UNIVERSITE
NATIONALE DE
COTE
0 "VOIRE
FACULTE DES LETTRES ET SCIENces
HUMAINES
DEPARTEMENT
DE
L1NGUISTIOUE
lE VERBE ADIOUKROU
ETUDE
MORPHOLOGlQUE
ET
SYNTAXIQUE
THE8E
POUR lE DOCTORAT DE
Je CYCLE
DE
LINGUISTIQUE
Présentée
par
Bertin .MEL
GNAMBA
SOU8
la direction du Professeur
G. HERAULT
1983

A me{ S('-111m2 ~
A lfiCA C.l'l(;'(:UlL~,

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RE0!Ef\\C
Ef"1ENTS
La. présente étude eST J.e résultat cl' une recherche que nous avons
entreprise depuis octobre 1981.
Cette recherche a été faite sous la direction de Georges Hé-
rault~. Maître de Conférence à ~~; Uni versité Nationale de Côte d'Ivoire·,
Il a ôté pour nous Lm rraître et 'tm gwde, exigeant mais compréhensif.
i~U 1 il accepte de recevoir ici le~~ m::œques de notre infirie ~fatitud.e.
Cette même gratitude ,:;' adresse) également., 2. PaSCal D..KOKORi\\.,
Directew' de l'Irstitut de Linguistique Appliquée (I.L.A.), qui nous a
toujours entouré d'une bienveillante attention., et dont l'aide tant morale
que ma.térielle a permis de mener 2. terme cette étude.
Nos remerciements Si adressent aussi aux ProfesseuTs p1. Houis
et D. Creissels qui, à Ir occasion de leurs passages à Abidj an, ont tou-'
j ours bien VOIÜLl nous a(~corder des entretiens au C01..IT'S desquels ils nOiJ.s
ont donné de~; avis et de::; cc:·nseils judicieux qui nous ont permis de VOlr
un peu plus clair dans .la Fr.'obܧJm.tique de notre travail.
\\!ous ne saw~ion3 oublier dans ces renJF-,:rciements nos col.lèg,ues
chercheurs de 1 r Insti "eut de Ling~üstique Appltquée. IJ2ur intérêt pour ce
trava~il, le1!cs ië\\VÜj et leurs corlseils ont .'?t;é pour nous u.ne é:üde ine;:;ti-~
[\\Jouc~
n::merr:;J.üliS tout spécialement nos inforrnat'.=:urs. En efret)
quoique nou3"mêrne locuteur natif de la. lcUlgue, nous 2vons dü recourü-' au
concours et 2- la. collaboration cl 'informateurs adioul~:rc)u pour mener ,1 bien
notre étude. NOU~3 demeurons ent:i èreli1ent convaincu, en dehors cie tout

, "......
'':".
- Il -
scrupule méthodologique, ([,-le sans ces infoI'rnations extérieures à notre
propre cornpétE'nce, et'~i [\\()i;re propre perforrllance de l' adioukrou, nous
$*;
n'aurions pas atteint j de si tôt, l: ;~'tape à laquelle nous nous trouvons
actuellement; au mie~~lx, nous ,:.turions produit le résultat de notre propre
idiolecte.
Ils sont nor!t)['cuy, ces infonnateurs qlH nous ont pemtis de
construire et d'affiner notre COrpUE'. Nous ne pourrions en toute évidence
les ci ter tous. Notre ::iO\\lhal t le plus intime est que chacun trouve ici
l'expression de notre reconnai:",sar:tce. En particulier; nous remercions
DjarrBl1 OkTOU fill10S, originaire Je Niglü-Nanou, professeur d'éducation mu·--
sicale à i\\.bic~jan, ainsi que E;JnieJnd /lkac1jé Nemel, Antoine Sébime) tous
deux à Illopoyem, et Aug1Jstin Kuy;:; Iijècij à Bohne, qtÜ ont été les plus fi-
dèles de nos informateu.r'~).
Nous ,?.imerions élUSSl, trè:) ,::':Lncè]~ement, exprimer nos remercie-
ments a nos arrns., a nos parents, en pEU'ticulier à VéuentillE:, notre épouse,
qui nous ont compris, encouragé et aidé tout le temps qu! a duré ce tra'l3::i.L
(~ulourions-mus fait ~;ans leur sollicitude quotidierule ?
l'1erci enfin à ceux oui ont contribué à la réalisation rn.atériel-
le de cet ouvrage : fVrrne BERErLEpour la frappe du rnanuscri t, M. Edmond NI Dri
pDUl' les tiTages et la reliure,
)

1 NT RaD UCT ION
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IA::1 région que nOUf3 c:mlV~::;lons c! 1 appeler "pay~:; acliou.krou", et ~lue
le::; acli.oukrou euy-m"3rnes dénomnent
taine dc~ kilomètres à l'ouest ci 1 j\\bicl,j2n. F~Li(; e~:;t encadrée, au sucl Dar les
J.\\..i"zj
et les A112diall (sous--préféé'cture de JacCF.leviJ.le), à l'est par le::; Ebrié
(,:"cms,-préfectuce de Bingervi ne) et. les ,!.\\,t Ué (sous--préfec ture d 'Anyann), au
nord pa:: les Abidj i
(sous-préfecture de Sikensi) et les j·\\iJiJey (sous-préfecture
d' Jl-e;boville), et cl l' Cuest par les Avikam (sous-préfectunc; Cle:: Grand-Lahou).
Forèts et s2varle, plaines et c:oreaux, lag,1.Lr:.e et nombreu.x cour?:i--
d'eau contribuent cl dormer à cette ~('égion U!l pa~nage dec:; plus diversifiés, som-
me toute pi ttore'3que. I:'-e plus en plus cep(~r:(S,mt, les imnlerr;é'S plantations de
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p2c.llnlerS cl ,ILL Le: C" d r l'.:::V ~.a,J .' (1 Ll~L CiJ]J v:r-erlt Les plaines> c;olLne3 ct vallons,
terlcient 3 éi.ttérlue:.r'· cette di vër:si té,) en .rerld.211t .le pa~l~3a.ge f)1us llni .farrne et Illoins
attachant.
·Su~(' lr~; ~<I2.11 ac.ln1irij_stra.ti.f, l.e pays é:1diou..k,rou tü1jt er~t:ier) s iirlS-
. '1 '
crit dans la sous--pFéfechlre de Dabou(-). pijais au plan de la représentation
politique au sein des instane:es supérieure::; ciu Parti, le P.D.C.I.-R.D.r~, et
au Parlenent, le PélYS adioLLl-;,rou Cl été ch visé en deux ent:i. té,:> : Dabou.-Corrmu~ne
et Dabou SOlls'-prffecture.
----_..__.._---_._---_._._---
(1) Nous précis 011:::; tüen que la ~:'ous-Pr,ér(_:;'cùŒ'e de Dabou ne comprend pa:-:i que le
'
,
,
"
.
l ;::;d)UKïU, c'est ::1 dlre le pay:s adioLlkrou. Sa juridiction s'étend sur quel-
CJUl,"S
villages abj_dj i et éhrii'?

J
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.
,
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r d ' k '
( '
.
Les AdlOLÙ\\TOU, qUJ.. se nomment eux-rremes ~ )u rù ,slngulJ,er :
~d)U krù) seraient, d'après le recens(èment de 1975 , au nombre de 54.617. Ils
/
.
,
.
Ii '"
se repartlssent entre une trenl~a:U1e de vi. lIages dont voici la liste.
A - Dabou-COTI'ilîlUne
Agneby
Armébé
Doubo
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Débrirnou
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O'LDrm
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J\\.kradio-B
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Vieux-Badien
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Concernant l' orgar\\5:3ation :::iociale} politique} économique,
etc. , "
du peuple adiOlü<TOU, lion puurra consulter utilerr12nt l f ouvrage :
'!Le système poli.tique de l;)d)ukru fJ de Ho Memel F'otê (1980, Présence Afri-
caine - Nouvelles Editions Africaines ) .
Enfin la langw? adioukrou, appelée m;)d:sukrù par les Adio\\)-
krou eux-rœrœs, Il est maintenant (:~rtain qu'elle se classe parmi les lan-·
gues du groupe Kwa, ce groupe étant lui·-rœme un sous-ensemble de la famille
Niger-Congo U. Greenberg,1966). Ce classement IHet fin à un certain nontn'e
'd 'hypothèses ou de thèses faisant témtôt de 11 adioukrou ill1e langue singu--
Hère, isolée de l'ensemble des langues lagunaires de Côte d'Ivoire (P1,
Delafosse: _190..1)" tantôt ill'le langue apparentée à ces langues la.gw1aires
d'où elle était exclue (M. D2lafos2.e ,190J~), Certaines hypothèses l'ont rœme
apparentée à de<) languef. de Guinée, du Sénégal, d'autres à des langues du
groupe gonja ou êu gr'oupe adelé-avatimé du Moyen-Togo (J, Bertho, 1950).
Un fait est' c,::rt.él--LrJ; ma.lgré ce foisormeœnt de thèses et d 'hypothèses quant
à son appa.rentement ou sa clEi::~sifica.tion) la langue
actLou.krou n'avait fait
l'objet d'aucune description scientifique véritable. I l a fanu les tra-
vaux de G, HERAUL'I' (i969 et 1978 ) pmœ conn2.ître, et sa phonologie et sa
grarmnaire ,
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"- 11 -
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2 - Le thème
Objectils et rrobl§natiques
~}.k
Le travail que nous' présenton;~ a pour thème : LE VE RB E
ADI OUKROU: étude morphologique et synhueique. Nous n'avons pas choisi
ce thème comœ prétexte pour justifier une théorie quelconque, ni pour en
créer une nouvelle. Ainsi, au plar1" théorique, que nos lecteurs nous par-
donnent un certain éclectisme qui n'est rien d'autre que le fruit de la
1
formation que nous avons reçue et qui ne s'est assise dô.ns aucune école
1
particulière excluant les autres.' Nous SOJl'Jl112S tout de nÊme, il faut le dire,
.
tributaire des théories lir~stiques de M, ~Q!lf$et de D. CREISSEr~. En
effet nous avons eu la chance de bénéficier de leur enseignenBnt, à l' oéca'-
sion de séminaires de maîtrise ou :je D.E.A<, ici nÊme à Abidjan,
Cela dit, qu'est-ce qLij. a motivé le choix de ce thèlTl2 '? I l f'ant
dire qu'au départ, notre objectif, très ambitieLLx, était d'élabor>:'p wl·Cli:.>,
tionnaire du. verbe adioukrou. Très tôt, un problème d'ordre pratique c' vuire
tl'léo:r.;Lqu.e, s'est posé à nous. Etant donné une forme phonématique de verbe
traduite de deux, trois, quatre'manièrt~s, s'agit-il d'un même verbe (polysémie)
ou de verbes différents (homophorJ_e) ? Ce problème nous a longtemps préoccu-
pé et nous a amené à penser qu'un véritable dictionnaire, qu 1il SI agisse
d'un dictionnaire général de la langue, ou d'url dictiomaire l;ÎJnité au verbe,
ne peut se conc.evoir sans qu'au préalable soit ·ma.ltrisé, tant au plan mor-
phologique, syntaxique que sémantique l'élément susceptible de C011::.:i tituer
l'entrée du dictionnaire, en l'occurrence le verbe car c'est bien lui qui
nous intéresse ici,
Dès lors nçrtre arnbjtion~ ,rédui_te à des propositions plus modes--
tes, s'est résumée à la caractérisation du verbe, Non, il n' éta.;it pas ques-
tion de jUBtifier; l! existence ct Itme clas'3e de verbes : les travaux de G.
-:J-(n. r
0
.
-
Hérault (:19]8) e>nt bien\\~,te.ll'nl
cette classe, voire) ont plei-
nerœnt eDé:;agé 11 étude de la morphologie et de la syntaxe du verbe. Potre
étude, donc~ s'est donnée pour objectif' , La mise en exergue de CE'rtEline~:;
propriétés fo:rrœ l1es, caractéristiques du v8J.'f:)e adioulœou. CeL: obj ecti]';
~~t, à peu près, résunJé,-! par cette série cl \\interr(),~~ation-:.; qui comtituent
.'
-
en quelque sorte notre problén~tique.
jO)
Etant donné x constituants nonünaux~ entoura'1t le verbe,

10-'
s~· '{i;!.;·, r,:~ ,:
.
~ l, .
".,'
12 -;, ,;
1
dans Lm énoncé prédicatif verbal, eXiste-t-il des critères forrœls, objec-
tifs, pour déterminer la fonction de ces nominaux par rapport au verbe?
, '"
Autrement dit, lequel (ou lesquels) de ces nominaux est-il (ou sont--ils)
dépendant (s) de la valence du verbe ? Peut-on sous-catégoriser les consti-·
tuants norrinaux attachés à la valence du verbe, et d'après quels critères ?
2°) Nous avons constat:é que certains verbes phonérr.atiquerœnt
identiques ont des schèmes tonals diffén:mts .• à la rœme conju.gaison, par
exemple à l'accompli, Cela est-il UXI fait de hasard, ou au contraire s 'agit-
il d'un indice formel apte à faire, la discrimination entre des fomes ver-
bales apparermnent semblables ')
3°) Il s'agit-là d'un 1:1es gr'ands prob lèmes soulevés dans ce
travail. Aux côtés des verbes à ur; seul lexème
,lexématiques ou dérivés,
existe-t-il des formes verbales complexes ? Quelles sont-elles ? :ces locu-
tions verbales ? Des séries verbales ? ..
4°) Du point de vue de lelliüpropriétés distributionnelles, trans-
fO:C'Iffitionll.el1es> dérivationnelles, est-il possible de classifier les verbes
de l'adioukrou, d'en dresser une typologie?
Toutes ces interrogations sont autant de p;roblèrres que nous avons
tenté;), peu ou prou, d' éluc;i.der. JV!,EJis il faut se d.ire que d'autres questions >
donc d'autres problèmes, ont ôté, ayec plus ou moins de borJ~leur, abordés au
cours de notre travail. Sans en avo:Lr vr8im:mt fai i:; 11 ob j et de notre étude,
nous avons, à l'occasion, touché à des problèrres de sémantique. Tes conclu-
sions que nou:? en avons tirées, somme toute provisoires, mér:i teraient d'être
approfondies dans une étude spécifique. D'ailleu:cs, la ;suite logique de ce
tra,yail deyrait être une analyse ae~~ p:copriétép SéméiJlt5-ques du verbe de 1'0.'-
diOl.lkrou,
1123 questions ou problènes ci-dessw, évoqués ont été
-'
regroupes,
en vue de leur analyse, sous trois points.
Le pr-emier point concerne "1es argLUTents du verbe Il .. Dans cette
partie nous posons. le problème de là: caractérisation des nominaux entourant
le verbe, et cellti de leur SOus-cé:itégo:ri~3ation. Corrnne critère heuristique
, " " .

; ......~.'-:'l'r- ";~
..
~I"
• 1 • ~
,
:
1./;.
f'
. . . . '';

,
,
:
. ~
1 l
'
- 13
fondamental, nous utilisons un mécanisme tr'ansfoymationnel interne à la
langue : la nŒninalisation.
Le deuxième point concerne l'étude des "bases verbales II de la
langue. C'est dans cette partie que nous posons le problème crucial des
bases complexes.
Enfin la troisième pa~tie essaie de décrire quelques propriétés
syntaxiques oui et sémiosyntaxiqued;l verbe. Nous E13quissons l'étude des pro-
~.
'
~
priétés combinatoires, des propriétés transfonnatior1'1elles, et des proprié-·
tés dérivationnelles du verbe.
_3 - Quelques rappel~_~e phonologi~
Notre travail faisant s0te aux travaux de G. Hérault (1969 et
~978), il y a des acquis qui constituent, pour nous, des points de départ
inestimables. Nous aimerions présenter ici quelques élémer~s de ces acquis
dont certains sel~ront de moyens heuristiques à nombre de nos démonstra-
tions,
Le système phonologique de l' a,dioukrou comprend 28 phonèrres
dont 2.1__ co~onnep et ] voyelles, Le .. systèms des 2~ phonèmes consonantiques
8;3t le $uivant
;
CONSONNES

'~1:i.~'.;·!' 'e~"- "
.
".
'
-;
- 1~ -
Le systèrre des '7 phonèrœs vocaliques est le suivant
-1
u
e
o
a
Il faut fai.re rerna.rquer·que cinq phonèmes consonantiques ont la
faculté de fonctionner dans la langùe cornrne consormes syllabiques. Il s'a-
git des phonèmes / -fil, n,l),
j ,
r / . Darl.s ces conditions ils fonctionnent
comme des voyelles et sont aptes à supporter, corrme ces dernières, des tons.
En tant que consomles syllabiques il~ ne se manifestent qu'en début ou en
fin de mot) selon le cas.
;
~
anm
IIZangue (o_Y'gane) JI
, ,
mpa
lIaubergine11
,
, b f
mI_reg ~_
,
~.
Eg].
Ëbt
Iflangue (parole) Il
,
\\
-
ôwl
Il lune Il
,L'e.dj,ouJ{]:'<JU possède deux to~ ponctuels
le ton descendant haut,"bas ou HB
1\\
)
r âm
.I1unJI
- le ton montant
ba~-haut ou BH
v ),
1~kp
IIf1-'omager ll

15 .-
• • '

.;...-
f
:-;,
Nous ferons f)CUllent referenc~:: à la règle suivante, qui est W.le
règle fondamentale. Il s'ag;it d'Lille règle d'assimilation:
B
-;...
En d rautres termes ~ tout ton B se réalise HB après un ton H:
mÉI
fr[,e dos de Me ~ IJ
IE:r
B
!
-+
[H
liBJ,..
[mé!
d,!mJ-
I.e ton. iBj ili:: 'd~~m ;:dos l1 se réalise fHB J.
.'.."


," '
17 -.
, r
1.- LES ARGUMENTS DU VERBE
1.1. - GThTERALlTES : NarrONS D! AHGUM"~'TS El' DE NON-ARGClI1ENTS
Le problème qui nous p~éoccupe dans ce chap:Lt~'e concerne l'étude
et la caractérisation syntaxique des constituants nominau.x en l'onction pl'i--
.
d .
/
/
/d .
. f
. Cl)
ma.1re_ an:::: Wl enonce prelcatl:
vi-:;l'baJ
.
Dans un schème d r énoncé verbal ~ les nOmil1atLX entourant 1.e verbe
sont caiJmunément classés selon les catégories de 3Uj et, d' obj ets et de cil'-
constants. De ces trois catégories) il faut admettre que celle dont l'iden-
t ification ne pose aucun problème;, en adiuukrou au moins: est le suj et;t compte
tenu de ses propriétés morphosyntaxiques précises ;
- Sa présence est une contrainte a_b~:olue dans t·-:;·ut énoncÉ' verbal.
- I l l~écède irrrnédiatement le verbe.
Quant alLX deux: autres catégories (objets et circon:-:;tar!tc-), lem'
identification ne nous semble pas touj OUI'f; 6vidente ,_ Pour rendr'e ;üus ex-
plicite notre propos) considérons la phrase suivante
èkp f
/Djèclj / marquer ,!- Ace /
Il s'agit là d'un énoncé verbal tout:. à fait licite Ct-'lllS lequel aucun dei3 élé-
ments constitutifs n'est mis en relief. Le verbe skp IImay'quer-I!, â l 1 accorrpLi"

