A V A N T
PRO P S
-
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Faculté des sciences psycho-pédagogiques
(JNI~ 1~lli'(J(~III~ (D()IJlt I~ll (~()Nsrl'll(J(~'I'I()N
1)' (JN (~(Jlllt,l(~ljTI~fJ;~lb··'I)!I~J' (·.'I~()(Jlllil)llll~
(-()IJlt IJ'I~NSI~I(JNI~)II~Nrl' )I()YI~N
()11l\\'I'1 (}IJI~ IIIJlllllJ lllJ SI~NI~(Jl\\IJ
Mamadou KANE :
Mémoir~ présenté e~ vue de l'obtention
du grade de post-graduat
DIRECTEUR: Professeur: LOUIS D' HAINAUT

A V A N T
PRO P S
A ma femme. à mes enfants.
à mon frère Oumar et Iba
Der Thiam.
Je remercie tout d'abord les artisans de ma
formation dont le mémoire aétéle'c:ou'r-onne"ment. Si ce travail
a pu aboutir c'est grâce à Monsieur D'
Hainaut dont les conseils
efficaces ne m!ont jamais fait défaut.
Je le remercie infini-
ment pour tout ce qu'il a fait pour moi durant mon séjour à
Mons.
Je remercie pareillement Monsieur Vandervelde pour sa
sollicitude de tous les instants. pour la part importante qu'il
a apporté à ma formation et les conseils qu'il a bien voulus
me prodiguer dans le cadre de mon travail.
Ma gratitude va éga-
lement à Monsieur DE SMET, Directeur de l'Institut géographique
national qui m'a accueilli et m'a fait bénéficier de sa riche
expérience et qui m'a mis en rapport avec les professeurs de
géographie au contact desquels j'ai tiré un grand bénéfice.
Je remercie enfin tous ceux qui.de près ou de loin. ont parti-
cipé à ma formation aussi bien à l'Université de Mons qu'à
11,Université libre de Bruxelles.

TABLE DES MATIERES
INTRODUCT ION
P.I
1.
ANALYSE DE LA POLITIQUE EDUCATIVE
- Les intentions et option fondamentales
P.9 .
- La focalisation
P.13
- La politique culturelle
P.18
II. L'ENSEIGNEMENT MOYEN PRATIQUE RURAL
- Les buts de 1 'enseignement moyen pratique rural
P.25
- Le milieu
d'insertion
P.31
- Les besoins éducatifs du milieu' rural
P.38
III. LE PROFIL DE L'ELEVE
~ Définition des fonctions et des rôles
P. 50
- De la 'cuHure'--del'-arachi de au -profil· de ·l'agri cul ture P. 54
- De l'analyse des situations au programme de géographie P. 70
- Du programme de géographie aux objectifs et aux activités
IV.
CONCLUSION
V.
BIBLIOGRAPHIE
VI.
ANNEXE: Loi d'orientation de l'éducation nationale

Notre but est de présenter une ébauche par-
tielle pour la construction d'un curriculum de géographie
pour l'enseignement moyen pratique au Sénégal en partant
de la politique éducative de ce pays en axant les buts de
l'enseignement sur les besoins fondamentaux de la nation
·~t des africains
ainsi que sur les situations de vie que
rencontreront les élèves à leur sortie du cycle éducatif.
(

l N T R 0 0 U C T ION
Toute éducation postule une philosophie
qui
tt"'Qù ve--
détermi ne 1e profi 1 de 1 1 homme à former.
Cel ui -civ'~en express i on dans 1a
politique éducativectlu Sénégal la politique éducative est exprimée dans la
loi d'orientation de l'éducation nationale n° 71-36 du 3 juin 1971.
On la
trouve dans les différents écrits du Président Léopold Sédar SENGHOR dont
le plus récent est intitulé: " pour une société sénégalaise socialiste et
démocratique ".
C'est son rapport de politique générale au congrès extra-
ordinaire de l'Union Progressiste s,énéga1aisedu .27,28, 29 décembre 1978.
Pour
comprendre la source à laquelle se réfère la loi d'orientation, la
connaissance~' Libertél" singulièrement l'article" E1éments constructifs
d'une civilisation d'inspiration négra-africaine" (P. 252.286) est indis-
pensable.
Tout le livre qui est un recueil des discours, des rapport~e
M. Léopold Sédar SENGHOR au hasard des évènements convien~~tie~~tr il-
lustrer notre propos .. L'article que j'ai choisi est une synthèse de tout
ce que lion doit connaître sur la société négro-africai~~. Clest ainsi qui
il a traité le miii~~~ique négro-africain,autrementV1 I espace géographi-
que et il y passev~n revue la psychologie, la religion et l'ontologie, la
société, l'éthique et enfin l'art négra-africain.
1) Le milieu physique
: Le monde négra-africain
est situé principalement dans la zone intertropicale caractérisœpar la
chaleur et l'humidité, autant dire des conditions propices à l'agriculture.
Cette activité a crée entre la terre et 1'homme des rapports particuliers
qui, malgré les différents séismes histo~ - l'islam, la colonisation
et le christianisme transparaissent toujours dans toutes les activités de
1 'homme négra-africain.
Le milieu physique
constitue une sorte de pro1é-
gonèmes à toute explication du monde noir.
"'/" .

- 2 -
2) lA PSYCHOLOGIE DU NEGRO-AFRICAIN
les activités
rurales font que l 'homme est plus ouvert.
Il communique plus facile-
ment avec autrui.C'~~ue veut dire l'auteur quand il écrit "voilà donc
le négro-africain qui sympathjse et s'identifie, qui meure en soi pour
renaitre dans l'autre."
Ce qui revient à dire que le nègre est émotif
qve mais une émotion qui pousse~lautre.
Par opposition à la connais-
sance discursive qui distindue l'objet afin de le mesurer, le disséquer,
l'assimiler, le négro-africain par son don sympathie, saisit intuitive-
ment, d'emblée sans recourir à l'analyse qui est le propre de la pensée
discursive.
3) lA RELIGION ET L'aNTHOLOGIE:
Pour le négro-afri-
cain il existe un et même plusieurs mondes parallèles au monde physique
et visible.
Une vie secrète anime tous les êtres: les hommes vivants
et morts, les ,animaux, les végétaux, les minéraux.
Le principe animateur
de toutes les choses est la "force vitale"et tous les êtres participent
de cette force qui unit ainsi 1I0ieu au grain sable".
Dans cette pyramide
chaque être occupe une place déterminée: au sommet de celle-ci la force
vitale; puis viennent les morts, les vivants;plus bas arrivent les ani-
maux, les végétaux et les objets inanimés.
4) lA SOCIETE NEGRO-AFRICAINE
Celle-ci est le
reflet de la hiérarchie ontologique.
la cellule de base est la famille.
Elle comprend tous les descendants d'un ancêtre commun.
C'est le plus
âgé qui exerce le rôle d~ chef.
Mais il est assisté par le conseil de
famille comprenant tous les adultes des deux sexes.
Il fait office de
prêtre du culte des ancêtres.
Il gère ainsi les biens de la famille.
Il peut être relevé de ses fonctions pour faute grave, par sénélité ou
par folie.
... / ...

- 3 -
"Il ne ,peut pas aliénerles biens de la communauté." (1)
Cette organisation se retrouve au niveau du village
ou d'une entité plus vaste, le royaume par exemple.
Ainsi le chef du
village remplit les fonctions religieuses et de gestion des biens de la
communauté.
Il est assisté par le conseil des anciens.
Il peut être
destitué par les mêmes raisons.
Pas plus que le chef de famille il ne
peut aliénerle bien de la communauté.
L·organisation du royaume est analogue.
En principe le
prince
remplit les mêmes fonctions à plus grande: échelle bien entendu
que le chef du vi ll,a;ge.
Il officie .,comme lui dansles·mêmes -circonstances
tout comme le chef du village, son action est limitée par une législation
précise.
}oc..:lciv
Comme nous venons de voir l 'organisationVest une re-
plique de l 'organisation religieus~,mais il existe d'autres organisations.
C'est d'abord des sociét~d'âge oÙ les enfants sont regroupés les garçons
d'un côté et les fill~ de l'autre. Ces organisations sont des écoles 00
l~fant apprend la pratique sociale.
Ces groupes ainsi constitués
durent
généralement toute la vie.
Les différents membres tissent ainsi des liens
qui sont aussi forts que la parenté de sang. Ils subissent ensemble les é-
preuves initiatiques et accèdent ainsi en groupe à la société des adultes.
Il existe également des sociétés à rites secrets qui
jouent un rôle très important: selon le cas elles jouent soit' un rôle
moteur ou frein.
Il faut ajouter la corporation des métiers qui sont
héréditaires.
(1) Cheikh Hamidou KANE
préface !:le
Pour un dialogue avec nos jeunes
de Boubou Hama. 1973.
. .. / ...

- 4 -
5) LE DROIT DE PROPRIETE: Pour la société négro-afri-
caine la terre à une
improtance primordiale.
Non seulement elle consti-
tue le moyen majeur pour la survie à cause de la culture qu'elle permet
mais aussi à cause des forêts, des animaux, et des minerais qu'elle recèle.
La terre est au même titre que les autres êtres doués de souffle vital.
Cet animisme fait de la terre un génie qui a conclu un pacte avec l'ancêtre
du clan non pas à son compte personnel mais au nom de tout le clan, tout le
village, tous les membres de la communauté.
Ce
pacte est scellé par un sa-
crifice.
C'est ce caractère sacré qui fait qu'on ne peut pas l'aliéner.
Les attributaires des parcelles ont seulement l'usufruit.
Dans cette société l'individu n'est pas écrasé par la so-
ciété.
Son épanouissement se fait à travers la vie sociale.
Il garde une
certaine autonomie.
Même si la propriété collective reste de rigueur, il
reste que l 'usufruit fait de lui le propriétaire des fruits de son travail
dont le surplus lui permet d'acquérir un bien-être matériel et même le luxe
qui est indispensable à l'épanouissement culturel.
6) L'ETHIQUE: Elle consiste à une IIsagesse active ll •
Tout homme vivant doit reconnaître l 'unité du monde et doit travailler au
maintien de sa hiérarchie qui est calquée sur celle de l 'ontologie.
Son
devoir est de renforcer sa vie personnelle mais de la réaliser chez les au-
tres.
Ce qui explique la culture de certaines vertus: le travail, la pié-
té filiale, la charité, l'hospitalité, les valeurs comme l'honneur-, la jus-
tice, la loyauté, le courage, la générosité.
7) LIART NEGRO-AFRICAIN
: Il est assimilé à la production.
Il nlest pas autonome.
Les arts sont liés les uns aux autres.
L'oeuvre
f'art est faite par tous pour tous.
L'art négro-africain est toujours en-
ragé c'est-à-dire qu'il est lié àux rites et à l'ontologie .
... f .•.

- 5 -
L'art négro-africain s'exprime par symbole et
rythme.
Il n'y a pas adéquation entre l'image et ce qu'elle représente.
L'image est analogique Elle ne signifie pas ce qu'elle représente mais ce
qu'elle suggère, ce qu'elle crée.
Le second document "pour une société sénégalaise so-
cialiste et démocratique" est plus récent que le document que nous venons
de synthétiser.
Ce rapport de deux cent pages comprend trois parties :
1) Une rapide introduction où il définit le socialis-
me comme "une méthç,de.. :,qut.. per.me.Lde .,r;ég.lj.ser ,un· ·modè le ,··de ;·soci été qui
rende
les sénégalais heureux et meilleurs parce que plus prospère."
Le reste du rapport est divisé en deux parties.
La première partie est construite autour de quatre
poi nts
Le point A : définit le modèle de société proposée,
puis son instrument de réalisation qui est le plan.
Le but du plan social
comme du socialisme est de développer "toùt l'homme et tous les hommes".
Cet objectif globale peut revêtir un triple but: vaincre la misère, la
maladie et l'ignorance.
Le point B : traite de l'intégration économique du
Sénégal dans l'Afrique et dans le monde.
Cette intégration est rendue
nécessaire par l'aspect international des problèmes économiques qu'on ne
peut résoudre isolément.
Le point C : brosse la situation économique et so-
ciale axée sur les trois objectifs du plan.
La mission assignée a l'éducation est de former "1 'hom-
me" c'est-a-dire l 'homme intégral, agent actif et but ultime du développe-
ment, partant du plan ... S'agissant d'éducation, nos enseignements auront
... / ...

- 6 -
plusieurs objectifs ,complémentaires' . - . former des producteurs effi-
caces en formant des citoyens conscients et, en définitive, des créateurs
d'un monde nouveau.
Le dernier point 0 ~ dresse
la liste des problèmes
sociaux économiques au premier rang desquels se trouve le problème de
l'école
L'école n'est pas adaptée aux besoins de l'économie nationale.
L'accroissement de la population scolaire conséquence de la démographie ga-
lopante fait que l'école forme des chômeurs citadins et ruraux promGs a
l' exode rural.
La deuxième et dernière partie traite des orientations
des objetifs "et -1 e"moYen "dup'lan de développ'ement.
A - les orientations générales et les conditions du déve-
loppement s'articule autour de l'humanisme sénégalais, la démocratie séné-
galaise et l'ETAT sénégalais.
L'humanisme sénégalais est enracinement qui est souten-
du par une tension morale et spirituelle c'est-a-dire le courage physique
et moral, le goQt ..• la politesse ou respect des autres personnes.
La démocratie séoégalaise admet le pluralisme politique
et syndicat mais c'est ,aussi la réforme territoriale qui donne aux popula-
tions la gestion de leur propre développement avec des pouvoirs accrus des
autorités locales.
C'est la déconcentralisation et la : décentralisatio~
L'Etat sénégalais est décentralisé: chaque détentaire
d'une parcelle de pouvoir doit a son niveau, concevoir, diriger, contrôler,
punir et récompenser.
Il doit travailler dans le sens de l'intérêt pu-
blic~'
Il doit accroître son efficacité grâce a l'esprit de méthode et
d'organisation.
B - La dernière partie passe en revue les objectifs et
moyens sectoriels du développement.
Ces deux documents "ne font qu'éclairer la loi d'o rientation de l'éducation
"
"
nationale,)J~~loi n° 71-36 du 3 juin 1971 qui est notre document de
base.
... / ...

- 7 -
qu'on trouvera en annexe.
Elle comprend quinze articles répartis en
troi s titres.
Le titre 1 : traite des dispositions générales qu'on peut
subdiviser en deux groupes :
Les objectifs generaux
art. 1 et 5
- Options fondammentales et les
valeurs de l'éducation
art 2,3,4.
Le titre II
traite des contenus et des formes de l'éducatio
- les contenus
art. 6
- l~,ir'lY,!=ntaj,r,edes"':formes,de h'~éduca-
tion
art. 7
Le titre III : indique les niveaux et les structures de l'édu-
cation
les niveaux et les stuctures de l'édu-
cation :
art.8
- la répartition éventuelle des compétences en matière
d'édu-
cation :
art. 14
- Renvoi aùx décrets dl appl i ca ti on
art. 15
Dans le cadre de cette loi, notre dessein est de construire
une proposition de curricumum pour l'enseignement moyen pratique rural au
Sénégal.
Et pour cela nous avons adopté le plan suivant.
1. Lianalyse de la politique éducative
.les intentions_et les options fondamentales
- la focalisation
- la politique culturelle
......../ ...

- 8 -
II.
L'enseignement moyen pratique rural
- les buts de l'enseignement moyen pratique rural
- le milieu d'insertion
- les besoins éducatifs du monde rural
II I. Lep ro fil de lié1è ve
-Détet~inati~n des r6les et"fonttions
- De la culture de l'arachide au profit de l'agriculture
- De l'analyse de la situation au programme
de géographie
- Du programme aux objectifs et activités
Conclusion

- 9 -
1. ANALYSE DE LA POLITIQUE EDUCATIVE
L'alinéa 1° de l'article premier est présenté comme
l'idéal vers lequel tend toute l'éducation.
IIEleller le niveau culturel de la
population. ll devrait être l'aboutissement de toutes les actions d1 éducation.
C'est le Président SENGHOR qui a écrit que développer IItout l'homme signifie
que le premier but du plan est de satisfaire les besoins 13ini!mauxll de l'homme
la nourriture
mais encore le vêtement t le logement et quelques autres
besoins vitaux
c'est Il lorsqu'il est libéré de tout besoin physique ...
et seulement alors
que l 'homme exerce son activité d'homme.
Cette activité
générique n'est rien d'autre que la production des oeuvres sptritue11es~
A travers la division en titres et articles nous perce-
vons un fil conducteur constitué par certains mots ou expressions.
C'est~nsi
·
. . .
des
.
que nous rencontrons f réquemment l es mots: f ormat1 on,..acqu1 S1 t1 ons,/ conna1 s-
sance.
Le premier se rencontre surtout dans le titre l et le second sont
plus fréquents dans le titre II.
En outre le mot formation est associé
presque toujours à llefficacité t à la productivité t à la création t la trans-
formation du milieu et de la société t le tout ayant pour but de développer
intégralement la nation dans le courant des progrès du monde moderne.
C'est
Dl e produit fini ll de l'éducation.
Les mots acquisitionde3 connai·ssancesserr,blent se rap-
porter plus au processus de la connaissance.
Ils ont associés à la science t
aux techniques t au milieu.
Dans les titres II et III il est question d'ap-
prentissage t l 'enseignemenjC'est-à-dire la transmission Il dans le cadre
d'un projet éducatif donne t des connaissances théoriquês pratique?tgénérales
et techniques ll •
Cependant l'expression Il l'éducation est donnée ll qu'on
retrouve à plusieurs reprises dans le titre II renvoie aussi bien à la
formation qu'à l'enseignement t à l'apprentissage. C'est que l'éducation
garde son sens habituel qui est Il la mise en oeuvre des moyens propres
... / ...

- la -
à assurer la formation et le développement de l'être humain. Il Petit Robert ll
Dans le titre II consacré aux niveaux lI et aux
structures"plu~~récisément à l 'articl~~lO traitant de l'enseignement
primaire élémentaire on retrouve des valeurs telles que:
Formation intellectuelle, morale, civique et phy~
sique
- ~vei 11 er l' esprit de 11 enfant
- permettre 11 émergence et 1 1 épanoui ssement de ses
aptitudes
- ..éve.ill erson,espri td 'inU-iative et critique
- Réhabil iter le trava il ma nue l .
Cette attention particulière portée à llenseignement
primaire élémentaire témoigne de l'intérêt que les'pobvoirs politiques
portent à ce niveau d'enseignementqu;estlaba.s.eN-cle~outes les acquisi-
ilBA1 l:er,L.,',,"
tions futures, de toutes les aptitudes et ~ê\\tgl:J·t-es'?-11'J~~s attitudes ulté-
.
Il f
t d·
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l
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1
neures.
au
1re, a que ques exce~'",:"1o'ns pres,~ue -~'es va eurs peu-
vent rejoindre celles contenues dans le~\\~i~~I!!'d€-i-a lp~ qui traite des
dis po s it ion s génér ale s .
~.~
ç.,.
.§~
~. I(
..Co)
"~"net1'eç:.
A la lumière des remarques àinsi dégagées on peut pro-
poser les intentions suivantes :
1
L'élévation du niveau culturel de la population
2 - Epanouissement des aptitudes individuelles
3
Formation physique, intellectuelle, morale et civique.
4 - Formation du jugement
5 - Formation des hommes et des femmes libres
6 - Réhabilitation du travail manuel
7 - Acquisition des connaissances scientifiques et tech-
niques
... / ...

