la
famine aurait sévi."

224
3.1.4.4.
L'aspect
On
emploie
souvent
le
terme
'aspect'
pour
désigner
une
catégorie
aussi
bien
grammaticale
que
sémantique
du
verbe
"manière
d'agir"
ou
"une
caractéristique
d'aspect".
Nous
désignons
par
'aspect'
dans
cette
description
la
catégorie
grammaticale
qUl
repose
sur
l'opposition
accompli
vs.
inaccompli 2 .
L'accompli
et
l'inaccompli
ne
permettent
pas
de
saisir
toutes
les
distinctions
aspectuelles
du
kabiyè.
Une
troisième
forme se
caractérise
par
le
fait
qu'elle
n'a
ni
les
caractéristiques
de
l'accompli,
ni
celles
de
l'inaccompli:
c'est
l'aoriste.
L'accompli
désigne
l'action
perçue
comme
réalisée,
l'inaccompli
l'action
non
encore
achevée
et
l'aoriste
lui
l'action
en
soi,
sans
l'idée
d'accompli
ou
d'inaccompli.
Nous
traiterons
des
problèmes
concernant
la
référence
temporelle
et
l'aspect
dans
la
description
détaillée
des
formes
de
l'aspect.
Si
nous
considérons
les
caractéristiques
formelles,
l'aoriste
se
distingue
de
l'accompli
et
de
l'inaccompli
par
le
fait
qu'il
n'est
pas
marqué
par
un
morphème
mais
qu'il
se
compose
du
radical
verbal
qu' af fecte
une
structure
tonale
dont
nous
rendrons
compte
plus
loin.
L'accompli
et
l'inaccompli
sont
marqués
par des
suffixes
et des tons.
(1)
lub- /B/ "forger";
ACC:
lub-â-j
INAGC:
lûkij
AOR:
1 U
(2)
cosi-
/HB/
"répondre"j
ACC:
cosaa;
INACC:
cosiH;
AOR:
côsi
2 Cf.
Comrie
(19ï4):
page 16 et
suite

225
En
ce
qui
concerne
les
caractéristiques
syntaxiques,
nous
constatons
que,
l'accompli
et
l'inaccompli
peuvent
s'employer dans des prédicats
indépendants
( 3 J ,
( 4 )
alors
que
l'aoriste
ne
peut
apparaître
dans
un
prédicat
indépendant
( 6 ) ,
à
moins
que
1.
modalité
de
1.
négation
n'apparaisse dans ce prédicat
( 7 ) •
(3)
fia-caa c6si-a
[c6saaJ
IIsg-père répondre/ACe
"Ton père a répondu"
(4)
fia-cas c6si-K
IIsg-père répondrejINACC
"Ton père répond"
(5)
!lu l i si
POZl
tom
le fia-cas
c6si
policier poser/ACe affaire quand
IIsg-père-répondre/AOR
"Ton père a
répondu
lorsque
le policier
l'a
interrogé"
(6)
* fia-caa c6si
Agrammatical
IIsg-père répondre/AOR
(7)
fia-cas
to-c6si
IIsg-père Nég-répondre/AOR
"Ton père n'a pas répondu."
Les
formes
de
l ' aspec t
à
l'inaccompli
se
présentent
comme
suit 3 :
une
forme
de
l'habituel
s'oppose
aux
formes
du
continuatif
qui
peuvent
être
simples
ou
progressives.
L'habituel
est
exprimé
par
le
morphème
tu-/HH/
préfixé
au verbe à
l' inaccompl i
(8).
L'opposition
forme
simple
vs
forme
progressive
est
clairement
exprimée:
c'est
la
forme
de
l'inaccompli
qui
représente
le continuatif simple
(9),
alors que
la forme
3 ibid.
pages
16-39

22fi
progressive
du
continuatif
est
formée
à
l'aide
de
l'auxiliaire ~aina ou du semi-auxiliaîre ~o~ (10).
(8) piya t((-lééyi-~ ta~ yo5
enfants Hbt-jouer/INACC cour intérieure-sur
"Les enfants
jouent d'habitude dans
la cour intérieure"
(9)
pîya lééyi-lS
enfants-jouer/INACC
"Les enfants jouent"
(10) pîya da'lSna
(ou do)))
lééyuu
enfants-Prog-jouer
"Les enfants sont en train de
jouer"
I l
convient.
avant
de
passer
à
la
description
détaillée
de
leurs
formes,
d'illustrer
par
le
diagramme
suivant
les
trois
aspects:
l 'ac comp 1 i ,
l'inaccompli
et
l'aoriste:
ASPECT
ACCOMPLI
AORI STE
INACCOMPLI
HABITUEL
CONTINUATIF
NON PROGRESSIF
PROGRESSIF
(Continuatif simple)

227
3.1.4.5.
LJaccompli
Le
suffixe
de
l'accompli
est
-,a
IB/.
La
réalisation
du
ton
de
ce
suffixe
dépend
de
la
structure
tonal
du
radical
verbal,
cf.2.1.7.1.
Il
y
a
effacement
du
suffixe
de
l'accompli
lorsqu'un
complément
(SN,
SPrép.,
SAdv)
suit
le
verbe.
Mais
son
ton
H
reste
et
se
réalise
dans
le
radical.
Nous
appelons
formes
libres
les
formes
complètes
de
l'accompli
(dans
nn
prédicat
sans
complément)
et
formes
liées celles qui sont suivies d'un complément.
(1) ~é-neze y~~dl-â [y~~daâ] se e-kelimiyé leb-â
Ipl-grand-mère-parler/ACC que gnlsg-poule se
[perdre-ACe
"~otre grand-mère a dit que sa poule est perdue"
{2} ~é-ne2e y~~dL t5m s5s5tu
Ipl-grand-mère-parler/ACC affaire-important
"Notre
grand-mère a
dit
une
chose
importante"
Comme
nous
l'avons
mentionné
plus
haut,
ce
qui
caractérise
l'accompli
est
qn'il
donne
l'action
comme
réalisée
( e t
formant
un
tout).
Le
temps
de
l'action
réalisée
n'est
pas
donné
avec
précision;
la
valeur
temporelle
du
morphème
peut
être
le
passé
ou
le
présent.
Dans
la
proposition
indépendante,
l'accompli
se
combine
avec
les
adverbes
de
temps
qni
se
rapportent
au
passé
ou
au
présent
alors
qu'il
est
incompatible
avec
les
adverbes
de
temps
qui
ont
une
valeur
de
futur.
En
voici
des
exemples:
(3)
pe-kpem-a
Glpl-entrer/ACC
"Ils
sont
rentrés
à la maison"

228
(4)
qeqe pa-t~z( sôna
hier Glpl-préparer/ACC haricots
"Ils ont préparé
les haricots hier"
(Sa)
leeley5 pa-tLz[ 56 na
maintenant Glpl-préparer/ACC haricots
"Ils ont préparé
les haricots maintenant"
(Sb)
s~n~ pa-tLzL sêna
aujourd'hui Glpl-préparer/ACC haricots
"Ils ont préparé
les haricots aujourd'hui"
(6)
* céé pa-tLzL sôna
Agrammatical
demain Glpl-préparer/ACC haricots
Ce
que
nous
appelIons
i C i
accompli
corresPond
à
ce
que
Comrie
a
désigné
par
'parfait'
par
opposition
à
l'accompli
au
sens
strict
du
terme
qUi
ne
donne
pas
d'information
sur
la
réference
temporelle
(division
du
temps)4.
Comme
il
n'existe
qu'une
seule
forme
en
kabirè
pour
les
deux
cas
(accompli
et
parfait),
nous
parlerons
simplement
de
l'accompli.
Mais
nous
expliquerons
par
la
suite
dans
quels
contextes
la
division
du
temps
est
neutralisée.
Dans
les
cas
suivants,
le
verbe
à
l'accompli
ne
contient
aucune
référence
temporelle;
on
indique
tout
simplement Que l'action est réalisée.
al
Quand
le
verbe
à
l'accompli
est
dans
la
proposition
principale
qui
suit
une
subordonnée
temporelle.
Dans
ce
cas
le
temps
de
toutes
les
actions
qui
se
déroulent
dans
la phrase complexe est déjà précisé dans
la subordonnée.
4 ibid.
page 16 et suite

229
(7) céé ma-a-k~~ lé tumlye tem-â
demain Isg-FUT-venir/AOR quand travail finir/ACe
"Quand je viendrai demain,
le travail sera terminé."
b)
Quand
le
verbe
l
l'accompli
apparaît
dans
une
proposition
conditionnelle,
la
référence
temporelle
ne
jouant
aucun
rôle
au
conditionnel
(l'important
étant
la
condition
à
remplir),
l'accompli
perd
ce
qu'il
a
de
référence
temporelle.
(8) yéé cee n-k~m-â pîya nl-~ lelén
si demain IIsg/CND-venir/ACC enfants sentir/INACC
[joie
"Si tu viens demain,
les enfants seront contents"
cl
Dans
l'attribution
d'une
valeur
temporelle
à
une
forme
de
l'aspect,
les
caractéristiques
sémantiques
du
verbe
peuvent
jouer
un
rôle.
Les
verbes
d'état
en
témoignent.
Un
tel
verbe
iL
l'accompli
présente
un
état
sans
que
celui-ci
soit
mis
en
relation
avec
une
dimension
temporelle.
(9)
me-we-â [me-weé]
Isg-exister/ACC
"J'existe"
(10)
e-piyi-a [piyâa]
G1sg-devenir noir/ACC
"Il est noir"
(11) akpadlyâa 9~~lL piya
vieux aimer/ACC enfants
"Les vieux aiment les enfants"

230
3.1.4.5.1.
Morphologie
des lormes
de
l'acco.pli des
verbes
dont le schème du radical
est CV
Le
suffixe
-A.
/H/
apparaît
toujours
avec
un
ton
haut
dans
les
fo rmes
libres,
c'est-à-dire
complètes
de
l'accompli,
indépendamment du
fait que
le radical ait B ou
H
comme
ton
lexical,
lorsque
le
radical
verbal
est
cv.
Nous
avons
ici
un
cas
dans
leQue 1
le
ton
haut
du
radical
est
soumis
à
une
dissimilation,
cf.
Un
autre
processus
à
mentionner
est
l'insertion
entre
le
radical
et
le
suffixe.
Cette
insertion
est
facultative
si
la voyelle du radical est Jal.
Exemples:
Forme
libre:
Forme
na- IHI "voir"
na-â ---)
oai/nana
nli
se- IHI " courir "
se-a ---)
sewa

ma- IBI "sauter"
ma-a ---)
maâ/ma~â

Le
fait
que
le
ton
de
l'accompli
dans
la
forme
liée
se
réalise dans
le
radical
(le suffixe
de
l'accompli
étant
effacé)
est
attesté
clairement
dans
les
verbes
de
ton
lexical
bas
(voir
ci-dessus
u-
IBI
vs
ACC:
I1l...6.J.
Une
simplification
du
ton
a
lieu
dans
le
cas
des
verbes
à
ton
haut,
le
ton
H du
radical
et
le
ton
H
de
l ' accompl i
se
réalisent
[Hl
dans
le
radical
pour
qu'en
résulte
la
forme
liée de
l'accompli
de
ces verbes.
3.1.4.5.2.
Morphologie des fol"lIles accomplies de_s
verbes
avec les schè_es de
radical CVb-,
CVm-
Les
radicaux
verba.ux
CVh-
et
CVm
sont
tous
de
ton
B.
La
forme
libre
de
l'accompli
est
formée
selon
la
règle
déjà bien connue Radîcal-8utfixe-a/HI de
l'accompli.

231
(1) kolo~gâ ~ab-a
mur-tomber/ACe
"Le mur est tomb~"
(2)
mIl)
q,lm-a
feu-éteindre/ACe
"Le feu est éteint"
Dans
la
forme
liée
de
l ' accompl i
des
verbes
dont
les
radicaux sont
de
schème
CVb-,
le
ton
H qui
étai t
porté
par
le
suffixe
-.!l
se
réalise
après
effacement
de
a. dans
une
voyelle
épenthétique
Il/ dont
la seule
fonction
consiste
à
servir
de
support
segmental
au
ton
H
qUl
a
perdu
sa
syllabe
(3).
Dans
les
verbes
au
schème de
radical
CVm-,
ce
ton
se
réalise
dans
la
nasale
syllabique
Im/
à
la
fin
du
verbe.
(3) kololJga q,abl taakûqe
mur
tomber/ACe panier
"Le mur est
tombé SllI"
le panier"
(4)
mll) qtm nemeé~a tee
feu
éteindre/ACe cuisine sous
"Le feu est éteint dans la cuisine"
Lorsqu'une
sonante,
à
savoir
[ml,
[1]]
ou
Cl]
suit
la
forme
liée
de
l'accompli
des
verbbes
CVm
comme
pronom
complément,
cela
nécessite
une
voyelle
épenthétique
entre
le
radical
et
le
pronom
complément,
afin
d'obtenir
une
syllabe
longue 1
donc
deux
mores
(l'une
pour
le
ton
de
l'accompli,
l'autre
pour
le
suffixe
complément)
(6),
(7)
et
(B):
( 5 ) e-slm-we
Glsg-connaître/ACC-Glpl
"Il
les connaît"

232
(6)
e-sllbl-(
Glsg-connaitre/ACC-Glsg
"Il
le conn ait"
(7)
e-SLlbL-l]
GIsg-connaître-IIsg
" l I t e connaît"
(8)
E;-sLlDl-m
Glsg-connaître-rsg
"Il
me connaît"
3.1.4.5.3.
Morphologie
des formes
de
l'accompli
des
verbes
de schème de radical CV~-
Les
processus
morphologiques
qui
onl
lieu
lorsque
le
suffixe
-a/HI
entre
en
contact
avec
le
radical
CVll'.
notamment
la
réalisation
de
/-lS/
comme
[wJ.
ainsi
que
celle
du
suffixe
/-a/
comme
[aal,
ont
été décrits
dans
la
section
1.1.8.
~ous avons
aussi
montr6
dans
la
description
de
la
structure
tonale
des
verbes
que
dans
la
syllabe
longue
.a..a., la première more appartient au radical et porte
le
ton
de
ce
dernier,
cf.
2.1.7.1.
Les
exemples
suivants
il1ustrerlt
les
[ormes
libres
de ces
verbes:
(9)
nal:f-
IBBI "brûler"; ACC:
naXa
(la)
nilS'-
/BH/ "refroirlir";
Ace:
nlwaâ.
(11)
t:JlS'-
/BR/
"manger";
ACC:
t:lwaâ
(12)
kuduyuw nlwâa
"la chambre
est
humide"

233
Les
formes
liées montrent un radical
dont la dernière
more
est
frappée
du
ton
de
l ' accompl i.
Nous
obtenons
pour
les
verbes
cités ci-dessus
les
formes
Uax. niX. ~.
(13)
kudûyîw fia~ ~oo ~e~e-waYl
maison brûler/ACe depuis avant-hier
"La maison est brfilée depuis avant-hier"
3.1.4.5.4. Morphologie de
la forme de l'accompli des
verbes
à radicaux polysyllabiques
Dans
les
verbes
présentant
un
radical
à
plurisyllabique
CVCV,
CVCVCV
etc .. ,
la
dernière
s;yllabe
a
toujours
pour
noyau
la
voyelle
IL/
qUl
s'assimile
totalement
à
la
voyelle
/-a/
du
suffixe.
La
syllabe
brève
à
la
fin
du
radical
et
le
suffixe
forment
ensembl",
une
syllabe
longue.
Dans
ce
cas,
la
more
qui
fait
partie
du
radical
porte
le
ton
du
radical
et
celle
du
suffixe
est
porté
par
le
ton
du
suffixe.
Concerna.nt
la
réalisation
de
ces
tons,
nous
renvoyons
à la sous-setion 2.1.7.1 ..
(14a)
kizi-
IBBI "refuser"
(14b)
ACC:
kizi-â
[kizaâ]
(15a.)
tuzi-
IBHI "pousser"
(15b)
ACC:
tuzÎ-a
[tuzâa]
(16a)
pilimi- IBBBI "rouler"
( 16 b )
ACC:
pilimi-â
[pilimaâ]
(17)
e-kizi-â [kizaa]
se ee-k:lI)
Glsg-refuser/ACC
que G1sg Nég-venir/INACC
"Il a
relusé de venir"
La
forme
liée
de
l'accompli
des
verbes
s~'lla.biques
est
constituée
du
radical
et
du
ton
H de
l'accompli.
La
dernière
syllabe
du
radical
est
brève
dans
tous
les
radicaux
plurisyllabiques.
C'est
elle
qui
sert
de
soutien

234
segmental
au
ton
H qui
se
conserve
après
l'effacement
du
suffixe
-a
(marque
de
l'accompli).
Sa
réalisation
est
soumise
à
l'influence
des
tons
du
radical.
Nous
nous
sommes
également
penchés
sur
cette
question
au
chapitre
2.1.7.1.
Pour
les
verbes
cités
ci-dessus,
nous
obtenons
comme
formes
liées
de
l'accompli
les
formes
suivantes:
.k.i.z..i , .t..1L.z..i 1 Dili ID L
(18)
pe-kizl mulüm
Glpl-refuser/ACC
injustice
"Ils refusent l'injustice"

3.1.4.5.5.
For.e de l'accompli à
l'indicatif
a)
Le Parfait
(accompli)
Il
a
été
déjà.
dit
que
la
forme
de
l'accompli
représente
le
parfait
et
qu'on
ne
peut
faire
aucune
distinction
entre
les
deux
en
kabyè.
Il
a
été
également
fait
mention de
la référence
temporelle du
parfait dans
la
description
de
l'accompli,
à
savoir
que
le
parfait
réfère
à la fois
au passé et au présent.
(1)
mo-wob-a
Isg-aller/ACC
"J'y suis allé"
De
la
combinaison
de
l'accolDpli
avec
les
modalités,
il
résul te
une
série
de
formes
de
l'accompli
qui
f'.)nt
l'objet de
la description systématique ci-après.
b)
L'accomoli advers~: ~-/BB/-verbe-ACC
(2)
man-tLl-~ob-â
Isg-Advs-aller-ACC
"J'y
suis allé tout de même"
c)
L'accompli
antérieur:
k..a-/B/-Verhe-ACC
Contrairement
à.
l'accompli
simple
qui
a
une
valeur
temporelle
relative,
en
ce
sens
que
l'action
réali9ée
appartient
à.
la
fois
aux
deux
subdivisions
temporelles
passé
et
présent,
l'accompli
antérieur
est
une
forme
du
passé.
L'action
accomplie
est
mise
en
position
d'antériorité
par
rapport
au
moment
de
l'énonciation
et
appartient de ce fait uniquement au passé.

236
(3) ~é pîya ka-wob-a [kowobâ] peéqe
Ipl-enfants Ant-aller-ACC là
"Nos enfants y étaient allés"
ct)
Forme négative de l'accompli
La
négation
simple
est
formée
sur
le
radical
de
l'aoriste
et
la
négation
provisoire
sur
le
radical
nu.
Dans
les
deux
cas
la
négation
se
situe
dans
le
non
futur
avec
le morphème:
il-/B/.
(il
Négation simple:
1..a...=-lB/-verbe-AOR
(4)
halâa ta-wîi
[tewii]
femmes Nég-pleu~er/AOR
"Les
femmes
n'ont pas pleuré"
(1i)
Négation provisoire:
ta IB/-RY ta/HI
Le morphème
discontinu ~ ...
~ porte un
ton bas
sur
le
premier
terme
qui
est
le
morphème
de
négation
simple
que
nous
avons
déjà
rencontré
au
(i).
le
deuxième
terme
est
de
ton
haut,
exactement
COmme
le
morphème
-,â.
/H/
de
l ' accompl i,
et
il
a
aussi
sa valeur.
(5)
halaa
ta-wi-ta
femmes
Nég-pleurer-Nég
"Les
femmes
n'ont
pas
encore pleuré"
(iii)
Négation
de
l'accompli
adversatif
(Négatin
catégorique) :
ta/B/-Adys-Verbe/ACC
(6)
pîya
ta-t~L-wobî peé~e
enfants
Nég-Advs-aller/ACC

"Les
enfants
n'y
sont
pas
du
tout
allés"

2)7
(iv)
Négation de l'accompli antérieur:
ta/BI Ant verbe/AOR
(7) paya ta-â-w61o
enfants Nég-Ant-aller/AOR
"Les enfants n'y étaient pas allés"
(v)
Négation
de
l'accompli
adversatif
antérieur
(ou
négation catégorique de l'accompli antérieur):
ta!B/-Ant-Adys-yerbe-ACC
(8) qe-piya ta-â-tll-wobî peéqe
Poss/Ipl-enfants Nég-Ant-Advs-aller/ACC là
"Nos enfants n'y étaient pas du
tout allés"
el
Futur
de
l'accomoli
Cette
forme
est
réalisée
à
l'aide
de
la
marque
du
futur ka-/H/
préfixée au
radical verbal:
ka-/H/-Radical verbal
(9)
piya ka-k~~ po-qoo
fem-a
enfants-FUT-venil"
quand Posslpl-m~re-se réveiller-ACC
"Quand les enfants viendront,
leur mère se sera
réveillée"
La
négation
du
futur
de
l'accompli
est
exprimée
par
la marque
de négation
du non
passé,
qui
apparaît devant
la
marque
du
futur;
les
deux
morphèmes
sont
préfixés
au
radical
de
l'aoriste:
Nég FUT Verbe!
AaR.
Cette
forme
de
verbe
apparaît
seulement
dans
les
propositions
subordonnées.
Elle a une
valeur subjonctive.
(10)
qi-sé-~ se qé-piya ee-kâ k~~
Ipl-craindre-!NACC que
PossIpl-enfants Nég-FUT-venir
"Nous
craignons que
nos enfants
ne
viennent pas"

238
(11) fiâ-taa se fié-piya EE-ka-wol0 sukuli
IIsg-intérieur
que
PossIIsg-enfants
Nég-FUT-aller/AOR
[école
"Tu crois que
tes enfants n'iront
pas i
l'école"
3.1.4.6.
L'inaccompli
3.1.4.6.1.
Caractéristiques de l'inaccompli
La
forme
de
l'inaccompli
comprend
le
radical
verbal
dont
la
première
syllabe
ou
la
première
more
si
elle.
est
longue,
porte
un
ton
haut,
et
le
suffixe
de
l'inaccompli.
ee
suffixe
se
réalise
-k.1./B/
s ' i l
suit
des
radicCtux
d'?
schème
CVb-,
CVm-,
CV1:f-
et
prend
la
forme
=..x/DI 1·:!rsqu 1 i.l
se
combine
a\\'c
les
radicaux
de
schème
CV
(CV)
(CI").
le,
deux
suffixes
sont
donc
des
représentants
d'un
me me
morphème
en
distribution
complémentaire:
ce
sont
des
allomorphes.
Il
a
été
montré
que
-:K
se
rapporte
diachroniquement -ki,
cf.l.2.7.2 et 1.2.8.
(la)
lub-/B/
"forger"
(lb)
INACC:
lub-kt
-----)
Inki
(2a)
sidi-
/BB/
"mélanger"
(2b)
INACC:
sidi-1S' ----)
sidi1S'
(3a)
kelesi-/888/ 11 1aver"
(3b)
INACC:
kelesi-~ ---) kélési1S'
les
verbes
monosyllabiques dont
le
radical se
termine
par
/m/
méritent
une
attention particulière.
le suffixe
de
Il inaccompli
n'apparaît
pas dans
la
forme
de
l'inaccompli;
cependant
il
est
possible de
montrer comment
le
suffixe
de
Il inaccompli
s'est
effacé,
ne
laissant
que
la
vélarisation
de
la
nasale
finale
du
radical
/m/
en
[1)]
comme
marque
de
l'inaccompli,
cf.
1.2.7.2.
et 1.2.8 ••
( 4 a)
kpem-/B/
"rentrer chez
( 4 b )
INACC:
(kpéfj]
Ikpemkl

239
(5a)
sam- /B/
"louer"
(5b)
INACC:
[sa~l /samk/
Nous
devons
également
rendre
compte
des
formes
de
l'inaccompli
des
verbes
dont
les
radicaux
sont
de
schème
CVJS'-.
Lorsqu'ils
comportent
un
ton
haut
et
surtoutc
lorsqu'ils
ont
la
structure
CVK-/BH/,
ils
demandent
une
double
marque
de
l'inaccompli:
k...L.
+
.x.
La
raison
pour
laquelle
les
deux
suffixes,
qui
sont
d'ailleurs
en
distribution
complémentaire,
apparaissent
ensemble
ici,
réside
dans
la
structure
tonale
de
ces
radicaux,
cf.2.1.7.2 ..
Concernant
la
semi-voyelle
/K/
à
la
fin
du
radical,
nous
constatons
qu'elle
s'efface devant
/k/:
(6)
C&K-/B/ "rester"
caH' + ki
--- > câk l
(7)
seK- /BH/ "soulever"
seM' + kl-K ---)
s&kiK
Comme
nous
l'avons
dit
plus
haut,
l'inaccompli
présente
l'action
en
accomplissement.
Tout
comme
à
l'accompli,
le
temps
n'est
pas
donné
de
manière
précise.
La
référence
temporelle
se
rapporte au
non
passé,
c'est-à-
dire
au
présent
et
au
futur.
Lorsque
l'inaccompli
se
rapporte
an
futur,
le
temps
est
normalement
précisé
par
des
adverbes
ou
par
des
syntagmes
circoustanciels
de
temps.
(8)
e-kelesi-K ~eési
Glsg-rincer-INACC marmites
"Il
rince
les marmites"
(9)
céé pa-yâ-K pe-egbéle
demain Glpl-appeler-INACC Posslpl-oncle
"Ils appelleront
leur oncle demain"

240
L'inaccompli
ne
se
combine
pas
avec
un
adverbe
de
temps
qui
se
réfère
au
passé.
(10)
* ~e~e pe-kelési-K ~eési
Agrammatical
hier Glpi-rincer-INACC marmite
Le
verbe
d'une
proposition
subordonnée
peut
être
à
11 inaccompli
si
elle
suit
une
proposition
principale
dont
le
verbe
{vouloir,
verbi
dicendil
est
à
l'accompli
ou
à
l'inaccompli.
Dans
la
proposition
subordonnée,
le
verbe
à
l'inaccompli
désigne
une action
qui -n'a pas
nécessairement
commencé,
mais
qui
est
pourtant
mise
en
relation
a .... ec
le
passé:
(Ill €-ka-hel-i
e-~oo pindé se Kao lfi-ki-i lila
Glsg-Ant-raconter/ACC
Posslsg-~è~e IlrlDée passée que
[Kao abriquer-I~ACC-Glsg-hâches
"Il avait dit à sa mère l'année dernière que Kao lui
fabriquerait
des
hiches".
Les
caractéristiques
sémantiques
du
verbe
peuvent
jouer
un
rôle
dans
la
corrélation
de
l'inaccompli
avec
la
référence
temporelle.
Ainsi
dans
le
cas
des
verbes
d'état,
l'inaccompli
a
exclusivement
valeur
de
futur.
(12)
ceé
~-wé-K ~e~a yaawé
demain
Ilsg-~tre-INACC maison P.lnterrog
"Seras-tu
à
la maison
demain?"
(13)
e-~aall-~ EZl e-caa y~
G1sg-être
grand-INACC
comme
Poss1sg-père
P.démarc
"Il
sera grand
comme
son père."
Dans
cette
description
nous
avons
tenu
très
peu
compte
des
tons,
mais
nous
faisons
remarquer
que
1 e s'

241
problèmes
tonals
ont
déjà
été
traités
dans
le
chapitre
2.1.7.
3.1.4.6.2.
Les formes de l'inaccompli à l'indicatif
1.
Formes du
présent.
du
passé et du
flltur de
l'inaccompli
a)
La
forme
du
continuatif
est
identique
à
celle
de
1 t inaccompli,
forme
précédemment
décrit,:,
de
façon
détaillée.
(1)
mo-wô-kl
Isg-aller-I:.'ACC
"J'y
vais"
bl
L'inaccompli
adversatif:
.tiJ. /HB/-\\'erbe-I!'l"ACC
(2)
piya tll-w6ki
peé~e nE pa-na
enfants Advs-aller/INACC là et gulpl-l'oir AOR
"Les enfants y vont
tout de même pour ,'oir
cl
L'inaccompli
expectatif:
tCL
/HH/-Verbe-PL\\CÇ
(3) man-tiC w6kî DE ~-k33
Isg-Expct-aller/INACC et rIsg-venir/AOR
t'Je pars en espérant que tu viennes"
d)
Forme négative du Don passé
(voir négation du
passé)
(i)
Négation de
l'inaccompli:
Nég-Verbe/INACC
(4) maa-woki peé~e
Isg/Nég-aller/INACC là
"Je n'y vais pas"

242
(ii)
Négation
de
l'adversatif-inaccompli
(négation
catégorique de l'inaccompli):
N~g-Advs-Verbe/INACC
(5)
nn-tLl-woki pée~e
IIsg-Nég-Advs-aller/INACC là
"Tu n'y vas pas du tout"
el
Forme négative du non
futur
On
réalise
ces
formes
ayec
la
marque
de
la
négation
du non futur,
notamment
ta- /8/
(i)
Non
futur:
ta-Vcr-be/INAC':'
Négation d'une action habituelle dans le passé
(6)
pa-ta-ku-~ tûn le pa-hul-a~ egandâ
Glpl-Nég-tuer-INACC élépha~ts quand Glpl~siffler­
[INACe cor
"Quand bien même
on ne
tuait pas
d'éléphants,
on
jouait
du cor"
(Proverbe)
['action
exprimée
dans
la
proposition
principale
est
une-
condition
indispensable
à
la
réalisation
de
l'action
dans
la
proposition
subordonnée
(Négation
hypothétique
de
l' inaccompl i):
(7) yéé pâ-taâ-fezi-m mon-to-w6ki sukûli s~n~
S l
Glpl/CND-Nég-Ant-réveiller-Isg
Isg-Nég-aller/INACC
[école aujourd'hui
"Si on ne m'avait
pas réveillé.
je ne serais pas
allé
à l'école aujourd'hui,l'
(ii)
Négation de l'inaccompli antérieur:
ta
181 Ant Verbe/INACC

243
Il
s'agit
ici
de
la
forme
qui
représente
la
négation
de
l'inaccompli.
Cette forme
fi
les valeurs suivantes:
Négation
d'une
action
habituelle
dans
un
espace
temporel
situé dans le passé:
(8)
pîya ta-a-wôki sukûli
le
pa-nal)-aH s:)saa
enfants-Nég-Ant-aller/INACC école quand Glpl-
[respecter-INACC aînés
"Quand les enfants n'allaient pas i
l'école,
ils
respectaient
leurs ainés."
Négation d'une intention dans le passé antérieur:
(9)
n-ta-a-w6ki sukûli nE n-yâ takaYlSl
se~é;
lIsg-~ég-Ant-aller/INACC école et IIsg-achet2r/AOR
[livres pourquoi
"Pourquoi as-tu acheté
les
livres si
tu n'avais pas
l'intention d'aller à
l'école?"
f)
Les formes du futur de l'inaccompli
L'une
des
formes
est
réalisée
avec
l'auxiliaire
k.A..=.Ji
'Futur'
(lOal.
Elle
ne
peut
s'employer
dans
une
proposition subordonnée temporelle
(lOb):
(10a)
lié-hél) kâ-H l ébu
PossIIsg-moutons-devenir-I~ACC-seperdre
"Tes moutons vont se perdre"
(lOb) * fié-hél) kâ-H lébu lé
Agrammatical
PossIIsg-moutons futur se perdre quand
La forme
négative correspondante
est
réal isée avec
la
marque
de
négation
du
non
passé
préf ixée
à
l'auxiliaire
kii H'.