est entouré de six expreSnOrl8 nomin~lE:;s
N, i- N .
')
6
~~~"
Si nous postulDn:::: que le consti. tuant N1 (d)È:d) est le sujet de
cette phrase, quels moyens i:-L\\Tons--now::: à not~ce disposition pour déterminer
de manière précise la fonction respective de N2~ N3,Nl.j' N et N6 ?
S
De toute évidence, aucune ITlm'que formelle (par exemple des mor--
phèmes relateurs) ne se m2..nifeste aup~cès des nominaux qui puisse permettre
de déterminer, a priori, leur fonction.
Supposons que]. r Oil ait recourE, au critère du questionnement pour
ce faire.
Le constituent N2 (ms!) sera questionné par l ' jnterrogatif bwo
1
\\ . . . .
...
\\ "
1\\
,
"
\\
..
A
\\2; bwo
d)Ed)
Ekp
fEfr
an
oann
èfl
/qui / Djèdj / marquer + ACe / kaolin/ visage/village/rIierl
IIQu-i DJgdJ a-t-il ma:rqué de kaolin au visage hier au village ?"
On constatera cependant que Cl est ce même L.'1terrogatif (bwo) qUl
questiorme éga.lement le sujet (N:J. = d7)€d:3)
:
,
, , ..
0) bwo
skp'
rnË 1
ap
GTI
/Qui / .TTlCtY'que:c + f',CC /MeJ / lŒl.olin /visage/village/hier.!
H Qui
Cl marq-ué Me 7. de
kao lin au vi.sage hier au vi llage ? 1/
la réponse, évidemment, 2St d :Sf: dS '
Le qllestiorJnenlerrt du. constituant N-", (fÉf~
"kao l-in ") fera w3age
- /
de 11 :interrogatif b 1a /lqUO?; ,/"
,
\\, .
.
1
E i<p
mél
ap
ef 'i
/IDe quoi D.jèd..i a max'qué Me l
au visage hù.Y' au 7J?~ l l.'1.ge ? Il
Majs :imE:lg:inons que nous ayons la pb.rac,e suivante

19 -
h'
, '.
(5)
d3€:d)
1an:i.mal 1 t'LiB' ;- A~è 1
D,ièdj 1
"'Un anima l Q tue DjèdJ "
Le constituant ~dêj "a}dmal" pourra être identifié comme sujet.
Le questionnement de ce constituant serait :
(6)
bla
,bf
"Qu'est-ce qui a tué Djèd;j'!.
En d'autres tl~rmes, l 1 interrogatif bla
"qyo'i" questionne égale-
ment un nominal en fonction de sui et, à l'instar de bwo "q'A'i 1/,
Ce meme test peut s'appliquer au.x constituants N~, N et N6. Par
S
exemple N1{ (ar) et NS (bôpn) seront, chacun, questionnés par bogf) "où".
.
,
\\
(7a)
0098
mÉI
f~ f p,
éfi
"Où D~fèdj cr-t;-·it m(lrqu.é MeZ ele kaoZ1:n. h.ierf au viïZ~age ,/,.,
,
,
(7b)
, \\
DOgf)
d")Èd)
Èkp
mÉI
fËH"
2lP
éfT
"Où DJèdj a-·t·-il marqué MeZ de kao'l-ù, au viso.ge
:i ..,
/i:1·er
La t'éponse serait, respectivement, ar
"V1.:.c;Cl(;e" ('la) et oaprl
"vi l lage" (7b).
A 11 instar des autres interrogatifs, nous po~.rvons montrer que
bàg;)
peut aussi questionner un nominal en fonction de f5Uj et. En effet, coru3i-
dérons Ifénoncé su.ivant~ de sch0ma. N -1- V.
,
(8)
"
b::H)rl
àgb 0'
/village/ être grand + ACC/
"Dé 'oiUage eri"t gJ'and"
Le nom:i.n.é..ü ba,)n "7HUage", sujet dans cet énoncé, pourra.it être
questionné par bog6 :

'20 -
àg b'
"OÛ est grand 7".
Autrement dit, C;()fnIne les autres interrogatifs, bàg6 ne permet p2.S
d'identifier la fonction dllL~ nOrrrUlal dw~S url énoncé ...
En conclusion, le l'eCOtll"S au questiormement pom~ dét.er.miner la
fonction des nominaux dans un énoncé verbal n'est pas opérationneJ. On l'a
Vu, les jnterrogatifs ne questionnent pas des fonctions. '['out ce qu'il est
possible de dire est que l'interrogatif bwo "~nd" questionne des nomina1).x
ayant le trait "humain" ; b 1a "quo1;", des naninilux a.YElrlt le trait l1non-'hu-
main"
bàg~ "où", des nomir..aux ayant le trait ':locatif"., etc ...
Notre problème se résume alors comme suit : étant dmné un énoncé
prédicatif verbal, entouré de dew::bu plusieurs expressions nominales, pa.'('
quels moyens pouvons-nous déte:crninc:r de façon précise la fonction syntaxique
de ceux des nominaux qui ne sont p:ss suj et (ét:2..tlt entendu que ce dernier pré-·
sente des caractéristiques ITDrphosyntaxique~; suffü:amment clajre~, P'-::'UX' son
identification) ?
Analysant des phénorrènes sf;mblables en baou.lé , CHEISSELS et KOUADIO
écrivent
«
... S.t e.H baoulé. ilVL 1 Ij a pa.-5 de. n1oltphèmcZ/!J )u::..e.a.t~Ult6 dont Ea.
-
dv./.,
éféme.yw; pê.!liphé.h,j.qwV-, èi fo. bo.L!:, d!l po.tJ!1vt de. i'::1.[: d'?. teu·'L
:r.ô,fe dal1.6 fa c.ortld!wc..ti..on. même. de. t: é:vwVJc.ê. eJ du. pOiVl}':: d(~ VW2 de. .fa pbc.e.
qLL 1 if.-6 Y Oc.c.upeJ1;(:, ê.fémen;U qui. p<2.uve.VL-t QI.L'J e.VLt ,:, e. p1.o.c.e/L iwJj6:) ~A(';ÎTJ1)o?J'I,:t
avant ou. cqJhè!.l .te. b.toc. c.oVL.6-t/L.tu.Œ pali fG 'SU.Jr.,t s. .te. v(J./l.be. e.t f..rd {iXpC;:V1.<);.cV'v~ du
veJtbe., e2 dont .ta n0vtC.ÛOYl u:t de. ;tf}U.;(:\\'.. 6(~i~(VI. -f.I1.d::;.pe.Vlcla..vt,{:p. i'f. R..a ·6o-<J., dtl6cYlJ.,
J:.e.uc.a.R.. du vmbe. I!.,t de. fu P0-6Â:AiOl'L ,oe.c.rlpéc ,{(Ut6 E f ênon'::2 (Z.Ct 6:mc.J::!_OVl de ,tet6
éU:éme.1'Lt6 déc.ou.J:.e. Is.<'mp.te.me.i'u du. .!len6 du.. ,'wn;.f.n.a.t:. .fv..é.-YI1(7),I'IR.»>" (Do CREISSELS;
N. KOUADIO,1977, p. 148).

'- 21
De cela nous dé9.:Etgeorrs le}~ faits suivants : les constituants oui
.........,~
l' t \\
....
entourent le verbe dans Lui éqoncé sont., é;yntaxiquement ~ de deux ordres :
- Ceux dont la présenç;:: dans llénoncé est requise par le verbe
lui-même et qui occupent une place precü,e ;
- et ceux dont la présence nI est pas attachée au verbe., qui dé-
crivent les circonstances du procès" et qui ont la faculté de se déplacer
librement, en début ou en final c1!énoncé.
Dans cette optique, nous appelons "ar'gument", dans Lm énoncé
verbal donné, toute expression nO{l1inale dont la place est attachée au verbe,
~l
En conséquence seront "non argurfll:ù1t.s il les constituants nominaux dont la pré-
sence, ou la place dans cet énondi·-l.à, n' est pas imputable à la valence du
verbe.
Nous avons, à présent,' défini le::::; notions d' "argurnent" et de
"non-argtllilent". Il reste à déterminer des critères formels adéquats qui ren-
dent compte ê.e cette distinction.

"
~.
\\
~ '", ~.f
-: 22 -.
1.2 .-CR1TERES Dl IDEN'I'IFICA'I'ION
Deux critères formels ·s'offrent à nous pour rendre compte de la
chstirlction entre "arguments" et !!rion arguments" :
.- thématisation
- nominalisation de }I (~noncé
I l s'agit de deux. critèces complémentaires. Le mieux qu'on puisse
dire pour l r instant, par anticipai:;J.on, est que le seconlj coni'orte et justi-
.fie le premier.
1.2.1. -Le critère d.e la thérna.t:Lsation
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - _ . _ - -
Cette opération consiste à. mettre en emprase tour à tour, chaeun
des constituants nom:i.naux de l'énoncé consic1éré. Le mécanisme rel/ient à::k-
pl'=l.cer en tête de phrase (s 1i l n' y est déj à) le terme à thérr.atüicr. Il est.
ensuite ma.rqué priT un morphème de détermination (le morphème à (défüü) ou
.... ~
;,d
(r'1PDlons+-r>atl'f'\\)
\\,A .. _
, V . c
_
1
cauf'
ù
_ .
SI'':J
J. _
est

.;·"tY';Yc":;"
...l.~l .•
,p]-rl"'nt
.,1...l]0l:;;,_1.L._
<::.
de~f'~nl'

•.•L .
On ('bs""r'\\j'"" .oU.le
J
c.
_
11'"
pause entre le constituant aÜlSi thématisé et le reste de :La pbrase .
.si le constituant en question est ml. Ha.rgument li > il est obliga-'
toirement rRprJ.s par un proncm de rappel pré.fixé ou s1.Lffi.xé au. 'I(;rbe.
Si le constituant considéré est ll·n.on-·arg;ument".l i2 ne se manifeste
aucun pronom de rappel.
Soient les énoncés suivants
(10)
\\.
J'
djÈd)
2kn
mé!
(Djèc1j t voir + ACC/' Mel ( vi.llage/
"Djèdj Q vu Me?, au village::

:i'~'>,f~':':'i: '"
, f "
- 23,-
,
, ,
(11)
gbàd 1
er)
éfÎ
/ pagne / sentir mauvais!· )' Dj èdj
/
hi'2r /
Ace
','
"Le pagne dé D;jèd;,j sen'tm>l: mauvals h-ier Il
Nous avons là deu,,\\: énoncés que } 1 on peut schématiser aW.Sl
r
",
Ni
l
d3èd j
" "
gbad
J
.,
V
{ È: kl~
l
-+
èr)
J
N~
c.
-+
{ mË 1
d-~.-J-' }
.. ') ..... \\J~)
N3
,+
{ , f
,
f
:.
,
A
l
oar)n
Bt i
J
Le problème c;onsiste à appliquer le critère que nous uencm; de
définir(thén13.tisation;\\
à chacune des e-xprei3sions nominales . j'I
N
N
. '1 ~
2"
Y
Notons cependant qu'il est t:::':Lvial" quel que soit le critère que
nous envi.sagerons} de l'appliquer éi:U com:;tituant N , précédant .Î.ilmédiatelllent
l
le verbe, car son statut, en tant qu /aq-:;ulnent de verbe n'est pas à dÉmontrer.
En effet nous savons, par prl;.'1cipe(cf.. .1-~1), que la pl'§sence d!:.m nominal
en fonction de suj et dal1s un énoncé verbal. est une contrainte synta.xique abso--
lue sans laquelle l'énoncé considéré est non valide. En conséq\\.~ence~ notre
éUlalyse concernera en priorité les constituants autres Olle celui en fonction
de sujet.
Cela dit, opérons d'abord à pé,œtiI' de l'énoneé (10). ::::a.cl':.arlt que
Nl (djÈ:dj) est suj et et donc argument, N2 (rnt 1) est-il arg~,~ment de verbe,
d'après le critère de la thématisa.tion ?
(JOa)
mÉI
/ d-:,2d)
ÈkJ\\-n
I)â IJ~
(
/Mel /
Djèdj / voir + l\\CC--lui / village 1"
"Me l:J D.jèdj l- l'a vu au ?Ji Uage FI
Un prc:')1c)!Yl de rappel .,.n, suffixé au ver>be pré3wne (!ue ce N2 est
"argument"
de verbe.

.'" ~~ .
~""··.'r,-':' ..~~1.·;:·, ': ",,'"
;':... 2L)
. ,;
;
1
, l ,
(lOb)
bal)n
à
/
d-.;tdA
skn
mÉ 1
""
;1
Ivillage/DEFI
Djèdj 1 veil' + ACC 1
Mel 1
"Au village, Djèdj a vu j'viel",
Il ne se manifeste aucun pronom de reprise avant ou après le ver-
be
nous présumons que ce constituant N3 (bâl)!") n'est pas "argument" de verbe.
Appliquons à présent 1,~ r:ritère aux constituants nominaux de l' énon-
cé (11), Les constituants: N
(d;)È'd~), N (éd) sont·-ils argu_lnents du verbe
2
3
el)
"sentir mauvais ?"
, , ,
(11a) -+
N.)
d-Z.Èd:L).
.J
_.
1 9 1"
)<:1 d '
el)-~
éf Î
L
IDjèdj/
pag,ne
/sentii"" mauvalS + ACel
lrier 1
-, lui
"DjedJ" son pa:pw sen-tait mauvœis hie.Y' /1
(lib;' -+
'~l3
è, /
lhier( DEF. 1 pagne /sentir mauvaix + ACel Djèdj /
"HZ:er.> le pagne de Dj èdj sentai t mauvais".
La thématisation de N (110.) entraîne la manifestation d'un pronom
2
de rappel: -n suffixé au verbe. Au contraire, celle de N
(11b) n'a suscité
3
l r occurrence dl aucun pronom de reprise. En conclusion, nous présurnons que N2
"
.
Cd)È:d J) est un "argument" du verbe èl)' f1sentir mauvm:s" alors que le N (éf i)
3
est ml llno]J-argurnent li •
/\\ .1' issue de cette analyse J il e,,;t m:mifeste que le critère de la
thélmtisation (que nous désignerons critère J) est opéra_toire pour fau'e la
distinction entre les llargurnerït.:sl! cl 'un verbe, et les !fnon-i-TI'guments" dans ur;
énoncé prédicatif verbal.
Cependant examinons l'énoncé suivant

25
,
suw
/Djèdj/ couper
+
ACC 1
herbe
/
1
"Djèdj a coupé les herbes If.
Il s'agit d'un énoncé de structure N1 + V +N2 .
Quel est le statut. du constituant N
(suw "herbe") ?
2
Le résultat de 3a thém3.tisation est le suivant
SUi'!
~
1
/ her·te / DEF. /
Dj èdj
/ couper + ACe. /
"les herbes, DjèdJ 7,es a coupées rI.
En tout cas, segmentalement, aucun pronom ne reprend le nominal
St] W~ l'li 2.\\ïant, 11i apr~ès Je 'verbe ~ Logiqtlernent, si l' orl veut rester corlfo.rlne
à l'analyse, la conclusion devrait être que N2 est "non·-arg;UIrlentTl.
Une te Ile conc lu sion, pOui"'tant., serait hâti'le, vo ire ex'ronnée j
car ce serait ignorer lioccurrence, en acliouJr..I'ou, d'un pronom objet cjJ, ré-
Férant à des non-animés. En réalité, il faudrait postuler, immédiatement
après le verbe, l'occurr'ence d'un pronom r/J rappelant SlJW "helobe". S3.ns cette
présupposition du pronom ejJ, l'énoncé serait en effet agrarnmaticale(l).
Et2.nt admis qu t un pronom 0 reprend le const i tuant s'j w !/hepÏJe "
thématisé
suw ~ 1 dJÈdj ~k' cp "Les herbes~ Djèdj les a coupées", nous di-
N
( ~.
~
A2)
1-
d/ "d"
Il
t"
rons Que
enrnceJ.
e~)v
eCl ement tm
arŒ.1 lTnen

-
2
~ u
-
t:.;'
Cependant, revenant aux énc)rlcés (jOb) et (llb), rien ne s'oppose
à ce que l'on proj ette l' u:;currence possible d' un pronom r/! après les ver'bes
( ~) N
" "
t"
"
t .
.,
b
\\ 1 ~ lf
l'
, "
i
'
.7L'
ous clsons, par an .lclpa ~lon, que 1.2 'leI' e a ç
eouper ' appar't:J_en: a
une classe de verbes qui ()nt touj ours ur. obj et, Dans ces conditions,
'1 1 I l '
<
+-
b' -<-
'
t-
d \\.,
\\ l '
,
('
f
/ ').'
t
_ e ..LlpSé' (Je cel.' 0 .]ev aans Wle püt"'ase comme
)Cd~ a <.
SUVI
C_"
.le)
es-
impossible ; ;:d")s d /] à k·'. Une telle Dbr·3.se n'est vali'.:ie oue si la Di ace
apparement vacante' est occupée par ~.tn prODom obj et <p référent à. d~?~ no·-
minaux inanimés ,.
; •."'.'

'.
~.'
,
'"
_. ~ 26
E kn
"voir /1
et 8r) "sentir mau:vais". qui rappelle respectivement les nominaux
bal)n (lOb) et éfÎ Olb), qui dénotent également des :3ignifiés non-,animés.
Nous nous trouvons donc dèl..Y1S une ïinpasse. Ce critère 1, explicite pour iden-
tifier des 3TgLunents lIanjméf311 , nI est pa:::, cout à fait. opératoire dans le cas
de signifiés "inanimés". I l a donc besoin d'être renforcé par un deuxième
cri:tère qui le ccmplète et le j usd.fie : Cl est la raison d'être du critère 2.
1.2.2.- Le critèr'e de la nominalisation (critère 2).
------
-----~
Ce deuxième critère est nettement plus efficient que le premier.
n a pour finalité de déterminer' l'a.ttachement des constituants nominaux au
verbe, en tant qu' argLunents. Il faut dise inguer deux étapes dans l'applica-o.
tion de ce critère ;
_. Première étape : sJJnple nominal.isation de l' én~.Jl1cé verbal consi-
aéré. Cette étape -' nous le verrons, n'est pas discriminatoire.
- Deuxième étape : tests de déplacement .des constituémb~ nomin.'?ux.
C'est cette étape qui permettra de distinguer les éœgwnents des nOn-él.!.'gLUnents.
1.2.2.1.- i~, naninalisation
Comme\\.lé.vi:1vifU'rG, HERAULT, l'opération de nomlna1..i.sation «
C.O!1.-
-;
--:--"
.'
!>J..l:,:f.e à. dé.!> oJt.t.J..c.u.lvL c.omp.tè.t !?J'neJ1t ,ta phJtct!l e. doyz.;t le!> dJ·é 6éJl.e..vd:!.J c.Ol'l./~tJ.Â:Li.ant6
!>e
1
Jté.oJtgarUf.>en.-t evt une !>Uc.c.e..66-!.orl. de !>Yi1tagme.J.I YlomJ..n.aux lU2.·Ué.6 .t(2.-'~ u.n;..} allX.
o
~+;I
J.
r J
' ]
.,~,

t '
CG
TJl:'RA.UIrr
~~78
au;tJ1.e!> pM .{,.e c.ovtnelAA.D et J 1 ma:c'quanc;
.8. <.1ecerrn:ma lon»
. ' _~ll.~,_ _
...J, 1;1
,
p. _30).
Tous comptes~fa.its) la nomina.LLsotion re'lient à transformer Ia.
phrase considérée en un syntag,1ne complétif' marqué çG:e le cmnectif l3t Sf., au
sein duquel est maintenu l'ensemble des relations exprimée" au moyen de la
prédication.
"
• .<-
~
~
' )
, -
"
N
,)Ol c. un enonce ['J 'r -J t ·h
+
2
j
' - •
-
._J
Le mécanisme de la nonl."LnalisaUon est, cOlJc:rète1'Y12nt .. cel.u..i-ci
1 0 ) transform&tion de NJ en norninal complétant (NP,) ;
2° )introdu(;tion du eonnec tif ét J[. jJTi1îlédiateIr:.ent ::'iprès N : comme rrarquelU'
j
de la dêtermination ;
.•..~ .:

"
-'- 27
3°) nominalisation du verbe (v) par l !;::doption d 'ml ton syntagrnatique (1) ;
~ 0) antéposition au verbe nominalisé d.e tentes lp.s ex;:::ressions nominales
._---..;::.....
précédemment postPosé<::,~à -J.
5°) clôture. du syntagme nonünal par la ITBrqUE' dl) défini à-- LI ensemble cOlnprls
entre le connectif et le défini assume i:<LObaleinent la fonction de com-'
pIété (NE).
Nous aurons le schéma de r'epl~ésentation G"d vant pour résumer la
,
,
phrase j~ + V + N
+ N
nominaJ.isée
2
3
NE
[-:----------··---'---1
l
'Y
L
l
[ _N1__~1 1élU] G-2_"--~N3 _J f. ~':-~r~lj r---'
'i
'
a
(fig. r
l
t_.
.,__ '
,J
Il faut dire que dans cette première étape ~ tous les nonnnaux
sont susceptibles de figurer avaT1t le verbe nomjnal~sé. J..€
schÉ'ma ci,i::;ssus,
le montre bien. La nominalisation 'p,-U'e '.:;t [>impIe n! est donc pas suffisante
pour faire la discrimination entre celles des e:{presf3io;ls nornin8Jef:, qui ;30nt
attachées au verbe (et qui sont donc des arguments), et r.:.~elles qui ;le sont
pas attachées au verbe : les non-argumentE;" rroutefois cette premiÈre étape
que constitue la naninalisation est essentiE::lle peur la suite: de notr'e analyse.
CI est " en effet, à partir de la pheasc; nominalisf'e que lIon erfec tuera des
tests de déplacement qui mettront en exergi).e J'at.tachement ou le non ,:<.tt:3.'-
chement de telle ou telle expreGsion nomin'3le au verbe.
(1 j Il faut préciser que le verbe nominalisé adopte ml schème tonal lié au.
mooe dl actualisation auquel adllère la con,jugaison envisagée (cf. 2.2.).
Si la conjugaison est au mo::1e actuel, le verbe nominalisé adopte les
>(
schèmes tonals suivants : B-H (',,) pour les 'le (~t \\Tev, B (~) pour le~:)
cve et B-B (' \\) pou.r les C\\lCV; si elle est au mode inactuel, le;J schè··
mes tonals sont '-: H (') pOtU' 'le ; H-H (") pour 'leV, .I-lB (A) pour CVC;
et HB.,.B (" ') pour CVc:Y.
:
.'

' , '
,l,:,.,_,t
~l
. ': '1-" 1 .
..:.
1.2.2.2.·· Les tests de déplacement
!-,
11 s'agit d'une opération qu:L consiste à déplacer·après le ver-
be nominalisé, entre ce dernier et la ITlill'que du défini; chacùn des com,ti-
tuants ncminaux antéposés. Il est alors donné d'observer que certains nomi-
naux acceptent le déplacement, alGrs que d'autres ne peuvent, en aucun cas,
st y plier. Les nominaux qU.l acceptent: le déplacement seront considérés comrne
\\
les non-argJment~). CeLLX: qui ne peuvent figur-er qu 1 ave,nt le verbe nominalisé
constituent les arguments de verbi:;.
Partant de cette discrimim.tion révélée par les tests de déplace-
ment, nous pouvons établir, au sein de notre pl:u:>ase nominalisée (fig. 1), deux
grandes zones distiJictives des arguments et des non-arguments. Ces zones sont
1
!
iHustrées p2T le schéma suivar1t: :
(fig. 2).
1 - - - -1
,
L~-:J l:J LN J
2 -
Z011e des aI'guments
En résumé > le critère 2 consiste
1~) à nominali:::,er l'énoncé sonsidèré
tous les constituants nomünux fi--
gUTent dans U.Il. premier temps aVéUlt le verbe nominalisé.
2°) à déplacer ces constituants nominaux
a) certains acceptent dl être cE~plélcés après le verbe nomina:U.sé
il s'agit des non·-at'gt.-1ments,
b) d f autres sont réfract;aires au déplacement. Ils ne p~,:,u\\,'(mt fi-·
garer qu'avant le verbe nonLinalisé : ce sont les arguments.

29
Maintenant, appli.quons ce critère (2) aux mêmes énonc§s que pré-
cédemment (10, 11, J2).
D'abord l'énoncé (10)
"Djèdj a vu Me l au vi lZage ".
jO)"Nominalisation
(:10a)
et J'
1
1

mÉI
Èkrl
'-
a
/ Djèdj:' connectif/Mel!
village / VOlY' 1 DEFI
l'Le fait pouY' D;jèdj de voù' Mel au viUage ... 1/
(JOb)
ét f f
mÉ!
'-
a
/Djèdj( con~lecti.f /
Mel
1
voir / village/DEFI
"L
(O't
D . 'd'
7

',A
~
• -1 Z
Cl)
t;
Je [ai.c' po~œ
,jie J
ae VOU" l'Je L- au V1..!.- "age
...
,
..
(J. Oc)
d?€d~
et J'1.
baf)n
1 .
'-
i
"
1
E I<.n
mEI
a
\\
(lOd) .. d? Ëd 3
1
r 1
'-
,
1 •
" r
,
et J
f.kn
mEI
Da rjn'
~
---
A l'issue de ces différ'ents tests:. seul le constituant baf)~ J'vil-
lage 11 accepte d' être /tfpJacé après le verbe OOb). Dl après It;S dispositions
du critère (2), i l est "non-a-r>gurnent" , Au contraire
OlÉI ne peut: être dépla-
cé (JOc et JO d). Il est donc t'argujnent tl du verbe [Kt) .
.·_rJ(j
__
('l'l'tpo~e
J .
_~
(')')
{ _
J'u'c:tl'f':e'
, U · .
J,
'01'el1 '1",<:,
.._,,0
"()r'(,]lu"irrls
I.~"
ù _ , )
(1.,U']' "';'';enl·'I'''·['l'·C
,1
, ..1::•.
" Q'p
. __
l r application dt, critère (1. ')., du lTIOm3 en C~ qui concerne l' èJc~cé (1 (1) .
Qu'en est-il de l'énoncé CH) ?
(1) Nous avons certes traduit (JOô)
j-
(~"t ')
rl
] ~
2.
.
.' ..," ::;,., _,
F
f'r,." J.
ev
,LUJ
,.8,é:l m",me rnctLJ.CJ.e .....n ~cLlC
il y a une légèJ'e nuance en C10 b), par rapport à (10a)., qu :on pourr'3.it
ITHrquer en traàuisa.'1t par : "Le fa<t que Djèdj cl bien vu Mel au viUage fl •
On traduirait alors (10a) par : "Le fcn:t que D,jèdj Cl vu Mel au vilZa(Je .... 11
.',',.}

.
.., \\ .
,",
30
, ,
gb~d f
éf)
"Le pagne de D.jèdj sentait mauvais hùr".
10) N6miralisô.tibn
, , ,
(lia)
gbàd'
el)
a
/pagne/cormectiflDjèdj/hier/ sentillmauvais/ DEF'j
"La puanteur du pagne de Djèdj i-dey' .•• "
"La puanteur du pagne cie Djèd;i hÙY.' ... :r
(11e) .. gbàd' étJ( éfÎ èl)' d)èd;;; à ...
(11d) .. gbàd' étji èf)' d3Èd) éf'j à
Le constituant éf Î "hier", accepte le déplacement (11b), Au con-
traire, il est :i.mpossible de déplacer d~2d) (llc et lld).
En conclusion, le constituônt non-déplaçable N
(d)2d'j) est argu-
2
ment du verbe èr/ "sentir ma;'A:va~. fi, aloI'::: que N
(èf t) est nCl!,;--argument car
3
il peut être déplacé dans la zone des "non arguments". Ces ,::.ünclusions qui
résultent du critère 2 vérifient ~ien cel1.es du critère 1.
Appliquons enfin ce critère 2 à If énoncé (:12)
,
d)Èd3 àk' suw
ilDjèdj a coupé Ze.s herbes"
1°) Nominalisation
,
(120.)
d)Èd)
, ["'
"
et" 1
o.ÙW
ô
/Djèclj / connectif / herbe / couper! DEP/
"Le fait que DJèdj coupe tes her:b2.s".

31 -
,
,
(12b)
àk i
SUW
ô
"'-
Il est impossible de déplacer le ('::>nsti tuant SJJ Vi l'herbe:i dal1;:; la
y
z~;ne des llnon--argLUnentsil, Cl e2t--j.-clire ap:cè:3 le verbe àk' "'coupey,lI. Il en
résulte qu'il est argument du verbe
ak. L'identification, par ce critère 2,
de SL!'H (N;2) comme llargumentl1 corrobore pleinement l'occurrence du pronom r/J
que nous avons noté dans l'application du cri.tère (1). En tout cas, :Loin
d'êt:::'8 contra.dictoires, les d.eux critères (thématisation et nominalisa.t;ion}
se ccmplètent et se justi.fient.
Pour terminer', appl:i.quo;·;s les deu,'C critères à N cians l' énoncé
2
de structure N.. + V + N
que voici

2
/Djèdj /parvenü" + .ACC/vi11age/
"Ddèdj est pa:t'venu au village".
N') (btf)~) est·-il lIargwnent" ou lInon- a.:rgument I! '?
'-.
thématisati·jn.
,
ê
;'
\\
,
19 i)
"Le village .. Djêdj y est parvenu ,'1
Il n r est apparu, formellement, aucun pronom de rappel qui PUiSSE:: per-
mettre de faire une hypothèse probante. En effet, le nominal harJ~ r'É~fère il
un "non animé", et. rien ne peut exclure la probabilité de l' occur:cc:;nce d 't,n
pronom ~. "ArguJnent," ou !Inon--argwnent" '? Nous n' avor~s :JaS suffj_sé:lInrf1.f:'nt cl' élé-·
ments
pour y répondre. Mais appliquons le critèT'e 2.
critère 2
\\a
ilLe j'a-it que DJèdJ est pax'venu. au v1~llc:ge ... I!

, J~,
.:.. 32 -
Le constituant bâl]r1 (N ) ne peut être déplacé aprffile verbe.
2
\\ 1
'J
D'après les dispositions du critère 2, il est argwnent du vei.."be illil~~:~I:R,,",~,.J1.\\r li :
-d:;}---l'--
i
LI intérêt de cet exemple est de montrer que les constituants nomi·-
naux ne sont pa.s spéci.alisés dans les différentes fonctions que nous avons
définies: "argu.ment li., "non·-arg1.Lment: l • lünsi le même constituant bÈH)n f/v'il.-
lage" est "non-argu_ment ll dans l'énoncé (lÜ)~ alors qu'il est "ar'gument"
dans l'énoncé (13), Dans le premier (10).l il n' occupe pas une place attachée
à la. valence du verbe. Dans le second (13), la place qu'il occupe est liée
Ct la valence du verbe
i gl] f/paY'venü1/f.,
auquel il est associé.
...
'
~~.

,';:'~.> .', :. "~ ~ It\\V~\\,.· ~ ~ ~~ ,> .'.
,"
.' ..
.'
.
"7"
33 -
"
1. ,3. - SUJEr E'}" EXPANSION
Dans le cadre de llamlyse menée en 1-2, nous venons d'établir
une discrimination nette entre les constituants nominaux susceptibles d'en-
tourer le verbe dans un énoncé prédicatif verbal. Nous avons distingué les
nominaux arg;uments de verbe. Les nominaux non-argument::> de verhe. (>s der-
niers nous les appelons eirconstcIDts.
Parmi les nominaux arguments de verbe, \\me opposition fOTITlel1e
doit être établie entre les argUIoents "sujet" et les argwnents linon sujet!'.
Nous donnerons, par définition, Lé terme d'expansion strictement aux argu--
ments "non sujet". Ainsi, dans notre problématique, sujet et expansion(~;)
sont des arguments ) alors que le cll'constant est lm non-argu.rnent.
Cela dit, nous aimerions cerner de plus près ces argLilllents de
verbe que sont le suj et et l'expansion (ou les expansions), car'; nou s sem-
ble-t-il, notre analyse en J,..,..2 visait beauc'JL~p plus à dissocier :Les aI'gu-
ments des non-arg;urnents.
'r'rois critères favorable;:> peuvent nous permettl~e j{;; caracté:t'iser
syntaxiquement le sujet et les exransions
- la position
la présence dans l'énoncé
les pronoms substitutifs,
1.3.1.- La position dans l'énoncé
La distinction entre sujet et expansion peut se faire aisément:
dans un énoncé verbal pctr leur positian )Jc"1.r rapport au ve}"be. Nous rej oignons
en cela les faits du baoulé : «
."
Vanz, IlJ1 é.i1DV1J~.é. ne c_ompoJr;{Dnt vU.. :thê-
mal)J.)CLt{.oH, n-i. m~ iJ en /t.eJ!.J.e.~ d' U,VI. é.lêmevlt pcut.;UCU.-CJ.V1". le. ,5JujeA:. p!Léc.2de
.fe vvr.be e;t-t 1 eXpo.n6-i.on le o1.Ùt .... '»
(CREISSELS et KOU.IillIO, 19'17, p. 178).

- -34 -
Soit l'énoncé suivant.'. de, schéma N V N ., dans lequel N et N
1
2
1
2
sont des 8.l1 gurnents :
\\
(14 )
'.
,
d-'.\\ d'
j e ' )
i gb f
ar.ia !.zp
/Djèdj/défricher + ACC! champi
"D,jedj a défriché un chœnp"
Le sujet]\\J1 (d:ssd:S), ncus l'avCJl1s déjà affirmé conrme principe en
1-J) précède inmédiatement le verbe. L'argument non sujet N } l'e:(pansion,
2
suit le verbe.
<,
Ces positions qu'occupeht le sujet et les expansions transp3.rais-
sent nettement dans la phrase nom.ina.1isée, discriminatoire des 21'guments et
non-arguments.
En effet dans le schéma présentant la zone des arg;uments Y.Jli rap-
port à celle des non-argument::" (fig. 2), i l apparaît nettement une subc3.ivi-
.
d
. . . ,
~~]
i
-
t'+' 'trI
SIon en
eux sous-zones : Ja prennere prececan:. le connec -lJ: e. Ji, la 88-'
conde située entre le connectif et le lJerbe :
'------..-i
verbe
r-·----------r
,
l----~ é~;1 I-------J (nomi-
1
\\
2
h L__._. . ·__...l
L
L---------
na\\i-
1
1
1. 1·
J
J
s/zone 1
l
J
s/zone 2
(fig. 3)
Zone des arguments
2c,ne des non-arguments
Dans t01.Jtes les opérations de nOttlinalisation que nous avons ef:f"ec-
tuées (cLiO, 11, 12",), les argt::.ments "sujet!: ont toujO\\.Œ"S occupii la 30U3--
zone 1 (celle précédCl.nt .le cümlectif èt Jf). Au contraice la sous-zone sitLlée
après le connectif est attribuable am: a:cgumen.t>:; 7tf-;xp::lnsié)T)sl!.
(" _
..

- 35 -
~~)~
------------:----------_1
r--- -
------1 ~-l
l~~__~_
[ét~l [j(E~pansions) J-
1
!
a
1
- - - - - - - - - -
1
-t
t
j
i
!
s/zone 1
- - -
~--_:
s/zone 2
(fig. L
Zone des argun~nts
Zone des non--arg,urœnts
"/
ReVer12nt à la notion de -syntp_,gme complétif (cf. 1.2.2.1), nous
, j"
dirons que le syntagme nominalisé : 3/zone 1 + et 1 + s/zone 2 + verbe
(fig. 3 et 4) constitue en fait un emboitement de syntagmes complétifs.
Le prerrü_er ét,~'1t celui IliE'.J'qué par le connectif ét fi. Le complé-
tallt étant l'argument en si zone J. c'est-à-dire le suj et} le complété le
groupe formé par le/ou les arguJnebt( s) en 5(zone 2 et le verbe nominalisé.
Le second, emboité dans le premier, est un sYJ-1tagrne complétif non
rnarqué dont le complétant est en s(zone 2 et le complété le verbe nominalisé.
Ces faits sont form:tlisés par le schéma suivaYJt (fig. 5).
(fig. 5)
--~----~l 1-,--l
/
[-----------~ i a 1
L
j
Zone des arguments
De ces faits il résulte les conclusions suivante:3
10 ) le suj ét, placé devant le connectif ét Jr, joue le rôle de compJéÜu\\t,
dans l'énoncé verbal nominalisé.

36 _.
2°) Quant aux expansions, eJ.J;es const :it';'.lent, soit Wl groupe nominal complé-
té en compagnie du verbe nominalisé, soit le complétant dans le syntagme
complétif emboité dans le prem:i.er.
1.3.2.- La présence dill13 l!énoncé
ConBidérons les énoncés suivants :
(15)
9 bàd
\\
1
\\
J
1
am -
J~;r)
,
1pagne 1sent ir bon + PROGI
"Le pagne sent bon '1
( 6')
' f
\\
1
\\ !
"'d
f .
~
gbad
am "JS~
m,l
38J
,1:.
"Le pagne sent le pQ1ofwn.i'I
'1-7\\
'l• .
p
\\
1
\\ . . ,
' l
0\\
J......,':
(
j
qbad
am'~ ;:JSrJ
mt:,
ml C'j8J
"Le pagne de Me Z. sent le parfum"
Le schèma, de ce~; trois énoncés est cOilllle suit
'15\\ N
V
\\--'-
J
'1 +
( 1 7)
N.
+ V + 1\\1
\\,.-'-.
1~
2 + N
. '3
Il peut être démontré que toutes les expressions nominales (N)
entoura'lC le verbe (,V) sont des arguments. Mais en compa:cant ces trois énon-
cés Cet aussi les schérr.as qui en résulte~'lt), on peut se rendr'e compte que
dans l'absolu, 18 seul arguement nécessaice~ indispensable, pour que 'Il jJUJ.s::,e
générer un énoncé valide est Np c fest-à-di:re le sujet (cf. ,15), Cela, on le
sait, 23t une Caractéristique de tout énoncé verbal. Cette opposit.ion, entre
suj et et expansion, fondée sur l'obligation ou la non obligation de présence
rejoint parfaitement les faits du baoulé: «
/.)u.ie:t eX e.X.PClMÙJVl. /~'?- Q.z.66M-
!l.e.n.c.ù.nt n.e!:teme.nX •.• pa.'t .te. c.M.ac;tè.!l.e. obLi..gcdo-i./Le. de .fa pJté..6e.n.c.e du. .6U.j e..:t,
.ta. ptLé..oe.n.c.e. 'd.(!/.) e.xpalUiol'l.-!l n'ayavLt pM e.n baoLÜ..é. .te. même c.CUi.ac.;tiVLe. d.e. (',on--

• .f. '.'~
,
."
.- 37 -
àa.Ut:te. gltammilic.a1.e. ab.oo'uH'. qu.; (J~U~ pe.u--t o'llO,Ut dan.6 c..VÛOA.J1e./.J R..angue..6 : pOU.A
pe.u qLte. .te. .6e.1U du.. veJLbe. ef'- que. .te. c.o~te.de. /5'y pltê-te.nt (pou/wu e.n paJ'cXi..-
c.utüuz. qu.' if YI.' Ij aJJ:. auc.u.n JUA qu.e. d' cunb.t9u./J:.é. ) t tUe.n ne. .6 ' 0 pp06 e. à .t 1 om..w-
.6iOYi. d'une. (!.xpa.V1.I..>.{.oVL ••• »
0). CREISSELS, N. KOUADIO, 1977.1 p. 178).
De ce fait, et en revenant au critère de la positiorl (1"-3-1), on
pOlŒ'ra se reryJre compte que, tabl3.lît sur la nominali::,ation des énoncés, la
sous-zone 2 des arguments peut ne pas être remplie alors que la. sous-zone
1 est touj ours (obligatoirement) remplie. On pourrait appeler la 2./ zone 1 ~
le domaine ,du sujet la s/zone 2 celui d.es expansions.
En exemple, ncmillaliscns l'énoncé (15).
\\
l I t l l' ~\\ 1
.,
gbad
a
1 ~SQ
'8
ilLe f ai t: que
le [xI.gne sen t bon"
Rapporté sur le schéma, nous aUJ'ons ceCl.
'~J L
r
~s;l
,
[
gbàd
I--.-----------T
1
ét f (-1
a
L::::
~
J l
---J i
s/zone
1
--_·s/zone 2
L__
---....---------
l
'"--
. ~
;
l
(donaine du sni et)
(dorrBine des ex··
\\
...."
'-----------~-----_
pansions) __-./.
.._-.., "-",/
Zone des èll"gwnents
Zone des non-·argùments
J.3.3. - Les pronoms substitlJ.t:Lfs
~-_.~-----_._~----_
.._-------
Les arguments sujets et les arguments expans:ions sont. nettement
différenciés par la nature des pror!omS qui. se SUb:Tci-cuent à (':i..lX. La mani··
festation de ces pronoms rerrfoC"'2ent et justifient., 1).'U' la même occasion, le
premier critère d' identification f.ondé sur la pos:i_tion dans Il énonc.é. En
effet les pronans subsitutifs des argwnents sujets sont préposés au préd.icat~
ce qui vérifie bien l' antéposi tion du suj et au verbe alors que los pronoms

'- 38 -
substitutifs des expansions sont postposés au prédicat, ce qUi, de même,
conforte le principe que les expansions sont postposées au veT'be (1) .
Le paradigme des pronoms substitutifs des sujets est le suivant
îèr~::::~---~~::lier ---F!~~':~~~
1 2èm~;~sonne -·t·--·--------
-----~
zéro
( r/J)
----t----.
Jème per'sorme
j ( i ) _.
-------1
._--~:----_._-~------------_._--~
Il faut ajouter à ces préfixes personnels, les rtY'onoms 9'11 et~.~~,
quant à eux non-affixés au prédicat; .6'11. I1ce l a ff se substitut aux sujet.s ina-
nimés, e t « èi. t.out w.,j'Ut animé de. 3ème. peJV!>on.n.e. ,singu..û:0'L Mi'!. c.oJtéDéJte.n.t.
d' IlVl autJl.e. !.lU.!eX de. 3ème. pVtMn.n.e. -6in.gulivL pJtéc.édemmeJ1;t meIU.A..Onl'J.r. c1an.6 f!JA
(1)
mê.me. pivr..M e. ou. daJ'J.!.l ..e.e..mê.me.. C.OIV~e.x;te..:>:> \\~. Quant à 'liS l "on Il il réfère uni·'
quement à des sujets a'1:.ùnés, soit lIindéfirüG" ou :lnon-identifiés, soü,
« à ;tata .6uje.;t a.nimé de. bto..L6,i.;ème. peJt!.lDVlne. du. p.ewu.e..f. n.on c.oJtééé.!;:.e.nJ.: d'Lm
au;t/r.e.. !.lu.j e.,t an.i.tné. de. tJ1.oi.!.li.ème. peJt6 Dn.n.e. (pl.wueJ. ou. IW 1'1) plLçc..é.deJr'J1Je.n;t mm-
t.i.OI'J.I1é daYlJ.i fumême. pY.Aa,;~ e.» (cf. note (2) ).
n fa.ut enfin signaler que les préfixes personnels présent.és
dans le tableau ei.".c.essus) peuvent apparaître sous les variantes suivant.es
- m- (pour mi -) devant initiale 'Jocalique
.,.. s~ (peur 5 i-~) devant j..nitiale \\localiqu.e
- ni... (pour 1Î -) devant init. iale à consonne m.sa.lE
- \\- (ponr 1i-) devant tnittale voc;aliqu.e non SUJ.'ill de nasale-;
.,.. n-· (pour n ï'-) devant initiale vocalique suivie de nasale
-------------------_..__.._---_._-------_._-_..__.-_.-_._-----_.--
(1) Cf. "Les pronoms sujets non af'fi:xé~')" : G. BEI1.AULT,1918, pp . .16~) il :1.68.
(2) L'on pourra consulter pour plus de détails G. HRAULT, 1378, pp. :1'.)9 à
~l83. -

:- 39
Exemples
(20)
m)- dâd odàd
/1ère pers. sing '.- parler' + ACC /parole/
"J'ai pa.:t' té 1/
,
,
(21)
mÉ i
SUvl
... 8k'
suw
iMel/ couper + ACC/ herbe /
"Me l a coupé les herbes'!
"il cr coupé les he.rbes'!
'.
/
'/-.
(22)
d)€:d:<j
n3n-n
1 È 1
.+
ni- rdn-Il Isi
l
!Djèdj/écril'e + DER +ACC/papier/
. \\ \\
1 fi
\\ ' L' "
lx Cl.Q.tM,.; r
"Djèdj Cl éCl'it"
,
',>.
(23)
1\\.
81
na
Èlm·' ,oS il
\\
wus
/ma.ison/ce/tornber +PR03iterre/
TIC/est en tY'C11.:n cie tomber"
!lCette maison est en t.l'ain de tomber"
(24 )
wt !
fd:;y-rh
/ on/manger + HAB~-NEG/
cbose /tout/
"On ne mange pa3 -toutes les chose,c;1/
-r
I,'tout n'est pas comne,c:-
tible 1/
(25)
;;.
t
"
1 -
~,r
-m
l
'"
etuej
~
,
" ' ,
.•
a Wei
lm
ow
/3è pers. sing--envoyer +DEI\\ +Ace / enfant s/DEI"/3è p·2r s. pl. /
aller! -1- ACe/puiser + ACe/eau/venir + ACC/
"II a envoyé Zes enfants pour 0. Uel' pU1.:ser de l' eau fi
Dans cette dernière pLrase, le pronom w (~I su,j et CCilÎlJTIl.1rl de 13. sé-
..
. ,....
_.
"
_
..
."
,(1) \\
rie VErbale lm aW ow (lltterale;nem; "aU,er
p7A-7.8el'~ vent.p
3

'), r-éfère à
~Üéj àllLes enfants".J qui le précède et; qui est expanr,ion du verbe t::r-m
"envoyer'! ,
Les prunoms substitutifs des arguments exp;:-msions ~ quant à eux,
8e présentent d'après le paradj~e sujyant
0) L'étude des serles verbales sera faite dans le ctBpitre consacré aux ba-
ses verbales.

I;:j\\ ..... ,
',;/.\\<2"~'!I""~'
'\\'

<
• •
,. -' ~O -
·--p-e-r-s-o-nn-e----·~+--S-ing----;ll~ -r~-ll;~i-eJ----.-r
1
1ère
personne
-111
-Ej
-------t
- + - . - - - - -
L
2èrne personne
_of)
-;)[1
1
---r.~--I -=-~--t
3èrne personne
1
--------------L-----------n.J____
1
Le paradigme de pronoms présentés dans le tableau ci -((j~JSSUS ne
concerne que les ex.pansions animé ès .11 faut aj oU.ter 3. 8es pronoms le pronom
zéro (rp) substitut des expa.nsion;-inanjmées(1)
(26) ml-
\\'
cl@d
m~1 ~~~d
fil 1 .- dâd- "
r
o.Jàd
"J'ai parlé cr .MeZ"
liT
ve lLL'Ï ai Dm'té"
(2 ")
~
.....' j
.'"
\\
(
fI1l- uar
\\.
\\
ôgr)
odad
"
Ill! .- dâd -·f 1 odàd
"J 'ai par lé à des gens I!
/lJe leU'.!.' ai par' lé" .
,
(~:8) mÉi àk P
suw
"Mé l a coupé les herbes"
(29) mÉI
mÉI
"Me l a mangé du riz Il
"Me l en. a nl2.J:.gé Ir
A ces pronoms objets, il faut: encoce ajouter les pronom:s OW 121;
wÈ: 1 (toujours non--affixés») mais cette foic.-ci postposés au verbe,. et: qui
Il sont employés à. la place de
-r ou '~E! rei3pe8tivernent lorsque leur référé
est distinct de celui auquel renvoie le préfixe su) 8t animé de la pr.:.i,:'ase li •
Mais il faut, en plus, mentiOrJller que ow é, la f'acèüté cl yapparaître, en posi-
tion dl emphase:> Gomme substitut cl l ,me exp~msion inanimée.
(0)
"
,
d3È:d J
E5fj
!Dj èdj! appèler + l\\CC/ sen fils!
"Djèd,j a appe lé son f7: ls
(1) Cf. note 1, p. ~5

-\\·"·;ti\\\\~~~·':.>·;~" .!
:.:... 41
".~"
" ..!..-c; SI)-n
(32)
"Djèdj a pa:t'Zé à Mel ll
(34) >1< ll- dâd -r odàd
U5 ) Il ~ dâd (JW odàd
"Il tui a par' lé"
"Djèâj a papZé à des gens"
(J6b )~: 11-' dâd ~ È1 odàd
UIl. leur Cl pcœlé"
1Ie: fest ceZa que Djèàj a: tnangé'f
Nous dirons, pour finir, qU.2 :Le crit:;ère ci(;:s :ç.ronams es'c double-
ment opérationnel pour distingu.er les s1.~jets des expansions :
'- I:'6.r leur' forme ~ dl abord CmoL':'j2., ce:ctes ~ .POLU" J..23pronoms subs·-
thutifs des argLlli1ents inanimés (sujets ou expansions».
- ensuite et SUTtaut par leur pO:3ition : pI'éposés pour les sujets J
ils sont post posés pour les expansions"
Le tableau ci~~ssous réswne .ies principales caractéristiques
des critères distinctifs entre arguments "sujet" et arguments Hexpansion".

-- 42 -
·'-----'-1
CRT'IERES
1
SUJET'
EJ(pJl.NSION
J
Position
J'avant le verbe
a~rè:le verbe 1
PI'é~~~ce ---'-t--.
no~ obligatoir~
obligatoire
.
-_.
~ :'--'·---r----~-------1
Pronoms
preposes
postposes
1
- - - - - - - - - - - - - - - - -
1.:3.4.- Typologie des expansions
----_._--- - - -
Nous avons défini le suj et comme étant IJrl argument: obJ.igatou'e,
occupant lille place de choix dans un énoncé verbal (avant le verbe), et dont
les pronoms' substitutifs sont également antéposés, miellx .. préfixés au verbe.
A cela i l faut ajouter que dans tOU.t énoncé verbal non emphatique, il n r ;).' a
qu 'lme et une seule place de suj et .' ELUe est occupée par un ,groupe nom.i.nal
(sauf, bien entendu, en cas de coordination).
Qu'en est-il des expansions?
Considérons les énoncés suivants
/Dj èd,j t puiser + ACC/ eaul
"Ddèdj' a pU'isé de Z' eauJ1
(9)
d)8d) ~p t ITIt 1 bS
(Dj èdj /' offj:r + ACe/Mel/ m"gent!
IID.jèd.ja offert de l'ar(}ent à Me?""
Il s' agit de "dèux énoncés dont le schéma respecct-f e8\\:'
'~8)
\\ ___
f
1\\J
01- V T N,\\
'J
c
(39)
N
+ "\\ï ;- N~ + N-z
:1
:'
c!.
.-./'
Les constituants ncmi"lau.x: q,ü entourent le verbe dans ctncun de
ces énoncés constituent tOLlS des argu.ments. Nous en déduisons que les :1I'gwnent:3

:i'~1\\~l~~1:':tJ;r.>\\/·';'.~ .. ".~~i~\\~;~, :<:, /0" t"
'.'
"
- !.j3 -
situés avant chaque verbe sont les sujets (Ni) et ceux situés après craque
verbe sont des expansions. Cela dit, erJ (8) il n'y a qu. 'Lme expansion.,
alors qu'en (39)
il Y en a deux. En conctu~3ion, au contraire du sujet, il
peut y avoir dans un énoncé plus d'w1e place d'expansion, A la vérité, et.
dans l'état actuel de nos recherches, nous n'en avons observé que deux, comme
en (39).
Donc étant doni1.é LL'1 énoncé à deux eÀ'ParJSlOnS (S + P + E
+ F )
.-
_1
-J2~-'
est-il possible de sous-catégoriser ces expansions ? Il s' c_git d 'lln:--l::;rc-)bj.-ème
délicat auquel nous allons nous attacher' à apporter- ,- peu. ou prou .. quelqu.es
éléments de réponses_
Soit les exemples
( 40)
~
\\
.•
1.!
' . J \\
__
d)Gd3 19b
mE]
amakp
"Djèdj a défY"icJzé Ze clio.lrrp de Me '["
(41) d3~d3 ~Sl m€1
~I
/Dj èdj /construJre + P.CCI Mel.! maison/
'''Djèdj a (--,ons·truit u~emaison pour MeZ"
Ces deux énoncés sont de
t:5chéma N." + V +
~
~ et N comme arguments, puis comme expansions, peut
3
critères précédemment exposés.
Ainsi les énoncés (40) et (JLl)_ se récriront
S + P + E + E
Nous aimerions signaler au péL:.'~ég(~,qw:; ce2.?lu:8.ses (40 é-::t J-U)
qui viennent d'être analysées COfl1lne compor·f.;antdeux arguments llexpansi~'::'l1ri,
pourraient) d'mi aut:r'e point cJe vùe, S lanal~lser c.omne ne compo:r:tant qu lune
seule expansion. Ainsi, au lieu de la stl"uctu.re N.
-;- V + N
-:- N que nom,
1
2
3
venons' d.' eXôJniner, elles aura_ient s ClJaCUI~e la. s'tr'ue tlll:e 1~1. to ~l T N . f..aX1S
2
cette perspective, le constiü.iElnt N.,; d5.nSch3.ClLl1e .(k~s rhrases consic!,§r6es;
<..
est analysable cormne un syntag;rnfO: ccmplétü' jl ~3i§queïlce i.mmédiate N N. Cette
interprétation est justifiée, ~~iElplement :

·,~I.,r;~<.;;;·;,,'J.~.:i"'; . :'.,'.•';"; =.'" .:'." ~
• c.

- 44
" ,
- par la possibilité de trarlSformer la séquence immédiate en
séquence
médiate en introdu.isant entre les deux constituants du syntagme, le
connectif
étJf
,
\\
Inf.!
àmakp
"Djèdj a defriché le champ de Mel",
d 'd
\\ ,
. l l ' t r ' "
32 ') us
me
~_"_I el
"Djèd;J a constYait la maison de Mel",
-
1-'8.1' l'obligation de focaliser en même temps les deux termes cons-'
titutifE du syntagme :
msl àmàkp , d')Èd) 19b'
/focus/
"c'est le champ de Mel que D.ièdj a défriché,
msl êi
' d)Èd'j ÙS'
"c'est la mœison de M~l que D;jèdj a constru.it
Nous ne nous étendrons pas outre mesure sur cette remarque ~ dans
la mesure
où elle constitue, en fait, un problème différf:nt de celui qui
nous occupe ici. Il était bon de le souligner cependarlt ~ car tout au moins
au plan sémio-syntaxique il s'agit de deux c'ptions dont souvent le contras";"
1
/ ,
t ' f
'
"
'1'
l
1
()#a.~~_ ~ t,,-ell. t: t\\1'\\ ~W\\~
te est assez del1ca
a
ali'e, en paI'l:.lCU. 1er
orsqu W'l nom... '. ",-:'.
'.' ~i~;<,..: pre-
' 1 "
, "
'.Y.;L':,----:':".'
cède ,Ù.l1 nan dénotant un obj et C_c / ,
Notre but pour le manent est de trou,ver Wi. critère fOrillel a.dé-
q-u.at pour identifier les différents types d'expansions.
Ce crHère, il consiste à transformer la Phrase Pl de départ2rl
une phrase P?, licite en adioukr'ou: et dans laquelle S 'oflère une redist::'ibut:i'.::,n
--_._----------_._----._--_._._--_._--_.__.._------_ ....'--"--'-'--"
(1) En interprétant m~1 ~m'akp et mÉ! êl (110,1-11) COJTIrr1.e N.") c'est-Èi.-dix's C(lmme
syntagme complétif, il estêvident qu~:; les nuances ,:je sens ne sont pas J.e:'3
mêmes qUE: comme N2 + Nj. Dans le pranier cas il faiJ.f.•.:rait i_:radujre (LiO) et
(41), respectivement
poil" 1rDjèd;j a déf':t·1.:ché le champ de '(,1e'[II' iI[)Jèd;j ù: COi1(O'"
J
truit 2.a maison de Mel", Dans le second cas, respectivement, par "D:jèdJ (/.
défr1.:ché l(3 champ pour Me I".. "Djèdj a constru-it une maiscn pouY' jVe Zil. Pal'
cCillllooité, .nous traduisons souvent ce geriJ':'t': de phrase par la j:.IJ~·ewiôre nuaùce
de sens,
.

.:. 45 -
des expansions présentes dans l'énoncé.
Ce critère, formellement, est une nominalisation avec amputation
éie l'une .des expansions ,j mieux, c'est une théw.atisation de toute lél phrase
considérée moins une expansion par nominalisation, suivie d 'Wle repr'ise dans
laquelle l'expElJ1sion omise est focalisée. Schématiquement, la transforrœ.tion
est celle-·ci
p
-+
# S + V -1- E 'f E
#
J,
}
,
P2 ..,..
# n,:) t ét Jf i- E t V + a 1 E + pronom sujet - V
#
, .
U!2a)
m21
(Mel/domer t.FUT(Gnagne(pouletl
!7'1el donner'Clun pO''A.let à Gnagne"
. J
(li2b)
mei
~
èt ,
1
"
par
,
1 -
ow- n-' :SI)
(IVIel(cor,J1ectif(polûet/donne..r/DEF/ GIl.agne(focus!jè pers. smg-
donneI' + FIJl'!
"Le don de poulet (par Ne l) .. c'est à Gnagne qu ft l le fera."
(Le poule.i: que donnera Mel .. c'est à Gnagne qu l-il le dcmney'a)
,
\\
C4ja)
,
1
mE!
amakp
"MeZ a défr.iché le cJzamp rie Djèdj"
._.. . . '
"
, (1)
<, '_l'";'b')
,'m!-I
'
JI '\\,
'\\
, ,-
1
L_,
.....
et
1
qmakp 19b'
a l
djE:d J 'i-Igb
ilLe défr'ù;hage de, chcunp qu rCl effectué Me l.. c'est pour
Djèâj ([U 11.:7.- a fa1,:t/'
La remarque qui découle de cette opération est que l r une des deux
expansions ne pourra j anlais êt,:ce assocj.ée au EUj et par- le connectif ét Jr) dans
le syntagme thématisé. Revenohs aux énoneéf-> (I12) et (lt3) - Les trc"nsfoITf\\?,tions
Ci) Ces phrases43b et 42,b sont tout à fait licites et courantes. Cette frnrd_i)l)'-
la~ion qt1.e nous faisons des phrases J.12a et J~3 a est t01.Olt à fait llnatureJ..lcl!
en ad~ou15rou. Il ne s ' agit .. ~n aucun ca s ct! un procédé ad hoc, de st inêm}:i.que-
ment a resoudre notre probleme.

46
/
suivantes sont agrarrnraticales.'
( 42 \\
"
.f 1 't l '
" , ,. ~ 1 ' '"
" , \\ ' )
, CI
"ml::
El.
1 rar ;)f)
a.
f)g;)S
n·- 3f)
\\ 0\\'1
"Le fait pour Mel qe donner à Gnagne~ (J'est du poulet
qu fil lui a donné".
"
li
't J' 1 j \\ .
•• ml::
El'
l
'.;SE: <:J:5
"Le fait que Me l a défrich:~ pùur~J'{(~* c: "es"!:; un eJzcr.rn[J
cru 'il a défriché".
)
Les expansions Dâjl (42) et d)Ëd) (1-i3) ne peuvent fa,:i.,rp part:i.e
du syntagme nominal thématisé. Contra:ir'ement à' ce que ce" E:xemples peuvent.
laisser suggérer, cette impossibil:ité nIa rien cl! a t tr:ii)uable au tra-i t +
animé qui caractérise râp et d~È;d) (en effet :il s'agit dE: patronymE::::; n.e'"JSCèU-
lins), Lr on peut avoir affaire à. des énoncés où les expansions sont toutes
(
dem;:' a.nimé~ ou inani1Dées, On y rem:rrquera <::uujouT'r-; que" l r'~m2 )i:'ut être ~170fgt.ka.
');{IT:\\~ au sujet, alors que 1 rautre ~e le peu"S p3..s ;
$oj.t les énonçés
(44)
m.,.àt ~
~ 1 1rkiÎ
11ère pers. slng. étayer + !~CC/ mai~;on/ bcis!
"J'ai étayé W'U~ maison aveo du bcis"
,
. ,
mel
àm'··,15 '
d)lm
J~\\\\'
./ Mel 1 étppor~tel' + PROfil fils 1 f'f?TIJrr:E:l
"Me l est; en tY'œin de rar.'1ene~'" une f'eJrilne a sem. fi ls!l.
La. transforrœtion de IltITIc et 1 r autre cio{Jnera. 0 ........ ,'·'
l / Ç ..... ..L
J L
'
,
l"
( -! !a.)
trn
et. 1
àt '
\\
a
.1
êl
!/L,'étaYG\\i€(avec
du bois} que .j'cd, ejfectu.é:., c'e13tune mai.son
C{iA.e ;f 1ai étayée ".

"~
- ~7
' ; .
"
./ 1
e't f ~I
. ,
~ 1 ~ 1 d ~
,
\\ 1 ~ .-
m~
J~w
IS
d
/
~Im
n-dm-:S
"La femme que Mel appo.rte s c'es·t à son fils qu '·il Z'ap-
portel!.
.,
(45b) .. me 1
ét f ( jj(m_ 15'
1 J~W , n-àrn (s'
Des deux expansions inarùmées (44), la transformation e:;cclut
Éli "maison"'du syntagme thématisé, de mênp que d~(m l'fil,<3"., l'une des deux
expansions animées (45), est exclue.
Quelle interprétation doit'-on dormel' à ces faits ')
Il a été déterminé en son temps que le ~;1Jjet est celui des aI'-
gwœnts qui occupe une place de choix parrrLi les arg}.m~nts du verbe. Dans cet
ordre d'idée nous postulons que 11 expansion CJ.lU accepte de rester ;seule avec
le verbe dans la phrase nominalisée mais rédu:i te est en relation plus intime
avec le verbe. Nous l'appellerons expansion KI' Par voie de conséquence, sera
..
~
appelée expansion E
ce ne qu' il e~3t iI11possible ct! associer' au sujet dans la
2
phrase nominalisée réduite.
Nous venons, du point de \\T'Lie taxinomique., de disting1Àer (;;ntre
une e.xpansion El et une exparsion L. Il reste .3. précise:e, dans une séql1ence
ê.
de deux eÀ'Pansions, laquelle est El et. laquelle est E .
2
Pour ce faire, reportons nous c:HU exemples analyse~~ C~2, ~ _),44,
45). Nous avons, dans tous ces cas, des énoncés de structure S 'r P + E + E.
O~lt été identifiés comme expansîmls El d'après le CX"l'CeI\\'.' énoEc.è
les constituants Qgjs (42), àm~kp (LI)), 1(kf:l(!~)~).l ,j~\\\\' (45). Au c:ont:ca5.re
ont été définis comme exparJSiorLs E,,' Ci' après :Le ill2me crj.tèr2, 1es CO;lsti.tuants
L
J1~P (42), d)È:d) (43), êl (4 Ll), d)(m (L~5)o
En conclusion, lorsqu :un verbe corr.porte deux exyxJrlsiorts: la pre..·
nùère, celle qui le suit imrrédiaterœnt, e:3tU.:':le expansion E') ; J.a seconde,
L.
étant l'expansion El' Il est bon de préciser que ce cI"itèr'e es t:. toui~ à fait
opérationnel pour déterminer 11 identité de tout ôl"'gument llexpCil'lsion H ., mêmë'
si l' énoncf? considéré n'en comporte qu'un seul. Si l' expa.::·lsion e~·;t El ~.U. 3C:1'':
'~~.

48 -
impossible de la déplacer hors du syntàgI1B nominal thématisé. En d' a.utres
termes elle sera touj ours associé au suj et de la phrase de dépBTt, da.'1s la
phrase transformée, par le conneCtif ét f ( :
,
suw
/Djèclj/couper + ACC/ herbes!
flDj èd,j a coupé les he.Y'bes Il
/.Dèdj /boire + ACC! eau!
l'Djèdj a bu de l'eau l'.
L'application du cri tère pr'écédenT.12nt dé~ri t clomlera
"Le coupage d'herbe de Djèdj~ ctest de l'hei:,be qu'û a
coupée J'.
1ILe fait de bo'ire de DJèd.f, c'est de l. f eau qu'iZ a bue".
Les eXpclIlsirxJS stJ\\iJ et.m ri3 ne peuvent pas êtr'e ~\\ort.ies du syntagrœ
thématisé. Il s 1 agit bien ct' expanSiOrh'3 El 0
Au contraire, si l'expc...nsion est E " elle obéit absolum:mt ::lU
2
critère
/pagne ( sentir rnauvai.fJ + ACC! D,j èo,j 1
ilLe pagne de DJèâ,i sent mauvaia"
,
 J
a~coj
/Vi2.age/ blancbir + ACC/ Djèdj /
ilLe visage de Djèdj est bl.anc:/'/

··~'l~~~;·.>~fÇ,~~~.~:!:">, \\ ~'l~:~>:('~:<:S ,~~' \\
"
,
'"
'. ,1'
t
,'- 49
Appliquons le critère
-"La puanteur de pagne., e 'est celle du pagne de Dj'èd,.i".
lfC'est bi:en le visage de DJèdj qui est blanc".
Les expansions, dJ~d? (dans les deLlX phrases) acceptent de se
déplacer. Leur rapport au verbe n'est pas aussi intirœ que celui des expan-
sions, examinées en (46a) et (li 'la). Il s'agit d' expaDSions E -
2
Nous terminerons ce chapitre en notant que dans la hiérarchie
des expansions, El' bien que suivant E
(dans le cas où les deu..,,:: se mani-
2
festent dans la même construction~ef3t de premier rang. En effet, nous avons
montré qu'elle est dans un rapport d'intimité plus gr-ande avec le prf>dica.t,
et qu'il est absolument impossible de le déplacer hors du syntagrœ nominal
thématisé ..
_1_ 4_- LES NON-ARGUMENTS
Nous ayons défini cQIT)l1)2non~argLllTents, des- consti.tuants nClllùnaux
-1Q) qui nepèuvent pas être repris par lU1 pronom lorsqu'ils sont
thématisés' (Critère .1 >- ;
2°) qui acceptent d'être déplacés après le yerbe dans la tnll1sfol'--
mation nominale (critère 2).
Ainsi le cas de j {fGD na J"a;u..i(J'UY'd 'hw?:" et de fi-6fln "p-i'Uqgeil , rea-
pectivement dans les énoncés (46) et (4]) suivants :
(lere pers. sing-faire ;. ACC / travai;l(auj ourd t bU,.i::/
"J'a.i t1'ava-i Ué auJourd 'hu'i'"
If,j"'ai' travai'lZé au vi'llage auJoUY'dr1iU1::"~

?.';...;. .t:~' 1 ' .
• • 1
~ ,'.il ~;,
,
1

'(
- 50 -
'.'
Ils peuvent librement, indifféremment, ~3e d.éplacer en début
dl énoncé, sans emphase aucune :
(46a)
j{f~pn~ m1-k8k d~~ma
"Au vi Uage j' a-i tl'avaiiJé au,jmœd 'hui."
"Aujourd 'hui j 'aitravaiUé au vrllage'!.
Cette propension des constitu.ants b/rjh et jËf€[)nâ
à se déplacer
libreID2nt est ~ a.e.surément, une preuve de :LeUY' non--atta(èherœnt au verbe. Cette
preuve est, de surcroix, confortée par les d.eux critèr'e~3 définLtoires des non-
argurœ~ts.
1°) La thématisation ne donne lieu à 2.uCWl prOnCEtl de ra."[:::pel
.:; .
2°) La nominalisation (elle s' imposeclu resté; car 1es c:on~Jtj~t'-l~lnts
concernés refèrent à des non arùm§s) infa,UT}.'"? qu 1:il.s sont dépla.çaLiles da!·:.:~~ la zo·-
d
.
(t"'
f"
2)
ne
es· non-argw-œncs
C.L ,
J~g.
/.
/lM
t
'1
',1 '2

d'h"
"
()n
rava-z- (,,, au. V'Z- (, .a(J'e~ aUJ OUY'
,.U1-. '"

- 51 -
Par définition, nous avons appelé circonstants, toutes "les ex-
pressions nominales non-argllITBnts. Du point de vue typologique l'on pourra.it
distinguer
des circonstants temporels ou circonstants de temps, selon que
le constituant concerné eXIJrirre le temps) c'est le cas de jÉftpna (1-16 et 47);
des circonstants locatifs ou. circonstant~, de lcieu, selon qu \\ils exprim=.mt
l'espace: cas de ba~n (47), etc ...

(
II,-
lES BASES VEPBAlES

/' - 53 ~
11.-
U~S BASES
VERBALES
2 . 1 . -
CIEI\\lER!'-J~T'l'E,C~
Nous envisageons, dans .les chapitres qui vont suivre, l'étude
quasl systématique des bases qu..i. entrent ddrlS la fo:cmation du constitua'1t ver-
bal de l' adioukrou.
Par base, nous entendons «
.t'i.l.YI~:tê .f..e xA.:c 0--6 Ijvdoxiq ue. , c'e.4t-à-
....!
!iULe.. l' 1.L,vU:-té qui 6cit .te. ü('~f'II e.WU!. ,t'inve.ntcuhe. de.4 dé6-i..gvw..uCJn-6 qu.e;
6ou.!uv,;t
,ta. .tangue e.t la C.On-6:tJLuc.tion c1e.~ é.nonc.é.o, .t 1 uvz.Lté .te..xJ.ca.f.e apte à ;.,., M/~ OUel:.
wLee.tem'2.nt à uvz.moILpl1ème maJLqueuJr. pouJt 6OW':.I'U.!L W'l c.ovv:);('j,wal1,[ J.i ynta.xJ.qu.e. apte.
à OJ5-4u.meJi. u.n. de.!.J· teJLme.!.:l d'un. ;.,c.hè.me. d!é.YloYlc.é »
(D. CREISE)ELS,1979~ p.li9).
D'un point de Y'..le taxinomique et chronologiq1~e, nous ç"ill'ons à étu-
dier, d'abord, les. bases verbales à un se~.ü lr::xèrre qui comprerment
a) les base", lexématiques ou bases simples
b î
. 1
les bases thématiques
c ). les bases' déI'ivées
Nou$ él,uron.'3 ensui te à ,~xô.nu.ner l'éventualité de bases qu·::: nous
arpe
r-)
• -, one:
"YJur
..L"~i'
l' instart
,,~ .. J ) par
_
pure commodité. "bases
~
complexes 11 _.
.
Ces so5:t'-éli-
sant '!ba,ses complexes" se p:,:,ésentent sou:::; deux volets : les l.ocutions Vb~bsle8
et les séries' verbales,
JVJais avant d'envisager l'étude et l'illustration de ces différente:::
bases yerbal(~s, 5_1 faut dire que, mis à part l' hypothétique occurrence de précii-
cats complexes, le verbe de 1.' adiouY-I'ou se présente sous' la :forrre d ~ un c~onsti.tué~1t
simple dont le scbéma est comme suit :

CQi)stituant .i'l.erba~
-~
morphèm=s 1l18.I'queurs
+ ., L> e'
"""al.;. In j~.
t· f' )
.u<-X me ve.L U
•.
\\::!. erlva .J. S
base.
Autant par la défini tion que nous avons dormée de la base ver-
bale ("UYlité lexicale apte à s'associer directeIJEnt à li1 mOFphème Dle.rquêllr' ••. Il)
que par les problèrœs spécifiques et déli.cats qui entourent l' ident:i.ficatüm des
bases dites complexes, plus particulièrerœnt les "séries verbales:' ., il nous sem-
!';le extrêmerœnt crucial, avant d'entreprendre la description des bases verbales
proprement (lites, de nous arrêter sur la notion de morphèmes rna.."'queurs.
Nous voudrions savoir ler;que Is des :;norphènBsmarqueurs, si tel est
le cas, àppa.:rt:;i:ennent au constituant,. ver'bal en tant que prédicatifs Yerbaw!~, et
lesquels relèvent d'un autre dorraine.
Nous ver;r'ons plus loin 1 ';Lwortance de cette question dans la pro-
bléroatique de la série verbp,le,
Patti' term.ine.r :.. revenO$ 'uninsta,nt sur l' obj et p;rincipa,l de notre
étude, les ba,ses verbales, pour en souligner l'intérêt pOlU' la lexicographie.
De façon générale .« LCt ,fe..xi:c.olQg-i;{'.• • , jUJj..~L6Le.., CUL pt(.{.J1 gltCiJ/)J1)a;t{;c.cû:"
,W, ·~'Y!.J ~
te.mLttJ~~atiOI1~uJt laquelle doix .6 1appu![elt R.a.te..xi.'c.ogf1..a.pni;e. ~.,!> (HOUIS., Ai'rique
et L:-rngage
d' 7, p . .11). Mais de '1l)é.mière plus prat~que, la lexicQl.Qgie des
bq.fJes, en identifiant ules unités lexico-syntatiques Il? détex'Il'.ine cla,ire.lT.l2nt
l'urJté apte à COl'1,StitueY' une entI'ée dô,ru,~ un dictionnaire. Dans cet ordre
dl .;i:dée? et éV<XiU\\3,..l!.t la con.fec.tiDn d'un die tionnaire, J. BEClY&E écrit ; « La
bM e.. e.n .:to;n.t qu'unité. J!.e..ÙC-<h61jn.taJÙ,qae.. doj'-t ne.c.e,SJ.ilÙJLtme.n;{: fi.'guJLeIr.. c..ornme.
e.f'L.t'tée. çu .6ûU..8.- e..n.t.'té.e. daVlA C.2 type. d~ou.\\.I!1:age. où. t'on ,-s1(J.,.U:e.r.da. l!L(;J~t.\\1eJT.., à.
c.ô..té. de6 ba,MA Q,Ù11Pf..e..q!OU ..e.,~xè.me..j, .te..6 di.'6fjé./U2J'tn déili;\\Jé..ô: Û
c.ompo-sé4,lll.mpJLé..,.
v-f::!:i-<:ble..-s ll qu'iléi OIU- 12.l1ge..ndft.é6 ,Q'uJL .e.e. pR,;;:m id.i.Ç1J.:,!JY1.cr..a.üque.. ou .2di:-011'ja.:tCqu.e. »
(J, BEC,m'if:, _1982, P ,222) ,

.:,-;~..~\\~~~~.~! ..~~ ,
.,
55
2. 2. - QUELQUES CON3IDERA'rrONS SUR LE SYSrlEME ASPECTO-rilOûAL DE L' ADIOUKROU :
_ . _ - - - - - - - -
LES MORPHEMES fViARQUEURS .
.-
-_..
Notre incursion dans le système aspecto-modal de l'adiuukrou
sera délibérément limitée aux conjugaisons positives. Cela ne devrait pas
signifier un manque d'intérêt pour les conjugaisons négatives. En tout état
de cause, nous nI étudions pas le système aspecto-modal en tant que tel: ce
domaine ayant été largement exploré par G. HERAULT dans son important travail
.
d
1
d"
(1)
. .
.,
t
'
sur la g,rarrllTI.nre
e l a lOUKrou . . Nous souscrJ.Vl.ons entJ.erenen
a son ana-
lyse dps faits.
Nctre propos concernera la TI1l3e en éviden<:e de certaines proprié-
tés des morpl1èrnes aspecto-moc!.aLlx qui serO!1t
utiles plus loin dans ]. f~1:~Tpot·hèse
des séries verbales. Les conjugaisons positives nous semblent aptes à fourDi.r
], , essentie l des f;:ù ts qui nous préoccupent, de IIJarl_ière amplelœnt suffisante.
Ces conjUgaisons positives, (·dIes sont au nombre de treize. EUes
se regroupent, morphologiqueTœnt en deux catégories. La. prerrièrE: (comprenant
quatre conjugaisons ~ ne t'ait usage d' aucun morpt2èm~ segn"Bnte.J.. EUe n'utiü:::.e
au besoin que des affixes tonals, La cleuz:ièc[€
c8.tégorie (neuf' conjugaisom:,),
utilisent des marques se&"'Œ'ntales.
mentales.
Il s ' agit de l' accompli:, de J. 1hori:-atif, de J. 1 aoriste et de 11 im-
pératif', Ces quatre conjugaison;:.:; se disting;uectt les t.'J1es des autn:'::; par le jeu
'f:
ton:l.1 sur chaque base 'lerbalQ.. I l ;; 1 e;:;:t pas opportun de nous étendTc longuement
sur un exposé systématique des mar'que::s tonales de ces conjugaisons, ayant JOU::>-
crit à l'étude de G. F-JER1mLT dans ce dor,~aine, Nous résumoi.LS néarJn()::-Yls dans le
(1) Cf, G. HERAULT, .1978, pp . .328~36t,

"
l','
'"-'56
.<
,'~
•.•
'.,
tableau suivant les principales règles de ces conj ug::ü sons .
__ - C~.j;'~ai30r~
r_Vlo_rPhcl0g:ie- . - - - . - - - - - - .
Accompli CI\\CC)
(H)
après la première consor,ne
de la ba.se verbale
Hortatif (HOKP)
J
CH)
ba.se~~r~_~le (H~
...
Aoriste
(AOR)
(sb)
ba:::;e verba.le
1
----------·----t--------------------------I
Impératif (IIViF)
1
(cp)
base verbale
1
._--+-----------
--------_........
Comre nous l'avons écrit précédemrœnt, elles r,;ont au nombre de
neuf: le progressif, l'habituel, le désidéraotif, le futur., le futur p::,'ogr'(::s-
sif) l'hortatif progressif, l'aoriste progr'esGi:t', l' Doriste ftJ.tur',· l' :i.rnnéra-
tir progressif.
A l t instar des conjugaisons sans mél..L''-'ques segrTrnt~lles J nous nI ex-
poseron::. pas les caractéristiques forrœl1cs de ceG conjugaisons. Noto~s, ce-
pendant, que quatre rn3rques ceg;œntales, y cor:;pris l'auxiliaire du fut LU' , .scnt
utilisées dDIls l'e:;"''Pression de ces aspects
a)
am-
progressif
b)
bi-
hQbituel
c)
k:-
déGidératif
d) L'au:dliaire C),'i /I:'-'em:p" pmœ le fLitur
Le tal).lt,au suivant dcmnc la desGription rnorphc1ogique d2ë diffé-
rentes conjugaisons utilisant. cos rr.3nJ.u.es seg;œntale3.

i
'.~' ,
>
,'":'"
57
....~ 1·I.loo~.
CONJUGAISONS
MORPHOLOGIE
i
i
Progressif
am + ACC
Il + ACC.
-_J
1 - - - - - - - - - - - - -
1
Habituel
h'
_1
Il + J-IORI',
1
~~:S;'Qfl~Jt~tt ~---
--,-
' f
/
f-_:_~:~~~ ~~---kl----
V + HORI',
_
Futur
1
~)'tl -r Hab [ .... ,. ] V + HORI'
- _.__...._--_._._--_._--+-.._-_.._._-_._.._._----.-----------_..._-
H'U1-lP-' D-roO"'ne--·Qsl' f'
i
., c)r""p'['
i
'1·"- HOD'Tl
1
1.
.....J.
, . . .
.0'.
-
~
ow
. ! . '~D" .. , .. " ..'
\\ ,
; .... .1
1
---;;~;;-~~-iT;Y'ogœ~~i~-----;:----;:~10Kr--':~v-:-;;~~-~---l
1
r--·------------+---·-----..----·---~-·---
1 _ AOY'i::~~~gœSSif
am + AOR
~'j()~_
rAorIste fUtLL':"
ow + AOR--PROG L.. , ] V + HORI'
1
tI~~ti;~~~"~SiJ-,- a~-:;:-.:~-~--I~Rr~-=-~=--
Il est rem:rrquable de soulig:;ne:", qu'en dehor3 du progressif, tous
les verbes sont port;ew.~s des ma.r'-lues tonales de l'hox'tatif. La distinction
entre ces différents aspects réside moim, 2U niveau du verbe qu 'ô ~ celui des
IYI:3.I':1ues segrr12ntales, CepenrlEtnt, mêrœ à ce niveau, le problèrœ n'est pas si
.simple. La :::;péGifi cité de c113.quc aspect se fait au Gein de tr~.)ü; grcp:.des C'-?t.-
tégories lTIorphologiques :
- Les conjugaisons faisant usage d'enclitiques
- celles faisô.,"1t usage.d 1un cn.LYil:iaire
- et les conjugaisors progres:sives
LI. s 1 :lf',l. t de l' habi tue l et du désidératif. la nat.ure cle l r encli-
tiqLh':', préfixé au 'Jer-be, pS:Œ1et. de les spécifier, de les distinguer d'abord
l'une par' rapport à l t 3.utre, et ensui te par l-apport à. toutes les autres con-
juga.isonS. Le préfixe bi- jndique clairerrent l'habituel, t:lndis que ki-
pri~ le désidératif.

Il s'agit principalement du futur simple et du futLœ pro~~ssif,
mais aussi de J'aoriste futur. Ils utihsent tous trois llau-,'{iliaire 0\\'1 "venir:!.
L'usage de cet auxili2.Îre les distingue de tous les autres aspects. MEÜE: à.
leur ri veau propre ~ ils se ois tinguent l'un de l'autre par l'a.c::.pect auque l
est conjugué l! auxiliaire : l 'habituel pour le futur simple, le progressif
pour le f\\.l.tur prog,"':'sssif, et l'aoriste progressif pour l'aoriste futur.
Au r:ornJwe de qUatre (non cumpté le flrcur progressif qui. a ID. pn.J-
priété de:: fai.re usage ct 'un auxiliaire), les conjugéliscns progressives (prügres--
sif simple, Hortat:if progressif ~ Ao:riste progressif, iUlpél'atif pr·ogl-·essif),
!
unt touLes l€]
faculté de préfixer c'lil'ecLerr:ent au verbe considéré le morphèrre
aiTI- ,
-'-
lequel, avons-nous dit, est probablerrent un ancien verbe spécialisé d8n..s
cette fonction. La. différence entre ces (iiV'eh::~'_: aspects du progresrüf ::'1' opère
.......,:...
. "'--"
."-
par les marques tonales du mc'rphème .segrnental am··· :
- l'accompli pour le progr'e:::;sif siJ11'~)le
- l 'hol'tatif pOLU' l'ho:ctatif :orogressif
- l'aoriste progressif et l'impératif p.r'ogr-essif se di.stingLlant
par l'absence de marque tonale. Ma:î.s le second est nettenent spécifié par le
fait qu'il ne se conjugue qu'aux deuxièi112s personnes, singlJEel' e-cpll.lrieJ..
2.2.).- T'JPologie des rfDrphèlTE's a:3pe~,!;o";'modaux dars le~_
cor1j u~aiEons posi~~es .
Nous venons cl' expcser, dans 1es grandes lignes) les conjugaisons
positives de l'adicukrou. L'examen de ce:c différentes conjugai.sons a permls,
glcbalenEnt, 1'identifj.cation du paradig.TB des m:::wphèn:es Ei::;pecto-modaux qui
marquent les verbes, au moins cians les conjugaisons positL-es, IJ:: tableau
ci-dessous réswne cc paradign12.

ï'
.' >~
59
------.------.-------- ----------:1
MORPHEMES ASPECIû-MODAUX
1
CONJUG_lŒSG\\)S
1
.----.-----+_
-------
i
Un morphotonème Haut après la première con.sonne
Accompli
(ACe)
1
/
1
de la base ,verbal~.
_
.
.
..
.
...
~
D2ux morphotonèrœs Haut entourant la base vE:rbale
1
CH - ~--=-H)
~
.:...
.__
Hor~it~~__.~~OR~_)__..
1
!\\bsence de marque verbale (réalisation .
,Aoriste
1
BaB'
(AOH)
l
.
1
.
i
.-----~-,-.-
-..-·-..·-..-·-ï------..--·-------·..--··-·--·----....----..----j
Absence de marque tonale (réalisation.: Bas)
. 1
1.Iff[Jéra.tif
(nIF)
i
[:~C] [~CC~---------------z-····..-·r-;r:~s:i;~;~;·,·'----·l
b i - - ; ; .
·.'-----··r~:i~·~~-·_(~··----1
··---·-··--·--·+:·;:=e<.'a-[':~~:-·_(~~;~-)
·i
ki
[:ORI' J
·-·---.'..
·-..- - · - - -..
i
.._->c...J..J... ~... .- l \\ .'_L...l.,
. J.... ~_,._.

,
[HORr] .
.'
1
!
"
,
.
1
-..-- :,''',--''--'---0'-1-:-
ow
[, ... ]
y
F~-f:,:A;~--------"~~;;T) ---O----î
IRAE]
'IUOffl-']
, .
.
'
.
1
_ _ _~I'.________ _-'-_._.
--'
._.
.__..
.__
~
o
:
1 . •
!
ow
V
1
1
: 'L:':'utU"t' Prog,re:::.sj.f (FUil'-Pr1)G)
1
' . \\
,.'
IpROO J
IHORr. ]
.
1
am
V
~'-----TBortatif ?;,,&~~~q~f (HO~'l
[::RrJ _[:ORrJ , '.'
-----.~~--.--tAa~i:'e;~~~ssir-~,::~cG.;1
u
(])
[AOB]
IH0Rl']
"
J
.
1
~.
-------------------------'-------..---+...-----0-----.0-.-..--------.-J
am -- ow
[.".J
V
'
1
Aoris t.e .futur
(AOH-;FUT)
1
[ AOR J [HORr J
l HORT]
l
'1
:
.
,
1
-----·--·---··-----·-:":;----·..-····-·----....4----·-------..--.----.---...---..------.--------j
am
v
'.
1
TmpPI""t'--; f' ppnç'rF"~<:;J' 'f' (TF/([)_
1
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0-- .cc ---.--
- - " 0
. - . . . . . .
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i
[llVIP]
[BORr]
1
1
1
PROG)
,
1
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; :
• _ _ •
o

• _ _ • • _ .
. . . _ . '

jh,;,~"
'
~\\ \\\\.' (" ,·t~l
'.
60 -
Un fait tout à fait frappant qui se dégage de ce tableau est
que tous les mOll'hotonèrœs que nous avons préalablelTBnt dégagés dans le ca--
dre des conjugérisons ne fa.isant usage que de morphèrœ::: suprase§œntaux CH
\\(
après la première consonnE' de la base verbale pour l'accompli ; H - H pour
,;
l'hortatif; cp pour l'aoriste et l 1 impératif) se retrouvent toutes d2l1S les
conjugaisonS utilisant des morphèrres segnentaux. Mieux, J'on constate toujours
dans ces conjugaisoDS à morphèmes ~egnentaux, au niveau de ces rnorphèrœs,
une combinaison de marques caractérisant d'autres aspects. C'est le cas du
futur, dont l'auxiliaire est à l'hàbituel ; or nous savons que l'habituel
préfixe, son enclitique au verbe (iri lui--mêrœ a les marques tonales de l'hor'--
tatif .Et que dire du futyr progressif ? D' W-le part l' 8.u.:.dliaire est. au pro-
gt"essif dont la marclue spécifique';'est à l'accompli. D'autre part le verbe
proprement dit est à l'hc)rtatif.
Cela dit, toutes ces m~rr!ues, segmentales et tonales, appartien-
nent-·e lles à un mêrœ paradigrr:e Cleque 1 d' (ül1eurs ?), ou bien une discrimi-
nation pst-e He possible en leur sein ?
Pour répondre à cette 'question, nouc~ avons Lm cr'itère heuristi·-
que opérationnel : i l s'agit, de nouveau, de la nomifl.alisation. Vidée sous-
jacente à cette opération est qu'en nominalisant un énoncé verbal, toute
marque spécifique à 1a prédication~verbale, par' exeI11Jle les lTarques as pec-
tuelles,devrait s'effacer au profit de tout ce qui ne J.ui est pas propre.
.
.
~
Considérons donc les énoncés sui va'1ts, da.;!S lesquels lEt seule
différence notable ne sera que l'a'spect auquel est conjugué 1e verbe.
prÈd)
o
Frogressif
/Dj èdj / manger +, P.h'OG /
Civette /
"n . '~o'
_,.Je.......? est en
->
Habituel
/Dj èdj /manger + Hi.\\B /
Civet t te /
"T'!'J'e'dJ' a l l1o'nb~' of:l.{.a',.> a'e
~...
.
.
(,,_.1
t·· '''''
\\ 1...••
(46)
d3~d3
k- rd?
prÈ:d)
-~-
Désitjér-ati.f
/Dj èdj / manger + Dp
/ Civette /
"Djèdj voulait manger de la c1.:vette"

-·61 -
(4'7)
d3Èd3
b-
owf d3
prËd)
...;.
·1:<ù-cur
,.,' .
/Djèdj /venir + HAB/ manger + HORr/civette/
IlDjèdj mangera d~ la civette TI.
1
( liS)
d )8 d ?
àm f - (lW i .'.. rd)
pî€ d)
-r
Fuh.u' pro,ç""essif
1
/Djèdj /verrir + PROG/rnanger + HORr/civette/
"Djèdj Sg mettra.il manger' de la civette".
(49)
Hortéltif p:-cogreEsJ...,
/ Djèdj ! manger;:.;+ .HORI' - PROC /civett8/
.".'
"Que Djèd...i se mei~i'e cl mangel'.' de la civette".
~ . t
(50)
d)Èd3
àm-(d')
~;SdJ
."
Aoris te prlJgres~'lf
!Dj èdj / lnanger + AOR-PROG/~i vèt.te/
:/D.ièdj mangeait de la. eivette ... "
+
Aoriste futur
/Dj èdj /vem.r +- AOR - PROG/nanger + HORT/ civette/
IIDjèdj allait S8 mattre cl ma.nge:!.? de la c·ivette ... "., etc ...
(52)' . àm - fd3
PrË d?
+
Impératif progres-
sif
/2è pers. rn&T®'.):t' +- L"1lP-PffiG/dvettel
IlQue tu. te mettes à me:nger de la c-ivette "~.
.sous)' angle pux'erœnt foarel deux fai.tf; ressor'tis:3ent de la nomi-
nalisation des én()n(~és 4l~ à 5~? :
.1 ° ) Disp81"ition
d.e tous les morphèm::,8 seg:rentaux constituaYlt, le
paradigme des conjugaisons avec DJoY'phènes segnentau:x.
2°) Regrouperœnt des phra.ses nominalisées en deux groupes ct' apr'ès
le sc.hèrœ tonal d.1l '.r~rbe .nonlire.l.isé _~ .Ce sC}lèrre tonal es t
- soit 5emb lat le 8. celai de I l a.ce ompl i :

\\'. ~• .'\\...-;I ..~..
"i;: :.~
1
• . ':'!
.'- 62 -
/Djedj /conn/civettehnanger/DEF. 1
"Le fait que Djèdj a mangé de la dveUe"
/Dj èdj /c;orm/ci'lette/manger/DEFI
ilLe fait que Djèdj ait mangé de Za civette fi.
Se retrouvent dans le premier g;roupe (verbe nomin:lJ.isé 3uppcrtant
le ton de l'accompli), le progressif, le fut!.,:J:" progressif, Il aoris te progr-essif,
l'ao:!:'Ïste futur et l' impératif p}~:8gressif. Ces conjugaisons se différencient
des autres par le schèrœ tonal del.eurs morphèrœs seg;mentaux qui. est celui de
l' accornpli~ sinon qLÙ est non manl\\.ié (réalisation Bas C) comITe à Il aorü,t;e ou
à l'impératif.)
Dans le secoild groupe, se retrcuvent 1 'hortatif progressif, le dé-·
sidératif, l'habituel et le futur."C'..e groupe se distingue très netterœnt du
premier, sur le plan forme l égalem:-nt, par le schèm~ tonal, touj ours Haut (1)
du rnorphèrœ segrn::mtal.
Ue:»''Posé de ces faits nous engage à établir l.m2 discrimi.nation en-
tre les différents morphèmes TILTI'queurs de :l. \\' adioukrou
a) ceux qui disparaissent dans la norrj.nalisation sont des prédicatifs verb::iLL'{
à part entière. En effet, écrit M. HOurS «
LeA piLédi..c.a..:tJ_n,,j vlùtba.üx<'Jol1t a.:t-
teJ.ité.6 .daYL6 ..e.' énonc.é. de. -type. vVL6oi, e.t J.i eu1.e.me.n.t daVLé c.e-e.LVi.-.f.it »
(M. HOUrS,
1977, p. 4Li). Jl s ' agit des rnorphèrres am- pour les progressifs ~ b i - pour 11 ha-
bituel, ki - pour le désidératif et l'auxiJiaire ow IIveniY'''' pOLll~' le::3 flltU.CS_.
b) et ceux qui se 'rraintiennent dans la nornj.nalisation.
Qllel est leur statut ? I l est impossible de dire qu'il s'agit de
prédicatifs nexiques. En effet la définition que lion dorme des prédi,cati,fs
nexiques est claire et précise : «
M,sOCLV.i è.. un.e. bt;{,!.l2., /L'::J C.(;VL('.oU.J,·J~ltJ...t a ta
6oJuna..t..(çn d'un c.oYlJ.i.tU:uaYU: vr.JLba.R.. PM c.OiWr.e i.t~ appO.JT..ilM!.l m.t auf.,,6A,~ a6M)CA:.~~
à un nom daJ",/.} lm é.11.onc.é oil aucu.n. vVLbe n'e,/.}t. J/.e.QU-<.6 .• dOVtc.. dM6 Ul'l é.ywn(~é. YlD-
mtYU'-X .. , De. te...f.4 p.Jté.cf,;~eati6·5 J.iont. a.6J.ioué-6 à un l'i.e.XUJ.i qu'.LE food VlO;)K.rLLl.toiJ.
vVtba1. »
(M. HOUIS, 1977, p. 45).

.:.' <:.'j~:,;·c: ;~\\;>'1: '
"
..
't' •• '~,\\:.: ,1
D'une part lesmorphèJœs que nous avons isolés précÉ(demrœnt ne
sont pas attestés, en adioukrou, lldan3 W1 énoncé nominal". D'autre part 1&.
phrase verbale nominalisée ne constitue pas un énoncé nOIT'inal à part entière,
mais un syntagme susceptible d' assLUœr des fonctions nominales.
Notre hypothèse est que les deux morphotonèJœs Que supportent le
verbe nominalisé (Haut ap:Cèi'3 la première consonne du radieal, del...L'<: morphoto-
;/
nèmes Haut entourant la base verba,~)représentent des modalités ct 1 actualisa-
tion. Par modalité r] l actualisation nous entendons la maniè:D'2 par laquel.le le
prOC;ès s'inscrit dans la réalité.des faits au moment du discours.
Du point de vue du mcjde dl actc.ialisation, now:; éLLœons W1e opposi_-
,
1
tian à deux termes conf'ortée en cèla par larrL::u')ifestation de deux schèmes
tonals dan.."', la norninalisation.
D'une part l'évènenr:>nt. peut êtr'e perçu cormœ s'inscrivant eff("c-
tivernent dans la réalité ; il est alors pré8enté par le locuteur) au TIYJITent
où il parle, soit COrnm2 achevé, soit comrœ absohuœnt p:roboblc.
D'autre part llévènerœnt est perçu cornrne sortant de la ré,lJ_ité,
. \\
de la certitude J découlant de la s{~le cor~jec ture li /
Dans le premier cas l'on pa:rlel"a de mode ::l8tue1. Ce moi,.? regfJupe
les conj ugEtisons qu...i. laissent au verbe. ;nomi.nalisé une rnéE'que tonale semblable
au schèrœ tonal de l'accompli : un morphotonèJœ Haut aprss la. premièr:..:: COlJ;:50n-
ne
- de la base verbale.
Dans le second cas :J Ion parlera de mode inactuel. ()2 mcx.le regoupe
les conjugaisons qui. laisse au verbe nond.m:U.isé une marque t()ilë.L:~ identi_C[ue
au schème de l l horta.üf : deux morphotonèm28 Haut entourant la base verba.le.
Considérant toutes :Les conj ugaiscns réunies, et tablant j' \\..me
pa..""t sur le schèrne tonal du w'rbe J pour les ('.anj ugaiscns sans morpl-jèmes seg·-
rnentaux J dl autre part sur le schème tonal du verbe nominalisé pour les cun--
jugaisons faisant usage d'UI1 morphème ss-g;rœntal, nous pouvons présenter le
-----------------------_._--_..---_._-----------_._-_.--_._---
(J.) Nous tentèr'ons tout à l'heure de décrire ~ p01..œ chaque conjugaison ~ Jô.
rranièn:, dont les faits s'inscrivent dans la réalité ou hors ,de la réalité.

Sans entrer dans les détails, '(lisons que ces deux tTi~~nlf..s_'Vlllat-W
sont susceptibles d'être établies avec l' aoris te futur, à. la différence près,
que l'évènerœnt, cette fois n'est pas révolu, mnis situé dans le cadre d'Lm
futur tout à fait proche.
L! impératif et 1: inlpératif progressif se classent bien p2.I'mi l'~s
conjugaisons actuelles car Ir inj onctioil, di abord, s! adresse à un inte~:locutel...tr
nécessairerœnt présent au mornent du discours, ensuite, concerne un évènement
ou une situation présente, immédiate. A lem.'" ni veau propre l' impératif Ee dis-
tirlb'1le de 1 r impératif progressif par È fait que ce dernier peut avoir> selon
"/
le cas, une valeur inchoa 'ti'le ou continuc,ti'le
(58)
) d~
prsd3
/2è PERS. SING-m3nger + IlvlP. / ci'lette!
"Mange â-e la ciix}.tte If
/2è FElîS, SING-manger + IIVfF, PROO/ ci'lette
llMets-'t;oi à manger de la civette f! üu"Sois en train de manger'
de Ù1. eivette"
Quant à la con,jugaison progr'E~ssive elle intègr'e totalem:mt :Le
cadre de l'actuel. Elle s'applique à Lille situation factuelle dO!1t la réaJité
est .ürmédiatem=nt perceptible au moment mènE de l'enonciation.
(60)d~f;d~ èm' - ld)'
pr-È:d)
/Djèdj/ manger + PR"JG/ civette/
llDj,èdj est gn train de manger de la r-::i'uette rt•
L'évènerrent a cours au mOT:l2ntrnerne du discours.
En,fin, le futur progl'essif s'insère tout à faj:t bien dans lE': do··,
Iflrune de l' actuel ~ contraireIl)::::nt au futur simple. Cœrrne nous le verrons tout
à l'heure, ce derrue::.'" exprirœ une intention, une velléité. L.e i'L1tUI' progressif
,1
quant à lui, par sa valeur inchoa=~ti'.le, exprime une situation tout imni'diate
que le locuteur colle à .la réalité, en tant que ce.rtitude qui ne saurait faire
défaut t

- 67 -
Le locuteur expriITî? u:.'1e certitude, dont la manifesta.tion est
certes imminente, mais qui ne saurait faire défaut, et il en rai.t part à
son interlocuteLLl'.
A présent le mode ina.ctueL Il concerne les conjugaisons cla53ées
dans le second groupe: Eortatif, Hortatif progresûf, désidératif, ly31Jituel
et futur. Formellement nous savons que ce mode inactuel se distingue de la
modalité actuelle par la Tnanifestation de deux affixes tonals FIant entonrvillt
la base verbale, et dont l'une des conséqi.Jpnces est la soumission à Wle réa-'
lisation haute (') de tous les ~JlorphèlTe3 segrœntal..lX) au moins pour ceDes clef:
conjugaisons qui en font usage.
Le prototype du mode inactuel est, par excellence) l'hoY'tatif. En
effet cet aspect porte COITll1"B marQ~ ..les forme Iles distinctives les m&v-ques de
la modalité inactuelle. Au. plan rlc)bionnel,; c:'est par l'hortatif que l'on peut
donner un ordre à une tie'rce personne absente de lé'1 ::rituation du ctlsc:'JLtrs., ce
qu'il est absolument impossible d.e· fej,re avec l' irn;)ératU ou l'impé:catif pro·-
gressif. li ce propos, écrit G. HEPAtJLT : «S/L JJf. rnoye.n de. ..e.'lio/l..tat.L6, j'a.-
d/uù~.6e un oll.-d/1.e. à une. pe.J(;SOYiI117. non pJré6(!..V!},~e., (~'e.6..t 6.i..<!.n que.. F?.i~\\)·ùage. une.
action QLl.'(:débo/Lde..le.. c..a.dJr.e. de ta JLé,a..tLUZ. qu<.. m'u'.;tou/te.. '>'-', G. HEENJI,;l\\ J,978,
p. J'75).
D'une rnanière générale 1 'hortati!" est IlO; nK'Ycn p2,r' Iequs'] l! on
r:;eut érœttre ur') ordre, Lille obligation ct' intérêt gi?nér'él1, impen;onnel ta.:1t au
niveau de la source d'émission qU(::: de la de:~tin3.tion. rCout cela. rr,,)(Jtre bien
que l'hortatif' se situe netté::Hent2u delà du c2.lire de l'actuel} et que srXl
domaine est celui de l'inactuel.
(62)
/Djèdj/maYlger ... HOm/civette/

Ion / faire t HORr(' 'l'nwaiJ. / vite/
tlQu'on fasse vi'te ~e travai7.".
(64)
s(tfâ
l'maintenant/tambour/ retentir;, HORT/
Les faits qui viennent d'être éV<X.lués concernent égalemerlt l thor-
tatif progressif ~~if·c.g_gh~}~~.:~qu '"ll a en plus soit une connotation
continuative, soit une connotation inc.hoa :tive :
(65)
d)Sd)
am.,. rd)
prËd7;
/Djèdj /rnanger t IIom. pROGI

' L
1
Cl 'le~ '.leI
J'Que DJèdJ se me.tt:e à mahger de la (dvette" ou "Qu.e Djèdj
continue à manger de la civette ".
(66)
sttfâ
t
am
- (1<6
(n:aintenal1t/tambolLT'/retentir + HORI'. l'ROGI
'~A pl'ésent., que ~estam..'l)ours se me·ttent à l'etentir/l,
Le désidératif 3' inscrit nettenl2nt dans ce mode inactuel (~ar il
exprirœ un $ouhait,'une vellp,ité qui, le plus souvent est resté irréalisé,
non satisfait
k- (d"/
/Djèdj (r!13nger + DES/civette/rosi 3è PERS. SING-t:rouver + Ace
- NEGl
"J)jèdj voulait manger- de /~a eivette mO:,,$ i~ n'en G pas i;r·(nrué".
Egalerœnt l'habituel s"insère pé'Ll'fait2rœnt parmi. les in3.ctuels,
car il s'applique à des acti.ons répétitives, habitLielles qui sortent du Cé':'.dre
de la réalité prosa.l.que, presente, pour celle générale et tout à fait vagu.e.
(68)
d3Ëd)
B-fd) prèd)
/Djèdj/ma~ger + HAB/civette/
"DJèdJ mange (a ~'hahitude de manger) âe Za civette".

~!:i<:''.. :...:~t'i~'\\,:"
~
j , ' . .
- 69 -
'"
(69)
wÉI
b-Éw ndêj
an
rianQ
IOn/rœttre + HAB/viarKie/prix rœ.rché/
"On vend OwhitueUeme11t:) de 'la viande au mo.Y'c:hé".
Mais rien ni indique qu'au moment de l'énonciation} on trouvera effectiverœnt
de la 'viande au rœ.rché.
Avec le futw:, nous SOInrres déUlli le c1omal.ne de l'éventual.itp pLl.Y'e,
du conjectural :
.' '
.";-,
( ,/0 \\,

1
b ..,. ôw
1"
:
,'(
/Dj èdj /FLJT' 1- m2J~[~er/
civette /
"Djèdj m.'7-ngel~o «~~ îa cive-tt;e'!,
..
I l s'agit d'un évènement que.l'on prévoit, d'un évènerœnt ulté···
térieur qUl ne peut figurer en aUCu.Tle façon dans .le domaine de l'actuel. Son
cadre est tout sin1plerœnt celui de l'ina.ctuel.
A ]" issu de cet exposé .que faut-il retenir '? Sirnplerœnt que le
systèrœ verbal de ].' adiouJ.œou conl",.aj::t W'le 0PPos:LtiorlYl)odale à éleux terrnes ;
la modalité actuelle et 1."\\ mexl2cl;ité i.nactuelle. ():~tte d:Lstincticn s' éta,blit
formellerœnt ct' après les s2hèmes tonals
dévolus 2. eb..a.que tenn.':; de la.
modalité : un ton Haut (') après la première c:onSOl1l1E~ de la baze verbale, ou
'ans
t '
. .
~
"'f"
b
d
( ' " t
i '
~
Cl.
cera:Lr12S conJugm:sons spec:l.. ,lques a SEmee
e marque
.t-\\.Œ'J3 e e ~ JJTpe-
ratif) pour l'actuel> et dellxIhorphotonèn12s Haut: entourant la b,<=J.3e ve:r>balc
pour l'inactuel, La pa.rticularité cie ces l:Brquesde rliodéilité :2st qu \\ elles
combinent avec les prédicatifs verbaux pour fox'Iœr les c~)nstitutant,s verbaLJ..x
d' W1e part, et que, d'autre part, en 1\\ absence derro:q:Œ'lèmes seg,.."11Bntaux, elles
jouent le rôle de prédicatiff:: verbill'!X) tel il l' a..cCC>fflpJ..i et à .1 'hortati:f.

·~r.,t~t':.<: ~ :':..?; 1; '. ""'~. ~ (

l ' -",!
70
2 . 3 .- LES BASES A UN SEUL"LEXEME
2.3.1. - 'Lés bases simplès oübaSes lexéniatü]ües
2.3.J.1.·· Ip-s lexèmes yerbaux : problématique
D'une roanièI'e st:r'ict.e le lexème se définit comrœ «
un.e UYi,Ltê. de,
p/l.~e./l.e. aJtticuit1.-tiol1 -i~l1d-L\\}ùi6le.kl1 u-yU;t~,ê,6 p.fu6 pe:ti..te/.5 de même (Jjl:tÙ~.u..W-,t/~Oi'l»
HOUIS, A...f':r'ique et Langage nO 7, p,,18), Il est :hrportant, pour la suite de
notre exposé, de préciser que la rlotion de lexèrre ne relève pas nécessaire-
TIEnt du m2IT)e plan que de celui de base. La base, nous l'avons définie comrœ
une unité apte à s'associer directerœnt à un morphème -ID:-'Jrqueur (dans le cas
qui nou.'S préoccupe, les morphèmes aspectO:..·modaux) pour fo1'.1'02r un constituw:Jt
syntaxique.
',,~:~ Çertes~ cbmrœ ~Uécrit CRE:;r.sSELS" «Lf:.LJe. peu.t'~u.e.te. .ee.x2:me., dé6i-:
yU," c.omme., une. un,4é le.«C'Me. iJr;r.édu-ili6le., I.J o-<-.'.t o.p.:tf?. à (J/Si.lwne,/l. pail. ,f..l.u:-m~me. le
.
,
J.>:ta;tu.t de. 6M e, C'~..t à dùr.e. à J.:i 1 ajJ.>'ociJz./l. d,lJr.e.de.me.vl--t à ,..tel. 011 :tel pCUlcd(gme.
de..TlJofiphème6 maJtque.uM ~~ (CREISSELS, -.197~~, p . .121), C'est du l'e~·:;te le cas
le:blus:'~Gr~lJùnérœntrépandu dans la plup~"t def-o lar;gue~. Et (;e cas est, éga.-
','
~
..' ....'.. :. . .
' ..
leIœnt" largeI1)2nt valable pOllr ·1' adioukrou (2.3 ..1.3.).
Cependant., poursuit CPEISSE~ dans .l'ouvrage cl.:.dess\\:J8 cité « i l
pe.u:t a!lJrJ..ye./l. aUM-i, que. le. ..e.e.xè.me ne J.> oi.,.t en. qu.e.fque. BOtr.:te. qu 1 u-r'(?' (.Jj,~,tJrll.C..t{OYi
déc.Qu1.aY.l-..t de l'anal.!jJ.>e. ül1guJ.J.:,:ttque.e.:t do.L'J'2. YLé.ce.J.>scU:'te.ml2.nX.6,1 (l..t,,~(Jc.·i.:eA à. de.~
détr.iva;:t{,nl:i pOU/l. pou-vo..c>'t ÛOU!l.wJz. I.a. 60..6 e cll!. c.()V(,td-i.tu.ant!s lJifl1t:a.xique;.;, ~>r:- Il
faut convenir que cette sitLlation est assez rare; mais elle est att.estée en
adioukrou, ce qui nous oblige ~. distinguer deux types de lexèm::s : L,::x;?nES
autonomes (2.3.1.3,) et lexèms3 non autonorr:es (2. j . J., 2), Les prepüers s '8...,,;So-
cient d;irecteJl1ent à des morphèmes marqu'2w:'s pour fourni:c la based '1111 consti-
tuant syntmque ; les seconds n'ont pas cette capacité: nous allons le voir .
...•.. ;.

- 71 -
2.3.1.2.- Les lexèmes non-autonomes
Nous appelons lexèmes nOD-autonoITEs) des unités minirnalesnon aptes
à former en tant que telles la base simIlle d'un constituant verbal. Ce type
de lexèmes ne peut Si associer dire.cterœnt â des morphèmes ITlcTI'queurs. Ils ne
peuvent fonctionner que comme rad.:i.caux. Ainsi les lexèmes non-autonon"BS doi--
vent nécessairement slassocier à d.es dérivatifs thématiques pour fOUl"'llir la
base d'un constituant verbal (cf. :2.3.?).
Voici quelques exemples de lexèmes non-autonorœs
ek
ukp
of
n;)1l
.. d')È:d'.) èk'
d '.)t d:z,
-
/
èk '-1
/Djèdj/ V + Ace - DER,(
-IIDdèdj a rô·té",
,
,
lêbn
ukp
/pierre / V .J._ ACe - DER!
d3È: d3' ot!h d3J-m
(Djèdj/V t ACC-DEf~fils!
(iD 'il .
d " .
. 1 -"
- - 'Je_;) a mau .1.- son fZ-1--8
,
·:.J-'.i

.. d)Ed)
nSn
lE 1
iDj èdj! V + Ace - DER! lettre/
1
'.
"Djèdj a écY'i tune 1-ettre ".
2.3.1.3,"" Les lexèmes:autonomes
Sont considérés cormne lexèrr:es autonorœs, contr:n:r'en-eJl taux premJ.ers,
Il- t
.
des unités minimales aptes à forlT~::; la base simple d'un constituant verbal. A
..
Il

ce rüveau nous pouvons dire que la: base verbale sllTlple ou base lexéméltique se
dé fini t cormœ ce Ile.,.. là qui c o:L.'1cirje avec .le lexèrœ aut Ol1OTre ,
n est toutefois bon designc.1.ler que ces lexèlœs autonOJn2S fonction-
nent comrœ radicaux dans les bases dérivées (cf. 2.3.3.).
F.:xemples
,gb
"défx>z: cher lJ
';)'tl f
'''j eter"
(S)
m ... 1gb'·
èroàkp
'l'
.
( f;re per's. S1.ng
(6~
(Dj èdj !.jeter t PH,-:Q /' ca,iJ.lou/
l'D-iè--f,'
_--"(.
(~~
ost:
ç-...
_
'_"11
';'1Y'-;'n
ç;:,_.,
.A.\\.... r
~;'o
~.'
J·.::rf·e
l;...
....
v.,.L
un
",L-
r'a":'1
v
, & i_'.OU':
,
. ,
Cl)
,
.mc i
pôp
d? 1:11
/Ilie l(caj oler cr ,Ace(! fils/,
liMeZ a cajo Zé [Jon fiZ.s-"
',.

-73 -'
~8)
~
1
\\
ml red 1
à
I}À pers. sing./sentir + ACel sauce ! DEFI
'7Z a senti ld sauce"
'1)
Un inventaire que nous avons voulu ex-l1.austif'
a permis l'identi··
fication de 27 LI lexèrœs (autonoTI12s et non autonom~s). Nous exposerons, W}
peu plus loin les principaux cri teres qui ont présidé à cette identification.
Nous disons tout simplenent, que ,le nombre relativenent réduit de lexèmes
l'V':>
peut en aUCWl cas sigrrU'ier une pauvreté de la lanbcue. Bien au contraire,
ce pourra.i.t être la preuve ct 'une d.chesse conceptueHe remarquable. l\\1ais là
n'est pas la problème.
Ces
lexèmes sont c.:tractérisés, entre autres traits :
..
- par leur grande polysémie, du moins pOUI' les lexèrœs non autono-
mes
~xeI1Jlles_:
at
insister
appuyer, soutenir
accurnuler (au j eu) etc ...
ul
tisser
, puiser (un J.'iquide)
. battre, frapper: dormer de grands coups etc ...
- par leur grande aptitude combinatoire. L'exposé des dj:fférentes
bases non lexématiques en donnera les preuves. Nous citons pour mérno.ir'e que 1-
ques exemples fondés sur le lexème. ig fJ
"cogner'; atteiY.élJ'e"~ dont les capa-
ci tés cort)binatoires sont re111:.1I'quables
a) g-igf)
"couwoe"
b) i gf)-n
"joind:L>e "
,
c)
ET!)
1
igf}
"boiter"
d; igf) M "ajouter'Il
C1) Nous précisons;encore, que malgré des erreurs ou oublis éventuels, nous
avons visé à l'exhaustivité en recherchant systématique-ment les lexèmes
vet'baux de l'adioukrou. Il ne sfagit donc ni d'un échanti11on, ni d'un
corpus de hasard,

":' ~ 1.:'. ,;~. 1;".,.
.<r ~: •
. ,:i'
?
. (~
.'\\
.~ "7'4 -
' .'
e)
igr) mJr)
"adorer"
f) i gf)ûg~
En Ca), nous é'vons Une fan ne dérivée pa.r préfixation (cL 2.::,.3.)
Les propriétés morpho-syntéLxiques de cette dérivation seront e:Xliœées u'ltérieu.-
:rement.
En (b)" il s ~ agit d'une form:: dérivée par suffi.xation (cf. 2.3.3.).
Enfin de (c) il (f),s tagi 1:---i1 de bases C',omplexes ? en l r CCC UrI'e rlC 2
de locutions verbales ? L' analyse de ce type de fOrfœ verbale nous le lii.ra
f'
,,)
J.j

( c",. r:..' .).
2.3.1.4.- Morphologie des lexèrres verbaux
L'ense;J1.ble des lexèr[};?3 verbaux se répa:ctit en 39 % de tTi0110SY 1103,--
bes de structl:œes VC et C;VC ; et 6.:1 % de disyJ.labes de ~:~tI'uctuC'es \\TGV et CVCV'.
Les prerm:ers sont tous des JEx:èmes à syllabes fel1 m§e.s, :::101"'3 que
les oeconds ,sont des lexe1l')23 à syllabes ouvertes"
2.3,.1.4 .J, - Les lexèn~f) de st::vctuTe VC
Sur l.'ensemble des J.exèrît2G, 2L\\ % envir'()n sent df~ strlJ,ctu.:ce~'J IlC.
Au plan phonén:atique, le :lexème VC est l'unité lezéDHt:i.que :La pIus f3inrple.
1~=Jb
"se Z-ever ; âéf'ri-cher rl
e l "êt~"'e"
eb
"prendre" l"ecevoir
2JW
"cueil·lir ; fY'-ty-e"
us
"construire" bâtir " po:!"te2~ (un chapeau) ... If
.:'

,~-: ~
<
• ;_,
.:~.,. .;.~-.: ;: ••; ,l
"
f.
,
:i\\ 75
2.3.1, l.j. 2. - Les lexèmes de structure cve
Ils constituent 15 % environ de l'enseIPble des lexèmes verbaux.
r-' 9
'"arracher'''
pi 9
"pousser.• bousculer ll
dad
"dire f'
Sens vl"ai.rrent entrer' dans les détai Is, car ce sera J' obj et dl une
étude particulière, siglalons qu 1 i l existe dans la langue, a.l.L': côté::) des 12-
xèrnes CVC, d.e~3 bases dérivées C--:-V(~'t Corrnent peut-on d~istii1g1Jer llrl lexèrre CVC
"
d lune base verbale dérivée c-vc ?
En eff'8t, devant une strdctu.r8 [ClfC], il y a un problème. -Rien ne
prédit, a priori, qu'il s'agit d 1 un lexème ou d'un dérivé. Ieproblème fort dê-
licat qui se pose à. ce niveau, est àe trouver des critères convainc2...nts pour
identifie:{' un lexème (VC ct 'lITi dérivé C-"lC, les delLx étant phonérratiquement iden-
tiques.
Considérons d'abord r ,_9. IIQFPacher Il.. .e.L<I "pOUSBCl~, bou..'3culel°"
etl.i.9. "ou?-,Y'ir".
P
él."v-.
t
-..
pt-
1"
1 r- ("'nt
-io' -r nt·
., - ~""
.:,
," 've; (' - 1
.pp. ~ dnIœn
E,.E - v
COrmTIUv .•• ,
\\.. ~.Vé:lL
lL.'1 lrem__
Sc:gme.1'J . ,,' . 1~ 1 •
On pourrait les considére:c comrœ des préfixes.
Cependant, .les seu,18 .préfixes verbaux attestés en adiow"-Y'ou.
(cf, dérivation) sont constitués pa.r un segment redoublé (génér'alelTPnt la
cOnSCnll'1e) de la base verbale . .r::, .p.. ct f ne peuvent dans ces conditions être
le redoubleID2nt de .9. dans -.L'l' D'a.utre part, il n'est pas attesté en adiou-
krou de lexèm::: VC ::ig. L'hypothèse: diachronique d'un radical 2.I1cien ;~.9. ayant
généré par déri vati on ..!:i9., J2.!...9. et :iJ...9. ne nous SE:mb le pas satisfaisa"lte, car
d'abord nous SOITlID2S en synchronie et nous n'avons pas de preuve his torique
ensuite il nous paraît hasardeux d'établir des l'approchements séma.'1tique~l

, ' ~ '.
,',
--'76 -
entre ces différents mots, ce qui n' èst pas le cas dans les fonœs dérivées
C-VC ,we nous exposerons plus tar'd et dont voici quelques exemples
at
"appuyer"
-+
t-at
"estcurrpiUer:> appuyer plusieurs fois"',
aw~ "puiser (de l'eau) -+ w-aw "puiser (de t'eau) en grande quantité'"
,t
of -a f
Ifé te ndl"e Il
Considérons maintenant les exemples dud "rIil'e":> ded I!être bon:>
êtl:'e sucré" et ~ !/eajoler".
Contrairerœnt aux exemples précédents, nous avons une structure
phonématique C-l VC , L'on pourraitaJors valablerrFmt faire l'hypothèse d'un
1
redoublerœnt de consonne; caractéristique de la dérivation préfixée (nous ex-
poserons cela en dét,ül ultérieul'enent).
Ce la revi.endrai t à admettre l' OCCtLlTence des lexèrres non-élutonc-
,rres ;:ad, ;:ed, ;:~. Nous n'excluons pas la pertinence d'lune teLLe eX"jJ1:l.ëation
cela pou..'':'Tait bien être le cas. Cependant cette soluU on (ie nous semble pas
déterminante pour la bonne raison ql:e les seubs bases issues de lexèm~s non
3utonorres fo:rrœlleTIP.nt attestés (nous le verrons en son temps) sont des o2Bes
1
thématiques (2,3,2.).
Dans tous les CRS la solution la plus économique nous serrble être
de cons~l··de~""c>r les ba'"'es d- -j
ded r,t~ r,oo'n
(>-~""'" -"8c- -lex::;l~c.>'" ';'n~e"r>'~blpc::
~u "12::
,
, . , J , ' : -
_
~-'_
,~,
,_....:
ç
"l:.::.r:., ~O',!"IL \\.1-,".
Çl~_._ ..L••~_~u ,.,~~"
ct, "
-
ne titre que :les prerrd.ers.
Enfin les exemples 5~g "libér-ey:" et 1~9. "rincer", Au c()ntr8iré~
des prerriÎ.ers exemples) l r on pourrait i.ei i,soler url radical attesté (Jans la
langue comme lexème; de structure VC
Il devif:nt alors tcnt311t
de fa;i~re l'hypothèse que de3 dérivê1tif:::;i1e,,'baux (~,- et J,-) ccmrnutent en plJ-
sitian préfixée pour générer à partir de ,?,9"
les fO:rIœs verbales dérivées
5-
.::>g et~,
Lr hypothèse n ï es t pas A reteml,') pour la mêrœ r[i]:son que ce.lie
énoncée à propos de ri 9, 2ijt et liB.
le~-> seuls préfixes verbaux attestés en
aclioukrou étant COr1sti tués par le redoublement ('1 'Wl segment propre à la base
verbale. D'après ce cri tèrè s et 1. ne sont pas de~) dérivati,fs verbaux,

, . \\.;'. '.; ," .,., '~:':':\\ ,.,
:,
1 . '
- 77 -
Du reste 9 l'initiale des lexèmes, il est fort possible d'a-
voir l'occurrence de pratiquement tous les phonèJl')':;s consonantiques Cà l' ex-
clusion dé h).
Enfin aucun rapport de sens, proche ou lointain, n'est pel"'cep-'
tible entre ~::>g "cri'er" et s::>g '/!Zibérer"~ _j::>g "rincer/! qui. pourrait inférer
l' hypothèse C-VC (;~S-::>9, :':j -<)9) .
Comrœ préc.éderrrrœnt pour les autres exemples., 2~ et J?.,<t sont
bien des lexènr.s CVC. En conclusion., il est bien attesté dans la langue des
lexèrœs monosyllabiques elfc.
2 .3.1 .4 .3 .
Les lexèmes de s truc tLU~e \\lev
_o'
Se trouvent réunü.~ ici 5:S % environ des lexèmes verbaux de
l' adi.oukrou, Morphologiquerrent ces lexèm:?s posent égalel'l12nt un prob lèn:e :
celui de leur identifice,tion avec les fŒ'IT'.es verbales dérivées VC--V. Pour ce
faire l'on peut recourir au test de l'accompli. A 1 1 accomç,Ji les lexèJTl2s
vev adoptent un schème tonal Bas-Haut (") alors que les déri'lés VC--V adop-
tent le schèJl')':; Bas-Haut·-Bas ('
1"' "J.
.f
' )
Soit' la base verbale suj~V.3l1te[::>w1J. S f agit--il cl 1tU! lexèlfL':: ou
d lune base dérivée ? Al' accompli no1.~S aurons deux possibilité:::; :
,
a) d)2d)
jw 1
,sb
/Djèdj/jetei..... + ACe! chose!
"Djèdj cr jeté queZque chose'"
,
t
\\
::J'd
-~ 1
/Dj èdj ! conmander· T ACe; chose /
flDjèdJ a c.ommandéqueZque chose ll
En (a) nous avons affaire à une base lexém.'3.t5.Qus vell) a~.Lcn:~
qu1en Cb) nous ayons une base dérivée VC'-V (::>\\<1":'1 /TcOiilliJandm.-,"I).
Il faut égalerœnt dire, au niveau morpl101ogi.qt'e, que la der----
nière syllabe des lexèm2s VCV peut être :

..~.
Ir: 01;.-. \\.0 •
..
' .. '
"
.
" ,
'.i
'.
, "

',1
. - 78 -
- Soit une véritable voyelle (toujours i:. ou ~)
-- Soit l.me consonne syllabi.que (l, r, ID, n, 1)).
a) Quand la c1eiToièY'? syllàbe est i ou u
La combinaison entre V.
et V
l
2
le schéma suivant ;
--
a
-.~-~
u
------------
u
o
,'--- --------
- 5 lexèrœs admettent la séqueneei~-i
,1
j pi
"pouvoirJ/
2 -
ib i
:ttue.r'" gagner (au jeu) -. .• Ir
.3 -
if i
J1rire
pres.<Jer"
~
1-1
i ri
"entendre~ écoute!' ; tape.r; .. "
')
[kp i.
Ilêtr'e sale"
- 8 lexèrœs adrœtterit la séquence f> i
1 -
t: pi
"tr-z>ch eY'''
2 -
c::bi
"éPOUS61'"
3 --
Efi
4 -
etl
"pa.X'ler ou chan:[;er â 'une voix fz:ne"
c'
::>
25 i
:1{Ure
couvel"t de pus tu te!]. . . '/
,..0 - Eni
_.
7
e 11 i
"germer . . ,'"
8 -
eri
"trainer"

., ' ~ \\~1(~:'~:~~tf:;:':~':'~:' ~~\\:",:. l;i\\f !; '. '.•
\\
- 79 -
- 1 seul lexèrœ est attesté dans .la séquence ;)-i
1 -
::>p j
"De déprimer ; 8 ' enfoncer (balZan)"
On rem:rrquera donc que lorsque la dernière voyelle VGV est
(VC_D, la première ne peut être que, :3oit une voye lle homophone i, soit une
voyelle mi-ouverte
E ou ;J,
- 8 lexèmes admettent la séquenceu-u
1. -
ub u "s e -:;ouvY'·~Y' T?
2 -
ufu
''b lancltir"
"./ - umu
li
udu
"endu'ire J Nvnoll.'l>l'"
5 -
11 St..!
"?JieiUir.. é"tre bien formé (f'ru.itJ-"
6 - uru
7 --
utru lIat-tacher., s raccroche1'"
J
8
uju
."gl""l:mper ; porter SUl? la tête",
- 3 lexèrœs recquièrent la séquence e _. u
1 .,..
ebu
J'êtl"e touffu" être ample-/I
2 - erl1 flêtl'e en é"1lec:t1.:on~ enfZe::.-'" bouY'couffler1!
7,
. /
- eku J1a ttendreJI,
_. 5 lexèrœs adrœttent Ta séquence s-u
:l - Et u
2 -
[SU
J
ciu
"é-:;7,ater·s tir'eT' (fusil), .. "
LI1 -.
U"U
"se coagu Le.Y'J coucher... If
5 .,..
Ed)u
"tromper" .b ~aguer . •. "
- 7 lexèrœs 2d1œttent la séquence ~'_Il ..
~
u

1 -
::>fu
IIêtre
long" dUl"erl/
J
\\
':.

,.
',- 80 -
2
;)t u
"tY'(;;3~~er ; ê·tre difficile, dur' ; pouvoir, êt:re capah le il,
.11+1.·Y>0I"
+'wne"
''''nb~)te'~
mnsc..-;>,.
11
.... ~'J. -'J
.J
.J.
- l ~
,i. v.~,
.L .J
lA,.
...J (.;... --
. . . .
3 -
;)du
1~
;)5U
5 -
~) ! u
lIécYjaBer~ réC1uiI'c en pouéœe ",
6 -
;)t Ju
flentonner, chante.Y'... "
1 f
• 1
-r
7 -
;)gu
"se p Z-acer dans un emn:ronnemen-t dont " on y reçcn c; !.e3
effets bienfat:sants ou malfaisants ll•
On rernEl.rquera que lorsque la dernière voyelle est u cJag,; un clisyl'"
labe vev (VC~), la première peut êt;re
- une voye 11e homophohique u
- une voyelle ouvert~'(~, .:?' a)
- la voyelle 111i--ferrréé e
Il est exclu que la première voyelle soit .L rJU. 9.' Darc. t.u\\)..::; les
cas 0 est la. 2eule vayel.1e qui ne se .manifeste .jamais dans J.e~'· le:x;:.;n!é~f) VC;J :
::OCi et ::OCu.
La distrib'J.tion entre yoyeUe initiale (i ~ 6, f-:, 0; tJ~ 0, ;:l)
et consonœ syllabique f;i.nale (m, n~ f), l, r) s'établit d\\élpr;~s 18 sc!:lelna Gi-
dessous :
e
:11
n
--ce:=----=:::=_.==_.
f)
a
------_.
--'-
--
u
°
r

:; '. \\'..
- 81 -
Voici le détail de ce schéma :
-
i
est corrptatible avec l'ensemble des consonnes syllabiques.
i-m
ibm
"enfler"
i-n
ifn
"hœtr"
i .. 1)
ikl)
"y'e tentiY' TI
i-l
if 1
''b oui lU:.." Il
j-r
it r
"pousser"
bouscule.T'''
- e n'est compatible qu'avec
ewl
semer"" " .
-
E est compatible avec l 'enserrhle '~des consonnes syllabiqu.es.
E,-m
ebm
"essayer!
E-n
Ekn
1l1:oil"J!
8-1)
Egl]
J'boire]1
.. 1
f-,
8go1
" J)Ol'll't2,J:
ê-r
Ewr
--JJ€t,r'6
r.u.spl
a est compatible avec
~,]"
et r
a-m
abm
JlêtI't~ pertinentJJ
a-!)
akf'J
''mâche fi Il
a-I
awl
Ilcomp te!,JI
a-r
agbr
"fe"1.&,..,J1
... 1
'v
-
u est con::rpatible avec ..':J"
J et [
U-I)
ugrj
!!feImen'ter ff
u-\\
uwl
JJre:nuer" mékmger"
u-r
uwr
Ilfi nit:>JI

- 82 -
-
0
n'est compatible qu'avec .2 ct L
"brûler, braiser"
o-r
odr
"êtreY'oY/dIl
Enfin ~ est compatible avec ~, .2,
et r
~-n
::Jsn
"s 1empiJ·t.y'er"
~-f)
~ gb f)
"maigri.T' "
~--I
:Jwl
"lan C81'., <Jeter"
J-r
:Jpr
lIdéfoY/cer!!
Au terme de cet exanl?i1 relatif s la c.oJ11binat.ci:ce entre '\\Tl et
V dans les lexèrœs VeN, on pourrcdt s'inte:::'i~'oger sur }'utiHté d'une telle
2
entreprise.
En dehors des contraintes harmoniques que 1.' on pmrr'rait dêgager
entre 12s noyaux syllabiques de C'2S lexèm~s di~)yllabiqu.es (contraintes vala·-
bles également pour les cilsyJ.labes CVC'!, on le ver2o.), il faudra. f.'ett::,nil'"
d! abord, que tous :Les lexèJœs verbaux à syllabes ouvert.es de la lan§;,.'.e SŒit
terminés par J., ~, ~, ~, ..'2,
cipation~ les dérivatifs v~;rbau:..x, suffixés aux lexèm.':,s (autonŒnel3 ou non-au-
tonomes) , appartiermert touj ours à ce mê'.me stock d"~ veyeJ.les U.J ~) et de con·-
.

sormes syllabiques (~, ~,:1,
et~) .
Tout cela, évidemrœnt) n' :L.:J:'ornx-' pas beaucoup sur le statut
lexématique des verbes ,mais justifie que nous 3yons recol.U'S à .1' aX'b";.Jrnent
tonal pour distinguer entre lexènt': 'Jerbal et f'œ.-'iŒ': dérivée. Cet-:rrgument to-
nal est très pertinent ici, beoucovp t,lus qu l av,:~c les autn~3 ::;tI'\\.lGttE""':S, pour
faire la discrimination entre un le:r:è:me V(;\\l' et une fonœverba~l.e yc-v ~ qu 1i l
s'agisse d'W1e base thém'3.tique (cr .. 2,J,2.; ou cl1uYle baS2 dérivée (cf. 2 .. 3.J.).
Ils ne repl"É'sentent qu'environ 6 % de 1.' ensemble de:~ lexèm?s
inventoriés en adioulcrou.

;,"
.' .'
'.
'''1-

..
83 -
1 -
dudu
J/souffrir, toucher.,."
2 .-
kuku
"porter, échoir ... "
3 -
fl if i
Ilsentir,
reni flep fi
il -
wabrn
5 -
barrn
6
jEgrn
"montrer, ense-z:gner"
7 -
jibrn
"fai1'e des clins d'oeil, cZigner des yeuxl!
8 -
1irm
9 -
sasrn
"quémander, demander fi
"
10 -
slsrn
l/quémander, demanâer"
H
- flimn
"conduiY'0)' guide,y; /.'
12 -
mèrnn
-'lc~onc:evoiY',
engendrer... ,fi
j j .,..
sagr
J'limer (superficie llement) "
.1 il -
g;)gr
J.5
j i'br
'''1'emp li-r' ,
16 .,..
t;)kl'J
,flrcunasser, 'trier"
Du point de vue phonotactique"
conTITi2 nous l' avons ~301JJj.gné
à propos de l'analyse des lexèrœs VCV, l'harmonie entre V.1 et '1 ' dans cette
2
strl,lcture CVCV, obéit auxmêm~s contraintes.
Il se pose némunoins, des p:~'oblè1TBE q1.~ant au statut lexématique
de ces forrœs verbales de stru,çture CVC\\! pour les raisons SUivë3T.tes
.,. le nombre de ces lexèrœs Est assez limité (seq.le:(jpnt; 6 %)
- au contraire des lexèrœs vev le s chèrœ tonal nIes t paf:, p.o::-rtj.-
nent pour clis tir,guer un lexème CVC'V' ct r un dérivé C- 'lC,T ou ct! un dérivé eve-·v.
En effet toutes ces structures ont J.e mêrœ schèrœ tonal à l f accorrpü (!\\ ~).
Exerrples
C- VCV
umu
1fbougel,ft
-~
m- umu
lIagi te'!.'..
secoue1'"
rerrruer')'.
1\\
,
m-lJmu
t'arbre/agiter 'r ACCI
ftL'arbre s'es t agi té ft

...
.' ~', '1 •
'~>"'''' ~
1:"';-
- 84 -
CVC--v
d:>g
"être lache"
-+.
d:>g-'r
"tirer 1/
"
\\
lbg-r
méb
/Djèdj/brer + ACC/corde/
CVCV
ba rm
"hur ler"
/Dj èdj / hill.'ler + ACC/
"Dj èdJ c. hw' lé"
Comrrent peut-on donc "justifier l'occurrence de cette catégorie
de lexèrœs de structure CVGV par (~lfJl-iositi()n aux dérivés C-VCV et. CVC-V ?
Con3idérons par exemple les verbes suivants
.i~!2 "cligrwY' des !Jeux"
Il est certes attesté des lexènes VCV ibm "enfler 'l et _~br !/noirc1.:r"-.
Formellement, on pourrait faire l 'hypothèse de dérivatiol' à partir de ces basef,
sjlllples. Mais cornrre nous Ir avons déjà dit, les se,J.1es dérivatiCltls C--\\TCV s l opè-
rent sur la base du redoub lerœnt de la consonne de vev. Si te l était le cas,
nous devrions avoir~:b-ibm et ~~b-' i br, ce qui n'est pas, Il est plus 0CO;'"JOlTÛqUE,
nous semble-t-il de considérer j ibm et j: b-'=. COITID2 des lexèmes à part entière,
ce qui
justifie l' occur:eence de lexèm~s verbaux (;I/,CV, .l'l.ut"este: sémantique-
Dent, aucun rapport ne p'2ut être établi, d' lme part entre i brn " en[leJ.,1/ et. j ibm
"cligner de.s yeux".• d; autre part entre i br Ilnoircir" et j Î br "rempZ?:r".
De lTêrœ, i l nOUi3 est impossible d'envi.sager 1),(102 quelconque déri-
vation à partir di un racl.i.c2~ C':IfC. En effet la fonre ::j ibn' es t pas at -ce::~tée .
. -
/.
.
.
Il
. .. est donc, comme nous l'avons suggere'
un 1=)8U plus haut, pltJ.,:; eCŒ10P.li..qll.e de
conclure à l'irréductibilité des forJTes J..i.!?r~ et ..L~~.
Cela dit, la classe de lexèn~s de structU1~ CVCV est bien attes-
tée dans la laD~e.

; .
.
"
- 85 - .
(
2.3.2.- Les bases thematiques
2.3.2,1.- œfinition
La notion de base thématique désigne Lme wl:ité :'lexico-syntaxi-
que" formée par Wl lexèrœ non autonorœ associé à un dérivatif thématique
«
DiJLe. Qu'un dVûvatin e.J.>.:t ,théma.:ti.-que.., c.'e/.>;{: ,{Yi..t"todw,,'Le davv:. .6a dé(yénLtl:.oVl.
une.. pJtorJfuê.tê. c.onc.e..Jtnant .6 on6ta.:tu..:t al' ùL!éf1.i(wA. du. c.on-6,fitu.avU. I i e-.ot deJ.J
déJuva-té n.6 qtU .6 OVl-t pWï..e..me..nt q.~~~g~ .... : c.e.. .6 ont c.e..ux qui. ne.. .6 OV1..l~ pa.6 néc.eh-
.6 aJJte..me..m pJté6 e..n.:t6,
c.e..u.x ql..l.e. le.. fcwute..u/t C}lOÙ-ét de.. ta.0'!.·e &L9Ulte.JL e.vL /1f"lppOld
ave..c. le...o beJ.J 0.{.Vl-6 de. .6 a11 me..M a9 e. •. , Il el:, ,t deJ.J déJti va.u 6l:, qU.e.. le.. fa C.u..te..WL ne..
c.ho--L6a pa6 de.. nMJte.. &L9Ulte..Jt, ({tU ,.6 ont YLIZ.C.e...o,6 MJte..me..nt pJt0.H.Vl-t6 à paJ"~u!Z. du
mome..nt Où. i l pO.6e.. UVI nom ou W1 ve..tLbr.. daM .6on dÜC.OLUt6 : c.e /)ont del:, dé.JiilJ((-
Ün.6 ~~!!1~g~~, e..t la. ba!.Je. e.J.>t pJtopJteme..nt {me.. ba!.le. jJ1.ém:.t-tLqu.e. ou ,thème..»
M. HOUIS (Afrique et Langage nO 7 ~ p. 26).
Nous devons donc retenir ~ dans la définition de la base thérna--
tique (thèrœ) le fait suivant : le déri va.tif ~!:~!:..~!~g~,,:: qu...l sert à le f'crrœr
ne s'oppose au mieux qu: à un autre dé ri va.tif ~ jamais à son absence. En effet
l'absence du dérivatif thématique équivaut ~ le plus logiquem:mt possible ~ à' L~il
retour au lexèrœ non-autonone ~ donc à ll.."18 invalidati.on de l' tmi té considérée
cormne base d'un cOD.stituant verba.l.
Exemples :
Et - i
"parler ou cha:nter d'une voi:J.: fine 1/
ct -m
1!'Verser 1/
::>p- i
"maYlquel~ ; tay'der"
nin-Il
lJ'ehatou'i 1. le.r lf

, .
~ 86 -
n;)n-n
"écrire.. .tracer"
El -1
"éc l.a-teY'~ se casse.r"
orf)-n
"al. longer Il
:Jr,.n
"at·tendY'e~ patienter'"
:'::>rr}-q)
2.3! 2.2. - '~uelques' CClii litigieux
..-
..,
..._:...
..
....
_
.~
_.K~
Certes, du point de vue de lenY' défin..ition, les thèrres se dis-'
tingL~ent bien des bases verbales dérivées (c f, 2 ..3.3,). C'.ependant cey'taines
forrœs dérivées suscitent des questions quant à leur statut : bases tbèmati.-
ques .ou bases dérivées ?
Par exemple, il existe bien une base lexématique ure J'cI'euse.y,1I à
laquelle semble concorder un dériv~ ur-u !'couY'1:r". De rrel1le une base it"êf..:y'e"
capable, être à m&ne de~ être tell/pB .•• " et des dérivés it-! pY·éZ-e1x:.r, p,:ncer.'J
i t -mIJ.déchat'lger".
Doit-on conclure automatiquf'::m2nt à: des bases verbales, dérivées
des lexèrœs autonomes corr"espondants., où y-a.-t-.Ll possibili t[~ cru' i l l3 \\ agisse
de bases thématiques ?
En è.ehors des rapprocherœnts phonématiques incontestaJ.) le:::: , neu::,
nI avons déterminé, dans 1 1état de notre trav2.Î 1, a.ucun lien séma'1t:i.que ent,re
les fonnes J.exématiques et les formes déd.\\rées en question.
·En effet, sous réserve cl 'une Jœil1eure perception de tous les
sèlœs rattach.és à chaque lexèrrB et à chaque forrœ dérivée} Ylew:· ne voyons pa.s
que l rapbol't de sens, proche ou lointain, e:>Cis te entre J d' une part "~~ "Cl"eU.'3 eT'::,.
et ur-l1 "(}ou"':"Ü,II~ et d' autl"e part, entre .i t l'f&tre capabte ... Il et respectivement..

87
it-m "décharger; marquer" et it-I "prélever, pincer".
Il serait, à notre avis, plus économique d! a.ssillùler aux bases
thématiques, des forrœs verbales du modèle de ur-u "courir", J..! -m "déchargerJ
mal'quer", i.!...=J.. "préleveY'~ pincer;'~ puisque leur lien
précis, respectiverrent,
avec ur "creuser" et it "être capable ... " n'est pas évident. Du reste, il côté
d'un lexèJœ autonome, peut-on exclure, de manière absolue, l'occurrence d' UfJ.e
forrne lexématique non-autonoTœ homophonématique ?
2.3.2.3.- Morphologie des bases thématiques
Le dérivatif -V, dans le cadre de cette structure, peut être tllle
véritable voyelle, ou une consonne syllabique.
a) .-V est_ une voyelle (-i ?~-=-u)
Les bases VC { =~ Jsont peu nOIJ1breuses.
Et-ï
"parlel~ ou chanter d'une voix fine"
ur-u
-"courir"
~p- i
IImaYl.quer;
tard..er!l
b) -v est une consonne syllabique (-l, -1", -m, -l'l, -1).
Les bases VC-Csyll sont les plus nombreuses.
Exerrples
sn-m
ob-n
"augmenter"
ul-m
"nommer~ défJigner"

'-88 - \\ .
2.3.2.3.2.- Thèmes de structUl~ evc-v
Il s'agit de la (~OInbinaison d' un lexèrre ncn-ô.utonoID2 CVC et d'un
dérivatif thématique. Les bases thématiques C''iC·_Y'-, attestées en l'état actuel
de notre travail sont très limitées. Elles présentent toutes la particularité
d'être formées sur la base d'Wl radical C ""TC , le dérivatif thémati.que étant
1
1
toujours une consonne syllabique homophone des consonnes du radical : C VC,;--
1
~
.l.
C1syll. Mais il est bon de préciser que dans la langue, toute séquence, phono-
logiquement ClVC -' Clsyll"
qu'il s'agisse de bases thématiqu.es (ou comrœ on
1
le verra plus tar-d, de bases dérivées) se réalisent touj ours avec une gfIJlina'-
tion du noyau syllabique du radical.
[C
vve]
1
J
nin-n
[ n i Ln]
flc hatoU1: llel,fI
n:Jn-n
[n:>:>nJ
JI éeril"e"
traeer f1
la 1... 1
[ 1aa lJ
J'porter (au <3ou) ; enlaeey',fI
Phonématique:iJEnt, ees·bases thêm2.tiqueB s'opposent aux k'xenes
autonomes CWN pour les raisons suivantes :
. - Il n'existe pas de bases le..>::ématiques C'v"C;V dans lesquelJes la
de~ùèn~~ syllabe; dans le cas ct lune consonne syllabique., est hOlpophone de la
.--:-
.
/ /d
t
"c VC C
11
consonneprece en e : .. 0 '_1 '-.1sy
.
- Aucun cas de longueur, voca.lique
~ 1est observé au niveau des
"
.
/
lexè:n:Es pr»oprer(Ent dits," que Ile clue soit lelll) f3tru.ctlD:e, q1..1 t ils soierlt éllJ."tO-
nones ou non-autcn0]]:es. Il' a5.l1euI':' il Tl' e.ziste pas en ad~i.~Ju.k.rou de voyelle
longue.
2.3.2.':' ,3.'~ 'l'hèmes de stl'l.lCtW12 VCV--V
'-~".".--"""""'_ ..--"'-'--"-""----'''''-'''-'----
Ils sont formés de la combinai.son d'url :Lexème non--autGnOTîB :':'ifC\\/
et d'un dérivatif thématique .
:>rl)--n
.lta Z. longe r"

:.
- 89 -
"patienter.. attendre"
sfu-I
"oser; lever" soulever"
2.3.2.3.4. _. 'rhèrœs de structlh"'é' cvev-v
Ils sont formés sur la bdJ-;e de lexèm::8 non autonorres ::CVGIf, auquel
est associé le dérivatif thématique.
jej u-rn
"imiter"
jew 1--1
"se taire"
\\Vaw i - l
"se da:l"ldine.r'!
gbEgb [-In
"jaunir'_. COll'rmenCeI' C[ mûrir"
2.3.2.4.-- Conclusion
------t-
Les bases thématiques que nous venons cl' étudier constitU.ent, au
mêITe tire que les bases lexérnatiques, Wle classe de verbes leJ(_iz~alerœnt et
syntaxiquerœnt autonorœs. L'un et l'autre, en effet> sont susceptibles èe H:-
cevoir des morphèmes dériv2ti fs dans .le cadre des bases dérivées (cf, 2.3.3·).
2 7. -z.
ï c> -,
t ClC'eC' rie"rl' v'e-os
:J • .J' -
_.I...k.o_:::;__:~~_vl
'
_
) 3 7. 1
Dé' ~. .' +.•
- '
• _1 . ,
.""
_ _ =-~!::~:'::~2!}
les bases dérivées représentent l"\\me de:::. Lases 'Ierba.les les O~!_"12
complexes de la lang'-le. La systématique de la dÉ'riv'ati()n 6::'3 'verbe::; sera expo-
sée de manière approfondie en 3.6, Gar ce phénomène pè.1rticijJ\\':; de tOll t lm en-
semble de transformatiollsyntaxiques , voire, sémio-syntaxique }:'Jvec pour toile
de fond les énoncés de la langue.
Dans tous les cas ~ les bases cip.'Civées se c.léfinis3ent cOlline des
uni tés formées à partir d r autres bases (lexématiquei3, thé:lr<.tiques ... ) auxqu:-::.l-
les smt associés des -morphèmes dérivatifs.
:.'

..... ;
90 -
Alor::, que, par définition, on ne peut pas prévoir le procèssus
de fOY'llE.tion des bases thématiques (cf. 2.3.2.), ni choisir le dérivatif thé-
matique, celui des bases dérivées est, dans une large rœsu.re prévisible. L'u-
sage de tel dérivatif obéit à un choix d1énoncé, implique un conditionnerœnt
syntaxique ...
2.3 .3 .2 . _. fiIodè les des bases verbales dérivées
-_..__._--~-----_ ..~---~-_....,-_-.:_--_..._._--.._.__.
Deux grémd2 modes de forrra'don délivrent les bases verbales dé-
rivées
Préfixation et suffixation.
2.3.3.2.1.- Bases dérivées par préfixation
Il fal.lt entendre par' préfixation, le redûüble;nent d f\\.Ul sep..".fnent
,
t .
du le:.>:èrœ verbal (autoDorlB ou non--autonorœ) ou du thème. Ce redCJubl~.:;rœnt obéit
à une systématique qui est Jiée à la stru.cture des lexèmes ou des thènEs .- se·--
lon qu'ils sont à voyelle initiale ou à consonne initiale.
a) Si le lexème ou le thème est à voyeJTe illitiaJe, la dériva-
tion
'
'
sopere par le redoub lerœnt de sa consonne.
Exemples
- à partir deta.ses lé.xéri'l3.tique~.
. tyPèVC
af
.11ouv Y"'~lj 1!
.+
Olt:l
"PU'iS0'31,11
"r
"puiser p ZUB.'Zew's fois li
et .r
t"être au
+
r
. J'
t r Cl
"parj;ageY'.. dis I:i>-ibuel,1I
nolnbre, ar..,..
i"1:ver ll
••typeVC:V
ut Ju
-'fat tacher "
--r
tf--utJu
"attacheJ' plusieu.rs .to-is"
Jvll
:tjeteY.',
-+
~I_·J\\\\·I
Ifjeter
ou lancer plu131:ew:'s fois ~
lancer ll
balancer

- 91 -
_. à partir de thèrœs
°
type VC-V
ur-u
"courir"
"courir (plura·tifJ JI
eko·1
"rôter"
k·-ek- i
"rôteY' l? lusieUY's fois"
ik-n
'''incurve.r fl
k-ik-n
°
type vcv-v
orf)-n allonger"
b) Sl le
~
lexom=
o
'-- "-' 011_. 1"-'
._ tl-.le'..rœ es·t,a' r:onsorme
_ .
. .
J.rU t" l
"la.. ,e ,
].8. d' ~ .
errva-
tion s' opère par le redoub lerŒ.:nt d.u segrœnt CV ini tiaJ..
Exemples
- à 'par~j.:r de.. bases lexén1atique.~.
°
type CVC
gcg
"ép l.ucher"
ga-gag
"éplucher' en grande quantité"
pig
"bou8cul,er"
.+
Pi'-p i·g
"bouscuZer pZusieu.rs foisJ/
; 'type C\\TCV
f' tmn
Jlconduire J7
-+
fi j -'(1 i.mn
':ar:.rcwY81' "
bKf)
"rœnas-s eT'
.+
t ~)-bkrj
ftY'a!TlC:SB e:r' (lct?: 7Jemenè Il
(par'eso'Jeu-
sementj
JI i f i
!lsenti!'~ l'e-
_..l..
f) i-r i f i
.'Ireni ]"te.;:'~ Sen"f;1:J? av,?-c '~n8'&a-
nifler"
tanee"
°
type C'v'C-I/
n;::>n-n
lIécrir'e ll
-+
Il;)-n;)I1-11
"écripe pZusieurs fois Il
lai-If/porter au cou"
-+
la-Ial-I
"porter (pl.uratiI""
,. ,

...
- 92 -
type, CVCV-V
j ew 1··1
"se taire"
j e- j ew 1 - I / lse ta-il"e (p luX'atifJ !,
regr'-r
"porter en
-+
re-regr-r
"portel'> en êquil-ibre su::'
équi libre sur
la tête (maY.'que d'ins1;s--
la tête"
-tance)
Le TIDde de dérivation par suffixation fait usage de dérivatifs :
r-, 1-, n- etc ... La taxinomie et les propriétés sernio-syntaxi.ques de ces déri-'
vatifs seront eXI)osées en 3-5.
Exemples de base~ dériv~es par suffixation
- à Péi~t~ de ba.ses lexématiqùes
irm
"s'égarer" être
.+
i no·· n
"égarer" pe}'>dr·e"
perdu"
::>g
"héle:n " t.Tppelel' à haute
VO'l-J.; • •• "
-+
/lfm:re maigri.T' ''
maigre"
abi
ab!-l
igb
"se ~ever"
igb-i
"Ubér'el'" déga(fer"
it.,. !
i t -l-II ij aa i J l'prélever' au moyen de If
lI per'ser un
N-
et -fT)'" n
,il'V8PSeJ" au moysn de"
qui'de"
n::>n-n
l1éeri're"
éC.r-ire ll
2.3,J,).- Remarques
Nous tern:rinoDs cet e).}José ta..'<inornique des baJ3eS verbales déri-
vées en .insistant
sur le fait que la dérivation n 1 est pas le f;üt exclusif
;.

- 93 -
des seules bases que nous avons envisag'ées.
Le phénomène de dérivation concerne également les bases déri·-
vées elles-mêrœs. En effet tout,e base dérivée, préfixée ou suffixée, peut être
à son tour l'objet d'une dérivation aussi bien préfixée que suffixée. Une Ji-
mitation sans doute d 1 ordre :sérnio-syntaxique existe concernant la dérivation
suffixée, et qui obéit à des critères de compati.bi:Lité et d1incompatibilité
entre les 1Tlürphèrœs dérivatifs. Mais s'agissant de la dérivation préfixée les
seules limitations observables ressortissent du domaine supra-linguistiqu.e ;
souffle, style, compréhensibilité etc ...
d=>g"êtl'e ou rend:Pe lâche"
-+
d::>g-r tùoer"
-+
d.::>-d=>-dJ-d.J •.•• d~g-r
"tirer (à plu..siez.iPs,. ou
à plusieurs l"ep.Y'ù;es,
avec acharnerrzent) 1/
Et u
brûZ,er'"
-),
st u-II/faire brû ?-er"
-+
t E- tE·' t E: - tE:.... t -ct u- !
IIfaire bl,ûle.Y' avec g:mnd achar-
nement ll•

··~~~~·;"\\~~\\i]~:(.:,,
";<f'·· .~~::~, :~ ~'f::',
,l.r
~~, ...
l
,
.'.
- '9.4
2.4.- BASES VERBALES COMPLEXES?
Après l'étude des bases verbales Je:x:érnatiques et thématiques, et
la présentation des bases verbales dérivées, nous abordons dans ce chapitre
l'analyse de certains phénomènes de combinaison qui posent des p~('oblènes assez
délicats quant à leur interprétation. S'agit-il de bases complexes .? Nous ne
saurons pour lemorœnt répondre avec asmœance.
Deux phénomènes combina.toi:œs retiendront notre attention. Le
preITÔ-er concerne la.combinaison d'u.n verbe et d'un élérrent non-verbal. Nous
l'avons, à pl"iori, appelé 1l1ocution verbaleJ!, par opposition au deLDdène type
de combinaison qui, lui, éissocie delLxverbes au TIY..iins (V +'1), et que nous dé--
signons par l'série verbale".
T:r.aiter de bases complexes re\\G-ent) cl 1UH?.1Tl::-u:ûère ou d' \\me autre,
à aborder le problème difficile de la COIT'fiOc,ition. Cette no'ciOlî) de manièi"B
stricte, -implique que des éléments susceptibles d'avoir par e~-rnêrœ!ê:~I..me
certaine autonomie dans la lengue sont façcnnés, unis, par' deg Jiens organi-
ques tels, qu'ils ne constituent plu:.'> guère qu'Lille et une seule entité lexi-
cale aussi bien syntaxiquerrent que sémantiqueIll::nt. A ce titr'c nOllS avons en
adioukrou les noms COTfJPosés, qui obéissent à des crU,èrGf:, f'crmels précis, au
nombre desquels la compac;tté, c'est-à-dire 1'iT!lpOssibi1.:i..tô d'introduire un
éléIœnt entre les termes du composé ~ est le critère le plus 'E13rquant,
Concerna':1t le;; bases verbales, il est bon de Je sOlL1.j_gn~'r, le::;
combinaisons qui seront étudiées ne prése.ntent.> en ternES for'ID21s, auc:u.n trajt
de compacité, Doit-on alors, pour autant., exclw'e systématiquement tOl.lte h;~irpo­
thèse de bases complexes, voire composées ? En tout cas Cl est le p:eoblèlii': qui
est posé.
Un point .de vU.e importa,nt, q',: 1 j.l ne faut point nég1;Lg-er, est
celui d'après lequel la notion de con:lposition est perçue en terrœs évolutifs.

- 95 -
Cela, nous semble-t-il, est assez bien résumé par D. CREISSELS lorsqu'il cons-
tate : «
Il Ij a. c.eJt:te.6 de..6 iangUe.6 qui ont de..6 .6 c.hème.6 de c.ompo-ô é--6 cU4 ément
délimi.:ta.bfe..6 en tVUne.6 6O!Lmef--6.,. Mw, du 6oJ..t qu f en un c.vL-ta.{n .6en6 fa ba!.Je.
c.ompo.6 ée. n' e.6t que. fu lim-Lte. ve.!L6 faque.Ue. te.nd UJl .6IjYLtagme. e.ngagé d::tM un
pJLOC.e..6.6M de. feûc.ai..ualion, on c.onç-oit bie.n qu.e. .ta nJLon.téè/Le. fJoi.t !.louve.nt
pe.l,l ne..:t.:te. pOufL ne. pM diJLe ine.w.:tan.:te. e.n,tJte. ?J1jn.:tagmM de. c.on6:ûtuan;(J., e.t
c.ompo-6u". (D. CPEISSELS, 1979, p. 120). Ce point de vue œjoint parfaiterrent
les considérations de B. parrIER sur la "lexie", et en particulier sur la "le-
xie complexe", qui est définie corrrrœ «
une. ,5 é.qu.e.nc.e. I?.i'l voie. de. fe.ûc.(Ûüa.üon..»
(B. POITIER, 1974, p. 290). Un vaste champ d'investigation s! offre ai.mi à
nous, plus spécialement peut-être pour les problèrres relatifs à la lcc.ution
verbale. Nous essaierons de voir en quoi la séquence verbe + élément non-ver-
bal est susceptible d'être interprétœ cornrœ lme «c.ombj~H(u/" on p~ oa mo.Lv!/.)
Mgée., gfobafe;me.nt mémowée», et ce, dans la perspective d'une lexie complexe.
2.1.1.2. - La. locution verbale
Les combinaisons verbe + élément non-verbal qui constitueront
l'objet de notre étude S01J$ ).' appellation de "locution verbale" sont nonbreuses
dans la J.angue. L'on trouvera ci-dessol).8 ql,lelques exemples :
. v
id)
"consommer.• manger"
+
gb5r
"pauvreté
-~
i u: gD~r
Tl'ê'tre pauvre .. oS 'op--
J
pauvrir"
id)
"
"
n
"
1
+
r. Ep
"bouche"
-+
id) nép
TIse vantey"!
id)
"
"
"
" + labm "dette"
.+
id~ I,~bm
"prêt;er'; empY'Un ter"
,
1
igf)
"cogner"
+
nu rJ
"tête "
-+
19f) rllJrJ
"adorer'"
igf)
"
I!
Ir
+
âf
"sur"
.."..
i gi] Ôf
!!ajouter'"
1
I
f.W
"mettre.) poser"
+
sos
"corps n-
-+
ew sos
!lfair'e Te malin"
1
1
EW
" "
"
"
+
nUI)
"tête r;
+
eVI
ri U 1)
",ré flécl71:1~., sOYl{Jex;"
,
" "
"
"
" ? "
."
,.,c;ornll1ancier"
EW
+
es
--j-
Cv.! es
,
,
is
"apporter" .
" ? "
i ~;
''br:.dssep,. (1)(.(.7.: s s el~ Il
+
es
"7
85
Nous essaierom:., claJ'l.s les pages qui sui Ilent .' de msttl'e en lumièr,::;
toutes les caractéristiques et propriétés syntaxiques, voire sém1.o-syntaxiques
qui devront présider à la définition du statut exact de ces combinaisons.

·,~.. ~ ,'", f.'.', <-' '\\
.. .lo 'i;'
~
.",' - 96 --
Considérons les phrases suivantes
, ,
(28)
ow
éfÎ
/D~i èdj / ar:civer + ACClhier /
"Djèdj est arrivé hier"
(~!9
"
1
)
"JW
/Dj èclj / cueillir' + ACC/noix de coco/
"Djèdj a cueilli une noix de coco"
(30)
"
1
1 d3
. v
gO;Jr
/Djèdj/rŒrr~er + ACe/pauvreté!
IIDjèd.:i s'est appauvri"
ApparemlH:mt ces trois énoncés ont la nêrœ structure
P
.+
N~ .+ V + N_,
,.1
t:
N,;
-+
{
\\
d)Gd) }
. .1-
V
r
-+
0\\'1
~w
j d)
}
l
]
)
.+
{
)\\)2
éd
' 1- \\. 1
mu.::> D,:) ) gb5r }
)
Nous avons trois énoncés verbaux dans lesqu.elles Wl constituant
verbal (V) est entouré de deux (',onsti'cuants nominaux (N:1 et N ). Nous nOUE,
2
intéresserons particulièrerœnt au dernier constituant nominal (N ) de cha,que
2
énoncé. Quel est son statut exact? S'agie-il d'un argLur.ent ou d'un nOll·..ar-
gtUTent ?
Compte tenu de ce que let:; constituCh'lt.s N
concernés refèrent tous
n
c
à des non-animés, nous appliquerons simplerœnt le critère 2 définitoire des
arguments et non-arguments c'est-à-dire le critèr-e de .la nominalisation.
Diabord la phrase 28.

" " ,0
97 -
".\\
La nominalistion pure et simple de cette p~~ase donnera le ré-
sultat suivant :
,
f
(28a)
d)È:d)
ét J(
\\
éfÎ
OW
a ...
/Dj èdj / conn.;~>.. /hier/venir!bEP . /
l'L'arrivée hier de Djèdj".
Nous constatons ensuite que le COilStituant éf i peut se déplacer
après le verbe nominalisé (0'1.') :
,
1
(28b)
"
r,
d )È:d)
et J i
ow
éf Î à ...
"L'arrivée de Djèdj hier ... "
Par la faculté qu1il 'a à se déplacer, le constituaIt éfÎ 3e
défin:it comme un non-'-argLuœnt. Il s: agi t en effet d 'W1 cÎT'constant de t~mp:::,.
G..~"t'en est-il du constituant mbjb;) (phrase 29) '? Nous lui appliquons ,n:~~'pec-'
ti vem::mt les delL'i: étapes du cri tère ;~.
(
\\
'fi \\, '\\' .. ,
, ,
29a)
d)Ed)
et.1 mD~b~ ~w
a ...
/Djèdj/CONNECI'IF/noix de coco/cueillir/DE}"!
\\
1
:::J \\fi
Le constituant hlb~b;) ne peut pas être déplacé. :0 ne peut sCo
placer qu'avant le verbe nominalisé. Il SI agit par corlSé'::luent. dl un ar'i~~iJ1œnt.
Examinons enfin le dernier' élén"Bnt de J.a phrase 50
gb~r
"
(jOa)
d)È:d)
.:St U
~
J 1
a ...
/Dj èd,j /CONNEC'l'IF/pauvretéhmnger / DE..P. /
"L.'appaw)Y'issement de Djèâj".

• >
,
,
'.1.
98
.. ~... .
1.

'.~'
t \\' .
. ,,:
En tout cas le constituant gb~r n'accepte pas d!être déplacé. Il
s:agit, stricterrent d'après ce critère 2 d'un argurœnt.
Des trois derniers terrœs étudiés, deux ont étf~ identifiés comœ
argL1Iœnts de verbe (mb~b;) (29) et gb5r DO) et un corrrrœ non-argurœnt (éfÎ
(28)).
Le moins qu'on puisse aj outer à ce cons tat es t que les deux ,3"rgu-
rœnts (ITJb~b6 et gb:5r) sont., apparemrent) tom deux des expansions. En effet
leur place dans le syntag:œ complétif (phrase nominalisée) est la S,)us-zone
2 ou domaine des expansions
fig:-..§.
,,
--1
l:J
._.__.._-----_..
1 - '
~-------J"
Is/~· (~~xpan-'
: .2 slorls)
LCiI,constants 1 .' !
~lJ
- -
,_...1
L.__'_.
gb5r
Or que 1s sont les cd.tères définj. toires des e:xpa21sioDs. Ils sont
principalerœnt au nombre de trois : 2.8 pla.ce, la présence dan::; l' ér}ol1cé., f.'t;
les pronoms substitutifs.
Concernant le critère de "place!!) 2.'eportons-nous d lab()l''d aLL'Z énC:ll-
cés respectifs (29) et 00). Nous 1 ~ 8,\\/Oi13 d:i.t, :Lls sont ~_le f;chérra Ni + \\T + N,.
!:
mD~b~ "noi.T de c!oco" et gb;)( "'pau,vretél! 30nt des argurrrmts N qui V:lermen::;
2
après V (respectiven1?nt ~w lIcuei Uù~1! et i d~;II'mangerfl). Ens1xLt\\:::, !~lD\\..l:3 avons
vu dans la figure 6 ci-des8u.s .résult~.nt de .1.3. n.orrri.nalisation q\\..~: ils ne lX"u'lE.mt
se placer qu rentre le connectif ét f ( et, 1e verbe nomi.nalisé) Cl est à c.1ir'e
dans le domaine des expansions.
Concernant le c:ritère de "présence i1 , nou,,'S savons [Br définition que
sens du verbe et le contexte s' y prêtent être omise. JVJa.i;s elle p,-'u.b éga.lerœnt.,
toujours en rapport avec le sens, être nécessairement requj.se par le verbe.
C'est peut-être le cas ici, puisqu'il est impossible d'omettre les consti-·
.Î>

.
. ,~....~.,;-'
..1
l '
"
tuants mb~b;j et gb~r, En effet' les phr'ases sLLlvantes sont illicites
\\
1
(1)
"
d3Sd 3 ~w
(1)
.. d)Ëd 3 ~ d', 1
Nous avons donc besoin du critère 3, "pronoms substitutifs!!, pour
.
tt t" },. ct
. / d
N
(\\ ,p
v
\\

a.c;seOlr avec ne
,e e
l entlte
es
2
mb;)b;) etgb;)l-/ comrre exparunons.
\\ b' \\ b 1
d
' [ '
rJ9
t
~i
. .
r
1
m ;) ;).,
ans ..a pnrase c. } peu, e ::;re prononnna1J.se par J.e'-T'Œ-'om
\\
.:JW
"Dj èdj l'a cuei llie Il
IVIieux, le pronom substitutif p:;u.t segm:?ntalerœnt st: Ti13.l1.Lfef:,ter, en
position de focalisation :
\\
,
1
011'
:::)W
/Cela./focus/Djèdj /cuei.llir + ACC /
"C'est cela que Djèd,j a cueilli".
L , "''''-'O"ll1''''''nt 'f \\. , E'SL. b]' erl 't' "Ol""'''"uœnt co "-""'~l'- .'[ \\1'"
c:..Lb~:LC.
mD;)D;)
•• Lo,
, . . . .
Wl
LW Dl- l~"
-,;.Al-'U. ::O •• C.
-
Qu. 'en est-il de l'arguTIent 9b5 r 7
Nous con..statons qu' j.l ne peut être pr't:lnonL1nalist?
- ni da.ns l'énoncé (30)
:
- ni en position de focalisat,ion
,
•• ow
La conséquence de ces faits es t que ,> rrtOl.lgTé les appc1.i"'ence~3, 1. 1acgu-'
ment gb5r n'est pas une expansion. Quel est clone son ,statut fonctionnel? J\\IOUD
proposons siInplelœnt de dJ.re que l'ay'gLUT:€nt
gb2:: r' 0f"t compJém2nt du veY'be id').
(1) Nous précisons que ces phrases sont inacceptabl'28 ,slil n'y a paBde,i~\\rOllOm
rp. D3.ns l'affirmative, elles sont toùt il fait licites.

Par opposition à l'argt.uœnt-expansion, nous a,vons donc identi-
fié un argwœnt complérœnt. Nous aurons
pleinerœnt l'occasion de revenir sur
cette notion de complérœnt, en particulier dans le chapitre suivant, pOUl' en
décrire les principales caractéristiques syntaxiques.
Pour le morœnt n01.1S noterons le fait suivant
exprimé en terrœs
de fonctions syntaxiques
un énoncé de s tl'ucture N
+ V + N
peut répondre à
1
2
l'un des trois schèrœs suivants; selon que N2 est circ ons tant , expansion ou
complérœnt :
AO~
.-l
/
N
V
N
-
(exemple 28)
S
P
( '
v
2° ) N
V
N
-
._.
(exemple 29 )
S
P
E
v
N
(exemple 30)
~
..
P
COMP
N
:n est bien entendu évident ql.~e
est un pon-argu.:rrent et que
C
li OT- N
t d
~
'-':
E""' Y
COMP
son /
es argurrelb8.
Dans la perspective de notre étude SUl' les bases çm~lexes dsux
faj.tsret;iendront notre attention. La première concerne, corme .nous l'avons
précédemœnt annoncée, l'étude des propriétés syntaxiques du cornplérrent
/
N N
. .
(2. 4.2. 2)
1
;
la seconde concerne l'etude du syntagrœ -
- - - , par Opposltlon
p
CO\\qp
.
V
N
t VN
' , '
.
t '
/
aux syntagrœs
e
allSS1 ,)"' l''n au ruveau syn ~3.Y~que qu~ seHBn--
P (j C.
P E ' "
1.._
tique, cèla pour tEmter de rœttre en lw.nJère le processu,s de figemerlt qui s l y
manifeste.
Etant donné le rôle important que nous accordons au compl.é!œnt
dans la problématique de la locution verbale, il nous sent.' le opportlm d' exa-
miner de plus près son camporterœnt syntaxîque, comparativement à ceJ.ui en
. /
.
particulier de l'expansion. L'étude comparée des caI"'d.ctéristiques syntaxiques

entre le cornplérœnt et l' expans~on s'impose car; nous l! avons vu, ils parta-
gent toUE; deux le trait I!argument!l de verbe. Et ce trait les oppose de lm.nière
nette du circonstant qlÙ lui, en tant que non-argument, est un élérœn.t périphé'"
rique, voire facultatif de l'énoncé.
C'est à partir des critères Su.:Lvant2..- ils sont sans Ijcute non
exhaustifs -, que nous tenterons de détenniner certaj.nes des propriétés synta-
xiques du c.omplém::mt, par rapport à celles de 1.' expaIl.sion ;
-- détermination
- focalisation
- pronomti.malisat.:LoY]
- questionnement
commutation
.-
Considérons de nouveau les ~e'norlces
,
,
(29)
\\
rT,bhb;~
N
V
1'1
d)Ed:5 ;)W
..:..
c.'
p
u
E
I/Djèdj a cueiUi une nc.,ix ÔE coco"
N
V
N
(JO)
d,èd")
1'''
"
lO)
gb5r
...,..
Q
,-'
?
CCMP
J'j)jèd;} s l'e.,:;"':"{; c;ppau V1'i ft
('-~.).
Quel sera donc le (~c!lJPorterœnt; des constitu.ants ~lb~)bS lê.
el:;
" , N
gb::>f ( COMP
à la lwnière r:les critères ci-dessus envisagés ?
Examinons d rabord la plwas.= (29).
1 0 ) Le constituant. fhb~bj peut être dête-nniné
,
,
1.
;)\\'1
a
"DJèd,j a oue-i.Z7A..: 1er. noi.1~ d.e (;OCO",
2()
Il :reu t être focalisé
~b1b~
J
d)€d)
~w~
/noix de coco/focus/Djèdj/cueillir + ACe.!
"C'est une noix de coco que DJèdj a cuei17Ae".

·.....,':"'" 102
,
1
;)W
"e' e$'t ü), noi'X de coco que Ddèdj a cuei Uie"
3°) Il est pronominalisable
(cf. 2.6.2.1.) .
.
\\
d)€d)
,
\\
ow
\\
;)w'
J/e'est ce~a que Djèdj a cueilli!!
4°) n est questionnable par b 1a "quoi ? /1
J/Qu'est-,..ce que Djè,1..7 a cueiLli ?"
5°) n est cornrmltal)le avec tout !1ornina.l sémantiqu81JP.nt compati-
ble avec le procès e.:.xp:rimépar. le yerbe, par e~x:empJ.e les noms de fn-li ts :
,
1
:;)W
àràkô
/papaye(
J'J);jèdj a cuei ZU une papaye Ir
,
1
::JW
(c~tronl
"Ddèdj a c.ueilli du cii:ron"
Examinons enfin la phrase (30).
".1°) Le constituant'gb5rne peut être détermin§
Tl peut néanmoins être déterminé s'il est antécÉ.~:lent dan'.; une
construction relative

~~'1;,~'~'''':;: .
.' ~ .,:<"',
. ~:: '
\\
a
1
\\
OW
1 Igb8 \\ '
/pauvreté(DEP/ queIDjèdj/manger/DEF/celalgra).îclir> + ACC/é':;ra.ndl
"La pauvreU} de Ddêdj est bien gl'anâe. rt
,
2°) Il est focalisable
JI/jais
..
# gb:5r
\\
a
··r.;:
~' ~ .
,
3°) Il ,::;st nU]l·-pr-cslonIina1isable, Où l'a bien '11..1 en 2,6,;: ..~;.
" .
-.' .."
,-'
0'1
d:5€d:::;
1dj.:' :;'.
4°) Il est non quest,ionnj;ble
"
,~ .
.. b091]
d7.~~·À
id3 ~ '..
}~.J .'-
?
' , '
"' '
bla
d?~d3 1. d;'j J, :. ?>
.-
âjâi
d)È:d~ ) dz ~ \\
,
)
?
5° J Il est c.ependant commutable avec des §léxœnts dont Ja taxinomie sera f,::;ite
, .
1
1
',0)'
nsp
lb "'uet'p /

U
...".1_ .',':
!'Dd/3d<7 s'es"t vanté"
gbrè :
/souffrat1c e(
"VJèdj CI. souffert"

. . " ",,'H\\',':'\\"
.
" "
~ l, l~.' '" 1 f r~
.~.
.... Î"
~
• 1
",'"
- 104 _.
\\
.
"
naWfE:
(yérité/
Le tableau suivantrésUJTe l'ensemble des propriétés qui viennent
d1être examinées.
1---m-b-~-b-~----"---~b-5-r--1
----~-----,---d--é-~~~nati~;;=t_~__ _~_-_-+==--__-j
-r
H
foéalisatbr,
+
+ 1
~
-~:~~lrina)::--i~-'-~~'---'-------------.1
;TI
tion
L '
1
.~
- - - - - ...----------_.._.--
---_..._----_..~
i
questiol1l'ièment
-1-
1
1
--------_..__._.--1
1
__
corrmutaticn
+
i
..
._--_... ------
-
+
.
Expansion .
.
COITlplément 1
1.._...:.. _ _.__..._.
._.
._
Quels enseignenentr. peut---on dégager de ces cara.ctél',ü,tiquos syn-
taxj:que~;t qui 1œttent en exergue lef3 3pécifie;ités d.u complément par rapport il
l'expansion ?
'.t
Un ~imple constat d! abord. Le eomplérœnt s'oppose de façon net te
à l'expansion par les criètres de la· pronollrinahsat.ion et du questi.ormenent.
L'argument en fonction de coxr;plément"ne peut être ni p:conomim.Li.sé, ni ques'-
tionné. Celui en fonction d'expansion se pl.i.e 2. .llun et il .l'autre ..
I l ressort de ce constat que l' argurœnt en fonction d 'expan~üon est
un constituant nonùm.l syntillQ.quement· yivant. .• non figé, I l constitue avec le
prédicat verbal, qui le gouverne une suite de con;:--.;tituants ne présentant aucun
carac tè.re de figement, àonc de composition. Quai'lt à 1 f argLlllEnt complément,
l'interprétation qui découle de ses propriétés devra être plus nuancée.
'.'
. \\.

,'" .... ~.' ;. , ': ~'.
;'1"
".
.,
.
,
,
-105 -
1

Cette fonction est rempUe pa.r un const.ituant nom;i.nal (déterwina.-
tion sous certa,ines cond;itions syntax~ques) relativel1)2nt autcnOID:? (focalisa-··.
tion, commutation",)
mais vraisemblab1errent en voie de fi ge'!JErlt ) car il ne
peut être ni pronoTIÙnal.isé) ni questiormé, Sans aucun doute le couple Prédi··
cat + complément est une suite de constituants ; mais du fait des caractéris·-
tiques du complément, nous sommes' engagés à admettre que l'attachement au vel~-'
be de l'argument complément n'est,.pa.s du rœme degré que ce10.5. de l'expa'1Sion.
En lm certain sens la suite Prédjyat + Complérœnt rrmüfeste un plus haut degré
de solidarité qui relève probablemènt cl 'une tendarlce à la compœition.
Doit-on alors, imnédi<:;-tement} en' conclure que la séq1lence Prédi-
cat-complément constitue lme base .çomplexe ? Certainement pas, Ce serait aBer'
.trop vite en bésogne. Certes, com,'œ nous le velTons un
peu plus loin, la com-
binaison Prédica.t complément se manifeste sémantiquerœnt. COTlliTJl2 la désigrntion
d'une notion urlique, Mais cette dorlnée sémantique a beso:L"l d' être étayée par'
des preuves syntaxiques beaucoup plus formelles, Nous :::O'2vienclrons donc sur
chacun de ces problèmes,
2.4,2 ..3, -Taxinomie
des élé~_rtt~ s~.~cépti-Ë2:~.~_~~ :cern-
plir la fonction de'èomp~é~E!'
Dans le rôle de complément de verbe, lIon rencontre cine;, types
d'élément.s dont voici le c lasse:rry2nt. ;Il faut le souligner, à une excepti:xl
près (cf. 2,4.2.3 ..1~, ces éléments, ne sont pas spécialisés dans le rôle de
".- ..
cornplérnen,t. Ils peuvent bien a:::,Slmer toute autr'e fonetionGte.,~:Q:j}\\Jflauxc.onsti-
tuants de même classe.
De tous l~>s O ..éments Y'empli:3sant le rôle de complémer!t:, Cl est le
seul qui ne se mônifeste que dans .c:et'ce fonction. Il est:, en effet-, spéciab..s2
dans 12 rôle de complément. La langLle en fait un usage assez é3.bonc~ant.
ubu
"COUV2'>J,.:r"
(.W
"poser.. metty'e!!
.~
ew· és
"Zai.sseT'; cornmander"
ew-!
"retourner"
ew 1 -
és '!verse.T' ne contenu d'un
rédpient) "
(1) L'on trouvera une étude utiJ..e des princiüales propriétés syntaxiques0tS(';,nio·
syntaxiques de cette particule .dans G. HERAULT, 1978, pp. 299 à 302.
"., ,

·..
- 106 -
,
W-€V{
"13 écher 1/
w-êw es
"se dessécher"
is
"apporter"
i 5 ès
"baisser~ ahaisser'i...
;n faut néanmoins faire rema.rquer que malgré son abondance, il
n'est toutefois pas possible de prévoir l'occurrence de cette particule. D'ail-
leurs nous disons, par anticipation, que l'apparition de tout élément dans cette
fonction de complément n'est aucunéIœnt prévisible, et donc n'obéit à aucune
systématique.
Ain;d: que nous l'avons, vu précédemnl2nt, la particule és fonctioIù'le
camme tout nominal en fonction d'antécédent de relative. Dans cette position
il peut prendre la rnrque du défÎni,. chose impossible autreIœnt.
..
(31)
\\
ml- ,5 rg
és .#
/.lère pers, sind~ s' asseo;i.r + ACCI COMP ,1
'''Je suis as&'iô"
. \\
es'
Çj
#
,
,
\\
Olb)
es.'
a'
èké
\\
\\
,
l
'
mr.,. ~ l'g .a ( 9W
àkpl ..,. m
(part(DEF(que(~è.re pers. sing. - s'asseo;i.r t AOR/DEF/celal
être b;i.en + ACC - NEG(
"La manière dont je suis assis 'n'est pas bonne".
Certaines contraintes sémantiques, voire sérnio-syntaxiques serrblent
caractériser en propre cette par'ticule. Nous tenterons d'en relever l'essentiel.
D'abord, en dehors de toute considération aspectuelle, la pa.rticule
és exprime l'idée que le procès exprimé par' le verbe est accompli dans toute sa
plénitude. Ainsi se 10n G, HERAUlJr, la particule és < dénote. qae. te. ptWC.e..M U6
auQue..t .te. VeJLb(? 6o.i-t tté6é~'t(?-"Lc.e. /~e. déttou1.e. daY/.6 .oon .i..n.téglw..li.té, Mt me.né il !.lOYl.cc"
boU;-A..6.6eme.nt na.tuJuz.f e.t pa.JtIJf.e.nt à .ooY! .ô.:ta.de d'ac.hè.ve.me..VL:t total» (G. HERAUL'l"
-19]8? p. 300 ~ ,

- 107 -
,
02 a,) 'suw
lûkû
~ àrri'- etû
(herbe/tas(DEF(brûler t PROG(
"Le tas a'herbes est en train de brûler'"
,
(32 b)
sûw 'Iûkû
à' àm'- ~tû
es
(herbe/tas(DEF(brûler t PROG(COMPI
"Le tas d 'herbes est en train de se consumer".
(Djèdj/rnaigrir t ACC/
"ojèd;j a maigr'i"
03 b)
d)ed)
jd) ~, é$
/Dj èdj (maigrir t ACCIcorlIP(
"DjèdJ est émac'l:~!1
La particule és peutensQtte, dans des cas il,est vrai tl~S ra-
res? exprirrer la réversibilité.
('Djèdj /pousser t ACCl pirogue(
"DJèdJ amis sa pi:rogue à l'eau"
1
es
(Dj èdj (pousser t Ace /pirogJ.e/
,
. COMP. (
J'Djèd;f a fait; aCC08 te" sa pirogue"
05 a~
1
muw
IDj èdj /ti'sser + ACC/ filet!
"Djèdj a tissé un filet"
.::
;'....

- 108 -
,
05 b)
es
ID,jèdj(ti.sser t ACC(filet/COMP!
"Djèdj a défait un fi'Zet".
(36 a)/uwr
lr~
d,Èd,
lfuroncle(être mUr + ACC/Djèdjl
"Le furoncle de bjèdj est mûr"
,
(36 b) ·1 Qwr
\\
1
I r
es
l'furoncle/être mûr(Djèdj(COMPI
"Le furoncle de Djèdj sIest résorbé"
la particule Js peut égaJell)2nt jouer le rôle d'un dérivatif bien
qu'il ne soit pas Im-nÊrœ un dérivatif. Les morphèrœs de dérivation, COITlill2 on
le verra ultér±eurerrent, ont ceci de particulier qu'ils sont nécessairement
affixés au radical verbal, Dans ce rôle précis) elle peut, selon le cas :
- 'JTIodifier la rection d'un verbe, P.insi dans certains cas, sa pré-
sence e$t incorr,patibleayec celle d'un arg~nt exp&~ion,
!'Dj èdj!' voir t ACC/,Mel(
J'Dj èdj a vu Me l"
mÉ 1
IVlais
,
01 c~
es
l'Dj èdj / voir + ACC( COJ\\1P. 1
"Djèdj voit clair",

- 109 -
/DJèdj (contourner rt- ACC/Me 1/
"Djèdj a contour>l~é Me ["
~
es
"
es
(Djèdj/contourner t ACC/COMPI
"Djèdj a flâné".
"":'modifier la diathèse d'lm verbe. Ce dernier qui entrait uniquerrent
dans des constructions actives, du fait de l'adj onction de la particule corrrplé-
rrent ês, adrret dés orrœis d'entrer dans des constructions passives.
IDjèdj(casser + ACC(bots(
1JDjèd.j a cassé du bois il
(-zn br' .. Il k "
U2,
~ ",
1.
Q
,
09 d
'd)È:d)
àb"
1 (kr] , es
J'Djèdj a cas.';1é complètement le Qois"
,
09 d~ , 1(k~
ùb~
es
'''Le bois q'eST; cassé"
Pour c.lore ce chapitre, nous noterons enfin que la particule és est
capable de ,s'associer à un lexè~ non-a,utonoID2, Et c'est par cette association
que le lexèrœ non.,..autonorne devient apte à asswrer une fonction prédicative ver-
bale.
CIJQ al
~
,.
"
egD
wâl
,
(40 bD
ègb
wâ 1
es
/attiékél V + ACC(
COMP
1
"Il res-te de l'attiéké"
'. ,-,-.'

- 110 -
..
(41.a)
.-. d)èd)
Èfu
,
(41 b~
èfu
1
d:;ed)
es
IDjèdj/V + ACC/COMPI
l!Djèdj a fait z'e ma1"tn Il
(42 a)
.. d)È:d) àd~
(1-12 b)
1
es
IDjèdj;' V + ACCI CaMPI
,
"
!'iJjèdj a vagabondél!
2.4.2.3.2.-Dès p~~~positions locatives
Certaines postpositions à yaleur locative se manifestent égalenent
dans ce rôle de complémentnnis leur occurrence est limitée par rapport à celle
--"
...
de la particule és
,1::11)
,
igr)
em
,
Ï't -m
Ëm
lise tacher ll : Ut-m
IImarquer'" +é.m)
af
Ils ur Il
ubu
~f
Ilcommander.. couyrù~
(ubu
IIcouvrirll +
af)
.
j'gr)
af
lIa jouter ll
/ugf)
Iltu'Per.. cognel> + âf)
ikr::
ot
,
i d ~
l'côté oppos é à la face
';\\J
derrière '\\,
dos Il
Upf}
"se détourner.. s! éZoigner!!
(upf) IInettoyerll
t 1d::J).
,'"..

- 111 -
ogr)
"chez"
, ,
igb-I
agI)
"sou7-ever~
lever"
( i gb- l "Ubérer en se levant"
+
ogl))
2.4.2.3.3.- Noms de partie du corps
Ils constituent avec la particule és~ les élérrents les plus cou-·
rants dans le rôle de complément :
àbù
"rnain~ bras"
at~m'
àbù
"aiderll
(at:":m
" étay e.r' " + àbù)
,
"figure~ v1:sage 11
afl