- 11 -
8 - Développement de la recherche scientifique et technique
9 - Formation des productèlJrs et des cadres compétents
la - Développement national intégral
Il - L'éducati~n sénégalaise est démocratique, laïque et
ouverte.
12 - L'éducation nationale sénégalaise vise l'épanouisse-
ment des valeurs culturelles africaines.
13 - Elle développe l'esprit de coopération et de paix
entre les hommes.
Ce tableau des intentions et options ~ppelle quel-
ques observations.
·.:,!D;~'a:bord la"pr,emi'ère;,va}eur;,pourrait convenir à toute
une gamme de systèmes éducatifs dont les bornes extrêmes seraient le sys-
tème libéral et le système socialiste.
Nous avons par ailleurs procédé
soit à des regroupements soit à l'éclatement de certaines valeurs.
C'est
ainsi que la solidarité qui est la clé des voOtes des sociétés africaines
n'a pas eu un sort spécial.
On peut la retrouver au niveau de l'éducation
morale et civique.
Cette valeur s'est dilatée au niveau national.
La so-
lidarité ne se manifeste plus seulement au niveau du groupe ou de l'ethnie,
elle devient nationale.
Elle réside dans la complémentarité des activités
individuelles et des vocations régionales.
Sur le plan économique l'accent
sera mis sur la vocation de chaque milieu physique et humain pour mieux af-
firmer la complémentarité et l'interd~pendance. Par contre, la Il formation
du jugement Il se voit promue valeur à part entière.
Il semble que le juge-
ment correspond plutôt à l'esprit de finesse.
Elle tiendrait le rôle de
l'éducation esthétique qu'on ne trouve mentionner nulle part.
Le jugement
serait alors Il la faculté de l'esprit permettant de bien juger les choses
qui ne font pas l'objet d'une connaissance immédiate certaine ni d'une dé-
monstration rigoureuse ll •
Le sort fait 6u travail manuel est au coeur des
problèmes de l'éducation en Afrique et singulièreme~t au Sénégal.
L'école
telle qu'elle était conçue déracinait l'enfant.
Elle lui dispensait
des
connaissances livresques qui ne lui étaient d'aucune utilité pratique,
/
... / ...

- 12 -
pis encore, elle lui donnait un niveau d'aspiration sans commune
mesure avec ses capacités réelles.
Il quittait son milieu original
pour aller grossir les chômeurs urbains déjà nombreux.
La réhabilita-
tion de travail manuel facilitera la "future insertion dans le milieu".
L'école héritée de la colonisation ne répondait pas aux' préoccupations
d'un pays qui a accédé à la souveraineté.
Il apparaissait dès lors né-
cessaire de mettre sur pied une école qui soit en adéquation avec les
options politiques nationales.
C'est la focalisation que nous axamine-
rons au chapitre suivant .
.--c,La--'10i,-7:1.-::.36 "du 3.ju-in',tl'971-"'reti-entaussi ainsi certai-
nes attitudes à faire acquérir ce sont:
1) Des hommes et des femmes capables de créer les
conditions de leur épanouissement.
2) Des hommes et des femmes capables de contribuer au
développement des sciences et des techniques.
3) Des hommes et des femmes capables d'apporter des so-
lutions aux problèmes de développement national.
4) Des producteurs capables de transformer le milieu
et la société.
La loi d'orientation ne fait pas un sort spécial à
l'enseignement moyen pratique.
Comme les autres ordres d'enseignement,
il est spécifié qui il fait suite à l'enseignement primaire.
Ce qui le
met au même niveau que l'enseignement moyen général, technique et pro-
_ fessionnel.
C'est pourquoi
toutes les intentions et les options fon-
damentales~dégagés plus haut sont valables pour lui.
Cependant en
re-
gardant de près,le texte revèle des indices qui peuvent nous guider.
Il
Une éducati on de masse et une formati on' de producteurs "eng lobe 11 elJsei-
ment moyen pratique".
.. Faire
acquérir
lacapacitétktrans ... -
... / ...

- 13 -
former le milieu et la société" est plus explicite dans cette direction.
- ~
L~grticle
Il _dans sa dernière partie se réfère explicitement
l'enseignement moyen pratique quand il mentionne: "so it à l'insertion
dans la vie active."
Contrairement aux autres ordres d'enseignement qui ont
,
fait l'objet d'un de cret d'application, l'enseignement moyen pratique est régi
par les circulaires et instructions.
La raison majeure de cette hésita-
tion est que l'enseignement pratique est une nouvelle institution qui _.

n'est pas encore bien maîtrisée.
Il convient alors d'être prudent.
'-M,n-s n-ous'-pouvonsdi red 'otes et déjà que l' ensei gne-
ment moyen pratique a;pour mission
1) de former des producteurs capables de transformer
le milieu et la société.
2) Cette formation doit lui permettre de s'insérer
dans la vie active de son milieu.
LA FOCALISATION
La p~emière question qui se pose est la suivante:
la politique éducative a t-elle opté pour l'individu ou pour la société?
Avant de répondre à cette question, il paraît utile de
dire quelques mots sur la société sénégalaise post-coloniale.
En intro-
duction nous avons montré que dans la société traditionnelle l'individu
n'existe que par et pour la société.
Il y occ~pe une place, un rang que
lui assigne sa naissance, son sexe et son âge.
Dans un tel système la
constestation n'était pas admise.
... / ...

- 14 -
Les valeurs des options que nous avons dégagées plus
haut sont..elles en harmonie avec une telle société?
Le schéma théorique de la société ainsi dégagé se re-
trouve rarement à 1 1 état nature.
Il a été oblitéré que les facteurs his-
toriques et la situation géographique.
La zone sahé1o-soudanienne auquel
appartient le Sénégal a été toujours d1accès facile.
El12 a p.té :rès tôt
en rapport avec le monde extérieur particulièrement ,Fe monde méditërranéen;
Sa civilisation en a retiré un surcroît de vigueur et de vitalité mais par-
fois les avanies.
C'est ainsi dès le XIè siècle, les marchands musulmans
ont apporté avec leur marchandises leur civilisation précédant de ce fait
les conqué~.ants'."','E'lrl:e::-f,:aït"'d'}kabord ..;;:bon:;messa-ge -,avec' les
va-
·-'4eü·r~~~X:(te:s---. sociétés animistes avant d1intégrer certaines d'entre elles.
La civilisation que propose le monde musulman est très peu différente de
celle des autochtones particulièrement sur mode de production~:i
Au XIXè siècle .. Contrairement à l'islam, la colonisation a apporté
de grands bnuleversements dans la société traditionnelle .
. ,
Elle a introduit un
mode de production capitaliste.
Le travail salarial a crée les classes sociales génératric~des tensions.
Les travailleurs pour défendre leurs intérêts s'organisent dans les syn-
dicQts.
Les journau~ et les magazines mettent à la disposition des tra-
vailleurs les informations venues de tous les horizons.Or ces organisations
et les partis politiques qui leur sont contemporains fonctionnent sur la
base de la démocratie.
Toutes ces formes
favorisent la contestation
et la libération de l'individu.
Nous voilà à l'opposé du système social
traditionel.
Quand on pense que les vill~s naissantes voient affluer les
jeunes venus chercher du travail et qU} par conséquent, sont influencés
par l'ambiance de liberté.
Cependant les valeurs ont survécu à l'agression de la
vie moderne; c'est ainsi que quelle que soit l'évolution de l'individu,
il considère comme un devoir sacré de recevoir,d'offrir.logis et couvert aux
~... / ...

- 15 -
gens de sa famille - la grande - ]de sa tribu, de son terroir et cela gra-
,;tuHement. --La ,durée ,de cette hospitalité n'est pas limitée.
Cette prise
en charge des gens venus du "pays" est souvent coll ective,.
Les personnes
habitant
le même village, le même terroir habitent très souventu-iLè mai-
son louée en commun.
Si d'aventure quelques uns ri ont pas pu trouver de
place dans cette maison, ils rejoignaient celle-ci tous les week-end.
Cel-
le-ci fait office de "siège social".
Tous ceux qui travaillaient versaient
chaque mois dans une caisse une quote part.
L'argent ainsi réuni était des-
tiné à l'entretien deschômeurs et ceuxdlentre les membres qui seraient dans
le besoin.
Il n'est pas rare de recourir aux cotisations exceptionnelles
pour les problèmes urgents: "Gnirè r1ako~è'. Gniri Mako"
Ce qui signifie
que non seulementqu'ondoit pouvo1~'~anger'mais q~'on,~oit y être accueilli
-
-
'avec le sourire.
On doit recevoir les gens et s'entretenir avec eux sans se
presser.
A la lumière cette analyse, on peut dire que la société
sénégalaise a un pied dans la modernité et un pied dans la tradition.
La
question que nous avons posé au départ nous impose de choisir entre les va-
leurs traditionnelles et la modernité, entre le passé et l'avenir.
En réa-
lité le Sénégal a choisi l'un et l'autre, refusant ainsi le faux dilemme.
Si dans la vie de tou~~ les jours le Sénégalais
est imprégné dans la socié~

traditionnelle, que ses rapports avec l'autre sont régis par les"valeurs
traditionnelles, il est non moins vrai qu'il bénéficie formellement des avan-
tages mul tiformes de '1 a 'IllO'aerfi'ité.
Le confort matéri el Si étend de pl us en
plus au plus grand nombre et atteint les coins les plus reculés grâce aux
transports rapides.
Les moyens de communications modernes, radio, téléphone,
télégramme ont retréci le monde en mettant à la disposition de quasi tota-
lité
des populations des informations venues de tous les coins du monde.
Les produits manufacturés de toutes sortes sont consommés par tous.
Cet
aspect serait-il le seul qulil mériterait qu'on adopte résolument pour la
modernité.
,
... / ...

- 16 -
Sur le plan économique, seule la modernité peut per-
mettre de faire face aux besoins d'une population qui croit sans cesse.
Les sciences et les techniques modernes peuvent seules mettre à la dis-
JeaYl'\\.O'ferUJ
position
de l 'hommeVd'avoir une prise sur la nature
pour la domestiquer
et la mettre à son service.
Sur le plan international seule la modernité peut nous
faire passer de consommateur au producteur.
Dès lors le probl ème qui se .pose est l a suivante
Il
Il
peut-on acquerl r l a modernité sans perdre son âme;i
En tout cas le Sénéga l
a accepté de faire le pari.
Pour lui il est parfaitement possible d'acqué-
rir les sciences et les techniques génératrices de bien être sans se renier,
tout
en restant soi-même.
Il suffit de réussir la symbiose des valeurs
de civilistion' noire avec les scienCe!L'stle_s'techniques.
Il n'y a pas an-
tinomie entre celles-ci et celles-là.
Pour échapper à l'aliénation, les
'.·Y~4'''~·'' •
sciences et les techniques doivent être au service des valeursde civilisation.
Il ta ut ajouter que les valeurs
traditionnelles ne sont pas statiques, elles sont~
en bon gré mal.gré ,en évolution.
Les sciences et les techniques peuvent
contribuer à ce mouvement qui est la condition de survie de la société.
Face à la scienc~à la technique et les valeurs des autres civilisations il
faut comme le dit le Président Senghor "assimiler et non être assimilé".·
~3similer à ici le sens biologique c'est-à-dire transformer, digérer les
emprunts pour les intégrer dans notre structure organique, pour en faire
quelque chose à soi.
La négritude apparaît comme le double phénomène
d'enracinement et d'ouverture au monde extérieur.
C'est pourquoi rejetant le libéralisme plutôt son
laxisme et le socialisme dans ce qu'il a de dogmatique, le Sénégal a chois;
la voie moyenne.
Il a pris au premier
l'option pour la liberté limitée
par le plan qu'il a emprunté à l'autre.
Ce qui a valu au système le nom de
"social'isme démocr~tia·ue·". Le socialiSme c'est d'abord l'. adoptio nâ~n.aati1 de
... / ...

- 17 -
travail qu'est le plan.
Il se propose d'établir la justice sociale par
la création des biens de consommation.
Il intègre les valeurs communau-
taires dans le nouveau système de production.
Le système est démocrati-
que parce qulil veut faire participer les populations à la gestion par
leurs représentants mais aussi directement par lalldéconcentration et la
décentralisation".
Il assure également la promotion de l'individu en
l'aidant à épanouir ses aptitudes pour qulil puisse participer au dévelop-
pement de la nation.
Il n'est pas question ici de donner libre cours aux
initiatives individuelles.
Celles-ci sont limitées par le plan qui a éta-
bli des options qui servent de cadre à toute activité.
Ce choix se traduit dans l'éducation par la priorité
accordée à l'individu, plus exactement à sa formation en vue d'optimaliser
son rendement.
Il
La formation des hommes et des femmes libres ", l'éduca-
ti on du Il j!.lgement Il et l'es prit criti que sont l es vertus majeures de l' é-
(!en..l!«i-
ducationVsur llindividu.
Ce qui suppose le développement des virtualités
décelées chez chacun.
Le développement harmonieux du corps, de l'esprit
et de l'âme assigné à l'enseignement primaire le rappelle optunément.
Cet
enseignement est et doit rester la base de toute l'éducation _ultérieure.
Le système basé sur les aptitudes est encore accentué par la sélection qui
établit des barages.
C'est ainsi que le concours d'entrée en classe de 6è
pour passer du primaire au moyen ,retient en moyenne 20% des effectifs ins-
crits.
Le brevet d'étude du premier cycle devenu deux ou trois ans diplôme
de fin d'études moyennes ( DFEM ) ,est requis pour passer dans le secondaire.
En fait dans la pratique seuls les élèves issus des collèges d'enseignement
moyen prat~que,sont Vlses par cette disposition.
Enfin le baccalauréat est obliga-
toire pour accéder à l'enseignement supérieur.
Les lauréats sont ensuite
ventilés en fonction de leur livretscolaire entre les différentes facultés
e-t 'les établîssements de fo-rmation par une commission nationale d'orientation.
Cependant, pour être en conformité avec les impératifs
du plan, l'Etat fait un sort spécial à certaines catégories d'étuêiants .
.../ ...

- 18 -
C'est ainsi,queles"étudiants qui ont choisi les sciences et la médecine
sont favorisés dans l'attribution des bourses.
Parmi ceux-ci les futurs
enseignant~c'est-à-direceux qui ont signé un engagement triquinquenal
sont d'office boursiers.
Ce
système d'attribution de boursès. permet de
limiter les ruées vers les facultés de droit et de sciences économiques
d'une part et de lettre d'autre part.
Plutôt il attire les étudiants
dans les sectèurs prioritaires du plan.
LA POLITIQUE CULTURELLE DU SENEGAL
1
r'..o/
e.<Ul~
Si l'expression de la politiqueVest fondamentale, il est
tout aussi, important de voir comment celle-ci retraduit dans la réalité
tant il est vrai qu'une théorie n'est valable que dans la mesure où elle
trouve un prolongement dans une application.
Au.Sénégal la politique culturelle comprend trois volets.
Le premier intéresse l'acquisition des sciences et des techniques assurées
par les établissements relevant des Ministères de l'éducation Nationale
et de l 'enseigne~ent supérieur.
Le second a pour objet le développement
des valeurs culturelles spécifiques à la nation sénégalaise, voire afri- .
caine.
Les établissementsrelevant du Ministère de la Culture sont char-
gés de cette formation.
Le dernier occupe de l'artisanat sous l'égide
du Ministère du Développement Industriel et de l'Environnement.
A. L'acguisition des sciences et des technigues
Elle se fait dans les établissement scolaires, universi-
taires et dans les instituts spécialisés.
Ceux-ci s'organisent en qua-
tre:·riÏ'veaox:l 'enseingement primaire, l'enseignement moyen, l'enseigne-
ment secondaire et l'enseignement supérieur et ses instituts .
.../ ...

- 19 -
1) L'enseignement primaire
Sa vocation est de doter les élèves de mécanismes
de base qui permettront de faire des acquisitions ultérieures.
A la
rentrée 1975/1976, 312.000 élèves fréquentaiel,lt l'école primaire soit un
qw.-
taux de scolarisation de 38 %.
Mais ce tauxVn'est qu'une moyenne, masque
des disparités marquées.
Disparité entre le CAP VERT (DAKAR) et le reste
du pays où les taux sont respectivement de 63,8 % et ~,5 % en 1974.
Cet
écart se creuse davantage car le taux d'accroissementvde 4,5 % à Dakar
contre 3,2 % pour le reste du pays.
Pendant ce temps la région de Diour-
be l (Di ourbe l-Louga) .se 'contente, de la,.,portion co ngrue -de 2~ll %.
Les effec-
tifs du personnel enseignant aussi bien que ceux des élèves confirment
cette tendance.
Pendant l'année scolaire 1974/1975 sur 6893 classes, le Cap
Vert
siest iaill~ la part du lion soit 2089 classes, ce qui représente
Il
Il
30 %.
A la même date, la capitale et sa région s'adjugent le gros lot de
115.102 élèves sur 306.698 soit 37 %.
Distorsions régionales mais distor-
sions aussi entre les villes et les campagnes.
Les premières se réservent
53 % et les secondes 7~~!le rest;; le phénomène se retrouve souvent à l'in-
térieur d'un même département où la capitale est généralement favorisée.
Enfin distorsions entre la scolarisation des garçons et celle des filles.
Celles-ci représentaient 39 % des effectifs.
Ce pourcentage baisse con-
sidérablement dans les campagnes comme.par exemples la région de Diourbel
où il tombe à 10 %.
2)
L'enseignement moyen et secondaire
De ces 312.000 inscrits au primaire, seule une
faible partie accède au moyen.
En effet seul 20 % de ces élèves fran-
chissent le cap de l'examen
d'entrée en 6 ème.
Les lauréats sont ensuite
répartis dans différents établissements d'enseignement moyen général, tech-
nique et professionnel.
Le pourcentage est théorique car les parents qui
., '/"
.