244
(11) eveblya ee-ka~ léhu
jeunes gens
Nég-FUT-se
perdre
"Les jeunes gens
ne
vont
pas
s'égarer"
L'autre
forme
se
réalise
avec
la
marque
du
futur
prêfixée
au verbe
i
l'inaccompli.
Elle ne
se rencontre
que
dans
une
proposition
subordonnée
temporelle,
elle
ne
peut
se combiner avec la modalité de la négation:
(12) kola! ka-16ki
[k61uki]
hukin le n-)"i-m
Forgerons-FVT-forger![~ACChoues Quand Ilsg/Juss-
[appeler/AOR-Isg
"Il
faut que tu m'appelles quand les
forgerons
fabriqueront
les houes."
g)
L' habi tueI:
ti: t /1-IHj-Verbe-I:-l.'\\CC
(13) man-tll-wo-kl me-egbénâ
Isg-Hbt-aller/I~ACC PossIIsg-maison de la famille de
[la mère
"J'ai l'habitude d'aller chez mes oncles."
La négation
de
l 'habituel
est
exprimée
par
la
marque
de négation du non passé:
(14) maa-t[[-wô-ki me-egbénâ
Isg/Nég-Hbt-aller!INACC
Possllsg-maison
de
la
famille
[de la mère
"Je n'ai pas l'habitude d'aller chez mes oncles"
h)
Le
progressif
On
réalise
les
formes
progressives
à
l'aide
de
l'auxi-liaire ~a3na et dans certains cas aussi
à l'aide du
semi-auxiliaire ~:lJ] "marcher! INACC"

245
(i)
Progressif du présent:
~&ina + Yerbe/INF
ou ~~~ + Yerbe/INF.
(15)
pa-~a&na hizuu nându
Glpl-Prog dépecer viande
"Ils sont en train de d~pecer la viande"
(16) p3-~3~ hizuu nându
(voir
(15))
(ii)
Progressif du passé:
Ant PrQg +,INF.
CJest
seulement
l'auxiliaire
ct.aina
qUl
inteY"':ie'lt
dans
la
forme
du
progressif
du
passé.
L'emploi
du
semi-
auxiliaire l:i.:lJ) est exclu au progressif du passé.
(17)
alikiz5J) ka-Q.&&na hizûu n~ndu
boucher-Ant-Prog-dépecer-\\"iande
"Le boucher était en train de dépecer la viande"
(iii)
Futur du
progressif:
FUT-Prog + INF
La forme
progressive du
futur
apparaît seulement dans
une
proposition
subordonnée temporelle
dont
le
verbe est
à
la forme
progressive.
(18)
abalaa kâ-~a~na hizuu nându le m3n-~3~ n3U sulum
hommes-FUT-Prog dépecer viande quand [lsg-Prog-boire
[bière
"Quand les hommes Seront en train de dépecer la
viande,
je serai en train de boire de la biêre."
(19) abalaa ka-~3n hizûu nandu le man-~a~na sutum n3U
hommes-FUT-Prog dépecer viande quand
Isg-Prog-biè~e
[boire
"Quand les hommes seront en train de d~pecer la
viande,
je
serai en train de boire de la biêre."

246
2.
L'imparfaitS
al L'imparfait simple
Le
suffixe
de
l'imparfait
est
-JU[
IBH/.
Selon
qu'il
s ' ag i t
d'un
vel"be
monosyllabique
ou
plurisylabique,
on
emploie respectivement
le
radical
de
l' inaccompL i
ou
le
radical
nu
dans
la
formation
de
l'imparfait,
ce
qui
transparaît dans
les exemples suivants:
(i)
Verbes monosYllabiques
Radicaux CV
Rad.
de
l' INACC
Imparfait
(20) ma /B/ "sauter"
ma.
ma1J-a1J
(211
se /H/ "courir"
sé1f
sé1f-sx ---> séwa1f
Radicaux CVb-,
CVrn-
(22)
leb /8/
"se perdre"
leki-a1f
lekL-a~---> leka~
(23)
k:Jm /BI
"venir"
Radicaux CVV
(24) ca1f IB81 "rester"
cakL
CakL-a1{ ---> caka&
(25) se1f 18R! "soulever"
seki
seki-aK ---> sekâaK
5
L'imparfait
a
la valeur
temporelle
"Passé",
mais peut
perdre cette valeur pour n'avoir qu'une valeur
modale.

247
(ii) Radicaux plurisyllabiques
(26)
kizi
/BB/ "refuser"
kizi-a~---> k1za~
(27)
kpizi
/HB/
"épousseter"
kpizi-a~ ---> kpiza~
(28)
sidi
/BR/
"mélanger"
sidi-aH ---> sidaaH
(29)
wiliti
18HBI
"jubiler"
wiliti-aH ----> wilitaH
(30) wetesi
IBHRI écouter"
welesi-aH ---> welesâaH
Dans
les
radicaux
complexes
avec
lesquels
se
combine
le
suffixe
-alS
IBH/,
la
voyelle
de
la
dernière
syllabe
s'efface
lorsque
celle-ci
est
de
ton
bas
(22)
(26).
Si
cette
voyelle
porte
un
ton
haut,
alors
elle
est
totalement
assimilée
à
la
voyelle
/a/
du
suffixe
-aH
/BH/
(25)
(28),
Dans
le
premier
cas,
-alS et
la
voyelle de
la dernière
syllabe
se
réduisent
en
un seul
sommet
syllabique
(26),
dans
le
second
cas,
nous
obtenons
deux
sommets
syllabiques,
qui
réalisent
respectivement
la
dernière
syllabe du radical
et
celle
du suffixe
(28).
La
partie H dans
le
ton modulé
/BH/
se
réalise
H ou
B selon
la
structure
tonale
de
la
base
radicale.
Les
règles
sous-jacentes
à
cette
réalisation
sont
les
mêmes
que
ce Iles
qui
sont
à
la
base
de
la
réprésentation
du
ton
/H/
du
suffixe
de
l'accompli
-a
/H/
combiné avec
le
radical
verbal,
cf.
2.1.7.1.
et
2.1.7.3 ..
L'imparfait
est
une
forme
inaccomplie
du
passé.
Il
indique
que
l'action
s'accomplissait
dans
le
passé
et
qu'elle
était
encore
inachevée à un moment
donné.
(31)
mo-wok-a~ hay(m taa lE pa-na-m
Isg-aller/INACC-Impft champ dans Glpl-voir/Acc-Isg
"Ils me virent
quand
j'allais au champ"

248
L'imparfait
peut
aussi
désigner
une
a.ction
inhabituelle,
en
l'occurence après
un adverbe
de temps
qui
a une valeur de
passé.
(32) qooo-lÉ mo-wok-aK me-egbénâ
autrefois Isg-aller/INACC-Impft PossIsg-maison des
[oncles maternels
"Autrefois j'allais chez mes oncles maternels"
Tout
comme
un verbe
de
modalisation,
l'imparfait
peut
désigner
une
intention
ou
une
possibilité.
C'est
le
cas
Quand
le
verbe
à
l'imparfait
suit
une
proposition
conditionnelle.
(33)
n~ta-a.-k;:) mo-wok-a{ haYllQ ta.â
IIsg-Hyp-~êg-Ant-venir/Aor Isg-aller/I~ACC-[rnpft
[
champ
dans
"Si
tu
n'étais
pas
venu,
je
serais allé
au champ."
hl Formes complexes de
l'imparfait
( i )
L' imparfai t
antérieur:
k...a..
IB/
+
le
verbe
à
l'imparfait:
(34)
~6-~oo ka-pedî-aK [p~daa:] p~sâ~ le ~-ka-wena liidiyé
Posslpl-mère-Ant-vendre-Impft
pagnes quand Glsg-Ant-
[avoir/Ace
argent
"Quand notre
mère
vendait des
pagnes,
elle
avait de
[l'argent"
(ii)
l'imparfait adversatif:
~ /BB/ + le verbe à l'imparfait
La
valeur
sémantique
est
une
insistance
sur
l'action
exprimée par
le verbe.

249
(35)
pe-piya pâ-tLL-lak-a~ tumLye
1
(,
Posslpl-enfants Glpl-Advs-faire/INACC-Impft travail
"C'est d'ailleurs pour leurs enfants qu'ils
travaillaient"
(36)
man-tLl-k3~-a~ se mEn-sE-~ kenÉ
Isg-Advs-venir/INACC-Impft que
Isg-saluer/Aor-IIsg
[ roc
"Je venais uniquement pour te djre bonjour"
(37)
fié-piya ka-tll-wok-a~ peé~e paaYl
IIsg-enfants Ant-Advs-aller/INacc-Impft y pourquoi
"Pourquoi tes enfants y allaient
même~"
3.1.5.
Le descriptif
D'après
Delord,
le
descriptif
serait
un
type
6
d'aspect
ce
Qui
n'est
pas
correct
d'après
notre
analyse.
Le
descript if
est,
comme
il
a
été
illustré,
un
mode.
Le
suffixe
-~ /li/
qui caractérise
le descriptif,
se
combine
à
la
forme
verbale
Qui
exprime
déj à
un
type
d'aspect.
à
savoir
l ' inaccompli
ou
l'accompli.
Le
descriptif
exprime
que
l'action
s'accomplit ou
s'est
accomplie d'une
certaine
Dlanière,
ceci
faisant
l'objet
d'un
commentaire
du
locuteur,
ce
qui
fait
que
les
forDies
descriptives
ne
se
rencontrent
que
dans
les
propositions
subordonnées.
Le
descriptif
est
exclusivement
le
mode
de
la
réalité
vécue;
ainsi
les
formes
négatives.
conditionnelles,
de
même
que
celles
du
futUr
n'existent
pas
au
descriptif.
En
ce
qui
concerne
la
réalisation
du
ton
/H/
du
suffixe
du
descriptif
réalisé
H ou
B,
il
faut
se
référer
aux
règles
de
réalisation
du
ton
/H/ du
suffixe
de
l'accompli
-a,.
La
6
Delord
(1976):
chap.XII

250
description suivante montre les formes descriptives qu'il est
possible de distinguer.
al
Le descriptif
inaccompli
On
forme
le
descriptif
inaccompli
sur
le
radical
de
l'inaccompli
(c'est-à-dire
la forme
de
l'inaccompli
sans
ses
tons):
radical de
l'inaccompli
+ -1.) IR/.
Radical
Inaccomp 1 i
Descriptif
lab /B/
"faire"
lab-kL
lakl
lakl-u
lakuu
se /H/ "courir"
se-J:{
sé1l'
sélS'-lÎ
sé}S'u
~~m /B/ "marcher"
sidi /BU/ "mélanger"
sidi-J:{ sidix
sidiJ:{-u sidîlS'u
(1)
n-lakl-u
[lakuu] yS Pl-f~yi ~éu
IIsg-agir/INACC-Descpt
PDénlar Gn6-manquer/ACC bonté
"Ta façon de faire n'est pas bonne"
bl
Le descriptif
inaccompli
habituel
On ajoute
le
préfixe de
l'habituel
ili.. /HH/ au verbe qui
figure au descriptif inaccompli.
(2)
n-y~~d~ s~n5 €Zl
n-tll-y~~diK-u y~
IIsg-parler/ACC aujourd'hui
comme IIsg-Hbtl-parler/INACC
[Descpt PDémarc
"Tu as parlé aujourd'hui comme tu
le
fais d'habitude"

251
cl Le descriptif accompli
Le descriptif de
l'accompli se compose du radical de
l'accompli et du suffixe -~ /H/ du descriptif. Dans
le cas
des radicaux monosyllabiques,
l'unique syllabe porte
le
ton IH/ de
l'accompli, dans celui des
radicaux
plurisyllabiques,
le
ton de
l'accompli
se réalise dans
la
dernière syllabe ou more. Les radicaux de
l'accompli
comprenant plusieurs syllabes sont sur
le plan segmental
et
tonal
identiques aux formes
liées de
l'accompli,
cf.J.l.4.5.4 ..
Le ton IH/ du descriptif se réalise selon
les mêmes règles que celles du
ton IH/ de
l'accompli.
cf,2.1.7.3 ..
Radical simple
Radical de l' AAC
Dscrtf/ACC
lab- jB/ "faire"
lab-
lé.b-u / labu
ma IBI "sauter"
ma-
rna-\\}
/ mau
se- IHI "courir"
sé-
sé-u / séu
cl:>m- IBI "marcher"
cl:) m-
cl::>m-u / <l~m
sidi- IBHI "mélanger"
sidî-
sidi-u / sidull
kizi- IBBI "refuser"
kiz(-
kizf-u / kizuu
(3)
n-y:>:>d,,-u
[y:>:>duûl
t:>m iidû y:5 p,,-fE:Y( cléu
IIsg-parler/ACC-Descpt chose (Gn6) Rel gnS PDémar
[Gn6-manquerl ACC bonté
"Ce n'est pas bon que tu aies raconté cette affaire"
(Comme tu as raconté cette affaire,
ce n'est pas bon)

252
d)
Le descriptif
accomoli
antérieur
On
ajoute
le
préfixe
de
l'antériorité
kA-/B/
à
la
forme du descriptif accompli:
À4-/B/-verbe-ACC-Descpt
(4)
halâa ka-yâb-u sona y5,
se pâ-a-kpem-â,
piya ta-â-sl
n~5st femmes-Ant-acheter/ACC Descpt haricot PDémar.
[que lpl-Ant-rentrer/ACC enfants Nég-Ant-mourir/Aor
[faim
"Si
les
femmes
étaient
rentrées
à
la maison
apr~s
avoir acheté du haricot,
les enfants ne seraient
pas morts de faim."
e)
Le descriptif accompli
adversatif
Le
préfixe
tLL
/BB/ de
l'adversatif
s'ajoute
au
verbe
qui
figure au descriptif accompli:
tLL- /BO/-verbc/ACC/Desctlptif
(5) Naka ttL-lulL-u (luluu]
puwâ y~ k~ye-tu e-se-H
Naka Advs-mettre
au
monde/ACC-Descrpt
enfant
PDémarc.
[guérisseur
Glpl-remercier-INACC
"Naka doit
au
guérisseur
le
fait
qu'elle
ait
eu
un
enfant"
f)
Le descriptif
accompli
adversatif
antériellr
Le
préfixe
de
temps
de
l'antériorité
u-
se
joint
à
la
forme
du descriptif
accompli
adversatif:
Ant-Advs-Verbe/ACC Descptif

25)
{6} me-newaa ka-tll-ca~-u qe~a y~ feye ke pé-sé-a [séwa]
PossIsg-\\petits
frères\\-Ant-Advs-rester/ACC-Descpt
[maison PDémar.
honte Foc Glpl-craindre/ACC
"Mes petits-frères sont surtout
restés à
la maison,
parce qu'ils avaient honte"
g)
Le
descriptif accomoli
immédiat
Cette
forme
s'obtient
par
adjÇlnction
dLl
préfi\\:e
l i
/H/
de
l ' immédiatif
au
descriptif
accompli
qUl
se
f<2alise
Ll [B]
dans ce contexte:
Immêd. -\\"erhe/ACC-DescPt.
(7)
pn-tl-tall-u [taluu]
y~ p~-n~ sulum ttne
Clpl-Imméd-3!'ri\\-er/ACC-Descpt PDémar.
Glpl-b.)ire,iACC
[bi~l'e d~ mil
tout
"C'est
juste apr0s
leur arri,-ée qu'ils ont
bu toute
la bi~re de mil."
Comme
toute
forme
descriptive,
le
desoriptif
accompli
immédiat if
apparaît
aussi
exclusivement
dans
la
proposition
subordonnée,
sauf
dans
l'exemple
suivant
qu':'
représente
un
type
de
proposition
qui
doit
son
statut.
de
phrase
à la particule déicitque
'y5'.
(8)
man-tL-talL-U [taluu]
y~
Isg-Imméd-arriver-Descrpt PDémarc
"Je viens juste d'arriver"
3.1.6.
L'impératif et le jussiC
L'impératif
est
le
mode
de
l'ordre.
Les
formes
de
l'impé-ratif
n'exisitent
qu'â
la
deuxième
personne
du.

254
singulier.
La
forme
de
l'impératif
est
constituée
du
radical verbal ou d'une forlIIe finie:
(II
la'
"Fais!"
(2)
lakL~
"continue
à faire!"
Le
jussif
est
le
lIlode
de
l'ordre
et
du
souhait.
La
marqUe
du
jussif
est
un
ton
haut
sans
support
segmental.
Ce
ton
haut
constitue
avec
le
radical
verbal
ou
une
forme
finie
qu'il
précède,
la
forme
du
jussif.
Le
ton
haut
du
jussif
se
réalise
dans
le
pronom
sujet
préfixé
(n-
dans
(3)),
Lorsqu'il
n'y
a
pas
de
pronom,
c'est
un':
\\-o,Y2112
épenthétique
[e:]-[el
qui
sert
de
support
segmental
3.
ce
ton
(e:
dans
(~)).
Les
formes
du
jussif
appar3.issent
à
tOIJtes les pet'sonnes.
(3)
tn.:Jn-t::Jm-a
se
n-sé
Isg-dire-ACC
que
IIsg/juss-courir
"Je
t'ai
dit
de courir"
(4) &-ca-~ se fié-pîya é-Plst
Glsg-vouloir-INACC que Possllsg-enfants Juss-
[retourner
"Il
veut
que
les enfants
retournent"
Les
formes
de
la

personne
du
pluriel,
de
la
3e
personne
du
singulier
et
du
pluriel
et
celle
de
la
2e
personne du
plnriel pelJVent
s'employer dans
tous
les
types
de propositions.
Ce sont donc des formes
indépendantes.
(5a)
etf-sé!
"Courons!"
(5b)
é-sé!
"Qu'il court!"
(5c)
pé-sé!
"Qu'ils courent!"

255
Les
formes
de
la le
et de
la 2e
personne du
singulier ne
peuvent
apparaître dans une
proposition
indépendante.
à moins
que celle-ci soit une phrase interrogative (6):
(6)
mén-sé yaawé
Isg/Juss-courir Plnterrog
"Faut-il que je coure?"
(7) n-ya kelimiyé yaawé
IIsg/Juss-acheter-poule Plnterrog
"Faut-il que tu achètes une poule?"
3.1.6.1.
Les formes affirmatives de l'impératif et du
jussif
al La forme simple
Les
formes
simples
de
l'impératif
et
du
jussif
sont
constituées du radical
verbal.
Toutefois
il
apparaît dans
les
formes
actualisées
des
radicaux
verbaux
quelques
irrégula-
rités, que nous voulons immédiatement observer de près:
(i) Dans le cas des verbes dont
les radicaux se terminent par
Im/
DU
Ib/,
il
existe
deux
formes.
Selon
que
le
verbe
apparaît
avec
ou
sans
pronoms
compléments,
l'une
ou
l'autre
s'impose.
Dans
le
premier
cas

aucun
pronom
complément
ne
suit
le
verbe,
il
y
a
effacement
des
consonnes
radicales
finales
Iml et Ib/.
(1)
s:l.b- "piquer"
Impératif:
S:l
Jussif:
H-s::I
(H= Ton du
Juss. )
(2)
sam- "louer"
Impératif:
sa
Jussif:
H-sa

256
Les verbes
tib- lEI
"monter" et
k.:::.m- IBI
"venir" ont
une
syllabe
longue
à
l'impératif
et
au
jussif,
ainsi
que
les
verbes de radicaux CV qui ont un ton lexical bas.
(3)
tib-
IB/ "descendre"
Impératif:
tii
Jussif:
H-tii
(4) kom- IBI "venir"
Impératif: k:):)
Jussit:
H-k:::.o
Dans
le
cas
de
deux
verbes
de
ce
groupe
(5)
(6).
nous
rencontrons
des
formes
de
structures
différentes
qui
constituent des exceptions:
(5) yeb- "laisser"
Impératif: yele
Jussif: H-yete
(61
wob-
"aller"
l_mpératif:
walo
Jussif:
H-wolo
(7)
yab-
"acheter"
ImpératIf:
ya
Jussif:
H-ya
Au
lieu
des
formes
yee
et
woo
auxquelles
on
devrait
s'attendre à
l'image des exemples
(3)
et
(4),
nous avons yele
(5)
et
waio
(6).
Il
n'y a
pas d'argument
faisant
penser
à un
suffixe
qui
n'est
attesté
nulle
part
ailleurs.
Dans
l'état
actuel
de nos recherches,
nous
expliquons
ces exceptions par
le fait
que
les syllabes à
ton bas ye- (semi-voyelle palatale
plus
voyelle
palatale)
et
wo-
(semi-voyelle
labio-vélaire
plus
voyelle
vélaire)
ne
peuvent
pas
avoir
le
statut
de
formes
libres.
Il
n'existe pas de mot
constitué d'une syllabe
brève ayant
cette structure segmentale
[Glide] +
[Voyelle non
basse] qui
soit de-ton bas.
Et
comme nous ne
pouvons avoir ni
WOO,
ni
yee
comme
forme
actualisée
de
morphèmes
à
l'instar
ries
autres
verbes
monosyllabiques
qui
connaîssent
l'allonge-
ment
de
la
syllabe,
la
liquide
/1/
s'insère
entre
les
deux
mores
de
la
syllabe
longue
pour
créer
une
syllabe
épenthé-
tique de soutien.

257
( i i )
Lorsqu'un pronom
complément
suit
le
verbe,
la
consonne
finale
du
radical
Ib/
ou
Im/
reste,
se
combine
avec
la
voyelle épenthétique
[1],
[il. C'est une forme
liée,
elle est
suivie nécessairement d'un complément.
s:Jb- "piquer"
Impératif: s:Jbl.-
Jussif: H-s:JbL-
sam- "louer"
Impératif:
saml- Jussif: H-saml
(8) e-s:Jb~-m
"Qu'il me piquet/
Que vous me piquiez!"
(9)
pâ-sami-l]
"Qu'ils te
louent!"
(10) S:JbL-r
"Pique-le!"
Les
pronoms
compléments
-II!
"rsg",
-n
"115g",
-!.
3
-1
"lsg"
exigent
forcément
ces
formes
verbales,
alors
que
les
pronoms
compléments
constitués
d'une
consonne
et
d'une
voyelle
apparaissent
non
seulement
avec
ces
formes,
mais
aussi avec des
formes
libres.
(11) pA-rna-mi
Glpl-Juss-battre IIpl
"Qu'ils vous battent!"
(12)
pA-mAbl-mi
Glpl-Juss-battre IIpl
"Qu'ils vous battent!"
(iii) Les verbes monosyllabiques de ton bas dont
les radicaux
présentent
le
schème
cv,
forment
un
autre
groupe
de
verbe
ayant deux formes. La syllabe brève cv du radical
se réalise
CVV.
Nous
attribuons
cet
allongement
de
la
voyelle
à

258
l'accentuation
de
la
première
et
unique
syllabe
du
verbe
à
l'impératif el
au
jussif,
cf.2.2.1 ..
pa- IB/
"danser Impératif:
paa
Jussif:
H-paa
ku- IBI
"ramasaer"
Impératif:
kUli
Jussif:
H-kuli
(Iv)
Outre
les
verbes
que nous avons décrits
jusqu'ici
et
qui
présentent
deux
formes,
l.es
verbes
n'ont
en
général
qu'une
forme
du
jussif qui
est
identique
au
radical,
sauf
dans
le
Cas
des
radicaux
de
structure
tonale
{B~
BH,
BHB
dans
lesquels
on
constate
une
réalisation
tonale
de
surface
différente de celle qui est sous-jacente.
kpa- IH/ "monter"
Impératif: kpa
Jussif: H-kpâ
filnl-
IBBI "chercher"
Impératif:
filnL
Jussif: H-fiini:
sidi- IBR/ "mélanger"
Impérat i f:
sidi
Jussif: H-sidî
b) La forme continuative
On
la réal ise
avec
la
forme
de
l' inaccompl i
que
précède
le
ton H du jussif:
ton H-Verbe/INACC
L'action
qui
est
ordonnée
ou
souhaitée
doit
s'accomplir
continuellement.
I l
peut
s'agir
d'une
action
déjà
en
cours
d'accomplLssement.
(13)
pa-ca-~ se é-ya-kL mLlâ ne é-pedi-~
Glpl-vouloir-INACC que Glsg/Juss-acheter-INACC mil
et
GIsg/Juss-vendre/INACC
"Ils veulent
qu'il
achète du mil
pour
Le
revendrè"
(14)
hizi-~ ezî pLL-WL-~ y5
couper-INACC comme Pron6/Nég-faire mal/INACC Pdémar
"Continue de
couper comme si
cela ne faisait
pas mal"

259
c)
La
[orme exoectative
La
forme
de
l'impératif
expectatif
comprend
le
préfixe
tii. /HH/
de
l'expectatif
et
b
forme
inaccomplie
du
verbe
( 15 ) .
Pour
obtenir
la
forme
expectative
du
jussif,le
préfixe ~ IRR/ apparaît
entre
le
ton
du
jussif
et le verbe à l'inaccompli
(16):
(15)
tlL-lééyi-1:{
Expc-jouer/l~ACC
"Joue en att~ndant"
(16)
piya e-tlL-lééyi-1:{ n~
m~n-k~~
enfants-Juss-Expc-j~ue~/I~ACCet Isg-vellir/,'of
"Qu~ les enfants jouent en attendant que j'ar~~\\'e"
JI La [orme ad\\'ersative
L'impératif
adversatif
est
constitué
du
radical
de
l'accompli
du
verbe
(forme
liée
de
l'accompli)
et
du
préfixe
adversatif
.t.li- /HB/.
Au jussif
adversatif,
le
ton
H qui
caractérise
le jussif précède cette
forme:
"-Adversatif Verbe/ACe
Les
formes
adversatives
impératives
et
jussives
expriment
une
inconditionalité
(18a)
(18b):
(18a)
qe-né~ ci-~ se e-pîya e-tLl-kpem
PossIpl-tante vouloir-INACC
que
Poss1sg-enfants Juss-
[Adv-rentrer/ACC
"Notre tante
veut
que
ses
enfants
rentrent
A tout
prix
A la maison."
(lab) qe-né~ câ-~ se e-pîya e-tll-kpem mbu
"Notre
tante
veut
que ses enfants
rentrent
tout
de
même
A la
maison."

260
(19) tl~-plS( peé~e
Advs-retourner/ACC

"Retournes-y tout de même!"
el
Le
jussif
immédiat
L'immpdiatif
ne
peut
se
combiner
avec
l'impératif.
Le
préfixe
li-/R/
de
1'immédiatif
apparaît
entre
le
pronom
sujet
portant
le
morphème
tonal
du
jussif
et
le
radical
verbal de l'accompli:
.J~ssif-!mmédi&tif-Verbe/ACC
Un
prédicat
contenant
le
jussif
immédiat
n'est
possible
que
dans
une
proposition
s\\lbordonnée.
(20) n-tali-~ kaaku taâ le n-tL-nllli k~~ â-nâ
IIsg-~rriver/INACC marcher dans quand IIsg/Juss-lnmd-
[chercher/ A:C-médicaments
3pl-démonstr.
"Arri\\'é au marché,
il
faut que tu
cherches ces
médicaments sans tarder."
3.1.6.2.
Les
formes
négatives
de
11 impératif
et
du
jussif
(formes
prohibitives)
On
caractérise
les
formes
négatives
de
l' impérati f
et
du
jussi:
par
le
préfixe
t..lu\\..-/BB/
qui
a
une
valeur
prohibitive.
L'interdiction
qui
est
énoncé
peut
être
diversement
nuancée.
Ceci
deviendra
clair
à
travers
la
description des différentes
formes:
a}
Le
prohibitif simple
I l
s'agit
de
la
forme
négative
de
l'impératif
ou
du.
jussif.
Dans
le
cas de
l'impératif
elle
comprend
le
verbe
l

2 Ei l
i
l'aoriste
que
prêcêde
le
préfixe
du
prohibitif.
Au
jussif,
le
pronom
sujet
servant
de
support
au
morphème
tonal
H précède cette
forme
négative
de
l'impératif.
Comme
schème nous avons
pour
l' impêratif
la
forme:
taa-Verbe/Aoriste
et pOLIr
le
jussif:
Ton H-taa-Verbe/Aoriste
(21)
taa-kîzi
Prohib-refuser/Aor
"~e refuse pas~"
(22)
pâ-taa-kizi
Glpl/Juss-Prohib-refuser/Aor
"Qu'ils
ne
refusent
pas
cela ~"
hl
La
forme
coutinuativp, de
prQlibi tif
La
forme
continuative
du
prohibitif
(inqJ(?ratif
négatif)
s'abstient
comme
suit:
taa-Vcrbc/I!'!,\\CC
et
cell<2
du
jussif
comme suit:
Jusslf-taa-Vel'bE'/!~I~C(:
(23)
taa-la-kL
ffibu
Prohib-faire/INacc cela
"Ne
fais
pas comme cela:"
(24)
m~n-t5~ se n-taa-lakL wbu
Isg-dire/INACC que
IIsg/Juss-Prohib-faire/I~ACCcela
"Je dis
que
tu
ne dois
pas agir
comme
cela"
cl
Le
prohibitif catégorique
Le
préfixe
du
prohibitif
Laa-/BB/
et
le
préfixe
de
l'adversatif ~-/HB/ se combinent pour caractériser le
prohibitif catégorique.
Nous avons
donc
à l'impératif:
taa-t[~-Verbe/ACC
et
au
jussif:
Ton H-taa-t[~-Verbe/ACC

262
(25)
taa-tlt-y~~dl
Prohib-Advs-parler/ACC
"Ne parle pas du
tout"
(26)
pe-heyi-n se n-taa-tlt-y~odl
Glpl-dire/ACC-Ilsg que lIsgjJuss -Prohib-Advs-
[parler/ACe
"Ils t'ont dit de ne pas du
tout parler"

,
1
,.
r
263
3. 2.
Le substantif
Le
substantif,
caractérisé
par
le
fait
qu'il
est
le
constituant
obligatoire
du
SN,
précède
le
déterminant
(adjectif,
démonstratif
etc .. )
et
il
régit
l'accord
du
déterminant,
lorsque celui-ci
suit
la
règle
d'accord
dans
le
SN.
Il
ne
peut
être question
de
l'accord
de
la
classe
nominale avec
le verbe que si
le
substantif est
déterminé
par
un démonstratif ou une proposition
relative,
cf.
3.1..
,
,
1 j
Nous
étudierons
les
fonctions
des
substantifs
au
chapitre
3.2.4 ..
c'est
un
phénomène
généralement
connu
que
les
substantifs
servent
à désigner
les
personnes,
les
animaux,
les plantes.
les
idées,
en un mot
les
objets de différente
nature.
Mais il
est
important
de souligner qu'il existe en
kabyè
une
relation
entre
la
nature
du
signifié
et
la
répartition des substantifs en classes et en genres.
l
Les
substantifs
sont
répartis
en
six
genres
.
Nous
montrerons
dans
notre
description
à
quel
point
l'appartenance d'un
substantif à
une
classe
et
à
un genre
est
motivée
par
les
caractéristiques
sémantiques
du
signifié.
Quatre
des
six
genres
comprennent
les
deux
classes
nominales
qui
correspondent
aux
catégories
singulier
et
pluriel,
alors
que
les
deux
genres
restants
sont
représentés
chacun
par
une
seule
classe
et
ne
contiennent
de
ce
fait
aucune
distinction
de
nombre.
Chaque
substantif porte généralement
un
suffixe de
classe,
rarement
un
suffixe
et
un
préfixe
de
classe.
Rares
sont
aussi
les
substantifs
sans
affixes.
L'appartenance
d'un
substantif
à
une
classe
est
exprimée
dans
les
pronoms
de
la
3ème
personne
(préfixe
de
classe)
et
dans
les
déterminants
(adjectif,
démonstratif
etc .. )
qui
sont
soumis à
l'accord:
1 Delord (1976):
chap.
XIII