,
€W
afl
"prendre bonne ga."('de~ veiller sur . ..
( Evl "me t-I;re" -f-
~n \\
. )
,
nEfl
"bouche"
,
id)
nEfl
"se vanter"
( id)
"consorruner~ manger" t-
' )
nE))
,
nUI)
"tête 11
igl)
~
"adorerlJ
( i gl)
"cogne2,11 + n61))
nU3
, ,
flamn
"oeil"
, ,
ew
flamn
"surveiller~ regarder"
( ew"mettre" +
flJmn)
lakr
(sg) 'V
akr
(pl)
"pied (s) "
ot
akr
"enquêter3 approfondir"
(ot "prendre" +
ë1kf)
,
sos
"corps"
,
,:)fl
sos
"seoir.. convenir~ aller"
r
~,:)fl
"a t;ti'aper' il of·
sés)
, '"
erm
"coeur"
, '"
,:)[l
€rm
/ldégouer.. déplaü'e"
( ,:)fl "attraper" +
erm)

- 112 -
, ,
ugf)
"vagin"
,
, \\
\\
at
ugr)
"suivre "
(at lIétayer" + ugf))
d)àm "dos"
, ,
uS
d)àm "sui vre "
(ùs' "puiser" + d)àm)
m€r
"face"
ew-·! mÉr.
"se retourn.er"
( E w·· 1 "re tourner")
2.4.2.3.4. - Noffi.S dénotant un signifié abstrait
,
'1\\
nawre /
jàd?)
"vêrité/ mensonge /1
,
1.
:Jf1
nawrE
"être véridique"
\\
\\
:Jf1
jadf)
"mentir"
gbrè
i
èh~
"souffrance / bonheur"
id) gbrè
"souffrir"
enm èhè
"vivre dans le bonheur~ jouir"
gbrèr:gb 1 /' gb5r
"richesse / pauvreté"
i d3 gbrèf)gb l
J/être riche.} s'enrichir"
id) gb'6r
J/être pauvre.. s'apauvrir"
,
. sàf)gwâ "" ùwl
Jlbadineple, bagatelle.. également idée de ce qu&
est graVe..
0int€riJ/t-
Il
,
;..
id) sa f)gwa
''badiner.. IJ1:'endre à la légère.. flirLer"
\\
\\
id) uwl
Till irter"
1
'" ! . 1
, 'gr)
JOW
"mâle / teme l le If
id) ~ '"
'gr)
Ifêtre fort"
id, J~w
_IIêtre
forte If
et
1
S
"force"
i d3 lb!
"être fort"

- 113 -
• n rn
"rerlornrnée"
i 1 n rn
"avoir de l.a renorrunée1r
Éb
"paysIf
~
1~w 1
1fconi ti'é"
\\
id) i ~w l''être ami :r
gb~wru
}
mb~s
J'idée de bravQure., d 'héro-'isme"
'1{
àr~l)g\\'lâ {
ns~s~ l '''actes de bravoure., d'hérof.sme"
id) gb~wru
/lêtre brave"
;)[1
mb~s
JIêtre brave J '
id) ~r~'1g'wâ
"réa User des act9s de bl'avou.re"
id') ~s~s~
J'réaLiser des actes de bl"avoUl"e"
2,4.2, 4.-Naturè 'de~Vérbes quis' associent au cortlplém:mt
Au terme de l'e~n des éléments susceptibles de jouer le rôle de
compléIl)2nt, l'on pOurTait se poser qU.elques questions sur la nature des verbes
susceptibles de s'associer à un arguJTl2nt complérrent. Cette question a son im-
portance dans notre problématique des bases complexes car, comrœ nous le ver--
rons, ce ne ~ont pas seulement les unités ver'cales précédemrœht attestées cornrœ
bases qui ont l'exclusivité de se combiner à un cOlTplément, Irais également des
unités que nous avons définie$ COTTlll1? des :Lexènes non-autonomes
nous avons
d - .,
eJ a -
-
eycque ce probJ'
.eme en 2 . 4 ~
.2,.3 -1
f\\.!:.f,
,.J.
_
40 a._a"- !;2b),
- '
D'une ·ma..'Ùère générale, nous pouvons noter qu'aucune règle de combi-
natoire
ne peut peI'l1)2ttre de prévoir que telle l'OrInS- verbale est susceptible
de se construire avec ou sans complérœnt ,Aucune systématique ne peut donc être
dégagée à propos
de la combinabilité de teJ.1e for.rre verbale. 'Tout ce qu'on peLit
dire relève d'un constat d'occurrence .
. \\

- 114 -
D'abord les lexèmes non-autonomes. Certains d'entre eux ne peuvent
asswœr la fo,nction prédicative verbale qu'en association avec un argum:mt COTIr-
plément. L'on pourrait alors rapprocher le complément du dérivatif thématique
(cf. 2.3. 2)
, bien qu'il s'en distingue nettement, au moins au plan morpholo-
gique, du simple fait que les dérivatifs sont des affixes.
r
Exemples
,
i t i
(? )
-+
i t i . afl
"étonner~ surprendre"
tibr
(? )
-+.
tibr af
"être rabougri"
adrJ
(? )
-+.
adf) 1es
"erl'er~ flâ:ner~ vagabonder"
gbar'
~
( ?)
-+
gbar es
''bifurquer''
,
wa 1
(?)
-r
wal
es
"restel' (après un partage)"
1
dObrJ
( ?)
-+
dobrJ afl
"entasser"
''1
,
sab
(7)
-+
sab
es
fiS 'éventer"
,
kukm
( ?)
-+
kukm es
!Ire tarde r ~ ramollir (ardeur)./I
Concernant, ensuite, plus spécialement les formes verbales attes-
tées cornrœ bases, l'on devrait simplement faire remarquer, qu'il s 1 agisse de
bases lexématiques, thématiques, ou dérivées, leur aptitude, selon le cas, à
se combiner avec un complément, Néanmoins, l'on soulignera au passage que le
type de base le plus fréquent dans la combinaison V + corrplément est la base
lexématique. ParrJÙ les bases lexématiques, si l'on ne table que sur les cons-
tats d'occurrence, le lexème le plus prolifique semble être )d? "manger~ con-
sommer", Les comb::1.naisons ci.,-ctessous (elles sont non exh-'lusti ves) pourront
donner une idée de la capacité combinatoire de ce verbe.
,
1
-
--'-
id) es
"(.5 ' )
éroâer~ (se) .ronger"
2 -
l d) IhS
"être fort"
.3 -
id) (g~
"être fort"
4 .,..
ld) robas
-"être brave"
r:;
~
j'd~
-'
gb~wrj
"être brave"

- 115 -
6 --
id)
li'
fi
ra f)gwa
"fQ1;re acte de bravoure"
, , ,
7 -
id)
nS::lS::l
"faire acte de bravoure"
,
8 ~
id)
làwl
"être ami"
9 -
id)
eb
"jouir"
-=LO
1
-
id)
nln
lise pavaner" se glorifier"
,
-11 -
id)
fi
saf)gwa
"flirter"
, '
-=L2 -
id) uwl
"flirter"
j j -
id)
gb5r
"être pauvre"
,
\\
.14 - id) gbref)gbi
"être riche"
_.
-15
\\
fi
id?
nawrE:
"être J'uste"
_.
,
-15
id)
[lêlmb
-"êt):>e sot" 1;diot" bête 11
-17 - id) labm
"prêter" emprunterlJ
-1B .,..
1d '5 n~f1
·J1se vanterlJ
-19_ .....
id?
gbré
JJsouf,frir lJ
20 -
id) ~fl
"se gZorifier" •••
etc, ..
Après nous êt,re longtemps intéressé à l' argUln:mt~corrpléIœnten
.f'
étud;iant· ses propi'iétés~ sa taxinornte. , ') nous allons enfin nous pencher sur
les caractéristiques sémio-syntaxiques de la séquence Prédicat-compléIœnt.
Pour une raison méthodologique, mais surtout parce que l'éléIœnt verbal auquel
s'associe le corrpléIœnt n'est pas toujours apte en tant que tel à aSSUlœr tout
se111 la fonction de prédt'cat, nous parlerons, au lieu de combinaison Prédicat
t
OOMP, de combinaison Verbe + Complément (V + COMP.).
Cons~dérons d'abord la phr~se suiYilllte
ld)'
6gb
(Djèdj~r + ACC! attiéké /
." :.

·~ 1
~'
.
- 116
N
v
N
Il s'agit d 'Lm énoncé de schèm~;
S
p
E
L'identification du constituant nominal égb cormœ argurœnt expan-
sion est pleinerrent possible par le critère de la nominalisation (critère 2).
Plus sirrplerœnt nous dirons que égb est une expansion prirraire, c'est-à-dire
l'objet obligatoire du verbe transitif i d~
"manger",
Le procès dénoté par le prédicat, c'est à dire i d~ "ma:nger"~ s'exer-
ce sur l'objet (égb). Tel est le lien séTmntique qui unit ces deux constituants.
L3. commutation de égb"attiéké l' avec d'autres constituants exer-
çant la rrêrœ fonction (l'JE) n'aura adcune incidence sur le sens de base du
verbe. C'est le mêrre procès (rranger) qu:L continuera de s'exel'cer sur des objets
différents :
~ égb
"attiéké" (nanger de l'attiéké)
~ ~ sak~ "Yizll (rrang,er) du riz)
id)
~ ndêj "viande" (Tranger de la vianàe)
"mariner"
~-------", "
''OJ
~ .,.. rnpa
"foutou"
(!IB.ngel~ du foutou)
~ :h l n"poisson/! (rrnnger du poisson)
De même.
si l'on co~te vp (id)
avec d'autres constituants verbaux,
le nominal objet gardera toujours sa'ITère valeur, quand bien mênE, Sill' lui,
s'exercent des procès Q1Vers.
id)
'!man,ge r"
""-- égb -' ~ "manger de l'attiékéll
::>1
"acheter"
"acheter cie l'attiéké"
ifl
"cuire"
~
~
/
"attiék~ "cuire de l'attiéké"
.----
1
E: kn
"voir"
'Ivo'ir de Z. ' attiéké"
i 5
~
"apporter ': .
"apporter de l'attiéké"
Il res~ort de ces faits que le rapport sémantique entre VP et (\\JE
n'est pas lexicalerrent pertinent. En effet le lien entre eux n'est pas générateur

- 117 -
d'un sens wùtaire. La valeur sérrantique de chaque teI"'ITe est immédiaterœnt
perceptible.
Considérons ensuite l'énoncé suivant
/Djèdj larriver + ACClhierl
'(Djèdj est cœrivé hier"
Jl s'agit d'un énoncé de schéma NS + VP + NC le constituant NC
(éff) e(3t, cornrœ nous l'avons vu en 2,4.2.1, un non-a.rgurœnt (cf. exenple 28).
La comnutation de ce circonstant avec d'autres constituants exer-
ç.ant la mê~ fonction syntaxique n'a aucun effet sur le procès exprimé par
VP (oIV"arriver") :
"arri ver auj mœd 'hui"
0"
~jéfÈona
"
'.
,,~ntJSblés
'''arriver le soir,"
a~~Ver
.
,
~'
~,
Ilbr!br
'''arriver le matin"
De la1'1Êrœrœ.ruere) il n'y a aucune incidence sur le sens de Ne
(éH~ si l'on procède à de(3 col1Jl1lUtations de VP.
O'if'"arri pel'''
/
"aX'river hier"
i,m
"aUer"
/ ' .----:'1' '''aUer hier"
'éfr~
a'n 1)
"être"
. ~---~ "être là hier"
;:>9
"crier"
~ "crier hier"
.œ mêrre que le rapport VP t 1'-J'E, le lien entre VP et Ne n'est pas
lexicalerrent pertinent. En effet il n'est pas générateur d'un sens global
nouveau, Chacun des éléments des couples VP + NE d1une part;, et vP t NC drau-
tre part, constitue une entité (3émantique liée à l'autre entité d'après des
règles de conpatibilité sénù'o--syntaxiques,
Examinons', à présent, le lien entre V et COMP, dans un syntagne
y t COMP,.
,.1.
i \\.

118-
Soit l'énoncé
(34)
d)Èd)
ld)ft
pàmb
/Djèdj/nanger + ACC/sottise/
"Djèdj est sot"
L'identité de pàmb "sottise" comme corrp1ément peut être démontrée
comme ce le fut pour gb5r (exemple 30) en 2.4.2.1.
La commutation du COMP. avec tout autre constituant pouvant jouer
ce rôle irrplique autorna.tiquement un changement dans le sens global du syntagrœ
V + COMP.
totré
"désob Ligeance"
-;.
"désob liger"
i~d)
gbré
"souftY'a:nce"
->-
"souffY'7.:r"
"cons OTTPTJe r ~ manger"
gb5r
"pauv7'eté fi
-;.
"être paup.Y'e ~ s f a-
Pa'.A.vriY'"
Dan~ les cas où l'on a des combinaisorlli V+ COMP où c'est seule-
Trent V qui cOlTl!TDlte, l'on rerœ.".'l:1uera que l'opération est nécessairement accom-
pagnée d'un changement de seœ du syntagrœ V + COMP :
E:w"pOse!'~ mettrel'
~'
~ "faire le malin"
/ , - 5 0 5
' - .
. / "
1/.-,
."
~
:::>[1
'''posséder" avoir" /
l_orps
~"seoir" convenir... "
at
llplacercontre~ __
-"" "1~n3ister" persévéy'er"
suivre"
/ ------
ar~--
1
s'appliquer"
"visage"
"poser~ mettre"
~ "vei ll_el:' SUl'••• .11
Contrairement aux ,séquences \\iP + NE et VP + NC, les valeurs sénan-
tiques particulières de V et de COMP semblent disparaître .:lU profit d'un seœ
syntagmatique global. Mieux, dans certaim cas, tout se passe corrme si la base

" ,
- 119 -
verbale (V) se vidait de son contenu sémantique, au profit de l' élérœnt corrr
plément.
Exemples :
1
COMP.
1
l -
r--J
\\
\\
-+
uwl
"badinerie"
" fl ir te r "
gb:)r
"pauvreté"
-+
"être pmlVre, s 1a-
pauvY"":r"
gbrèl]gb l "richesse"
"être ~""iche, s "em'i-
chù'
id)
->-
~::::------_ ràmb
"s 0 tti se "
"être sot"
"consommer, manger"~ gbrè
"souffrance"
-+
"souf'fril'''
tùtré
"dés ob l-igeance"
-+
"dés ob Uger"
~ 1
-+
Ét j
"force"
fi être
fort"
DI après ce schéma, l' élérrent sémantiquerœnt "puissant", celui qui
imprirre son sème de manière nette à la combinaison, du moins en surface, est le
complénEnt. Cela, nous le représentons ainsi :
V
COJY\\P.
Sémantiquement
SérnantiCluerœn-:l
non
puissant
_J
puissant
L
'route fois , une analyse en profondeur révèle que le sème général de
la suite V + COJVIP relève d'un apport spécifique de chacun des deux term2s, rrê-·
me si, COITll112 nous venons de le -,foir, ce sèrre. est, à la surface focalisé sur
COMP. La valeur littérale irrrrnédiate, de départ, des deux contenus sémantiques
(celui de V et celui de COMP) se transforme dans un deuxièrœ temps en une seu-
le et même unité sémantique indissociable :

,'.
120 -
[Valeur littérale~
Valeur finale
igl)
"cogner"
~
,
'''cogner de la tête'/---7>- "adorer"
nUI)
ew
t;~~
"poser, meU,'e"
" M t e ' < "pose,', mettre
"réfléchir"
~
"couper"
"
"couper la Mte "
:> "ache:'ver, j'ir","
Contrairerœnt aux syntagerœs VP + NE ou VP + NC, le sens de chacun
des éléments de la combinaison V +, COMP ne constitue pas une entité irréduc-
tible. Il y a une dissolution dans le sèrœ commun (à des degrés peut être di-
vers certes) de la valeur spécifique de chaque terrœ.
Comme nominal, nUf) signifie en tant que tel "tête" ou f1e.'Ctrémité",
ITEis jamais "adorer"" "réfléchir" ni I/achevex'" finir".
De rerre les verges igf), ew, Edf)
ont dans l'absolu, respectivenent,
les sens de "cogner, donner un coup, piler" atteindre If, "poser, mettre", "cou-
pero •. ", jamais ils n'ont signifié en tant que tels Ifadorer", "réfléchir", I/a-
chever, finir".
I.e sèrre cornrmm à chaque groupe V + COMP. semble terlir d'une sorte de
métaphore issue de la conjugaison des valeurs propres à chacun des ternes de la
combinaison.
Ainsi la notion d' uadorer" semble naître dt tm transfert métaphorique
lié à l'intégration sérrantique de termes dont la combinaison se tra.duit en sur-
face, littéralerrent, par "cogner de la tête"; de lTÊne "réfléchir'l, d'une corrbi-
naison littéralerrent traduisible par "poser OJU mettre la tête" ; enfin "achever,
fi nir If, de cette autre combinaison dont le sens littéral est soit I/couper la
tête lf"
soit ''''atteindre l'extrémité (ou le bout)".
La première inJage,
igf) nGf) Ilcogner la té'te" qui signifie l'adore!'''.,
décrit bien le geste cr'humiliation du zélateW" qui 'pose sa tête sur les pieds
de la divinité dont il espère les bienfaits.
La deuxi.èrre
i;nage, Cw nUI) ; littéralerœnt ':poSe1.?~ mettre la tête Il
et qui signifie' l'réfléchir, songer If, traduit l'idée que le siège de la réfle-
xion est la "tête", et qu'elle s'effectue par la focalisation de ce "siège"

" . ~
.;. -. t·. .
[' '..
- 121 -
(par concentration) sur un problèrœ, une idée, un fait.
La. troisièrœ métaphore edr] nUrj, littéralerœnt "couper la tête", ou
"atteindre l' extrémi·té~ le bout"~ se traduisant par "fim:r"~ achever"~ dénote
très bien l'idée d! acllèverœnt de l'action entreprise.
En tout cas la combinaison V + COlVJP est bien lme wli té de ,3ignifi-
cation. Cette unité tient à. l'apport spécifique de chaque terrœ, rœrœ si en sur-
face la valeur d'ensemble est focalisée sur un seul terme, le plus sou-.rent le
co]~lément.
Suite à cette "idée" de sens wli taire, une précision s'impose. Ce
n'est pas parce qu'une suite de deux terrœs (Verbe + nominal) se traduit en
français par un seul mot qu'il est autorratiquement défini corrrrœ une combinaison
V + COMP, et donc susceptible d'être interprétée corrrrœ une locution verbale.
Dans ce cas le groupe verbal id) ôb dans l'énoncé d)€d)
)d)' ôb
IDjèdj/ITBnger + ,ACC/nourriturel "DJèdj a mangé", serait une combinaison V + COMP,
puisqu'il se traduit en français par un seul terrœ "manger". Dans les faits ôb
"nourriture" est une expansion (E~) intrinsèque au verbe ld)~ "manger" : il
est définissable, pronominalisable par t ou àw, questionnable etc ...
Ce problème se pose particulièrelœnt pou....... tous les verbes accompagnés
de leur E
intrinsèque. Et la langue connaît un grand norrbre de verbes de ce
A
.i
type qu'il ne faudrait pas assimiler à la combinaison V + COIvrP.
i j mfi
Ivolerlvoll
"voler~ déJ"ober"
;)1-
rn~r luriner/urinel I/uriner"
er-u mtmrl Idormirlsomtœill JJd.orrm:'r~ s'enàorrm:r"
. "
,
'gD wus
Ise leverl terre/ "se lever"
"
Id'
1

dad odad
lre/parole(
"di:pe~ paloler."."
Soit l'énoncé suivant
(5)
d)È:d)
!,If
mil
IDjèdj /vo1er + ACCI voll
"DJèdj a volé"

," .. '
.. ,
- 122 -
Le dernier élérœnt de la phrase, mIl "vol", objet propre du verbe
i j
"voZer'''~ est définissable
,
d)È d?
l j' m( 1 a
"Djèdj a commis le vol (en question)"
"Djèdj a bien va lé"
- Il est focalisable
, . ,
IJ
Ivol/focus/Djèdj /voler + ACC /
"C'est du vol que Djèdj a cornrnis"
- Il est pronominalisable (1) :
"Djèdj l'a volé"
, . ,
IJ
~ Il est questionnable
JIQU'est-ce que j)jèdJ a volé 7"
(1) Nous ne voudrions pas occulter un problènl2 assez délicat que nous n'avons
pas, en vérité, exploré avec minutie. Il senblerait que l'expansion El in-
trinsèque 1;1e soi.t pas, en réalité pronominalisable. L'expa.'1Sion intrinsèque
constituerait) par exemple pour un '
',' verbe comm.::; i j I1voler"~ l thypero-
nyrœ de tout ce qui est susceptible d'être volé. Ainsi mIl "voll1~ expansion
E
i~trinsèque de i~, JIVO l~r" s' ~pposera~t au prono}TI (tj; ou o0~ ~n. ce que ce
1
derruer ne se substltuerrot qu'a un nonunal exranslon
E" speclflque, alors
que l'expansion intrinsèque, à valeur plus générique, le.lrerait pour un en--
seITJble (l'ensemble des choses vOlables). Qu'il soit pronominalisable ou non
cela ne contredit en rien le fait que l fexpansioD El intrinsèque d'un verbe
neconstitue pas un COMP.
, ..

,?' ~
... . ~
• • '
1

- 123 -
On peut bien répondre à. cette question par m(1
Ilvol Il. IVJaj.s souvent
la réponse donne plutôt la nat;ure de l'objet volé, cet objet cOImnltant avec
mIl.
IIDJèda' a volé de l ~clY'gent'l
Mais à la différence du complèrrent, la cOImnltabihté de l'objet in-
trinsèque, cornrœ ce lle de tout obj et, on 11 a vu, n'a aucune incidence sur la
valeur sémémtique du prédicat .
.L'analyse que nous venons d'effect;uer nous incite à admettre, qu'au
moins sémantiquerœnt, la séquence V + COMP constitue une unité de signification.
Or, se Jon les auteurs, «dè!.J tOJL6 qu 1 une. ~ombiVl.oJ.A 011. d' LlVlit-éJ.. 6.i.g~i6 ..Lc.atilJ(J./.)
6onw..ol1.ne. tLégu.t.LètLe.me.nt c.omme. la déAigna,tLoVl d'une. 110UOVl à f.aque.Ue l'V> -tOc.u-
te.UJL6 ont 6ll.équr_mme.nt à ll.é6é.ll.e.!l., .6 e. man.-tne..ôt-e. une. te.ndanc.1Z.. nartLuLe.Ue. . .. quA.. e.VI.-
.t!l..aine. c.e. quA.. éteu.t pe.u.t-ê:tJre. ctu. dépMt un J.JyVl.tagme. à adopt-e.rc .fe. c.ompo!l..:te.tne.JÙ
c.a!l.ac..té.'rJ....6uque- d'llne. bCl!.Je. »
(D, CREISSEL.S, 1979, p. 120). Nous allons tenter,
dans le chapitre qui suit, de définir la natl.œe exacte de cette combinaison, en
rœttant en exergue aussi bien les domées favorables ou défavorable~; à. son in-
terprétation comme base.
2.4.2.6.- Statut de la combilullson V + COMP
Dans les chapitres précédents, nous avons tenté de décri0~ les pro-
priétés des différents composants de la combinaison V + COIVIP, principaletrent
celles de l'élérœnt non.,.ve:rbal (COMP). Nous avons ensuite étudié les implica-
tions sémantiques attachées à cette combirnison. A présent, notre préoccupa-
tion majeure sera de définil~ avec netteté le statut fonctiormel de cette com-
binaison. S'agjt-il d'une base, et donc d'un cor~tituant complexe, ou bierl
s'agit-il d'une suite de constituants? Quelle est alors sa spécificité '?
Nous tâcherons de répondre à ces questions, à la lwnière des fa.its
précédernrœnt exposés, en examinant d f abord, respectivement, les données qui
militent en faveur et celles qui nÜ.litent en défaveur de l'interprétation de
la séquençe V + COMP. conne base verbale complexe.

· ,
~ 1
.'.J \\.
. ' :~ .'
'"
1,.,'
- 124 -
L'on pourrait fonder l'interprétation de la combinaison V + COIVJP corme
base complexe sur au moins quatre ordres d' argwœnts :
- certaines propriétés du cornplérœnt ;
llexistence d'lill élérœnt spécialisé dans le rôle de complénent ;
~ la présupposition entre lexènE verbal non-autonorœ et complérrent
- les propriétés sémantiques de la combinaison V + COf@.
10 ) Les propriétés du cc)]nplérœnt.
Nous avons vu en 2. ~ .2.2. le comporterœnt syntaxique du cornplérœnt.
Cornrœ traits distinctifs, il est apparu que l'élérœnt àsswœ.nt cette fonction
ne peut être ni pronorninalisé, ni questionné. Ces faits induisent, nous sem-
ble-t-il, un certain état de non~autonomie du complérœnt. Ainsi, par rapport
aux argurœnts "exJ2ansions",
l'argument "cornplérœnt 1f se présente
connue lm consi::;tituant en voie de figement. Cela pourrait s'expliquer par le
fait d'une plus grande solidarité au verbe. Cette assertion, on l'a vu, est
pleinel1)2nt jus tifiée par l'intégration sémantique de la combinaison V + COMP.
(cf. 2.4.2.5.).
2°) L'exi$teDce d'Ue"} élément spéciéiJisé dans le rôle de cornplé1l1ent
la particule és (cf, 2.4.2 ,J .-1), du fait qu' e 11e ne peut aSSlillBr ct 1au-,
tres fonctions dans la langue que celle de ccrnplérœnt, est nécessairerœnt liée
au verbe qui le requiert. CormE nous avons tenté de le montrer précédernrœnt~, sa
présence n'est ni prévisible (malgré son abondance) ~ ni indifférente au pJJ'ln
sérnio-syntaxique.
C'est une dormé majeure., à notre avis~ ({la milite en faveur de l'exis-·
tence de bases verbales complexes.

- 125 -
Soient les énoncés suivants
,
(36)
es
/Djèdj/ V + ACC/COMP./
"Djèdj a flâné"
,
(7)
es
/Dj èdj / V + ACC/COMP. /
,
,
(38)
égb
a
sâb
es
/attiéké/DEF/V + ACC/COI1P/
"L'attiéké s' est éventé"
,
,
(9)
a
an
/affaire/DEF/V + ACC/Dj èdj /visage/
J/Caffaire a étonné Djèdj"
(40)
ÈrÈkp
/bagage/ V + ACC/Djèdj/visage/
/IDes bagages sont entassés pou.!' Djèdj"
(4.1 )
\\..1
/'Djèdj/V + ACe/surI'
Considérons d'abords les énoncés (36) à (38). I l s'agit, .il prior'i,
de trois énoncés de type 3 + P + COMP. Dans le rôle de sujet (3) nous avons
les constituantsd3È:d) (36 et 37) et égb à (8). Dans celu..-l de COflIP la part.i-·
cule spécialisée és. Comme prédicat nous avons, le plus logiquement du mor~e,
adf) (36), gbar 07) et sab (38). Toutefois, les faits sont assez complexes et
méritent un plus lar~ développement.

".
~ ·126 -
lEs unités adr}, gba r et sab sont en réalité une catégorie de lexèID2s
non-autonoITBs que l'on ne peut rencontrer dans la langue sans le compléID2nt
és. En l'absence de cet élargissement nécessaire et obligatoire, ils ne r~pré­
sentent que de sirr:ples abs trafh ons , au plan sémio-syntaxique.
.. d)Èd) àdr)
.. d)Èd) gbâr
.. égb s~b
Etant donc entendu que les unités ad!), gbar et sab sont des lexènps
non-autonomes, sachant que ces lexèID2s non-autonorœs ne peuvent forrœr en tant
que tels la base simple d'lm constituant verbal (cf. 2.).2), sachant aussi que
la particu_le és est toujours liée au vert)e dont elle est le co:mplérne11t, il. est
bien délicat d 'adrœttre que la combinaison !'Lexèrœ non-autonome + és H est un
syntagrœ de deux constituants à part entière. Seule la conjugaison des deux
est opérationnelle au plan sémio-syntaxique ..
L'on peut élargir ces faits, même aux' cas où dans le rôle de conplé-
rr.ent, nous ayons des éléments susceptibles dl asswœr d'autres fone tions que
celle de complément. C'est le cas des derniers éléID2nts des phrases (9) à
(4.1~ (.1). Ici égalerœnt les verbes i t j, dobr) et t i br sont des lexèrres non-auto-
nomes, véritables abstr5tiollS qui ne deviennent opérationnelles au plan sémi.o-
syntaxique, qu'en liaison obligatoire avec Ull cornplénent.
Que faut-il en conclure ? En tout eas il est tout à fait Jr.anifeste,
à la lwni ère de cette analyse, que l'occurrence ct' lm lexème non-autonoID2, IX-é-
suppose celle d'un complé~nt(2). La récipro.:]ue, évidemœn'c n!est pas vraie.
En effet la présence d'un cornplément n' est pas nécescairerœnt liée à ce He
ct 1 \\ID lexème non-autonorfl2. Nous en avo:J.s eu des preuves tout au long de Dotre
exposé sur la locution verbale.
S~ donc, au plan sérnio- syntaxique, le lexèrœ non-aUL;onOD}S' présuppose
\\ID complément,
l'on est en droit de dire que J.a combinaison ltlexème 11on-atlto-
nonR t complément ll ne con..stituent point \\ID syntagme de deux constituants. Ne
peut-:on paq alors,en déduire qu'elle form-j une base complexe?
.'.".
~."
(.1) En tant que nominaux, les constituants an r'visage" etai- l'surfl sont caracté-
risés en effet par la multifonctionnalité. Concernant en particulier le statut
de af comme nominal, cf. G. HERAULT, 1978, p. 189.
(2) En vérité il faut dire : présuppose celle d'lm con:plé;n:O'Ylt ou d'un dérivatif
thématique (cf. 2.3.2.).
".;

"
."

)0,..
- 127 -
4°~· Lés propriétéssjmantiques de .la combinaison V t COJ'.'W.
Il s'ag:i;t, là également, d'une donnée favorable qui plaide en faveur
de 'l' int~rprétation de la corrbinaison V + comp, ComTE une base. Nous avons vu
en effet, en 2.4.2.5, que, contrairerœnt aux séquences V + E, V + C, la corrr-
binaison V + COMP apparaît COIJ1ITl2 LL'1e seule et m§me uni té sém:mtique. Le fait
est encore plus notoire si l'on se place sous l'angle de la combinaison "le-
xème non-autonorœ + co~lément", Et même dans ce cas, imaginons la combinai-
son de ce lexème non-autonome, que nous ayons à juste titre défini comme W1e
abstraction, avec la particule rh, qui, elle aussi exprime à tous égards une
abstraction, Il naît, de la conj onction dE ces deux abstractions, un sigDifié,
le:ticalement opérationnel, dont le support en tant que signifiant,
est le
c~lexe "lexèrne non-autonorne + ~s fl, que l'on ne peut, alors, dissocier sans
retomber dans l'abstraction. L' intér:;ration 3ém:mtique de la combinaison V +
CavIP est bien lLYle dormée assez rerrarquable, quojb~e non--déterrninaYlte, da.ns
notre problématique,

Si l'on deYait s'en tenir à ces seuls faits, l'hypothèse que la com-
bi~aison V t COMP es t une base complexe serait arrplernent vérifiée. mis cette
wpothè$.e e:;>t largement infimée par d'autres données dont voici quelques unes.
2, lf .2.6,2. - Données infirmant l'interprétation de la combi--
":""

0:-
_
naison V t roMP co~ base complexe.
----o:-.----~.----------------~-------
Trois argurœnts rœj eursrn;i.litent contre l 'identification de la combi-
naison V -1. COIVIP corrnl1e base co~lexe. Ce sont ;
- la 11Ùse en emphase
la commutatibilité du complément
.,.. la séparabilité des composants.
1°~ la mise en emphàse
Au norrbre des propriétés du cornplérnent (cf. 2,4.2.2.) fig...œe la possi-
b;i:Uté de mise en emphase. Nous avons, en effet, montré que l'élérnent en fonc-
tion de complément pouvait être focalisé. C€tte
propriété, on l'a vu, le com-
plément la partage avec toute autre argwœnt du prédicat. Ce qu'il est important

....,.
- 128 -
de noter, c'est que la ,mise en emphase est largerœnt un moyen hem'istique pour
isoler des comtituants d'énoncé, ·Par sa capacité à être focalisée le complé-
rœnt apparaît nettement corrrrœ llne consti tuant d'énoncé à. .part entière rralgré
la tendance manifeste au figern2r1t qu'illustrent sa non-pronominalisation et
son non questionnelnent.
2°) La commutabilité du complérrent.
Une autre propriété que le complément partage avec tout autre comti-
tuant d'énoncé, qu'il s'agisse d'un constituant verbal üu d'un c(mstitua'1t no-
minal, est la faculté de CODITT)uta,tion! Cette propriété peut être égalem-:mt con-
sidérée c01Tl!TIe JTjoyen heLIT'istique pOLIT' identifier des constituants (certes appar-
tenant à la même classe fonctionnelle). Nous avom vu en 2.4.2.4 la grande
commutabil:i:té de l' élérœnt non-Verbal Ccomplérœnt) associé au verbe 1èJ:3' '~man­
ger~ consommeY'''. Nous référant à la notion de "lexie" (B. peYITIER, j,974, pp.265-
269 ~, nous relevons qu'au norrbre des "te2ts de détermination", se t:couve celui
(1)
de
«non-commutabilité d'un composant »
La situation est tout à fait autre concemél.L'1.t le$ faits qui nous pré-
occupent! D'abord nous pouvons noter qu'il est fort plausible que la commuta-
tion du complérœnt implique netterœnt une opposition sémantique :
1
j 0') gb:5r
"êtY'e pauvre Il
Emuite, nous pouvons observer une gJ.~ande commutabilité de chacun des compo-
sants. En vo~ci quelques exeT@les.
(1) POLIT' illustrer ce test, B. parfIEE cite les exemples suivants: «
"iL se
trouve maL" ne s'oppose pas à "iL se tY'ouve bien" "un poids Loz,wd" (camion)
ne s' oppose pa,s à "un poids ZégeY'''» (B. PO'YrIER,19'74, p. 269).

·
'..
~I'""
129
-
Verbe
+
---1-
----
Complé1œnt
1 -
l i 9 f )
=~
~~:"~
2 -
igf)
1
nUf)
-f"adorer"
3 -
t--=-
af T----:-
-.
-"commander"
I-----~--
-~,-----
+
4 -
ew
nUf)
-t'ré'l.éChir~
songer"
, - - - - -
- - - -
- - ~ - -
- - -
-----~---
5 -
ubu
1
1
és
\\ "r>enverser'"
1 -
~
A partir de l'exemple initial (1), nous voyons d'une part que le corrplé-
rœnt ~f J'sur" peut commuter avec nUf) "têteJ/ (2), et que d'autre part le verbe
igl] J'cogner JY peut aussi comnuter avec ubu "couvrir'''. Mais là ne s'arrête pas, au
plan opératoire, la COImJU. tabili té. A partir de 2, nous pouvons constater que le
verbe igfJ cormnute avec ew (4). Enfin, à partir de ::J, af "sur"3 COImJU.te avec le
camp l~
t
emen
'èS '5\\
\\
J.
Noüs preclsons quece9 différentes cormnutations, tant au niveau du ver-
be, qu'à celui du complérœnt, n ',obéissent à aucune systéITBtique -précise. Le but
est justelIBnt de montrer qu'on ne peut tabler sw:, les cOllllTlUtations, largem::mt
pl'oductive9, pour asseoir un critère opérationnel pOll!' déterminer une base com-
plexe. Au contraire, la latitude de chaquecornposant à comnuter minimise au plus
haut point les liens synta~tiques au profit des rapports paradigmatique, Nous
voulons dire par là que chaque corrposant de la combinaison V -r COJ'llP. est corrbina--
toireI1)2ntmoins lié à l'autre corrposant qu'il intègre une cla.sse de constituants
syntaxiquement homofonctionnels. Si donc la comibaison V + COMP fonmit une base,
c'est tout d'un bloc qu'elle cOJTIITJUterait, ou qu'elle se déplacerait en cas d'em··
phase, au lieu de la commutation, ou de la focalisation un à W1 des différents
corrposants.
3°) Séparabilité descorrposant~
Ce problème peut être âbordé sous deux plans :
la place du corrplérœnt dans un énoncé où V est suivi de tous ses arguments.
la possibilité de séparer ca~ de V dans une séquence
SV
CüJ'llP

~.
:.'
- 130 -
Concernant le premier aspect du problème
(nous reviendrons là-dessus
en III), notons sirnpleTlX:O'nt que l'argùrœnt-complérrent c lot la valence du verbe.
C'est-à-dire qu'il est toujours précédé des arguments lIexpans ion". Pal' contre,
il précède touj ours les non-arguments, c'est-à-dire les circonstants. Nous
avors donc le schème suivant
COMP
C
L--,> non-argument
Exemples
,
,
19~
. , f'
,
ram
nu f)
JE Erna
(Djèdj/cogner + ACC/Dieu/tête/aujourd'hui/
"Djèdj a adoY'é Dieu au.jourd 'hui"
, ,
,
,
E\\~
os
es
/Dj èdj / laisser + ACC/!'Vie1/argent! COI\\1P/ vi llage /
1IDjèdj a gal"dé de l' a.rgent pour Me l au vi l lage 1/
D'ores et déjà nous pOU'lons en déduire qè.le le complérrent ne constitue
pas un ensemble compact avec le verbe.
I.e fait est encore plus notable lorsque nous avons une séquence
s V COMP
/Djèdj /mmger + ACC/pauvreté/
"Djèdj s'est appauvri"
l '
t
. - 1
d"
+-
"

' - ' - " V
t
'"",MD ( 1)
.-1-
es' pOSSlb e
lnvrOQUlre
un ClrconS"eaJ1l.o en"ere
e
(AlI'U
.
,
,
p
,
....
d"-)Ed"-) 1 d)
nawrE
gb~r
"Djèdj est vrQ.1:ment pauvre"
(1) Précisons que l'ordre normal serait S V COMP C" Mais le circonstant, en
tant que non-argument, a cette faculté de se déplacer car sa valeur n'est
pas forTlX:O' llement liée à une place définie par rapport au verbe.

- 131 -
la séparabilité des corrposants est un critère qui ne milite pas en
faveur de l'interprétation de la combinaison comme base corrplexe.
En tout état de cause, les deux composants V et COMP de la combinai-
son ne peuvent forrœ llerœnt être interprétés comme une base. LI exposé que
nous venons de faire montre bien qu'ils sont nettement analysables comme deux
constituants d'unemêrœ suite. Il n'errpêche que corrparativement aux suites
V + E et V + C la combinaison V + COf1P. TIanifeste, somme toute, des spécificités
que ne peut rendre compte sa sirrple interprétation comme séquence de deux cons-
tituants. Quand bien rnêrœ elle n'est pas une base complexe, le statut de cette
combinaison va quelque peu au delà de la simple suite de constituants. En gLuse
de conclusion, c'est cela que nous tâcherons d'illustrer.
2.4.2.6.3.- Conclusion
Statut de la combinaison V t COMP
"Nous venons de montrer) par les différents niveaux d' ana.lyse qui ont
été eny;i.sagés, un fait certain ; le verbe corrposé, qu'on se propose de l' ap-
peler base complexe ou lexie complexe, est difficilerœnt prouvable en adiou-
krou. En effet, il y a autant de preuves favorables que défavorables à une
telle interprétation. Certes, la combinaison V + COMP "manifeste au plan sé-
mantique une nette intégration, Mais ~u niveau morphosyntaxique,cette intégra-
tion n'est pas suffisamrœnt marquée, pour jus tifier avec pertinence l'inter-
prétation comrœ base complexe de ce type de combinaison.
Pour autant, nous ne devrions pas négliger la nette démarcation de
cette séquence V t COMP, par rapport aux autl~s suites : V + E et V t C. Il
y a d'abord le fait notable que la combinaison des composa'lts constitue une
unité de signification. Il y a ensuite le fait que le complément, somme toute,
ç€rd
certaines propriétés du nor~inal ; non-pronor~na"lisation, non-questionne-
rœnt, et parfois non-détermination. Enfin il y a que cette séquence est la seu-
le, corrparatiyement aux autres, qui combine au nominal un lexème non-autonome
sans qu';Ll soit préalablement élargi d'un dérivatif. D2vant tous ces faits, nous
devons admettre l' exis tence d! un certain processus de figement. Ainsi) si au
départ la combinaison V + COMP est une suite de deux constituants à part entière

- 132 --
cOIillne le sont les séquences V + E et If + C nous dirons en dernière analyse
que ce syntagrœ est en voie de lexicalisation. Le fait est notable au plan
sémantique car il y a là quasi intégration. Le processus est sans doute en
cours au niveau morphosyntaxique.
Dans la perspective d'un travail 1exicogr'aphique> il ne nous semble
pas superflu de garder l'appellation Cà défaut de cene de "base verbale com-
plexe" qui, elle, est d'ordre puremjnt descriptif) de "locution verbale" pour
désigner la combinaison V + COMP. Ces locutions verbales, au besoin, pourraient
figurer comrœ sous-entrées, l'entrée principa.le étant constituée par la base
verbale> lexématique ou thématique. Ainsi, toutes les locutions verbales :Cormées
à par-tir du verbe id) "consommer.> manger" Ccf. 2. ~. 2.4) figureront conrrœ sous-
entrée de ce verbe. Néanmoins, l'on pourrait consacrer une entrée particulière
pour les locutions verbales formées de la combinaison d'un lexèlYfj non--autonoffi2
et d'un complément.
2.4.3. - Les séries verbales
2.4.3.1 ..;.. Problématique
Au plan strictement fo~l, les problèffi2s que po:se ce type de construc-
tion vepbale sont extrêffi2ment complexes et délicats. Et nous nravons en aucun
cas la prétention de décrire exhaustivement le phénomène, tant il est vrai que
partout dans les langues où il a été attesté, la question est assuréffi2nt loin
d'être définitivement règlée.
Cette notion de "série verbale" a été introduite à propos de la des-
cription de nombreuses langues africaines, plus particulièreffi2nt à propos des
langues du groupe Kwa. Ivlais il semblerait bien que le phénomène ne soit pas,
géographiquerrent> limité aux la.'1g,ues africaines. ces langues non-africaines,
comrœ le chinois; le vietnamien, le la.otien etc ... connaîtraient égalem~r1t ce
phénomène CR, Bele-Richard, ~9_78> p. 30).
Les auteurs désignent habit1.~ellerœnt par ce terme de lIs érie verbale" une
succeqsion de bases verbales dont: les caractéristiques communérœnt reconnues
sont les sutva'1tes :

..' .:. \\ .
133
- sujet comnTùD non répété
prédicatifs n' affectant que le premler verbe de la série
- absence de morphème relateur· et de pause, entre les différents
verbes de la série ...
Dans ~es hypothèses de recherche, R. Bole-Richard. avance deux corré-
lations entre l'occurrence des séries verbales et, d 'Lille part les phénomènes
de dérivation, d'autre part l'existence dan.s la langue de prépositions :
« 1 0) L.e.-6 fungue.-6 u.ti.ü.-6ant la -6 é,'l,("e. V('Abcû.e ont généJta1..e..me.nt une
déJU.vilioVl vettbcû.e. -ÜlrlU:ée., ou m,0me. inex,{J.>tante. . ..
Il -6 e.mbleJi.oJ...:t que l' e.mploi de la c.omp0.6ition VeJI.bafe. e.t .fa déJti\\!ouoYl.
ve.Jtba1.e. /5 Qie.nt inVe.Jt6 e.rne.nt pJtopofL:ÜOrlnelle.-6 daVL.6 une langue. do VlI1é. e. ,
z0) Le.-6 funguC--6 ~ant fu -6 vu.e. veJtbcû.e ont généJtafement un Ùl.ve.n-
taiJte pJtê.p0.6~onnel tJtèh Jtê.duA.t, .6-<- l'on e..xûut de c.et inve.ntaiJte le..o norfl6
et veJtbe.-6 6onc.tionna.ti-6ê.-6»
CR. Bole-Richard, .1978, p. 44).
Concernant plus part~culièrerœnt Padioukrou, le phénomène a priori
identi·fiable comrœ série verbale est, comrœ nous l'avons dit plus haut, extrê-
rœrœnt délicat à cerner. Cela tient, entre autres difficultés, à Pabondance
de certai.nes autre;:> constructions similaires et concurrentEs qui re1èvent, l'a-
nalyse nous le m:mtrera, d'une certaLne catégorie d'énoncés complexes asyndé-
tiques qui partagent avec lui nombre des caractéristiques ci-dessus énoncées.
Du point de vue méthodologique, nous estimons que la formulation de
critères solides, définitoires des séries verbales de l'adioukrou exige que
soit établie une nette distinction entre ces constructions et les énoncés com-
plexes en général, et plus particulièrerœnt les énoncés complexes asyndétiques.
D'autre part, compte tenu du rôle éminemrœnt important que joueront les mar-
queurs aspecto-modaux, et leur corrélat tonal sur les différents verbes d'une
série, il était opportun, à défaut d'une étude systérratique de tout le systèrœ
des conjugaisons, de rendre compte au moins d'un certain nombre de conjugaisOll.S
qU.l constitueront l'Lille des bases heuristiques de notre travail. Ce point a été
l'objet du chapitre 2.2.

'\\
'routes ces considérations, néanmoins, ne devraient pas nous faire
perdre de vue la finalité première de notre étude: existe-t-il en adioukrou,.
une séquence V + V (qu'on l'appelle ou non série verbale, là n'est pas le pro-
blème) susceptible d'être analyséecorrnne une base complexe ? Nous nous attache-
rons, plus tard, à répondre à cette question.
2. 4. 3.2 . - Aperçu sur les énoncés complexes de l' adioukrou
Il nous semble opport1ll1, avant d'aborder llétude et la caractérisation
des "séries verbales Il, de faire un rapide survol des énoncés complexes de l' a-
dioukrou. Notre but, en effet, n'est pas l'étude systématique des énoncés ver-
baux
complexes en tant que tels. Il s' agi t simplem:mt de mettre en évidence
quelques paramètres qui, nous l'espérons, serviront de cadre de référence pour
une meilleure appréhension des types de forrmtion verbale que nous appelons
"séries verbales ll • Les paramètres en question seront constitués, certes, par
des données sur la structure des énoncés complexes, mais aussi par l'usage,
que font ces énoncés, du système aspecto-modal.
Mais qu'est-ce donc qu'un énoncé verbal complexe? La question est sans
doute banale, mais mérite, toutefois, d'être posée. Il s'agit d'une séquence de
propositions "réductible à certains types de structures syntagmatiques". Et notre
but, quoique modeste, sera de montrer l'organisation de ces "structures syntag-
rratiques" au sein des différentes séquences de propositions, c'est à dire des
énoncés complexes.
Au plan théorique, nous ferons appe 1, dans l'examen des faits, à deux
notions: à celle d'asyndète et de syndèse
«En ~yndèt~, au~une du p~apo~i­
Uans n'ut mMQuê.e pM unmo~phème p/wp~e â fa~ê.Quevt~e ~omme telle. If lj a
~u~~e.M.,{:on pu~e e.t ~impfe de~ deux p~opo~ition6! ValU la mUMe Où. une dépel'ldanc.e
opè~e evt~e. elles, elle J.i e ~due o.u pl!.al'l de,o-<"mpRA.~ation6 J.i éman.tiQ uU QM ~U ut-
tel'lt du ~on6.tituant.J.J evt p~u eVl~e,
ou du .6ta.tat g!l.amma;t{.~ILe..:·1 de l'un d(JA ~OIU j).-
tuant;..,.
L' a4 Yvtdè-~ e e.J.J t pO.A dé MV/,{;U~ avt 'l' abs e Vl ~e de ~ y ndè.J.J e .
LOlL6Qu'iR.. y a ~l:fl'ldè.6e., Lf.. appaJuût dovl~ UVi. ma~phème QM m~ue te 6a-i..t
QU 1 une ,l'J~OpQ.!J.Ltion est aM ocA. é.e â une. au.tJr.e da.M une ~ellLti.ol'l de dêpel'ldal'l~e gMm-
mo;t).~((.tr..
Une P/wpo~.,{:t.10i1 a-i..lUi maJl.quée. e.J:d une p~opo~i.tion ~YHdétiQu.e, pl, pM
~().ppo!l..t à. P. Tou.t mo~phème dont. le. sta..:tu:t (!/.)t de. ~aAa.c.téwe~ uV[ J.iyn:tagme tel
QU' [me p~opo.oi.tioYl entJr.e evt dé.pel'ldcu1c.(J. d' UYle a~e ut pM déMni.tion un I)lOhphème.

- 135 -
de. -6 yn.dèM., »
CM. Houis ,1977 , pp. 59-60).
Pour la clarté de notre pI'OpOS; au plan méthodologique, nous exami-
nerons, tOLœ à tOLœ, les quatre types d'énoncés complexes suivants :
- la proposition relative
- les subordonnées complétives
- les subordonnées conjonctives
- et les asyndètes.
2.~.3.2.1.- La proposition relative
Il s'agit d'un type de syndèse intégréedans
.. «
laque.Ue. ~
pJtopO-6-i..;ÛOVl maJl.qué-e. pl e.-6t Ùlté-gJté-e. -6yntauque.me.n.-t dan!.> la phOpO-6-i..tiOVl non.
maJl.qué-e. P» CM. HOUIS, 1977, p. 61).
la proposi tlon marquée, P', assume une fonction secondaire en ce sens
qu!il détermine toujours un constituant nominal de P. Ce constituant nominal peut
être soit un argurœnt, soit un non-argurœnt.
Comme argurœnt il peut s'agir
- du sujet
- d'une eX[Bnsion
- de COMP
Comme non--argurœnt, il s'agira évidemrœnt d'un circonstant.
Le morphème de syndèse J dans le cas de la relative est touj ours le
re lateur èké .
.1°) P' détermine le sujet de P.
Morphologiquement l' on pourrait avoir l'un des cleu.x: schèmes suivants
r..------..
a)
N
èkéV
N
V
N
L ~_'_~_J-
p

- 136 -
,
(1)
r èké \\ .'go àmàpk dt ~flt mbàJr
pt
T
p
/Djèdj/M,S/défricher + AOR/champ/DEF/posséder + ACC/rramoc/
"Dj èdj qui a cy·éé un champ possède du mqnioc /1
~
b)
N
èké
N
V
N
V N
1
P'
T
p
,
,
t
r t ,
1
(2 )
èkE!
"
rar
k.,.
1
JtJn a
rd) a
ugl) es
L
pl
]-
p
(poisson/DEF/ M.S/Gnagne/rrBnger + DES/ DEF/pourrir + ACe/CüMPI
"Le poisson que Gnagn.e voulait mange1" est pourri"
Le moins qu'on doive ajouter à cette caractérisation form?lle est que
le sujet de P' est indifférent :
- il peut être le même que celui de P (schèrre (a»
- il peut être différent de celeri. de P (schèrre (b» ..
Lorsque ie sujet est commwl à P et P', il est non répété s'il s'agit
d'un nominal (exemple (1». IJ. es t répété en P et P' s'il s' agi t d' W1 pronom
sujet. Ainsi, en pronorninalisant le constituant d)Èd) en (1), nous aurons les
fai ts suivants :
,
(J)
a
(lui/M,S(.3è pers. sing-défricher + AOR/chaInp/DEF/3è pers. sing-
posséder + ACel ITanioc/
"Lw~ qui a c.péé un champ pos.sÀde du manioc"

- 137 -
Un préfixe personnel de 3è personne du singuJier, substitut àu no-
minal d)È:d), est affixé à chaque constituant verbéil, en P et P'. Mieux, l'an-
técédent de P' est lui-rœrœ W1 pronom de forrœ libre, :îE)référentiel au rrêrœ
titre que le préfixe \\- (variante conditionnée n-) de la 3è pers. sing., et
donc substitut, en l'espèce, de d)Èd).
2°) P' détermine l'expansion E:
de P...:.
1
L'on pourrait avoir l'un des deux schèrœs suivants
~
a)
N V N
èké
V N
- - - - - - - - ' - - -
P
P'
(4)
d3È:d3 19b' ~m~kp(1)
èké ~gb
P
P'
/Djèdj/défricher + ACC/champ/M.S./être grand + AaR/
"Djèdj a défriché un charrrp qui est grand ll (Djèdj a défriché un grand
ch~)
P
P'
/Djèdj/voir t ACC/hornme(DEF/M.S/tirer + AaR/fusil/DEF/
I/Djèdj a vu. Z. 'horrune quia tiré au fusiL Il
~
b)
N· V N
.èké
N V N
P
P'
, .
,
,
IJ
mél
os .. a
P
P'
(Djèdj /voir + ACC(enfant/DEF/M. S/f'ltel/donner + AaR/argent/DEF/
I/Djèdj a vu l'enfanf à qui Mel a donné de L'argent ll •
(1) L'identité de ces constituants en tant que El peut être établie d'après les
critères exposés en I.

- 138 -
JO) P' détermine l'expansion E deP
2
L'on pourrait alors avoir l'un des deux schèrœs suivants
a)
N
J
,os
J
P'
/lère pers. sing-domer + ACC/Mel/M.S./venir + AOR/DEP/argent
"J'ai donné de Z 'argent à MeZ qui est venu".
~
b)
N
V
N
èké
'-1-- - NV N N
P'
J
o
J.
(8) .
"
,(1)
Egl') a
.
e' ke'
. ... \\.
"
1o'w
Da[\\~1')
osa
r
P'
-
(Djèdj IJTlontr'er t ACC/homne!DEP/M, S. 1Gnagne1dormer + AOR/argent/DEFI
affaire!
"Djèdj a en'?ieigné Za personne à qui Gnagne a donné de Z'argent".
Nous voudrions faire ressorti.r les faits suivants, à pr-opos du sujet
de P', Que la proposition syndétique (c'est à dire P') détermine une expansion
~
( f
2°\\
.
~
' f
3°)
-
' t
di'ff~
t ct
l ' d
P
~J.c,
! ou lme expa,nl3l,on ~2 \\C ' .
. '
son sUJe
est
eren
e ce Ul
e
.
(1~ L'identité de ces constituants en tant que E2 peut être établie d'après les
critères exposés en I.

Nous ferons simplement remarquer que le sujet de P' peut être
- soit l'expansion (EJ ou E ) qu'elle détermine (exemples (4) et (s)
2
d'une part, (7) d'autre part),
.- soit un argwœnt propre à P' (exemples (6) et (7),
Dans le premier cas (El ou E
sujet en P'), le fonctiormement simul-
2
tané de l'antécédent COmm2 expansion de P et sujet de P' peut être mis en exergL;e
p.ffi~
la pro~îOlninalisation du nominal en question. Nous aurons, en effet, la
manifestation conjointe d'un pronom objet postposé au verbe de P et d'un pro-
nom sujet préposé au verbe de pl, ces deux pronoms corréférents obligatoirement
la même personne.
Considérons par exemple l'énoncé (5). En pronowinalisant l'expillhsion El
Èg~ "homme", nous aurons, conformérrent aux principes d'apparition des pronoms
que nous venons d'énoncer~ la phrase suivante:
,
(9)
I-Èlù
àgbô
a
"Djèdj a vu celui qui a tiré au fusil" ClittéraleITl2nt, "Djèdj l'a
l'U qui a tiré au fusiU').
La rrêITl2 preuve peut-être faite avec l'exemple (7) dans lequel P' déter-
,.
mLne une expansion E .
2
La possibilité de COMP d'être antécédent d'une relative a été évoqué
à propos du comporteITl2nt synta~d.quede cet éléITl2nt, dans le chapitre relatif aux
locutions verbales,
(:100
" (1)
9bJr
àgb
P
P'
(.Djèdj/consomrœr + l\\CC/pa,uvreté/M.S être grand + AOR!
"Dj èdJ es"t bien pauvre"
P
P'
(1)' L'identité de gb5r "pauvreté"cormne COlVJP dans id) gb;Jr "être pauVloe" a été
largement discuté(? et prouvée précédemment. Celle de és n'est pas à prononcer
c'est sa seule fonction.

"
:'
/Djèdj/s'asseoir +A,CC/COMP/iV[,i),/être bon + Ace l\\1EG/
"Djèdj est mal ass/s':
Sous réserve dl une étude be,flucouP plus approfondie, nous nous contente-
rons de dire que la ljreuve forrœlle qui nous perID2t de dire que P' détermine cor!]P
rfsulte du simple fait que le groupe fomé par corlJP et pl se déplace en bloc
dans une mise en emphase, par exemple dans :La focalisation :
(12) gbSr
~kd
~gb
"Dj èdj es t V1~aùnent bier/. pau.V1~e"
, " ,
...
'o)t:d3
sig
5°) P 1 détermine un circo~qtant
Un non-ar'gUITEnt, constituant de P, peut être déternIlné par W12 re lative .
Nous en ayoni3 pour preu.ye ces exemples
, . ,
\\.
am-lm
a
p
pl
/Djèdj/ construire + ACC/rTP--Ïson/village/DEF/M,S ,/2è pers. sing-aller +
AOR PROG/DEF, /
J~Djèdj G. constpuit une maison dar.s le village que tu vas visiter".
(16)
~?Èd3. ow' __!_é-",9~_ èké ètl_ à
pl
P
!Djèdj/venir + ACC/jo1.;r!fl1.S./passer + AOR/illF/
"Djèd,j est D.l°IY~pJ au eours de ces del"niers jOlœs Il.
Les ci.ronstants baf)n "vilZÇ{ge" (1~) et lég~ "jour" (:10) sont tien des
c.ircqns.tants de lieu et de tenps.
1
Pour terminer cet Clperçu sur la proposition relative interessons-nous
quelque peu au jeu des conjugaisons>de P et Pl. Une étude quasi systématique du
.,
système aspecto-modal dans P et pl nous renseigne que:

.....
:... 1~1 -
- quel que soit le con9tituant d.e P déterminé par P' ,
- quel que soit l'aspect auquel est conjugué le verbe de P, c'est à dire de' la
principale (horrrJi les conjugaü,Dns tl.oristes qui y sont exclues) ... , le verbe
de la principale ne fait US8.ge que:de l'une des conjugaisons suivantes: AOR,
AOR PROG, AOR FUI' , DES, HAB ,FUT. Sdnt donc exclues de la relative : l'ACC,
;
le PROG, l'HORT, l'HOm. PRJG, le F(Jl'PRJG, et naturellerœnt l'Il'vIP et l'Il'vIP
PRJG.
Les exemples suivants illustrent, tant soit peu, ce propos
/Dj èdj /yoir t ACC/f1el/M. S( aller t AOR/Dabou/
"DjèdJ' a vu Mel qui èst aUé à Dahou".
Le verbe de la principale
c:kn "voir" est à l'accompli, alors que celui
de la relative im l~ller" est à l'aoriste. La commutation des aspects dans la
relati ve donnera ceci :
,
,
(18)
Èkn
mÉI
èké
am- (m
[AOR.PROGJ
"DjèdJ' a vu MeZ qui aUait à Dabou"
,
(19)
èké àm-ow
lm
[ AOR. :F'UT]
"Djèdj a -vu MeZ qui allait partir à Dabou"
(20)
d)Èd)
Èkn
mÉI
èké
k-Im
dàbu
[DES]
"Ddèdj a vu MeZ qui voulait: part'ir à DahOL~"
1
èké:b-Im
cJàbu
JHABJ
"DJèdJ a vu Mel qw: Cl Z'hab1~tuâe d'aller' à Dabou"
o
;.' ."

- 142 -
(22)
d:sÈ:d:s
Èkn
mÉI
èké
b-·c5w
lm
dàbu
IFur]
"Dj èdj a vu Me l quoi ~;ra à Dabou 11
(
) .
,
"
,
'k' 1 '
, ,
23
-:d)Ed:s Ekn mE i e e
m
dabu
[ACC]
[HORr]
, ,
(25) ~:d~JÈd :s
\\
..
È: kn rnÉi èké 2m -lm
dàbu
[PROG]
- - - - -
, ,
,
(26) ::d:sÈ d)
\\ ,
È:kn mél eKe a;n- 1m dàbu
[HORl'. PROG]
- - _ .
,
(27) ::d:sÈd)
\\
. ,
\\
~
È: kn mél èké am -àw
lm dàbu
[FUI'. PROO]
--._._---.
2.4.3.2.2.- Les subordorrrlées complétives
Leux types de complétives sont à envisager : les complétives llurquées
et les complétives non-:-rœrquées.
- les Complétives Jffi_rquées.
Il s'agit de cas de s;yndèses intégrées, en fonction primaire. La pro--
position marquée pl as~wœ soit la fonction de sujet, soit cene d'expansion.
Le schèrœ est le suivant
P'
P
,
(28)
\\
a
àkp 1
pr
y:~:)
IM.S.(pluie/pleuvoir + HORT/DEF/être bon + ACel
Èw'
fw':>t.vS
D'
p
L

· il
_. 143 -
/avant/que/voleur/DEF/sortir °t HOffi1/dehors/DEF/être + ACC/dur/
"Ce fut dur pour découvrir le DO leur. "
Le schèrœ est le suivant
N V
M.S
N .. V
N
- - - - - - - .
P
pl
,
ml- dA
(30)
ad
èkè
d)Èd)
k- f d)
ôb
P
P'
llère pers. sing-dire + ACC/M,S./Djèdj/lllJnger + DES/nourriture/
"J'a-i demandé que DJèdj nïai-ige ".
Il est bien possible de prouver l'identité de pl COrrm2 expansion en
lui appliquant le critère de la nominalisation :
,
(31)
a •• 4
ilLe fait que j'ai demandé que Djèdj mange .•. /1
Le groupe constitué par P' ne peut~ en aucun cas~ être déplacé après
le verbe nominalisé dàd
S'agi.ssant enfin de l'usage du système aspecto--nDde 1 en P et P' ~ dans
les complétive:3, un rapide test sur l' occurr'ence des conjugaisons dans la prin-
cirale et dans la subordonnée ~ nous amène à dire, qu'en dehors de l'impératif
et de l'impératif progressif, toutes les conjugaisons sont possibles en P'
(chacune imprimant sa valeur propreâ l'énoncé)~ et ce) quel que soit l'aspect
auquel se trouve le verbe de P. Evidernrœnt., cela devra être approfondi par une
étudè plus systématique.
Exemples à partir d 'W1 schèrœ où P' est expansion de P
- )
\\
\\~,
\\
"
r
1\\
( .33
d)Ëd3 am -2kn eke rap lm' dàbu

144
/Djèdj/voir + PROG/que/Gnagne/allcr + ACC/Dabou/
I1Djèdj constate que Gnagne est aUé à Dabou" (s'il est vrairœnt parti)
(34)
d~~d~ ~m'-~k~ ~k~ r~n lm d~b~
/AOR/
I/Djèdj constate que Gnagne est allé à Danou" (il n'est peut être
pas allé à Dabou).
(5)
d')Èd=) àm'-èkn eké
"
1
pop
lm dàbu
[HORT]
"Djèdj constate que G'ilagne est dans l'ob ligation d'aUer à Dohou"
[DES]
"Djèdj constate que Gnagne désl:re aUel" à Dabou"
D7>
d~èd') àm'-"È:kn-èké pâp b-î'm dàbu
- [HAB]
"Djèdj constate que Gnagne va (trop souvent) à Dabou"
(38)
d~~d~ àml-È:k~ ~ké n~n àm-(m dàb~
[AOR.PHOG]
"Djèdj eon.:;tate que Gnagne s'est mis à aller> à Dabou"
(39)
d~È:d~ àm~-èk~ ~kd r8r àml-lm' d~bu
[PROGJ
"Djèdj consta-t,e que Gnagne part à Dabou" (il est en train de partir)
.,... Les complétives non marquées
Soit l'énoncé suivant

~
' .


. . .
0"
,
,
j'.
- 145 -
(40)mÉ 1
"~
"
~~ -m
m-ow
"
ba~n
/Mel/donner + ACC-moi/1ère pers, sing-venir t ACC/village/
"Mel m'a fait venir' au village" (Mel a fait que Je suis venu au
village)
I l s'agit d'un énoncé corrplexe apparernment constitué par la suite pure
et simple de deux propositions Pet P'. Le verbe de P a pour sujet mÉI
celui
de P' a pour sujet le préfixe personnel Jère pers. sing. m-,
P et P' ne sont séparés, ni par un morphème de syndèse, l'Li. par lJ.ne pause,
merrB virtuelle. Ce dernier fait est démontrable par l'obligation d'accord tonal
à la frontière (?) des deux propositions:
Une analyse un peu approfondie montrerait cependant que p r fonctionne
comrœ expansion E , du prédicat de P, l'expansion E
étant constituée pal''' le
j
2
pronom objet -m suffixé à ce prédicat.
La. nominalisation, en effet de cette phrase (40) donnerait ceci
(4î)
mÉI
étf(
Èm
étJ(
ba~n ow' ~~' à...
, .
/
.
~h,\\\\I\\eJ.:,
/ Me l(de / Ii10i / de 1 vlllage.
vernI"/: '- ,:','7 DEF • /
J/Le fœit que Mel m'a fa1:t 'lJeni1" au village .•. "
Le groupe constitué par Èm étJ( ba~n ow' "mon anivée au village.. lui-
même ~ssu de la, nominalisation de P2, ne peut être déplacé après le verbe nomi-
' / ,
"
na l.. lse ;)~' :
,
(42)
,
,
'of'
"
,
r'
'"
,
" mel
et J I;)~
sm et J r bêl~n ow
a. "
En consé"'quence l'énoncé (40) n' est pas, au plan de la structure, formé
de la simple juxtaposition de deux propositions P et Pl. Il st agit en fait cl' un
énoncé constitué de l'enchâsse.rrent de deux propositions: P! est enchâssée en
P dont elle est expansion El'

"" t, >
Peut-on généraliser ce fait et clire que toutes les complétives non-
oorquées sont expansion El ? Dans la limite de notre travail, et sous réserve
d'un approfondissement de la qG.estion, la rèpon.se est positive. En effet, tous
les exemples que nous avons euà étudier vérifient cela :
(43)
m1- d&d _méi-~~~ôb
/lère pers. sing-dire. + ACe/Mel/manger + Al~C/nourri ture/
"J 1ai di t ci Me l de manger lJ
/Djèdj/donner + PEOG/i\\~el/boire + HORI'/boisson/dure/
"Djèd;j est en ty'ain dé fai·re boire de la boisson alcool-Z:sée ci Mel"
La preuve, en effet, peut être faite que P' constitue, dans chacun de
ces exemples une expansion El de P.
Pour finir, que peut-on dire de l'usage du systèrœ aspecto-modal dans
les complétives non~marquées ?
Une étude quasi systérrBtique de l'occurrence des conjugaisons en P et
P' a permis d:établir les concordances suivantes:

- 147
, l - J - - - + - -
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
P'
p
-Toutes les conjugaisons à l'exclusion;
- des JJVIF'
ACC
.- des AOR
- des HORT.
- HORT
HOFT
- HORT PROG.
----r
T
Les AOR.
AOR
1
- Les inactuels moins les HORI'.
1
1
----------+ - HORI'
lJVIP .
1
- HORT PROG
PROO
r-1
ru
-p
e
DES
~(j)
HAB
Ul
&
I(j)
FUI'
- HORI'
..c::
e
FUT PROG
~
- HOHl' PROG.
IcO
HORl'. PROG
Ul
c
0
AOR. FUT
Ul
'ri

b.Q
AOR. PROG
;:3
.~
e
1
0
JJVlP PROG
0
1
_ _L
_
l
Les exen~plE:s ci-dessous illustrent les faits de concordéillce exposés
dans le tableau.
- Avec l~~_~onjugaisons uniquement tonales en P
/lere pers. sing, -donner + ACC/.A1Œ1el/rmnger + ACC/nourri ture/
"J'ai fait manger AÎ<IneZn
(il a effectivement rmngB)

- 148-
(46)
m- ~f)'
àkme 1 àm' -1 d? 1 ôb
IACC/
",J'ai fait manger A.7<.mel lf
(L est en train ... )
IACCI
/FUT.PROGI
"J'ai fai t manger Akrne l"
( i ~J v'C> ". 1" ma'f-trv ;,)
••_
_ _
.
(...J.
1..';
J
JI f,._ LI
, ..... 1
(48)
"
m~~f)'
'k
a
"
mSI k 'd
-I? o"b
IACCI
IDES!
IIJ'ai fait manger AkJ1lel"
(il en a. l!intention)
IACCI
lHAB-1
"J'ai fait manger Akmel"
(il mange régulièrement)
(50)
m- ~fl'
àkmËI
b.,.6w
rd)
ôb
IACCI
/FUTI
"J'di fait manger Akmel/l
(il rrangera à l'avenir)
(51) •. rn-;')~ àkms 1
1d) ôb
IACCI
(AOR!
, ,
(52) .. m-;)f) ,
àkmÉI
rd)
ôb
IACC!
IHORTI
J'Il fau.-t; que je fasse manger Akme l"
(5J)
{' "
1 d) 0, b
IHüRTI
1
1
dm-Id)
"Il· faut que je fasse manger Akme Z"
/HORI'. PHOGI
(Qu'il se mette à mar~er)
/IJ'a1: fa-H manger> Akmel" (Il a effecti-
vement mangé)
/AORI

.';
~ àm-(dz ôb "J'ai fm:t manger' Akmel" (il est en train)
/
/AOR. PROG/
--~---------------------_ \\' , , fo.-.
~ am-ow Id) OD
1/ J :ai
fai t manger Akme l" (il va le l'éLire
/j\\OR FUT/
- Avec quelques con,tugaisons utilisant des morphèrres se&l-rentaùx en P
rd? ôb
"Je fais manger' Akme l"
/HOffi'/
am.,.(d3 ôb
"Je fais manger Akme Z" (il est en train)
/HORT. PROG/
'd
Il,
1
)
00
"Je fais
(d 'habi tue) manger Akme l"
/HORI'/
(56) m( b-~ Ij
Il-!rt6/
"Je fais (d'habitude) manger Akmel".. etc ..
àkmÉ!
...
;:.
>
D s' agit de cas de syndèses additives dans lesquelles «.ta pILOpO.6WOn
P' eld Ut ILf!-.f..a;t{.on avec. fa to.:t.a.i!-U.é de .ta P,Wpo.6-tuon P i?t Mn avec. f' UJ1 de. .6 e.6
co~~t;';tuartt6 Yl-Om{naux ~> (M. HOLTIS, ~977, p. 61).
Du point de vue typologique, il faut dire que nous avons deux types de
syndèses additives: une syndèse partielle, et une syndèse totale .
.:1°) ~Syndèse partie Ile
P' :+- P
Une seille proposition (P') est marquée. Le schèm:::~ est le suivant
M. S N V N f
NV N
p
(40)
bol
\\r.m
/
/l'''LS/Djèdj faller t l'DR/ Dabou/
3èrre pers.sing - voir + HORT/~El/
"Si Djèdj était aUé à Dabou.. il aUr'a-it vu Mel"

(41)
\\
!
lm
dàbu
/
mÉI
/M.S/Djèdj/ali.er + ACC/Dabou/lvel/voir + ACC-lui/
flBi Djèd..j es"/; (vraiment) o.Ué à Dahou
Me l l'a (sans doute) vu".
3
2°) Syndèse totale
P' + pl
Chaque proposition est macquée par Wl lrorphÈrœ de syndèse
M.S
N V N /
M.S
N V N
, ,
(42)
,
1\\
bèl
n-1m
.1
bèi
m- ebl
c:rm
/M.S/Jè pers. sing + aller + AOR/Dabou/M.S./lère pers. sing. chattf'-
fer + HORT/coeur.!
llB'il était allé à Dabou
je me serais fâché fi.
3
,
(4j)

25
lM, S/Dj èd,j la11er + HAB/Dabou/M,S/son père/donner + HAB-lui/permis-
sion/
:F$i Djèdj PŒl't souvent à Dahou
c'est que son père l'y a autorisé fi.
3
Nous appelon$ asyndète ,la succession pure et sinple de propositions sars
Y'
qu 1 8,ucun rela,teur ne rœ.rque de dépendance de l' Wle par rapport à 1 f autre. Aj outons
à cela que le$ deux proposit.i:ons, P1 et P~, sont sirrplement séparées par Wle pause.
c:.
Soient le9 exemples suivants
,
,
J'
(57)
d ' .
:;e.o)
l d '
;)P' .- ri
.
~
1
(Djèdj Imqnger + ACC/nourriture/beaucoup/rœ.laclie/attraper + ACC-lu.i/
flDjèdj a trop mangé
n. 0. été malade If.
3
(58)
.
P..
1\\
1 -E; ,)
g;) f)
lDjèdj (boire + ACC/bo;l,sson/DEP/jè pers. sing-sortir + HORI'/dehors!
maint enant('
!/D)êdj a fin-i de bO'?re
qu'i Z. sorte maintenant!l.
3

~, 151 -
,
, , ;
(59)
ml- b -
fgr)
ma:
/
f
f
b- ::>r- -
m
/lère pers. sing. boire + AHB/ boisson! Dj èdj 1frapper + HAB-moil
"Ch
-F

• •
,~.
-, • '~,'
f
"
aque J 01,S que Je Je D01-3"
L!JeuJ me
rappe.
- Chaque proposition comprenà son propre suj et, œm2 si sé1TB11tiquem:mt
celui de la seconde proposition refère à celui de la prenùère (58).
- De rrême pour l'expansion. Evidemrrent la présence de l'expansion n'es t
pas obligatoire. Mais si la valence: du verbe l'exige, et si 1. ieX'~ansion de la deu-
xième proposition refère à celle exprimée dans la première, un pronom objet de rap-
pel se 1naniieste après le verbe concerné.
, , ,
(60)
/
E:S~l -ow
IDj èdj /voir + HAE/M21/3è pecs _ sing-appeler + ACC - lui/
"Dès que D.jèdj fl vu Me ~.. il l'a appe U J'.
,
(61)
,
f
m' ~ 1
m-8r)n
e-
1 JTJI "" dâd '-f
,e5~J
a
/1e;re pers. sing-t;rouver + ACC/Mel/1ère pen,. sing-dire + ACC-lui/
affaire/DEFI
"Jrai rencontréNeZ.~ Je ~ui ai parlé de l'histoire".
On le sait~ si l'expa.nsion refè,re à un inanimé, le pronom objet sera rj;
(62)
prÈd)
/
wSl
; , '
fi
..;
/Dj èdj /ti,i['e~ ,t ACC/civette/on/acheter + ACCI
~"Djèdj a tué une civet'te~ on ~ 1Cl achetée Il.
,
(63)
es
l
,
b ' .
!
d)Èd)
-
l,j
!'YOUWl l'laisser + HAB/argent/COJVŒ'/Djèdj /voler + l-IAB/
~"
Chaque fois que YOW;) garde de l' argent:J D.j èdj le vo le".
Qlle d;i:re du fonctionnerœnt du systèm2 aspecto'-moclal dans ce type d' énon-
cé complexe ?

- 152 -
Avant d'en entreprendre l'étude, notons que les conjugaisons expri-
rœnt, ici, d.i.fférentes valeurs, le plus souvent circonstancielles. En effet,
par le jeu des conjugaisons dans P~ et P;:> les énoncés asyndétiques perrœttent
l
~
des repérages «
CUtc.olt6.:tanue.~~~--~ •• : f..Upp0f..-t.uon vJta,Lme.nt f..e.mblable., aJ'l.-téM-o-
/tLté, c.auf..e., c.onaéque.nc.e., vafe.uJt i~éJt~ve., e.tc. .. . »
(G. HERAULT, 1978, p. 408).
Nous tenterons de mettre en lumière au moins certaines de ces valeurs
circonstancie Iles , en exposant le jeu de certaines conjugaisons dans cette cons-
truction asyndétique.
a) Le verbe de la première proposition est à l'accompli
Toutes les conjugaisons SOl;lt autorisées dans la seconde à l'exclusion
des conjugaisons aoristes ;
(64)
1
/enfant(:DEF/vo:i:rt ACC/rnère/3è pers. sing-pleurer + ACC/pleurs ll
Lit téralem2nt
"L'enfant a vu $a:mère~ il a pleuré".
(65)
È:kn
115
1
1.,. fk6
[BOfU']
JJPui:$quel 'enfant a vu $a mère~ qu'il pleure fil
(66~
1
IPROG. J
-"Parce quel 'enfçmt a vu sa mÈT'e~ il $ 'est mis à pleurer"
,.
(67)
\\
'J'
a
Ils 1 , r -b .,.6w
[Fur]
"CoTlvne Z'enfa.nt a vu samère~ il- pleurera"
L3. première proposition expriTl)2, dt'3.ns chacune de ces phrases la cause,
a,lors que la. seconde, précÎ'sérœnt en (66) et (67), dénote les effets de la cause,
c'est.".à.,..<Jire la conséquence.

....
- 153 .,~
b) J.c> verbe de F)
:oC' 1-
~j
J r HOTTll/\\1 PIT;'
J e
1 '-.c) v C. . _
1\\.1.'-\\ •.. l
- - - - - _ . _ -.. _.--_._-_..-_._..
Il n'est guèr-e autori:3é déUlS P2 qu.1é' les conjugaisons de l'inactuel.
(68)
lj ~
~k~
Ils
DiORI' ]
[HOHI' ]
(Littéralem:mt : "Que l'enfant voi.t sa'mère et ·il pleure") "51: d'aventure l'enfant
voyai t sa mère, il pleurerai t sans fau telJ •
, .
(69)
IJ
! ) 5
/
,[HORr.pmG]
"Si d'aventure l'enfant 'ooyait sa mère~ il se mettrai t à pleUl~er
sans faute"
L'asyndèse exprirœ ici la supposition. L'on peut comprendre pourquoi ne
sont autorisées dans P.1 que les conjugaisons de l! inactuel.
c ).Le verbe de p~ est 2. l'habituel
~
En dehors des conjugaisons aor;i.stes, ;i.1 est tout à fait possible d'avoir
toutes lez:; -3.IJtreç; conjugaisons en P').
L
(JO)
\\
\\
Ij
a
b-Ëkri
115
1
1 r.,. b .,..
'k'
1
r)
" "
Jllll
.LHAB ]
[HAB]
"Chaque f01.:s que l'enfant -()Q(~t sa mèY'e~ il pleure"
,
1\\
(].1)
\\
.
1 J
Ils
/
1.,..
:lf)1l
[HAB ]
l HORI' J
"Chaque fo{s que l'enfant vci t sa mère.. il faut qu 1il pleure"
(72)
lj
b-~kn
1
~
; .
f
I.~.
(
n-am -'!Kr)
;:H)n
[ HAB ]
[HORT PROGJ
nChaque fois que Z. 'enfant voit sa mèY'e~ 'il se met à pleurer"

- 154 -
Si le verbe de P2 est à l'actuel, P1 peut e).'primer, selon les con-
textes, différentes sortes de valeurs circonstancielles traduites par «
~i,
qw;ind, c.omme., UaVlt don.n.é que., e.tc..,,» (G. HERAULT, 1978., p. 407).
\\
.
(73)
\\
1J
a
b-Ékn
Ils
/
1- "j k,J
[ACC]
"Quand l'enfant a vu sa mère.. il a p leurélT•
(74)
115
/
n - ~m' - 1k,)
[PROG
]
"Quand l'enfant ÇI. vu sa mère.. il s'est mis à pleUl'er"
,
l
,
,
(75)
\\
a
115
1 n-am -OW
1- rk~
,
1\\
;)I}n
11"U'1'. PIDG]
-"Comme l'enfant ÇI. VU sa mère.. il va pleurerlT
2 , 4..3 •.3 ,"'" Les sé.rie~ verbales
Après l'exposé des d;tfférents énoncés complexe~, nous abordons la
que~tton centrale, celle qui nous préoccupe; les séries verbales, Nous veille-
,roT1$" à répondre à cette question ; s' agit..,.il de prédicats complexes ou simple-
ment d'une séquence de prédicats différents?
Considérons les énoncés suivants
(lere pers, s ing-alle l' + ACC/Dabou(Jère pers.' sing-acheter' + ACC/boeuf,
"Je Emis- aUé acheter; un Qoeuf à j)oJ;ou"
flere pers, sing-acheter ~ ACC/nanioc/ 1ère pers.sing...-manger + ACC/
"J'ai vendu du mani'oc"

'- 155'-
Ces deux énoncés contiennent chaCWi deux'verbes
i m "a Uer" et .::> l "acheter" (1)
;)!
"o;chei;eY'" et i d:<j f;manger" (2)
Ils ne constituent en aucun CaE. des séquences de propositions indépen-
dantes, car alors, ils seraient soit séparés par Lille pause, soit reliés pa.r le
relateur ÉtrJ'''et~ et puis ... ". Par exemple l'énoncé (1) serait:
(3)
rn- i m'
dà bu
/
m- ~ 1 ' 1d
l'Je suis aUé ci Dabou~ j'ai acheté un boeuf"
(4)
\\
.
l
, ;
m-)rn'cJàbu
~~
rn-.::>I
""Te suis aUé ci Dahou éi; j 'm: acheté un boeuf"
Ils se distingùent de la plupart des énoncés complexes (relative, conr-
plétive rŒlX'quée, conjonctive) par l'absence de relateur. De Tœrne ils se èistin-
guent de l'asyndète par l'absence de pause, rœme potentielle, entre les différents
éléments constitutifs de chaque énoncé. Ce fait est mis en exergue par l' oblig;a-
tian d'accord tonal à la frontière de chaque groupe de rrots corrrrœ.ndés paI' chaque
verbe :
" . \\ . 1
, ' \\
( )
l '
m-
lm
dabu
·m-;) 1
Id
-+
l '
i l ' il "
mlmdabum,::> 1IdJ
;:
;:
-IIJe sui$ aUé aChetŒ' un boeuf à Dahou ll
[ ' i l " "
m~ 1mbos lm 1
J
d).
"J'ai ~'endu du manioc"
Enfin tls se distingLlent de la llcomplétive non-TTBITJ.uée", avec laquelle
elle partage l'absence de pause et les assimilations tonales, par le fait que 1<':-
groupe formé par V , dans une séquence sérielle V V , n'est pas une expansion
2
l
2
de V . En noItrinalisant les énoncés
1
(1) eiï (2) on constatera que V
(.::>1
'lacheter ll
2
(1) et id) '~rnangel1" (2)) ne se placera jamais dans la zone des argurœnts, c'est
à dire avant V
;
1
,
(5)
Èm
étH
a
(pour (1))
/moi/de Dabon/bœuf/a11er / acheter /EEF/

- 156 -
"Le fait que je sz·ns allé acheter un boeuf à Dabou ... II
:: È:m étJ( dàbû ld ~l; 1m' à...
(pour (2»
lmoil de 1mani oclacheterl cons OlffiBl'1DEFI
"Ma vente de manioc, .. 11
S' '" ,
..... '
1
1
1
'"
\\
--sm et
1
mbas 1
. d)
:> l'
a .•.
Ainsi fait, les séries verbales, formellement, ne sont ni des syndèses,
ni des asyndète~, Quel est leur statut?
Nous tenterons de répondre à cette question, à l'issu de l'analyse
leurs propriétés interne~, d'après les critères suivants
- usage du système ~pecto-modal
.,.. polarité
- sujet
2 .4.3 ,j ,1 ',- L'usage du système aspecto-mooal
D'aprè$. leur utilisation du ~ystèrne aspecto-modal, nous sonllœS amené
à éta,blir deux types de constructioDS$érielles ; la con$truction illustr'ée par
t-
l'énoncé Cl), et celle illustrée par l'énoncé (2), Cette dIchotomie est fondée
sur les faits de concordance entre VJ. et V , En effet il apparaît nettement que,
2
selon que V-1 e$t à telle conjugaison, V devra être, soit à telle autre, soit
2
opérer son choix dans tel groupe de conjugatsotlS.
Le tableau suivant présente les de~'{ typep de constructions sérielles,
d'après la JTBnifestation des conjugaisons en V et V ,
1
2

- 157 -
- - - - - - - - 1
~
V2
1
V 1
- - - - - - - - - e J
I:"oncé (2)
énoncé (1)
Typ
1Y~e
1
2
-Toutes les
aisons
conjug
rr.oins les---r-
1
ACC
aoristes, les
:'tatifs
hm
et les
H
ir:r 1
ACC
;§C!J
pératifs
~-~
33
HORI'
HORI'. - HOfIT.
G
PRO
HORI'
U)E-!
';;!E-!
~~
AOR
- Tes aoristes
AOR
ooins les hortatifs
Ô~
- Les inactue Is r
Oey
IMP
IMP - IJ\\'IP
PROG
1
- - -
1
- - - - - - - - - - - - - - - - j - - - - - - - - -
PRCG-
DES
HORI'
HAB
HORI'
FUT
et
<I;
~
FUT-PROG
.
HORI'
PROG
~U)
!;!
E
HORI'-PRCG
g
rii
U)
~
HORI'-PROG
0
0
~
~
AOR + FUT
AOR - PRŒ
IMP - PROG
--J--~
Exemples :
.,... Avec les conjugaisons uniqueHent tonales en V.1
. f

- 158 -
Soit J'énoncé (1) dans lequel V et V sont à l'accorrpli. V derœu-
1
2
1
rantà cet aspect, V pourr'ait être :
2
(7)
m-)m'
dàbu
rn-àm'
~I'
\\
,
!d
/PHOOI
"Je suis allé à Dahou pour acheter un boeuf"
IDES/
IVe suis allé à Dahou pour acheter un boeuf (je n'ai P~g pu l'acheter
JarrBis nous n'aurons
/HORr/
\\
,
(10 ) .. m~lm
dàbû
/AOR(
V étant à l'hortatif, V sera nécessairerœnt
1
2
(.1.1 ~1
m-Im
dàbû
m~~'
ld
"
/HORI'('
/HORI'/
"Jl faut que je parte à Dahou pour acheter un boeuf"
/BORrl
IHOffl' PROGI
"Il faut que je parte à Dabou pouy' achetex' un boeuf" (sous entendu
que je me mette à acheter un boeuf).
Jamais V ne sera à lme conjugaison autre que HORI' ou HORI' PROG
2
/ACC/

- 159 -
( 14)
.. m- l'm
da' bu'
"
rn-am ,
--;) l' \\ d
1 ,
e t co,.
IPROGI
- Avec les conjugaisons usant d'uIl rrDrphème segrœntal en v ' Quel
1
que soit la conjugaison en Vi' V sera toujours HORT ou HaRI' PROG.
2
!PROGI
1HOHI'1
!lJe vais à Dabou pour achetel" un boeuf"
(6)
m-àm ~-1 m' dàbu
m- ~m - 6 i 1d
.f.
IPROGI'
IHom PORGI
1/Je vaiq à Dahou pour acheter un boeuf" (je rœ nettrai à acheter
un boeuf)
(ln
m(-b ... (m
dàbÛ
m- ;) 1 1d
lHAB/'
(HORrI
1/J'ai l'habit:u.de d'aller à Dabou pour achete.r' un boeufJ/
(18)
mi-b-(m dàbu'
m- am - ;) i
1d
IHABI
/HOffi' PHOJ/
"J'ai l 'habit:u.de d'aUer' à Dabou pouY' acheter un boeuf" (pour rTE
rœttre à acheter un boeuf),
Jamais V,) ne saurait être â une conjugaison autre que HaRI' ou Hom'
c
PROG.
09 )
.. m-àm'-1m' dàbu
m-~,
, d
1 '
/PRCGI
1ACel
(20)
.. m(-b-(m dàbÛ
m-àm I_~ 1 ' Id, etc ...
/HAB/
/PROG/

- 160 -
b) Type 2
(illustré par l'énoncé (2»
Avec les conjugaisons uniquement tonales en V '
1
,
,
f
(21)
m- la 3
IAcel
IAcel
"J'ai vendu mon manioc
(22) .. m-~ 1 f
mbàs(
"
, , ,
1
rn-am -Id?
(1)
1ACCI
IPROGI
..
"
Il
mr-k- rd 3
1DES1
,
,
..
"
"
ml b-ôw m- ld 3, etc ...
IFL1TI
(23)
m-~I
mbos r
m-(d3
IHORI'I
lI-IORI'1
"Il faut que ,je vende du manioc"
,
(24)
.- m-61
mbos r
m-am - rd3
(25)
m-~I
rT-,bàs(
m-ld3
140«/
/ltofl
"j'ai vendu du manioc"
/ PDRI
IAce/
.-
"
Il
'
m-am- "io3
IAOR PROGI
..
,
tl
"
ml k -rd)
1HORTI
- Avec les conjugaisons utilisant UJ1 JTDrphèrœ segrœntal en V1

- 161 -
(27)
m.,.àro' - ~I'
mbbd
rn-rd)
/PROO/
/HOffi'/
"Je suis en train de vendre du manioc"
( 8)
, !
"
,
"
\\ . . '
,
,
2
.. rn-am "'";)1
mbosl
rn-am -Id")
/PROO/
/HORT PROGI
IDES/
/HORI'/
"Je voulais vendre du manioc"
/DES/
/HORI' PROGI
2.4.3.3.2.- La polarité
Soit une séquence V . + V2'"
Il s'agi t d! étudier le cornporte:rœnt de
j
chaque verbe lorsque l'un quelconque d! entre eux prend la !1'1anlue de la négation.
Si la négation de l'un entraine obligatoirement celle de l'autre, on
dira qu 'ily a accord en polarité .
. Si la négation de l'lm n' entraine pas nécessaire:rœnt ce11e de l'autre,
on dira qu'il n'y a pas acco.rd en polarité.
La polarité est ainsi un moyen rerœ.rqua,ble pour tester le niveau
d'intégr'ation structurelle des verbes d'un énoncé. S'il y a accord en polarité,
cela indique, au moins, l' éventualité pour chacun des verbes en question d'être
une partie intégr'ante ct 'un ensemble spécifique. Si non, il faut ad:rœttr~ cette
autre éventualité que,malg:..""é les apparences chaque verbe est le noyau ct 'un en-
semble particulier. Nous reviendrons, tout à l'heure, sur ces considérations
après l'exposé des faits.
Considérons à nouveau les énoncés (1.) et (2). Que nous livre l'apPlica-
tion de ce critère de polarité ?

- i62 -
IACC NEGI
1ACC NEGI
"Je ne suis pas allé à Dabou pOur acheter un boeuf.
(32) " m-i m
-m
1
dà bu
m-~ 11
'1 d
IPOSI
INEGI
,
1
1
" m-Im -m
IN"EGI
IPOSI
- Ensuite l'énoncé (2)
IACC NEGI
1ACe NEGI
"Jen' ai paB vendu de manioc Il
IPOSI
lNEGI
,
,
1
(36) .. m-~ 1'-m
mbosr m-Id?
lNEGI
IPOSI
D'après ces test (1) et (2) s'accordent obligp.toirement en polarité.
Autrerœnt dit V
et V
font partie d'une structure telle, qu'on ne peut toucher
1
2
à un maillon sans en toucher à l'autre.
2.4.3.3.3.- Le sujet
Les sui tes V1 + V2 ont-elles le mêrœ suj et, ou des suj ets diffé-
rents ? C'est la question à laquelle nous nous attacherons à apporter lme ré-
ponse. Si oui, la suite en question obéit à l'un des critères avancés par les
auteurs pour définir la "série verbale". Si non, nous aurons ainsi apporter une
preuve pour dénier le statut de série verbale à la séquence considérée.
Revenons aux énoncés (1) et (2)

1..... ~
- 163 -
"Je suis allé acheter un boeuf à Dahou"
"J'a-Z: vendu du mam:oc"
L'on constate que dans chaque énoncé, chaclm des verbes est rnwri d'un
préfixe persorulelcorréférent de la 1ère personne du sir€Ulier
(m-). En :rempla-
çant le persorule l suj et de V1 par un nominal, l'on se rend compte que le pré-
fixe sujet de V disparait automatiquement.L'on aura ainsi: par exemple
2
(37)
d)sd)
Im~ "dàbu
~ 1 ' 1d
"Djèdj est a"l"lé ache ter un boeuf à Dabou"
,
(38)
d)È:d)
~ (' mbbs( Id)
"Djèdj a vendu du manioc If
Le nominal sujet est cornrmm à V et V
en (37) et (38). Il est en
1
2
effet impossible par exemple de le faire rap~~ler auprès de V par un pronom
2
sans enfreindre au moins à 1'une des dispositions de la construction sérielle:
absence de pause; accord tOl'1C;l, etc ... L'on aurait ainsi, au mieux, deüx sé-
quences de propositions indiépendantes
IIDjèd.j est aHé à IJabou~ iZ a acheté du manioc"
I1Djèdj a acheté du manioc~ i"l en a mangé.
Cette dernière phrase montre excellerrnnent les conséquences non 8eu1e-
lTEnt au plan syntaxique mais aussi au plan sémantique du bouleversement de la
construction sérielle. En effet chaque verbe reprend son sens propre car il
n'y a plus d'unité structurelle
l'on est passé d'un procès quasi lJLiÙque :
"vendre", à deux procès distincts: "acheter" et "mangerll •

- 16Lj -
2. ~. 3· 3. 4. - ~~0~~~~_::~~~~!~_~~~~~~~~_~~__~_0~~~~_::~~~~.!~
assimilée l1 ?
Partant des exposé::" qui ont porté sur les points suivants : usage
du système aspecto-modal, polarité, sujet (commwl ou non commun), quelles con-
clusions doit-on tirer qui éclaire SW~ le staturdes l1 s éries verbales l1 ?
Rappelons que pour définir la série verbale., les auteurs avancent gé-
néra1erœnt les critères suivants :
- suj et COl!lI!1Un
prédicatifs n'affectant que le p:cernier verbe de la série
- absence de re 1ateur et de pause entre les différents verbes de
la série.
A ces trois critères fondaJnentaux aj out ons un quatrièrœ non-m'Jins
intéressant: l'accord en polar·ité.
Tablant strictement sur ces quatre critères, quelles leçons peut-on
tirer C) Ràisomons à partir des deux types de séries mis en exergue à propos
de l'usage du système aspecto-modal. Nous rappelons que le type 1 est illustré
par l'énoncé (1) et le type (2) par l'énoncé (2).
Seul le 2è type de série peut, à la lirri te, se prévaloir du statut de
série verbale. Elle obéït, respectivement aux critères :
- sUj et commW1
- absence de relateur, et de pause
- accord en polarité
les prédicatifs verbaux 11 r affectent que le premier verbe lorsque
la conjugaison envisagée utilise des morphèrœs segmentaux" si non, dans le ca.c;
de conjugaisons uniquement tonales, les verbes de la série sont toujours à la
m§me conjugaison. (cf. 2.4.3.3.3.1, tableau).
Si l'on s'en tient donc strictement à ces critères pour définir la
série verbale, nous sommes bien obEgé d'admettre, en tout cas powr l'achoukrou,
que la série verbale est soit inexistante, soit lirni tée à quelques rares cas

".,.'.
, '",
- 165 -
d'espèce. En effet, statistiquement, les constructions sérielles qui répondent
strictement à ces quatre critères sont très rar'es : il s'agit de la séquence
illustrée par l'énoncé (2) : JI
id") /acheter/rnanger/ "vendre", et de séries
Vi + akm "dépasser" qui exprirrent la comparaison :
-agb akm
/ grandir / dépasser /
"être plus gr'and que 1/
-aj 1 akm
/être propre/dépasser/
"être plus propre que"
-akp 1 akrn
/ être beau/ dépasser!
"être p lus beau que", etc ...
Cette rareté de la série verba~Le dans son acception stricte CO\\l1lTE nous
venons de le dire, ne nous étonne guère. Nous nous y attendions LL'1 peu, au fond.,
si l'on en croit la thèse de R. BOIE-RICHARD selon laquelle «
fe-!.J
ful1gue-!.J utl-·
want .ta ~éJUe ve/waJ'..e ont gél1é.lLafement une déJUvatA.-ol1 ve/waJ'..e umd.ée, ou mê-
me -tneu.J.>tante . .• »
(R. BOIE-RICHARD, 1978, p. 44). Or, nous verrons en III, la
grande productivité de la dérivation verbale en adioukrou.
A présent intéressolw-nous au 'i~~type de série, celui illustré par
l'énoncé (1). Il obéit, on l'a vu :
- au critère de suj et corrnmm
- à celui d'absence de relateur et de pause
- à celui d'accord en polarité
L'usage du système aspecto-modal (cf. 2.)~. 3 .3.1. : tableau) l'éloi-
gne cependant de la stricte série verbale que nous venons cl' e}.'!J0ser. A ce ni.-
veau d'ailleurs, ce t~type de série verbale se rapproche de la complétive non
ITBrquée (2.4.J.2.2. : tableau). Hormi le contraste qui s'opère lorsque le ver-
be de P (pour la cbrnplétive non man::juée), et lOI'sque V., (pour le ''1::f9'''type de
.
.~
-
série verbale) sont à l'impératif, l'usage du systèrœ asrecto-modal est
le même dans les deux modèles d'énŒ1cés.
Nous convenOlw donc de nonmer flsé:cie verbale assimilée", ce<l~li"type
de construction sérielle.
D'une certaine façon, le choix, également, de la dénomination de
·1.;qp.
"série verbale" pom' désigner la ::~?catégorie de construction sérielle, véri-
fie l'une des thèses émises p8..r R. BOLE-RICHARD : «
fe-!.J iaYlgLLe-!.J LLtLei!.Jant fe-!.J
~étUe-!.J veJLba1-e~ ont gél1élLaJ'..e.ment un ùtve.l1..taJ.Ae plLépM~oI1I1e.t tJLè.~ lLéduJ-t ... ».

- 166 -
(R. BOIE-RICHARD, 1978, p. J~4). Nous verrons, en effet, qu'au plan sémantique,
les séries verbales assj_~ilées servent à exprimer la plupart des valeurs géné-
ralement dénotées par les pI'éposi tions.
2.4.3.3.5.-' Prédicat verba.L complexe ou séquence de prédicats?
Nous venons d'établir la typologie des cons truc tions série lles. En
effet, nous avons forrœllementdistingué deux sortes de séries verbales : la
série verbale stricte et la série verbale assimilée.
Quel est leur statut? S'agit-il de prédicat complexe ou de séquence
de prédicats ? Nous abordons ainsi l'uJle des questions fondarrentales de cette
deuxième partie de notre travail
existe-t-il en adioukrou des bases verbales
complexes de modèle V + V ?
10 ) La série verbale stricte
la plupart des auteurs considèrent les séries verbales «
comrne. de...6
6a.i..tJ.:. de. c.ompo~..t.tioYl. au nive.au du. pJtéd..tc.cU \\)e.Jtba-t » (M. HOUIS, 1977, p. 55).
Ainsi R. BOIE-RICHARD écrit à propos du Gen: «
.fa .6é.lU.e. vVLba-te. e.11
ge.Yl. MJza ..tr1.te.JtpJtétée. c.omme. UYl. éYl.oYl.c.é ~..tmple. où. le. p/téd..tc.at ~t aMwné pal!. UYl.
ve.Jtbe. à bM e. c.omple.xe., e.t Yl.OYl. c.omme. un.e. .0 éque.Yl.c.e. de. pJtopo~..t.tiOYl.!.l »
(R. BOŒ-
RICHARD, î978, p. 36).
Formellement cette série verbale a les caractéristiques sluvantes
- sujet conmm
- absence de relateur ni de pause
- accoro en polarité
le prédicatif est porté par VJ si la conjugaison fait usage de
morphème segmental, V
étant toujours à l 'hortatif. Mais '?!J. cas de conjugaison
2
uniquement toru:üe, Vi et V
portent chacun
les marques tona.les de la conju·-
2
gaison envisagé, Nous précisons bien que V
et V
portent toujours la rœrrE
1
2
conjugaison.
A ces traits il faudT'a ajouter la possibilité pour chaque verbe
d'avoir ses propres expilllsior~. La structure de ce modèle d'énoncé est donc
la suivante

- 167 -
N
p
Comme nous llavons dit plus loin, ce type de série verbale est limité
en adioukrou, ce qui du reste a permis de vérifier la thèse selon laquelle les
langues qui ont grandement développé la dérivation verbale ont très peu, ou pas
du tout de série verbale en tant que prédicat complexe. Jlj out ons à cela le fait
que les rares cas de série5verba1E;S strict~ que nous avons rencontrés ne com-
prennent que deux bases verbales.
Il Y a, nous le répétof',s, le cas d'espèce de JI
id) /acheter/rnanger/
"vendre"~ et les cas singù.liers où un verbe (Vl) associé à akm "dépasser ll per--
met d'énoncer la comparaison de supériorité.
/Djèdj/acheter + ACC/boeuf/mill1ger + ACC/
1/Ddèdd a vendu un boeuf1/.
( 42)
d)f: d)
~rn' - ~ l' 1d
rd)
(PROC/
/HORT/
.I1Ddèdd est en train de vendre un boeufll.
(4.3)
d)E:d)
b-~I
Id
(d)
/HAB/
/HORI'/
IIDd èdj a l ' habi tude de vendre des boeufs Il
(44) :~d)È:d) b-~I
Id
am-(d)(l)
/P,AB/
/HORT-PROG/
(45)
,
l'
m-agt>
m- àkrYï
/lè~re pers. sing-grandir + ACC/1ère pers. sing-dépasser + ACC/lV\\21!
J'Je su1~s plus grand que Mel ll
(1) Signalons que cet énoncé est valide dans le cadre de la serle verba1e assi-
milée mais dans un sens tout autre que ce lui de "vendre". Nous verrons ce
problème tout à l'heure.

- 168 -
(46) .. m-àgb'
m-àm '-à k~
mé 1
/ACC/
/PRJG/
(47)
\\
,
m-am
\\
b'
ag
m-âkm
mél
/PROG/
/HOR'r1
"J"e deviens plus grand que Mel"
2°) La série verbale assimilée
Elle a, cormne nous l'avons vu, les mêrœs caractéristiques que la sé--
rie verbale stricte, sauf au niveau de l'utilisation du systèrœ aspecto-moda1.
S'agit-il de prédicat complexe ou cle séquence de prédicats?
Revenons à l'énoncé (41) d)Èd) ; l' 1d 1d:3 1 "D.jèdj a vendu un bœuf".
Dans les faits, chaque verbe JI et id) exis te dans la langl~e en ta.'l.t
que base verbale avec chacun son sens propre.
/Djèdj/acheter + ACC/boeuf/
"Dj èdj a ache té du boeufll
(49)
ld~'
Id
"
/
/Djèdj/manger + ACC/boeuf/
"Djèdj a mangé du boeuf"
Supposons un insta.'l.t Cjue ~1 (;) 1) demeurant toujours à l'accorrpli,
ou fasse varier la conjugaison de V ,
2
\\
1
(50)
am
/Ace/
/PRCG/
La ;:;erle verbale n'aura ,jamais le sens de vendre (44). La phrase si-
grùfiera alors ; «
Djè.dj a ac.he..:tL
du. boe.u.6 pouJtWange.Jr..» (il est en train de
manger), Tout se passe alors comme si chaque base verbale reprenait vie, res-
sucitait dans son sens spécifique. Il découle de ce fait que, contrairerœnt

:; "",". - j',
;-.....~
1': •
- 169
à la série verbale stricte, la série verbale assimilée ne constitue point un
prédicat complexe, TlB.is bien une séquence de prédicat;.}. Cette conclusion n'est
pas uniquenEnt la conséquence de cette _approche sémantique, mais lille consé-
quence formellenEnt liée à l'utilisation du systènE aspecto modal. L'on a mon--
tré, en effet, que sur ce plan, en dehors de :La discrimination que peut four-
nir l'impératif, la série verbale assimilée Cl le même usage du systènE aspecto
modal que la complétive non marquée.
Nous venons, ainsi, de montrer qu' ml énoncé à séries verbales assirni-
lées n'est pas lme base complexe: il s'agit d'une séquence de prédicats. C;ela
nous amène de nouveau à une question théorique et méthodologique ? Si les séries
vel~bales a:3similées sont des séquences de prédicats, pourquoi ne pas les amJ,Y-
sel' en tant que telles au lieu de s'évertuer à les assimj.ler aux véritables
séries verbales ')
Cette objection est d' ünportance. Nous y répondrons simplenEnt en
faisant valoir la loi du nombre, de la productivité, [les deux constructions sé-
rielles, la plus pertinente tant au niveau de ses manifestations dans le dis-
cours, que des valeurs sémantiques (cf. 2.4.3.3.3.6) qu'elle est apte à expri-
nEr, c' es t la série verbale assimilée. La série verbale stricte, comrœ nous
l'avons dit, bien qu'elle soit plausible, est un cas rare. Compte tenu du reste
de la grande productivité des séries verbales assimilées dans la langue, nous sorn-
nE8 prêt à convenir qu'en adioukrou ce sont elles qui tiennent lieu de séries
verbales tout court. Les autres, les séries verbales strictes, à prédicat com-
plexe, ne constituent au mieux qu'une limite vers laquelle tendent les séries
verbales assimilées.
ft. la question, les séries verbales constituent-elles en adioukrou des
bases complexes ? Nous répondrons objectivement non, tout en signalant le cas
d'espèce de::>1
id:sllvendre". Cette prise de position résout, à notre avis, un
problènE non seulement tr1éorique, rnai~ praUque de leyj.cologie en adioukrou.
Les exemples suivants, en effet, rnontreron1.~ que, contrai:r'ement aux séries ver-
bales strictes .• les séries verbales assilFiLées sont non lirn:l.tées en base<) VE'r-
bales, si ce n'est par l'intelligibilité du discours.
Nous livrons donc des exemples de f,;éries allant jusqu'à huit bases
verbales.

·
:i'
- 170 -
a) Série de deux bases verbales
(
\\
\\ J \\ ' " "
511
esm am -
lm
aw mld)
IEsrrJaller +PROG/passer + HORT/eau!
"Esm va puiser de l'eau"
, f;
(52)
m- ot
1 Il kl)"
\\
1
Jl]-IS
mÉI
11ère pers. sg.-prendre + ACC/bâton/lère pers. sing-apporter + ACCI
MeIl
"J ' ai apporté un bâton à Me l"
b) Série de trois bases \\~rbales
(53)
\\-
1
\\
,
,
1
lm
aw
€9lJ
IDj èdj 1aller + ACC/puiser + ACCIeau/boire + ACel
"Djèdj est allé puiser de Z. 'eau pour boire"
(54)
~dù
1
l
,
e' b
1f.kp h
s1g
es
12e pers.sing-tirer + IMP(siège/prendre + L~/s'asseoir + IMP!OO~WI
J'Prends un siège pour t'asseoir /"
c) Sérié de quatre bases verbales
,
1
,
(55)
,
1
"
rn-lm
m-aw
m1 d:.
m- E: g 1)
11ere pers. sing-rmrcher + ACCI OOMPlvitel 1ère pers. sing-al.J.er +
ACC/rraîson/lère pers. sing-puiser + ACCI eaul1ère pers. sing--hoire +
ACCI
"J'ai marché vite pour aller boire de l'eau à la maison".
( 6'
\\ f ' . '
, ' \\
\\. fi' 1\\
1 1 \\
Y
1\\
\\
r , '
\\ 11\\.
5 ) n-Im -m JUW ogl) a I-üt
-m el
1891) kdka
I-aw -ni mld? 11-;)1) -m f.:J
13e pers. sing aller + ACC-NEG/Yuwl cnez/DEF/3e pers. sing. prendre +
ACC~NEG/canari/jour/aucunJ3e pers.sing.puiser + ACC-NEG/eaul
je pers. sing.-donner + ACC-~~G/nousl
"Elle n'est jamais aller chercher un canari chez Yuw pOUl' nous
prendre de l'eau".

r. . o··',' .,
- 171 -
d) séries de clnq ba:Jes verbales
/lere pers.pl-rentrer + HAB/dehors/1ere pers. plur-rnarcher + HOm'/
COJVIP11ere pers. pluT-puiser -1- HORr/ eau/ 1ere pers. pl. -boire + HORl'!
'Wous avons l'hohitude de sortir pour aller chercher de l'eau
à boire".
'r'"
\\
( 8)
l
'"
'"
~,.
" ,..
" , 0
5
I-ot .. os n-Im·
I-~I
d3ese l-ow
I-ul
asawa
/3e pers, s ing-prends t Ace; 31'gentl3è pers. sing-aller + ACCI
3e pers. sing - acheter + ACC/ fi 1/ 3epers. sing-verl.ir + ACe!
3e pers. sing-confectionner + ACC/ épervier/
"IZ a pris de l 'argel1-t pour aLZ·er acheter' du fil afùl de c:on-
fectionner un épervier ".
e) Série de six bases verbales
.
,
, b
1.
'k"
"
,
,
F
,
,
(5~)
ml-b-ow-m-Ig
m~EJ ~ mm-an es m-Im m-aw mld3 m-sgQ
llere pers ;s;ing-se lever + FUTllere pers. sing-sort::ir + HOm/
dehors/.le_~e per's ~ sing. -rrqrchel: + HOml COJVIP/1ere pers. sing-aller' +
HORTl1er pers. sing. puiser i- HORT/eau!1ere pers. sing-boire + HOR'"l'/
"Je me Zeverai pour aller chercher de l'eau à boire"
/lui-prendre + DES/rnachette/llri-alle1' + HORT/l~i-couper + HORT/
bana'1e/ lui-nère + HORT/ lui- préparer -1- HORI'/ chose/ lui -donner +
BORT/mari/
"EUe voudrait p'endre une macheti;e pOUY' aller couper un Y'égime
de banane afin de préparer Ze l~epas de son mari".
( o')
\\ '
\\
,
' . '
. b_l
JTJ-;:,t u rn- 1 gb
rn-ËJ
(.1ere pers. sing-pouvoir + ACC/ 1e1'8 pers. sing-se lever + AeC/
.1e1'e pers; sing-sortir + ACe/lere pers. sing -marcher + 11.Ce/
CCMP/aller + ACC/lere pers. sing-puiser -1- ACC/eau/

"':. . \\ .. '
'. '.
172
1ere pers. sing. -boire t ACC/
"J'ai pu me ZeveJ~ pour sortir' et aUer chercher de Z'eau pour boire".
,
(62)
d3~d3
19b' ~m~kp ~IJ
~i
àqbr
~mC èwl mbos( ùr' èb 'os ld3
1 é98
1 Égr)
È;t r)
/Djèdj/défricher + ACC/ chélITp/rœttre + ACC/feu/creuser -1- ACC/
trous/planter + ACC/lffillioc/récolter + ACC/argent/manger + ACC/
terrps/depuis/
"Djèdj a dépensé depuis longtemps l'argent de la plantation
de manioc qu 'i l a eréée".
g) Série de huit bases verbales
(6.3)
m.,.~tu m-àt'-r 50S és m-l g b' m-È;j' ;)km m-'~n' és rn-lm' rn-àw' rrdd)
m-È:gr)
llere per's. :3ing-pouvoir + ACC/lere pers. sing - soutenir + ACC/
corps/COMP/~ere pers. sing-se lever + ACC/1ere pers. sir€
-sortir
+ ACC/ dehorsllere pers, sing-rr.archer + ACe: COMP+/ lere pers sing.
- aller + ACC/ eau/lere pers. sing - boire + ACe/
"Je suis parvenu à me level~ pmll' sortir et al, ler chercher de
l'eau pour boire"
/Youw/courir + PROO/COMP/aller + HORI'/rm.ison/prendre t HOEI'Iignarres/
venir + HORI'/acheter + HORI'/rTBnger + HORI'/œcevoir + HORr/argent/
donner + HORI'/mari/
"Youw va en courant à la maison pour chercher des ignames qu'elle
vendra pour faire de l'argent à soY/. mapi "
Nous venons de présenter cles séquenc.es de deux, trois, quat.r"?, cinq,
six, sept et huit bases. Si les deux pr~Dùères (deux, trois bases) sont les plus
fréquentes, les six autres n'en sont pas pOLœ autant rares. Du reste il n'est
pas exclu d'avoir des occurrences de plus de huit verbes en série. Comœ nous
l'avons signalé, l'intelligibilité du discours est la véritable limitation à
ce modèle de série verbale.


<.1
~
- 174 -
Uque.mvU: pCVl1.a.YlA:, OY!. pe.u.t cUJte. QU.e. .ta.. ,~uc.Ct?.6.ùOVt du, tQ.xè.me..6 vl'Jl.6aux c.0 vu., tL-
.tuant une. .6éJÙ.e ve.Jtbal-e llepitoduit généJl.aJ?e.me.nt .f.e..o phMCJ.i ou.c.cJ!..Mivc.-6 d'u.Y!.
pJtOc.e.Ô/.HL6 ». (CREISSELS et KOUADIO, 1977, p. 433).
I l faut entendre par là que l' orgcuüsation sérmntique de la série
verbale est analytique, et que chaque verbe de la séquence connote une étape
particulière du procès global dénoté par l'ensenble de la série. A la suite de
JV].
HOUIS, nous dirons que «fu btadU.WOI1. .t.{;t.;té.Jtal.e. üa.i-t bie.Y!. JteM OI7.;tUt .t 1 olt-
garu'....6a..t<..oY/ .6émant.tque. de. -type. Cl.nal1Juque. pM .P..aqu.e.Ue e..ot exp/vi.mé. .te. pJtOc.Ù ».
(M. HOurs, 1977 , p. 55).
En effet, le plus courarnrœnt possible, des énoncés français comIœ
a) HIl a apporté une chaise"
b) "Il a emmené l'enfant"
c) uTl m'a donné de l'attiéké"
pourront $e traduire en adioWITou, respectiverœnt par
(137)
t
1- 6tf'
IËkpn I-àw
13è pers. sing-prencl-re + ACC/ chaise/3è pers. sing-venir + ACe/
(138)
1- àt J' 1j à
,
1
n-Im
l.3e pers. sing-prendre + ACCIenfal1t!déf. Ijè pers. sing. -aller + ACC/
,
l
,
(139) 1- àt J1
égb
n- :Jf)_-m
/3e pers. sirJg-prendre + ACC/attiéké/je pers. sing-donner + ACC-moi!.
Nous pouvons trouver les exemples les plus frappants de cette organisa--
tion de type analytique dans les spries de plus de deux ven.b~. Considérons par
exemple l'énoncé suivant rœt tant en j eu une ~,érie de huit verbes.
1 ' "
J
. f
'\\
,
,
,
\\
t
J
, \\
1
t
,
,
\\.
/
f
\\
1
t
( 140)
J uw am - ~_-u._ e~ ~ gbugf) 2! egb 1eb o~ ~~ ~ os ~I] et
.1
2
3
"
5
G
7
/Youw/courir + PROO/COMP/aller + HORr/rnaison/prendr-e + HORI'!
ignarr:es/venir + HOIIT/acheter + HORr/rrr:3.rJger + HORI'/recevoir + HORN
argent/donner + HORr/mari/

.~.
.,'
'- 175. -
"YOWJJ va en courant à ta- maison pour chercher des ignames
qu'eUe vend.ra pour faire de l'a.rgent ci son mari".
la phase
finale du processus décrit par cette série verbale est
exprimée par le verbe (8) J f) "donner Il • Mais avant cet aboutisserœnt, nous
avons un détail rrünutieux des Qtfférentes étapes liées au procès global
ur-u
és
"courir"~ im
l/aZ.ler"~ ot "prendre"~ ow "venir"~ eb "recevoir",
2°) Pour exprlrœr des mouverrents
Des valeurs cormne ; la provenance, la destination ou simplement des
indications spatiales, sont exprimées par des séries verbales ;
a) Par exemple, les verbes anr; "êtY'el/~ igb "se levey.~ i1quitteY'''~ associés
à ow "venir" dans une série, exprinent la provenance
/lere pers. sing-rester + fICe/village/ 1ère pers. sing-venir + ACC/
"Je suis venu du vi Uage"
11ere pers .sing-quitter + ACC/village/lere pers. sing-venir + Ace/
IIJe suis venu du village"
Employé tout seul (hors à 1 Lme série verbale), aucun de ces verbes
n'exprime l'idée de provenance:
"J'e sui s au vi llag e Il
( 4J
~~)
"
m-Igb'
"
baf)n
"J'ai quitté le vi ?-lage"
,
1
~
l
,
m-ow
Oôf)n
"Je suis venu au vi llage"

- 176 -
b) Dans les exemples sluvants, la destjnation est exprimée par l'as-
sociation des verbeR im "aller", ow "venir" avec le verbe i gJ "atteindre "...
(146 )
\\ '
\\ '
,
1
m-tm
m-Ig~ dabu
"Je SU1;S parvenu à Dabou /1
(4 '
"
"
,
..
~ 7) m-ow
m-Ig~ dabu
"J'e suis arrivé à Dabou"
c) Il est possible d'exprimer les lieux que l'on traverse par lme
série yerbale
(148)
\\
1
EJ
3grn à ûb I_r-
/Djèdj/entrer + ACC/chlli~)/déf/traverser+ACC/
"j)jèdd a traversé par le champ".
1
4)
\\
\\
' r '
"
l
,
\\J 9
d)E:d)
ùb-r- E:t J 1 d) ow
/Djèdj/traverser + ACe/lagune/venir + ACC/
!JDd èdj es t venu par la lagune"
En conclusion, nous pouvons dire que dar0 une série verbale, certains
verbes peuvent introduire des valeurs locatives comme la provenance, la desti-
nation~ le lieu traversé •.. A ce propos, écrit R. BüLE-RICHARO : «
O~ p~~
aiO!L6
ê-bte. .te.~té d' i~te!lpJtéteA c.eAtMllJ.l veAbe,o comm~ de/.) pJtépo~/.tiolU i~o-
f
duMant de,o b(c.ovl<H:al'tt6 de lieu ». 0978, p. 31).
En effet les verbes an[) "être" (11;1), igb "qw:tter ll (11[2), d'W1epart,
igf) "atteindre" (146,14]), d'autre part, et les verbes Ej "entrer" (148), ub-r
"traverser"
(149), pourraient prendre, respectivement, la valeur des prépositions
de (rrr::t.rque de la provenance ou de l'origine), ~ (marque de la destination ou de
la direction vers J.JI) lieu) et enfin par (qui introdlLl t le lieLl que l'on traverse).
La propension de certains verbes en série à être interprétés comme
des prépositions justifie l'idée selon laquelle les langues utilisant les sé-
ries verbales ont Wl inventaire prépositionnel très réduit, voire inex:i.stant.
En effet, là où, comme nous venons de le voir, des verbes en séries introduisent

177 -
des circonstants locatifs, nous n'avons observé l'occurrence d'aucune préposi-
tion.
3°) Pour introduire le bénéficiaire d'une action
Le bénéficiaire d'une action.. voire, toute expansion à valeur attri-
butive (datif), peut être introduit par LUle série verbale. Cette fonction est
assLUnée généraleID2nt par les verbes JI) IIdonner l',
i s 'Iapporter", Jegm "montrer" ...
Ces verbes, à l'instar de ceux iiltroduisant les circonstants locatifs, pour-
raient être interprétés comme des prépositions dont la fonction est de mrquer
les expansions attributives.
,
)
,
'r"
, ,
,
l~50
d3ed3otJ
os JI)
mel
/Djèdj /prendre + .ACC/argent/donner + i\\CC/f·1el/
"D . 'dj'
d'
'd
7'
, u
'/"
,je . a
10nne
e _ argent a l'le (..
(151)
d3èd)
~ l'
~g5s ;1)' rné 1
!Djèdj lacheter + ACC/poulet/donner + ACe/Mel/
"DjèdJ a ache-té du poulet pour Mel"
(152)
d3Èd3
èb' égb
1s'
mé 1
/Djèdj /recevoir' + ACC/attiéké/apporter + ACC/Mel/
"Dj èdJ a apporté de l' Q tt'~éké à Me l'' .
. 1\\'
,
(JS3)
.Jegm
mel
(Djèdj/prendre tP.CC/br/montrer + ACC/Mel/
IIDjèdJ' Q montl'é de l'or à Mel"
Il faut signaler, au passage, que l'emploi de la série verbale, dans
ce cadre préc;is, est en concurrence avec des énoncés verbaux à deux expansions,
ayant pm;.r prédicat les verbe s ;) 1) , i s
J€gril ..•

- 178 -
40 ) Pour exprimer ;LÇl., Comparai~on
La cCJlTlAjraison de supér'iorité se fait à l'aide d'une série ver-
bale (V
+ V
1
2 ) dans laquelle V est le verbe akm JldépaBser: surpasser". C'est
2
en l'occurrence, l'un des rares cas de série verbale stricte. (cf. 2.6.3.3.5).
1 Djèdj/être grand + ACC/dépasser + ACC/Mel!
"Ddèdj est plus grand que Mel"
,
(155)
,
~
1
Dam
an
na
lakpô jètf( à
(pluie/pleuvoir + ACC/année/ce/dépasser + ACC/année/autre!DEF/
"Il a plu. cette année pluS que l'année derniere"
Il est possib le de traduire la comparaison d' infériori té, par
la négation de la série verbale :
/Djèdj/être grand + ACC/NEG/dépasser t ACC/NEG/Mel/
IIDdèdj n'est pas plus gr'and que Mel"
+
JlDdèdj est moins
grand que Me III
US?)
ràm
an.,.m lakpo nà akm.,.m 1akpô jètfr à
"il n'a pas plu cette année plus que l'année deY'Yliè.Y'e ll
-r
Jli l a moins p lus cette année que II année dernier,;; Il
Cependant) dl une autre nBnière, et sans utiliser la négation ,
l'usage en Y1 de verbes ayant lexicalerœnt des sens contrai:œs, pourrait tra-
duire cette opposition : supériorité/infériorité.
/Djèdj /être + ACC/petit/dépasser + ACC/Mel/
"Ddèdd est plus petit que Me'lll
-+
IIDJêdj est moins grand
que Mel".

'\\o'-"5-f
-
179 '!-:-:'
"
5°) Pour expriJT12r l'absolu ou le superlatif
Le verbe afrj-n és "dépassel'" surpasser" exagérer" associé à un
autre verbe dans l.me série verbale, marque 11 absolu Ile superlatif, souvent rne-
rne l'excès, l'exagération.
,
(159)
Qàm
àn'
àfrj'-n és
lakpô
na
/pluie/pleuvoir + ACC/surpasser + ACCICOMP/année/cel
"TL a trop plu cette année"
, , , ,
, , , ,
(160)
namn Jf\\
afrj-n es
Ifaim/attraper + ACC/Djèdj/surpasser + ACC/CO~'IPI
"Dj èdj a eu trop fa-ùl1"
(161)
1 i ··b-jf\\
jàd~ af~-n és
i3è pers. sing-·attraper' ,. ACClJTl2l1Songe/surpasser + HORI'/COl\\'IP/
"Il ment beaucoup trop"
6°) Pour exprinBr l'itération
Pour exprilTl2r le renouvellerent ou le recomrœncerœnt d'une açtion,
l'on peut utiliser EW- 1 "retourne,p" associé à un autre verbe dans une série
ver-,
baIe. Notons que cette valeur itérative de la série verbale est en concurrence
avec un type de dérivation verbale (la dérivation réitérative) qui sera exposée
ultérieurement,
,
(162)
\\
\\
m- EW
-1
I~ère pers, s~ng-retoLU~er + ACC/1èl~ pers. sing-aller + ACCI
village!
"Je suis repal'ti au vi Uage "
\\
(16j)
d3È:d)
È:w'.,.1
) d3' gb5,
/ Dj è,êlj 1retourner + ACCI être pauvre + Ace/
"Djèdj est l'edevenu pauvre"

"'1
.
180
,'" ,~"
...
'
/Djèdj/retourner t ACC/venjr + ACC/
J'V;;' èd;j es t revenu"
7°) Pour marquer l'exClusion ou la non-participation
/
Les verbes suivants : af~-n
"sauter 1f•• egb es "laisser.. ahandonner"..
/
el u es !llaisser.. ahandonner"..
i gf)-n "opposer ... If associés à un autre verbe, expri-
ment l'exclusion ou la non-participation à Lille action.
065 )
\\.
,,,
" "
s- lU)
ob 5- aff)-n mel
/1ere pers. pl-manger + ACC/nourri tŒre/ 1ère pers. pl. -sauter
+ ACC/f1el/
ffNous avons mangé sans Mel" (sans appeler Mel)
(166)
\\
, "
,
,
5-
lm
dabu s-Egb
mÉI é5
/lere pers>. pl-aller t ACC/illbou/1ere pers.p1-1aisser + ACC/
Mel/
"Nous sommes allés à Dcibou sans MdII (en le:· laissant)
(16])
s-ok' IÉtB {m 5-8!Û rnÉI és
/lere pers. pl-entrer + ACC/voi ture/ dans/1ere pers. pl. -laisser
+ ACC/Mel/
"Nous sommes montés en voiture sans Mel" (en abandorL.'1.ant M::l).
(J68 )
/je pers. pl-:-manger + ACC/nourriture/jè pers. pl-opposer +
ACC-moi/
HIls ont: rrangé sans mo-;'''
(en mi excluant) .
8°) Pour exprimer la rilarrière) où les circonstances d'une action

- 181 -
Exemples
t
(169)
m- bg~ ~s m- ~w' b~~~
11ere pers, sing-se hâter + ACC/ COJVIP / lere pers. sing-venir
+ ACC/ viDage/
"eTe suis venu au vi Uage en hâte"
,
,
,
f
,
1
(170)
ur-LI es
lm
/Dj èdj /courir + ACC/COMP/dHè( + ACC/
"Djèd.j est allé en courant"
(171)
,
"
t:m
ow
/ Djèdj/entrer + ACC/véhicule/dans/venir + ACC/
"DJ'èdj est venu en voiture".

III ,-
(~UELQUES PROPRIETËS SE~JIO-SYNTAXIQUES DU VERBE
'.
~
:.'

_. 183 -
IlL-QUELQUES PROPRIETES SE~lI O-SYNTAXI QUES DU VERBE
Il sera question, dans cette partie de notre travail, de la
mise en exergue, sans aucune préten'c;ion d' exhaustivi"Gé, de certaines pro-
priétés du verbe de l'adioukrou. Nous espérons en arriver, autant que faire
se peut~ à un début de classification typologique des verbes de cette lan-
gue. Pour ce faire, nous aurons à examiner dans un premier temps certaines
propriétés contliratoires des verbes ;
- CombinatoilB avec les différentes sortes d'arguments précé-
demment étudiés.
~ Conbinatoire ayec différentes constructions verbales mono-
propositionnelles découlant de la distribution V t ARG.
Dan8 un deuxième temps nous projetterons l'analyse de quelques
p;eopriété(') transforrrat;i:onnelles liées à ces verbes, et qui ont ceci de re-
marquable qu'elles ne requièrent pas, dans leur mécanisme , de dérivation
verbale,
Enfin, nous ter~nerons par l'étude des propriétés dérivation-
nelles des verbes de l' adioukrou .
.3-.1,": PROPRIE'IES COHBJ}JATOlRES
Nous décrivons dan~ ce chapitre, les principales propriétés
combinatoires du verbe de l'adioukrou. Le cadre de cette analyse étant l'é-
noncé verbalnxmopropositionnel, nous entendons par prop.r.Jétés combinatoires,
la capacité d'un verbe V, soit de s'as~ocier à te1(s) type(s) d'argumentes),

- 18~ -
soit d'entrer dans une cons truc tion comportant te l nombre d' argument ...
3.1.1.- Combinatoire du verbe avec les arg~IDents
typologie·.des constructions verbales.
Dans la prelTllere partie de notre travail, 11 étude systématique
des nominaux entourant le prédicat dans un énoncé verbal nous a permis d'i-
dentifier des nominaux arguments dè verbe et des nominaux non argwnents de
verbe (les circonstants). Au ra'lg spécifique des argwœnts, nous avons pu
faire la distinction entre les arguments en fonction de sujet et les argu-
rrents en fonction dl expansion. Enfin, après avoir montré que dans un énoncé,
la place d' arguJnent sujet ne pouvait être occupée que par un seul nominal,
nous avons eu à mettre en évidence l'existence de deux places d'expansion
à la suite du. verbe. Ainsi nous avons établi la discrimination entre une
eÀ'Pansion El et une expansion E .
2
Au chapitre 2-4-2, nous aVOl~ eu également à mettr~ en évidence
un argwnent particulier du verbe, le complément (COMP), ce dernier ayant
cette particularité de créer avec le veJue auquel il s'associe une locution
verbale.
En résumé, la taxinomi.e des arguments du verbe est illustrée
par le schéIlJ3. suivant ;
Arguments ( A,RG)
~
/
\\
"'~
, . /
\\
------
Sujet (S)
Expansions (E)
Complém::mt (COMP)
0",
/
"'~
/
~.
q
~.1
. :,
' . , '

I~" '..
- 185 -
Dans le meillew' des., cas, Le prédicat verbal de l' adioukrou
pourrait donc être entouré d'au plus quatre arguments, dans l'ordre :
N
V N
N
N
S ?
E2
El
COMP
le complément clot le chanp des arguments
- E précède E.1
2
- le sujet occupe une. place de choix à gauche du verbe.
Dans les faits, J.' O'.;::CiJxrence de ces différents arguments, en
dehors de celle du sujet, n'est péw obligatoire. Elle est, comne nous
.
1
l'avons montré dans les chapitres i.~onsacrés, liée à la valence semio-syn-
taxique du verbe. En
tablant
donc sur ces deux critères d'ordre et d'oc-
currence, l'on peut dresser le tableau ci-dessous qui met en exergue la
distribution des verbes avec les différents types d' al~gLUœnts étudiés.
De cette corr.binatoire nous déduirons des constructions verba-
les monoproposi tionnelles s' inscrivant toutes dans le cadre du schème d' é-
noncé verbal de l' adioukrou. Nous tenterons par la suite de fournir un cer-
tain nombre d'éléments sur les propriété$ sémio-syntaxiques de ces construc-
tions. Ds là se dégageront~ nous l'espérons bien, au moins quelques carac-
téristiques syntaxiques ou/et sérPJo-syntaxiques du verbe.
Tableau de la combinations V + &~G
r;-
-
,
\\
S
V
E2
El
COMP
-1
--l
Un argument
0;
t
V
-
-
-
1
i-
- -
2°;
t
V
+
-
-
(
Deux arguments
. -y;
t
V
-
+
-
1
\\( 4°)
+
V
-
-
+
\\ --_.
(
+
t
--1 - - - - -
So ~
1
V
+
+
1
.'
1
1 - - ' - - -1
1"rois arguments
------+---
--
6°~
t
V
+
-
+
1
\\/
\\. -J~;-i
--
+
V
-
+
+
------
. _ -
Quatre arguments
8°)
t
V
+
+
+
{
1
1
1

. ',.•,:.
. .
- .. ,' :.~" .~
- 186 -':
Nous dégageons de ce tableau les huit corilltructions verbales
suivantes
10 ) NS + VP
2°) NS + VP + NE,..,té.
JO) NS + VP + NK-L
4°) NS + VP + NCOMP
5°) NS .+ VP + NE" + NE
c:.
1
6°) NS + VP + ~~F
, ~2 + NCOIVIP
7°) NS + VP + NE
+ NCCJfllP
1
. ..J.
SO ') NS + VI' + 1'lli + l\\J'E + NCOMP.
2
:l.
Les verbes de l' adioukrou ont donc la possibilité de s' insérer
(dans l'absolu) dans huit constructions verbales différentes. ces huit mo-
dèles; formellement, se regroupent en quatre types de constructions, selon
le nombre d rarguments entour,3nt le yerbe. Nous aurons ainsi des construc-
tions à ;
- Un arglllTlent i SV
~ deux aJ."'guments : SVE , SVE-l et SVCOJVIP
2
- trois arguments : SVE2E~, SVE2COMP et SVE~COMP
- quatre ar.guments : SVE2EJCOMP
D'un point de vue statistique, il est hasardeux, voire vain,
d'affirmer que telle construction est plus productive, ou a lme ftéquence
plus élevée que telle autre. Des tests que nous avons effectués tant au
niveau de nos informateurs, qu'au niveau de textes que nous avons recueil-
lis infor~nt, en effet, que ces différentes constr~ctions se ~Elufestent
COLU'arrnnent et naturellement. Un calcul de la fréquence de leur occurrence
(chose que nous n'avons PŒ:: faite ) ,vérifierait sans doute ce la. Ainsi ces
hui ts cOYlstr'Uctions ne sont pa.:-, des faits ad hoc issus dl exemples que nous
avons e:xvressément sollicités.
Il s'agit d'un énoncé verbal dans lequel un seul argl..rrrent, le
sujet, est en présupposition mutuelle avec le prédicat.

.:.. 18'7
Exemples :
(1)
~gSs àm'-lk6
1cCX}I chanter + PROGI
"Le coq est en train de chanter"
,
\\
(2 )
1éb Î
as
/plaie/se cicatriser + ACel
lfLa pl.aie s'est cic'Jatrisée"
D)
Ilsâr fÎg
Iportelouvrir + ACel
"La porte est ouverte"
- ConstrllGt:Lons à deux argUments
Nous en avons trois modèles
a) le modèle
S V E2
(4)
gb~d ~
(pagne/sentir npuyai~ + ACC!Dèdjl
-"Le pagne de .Djèdj sent .mauvais"
Iventre/remplir + ACC/Dj èdj 1
lf
lfDjèd;} es t rassasié
b) Le modèle
S V El
(6)
d)È:d)
19b'
àmàkp
IDj èdj /défricher tACe/champl
nDjèdj a défriché un champ"

- 188 -
/Dj èdj /boire + PROG/ eau/
"Djèd;j est en train de boire de lleau"
c) Le modèle
S V COf1P
( 8)
m··! d) ,
9 b rè f)g b )
/lere pers. sing-rna.:'1ger + ACC/richesse/
. , ,
ErU
es
/Dj èdj / coucher + Ace/ COMP/
11Djèdj est couch~l
- Constrùctions à trois ~gUments
Nous en avons ége,lement trois.
a) le 'modèle SV E
E~
2
. ,
{10;
~Hl
égb
/Djèdj/donner t ACC!Mel!attiéké/
01)
d)€d)
jêgm
mÉI
low
(Djèdj!~ontrer + ACC/Mel/affaire/
.
02;
d)€d)
) go'
mÉ 1
"
amâKp
(Djèdj a défriché + ACe/Nell champi
IIDjèdj a défri'chê le champ de Mel"
b) Le modèle
S V E
COMP
2

- 189 -
/boisson/ asseoir + ACC/Dj èdj / visage/
"Djèdj es t saoul ll
,
,
\\
(14 )
upr
es
/plaie/défoncer + ACC/D,jèdj/co~/
"La plaie de DjèdJ s'est
aggra1Jée"
,
,
,
\\
sos
;)W
es
/corps!cueillir + ACC/Djèdj/COMP/
IIDjèdj 8 'e$t découragé1'
c) Le modèle
S
V EJ.
COMP
(J.6 )
IDj èdj (cogner t ACC/Dieu/tête/
J1Dj èdj a adoré Dieu Il
,
(17)
em
/Djèdj/cagner + HAB/pied/dedillm/
llDjèdj boite"
(18)
" " , .
"
n-am -ËW
IJ na ~n
/3è pers. sing-mettre + PROG/enfant/ce/visage/
/JIl veiUe sur cet enfant"
- ConstructiorLS à quatre arg;urnents
A l' ins tar des constructions à un argwnent, nous n'avons ici
qu'un seul modèle, C'est lerrodèle dJ.ms lequel le verbe est entouré de
l'ensemble de ses arguments.

- 190 -
,
"
,
J
dy::d~
f-W
mf- 1
égb
es
/Dj èdj /poser + ACC/fVIel/attiéké/ CüMP /
"Djedj a gardé de ['attiéké pour Me ["
, , , ,
,
(20)
am -al)
mÉI
égb
es
/Dj èdj / attacher + PROG/Mel/ a ttiéké/ COMP/
"DjedJ prépare ul'; colis d'attiéké pour Mel"
3.-1.2. - Combinatoire de V avec les différentes constructions
verbales.
Etant donné les huit ~onstructions verbales possibles dégagées
daI1S le chapitre précédent (3-1), quelle est la combinatoire des bases
verbales dans les différentes constructions ?
Ce problème nous a amené à construire une table de combinaison,
selon le schéma suivant, que l'on trouvera W1 peu plus loin (table 1)
~
1ARG
2
ARG
3 ARG
4ARG
.[
~
~ ~ D
!erbes
C'J
n
~ n
0
W
0
0
IJr
w
w
0
C'J
C'J
n
C\\J
w
w
W'
w
:>
>-
>-
>-
>-
>-
:>
>-
(/)
Cf)
Cf)
1
(/)
(/)
(/)
U)
Ci)
1
i
. '-----1
ermer. __
ab 1 "f
"
+
+
+
+
+
+
+
+
eb "re cevoir.. prendre '
+
+
+
+
+
+
-
-
tfak
médire lf
-
"
-
+
-
-
-
-
-
gba r
" bifurquer. __ "
-~L - + - ,+ - .-
1
--
Il est bon de le souligner tout de suite, l'élaboration de cette
table des combinaisons a posé et pose d'énormes problèmes. En effet cette

- 191 -
opération revenait à établir la possibilité d'Lm verbe V à entrer dans
l'une ou/et liautre des huit fOTIœs syntaxiques précédelTwent déterminées,
et donc à s'associer à tel(s) ou tel(s) type(s) d'al~gument(s).
la. question est cruciale
car i l arrive souvent que nos informa-
I,
teurs hésitent sur l'acceptabilité ou la non acceptabilité de telle ou
telle phrase.
Considérons par exemple le verbe al "gratter'... /1. Certains de
nos informateurs refusent l' entré:e de ce verbe dans la construction SV
alors que d'autres l'acceptent pleinement:
(21)
wus
àl'
/sol/ gratter + ACC(
Ceux qui refusent
allèguent
que ule sol ne peut pas se gratter
lui-mêm::Jf • il faut donc un agent causateur. Pour eux, ce verbe ne peut
.
f
entrer que dans une forme S V E-1
(22)
\\
wGS
(Djèdj/gratter t ,ACC(fjo1l
1
~ ces cas, nous avonfj toujours opté pour l'entree du verbe
considéré au rang des verbes pouvant également figurer dans la corstruction
S V.
En tout cas~ comme l'écrit M, GROSS, «
i l pe.ut aNUVVL que. fa
dé4!n/;tetUQn <?VLbLe Pyuu:tq e.!.l ac.c.e.ptabfe.!.l e.t phJta6 eJ.l ,lnac.c.e.ptabfe.!.l ne. -6od
paIl tJtMc.hée. d'ul1erncuùè.Jte aL)"M-<- ne.:tt.-e. L'ac.c.eptc{.b,luté e.-6t e.n. e.66e.t une
V/otion bLèI." (~omjJfe.xe. qu-<- c.ompor~e de.!.l i~ol1-6 de.601ul1e. e.t de. !.l e.Yt-6, e.t
qu-<- dépend de nornbJteux 6ac.teLLM c.u..U1.uteL6.» (GJ1JSS,1975, p. 23). Nous
n'entrons pas dans l'étude de ces facteurs culturels, évidents à notre
avis, tant il est vrai qu'au-delà de la simple syntaxe, nous touchons là
à des problèmes d'ordre lexical, sénBntique ou sémio-syntaxique, donaine

"
\\ ,
,
.
...:, 192 -
extrêmement fluctuant qui pourrait dépendre de certaines dérrarcations
géographiquep au sein d'une mêrœ population parlant la même langue, de
l'âge, ou de certaines formes plus ou nDins poétiques, plus ou rroins
métaphoriques liées à des usages situationnels (chansons, proverbes, etc ... ).
Une autre difficulté, d'ordre plus forrrel, provient du choix
des argwœnts, plus précisément' de la nature des arguments.
Considérons les verbes
aj l "être propre", :Jfu "être ~ong",
usu "viei~lir". ..
En associant à ces verbes, dans une construction SV, un nomi-
nal sujet dénotant un nom propre, il est quasiment impossible dl élargir
SV d'un E .
.
. 2
,
(23~
~jl
, '
,
ajl mE\\
/Dj èdj /être propre + l'tCC/
"Djèd;j es t propre"
(24)
d)Èd)
1fu
(Djèdj/être long t ACC;
"Djèdj est de grande tai'Ue"
, ,
-+
d)€d)
usu
ûsu mÉI
/Dj èdj /vieillir + ACC/
"DJèd;j est vieux"
Cependant, l'on remarquera qu'en leur associant un nominal
sujet exprim3.nt un inanimê, l'élargissement est parfaitement possible:
(26)
gbàd'
mÉI
/pagne/être propre + ACC/
"Le pagne de Me l est propre"
"Le pagne est propre"

- 193 -
-+
/chemin/être long t lice/
IIDe chemin de Mel est long"
"Le cherrrin est .long"
-+
,
!rŒlllioc/vieillir + ACC/
"Le manioc de Me l es t bien fonnE
"Le manioc es t .bien formé"
Nous signalerons que ce phénomène n'est pas simplement dû à
une opposition animé/inanimé ou Hurrain/non-Humain. En effet il est fort
plausible d'avoir des substantifs corrrrœ i j "enfant", j;)W "femme.. épouse"
etc. .. en position de suj et. Bien que ces nominaux exprirœnt des Humains
1
ou des animés, l'élargissement par E de SV est possible.
2
,
(29)
l j
~jl
' .
-+
1j
àj 1
mÉI
"L'enfant est .propre"
"L'enfant de Mel est propre"
. ,
. ,
(30)
pw
~fu
-+
j;)W
;fu mÉI
"La femme est de grande
"La femme de Mel est de gronde
taille ll
taille"
.,
"
(31)
j;)W
usu
"La femme est vieille"
"La femme de Mel est vieille ll
Ainsi, la restriction que nous avons observée en (23), (24) et
(25) est limitée à certaines catégories de nominaux, les substantifs ex-
primant des noms propres. Nous disons bien des noms propres. Car ce serait
des noms de villages ou de villes que l'on constaterait de même l' jlrr~ossi­
bilité d'élargissement par E .
2
,
,
(32)
dàbu
bj
::dàbu àj 1 m{ 1
1
"Dabou es t propre Il

,
"
. .'....
orgbâf
" , b"f
"org a
ilLe viUage d'Orba! est
long"
Se prononcer donc sur l:acceptabilité ou la non acceptabilité
d'Lille séquence, ici la séquenc~S VE , est Wle chose fort délicate qui
2
exige norrbre de précautions. Si. l'on se contentait des premières séquences
inacceptables que l'on rencontrait, l'on rej etterait l'occuy.cence de cette
séquence-là .• alors qu'en réalité, elle est tout à fait plausible. Pour
éviter ces conclusions erronées, la précaution principale est d'envisager
toutes les distributions possib1es des nominaux, quelle que soit leur na-
ture sérrBntique. Nous ne prétendons pas avoir sui vi cette précaution à la
/
lettre. Nous avons tout de même" tente:' de le faire dans les limites de nos
possibilités. Dans tous les cas, les faits que nous présentons sont, sans
aUCLm doute, suj ets à des erreurs. Nous espél~ons que ces erreurs n' enlè-
vent pas tout intérêt à notre travail, qui n'est, avant tout, qU'Url essai.
L'intérêt premier, selon nous, de cette étude, est d'ordre méthodologique.
Table des combinaisons entre les lexèmes et les
différentes constructions verbales.

."
~~h95 -
-----------l--
_ -
-----i--------------- ---,
----- ---- ------- r---- - r ---------------------------------
,1
1
lARD 1
~' f,hG
j
i :{G
!liJ\\RC :
.
1--1'
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1
1
Table 1
1
1
1
~
~
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1
1
Çl.;'
d
0
0
r i
1
1
ô
LLl
:.)
0
1LI
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r l
0
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(il
i-Ll
Lr.:j
i.rJ
I-il
i-rJ
;>
> ; > ; > ; > ; > ; >
Cl)
U)
U)
U)
'1
en
U)
U)
U)
1
---------+----+--+--~-_j_-r_
1
abl
+
+
-1-
+
1
+
+
+
+
"j'ermer " durcir"
2
abm
1+
+
"manquer de respect ,
1
'-
1
-
1
dés ob liger"
1
3
abrJ
+
+
"ronj'ler .' nager"
ôbr
+
1
:
+
+
+
+
"attacher, bien serrei'!!
5
abu
+
1
+
"porter sur les épauZes"
1
('1 )
6
adrJ -~
1
-
1
+
+
"errer,
j'lâner"
i
1
7
adr
+
+
"s e re j'roidz:r"
'1)
ad:z, 1(
8
/
+
"s'étioter"
1 :
9
af
+
+
+
+
"ouvr--ir"
1
-
1
10
a fi
1-
+
+
+
+
+
"sonner, si j'j'Zex'"
1
11
a fr)
1
'j-
+
+
+
''b.n l ter"
1
,
12
agb
+
"cro'Ître j être chaud"
1+
1
1
13
agbr
+
t
t
+
\\
+
"(Se) j'êter"
\\ +
14
ajl
+
1:
1
-
"Etre propre"
1
-
t
15
aju
1
t
+
/+
+
1
~1 + "Planer" voler"
6
ak
+
+
+
1
:
"couper, désherber"
1
t
akm
+
+
Jldépasser"
a kfJ
t
+
t
II
+
mâcher"
a ku
+
+
et
+
litai ZZer"
+
-}-
akp 1
.t
1
+
+
+
rlêtre beau"
,
akpr
"oindre Il
+
+
t
+
+-
éjl
+
+ t
+
+
+
+
+
éjm
t
+
+
+
+
+
+
lIétreindre, erribrasser'!
an
+
+
+
+
+
t
"p leuvoir"
1
a nf)
+
+
Î
-
\\
~
"êtY'e"
t
+ 1 +
t
+
+
+
ap
1/
+
+
0 j'f'1:ir fi
ap 1
t
t
+
+
-t
"gra t te l' Il
(~) Le~ lexèmes TIKU~qués par ce chiffre sont des lexèmes non-autonomes. Lei traduction
qui figure en face est un des sens possibles de la combinaison V + COMP.

:'t,
.1
- ,196
~lAH~r ---;-!-,~~~-- ----,- --j-,-,J~~-------l4-AR(_~-I----~ ----------------
---~j--I--r~ ~Ti ~ l1rl1
"~O
(\\J
(\\1
l \\J
,,-j
1
(\\J
1
W
W
ILl
roJ
W
W
:>
:>
>-
:>
:>
:>
:>
:Jr------------
I
f--_(f)_-+-_U)_·-I--_~
~_
Ul
Ul
Ul
29
a r
+
+
+
+
+
+
+
+
11 (s ')
enrou ler"
30
ëJ ru
+
+
+
+
+
+
"coller"
-r
1
+
31
as
+
+
+
+ ! +
+
+
"se cicatriser"
as 1
+
1
" s'éventer"
(1)
t
32
1
33
t
+
"être fichu"
~-
·1
asu
34
t
t
+
t
+
+
"étOJJel~"
+ :\\ +
+
t
+
+
"puiser; dépecer"
35
aw
-
1
t
"conter ; compter"
36
awl
1+
37
barm
+
,t
''hurler''
t
+
"dire"
3S dad
t
+
"être doux"
39
ded
+
+
"con tourner"
40
did
t
+
41
dig
+
t
t
t
t
t
t
t
''bouger''
(1'
"entasser"
42
dobr)
)
+
+
dor (1)
"être joli"
t
t
+
43
+
44
d:)g
t
t
+
t
t
t
IIdesserrer"
"souffrir"
45
dudu
+
t
116
+
+
'-t
d'50d :s
IIprendreJ'
4]
eb
+
t
t
+
1
+
"cuire
+
+
+
t
1
t
+
~ mûrir"
LIS
eb 1
lIêtl~e touffull
t
ebu
+
t
t
+
+
+
"être poussiéreux"
ef 1
+
lIa ttendre J'
eku
"être"
el
+
+
"sentir mauvais"
+
er)
t
t
"enfler!T
eru
+
+
55
ew
+
+
t
+
t
+
+
i-
"gonfler"
"couler ; guérir"
56
ewl
+
+
+
+
t
t
+
"épouser"
57
sbi
+
t
. ~..~

1 - - - - - -
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"1Al~C i
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>
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-.[
+
58
Ebm
+
+
+
+
lIessayerll
1
+
59
Ebr
+
"par ler ll
1
-
60
Edf)
+
+
+
+
+
+
+
IIcouperll
1
+
lIêtre sage Il
61
Ed~
+
+
\\
-
62
êd~(1)
+
1-
+
+
lIeffi ler"
+
-1
I!tromper"
63
t:d~u
64
+
sf
+
+
+
IIredresser, hisser"
1
65
Efi
+
+
+
, -
+
lIêtre en fleurs rI
66
Efn
+
+
+
+
+
+
"tri turer"
1
-
67
Eff)
+
+
lise moucher"
68
Efr
+
+
+
t
lIêtre tiède"
(1)
69
f
E U
+
+
"faire le malin"
-1
70
Egf)
+
+
IIboire"
(1)
+
Il
7~
Egb
+
+
+
laisser"
72
Egbl
+
-
1
+
"nier Il
T3
Egbr
+
t
74
Ej
t
+
+
Iltomber"
+
lIêtre méchant"
15
Ejr
t
t
Il
76
Ekp
+
+
+
+
+
t
+
tatouer, masquer"
+
t
77
êkp 1
+
+
+
+
"ébrancher"
+
78
2kn
+
t
1
+
+
+
"voir"
1
79_
c: \\ i
t
t
-
1
I/pousser"
Il
80
Elu
+
-
j
t
+
'
ti re r Il
+
81
Emn
+
'~valer ; plonger"
-
1
ln (1)
+
82
+
+
+
Jldéchirer"
-r
,.
-"être acide Il
en i
t
t
1
t
t
J/respecter le jour d'une
di vi ni té"
85
Ep
+
+
-1
+
lIabattre JI
-
1
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.. ~' .
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86
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87
c; pi
+
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+
+
"tricher"
88
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+
+
+
+
+
+
+
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89
c;pr
+
+
+
+
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1
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c;r
+
+
+
1-
i +
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"s'effondrer"
1
91
fri
+
+
+
+
+
"trainer"
+
1
92
c;ru
t
+
+
+
"se figer ~ passel~ la
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93
c;s
+
+
+
"faire sai Hir"
+ 1
94
c;si
+
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95
c;sl
+
+
t
1
+
+
+
"couper"
96
c;Sf)
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1
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"appeler"
97
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+
"discuter"
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+
1
+
+
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"être lisse"
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t
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t
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t
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"passer"
,.
JDl
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+
t
+
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+
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Et u
+
+
+
''brûler''
103
t
+
+
+
+
+
"êt.re"
10Lj
+
+
"emporter"
-105
Ewr
t
+
+
+
+
+
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"être rusé"
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fEg
+
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1
1-
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t
+
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'Iouvri:,,"
108
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"élargir"
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+
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!
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+
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1
fuf
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"souffler"
1
111
gag
+
+
+
+
+
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gJgr
+
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11.3
gbar (1)
t
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gbEgb 1 (1)
+
+
"s'amuser"
1
. ,

199 -
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+
+
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ibm
+
+
+
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+
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1
117
ibn
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-
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+-
+
+
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118
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+
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+
+
+
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"être no~:r~ être sal.e':
119
id)
+
+
+
+
+
+
+
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i d,l
+
+
+
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121
if i
+
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+
+
+
+
+
+
"rire
p.resser"
~
122
if 1
+
+
+
+
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123
ifn
+
+
+
+
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ifr
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132
il
-j'
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+
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133
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~
17 r:;
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136
Ir.
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137
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t
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IIpouvoir"
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Z-es dieux'
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1
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1
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"être co;pah le"
1
1
147
i t i
+
1~8
i t 1
"écraser"
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jLI9
"être posé (marrrr[ te) "
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1
150
i t r
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+
+
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"s'émousser ; bousculer"
+
1
1-
151
i t fm
+
+
+
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"sonner;donner un coup '1
+
1
+ 1
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152
iwr
+
.+
+
+
+
+
"tourner"
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jaj
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"défi ler'"
1
1
154
j ep
+
+
+
"dépiau ter"
-
1
155
jeb
+
+
"perme ttre"
156
jegm
+
-
1
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"montrer., enseigner"
157
j iDr
+
+
+
1
t
"ajouter"
158
jigr
+ 1
+
"découvrir (par surprise);
.-
1
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-~
159
j:>g
+ 1
+
+
+
"laver., rincer'i
..
· l, t 1
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kok
+
1
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"faire"
161
ku ku
1
t
"porter"
1
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i
162
kukm
-
1
+ 1
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+
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"marquer le pas ., hési ter"
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1
i
163
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1
+ 1
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"détacher " cueiHil,1!
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+
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1
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1
+
1
"enduire., o1:ndre"
1
165
kpar
- i
+
, "lésiner;accordelo peu d'inr
-
1
1
1
_.
1
pOl'taYLCe"
166
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1
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167
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IlfJouger"
+ 1
168
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+
+
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+ 1
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1
"peser"
1
170
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"battre" bâtonnerll
-
1
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1
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"être amer"
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172
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"concevo'ir"
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"condui re"
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"être rond"
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t
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t
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t
t
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"veni'r"
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212
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213
t
t
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+
"attraper , possèder"
2î4
+
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"eJifoncer"
215
+
t
+
t
t
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216
+
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l'frapper., battre"
217
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+
+
t
t
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t
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"s'empêtrer"
219
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t
t
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1
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222
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t
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-
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l'faire du. zèle Il
227
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228
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t
"aplatir"
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231
reb
232
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+
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"regarder"
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234
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+
+
+
+
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"prendre (un grand mor-
ceau) "
"affûter (grossièrement)'
235
sagr
+
+
"quémander"
236
sasm
+
+
"s ' asseoir' ; être terrrps"
237
sig
+
+
+
+
"quémander"
238
sism
+
. lI1-ibérer"
s~g
+
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+
+
239
"b laguer Il
tetl(.1)
240
+
1
-
+
tibr O )
241
+
+
+
"~tre ra ta ti né"
1
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"être étroit ; rêvasser"
toi
242
(1)
+
+
+
"ramasser"
243
+
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"médire l1
244
tJak
t
"s'éventer; viei Uir"
t
245
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t
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t fat r
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"pal~tager.. diviser"
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248
t
+
+
"chasser"
+
+ 1 +
tfi t J
"f ail~e la mou e 11
249
t
1
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t
''bavarder .. achever"
250
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1
t J2lt 5
+ 1
;.
+ 1
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"p lier (en deux) .. dan-
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"couvrir"
252
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"essayer.. tenter"
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t
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255
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"enténébrer; faire un
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"trernb leI', frérrrir"
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"se ramoUir"
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"essuyer!!
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"creuser"
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"craindre'!
268
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"porter (chapeau) IF
269
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t
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ut
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t
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l!dégoûter'!
2]1
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t
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2]2
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t
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"mourir"
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t
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t
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2]4
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+
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-"s'achever; être finill
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wabm
+
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2]6
Cl'
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1
+
277
wEg
+
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./1écarte l'''
De la combinaison de V avec les différentes constructions verba-
les, nous avons abouti à l'identification de 23 classes combinatoires de
verbes.
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205
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1
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iL.
.,...
Vy,
-
-
-
+
-
02
L)
3.1.3.1.- Classe .1 -'
Elle est constituée par un ensemble de verbes ayant la possi-
bilité d'entrer dans chacune des huit constructions verbales probables.

- 206 -
Statistiquement elle représente la CLa.Si3e la plus importante des 23 iden-
tifiées. Elle regroupe en effet 52 lexèrres soit environ 18 % des lexèmes
verbaux de l'adioukrou.
1 -
ab 1
rI ferme l ' ;
durci r. . . ,,(1)
2 -
agbr'
"excaver~ creuser~ fendre ... "
3 -
aju
'~planer ; vanner; tailler une tranche mince ...
~ -
al
"gratte!'. .. "
5 -
am
"e77ÙJ ras.s el"• •• "
6 -
al)
"puer~ sentir mauvœis ; attacher.. lier. .. "
'7
"démanger~ gY'atter ; battre ~ tanibourineY'; em."Oi
J
-
ar
Z.er~ plier... "
8 -
aru
"co llel" ~ être Y'âpeux ; hési ter~ ne pas a Uer
d1~oit au but . .. "
9 -
at
"étŒyel' -' rapprocher ; insister... "
10 -
dig
"relacheJ'-, bouger (pour une masse volumineuse ..
ou pour que lque chose de mou) /1
11 -
d;)g
"desserer (pour une corde ~ un fi l~ ou un ob,jet
attaché avec une corde~ou un fil)
12 -
ebu
"être touffu., amp le . .. "
13
ew
"enfZer~ gonflel" ; enfanter~ donner le ,jOUI' ;
sangloter; dép-iauter ... "
J4 _.
ewl
Jlguér-{r ; couler' (liquide) ; plantel' ... "
15 -
Edf}
"être g Zuant ~. couper.. tranchel' j trœ:el' un cer-
e le . .. "
16 -
Ekp
"dégoûte['~ produire une sensation d'amel'tume
(au goût) ;
léser dans un partage j marquer... 1
17 -
Epr!
"enduire"
_18 -
Ef-
"s 1effondrer j
ramo ll-il' ; couper (les cheveux) ,
casser.. concasser (des grains) ... "
19 -
Etf n
"enfoncer.. piquer; raidir .. , 11
20 -
Ewr
"être aV1;'sé.. être malin ; écarquiller~ ouvrir"
(1) Les traductions que nous proposons ne sont assurément que des éléments,
pour ne pas (lire des approximations. Elles ne peuvent en aucun cas rendre
toute la richesse sénuntique attachée à un lexème. Nous tâcherons, en W1-
n~xe de donner un le?üque, des verbes, dans lequel nous essaierons de four
~lerr~ee. plus de renselgnement possible sur lC:'s valeurs Sél113Jltiques de Ch2.qUl

, l
.~' ~ : ~•• -
- 207 -
21 -
tu t
"soufflél'"
22 -
i d3
"être au norribre ; consorrDTIer~ m:::mger"
23 -
i t i
"rire ; se moquer ; presser... "
24
igf)
"aîlwner ; atteind:r>e~ parvenir .; pileY'~
piquer' ; refuser~ rejeter ; suivre~ seconder-..
25 -
igb
"se lever~ être haut~ grand; défricher... /1
26 -
ikn
"incurver' ; dominer ... "
27
inm
"enfler; pou.c;ser.., s 'efforcer ~ peiner en por--
tant une charge •.. "
28 -
i ri
"brûler (feu) ; entendre~ corrrpl'endre ; arracher
(une herbe) par les racines ; taper ... "
29 -
is
!!attendre~ permettre~ autoriser; appoJ'ter ... "
30 -
i t r-
"être 1'Ugueu:.c~ râpeux ; pousser~ bous cu leI' ;
être stéri le . .. "
31 -
i tJ m
"sonner~ taper~ donner un coup .•• "
32 -
j;)g
"laver~ riÎ1.Cel'... "
33 -
kpab
"cuei llir~ détacher'~ ouvrir•.. /1
34 -
kpib
I!bouger~ déloger~ délivre.r~ repousser... (conno
te la force;
la masse~ la quantité•• .)"
.35 -
ogf)
"s 'agiter~ avoir des spasmes; chas$er,'J J'efuser
36
ok
"couler (un toit qui coule del 'eau) ; atteindr,
parvenir; se laver; s'habillel' (d'un pa-
gne) . •. "
37 -
;)b
"gueuler ; cogner~ heurter~ casser~ donner tort.
38 -
;)du
"trenifJ ler;. frémir ; tirer.. fumer ... "
39 -
;)kr
"bouche.Y'· .. "
40
;)1'
"saisù'~ attl'aper~ avoir~ posséder... "
'~l -
;)P r·
"d6~f onceY'~
" .1:'
e.lJ oncer . .. "
}~2 _.
;)s
"versel'~ sel'vil' (de la boisson) ; être bien ma-
laxé~ sans grumeaux... "
}~3 -
;)tù
"dw'cù'~ êtr'e di ffi C"': le .; pouvoir~ être capab le,
tresser ... "

,:. .
- '208 -
~4 -
tfetJ
"partage r ~ di vis e r ... "
45 -
ub
"pliel' en deux ; cueilUr~ casser~ eouper ~
croil'e ; danser. .• "
116 -
ubu
"couvrIr • .. "
47
udu
"ramoU-ir ; oindre~ frotter ... "
Lj 8 "-
uf!)
"trenib ler ; tressai Uil° ; rerrruer~ agi ter ~ semer'
à la volée) .... If
49 -
ug!)
".fermen-ter~ pourrir; mordre ... "
50
ur
"excaver~ creusel~ ; Y'écolter ,
Il
51 _.
us
"porter ~ extraiy·e ... "
52 .-
utJu
"p()~r'ter ~ se poser sur (un insecte) ~ attacher... '
,
(34 )
S V
Ilsâr
àb 1
Ipor·te/ fermer + ACCI
fiLa. porte est fermée"
(5)
S V E
1 (sân
àb i
"
2
\\
~.)ed)
Iporte/ferrner + ACC/Dj èdj 1
"La porte est fermée à DJèd,j"
,
(~6'
S V E
dZ/~dz
-' )
_1
)
~b 1
1 1Sâfl
/Dj èdj /fermer + ACC/porte/
J/Djèdj a fermé la poy·te"
,
(7) s V COlVIP
kranà
àbi
éS;
/bouteille/fermer + ACC/ COMP1
"La boutei z.z.e est bouchée"

.... ~ - :

,..:. 4. I~•••
209 . '.
,
mËI
àb 1
d)Èd)
/Mel/fermer + ACC /Djèdj / porte /
"MeL a fermé la porte âe Djèdj" ou °MeZ a fermé
la porte (pouY' Djèdj/".
,
(39) s VE~ COMP
kranà
àbl
d)Èd) ès
L
/bouteille/fermer + ACC/Djèdj/COMP!
"La bouteiUe de Djèdj est bouchée ll 01J "La bouteille
eEtt bou.chée pouY' Djèdj ".
,
,
(40) SVE
COMP
mÉ! àb 1
es
1
/Mel/fermer + ACC/bouteillelcorvry/
"Me~ a Bouché la bouteille".
,
(41) SVE
EJ. COlVIP
mÉ i
~b 1 d)Èd) kr~nà è$
2
/Mel/fenner + ACC/Djèdj/bouteille/OOMPI
liMe L a bouché la boutei Ue de Djèdjll ou liMeZ
a bouché la bouté Ue pour Djedj".
3.J..J.2.~ Clas$e 2
~~~.--~-~
Elle regroupe -14 lexèmes (soit 5 % environ) ayant la possibilité
dl entrer dar19 le9 six pre:rnière:;o constructions ve:r'bales ; SV / SVE/ SVE
1
1
SVCOMP/ SVE
EJ./SVE2 CüMP/.
2
1 ".. Çln
"pleuvoir ;.-:>17'Ii!lche.r ; marcher . . , "
2 ,... el)
J'prendre .; recevo'Cr, f' "
3 - ebl
"ramoLliY'~ cuire"rrrtlrir, rougir .•. "
il ." Ej
lIt077U:> el'" s'é7)çmouir ; affu"ter~ limer; entJ:'er ;
se dérouler" a7)o'irUeu~ suvvenir ....Jl
5 ..,. Et J
"paS$er ; être qu nombre ; pel?dre momentanément
conscience .•• "
6 ." i br'
·"devenir noir~ saZe ; demQI1.del~... "
"{ .., ll')n
J'êt:r>e çmimé (une fête~ une dCl'Y/.$e) ; dÙ~$oudre, trou-
b leJ:' (eau) ,; tendre la peau d 'un tambOUl~.•. "
8 - i r
"être muî~ (furoncZe)~ être bien formé (des tuheY'cules);
haln>ter, loger.•• "

