UNIVERSITE NATIONALE DE COTE D'IVOIRE
FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
DEPARTH1ENT D' l-1 ISTOI RE
THESE POUR LE DOCTORAT DE TROISIEME CYCLE
L'ETAT DE BEIWINLI ET LA NAISSANCE DU PEUPLE NZEMA
DU ROYAUME ADJ) M:> L') AL' EM 1GRATI ON DES ADUVOL t
XVè SIÈCLE - XIXè
,~.'
...,
Présenté par
Sous la Direction de
ALLOU KOUAME RENE
M . S.P. MBRA EKANZA
Maître de Conférences
Année Universitaire
1987 - 1988
.. __.. ~~.-.- ~._-'-'...-.:.._-~ -

REM' [ R e TE MTNT S
L'étude que voici, a été menée à bien gràce aux
conseil s et aux suggestions de M' S. P. MBRA EKANZA qui nous
a en ca d ré. No us lui
ad re s son s nos sin cère s re me rc i e me n t s .
Nos remerciements vont également à tous ceux qui
nous ont aidé à quelque niveau que ce soit. Nous sommes
re-
connaissants à M' James Ackah, au Professeur Albert Van
Dantzig, au Professeur Vini gi
Grottanell i et à notre ami
Pierl ui gi Val secchi.

- 2 -
Ecrire l'histoire précoloniale de nos populations
est une entreprise difficile à cause de la densité relativement
faible des documents écrits dDnt dispose l 'histori~n. La tradi-
tion orale dans ce cas, est une source incontournable et bien
que sa crédibilité n'est plus à contester,
les modalités d'une
utilisation plus efficiente.de celle-ci
reste à être fixées.
Pour ceux qui comme nous prennent nouvellement con-
tact avec la recherche historique, la difficulté est beaucoup
plus grande. Mais des dévanciers tels queS.P. Mbra Ekanza,
Henriette Diabaté, Jean Noël
Loucou et Niamké Kodjo par leurs
travaux ont donné l'exemple à suivre.
L'étude historique que voici va porter sur un pan de
l 'histoire ~récoloniale du peuple Nze~a. Elle entre dans le
cadre de l'histoire politique de ce peuple. En s'appuyant sur
un Etat dont la capitale était Benyinli, des populations de pro-
venances diverses ont formé un peuple qui est le peuple Nzema.
L'Etat-mère de l'Etat de Benyinli était le royaume adj.:>m:,b à
partir duquel
l'unification s'est amorcée.

-
3 -
INTRODUCTION
VUE GENERALE SUR LES NZEMA
Les Nzema sont une branche du rameau akan. De nos
jours, les Nzema sont partagés en deux "moitiés pol itiques"par
suite de la guerre civile qui
a ébranlé le royaume après la
capture du roi
Kaku Aka. Le "Nzema Ouest"
(western. Nzema)
ayec pour chef-l ieu Beryinl i. Le "Nzema Est" (Eastern
NzemaJ av~ec pour chef-l ieu Adoanbo. Ce peuple dont une
'fNct ior est. yenue s'établir sur l es ri ves Nord de la
lagure Tenda-Ehy en territoire ivoirien, a connu une his-
toire riche qu'il
convient de connaTtre. Habiles marchands
les Nz.ema ont sillonné pendant la période précoloniale les
centr·es commerciaux suivants: Assini, wo€.,
Grand-Bassam,
Klendjabo, Alépé,
Bettié, Aniasué, Niable, Arra, Grand-Lahu
et Tchyassale. Les marchands Nzema vendaient les produits
d'es factories d"Assi:nf, Grand'-Bassam et de Cape Coast dans
l ' fi, ~ ,", l e Bar ab 0, l' Ab r 0 n, leM 0 l'on u, 1eNd e ny e, l e Be tt i é
et le Sanwi
(U. 1.1 s venda i.ent des fus i.l s, des ca i sses de
Gir,
d'u sel fabriqué par les riverains du littoral, des
e't 0 f f es, d'e s pel' les, c a d'e nas, col lie r s de cor ail, cou t eau x
et sabres contre d'e l' or , des peaux de sin g e s et de bic he s .
Un qua r t ie r' en t i el' d'e Gr an d'- Bas sam (1 a pet i te Fra nce) est
peupl é par d'es Nzema.
De fortes communautés Nzema vivent à
Grand'-Lahu, en pays Av ikam en généra l, a ins i que dans la
ré g i.o n d'e 0 i v.o.
En Côte d' 1vo ire, les Nze mas 0 n t con nus
(U Bin ge r (c api ta i ne Lou i s Gus ta ve) Du Ni gel' au Golf e de
Guinée p~~lepa~~ d~Kdng et le MOSS1 1987~1989.
Paris
1980 P. 259, P.
66, P. 211. 416 p.
V.oir aussi. Niamkey Kodjo.
"Le commerce à Arrah à l'épo-
que précoloniale". Arinalesde l'Université d'Abidjan
Séri.e 1 Histoire Tome 3 PP.
151 - 156.
/
,

- 4 -
sous le nom d'Apolloniens, mais
ils sont souvent confondus
avec les Anyi
Sanwi
ave€
lesquels ils ont, au demeurant,
des liens historiques et culturels. Les Nzema occupent les
rivages du Ghana et de
la Côte d'Ivoire depuis l'Ankobra
(Sanwoma) jusqu'à Assini
, Nzema forme
l'extrême partie Sud·
occidentale du Ghana qui
s'étend de la côte atlantique de-
puis l 'Ankobra à l'Ouest jusqu'à la lagune côtière dans
laquelle se jette la Tano~. Le confin ivoiro-ghanéen cons-
t it ue l ' aire du peu p1e n z e ma (1). Le coll 0 que i nt e r - uni ver -
sitaire Ghana-Côte d'Ivoire qui
s'est tenu en 1974 à Bonduku
a classé les Nzema parmi
les Akan frontaliers
(2).
Une statistique sur le nombre réel
des Nzema fait
défaut.
En 1921,
l'administration britannique estimait les
Nzema à 40 000 âmes
(3).
Le
recensement fait par l'adminis-
tration anglaise comportait des erreurs car il
ne prenait
pas en compte les Nzema qui
vivaient dans les possessions
françaises.
Ce chiffre n'est pas très réaliste car l'admi-
nistration anglaise a fait ce recensement, motivé par des
desseins fiscaux.
Les Nzema
vivant dans les hameaux n'ont
probablement pas été pris en compte. Malgré tout ce chiffre
nous donne une
idée approximative de la population nzema à
cette époque.
Il
n'est pas aisé de répondre à des questions
(1)
~ierluigi Valsecchi "Lo Nzema fra ege monia Asante
ed espansione europea nella prima metà del
XIX secoIO".
in Africa hnno XLI
n° 4 Diciembre 1986. Rivista trimes-
traIe di
studi e documentazione dell 'Instituto Italo
Africano.
p 50S.
(2) Colloque inter-universitaire Ghana-Côte d'Ivoire
Sondoukou 1974.
(3) P,boa gye (Kwe s i P. Il) Nzer,',a a ne
r.e anwo w.Sb.a ny i owek, plU.
Bureé'lI of Ghana Larou<,ries ,ilrcraT:'7T''F}'p.
'
Note.
Depui s,le recens'ement effectué au Ghana' en 1960, aucun
autre recensement n'a été fait.
"1960 population
census
I-'i ri stry of pl anning Accra
1970.
Voir Annan
(Elisabeth).
Les mouvements migratoires des popula-
tions Akan du Ghana en Cote d' Ivolre. Des onglnes
a nos Jours. p 15.
, .
Université Nationale de Côte d'Ivoire,
Département
des Sciences Sociales 323 p.

-
5 -
A:l
D
;F, C
l
1
1
1

-
6 -
telles que: Combien y a-t-il de Nzema en pays Nzema ?
Combien y a-t-il de Nze~a hors de Nzema dans les régions du
Ghana, de Côte d'Ivoi re ou ai 11 eurs ? Les recensements of-
ficieis en Afrique ont souvent fait défaut pour situer le
nombre de la population légale en général~
Les difficultés
à connaître la population légale Nzema sont d'autant réel-
les que ce peuple est à cheval
sur deux républ iques actuel-
les. On ne peut donc attendre davantage ici de la démogra-
phie. Dans son autobiographie de 1960, Kwame Nkrumah estime
les Nzema à 100 000 personnes (1). Si
l'on tient compte des
chi ffres de 1921 et de 1960, l'on voi t qu'en près de vi ngt
ans, les Nzema se sont accrus de 60 000 personnes. Nous
estimons donc qu'au Ghana,
les Nzema en 1930 approchaient
le chiffre de 160 000 âmes.
En Côte d'Ivoi re,
l es données démographiques les
plus récentes sont fournies par le répertoire des localités
de Côte d'Ivoire et populations en 1975. Les Nzema selon le
recensement seraient 31
662 âmes (2).
Il est suggeré que
l'on peu tac tua lis e r les chi f f r es en a p pli qua nt
un tau x d' a c - .
croissement annuel sans apport externe de 3 %. Pour 1930
on obtient le chiffre 36 411. Le total
en 1930 des chiffres
de Côte d'Ivoire et du Ghana donne 196 411. Les Nzema sont
approximativement 200 000 personnes. James Ackah les esti-
mait à 30 000 âmes au moment où il écrivqit sa thèse en
1965.
(3)
( 1 ) Nkrumah (Kwame) Autobiographie de Kwame Nkrumah. p 15
1'résence africaine, Paris.1960, 233p.
( 2 ) Atlas des la'ngues Kv!a c1e Côte d' Ivoire~ Tome l.~~onographie p 7.
( 3
Adah (James Y.) Kaku Ackah and the SpI i t of Nzema.
M A Thesis Universlty of Ghana Legon. Accra 1965 p 1. 193 p.

- 7 -
Le partage des Nzema entre deux Républiques actuel-
les, à savoir la Côte d'Ivoire et le Ghana, explique un peu
les difficultés à conna,tre leur nombre réel. Les Nzema sont
d'autre part assez mobiles à cause de leur tempérament mar-
chand. Ils ont à cet effet joué un rôle important dans l'écono-
mie précoloniale en tant que traitants locaux. Les Nzema for-
ment un peuple auquel
nous appartenons par la naissance et que
nous avons appris à aimer. Cependant, les raisons qui justifient
le choix de notre sujet sont différentes.

- 8 -
JUSTIFICATION DU:SUJET ET PROBLEMATIQUE
Nous avons choisi de travailler sur l 'histoire des
Nzema parce que nous y sommes très intéressés. Nous désirons
attirer l'attention des historiens sur un problème important
qUl est celui-ci. Dans nombre de travaux de recherche ainsi
que dans les manuels scolaires d'histoire,
il
ne ressort
pas assez la complexité qui est inhérente à la formation de
tout peuple. Bien d'historiens ont eu à attribuer l'origine
d'un élément à l'intérieur d'un groupe à tout l'ensemble.
Souvent, c'est l'origine ou le passé de l'élément dominant
qui est généralisé.
Il a été écrit que tous les Wawolé (1)
(Baoulé) viennent du Ghana, ou encore que les Akye et les
Tchama (Ebrié) sont des i.mmigrants Asante. Cependant, la .
formation du peuple Asante et la formation du peuple Akye ne
sont pas identiques à tout point de vue, même s'il
est pos-
sible que des éléments aient intégré de part et d'autre ces
deux ensembles.
La formation d'un ensemble
ethnique
est une
chose complexe.
Elle est toujours le résultat d'une associa-
tion de populati.ons de diverses origines. A titre d'exemple
si. les Assabu sont des immigrants Asante,
les Alanguira eux
sont ~artis du. Denkyira. Le peuple Ngban qui a intégré l'en-
semble wawolé est d'ascendance Guan. On retrouve d'ailleurs
les Ngban chez les Anyi MorofoE ainsi que chez les An).
(1) Note. Les Baoulé se désignent eux-mêmes dans leur
langue par le terme wawolé. Nous avons donc préfé-
ré utiliser le terme local des concernés.

-
9 -
Des groupes Sénufo don t les Babaa ra communémen t
appelés Tagbana ont été intégrés à l'ensemble via~lolé. Ils
ont des descendants disséminés à l'intérieur des Wawolé
Goli, Satrikan et FaafoE.
(1)
C'est à juste titre que ~1bra Ekanza écrit
"Les divers renseignements obtenus auprès des
grand~Nvilié (~ou~-ethnies) de l.'époque migra-
toire, confrontés les uns avec les autres, cons-
tituent l'une des voies possibles pour sortir de
l' ir.lbr"ogl io des études actuelles consacrées à
l'émigration"
(2)
ainsi d'ailleurs qu'aux ori-
gines et au peuplement~
L" ex te ns ion des ver s ion s fou r nie s, par les él é men t s dom i nan t s
des "groupes ethniques"
a abouti à une véritable impasse.
Notre étude a pour dessein de montrer qu'un
"groupe ethnique" est touj'ours le résultat de l'histoire,
d'une association de "clan", de "lignages", de peuples d'o-
r"igines diversés.
Il
convient de préciser ces concepts qui
sont sujets à caution et ont des contenants divers selon les
peu ples. Qu' est - ce qu' u n .c l an? Qu' est - c e qu' un l i g nage ?
Qu'est-ce qu'un groupe ethnique? Qu'est-ce qu'une tribu?
Tous ces termes posent problème. Un clan est généralement
admis comm~ un ensemble de gens qui descendent d'un ancêtre
commun mythique ou non. Le ~lan est avant tout une entité so-
ciale vivante. Les clans sont susceptibles d'avoir une exten-
sion géooraphique. i~pcrtante ét s'intégrer à plusieurs "~rou~ements
ethnologi~ues" ô la fois. En ce oUlconc~rne le groupe Akan dans son ensemble
(1)
Keletigui
(Jean Marié) ;Le Sérid~fd f~céa~cosmos.
Les Nouvelles Editions Afncalnes Abidjan-Dakar 85 p
pp 19-20.
(2) Mbra Ekanza(S.P) .. Mutatioris d'une société rurale.
Les Agni du ~~drono~-18éslècle
1939,
Tom 1 pTT2-:-
Aix en Provence - Octobre 1983, 512 p.

-
1G -
et les Nzema en particulier,
le clan est l 'abusuan large ou
nton (1). Ces abusuan sont au nombre de sept et se rencon-
trent au sein de presque tous les peuples Akan.
L'emploi
du terme clan dans ce travail signifie-
ra pour nous
l'abusuan large que les Nzema dénomment
assalo abusuan. A la différence du clan,
les 1 iens consan-
guins entre membres d'un même lignage sont plus évidents.
Le lignage est aussi
une cellule sociale au sein de laquel-
le des droits et obligations réciproques lient les indivi-
dus qui
le constituent (2). Chez les Nzema, le lignage cor-
respond à 1a fami 11 e réell e au sei n de 1 aquell e joue l' hé-
ri tage (agya). Le 1 i.gnage est appel é suakunl u abusuan et
est r e pré sen té par l e b i.a (s i é ge) g,uoi~J.,t 1e s y mbol e de 1a
·
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Le concept de trlbu a;.<'",u~ lle~ e~:l;olt avec la civi-
lis a t i.o n 0 cci den ta 1e.
11 déc rit, :tl,~'o~~/lpé c i fi que ct' 0 r-
tlpér'l~
9a n i s a t ion soc i 0 - pol ft i que i nd0 - e u o'p'é e n ne. Co mm e l ' é cri t
Maurice Godeli~r:
"La tribu indo-européenne désigne la forme d'or-
gani.sation sociale la plus vaste qui existait
a va nt l' a ppa r 1. t io n. de 1a ci té - é ta t.
Elle reg r 0 u-
pa it d'e sun i tés pol it i que s é 1é men t air es, de plu s
peti~te taille, le génos (yév.os) et la bhrata
chez les Grecs, et la gens et la curia chez les
Latins" (3).
Maurice Godelier montre que tous ces termes sauf curia
lient à la fois vocabulaire de parenté et vocabulaire po-
(1.) D.M. Warren, Ko Brempony, Techima~ traditions state
Part l pl S1. Tee hi mà n , Ghana 19 'Il ;'1/ 8 c,
.. C
(2) Pierre Alexandre.
Les Africains.
Initiation à une lon-
gue hi s toi r e et à de v l el 1 les Cl vlTi sa t l 0 ns del'a ube de l' hu
~ité au début dp 1, colonisati0n 0 74. Edition-Lidis, Paris 607'p.
U,) Go d e 1 i e r (M'a uri ce). Ho r i Z 0 n, t r a jet s ma r x i ste sen an th -
ropologie. François Maspéro.
Petlte collectlon
Maspero.
Paris p 192.

-
11 -
litique, ce qui suppose un rapport réel
ou supposé entre
parenté et organisation politique. Le concept de tribu est
une réalité socio-politique indo-européenne et une donnée
de leur expérience pol itique.
En ce qui
concerne l'Afrique,
des termes comme tribu, clan, ethnie seront employés par des
missionnaires, des anthropologues et des administrateurs
pour désigner des réalités politiques ou sociales qu'ils
apréhendaient mal.
Nous nous refusons à employer le terme
tribu parce qu'il est une réalité socio-politique indo-euro-
péenne et non africaine. Le terme ethnie est pou~ nous le
résultat d'un processus historique qui observé sur le vif,
constitue un ensemble d'individus que rapprochent une com-
munauté de langue et de culture. L'ethnie ne repose nulle-
ment sur des caractères anatomiques ou de fonds génétiques
mais est le fruit d'une élaboration historique, politique
ou culturelle. L'ethnie généralement se compose de plusieurs
clans et lignages. Voici ce que dit Roger Caratini au sujet
de l'ethnie.
"Si le concept de race est sans intérêt,
il n'en
est pas de même de celui d'ethnie".
"Appartien-
nent à une même ethnie des individus qui ont en
commun une langue,
une culture, une histoire,
des croyances et des moeurs"
(1).
Toujours selon Roger Caratini
"Un peuple, c'est une population mobilisée par
la conscience de son unité, de son originalité.
Cette mobil isation lui permet de résister pl us
efficacement aux dangers communs, elle entraîne
le développement du nationalisme de la puissance
de l'état au détriment des tendances individuel-
les. Elle cond~it aussi aux excès de l'impéria-
lisme et d~ la négation des autres populations.
Lep a s s age de l' é t a t d'e pop ulat ion à cel uide
peupl en' est pas un processus spontané,
il
est
provoqué par l'action d'individus et sous la
pression d'évènements que l'on qualifie d"'his-
CL) Roger Caratini. Histoire de la Corse p 60
Voir l'Histoire, Paris 1981
ISBN 130 p.

-
12 -
toriques". Les motivations des "rassembleurs de
peuples" pEuvent être diverses:
l'ambition per-
sonnelle, la foi
religieuse, la prise de cons-
cience d'un certain intérêt général; mais d'au-
tres facteurs très puissants interviennent aussi
les intérêts économiques de certains groupes ou
d'une classe sociale, les visées plus ou moins
impérialistes de nations déjà constituées et en
expansion etc. Lorsque toutes ces series causa-
les se rencontrent, à un moment donné de l 'his-
toire,
un peuple naît; mais cette naissance a
été précédée en général d'une longue et l abori-
eu se gestation".
(1)
Pour montrer qu'un "groupe ethnique" est la résul-
tante d'une association de clans et de lignages divers,
il
convient simplement de les étudier élément par élément,
point par point pour avoir des résultats réalistes.
Nous
avons choisi de porter notre étude sur les Nzema parce que
ces derniers pourraient constituer l'un des cas les plus
représentatifs et les plus complexes quant à la formation
des groupes ethniques ou des peuples.
Nous voulons montrer que la naissance du peuple
Nzema n'a pas été Je fruit d'un hasard, mais est le résul-
tat de l 'histoire, car les migrants qui ont occupé le pays
ont forgé leur unité à partir de traits communs par les-
quel s i l s se reconna issent. La probl ématique de notre tra-
v,a i,l
con sis ter a à mon t r e r lep roc es sus .p a r l e que l les Nz e ma
se sont érigés en peuple. Nous montrerons que Nzema est
"une population mobilisée par la conscience de son unité,
de son originalité"
et que cela fut le fait d'un processus
historique. Pour se -Faire, nous montrerons que les populations qui ont
peuplé le pays'nzema avaient au départ des origines diverses, à partir
de l 'étude co~sacrée. au peuplement. Puis elles ont forgé leur unité en
tant Gue peuple à travers des alliances politiques et des traits socio-
culturels communs qu'elles ont élaboré.
(1) Ibid. p 45.

-
13 -
CHOIX CHRONOLOGIQUE
NOUS pensons que le groupe Adj~m~l~ a été le pre-
mier a créer une entité politique dans
le pays qui
est de-
venu le pays nzema.
Nous donnerons
les arguments
qui
justi-
fient notre position plus tard.
Ces Adj~m~l~ sont probable-
ment arrivés dans le pays vers
le XVe
siècle.
:les indices [']il itent dons
ce sens.
Le fort San
Antonio d'Axim a été édifié en
1515 c'est-à-dire au début du
XVIe siècle en pays tyalot..
Si dé j à à ce tt e é po que
les
~v a l oE. qui
son t
pro-
ches des Adj:>m~b sont établis,
il
est possible qu'il
en
soit de même pour les
secon~s. Lors de la mi.ssion de Valkenburg
dans
le pays de Jumore,
les populations
lui
ont affirmé
qu'elles avaient joui
de la protection du fort d'~·xim
de-
puis sa création par les Portugais.
(1)
Les Adj:>m:>b serai-
ent partis du Bono sous
la conduite de Nana KEma
Kpanyinli(2)
certainement au XVe siècle époque pendant laquelle se conso-
lide l'état de Bono Manso.
Dans
le Bono,
le peuple Adj~m::>l:>
est connu sous
l 'appe'lation Djomo
(~). Denise Paulme situe
vers
1860 la migration des Nzema AduvolE (4).
Disons que
celle-ci
commence avec la guerre civile qui
éclate à Nzema
dans la deuxième moitié du XIXe siècle.
11) Van Dantzi.g (A) "Juridiction du fort Saint Antoine
d'Axi.m".
Revue française d··'histoire d'Outre mer
Col
XVI
nO 242-3
1979 p 230.
(.2) Aboagye
(Kwesi
P.A)
Op cit plO.
U) Meyerowitz
(Eva). !~kan tradition oforigin ~ 53. London Faber 194 p.
(4)
0 e n i seP au l me.
"U n rit ue l
de fin d' an née che z les Nz e ma
d'e Gr and - Bas sam"
Ca h i ers d" é t Udés
a f rie a i ne s n 0
38
Vol
X P 189.

-
14 -
Le cadre chronologique de notre étude se situera
donc entre le XVe siècle et la deuxième moitié du XIXe siè-
cle. Le XVe siècle marque la certitude de la présence des
Adj~m~l~ en pays Nzema à travers les sources écrites (1),
et l'historiographie, (2)
Quant au milieu du XIXe siècle, il marque la pé-
riode de la migration des Nzerna-Aduvol~ et leur installation
autour de la lagune Tendo-Ehy.
DIFFICULTES ET PROBLEMES DE DOCUMENTATION
Des difficultés de deux ordres ont émaillé notre
étude. La première touche la documentation écrite et les
données archéologiques. Les sources européennes concernant
le pays nzema sont très maigres et les informations insuffi-
santes.
Le pays nzema n'occupant pas une position centrale
dans le mouvement général des activités commerciales euro-
péennes sur la côte de l'or, cela a pu favoriser aisément
ces carences. Les centres marchands les plus actifs, donc les
plus importants pour les blancs, se situaient entre Axim et
Kor~antin, de sorte que les renseignements sur le passé de
cette zone sont plus riches.
Les rapports fournis par les représentants des
compagnies ont pour priorité d'informer leurs différents
CU Rapport de Va lkenburg p 54.
(2) Hubert Deschamps. Histoire générale de l'Afrique nOlre
et de r~adagascar et des archlpel s p 320. PUF Paris 1973, 298 p.
Pierre Al exanare op ci t. p 11l1)-,--

-
1 5 -
sièges sur le commerce si
bien que les informations sur
l 'histoire des populations restent secondaires. Ouand elles
sont mentionnées, des rapports étroits les 1 ient aux préoc-
cu pat ion s mer c an t i l e sd e s Européens.·
Un guide des sources portugaises sur l 'histoire de
l'Afrique Occidentale (1) montre que celles-ci nous appren-
nent peu de choses sur le passé des Nzema. Les sources écri-
tes qui fournissent quelques données intéressantes sont
hollandaises. Le rapport du Gouverneur Valkenburg fournit
quelques informations intéressantes sur Jumore.
En ce qui
concerne les péri.odes plus récentes les sources britanniques
donnent des information~importantes.
Quant aux données archéologiques sur Nzema, elles
sont inexistantes car aucune recherche n'a été entreprise
dans ce sens. La deuxième difficulté provient des enquêtes
orales sur le terrain.
Nombreux aujourd'hui
sont les détenteurs de la tra-
dition orale qui sont alphabetisés en langue Nzema, et qUl
ont donc tendance à ressortir ce qu'ils
ont lu sur le passé
de leurs ancêtres en minimisant ou en ignorant simplement
l 'héritage de la tradition orale. Certains informateurs re-
prenaient bonnement les informations qui sont contenues dans
les ouvrages d'AMihere Essuah
(2). D'autres nous conseil-
laient de les consulter si
nous voulions avoi.r les meilleures
inforrations sur le passé des Nzema. Ces ouvrages d'Amihere
Essuah; il est vrai, ont acquis une grande notoriété.
(1)
Ryder (A.F.C). Materials for west African history in
Dortuquese archives. OnlVerSllYüT[ondon. Ihe Athlone Press 9? p.
(2) P.mihere Essuah.
Meka"KYe bie l,
I I ,
1 1 1 .
Catholic r'lission Press. Laoe Coast.
136 p,
225 p,
220 p.

16 -
A l'époque où ce dernier recueillait des informa-
tions sur l 'histoire d~s Nzema, les vieux gardiens de la
tradi.ti.on orale n'étaient pas influencés par les connaissances
livresques. Mekakye Bie est donc très important pour la con-
naissance du passé des Nzema.
Cependant, il Y a un danger ~ ce niveau parce que
Mekakye Bie a tendance ~ figer la tradition orale. Cela est
grave pour la multiplicité des informations dont l'historien
a bes?in pour établir les faits historiques. Un problème au-
quel
tout historien qui
enquête sur l 'histoire du Nzema de-
vrait savoir affronter estle suivant,
Plusieurs slegeS de commandement sont l'objet de
confl i ts entre lignages.
(U
Des fami 11 es propri éta ires de
bia (siège) dirigeants ont vu leur droit usurpé par d'autres
familles. Au niveau des tr6nes d'Adoanbo et de Benyinli, ce
problème existe. Les familles usurpatrices ne savent pas
souvent grand chose du passé des villages dont elles ont la
di.rection. Les fami 11 es 1 égi timement propri éta ires des bi a
connaissent mieux l 'histoire des villages parce que leurs
ancêtres en sont les fondateurs. Malheureusement, elles ne
détiennent pas l'autorité officielle au regard de la coutume
pour dire l 'histoire. Dans le Nzema, l 'histoire appartient
théoriquement aux ancêtres et en pratique aux chefs et aux
notables. Or, lorsque le chef est membre d'une famille qui
s'est emparée du pouvoir au détriment d'une famille rivale,
il déforme la vérité historique. Quand il connait le passé
d·u vil l age,
i. l ne do nne pas 1 e s nom s des e s V rai sac te urs,
(t)
Note. James Ackah pense que les confl its autour de cer-
tains bia sont des conséquences dues ~ la scission
du paysqui a suivi
l a guerre ci v·i le. James Ackah
op cit p 186. Voir: Memorandum of YamikE Kwaku p 2.

-
1 7 -
car le contraire reviendrait implicitement à reconnaître
les droits de la famille rivale. Afin de résoudre ce ~robl~­
me, nous nous sommes aussi renseignés aupr~s des personnes
qui connaissent bien l 'histoire des Nzema et qui n'ont pas
d'emblée intérêt à dissimuler des faits passés. Nous n'a-
vons pas hésité à nous informer aupr~s d'étrangers comme le
vieux centen.aire peulh Alagye Diallo qui vi.t dans le pays
nzema depui.s pr~s de 67 ans.
Comment les usurpations de bia arrivent-elles?
Le fils d'un chef pouvait être désigné régent par
les notables. Il aV.aH alors la charge de veiller sur le bia
de "ses p~res" en attendant de trouver l'héritier légitime(1).
Le choix du chef devait être judicieux. Ceux qui désignaient
le chef devaient pouvoir être certains d'avoi.r fait le bon
choix. Si. personne dans le li~nage royal
ne répondait au mo-
ment précis à leur attente, le fils du chef défunt, s'il
était jugé digne fils de son p~re parce qu'étant le fruit de
l'éducation de ce dernier, pouvait être désigné comme régent
jusqu'à ce'qu'un membre du lignage royal
soit intronisé. Un
notable pouvait aussi
être désigné régent (2). Certains
régents profi~ant de la situation ont attribué à leur ligna-
ge le bia de command~ment.
(U Note. Chez. les Nzema, la chefferi e et l' héri tage (Agya)
----
se transmettent par la lignée maternelle.
(2) Henriette Diabaté. LeSannvin un royaume Akan de la
Côte 'd'Ivoire (1701----=--l901) sources orales et hlstoire.
L'enquete de Dla5ate a Ekpun montre que le porte-canne
Bele Kyi désigne'régent, a voulu accaparer le bia au
pro fit d'e son l i g nage. p 702. Uni ver s i té Par i s --r:- 0c ta br e
198~ Vol
IV 733 p.

1
-
18
-
1
METHODOLOG lE
La méthode dont nous avons fait usage reste en
conformité avec la problématique de cette étude.
Il convient
donc d'étudier les origines et le passé des villages fondés
par des immigrants fraichement arrivés dans le royaume, tout
e n
r e t r a ça nt 1a gé nè s e de s g r 0 upe s do nt ils s e r e c 1amen t.
Nous les appelons villages historiques.
Il
faut avouer que cela nous renseigne surtout sur
l'histoire .des familles détentrices des sièges de commande-
ment. L'étude la plus exhaustive aurait voulu que l'on étudie
les origines de chacun des
lignages pris isolément. Mais, ce
serait un travail long,
harassant et à la limite sociologi-
que. Notre méthode a cependant l'avantage de toucher pl us-
ieurs lignages à la fois parce que des communantes entières
arr i va i en t g u i.d·é es par des 1 i gnage s d i ri ge a n t s .
Nous avons interrogé des personnes sur ce qu'el-
les savaient des origines de leurs li.gnages à titre d'exem-
ple et surtout comme complément à celles des fami.lles diri-
geantes. La méthodologie selon nous s'élabore aussi
tout au
long du travail.
En effet, telle ou telle démarche peut être
utilisée par le chercheur p~ur résoudre un problème spécifi-
que qui se pose à lui.
La méthode que nous avons utilisé face au problème
de la chronologie est celle-ci.. Comme la plupart d~ nos so-
ci.étés africaines tradi.tionnelles, les connaissances sur le
passé chez les Nzema se sont transmi.ses par la parole de
gé né ra ti.o n 5 en gé né rat ion s, d' 0 Ù 1es di f fic ult é 5 de da ta t ion
que le chercheur rencontre.

-
1 9 -
Nous avons opté pour un plan thématique sans pour
autant perdre le souci
chronologique. L'essentiel
sera de
montrer comment les évènements se succèdent, s'enchainent
pour créer le mouvement historique. Nous chercherons à si-
tuer chaque évènement d~ns ses relations avec les autres
évènements sans chercher coate que coate à leur attrib~er
un chiffre si cela s'av.ère impossible. Afin de résoudre cer-
tains problèmes chronologiques ou pour expliquer les raisons
qui mènent différents groupes de migrants en pays nzema,
nous ferons appel
aux traditions orales des régions d'où
so~t parti.s ces migrants, et à une large documentation écrite
en vue de faire des recoupements. Nous essayerons de recons-
truire à partir des témoignages, des récits, des documents
écri.ts, de l 'historiographie qui existe sur le passé des
Nzema, des don.nées de l'archéologie, de la linguistique his-
torique et de l'ethnologie les faits historiques.
I~ 0 t r e sou c i
pre mi. ers e rad ' é t a bl i r les fa i t shi s -
toriques en procédant à une critique minitieuse de la documen-
tation. cette critique passera par deux phases: la critique
externe qUI consistera à authentifier l'intégrité et la si-
gnification des témoi.gnages. La critique interne consistera
à nous fonder sur un éventail
divers de témoignages condui-
sant à une. même représentation avant d'estimer avoir établi
le fait historique.
La connaissance du pays nzema et des origines des
hommes qui l'ont peuplé, sont nécessaires pour comprendre
notre problématique.
En effet,
l'organisation de la défense du royaume
en fon.ction de l'espace a joué un r61e important dans le
Nzema. Montrer que les hommes qui ont peuplé le pays nzema
avaient des origines diverses, est un préalable qui permet
de mi.eux comprendre comment ils ont forgé leur unité.

-
20 -
La présentation de l'espace géographique du pays
nzema, est nécessaire pour comprendre le système de défense
que les Nzema ont élaboré, pour prévenir les agressions exté-
rie ure s.
Les cou r s d' eau x par e x'e mpl e se r va i en tee l i gne s
stratégiques surveillées en permanence par ·les guerriers nzema.
Il
est également normal de présenter le pays dont la popula-
tion fait l'objet de cette étude historique.
Aussi, la première parti e de notre plan consi stera à
montrer le cadre géographique du Nzema, à étudier son peuple-
ment en insistant sur les provenances multiples de ses popula-
tions car notre problématique est de montrer comment s'est réa-
lis é l' u nif i ca t ion des fut u r~sN'z'~,m al- n
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Oans un premler temps, nous iPr.~esenteT,ons"llle pays nzema et com-
ment son peuplement s'est fa~">t. Ens'J.Y't~ :r(ous étudierons l'éla-
(y
, v,'
boration de l.'unité des popula~f4o,i)J~r~Origines diverses qui ont
peuplé le pays nzema. Enfin, nous montrerons comment cette
unité a été menacée par la tyranie du roi
Kaku Aka et pendant
l a gue rr e ci vil e qui a sui vis 0 n rè 9ne _

,
PREMIERE PARTIE :
CADRE GEOGRAPHIQU~
ORIGINES ET PEUPLEMENT DU PAYS NZEMA

-
22 -
CHAPITRE 1 : LE PAYS NZEMA
A - LES DIFFERENTES APPELATIONS QUE L'ON A DONNE AU PAYS
NZEMA A TRAVERS L'HISTOIRE
Différents noms seront attribués à travers le
temps au territoire occupé par les Nzema dont les princi-
paux sont: Apollonia, Jumore, Amanahea, Kingdom of Bein et
enfin Nzema. Etudions les, cas par cas.
Î
-
Apol l 0 n ia
Le nom Apollonia serait issu du terme ancien
Cabo de Santa Apollonia attribué au petit "promontoire"
de
Benyinl i.
Les navigateurs Joao de Santa rem et Pedro de
Escobar ont accosté la région un 9 février jour de la Sainte
Apoll ine de l'an 1470. Ces navigateurs portuga is ont appel é
Cabo de Santa Apollonia le modeste "promontoire"
de Beny-
inli (1). En réalité, il ne s'agit pas à proprement parlé
d" un promontoire, ma is de rochers él e'lés.
(2)
Les Anglais qui: ont b8ti un fort entre 1768 et
lnO à Benyinli l'ont aussi baptisé Apollonia, de sorte que
cu Au sujet de la dédi.cation du "promontoire" Cabo de Santa
Apollonia.voir. Cruickshank. Letter~frdmtheGold Coast
. an.d- Slave Coast. Inedit 1-849. lettre datée d-'Atuabo
. (Ad-oanbo.! Apollonia 28 Avril 1848.
(.2)
Lawrence (A.W) trade, c ·astles and forts of west Africa
p 359. Jonathan - Cape, London 1963, 424 p.

- 23 -
cette app~llation a aussi servi à désigner Benyinli (1).
L'ensemble du royaume nzema a également été appelé Apollonia(2)
Apollonia est le nom le plus ancien qui ait été attribué à
une zone géographique précise du pays nzema, cependant les
Anglais après la construction du fort ont contribué à le vul-
gari ser. Le mot Cabo Apoll oni a que l'on retrouve avant la
construction du fort Apollonia dans les sources écrites hol-
landpjses (3) tend à confirmer notre hypothèse.
Le mot "Apollonians"
a fini par déiigner les habi-
tants du pays nzema.
En Côte d'Ivoire, les Nz.ema sont connus
surtout sous l 'appéllation d'Apolloniens qui est la traduc-
tion de 1 'apollonians anglo-saxon. Le pays nz.ema aurait été
baptisé du nom apollonia parce que les premiers navigateurs
qui. ont découvert le pays, ont trouvé que les habitants de
cette parti.e de la côte sont remarquablement beaux et bien
faits comme le dieu Apollon (4). Cette version est moins
vraüsemblable par rapport à celle qui lie Apollonia au
"promontoire"
de Benyinli.
Dans les sources hollandai.ses l'on rencontre le
terme Ancoberse (5) qui. désigne tous les riverains de
l 'Ankobra y compris les Nz.ema de Sanwoma.
( 1) Cru i cks ha nk,.~ CJ.h_te e n ,y eaLs~, Jf~)3.9JJ~ Co a s t.of Afr i ca
p 41. Frank Ca 55 &r 0 L Tl' 1966'34 5p : .
.
A.W. Lawrence. Fortlfled trade-posts. the Engl ish in
West Afri.ca 1645-1822 p 228 Bedford Square London 1969,237 p.
(2)
Furley collection 29 janvier 1848 p 101.
Voir aussi Meredi th (Henry) An account of the Gol d Coast
Of Africa. pp 26-27. Frank Cass & Co LTD 1967,264 p.
(3,)
Van Dantz.ig. Dutch documents relation to the Gold Coast
and the sla'le coast. Coast of GUlnea .1680-1'740 P:'12~ Hague 348 p.
( 4 ) Louis Gustave Binge·r. Du Niger au Golfe de Guinée par
le pays de K~onet le Mossl p 323.
( 5 ) Van Dantzig. Op cit.Dutch documents p 120.

- 24 -
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25
-
2 - Jumore
La carte d'Anville de 1729 mentionne l'existence
d'un royaume de Ghiomer avec des centres comme Albiani et
Tabo. Albiani est proche du terme Abenyi
qui
en langue n~ema
se dit Benyinli... Albiani est probablement une déformation de
Abenyi
(Albi/AbE; ani/nyiJ. Tabo est la déformation d'Ado-
anbo (Tabo-Tuabo-Doanbo-AdoanboJ. L'établissement d'Issigny
mentionne que vers 1670, un peuple nommé Ochin s'est trouvé
confronté à l 'Apollonie dont les naturels, c'est-à-dire les
autochtones sont appel és Guiomo ou Gouioumray (1).
Les transcriptions suivantes que l'on retrouve
dans différentes sources, à savoir Jumore
,
.Jumoree "2),
Gui.omo, Guioumray, Ghiomer, Ajomoro concernent tous
l'espace
géographique du Nzema actuel
ou de sa population. Cela prou-
ve qu'en dépit de leurs transcriptions apparemment différen-
tes,
ces termes désignent une méme réalité que les Nzema pro-
noncent Adj~m~l~.
Comme l'indique l'Etablissement d'Lssigny les
Gui omo 0 u Gui 0 umr a y son t
les na tu rel s (p 0 p u lat ion s) de l' Apol -
loni~. De nos jours les Nzema qui dépendent de l'autorité
trad-itionnell e de Benyi.nl i se désignent sous le terme Adj::>m ~b.
On pourrai.t se demander pourquoi les Nzema qui
dépendent de
l'autorité traditionnelle d'Adoanbo se nomment E1Emgbele-
Az.a ne et non pas Adj:J m;:> l ;:>. Cel a est à no t r e a vis une con s é -
quence de l a guerre c i.vi le.
Par l' adopti.on d'un nom nouveau
et le rejet de l 'anci.en nom Ad'j:>m)1J
r1entionné depuis
le
XVIIe siècle par les sources écrites, ceux d'Adoanbo
(1)
Loyer (G) "Journa 1 du père Loyer"
in l' ctàbl i.ssement
~_'l s sig ny. p 178 - 179.
Par i s La r 0 s e 1 93 5,
243
p.
(2)
Rapport de. Val kenburg p 54.

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A ,"lA? OF THE GOLO COAST
trom lssini to Alampi
by
M.D. ANVILLE
A, . .'il 172'j
1
p..
i

-
Z7 -
montrent leur rupture avec l'autorité ancienne de Benyinl i.
Nous pensons que 1e nom Adj:Jm:)1-:> ad' abord dési gné un groupe
de gens qui
seraient parmi les premiers mentionnés dans
l ' es pace gé 0 g r a phi que du Nze ma a c tue 1.
Ils son t
1es f 0 nda -
teurs du royaume de Ghiomer que mentionne la carte d'Anville
de 1729 (1). Ce terme s'est étendu et a pu ~ certaines pé-
riodes désigner toutes les populations de l 'Apollonie et de
son espace géographique. Remarquons que des Adj:m::>l:> peu-
plent le village d'Apatam et occupent l'espace un peu en
amont de l'Ankobra au Nord d'Axim. Ces derniers sont proba-
b l e Ille n t
une f ra c t ion des Ad j.:1 m.:> 1;1 de l' Apollo nie. Le j 0 ur na l
de Louis. Oammaets peut ~ ce sujet nous écl airer.
Il Y est
mentionné que"les exilés de Jumore"
ayant assassiné Corroquo
qui venait de mettre pied au Cap Appolonia,
se sont refugiés
~ Cobre (2). C'est dire que les refugiés de Jumore se sont
refugiés vers l'Ankobra (:j). Ces refugiés de Jumore ne sont
donc autre que les Adj.,m:>l::> qui sont au Nord de la région
d'A x fm: et· qui 0 n t pou r ce nt r e p r i nc ;: pal
Apat am.
Sur 1a carte pol iti.que des côtes de l'or et des
esclaves dans l 'ouv.rage de Van Dantzig, Jumore y est mention-
né comme un simple point géographique quise situe ~ l'em-
pl acement de Benyinl i
(4).
La carte d'Anville appelle quelques commentaires.
En effet,
le royaume nzema y est divisé en trois entités
distinctes. qui sont: Kin9r1~n of Ghiomer (5), Old Assini et
(1)
Voir carte d'Anville de 1729. Voir Supra p 26.
lif Furley collection. N6. Journal de Louis Dammaets p 89.
(3) Cobre est une autre transcription d'Ankobra.
Voir
Will iam Bosman. A n~~ and accurat~d~sc~iption of the
cdast df Guinea. p 4.
Frank Cass & Co LlO 1967, 577 p.
(4 )Van DantZ-ig. Les hollandais sur la côte. de Guinée ~
l 'époq~de l'eSSor de1 'Ashantlet du Dahomey 1680
T74LJ: p no. Paris 1980, 326 p.
(5) Note. Des Marchais parle aussi du Goimere
Est et du
Coimere Ouest.

-
28
-
Ankobra. Cela est une preuve irréfutable que les européens
ignoraient (1) que le territoire allant de l'Ankobra aux
lagunes des Vétéré (Ehotilé) constituait un seul et unique
royaume. La carte de Moure ne mentionne pas le royaume de
Jum·ore. C'est aussi le cas de O'papper dans sa description
de l'Afrique (2). Or le rapport de Valkenburg (3) qui date
de 1650 par l e du pays de J umor e e.. L' e r r eu rd' Anvil lep r 0 uve
que les européens ignoraient le système qui régissait l'or-
ganisation politique des royaumes akan de la côte. L'exis-
tence de plusieurs chefs qu'ils nommaient caboceiros les
menait à croire au manque d'un pouvoir central .. Les portu-
gais par exemple ont cru que la région d'Axim connaissait
une organisation pol itique faible parce qu'il s y. ont trouvé
différents chefs.
Les traditions orales soutiennent malgré tout que
le royaume nz.ema faisait frontière à l'Est avec l'Ahanta (4)
et que les chefs EvaloE d'Axim dépendaient du trône royal
ahanta d'Awusua (Busua) dont Badu Bonzo fut le premier roi.
Selon Alagye Diallo ce serait à l'époque coloniale, que
l'administration a donné la possibilité à certains chefs de
s ' é r i ge r en :lm an hyen l e (5) a pr è s qu' ils aie nt ver s é un ce r-
tain quota d'or. C'est ainsi que Nsanye, Apatam et Bol~fo
(Axim) ont eu des ~manhyenle. Auparavant le chef de Nsanye
était un safohyenle (chef guerrier) du r~i ahanta d'Awusua.
(U Voir William Bosman op cit. p 492.
(2)
Voir carte de Moure. Voir O'Daoper. Description de
'1 ' Af r iq ue .
.
'
(3) Rapport de Valkenburg pp 54 - 55.
(4) Amihere Essuah. Mekakyë bie II l P 6 - P 7.
(5)
L'?manhyenle est le roi supréme du royaume.
VOlr
l'enquête auprès d"Alagye Diallo.

,
Fig. 9
CARTE
HOLLANDAISE
DE
MOURE
7629
44 .
Map of the Gold Coast' 829
r-
_
M.p of the Regions DI the G.C. in Guinea as we have enqutred on yarious places on Ihese coasts Irom
Iha mesl GKperienced Blacks and 50 far as our nalion visilS here (1 hi, region) ordinarily and have
QUfsolves 8150 experienced (found). This for the 'jrSllime sa (galheflld) broughl (ogelher in the inlerest
1
--- __01 Ihasewho 1ake speculalion in her, lil! by somebodyeIse abener one willbedone.
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Dona (his 2Slh Deceni;;ler 1629in Guinea at Moure
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20. FUlu. CoUI, W.1i .... mlil. u,rlvlll~I,
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Clboco'l
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21. Slbo.. cour. W.f.uINjlleo'
Mour •. UllvllI.g"
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27 fila.
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JO. F.nl'rn. COIlI. W E. rm" Duoh. Oon P.d,o·'
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J1. SOl\\QUIOI
J1.""8.C. rh .. m"k.' 01 Ac".
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Ani' Co 111 W.f hamlol. 1.. I'>'ng \\/iU.g.,
33. AIIW.I\\o or 1
counl'y or J.nconcomo;
e..ru"J. P'PO'" ,p3ndo, A;ob,. T..cor,ri) or Anl',
v.ry prone 10
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M.ou .. uno""
(1]
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Pold.rbiy. (I"vlr. Mounr.in.
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M.mp •. R.ch in gold
N.w 8ij.mb... Old BII.m 6ij.mb •• 8Ifc""
10 SI'bu.
J.co. Coo. brOCI. Linr. a.t.cu
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IJ L.b.dl

- 30 -
Jumore est donc une transcription européenne de
Adj:/m.:>lj groupe fondateur du royaume de Ghiomer dans l'es-
pace géographique du pays n~ema actuel.
3 - Amanahea
Bowdich fait cas dans son ouvrage du petit royau-
me d'Amanahea (lj. C'est au XfIIle siècle période du règne
de Amihyia Kpanyinl i que les peuples voisins ont appelé les
Nzema,Amhyiafo (2), c'est-à-dire les sujets d'Amihyia. Ce
dernier fut l'un des roi s d'ont le règne a été des pl us glo-
rieux d'après les traditions orales ..
James Ackah place le règne d'Amihyia peu avant
cel uide Kwas i qui se rai t mo rte n J u1 n 18a 1 (3). 1les t don c
probable que le règne d'Amihyia ait eu lieu pendant le
X[IIIe siècle. Henriette Diabaté situe le règne d'Amihyia
Kpanyfnli entre 1752-1779 (4).
Amihyia Kpanyinli a effectivement regné pendant
le XVIIIe siècle car c'est lui qui a invité les britanni-
ques à veni r bâti r le fort Apollonia dont l es travaux se
sont déroulés entre 1768 et 1770. Paradoxalement, main,tes
sources écrites qui mentionnent le nom Amanahea datent du
XIXe siècle. Bowdich mentionne ce terme 'en 1819. Çruickshank
mentionne aussi le terme Amanahëa en 1853 (5). Le Furley
(1) Bowdich (T. EdWard) Mission frdm cape coast castle
td Ashantee p 168, Frank Cass & Co LTD 1966, 512p.
(2) Aboagye (Kwasi p.A) op cit. pla.
Ndte. Le suffixe Ifol est désignatif. Amihyiafo veut dire
- -
ceux d'Amihyia.
(3) James Ackah. Op cit. p 77.
(4) Diabaté (H) Op. cit p 554.
(5) Cruickshank
Ei.ghteen years on the Gold Coast of Africa.
London 1853 vol p 41 ..

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- 32 -
Collection (journal
1870-1872 p 45) parle d'Amenichia. Le
Public Record Office (T70/999J mentionne les mots Amonhia
ou Ammonhia. Ahmelyiah est aussi mentionné in (Francis
Swanzy. Minutes of the select committee on west coast
Africa 1842. Voir aussi
A D ~'5/330 National Archives, Accra).
Nous sommes d'avis avec James Ackah pour dire que tous ces
termes (Amenahea, Amanahëa, Amonhia, Ammonhia, Ahmelyiah)
ont un lien indubitable a~ec Amihyia Kpanyinli souverain
nLema appelé égalemsnt Amihyia Ang~l? (1). Son nom sera at-
tribué à ses sujets ainsî qu'au royaume tout entîer.
4 -Kingdom of Bein (2)
lei, le nom de la capitale a été étendu à tout le
royaume. Bein n'est autre que la transcription anglaise de
Benyinli le centre principal où résidait le souverain du
royaume. L'extension du nom Bein à l'ensemble du royaume
montre que Bein en était la capitale et confirme la préémi-
nence ancienne de Benyinli par rapport à Adoanbo.
5- NLema
Nzema est le nom réel du pays qui fait l'objet de
la présente étude, de ses populations ainsi que de leur lan-
gue. Mais ce nom ne devient usuel auprèi des étrangers que
bien plus tard par rapport aux app~llations dont nous avons
déjà fait état. Les sources écrites qui mentionnent le nom
(t)James Ackah. Op cit. p 4 - 5.
Note. Les traditions orales betibe (Eotilé) parlent du roi
nzéma Amihyia Angola.
Diabaté. Op cit p673 - 674.
(2) Voir carte de Longman du 9 juin 1812. Voir Supra p 24.

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NZEMADA~SL'ESPACEAKAN
(Adaptation d'une carte d'fienriette Diabaté)
iD Le
)anpvi_rJ un
r'oyau:-~le' 0 k.an·.rl.F: la C'0~'e­
d'Ivoire 1701-1901. Sources orales et histoire.

-
34
-
nzema sont assez tardives
car elles datent de
la deuxième
moitié du XIXe siècle il).
Il
est difficile
de dire exac-
tement la période
pendant laquelle le
terme
Nzema a désigné
le
pays et ses populations.
Deux principales versions ora-
les expliquent l'origine du mot Nzema.
L'une dit que Nzema-
'lient de
l'expression anyi "Menzema"
(je ne
sais
pas)
(2).
L'autre dit que Numa 'lient de "Njeba"
(traquer)
(3).
Nous montrerons
que
le nom Nzema marque l'atti-
tud-e des
souv.erains qui
accuail1ant les migrants arrivés
dans
le
royaume cherchaient à les intégrer à
leur ensemble
pol itique et social.
Nzema à notre avis devait être la mar-
que
de l' é 'l0 1 ut ion 'l ers 1 1 uni t é des co mm u n a u tés dive r ses
qui
s'l.nstallaient dans
le:pays.
C'est le
26 février
1930 que Nana An::> Adjei
l de
Western'_Nzema,
a demandé auColoriial Secretary d' interve-
nir auprès du gou'lernement anglais,
afin que
le nom correct
(Nzima)
du
peupl e à l'Ouest du Di stri ct d' Ax im,
soi t
uti 1 i-
sé en
heu et place d'Apollonians
(4).
Le Colonial
Secretary
a donné une
suite
positive à la requête
de
Nana An, Adjei
l
et a officiellement reconnu le nom Nzema.
Très vite
le nom
Numa
sera
utihsé
dans la Gold- Coast survey maps
(5).
Mais
comment se
présente
le pays nzema du
point de
vue géogra-
phique ?
(1)
Singer.
Op cit.
p 275.
(2) Aboagye
(Kwesi)
op cit p 9.
V_oir aussi Ackah op cit apnendix 3
p 8.
(3)
Diabaté op.
cH.
p 690,
Enquête auprès d'Amihere
Essuah.
(4]
Nana Annor Adjaye. "zima land.
Headley Brothers -
Lon do n 1 93 1 P 8 3 - 84.
(5)
SNA 31/27 Appolonia Eastern and western
renamed
Eastern
and We~tern Nzi_ma. National Archives of Ghana. Accra.
Voir Ackah
(James)
op cit p 5.

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Native States" 1946.
ET EASTERN ~ZEr'A

- 36 -
~ - ASPECTS GEOGRAPHIQUES
a - Relief
N~ema apparatt comme un pays plat (1) avec ça et
l~ quelques élevations peu importantes comme les coll ines
d'Amihyia Bile, de Sanwol1a, de Teleku, d'Awean et de Ken~We.
N~ema a un.. relief de plateau p~u dissequé (2] avec
des vallées peu profondes dont celles de la TanoL et de
l'Ankobra. Vers la côte, l'on rencontre des plaines 1itto-
rales constituées de dépôts littoraux émergés. Elles sont
1i.mi tées vers l'océan par un cordon de sabl e.
b ~Climat
La régi.on nzema est très arrosée. Son climat est
pratiquement identique ~ celui du Sud-Est ivoirien.
Il s'a-
git d"un climat équatorial que l'on qualifie ici de type
attiéen avec un faci.ès 1 i.ttoral qui se caractérise par une
pluviométrie assez contrastée en quatre saisons.
Une grande et une petite saison des pluies en juin
et octobre entrecoupées de deux saisons sèches (3). Les pé-
riod~s pluvieuses vont de mars ~ juillet et de septembre ~
novembre avec d~s maxima en juin. La moyenne annuelle des
précipitations avoisine ou dépasse deux mètres. Les minima
d'e plui.es sont enregistrés pendant le mois de janvier. Il
(1) r'fered'ich (H). Anaccount of the Gol d Coast of Afri ca p 54.
(2) Adams (D.nA Ghanageography p 62.
London EC4 192 p.
( 3) 'N dt e. La gr and e sais 0 n des plu i e ses t a ppel é f 0 sel e .
La petite saison des pluies est appelée boklle
(par les NZema).

37
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PLUV[O~ETR[EDU PAYS NZEMA

- 38 -
n'existe pas de mois absolument sec. Des averses se produi-
sent pendant les autres mois de l'année. De faibles préci-
pitations ont lieu en janvier, février, aoOt et septembre.
La peti.te saison des pluies va d'octobre à novembre.
En
janvier, le régime del'harmattant rend le temps brumeux,
la température baisse à 12°, à Axim (1). Elle est très é1e-
vée pendant la journée, environ 35°. La saison des pluies
se caractérise par une température moyenne quotidienne de
29°, une forte humidité relati~e supérieure ou égale à 85°.
Le ciel est souvent couvert par des nuages cumuliformes
La saison sèche vers la fin dU.mois d'aoOt se caractérise
par une température asseL basse la nuit, environ 25°.
c -Végétation
L'on rencontre dans le NLema trois type de végé-
tations,la forêt dense sempervirente (2), les formations
hydromorphes et les savanes 1 ittorales.
1- La forêt dense sempervirente est une formation
fermée composée de trois stractes avec un recouvrement her-
bacé très faible.
Il existe à certains endroits une stracte
arbustive assez abondante, riche en espèce et une stracte
arborée 1âche.
2 - Les formations hydromorphes se composent de
forêts-marécageuses et de mangroves. On les rencontre sur
les bords de l'Amanzule, sur le cordon lagunaire de l'Ehy,
sur les pourtours du lac tandane à NLuleLo et à AmaLule à
Awiane (Half-AssiniJ. Entre ADu et Awiane il y a une forêt
(1) Adams (D.T). A Ghana geography p 71.
( 2) Ada ms I ' a ppelle "c 10 se d for est" p 77.

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FORET DENSE SEMPERVIRENTE DU PAYS NZEMA
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-
40
-
marécageuse appelé ezia nu (dans les marécages). Sur ces
- - - -
sols hydromorphes dépressions et cordons alternent avec une
prédominence des pa1m.iers raphi.as(graci11is) que les Nzema
nomment d:lka.
Les mangroves, une formation monotone et pauvre
en espèces peup1 ent 1es rives basses des embouchures de 1a
lagune, de la Tano!, de l'Amanzu1e, de la lagune Ehy et du
lac Tandane.
En général, ces mangroves se composent de deux es-
pèces qui sont l' avi.denia et le riz.ophora racemosa. Elles
ont d'es racines échassées qui s'adaptent bien à leur vie
aq ua t iq ue .
3 - Les savanes littorales
Les savanes littorales sont une formation herba-
cée à trois stractes dans le niveau de grandeur
1) les petites formations herbacées de 20 à 30 cm ;
2 ) 1es formations herbacées moyennes. de 5a.à 70 cm ,
3 )
1es formations herbacées supérieures qui peuvent
attendre 1 ,80 m.
Ces savanes littorales sont appelés fiene par les
Nzema. On les rencontre dans la z.one littorale au Nord de
Benyinli, d'Adoanbo et de NgalEkpole jusqu'au rives de
l'Amanz-ule. il en existe à Aziema et près de Nzulezo. Elles
sont souvent inondées pendant les saisons pluvieuses, les
rendant inaptes à la culture.

- 41
-
d - Hydrographie
Dans l' ensembl e, de nombreux cours d'eaux pa rcou-
rent le pays nLema.
Il
existe deux fleuves d'assez grande
taille qui
sont la TanoE à l'Ouest et Siane
(Ankobra)
à
l'Est. Al' intérieur du territoire,
le seul
cours d'eau qui
peut être quai ifié de fleuv.e est 1'Amanzule.
Le reste des
cours d'eaux sont des rivières dont les tailles sont très
variées.
Leurs débits sont soumis aux variations des fac-
teurs climatiques c'est-à-dire les variations thermiques et
pIU'liométriques.
Il
existe donc un parallélisme pluvio-
fluVial.
En effet.
la période des hautes eaux se produit
pendant ·la·saison des pluies tandis que célie des basses
eaux a lieu en saison sèche oD
les
ruisseaux se déssèchent.
L'écoulement se fait
par drainage exoréique,
de ruiss~aux à
ri:vières,
de rivières à rivières
en fonction de
la
taille,
de rivières à fleuves
puis
les eaux atteignent
l'océan.
Si
l'écoulement général
aboutit à la mer, certaines
gagnent le lac Tandane et la lagune
Ehy.
Le réseau hydrographique est donc très hiérarchi-
sé.
A titre d'exemple,
la rivière Alehiala au Nord d'Awiane
est
l'affluent du Nv!hiE qui
à son tour se jette dans
la
lagune Ehy.
Entre B::Jnyelf. et Kabenlasuazo,
la rivière Kç,d€.
se jette dans le Domunl i·
qui à son tour se jette dans l'o-
céan.
La rivière B~s,kl'.. qui
se jette dans
le lac Tandane
est alimentée par différentes rivières. A l'Est l'Ankobra
possède divers affl uents, de même que 1 a Tano€.
à l'Ouest.

- 42 -
Au centre du
pays,
l'Amanzule reçoit les eaux de
rivières de
tai 11 es diverses.
l I s e jette 1 ui
même dans l'océan près
du
village d'Azuloanu
(1)
l'une des
places historiques du
peuple
nzema qui,
a des origines diverses.
Les
cours d'eaux ont joué un
rôle important dans
le
peuplement parce que les migrants
les ont longé,
puis traversé
avant de s'établir dans
le pays nzema.
Les
traditions orales
évoquent notamment 1 a traversée de l' Ankobra, de 1 a TanOE,
de
la lagune Dwenye etde l' Amanzul e.
Le cadre géographique a i n-
fI uencé l' impl anta ti on même des vi llij.ges
parce que 1 es mi grants
recherchaient des sites qui
re~plissaient certaines conditions
telles que la présence d'eau et de terres fertilès.
A partir de
certains cours d'eaux
ldngés
parles ~igrants, l'on devine aisé-
ment leurs lieux d'origines.
( 1)
Note.
C' est par un c a na 1 que
l'Am an z u 1 e se jet te dan s
l'océan atlantique.
Voir Ackah
(Jarres)
op cit p 3.

-
43
-
CHAPITRE II
DES ORIGINES
A _ Origine générale des Nzema
Les traditions orales soutiennent que les Nzema
viennent tous d'Awean-wean qui, dit-on, est au-d~la des
grandes savanes (fiemgboleJ proches du désert (.~s[lE.) .(1)
Des traditions orales recueillies à Takyiman affirment que
les lointains ancêtres des Akan viennent de Sarem (2) (sa-
vane). Awean-wean était très ~aste. Il y vivaient outre les
ancêtres des futurs Nzema, les ascendants des futurs Anyi,
Ahanta, Fante, Sefwi, NzandelE., ~valof:, Egwi ra, Bono etc.
Les Nzema et les autres rameaux du peuple Akan
n'existaient pas telles que l'on peut les voir de nos jours.
Les clans et les différents lignages se préoccupaient de
descendre progressivement vers la zone forestière en se re-
groupant selon divers critères d'affinités. A Awean-wean,
vivaient des populations de diverses origines qui parlaient
des langues et pratiquaient des coutumes différentes (3)
Nana Boafo Nta apporte à ce sujet des informations intéres-
santes car dit-il
"Awean-wean était un grand pays étendu.
La population était composée de personnes venant d'ici et
là, c'était tout ce monde réuni qui habitait Awean-wean"(4).
Ce vaste territoire peuplé de populations hétéroclites, les
Nzema et les Anyi lui donnent le nom générique d'Awean-wean.
(1) Aboagye CKwesi) op cit p8
Amihere Essuah. Mekakyebi.e III p 58
Dia bat é CH e nrie t teJ 0 p Cl t P 690 ; p 700.
(2) .D. M.
Wa r r en. Ko.B rem p0 ng. Tee hi man t rad i t ion s p 59 P 42 P 47.
( 3) Dia bat é (HJ 0 pei t p 280. v. 0 i r l' en quê te de Kw a me Ye boa
Daaku à Nkwanta n° 2 en Aowin in thèse de Diabaté p 587.
(4) Ibidem. Enquête de Diabaté (H) à Angye (Enchi) p 572.

- 44 -
Il serait faux de penser qu'Awean-wean était une cité, car
un espace restreint n'aurait certainement pas pu contenir
l'ensemble des populations qui se reclament d'Awean-wean, ~
moins qu'il ne s'agisse d'une v.éritable mégalopolis, ce qui
~ cette époque est horsde question. L'immensité de cette
région explique pourquoi de nombreux groupes Akan se récla-
ment cl" Awean -wean •
L'origi.ne générale des Nz.e[J1a est commune ~ celle
du peuple Akan dans son ensemble, elle se situe dans le ca-
dre du mouv.ement général des peuplades Akan vers le Sud.
Nous pensons que 1es Nz·ema, à l' image des Akan comme de tous
les peuples noirs africains, exception faite des négrilles,
des hottento et des boshiman sont originaires des vallées
du Nil et de l'Omo (la grande Rift valley). A ce sujet,
Teilhard de Chardin écrit:
"De toutes façons, aussi bien par l'importance de
ses formations pléistocènes
que par sa position
géographique au foyer même (présumé) de l'évolu-
tion des faunes afri.caines pliocènes, le Rift
se détache de plus en plus clairement comme la
région du monde où nous pouvons espérer cerner
de plus près que nulle part ailleurs la question
des origines humaines".
(1)
Cette thèse réveille la susceptibilité des historiens euro-
péocentristés. Remarquons cependant que ~'il est vrai que
les Mélano-Africains sont originaires de la Vallée du Nil et
(1) Pierre Teilhard de Chardin. "Les recherches pour la
découverte des .origines ,humaines en Afrinlle ~u Sud du
Sahar-a"·.i~:L'anthr.opQlogie.tome
58, n01- 2.p 74-78(p78).
Camille Arambourg"L'homlnien fossile d'oldoway" in
Bulletin de la s6ciété~réhistoriqué française
tOiile [ VLI fa s Cl c u 1e 3 - 4 1960 p 227.
Voir aussi Obenga (Théophile) l'Afrique dans l'antiquité,
Egypte pharaonique/Afrique noire p 2. Présence africaine, Paris 4[
Voir également Cheikh Anta Diop. Nations nègres et
~~ture p 371; P 311; p 312. Pr&sence africaine, Paris
572
p.