- 20 -
ont 1es moyens i nscri vent 1eurs enfants'dans l' ensei ngement prlVe.
Il n'est
pas rare de rencontrer des parents qui, malgré la modicité de leurs moyens)
se sacrifient pour mettre leurs enfants dans le privé.
Il faut tenir
compte aussi des redoublements pour moduler le pcurcen~age de l'entrée en
6èm~
Qui devient la grosse masse des 80 % des effectifs desquels oh a dé-
duit les inscriptions dans le privé et les redoublants? Jusqu'en 1971, ils
étaient laissés pour compte.
Depuis cette date, tous au moins en théorie,
ces élèves doivent être repris par l'enseignement moyen pratique.
A
l'issue de leur formation ils doivent s'insérer dans la vie active.
La
loi 71-36 du 3 juin 1971 qui prévoit pour la première fois cet enseigne-
ment permet de révaloriser l'acquis scolaire dans ce sens de cet insertion.
On espère par"ce'bi'à'i's'fi'xer les'él èves dans leur mil i,eu originB,l et
arrêter de ce fait l'exode rural.
Dans le chapitre précédent traitant de la focalisation,
nous avons indiqué les différents examens que devaient affronter les élè-
ves pour passer du niveau inférieur au niveau superleur.
Par contre, il
n'est peut-être pas inutile d'évoquer brièvement la vocation de chaque
type d'enseignement.
La distinction courante d'enseignement général et
d'enseignement technique se retrouve ici.
L'enseignement général a pour but de donner une cul-
ture génér.ale.
r'l"idév.eloppe les mécanismes opératoires. le raisonnement,
la manipulation de l'abstraction, le jugement.
Il donne, pour tout dire,
,,:.,... -----.,~~,.;' à l'individu, les moyens d'agir sur le milieu dans le sens de
ses besoins.
La conséquence d'une telle conception est la hiérarchie
dans les matières.
Plus une discipline contr-ibue à cette culture générale,
plus haut elle est placée. A cette place sont promues;au Sénégal, la mathé-
matique, et les langues parmi lesquelles le grec, le latin, l'arabe~, et les
langues nationales.
L'enseignement général est de loin le
plus devéloppé
... / ...

- 21 -
~l\\)l)\\1)
-~~ Il représente près de~ 'enseignement moyen et secondaire
contre 5 à 10 % pour l'enseignement technique et professionnel.
A
cette distorsion il faut voir. d'abord les causes héritées du système
été colonial.
L'angle de tir nia/rectifié que tardement.
Actuellement
le plan prévoit un lycée technique dans les régions qui n'en bénéficient
pas.
Diourbel a déjà le lycée Cheikh Amidou Bamba.
IIUne réorientation
radicale des élèves visera à stabiliser les effectifs de l'enseignement
général à leur niveau actuel pour parvenir à multiplier par 6 le nombre
d'élèves dans 1'enseignment secondaire technique et professionnel Il. (1)
L'enseignement technique et professionnel moyen et
secondaire est dispensé dans les lycées et les collèges d'~nseignement
technique.
Il a pour vocation de former des cadres techniques dont l'é-
conomie nationale a besoin.
Les cadres pour l'industrie et le commerce
mais aussi des cadres pour l'agriculture qui occupe plus de 70 %de la
population.
3) L'enseignement supérieur
L'Etat a la charge exclusive de l'enseignement supé-
rieur.
Il est dispensé dans les facultés: faculté des lettres et
sciences humaines, des sciences juridiques et économiques, de médecine
et de pharmacie. 'Les instituts rattachés à l'Université de Dakar fournit
des cadres spécialisés: I.U.T., C.E.S.T.l, E.B.A.D. E.N.S., E.N.A.M.
En résumé tous les types d'enseignement secondaire trouve leur répondant
dans l'enseignement supérieur.
B.
Le développment des valeurs culturelles tradi -
tionnelles.
L'acquisition des sciences et des techniques, autre-
ment dit la modernité est assurée par l'école de type ocr,identale.
Cette
(1) Vè plan du développement économique et social - perspectives et
d'orientation de l'éducation. P. 263.

- 22 -
éducation serait une mutilation si elle n'étaitcômplètée par un déve-
'-'lopp'ement 'd'e la culture traditionnelle.
Celle-ci ni:,st pas laissétp~r
compte.
Le Ministère de la culture a pour tâche devdévelopper et devrévi~
gorer par les apports extérieurs.
Il dispose à cet effet d'un instrument
de formation, l'institut national des Arts et une infrastructure de
diffusion.
1) L'Institut National des Arts
Il a pour vocation de former des artistes d'une part
jet des maîtres
et des professeurs d'enseignement artistique d'autre part ~
Ll,:"; ns·,titu-t'~comprend -troi s ·éco l.es :
a) 1 lécole des beaux arts
: a pour tâche de former
des artistes peintres,sculpteurs graveurs, céramistes .•. et des maîtres
et professeurs d'art plastique pour les établissements publics.
b) le conservatoire de musique, de danse et d'art dra-
matiques :
Il forme des artistes dans les disciplines qui sont
les siennes et des enseignants correspondant à ces disciplines pour les
écoles publiques.
c) La division de la recherche: est chargée de faire
un inventaire des acquis culturels traditionnels .et d'utiliser la docu-
mentation à la recherche des voies nouvelles dans le domaine de la créa-
tion et de l'interprétation artistique.
2)Les infrastructures de diffusion
Elle rassemble toutes les salles de théâtre, les mu-
sées.
a) Le théâtre national DANIEL SORANO
s'est fixé pour
tâche de revaloriser le théâtre traditionnel par la recherche et J'adop-
... / ...

- 23 -
tion des techniques nouvelles.
b) Le théâtre populaire:
emplofe ,l~s langues na-
QM.'< a-e.u.~
tionales pour faire participer les populationsvculturelles mais aussi
à leur apprendre des messages nouveaux et répondré à leurs besoins cul-
turels.
c) Une chaine de musées:
Le musée dynamique à Dakar a pour vocation, Ta dif-
fusion du patrimoine culturel africain~ il peut abriter des expositions
proposées par des organisations culturelles.
Le musée d'anthropologie à Dakar propose des pièces
qui témoignent de l'aventure de 1'homme noir en Afrique.
Le musée de la mer et celui des esclaves à Gorée.
La direction du patrimoine culturel procède actuelle-
ment au recesement et à la restauration des lieux et des monuments his-
toriques.
Elle. a ébauché dans ce cadre l'implantation des musées régio-
naux.
La manufacture des arts décoratifs à Thiès : interprète
sous forme d'oeuvre d'art de tapisserie les chefs d'oeuvre artistiques
africains.
Signalons les archives nationales, les archives cultu-
relles du Sénégal, l'institut fondamental de 1 IAfrique noire, le centre
d'études de civilisation de Dakar.
Dans chaque région fonctionne un centre culturel.
Enfin le IVè plan avait prévu l'édification à Dakar
.~d'un musée d'art négro-africain et une maison des archives et de la
bibliothèque nationale. Ils vont voir leur réalisation au cours du Vè
plan 1977-1980.
Le financement est déjà acquis.

- 24 -
C. L'ART 1SANAT
Ce secteur a occupé une place centrale dans la société
traditionnelle.
En effet à l'exception de l'agriculture que pratiquait
la population dans sa totalité, des corps de métiers se sont constitués.
C'est à eux que revenait le rôle de pouvoir aux produits "manufacturés"
dont la population avait besoin, étoffes ...
C1est 1'origine des castes
qui ont pour or1g1ne la division du travail.
Le métier se transmettait
de père en fils.
La transmission était accompagnée de cérémonie rituelle.
L'une des nombreuxes victimes du système.co1onia1 fut l'artisanat.
Les
produits issus d.es .usir:Jes eur9péensenvahkent ~"es"'ma'rchésdes colonies;
Comme ils coûtaient moins chers,
- ils concurencèrent les produits arti-
sanaux locaux et finirent par les é1imiDer.
C'est ainsi que les tissus
européens surp1antèrent ceux fabriqués par les tisserands.
Le même pro-
cessus a éliminé les savetiers, peaussiers, les forgerons.
L'artisanat
de production est devenu ainsi un artisanat d'art dont la production très
chère est destinée à des privilégiés, aux touristes étrangers.
La trans-
mission des techniques de production ne se fit plus et 1 'artisantpeu à
peu péri c1ita .
L'indépendance survint et il fallait essayer de restaurer
-l'artisanat.
Comme il n'était~ pas question de revenir à 1 'artisanat· sous
forme tradionne11e, et pour cause'.9n entreprit de l'organiser.
C'est
ainsi que' naq~~t l'office sénégal~is del 'art~sanat (OSA).
Sur cette lancée furent crées dans les capitales
des régions, des centres
ariisanaux ou se regroupent les artisan~. Des installations leur sont
proposées.
La production artisanale s'est améliorée.
La commercia1i~sa-
~
~~.~
,~~
tion des produits et l'accès aux. crédits gagnerait cependant~ ~
Une politique de formation professionnelle des artisans
est ébauchée avec la création du Centre de formation des artisans- de
Dakar.
Il forme surtout des arti sans dl art et recrute parmi -1 es él èves
qui ont terminé le cycle secondaire.
.../ ...

- 25 -
/
:11. LES BUTS DE L'ENSEIGNEMENT MOYEN PRATIQUE RURAL.
Cet enseignement a été abordé avec l'enseignement moyen
dans le premier chapitre.
Mais le fait que notre propos .porte essentiel-
lement sur l'enseignement moyen pratique mérite qu'on y revienne.
Les
racines de cette institution remontent assez loin;! l'aube de l'indépen-
dance.
Il a été expérimenté dans plusieurs pays africians sous des réfor-
mes différentes.
Au mois de mai 1961 les Etats africains se réunissent!
Addis-Abéba sous l'égide de l'UNESCO.
n:i ~~ft~~ni~poDr,buts en 1980 les
objectifs suivants :
l'enseignement primaire universel. gratuit et obligatoire
- l'enseignement du second degré dispensé à 30 %des enfants
ayant achevé leurs études primaires,
- l'enseignement supérieur dispensé, autant que possible en
Afrique, ! environ 20 % des jeunes gens ayant achevé leurs
études secondaires.
On sait depuis ce qui advint de ce programme ambitieux.
A
la conférence de Nairobi en 1975, on constate qu'on était loin du compte.
Les~systèmes éducatifs hérités de la colonisation n'ont pas répondu aux
espoirs placés en eux.
Ces structures se sont révélés inadéquat~et les programmes
sans rapport avec les objectifs économiques, sociaux, et culturels des pays
africains.
Les dépenses envisagées et les résultats obtenus vont dans
les directions opposées.
Les dépenses gonflent considérablement pour
atteindre des proportions inusitées de 30 %.
Le pourcentage de la sco-
... / ...

- 26 -
larisation décroît par rapport à la population scolarisable
car llaccrois-
sement démograp~tque'est'de beaucoup supérieur aux ressources disponibles .
. Ce déficit toujours croissant:': se fait toujours aux dépens des campagnes
comme le montre le tableau ci-après:
REPARTITION DE LA POPULATION TOTALE AGEE DE 6 ANS ET PLUS
SELON LE NIVEAU D'INSTRUCTION ET LE SEXE
Strate urbain
Strates semi-r~ral~_
Strate rural
----------------------:-----------------------:-----------------------:
: hommes:femmes: TOTAL :hommes:femmes: TOTAL
:hommes:femmes: TOTAL
---------------------:-------:------:-------:------:------:---------:-----_._------:--------:
2. ont fréquenté é-
cole coranique ou a-
rabe
28,2
17 , 5
22,6
30,6
17,5
2,3,4
46,1
23,3
34,2
---------------------:-------:------:-------:------:------:---------:------:-------:---------
3. ont fréquenté
l'école primaire
32,2
21,6
26,6
25,1
Il,5
17,6
5,3
1,6
3,4
---------------------:-------:------:-------:------:------:---------:------:-------:--------:
4. ont fréquenté les:
écoles primaires et
secondaires
Il,6
4,8
8, '0: 3,0
0,9
2,0
0,4
0,2
---------------------:-------:------:-------:------:------:---------:------:-------:--------:
5. Indétermi nés
2,5:
1,0:
1,7 : 1,3
0,8 :
1,0
0,8:
0,6
0,7
._-------------------:-------:------:-------:------:------:---------:------:-------:--------:
TOTAL
100
100
100
100
100
100
100
100
100
Source

- 27 -
Source : 1e Sénéga 1 : Déve1op!Jement de 1 'éduca t i on
Ana 1yse et per-
fectionnement.
U.N.C.O. 1977, Volume 2 E.F.Mj83.
Ce tableau met en relief la distorsion grave entre les
campagnes et les villes.
Les premières comptent près des deux tiers
des
personnes n'ayant fréquenté aucune école contre 41 % dans les villes.
La proportion des enfants ayant fait l'école coranique ou arabe est
plus
importante dans les campagnes que dans les villes.
Cela nia rien d~éton­
nant.
La grande majorité de la population est musulmane dont l'arabe est
le véhicule'r
Le phénomène montre à quel point les chefs religieux ont
une empri se sur·..les. ,po pu l,attons .
Est plus significative la pénétration de l'école offi-
cielle.
Dans la première strate urbaine sur 100 élèves 26 ont fr-équenté
l'école.
Ce pourcentage est de 3 dans la strate rurale.
Cet écart se
creuse encore quand on considère l'enseignement secondaire avec 12 envi-
ron pour les urbains et moins d'une unité dans les zones rurales.
Quand nous aurons ajouté à ce problème l'exode rural
qui saigne les campagnes de leurs forces vives nous aurons dit l'essen-
tiel du problème.
La ville exerce une véritable fascination sur les
jeunes.
Ils,espèr.ent ytr.ouv,er,unemploi .plus rénumérateur et moins pé-
nible que le travail des champs.
De surcroît il s'épanouit mieux dans
la ville grâce aux infrastructures culturelles, sportives écono~jg~es.
Enfin loin de la cellule familiale et villageoise il
}
tend à s'émanciper.
L'enseignement moyen pratique est né du désir de ré-
soudre les problèmes nés de la vie moderne.
Le problème nlest pas si
simple car la population qu'il faut former est hétérogène.
Nous avons
d'une part les jeunes ayant faitr'école prim2.Ïl'e et dlautre par
les

- 28 -
analphabètes qui représentent, rappelons-le, 61,5 % de la population.
Face à ce problème, d'autres pays ont trouvé des solutions différentes.
C'est ainsi que la Tanzanie a cru trouver la solution dans la mise sur
pied de l"'éducation pour une autonomie de la collectivité".
Elle re-
pose sur le rattachement de l'école au travail.
Les responsables de ce
pays ont eu à choisir entre trois interprétations de cette formule.
Pour les tenants
de la prem1ere interprétation, ratta-
~.
cher l'école au travail signifL~.i' l'intégration de l'école dans le monde
du travail par l'adoption de la formule des études à temps partiel combi-
nés avec le travail à temps partiel.
La deuxième interprétation considère qulil faut ratta-
cher le contenu de l'enseignement à son application pratique.
Autrement
dit il ne faudrait enseigner que ce qui peut trouver une application dans
le concret.
La troisième et dernière interprétation considère que
par "ra ttachement de l'école au travail" il faut entendre que le contenu
de l'enseignement soit déterminé par les problèmes concrets dont la solu-
tion s'impose.
Ce revient à dire qu'il faut d'abord procéder
à l'inven-
taire des problèmes de la communauté et se servir de cet inventaire pour
leur apporter.des solutions.
Cette dernière qui a été retenue par la Tanzanie dont
\\
l lécole a été structurée en conséquence.
D'autres expériences ont été tenté~ailleurs avec
moins de bonheur par le manque ~. moyen5 mais
surtourt
par
méconnaissance des pesanteurs sociologiques qui font de l'école un ins-
trument d'émancipation et de promotion sociale.
Les parents voient dans
l lécole le moyen pour leur progéniture. d'échapper aux dures conditions
... / ...

- 29 -
de la vie paysanne.
Si lesproblèmesde la scolarisation des campagnes sont
s c?tUl bl<l.
à peu près les mêmes ici et là, les solutions sénégalaises sont c,;-:;~C-'-
,~~
T$'~t' différentes.
~.-=
La position du Sénégal part de l'option affirmée qu'il
faut développer tous les membres~ de la collectivité chacun selon ses ap-
titudes.
La selection permet d'orienter chaque individu dans la direc-
tion qui correspond le mieux à ses aptitudes personnelles.
Il faut sou-
làiner par ailleurs que la volonté de révaloriser l'acquis des élèves
_-~ l'enseignement primaire est fondé sur une constatation selon la ~
quelle on acquiert plus facilement des connaissances et un savoir-faire
nouveau à partir (['un certain niveau d'instruction.
Plus particulière-
ment en milieu rural, l'école n'est pas un frein mais un accélérateur.
Elle rend de nouvelles aptitudes agricoles possibles.
Sur le plan des structures l'enseignement moyen pratique
s'est démarqué nettement de la conception de l'école traditionelle avec
des activités circonscrites entre quatre murs sous la tutelle pesante du
maître.
Les activités s'inscrivent dans le foyer et sur le ter-
rain.
Le foyer n'est pas une classe.
Il se différencie des autres:~ases
du village ,paresa,.tailles.ens,iblement rp-lusgrande.
Les activités repOsent
sur l'alternance entre l'apprentissage et le terrain.
L'apprentissage se passe au foyer et les visites sur le
terrain.
L'apprentissage comprend: la formation qui a lieu dans le mi-
lieu familial ou professionnel proche (artisans, éleverurs, pêcheurs) et
dans les structures locales (coopérative~ateliers) d'une part et la for-
mation générale d'autre part.
L'apprentissage pratique peut avoir aussi
pour cadre les projets locaux quand ceux-ci existent dans la région .
. .. f . ..

30 -
La ~drmation~en salle dure , mois et le stage sur le terrain dure autant.
L'encadrement du foyer de l'enseignement moyen pra-
tique est assuré par quatre agents au minimum.
- Un Directeur du foyer
- Un médiateur pédagogique (Instituteur détaché)
- Un Sebbe(l)
- Un ou des technicien-(s).
Les villageois pa rtk.i;p.ent ·à ·ll"acti vité du foyer.
Le
foyer peut requerlr les services de tous les techniciens régionaux et .J
départementaux.
~tw6<Je,~
1) Avant l'implantation, les populationssontVl'enquête
chargée de déterminer les programmes du foyer.
2) Une commission inter-villageoise s'occupe de l'or-
ganisation matérielle de la formation.
3) Les commissions techniques paysannes regroupentl~s;~pé
cialistes traditionnels du secteur concerné.
Une autre or; gi na lité de l' ensei gnement moyen pra ti que
est qu 1 il doi t créer l 'auto-emp loi rompant ai nS.i avec l 1 idée tenace selon
laquelle l'école débouche nécessairement sur le fonctionnariat ou un emploi
salarié.
Les valeurs et les options qui sous-tendent l 'E.M.P.R.~)
semblent être les suivants:
1) L'épanouissement des aptitudes individuelles (plus
manuelles qu'intellectuelles).
( 1) Dans la phrase d'initiation traditionnelle, nom donné à l'encadreur,
le maître chargé de la formation des jeunes.
~t\\I
(2) L' ensei gnementlrpra ti que rural.
. . .f ...