264
(L) hal-As ps-né pe-kpé~
femme-gnlpl Glpl-loc.Deict.Prox. Glpl-rentrer/INACC
"Ces femmes
rentrent chez elles"
(2) ké-tu tv-ni tL-~avlL-a (ta81aa1
caoutchouc-GnS Gn5-Loc.Deict.Prox.-Gn5-être
long-ACe
"ce caoutchouc est
long"
(3) ké-tu k'kped'-to
caoutchouc-OnS noir-Gn5 "caoutch,ouc noir"
Dans
le
cas
des
substantifs
sans
marque
explicite
de
classe,
l'appartenance à
une classe nominale ou à un genre
est
exprimée
seulement
par
la
marque
d'accord
de
classe
dans
le
déterminant.
Ce
groupe
de
substantifs
comprend
la
plupart
des
termes
de
parenté,
ainsi
que
ceux
qui
désignent
des
personnes
iot imes.
par
ex.:
( 0 0
"mère".
cas
"père",
k:»:»
"sœur
aînée"
egbéle
"oncle
maternel",
et,an ..
"ami(e)
de
sexe
opposé"
etc ..
qui
appartiennent
touS
au
Gnl.
Les
substantifs
qui
sont
des
onomatopées
comme
kpAa-
kûu
"hibou",
CLW CLW
"roitelet"
etc ..
désignant
des
animaux
(oiseaux)
appartiennent
au
genre
1.
En outre,
des
synapses
comme
tuluu-pLndu
(transporte-déchets)
"bousier",
t:Jl'-yém
(mange
inutilement)
"vaurien"
entre
autres,
appartiennent
au
Gn1.
Les
substantifs
qui
sont
des
mots
d'emprunt
et
qui
désignent
des
personnes,
sont
aussi
du
Gnl:
Ex.:
ct::ik:it:»
(angl.
doctor)
"médecin",
fAda
(engl.
father)
"prêtre
catholique".
Les
substantifs
empruntés qui
désignent
autre
chose
que
des
personnes.
appartiennent
au
Gn2sg et
au Gnlpl.
Ex.:
mééta
(2sg)
miétanAa
(lpl)
(ang1.
meter)
"mètre",
kant31J
(2sg)
k.ant:»nnaa
(Gnlpl)
(franç.
canton)
"canton"
etc ..
Deux
substantifs
seulement
de
ce
dernier
groupe
apparaissent
au singulier et
au
pluriel
du
genre 2:
pantalAw (2sg) /pantalAQ (2pl) ou bien
pantalaw
naa
(lpl)
(franç.
pantalon)
"pantalon",
s"'t1!dk1i
(lsg)/sûI11kll.Q (2pl)
(ail.
Zug)
"train",

265
Avant
d'aborder
les substantifs
de
chaque genre,
nous
représentons
ci-après
les
six
genres
avec
les
classes
nominales
correspondantes
et
leurs
préfixes
et
suffixes
dans un
tableau.
Préfixe
Suffixe
Genre 1
s g :
E-
lsg:
-6
pl:
pa-
l pl:
-aà
Genre 2
sg:
k(-
2sg:
-kü,
-w
.
pl:
E-
2pl:
-
~
Genre 3
sg:
<t l -
3sg:
-eté,
-yE:,

pl:
a-
3pl:
â
Gen re
4
s g :
ka-
4 sg:
-ka,
-~a/-h"a, -a;$
pl:
Sl-
4 pl:
- -sl
Genre 5
tl-
-"'tu
.
Genre 6
pl-
- m,
u
Nous
donnons
les
principales
fonctions
des
classes
nominales
dans
la citation suivante avant
de poursuivre
la
description
des
substantifs:
"
les
fonctions
principales
des
classes
nominales
dans
les
langues
africaines
sont:
(1)
de
diviser
l'univers
sémantique
des
noms
en
classes,
(2)
de
distinguer
les
concepts
nominaux,
(3)
de
définir
les
classes
de
noms
(4)
de
dériver
les
l
mots
à
pa.rtir
d'autres
mots.
(5)
d'éta.blir
les
rela.tions
syntaxiques
entre
les
mots,
et
(6)
d1exprimer
les
distinctions
de
nombre". 2
Les
caractéristiques
des
2
Heine
(1982a:
214)
"
.. the
main
functions
of
african"
nour.. classes are:
(l)
ta
classif;:.: the
semantic uni"erse
of
nouns,
(2)
ta
distinguish nominal
concepts,
(3)
ta
define

266
classes
nominales,
telles
Q,u'elles
se
présentent
en
kabyè
confirment cette thège de B.
~eine qui vient d'être citée.
3.2.1.
Genres et classes nominales
Un
genre
est
représenté
par
une
ou
deux
classes
nominales.
Si
un
genre
comporte
deux classes,
l'une
est
la
classe
du
singulier
et
l'autre
cellE!
du
pluriel.
Chaque
classe
nominale
est
car.:l.ctérisée
par
un
affixe
de
classe.
Sans
vouloir
aborder
une
étude
diachronique,
IlOUS
devons
Qu'il
s'agit
du
même
ma rphème
qu,
apparaî t
comme
anaphorique
de
classe
(comme
pronom,
mar'l ue
d'accord)
dans
le
substanti f
suffixe
ou/et
préfixe
(rarement),
(voir
cl-après:
les
préfixes
et
les
suffixes
de
cla.sses).
Dans
l'adjectif
verbal,
le
suffbe
dp classe apparait comme une marque d'accord,
cf,3.3.1 ..
Genre
1
S "
Préfixe de
classe:
E-
sg;
Suffixe
de classe:
-u
O '
PI;
••
pa-
PI;
"
-aa
Le::;
substantifs
du
gf'Drf·-l
désignent
presque
uniquem02:ït
les
personnes.
Ex.:
h..al.:Q.
(sg)/halh
( pl)
"femme ,. 1
~alu
(sg)/~al'a
(pl)
"frère
aîné"
layu(sg)/lâyaa
( pl)
"prêtre".
Nous
retrouvons
des
concepts
du
monde
des
espr i ts
dans
le
genre
1;
Ex.;
kS2
(sg
tantu:n)
"Dieu" 1
eléewu
(sgl/a.lepwâa
{pl)
"espri~, diable".
Des
substantifs
désignant
des
animaux,
tels
que
~um
{sg}/~u.âa
(pl)
"serpent",
illù.Ji
(sg)/hol6,a
(pl)
"souris",
cialu
(sg)/ctalâa
3
(pl)
"naja",
constituent
une
rare
exception
.
Pour
ce
qui
noun
cla<;sp.s,
(·11
ta
deri\\'e \\"ords
from
each
other,
( 5 ) to
establish
syntactic
relations
betW"een
....co rds
and
( 6 )
ta
express number distinctions"

267
est
de
la
signification
des
substantifs
déverbatifs
du
genrel,
nous renvoyons à
la sous-section 3.2.2.2 ..
Genre2:
Sg:Préfixe de classe:
kL-
Sg:
Suffixe de classe:
-.,
kG
PI:
"
:e-
PI:
"
:
_ A Q
En premier lieu,
nous avons des nom~:
a) d'animaux.
Ex.:
naw (sg)
/
oiUJ
(pl)
"bœufs",
kpelili
(sg)
/
kpeliQ
(pl)
"épervier".
bl de
plantes.
Ex.:
telfw Isg)
/
telfQ
(pl)
"baobab".
tiw (sg) /
tiQ (pl)
"arbre".
c)
d'outils:
Ex.:
hakili
(5g)
/
halr! Q
(p 1)
"houe",
t6lriw
(sg)j
t61r!Q
(pl)
"gourde".
C'est
le
genre
dans
lequel
on
tfouve
la plupart
des
noms
désignant
des
objets
de
grande
taille.
En
outre,
le
genre
2
a
une
valeur
augmentative
dans
la
dérivation
dénominale
des
substantifs,
cf.
3.2.2.1 ..
D'autres
caractéristiques
du
genre2
apparaissent
dans
la
description
des
substantifs
déverbaux, cf.3.2.2.2 ..
Genre3:
Sg:Préfixe de classe: ~L-
Sg:Suffixe de classe:-yé,-é,-~é
Pl:
"
"
: a-
Pl:
"
: -Ii
Les
substantifs
du
genre3
désignent
es_sentiellement
une
partie
d'un
tout.
Nous
avons
ainsi
plusieurs
parties
de
plantes,
ex.:
pfyé
(sg)
/
pée
(pl)
"fruit,
graine",
3
Les
noms
d'animaux
du
genre
1
sont
généralement
de~
substantifs
déverbaux,
par exemple
bol-li
"souris" de
boli-
"arracher", ~um "serpent"" de ~om-""mordre""

268
Hll,e
(sg)/lilA (pl)
"racine",
téll,è
(sg)
/
télA
(pl)
"fruit
du
baobab" 1
p:J:»(i:
(sg)
/
p:J:»ya
(pl)
"écorce"
etc .. ,
des
parties
du
corps,
ex.:
tille
(Sg)
1
kil.t
(pl)
"front",
8::lLYS
(5g)
/8S'
(pl)
"œil",
n8:mbe4.a:
(sg)
/
nsmbala
(pl)
"genou",
etc ..
I l
y
a
en
outre
des
substantifs
désignant
des
animaux,
ex.:
kpi:ne
(sg)/
kpLnâ
(pl)
"animal,
bête",
telimiyé
(5g)
/
kelemâ
(Îdl
"poulet",
pazLye
(sg)
1 pazâ
(pl)
"vipère",
fétlyé
(sgl
/
fétâ
(pl)
"crapaud"
etc"
Nous
rencontrons
d'autres
valeurs
du
genre
3
dans
la
description des substantifs dénomin~ux et déverbaux.
Genre 4
Sg: Préfixe:
ta-
Sg: Suffixe: -ka, _a, -âw, -.
PI:
Préfixe
a-
Pl:
Suffixe:
--SL
Les substantifs du genre 4 désignent essentiellement
des objets de petite taille,
ex.:
piwâ
(5g)
/
plsi,
p{ya
(pl)
"enfant",
k:Jj:iwa
(5g)
/
bj:iSL
(pl)
"mouche",
tL'L'Qgâ
(sg) {tL'L'OZL
(pl)
tlétoile",
tuyaw (sg)
{ tuyfsi
(pl)
"nain"
etc ..
Nous saurons d'avantage sur
les caractéris-
tiques du genre 4 dans
le sous-section 3.2.2.2.
Genre 5
Préfixe de classe gnS:
tL-
Suffixe de classe gnS:
_ A tL
Les
substantifs
de
ce
genre
caractérisés
par
le
suffixe
de
classe
désignent
une
maB se 1
ex. :
mûtu "pâte", cûndu "tourteau",
tÉtu "terre",
nându
"viande";
les
collectifs,
ex.:
h5tu
"feuillage",
kpÉtu "poi Is
de pubis",
15tu "son de céréales" i
un état
ou
\\!!1':'
f'!lIJl.li!é
(coflceots
abstraits),
ex.:
s:>::indu,
"peur,
crainte",
feéndu
··paresse".
Nous
reviendrons
sur
ces
substantifs
du genre à
la sous-section
J.2.2.2.
qui
traite
des substantifs déverbaux.

269
Genre 6
Préfixe de classe:
p~-
Suffixe de classe:
A_m, _AV
Appartiennent à
ce genre
les substantifs qui désignent
des
objets
non dénombrales,
des
masses,
des
liquides,
des
objets
farineux.
Ex.:
lim
"eau",
n(im
"hui le" 1
y6m
"beui lIon" 1
1li.5m
"sel" 1
mvlim
"farine".
tim
"poudre
à
canon" 1
ft5m
l'suie
recouvrant
le
plafond
de
la
cuisine"
etc ..
Il
faut
y ajouter d'autres
concepts non dénombrables
comme
toovenim
"vérité",
fiim
"propriété,
fortune",
sasaim
"curiosité".
Les substantifs formés avec --v sont tous des
noms
verbaux.
Nous
les
étudierons,
ainsi
que
les
substantifs
dérivés
avec
- .... m
dans
la
sous-section
3.2.2.2 ..
3.2.2.
Les groupes de substantifs selon leurs
types de
formation
De
ce
point
de
VUe,
on
distingue
quatre
types
de
substantifs.
Les
substantifs
immotivés
se
composent
du
radical nominal simple.
ex.: caa "père", (00 "mère", ou du
radical
suivi
du suffixe de classe,
kamA-a: "lézard"
entre
autres.
Ces substantifs
comportent des
bases
simples,
qui
ne
sont
donc
pas
formées
à
partir
d'autres
lexèmes.
Ce
type
ne
nécessite
pas
d'autres
explications.
Nous
allons
nous pencher
sur
les substantifs qui
sont
formés
à
partir
d'autres
lexèmes.
Il s'agit donc des dérivés, des composés
et des conglomérés.
3.2.2.1.
Les substantifs dénominauI
Un
radical
de
substantif
apparaît
comme
base
de
dérivation:
le
suffixe
de
classe
suit
cette
base.
Les
substantifs ainsi formés désignent:

270
a)
une
qualité,
un
statut.
Ex. :
cajA
(Gnlsg)
"patriarche"
vs.
caj4ys
"autorité
patriarcale",
s~s:i
(Gnlsg)
"adulte ti
vs.
55035t1l
"statut
d'adulte",
syii
lthomme
(générique)"
Vs.
ayitu "trait
humain",
t\\gbayû "singe"
vs.
t\\gbayitll
"légèreté,
négligence",
etc...
Les
suffixes
de
classe
-ys
"go3sg"
et
"-tu
"goS"
acquièrent
ici
une
fonction dérivative.
h) Les collectifs: Ex.: koob6 (Gnlsg) "un parent"
koobfye (Gn3sg)
"parenté".
c)
Les
diminutifs
et
les
augmentatifs,
ex.:
cuû.cle
(Gn3sg)/cuulai
(Gn4sg1
/
cuul~s\\
(Gn3pl)
"nombril",
la
forme du
lexème est
cuul- dans
le radical
servant de base
au
diminutif
cuulai
(Gn4sg)
/
cuulasl
(Gn4pl)
"petit
nombril"
et
l'augmentatif
cuulili
(Gn2sg)
/
cuuIîI)
(Gn2pl)
"gros
nombril",
abalu
(Gnlsg),
radical
abal-,
diminutif:
abalfwa
"bout
d'homme",
héw
(Gn2pll
"mouton",
radical
he-,
diminutif
heewâ
(Gn4sg)/heési
(Gn4pl)
"agneau",
kela
(Gn3pl),
radical
kel-
augmentatif:
keHq
(Gn2
pl)
"grosses
dents".
Comme
les
exemples
l'illustrent,
la
marque du
genre 4 sert
à
former
les diminutifs
et celle du
genre 2 les augmentatifs.
3.2.2.2.
Les substantifs déverbaux
La
structure
générale
des
substantifs
est
la
même
que
celle des déverbaux:
(Préfixes)-Radical-Suffixe
Le
radical
verbal
sert
de
base
de
dérivation,
et
le
suffixe de
dérivation est
identique
au
suffixe
de
classe,
il
renferme
le
suffixe
de
classe,
cf.
(1)
(2)
suffixe
d'agent
dans
les
déverbaUX
du
genre-l.
Le
préfixe
n'apparaît
pas
dans
tous
les
déverbaux.
Nous
rencontrons
les préfixes
dans
les dérivés des genres
2,
3,
et 4.
C'es~
seulement
dans
les
substantifs
négatifs
que
le
préfixe

27 1
apparaît
toujours.
Les
substantifs
déverbaux
présentent
en
règle
générale
les
propriétés
sémantiques
qui
caractérisent leurs genres.
(i)
Substantifs déverbaux simples
Le substantif déverbal
du genre
1 peut
être dérivé
de
n'importe
quel
verbe

l'exception
des
verbes
d'état
qui
expriment
une
qualité
comme
tt,éu
"être
bon,
beau
etc . . . ).
Un
tel
dérivé
revêt
la structure
sulvante:
Radical
verbal-
Suffixe d'agent
Le
suffixe
d'agent
est
représenté
au
singulier
par
-~6,
-yu,
-u
et
au
pluriel
p::tr
-ttan.
-l'a,
-4n,
cf.l.2.9 ..
Chaque
déverbal
du
genr;;:!
désigne
l'auteur
d'un
acte
(nol!:
d'agent).
{I)a.
wab-d,.ii
gagner-Ag.!sg
"gagnant"
b.
pe:di-yu
pl:
pedl.yaa
vendre-Aglsg
"vendeur"
c.
hum-d..û
hunu
pl:
hunas.
coiffer-Aglsg "coiffeur"
Les
déverbaux
du
genre
2
et
3
désignent
les
instruments
avec
lesquels
on
peut
accomplir
l'action
exprimée
dans
le
radical
verbal
(2),
Certains
déverbaux
des
genres
3
et
4
désignent
des
êtres
ou
des
objets
qui
accomplissent
l'action
exprimée par
le
radical
verbal
lui-
même
(3).
Dans
les
trois
genres
il
y a
aussi
des
déverbaux
qUl
désignent
les
résultats
de
l'action
(4).
Le
nombre
de
ces
déverbaux
de
type:
Préfixe
(3pl)-Radical-Suffixe
(3pl)
est
illimité.
Il
s'agit
d'une dérivation
très
productive
à
partir des verbes d'action.

272
(2) •. kpa-qu-w
: kpuquw [kpaduu]
attraper-Ag.2sg
"les pinces"
b. catL-sL [catisL]
tamiser-4pl
"les tamis"
(3)
iiam-ye
fi. am Lye:
(sursauter-3sg):
"cœur"
t:J-kL-t(â
:
t:Jkai "tylanchus"
manger-INACC-4sg
(4)8.
t:JSL-W (épargner-2sg):
t:JSLj (t:Jsuij]
"économie"
b.ka-s€-wa(4sg-apporterprofic-4sgj
[kezEwa]
ttprofit"
c.
C:J:JdL-ye (bavarder-3sg):
c:J:JdLye "bavardage"
d.
a-timL-a
(3pl-prier-3pl):
adima
"prières"
Les
déverbaux
dérivés
des
verbes
d'état
qui
existent
au
pluriel
des
genres
2 et
4 et
ils
désignent
un
état
ou
une qualité et forment un groupe particulier.
(5)
a.
ki-ki-Al]
(être gros-2pl):
klkiJ]
"grosseur"
b.
hvlvmL-"1J
(être
blanc-2pl):
hulvrnilJ
"couleur
blanche"
c.
yvlum-"sL
(4pl-aveugle):
yvliinzL
ttcécité"
Les
dérivés
du
genre-5

l'exception
des
formes
négatives
qui
seront
traitées
plus
loin)
s'obtiennent
uniquement
par
suffixation
au
radical
d'un verbe
d'action
et
désignent
exclusivement
les
résultats
de
l'action
(15)
oulet
les
actions
elles-mêmes
(16).
Ces
substantifs
désignent
des
concepts
non dénombrales.
des
masses
ou
des
réalités abstraites.

273
(6)a.
kaYL-"tu (cracher-Gn5):
kayitu "crachat"
b. Y::J::JdL-'"'tu (parler-Gn5): Y::J::Jditu "langage, parole"
Déverbaux
du
genre
6,
avec
le
suffixe
-m:
résul tat
de
l ' ae! ion:
(7)a.
ceti-Am (mentir-Gn6): cetim "mensonge"
b. s::J::JIL-"m (aimer-Gn6): s::J::JILm "amour"
c. fta~-"'m (allumer-Gn6): ftaim "le brillé"
Nous
avons
déjà
expliqué
que
les
formes
infinitives,
sur
le
plan
syntaxiques,
ont
aussi
bien
les
caractéristiques
des
verbes
que celles
des
substantifs
du
genre Gn6i
la structure et
les
autres
caractéristiques
de
ces formes infinitives seront traitées au chapitre 3.1.3.
(8)a.
heziiu "se
reposer;
le
repos"
b. et.éu "être bon,
beauj
la bonté,
la beauté"
c.
k5m "venir;
le fait
de venir"
(ii)
Les
substantifs
déverbaux
négatifs.
Outre
les
genres
1
et
J,
tous
les
genres ont
aussi
des
substantifs
déverbaux
négatifs,
mais
la
productivité
de
la
dérivation
varie d'un genre à
l'autre. Le
substantif
négatif
se
compose
du
radical
verbal,
du
préfixe
de
négation
et
du
suffixe
de
classe.
Le
préfixe
de
négation
t u -
"PréLde
Nég.-Gn2sg"
apparaît
dans
les
déverbaux
négatifs
des
genres
2
et
6,
alors
que
taa-
··Préf.
de
Nég.-Gn4sg'·
intervient
dans
les déverbaux
négatifs des
genres
4 et
5.
Dans
les
deux
cas,
nous
obtenons
le
schème:
t,,-Radical-
Gn2/Gn6 et kaa-Radical-Gn4/Gn5.
Les
déverbaux
négatifs
des
genres
2
et
4
qui
apparaissent
dans
les
classes
'singulier'
et
'pluriel',
désignent
celui
qui
est
incapable
d'accomplir
l'action
exprimée dans
le radical verbal.

274
(9)8. kii-fezi-w (Nég-respirer-2sg):
kiifeziw "celui qui
ne respire pas,
le mort"
b. kaa-y~~dL-a.
(Nég-parler-4sg):
kaay~~daK "muet"
c. kaa-Y~~d\\-ASl (Nég-parler-4pl): kaay~~disL "les
muets"
Les déverbaux négatifs des
genres
2 et
4 du
singulier
tantum,
ainsi
que
les
déverbaux
négatifs
des
genres
5
et
6,
désignent
la
négation
de
l'action
exprimée
dans
le
radical
verbal.
(10)a. kl\\-Cav-kv (Nég-s'asseoir/rester-2sg): klljaku
"manque de
temps,
le
Cai t
de
ne pas
s'asseoir"
b.
kaa-ciidi -Ka (Nég-bouger-4sg):
kaaciidaK
" immobil isme"
c. kaa-fiam-tu (Nég-respecter-GnS): kaanamtv
"manque de respect"
d.
kU-oa-v
(Nég-voir-Gn6):
kLlnâu
"

l'insu de quelqu'un"
Les
déverbaux
négatifs
sont
en
nombre
réduit
dans
le
genre
2,
alors
qu'ils
sont
nombreux
dans
le
genre
4
(dérivation productive)
et
illimités dans
les
genres
5 et
6 (dérivation productive et active).
(iii) Les noms déverbaux adverbiaux 4
(locatifs)
Les
noms
déverbaux
adverbiaux
(noms
Jocatifs,
voir
:3.2.:3.)
sont
composés
du
radical
verba l t
du
préfixe
(\\-
(préfixe
locatif)
et du
suffixe -cli/-yi (suffixe
locatif) t
le
suffixe
peut
être
mis
en
relation
avec
Le
morphème

qui
désigne
une
relation
locale.
Nous
avons
les
noms
4
Nous
avons
dénommé
ces
adverbes
nominaux
déverbatifs,.
parce qu'ils se
trouvent à
la
Limite
entre
les
substantifs
et
les adverbes,
(voir aussi
la référence SI)

275
adverbiaux etéllé "place, endroit",
l'adverbe
peéct,e "là,
y",
l'adverbe
relatif
clénct,é "là où"
dans
lesquels
le
morphème
clé
indique
également
une
relation
locale.
Les
noms
adverbiaux
se
distinguent
des
substantifs
ordinaires,
par
le
fait
qu'on ne
peut
les
attribuer
à
aucune
des
classes
nominales

aucun
des
genres
non
plus)
et
qu'ils
ne
peuvent
être
déterminés
par
des
adjectifs.
Ce
sont
l'adverbe
peéct,e
"là"
et
l'adverbe
relatif
"ci.énct,é"

où"
qui
les
remplacent
dans
la
pr~position
relative.
Le
chapitre
3.2.3.
rendra
compte
de
la
syntaxe
de
ces
noms
locatifs.
Les
noms
déverbaux
adverbiaux
désignent
le
1 ieu et/ou
Le
temps
de
l'action
exprimée
dans
le
radical
verbal.
Mis
à
part
wÉû
"être" 1
dont
le
radical
sert
de
base
de
dér i va t ion
(lib),
on
ne
peut
pas
dériver
les
noms
adverbiaux
des
verbes d'état.
Ainsi
le
premier exemple
ci-
dessous
n'est
pas
grammatical.
autrement
on
peut
dériver
un nom adverbial
de
tout radical verbal.
(11)a. walL-/BHI "être large" *cl.LwaHye
(mot agrammatical)
b. we- IBI
"sois"- cl.Lweyé "lieu où qch ou qn est"
c. cl.iséye "lieu de course, au moment de
la course"
d .
1i>b- IBI "lutter" cl.olocl.é "terrain de lutte"
e .
pim- IBI "enterrer" cl.ibiné "lieu d'enterrement"
f.
sidl-
IBHI
"mélanger"
cl.izicl.(ye
"lieu

l'on
mélange qch"
g.
solomL- /BB/
"demander" cl.ozolumLyé"
lieu de
mendicité"
3.2.2.3. Composés et
conglomérés5
5
Fleischer
(1975):
page
62
(Traduction
de
l'allemand:
"Nous
dés ignons
par
ce
terme,
des
phrases
ou
groupes
de.
mots dans
lesquels
le deuxième
constituant ne
donne pas
la
classe
de
mots
(et
eventuellement
le
genre) ...
Ils
se
distinguent
nettement
au
plan
structurel
des
composés

276
Dans
le ca.s
des composés,
c'est seulement
le dernier
terme
qui
porte
le
suffixe
de
classe.
S • i 1
s'agit
d'un
substantif
composé
de
deux
substantifs,
le
deuxième
terme
porte la marque de
la classe du composé.
Nous obtenons
les
types de composés suivants:
a) Radical de substantif + Substantif.
kuo:l-nayû
(lsg)
(celui
qui
voit
la
souffrance)
"personne
soufffante, malheureuse"
pe:e:kpe:e:-piyé
(3sg)
(taro-noyau)
"petit
taro"
h) Radical de substantif + Radical adjectif
siK-kpazl.ye:
(Gn3sg)
(dos-élevation)
"bosse"
Esi-simiYE (Jsg)
(œil-rouge) "envie"
c)
Adverbe + Substantif
saasaa-lakAs\\
(4pl)
(vite-action)
"rapidité"
falaa-tumiye:
(3sg)
(gratis-travail) "travail inutile"
d)
Radical verbal + Substantif
t:lkl-P:lW (2sg)
(manger/INACC-trou)
"vache A lait"
kizi-nd:lkim (Gn6)
(refuser-manger)
"hypocrysie A table"
Les
conglomérés,
c'est-A-dire
les
phrases
et
les
syntagmes
substantivés
dans
lesquels
ce
n'est
pas
le
deuxième
constituant
immédiat,
c'est-A-dire
le
constituant
déterminé
qui
impose
au
mot
l'appartenance
A une
classe
ordinaires.
Les
relat ions
sémant iques
entre
1e S'
constituants sonst exprimés clairement."

277
.
1 6
nOMlna
e
,
sont
nombreux,
même
si
on
fait
abstraction
des
mots
formés
de
façon
Decas ionnelle. Ci -après
quelques
exemples
de
conglomérés.
Dans
(1.1).
Y.6..m. est du genre 6 et
le congloméré du genre-l.
1
i
(12)
tuluu-p{ndu
(tra.n9porter/I~ACC-déchets) "bousier"
(13)
t~K-yéfu (manger/INACC-gratuitement "vaurien"
(14)
a-t~-t~K-na-mo-yom EnÉ
i
qui-Nég-manger-avec-DetPoss
Ipl-bouillon Deict.Prox-Glsg
(Qui
n'a pas mangé avec mon bouillon?)
"chenille verte"
Tous
les
substantifs
de
:e
type
appartiennent
all
1
genre-Il
indépendamment
du
substantif
qui
entre
dans
la
formation du mot.
3.2.3.
Les groupes
sémantico-syntaxiques de
substantifs
Tl
est
important
de
classer
les
substantifs
en
se
basant
sur
leurs
propriétés
sémantico-syntaxiques,
parce
que
les
groupes
qui
en
résultent,
font
état
de
propriétés
syntactiques
spécifiques.
On
distingue
les
groupes
suivants:
al
substantifs
désignant
des
objets,
bl
substantifs
qualificatifs,
c)
nom
de
possesseur,
d)
noms
locatifs.
a)
Les
substantifs
dénotatifs
(les
substantifs
les
plus
nombreux)
désignent
des
choses,
des
personnes
etc ..
Ex.:
.Y..Q.Jil "esclave",
.lLÜJi "montagne",
namlye;
"meule".
Ils
se
démarquent
sur
le
plan
syntaxique
des
autres
substantifs
par
le
fait
qu'ils
ne
peuvent
pas
se
combiner
avec
la
copule ~ "être"
(cf.3.1.2.)
pour
former
un prédicat.
(1)
*e-we yôm {lsg-être esclave} Agrammatical
6 ibid.