- 45 -
de l'Omo, cela ne signifie nullement qu'ils ont tous parti-
cipé à l'élaboration de la civilisation pharaonique. En ce
qui concerne le cas spécifique des Akan, plusieurs foyers
de dispersions successifs sont à retenir. La région tchad-
bénoué, puis le Niger Moyen, la Volta noire, le Comoé, le
bassin du Pra et de l 'Ofin et enfin les lagunes orientales
du Sud-Est de la Côte d'Ivoire actuelle. L'une des origines.
des proto-Akan que l'on situe autour de la région du lac
tchad, s'expli.que par le fait que l'ensemble lingustique
Kwa auquel appartiennent les parlers akan ont leur berceau
dans cette région (1j. Les proto-Akan sont partis des val-
lées du Nil et de l'Omo pour s'établ ir dans la région tchad-
Bénoué. Cette zone géographique très arrosée et giboayeuse
a pu attirer d~ nombreuses populations. Puis ils amorcent
une progression vers l'Ouest. Au deuxième millénaire sous
l'effet du dés sèchement du Sahara, ils descendent vers les
régions forestières du Sud. Les Mélano-Africains selon
Guy Rachet occupaient la zone du Sahara jusqu'au bord du Nil
où ils représentai.ent une partie importante de la population
prédynastique de l'Egypte (2J. Hugot (H.T) est aussi d'avis
que les mouvements mi.gratoires des populations Mélano-Afri-
caines vers le Sud sont liés au dés sèchement du Sahara de-
pu i s l e de ux i.èm e mil l é nair e a van t J. Cet à l' a c c roi s sem e nt
de l a pop ulat i.o n (3j.
Les anciens foyers de dispersions expliquent les
orlglnes nordiques dont diverses traditions orales akan font
états. Le peuplement des régions akan est donc le résultat
(1) Pierre Alexandre. Op ci.t p 378.
Terray. (Emmanuell.Une. hi.stoi.r'e du royaume Abron du
. Gyaman .Des oriain~s~"la 'conqLiêté'éô~(Hl-iale,[ixLl-n
Pii~is 1984-361 p.
(2) Rachet (Guy) L'univers de l'archéologie. Technique/
Hfstoire/Bilan. p 157. Marabout Université 1970 - 311 p.
(3) Hugot (H.J) Le Sahara avant le désert p 46.
Editions des Hespérides - Colombes 1974.

- 46
-
d'une dislocation continuelle de populations venues de l'in-
térieur des terres. Le'Professeur Niangoran-Bouah affirme
que les signes graphiques des poids akan à peser l'or, sont
tout à fait identiques aux signes qui sont gravés sur les
montagnes et dans les grottes du Sahara (1).
La thèse sur ,l'origine nordique des Akan n'entre
pas en contradiction avec l'état d'es recherches archéologi-
ques actuelles, bien au contraire. Celles-ci montrent que
les traces d'occupations humaines dans la région Nord sont
plus anciennes que celles des Lones forestières. Alors que
les archéologues ont découvert des ossements humains très
anciens dans le Sahara, il s n'ont rien trouvé d'identique
dans la région du couvert végétal. Dans un article, Raymond
Mauny montre que les restes humains et l'industrie liés au
Sahara méridional, c'est-à-dire négroi"de, ont des sites qui
s'échelonnent entre la fin du paléolithique supérieure et
la fin du néolithique cependant que, dans la zone du couvert
végétal tous les sites les plus anciens datent du néolithi-
que (2).
Avant que des découvertes futures ne viennent
peut être contredire les données archéologiques présentes,
nous considérons que l'origine nordique des Akan ne fait
aucun doute.
Les traditions orales font aussi du Bono l'une des
étapes capitales dans les origines des Akan. Venant du Nord,
(1)
Niangoran-Bouah "Poids à peser l'or et les problèmes
de l'écriture chez. les Akan de Côte d'Ivoire et du
Ghana"
in Colloque inter-universitaire Ghana-:
Côted'lvoi.re p 85.
Idem "Vi sages cul turel s des Nzema et Abouré de Grand-
Bassam"Frat/Mat du Vendredi 6 juin 1986 p 9.
(2)
R. Mauny "Catalogue des restes osseux humains préhisto-
riques trouvés dans l'Ouest afri ca i n" in Bull eti n de
l' InstLtu.t Français d'Afrique 'noire tome XXIII nU 1-2
janner-avri 1 1951,

-
47 -
l es ancêtres se sera ient insta 11 és dans le Bono. Les Nz.ema
disent que la grand'e majorité d'es clans qui ont fondé les
royaumes akan viennent du Bono CU. C'est dans 1e Bono,
royaume akan septentrional que ce serait élaboré la civili-
sation aka~. La politique un,ificatrice desB6~ohene (rois
BonoJpour rassembler dans un même moule ces peuplades di-
verses, ~a contribuer à la répan~re. Si les peuples du bloc
akan aujourd" hui vi,vent dans un même continuum culturel,
c'est-à-~ire parlent des langues plus ou moins proches et
pratfquent d'es coutumes similaires, il n'est pas dit qu'ils
appartiennent au même fond génétique. Dans beaucoup de cas,
il n'y a pas correspond'ance entre les pratiques culturelles
et 1e f 0 nd gé né ti que. Au f li ~u te mp s, des peu pIe s se dis-
loquint, se forment sur les cendres de ceux qui se sont al-
terés, cela au gré des évènements politiques, linguistiques
et culturels. LI arrive que des peuples avec l'éloignement
de leurs régions d'origines et le contact d'autres peuples,
finissent par perdre leur langue et leur culture originelle.
Ces réalités historiques i,ndénfables, doivent nous permet-
tre de comprendre, que quand bien même Awean-wean est aujour-
d'hui peuplé par d'autres populations, il ne démeure pas
moins le lieu d'origine des Akan en général et des Nzema en
particulier. Toute la controverse autour d'Awean-wean vient
de là.
3 - La ~r6blématique Aw~a~-wean
Un problème Awean-wean existe. Des historiens
s'appuient sur deux raisons principales pour affirmer qu'il
s'agi,t d'un mythe. Awean-wean disent-ils ne peut être le
lieu d'origine de tous les Akan ,parce que ce terme ne repré-
sente historiquement rien pour certains groupes akan (2).
(1) Amihere Essuah. Mek~kye bf~ III P 58.
Aboagye (K) op Clt P 8.
(2) Diabaté "Agnouan-Agnouan, origine de tous les Akan
un mythe". in ID n° 759 du 25 août 1985 p 28~29.

- 48 -
La seconde est que les traditions orales ne situent pas avec
exactitude où Awean-wean se trouv~.
Les 1 ieux géographi.ques que l'on donne à Awean-
wean sont les suivants : (1)
- la région de
Tombouctou
- la région au-d~là du Brong actuel
- le désert du Sahara
- 1e No rd
dans les reg~ons des musulmans
- derrière la grande savane du Nord
- le Nord-Est de la C6te d'Ivoire actuelle
- le Nord du Ghana actuel
- la région d'Angye (EnchU
la région de Kumase.
Le prem.i.er argument aILancé par les historiens de
la thèse mythique ne tient pas. Awean-wean n'est qu'un mot
générique util isé seulement par certains akan (notamment
N~ema et Anyi) pour nommer cette région septentrionale d'où
sont originaires leurs lointains ancêtres et où le sable
s'étend· à l'infini. Il est évident que dans ce cas, ce ter-
me générique n'évoque rien pour certains akan. Cela ne si-
gnifie pas pour autant que les lointain~ ascendants de ces
derniers ne sont pas originaires de ces régions septentrio-
nales. Quand' bien même le terme Awean-wean n'évoque rien
pour les Akan Twifo';) (locuteurs du twi), ils di sent que
(lJOfabaté (H). L~S~n.rivin uhroyaume Ak~nde la C6te
d'Iv.oire (tlO1=190rJsources orales et histone
enquetes a Angye p 573 ; p 493,
- enquête auprès de Maame. Adjoba Ekyi. Annexe 10. P 377
- Ni:angoran-Bouah. "Le pays Abouré". Annales de l'Uni,'
ver s it éd' Ab i dj an - 1965 .

49 _
leurs ancêtres '<iennent de Sarel.'.l la grande savane septen-
trionale.
(U De ce point de vue,Sarem a la même signifi-
cation qu'Awean-wean. Nous pensons qu'Awean-wean est la
façon la plus expressive pour certains akan de rappeler les
origines nordiques de leurs anc!tres.
Le second problème que pose Awean-wean est sa
situation g~ographique. Quand les historiens posent la ques-
tion sur '1 'end'roit où les traditions orales situent Awean-
wean, ·ils s'attendent en r~alité à des précisions guidées
par la g~opoliti.que et l'ethnographie actuelle de notre
sous-r~gion.L'histori.en devrait plutôt garder en esprit
qu'en ces époques ~loign~es, il n'y avait que des vastes
étendues de terres. Il n'existait ni Côte d'Ivoire, ni
Ghana, ni Mal i, ni Burkina-Faso mais qu'Awean-wean embras-
sait les zones septentrionales qui s'étendent sur nos répu-
b l iq ues a c tue Ile s .
L'impréci.sion de la tradition orale est révéla-
trice de cette r~alit~ passée. Plutôt que d'être considérée
comme une faiblesse dans l'information, l'imprécision des
trad'itions orales est un ind'ice important. Pourquoi deman-
der aux gardiens de nos traditions orales d'exprimer des
réalités r~centesqui dans les temps passés n'existaient
pas ?
Où se si~ue Awean-wean ?
Parmi les peuples qui se réclament d'Awean-wean,
tous ne se sou'<iennent pas d'une étape en Aowin dans la
région d'Angye. Claude Hélène Perrot situe Awean-wean près
(l)D.M. Warren. K.O. Brempong. op cit p 59
P 42
p 47.

-
50
-
d'Angye, précisément dans le Kulofoan (village abandonné)
appel é Nguand'a E,ya (l) '. Henriette Diabaté parl e d'un Awean-
wean situé dans l' Aowin ancien (2). Cependant des enquêtes
menées à Angye permettent de dire que les Aowin eux-mêmes
ne situent pas Awean-wean dans leur pays. Les intéressés l~
situent dans les régions septentrionales de notre sous ré-
gion (3). Lé Kulofoan dont parle Hélène Perrot a toujours,
été appelé Nguanda tya et jamais Awean-wean. C'est là que
les Sohié et les Anabula ont installé An~ Asema et ses su-
jets. Nguand'a eya était un graud centre de rencontre.
Il
est sacré de nos jours et fait l'objet d'une surveillance
particulière d'e la part des autorités traditionnelles
d'An~ye parce que ce lieu est d'une haute importance histo-
riqueet religieuse pour les Aowin. En effet c'est le pre-
mier site que leurs ancêtres ont occupé. L'hypothèse qui
situe Awean-wean dans la région de Kumase ne résiste pas à
la critique. Si l'on tient compte de l'explication étymolo-
gique d'Awean-wean (sable, sableJ, la région de Kumase n'est
ni sa b1eus e, n i s a bl 0 nne use. Elle n' est pas non plu s s uf f i -
samment vaste pour avoir abrité toutes ces populations qui
se reclament d'Awean-wea~. Toutes ces populations ne se sou-
viennent pas d'un séjour d'ans la région de Kumase.
A part les thèses qui situent Awean-wean près
d"Angye ou d'ans la région de Kumase, une chose est commune
à toutes les autrés. Que ce soit la région de Tombouctou,
la région au-d~là du Brong actuel, le désert du Sahara, le
Nord, le Nord'-Est de la Côte d'ivoire actuelle, le Nord du
Ghana actuel, toutes sont communes sur un point: le Nord.
cu Claude HélènePerrot. "AnoAseman : mythe et histoire"
i~Cdlloqui'intér~unj'versitai~éGhana-Côté d'Ivoire
Bondoukou p 8.
(2) Voir carte d'Henriette Diabaté.(L'Aowin ancien)
(3) Di~baté,CH): LéSannvin .un royaume Akan de la Côte
d" IvoireC1.7·01-l90l). $ourcesdr'ales ét hlstolre p 493
p 573.

, ,
..,;,
1
L'AOWIN
ANCIEN
(FIN
XVII' SIECLE )
A
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li
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\\
~
~ :-
.'~
"
··i
1
~
q
5.0km
{"') Sites
anciens
....
Carte d'Henriette Diabaté. in le
Sannvin un royaume akan de la
Côte d'Ivoire 1701-1901.
Sources or~le~ ~t histoire.

- 52 -
Au-dilà de ces différentes expressions,
c'est du
Nord dont
l'on v.eut parI er.
AW.eac-W.ean n'est autre que 1 e vaste terri-
toire septentri:onal
de notre sous-région.
Cela est tout à
fa i t
conforme aux grandes m.i.grations vers
le Sud des Mél ano-
Africains
suite au dés sèchement du Sahara dont
les· données
archéologiques attestent.
(U
C _Les sep,t clans matrilinéaires et l~' question des origines
La notion d'origi.ne comporte deux aspects.
La zone
géographique e t l e milieu humain dont on se reclame,
c'est-
à-d'ire
la généalogie.
L'organisation sociale des Akan
est
basée sur le
"jus sanguinis" de matriclans exogamiques
(abusuanJ
qui remontent à des ancêtres donnés.
L'abusuan est
un trait caractéristi.que de la société akan qui
trouve
son
existence dans
la gén~se des matri.clans.
Les Akan descendent
tous de sept abusuan princi paux
(2). Les membres d'un même
abusuan sont censés descendre d'un lointain ancêtre commun(3).
Cela n~a rien de mythique pour maintes raisons. Pourquoi
les
enfants de Jacob qui
sont considérés comme les
patriarches
fondateurs des
douzes
"tribus" d'Israël
ne sont-i 1 s pas di ts
mythiques?
En
réalité,
les" tri bus" d'Israël
ne .sont
rl en
de pl us que des pa tricl ans exogames.
Les
spéci a listes qui
étudient la société mad'ingue ne
considèrent pas comme mythi-
ques
les ancêtres à l'origine des grands' djamu
(noms des
(1)
Rachet
(Guy)
op cit.
p 157.
R.
Mauny.
"Catalogue des
restes osseux préhistoriques
troullés dans
l 'Ouest-afri.cain".
IF AN tome
XX III, n 0
1 - 2 janv ie r - a v r i 1 1 96 1 p 408.
(2)
D.M.
Warre'n .K.O
Brempong
Op cit p 1'32.
Annan
(Eli.sabethJ .. Opcitp 108.
.
Anz.a<-'Ebo.yi).' ·SE.nle·a·maamE:la p40"50. Accra
1979,
63 p.
Quarm (P.K.K) EZunlenuawolEyelE.
p24-35.Accra 1982,
40 p.
Kwamina Dickson .A 'histo'rlcalgéography of Ghana
p 15.
(3)
Ibid' P 15.
Cambridge at the University press 1969, 374 p.
Note.
Dans les
temps anciens les mariages entre
individus
issus d'un même matriclan étaient prohibés.
Voir: ~1~morandum of Yami.ke Kawaku p 1.

- 53 -
grandes fami llesj.
De m.ême que
les "tri..bus" d'Israël.
les
d j am u son t
d'e s cl ans pà tri l in éa i:r es ex 0 ga mes.
En cel a,
ils ne
diffèrent pas des matriclan.s akan.
Les Touré se rencontrent aussi
bien cheL les Diola;
les Bambara et les Soninké. Les membres d'un mêmè djamu, même
en dé pit de 1e u r a p par t e n:a n ce, à de s g r 0 u pe me n t s e t h n0 log i que s
d'ifférents,
considèrent qu'ils sont d'une ascendance commune.
Les 'a:busuan et 1es 'ûj'a:mu diffèrent de ce que chez les
Akan,
les
in~[vidus ne portent pas les noms des matriclans
auxquel s il s appartiennent.
Pourquoi s,'étonne-t-on que leS abusuan soient exo-
games ?Lls ne sont que
le processus normal
de
la multipli-
e a t ion d" une fa mi.1 l e à t r a ver s l e t e mps a i n s i
que de l' é mie t -
tement d'es cl ans et des
lignages (U. Le cl an est donc une
entité sociale historiquement permanente qui
peut avoir une
extension géographique considérable et transcender les 1 imi-
tes d' u n'e soc i été don née.
1 l de vie nt é vi den t
qu'à cet t e é che l -
le la référence à la consanguinité n'est plus qu'une fiction
et que seule joue l'affinité.
(2)
L'accroissement naturel
du
nombre des membres des familles et les migrations font écla-
ter les
lignages qui
finissent par se perdre de vue.
Les al-
l iances matrimoniales
provoquent également l'éclatement des
1 ignage's.
Les Nzema d'isent à juste titre "Raale. ma abusuan
kp':)sa".
("La femme fait promener la famille").
(1) Voir l'enquête auprès de Malan Kofi Alexandre
Annexe 2 4 ,
p 422.
(2)
Pierre Alexandre op cit p 74,

-
54 -
L'abusuan a deux aspects.
L'abusuan large ou clan
que les Nzema appellen't a'ssaloabusuan et l'abl1suan réduit
ou l ig na ge qui est l a f ami l l e rée lle . Le s Nze ma a p pelle n t
le lignage suakunluabusuan.
11
est la cellule sociale au
sein de laquelle se jouent les droits et obligations réci-
proques des ind'ividus qui la composent. Les 1 iens à l'inté-
rieur du lignage se fondent sur la parenté consanguine. Les
ind'ixidus se classent selon l'appartenance à un matriclan
donné au-d'~là des distinctions '!nati'onales". Par ce mot,
il
faut entend're l'appartenance de l'individu à un rameau
spé-
cifique donné du groupe akan.
C'est la preuve que
les royaumes
a kan n' ci n t pas été f 0 n d'é! sur d'e s c r lt 1'0 r e s des a n g, mai s son t
nés d'efaHs politiques et historiques.
Des 1 ignages ou des
peuples entiers qui
fuyaient des vicissitudes multiples fai-
sa ient allégéance à un chef puissant qu'il s pensaient capa-
b l e de 1es pro t é ge r .
Dans le lignage,
il
faut selon Radchiffe-Brown dis-
tinguer la parenté issue de "relation sociale" comme l'adop-
tion ou l'incorporation d'esclaves et la parenté
issue de
la "relation physique ou biologique"
(1). C'est-à-dire les
liens de sang.
Le
lignage chez les Akan est donc une struc-
ture parentale qui unit des personnes qui
descendent. d'une
ancêtre commune par fil iation biologique et par l' incorpo-
ration d'individus d"origines serviles.,
Des choses
inexactes ont été dites sur les abusuan.
L'on a avancé que chaque akan hérite du c6té de sa mère
quand il appartient au clan matrilinéaire, et du c6té de son
père s' il est du cl a np a tri li né aire.
B0 wdie h parle à ce su-
jet de qua t r e fa mi 11 e spa t r i.l i né air es qui
se rai en t Aquo n na,
(1)
Radcliffe-Brown.;
Daryll
Forde.African systems of
ki:nship andmarriage p 4 Oxford University press
1970
340
p.

- 55 -
Essona,
lntchwa et TchweedalTl CU. Ceci est une erreur puis-
qu'on reconnait là des matric,ans. Cette erreur a été repri-
se par d"autres auteurs qui parlent d'e douz-e clans patrili-
néaires ma i.s énumèrent d'es matricl ans
(2).
S' il
en éta it com-
me
le disent ces auteurs,
1es fondements même de l' abusuan
se trouveraient sapés.
Tout akan appartient à
l'abusuan de
sam ère.
C' est une r èg 1e e s sen t i.e 11 e sur 1a que 11 e r e p0 se
toute l'organisation sociale akan. L'abusuan est le système
fond'amental
et unique d'e parenté.
Cependant, ce qui est à l'origine de
l'erreur de
Bowdich, '[ient du fait que certaines fonctions
pol itiques ou
rituelles se transmettent en ligne paternelle.
La fonction
de safqhene obéit à cette règle.
Cela ne
signifie pas pour
autant que l'on est membre de l 'a:busuan auquel
son père ap-
partient.Adu Boahen dans un article parle du système de
clan entrecroisé qui
d'après lui
n'existerait que chez les
Akan locuteurs du twi
(3J.
En réalité il
n'existe pas de
clan patri,li,néaire en tant que tel
chez les Akan.
Chaque
i,ndi.vid~ apparti,ent au lignage matrilinéaire de sa mère,
mais ne doit pas ignorer le clan matrilinéaire auquel
son
père appartient.
Un Akan appelle les membres du lignage ma-
tri.l inéaire dont fait partie son père,
"mes
pères".
Autant
que l'appartenance à un matrilignage implique des devoirs
e t
d'e s' d r 0 it s,
uni n div i du a d'e s d'e v0 i r sen ver sIe mat r i 1 i ~
9 nage d'e son p è r'e. Ain s i"
il
de v ra v é n é r é 1 es div in i tés pa-
terne1les desquelles,
il
ti.rera des forces mystiques qui
le
protegeront.
Cela s'appelle le ntJr?
Il
aura
le devoir de
porter les cercueils des defunts qui
sont membres du matri-
(UBowdfch CU . Mission 'from capecoastcastle to Ashentee
p 2 29 -3 0 .
(2.)
Ell is
(A.B) .. 'The tshi
spea:ki.ng people of the Gold Coast
of west Africa p 200
; ,p,ZOZ.
Netherl.and
1966
344 P
CrU1.ckshank.
Eigbteen jears in the (,old Coast 'of Afrlca p49.
(3)
Adu Boahen "Who are
the Akan"
in Colloque
i.nter-univer-
s ft a i:r e G~tla na Côte d ' 1voir e 70.

-
56 -
lignage auquel
son
père appartient.
Lentcir.:> dit Jack Goody
est
l'expression rituelle vis à vis
du matrilignage
paternel,(1)
alors que
lerit.:>n ouab"usUan est le système
de
parenté.
Les
nt~r~ paternels ne sont pas des clans contrairement à ce que
pense Adu
Boahen
(2).
Ils ne sont pas
non
plus
propres
aux
seuls
akan
locuteurs dutwi.
Les
Nzema et
les Anyi
Sanwi
ren-
dent un culte aux divinités" paternelles.
Chez
les
Akan,
hériter
de
la
fonction
des~fdhene ~e la part de son père n'est pas un
~dja c'est-à-dire l'héritage tel
que
les Akan
l'entenden"t.
En
effet,
l'adja
n'a
lieu qu'au
sein de l'a"Dusuan
restreint ou
lignage.
Lesrit~r~ paternel s sont au nombre de douze chez les
Akan locuteurs
dutwi,
et Adu Boahen
les
énumère (3).
Il
s'agit
du Bosompra,
Bosomtwe,
Bosommuru,
Bosom-Nketea,
Bosom-Dwerebe,
30som-Adam,
Bosom Afram, Bosom Krete,
Bosomafi,
Bosom"ayesu,
Bosom-Kousi,
Bosom Sika.
Comme on
peut le constater,
ces "nt?r~
ne sont que des
;bosom
(en
twi), bosson
(en Anyi)
bozonle
(nzema)
c'est-à-dire des
esprits qui
font
l'objet de cultes.
Le Bosompra
par exemple est l'esprit qui
habite
le
fleuve
Pra.
Le Boson Afram est le génie du fleuve Afram.
Le
Bosomtwe est l'esprit du
lac
Bosomtwe qui
se
trouve
en Asante.
Malgré
les multiples parlers akan,
lesabusuan sont
partout les mêmes.
La
difficulté est de
pouvolr les
reconnaître
à travers
leurs
diverses appéllations.
(1)
Jack"Goody "Ethnohistory and the Akan of Ghana"
Africa.
Volume XXIX
n° 1 Junuary 1959
p 67.
( 2)
Ad u Boa h en.
0 p ci t
P 70.
(3)
Adu Boahen.
Op
cit p 70.
Note.
Au
sujet desnt~r3et"nt~n."Voir Denteh
"Ntor~ and Nt~n"
InstitUte "of Africari Studies
III
391-6.

-
57
-
Les abusuan qu,'énun~re Bowdich sont ;
Quonna (buffalo family) Abbrad'i (plantain
family) yoko (red' earth famlly), Annona (parrot
family),
Lntchwa (dog familY), Appiadie (servant
famlly). Tchweedam lpanther family), Agoona
(palm-tree fanily), Doomina, Essona (savage cat family),
Abrootoo, Abadie.
lU El11:s et Brodie Cruicshank men-
ti 0 nne ntau s sic e s d'o uZ-e a: bus ua n (2). Les en q uê tes de Da a ku à
Ad'um' Banso et à Manso rev,èlent les abusuan suivants (3).
Atwea, Ahene, Ayoko, Asamakoma, Agona, Anona, l'sona.
Dilerses, transcriptions orthographiques selon les
variétés dialectales sont données pour un même abusuan (4),
ce qui pe~t aboutir à d~s confusions. En voici des ex~mples
(Aquona, Kwonna, Ekoona), (Annono, Anona, Anana, Annona),
IYoko,Ayoko, Oyoko , "Jy?k.:,J"
(Ahene, Asenee),\\.Essonna,
Unsenna, Essona, Assona, t'sana, Nsina),
(Agona, Agoona,
Eguana, Aguana, Açuna), (Appiadie, Appiadi, Apiadze),
( Abra d'e, Ab brad i, Aba die, Ab rad ze, P. brad z i, il ba dze, Aba die) ,
(lntchwa, Nitchwa, Atwea, Ahwea, NdweafoJ, Ntwea),
(Tchweedam,
Twid'an, Twi.den),
(Abrootoo, Abrutu, Eburotul:l, Bretuo,
Abrutwum),
(Doomina, Dumina,ODoomina, Domina, Odumna),
(Asamakoma, As€magcma,
AsamagEma).
Les Nzema dis e nt qu'à l' 0 r i gin e E9Ya 1: yam,e n1e
(Dieu) a créé septabusuan. Les uns après les autres, les
abusuan ont quittéab~leE (lieu de la création) pour peupler
(1)
Bowdich (E) Op. cft. p 229 ; p 230.
(2) El 1i s (A. B) 0P . ci t. p 206 ; P 207.
Cruickshank Elghteen years in the Gold Coast of Africa p49.
(3) Kwame.Yeboa Daaku. Une~co re~ea~ch projett n° 3
wassa Fiase p 29.
(4) Voir funeral
announcement. TirÉdu people's Daily Graphic.p 58

~lI~,~,~p~f~i~~~~:I'\\~~~~
1S"yI\\M"p"A~r'·HUy"
.. ~~~~;; "~~~~~~~:~~~m~,',~i~I~~: '
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'LHEADOUARTERS
~a"ai flgrE-!.'.f.!l2...A,.."ee R0,Yal
S'SIAS, and AbusullpanY'1I10 or -
...";'oko abUSUapB.,yln EmmanLlel: na. Kt1tiio-'<u.
r d'.ofldi and
NATI N

"""101 Agona Asllatlh. lhe Pa·
Twfden lamlll6s 01 Aslkumah and
K.,..dwo Krodu,. Tato, I(waku 1ti(},50, Op.nyln K..... me K'''e re-
OSU -
R.E., ACCRA.
slo' and 5e55'0" 01 ,l'e Ramsey"r
o
· BTsilfST. Op.nyln Oburonl IInd
NutiTl.h. Bretuhent\\ t.IO,l.4r t. A. glel tD '"'1ounce tl'" <Malh 01
OBITUARY
l! P,esbyle"al Chllrch. KlIll,as,. ™
58
· K.... ame Ampl..... rupecllvllly In-
I~kel;a, Uncle. M,sAgna, Nu.m• h.
OPANYIN KOFI
·TheNallonilICouncllollhllch.urch 1 Calech'st and membelS o! lhe
nOllnce wlth pt"olound SOHO.... lhe
Wldow. Ayoko (AnOI\\ll) tamlty 01
. Il
o! Ihe Lord (Ghand) the ~lCo1Jve
presbyte"arl Cl\\lIrcl1. Agona As.,
-.~·A'"."G' • R. BAIOOO Â Akw,mu lino INd ,.m•. ilp'6'I1 . . . ESSAW
":J. Cornrt'llttllll al l~ Penteco.tel At-
hanti. lh,; W,d"'" ane c:h'ld'e ......:
their slneere thenU la .Il l"el'ldS
(Age<l86)
.
sod.~on 01 Ghane end the Kone
llnnounce ....;\\h 'lerP'!.egpol lh' ~
f
(du KrllkYll B.dut.
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CHIEF 1oI0URNERS:
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'Tnanksglv,ng service et St. paUli
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w~ 1 e~h n . He3<1... 01 Phi,Hps. Epnson ~nd ln
1 B8Iden Manke.slm. S. Kwosl Said.
E.r.aclly .1 'l'fl'' ego lodây• 61\\1 JIiy:
CHIEF MOURNERS
many diva,s", .... ays
ur nll
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p,a,m P.l,n;',es
'...
en .Accra: Oorcas Esi Baldon Ac-
1984 VOu Ill" UI sudde ty l dllll1l
:Ehu'u.p.nyln K",et.;u Menset>; \\
~:,::.:~.; ~lul~l:i~ ~;I~v~~ankSgl~lng .'. BROTHERS ANO SIStERS: ';-Irs ..<r C"'", Ama Nyanlmon. Ekua Boaa....ah,
and biner I.O"O'W' Wlth~l .In'OI"Ort3.
· ~Madlm" Nan. Ab' or Ny.ktom 1
M
' . Freda coussey. I:!' P. M ,J. Ph,ll!Ps.
r Sali pond, Kweku Okwadam. Araba
a lost ao palnrullo forgat.
, Falhe,. Om.nlv.do {Allon. '"'r::k.
FAUSTINA OTI
AH 11 Mrs Anna Yav.'son. M'.'.' E~ma
A"'oall ....dolhors
Th. vecuum creeled by vou 1.
,om) 8rolh..; "u~o, B'ouy!.
1~1'1
DEBRAH
~! Phlillps. M,ss Ellen PtlIUips. Mr·. V.'
Chlld'an: MIU Esthor A'hlnr,,'h
... a/ly h'rd 10 ~A. _a ara mo..rrnlng
· e'. G. K. Ande< (Ombudsm.n)B'ot-.
.
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L PhJlllps P'OI H, Il,Ph,llips.
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A'doo _. l'be,le. M,.. N'lrley tly..
'flOU. kfl<lwlng very ...aft th.I JO,l".
he,-J. K. Essib••. Un.ele, K~h Men. Il . (.Ilecllonalely called AK~S) A~
W Pttllilps,
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koa lurley -London. Miss F'u'lIna
,.!lng peacel'uUy ln lhll e,mS 01'
sah, Unele. K":'!Jku,AbotJy', El,olh:
neUve 01 Aklm A.....I~e .... hO d,ed ~n'
CHllDREN' H~"nah W'III.';'- r,p_ .
Oduma Aldoo. Accr., Mlu Grace
. the Lord.
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0': Geo,ge "",u',.ooa, B.olhe,. end;'
Tuesday. 2nd A[1"I. 1!85 and "'.15
de"6;f~I',j Lou'~ Ph,;r.IIS
-
Adoweh Aidoo. Accre. MiSS Hanne
Fondty remembered by Mf' R'"
Slell"I'I'Su~rno","'SH~S""RS ARE .' b,_.0"'5"".o,".~.",0.',',·,Y·,.'.'.:". April.
WlntlW, Hilnnah 'm6'",m
Adu.... .., A,doo. Acc'.· ~Ai~!er Ko·
becc. Amoako .nd sisref'il. R B.
,

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Jack.on and brothe....d enlire
INVlfeO
•._ , _ _ _ _ _
WJdow: M.d.m EII18belh Et;
Itburadlf.mlty.
~"""'~R'" 1I,'';fIl'' Es' P"ny~,.l .

- 59 -
la terre (1). Les sept abusuan chez les Nzema ont été main-
tenus.. Ce sont les Ndweafo:>(Azawua, ~anhileJ, Ezohile,
Nvavile, MafolE: (AsEmage:.ma), Ad'ahonle (Madwole), Al?nw::ba
et Azanwul'è.
Les 'abusuan nzema correspondent aui nt:>n
des
locuteurs du twL C'est ce que montre le tableau ci-dessous.
1
Emblèmes.
Abusuan nz.ema
Abusuan des twifo:l
Emblèmes
Ndweafo :l
Abrade (2)
Chien
Feu, chien
•(Azawua ; Manh il el
Aduana
Banane-plantain
Atwea .
.Asonq Nsona (3)
Corbeau
Eau, riz
Ezohile
Odumna(Dwum)
Chat
Adwimina
MafolE.
Asamakoma (4)
Antilope
L'or
(Asmagcma)
Ekoona, Ahene
Buffl e
Asenee, Bretuo
Twidan-Atoa
Panthère
..
Agona;
Anona (5 )
Perroquet
Mals, Abissa .. Nvavile
Palmier à huile
Calebasse
Aigle
Al:m w,ba
:Jy,k ~ (6)
Pa lmier raphia
faucon
Igname
Azanwul e
As,bre (7)
Le vautour
Regime de
Apiade (8)
palmes
Adahonle
Asere
L'épervier
Asakyiri
Asenkera
(l) Anza (EboYl) op cit P 39.
(2 ) Terray (Emmanuel) op cit p LX. Terray montre que Atwea, Abrade et Aduana
forment un même clan. Voir enquête auprès de Koasi Kese. Annexe 21 p 409
Adu Boahen ; op .. cit p 70.
(3) James Ackah. Op cit. appendix
10 p 1, p 2. Voir enquêtes auprès de
Koasi K~se et Maame Ama. Annexe 21 p 4D5Adu Boahen. Op cit p 70.
Meyerowitz "(E). Akan tradition of origin p 115.
( 4) Enquête auprès d' Egya.Aleehyen. Annexe .1"4 p 335 Rodney (W) "the Gold
Coast i"ntheCambi'idge'historyofAfi'icavolume4 p,304.
Van.Dantzig. :Les.hollandai.ssut.la;c6te·de Guinée'à l'époque de l'essor
de l 'Ashanti et du Dahomey 1680-1740 p 1'31. Adu Boahen op Clt p 70.

- 60 -
Di'lers moye~s permettent d,e retrouver les simi:l udes entre
,
'
abusuan malgré les obstacle~ que les parlers akan peuvent
constituer. Le clan A~ona et le clan Anona forment un même
clan (1).
Les Ekoona du Sefwi Bekwai sont une branche de la
famille
royale adanse
, de Fomena (2) qui est dite être de
l'a.busuao Asenee ou Br,etuo ou encore
Ekoon~ -Ahene (3).
L'abusuan Adwimi.na est dite être un rameau du grand
abusuan Asona (4j.
Quant aux Aduana et aux Abrade, des groupes akan
pour montrer qu'i,l s'agit d'un même abusuan disent Aduana
Abrade (5j. Les correspondances entre les abu~uan nzema et
les nt'n des twifo~ nous ont été inspirés par certains indi-
ces et aussi grâce à nos enquêtes auprès de Koasi
Kese, de
Nana Bozoma, Maame Ama et Nana Ahyia.
L'ancêtre de l'abusuan Nvavile s'appelle NEka
Agona,
(6.J nom que les twifo, donnent à ce nt:>n.
Kwame
Nkrumah qui dit descendre des Anona est classé à Nzema parmi
l ' ab usua n Nv.a v. i'l e (7). Le nt' n as 0na cor r es p0 nd che z 1es
Notes page précédente (suite) (5-6-7-8.)
(5j James Ackah : op cit. fi~ure 5 ; P 45.
Enquête auprès de Koasi Kise. Annexe 21,p ~05.
Kwame Yeboa Daaku. Unesco research project n° 3 Wassa fiase p 29, p35.
(6) Enquête auprès de Koas i K.se. Annexe 21 p 405
,e7J idem.
(8) idem.
(1) Daaku op cît p 1.
(2 ) Idem. Unesco res~arch project on oral 'tradition n04:Pa~t 1
SefwiAnhwiasoand Bekwal.
( 3) Rodney (W) OP,Clt p,303.,
Daaku. 'Unesto'research projett on6~~1 't~adition'De~kyi~a n° 2.
(4) Adu Boahen. op cit p 70:
( 5) Voir funeral announcement n° TO people's Daily Graphic.
(6) Anza (Eboyi.) op cit p 40. Voir enquête auprès de Nana Ahyia.
Annexe T8 P 393
(7) Kwame Nkrumah. Autoblographie de Kwame'Nkrumah p 20.
Voir enquête auprès d'Alagye Dlall0. Annexe 20 p 397

-
61-
Nz e ma à l' ab usua n Ezo h il e (U.
Les informations que nous avons recueilli font
cor r es po nd'r e l e n t:l n , y, k' j à l' ab us ua n A1:> nw:> ba (2). No us
n'all,ons pas eu la stricte certitude que l 'abusuan Azanwule
correspondait chez les Akan twHO;l aunhn ASSl k.:lre , mais
la simil itude étymologique entre As,bne l'ancêtre des
Azanwule
(3J et As:tk::lre fait penser à des 1iens possibles.
Les Adahonlequalifi~s d'adan~divoma (4) (ceux qui
aident et serllent) ne sont autre que les Apiadz.e ("servant
fami 1y"j.
Tous les nt,n akan sont égaux.
Il
ne faut pas croi-
r e que l e qua 1if i ca t i f de "s e r van t fa mil y " do nné à t 0 r t' par
Bowdich (5) reflète une
idée péjorative. Pour les Akan, ce-
lui qui aid~ et sert son prochain, grandit moralement. C'est
ainsi que l'on dit;
Nyamenle adahon.lema, c'est-à-dire Dieu
qui vient en aid'e, qui
sert et qui est généreux. Les Anahonle
ont été qua lifiés d 'arlaned.i voma
parce qu' ils ont révél é aux
autres abusuan plusieurs aliments
(6J comme la banane plan-
tain,
la graine de palme,
la patate douce et le piment.
D'ailleurs,
les Adahonle détiennent des bia de com-
mandement dont ceux de Sanzule, Eibie .:,
Ndumisuazo,
Egbazo,
Al:>nguanu etc.
(1)
Enquêtes auprè~ de Koa,si K€.se
et de, Maame Ama. Annexe 19 p 395
(t) Enquêtes ~uprès de K0 a si K~s e . An nex e 21. P 405
( 3)
Qu ar IfL (P. K .K . ). .Ezunl<: nU,i,lI.olE jel .. p 33 •.
(4)
Ibid.
p 30.
Enquêtes auprès de Nana Bozoma. Annexe 9p1 7 3
.(5)
bClwd'i ch
(,El QP c it P 229,
p ~30.
(6)
Quarm [P.K.K.) Op cit P 30.
Enquête auprès de Nana Bozoma. Annexe 9 p 373

- 62 -
Les Anyi de Côte .d'l~oire n'ont pas pu conserver
les sept~bu~uan origin~ls, mais beaucoup d'anciens se sou-
viennent fort bien de~~bu~uan dunt sont issus leurs bia de
.
.
- -
commandement. Si par exemple chez les Ndenye 1a répartition
d'e s .ab us ua n n' a ~ as 1a net t e t é qu' elle a dan s 1es soc i été s
Betibe
(Eotilér~lAsante ou Nz.ema, 1e groupe Wassabo à Aniassue
se dit Agona
(2).
Nana Djapoma rapporte que les vrais Ahua sont des
membres de l '~busuan ~tiafo
(3J (Ndweafo). Les Anyi 5awua
sont des. membres de l 'abusuan Azawua ou encore Ndweafo.J.
Nous pensons que les Wawolé Nanafof ou Ahuafo~ (4)
sont probablement des NdweafoJ. L'abusuan fondateur du villa
ge d'Abradinu d~ns le Bettié n'est autre que celui des
Abrade (5.) qui chez les Nzema correspond à l 'abusuan Ndweafo~.
Les Any i. qui de s c end e nt par 1eu r s mère s deI' a fil i é
50 h i é son t des Ezo h i 1e 0 u As 0 na. Eb i r i ~; 0 r 0 qui est à l' 0 r i -
gine de la naissance du Bettié qui appartient à l'afilié
50hié est dit appartenir aunt,n asona
(6).
Les Alangwa dont la prééminence dans le Ndenye se-
ra it due à 1eu r pro x imU é gé né a log i que pa r ra p po r t à An:)
Asema
(7)
sont probablement des '3y::>b (~).
(U Claude Helène Perrot. Les Agni Ndenye et le pouvoir
pol it i que a ux XVIL 1 e t XrXe s l è cl e s p 6 2 7 . Pa ris V 1978 Tome
(2)
lbld'.
p 49.
D) Ibid'. P 49.
(A)
Lou cou
CJ. Nj
"E n t rel ' h i st 0 ire et 1a 1é gend e
: l' ex 0 d e
d~s Baoulé au XVLLle siècle: de Kumasi à 5akassou les
migrations. d'une fraction du grand peuple akan"
Afri~u~ histdire nOS
(5) C.R.
Perrot. Op cit p 120.
(6) DiabatéCHj. Op cit.
p 556. Enquête à Abukia en Aowin.
Pl C.H. Perrot. Op cit. p 475.
(8) Di abaté
CH.) Op ci t P 556.
Enquête à Abuki a,
AnJ Asema dit-on est d'u matriclan ::'y~k:>.

- 63 -
L' af .ilié Al angwa se retroulLe à Sessfman dans le
Bono sous lelLocable d'Adakwa. Or ces Adakwa appartiennent
au nt:>n :ly:> k.:> (1).
Des traditions orales recueillies à Assuba mon-
trent Gue ce v.i11age a été créé par un lignage de l'af<llié
Alangwa (2:).
Pendant longtemps, Assuba est resté peuplé exclu-
s.ilLement par des lignages Alangwa. Ce n'est que plus tard
qu'ils ont offert l 'hospitalité aux Sohié partis de Bettié
à la
suite d"une querelle famlliale.
A parti.r de certalns noms de groupes Anyi. l'on re-
trQulLe les grandsabusuan akan. Une étude systématique dans
ce sens serait intéressante à entreprendre.
Voici ci.-dessous un tableau qui montre les corres-
pondances entre certainsnvi.l té et les abusuan des Nzema et
des Twifo'.
Nvilié Anyi
AbusuanNzema
NOn twifo::>
1 Sawua,
Ahua
Ndweafo :J
Aduaria-Abrade
1
Sohié
ELo h i 1e
Asona
1
Alangwa
Al 'nw~ba
:>y,k:)
1
--1
Cl] Jack Goody and Kwame Arhin. Asharitl and the Northwest p 178.
l2] Connai.s-tu mon beau pays. Assuba. Enquête auprès des
notables. Annexe lp
342
Note. La famille royale d'Assuba de l'afi1ié
Alangwa appartient au matriclan ~y~k~.

- 64
-
Les sept abusuo.n sont .issus d 'o.ncêtres desquel s
descendent tous les NvemÇ..
Les ancêtres d'es Ndweafo':l sont Ahwea et Sewa Ehile.
L'ancêtre des E~ohile est Eleku ~ken'e Mulie.
Les N'<.avîl e d'escendent d'e Ne:ka Agona et d'Eku KJkoa.
Les Adahonle reconnaissent Agyei Ahonle ;
Adahonle Ngoko et KoagYE1.a Ahonle Nza00le pour ancêtres.
Les Al~nw~ba sereclament de Nafia Eku Aizi Awolane.
Les AZ-<\\nwule ont .pour ancêtre As~bne Ereyi.
Quant aux Mafol& ils descend~nt d'Asande Avolt et d'Eduku (1).
L'aspect généalogique des origines des abusuan
nLema est rappelé par les pleureuses pendant les cérémonies
funéraires.
C'est de l'aspect géographique
des origines dont
q
sera question à présent.
(1)
Quarm (P.K.KJ. Op cit. p 24 à 35.
Anza (Eboy U Op. cit. P 40 à 50.

- 65 -
CHAPiTRE Ul
LE PEUPLEMElil
A - LE PAYS NZEMA A-T-IL CONNU UN PEUPLEMENT ANCIEN ?
L'existence de matériaux anciens laissés pàr des
hommes milite-t-elle en faveur d"une occupation très ancien-
ne du pays n~ema ?
Cet t e que s t io n ne peu t i c i t r 0 uIl e r une ré po nsei m-
médiate.
Aucune recherche archéologique n'a été entreprise
dans l a région n·z.ema. Il suffit d'observer l a carte 8.2
Carcheologi.cal
sites of akan land) et la carte 3 (acheul ian
sites after d'O DaviesJ pour s'en rendre compte. Les efforts
de recherches archéologiques au Ghana dans les zones de civi-
l isati..on a,kan sont portés essentiellement sur le Brong et
l' Asante.
Les recherches archéologiques portent en général
sur les régions des locuteurs du twi. La partie occidentale
du Ghana (westernregionJ est pratiquement blanche sur les
cartes déjà mentionnées.
Deux raisons expliquent ces lacunes.
Au Ghana comme dans
beaucoup
de pays de notre
sous-région, l'archéologie est à ses débuts.
Deuxième raison, le royaume nzema par rapport aux
célèbres
Etat
de Bonot"anso, Adanse, Akwamu, Denkyira et
Asante fait piètre figure.

66
t .... Areas wilh concentratIon
~. i ofqold mmcsworked by
'.' tradilional mcthods
o
100Krn 0 Excavated sites
Terra COITo Sculr.lurÎ; Siles
LI_ _-"'-_ _-'1
o Early town with lonçJ
....
Ditch/bank $ile~
Iroll Age sequence
_
TI ",de routes
o Early Iron Age
".
.,.
,\\{ap 8.2 Alch(l('oiogical sires of Akafll(J!ld
.
--A&G-;JAH"DftjU:LL..K~_IL!...L"-'I~.""-L1'olr;: (; Il AN (J. 'LI'lLÜ_"_
97

67 -
8
INTRODUCTION: PROM SARLIBST TIMES TO 1700
2'
~
10'
1
10'
0
~.
Q
:>
"" 1
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60 miles
L'-'-...L'_'WW'W'
O'
2'
3
Achaillan .itel (after O. Davie.). 0 c,=~n; (; d.C'\\~htfu1
,-.

-
68 -
Nous pensons cependant que les trava~x (1.1 de
l'archéologue Jean Pol'et en pays beti.be (éotilé) Z.one géo-
graphique naturelle avec nLema sont fort instructifs.
Il convient d'insérer le Sud-Est ivoirien dans un
ensemble qui déborde la frontière actuelle et aborde le Sud-
Ouest ghanéen. Partant, les découvertes dans les lagunes
betibetouchent d~ près le pays nz.éma.
Jean Polet nous apprend qu'a Nyamoa vers 6000
avant notre ère, des hommes fabriquaient de belles poteries
en utilisant des outils en quartz. De cette période, il ne
subsiste pas de restes humains. Des amacoquillés et des
scories de fer prouvent que des hommes vivaient dans ces
régions depuis les temps les pl us reculés.
Entre le début de l'ère chrétienne et le XIIe
s ièc le, l' 0 n n' a pas t r 0 uvé des t r ace s d' 0 c c upat ion s .
Qui. sont ces anciennes populations? Ont-elles
été phagocytées par d'autres populations? Seraient-ce des
Betibe ? Rien n'est sOr, car comme nous l'avons montré le
concept d'ethnie doit être manipulé avec précaution.
Nous pouvons affirmer avec cBrtitude a partir des
travaux de Jean Polet que le Sud-Est ivoirien et le Sud-Ouest
ghanéen ont connu des occupations humaines très anciennes.
L'on a même découvert dans la région d'Axim des
outils en pi.erre qui datent du néolithique (2). C'est dire
que l'Apollonie
a connu un peuplement ancien qui daterait
d'u . néo 1 it hi que .
(J.I Jean Palet. Découv!rt!s arthé6logiqués dans les lagunes
iotilé, Annexe 25.
(.21
t,quancah
(James) Rédi scovering Ghana pas t
p 23.
Longman Sedcc 1982, 150 r

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in Rech~rche
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-
70 -
Qui sont les auteurs de ces réalisations humai-
nes ? Sont.ce ... des popU] ations qui ont disparu altant 1a
mise en place d'autres peuplements? Cès premiers peuplements
ont-ils intégré des peuplements futurs?
II est prou~é que la ~one forestière de même que
la côte akan ont connu des peuplements anciens. Dès le pre-
mier millénair~ a~ant J.C. certaines communautés humaines se
sont installées dans la ~one forestière. Des poteries funé-
raires datant du néolithi.que ont été découvertes à Ahinsan
(Adansej à twifo Hemang (1) et en pays betibe sur la côte(2).
Depuis le deuxi.ème millénaire avant J.C. période
pend'ant 1aquell es' amorce le dés sèchement du Sahara, des
communautés humaines commencent à pénétrer la zone fores-
tière akan (3j. Cette migration vers la côte a dû se pro-
longer sur plusieurs siècles. Des recherches archéologiques
systématiques seraient à mesure de trancher définitivement
la questi.on du peuplement préhistorique de l'hinterland
akan.
Nous pensons qu'il est
vraisemblable que le pays
nze ma d'e pu i.s 1e néo 1i. t h i que a con nu un peu pIe men t qui s' est
peut-être étendu sur plusieurs siècles.
( , ) Po.s.n ans k.if (M e r rie kJ "A r che 0 log Y te c hn0 log yan d a kan
c i. vil i. sa t ion", i n Col 10 que i. nter - uni ver s i ta ire Ghan a -
Côte d' l~ciire. p 46.
(2.) Jean Polet Découvertes archéologiques dans les lagunes
éotilé. Annexe 25 p 445 . .
(3) Terray LE.). Op cit. p XLII.
No'te. L'on a découvert des cultures néolithiques à
Buobini, Kintampo, ~teres6.

71
3.
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64

-
72 -
B - GROUPES 'QUi ONT CO~TRIBUEAUPEUP~EMENT 'DU PAYS NZEMA
ET lA CREATI,ON DESVlllAGESHISTORIQUES
la notion d'origi,ne fait apparaitre deux éléments
importants; l a généalogie et le mil ieu géographique. Mais
les ~ones géographiques occupées par une communauté humaine
peuvent être diverses.
Une étude consacrée à 1 'origine d'un groupe de
gens n,'est intéressante que si l 'historien parvient à retra-
cer les différentes étapes, c'est-à-dire les diverses ré-
gions occupées à travers le temps par ce groupe donné. l'une
d'es d'ifficul.tés est aussi d'e pouvoir établir les séquences
d" arri vages d'es m,i grants.
Pour répondre à cette exigence, nous essayerons
i,ci de replacer les populations qui ont contribué au peuple-
ment du pays n~ema dans le contexte général des origines des
peupl es ou des groupes dont ,~n~~}se réel ament. C'est aussi
pour répondre à la même exigence que nous nous intéresserons
aux, villages historiques, c'est-à-dire les villages qui
n'ont pas été créés à partir de villages préexistants en pays
nzema, mais des villages créés directement par des migrants
fraichement arrivés dans le royaume.
- 0e s Adj1l1 ? b
(A hum a 20, Anyen l e b0, Ben yin li,
Adoanbo)
le nom origi.nel d'e Benyinl i est BE.ntenlebo qui
signifie sous le b~ntenle. L~ bEntenle est un type de pal-
mi,er qui ne possède pas de bourgeon terminal
tendre. 1l
s'agit d'un palmier mâle qui ne produit pas de graines.
(1)
Ami he)'e Essuah
Meka~1.~ bie 1 p 11.

- 73 -
Le s Nze ma l' a pp e l l en t é gal e me nt a r' ElE. 1\\yi.' i
(p a 111I i e r mâ 1e )
cl' où le nom Benyi:nli.. 'Abees't le terme qui en twi sert à
.
. - -
clési.gner le palmier.Nyf signffie en twi mâle, d'où le pal-
mier mâle (Ab.snyU qui trad'uit en langue nzema donne
Benyi.nli.(rJ Ce nom anglicisé a ~onné Beyin, Bein ou A
Bien (2). Benyinl i a été créé par le groupe Adj':>m'Jb qui
allait à sa tête Ke.ma Kpanyinli.
Ayant tra~ersé la Volta noire (azule filawo)
Ktma Kpanyinli et ses sujets s'établissent à Takyiman (3)
dans le Bono d'où ils sont partis pour le Nzema actuel. Les
trad'Uions orales mentionnent que les populations de Benyil i.
et d'Adbanbo ont occupé de \\lieux villages aujourd'hui dispa-
rus qui. sont Ahumaz-o et Anyenlebo
(4). Des sources écrites
permettent d'affirmer que la première entité politique qui
a été créee en Apollonie est le royaume de Ghiomer (5) ou
de Jumore. Ce même terme a servi à désigner des populations
très tôt mentionnées dans l'espace du Nzema actuel.
Il est
rapporté dans l 'établ issement d' 1ssigny que vers 1670 un
peuple nommé
Ochin qui
habitait à dix li.eues du Cap Apollonia
s'est brouillé aV.ec l 'Apollonie dont les naturels sont aprelés
Guiomo ou Gui.oumray (6). Si
les naturels de l 'Apollonie sont
(1) Ibid plL.Ackah_(J,amesJ,Op cit p 7.
(2]
Robertson Notes on Afri ca p 104.
(3,) Ackah (James) Op cit appendix
1 p 1 ; Appendix
2 p 1.
(4)
Ibid. appendix 1 p 1 anpendix
2 p 1.
(5,) Voir la carte d'Anville de 1729. Voir Supra p 26.
(6) Loyer (G) "Journal
du père Loyer" in l' Etabl issement
d' Lssigny. p 178.

- 74 -
dit s ê t rel e s Gu i_o 010 0 u Gu-Lo umr a y, c' est dire que ces ter mes
ont ser'li à nommer d'e~: populations ,de,l 'Apollonie depuis le
XV,lle siècle (1). Gui:oumray ne peut être lié qu'au terme
10 ca lAd j :l m:> 1:> qui sel" t e ncor e à d'é sig ne r les Nze ma qui dé -
pendent de l'autorité d'el':imarih"ye'rile de Benyinli. Il ne
faut pas se méprend're sur les',variations orthographiques que
les Européens ont d'onné au mot ad'jJm;>l::l.,Jumore, Jumoree,
Guiomo, Guioumray, Ghiomer désignent Une même réalité. Ces
"_l1.ariations orthographiques sont dues au fait que les peuples
européens qui ont commercé sur la côte ont transcrit les
termes locaux en fonction d~ leurs langues propres.
D'autres groupes, précise la tradition orale, par-
tic-Lpaient à ces grandes migrations en direction du Sud.
Le départ des AdjJm)l:> est certainement lié à la
consolidation au XVe siècle de l'Etat ,de Bono Manso. A cette
époque, les Bonohene (2) ont étendu leur domination vers la
Volta noire et ont vassalisé le royaume Banda. Leur autorité
s'étendait de la Volta noire au Nord-Est de la Côte d'Ivoire
actuelle (3). Les Adj,m,l:> qui ont crée le royaume- de
Ghiomer en Apollonie sont sans aucun doute une fraction du
peuple Dwomo (Djomo) qui est l'un des groupes fondateurs de
Bono Manso (4). Ce même peuple est le fondateur du royaume
Gomoa en pays fante
(5). D'après Eva Meyerowitz on le re-
trouve dans le Gonja sous le vocable de Djamo ou Djomo. Les
(1) Voir le rapport de Valkenburg p 54. Furley collection
N6 Journal de Louis Dammaets p 89.
Wic 98, 88 Municipal archives Rotterdam.
(2) Bonohene signifie roi du Bono. Le suffixe he ne veut
dire chef ou roi.
(3) Meyerowitz (E) Akantraditi6ris6f 6rigin p 48.
(4)
D.M. Warren. Ko.
Brempo'ng. 'Techiman traditions state p 94.
(5) Ibid. p 94.

-
75 -
Bono
les dénommeraient Kadjumo· (1).
Quand bi.en même
il
est
difficile de dire avec exacti.tude à q.u'el1e. époque
les
Adj:lmJ1:l
atteignent la côte,
il faut savoir qu'au moment où
1 es Po r t u g a;s arr ive n t
à El
Mi n il en
1 471',
1 e s
pre mi ère s
vagues d"akan
sont déjà en place.
Les AdjJm,l~ font parties
des Akan mérid'i,onaux qui
sont en pl ace dès
l'aube ,du XVIe
siècle.
Nous
pensons que les Ad'j:Jm:>b ont atteint
la côte
au XVe siècle après un séjour d'ans
la
région des confluents
d'u Pra e t
d'e
l' 0 fin.
Il s 10 n g e n t
leP r a jus que
sur l e c ôte.
Tand'ls qu'une
fraction
se dirige vers l'Est et crée
le royau-
me Gomoa,
une autre se tourne vers
l'Ouest et créée
le royau-
me de Ghiomer
(Adj:;Jm,l,J.
Les Adj:>m::ll? ont
semble-t-il
fait
chemin à un moment donné avec le troisième élément Aowin fon-
d'ateur de
l'Etat d'Angye qu'Ekanza désigne
sous
le vocable
d'Awean-wean
(2).
Une enquête de
Kwame Yeboa
Daaku à Nkwanta
n02 montre que certains "Nzema"
faisaient
partis de ceux
qui se
sont
installés à Nguanda €ya
(3).
Lors
d'une enquête
d"Henriette Diabaté auprès de l 'Ohema
(reine-mère),
cette
dernière a revelé qu'au moment de
l'arrivée
de
ses ancêtres,
ceux-ci ont entendu parler des Gyamoro
(4).
Nana
Boafo Nta
Il
roi. de l' Aowin
affi rme qu'un chef
qui, commandait un groupe de "Nzema"
appartenait à
l'ensemble
des chefs qui, secondaient An' Asema
(5).
De même,
Nana
(.1)
Meyerowi.tz. Op cit p 53.
la) Mbra Ekanza. Mutations d'une soci.été rurale. Les Agni
du Moronou
18e slècle
"939.
p 40. Aix en Provence 1983.512 p.
(1) Enquête de Daaku in LeSa~nvin un royaume akan de la
Côte d"Ivoire
(1701~1901) p 586.
(4)
Diabaté.
Le Sannvin un
royaumeaka~ de laC6te d'Ivoire
( 17 0 1 -1 90 1)
p 4'9"4 .
(5)
Ibid p 573.

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-
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-~-_.-
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- - - - - - - -
o
30km
-=-=:-.1
1
'1
LE ROYAU~EDEJOMORE
(ADJJMJLj) DANS LE NZANDELE ALAFIN
DU XVIIe 'SlECLE
(flrlaptation d'une carte d'Henriette DiaDiitÉ-
in \\e Sann.vin un royaume akan de la
Côte ri' Ivoire 1701-1901
Sou rces
ora l es et hi stoi re.

-
77 -
Ayebie Amihyia V. chef .d 1 Awi.a,n.e soutient que
SOn ancêtre
Amihyia
Amua a pris
le chemin. quf l 'a conduit à Angye
(1).
C ' est d'e
1 à - bas que 1er 0 i Am ïh y- i a Kpan yin 1 i
lia u rai t
e n -
v.oyé chercher .•
Tous_. ces
ind'ices peuvent faire
penser à un
s é j 0 u r
de s Ad'j;) m.:l 1:> da n s 1 a ré 9 io n 0 ù a été é 1 ab 0 ré 1 e fut u r
Etat Aowin d'Ebrossa.
Les AdjJmJl:>
se sont d'abord installés à Ahumazo
d'où
ils ont crée Anyenlebo,
BEnten1ebo et AdoanbO.
KEma
Kpanyin1i et ses successeurs ont permis
aux
immi.grants qui sont arrivés par la suite de créer des
. vi 11 age s
sur des s.it es de 1 eu r
ch 0 i x 0 u de
s' i n té 9 r e r
a u x
pop u 1 a t io n s d'e s vil 1 age s ex i st an t s .
Parmi
les groupes assimilés par
les Adj::1m:>b.
l'on
compte
les
Essuma
(Gchin)
qui habitaient à dix
lieues
(40
km)
d'u Cap Apo110ni.a
(Benyin1U.
Vers
1670 à la suite d'une
brouille avec
les Adj:>m:>b
(2)
une partie des
Essuma
sous la
cond'uite de
Nana Kyena
(3) est venue trouver
refuge en
terri-
toire
betibe.
Elle habite
le village actuel
de Mafia.
D'après
la tradition orale,
les
Essuma
lorsqu'ils
partaient en guer-
re,
prenaient avec eux un coq. Au cours d'une
bataille,
le
coq chanta et si.gnala ainsi
la
présence des
troupes de Moho
qUl
furent anéanties.
(U
Ibid
P ]03.
Note.
Nous mettons
ici
Nzema entre guillemets
parce que nous
montrerons que
le
peuple nzema est issu
de divers groupes.
(2)
Loyer (G) "Journal du père Loyer" in l 'Etablissement d' Issigny p 178.
Note. Les Essuma sont dénommés Gellin dans cette source ecn te. Le chef
de la migration eS'suma y est appelé Zena. Les traditions orales
betibe disent qu'il s'agit de Kyena que Diabaté (Henriette) trans-
crit Cena. Des enquêtes menées à Mafia revèlent que le chef de la
migration essuma serait ~ka Sulubu
Diabaté (H). Op cit. Enquête à Mafi~ p 728 ; P 730
(3) V.oir enquête aupl'ès de Malan Koh Alexandre. Cet informateur affirme
que c'est des suites de mésententes avec les Nzema que les Essuma
se sont refugiés en pays betibe. Annexe 24 p 42g .12.5

78
ZONES OCCUPEÉS PAR LES ESUMA
' , - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
' r - - - - - - - - - - - - - - - - - - ------~---------
- - - - - - ._---~----_.
»--- --.---------------1
~:::::::---------_._-- .---- ----------~
o
2km
1
--
If)}))j Zones occupées par les Esuma
Henriette Diabaté.
Op cit.
(thèse d'Etat)
, ,

- 79 -
Le récit historique qui rél~te cet éxènement est le sui~ant
Maudit soit le jou~
Où 1a cité d'e Moho
Fut anéantie à jamais
Ce fut par la faute du coq
Du coq qui chanta
Et 1a ci té d'e Moho
Fut anéant'ie à jamais CYl.
Le même récit, transparalt extraordinairement dans les phra-
ses consacrées pour pleurer les membres de l'abusuan Azanwule.
Où se sont installés les sujets d'AsJk~ne ?
Dans le ~illage d'Ezinli
La mort a décimé leurs rangs
LIs ~oulaient se cacher, mais ils avaient un coq
Le coq qui a pro~oqué la destruction de Moho
Si tu arrives à Ezinli, passe ton chemin
Si tu arrives à Moho, arrête toi
Le coq des habitants d'Ezinli qui a anéanti Moho (2).
Le lien entre les deux récits, l'un essuma et l'au-
tre nzema, permet de penser qu'une fraction d'Essuma de
l ' ab usua n Aza nwu1e a été i nt égré e à l' en sem bl e eth n i que nzema.
L'ancêtre des Azanwule s'appelle As~k~ne. C'est
peut.être à cet abusuan que devait appartenir la grande majo-
rité des Essuma ou du moins
le lignage royal. Cela peut avoir
un lien avec l 'appéllation Ass:>kJ que les Essuma ont donné à
leur capitale ou avec le nom ASSJk~ que les sources écrites
(1) Able (J.A).Hi~toire ~t traditio~s politiques du pays
ab6uré p 171. Abidjan 1979, 439 p.
C2J Quarm (P.K.K)
Ezunle. nu awolEyeh: p 33 - 34.

- 80
-
attribuent à ce peuple
(j).
Les Essuma
connus aussi
sous
les
noms d' Lssin,ois ou Och(n par les
sources écrites ont créé
le
royaum.e
Lssigny aV.ec pour cen:tre
principal
Ass.,k:).
Il s pos-
sédaient d~ux gran~s centres commerciaux qui
sont Bangayo et
Takuechue
(2).
LI
est
intéressant de noter
sur 1 a carte d' Anv i Ile·;
de 1729,
la mention de Ol~ Issini en territoire du Nzema ac-
tuel.
Cela est une
preuve supplémentaire que
les
Essuma sont
des m.igrants venus de l' Apollon ie.
Niangoran -Bouah fa it de sEs s uma une frac t i on d' Aburé
Les
Essinjens,
les Ass6ko les
Esieps et les
Essuma
dit-il
étaient des Aburé
(3). Nous pensons qu'il
serait inexact d'as-
similer à tout point d~ vue le groupe Essuma au groupe Eh~,
parce que
leurs migrati.ons dans
la
région de
la
lagune Aby-
Tendo-Ehy ont lieu à des périodes différentes.
Cependant,
il
est par contre possi.ble que des lignages de
l 'abusuan Ass~k~
aient i.ntégré aussi
bien l'ensemble Ehl!
qu'Essuma.
Dans le bas-bandama,
le
nom Ass~k~ désigne tous les
habitan.ts d~ la région cotière orientale d'origine akan,
nzema,
asante,
fante
et d'une façon générale
les commerçants
akan que
l'on rencontrait d'ans
le
bas-bandama
à
l'époque pré-
col on ia 1 e
(4).
(U
Archives Nationales de C6te d'Ivoire
(ANCI)
1. 1EE24. Notices sur le cercle d'Assini
1908,
1912
Loyer
(G).
"Journal
du père Loyer"
in
l' Eta:bl issement
d ' l s s.i g ny p 1 78 .
(2)
Lb id P 118.
(3) Ni.a n g 0 ra n - Bou ah.
"L e p a y s Ab 0 u ré" .
An n a'l es
deI' Uni ver -
sitéd.' Abi:djan
1965 p 60
; p 66.
(4)
Mohamme~.Sékou Samba. Sas~Ga:nda:ma ~réc610nial. Une con-
·tributi6n à.l 'étude hi:stori'qUèdespopulati6risd 'après
1e s sou r ces 0 r ale s.
p 5 1 . Par i s
1 9 7 8 To me
1.
3 6 5 p.