- 31 -
hC\\-b,L; t"C\\.~O\\l\\..
2) rt~~; _
~. du travail manuel
>
3) formatidn des producteurs
4) forma ti on de l'es prit coopéra tif .
Les valeurs et options que voici sous-tendent directement
1 l 'E.M.P.R· Conséquemment les attitudes correspondantes peuvent être résumées
ainsi
1) Les hommes et les femmes capables de créer les condi-
tions de leur propre épanouissement.
2) Les producteurs capables d'apporter des solutions aux
problèmes de développement.
3) Des producteurs capables de transformer le milieu et
la soci été.
Il ne faut pas sien étonner, l'LM.P.R.est à l'état
d'expérimentation, clest ce qui explique sans doute la 'prudence des
tpouvoirs publics bien que plusieurs conseils interministériels lui 5\\ID1'Ïent
consacrés.
Seule la circulaire n° 010768/EPH/DEMP du Secrétaire d'Etat
près du Ministre de l'Education national chargé de la promotion humaine
en date du 22 avril 1977 lui assigne deux objectifs
1) Permettre l'insertion des jeunes dans le circuit de
la production en suscitant certaines transformations du milieu.
2) De maintenir et de rentabiliser l'acquis des enfants
par une formation appropriée.
Le milieu d'insertion
Quel est: le,rnilieu .. dans lequel le jeune issu de l'ensei-
gnement moyen pratique rural doit s'insérer
?
Le moment est venu de tracer __
à grands traits le milieu sénégalais plutôt les milieux qui constituent le
Sénéga l .
... / ...

- 32 -
Le Sénégal est situé dans la zone intertropical à deux
saisons bien marquées.
La saison des pl~~squi varie de 3 à 5 mois et la
longue saison sèche.
Celle-ci diminue du Nord au Sud.
Du Nord au Sud on
"'4I......co,...t"...e,.
_'~~;.-;-"'::':_:' trois domaines sahéliens, soudaniens et soudano-guinéen.
Le domaine sahélien
occupe une bande septentrionale
limitée au sud par l'isohyète 700 m.
Les ressources en eau sont limitées,
la nappe phréatique profonde - on y rencontre des sols variés selon le re-
lief.
Sur les dunes vigoureuses se développent les sols ferru-
-
gineus tropicaux non lessivés ou sol Dior.
Sur.les sables-non drainés.-se --sont formés 'des sol s brun-
rouge ou sols bruns.
.,
Dans les inter-dunes des sols de collu~ions brun-noir
souvent hydromorphes.
Le domaine soudanien
au sud
du premier est limité
par les isohyètes 700 m et 1200 m au sud
la saison
humide varie de 4 à
5 mois.
C'est le domaine des sols ferrugineux tropicaux lessivés avec un
horizon argileux.
Le domaine soudano-guinéen : Avec une pluviométrie supé-
rieure à 1200 m avec un sol fa~rallitiques.
Celui-ci est profond:2,5 à 3m.
La couleur rouge uniforme la
teneur de l'argile s'accroît progessivement.
Au domaine sahélien correspond une steppe avec des ar-
- bustes épineux. Le domaine so~danienest occupé par une savane arborée
dans le domaine soudano-guinéen croît une forêt dégradée.
Les cours d'eau coulent dans des couloirs végétaux ou
forêt galerie.
Sur les vasières des côtes pousse le mangrove .
. . ./ ...

- 33 -
Cette variété de paysages physiques a commandé en
partie la répartition humaine.
Le domaine soudanien qui occupe pour
l'essentiel le bassin arachidier est très peuplé.
On y rencontre des
densités supérieures à 50 habitants au Km2.
Le domaine soudano-guinéen
a des densités équivalentes à celle du bassin arachidier qui mord large-
ment dans cette zone.
Le centre est occupé par le Ferla presque vide
d'hommes à cause de son aridité.
La grande majorité de la population
estimé à cinq millions cent quatorze mille six cent trente habitants est
constituée par les paysans: 70,31 % de la population rurale contre 29,69%
de population urbaine.
Le Sénégal est divisé en huit reglons, elles-mêmes
divisées en départements.
Ceux-ci sont divisés en sous-préfectures.
Les
communautés rurales qui regroupent plusieurs villages composent la sous-
préfecture.
En état actuel des choses, des communautés rurales jo.uent
un rôle très important.
Clest pourquoi il serait intéressant de s'y arrê-
ter un instant.
La loi 72.02 du 1er février 1972 qui organise le
territoire fait de la communauté rurale un moteur de développement.
Il
est doté
d'un conseil rural qui a des attributions importantes définies
par la loi 72.25 du 19 avril 1972.
Le conseil rural élu par la popula-
tion vote le budget de la communauté.
Il a le pouvoir délibératif sur
toutes questions intéressant l 1 aménagement de la communauté comme le lotis-
sement, l'équipement du périmètre affecté à llhabitation.
Il donne son
avis sur tout projet intéressant le développment de la communauté.
Le pré-
sident du conseil rural dispose des pouvoirs e~écutifs.
Ainsi il "effecte
des terres du domaine national dans les conditions fixées par décret.
Il
... / ...

- 34 -
prononce le cas échéant des affectations des terres, (1) contrôle
l'exercice de tout droit d'usage, autorise li-installation des habita-
tions ou de campement.(2)
1. En face de ce cadre administratif, l'aménagement
du territoire oppose une division en zones qui constituent des pôles de
développement.
Chaque zone
correspond à un système socio-économique de
production.
Elles sont au nombre de six (6).
1) L'axe Dakar-Thiès
à vocation industrielleet urbain
- 'I::a presqu '~î le du 'Cap-Vert concentre l a presque tota-
lité des activités secondaires et tertiaires et deux-tiers de la popula-
tion urbaine.
Cette tendance ne fait que s'accentuer avec le renforcement
des structures d'accueil, des activités et des populations.
2) La zone arachidière
- Elle est le slege de l'agriculture de type inten-
sif limité par les isohyètes 600 mm à l'ouest et 800 Illlll à lEst.
Elle
couvre en gros la région de Diourbel, de Louga et de Sine Saloum.
La
culture dé l'arachide tend à s'étendre vers l'Est dans la zone des terres
neuves.
Elle bénéficie d'un endadrement technique pour l'optimalisation
de la production agricole.
3) Les bassins pluviaux
Ils regroupent les bassins du fleuve Sénégal, le
cours supérieur de la Gambie et la Casamance.
On lui assigne l'agricul-
ture irriguée.
Les organisations de la mise en valeur du fleuve Sénégal
et la Gambie ont pour but de réaliser ce projet.
Ils bénéficient des
investi ssements pour assurer l a ma îtri se de l 1 eau.
(1) La loi 6446du 17 JUln 1964 fait de l'Etat l'héritier des anciens pouvoirs
coutumiers et devient ainsi l'unique maître de la terre. Il concède à la
communauté rurale le droit de l 1 usufruit. (2) Loi 72.25 du 19.4.1972 .Art56 .
. ../ ...

- 35 -
4) La zone sylvo-pastorale
Elle s'étend du nord du bassin arachidier jusqu'au
fleuve Sénégal.
Le sud mord sur le Sénégal oriental.
La latérite la
rend impropre à la culture de l'arachide ou
du coton.
Le développement
d'ydraulique pastorale, de paturage devraient en faire une région d'éle-
vage.
5)~·
Le Sud-Est
Il correspond à la haute Casamance et le Sud du Sénégal.
Elle a une vocation céréalières diversifiées.
La présence des mines de fer, de cuivre, de carrières
de marbre d'une part et les perspectives des barrages du Haut Sénégal d'au-
tre part donnent à cette région des perspectives industrielles.
6)
Les côtes
Les six cents (600) kilomètres de côtes offrent de belles
perspectives pour la pêche artisanale et surtout industrielle.1\\ Ce tableau
serait incomplet ~(m;œparlait de mouvement coopératif.
En effet, depuis
l'aube de l'indépendance, en 1960, le mouvement coopératif à été mis sur
pied (decret 60 42 du 20 mai ~96Q).
Selon celui-ci un minimum de cinquante agriculteurs (50)
peuvent former une coopérative.
Elle donne lieu à une assemblée générale
des membres en présence d'un agent de la coopération.
Elle élit un bureau
de ~12~ membres qui élit à son tour son président.
Pour être membre une cotisation de 1000 Fest eXlgee dont
cinq cents (500) francs de part sociale est payable tout de suite.
Le reste
est payable en deux ans.
Les parts sociales déposées à la banque nationale de
développement du Sénégal (BNQS) qui ~élivre un code qui tient lieu d'autori-
sation d'exercice de la coopérative.
Dès lors la coopérative peut prendre
des crédits à la BNDS pour faire face à ses activités~
... / ...

- 36 -
Equipement des agriculteurs membres: pour cela
>chaque'"'membreinténessé fait une demande qui exprime ses besoins en ma-
téfiel, en semence et en engrais.
Ces demandes examinées en assemblée
générale qui les adapte
suivant deux critères.
a) La capacité d'endettement de la coopérative évaluée
à la fois le capital social la première année et 25 % de la moyenne des
trois (3) dernières années de commercialisation.
b) La solvabilité du demandeur ou de ses antécédents
vis-à-vis de la coopérative.
Ce qui signifie que si des demandes sont é-
gales ou inférieur.e,s"à·+a·"~apa.cité·d'·endetteme·nt,
il n.l.ya aucun problème.
Dans le cas contraire il fait effectuer des coupes sombres sur les demandes
en fonctions des critères ci-dessus.
La coopérative établit une demande globale qu'elle tra"s-
met au comité d'agrément de la BNDS qui la transmet au comité régionale de
crédit.
Le matériel est livré à la coopérative qui effectue la
répartition en assemblée générale.
Le remboursement de ces-crédits est fait en nature chaque
année avant la commercialisation sous la responsabilité de la coopérative.
Le délai de remboursement est
dl un an pour les semences
et les engrais, 5 ans pour le matériel et les animaux de traction.
La commercialisation débute quand les dettes ont été
remboursées à 80 %.
Elle est effectuée par la coopérative qui, à cet effet
prend à la BNDS une avance en argent liquide évaluée à la % de la récolte
potentielle.
.Cet
aragent
finance l'achat des arachides par le peseur
choisi par la coopérative parmi trois candidats proposés par la Coopération.Cha-
1
que semaine la BNDS renouvelle les fonds en fonction des stocks déclarés .
.. .; ...

- 37 -
A~rê~~l 'évacuation complète des graines ..par 1'ONCAD,
la BNDS fait le compte de l'exploitation de la coopérative qui peut donner
lieu a une ristourne.
Ce compte d'exploitation est communiqué en assem-
blée générale au moment du payement de la ristourne.
Celle-ci est la dif~
férence entre le prix payé au producteur et le prix
officiel.
En effet
si le prix officiel est de quarante francs (40) par exemple, on ne paye au
paysan que trente sept (37) francs.
La différence sert de garantie anti-
fraude, des pertes d'arachides et les risques divers.
La ristourne corres-
pond a la différence entre les trois francs (3F)
et
les garantiescet
les risques.
Il ressort de ce que nous venons d'exposer que les coopératives
sont encadrées par trois o~ganisme$. -La.coopé~ation~a~sure 1'encadrement ~~~.
technique et tient les comptes de la coopérative.
La banque nationale de dé-
veloppement du Sénégal (BNDS) gère le programme agricole.
L'office national
de coopération d'assistance pour le développement (ONCAD) transporte et gère
les stocks moyennant 25 % de
frais de gestion.
Le mouvement coopératif sénégalais devrait, dans
l'esprit de ses initiateurs dépasser la coopérative de commercialisation
pour devenir une coopérative de développement qui diffère de la première
par le fait qu~elle permet d'a~a~re le capital réel sans dépense de ca-
pital monétaire par l'utilisation de la main d'oeuvre disponible pour les
petits travaux collectifs ( reboisement, banquettes d'irrigation ... ) ou de
~grandstravaux dirigés par l'ETAT (irrigation par exemple).
Elle augmente ainsi
"
la production sociale du travail. (1)
(1) BERNIS "Gde·entretien a l'analyse des voies africaines de socialisme
cité par Brochieers Jacques dans : la diffusion du progrès technique
dans le milieu rural sénégalais Paris Puf 1968).
. .. / ...

- 38 -
Le premier maillon-de cette --mutation, coopé~ative de
commercial isation-coopérative de productioll üevrait être l'acceptation que
les ristOUl"nes soient effectués à l'utilisation collectiv'e.
En tout,on peut envisager des coopératives où les
organismes d'encadrement joueraient moiAs, par l'éducation des populations
dans le sens d'une plus large autonomie d~ gestion.
LES BESOINS EN EDUCATION DES POPULATIONS RURALES
':On
aura it pu penser comme certains, que 1e monde
. besoin
al'
.
-
rural par vocation nI
~ue de peu d'éducation.
Les tenants de cette thèse
soutiennent que pour l'auto-suffisance on n'a pas besoin d'éducation très pous-
.r
sée.
On peut opposer à ces arguments de fait une série d'arguments.
D'abord en droit?il
'est
reconnu
à
toute per-
sonne le droit de s'instruire et de se former.
C'est le point de vue du
Sénégal dont la loi d'orientation de l'éducation nationale fait sien le prin-
ci pe
·:~""":4;el on 1equel 1e droit de recevoi r de l'instruction et la forma-
tion est reconnu à tous les êtres humains.
Le second argument est culturel.
Un des buts de
l'éducation est o"dLélever le niveau culturel des populations".
Cette inten-
tion n'est pas purement formelle.
Elle correspond à une réalité qui veut que
pour être un agent de la culture - la culture est propre à chaque société -
il est essentiel de s'instruire et de se former.
Par ailleurs la capacité
d'action sur le milieu est intimement liée à la culture, autrement dit plus
un homme est formé et instruit plus il peut agir efficacement sur le milieu
physique et humain.
Enfin le dernier argument est un argument de fait.
En effet cette société primitive dont l'activité tendrait à satisfaire unique-
ment les besoins élémentaires (animaux) n'existe presque plus.
Nous vivons
... f . ..

- 39 -
dans un monde ouvert, un monde des échanges. Tout le monde participe plus
"ou"moinsauxéchanges régionaux, nationaux et internationaux. Un tel sys-
tème postule une production compétitive. Il faut donc mettre sur le marché
des produits de qualité et les moins chèrs possible. Ce qui n'est pas con-
cevable sans une formation des producteurs. C'est pour toutes ces raisons
qui ne sont pas exhaustives que le Sénégal a mis en place une infrastructu~
re d1instruction et de formation du monde rural.
-Quels sont les besoins du monde rurai en matière
dl éducation?
L'es 'premi'ers"'besoins,ce1a vade soi, ont trait à
l'activité professionnelle.
C'est d'abord l'amélioration des techniques culturel-
les: les connaissances permettant l'amélioration du milieu physique pour
qu1il puisse produire mieux et d'avantage - l'utilisation des engrais et fon-
~gicides occupe une bonne place. L'emploi du matériel agrico1ei charrue, se-
moir, houe, sou1eveuse.
La culture attelée et même mécanisée qui allègent le
travail et augmentent le rendement et la productivité. A cette question est
liée la réparation et l'entretien ,du ma,téri,e1. La 'protection des plantes
contre les maladies et les parasites.
Le secteur de l'élevage tient une aussi grande place.
L'élevage du gros bétail retient l'attention de presque tout le monde. Les
besoin d1éducation ont trait à leur nourriture, à leur entretien selon le
genre d'élevage ( boucherie production de lait et animaux de trait ) .
. . ./ ...

'\\
- 40 -
L'amélioration de la race par croisement et par insémination artificielle.
La vaccination pour la protection contre les grandes endémies. Le petit
élevage.
Viennent ensuite les problèmes de conservation des pro-
duits agricoles :les techniques de stockage. La protection des graines les
petit rongeurs, les insectes.
La connaissance des ci rcui ts commerci aux, l' écoul ement des
produits sur le marché, les structures des prix. Le moyen de trouver des
pri x rénuméra teurs ;·)·La·conna~i,·s'S·a'nee'·:des;mét;hodes.de.tra nsforma ti on des pro-
duits avec ou sans machine; transformation du mil en bière, la presse a hui-
le.
Les connaissances intellectuelles en rapport aussi avec la
vie professionnelle. "ë~désir marqué de "p~rticiper i ~sestion de l'a-C'oo'p~rative
qui exige la capacité de lire des étiquettes et des notices, une revue, un
journal, une affiche, un texte, un règlement.
-Savoir écrire une lettre d'affaire, une demande, établir
un projet, demande de renseignement, lettre aux autorités administratives
ou techniques pour exposer un problème et demander une subvention.
Il
Il
-Calculer ses comptes pour ne pas être trompé par le com-
merçant ou le peseur, la superficie, le prix d'une denrée, la production a-
gricole.
-Connaissances et habilité a manier les instruments de mé-
sure comme la balance, la bascule, le mètre.
L'acquisition des notions d'hygiène et de nutrition
-Savoir le parti a tirer des produits agricoles, cultures
.. . j ...

- 42 -
Sur le plan culturel l'adoption des langues na-
tionales est la seule solution raisonnable.
En effet la sauvegarde et
le développement des valeurs culturelles africaines passe obligatoire-
,-ment par les langues nationales et partant par leur utilisation.
Ces
valeurs isolées de leur véhicule naturel qu'est la langue nationale sont
inévitablement déformées par le nouveau véhicule qui est incapable de re-
produire les nuances, les contours inattendus, les modulations, pour tQut
dire la vie de tout un peuple.
Faut-il le rappeler les valeurs culturel-
les sont le point d'aboutissement,
de 1 'histoire, la géographie, la socio-
logie, la face d'agir et de penser.
C'est une adéquation entre le conte-
nant et le contenu .
.~~aJ1l apparaît clairement que pour sauvegarder les
valeurs culturelles,q'W rattacher l'école à la société, au milieu, à la
vie de la communauté.
Cela n'est possible qu'en intégrant les langues
nationales au système d'éducation.
L'avantage qu'on tire est
"-qüe l'enfant n'est pas coupé de la détentrice des valeurs, celle qui
assure son enrichissement et son renouvellement dans la société.
Ensuite
les parents ne sont plus frustrés, ils ne se sentiront plus en état d'in-
fériorité dont la manifestation est le désir d'apprendre le francais.
Il
faut ajouter enfin que pour faire face au problème d'alphabétisation des
adultes qui constituent l'essentiel de la population active,
le moyen le
plus adéquat sinon le plus économiq~e est de passer par les langues natio-
nales.
On n'a pas alors à s'occuper de donner à l'adulte des structures
lingustiques.
L'opération consistera alors à la transcription des langues.
Ce qui est une économie de temps et (peut-être de l'argent).
Les besoins d'éducation exprimés par les populations
sont d'ailleurs pris en charge par des organismes nationaux et privés.
C'est ainsi qu'opèrent sur le terrain plusieurs organismes relevant du
Secrétariat d'Etat à la promotion humaine, soit du Ministère du dévelop-
pement rural et de 1'hydraulique.
... / ...