- 210
9
Irm
".se perdre J s'égarer; Z.éche.PJ lapel~... "
10
iwr
"tournerJ roulerJ fœire WI détour; mentirJ tromper..
~Ll -
JsrJ
'~entir bon; aligner ... "
12 -
rer
"luireJ bri Uer' ; chauffel~ pour rendre liquide (hui le)
13 -
ufu
"devenir blanc; se précipiter pour ramasser; être
b .
,!-en af'-P"t
j u '
e., t
7.
-rancnant ... "
1 L~ -
upr
"défoncer'J enfoncer... "
Exemples
(~2) S v
à!
èb '-
"Le feu a pris"
à 1 èb'
mÉI
/feu/prendre + )"_CC/Mel/
lfLe feu de Me l a pris"
(~~)
\\
SVE-1
os
!Djèdj/prendre + ACe/argent!
"Djèdj a pris de l'argent".
,
(45) S V COMP àb-(d~
èb'-
es
/chose-rœnger/prendre + ACC/COMP/
"ll Y a beaucoup de nourri. ture "
(1~6) S VE El
d~È;d~ èb '
rn21
os
2
/Dj èdj /prendre + ACCIMe1/ argent/
"Djèdj a pP.1:s de l'argent Q Mel"

- 211 -
,es
/Chose--rna.nger/prendre + ACC/Mel/ CCMP/
"l?- y Q beaucoup de nourri ture pour Me l"
..
S V E
CCMP
j.
S V E
El COMP
2
Dans cette classe entrent des lexèmes, au norrbre très limité
(nous ni en avons identifié que 2) qui ni acceptent pas la construction
SVE2 E.1'
1
i nI)
"gon f7,er . .. JI
2
JJse
cicatrisel' (plaie), guérir, réunir, asseJrblel"...
,
(48) SV
\\
,
ma
1. nf).
IÉbf
às'
(pâte de ma~oc/gonfle~ t ACC/
/plaie/cicatriser + ACe/
J'La pâte de manioc a gonflé"
, ) '
\\
ma
nI) d)E:d)
1Éb Î às' d)Èd)
(pâte de manioc/gonfler + ACC/
"La plaie de Djèdj s lest cica-
Dj:èdj(
trisée"
"1.2 pâte de mani'oc de Djèd;j
a gonflé"
\\
1"
,
\\
1
1
d~E:d:i)
nI) ail
d )8 d '5 as, sas
IDjèdj/gonfler .;. ACC/visage/
1fDjèdj a fait un pet"