-
81
-
Nana
Kyena
premier rQi Essuma sera succedé par
Aka f:z.ane dont
l' hérit ier présompt if. éta it Nyamke
(U.
Les
croyanc~.essuma disent que leurs morts retour-
nent dans
leur pays d"origine en passant par le débarcadère
d'e Hal f - As sin i
(Aw i an e Ah 0 nIe z.o) •
2 ~Des Egwira (Kekame, Ase.m k JJ
Les ancêtres
fond'ateurs
de Kekame sont venus de
l ' Egwi. ra. (2).
Leu r
pre mi. e r I e a d'e r
Ewi en e
Ef it i
1 es a con d u i t
d'e Takyiman
(BonoJ
à Asuawua en Egwira. Ils ont pénétré 1 e
territoire nz.ema en
longeant le fleuve Siane
(Ankobra).
Il s
sont arrivés à Nz.ema
pendant le
règne d'Amihyia Kpanyinli
l
probablement au
XVIe siècle (3). En effet, il s sont à l'ori-
gine d~ la guerre entre Nz.ema et le royaume Egwira.
Les
sour-
ces écri.tes qui mentionnent cette guerre comme étant la guer-
re entre Jumore et Abuma ~isent qu'elle a eu lieu au temps
d'u Gouv,erneur portuga is Dom. Franc i sco de Soto Major
(4).
Les fondateurs
d~ Kekame sont les premiers à avoir
dégagé les détri,tus de
végétaux notamment la mangrove qui
obstruai,t la
navi,gation
sur l'Ankobra.
Ils étaient aidés
d~ns cette t~che par NyamekE Belawile Kofi qui s'est instal-
lé avec ses sujets à Bol~fo
S~l~ (Axim Nord). Les fondateurs
( 1) l 0 y e r
CG)
" Jou r n al
du
p ère l 0 Ye r"
i n I ' Et a b lis sem en t
d' Issigny p 178.
(2) Ami,here Essuah. Mekakyebie
III p 19.
Ackah
(James.).
Op nt p 10, p 11, Pppendix
13 p 1.
(3)
Note.
Les portugais ont ,été evincés de la Côte de
l'or en
1624. Il est donc possible' que l'arrivée des populations
de Kekame date de la fin du XVe siècle ou du début du XVIe
siècle.
(4) Voir Van Dantz.ig. "la juridiction du Fort Saint Antoine d'Axim"
Revue francaise d'histoire d'Outre~Mer, to LXVI na 242-3 p 230
Note.Au sujet de la ôituat'ion
geographlque d'Abunia. Voir la carte de
- - - Guinée de Gerardï Mercatoris. La cité de Bumas est juste au Nord
de la région d'Axim . Il s'agit bien de l'Egwira.

82
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CARTE
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- 83 -
de Kekam.e sont partis..d"Abalabo etd'Asuawua,
deux. villages
egwi.ra.
Nana
Kl:ma Be.tu 'neveu
d" Ewiene Efi,tf est le
leader
qui les a mené en pays nzema.
Le
premier village qu'ils ont
crée est Nkubetia.
Il s l'ont aband'onné pour créer
Kekame.
De là certains
habitants sont allés
s'établir à AsE.mk:J.
Les
traditions. orales racontent que
les
habitants de
Kekame ont
rencontré à Asemk) des groupes
Pante qui
quelques temps après
sont partis. Ce sont ces groupes de Pante qui
ont appelé le
site ASEmk) qui en Twi
veut dire difficulté ou problème va.
t' e·n.
L'Egwira a été en fait
directement touché par les
guerres d'expansi.on asante eri Aowi~, de sorte que de nombreux
refugiés EgwÎ-ra
se sont établ i s à Axim et à Numa
(1).
Des
migrations egwi.ra sur
l a côte
s' expl iquent aussi
par l' hégé-
monie du Wassa Adom
(Wassa hase)
dans
la région
(2).
Le
roi du Wassa Adom Jan
Kango a
tenté au début du XVIIIe
siècle
d'e ru i.ner le
pays egwi ra
(3j.
Adeaba
Kwame du village de
Sako en
Egwira est venu
s'établir en
pays nzema avec
ses sujets pendant le règne du
roi
Kaku Aka
(1833-1851]
(4J.
Le
refuge de nombreux Egwira
dans
le pays
nzema a poussé
les Hollandais à
imposer le paie-
ment d~ 100 onces d'or à toute famille dépendante de la juri-
diction du fort d'Axim et qui exprimerait le désir de
s'éta-
bl ir dans le royaume de
Kaku Aka
(5).
(1)
218 N B K G.
17 octobre 1715.
(2..)
Furley collection.
Enclosure
4.
J:
Van Den
Brouck.
16 septembre 1707.
(3)
143 loi IC 26.
(4,)
Ackah
(James).
Kaku Ackah and the
split of Nzema.
p 95.
(5j
Fur l e y col l e c t ion
(F c.)
1840 -1 847 En tri e s for 2
; 6
; 1 1.
"5 october
1841p 61.;
P 62.

- 84 -
3 - De's ·Gyina:n. (Az.tema,
Ngelekaz.o,Alowule, TwenE.ne)
Le peuple Gyinan (1) est venu du Nord et a séjourné
dan s l a ré 9 io n de s conf lue n t s d u Pra e t
de l ' 0fin.
1l a t -
teint la cô·te à Sa (2)
(Shama),
traverse le pays ahanta en
longeant la côte jusqu'à Bol:>fo
(Axinl).
Les Gyinan passent
l' Ankobra. et gagnent le pays nz.ema.
La migration Gyinan est conduite par des membres
d:e l' ab us ua n Ez·o hi l e (A son al
do n t
leI e a der est Any i mi a
Kpan yin 1 i
. Une par t ie d'e s mi g ra n t s s' i n s t aile n t
à Az i eIII a .
Le premier fondateur d'A~iema serait Ainoo Kwegyan de
l'abusuan Ezohile qui est passé par le futur Asante et a
séjourné à Ad'ome un village dans l'actuel
Wassa Amenfi
(3).
Aziema se subdivise
de nos jours en trois parties qui
sont
Aziema Kpole fondé par Nwole Mozu un membre de
l'abusuan
·Ezohilevenu de l'Asante.
L'une des parties d'Aziema s'ap-
pelle Mozu Suazo et a été créée par Kenya Mozu lui aussi
. un III e mbr e d'e l' ab usua n Ezo hi lem ais qui a s é j 0 u r né pen dan t
longtemps à Bol?fo. La partie centrale d'Aziema est appelée
Ahunli (4J.
Dès le XVIe siècle, les Gyinan sont établis en pays
nz.ema car Axiema
(Azi.ema) est mentionné depuis octobre 1552
dans le rapport du Gouverneur Va 1 kenburg
(5).
Aziema est le premier village que les Gyinan ont
crée. Le reste des Gyinan continue jusqu'à BEntenlebo pour
cu Di.abaté (H) Op cit. p 693 .. Enquête auprès de Buasi Ekyi.
Amihere Essuah. M~k~kye bieIII p 142.
(2)
Ibid P 144.
(.3 ) Ackah (James) Op cit appendix 10 p 2.
( 4) 'Ibid append'ix 9 p 4.
(5J Rapport de Valkenburg p 54.

-
85 -
man i f es ter a u 1" 0 i
n Z-e mas 0 n d'é s i-r des.' é t a b1 ir d'a n s 1er 0 Ya ume.
Le d·euxiènie.village que les Gyinan créent est
Ngelekazo. Nana Henle Kpanyinl i y reste avec une partie des
migrants. Son frère Anyimi'a Kpanyinli
sU.ivi par la majorité
des migrants crée Alowule (IJ. Le surpeuplement rapide de
Ngelekazo a amené Ekenle Kpanyinli à créer TWen~ne,
aidé
de ses neveux Alu, Anwi et Takpole
(2).
4 - Des
Akwarru (Nwulofol;,)
Les traditions orales de Nwulofol~ disent que les
ancêtres fondateurs du village sont des migrants venus
d'Akwam~(3). C'est dit-on de Takyiman dans le Bono que les
ancêtres ont migré à Nsawam (4) qu'ils ont abandonné à cau-
se de la guerre pour venir s'établir à Nzema. L'un des
safohene (chef guerrier) s'est installé dans le Wassa Amenfi
et y a crée Akropong.(5) Les fondateurs de NwulofolJ depuis
l 'Akwamu était guidé par Bulumia Twum de l 'abusuan Ahwea
(Aduana Abradej.
Il s ont occupé à Nzema même plusieurs sites
qui. sont d'ans l'ordre Mowumowu,
Sukpomgbole, El iva, Akafo,
Edinlizo,
Pewuakj, Twemeboka,
Ewiemoase, Sonwolezo et Ken-
dengelenyi.
(U Amihere Essuah. Op. CH P 144.
(2)
Ibid' • P 186 .
(3.) Amihere Essuah. Mekakye bi.e III p 43.
Ackah
(James.)
Op c i t. appendlX 7 p l .
(4) Note. Nsawam qui. aujourd'hui est une cité de l'Akwapem
dépenda it de l'Etat Akwamu.
(5.) t\\ckah
(James) op cit. P 12
appendix 2 p 8.

- 86 -
Le grand viJlage qu'.ils ont fOl)dé est. krofofr:)(Nwulofol:J) (1)
phrase twi qui signifienouvea,u,v'illage. L'accroissement de
la populati.on d'e Nwulofol;); a permis la création ete plusieurs
a ut r e s vil l age s qui son t Nven les? b, NLe nLe mil en u, Asas e t rt. ,
Nvur'1a"
Ebu. Tand'ane, Poku, MpE.asem, Aluku et Ad'ublim.
Nwulofob et l'ensemble de ces villages est appelé
Akwamum~~nle (peuple ou pays akwamu). Le déclin du royaume
Akwamu vers 1730 (2) est la cause du départ de Bulumia Twum
et de ses sujets.
L'histoire d'e l'Etat Akwamu
est relativement connue.
Des imm.i.grants se sont d'éplacés de la Lone akan du Nord vers
la c6t~. La famille royale akwamu dit être originaire de
Kpon (Kong) (3.). Des historiens ont vite fait de rattacher
les Akwamu à des migrants Mandé.
Il convient à ce sujet d'ê-
tre prudent car c'est bien plus tard que Kpon (Kong) est de-
venu une cité dyiula.
Nlamkey Kodjo au cours d'un s~minaire sur Kong (4)
révélait
que des fouilles archéologiques entreprises sur le
si.te de Tenegena ont montré que la fondation de Kpon date de
340 a pr è s J. C. Qua ntau x mo uveme nt s man dé, ils 0 nt lie u à
partir du XIIe siècle.
(1) N6te. Nwulofol) est la prononciation en langue nzema du
Krofofr" en twi.
(2J Van Dantzig. The dutch and the Guinea Coast 1674-1742.
en a p.ït r e IV 173 0- 1742. Doc ume nt 175- 276 .
(3) Dickson (K.B} A histo~ical g~o~r~phy of Ghana p 15.
IVOR Wilks.th~ northernflcto~
lrtAshlrttlhlst6ry p 9.
Glouaster 1 9 6 1 - 8 1 0 p . ,
'
(4) Sér'lnaire. Exposé de Kàd,ioU!),"Kong à travers les siècles"
kodjo (~) m~itre.assistart au Département d'Histoi~e.
Université de Côte d'Ivoire.

- 87 -
Des th è-s es 1ient les NQ. be, pop u l at ion s Q. ncie nne -
ment éta,bl i.es d'an,s la région d'eKong. à des' proto-Abron (1).
Cepenc!'ant les trad'Hionnal fstes rattachent les Nabe aux
Kulango (2). Emmanuel
Terray, situe le point de départ des
Kulango dans la région' d'e Buna. La mise en place des Nabe,
dit-il, d'ateraU d'u prem'ier minénaire d'e notre ère. Pour
lui,
les Nabe ne sont
autre que d'es proto-Kulango (3).
En dépit d~s trac!'itions orales qui concernent la
famille royale akwamu, nous pensons qu'en réalité,
la migra-
tion Akwamu a 1 ieu à partir d'e z.ones périphériques qui dépen-
daient du pou'loi.r central d'e Bono Manso.
Il faut se rappeler
que 1a conquête du Band'a a étendu l'autorité des Bonohen.e
sur le Nord'-Est de la Côte d"Ivoire actuelle. Les Akwamu
étaient en majorité composés de lignages dirigeants apparte-
nant au 'nbn A'duana
Abrad'e, d'où le nom Abrade qu'on leur donne.
La première migration menée par Agyen Kokobo conduit
les Akwamu dans le futur Etat de Twifo Hemang. Au début du
XV. Le s iè-c le, ce r t a in s d' en t r es eux s' i ns ta Ile nt dan s l' arr i è-
re pays ga.
Ils établissent leur première capitale à Asaman-
kEse pui.s la transfèrent à Nyanaoase.
Ils deviennent les
mei.lleurs clients des di.rigeants ga d'Accra qui, jouent le
rôle d'intermédiaires dans le commerce entre les marchands
Européens et les peuples de l' intérieur. Pendant le mil ieu
du XVIIe siècle,
les Akwamu contrôlent le marché d'Abonse car
ils y canalisent l'écoulement des marchandises.
Ils occupent
des positi.ons stratégiques à l'Est et à l'Ouest d'Abonse
ainsi que les voies commerciales qui de l'intérieur mènent
vers la côte.
(1)
Ibid.
(2) Kodjo (N). Le royaume de Kono. Des origines à 1897. P 170.
Aix en Provence 198~,346 p.
(3) Terray (Emmanuel).
Une histoire du.royaume Abron du Gyaman.
Des origines à l~ tbri~~ête coloni~le. p 149.

- 88 -
Ivor Wilks divise en deux phases l'expansion (1) de
1 'Akwamu avec une transition en 1677. La première se caracté-
rise par une infiltration le long de l 'escarpement d'~kwa6em'
'
.
. .
.
La deuxième phase se caractérise par une conquête militaire
systématique. Au Nord, ils occupent des territoires jusqu'aux
plaines de l'Afram (2). Des sujets Kwahu, Akyem, Akwapem ainsi
que des groupes Guan sont i n.tégrés à l' Eta t akwamu. Au Sud,
l'Akwamuhene Ansa Sasraku soumet les Ga d'Accra.
Dans. la première décade du XVIIIe siècle, les Akwamu
se livrent au· ·commerce des· esclaves· avec les Portugais en échan-
ge de l'or du Brési 1 (3) . .Ils mènent des rai ds en Akyem, au
Kwahu, à Kt'epi et dans. les villages périphériques de l'Akwamu
même, provoquant ainsi. l 'hostilité des royaumes voisins (4).
Un conflit éclate vers 1730 au sein du lignage royal
akwamu au moment où se rebellent les sujets Akwamu de Berekuso
et des collines au Nord d'Accra. Ces forces rebelles seront
soutenus par une fr~n~e des "citoyens"
Akwamu eux-mêmes. Entre
1729 et 1730, une série de batailles a lieu entre les forces
loyalistes et les forces rebelles. Les forces rebelles étaient
dirigées par Amu qui combattait les forces loyalistes de son
neveu l 'akwamuhéne Ansa Kwao. En passe de perdre la guerre,
Amu fait appel
à
l 'Akyem Abuakwa. Ofori
Panyi akyemhéne envoie
une armée dirigée par lesafohene Ofori Oua qui
saccage Nyanaoase
la capitale akwamU.
(1) Au sujet de toutes ces informations, voir, \\-!iks (Ivor)
"The rise of.Akwamu empire.1650-1710" in Transaction of
the historitalsotiety of Ghari~III 2, pp 99-136.
Note. Au sujet de l'hlstolre de l'Akwamu, voir Emmanuel Terray.
Op cit p 284.
( 2) R0 d ne y (~! aIt e r) "T he Go 1d Co a st" i n His t 0 r' Y 6f .West Af r i ca
p 364.
(3)
90 l<IC 97.
Van Dantzig: ·Lés Hollandais sur' la.côte dé Guinée à l'époque
de l'Asharitiét du Dahomey 1680~1740 p 208.
(4) Daaku (K.Y) Trade and politics ori .thé G61d Coast (1600-1720)
p 31.
Oxford at the Clarendon press 1910. 219 p.

- 89 -
Sous le régent Akonno Kuma, les forces loyalistes
aband'onnent la partie occi.dentale de l 'Akwa,mu et se retirent
dans les centres orientaux.
Elles établi.ssent leur nouvelle
capitale pr~s dela Volta. Des chefs Akwamu transfèrent leur
allégeance à l'Akyem Abuakwa. Les forces rebelles désormais
soumises à l'Akyem prend'ront le nom et'Akwapem (les milles
compagnies)
(1).
Des groupes Akwamu migrent vers l'Ouest comme par
exempl e ceux guid'és par Bul umia Twum qui vont s' établ i r dans
le royaume nz.ema. Parmi les Akwamu qui migrent vers l'Ouest,
certains seront à l'origine de la création du Wassa Amenfi.
D'apr~s Meyerowitz, les guerriers akwamu qui ont créé l'Etat
Wassa Amenfi avaient pour leader Nedee Kuroko du clan
Abrade (a). Des enquêtes d'Henriette Diabaté montrent que le
lead'er de ces guerriers akwamu était Kolo kolo Bomanyin éga-
l ement de l'abusuan Abrad'e Dl.
- - -
Déjà au XVIie siècle, des Akwamu conduitspar une
branche cad'ette du lignage royal Abrade qui a eu le dessous
lors d"une querelle de succession, se sont refugiés dans la
région de Kumase (4).
Des suites d'un confl it qui les oppose aux Amansie,
une parti.e de ces Akwamu quitte la région de Kumase pour le
( 1) 1v0 r Wi 1k s "A kwa mua nd' 0 tub 10 hum
a n e i g h tee n the e n tu r y
akan marriage arrangement.". : ..
Afri.ca. Volume XXIX n° l' p J'lE.
(ZJ Meyerowitz (E) Akan traditions oforigin p 115.
(3)
Diabaté (H) Op cit. p 661.
(4)
Ibid. p 633. Enquête,en.Asante auprès d'Owusu Ansa.
Annan. (El isabeth) .. Les mouvements .'m.igratoires des
popUlations akandUG'hana'eriCôted 'rVOl re. Desorigi nes
a: nos jours. p 120.

- 90 -
O:>ma où elle fusionne", av:ec des él éments bon'o.
Des Ak\\1amU
sont ma1gré tout restés en pay.s asante principalement à
Kumawu et à Bantaman Suntreso CU.
Le dernier Etat fondé par les Akwamu du D';)ma n'est
autre que le royaume Abron d'uGyaman (2).
5 - 'Des, Betibe','tAkon'u; Amgb&:nLf, ,AzuJél,oanu",
,
"
'Aweant1'rili,NZ;ulezo) et des Asebu
(Nzul ezo)
Les populations qui ont crée Aweanz-inl i, AmgbE.nu et
Az.-ul el oanu sont arrivées d'ans 1e royaume nz-ema sur 1a demande
du roi Ami:hyia Kpanyinl i.,
La tradition orale d'Amgb~nu dit que les ancêtres
fondateurs de ce village sont des Betibe (Eotilé)
venus
d'Assjmlan
(3).
En fait le village d'Ass:lmlan est postérieure
à cette migration,
mais cette information donne une idée
clai.re du li,eu d'origine des populations d'Amgbe:nu.
Les ancê-
tres de ce v,illage se sont d'abord installés à Aweanzinli
sous le chef NobE.
Ils s'installent à B::>razo sous la conduite
du chef Ad,nge:da.
Remarquons qu'Ad:lngEda est mentionné comme
un chef de migration qui a conduit des Betibe à Nzema, cela
bien avant la guerre de M:>n:lbaha
(4).
Pendant la guerre contre l'
Egwira les armées nze-
ma étaient dit-on faibles en effectif. Dans le but de faire
(1) Van Dantzig. Les Hollandais sur la côte de Guinée à l'époque de
l'essor del 'Ashàntl et dU'Dahomey 1680~1740,p T31.
Il.M. Warren. KO.Brempong.
lechlmantradltlons state p 74 ; P 43.
(2) Niangoran-Bouah.' Introduction
à ladrummologie p,155.
Jack Goody, Kwamel'\\rFiin; AShantlàndtheN6rthwest.Supplement 1
Institute of .t\\fr,ican Stud;es (lAs) p 6.
(3) Ackah (James) Op cit. Appendix 5 p 1; p 2 ; P 3.
Voir aussi notre enquête auprès d"Egya Bile Kaku. Annexe 6 p 364.
(4) Enquête auprès de Kofi Alexandre. Annexe 24 p 417,
P 419.

- 91
-
face aux a,ttaques'mass.ives des forces egwira, ~ana Amihyia
Kpi.\\nyi:nli sollici.té l'aide d'es Betibe (11. La paix revenue,
1e monarque nzema leur demand'e d'e s' établ ir sur les sites
qu'il s occupent présentem,ent pour l'a id'er au cas où les Egwi ra
tentera ient à nouv,eau' d" enva'h i r 1e pays.
L'arriv,ée d'e ces Betibe d'ate probablement du XVIIe
siècle, car c'est d'u temps d'u Gouverneur portugais Dom
Francisco d~ Soto Major que la guerre entre Jumore (Adj~m~lJ)
et Abuma:(EgwiraJ a éclaté (.2).
De nos jours, le territoire occupé par Akonu,
Amgb,nu., Awean~inli et A~u'eloanu est appelé Ewotile maanle.
(pays ou peuple EwotiléJ mais dépend de l'autorité de
l 'jmarihyenle d'Adoanb'o. Bien qu'Akonu fait partie de l' Ewo-
til~m~arile,
les migrants qui ont crée ce village, notamment
Anwi NyamekE et son frère BEneE Renya sont venus de Prussie
(Kpulisi, pri,ncess townl pour s'établiT auprès des Eotilé (3).
Au mi lie u du XVl LI e si è c le, d' au t r es Be t i be à l a
s u ft e d'e s gue r r e s d'e M~ n ~ bil ha qui les 0 ntop po s é a ux con q ué -
rants Anyi, Sanwi,
sont venus se refugier en pays nzema.
Henriette Diabaté s'appuyant sur des sources écrites hollan-
daises, a situé la guerre de M3n~baha entre 1752 et 1754 (4).
(1J
Enquête à Akonu auprès d'Egya Bile Kaku. Annexe 6 p j82.
Diabaté (H). Op cit. Enquête auprès d'Amihere Essuah p 690.
(.2)
Voir carte de Gerard'i Mercatoris datant de 1626.Voir Supra p 85.
La cité de Bumas se situe un peu au Nord de la région
d" Ax -Lm . l l peu t do n c b i ,e n s' agi rd' une c i té e 9wira .
(3)
Ackah (James) Op cit. appendix 5.
(A J Dfa bat é (Hl 0 pei t. p 504.

-
92 -
La 9ra nde ma j 0 r it é de çes r ~ ug le s be ti bes' est i ns ta l l ée à
E.fiE, un peu en amont d'el 'embouchure d'e la Tanoé (U.
Des auteurs comme Fynn et Claridge parlent de
l 'origi.ne iV,oirienne de certains NLema (2). En réal ité, il
s ' ci 9 ft des Nu ma d" a, s c e nd'a (l ce bet ib e "or i gin a Ir e duS ud- Est
d'e la Côted'Iv,oire zone n(\\turelle d'avec le Sud-Ouest du
Gha~a. Le peuple Betibe est connu sous diverses app~llations
qui: sont; ,EotiJé, Vetéré, Mekyibo, Biettry, Metibe (3).
Les péripeties ~e la ~ispersion des Betibe sont
assez connues.
Les Betibe peuplaient le pourtour de la grande la-
gune à l'extrême Est de 1a Côte d'Ivoire actue11 e. Il s occu-
pai,ent plusieurs iles comme M~n,baha
Nyamoa, Balubate, Ehino
etc. (4j. Peu avant leur migration, les Betibe étaient gou-
vernés par deux rois. W~pu ~imgbeni, et son frère cadet W~pu
Senhen. Un confl i,t d' i nfl uence opposa i t ces deux roi s bet i be.
Lorsque les Sanwi ont attaqué W,pu Senhen, il a demandé se-
cours à son frère aîné afin de faire face aux envahisseurs,
mais ce dernier a refusé. W,pu Nimgbeni est à son tour atta-
qué et vaincu par les guerriers anyi (5). Après la guerre,
les Betibe se retrouvent sans roi.
Un chef de ~ (génération) nommé Jfr, )l~ conduit
une partie des Betibe vers l'Ouest. La première escale des
migrants est Naben, puis le pourtour de la lagune Kodjobue.
(1) Enquête auprès de Kofi Alexandre.
Note. Efig se trouve près du Nv!hie un, affluent de la Tano!.
--Annexe 24 p 417 .
(2) Fynn. Ashanti and itsneigbours. p 2.
Claridge (W) A hi~tor~'of'the'Gol~:Coast and Ashanti p 7.
(3) ANCI lEE 24. Notices sur le cercle d'Assini.
(4) Enquête auprès dé Kofi Alexandre. Annexe 24 p 416.
(5) Au sujet de toutes ces informatïons, voir l'enquête auprès de Kofi
Alexandre, et l'enquête de Jules Kofi Yeboa auprès des notables
réunis de Vitré 1 et
Vitré II. Annexe 24 ; Annexe 3.

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Nyamuan
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(Etuosike-) _
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K '~':!9L Celewe':s _
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St..;:,>
Egb ndoi1.
l
~-'"5' .
..~.'
9'Q
~~=::::G~~•
,
GOLFE
OE
GUINEE
o
10km
,
~

,- 94
-
De là,
ils poursuiv.e~t Jus~u'à Mperie sur la n'te Est du
Comoé., Certains restent à Mperi.e tand'is ~ued"autres vont
plu s au
Sud à Nat ch u È. (a c tue 1 Mo 0 s s uJ.
Les Eh!: qui é t aie nt
alors à GbamelE
près d"A~uleti, viendront se joindre aux
Betibe.
Aprè-s un"malentend'u qui naH à Ciluse d'un adultère
commis
par un jeune homme
EhE a'tec la,
femme d'un notable
betini,
Csingul ier d'e betibeJ.
les Betibe se retirent à
Betim:>n':).
De NatchuE

un noyau betibe est resté,
ceux qui
sont partis ont connu les
étapes de BetigbJ (il e Vitré),
Ngotobe et Okoble qu'ils ont abandonné à cause d'une atta-
que d'es guerriers Tchama
(EbriéJ.
Les Betibe ont également
abandonné Tofreji pour s'installer définitivement à Betim,nJ.
Certains
sont allés s'établir à Ayerf.
(Bi.ettry ou Abeti)
(1).
Un autre chef de
fa
nommé, Takrika conduit une par-
t ie d'e s Be t 'Lb e à l' Est en
p a ys n z.e ma (2).
Les mi 9 ra nt s s' i n s -
tallent à Nzulezo sur les
bords du lac
Tandane.
D'après Kofi
Alexandre,
Takrika et Mogan sont partis avec des migrants
a'tant même la guerre de M:>n:>baha.
Ceux qui
seraient partis
vers l'Est à cause de la guerre se sont d',après
lui
installés
uniquement à Efif; qui est un peu en amont de l'embouchure de
la TanoE (3).
Or nous savons que des
refugiés betibe étaient
protégés
par le roi Amihyia Ang:>l:>
qui
refusait de les li-
uer au
roi
du
Sanwi Amon Ndufu Kpanyi
(4). EfiE devait être
contrôlé par les guerriers
n~ema qui dit~on causaient cons-
t a mm e nt d'e sen nui s a u x Be t i b e
(5).
(U Kofi Alexandre souti.ent que c'est K,bh le gyasefoE: (serviteur)
, du roi Aïk:> qui est parti à Abeti avec les siens.Annexe 24 p 430.
(2) Amihere Essuah. Mekakye bie IlL p 121.
Diabaté (H) Op cU p 81 ; pOlIT ; P 631.
Enquête auprès de Kofi Alexandre Annexe 24 p
~ 1 7
(3) Enquête auprès de Kofi Al exandre. Annexe 24 p 417
(4) WLC 96 3-5 jui.llet 1762.
(5) Enquête auprès de Koti Alexandre. Annexe 24 p 41 7

"ZONE PGU PI.'tf f'A p..Df5 5ETt B ë
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Aboisso
~\\
\\
f31P~ÎV6( j:o.,;,
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.. bo~
~
i
en
'"

-
96 -
Po us s é s pa rIa pê ch e leu r a c t i vl.t é pr ln c i pa 1e, 1e s
Beti.be à partir de Nzulezo explorent
les coursd"eaux envi-
ronnants.
[1 s
créent des .pêcheries
d'ont Az.uleti, Mgb:>tl:.ba et
An wuman e sua LO. 0 e s t r a d'ft ion sor ale s dis e n t que des As e bu
après leur défaite face aux Brobro fante se seraient refu-
giés à Nzema
C1.), où Ils se sont installés à Nz.ulez.o. Meredith
fait venir les habitants de Nzulezo de 5hama (2J.
Il
pourrait
justement s'agir d'une allusion à ces Asebu. Les Asebu notons
1e sont d" a scend'ance Guan (J).
L'origtne des Betibe pose encore problème. A ce
sujet, ·deux, th~ses s'affrontent. L'une donne une origine
orienta 1eaux Betibe, et l'autre soutenue surtout par 1es
trad'itionnal istes qui ont à l'esprit le souci de défendre le
d'roit à l'antériorité sur l'occupation du sol, dit que les
Be t i ben e son t ven u s d'e nu11 e pa r t , ma i s qu' ils son t des
autochtones sortis du fond de la lagune. Leur village origi-
ne 1 d'u f 0 nd' 1a gunair e dit - 0 n s' a ppe 11 e Ab 0 ngyi. Mg ba ky e r e
Ehoma (4J sera ft l'ancêtre qui a poussé 1es Beti be à qui tter
leur habitat du fond lagunaire pour s'établir sur la terrre
ferme.
cU Ackah (James) Op cit p 12.
(2J
Mered'ith (H). An account of the Go1d Coast of Africa p 57.
(.3) Van Oantzi,g.
L~s Hollandais sur la côte de Guinée à
l' é ~ 0 gue de 1--r-e s 5b r cl e Ti As ha rit 1 et cl u Da ho me y 1680 -1 740
p19;130.
Note. Les Guan sont considérés comme des,proto-Akan. Les travaux de Fynn
ont montré que les Guan ont migré en provenance du Nord, que leurs
parlers s'apparentent au Twi, et que leur organisation socio-cu1-
ture11e est,proche de ce1le.des Akan. Voir Fynn "The Etsi of Ghana"
in Ghana social science journal. University of Legon 1975 p 96.
à p 110.
(4) Mgbakyere €homa
est le
nom avancé pour les notables de Vitré l et II.
Les notables d'EtueboE parlent de Mgbanji Nyilll11a, de même que Kofi
Alexandre. Il s'agit des variantes d'un même nom. Annexe 3 p 347.
Annexe 24 p 4 3 5 .

LES ORIGINES DES EOTILE
(D'APRES LEURS TRADITIONS ORALES 1
THE5E DE L AUTOCHTONIE
i(1~'6.
r-
a>
.,-,.
GOL FE
DE
G UINE E
10km
•••••
..~ J
Ancienne île aujourd'hui zone marécageuse

- 98 -
La thèse ~et'autochtonéité des Betibe est soutenu
par certa i.ns h i.storiens Cr).
Manuan Ayelebi soutient que 1 'origi.ne des Betibe.
se süue vers le pays fante. D'autres i.nformateurs la situe
à Jb.:lmankum.an ou Abuma également à 1'Est (2J.
Henri.ette Diabaté associe les deux thèse, à savoir
qu' une par t ie des Be t i. be est. Il e nue de l' Est tan dis que l' au-
tre est autochtone (3].
Les travaux de Jean Polet fournissent des données
archéologi.ques trèsiotéressantes pour la connaissance de
l 'origi.ne d~s Beti.be. Ils montrent que depuis 6000 ans avant
notre ère, d~s hommes fabriquaient de belles poteries et uti-
lisaient des outils en quart~.
Des scories trouvées dans le
pays betibe prouvent que le fer y apparaît en 300 avant J.C.
Sur l' i.1 e d·e Nyamoa. n appara i.t peu avant 1e dé!>ut de l'ère
chrétienne. Mais, entre 6000 avant J.C et le XIIe siècle de
notre ère,
il .n' y a aucune trace de restes huma i ns.
Des données différentes apparaissent entre les
XIIe et XI.I.Ie siècles. Deux types de sites archéologiques qui
sont des cases sur piloti.s et des ci.metières dans les z.ones
(U Lou cou CJ. N.J "D' 0 ù vie nne nt 1es peu p1es 1a g unair e s de
. Côte d'Ivoire" i.n Afrique-Histoire n° 9 1983 pp 39-40.
Ni.a n90 r a n - Bou a h" Que 11 e est 1 '0 rl gin e des Ivoiriens"
"in Fratér~itéMatin n° 4287 Mardi 13/2/79 ~ 16.
(2) Diabaté (H) Op cit P 297 ; P 364.
(3) Ibid p 365 - 366.

- 99 -
sèches ~oient le jour. ~es nécropoles sont aisé~ent retrou-
vées gr~ce ~ une plante d~ la f~mi'le ~es agavacés appelée
Dracena Arborea Gufnéensi's. Les Betibe1 ui d'onnent 1e nom
Ebobia. Dans les tombes. cette plante est placée au chevet
et près d'es jambes d'ud'éfunt. Sur l·'i:le d'e Nyamoa, il y a
Une étroite coincid'ence entre l'aire de peuplement du Dracena
Arborea Guinéensis et l'extension du cinretière. Dans les
tom bes, l' 0 n t r 0 uve d'e s bij 0 ux en cu ivr e et une c é r ami que
funéraire faconnée ~ partir d'une argile blanchâtre avec des
d'écors élaborés. Ces objets datent du XVIIe siècle. Les mo-
tifs d~coratifs d'e cette céramique sont semblables a ceux que
l'on t r 0 uye sur les site s d'u Ghan a a c tue 1 .
Des dép&ts de t~tes funéraires en terre cuite as-
sociés à ~es offrandes sont aussi trouvés sur les cimétières(l)
Des têtes funéraires similaires se rencontrent sur
les si.tes archéologiques d~ la c6te ghanéenne' (2) dès le
XVIe siècle, mais jamais en Asante.
Enfin, des p8~les de c~rnalines
découvertes sur
les sites ~u pays betibe avant l'arrivée des Portugais sur
la côte attestent de liens avec la région saharienne.
Les études archéologiques de Palet nous inspirent
les réflexions suivantes.
Il serait hasardeux de dire que les hommes qui de-
puis GOOO avant J.C fabriquaient des poteries et utilisaient
(1) Histoire de la Côte ~'Ivoire. Découvertes archéologiques
dans les lagunes ~otilé. Etude présentée par Jean Polet.
(2,) An qua ndah ( J a mes)
Red 'i s cov e r i ng Gh' a na' spa st. Une t ê te
funéraire a été découverte à Angye (Enchi) p lOG.
Les têtes funéraires sont appelées T~n d~dR par les Betibe
et Mma par les Anyi Sanwi.

-
100
des outils en quartL sQntdes Betibe.
En effet le cOncept
"
d'ethnie d'oH être··m:an;i::pulé alfec tact. Ce protopeuplement à
notre avis a disparu ~van~ la mise en place d'un deuxi.ème
peu pIe men t qui, est à l ' 0 r i~g in e d'e s don née s arc hé 0 log i que s
d'es Xl.Le et XnLe sfècles. Cela expli.que le vi.de archéolo-
gique que l'on constate entre le début de l'ère chrétienne et
le Xlle siè.cle.
L'idée d'un peuplement prélagunai.re existe car les
Tchama
(.Ebrié)
par exemple d'isent alloir trouvé
sur place les
Brékégdn. Les
Betibe sans aucun doute sont les auteurs des
données archéologiques des XIIe siècle et XLIle siècle.
En
effet,
la case sur pilotis est une architecture que prati-
quaient et que pratiquent encore les Betibe.
Egbehi et
Nz.ulezo restent aujourd"hui encore d'es villages sur pilotis.
La prati.que qui consiste à enterrer les défunts
a\\fec la plante Ebobia est une coutume essentiellement betibe.
L'île de Nyamoa' sur laquelle l'a.ire du peuplement des Oracena
Arborea Gui.néensis correspond' à l'extension du cimétière est
la nécropole où les membres de la famille royale b::linf. étai-
ent ensevel is
(1).
Les mythes qui selon lesquels les Betibe sont sor-
tis du fond de la lagune sont scientifi~uement parlant inac-
ceptables. Même en
tablant sur l 'hypothèse de l'autochtonéi-
té que pourrait signifier cette légende,
la dite notion est
très relativ.e.
Les
loi.ntains ancêtres des
Beti,be à l'instar des
autres akan sont partis de la vallée du Nil
et de l'Omo.
( U Vo ir 1a con f é r en c e de I~ 0 n sie urE 1 loB r 0 u à Vit r é I.
Annexe 27 p 451.
Enquête auprès
de Kofi. Alexandre.
Annexe 24 p 440.

-
1 01
-
Cepen.dant i.1 s sont parmi. les prenüers à avoir atteint 1 a
côte en' provenance d'u Nord'.
La présence des peRles de cCltala-
l fnes
saharienne en pays betibe avant l 'arrivée des Portugais
sur la côte, est le témoignage de cette origine septentrio-
n a le.
Les loi n ta fn sas ce nd'a n t s d'e cep e u pIe son t
ven usa ve c
ces 0 bJe t s d:u Sa h a ra.
Lat h è.s e cf" unI i e n i: ndi l' e c t e s t
à é car-
ter, car le circuit commercial
qui à cette époque lointaine
expliquerait :la présence d'es
pei-Tes de c(;rnalines du Sahara
en région betibe, est pratiquement impossible à retracer.
L'origine nord"ique des ancêtres betibe est proba-
blement à l 'origine du nom que ce peuple se donne.
Betibe se
compose de ~. (palmier], ti (tête) et du suffixe jbej (les).
Il est intéressant d'e noter que .~ correspond au mot ab" qui
chez les Akan d'e l'Est sert éga lement à désigner le palmier.
Les Betibe sont donc
la
tête,
c'est-à-dire les pre-
miers qui
se sont établis sur le pourtour de la grande lagune.
De ce point de vue,
ils sont des
autochtones.
Les premiers betibe
sont donc arrivés dans
le com-
ple~e lagunaire du Sud-Est ivoirien au XIIe siècle si l'on
tient compte des d~nnées archéologiques de cette époque.
Le chef de leur migration devait être Mgbakyere
Ehoma qui
selon les traditions
orales serait sorti de l'eau
avec le peuple. La similitude de certains mots du lexique
Betine (langue des BetibeJ avec le Twi ainsi que l'onomasti-
que des Betibe avec celui des Akan sont troublants et font
croire à un séjour des Betibe dans le Bono (1).
Ils sont par-
tis assez tôt et ont ainsi élaboré
un lexique assez original.
(U No te. El loB ra u est au s s ide cet a vis. Va i r 1 a con f é re nce
d" El loB ra u à Vit l' e l . An n e xe 27 c' 449.

-
1 02 -
Les motifsdéc.orÇ\\ti-f's des céramiques funéraires
ainsi: que les têtes funérahes. que
l'on trou'{e également sur
les s i:t e s arc hé 0 log tq ue s d'e 1 a Go l d Co a s t
s' exp l i que n t
par
une aire culturelle akan l.e long d'e
la côte Atlantique.
Poi.nt
n ' est bes 0 i.n d" é V 0 q u er une' mtg rat 1.0 n car 1 e Su d- Est i v 0 i rie n
se situe avant tout ~ans un ensemble qui aborde le Sud-Ouest
d'u Ghana.Un autre
point sur la question de l'origine des
Betibe pose problème. Tan~is que les Betibe de la lagune
Dwenye
(Aby.) comptent ci.nq matriclans,
les Betibe de
Beti-
m"nJ (\\litréJ
n'en comptent que quatre.
L'afilié B:>ssemalan
manque che~ les seconds.
Nous sommes d'avis avec Henriette
Diabaté pour dire que ce matriclan est postérieur à la dis-
persion des Betibe
CU. Mais alors comment s'expl ique la pré-
sen~e des B~ssemalan che~ les Betibe de la sous-préfecture
d'Ad'jE-kE. (Adiaké)
?
L'ouvrage d'Henri Meredith permet d'avoir des élé-
ments de réponse à cette question.
Cet auteur aurait appris
que les habitants de
N~ule~o se composent d'une part de gens
mécontents qui
ont aband~nné leur pays d'origine et d'autre
par t
de mi.g ra n t s ven u s de S h a ma
(2).
Les l i g nage sap par te na n t
au mat r i.c l an B:l s sem a l a n à
no t r e a vis ne son tau t r e que les
migrants Asebu venus de l'Est qui
vont se mêler aux Betibe
installés à N~ule~o.
Lorsqu'une
partie des
Betibe sous la conduite
d'Elua Ndjomu
revient s'établir à nouveau dans son pays d'o-
r i g in e,
d'e s B:l S sem a l ans e j 0 i g ne n t
à e l le.
Cel a exp l i que l' 0 -
rigine orientale de certai:ns Betibe.
Nous pensons que seul
lem a t r i.c l an B:>s sem a l an est ven u de l' Est.
(r) Diabaté (H.) Op cit. P 393.
(2.)
Meredi th
(H) Op ci t
p 53.

-
1 03
-
Le matri.claQ, Bossemal<\\n est détenteur du
Dia d'Aoy
que ce r t ë\\ i.n, s d:is e n t ê t r e or ig i ne 11 e me nt u n., 1[ il l age des 0 uche
anyi. Aoy en réali.té est peuplé aussi
Dien de
lignages d'as-
ce n dan ce a nyi que
de l i.g n age s d' a sc e n d'a n c e
0 e t iDe.
Qua n tau
oi.a,
i,l
est d'étenu par un
lignage d'origi.ne oetloe apparte-
nant à l' afilié B~ssemalan CU. De nomoreux lignages origi-
naires d"Aoy auraient leur Nvilié'oia
(sièges de familles)
à
Akunugbe.
Les Betibe sont-ils des Akan ? La question mérite
réflexion car certains historiens
(2)
ne
les classent pas
d'ans
le oloc akan •
cause d'e
leur implantation ancienne par
rapport à d'autres peuples Ilenus de l'Est.
Si. l'on reconnaît que la
région
lagunaire du Sud-
Est ivoirien a été un foyer de d'ispersion
de certains akan
locuteurs du twi
(3),
pourquoi les Betioe qui
sont les
pre-
mIers étaolis dans cette région ne seraient-ils pas des Akan
ou
d'u mo i,ns des
proto-akan ?
L'historiographie i'l:oirienne a souvent eu
tendance
à classer d"emb.lée les peuples qui se reclament d'une ori-
gi,ne orientale dans
le oloc akan.
Or cela
ne se vérifie pas
toujours.
Les
Krooo
(4J du Département actuel
d'Agooville ne
sont pas originellement issus d'un fond akan même s'ils
sont
venus en
prollenance de l'Est.
Le noyau de ce peuple est pro-
oaolement parti
du
pays
kr)oo près de la
région ga
d'Accra
(U Enquête auprès de Kofi Alexandre. Annexe 24 p 428.
(2)
Lou cou CJ . NJ . His toi, r e d'e laC ôte d ' III 0 i:r' e' .- La for mat ion
de s peu p les p 1 3 2 -
1"3 3 .
(3.)
Ad'u
Boahen
"Who are
the Akan"
in colloque 'i'nter-univer-
si't~ire d'e Bond6~kou.
p 65.
Note.
Adu Boa~en soutIent que d'es ancêtres de groupes akan
de
l'Est seraient ori'ginai'res des régions
lagunaires
ori,entales d'e Côte d'Ivoi're d"où
il s auraient migré
en Ad'a n se.
(4)
Les
Kr,oo haoitent les villages suivants
Ores
Kr:>oo,
Aoudé-Mand~ké et Aooudé Koasikr~.

-
1 04
-
au début d,u XV,lUe s_iècle, fuyant les affres deI 'esclavage
.
. ,
.
auquel s:e l.iv,ra i.t 1e pu.i:ss.ant Etat
akwam,u.
Or 1e peu pIe bet i:b e par sac ult ure, saI an gue, ses
us et coutumes avant'même d,'être envahi par d'es migrants
a kan ven us d'e l' Est, pré sen ta i:t dé j à t 0 utes les car a c té ris -
ti,ques qui se rattachent au bloc akan. La remarque est de
ta iJ 1e ca r I ' 0 n ne peu t d'a ns cee as, é v0 que r I ' hY pot hè se.
d"~n empru~t. Perrot, Stewart, Henriette Diabaté, Rougerie,
Na r d'i net Ge 0 r ge s Ret 0 rd' r e con nais sen t à jus te t i t rel ' a p-
partenance du peuple betibe au bloc akan.
Du point de Il:ue d'e la culture, la société betibe
est organisée en matriclans exogames appelé~ 'Asi. Le matri-
lign~ge est appeléAYj~jpJ (1.).
Hélène Perrot écrit à ce propos que
"Chez les Ndenye, la répartition des individus en
clans matril inéaires n'a pas la netteté et la pré-
cision qu'elle a dans d'autres sociétés akan, com-
me par exemple chez les Ehotilé de la lagune
d'Adiaké" (2:).
LesAsi sont au nombre de cinq : B~ine, Boayo,
B,ssemalan, Boakyimalan et Boakulu. D'autres peuples lagu-
naires, n'échappent d'ailleurs pas à cetie caractéristique
pri,ncipale de la société akan qu'est l'organisation en clans
matrili,néaires exogames. Les Tchama (Ebrié) sont aussi orga-
ni,sés en matriclans exogames appelés MancQ (3). De
même que
les Aburé (4).
(UDiabaté. Op cH. p 853.
(2)
Perrot (Ch). Op cit p 139.
(3)
MQnographi,e,des,cercles.Hi5toir~~tcultufede
la
'Côte 'd' Ivoire. 'Ce~Cle 'des lagunes. Les Ebné p 9.
(4) Niangoran-Bouah. "Le pays abouré" in Annales dél 'Uiliversité
d'Abidjan
1965 p 125 à P 127.
]iJ)1é (J.A). Op cit. P 166.

-
1U5 -
L'intégration des Asi aux Abusuan nzema témoigne de
l'appartenance des betibe au bloc akan.
En effet, les éléments
betibe qui
sont restés en pays nzema ont été intégrés aux
abusuan.
Les informations recueillies auprè'sde ~aame Ninge
et de Kofi Alexandre permettent d'établlr le tableau suivant
Tlb]e~~ 'd~c6~t~spdnd~nt~·e~tt~]'~~.~b~suan
r.iz.e'ni~ .. les ~ s lb ~ti b~~ t l~ s~t:)~hi if 0
Asi
Abusuan
Nt:ln
B:lin ~
N dw~afo :>'
Adua~~ Abrade
Bdayo
E&ohi'le
Asd~a
B::>ssemalan
Nva vil e /
Anona, Agona
Asam~ngema
Asama~kdma
Boakyimalan
Al:lnw,ba
.)y' k,
Boakulu
Adahon l el
Asenkera/
Azanwule
As:>k:>re
1
L'lsi comme tous les matriclans exogames akan se
compose de deux éléments. L'asi est le matriclan étendu. Les
individus qui. appartiennent au même asi sont supposés être
~'une souche commune. L'asi. correspond chez les Nzema à
l 'A~~~ld Abusuan.
L'ay:>op:> est la famille ré.elle
à
l'intérieur de
l aquell e joue l' héritage. Chaque fami Ile possède son ada
( s i èg e.). mai sIe t r ô ne d' une fa mille b:> i ne:. 1e s coi f f e
t 0 us.
C'est à l'intérieur de celle-ci, que sont choisis les rois
du pays beti.be. Les insti.tutions monarchiques des Betibe sont
do Il c:à '-1 '·i.m a9 ~ de cel les d'e s au t r e s peu pIe s a kan.

-
106 -
Henri,ette Oiaba té ra,pporte q.u' au moment OÙ
les
Betibe on·t été contra ints d'e q.u.i:tter. t:bn:>ba,ha à cause de
la
guerr-e, chaque stè.gea été confié à la, femme responsable de
l 'a Y:I ri:lP:l
(. U. Les Be t i be 0 n t en s u i:t e fa i. t des lib a t ion sen
i.mplorant l es ancêtres pour .1 eur expl iquer- pourquoi
les ada
sor t e n t
de MJ n :J ba-ha.
Une tel l e a tt i tu d'e est s pé c i f i que men t
a kan.
En cas d'e da ngel", ,1 apI" e mi ère ch 0 s e à me tt 1" e e n lie u
sûr est 1e s iè 9 e, gal" an t
du
pou '1'0 ir pol i t i que, de l' uni. t é
familiale et de sa perpétuation. Au moment de la défaite
Aowln face à l'Asante, c'est la première disposition que
prend' An.') Asema
(.i).
De même que chez- les Akan de l'Est et du Centre,
certaines
foncti.ons
rituelles et mi.litaires chez les Betibe
se transmettent enligne paternelle. Les divisions de l'armée
sont réparti.es
par générati.ons
(3).
Le jeune betini
(membre
du groupe betib~) d~nt le père est chef guerrier occupe sou-
v. e nt
l a mê me f 0 nc t to n au
sei. n d'e sap 1" 0 pre 9 é n é 1" a t ion.
Le choix du chef guerrier qui
donne lieu à des mani-
festations,
est généralement appelé fête de génération.
Ce
type d'organi'sation militaire est une invention betibe,
car
les grandes parades
sur la
lagune y jouent un rôle important.
La culture
lagunaire est une création des Betibe que
les nouveaux lagunai.res ont emprunté.
Les Betibe il
faut se le
rappeler sont les premi.ers
lagunaires.
Certains peuples qui
arr i va i e n t
d'e l' Est son t
pas s é spa 1" lep a y s be t ib e,
par e x e m-
ple les Aburé et les Alladian.
Les éh( y ont même séjourné
pendant longtemps.
(U 0 la bat é (X). 0 p c i 1. P 5 22 .
(2) Mbra Ekanz:a, (SP.) . Mutationsd'une"sociétérurale.
Les.'Agni du 'Mor.onou
r8eslecle 1'939.p 99
; p 100.
(3)
En q u êt eau p'r ès d'e
K0 f i Ale xa ndl" e An ne xe 24 r 4 29 ,

-
1 07 -
L'Qrganisationmilitaire betibe esta quelques
nuances près. proche. decell e des Akan de l' Est et du Centre.
La d'i f r e nce se situe a un iV,e a u de 1a r é par t i t i on d'e s gue r-
riers par génératfons che~ les premiers.
Du point d'e.v.ue li.nguistique, le betine appartient
à 1a famfl l e Kwa principalement cell e que Stewart appell e la
branche \\fol ta-Comoé (U.
La d'ite branche se divi.se en quatre éléments qui
sont
1- l'anD (Betine. Aburé, Tchamacaj
2- L~ Tano (Anyi-Wawolé, Aowfn. Sefwi. Nzema, AhantaJ
3- Le Twi (Asante. Fante, Abron. Akwapem, WassaJ
4 - LeG ua n (G 0 nj a et tous les d'i ale ct s g ua n ).
Etudions plus en profondeur les liens phonologiques,
morp~ologiques et grammaticals entre le Beti,ne, le Tano et
le Twi:.
L'identification de la proto-langue akan, aurait été
d'un grand secours dans cette étude comparative. Malheureuse-
ment, les linguistes n'ont rien entrepris dans ce domaine (2).
Comparons le Betine à l'Anyi d'une part et a l'Abron d'autre
part.
a ~ 'Cdnt~rnant la phonologie
Les tableaux suivants permettent de faire une com-
paraison phonologique entre ces langues.
(1)
Stewart (JM) "Akan history.some.lfnguistic evidence"
Ghartanot~~and Gueries n° 9 Ndvemb~f 1966.
Rema rque. Le Tclïamaca est 1a 1angue d'es Tchama (Ebri éj.
( 2) N'o't e. Les pro t 01 an gue s son t né c é s sai r e s a i den tif i e r et
- -
trè.s uti"l es d'ans l'étud'e compara tive des 1angues.
Voi'r Pierre Alexandre. Op cft. p 40.

-
108 -
l. Tableau phonologique des consonnes
en Beti(le (U '
Labio-
,Labiales'
Dentales ',Palatales, ' 'Velaires
'velaires
,Sourdes,
,p
t
'
,
C
k '
kp
Sonores. '
b
' .d
'
,
, j , ' .
gb,
'Fricatives,
f
s
' lz)
Nasales,
m
n
J'l,
!)
Fricat ives
i
,j
w
larges
2.
Phénomènes consonantiques d'e "Anyi Sanwi (2)
Labiales
Dentales
Palatales
Velaires
Labio
velaire
occlusives
p
t
c
k
kp
sourdes
Sonores
b
d
j
g
gb
'Fricatives
f
s
[-6)
h
•Resonantes
m
ln)
nasales
.
Non nasales
(i)
j
w
( 1) Herault (G.) "L'Eotilé" Atrasde's'l'angues Kwa'deCôte d'Ivoire
p 403 - 424.
( 2 ) Bu rm e i.s ter l J)
"L'A g n i San wil' At r il s 'de s '1 a ri gue s Kw a' de
Côte d'Lvoire 1983 p 155 - 1'72.

3. Tableau des consonnes de l'Abron (1)
Bi, labiales
Labio -
Labio-
Alveolaires
Palatales
Velaires
Glottales
dèntale
velaires
occlusives:
m
.. P
t
c
k
kp
o
sourdes
Dcc lus iV<;!5
b
d
j
9
(gb)
sonores
fricatives
F
S
-6
h
sourdes
fri ca ti ves
(V)
(z)
sonores
Nasales
.m
(1) Judith Timyan-Revenhill. "L'Abron"
Atlas des languesKwa dè Côted'Ivoi·re 1983 p 84-128

-
11 a -
Le système cOl1;sonaQ,.ti.que d'u BetfQe prése,nte beau-
coup de ressemblance aussf bien él.'J,e,cl' Anyi quel' Abron.
No-
tamtnent au n~iv,ea'u d'es labiales sour.d'es" sonores et nasales,
au
niv,eau d'es d'ental es sourd'es et sonores, au niveau d'es pa-
latales,
d'es velaires sour'd'es et sonores,
ainsi'qu'au niveau
des
labio-velaires.
Le
b e tin e pré sen te n,e uf, '1'0 ye 11 e s bas é e s sur l' 0 ra -
lité ou,la
nasa'lité dont une série a,vancée
(i, e, a, a,
u)
et une série retractée' (i, E: ,~, :)J.
L'Anyi présente seize 1(0 y elle s bas é e s sur l' 0 ra l i -
té ou 1Q. nasalHé. Des voyelles ferm~es de premier degré
. 1.,
-
(
...
'
,~,
.1..,
t, u, Ü. Q, ô,).
Des.. v,oyelles moyennes de d'euxième degré (e, f. , 0,
:>1. Des. voyell es ouvertes de trois i ème degré (I\\,i\\, a, a).
Les voyelles en Abran sont de dix.sept et se basent
au s s i. sur l' 0 r al it é et l a na s al i té.
Des 1J0yelles d'une série retractée ( i , E , o , ; ) , a ,
~
l ,
a, 0) •
Des voyell es d' une série avancée
(y,
i , e , a • u ,
o , -
,., ü, àJ .
Les, voyelles du Betine et des deux autres parlers
sQnt les mêmes,
sauf des nuances benignes
jouent dans la
prononci,ati~n au niveau de certaines voyelles. L'harmonie
. v,oca l ique entre l es trois 1angues est parfa itement i dent ique.
La majorité d'es mots de pl us d'une syll abe asso-
cient d'e façon homogène soit, d'es, voyelles d'un sous-ensem-
ble retracté,
soit d'es voyelles d"un sous-ensemble avancé.

-
111
-
Particuliè.rement en Anyi,
la prell).iè-re. "oyelle d'une suite de
\\loyelles est d.u premJer degré et 1a seconde est du deuxième
d'egré ou du troisième d'egré.
Exemples:
Hké (chose),
kùlo(vi-llage),
f{à
(cacher).
L'on v.oit que l' harm.onie.\\local ique au niveau des
trois langues joue selon l'alternance des voyelles et leurs
d'e grés.
b. - Concernant la morphologie
-La tonalité
Deux tons principaux apparaissent dans le Betine,
l 'Anyi et l'Abron,
Le ton haut,
le ton bas et le
downstep,
c'est-à-dire un ton
haut suivi
de deux tons.
Exemples de ton haut et de ton bas
:
Bet i.ne
èpu
(cadavre)
Any i
, ,
bE: d€.
(m an i.o cJ
Abron
slb3 (panthère)
Exemples de downstep
,
Betine.
Ekr~ba (scorpionJ
,
Any i .
Eliguè (crocodile)
l
,
Ab ro n·
Akùk;) (poul et)

-
11 2 -
Un
suffixe à v.aleur agenti,v.e et qui
joue un
rôle
désignati.fexiste dans
les
trois
langues.
En Betine,
ce
suf-
fi.xe est /bo/ pour la v.ariété dia1ectale de la
région
d,lA dj ek Ç. et I f ' /
pou r
ce 1 l e de Vft ré.
EnA nyi
ces u ff i xe
se
d'ft / f 0 E / '
EnA b r 0 n i l
de vie n t
7f 0 , / •
Le suffixe d.evient /ni/
quand il
exprime
le singuli~r.
Exemples
illustratifs.
Betine.
Esihe. (argent).
EsihEbo
(un ri.che)
Betini (un
individu du groupe Betibel
AnyL
Esi.ka
(argent:).
Esikafo~ (un riche)
Sanwini
(un
individu du groupe Sanwi)
Abron.
Abronfo::l (ensembl e des Abron)
Abronni
(un
indiv.idu du groupe Abron).
c -'Grammaire
1 -' L~form~ti6n
du pluriel
Le
système qui
préside à la formation du pluriel
en Beti,ne en Anyi
et en Abron est le même.
Le
pluriel
est
marqué
soi.t par un préfixe nasal
/n/ ou /01/,
soit par un
suffixe /m'J/ ou /0110/ en Betine, /01'/ en Anyi
ou
les deux à
la foÎ-S.
Exemples
Betine
Ebla
pl
mra
OIE.
( femmesJ
b i.a
pl
mi,a
. m.E.
(hommesJ
as,
pl
ns:>
( p ie d s )
eku
pl
ku
01.:>
(époux)
Any i
ak)
pl
ngJk:J
m'
(poulets)
blasua pl
mlasua
(femmes.).

-
11 3 -
Abran
abE
p'
mmE (pa l mi.ersj
a frumu pl
nvrumu (âne sj •
"
Be't ine
r Anyi
Abro ri
1ère p sg
Sujet
Sujet
Sujet
n, m
mi
m, mi
2eme p 'sQ ,
e
W'J
a
3 èniep sg
:>
:>
:>
1ère p pl
ye
YE.
YE.
2eme p pl
' mo
'E:m ;)
ho
3ème p pl.'
, wa
bE
'bE
Quelques similitudes apparaissent ici. La première
personne du singulier et la première personne du pluriel du
Be t i.n e, de l'A ny i, e t de l' Ab r 0 n san t les mê mes.
3 - La phrase
L'ordre des constituants principaux dans la phrase
en Beti.ne, Anyi, et Abron est généralement sujet, verbe, com-
plément.
4 - Le futur
Dans les trois langues, le futur fait
usage
des
pronoms sujets suivis du morphème ba (verbe venir) puis du
ve rbe .
El(emples ;
Be t i n'e. m ba b
(j e va i spa r t irJ
Any,i
mi ba ,h::> (je va i s parti r.)
Abron
m bE k:l (je vais partir.).

-
11 4 -
5 ~L 'impéra'tif
LI est souv,ent la forme la plus simple du verbe et
n ' est pas pré c é d'é d' 1 un suJet.
Exemples;
Betine
di ta
(mange 1
poüso(ùCl1lange du poissonJ
dg kasi (appel"eKasïJ '
Anyi
k' (p a r s-l.
da
(c 0 uch e - t 0 iJ
Abron
kas a (p a rIe,)
wu r a (e n t r eJ
Le verbe se présente souvent dans les trois langues
sous la forme de lexèmes'mono-syllabiques (1). Certains ver-
bes sont sous forme de lexèmes disyl1abiques dont le second
est dérivé du premier quel quefoi s
par nasa l isati on.
Exemples:
Betine
susu (apprendreJ,
pipi (attacher)
kagga
(fumer du
poissonJ
Anyi
susu
(réfléchirJ,
kyi.kyi
(attacher)
Abron
susu (réfléchir.),
tutu
(déraciner),
Du point de vue lexical,
le Betine partage des
ter-
mes communs aV.ec l 'Anyi. et avec le Twi.
(lJCette constatation a été fai.te a partir d'une centaine
d~ verbes Betine, 50. verbes Anyi et 40 verbes Abron.
Voi.r Atlas d'es
langues Kwa de Côte d' Ivoire.

-
1 15 -
Un tableau comparati.f entre le Behne et ,'Anyi .Sanwi fillt
par Georges Retord à partir d'e 100 mots est très expressif (1).
Nombres
Pourcentage 1
Le x iq ue .
. de . termes. Betine"'Anyi .BetinefAnyi des di fféren
. . . .
. .
ces
,Numéro
. la .
4,
.6
60 %
Terme d'e
.5' .
, '..3
.2
40 %
'parerité
Le corps
,12
.2
.1 0
83 %
humain
. ·L'homme
11
3
8
72 %
- .
La nature
18
5
13
72 %
.Appréc ia t ion
4
a
4
100 %
Paires
8
3
5
62 %
min'imal es
.. Emprunt
13
12
1
7 %
.. 100
35 %
65 %
Le Betine garde un lexique assez original
puisque
65% des termes sont différents de l'Anyi. Mais les deux lan-
gues présentent m,algré tout un taux de similarité lexical
non
né g l ig e a b le,
35 %.
La liste suivante dresse les
termes Betine et Twi qui
sont étymologiquement proches, et qui
sont comparés aux mots
anyi. sanwi correspondants.
( URe t 0 r d' (G e 0 r g e sJ
"L e do ma in e . lin gui s t i que . E0 t i lé"
Centre Univer~i't~i.re dereche~ch~'et de déVeloppement
{CURD] p 57-66.

- 11 6
-
·.Mots
Betirie .
Twi
. 'AriyiSanwi
11 est.
···.Jtum6n·
:J tum i
:J9 0 1a man
incapable
Chose
EdE
AdiE
Like
Animal
t bo::>
Aboa
Nnan
Epoux
Eku'n
KuriU
Hun
. ,
,
'
Se l elfe r
S:i le
'S::I1e, s:ire
' Dj,)sO
Etranger
Abbj
Ah::lhj
E:yefo€
Sou r is
Ek ul u
Ekula
Atabakon
Danse
fda
Esa
Abile
Médicament
Adu
Aduro
Ayile
Mort
Awu
Owuo
Ewue
.
,
EaU
Su
Nsu
Nzue
Dire
HE.
SE. ou Se
Se
'p leu rer
H'u
Su
Su
Palmier
Abe
AbE.
Ayie
Dette
Ka
Ka
Ka le.
PoUlet·
Eh i kj
'Akuk:i
Ak:l
Dix
Edi
Edu
Bu l u
Tête
Ti'
Ti
Ti
V'enir
Ba
Ba
Ba
·C'est blanc
0 fufU
. :Jd a fufuo
.:> t i fufue
Pil 0 n
Am,
::> ma
Djoman
Accoucher
Wo
Wo
Wo
Argent
Es ih ....
Sika
Esika
Monient
E: l f-
'be r€, , l1'er~
me l e
Papaye
EprE
€ f rI: , bJf t(
B!fE1E
Ma'ng er
Di
Didi
Di
Ca'nne à suc re
Ewudull
AwidiE
Ahanlan
'Année
Efu E .
Efie
Afoe

-
1 17 -
Cette l fste'montreun détail
intéress(lnt. Non seu-
lement des mots Betine et Twi sont étymologiquement proches
ou identi.ques, mais ~.ls··peu.~:ent .enmême temps être d'ifférents
des mots anyi. correspondants.
Par exemple les mots chose, animal, se lever, dix,
d~nse, médi.cament, étranger, canne à sucre et palmier.
Du poi.nt de vue .onomastique, les noms des Betibe
ont beaucoup d~ ressemblance avec les noms akan. Cette compa-
raison onnmastique tiendra compte essentiellement des ~essem­
blances de consonnances entre des noms authentiques betibe
et des noms akan courants. En voici des exemples.
.Noms.de.personnages.
Noms akan étymologiquement
h i.sto r iq ues bet ibe
proches des noms be t i be
Aniaba
. Neba, Assaba, Ah:>b a , fi ':)b a
')fr:l')l:>
')f)re / Al u
Beke: Lita
BJk:l . , Abaka/Late
~! ')p U.
.Senhen.·
Bafu/Boahen , Gyahen
1
Akane Wanj::i
Akani
;
Aka/Andjo, ~!a ndj a
. Ho No go un Ako
Eko/Nogbun/Ako, Aka, Ake
K') k? b
Kok61oko ,
k-,bk:Jl:>
Bo nie
~s(l ~w g
Bone/Assalé
Takrika
Takyi
. .
Baa
Biia , Aba
, €ba
. [yu
ft, li E.
Ayi / Atuobi
'Énobia Sian
NJ ba / Sari
Énjebie
Ayebie'

-
, 18 -
Mogan
Mojan
. Mg·ba nji . t·iy inm a
. Hgb·an . .f. Anyimia
i
. ·,Ndjomu W~pu
Ndumi .,
Ntim· / Bafu
Aîk~
Ako
Epatapa
ApÙe
Ëk ':)n a Nd~uwe
·K:lna· / Bel ewue
.. Eh i
Kadje.
Ahi
/ Ka djo , Kadj a
Yayo
Yao
,
Yaa
... ~lua Ndjomu
.. El ea
~leani ; Alu/Ndumi
Be.m i a
.. BE.ma
, Mia
Djomolo
Dj omo
Akane KDl i a
Akani
/ Ka 1 i a
Ndokun
Enoku
Akane Ayemu
Akani
/ Aye
Asohun
Ashun
·As·s ema·l a·n Ketcha
Asema 1 Na tcha, Ketchi
Adj e.
ojE ; Adjei
Banga
Anga
, Anka
Ek? Esini
Mampu
Eko / Esi
/ Ampo
f ... Autr·es ·n·o·ms
Noms· ~ka~étymologiquement
..
authentiques
betibe
proches
1
Atubll..--
Atuob i
f.1 iangu
1
Amagu ,Amaku

-
1 19 -
Kendja
·Kuadja;
~!endj a
.Ebl imi
.Ablema·
. En u mu
. Eni m .
. ~1gba làmu
. Mbala·.; Mbra
. Amliye .
.Arilli . , Arilan . , .Ameyao
;
Aye
Amgbe
. Ampem
Ehwi ..
Ahwi ·.;·Ahua
Edua
.Olia
Ba pli
.Ba fli
·Kase·
KEse
Es subo
Osari . , Essibe
OjadJi..
.0 j a b a
Essigan
Essi
Apo
Affo
.B ad J:;l
Adj.o
Bamuss.u
Yamussu
El i dj e
Adj ei
Bezem
Besse,
Bas s a
Gnandjeha
Gnan
. Aha .,. Ahate
Aya
Edj obo.e
Ob.oe.
·Eiando
. ·G.zan
, .Esa.n
, Ando

-
1 20 -
'Noms 'b'e'tibe,enfo'nc.ttoQ 'des jours de, la
, 'seniafneet l'eu rsMg,bayiiE (s u rnomsJ
(U
,
,
,Noms
,Noms
1
, , 'Jour' , '
, 'M baYi€.
' '
' 'féminins
' ,'Mgbayi t
,
masculins
1
€ya
(Dimanche}
tn,k)me, '
E. b, Ayemîa,
, , EsiE keAkie
Esiwan
,
'As'
Andje
,
: Epi (Lundi) , '
E: kwa Ndje
,',4suman
Nya,Lattwu
Ekiwun Eib)
1
Anyin
: EpiEf' (Mardi) " " Ewote An ie '
Asu nga
Ey)me AtE
Deng)
,
'Asue
: Ey;,manü:
' Ndjokote
' ,Noko Eyi nman '
,Eyi Ad ;)
Ndj iwu Andji
: (Mercredi),
Ntem, a
:Eku(Jeudi)
t!djowuAnga.
Sukanue
~bawuando
~s:>bêmia
, '
Ndje
"
:n,nzr"
Ësa
NZJ
~as' Ngwa ,
Eyinmian
Eb yimian
: (Vendredi) ,
Anman
Asue
, Ekrupue
Ngan
ASjk:> Nian
t: pa ta pa
EkE: Ndj i wan
: (Samedi) , '
Ndjeyin,
Kwaba
Les noms que l'on donne en fonction des jours de la
semai,ne, est une i.nsti.tution akan que les Betibe connaissaient (2).
Les Betibe sont à tout point de vue des Akan, aussi
bien par leur organisati,on sociale,
leur langue et leur cul-
tu r'e •
Cette étude sur l' "akanité" des Beti be montre que
lac l as s i f tc a t i.o n d'e s Akan en Akan pur s e t en fa u x Akan
(3)
fai'te par Adu Boahen est inacceptable. Le parler Twi a lui
seul
n'est pas
le fondement de l "'akanité".
Il
n'est avant
(U Di'abaté (H). Op cU p 862,
(2) Voir enquête de Koti, jl,lexan,dre, Annexe 24 p414.
(3) Adu.Boahen "Who are the Akan".
C6110que.Üiter c universitaireGhana ,Côte d'Ivoire Bondoukou 1974 pp 65-81.