278
b)
Les
substantirs
qualificatifs:
Ils
désignent
en
règle
générale une qualité.
Le comportement syntaxique
qui
les
démarque
des
autres
substantifs
est
qu' ils
peuvent
former
des prédicats
en se
combinant
avec
wéij
"être".
ca&u
"rester",
" ne pas être/ ACC",
cf.
3.1.2.
La
plupart
de
ces
substantifs
prennent
les
suffixes
de
1 a
classe/pluriel
ou
ceux des
classes qui
renferment des
noms
collectifs
(GnS)
et
des
noms
de
masse
(GnS
et
GnS).
Ceci
va
être
expliqué
clairement
dans
la
descriptiou
ci-après
qui présente ces
substantifs en deux groupes.
Dans
le
premier
groupe
se
trouvent
les
s:1::s:J.nt.if3
désignant
des
concepts
abstraits:
une
qu,di'_~
ou
un
sentiment.
Ce
sont
presque
exclusi,-ement
des
s~lbs'::.antif=:
comportant un
pluriel tantum du
genre 5 ou dll
genre 6
(1~3
deu'~
genres n'ont
pas d'opposition de
classe singulier v ç
pluriel) .
Gn2pl.
Ex.
s~zt~ "bonne odeur", filmtn "go6t aigre"
Gn3pl:
Ex.
anuI)a "vantardise",
azûmâ "saletés"
Gn4pl:
Ex.
SUSl "jalousie
(entre femmes)"
Gn 5 pl:
Ex.
s~5ndu "peur, crainte",
abalttu " courage "
Gn6pl:
Ex.
lE&U "égoïsme",
kldEkEdi"m "ce qui est mauvais"
(lb)
nâ-hâ~ ne tûlîtu
DetPossIIsg-chien être idiotie
"Ton chien est idiot"
En
outre 1
les
substa.nt i fs
obtenus
par conversion
des
formes
infinitives
et désignant
des actions
appartiennent
à ce premier groupe.
Ex.
ii5iJ "l'a.ction de boire", q,éu "être bon,
beauté"

279
On
rencontre
seulement
Quelques
substant i fs
du
singulier
tantum
dans
ce
groupe
Ils
désignent
des
sentiments:
Ex. :
kuii.::JJÎ
(Zsg)
"souffrance",
pud::Jdlyé
( 3 s g )
"compassion",
Dans
le
d€uxième
groupe,
nous
avons
des
substantifs
qui
désignent
à
1.
fois
des
objets
inanimés
et
des
Qualités.
S ' i 1
s'agit
de
su~stantifs
qUl
permettent
l'opposition
singulier
... s .
pluriel,
ils
appar:lisserI::
seulement
dans
la
classe
singulier,
lorsqu'ils
désignent
des
propriétés.
Il
n'existe
Que qllelques
substantifs d~
ce
type.
{ 2 3. ~
hîlîh' [hîlûu]
( 2 s g )
t'ventre,
gloutonnerie",
iiâqlw
[]1ar66]
( 2 s g )
"querelle,
esprit
q1lerelleur"
Plluya2
( 4 s g)
"esprit vendicatif",
mulum
(Gn6)
"farine,
caractère
farineux",
Estye
"œil" 1
lem "eau, propriété liq1lide",
nûm "huile,
caractère oléagineu
gras"
1
(2b)
afa nându WE mum
porc viande être caractère gras
"La viande de porc est grasse"
c)
Le nom de possesseur
t i (sg) / t\\nâa (pl) désigne le possesseur.
1 1
apparaît
seulement
dans
nne
construction
possessive,
et notamment en tant qne nom déterminé,
(3) hayim sosom tG
(champ grand possesseur)
"propri'taire d'un grand champ "
(4) kt.leezt.w (klleezuu]
tu ('change possesseur)
"Celui Qui fait le troc"

280
(5)
n~Hâ t6 (partie antêrieure possesseur) "le premier"
Les
exemples
( 4 )
et
( 5 )
montrent
une
restriction
du
sens
de
ti.
Dans
les
exemples
suivants,
il
existe
également
une
restriction
du
sens
de
ti:
i 1
sert
à
désigner
l'habitant
d'une
localité
et
apparaît
dans
les
ethnonymes
(les
substantifs
dést-goant
les
peuples).
Dans
ces
cas,
on
emploie
presque
exclusivement
la
forme
du
singulier.
Au
pluriel
le
p roo'om
substantif
iiimba
(emba/iHmba)
dont
i l
sera
question
plus
loin
3.6.3.2. 1
intervient à la place de t'nia.
(61 Togo t6 "Togolais"
(7) Lama t5 "citoyen de Lama"
(8) Kablye t5 "un Kabyè .,
(9) Ayigbé tfi "un Ewe"
(10) Asanti" t6 "un Ashanti"
Le
nom
de
possesseur
ne
peut
pas
avoir
tout
seul
le
statut
d'un
syntagme.
I l
est
toujours
un
constituant
déterminé
d'un
syntagme
nominal
exprimant
une
relation
possessive.
(11)
l:;':Jqiye:
tu iiinL-lS' numuq:lnâa
voiture-possesseur-chercher/I~ACCvoyageurs
"Le propriétaire de
la voiture
cherche des
voyageurs"
Agrammatical
possegseur-chercher/I~ACCvoyageurs

281
Le
même
nom
tu
entre
dans
la
composition
de
quelques
substantifs
dans
lesquels son
contenu
sémantique subit
une
modification:
(13)
kud:ll]-tiJ
maladie-possesseur "le malade"
(14)
wây[-tu
derrière-possesseur "l'esprit protecteur d'un anc~tre't
7
d)
Les noms adverbiaux
(noms
locatifs)
Les
noms adverbiaux
désignent
le
li~u ou
le moment
de
l'action,
Ex. :
"station",
q,igbené
" sur
le
chemin
du
retour",
ou
un
lieu
qUI
est
en
relation
inh6r'::nte
8\\"ec:
quelque chose,
ex.
"
.
\\lsage,
wayl
"derrière,
arrière"


la
maison,
chez
soi"
Xous
discuterons
encore
du
nom
adverbial
l i pl us
loin
parce
qu'il
a aussi
le statut
d'une particule
posses-slve,
cf.
3.8.7 ..
Le
groupe
des
noms
adverbiaux
englobe
les
simples
postpositions,
cf.
3.6.5.,
et
les
noms
adverbiaux
dé_erbaux,
cf.3.2.2.2.
Ils
ont
des
traits
communs
avec
les
substantifs
proprement
dits,
mais
ils
en
diffèrent
à
bien
des
égards.
7
Le
terme
'nom
adyerbial'
s'a':ère
ê~!'€-
plus
ad6qué,t
"lUt?
le
terme
'nom
locatif' J
lorsqu'il
s'agit
de
désignE'r
c::es
mots.
Le
terme
'nonl
locatif
impliqLlc
ql_i'il
s'agit
de
substantifs,
C'2
que
contre-disent
beaucoup
de
faits
relevés
dans
notre
analyse.
Par
ailleurs
le
terme
nom
ad\\-erbial'
éy i te
d'attribuer
uniquement
une
propriété
locati~'c
dll
moment
otl
ils
peu~'ent
ULlssi
e~primer
des
relations
temporelles.
Le
terme
'nom
adverbial'
montre
clairement
qu'il
s'agit
de
mots
qui
n'appartiennent
exclusi vement
à
aucune
des
deux
classes
de
mots,
si
l'on
s'appuie
Sllr
leurs caractéristiques
syn-taxiques,
malS
que
ces
mots
se
classe
strictement
parlant
entre
les
deux·
classes de mots.

282
Tout
comme
les
substantifs,
les
noms
locatifs
peuvent
assumer
la
fone t ion
de
suj e t a u
de
camp lémen t
ct' obj e t e t
prennent
le
statut
de
constituant
déterminé
du
SN.
En
voici des
exemples:
(15) e-y~5 hu-â [huwâ]
Posslsg-partie superficielle enflée/ACC
"Son corps est enflé"
(16)
pa-etud:JKyé
(t::nr=manger)
leezl-i
[le:ezJ.iJ
Posslpl-lieu de
restauration-changer/ACC
"Leur
lieu
de
restauration
a
changé"
( 1 '"' \\
,
"
, nâl) etugûye
bœufs-lieu d'abattage
"abattoir
(des
bœufs)"
Les
similitudes
que
liOUS
a\\"ons
~ele\\·ées
entre
~es
mots
et
les
substantifs
e.\\:pliquent
pourquoi
les
attribue
à
la
classe
des
substantifs.
rIs
constitu~nt
cependant
une
classe
de
substantifs
particulière,
du
moment

ils
présentent
aussi
les
caractéris-tlques
propres
aux
adverbes.
Nous
allous
maintenant
étudier
les
caractéristiques
qui
les
distinguent
des
substautifs
et
leur
confèrent
les
propriétés
des
adverbes.
Les
noms
adverbiaux
ne
peuvent
pas
être
modifiés
par
des
adjectifs
verbaux
et
les déterminants
numéraux
(lB),
(19),
Une
autre
caractéristique
qui
les
rapproche
des
adverbes
est
qu'ils
peuvent
à
eux
seuls
assumer
la
fonction
adverbiale
(22).
Ils
ont
l'adverbe
peéqe
"là-bas"
comme
substitut
(21),
et
c'est
seulement
l'adverbe
relatif
qénqé
"là
où"
qui
leur
sert de substitut dans
la proposition
subordonnée
(22).
(lB)
* ~ileeyiye klsemLye
Agrammatical
place de jeux-rouge
(19)
* q,ileeyiyé naale
Agrammatical
place de
jeux-deux

283
(20)
ma-nâ
piya q,ileeyiye,
peéq,e we
poliI)
Isg-voir-enfants-place de jeux,
là être éloignement
"J'ai vu
la place de jeux des
enfants,
elle est
éloignée"
(21)
mO-l%bi
pe-té,
peécie we pollI)
lsg-aller/ACC-lpl-chez soi,
là être éloignement
"Je suis allé chez eux,
leur domicile est éloigné"
(22)
ma-na-l qileeyiye q,éncié pa-rnabl-( y~
lsg-voi~/'ACC-lsg-place de jeux,
là o~-lpl-battre/ACC­
-Glsg-Part.dêmonstr.
"Je
l'ai "U sur la place de jeux o~ on
l'a battu"
3.2.4.
Caractéristiques syntaxiques des substantifs
Le
substantif
peut
être
un
S~
ou
un
constituant
du
SN.
Il
peut
remplir
les
fonctions
suivantes:
sujet
(1),
complément
d'objet
(1),
adverbial
(2),
prédicatif
(3),
(4)
et attributif
(6).
En
tant que
sujet,
il
précède le
verbe,
comme
complément
d'objet,
il
se
place
après
le
\\'erbe,
en
fonction
prédicative,
il
apparaît
après
le
verbe copule
et
il
suit
le
substantif
lorsqu'il
a
une
fonction
attributive.
(1)
mon-~oo ha k5ye-tû kelîmiye
Posslsg-mère-offrir/ACC guérisseur poulet
"Ma mère a offert un poulet au guérisseur"
(2)
e-Iab[ tum[ye kLyak\\~ n[[le
Pron1sg-faire/ACC-tra v ail-jours-deux
"Il
a travaillé pendant deux jours"

284
{3} abalu e-né E-We kifiâtu
homme-lsg-Loc Déict.Prox lsg-être-méchanceté
"Cet homme est méchant"
(~) hulîsi e-né e-ké kanâ1:'
pollcier-lsg-Deict .. lsg-être-méchanceté
"Ce policier est méchant"
(4b)
abalu kanaK
homme
méchant
(substantif)
t'méchante personne"
Il
faudra
mentionner
à
propos
de
la
f'JnctiQn
prédicative
des
substantifs
que
ce
ne
son t
p::l.S
t-::us
les
substantifs
Ilui
pellvent
se
pla.cer
après
le
verbe-copule,
cf.
3.1.2.4 ..
Attributif
(Génitif);
(5)
c~ima hâK (Allemand chien)
"Le chien de
l'Allemand"
Attributif (Apposition):
(6)
hâx kLmelen
(chien imbécile)
"le chien imbécile"
La
fonction
adverbiale peut
être assumée
par
les
noms
locatifs:
(7) ql-~a-na wé qtbay€
Ipl-Nég-voir/Aor-Pronl~l-lieude danse
"Nous ne les avons ~as vus sur la place de- danse"
D'autres détails
sur
les
caractéristiques
syntaxiQues
des
substantifs
se
trouvent
dans
la
description
des
grou~es sémantico-syntaxiQues, cf.
3.2.3 ..

285
3.3. LES ADJECTIFS
Dire
que
Les
adjectifs
désignent
une
qualité
ne
nous
renseigne
que
très
peu
sur
les
caractéristiques
essen-
tielles
de
la
classe
que
constituent
les
adjectifs.
L'adjectif
se
définie
surtout
par
ses
caractéristiques
morphosyntaxiques
qui
le
démarquent
des
autres
classes
de
mots.
c'est
ainsi
qu'il
se
distingue
de
l'adverbe
par
le
fait
qu'il
sert
de
déterminant
çlans
le
syntagme
nominal
(1).
Dans
le
syntagme
nominal
comprenant
un
substantif
et
un
adjectif,
l'adjectif
qui
est
le
constituant
facultatif,
s'accorde
(accord
de
classe)
avec
le
substantif déterminé:
il
prend
la
marque
de
la
classe
de
celui-ci.
L'adjectif
suit
toujours
le nom qu'il
détermine.
Il
n'y a
que quelques
adjectifs
qui
apparaissent
dans
un
syntagme
attributif,
COmme
nous
le
montrerons
dans
notre
analyse.
Lorsque
le
contexte
le
permet,
l'adjectif
peut
être
employé
comme
un
substantif,
par
exemple
lorsque
le
substantif
qu'il
détermine est
seulement sous-entendu (3).
(1)
eveb-u Iti:ban-û
jeune homme-lsg bon-lsg
"un bon
jeune homme"
(2)
*eveb-6 S88saa
*Agrammatical
jeune homme vi te
(3) ma-na né-kelim-é,
pEdi:-na-m kLkped~YÉ
Isg-voir/pf
IIsg-poulet-3pl
vendre/lmp-avec-Isg
[ noir-3sg
"J'ai vu
tes
poulets,
vends-moi
le noir"
Les
adjectifs
verbaux
constituent
le
groupe
Je
plus
important
d'adjectifs.
Seront
étudiés
dans
1e
même
grçupe
quelques
adjectifs
courants
dont
la
structure
est
comparable
à
celle
des
adjectifs
verbaux t
quoiqu'il
soit

286
difficile,
comme
cela
apparaîtra
plus
tard,
de
démontrer
sur
le
plan
synchronique
que
ces
adjectifs
sont
dérivés
de
radicaux verbaux.
Un deuxième
groupe comprend
les adjectifs
composés.
Les
adjectifs
des
deux
premiers
groupes
sont
soumis
à
l'accord.
Seuls
les
adjectifs
verbaux
négatifs
tendent
à
ne
pas
suivre
l'accord.
Un
troisième
groupe
renferme
des
ad je ct i Cs
idéophoniques,
qu i,
à
l'opposé
des
autres,
ne
s'accordent
pas
avec
le
nOm déterminé.
Dans
la
description
des
différents
groupes
et
types
d'adjectifs,
nous nous pencherons sur leurs caractéristiques sémantiques
et morphosyntaxiques.
3.3.1.
Les adjectifs verbaux
Le morphème
k[-
préfixé
au
radical
verbal,
transforme
celui-ci
en
un
radical
adjectival.
Ce
radical
adjectival
est
suivi
d'un
suffixe,
qui
est
la
marque
de
classe
du
substantif
déterminé.
Cette
structure
trouve
son
illustration
dans
le
diagramme
ci-après:
kiblnlil
"ancien,
vieux"
( 1 )
ADJECTl F VERBAL
Radical de
l'adjectif verbal
Suffixe d'adjectiveur classe
Ajectiveur
Radical verbal
Suffixe de classe
ki-
-
plnl
-
-il
"viei Il ir"
Gn2sg
I l
f au t
également
noter
que
Les
radicaux
verbaux
qui
consistent
en
une
sy Il abe
auron t
Leur
f6dil,.;61
adjectival
dédoublé:

287
(2) k5-ye
kû-so-s5-ye
médicament-Jsg adj-laver-Iaver-Jsg
"médicament pour laver un malade"
J.
DeLord dénombre
six groupes
d'adjectifs déverbaux},
ce
qui,
comme
nous
le
montrerons,
n'est
pas
justifié.
Ci-
après
les six groupes de Delord:
a.
accompli,
actif,
affirmatif:
kusoolu
"aimé"
b.
aoriste,
actif.
négatif:
.kltlhinuu
"nétant
pas
couché"
c.
progressif,
actif,
affirmatif:
kût:Jkuû
"mangeant"
,
d.
progress if,
act if.
néga tif:
kll..caku
"ne
s'asseyant
pas"
e.
passif,
affirmatif:
kinanâv
"vu; vis ib Le"
f. passif, négatif:
kiteketûu "non conduit"
Les
formes
des
groupes
(h)
et
(d)
ne
se
rencontrent
dans
aucun
contexte,
et
comme
DELORD
ne
donne
aucun
exemple,
dans
lequel
ces
adjectifs
négatifs
détermineraient
des
substantifs,
ils
ne
sauraient
être
considérés
comme
des
formes
existant
dans
la
langue.
Pour
ce
qui
concerne
les
adjectifs
du
groupe
(c),
nous
noterons
qu'il
existe
des
adjectifs
déverbaux
ayant
ce
sens,
mais
ils
ne
se
forment
pas
avec
le
suffixe
-.lu.
(INACCOMPLI).
Il
est
vrai
qu'une
forme
comme
1
Delord
(1976):
page 250 et
suite

288
(3)
*ku-to-ku-u
adj-manger-INACC-gnl/sg
illustrerait
mieux
l'aspect
inaccompli,
mais
l'emploi
de
cette
forme
n'est
attesté
nulle
part.
En
effet
les
adjectifs
du
groupe
(c)
ne
se
distinguent
pas
par
leur
structure
de
ceux
du
groupe
(e).
Il
apparaît
alors
qu'une
telle
classification,
qui
repose
sur
l'idée
que
l'aspect
sémantique est
également
marqué morphologique-ment
dans
les
adjectifs,
n'est
pas
fondé.
Notre
analyse,
partant
des
critères sémantiques et
grammaticaux, distingue
les groupes
suivants:
-les adjectifs verbaux d'état
-les adjectifs verbaux résultat ifs
-les adjectifs verbaux pasifs
-les adjectifs verbaux
imperfect i Cs
-les adjectifs verbaux
instrumentaux
-les adjectifs verbaux négatifs
3.3.1.1.
Les
adjectifs
verbaux
d'état
et
les
adjectifs
55s5-,
cikpel-, ktfal-,
ktban-
On
rencontre
un groupe d'adjectifs
dérivés
des
verbes
d'état.
Ils
désignent
une qualité
inhérente
à
la nature du
signifié
du
nom déterminé.
On
peut
dériver
un
adjectif
de
tout
verbe
d'état.
Le
substantif
déterminé
du
syntagme
nominal
il)
correspond
A
l'antécédent
du
sujet
de
la
relative
correspondante,
dont
le
verbe
est
à
l'accompli
( 2 ) :
(1) hAbiye
k(-wali-y&
route-3sg
adjr-être
large-3sg
"route
1arge"

2B"
(2) hAbi-yi:
nq,.l
q,l,-wlliL-a
IwalaaJ y5.
route-3sg Re13sg G13sg-être
lar~e-ACC Pdemarc
"La route qui est large"
D'autres exemples:
(5)
a.
ki-pLnL-w (Adjr être vieux-2sg) "vieux/2sg"
b. ki-q,aAIL-w ---> kLQ.aalLw [kLraaluu]
(Adjr-être
100g-2sg)
"long/25g"
Chaque
adjectif
verbal
peut
assumer
une
fonction
attributive
(épithète).
Il
peut
aussi
assumer
une
fonction
prédicative
après
ké-
"être"
(6a),
Pl,Sl
"devenir"
(6b),
Seuls
les
adjectifs
désignant
des
couleurs
peuvent
apparaître après
les verbes ~ "être" et .f<1U[ "rester" (7).
t6a} men-kpeq,é
kl-pl,n-q,É [kiblnq,éJ
IPoss-tabouret est Adjr-être vieux~J/sg
"Mon tabouret
est
vieux"
(6b) men-kpeq,é
pLS(
ki-plnq,é
{kibLnq,i}
IPoss-tabouret
devenir/ACC
"Mon tabouret
est devenu vieux"
(7)
po-hula-sL
ca~ ku-hulum(-s~ E2(n~
lpI/Poss-chapeau-4pl
rester/ACC Adjr-être blanc-4pl
[ainsi
("Leurs chapeaux sont blancs
comme ça")
"Leurs chapeaux sont d'une
telle blancheur"
A la
sui te de
la descript ion des adjec-t ifs
dérivés des
verbes
d'état,
nous
allons
mentionner
le
cas
particulier
des
adjectifs
teLs
que
s;)s5
"grand,
adulte",
c{k,pel
"petit",
klfal
"nouveau,
neuf",
klban
"bon".
Il
n'est
pas
possible
de
montrer
sur
le
plan
synchronique
qu'ils
,:iont
dérivés
de
verbes.
cfkpel,
kifal,
et
kiban
affichent
une

290
ressemblance
structurelle avec
les
adjectifs
verbaux.
Dans
le cas de cikpel
le radical est ~- qui est certainement
un
allomorphe
du
lexème
kp1.l-
"être
petit"
(kpiluu
"être
petit"). Dans
l'adjectif s:is:5
nous reconnaissons
le radical
.;r2- qui
apparaît
dans
le verbe
S:lU
"ajouter.
allonger",
Les
indications
que
nous
venons
de
donner
ne
visent
pas
une
étude
diachronique,
elles
montrent
dans
quelle
mesure
ces
adjectifs
entretiennent
un
lien
etroit
avec
des
racines
verbales.
donc
avec
les
adjectifs
verbaux.
bien
que
le
préfixe
d'adjectivisation
ait
subi
une
dégradation
comme
dans
cikpelu
ou
même
qu'il
n'existe
même
plus
comme
c'est
le cas
dans S555.
ou que
la base
ne
se
rencontre plus dans
un verbe (ki-ban-û).
Tous
ces
adjectifs
assument
les
mêmes
fonctions
syntaxiques
que
les
adjectifs
dérivés
des
verbes
dfétat
et
sont
soumis aux
contraintes morphosyntaxiques
d'accord.
Ils
laissent
apparaître
quelques
particularités
quant
à
ce
phénomène d'accord comme nous
le verrons au chapitre 3.3.2.
3.3.1.2.
Les adjectifs verbaux perfectifs résultatifs
Le
deuxième
type
d'adjectifs
verbaux
comprend
les
adjectifs
dérivés
de
verbes
transitifs
ayant
un complément
d'objet dont
le référent est
susceptible d'être
affecté par
l'action
exprimée
par
le
verbe.
Ces
adjectifs
sont
nombreux;
ils
désignent
une
qualité
qui
résulte
de
l'accomplissement
de
l'action
exprimée
par
le
verbe
dont
ils sont dérivés
(8)
(9).
(8)
nAn-du
ki-WlS(-tu
viande-gn5 Adjr-griller-gn5
"viande grillée"
Ce syntagme nominal
peut être paraphrasé comme suit:

291
(9) nandu odu pa-wlsl-a [wlsaâ] y5
viande rel-gnS goS-griller-ACe
"La viande qu'on a grillée"
Autres exemples:
(10)a.
ki-tlZl-W [kittzrnl
(Adjr-cuire-2pl)
"cuit/25g"
b.
kiJ-y:>ki:-1)
[kuy:>kll)]
(Adjr-casser-2pl)
"cassé/2pl"
Tous
ces
adjectifs
peuven-t
assumer
la
fonction
épithète,
ou
prédicative
après
la
copule
ki-.
Ils
ne
se
rencontrent
pas
par
contre après
les
autres
verbes-copules
n- "être", PlLsi- "devenir", ~- "rester",
(11) nAn-du ridû tl-kê kiwlsitu yi! ki-tlzE-tu?
viande-gn5 Dem/gn5 goS-être Adjr-griller-gn5 ou AdJr-
bouill ir-goS
"Cette viande est-elle grillée ou bouillie?"
3.3.1.3.
Adjectifs verbaux passifs
Les
adjectifs
de
ce
type
sont
dérivés
de
verbes
transitifs
exprimant
une
action dont
la
finalité
n'est
pas
de modifier
la qualité
du
patient
(être
ou
objet
subissant
l'action/le
procès)
mais
la possibilité
tout
simplement
de
faire
subir
au
patient
llaction
du
verbe.
Ces
adjectifs
expriment
que
"l'action
exprimée
par
le
verbe
peut
être
accomplie
si
elle se
rapporte
à
un certain
objet,,2.
Il
n'y
a que peu d'adjectifs appartenant
à ce type.
(12)
k5ye
ki-libi-ye
médicament Adjr-avaler-Jsg
"médicament
[=comprimé) avalable"
2
Fleischer
(1975):
page
251

292
Autres exemples:
(13)8.
llm ku-n:J-ti:5-m
eau Adjr-boire-boire-gn6
"eau potable"
b.
k:lye
kiJ-s:J-s5-ye
médicament Adjr-se laver/-se laver-gn3sg
"infusion pour se laver"
Il
apparaît
que
les adjectifs
passifs
ne
fonctionnent
pas
uniquement
comme
déterminants;
ils
forment
avec
les
nominaux
tiuxquels
i 15 se
rapportent
des
expressions
qui
ne
décrivent
pas
seulement
des
objets,
mais
servent
aussi
à
désigner
des
objets nouveaux
à.
la
langue.
I l
en
ré~ulte en
effet
des
expressions
idiomatiques
qui.
de
par
leurs
restrictions
sémantiques,
ressemblent
à
des
nominaux
composés,
comme
l'exemple
k:5ye
ki libiyé qui
ne
désigne
pas
n'importe
quel
médicament
qu'on
peut
avaler,
mais
uniquement
le
médicament
qui
se
présente
sous
forme
de
compr imés
ou
de
dragées.
I l s ' agi t
d'un
type
de dêri vat ion
active,
pa.rce
que
de
nouvelles
formations
ont
lieu
chaque
fois que
le besoin se fait
sentir.
Les
adjectifs verbaux
passifs
apparaissent
en fonction
êpithète
(12).
On
les
rencontre
en
fonction
prédicative
uniquement
après
la copule ké-
lIêtre"
(14)
(14)
lem pu-né
Pl-tl-ke ku-ii:>-i'i5-m
eau cette gn6-NEG-être Adjr-boire-boire-gn6
littér.:
"Cette eau n'e~t pas buvable"
"Cette eau n'est
pas
potable"

293
3.3.1.4.
Les adjectifs verbaux imperfectifs
Ces
adjectifs
sont
dérivés
de
verbes
d'action
transitifs
et
intransitifs.
ILs
expriment
que
le
signifié
du nom
déterminé
accomplit
ou peut
accomplir
régulièrement
['action
exprimée
paT
le
verbe.
Il
n'existe
pas
beaucoup
d'adjectifs
de
ce
type
en
usage,
mais
il
s'agit
d'un
type
de dérivation active.
(15)
pu~â ki-yeli-BK /k(yelaKI hiK-na suuyade
enfant Adjr-se promener-4sg trouver-INACC-Top œuf de
[pintade
"C'est
l'enfant qui se promène qui
trouve un œuf de
pintade"
D'autres exemples
(16) fi((yi-n
ki-fi&yi-~
machine-2pl Adjr-coudre-2pl
"machine à coudre"
(17) moot6
kû-nuuti-w [kunuutûu]
moulin-2sg Adjr-moudre-2sg
"machine à moudre"
L'exemple
(3)
montre
que
ces
adjectifs
peuvent
assumer
la
[onction
épithète
et
]a
fonction
prédicative
uniquement
après ki- "être".
(18) menzini ku-nÉ kL-kÉ k(-hay(-w [k(hayuu)
machine-2sg-part.deict.jprox 2sg-être
[Adjr-labourer-2sg
"Cette machine est (une machine) à
labourer"

294
3.3.1.S.
Les adjectifs verbaux instrumentaux
Ces
adjectifs
se
distinguent
de
tous
ceux
dont
nous
avons
traités
jusqu'ici par
le fait
qu'ils
forment
avec
Les
noms qu'ils déterminent des syntagmes nominaux servant à
la
dénomination
d'instruments.
Ils
peuvent
être
dérivés
de
tous
les verbes
intrumentaux (verbes de structure RAD + nal
cf.
3.1.1 ..
Ces
adjectifs
indiquent
que
le
nom
déterminé
désigne
l'objet
avec
lequel
l'action exprimée
par
le
verbe
est réalisée.
(19)
f~~f~~ kô-c~ti-na-w [küj~t'nau]
savon Adjr-laver-avec-2sg
"savon de lessive"
Les
adjectifs
de
ce
type
peuvent
assumer
la
fonction
épithète
( 19 ) ,
mais
aussi
prédicat ive
après
12.!-ll-
"devenir", ké-
"être", On ne Jes
rencontre pas après ~- ou
ca.l'- "rester".
(20)
laq,l-ye q,l-né q,l-ké k6-Y:ltî-na-yé [k6Y:ltîneye]
hâche-3sg 3sg-Deict. Loc.Prox.
3sg- être Adjr-hâcher-
[avec-3sg
"Cette hâche sert à couper la viande en petits
[morceaux"
(21) fié-nem-Aa ké kî-watî-na-aa [kiwatinaa]
IIsg-/meule mobile/-Gn1pl être Adjr-/moudre
[grossièrement/avec-gnlpl
"Ta meule mobile sert à moudre grossi~rement"
3.3.1.6.
Les adjectif~ verbau~ n~gatifs
Morphologiquement,
les
adjectifs
négatifs
se
distinguent
de
tous
les
autres
types
par
le
fait
que
le

295
morphème
de
négation l l - est
préfixé au
radical
verbal,
se
trouvant ainsi entre ce dernier et
le préfixe adjectivateur
.ki-. Comme bases dérivationnelles nous avons
les
radicaux
des verbes résultatifs. Les adjectifs
ainsi formés
sont
les
antonymes
des
adjectifs
résultat ifs.
Servent
également
comme bases
dériv8.cionnelles
de
ces
adjectifs
les
radicaux
des
verbes
d'état.
Il
faut
cependant
noter
ici
que
les
verbes
qui
dés ignent
une
couleur
ou
une
quant i té
ne
se
prêtent
pas
à
cette
dérivation,
mis
à
part
Je
verbe 1!i..Yi.-
"noircir" (23).
(22) ki-ci piyi-w {kidibiyûu}
Adjr-NEG-être noir,
noircir
(intr.)-2sg
"non-noir"
(23) ti-w ki-dibiyi-w [téu kidibiyuu]
pluie-2sg non-noir-2sg
"pluie subite"
Comme
les
adjectifs
ayant
un
sens
positiL
les
adjectifs
négatifs
assument
surtout
la
fonction
épithète.
Il
n'y
a
cependant
que
très
peu
d'adjectifs
verbaux
négatifs
qui
prennent
l'accord
de
classe
du
nom
qu'ils
déterminent
(24),
(25),
(26).
Généralement
les
adjectifs
verbaux
négatifs
prennent
la
marque
du
genre2,
classe
singulier,
indépendamment
de
la
classe
du
nom
qu'ils
déterminent.
(24) hLya-~ kLdLbeli-Q
mouton mâle non castré
"bélier"
(25) eyaa kLdLked-aa
gens mauvais-lpl
"gens mauvais"

296
(26)
mulô-m kl-tl-kplZl-N
(kldlKplZUO]
farine Adjr-NEG-moudre
fin-2sg
"mal moulu"
(27)
nAndu
kl-tl-PL-W (kldlb(u]
viande Adjr-NEG cuire(intr. )-2sg
"viande mal cuite"
Quant
à
ce
qu i
concerne
les
caractéristiques
sémantiques des
adjectifs verbaux
négatifs,
il
apparaît que
leur
empioi
en
position
prédicative
est
restreint.
Ils
ne
se
rencontrent
pas après
les
verbes
W€-
"être" 1
ké-
"être

l' except ion
de
Kldlkedi-
"mauvais")
ou .QLSi:-
"devenir"

l' except ion
de
kldlked(-
"mauvais").
C' est
après
cax-
"demeurer,
rester"
qu'apparaissent
les
adjectifs
verbaux
négatifs à
l'exception de Kldlkedi- "mauvais".
I l
n'y
a pas
d'accord
entre
le
nominal
sujet
de
caX-
et
ces
adjectifs
négatifs.
(28)
nându
caK kl-tL-tlZl-W [kldltLzuuJ
viande rester/ACC Adjr-NEG-cuire-2sg
"La viande est restée non cuite"
(29) hiyé caK kl-tl-tLZl-H [kltltizuu]
igname rester/ACC Adjr-NEG-cuire-2sg
[ne piya sL-kl fi~5sl et enfants mourrir/INACC faim
"L'igname est res tée non cui te et
les enfants meurent
de f aim"
3.3.2.
L'accord
des
adjectifs
çfkpel-
ftpetit",
tibln-
"ancien", kiban- "bon",
s5s5- "grand, -adulte" et
lé 1- "autre"
Ces
adjectifs
ont
ceci
de
commun
qu'ils
sont
irréguliers quant
au choix de la forme du morphème marquant
l'accord de classe. A l'exception de kibLn-
"ancien"
dérivé

297
de
.m...n "vieillir", nous ne pouVons pas démontrer sur le
plan
synchronique
qu'il
s'agit
d'adjectifs
verbaux 3 .
La
structure de
cikpel-
"petit"
et k(ban-
"boo"
est
cependant
celle
des
adjectifs
verbaux:
Préfixe
+ Radical
+ Marque
d'accord.
Nous
savons
déjà
que
les
adjectifs
verbaux
prennent
le
suffixe
de
la
classe
du
nom
déterminé
(voir
début
du
chapitre
3.J.l.).
Comme
les
marques
des
adjectifs
de ce chapitre ne sont pas toujours identiques à celles des
adjectifs verbaux,
nous allons présenter ces adjectifs tels
qu'ils s'accordent
selon la classe du nominal déterminé. En
guise
de
rappel.
nous
donnons
d'abord
les
marques
d'accord
des adjectifs verbaux:
gnlsg:
-;,
go 1 pl:
-â,a
gn2sg:
-w
gn2pl:
-n
gnJsg:
-ye
gnJp 1:
-il
,
gn4sg:
-ai'
gn4p 1 :
- SL
gn5:
-~tu
gn6:
-'m
J
Ces adjectifs
sont
selon
toute apparence
des
dérivés
de
verbes.
i l
est
possible
de
reconaître
le
radical
verbal
dans
certains
d'entre
eux,
malgré
les
processus
diachroniques
qui
ont
pu
avoir
lieu:
cikDel-
"'ll!J.-
'être
petit, ~
'grand'", ~-'ajouter'. Ceci nous amène à penser
que
les
a.djectifs
de ce
groupes ont
été dérivés
de
verbes
dont
certains
ne
sont
plus
usités.
Dans
ce
groupe,
seul
l'adjectif ~- est formé à partir d'une base cl i un numéral,
en
l'occurrence -~ qui signififie 'deux' dans naale
vs naâdozo 'trois',
naanzâ
'quatre'.