- 212 -
1
,. , J
"
(51)
SVCOMP
égb ) nf)
es
8J as
luku
lattiékéli;onfler cl- ACCI
"Les enfants sont réunis /1
COJl:'lY/
I!L'attùjké a gonflé"
(52) ~:SV E
~
.
2.t.1
(53)
b \\
SVK., C01"1P
1
1
1
eg
1 nfJ
8S
éj às 1 d)Èd)
c:.
"L'att'iéké de Djèd;j a gonflé"
"Les enfants de Dj èdj sent
réunis"
ou "Les enfants se sont réunis
à propos de Djèdj"
(54) SVE
COMP
d)Èd) 1nD
égb és
d)Èd7j às" éj 1uku
1
"DjèdJ' a fai t gonflé l'at--
"Djèd;j a réuni les enfants
tiéké"
'1
\\
(55) SVE E COMP
d)Èd~ in8 mÉI égb és
2 1
"Djèdj a fait gonflé l'at-
tiéké pour Me l"
"DJ' èd;j a réuni les enfants de
Mel"
J.1.3.4.- Classe 4
Dans cette classe entrent des lexèmes qui refusent les
séquences ~:SVE2~1 et ~:SVE2El COMP. le norure de ces lexèmes est très limité.
Nous n'en comptons que 1 : ;)g"crier.> faire du bruit, huer... "
Exemples
(56)
S V
\\.
.
"
d)t:o)
;)9
/Qjèdj/crier cl- ACe!
"Djèdj a crié"