- 41 -
dans les régions.
-Savoir établir une ration alimentaire pour un bébé, un
enfant, un adolescent, un homme.
-Savoir conserver les aliments.
-Savoir les doses de certains médicaments, selon l'âge.
- prendre des précautions
élémentaires pour éviter l'infec-
tion
-Savoir les notions simples de secourisme.
Tel semble être l'éssentiel des besoins éducatifs expri-
més par les populations rurales aussi bien à la radio éducative rurale que
dans certaines activités socio-économiques. Il faut remarquer que la reven-
dication qui revient le plus souvent c'est l'alphabétisation en français.
Il ne faut pas s'en étonner. Pour les populations rurales l'école française
est le moyen d'échapper à la dure condition de l'agriculteur. Il constate
que ceux qui ont réussi à l '"école étrangère" ont accédé au bien-être.
Le
français devient une aspiration d'autant plus justifiée que cette langue est
la langue officielle dont la maîtrise permettrait de résoudre tous ses pro-
blèmes.
Mais ce t~bleau.ne représente pas tous les besoins.
D'abord l~s besoins naissent ~e la vie-et. changent l'action de tous les
jours.
Ensuite parce que les désirs ne recouvrent pas toujours les besoins.
Ainsi la'conna"issance des -relations"qui -exfstent entre les différents élé-
ments du milieu est indispensable pour la conservation de celui·ci.
Le dé-
frichement qui a exposé le sol à l'érosion éolienne et de l'eau, le feu de
brousse qui -détruit l'humus et les micro-organismes en sont des exemples.
Dans le même cadre nous mentionnerons l'alphabétisation
en langues nationales.
C'est le problème central 'du système éducatif de
tous les pays africains.
Tout le monde admet à présent l'introduction des
langues nationales dans les écoles.
. .. f. "

- 43 -
1. Du premier dépend:
"1) les centres de formation professionnelles rurales.
Ces centres ont une triple vocation :
a) former les paysans pilotes sur lesquels pourrait'.~'
s'appuyer la vulgarisation pour étendre leur action en profondeur et qui au-
rait un effer multiplicateur~es techniques modernessŒEceptibles d'accro'tre
la producti on.
b) former les artisans aptes à entretenir et à réparer
le matériel agricole et à pourvoir aux besoins de la vie courante./
c) de former les femmes des agriculteurs dans l'utilisa-
tion des ressources de l'exploitation familiale et d'adoption de nouvelles
cultures.
Treize (13) centres de formations professionnelles ru-
rales ont ainsi été crées entre 1963 et 1975.
Ils se répartissent comme suit
- 6 pour la formation d'agriculteurs
- 5 pour les artisans ruraux
- 1 centre mixte formant des agriculteurs et des arti- ,
sans ruraux
- 1 pour l a forma ti on .des pêcheurs.
Chaque année avant la campagne agricole chacun des
centres recrute 15 à 35 stagiaires et leur donne une formation de neuf mois.
Les centres ont formé à la fin 1975 environ 1300 pay-
sans, 100 artisans ruraux,20 pêcheurs et 90 instructeurs.
A l'issue
de leur stagiaire les formateurs rejoignent
en principe leur villag~. L'équipement de ceux-ci anciennement financé par·
la coopérative est désormais fourni à crédit à tous, grâce à l laide de la
Belgique.
... / ...

- 44 L
2) Centre d'initiatives horticole et de pêéhe artisanale
Leur vocation est hésitante.
Ils nlont pas justifié
11 espoi r qu 1on pl açca it en eux.
3) Les maisons familiales rurales:
Les maisons familiales rurales sont des écoles com-
munautaires ayant pour objet la formation de jeunes agriculteurs, garçons
et filles.
Elles se caractérisent par:
a) l'organisation pour chaque maison familiale, d'une
association d'hommes et de femmes, responsables de son fonctionnement.
b) L'acttv~té est caractértsée par l 'alternance entre la
maison familiale et le séjour dans le village pendant lequel les jeunes tra-
'vaillent, observent et réfléchissent selon un plan d'études, d.iscuté pen-
dant les sessions au centre.
c) La formation s'adresse à la fois aux jeunes et aux
; adultes en étroite relation avec le développement de la région et en colla-
boration avec les services techniques.
Le ncmbre des maisons familiales rura1esa rapidement
augment~.: 2 en 1964,,8 en 1969;19 en 1973, 27 en 1075,et 47 en 1976.
La formation des jeunes a pour but de les insérer dans le développement
économique de leur région, de leur permettre d' amé1iorer leurs revenus et
leurs conditions de vie.
La formation dure deux à trois ans à raison d'un ou trois
jours par session, cep:
.=~~ plusieurs fois par mois.
Les activités de formation comprennent1 1 àlphabétisation
en langue nationale et en français mais celui-ci
est plus demandé.
L'a-
griculture, 1 l élevage, le matériel agricole, la gestion d'éducation civique
constituent l'essentie1 des activités des garçons.
Pour les filles la
... / ...

- 45 -
+puériculture, l 'hygiène, la nutrition, la cuisine, la couture.
Le nombre de personnes touchées par l'action des
mai-
sons familiales rurales vari~ selon les sources.
Néanmoins on peut es-
timer à 1000 le nombre de personnes ayant bénéficié de leur action.
4) Les centres d'animation rurale
Cette forme de développement communautaire, d'animation
a pour rôle d'inciter les communautés rurales (1) par le canal des délégués
v~llaG§ois appelés anmateurs, à unir leurs efforts à ceux.duopouvoir public
en vue de leur propre développement économique et social, et à prendre en char-
ge de ce développement.
L'animateur devait expliquer aux agrieulteurs la
nouvelle organisation économique qui leur était proposée, de créer des rela-
tions confiantes entre la population et le pouvoir administratif.
D'après les chiffres officiels, de 1959, 1960, l'anima-
tion rurale aurait formé 65.000 animateurs et 2.500 animatrices.
\\
5) L'alphabétisation
Après la publication du décret du 21 mai 1971 relatif à
la transcription des langues natiorlales (Ouolof, Sérère,Pulaar,Diola, Mandin-
gue Sgrakole) la direction de l'alphabétisation et du Secrétariat à la pro-
motion humaine rattachée depuis llan dernier au Ministère de l'éducation s'at-
tèle à la formation des alphabétiseurs pour le secteur public et privé en
vue d'alphabétiser les adultes.
(1) ici communautêire rurale a un sens courant c'est-à-dire groupe social dont
les membres vivent ou ont des biens et des intérêts communs.
Ce nom qui date
des années 1960 a servi à désigner les unités territoriales instituées par la
loi 72-25 du 13 avril 1972.
... / ...

- 46 -
Des cours télévisées sont organisés à raison d'une séance
hebdomadaire par langue nationale sans qu' 'on sache d'ailleurs à qui ils
s'adressent.
Z'. LE MINISTERE DU DEVELOPPEMENT RURAL ET DE L'HYDRAU-
LIQUE
SUPERVISE
1)
Les centres d'expansion rurale (CER)
Les centres ont été crées en 1960
pour regrouper dans cha-
que arrond i ssement prpmu.)~!JjQurd 'êhu.i ,;sous~préfecture,~ le ··personnel des servi ces
techniques'Tsâ)composfflC)f'-déPend du milieu dans 1equ~1 il exerce son action.
Gépéra1ement sont groupés autour du chef du CER un agent technique d'agricul-
ture, un agent technique d'élevage un agent technique des eaux et forêts, un
ou plusieurs agents de base de la coopération souvent un agent d'assainisse-
ment une ou plusieurs monitrices rurales.
Le rôle du CER est d'apporter le soutien technique aux pro-
. jets de développement économique et social des collectivités villageoises et
dJintégrer ces projets dans une stratégie de développement.
Les projets 10 -
caux à la réalisation desquels participe le CER sont variés: champs collec-
tifs dont le produit
permet de réaliser des projets d'intérêts communs:
les poulaillers collectifs, bois de villages, aménagement, pharmacie villa-
geoise, garderie d'enfants ....
Les activités des agents de l'ETAT à l'intérieur du CER ne les dispensent
pas des serviçes ordinaires attachés à leur profession.
2) Les CER collaborent avec d'autres organismes s'occupant
du développement rural en particulier les sociétés de développement qui se
caractérisent par la focalisation sur un produit et leur localisation géo-
graphique comme le montre le tableau ci-après,
... / ...

- 47 -
:--------------------------------------------------------------------------------:
: Société de développement
Aire géographique
: Productions principales:
:----------------------------:-------------------------:-------------------------:
:Société d'aménagement et
:d'exploitation du ,delta
vallée du fleuve
Riz (aménagement)
:(SAED)
:----------------------------:----~--~----------------
-:-------------------------:
:Société de développement et
régions de THIES
:de vulgarisation agricole
de Diourbel,Sine Saloum
Arachi de
:(S ODE V A)
:---------------------------- -------------------------~-------------------------
:Société de développement
Sénégal oriental,
1
:des fibres textiles
Casamance
Coton
:(S ODE FIT E X)
Sine Saloum
:-----------------------------------------------------
-:-----------------------~-
:Société de mise en valeur
:de la Casamance
Casamance
Riz
:(S aMI V A C)
:----------------------------:-------------------------:-------------------------:

48 -
La mission de la SAED est d'"amener" aussi rapidement que possible les
paysans à prendre en charge l 'entretiËn et la conduite des installations
d'irrigation, de mise en place, des cultures~ de développement régional.
Outre 1ft vulgarisation, la plupart des sociétés de
développement conduisent des actions de formations qui s'adressent à leurs
agents d'une part et aux agrtculteurs d'autre part.
La formation de ces
derniers comporte l'initiation à la pratique -agricole moderne et l'alpha-
bétisation fonctionnelle.
3) La direction de l'élevage et des industries animales
organise des stages de formation pour le personnel de
vulgarisation et les agriculteurs à DAKAR et à MBAO.
4) La Siscoma,société de fabrication de machines agri-
coles organise des stages de formation en culture attelée et culture moto-
risée à Pout (entre Dakar et Thi~s).
5) ~'ONCAD assure la formation des présidents et des
peseurs de coopératives.
-6-) La nad,;oéduca ti-ve rurai e
Par un réseaud,.fécoute collective~ dans l es_ vill<lges,à
permis aux agriculteurs d'avoir des connaissances, mais aussi à établir le
dialogue entre les paysans et les cadres techniques, leur permettant ainsi
mettre le doigt sur les carences du système coopératif facilitant de ce fait
leur solution.
3.
LE MIN ISTERE DE LA SANTE ET DES AFFAIRES SOC IALES
1) Par le
service_ des grandes endémies, qui inter-
... / ...

- 49 -
vient sur le plan préventif et curatif - sa vocation est essentiellement -
rurale.
Elle lutte contre les grandes endémies {lèpres, trachome, oncho-
cerchose ... ) .
2) Par la santé maternelle èt infantile
veut sauve-
garder la santé de la femme en état de grossesse et pendant l'allaitement.
3) Par le programme de protection nutritionnelle et
sanitaire
qui comporte la surveillance de l'éducation nutri-
tionnelle de la grossesse.
4) Par le projet d'éducation sanitaire
qui vise à faire
acquerlr aux populations. des reflexes d'hygiène individuelle afin de préve-
nir les infections.
Voici brièvement brossé le milieu dans lequel doit s'ins-
cri re l 1 activité de l'enfant après l 1 ensei gnement moyen pra ti que ru ra l'.

- 50 -
l l l .L e pro fil de l J él ève
Dans le chapitre,précédent nous avons fait une des-
cription sommaire de l lenseignement moyen pratique.
Nous avons aussi
décrit le contexte socio-économique dans lequel devrait s'inscrire l'ac-
tion de celui qui sera formé par l'enseignement.
Il nous reste mainte-
nant à établir le profil final!c'est-à-dire
les compétences qu'il devrait
avoir maltriseés.
Il est question pour nous de faire le profil en géogra-
phie.
Il est entendu cependant l'élaboration d'un profil complet est l'af-
faire d'une équipe de spécialistes de plusieurs disciplines.
Ce qui dé-
passe très largement nos compétences.
Il n'est ,pas sans intérêt aussi
de rappeler le fait que le profil que nous tenterons de dégager est en é-
troit:liaison avec la politique éducative du Sénégal qui trouve son expres-
sion dans la loi d'orientation de l'éducation nationale et des buts assi-
gnés à l lenseignement moyen pratique que nous avons ~nalysé dans le chapi-
tre précédent.
Notre dessein est de dégager une méthode de construc-
1i~n Q~_ currjc~J~_m__~__parti !"_A' ~n ex_ernpl e.
Au demeurant cette démarche
semble avoir recueilli l'assentiment des responsables africains réunis en
séminaire sur le$programme~en octobre-novembre 1978 à Dakar.sous l'égide
de l'UNESCO.
C'est ainsi que 39 % des vingt cinq participants la jugent
très adéquale;50'% estiment qu'elle est adéquate et 11 % seulement la ju-
gent acceptable.
L'enseignement moyen pratique vise à transformerl~s~
connaissances livresques de llécole primaire· en' connaissances pratiques,
de faire de ces connaissances le prolongement de la main,et:a~n faire un
outil,pour tout dire.
Il doit rentrer dans la vie de tous les jours.
Ainsi le calcul aura pour principales fonctions les
problèmes pratiques : ~alc~l de surfaces réelles après mesure de terrain .
.../ ...

/
- 51 -
calcul du poids d'engrais nécessaires à un champ donné pour obtenir un
résultat prévu à l'avance ....
Au français, aux [~n~ues nationales transcrites, on
assigne~a des vocations tout aussi pratiques: rapport, compte-rendu,
lettres d'affaires.
\\
La géographie, dans ce cadre, n'est pas une discipline
qui a une valeur en soi.
Elle doit se faire pratique comme le calcul et
le français.
Son domaine privilégié est la monographie du milieu où vit
l'individu et dans lequel il
est tmpl iqué.
C'est d'abord la monographie à partir des mesures de
notions géographiques -telles la température, les précipitations, les pres-
sions,"""'prélèvement d~échantillons de terre. ' Toutes ces activités doivent
être liées à la production agricole.
C'est dire qu'il s'agit d'une géo-
graphie"vécue" , intégréee au processus de la production.
(lest le rôle
prééminent de l'observation directe ou de la représentation de la réalité.
C'est le sens premier assigné----_
à l'enseignement
moyen pratique qui est la
"reval irisation de l'acquis de l'enseignement
primaire~ Il est l'étape inéispensable pour ~ne insertion harmonieuse
dans le milieu.
Cette insertion postule l'intégration des valeurs du
milieu~ valeurs familiales et sociales, valeurs politiques et religieuses
valeurs culturelles et surtout valeurs prefessionnelles, c'est-à-dire le
monde et le mode de production rurale.
1) Dans le cadre famil ial : l'élève est l'agent de la
cohésion et de la solidarité familiale.Ce rôle général peut décomposer
comme suit :
. ... f ...

- 52 -
- Il doit subvenir aux besoins de sa famille
- Il doit reconnaître llautorité de la famille
- Il doit incarner les valeurs familiales
- Il doit être attentif aux problèmes à 11 intérieur de la
famille et apporter des solutions.
- Il doit être ouvert au
dialogue.
- Il doit être coopératif.
2) Dans le cadre social
tout comme dans le cadre familial
il est agent de cohésion et de la solidarité sociale.
- Il doit se situer dans la société
- Il doit accepter· <~ies~.valeuY's.·,soc;aTes
- Il doit améliorer les valeurs sociales
- Il doit participer à la vie sociale
- Il doit reconnaître les règles de la majorité
- Il doit écouter et accepter 11 avi s d'autrui
- Il doit exposer, défendre son point de vue pour le faire
adopter
- Il doit être conciliateur
Il doit se conforïller
aux exige~ces de la vie politiques ou religieuses
Il doi.t avoir une claire conscience de ses convictions po-
litiques ou religieuses
- Il doit pouvoir faire la démarquation entre ses intérêts et
ceux de la collectivité.
Il doit savoir défendre son opinion et la faire valoir
4) Le cadre culturel
diriger un foyer de jeunes
- animer un clu~ sportif
animer les activité~ d'une action du foyer des jeunes
( lecture, sculpture, peinture, modelage)
... f ...

- 53 -
- animer une troupe théâtrale, de ballets
- organiser une soirée recréative
- organiser une excursion récréative.
5. Le cadre professionnel.
Ce point très important doit davantage retenir notre
attention.
Clest dans le cadre professionnel que 1 1 individu peut donner
toute sa mesure.
Clest par ses réussites qui constituent la preuve de
son effi cacité qu 1 il "peutr conva":inc::reles,,,autres:.mert1bres de 1a co 11 ectivité
car "1es exemples vivants" sont autrement plus convaincants que la palabre.
Clest par conséquent dans ce domaine qu li1 peut passer pour un modèle qui
par induction peut rejaillir sur les autres cadres.
Pour sien convaincre
il suffit de penser au rôle qu'il peut jouer dans sa coopérative agricole.
L'apport de plus en plus croissant de sa récolte dans cet organisme-:peut
en faire un membre influent car,rappe10ns-1e, le poids de la coopérative
auprès de la banque nationale pour le développement du Sénégal (BNDS) est
fonction de la production.
A 1 lintérieur de la coopérative, cela va de
soi, 1linf1uence de chacun des membres, est proportionnelle à son apport.,
Rien nlinterdit qu li1 accède à la présidence de la coopérative ou celle
de la communauté rurale.
Pour bi en cerner 1e contour" de cet important pro-
blème, il convient de partir d'une situation précise,
la culture de 11 a-
rachide, afin de déterminer les compétences spéè1a1es qulune telle acti-
vité requiert.
Ces compétences permettront de déterminer les compétences
générales.
. .. / ...