298
Les
tableaux
ci-après
montrent
en
quoi
les
marques
d'accord
des
adjectifs
irréguliers
diffèrent
de
celles
des
adjectifs verbaux:
Tableaux
1
cfkpel- "petit"
kl"fal- "nouveau"
k.lbln- "ancien"
gn l
sg:
cikpelu
klfal1.û
klb1.nû
pl:
cîk.péma
k.efâma
kLbimba/kCbima
gn2 sg:
cîkpeliw
kifal1.w
kib1.n1.w
pl:
ci kpéI] 4
kifâé
kibCI]S
gn3 sg:
cikpect.é 4
kifac1é4
kL'blnc1é
pl:
cikpelâ
krfalA
kib1.nâ
gn4 sg:
cîkpelaH'
krfala!'
kib1.naH'
pl:
cikpési 4
k(fâsl 4
kl"binZl
4
gn5
cikpétu
kif.4tu 4
keb(ndu
gn6
cikpém4
Ici fâm 4
kL'blm 5
4
1 1 sâgit
ici
du
processus d'effacement
qui
a
été décrit
au chapitre 1. 2. 10.
5
1 l Y a
eu
contraction de
[n]+[I)] en
(1)]
et de
[n]+[m]
en
(mJ .

299
Tableau 2
kiban- "bon"
= "grand"
lÉ 1- "autre"
gn! sg:
kibanû
5556
}i: 1u
pl:
kibamha
s5saa
la188 6
kibâma 5
gn2 sg:
ki béJ)gu
s5s5w
léi: ku 4
p! :
kibàQ5
s5s5I)
léi: Q 4
gn) sg:
kiblnq,É:
5555 ye / 55 s5q,e
1éi:d.e 4
pl:
kiblnâ
s5s5na
léi:né. 4
gn4 sg:
kibAl)ga
s5sâlS
léi:ka 4
pl:
kibanZL
S5S:5Sl
li:i:sl 4
gn5
kibându
5555 tu
léétu 4
gn6
kibâm 5
- -
léém 4
s:>s:>m
Les
deux
tableaux
montrent
les
différences
qui
existent
entre
les
marques
d'accord
des
adjectifs
qui
y
figurent et celles des adjectifs verbaux:
(i)
55s5
prend
le
suffixe
-aa au
gnlpl
comme
les
adjectifs
verbaux, mais
les autres adjectifs des deux tableaux ont
la
marque de classe ~- comme marque d'accord suffixée, alors
6 A causes de
son son emploi
fréquent
de
l'adjectif
1é 1na ,
une
assimilation
à
distance
s'y
est
produite,
ce
Qui
a
donné
lAina.

300
que
~-
est
ailleurs
préfixé
(comme
pronom
anaphorique
sujet par exemple).
(ii)
Les
adjectifs
k-(ban-
"bon"
et
ill- "autre" ont comme
marque d'accord
non -w et .=.lYS. dans
les
classes
respectives
gn2sg
et
gn4sg
comme
ce
devrait
être
le
cas
normalement.
mais plutôt -~ et -ka. KU et ka sont
les marques
respectives
des
classes
gn2sg
et
gn4sg
et
ont
le
même
statut que Q.ê..
Ces
différences
n'ont
aucune
valeur
distinctive:
il
s'agit
tout
simplement
du
choix
des
allomorphes
de
morphèmes qui caractérisent
les classes nominales.
3.3.3. Les adjectifs composés 7
L'adjectif
composé
est
constitué
d'un
substantif
qualificatif
(ex:
azûma
'saleté')
ou
d'un
idéophone
adjectival
(ex:
mee-mE:E:
'multicolore' )
et
d'un
pronom
possessif
déterminé.
Pour
former
les
adjectifs
qui
expriment
le sexe,
on se sert des substantifs halu "femme,
femelle" ,
et
abalu
"homme,
mâle".
Le
substantif
ou
l'idéophone ne subissent pas de changement
de forme
dans
le
composé.
La
forme
du pronom,
deuxième membre de
l'adjectif
composé, est déterminée par le substantif qui, de
son côté,
est aussi déterminé par l'adjectif composé. C'est ainsi que
s'établit
l'accord entre l'adjectif composé et
le nom qu'il
détermine.
Par
exemple nous
aurons
A partir
du
substantif
7
Ce sont tous des adjectifs composés. On n'y peut
insérer
aucun élément
entre le premier et
le deuxième
membre. Cette
suite
substantif
qualificatif+Pronom,
idéophone+pronom
trouve
son explication dans
le
fait
que
le
premier membre
le
déterminant
réel,
pour
être
impliqué
dans
le
système
d'accord, doive se combiner avec un pronom.

] C [
qualificatif
azûma
(G3pl)
"saleté"
les
formes
suivantes
de
l'adjectif composé:
go 1 5g:
azûma - fi~nu 1 -enu
pl:
azûms -
~\\mba /
-émba
gn2 5g:
azûmâ -
i\\LJ)gU
/ -1)gu
pl:
azûmâ - ni!) / -.~
gn3 sg;
820ûma - ii(nde / -ode
pl:
azûma - ihna / -ena
gn4 s g:
azûmâ - iiLJ)ga / -1)ga
pl:
8zûma - fiinz\\, / -OZL
g05:
8ZÛmB.
-
iiindu 1 -ndu
gn6 :
azûma - fiimbu / mbu
Les exemples suivants attestent
l'emploi des adjectifs
qualificatifs
en
fonction
épithète
et
illustrent
le
phénomène d'accord:
( 1)
1i.m azûma -
mbu
eau/gn6 saleté - Poss.Dét
/g06
"eau sale"
(2)
pLSBK mee-Mee - J)gu
pagne/gn2sg bigarré-Poss.Deté/2sg
"un pagne bigarré"
(3)
has\\,
halu-oz\\'
chiens/gn4pl
femelle-Poss.Dét./4pl
(des chiens femelles)
"des chiennes"
Ces
adjectifs
composés
assument
la
fonction
prédicative
uniquement après ké- "être et PI-si:- "devenir;

302
(4)
fianzl
sL-né sl-ké azûm6-nz1.
assiettes/4pl 4pl-Deic.loc.prox.
4pl-être saleté-
[Pa s s . Dé t. /4 pl
"Ces assiettes sont sales"
(5) fianzl
sl-né Sl-plSl azûma-nzl
assiettes/4pl 4pl-Deic.Loc.Prox.4pl-devenir/ACC
[saleté-Poss.Dét./4pl
"Ces assiettes sont devenues sales"
Pour
terminer notre description,
nous
ferons remarquer
qu'un
même
substantif
peut
être
déterminé
par
plusieurs
adjectifs.
Les
adjectifs
qui
entrent
en
considération
sont
les
adjectifs
verbaux
et
composés.
L'exemple
suivant
illustre
cette
co-occurrence
d'adjectifs
de
différents
types
ainsi
que
l'ordre
normal
dans
le
syntagme
nominal.
L'adjectif verbal précède
l'adjectif composé.
(6)
iianZl
kl-pin-zl
[kibinZl J azuma-nZl
assiettes/4pl
Adjr-être ancien-4pl saleté-Poss.Dét/4pl
"de vieilles assiettes sales"
3.3.4.
Les déterminants numéraux
On
distingue
deux
principaux
groupes
de
déterminants
numéraux:
les
déterminants
cardinaux
et
les
déterminants
ordinaux.
Leur
trait
commun
est
qu'ils
se
placent.
tout
comme
les autres déterminants,
après
le
substantif ou
le SN
qu'ils déterminent.
Exemple:
nânZ\\
hîw (assiettes
dix)
"dix
assiettes".
En
ce qui
concerne
l'accord,
il
faut
noter
que
les
déterminants
numéraux
n'affichent
pas
un
comportement
uniforme.
Nous
montrons dans
la description
ci-après
quels
déterminants numéraux
s'accordent et
comment cet
accord est
réalisé.

101
3.3.4.1.
Les déterminants cardinaux
Dans
la
description
des
déterminants
cardinaux,
il
faut
d'abord
citer
les
nombres
cardinaux:
o:
1: kuq,um/kuyum;
2:
na-le;
J:
na-tozo;
4:
na-nza;
5:
na-
nuwa/kagbanz i;
6:
loqo;
7:
tube;
8:
lut,coZO;
9:
naku;
10: hîw.
Les
nombres
à
5
s'accordent
avec
le
substantif
déterminé.
Le
nombre
1;
kudum
a
la
même
structure
que
les
adjectifs
verbaux
et
porte
les
mêmes
marques
d'acclHd
que
ceux-ci
(cf.
3.3.1.),
Nous obtenons
les
formes
suivantes
se Ion
la
classe
nominale
des
substantifs
déterminés:
kuqum
(lsg),
k6ciu mâa
(lpl);
kuqum(w
(2sg l,
kiiqu mC TI
(2pl),
kiiqumq,e
Dsg) ,
kiiqumâ
(3pll:
kûqumâg
(4sg) ,
kuqumas1.
(4pl),
kUQ.umtu
( gn 5 ) ,
kûqumum
(gn6) .
Ce
déterminant
cardinal
expr ime
soit
l'unicité,
soit
l'identité.
Dans
le dernier
cas,
i l
est
en
règle
générale
suivi
d'un
démonstratif
temporel
(distal)
qUI
le définit
de plus
près.
(1) pa-w kûquml-w
palmier-2sg un 2sg
"un seul palmier"
(2)
pa-w kuqumi-w I]gu
palmier
2sgun 2sg Dem./Dist/2sg "le même palmier"
Les
nombres
2 ;
na-le,
3 ;
na-tozo,
4:
na-nza/na-naza.;
5 :
na-nowa
présentent
la
structure
+
radical
de
l'adjectif.
Entre
IlA-
et
le
radical
de
l'adjectif
apparaît
la marque
de
classe
qui
fait
fonction
de
marque
d'accordS,
8
Certains
locuteurs
évitent
consciemment
l'accord
de
ces
adjectifs
en
argumentant
quils
veuLent
écarter ·certaines
confusions qui
pourraient en découler
ex.
hâsl
nas'le "deux
chiens"
(-ll-
entre nll-
et
-il. sert de morphème d'accord,
cet
accord
étant
goouverné
par
le
nom
déterminé
hlu.J:J
vs

304
comme
par
exemple
.Q.LnZl
na-5L-doza
(année-4pl
Num.
-4pl-
trois)
"trois
années",
Le
déterminant
numéral
kagbAnzl
"cinq"
est invariable.
na-le:
2
na-tozo:
3 na-nza:
4
na-nuwa: 5
gn! pa-
naâle:
naAdozo
naanzâ
naâniiwâ
gn2 l-/ i- nl ( lE
ni idozo
ollnzâ
nllnuwâ
gn3 a-
nalile:
naâdozo
naanl<1
naânûwa
gn4 s, -
nasile:
nasidozo
naslnza
naslnowâ
gn5
t, -
natiilE:
natudozo
natunzâ
na tunûwa
gn6 p'-
naboIe:
nabiidozo
nabonza
nabunuwâ
Le
déterminant
numéral
hiw
"dix.
dizaine"
a
deux
formes
de
pluriel:
hin (2pl) et hiwwâa (lpl). Les dizaines
20:
ne:éle,
JO:
niîdozo,
40:
oHnâzei.
50:
ouniiwa
doivent
être
mis
en
rapport
respectivement
avec
les
déterminants
numéraux 1, l, 1. et ~ au gn2pl ob ils déterminent
la forme
du
pluriel
de
biw
employé
COmme
substantif:
hi.n
"les
dizaines",
voir
les
tableaux
ci-dessus
ainsi
que
les
exemples suiVants:
(3)
hf-Il nLlle:
(dizaines-2pl)
deux 2pl
------ne:É:lf;
20
(4)
hf-Il nifdozo
(
"
"
trois 2pl
---- nifdozo
30
(5) hf-Il nLinaza ( "
"
) quatre 2pl ----nLlnâzâ
40
(6)
hf-J] nLinuwâ
"
"
cinq 2pl
------nLLnuwa
50
Pour
des
raisons
de
clarté,
les
formes
ne€: le :
20,
niidozo:
30,
nLlnaza:
40
et
nLinûwA:
50
sont
de
moins
en
moins usitées
au profit des formes
hiwwaa naâle:
20.
hiwwâa
hâsL
nasile
"deux
cents
chiens"
(ici
nasi le:
signifie
deux
cents
et
il
n'y
a
pas
d'accord
en t re
ce
nombre
et
le
déterminé hasL)

305
naâdozo:
30,
hiwwâB. naânzâ:
40 et
hiwwaa kagbânzi:
50.
Pour
tes
dizaines
60
à
90,
ce
sont
seulement
les
formes
mentionnées
en
dernière
position
qui
sont
utilisées.
60:
hîwwaa
Jada,
70:
hî'WWâa
lube,
80:
hiwwâa
lutoo'lo,
90:
hîwwâa naku.
Les
nombres
de
100
à
1.000.000:
100:
mi"ni"w
102:
minîw
ne:
oaAle
. . . ,
160:
mlnlw
DE:
hîwwâa
Ioda . . . ,
200:
nasi"le.
300:
nasidozo,
400:
nasi'naza,
500:
tauga,
600:
tanga
ne
m~n(w...•
700:
~a
Of::
nasile,
800:
(auga
DE:
nasidozo,
900:
(anga
nE
nasinâza,
LOOO:
kudokll,
2000:
kudokîn
olite,
10
000:
kudQkin
hiw,
20
000:
kudokin
oeéie,
100 000:
kudokin mi'n(w,
1 000 000:
egbaw.
3.3.4.2.
Les déterminants ordinaux
Les
déterminants
ordinaux
pour
oaale
"deux",
kagbânzl
"cinq" et
tous
les nombres supérieurs à
cinq présentent
La
structure suivante:
DETERMINANT CARDINAL + PRONOM POSSESSIF DETERMINE.
(7) ~é-né~ pu-wa naku fil~ga
poss Ipl-tante enfant neuf Pron.Poss. 4sg
"Le neuvième enfant de notre tante"
Les
déterminants
ordinaux
pour
trois,
quatre
et
cinq
présentent
la structure:
RADICAL DU NUMERAL + PRONOM POSSESSIF DETERMINE.
tozo + pronom possessif "troisième"
naza + "
"
"qua t r ième"
nüwA +
"
"
"cinquième"
(8) fié-kpe~é toz6 nln~e
Poss IIsg-tabouret
(Jsg) trois Pron.Poss.
Jsg
"Ton troisième tabouret"

306
(9) e-qom-aa nâzâ n(mba
Poss
lsg-jumeaux-lpl quatre Pron.Poss/lpl
Ses quatrièmes jumeaux"
Le
déterminant
ordinal
pour
"un"
présente
diverses
formes
pouvant
avoir
une
valeur
spatiale
(10)
ou
chronologique
( 11 1 :
au
plan
spatial:
n5x5
(bouche,
devant)
+ pronom possessif
( 10 )
au
pLan
chronologique:
.kajalax
(début)
/
kaanaK
(avant)
+
pronom possessif (11).
(10) kpâ kalLma-w n5Kâ fi(~gu
attraper/Imper coq 25g devant
pron.poss.
2sg
"Attrape le premier coq (les coqs sont l'un derrière
{l'autre"
(11)
fiâ-puwâ kajalsK n(~ga
Poss
IIsg-enfant 4sg bébut pron.poss./4sg
"Ton premier enfant"
S'il s'agit
d'une course,
on
emploie
l'expression 0515 ~eYQ
(celui qui passe en premier lieu) "le premier",
(12) pa-nLnL-V sé-yaa taa n5v5 qS-Yû
Pron.
lpl-chercher/INACC courir Aglpl dans/le devant /
partir-Aglsg
"On cherche le premier parmi
les coureurs"
Il
faut
enfin
mentionner
que
dans
chaque
déterminant
ordinal
qui
se
rapporte
à
un
nom du
genre
l,
le
nom
de
possesseur ~ (sg)/tlnâa (pl) peut s'employer à
la place du
pronom possessif.
(Voir les exemples ci-après)

307
(13)
kajalalt fiLnû
ou kajalal{
tu
début pron.poss./lsg
"le premier"
(14)
tazo il .. nu ou tozo tu
trois Pron Poss/lsg
"le troisième"
(15)
hiw ne oaku n.. n6
ou
hîw ne naku tu
dix et neuf pron.poss.
lsg
dix et neuf possesseur
"le dix-neuvième"
3.3.5.
Autres adjectifs:
les déterminants de quantité et
les déterminants d'identité
Les
déterminants
de
quantité
tt~a/kpeekpé "entier,
tDut",
-teke
/
yeke
"seulement,
seul"
et
les
déterminants
d'identité
m8lfmalf
/
keem
"même"
sont
monomorphémiques
et
forment un groupe particulier d~adjectifs. Ils peuvent donc
apparaître après
chaque SN,
pronom possessif
(exemple
(4)),
substantif
(1),
et
substantif
+
adjectif
(5).
Tout
comme
d'autres
adjectifs,
ils
déterminent
le
substantif
et
se
placent
à
la
fin
du
SN.
Mais
ils
ne
s'accordent
avec
le
substantif
qu'ils
déterminent
que
dans
le
cas

ils
suivent
un
groupe
nominal
de
structure
Substantif
+
Démonstratif,
ou
de
structure
Substantif +
Proposition
relative
(6)
ou
encore
s'ils apparaissent
dans
un
syntagme
prédicatif
(13).
L'accord est
établi
comme
dans
le
cas de
l'accord du
verbe
avec
le
SN sujet,
par
l'emploi
redondant
du pronom ou du préfixe de classe.
a.
tilla /
kpeekpé "entier,
tout"
(1) mul6m ti~a/kpeekpé "toute la farine"
(2) mul6m k6hulum6m ti~a/kpeekpé
farine blanc tout
"toute la farine blanche"

308
(3) Ey-âa pelé pe-kpeekpé
homme-lpl Pronl-Deict Tp (Dist) glpl-tout
"Tous ces hommes"
(4) (â-t~~a
"nous tous"
(5)
takayi:-sl
kisem(-sl
t(~a
livres rouge-4pl tout
Tous
les livres rouges"
(6)
takayi-sl
- n t
man-kall-si
Y:l 5l-.tlI)6
livres Rel-4pl.
Isg-lire/ACC-4pl PDeict Pron4 -tous
"Tous
les
!ivres que j'ai
lus"
b. (eké /
yeké "seulement,
seul"
(7) mllâ yeké
"le mil seul,
le mil seulement"
(8) fie-deké "seulement toi,
toi seul"
(9)
klmele~ fi5-~ sulum ki-yeké
idiot/2sg boire-INACC/bière de mil/Pron2sg-seul
"L'idiot boit
la bière de mil
tout
seul"
(l0) e-WE: mî-yeké
IIpl-être/ACC IIsg-seul
"Vous êtes seuls"
c. malJmal' /
keem " même"
(11)
f.:s5 malS'malS'
"Dieu même"
(12)
ne-keem
"toi-même"
(13)
kâfia-lS ke-né ka-ma~ma~
malfaiteur-4sg Pron4sg-Deict.Prox.
Pron4sg-même
"Ce malfaiteur même . . . "

309
Ces
adjectifs
sont
selon
toute
probabilité
des
dérivés
de
ve rbes.
Dans
cer t a i ns
parmi
eux,
on
peu t
encore
reconnaître
un
radical
verbal.
même
si
des
processus
diachroniques
ont
eu
lieu:
cfkpel
<kpLI-
être
petit",
s5s5
< 55-
"ajouter".
Il est concevable que
les
autres adjectifs
de
ce
groupe
sont
dérivés
de
verbes
qui
ne
sont
plus
aujourd'hui
d'usage.
De
plus
amples
analyses
seront
nécessaires
pour
tirer
au
clair
cette
supposition.
Seul
dans
le
cas
de
l'adjectif
lél-
on
reconnaît
clairement
la
racine -ll de l'adjectif numéral naAle "deux".
Contraction de n
+ n donnant [n] et de n + m donnant [ml.
Il
existe
deux
formes
pour
ce nombre;
kagbanzL
a
été
cité
ci-dessus,
nous
traiterons
ici
de
l'autre
forme.

]la
3.4.
LES ADVERBES
Nous
avons
déjà
montré
ce
en
quoi
l'adverbe
:se
dis-
tingue de
l'adjectif (cf. 3.3.), contrairement à l'adjectif,
l'adverbe ne
peut
être
déterminé
par
un adjectif
(1),
mais
il peut,
en plus de
la fonction adverbiale, remplir la fonc-
tion propre au substantif:
les
adverbes de
temps
et de
lieu
peuvent assumer
la fonction de sujet
(2) et
(4).
(1) CLOÉ CLLL
(ici rouge)
* Agrammatical
(2) cLoé kedLna mi
ici plaire/ACe IIpl
"Ici vous plait"
(Cette localité vous plait)
(3) cLoé p\\-kedina mL
*Agrammatical
ici gn6-plaire-ACC IIpl
(4)
weltil weé
un jour exister/ACe
("un autre jour existe")
"Nous verrons cela un autre jour"
3.4.1. Groupes d'adverbes selon leur morphologie
Avant de procéder à
la description de la morphologie des
différents
groupes
d'adverbes,
il
convient
de
mentionner
d'abord que
ce sont
essentiellement des critères sémantiques
qui donnent
les classes d'adverbes établies par
la grammaire
traditionnelle.
à
savoir
les
adverbes
de
modalisation
(1)1
les
adverbes
de
lieu
(2)
et
les adverbes
de
temps
(3),
de
manière
(4)
de même que
les
adverbes de
cause au sens
large
du
terme,
ainsi
que
les
adverbes
interrogatifs
et
relatifs
qui
constituent
d'autres
groupes.
La
problématique
des
adverbes est également
traitée au chapitre 3.5 ..

311
Nous
reviendrons
sur
les
groupes
sémantiques
cités
ci-
dessus
dans
la description des
caractéristiques
syntaxiques
des adverbes.
(1) s55janaa 45~ saasaa
soldats marcher/INACC rapidement
"Les soldats marchent rapidement"
(2) e-pLsL
1:iJ] cLoé
Glsg-retourner/ACC vite ici
"Il
est vite retourné ici"
(3) 4e4e ma-na na-halu kLyaku taa
hier
Isg-voir/ACC PossIIsg-femme marché dans
"J'ai vu ta femme hier sur la place du marché"
Sur le plan morphologique nous avons les types suivants:
a. Adverbes monomorphémiques:
ex.:
511)1) "très",
pazL "un
peu".
(as8lD
"vi te",
céé
"demain",
s:ln5
"aujourd' hui",
tam "toujours"
etc ...
b. Adverbes composés:
( i ) :
Pron.
Gn6 + postposition:
Ex.:
pLdaa
(pL-gn6 + taé.
'dans')
"dedans",
puy::»::»
(pL-gn6
+
y::»::»
'sur')
"là-dessus,
c'est pourquoi".
( i i ) :
Adverbes
+
postposition.
Ex.:
cééwayL"
(céé
ldemain '
+
waYL
'derrière l )

l'avenir",
eZLmtaA
(ezLma
'comment 1 + taA 'dans')
t'quand"
(adverbe
interrogatif).
(iiil:
Adverbe
+
particule
déictique
y::>.
Ex.:
peécliy:5
(peéq.e
'là-bas'
+ y:5 'déictique') "là-bas, de l'autre côté",
leeley5 (1eele
'vite',
rapidement'
+ y:i) "maintenant" etc ...

3 l 2
( i v ):
plia
"n'importe,
même
si"
+ adverbe. Ex.:
pAacl60yé
(plia
+
cl60yé
'quand')
"n'importe
quand,
toujours",
paa-
ezimtaa
(pAa
+
ezimta.d.
'quand')
"n'importe
quand.
à
n'importe quel moment" etc ••
(v): Adverbes formés par:
dédoublement
d'un
adverbe.
Ex.:
s~n5-s~n5
(s~n5
'aujourd'hui')
"c'est
seulement
aujourd'hui",
p\\deé-p\\deé
(p\\dEÉ:
'là-dessous')
"malicieux,
sournois",
we(il-welli1
(we4ii
'un jour quelconque')
"de temps en temps"
dédoublement d'un pronom.
Ex.:
nAbuyu-nâbuyu
(nâbuyu
'un
peu')
"rarement"
ou
d'un
verbe.
Ex. :wI.LnA-w\\\\na
(w\\\\nA
'faire avec difficulté') "péniblement, sans entrain".
c. Adverbes déverbaux redondants
(cf.chap.
3.4.2.6.)
Ex.:
k-uy::>odu
"seulement,
uniquement"
(se
rapporte
à
Y:l:Jduu
"parler"),
kiyabu
"seulement,
uniquement"
(se
rapporte
à
yâbu "acheter") ...
En ce qui concerne
la syntaxe des adverbes,
les caracté-
ristiques
suivantes
doivent
être
considérées
comme
fondamantales.
En
règle
générale,
les
'adverbes
servent
à
modifier
des
verbes et
des
adverbes.
Ainsi,
dans
l'exemple
suivant, camiye modifie le verbe et est lui-même modifié par
sinn.
(4) E-y5:ldt-V camtye sinQ
Glsg-parle/INACC bien très
"Il parle très bien"
Un adverbe tout seul
représente un syntagme adverbial et
assume la fonction adverbiale. L'exemple ci-dessus peut-être
réduit
à
la
phrase
suivante:
e-y5:>dt-lS'
camiye
"Il
parle
bien".
Il
n'y a que peu d'adverbes qui peuvent
assumer,
en
plus
de
la
fonc-tion
adverbiale,
la
fonction
prédicative,

313
notamment
les adverbes de manière comme camiye "bien"
(5) et
les adverbes de lieu:
(5) sQ nândv we camiye
pintade viande être bon
"La viande de pintade est bonne"
(6) kvft~~ we pAalé
souffrance être partout
"La souffrance existe partout"
Il est difficile d'établir des groupes d'adverbes en se
basant
sur
des
critères
syntaxiques.
Le
comportement
syntaxique
des
adverbes est
déterminé
d'une part
par
leurs
caractéristiques
sémantiques,
d'autre
part
par
le
type
de
phrase.
Nous
rendons
ci-après
compte
des
caractéristiques
syntaxiques
des
adverbes
en
présentant
les
groupes
sémantiques.
3.4.2.
Les groupes d'adverbes selon leurs aractéristiques
sémantiques
3.4.2.1.
Les adverbes de modalisation
Sur la base de
leur valeur sémantique,
nous
rencontrons
les types d'adverbes de modalisation ci-dessous:
a) La manière au sens strict (qualité), Ex.:
1:JJ;J "vite",
heee
IIl en tement,
calmement",
r4cl44,t
"intentionnellement",
saasaa "rapidement", cam(ye "bien",
(1) e-sâ-v l~~tLye heee
Glsg-conduire-INACC voiture doucement
"Il dconduit
(la voiture)
lentement"

314
b)
La
quantité
et
l'intensité.
Ex.:
pAzi
"un
peu",
sakL yi "beaucoup",
pl.d .. L fii
"beaucoup",
sfJii] Il très".
(2) e-t~-kL sakLyé
Glsg-manger-INACC beaucoup
"Il mange beaucoup"
c) L'extension: cl:ul.:I "aussi"
(3) piya kizaâ ~~~:I
enfants refuser/ACe aussi
"Les enfants ont refusé aussi"
Les
propriétés
syntaxiques des
adverbes de
modalisation
transparaissent dans leur distribution dans la phrase.
Règle
(i):
Lorsque
l'adverbe
de
modalis8tion modifie
le
verbe de
la
proposition principale,
sa
distribution
dépend
du
type
de
la
proposition
subordonnée.
Il
apparaît
à
la
fin
de
la
proposition
principale
si
la
proposition
subordonnée n'est
pas
une
subordonnée
relative
(4).
Si
la
subordonnée
est
une
relative,
l'adverbe
de
modalisation doit
se placer à
la fin de
toute
la phrase
complexe
(5).
Ce n'est
que
dans
le cas

il
existe un
syntagme
postpositionnel
dans
la
principale
que
l'adverbe
de
modalisation se
place
devant
ce
syntagme
postpos i t ionne 1 (5).
(4) e-n5-K lem ~6~-~6~, \\mbv pvy~5\\ 8-t~~ s6nâ_
Glsg-boire-INACC eau fréquemment
\\parce que\\
Glsg manger/ACC haricots
"Il
boit
fréquemment
de
l'eau parce qu'il
a mangé du
haricot."

315
(5)
pe15 ya abalû wei e-y5~d,-. /yémyém/ y5 fa~a~a
[( Mbîys y~5)
fille appeler-ACe homme Rel.lsg Glsg-parler-INACC Ide
façon incohérente/P.demar.intentionnellement
[ (route sur)
"La fille a appelé intentionnellement (sur
la route)
l'homme qui parle de façon incohérente".
Règ J e
[ii):
Si
l'adverbe
de
modalisation
modifie
le
verbe
de
la
proposition
subordonnée,
il
se
place
à
la
fin
de
la
subordonnée devant
la particule démarcative , s'il yen
a une (5).
3.4.2.2.
Les adverbes de lieu
Les adverbes de
1 leu
servent à désigner
un
1 ieu
ou une
direction:
hayu
" ci-dessus,
en haut",
harle "en
bas",
peéte
"là-bas",
t6lf/t6yf
"quelque
part,
n'importe
où",
pâalé
"partout",
tAtaa
"par
terre,
sur
Je
sol",
eSlndaa
"devant",
waYl,
"derrière,
par
derrière",
Clne
"ici",
eS:Jdaa
"au
ciel",
dans
le
ciel,
au-dessus",
p\\daa "dedans,
là-dedans".
L'adverbe
de
lieu peut
se placer
à
la
fin,
ou
au début
de
la phrase (topicalisation).
(6) pa-kA. w6bu peé~e
Glpl-FUT.
aller
là-bas
"Ils iront
là-bas"
(7)
peété pa-kA.. w6bu "C'est
là-bas qu'ils
iront"

316
Pour
mieux
cerner
le
comportement
syntaxique
des
adverbes
de
1 ieu
dans
la
phrase,
il
faut
se
référer
aux
règles
(i)
et
(ii)
sur
les
adverbes
de
modalisation
cf.
3.4.2.1..
3.4.2.3.
Les adverbes de temps
Il Y ft des adverbes de temps qui
indiquent un point dans
le
temps,
qui
ont
par
conséquent
une
propriété
déictique:
s:>n.:l
"aujourd'hui",
céé,
"demain",'
qeqe
"hier",
leeley5
"maintenant",
ciiiiyi
"l'an
prochain",
s:JIOIl:J:i
"cette
année",
pindé "l'an
passé", et,ooo
lé "autrefois",
clooo y::i
"dès
lors,
depuis
ce
temps-là" . . .
Leur
position
dans
la
phrase
n'est
pas
fixe
mais
ils
apparaissent
normalement
au
début
de
la
phrase
(6).
(8)
5:>05 ql-tizL-~ maw
aujourd'hui
Ipl-préparer-INACC riz
"Aujourd'hui nous préparons du riz"
D'autres
adverbes
de
temps
n'indiquent
pas
un
point
précis
dans
le
temps.
mais
une
notion
temporelle
moins
précise.
Ceux-ci
apparaissent
à
la
fin
de
la
phrase
mais
jamais au début.
Il
s'agit
des
adverbes tels
que:
wayi-wayi
Y:J
"récemment",
taM-tam

jamais.
pour
toujours",
l:iQ
"tôt". wecli1-wect,i1 "parfois, quelquefois".
(9) pe-kpéeli-~ ~ama we~if-we~it
Glpl
rassembler-INACC PronRefl quelquefois
"11s se rassemblent quelquefois"
A ces
caractéristiques
syntaxiques,
s'ajoutent
celles
que
renferment
les
règles
(i)
et
(ii)
de
la
sous-section
3.4.2.1..