-
1 21
-
tout qu'une variante d~ la branche linguistique. Volta-Comoé(1).
Se.servJr du seul critère li.nguistique en ignorant les faits
historfques dont les ·migratfons tous aLimuts dans l 'hinter-
1a nd' a kan rel è v.e d" une ré gé r et é d'a ns I ' a na 1y s e hi s t 0 r i que.
6 -cDes.Denkyira. (AwieboJ
Awiebo est un village crée par des immigrants venus
du Denkyi:ra (2) qui. fuyaient l'hégémonie asante après la ba-
ta i.ll e d'e Fey a s e en 1701. LI s a vaie nt à 1eu r t ê te Nana Bon Z 0
Kaku de l.'~b~suan Nvavile (Anona-Agona). Ils ont suivi l'iti-
néraire qui a conduit de nombreux Denkyira dans le pays fante
au lendemai.n de la batai.lle d'e Feyase.
Bonzo Kaku et ses sujets se dirigent vers l'Ouest.
Après une escale à Sa (Shama-l ils longent la côte jusqu'à
Nzema. Une version affirme que les ancêtres fondateurs du
village d'Awi.ebo ont fait escale à Bengyema Datieso en Aowin
ainsi qu'à Nduab&sa dans le Wassa (3).
Deux informatrices. Maame Ama et Nana Ahyia affir-
ment que leurs ancêtres respectifs participaient à cette mi-
gration (4). Le lignage du matriclan Ezohile auquel appar-
tient Maame Ama détient les bia de Gyawue et de ~yawue
Ahonlezo mais son bia le plus important se trouve à Duaso
dans le Denkyira.
(1) Voi.r Map I.L. Distribution of language groups in Ghana.
(2) Ami.here Essuah. Mekakye bie ILL p 65.
Ackah (James) Op cit p 12. Appendix 21 p 1.
Enquête auprès d'Alagye Diallo. Annexe 20 p 400
(3J Ackah (James). Op cil. Append'ix 2 p 9.
(4J Enquêtes auprès d'e Maame Ama et de Nana Ahyia.
Annexe 19 p 395 Annexe 18 p39'3.

- 1 22 -
Les Denkyira. sont des immi.grants. v.enus .du Nord
qui ont trav,ersé la.. V.alta floire pour s 'établ i.rd.'ans 1e
Bono CU.
llss'appelaient a10rs Adawufo, mais leur long sé-
j 0 u r à Nky ü a d'a ns l e Bon 0 est à l' or i g i. ne d'e
l' a ppél lat i on
Denkyira qu'on leur connait. Une enquête auprès de Nana
Kwame Abontenko I I ainsi que des documents archéologiques
montrent que Nkyira est l'un des ·vieux sites d'u Bono. D'après
Nana KwameAbontenko IL, les popu1ations de Nkyira ont occu-
pé d'ff f é r en t s s i:t es qui. son t dan s l' 0 rd r e Wrob,
Bos 0, Ta k0 -
koti:,
Kwaw, Huribra puis Nkyira (2).
Les Adawufo sous la conduite de l 'Oh~ma (reine-mère)
Ayekra Adebo, amorcent une mi.gration vers 1e Sud et s'éta-
bli.ssent à Abankese&so. Abankan le grand trône et Sasatia le
sabre royal
auraient été découvert par Ayekra Adebo l'ancê-
tre du lignage royal
Agona. Le royaume que les Adawufo créent
prend le nom de Denkyira.
Vers
1650,
le Denkyi.ra fai.sait partie d'une confé-
dé rat i.o n d' Et a t s f 0 ndé e dan s l a pre mi ère moi t i é d u XVII e
siee l e da ns l a LO ne des con f lue n t s d u Pra
; de l' Of i net d u
Bir im.
L'unité de la confédération se faisait autour du
bossom (genieJ
national
B;)na., Le plus important de ces Etats
était l 'Adanse qui
sera centralisé par le roi
Ewurade Bassa
du matriclan Asenee (Ekoona-Ahene).
(1)
Daaku.(K.YJ.Un~sco r'esear'ch projectonoral traditions.
Denkyir'ano2 p 2.
Ghana.
Legon 1970,287 p.'
Anquand'a'h (JJ"state formation af:10nq
the akan of Ghana"
fn .Sankofa.The Legonjour'nal of archeological
and his
torical S·tud'les .• vol um~ 1. "913 P 53.
Annan
(E),. Op ci t. P 115.
Enquêtes auprès de Nana Otaa
Ampem et Nana Kofi Adu Ababio.
(2) Anquand'ah.
"An archéological
survey of.thetechiman Wenchi
area"
in Ashanti and the Northwest.Res~ar'chr'~view.
1 n s t i:t u te 0 f Af rie ans tu d'i es.
Le9 0 n p 1 27 •

-
1 23
-
Les Den kyi r a' h en e sou m.e t t r 0 nt l' Ada n se,
l' As sin,
l e
Sefwi,
le Twi.fo,
l ' Aowin ,
le Wassa. et1 e futur noyau asante.
pen d:a nt 1e r è.g n e d'e Nt im Gyak a ri,
1e s Den ky ira son t va i n c uS
à Feyase par les Asante
après
une
serie de
batailles entre
1699 et 1701
CU.
De nombreux chefs Denkyira
transfèrent leur allée
geance à l 'As:alitehene.
Une partie des Denkyira
traverse
l 'Ofin pour
f1poho: (.LJ
d'où elle gagn2
la région d'e Cape Coast.
De nos jours,
le Denkyira est partagé en haut et
bas Denkyira que sépare le Twifo.
7 - Yli li:gnage.·originai~edupays akye (Ngalekpole)
Les
lointains ancêtres
du
lignage de l'abusuan
Nvavile
(~nona-Agona) qui détient le bia de Ngal€.kpole
sont
parti.s
d'Awean Wean.
Ils ont emprunté un chemin qui
les a
con d'u i t
e n p a y s a ky e 0 Ù ils ses 0 n t
é t a b 1 i s à Agu a yin dan s
la
régi.on d'Anyama
(3).
Nana Affo qui
a forgé
le premier
chainon de ce lignage à
NLema est partie d'Aguayin avec
son
frère
An~ des suites d'une guerre. Ils sont arrivés dans le
pays nzema pend~nt le règne d'Awulae An~ Bile Aka. C'est
(U Van 0 a n t zig. Dut ch doc ume n t s r e.l a tin t 0 the Go l d Co a s t
. and' the s.l avecoast • Coast of GUlOea168ü.:174ü .pa rt
1
. . (1 68 ü- 1710) p 4 7 .
Not e.
Le
16 N'o v e mb r e
1 7 0 1,
Van Se ven hy sen
ra p p 0 rte que 1 e s
--Asante ont eu
la v.ictoire totale sur les Denkyira.
(2)
Daaku
(K.YJ.
Unesco
researchprojecton oral
tradi.tions
Denkyira li o
2. p 2.
Not e.
Mp 0 ho est une
ré g ion d'e col lin e s s i tué e en t rel e 'd a s s a
--Arnenfi
et le Wassa
Feyase.
(3)
Enquête auprès de
Nana Adjoba
Ekyi.
Annexe
10. p 376.

124
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-
1 25 -
sous ce même roi nzema que les populations d'Awiebo qui ont
quitté le Denkyiraau XVIIIe siècle'sont arrivées ,dans le
royaume (1). Affo et son frère An:> ont crééNga IE.kpole où ils
se livra i ent au commerce du sel.
Quand bien même Nana Adjoba Ekyi
notre informatrice
ne sait pas exactement la gu~rre qui a poussé ses ancêtres à
quitter
Aguayin, il
es't'~css-ible que les entreprises guerl;'iè-
res d'Abole Yapi en soient l'origine.
Notre hypothèse se fonde
essentiellement su~ la conchrdance de l 'é~oque à laquelle Affo
et An~ quittent 'I\\guayin
et la situation qui règne dans la ré-
gion d:Anyama.
En effet,
le grand chef guerrier Abole Yapi qui
a vécu au XVIIIe siècle époque à laquelle Affo et An~ arrivent
en pays nzema,
a soumi
par la force des groupes Akye ainsi que
certains Tchama.
Il
a expulsé de la région d'Anyama de nombreu-
ses populations
(~).
Nana Affo et les siens
pour fuir l'insécurité que
faisait règner Abole Yapi ont dû migrer vers l'Est où ils se
sont i ns t a il é s à Ngal E. k po 1 e en pa y sn z e ma.
Par la SUl te,
d' a u-
tres lignages sont venus se joindre à eux.
8 - 0 e s A0 win (E t i kI:.b 0
1 l,
Ba wi a, Ek~b a ku, Na wu le,
Etik~bo l, Nuba)
Parmi, les populations qui
ont quitté l 'Aowin à la
suite des guerres contre l'Asante, certaines se sont rendues
dans le royaume nzema. Le pays nzema était justement l'unedes
voies que les Aowin ont choisi
pendant leur fuite.
Les f 0 nd a t e urs d ' Et i ke.b a 1 1, de Ba wi a, d' EkElJ a ku ,
d'Etik~bo l e t ~.Nuba dlt-on seralent des immigrants venus de
l' Aowin.
1 l faut avoi r à l' espri t
que l es groupes qui
ont quit-
té l'Aowin (Ebrossa) pour Nzema entre
1715 et 172U avaient des
(1)
Ackah
(James)
Op ci t.
appendix 21 p
1.
(2)
Loucou
(J.N.1Histciit'e dela Côte d'Ivciire.
La formation des peuples p 13/. Abidjan-,-T984,
203
p.

-
1 26
-
origines diverses. En effet, le roi Aowin An~ Asema a accueil-
li dans ses dépendances, des refugiés Sono, Adanse, Asante,
Sefwi, Twifo, Assin, Wassa"Akyem
et Denkyira (1). A titre
illustratif,
les populations d'~nyankomanu disent venir de
BE-nso dans le Wassa feyase. Le lignage royal de Kramokrom d,i t
venir d'I:womaso dans le Denkyir~,. Les populations du village
de Kwawu seraient o~iginaires de M~mpon en Asante. Les popula-
tions de Yakase situintleuro~igine dans le Juaben en Asante.
La famille royale de M6twek~omdit venir de Kumasi Sawua (2).
Le noyau o~igihel' Aowin se composait de trois groupe~
les Sohié, les Anabula et le troisième élément qu'Ekanza dési-
gne sous le vocabl~ géhéri'que d'Awean-Wean (3). Ces Awean-Wean
'sont de lointains'im~igr~nts Bono (4) qui ont séjourné dans la
région du confluent du Pra et de l 'Ofin. Sous la conduite de
Nana An:> Asema, ils quittent la région actuelle du Wassa Amenfi,
traversent la TanoE pour créer l'Etat Aowin en s'imposant aux
Sohié et aux Anabula qui sont des populations anciennement éta-
blies dans la région.
Le leader du lignage royal ,y~k~ d'Angye
qui a conduit la migration des "Awean-Wean"
depuis le Nord
dans le Bono serait Nana Be, dont le successeur est Kwame Wada
Wada (5)
Toujours ~our montrer la diversité des populations
Aowin qui ont migré à Nzema, disons que le Sefwi par exemple
était sous domination Aowin. Le Sefwi
lui-même se composait
', . . .
211) "N a G i 7 0 Ct 0 b e r U 1 5 ,
Annan(E) Op cit p 125,
Mbra Ekan;ta (S.Pl. Opcit p 49-50.
( 2 ) Ci abat é. 'tl P ci t'il 45 Ci à 535.
( 3 )
l'ibra l'kanza .',Cfp ci t p 49-50
( 4 ) Diabaté (M) Op cit,p 48\\!
Meyerowitz. Akan tràditions of'origin p 117
Terray (E). Op cit p 291-
( 5 ) Dia bat é (H) 0 p c i t p 494. En quê t eau p r è S de l' 0hem a
(reine-mère) d'Angye.

127 -
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Or
ci-t, Ctrèsi' o"ctot),

-
128
-
de refugiés venus de tous les Etats
akan environnants à savoir
Bono, Adanse,
Denkyira" AsSin, Asante etc (1).
Le~ migrants Aowin qui se sont établis dans le pays
n;z:cema
ont emprunté différentes pistes à, l'intérieur de la fo-
rêt qui
sépare les deux royau'mes.
Certains sont passés par le
WasSa Feyase,
c'est semble~t-i'l le cas des ancêtres du Docteur
Kwame Nkrumah.
Ce dernier rapporte qu'à la veille de son départ
pour les Etats-Unis d'Amérique, sa mère lui a révélé l'origine
de ses ancêtres.
"[lle me raconta aussi en détail
l'histoire
de mes ancêtres, du chef coutumier Aduku Addaie qui,
le pre-
mier de mes aieux, s'installa à Nzema,
il y a des siècles et
dont la soeur forgea
le premier cha'non de ma lignée maternel-
le.
Ell e racon ta aussi
que j'avais droi t à deux chefferi es,
celle de NSüaeum à WasSaw Fiase et celle de Dadieso à Aowin"(2)
Une'enquête menée par Daakü à Nsuaem auprès du régent Panyin
Amea, confirme les dires de la mère de Nkrumah.
Panyin Amea raconte que les populations de Nsuaem
ont quitté DadiESo dans l'Aowin pour le WasSa Feyase avec à
leur tête Nana Aduku' Adae (3).
Leurs déplacements étaient principalement dus aux
guerres. Les migrants ont d'abord occupé un vieux site appelé
Mpatase près de la rivière Asaman~u. De là ils sont partis à
Betanase où leu~leader
Nana Apeko est mort.
(1) Annan (E).
Op citp 124 p 125.
Daaku(K.Y)"Ahistor~ of Sefwi. A survey of oral evidence"
In Résear'chrevi ew. '[AS - Uni versi ty of Legon
vol! nO 3 19!1p 3'2.
\\2) Nkrumah (Kwame) Antobiogr'aphie de Kwame Nkrumah p 39.
(3)
Daaku,(K.Y) Uriesco'research projéct on oral
tradition
n° 3 ~Jassa Flas'e. Nsuaem p 35. Ghana Legon 1973. 42 p.

-
1 29
-
Les traditions orales de DadiE-so (1) disent que les
habitants de ce. village soncdes Suamara qui ont quitté Juaben
au moment des guerres entre l' Asante et l' Akyem Abuakwa.
Kindo Bouadi, soutient que les Suamara habitaient au départ
1 'Adesya dans
le Nord ou Denkyira (2). Son information est
vraisemblable car les populations qui ont fondé la confédéra-
tion Asante. étaient"auparavantsous'la domination Denkyira.
Le peuple SuamaraDjuablen écrit Sie Kofi. habitait
la frontière Nord du Denkyira à l'Est de Kumase da·ns le dis-
trict du Juaben (3).
Les Suamara aurait été chargés par Opoku Ware de
pourchasser les armées·d'Ebiri Moro qui
ont attaqué Kumase
alors que les Asante guerroyaient contre l 'Akyem en 1717.
Cette mission a conduit les guerriers Suamara à
DadiE.so où ils se sont installés. Ils ont trouvé sur place
des Wawolé Ahali que commandait Tano Adjo ainsi que des Akye
guidés par Oben Aka (4).
Les informateurs de Dadi~so racontent que le terri-
toire habité par. les Ahali était appelé Aha. Tano Adjo dont
parle les traditions orales de Dadi~so est probablement la
fondatrice de l'Etat Elomuen de Tchyassale (5).
(1)
Enqu.ête de Daaku à Daditso en 1972 citée par Diabaté,
Op c it.
P 476.
(2) Kindo.(B);Dyriamismé.économiq~eet organi~atidri.de
l'espacé ·ruralchézl'AgrilN'dénéanetduDjuablin p 116.
(3)
LIJ.
n° 728 du 20 janvier 1985.
(4) Diabaté (H) Op cit. Enquête à DadiSso p 393.
(5) Sekou Bamba Mohammed. Op cH. p 203.
[dem. L'Etat Elomuen. Emission radiophonique.
Histoire de la Côte d'Ivoire Annexe 26 p 447.

-
130 -
Nana Yent~mi~ 'afohene Suamara livre la guerre aux
Aha 1 i e tau x 'A kye '.
Va 'i' nc u s ~ ces der nie r s
fui en t
ver s l' 0 uest.
Ceux qui
restent sont intégrés par les Suamara.
D'après les traditions orales Anyi Djuable,n,des
Suamara se sont établis à DadiEso bien avant la naissance de
la confédération Asante.
Vers 1697 dit-on, un
litige opposait
Nana Koasi
ouKusijuabenhene à Ebiri
Y(boa roi des Amansie.
Osei Tut~qui suc~ède à son oncla sur le trône des Amansie,
livre la gue'rre au Juabe'n.
Certains' Suamara traversent l 'Ofin
puis la Tanoa pour s'installer à Dadi~so (1).
Par la suite, plusieurs lignages ont quitté Dadi,so
pour Nsuaem et 1 e pays nzema.
Le l i gnage auquel
appa rti ent
le Docteur Kwame Nkrumah est l'un' de ceux qui
parti
de Dadi'i.so
a fai t souche à Nzema.
Les fondateurs d' ~tike:bo:r.I sont des migrants venus
de la périphérie Est de l'Aowin
01basia ) (2).
Ils étaient
sous la conduite d'un lignage du matriclan ~i0hile. Le premier
villa g e qu' ils 0 n t c ré é est Ë ke.p e n i
qui par 1a sui te a pris
1 e nom Eti kgbo.
Les traditions orales rapportent que pendant le
règne de Kaku Aka, Ekepeni
éta i t
l'un de;s nombreux vi 11 ages
qui
livraient des vivres au roi
nzema. Une année,
la récolte
a été très bonne. Les habitants ont donc transporté beaucoup
de vivres à la cour royale.
Ils étaient à la longue épuisés.
Il s se disaient:
"Nous avons tellement acheminé des vivres
que nos têtes vont éclater'''.
D'où
l'appéllation EtikEbo que
(1)
Frat/~lat. Lundi 7-1-1986 p 6.
Ephson
(Isaac)
Gallery of Gold Coast celebrities 1632_
"
1958 Vol
1 p 5.
Note. Ku~i Était 'le roi d'Odo,",y.".~ccra 1979-219 p.
Note. Des groupes Suamara sont les ,fondateurs du royaume
Anyi
Djuablen.
Des Suamara peuplent le Sanwi.
Ils ha-
bitent les villages de Yawu, Apoaso,
KE"tEso et Bianuan.
Diabaté. Op cit p 468.
(2) Amihere Essuah. Mekakye bie III p lD8-p 111.

- 131 -
le village a pris. Certains habitants d'Etik€bo
II ont crée
AngElako et Nvellnu (1).
Des migrants venus toujours de l'Aowin avec à leur
tête Nana Anwonz6 Kpanyinli ont crée Bawia, Kyekyewel~ et
Fame~ti. Les anciens de Bawia se souviennent que leurs an-
cêtres avant de venir en Aowin étaient des NzandelE (2).
Nana Kabenla Tenden'le de l"~b~~~an Al,nw,ba est
pa r t ide Ba wi a pou r c rée r Ka be,n las ua'z 6 (J). D' a pr ès Eg y a
Ad 0 nle, l e b i ale plu sim p0 r ta n t du l i g na ge ro ya l de Ka ben l a-
suazo est celui d'Ad juan 'dans le Sanwi
(4).
Des traditions orales recueillies à Adjuan même,
montrent qui les fondateurs de ce village sont des Assomolo
venus du pays ~zema (5) avec à leur tête Agyili Kpanyinli,
Mgban Aku et Belewue K~n. Henry Mouezy dit au sujet des
Assor;olo que ce peuple 50us la conduite d'Ehwi Komvo dont le
frère Dyebri
(Agyili), était les~f6hene s'est disloqué.
Tandis que Dyebri
(Agyili) et ses sujets passent la Tano~
puis longent la côte pour s'établir dans le Sam'Ii, les par-
ti sans d' Ehwi Komvo se reti rent dans l a régi on de Benyi nI i (6).
(1)
Ibid p 108 p 111.
(2)
Ibid p 100
Note. Dans la tradition orale niema, le nom Nzandel~ est un
terme générique qui
théoriquement désigne tous les peu-
ples locuteurs de la langue Twi. Le terme Nzandell! dans
l' hi stoi re des tradi ti ons ora l es nzema peut serv i r à
désigner aussi
bien des Bono, Twifo, Akyem, Akwamu,
Akwapem, Kwahu, Adanse, Asante etc. De nos jours, les
Nzema tendent à l'utiliser pour nommer les seuls Asante.
(3) Enquête auprèsd'Egya ,Adonle Annexe 16 p 389.
Amihere Essuah. Mekakye ble III p 162;
(4) Enquête auprès d'Egya Adonle. Annexe 16 0 389.
(5) Diabaté (H) Op cit p 396.
Enquête à Adjuan.
Enquête auprès de Kofi Alexandre. Annexe 24 p 427,
Connais-tu mon beau pais. Enquête de Jules Kofi Yeboa
auprès des notables d'Adju~n. Annexe 2 p j45.
(6) Mouezy (H) Assinie et le royaume de K~indjabo, p 65.

- 132 -
Des migrants Aowin guidés par Nana Akpabenle (1)
et Boa sont les fondateurs des villages de Nawule et d'Eklbaku(2
Les populations qui ont créé Etiklbo 1 (Alowule-
Etiküo) sont venues d'Ebrossa guidées par un lignage de
l 'ahus·uan Azawua. EtikEbo ici vient de l 'expressionEti (tête)
KÇ;bo· (ensemble). On l'explique par l'esprit de solidarité et
d'unité que les ancêtres de ce v.illage ont cultivé dans leurs
relations (3).
Nuba est aussi un village qui a été crée par des
mi grants venus d' Ebrossa (4).
g ~DésAh~nt~étde~ EValoE (Atweabanso, MpeasEm,
Mangyea.l'.lenda)
Atweabanso a été créé par des refugiés venus de
Kpulisi
(Princess Town ou Pokeso) un village ahanta.
Ils
étaient guidé5par Nana Obili ~1ani (5). Ils sont partis à la
suite d'un litige qui
les a opposé aux habitants de Kpulisi.
Akonu aurait aussi été créé par des populations
venues de Kpulisique guidait Anwi NyamekE . Les sujets
d'Anwi NyamekE se sont d'abord installés à Fena près de
Kekame avant de créer Akonu sur des terres occupées par des
Betibe (6).
(,) Diabaté (H) Op ci t P 681.
Enquête auprès de Buasi Ekyi.
(2) Ackah (J) Op cit. Appendix 22 p 2 ; 3 ; 4.
(3) Ibid. Appendix 16 p 1.
(4) Amihere Essuah.MékakyebieIII p 127.
Voi r enquêtes aujil'es de PapaATagyeDi allo. Jl.nnexe 20 p4D3.
(5) Amihere Essuah. Mekakye hie III p 150.
(6) Ack a h (J) 0 p ci t. Appen dix 5 p3.

-
133 -
Obili
Mani
en partant de Kpulisi, ne pensait pas
qu'il
trouverait une nouve,lle patrie, mais lorsqu'il
a reçu
un accueil
fraternel
à Nzema,
il a appelé le village qu'il
a créé
Enkenyiavloman
ce qui
signifie,
"Tu te disais que tu
ne trouverais pas une patri~".
Enkenyiawoman a pris le nom
Atweabanso lorsque les rois nzema en ont fait un village stra-
tégique et militaire.
Une enquête d'Annan en pays Nzema-Aduvol~ auprès
de Nana Abadu Tewia dont le lignage détient l~bia de Nuamu
montre que les ancêtres de ce dernier sont originaires de
Kpulisi
(Princess town). Ils auraient migré à Adoanbo pen-
dant le règne de Nyanzu"Ak'a',
Ce serait Nana Nda Aka qui
est
venu s'établir à Nuamu avec une partie de la famille (1).
Toujours de Kpul i si, un ahanta nommé Kosenwa est
venu à Nrema avec les
siens dans le but de créer son propre
village. Son oncle Koatakyi
résidait depuis longtemps à
Ekpu. t1pEast.m est le village qu'a crée Kosenwa (2). t'1enw:>dob~
est un ahanta qui
est parti avec les siens de Nvuma (Cixcove)
pour s' établ i r dans
le
royaume Nzema pendant le règne de
Kaku Aka (3).
NdEfo Ekyi
l 'u,n de nos informateurs rapporte que
son lignage est originaire de Nvuma.
Son lointain ancêtre
Soa Aka est parti
de Nzandeli: pour veni r en Ahanta où
il
a
crée ~vuma. Il a accueilli
dans son village des refugiés
guidés par Dekyi
qui
arrivaient de Daal? (Edena ou El
Mina)
un village Eguafo.
(1) Annan (E)
Op cit p 201.
Note.
Les Ahanta eux-mêmes s'appellent Ahenda tandis que
les
- -
Nzema les appell ent Nyenda.
(2) Amihere E~s~ah.Mek~kY~ bie Il p 35.
(3)
Ibid p 35.

- 134 -
Soa Aka a également accueilli des migrants Asante
guidés par Agyeman de l'~~usuan AI~nwJba (1). C'est dire que
les Ahanta qui se sont établis dans le royaume nzema avaient
des origines lointaines très diverses. A ce sujet, de nombreux
Aowin se sont refugiés à Pokeso pendant la guerre qui a opposé
l'Ao.lin à l'Asante (2).
De même, les nombreux migrants venus de l'Est qui
ont longé le Pra jusqu'à Esema (3)(Shama) ont seJourné et
essaimé en Ahanta avant de venir dans le royaume nzema.
Quant aux EvaloE, la proximité géographique de leur
reglon avec t{Zèma a crée des brassages et des déplacements
tous azimuts de populations de part ~t d'aut~e. A titre d'exem-
ple, Ak~atamu'(Apatem)près de la région d'Axim est un vil-
lage créé par des AdjJmJI::>. (4)
Les f:va IDE (p 0 pu1a t ion s d' JI. xi m) é t aie ntau par a van t
partagés entre l 'Uat nzema et l'Etat ahanta. Les E.valo€.
à
l'Ouest de la r,i vi ère Avenl e (5) fa i sai ent pa rti es du royaume
nzema tandis que ceux à l'Est de la même rivière apparte-
naient au royaume ahanta. Bol~fo et Nsanye par exemple étaient
sous l'autorité de l"Aha'n'tahene d'Awusua (Busua)
(6). Par con-
tre Adwina juste à l'Est de l'Ankobra dépendait de l'autorité
des rois nzema (7).
(1) Enquête auprès d'Egya NdEfo Ekyi. Annexe 17 p 39.1.
(2) Hbra Ekanza (S.P) Op cit p 107.
(3) Note.
Esema est l' appéllation ahanta de Shama
----
Les Nzema appellent ce village Sa.
(4) Aboagye (K) Op cit P 11.
(5) Note. La rivière Avenle est un affluent du fleuve Ankobra
que-les Nzema appellent Siane. La rivière Avenle est
juste à l'Est de l'Ankobra.
(6) Enquête auprès d'Alagye oiallo. Annexe 20 r 403
(7)
Ackah (J) Op cit. Appendix 6 p 9.

-
1 J 5 -
Parmi
les lignages ~val Of. qui
ontfai t souche à
Nzema, il y a celui
de
l'abusuan Ezoh.ile (Nsona) qui détient
lebia de Bol;;>fo S;,1:> (quartier Nord d'Axim)
(1). De même,
l e l i g na ge de l' ab Usua nAd. ah 0 n l e qui
dé t i en t
l e bi ad' A1:> n g u a nu
en pays
Nzema-Aduvols. serait originaire de Bo1:>fo. De Bo1:>fo,
le lignage s'est établi
à Azuleloanu, Akonu,
Aziema et
Adoanbo.
L'ancêtre qui
a conduit 'le lignage à Akonu serait
Atibl e Kpusu( 2).
Des Ahanta sous la conduite de Kyeku Anyimia de
l'abusUan Ahwea sont arrivés en pays nzema. Après une pause
à €kE.baku,
.ils sont partis afin de poursuivre leur activité
pri nci pal e qui est l a chasse aux él éphants.
1 l sont exploré
la forêt à l'Ouest du
royaume jusqu'aux rives de la TanoE.
Leur intention était de passer le fleuve, mais comme ils
ignoraient comment l'on fabriquait une pirogue, ils ont sol-
licité les services d'un homme nommé fzonle.
Malheureusement
Ezonle partira à Benyinli
avant même que le travail
ne soit
achevé.
Kyeku Anyimia et ses sujets ont crée ~l~nda sur
le chantier où les travaux de construction des pirogues avai-
ent lieu. Ele:nda justement viendrait de l'expression "ElEne
na"
c'est-à-dire la couche de la pirogue (3).
Les migrations de populations ahanta à Nzemas'expliquent
principalement par les
troubles qui
ont éclaté dans ce
royaume au cours des siècles.
Par exemple, la
politique hégé-
monique de l'Etat \\,assa Adom (Wassa feyase) vis à vis de
l'Ahanta auxXVIIe et XVIIIe siècles a probablement drainé de
nombreux refugiés ahanta en pays nzema.
(1)
Enquête auprès d' Ante ~~uhyi a. Annexe 11 0 379.
Note. Valkenburg signalait déjà en novembre 1'656 qu'Axim avait
deux chefs.
Celui
de la partie supérieure de la ville
et celui
de la
partie inférieure de
la ville.
Rapport
de ValkenbUrg p 54 - 55.
(2) Diabaté (H).
Op cit p 705 - 706.
Connais-tu mon beau
pays.
Enquêtes de Jules Kofi
Yeboa
auprès des notables d 'Abnguanu.· Annexe 5 p 356.
(3)
Amihere Essuah. Mekakye bie I I I
p 130.

-
136 -
Les
populations de Sekondi-Takoradi
vers
1683
ont
demandé aux marchands
e~ropéens d'édifier des fortifications
dans leur cité et de
leur livr.er des armes afin
qu'elles
soient protégées
contre
les attaques des armées
d'Adom
(1).
Dans le souci
d'être à
l'abri
des armées du Wassa-Adom,
les
chefs ahanta
ont
signé
le 7 Août 1656 la dédication du
haut
Ahanta avec
la
compagnie h.ollandaise.
Ils y demandent
la cons-
truction d'une
grande forteresse et la protection de la com-
pagnie
(2).
Des
sources Brandebourgeoises sïgnalent une
invasion
Adom en Ahanta
entre
1681,
1685 et 1690.
Suite
à ces
guerres,
Cap des
trois
pointes
passera
sous le contrôle
d'Adom vers
1709
(3).
La
guerre entre Cap des
trois
pointes
et Axim
(4)
a aussi
contribué à drainer des
refugiés à Nzema.
Notons
éga-
lement que
la
guerre civile qui
a éclaté en Ahanta
vers
1869
entre le
pouvoir central
d'Awusua
et,Nvuma
a poussé des
Ahanta
à s'établir à Nzema.
La
population de Nvuma
a refusé la présence
de
la
c om pa gnie ho l l and ais e à l a s u i t e e es é cha n g es· de ter rit 0 ire s
c omm e rc i a u x en t r e. les Ho l l and ais et les An g lai s
l e 6 Mil r s
1867.
En vue de mater l'insubordination des
populations de Nvuma,
l'a rm é e d' Aw u sua
a pp u y é e par les
ca non s éI e s t r 0 u p e s
ho l l an -
daises
sous
la
conduite du Capitaine
Pieter ,!illen Alvarez
(1)
Van.Dantzig. "La juridiction du fort Saint Antoine d'Axim"
Rev~~f~~nç~ise d'hi~toir~d'Dutre mer To LxvI n° 242-3
1979 P 224.
Note.
Des
traditions orales
recueillies
par Daaku montrent
- -
que
le Wassa
Feyase a livré des
guerres
contre
l' Ahanta.
A Adum Banso,
les
notables
ont affirmé que le
roi
du
Wassa
Feyase contrôlait une. largez'one de la côte ahantadont
Akatakyi .. Daaku. (K.Y) .Uri~sco~~search project on oral
tradi
tion
n° 3 \\<lassa
Fiase.
p III
;
p 2.
-
(2)
Rapport deValkènburg. VII. Dédication du Haut Ahanta p 49-50.
(3)
Jone"{Adam) Brandeburgsburcèsfbr wèstAfricari histbry 1680-1700
Document 6 (75, 87, 88, 71).
(4) Ibid. Document ZSTA Merseburg R 65 33 f2-66 V, R65-66 ff 93.

- 137 -
saccage et pille Nvuma (1).
Tous ces épi sodes troubl es en Ahanta expl i quent l' i ns-
tallationde populations venant de ce royaume dans le pays nzema.
10 -I~~ig~ants
ayant séjouné d~n~léW~ssa
(Tel eku Bokazo, Awean, Ak ropon)
Les ancêtres fondateurs de Teleku Bokazo sont partis
du Bono. Ils ont séjourné dans le Wassa ainsi qu'à P:nyïnase
en
Egwira (2). Ils ont longé l'Ankobra pour venir s'établir à
NZema.
L'un de nos informateu~s Egya Aleghyen nous a laissé
entendre que son lignage est originaire de BE.nso dans le Wassa
Feyase (l). Ce serait des suites d'uné guerre qu'une fraction
du lignage a trouvé refuge à Nze~a.
De même,
les fondateurs d'Awean sont des immigrants
venus du Bono qui ont séjourné dans le Wassa avant de suivre
le cour de l 'Ankobra pour arriver dans le royaume nzema. La der-
niêre étape de leur migration était conduite par Nana Semale
Kpanyinli
(4). Les sujets de Semale Kpanyinli se sont au départ
installésà Eliva auprès des immigrants Akwamu guidés par
Bulumia Twum. D'Eliva, ils ont crée Awean leur village actuel.
A partir d'Awean, une partie de la population guidée par Epila
Samo a créé Edobo (5).
(1) Horton B. Africanus.Letté~so~thépdlitit~lcondition
of
the Gold Coast. p 113" 119.
Amihere Essuah .. Mek~kyébie [I.p.119.
Lawrence(~.W) Fbrtlflédtradépd~ts. The English in west
Africa 1645. 1817 P 190. Cet auteur sIgnale vers 1750 une
attaque des autr~Ahanta contre Dixcove.
(2)
Enquête auprès d'Alagye Diallo Annexe 20
p 400.
Ackah (J) Op cit. Appendix 7 p 2.
( 3) En qu ê t eau pr è s d' EgYa Ale e.h yen. An ne xe 14 0 385.
(4) Amihere Essuah. Mekakyé bié!!! p 60
(5) Ibid p 155 - 156.

-
1 38 -
.Quant au
vi.llage .d'Akropon,
il
a
été crée .par un
lignage
del"~b~~~an Ezohile venud'Akrop6ng dans le Wassa
Amenfi.
Ces déplacemen.ts de
populations
à partir du
Wassa.
sont .principalement dus aux
guerres et à
l'hégémonie asante
qui vers
1730 amorce
la conquête du
I~assa.· (1).
Le roi
Wassa
Ntsiful
ada
se
refugier en
1728 à
Tahowase(Takoradi)
pour éviter d'être fa.it· prisonnier par
les
forces
asante
(2).
Les Wassa sont eux-mêmes des
im~igfants venus de
différents
Etats akan.
Pour s'en
rendre
compte,
il
suffit de
voir les
enquêtes de Daaku
à Wassa
Feyase.
Les
populations
d'Adum Sanso ont migré de Takyiman
pour le Denkyira
d'où el-
1 es
son t
par t i e,J pou r
l e 1-1 as s a Fey as e .
Le
lignage
royal
de Dompim Pepesa a migré de
Moseaso en Asante.
Il
s'est installé à Kankyabo en Aowin
avant de
venir à Dompi~.
Le lignage royal
de
l'ab~suan Agona du village
d'Essuaso,
se dit originaire d'Ayase dans
le
Twifo.(Buabin
Mbream)
(3).
Il
existe deux
Etats Wassa
qui
sont le Wassa
Feyase
(Adam)
et le Wassa Amenfi.
(1)
310 WIC
16 février 1731. 410. Verschneren to assembly
24
N.ovembre 1739.
Ncife.
Il
est signalé que de nombreux
Wassa quittent leur-pays
pour la côte
à cause d'une atta-
que des armées
asante.
(2)
\\~ilks (IVaR) .A~ante in the nineteerith cerit~ry. The
~tructure and evdl~tidn of a politlcaldfder. p23=Càmbridge 800
(3)
Daaku
(K.Y)
Unesco re~e~rch pfojett 6n6ral
tradition
n° 3Wassa Fi ase.

- 139 -
~..
Les fondateurs du Wassa Amenfi
scint des guerriers
ab/amu qui après
la chute de l'Etat
akwamu ont migré vers
l'Ouest sous la conduite de Kolokolo BJmanyin de l '~busuan
Abrade (1).
Ils expulsent du pays qu'ils occupent les Aowin
qui, alors, y vivaient. Ces guerriers akwamu avaient pour
suzerain le roi
du Wassa Feyase qui
résidait à BEnso
(2).
Vers
1730 profitant des visées expansionnistes
asante dans la région,
ils
livrent une serie de guerres con-
tre le Wassa Feyase vis à vis duquel
ils s'émancipent pour
créer 1e Wassa Amenfi.
11 -Vin ~gescréés.pardesimnii.grants.venUsdes
confl Uerits dUPraet del' Ofi n (Ezi nl ibo, KEnr€ne,
Basakiô, AyinaseE, Bomuakpole, Eikwe, Sanz'ùle)
De nombreux Nzema sont originaires des confluents
du Pra et de l' Ofi n (3). C'est le cas des ancêtres fonda teurs
d ' Ez i n1 i b 0 qui
ven a n t
de r~ 0 s e a s 0 en Asan te, 0 nt s é j 0 u r née n
Aowin puis à Dompim Pepesa dans
le Wassa Feyase avant de ve-
nir dans
le royaume nzema (4).
Nana
Ebule Gyahen t\\lima de
l'abusuan Nvavile et Nana Danoma Kpanyinli étaient à leur
tête. Tandis que certains
lignages se sont installés à
Benyinli, d'autres sont allés créer Ezinlibo.
(1) Diabaté (H).
Op cit p 661.
(2)
Ibid.
p 663
; p 669.
Note.
Le Wassa Feyase aurait été crée par des migrants venus
- f - -
de
Takyiman. Cel ui
qu i a fondé et organi sé 1 e Wassa
Feyase serait Geythuya . Mansu de l'abusuan Ekoona-Ahene.·
Voir. Agboèeka .(F).Africanpolitics and British
policy in the GoldCoast 1868_1900-.p'105: Îllinois 1971, 197 p.
(3) Amihere Essuah"~1ek~kye bie III
p 19
Diabaté (H)
Op Clt.
P 689.
(4) Enquête auprès de Nana .Bozoma. Annexe 9 p 374.
Amihere Essuah: t~ekakye bie III
p 174.
Daaku
(K. y)
Unesco research project on oral tradition
n° 3 Wassa Flase.
Enquête à Domplm Pepesa.

-
140 -
D'autres mi.grants guidés
par Nana Etwe Kpanyinli
et son frère Anvo Amenl'Ema ont longé le Pra en provenance de
l'Adanse
pour venir dans
le pays nzema
(1).
Ils prêtent le
serment d'a 11 égeance au roi
nzema An::J Bi 1 e Aka qui
1 es auto-
ri se à c rée r un villa 9e sur les i te deI eu r ch 0 ix.
Lev i 11 age
qu'ils ont créé est KEnre~e,
Lés
lign~ges fondateurs de Bomuakpole. seraient des
Asante venus de KokOfu' (2).
Leurs dépl acements 1 es
ont condui t
. à Takwa Bramen dans
le Wassa Feyase puis à Kpulisi
(Princess
Town). A la suite d'une querelle intestine,
certains
viennent
à Nzema où
ils créent Bomuakpole.
Ces ~igrants avaient pour leader un membre de
l'abUsUan A1::Jnw.Jba
(Jy:>kJ)
dont le lignage
reste détenteur
dUbia de Bomuakpole.
Les 1 ignages fondateurs d'Eikwe seraient partis de
Juaben en Asante sous la conduite d'Abatlashion à cause d'une
guerre.
Ils ont longé le Pra jusque sur la côte où
ils ont
séjourné à Sopomu
près de Shama.
II sont accuei II i
à Ei kwe
des migrants venus de Kumasi Asafo sous la conduite d'Asafo
Agyaye qUl
plus
tard ont crée le village de Sanzule.
Les
li-
gnages qui
détiennent les bi a d'Eikwe et de Sanzul e appar-
tiennent à l'abUsUan Adahonl e
(3).
Les
fondateurs de BasakE auraient migré des confluents
du Pra et de l' Ofi n pour Nw~l:> pui s pour l' Ahanta.
De même,
le lignage fondateur d'Ayinasee est parti
des confluents du
Pra
et deI 'Ofin pour Egya
n° 1 en pays Fante.
Sous
la con-
du i te deN a n a An;) Ka k rab a,
1e 1 i g na ge s ' i n s ta Ile en pa y s
( 1) Am i he r e Es sua h.
Me ka ky e b i e 1 1 1 P 19 1-
(2)
Enquête auprès d'Alagye Oiallo. Annexe 20
Q
398.
(3)
Ackah
(J)
Op cit.
Appendix 3 p l ;
P 4,

-
141
-
nzema où
il
crée Ayinase~ (1).
Les, lignages qui
détiennent
les '~ia de Basak~ et d'Ayinase6appàrtiennent à l'abu~0an
Al)nwJba.
Les pnnClpaux Etats
qui
se sont développés dans
l es confluents du Pra et de
l' Ofin sont l' Adanse et l' Asante.
Que nous apprend le
passé de ces deux Etats?
L'Adanse dit-on aurait été fondé au début du XVIe siècle par
Opon Enim (2).
La grande majori té des
lignages adanse se di t d' 0-,
~igine Bono tandis qu'un~ frange se veut autochtone (3).
Dans la premlere moitié du XVIIe siècle, l'Adanse
se trouve à l a tête d'une confédéra ti on d'ni' ts connue sous
le nom Akani
fondée dans la
région du Birim, du Pra et de
,1 'Ofin. Cette confédération comprend des Etats
comme l'Adanse,
le Denkyira,
le Twifo et l'Akyem Abuakwa
(4).
L'unité de
celle-ci
se fait autour dubossom national
B;)na en face du-
que l
sep r ê te n t 1es se rm e nt s e t se f c n t les a l lia nces.
Pendant les
libations
traditionnelles à Fomena,
il
est dit ceci:
"Adanse est
le gardien
traditionnel,
le jardin
du bonheur de tous les Akan.
Le premier des Etats akan est
Adanse.
Adanse se tient à
la
tête des nations akan"
(5).
(1)
Ibid.
Appendix 2 p 9,
p 11-
(2)
vlard O/.E.F) A historyoftheGold Coast p 112. London 1948.387
(3) Annan
(E)
Op cit.
p 111.
(4)
Daaku
(K.Y) Adarisé Stoolhi~tory. Institute of African
studies
(lAS) AS ~ [egon.
(5) Anquandah (J)RédiscoveririgGharia's oast P 86.

-
142
-
La genèse des Etats akan sembl e fai re du Bono
l'Etat akan le plus ancien, mais il faut comprendre à tra-
vers ces libations que l'Adanse est dite la tête,
le premier
parce qu'il
était au XVIe siècle un avre de paix par rapport
au Bono qui
se débattait dans des troubles internes (1).
L'Ad~n~~h~ne Ewurade Bassa duntJn
Asenee (Ekoona-Ahene)
tente de centraliser. la confédération Akani autour de Fomena
la capitale, mais des troubles provoquent des départs de po-
pulations dont les Ek·Oona du Sefvli Bekwai
(2) et les Abu qui
peuplent le vilrage aburé de Bonua en Côte d'Ivoir·e.
Les traditions orales racontent que les Abu sont
partis du pays dansa dans le premier quart du XVIIe siècle
sous la conduite de Nana Aka Ah~ba (3). Ils désiraient se
soustraire à l'oppression et au tribut de Pendema la capitale
de l'Etat dans·a.
Deux indices importants nous confi rment que
cet Etat n'est autre que l'Adanse. En effet, du point de vue
étymologique, Dansa est proche d'Adanse et Pendema de Fomena.
De tous les Etats akan, seul
l'Adanse rappelle les noms et
lieux que les traditions des Abu de Bonua évoquent.
Les Abu dit-on formaient une principauté se trou-
vant au Sud de Kumase mais aUl dépendait du pouvoir central
Dansa (4). Or la région au Sud de la capitale Asante n'est
autre que l'Adanse.
L'on ne peut pas considérer les Abu comme des
Asante car ils ont quitté l'Adanse bien avant la naissance
de la confédération Asante. Ils n'ont donc pas participé à
l'érection de celle-ci.
(1) t\\eyerowi tz (E) .At the court of anafrican kin9.P 83 London 1982.244 p
(2) Daaku (K.Y). "Unesco ·r'~search proj~ct on oral
tradïtion
n° 4 partISefwiAnhwiaso and Bekwai . Ghana Lagon 1974-213 p.
( 3) Ab l é (J. A) 0 p ci t. P 51.
(4) Ibid. p 51.

-
143
-
Parmi
les
populations
qui
quittent· l 'Adanse après
les
tentatives centralisatrices du
roi
Ewurade Bassa
l'on
compte celles qui
ont créé la
confédération Asante.
Des
chefs du
ntJn
JYJk:J qui
fuyaient une guerre
civile à Asantemanso dans
l'Adanse,
(1)
vont se déplacer un
peu au
Nord vers
1660
pou~ créer plusieurs cités-Etats comme
Kumase,
Juaben, Kokofu,
Nsuta,
Bekwai
après
avoir soumis
les
Kaase
(2).
Un chef du matrilignage Ekoona
(Bretuo)
qui
secon-
dait les chefs :JYJk, est parti
d'Ahensan dans
l 'Adanse pour
créer Mampon (3).
Ces matriclans
formaient
diverses entités
politiques dont les Amansie
installés dans
le Kwaman,
les
Suamara
dans
le Juaben,
les Bramaen à Kokofu,
les Atwima,
les
Sekyere,
les Kwabre etc.
Les
fondements
de
la
confédération Asante
seront
jetés
vers
1701
10rsqu'Osei
Tutu
roi
des
Amansie à la
tête
d'une coalition regroupant Kuœawu,
Asumegya,
tisuta,
Kokofu,
Offinso,
Ejisu des cités dépendantes de
la
suzeraineté du
Denkyir~hene, . remporte à Feyase la guerre contre le Denkyira
dirigé alors
par Ntim Gyakari.
Progressivement Osei
Tutu
étend
son autori té sur le futur noyau
asante en
livrant des guerres
victorieuses
contre l 'Odomarahene Kusi,
l 'Amakomhene Akosa
(1)
Diabaté
(H) .Op.cit.
p 626.
Enquête auprès
de
Buafour
Fynn. 'Asha'nti
andi ts .'neiqbours 1-700-1801 p27-?8 Evanston 1971?175 r
(2)
Loucou
(J.N)
"Entre l 'histoire
et la
légende:
l'exode
des
Baoulé au XVIIIe siècle:
de Kumasi
à Sakassou,
les
migrations d'une fraction
du
grand
peuple Akan"
Afrique Histoire Numéro
5 p 44.
(3)
Rodney
(H)
"The Gol d Coast".
The Cam.!:1rtdge· hi sto~)',of
Afri ca
p 301
-
303.
~_.
Van Dan t zig
(A).
Les Ho 11 and ais
sur
l a c'o te
de Gui née à
l' époque de
l'essor de
l'Ashantl
et duD~homeY168Ù-174o
p 130.

- 144 -
Yiadom,
le Tafohene Asafo Akotan,l 'Ofinsohene Wiafe Akentan
et l 'Akwamuhene D~ma Kusi.
Osei
Tutu après ces guerres uni-
ficatrices a centralisé la confédération Asante autour du
trône royal
:/Y:lk:l
de Kumase
(1).
12, ~De~Ehe
(Krisan,
Baku An~kyi)
Le no y a u de l a po pu lat ion qui a c réé Kr i san" Ba ku
et An:.kyi
se recl ame d'Al esam aux envi rons de Grand-Bassam( 2).
Bin g e r di t ,d'A les a rn q u ec ' est un vil l age situé à l ' Est de
l'embouchure du fleuve Comoé(3). Alesarn jadis dit-il
était
fréquenté par des bâtiments marchands anglais et leurs trai-
tants noirs.
Les populations qui
ont créé Krisan, Baku et An~kyi
ne ,peuvent être que des E.hE qui ont qui tté Al esam pour reve-
nir s'établir à nouveau en Apollonie leur pays d'o'rigin'e.
Les
(hE connus
par les sources écrites sous l 'appéllation Efief
ou Esieps étaient des populations originaires d'Apollonie qui
vers 1620 ont été chassées de la rive droite de l'Ankobra
par
les Evalo~ d'Axim (4). Les thE ont alors trouvé refuge en
pays betibe.
(1)
Ephson( 1 saac), Ga 11 eryofGold Coast cel ehrtiie-s- P 6 - 7
Fynn. Ashantiandlt~nèl~hours. p 37.
,"
,
J a c k Go 0 dy; Kw a me Ar h 1 n. As han t 1 and the II! Oor th west
P 6 - 9.
Note.
Les Asante sont eux-mêmes le frult d'une fuslon de
différentes communautés akan.
(2)
Diabaté (H) Op cit.
P 689 - 690. Enquête auprès d'Amihere
Essuah. Ce dernier a obtenu cette information il
y a
longtemps auprès d'un ancien de Krisan.
(3) Binger (L.G)
Op cit.
P 313.
(4) Loyer (G).
"Journal
du père Loyer" l' Etabl issenient
d'Is~igny p 176.
Dlabaté\\H) . Aniab'a. Uri nssiniel1, à la cour de Louis XIV p46.
K0 f f i
(K 0 f f i
Laz a rel La °v l e quo t l die n neau r ci y au me de
0
Krindjabo sous Amon tldoufou
[II
(1844-1886)
P 12.228 p.
Note. Il est mentlonne les Ahanta d'AXim, malS en réalité
les
populations d'Axim sont appelées EvaloC

- 145 -
A propos du sens de Bassam, il y a une controverse.
Les Nzema prétendent que Bassam viendrait de ·"BaZ6ame"
expression qui signifie (Aide moi à porter le fardeau
(sous
entendu) sur la tête)
(1). Ce serait dit-oh une femme Semanli
(singulier de Nzema) qui aurait sollicité ce service à un
européen qui a pris cette phrase pour le nom de la localité.
Les ~hg de Moossu soutiennent en revanche que
Bassam. vient de. l'expression Alesam qui
signifie dans leur
parler le couchant (2). La version des Eh~ est. la plus vrai-
semblable parce que le mot abassam est mentionné depuis le
XVIIIe siècle dans l 'établi~~é~ént d'I~~igny. Or l'arrivée des
premiers Nzema à Bassam est récente car elle se situe vers
la première moitié du XIXe siècl~.
De plus, les Nzema n'appel-
lent Bassam qu'un quartier de la cité, c'est-à-dire la petite
France. L'ensemble de Bassam est appelée BbkJSO (3).
C'est une frange de Nzema mécontent du roi €zoa
Ekyi
qui avant tous les autres Nzema est venu à Bassam vers 1843
pour se livrer au commerce après l'installation de la Maison
Regis. Cé groupe de Nzéma mécontent de son roi s'est d'abord
installé à Assini d'où certains sont venus s'établir à Bassam.
Bassam vient donc d'Alesam qui est devenu Abassam
puis. Bassam du fait des déformations. linguistiques.
Les [hé sont incontestablement les fondateurs du
royaume d'Abassam (Alesam) qui
n'était éloigné de Takuechue
cité Essuma que de douze lieues (48 km)
(4).
(1) Connais-tu mon beau pays. Enquête à Al~nguanu. Annexe 5 p 360.
(2) Conna i s -tu mon beau pays.
Enquête à Al :>nguanu.
Intervention du Professeur Niangoran Bouah. Annexe 5 p·361.
(JI N6te. B1JkJso est une déformation de blockhauss.
(4) Loyer (G) "Journal du père Loyer"
ln l 'Etabl issément
d'Issigny p 176 et suivantes.

- 146 -
Le peupl e Eh!': éta i t
orl g1 na ire de l' Apoll oni e ma i s
ses lointains ancêtres étaient des ~igra.nts venus en prove-
nance du Nord.
Voilà
pourquoi
les Eh~ se réclament aussi
d'Awean-Wean qu'ils situent au NorscEst de la Côte d'Ivoire
actuelle (1).
Les Eh~ sont partis de la reglon d'Axim c'est-à-dire
du pays (.v.alo!': à cause des guerres fratricides contre les
fvalo~ et les Adj)m)l,. (Nnma). (2). Ils. voulaient se soustrai-
re des tentatives con jugées des Adj~m~l) et des Ahanta pour
les intégrer à leurs
royaumes respectifs.
Il est curieux de
constater que le mot riz se dit "malo" en parler €hf
tout
comme en parler EvaloE alors que les Nzema disent "awule".
Notons aussi
que le nom Evalo~ est étymologiquement proche du
nom Enva dont se servent les Nzema et les Anyi
Sanwi
pour nom-
mer les Eh~.
Les [he au cours de leur migration vers l'Ouest
étaient conduits par Alu Anga du matriclan Samandje
(3).
Ils
ont longé l a côte nzema pour veni r s' étab li r vers 1620 en
pays betibe.
Les Ëhe: ont occupé plusieurs sites dont la ré-
gion d' Eluibo, EnJhuan et thESulo (Esilo)
près de l'actuel
Akunugbe (4).
Il
est probable que certains Eh!: soient restés
en pays tvaloE ou aient éssaimé en pays nzema comme cela se
produit généralement au cours des migrations de population.
(1)
Fraternité Matin du Vendredi
6 juin 1986 n° 6495.
Conférence de Ni angoran-Bouah.
"Vi sages culturel s des
Nzema et des Abouré de Grand-Bassam".
Niangoran-Bouah.
"Le pays abouré" Annales de l 'Universi té
d'Abidjan 1965 p 56.
(2)
Diabaté (H)
Op cit p 28
; p 58.
Enquêtes auprès d'An.o
Adja et d'Aluan Albert.
(3) Niangoran-Bouah.
"Le pays abouré" Annales de l'Université
d'Abidjan 1965 p 57.
(4)
Diabaté (H) Op cit p 601
; p 496.

- 147 -
Les [hE ont cherché à s'imposer a leurs hôtes Betibe.
Ces dernie~s
qui accueillent les Essuma vers 1670 s'allient a
ceux-ci pour expul ser 1es (hE qui
se re ti rent a Al esam créant
ainsi le royaume d'Abassam avec pour centre principal Gbamele:
(près de l'actuel Azuleti).De nos jours, les EhE. peuplent
M~h~ (Moossu) etJj~ (Yawu).
Les Abu de Bonua bien qu'ils parlent aujour.d'hui la
même langue que les Eh€
ont des traditions orales différentes
quant à leurs origines. Les Abu sont partis de l'Adanse tandis
que 1es [he: sont pa rti s de l' Apoll onie.
Les Abu ne sont pas non plus les Agwa que les sour-
ces écrites appellent Campa (r). Les traditions orales des
Agwa et des Abu sont totalement divergent~s. Contrairement aux
Abu, les Agwa se veul ent des autochtones qui
ne sont venus de
nulle part. (2).
L'installation des Agwa (Campa) au Nord de la lagune
Dwenye (lagune Aby) est aussi ancienne que celle des Betibe
autour de la même lagune. Le peuplement relativement ancien
du pays agwa est attesté par la découverte de vieux hauts
fourneaux (3).
Les Agwa échangeaient leurs produits agricoles
(banane, manioc, taro,
tomate, piment ... ) contre les produits
de pêche des Betibe. Les mêmes Betibe leur servaient d'inter-
médi ai res pour avoi r les produi ts manufacturés européens obte-
nus sur la côte auprès des Essuma.
( 1 ) Loyer.(G)
"Journal
du père Loyer" in T'EUblissement
d'Issicjny p 180 et suivantes.
( 2 ) Diabaté (H) p 604
; P 488 ; P 563.
( 3 )
Jean Palet. Découvertes archéologiques dans les lagunes
Eoti lé. Annexe 25
p 443.

-
148 -
..A••o·...

- 149 -
Les Agwa sont probablement des Akan installés dans
la forêt du Sud-Est ivoirien depuis le XIIe siècle (1). Tout
comme leurs frères Beti be, ils sont le résul ta t d'une di s l oca-
tion de populations venues de. l'intérieur c'est-à-dire du
Nord. La proximi té du paysagwa avec l' Ebrossa fait croi re
que certains Agwa ont eu des rapports avec les SQhip
et les
Anabula populations anciennement installées en Aowin avant
l'arrivée des migrants conduits par An~ Asema.
Une enquête de Daaku à Nkwanta n° 2 montre que les
Sohie connaissaient leurs voisins Agwa et qu'ils avaient des
rapports avec eux: (2). Les :,oh;é et les Anabula sont aussi
des groupes akan anciennement établis dans la forêt. D'ail-
leurs, Sohié n'est rien d'autre que ·le nom d'un matriclan qui
chez les Nzema se dit Ezühile et chez les locuteurs du Twi
se
dit Asona. ou Nsona. Le grand guerrier Ebiri Moro du Sefwi
était un Sohié appartenant au ·ntJn Asona (3). Le village prin-
cipal des Soh\\"," dans l 'Ebrossa où résidait la reine Ata Bala
était Asra Manza (4).
Les voi sins immédiats des Sohi é à l'Ouest étaient
les Nanjumansu de K~tJka, les Agwa de Dubi (Kjk~la Namue),
d'f:bakulo (Buka bk:>l€.),
d'Ebof:sO et d'Ehulobu (Alelkulo)
(5).
(1) Note. Les hauts fourneaux découverts en pays agwa datent
du XIIe siècle. Histoire de la Côte d'Ivoire.
Découvertes archéologiques dans les lagunes Eotilé.
Etude présentée par Jean Polet.Annexe 25 p 443
(2) Enquête de Daaku à Nkwanta n° 2. Voir Diabaté. Op cit p 585.
(3) Diabaté (H) Op cit. Enquête à Abukia p 555.
(4) Enquête de Daaku à Nkwanta n° 2. Diabaté Op cit p 585.
(5) Diabaté (H) Op cit (thèse rl'ttatl p 488 ; P 494
P 582
P 563 ; P 604.

-
1 50
-
Les Agwa étaient organisés en différentes communau-
tés politiques indépendantes les unes des autres (1).
Les Agwa ont accueilli
pendant le premier quart du
XVI le siè.cl e dans leur pays l es Abu qui
s' y sont organi sés en
une "principauté indépendante" en créant. leurs villages pro-
pres ou en vivant pêle-mêle parmi
les Agwa. Lorsqu'au début
duXVIIIe siècle les Sanwi envahissent. le pays agwa, les Abu
auxquels s'étaient mêlés des éléments Agwa se retirent a
Bonua, Adiaho et à tbra (2).
Quelle réalité recouvre le nom Agwa ? Le nom Agwa
est un terme générique dont vont se servir les migrants akan
du XVIIIe siècle pour désigner divers groupes de populations
anciennement établis, qu'ils ont trouvé en place (3). Agwa
est donc synonyme d'autochtone et recouvre des réalités eth-
nologiques larges et multiples.
A travers l'intitulé qui
va suivre, à savoir "Tous
des immi grants Bono", i l s ' agi ra de montrer que l a grande ma-
jorité des ancêtres fondateurs des Etats akan dont le royaume
nzema étaient de lointains migrants originaires du Bono qui
ont acquis l'expérience étatique à Bono Manso.
(1) Oiabaté (H) Op cit p 495 ; P 557.
(2) Ibid. p 494, P 504.
( 3) lb id.
p 49 1. En quê te de 0 i a bat é (H) au pr ès d'Am uaNd a .
Mouezy (H) Op ci t P 45.

- 151 -
13 - Tous des imrJii grants. Bono
Les traditions orales nzema soutiennent qu'en dépit
des séjours dans divers Etats
akan comme l'Adanse, l'Akwamu,
l'Aowin, l'Egwira,
le Denkyira, le Sefwi, l'Asante, le Wassa,
le Twifo, l'Ahanta etc, la grande majorité des ancêtres étai-
ent de lointains immigrants venus du Bono (1).
Venant d'Awean-Wean, les ancêtres ont participé a
la naissance de l '[tat Bono avant que par Vagues successives,
ils amorcent les migrations vers le Sud. Les ancêtres fonda-
teurs de tous les Etats akan y compris le royaume nzema ont
connu les lointaines étapes d'Awean-Wean et du Bono (2). La
cité qui a laissé un souvenir inoubliable dans la mémoire des
anciens est Takyiman.
Nombre de villages nzema se souviennent des origines
Bono de leurs lointains ascendants. Les départs du Bono s'é~
tendent sur une période relativement longue, depuis le XIe
siècle jusqu'a la décadence du royaume vers 1740 (3). Les cau-
ses de ces mi g rat ion s son t mu lt i pl es pa rm i les que 11 es l a pol i -
tique centralisatrice des Bonohene, les guerres intestines en-
tre matriclans, l'attrait du commerce côtier avec les marchands
européens, le surpeuplement, la guerre civile dans le Banda
et les guerres de conquêtes Asante dans le Bono. Les traditions
orales de Wankyi
(Wenchi) disent à ce sujet que lorsque les
Asante ont détruit Ahwene k~k~ , beaucoup des leurs sont allés
sur la côte (4).
(1) Aboagye (K) Op cit.p 8.
Amihere Essuah. MekakyebieIII p 13.
(2) Ackah (J) Op cit. Appendices l, 7.
Annan (E) Op cit.p'19.
,"1eyerowitz (E).Akantraditions of origin p 114.
Amihere Essuah. Mekakye bie III p 14.
-
(3) Meyerowitz (E) At thetourtof ~n africariking p 226.
(4) jack Goody. Ash~nti and the Northwest p 160. Ghana Legon
1965, 185 p.