- 54 -
DE LA CULTURE DE L'ARACHIDE
au profil de l 1 agri culteur
Cultiver, c'est d'abord choisi_r la plante, c'est-à-dire de connaî-
tre son aspect extérieur, il doit reconnaître les différentes variétés
et ses origines.si cela est utile dans sa culture.
L'agriculteur doit
concrètement dans cette situation savoir faire une description sommaire
de llarachide.
Avant de choisir entre l'arachide de bouche ou l'arachide
d~huile.
Il pourra s'adresser a sa coopérative ou a des otganismes spé-
cialisés. Il doit de surcroît avoir une idée précise du cycle végétâtifde
l'espèce choisie.
Ce choix est fonction aussi du marché.
L'agriculteur
doit s'informer alors sur la possibilité de placer le produit de son tra-
vail.
Il s'informera
a) en se référant aux prix antérieurs dans les revues, les
journeaux, des oeuvrages de référence.
b) Auprès des organi smes spéci al i sés, pn ves ou de l 'Eta t
dont il faut trouver lladresse dans llannuaire, auprès des personnes plus
anciennes dans le métier, (collègues ou supérieurs).
c) En demanclantdffirenseignements par écrit.
Les conditions écologiques
L'arachide demande pendant 3 a 4 mois de son cycle un cli-
mat chaud et humide bien répartie.
Température de 22 à 28°
Pluviométrie: 100 mm par mois de végétation (400-800 mm)
Les légers, meubles et bien drainés - PH 6,5
L1agriculteur doit connaître la saison qui convient à la cul-,
ture. Il doit pouvoir mesurer les hauteurs des précipitations avec un plu-
viomètre et des températures avec le thermomètre.
Il doit
... / ...

- 55 -
pouvoir en établir les tableaux hebdomadaires, mensuels des températures
et des pluies.
Il doit pouvoir reconnaître les sols ferrugineux-tro-
picaux non lessivés et les sols ferrugineux tropicaux lessivés.
L'un des facteurs écologiques peut être absent
1. Ma pluviométrie peut être insuffisante:
1) Le cultivateur peut décider d'aller ailleurs pour
trouver un champ qui sart sous une pluvioll1étrie adéquate.
2-) -n"déoii,de,de~remédi:er -à la 'carence .
2.1. Il s'informe sur l'humidité du sol et le complé-
ment qu'il faut apporter à celle-ci par l'irrigation.
2.2. Trouver l'eau nécessaire à l'irrigation
2.2.1. l'eau vive (cours d'eau, rivière)
2.2.2. l'eau morte (étang, lac, mare)
2.2.3. l'eau souterraine.
2.3.1 'équipement du réseau d'irrigation
2.3.1. 'prise d'irri'gation en eau vive
2.3.2. prise de l'irrigation en eau morte
2.3.3. prise de l'irrigation en eau souterraine
2.4.Choix du système d'irrigation
2.4.1. irrigation par submersion
2.4.2. irrigation par ruissellement
2.4.3. irrigation par aspersion
2.4.4 . irrigation par infiltration
2.4.5. irrigation
souterraine
... ; ...

- 56 -
II.
Le sol convient à toüS pointsde vue sauf pour l'eau qui
est en excès
1) changer de champ
2) décider de l'assainir par drainage.
2.1. S'informer de la quantité optimale d'eau.
2.2. Choisir le système de drainage
;' ..... 2.2:1. drainage 'par fossé
2.2.2. drainage par tuyaux enterrés
2.2.3. la collecte des eaux et.~tokage
III. Le sol manque de matières fertilisantes
1) laisser le champ en jachère
1.1. jachère intégrée à l'élevage (jachère pâturée)
1.2. jachère intégrée à la rotation des cultures
~2) Apporter un champ ~u fumier.
2.1. fumier animal
2.1.1. S'informer sur la qualité et la quantité de
pour chaque animal domestique
2.1.2. S'informer sur l'apport respectif de chaque
fumier
2.1.3. S'informer sur les prix
2.1.4. Choisir son fournisseur et son transporteur
2.1.5. Faire effectuer un pacage.
2.2. fumier végétal
2: 2.1. le pa i 11 age
2.2.2. résidu~ de récolte
.. .f . ..

- 57 -
2.3. Les engrais
2.3.1. S'informer sur les engrais convenables pour
l'arachide.
2.3.2. S'informer sur les prix
2.3.3. Choisir son engrais
2.3.4. S'informer sur le mode d'emploi
IV.
Le choix des semences
1) Variétés communes
2) Vari'étés s'électionnées
2.1. S'informer sur la variété qui convient
2.1.1. au sol
2.1. 2. au cl ima t
2.1.3. la variété la plus productive
2.1.4. déterminer la quantité de semence nécessaire
3.
Trouver la semence choisie
3.1. le stock propre du paysan
3.1.1. décorticage
3.1~2. triage-élimination des mauvaises graines
3.1.3. soupoudrage.
3.1.3.1. s'informer sur les insecticides convenables
3.1.3.2. s'informer sur le prix des insecticides
3.1.3.3. application des produits
3.2. Semence prise au secco de la coopérative
3.2.1. décorticage
3.2.2. triage
3.2.3. soupoudrage
... / ...

- 58 -
4.
Constitution de stock de semence
4.1. Gousses mûres
4.1.1.
au terme du cycle végétatif (90 - 120 J)
4.1.2.
coloration noire à llintérieur de la gousse
4.1.3.
gousses lisses et pleines.
4.2. Séchage des gousses
4.3. gousses bien constituée
4.4. graines saines
5.
Les semis
5.1. Epoque du semis
5.1.1. après une pluie suffisante ( 30 mm )
5.1.2. entre le 15 et le 20 juin
...
5.2. Semis proprement dits,
5.2.1. i nterva 11 e adéquat
5.2.2. profondeur optimale
5.3. Modes
de semis
5.3.1. semis manuel
5.1.2. semoir mécanique
5.1.2.1. écartement des trois du disque du semoir
5.1.2.2. écartement entre les lignes
6. Entretien
6.1. sarclage
6. 1. 1. ma nue l
6.1.2. mécanique
... / ...

- 59 -
6.1.2.1.
2 jours après les semis
6.1.2.2.
réglage de la houe
6.1.2.3.
perpendiculaire aux lignes de semis
7. Lutte contre les ennemis des jeunes plantes
7.1. mammifères
7.2. les insectes
7.3. les champignons
7.4. luttes contre les ennemis
7.4.1. lutte préventive
7.4.1.1. soupoudrage des semences
7.4.1.2. rotation des cultures
7.4.1.3. destruction des gites et des intermédiaires
V.
LA RECOLTE
1. Période
1.1. 110 jours apr6s les semis pour les variétés corrmunes
.,1.2.,113 "jours"ap~ès",les "semts pour l es var; étés sélectionnées
2. La maturité des graines.
2.1. maturité complète (intérieur coque bleuâtre pu noir)
2.2. maturité suffisante (intérieur coque bleuâtre ou point noir)
2.3. maturité incomplète (intérieur coque claire à argenté).
3. L'arrachage.
3.1. manuel
3.2. mécanique
3.2.1. Une souleveuse
3.2.2. réglage de:' l'espace entre les lignes
3.2.3. réglage en profondeur avec variété (rampantes ou érigées) .
. . ./ ...

- 60 -
4. Le séchage
4.1. mise en meules (10 a 15 jours)
\\ '
..
4.2. battage et vanage
4.3. mise en sacs.
V1. UTILISATION
1. Les graines
1.1. arachides de bouches
1.2. arachides d~ nûtltr:
1.2.1. huile'raffinée tcuisine)
1.2.2. savonnerie
1.2.3. les tourteaux
1.2.3.1. alimentation de bétail
1.2.3.2. alimentation humaine
2.
fanes et coques
2.1.alimentation bétail
2.2.engrais
2.3.combustibles.
VII. LA COMMERCIALISATION DES ARACHIDES
1. L'agriculteur est membre d1une coopérative
1.1. remboursement des semences et des dettes
1.2. reste vendu a la coopérative
2.
L'agriculture n'appartient a la coopérative
2.1. restitution des semences et des dettes
2.2. réserve semence et consommation familiale
2.3. reste vendu a la coopérative
2.3.1.
choix de coopérative.
. .. f ...

- 61 -
3.
Etablir la comptabilité
3.1. dépenses
3.1.1. dépense de main d'oeuvre
3.1.2. dépenses pour engrais et fongicides
3.1.3. amortissements (prêts pour matériel
3.2.
recettes
3.2.1. vente de l'arachide
3.2.2. vente de la fane
3.
Bilan.
4. Planification des dépenses.
4.1.
Entretien de la famille
4.2.
acquisition du nouveau matériel
5. Projet d'achat de souleveuse.par exemple
5.1. genre de souleveuse désirée
5.1.1.
avec lames de 20 cm
5.1.2.
avec lames de 35 cm
5.1.3.
avec lames de 50 cm
5.2. Evaluer le prix de la souleveuse
5.2.1.
s'informer avec les revues sur les prix partiqués
5.2.2.
évaluer la quantité d'arachides nécessaires pour l'achat
5.2.3.
déterminer les surfaces à cultiver
5.2.4.
déterminer la quantité de semences nécessaires
5.2.5.
estimer les différentes dépenses
5.2.6.
faire le bilan après la récolte.
. .. f ...

- 62 -
VII 1.
PRESERVATION DES SOLS
1.
Reconstitution du sol, ses éléments nutritifs
1.1. reconstitution par méthodes biologiques
l.l.l.jachère
1.1.2. assolement
1.1.3. engrais verts
1.1.4.
fumure animale
2.
Reconstitution ohimlli1iue. i, .'
2.1
les engraï s simples
2.2.
les engrais composés
3.
L'érosion des sols
3.1.
l'érosion par 11 eau
3.2.
llérosion éolienne
3.3.
l'érosion géologique
3.4.
llérosion contemporaine
4.
Lutte contre l'éros i on.
4.l.
JAmé'l'i"orationdela cohésion des agrégats terreux
4.1.l. fumier
4.1.2. engrais verts
4.2.
Accroissement de la capacité de rétention
4.2.1. agir sur les pentes
4.2.2. conserver la couverture végétale
4.2.2.1.
forêt - arbres
4.2.2.2.
prairie permanente
... / ...

- 63 -
5.
Conservation des terres cultivées
5.1.
Procédés biologiques
'5.1.1.
fixationdu sol par les racines
5.1. 2.
conservation de la structure et de
la -stabilité par l'humus.
5.2.
Techoi~qes; bio-culturales
5.2.1.
cultures arbusives
5.2.2.
paj'll age
5.3.
Cultures annuelles
5.3.1.
Occupation maximale dans l lespace et dans le temps
5.3.2.
entretien et améloiration des réserves organiques du sol.
5.3.3.
rotation des cultures anti érosives
5.3.4.
association des cultures
5.3.5.
cultures dérobées
5.4.
Les façons culturales
5.4.1.
labours à plat en courbe de niveau
5.4.2.
labours à billons suivant les courbes de niveau
5.4.3.
"le sous sol age.
6.
L'aménagement anti-érosifs.
6.1.
les terrasses horizontales
6.1.1.
filtres
6.1. 2.
arrêts absolus
6.2.
Le réseau de défense
6.2.1.
système d'absorption (filtration)
6.2.2.
système de diversion
... / ...

- 64 -
IX.
LA CULTURE ATTELEE
1.
Les animaux de trait
1.1.
l 1 âne
1.2.
le cheval
1.3.
le boeuf
1.1.
·L1âne
1.1.1. nourriture
1.1.1.1.
ration d'entretien
1.1.1.2.
ration en 'péf'iode-de "travail
1.1.2.
rythme de travail
1.1.3.
dressage
1.1.4.
harnachement
1.1.5.
attelage
d.1.5.1.
ind~viduel.ê
1.1.5.2.
couplé
1. 2.
Le cheval
1.2.1.
nourriture
1.2.1.1.
ration d'entretien
1.2.1.2.
ration en période de travail
1. 2. 2.
rythme.de travail
1. 2.3.
dressage
1.2.4.
harnachement
1.2.4.1.
collier
1.2.4.2.
bricole
1.2.4.3.
avaloir et sellette
1.2.4.4.
bride
... / ...

- 65 -
1.3.
le boeuf
1.3.1.
nourriture
1.3.1.1.
ration d'entretien
1.3.1.2.
ration en période de travail
1.3.2.
rythme de travail
1.3.3.
dressage
1.3.4.
harnachement
1.3.4.1.
joug de garrot
1. 3.4.2.
joug de nuque
1.3.5.
attelage
1.3.5.1.
i ndi'vi.dûel
1.3.5.2.
doublé
1.3.5.3.
1imon
1.3.5.4.
brancard
2.
Le matériel agricole
2.1.
matériel a un seul usage
2.1.1.
la charrue
2.1. 2.
le semoir
2.1.3.
la houe occidentale
2.1.4.
le matériel arara.
2.1.1.
la charrue
2.1.1.1
description sommaire
2.1.1.2.
fonctionnement
2.1.1.3.
mode de traction
... / .. ·

- 66 -
2.1.2.
Le semoir
2.1.2.1.
description
2.1.2.2.
fonctionnement
2.1.2.3.
mode de traction
2.1.3.
La houe occidentale
2.1.3.1.
description
2.1.3.2.
fonctionnement
2.1.3.3.
mode de traction
2.1.4.
Le matériel arara
2.1.4.1.
description
2.1.4.2.
fonctionnement
2.1.4.3.
mode de traction
2.2.
Matériel a usage multiple
Ce matériel est est constitué de bât~ et de châssis sur lesquels
s'adaptent les outils
destinés a réaliser les différents travaux
agricoles.
2.2.1.
Les outil s
2.2.1.1.
un semoir
2.2.1.2.
des dents
2.2.1.3.
souleveuse
2.2.1.4.
corps de charrue
2.2.1.5.
le corps butteur - billonneur.
2.2.2.
Bâtis et châssis
2.2.2.1.
bâti
Si ne
2.2.2.1.1.
description
2.2.2.1.2.
fonctionnement
.. .f . ..

- 67 -
2.2.2.1.3.
éventail d1emploi
2.2.2.1.4.
traction
2.2.2.2.
Le multiculteur ariana
2.2.2.2.1.
description
2.2.2.2.2.
fonctionnement.
2.2.2.2.3.
éventail d'emploi
2.2.2.2.4.
tracti on
2.2.2.3.
Le polyculteur
2.2.2.3.1.
description
2.2.2.3.2.
fonctionnement
2.2.2.3.3.
éventail d'emploi
2.2.2.4.
Le tropiculteur
2.2.2.4.1.
description
2.2.2.4.2.
fonctionnement
2.2.2.4.3.
éventail d'emploi
2.2.2.4.4.
traction
3.
Les charrettes
3.1.
Complément du matériel agricole permet tous les transports
3.1.1.
transport d'engrais
3.1.2.
transport des semences et des récoltes
3.1.3.
transpo~t du fumier
3.1.4.
transport de 1 1 eau
3.1. 5.
transport des outils
3.1.6.
transport des membres de la famille
. .. / ...

- 68 -
3.2.
Charrettes à brancards
3.2.1.
caractéristiques
3.2.2.
traction
3.2.3.
charge utile
.: 3.3.
Charrettes à timàn,!
3.3.1.
caractéristiques
3.3.2.
traction
3.3.3.
charge utile
4.
LA TRACTION DES OUTILS
4.1.
pièces,de l'outil
4.1.1.
pièces travaillantes
4.1. 2.
1es roues
4.1.3.
'ies régulateurs
4.1.4.
point d'attelage
4.1. 5.
ordre des pièces
pièce travaillante, roue, point d'atte-
lage
4.1.1.
Les pièces travaillantes
4.1.1.1.
b8ti(porte une ou plusieurs pièces)
4.1.2.2.
la patte d'oie: sarcleur
4.1.2.
La roue.
4.1.2.l.
support du bati .
4.1,.2.2.
maintien en équilibre des pièces travaillantes
... / .. ·

- 69 -
4.1.2.3.
permet le réglage de la profondeur de labour
4.3.1.
Les régulateurs
4.1.3.l.
régulateur vertical - réglage de profondeur
4.1.3.1.1.
Poi nt dia tte l age bas; labour profond
4.1.3.1.2
point d'attelage haut:
labour superficiel
4.1.3.2.
réglage horizontal - direction sur le plan horizontal.
. .. ; ...

- 70 -
De l'analyse de la situation au programme
de géographie.
NouS venons d'analyser la situation que l'élève
issu de l'enseingement moyen pratique peut rencontrer dans
sa fonction de producteur d'arachide.
On peut alors se deman-
der dans quelle mesure cette situation intéresse la géographie?
Rappelons - nous l'avons déjà dit plus haut -
que toutes les séquences de 'cette 'a<na'lyse n' intéressent pas
forcément la géographie, il s'en faut de beaucoup.
Et la fonc-
tion de producteur d'arachide n'est pas le seul rôle auquel on
prépare l'élève. < En effet nous avons voulu par cet exemple
montrer le procédé d'analyse de fonctions et de situation.
L'élaboration d'un curriculum à partir de cette analyse est
forcément le travail d'un groupe interdisciplinaire.
Ainsi
n'avons-nous retenu que les séquences qui débouchent sur les
activités spécifiquement géographiqu~et nous nous sommes borné ..
à une fonction parmi les différents rôles que devra assumer
l'élève à sa sortie de l'enseignement moyen pratique rural.
Il va sans dire que l'étude que les têtes de
chapitres que nous allons dégager ci-après doivent être étu-
diées selon la démarche géographique selon laquelle on doit
partir du milieu immédiat pour élargir progressivement llétude
aux milieux plus éloignés
Autrement dit, l'étude d'un phé-
nomène
géographique commence par l'observation directe du mi-
lieu immédiat.
C'est seulement quan~ cette observation directe
n'est pas passible
qu'on recourt à l'observation d'une repré-
sentation figurée de la réalité.
. .. / ...

- 71 -
Cela étant posé nous retiendrons un certains
nombres de séquences pour en tirer des implications géogra-
phiques.
C'est ainsi que les conditions écologiques
de la culture de l'arachide renvoient naturellement aux sols
et au climat.
Des sols, nous retiendrons la nomenclature
et la répartition dans l'espace,
:
Les sols ferruginaux tropic~ux lessivés(sols
di 0 r )
Les sols ferrugineux tropicaux non lessivés
(sols dek)
Les sols hydromorphes
Les sols halomorphes
La valeur agronomique des sols
La répartition géographique des sols sénéga-
l ais
Puis vient naturellement le problème du main-
t i en de l eu r va l eu r et l eur prés e r vat ion co nt rel 1 éros ion .
Pour maintenir leurs valeurs nutritives pour
les plantes on va recourir:
- aux engrais verts
- aux fumures animales
- aux engrais chimiques
-
à
la rotation des cultures = assolement
- aux façons culturales.
. .. 1 ...