317
3.4.2.4.
Les adverbes de cause
Les
adverbes
de
cause
sont
très
peu
nombreux.
Ils
expriment:
a).
La justification ou la conséquence: puy:.::) "c'est
pourquoi",
(10) e-c:)z5 sLh-â puy:)5 e-wî-~
GIsg-grand-père mourir-ACe à cause de Glsg-pleurer-
[INACC
"Son grand-père est mort, c'est pourquoi
il pleure"
b). La condition: yéé-mbu "le cas échéant.
si c'est
le cas"
(11) manL-(w)a se 0-5:):)IL Kao, yéé-mbû ~f-héyi fia-caa
Isg-entendre-ACC que
[15g-aimer/ACe Kao si
c'est
le cas\\Ipl-dire/AüR.
PossIIsg-père
"J'ai appris que tu aimes Kao.
Si c'est
le cas nous
allons informer ton père"
cl. La raison contraire sans conséquence (concession):
pAa-mbu "malgré cela,
tout de même,
quand même"
(12) ee-ca-~ se e-na qô \\pâa-mbu\\ ~L-ftinL-V-L
Glsg/Neg-vouioir-INACC que Glsg-voir-AOR.
Ipl
\\malgré
cela\\lsg-chercher-INACC-Glsg
"Il
ne veut pas nous voir, malgré cela nous
le
cherchons."
Comme
les
exemples ci-dessus
le montrent,
l'adverbe de cause
se place en début de phrase.

318
3.4.2.5.
Les adverbes interrogatifs et
l'adverbe relatif
'4én4é' et autres
On
regroupe
sous
le
terme
d'adverbes
interrogatifs
des
adverbes
qui
nous
sont
connus
dans
les
groupes précédents,
mais
qui
servent
à
poser
des
questions:
eZLma
"comment,
combien"
(manière,
quantité).
lé "oü"
(lieu) eZLmtaa "quand"
et
~6oyé
"quand"
(temps),
paaYL
"pourquoi'1
(cause.
avec un
verbe de mouvement), ebe-Y:J:î "pourquoi"
(cause).
La
distribution
de
ces
adverbe::;
dans
La
phrase
ne
connait aucune restriction,
ils peuvent apparaitre au début
(13)
ou
en
fin
de
phrase
(l4}(lS),
entre
le
verbe
et
le
complément
(14b)
ou
encore
entre
des
compléments. (Voir
les
exemples ci-dessous)
(13) ~6oyé n-tiQ nâ-tumLye?
quand IIsg-terminer-INACC PossTlsg-travaiL
"Quand termines-tu ton travail?"
(14) n-pedi-w na-naaw ngû ~6oyé?
IIsg-vendre-INACC PoSSIIsg-taureau Dem2sg quand
"Quand vendras-tu ton taureau
(celui dont
il est question)?"
(14b) n-pedL-W 460yé na-naaw ngû?
IIsg-vendre-INACC
quand PossIIsg-taureau Dem2sg
"Quand vendras-tu ton taureau
(celui dont il est question)?"
(15) n-kpa-v plyAW y~5 paaYL?
IIsg-monter-INACC colline sur pourquoi
"Pourquoi montes-tu sur la colline?"
Les
Règles
syntaxiques
(0
et
( i i )
de
la
sous-section
3.4.2.1. complètent cette description.

319
L'adverbe
relatif
tén(é
a
le
même
comportement
syntaxique que
les pronoms relatifs,
cf.
le chap.
3.6.3.
(16) me-les!-{ habiyé y~5 (én(é l~~(Lye sL~L-a (sL~aa] yS
lsg-apercevoir-Glsg route sur où voiture
être debout-ACe. PDemar
"Je
j'ai aperçu sur
la route.
là où se
trouve
la
[voi ture"
3.4.2.6.
Les adverbes redondants
Son t
appe 1és
redondants,
les
adverbes
de
mada 1i5at ion
caractérisés par
le
fait
que chacun
d'eux
ne
peut modifier
qu'un
seul
verbe,
à
savoir
le
verbe
dont
cet
adverbe
est
dérivé.
Ces adverbes sont donc monovalents.
Un adverbe de ce
type
comprend
la
base
de
l'adjectif
verbal
ki-radical
verbal
et
le
suffixe
-iJ/-û.
C'est
une
forme
homophone
de
l'adjectif
verbal
de
gnlsg.
Un
tel
adverbe
indique
que
l'action
exprimée
dans
le
verbe
modifié
s'accomplit
sans
aucun motif.
(17) me-lebl kllebù
Isg-s'égarer/ACC égaré
"Je me suis tout simplement égaré."
(18) e-y5~dL-~ kûy~~dû
Glsg-parler-INACC parlé
"Il parle seulement"
(19) pa-ftal~ fianz~ kLfiéluu
3pl-Iaver/ACC assiettes lavé
"Ils ont tout simplement lavé les assiettes."

l20
3.5.
LES IDEOPHONES
"La
maîtrise
d'une
langue
africaine
est
probablement
toujours
liée
à.
un
emploi
abondant
d'idéophones"l.
Cette
remarque de W.
J.
SAMARIN trouve confirmation également dans
les
idéophones du kabyè.
Avant
de
passer
à
la
description
des
idéophones
du
kabyè,
il
serait
nécessaire
de
savoir
exactement
ce
que
signifie
le
terme
1 idéophone'.
L'idée
selon
laquelle
les
idéophones
seraient
des
onomatopées
Il
été
refutée
entre
autres par
SA~ARIN:
"Une
des
caractérisations
les
plus
naïves
des
idéophones
est
de
les
appeler
onomatopées,
ainsi
c'est
le
nom
SOl15
lequel
ils
sont
connus
dans
certains
milieux.
C'est
très peu probable que
même dix
pour cent
d~s idéopholles
soient dériv§s de sons non
linguistiques
,
dans
une
langue africaine".-
en
autre
malentendu
survient
dans
la
description
syntaxique des
idéophones.
Les
id~ophones ne forment pas une
classe
syntaxique
homogène,
comme
nous
le
démontrerons
plus
loin.
On
a
même
tenté
de
les
considérer
comme
constituant
une classe phono-syntactique. 3
3.5.1. Caractérisations phonologiques des idéophones
c'est
uniquement
dans
les
idéophones
qu'on
trouve
une
syllabe
extra-longue
ayant
un
seul.
et
non
deux
sommets
de
syllabe.
Il
faut
toutefois
noter
que
tous
les
idéophones
ne
contiennent
pas
syllabe
qui
apparaît
.en
position
1
Samarin (1957):
page 117
2
ibid.
page 119
3
Cf.
Newmann (1968):
pages 107-119

321
finale.
C'est
pourtant
un
trait phonologique
qui
caractérise
beaucoup
d'idéophones.
La
syllabe
extra-longue
peut
être
de
structure
CVV:
ou
CVN:,
par
exemple
Cl.!.!.
"très
(rouge)",
ku.m "sehr
(viel)", (i~~ "(écouter)
très attentivement".
La
syllabe
ex ta-courte
est
aussi
une
caractéristique
phonologique
d'un
autre
groupe
d'idéophones
dont
la
voyelle
finale
est
suivie du
coup de
glotte
[?],
par
exemple:
'kposu'
dans
cibu kposu "couper d'un seul coup
(en parlant
d'une corde)
~' dans dabu ÔL "s'abattre sur quelque chose/quelqu'un"
O'<"lutres
idéophones
sont
cara.ctérisés
par
le
red'::Iuble-
ment
d'une
ou de
plusieurs
syllabes
(hormis
les
idéophones,
i l
existe peu de mots a'"ec des syllabes
redoublées):
lây-lây
"très
(blanc)"
k5d5-k5d5
"très
(sale)"
3.5.2.
Caractéristiques
sémanticosyntaxiques
Peu
d'idéophones
proviennent
d'onomatopées
(environ
7%
selon
notre
estimation),
par exemple
kada-kada
/
kpidi-kpidi
"violent
/
violemment",
haaa
"grandement
ouvert
(trou,
bouche,
porte)".
Un
des
traits
typiques
des
idéophones
sur
le
plan
sémantique
est
qu'ils
ont
un
sens
très
spécifique,
Un
idéophone
ne
peut
déterminer
qu'un
mot
ou
certains
mots,
désignant
un
ou
plusieurs
objets
ou
bien
plu9ieurs
actions,
ayant
en
commun certains
traits
sémantiques
inhfrents.
C'est
ainsi
que
l'idéophone
~
exprime
l'idée
de
longueur
exclusi vement
pour
des
obj ets
durs;
kada kada
se
rappore
uniquement
à
une
action
violente
d'un
être
vivant.
Ceci
explique
pourquoi
les
expressions
(lb)
et
(2b)
formulées
avec ~ et kada-kada sont agrammaticales:

322
(la)
n5lf:J tUlDm
"long museau"
(lb)
nimiyé tUmm
"longue corde"
*agrammatical
(2a)
pa-!ûkl
kada-kada
Ipl-1utter-INACC-violemment
"Ils luttent violemment"
*(2b) heelîm makl
kada-kada
Agrammatical
vent-souffier-INACC-violemment
Nous
avons
mentionné
plus
haut
que
la
distribution
de
l'idéophone est
très
limitée à cause de ses caractéristiques
sémantiques
t~ès
res-trictives.
La
distribution
des
adjectifs
et
des
adverbes
ne
connaît
pas
de
tr;lles
restrictions.
En
plus,
nous
remarquons
qu'un
idéophone
ne
peut
apparaître
de
façon
concommittente
avec
un
autre
idéophone
(3),
ce
qui
est
possible pour
les
adjectifs
(cl:)
et
les adverbes
(5).
(3) *kelâ tumm CLtl *Agrammatical
dents très longues
rouges
(4) kelimi-yé cikpe-~é kikpedt-yÉ
poule-gn3sg
petit-gn3sg noire-gn3sg
"petite poule noire"
(5)
man-p[sl-~ wâyt peéqe
Isg-retourner-INACC-derrière
là-bas "je vais à nouveau
derrière là-bas
Une
autre
caractéristique
qUi
distingue
les
idéophones
des
adjectifs
est
d'ordre
morphosyntaxique.
Contrairement
aux
adjectifs
proprement
dits
(il
faut
remarqUer
que
les
idéophones
peuvent
être
employés
comme
adjectifs),
les

323
idéophones
ne
sont
pas
soumis
à
l'accord,
même
lorsqu'ils
sont épithètes
(6),
(7).
(6)
poud6ne ca~ C8fj
COu
très
(long)
"un très long cou"
(7)
pondôn-e cikpe-~é
cou-gn3sg
petit-3sg
"un petit cou"
Par
ailleurs,
l'ldéophone
ne
peut
pas
assumer
1/1
fonction
d'un
substantif,
alors
Que
cela
est
possible
pour
les adjectifs et
les adverbes.
(8a) ma-yab-â kélém-a naâl~1 cikpe-~é Sl
Isg-acheter-ACC poulet-gn3sg deu~, petit-gn3sg
[mourir/Aar
"J'ai acheté deux poulets,
le petit est mort"
(Sb) ~é~e kpaqL s~n5 S~Zlfj
hier
dépasser
aujourd'hui
ambiance
"Il y avait plus d'ambiance hier qu'aujourd'hui"
(Be) ma-yab-â t6ko ClLl kulÉ
Isg-acheter-chemise
'très'
rouge Det
"J'ai acheté la chemise rouge vif"
(Bd) *ma-yab-â CLLL
Les
différences
qui
ont
été
décelées
entre
les
idéophones
et
les
adjectifs
ou
les
adverbes
ne
sont
pas
suffisantes
pour
regrouper
les
idéophones
dans
une
classe
syntaxique,
parce
qu'ils
peuvent
se
comporter
comme
des
adjectifs
ou
des
adverbes.
Comme
les
autres
déterminants,.
entre
autre
l'adjectif,
l'idéophone
épithète
suit
le

324
substantif ou
le groupe nominal
qu'il
détermine(9).
I l
peu t
aussi
se
rapporter
à
un
adverbe
et
avoir
une
fonction
adverbiale
(10).
(9)
kun:>r]
c:):):)
malheur-pitoyable
"malheur qui suscite la pitié"
(l0)
lélâa wî
c:>:):J
veuves-pleurer/ISACC pitoyable
"les veuves ont beaucoup pleuré"
Comme
~,
chaque
idéophone
peut
jouer
le
rôl~
d'adjectif
qualificatif
DU
d'ad\\"erbe
de
mani~re
(ad,"erbe
modal).
Les
idéaphones
ferment
une
classe
à
part,
qui
se
distin,gue nettement
des
autres
classes syntaxiques.
D'apr'~s cette
an~lyse, les
idéophones du kabyè
montrent
des
caract&ristiq.ues
qui
les
r.'lpprochent
des
adjectifs
et
des
adverbes,
mais
d'autres
traits
les
distinguent
des
adjectifs
et
des
adverbes.
Ils
peuvent
être
définis
comme
suit:
les
idéophones
sont
des
déterminants
a~·ant
un
sens
restreint
et
une
distribution
limitée.
qui
peu\\-ent
~tre
employés
comme
adjectifs
qualificatifs
au
comme
adverbes
de
manière,
et
dont
la structure phonologique peut violer celle
du mot.

325
3.6.
LES PRONOMS
3.6.1.
Les pronoms personnels
Le
premier
groupe
comprend
les
pronoms
personnels
de
la
1ère
et
de
la

personne
appelés
pronoms
personnels
déictiques!.
rIs
désignent
les
personnes
participant
au
processus de
communication:
le
locuteur
et
l'auditeur.
Le
deuxième
groupe
est
const i tué
par
les
pronoms
personnels
de
la

personne.
Ce
sont
les
pronoms
anaphoriques
qui
servent
de
substituts
à
d'autres
unités
linguistiques.
en
l'occurence aux noms,
aux syntagmes nominaux etc ...
al Les pronoms personnels de
la 1ère et de
la. 2è
personne
18g:
ma
1 pl:
<ta
Ils g :
na / iié
Ilpl:
mi:
/

Ce sont
là les
formes
libres des pronoms
personnels de
la 1ère et de
la 2è
personne.
Ces pronoms sont
tous accen-
tués,
portent
un
ton
haut
et
assument
la
fonction
de
pronoms
sujets
ou
compléments.
Ce
son t
les
formes
emphat iques
des
pronoms
illocutifs
(L).
Ils
peuvent
même
avoir
le statut d'une phrase complète
(2b).
fi.
(1) <té-ILz,
Ipl-choisir-ACC IIsg
"Nous t'avons choisi"
1
Nous avons employé respectivement
les
termes
'pronoms
déictiques'
pour
les pronoms de
la 1ère et de
la 2ème
personne et
'pronoms anaphoriques' pour ceux de
la
3ème personne qui
correspondent
aux anaphoriques de
classes.

326
(2a)
â-k:>m-â ?
qui-venir-ACe
"Qui est venu'?
(2bl
mil!
Mo i !
Les
formes
liées
préfixées
des
pronoms
sujets
de
la
1ère personne /
singulier ou pluriel
et de la 2é personnel
singulier
portent
un
ton
bas,
celle
de
la

personne
Jpluriel un ton haut, cette dernière'est accentuée.
1 s g :
ma-
1 P j ,
et' -
Ils g :
n-
1 1 pl,
( -
/
E-
(3) n-wob-li yaawé ?
IIsg-aller-ACC Part.lnterrog.
"Es-tu allé?"
Pour
les
formes
liées
des
pronoms
compléments,
nous
avons des
formes non accentuées au singulier et des formes
accentuées au pluriel. Les pronoms sont suffixés au verbe.
Isg:
-m
-etU
1 l s g :
-mi
/
-mé
(4) n-heyî-m tooven1m
IIsg-dire/ACC-Isg vérité
"Tu m'as dit
la vérité"
(5) pa-mab, etU
Glpl-battre/ACC Ipl
"Ils nous ont battus"

327
b) Les pronoms personnels de
la 3è personne
(pronoms
anaphoriques)
La forme du pronom personnel anaphorique est
identique
A
la
forme
de
base
du
classificateur
nominal,
cf.3.2.1.
Ex.:
SL
110 n 4,
classe
pluriel".
Les
formes
de
certains
pronoms
anaphoriques
montrent
quelques
différences
phonologiques
facilement
explicables
au
plan
diachronique.2
(6)
kubû-si
cri-4pl "cris"
(7) ma-ni e-kubû-si SL-WE ~6~
Isg-entendre/ACC Posslsg-cri-4pl G14pl-être
force
"J'ai entendu ses cris,
ils sont aigus"
Les pronoms sujets sont
préfixés au verbe.
Les
pronoms
camp 1 émen t s
suivent
directement
le
verbe,
mais
c'est
seulement -(
(gnlsg et gn2 pl)
qui a le statut de suffixe.
Tou t
comme
les
préfixes,
le
suffixe
-(
est
soumis
à
l'harmonie
vocalique,
cf.1.1.5.,
ce
qui
n'est
pas
le
cas
avec
les autres
pronoms
compléments.
2
Les
marques
des
classes
gnlpl
et
gn3pl,
placées
derrière
leverbe
et
faisant
ainsi
fonction
de
complément
d'objet ont
subi des changements:
-pa> -wé
(gnlpl/objet),
-a > -yé
(gn3pl/objet).
Dans
les
deux
cas
les
changements
phonétiques
intervenus
servent
visent
la
simplicité
phonétique.
Dans
la
position
du
pronom
objet
il
est
plus
facile
de
prononcer -wi que pa ou
l ' a u t r e variante -pi du
même pronom.
-yé a
la structure
de
la syllabe
idéale et se
prête pour cela mieux que -a pour réaliser un morphème.

328
(8) man-cas suu-si,
man-Slm si,
su-huluml-a [hulumaA]
Poss-Isg-père pintade-4pl
Isg-reconnaître/ACC-Gn4pl
[Pron4pl-être blanc-Ace
"Ce sont
les pintadeaux de mon père,
je les reconnais;
ils sont blancs"
(i)
PronOms sujets
Gnlsg:
e- l
,-
Pl: pa-
.-
Gn2sg:
k i: -
Pl: ,- 1
Gn3sg:
et'-
Pl: a-
Gn4sg:
ka-
Pl:
S<-
Gn5sg:
t,-
Gn6sg:
P'-
( i i ) Pronoms compléments
Gnlsg:
- (
Pl:
-we 1 -pe
Gn2sg:
-ku
P j : -,
GnJsg:
-et(
Pl: -ye
Gn4sg:
-ka 1 -ké
P j : -S<
Gn5sg: -ti)
Gn6sg: -pé 1 -we
3.6.2. Les pronoms réfléchis
Le
pronom
réfléchi
se
compose du
pronom possessif
et
du morphème réfléchi -tl.
Il suit directement
le verbe.
a)
Pronom réfléchi de
la 1ère et de
la 2è p-ersonne
18g:
ma-tl ---> [mandl]
Ipr:
ctA-tl
----> [tâd' 1
l l sg :
fia-tl
----> (nAd,,]
IIpI:
ffii:-tl
----> [m(d, )

329
(1)
n-fi~~zL fia-tl camLY€
IIsg-se préparer/ACe IIsg-PronRéfl.
bien
"Tu t'es bien préparé"
b)
Pronom réfléchi de
la 3è personne
Pronom de
la 3è pers.(;Préfixe de classe)+le morphème
- t l
Gnlsg:
E: - t L
----;> [.dl)
PI:
pa-tl
- - - ; >
[padl]
Gn2sg:
kL-tL ---> [kldl]
PI: e -:-t L
----;> [. d l J
Gn3sg: etl-tl ---> [tldl]
PI: Q.L-tL
--->
[t,dl]
Gn4sg: ka-t L --->
[kadl]
Pl:
SL-tL
--->
(sldll
GnSsg:
tL-tl --->
[tldl]
Gn6sg: PL-tl --->
[pldl]
( 2 ) pa-tû pa-tl
Ipl-insulter/ACC Glp] Réfl
" Ils se sont
blâmés"
3.6.3.
Pronoms possessifs
Bien
que
cela
soit
clair
que
les
pronoms
possessifs
indiquent
en
général
une
relation
de
possession
ou
d'appartenance,
nous
emploierons
seulement
les
termes
possesseur/possédé
pour
les
deux
concepts
(possession,
appartenance).
Le
pronom
possessif
peut
remplacer
le
nom
de
possesseur
(nom
déterminé)
ou
le
nom
de
possédé
(nom
déterminant) .
Ses
caractéristiques
syntaxiques
et
morphologiques ne sont pas
identiques dans
les deux cas.
3.6.3.1.
Pronoms possessifs déterminants
(déterminants possessifs)
Les
pronoms
possessifs
déictiques
déterminants
(tère
et

personne)
sont
identiques
aux
formes
libres
des
pronoms
personnels
correspondants
(mais
ma-
"1ère

330
pers./sing"
n'est
pas
accentué
comme
sa
forme
libre).
puisque
ces
pronoms
sont
préfixés
au
nom
déterminé,
ils
sont
soumis
A
l'harmonie
VDea 1 ique
et
aux
règles
d'assimilation, cf.I.I.6.
1sg:
ma-
1 pl:
Ils g:
M-
1 1 pl,
(1) né-malé "ton charbon"
(2)
fié-nimiyé
"ta corde"
Les
pronoms
possess i fs
anaphor iques
dé terminan t s
13è
pers.)
sont
formellement
identiques
aux
classificateurs
nominaux
correspondants.
Ils
sont
préfixés
aux
verbes,
exactement comme
les précédents. Les
règles d'assimilation
et d'harmonie vocalique ont été déjà décrites
1.1.6 ..
Gnlsg:
E-
l
,-
Go 1 pl:
pa-
Gn2sg:
kl-
Gn2p l ,
E-
l
,-
Gn3sg:
Q.'-
Go3p 1 :
a-
Gn4sg:
Q.' -
Gn4pl:
s'-
GnS:
tL-
G06:
p,-
(3) klmelE:1J wi-8 se k.L-kalimaM slb-a
idiot/G2sg-pleurer-INACC que Poss2sg-coq-mourir-ACC
nL' idiot
pleure parce que son coq est mort"
3.6.3.2.
Le~ pronoms possessifs déterminés
(Déterminés possessifs)
On désigne
par
pronoms
possessifs déterminés
les
pro-
noms
anaphoriques
qui
se
substituent
aux
noms
de
posses-

33 1
seurs.
Le pronom possessif déterminé
est
composé de
iHn-3
jén-/n-
et
de
la
marque
de
classe.
l I s e
place
toujours
après le déterminant.
Gnlsg;
-Î'iLnu/-enô
pl:
-iHmba/-ilima,
-mba/-ema
Gn2sg:
-fii~gQ/-~gu
Pl:
-n(fj/-É~
Gn3sg:
-ninqej-énqe
Pl: -filna/-enâ
Gn4sg:
-flll)ga/-éJ)ga
Pl: -fiinZl/-i:nzl
Gn5:
-~(ndu/-éndu
Gn6: -fiimbu/-émbu, -Em
(4) weî
lé é-ne e-kuduyi-w1
yele mâ-will-I] ma-nll]go
chacun-Pronlsg-avec-Poss-chambre-gn2sg; que
Isg/Juss-
(montrer-IIsg Isg-Poss2sg
"Chacun a une chambre; permets que
je te montre
la
mienne "
Le
pronom
possessif
déterminé
peut
se
rapporter
à
un
sous-ensemble
d'objets
que
désigne
le
nom
de
possesseur
(voir
fiA-ftL:nde dans
(5»).
(5) q6-qoo yabi QU kpel-â fié-péli-na fiâ-Ôln~E
,
1pl-mère acheter/ACC 1pl-tabourets-gn3pl 11sg-
1
[casser/ACC [Topic/11sg-Poss3sg
"Notre mère nous a acheté des
tabourets,
c'est
toi qui
a cassé le tien"
Les
groupes
de
mots
constitués
d'un
pronom
possessif
déterminé et d'un nom qualificatif sont
à
considérer comme
des
adjectifs
composés
(ex.
hal\\-fiinzl
'femelles'
dans
(6),
cf. 3.3.2.1 ..
3
ihn-
est
une
forme
du
radical
fHm
"possession"".
iHm
est
le
nom
de
possédé
(radical
du
nom
qui
exprime
le
possédé);
i l
sert
de
base
de
formation
des
pronoms
possessifs déterminés
(pronoms de possédé).

(6)
ha-s~ hal~-fiinz~
chien-gn4pl-femelle-Poss4pl
"les chiennes"
Dans
l'emploi
absolu
(c'est-A-dire
sans
antécédent),
ce
sont seulement
ftima/Éma "Posslpl"
(ma-fiima:
les
miens/
miennes.
mes
parents"
et
fii:qga/éllga
"Poss4sg"
(ma-iH:qga
/E:qga:
le
mien,
la
mienne.
mon/ma chéri(e)"
qui peuvent
apparaitre.
(7) me-éma 15-m
Isg-Posslpl
rejeter/ACC-Isg
"Mes parents
(les miens) m'ont abandonné"
3.6.4.
Les pronoms démonstratifs
Le
déterminant
démonstratif
se
compose
d'un
morphème
déictique
et
de
la marque
de
classe qui
s'accorde
avec
la
classe
nominale
de
L'antécédent.
Le
pronom
démonstratif
peut
être
suivi de
la
particule
déictique y:>.
Il
se
place
après
le
substantif ou
le
groupe
nominal
qu'il
détermine
( 1 ) .
(1)
li-m pu-nE
eau-Gn6 Gn6-Loc.Déict.Pro~.
"Cette eau"
3.6.4.1.
Les démonstratifs de la déixis de
lieu
Le déterminant démonstratif de
la
catégorie
"proximal"
de
la déixis de
lieu est
formé comme suit:
préfixe
de
classe
+ nÉ.
Lorsque
la
particule ·facultative
de
ton
haut
y5
suit
le
déterminant
démonstratif,
ni:
perd
le ton haut q u ' i l
porte dans
le déterminant démonstratif.

333
Gnlsg:
e-n€
(y5 )
Gn Ip l :
pa-nÉ / pt: nE: (y5 )
Gn2sg:
ku-nÉ:
(y5)
Gn2p 1 : e-o&
(y5 )
Gn3sg:
Q.L-ni: (y5 )
Gn3p 1 :
a-ne (y5)
Gn4sg:
ka-né
/
keni:
(y5 ,
Gn 4 pl:
Sl-ne
( y5 1
Gn5:
tu-ni:
( y5 1
006:
pu-ni:
( y5 1
Le
schème
du
déterminant
démonstratif
de
la
catégorie
"distal"
de
la déixis
de
lieu
est:
N .... préfixe
de classe.
Une
particule
de
ton
haut
suit
toujours
le
déterminant
démonstratIf.
(2)
ey-aa rn-pa
[mbâ]
y5
pe-pedl-l:S' yala
homlne-Gnlpl-Déict.Loc.Dist-Glpl P.déict.
[ Glp!-vendre-INACC œufs
"Les gens-là vendent des œufs"
Gnlsg:
unu
( i: nu )
- 4
Pl:
mbâ
Y'
yO
Gn2sg:
y5
Pl:
;;nu
- 4
~gu
yo
Gn3sg:
nd,.i:
y5
P! :
ana Y'
Gn4sg:
~ga y5
Pl:
nZL
Y'
Gn5:
odu y5
006:
mbu yo
3.6.4.2.
Les
démonstratifs de
la déixis
temporelle
(déixis
de
texte)
Le déterminant démonstratif de
la catégorie "proximal"
de
déixis
temporelle
se
réalise
par
dédoublement
de
la
marque
de
classe.
Il
est
de
ton haut.
Par
exemple
pour ka
"Gn4sg",
nous
obtenons
le
déterminant
démonstratif
kAkA.
Le
déterminant
démonstratif
ainsi
décrit
détermine
le
nom
4
La
copie
de
la
voyelle
dans
n-ij
et
n-â a
donné
uni)
et
AnA

334
avec
lequel
il
forme
un SN.
Celui-ci désigne une personne,
un objet etc ... dont on vient de parler.
(3)
kpela-& kâkâ pe](-a [pelâaj
chaise-Gn4sg Dem4sg/Déict.Temp./Prox.
casser/ACe
"La chaise dont il est question est cassée"
Ce démonstratif de
la déixis "proximal"
peut assumer
la fonction d'un pronom anaphorique.
(4a)
kpela& ~gâ pa-hA-m y5 kékA pelL-a [pelaa]
chaise Re14sg Glpl-donner/ACC-!sg Partic.déict.
IDem/G4sg/Déict.Prox.
casser-ACe
"La chaise qu'on m'a donnée est cassée"
(4bl
kâkâ pelâa (voir
(3))
"Elle est cassée"
Lorsqu'on
substitue
un
pronom
à
l'un
des
deux
syn-
tagmes
nominaux
non
co-référentiels
mais
de
même
classe
nominale
(les
deux
SN
se
suivent),
et
c'est
ce
pronom
démonstratif
qui
est
employé
comme
substitut
du
dernier
SN.
Le
pronom
démonstratif
pâbâ
se
substitue
au
SN2
evebiya et non au SNi pelas dans L'exemple (5):
(5) pel-âa kât~ evebiya ne pâbâ héyi-we t5m kLban-du
fille-Gnlpl-rencontrer/ACC jeunes gens/Gipl et
Demlpl/Déict.Temp.Prox. dire/Aor Glpl nouvelle/GnS
[bon/Gn5
"Les filles ont rencontré les jeunes gens et ceux-ci
leur ont raconté une bonne nouvelle"
si
le
pronom démonstratif
est
co-référentiel
avec
le
premier SN,
c'est
le pronom anaphorique sujet
préfixé qui
est employé (Voir pe- dans (6).

JJ5
(6)
pel-As kétl
evebîya ne
pé-héyi-we
tSm kibAn-du
fil1e-Glpl-rencontrer/ACC jeunes gens/Glpl et glpl-
[dire/Aor
Ipl
nouvelle/GnS bon-Gn5
"Les filles ont rencontré les jeunes gens et elles
leur ont raconté une bonne nouvelle"
3.6.4.3. Les démonstratifs de
la déix'is
temporelle
"proximal"
Go lsg:
ÉIÉ:
Gn 1 pl:
pâbll
Gn2sg:
tuku
Gn2pl:
Été
GnJsg:
cticti
GnJp 1 :
âli:
Gn4sg:
kâkâ
Gn4pl:
sisl
Gn5:
tutu
GoG:
pubu
Le
déterminant
démanstrat i f
pour
la
déixis
temporelle
"distal"
comprend
la
marque
de
classe
et
le
morphème
déictique - l i IH/.
Il
porte un
ton haut:
Ex.:
-si"
n4pl"
+

---->
si: lé
ces
4pl"
(dont
i 1
est
question).
Ce
démons-trsti!
détermine
le
nom
avec
lequel
i l
f orme
un SN
(9).
I l
ne peut
assumer
la
fonction
d'un
pronom
substitut.
Il
indique
que
l'objet
désigné
par
le
substantif
ou
le
SN
est
déjà
connu
du
locuteur
et
de
l'inter locuteur,
et
qu'il a
été déjà quest ion de
l'objet
concerné (y compris
les personnes)
(9).
Proximal
(7)
téete eti:eti: wLiL-a [wllaâ] yAawé?
/fruit de baobab/ Dem3sg/Déict.Temp.Prox.
/devenir
[sec/-ACC
Plnterrog.
"Le fruit de baobab est-il sec?"
(fruit connu du locuteur et de
l'interlocuteur)

336
(8) ~(~( w,laâ yâawé
DemJsg/Déict.Temp.Prox 'être sec'/ACe Plnterrog.
Est-il sec?"
(Le référent a déjà été mentionné)
Distal
(9)
té~e ~(-li ~,-w,l'-a [w,laa]
fruit
de baobab GJsg-Déict.Temp.Dist.
"Le fruit de baobab-là est sec"
(Le référent est connu du locuteur et de
l'interlocuteur)
(10)
sulu-m pu-lé
pl.-pLWa
bière de mil-Gn6 Gn6-Temp.Déict.Dist.Gn 6fermenter/ACC
"La bière de mil
là est fermentée"
(Référerent connu)
Gnlsg:
é lé
Gn 1 pl:
pâlé
/ pélé
Gn2sg:
k6lé
Gn2p 1 :
i
Gn3sg:
q,ilé
GnJp 1:
Ali:
Gn4sg:
kali
(kilt) Gn4pl:
sil é
anS:
tulé
006:
pulé
3.6.5.
Les pronoms relatifs
Le pronom relatif se compose du morphème relatif wen-
10- et
du suffixe de classe.
Ex.: wen*S-â (Jpll wenâ "qui,
5 wen-
est
une
base
nominale
signifiant
"chose":
wéndu
"choses,
bagages".
wen-
intervient
dans
la
fo-rmat ion des
pronoms
relatifs
et des
pronoms
interrogatifs.
Il y
a eu
chu te
de
1a
consonne
nasa 1e
In/
dans
1es
pronoms
anaphoriques des clases gnlsg et
gn2pl;
dans
le reste des
pronoms (hormis celui de la classe gn3pl où wen- apparaît,
la syllabe we- est tombée. Ces
formes des pronoms relatifs
et interrogatifs sont en variation libre avec celles où le
wen- apparaît dans sa forme CVC dans le pronom. Ces
dernières sont considérées par bon nombre de locuteurs
comme étant archaiques.