-
1 52 -
Cependant, avant les départs de migrants akan qui
ont participé à l'élaboration de l'Etat Bono, des proto-Akan
les ont précédé probablement depuis des périodes préhistori-
ques puisque l'on a découvert dans l'espace géographique des
Akan des si tes qui da tent de ces péri odes
(1).
Les traditions orales nzema concernant les origines
Bono de la grande majorité des matriclans et des peuples akan,
semblent attestées par les traditions orales des autres ré-
gions akan ainsi que par quelques données de l 'historiogra-
phie.
Dans l 'Aowin, l'élément domi.nant, fondateur de l'Etat
se réclame d'une origine Bono (2). Au Sefwi Wi:>so, une
enquête auprès de Nana Kodjo Aduhene montre que le lignage
royal est parti de la région de Takyiman avec à sa tête Nana
Boa Ankye du nt~n Asenkera avant la décadence du Bono (3),
L'explosion démographique et le manque de terre est la raison
majeure du départ de Boa Ankye et de ses sujets. Après une
étape dans le Wassa Feyase à Esaaman (Preastea) ces migrants
se dispersent, certains vont plus au Sud à Nzema tandis que
d'autres partent pour l' Aowi n et le Sefwi.
Un informateur confidentiel aurait affirmé à Annan
que certains lignages du Sefwi Wi~so viennent du Denkyira.
Ici, cela ne fait aucune différence fondamentale puisque de
nombreux matrilignages Denkyira sont des immigrants venus du
(1) Anquandah. (J).Rediscovering Gharia's past_P 23,
(2) Hbra Ekanza (S.P) Op cit P 40.
Annan (El. Op cit p 129.
Diabaté (H). Op cit thèse p 576.
(3) Annan (E) Op cit p 126.
Voir aussi Daaku (K.Y) Unescoresearch project on oral
traditi6ri n° 4 part 11 Sefwi Wi~wso pl.

-
1 53
-
Bono précisément de Nkyira (1). Des traditions orales recueil-
lies à Wankyi
(Wenchi) ainsi que des travaux de Daaku ont mon-
tré qu'à la suite de la destruction d'Ahwene K:>k? première
citi des Bono de Wankyi, desab~suan se sont déplacés pour
Kasekrom et Ahibenso dans le Sefwi Wi:>so, à Wankyi dans le
Sefwi Anhwiaso, en Aowin, en Asante Akyem, à Drobo, à Nzema et
à Nsuaem dans le Wassa Feyase (2).
Les fondateurs du Sefwi Anhwiaso ont aussi migré de
Wankyi dans le Bono en passant par Bantaman, Adanse et
Anyuansu (3). A Tarkwa, les notables ont révélé à Meyerowitz
que le trône royal
du Wassa Feyase vient de Takyiman (4).
Le lignage durit:>n Ekoona qui a fondé le Sefwi
Bekwai est une branche de la famille royale adanse de Fomena.
Des suites d'une dispute intestine, les Ekoona du Sefwi Bekwai
out quitté Fomena en éssaimant dans le Denkyira, le Wassa et
en pays ~ièma (5). Or de nombreux matrilignages Adanse clament
leur origine Bono (6). C'est dire que les lointains ascendants
des Sefwi Bekwai et des Asante sont des im~igrants venus du
Bono. En effet les fondateurs de la confédération ont migré de
l'Adanse (7).
(1) Daaku (K.Y) Unésco résé~~ch prdjéct ond~altradition
Denkyira na 2 plV.
Annan (E). Op cit p 115.
(2) baaku (K.Y) Unesco ré~é~rchprojectdnor~l t~adition
na 4 Part ISéfwl Arihwlaso and Bek0al
p VII p VIII.
Jack Goody ; ffustapha
(1.14)
"Wenchl and its inhabitants
Research review. Supplement na 1 p 160 P 161.
(3) Diabaté (H) Op cit p 657.
ANNAN (E) Op cit p 125.
(4) Meyerowitz (E) Akant~~ditions df orlgln p 113.
(5) Daaku (K.Y) Unéscd résé~~ch projett dnoral tradition
n° 4 Part 1 p VIII
(6) Annan (E) Op cit p 111.
(7) Diabaté (H) Op cit thèse p626.
Rodney on "theGdl dCoast"the cambridge hi story of
Africavol 4-p -:lUT -~-

Il
est intéressant de noter que dans le Gonja,
les
Asante sont appelés Ka-Mbon et sont regardés comme une frac-
tion de Bono (1). Ce même terme sert à nommer l es Bono et
l'ensemble des Akandans le Gohja.
Les lointains ancêtres du lignage royal JYjk~ de
l 'Asante seraient dit-on originaires de la partie occidentale
du Bono (2), d'où ils auraient migré pour Asumegya dans
l'Adanse.
Le l i gnage ro ya l de l' à bus ua n Nson a qui a f 0 ndé
l 'Akyem Abuakwa est aussi
parti du Bono pour l'Adanse. De
l'Adanse,
il se déplace vers l 'Est pour créer le royaume
Akyem Abuakwa dont Ofori
Pa~yin sera le premier souverain (3).
Les Abrade qui ont crée l 'Uat Akwamu sont eux aussi des im-
migrants originaires du Bono (4).
Les Brobro Fante ont migré de Takyiman sous la con-
duite des chefs Obonomankoman, Oson et Odapagyan (5). Les tra-
ditions orales du Bono et du pays Fante se recoupent extraor-
dinairement.
L'histoire orale bono rapporte que les Fante sont
arrivés dans le royaume en provenance du Nord avec pour leader
Amoa Sanka. Takyi Firi le neveu de. ce dernier serait le fonda-
(1)
Meyerowitz (EJ,.Akantraditions6f.origin p.52
Ca rd i na l' (A. W) 'Thé ~atives ~~nortFerrl. terri tari es of tile
GoldCoàst. p 2~. t'evl York
1969,
158 p.
(2) O.M. Warren K;O. Bremp6ng; Techimah traditions stàte Part 1 p 37-38.
Annan (E). Op cit p 115.
Note. La famille royale d~s Kulango de Buna sedit parent et alliée de la
famille royale Asante. Niangoran-Bouah, introduction à'la drummologie
p 175.
(3) Terray (E). Op cit P 595.
(4) Supra.VOir
p 87.
(5) Anquandah (J) C'p cit p 18.
Annan (E). Op ci t P 202.
D.M. Warren. BrempanQÔ' Op cit p 82
P 94.
Ward (W). Op cit p 4 .

- 155 -
teur de Takyiman cité qui
porte son nom (1); Ces traditions
orales akan prouvent d'une part la justesse des traditons
oriles nzema, et d'autre part montrent que se sont des mouve-
ments migratoires partis du Bono qui sont à l'origine des au-
tres Etôts akan. Le Bono est donc bien le premier "tat fondé
par les Akan.
Les travaux de Plorence Dolphyne ont montré que dans
le Brong actuel, il Y a un conservatisme dans les dialects
Twi~2~n vocabulaire archaïque subsiste par rapport aux zones
akan du Centre et du Sud. Meyerowilz mentionnait cette parti-
cularité à travers les chants qui servent à invoquer les es-
prits des rois défunts à Takyiman (3).
L'archéologie dans le Brong revèle J'existence d'un
établissement plus ancien par rapport aux autres régions akan.
Des poteries extraites sur le site d'Amuowi datées selon le
radiocarbone montre que déjà au Ve siècle de notre ère, les
populations commencent à édifier Bono Manso la capitale de
l'Etat Bono (4). L'archéologie au Ghana indique que le Brong
présente des sites d'occupations hu~aines et des signes d'un
travail du fer plus anciens (5). Cependant, des découvertes
diversifiées et plus éfficientes pourraient trancher défini-
tivement ce que nous entrevoyons à propos de l'antériorité de
l'Etat Bono.
(1) !1eyerowi tz (E). At the court ofan african king p 126.
(2) Dolphyne (F.A) "The Brong (Bono) dialect of Akan" in
K.Arhin ed.
Essay.on the society.of.the Brong people.
Institute ofAf~ican studies.Acc~a1979.
(3)
~1eyerowitz (E). At the court of an african king p 17.
(4) Anquandah (J) Pediscovering Ghana's flÈ2.1 p 87
(5) Voi r carte p 97. Anquandah.
Redi scoveri ngGhana' s ~atl.

- 1 56 -
Les traditions or~les dans le Bono même, sugg~rent
deux th~ses concernant les origines. L'une locale et l'autre
nordique. Les Bono de Wankyi disent que leurs ancêtres ont
emergé d'un trou sacré à Bonoso.
Les Bono de Hani Nsawkaw (Begho) disent également
que leurs ancêtres sont sortis de la fosse sacrée de Bonkese(l).
Quant au lignage royal :7y:>k, , il se reclame d'une
origine septentri6nale, de même que. les Atebubu et les Adiaka(2).
La persistance de la th~se de l'origine nordique même
à travers les tradi.tions oral~s des Akan du Nord est importante,
car elle nous indiquequ'Awean-Wean n'est pas si utopique qu'il
parait puisque les migrations des populations mélano-africaines
dans la zone méridionale de notre sous-région sont liées au
déss~chement du Sahara (3).
Les Akan du Sud comme les Brobro Fante et les Adawu-
Denkyira soutiennent que leurs lointains ancêtres ont migré
d'une zone plus au ~ord avant même de s'installer dans le
Bono (4).
Les Akan ont tr~s tôt phagocyté des groupes d'ascen-
dance Guan. Les gén~ses de. la confédération Guan pui s de l'Etat
Bono ont favorisé ce brassage. Meyerowitz soutient qu'un Etat
( 1 ) Anquandah
(J).
Op ci t P 86-87.
"
( 2 ) Meyerowitz
(E) At the court of an african king p 69-70
P 82
;
P 168.
D.~1. Warren. K.O. Brempong. Op cit p 58, P 69, P 74.
(3)
Rachet (G) .L'U.riiver's de l'archéologie. Technique Histoire
Bi 1an.
p 157 ..
( 4 ) Daaku
(K. Y) Unesco resea rch project on ora ltradi ti on
Denkyira na Tp3 ..
Van Dantzig .Les .Hollandai s sur' la côte de GUi née à
l'époque de 'l'essor de l'Ashantl et du Dahomey 16g'O-=-1740
p 126 .

-
1 57
-
GuaI', dont le Bono était tributaire a existé longtemps avant
l'érection de l'Etat Conjacréé par Jakpa. Ce serait sous le
règne de Nana Asaman fondateur de l'état de Bono Manso (1)
que les populations se sont émancipées vis à vis de l'Etat
Guan. Nana Asaman lui même est parti du Gonja pour s'établir
au Sud de la Volta noire.
Il est intéressant de noter à ce
sujet que l'ùn des groupes fondateurs de Bono Manso, le peu-
ple Djomo se retrouve dans le Sonja (2).
Les Akan en se dépl açant vers le Sud, ont absorbé
des groupes Guan ne laissant que quelques ilôts de locuteurs
guano Des poches de parlers guan subsistent à Krachi, en
Efutu et dans quelques villes de l 'Akwape~)dont Awukugwa qUl
dit-on serait le lieu d'origine d'Okomfo Anokye.
Des historiens pensent à ce sujet que l'antériorité
de l'établissement Guan dans le Sud ne fait aucun doute (4).
Les Brobro Fante par exemple ont trouvé surla côte les Etsi,
Eguafo et Asebu. Ces groupes Guan bien qu'ils parlent fante,
utilisent le parler guan pendant certaines cérémonies reli-
gieuses. Dans la région d'Ambra Brafo, les Guan ont crée de
petits Etats comme At y, Asebu, Abremu et Sonkwa. Des migrants
Adanse fusionnent avec eux pour jeter les bases de l'Etat
(1) Meyerowitz. Akan traditions df o~igin. p.34.
Idem. The early hlstory of tne akan states p 10-11.
D.r~. Warren. Ka Brempong. Op cit p 30
(2) Meyerowitz. Akantraditions df drigin p 55.
(3)
Van Dan t zig. Le s Ho 11 and ais sur lac ô te MGu i 1', é e à
l'épdque de lTessd~ de 1'Ashanti etau Dahomey
1680-1740 p 128.
(4) Vlild (R.P) "The inhabitants of the Gal d Coast and Ashanti
before the Akan invasion". Gal d Coast teachers journal
vol 6-7 1934-1935.

-
158
-
Assin
(1). De même l' Etat ,~gona a été fondé par des Guan et
des Akan (2). De nombreux brassages entre Akan et Guan ont
eu lieu au cours des siècles.
A Nzema
par exemple,
des Asebu
se sont établis à Nzulezo (3).
Les Guan sont généralement considérés comme des
proto-Akan, à qui
ont attribu une origine septentrionale
(4).
Fynn
en dépit de ce que disent les traditons orales Etsi
a
montré que ces derniers ont migré en provenance du Nord (5),
Les Etsi
en soutenant être sorti du
fond de l'Océan veulent
.dire qu'ils ont précédé les Brobro Fante sur la côte.
Remarquons que le peuple Wawolé comprend des
grou-
pes d'ascendance Guan comme les Atutu,
les Awutu et les
Ngban
(6).
La langue Guan serait d'après
les travaux de Colin
Painter l'une des langues les
plus anciennes de
l '~interland
akan et s'apparente au Twi
(7).
( 1 ) Van Dantzig.
Les Hollandais sur l a c ôte de Guinée 'à.
l'époque de ·l'éssorde l'Ashantl
et du Dahomey 161llJ c 1740.
p. 129 - 130 .
(2)
Meyerowitz. Akantraditions of origin p 53.
(3)
Ackah (J) Op cit p 12.
(4)
Terray (E). Op cit p 171,
(5)
Fynn (J.K).
"The Etsi
of Ghana"
in Ghana social
science
journal. University of Legon 1975 pp 96-110.
(6)
Loucou
(J.N)
"Entre l'histoire et la
légende
l'exode
des Baoulé au XVIIIe siècle: de Kumassi
à
Sakassou,
les migrations d'une fraction du grand peuple akan
Afrique Histbire N° 5 p 49.
Nbte.
Des groupes Awutu et Atutu sont les fondateurs du
- -
royaume Efutu,
(7)
In Anquandah
(J) Op cit p 18.

-
1 59
-
Les us et coutumes ainsi que les institutions poli-
tioues des Guan, présentent beaucoup de similitudes avec
ceux des Akan.
Cependant, les Guan du Gonja connaissent une orga-
nisation sociale de type patrilinéaire. Ils ont pu être in-
f 1ue nc és de cep 0 i nt de vue par les cl as ses di ri ge a n tes a c -
tuelles du Gonja qui sont de confession musulmane (1).
Bi end' hi st 0 rie ns, con s i dère nt 1e s Go n j a co mm e un
peuple d'origine Mandé qui serait venu de la boucle du Niger.
Des historiens plus prudents attribuent cette ascendance Mandé
à la seule aristocratie dominante(2). Or, aucune preuve
irré-
futable n'a été encore avancée pour justifier l'origine sup-
posée Mandé des populations Gonja dans leur ensemble ou '.de
l'aristocratie en particulier. L'on perd de vue une fois en-
core, que tout peuple est le résultat d'un brassage souvent
complexe de divers groupes de populations, pour retomber dans
l'erreur qui consiste à rattacher des ensembles ethnologiques
sans analyser au préalable leurs composantes. La chose dont
on soit sûre est que les bandes guerrières conduites par
Jakpa venaient du Nord (3).
Dr toute la boucle du N~ger était parcourue par
divers peuples. Les grands empires du Ghana, du r1ali
puis du
Songhaï ont permis des brassages importants de populations.
Les armées de Jakpa devaient probablement être très hétéro-
clites. Ephson soutient que Sumula Ndewura Jakpa venait du
Gambaga (4).
(1) Meyerowitz. Akan t~aditibns bf origin p 53.
(2) Loucou (J.N) Histoire de la Côte d'Ivoire
La formatibnaespeuples p 56.
(3) Ephson (Isaac) Gallèry of Gbld Coast celèbrities p 12.
(4) Ephson (1) Op cit p 11.


l
- 160 -
Oes études linguistiques ont montré que le Malinké
n'a laissé aucune trace' dans le Gonja. La langue qui s'est
imposée n'est autre que le Ngbanyito qui est celle des popu-
lationsguan (1). Aucun élément de la civilisation mandingue
non plus n'a été rélevé, même les grandsdjamu ne se rencon-
trent pas au sein de l'aristocratie que l'on prétend d'ori-
gine Mandé.
Les Gonja dit-on"sont désignés sous le vocable de
Nta pa r les Akan (2). En réal i té l es termes Nta et Pépé ser-
vent à nommer tous les peuples non Akan souvent de confes-
sion musulmane qui vivent dans les régions septentrionales(3).
Les Guan du Gor.ja se donnent eux-mêmes le nom Anga qui
signi-
fie gens du pays, autochtones (4). Ils ne font pas parties
des Nta et des Pépé.
Les Akan de Côte d'Ivoire se servent d'un terme
synonyme de Nta qui est Kanga pour désigner les peuples Gur
et Mandé du Nord.
L'étude sur le peuplement du pays nzema nous impose
les constatations suivantes:
(1) Goody (J) "Theover kingdom of Gor.ja"Intefn~tiortal
AfricanIrtstit~te. Oxford University Press.
Blnger (L.G) Op Clt P 113.
(2)
BOI-Idich. Op cit P 63.
(3) Terray (E). Op cit p 174.
(4) Goody (J) "Ethnohistory and the Akan of Ghana"
Affica volu~~XXIX London. Oxford
University p 74.

-
1 61
-
1-
Les migrants ne sont pas venus directement d'un en-
droit pour peupler le royaume nzema. Plusieurs es-
cales ont échelonné leurs parcours. Certains ont
même contribué à la création de différents Etats
akan avant de s'établir définitivement dans le pays
nzema.
2- Des migrants sont venus par petits groupes. Quelque-
fois,
il s'agissait d'un simple lignage (suakurilu
àbuS~an) comme celui qui a créé Ngalgkpole. D'autres
par contre sont venus en nombre plus important com -
me les Gyinan et les Akwamu de Nwulofol~.
3- Mis à part le peuplement préhistorique qui est pro-
bable, le peuplement du pays nzema s'étend en gene-
ral du XVe siècle au XIXe siècle.
Les temps forts du
peuplement se situe au XVIIIe siècle carla plupart
des populations disent être arrivées dans le pays
Nzema pendant les règnes d'An~ Bile Aka et d'Amihyia
An g ,1:1 . Cel a sec 0 mpre nd d' au tan t
plu s que l e XVIlle
s i è cl e est l a pé rio de pen dan t l a que l les' est man i f e 5.- .
tée l' hégémoni e de l' Eta t Asante.
C'est auss i pendant
le XVIIIe siècle que s'est produit la chute de l'Etat
Denkyira, de l'Etat Bono et de l'Etat Akwamu.
Le pays nzema a donc été à une petite échelle, un
"~elting pot" (1) dans lequel ont fusionné au cours des siè-
cles des migrants venus de diverses régions akan et qui ont
au démeurant emprunté différentes voies pour aboutir dans le
pays nzema.
(1)
Note. Les traditions orales reconnaissent d'ailleurs
que le peuple Nzema est né d'un brassage de dif-
f é r en t s peu pl es. Ack a h (J). 0 p c i t. .1\\ ppen r1 i x
7
P 2 ; appendix 1 p 4.
Voir notre enquête auprès d'Adjoba Ekyi. Annexe 10
p 3 7 6'.

- 16 2 -
C - LES VOIES GENERALES EMPRUNTEES PAR LES MIGRANTS
L'étude du peuplement en pays nzema suggère quatre
voies principales empruntées par les migrants.
1- Le cour~ d~Pra
Dans les récits que relatent les traditions orales,
il est souvent dit, "Nous avons longé le Pra et nous sommes
arrivés sur la c6te ~ Sa"
(1).
Sa n'est autre que Esema
(Shama) cité ahanta voisine de l'embouchure du Pra. Les mi--
grants ensuite ont traversé 1 'Ahanta d'Est en Ouest pour ga-
gner le pays nze~a. De nombr~ux nzema ont emprunté cette
voie. C'est le cas des Gyinan et des populations qui ont
créé Awiebo, K€nre;ne,
Basakt. etc.
Il s'agi t des groupes qui
ont migré de la région les confiuents du Pra et de l 'Ofin.
2- Le cours d~ Siane (Ankobra)
Un nombre relativement important de migrants ont
emprunté le cours de l'Ankobra.
Principalement, les popula-
tions qui venant du Bono ont séjourné au Wassa ou en Egwira
ont suivi cette voie. A titre d'exemple, l'on peut citer les
populations qui ont créé Teleku Bokazo"
Kekame, As~nda etc.
Des voies secondaires empruntées par les.groupes qui ont
suivi le cours de l'Ankobra passent par la zone tampon avec
l'Egwira appelée Asonti et une autre avec le Wassa appelée
Mu ni.
(1) Diabaté (H). Op cit P 689. Enquête auprès d'Amihere
Essuah.

-
1 63
-
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- 164 -
3- Le cours de la Tano~
Le cours du Tano~ a été suivi par les populations
venues de l'Aowin. Cette voie conduisait à la grande forêt
qui servait de limite naturelle entre le royaume nzema et
l'A 0 win.
4 C La1agUrié 'Dwenye (Aby Tenda Ehy)
Les populations qui venaient de l'Ouest ont emprun-
té cet itinéraire.
Il s'agit notamment des Betibe et des E:he..
La plupart des migrants qui ont peuplé le pays
nzema ont longé des cours d'eaux. La raison en est simple.
Cela permettait de pourvoir aux besoins en protéine par la
pêche, de se désaltérer, de rechercher des filons d'or et de
jouir de tout ce que l'eau peut apporter.
En réalité, les migrants ne suivaient pas des che-
mins tout tracés.
Ils se frayaient des pistes à l'intérieur
de la forêt tout en restant le plus près possible des cours
d'eaux. Certains migrants ont peut être eu à se servir de
pistes préexistantes.
Les migrants faisaient souvent ode nombreuses esca-
les de sorte que du point de départ à l'arrivée en pays nzema,
il
pouvait s'écouler de nombreuses années.
Une fois dans le royaume, le processus d'intégra-
tion des migrants aux institutions politiques et sociales com-
mençait. Ce processus d'intégration que l'on pourrait quali-
fier de "Nzemanisation" passait par une participation active
des populations aux institutions politiques, sociales et
culturelles du royaurle.

-
165
-
L'unification entre les populations se faisait à
partir d'un consensus politique entre un trône principal et
des sièges secondaires. Des rôles précis étaient dévolus à
chacun d'eux, afin que soit assuré la défense des populations
du royaume ainsi
que l'ordre interne.
Des alliances d'essence politique,.Gulturelle et
sociale ont été nouées pour aboutir à la naissance d'un peu-
ple uni et conscient de sa particularité.

DEUXIEME PARTIE :
LE ROYAUME ET LA NAISSANCE DU PEUPLE NZEMA
(XVe siècle-XIXe siècle)

-
167
-
CHAPITRE
IV
U~ITE POLITIQUE ET DËFENSE DU ROYAUME
A- LE POUVOIR
POLITIQUE
a·· L e t r ô ne
p ri n c i pal
(E b i a k E~ .
Trône
d'une
dynastie Nvavile.
issue
du
peuple
AdjJmJ1J depuis
le
regne
de
KEma
Kpanyinli à
celui
de
Kaku Aka.
Plusieurs sources écrites qui
désignent l'espace géo-
graphique du
nZ2ma
actuel
par des
appéllations
proches étymo-
logiquement du
terme
local
adjJm;lb, montrent que
ce
peuple
est
le
fondateur
du
royaume de GyQmre
(1)
ou
de
Gûioumray
(2)
qui
est signalé
dans
l'espace de
l 'Apollonie.
Les
différentes
transcriptions
liées
à ce terme sont jumoree (3), Jumore,
Goimere,
Guiomo,'Guioumray,
Gyomre,
Joumo,
Ghiomer
(4).
Le
terme
local
et
originel
Adj~m?lJ a subi une corruption de la
part des
Européens.
Cela
se comprend aisement d'autant plus que la
lettre /';)/ Ile figure ni dans l'alphabet anglais ni dans l'alphabet francais et
ni
dans
l'alphabet
neerlandais.
En
lieu
et place de
la
lettre
J,
il
a
été utilisé
foui,
/0/ et loi!. Comparons Adj,:,m::ll? et
Goimere.
/Adj;:>/
correspond à /goi/
et /m)l~/ correspond à
/mere/.
Dans
le
cas
de
Guiauml'ay,
il
a été
utilisé
/guiou/
Van
Dantzig
(A.)
"Juridiction du fort
Saint Antoine
d'Axil11".
Revue
française d'histoire d'Outre Mer,'tome
LXVI,
n° '2 4 2 - 3, T9T9,
p.
2 3 2, Ax l m Jou m0,
(G yom r e ) .
(2) Loyer (G. "Journal du pere Loyer" in l'Etablissement
d'Issigny,
p.
178.
Cet auteur du
royaume de
GUloumray
qu~l-n'est autre que çelui de Cap
Apollonia.
( 3 ) RapfJ.Q!t de Valkenburg p.
55.
Il
Y est
fait mention du
pays Ge-Jumor~ou de Jumore.
Voir aussi
Van
Dantzig
"Les
forts
et
les
chateaux du
littoral
ghanéen".
In
l'Afrique
littéraire
et artistique n026
Décembre
1972,
p.
54.
, . - , , - - - -
(4)
Carte
d'Anville,
1729.
Voir supra,
p.
26.

-
163 -
pour IdjJI et Imrayl
pour /m~l?l. En ce qui
concerne Jumore,
/Jumol
a un lien avec IAdj!Jm::;1 et
Irel a un lien avec Ib/.
Le
père Loyer revèle
que
les
naturels
de
'Apollonie
sont appelés
Guiomo ou Guioumray et
que
le
royaume de Guioumray
n'est autre que
celui de Cap Apollonia
(1).
De même dans son
rapport,
Valkenburg écrit que
"Jansontia
(AsE-nda),
Elony
(Elonye)
et Bongere
(S,nyel€.)
sont des
localités du
pays de Jumore (2).
Ces
informations
permettent de dire que
le
peuple
Adj?mJl~ est le premier signalé dans l'espace du nzema à
avoir créé
une
entité
politique.
Celui
qui
est à
l'origine du
royaume Guioumray
(AdjJm~lD) est probablement K~ma Kpanyinli
qui
d'après
les
traditions
fut
le
premier
belemgbunli
kpole
(souverain)
du
pays
nzema
(3).
Les
belemgbunli
kpole
qui
se
sont succédés
sur le
trône depuis
le
règne de
K~ma Kpanyinli jusqu'à celui de Kaku
Aka
appartenaient à ~busuan. Nvavile.
KEma
Kpayinl i
est parti
de
Takyiman (4) avec une frac-
tion du
peuple Adj~molJ dont
la
présence sur la Côte du
nzema actuel
est indubitable au
moment où
les
Portuguais dé-
couvrent Cabo de
Santa Apoll oni a
pendant .1 a deux ième moi ti é
du
XVe siècle.
(1)
Lôyer
(C.)
",Journal
HU
pèr.e
Loyer"
In
l'Etablissement
d'Issiony,
p.
178.
(2)
Rappo~rie Val kenburg, pp. 55, \\,i c/oc/12, 25 novembre 1656.
(3)
James
Y.
f,ckah
: ·K~k~~~ah~.c!._ the 2E.lJ~()f nzema, appendix
3 p.
1.
.
Aboagye
(K.P.A.)
~lz_e~_~nt:E. _~~_anwo mgbanyid\\V6kE p. 8.
(4)
Ackah
(J,)
Op.
cit.
appendix
1 p.
1.

-
16 9 -
Les chefs Jumore ont déclaré devant
le gouverneur
Valkenburg
que
les
Etats de
Joumo, Abripiquern
,Cabre
(Ankobra),
Boucree
(Ebokro), Axern
(Axim) et Encasser ont été
liés et at-
tachés
les
uns aux autres depuis un temps
immémorable et ont
mis depuis
toujours
leurs différends devant
le commandant por-
tugais d'Axim (1). Ces
indices permettent de dire que
les
AdjJmol~ ont atteint la côte dès l'aube du XVe siècle en pro-
venance de
l'Etat de Bono Manso.
De
nombreux traditionnalistes
reconnaissent que les
anciens
belemgbunli
kpole qui
ont précédé les actuels :>.manhyenle
de l'abusan
Ndweafo' étaient issus d'un
lignage appartenant à
l'~~uan Nvavile
(2).
Nana Amihyia
II chef d'Eil;we affirme que
tous les belerngbunli kpole jusqu'à Kaku Aka étaient Nvavile.
Kaku
Aka dit-on
était favinli
(singulier de Nvavile
)
(3).
Il
est im-
portant de
noter que
le chef de Nwulofol~ qui est de ~abusuan
Ndweafo~ tout comme les )manhyenle actuels reconnaft que le
belelT):Jbunli
kpole_ An) Bile .~ka avec qui son ancêtre a conclu
l'alliance était de ~~su~11 Jjv~He
Certains informateurs de James Ackah
reconnaissent
l'appartenance du
souverain Kaku Aka à l 'abusuanN'iavile
mais
disent qu'il
est un esclave domestique.
Sa rnère Amanzule dit-
on était l'esclave de
NyamekE
Renya (4).
Cette information pa-
(1)
Rapport deValkenburg p.
56, ~!ic (Oc)13, 10 janvier 1657.
TIedlcatlon ae-Jurno-re.
(2)i':nquêtes
auprès d'Egya Wendja, Alagye
Dia110,
et d~djoba
Ekyi.
Annexe 7,
p33f ;
annexe
20,
p.
404;
annexe
10,
p.377
Ackah
(J.) Op.
cit.
appendix 3, p. 8.
(3)
Ibid:
appendix 6,
p.
2,
appendix 7,
p.
2.
Enquêtes auprès
d'Adjoba
Ekyi, d'Egya Wendja et de Papa Alagye
Dia110.
Annexe 10,
p.377 ; annexe 7,p. 366,
annexe
20,
p. 401
(4) Ackah
(J.)
: op.
cit.,
appendix 21,
p.
2, Appendix 6,
p.
2.

- 170 -
rait suspecte.
En effet,
le choix
du
belemgbunli
donnait lieu
à une
réunion du
lignage
royal.
L'Ehyema
(la
reine-mère) et
les
femmes
du
lignage essayaient
de
voir
les
candidats possi-
bles en
s'assurant qu'ils sont des
dehelE
c'est-à-dire de
nobl es descendants de
la lignée.
Aucu n homme
du
lignage d' ori-
gine servile
(Kanranli)
ne
pouvait être
retenu candidat.
C'était
d'ailleurs
un
acte sacrilège qui
pouvait provoquer
la colère
des
ancêtres
que d'introniser un
kanranli.
Le choix du-belemgbunli
se faisait
donc judicieusement et il
n'est pas
possible
qu'une
femme
d'une servilité récente en locurrence
la mère de
Kaku Aka
ait
pu
voir son fils
accéder au
trône.
Chez
les Nzema,
l'esclave est parfaitement intégré
au
lignage mais
il
ne
peut
hériter d'un ~ehelE.. Au regard de
l a coutume.,
Kaku Aka s'il
était Kanra~JJ n'aurait pas pu hériter deNYanzu Aka son prédé-
cesseur.
Kaku Aka
âurait-il
été choisi
comme
régent? Cette
éventual ité
ne
peut être retenue
parce que
l ' autorité de Kaku
Aka reposait sur un bia appelé Ohotolo
(1).
En
effet,
un
ré-
gent n'a
pas de
bia, objet qui
est
le
symbole du
pouvoir poli-
tique et de
la
pérénité dynastique.
Kaku Aka a donc été intro-
nisé
comme
belemgbun2~. Les régents étaient soit des fils du
lignage
royal,
des~2~mavolE (porte cannes) ou des mgbanyima
(notables),or, Kaku Aka
n'entrait dans
aucun de
ces cadres.
Kaku Aka aurait-il
été
intronisé en dépit de son ori-
gine servile? Ahua,
sixième chef d'Awiebo se serait exilé
avec ses
soeurs
Adwa Tenewa et Badu à Niable
parce que dit-on,
il
ne
pouvait supporter de
voir
un
Kanr~i enlocurrence
Kaku
Aka sur
le
trône
(2).
Des
traditions orales
recueillies dans
Note
La servi lité se transmet en
ligne maternell e
uniquement
à cause du principe de
la
matrilinéarité qui
a cours
chez
les
Nzema.
(1)
Ackah
(Y.)
Op.
cit.
appendix
6,
p.
4.
(2)
Ibid.
appendix,
21, p.
5.

- 171 -
le
Ndenye
disent que
Ta
Koadwo
grand marchand et frfre du chef
Adu
Kpanyi
de
Yakase
a
persuadé Ahua de veni r
commercer dans
le, pays
(1). A cette occasion, Ta Koadwo a conduit trente
Nzema venus en délégation
pour conclure
une
alliance à
Yakase.
La
présence d'Ahua
dans
le
Ndenye s'expliquerait par des mo-
tivations
commerciales.
D'après
la coutume,
les ~~~e~~~unli
ekyi
(chefs
des
sièges
secondaires)
n'avaient rien à dire
dans
le choix
des ~e~em_gburilikjJ~ll) (souverain du trône).
Ahua
ne
pouvait donc
contester
l'accession de
Kaku Aka
au
trône.
Nana Annor Adyaye
qui
a été Jmanhyenle du western
nzema reconnait que
Kaku
Aka était
bien
le
neveu
du Belemgbunli
Kpo~e Yanzu Aka (3). Maintes traditions orales disent aussi
cela
(4).
Kaku Aka dit-on
aurait reçu son éducation à
la cour
de son oncle Yanzu
Aka" (5).
Des sources
hollandaises
permet-
tent d'avoir
la certitude
que Yanzu
Aka était bien l'oncle
de
Kaku Aka
(6).
James
Y.
Ackah
se pose la question de
savoir si
c'est du
côté du père
ou
de
la mère
que Yanzu Aka
est l'oncle de
Kaku
Aka
(7).
La question à
notre
avis
ne
se
(1)
Perrot
(C.H.)
Les
agni
ndenye et le
pouvoir politique
aux
XVI l l
et
XIXe siee"l es.
p~·2'J-"5"3j.--~-~""-·
(2)
Ackah
(y"J.)
op.
cil.
appendix
1,
p.
4.
( 3) Na na
An no rAd j a y e.
~z~"~-!:..':.rJ..d, p. 4.
( 4 ) Enquêtes auprès d'Egya Wendja et de Maame Adjoba Ekyi.
Annexe
7,
P.3ô6,
annexe
10, p 377 ,
Amihere
Essuah.
Mekakye
bie
I.
p,
11
;
p.
33
P
31,
Diabaté
(H.)
op.
clt~tnese d'Etat) p. 692.
(5) Ackah
(Y.J.)
op.
cit.
appendix
22,
p.
1.
(6)
KVG
361,
Expedition against
Apollonia.
(7)
Ackah
(Y.,l.)
op.
cil.
p.
79.

pose même
pas.
En effet, dlez
les Nzema,
le
terme
awuvonyi
a
un sens
précis et
ne correspond qu'à
l'oncle en
ligne matri-
linéaire.
Ce que les
Européens
appellent oncle en
ligne pa-
trilinéaire
chez
les
nzema correspond
au
terme
père
(ze).
Certains
informateurs
prétendent que.le trône serait
passé de
l'abusuan
Nvavile
à
l 'abusuan
ndweafo~ avant même
l'a v è n e men t
des :l man h~~~~ de Ben yin l i e t
d' Ad 0 a n b 0 ••
Les Nvavile
auraient dit-on
regné
pendant
140 ans
jusqu'à ce qu'un litige éclate au sein du
lignage
royal.
Les
jeunes
gens
auraient renié
leur abusuan originel
'~vàvne
pour
adopter ~}~b.L0uan Ndweafo:> .Ils auraient alors disputé le trô-
ne
aux anciens qui
ne
pouvant supporter cette
insulte se sont
enterrés
vivants à
Mowazo
(1).
Ce suicide
collectif d'anciens
pour une
querelle familiale est un
peu
gros
et paraît pour le
moins
surprenant.
Lorsyu'un groupe de gens
quitte
son lignage,
la
seule
possibilité qui
s'offre à lui
est de
créer un bia
avec
le
consentement de l'ensemble du
lignage et des
nota-
bles
(2).
Au sujet de Mowazo,
une deuxième
version dit que
Kaku Aka
a ordonné
l'assassinat des :Nvav.ilé:
qui
reclamaient
le
trône.
Cet évènement se
serait produit à Mowazo et la
fos-
se dans
laquelle Kaku Aka
aurait fait
enterrer vivants ces
Nvavile
est appelée
Nvavile
Kuma
(la
fosse des Nvavile) (3).
Pourquoi
les Nvavile
auraient-i ls attendu
si
longtemps depuis
le
règne
d'An:> Bile Aka avant dereclamer.
ce qui
leur reve-
nait de
droit? Une
troisième
version dit que
l 'histoire liée
(1)
Ackah
(Y.J.)
op. cit. p. 76.
(2)
Enquêtes
auprès
de Nana Koffi
Alexandre.
Annexe 24, p. 422.
Note
Chez
les
nzema,
comme chez l'ensemble des peuples Akan,
des
individus dont
la famille
n'a
pas
de
bia
sont con-
sidérés comme des gens d'origine
servile.--
(3)
Ackah
(Y.J)
: op.
cit.
appendix,
17,
p.
9,
appendix
2,
p.
3.

- 173 -
à Mowazo se serait produite
pendant
le règne
d'An) Bile Aka
Le fils
de ce dernier aurait épousé une
jeune fille qui
est dé-
cédée des
suites d'un
accouchement.
Les membres
du
lignage de
la
fille
en question
qui
sont
Nvavile,
ont demandé au
roi
An:> Bile Aka
de remplacer
leur fille
par une fille du
ligna-
ge
royal.
Leur requête
était un crime de
lèse majesté grave.
En effet,
cela
revenait à
reduire en
servilité une personne
de
la
famille
royale.
En
guise
de punition,
An~ Bile Aka fit
enterrer vivants certa ins membres
de
ce
lignage.
Ceux qui
y
échappèrent ont adopté
l 'abusuan NdweafoJ
afin
de se faire
ou-
blier
(1).
Nous
penchons
pour
la version-ci
qui
est plus
vrai-
semblable.
Kaku Aka,
il
est vrai
a
éliminê les membres .influents
de
son
pfopre lignage afin
de mieux
asseoir son
pouvoir abso-
lu
(2). C'est peut-être ceux-ci qu'il
a fait enterrer vivants.
Ces
membres du
suakunlu
abusuan de
Kaku Aka
protestaient proba-
blementccontre la
politique arbitraire
de
ce dernier qui
en
plus
s'était rendu
coupable du meurtre des
enfants de
son on-
cletl/Yanzu Aka
(3).
Kaku Aka
a
agi
ainsi. parce qu'il
voulait
se venger des
enfants
de
son oncle qui
le
battaient du
temps
o~ ce dernier vivait (4).
Les Ndweafo:> qui. fournissent
les
')m~nhyenle
actuel s
veulent se
rattacher
au
lignage des
anciens
belemgbunl i
kpol e
de
l 'abusuan Nvavile.
Buasi. Ekyi
présente
par exemple Amihyia
Kpanyinl i. comme un ancêtre
d'u
lignage de
1 'abusuan ndweafo:>
des :>rrianhyenl e de Benyinl i.
La
liste
des :Jmanhyenle de Benyinli
CU Acka (Y.J.) op. cit. appendix 1, p. 4.
Note
ce
type de
servil ité est appelé awoba.
Dans les
temps
anciens,
celui
qui
commettait un
cnme
pouvait ëtre
l i v ré co mm e a w.o b a
au
1 i.g n age
v'i ct i me.
( 2)
1 b id,
P . 97.
(3)
1 b id,
appendix
22,
p.
1 .
( 4 ) 1 b id, appendix 22, p. 1 •

qu'il
donne parle d'elle même (1).
l-Amihyia
Kpanyinli
2- Akt: Nyima
(neveu d'Amihyia .kpanyinli)
3- Koasi
Ama
Ekyi
(frère d'Akl'; Nyima)
4- An:! Adjei
Kpanyinl i
(son père est wassa.
Il
sera déposé puis
intronisé à nouveau}
5- Cena Asuan
6- An:» Adjei
Kpanyinl i
7- A"~ Adjei
Ekyi
8- Koas i Ama
Ekyi
II
9- An:> Adjei
II
(:>manhyenl e actuel).
Koasi
Ama Ekyi
qui
en réalité est le premier
:>manhyenle de l 'abusuan Ndweafo:l de Benyinl i,
prétendait lui-
même être le légitime descendant des anciens belemgbunl i
Kpole
(2)
au moment du conflit qui
l'opposait à Avo. Aussi
paradoxale que cela puisse paraître,
les Jmanhylenle
d'Adoanbo
font
des anci ens bel emgbunl i
kpol e leurs an-
c ê t r es
(3) al 0 r s que les de uxli. 9 n age s de
l' ab u sua n Nd we a f 0 :>
qui fournissent
les :>manhyl enl e de Benyi nl i et d' Adoanbo ne
sont pas
d~ même souche. Les traditions orales sont unanimes
sur le fai.t que ni
Ebayenle premier ~manhyenle d'Adoanbo,
et ni
Koasi Ama
Ekyi.,
premier ~manhyenle de Benyinli n'étaient
parenté~à Kaku Aka (4). Aucun des deux n'aurait été roi dit-
...~
(1) Di.abaté (H.)
: Le Sannvin, un royaume akan de la Côte
d'Ivoire
(1701-1901.)
sources orales et hlstolre,
p. 68L
(2) Gold
Coast (1871-1873)
enclosure 1 in n° 86.
(3) Ackah
(Y.J.)
op.cit. Appendix 1, p.
2.
(4)
Ackah
(Y.J.)
op. cit. appendix 7 ; appendix
15, appendix
2 1 •
Enquêtes auprès de Maame Adjoa Ekyi
d'Edya Wandja et
d'f\\lagye Diallo. Annexe
10, p:3ï-7; anneXE: 7',
p. 36/, annexe
20,p. 401. Diabaté
(H.) op. cit.
p. 692.

- 175 -
on
si
Kaku
Aka
n'avait été arrêté
par
les Anglais
(1). Le li-
gnage de
l 'abusuan Nvavile
qui
se
trouve
à Awiaso
(village
près d'Edwakpolel
est celui
qui
a
légitimement droit
au
trône
qu'il
revendique d'ailleurs en
affichant
une
réelle
indépen-
dance
vis
à vis des jmanhylenle actuels
(2).
Adwina,
dernier
village
nzema à l'Est de
l'Ankobra
refuse
de
reconnaître
l'autorité
de
l':)Tnanhyenle
d'Adoanboparce
que
le
pouvoir
n'est
pas
exercé
par les
vrais
propriétaires
du
trône
(3)?
Les
bia de Beyinli
et d'Adoanbo
ont été
à maintes
reprises
contestés
parce qu'on
reproche
à leurs occupants d'être des
usurpateurs.
Le bia de western
nzema
de
1895 à
1929 a été
re-
clamé
par
Nyamekt.
Kaku
dit
Ebelehunlu
Kaku
(4).
La liste des
rois
de
Benyinli
que
donne
Buasi
Ekyi
nous
inspire quelques
réflexions.
Des
noms
de
rois
nzema men-
tionnés
par des
sources
écrites
et
confirmés
par les
tradi-
tions
orales
ne
figurent
pas
sur
sa
liste.
Des
traditions
orales
recueillies
dans
le Sanvi
mentionnent des
noms
de
rois
nzema
tels
qu' Ami~a
E~oa et Kaku Aka (5). Le capitaine Louis Gustave BINGER par-
le du
roi
de
Apollonie
Kako
Aka
(Kaku Aka)
(6).
Dans
les
( 1) Ackah ( y . T. ) û p. ci t.
p.
177 •
( 2 ) . l b i ct ,
appendix
2,
p.
19 ,
appendix
6 ,
p.
5.
( 3 )
l b i d appendix 6 ,
p.
19 .
( 4 )
Ibid ~'"
186.
Na na
nnor Adjaye '1
.
,. Zl ma
l and.
p.
16-36.
( 5 ) Di aba té ( H• ) Op.
ci t.
p.
6 1 a , p.
635,
p.
534.
(6)
Binger
(L.G.)
op.
cit.
p.
323.

- 176 -
archives
nationales
de Côte d'Ivoire,
l'on
retrouve
le
nom du
roi
Kaoaka contre
qui
était dirigé
l'expédition anglaise(1).
Il
est aussi
fait
mention des
rois
de
l 'Appol onie Yanso Aka
W'r'anzu Aka)
et Aroaki
(Ezoa
Ekyi
)
(2).
Le
Furley collection
parle du
roi
Ando
Ebri
Acca
(An;:, Bile Aka)
Apollonia
(3).
Sous
l'administration du
gouverneur lvalembeck
d'Axim,
Ando
Ebri,
Acca meurt
et est succédé par Amanehea
(Amihyia)
en
lieu
et
place de
son
frère
Boa
Kpanyinli.
Amanehea
règnera
jusqu'en
1779
(4).
Meredith soutient qu'Amonihier
(Amihyia)
aura
pour successeur Quashie
(Koasi).
Cet auteur écrit
"Upon
the
death
of Arronihier,
the government
of the
kingdom devolved
on a man mamed
Quashie".
(5).
En mars
1816 Sueky
(e~a Ekyi) roi d'Apollonie
étant un
grand
infirme,
autorise son
neveu
Yansackah
(N.yariZlJ
Aka)
à tenir les
rènes
du
pouvoir.
"Sueky
the
king of Appolonia
is
a wild
character
and
friendly
inclined
to
the whites,
but
being very
infirm
he a 11 ows
hi s
ne phew Yansackah
(a man of most arbitrary
disposition)
to
hold
the
reiês of government"
(6).
( 1 ) ANCI
1 EE1 .. Correspondance
adressé~ au Mi~istre de la Ma-
rine
et des
Colonies
au
Sujet du rleurtre du
Lieutenant
Thévenard,
Comm~ndant du poste d'As~~nie 1848.'
,
":

. J '
_ .
.
.
~
..,

i.
( 2 ) ANCl
1EE'"
Pr.oces· verbaux. des. seances
p:e .Ia c.omr,nS·Slon
mi xte ·de dél i mitati ori d~s fronti ères d' f.ssi ni e
1884.
( 3 ) Furley collection n° 48,30 avril
1756.
( 4 )
Public
recol-d
offiçe nO/1000.
Wic
1317,
1er septembre
1763 .
( 5 ) Merdith
(H.)
An
account of the
Gold Coast of
Africa
p.
66.
(6)
T70/36
Dated
2 march
1816,
public
record
office.

- 177 -
Henri MoLle'Zy rapporte que:
"sous 1 e règne d' EZ'oa
Kpanyi n1 i chef de Benyi n1 i, un
gros contingent de nzema mécontent. quitta
le pays
pour s'installer dans
la
région de Mafia.
Kakou Aka
successeur de Nyanz0u Aka voulut mettre le pays agni
sous sa
domination
(1).
La liste deSuasi
~kyi diffère également des listes
de James Ackah et d'Henriette Diabaté.
James Ackah donne
la
liste suivante (2)
Annor Blay Ackah
Arnihere Kpanyi n1 i
Kwasi
(mort en juin 1801)
Er i''u " Kyi
(1 2 0 1 - 18 1E )
NYdnzu Ackah (1816-1832)
Kaku Ackah
(1833-1851).
La liste d'Henriette Diabaté est celle-ci
(3)
Anno Blay Ackah ...
1 752
Amihere Kpanyin1i
1752-1779
Kwasi
1779-1801
Anno Br'oman
1801-1803
Erzua
Kyi
1803-1820
NyanzCou Aka
1830-1831
Régent
1831-1832
Kaku Aka
1832-1851
(1) Mouez'y
(H.)
Assinie et le
royaume deKrindjabo.
P.
110,
Note:
Il
s' dgi t
pl utôt d 'f:zoa
Ekyi.
(2) Ackah
(Y.J.)
op.
cit.
p.
77.
(3)
Diabaté (H.)
op.
cit.
p.
554.

- 178 -
La
liste des
rois
nzema
d'Amihere
Essuah se fonde
sur des
traditions orales
recueillies
depuis
1958 auprès
des
anciens:
Elle concorde sur beaucoup de
points avec
les
sources
écrites sur lesquelles
sont basées
les
listes
d'Henriette D1abaté et de Jàmes Ackah.
Voici
la
liste d'Amihere
Essuah
(1).
Amihyia Kpanyinli
Awulae Koasi
An!:> Bi le Aka
Boa
Kpanyinli
An:> Bobmane l
Me.nlan Koffi
froa Ekyi
An'~ Bol'Dmane II
Mi enn
Ekyi
Nyanzu Aka
Kaku
Aka
(1)
Amihere Essuah.
Mekakye Bie! p.
33.
(2) .!io.t.e
: ces listes de roi s nt'ema sont données par des
informateurs de Y.
James
Ackah.

- 179 -
1- Kema Kpanyjnli
2- Amihere Kpanyinli
3- Annor Blay Ackah
4- Annor 3romman
5- Yanz'u A.ckah
6- Kaku
Ackah
(1)
(1) James Y. Ackah op. cit. appendix 3 p. 5.

- 180 -
1- Kema Kpanyili
Creigneç for nearly 30 years)
2- Annor Blay Ackah
3- Buah Kpanyinli
4- Annor Bromman
5- Amihere Kpanyinli
6- Brempon Kwasi
(Kwasi
Blay)
'7-
~z'uah Kyi
8- Nyanz1J Ackah
9- Kaku Ackah
10- Ebanyenle
11- Avo
12- King Blay 1
13- Ehyiman
14- Kwasi
Ngeda Destooled
15- Blay II
(Alias Menlah)
16- Blay III
(Alias
Erz'uah Kwaw)
17- Blay IV
(Alias Ezena )Destooled
18- Blay V (Alias Kwaku Duroe)-destooled
19- Blay VI
(Alias
Enokpole-)-destooled
20~ Blay VII
(1)
(1)
James
Y. Adah,
op. cit; appendix
l,
p.
2.

181 -
1- Kema Kpanyinli
2- Annor Blay Ackah
3- Annor Broman
4- Buah Kpanyinli
5- Amihere Kpanyinli (his father was A~nor Blay)
6- Dihileh Kwesi
7- Kwasi Blay
8- Menlah Kofi
0_
Buah kyi
-
1D- Miezah Kyi
11- Nyanzu Ackah
12- Ka ku Ackah
13 - Ebanyele
14 - Avo
15- Blay
16- Ekyiman
17- Kwasi Ngedah
18 - ~1 e nla h II
19 - Er'zu a h Kwaw 1 1 1
20- Nwiah Ebanyenle
21 - Enena
22- Enokpole
23- Kelebu Da roe
24·· Blay,Vn (1)
( 1) J a mes Y. Ac ka h, 0 p. ci t. APpen d, i x 5, p. 4.

182 -
(
. .
<, ."
;::. .....
1- Awulae Amihyie Kpanyinli
'!. ,: '1400-1450
50
2- Awulae Deheleh Koasi
1450-1500
50
3- Awulae Ennor'-'Biie Ackah
1500-1550
50
4- Awulae Boa Kpanyi l i
1550-1600
50
5- Awulae Annor Broman 1
1600-1660
60
6- Awulae Menlah Kofi
1660-1700
40
7- Awulae Ez"ü a Ekyi
1700-1746
46
8- Awu l a e J\\ nn0 r BrOll1dn 11
1746-1789
43
9- Awulae t1i eZâ EkYl
1789-1820
31
10~ Awulae Nyanzu Ackah
1
1820-1831
11
11- Awulae Kaku Ackah
1831-1851
20
12- Awulae Koasi Amachi 1
1851-1876
25
13- Awulae Ezoa Kpa nyi nI i
1876-1878
2
14- Awulae Nyanzu Ackah
1878-1893
15
15- Awulae Ackah Anyimah
1893-1917
24
'6- Awulae Koasi Horbah
1917-1920
3
17 - Awu l a e Annor .Adjei 1
1920-1935
15
18- Awulae «yini
Assuah
1935-1936
1
19- Awulae Annor Adjei
1936-1938
2
20- Awulae AnnOrlldjei
l 1
1938-1952
14
21 - Awulae Koasi Amachi II (1)
1952 still rei9ning
J'
,;: .
(1) James Y. Ackah, op. cit. appendix 6 p. 9.

- 183 -
Les
lacunes de
la
liste de 8uasi
EkYl
sont évidentes.
Il
cherche à
ne
pas
saper le
pouvoir des
NdweafoJ de Benyinli
dont
il
est
lui-même un membre.
Donner
la
liste
'réelle des Belem-
gbunli
kpole
de
la dynastie Nvavile
revenait
implicitement à
reconnâitre
les
droits
des
véritables
propriétaires du
bia de
Benyinli.
Le
nom d'un belenigbunli
kp61e aussi
célèbre
que Kaku
Aka
ne figure
même pas
sur la
liste de
cet
informateur. Certains
Ndweafo::l
reconnaissent
que
Kaku Aka appartenait à l 'abusuan
Nvavile,
mais ils le présentent ,'comme un
usurpateur.
Or Kaku Aka
est le
neveu
du
roiNYônfuAka,
donc un
légitime héritier du
bia
kpole
(grand siège ou trône).
Koasi
Ama
Ekyi
qui
vient en troisième
position sur la
lis te
de Bu a siE ky i
a
r ë g n é a p r è s Ka k u Aka.
K0 a sOi
Aria" Eky i
est
le premier :)nianyenle de
l 'abusuan Ndweafo;) de
Benyinli. Son rè-
gne commence vers
1850.
Il
était l'adversaire
d'Avo
l'Jmanhyen-
le d'Adoanbo
pendant la guerre civile qui
a
suivi
l'arrestation
de Kaku Aka dernierbelemgbUriliKpole de
la
dynastie Nvavile
(1).
Kima
Kpanyinli
est le fondateur du
royaume Adj~m~l~
qui
est le
royaume_mère de l'Etat Nzèma.
Les mel'lbres
de son
suakunluabusuan
(lignage)
sont donc
les
propriétaires
légiti-
mes du
bi~ kpol~. Tous les migrants~ui sont arrivés dans le
pays ont
prêté
serment d 'allégeance au~ de boma kpanyinli.
Cette
pratique est répandue chez
les Akan.
Atta, chef d'Axim
affirmait ceci
à Casely Hayford
.
"Si
tu
t'installe sur la
terre de
quelqu'un,
même
si
sa
chaise est petite,
il
peut te
reclamer tri-
but"
(2).
Souvent,
le
pays appartient à celui
qui
le
premier, le
foule
du
pied.
Cela
donne le
privilège
d'être en contact avec
(1)
Note:
nous
reviendrons
avec détails
sur ces
faits
dans
le
~-
chapitre consacré à la guerre civile.
(2)
Hayford
(Casely J.E.)
Gold Coast native
institutions,
p.
50.
Frank Cass & CO LTD 1970,418 p.

les forces mystiques de la région qui
sont les maftres spiri-
tuels de la terre. Mais le maître de la terre n'est pas toujours
le mâftre politique. Les migrants Anyi qui sont arrivés dans
la reglon d'Ebof.sO (Aboisso) au début du
XVlllesiècle se sont
imposésaux Betibe et aux Agwa des peuples anciennement instal-
lés. Les listes de Diabaté Henriette et de James Acyah qui
se
fondent sur les sources écrites ne concordent pas avec celles
des traditions orales essentiellement sur le plan de la succes-
sion des rois dans le temps. Certains rois mentionnés par les
traditionnalistes ne figurent pas sur les listes de Diabaté
Henriette et de James Ackah.
Les sources écrites disent qu'au moment de la cons-
truction du fort Apollonia
entre 1768 et 1773, le monarque ré-
gnant. éta i t Amonihier
(1)
(Ami hyi a).
Des tradi ti ons ora l es af-
firment que celui qui est a l'origine du bia kpole est Nana
K~ma Kpanyinli. Sur ce point, les traditions orales se trom-
pent ra rement pa rce que le nom de l'ancêtre qui a apporté le
bia est prononcé lors des libations faites dans la case où
sont gardés les sièges (Ebia sua) même en dépit d'un changement
de dynastie.
Des sources écrites hollandaises rapportées par Van
Dantzi g permettent d'apporter le preuve de l' exi stence d'un roi
nzema appelé Me:nlan Kofi par les traditions orales. Dans l'ou-
vrage de cet aut('ur, il est dit que l 'ann'ée consécutive a 1654,
le Fiscal
Jenitsch de la compagnie suédoise se vantait d'avoir
"acheté Jumore, Bongere, Attebo et Abini après avoir reçu de
Mena une paillote pour servir de comptoir" (2). Il est écrit
(1) A. W. Lawrence: Fortified trade-posts. The english in
west Africa. 1645-1822, p.
228,
Note
La construction du fort Apollonia
a débuté en 1768 et a
été complété en 177D. Les travaux de la façade extérieure
du fort ont commencé en 1771 pour s 'àchever en 1773.
(2) Van Dantz'ig (A.)
: Les hollandais sur la côte de Guinée à
l'époque de l'essor de l'Ashantl etau Dahomey 1680-1741),
p.
41 - P . 42 .

185 -
que Mena se comporte comme le chef de Jumore.- Mena était pro-
bablement celui qui exerçait l'autorité politique à Jumore.
C'est à ce titre qu'il octroie une paillote aux marchands
suédois.
Qui d'autre à part le roi auraiteu
une telle préro-
gative quand on connaît la culture politique des Akan. Mena
était donc le roi de Jumore qui a permis à la compagnie sué-
doise (1) d'exercer ses activités dans le royaum~. De tous les
noms de belemgbunliKpole nzcema, celui dont le nom est étymo-
logiquement proche de Mena est MEnlan. Le rapprochement devient
plus grand lorsqu'on fait abstraction du /li de ME.nlan.
La tradition orale soutient que lebelemgbunli Kpole
qui a livré la guerre contre le royaume Egwira était Amjhyia
Kpanyinli
(2). Or cette guerre aurait en lieu du temps du Gou-
verneur-Portugais Dom Francisco de Soto Mayor (3),' c'est à dire
avant 1642 année pendant l~quelle les Portugais sont évincés
de la Côte del'or par les Hollandais
(1) Note: La compagnie pour le commerce du royaume de Suède
areçu les privilèges du roi Gustave II
(Gustave Adolf) à
Stockholme le 14 juin 1626. Le lieu de rassemblement et
d'arrivée des n~vires de la compagnie était le. port de
Gothenbourg (n° 18). Une nouvelle compagnïe sera çréeeet
le roi
de Suède lui octroyera également des privilèges.
Cette nouvelle compagnie pour le commerce du royaume de
Suède fut créeele 16.octobre1632._Elle était représentée
à.Nuremberg. (N°3) A~chives de.laBiblidthè~ue Nationale
de France. Rue_Richelleu, Pans, flouvellesacqulsltlons
françalsesn" 6486._Compagnle d'Afrlque, d'Amérlque et
~'Asle pour les pays nordlques.·
(2) Amihere E~suah Mekakye bie II p. 126. Ackah (Y.T.) op. cit.
p. 85, appendix 13. Enquête auprès d'Egya Bile Kaku Annexe
6 p. '363. , -
.
(3)
Van Dantz'ig
(A.)
"Juridiction du port Saint-Antoine d'Axim"
Revue française.'d'histoire d'outre mer. TolxvI, n° 242 c 3
1 g 7 g,
p.
230.

- 186 -
Deux belemgbunli
kpole
portant le
nom Amihyia à no-
tre avis
ont r€gné.
L~ premier Amihyia est celui qui était au
pouvoir au moment des guerres
que
les
sources
écrites mention-
nent comme étant celles qui
opposaient Jumore à Abuma.
Pour
les
traditions
orales,
cette guerre opposait nzema à l'Egwira'.
Le
second Amihyia
est celui
qui
règne au moment de
la construction du
fort' ApoHoniL
Il
est précisément appelé
,,Amihyia Ang9b.
Les
traditions orales
ne
s'accordent pas
quant à ce-
lui
qui
est à l ' 0 ri g i ne d ub i a k li ci le • Tantôt 1 'on évoque à ce
sujet le nom d'Amihyia
ou
celui
d'An:;! Bile Aka
(1).
Il
est dit
..
sur le District
d'Apollonia
en
1869 que le fondateur du royaume
. '.
.-
.
entre Ancober
(Ankobra)
et Assini
est un certain Anubiree Akka
(An? Bile Aka)
qui
est aussi
le fondateur de
l'actuel
Benyin-.
,li
(2).
Le
commandant hollandais
d'Axim a
reçu cette informa-
tion d'un
linguiste traditionnel
(akyearœ)
qui
ajouta
qu'Americhia
(Amihyia) était le
frère
d'An~ Bile Aka. De ce
fait AnJ Bile Aka
est contemporain
d'Amihyia
Ang~lJ. C'est
donc à
juste titre que les traditions
orales
affirment qû'Amihya
Ang';)l,::l (lui
a fait
bâtir le fort
Apollonia
est
l'un des
proches
successeurs d'An:l Bile Aka.
Il
est
donc
improbable qu'An:l Bile
Aka
soit le
premier à avoir posé les
pieds à rlz'ema
puisque la
période de
son règne n'est
pas
si
distante de
celle d'Amihyia
AngDl') qui
a fait construire
le fort
Apollonia.
Or, quand dans
la deuxième moitié du
XVe siècle,
les
Portugais découvrent Cabo
de Santa
,Apollonia"
le pays
n'est pas
vide d'homme.
KE.ma
Kpanyinli
ne
peut donc qu'êt,I'e celui
qui
a apporté
le bia kpole.
Des
traditions
recueillies
en pays
betibe disent que
le
roibetini
(singulier ,dèbètibe)
NdjOO1u W)PU
Nimgbe est con-
(1) Ackah
(Y.T.)
Op.
cit. appendices
6
; 8 , 9 , 2 2 ,
15,18.
(2)
Furley collection journal
1870-1872,
p.
45.

- 187 -
temporai n',du roi nzcema Ami hyi a Angol a. C'est e'ntre 1752 et
1754 qu'a eu
lieu la guerre de Monobaha période pendant la-
quell e le roi des Betibe est Ndjomu HélPU Nimgbe (1). Amihyia
An g 0 lad est rad i t ion sor ale s bet i ben ' est a u t r e Am i hy i a
Ang?l~ qui a r~poussé les Hollandais avec ses sujets près de
l'Ankobra et a pris leur artillerie en guise de trophée de
guerre. C'est aussi
lui qui a invité les Anglais a bâtir le
for tApo Il on i a .'
Ami hYi a An go;) 1:> est l e de uxi ème roi a po r tél e
nom Amihyia Kpanyinli. Un autre l'a précédé, et est celui qui
a soutenu l a guerre du royaume nt'ema contre l' Egwi ra. La gran-
de célébrité d'Amihyia AnplJ (Amihyia Kpanyinli
II)qui fut
honoré comme un héros (2) a peut être fait que la tr~diti6n
orale a quelque p~u oublié le premier Amihyia Kpanyfnli
et at-
tribué a l'époque du ~!gne d'Amihyia Ang~l~ des évènements
qui datent du règne d'Amihyia
I<panyinli
I.
Entre les règnes d'Ana Bile Aka et d'Amihyia Ang~l~
il
faut retenir celui
de Boa Kpanyinli que mentionnent des tra-
ditions orales'
Quashi"e (Koasi) qui a r~gné après Amihyi a Ang:lb est
décédé en 1801 (3). Mérédith rapporte que la succession de
Quashie a entraîné des troubles. Les notables dit-il
se sont ra-
semblés et ont désigné le fils aîné de Quashie pour le rempla-
cer. Annahoma aidé de ses partisans tente de s'emparer du pou-
voir par la force en lieu et place de son frère aîné. Vaincu, il
se donne la mort. Le pouvoir est confié a un homme faible 'qui dé-
signe un régent. Ce dernier par la suite devient roi
(4). Le per-
(1)
Diabaté (H.) op. cit.p. 673-674.
(2) Ackah (Y.T.) op. cit. p. 6.
Note: Amihyia AngDl~ fut si célèbre que son nom fut attri-
QUe-au royaume tout entier.
(3) Meredith
(H.) op. cit. p. 66.
(4)
Ibid, p. 68-69.

188 -
sonnage Annahoma dont parle Meredith serait-il An~ Bo11mane ?
Cela est possible. Annah6ma (An~ Bo15mane) est peut-être un
membre du lignage royal qui s'est trouvé confronté aux notables
qui voulaient désigner comme régent le fil,s du roi Koasi.
Le monarque Igé et malade auquel Meredith fait allu-
sion n'est autre que Sueky (f:zoa Ekyi,:)
(1).
James Ackah assimi-
le à tort le nom ~zoa Ekyi au not Sokoo ou Sakoo (2). Remar-
quons qu' il n' y a aucun lien étymol"ogi que entre Soko et Sueky.
L'ouvrage de John Barbot d'où il a tiré son information montre
bien que Sokoo est un royaume. Sokoo est aussi appelé Awine ou
le pays d' Adouwas ian. Sokoo dont parl e Barbot ne peut 'qu'être
l'île,d'Assok:> où les français ont bâtti
leur comptoir (3). [,
C' est à As S:l k;) que les Be t i be 0 ntin s ta l l é les Es s uma qui 0 nt
appelé ce lieu Abine (4) ou Awine _comme le mentionne John Bardot.
John Ogilby fait remarqué que les sujets du royaume Sokoo sont
des quaquas. La Côte Quaqua correspond à la côte entre Cap Lahou
et Assini
(5). Les Quaqua sont les peuples Akan lagunaires de la
Côte d'Ivoire. Dans ce cas précis,
il
s'agit des Betibe et des'
Es sUliKl ü·_,
Bowdich mentionne aussi
le nom Suikee ou Suiquah mais
dit que le personnage ainsi nommé était l'un des prétendants
(1) Meredith (H.) op. cit. p. 68-69.
PublicEecord office T. 70/36,;,
Robertson (G.A.) : notes on'Africa 1819 p. '106.
(2) Ackah (y.T.) op. cit. p. 6.
(3)
101
WIC 98, 10 octobre 1703.
(4) Enquête
auprès de Nana Kofi Alexandre. Annexe 24, p. 42,'1
Note: Adam Jones n'approuve pas Garrard qui assimile Abine
illleyin. Pour Jones, Abine
,correspond à Half-Assini
(Awiane), Jones (Adam) 8r~nd~bur~ ~ources fo~ West african
history 1680-1700. p. 2'5':r.-
Nous pensons qu'Abine n'est autre Qu'Assûk~. Les Betibe ap-
pelent cette île Ass~k~ tandis que les Essuma l'appellent
Abine.
(5) HIC Omsreeks 1670 (235 ~!BKG 84,
El Mina Journal).