-
72 -
La protection du sol contre l'érosion renvoie
tout naturellement à l'eau et au vent: l'eau de pluie et
son ruissellement.
Les eaux courantes
1) Les manifestations du phénomène
a) l'érosion due à l'eau
b) l'érosion éolienne
2) Protection des sols contre
'érosion
f 2 . 1 . La vé gé ta t i 0 ne n tant
moyen de con s e r-
vation des sols.
2.1.1. La végétation forestière
2.1.2. la végétation pastorale
2.1.3. la végétation cultivée.
2.2.
Les pratiques culturales comme moyen de
conservation
2.2.1.Procédés d'amélioration de la structure
2.2.2.1a fertilisation du sol
2.2.3.1a rotation d~s cultures
2 . 2 . 4 . .1 e mu 1ch i n9
2.3.
Les procédés spéciaux
2.3.1.protection des pentes contre l'érosion
2.3.2.1a culture des bandes alternées
2.3.3.1a construction des terrasses
2.3.4.1a protection des pentes par le boisement.
Le dernier volet qui lie l'écologie à la géo-
graphie est le climat
... / ...

- 73 -
1) Les températures liées à la lecture du
thermomètre et au x relevés des températures.
2) L'humidité et les précipitations liées
à la mesure.
3) Les pressions avec le baromètre
4)
Lecture des cartes d'isohyètes, d'isoœres
isothermes - lesture de diaqramme de temoérature et de oluie.
Lecture de carte météoroloqiaue.
5)
La détermination des saisons.
<
Les semences .sélec.t';v,es .permettent de mettre
en relief la notion de localisation.
Ainsi les vaviétés hâ-
tives-sont localisées dans la partie septentrionale qui a une saison des
pluies moins lon9ues que le S~d qui se voit àffecter les espèces tardives.
Les engrais et le matériel agricoles d'étu-
dier deux notions géographiques.
Le premier débouche sur l'industrie chi-
mi que a ve c las 0 c i été i ndus tri e l l e des e ngrai s duS é né gal
(S lES) 1(
Le second renvoie l'industrie mécanique
(S ISCO~lA) .
La notion d'irrigation est naturellement liée
aux études des cours d'eau.
1) La nappe souterraine
2) Les cours d'eau: crue, étiage
3) Les barrages
- hydro électriques
- hydro agrocole
- Régularisation
Les barrages prévus au nouveau de l 'OMVS (3)
Sénéga l DEL TA :
1° Société industrielle des engrais du Sénégal
2° Société industrielle sénégalaise de construction mécanique et de matériels agricole
3°0rganisation de mise en valeur du Sénégal concerne le Sénégal,la Mauritanie et l e
Ma li.

- 74 -
3) L'irrigation
L'irrigation traditionnelle (Casamance)
l'irrigation moderne: Delta, Richard - Toll -
SAED. Bud Sénégal
l'irrigation dans le delta intérieur du Niger
l'irrigation ailleurs (Egypte -Israêl - Etats~Unis
Californie)
4) Les problèmes posés par les barrages
- Problèmes liés auxmilieux physiques
- Pro blè me s l ié s au-mi l i euhu mai n
l'organisation socio-écpnomiques de la vallée.
Les produits tirés de l'arachide permet d'étudier
l'élevage surtout en rapport avec la nourriture du bétail:
1)
L'élevage extensif traditionnel
2) organisation des paturages
3) élevage intensif (s-tabulation
)
4) l'élevage lié au marché de viande et de lait.
5) l'écoulement des produits de l'élevage -expor-
tation.
Enfin sous la rubrique l'écoulement nous pouvons
regrouper toutes les questions liées a la commercialisation.
1) Les circuits de commercial isation
2) les voies de commercialisation et les moyens
de transports
3) les implantations des coopératives par rapport
aux voies de communications
4) les structures des prix de l larachide au Séné-
gal et dans les pays producteurs d1oléagineux .
. . ./ ...

- 75 -
5) 1e sin dus tri es d e t r ans for mat ion de l ' a r a chi de
<
6) 1 esin dug tri es qui 0 nt pou r bas e 1 e s sou s pro dui t s
de l'arachide
7) l'exportation des produits arachidiers
8) les installations portuaires
Tel semble être la matière géographique dans le
cadre duquel
l'élève de l'enseignement moyen pratique dans la
situation Il culture des arachides ll •
De cette matière nous pouvons tirer les objectifs
suivants
A la fin de l'enseignement moyen pratique, l'élève
doit être capable de ;
- d'identifier un sol d'après sa couleur, au toucher
par les plantes qui y poussent
- de dire les cultures qu'on peut pratiquer sur le
sol
- d'identifier un sol sur une carte pédologiques
- de reconnaître un sol épuisé par les plantes qui
y poussent
- d"e dé te rOm i ne r ce qu' i l fa ut r est i tue r au sol
é pui -
sé (les éléments nutritifs qui lui manquent)
- de reconnaître un sol
érodé sur un terrain et sur
1J8ecarte
- de choisir les techniques de protection du sol
en fonction de l'alimentation locale.
Le climat
- d'éffectuer des relevés des températures,les
hauteurs d'eau de pluie, des pressions, l'humidité de l'air .
. . . / ...

- 76 -
- de déterminer les températures sur une carte d1isdhyêtes,
- de lire un diagramme d'histogramme des températures, des
pressions et des pluies.
- de construire à partir des données climatiques les dia-
grammes et des histogrammes
- de déterminer à partir d'un diagramme la saison des pluies
sa durée et la quantité d'eau tombée.
- déterminer la variété de semences en fonction de la hau-
teur Rt la répartition des pluies.
L'organisation du fiDAge
- d'organiser llassolement dans le finage
- de choisir la variét2 des semences en fonction de ses pro-
pres critères
- de dire et de localiser les ressources hydrauliques du
Sénégal
- de retrouver sur une carte les principaux cours d'eau du
Sénégal, d'indiquer leur régime (crues et étiage) en rapport avec la plu-
viométrie
- de dire les avantages et les inconvénients pour les prin-
cipaux cours d1eau
- de localiser les zones irriguées du Sénégal et le mode d'ir-
rigation employé
- citer et de reconnaître les systèmes d'irrigation pratiqués
hors du Sénéga l .
Llarachide et ses sous-produits
de citer les différents
sous-produits de l'arachide
de citer les différentes utilisations de ces
sous-produits
d'écouler ces produits sur le marché à des prix avantageux
les moyens de transports (le parc automobiles utilitaires)
du Sénégal
... / ...

- 77 -
de se mettre au courant des pri x de l' arachi de et
des autres cultures oléagineuses
de mettre au courant des circuits commerciaux
de
l' arachide_
-déterminer sur une carte les catégories de réseaux
de communication pour l'évacuation~ des arachides
- citer les moyens de transports du Sénégal
- de déterminer l'implantation adéquate pour les coo-
pératives et les villages par rapports aux moyens de communications
- de connaître et -de local i'ser 'les industries sénéga-
laises traitant les produits provenant de l'arachide
- connaître les structures d'exportation de l'arachide.
L'élève est capable
- d'utiliser les ouvrages de références
- d'utiliser un index~ un fichier~ des archives~ de re-
cueil de textes.
- de lire et tirer des applications pratiques d'un ar-
ticle de journal~ d'un imprimé d'une notice~ d'un texte
.- ·de lire et d'interpr~ter un document
- d'établir la monographie du milieu immédiat
- d'établir la monographie de sa communauté rurale
- de lire une carte~ un diagramme~ un schéma~ un croquis
- de porter des informations sur une carte
- de transformer un document statistique en diagramme.
Du programme de géographie aux objectifs et aux activités
Les sols
D'une manière plus détaillée l'élève sortant de l'ensei-
gnement moyen pratique devra pouvoir
~ . ~ / ...

-
78 -
1.1. S'informer pour connaître la structure et la texture
du sol auprès des personnes ou des organismes spécia1isés.ldo~nt
- Centre de recherches pédagogiques Dakar HANN
- Centre national de recherches agronomiq~es de
Bambey ou ses stations régionales
- Institut fondammenta1
de l'Afrique noirezUniversi-
té de Dakar
- Institut de recherches sur les huiles et oléagi-
neux
Insti·tut·,de y;',echerches agronomiques tropicales
- Organisation de la recherche scientifique des ter-
ritoires d'outre mer
- les agents techniques d'agricultures départemen~
taux et régionaux
1.2. Consulter des ouvrages de vulgarisation sur
l' agri cul ture
- Manuel d'agriculture tropical
- ~~anue1 d'agriculture à l'usage des écoles afri-
caines
1.3. Les émissions radio-télévisé sur l'agriculture
2. Traduire les informations reçues en langage cou-
ra nt
3. Juger au toucher, à la vue un sol argileux ou
sablonneux
Eval uer l' hum i d i té du sol a vecu n r ~-c ha ud à al-
cool et une balance.
. .. / ...

- 79 -
Connaître un sol soumis à l'érosion sur le terrain~
sur une carte ou sur une image
- Réunion de documents: cartes-dispositives, atlas,
photographie$
Apprendre à lire une carte physique - à lire une
image,
Interprétation de l'image aérienne
- Reconnaître le sol érodé sur le terrain par le ra-
virement, par l'accumulation des matériaux au pied
."d.e S>è"pentes .
- Reconnaître le sol érodé sur une carte~ localiser
les pentes -
- Reconnaître le sol érodé sur une image
autour des
cours d'eau, allure des toiles d'araignée autour de
l'axe principal du fleuve
- Reconnaître le sol érodé par le vent: dune-roche
mère nue
- Evaluer l'importance par la profondeur et la sur-
face du ravinement~
la quantité accumulée sur le par-
cours et au pied des pentes.
Choisir les techniques de protection du sol.
- Déterminer la nature de l 'érosion (ruissellement~
éolien, mécanique)
- Fa ire l' inventa ire des moyens de lutte contre l' éro-
sion
- Choisir le moyen le plus adéquat
Etre capable d'appliquer les techniques de protection
des sols
requiert les activités suivantes:
1. S'informer sur les différentes techniques de conser-
... / ...

- 80 -
vation.des sols auprès
- des organismes spécialisés
- des personnes expérimentés dans le domaine
- dans les manuels et les revues de vulgarisation des
techniques de conservations des sols.
2. Revoir les messages
- écri ts, revues
- oraux, '. interviws
- audio-visuels: image,dias,émissions radio télévisée
3.S ' informer sur les techniques utilisées au Sénégal
S'informer sur les techniques utilisées ailleurs
4. Expliquer les différences dans les techniques uti-
lisées.
Identifier un sol sur une carte pédologique
- Faire correspondre les signes de la légende avec ceux
de la carte
- Trouver les limites entre les différents sols
- distinguer deux couleurs ou deux figures voisins
Dire les cultures qu( on peut pratiquer sur le sol
- Expliquer les relations qui existent entre les qua-
lités du sol et les exigneces de la plante à cultiver
- Prendre des informations sur la possibilité de pra-
tiquer d'autres cultures auprès des organisations
spécialisés.
Recoonaître un sol épuisé
- Slinformer auprès des personnes expérimentées, et
avec des revues,des organismes spécialisé~ sur les
signes visibles de l 'épuisement du sol.
. .. / ...

- 81 -
Identifier les signes de l lépuisement du sol
- Changement de couleur
_ par l 'apparution des plantes peu exigeantes, la dis-
parition de certaines autres.
Le cl"imat
- Effectuer des relevés des températures, des hau-
teurs d'eau de pluie, des pressions, l 'humidité de
lia i r
- Con na î t re le sun i tés ..d,e me's ure s de s te mpé rat ure s ,
des hauteurs d'eau de pluies et des pressions
- Lire sur un thermomètre, un pluviomètre, un baro-
mètreJconsigner31es données
- Calculer une température moyenne, une pression, une
pluviomètrie
- Construire un diagramme des températures, de la plu-
viométrie
- Déterminer les températures en ce point sur une
carte d'isothermes
- Déterminer les pressions sur une carte d'isobares
- Déterminer de la pluie sur une carte d'isohyètes
- Connaître la définition d'isothermes, d'isobares,
d'isohyètes
- Savoir retrouver sur une carte les chiffres qui dé-
signent la mesure des isothermes, isobares et iso-
hyètes
Savoir indiquer par un signe,une flèche, la crois-
sance ou la décroissance sur une carte d'isobares,
sur une carte d'isothermes et sur une carte d'iso-
hyètes
Savoir superposer les cartes à la même échelle re-
présentant
les isobares, les isothermes et les iso-
... / ...

- 82 -
hyètes et expliquer les rapports
- Construire des diagrammes des températures, des
pressions et des pluies
- Etablir ou recueillir dans un manuel, une revue,
les données statistiques.
- Construire des coordonnées rectangulaires.
- Choisir l'échelle de grandeur.
- Respecter la proportionnalité des données.
- Construire les différents éléments sur un même gra-
phique.
Co nS,t rutr-e,c ha.q,u:e iC,O,n ce p't 's u:r ·'u'ng ra phi que séparé
afin de pouvoir les'superposer
Déterminer à partir d'un diagramme la saison des
des pluies, la durée et la quantité d'eau tombée.
- Recueillir des diagrammes des pluies, des tempéra-
d
.
. d
0-il.:1M
1
d
tures
es statlons Cl- essus v
es manue s ou
es revues
à
: Saint-Louis, Matam.,. Dakar -
Kaolack - Kaffine -
Kédougou - Ziguinchor - Oussouye.
- Compter le nombre de mois pluvieux
croissance du
Nord vers le Sud
- Additionner les quantités de pluies de la saison
hum-;-d-e 'po'u'r 'tr'ouver l a quanti té
- Superposer les diagrammes des pluies et des tempé-
ra tures pour détermi ner l' i nf1 uence des pl ui es sur
les températures.
- Expl iquer l'origine du vent
Dire les principaux vents
- Dire la direction des principaux vents pendant la
sa i son des pl ui es et pendant l a sa i so'n ~ se.c-h~
- Reproduire sur une carte du Sénégal, de l'Afrique
la direction générale des vents au mois de juin et au
mois cie décembre.
. .. / ...

- 83 -
Dire le nom des saisons de la zone tempérée.
-Superposer un diagramme ombrothermique d'une station
de la zone
équatoriale et tropicale
tropicale et tempéré
tropicale et polaire
- Expliquer les différences dans chaque cas
- Déterminer les semences en fonction de la quantité
et de la répartition des pluies
- Déterminer les exigences pluviométriques de la se-
mence depuis l'ensemencement jusqu'à la récolte.
- Chercher sur la carte des isohyètes éventuellement
d'un diagramme pluviométrique l'espace qui lconvlen(
le mieux à la semence.
L'organisation du finage
- S' i n-f ,0 r mer sur l a loi dom a nia l e ( loi sur dom a i ne
national)
- S'informer sur la nature et la quantité des sols
- Recueillir le désir de la communauté rurale sur les
cultures pratiques et le désir du changement
-'D'éterminer 'les exigences de chaque culture sur le
plan écologique
- Associ er l a cul ture et 11 él evage
Déterminer la part de la culture dans l'alimentation
des animaux sous produit de la récolte - culture
fouragère
- Déterminer la part de l'élevage dans l'agriculture
fumure - traction - portage
Déterminer dans le finage la part qui revient à l'é
levage et à la culture
... / ...

- 84 -
- Déterminer sur une carte des pluies et de végéta-
tion des régions dont l'activité dominant est l'é-
levage
- Préciser et localiser les ressources hydrauliques
S'informer auprès des services compétents l'état des
eaux souterraines et leur mode de renouvellement
- Collecter la documentation sur les eaux de surface
- Classer les en eaux courantes et en eaux stagnantes
- Retrouver ces ressources ?:~~~~-c..~:'~:.' pui s l es re-
porter sur une carte muette.
Retrouver sur une carte du Sénégal
les principaux
cours d'eau
- Se procurer une carte des cours d'eau, avec les
principales villes arrosées
- Réunir des statistiques et des diagrammes de la
pluviométrie dans les principales stations
- Des chiffres donnant les variations saisonnières du
débit dans les principales statiOn!,
- un dia-
gramme des variations saisonnières du débit dans
les différentes stations.
- 'Superposer les diagrammes pluviométriques et des
variations saisonnières des crues dans chaque sta-
tion
- Expliquer le décalage s'il ya lieu
- Déterminer pour chque cours d1eau le débit, la crue;
llétiage et le régime.
Dire les avantages et les inconvénients des barrages
- S'informer sur les barrages auprès de l'organisa-
tion de mise en valeur d~ Sénégal: maquette des
barrages projetés.
- la retenue des eaux pour l'irrigation.
. .. / ...

- 85 -
La régularisation du fleuve - élimination des inondations
- Barrage hydro-électrique.
- Mais pertes pour les cultures de decrues des alluvions
- Risque de modification du milieu.
- Localiser les zones irriguée du Sénégal
- Slinformer sur l'existence d'un système d'irrigation
dans le milieu immédiat.
- Se mettre
au,coùrant
de son fonctionnement et les 'rai-
sons de son emploi.
Se procurer auprès des services .,de l'agricultureldes Ins-
tituts)des organismes spécialisés une carte agricole du
Sénéga l .
- y retrouver a l'aide de légende les zones trriguées.
- S'informer auprès des mêmes organismes sur les systèmes
d'irrigation pour chaque zone et les raisons de leur em-
plo i .
- Connaitre les systèmes d'irrigation pratique hors du
Sénégal
- Réunir la documentation sur le système d'irrigation hors
du Sénégal.
- Confro'nter c,hacu,ne'avec les systèmes existant au Sénégal
- Dégager les avantages qu'on pourrait en tirer pour l'a-
gricultre sénégalaise.
Etablir une monographie
- Du milieu immédiat dans lequel doit v;V~
- Faire des relevés de température, des précipitations, des
pressions
- Etablir des diagrammes et des graphiques.
- Collecter les informations sur les sols et leurs réparti-
tions entre les différentes activités rurales (culture -
élevage - forêts).
Collecter les statistiques de la population avec les tranches d'âge .
. . ./ ...

- 86 -
- _Collecter les statistiques de la production agricole
- Recenser les services publics installés
- Porter ces renseignements sur carte schématique.
L'arrachide et ses sous-produits
- Dire les différents sous-produits qu'on peut tirer de
l'arachide et indiquer leur utilisation
- S'informer auprès des populations des différents emplois
laocaux de l 'arachide\\et ses sous-produits
Alimentation - graine - et f.euil·l·es ,fraîches.
- Fabrication du savon
nourriture des animaux
fanes
combustible ou engrais
coques.
S 'informer auprès des huiliers, auprès des services éco-
nomiques,-par la lecture des journaux et des revues spé-
cialisées sur le circuit du traitement de l'arachide.
- Dégager à chaque étape les produits obtenus
Utiliser ces produits pour créer d'autres activités
- Nourriture des animaux = élevage
- S'informer sur la commercialisation des sous-produits
sur le marché local
- sur le marché des grandes agglomé-
rations.
Se mettre au courant de la production et des prix de lia
rachide du Sénégal
hors du Sénégal ainsi que ceux des
autres oléagineux.
- S'informer par la presse, les revues spécialisées des
producteurs au courant des problèmes) Institut de recher-
che ;.
. .. / ...