337
que".
Le
pronom
rela.tif
se
place
après
l'antécédent.
Il
assume
la
fonction de
sujet
ou de complément
et
a
la même
forme dans
les deux cas.
Il
se place au début de
la subor-
donnée
relative
qui
se
termine
par
la
particule
démarcat ive
Y:J.
En
ce
qui
concerne
l'accord
dans
la
subordonnée
relative,
nous
renvoyons
aux
chapitres
3.1.0.
et
3.2.3 ..
(1) kpel-â wen-a a-WE
taK y~5 y5 a-wal~-â {walaa]
tabouret-G3pl
Rel-G3pl G3pl-être/ACC /cour
[intérieure/sur P.déma.rc. G3pl-êtrelarge/ACC
"Les
tabourets
qui
sont
dans
la
cour
intérieure
sont
larges."
(2) kpel-â wen-a ma-yab-â y5 a-wal~-â [walâa]
tabourets-Gn3pl
Rel-G3pl
Isg-acheter!ACC Pdémarc.
[Pron3pl-être
large/ACe
"Les tabourets que j'ai achetés sont
larges"
Gnlsg:
weî68
Gn 1pl: wembA/mbâ68
Gn2sg:
weI)gu/I)gu
Gn2pl: weî68
Gn3sg:
wemU /ncH
Gn3pl:
wena.
Gn4sg:
weI)ga./I)gA
Gn4 pl:
wenz î /nzi
Gn5 : wendû/ndu
Gn6:
wembû/mbu
3.6.6.
Les pronoms
interrogatifs
Les
pronoms
d'identification
ani:
"qui,
quoi,
A qui".
â-
"qui",
ebé
"quoi",

"quoi"
(toujours
complément
d'objet)
constituent
une
classe
de
pronoms
interrogatifs.
Les
pronoms
Ani
et
ebt:
peuvent
assumer
la
fonction
d'une
phrase
inter-rogative
complète:
ânL?
"qui?,
A qui?",
ebé?
"quoi?".
Le
pronom
interrogatif
sujet
â-
"qui"
est

338
toujours
préfixé.
Par
contre
le
pronom
interrogatif
objet

"que,
quoi"
n'est
pas
affixé
au
verbe.
Aucun
des
deux
pronoms ne peut avoir le statut de phrase.
Dans
une
phrase
interrogative

il
s'agit
de
person-
nes,
04.- apparaît
comme sujet
et
Ani
comme complément.
âni
se
place
normalement après
le
verbe
(2),
mais
il
apparaît
en
début
de
phrase
lorsque
le
complément
est
topicalisé
( J ) .
(1) B.-sim-A ?
qui-savoir
"Qui sait?"
(2)
n-sé-K ani:
?
IIsg-craindre/INACC qui
"Qui crains-tu?"
(3)
âni: n-sé-K ?
"Qui crains-tu?"
Lorsqu'il
s'agit
d'objets
de
nature
quelconque
(y
compris des
personnes selon le contexte)!
ebe peut assumer
des fonctions de sujets ou de complément d'objet.
(4) ebe cîidi-K lim
quoi remuer-INACC eau
"Q1est-ce qui remue l'eau?"
(5)
EbE n-filnl-~ ?
quoi-Ilsg-chercher-INACC
"Que cherches-tu?"
Le deuxième
groupe
de
pronoms
interrogat ifs
comprend
les pronoms relatifs que nous avons décrits dans
le sous-
chapitre 3.6.5 ..
Ils suivent le nom dééterminé (6).

339
GOl5g:
weî
Gn 1p 1.
roba
Gn2sg:
ngû
Gn2p [.
weî
GnJsg:
nlt\\:
GnJp 1.
wenâ
Gn4sg:
nga
Gn4p 1 .
nzi
Gn5:
odu
G06:
mbu
Sujet:
(6)
k61û weî
lubî
lAq,tye ch-né
forgeron quel/Glsg forger/ACe hâche/GJpl G3sg-
Déict.Loc.Prox.
"Quel forgeron a fabriqué cette hâche?"
Complément d'objet direct:
(7) milâa mbé hast fiâs~-â (fiasaâ}
voleur
(lpl) quel/lpl
chien-mordre/ACe
"Quels voleurs
les chiens ont-ils mordu?"
(Quels sont
les voleurs que
les chiens ont mordus?)
CompLément d'objet
indirect
(8) kud~ndu wei' n-yâb~ k5ye
malade/Glsg quel/Glsg
rIsg-acheter/ACe médicament
"A quel malade as-tu acheté le médicament?"
Dans
l e t ra i si ème
groupe.
nous
li vons
1es
pronoms
à
l'aide desquels on demande
les caractéristiques
des objets
ou des personnes etc ..
rIs ont
la structure suivante:
ebe
+ Pronom possess i f
déterminé.
Les
pronoms
possessifs
sont décrits
dans
le
sous-chapitre
3.6.1 ..
Ceux dont
nous
traitons
ici
peuvent
assumer
la
fonet ion
sujet
ou
complément.

340
Gnlsg: ebe -enû/-lÎ.l,nu
GnlpL:ebe-ema/-fii"ma/-ftimba
Gn2sg: ebo -l]gU/-i'i.ll)gU
Gn2p 1 : obe -ÉI)/-iHI)
Gn3sg: obe -nete/-i'i(nq,e
Gn3p 1: obo
-ena/-ihnâ
Gn4sg: ebe -nga/-Î1.Ll)ga
Gn4sg:
ebo
-nu /-fii nu
On5:
obo -ndu/-ilindu
Gn6:
ebe
-mbu/-fiim
Il
existe
également
des
formes
amalgamées
pour
ces
pronoms6:
Gnlsg:
pLLnu,
pl:
pl,Lmba;
Gn2sg:
pl,(l)gu.
pl:
pl.il); Gn3sg:
pl inq,E: ,
pl:
pl,Lna; Gn4sg:
pl,ll)ga.
pl:
pllnZl.;
Gn5:
pl,lnduj
006:
pllm.
Sujet:
(9)
s:J:J-ye
ebe-ncle/pLLnet.e
s:Jbi
fiâ-pLyalu
ke
épine-G3sg quelLe sorte de-GJsg-piquer/ACC rlsg-fils
[P.lnterrog
"Quelle sorte d'épine a piqué ton fils?"
Camp 1émen t :
(10)
pLsaw ebe-ngu fié-pel5 fiLnL-~ ne ee-nâ-~ ku
pagne-2sg quelle sorte de-2sg lIsg-fille
chercher-INACC et Glsg/Nég-trouver-INACC-G2sg
"Quelle sorte de pagne ta fille cherche-t-elle et
elle n'en
trouVe pas?"
6
Ces
formes
résultent
de
l'amalgamme
du
pronom
interrogatif
ebé
aVec
le
pronom
possessif
déterminé
ex.
ebe+fhnu
---> ebttnû
ou
pttnu
"quelle
sorte
de/lsg).
Il
faut
également
noter
que
les
formes
complètes
(dans
lesquelles
il
n'y a
pas
de
fusion ex.
ebe
i'hnû)
sont
tout
aussi
employées
que
celles
amalgammées,
quoique
les
dernières passent
pour être plus
fréquemment employées.

J 4 1
3.6.7.
Les pronoms distributifs
Le
pronom
distributif
se
rapporte
à
un
ou
plusieurs
objets,
personnes
etc ..
d'une
classe
définie
et
indique
que
tous
les éléments de
cette
classe
sont
concernés.
Les
éléments
dont
il
est
question
peuvent
être
indéfinis
ou
définis.
Dans
le
premier
cas,
nous
avons
les
pronoms
distributifs
indéfinis
et dans
le deuxième
cas des pronoms
distributifs définis.
Le
pronom
distributif
indéfini
se
compose
du
terme
pronominal
paa
... wen-/we-/n-
+
anaphorique
de
classe.
Lorsqu'il
s'agit
de
personnes.
on
peut
employer
au
singulier. à
part
la forme paa weî,
une deuxième. à savoir
paa Ani.
Gnlsg:
plia weî/âni
Gn 1 pl:
plia roba
Gn2sg:
plia Il gü
Gn2p 1 :
plia weî
Gn3sg:
plia nlil
Gn3p 1 :
plia wenâ
Gn4sg:
pâa ~gli
Gn4pl:
plia TIZL
Gn5:
plia odu
Gn6:
plia mbu
(1) wîyau
t~m-â se paa ânL/wei e-pi:nz\\-s e-y~~d[-nâ-L
chef/Glsg-dire-ACC que n'importe qui/Glsg Glsg-
pouvoir-INACC Glsg-parler/ACC-à-Glsg
"Le chef a dit que n1importe qui peut
lui parler"
Le
pronom
distributif
défini
comprend
la
forme
du
pronom
distributif
indéfini
suivie
de
la
particule
déterminative elé:
ex.
indéfini:
pâa wei
défini:
pâa wei elé
(2) Kao tiyina pâa e-halü wei elé manqâmt6ko
Kao-envoyer/ACe n'importe Posslsg-épouse
[laquelle-Glsg P.déterm.
robe
"Kao a envoyé une robe à chacune de ses épouses,"

342
3. 7 .
LES POSTPOSITIONS
Le
terme
postposition
désigne
tout
simplement
une
catégorie
de
mots
dont
la
présence
est
subordonnée
à
d'autres
mots
(adverbes,
nominaux,
verbes)
ou
groupes
de
mots qu'ils
suivent.
Comme
postpositions
nous
avons:
waYL
"arrière,
derrière",
tas
"intérieur,
dans",
tei
"le
bas,
sous" ,
y~5 ,
partie
supérieure,
surface 1
sur",
c:i)l:l
"proximité,
proche
de",
eSLndaa
"l'avant,
le
visage,
devsn t" 1,

"la demeure,
chez".
ris
se
comportent,
selon
l'environnement, comme des adverbes ou des noms de
lieu.
3.7.1.
Postpositions employées comme particules
a.
La
postposition
employée
comme
particule
exprimant
une
relation
de
lieu
suit
le
substantif
ou
Le
syntagme
nominal.
(1) agû C8K
[~~~{ye
taa! y~5(wayt, esLndaâ. c51~
chat-être
assis/INACC voiture dans
(sur.
derrière,
devant,
[côté de/la voiture)
"Le chat est assis
dans
(sur
derrière, devant,
à côté
l
de)
la voiture"
(2) maa-wok~ man-~anL tÉ
Isg(neg-aller(INACC Isg-amie chez
"Je ne vais pas chez mon amie"
l
esindaâ est
la seule postposition composée par
combinaison
d'une base nominale avec une postposition:
esi-taâ (œil-
dans)
"devant"

343
b.
Les
postposi t ions
employées
comme
particules
exprimant
une
relation
temporelle
sont:
)':).5
"sur",
taa
"dans",
wayi
"derrière".
La
postposition
Y=J:i
apparaît
après
les
substantifs ou
SN qui
désignent
une
fête,
pour
indiquer
le
moment
de
cette
fête.
Le
syntagme
post-
positionnel ainsi formé dénomme le temps de la fête.
(J)
kamil)
Y:l:l
"pendant
les fêtes des récoltes de fin d'année"
(4)
cimill
Y:J:)
"pendant
les fêtes nuptiales"
(5)
lak<~ p~
"le temps des chasses rituelles"
(6l
pindé
(adverbe)
k~yenné Y:J5
"l'an dernier fête des ignames sur"
"pendant
le fête des ignames de
l'an dernier"
La
postposition
taÂ
se
rencontre
après
l es
syntagmes
nominaux qui
désignent
un état ou un espace
temporel.
(7)
l \\H] L yi:
ta4
"pendant
la saison sèche"
( 8 ) yo 1im ta4
"pendant
la saison pluvieuse"
( 9 ) <t6m taâ
"pendant
le sommeil"
(10)
kunofj
ta4
"dans
la souffrance"

344
( Il 1 <l06 t ail
"dans
la nui t"
( 12)
<l06 h. kii
t ail
"au milieu de la nuit"
Dans
les expressions
temporelles,
la
postposition
tEi
se
combine
uniquement
a ve c
t an8.J1_
"mat in"
et
tib(yÉ
"auror e ,..
(13)
tanal]
teé
"le mat in"
(14)
tébi:yé
teÉ
"au petit matin"
Quant
à
la
postposition
wayL.
on
1a
t fouve
après
les
nominaux
(16)
et
les
adverbes
(15)
qui
expriment
une
époque ou un événement.
(15)
céé w.yl
demain après
"dans
le
futur"
(16) q,â-si:m waYL
notre mort après
"après notre mort"
c.
Les
postpositions
waYL
et
y:)5
peuvent
exprimer
une
relation
causale
en
se
combinant
avec
des
syntagmes
nominaux
(17)
et
(18).
y:)5 peut
en outre
apparaître après
un syntagme postpositionnel
(19).

345
(17)
pa-kafiâtu y~~ pe-plya ta-s~~lL-wé
Glpl-méchanceté à cause de GlpI-enfants
Neg-aimer/aorist-Glpl
"A cause de
leur méchanceté,
leurs enfants ne
les
aiment pas"
(18)
haqaa k~m pe-liidiyé waYl
paysans venir/INACC Gipi-argent à cause de
(Les paysans sont venus
à cause
de
leur argent)
"Les paysans sont venus chercher
leur argent"
(19)
fia-caa ESLndaâ y~~ m6n-sumâ tamlyÉ
IIsg-père devant
à cause de
Isg-se
taire/INACC
(silence
"C'est à cause de
la présence de
ton père que
je
me suis tu"
Nous
reparlerons
des
deux
postpositions
au
chapitre
3.8.
consacré aux conjonctions de subordination.
3.7.2. Les postpositions assumant des
fonctions
adverbiales
Deux postpositions peuvent
avoir
le
statut d'adverbes.
Il
s'agit
de
waYL
"derrière"
(20)
et
eSLndaâ
"devant"
(21).
Les
autres
se
rencontrent
dans
les
adverbes
composés:
pLdaa
(pl- "gn6" + taa "dans") = "dedans",
puy:>:>
"là-dessus,
à
cause
de
cela",
puc:>l:>
(pl+c:>l:»

côté",
pldei
(pl+tei)
"là-dessous".

346
(20)
pLSI.
wayt
"reviens en arrière"
(21)
pîya ca&' estndaâ
enfants (sont assis] devant
"Les enfants sont assis devant"
(22)
hid,e
fi:yi:
polîl) , d,L-we
pue5b
kpâm
fontaine
manquer/INACC
loin,
G3sg-être/ACC \\à côté\\
\\tout
prêt:
idéophone\\
"La fontaine
n'est
pas
loin,
elle eSt
tout
à
côté"
3.7.3.
Postpositions
comme noms
locatifs
relationnels
Morphologiquement
les
postpositions
se
distinguent
des
substantifs
par
j'absence
d'affixes
de
classes.
Elles
ont
comme
substituts
anaphoriques
les
adverbes
peéQ.e
"là-bas"
ou
q,énq,é
"là
où",
exactement
comme
les
noms
adverbiaux
dérivés de verbes
(cf.
3.2.3.1.
(23)
pe-té we ~éu;
peé~e mô-woki
GIpl-demeure être/Ace beauté;
là-bas
"Leur demeure est belle,
c'est
là où
je vais"
(24)
pe-té qénqé,
~n-t~-s661~ y5 peé~e men-pîya w6ki
Glpl-demeure
là où
Isg-neg-aimer/INACC PDemarc

Isg-enfants
aller/INACC
"Leur maison que
je n'aime
pas,
mes
enfants y vont'!
A la différence
des
substantifs,
les
postpositions
ne
peuvent
être
déterminées par des adjectifs
qui
sont soumis
à des
accords.

347
(25)
pe-té kifa~é
*Agrammatical
Gipi-demeure nouvelle
Sur
le
plan
conceptuel
les
postpositions
sont
comparables
aux
substantifs,
car
elles
peuvent
servir,
comme
ces
derniers,
à
dénommer
des
objets_
Mais
elles
ont
dans
ce
cas une
caracté-ristique qui
les démarque des substantifs:
elles désignent
toujours un
lieu,
en
l'occurence
la partie
d'un objet:
(26) taâ "l'intérieur de quelque chose"
y~5 "partie extérieure,
le dessus"
teé "le dessous"
wayi: "l'arrière"
eSLndaâ "partie avant,
le visage"
c51:J
"proximité"
té "le chez-soi"
Quant aux propriétés
syntaxiques des
postpositions,
il
est
à
noter
que
hormis
wayi:
et
esindaa,
chaque
postposition
a
nécessairement
besoin
d'une
construction
possessive
pour
se
réaliser.
Ceci
est

au
fait
qu'une
postposition
dénomme
un
lieu
qui
ne
peut
être
déterminé
que
par
rapport
à
quelque
chose.
C'est
pour
cela
que
les
postpositions
en
fonction
nominale
sont
appelées
substantifs
locatifs
relationnels.
La
postposition
apparaît
comme
nom
déterminé
dans
la
construction
possessive.
Dans
(27)
la postposition
taA de
l'expression
n53'5
tAa
doit
avoir
le
statut
de
substantif.
La
construction
evebü
n5lr5
taA
(27)
est
une
construction
endocentrique assumant
la fonction "sujet". Le
fait
que
la
phrase
(28)
soit
agrammaticale
démontre que
taa n'est
pas
une particule et que
evebu n5lr5
taA de
ce
fait
ne saurait
être
un
syntagme
postpositionnel
(PP),
mais
plutôt
un
syntagme
nominal
(NP).
Il
arrive
qu'une
postposition

348
apparaisse
comme
substantif
dans
une
phrase
alors
qu'une
autre postposition s'y trouve comme particule (29).
{27) evebû n5~5 tsa ~azaâ (qazl-â)
jeune homme bouche intérieur pourrir-ACe
"La bouche du
jeune homme a pourri"
(28) *pl-qazL evebû n5~5 taa
*agrammatical
gn6-pourrir/ACC \\jeune homme\\ bouche intérieur
(29) fia-caa eSLndaa fi(~L-a [fiLQaa] y~~ mon-suma tamlyÉ
llsg-père visage \\être amer \\à cause de\\ Isg-se
[taire/INACC silence
"A
cause
du
fa i t
que
ton
père
ai t
la
mine
serrée,
je me suis tu"
L'analyse
que
nous
venons
de
faire
montre
que
les
postpositions
sont
dans
un
continuum
qui
s'étend
sur
les
substantifs
locatifs,
les
adverbes
et
1e s
particules.
Selon
1es
caractéristiques
syntaxiques
que
les
postpositions
prennent,
elles
sont
attribuées
à
l'une
ou
l'autre
des
classes
de
mots
(=catégories
du
discours)
traditionnels.

]49
3.8.
CONJONCTIONS, PREPOSITIONS ET PARTICULES
Les
prépositions
et
Les
postpositions
n'ont
pas
été
décrites dans
le même chapitre parce que les premières ne
sont que
des particules. donc des morphèmes ne pouvant
le
statut
d'un
syntagme alors
que
les
dernières ont
les
ca-
ractéristiques
des
substantifs
Locatifs.
Celles-ci
sont
capables
d'assumer
la
fonction
d'un
syntagme
dans
une
phrase.
La
raison
pour
laquelle
les
conjonctions et
les
prépositions
sont
traitées dans
le
même
chapitre est
que
toutes se comportent comme des particules.
3.8.1. Les conjonctions de coordination
Elles
associent
des
mots,
des
syntagmes
ou
des
phrases
selon
différents
aspects,
comme
nous
allons
le
démontrer.
B.
L'adjopctif ne /B/ "et"
(i)
L'adjonctif
nE
se
place
entre
les
deux
éléments
qu'il
relie.
Lorsqu'il
relie
une
série
de
mots
ou
de
syntagmes,
il
est
obligatoire
seulement
entre
l'avant-
dernier
et
le
dernier
mot/syntagme
de
cette
série.
Ailleurs,
sa présence est facultative.
(1) nà~ (ne) he~ nE ke!émé
bœufs
(et) moutons et poules
"les bœufs,
les moutons et
les poules"
(2)
tA. y~5 ne sâka. tEÉ
cour intérieure sur et antichambre sous
"dans
la cour et dans
l'antichambre"

350
(ii)
ns peut aussi relier des phrases dont les verbes
sont à des temps et aspects différents.
(3) n-k~m-a cLoé, n-t5kL nandv n~ 0-05-K sulum
IIsg-venir-ACC ici et IIsg-mange/ACC viande
et IIsg-boire-ACC bière de mil
"Tu es venu
ici,
tu manges de
la viande et
tu bois de la bière de mil"
Il
peut
exister
une
relation
de
subordination
partielle entre des propositions coordonnées, marquée par
02.
Ceci
a
lieu
lorsque
la
valeur
aspectuel1e
(et
le
temps) sont
identiques dans les propositions coordonnées.
La
première
proposition
transfère
à
toutes
celles
qui
suivent
la valeur de
l'accompli
ou
de
l'inaccompli
et
le
temps
dont
elle
est
marquée.
Le
verbe
de
la
première
proposition porte
nécessairement
la marque
de
l'accompli
ou de
l'inaccompli ainsi que
la marque temporelle,
tandis
que
les
verbes
des
autres
propositions
apparaîssent
A
l'aoriste
(l'aspect
neutre)
et
sont
dépourvus
de
tout
morphème
temporel.
(4) ~6-~oo ka-kpem-a ni é-hîli ~6zi ne é-tizl maw
IIpl-mère Anter-rentrer-ACC et Glsg-préparer/AOR
[sauce et Glsg-cuire/AOR riz
"Notre mère était rentrée,
elle avait préparé
la
sauce et
cuit
le riz"

351
(5) ~6-~oo ka8 kpém né é-h!li ~6zi né é-tLZL maw
IIpl-mère Fut rentrer et Glsg-préparer/AOR
[sauce et Glsg-cuire/AOR riz
"Notre mère
rentrera,
préparera
la sauce et
cuira
le
riz"
b.
na/n§
"avec"
sert
aussi
à
exprimer
les
fonctions
instrumentales
(6)
ou
comitatives
(7),
de
même
que
les
fonctions
possessives
(Sa)
et
prédicatives
(lOa).
(6)
kâfinda kpézi-8 fiLma ne kpa~iw
menuisier arrache-INACC clous avec
tenailles
"Le menuisier arrache les clous avec les tenailles"
(7)
<paa-wéi< e-~5~ e-wayi filma
<n'importe< qui<lsg-marche/INACC avec
"Chacun compte sur l'aide de ses ancêtres"
Les phrases
ci-après attestent
que
la conjonction ne
assume
bien
d'autres
fonctions,
en
l'occurence
les
fonctions
possessive
(8a)
et
prédicative
(9)
et
que
le
passage
d'une
fonction
à
l'autre
est
graduel.


la
conjonction
ne
assume
une
relation
possessive,
elle
est
substituable
au
verbe
wénao
"avoir",
cf.(8a)
vs.
(8b),
(9).
Elle
se
substitue
au
verbe-copule
wéo
"être"
dans
(lOa)
vs.
(lOb) où elle a une fonction prédicative.
Il en
résulte
dans
les deux
cas
des
phrases nominales,
donc ne
comportant pas de verbe.
(Ba)
pé-ne pe-Ifidiyé
Glpl-avec Posslpl argent
"Ils ont de
l'argent"

352
(Sb)
pe-wenâ lîidiyé
Glpl-avoir/ACe argent
"Ils ont de
l'argent"
(9) pia wei
li i-ne e-15~
n'importe qui/lsg Part. Déict. Glsg-avec Glsg-astuce
"Chacun a ses propres astuces"
(IDa) pe-ne 15~ eZL ajai
Glpl-avec ruse comme araignée
"Ils sont rusés comme l'araignée (des contes
kabyè=
ils sont
très rusés)"
(lOb) pe-we 15~ eZL ajai
Glpl-être astuce comme araignée
"Ils sont astucieux comme l'araignée"
c) yaa "ou" /
lé "ou"
(11)
56nâ yaa maw
haricot
ou riz
"Les haricots ou le riz"
(12) p~-t~-s~~lL feendu yaa molom
Glpl-Nêg-aimer/Aor paresse ou tricherie
"Ils n'aiment ni
la paresse, ni
la tricherie"
(13) n-ca-kt sakaw teé yaa n-lt-W taw y~~
IIsg-rester-INACC antichambre sous ou IIsg-sortir-
[INACC ·cour sur
"Tu
restes
dans
l'antichambre
ou
tu
sors
dans
la
cour?"

353
La
conjonction
yaa ne
peut
pas
relier
deux
phrases
nêgatives,
à
moins qu'elles soient aussi
interrogatives,
auquel cas yââ est affecté d'un ton haut (t4a):
(14a) nn-t~kL yâ4 nn-ft~u
IIsg/Nég-manger/INACC ou IIsg/Nég-boire/INACC
"Est-ce que tu ne manges pas ou tu ne bois pas?"
La
particule

que
nous
retrouvons
au
chapitre
J.8.2. comme conjonction de subordination temporelle fait
fonction
de
part icule conjonct ive
lorsqu' i 1 Y a
coordi-
nation de deux phrases négatives (14b)
(14b) ee-k~~ lé eé-ya-x ~u
Glsg/Nég-venir/INACC Part.Coord. Glsg/Nég-appeler fpl
"Il ne vient, ni
il ne nous appelle"
d) La particule disjonctive ké
La particule disjonctive ké est de ton bas. Elle peut
être omise
tout comme
la copule .k.i (voir ex.:
15a et
15b
pour
la
copulej
17a
et
17b
pour
la
particule).
Il
est
presque certain que cette particule et cette copule pro-
viennent d'un même morphème.
Mais cette question ne peut
trouver sa rêponse que dans une étude diachronique.
(15a) n4ndu ké y5
viande être Part. Déic.
"Yoici
la viande"
(15b) nându' y5
"Yoici
la viande"
(16) n4ndu y5?
"Qu'en est-il de la viande?"

354
Alors
Que
l i
(de
ton
haut)
est
une
copule,
cf.
3.1.2.4.,
l i
(de
ton
bas)
marque
la
disjonction
entre
deux
syntagmes
qui
ne
forment
pas
des
cOnstituants
immé-
diats.
ki fait dans ce cas fonction de particule démarca-
tive.
Gelle-ci
peut être
omise et
remplacée par
un accent
démarcatif
Qui
affecte
la
dernière
syllabe
du
syntagme
dont
on
marque
la
fin
(cette
syllabe
s'allonge,
ef.2.2.j,):
SYNTAGME
1
Ki
SYNTAGME 2 ou bien
SYNTAGME
1
(dernière syllabe allongée)'SYNTAGME 2
L'accent
démarcatif
accompagrlé
de
l'allongement
sylla-
bique
intervient
dans
l'omission
de
la
particule démarca-
tive comme en cas d'omission de
la copule kt.
(17a)
ma-yabL viya k€
tokonâa
Isg-acheter/ACC enfants Part.Démar habits
"J'ai acheté des
chemises aux enfants"
(17b)
ma-yabi pîya'
t6konlia = 17a
(18)
ma-yabi piya ké t6konâa
Isg-acheter/ACC enfants chemises
"J'ai achet~ des chemises pour enfants"
e) Comparaison:
ezi "comme"
(19)
n-WE lEHtu EZi: fi6-lioo y::l
IIsg-être-habilet~ comme PossIlsg-mère P.Démarc.
"Tu es aussi
habile que
ta mêre"
f)
Conjonctions restrictives
(i)
Simple
restriction:
lr.i.ti.
"mais"
connstitué
de
la
copule l i et de la particule déictique li.

355
(20)E-WEna
t6ko kélÉ kl-waiL-K-l
Glsg-avoir chemise nous G2sg-être large-INACC-Glsg
"Il a une chemise mais elle est trop ample"
(ii)
Restriction adversative:
ll.l...t.i "cependant"
(21) n-t~m-â se n-wÉ-K ~ÉKa pité m~n-k~~ n-feYl
IIsg-dire/ACC que IIsg-être-INACC maison mais
[Isg-venir/Aor IIsg-être absent
"Tu as
dit
que
tu
seras à la maison,
je suis venu,
cependant tu étais absent."
3.8.2.
Conjonctions
et prépositions
exprimant
la
cause,
la condition et
la concession
al
La cause:
(i)
cause
connue:
.bu puyoo (y5) "parce que"
y5 "comme,
parce
que"
La
locution
conjonctive
mbu
puyi;
(y5)
sert
à
introduire
une
subordonnée
qui
donne
la
raison
de
l'action
exprimée
dans
la
proposition
principale,
celle-
ci
précède
la
subordonnée.
L'ordre
des
propositions
Principale
+
Subordonnée
est
fixe
(22).
Les
particules
conjonctives
.Y.22 et Û
se
placent
à
la
fin
de
la
subor-
donnée.
Une
telle
subordonnée
donne
la
raison
qui
motive
l'action
exprimée
dans
la
proposition
principale
qui
se
place
après
elle.
L'ordre
Subordonnée
+ Principale est de
rigueur
(23),
(24).

356
(22) paa-kax wobu paye mbu PQY~~ pL-wi-1 wi
Glpl/Nég Fut aller danse parce que Gn6-faire mal-
eINACC-GIpl
"Ils n'iront pas à
la danse parce qu'ils sont malades"
(23) p\\-wi-I wé y~~ pââ-kaK w6bu paye
GGn6-faire mal-INACC Glpl
Part.Caus.
Glpl/Nég-
{Fut. aller danser
"c'est parce Qu'ils sont malades qu'ils n'iront pas
à
la danse."
(24) tÉw ta-niL y~~ m\\la ss-kal lAbu
pluie Nég-pleuvoir/Aor Part.Caus.
mil Nég-Fut.
faire
"C'est parce qu'il n'a pas plu que
le mil
ne
réussira pas"
( i i )
La raison cachée
1a
locution
conjonctive
fiase

/
fiase

(la
particule
l i
peut
être
omise
(25c)
apparaît
dans
une
subordonnée
qui
révèle
la
vraie
raison
ayant
motivé
l'action
accomplie
dans
la
principale
(258),
raison
qui
peut
être
cachée
par
un
prétexte
dans
une
subordonnée
finale
(25b).
La subordonnée
introduite
par fiase
li
peut
également exprimer un fait
qui
infirme tout
simplement ce
qui est supposé dans la subordonnée précédente (25c).
L'ordre des propositions est fixe:
[PRINCIPALE]
[SUBORDONNEE]
[SUBORDONNEE]
(25a)
Naka wAIL kLdLtA{Lw (kLdLtaluu] yaSL
lé é-ne howâ
Naka se marier/ACe prématurément VRAIE RAISON Glsg-
[avec enceinte
"Naka s'est mariée prématurément,
la vraie raison en
était qu'elle portait une grossesse."

357
(25b) e-heyi-m se solam y~~ é-w6-ki peéqe,
Glsg-dire/ACC-Isg-que boisson sur Glsg-aller-
INACC
là-bas nase
lé pel~ waYL e-weé<alors que>
fille derrière Glsg-être lACe
"Il m'a dit qu'il y va à cause de
la boisson,
alors
que c'est pour courtiser la fille."
(25c) maa-sLm-a se e-la-kL sukûli
Isg/Ant-croire-ACC que Glsg-faire-INACC école
yase
tuml:ye e-kpelikL-lI (alors que)
travail Glsg-
[apprendre-INACC
"Je croyais qu'il va à
l'école,
alors qu'il apprend
un métier"
b) Le conditionnel:
yéé ...
"si .....
L'ordre
PROPOSITION
SUBORDONNEE
+
PROPOSITION
PRINCIPALE
est
le normal
(26).
Ceci
correspond à
la chro-
nologie
des
événements
dans
les
deux
membres
de
phrase:
la
réalisation
de
l'action/du
procès
dans
la
subordonnée
est
la
condition
de
l'accomplissement
de
celle
de
la
principale.
La
proposition
au
conditionnel
a
cependant
une
distribution
relativement
librej
elle
précède
norma-
lement
la
principale,
mais
elle
peut
aussi
la
suivre
(27).
La-
conjonction
yéé
peut
être
omise,
parce
que
le
conditionnel
est déjà marqué par
le
ton haut que
porte
le
morphème
préfixé
au
verbe,
cf
3.1.5.1..
La
particule
y5
est
facultative,
lorsque
la
subordonnée
apparaît
dans
sa
position
normale
(26);
elle
est
obligatoire
dans
l'autre
cas
(27).