- 189 -
qui
luttaient pour accéder au trône
(1).
"On the death of the late king of Amanahëa,
two
competi ors for
the stool
appeared.
One called
suikee or suiquah
; the other's name
1 am igno-
rant of. Both coll ected thei r sl aves and adherents,
and fought".
Ifz; oa
Ekyi
sembl e-t-i l a été confronté à son jeune
frère Anahoma
(An::> Bol:>mane.?lQui également convoitait le
trône (2).
Cependant,
le choix des anciens s'est porté sur
fzoa Ekyi.
Il
est possible qu'Anahoma ait succédé à son frère
atn6. Kaku Aka
derniefbèlè~gbunli
kpole de la dynastie Nvavile
est le successeur de martz'u Ak'a,
Les dates des
règnes de ces
deux monarques sont assez bien connue~.
(1)
Bo\\,dich
n, Edward) . Mission fromcapeCoastCastlè to
Ashantee.
p.
237.
( 2)
Cl a ,. i dg e (~J. W.) A h i 5 t 0 r y 0 f t h~~d. Co a s t and As han t i .
p.
215-216.
Frank Cass & CO LTD, 1964, 638 p.

190 -
Liste des
anciens belemgbunli
kpole
nzema de
la dynastie Nvavile
1- Kl:ma
Kpanyinli
(Leader de
la migration Adj;)m'Jl').
Fondateur
du
royaume
de Jumore et
du biakpole);
(Dans
le courant du
XVè siècle).
2- Amihyia
Kpanyinli
1 (Il
a
livré
la guerre
b Egwira
avant
1642) .
3- M~nlan Kofi
(Il
a permis
aux Suédois
de créer le comptoir
de Jumore en 1653).
4- An:;) Bi l e Aka
5- Boa Kpanyi nl i
6- Amihyia Ang;>lo
(Amihya
Kpanyinl i
II.
Il
a fait bâti r le
fort Apolloni~ entre 1768 et 1773).
7- Brempon
Dehel~ Koasi (décédé en juin 1801).
8- AnD Bol~mane
1
9- Mi ezan
Ekyi
10- €ZC oa Ekyi
11- An~ Bol~mane II
12- Yanzu Aka
( ...
1833)
13- Kaku Aka
(1833-1851).
Cette
liste des
Belemgbunli
kpole
nzema tient compte
des
données
écrites et des
différentes
remarques déjà mention-
nées.
Le trône principal
sur lequel
reposait
l'autorité des
belemgbunli
kpole était sécondé
par
plusieurs
sièges
secondaires
qui
jouaient un
rôle
très
important
dans
l'organisation politi-
que du
royaume.
Note:
Les
sources anglaises
signalent
les
funérailles
du
roi
!\\iliOnllj a
en
1 77 9.
Tl 0,1 1000 Ap po l 0 nia
for t 's
d a y b 00 k j u 1y - sep-
tember
1779.
Amihya An9~1~ serait donc mort en
1779 date
probable à laquelle
Brempon Dehelé Koasi
accède
au
trône.

- 191 -
b-
Ebia
nkyi
kyi
(sièges
secondaires)
Autour du
bi a
kpol e (1)
detenu
par un 1 i gnage
de
l 'abusuan Nvavile,
gravitent plusieurs sleges de moindre
im-
portance
(Ebia
nkyi
kyi)
par rapport au
premier.
Tout bia
sans
exception appartient à un lignage donné. Chaque lignage
.L~uakunlu abusuan) a son bia propre mais qui peut en même
temps
être
le ~ia d!rigeant d'une localité quelconque.
Le
Bia est le symbole de
la
personnalité juridique, politique
et morale du lignage.
Il
est pour cela lié au culte
des an-
cêtres. Au
regard des
croyances
du
peuple,
les ancêtres
qui
con tin u e n t
de v i v r e ct ans
l' au - dé 1 à
Cf bol:»
0 n t
und roi t
de' ..
regard sur les activités
de leurs descendants vivants
encore
"sous le soleil" (ewiade).
Ils
les aident lorsqu'ils
ont des
difficultés
ou
les
punissent
quand ceux-ci
provoquent
leur
colère.
Le pouvoir du
belemgbunli
kpole tout comme celui
des
belemgbunli
Ekyi
repose sur un bia qui
est sacré et qui
est
conservé dans
des
sanctuaires spéciaux
(Ebia sua/case
des
siè-
ges).
Un bia est taillé à
l'intention de chaque belemgbunli
qui
est intronisé ..
Si
un belemgbunli
est détroné,
le ~~ taillé à son
intention revient à
son remplaçant
(2).
Dans
les
temps an-
ciens,
détrôner un
belemgbunli
était chose
rare
(3).
Les
bia
(1)
Note:
Dans.le.parler nzema,
le terme kpole signifie gros
ougrand.
Ebia
kpcile est le siège
le plus grand et
le plus
important du
royaume.
L'autorité du
belemgbunli
kpole
(grand-roi)
se
fonde
sur le bia
kpole.
EkYl
veut
CITi"e en
langue nzema
petit.
Ebia nkYl kYl
sont ëlOilC les
petits
si èges
dont 1 es chefs
sont
1es bel emgbunl i
nkyi
kyi
(pe-
titsrois)
qui
sont soumis
au beTemg5unil
kpole).
(2) Amihere Essuah.
Mekakye bie
II,
p.
92.
(3)
Ibid,
p:.
110.

- 192 -
des différents belemgbunli qui
se succèdaient, étaient conser-
vés dans la case des sièges (Ebia sua). Le bia kpole
qui est
le symbole de la nation en gestation est celui du fondateur
du royaume. Pour celui de.rfzema, il
s'agissait en locurence
du Bia de k~ma Kpanyinli. Le bia représente aussi la péréni-
té du pouvoir royal et sert de lien entre les membres du li-
gnage p.ncore vivant, et les ancêtres qui vivent dans l 'au-délà.
Ebia kpole est le siège sur lequel se fonde le pouv'à.ir du
be1emgbunli kpole. Il est au-dessus de tous les autres bia
du royaume, et sert dans les cérémonies rituelles d'introni-
sation du belemgbunli kpole. Ce dernier en tant que premier
responsable dubia kpole est l'intermédiaire entre le peuple
et les ancêtres. Sa fonction de grand prêtre du culte des
ancêtres fait de lui un être sacré. Souvent, il fait des liba-
tions, implorant les ancêtres afin que ceux-ci accordent leur
bénédiction au peuple dans tous les aspects de ses activités.
Cependant, il faut dire que même les bel emgbunl i nkyi kyi sont
eux aussi sacrés au regard de leurs communautés respectives.
La sacralité du belemgbunlikpole fait que la nouvelle de son
décès n'est annoncée dans un premier temps qu'à l'abusuan
kpa nyin l i (c he f du l i gnage r 0 y a 1), à li.hyema
( r e i ne - mère), au
~~ (les notables) à ses épouses et à ses enfants. La
nouvelle du décès du bele~gbunli
kpole est annoncée au peuple
par des expressions telles que "ye h? ayile nu" (Il
est allé
se faire soigner), "aze.l'<. ne ekpusu" (La terre a tremblé,),
"ye p6
::>
nw~" (Il s'est retoorné) (1). .L'on considère que la
mort du belemgbunli kpole souille la terre, de sorte que des
sacrifices humains sont faits afin de purifier la terre. Cet-
te cérémonie rituelle est appelée ahyelE. ez'ïelE (2). En prin-
cipe, l'on ne fait pas de sacrifice humain quand un belemgbun-
~~yi meurt mais cela se fait quelquefois en cachette.-Pour
(1)
Adah (Y.T.) op. cit. p. 21-24.
(2) Amihere Essuah. Meka~~~, p. 42.

- 193 -
.les .belem~bunl i
nkyi
kyi,
l'on sacrifie des
victimes
animales.
Le décès
d'un
belemgbunli
Ekyi
est annoncé par l'expression
"renya kpanyinli
ne
lale·la yea
ndweazo"
(L'homme âgé s'est
couché,
il
ne s'est pas
levé).
Comment les bia nkyi
ky~
soumis
au bia
kpole
sont-
ils choisis?
.- : '~."''''
Des mi gr a n t s
son t
a'r r\\v ~s· , a v e C à 1eu r t ê t e un 1 e ad e r
reconnu
de tous
à
l'exemple de Bulumia ;[wum
premier belem-
gbunl i
de
Nwulofob. Dans
ce cas,
lebîa du ·sualun·lu ·abusuan
du
chef de
la migration devient
lèbia
dirigeant.
Une seconde
possibilité existe.
Un homme
peut créer un aampement(namule)
qUl
progres-
sivement se
peuple de
gens
venus
d'ici
et là.
Si
le
campement
devient
un
village,
sonbèle~gbu~li est le fondateur ou en
l'absence de celui-ci
un membre de
son lignage (suakunlu
abusuan)
(1).
A partir d'un gros village, d'autres villages
peuvent naître en suivant.le proceSSUs
déjà
décrit.
Le belèmgbunli
du village-mère est alors
le
belemgbun-
li
supérieur des
villages
satellites.
Ces
villages satellites
n'ont
pas de
rapports
directs
avec
l~bèlemgbunlikpole du
royaume.
Ils doivent
se
référer aub~lemgbunli de leur villa-
ge_mère.
Nwulofol? nar exemple est
le village-mère d'Adublim,
NVE1~sJb ,Asasetlèl<:
,
Potu, Nvuma.
A581da
est le village-
mère de B;) ben l e a ma et deS an wom a.
Ke k'aJ11 e est 1 e villa g e . III ère
d'As(mk:>.
AmgbEnu est le village.mère de Kamgbunli
et
Azuleloanu.
(1)
Enquête auprès
de maame ,\\djoba
Ekyi
anexxe 10,
p.
376
Anlihere
Essuah.
Misukcia
Nzema
VI,
p.
35,

194 -
Un bel em 9bunI i que l que soi t son i mpo r tan cep 0 rte l e
titre Nana. Il est doublé de l'€hyema
une femme à l'autori-
té rituelle importante chargée spécialement des questions
généa l ogi ques dans le système li gnager de l' abusuan. Le ter-
me reine-mère qui
a souvent servi à traduire fhyema est im-
propre parce que celle-ci peut être la mère, la tante, la
soeur, la cousine ou la nièce du belemgbunli, cela dans la
lignée matrilinéaire. Le belemgbunli administre avec l'aide
d'un conseil du bia qui se compose des personnages suivants
1- L'abusuan kpanyinli
: il est le chef du lignage
royal et est chargé spécialement de régler les problèmes au
sein de celui-ci.
2-Kp:>mavolE. kpanyinl i
: il est le porte_canne en chef
et l' h i st 0 rie n deI a c ou r. Ai dé de ~p_:lma v0.1 E.. qui dép end en t de
son autorité, il
est chargé d'informer la population sur les
décisions qui sont prises à la cour. Lèk~~mavolekpanyinli
est le messager du bèlèmgbunli.
3- Les Mgbanyima : ce sont les notables. Ils sont au
nombre de sept et représentent les intérêts de la population
dans son ensemble ou des sept matriclans qui composent la so-
ciété. Les mgb~nyima ont une grande connaissance de5~
coutu-
mes et servent avec dévotion le bia. De .même que les kp.Jmavole..,
ils sont choisis en fonction de leurs mérites propres.
La même structure se retrouve au niveau dubia kpole
dont le belemgbunli est le monarque du royaume. Le belemgbun-
l i gouverne en tenant impérativement compte des suggestions
du conseil du bia. Un équilibre structurel existe de ce fait
entre le pouvoir royal et celui des mgbanyima. L'on a avancé
que le système politique à nz~ma était une monarchie absolue.

- 195 -
Cette
idée
est soutenue par Henry Meredith et John
Beecham (1).
Robertson en
revanche
parle de
l'existence
d'une assemblée de chefs à
Apollonia
(2).
Les
nz'ema
sont
des Akan et
selon
la
culture
pol itique des Akan,
le
pouvoir
royal
n'est
jamais absolu,
il
est
tempéré
par le conseil
des
anciens.
En guise d'exemple,
les
Asantehene
(rois de l'Asante)
Kofi
Karikari
(1867-1874)
et Osei
Mensa
Bonsu
(1874-1883)
ont
été détrônés
par le conseil
royal
de
l'Asante.
Cependant,
il
peut arrivé que le belemgbunl\\ abuse
de
son autorité.
Ce fut
le cas d'Ezoa
Ekyi
(3)
et de Kaku
Aka
(4).
Les
nzema se
re-
fusaient dans
les
temps
anciens
à
détrôner un
belemgbunli ,
même si
ce dernier abusait du
pouvoir.
Ils exprimaient cet-
teattitude'par l'expression
"belemgbunli
kulu k;) anwuma de
dee a,
ewule
kedwula ye a:z.'e kenle bie"
(5).
Cela
signifie
que
si
un
roi
abuse du
pouvoir,
la mort
se chargera d:y met-
tre fin.
Dans
la structure
gouvernementale du
royaume
nz'ema,
contrairement à James Ackah,
nous
pensons
qu'il.ne faut
pas
inclure le~. porteurs des sièges
(EbiasoavolEma),
les
porteurs
du
paras 01
(Ekyimasuavol€.ma),
les
exécuteurs
(tilepE.voma),
les
tambourineurs
(kenlebovoma),
les
gardes
du
corps
royal
(sinzav·ol\\:.ma),
les crieurs
(ElawulebJvollô),
les
souffleurs
d'oliphant
(MenebJvoma)
et
les
courtiers
(EgyasefoJ)
(6).
En effet,
tous
ces
personnages
ne
participent
pas
aux
prises
de décisions
politiques. Les personnages qui jouent des rôles politi-
ques réel s sont ceux qui appara.issent à travers l'organisation pol itique
du royaume Nzema qui
.suit.
( 1 )
Meredith (H.) op. cit.,
p.26-27.
John Beecham. Ashatee and the Gold Coast, p. 113.
(2) Robeston, op.cit. p. 107.
(Jj Ibid, p. 106-' 07.
(4; Enquêtes auprès d'Egya Wenda et d'Alagye Diallo. Annexe 7, p. 366,
annexe 20, p. 401
.
Amihere Essuail. f~ekakye bie III, p. 5.
(5) Amihere Essuah. Mekakye bie II, p. 110.
(6) Ackah (Y.J.) op. cit.
figure 8.

- 196 -
Organisation politiqu~du. r~yaume nz~ma
1- Instances superleures dans la capitale du
royau~~ (Conseil du trône)
··Belemgbunli kpole ou nzema maanle belemgbunli
.
- AbusUan kpanyi nl i
- Ehyema
- Kp;lm a v0 K
Kpan yin l i
- Maanle mgbanyima
Vi 11 ages-meres
2-Belemgbu~li nkyikyi des villages_mere~ ou
saf6hye~le du belemgbunli kpole
- Abusuan kpanyinli
- Ehyema
- kp)mavol~ kpanyinli
- Maanle mgbanyima
Villages satellites
3- BelemgbUnli nkyi kyi des villages satellites ou
safohyenle des belemgbunli des villages_meres
- Abu sUa n Kpanyinl i
- €hyema
- Kp)mavol~ Kpanyinli
- Maanle mgbanyima

- 197
Au
ni v eau
de
l ' en s mm b l e dur 0 y a ume,
i l
ex i ste
des
assemblées
qui
sont
structurées
de
la
façon
suivante.
1- Assemblée du
royaume
(nzema maanle ayiaku)
-
Bel emgbunl i
kpol e ou
nzemamaanle
bel emgbunl i
-
Abusuan
kpanyi nl i
de
la
capi tal e
-
€hyema
de
la capitale
-
kpJmavol~ kpanyinli de la capitale
- Maanle
mgbanyima
de
la capitale
-
belemgbunli
nkyi
kyi
des
villages-mères
2- Assembléeslocales
de
premler niveau
-
Belemgbunli
nkyi
kyi
des
villages_mères
-
Abusuan
kpanyinli
des
villages_mères
- €,hyema
des villages-mères
-
KpJmavoll?
kpanyi nl i
des
vi 11 ages-mèl'es
-
Maanle mgbanyima
des
villages.mères
-
Belemgbunli
nkyi
kyi 'des
villages satellites
3-
Petites assemblées
local'es
ou
assemblées
locales
de
deuxième niveau
-
Belemgbunli
nkyi
kyi
des
villages satellites
- Abusuan kpanyinli
des
villages
satellites
-
Ehyema des
vi 11 ages
satell i tes
-
KpJmavolEkpanyinli
des
villages
satellites
-
Maatie
gbanyima
des
villages satellites.
James Ackah
emploie
le
terme
d'Ddikro
(1)
à la
place
de Belemgbunli
nkyikyi
et de
Sub-Ddikro en
lieu
et place de
notre
Belemgbun1 i
nkyi
kyi
des
vi llages
satell ites.
(1)
Ackah
(Y.T.)
op.
cit. figure
8.

- 198-
üdikro est un
mot
twi
qui
a
une signification
précise.
L'auto-
rité
de
l 'üdikro
ne
repose
pas
sur un
bia contrairement à ce-
lui
du Belemgbunli.
L'odikro est un
simple chef de village
qui
est élu
par les
cbefs
des
différents
lignages
(1).
La
fonction
d'üdikro
n'est pas
héréditaire
justement parce
qu'elle ne
repose
pas
sur
unbia.
Dans
le Sanwi,
l'Ddikro
est appel é Kulo
Kpanyi . L ' odikro est donc
choi si
pour ses mé-
rites
personnels
et
non
pas
parce
qu'il
appartient à un
li-
gnage donné.
En
revanche,
l'autorité du Belemgbunl i
est
ratta-
ché au
bia
et au
lignage.
Le Belemgbunli
kpole
de
la
capitale est aussi
dési-
gné
par le
terme
nzema maanle Belemgbunli
(roi
du
pays nzema).
En
pl us du
ti tre
de
Nana
qui
est
porté par tous
les Belemgbunli
i l
po rte un
t i t r e
qui
lui
est s p é ci fi q u em e nt
dé vol u et qui
est Awulae
(seigneur).
Les
relations entre
le
bia
kpole
et 1es
bi a
nkyi
kyi
sont des
facteurs
expl icati fs primordiaux
de
l a
perpétua ti on
du
royaume
nzema.
c-
Les
rapports
entre
le
trône
principal (Ebia
kpole)
et
les sièges
secondaires
(Ebia
nkyi
kyi)
Les
bel emgbul i
nkyi
kyi
ont des
obl igati ons envers
le belemgbunli
kpole-:
1-
Ils
doivent
allégeance et fidélité
au
belem9bunli
kpole.
(1)
Pierre Alexandre.
Les Africains.
Initiation à
une
longue
histoire
et à de
vieilles civilisat10ns de l'aube a:éT'huManlTe
au---aebut de
la
colonisat1ol1. p. 74.
Note
: ~hus
Densons que
le
terme
üdikro tel
qu'il
est
employé par James
Ackah
est
impropr~--

- 199 -
2- Environ 2/3 dE' l'or qui est exploité sur les territoires
dépendants
de
leur juridiction doit être versé
au
be1emgbun1 i
kpo1e.
3 -
Ils
do ive n t
ve i 11 e r
à ce que l ' i v 0 ire
de
tout pa-
chiderme abattu
dans
le
pays
soit
remis
au
be1emgbun1i
kpo1e.
4-
Ils
doivent tenir informé
le be1emgbun1i
kpo1e
des
problèmes
de sécurité dans
la
zone
de
leur
juridiction.
5-
Il sont ob1 igation de fourni r
des
hommes
pour
une
guerre quelconque si
le Be1emgb~n1i kpo1e en exprime le dési~.
6-
Ils
doivent maintenir la
paix et
l'ordre dans
les
zones
qu'ils
administrent.
7-
Ils
doivent à tout moment répondre à l'appel
du
bel emgbun1 i
kpo1 e (1).
En
retour,
le be1emgbun1i
kpole a l e
devoir
d'assurer
la
protection
de tous
ses
sujets,
de
les
défendre
des
agres-
sions
étrangères,
d'assurer la
paix et
la
justice dans
l'en-
semble du
royaume.
Le Bel emgbun1 i
kpo1 e est tenu
informé: de l ' i ntroni-
sation
des
Be1emgbun1i
nkyi
kyi.
Au
cours
d'une
cérémonie
pendant
laquelle l 'allégence au
Bia
kpole est
réaffirmée,
leBel emgbun1 i
ekyi
est présenté au
Bel emgbun1 i
kpo1 e et
fait
devant ce dernier
le serment suivant:
" A présent,
mOl
X qui
suis
sur le bia,
SI
ce ne sobt pas
les
relations
que
mes
prédécesseurs ont eu avec
le
bia
kpo1e
que
j'aurai
et que
(1)
Ackah
(Y.T.)
op.
cit.
appendix
1,
p.
9,
Amihere
Essuah.
r'tekakye
bie
JI,
p.
73-101.

- 200 -
je tourne le dos,je
jure wo
se
!
Nana
Y qui
est sur
le bia kpo-
le,
s'il
affronte
un
problème,
que
ce soit de
nuit ou de
jour,
s'il
me fait appel
que
je me
dérobe,
je jure wQ~ 1 S'il
ne
m'en
informe pas,
c'est que
je
l'ignore.
Mais
Sl
je
suis mis
au
courant que ce soit pendant une guerre,
ou
un
problème
avec
les
Européens
que
je
ne
vole pas à son secours,
et que
je l'abandonne,
je
jure au
nom du
grand serment,
du
royaume
(nzema maanle
ndane~' (1).
Le Selemgbunli
kpole
lors
de
son
intronisation
pronon-
ce le serment de fi dél i té aux
devoi rs que le b ia kpol e doi t
remplir envers
le
peuple et
les
sièges secondaires.
Il
dit
ceci
"A présent,
moi qui suis sur',le bia
kpole,
si
je n'admi-
nistre
pas le royaume
de
la manière
dont l'a
fait mon
prédé-
cesseur et que je vous
tourne
1 e dos,
je jure wo ~ ! Si
un
litige survient dans
l'abusuan
ou
dans
le
royaume et que je
vous
tourne
le dos,
je
jure wü se
!
Si
les
peuples
avec
les-
quels
nous
partageons
des
frontières
provoquent une
guerre
et que
je vous abandonne,
je
jure au
nom
du
grand
serment du
royaume"
(2).
~e serment ou ndane est un texte figé qui
rappelle un
évènement douloureux
(3).
Le
prononcé revient à faire appel
à
la justice du
belembunli.
Il
existe en
réalité des
ndane à
différents niveaux
(1)
Amihere
Essuah Mekakye
bie
II
p.
97.
Note:
"Je tourne
le dos"
est une expression ,qui
pourrait
être
traduite
par trahir en français.
\\2) Amihere Essuah. Mekakye
Sie
II,
p.
93.
(3)
Voir Niamkey
(Kodjo)
"Ndani
so'-'rce historique".
In collo-
que
inter_universitaire Ghana-Côte d'Ivoire
1974,
p.
506-
517.

- 201 -
1- Le ndane du royaume
2- Le ndane d'un village
3- Le nda ne du lignage
4- Le ndane individuel
Les relations entre le bia kpole et l~s bia nkyi
kyi
apparaissent comme un consensus mutuel
pour assurer la défen-
se de tous. Les rôles dévolus aux sièges secondaires et au
grand trône constituaient l'armature qui faisait l'unité.
L'assujetissement au bia de KE.ma Kpanyinli se fondait sur la
reconnaissance envers ce dernier et envers ses successeurs
qui ont accueilli et offert leur protection aux migrants qui
arrivaient dans le royaume. Cependant, cette soummission au
bia kpole était relativisée, régulée par la participation
effective des sièges secondaires aux affaires du royaume à
travers les rôles qui leurs étaient dévolus et aux droits
dont ils bénéficiaient vis à vis du grand trône. Les déten-
teurs des sièges secondaires acceptaient librement de servir
avec loyauté le grand trône. La liberté de tous par rapport
aux étrangers passait par cet impératif. Tous les belemgbunli
nkyi
kyi des villages_mères étaient membres de l'assemblée du
royaume (nzema maanle ayiaku) qui siègeait de façon extraordi-
naire à la demande du belemgbunli kpole.
Le trône ~rincipal possédait des moyens de pressions
superleurs par ,apport aux divers groupes politiques représen-
tés par les sièges secondaires.
En effet, le pouvoir central
disposait d'une "violence physique" (1) c'est-à-dire d'une
force militaire supérieure aux autres forces du royaume pri-
ses séparément. Le pouvoir central
pouvait s'appuyer sur ses
alliances avec l'ensemble des sièges secondaires pour mater
un groupe particulier rebelle à son autorité. Le bia kpole
s'appuyait donc sur une politique de force existante suscep-
( 1) \\, e ber. Les a va Il t e t l a pol i t i que.
Par i s, Plo n 19 59. Tra -
duction de J. Freud p. 111-113.

- 202 -
tible d'être utilisée en cas de besoin, mais préferait mener
uoe "pol itique-intégration"
(J), c'est-à-dire l'effort de fa-
voriser, susciter, maintenir l'ordre, la justice et la tolé-
rance vis à vis des migrants qui arrivaient dans le royaume.
L'essentiel
pour le pouvoir central, n'était pas d'exercer
uniquement
'autorité légitime, il
fallait s'en servir pour
parvenir à l'intégration des communautés composites du royau~
rne. '.es bel emgbunl i kpol e vont prendre une part acti ve il
l'intégration sociale des populations de l'ensemble du royau-
me.
Ils incarnaient par leur fonction le pouvoir'
arbitre, la
justice et l'autorité réal isatrice de l'intérêt général. Le
Belemgbunli
kpole était le dernier recours si une affaire jUr
diciaire n'avait pu être résolue au niveau des Belemgbunli
Nkyi
kyi.
Le recours à la justice royal
se faisait par la pro-
nonciation du nz~ma maanle ~dane (grand serment du royaume).
Le Belemgbunli
kpole assure l'intérêt général
parce qu'il
protège la communauté
entière des agressions extérieures et des
crises internes. Le serment que prononce le
,Belemgbunli
kpole au moment de son intronisation est le témoignage de cet-
te tâche royale. Mais il
peut arriver que le bia kpole ait
des demêlés avec les communautés soumlses à son autorité.
C'est ce qui est arrivé avec les Betibe qui
se sont refugiés
au bord de
la rivière NVËhi[ à Efi~ . Ces Betibe voulaient af-
ficher leur indépendance vis à vis du grand
trône du royaume
nzema.
Des
informateurs d'Henriette
Diabaté ont affirmé que
les n~ema étaient mécontents de l'installation des Betibe au
bord de la rivière Nv~hi~ . Les nzema disent-ils voulaient se
serVlr de la situation dans laquelle se trouvait ces refugiés
betibe
pour faire d'eux des esclaves (2). Le terme esclave
(1)
Duverger (,'-1.) Introduction à la politique.
Paris, Galli-
ma rd,
1964, p. 20 22.
506 p.
(2) Diabaté (H.), op. cit. p. 524.

- 203 -
employé iCl
ne reflète pas la situation réefle.
1\\ est proba-
ble que le roi
nzema Amihyia AngDl~ voulait que ces refugiés
Betibe fassent allégeance au trOne comme cela se faisait pour
tous les migrants qui s'installaient sur les terres du royau-
me. L'attitude récalcitrante des Betibe, explique la colère
des nzema qui
n'appréciaient pas le fait que certains refu-
'liés Betibe retournaient clandestinement dans
le Sanwi sans
l'autorisation du roi ~mihyia Ang :J1:). Les guerriers nzema ont
donc massacré bon nombre de Betibe qLli cherchait a quitter en
cachette Efi~. Ces évènements sont a l'origine du serment Be-
tibe "MlllEtt Uic;."( 1).
~Iotre hypothèse est corrhoborée par le
fait que le roi Amihyia Ang:>l:> refusait de livrer au roi
San wi le s r e f u'lié s Be t i be tan t qu' i ln' au rai t
pas l' as sur an-
ce que ces derniers recevraient la-bas un bon accueil. En
avril
1756, sept chefs Betibe demeuraient encore auprès
d'Amihyia Ang:>l:J parce que ce dernier n'avait pas obtenu cet-
te assurance (2).
Le pouvoir de coercition du ~kpol~ sera aussi
uti-
lisé contre les migrants arrivés dans le royau8e sous la con-
duite de Nana Bonyia Kofi. Ce dernier et ses hommes qui ont
abattu un éléphant, n'ont pas Y'emis au belemgbunli kpole
l'ivoire comme l'exigeait l'un des devoirs que les Sleges se-
condaires avaient a remplir envers le bia kpole.
Bonyia Kilfi
sera rappelé a l'ordre et a dû verser en plus une certaine
quantité de poudre d'or au belemgbunli kpole pour se faire
pardonner (3).
Le grand trOne avait en cela la capacité régu-
latrice c'est-a-dire celle de contrOler les comportements des
communautés qui
lui étaient soumises. Le
clef de cette régula-
tion était le serment sacré de fidélité vis a vis du bia
(1)
Ibid, p. 622 - Enquête auprès de Nana Kofi Alexandre,
annexe 24.
p.
419.
(2) Furley .collection Journal
r,0
48,
Avril
1756.
(3) Amihere Essuah. r-;e~akye Bie II J, p. 73.

- 204 -
kpole.
Maurice Duverger montre que l'utilisation de
la con-
- ,
t rai nt e par
Eta t
env u e de l ami se à l' 0 r d r e des
r e cal c i -
trants est l'un des moyens util isés dans
le processus d' inté-
gration (1).
L'accueil
pacifique des migrants par les belem-
gbunli
kpole a indubitablement été un point de départ impor-
tant dans la recherche de cette intégration, but suprême de
leur pol itique.
B- LA FORMATION DU
PEUPLE NZEMA
a- L'action des Selemgbunli
kpole
(souverains du
trône
principal)
Du
règne de KE.ma Kpanyinli
à celui de Kaku Aka,
les
Belemggunli
kpole ont accueilli
tous
les migrants qui dési-
raient s'établir dans
le royaume.
Buasi
Ekyi
décrit fort bien
comment l'accueil
des migt'ants se faisait.
"Ils arrivaient,:
ils disaient,
"Maitre,
nous voulons
un endroit où nous instal-
ler", et nous
leur donn-r.ons la perrlission de choisir l'endroit
qui
leur convenait"(2).
Tous les leaders de migrations juraient sur un féti-
che (amonle) de
ne jamais trahir le bia kpole.
Les
traditions
orales de Kekame se souviennent que
pendant le règne d'Amihyia
Kpanyinli,
KE.ma Betu venu de
L'Egwira
avec les siens a eu à
faire de même (3).
Chaque groupe de migrants oui arrivait,
obtenait au
préalable,
la permission du Selemgbunli
Kpole
avant de s'installer.
En l'absence de ce dernier,
un régent
négociait avec les migt'ants les modalités de leur installa-
tion.
D'après les traditions,
les
nouveaux migrants
laissaient
leur ~eader dans la capitale tandis qu~ certains allaient à
DiJverger
(,~.) op. cit. p. 312.
Diabaté (H.) op. cit. p.
682.
(3)
Amihere Essuah. Mekakye Sie
Ill,
p.
19-20.

- 205 -
la recherche
d'un
site
propice à
leur installation.
Une
fois
cëla fait,
ils
retournaient dans
la capitale où
un membre du
lignage du
bia
kpole et un membre
du
lignage,du
leader des
migrants étaient sacrifiés.
Le sang des victimes
recueilli
dans
une calebasse,
était melangé avec
des
plantes
spécia-
les.
La mixture
obtenue était mangée d'abord
par le Belemgbunli
Kpol~ puis ensuite par le leader des migrants. Le reste de la
mixture servait à enduire
une pierre qui
était ensuite envelop-
pée dans
un
tissu
blanc
puis
le tout était jeté dans
le
fleu-
ve Amanzule
(1).
Cette cérémonie appelée amonle
(2)
que l'on
traduit littéralement par fétiche,
est un serment irrévocable
et un
pacte
d'alliance entre
le belemgbunli
kpole et le lea-
der de
la migration.
Les témoins
de l 'amonle sont de
part et
d'autre
les
ancêtres
des deux
contractants et
les
esprits du
fleuve Amanzule.
La violation du
serment est un acte
gr-ave.
Le contrevenant s'expose
à la colère des ancêtres
et du
Bozon-
k (Esprit, génie) de l'Amanzule. L'amonle apparaît comme un
contrat.
En effet,
selon
les
clauses de ce pacte,
le
Belemgbunli
kpole a le devoir de déf~ndre les nouveaux migrants en temps
- -
de guerre,
de
l es
a i der en eas de ~'a l heur et de s'as surer qu'ils
sont pourvus
en terre afin qu'ils
puissent subvenir à
leurs
besoins vitaux.
Le
leader des migrants qui
est un safohyenle
(chef guerrier)
vis
à vis
du
Belemgbunli
kpole
est aussi
un
Bel emgbunl i
vi s-à-vi s
des
membres de son groupe.
1 l
a l e de-
voi r
selon
l es
termes
de l ' amonl e d'être l oya l
et de
servi r
avec
fidélité
le Belemgbunli
kpole.
Il
ne devra
jamais aban-
donner celui-ci
en temps
de guerre ou
en cas
de
danger.
Il
devra
reconnaître
le Belemgbunli
kpole comme
son
seigneur.
Il
devra appuyer les
décisions
de ce dernier et en
être
l'avo-
cat auprès
de
ses
propres
sujets.
Quelqu'en soit la
raison.,
le leader des
migrants
ne devra
jamais
prendre
les
armes con-
(1)
Ackah
(Y.,J.l
op.
cit.
p.
14.
"poendix 13,
p.
1.
(2)
Amihere
Essuah.
Mekakye _~i~_l~_p- 19
;
p.
100
p.
108.

- 206 -
le Belemgbunli
kpole ni
contre un
village sous
sa
juridiction.
Le leader des migrants,
ne devra
pas entreprendre de guerre
contre des
royaumes
voisins ou
des
populations
hors de la
ju-
ri di ct ion
du Bel em g b u n l i
k pol e sur son
i r, it i a t ive
pro pre.
I l
ne devra jamais tuer un membre
du
lignage du Belemgbunli
kpole.
Cela est tout aussi
valable
pour le Belemgbunli
Kpole
qui
à son
tour ne devra jamais exécuter ni
le leader des mi-
grants,
ni
un membre du
lignage de ce dernier.
Cela
se
tr.a-
~uit par l'expression "ye dadef. e.nnga'me
se.nye me dehelE:",
(son sabre
ne me touchera ni
ne
touchera
l'un des miens)
qui
est prononcée
par le leader des migrants
(1).
Les
traditions
racontent que Kaku Aka
très fâché après
le Belemgbunli
Ekyi
Akolowe d'Amgbe.nu
a failli
le faire exécuter, mais au
regard
de l'amonle qui
existe entre le biakpole'èt le bia ekyi
d'ArngbE:mu,
il
a dû
très vite abandonner cette idée
(2).
Le Belemgbunli
kpole nOLIs
l'avons
dit devait veiller
à ce que
les migrants aient des
terres. Ceux-ci choisissaient
les terres
selon
leur convenance après
autorisation
du
Belemgburili
kpoleà condition que
le site en question ne soit
occupé par qui
que ce soit.
Le
leader des migrants
était char-
gé de distribuer des
terres
aux
lignages
de son groupe dans
la
zone sous
sa
juridiction.
Le
seul
et véritable maître de la
terre est le trône principal
dont
le
représentant est
le
Belemgbunli
kpol~. Les leaders des migra~ts n'en ont que
l 'usufrui t
de
sorte
que les
terres
cultivées sont attachées
à des bia. ~monl~ donne le droit aux leaders des migrants
de gérer les
terres cultivées
sous
leur juridiction.
Tout li-
gnage qui
met en valeur une terre en devient le propriétaire
légitime.
Il
peut arriver que
le Belemgbunli
kpole demande
aux migrants
d'occuper un si te
préci s
pour des
raisons
de sé-
(1)
Ackah
(Y.J.)
op.
cit.
p.
14-15.
(2)
Ibid
appendix
5,
p.
9.

207 -
curité. Ainsi, le Belemgbunli kpole a ordonné à Bonyia Kofi
de créer son village dans la forêt qui sert de limite entre
le royaume et le pays mbasia
(1). Ce fut aussi le cas quant
à la créati on du vi 11 age Amihyia
_ Bi le Bokazb (2).
Les Belemgbunlikpole n'ignoraient pas que les migrants.
fralchement arrivés dans le royaume, gardaient des liens a·vec
leurs pays d'origine. En cas de guerre contre l'un de'ces pays,
ils devaient être assurés de la loyauté de leurs nouveaux al-
liés. Egya Nd~fo Ekyi raconte que dans le passé, les guerriers
asante au cours d'une bataille contre les nzema ont découvert
Bomuakpole. Ils étaient contents de savoir que les habitants
de ce village étaient des immigrants asante. Convaincus de
l'aide de ces derniers, ils leur demandent des guides. Les ha-
bitants de Bomuakple,'fidèles au sement qui les liait au Belemgbunli
kpole, ont conduit les guerriers asante dans les marécages où
beaucoup y sont morts. Bomuakpole venait de prouver ainsi sa
loyauté envers le bi~ kpole.
Mai ntes raisons ont poussé les Bel emgbunl i Kpol e à
offrir l 'hospitalité aux migrants qui arrivaient dans le
royaume.
Nzema était
voisin
de royaumes puissants sus-
ceptibles de l'aliéner.
L'attaque asante de 1715 et de 1721en
est une preuve évidente.
Il était donc nécéssaire d'avoir des
bras pour mieux défendre ce petit royaume dont les avantages
économiques pouvaient au démeurant attirer la convoitise des
(1)
Amihere Essuah. MekakyeBi~~. p. 73 ; p. 128.
!:!.Q~: Le village crée par Bonyia Kofi est BasakE.
(2)
Ibid, p. 80.

- 208 -
puis!ants Etats akan de l '~poque (1). Le commerce à Cap
Apollonia
(Benyinli) en·1688 était astimé à environ 150 marks
d'or par an. De nombreux navires interlopes fréquentaient la
côte nrema de sorte que les activités commerciales y étaient
très importantes (2). Nzema en tant que royaume côtier, libre
de tout contrôle de la part des compagnies marchandes, rece-
vait des interlopes toutes sortes de produits. Les marchands
r..ièma se livra i ent au commerce du sel et du poi sson' séché.
En avri l 1718, il
est rapporté que de nambl"eux Aowin
sont ve
nus acheter du sel
à Cap Apollonia
(3).
Nzema jouissait donc d'une relative prospérité. Dans
le but de doter le pays d'une armée forte capable de faire face
aux agréssi ons 'étr'angères',~~'~è'Ç'Bëlemcjbunli kpol en' hés i tent
pas à accueillir dans leurs dépendances des populations de pro-
venances diverses. Cela fait dire à certains traditionnalistes
que nz~ma vient de Njeba (traquer) (4), c'est-à-dire le refu-
ge de tous ceux qui
sont traqués et qui
fuient l'insécurité ou
la guerre.
Une deuxième version dit que n:z'ema vient de Menzema
eX:Jressi on anyi qui
si gni fi e "Je ne sa i s pas " .. Les nz"ema di t-
on se refusaient à discuter de leurs origines avec les étran-
gers end i san t Menzema
( 5) .
(1) Daaku (K.Y.)in the international
journal of african his-
torical
studies V,2, 1972, montre que les guerres entreprisent
par les granas-Etats Akan avaient aussi
des motivations
économiques.
(2)
WIC
54, 7 août 1684 - \\nC omsreeks
1670.
(3)
Van Dantzig (A.) Dutchdocumentsrelatin to the Gold Coast
and the s l a ve c 0 as·t. Co as t 0 f Gu 1 ne a.
Par t II 17 10- 1740 ,
1 2 t é v r 1 e r
1 7 1 6.
p. 124.
(4) Diabaté (H.) op: cit. P.690
(5) Aboagye (K.) op. cit. p. 9.
P.ckah (Y.T.) op. cit. appendix 3.

Une troisième
version
dit que certains
futurs
nz.ema
sont passés
par le Sefwi
au cours
de. leurs migrations.
Les
nz~ma dit-on vendaient du sel
dans
le
pays Sefwi, mais
ils
ont arrêté de
le faire
pendant un certain
temps.
Les Sefwi
ne
les voyant plus, ont décidé
de venir sur la côte en
pays
raèma
pour acheter du
sel
à
"ceux qui sont passés
par leur
pays".
En
parler Sefwi, cela
se ditrinlema
(ceux qui
sont pas-
sés
(sous entiendul
par notre
pays,
le Sefwi).
Une quatrième version
fournie
toujours
par la
tradi-
tion orale soutient que nzcema
vient du terme ~esam (melange).
Les
nz'ema
se nomment ainsi
parce qu'ils
sont
un metissage de
plusieurs
peuples
(2).
Les
versions
qui
disent que
nz~ma est un nom qui a
été attribué à ce peuple
par d'autres
populations
nous
pa-
raissent improbables.
En
effet,
les
peuples
en
général
se
donnent eux-mêmes un nom même
si
des
peuples étrangers
leur
attribuent une appélation quelconque.
Les versions qui
parais-
sent vra i ssembl abl es
sont Njéba et Nzésam,
pa rce
qu' ell es ne
sont pas externes et correspondent bien
à
la
politique d'inté-
gration que
les Belemgbunli
kpol_~ mena·ient vis,eà.-vis
des
popula-
tions
qui
s'atablissaient dans
le
royaume.
Nous
pensons donc
que
le nom
nfema est né de
la manifestation des
belemgbunli
kpole d'aboutir à la
fusion
des communautés
disparatres
du
pays.
Nzema marque la
périocie
pendant laquelle
l'unité s'est
opérée, car s'il
n'en était pas
ainsi,cetteappélation ne
désignerait
pas
l'ensemble
des
groupes hétéroclites qui
ont
peuplé l'Apollonie.
Le contraire les.auraient amené à conser-
ver leurs
appélationsoriginel1es.
Or de l 'Ankobra à la
lagune
Dw e ny e,
1 es
pop ul a t ion s se
r e con na i s sen t
nz em a qui est 1 a ma r-
(1)
Ibid,
appendix 1.
(2)
Ackah
(Y.J.)
op.
cit.
appendix
7,
p.
2.

que de leur spécificité et de leur identité·propre vis-à-vis
de leu r s v 0 i sin sou des· é t ra ng er s. r~ ais à que l l e é p0 que peu t-
on situer l'apparition du nom ~ ema ? On ne peut totalement
se fier aux sources écrites car il
peut avoir un décalage
entre la périoJe à laquelle le terme nalt et sa mention dan~
les documents
européens. Le capitaine Louis Gustave ·Binger
dans la deuxième moitié du XIXe siècle mentionne dans ses
écrits le mot zemma en ces termes:
"Le
nom réel
de ce pays est Ahua, mais
il
a été
bapti sé par les Européens du nom d' Apo11onie
parce que dit un navigateur ancien,
o~ i recon-
nu que les nègres de cette partie de la côte
sont remarquablement beaux et bien faits.
Sans
mé rit e r cep end a nt),e t i t r e d' Apo 11 0 ns, .,
les ha-
bitants de la côté lêsnz.ema,
pourl es appel er com-
me
dans le pays soht '"leUX faits que
les autres
n.oirs
; ils portent plus volontiers
la barbe et
ont un air plus prospère, plus civilisé que les
Kroumen et l es Agni"
(1).
Les
nz éma se donnent eux-mêmes le surnom (mgbayi lE:)
Ezoa N.zema.
Or,
un Belemgbunli
Kpole portait comme nom de règne
Ezoa
(Ezoa
Ekyi).
C'est une hypothèse mais il
est possible
que le nom nz~ma
soit apparu pendant le règne de ce monar~
que (2).
Quoi
qu'il
en soit, Nzema marque la volonté d'abou-
tir' à l'unité des diverses
populations qùi
ont peuplé le
royaume.
L' Etat nZ~J11a est né de ce désir ainsi
que des pres-
(1)
Singer (L.G.)
Du Niger au Golf de Guinée:·parle pays de
Kong et le r~OSSl 1881-1839 .. P.
323.
.
( 2 ) Note: James Ackah situe le règne d'Ezoa Ekyi
entre 1801
etTc; 16. Ac k a h (Y. r.) 0 p. ci t. p. 77.
Henriette
Diabaté situe le règne de ce même monarque entre
1803 et 1820.
Diabaté (H.)
op. cit.
p.
554.
Remarquons notamment que c'est au XIXe siècle que Binger
menti onne dans ses écri ts le norl:Z emrna (nzcema). Bi nge r
(L.G.)
op. cit.
p. 323.

- 211 -
sions extérieures.
La
nécE'ssité pour tous
ces migrants
de
se
souder à travers une
organisation
politique leur permettant
de
faire
face
aux menaces
éventuelles des
puissants royaumes
voisins,
a abouti
à la
naissance d'un
"pacte
social" au
sens
Rousseauen
du terme c'est-à-dire,
à une
association politi-
que qui
défend et protège
par l'intermédiaire de
la force
com-
mune
l'intérêt général.
En cela,
les
alliances que les
futurs
Ύma
ont noué en sont des
témoignages
vivant·s.
b-
Les
alliances
Deux sortes d'alliances
ont servi
à rapprocher les
po-
pulations hétéroclites
du
royaume ~ema. D'une part les us et
coutumes akan qu'elles
partageaient toutes,
et d'autre
part
les
liens qu'elles ont forgé de leur
propre chef.
Dans
le premier cas,
la solidarité à l'intérieur des
matriclans
(assalo
abusuan)
au-délà même
de l'appartenance
antérieure à un
peuple donné a été un
puissant moyen de rap-
prochement.
En effet;
tous
les
individus
qui
apparten3ient
à un qssalo
abusuan commun se sentaient
frères
(1).
De si
lar-
ges
groupes de parenté permettaient l'éclosion d'un sens
com-
munautaire aigu et une solidarité effective.
Les alliances matrimoniales
grâce à
la
répartition
tous
azimuts
des
individus qu'elles
entraînaient,
tissaient
un
réseau
dense de liens.
Une boutade dit à cet effet que
tout semanli
(singuilier de nzema)
appartient à l 'abusuan de
sa mère,
mai s est du
vi 11 age de
son
père.
"Be
b:>
b.. nl i
abusuan,
na b& vi
b~ ~e suazo". Cette pratique coutumière fait
que tout
homme est incorporé à
l'armée
du
village paternel.
(1)
Supra.
Voir les
sept
clans matrilinéaires et la
question
des
ori gi nes. p. 52.

- 212 -
Dans
l e second
cas ,
des
villages hi st 0 r i que s
ont eu
à sceller par ·.'l.rn.CJ...fl.l~ des pactes
de non-agression.
La
tradition
orale'raconte
que Bawia
et Mgbeme ont offer1;. en
sacrifice
aux
esprits mystiques
et aux
mânes
des ancêtp~s dGUX femmes
no-
bles
prises
chacune dans
les
lignages
respectifs de
leurs
leaders afin de ne
jamais avoir à s'affronter.
Le
ridane
( se rm e nt)
Ge s
de u x vil ra g e s " Me
k a Ba Iv i a, me
k a Mg b e me"
ra p -
pelle cet évènement
(1);
Une
alliance
de même
nature sera
scellée entre··r'fzu1ezo
et NgelekazD (2). De telles
a 11 i ances
pol i ti ques rlOntrent que
l'émergence
de
l'Etat
nzema
fut aussi
liée à la
nécessité d'éla-
borer des moyens
permettant à tous ces
groupes de
populations
de vivre en
sécurité à l'intérieur du territoire qu'ils
oc-
cupaient.
L'un des moyens
efficaces qui
a servi
à
contribuer à
l'unité des
ni'ema est le Kundum ou Abissa.
Il
a été découvert
à l'origine
par des membres
de
l 'abusuan rwavile venus
de
l'Ahanta
(3).
Il
servait de
rituel
de
purification pour les
familles
de
ce matriclan.
Aux
funérailles
d'un des
leurs,
les
nvavile dansaient
1 'Abissa.
Les Belemgbunli
kpole
ont recupé-

le Kundum
pour en faire
une fête
pour l'ensemble du
peuple
rrzema
probablement en
légitimant leur action
par leur apparte-
nance à
l 'a'busuan nvavi le
(4).
(1)
Amihere
Essuah.
Mekakye Bie ilI,. p.
100.
(2)
Ibid,
p.
203-;:04.
(3)
Eboyi
Ann.
BEnlea maamE.la,
p.
59.
Paulme (D.)
"Un
r1 tuelae:Ti n d'année
chElZ. les
nzema
de
Grand-Bassam".
Cahier~d'Etudes Africaines n° 38, vol. X
p.
189-202.
Enquête aupre5 de
Nana Bozoma. Annexe 9, p. 372.
(4)
note:
ava'it l'apparition du
Kundum,
de
nombreux' groupes
dans le
royaume
nzema célébraient la fête
des
ignames.
Voir P,ckah
(Y.J.)
op.
cit.
appendix
2,
p.
2.

- 213 -
Les lois (mm,la) qui. seront adoptées pour régir cet-
te institution se sont mises en place pr~gressivement. Les
voici telles qu'elles apparaissent de nos jours
1- Le ~undu~ marquera désormais
l'année nouvelle dans
tau t
l e ra y aume ;.
2- Nul
ne devra exécuter l 'abissa dans n'importe
quelle circonstance.
3 - Les Nva vil e propriétaires spirituels del 'A bis sa
s'ils désirent l'exécuter aux funérailles d'un des leurs, de-:
vront obtenir au préalable l 'autorisation d~ B~le~gb~nli Kpole:
4- Les comportements antisociaux seront dénonéés à
l'occasiàn du Kundum.
L'ensemblè des Be,emgbunli y compris
le Belemgbunli kpole ne seront pas épargnés s'ils commettent
des actes antisociaux.
5- Les critiques seront faites de façon subtile à
t r a ver s des cha nson s.
Cel as' il pp e l l e e;fa 11'.. .
6- Chaque semanli pourra donner libre cours à se;.
ressentiments à l'occasion du kundum.
7- NUI
ne doit se sentir offensé par les faits qui
lui
sont reprochés. Bien au contrairè, il
doiCfàire le ser-
ment d'abandonner ses défauts afin d'avoir un comportement
social
exemplaire (1).
(1)
Eboyi All'l.a op. cit.
p.59-60.

- 214 -
Les· anciens se souviennent avec nostal gie de
Kosenwa
qui
pendant les festivités du Kundum n'a pas hésité à dénon-
cer les cruautés dubelemgb~nlikpole Kaku Aka \\1).
La recherche de la paix sociale à travers le
Kundum
a indubitablement été un moyen primordiale pour l'unité des
Nzema.
Le~ B~l~~gbunlik~dle ont fait de cette institution
une contestation de forme rituelle s'inscrivant dans le do-
mai ne des stratégies qui .permettaient au trône princi pal de
se donner périodiquement une nouvelle vigueur. A L'occasion
du Kundum, les sièges secondaires étaient justement ténus de
réaffirmer leur allégeance au trône principal
(2).
L'institution qu'est le kundum permet de dire que
l'Etat Nzema ne reposait pas uniquement sur la contrainte,
mais dans la "liberté"
(3).
il libérait l'individu à travers
les critiques sociales formulées pendant le kundum. Chacun
prenait ainsi une part active aux affaires du
royaume. A tous
les niveaux de la société nzema, qui que ce soit avait le sen-
timent d'être directement concerné par la conduite des affai-
res pol i tiques. L'un des él éments qui
a contri bué à l' i ntégra-
tion sociale des groupes hétéroclites qui
peuplaient nzema Rst
la langue. La· communication à travers un 'rarler co:nmun impli-
que une réciprocité, des liens intenses, une· communauté de pen-
sées, de sentiments qui
renforcent le senti~ent d'appartenir
àun.ensemble.uniet.cohérent.
(1)
Ibid, p.
59
Note: Meredith a eu à remarquer la JOle et la bonne humeur
au-sein du peuple nzema pendant les festivités du kundum.
Meredith (H.) op. cit. p. 62.
(2) Ackah (Y.J.) op. cit. p. 45.
(3)
Spi no z a . Tra i té
thé 0 log i c 0 - pol i t i que.
Par i s, Ga r nie r-
FT ammari on--n~ Traduction de C. Appuhn.p. 3,9-330.

- 215 -
Comment le
parler qui
s'est développé dans
l'espa-
ce géographique
soumis a l'Etat nzema est-il
devenu
la
"lan-
gue
nationale"
?
En
quoi
aura-t-il
contribué a forger l'unité des
groupes alors
composites du
r~yaume ?
c- La
l~ng~~ hiem~
un
ih~trumentprivilégié d'unifica-
tion
Les
populations qui
ont migré
dans
le
royaume
nzema
parlaient diverses
langues,
Suivant les
travaux
de Stewart
(1)
on
peu t
1e s c 1 as se r
en
t roi s g r'o u p es.
1 -
L ' On 0
( Bet i ne
(L an gue é 0 t i 1 é ), Ab u ré )
2-
Le Tano
(Aowin,
Ahanta,
Sefwi,
Nzema)
3-
Le Twi
Le
Twi
et l'Ono vont s'éclipser pour faire
place à
un
parler Tano qui
sera
adopté dans
l'ensemble
du
royaume.
Malgré' tout, des groupes
ont conservé' 'p'endant longtemps
leur
langue
originelle.
Les
Betibe sont de
ceux-1L
Meredith
au
début du
XIXe siècle notait que
les
habitants
du
village la-
custre
du
lac d'eau
fraîche conservent
leur langue
(2).
Les
populations
dont
parle Meredith
ne sont autre
que
les Betibe
de Nzulezo.
Même encore aujourd'hui
quelques anciens
de
Nzulezo parlent Betine.
Ils
contiriu'ent de s'adresser en beti-
ne au
BeZ:bnle
(génie,
esprit mystique)
du
ruisseau
Nzema
Ang:l (3):
( 1) Stewa rI:
( J . M.)
"A kan hi story
: some
linguistic evidence"
(Ghana
notes and
queries
n° ~.
November
1966.
(2) ~1érédith (H. Up.
cit.
p.
53-54.
(3)
Amihere
Essuah.~1eKa·Ye Bie III p. 122
~!ote . Le nom NzemaAng~ es"tSi gni fi cati f ca r il veut di re
que-pendant 'les
libations qui
sont faites
devant ce Bozonle
l'on
ne:parle
pas
la
langue
nzema mais
plutôt le Betine,

- 216 -
; " .
IJ
.'~D K",
1
-1
R--I
____ =::1 OND
LANGlJf5 G.U~ PAP-lAiEIIT LES nrGr2MITS
rn TANO
cwi Ortr PEl.nr
/Jz~ M 1\\-

- 217 -
Le nzema
s'est
tout
de même
imposé aux Betibe.
Les
Eotilé dit Buasi
Ekyi
aujourd'hui
sont devenus
nzema,
ils
parlent
la
langue
nzema.
Beaucoup parmi
les an-
ciens
qui
parlent
Eotil é sont morts 7
sauf quelques
rares
vieux.
Quand
ils
venaient,
ils étaient ~otilé (1).
L'adoption
de
la langue n~ema a donc été un élément
capital
dans
le
rapprochement de ces
groupes divers.
Maame
Adjoba
Ekyi
le montre quand ell e di t,
"Nous sommes
pa rti s
Aguanyin
il
ya
loagtemps.
Ceux de
nous qui
sont
restés
à
Aguanyin, eux sont devenus
des Akye.
Mais
nous, nous
sommes
de-
venus
nzema.
Nous
pa rl ons
nzema
(2)".
Les
groupes
qui
sont venus
des
royaumes
de
parler
Twi
ont aussi
délaissé
leur langue originelle pour le nzema.
Les
empreintes
duTwi
se
voient dans
les
noms
des
villages
fondés
par les
locuteurs
de
cette langue.
NwulofoÎ)
par
exemple vient
de
la phrase T\\;i Krofofr~.
Kro
(village)
et Fofr:> (nouveau)
qui
donne, nouveau
village.
ASEnda
vient de aSim,
ta
(affàire,
jumelée).
En
langue
nz~ma.
on aurai t
di t
pour
KrofofrJ,' sua
fol olt.
et pour aSEmta,
E' d wE ki
nd a li.
Depuis
l'étape
lointaine du
!Jona,
les.populations
util isaient le Twi.
E1Ë
kit ... l!:: kyi
raconte
que ceux qui
ve-
naient d'Awean-Wean
parlaient l'asante (entendre le
Twi)
qui
est devenu
populaire.
Chacun dit-il
avait sa
langue,
mais
il
parlait asante
(3).
Le
Twi
était assez
répandu dans
le
royaume
(1)
Diabaté
(H.)
op.
cit
p.
685.
(2)
Voi r l 'enquête auprès
de maame Adjoba
Ekyi.
Annexe
10 p. 376,
(3)
Diabaté (H.)
op.
cit.
p.
280.

et se posait en sérieux concurrent
du
nfema
.
Il
a été
d'ailleurs conservé à travers
les
récits
tambourinés.
Les
anciens
de Teleku
Bokaro utilisent encore de temps
à autre
le Twi-Wassa
(1).
Comment
le
nzema, un parler tano a t-il
acquis .la
prééminence? Il
est difficile d'affirmer que les Belemgbunli
Kpole ont eu la volonté politique d'imposer une langue quel-
conque
dans
le royaume.
Le concours
de différents
facteurs
pourraient plutôt expliquer l'expansion
de ce parler tano.
1- La volonté des populations
de communiquer à tra-
vers une
langue com~rise de to~s.
2- Le rôle de centre politique et économique princi-
pal
joué par
Cap Apollonia
(Benyi nl i)
peut avoi r
été déter-
minant.
Tous
les habitants du royaume s'y
rencontraient pour
marchander.
Or,
à Benyinli
se parlait un dialecte du groupe Tano.
Les Adj~rn~lJ au moment de leur départ du Bono parlaient cer-
tainement
un dialecte Twi,mais
au moment où
ils s'établissent
dans
le
pays,
ils
parlent un dialecte Tano.
La
preuve en est
donnée par les appéllations qu'ils
ont donné aux premiers
vil-
lages
qu'ils ont crée.
Il
s'agit·d'Ahumazo,
Anyenlebo,
Bsntenlebo et Adoanbo.
Le suffixe
Ibol en parler Tano signifie
au-dessous.
Dans
le
parler lWi,
au-dessous
se dit par contre
as e.
3- Le
pays
nzema se situe dans
une zone d'influence
favorable au Tano à cause de la proximité géographique de
l'Aowinde
l'Egwira
et de l'Ahanta
qui
sont des
régions où
(1)
Enquête auprès
d'Alagye Diallo.
Annexe
20,
p. 400.

- 219 -
l'on parle des langues Tano (1).
Lev o'i sin age de ces r 0 ya ume s don t l a pu i s san c e mil i -
taire ainsi que les ambitions expansionnistes de certains
d'entre eux ne fai t pas de
doute, commandai taux nzema de
créer des moyens susceptibles de leur épargner la domination
étrangète. Or la délimitation des' cadres spatiaux des socié-
tés politiques, est un élement essentiel dans la défense de
ces dernières. La géographie a une importance très grande,
voir
décisive dans l'élaboration de ce cadre spatial de
l'Etat (2). Comment cela a-t-il été fai t en ce qui concerne
le royaume nzema
?
C- LADEFEN5E DU ROYAUME
a- Les frontières pblitiques et géographiq~es du royaume
La notion de frontière n'était pas inconnue des
Nzema. Les traditions disent que les ancêtres se servaient
des Cours d'eaux (3) pour établir les limites entre royaumes.
Cela jouait un rôle efficace dans la défense du territoire.
Les fleuves en effet constituaient les lignes répérables (4).
La surveillance permanente des rives du fleuve ou·de la ri-
vière par les villages riverains enlève à l'ennemi
l'aubaine
de la surprise. Les habitants sont vite informés en cas d'at-
( 1 ) Note: même s i l e pa rl er nz ema se cl asse dans le groupe
Tano, il est un mélange de diverses langues issues soit
du Tano, soit du Twi, soit de l'Ono. Voir Ackah (Y.J.)
op. cit. appendix 4.
(2) Duverger (I~.) op. cit. p. 42.
(3) Amihere Essuah. MeKakye Bie III p. 5-1.
Voir Cruickshank
(B.) Eiqhteen years in the Gold Coast of Africa. p. 41.
Annan lE.) op. cit. p.
199.
(4) Duverger (M.) ~ociolo9ie politique. p. 43.

- 220 -
ta que e t
0 n,t
1e t e mp s de pre nd'n e de s di, p0 s i, t io n s .
un second a·v:antage est que la trav.ersée de
l'eau obl ige l' en-
nemi, à liJnfter l 'effecti,f de ses homm.es,
de
ses armes,
de
ses munitions et de ses vi:vris.
L'armée ennemie en cas de dif-
ficulté,
parvient péniblement à opérer une
retraite ou à rece-
v,oir d'es
renfort's.' Les fl euves constituent
d'one
une gène pour
l es conquérants CU. Les Ntema conscients d'e ces av'antages
stratégiques,'v.ont se servi:r d'e d'ivers réseaux
hydrographiques
pour limiter leur territoire.
A L'est,
Az.ule Avenle un affluent
de l'Ankobra
s2rvait de
li.mite avec l'Ahanta
(2). Pour plus de
commod'i.té,
les
guerriers nz~ma:
étaient postés sur la rive
Ouest
de
l'Ankobra.
Au sud,
le royaume Nzema était l imité par
le golfede Guiné'e.
A l'Ouest,
la Tanoe: et la lagune Dwenyes~ervaiN
de
limite avec
le Sanwi. et le pays
Betibe. Au
Nord-Est_,
la rivière Muni marquait la
l imi.te avec
le Wassa tandis que la
rivière Asonti servait
de frontière
avec
l 'Egwifa.
La
petite
difficulté se
situait'au niveau de
la limite avec
l 'Aowin au
Nord-Ouest.
La Tano(,
limite naturelle entre les deux royaumes
sur la rive droite était occupée par une grande forêt qui
la
rendait
indécise
(3).
Le
royaume Nzema allait de
l 'Ankobra à
l'Est à
la
lagune Dwenye à l'Ouest
sur une superficie estimée à 2560 km 2 (4)
(L)
Ibid p.
44.
(2)
Amihere
Essuah.
Mekakye bie
III
ps.
(3)
LdemMekakye
III
p.
5.
Note:
les Aowin du
village d'Inkaken disent qu'ils ont eu des
demêlés à propos des
limites avec
les Nzema.
Les
Nzema
les ont
repoussé
sur l'autre rive de
la TanoE.
Diabaté
(H.)
op.
cit.
p.
496.
(4)
Nkrumah
(K.)
Autobiographie
de Kwame Nkrumah.
p.
15.

- 221 -
La majori,té (je la ~o~ulatio,rlTestecon,c-eJ;(tréeau sud d'une li-
gne qui'va d'E1End'a Ahonlez.o sur la Tan,oe à Anibil Ahonlezo
sur l 'Ankobra. La distance fait p,lus de
1 OOOmi,les (1852 km)
en partant d'e l'océan Atlantrque.
La d'fstance entre Sanwoman
etAvoleEnu
fait environ 70 l1üles
,
(129,64
,
km).
.
La superficie du
pa y s Nu ma f ait d'a nc envi r a n, 1 aa0 s qua rem i les (3 704 km 2) (1).
L '0 c c upat i,o n d'e ses pace s p ra ch e s d'e s llm i.t e soc cid e n t ale s
du royaume Nz.ema a été progressive.
Les villages les ~lus an~"
ctens à l'Ouest avant le reg ne d"Amlhyi.a Ang,l;) étaient Edobo
et Adusuaz.o ('zJ, Les terrltoires
Ouest
d:u royaume seront petit
à petit occupés aVec la création d~s villages d'Atweabanso, Awia-
ne, (H a l f - As s i.n L), Met ik a, Gy awu e "
A1a man tua J pe, Mpf a s '-m ,
Enzemet[a~u, Mangyea, Efasu et Avolefnu. Dans la deuxième moi-
tié du XIXè siecle, la mi,gration Aduvol€.
étend le territoire
des Nzema' sur la rive ~Iord de la lagune Dwenye.':· .'_ ... où. leur l.iinite
avec les sarlwi se situait
erJtre
Mowa et Eb:u~enda (3).
b- Les villages crées pour des raisons stratégiques
et militaires
Le système de défense du royaume Nzema était simple.
Urle
armée de métier n'existait pas. Chaque village constituait en soi
une réserve de guerri ers.
Les Bel enigbunl i nkyi -kyi étaient pour le
Belemgbunli kpoledes safohyerllE;,(chefs guerriers) à qui il pouvait exiger
des hommes pour les besoins d'une guerre quelconque. Un homme ca-
pable de tenir une arme
n'échappait pas au devoi,r de défendre
le royaume.
En cas de di.fficul tés graves,
les femmes val ides pou-
v.afentêtre amenées à faire de
méme,- Awulae Amihyia Kpanyinli 1 pendant
( 1 ) Ack a h (Y. J ..l op . cft. p.2.
( 2 ) Amihere Essuah. Mekaky~ bie II p. 16.
(3 ) Enquéte auprès de Nana
Kofi. Alexandre.
Annexe 24.
Note
: Le dernier vi 11 age aduvoll: à l'Ouest
éta i t Ebuenda
ta.nms que le del'nier v.illage anyi. sanwi
à
l'Est
était
Mowa.