• ~l.
....'" .,
- 213 -
,
(57)
IËti)
\\
;)9
mll
/Voitl.œe/crier ;. ACC/Mel/
/fLa voi i;ure de Me 1, a [ai t du brui t"
/Dj èd,j 1crier + ACCI MeIl
"Djèd.1 a hué Mel,"
,
,
\\
(59) SVCOMP
;)9
es
/travail/ V + ACC/COMP/
"Le tl'avai Z. a commencé"
,
(60) SVE 00MP d?ùmâ
~9'
mÉI
es
2
!ILe travai'~ a commencé pour Me Z"
( 61) SVEJ.COMP
d?ùmâ és
"D,~I:e'~';.·
' 1
t
'111
v
'-<.J
a corrul1ence I-e
rava?- 1-
j.~.3.5.- Classe 5
Elle concerne un groupe de 6 lexèrœs qui ont cette particula-
rüé de ne point entrer dans les const:cuctions ::3 Ir COMP et ::S V E
COMP.
2
1 -
avl
"env{er.. faire envie~ f '~' '.
"e I-?-C" r:er ~ dépecer; puiser
(eau) ; ouvr~r..• 1/
2 -
eam
fIchoir ; SUjJ1~Y',> al'river'; tenter, essayer... fi
3·-
efn
"incurver légè.rement ; mal.axer... "
Ji
-;
Elu
"mettre.• introc1m;re ; tirer, écl.ater... "

- 214 -
5 -
ew
Umettre~ poser; être ; présenter des défauts de
cuisson ou de mélange (attiéké) .. ""
6 -
il
!Iémerge.Y'~ flo·tter~ éclater~ résonner; ranu.sser
(en quantité) ... "
Exemples
(62)
S V
"
\\ . f
ego
aw
"L'attiéké donne envie"
égb àw' d)Èd)
"Djèdj a envie d'attiéké"
(64)
SYE1
"Dj èdj a fé lici té Me l"
/Djèdj/puiser + ACC/Mel/eau/
"Djèdj a puisé de l'eau pour Me ["
,
,
(66)
\\
S V ~COMP
aw
es
lIDjèdj Cl dùmnué l'eau (en prélevant une par·tie)
(67) S V E~ E., COMP
c . . . l
"Djèd,j (1 dimtnué l'eau de Mel"
3.1.3.6.-- Clas.se 6
Cette classe est celle de lexèmes qui n'acceptent pas d'entrer'
dans les séqüences;:S V COr1P, ;:S V E
El'
;:S V E
E
2
2
1

- 215 -
Elle· concerne les deux lexèrres suivants
1 -
afl]
"b~Z:ller; pousser une interjection.. ,"
2 -
ba rrn
"huI' leI'~ crier ... "
~xernples
(68)
S V
/Dj èdj /pousser une interj ection + ACC/
"Djèdj a poussé une interjection"
(69)
S V E
namn àf~
mÉI
'2
foeil/briller + ACC/Mel/
(70)
SYE
, f '
.
1
a 1)
mel
/Djèdj/pousser une interjection + ACC/Mel/
"D,fèd..i a nommé Me Z. dans son interjection"
,
(]1)
S V E
COMP
es
,
.1
mÉI
/Dj'èdj /V + ACC/MEL/COMP/
"D.jèdj a dépassé Mel"
3.1.J. 7. - Classe 7
Elle regroupe 36 lexèmes, ;soit 13 % environ de l'enserrble des
lexèrœs. Ces lexèmes refusent lefè. séquences ;:SVCOMP ,;:SVE COMP, ;:SVE COMP,
2
1
;:SVE E COMJ:>, Il :3' agit apparemnent de lexèm2s qui ne peuvent s'associer à
2 j
lID argument COMP,

1 -
af
"ouvrir: . .. /1
' )
"sentir mauvœis"
L
-
er)
3 -
er'u
"enfler., gonfler., entrer en érection ... "
4
ef
"hausser., Ouvl'1~r/l
5 -
eh
l'rater., s'enrayer (fusil) ; fleurir (arbre fruitier) j
6 -
dr
"être humide; être tiède ... "
7 -
Egr]
"répondre., aceepter ; boire ; chanter; ceindl'e ... "
8 -
ep
"abattre., fm:retorriber (w-"bre) ; inclser., extx'ai].'e ;
être nombreux... /1
9 -
epi
"lancer ou ,jeter' un objet de près., sub2'epticement .>
appuyer: irzs?:ster (rega.Y'd) •.. "
tO -
epr
Iféearter., éCal'qui ner- ; dégoûter ; céder... /1
11 -
es,
"d?:re ; découvrir., écarte2'., béer., être béant ... "
12 -
feg
"être l.égèrenzent éCal°té.> soulevé., déboité ... "
12') -
fig
lIouvri'r.,
perce2'..• "
14
bg
"Zaisser prendre •
~
•'. "
J.5
ibm
"enfle2'. .. ,!
.16
"bouillir; ramener des choses en trop grande quant1:té .. !
~
if 1
.1] ~
ifr
"s ,œna;sser,:: s 'amonceller ... "
.18
i j
"
,1'
v'Z
Il
r!?;Ti7p I//-r;
0 ,e1'. . •
19
im
20
:rr]
"entraver., priser' (tGbac) "
2.1 -
i t r]
"meUre., poser un l 'écipient sur le feu ... Il
22
jibr
....,-,(,
C-j
-
kpeb
2J~ .-
ow
25 - =>01-
"s eI'l"er:J n.ouer', .. ,"
26 -
;)fr
"malaxer, " '1
2.7
;)k 1
"être bien dammé ; eôtiser- ; mettre en.serrible
réunir ... /1
J

- 217 -
28
:::>kf)
"tendre ; f ormel1 une .flaque (eau) . .. "
29
:::>p i
"déprimer" enfoncep. .. fi
,
30
~su
"donnel' aes jndt.s (arbl' e) " sUX'vei Uer,; garder ,
confectionner" tisser. - . "
31
;)wl
"j eter"
lance.Y> . .. "
32
uju
"porter sur 7,a tête
grimper" monter . .. "
"
..
,
33
uk
"tendre (.p-z.ege)
enténébrer., faire nuit . ..
~
"
34
umu
"trerr/b le r" fi'ém1;p"
35
wabm
"bailcleY', ouvrù';" . écarter ... Il
36
weg
Ilécarter Il
Exemples
(72)
sv
àbù
?Jt'
/main! ouvrir + ACe/
l'La min es t ouverte"
(73)
S\\1E
àbù àt'
djèd)
2
l1La main de Djèdj est ouverte'l
('74 )
SVE
d:;èd)
àt?
àbÙ
1
l1Djèdj a ouvert la main"
3.1.J, 8. - Cl,:wse 8
3e regroupent dans c'2tte classe 6 lexèmes qui n'entrent que dans
les constructions SV ; SVE
et SVE ,
2
1

- 218 - .
1 -
el
"être ~ de()eniY'~ parattY'e~ serrb ler~réunir~ se réa li-
sel1 • ... "
r,
L
-
c: 1 i
"posséâer~ portel' ; germer., pousser., croftre... "
3 -
EnI)
"respecter., hunorer (un jour cortEacré) ... 1/
L+ -
i kp i
Jlsalir'~ ternir; ir...sulter... "
r:;
..-'
-
i t
"pouvoir., être capab le ; suffive ; être temps ... "
6 -
.::>dr
"dor((,il' profondément"
Exemples
\\
(76)
SV
low
a
èl "
laffaire/DEF/ré2li2er + ACe/
JIL ' ajfa i.re
s'es t l'éa lis ée"
un SYE
.
2
10'"
à
è 1 '
llL'affai.re s'est Y'éalisée pour üjèdj"
(78)
S\\7E
~
"
191)
~1
(Djèdj/àevel'1ir + ACC/nâle/
~"'j)dèd;j est devenu un Drai horrme"
Enbrent d2.[lS cette cl3.Sse des lexèmes qui TI' acceptent pas les
séquences ::,SVE
et::SVE;2EJ' ru.::· ~ont élU nonbre de cinq.
1
1 .-
ô"'P 1
')
,- .-
ibn
"tal'der .; êty'e é lo,'gné . .. "
7 ) ....
;)5 n
1-j
.,.
pag
') ~'.
uw

- 219 -
.
(79)
s V
iêj
pâg
/palme/accrocher + Acel
"La pa îme siest accroch,j(;"
(80)
S V E2
lpalJT12/accrocher + ACC/Djèdjl
IlLa palme de Djèd"i s'est accrochée"
,
(81)
,\\
S V
COlvJP
pag
es
Ichapeau/accrocher t ACCICOMPI
"Le chapeau es·t accroché"
,
(82) S YE" COMP
tÙfè
"
pag
es
.
c.
"Le chapeau est accroché poUY' Djèdj".
,
( 83 ) sy E.1 CüIVlP
pâg
tùtÈ:
es
J'JJ.i èdj a accroché un' chape«u"
,.
,
pag
mEI
tùts
es
"Djèdj a accroché un chapeau POUY' Mel"
3.1.3 .J.l0. - Cla:.sse J.O
ElIe e$t constituée par des verbes qui n'entrent pas dans les
séquences
::SVEl ' ::SVE EJ. ,::SVE. COIVIP, ::SVE E.1 COMP . Huit lexèmes entrent
2
1
2
dans cette classe.

220
J -
En i
IIviei Uir ; l~especteY' ou obsey'ver un Jmœ consacré
(par exemp le à un dieu} ... "
2 -
Eru
Ilcoucher~
coagu ler. .. "
:3 -
Et u
''brûle r ... Il
~
id31
"fermenter ~ faire serment~ évoquer une chose sacl>ée~
exorciser; parler avec insistance'l
5 -
ikl)
"retentir~ résonner~ gémir... "
6
i pm
"être droit;, êtN; Juste ... "
7
sig
"être placé ... "
8 - ut
"dégoûter; former une petite protuhérance~ dépasser ... '1
(84)
1

1
SV
mun
e:ru
!huile/coagtller + ACC/
JJL'huile est coagulée"
,
\\
r
l.
mun
E:ru
d3t:d3
/huile/coaguler + ACC/Djèdj/
-"L 'huile de DJèdj est coagu.. lée"
(86)
,
1
$ V CQMP
sru
1
es
/Djèdj/coucher + ACC/COMP!
"Djèdj s'est couchéJ/
,
,
( 8'7) $VE
COMP
,
1
os
es
2
E ru
/argent/coucher + ACC/Djèdj/ca~)/
"Il Y a de l'argent pour }]jèdJ'/1

':" J.~ ." ~, .
- 221 -
3. :1. 3.11. -
Classe 11
Elle regr'oupe 24 lexèmes, soit environ 9 % de l'enserrble des
lexèmes. Les composants de cette classe n'acceptent d'entrer que d'3l1s les
constructions SV et S V E .
2
1 -
abm
I/manquer de respect~ dés ob Z'iger. .. "
2 -
adr
"re ft'o?:d ir• .. "
3
agb
"grandir
chauffer... 1/
-
-'
LI -
ajl
"être prop!'e~ êtl~e clair
être pur...
~
"
5 -
anr:J
lIêtre~ demeurer. .. "
6
asu
-
I/être fichu~ êtl~e en faute . .. "
'7 -
ded
"être doux~ sucré ; être Uède ... "
8
dudu
J'faire
mal~ souffr-ir"
_.
9
ef 1
J'être poussiéreux"
10 -
c;d;?,
l'être
.-
sageJ'
~ 1
-
€j ,-
"être méchantll
.J..~
J2
Esi
-
"être grwTJe l leux
être couvert de boutons . ..
~
"
J.3 - Et r
"être Usse~ non grurne Z. le ux. . . "
J.ll ,..
ipm
-'1ja.-rre çwte de .di l'i na ti on "
.15
1 eg
"être lOur'd"
16 - 101
I/êtl'e amerll
17 - odr
"êtr'e rond"
18 - ;)dr
I/être joli"
l Ci - ;:id?
"maigrir /1
' . 1
20 -.
Jfu
"êt:t'e long"
21
;)gblJ
lIêtre
~.
maigl'(j.:J maigP1.:r /1
22 - upl
"devenir ,mou 1/
27,
j
- usu
"vi'ei l Ur"
24 - uwr-
"fini'Y' "

- 222 -
Exemples
, .
(88) S V
IJ
le nfant1dés obliger + ACCI
"L; enfant a été désob tigeant"
,
(89 )
\\
égb
a nI)
lattiéké/se trouver + ACCI
"Il Y a de l'attiéké"
(90)
SV E.,
é.
1enfant/ dés obligeantl Dj èdj 1
" [ ; 1 enfant
de Djèdj a été désob ligeant"
(91)
égb
/a,ttiéké/se trouver t ACC/Djèdj/
JllZ y a de Z'attiéké l?9UY' B;fèdj"
.3.1,.3 .12. - Cl8.$se...12
EUe concerne de~~ lexèmes qui n' entrent que àans les construc-
tiOr1S SV et SVE.1'
Nous en avons dénorrbré sept.
J. - abf)
"ronfler ; nage.r"
2 -
ed)u
"tromper~ b laguep"
3 -
ego!
·!lvor>rl;Y' "
_.
4
egbr
"nier"
'5 - f;mn
"avaler~ plonge}' (dans l'eauj. ,. JI
.
6
\\
.,..
Jaj
"défi ler"
7 -
jEb
"attendre ; perme ttre JI

..
223 -
, ,
(92)
.sv
abn
/Djèdj/ronfler + ACC/
"Djedj a ronflé"
(93)
IDjèdj/nager + ACC/eau/
"Djèdj a nagé"
3.1. 3. 1.3. - Classe :13
Elle regroupe 3~ lexème~; (soit 12 % environ des lexèlTBs) qui
refusent les séquences ;:SV
et ~ SVf~2 .
1 -
abr
"attacher.. bien serrer"
2 -
af 1
"sonner.. .siffZer ; asperger"
3 -
ak
J/couper (herbes)!!
4 -
akl)
"mâcher"
5 -
aku
lItai ller"
6 -
akpr
."oi rulre "
7 -
api
"gratter"
8 -
Ekn
"voir
re gay'de r !!
.'
'9 -
Ekp 1
"ébranler,1I
10
cr i
"trainer"
11 -
Esi
lfcoupeJ:l11
12 -
E: trj
".frot ter 11
1.3 -
gag
Ilép lucher ll
1 il -
i b i
fltue]~ ; gagner' (J"eu) "

- 224 -
.. \\. .'
15 - Î fn
"hϔr"
16 - i j r
"taper"
17- kpakp
"enduire"
18 - of 1)
''br'ÛLer~ braise:r"
19 - 1);) 1)
"rac Lerj
grQ tter"
20 - ot
"prendre~ramasser (en grande quantité)"
21 - otJ
"prendre; rama.sse]' (un .seu7~ objet"
22 - ;)9rJ
"en traver'"
23 - Jkp
"couper"
2j~ - ;)Iu
"écrase r"
25 - ;)m
"donner' des con.sei Ls"
26 - Jr
"frapper~ batvil?e"
27 -
pig
''bousculer~ pe:r't::er"
28 - n: r
"regarder"
29 - ri 9
"pr'endre (un grand morceau)"
30 - S;)9
"payer ;
libérer"
_31 - t fat l
"trier"
32 - tfitf
"chasser"
33 - ul
J'puiser (eau) 11
34 - Upl)
"essuyer"
/Dj2dj/serrer + ACC/nBison/
"Djèdj a bien confectionné Za maison"
,
1\\
\\
,
,
(95) SV COMP
agi)
abr
es
/gens/serrer + ACC/CO~W/
"La foule est très compacte"

- 225 -
(96)
SVE E
'--
2
êl
1.
"Dj èdj a bien confectionné la mais on de Me z."
(97) SVE
CQvIP
sr àbr merl
,es
2
/poitrine/serrer + ACC/Mel/COMP/
"La poitirine de Mel est bien borribée".
d)Èd)
àbr 1ÉI
àbù
/Djèdj/serrer + ACC/papier/main!
"Djèdj s'est encorribré de papiers"
d)È:d)
àbr msl
IÉI
àbù
"Djèdj a encorribré Mel de papieY's"
3.1.3.14.- Classe 14
Il s'agit de lexèmes qui n'acceptent d'entrer que dans les cons-
tructions SVE-l' SVCOMP et SVE
COMP. Nous n'en avons identifié que 2.
2
"se chauffer... 11
2 -
:JW
"c'Ueillir~
fril'e ... 11
"
..-
(l00) S V El
d)È:d) ~gû
\\ ;.jbn
/Djèdj/se chauffer + ACe/soleil/
j
J1Djèdj s'es t C~ Ou ffc au so lei l"

- 226 -
(:101) S V CüMP
d3 ùmâ
,
,
1
;)gu
es
/travail/V + ACC/COfJJP/
"Le travail a été vain"
,
(102) SVE
COMP
d)ùmâ
es
2
/travail/ V + ACC/Djèdj/COG~!
"Le travai l a été vain pour Djèdj /1
3.1.3.15.- Classe 15
Cette classe concerne des lexèmes qui n'acceptent d'entrer que
dans les séquences SVE
et SVCOlv[P. Nous n'en avons identifié que 1 :
1
di d
"contoUY'11eY'-, tOUY'1'wr autour . .. Il
(103)
S V E.1
u3È:d?
dÎd
êl
/Djèdj/tourner autour + ACC/rœison/
J'Djèdj a tourné autou.r de la maison"
,
(10~) S VCOM?
d?È:d3
dÎd
es
/Djèdj/tourner autour + ACe/COMP/
lIDjèdj s'est égaré"(ll a tourné en rond).
J.l ,3 .16,·-
Classe .16
Elle concerne 25 lexèmes (soit 9 %des lexèmes) qUl n'accep-
tent d'entrer que dans les séquences SVE
et SVE E .
1
2 1
J. -
aou
"poY'ter (sur les épau les) "
2 -
ap

- 227 -
3,-
aw 1
"'conter' ~ compter'''
4 -
dad
5 -
"sucer'''
6 -
cbi
"épouser"
7
_.
/Ise moucher"
1
"
8 -
"appe le:r"
9 -
csu
"discuter"
10 -
c:wl
"emportèr"
"
lj
"préparer~ cuire ~ déféquer"
12 -
i t 1
J.3
jegrn
"montrer'~ enseiqrler';
kak
15 -
al
"t1:ssep'l/
"
16 -
/lbouil lir"
"i"
J.7 -
pep
-18 ,..
reb
"action' de vér: fier ses p-ièges"
sagr
'''affûter''
,\\.
20- -
sasm
21
sism
"qu~mander.. demander"
22
"faire la mouell
23 -
ud)
"essayer'
tenter"
j
24 -
ud)!
'''introè,;uil'e.. enfoncer"
2~) -
uw 1
,"remuer" .
/Djèdj/porter sur les épaules + ACC/fardeau/
"Ddèdd a porté un fardeau .'~ur les épaules"
':,.
'.,:

· ;~
- 228 -
(106) S V E E
,
\\
~
l
"
d~Ed~ abu mEI ErEkp
2
J.
"Djèdj a porté un fardeau sur' les épaules~
pour Met".
3.1.3.17.- Cla~se 17
Un seul lexème a étê identifié pour cette classe. Il s'agit
du lexème J 1 lIache·ter~ chercher;... Il, qui n'entre que dans les séquences
S\\lE1, SVEl~1' S\\lE-1 COMP.
/Dj èçlj /acheter -t ACC/poisson/
J~DjÈdj a acheté du poissonll
/Djèdj/achete,r t ACC/Mel/poisson/
l1Djèdj Çl acheté du poisson à Mel"
o
,
mÉI
es
(Dj~dj/chercher + ACC/Mel/COMP!
lIj)jèdj a ch.erché Me l"
3 .1.:3 .18. - Classe 18
7'"---------
Il s'agit d 'W1e clas~e constituée par des lexèmè(3, au norrbre
de J, qui n'acceptent que les s~quences SVE
et SVE
CO]\\'lP.
j
1
1 -
Ef)n
IItrOU7)er~ gagner... 11
2 -
rnEm
IItêtel'. . "; JI
~,- ..

3 -
akm
"dépass·er~ dominer... "
(110)
SV'E
,;)t S'n
1
/Djèdj/trouver + ACC/poisson/
,Jr;'jèdj Cl trouvé du poisson"
( Hl)
SYE1 COMP
. 'd
"
,
,
d~c 3
E~n
au
es
IDjèdj Itrouver +. ACC/visage/COIVIPI
"Dj èd,j CI: été s évè re Il
Appartiennent à cette clas3e, des lexèrœs qui n'entrent que
dons la seule séquence SY~. Ils sont au nombre dei Lf.
1 -
eku
"attendre"
2 -
Ebr-
"par-leI' (une Zanque) "
3 -
g;)gr
I1peinerl! .
4 -
kuku
Ilportel' Il
h
-
\\ i rm
"battl'e ~ ·hâtonner> ri
..J
6 --
nJcmn
"'concev(.Y~z'"
7 --
r jf i
Jlsentir~ ·)2wner"
8
fi i mn
"con&!i1oe~ guider"
9 ._.
;)qbr-
, Ima laxe l' l'
10 -
;)t f u
!lchanter"
~11 .-
pop
"cajoler"·

or.
~ ~::~~~t;q,â:'~ :~
- 230 -
.12 - bkf)
"ramas.ser"
13 - t Jak
Ifmédire lf
14 - uru
fi era1:ndi'e ..
avoir peur"
Ex~mples
(112)
d)8d)
èku
mÉI
IDj èdj /attencÜ'e + ACC/Mell
"DJ"èd,i a attendu Me l"
3.1.3.20,- Cnsse 20
f\\.ppartiennent à cette classe des lexèmes qui refusent d'entrer
dans les cons truc tians ;:sy, ;:SVE , ~~SVE1' ~:,5VE2El' Ils sont au norrbre de
2
16, Il s'agit de lexèmes non-a,ùtonomes.
:1 -
dobf)
r J
c-
dor
J -
ed)m
4 .,...
sgb
5 - E:n
6 .,...
for
}
i pi
i3 .,.
,j ep
9
jigr
JO .-
kukm
j_l -
kpetm
.12 .,...
1 Ji
1'- .,..
..I
[Ie[1n
14 -
pu

,'. ~ .'.
- 231 -
15 -
tibr
16 -
ta 1
~xemples
,
( 113 )
,') V COMP
?: rÈ kp
dôb~
afl
/bagages/ V + ACC/visage/
irDes bagages sont entassés"
S V Er,COJVIF'
dôb~ mÉI afl
c'.
;'Des bagages sont entassés pOUl' Mel"
(J15) S'lE
COJlTP
j
/Djèdj/V + ACC/ bagages / visage/
-"Djèdj a entassé des bagages Il
,
ÈrÈkp
a[l
!1Djèdf a entass é des bagages pouY' Me l /1
.3 .1.3. 21.~
Cla,sse 2J
Appartiennent à cette classe des lexèm:;s qui n'entrent que
dans les constructions SV COMP et SE CDMF'. Ils sont au norrbre de 14. I l
2
s'agit, là aU3s~, de lexèrr~s non-autonomes.
j
-
adf)
2 -
ad:s i
J
asl
4 -
E tu

- 232 -
5 -
gbar
6 -
gbegbi
7 -
i t i
8 -
manl
9
n·j n
10 -
:)nlU
11 -
per
_12 .-
tfa 1
Ü
- tf~tf
14 -
wal
Exerrples
,
(l17)
S V COMP
OS wâl
es
(argent/ V + ,ACC/COMP1
,
OS
wâ 1 mÉI
es
"Il y-este de l'argent à MeZ u
3.1.3.22 .. -
Classe 22
Cotte classe est égalerrent réduite au seul lexène, non-auto-
nome, tet l, Il n'entre que dans les séquences SVCOMP et SVE COJV!P.
1
,
,
(122)
S V
COJV]F
d)Èd)
têt 1 es
/Dj èdj IV + ACC1 COMP1
IfDj èdj s'es t
leurré"

- 233
,es
IDjèdj/ V + ACC/Mel/COMP/
lIDJèdj n dupé Mel" (il l'a endormi
il l'a.
trompé) .
J .J..3. 2]. - Classe 23
Appartiennent à cette classe des lexèmes qui n'entrent que dans
la séquence SVE COMP. Nous n'avons ident.ifié que deux lexèmes. Il s'agit
1
vi~iblement de lexèmes non-autonomes.
1
kpar
,
lôw
es
/Dj èdj 1 V t ACe/ affa;ire/COMP/
11Ddèdj a négligé t'affaire"
,
(125)
es
!Djèdj/ V + ACC/ pirogue/COMP/
J'DdèdJ a taillé (g~ossiè~ement) Za
p-iy'ogue" ,
J. 2. - Prop:r;iétés transformationnelles
3.2.1. - Généralités
NüllS venons de procéder- à un essai. de classification des le-
xèmes verbaux de l' adioukrou, d'après le (ou les) type (s) de cons truc--
tion(s~ dans lesquelles ils entrent. A présent nous tenterons d'aller

234 ..:.
au-delà de cette simple tabulatlon en nous questionnant sur les proprié-·
tés transforootionrlelles de ces' verbe::~ _ L'une des questions que nous
nOlill posons est celle-ci : quànd un verbe apparaît dans x constructions,
certaines de ces construc: tions sont'-elles des trans formées d' autres ?
Nous apportel'ons, plus loin, des élérœnts de réponse à cette question.
En attenda.c'lt, que faut-il comprendre par 1!propriétés transforootionnelles '!
Nous entendons par transformation une opération (ou une suite
ci 'opérations) qLL"l vise à convertir Lille phrase Pl en W1e phrase P2, soit
par déplacement ou permutation d 1 ili~gLLrnents, soit par substitution d: ml
argmnent à un autre, soit par adcli ti on cl 1 Lm argument à la valence d'un
prédicat (rlBis à condition qu,; la valence du prédicat concerné ne soit
.
1
pas sn\\ir~ dès la phrase de départ).
-f
I l faut aj outer à c,,~s considérations les faits suivants ;
- le$ procédures transfornnticnnelles évoquées, à savoir, déplacenEnt,
substitution, acl[iition, ont la:- pos~3ibilité de se corrbiner lors d'une
mêI1Je opération .
.,.. selon les cas) les opérations ci-dessus évoquées peuvent ~'accoJll)agner
cl' une dérj:vation verbale. Il faut le dire tout de s0 te, la dérivation
verbale est un phénoT()2ne rennrquablenBnt productif en adioula'ou. Cepen-
l ' 1
dant t01,lS les cas de déri vation$ ne sont pas
i €1>
à des opérations de
r
transforJllatJ:.ons pftrastiques semblables à celles que nous venons de définir.
En son temps- nous veillerons à faire l.a typologLe des dérivations verbales,
et à montrer la spécificité de chaque type.
Peur en revenir aux propriétés transformationnelles du verbe,
nous noterons qu'il y a des tran$fOrrrBtions avec dérivation verbale. Pour
une quest;i:on de méthodologie, neus traiterons de ce deuxiènB aspect en
0
3,3, c' est-à ~dire dans le chapitre réservé à l'étude des dérivations ver--
bales.
Nous nou..s consacrerons clone, dans ce chapitre, à l r étude des
transfonnat~,Oll:5 sans dérivation verbale. Pour ce faire, nous eXaJninerons
deux possibilités transfonRqtionnelles :
".;,:"..

' ...
,
'
- 235 -
- transfornutiorBpar:permJ.tation d'arguments.
- transformetions par substitution d'argwl~nts
Nous espérons pouvcir répondre, à l'issu; de cette analyse, au
rroins à l'une des questions suivantes;
.- Ces transformations sont-elles déductibles de l' apPaI'tena.rlce
à lille classe ')
- Sont-elles liées à une construction?
- Sont-elles intrinsèquement liées à la valeur sémantique
d'un yerbe, au point d'être nc,n prédi:::tibles ? ..
3.2.2.- Transformations par permutation
Soitù.ne phrase P..1' Il sr agit de construire tille phrase P2'
sans inte,ryention aUClme de dérivatif, par simple permutation des argu-
ID2nts en présence. Airoi P.1 .+ . P2 et P2 -+ Pl' réciproquement.
Les faits de permutation que nous essaierons de décrire sont
de deux ordres: les permutatioD$ d'arguments accompagnées de changement
,..
de fonctions syntaxiques, et les per1TIUtations sans changement de fonc-
tions ~yntaxiques.
3.2.2 ..1.- Permutation ayec changement du statut
fonctionnel des argLJJTJents
L'on trouvera dans ce qui suit l'exposé du mécanisme de cette
transformation.
1
a) S t V t (E
I · l J
1
)
E
l
2
1
~vi:: i
L ~_. J

,.
- 236 -
Dans les faits, sont attestées les opérations Slllvantes
-S+V+E
.
1
--------1
1'1
S + V + El
1
i
. __ ,_". i
, ,
uS
IDjèdj/porter + ACC/chapeau/
"Ddèd;j porte un cherfJeau"
,
(2 )
"
Erm
/'Dj èdj /'cLùre + ,ACC!CoeUT/
J'DJèdJ s'est fâché"
, ,
0)
u1:Ju
k ' t'
.,
a aWJ8
/Djèdj/couvrir + ACC/paY'aplLrie/
nDjèd;j porte un parapluie"
Videntité des a.rgu.rnents tùfÈ I1c hapec.u" (1), érf.~ "coeur" C::),
kàtàwjé "parapluieJ D!
'
comrœ expansion El peut être prononcée d 1 après
le crj.tère énoncé en J..J. 4.
Dr après la transforrra.tion envisagée, nous aurons les prœases
P.-, sui,vantes qui ~ IlBlgr'é quelques nuances possibles, ont pratiquement
c.
le:;:. mêmes valetJ..Y'S que les pl~elnières ;
Littéralement ;"un chapecru coiffe DJèdj"
"DjècJj porte
un chapeau"
' : ..'

237 -
"DjèdJ s'est fâche"
,
(6)
k ' t \\
.
a aWJe
ùbu
Littéralement :"un parapluie couvre DjèdJ"
IIDj èdj porte
un parap luie "
Dans ces phrases P2,1'identité des arg1Jlœnts d)È:d), comme El'
(4), (S) et (6) est tout à fait dém:::mtrable. En effet, l'application du
critère discriITÙnatoire entre E:l et E
(cf. J.. 3. 4.) atteste bien de leur
2
statut de E
: il est irrpossibie de les déplacer hors du syntagme norninal
j
thénntisé :
(7) " t '
,
tfJ' , ,
.
..
UfE e
r us

,
"
"
(
4)
!
d3E:~_ ow us
pour
,
Littéralement ; ilLe fait que le chapeau coiffe~ c'est
JJjèdj que ça coiffe"
,
,
(8);: Érm étJf èbl à. /
d'5È:~ J àw èbl (por S)
L-ittéralerœnt iULe fait d'être en coUre~ c'est DJ'èdJ
qui est en colèl~e"
(li)'"
\\, \\
2
~ katawJ'
e "
Si J'r ,
abu '
a !
'
d3td3 " ow "
l
abu
Uttéralement ; '''Le faf,'t que le parap l.uie couvre, c'est
Djèdj que ça couvre ll
~1s précèdent toujours le verbe dans la phrase thérm.tisée, ce
qu;i:' est la preuve de leur identité d' expan.sion E.1
,
00 )
tù.tÈ> étJr
5Èd3 ùs l
a
i
\\
,''''
" ,
1 n
ow us - r
(pour 4)
/,chapeau/de/Dj èèJj /coiffedDEFI lui/cel coiffer + ACC-lui/
"c'est bien Djèc..j qui porte le chapeau"

- 238 -
,
, '
(11) Érm étf( d)èd) ébl à / ~n ' OW èbl-I
(pour 5)
"c 'es t bien Djèdj qui s'es t fâché"
(12 ) "
.,
katawJ8 'f"
et 1
,
d?Ed? '"
ubu a / ln' àw ùbu-f
(pour 6)
"C'est b1:en Djèdj qui porte le parap luie. "
- S + V+E
\\ 1
'--
ts + V + E21
Soient les exemples suivants dans lesquels
le dernier élé-
rrent est une expansion El'
,
1
at
àbù
"DJèdJ a ouvert la main"
,
(.14 )d)€:d)
~b 1 11sâp
.1JDjè~1 4 fermé Za porte If
Par permutation, nous aurons les phrases transfoY'll}ées suivan-
tes
( 15'~ 'b' ,.,
,-1-.
! a u a t
"Lq main de Djèdj est ouverte"
,
(16)
Ilsâ[l àb 1
"La porte est fermée àDJèdj".
L'argurœnt d)€ d), précédemment S en (3) et (14) devient E2
en (15~ et (J.6) àl'issue de la transformation. Ce statut de E est
2

- 239 -
prouyable par le critère énoncé en 1·3,4. ; en (15) comme en (16), d)èd)
est tout à. fait déplaçable horE\\ du syntagme nominal thérratisé, contrai-
rement aux énoncés (~), (5) et (6).
( ~7)
~.
'b'
a Ù 'tf'
e
1
~f'
a
,a 1 d'
)Ed) " ow a'f'
(pour 15)
"C'est 'bien la main de Djèdj qui est: ouverte"
,
,
(_1S)
1 fsâ[l étJ( àbl à / d)f;d)
àw
1
àbl
(pour 16)
"C'est bien à .DjÈdj que la porte est fermée".
:Il est .bien entendu que des pru"ases P2, on peut réciprcquerœnt
about:i:r aux phrases Pl, par le biais de la même transforrration.
Ainsi de la phrase SVE
(15), on peut aboutir à la phrase
2
~1 (3).
S ri- V t E~
"La nv.in de Djèdj est ouverte"
c
d)È:d) àf ~ àbù"])jèdj a ouvert la
main"
b) S ri- V +
COMP
1
lS + V+
En ,l'éalité, nous n'ayons, dans l'état actuel de notre travail,
rencontré que l'opération suivante i

.r
- 240 -
"·"---1
1
S + V + E
+ CX)JVlP
2
t
L -
---------~~
Jamais nous n'avons croisé la transfornntion
+ V et E
'i
COMP
C-
S + V + El + COMP
- - - r
-
----_._----~.-
De llR1T)e, il nI a j aJfB.is été attesté unerrontée de l' argll~ment
CDf1P en position de sujet dans ce type de transforrration,
La permutation suivante
S + V + E
+ COMP
2
1._
Il
_
._-~
S + V + ~ + COMP
j'
pourra être Ülterprétée comne la réciproque de la transformation permse.
(19)
m- ~mr ~b~ ~s
/.1ere pers. sing-serrer + ACC/main/COI1P/
"J 'ai for~mé un p01:ng"

-'2~1 -
(20)
d)Èd) àbr
kpùkp~ àbu
!Djèdj/portert ACC/baJmou/bras/
"Djèdj a rempli ses b.ras de banibous"
Les constituants àbù "main" (19) et
kpùkp~ ''bœizbou i' (20)
sont des expansions El' Du fait de la transformation par permutation, ils
vont monter en position de sujet, alors que les arguments précédemment
S (m- 1ere pers. sing (19), d)Èd) (20»
vont devenir E'j dans les phr'ases
L
transforrrées que voici :
(21)
àbù àm' 7m
,es
(pour 19)
"Ma rrr:lin s'es t serrée"
(22)
kpùkp~ ~bf d)Èd3 àbù
(pour 29)
-"Des bOJ77bous remplissent les bras de DJèdj"
En tant qu'expansion E , les arguments -m "lere pers. objet"
2
(21) et d)Èd) (22) se déplaceront aisément hors du syntagme nominal thé-
matisé, confonnément aux dispositions du critère énoncé en 1.3.4. :
(23)
àbù ès àm' à
/ Èm 'ow àm'-m és
/JVIain /COMP/ serrer/DEF/moi/ce/ serrer +- ACC-moi/COMPI
"C'est bien ma main qui a formé un poing"
( 1)
" , \\ ,
, \\ /
'
"
\\
"
,
,24
kpukp~ abu abr a
d3Ed3
ow abr abu
/bambou/bras/remplir/DEF/Dj èdj / ce/remplir +- ACC/rœ.in/
"e 'est bien Djèdj qui a les brQs remplis de bœribOiA.S".
r~éciproquement: en partallt des constructions 3 +- V +- EL +- CO]v]P
c.
(21) et (22)1 il est certain d'aboutir aux constructions S +- V -t El +- COMP
(19) et (20), corrrrne il est prévu plus haut.

,..':{
r
Il'':·~ ,\\ •
j • . • •
-----------.------
Jt~---------
C)
+ V + E'J t E
\\_J._
L
1
~
S + V + E
+ E
2
1
~ _----~
..._-_ ..
Soient les exerrples suivants
~
J"
'\\
1
f
1
1\\
( 25;
m- ok
~tn a sabu
/lere pers. sing-mettre + ACC/poisson/DEF/ITP...J.ns/
"<7" 'ai posé mes mains sur· l.e poisson"
(26)
d)Èd) àt' ~klèb
1(ki)
/Djèdj/étayer + ACC/b~UD~er/bois/
I1D.jèdj a étayé un bananier- avec du bois".
Far la transformation qu'illustre le schéma CC), nous aurons
les pm'ases suivantes :
(pour 25)
/mains hœttre + ACC-nni/poisson/DEF/
"Mes mm>ns atteignent le poisson l' ou JTMes mains touchent
le poisson lT
(28)
1!kr) àt' djÈd)
~klèb
(pour 26)
/bois/étayer + ACC/Djèdj/bananier/
"Un bois étaie I.e bananie]O poUX' Djèdj/f ou "Un boù3 éta1.:e
le bananier de
Djèdj'I

!
. ' . ,
Réciproquement, . à partir de (27) et (28), on peut retrouver les
phr'a.ses
de; départ, celles illustrées par (25) et (28). Cet te réciprocité
..(
est i llus trée dans le schénH (C) par les flèches à doub le sens.
A ce niveau de notre exposé, nous aimerions faire rel1B.rquer
qu'aucune permutation de cet ordre (permutation avec ctlangement de fonc-
tions synta.Yiques
n'a été constatée à partir d'une construction à quatre
arguments : S + V + E
+ El + CŒ·P. Quelle est l'explication de cette
2
impossibilité ? Est-eJ.le due à une insuffisance de notre corpus '? Est-elle
liée à la structure de cette construction ?
Un fait quasi certain __ et il s'agit-là, en merne temps, des
leçons que nous tirons de l' ens ernb le· des opérations que nous venons ct 1 en-
vlsager
est que cettE' permutation n'est liée ni à une classe de ver-
bes, ni à une construction verbale particulière ...
JO) Elle n'est pas liée à une classe de verbe.
Il est absolument impossible de dire, qu'étant donnée telle
classe, tous les verbes qui en font partie obéiront obligatoirement au
modèle de permutation que nous venons d'exposer.
Considérons par exemple l'énoncé (1). Le lexème us 'lporter l1
entre dans UI1e construction S V El qui accepte la permutation considérée.
Ce lexème appartient à la classe 1 (cf. 3.1.3.1). Certes, plusieurs ver-
bes de cette classe acceptent cette transformation. C'est par exemple le
cas de
fuf
"souff~er"
al,
ubu
"couvrir!!, etc ...
l'Îais on y trouvera plusieurs autres qui ne Ir acceptent pas
ûr)
t'lier'!> attacher!> en-
ewl
"p ~an ter"
voyer"
ew
lIenfanter"
i fi
"presser"
etc ...

.,~'
, ,
(29 )
al)
ici
!Dj èdj envoyer + ACe! lettre!
"Djèdj a envoyé une ~ettY'e"
00) ~'l È: i
Considérons de même le lexème ebl
"cuire" en (2). Il accepte
la transforrnation. Il appartient à. la classe 2 (cf. 3.1.3.2). Certains
verbes de cette classe acceptent COnIne lui la transformation. Par exem-
ple:
rer "rendre ~iqU1:de"~ UP'- "défoncer"~
i f)n "dissoud:Pe ... "~ etc ...
Ma.is bon nombre dl autres lexèmeE:>' de cette classe ne peuvent se plier à
cette opération. On pourrait le m:mtrer par exemple pour a n "mâcher".,
~J'
C
"'''f-Pu~'eY>''
I . . - l . J 1 V . L - 3
l' ~'m
Il"7ap",..-.ff
, I l
V.~J._->
et"........ ~.
En conclusion, la permuta.tion avec changement de fonctions
syntaxiques n'est pas déductible de l'appartenance à une classe donnée.
2°) Elle n'est pas liée à une construction particulière
Du fait que la permutation envisagée n'a jam:ris été attestée
à. partir de la con:;;truction à quatre arguments : SVE E
COIvIP, on pour-
2 1
ralt en induire l'attachement de cette transforrn3.tion à un ou plusieurs
type(s) de construction. De toute évidence cette induction serait erronée.
Par exemple., certains verbes entrant dans la construction S VE> acceptent
l
certes, le modèle de permutation que nous étudions. Mais, on vient de le
yoir, d'autres enCr2.J1t dans cette même construction (S V El) refusent la
trans:fom.ation (cf. 30). Il est donc fau..x de dire que la permutation est
Jiée à un modèle de construction verbale.
Ce qui ressort de cette rap:ic1e analyse, crest qu!aucuIl critère
formel, qu'auclm critère syntaxique ne perrœt de prédire la possibilité
d'Wl verbe d'accepter la. penllli.tation envisagée. Il reste l'hypothèse
sémantique. Nous pensons qu 1 elle est, en l'état actuel de notre travail,
la plus plausible" Nous ne l!avons pas analysée, il est vrai, en tant

-245 -
que telle. lVJais nous pensons que la pO:3sibilité d'un verbe di accepter ce
type de transformation qui nouf ,intéresse est liée à sa valeur ( ou à ses
valeurs) sénantique(s).
..
A la question suivante : "quand un verbe apparaît dans x cons-
tructions, certaines de ces constru.c tionS sont-elles des transformées
d'autres '7", quelle réponse peut-on y apporter?
Pour certains ':erbes, la réponse ext probablementpositi\\Te. CI est
le cas par exemple des verbes ôf "OU7.YY'1;Y>" (13), abl "fermer" (14) :
SVE
est transformée de SVE.1' r:;:t réciproquement. Ces cas, cependant, ne
2
sont pas généralisables. On l'a vu, il est erroné de dire que si lm verbe
entre dans x constructions, alors certaines d' entr-e elles sont transfor-
mées d 1 a.utres, l'hypothèse n'étéil1t vérifiée que pour des verbes particuliers,
dans les limites des compatibilités sémanticlues
.3,2.2.2.- Permutation sans changement du statut fonction-
nel des arguments
Il s 1agit dl un modèle de transforrnationpar permutation dans
lequel une expansion E
ou E.1 est déplacée en tête d'énoncé, sans que
2
ce déplacement soit interprétable COlTfll):" une emphase particulière.
Soient les exemples suivants
/pagne! sentir mauvais + ACC/Dj èdj /
-"Le pagne sent l'nflu?Jœis d Djèdj"
/chapeau/accrocher + ACC/Dj èclj /COI"lP/
"Un chapeau est accroché pOUl' Djèdj 11
1
Les argurnents d)È:d) en (3n et (32) sont des expansions E .
2
La preuve peut être fai te d'après le critère exposé en 1.3. 4. La. foc2.li sa-
tion de ces E
dormerait :
2

,
djÈ:d):'
gbàd'
Gr)
(pour 31)
/Djèdj/focus/pagne/sentir lTIaUVaiS +' ACC/
ne/est à Djèdj 'le pa.gne qui senf; meruvais"
(34)
d)È:d~ ~ tùtè pâg és
(pour 32)
/Dj èdj / focus/ chapeau/ aCCI'Oéher + ACC/COMP/
"C'est pour Djèdj le chapeau qui est accroché fl •
La. focalisation, on peut le constater, se traduit, certes paT
Il antêposition du cons ti tuant concerné J mais aussi par la ITB...rrifestation
d' W1 morphotonème Haut (].) immédiatement après le terrre Tris en emphase.
la théma.tisation de ces mêmes constituants donnerait
(pour 31)
"Djèdj.. son pagne sent mauvais"
( 6)
,
/
t~..,:'
'"
"
3
d )( d),
U 1 (;
pa 9 - r es
HDjèdj .. un chapeau est accroché pour t-ui ".
Le mécanisme de Ia thérratisation a été exposé en 1.2.1. NOUE,
rappelons sirnph::ment : - l' antéposi tian du terme thématisé
- la pau~'3e imrnécliatement après le terme thérratisé
_. 1e pronom de rappel se Trr:-llüfestant à
la place
habituelle du terrne thématisé.
Ces deux cas dl emphase (focalisation et thérnat:isation) sont
donc bien déterminés en adioukrou tant au plan séITBntique qu'au plan forrnel.

- 2~7 -
La tra.nsforr:J3.t~on par "perml.ltation sans cha!1gement de statut
syntaxique ll ne peut aucunément être dssünilée à l'une ou l'autre de ses
deux emphases :
- i l ne se manifeste ni morphotonèrœ Ha.ut ('), ru pause après
l'antéposition de l'expansion.
_. il n'y a apparition d'aucun pronom de Fdppel.
- Pl et P2 ont absolument la même valeur sérœ.ntique
aucune
nuance même légère n'est attestée entre les deux :
(pour 31)
IlLe pagne sent mauvais à Djèdj"
(38)
d)èd) tùtè pâg és
(pour 32)
jJUn chapeau est accroché pour DjèdjIl.
Schématiquement, cela revient à dire que
S + V t E
-~
E
+ S + V
2
2
S t V t E
+ COMP
-+
E,-\\ + ('ù V + COIVIF •
2
c:
Il est tout à fait évident qu'on peut trouver des exemples
où c'e~t l'expansion El qui se déplace.
E
+ S + V
l
(41b)
d?~d~ kàtàwj è. ùbu
IIUn parap Zuie COUV1"e Djèdj"
:- ,".

;"'1' . •.j ....
,~
•. r .
(42a)
1(rikp
èb'
Isouche/prendre + ACC/Djèdjl
"Une souche a hel!l'té Dj èdj'f
"Une Bouche Q heurté Djèdj"
Les questions que nous nous posons à présent
sont
celles-ci : cette transforrration est-elJe prédictible '? Est.-elle déduc-
tible cJ'W1e classe de verbes '?
A cette dernière question la réponse est négative, COIT1lTB elle
l'était pour la permutation avec chcmgernent de fonctions s~mtaxiques, et ce)
,1
pour les mêmes raisons. Des critères sémantiques, voire sérnio-syntaxiques,
cependéU1t, pourra.ient permettre la prédiction de cette transfornation.
Considérons les pnoncés de départ (Pl) : (31), (32), (41a),
(42a). Au plc.n notionnel, les argùIœnts S, gbàd'"pagne" (31), tùtÈ /lcha-
peau""
kàtà'tljé /lparapluie"
(41a),
1(rÎkp "souche" (42a), refèrent tous
non-
_
à de~{.,aIlimés (A). Au contraire, les expansions, qu'il s'agisse de E
ou
2
E~ refèrent à des arümés (A),
"-
Autrement dit, nous avons eu, a.u moins la séquence sLùvante
en Pl : Ii.
V A. La permu.tation eX@T1inéeest-elle liée à cette séquence-là '1
·r
Afin de répondre à cette question, conrüdérons un verbe donné susceptible
d'entrer dans les quatre séquences que voici, issues d'une combinaison
E'ntre A et A.
- A V A
(1) le statut de d)È.d:<J en (42a) conune E
est démontrable d'après le cri-
A
tèrel,3.4, I l ne 'peut être déplacé\\lors du syntagme nominal therm:CJ-

.. J' \\ , ,
,
.....
..P
p
'"
'"
.'
, ' 3 e : "
Ilrlkp et
1
eb· a 1 d)td)
oweb
/ILe fait qu'une souche heurte, c'est Djèdj qu'elle a heu.rté.".
".'

- A V A
- A V A
- A If A
Laquelle (ou lesquelles) adrnettlé (ou admettront) la trBns-
formation exposée ?
Considérons donc le lexème i gr) de classe 1, capable cIl entrer
dans l'une ou l'autre de ces quatre séquences.
,
(43a)
AVA
\\
d=)Èd)
tgl)
"
flafl
/Djèdj /suivre + ACC/Gnagne/
lIDjèdj a suivi Gnagne"
,
"
(I-I4a)
AVA
d)Èd)
"
Igl)
1Égb 1
/Dj èdj /piler + ACC/graine de pal1œ/
IlDjèdj a pilé des gra-ines de palmeJl
,
(45a)
AYA
lêbn
\\
'91)
êl
/caillou/co,gner + ACC/maison/
JlUn caillou a cogné la maison ll
,
(46a)
A V A
\\
kÈnj Ê
'glJ
/lampe/allumer + ACC/Djèdj/
ItUne lampe est allumée pOUl' Djèdjll
En appliquant la transforrrBtion, nous c:cmstatons les faits
suivants
( ~Jb)
-+
A A. V
0110

,'.
..'
~',
- 250 -
",
, ,
..
CL\\4b) ::IÉgbl
d)èd)
19fj
-+
A .4
V
,
(45b) ::ê
\\
1
1êb 1'1
191']
,+
",
11. ft.
V
(46b)
,"
. " , ,
d)Èd) KsnJ f
191']
..'~
A l)"
V
"Une lampe est al'lumée pouY' Djèdj "
De cette tabulation, nou::: concluons que seule la séquence
A V A est suj et te à la llpermutation sans changement de fonction syntayi-
que!!, Nous aj outerons d'ai lIeurs que ce type de transformation es t quasi
général
pour toutes le:3 constructions relevant: de ce modèle. Il est donc
prédictible pour toute construcsion li V~r:\\.
Soit une phrase 1\\. Il s'2gi..t d'en construire une nouvelle,
P , issue de la première sans que n'intervienne aucun dérivatif. Porrnelle-
2
n~nt il se passe les opératior~ suivantes :
- effacement du sujet de Pl
- Montée de l'argLunent précédemrnent expansion El (Pl) en su--
jet de P~.
C!.
Il faut ajouter à ces deux clispositions fond3J11entale5~ et par
anticipation, les faits que ve·j..ci. :
a) dans les stricte:') limites dt=: cette transfOl'f(B.tion ne fai-
sant usage d' aUClm rr.orphème déri votif, nous nI avons rencontré aUCW"1p ex-
pansion E
montant en su,j et .
2
b /) uTP"•.:ai
COMP ne s'est déplacé qu1il
1

s agls-
.-Ui
~
~_
a'UCU1"\\ ~;~
lIT
c'.'. g~ le'nt,J
se àe cette transf'omntion, ou d.e celles étudiées e~l 3.2.2.
C) dans le cas des constructions comportant deux expanslollS .•
llexpansionE~ de PA' après larnontée deE,l (P_,) en sujet~ peut, selon
c.
,:1
:c
le cas, ~e muer en El de .P2 .

- 251 -
Pour la compréhension de ces f2its, nous exposerons l' ensem-
ble du mécanisme de cette transforrr.ation à partir des quatre constructions
suivantes :
- S V E1
- S V E
El
2
- S V El COMP
- S V E
El COMP.
2
a) S + V + El
-+
S + V
Soient les exemples suivants
(47a)
d3Èd3
fÎg
Ilsâp
/Djèdj/ouvir + ACC/porte/
IIDj èdj a ouvert la porte Il
(48a)
/Djèdj/tirer + ACC/fusil/
"Dj èdj a tiré au fusi l"
(49a)
/Djèdj/troubler + ACC/eau/
IIDjèdj a troub lé l'eau ll
NOUf~ ayons là trois énoncés verbaux, chaclm à.d eux arguments
S + V + El" La transformation envisagée se tradui.ra, formellement par le
schéma suivant
-+
S+V-+E
.
.
1
l
~_ _

- 252 -
(47b )
I(J~f1
fÎg
"La porte est ouver'te"
(48 b)
àgbô è1U
"Le coup (de fw:d l) es t parti"
(49b)
,
"
mld~
IfJil
"L'eau est troublée ll
b)
f-
E
-+
S+\\T+
J
Soient les phrases suivantes
(50a)
'd
'
l
'1
f!.fr"
d)c ~
Ekp
mE
'--
/Dj èdj/marquer+ ACC/Mel/kaolin!
-"Djèdj a mar'qué Me l de kaolin"
,
1
(51a)
" ,
Er
mÉ\\
amn
/'Djèdj/concasser t ACC/Mel/palmistes!
l!Dièdj a concassé des palmistes pour Mel"
(52a. )
d )E: d )
f ûf
/Tl€' 1
1êf
/Djèdj/souffler + ACC/Mel/vent/
-"D;]èdj a éventé MeZ"
):1 s'agit de trois énoncés à trois arguments : S + V + E
+ E ,
2
j
Le schéma suivant illustre la tra.I113forrration de cette séquence d' énoncé
verbal.

,.
.;.,'
'; '..".\\ .:.'~
,~
l,
,
- 253
-+
+ El
1
[-------1
~.
le:;
+
(50b)
fÉfr
È:kp'
mél
.+
S + V + E (1)
1
"Mel est marqué de 7<.aolin ll
(5lb)
amn Èr' mÉI
-+
"Les palmistes sont concassés pour Mel"
(52)
1 ~ f
tû f
rnÉ!
-+
S + V + E (1)
1
"Le vent a soufflé SUI' Mel"
c) S + V + E
,. COlvn:'
-+
S + V + COMP
j
. _ - - _ . _ - - - -
Soient les énoncés suivants
,
C53a)
d)Èd)
àbl
kr<:lnà
es
/Djèdj/fermer + ACC/bouteille/COMPI
I!Djèdj Cl bouché la bouteille"
, ,
, ,
as .
8J
/Djèdj/asselTlbler + ACC/enfants/gcoupe/
"Dj èd,i a réuni des enfants"
0) Les expansions des transf'orrnées (50b) et (520) sont El' Cela est
prouvable par le critèj~e 1. 3- il.
(5Gb)::fÉfr eUI Èkp' à .1 mél' ,~w È:kp
(52b)
fùf à
/ mÉ 1 ' àw fûf
En dehors de ce constat, il nous est difficile de fournir une expJi-
cation de ce passage de E
à El' entre Pl et P -
2
2

- 254 -
,
(55a)
afl
/Djèdj/ V + ACC/bagages/visage/
."Djèdj a ento..ssé des bagages"
Nous avons là trois énoncés à trois argLmBnts de schéma
S + V + E
+ COMP. La transformation, appliquée à ces énoncés, se présen-
J
tera comme suit :
S + V + El + COIVl.P
l----·-l
,
(~3b)
kranà
àbl
es
.IILa bouteille est bouchée/l
\\
,
as
/ILes enfants sont réunis"
J/Les b.agqges sont entqssés Il
djS.t V +E
t E..1 t COMP
-+S t V +E
+ CüMP
2
2
Soient les exemPles
,
gbàd
es
(Djèdjlaccrocher + ACC/Mel/pagne/COMP/
''DjÈdj a accl'oché un pagne pour Me III

.'.
- 255 -
(57a)
1 •
1
1
kpâb
mEI
mar
es
/Dj èdj / cueillir t ACC/Mel/boisson! COIVIP/
IIDjèdj a débouché une boutei lle (de boisson) pou.r MeZ/1
, .
(58a)
\\
1
as
mÉI
eJ
lûku
/Djèdj/assenbler + ACC/Mel/enfants/tas/
llDjèdj a Y'éuni les enfants de Mel ll
Il s'agit de trois énoncés à quatre arguments chacun:
S + V + E + El + COMP. La. trall3formation, appliqu.ée à cette séquence, est
2
illustrée par le schéma que voici :
S + Vt E t E + OOMP
2
L_lStV+E +COMP
2
,
(56b)
~
gbàd
pâg
es
/1Jn pagne est accroché pOUl' DjèdjJI
,
(5'Tb )
1
·mar
kpâb
es
./7Je la bçn:sson est puveY'te pour Djèdj-ll
(58b!
éj
à:;'
rnÉI
lûkû
/ILes enfants sont réunis pouY' Mel/l
En observant les quatre séquences (a, b, c, d) et leurs trans-
formatiom~ nous avons la conviction qu'il s'agit bel et bien de la même
tFdnsforIllêl.tion. C' es t en effet, dans les tous les cas, l' argl.mlent en fonction
d'expansion EJ. qui se déplace en sujet de P2 .

.- 256 -
Mais, et si l'on insistait pour faire la preuve que E
ne peut
2
monter en sujet, dans le cadre strict de cette transforrration (sans déri-
vation verbale) ?
Pour cela, l"eportons-nous aux énoncés comportant une expa,Y].-
sion E . Il s'agit des exemples Cb) et (d).
2
Certes en (b) 1.' on pourrait faire valoir la plausibilité des
énoncés suivants, dans lesquels c'est J. 'expansion E
qui monter'ait en su-
2
jet :
(59a)
mÉI
Èkp'
f r • "
Err
(pour 50a)
"Mel s'est mQloqué de kaolin"
, ,
, ,
(60a)
mSI
Er
amn
(pour 5~a)
J'Mel. a concassé des palmistes"
(6~a)
mÉI
tût
lU
(pour 52a)
lIMe Z. a soufflé du vent"
De même en (d)
,
(62a) ·mÉ 1
pâg
gbàd 1
es
(pour 56a)
.IIMe l a accroché un pagne"
,
,
(6ja) ·mÉI
kpâb
mar
es
(pour 57a)
.IIMel a débouché une bouteille (de bçisson)!I
, ,
, .
(6)fa)
rnÉI
as
ç"
(pour 58a)
~J
'''Mel a l'éum: les enfants"
Apparemment ]_.iargument
E , dans chacune des phrases concernées,
2
s'est déplacé en suj et, à l f instar de El'

·
.;.
!,r./.
"
- 257 -
L'on remarquera cependant que dans tous les exemples enVlsa-
gés, les arguments E') refèrent à de~, animés, mieux à des hunBins.
c.
Imaginons un instant que E~ refère à un non-animé. Pour cela.,
L
considérons les énoncés (7) et (9)· Substituons un 8.l~gw;lent E
non-anim§,
2
à l' argwnent
E
animé (rnÉ 1) :
2
(65a)
d)Èd)
~~kp
i Îk~
fÉfr
(cf. 50a)
1arbre/
"DJèdj a marqué l'arbre de kaolin"
(66a)
d)f.d)
fûf !ÉbÎ
IÊf
(cf. 52a)
/pl.aj.e/
"Djèdj a éventé la p laie!l
En appliquant la. règle de montée en suj et à. E~ et E , nous au-
2
rons deo résultats suivants
'~'
-)
(65b)
fÉfr
Èkp'
!ILe kaolin a marqué l'arbre"
"Le vent a soufflé sur la plaie"

'p )
( --,
-+
(65c)
)
-+
(66c)
:q ÉbÎ
fût
1Êf
D'après ces opérations, l'ar,guIll2nt E" ne peut monter en,
su.-
c.
jet (cf. 65e et 66c) alors que El en est capable, conforémement aux rè-
gles tram formationnel1es énoncées dès le départ (cf. 65b et 66b). Au.tr'e-
!TIent Mt, les énoncés (59a) à (64a) ne sont pas des transformées de (SOa)
à. (520.) et (56a) à (58a). Pour le rrieux on POUH'éLU:: dire que Je'.JJ:' acceptab:L-
li té est liée à des lois d.e COTnp;ltibJ 1.ité sén13J'ltiqlJe et "{1C)J"j à u.ne SytéITl.ét-
tique transfomationrlE:lle é3embla.ble à celle qui fait l' obj et cle not:J"e
étude. Mieux, ces phrases (590.) à (Ora) sont toutes des énoncés spécifi-
ques, de modèle S + V + E;1' susceptibles de subir la transfornation qui
nous préoccupe :
(59b)
tÉtF
~kp'
BIl Y c: de tY'cces de kaoZin"
(60b)
(61b )
1 ~ f
f ûf
-ilLe vent a souffté"1
(62b)
1
es
JJIJn pagne es t accY'octI. é"
,
(63b)
ma r kpi'Îc
es
/lUne boute1~Z.le (de b01:s8on) est ou.verte" .
.,.
,
,
(64b)
eJ as

- 259 -
En conclusion, nous venons de faire ainsi, peu ou prou, la
preuve que, dans le cadre strict de cette transformation, une expansion
E
ne peut monter en suj et.
2
3.2.3.2.- Les leçors de cette transfbrmation
3.2.3.2.1.- Des cOl~tructions aptes à fournir cette
transformation.
-----~f-------
A la lumière de 11 e~,.'pos é fait en 3.2.3.1., nous pouvons dire
que seule une construction comprenant W1e expansion El est susceptible
de subir cette transfonITltion. En effet nous avons \\~ l'impossibilité de
monter en suj et de E . En conséquence toute constrclction ne comprena.'1t,
2
au rang des expansions, qu 1Lffie exparsion E'I es t exclue de l! opération.
c-
Ainsi, théor'iquernent, seules les constructions suivantes seront
aptes à fournir (Jette transformation. ;
S V EJ.
S V E2 EJ.
S V EJ. CQMP
S V E El COMP
2
Au contraire les cons tructions suivantes sont inaptes à la trans-
formation
s V
S V COMP
.'3 V E
C01VJP.
2
3.2.3,2.2. -Rapport de cette transforIITltion avec les
classes de vel~es
Le problème est le suivant : la transformation par substitution

- 260 -
est-elle une caractéristique des types (ie construction, ou bien e~~t-elle
déductible des classes verbales ?
En se rapportant au 23 Clc'lS8eS cle verbes, l'on peut constater
que trois classes (10, 11 et 21) n'admettent aucune const.ruction compre-
nant une expansion E", L8S verbes appartenant à ces classes ne seront donc
.l
janu.is concernés par cette transformation. Hypothèse : toutes les classes
de verbes admettant une expansion E~ sont-elles obligatoirement concernées
.L
par cette transformation ?
Pour vé:cifier cette hypothèse, nous avons cons tI'uit la table
suj:vante (table 2), systérnatiquen;ent à partir de tous les lexèmes entrant
au moins dans une construction COTIlpl'enant une expansion E.1' Sont donc ex-
clus de cette table, le::; lexèmes des classes JO, 11 et 21, car, pal" défi-
nition ils ne peuvent entrer dans à\\h~l)ne constn~ction capable de subir cette
transformation.