358
(26)
(yéé)
n-heyi-m
toovenîm
(y:»
man-tll)1.-b'-l)
(si)
IIsg/CND-dire/ACC-Isg vérité
(P.dém)
Isg-
suivre-INACC-IIsg
"Si tu me dis la vérité,
je te suis"
(27)
man-tLIlL-H,
yéé ii-heyi-m
toovenîm y:>
"Je te suis si tu me dis
la vérité"
cl
La
concession:
On
a
kellgu
"bien
que"
pour
la
concession
simple
et
paa
" .
meme
5 l "
pour
la
concession
adversative.
Les
propositions
concessives
pp-uvent
apparaître
avant
la
proposition
principale
(28b)(29a)
ou
après elle
(28a)
(29b).
(28a)
pe-kpendlna-l hayim taâ,
kengu pt-wl-~-i
Glpl-emmener/ACC Glsg-champ dans /bien quel
Gn6-faire mal-I~ACC-Glsg
"On
l ' a emmené au champ,
bien qu'il
soit malade"
(2ab) kengu pL-wi-b'-i ele pe-kpendLna-( haYLm taâ
"Bien qu'il soit malade,
on l'a emmené au champ"
(29a)
paa e-"l-~ q~k~t~ S~kl-l Dlmlye
même si Glsg-pleurer-INACC médecin
injecter-Glsg-
[séringue
"Même s'il pleure,
le médecin lui fera une
injection"
(29b)
q5k5t:> s5kL-L nLmLye,
paa
e-wi-~
"Le médecin lui fera une injection même s'il pleure"
d)
La finale:
.s...e. "pour, pour que, afin que/de"
La
subordonnée
finale
se
place après
la proposition
principale,
le
but
de
l'action
etant
exprimé
dans
la
principale.

)59
(30) ~é-né~ pu sulum se e·ped(
Posslpl-tante préparer-ACC 'bière de mil'
pour Glsg-
[vendre/Aar
"Notre tante a préparé la bière de mil pour la vendre"
(31)
~e-né~ tiYl0a e~pLyalâa Loma se pe-kpelekl tumLye
Posslpl-tante
envoyer/ACe
Posslsg-fils
Lomé
pour
que
[Glpl-apprendre/Aor métier
"Notre tante a envoy~ ses fils à Lomé pour qu'ils
[apprennent un métier"
3.8.3.
Conjonctions et propositions Bodales
La
conjonction
apparaît
au
début
de
la
proposition
modale.
Lorsqu'il
s'agit
d'une
:ocution
conjonctive
ren-
fermant
la
particule .Y..;L ou
k ,
cette
dernière
se
place
à
la
fin
de
la
propo-sition
modale.
Excepté
la
proposition
renfermant
mbuzl",lé
"au
lieu
de",
qui
peut
apparaître
avant ou
après
la principale,
la subordonnée
modale
suit
toujours la principale.
a)
La
comparajson
est
marquée
par
e z ( ... y5
"
..
comme .
La particule démarcative y5 est facultative.
(1) n-t~-kl saklyé eZl n-la-kl-û tumiye y~
Ilsg-manger-INACC beaucoup comme IIsg-faire-ACC
[travail P.Démarc.
l'Tu manges beaucoup comme tu travailles"
b)
(i)
Circonstance manQuante:
~1 "sans ...
1
~ est une forme grammaticalisée de l'impératif du
verbe :Le.b..=. "laisser"

360
(2)
Naka t~i tindine yele e-ha e-neze
Naka manger/ACe gateau
sans GIsg-donner/Aor P09slsg
[grand-mère
"Naka a mangé du gateau sans en donner l
sa grand-
mère"
b)
(ii)
Circonstance
remolaçante:
mbUzi" ,lé
"au lieu de"
(3)
mbuzl ct.â-ct.oo ka-sa mutu li,
e-t(z[ maw
au lieu de Ipl-mère Ant-préparer/ACe pâte P.déict,
[Glsg-préparer/Aor riz
"Au lieu de prêparer
la pite, notre
m~re a préparé du
. "
ClZ
3.8.4.
Les prépositions
Tl
existe
seulement
trois
prépositions:
na,
q.oo,
Q.oo ..• ne.
Elles expriment un rapport
locatif et temporel:
al
n..â. désigne
un
rapport
locatif
(lieu.
direction)
"à,
chez,
jLsqu'à,
dans",
ou
une
relation
temporelle
" .
, ' .,
JUSQU
a
.
(1) pe-ct.;-K na pa-caa té
Glpi-aiier-INACC à Posslpl-père chez
"Ils vont chez leur père"
(2) pe-we na laku taa
GIpl-être-vers brousse dans
"Ils sont dans la brousse"
,
(3)
puwiyé ne 90n5
le jour-là jusqu'à aujourd'hui
"Depuis ce jour
(jusqu'A aujourd'hui)"

361
b)
cl.ooo
exprime
une
relation
locative,
"jusqu'à"
ou
temporelle "depuis
seulement".
l
(4)
e-~obl qooo e-egbéle ç~l~
GIsg-aller/ACC jusqu'à Posslsg-oncle maternel chez
"Il est allé jusqu'à chez son oncle maternel"
(5)
pa-pa~z( nLnuu kuduYl~ qooo pindé
Glpl-commencer/ACC chercher habitation depuis année
[passée
"Ils ont commencê à chercher un logement depuis
l'année
passée"
(6)
sûlûk6 k~n qooo qanâK y~~
train venir/INACC jusque soir sur
"Le train vient seulement
le soir"
c)
cl.ooo . . . n&
"depuis . . . jusq'à;
de . . . àl
jusqu'à
(locatif,
temporel).
(7) qooo E-luluu ~iye ne s~n~ e-neze WE piye YJJ
depuis Glsg-accouchement jour jusque aujourd'hui
Posslsg-grand-mère
être danse sur
"Depuis
le
jour
de
son
accouchement
jusqu 1 à
aujourd 'hui,
sa grand-mère danse de
joie"
(8)
pa-qu
hab[ye ~ooo pü~ taâ ne clne
GlpI-tracer/ACC
route depllis montagne dans
[jusque
ici
"Ils ont
tracé une
route depuis
la montagne
jusqu'ici"

362
3.8.5.
Morphèmes exprimant la focalisation et
l'emphase
Dans une phrase,
la focalisation
marque
le
consti-
2
tuant
qui
renferme
la
nouvelle
information
;
l'emphase
met
un
constituant en
contraste avec
un autre.
Le consti-
tuant
en
emphase
n'apporte
aucune
nouvelle
information;
i l
s'agit
d'une
mise
en
relief
de
l'information
déjà
connue.
a)
Les
particules
déictiques
U,
k,
la
part leule
(k&.
'copule'
+
~
'particule
déictique')
et
la
particule
remplissent
la
fonction
de
morphèmes
emphatiques.
Dans
une
phrase,
un
seul
constituant
peut
être
focalisé.
Ce
constituant
est
suivi
du
morphème
de
foca-
lisation.
C'est
seulement
la
focalisation
du
SN
complé-
ment
(1),
du
SPp
(2)
et
du
SAdv.
(3)
qUl
peut
aussi
se
réaliser
par
topicalisation
en
plaçant
le
constituant
en
première
position
dans
la
phrase.
Nous
montrerons
cela
dans
les
exemples
ci-après
en
répondant
aux
questions
posées avec "qui"
"quoi" l
"où" et
"quand".
( i )
Focalisation
par
topicalisation
du
SN
complément
d'objet
(1),
du
SPp
(2)
du
SAd v
(3a)
qui
normalement,
n'apparaissent
pas
en
première
position
mais
après
le
verbe.
(1)
sôniye ke eveb6
lib-â
haricot
P.disjc?
jeune homme avaler/ACC
"C'est un grain de
haricot que
le
jeune
hom.me
a
avalé"
2
Langacker
(1972):
page
295
Lyons
(1972):
page
503
et suite

363
(2) hayim taé ke pâ-lolL-i
champ dans P.disjc. Glpl naître/ACe Glsg
"C'est au champ qu'il est né."
(3a) ~e~e ke é-kpém-A
hier P.disjc. Glsg-rentrer/ACC
"C'est hier qu'il est rentré"
La
particule
U
dans
ces
phrases
n'est
pas
un
morphème
emphatique,
mais
une
particule
disjonctive,
cf.
3.a.1 et
aussi concernant son effacement
(ex.
(3b),
(3bJ ~e~e' é-kpém-A
= (3a)
Ces constituants
peuvent
conserver
leur
place
norma-
le,
c'est-à-dire se placer après le
verbe et
être marqués
par
la
particule
kéné
qui
indique
qu'un
constituant
est
focalisé.
(4)
pa-hé pfya a6nâ kins
Glpl-donner/ACe enfants haricots Foc.
"C'est des haricots qu'ils ont donnés aux enfants"
(5)
pa-hA pfya kéné s6nA
"C'est aux enfants qu'on a donné des haricots"
(6) po-wobî hayim taA kéné
Glpi-aller/ACC champ dans Foc.
"Ils sont allés au champ"
(C'est au champ qu'ils sont allés)
(7) pa-ku me-héw s~n~ tana~ tee kéné
GlpI-tuer Posslsg-mouton aujourd'hui matin sous Foc.
"C'est ce matin qu'on a tué mon mouton"

364
(ii)
Focalisation du SN sujet
La
particule -n...Ii est suffixée
au verbe
fini
(8)
ou à
l'auxiliaire
(9),
lorsque
le SN sujet est
focalisé.
(8)
fia-caa
kizi-na
IIsg-père
refuser/ACC Foc.
"C'est ton père
qui
a
refusé"
(9)
fiâ-caa kâ~-nâ kiz6u
IIsg-père FUT.
Foc.
refuser
"C'est ton père qui va refuser"
La
focalisation
du
SN
sujet
d'une
phrase
dont
la
copule
est
i l est
exprimée
par
-n..â. (la),
Ü
(lIa)
ou 1<;.
(lIb).
La
forme
focalisée
par
l i
renferme
l'idée
de
politesse.
(10)
fiâ-caa
ké-na ~îyau
"C'est ton père qui
est
chef"
(11)
fia-caa
ke-y5 ~îyau
"C'est ton père
qui
est chef"
(11)
fiâ-caa ke-lé wîyau
~C'est ton père qui est chef~
(iii)
La
focalisation
du
prédicat:
Elle
n'est
possible
que
lorsqu'il
s'agit
d'un
prédicat
sans
complément.
kené
sert
ici
aussi
de morphème de
focalisation.
(12)
e-lééyî-~ kEnÉ
Glsg-s'amuser-INACC
"Il s'amuse seulement"

365
(13)
pa-câ-. leeyûu kené
Glpl-vouloir-INACC jouer Foc.
"Ils veulent seulement jouer"
b)
Pour
exprimer
l'emphase,
on
emploie:
l'accentuation,
le
préfixe
emphatique,
la
topicalisation
et
la
répétition.
Il
est
indispensable
de
montrer
dans
quel cas apparaît
l'un ou llautre morphème emphatique.
(i)
L'emphase
du
SN
sujet
est
exprimée
par
Le
Garn
accentué
(l4b)
qui
peut
aussi
être
répété
(15),
lorsq'un
Garn de
la première ou de
la deuxième
personne représente
ce SN.
(14a)
mon-sum-a
Isg-se taire/ACe
"Je me suis tu"
( 14b) m6-sum-A
"Moi.
je me suis tu"
(15) mA m6-sûm-A
Isg Isg-se taire/ACe
"Moi,
je me suis tu"
Lorsque
le
sujet
est
un
SN
de
la
3è personne,
c'est
le
préfixe
emphatique na· (homonyme de M" "2è pers./sing")
qui précède
le verbe.
(16) p~-yi~d\\-. pîya fi6-sum-a
G1pl-parler-INACC enfants Emph.-se taire/ACC
"Ils parlent,
les enfants eux,
se taiaent"
(17) p~-yi~d\\-. pa-caa ft6-sûm-a
G1pl-parler-INACC Posa1pl-père Emph.-ae taire/ACC
"Ils parlent,
leur père lui, se tait ll

366
( i i )
Dans
le cas
de l'emphase du SN
complément d'ob-
jet,
ce
SN est topicalisé et
suivi
d'une
particule
déic-
tique
facultative
li. De plus le SN complément est repris
sous
forme
d'un
GOIll
anaphorique affixé
au verbe.
(18)
mûlûm li ~i-kizl-pu
injustice P.déict.
Ipl-refuser/ACC-Gn6
"L'injustice,
nous
l'avons
refusée"
3.8.6.
Les particules
interrogative.s
A l'aide
des
adverbes
interrogatifs)
cf.3.4.2.5.
et
des
Goms
interrogatifs,
cf.3.6.4"
on
construit
des
phrases
interrogatives
qUl
sont
des
questions
qui
appel-
lent
des
réponses
complémentaires.
Plusieurs
particules
servent
à
transformer
des
propositions
affirmati'l"es
en
propositions
interrogatives,
à
savoir
les
propositions
interrogatives
décisives.
Toutes
ces
particules
appa-
rai ssen t
à
la
f in
de
la
phrase;
dans
ce
cas,
le
type
de
proposition
peut
être
déterminant
pour
l'apparition
de
l'une
ou
l'autre
particule.
Nous
pouvons
faire
une
distinction
entre
les
particules
avec
lesquelles
on
peut
poser
des
qnestions
de
valeur
neutre,
et
celles
qui
servent à poser des questions nuancées.
a)
Particules
permettant
la
constructioD
de
proPQsitions
interrogatives de valeur neutre
On
peut
transformer
n'importe
quelle
phrase
en
une
interrogative
avec
la
particule
yââwé
(yaa
"ou"
+

"quoi")
placée à
la fin de cette phrase.
(1)
fié-héw
leb-a yâawé
II-sg-mouton se perdre-ACe P. interr.
"Est-ce que
ton mouton est perdu?"

367
(2)
fié-pîya kizî-na penlm ~e~e yââwé
IIsg-enfants-refuser/ACC Foc.
huile de palme
[PInterrog
"Est-ce que ce
sont tes enfants
qui ont
refusé
l'huile de palme hier?"
La
particule
interrogative
-n..a.
s'emploie
dans
les
cas
suivants:
(i)
.4.
la
f in
de
la
phrase
après' -n..a.
comme
morphème
emphatique pour le sujet.
(3) fiâ-caB. kizi-na-nary
IIsg-père
refuser/ACe Foc.
P.interr.
"Est-ce que c'est
ton père qui
a refusé?"
( i i )
Une
phrase
interrogative
construite
avec
la
particule
=...n.a.
ne
peut
se
terminer
par
un
complément
ayant
les caractéris-tiques suivantes:
-
Le dernier constituant de ce complément ne peut être:
_
un adverbe
de
temps
ou de
lieu
(4c)
(excepté peéde
"là-bas"
(4b))
_ une
postposition
(4d)
_une particule déictique
(4e)
~un Gorn démonstratif
(4f)
_nn substantif sans marque explicite de classe
(4g)
(4a)
fiâ-caa kizî
lîidiyê na?
PossIIsg-père
refuser/ACC
argent Plnterrog.
"Ton père a-t-il
refusé
l'argent?"
(4b)
fiâ-caa wo-ki peé~e na?
PossIIsg-père aller-INACC P.lnterrog
*(4c)
fiâ-caa kpén s~n5 na?
Agrammatical
PossIIsg-père /rentrer chez soi/-INACC Plnterrog

368
* (4d) ni-cas. we ta~ y~5 na?
PossIIsg-père être cour sur Plnterrog
* (4e] fii-cas. k5~ etni y5 na?"
PossIIsg-père venir/INACC ici Partic.Déict
[Plnterrog
*' (4f) iii-caB yab-â kalill.iyé nq,i na?"
Pos~IIsg-père acheter-ACe pou]p-t
Det.Vern.
[Plnterrog
*' (4g) Bi-cas. yab-â t6ko na?"
PossIIsg-père acheter-ACC chemise P.lnterrog
(iii)
Dans
une
phrase
terminée
par
un
verbe
fini
ou
un
infinitif,
ainsi
que
les
cas
cités
plus
haut,
dans
lesquels
la
particule
interrogative
-n..a. n'apparaît
pas,
nous
pouvons
transformer
une
proposition
affirmative
en
une
proposition
interrogative
en
al~ongeant seulement
la
dernière syllabe
de son dernièr
constituant.
La
marque de
l'interrogation
par
l ' allongement
e~t
eu
distribution
complémentaire
avec
celle
qui
emploie
la
particule
inter-
['ogative -LU..
(5a)
n-w6ki
llsg-aller/inacc
"Tu y vas"
(5b)
n-woki?
"y vas-tu?"
(6a)
pa-fiâ~ pa-caa
Glpl-respecte['/INACC Posslpl-père
"Ils ['espectent
leur pè['e"

369
(6b)
pa-fi'~ pa-caa?
"Respectent-ils leur p~re?"
(7a)
n-kizi kpelâ ana
IIsg-refuser/ACC tabourets 3pl-Déict.
"Tu as
refusé
ces
tabourets"
(7b)
n-kizi kpela ana?
"As-tu refusé ces tabourets~"
bl
Les
particules servant à formuler des Questions
nuancées
Les
particules
.Il...Il.ll
et
La.A
sont
emplorées
dans
les
propositions
interrogatives
dans lesquelles
011
montre
son
étonnement
tout
en
cherchant
à
confirmer
les
faits.
Les
deux
particules
sont
en
distribution
complémentaire:
n....a.a.
a
la
même
distribution
que
n...a.
(voir
ci-dessus
a(i)
et
(ii))
et
~
apparaît
sous
les
mêmes
conditions
que
l'allongement
(voir
ci~dessus
a
(iii)).
En
voici
des
exemples:
(8)
e-kizi fié-héw naa
Glsg-refuser/ACC IIsg-mouton P.interr.
"A-t-il vraiment refusé
ton mouton?"
(9)
fi6-c6tu
leb-a yaa
IIsg-soumbara 3 perdre/ACC P.interr.
"Ta moutarde est-elle vraiment perdue?"
Avec
.nA ••
na/ya
on
pose
une
question
rhétorique
qui
enferme
le
mécontetement
ou
bien
l'avertissement
du
locuteur.
La
particule
Laa
se
place
en
début
de
phrase,
3
soumbara:
ingrédient culinaire d'une odeur forte
fariqué à base des graines du fruit du néré
(à défaut à
base d'arachides ou de soja).

370
et
WU en fin de phrase
(concernant
la distribution
de
na
et
l l .
voir
ci-dessus
a » .
Les
particules
n..a. et
U
peuvent
s'effacer
et
être
remplacés
par
l'intonation
de
la phrase
(lOb).
(IDa)
yaa n-heyi-i se é-wolo ya
P.interr.
IIsg-dire/ACC Glsg Que Glsg/Juss.
[aller
"Tu lui as dit d'y aller,
n'est-ce pas?"
(lOb)
yaa
n-hey!
se é-wolo'
= (10a)
(lIa)
yaa me heyî-~ se n-kpâ kelemâ na
P.interr.
lsg-dire/ACC-Ilsg-que IIsg-Juss attraper-
[poulets Plnterrog
"Je
t ' a i
dit d'attraper les poulets,
n'est-ce
pas?"
(lIb)
yaa me-heyi-D se n-kpâ kelemâ = (lIa)
Avec
D...lJ..
et
~. on pose
des
questions
qui
reposent
sur
une
présomption.
Les
particules
n..J....J...
et
~
ont
la
merne
distribution
que
n..a.
et
yââné,
elles
terminent
la
phrase.
(12)
n-n~ sulum nll
IIsg-boire/ACC alcool PInterrog
"As-tu par hasard bu de l'alcool?"
(13) na-nuw h61i-K k~~
IIsg-tête crier/INACC PInterrog
"As-tu des maux de
tite par hasard?"

371
3.8.7.
La particule tt d~ns la construction possessive
La
particule
à ton
haut t i apparaît entre
le Doaioal
déterllinant
(Nl)
et
le
no.ioal
déterainé
(N2)
pour
mar-
quer
une
relation
d'appartenance
ou
de
possession
selon
le cas.
Il faut
noter pour
la suite de la discussion,
que
,
le
syntagme
nominal
qui
représente
la
construction
pos-
:,•
sessive
peut
contenir
SN!
(déterminant)
et
SN2
(déterminé)
au lieu de Nl et N2.
1
î
(1)
kôlû tÉ hûyîn ou kélû huyin
forgeron
Poss
sacs
"Les sacs du forgeron"
Dans
une
telle
construction
le
nominal
déterminant
doit avoir la caractéristique sémantique
[+humain].
(2)
* hâsl tatas"
Agrammatical
chiens
Poss.Partic.
plats
(3) * yala tÉ t~Hyâa
Agrammatical
œufs Poss mangeurs
Nous
avons
déjà
rencontré
ti comme
postposition
et
comme
nom
locatif
relationnel,
cf.
3.7.3 ..
Le
morphème
t i en tant que particule possessive,
peut avoir
une
forme
beaucoup
plus
grammaticalisée
que
lorsq;u' il
se
comporte
comme
une
postposition 1
ou
comme
nom
locatif
relationnel
(ti: domicile).
Il
n'y
a
pas
de
doute
q;ue
l i
et
le
radical
fié
(dans
fiésL
"les
maisons")
proviennent
d'un
même
lexème.
Le
morphème
t i
en
tant
que
particule
possessive
n'est
pas
assez
grammaticalisé
pour
marquer
seulement
la
relation de
possession.
La
preuve en
est q;ue
l i ne
peut
apparaître
dans
une
construction
possessive
dans
laquelle
le
nominal
déterminant
n'a
pas
le
trait
sémantique
[+humain]
(2)
et
que
I I
dans
certains
cas

372
marque
tout
aussi
bien
une
relat ion
de
possess ion
qu'une
simple
appartenance
à
la
famille
ou
à
la
maison
de
quelqu'un
(4).
(4)
k61û
té piya.
forgeron Poss enfants
Les deux sens de
(4):
(a)
"Les enfants de la maison (de la
grande famille)
du
forgeron"
(b)
"Les enfants du
forgeron"
Toutefois
qu'on
exprime
une
relation
inhérente
ou
une possession
inaliénable,
l'emploi de ~ est exclu.
(5)
* k61û tê nîsi
Agrammatical
forgeron Poss.
main
"La main du forgeron"
(6)
* k61û té plyalâa
Agrammatical
forgeron
Poss
fils
(Pl.)
"Les fils du forgeron"
Nous
ne
pouvons
décrire
les
caractéristiques
de
la
particule
.t...t dans la construction possessive sans prêter
attention
à
la
construction
possessive
la
plus
impor-
tante:
il
s'agit
d'une
construction
dans
laquelle
le
nominal
déterminé
est
tout
simplement
précédé
du
nominal
déterminant.
Dans
le
cas

le
déterminant
est
un
adjectif
possessif,
celui-ci
est
préfixé
au
nominal
déterminé,
cf.3.6.
Cette
construction
NOMINAL
DETERMINANT
+
NOMINAl:,
DETERMl~E
ne
saurait
exprimer
le
fait
d 1 appartenir
à
la
famille
ou
à
la
maison
de
quelqu 1 un.

373
(78.)
k6!û piya
forgeron
enfants
"les enfants du forgeron"
(7b) e-piya
Glsg-enfants
"ses enfants"
(8)
k61û
n1si
forgeron main
"la main du forgeron"
(9)
e-malâ
Glsg-charbon de bois
"son charbon de bois"
(lO)
hasl
tatasl
chien plats
"les plats des chiens"
Nous
allons
maintenant
traiter
des
liens
qui
existent
entre
les deux
constructions
possessives
NI
(nom
déterminant)
+
N2
(déterminé)
et
NI
+
t i +
NZ.
Nous
allons
montrer
que
les
deux
constructions
possessives
NI
(nom
déterainant)
+ H2
(déterminé)
et
NI
+ i l + N2 sont
indépendantes
l'une
de
l'autre.
La
construction
NI
+ N2
ne
peut
provenir
de
la
construction
NI
+

+ N2.
Le
préfixe
de
classe
de
ton
bas
est
également
employé
comme
déterminant
possessif,
cf
.3.6.3.1 .•
Comme
nous
allons
le
voir,
la
construction
NI
+
N2
peut
être
issue
de
la
construction
NI
+
Déterminant
possessif
+
N2.
Le
déterminant
posgessif
et
NI
sont
co-référentiels.
Nous
trouvons
cette
construction
lorsque
NI
est
déterminé
par
un démonstratif
(11)
ou par une
relative
(12)

374
(lI) abal-u E-nE E-nEYlYu
homme-ce Gnlsg-Déict.loc.
Glsg-tailleur
"Le tailleur de ~et homme ... ·'
(12)
abal-u ~eî E-nEYlYu kpem-a y5.
homme qui son tailleur
rentrer/ACe partie.
"L'homme dont le tailleur est rentré ... "
La
construction
dans
laquelle
Nl
n'est
pas
suivi
d'un déterminant est
réduite à
N1 + N2.
Nous
n'avons donc
plus NI + Déterminant possessif + N2.
Mais
le
déterminant possessif,
s ' i l
n'existe
plus
au
plan
segmental,
se
manifeste au
plan
tonal.
Le ton
bas du
possessif
préfixé
devenu
ton
flottant
après
effacement de
la
syllabe
(voir
2.1.7.
et
3.1.4.5.)
trouve
son
support
segmental
dans
la
première
syllabe
(ou
la
première
more)
de ~2.
Ce
ton
flottant
a
un
effet
sur
la
structure
tonale
de H2.
Dans les
substantifs o~
il y a anticipation
du ton
haut
(l3),
il
s'agit
des
substantifs
de
ton ème
BH,
BBH
(voir
2.1.7.1.),
cette anticipation
ne
peut avoir
lieu si
un tel
substantif est
le
déterminé dans
une cons-truction
possessive (14),
(15)
et
(17)
(13) ~i-caa fiiz[y6 ...
notre-père l'autoritaire
"Notre père.
l'autoritaire ... "
(14) ~a-caa nazlYû
notre-père
l'autoritaire
"La personne qui commande notre père ... "
(15) qi-caa ma8ma8 nazlYu
notre-père même
l'autoritaire
..
"La personne qui commande notre père même.

375
(lG) fiâ-pLyalu fiÉYlYU
ton-fils tailleur
"Ton fils
tailleur"
(17)
fia-pLyalu fiEYlYU
"Le tailleur de ton fils"
L'anticipation
du
ton
haut
du
suffixe
sur
les
syllabes
de
ton
ba.s
du
radical
{voir
Ôliidyu
(13),
fiéYLYU
(16)
ne
peut
avoir
lieu
dans
les
constructions
possessives
{14},
(15),
(l7),
et
ceCi
à
cause
du
ton
B
flottant
du
déterminant
possessif
(Ce
ton
est
devenu
flottant
après
l'effacement
du
déterminant
possessif
qUi
lui
servait
de support
segmental).
Si on
tentait d'attri-
buer
la
construction Nl
+ N2 à
la
construction
NI
+ t i +
N2,
on
ne
pourrait
pas
expliquer
pourquoi
le
ton
haut
de
la
particule
t i aurait-il
empêché
l'anticipation
du
ton
haut,
du
moment

un
morphème
de
ton
haut
comme
l i
aurait

favoriser
plutôt
cette
anticipation.
Il
s'agit
donc
de
deux
constructions
possessives
indépendantes:
l'une
ayant
pour structure
de base
NI
(déterminant)
+ Ton
bas
flottant
+ N2
(déterminé)
et
l'autre
la
structure
NI
(déterminant)
+

+
N2
(déterminé).
La
première
est
réservée
à
l'expression
de
la
possession
inaliénable
(7a),
(7b),
(8)
ou
aliénable
(9)(10}(17),
la
deuxième
exprime
l'appartenance
(18)
et
la
possess ion
al iénable
( 18 ) .
(18)
wiyau
té fiéYLYû
chef
Poss
tailleur
Les deux
gens de
(18):
a)
"Le
tailleur de
la maison
(ou de
la
famille)
du
chef"
b)
"Le
tailleur dll chef"

376
J .9.
Les interjections
Les
interjections
peuvent
toutes
seules,
comme
dans
d'autres
langues,
constituer des
énoncés
complets.
Elles
apparaisssent
comme
mots
isolés,
même
lorqu'elles
sont
rattachées à une phrase. Elles ne peuvent pas assumer une
fonction syntaxique
au sein de
la phrase.
Il
n'yen a que
peu qui occupent
la position finale dans la phrase. Comme
la
liste
ci-après
le
montre,
les
interjections expriment
des sentiments,
des
états psychiques,
des
réactions posi-
tives ou négatives
face à un événement etc . . .
regret:
hâY-CECE:,
dégoût:
:J:J.
douleur:
al
plainte:
ôu.
pitié:
âu.
GUll
mépris:
kâssa
avertissement:
kéy,
héy
étonnement:
heE.
eé.
ey
protestation:
kôy.
yô6bôôb6y.
désespoir:
hây
exhortation à
la prudence:
É-e-e.
vœu de
courage:
kokoli.
kaakâ,
~~kâ.
expression de son
ignorance d'un
fait:
awôoô.
indifférence:
awô,
aquiescement:
yââwé.
ah3
Insistance sur une prohibition: . . . yoOO
(se place à
la fin
de
1a phrase)
(1)
héy
taa-wôlo
Prohib-alleer/Aor
"Attention,
n'y vas pas!"
(2)
taa-wôlo yooo
"N'Y vas pas du
tout!"
Comme
Les
interjections
ont
quelque
chose
de
marginal,
nous
nous
contentons
de
cet
aperçu.
Une
étude
ultérieure
pourra
être
consacrée
à
cette
catégorie
pariculière de mots et morphèmes.

377
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CURRICULUM VITAE
Né en 1954 à Lama-Kolidé.
de AWADE KüYENZI
Lébikaza et
de
son
épouse
Tchow,
née
Tchagbélou,
j'entre
au
Collège
Chaminade
de
Lama-Kara
en
octobre
1967

j'obtiens mon
B.E.P.C.
en
1971.
Après
la
classe
de
seconde,
je
continue
mon
cours
secondaire en prentière A4 au Lycée de
LRma-Kara

je
réussis
à
mon
BAC!
(Série
A4l
en
juin
1973
et
j e
prépare
mon
BAC2
(Série
A4
que
j'obtiens
en
juillet
1974 à Sokodé.
Après
deux
années
d'études
d'allemand
(1974-1976)
à
l'Université
du
Bénin/Lomé

j'ai
obtenu
mon
DEUG2
d'allemand
en
juillet
1976.
je
poursuis
mes
études
à
l'Université de
la Sarre
(Sarrebruck,
RFA)

j'ohtiens ma
licence
d'allemand
en
juillet
1977.
celle
de
Lettres
Moc1e.rnes ~n
juillel
19Î8
ainsi
qu'un C2 de
lingui,stique,
et
la
maîtrise
d'allemand
'Option
Linguistique'
~n
mai
1979.
Intéressé
par
la
Linguistique,
Je
me
rends
en
octobre
19;9
à
l'Université
de
Cologne

je
me
consacre
aux
études
de
linguistique
(Linguistique
africaine,
linguistique générale
et
linguistique allemande),
c'est
le
29
juin
1985
que
je
soutiens
avec
succès
ma
thèse
de
doctorat
en
linguistique
africaine
à
la
Faculté
des
lettres de
l'Université de Cologne
(R.F.A. J,
Université de Cologne Juin
1985