- 222 -
les guerres
contre
l 'E.gw,üa
n,'a
pas hé.sHé, à envoyer
les
femmes
au front. 'M'ais
d'ans
l 'hi.5toi:re guerrière du royaume
Nzema,
cela
ne s'est produit qu'une
s.eule
fois.
La. ta,ctique
militaire uti.lisée
é ta H
sem b l a b l e à cel l e d'e
t 0 u s
les Eta t s
a kan.
Les
a r mé e s
se
composai.ent d'une avant-gard'e,
d~'une arri.ère_garde, d'une aile
g a u che et d" u ne a iJ e d'r 0 i te.
L' a r Illé e
sur
l e t e rra i n pre n ait
d'one
l a forme
d" une croi.x.
Les
Belemgbunl i. nkyikyi avai.ent eux-mêmes des Safohyenl e
à leur serv.i~ce. Certains de ces.§.@l'élTigtiunli.nkyikyi étaient de
,grands chefs mil.itaires appelés safohyenle mgbanyinli.
Il s étaient
chargés en
temps
de guerre,
de
commander les colonnes de
l'ar-
mée.
Le
Bel e mg b u n l i
k pol e à
son se u l niveau,
pou v ait al i -
g n e r
une
a rm é e d' env i r 0 n mil l e ho mOle s
(1).
Benyi.nl i
était
le
noeud
central
du
système de
défensé.
Il
devait être défendu
par tous
les moyens en caS de
danger,
car c'était là que se
trouv.ait
le
Bia
Kpole,
le Belemgbunli
Kpole,
et où
était
stocké
l'essentiel
des
armes
et des mu-
nitions
de l'Etat.
Benyinli
était
en
tant que capitale,
le
poi.nt stratégique de
la
plus
haute
i.mportance dans
le royaume.
Il
occupait une position géographique central
sur le
littoral
du
pays,
de sorte que,
v.enant du
Nord',
de l'Est ou de
l'Ouest,
il
fallait
vaincre au moins
la moitié des
armées avant de
l'atteindre.
Lesbelemgbunli Kpole
ravitaillaient régulièrement
les~afohyénle chargés de surveiller les li.mites du pays en
vivres
et en muni,tions.
Les
armes
d~ns les temps anciens
é taie n t
des
arc s
( a d al
et des
sa g a i.e s
Ca th:».
Les
con tac t s
avec
les marchands
européens ont donné
une
place de
plus
en
plus grande aux mousquets et aux canons.
( 1)
Mer e di th
CH.)
0 p.
Ci t.
p.
63 - 6 4 .

- 223 -
SCHEMA DE LA TACTIQUE MILITAIRE DU ROYAUME NZEMA
,/\\ ...-/'- ./"-..-/'- .A
/ ' //\\
/'\\.
/ \\ /\\
lA Î\\ ~ ~;\\
1\\ Il /\\ / \\ /\\
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V\\ /\\ / A /1
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.,
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X
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( ) ( ) O
0 0
OOOc)O
Avant-garde
Arrière-garde
Aile gauche
Aile droite

Il'',
Nord
SCHEMAtPNTRANT LA POSITION CENTRALE DE BENYINLI
SUR LE LITTORALE DU ROYAUME NZEMA
""
N
N
/
~st
Est
Avo1ej!nu
Sanwoma
Notice explicative
OCEAN ATLANTIQUE
,
Sanwoma
Vi 11 age à l'extrême Est
du royaume Nzema
Avole nu
Village à l'extrême Ouest
du royaume Nzema
.rJ71777777>
Capitale: Benyinli
posltlon centrale sur le
, ittn\\";l.'~ ril] nrlVS Nzemrl.

- 225 -
Des v,i11ages-frontièf.es,,~.à,l :t;:st' 'au',NlJrd,'.et à l'Ouest ont
été, erées.·sur les,ordres'de? BelemgbUnli 'Kpole afin d'assurer
une me fl 1eu r e d'é f en s edu r 0 y au m'e.
Sanwoma sur la rlv.e Ouest d'e l' Ankobra était un vi 11 a-
ge stratégique crée pour servir d'e poste fronti.ère.
Les
Bèlemgbunli Kp61e y postaient des guerriers afi:n de prévenir
t 0 u t e a t t a que d" li ne a r,m é e e n ne mle.
Le s'voy age urs qui arr i va i e nt
de l a r ive Est d'u f leu ve é t aie n t
fou U lés e t que s t ion nés pou r
s'assurer qu' iJ s ne constitua fent pas un danger pour la sécuri-
té du royaume. L'appéla,ti.on SanWoma expri.mèl 'idée que seul
l'a i.r 0 u - lev. e n t
peu t
pas s e r à cet en d'r 0 ft san s ê t r e vu n i
questi.onné
{.saa anwoma ala na yapë
az·ule ne m:>'J
be miza ye
edwf,ké J CU. Pend'ant le règne de
Kaku Aka, ~ 1a survei 11 ance
à Sanwoma est d~venue plus stricte parce que la présence bri-
tannique d'evenait d'e plus en plus grand'e. Même les Nzema qui
voulai~nt se rendre à Bo1:>fo (.Axim) d~vaient au préalable ob-
tenir la permi,ssion de Kaku Aka.
Au Nord', la forêt servait de limite naturelle avec
l'Aowin et le Wassa. L'absence d'un grand cours d'eau dans
cette zone tampon entre Nzema, Aowin et Wassa rendait sa sur-
ve i 11 a nc e d'i. f fi c i le.
El l e é tait a p pel ée " Nz eman e e Mb a s i a
Ewene"
(2).
Le nom Mbasia désignait pri.ncipalement les popula-
tions vivant d'ans la z·one frontal ière du Wassa de l 'Egwira et de
l'Aowin. On retrouve ce terme dans l'ouvrage de Van Dantzig.
"On négocia avec les chefs d'Egwira afin qu'ils autorisent
les gens d'e Bassia à venir commercer. Cette région étant la
plus ri.che en or et proche du comptoi.r"
(3). Les heurts entre
( 1 ) Amihere Essuah. Mekakye bie
LII p. 7.
(
( 2 ) Lbid. p.
79.
( 3 )
Van Dantz.i.g.
Les Hollandais.sur.la·côte de Guinée à l'épo-
que . de l' e s sor de l' As han h
e t a'u 0 a h0 me y 1680 - 1 740. p.
19 .
Note: Mbasla est
la zone charnlere entre l'Aowin,
le Wasa
eTI'Egwira.

- 226 -
Nzema et Mbasi,a dans
la forêt étai,ent fr,équents.
Awulae
Amihyia Ang)1J
charge s,ori sa.fohJ1~nl.e, Amihyia Bi 1 e de l'abusuan
Aianwul ~ d'e créer un v,iJ 1 age au sommet d" une coll ine si tuée dans
1 a forê't.
De 1 à,': l es gue'rri,ers
observa ient l' intéri eur des
ter-
res.
En cas d'e'mouv,ements d'e troupes ennemies,
ils
informaient
le Belémgbu~li: Kpdle ai:nsi que les 'Bé'émgb~riliNkyikyi des
d'es v,iJ lages, v.oi.sfr)s d'e Nuba,
Awiebo,
EtikËbo
II,
AyinaseË et
Basak e,.
Le, vjJ 1 age
sel' 'l,a n t
d'e
po ste d"ob sel' 'l,a t ion crée
par
Amihyia
BiJ e et s e s h 0 mmes
sera appel é Am i hy i a
Bi le Bokazo(l )
(sur la c,olli:ne Amihyia
Bile).
Les populations des royaumes
situés au
Nord qui
se
rend'aient à Benyinl i. pour commercer,
étaient surveillée~par
1 es gue l' r i.e l' s
d'e ces v. il l age s ci - d'e s sus
no mm é s.
Bas a kE. par
exemple
a été crée pour
appuyer le rôle d'Amihyia
Bile Bokazo.
L'appél:lation BasakE. v.i.ent de
l'expression "BE sia
ÜE"
(ils
v e i lIe n t
1 àJ .
L'Ouest du
royaume Nzema était particulièrement sur-
ve i lIé à
cau s e d'e s
co n,fl i t s
a v e c leS a nwi.
Les a rm é es
San wi
malgré les patrouilles permanentes des guerriers
nzema,
parve-
nai'ent à
pénétrer
le territoire de ce côté.
Les
Nzema conçoi-
ven t
d'o n c l ' id'é e d'e
t l' ans f 0 rm el' En ken y i a w0 man env i lIa 9 e s t l' a -
té 9 fq u e.
Sur l' 0 l' d re d'u
Bel e m9 bu n 1 i
Kpol e,
les
hab i tan t s de
ce village se
transportent sur la rive Est de
la rivière
Anyeko.
Les
s'a'fdhyenlé kyéna et H:>ba
sont dépêchés
à
Enkenyia-
woma
aV,ec pour mission d'e patrouill el' l e I ong
de
la
Tanoé.
La
stratégie en question
sera dénommée nahwea
t:hane" (le
piège de
l 'abusuan ah:wea j.
Enkenyiawoma prendra
par la
suite
à cause
d'e ce plan miJUai-re le nom d'Atweabilnso
Ce village
n'a jamais
'été une anci:enne
li,mi.te avec
le Sanwi contrairement à ce que
periseHériri:étté Diabaté'(2),
(1) Amihere
Essuah.
Mekakye bie
III
p.
80.
( 2)
Di:a bat é
CH ~J
op.
c it.
p.
556.

L'i,niti-ative. en,.vu.e d.e 1 'accr.o,i.ssement de
la popula7
tion
d·'Aw.ian.epour une d'éfense plusef.fi.cace de ce village,
est v'e n·u e d' Aw u l a e Nyan z u Aka q u L a d:e ma, n dé a u x sa f 0 h yen l e
Ayebie Amihyi:a,
rhyfman, Ahi lU,
AkaAmon Ari.z-i,
Banwoto
Tendenl e, SiJ e Kpanyinl t
et Fkpanyi. Ekyi de
s' y établ i r avec
leurs
hommes (1).
Les Nzema s'étaient rendu~ com~te qu'en dépit du "pi~~
ge" d'A~weabanso"la distance qui:sdp.arait ce (illage de la
TanQE
et de la lagu~e Dwenye dem~urait grand~. Le Belemgbunli
Kpole ordonn.e la recherche d'un site à ·mi-d'istance et de la la-
gune et du fleuve Tano~ . Uri~~f6hyérile est charché de le trou-
. (e r
pour y imp 1 an ter un v.i l 1 age.
Les
Nz.e ma a p pelle r 0 nt ce viI-
1 age
stratégique Awi.elif. sua ou AW,iane,
c' est-à-di re le dernier
( i lIa 9 e c Ôüe r I e
plu s à l' 0 u est du p a y s
(2).
La création. d'Ekpu et d'Awiane est liée aux guerres
du
royaume
nzema. contre 1 e Sanwi.
Le
s~f6hyénl e Mel ekyi Ezoa
et ses ~ommcs secondBient les troupes du s~f6hyenle d'Awiane(3).
Le site d"Ekpu
n'a pas
été choisi au hasard.
Il
est au centre
de
trois rivi,~res. Awle Ekpu Ekyi à
l'Est, Azule KE.latunli
à
l '0 uest et Az u le Ale hia 1t a u Nor d,
ce qui
r end
l a p ris e du vil-
1age d"Ekpu par une
armée ennemi.e di,ffi.cile.
Si
des envahisseurs
tentent d'e pénétrer
le
pays Nz·ema
par
l'Ouest,
l'armée d'Ekpu
e mp ru n te un
ra c cou r ci. qui
con d u i t
à l ' e mb 0 u chu r e de
laT an 0 E
pour fermer toute possibili.té de retraite à l'armée ennemie.
Cette
tactique a été payante pendant
les
conflits du XVIIIe
siècle contre
le Sanwi.
L~s Nzema 6nt eu au cours de leur histoire à livrer
d~s guerres contre des
royaumes voisins.
Ces guerres entrai-
ent daris
lé concert dés
stratégies devant concourir à main
(1)
Ackah
(Y.J .J Op. cit. appendi x 15 p . 1 .
(2)
Arnihere
Essuah.
Mekakye bie
II p.
27.
( 3)
[d e m.
Me k a k ye b te [LI.
p.
148 .
Diabaté
(H.)
op.
c f t . p .
629.

tenir
la
pleine souveraineté de l'Etat ,Nzema.
Les
guerres
-
-
contre l 'Egwira,
les affrontements au XV][e
siècle avec
le
Sa n wi
et
les
lut tes con tr e lac 0 n pa g nie
ho 1 1 and ais e en t rai en t
tout à fait
dans ce cadre
là.
Les guerres
des Bel~~gb~nli
Kpole
qui
ont précédé Kaku Aka ont été essentiellement défen-
sives .NVanzu Aka en attaquant Assini
et en menant une campa-'
gne militaire contre
les
positions
hollandaises d'Axim en
1825,
voulait contenir la concurrence commerciale d'Assini
,
faire
face
à l'expansion anyi
dans
la
zone aurifère du
termi-
nal
de
la
TanoL,
souvegarder
la posItion de
Nzemacomme
inter-
médiaire privilégié du
traffic de
l'or avec
l 'i,ntérieur dans
le Sud-Ouest de
la
Gold Coast,
et contrecarrer les vélléités
impérialistes
de
la
compagnie hollandaise
(1). La preuve
de
cette politique défensive est qu'en dépit du
succès
total
de
son expédition de 1825 contre les Hollandais ,d'Axim et de
l'occupation de
Princess
Town
(Kpulisi),
Vanzu Aka
ordonne le
retrait de ses armées.
La
politique extérieure des Belemgbunl,i
Kpol e qui
0 n t
p'ré c é'd é K'a k u ' Aka a uni que men t
con sis té à mai n t e -
ni r
l'indépendance de l'Etat Nzema
(2).
Toutes les
guerres
qui
ont eu
lieu avant le règne de
Kaku
Aka
répondaient à cet
objecti f.
(1) Ackah
tV.J.)
op.
cit. 'p.
b8-89.
Note:
La'volonté de
Vanzu Aka de maintenir
la position du
royaume~lzema comme intermédiaire privilégié du traffic
d e l ' a r a v e c l ' i n té rie ur,
pou rra i t
ê t r e, l ' u, n e des
rai son s
qui
expliquent'la
détérioration des
rapports entre Nzema
et Wassa
pendant
les dernières années
de
son
règne.
Ackah
(V.J.)
op.
cit.
p.
88-89.
Voir,aussi
P'i-erluigi Valsecchi
:Jp. cit. p. 523.
(2)
Note:
tn guise d'illustration,
Vanzu Aka
s'est 0prose a
T'iTlitiative de cape Coast Castle
de
réinstaller dans
le
fort Apollonia _ l'ex sergent du
Royal
African':Corps
du
nom
d'Ennis
que Maclean a mandaté pour
réoccuper le poste vaccant
a Benyinli.
CO ~67!131
Maclean
to c6mmitte 28 th March
1835.
Valsecchi
(P.)
op.
cit.
P 523-524.

- 229 -
c-Guerre contre,l'EgvJira
La guerr'e contre l' E9vJi ra
est l a
première
que les
Nzema
ont livré contre un royaume voisin.
Elle date du
règne
d'Amihyia Kpanyinli
1.
Le casus-belli
est parti
d'un
fait
très
banal
d'après
les
traditions
orales.
Au temps
du Gouverneur
portugais
Dom
Françisco de Soto'Major,
les documents
écrits mentionnent une
guerre entre Jumore
(Adj)m~lJ) et Abuma (1). Les populations
d'Axim et les
soldats
portugais
ont assisté Jumore
pendant
cette guerr'e.
L'interprète de Valkenburg du
nom de Francisco Nao
qui
a assisté a l'élaboration de la dédication de Jumore en
165U, aurait été temoln de la dite guerre qui
n'est autre que
celle qui
a opposé Nzema a l'Egwira d'après les traditions ora-
les.
En effet,
l 'emplaoement de Bumas
(Abuma)se situe sur le'
territoire
Egwira.
S~r la carte de Guinée datant de 1626 extrai-
te de
l'Atlas
"Gerardi
~1ercatoris" (2) la cité de BUr.1as est
juste au
Nord
de la
région d'Axim zone qui
correspond au
pays
Egwira.
La guerre entre Jumore et Abuma,
aurait interrompu
le
commerce autour du fort San Antonio au
moment de
la présence
portugaise a Axim (3). Des sources hollandaises datant de jan-
vier
1731
relatent que plusieurs
années
avant cette date,
les
populations
de Cabo
Apolonia
(Cap Apollonia. ; Benyinl i)
et
celles
de l 'Egwira ont eu une série
de
différends
qui
a entraî-
né des
effets
négatifs
sur le commerce
(4). Au sujet des rai-
( 1 )
Van
Dantzig
(A.)
"Juridiction du
fort Saint Antoine
d'A x i m, ".
Re vue Fra n ç ais e d ' Ou t reM e r
tom e l,X VIn 0
24 2 - 3
llJ79,
p.
230.
( 2 ) Carte de la Guinée, extralte de l'Atlas "Gerardi Mercatoris".
Voir Supra p. 8 2 . ' ,
'
( 3 ) Van Datz'ig (A.) "Juridiction du fort Saint Antoine d'Axim"
Revue française d'histoire d'Outre tler tome LXVI

242-3
p.
229.
( 4)
3 09 \\.) i c
12 6 min u tes
0 f
El
t~ i na Cou ncil 24 - jan vie r 173 1.

- 230 -
sons qui
ont motivé cette gu,erre,
les
traditions
orales
racontent
qu'n chef eg\\,ira dU'villa1e.
d'
Amankolaso a épousé une semanli
(singulier de
Nzema)
originaire de
Kekame.
Cette dernière
s'a pp e l a l t fi g u ma Adj o.
Elle a eu une n fan t
a v e c ~1 e ale che f
d'Amankolaso.
Quelques
femps
après' son
accouchement,
elle
re-
vient à Kekame
pour soigner son enfant qui
était atteint de la
varicelle. 1',1alheureusement,
son sejour s'achève par des que-
relles aveé un habitant du
village '(1).
Informé de cela,
Mea
dépêche son kpJmavol~ auprès de Ktma BË.tu beleMgbunl ide
kekame.
Dans
son message,
il
exi'~e que celui qui a osé cher-
cher noi se à son épouse Nguma Adjo soit déca pi té.
Le singu-
lier collis devant être expédié à Amankolaso.
KEma
BEtU
répond
que Mea lui
demande l'impossible, mais qu'il
est en revanche
disposé à réparer le t6ft f a i t à
Nguma Adjo avec de l'or. A
nouveau,
Mea charge sari
k~Jmavdl~ de signifier à KLma BEtu
ou'il
refuse de
revenir sur sa
décision.
Le Belemgbunli
Kpole
informé,de l'af-Faire,
ordonne à Ktma
Bl'.tu
de ne pas
satisfaire
les
exigences
de Mea, mais ajoute que
~i ce dernier demande de
l'or en guise de
réparation,
KEma
B<.tu
ne devrait pas y
faire
appas i ti on.
Voilà
le casus-belli
qui
a fait
éclater la guerre en-
tre
l 'Egwira et le royaume
Nzema.
Au moment où
ces
évènements
ci-dessus relatés
se dérou-
laient, Mea tenait informé son souierain'à Bameang~.
La
ralson
profonde de ce conflit pourrait être
la
vo-
lonté du
roi
eg\\,i ra de bri ser la
posi tl on de Nzema comme
i nter-
médiaire privilégié du
trafic de
l'or entre l'intérieur
et la
Côte,,'mais aussi
de
récupérer d'anciens
sujets qu'il
a perdu
au
profit de l'Etat Nzema.
Les
populations de Kekame étaient
justement des migrants
venus
du
royaume
Egwira.
Les affronte-
(1)
Ackah
(Y.J,)
op.
c i t . p .
85 apoendix
13.
Amlhere Essuah. i'1~~~~j~U. p.
36-37.

- 231 -
lT.ents entre l'armée nzema et l'armée
egwira ont eu
lieu
près
d'Aziema.
ïl
y a
eu
beaucoup de pertes
humaines
de
part et
d'autre.
Les
corps
se décomposaient à même
le
sol
parce que
l'intensité des
combats
ne permettait pas
de
les
ensevelir.
Le champ de batailie fut appelé ~.10wulenu (1).
MciwUle signifie
,
os
et ~, dans. la traducti on li tté-'
rale I~owulenu
est "dans
les
os"
mais
il
revient à dire le
lieu des
squeleit~s.
Awu(ae Amihyia
Kpanyinl i
L pour soutenir l'effort de
guerre a demandé aux femmes
d'aller combattre
au front
(2).
Il
a sol l i c. it é é gal e men t
le. con cou r s d'e s Be t i. b e
( 3)
e t
des
E.valoE. d'Axim.
Au
prix de combats acharnés,
les
Nzema
sont parve-
nus à
repousser l'invasion egwira
_ (4.).
(1)
Ackah
(Y.J . .)
op.
cit. appendix
13 p.
5.
en Amihere Essuah. Mekakye bi e III p. 40.
(3)
Enquête
auprès d'Egya Bile Kaku.
Annexe
6,
p3 G.3
Note:
ces
betibe habitent les
v.ill ages
actuel s
~bËnu. Aweanzinli, Akonu, Kamgbunli et Azuleloanu.
(il)
Note.
Les Nz·ema appellent les
Egvlira. du
nom d' Egila.
re5ra isons
profondes de
l a guerre
entre Nzema et le
r 0y a ume
E9 wira no u s l' a von s d'i. t
pou rra i t
ê t r e l a volon-
té de s che f s
E9 wi ra
de me t t r e f in à
l a
po s it ion de
l'Etat Nzema comme
intermédiaire du
trafic
de
l'or entre
l'intérieur et la
côte.
C'est probablement dans ce des-
sein que
les
Egwira ont accepté que
les
portugais cons-
truisent en
1623 le fort
Duma qui
était situé à environ
20 km au Nord d'Axim. Les Egwira ont aussi
permis que
les
Hollandais construisent le fort
Ruychaver en
1654.
N.B.K.G.,
81,
Valkenburg
1659.

- 232 -
d.- Les .premi:ers. 'aqrontenien,tsavec le SiinVii et la
lUtte cOntr.el'{mpéfi.aTfsme h.ollandai.s
Les premiers conflits entre Nzema et SanVii datent
du XV.IlLe si.ecl'e. Des escarmouches se produisent déjà du
temps d:es
règnes d.·'Aka (.soin d'u Sanwi. et d'An) Bile Aka (1).
Les trad'iti.ons orales Nz·éma expl i.quen·t ces premiers conflits
par l '~pparition d~s négriers sur la Côte (2).
Le commerce d~s esclaves s'est développé en effet au
XV].lle siècle U,). Van Dantz·ig montre qu'après la construction
du fort .Apollonià "
Nzenla est d:evenu un centre important du
commerce des esclav.es et de
l'or (4).
Les gue r r i.e r s
nzema . qui pat r 0 uil lai e nt 1e l 0 ng de l a
lagune D'lel)ye et vers les plages d"Assi.ni-Mafia, faisaient
pris 0 nn i.e r s les su jet s d'e l' Et a t San Wi. qu' i 1re ncon t rai en t •
Les Anyf de leur côté, agi.ssai.ent de la même facon.
Ce problè-
me sera à l'origi.ne du
différend_.
entre Amihyia
Ang?l::> et le
roi du Sanw.i. Amon Nd'ufu Kpanyi
(5). Les Nzema vont réagir en
créant les vi.llages stratégiques d'Atweabanso,
d'AVliane et
d" [k pu.
(
Vers 1762, le conflit prend une proportion plus gran-
de lorsqu'Amon Ndufu Kpanyi. menace de déclancher une guerre ou-
(l)
Furley Collection Journal
n° 48-16 avril
p.63.
(2) Amihere Essuah. MekakyebieIL p.
16.
(3) Van.Datz.ig (A.,) Dutch documents' re'latintothe.Gold Coast and
theslave·coast."'1:Oastof GUlnéa 1680-1740. Part II.
El
Mlna
March 1726.
Rodney
(.W.)
"The.Gold' Coast"
i.n.theCambridge history of
Africa vol
4 frOnl C 1600 to
1790 p 321.
(4) Van Datzig (A.) "The d'emarcation of the southern section of
the b0 r de r be tvl.e e n the Go l d' Co a s t and 1vo r y Co a st" .
In colloque inter-unjversi.taire Ghana-CI 1974, p. 635.
(5.1 ,/ic 928,5
Décembre
76'1'.

- 233 -
verte !:oiAtr\\îl,~ia
Ang:llJ r·efuse d'e l·ui .liv.rer les refug.iés Betibe.
Le d'épart d'es, Beti.be d'e la lagune Dwenye facilitait;·
les
incur-
sions d'es guerriers N'zema en territoi.re Sanwi.
L ' i.n s écu r i.t é d:a ns l a que l les e s su jet s vi va i en t, exp l i -
que aisément la d:étermination du roi Sanwi. Amon Ndufu Kpanyi
pour mettre son projet à exécuti.on,
s' all ie à tous ceux qui ont
à se plai.ndre d'u'Belenigburili'Kpole Nzema.
Il
s'agissait prin-
ci.palement d'es Holland'ai.s, d'es Egwi:ra et d'es Wassa. Amihyia
AngjlJav.ai..t en effet occupé la grande forêt qui marquait la li-
mi t e a v.e c l e Wa s s a (. n. Les ra ppb r t s ho s t i 1es en t r e Nz e ma e(,Was sa
é taie ntan c i.e nspa r c e que 1es p0 pu lat i on s de J um0 r e a vaie n t
pris
la·mauv.ai.se 'habLtud:e d'e d'épouiller les marchand's du Wassa
Ad'a III (.2). Les E 9wira eux n' a va i.e nt pas 0 u b 1 i é l' é che c deI eu r
expéd'Ltion contre Nz.ema. Quant aux Hollandai.s,
ils espé,raient
mettre fin. à la concurrence commerciale anglaise grâce à la dé-
farte d'es Nzema
(3J.
Le 27 avril
1762, Amon Ndufu Kpanyi
signe un traité
avec Pi.eter Erasmi
1 e Di.recteur Généra 1 de la Compagni e des
1nde sOc c id'e n t ale s (.4.).
Env 0 ici 1es cl au ses
:
1- Une fois Amihyia Kpanyinli. vaincu, Amon Ndufu
Kpanyi. placera Cap Apollonia
sous tutelle hollandaise.
2- Les Hollandais pourront à leur guise bâtir des
.forts·sur·l il noùvell e dépendance du ro i Sanwi.
( 1) Ac k a h CV. J . J op. c it.
p. 5 .
(2)
Wic
(OC)
12, 25
Novembre
1656.
(3)
Van Dantzi.g (A) "The d~marcation of the southern section
of t'he bord·er.between the.Gold'Coast and.Ivory Coast"
in
colloqu~inter-universi.taire
Gh~n~-Côte d'Ivoire,
1974,
p:-b35.
(4)
Wic 928,
29 AVl'il
1762.

- 234 -
3- Amon. Ndufu 'Kpanyi recev;rades redevances sur
chaque fort qui: sera bâ.ti . .
Ami.hyi.a Ang~l~ ne reste pas inactif,
il parvient à
rallier à sa cause les Wassa et les Egwira en les assurant qu'il
rev.i:serait les d'roi.ts qu'il:
percoit·
sur leurs achats à Cap
Apo ll.~.ni a·. Le d'a ngel' qui. pes e sur l e 1'0 y a ume n' est pas pou l' au-
tànt écarté parce que les Sanwi: et les Hollandais ouvrent simul-
taQément les hostU {tés pOur contraind're les Nzema à se battre
su~ d~ux f~on.ts. Tandis que les premiers attaquent le pays par
l'Ouest,
les second's l'attaquent par l'Es't;:
Henriette Diabaté qui. se fond'e sur les informateurs
d'Ekpu écrU qu'''Lls'mentionnent une batai.lle au temps
d"Ami:hyia Kpanyinl i. où les Nz·ema seront exterminés. Beaucoup
pa~mireux seront tués d~ns la lagune et tous les rescapés se
noyèr.ent d'ans la rivière AlehialE
" CU. Nous pensons qu' il
s'agi.t là ·d"un.e erreur pui.sque les i.nformateurs d'Ekpu préci-
sent que les rescapés Nzema revenaient de la guerre de Bianu.
O~ la guerre d~ Bianu ne date pas du règne d'Amihyia Kpanyinli
'mais bi.en d'u temps de Kaku Aka. La guerre pendant laquelle les
Sanwi. ont tué Boa Renya opposait At?kpJla roi du Sanwi à
Nyan~u Aka, Bele~gbünli K~ole du royaume Nzema. Boa Renya qui
le premier s'est i.nstallé à Awiane,
i.nformait Awulae YanzuAka
sur les mouvements des armées Sanwi
(2J.
En révrier 1830, Van Ingen rapporte que l'hostilité
e n t l' e I-lY a nzu Aka e t At J kp Jl a a dé g é né l' é e n gue l' re. Le Be l e mg bu n l i
'Kp6le N~ema a alors obtenu 400 mousquets contre de l'Or (3.).
La tradition orale Nzema appelle cette guerre kyena-H:lba
Konle
(La guerre de kyena-HJba.l. Les safohyenle kyena et HJba chargés
lU Diabaté (H.) Op. cit.
p.
701.
(2) Ackah (Y.J.) op. cit. appendix 15,
p.
1.
13.) Fur l e y col 1e c t ion j 0 u1" na I l 83 a-1 83 1. En t l' Y for 14 f e bru a l' y
1:830 , p . 24.

- 235 -
par NYa nz·u
Ak ad:e .p a t 1" 0 u i 11 e 1"1 e l 0 ~ 9 de la Ta no t:: .e t
de
la
l a -
gune
Dwenye,
von.ts'allier à AtJkp?la contre les
i.ntérêts de
leur pais.
L'ar·mée Sanwf guid'ée par ces d'eux "trai.tres"
atta-
que
Awiane.
Mais
les
Nzema
parvi.ennent à la
repousser à Fete
Kol:J.
Cette
bataille
sera appelée par les
Nzema/Ndumunli
K'f..wie
(que fi.ni.sse
la PQud:r,e à canon).
Pend'ant leur retra ite,
les
guerriers
a~yi assass i nent Boa Renya qui se trouva i t dans son
campement à
l'Ou'est d"Awiane.
Le lieu du crime fut
appelé Aboa.
Le safohyenl ed" Awiane obtient du
Belemgburil i
Kpol e
l 'accr,oissement
des effectifs de son armée afin de
porter
la
guerre e~: terri.toire Sanwi..Lorsque l'armée nzema arrive en vue d'Assini~
i~afia, les guerrier's anyi et leurs alliés essuma se' refugient
sur
la
ri'le
Nord' d'e
l a pet i te
lagune du
vi 11 age.
Le safohyenl e
Nzema
partage
son. armée en trois
unités.
La
première unité creu-
se une
tranchée dans
l aquell e ell e se di ss imule.
La
deuxième uni-
té fait mine de
repartir pour Nze~a. La troi.sième unité fait
sem b l an t
de s e s ais il" du
b é t ail
qui. se
bal a de dan s
l e v i l l age.
Les
anyi
et
leurs alliés essuma
reviennent
vers
Mafia,
assurés
de vaincre
la
troisième unité de
l'armée Nzema
grâce à leur su-
périorité
numéri.que.
Le
reste de l'armée
Nzema
les
prend en
te-
nailles.
La défaite des
Essuma et d'es Anyi
est à
l'origine du
Nd'a n e d'e
Ma fia
"M e
ka
Ma fia
a sue n z i."
(1).
Avant'même la création de
l'Etat
Sanwi
au
XVIIIe
siè-
cle,
les
Nzema
étaient souvent en guerre contre
leurs voisins
Essuma
(2).
Durant
le confl it entre Ami hyi a Ang::>l j
et Amon
Ndufu
Kpanyi en
1765,
l'armée hollandaise tente avec
l'appui
de son
art i l 1er i.e
de
pas sel" l' An k0 br a,
mai s
les gue 1" 1" i ers
nz e mal u i
0 P -
posent une
si. farouche
résistance qu'elle
rebrousse
chemin.
(1)
Amihere Essuah.
Mekakye
bie
II,
p.
21.
(2)
Doc 6,
Otto Friedrich Groeben,
1694. Groeben's
account
ofhis
voyage
to Guinea,
B~rbot 1688 Letter 3 in Jones (Adam).
Brandebutg
sources
for west african
history
1680-1700,
p.39.

- 236 -
Meredi.thd.écrit de très
belle~·man.i.ère cette bataille,
"The 'dutch .crossed Ancobra
riv~er,'\\~hich for·ms the easterl\\
b 0 u n d'ar y 0 f Apollo n i ad 'w h ic h a co n·s id er a b 1 e for ceE u r 0 p e ans
as"well
as
natives ,wi th
a few,. art ill ery,
and' were soon oppo-
s e d' bY the
a pollo n i. ans,
a t
the
h e a d' 0 f
who m wa s
the k i n 9 •
A b a tt 1e wa s fou gh t,
wh i c h ter min a te d" wi th
the de f e a t
0 f
the
i..nva,d:ers, ,who 'were obI i.ged' to
recross
the river with precipi-
tation,
leav.ing
behing them, thei.r fie1d'-pieces,
which
(it is
reportedJ
are carefully preserv'ed' by Amoni.hier's
successors
as a trophy
of. the vi,ctory"
CU.
D'a p r ès P.
Val sec ch i,
cet te
a tt a que ho lIa n d ais e de
1'765 a défi,ni.ti-v.ement moti.v.é les
N'zema à solI iciter auprès des
A~glai:sla con,struction du Fort Apollonia
(2).
Les
d'iverses tentativ:es
des marchands
hollandais pour
mettre fin. aux activjtés des
interlopes en ,Apollonie ' (3)
a été
depuis le XVIIe siècl~ sOurce d2 conflit entre la compagnie hollandaise
'-
.. ,' -'
.
~ et les Nzema. Les Nzema ont provoqué la fermeture du comp-
,
t04.r hollandais
d~ Jumore à cause du'mauvais comportement des
représentants
de la
Compagnie
Ernsthuys et Memel
Corea vis
à
v.i.s d'e la
population
(4).
La compagnie hollandaise considérait que
la
côte en-
tre El 11ina ',et Cap
Apollonia, lui
appartenait.
En Août 1687,
Joo s t
Va n Col ste r r a p p 0 r t a i.t
que
1e s r e p r. é sen tan t s de laC 0 m-
pagnie Hollandaise se saisissaient d~s interlopes et emprison-
nai~nt au besoin les hommes des navires étrangers. Un certain
Jan Palliot a subi
ce traitement
sous
le directeur hollandais
(1) Meredith (H.) op. cit. p. 64.
(2)
Valsecchi
( P.J
0 p.
c i t. p.
523.
( 3) ,) i c 831,
54, \\~ i c 7 ;.,oû t
1684.
( 4 ) 88 Municipal archives Rotterdam 1262, attestation C.

d'A x i m Van e n b u r g: CE).
Pou r
d'on Der d'e s bas es' j uri d i que s à 1 e u r
prétention de
propri.étai.res dul ittoral
entre
El
Mina et
Cap Apollonia"
les'·marchands hol1and'ais ont élaboré la juridic-
ti.on du
fort
Sai.nt Antoine d'Axi~. Ils ont exagéré à cet effet
j'extension géographique ~e cette juri~iction alors que leur,
i.nfluence était contrebalancée à Jumore par la
Compagnie Sué-
do i se (2).
Au dé but d'u XLX è s i:è c 1 e, E.zo a Ek yi
mè n e des
rai d s
successifs contre les
villages
Sanwi. d'Aby,
d'Adjuan,
de Beanu
aiQsi
que contre Assfni:-M'afia
(.3), ma'lgré le traité de paix que
le roL Sanwi Asem.ia Dehee. a conclu av.ec Arnihyia Ang:ll, '(4).
"Laa Ekyi d'Lt~on,,\\(oulai.t recupérer d'es sujets Nzema qui
s'étaient refugi.és à Assini. avec le consentement d'AtJkp:Jla
(5).
e- Atcrothagé~àvetles Mbà~fa
Dans
la grande forêt qui servait de
l imite naturelle
entre l' Aowi.n, 1 e Wassa,
l' Egwira et Nzema,
l es escarmouches
étaient fréquentes entre chasseurs de ces Etats
mais
n'aboutis-
saient paS en guerre ouverte.
/.es Aowi.n et les
Nzerna dit-on en
vertu ~'un amd~le étaient d~s alliés de longue date (6).
(U
Jones
CA.) op.
ci.t.
p.
4;
doc 5;
Zureich
263-4.
(2)
Van Dantzig(A.J
"Juridiction du fort Saint Antoine d'Axirn".
In
Revué Franeaise d'Histoire d"Outre Mer,
tome LXVI
n° 242-3
1979 p.
2 23 -23 5 .
(3)
Firrni.nger - Assi.nee boundary commission.
Enclosure n° 3,
Textes
renotés 2
Avril
1884.
(4)
Wic 981,
26, Octobre - 1776.
(5J
i'iouezy
CH.)
op.
cit.
p.
57.
(6)
Diabaté
(H.)
op.
cit.
p.
489.

- 238
Cepend'ant avecl eWas'sa.,
il
ne
fallut
d'e
peu que ces escarmou-
ches d:égénèrent en confl'U grave, 'Lens
l a fin
du règne d' Awul ae
YanLu Aka.
L'issassinat d'un, Wassa par des guerriers Nzema
pro-
11.0 qua
d'e s p ri. ses d' 0 t age s de par t
et d" au t r e.
Ces
ra p p 0 r t s t e n -
d'us entre N~ema et W~ssa vont se maintenir jusqu'au moment ob
Awulae Kaku Aka accède au trône
(U. Nzema s'était depuis le
XVHe si:ècle opposé à l'Etat Wassa Ad'om (Wassa Feyase,)
qui
vou-
lait asseoir
son hégémonie sur
les
royaumes côtiers.
Les
inva-
sions
fréquentes
de
l'armée adom contre
la
côte
ahanta attes-
tent d:e cet,objectif" pol i,tique et économique
(2,).
En effet,
sa
po s ft i,o n d" Et a t
de
l' i n té rie u r
n e
1 u i, p e r met t ait pas
d' a v 0 i r
d'e meiJleures
condUions d"'accès au
commerce côtier.
La
réputation ~'Etat belliqueux que le Wassa Adom
s'était acquis
du fait de ses
ambftfons pol itiques
et commer-
ciales lui,coûtait l'hostilité d'es
populations
de
la
côte. Les
Nzema,molle~taient et d~poui,llaient souvent les marchands
Ad'om qui se
rendaient à Cap Apollonia
(3).
Les traditions orales
d'Etik!bo Il
disent qu'un de
leurs
ancêtres All.O Ny~nra
a crée
un campement dans la
forêt.
Un
jour,
s'étant rendu à
la chasse,
il a rencontré des chasseurs
Mbasia", qui aussitôt lui
on tiré
d'essus.
Avo NY::lnra en souveni r
de
cet
i nci,dent a appel é son cam-
pement Angelako qui
signifie,
je
n'ai
pas cherché
la
bagarre(
mais je l 'ai
trouv.~' (4). Nuba par exemple sera pendant long-
temps
appelé
le
carrefour qui. fait
peur
(nw::lnda m::lJ
Yé-
ezulolEl
justement à cause de sa proxi,mi~é géographique avec les zones
CU Furley collection 20 th july, 1829,31 st december 1829.
En t r y for
2 0 th j u l y 18 2 9 p.
4 4 ~ 4 6 .
Ackah
(Y.J.J
op.
cit.
p.
89.
(2)
Rapport de valkenburg.
Dédication du Haut Ahanta,
p.
49-50.
(3,) 'lic(OC.)
12,25 novel"bre
1656.
Wi,r
(OC • .)
13~ Dédicationde JUlllore 10 janvier 1657. Rapport de
Valkenburg.
(4J
Amihere
Essuah.
Mekakye bie
III
p.
110.

- 239 -
peuplées par les Mbasi.an
CU. Les, Be'lemgbunli Kpole malgré
tout, prena ient des 'mesures afi.n de préserv.er 1a popul ation
des menaces extérieure's.' Ces" mesures de sécurl té furent-ell es
s i d'é f a ïl l a n tes a u p0 in t
que l e ro y a ume Nz e ma de vin t
tri but a i, C
re au cours d'e son histoire d'el'Aowi:n,
d'u Denkyira et de .
l'Asante comme le d'ft l 'hi.storiographie?
fC Le~oya~mé
N~ém~ fut~ildéperidaritd'unautre
?
Des auteurs soutiénnent que le royaume Nzema a été
soumfs à
l'hégémonie
d"Etats plus pufssants comme l'Aowin,
le
Denkyira et l'Asante (2:).
Etud'ions cas par cas;
la prétendue
d'Dmination d'e ces pui.ssances sur le royaume Nzema.
1'- Nzema a-t-i.l
été soumis à l 'Aowin ? :
Kw a me Ye boa Da a ku sou t ie n t que l' A0 win con t r,6l ait les
sources de l'or,
la voie commerci.ale du Nord vers Begbo et sur
la côte en
Apollonie
(3).
Osei
Tutu Kwabena
Asantehene
qui
a regné de 1785 à
1799 parlant de ses dépendances à John Hope Smith alors gouver-
neur en chef d~s ~tablissements Britanniques en Gold Coast,
pré-
Note:
Les Mbasia vi.vent dans la zone forestière sur la 'rive
ëlrOT te du fl eu ve Tan 0 E; • Le pa y s Mbas i. a cor r es pon d à l are -
gi.on de parler pepesa'qui est une mixture d'Aowin et de
Wassa.
Politiquement,
le pays pepesa fai.t partie dllWassa
Feyase. Adum Banso et Dompim Pepesasont des villages
Pepe-
sa.
V,oi.r Daaku
CK. y .JUNESCOresearch projéct on oral
tra-
di.tion nO '3. Wassa Fiase,
p.
1 ; p.
16.
( 2 ) Robertson (G .A.JNotes on Africa . London 1819, p. 77
;
p.
104
; 125.
Wil kS· CI.J : Asan te i n the .~,njn et e e n th. ce n tu r y . The s truc tu r e
and'
evo'lutlon
of a pollt.îcal--oFdel" p.lJS.
.
BOwhch{E.J. Op.Clt.
p.
161)'.
(3)
Daaku,(K.Y.J
UNESCO research project on or'~l 'tradition n° 4
part r, Sefwil\\nhWiâso
and Beklval
p.
Vr:-

- 240 -
tend que lorsque les Angl:a'is ont construi,t
le fort
Apollonia;
il
a
fait
lagu'erre aux'Aowin qui dit-il
sont
les maîtres de
cette région
(.1). Remarquo'ns que cette décl aration prouve que
l'A san te
nec 0 n t r ô lait p a s' d'i r e ete men t
d'u
moi n s, NLe ma.
L'Asante qui. a
soumfs
l'Aowfn à
sa
dominati,on croyait
du coup
contrô'lerApollonie
.. :se d'i:sant que ce pays est une
d'épend'ance d:e l'Etat d"Angye
(2),
alors
qu'il
n',en était rien.
Les Aowin
cQntrôlai~nt effectivement la voie commerciale du
Nord',
passan,t par le Sefw,i. et la'voie commerciale vers l'Apollonie
, v m a i , s
uni,quement en
tant qu'i,nterm~diaires. Ils achemi-
naient
les
produits européens,
fusils,
tabac du
Brézil,
fer,
poud're à"canoD,
cotonnad'e,
mousquets,achetés
au
fort
Apollonia''''~:'
ainsi que
du sel
local
vers
le Nord.
Le
rôle d'intermédiaire
que
jouait l'Aowin étaU facil ité par sa
position géographique
charni.ère entre la côte et l'intérieur.
Les Aowin en échange des
produits
obtenus sur la côte apportaient l'or,
l'ivoire et
les
,
'-..
marchand'ises d'es marchés d'e l' i.ntérieur à Axim et àCap Apollonia
.
(3).
Ce
rôle d'intermédi,aire joué par
l'Etat d'Angye est
l'une des
rai,sons qui. expli,quent la guerre Asante·- Aowin
de
1'11'5.
L'Aowin n'a
jamai.s contrôlé le commerce en Apollonie
proprement d'He. 'Les 'Belemgbunli
Kpole Nzema
laissaient en
réa-
l i,té
un
libre accès à Cap
Apollonia
aux ma rchands
étrangers.
Meredith
écrU à cet sujet,
"The trader
i,s
perfectly secure
in
this
country:
he meets with no
imposi~ions, nor exactions, his
pro p e r t y
i s
i. n n 0 d'a n g e r
a n d' h i s p ers 0 n i seo n s ide r e d sac r e d " ( 4 ) .
(U B0 wd'i ch CE ,-l 0 p. ci t. p. 7 1 .
(2 )
Note
Angye
(Enchi)
était la capitale de l'Etat Aowin.
( 3,)
Note
au sujet des
produits.échangés en.Apollonie
,voir
M;tc"a'lfe
(G. E.) ,Mael eari of the. Gol d Coast and Bretain and
Great Ghana,OocumenLOf Ghana Hlstory
180/-1957.
p.
31.
( 4)
t·1 e r e dit h CH.)
0 p.
ci t.
p.
6 g .
Note
'
Au
sujet de la
liberté de rommerce en
Apollonie ,
vili'r 221 NBKG 85, NBKG 82,20 Avril
1718.

- 241 -
S'i.1
est
prouv~et recQnnu par l~s tradjtions orales
d" Angye que l' Aowi n a annexé' le Sefwi.,
ce n'est poi nt 1 e cas
concernant Nzema
(1).
Les
rois
d'e
l' Aowin aura ient certa i nement
p e r ç u un
t r i,b u tan nue l
e Ueu
d'e s re d'e v'a n ces sur les
a ct i vit é s
marchandes
à
Cap
Apollonia
si Ni::ema était tributaire de l'Etat
d'Angye,
Or
Henry Mered:ith apporte
la
preuve
irréfutable que
les d'roUs sur le commerce en Apollonie
étaient versés
au
Bélemgbunl i, 'Kpole Nzema
;
" j t
is
osul
for every trader to give
the king an annual
gift,
and.prev:i.ous
to his commencing
trade
a regulated custom
is
paid after'which,
he
is at liberty
to tra-
de t 0
a ny ex te n d"
CZ).
De tous
les
royaume,du Sud'-Ouest de la côte d'or,
l'Aowin était l'un des
plus
pui,ssants,
mais
il
n'a jamais cher-
ch é à é te n d r e s a d'o min a t ion sur Nz e ma,
b i e n au con t rai r e,
i l
e n
a fai,t un allié
(3J,
d'e
sorte que ses marchands commerçaient li-
brement à Benyinl i.
C'est en v,ertu de cette all iance que les
~zema ont apporté leur concours aux Aowi,n quand ces derniers en
1'7 1"5 d'é f e n d'a i. e n t
leu r
p a y s de s a gr e s s ion s
as a n te
(4).
Les Bel emgbunli
Kpol e Nz.erua,
n'ignora ient pas que si
un d~nger menaçait l'Aowin, leur propre territoire risquait
d'en être touché.
Cependant en
1823,
le royaume Nzema
s'est dé-
sol id'ari.sé de l 'Aowin qui. parti.ci,pait à une ,coalition
orches-
trée par le Gouverneur Mc Carthy contre l' Asante.
A cet effet,
(1)
Dia b a té
CH.) 0 p.
ci t.
p.
429.
Mbra
Ekanza
(s.p.l op.cit. p. 73.,
Daaku
(K. Y.) UA .historyofSefwi
a survey of oral
evidence".
Ln research
reV,lew v,ol
7,
n° 3,
1971,""" p.
40-43.
(2) Meredith
(H.)
Op.
cit.
p.
69!Lawrence
(Avl.)
op.
cit.
p.
229.
(3)
Di.abaté
(H.)
op.
cit.
p.
429.
(4)
235 NBKG 84
El
r~ina Journal.
Wic
124 - 15 Avril
1712.
21"8 NBKG 82,
17 Octobre
171"5.
El
r~ina Journal.

- 242 -
une d,élégati.on
àow,i.n fqr.te de, cent personnes,
qui
se rendait à
Cap e C0 a s t e a s 't l e s ' est ','.u, i.n ter d ire lep a s s age sur l e t e 1" 1" i -
toire
Nzema par AwulaeNYa'nzu,Aka en. La stricte survei,llance
des
l imU es No 1" d' par les v:i l l age s - f f' 0 n t i èr es est
é gal e men t
à
nos yeux un
si.gne é','i.d'ent d'e l' i.ndépend'ance du
royaume Nzema
v.is
à v,i.s
de
l ' Etat d" Aowfn.
2- Nzéim a-t-il été so~mis à l'Etat Denkyira?
Les t 1" a d'U fo n sor ale s du Den ky ira
1" a con t e nt
que les
Denkyi:r;a'l)ene ont soum,i.s l'Aowin,
l'Assfn,
le Twifo,
l'Adanse,
le Wassa,
le Sef;!i et les
Etats pré-Asante,
mais
n'ont jamais
inclu N'z,ema dans
la
sphère de d'omination
de
leur Etat
(2).
Com-"
ment le Denkyi.rahéne Boa Amposem
(1662-1692.)
peut-i l
avoi 1"
d'o min é
l e
co mmer cede Ha l f - As sin i
à An 0 ma b 0,
s' i l n ' a j a mai s
été prou',':é
que'le Denkyira est d'ev,enu une
puissance sur la côte
comme
l'écrit Daaku
lui-même?
(.3). Le Denkyira a cherché sur-
tout à étendre sa domination sur des
Etats
producteurs d'or.
Il
manifestai,t son
hégémonie, par la perception d'amendes de
gue 1" 1" e,
d'e
tri but san nue l sen ore t
1er e cou 1" sen e f f e c tif s ml-
litaires auxiliai.res
(4).
Tous
les royaumes
que
le Denkyira a
soumis avaient la
réputation d'être de grands pourvoyeurs
d'or
(5-1.
Les tradi ti ons oral es Nzema
n'ont pas
souvenance
d'une
guerre contre la Denkyira ou encore moins de
l'exercice
(1)
CO 2j11
Robef'tson to Bathurst november 27
th
1820.
Dupui.s
(J.)
Journal
of a residence
in Ashantee.
P.
131.
(2)
Daaku
(K.Y.J
UNESCO research project on oral
tradition
Denkyi.ra rio
2.
(3)
Idem.
Tradéarid
politics on the Gold Coast
(1600-1720),
P 68.
(4:l
Mbra
Ekanza
(S.P.)
op,
cH.
p.
65.
(5)
Note;
','oir la carte hollandaise de Moure
1629.
Wassa,
Aowin,
l 9w1 1" a,
Ad'a n se,
Se f wi,
Twi f 6,
As sin e t
Kw a man é t aie n t
t 0 u s
des
Etats producteurs
d'or.

- 243 -
de l 'hégémonie d~ cet Etat sur Nzema a t~aveis la perceptiOn
d"un tri:but annuel
ou la lev.ée d'e t~oupes
auxiliaires a la de-
mand'e d"un quelconque roi
Denkyira cn. Nzema il faut le di.re,
n'a jamais été un grand prod'ucteur d'or (2).,' même s'il
Y
avait d~ns le pays quelques'minis. N~ema dans ces conditions,
n'a probablement pas attiré la convoHi:se d'u Denkyi'ra. Une en-
quête de J .K. Kumah a montré que 1 e 'Denkyù'ahene Boadu Akafu.
Brempong a soumis
les Aowin pendant je r~gne de leur roi Oti
Akenteng parce qu'ils étaient d~ienu~ riches et possédaient
beaucoup d"or .(,3). L'hégémonie Denkyira s'est exercéeau moment
où existait l'Aowi.n ancfen,
c'est-a-dire su'r le territoij-re de l'actuel
W~ssa Amenfi. Ce serait entre 1629 et t630 sug9ère
Mbra Ekanz·a
(S.p.jque les "WianW;a.n~ c'est-a-dire le troisième
élément Aowin conduit alors par An~ Asema se sont installés
d'ans l' Aowi.n Ebrossa au 'moment o'ùl e Denkyi'ra s'affirme comme
une puissance d·ominante.
L'installation des Aowi.n dansl'Ebrossa
leur a permis
pour un temps d" échapper a l ' hégémoni.e Denkyira, de sorte que
les Etats tributaires de ce royaume auront recours a la protec-
tion Aowin. A son tour, 1 'Aowin-Ebrossa sera vaincu par le
Denkyira suite a une guerre que l'on situe au mil ieu ou venla
fin d'u XVLIe siècle. L'hégémonie Denkyira sur l'Aowin-Ebrossa
se serait mani.festée de 1677 a 1701, selon Mbra Ekanza (S.P.)(4).
La carte d"Anv·ille fait état clairement de l'hégémonie
Denkyira sur l'Aowin,
(Awine Subd'ued by Dinkiral. Le territoire
Nzema esta tort divisé sur la d'ite carte en trois entités poli-
(1)
Amth e r e Es s ua;lJ. Me ka ky e b i. e 1 II
p.
5 - 6 .
( 2) Voir la carte de V an Dantzig sur le cadre physique des côtes de l'or et
des esclaves.
V an Dantzig: les Hollandais sur la côte de Guinée a l'épo-
que de l'essor de l 'Ashate et du Dahomey, 1680-1740, p. 90.
(3)
Note:
Information mentlonnee par Mbra Ekanza
(S.P.) op.
C1(.
p:-5"2, voir Kumah (J.K.) Denkyi'ra 1600-1730 A.D.
Master thesis.
Institute of Afri~an studies. University of
Ghana.'African Studies Legon 1965.
(4J Mbra Ekanza (S.P.) op. cit. p.
45,
p.
47,
p. 50-54.

- 244 -
tiques distinctes qui. sont Ki.ngdom of Ghi.omer,
Old Assini
et
Ànk0 b ra. Clld- Assinis e u'( ~ ~t di t a v 0 ;cr été ruiné par les
Denk'yi "-d COI
Assini ruin'ed
by .the DinkiransJ
(ll.
Quelles réflexions peuvent inspirer ces
informations?
1.1
peu t
s' a g i:r d" une s i:m p l e i ne urs ion mil i ta ir e sur
une part i.e du territoi~re Nz.ema pendant la périod'e hégémonique
Den ky ir a,
c' est - à - d'i.r e a v.a n t
1'701. L' a c t ion mil i ta ir e des con-
q u é r a n t s
Den ky i.r an' a u r a ü
d'o n c pas eu
u ne
am pIe ure t
une
e f f i -
cacHé réelle puisque Ghi.omer et A~kobra
y ont échappé.
Notons
qu'en
nOl',
1 e Denkyira
sera évi.ncé par l' Asante, 1 a nouvell e
puissance
naissante ..
Comment le Denkyira qui
a été vaincu par
1 a
coa 1 i s ion· miJ ft a ir e con d u i tep a r 0 sei Tut u a u rai t - i 1 p u
poursui~re une quelconque poli.tique hégémonique? A moins que
1 es informati ons
ment ionnées sur l a carte d' Anvi 11 e de
1729
concernent d'es
i.nformati.ons antérieures à cette date.
Or l'Asan-
te est présenté
comme un royaume très puissant
(Kingdom
of 8siante
very powerfulJ.
La carte d'Anv~·lle en réalité ne spécifie
pas clairement si. old- Assini
a été soumis
par le Denkyira.
Elli.s
(A.B.J
qui
énumère
les
royaumesqui
furent
tri-
butaires
du
Denkyira
ne cite pas
Numa
(2).
Cependant,
cer-
tains migrants qui
ont peuplé le pays
N~ema étaient d'anciens
citoyens Denkyira ou des
populations d'Etats
soumis à cette
puissance.
C'est ce que semble dire Nana Alu Mea qui
raconte
qu" au temps de
l'hégémonie Denkyira,
les Nzil1la ont été vaincus
et soumis,
ils
partirent parqu'on
leur d~manda de faire
la
guerre et qu'i.ls
refusèrent.
Il
dirent
au
Denkyirahene."Nous ne
sommes
pas
tes capti.fs,
nous
n'irons pas à
la guerre,
nous
i.rons
là 'OÙ nous
voulons"
(3).
(1)
Volr carte d'Anville
1729. Voir Supra p. Z6.
(Z)
Ellis
(A.B ..)
A history of the Gold
Coast eifl1est Africa,
p.87.
(3)
Perrot
(C.H.)
Les Agni
Ndenye et Je
pouvoir politique aux
XVI.·TLe etXLXe sl.ècles,
p.
616.

- 245 -
Les
rarports
~e la compagnie hollandaise montrent que
si
1 es
Sanw'i et 1 es Wassa en
pl us
des échanges qu'il s effec-
tuaient à Axim: venaient commercer à Cap Apol1onia _,
les Denkyira
en re~anche préféraient effectuer leu~s opérations commerciales
à Axi,m et surtout à El
Mina
(t:dena)
paHe que
1 eDenkyir'ahene y
percev,ait d'es
d'roits surleséchanges.
Ces droits
seront trans-
férés
plus
tar~ à l'Asarttehén~.
3- Nzema a,-Fil
été
trfbutai.re de
l 'Asante ?
Les Asante pendant 1 a conquête de
l' Aowi n,
ont trouvé
prétexte pour attaquer les
Nzema
en 1715 et en
1721.
Suite à
cette agression
des armées Asante,
les
Nzema ont
introduit une
requê'te auprès
du gouv,erneur holland'ais
d"Axim
lui
demandant de
construire un fort dans
leur pays.
Ils
désiraient être protégés
de
leurs
persécuteurs
car d'isaient-ils,
ils n'avaient pas vécu
plu s d'e
d'e u x m0 i.5 en
pa i x
1 e s
six de l' n i ère s
a ,n née s qui
0 n
pré-
c é d'é
171 6 (1).
End épi t
d'e
1 ~ a tt a que as a n te, 1 e s Nz e mas 0 n t de-
meurés
ind~pend~nts car ils recherchaient une voie pouvant met-
tre d'éfinHivement fin
aux agressions extérieures
(2).
Une tel-
le marge de manoeuvre montre que
les armées asante conduites
par Amankwa Tia
n'ont pas occupé
le pays
NLema. ,Claridge qui
en 1820 énufnEfr;"lt
1 es
zones d' infl uences ,a.sante
ne mentionne
nullement l'Apollonie.
L'empire Asante écrit-il,
compren~ Nkoranza, Banda,
Gyaman,
Wassa,
Fante,
Sefwi,
Denkyira,
Twifo,
Aowin,
Techiman,
Akyem,
Assi,n,
Akwapem,
Akwamu et
Kwahu
(3).
Les
zones de
domi-
n a t io ri s as a n te é numè ré pat" [> l' 0 die Cru i c k s han k n e men t ion n e pas non
(1)
Wi. C 2 15 -
1 2 f é v.r i e l' 17 1 6.
Le tt l' e d'e But 1 el'.
(2)
Note
. A,lors que l'attaque a.sante de
1'71'5 a provoqué
une
erTI""T9ration massiv,e d'Aowin.vers
l'O,uest,
il
n'en fut
pas
d'e même
pour Nzema,
sauf une Ehyema
(1 a
rei ne
de Goi omereJ
aurai,t
mené
ses sujets à Assinl.
Voir Perrot
(C.H.)
op.cit.
p.
618.
(3)
Claridge
(W.W.) Ahi~tdr'Y of the Gdl~ Coast and Ashanti.
p.
228.

- 246 -
plu s
l ' Apo 110 ni e
co mme un te r,r it 0 ire.. '.' as s al.
"1 n ta, da g.w umba ,
c
Gaman, CoranLa,
Band'a, and' other. state first
felt the power
of the conquer.or's. Grad'uallythey expanded to
t'he
West and
East,
closing i~n toward the sea in the form of a creascent,
until
by the subjection of Denkera, Tufel, Assin, Wassaw,
Sawee and AO\\'iin on t'he oneside, and' Akinl, Aquapim and Aquambo
ont he 0 th e r, the y ni a d e a n e l l i:p t ic Spa n f rom As sin e e t 0 the
volta,
leav,i.n5' onlythe nar.roW seabord" comprising Apollonia,
Ahanta,
Fetu,
Fantee" Ago~nah an~ ~he country about Accraum
uns ubd'u e d"
(U. '
Crui.ckshank à la lumière de ces informations,
nous
permet d"affirmer a'.'ec. certit'ud'e que l'Asante non plus n'a pas
été une pu i s san ces url a c ô te. L' exp é di t ion de 1 7 15 et de 1 721
a fait sentir sur la côte Ouest l'influence a:;ante mais elle
n'est pas une présence réelle car les guerriers d'Amankwa
Tia se
reti'rent aprè.s l'attaque,satisfaits d'a'.'oir accompli
leur mis-
si.on principale qui était d'e soumettre l'Aowin.
Le seul
débou-
ché maritime contrôlé par l'Asante était E-dena (El
Mina).
Cette
réalité est à l'origine d'e la Sagrenti war qui
a opposé l'Asante
aux armées anglaise,du général
Sir Garnet Joseph Wolseley.
Les
Asante n'acceptaient pas que les Anglais refusent d'écouter les
réclamations d~ l 'Asarttehene Kofi
Karikari
(1867-1874) au sujet
d'u transfert d' EIMi na qu'ils revendiquent comme le seul
fort
qui leur permet d"év,iter les intermédiair~s.
Van Dantzig soutient que ce serait au début du XIX
'.,
siècle pendant le règne del'Asantehene
JsEi
Asibe Bonsu
(11 Cruickshank (B.JEighteen years on the Gold Coast of Africa.
p.
60.
Ntite
: Il
faut entendre par Assinee,
le fleuve Ankobra,
J\\sSTnee est ici
une tr.anscription de Siane nom que les
Nzema,
les EvoloE d'Axim et les Egwir.a donnent au fleuve
Ankobra.
Voir à ce sujet, Bowdi'ch (T.E.) op. cit.
p.
70.

- 247 -
( 1 800 - 1824 ) q u e Nze ma s.e ra i t
de v,e ni;, v:? s s a l
de l' Asan te
(1).
fl ais
su ft e àq u e l l e guerre de con q u ê·t e ?
11
ne
le di.t pas.
Van Dantzig
fait
aussi. du Sanwi
un
Etat tri:butai:re de l'Asante.
ce qui est absolument
inexact
(2).
L'histoire a tendance à exagéré
la
sphère de domination
asante.
I.l
conviend:rai.t de
ramener les choses à
leur justes propor-
tions.
A quel., moment peut-on di,re
que
Nzema devient tribu-
taire
de
l 'Asante ?
Les
a t t a que s
as a n te de
1 7 1 5 et de
1 7Z 1 no u s
l ' a von s
d i. t
n' 0 n t
pas
eu
u n :i. mp a c t
ré el.
Les
NLe ma 0 n t
sol l ici t é l a
protection de
la
Compagnie Hollandaise
se disant prêt à
lui
octroyer le monopole commercial
à Cap Apolloni<,.
Cependant,
le siège de la
Compagnie a demandé à Oppercommies de
rejeter
pol iment l a requête des
popul ations
Nzema
(3).
Les
sources
hollandai:ses qui 'mentionnent uni.quement
la menace qu'a
fait
peser
les
agressi.ons asante ne confirment pas un
contrôle ou
une assujetisation effective de
Nzema à
l'Asante.
En
l'an 1718,
les Aowin en guerre contre les Asante pouvaient encore
s'appro-
visionner en
armes sans
inqu1.étude à Benyinl i
(4).
Des
sources
datant de
1817
(5)
et de
1819
(6)
di.sent que l'Amanahea
(Nzema)
(1')
Van Dantzig
(A.)
"The demarcation
of the southern
section
of the
border between
the Gold Loast and. Ivory Coast".
ln t6llogu~ inter-uni.vBrsitaire Ghana~ Côte d'Ivoire
1974
p.
635.
(2)
Note:IiQir PerrDt
(C.H.)
"Les Anyi
Ndenye et les Ashanti"
TrIC611 0 gue 1.n ter - uni ver s i .t air e Ghan a ~ Côte d' 1voir e 19 7 4
p.
31 9 •
(3)
Wi.c
215
12 février
1716.
(4)
NBKG 82
-
20 Avril
1718 -
Van Munriikhoven.
(5)
Bowdfch
(I.E.)
op.
cit.
p.
168.
(6)
Robertson
(G.A.)
op.
ci.t.
p.
77.

- 248 -
au r, ait été est 0 r q ué en 0 r par 1er 0 i As,a nt e. 0 r cel an' est pas
suffisant pour térnoignerd'ela d'épend'ance de Nzern,a vis à. vis
de Kurn,ase.
V.-a1secchi
(P.!
prétend' que l'attaque èl,sante de 1715
con s écu t ive à lac a rn pa 9 n e rn i 1 i:t a ire co nt rel 'A 0 win, a en t rai -
né une Qc c u pat ion é t a b 1 i:e d'e Nz·é m.a par lep 0 u v0 iras a nte. L 1 i nd i -
ce q u f 1 e "mon t r e rai t
s e ra i.,t la p r ê sen c e d'u rés ide n t de l ' Asan t e
CAmradofo) à Nzema d'ont 1es d'ocuments. pend'ant les périodes 1779-
1780 et 1785-1786 attestent Cr). Si la .présence a.sante à Nzema
était sf bien établ ie, comment s'exp1ïque alors l 'attaque de
11Z1,(.2). L' aud'aci,eux coup d'ema in d" Ebi ri Moro contre Kumase
en 1'71'8 Dl rn 0 nt r e b i en que 1es Asan te n' 0c c u pa i en t pas de fa-
çon stable les royaumes du Sud-Ouest pendant cette période. Les
argumen,ts avancés par P. V~lsecchi: pour montrer la prétendue
stabïlité d'e la d'ominati.on a.sante sont bien minces.
Enef f et>
l a pré sen c e d" u n ch e f
as a nt e (S han tee Cab b0 Oc
cerJ à Benyinli
pend-ant les cérémonies funéraires en 1 'honneur
du roi Amo~hi~(Amihyia Ang)lJ)(~) n'est pas une preuve suffi-
sante de la domination asante sur Nzema. La présence de ce chef
a.sante n'est plus ni moins qu'une marque de solidarité vis à
vis ~'un peuple éprouvé par le d~cès de son roi. Les traditions
orales disent que les Nzema furent si, frappés
par le décès du
Belem~b~riliKp6le
Amihyia Ang~l~ qu'ils en firent un Ndane
(Me ka Amihyi a AngJl;» (5).
( 1) Va l sec chi CP.) 0 p.
c i t.
p.
5 10 .
(Z) Tenkorang (S.) "The importance qf fire arms in the strugg1e
betweenAShanti and the Coastal
states 1708-1807. "Intran-
s a c t io n s 0 f the li is t 0 r i cal ' s 0 è i, et y . 0 f Gha na . vol
1r 1968, p. 4.
(3)
NBKG 82 El
Mina
Journal,
zr Ma~s 1718,V:an Munnikhoven.
(4)'T 7071000 Appolonia fort's day book ;uly-september 1779.
(5) Ackah (Y.J.) op. cit.p. 30.