- 261
(f)
1
rrrableT7
~ 1
- - - - -
c~ 1
~l----..- i
1
1
1
12
abr
13
4
abu
16
5
at
71
+
\\
6
a fi
1
+
13
1
7
6
1
8
agbr
+
1
+
i
aju
+
1
1
1
ak
+
13
-
1
11
aku
+
13
12
akm
:18
1
13
1J
akr)
t
+
1
.14
akp 1
t
+
0
~'
.15
akpr
t
i
-
+
13
1
i
-=L6
al
t
+
+
+
j
.17
am
t
t
.1
1
/1 )
1
1
18
\\~
+
+
1
-
2 i
an
.
1
\\
1
1
1
1
\\
1.19
ar)
-
+
-
+
1
.-'. 1
1
1
1
1
20
1
ap
16
-
1
1
1
(1"
\\. ! NouS n'avons pas traduit les lexèmes classés dans cette table.
L'on
pourra, au besoin, se référer, pour chaque verbe, soit à la classe
correspondante, soit à la tab le 1 (3. 1 .2), ou alors au lexique donné
en armexe.

'
..
..... ~.
.',
.;'1-:
-'" 262 -'
r---------·-.---
i - -
21
api
22
ar
+
23
a [-u
+
24
as
+
+
3
25
ôt
+
1
1
+
.. L
26
aw
5
1
-
1
16
127
awl
1
1
6
28
barm
-
1
1
,,..
1
29
dad
16 \\'
-15
JO
d id
1
or
J.1
dig
t
t
+
1 1
20
32
dobr)
+
20
3J
dor
34
d:Jg
+
+ 1 +
+
1
J5
eb
+
i +
1
2
36
eb 1
-
1
--
1
+
1
1 1
t
+
1
+
37
ebu
!
-
1
\\
1
38
eku
i O"
1
19 1
1
1
1
8!
1
39
el
-
1
-
1
40
er)
+-
--
1
7
1
-
1
41
e [-u
+
7
i

.~
-
"
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oi'
l" -----,-.- ,.,-- .'-" .. '.
- r
1
1
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0
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-rr]IT-r '.
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\\--1
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u
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8J'1 ,;J'(\\j l"î(\\, j 0 1
1
en
CI)
UJ
if]
r
I--~-- g2 ~ ~ ~
1
-~-'-
-
----- ------,- ~f
11J2
ew
+
+
-t
+
1
.1
1
1
143
ewl
1
-
+
+
1
1
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Il ressort de cette table
- que les verbes des classes 16, n, 18, 19 et 23 ne sont j amns concernés
par la transformation, de même que ceux des classes 6, 8, 12, l~, 15 et 22.
- Que seules les classes 1, 2., 3, 11, 5, '7, 9, 13 et 20 (soit 9 classes sur
23) sont aptes à accepter cette transformation.
A la question ; ";tcute..fJ f(V-, cA:(u.l-6e.J.> de. VeJl.be-..o admr?.-t.:taYl..:é W1e e.x.-
paJU-tOYl. E] .0 OYl.;{:- <!••Ue/fJ ob.t'-tgato-the.me..Vlt c.OYl.C.e.JU'lée..-6 pM. lct ,Ur..aY16 6oJLma;ti.on
pCV!. -6ub-6..u.tlL0LOYl. ?", la réponse est négative. En effet, c! est cela qUE
nous venons de vérifier par la table 2 : les classes 16, 17, 18, 19, 2)
d'uIle part, 6, 8, 12, J Lf, 15, 22 d'autre part ont chacune, au rang des
constructions qui les définissent, au moins une construction à e:.x:pansion
E
et pourtant elles sont exclues de la transformation. Le fait exprl-
A
:
.J.
-
rué plus loin (cf. 3.2.3.2.1) selon lequel les constructiom apte:::, à four-
nir la trans formation par substitution comporte une expansion El n 1 es t donc
qu 1 une clause de transfor'rnabili té; et non la condition nécessaire et suffi-
sante de cette transformation.
Ainsi, nous venons de montrer que la transfonn~tion par substi-
tution n'est pas déductible d'une construction. Est-elle liée, au con-
traire, à l'apparte'nan~eà 1me classe de verbes? Nous avons fait le cons-
tat que seules les cla:::ses .1, 2, 3, Lj, 5, 7, 9, 13 et 20 sont concernées
par la tréUlS forrnat ion , Nous aimerions savoir si la transfonmtion en ques-
tion est une caractéristique de ces neuf classes, ce qui revient à dire
qu'elle est déductible de ces classes·-là.
Pour tenter de répondre à ces interl'ogations, il faut d'abord
savoir si tous les verbes de ces 9 classes admettent la trarJSforrm.tion.
En se référant à la table 2, nous pouvor.s '.:::onstater qu'en dehors
des classes J et 1;, certains verbes font défaut à la transforrnation. la
proportion de ces verbes., par rapport à l'ensemble des verbes de leur
classe respective, est cependant relati'vement faible :
- ~verbes sur 5? en classe J

- 2'73 -
6 verbes sur 14 e11 cla.sse 2
- 2 verbes sur
6 en classe 5
...
6 verbes sur 35 en classe r(
- 1 verbe
sur
l) en classe 9
- 2 ver))es sur 'if:;: en classe :1j
~.J
3 verbes sur 16 en classe 20
Nous pouvons alors adopter deux at.titutdes. La première, a
l'insta.r des permutations avec ou SétllS changement Ci, 2.2.1.
et 3.· 2.2.2. ),
serait que la transfocmatioJl par sut2ti tution n'est pas déductible d'une
(ou plusieurs) classe(s)., êt.2nt domlé l'impossibilité cie l'appliquer à
tous les verbes cl' une classe dor,née. Le cas cles classc:.'s 3 et!j devenant
une exception. !.-a deû:üème ser:aî t de dire; que la transforITution est une
caractéristique (les 9 classes ~n question, les IcJ.a~.ses 3 et 4 étant la
preuve, ou ].' indice. {Uors il faut expliquer pour~luoi certaine; verbes
des classes :1., 2, ~), 7, 9, -13 et 20 font défaut à :L'opération. On pour-
rai t penser' qu'il s 1ag:i t de caB d'exception. Ce rnême on .f.X)urrai t admettre,
soit des erreurs de claSSelTl2nt, soit des lacune:". dues à des insuffisances
d'infonnation sur- les verbes concernés. Le nonDre relativement faible de
ces verbes, par- rapport à l'ensemble des verbes de lew:' classe respective
militerait dans ce sens.
Ce ces deux solutionS, et dans l' état actuel è.e notre travail,
nous sorrrrnes favorables à la deuxième, celle qui fait de la transforrJE.tion
,
par substitution, une caractéristique des 9 classes considérées, malgré
les lacunes que nous avons énoncées.
Cormne corollaire, nous di.rons que POLU':" ces 9 classes, eertaines
,
constructions $ont trmlSformées d' autl'es. En d'autres tennes lorsqu'un
ve:cbe appartenant à 1'une des 9 classes en question entre dans X construc-·
tions, certaines de ces constructions sont des transformées d'autres.
Con.sidérons, en guise' de preuve, le lexème ab i"fermer" de la
classe 1. Les constructions défüùtoires de cette classe sont : SV ; SV'E ,
2
SVE , SVCOIVlP, SVE E , S''iJE2Cor.1P,SVEJCOMP et SVE E COlVlP. En tant que verbe
1
2 1
2 1
de classe 1, ab: entre donc dans ces 8 constructions. Grace à la transfor-
mation paI' substitution, on pourra m::mtrer que les constructions SV, SVE ,
2

SVCOJVIP, SVE COJVIP qui PClX\\/cnt l'accueillir sont toutes transforrrées, res-
2
pectivement, de SVE , S\\!E E , SVE .COJV!P et SVEl~1 COJVIP.
1
2 1
1
Exemples
1
(65)
SVE
'7
d)È:d)
àb 1 J (sâfl
"D;}èdj a fel'mé la porte"
I_~__--,~
,
S V
•i .1 " a' b 1
- r
safi
"La porte est fermée"
(66)
"Djèdj a fermé la porte à Mel"
,
SVE
Ilsâfl àbl mÉI
"La porte est fer-
2
mée à Mel"
,
,
(67) SVE
COIVIP
-+
d)È: d) àbl kranà es
"Djèdj a bouché la boutei lle"
1
L_i
J
, ,
S V COJVIP -+
kranà àbl es
"La boutei lle est bou-
chée"
"Djèdj a bouché la bou-
tei lle pour Me l"
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1}
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"La boutei He
est bouchée
pOUL' Me l"

"
.
-1;---' _
275
3.3.- LA DERIVATION VERBALE
3.3.1.- Généralités'
D'1.me manière classique la dérivation a été comidérée corrme
un procédé de création de mots nouveaux. Ainsi écrit J. Dubois : «
Dw'l!.l
te modè.te_ d' anal-YM, dù,:tJUbu)),oVll1eLfe I<,-t st/:..u.c;tUlLate, ta déJ[',Lva.:tLOf'L 2/.}:t
cort,6..LdéJté-e comme une.. pJwcédU!tC'. -te.uc.af.e.. gJtâce èi t(JJiUe..,ffe.. te -6uje;t pM.tant
peu.:t 6oJurI~'L de nOlwe,Uu uvU..t~~:, à peur.XAJt dv:> moJtphèmv:> de.. ba!.le ... La dê.-
J1...LvalioVl u.t UVl mode de.. bO/7r'iÜ:t.-ZOVl dr. "mo.:t.I.,1/ (-6ub-6tùYi.ti6's, ueA..bI?A, adjec-
liÛ-6, adve..!Z.b(J/s) et eUe. ct pOUfL objet d'o.cc)w~:ULe te.. -6:tocr. te,uca1. ... »
(.J. Dubois, 1969, p. 43).
De même, fait:: rerre.r'quer M. GHOS.S, «
.tu pJ1..obtèrn~'J de dé-J1...LvaUOVl
OVlt -60UVe.Vlt été :t.JLa,.[tu dan!.J .te. c.ad!1..e. de, ta mOJ1..photogù. de. ta man-f-èJte.
6 u..t1)ante. . Etant dOVlVlé UVl JLa.rii.-cat R,
Ovl éllid..te.,
d'une. pa/L.t te.!.J pJté Mx.e.;.,
e.t -6UûMXU qu'-L.t e-6t pOM..L6.te. d'adjo..L/1d!l.f'- èi R, d'au:t.J1..e. pM.X. ,te.;., c.hange.-
me..vd!.J de. ca:t.égoJ1...Le gJLamma-t-Lc.al.(2. e..:t de. M'.I'l!.l qu..t peL.~ velu JLé.!:l ui..:teJ1. de cu
adjonc.liort,6 »
(M.
GROSS, 1975, p. 107).
Ces deux aVlS, en tout C8.f::i, sont des prises de position contre
cette tendance là à vouloir enfermer le phénomène de dérivation dans le
vase clûS de la morphologie, et partant, une critiqC'.e forrr.ulée à l' en-
1
droit de tous ceux qui reduisent le rôle de la dérivation à l'unique but
d'accroissement des mots d'une lar©lfè donnée,
Certes, nous n'entrerofB pas dars une querelle d'école, mais
l'option que nous tenterons de justifier, autant que faire se peut, est
que dans certains cas au moins, la dérivation verbale, te11e qu 1 on l'ob-
serve pour l'adioukrou, n'est pas réductible à Wî simple phénomène,TIDr-
phologique visant à la création lexicéLle. Il s'a.git le plus souvent d'un
phénomène d'ordre syntaxique, qui relève de tout un processus transfor-
matiorme l que nous tenterons de mettre en évidence. Nous éta.blirons ainsi
la convergence entre certaines dérivations) liées à des mécanismes trans--
formationnels, et la transformation S'J.m dérivation verbale, obj et de notre
étude en 3,2.

- 276 -
Four mieux si tuer 1 t ol)jet (Je notre étude, précisons que le type
de dérivation qui nous intéresse id est la dérivation If -j- V. «To.:taR..e.-
fe.me.Ylt ~YlC.OYlYlLŒ de. c.e.'L;tMn(~ R..angu.eA jf..a déJU.vaUOYl de. btM~ vVtbaR..~ ou.
vvc.bo-YlO~YlaR..e.-6 à paJt.:tJJt de_ b((;.\\~ e-iEe!.J -mim~ ve.JtbaR..~ ou. ve.JWO-YlO~Ha­
R..~ a dan-6 d' au:tJr_~ R..anguc/.I, une. ~mpo![,.t:aYlc.e c.oJll!.JidéJtabR..e. »
(D. Creissels,
1979, p. 132).
C'est le cas pour l'adioukrou où l'on verra que le phénomène est
riche et vivant.
Pour clore ce chapitre des généralités, notons enfin qu'il Y a
en adioukrou deux modes de dérivation verbale : suffixation et préfixation.
de
Nous allons nous attacher à }' examery' ces deux modes de dérivation, et à
[œttre en lwlIière les contraintes sémio-syntaxiques qui s 'y attachent.
3.3.2.- Les dérivations suffixées
Typologiquerœnt nous avons identifié deux cas de transforrration
avec dérivation verbale, Ces deux types de transformation sont simple-
ment distinguées par la nature du dérivatif dont ils font usage : 1
- le dérivatif -r, variantes -1 et -n
- et le dérivatif -m
A un niveau très général, ces dérivatifs semblent avoir pour
fonction de complèter la valence du prédicat, dans un énoncé Pl donné,
par addition d'un argument supplémentaire, rrais à condition que l'énoncé
(Pl) ne comporte pas deux eÀ-pansions. Considérant les huit constructions
verbales possibles, le tableau suivant inclique celles auxquelles vont
s'appliquer ces transformations :

Les modalités, cependant, d'addition de l'argwnent supplémentaire
à la phrase de départ varie selon Je dérivatif concerné. Cela nous engage
à étudier les transformations, cas paT cas. Nous analyserons d r abord la
dérivation par -1-, ensilite la dérivation par -m.
La dérivation par -r est un type de transforrtBtion dont llLIDe
des propriétés formelles est l!adjonction d'un argument à la valence du
verbe. Selon les cas, il peut s' agir ct 1un suj et, d' une expansion El' ou
dl une expansion E .
2
Nous mènerons notre étude en examinant dans un premier temps les
mécanismes de cette dérivation. Pour ce faire nous étudierons respective-
ment :
- le cas d'addition d'un argune nt sujet
_."
le n"'-'
\\... 0 0
d'addition d'une '2xpônsion E1
- le cas d'addition d'une expansion E2
Dans un deuxième temps, nous envisagerons l'exposé des valeurs
sérrnntiques qui SI attachent à cette déri vation.

1 •
....., .
- 278 -
1°) Addition d'un argument sujet
L'opération revient à transformer la phrase Pl de départ en une
phrase P2 dl après les principes suivants :
- suffixation du dérivatif -r au verbe
- introduction conj ointe d 'lm sujet. agentir.
.- déplacement du suj et de P:1. en expansion E (1) de P2'
1
.selon les schèmes cl i énoncé nous aurons les séquences suivantes
a) Pl -+
S + V
L
~
p
S
V
"
+ r;'
'·2
-+
+
- r
'--'~~
(1)
IÉbÎàs'
(plaie/cicatriser + ACCI
"La pla-îe s'est cicatrisée"
/Dj èdj hmigrir + P.CC/
"Dj èdj a maigl"1:"
(3
_ \\J
qbàd'
_
èfl
(pagne/ être poussiéreux + ACC/
!ILe pagne est poussiéreux"
(1) La preuve que le suj et déplacé est El en P2 pourrait être fournie
par l'application du cI'itère exposé en 1. 3.~.

- 279 -
( ~ )
m(rédl
\\
J
"
ôm
-
;)Sf)
Isauce/sentir bon + PRaO!
Nous aurons les trar~sformations sui vantes
, ; ..
(5)
rnÉ 1
as- r
ISbÎ
"MeZ a fait se cicatl"iser la p'laie" (Mel a guéri la plaie).
(6)
l
,
mEt
~d3-r' d)Èd)
"Mel a fœit ma1:grir Djèdj'~
,
1
('7)
mÉI èfl-I gbàd'
"Mel a rendu. le pagne pouss'i~j'leux"
(8)
1
\\ '
, i ,
, t ' \\
mEI am - ;)sf)-n mlredl
liMe Z assaisonne la sauce Il littéralement "Me l fait qu.e la
sauce sent bon"
b) PJ.
-+
S + V t CaMP
L
l
,
P2 -+
S 1- V - r t El + COMP
"
,
,
v
o)E:d) 1 d)
gb;),
/Djèdj/consomrner + l\\CC/pcLUYTetél
1
8S
leau/rougir + ACCI COfvIP!
".
Il L 1 eau
es t pouge Il

, .'
. ;:....
- 280 -
( 11 )
égb
sâb
- 1
es
/ at tiékéh~ 1 éventer -;- P,-CC/ CO~1P i
ilL 'attiéké .s'eaL: éventé"
Nous aurons les phrases transformées suivantes
(jJ ,
~.
p
~
,c. )
mÉI
! d)
-r-
d '5è d ~
gbjr-
"Mel a cppauvY'1: DjèdJ'1I
, ,
(13 )
mÉI
èb 1·- 1
mlc)
1
es
"Mel a fait rougir li ecru"
(1!~)
ms 1 sâb- ~ égb és
liMe Z. a fait Si éventer l'attiéké".
S +'.T+,F
'-'2
L _
~
(15 )
1 (sâ fi
àb i
d 3èd3
(porte! fermer t ACC/Dj èàj /
"La pOl'te est f(èY'mée pOUY' Djèdj"
(16)
b'd"
J
,
'd
' ,
9 êl
'
E: nla::JE: ')
/pagne(yieil1ir -t- ACC/Dj èdj i
'!Le pagne de Djèdj (;81; vieux'"
(:17)
àbû
'i b f
d3È:d3
/m::ün/noirsir + ACC/Djèdj/
"La main de DjèdJ' est noire"

;
.
- 281 -
Le résultat d.e la transformation sera
~
\\
(18)
I€f
àbl-I
d)Èd)
1(sâp
"Le vent a enfermé Ddèdj"~ "Le vent a feY'lTlé la porte su:,.'"
Djèdj".
\\
/
\\
(19)
l~s8 Enl-n
d~Èd) gb~d'
"Le c1.:ment a v1:eûli le pagne de D.jèâ.,F'
-"Le charbon a noil~c'i l-a main de Djèdj 1/
S + V + E~ + COMP
L
L
S + V + E
+ El + OJMP
2
l
'
,
J"
1 :
\\
1
\\21)
;:;.t n ugf) d)Ed) es
Ipoisson/pourrir t ACC/Djèdj/COMPI
"Le poisson de Ddèdj est pourri"
(22;
·IÉt~ lpm d)Èd) és
(véhicule(s'arrêter + ACC(Djèdj/CO~œ!
"La. voitU1.~e est ar2~êtée pour DjèJ;j"
(23)
r
IÉbf
es
Iplaie/défoncer + ACC/Djèdj/COfvIPI
"La plaie de Djèdj s'est a.ggravée"

- 282 -
Par la transformation nous aurons
,
mÉI
es
"Mel Cl fait pourX'ir 7-e poisson pouY' Djèdj"
(25)
rnÉI
\\ "
' " '
\\
'rm-n
d~Ed~
IEt~ es
"Me l a fài t ClY'l"êtel" la ?)oi tUY'e pouY' Dj èdj"
(26)
sÎkpl
,
.4.
"
IEbl
8S
"La saleté 0 fci,: s'aggrClver la plaie de Djèdj"
2°) ~\\C!cli tion d' une expans~LOn El
----_._---_._-----...
Le mécanisme consiste à tranformer l'énoncé Pl de départ en UJl
éJIClncé P'). Si le principe est le même que la t.ransfonm.tion précédente :
L
addi tion d ~lm nouvel argument à la valence du prédicat, les TIDdal ités di-
vergent quelque peu. Elles se ty'aduisent par
la suffixation èu dérivaüf -r au verbe
- l'introduction conj ointe d'une expansion E~-l.
- le suj et de Pl demeure suj et en P2
a)
S + V
-r
S + V -r' + El
,
"
d)Ed)
;:'9
/Djèdj/crier + ACC/
/vent/souffler + ACC/
"Le vent a soufflé"

- 283 -
(29)
[làm
àn~
/pluie/pleuvoir + ACCI
"Il a plu"
/soleil/briller + ACCI
-"Le sole1:l a brCUé"
Les phrases P2 provenant de la transforrœ.tion seront
, ,
(1)
\\
d)Èd)
Jg -r nié 1
';/
"vjèd.} a clié SUT' Mel"
-"Le vent a soufflé SUT' Me ["
OJ)
[làm
àn '-h ·mÉ!
"Il a p lu SUT' Me zn
"Le 90 len a bY'i Hé sur Me l "
b)
S -1- V t COMP
S t V - r + E-1 + CO]VIP
A
,
(5)
d)Èd)
sig
es
/Djèdj/s'asseoir + ACC/COJVJPI
"DJOèdj s'est assis"

'.~
"'_ ..'
- 28LI -
1
()6 )
es
/Dj èdj / coucher +' J'IeCi CClMP /
"Djèdj s'est couché'.'
Nous aurons ceCl COlTline résultat de la transformation.
(. 7.)'7')
d 'd
'"
,
'SE;")
sig-r
IÉkpn és
rlD-ie'..:J7"
.
.,
.
"
tJ
~
S
est ass?-s sur une en01,.,.se
(8)
" ,
, l "
Eru-r anc3raka es
"Dj èd...-i oS' es t couché SIn' u.ne natte"
Pour faire la preuve que les expansions conjointes à la dériva-
tion sont bien des expansions E } appliquons le critère exposé Ein 1. 3.4
J
aux phrases (31) à (34)} (7) et (38). Nous verrons que l'expansion en
question ne saurait être déplacée hors du syntagme nominal thérm.tisé.
,
, ,
, , ,
(31) .. d)Èd)
éd (
1
::>g -r a /
mÉI /1- ::>g -r
,
,
,
,
(32) .. IÊf ét JÎ Èlu-I a
/
mÉI
1
ow
Èlu-I
,
, ,
, ,
,
,
1
(33) .. "am ét J( , 1
an-n a
/
mÉI
ow
an-n
,
,
(34 ) .. 1(gbh étJ( àf~-n a
/
mÉI
1
O~J
àf~-n
..
,
,
, ,
.. ,
07 )
\\... r
d)Èd)
.1
el. 1 es slg-r a / IÉkpn 1
1
1 ( -
slg-r es
, ,
(3(3)
d")Èd) , l'\\
, 1
/ ànd)rakà 1 1 -Èru- r- I
..
et 1es Eru-r a
es
Enfin pOlœ terminer} notons bien que cette dérivation qui con-
siste à .01,j outer une expansion E., à PAn' a J' dIrais été attestée avec les
'~
-
~
~
constructions S + V + E
et S + V + E,'2 + COJVIP.
2
3°) Addition d'une expansion E2
Cette transfornetion n'a été attestée qu'avec les cor.structions
SVE
et SVEA COlVIP . Jamais avec les constructions SV et SVCOMP .
1
..J.
,J.

: ,
285 -
La transformation de Pl à P2 s' opère
\\
._. par la suffixation du déri vatir -! au verbe
- oar l'introduction COJ'lj oint;e d' une expansion E'J antéposée à E
~
c...
1.
le suj et de Pl reste suj et de
Selon les scbème~3 nous aurons les ;3équences sui vantes
a)
S + V + El
s
v _or + L + E
ê
:1.
(39)
d)È:d)
19 b'
àmàkp
IDjèdj/défricller + ACe/champi
/!Djèd;j a déf'Y.,ù:;hé un charrif? 1/
(40)
\\
,
us
êl
IDjèdj/construire 1- ACC/rrBison/
IIDjèd;j a bâti une maison ll
(4.1)
d)èd)
1b ( ndêj
/Djèdj Ituer + ACC/arümal/
"Djèd;j a tué un animaZ Il
Nous aurons, par la transfonration., les phrases Pr, suivantes
c.
, ,
(42)
amakp
IIDjèd;j a défriché un champ avec une machette/!
( L13)
~,
d jE: d"3
"
A
f
us -, brl9 èl
/fDjèd:j Q bâti une maùon QVec des briques"

':'.: .;~! 206 -
I!Djèdj at'vté un animal avec un fusil"
b) S + V + El
or,rm
+ COJVIP
-r
c'
V '
E
.l~'
+ r.
'--' +
- r + '2 .,.. -'1
J

,
,
,
1
(45)
3f)
8gb
es
/Djèdj/lier + ACC/attiéké/COMPI
"Djèdj a empaqueté l'aU·iék.é;l
(46)
,
"
1\\
1
d)Ed) Efn mob
es
IDjècij/tordre + I:l.CC/choses /COMP!
"Djèdj a lavé des haMts"
Nous aurons les phrases P, suivantes
c'.
, .
,
(47)
, "
a f)-n
méb
egD
es
!Wjèdj a empaqueté l'attiéké avee: une corde".
"Djèdj a lavé des habits avec du savon"
3.3,2 ..1.1.2. - Intèrprétations sé1TI3.ntiques de cette dérivation
Afin de déterminer les valeurs sérrantiques attachées à cette
dérivation par -r, nous aurons recour;3 à la paraphras·a. Nous estimo!1S
que la paraphrase est un excellent py'océdé heurist:i.que pour faire décou-
vrir les valeurs sélTillltiques sous-jacentes.
Cela dit, notons par anticipation que trois valeurs sont atta-
chées à cette dérivation;
- une valeur causative

- 287 -
- une valeur locative
- et une valeur instrumentale
1°) La dérivation par -r
une dérivation à valeur causative
Cette interprétation s' adresse exclusivement au cas de déri va-
tion avec addition de sujet. La valeur causative est mise en exergue par
une paraphrase, formellement W18 complétive, introduite par le verbe kok
"faire" ayant pour sujet celui introduit du fait de la dérivation. Litté-
ralement, la paraphrase en question se résun~ra par la forrrrùle suivante :
"X a fait que
y
s'est produit"
~
JI
~
la cause
~~ coméquencj
représentée par le
suj et conj oint au
dérivatif.
ConsJdérons donc les phrases (5), (2), (18) et (24) dérivées
par addition d'lill sujet. Leur paraphrase sera respectivement:
, ,
- mÉI
IÉbr
as
(pour 5)
(]I1el/' faire t ACC/plaie/cicatriser + ACC/
IYeZ a fait que la plaie sIest cicatrisée"
-r
"Mel a guéri la
plaie"
.,. mÉ 1
kl3k
d)È:d)
1d)'
gb~r
(pourj2) .
!]I1el(fa~re + ACC!Djèdj!consommer + ACC/pau\\~eté/
"MeZ a fai t que Djèdj s 1es t appauvri /1
-r
liMe l a appauvri Djèdj"
- IÊf kl3k 1(s~r àbl d)È:d)
(pOlΠ~8)
,1 vent/'faire + ACe/porte! fenrer + ACC/ Dj èdj /
"Le vent a fait que la porte a enfermé Djèdj Il
-r
"Le vent a en-
feY'l71é DjèdJ"

.-:,'
- 288 -
,
" , f' "
,
,
- mE! kok ~t n ug~ d)Ed J es
(pour 2~)
!Mel/faire + ACC/poissorJpüurrir + fl.CC/Djèdj/COMP/
"Me l Cl [ai t que le pois oS on pouy: Djèdj es t pourri"
"Me l a [ai t pourrir le po-is8on pour Djèdj 1/
Cela concerne le cas de dérivaüon avec a:::1elition d tune expansion
El' Le critère heuristique pour identifier cette valeur locatj-ve
sera
égalem2nt la paraphrase. L'on constatera que les phrases (31) à. (3~), (37)
et US) sont strictement éqLÙ valentes aux paraphrases suivantes qLÙ effa-
cent le dérivatif et transfornÎE:, conj ointement, ]. 13_rgument E
adj oint
i
au. dérivatif en P2' en un circonstcmt locatif lTBD::J.ué par la postposition
af "f?Ul''', c' est-à-dire en un non-argument.
( ~ 9 )
d)È: d )
~ g' rnÉ 1 af
(31 )
"Djèd,j Cl crié sur Me Z."
(50 )
1€ f È: 1u mtl àf
(32 )
"Le vent Cl soufflé SUl' Mel"
(51)
[làm àn' mél
af
(33)
"Il Cl Plu sur Mel"
(52)
1rgbn È,f~ mÉI af
C3~)
"Le soleil Cl brillé sur Mel"
..
,
,.(.
(r~ )
\\ ) )
d)È:d)
sig
es
i2kpn al
!!Djèdj s'eot as,s'l.·S sur une chaise"
, , ,
(5~)
d)È:d)
ànd)raka
' .
Eru es
aJ
"Djèdj est couché sur une natte"

...
~;.; ~'~~;.':"J~ i~: ~'.~,,~<>~.: .
,.
- 289 -
En dernière analyse on pOillTai t m2ll'B dire, et ce la est tout
à fait plausible, que le dérivatif -r a aussi pour rôle de transform::;r
en argwrent, c'est-à-dire en place de verbe, des non-arguments.
3°) La dérivation par -r : une dérivation à valeill~ instrum::;ntale
C'est aussi par la paraplo..rase que l f on peut déterminer cette
autre valeur de la dérivation par -r~ et qui concerlle le cas d'addition
d'une expansion E". La paraphrase concernée consiste à effacer, con1lTh2
c:.
précéderrnnent, le dérivatif ..,. [-', et à transfonœr l'argument E
conj oint,
2
en un non argwnent, plus précisément en lm circons tant ins trumental mar-
qué par la postposition Sm "dans .. avec ... "
Les paraphrases suivai'1tes sont strictement équivalentes, sé-
nantiquement, aux phrases dérivées (4'() et (48).
,
1
(55)
al)
égb és méb Ém
"DJèCJ..i a empaqueté Z'attiéké avec une corde"
(56)
1
,
" 1
es
samra Em
"Ddèdj a lavé des habits avec du savon JI.
Nous pouvons dire, de nouveau, que l'interprétation possible
du dér:i:vatif -r cornrœmoyen de transformer un Don argument en argum::;nt
de verbe est confirmée une fois de plus.
J. 3. 2 .1.2. - Le dériva,tif' -m
JO) Mécill'ûsme de la dérivation par -m
Il ~3 1agi t, à l'instar de la dérivation par -r, d'une dériva-
tion transforrnationne He qui a pOW:' obj et l'addition dl un argueIfent sup-
plémentaire à la valence du prédicat. L'opération revient à transform::;r
une phrase Pl en une phrase P2 d'après les rrodalités suivantes:

!7: "
.'.
,.: "
.~ "
- 290 -
- suffixa,tion du dérivatif -m au verbe
- introduction çonjointe cJ'un nouvel argument en fonction de
sujet
déplacement conjoint du suj et de Pl en expansion El ou E2
selon le cas.
a) Le suj et de PlA devi ent expansi on E
de P
1
2
Cette opération concerne exclusivement des constructions S V
et SV CülViP. Elle n'est jamais attestée dans :Les constructions SVE
et SVE
2
2
COMP, à. J.'instar du 2è cas de la dérivation par -r : addition d'W1e expan-
sion El' Le mécanisme de cette dérivation sera ainsi fonm.üé :
S + V
L---------------·---·--------·1
s + V -m 1- EJ
Soi t les énoncés suivants
(5'7 )
\\
.1.
/Dj èdj (crier + _f!..CC/
IIDjèdj a crié"
/Dj èdj :' se lever + ACCI
"D,} èdj .'3 1est levé".
1
(59)
d)Èd)
è\\\\/1
/Dj èdj {guérir + P,_CC!
"D,} èdj es t
g'.A.éri"

.".J•
,.".'
.. .
·)
- 291'-
L' application des règles ci-dessus indiquées nous donnera le
résultat suivant
(60)
me: 1
"Mel a aidé Djèdj à crier/fou
"MeZ a j'ait crieîo Djèdj"
ou"Me l a cr'ié en même temps que Djèdj 1/
,
(61)
gb "-m
"Mel a aidé Djèdj ;.z se lever" ou IIMel a fait se Zever
Djèd,j Il ou "l'Je Z. 8 / es t levé en même temps que Dj èdj"
1
(62 )
mÉI
èwl -m
. \\ ,
o)eo)
"Me l a aidé Djèdj c'i gu.érir" OU "Me l a guéri Djèd;i" ou.
"Me l a gu.éY'1.: en même temps que Djèdj ",
La preuve de Il identité de l'expansion de P2 conrne expansion
El pourra être admi~strée par le critère habituelle (cf. 1.3.4) : cet
argurœnt ne saurait être déplacé hors du syntagrœ nominal thématisé. LI é-
noncé qui en découlerait sera non valide
, , , ,
.- mÉI
'et f'1 ;)g.,.m a
/
d)Èd J 'I-~g (-m
(pour 60)
.-
mÉI éif{ )gb'-m à
1 d)È:d;Z; , 1-) gb '-m
(pour 6~)
_ L - - L
,
,
1.
,
,
.. mÉI 'etf'r cwi ...m a
/
d)Èd) 'I-èw 1-';'
(pour 62)
-S+V+COMP
L
-- \\
'Ijt
S + V-m + El CO~w.
.soi t lr=:s phrases P, suivantes
_.1
(63)
"
J
sig
es
/'D.jèdj/asseoir + ACC/COMP/
"Djèdj s'est assis"

~ .' ".' 't. "--.,.'"
, '
,
1
1
srlJ
es
! Dj èdj 1cOi..lCher + Acel COJVfP/
"Djèd,j .s f est couché"
(65)
1
es
IDj èclj IV + ACCI COrvI? /
Ü.è résultat de la t-r'ansfcrmation sera
,
,
(CS)
,\\
'3Ig-m
es
/1 Me 7,
a as S 1,:s Djèd.j" ou.I/Me Z s'est as.5 is en même temps que
Djèdj"
,
(66)
mÉI
'
l'
,
e·iLj-rn
d3Èd )
es
"MeZ cr. é:ouché DjèdjIT ou "MeZ s'e.5t couché en même temps
que Djèdj"
1
(67)
"
/
,
me:: 1
adf),-m
d::JÈ:d). es
"Ne l '::7 fai't f Zt1ner Djèdj" ou
'~Tvje l a flt1né en même r;errr/?s
que Djèdj"
Comne p;r'é(édemment, la prevve que l'expansion des pm'ases
tr.3.l1$fo?:lnées (65 à 67) est bien une expansion El sera fourrüe pal" le e:ri-'
tè.re J. -.3,)~ ;
,
,
,
,
f ,
.-
f
1
1 J.-
1
'.
me 1
el
,
8::;
s'g-rn a
1 d3èd~ "
"
i-slg--m es
Coour 65 )
..
,
, , , ,
,
msl
~t j(
es s ru-rn a
1
d3Èd )
1··È:nJ-m 1es
(pour 66 )
,
,
,
.. mf~
'et f
1
~1
es àd~-m a
/
o)È:d) ,
l-àd6··w es
(pour 6'7)
b) Le sujet :le Pl devient expansion E
de P2
2

- 293 -
Ce fait concerne unique~ent les constructions SVE
et SVE
1
1
COMP) à l'instar du3è cas de dérivation par -~ : addition d'une expan-
sion E "
2
Le méca~isrre de cette opération sera formulée comne SLut
-·S+VE
.
.1
1 - _.
. ..._. -1
,
V
+ E
+ ]:;'
-01
2
!-'1
Soit les phrases suivantes
, .,
(68)
19b
àmàkp
('Dj èdj Idéfricher + .ACe! champ!
"DjèdJ' a défriché un champI!
(69 )
(Djèdj/faire
tl/X1trayai1/
l'JJJ èdj a travai II é 11
!Djèdjtmanger + ACC/attiéké/
"Djèdj a mr.:mgé de l'atUéké 1r
Nous aurons les phrase[3 transfonnées sui vantes.
(71 )
mÉI"
).
"
9b'~m
d)td)
àmàkp
"Mel a aidé n . - , .
>~-"JeaJ '"
lA.
défriché U.'1. champ" ou r'MeZ a défri-
ché un champ en m&me temps que Djèdj'I
(72)
mél kSk~~ d)~d3 d3~m~
"Me Z a aidé D,j èd,j a trat'ai 2-lé Il ou "Me l a travaillé en même
temps que D,j èdj "

'1.",.
"
........
- 29~
,
, .
1
mÉI
O)EO)
8gb
"Mel a aidé Djèdj a mangé de l'attiéké" ou "Mel a mangé
de Z'attiéké en même -t,emps que Djèdj"
S -+ V + El + COJVIP
L
--------------~
S + V -m + E~ + E
+ COMP
~
1
,
1
\\
.
,.. ,
ar'
ano)raka es
/Dj èdj /plier + ACC/natte/COIVIP/
"Djèdj a eny'oulé la natte"
/Djèdj/tordre/choses/COW/
"Dj èdj a loué des hahi ts "
,
1
(76)
1
ar)
égb
es
/Djèdj/lier + ACC/2,ttiéké/CüJVIPI
JlDjèdj a empaqueté de Z'attiéké"
Par la transformation avec -m nous aurons
,
,
C:77~
mÉI
1
d)Èd)
àrid'jrâkà
1
ar -m
es
"Mel a a'l-'dé D;}èdj a pl-ié !a r'..atte" ou "Met a plié la natte
en même tellJps que Djèdj"
(78)
d:<:È:d:z,
môb
1
es
l
,
)
"
"Me l a aidé Djèd,j ù lùvé des habits" ou "Mel a l-ewé des
habits en même temps que Dj èdj "

;-.:
r'
~'i;t~ \\' '.!, - .1.( .' , .... " , J'
,... 295 -
"Mel a a1~dé Djèdj à empaque-ter de l'aUiéké"
A présent) essayons de décrire les valeurs sémantiques de cette
dérivation par -m.
2°) Valeur sérnantiqu,": de la dérivation par -en
La principale valeur sérncmtique dénotée Dar la c1éri vation par
-m est une valeur conjonctive. Cette valeur est mise en exerg;ue par Wle pa-
'-"
raphrase dmls laquelle le suj et et 11 expallsion (El cu E ) de P2 sont co-
2
actants du procès exprimé par le prédicat (nOi} affecté du déri vat,j f) .
ConsidéroYiB donc les phrases tr,~1Sformées (60), (65), (7-1) et
(77 ). L'on pourra les paraphrase!.' comme suit:
(pour 6Cl j'
(Mel/ et/Djèdj/avec/crier + ACe/
liMe Z e -t Djèdj on t crié!!
- mél
!êlé
d)Èd) àb' sPg és
(pour 65)
/Mel(et/Djèdj/avec/s'a~seoir+ ACC/COMP/
IIMel et Dièdj se sont a..gsis J1
,... mÉI
,.. 1 '
1 e.e
àmàkp
/Mel/
et (' Djèdj(avec/défric:.her t ACC/champ/
liMeZ et Djèâj ont défriché/An eha_'TffJ"
- 'mf;~!
lêlé
d)È:d3
àb'
àr'
ànd)râkà és
(1"1e1/
et/ Djèdj/ avec/plier + ACC/natte/COMP/
"Mel et Djèdj ont plié une natte"

- 296 -
3.. 3.2 .. 2. _. Autres déri vationc::
Nous avons regroupé dans ce chapitre quatre types de dérivation
dont les premières constatations montrerrc les caractéristiques sU..l vantes :
10) elles sont nettement identifiables J au plan sém.antique, les
Wles par rapport aux autres ci 1 Wle part, et dl autre part, par rapport à cel-
les qui ont fait l'objet de notre analyse en 3.3.2.1.
2°) elles sont em3lli te nettement remarquables, formellement, par
l'usage que chaCLme fait de:3 cléri vatifs., les mêmes appax"'ernment qLle ceux étu-
diés pr'écédem11ent, mais élargies par ct! autres éléments qui viennent sans
doute en spécifier la valence sérnio-syntaYiques.
3.).2.2.1. - La dérivation itérati'Je
Nous entendons par dérivation itérative, une dérivation dont.
la fonction, au plan sérnantique, est d'exprimer la répétition, le renouvel-
lement d'un procès.
Cette dérivation est admi.se par tous les types de constructions,
et aussi par toutes les clë..sses de verbes.
Formellement, l'opération se traduit par «€.'-i..I'1J.le.tl.M.on
C.Oi1jo.Ln-
:te. d'uVl motqJhè.me. -r 8unn-i-x.ê. au ve.t1be. cl de..ta pO.6:tpoJ.>-i...ûon. Ém e.n Mn. de.
.6yn..tagme ve..tl.bal »
(G. Hérault., 1978, p. 375).
Soit les phrases suivantes
(1)
,
,
l
'.
gbàd'
a
am -el)
/pagne/DEF'/sentir mauvcüs + PROG/
"[15 paÇjr1e sent maI!Va1:s Il

,: ' . '
1
.., . ; ','!. .:",;.~~.~ •
, .:.i. \\.
- 297 -
(2 )
"
sig
1
es
!Dj èdj / sr asseoir + ACC/ COIVJP/
"Djèdj 8 1est as81:S Il
0)
low
/Djèdj/montrer + ACC/Mel/affaire/
Par la dérivation itérative nous aurons les phr-ases suivantes
(4)
. \\ / \\ \\ / " ' /
gDad
a am -eQ -n cm
-----
/ILe pagne sent de nouveau mau.vais /1
"
\\
/
f
sig -r es sm
!lDjèdj 8 est assis de nouveau"
'
,
(6)
. h
"
1
,
,
,
dJEd3
J8gm-nmEI
lowern
"Djèdj a enseigné de nou'oeau Mel/l.
A l'usage, il faut dire que la dérivation itérative est en con-
CŒcrence avec un type de construction sérj elle dont le verbe ini Hal est
8W- IlIy'etournel,/I.
Ainsi les phrases (4) à (6) sont strictement équivalentes à cel-
les ci-dessous qui font usage d' une construction sérielle
,
,
,
,
\\
\\
gbàd'
a
Èw ' -·1
am- ef)
/pagne/DEF/retourner + ACC/sentir rnauvaJ.s + PROG/
ilLe pagne Dent de nouveau rno.uvais Il
(8'
..
,
;.
)
519
es
/lDjèdj s 1es t as81.:S de nouveau Il

','
:.. 298 -
\\
(9)
d)È:d) È;wl li
.jÊgm
mll
16w
,
g
"Djèdj a ensQ,"3~e de nouvexu Meî"
3.3.2.2.2.- La dérivation comitative
a) Le mécanisme
Nous appelon~, dérivation comitative une opération par laquelle
sont associés
- des argu ments de même fonction
des propositions} et partant des préclicats.
Bien qu'elle s: en rapproche au moins par la prÉsence darm l' Wle
et daïls l'autre de la postposibon àb (dans les coorclirlations d'arguments),
la dérivation comitative est formellement et sémantiquement. différente de
la coordination. Nous al10:1s le'Joir.
Soit les phrases suivantes
"Djèdj 3' est 7.e-rJé"
(H) me: 11gb'
IDj èdj /fai.re + .l'\\.CC/tl'ava;îll
"Ddèdj a tl°Q7JaiUé"
(3)
mÉI
kôk
\\
"
d)ulna
"Mel a travaillé"
, ,
(l i+)
d ' .
\\
. ::,co 3
Id)
egb
(!Djèdj a mangé de l ' aU'?éké"
U5 ) d)È:d) )d)~
"
::>t f'n
"Dj
u
'~.
e 1 a mangé du poisson"

- 299 c-
Une simple coordination des clrgurnents sujets en (10) et (11) d'une
part, (12) et (13) d'autre part, donnerait ceci comme résultat. :
(:J. 6 )
d)Èd?
lêlé
mÉI
àb
"
,
1gb
/Djèdj/et/Mel/avec/se lever + ACCI
"DjèéJj et Mel se sont levés 11.
/Dj èdj /et/Mel/avec/travail1er + i\\CC/travail/
"D"r'J';
Jeu,;
t
e- 'Mel, ont t
1
'Z--"
_:raven ,te
La -coordination des eÀrpans:ion:;; Cl5 et ..16) dormerait également
(18)
JI'
d)Èd)
lêlé
J
;) t n
"aD
/Djèdj/manger -1- ACC!attiéké/et/poisson/avec/
"Dj èéJj a mangé de l'at/;i'éké avec du pois son. "
Quant à la coordinat;ï:on de propositions, elle ferait usage du
relateur M1"et,) pui's". Par exernple (JO) et (12) dormerait ;
/Djêdj l'se lever + {:>,CC/ett5è pers. singc-faire + ACC/travail/
"Djèd•.i [; 'est Levé et q: tlYiVaiUé".
La combinaison de (10 et (13) donnerait
,
\\ " , . ,
ô
d ' A
(20)
d)Ed)
19b'
Et,} mE 1 k k
)uma
Maintenant ;intéressons-·nous à la combinaison par la dérivation
comitative, Elle îait usage du morphème -m et de la postposj,tion ~b. Que
donnera la combinaison des arguments sujets ? ,Considérons les couples de
phrases suivantes : (10) et (11), (12) et (13). Par la dérivation comita-
tive nous aurons :

- 300
"D'J"e' ,'1";
l
' 1 '
'1 Il
uv $ es t
l.-evé avec Me l.-
(22)
l'Dj èd,j a tl'avœ{ Ué avec Me lI'.
On peut: remarquer que 11 lm des suj ets dev.ient par la dériva-
tion comitative expans j,on E').
L
Il est cependant, immédiatement suivi de àb~ qui précède, si
tel est le cas, l'expansion Ej(exemple 22), Dans ce cas précis, on pour-
rait à juste titre se demander si El (d)ùrnâ"travaiZ") a véritablement
gardé son statut d'expansion, c1est-à""<Jire d'argument. Il n'y a pas à
t'n douter car, en lui appliquant le critère d'identification dec argÙJllents,
or se rendrait compte qu'il ne peut être déplacé hors de la zone des :IT-
gwnents.
"Le fait que D,jèd.j travaiUe avec Mel",
,
,
,,~,.
,~,
et f'r
mel kok-m ab
d?uma a ••.
En conclusion, lorsque deu.x arguments suj ets sont associés
par une dérhation comitG,t ive , le premier reste suj et du verbe suffixé
par le morphème -In, le second vient immédiatement après lCO'verbe ~mffixé
et e9t suivj: de la postposition àb. Quelles sont les modalités de combi-..
na~son des arguments expansions ? Considérons les phrases (14) et (.15).
Nous aurons :

., •••• '1
..... . ~~'. .~
-301 -
(
-)
,
, ,
2
, l "
,
J"
,
\\ 5
d~Ed~
la~-m
egb
Jt n
ab
"DjèdJ' a mangé de l'attiéké avec du poisson"
Quel est le statut des eonstituants nominaux précédemnent ar-
gument El ? Appliquons le critère de la nominaJj_sation.
,
(26)
...
'l- rI'
/
t
d ~E a ~
el.! 1 e9)
,Jt l'n \\.aD
"Le fQ1~t que D,ièdj mange de l'attiéké avec âu poisson",
Par le test du déplacement, on se rendra compte que le comb.-
tuant ~t In "poisson " se déplacera dans la zone des non-argwrents en compa-
g;nie de la postposition àb :
(27)
\\a
"Le fa1:t que Djèdj mange de l'attiéké avec du poisson"
.
. t
t '
t
'
lm'
t
-,
. d~ l
~ (1)
Le COnstl 'ua.n· 8gb quan
a
ne peu· e-cre
ep ace
:
/
/
,
JtIn
égb
àb
a ...
En conclusion le constituant 5tJ n, précédermBnt El (cf. 15) est
devenu non-argument dans la phrase (25) rna.rquée par la dérivation comita-
tive.
D'ores et déjà nous pouvons tirer les leçons suivantes
1°) Lorsque deux sujets sont associés par la dérivation comita-
tive, l'un (génér'alement le deuxième) devient e:>''Pansion E .
2
2°) LoI"sque cette association concerne des expansions, l'une
(la deuxième est transformée en non-argument.
(1) On doit à la vérité de dire que (28) est tout à fait plausible. On
trad1.Jirait par : "Le fait que Djèdj mange du poisson avec de Z'attiéké".•
f' \\
,


-
.
,
\\
"
1
malS
ça serm t la transformatlon de la phrase : d?Ed~ 1d~-'m Jt n 8gb ab
"Djèdj a mangé du poisson avec de l 'attiéké", ce qui est ctLfférent de
la phrase (25).

3U2 -
"
Qu 1advient-il de l' aQsociation de deux ou plusieurs propositions ?
Considérons respecti vernent les énoncé:::; (10) et (12), (10) et (13), (10),
(12) et (13) (11) et (12). Par la dérivation comi tati ve nous aurons les
séquences sui vantes. :
(29 )
\\
, ,
,go
kÔk-rn
"Djèdj s'est: levé
et a tout de Buitetravaillé"
\\
.
DO)
, \\ d
o y:: )
/
,
ego
ab
"Djèdj s'es!; levé et Cl tout de suite mangé de L'attié7cé ll
(31)
'"
,
d)Èd)
19b
k.ôk
d)ùrnâ
\\
.
Id)-m
egb
aD
"Djedj oS 'est levé, Cl trovœz:Ué et Cl tout de suite mangé
de l'attiéké"
"Mel s'esl; levé et D,ièd,j a tout de suite trG.l.lQ'iUé".
Forrnelleffi2nt l'on peu'S constater d'après les phrases (29) à
(32) que la corooillc'nson de deux ou plus de deux propositions est inter-
prétable., en dernière analyse, soit comme une construction à série ver-
baIe., soit comme UJ1e complétive non-marquée.
1°) les prédicats peuvent avoir un sujet corrrrnun (19 à 31) :
clans ce cas il ont les mêmes propriétés qu 1 U.Jle série verb;üe 2Ssimilée.
2°) chaque prédicat peut avoie son sujet propre (32)
dans
ce cas on l'interprètera corrrrne une complétive non lf6Iy uée.
quelle que soit I 1 j.nterjJrétation qu'on accorder.':' à la phrase
clérivée
Tl ccmü tat:i.verœnt '1
l'on remax'quera :
-- que c'est le dernier verbe de la série qui prend le suffixe
\\
-m
- que J.a postposition àb clot l'énoncé.

303
b)
Valeurs sémantiques
Sémantiquement la dérivation comitative peut exprimer plusieurs
valeurs au nombre desquelles, on peut citer;
, , \\
(33)
19b -m
mé!
àb
/Djèdj/se lever + ACC/Mel/avec!
1I0dèdj s'est 7,evé avec Mel"
\\
,.
(34 )
im-m
àb
(D,i èdj / aller + ACC/lvlel!avec/Dabou/
"Ojèdj est allé aver..: .Mel- à Oahou
2°)
La sirmùtanéité
(35)
d~~d~ ~g6 ~d~ ~b'-~ ~b
/Dj èdj ! cb.anter + ACCI challson/danser + ACCI avec/
"D.ièdj a chanté et dar.sé en même temps /1
(36)
fl~m, ~n' àfr)-~ i (gbn àb
/pluie(pleuvoir + ACC/briller + ACC/soleil/avec/
,"a a p z.u. et rai t du s 0 lei L en mèTne -temps /1.
,
,
1 \\
r
\\
, "
, ".
ur--u es
;)9
\\
Ikr)-m
Jr)n
ab
IDjèdj/courir t ,ACe/crier t ACe/pleurer + ACC/pleurj/avec/
"DjècZj Cl couY.'U) eY'7~é et p îeuY'é en même temps 1/
3° )La 'successiŒ1 rapide de deux ou plusieurs actions siIllJles
\\
. ,
(8)
eJ
m~1
àb
/Djèdj/entrer + ACC/maison/Mel/se lever + ACC/avec/
"Dès que Djèdj est en/:ré Mel s'est levé"

-- 304 -
,
(9)
es
/ Dj èdj / SI asseoir + ./';,CC/ se lever + ace/ avec/
"Djèdj s'est assis e-I~ 13 'est tout de suite mis debout"
,
(40 )
ow
"Djèdj est 'Jenu~ a prépa.T'é de la nOUl'rz~t"ure et l'a tout
de suite mangée/!,
4°)
La spontanéité
"Djèdj 8' est Zè1ié spOni;anément"
,
, .
(112 )
sîg-m
es
ab
"Djèdj s 'est O.sS·L~S tout de suite"
3.3.2.2.3. - La dé;r.'i vation réfléchie
Il s'agit d'un procédé forrœl par lequel le procès exprlme
par le prédicat est réfJéchi sur le sujet qui en est l'auteur. La déri-
vation réfléchie se tradui t par l'insertion conj ointe du morphème - r suf-
fixé au verbe ~ et du terme sos 1 (dérivé apparerrrnent de sos "corps") au-
quel est antéposé un pT'onom personnel de forme libre coréférent du suj et
de la phrase.
Selon la personne et le nombre du suj et, r,ous aurons, outre
le morphème -t-, l'une ou JI autre des mJités SLU vantes :
. ,
:Lere pel'S. sing
\\
em SOSI
"moi-même t/
,
,
2e
pers, sing
\\
f)
SOSI
"t01:--même"
,
, ,
,
, ,
3e
pers. sing
ln
SOS!
ou 0\\'1 SOSI
"lui-même"
,
, ,
lere pers. plur.
E.! SOSI
"nous-mêmes"
,
, ,
?e
pers. plur.
Jf1 SOSI
"vous-mêmes Il
, ,
, ,
.3e
pers. plur.
È:I
SOS\\
ou wÈ; 1 sos 1
"eu:r-mêmes"

- 305 -
Soit la phrase suivante
(43)
m- 1f (
d)È d )
11ere pers. sing-se TIloquer + ACC/Djèdj/
ilJe me suis moqué de Djèdj/l
La dérivation réfléchie consistera à suffixer au verbe le déri-
vatif -r, à effacer l'expansion d3Èd] et à le remplacer par Je terTœ 5051
précédé d'un pronom coréférent au suj et. Ce sera, pOUl' Ir occasion le pro-
nom Èm "moi JI, coréférent de la première personne du singulier.
(44)
m- )f(- r
,
!
~
em
sos 1
"Je me suis maqué de moi-même.
Selon que varie le pronom sujet l'ürl pourra voir
,
(45~
l
,
f)
5051
/
"Tu t /e s moqu.é de moi--même"
!
,
(46)
l
,
1- If("7r
'. n
50S1
'!Il s!es t ,moqué de Zul.-:même"
\\
, ,
5-!f f -r" ej
sos '.
J1Nous-nous Bommes moqués de nous-mêmes"
, ,
l
,
- I f Jfl sos,
"Vous vous êtes moqués de ?.'ous-mêmes"
, ,
14q)
SOSi
\\
.......'
"Ils se sont moqués d /ewx:-nJêmes "
si le sujet est W1 nominal nous aurons

306 -
,
1
\\
\\
l
'\\
(50)
1 fi -r
1 n
sos 1.
r'Djèdj $ 'est moqué de lui-même!'
, \\
(51 )
sos/
"DjèdJ et Me l se sont moqués d'eux-mêmes"
En discours rapporté, pour les troisièrres personnes} nous
aurons
l
,
(52)
SOSI
"Djèdj se serait moqué de tu'i-TiÏême;'
,
(53 )
.1
\\
,... ;
....
1
\\
aV!
1 n
1 ri - r
ow
SOS)
"Il se serait moqué de (,u-i-même Il
1
\\
SOSI
"Djèdj et Mel se seraient moqués d'eux-mêmes"
, \\
(55)
wÈ: 1
(n
If(-~ wÈ:1
sos 1
IIIls se seraùmt moqués d' eJAX-mêmes I!
Sémantiquernent, on pourra faire re1TIéL."""quer deux faits. DI abord
que la dérivation est incompatible avec W1 énonr:;é à suj et non-animé. En-
suite qu'elle est assimilable à celle de la dérivation par -r qlU a valeur
de déri vation locative.
Soit les énoncés suivants
(56 )
,
J
:>9
/Djèdj/crier + ACe!
"Djèdj a crz:él:
(57)
d:sÈd,
èf)"'
/Djèdj/sentir mauvais + ACC/
"DjèdJ a senU mauvQ1:s"

"," , ..." ....: .t,
"
- 307 ':.-"
,
1:
(58)
gbàd'
en
Ipagne/sentir m:luvais + ACe!
JILe pagne sent mauvais Il
, ,
,
;)vlr
êJ
/chien/DEF/salir + Acel
"Le chien es t sa le"
(60)
gbàd'
Ibr
Nous rerrarquerons que la dérivation réfléchie est compatible
avec les phrases (56), (57), (59) ~ JTB.is pé1S avec les (58) et (60) :
, ,
(61)
, " ""
;)9"'"r 1. n
5051
(C;h \\
\\ j d )
,
"
\\
,r,
(62 )
dJÈ:d)
8f)-n
ln
SOSi
,
,
,
(6J)
1
;)wr a 1
\\
\\
br-r ln ·sos,
(59 )
'''Le chien s'est sali ·-1

....
Il
L~n-·meme
, , ,
,
(6 11)
.. gbàd ,;
\\
\\
ef)
-n ln 5051
(58)
, ,, ,
,
i
\\
.. gbàd
(Il
e~)-n
üw
sos i.
, ,
((~h
\\
."
\\
..
'i
gbàd 1
_, --1 /
: br-r l, n sos;
(60)
,
., \\
gbàêJ ' Ibr-r
1 fI
..
O\\',
SOS1
\\.
En comparant d'tme part (62) et (6 in, d'autre part (63) et (65),
on pourrait admettre que l'exclusion de (64) et (65) ne peut qu'être redeva-
ble à la nature non animéedu constituant gbàd i "pagne".

~.'"
"
.
- 308'-
Pour termjner, notons que Jo. remarque selon laquelle la déri-
vation réfJéchie est assiITÙlable à Jo. dérivation locative relève du fait
qu'il est fort possible de la paraphré1.Ser de la mêmE' sorte que le 2è cas
de dérivation par -r : addition de E ,
J
Ainsi l'énoncé (61) se paraphrase par
, ,
d ' ,
"3t:o)
;)9
in 505i af
IIDJèdj a crié sUl' lui-même".
3.3.2.2. LI. -- La déri Ifation réciproque
A l'instar de la dérivation :céf:Léchie., la eJérivation récipro-
que utilise également le suffixe verbeJ -r, vraiserrblablement le mêrœ que
celui étudié en 3.3.2.1.1. Le réciproque se distingue du réfléchi par les
caractéristiqlles suivant.es : «
If ne Jrcqcùe.lL1: .iarnCVt!.J d'obje.t c.ofté6iiiLen.t
du. 0U-Je.t ; 00YL 0Uje.t e..ôt Yléc.e..ô0a.<..ILe.me.n.-t )JD.tMe..f. ; ta C.OVI...6Vu.(c..uon. veJcba.f.e.
e..ôt obligatobLe.me.n.t ctO.6e. rM te. moftphè.me de. ptwïA-e.f. \\Jvwa.€,
.e.u;. aUM,t
- r out' cm de. 0 e/.> al..tomoJlphu.» (G. Hérault, 1978, p. 326).
(71)
,
" '
"
' r ,
' [ '
" ,
l
d)td~ lele msl ab
;)9 -r -r
;)garlr_
~
1-;)9- r-r-
/Dj èdj / et/fvjel/ avec/huer + ACC/DER/FLURI
[1 ~gà r i r J
"Djèdj et Me Z. se sont hués /1
"Ils se sont hués"
(72)
d)Èd)
1ê 1é rnÉ! àb i 9b-~-r llmàkp
-r
1- Îgb-r-r àmàkp
,. ,
" .
]
L 1 gba ri r
r
\\ A.
b'
.
]
l
19 an,
/Djèdj/et/Mel/avec/ctéfricher + ACC-
DER- PLUBi champ/
"Djèdj et MeÎ se sent rroAtue Uement
"Ils se sont mutue?--
dé j'pi ché.s leur chOJ1Tp Il
lement défrichés
leur champ"
Sémantiquement, la dérivation réciproque peut connoter
a) La simultanéité

,
l
"
"
S-
01'1
-r·- r ba f)n
(le1'e pers. siJ'l.g-yeror· t f-\\CC~DER-PLUR/yillage/
"Nous sommes venU8 av. viUage en même temps.
,
A
(74 )
\\
1 \\ 1 \\
'\\
\\ 1 \\ \\
f) !ele cm ab s-ab -r-r
letf)
v
Itoi! et/rno:t;avec/lere pers. pl. -prendre + ACC-DEP,-PLlJ.i{!
véhicule/
"Toi et moi avons acheté en même temps nos V01~t:upes".
(75)
,
A I ' "
"
\\ "
,
,
/~ 1 , ,
d~~d~ iale mEI ab ok -~raKr am-ow baf)n
/Dj èdj 1E::t (JVIeJJavec/pos er + ACC-DER-PUJR/pieds/ vem r -1- PROGI
village/
"D' . 'd '
t '" l
t
.
le''> "',~.,.".:, '~." 0') " 7',,/ 1 1 ag!? 0.,',' me'''ne temps 1/•
. . Je J e'
1vJe,
on, pl~1...s ~
~r.,",/Ill/'
Lé"
VI/VV
' -
"
,
b) 'Lé:i.IiIU.tUàlité
(76)
s-Èkn-·n-n . , ,
Da f)n
/.1ere pers. pl. voj.r ri' ACC-lliR-PLUR/yillage/
'''Nous nous SO)7JJ7Jes vus au V1: Uage"
(,'7'-' )
\\.
,
1
"
â '
\\., \\.
"
, d~ed~ laie mel ab d d-r- -r odad
(Djèdj!etfMel(ayec(par1er + ACC-DER-P1UPJparole/
IlVJèd,j et Mel se sont pa.dés ".
/gens/dif/tout(tendre + ACG-DER-PLUR/mains/
"Toutes les personnes se sont TmL'ti.ie Hement tendw' la
main".

310
Après l' analY::3e des déLi vat ions suffixées, nous abordons
dans c.e chapitre l' éutde du deuxième mode dEè dérivation V -+ V ; la déri-
vation préfixée. Nous avons, en II, décrit le méca.:nLome général de cette
dérivation. Nous rappellerons qu'en fait de préfixation; il s'agit d'un
système de transformation fondée sur le redc::bLernent d' un uu de deux seg-
ments du racl.:ical verba.l, ces segments r'ecloublés faisant office de pré-
fixes. Nous rappellerons également que toute base verbale de la. langue,
fonctionne cornrneradical, non seulement ,jans ce ITDde de dérivation (pré-
fixation), mais aussi dans cel1.ü précédemnent étUliié (suffixe.tion).
Deux règles de redoublement or~t été énoncées
a) si le verbe est à. initiale vocaliqu.e, le phonère redoublé est la seule
consonne GU radical (les consonnes syllabiques étant comptées conrrne voyel-
les) .
,b) si le verbe est à intiale consonantique, le redoublem:~nt concerne les
deux prerrüers phonèmes.
Le tableau suivant présente, englllse d'exemple, les faits de
redoublement concermnt les bases lexématiques.
Structure de
Exemples
départ
v C
'puiser
w-àw 'puiser
1--------1-----------J----pll~~~~u1'S f-0'is"
,
1
~
\\
1
V C V I C - V C V
1
à f 1 ~~per~e~.". 0: i,t°-à fi lIasperger pLu·-
1
1
i
~ éeUI'b .) Ol"J
II-~-;;c--l- c c ~~~-,~~~::>ir~-'-=-~~
v-
V C
-f 19 !loUVI'iI' plu-
-t
1
_si::.I's j'~Ù_I_'
_
C V C v i c V - C V C Il
[11 mn "condui.r'e" -?- [11-[11 mn "clI'I'anger'"
.~
I

,:\\.
,
,/ ,,~'~.
"
' .
"J
Il n r est pas v1'aiment opportun de nous attarder outre-mesure
sur le mécaniqme de ces redoublements (ou des dérivations préfixées),
étant entendu, corrrrne nous venons de le dire, que ce mécanisme est expo-
sé en 2.5.~:.1.
Néanmoins nous insistons sur le fait que cette dérivation
préfixée est totalement compatibJ.e avec d'autres bases dérivées aussi
bien par préfixation que par suffixation, selon les mêmes règles de re-
doublerœnt : le tableau ci --dessous en Cait foi.
1- ~~ructure~ de l-s~nl~ttJ.res d' arri-i!
.-----..
·-----1
1
depart (for--
vee ~ nouvelles for--
Exemples
1
1
mes dérivées) J mes dérivées)
1
1 - - - - - - _ · _ - ,
. - - - - - - . - -
,
'
1
1 ve - V
C - ve - If
t' 2.W'-\\ "ret!YiAY~ner" -+ ',..;-c:w-I "l'etournet' plu-
i
1
sieurs fois Il
,
L-
-----------------------.
' '.
, "
l
Il'
7
7'"
. ' "
!rb 'l
h .
7
vcv- V
C - vC\\! - V
1
ufu-r
Oi.--anC1'L,r 1
-r
j-'UTU-I'
anc '/,.Y' pi.--U-
,
s,ieurs fois 1/
1---
-r-
~
. -
.-
1
! CNe - v
1 CV -, CVc - V
1
kàk-r- "fo:tI'e (avec) -+ ko-kàk- r "faire (aVGc:J:l
1
1
(nuance intensive)
.._ f - - .
~
' - - ~ -
G'vGV - V
cv - cvcv - V
dùdù-r "rendre douloureux" -+ dù-dùdù-~- "ren-
d:l'e dou loureux" (avec nuance d'inten-
1
sité)
r
e - ve
cv - e - Ife
,
" .
7 '
f ",
'
,
"
.
w-aw
pU~8er pi.--U8~eurs
. o~s . -+ wa-w-aw
pu&-
ser p Z.usieurs fois (exagération) /1
1
,
[C- vcv
cv - e - VCV
f-àfl
"asperger pZ.usieups fois!! -r fà-f-àfl
1
"asperger pZus'ieurs fois (exagération)
+
f - - - - , - - - + - - - - - - - - -
1
CV
rn
T
'
" ,
. , .
' f ' f ' "
.
Z
.
cv - cvc
v
.- vi -
C\\ e
, f 1 - fig . ou,n"Z-r' -+ fi -
1 -
1 9
ouvnr P ·us&eurs
1
i
1
[01:8
(exagérat'ion) Il
-----+-
b
.1r---,-'-,-,-,-,-
Ir
'\\
\\
\\ '
Ir··
L'_!
(_,,'1__~ CVC
CV - CV - CV:_ _
_-~m_n__~~~~ngep + r 1_.P 1- P 1mn bun apmn-
'
- - ~ - -
Co:n,:j ointement aux transformations rrorphologiques de la. base
verbale, iJ. est associé àLL dérivation préfixée certaines propriétés sé-
mio-syntax:iques que nous ci'lercrlenms il mettre en lumière. Pour le besoin
de l' expos é, nous envisagerons, su ccessi vement, l r exam<.::n des irrplications
séITB.ntiques de la préfixation et celui des implications syntaxi.ques, qill.,
il est vrai sont moins maITjuées que pour la suffixation.

.1: -
312
3.3.3.1.- Propriété::=,; séJmntiques des bases préfixées
D'une manière générale, le red'.Ju.blerœnt des bases verbales a
pour effet un certain enrichissement du sème verbal lm cial. En effet,
COTine l ' écri t
G. Hérautlt, le "corrélat sénB.ntiquell de la dér:i vation pré-
fixée << elJ-t que. l' acaon den.o-tée. de. v"cI2-V/.-t pJtéI.J e.Vl..:tée. c.omme.. "crl,te.VlJ.l"cVe., ou.
Jtépétw.ve. .. mu..wple., .Lte:r.a;f'..A-.ve. ». (G. J-Iérault~ 1978, p. 313).
Exemples_
U)
. 1 . '
\\ . .
Juwaw
l'nId)
/Youw/puiser + ACe/eau;'
"YOU1Jj a puisé, cl pZw:deurs Y'epnses,
de l'eau"
"YOU1Jj a puisé de l'eau"
(2) . wÈ 1
pÎg
-7
wÉI
"
\\
PI-- p'g
lon/bousculer + ACC/Djèèj/
"On a bousC'ulé, cl pZusieurs reprises,
DJèd.}"
"On a bousculé DJèdJ"
(3)
wÈ 1
~s~-n
mrréd!
-+
l'on/parfumer + ACC:+ OËR/Sauuj'
"On a bien paY'flJJl1é la sauce Il
"On a pm.'fumé 7--a sauce"
A la limite, les valeur's inten..c;ivE:, répétitive, multiple, ité-
rati 'le dénotées par le prédicat peuvent aboutir 2 une c3pécialisation du
procès, entrair,ant de ce fait la c:C'éation ct 1 un nouveau prédicat.
Bien qu'il ne nous soit pas possible dfexposer une systématique
de ce
phénomène, les cas sW.~Jants i.llustrent cette tendance il la Iexicalisa-
tion de certains verbes redoublés.
U
Il signifie entre autre "portel' (un chapeau)
'"
;;>.
1/

- 313 -
( 4)
• l
,
J.UW
us
t ùfÈ:
/Youwlporter + ACC! chapeau./
"YOW» Cl pOY'té un ch«pealA Il
Lé!. forme clérivée S-ùs, sémantiquemem~, nt es t plus compatible
avec tùfÈ: !fç hapeaz!lI.
( _. •
" . ,
l,
tu'.fE'
\\'))
",JU~V
s--us
Elle signifie "poY'teY' (un habi tj 11
/YOLJw!pur't;er + Ace / camisole/
Il ne nous semble pas eXoé de dire que ] e ëéri vé S-liS s! est spé-
cialisé et que ~ au plan leyjcogr!3.phique, iJ. pOLœrai.t faire l f obj et cl 1 une
entrée spéc.ifique, dl autant plus 'qu' on ne peut avoir.
Qui lTUeux est, le verbe s-ùs "porter (un hahit) Il, s'oppose à un
autre verb e de même sens: 01.;: .
On ne pourra j cumis dire
L'on pourra avoir
!Youw/porter + ACCipagne/
!lYOUî,) Cl
porté un pagne"
filais jamais, l' 00 0' aura, non plus
(10 )

,
1\\
"
.. JUw s-us gbad .