- 87 -
- Réunir les onformation sur la production et les prix
de l larachide et des oléagineux sur plusieurs années
- Slinformer sur le prix payé au producteur par l'ONCAD
et le prix à l 'huilerie ou à l'extérieur.
Se mettre au courant des circuits commerciaux.
Consulter une carte des coopératives par rapport au ré-
seau de communication.
- Connaître le circuit depuis la coopérative jusqu'à l'u-
sine.
Con.naître le réseau routier et le réseau ferriviaire du
Séné,g:a.l·"e,t ·,l,a ·pa.r·t ·q.ui lui ·r,e.vient dans l'évacuation
- Connaître le transport fluvial
et maritime avec les ports
d'évacuation et les ports d'exportation des produits ara-
~ch;d;e'rs du transport
dans le développement de l'agricul-
ture et des villages.
- Localiser les usines de traitement de l'arachide
- Retrouver sur une carte du Sénégal, les usines.
S'~ll-
- Placervune carte du Sénégal les usines de traitement de
l'arachide
Connaître la capacité de traitement de chaque usine
- Situer les pays qui achètent, les routes (maritimes,
terrestres, aériens)qui mènent du Sénégal aux pays ache-
teurs.
. .. / ...

-'- 88 -
Les activités cognitives ne sont pas les seules qulon peut induire de notre
programme.
Dans ses acti vités lié 1ève observe 1es phénomènes, 1es 1oca 1i se,
les décrit et les explique en les mettant en rapport avec l'autres.
Ce fai-
sant on développe certaines attitudes comme 1'esprit d'observatio~la mémoire,
1 'imagination, le. jugement, le raisonnement.
Ainsi à la fin du cycle d'en-
seignement l'élève avoir acquis
- 1'esprit d'observation
- 1 'esprit de,syn~hèse
- 1'esprit d'analyse
- la rigueur dans le raisonnement et le jugement
'·-,l'·es prH··i magi na·tif
D'une façon plus détaillée nous pouvons dire que
L'esprit d'observation
- observer un fait géographique sur le terrain
- pbserver un fait géographique sur une image
- observer un fait géographique sur une carte
- discerner les différences qui existent entre deux phé-
nomènes voisins.
L'esprit de synthèse
- tirer d'une documentation l'essentiel
- tirer d'un diagramme ombrothermique les saisons
- Mettre en rapport des facteurs différents pour expli-
quer un phénomène
- Représenter un phénomène par un,croquis, un schéma
L'esprit d'analyse
-Dire les facteurs qui ont joué dans un phénomène géogra-
phique
... / ...

- 89 -
sua
- trouver sur le terrain~e carte desdétails qui expliquent
un phénomène, la différence entre des phénomènes voisios
- Sur une représentation d'un phénomène discerner la diffé-
rence
L'esprit imaginatif
- trouver les prolongements de l'étude d'un phénomène
- imaginer les paysages correspondant à une description d'un
phénomène.
La rigueur dans le raisonnement et le jugement
réside essentiellement dans la démarche géographique
- observer le phénomène
- le localiser
- le décrire
- l'expliquer en mettant en rapport
des différents facteurs
qui sont intervenus.

- 90
-
CON C LUS ION
Notre dessein n'était pas d'élaborer un
curriculum complet de géographie pour l'enseignement moyen
pratique au Sénégal mais de présenter l'explication concrète
d'une approche et d'une méthode qui vient d'être reconnue com-
me adéquate par les représentants de 20 pays francophones réu-
nis en octobre ~ novembre 1978.
Rappelons qu'elle consiste à
dé fin i r lep r 0 fil
de lié l è ve à l a fin de l '-e nsei g ne men t à sa-
voir ses compétences et ses attitudes, à partir de la politi-
que éducative, des options et des intention fondamentales.
C'est pourquoi nous sommes parti
dans la construction du cur-
riculum, de la loi 71-36
du 3 janvier 1971 Il loi d'orientation
de l'éducation nationale ll •
Le cadre conceptuel
nous est fourni
par IIDes
fins aux objectifs de l'éducation de Monsieur Louis D'Hainaut
dont les conseils ont été comme des balises sur notre parcours.
Nous avons tiré les intentions et des options
fondamentales de l'analyse de la loi de l'orientation de l'édu-
cation nationale.
A ce niveau déjà nous avons associé l'ensei-
gnement moyen pratique.
Cela se justifie, selon nous,dans la
mesure où le travail manuel a été depuis longtemps condamné à
la IIreclusion perpétuelle ll •
C'est donc d'une option politique
que nous avons affaire j'ici.
Le travail manuel
promu à une ac-
tivité au même titre que toutes les autres.
Il retrouve une
dimension éducative en tant que IIfacteur de développement de
l'intelligence ll •
Il garde bien entendu son rôle économi.9.ue et
social
puisqu'il constitue 1I1 a base d'une future insertion dans
... / ...

- 91 -
le milieu économique et socio-culturel".
C'est en quelque
sorte les racines de l'enseignement moyen pratique.
Cette analyse a permi de mettre en relief
deux points importants.
Le développement des valeurs culturelles du
monde négro -africain et l lacquisition des sciences et des
techniques seules capables de mettre le pays dans le courant des
progr~s du monde contemporain - la politique culturelle a pour
mission de remplir cette double tache.
L'enseignement moyen pratique, sujet de notre
_ s'inscrit propos,jdans ce cadre.
Après avoir évoqué les circonstances
de sa création et les expériences du genre tentées ailleurs
nous avons décrit le milieu dans lequel doit slinscrire l'ac-
tion de l'élève issu de l'enseignement moyen pratique.
Nous avons analysé ensuite la situation de
l lélève comme producteur d'arachide.
Ce qui a permis de dé-
gager le programme de géographie qu 1 appelait cette situation.
Nous sommes passé ensuite aux objectifs.
Nous avons enfin
don nné l -e sac t i vit é s sol l ici té e s par les 0 bj e c tif s .
Nous espérons avoir montré ainsi la demarche
qui permettra de construire non seulement un curriculum complet
de géographie mais un curriculum intégral qui est le travail
d'une équipe interdisciplinaire.

- 9Y
BIBLIOGRAPHIE
- BROCHIER, J. (1968): La diffusion du progrès technique en milieu rural
sénégalais - Paris: P UF
- DOGOGNET, F. (1977). Une épistémologie de l'espace concret néo-géogra-
phie Paris
: VRIN.
- DEBESSE-ARVISSET, M.L. (1973) l'environnement à l'école.
Une révolution
pédagogique. Paris PUF.
- DE BESSE ARVISSET, M.l. '1975}. La géographie à l'école. Paris: PUF
DE LANDSHEERE, V.G. (1976). Définir les objectifs pédagogique. Liège
Thone.
- D'HAINAUT, L. (1977).DES~INS aux objectifs de l'éducation. Bruxelles
Nathan Labor.
- ERNY, P. (1972). L'enfant et son milieu en Afrique noire. Paris: Payot
- ERNY, P. (1977). L'enseignement dans les pays pauvres. Paris: Hamatton
- GAUDY, M. (1959) Manuel d'agriculture tropicale (Afrique tropicale et é-
quatoriale) Paris: Maison rustique.
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présence Afrique 1973
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2- ~d·t1977.
- Mager R.F.Comment définir les objectifs pédagogiques. Paris Bor as
e e l .
- Manuel de la culture de l'arachide au Sénégal à l'usage de la vulgarisa-
tion SATEC - DAKAR - 1968 Ministère du Développement rural du Sénégal
- Manuel de l'util isation des matériels agricoles dans les exploitations sé-
négalaises à l'usage de la vulgarisation SATEC, - DAKAR - 1968. Minis-
tère du Développement nural du Sénégal.
- Mémento de l'agronomie - Secrétariat d'Etat aux Affaires Etrangères de la
République française.
Paris 1971. Techniquesrurals ,en Afrique.
- Mémento de l'agent technique d'élevage.
Ministère de la Coopérétion de la
République française. Paris 1977 Collection; Techniques rurales en Afrique
- Mément~
de l lagent technique des travaux ruraux. Ministère de la Coopéra-
tion de la République française. Paris 1977. Collection:Techniques rurales
en Afrique.

- 9j -
II.
AUTRES DOCUMENTS
1.
D1Hainaut : l'établissement de profil de sortie: communication au
sémina ire internati ona1 de l'UNESCO construction des programmes sco-
laires ! Dakar .. Octobre-Novembre 1978.
/ '
2.
D'Hainaut L;l 'élaboration des objectifs opérationels.
S9mmunication
au séminaire international de l'UNESCO sur la constructlon des pro-
grarrDlles scolaires à Dakar. Octobre-Novembre 1978.
3.
KI-ZERBOS (1972). Education et développement, in perspectives n° 4
Une9co pp 457 - 476.
4.
Manzor A : (1975) Education et travail: éléments pour une stratégie
in perspectives n° 1 Unesco pp 70 - 75.
5.
Mmari. G.R.V. (1977) Corrnnent rattacher l'école au travail
expérience
Tanzanienne, in perspectives n° 3 Unesco p~ 411 - 421.
6.
Moumini A. (1975) Retour aux langues et aux cultures nationales,in
perspectives n° 1 pp 68 - 75
7.
Thiam 1.0. (1978) société. éducation et monde moderne.: Conférence
Dakar
8. 'Wane Y. : (1968). L'organis'a·.tion"traditionnelle" et modernisation so-
ciale au Sénégal - Communication au IIè congrès des Africanistes
(Dakar - Décembre 1968) in cahiers internationaux de sociologie
CRNS
pp 49 - 98
'9.
Wane Y. (1971) tradition et modernité ou permanence de la civilisation
noire - in notes africaines - Université de Dakar .. IFAN - pp 96-98
10.
L'Agriculture et l'enseignement général.
Etudes et documents n° 2
Unesco 1971.
... / ...

\\
- 94 -
Il.
Le IVè plan quadriénal de développement économique et social du
Sénégal 1973 - 1977 - DAK~R - NEA.
12.
Le Vè plan quadriénal de développement économique et social du
Sénégal 1973 - 1981 - DAKAR NEA
13.
Rapport général, Développement de l'éducation en Afrique depuis la
conférence nationale de Nairobi - De Nairobi à Lagos Unesco 1976
14. Le Sénégal : Développement .de l l,éducation analyse 'et perspectives
Unesco 1977. VI
15.
Le Sénégal: Développement de l'éducation
analyses et perspectives
Unesco 1977
V II
16.
et évaluation
1 \\
1

A N N E X E
LOI 71-036 DU 3 JUIN 1971
D'ORIENTATION DE L'EDUCATION NATIONALE

·' 1.
REPUBLIQUE DU SENEGAL
_N°
7_1_-0_3_6_-.:1 P~1. S. GG. SL
°
°
3 juin 1971
7ï /,' 71 Li
d'Orientation de l'Education Nationale
L'ASSEMBLEE NATIONALE a délibéré et adopté,
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE promulgue la loi dont la
teneur suit :
TITRE PREMIER
DISPOSITIONS GENERALES
ARTICLE PREMIER.-
L'éducation nationale, au sens de la présent~ loi
tend :
1° à élever le niveau culturel de la population,
2° à former des hommes et des femmes libres, capables
de créer les conditions de leur épanouissement à tous les niveaux, de con-
tribuer au developpement de la science et de la technique
et d'appo~er des
solutions efficaces ,aux problèmes du développement national.
Elle vise à préparer les conditions d'un développement
intégral, assumé par la nation touttentière.
Sa mission constante est de
maintenir l'ensemble de la nation dans le courant du progrès contemporain.
ARTICLE
2. -
L'éducation nationale.sénégalaise est démocratique.
Elle s'inspire, dans son principe, du droit reconnu à tous les êtres humains .
.../ ...

-II.
de recevoir l'instruction et la formation correspondant A leurs apti-
tudes et, dans sont objet, de la nécessité pour chacun de particiDer a
la production, sous toutes ses formes, selon ses propres capacités.
L'initiative nrivée. individuelle aou collective
oeut dans les conditions définies Dar la loi, concourir a la réalisation
de cette oeuvre.
L'é?alité des cito:·ens dans la diversité des ori-
gines et des croyances fait, de la liberté et de la tolérance, les traits
essentiels de l'éducation nati'onale.'~Elleen""fonde'.aussila laïcité.
ARTICLE
3.-
L'éducation nationale sénégalaise est une éducation
africaine, prenant sa source dans les réalitésafricaines et aspirant a
l'épanouissement des valeurs culturelles africaines.
Partant de ces réa-
lités, elle les domine et les déoasse en vue de leur transformation.
Elle
intègre les valeurs de civilisation universelle et s'inscrit dans les grands
courants du monde moderne.
Par cela, elle développe l'esprit de coopéra-
tion et de paix entre les hommes.
ARTICLE 4
L'éducation nationale sénéqalaise est permen~~
E11 e donne à tous les citoyens ,1aooss+b,n·Hé -des' informer et de se former
dans tous les secteurs de la vie active pour une amélioration des connais
sances en vue de la promotion sociale.
ARTICLE
5
Les objecti fs défi ni s ci -dessus ol"ocèdent dl une
double aption pour une éducation de masse et une formation de producteurs
et de cadres Qualifiés.
A tous les niveaux, il s'agit de faire acquérir la
capacité de transformer le milieu. et la socité.
... / ...

III.
TITRE
II
CONTENU ET FORMATION DE L'EDUCATION
ARTICLE
6.-
Le contenu général de l'éducation nationale
se définit d'une part, par la connaissance du milieu et la formation du
jugement d'autre part, par 1lacquisition de la science et de la technique
dans ce qu'elles ont d'universel.
Quellesqu'en soient les formes et les struct~res,
l'éducation nationale doit refléter, dans son contenu, cette vision mo-
derne du monde
c'est-a-dire une science et une technique enracinées dans
le milieu aussi naturel qu'humain et appuyées sur la connassance du passé.
Les langues nationales, les langues anciennes,
les langues de grande communication et -les techniques modernes d'éduca--
tion en sont les instrumènts.
ARTICLES
7.-
Selon les individus auxquels elle s'adresse et les
objectifs qu'elle poursuit, l'Education Nptionale revêt trois formes prin-
cipales :
1° - L'éducation donnée aux jeunes d'âge scolaire et
universitaire dans le cadre des structures scolaires et universitair~s :
enseignement général, enseignement technique
ou formation professionnelle,
dont le but est de faire acquérir un certain niveau de connaissances théo-,
riques
et pratiques ou d'aptitudes professionnelles
2° - L'éducation donnée aux jeunes,aux adultes exer-
çant déjà une activité professionnelle après une scolarité plus ou moins
longue: éducation visant à consolider les connaissances, à perfectionner
... / ...

IV.
la qualification professionnelle et à accroître la capacité de production
en vue de l'épanouissement socio-culturel.
3° - L'éducation dpnnée aux jeunes et aux adultes non
scolarisés, dont le but est, par l'alphabétisation fonctionnelle et d'autres
actions de promotion, l'accroissement de la productivité du travail et l'ac-
cession des hommes à l'autres modes de penser.
A travers des formes et structures diversifiées, 1'unité
de l'éducation doit être assurée sur la base du contenu et des objectifs défi-
nis
par la présente loi.
Le passage d'un'eforme d'éducation à une autre
doit être constamment recherché~
TITRE
III
NIVEAUX ET STRUCTURES DE L'ENSEIGNEMENT
ARTICLES
8. -
L'enseignement est dispensé à des niveaux
différents, fixés ainsi qulil suit selon l'âge et le niveau de connaissances
recherché
- Education pré-scolaire
- Enseignement élémentaire
- Enseignement moyen
- Enseignement secondaire
- Enseignement supérieur.
ARTICLE
9.-
L'éducation pré-scolaire prépare à la vie sco-
laire, par des méthodes d'éducation appropriées, les jeunes enfants qui n'ont
pas encore atteint l'âge de la scolarité élémentaire.
... / ...

v.
ARTICLE
10.
L'objet de l'enseignement primaire élémentaire
est :
- d'éveiller l'esprit de l'enfant par des exercices
scolaires en vue de permettre l'émergence et l'épanouissement de ses aptitudes
- d'assurer sa formation physique, intellectuelle,
morale, civique et d'éveiller son esprit d'initiative ainsi que son sens cri-
tique :
- de faire acquerlr les connaissances et mécanis-
mes de base indispensables pour les acquisitions ultérieures
- de réhebiliter le travail manuel facteur de déve-
loppement de l'intelligence et comme base d'une future insertion dans le
milieur économique et_socio-culturel, grâce a une liaisbn étroite entre l~é­
cole et la vie.
L'enseignement primaire élémentaire est adapté au
milieu.
A cette fin,_les programmes portent essentiellement sur l'enseigne-
ment de la mathématique, l'étude de la langue et du milieu.
Il est dispensé soit dans les structures scolaires
traditionnelles, soit dans des structures nouvelles.
ARTICLES
II.-
L'enseignement moyen comprend l'enseignement
moyen général, l'enseignement moyen technique et l'enseignement moyen pra-
tique.
Il fait suite a l'enseignement primaire élémentaire et prépare soit
a l'enseignement secondaire; général, technique ou professionnel, soit a
l'insertion dans la vie active.
ARTICLE
12.-
La vocation de l'enseignement secondaire est,
d'une part, de former les agents de niveau moyen des secteurs économiques
et administratifs, publics et privés et, d'autre part, de préparer a l'ensei-
gnement supérieur.
... / ...

'YI.
Il comporte un enseignement général, un enseignement
technique et une formation professionnelle.
ARTICLE
13.-
La mission de l'enseignement superleur est l'élabora-
tion et la transmission du savoir a un haut niveau ainsi que le déve
10pnement de la recherche, en vue de la fonnation des cadres moyens et
supérieurs techniquement qualifiés et adaptés aux contexte africain
conscients de leurs responsabilités vis-a-vis de leurs peuples et capa-
bles de les servir avec dévouement~
Parallèlement à cette mission, les établissements
d'enseignement supérieurdoivent, a l'instar des autres structures sco-
laires, participer a l'action d'éducation permanente.
La recherche scientifique et technique dévoloe-è l'en-
seignement supérieur s'apo1ique aussi bien aux sciences exactes et natu-
re]J~s qu'à l'étude du contexte historique et psychosocio10gique afri-
cain.
Elle doit s'insérer dans une stratégie globale du développement
et s'orienter notamment vers des objetifs nationaux et régionaux.
ART ICLE 14. -
Les"compétences 'en,ma'tière d2éduca ti on na ti ona 1e peu-
vent être répûrties entre différents département ministériels selon la
forme de l'éducation et de la formation envisagées.
ARTICLE
15.-
Les modalités d'application.de la présence loi sont
fixées par ~écret.
La présente loi sera exécutée comme loi de l'Etat.
Par le Président de la République
Fait a DAKAR le 3/6/1971.
Le Premier Ministre
Abdou DIOUF
Léopold Sédar SENGHOR