Ces différentefl opposition.') résultent de spécificités séma..Yl-
tiques en rapport avec la culture des .L\\.dJoukrou.
Le verbe S-IjS sig;nifie ;lp0Y'i;er un hab'itH~ mais en s Iy intro-
duisant
c j est le cas de la camisole. Au contraire on ne s' introdui t pas
dans un pagne, on s'en COU\\Te le cor~s} on le met sur soi.
A partir du verbe us "poFter (un chapeau) If, nous obtenons donc,
par dérivation redoublée, un verbe s-ùs "poy'ter un habit (en !J entrant)",
lequel s'oppose à cet autre verbe è)k 1 "porter un pagne",
Plusieurs dérivés ont ainsi acquis des valeurs qui les rendGnt
lexicalement autonomes, parfois de telle sorte que le lien entre la forme
de départ et la forme dérivée est difficile à cerner :
, ,
, ,
Igf)
"pique:ri'1
.+
g-Igi)
"piquer plusieurs fois"
"coudre Il
,
J"
E: t . • "a:i"ri ver,
être juste, être au. norribre" ~ tJ-ÈtJ
"partager"
,
,
1
EW
-+
W-èW
"sécher',
être sec"
à fI.
l'ouvrir (main)"
-1
f·_·Ô f
"étendre"
Sans que cela soit la règle générale, nous avons pu remarquer que
le redoublement de certains verbes, au plan syntaxique~ entraîne oblif:,'ô,toi-
rement Wl accord en norrbre des argu~:ments du verbe.
[~n ]_iaison principalement; avec les valeurs multiple, itérative et
1
1
. ,
re. pt-ti1t~ bon nonbre de verbes dérivé:3 par redoublement impliquent la plura-
lisation, soit du suj et, soit de l r expax1Sion El'
Soient les exemples sui \\!émts

- 315 -
,
C11a)
kranà It'-m
es wus
Iboutei 11e/ poser -1- li.CC/ COMP1sol/
"Une ooutEd lle est; posée SUI' le so l"
( 1 ~)
l' t 1\\ \\'.J.. "
1
1\\
~a
IC8
1 Ir es nanu
1pirogue / 3.CCOS ter + ACCl COfiIP1déba.rcadère1
"Une piroçjue Ci. accosté au débapcadèr'e"
1
1\\
..
l
'\\
(na)
! uWill s
dl;E J )
Ifu.roncle/pousser + ACC/Djèdjl
"Djèdj Ci. un fw'onc le li
(J4a)
1(kÔ àt' ê 1
Ibois/étayer + ACC/m3.isonl
"Un bois étaye. Za rraison".
la. dérivation p:rr reàoublement des bases verbales~ dans cha-
CWle de ces phrases~ ne peut s'accommoder qu.'avec 1a pluralisation des
arguments en fonction cIe suj et :
(l1b)
s(kranà t-Ît-nl és wùs
"Des bouteilles sont posées sur îe so [fi
(12b)
mh~ t-Îtr és nànû
"Des piY'ogues ont QCCOS té au débarcadère"
,
Il
.,
,
(:l3b)
ewr
s-us
d)ed)
"Djèdj a des furoncles"

'- 316 -
(14b)
1 k"
e r:J
t--ât
êl
"Des b01:,s éta.yent la mJ.ison".
Les phrases suivantes qUl n'opèrent pas l'accord} sont exclues
1 \\
( 11c) v
krana t-Ît-nl 1
\\
es VlUS
(12c)
Ét 1)
t- Ît f-
r
.,"
A
..
1
es na nu
(13c)
I,Jwr
A
s-us ·.j)èd)
"
(ll.fc) ..
! (k~ t-ât êl
I l est nécessaire de faire rernarquer, avant de terrriner, que les
arguInents en fonction de SiJj et , '. qlL-L s'accordent en nombre avec le verbe
redoublé semblent avoir tous le trait nono-animé, à l'exclusion de tout
suj et animé.
En effet nous n'avons jamais rencontré de cas d'accord concer-
nant des suj ets ayant le trait animé. Ceux-ci se retrouvent, indifférern--
ment associés au prédicat non-redoublé ou y'edoublé (cf. 173).
b) Pluralisation de l'exprujsion El
La dérivation par redoublement pluralise dans certains cas,
l'expansj.on Elassociée au verbe. :
(15a)
1
A
n;)mu
/Qjèdj/percer + ACC/trou/
"Djèdj a percé un trou Il
(16a)
d)Èd)
àb 1
l ' A
1 i sar
/Djèc1j/ferTlJer + ACC/porte/
"Djèdj a fermé la porte"
-.,.':

- 317 -
(17a)
IDjèdj/sa,luer t ACC/personne/
"Djèdj Cl salué queZqu'un;;
Les procès dénotés paT les prédicats fig "perceJ'" (15a)} abl
"fermel'" (16a), ES I)--n "sa luer" (17a) s' exercent, respecti veInent, sur des
objets au singulier: n;)mû "trou",
1 IS3fl "pc~v>te", È:9G Ifpersonne". lVlBis il
est fort possible, de pluraliser ces ar8;uments El' sans qu' auparava.'1t j_l
y ait redoublement de la ba:::,e vèrbale.
"Djèdj a percé ç1es trous"
\\
..l
,
1\\
(16b)
ab!
masofl
"Djèdj a fermé des p02~tes~:
"Dj èdj a sa lué des gens"
Au contraire de ces fonnes 'lerbales non-redoublées, la déri va-
tion par redoublement ne peut s: accommoder qu 1 avec des argt.IDlents E
plu-
1
riels.
C15c) ::d)È:d)
... f'
1
f 1-
1 9
"
n:Jmu
(16c) ::d )È:d) b-âb 1
: (Sâfl
,
(17e) ::d)È: d)
" \\
\\
\\
s-E:sf)-n c:gr.1
On aura obligatoirerrent
(.150' 'j

\\
, A
f'
; "
_
O)Ed)
TI-
19
~mu
"Djèdj a pex'cé pi.usieurs trou.s".

· ,
- 318 -
(l6dÎ
d~Èd3 b-âbl
1
1\\
maSélp
/lDjèdj C( femé des po:rteQ Il
, ,
(l,d)
1
1\\
d)È: d 3
"
s-ssl)-n agI)
"Djèdj a sa[ué des gens".
Nous terminerons ce chapitre en disaI1t que la dérivation par
redoublement (ou dérivation préfixée) . agit le plm souvent, COIrllœ un pro-
cédé morphologique qui pluralise ce que dénote le verbe. Cette plw:oali-·
sation du procès s'exprime, soit par la pluralisation du suj et, soit par
celle de l'objet.

CON C LUS ION S
- - - - - - - - - - .

'.~';~"
.
'f~· .:; > .'_ :.,:
'>.
J~.' :
'. '
- 320 -
CON CL· U' S ION S
Au terme de ce travai.l il ne nous semble pas superflu de nous
poser la question suivante : les objectifs de départ ont-ils été atteints?
Pour répondre à cette question, revenon.s à nos préoccupations de départ.
Le premier problème concernçüt la caractérisation syntaxique
des constituants nominaux entourant le verbe dans un énoncé verbal. Nous
avons pu mettre sur pied, en 1, une batterie de critères qui nous a perffils
de rè30udre ce problème, en distinguant d'U..I1e part les argUtllents de verbe
des non-argtunents, c' est-à-dire les circonstants, et en sous-catégorisant,
d'aut:re part, les arguments de verbe. Nous avons., ainsi, fait la discrimi-
nation entre le suj et, l' ex-ransion ~1' et l'expansion E . Plus tard, nous
2
avons, en II, identifié un a:r'gument
particulier du verbe, le complément
(COMP) dont la spécificité est de former avec le verbe une locution ver-
baIe,
Le deuxième problème, d'ordre morphologique, relevait de la
typologie des bases verbales mono-lexématiques. Nous avons, en effet, mon-
tré l'existence en adiOllkrw de bases lexématiques (1), thématiques et dé-
rivées. Des bases thématiques ou lexématiques pouvant être, selon le cas,
phonématiquement identiques à des bases lexématiques. Cette ressemblance
purement formelle est prise à défaut, à certaines con..iugaisons, en parti-
culier pour les verbes de structure [VG\\T]. C'est cela, on l'a vu, qu.i ex-
plique les différences de schème tonal, à l'accompli
[ B-I-f ] ('
') pour
Ci) Nous rappelons que l'étude a permis d' identifier, au rang des lexèmes,
des lexèmes autonomes, et des lexèmes non-autonomes. Seuls les premiers
constituaient les bases lexéma.tiques.I€s
seconds entrant dans la for-
mation des bases thématiques ou dans celle de certaines locutions ver-
bales.
.'.\\.

- 321 -
les lexèmes t [B--HE ] ('
") pour les bases thérna tiques
ou dérivées.
Le troüüème problème ~ ég8Jement dl ordre morphologique, con-
cen-lait la question cruciale des bases verbales complexes (II). S'agis-
sant des locu.tions verbales (canbi nais on V + CavIP), nous avons montré
qu! elles constituaient, au double plan syntaxique et sémantique, une
combinaison d'un type tout à. fait différent des combinaisons V + E ou
V + C. Notre conclusion était qu 1 il sr agissai t probablement cl 'une séquen-
ce en voie àe lexicalisation. Pour prudente qu'elle soit, cette conclusion
nous autodsai t cependant, dans le cadre d'un dictionnaire, à faire des
locutions verbales, au moins une sous-entrée lexicographique .
.s'agissant dü deuxième type de bases verbales probables, les
séries vert)ales, notre réponse a été catégorique. En dehors de quelques
rares formes dont la séquence;) 1 id) /acheter/consommer ; "vend:r>e", ce
qu! il est convenu c1 'apP81er série verbale en adioukrou ne constitue pas
une base complexe. Il s'agit d lune suite de prédicats ayant ses caracté-
ristiques syntaxiques propres, à. laquelle il est exclu de donner le sta-
tut de base complexe.
Le quatrième problème, enfin, appelait à. caractériser, au plan
de leurs propriétés syntaxiques, les verbes de l' adiouKrou, et, au besoin
à proposer une typologie de ces verbes. Trois propriétés ont été étudiées
propriétés combinatoires, propriétés tr'ansformationnelles et propriétés
dérivationneJ.J.es. Seules les premières propriétés (combinatoires) nous
ont permis d'esquisser une classification des vel~es (23 classes verba-
les). Les autres propriétés n'ont pas abouti" dan.s l'état actuel de notre
travai l, à. une typologie.
Pourquoi cela'? Certaines propriétés (sLœtcut au niveau des
dérivations) s'appliquent il tous les verbes., certaines s'appliquent à. tel
verbe, pris dans te l contex"te, rJl.ais ne s'appliquent pas au rrême verbe,
pris dans tel autre contexte. i'lutrement dit, e2 problème reste encore ou-
vert et mériteraj_t d'autres développements. Dar'i3 tous les cas, nous som-
mes entièrement convaincu d'une chose : nous n'avons pas fini d' exploiter
toutes les propriétés considérées en rII. Notre arrtli tion d'ailleurs, plu-
sieurs fois exprimées au cours de ce travail, n'était pas d'être exhaus-
tif. Le pourrions-nous d'aüleurs ? Notre souci était, au pla...'1 méthodolo-
,.
,

:... 322 -
gique, de poser des hypothèses de travail qui seront, à. l'avenir, autant
de voies de recherches, Une exploitation beaucoup plus approfondie des
différentes propriétés exposées et de leurs conséquences permettront sans
doute de mieux cerner la :Lexicologie des verbes de l'adioukrou. Bien enten-
du, ces propriétés ne saurcù.ent être limitées à. celles que nous avons en-
\\lisagées, Nous estimons que l'étude devrait être élargî.e au dom.~i.ne sérna'1-
tique~ la. conjugaison de toutes ces propriétés, morphologiques, syntaxiques
et sém::mtiques devraient perrœttre de répondre avec certitude à. la question
primordiale, que nous n! avons pas oubJ..iée, que nous n! avons pas occultée,
nuis à. laque 11e nous ne saurons, pour .1' irstant, apporter W1e réponse obj ec-
tive
étant donné un verbe se tI'aduisant par x manières, s'agit-il d:un
ou plusieurs verbes ?
Certes, nous 11! avon;.') pas discuté ce problème. ]lflais avant de clore
ce travail, nous aimerions, en guise de conclusion finale, esquisser la
discussion, et replacer ainsi notre travail dans le cadre de nouvelles pers-
pectives.
Soit le lexème aw de classe 1 que lion pourrait traduire de
cinq manières :
1°) faire envie
2°) fêlici ter, louer
3°)ouvrir (bouche)
4°) dépecer
5°) puiser (eau)
Dans le sens de !'faire envie", ce lexème entre dans les cons-
tructions SV et SYE" à 1! exclusion de toute autre :
Co
S V
(1)
égb
/attiéké/faire envie + Hiill/
1I[,'attiéké fait envie ll ou liOn a envie d1attiéké"

- 323 -
(2 )
\\
1
aw
/Dj èdj / faire envie + ACC/
"On a envie de Djèdj"
,
'\\,
0)
\\
egb
al"
d=)sd)
/ attiékéi faire enVle -/- AeCiDj èdj /
"Djèdj a envie d1attiéké"
Dans le sens de lIféliciter, louer", il nlentre que dans la
construction S V El.
, ,
(4) d )Èd)
aw
mé!
/Djèdj/féliciter + Ace/Mel/
"Djèdj a félicité Mel"
, ,
(5 )
aw
d)ùmâ
/Djèdj /louer + ACe/travail/
"Dj èdj a loué le tl'avai l"
Dans le sens de "ouv.cir", i l entre dans les constructions
S V, S V E , S V El' S V E
El·
2
2
s V
(6)
,
\\
1
nSf)
aw
/bouche(ouvrir t Ace/
"La bouche es t ouverte"
Cl)
,
\\ '
"
ns!,
aw
d)Sd)
"La bouche de Djèdj est ouveY'te"

"
'
':";
i '..
'l'"
- 324 -
s V E~~
,
(8)
\\
".1
d3Edj
aw
11Er
flDjèdj a ouvert la bouche Il
, ,
,
"
mEI
aw
nEf'
"Me l a ouvex't la bouche de Dj èclj I!.
Dans le sens de "dépecer"., a'ov nI entre que àans les constructions
S V El et S V E2 El·
SYE1
(10 )
....
1
1
1\\
aw
r)g~s
/Dj èdj / dépeeer + ACC/pou.let!
"Djèdj a dépecer' du poulet"
, ,
(1)
a'ti
mÉI
"Djèdj a dépecé du poulet poUl~ Mel".
Enfin dans le sens de "puiser" > il entre dans les constructions
SVE > SVE E > SVCOMP, SVE
COlv"JP, SVE
COlv!P et SVE E
COlvlP.
1
2 1
2
1
2 1
S V E~
.L
,
\\
,
,
(12 )
d3Èd 3 al."
rn 1d)
/Djèdj/puiser + ACC/eau/
"Djèdj a puisé de l' eau 1/

.~. ~.,,: ,1"·~· ." .\\
- 325 -
\\
1
aw
mÉI
"D-ie'dj"
. , d
-,
M ï"
v
a pu~se
e L eau pour
e~
s V COMP
(14 )
l
" ,
ml d~ aw
es
leau/puiser + ACC/COlvlP/
/IDe l'eau a étA pU1:sée ff
-+
"L'eau a été l~éduite"
s V E~ COMP
c
l'L'eau de Dj èdj a été rédui te"
S V El COMP
06 )
\\
1
aw
"Djèdj a y'édv..i-t la quantî>té d'eau"
S V E
E
COMP
2
1
\\
1
aw
"Dj èd.j a l~éâui t la qUC1Yl ti té d' ea.u de Me z."
Le tableau ci-dessous résume les ent:r'ées du lexèrœ aw dans
les différentes constructions} ct 1après les différentes valeurs qu 1il ex-
prime.

',:,,- 326 -
- - -
SV
SVE
SVE
2
1
"
1
faire en-
t
+
-
vie
--- - -
félicit el"
2
-
-
+
louer
1
---
r------
--
1
3
ouvrir
+
+
+
\\
(bouche )
-
4 dépecer
-
-
+
- -f - - - - - r---+-
h
[Puiser
-
-
+
+
.J
(eau)
- - - -
r
Quelles conclusion;:) peut-on tirer de ce tableau ?
En se rapportant au tableau synoptique des classes de verbes
(3.~.3.)
on pourrait cor~tater que d'après les cOl~tructiorB qu'ils ac-
ceptent :
- aW::L
flfaire envie 11
serait de classe :11
- aW
Ilfél1;ci ter.. louei,lI
de classe 19
2
-, aW
"OUVP1:r
(bouche) Il
de classe
7
j
,-
aW4
fldépeceÏ-'"
de classe 16
- et aw
lIpuiser (eau) "
de classe 13
S
Ceci étant, la première r.tYpothèse serait que nous n'avons
pas affaire à lm seul verbE:; polysémique, mais à plusieurs verbes hornopho-
niques, chacun ayant ses propres valeurs sémio-syntaxiques.
Mais en regardant de plus près les faits illustrés par le
tableau~ d'autres hypothèses plausibles sont à considérer.
D'a,bocd on pourrait avancer ce fait que aW
est en distribu-
1
tion complémentaire, du point de vue des constructions qui l'accueillent,
avec aW
; qu'il est également en distribution complémentaire avec
2
awLp
de-~me qu'ayec a\\-'lS" Réciproquement bien sûr, aw ,
sont, cha-
2
aW4 et awS
cun de son côté en relation de distribution complérrentaire avec aw "
1

.. .
. .~ .....
'...;' 327 -
.Deux conséouences logiques pourraient être déduites de ces
relations. La première est celle-ci
-
aW
et aW
sont un même verhe .: les valeurs séma.'ltiques qu.i
1
2
s'attachent à lui sont dtleS aux constructions dans lesquelles il
'entre.
- aw" et aw 1, sont également lm même verbe pour les mêmes rai-
J_
'i
sons que précédemment .
.- aw
et aw
sont aussi un même '\\Terbe pour les mêmes raisons.
1
5
La deuxième conséquence qui se dédtüt des faits précédents
est que aw , ôw
et aw~ sont nécessairement un même verbe car tous les
2
3
tnJis} ils sont liés paT la même relation à aw .
1
En conclusi,on, aw , aw , aw}~ et aw
sont un seul et même verbe
1
2
S
polysémique, Seul ôW
"ouvriY' (bouche)" constituerait un cas à part, LU]
3
verbe différent, homophone d'un autre verbe aw polysémique. Et comme pour
justifier cette mise à part, certaines des comtructions dans lesquellec'
i l
entre sont transformées dl autres, En effet> SV et SVE
sont respecti-
2
vement transformées de S'Il et S\\JE2El'
,
,
S V~'l
d)È:d)
aw
nef1
"Djèdj Q ouveY't l·a bouche"
I-i
1
L_----l,
, " ,
S V
ne[1 aw
"La bouche est ouveY'te"
\\='~
, , " d ' d '
S It:r}'''î
ms 1 aw
)E) ne[1
-
-"Mel a ouveY't la bouche de Djèdj"
L l--------------j
.s 'lE? nÉp àw' d)sd) "La bouche de Djèdj est
ouveY'te".
Ne pOLlrl~ait-on pas, cependant, arguer de cette transform-itüm
que aW
est seul susceptible dl accepter pm.œ dire que, tout cOJlllte fait}
3
il ne constitue pas un verbe différent? En effet, une autre hypothèse

328
serait que la valeur sén:antique spécifique qui s r atta~he à lui est déduc-
lm
tible de cette transformation. Ainsi l'on aurait /même lexème, dans tous
les cas, qui prendrait des sens différents, dl une part selon les cons tnlC'"
tians, dl autre part selon les transfornütions qu'il accepte:
aw
1-
S V
et
S V E
1/ -f'a~' '~'e
p Y!.1J1· e /1
2.
.J ... &-
- ' . '
2-
SVE
"féUciter.,
Zouer"
1
4-
S V E
et S V E')E.
"dépecer"
1
L
.1
5-
SVE ; SVCOjVIF\\ SVE E , SVE
COMP, Si.7E E
COMP "puise!? (eau)"
1
2 1
1
2 1
3-'
S V; SVE , SVE:l' S\\7E E
et trdll..sforrration par permutation
2
2 1
"ouvr-ir (bouche) li.
Ce qu'il convient de retenir à l'issue de cette esquisse, c'est
que la syntaxe ouvre bien des perspectives qUél..nt au problème considéré.
Mais, si elle est nécessaire, elle n'est pas suffisante. Il faudrait sans
doute enrichir les faits par une analyse sérna.'1tique. Par exernple il fau-
drait aussi s'intéresser à la nature des arguments qui entourent le verbe.
Nous espérons qu'une étude future permettra d'élucider les questions qui
restent en ,suspens et que nous n'ayons fait qu'effleurer dans la. présente
étude.

ANNE XE

....'.i
- 330 -
PETIT LEXIQUE DU VERBE
Le lexique que nous présentons ici est strictement limité au
verbe. L'on y trouvera la quasi totaJi té des ba..'3es verbales lexématiques
qui en cOrhstituent ~ d'ailleurs, les entrées principales. Comme autres en-'
trées principales, l'on rencontrera également des bases thématiques~ ou
quelquefois des locutions verbales formées à partir de lexènes non-auto-
nomes.
Nous avons aussi jugé intéressant de donner ~ en entrées secon-
dairef») d.es locutions ve.males, rœ.is aussi certaines bases dérivées plus
ou moins lexicalisées dont la valeur séma"l.tique ne nous semble pas, à
priori, déductible de la gt'aIllmaire.
Dans tous les cas, qu'il s'agisse de bases lexérnatiques, déri-
yées ~ ou de locutions verbales, les traductions qui sont proposées ne sau-
raient épuiser toutes les valeurs sémantiques qui leurs sont attachées.
Rappelons, enfin, que les locutions verbales sont formées de
li3, séquence V + COMF. L'on trouvera ci-'dessous la traduction littérale des
COfVlP qlU appe'lI'aissent dans notre lexique
li
",f"{/DprAt,e1k
,
"
,,'
'.
;'.~
gbrèngb'
"richesse"
nLJ1)
"tête"
,
àbù
"ma'in"
;.,
Ig1)
l'mâle"
r àmb
"sottise"
, ,
f/sur "
~d'5
"de.T'pière"
091)
"chez"
,
,
ar
IrvisageFr
I<pù
1',00 t Ir
01'1
flaffaires"
,
dàkù
"témoignage
\\
1\\
Ir
I~wl
IlOlm: t~·. é /1
sal)gwa "badin.erie Ir
"dos"
îétf
"foY.'ce/l
t ùt r-é
"impertinence Ir
,ès
.' ,~.~~C1~~-'é'~
,
! cSw
flaffaire"
\\
lI
ug1)
vagin"
P'-"
,

- 331 -
\\
Éd)-È:m
"rue Il
1uku
litas Il
ùwl
l'badinerie Il
;
€m
"dans
?
Il
mEfl
",face f.l
, ,
crfJ
Ilrangll
\\
r.awr€ "
I!vér'/ té /1
,
, \\
1
gDawru
l'bravoure Il
nEfl
"bouche 1/
,
gb3r
IlpauvI'e té Il
nln
III'enornmée"

- 332 -
A
abi
Clo.Y'e ~ c lô'tiU'el~~ feY'me.Y' .; c Z,ouer ; âu.Y'c'Ï.Y'.
S'emploie également pour dési~ler l'état
d'une person~e qui s'étrangle sous ses pleurs
ou ses rires.
abl és
Bouche.l'~ ba.rre.Y'.
ab 1 Ém
S'emploie pour désigner l~état d 1 un fruit bien
formé, bien rempli de son jus ou de sa pulpe.
abm
Manque l' de .Y'espec-t ~ dés ob Z·iger.
abm-n
Ronfler ~ nager..
abr
Bien serr'er.• at-tacher.
abr àbù :
Po'{'-te~'" dans les b.Y'aE ~ se remp Z-ir les bras.
qbt' és :
Se masser (foule) ; se mettre bien en vue;
ê-t":r.'e gl'assauiUet~
ê-tr'e bien en fOY'J7le~ bien
en chair.
abu
Porter (SUl" les épaules) ; s'emploie également
pour dési,gner le fait d' UJ19 personne qui pro-
vcxJUe de graves histoires, ou des palabres qui
la dépassent.
abu-I
Confier' (un obj et à quelqu'un)
abu-r
abu-r és
Etre dans la peine~ dans Z. 'affl'iction) êtl'e
serré~ 'incommodé.

~
" ,
EY'relo~ flâner" trainer" perdre son temps ~ se
répandre.
RépandlOe ~ éparpiller.
adr
Se refY'oich'::r'~ se calmel" ; traduit également le
fai t de cesser de vivre (mourir) pour les être
animés .
• 1
es;
S'étioler~ sécher.
af
~uvrir (par exer~le la main)
f-a f:
Etendre" étaler (une mtte)
f-af és
S'éteYidY'ê ou S létalel' à pel'te de vue. S'emploie
éga.lement pour désigner le fait de réparer le
rP.al ou le tort qui a été causé (ou qu'on a causé),
soi t en apportant ou en adrnirristrant le contre-
poison s'il s'agit d'un empoisonnement; soit
en répétant, en rnirmnt ou en j ouaI1t, les paroles
parjures, l'acte ou la scène profanatrice en ques-
tion,
af 1
SonneY'.. s.z: ffler ~ klaxonner ; asperger~ al:'roser ~
af' és
Crache l'~ y'eje ter ce qu'on a dans la bouche ;
libérer, émanciper.
BriU.eY'~ ehauffeJ' ; pousser une interjection (en
prononçant une parole sacrée ou en (lisant le nom,
soi t d'une personne chère , soit dt l..me divini t é
ou cl 'un fétiche protecteur).
1
a hJ e~;
Dépasser
afr) 1frrJ
Se réSOlober ; failoe mal (mais de l'intérieur)
Passer par dessus~ sauter.
r
afr)-n es
Sux'PasseY'~ dépasser les lirm:tes.

334
-:.,
Croftl'e .• grandi)~ ~ gTossir
gon.fîer~ enfl.er ~
J
devenir' chaud.
(Se) fêle2' j (:;}°euser
labourer j
égratigne}".
J
S'emploie également pour traduire l'état de
mécontentement dans lequel on est lorsque du
mal est fait à une personne chère"
agbr és
(Se) déchirer.
âgbr Érn
(Se) fendl'e en deu:r ~. ouvpir (un livre).
gb-agbr
Se gratter'.
Etre propre
être clair'~ être pur.
J
Prélever ou en~ever le dessus , décanter,
pl.aner~ voLer (oiseau)
ak :
Couper~ désherber.
.
,
aK es
Couper.' à ):'C./.S le so l.. S'emploie également pour
traduire le fait de se :caser les cheveux ; de
même pour traduire le fait de déshabiller quel-
qu 1un en déchirant tous ses vêteID2nts, en cou-
pw~t tous ses bijou~.
ak-I
Attirer 1 1 attention de quelqu 1 ill1 en le pinçant
légère'.ilent, ou en l'écorchant légèrerrent avec
le doigt. S'emploie également pour désigner le
fait de p:::élever llil tout petit morceau d'un
objet.
ak-I
és
Casser (pOlΠles boutons)
ak--m
Prélever ou easser u.n gros morceau. S'emploie
aussi pour désig;lf:T le t'ait de Si échapper des
I"lL"lins de quelqu'un.

~.:: ..• ;é\\~".; ;"} \\
'.'
\\ '" r 1
~ l,
rI. l ,;~ .) .~,
ak-m és
(Se) CC;:SS8[ (en un gros morceau).
akrn
Dépasser'> BUY'cZ,a..sser quelqu'un dans une compé-
tition.
a km ès
Surpasser> domine,"{' (une situation, ou quel-
qu'un, en tcmt point de vue).
fm'te brûho:.'e pax' le contact (exemple du feu,
ou de tout, obj et qui est chaud).
,
akf) es
Se fCiY'l77er en boules ou en pâte (exemple de
l'attiéké quand, à la ci.üsson, les gt~ains ne
:3e détachent pas conme i l le faù.t, et se col-
lent). Se dit également Cl 1 une personne rabou-
grie, ratatinée.
! S')
-, l
.
"1
l
' 7
h
\\' e, ccn el' a ([LW UI'vl un ou a que t.--que c ose.
aku
Tai Uel~ :) cotoYeL'.
aku ès
,
akp 1 es
Détacher· un élément po:msite dons le bu.t de
libérer te (;orps pY'incIpaZ-.
01:ndre> :;:mdu<re> hadigeon?!::?l' (cla.ns un geste
allant de haut en bas), /JY')~acheY' (une feuille
ou un rameau ct 1 arbre) .
,
akpr 85
al
Gratter (pa:c exemple une po vIe qui g;:catte le
~-. ()'})
.
eA -I-"';e
;J ,__ .
,
v.J. -
'~l"a"-+ô
;j
V
v ........ :J
e~'J.--~I~
L.. 1 .......
érafLé ..

al és
Râ~ler~ écailler.
al
6w
am
E'tY'eindre~ embrQ.s.ser~ fatifjù9Y' .• fa-ire mal. S'em-
ploie aussi pour désigner le fait de prélever unE:
grande poignée de nou.rritu.re.
,
am es
Sen~er (le pOlfl-E~ ou la bouche) - Etre Y'Clhlé~ se
mettre en boule pOIA.Y' bondh".
an
Pleuvoir ~ rnorenel' ;
A.
,
rrlacnonnerJ (un cure-·dent).
,
an es
Marcher ~ loéus.sù' .' b1.:en [-;B dérouler'.
Puer~ sentir mauûo'is. Em)Qyer. [,ieY'~ attacheY'~
tresser.
E'mpaqueter~ a.ttochel"~ lier.
Se di t d: \\JJ"i émimal (généralement le chien) qui
acc;J.eille avec des aboiements. SI emploie égale-
ment pour les persormef, qlLÏ accueillent agress}.-
vement def, visiteurs.
Pal"donner~ offril'~ l~écompenseY'.
GNltterJ
foui Ue l' ;
attil"er li attent'ion de que l-
qu lun i2n lu'i donnent une petite tape. S'emploie
également paUJ~ désigner l ~ action de faire tomber
des mine; de quelqu'un, un abj et en tapé'lnt là-
dessus.
,
api es
Balayel'.
,
api (!TI
ins ois te r.
ar
(S')enroulm" _ démange.r~ gratter ~ battl"e (tambour)

- 337 -
,
ar es
Plier~ enrou le1' ; être laJ.'ge.
a ru
Co Uer .. poJ.'t;er (au dos) ; être astuc1;eux .> être
l'âpeux ; longer'.. côtoyer.. l'ager.
,
aru es
Se poster.
as
Be cicatrisev" guéri.v (plaie) ; faire un pet.
1
Çls es
Perdr'e de son ÙrrpOJ:'·tance ; se résorber
as l~kÛ
(s')uniY'.,
(se) rassembler.. (s')assem-
b leI'.
Pousser un gl'and cœifsoUfj l'effet de la douleur)
.
. \\
p "ieu:C'er' en criant.
'
asi és
S'éventer"
de·~'enir fade (bDisson)
asu
Etl'e fichu .. être fŒutif.
,
/
s-asu.,.r es
Parlant par exemple ct 'une plaie, signifie
s'ag-
graver: s' élarg·ir.• se l'onger.
ai
Su·ivre.; étayer ; poser contl'e ; insister; in-
trod:ui1~e...mettre un suppositoire; pUel' (un pO,i.s-
son en introduisant la queue dans sa bouche ou dans
l'une de ses fentes bra.'1chiales).
,
i:lt ô[l
$ 'app liquer~ insister.
..
at és
Planter (u.!"") 2.c'iJre) .; deveni:." assez grand.. prendre
œ~ co~œage.. disposer de ses forces~ être en con-
vaLescerwe.
, ,
at Ugi)
SuiVl'e.,. aUer- deY'Y'ièl"e qudqu'un ou quelque ahose.
a '(1
Faire envoie ; félicite]':;
louer; ouvrir (bouche)
dépecer.. découper; puiser (eau).
1
aw es
Réduire., dilm>nu.el' (eau) en préLevant une partie
ëiw 1
Enwnérer.. dire, compter, conter.

.'
'.
' .. \\
338
B
barm
Hurler, crie}:', gronder.
bam és
Crier SUr quelqu'un_
D
dad
ded
Etre dou:.r.:, être sucl'é, être bon , devewir tiède.
did
Tourner, eontow:-n.er .;
". , ,
dra es
Flaner, trainer, être paresseux; être tortueux,
être difficile à trouver.
En parlant ct 1 une rrasse, bouger, frémir.
Desserr.er ; cesser de tirer ou de pousser , se
ca~mer, se taire.
Mettre en tas"
(s' )entas$er" (se) grouper.
dot és
Etr'e joZi ; être rond et bien lisse (parlant ct 'un
objet) •
~;
.Desserrer, rendre lâche.
De:.>enir lâche,
(se) desserrer,
(se) défaire.
Til'er .(une corde) ; pe?:ner' sur une tâche.
du du
Souffrir" avo1,>j' de la pei'ne" faire mal.
Sucer'.
Rendre pointu.

- 339 -
E
eb
Recevoir" p2·en.Cire.
,
eb ap
Remporter' une victoire
,
eb es
Sep ropager:. i3 e z'êpandre, 8 1épa2pi Uer.
eb 1
Cuire..y'omo l Ur" ITwh' (fruit)
,
ebl al'
Se mettre en ·vue.. se mettre er/. éV'l:dence.
,
ebl es
Etre mt).r" être rouge; parlant cl 'lm évènement,
signifie : barcZer'
, chauffer.
ebu
Etre toûfj'u, T'endre (êtÏ.'e) ample" gonfler.
ebu és.-
Laisser trœtner ostensi.b lement le pagne que l'on
porte ; se pavaner.
et 1
Et2'e poussiéreu:c. Etre aveugLe.
éku
Attendre" patienter.
el
Etre" devenir.
Senti-pmauvai$
eru
Enfler" gonfler, être en érection (pén;i.s)
faire tou:t>ner.
ew
gonfler'" enfler; enfanter, nœttre , dépri!auter
,
ew es
D7.)rri-nuer" baisser.
ewl
P~anter.; couler (eau)
,
ew:! es
Paire l'idi'ot ;

, ' \\ .
'
340 -
ebi
Epouser~ se mayier~ avoir des rapports sexuels.
ebm :
Essayer.. tenter~ considérer~ songer ; jeter un
sort ; suffir
coyrpeSponŒ'e.
j
sbm-n
Me8UY'eL'~ corrrpa1'er.
ebr
Par le p (Lme langu.e)
b-ebr.,.m
Bégayer,
Edl)
Couper ; êty'e fi l.ant (sau.ce)
,
ed r) aD
EtY'e fou,
,
,
ed!) <:lr-of
Gifler.
,
edr) e~
(Se) couper~ trancher.
.1
ed!) em
Se précipiter~ aller vite.
'Ed 3
E-tre sage~ être méticuleux.
.,
'e: d3riJ es
·e:d 3U
Tro.mper~ blaguer" han tel'.• effrayer.
Et
(Se) redresser..
(se) hisser; ouvrir.
di.
Etl'e en fZeu:r.'s (arbre), $'enrayer (fusil) , avoir
un fétiche; donner un fétiche.
efn
Tritv.rer'~ déformer.. gŒUchi.r~ p Zier~ tox'dre.
efn ès
Lessiver.. laver.
Peigner" se mouche.!'.

•.1
:"( •
' .
'~
"
:'., .r
- 3~1 -
Efr
Etre tiède (liquide)
être ni sec~ ni mouillé
(habits) ,
Cf u ès
Pr~rwre ci Za légère ~ faire le malin.
sfu-/
Soulever
BOiJ.'8 ; Î?épond1"e~ accepter' ; ceindre.
,
Egl)-m es
Allonger.
2gb es__ =
Laisser~ abandom18r
OU:VY'1:r~ pn1tiquer (lIT! chemin) en écartant des
obetacZes.
.Eg b ,_
Vomir
Nier
Torr1ber~ s 'évo:nouir ; f1'ariChir (la porte)
affuter~
a1:gui.ser.
1
Ej es
TOJTÙ:)er ; êtl'~ éclatant., êtr'e bri Uo:nt.
Etre méchant -' êt1'e peu serviable.
Dégoûter., être amer; lés e l'., mal partager ~ mar-
quer., ponctueL'., tatouer.
E: kp- 1
Fail'e un petit bond., sauti Uer.
EblYO'lcher (lm arbre). S'agissant du palmier, ac-
tion de le tailler selon une technique particu-
hère afin ct 1 en extraire le vin.
Ekp! és
Décimer~ dét.l'U'Ïpe.
E kn

Ekn ès
Voir'., avoir' "la douh"le vue., c'est-à-dire avoir le
don de lire dans le surnaturel.
El i
Pousser., genner'., porter (barbe).
elu
Eclater'., tir'e.7' (fusil) ., c.Y'ùr ; disposer., mettre.
Elu ât
Circonvenir que "lqu 'un, dbuser de que "lqu 'un.
,
Elu es
Laissey'., déLaisser., abandonner.-.
Elu
/
n2[1
Emn
Ava"ler' ., immerger'., plonger.
/
en es
._--
DéchiY:el~ -' manger' gloutonnement.
En i
Etloe acide ; V'l-e7: Uir., êtr'e usé ,; se décomposer
(sauce) .
Jeûnelo ; respecter "le jour d'adoration d'une di-
vinité.
A1Jattloe (arbre) ; enfonaer., o"louer ; faire des
saarificatio:YLS .; éc"lore.:> faire jou-,.'; être nom-
bl'eux..
Trouver., gagner.. obtenir••.
AUer de tr'a"i)ers., tp':'-cher aux toupies.
Oindre> enduire (en très petite quantité).
Ecarte,r.. écarquiUey: ; céder.:> "laisser l.a p"lace.,
dégoîltel~.
Er
Couper (Cheveux) ,; tondre ; concasser; (s' )ef-
fon.dreY'-, défai Uir.
/
Er es
Etre romoUi.

eri
Trainer.
EI-U
Se figer (huile)
dormir~ passer la nui t.
,
Eru es
Se coueher
ES
Paire saiZ.7,.{,r, Fa'l.re sortir; J'ail'e apparaitl'e.
ssi
Eh~e pustuleu.~c> être grn.AJflelleux.
Esl
Couper (les grappes d'un régime)
,
ESIl es
Mal finir~ mal
se terrrdnelo.
- - - -
ESIl
Appe Zer., invoquer.
E:SU
l'.J.archander; discuter' ; se fiancer.
Et f)
Frottel'~ râper.
,
Et f) es
Faire la vaisselle~ îaver.
d r
Etre li8Be~ non grv/.'meUeux~ non rugueu.x ; être
Passer'., travel~Sei.° :. être au norrbre.
Enfi ler~ agrafer.
€tu
B~lZer~ se consumer.
,
du es
E'tr'e totalement brûlé~ être consv.mé.
EW :
EtY'e., semhler ; mettre.
,
ew ap
SurveiUer'~ prendx'e gmode.
l'
EW es
Lr:.lisser~ déposer ; comrnandeY'~ do:mner.
,
Ew-I mEfl
Retoul'>ner~ chaneel° de face ou de côté; faire
derrrl-tour.

...,;,
.~!::.. "?:" ..~:..
"
- 344 -
W-EW
Sécher.
,
W-EW es
Etre sec~ être asséché.
EW\\
Ernp or/;e1"•• aUer avec.> accompagne1'.• amener...
Ewr
Ewr-r [f.war]
F
(5' )écQrter'!) (se) .50uZ-eveI'.. gauchir.
for és
Bouffe 1'.. gonfZer (vêtement), S'emploie p'articu-
lièrernent pour désigner le fait de tenir le bras
écarté dl.l COJ'ps, en rrar'chant.
fuf
Souffle1'.. fah.'e du vent.
G
E'pi:uchej'.. ecoy'cer.
GB
,
gbar es
BifUl"'qu.eY'.• quittel' sa voie .. ohangel' de chemin.
gb·c;gb 1 és
S'armJ.f$eI'.. jouer,

gbsgbl-m
Jo:u.nir~ devenil' rougeât:re.
1
i bi
'l'uer_, gagrwY' (au Jeu) ,
ib1 és
Couper (des herbes ou des cheveux) superficiel-
lement sans atteindre la rac-ine ; ApZatir~ éteY'.dre~
couche.r (herbes ou cheveux). S'emploie égalemsnt
pour traduire le fait de procéder à un essai à une
esqUlsse.
ibi-r és
E'cra.ser'.
i.bm :
Enfler~ être couvert d' ecehy/Wses.
ibn
Ta.rder" êtr'e é Z.oi~mé~ être profond.
. b
'
1
n es
Courber~ re(xurbex'.
ion ... n[ ibanJ
PuÙ3er' une g:r-arv1e quantité (eau).
ibr
Noireir~ être noir~ salir~ être sale ; réclamer
(une dette).
~br ès
S'enténébrer ~ être C:~)UVey't ck nuages.
Consorruner~ manger" coûter., va/où' ; aller bien~
se portel' bien.
id~ àbrël
Faire du :t:'appo:V'i;age ~ rr?Qucha,pder.
1
id) af1
id) dàkù
Témoigner,

..~ '....
~
. . ..."
. ,
346-
,
; d) es
S'éroder~ être bouffé.
Jouir.. fc:z>re la noce.
id) gbàwrû
E'tre brave.
id) gb5r-
S ' appauvrz:r" êty,(? pauvre.
id) gbrèf)gb 1
S'enrichir" être riche.
id)
Etre brave
,
làwl
Et:('e ami (s)
id) IÉtJ
Etre fort
,
1\\
nawrE
,
id) nE:[l
8e vanter
~
id) nln
Se g'torifiel'" se vanter
id) [làmb
Etre idiot" être bête
Badiner
s'amuser" plaisanter" flirter
j
id) tùtré
Etre têtu" désobliger
id) ùwl
id)-I és
Oubl-ier
Se âécÇ)nposer" fermenter ; jurer'" action de
prononcer une (ou des) po.roZÈds) saèrée(s)" de
faire un serment.
,
nEfl
ParZer avec insistance à queLqu'un.
~' i fi
Rire ; presse!'.
ifi és
Tordre (du linge) pour faù?(!. partiT' Z' eau.
! fi
Bom.:ZZiY' .; fonner.' d23 éeumes
prendre (ou ache-
j
-tel"; que Zque chose 6n grande quantité.
ifl-rn àb
E'm)aiUir,
ifn
Hœî'X'" mêpriser ; rou7.er en cel'cZe (coussinet).

f- ifn
AJ'outer en très faible quantité (par exemple
ajouter tme très faible quantité d'huile à son
attiéké) .
f-ifn és
Effacer.. faire disparœttre une trace.
ifr
Boursouffler"
hou:rgeonner ; se recroC{uevi Uer.
Cogner.. taper.. donner un coup; pile.Y' ; s'allu-
mer; atteindre.. p(].r·Jeni:r.. ar1"'l~Ver ; p·{quer..
percer ; attaquer (lTB.ladie) ; p'/:C{ueY'.. percer ..
refuser.. laissel'; endv.:i.pe ahonda17L'nent (huile) ..
peiruh>e.
·
, b'
Igr) a U
Exprime l'action d'ajoutc~r à la part de quelqu'un.
Par exerrple au cou..r::-; du repas, le père augerrente
la part (de poisson) dl'; son fils.
·
"
.
1gr) at
Ajouter.. compléte:t1;
secor.dey'.
·
,
1911 es
Toniber brutaLement; êtr.'e loin; s'achever.
·
1
1g')
nUr)
Adorer .; demander pardon; s'exeuser.
\\
\\
igr) ugr)
Suivre .. erf7hoiter le pas.
JOî;nd:l'e .. coUer (des bouts) ; se sépal'er.. divoro-
cer ; prendre un objet en rep?ésailles.
g-igl)
Coudre.
$e lever.. se mettre debout ; êt.Y'e haut.. être
grand; défricher (un champ) , voZe:!'.. s'envoler.
igb-I
Libérel' un objet sur 7.eque l on est assis ou cou-
ché
en se levant ; se Lever de . .. "
igb-I ogr)
Lever,. sou le,ier.
Se remp~ir ; voler.. dérober.
,
"
r J rtE fl
Etre au comp Let.. être a:u nombre.
.Frapper'.. f;apel'.. donnel' un coup.

-;i., 348 -
i j r és
Faire ,une chute~ tomber (vlolemnent).
ikn
TnCfUrver~ tordr.le~ tourne:t'" bifur.quer.
ikn ès
Avoir BOUS sa domination " avoir sous son emprise.
RetentirJ Y'ésonneY' ; 8ecréteY'~ suinter~ p leU1~er.
(8e) p~acer eontre quelqu,lu.n ou quelque chose.
, Etre très saZe) (:':"tre déZ-avé, te:mir ; ù'7..s.uUer.
\\ 1
PZotteY',:, émerger~ fai:l'e sur'face ; résonner; 1'0.-
masse::',:, prend1'e (une g;rande quantité) ; coûter"
'i)alcy/'.r.
i' és
Rconasse't' (en tas)
i 1- i
j 1-1
és
Etre p ltw haut que ...
i 1-1 Ém
Déboueher~ oLoutir SUl:' u.n endmi-t plus .large.
im
AlZer~ part'ir.
inrn
Enfler ~. pou.ssey.~ faire un (p~an.d effort pour dé-
placer que lque cho$e~ peù~er su::- une charge.
Trœfner en (..oY/,gueux'" CiUrer,:, tardeÏ'.
Boucler.,
Etre pc:..pfait
Etre debout.

,
poi pm-n es
pw?re le$ cent pas.
Etre animé> ttre chic; troubler> mélanger.
(Se) dissoudre.
Pouvoir> être capŒ~te.
P.y'atiquer la div'ination> inteYToger les dieux.
ir
IvJûri r (ab cès ), remp Ur (le pus ; hahi ter.
Ir és
Se rés or1:Je Y' ;
perdre de sa prestance.
Etel'nuel' ; s'adosse2'.
~ ri
Brûler (feu) ; entend1'e-' conrpr'encœe .. taper'> frap-
per.
J
iri es
it:ô
Se perdre> se tromper ;
léchelo> laper.
,
irm es
S ' éteindre.. .êtr'e tranqU'l: Lle > être calme .
if!}
inhéûer.
j $.
.-
Apporter.
,
is es
Is-I
Presser (en posant un poids qui appuie).
j t
Etpe eapahle> êtpe possi.ble .. devoir> seoir, con-
venir'.
1t-1
Prélever.
,
i t- i es
Enlevel°~ détaeher.
i t-m
,
i t-m es
Déposer> laisser.

..~.
,
')
- 350 ';"".
t-it-m
Etreproche ~ s'approcher.
"·t l'
,
-~~
Etonner.
,
iti-r ap
Ne pas reconnattre.
i t 1
Ecraser (au mortier)
.i t fl
Poser (sm' le feu) .
i t 1)- n
Chcmger~ transformer .' touchel°,
i t r :
8' émoussey.~ être Y'1J..gueux ; être stéri le ; bouscu-
ler., pous.ser.
Sonner~ donner un coup.
Torriber durement.
Muer.
S'écorcher., trouver par hasard.
Tourner' ; tromper'.
J
Défi ler
Couper un large morceœ-L : dép ia:ute l'.
Pe :l'mettre,
Montrer~ {rpprendre,3 ense·igner.
CornpléteT',3 ajouter"augmenter.

~:
.,.t
1
jigr' af
Découvrir- ou ren.contrer pq.r surprise ; être
pZ.~c:é au deSt;U8 de que ~que chose.
K
kukU
POl"ter (une lourde charge)
kuktil ès
fiés;: teY'~ marquer le pas.
KP
Détacher~ cuci tUJ'.
,
kpab es
(s ') éloigner'.
Endui.Y'e., Oiml?e.
LésineJ:'~ accordel- peu d'irrrpoY'tance.
Ouprir.
Bouger
,.
kpib èS
Déboucher (av,;:'c force)
Z-ibéreY',) pmn.dre son
eBSOY'.

- 352 -
L
Peser.
1 i rm
Bâtonner.. battre.
101
Etre OJ11er',
I=>J
és
(Se) cacher.
M
,
mam es
2'arir.
,mç;m
TêteY'.
msmn
N
Se calmer
nin-n
Chatoui ller
njri és
Etre tracé
Traocr.. écrire
Etendre.

Sen#:r
Conduire
Tailler.
o
odr
Stre locmd
d.,.odr-r' [çiodar]
Rendre rond
C:hassel? ; :'('emuel'~ bouger?
"
ogr) es
Se pY'eS3er
ok
,Mettre., pose::.' ; se taver'~ se baigner; atteindre.
,
ok ~fl
Pe rdre Z-<.J; face.
01
Tisser
1"'0 1- 1 J 1.00 iJ
S':.mi]~
ot
Prendl?e (beaucoup)
ot ès
Resserrib l,eT' ; en lever'
ppend:ee (unité)
otJ és
EnZ-ever ; enteï'y'ep.
OVi

;
.
)'tl ":J~.
Casser.. cogner .; ah oye L'.. gueu Zer .. tousser.. dé-
cimer.. détruire ; donner tort.
,
:lb es
(Se) briser _; crever; vers el'.
/'
;)b nUI)
CorronenceL'., débuter.
;)b kpG
Rép[iquer~ répondre.
;)b-r
CY'oiseY'~ rencontrer.
Tâtonnel'~ tâter'~ hési ter.
;)br
Attacher~ seL'rel' fo:eternent.
Suffi-l' ; ê-tpe bon ~. ê"t;l'e capah le., être en mes~œe
de.. ê-tl'e pos sib le .
Etre jOî1: _, do!_'rrrir profonâément.
..- jd7j
Maigrir.
odu
Tirer.. ar'lYl,cher' ; turner (pipe) ; frémir.. trerrifJ leI' ;
so-z:gner (W1e plaie) ..
;)du és
;)fn
Bmii l'liL' ; infus e1' une décoction.
Malaxer.. rnéZ-anger .. foui Z. leI'.. remue:;." ; avoir la
nausée.
Etre Zong.
-;)~
Ctier'.. huer,
/'
;)g es
Corrcnencer.. débuter.
Action de se placer Vel~ une source soit de cha-
leur soit de fratcheUl~.

...
,
;:>gu es
Ne rien valoir~ ne servir à rien.
Se fa,ire p,rendre,} s'emmêler; pé,trir de la saleté.
Makw;er~ remu,er qU9lquB chose de pâteux.
k-;:>k. i .,.m
Dil'e des louanges ; flatte!'.
';:>k-n
(Se) rappe Zer"
(se) souvenir,
RâcZe!'~ erctra1:re.
Tendre~ ou dù~iger que Zq'vle chose dans une directicrfl
donnée
RCQlJQJ1se;p des objets un à un.
Co7:mater~ Qoucher (Ul1 trou) ; s'empêtrer'.
Faire manger (de force) ; Mettre (de force) dans
7~ bouche de quel~I'un.
Boucher~ fel~er~ colmate~ totalement.
Couper ~. gagner au jeu.
C'hercher~ vou loir " ache tel'.
ECY'Ç1.sel'~ pétJ'iY'~ me.Za;r:er.
Donnel~ des cpnsei li:; ; cu.e'l:Z Ur en grande quantité.
.
,
. . .
'0mll 'e~
-;:>I}
[)onnel'~ fai'Y'e que •••
Appl'éhender'.. attraper" tenir~' avoir" posséder.

356
f
;)fl es
.?y'" i
<)p i
Se dépl-imer'.• se creu.ser., s renfoncer.
''VP r
Défoncer.. enfoncer'.
R
;)p r es
Etre gros~ grossir; être mouillé ; Donr~ner ou
avoir une grande emprise SUl' que lqu 'un ou. q1.!e l-
que chose.
l'
;)P r O'Ii
Frappe.r', Dattl.?e ; l'amer.. pCr.go:yCI' .. UY'1.-ï7.eY'.
"'OS
(de 1a. boisson)
Pi l t.Y'eY' (eau).
~sn
L1:er a'Jec rm:n'vlt-z:e, s'empêtJ:'er.. êtl?e pris au piège..
s ' erribr'oui17-e1'.
Sentù' bon.
, ,
.::JSfj ErlJ
os 'aligner.. se mettre an rang.. être en o1'd,re •
agrémenter'.. dçmner plu.s de sa?)cur ou de goût, bien
arranger.
.::Jsu
SLlrvei~ler.. attenàre ; produire ou pOY'ter des
fT'1A:it::s: ; eonfeetionner.
s ......:)s·u-·rn
Observer.. tire::,.. choisir.
Pouvoir.. ' é'tJ.?e cccpahle;;: être âifficil.e.. être dure;
tY'esser.

- 357 -
Chanter,
CueiZ lir ; frire.. gri l leI'
,
~\\'i es
Se décourager~ perdre de son entrain.. de sa fOl'ce.
Fœz>t'eune commission _ commander.
Je tel'" lancer.
p
PÇlg
Etre accroché" être suspendu.
,
pag es
Accrocher" suspenibe
,
per- es
Faire
- - -
du zète
#
psr es
Etre prat.
plg .
Pousser, bousCliZe2' ; percer'.
,
pi'9 es
Enlever le cou:oercle.. découvrir.
pop
Cajole):', choYeI', prerui20e .soin de.
R
reu
Action dl aller visiter ses pièges (chasse ou pêche) .
.
1
" rer
Lu'ire, fondre.
Regard?!:'.
"ri 9
PréZever un grand mOl'ceau.

1-I~( ".
'.",
.,
-358 -
s
sab,'ès ' .
S'éventer.J perdre son goû·t
sagr
Affuter.J aiguiser (grossièrerœnt).
sasm
Quémander.J mendier.J demander.
sig
S'asseoir; être temps.
sl'sm ..
Quémander.J mendie!'" dema-nder.
T
.,
'té I,t es
Blaguer':, enjôler., errpobiner.
1
ti b-r af
Etre ratatiné
EtX'e étroit.JT'évasser.
tJ
tJak ,.
Dénigrer., .médire
.
, tJatJ
TaJ7't'?sel'._ tY"~er
Pcœtager" diviser
Chasser" expuZ.;;er ; égrai'ner

',t/.
1 .....
i ~',
- 360 -
u
ub
Pl1:er~ replùn' .; couper., récolter .;comp-ter~ cal-
cu ler .; dans e.p,
\\
LIb àbù
Faire ses menstrues
,
ub es
(5'e) Cassel'
ub nàwr€
ub-r
C~~per .; traverser
ub-r és
Couper.; se taire~ oJ.'rêi;er,
Renverser~ retourner; se prosterner
Essayer~ tenter~ tâter.
$e frayer un chemin
Enfoncer~ faire pénétl'ey.'
Eparpiller; fouiller
BZ.Q.nchiY'~ être blanc.; êtx'e tX'anchant j se disputer.
Etre en nombre suffisant ; importu.ner~ ennuyer.
Par'1.el' sans al'Y'êt" m'oir la langue bien pendue.
Fermenter ; mmodre~ piquey' (insecte)
Pournr.
Gri;1Trper~ monter" porter sur la tête.
Commettre une faute.; avoir des problèmes.

- 361 -
uju~ro a' b'
Cogner.. rentrer dedans.
j-uJu-m
F~ire un faux pqs.
uk
En'ténébrer.. faire nuit.. monter un piège.
ul
Puiser (eau) ; tisser.. confectionner; taper.. frapper.
ul és
Détacher.. défaire; boire gouLûment.
umu
Trerrib "ter.. frémir .. bougm'.
,yn-umu
Agiter~ secouer vivement.
Se gâter·.. être mauvais .. être laid.
Gâtel'.
Ramollir; être bien c~it.
Essuyer.
Se détourner.. tourner le dos à
Défoncer; pel'cer que7,que chose de dur ..•
S'élargir (une plaie).
Creuser.. déraciner.
Courir.. fuir.
Avoir peur.. craindre.
Bât'ir ; porter (Chapeau) .; prendre (W1e poignée de)
us M
PcrursLj,ivre avec entêtement~ tOUl'menter (quelqu'un).
us d)àm
SuiVl'e.
,
us es
lJescendre ; diminuer (en prélevant Wle partie)
us' éd3-b
Etre désobtigeant.
s.,.us
S'habiller.. se vêtir.

- 362 -
usu
YieiUir j être à point.
ut
Dégoûter
déplaire j dépasser> déborder.
J
Songer à.
ut-r
t - ut - r
Penser
réfléchir.
J
~
Porter j nouer.. faire un noeud
,
ut Ju e~
Attacher.
uw
Mourir> ne nen valoir
,
uw afl
Savoir> connartre
,
uw es
Fermer- (les yeux)
se faner.
uw-r
Révei llel'.
uw)
Brasser> mélanger> remuer.
w-u'«l
Rouler> faire rouler.
w-uw 1-1 [wuwa 1] Mettre en désordre> eWllêler.
uwr
Prendre fin; se terminer> finil~.
w
wabm
Bailler
wa) és
Etre en reste
Wew
:
B1'lUer (piment) > chauffer.
wew-.r
Etud{eY'> apprend.re
WE:g
Ecarter
wE:g-m
Arquer> être banca l

B l B LlO GRAPHI E

- 364 -
B 1 B LlO GRAPHI E
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3
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- 367 -
LIS1E Ils ABREVIATIŒJS
fA lA
anime
/ non-animé
ACC
accompli
ACC NEG
accompli négatif
AOR
aoriste
AOR.FUT.
aoriste futur
AOR.PIDG.
aoriste progressif
ARG
arg,wnent
B
ton bas
BEN
bénéficiaire
BH
ton bas-haut (modulé montant)
C
circonstant
COMP
complément
Conn
connectif
':-." ,
DEF
défini
désidératif
expansion
fi ..
g
figure
FUT
futur
FUI' .PROG,
futur progressif
H
ton haut
HAB
habituel
HE
ton haut-bas (modulé descendant)
HORr
hortatif
HüRr.PROG.
hortatif progressif
IMP
impératif
IMP PROG
impératif progressif

- 368 -
mST.
instrumental
M.S.
morphème de syndèse
N
norniml
N
NE ou E
nominal en fonction d'expansion
I\\1EG.
négation
N
NS ou-
nominal en fonction de suj et
S
P
phrase ; proposition
Pers.
pers orme
pl.
pluriel
pas.
positif
S
sujet
Sing.
singulier
v
verbe
v
VP ou-
prédicat verbal
P

-369 -
TABLE
DES
MATIÈRES
Pages
RE1'1ERCIEMENTS
2
mTRODUGr1ON
'......
5
1.- lE PAYS, lE PEUPlE, LA LANGUE ADIOUKROU
6
2.- lE TH8~ : OBJECTIFS ET PROBL8~T1QUE
..
11
3.- QUELQUES RAPPELS DE PHONOLOGIE
,
.
13
1. - lES ARGUMENTS DU VERBE
,
.
16
1.1, Généralités: notions d'arguments et de non-argwnents
.
17
1.2. Critères d ' identification
.
22
1.2.1. - Le critère de la thématisation
.
22
1.2 .2. - Le critère de la nominalisation
.
26
1.2.2.1 ."" La nominalisation .....•..................
26
1.2.2.2.- Les tests de déplacement ...•.............
28
1.3. Sujet et expansion ·'··1·.··.!·.·········,·.···,··,··,··
33
1.3.1.- La po~ition dans l'énoncé ..•.......•.•••..•.•..
35
1.3.2.- La présence dans l'énoncé ..•...••.•.......•....
36
J. .3.3. - Les pronoms substitutifs
, .....•.....•.•..
37
J..3. 4..,.. Typologie des expansions •...........•...•.•...•
42
1.4. Les non-argwnents ...••......................•.....•....
49
II.- LES BASES VERBAlES
' f "
• • • • • • • • • • • • • • •
52
2 ,-1, Généralités
~
53
'O'
..
,
l'
,
,
"
,
"
"
2.2. Quelques considéra.tions sur le système aspecto modal
de l' adioukrou ; les 1TIorphèmesmar~ueurs ..•.•• ,........
55
2 . 2 .1. - Les conj ugai s ons ne faisant pas usage de TTE..T,,-
ques segmentales
55

- 370 -
Pages
2,2,2,- Le$ cordugaiqons faisant usage de marques
ê'egrpental'es ~'t 1 t t , .. , " ~ t r "l , lt • t , • , , , • , • , • , , '" • , , , •
56
2,2,3; - Typologie des morphèmes seg]TJentaux dans les
conjugaisons positives .. ,
,
.
58
2~, Le8 bages à un seul lexème. ,., 'T" •••••••••• ' ••••••• , ••
70
2.3.j.. - Les bases sbnples ou bases lexématiques
.
70
2,3,-1.-1,- Le(3 J.exèDRs verbaux : problématique .•.....
70
2.3,-1.2, - Les lexèmes non-autonomes .. , .• T ••••••••••
71
2 .3,1 ,3 . - Le3 lexèmes aut onomes .•.....•. ,
, ..
72
2.3,1,4 ,-1VlorphoJ.ogte des lexèrœsverbaux
.
74
2.3,-1.4.-1. - Les lexèmes de structure VC
74
,
!'

,

,
-
2 .3 .1,4 . 2
.
T -
Les lexèmes de structure CVC
, , .
~
75
2,3 ,-1.!-i <-3.- Les lexèmes de structure VCV ..•...
77
2.3.·1,4 T l.j,~ Les lexèmes de structure CVCV, ""
82
2 ,3 ,2 ,- Les bases thématiques ., •. , •...•• " .• ,', .. , ..•..
85
2 ,.3. 2 t'1.~';.~ Définition ~"" t
~ ~
~
4!
t
!I

t.

t
,
Il
,
• •

t
,

,

'"
,

,

,
85
2,3.2,2.- Quelques cas l~tigieux •.. , •..• ' ••..•...••
86
2.3.2.3, -,Morphologie des ba(3es thématiques •.. , ...•
87
2.3,2.3.1,,,, Thèmes de structure VC-V
,'
87
2.3,2,3,2, - 'Ihèl}les de structure CVC-V , , , , , , . ,
88
2,3,2,3.3,0:' Thèmes de structure VCV-V
88
2.3,2.3,4.- Thèmes de structure CVCV-V ..•. ".
89
2 ,3
89
t 2,: 4 ~
Conclu$ion .. ,,,, .• .,
~
~
~
'1
r I '
&

t ' I I '
t
"

,
t

,
,

,
,
!'
,

2,3.3. - Les bases dé,rivées T.' ••••••• ' ••••• ' •• ••• •• , ••• •
89
2 ,_3 ~3 ,-.1
Défiw,tion
~
89
t -
t
~ ~ f ~ t , f , ! , • , f • t ~ @' • fi ~ t ! • , ... , , •
2.3.3.2 r"" Modèles des bases verbales dérivées T"'"
90
2 .3.3,2.1. - fuses dérivées par· préfixation
90
2,3.3.2.2. _. Bases dérivées par suffixation
92
2,] ,3.3. - Remarques ., .• ,., < ••••• , , •• , • , ••• , ••••••• ,
92
2,4,- -Ba.::Jes verbales complexes? .. '" .," ... " .. ', ... ' " ... ,
94
2.4.1, -. Problématique ., .....••. ,., ... "., .... , ... , ..., ..
94

- 371 -
Pages
2.4.2.- La locution verbale ."
95
2. 4 .2.1 .- Un argument en foncti on du complément ? ..
96
2.4.2.2.- Comportement syntaxique du complément....
100
2.4.2.3.- Taxinomie des éléments susceptibles de
remplir la fonction de complément.......
105
2.4.2.3.1.- La particule ès...
105
2.4.2.3.2. - Des postpositions locatives .. ,..
_110
2.4.2.3.3.- Noms de partie du corps
111
2.4.2.3.4. - Noms dénotant un signifié abstrait. -l12
2.4.2.4.- Nature des verbes q~i s'associent au comr
plément
_113
2.4.2.5 ..... La combinaison V + CO~'IP comne une unité
de sens ? ..••... , .•.....••..•.. ,.......... 115
2.4.2.6
Statut de la Combinaison V + COMP
-l23
2.4.2.6.-l.- Données favorables à l'interpré-
tation de V + COME' comne base ver....
bale complexe .....•..........•...
-l24
2.4.2.6.2.- Données infirmant l'interprétation
de la combinaison V + COMP conme
base complexe •..••.._.............. 127
2.4.2.6.3.- Conclusion: statut de la combinai-
son V + COMP ..• ,., ....• ,.......... -l31
2, 4.3..... Les séries verbales .,
,
"., ..
132
2 .4.3.1,- Problématique .. ,., •..... , •..•. , ..... ,....
132
2.4.3.2. - Aperçu sur les énoncés complexes de l' a-
dioukrou "Of"'"''''
~34
t

,
,
,
,

"
,
,
,
,
,
,
,
,

,
,
,
,
,
,
,
" "
2.4.3.2.1.- La proposition relative ., ..•.....
-l35
2.4.3.2.2,- Les subordonnées complétives
142
2.4.3.2.3.- Les subordonnées conjonctives
149
2.4.3.2,4, .... Les constructions asyndétiques .. .150
, 2.4.3.3 ..... Les séries verbales •....... , .. ,..........
154

- 372 -;
Pages
.2.4.3.3.1,~ L'usage du système aspecto-
modal .• ,.,
,...
156
2.4.3.3.2.- La polarité
161
2. 4. 3.3.3 .- Le suj et
162
2.4.3.3.4.- "Série verbale stricte" et "sé-
rie verbale assimilée" ?
164
2.4.3,3,5.- Prédicat verbal complexe ou sé-
quence de prédicats?
166
2.4.3.3.6.- Valeurs sémantiques des séries
verbales
173
III."" QUELQUES PROPRIEIES SEMIü-SYNTAXIQUES
DU VERBE
182
3.1 . .,.. Propriétés combinatoires .... ".......................
183
3.1.J..~ Combinatoire du verbe avec les arguments: typo-
logie des constructions verbales
184
3,1.2."" Combinatoire de V avec les différentes construc-
tions verbales .......................•.........
J.90
3.J..3. - Classes verbales .......•.. ,. .
.
204
3.1.3,-1."" Classe J. •••• " ••• , ••••••••· •• e •••••••••••••
205
J.J..3.2.- Classe 2
209
• •
<!!I
• • • •
"
• •
,
• •
" ,
• • • • • • • • • •
,
• • • • • • •
j,J..3·3.- Classe 3 l!'" ••• ~ ••••••••••• I' •••••••••••••
211
3.1.3. 4.~ Classe 4 .. '-."
,
,
.
212
3.1.3.5.- Classe 5
213
3.J..3.6.- Classe 6
214
II.






'!
• • • •
j.l.3.].- Classe 7 ............ ,
,
. 215
3.1,j.8.- Classe 8
217
.~
• •
'!'
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
,
• • • • • •
3.J..3.9.- Classe
• • • •
"!
..



..


..
• • • • • • • • •
,
• • • • • • • •
..
'.
9
218
j ,J. ,J.l0 . .,.. Classe J.a ':
11I
• • • • • • • • •
,
• • • • • • • •
219
3.1,3.11.7 Classe J.1 '!'
,
• •
"
.
221
_3.J. ,3 .12 . .,.. Classe 12
222
J ._1 ,3 .1j . .,.. Classe J.3 ......... ,
,
.
223
J ._1 .3 ._14 . - Classe _14 ~,~
"
,
.
225
3.1.3.15.- Classe 15 ·~
226
.. · ... ·.· .... ·.··t·.··.,· .. ·.. · ..

...;" 373 -
Pages
3.1.3.16,- Classe 16
226
"''!''!
.
3.1.3.17.- Classe -17 , .. ,
228
" " " " ~ " .. " " " " " , " " " " " " " " .. " , " "
3.1.3.18.- Classe 18 , ..
228
" " " " " " ~ " " " " " " " " " , , " " " " " " " " "
3.1.3.19.- Classe 19
229
3.1.3.20.- Classe 20
230
3.1.3.21.- Classe 21
231
3.1.3.22.- Classe 22 .....
,.,.,
.
232
~
3.1.3,23.- Classe 23
233
..
"
"
"
"
,
..
"
,
'!'
"
"
,
"
"
..
"
"
"
"
"
"
"
"
"
"
"
..
"
"
3.2. Propriétés transformationnelles .. ' .. '
,
,..
233
3.2.1.- Généralités ,..................................
233
3.2,2.- Transformations par permutation...... ......•. .
235
3.2,2.1,- Permutation avecÛlangement du statut fonc-
tionrlel des arguments .... ,..... ..... ....
235
3.2.2.2."'" Permutation sans changement du statut fonc-
tionnel des argwnents . ...........•.. ....
245
3,2,3,"" .'n"'ansforIJlÇltion par substitution .. , .•. , .•..... ,· ·250
-3. 2.3 ,1,~ Expos é du mécanisme
.
250
3.2,3,2."'" Les leçons de cette transformation
.
259
_3.2.3.2.J..~ Des constructions aptes à fourn;ir
cette transformation .•........•.
259
3,2,3.2.2,- Rapport de cette transformation
avec les classes de verbes
.
259
3,3,.,. La dér;i-vation verbale
,
, ........•
275
J ..3 "J.
275
r ~ GénéraJi tés
"~'''''''''''!''''''''''''''''''''''~ " " , , " , " " " • " , " " "
3.3,2.- Les dérivations suffixées
276
• •
,
• •' • • •
'!'~
• • • • • • • • • • •
3.3.2.1.- Les transformations avec. dérivation ver-
bale ''''
276
'!
"
'l;
!
"
,
,

,
,
"
"
"
"
Cl
"
"
t
,
,,',
,
"

,
"
t
,
"
"
"
..
"
3.3,2,1.1,"'" Le dérivatif -r
,
,.
271
3,3.2.1,1.1,- Les mécanismes de la déri-
vation par -r.
278

- 374 ...;
Pages
.3.3.2.1.1, 2. - Interprétations séman-
tiques de cette dériva-
tion
286
,
3.3.2.-1.2.- Le dérivatif -m ••••••••••••••••
289
3.3.2.2~- Autres dérivations .......•.....•..•...
296
3.3.2,2.1.- La dérivation itérative
296
.3.3.2.2.2.- La dérivation comitative
298
3.3.2.2.3.- La dérivation réfléchie.......
304
3.3.2.2.4.- La dérivation l'écipr<:X:J.ue
308
3.3 ..3.- Les dérivations préfixées' ...................310
3.3.3.-1.- Propriétés sémantiques des bases préfi-
;
:xees ., .•
312
li:
• • • •
"

~ •• 't ...... ~ •• , ... , ••••••••
3.3.3.2.- Quelques implications syntaxiques de la
préfixation
.
314
'#'
..
CONCLUSI'ONS , ••
319
t
t
• •
t

t
,
,
..
"

,
• • • • • t
l,' • ',' "
.
(
1\\ l
'.-!""'s
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.ANNEXE •••,.,' •••••••••••••• , •••••••••••• ~."""'0"
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.
329
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~
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363
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