- 249 -
La domi.~~ti.onasante on le sait, se manifestait par la percep-
cepti.on d"un tribut annuel,
la, présence d'un repr.ésentant de
Kurn a,5l!:. a p pe lé Ad'amJo (1') ou Amradofo (2.1 (ami de lac 0 ur.) dan s
le royaume
tri.butai.re etl'uti.'lisation des
forces
militaires du
p.ays domi.né comme armée
auxili:ai.re en cas
de besoin
(3).
Les
N~ema ont-ils participés à une guerre pour le comp-
te d'e
Kurna se, ,? Au c u ne
so u r.c e n e pe r met de
ré p 0 n d re à ce tt e que s -
ti.on.
Les sources. écrùes d'e 1779 ne parl ent pas de
l a présence
d' unI' e pré sen tan t
de Kuma se, à Ben y in li.
I l e s t
sim p l e rn e n t
s i 9 n a -
l é qu' en t4 0 v e mbr e 1:7 79,
d'e s mes s age l' s cts a n t e s e son t
re n dus à
Benyinl;: pour régler un
problème avec 'les
populations de la
di-
te ville
(4) .. En':t~ars17BO, un "5hante pyinin"
(Asante Panyinj
notable asante.1 'd'it-on aurài.t rendu visite au commandant britan-
ni que d'u
for t
Apo 11 on i a
. (5.1.
Iv 0 l' Wil ksI' e con naît que l' ad rn i ni s -
trati~n d'es prov:inces asante sur la côte à l'Ouest d'El Mina
est mal
connue.
Quant à Arhin (K.),
il
parle d'une subordina-
tion aléatoire dans
la première moitié du XIXè
siècle de Benyinli
au centre impérial:, asante,
sans pour autant être un territoi.re tri-
butaire
(6).
L'histo~iographie a trop tendance à voir les rela-
tions
entre l'Asante et les Etats de la Côte comme des
rapports
de force.
Or,
il
n'en a pas été toujours
ainsi.
Les
relations
amicales
entre Nzerna et Kurnase
ont été établ ies
très
tôt du
(1) Jack Goody,
Kwame Arhin. 'Ashanti
and
the northwest,
p.
B.
(2)
IvoI' Wi,lks
- Asantein thenineteei:lth
.. centur). The struc~
ture
andevolUflon ofa polltlcal
order p.
228-229.
(3)
Terray
(E.J
"Kwaku Kosonu di t
pape ou
1a fin du royaume
Ab l' 0 n ". .Les Africains,
tom e.- xLI, EëI i t ion sJ. A.'; p. 260 - 26 2 .
(4) T70Jl000 Appolonia fort's dny book july-september 1779.
(5) n071001
Appolonia fort's day book January~March 1785.
( 6) Ar h in. ( K. J
"Th e s t l' u c tu re 0 f
gr e a ter As han t i
1 700 - 1B2 4 "
In journal
of african history"
vol.
VIII1967,
p.
77.

- ----- -
- 250 -
te mps ct ur é gne ct Li Bel e mgb,u nT ,iK pol e
AQ? Bi 1 e Aka. Ce ct e l' nie l'
ct'isent les tr·ad'ftions a çOQclu une alliance'(~rrionleJavec
l'Asante (1J. Ces relati.ons d:ft-on s,eraient d'émeurées bonn,e
jus qui a u ré gne d'e Ka ku Aka (2) qui. a en v 0 y é son b eau f r ère
Nwia Mùz,an à Kumase. avec pour'mission d"offr,ir d'es présents,
à l' Asantehen,e en guise d" am,fti~é.
CetAsantehéne pourra,i t être
')5€:1
YawAkoto (1824-1838)
ou
'J5€ÏKwaku
Dua 1 (1838-1867).
Au retour ct'e 1a d'élégation,
KakLi Aka a demand'é à Nwia Miezan si
l 'Asante1)ene était aussi p,ui.ssant que lui Kaku Aka (3).
N'w ia 'MTe z.a n ré p0 nd'it, en pu bl i.c que l a pu i s san c e du mon a l' que Nz e ma
é t a ft é gal e à c e 11 e du l' 0 f Asan te· ma is con fia e n cac he t t e à son
épouse que l ' As a nt eh e ne é t a Ü
b ie n pl us P ui s san t que Ka ku Aka.
L'épouse de Nwia Mieun rapporta les confi dences de
son mal' i, a u l' 0 i
qui f a il l i f a il' e e xécu ter son beau - f l' ère,
n' eut
été l' i.nterv.enti.on des Mgbariyima (anciens). Remarquons que si
Kaku Aka n'avait àucune id'ée d'e la puissance de l'Asantehene,
~'ést dije que son royaume n'était nullement tributaire de
l' Asante. L 'amonl e entre Asante et Nz.ema est demeuré si sol ide
qu'il
est à la base d~s relations encore fraternelles entre ces
deux peuples. Un àsante peut impunément abuser d'un roi Nzema
sans être fnquiété.
De même un Semanl i peut insul ter l'Asantehene
sans qu'il
lui
soit fait quoi
quece soit.
Les Nzema traitent ami-
calement les
Asante
d'être ieurs esclaves et vis versa
(4).
IvoI' Wilks a mal
interp~été les rapports amicaux qui
ont lié Benyi:nli~ à
KUlllase
après 1874 (5).
Nzema était dev,enu
(l )
Ac kah (Y.J. J op . " c iL 'p. 2 - 3 .
(2) Sanderson CR.W.)
"The ·hi.story of Nzima up to 1874" In GOld
Coast Review, vol.
1,
n° 1'925, p.
101.
(3)
AckahCY.J.)
op. cit.
appendix2.
(4)
Ackah (Y.J.) op. cit.
p.
135.
(5)
IvoI' ~iilks.:Asante in the nine,t(2,enth
century the structure
and' ev,olution of a polltlcaioraer,
p. '27'b-229.

- 251 -
de puis 1a chu te de Ka ku Ak a u ~ p rot e.c t 0 rat br ü an n i que.
Les
relation·s entre
la
nou\\Œlle dynastie Ar,wea de
Benyinli
et
Kumase
étaient un'e ·marque de
recon.na·issance envers' l'As'antehene pour
1e sou t fe n t
mi 1 it air e qu' iJ
a a pp art é il
Ka a s i Ama
Ekyi
pen dan t
la guerre cfv.iTe.
!(umase
a alors envoyé en 1872 Ahuru
Kwame
(1)
pui.s
en
1874 Kete
Kwabena
comme ambas.sadeurs ou Adamfo de
l'Asante il
la cour de
KoasiAma
Ekyi.
En
réal ité,
la
présence
de cesad·am.fo il
Benyinl i
nes'~ns<trit
pas
dans
le cadre du
r ô 1e
t r a d'i t ion n e 1 d'é v.o l,u à ce tt e f 0 n c t ion.
Not ons
é 9 il 1 e men t
que s i:. le s Ah w.e a d'e Ben y i:n 1 i
en t r ete n a fe n t
a 1 ors
d' e xc e 11 e n tes
rel a t io n save c Kuma se .. ,
1 es
ra p par t spa r
con t r e en t r e Ad a a n b a
et l' Asante
éta ient confl ictuels.
L'an
f874'marque
non seulement la
proclamation du
protectorat britannique
sur la Gold Coast
(2)
mais
est une
pé-
riod'e
troubl e pendant 1 aquelle
l'existence même de
l'Etat Asante
s e r a men a c é e.
Enef f et,
a pre s l' oc c u pat ion d e
Kuma s e _ 1 e 4 f é -
vrier 1874 par
les
tro.upes
britanniques,
les
répercussions
de
la défaite asante
seront immenses.
L'Etat confédéré du Juaben
d'i ri 9 é par Nan a As a f a A9 Ye i
fer a sec e s s ion.
Le Gan ra, 1 e
Dagomba,
le Gyaman et
le Sefwi
vont se
libérer de
la suzeraine-
té du
roi
Asante.
Des
crises
politiques
se
produiront au
sein
même d'u
noyau
royal
a.sante.
Kofi
Kari.kari
sera déposé et
rempla-
cé par Mensa Bonsu qui
sera
à son
tour déposé
le 8 Mars
1883(3).
(1)
1873-C 266,
part
[
-
Enclosure n°
1 in
Kofi
Karikari
ta ac-
ti:""
administrator
Kuma.se
2 nd
November
1871.
(2:1
Ag b 0 d:e k a
(F.)
Af r ic an. p a l i tic s
a nd Br i t sri. il 01 i c y i ri trie
Gal d' Ca a s t
l' 8 615-1 900.
A st u ay l n th e fa rm san a· for cep rot est
p.
5S:.
(3)
Terray
(E.-1. "Kwaku
Kos'Onu di.t
pape ou
la
fi.n du
royaume Abron"
Les
Af r i ca iris
t 6me XJ J.,
Edit ion s J. A .,
p,
260 - 262 .

-
252 -
l'A s a nt e dans une
te H epé r i ode de dé so r d'e
qui. a dégénéré en
guerre civile ne'pouvait ,certainement pas
all.oir une eJJ1prise
quelconque sur Nzema.
Dès 1869,1'adm.inistration britannique
qui a\\[ a ft p ris d'e s d'is p 0 s it io n s pou r con t r e r
une é ven tue 11 e
influence de
l 'Asante à Nz.ema.
UnUd'istrict
commissionner
,"
pour
l 'Amanahi.a fut
nommé avec résidence à Benyinl i. Un corps d'artil-
lerie sous
le commandement du capitaiue Hay fut placé ~ fort
Apollo~ia
(1').
Depuis
le
27 av.ril
1831',
un
traité signé entre
les
br:ftanniques et l' Asante,
stipul a ft
théori quement la
renon-
ci.atfOl! d'e la part d'e Kumase
d'e sa souv'era ineté sur l es
Etats de
laC ôt e
(2.).
Cet ace 0 rd' ma r que l are gr es s io n de l a pré sen c e mil i -
ta i:r e et pol ft iq u e d'e l' Asan t e s u r l a côte • la dé f a i te Asan t e de
KataJJ1anso aurait profondément'marqué.l e
rè.gne del 'Asantehene
Kwaku
Elua
Panyin
(1'834-1'867.).
La
pr.ésenceasantesur l a côte se
l im ft e r a al 0 r ses sen t i.e l lem e nt au
co mm e r. ce
(3).
La d'o m.in a t ion de l' Asan t e s u r l e sEt a t s qui
1 u i
étaient tr.ibutaires
se mani.festait d'ans
le domaine économique
par un contr&le sur leurs échanges
(4).
Peut-on dire que
le com-
mer ce à Nze ma a con n u une 0 nt r ô l e de
l a
par t
de Kuma se
?
la ré-
ponse
à cette question est négati.ve
parceque
les
transactions
commerciales à Cap Apollonia
subissai.ent le monopole des Belem-
gbunli Kpol!.Amihyia AngJl~,NYanzu Aka et Kaku Aka étaient très
riches
parcequ'ils monopoli.sai.ent
le traffic à
leurs profits
(5).
(1)
Agbodeka
(K.l
op.
cU.
p.
72.
To
the
right hon
Earl
GranviJle K.~. DCl Secretary of state
for
the colon, i.e s
- Cap e Co a st Cas t l e
1 2 th D2 c e mber 1 869 .
(2)
Cl a r idg e
(W. W.!
0 p.
ci t.
p.
409 ~ 411 .
(3)
Valse'cchi (P . .) op.
cit.
p.
515.
(4)
Terray
(E.! .'.'Klvaku .Kosonu d'itpape ou
lafin du royaume
Abr'on"-,
Lés
afri.cains,
!ome. X IL,
Editions J.A.,
p.
261-262.
(5)
~ a l sec chi (P.) 0 p. c i t. p. 5 13 .

- 253 -
Si Kum"l.secontro·laLt réelleme~.t Nz.ema,
i.l
n'aurait certainement
pas
toléré cette politique commerciale d'es roi.s
Nzema.
Cepen-
d'ant,
i.l
est
in'contestable que l 'Asante exerçait un contrôle
sur les
échanges
d'e
ses
Etats
tr.ibutaires
(1),
l'lès
1873,
le
Gyaman d'égagé
d'e l ',emprise asante
pourra alors
commercer'/dans
le
Bas-Band'aman
(Cap LahuJKpandaJ
et d'ans
le Sanw.i (2).
Le Sanwi
de ·m.ême que
Nz.ema,
n'a pas conn.u
la d'ominati.on asante.
En effet,
les
transactions
étaient aux·,mains d'es rois d'e
Klendjabo qui
se
trou\\l.afent à l a source d'u traffic d:ans
le royaume Sanwi.
Le com-
ma~d'ant du fort Join\\l:iJle, lhév.-enard' sign,alai.t en 1847 l'arrivée
à Klend;iabo d'e marchand's asao·te,·,mais se plaignait du
refus
~'Amon Ndufu à permettre à ces Batafo (3) asante de se rendre
d'i.rectement à
Ass,i.ni..
Coquet qui remplaça en
1851
Thévenard
d'ans ses fonction.s
d'ecommand'ant d'u fort Joinvi.lle espérait met-
tre fin
aux retissances d"Amon
Ndufu à permettre le libre pas- '
s age d'e s mal" cha n d:s "'s a n tep 0 u 1" As s ln ï e n 1" e fus a n t
d e lui
ver sel"
les droi ts
("coutumes ".J
sur le
tl"affi.c
(4),
Ces
fa i ts
h istori-
ques montrent que
le Sanwi
n,on
plus
n'a jamais été tributain.-'
de l'Asante.
L'Etat Nzema d~puis sa création est resté indépendant
vi.s à vi.s des
autres
Etats Akan.
Il
a même cherché à
une pério-
de de son
hi st 0 il" e à é t e n d'r e son
i.n f lue n ces u 1" de s t e 1" 1" it 0 ire S
voisins.
Comment' s'explique ce besoin pour l'Etat Nzema d'éten-
dre son espace
poli.tique pendant
le règne de Kaku Aka
alors que
les BelemgbunJi. Kpole qui
ont précédé ce dernier
s'étaient bor-
nés à protéger
les, frontières
pol i.ti.ques et géographiques du
royaume ?
(1)
CO 879) 3 7 n 0
435 Lan g Re pOl" t,
1 1 nove mb e t' 1 897,
p.
50.
(2)
Ibid' - Val secchi (P.)
op.
cit.
p.
535.
U) 5G5 Pi.è c e 21, 1" a p pol" t d'e Th é ven a 1" d' . As sin i e , 1847.
Note ·'Bata .signifie commerce à
longue distance.
reB'âtiifo est le marchand qui fait du commerce sur une longue
dlstance.
(4) 5G9 Coquet au
commandant Part d'e Gorée,
Assinne,
28 Juillet
"851 -
Coquet à
Penaud
- Assiniee,
71,oût
1851.

- 254 -
CHAPITRE V
LES.VISÉES
EXPANSIONNISTES DU ROYAUME. NZEMA
DA~S LA' PREMIÈRE' MO if LÉ DU XIXlE. SLÈCLE . ET LES
RÉPERCUSSIONS DE LA POLITIQUE INTÉRLEURE ET
EXTÉ~IEURE6uROl KAKU~~A
A- LES CAUSES DE CETTE POLLTIQUEHEGEMONIQUE
Les tentatives d'expansi.on du royaume Nzema pendant le
deuxième quart ~u XLXe siècle sous le r~gne d'Awulae Kaku Aka se
caractérisent par une intense activité mi.l i.taire, économique et
pol Hique (n. Les mani-festati.ons de cet impérial i sme s' ill us-
tren't par 1es guerres d'e Kaku Aka contre 1es Sanwi 0 à ;1' Ouest,
con t r·e 1a côte ho lIa nda i. s e d' 1 Axim à l' Est etc 0 nt rel e Wa s s a au
Nord'. Les N'z.ema et 1es Anyi expl iquent différemment ces guerres
qui les ont opposé. Les tradîtions orales Nzema disent qu'elles
sont ~ues aux ambitions personnelles du Belemgbunli Kpole Kaku
Aka qui' s~ voulait le souverain le plus puissant de la r~gion(2).
Il ne fait pas d~ doute que Kaku Aka voulait soumettre le Sanwi
à son autorité.
Bien que ne di.sposant pas de données démogra-
phiques, nous pensons que les guerres de Kaku Aka contre le
Sanwi s'expli~uent par la pression démographique dans le royaume
Nzema. En effet, l'espace géographique de l'Etat Nzema de
SanwDma à AvoleEnu (New Town) était habi.té. Les Nzema avaient
attei:nt l'extrême Ouest de leur terri.toire politique. Désormais,
la recherche d'espaces nouveaux se posai~ à eux. La pression dé-
~ographique se définit par le rapport entre la dimension de la
populati.on et celle du territoire. La pression démographique se
produi~ lorsque la population est trop importante par rapport
au territoi.re. Aristote et Platon pensaient que l'accroissement
ex ces s i f de 1a pop u1a t ion pro v0 qua i. t des t r 0 ub1e s soc i a ux e t des
an ta go n ù mes pol i. t i que s .
( 1 ) Val es c chi
CP .) op . ci t. p. 508.
(2) A~ihere Essua~. Mekakye bie 1
P.
23.
Di,abaté (H·.J op. cit. p. 284.
..... ,.'.'..
!

- 255
De nou~elles
conqu~tes. te~ritoriales
perm~ttaient
al 0 r s. d'e sep roc ure r l' e s.p ace v:i.t al
né cés sa i.r e a la" rel a xa -
tion démographi.que" (1'). En ce qui concerne NLema,
le pourtour
d'e la lagune Ehy toute proche à l'Ouest restai.t inhabité (2).
La tentation. d'e l'occuper étaU tres forte surtout que les
Nzema tiraient d".importan,ts revenus d'e la pêche lagunaire.
Les Nbema remontai:ent le cours de la TanoE pour a 11 er
vendre d:u poi,sson, séché.
Les sujets Numa qui se hasardaient
à
pêcljer d'ans la lagune
Dwenye .J COura ient le risque d'être
faH pri:sonniers par les guerriers Sanwi qui ainsi
privaient
1 e pa ys Nz,éma d.e r e ve nus
s ub s tan t i el s. Les am bit ion s du
Belemgbunli Kpole Kaku Aka surviennent donc à un moment oG
il
se pose cf]ez, ses sujets un besoin r,éel
d"expansi'on territoiCiale
qui, rés °ud'r a i,t l a que s t i,o n d'é m0 9 ra p h fq ue et 0 ff ri rai t den 0 u-
,velles perspecUves économiques à la population.
Kaku Aka avait le d~sir de créer un,monopole exclusif
d'u traffic d'e l'or. et d.es produits européens au bénéfice de
l'Etat N'zema d'ans le Sud-Ouest d'e la Go1d Coast (3).
Il
ressen-
tait l'expansi.on du Sanwiv:ers l'océan comme une ménace pour
ses objectifs économiques. On se rappelle qu'en 1823, Assemia
DeheE Belemgbi, (rdi) du Sanwi s'est emparé du centre c6tier
d"Assi,ni (a) alors;que,les Nzema en lutte contre les
Essuma
con-
voitaient
la dite c6te.
L'acti,on d'uBelemgbi Assemia Dehe(
(1)
Duverger (M.,)Sociologiepoli:tique. P. 62-63
(2)
ANCI 1EE 23 - Procès-v,erbaux des
séances de la commi.ssion
mixte de dé1i,mitation, d'es fronti'e,res d'Assini.e - 1884. 22
Décembre
1883. Séance à Afole~nu.
Note ,; d'es populations v,ivaient d'ans la région,
seulement
TIn' y a v ai, t pas d'e vil l age au t 0 ur de l a l a 9 une Eh Y •
(3,)
Ack a h CY. ~ ,) 0 D. c i t. p. 97 - 105 .
Valelsecchi:op. cit.p. 513.
( 2)
~1 0 uezy (H.). 0 p. c i t. P 5 1 - 55 .
Note:
Belemgbi
est le terme anyi
sanwi
pour le mot roi

- 256 -
d'a p rè sP.
V,al sec c,h t
a mD d i.f i,.él' é qu i,l i,b l' e territorial
et po-
l it iq u e d'ans l eS u d'-O u est car la' Sa nwi, par 1er e n for c é men t
de
sa positi.on, àAssi~ni: dev:en,ait un concurrent pol itique et com-
mercial
d'e Nz,ema
Ct). Kaku Aka qui- voulait av.oir le contrôle
d'e l a Côte d'u
Sanwi: a transformé Angesso en poste mfl i.tai re
afi.n d~ ren~re plus efficace ses atta~ues contre Assini qu~i.l
rev.end'iquaÙ comme dépend'ant de sa jurfd'iction
(2).
Le conflit
entre Nz,ema et Sanw,i: av:ai.t. aussf pour toile d'e fond
le contrô-
l e d'u
ter l' ft 0 {r eau l'Tf è·r e d'e l a bas seT a no e
A cause d'e cet enjeu.
Kaku Aka occupe le centre
d"i\\lakwabo après av:oir effectué d'es actfon·s militaires au Nord-
Ou est en 1-84 6 (J),
Les a c t ion s mi.l it a i:r e s du
l' 0 f Nz.e ma a v aie n t
pour: objectff d'e br:ùer le d'éiJ.eloppement des
échanges
entre
1 ' i:n tél' ie u l' d:u San wi et lac ô te.
Les a t t a que seo n s tan tes des e s
armées y ori;t
réduit.l e trafffc de façon cons i dérabl e
(4).
L'armée nzema
a
repoussé les Anyf d'u village d'Inkaken
sur
l'autre riv:e de
la TanoE. faùant de ce fleuve
la frontière dé-
ffnftfve entre
l'Aowin, et les dépendances de
Kaku Aka
(5).
Les
forces.
nzema
qui. ont attaqué et
i.ncendié
Inkaken
se composai~nt de 200 hommes sous la condui.te de deux safohyenle
Cl) Va l sec chi CP.J 0 p. cH. p. 5 18) p.
5 2 1 •
(2) ANCL lEE23
- op.
cH.
sértnce de Nuamou
- 30 Lécembre 1883.
Séance d'e Nougoua
- 9 janvier
188'4'.
Note:
Angesso est à mi.-d'lstance 'entre Assini
et Avoleé~~
D\\l'Ol i,e nuJ .
(3) Ackah
LY.J.J
op.
cit.
p.
84 .
• Va l secchi. CP. ) op .
cH.p.
527.
Co 87.9119
report on Assinee bound'ary.
Palaver at Nugua
7th
j'anuary 1884.
ANCr -
HE 23
-
op. cft.
séance-d'e Nougoua.
9 janvier 1884.
(4J
5G5, Thévenard' au commarid,'ant d'e Gorée,
Fort Jofnv.ille,
4 Août
1847.
(5)
Diabaté
(H.)
op.
cit.
p.
496.

- 257-
Il,dobta et Niaku.lu u.J. L'alliance entre les Sohlé
de la basse
TanoE- et l eroyaume Nzema .fut une conséquence des acti..v.i.tés mi-
li" t a i:r e s d'e Ka k u Il, k a d'a n s ce tt e ré 9 io ~ (2). Al' Est, les a l' -
mées nzemamena ient des
fncursions
contre
le W'a,ssa
(3)
et la
côte hollan'd'afse d'Il,xim
et d"Ahanta.
Kaku Il, ka
voulait par ces
acti:ons mi.lùaires briser la
concurrence commerciale de cette
côte.vi:s à.v5s de Benyi.nli et faire
d'e cette dernière le pôle
central
d:es activ:i..tésmarchand'es d'an,s
le Sud-Ouest.
Les
Sanwi.,
pour expl iquer
l es guerres contre Kaku Aka
é 1':0 que n t
l' a f f air e An 1':0 N9 E. ta
(.4J. Cede l' nie l' é t ait l' hé l' i ti e l'
di.rect auBfa d"Ehyian,
mafs n
d·ési:rai.tmonter:
sur le Bia.
KpU i: C5,)
Ctrône) du San\\1i.
Il jushffait ses ambitions pol iti~
que
par son appartenance au··matrU i:gnage
royal
(6).
Le conseil
d'u trône a rejeté l es prétentions d" Anvo Ng€ta.
Exaspéré,
ce
dernier d'écid'e d'e conquérir le
pouv,ofr par la
force.
Anvo Ngt:ta
qui n'ignore pas
l es projets d'e
Kaku Aka
sur le Sanwi,
s'aIl i e
à lùi..
LI
propose de lui céder une parti e du terri toi.re Sanwi
si. leur plan aboutit.
La conjugafson d'es
ambitions des deux hom-
mes
est l'une d'es causes à
l'origi.ne de
la guerre qui,
dans
la
pre mi:è.r e ·m 0 i.t i é d'u X1Xe s i è cIe 0 p p 0 seN z e ma e t
San wi.
Au - dé l à
des
raisons qui. expliquent cette guerre,
Kaku Aka a hérité
d" une sftuation confl i.ctuell e qui
a opposé son prédécesseur
(L) ANCI. HE23 - 0[';. cH. séance de Nougoua 9 janvier 1884.
( 2) M'ouez.y CH.) op. cit.
p.
59.
( 3 ) CO 98/1
lA)! i~inutes
. of council,
Cap"CoçsLCastlp
1·3th
October
834.
CO 267/131-Maclean
to commlttee. 28 th March1885.
(4)
Diabaté
(H.) op.
ciL
p.
534
; p .
536.
(5) Ndte
:
le trône du Sanwi. est appelé Amanlaman AnJ Bia
{Te'::"trône d"ll,manlaman An:>.).
(6)
Note
: Le matrillgnage royal
d'u
Sanwi
appartient à l'Afilié
~:> .

- 258 -
Yan z u il k a au
Be lem 9 b i At Jk P Jlad uSa nwi
(1).
Ka ku, Ak a vou lai t
incontestablement conquér,ir le royaume de Klendjabo"
Il
en trou-
vera le prétexte lorsqu~ surviendra, le casus-belli. En effet,
des marchands
Nzema qui se
livraient au commerce du sel
dans
le Sanwi
seront retenus
prisonniers par At?kp:>la.
Kaku Aka a
envoyé une
délégation
dirigé par K\\~ame Am~ndê à Kl endjabo
afin d'obtenir la
libération des 'prisonniers. At~kp~la a op-
posé un refus catégorique à la r~quête du roi
N~ema. Ces
évé-
nements se situent peu après
l'accession de Kaku Aka au
trône
c'est-à-dire en 1833. Le premier affrontement militaire entre
les deux royaumes s' ass imi l eà la ba ta i 11 e d' Anzeasawu qu i
d'après
l es trad i ti ons ora les nzema
marque le débu t de la
guerre de Kaku Aka contre le Sanwi
(2).
Quatre batailles successives ont émaillé cette guer-
re : la bataille d'Anzeasawu,
la bataille d'Abongo,la
batail-
le de Bea Anloa tJu
ou Beanu et la bataille d'Adawu.
B- LES GUERRES DE KAKUAKA CONTRE LE SANWI
a- La batailléd'Anzéasawu ou
l 'affro~tement entre AleEkulo
et Mgbemé 1833.
Cette bataille n'est évoquée que par les traditions
o r ale s nzema
(.3).
Les a ne i e,n s de
I1g beme
ra con te n t que l e che f
d"Ale~kulo a lan,cé un, défi. à AW,ulae Kaku Aka. Il désirait con-
fronter son arm~e à celle du, monarque NLe~a. Kaku Aka releva
le défi." en chargeant le 'safohyenle de Mgbeme d'accompl ir cette
mi:s s ion.
Lee h e f d'" Ale t.k u l 0 qui
d'ù - 0 n s' a ppel ait Ban yin l i
Atibuvoulait.prou'Ler à ses compatriotes Sanwi qu'i.ls n'av.aient
(1) Ackah
(.Y.J.J op. cH.p. 80
; p. 8l.
CO 879/19 n° 142. Report of the Briti.sh commissioners.
Assinée boun.da,r.y (pullen and Fir,minger), palaver at cha-
pum.
December 28 th,
1883. Palav.er at Nuam - december 1883.
(2) Amihere Essuah. Mekakye"bie UI
- P. 96.
(3)'Amihere Ess,ua'h.l1ekakye'Bïe··TII.,
p. 96.

pas à redouter l es armées de
Kaku Aka.
Ces éyènements dO.ivent
se s.i.tue·r juste après la d'écouv'erte par les Sanwi du complot
orchestré par An.~o ~gEt~.
Les d'eux armées, celle d'Ale~kulo et celle de Mgbeme
se sont affrontees sur les pl'ages d'Assini,
précisement à un
end'roU appelé A,nzeasawu Enwea Z.opar les Numa. Les combats
tourneront à l'avantage d'eMgbeme.
d'one d'es N'z.ema.
Il
en sera
.
\\
. '
.
autrement\\quant à la bataille d'Abongo.
b-"Labataille d"Abongo 18J4
La batai:lle d'Abongo était d"une grande envergure
L'ar,qléenzema
était d'irigée par lesafohyenle
'
Akose. Elle
co mp r, en a i.t une ff e c tif d'e s è p t gr a nde s p if 0 gue s (f an el e. ne)
(1).
pou~ant c·hacune contenir cent guerriers.
Les armées nzerua' etcsanl'Il
se sont croisées sur la la-
gune Dwenye. H. Mouezy a qualifié cet affrontement de véritable
co m.b a t
nav.a l
(2).
L' i s sue d.'e l a bat ci i l 1 e est de meu rée l 0 n9 t e mps
fn c e r t a me.
Fi. na lem en t,
les San wi l ' 0 n t
e mp0 r té et fa i t Pris 0 n -
ni:er Akose.
La ba ta ill e d'Abongo a dû avoi r l feu en l'an 1834
comme cel a a été noté par Mael ean qui: en Octobre
de cette année
écrU
"1 am. making arrangements for my"Apollonia
expedition,
1 tear however,
that the king is now fighting with the
Assfnees"
(3J.
( il Note: Fan el f. ne est le nom que l es Nz e ma donnent à ce type
crep i r 0 9Ue-.--~
(2] Mou e zy (H.) op. c it. p. 57 - 58 .
(3) Furley collection journal 1830-1835. Entry for october
18 th 1834 p.
293.

- 260 -
D' i;mportantes, pe.rteshumaines de part et d'autre
étaient
à déplorer.
La lagune étaltdev:enue si
rouge de sang
que les Sanw.i
ont appelé cette bataiJle Abongo q.ui
signifie
"N'ous (1)avons brisé un canari d"huiJe de 'palme".
Kaku Aka,
nullement d:écouragé par la d'éfaÎ-te d'e son armée,
se préparait
à un nouv,el
affrontement av,ec les arm,ées
sanwï..
c- La bataille d~ Beà Anloa~'uét le~roblème du Ndàne
t~érment) le Benyi,~li
Une f 0 ù
e nc 0 r e,
1 es gr a nd'e s p i ro gue s de gue r r e
nzema pénétrèrent
la .1 agune Dwenye. Les guerri ers de Ka ku Aka
ne, voient ,pas âme quL v,ive sur les eaux jusqu'au moment où
il s
a1'ri'lent d'ans
l'embouchure d'e 1 a Bea. Les Anyi
certa i nement
i n·f 0 rm é s. d'e l'a tt a que, ' met té n t à pr.o f ft leu r con nais san c e d u
ter1'ain. Les guerrters sanwi' qui
comptaient une grande propor-
t io n de Be t i be (2) sep 0 ste n t de cha que c ôté de s r i ve s de
l'embouchure du fl euve.
Là, a 1 ieu l a fameuse batai 11 e de Bea
Anloa Nu ou Beanu
(J).
L'embouchure d'e 1 a Bea est appel ée Beanu
par les Any i tan d'i s que 1 es Nze mal ' a p pelle n t Bea an 10 a nu.
Les San wi; a van t a 9 é spa r 1 eu r po s i ti 0 n st rat é 9 i que,
i nf 1 i 9 e n t
une
d'éfafte cui,sante à l'armée ilZema
qui
a eu de lourdes pertes hu-
maines. Le safo'hyenle qui
se trouvai.t à la tê~e de l'armée
nzema
était Koasi Ama
Ekyi (4j.
Les guerriers
nzema
qui
échap-
pen tau' mas sac r e de Bea n u pre n ne n t
l a fui te. Mal heu r eus e men t ,
leurs pi,rogues chav:iren.t dan.s l'embouchure de la rivière
-------~ -- - - -
(1)
Amihere Essuah.
Mekakye Sie [ p~ 26.
Diabaté (H.) op.
Clt.
p.
709.
(2)
Note
: Amon Ndufu Kutua avait chargé les Betibe de veiller
arrean u . ' V0 ire nq uê te au pr ès deN a na K0 fi, A.l e xand r e, An ne xe'
24,
p. 432.
( 3 ) Koffi
Kofi
Lazare.
La vie quotidienne au royaume de Kri ndj abo
sous Amon,~Ndouf.ou II
(1844-1880.1. p.
163.
Amlhere Essuah. Mekakye Sie 1 p.
28.
(4)
Ackah
(Y.J.)
op.
cit.
appendix 6 p.
5.

- 261 -
Alehial<-(l J. Cet i nci dent agrave le nombre des
vi ct imes:
Ce r t a r ne s t r a d'it i,o n sor ale s: as soc i. en t
à t 0 r t
l a
bataille de. Beanu au Nd'ane, de BenyrnlL
Le Ndane
de
3enyinl i
"Meka Bea Anloa nu
nee
k~nlanwi,ako" nous le verrons est né
plutôt à
la sufte d'e
la
guerre civUe qui
a d'échtré Nzema après
1er è 9 ne
d'e
Ka k u Aka.
Le
Nd a ncac tue 1 de
Ben yin l i n ' a pas de
l i en a v.e c l a bat ai, 1 l e d'e Bea nu. Tr 0 fs
in d'i ces
p r i n c i pau x jus t i -
fient
notre
thèse.
,- Les
tra&itions orales
de Benyinli même ne
lient
pas
ce Nd'a n e
à 1 a bat ail l e de Bea nu,
mà i s
à l a gue r r e qui
a
opposé
Koasi. Ama'
Ekyi à
Av,o
(2).
2 -
Sic e
Nd'a ne est n é
pen d'a n t
1 e r è 9 n e
d' Awu l a e Ka k u
Aka,
pourquoi
est-il
ignoré
par Adoanbo puisqu'alors
le
royaume
n z e ma
était dirigé par un unique
Bel e m9 b u n l i
KpOl e
?
3. Le Ndane du royaume naft d'un événement douloureux
qui
touche
le
peuple dans
sOn ensemble.
Il
est très
souvent offi-
ciellement prononcé par le Belemgbunl i
Kpole'. Kaku Aka
connu pour
son orgueil
et son autorité arbitraire
n'aurait certainement
pa s créé
un
Nda n e qui, ra p pel e rai t
lad é bac l e des 0 n a rm é e fa c e
aux
forces
militaires du
Sanwi.
Quiconque se serait hasardé à évo-
quer
l'échec d'e
Kaku Aka
par un
serment aurait
sans doute couru
le
ri,sque
d'être condamné à mort.
James Ackah
soutient que
le
Ndane
"M~ ka Bea Anloa nu"
n'est plus
utilisé à
cause de
la
sc i s s io n pol i,t i que qui, a sui v i l a gue r r e c i vil e ( 3 ) .
(l)
Oiabaté
(H.J
op.
cit.
p.
536;
p.
701.
(2)
Annan
(J. C .JAva nee
Koasi
Anla
t:kyL
106.
Aml:here
Essuah.
Mekakye
Blel:p-.-.50 ..
Note:
D'après Nana
K0 fiA l e x a n d'r e ,
le
Nda a
(serment)
1 i é à
TilDa ta t l l e de \\l e a nua été Cl" é e pa)- les ----ael: i b e qui
a v i.e n t
été ch a r 9 é spa r
1er 0 i
Am 0 n Ndu f u d'e
v e i l 1er sur l a
l a 9 une
du côté de
Beanu.
Ce Ndaa., est
"Me
ka
Gearu"
Annexe 24,
p 421,
(3)
Ackah
(V.
James).
op.
cit.
p.
82.

- 262 -
Cet argumen,t ne ,ti-eQ,t pas, parce que
bi.end' autres
Nd'anequï ont pr-écéd'é
l a guerre ,civ:iJ,e
sont encore utiJ i sé's.
Er;" réal Ué, 1éNd'ane 1 ié' à 1 a batai:-11 e de Beanu a été crée par
les
San wï pré c i s é men t
par J e s Be t ï be qu i
a v:a ie n t
é té c ha r 9 é s
par A~ 0 n Nd'u f u Ku tua 0 u Am 0 n Nd'u f u IL d',' a s sur e r 1 a s écu rit é d u
ter r ft 0 ir e d'u c ôté de
1 a
l a 9 une
par c e qu ' iJs é ta i. e n t
1 e s
s e u l s
à sa\\(o f r
comb a tt r e sur l ' eau.
Les
Be t i.b e 0 n t
don cre pou s s é
l'attaque d'es Nz,ema à
Beanu et ont crée
un serment lié à cette
bat a i.l l e qui
est "Me ka
Bea nu"
Cr). Il est p 0 s s i b 1 e que ce
Ndane aH été par la suite adopté
par les
Nzema.
Quoi
qu'il
en
soi~, la défaite de Beanu n'a pas empêc~é Kaku Aka d'entrepren-
dr e une no u v:e l l e exp é d'ft io n con t r e l e San wi .
d'-La batai.lle d"Ad'awu-
1845.
Les guerrfers
rizema
cette fofs -ci
changent de tacti-
que,
car la v,oie de
pénétration
du
territoire
sanwï
par la
la-
gune étai:t risquée et
dangeureus~. Les expériences précédentes
leur avai-ent serv.i
de
leçon.
Ai,dés
par les guides Sohié,
ils
pas sen t
1 a Tan Of:.
Dan s
leu r
pro 9 r e s s i ,0 n,
ils
a t t a que n t
T01 i e s 0 ,
Afienu et Maft:le.
Il
arrivent
à Klendjabo, mais trouve un vil-
1 age
désert.
Le Bel emgbi Amon
Ndufu
Kutua
i,nformé du retour des
env,ahïsseurs
nzema s'est refugié
aV,ec sa
suite à Adawu
(2).
L'attaque surp~ise des Nzema
contre Klendjabo
a échoué parce que
les Français
connaissant
les
plans
de
Kaku Aka ont prévenu Amon
Nd:ufu à
temps d'u
d'anger qui, le guettait
(3J.
L'armée nzema
cam p e l à à Kl en dj a b0,
co mpt a n t
b é n é f i.e i e r
de
l ' e f f et des u r -
prise qu'offre
la nuit pour attaquer Adawu.
Les Anyi
ne restent
pas
in a c t i.f s,
i.1 s po ste n t
de s
gue r r i.e r s
sur
les
p r i ne i pal es
voie s qui
mè n e n t
à Ad'a w, u.
Dan s
lev ill age mê me,
ils 0 r 9 a n i sen t
un semblant de d'anse afin d'e
fafre
croïre
aux guerriers
nzerna'
(1)
Enquête
auprès d'e Nana
Kofi
Alexandre.
Annexe
24,
p.
421.
(2)
Diabaté
(H.) op.
cit,
p.
534
; p.
569.
Amihere
Essuah.
Mekakye
Bïe r,
p.
29.
UJ 5G3- Boyer au command'ant.de Gorée, 31 Août 1845.
Note." Ce document es't cel ui
qui' noùs a
permi s de si tuer la
,l'a te de l a bat a il l e d' ,~daVlU •

- 263 -
qu'i.ls i.gnorent leur présence.
L'armée nzema
tombe dans le piè-
9ete nd'u par 1es San wi: et t 0 u t e une d'i. v i, s i,o n .est pré c i pit é e
d'ans un grand' ravi:n
(B:>n'z.a) p'rE!S d'A.yebo. Le reste de l'armée
hzemil en d'éroufe passe 1a Bea à l a hauteur de Kl endj abc où 1es
guid'es SoJ,fé les attendent. La bataille d'Adawu est la dernière
gr an d'e bat a i.l l e qui a 0 p posé 1es San wi et les Nz e ma.
Les San wi
qui, ont suspecté les Sohié d"av.oir servi d'e guides à l'armée
ri zema ., 1 es 0 n t
a t t a q u'é.
Les S0 hié 0 nt aloI" s con c l u une a l1i an -
ce a ve c l ' Et a t
Nz·e ma
(.1').
Ka ku Aka d'é sor mai s sem ait l' i n s écu -
rité d'ans le Sanwi: grâce aux incursions sur la lagune de petits
dé t a ch e men t saI" mé s a v',e c pou 1" a p pur 1ami s e en pla ce d e for tes
gal" n i son s à An 9e s s 0; Ad u et Aw ia ne. C' est pen d'a n t
l' une de ces
incursions que le commandant du fort Joinville Thévenard sera
tué a.l ors qu'à 1a t ê t e d'e ses sol da t s i.1
te n ta i t
de l' i n ter cep ~
tel" le 26 Novemb~
de l'an 1847 (2).
Le meurtre de Thévenard
pou 1" 1" a it é t r e en 1" é a 1 i.t é une réa c t ion de Ka ku Aka con t r ~ l' al -
1 i an ce d'u San wi
a ve c 1 a Fra nc e (3). LeI" 0 i Nze mas a vait que 1es
Français n'étaient pas étrangers
au fait que les Sanwi étaient infor-
mé s de ses plans d'attaque.
L'agressivité de Ka k u Aka con t 1" e l e
Sanwi, a poussé Amon Ndufu Kutua à si~ner un traité en 1843
a \\1 e c 1 a Fra nc e don t
1es cl au ses st i pu 1 e Il t qu' en é cha ng e'
de 1a
protection que
cette puissance apporte au Sanwi, elle a le mo-
nopole du commerce à Assini
(4).
La tension entre Kaku Aka et
les francais d'Assini
pendant cette periode a pris de l'ampleur.
Les Français tentent d'attenuer les
incursions militaires
,
'."
(1) Mouezy (H.)
op. cit.
p. 59-60.
ANCI
lEE23 op.
cit.
séance de Nougoua.
9 janvier 1884.
( 2) Sé né gal
1V, dos sie 1" 35 (C.); 5G6 , ( pi è ces,
5;
7;
11).
5G7 (pièce 15); 4B33 (pièces 13; 29).
ANCI
1EEl ~1eurtre du Lieutenant De
Thevenard,
(3)
Valsecchi
(P.) op.
cit. p.
52~.
(4)
Sénégal
IV,
29
(a). Directeur des colonies au Ministre.
Paris, le 280ecembre
1842
Mouezy (H,.) op.
ci t
p. G7-69.
Ackah
(Y.H.)
op.
ciL
p. 83.

- 264 -
nzema
en entreprenant une
expéditlon sur la
lagune Tendo
(1).
Malgré l '~ostilité de Kaku Aka
face a la présence française
a Assini, celle-ci dans un premier .temps, chargée d'intentions
. pacifiques.,
a
pris
contact avec
lui.
"....
French traders
came
ta
trade
and a french
white man
cane
to king
Quacoe
Akkah
and asked
him for
some
land
to
build
a house and said he did
not want any frenchman
in his
town,
and drove him a~lay. Then
the
fr~nchman want to Amatifo~, who gave hime sone land; and he
stayed
therc"
(2).
Ce récit se rapporte
a la visite que le capitaine
Edward Bouet a
rendu
a Kaku Aka lors d'une mission exploration
sur la
côte Ouest africaine de
1838 a 1839 a bord de la
carionière "Ma louine"
(3)~ Les Françai s désïraient être intégrés
au
traffi,c contrôlé
Dar Kaku
Aka en' dépit des
relations con-
flictuelles
entre Nzema
et Sanwi
(4).
La
~olonté des Français
de
commercer avec Apollonie
était compréhensible car Kaku Aka
contrôlait la basse Tano~. Sans ce dernier,
la
sécurité préa-
lable
ùu
développement du
commerce n'était possible.
Les
Fran-
çais
voulaient donc
s'éfforccr de maintenir une certaine
neu-·
tralité: pour rendre
possible
les
relations
commerciales.
Les
Français n'ignoraient pas
non
plus
que
les marchands nzema
étaient les
plus
actifs
de
la
région
(5).
Dans
un
raoport,
( 1)
Sé n é gal
IV,
3 5 (a)
co mman d ù n t
du
b r i g de
g LI e r r e l '" Eg l an tin e"
Jance ·ùèJ
~linistre
de
1 a Ma ri ne
et des
Colonies.
"I::gl anti ne"
a la mer, 21 octobre 1lJ43.
Valsecchi
(P.)
op.
ciL
p.
529.
(2)
CO 879(.19

142.
Report on
th~ Assinee boundary pullen and
Fimingerlpalaver
at Nuanm
-
·December
11th
1tJ83.
( 3 )
Valsecchl
(P.l
op.
cit.
p.
528.··Archives Nationales,
F 12,
2588,
rcpport de mission
Bouet et Broquant,
Gorée,
6 Maï
1839,
(4)
Valsecchi
(P.)
op.
cit.
p.
528.
(5)
ANCr
1EE1
(2)
cO~lpte rendu de 80uet-Villaumez, capitaine
de
vèisseau au
sujet de
la
resCJonsabillté du
roi
d'Apollonie
Kaku
Accah au
sujet du meurtre du
lieutenant
De
ThéJenaro.

- 265 -
Fleuriot De
Langle
exprime
le
voeu
de
voirs'ac.croître
le
nom-
bre de marchands
nzema
qui
viennent commercer à Assini.
"Chez
les
noirs "
bien
que .deux popu iations
soient en
hosti lités,
l es
pers onnes
i sol ées
peuvent généra l ement
vi s i ter
les
lieux habités
par
la
population
rivale sans
danger.
Si
le
comptoir
d'Assinee
prend
l'importance
que nous devons
espérer,
les gens d'Appolonie s'habit~er6nt' peu à peu à le fréquenter et
néanmoins
le
roi
d' Assi nee
pourra
continuer à les
bloquer du
côté de
la
terre"
(1).
Pourquoi
Kaku
Aka
a-t-il
eu
une
position
si
tranchée
malgré
l'attitude
apparemme.nt
sincère
des
Français?
Nous
pensons
que
le
souverain Nzema n'avait aucune-
ment confiance
en
ces
derniers
qui
depuis
le XVIIe
sièéle
li-
vraient des
armes
aux
Essuma
que
les
Nzema combattaient afin
d'avoir le
contrôle
de
la côte d'Assini.
Dans
le
but de neutraliser
la
collaboration entre le
Sanwi
et la
garnison
française
du
fort
Joinville,
Kaku
Aka
a
conclu
en
1846 une
all iance
avec
le chef nzema.
Peter de Grand-
Bassam
(2)
qui
était connu
pour ses
penchants
anglophile et son
attitude anti-française
(3).
Cet objectif visé
par Kaku
Aka
se-
ra
vite atteint
grâce au meurtre
de
Thévenard
qui
pour un
temps
a co mp r om i s
les bon s
ra pp 0 rt sen t r e l e For t
Jo i n vil l e e t
Am 0 n
Ndufu
II.
Bien ·que ce
dernier dégageait
la
responsabilité de
ses sujets dans
cette affaire,
les
navires français ont ~bombardé
le village d'Aby
(4).
Par ces
intrigues,
Kaku
Aka
espérait
(1)
Sénégal
IV,
35
(a),

b,
Fleuriot
De Langle à
Bouet.
1843
(Rapport
sans
date
précise),
(2)
Valsecchi
(P.)
op.
c i t . p .
531.
(3)
ANCI
1EE1
(2)
(VIIII1/2131)
Rapport
sur la
situation
poli-
ti que
et commeri ale du
comptoi r
de Grand-Bassam.
1 tlSO,
(4)
ANeI
lEE
1(11)1-;:-33.
Lettre de
Mantaguis
de
la
Roque adres-
sée au
l',inistre de
la [~arine et des
Colonies au
sujet de
la
responsabilité
des
populations d'Aby dans
le meurtre
du
lieu-
tenant lhévenard .
. .'
:.> .. ,

- 266 -
voir les
Français abandonner
le
Fort JOlnvllle
afln
que
le
Sanwi
soit
exposé à ses
attaques
(1).
C'est ainsi
qu'en
Jan-
vier 1848,
il
a
fait
tué
trois
français
et sept sanvli
par ses
Ilommes
(21.
Les
Français
ont porté
plainte auprès
dU
gouver~
neur ang lai s devant
l es
agi ssements
du
roi
de
'Apollonie
Le
gouverneur Anglais
a
retorqué que Nzema
est un
territoire
britan~ique et qu'en dépit de la conduite de Kaku Aka, les
Français
ne devraient
pas
prendre
l'initiative d'une
attaque
contre celui-ci (3).
En
1848,
les Britanniques à
la
suite d 'une
expédition arrêtent Kaku
Aka.
Bouet Villaumez écrira alors:
"En somme une
fois
la
paix
générale conclue,
je
n ' en t r e v 0 i s que des a van ta g es
à
1a des t r u c t ion deI' au t 0 rit é
de
Ka koa ka
; gr â ce à
1 a chu te éI e cep et i t
t Yra n a f r i ca in,
nos
embarcations
pourront actuenement
remonter et étudier le Tendo' ,
ce qu'elles n'ont jamais
osé entreprendre jusqu'à ce
jour"(4).
Désormais
libérés
de
la menace des
armées
nzema
les navires français dont le Guet-N'dar ont remonté
la TanoE jusqu'à
Alakwabo.
La
première
reconnaiss~nce du Tendo a été faite en
1849 par le commandant
Dubourquois.
Avec
l'arrestation
de Kaku
Aka,
les
Nzema
cherche-
ront à établ i r
des
rapports
ami caux
avec
1 e Sanwi.
e- La
recherche dé
la
paix avec
le Sanwi
Ebayen 1 e à
qui
1a di recti on
du
pays nzema
a
été con-
fiée après
la
capture de Kaku Aka est l'instigateur de cette
volonté de. paix.
( 1 ) Furley conection Journal (1847-1852) entry for 29 january
1848,
p.
80.
(c)
1b i d
l 3 )
Furley collection
journal
(1840-1~47) 17thSeptember
1843.
p.
133.
( 4 ) ANCI
1EEl
(2)
VIII-1-2/24.
Lettre
du
capitaine de
vaisseau
Bouet Villaumez,
8 octobre
184l:J.

- 267 l
Une ambassade
nzema
vi ent voi r
Amon
Ndufu
1 l
pour ma-
nifester
le
désir oes
Nzerna
de
vivre
en
bonne
intelligence avec
le Sanwi.
Les mess~gers d'Eb~yenle expliquent a~ ~ele~gbi du
Sanwi
que
les
guerres
ont eté ent~eprises par Awulae Kaku Aka
sans
le consentement des ~1gbanYlma <-notables).
Une
réunion
se
tient à cet effet à Assi ni
et l es deux
royaumes conviennent
1. De ne plu s sel i v r e r '1 a guerre.
2.
L'on
décide d'échanRer les
captifs et les
butins
de
guerre de part,et
d'aut~e.
3.
Taus
les conflits devront
désarmais
être
resolus
par des
négociations
(1).
La
volonté
de
paix
d'Ebayenle
et d'Amon
Ndufu
II
a ef-
fectivement
permis
l'exécution
de ces
conventions.
L'époque des
guerres
entre Nzema' et Sanwi
était définitivement révolue.
Ce-
pendant,
suite à un malentendu
survenu
entre Arna
Ekyi
qu'Ebayen-
l e a v ait pla c é à
l a t ê t e de Be,n yin l i e t
1 e r 0 i
Am 0 n Ndu f u l l ,
une
nouvelle convention sera
signée
le
27
juillet 1B58 entre
les
administrateurs
britannlques
et
les
administrateurs
fran-
çais
dans
le but de
garantir une
fois
pour toute
la
paix entre
Nzema
et Sanwi
(2).
Pour mieux
comprendre
les
tenants
et les abouti ssants
de
l a
p é rio d e
t r 0 u b l e dan s
l a que 1 l e a
plo n g é 1 e r 0 y au men zema
Il)
~iouezy IH.) op. cH. p. bD.
M!CI 'rEE1
(n D 22)
2 juillet 1848.
Traité d'Amatifou
avec
le
nouveau
gouvernement angl ai s
d'Apollonie.
Note:
Aman
Ndufu
a envoyé
20
onces
d'or au
gouvenement
anglais
pour le
remercier d'avolr
débarrassé son
pays de
la menace
de Kaku Aka.
Voi~ CO%/17, l'8th. September
ld49.
Letter by F.
Swanzy and Henry Smith
to
the
tlonoraDJe
Earl
Grey
(wi th
a copy
t.o
yi
inniett'.
(d Koffi Kofi Lazare. op. cit.. p. 168.

après le rggne de Kaku Aka, il est nécessaire de procéder à une analyse des
conséquences de la politique intérTeure et extérieure âe ce Gelemgbunli.
C- LES CONSEQUENCES OESASTkEUSESDUREGNE OEKAKUAKA
a- Lès effètsdè la " politique
de Kaku Aka sUr le plan démo-
graphique
Les guerres entreprises par Kaku Aka ont provoqué une
diminution de la" population. Geaucoup de jeunes-hommes sont morts ou ont
trouvé refuge dans
les" territoires
voisins.
O-e
no~breux ('iLema-
qui
fuyaient la politique arbitralre de Kaku Aka se sont établis
ià Nvum~
(Oixcove)
(1). Iï
n'existe pas de chiffres qui
pour-
raient montrer cette baisse démographique, mais la tradition
orale se rappelle fort bien de cette catastrophe (Ll. A défaut
de n'avoir pu conquérir l'espace nécéssaire à la ""relaxation
d~mographique" (3), les "q~erres entreprises par Kaku Aka ont
:;::'. -
résolu
le problème de la pression démographique.
Les tradi-
tions orales disent que pour permettre à nouveau l'accroisse-
ment de
la population, (bayenle et Koasi
Ama Ekyiont sollicité
les serV1ces d'un homme nanti
de pouvoTrs mystiques appelé
Oawuda,
Ce dernièr a fa1t des sacnfices rituels à Benyinll
afin de faire croître la natalité dans
l'ensemble du
pays
"nzema.
Cependant i-l
a joute que ces
sacrifices avaient des 1n-
terdits qu;
sont les suivants
:
1.
Le refus du dixième enfant (bulu).
2.
Le refus de 1 '"amu, c' es t
à di re
d'un enfant né
d'une jeun"e fille qui
après avoir connu sa prem1ère menstrua-
tion n'a
pas attendu d'en avoir deux autres de suite et qui
don-
(1)
Ackah (Y.J.lop.
cit.
p.
17/.
(2)
Anz'a
(t. 1 Bt:.nlea
maamEla.
P.
16.
\\3)
Uuverger (M.)
op.
cit.
p.
b2-b3.

- 269 -
ne
naissance
d'un
bébé.
De même,
l'enfant

d'une femme
qui
n'a
pas eu
trois
menstruations
successives
est dit a'mu
( 1 ) •
Le
refus
dU 'bulu
et d é l ' amu
se
rencontre
chez certains
. a nyi
sanwi
et certains
fante.
Les anyi sanw.i expl iquent la
non_
acceptation dubulu
et del:amu
par
1" culte du E..Qsson TanoE.
En
fait,
des
gl'oupes
Akan
comme
les
Bl'ong p,'atiquent
le cul-
te du
Tano~sans pour autant refuser le dixième enfant.
La
pra-
t i que' d u refus du
bu l u e t d é l' am u a
bien
p lJ
se
répandre à
:partir du ~ays nzema à d'autres régions g~an.
b-
Lés conséquences
politiques du
règne dé KakU Aka
le
A l'intérieur' du
royaumé:
la
naissancé de deux
nouvellesdynastiésroyales
; celles
dés
Ndweafo;>dé Benyinli
et
d'Adoanbo
La
tradition
orale a
gardé
d'Awulae
Kaku
/\\ka
l'ima-
ge d'un
roi
sanguinaire et
tyranique
(2).
Kaku
Aka a
brisé
les
contre-pouvoirs qui,
au
sein du
conseil
du
trône avaient
pré-
sidé
aUX
règnes
de
ses
prédécésseurs.
Il
a
rompu
l'équilibre
structurel
qui
existait entre
le pouvoir
royal
et celui
des
~1gbanyima. De ce fait,
céBelemgbunli
Kpole a opéré une
ruptu-
re avec
les
traditions
politiques du
royaume en instaurant
un
pouvoir royal
absolu
et
sans
limite.
Les
Mgbanyima qui
ont
essayé de
s'opposer au
pouvoir sans
partage
de Kaku
Aka
ont
été
éliminés.
Kaku
Aka
a
fait d'Ayekpa
Arenebo
(3)
(lieu des
exécutions capitales)
un
instrument de sa
politique de
ter-
reur.
Il
régnait en
autocrate entouré de
gens
prêts
à
lui
obéi r
aveug"éme·nt.
Kaku
Aka
a aussi
foulé
aux
pieds
les
devoi rs
(1)
Enza
(E.)
op.
cit.
p.
16.
(2)
Enquêtes auprès
d'Egya
Wendja,de
Papa
Alagye Diallo et de
Ma a me Adj 0 b a Ek yi.
An n ex e . 7. p. 3ç'b,
an n ex e
20,
p.4 1'11-
Amihere Essuah.
Mekakyebiè
III p.
5.
(3)
Ackah
(Y.J.)
op.
cit..p .. 115.
Amihere Essuah.
Me~kYeJl2~I. p. 21-22.

- 270 -
politiques du
grand
trône
V1S
à vis
des
sièges
secondaires
sur
les q ue l s
r e p os aie n t
l ' uni té ai n s i
que
l' ex i ste nc e de
l'Etat
Nzema
(1).
Kaku Aka
s'était
rendu
couoable d'assassinats
des
membres
influents
du
lignage
royal
ainsi
que des
enfants
d~
son oncleNYanzu
Aka
(2).
Il
possédait
un
réseau
dense d'es-
pionnage
quil 'informait de
tout à
travers
le
pays.
Kaku
Aka
se
servait
de
la
pui·ssance économioue
comme
instrument de
son
au t 0 rit é ab s 01 u e.
Par ses
l a r g e s ses
au p r ès
d' une
f ra n g e de
l a
population
(3),
il
divisait pour régner.
Il
dépouillait
les
riches
de
leurs
biens
pour demeurer la
personne
la
plus
fortu-
née du
royaume.
Il
a
confisqué l'or de
Hwona
ainsi
que
les
biens
d'Ebayenle Nwi
et de Bedu du
village d'Elonye
(4).
Kaku
Aka
a renvoyé
les Mgbanyima
de
son
prédécesseur
pour s'entourer de
nouveaux
conseillers dont il
était assuré
de
l'obéissance sans
borne.
En
transférant la capitale du
royaume
à Adoanbo,
il
se
débarassait du
coup des
Mgbanyima
de
Benyi nl i.
Le règne
Kaku Aka fut celui de
l a
terreur.
Ses
Ti\\epsvoma
(exécuteurs)
dont
le chef était Kwame AmEnde
(5),
supprimaient
tous
ceux
qui
s'opposaient à son autorité arbi-
traire.
Kaku Aka
a
tant marqué la
mémoire du
peuple
Nzema
qu'il
existe de nombreuses
anecdotes
qui
rappellent sa
cruau-
té.
L' 0 n ra con te que
qui
d 0 rm ait t r 0 p,
c'o u rai t
1 e r i s que
( 1 ) Voi r Supra';'Chapi tre
IV
(deuxiè~e Dart~e). A~ Le pouvoi r
pol i ti que.
C-
Les
rapports
entre
le
trone
~rl n~l pal (Ebl a
KpoleJ
et
les
sièges
secondalres
(Ebla
NkYl
Kyl).
(2)
Mi nutes
of evi dence
1848 -
sel ect commi ttee
on west coast
of Africa.
Francis
Swanzy 905.
Ackah
(Y.J.)
Op.
cit.
p.
95-97.
(3)
Ibid,
p.
97,
Appendices 13;
22.
(4)
Ibid,
p.
98-99,
appendix
22.
(5)
Adah
(Y.J.)
op.
cit.
p.
113.

- 271 -
d'avoir une paupière
couJée sur
l'ordre
de
Kaku
Aka.
Qui
par-
lait trop pouvait se voir arracher la
lèvre supérieure ou
infé-
rieure,
ou
couper une oreille.
I.e
roi
Kaku Aka
dit-on
pensait
que
ceux
qui
dormaient exagérément n'étaient pas
uti les pour
la
défense du
royaume,
car'
ils
seraient
incapables
de préve-
nir
leurs concitoyens
en cas
d'agression
étrangère.
Celui
qUl
était bavard selon
le roi
pouvait semer
la discorde parmi
les
gens
(1).
La
tradi ti ons
oral e va
ju squ' à entourer d'un
réci t
mythique la
naissance du
roi
Kaku
Aka.
Un El'ianiane
(génie/Bozonle
dit-on aurait substitué son
bébé
(Kaku Aka)
à
celui
d'une
prin-
cesse du
lignage
royale
(2).
L'on
raconte qu'un jour Kaku Aka
très
faché après
leBelèm~bunli Ekyi
de Bomuakpole,
a envoyé des messagers
pour
remettre à ce derni er du
tabac.
Cel a
si gni fi ai t
qu' i l
le con-
dam na i t
à m0 r t.
As s a bal e n Eè v e u du Bel em 9 bu n l i E k yi
s' est 0 p-
posé il
ce que son
oncl e soi t
condui t
à Adoanbo:
Les messagers font le compte
rendu de
leur mission
à Kaku
Aka
qui
aussitôt demande àvoir l 'homme qui
a osé con-
trarier sa
volonté.
Assaba
avec
courage,
se
présente devant le
roi
et reconnaît les faits.
Kaku Aka
admire
la
témérité du
jeune homme et décide de
le
charger d'une mission,
celle de
rapporter l a tête d'un
chef ,lassa.
Assaba
grâce à sa
ruse
par-
vient à satisfaire
les désirs de son
roi
(3).
I.a mission
d'Assaba
entre dans
le
cadre des
relations
conflictuelles
en-
tre Nzema
et Wassa
pendant
le règne
de Kaku Aka.
Ce dernier
- - - - - - - - - - - -
(1)
Anecdote rapportée par
Egya
l~endja, annexe 7, p.366.
( 2)
Ac k a h (Y.J. ) op.
ci t.
p.
14 .. a pp end i x 6.
Perrot (C.H.).
Les Agni
Ndenye
et
Te
pouvoir politi.g!!.~
aux XVlIIe et xlYeSîe'cles,
p.
190.
(3)
Anecdote rapportée
par NdE.fo
Ekyi.

- 272 -
aurait envoyé en
secret des messagers
qui
ont assassiné
Ofosu
le chef I·!assa du
village d'Emase.
Les deux message.rs
en question
seraient d'après James Ackah,
Ngeda 'Ayinase
et un homflle de Nwulofol:> (1),
qui
pourrait bien être Assaba
puisque le village de
Bomuakpole
dépend de la
juridiction
dU~~foy~~de Nwulofol?
1\\ w.u l a e Ka ku Ak a a eu une
tel l e i nf lue nces url a mé-
moire du
peuple NZema,
que tous les évènements
tragiques
sont
automatiquement rattachés à son règne.
La
tradition orale
rapporte que ce serait Kak~ Aka
qui a exigé que le Bele-mgbunl i
Ekyi
de Bawia, Evl_l::l Ndende lui
rapporte vivante la panthère· qui
décimait
son élevage de mou-
tons et de boeufs
(2).
Ce récit est extraordinairement rapporté
par Henry
Meredith dans
son ouvrage dont la
première édition date de
18 1 2 (3).
Cel a pro u v e que l e Be Tém 9b u n l i Kpol e don t
i l e s t
question ne
peut être Kaku Aka
car le règne de ce dernier com-
mence en 1833.
Les
Nzema étaient exaspérés par la cruauté de
Kaku Ak·a.L'on comprend dès lors,
pourquoi
non seulement les
soldats anglais sont accueill is en libérateurs, mais que leur
complice fbayenle est reçu en
héros
parce que son geste fut
considéré comme patriotique.
Pendant la deuxième expédition
anglaise contre Nzema,
Kaku I\\ka isolé par: sa cruauté,
n'.a
pas
bénéficié de
l'aide de ses ·Belemgbunli
nkyi
kyi
comme le com-
(1)
Ackah (Y.J.)
op.
cit.
appendix 2,
p.
4.
Note.
Des sources écrites
font aussi
état du comportement
v-roTent et arbitraire du
roi
Kaku Aka.
Voir CO 96/13
n° 85
Winniett to Grey
Cape Coast Castle,
20 th
december 1848.
(2) Amihere Essuah. t~ekakye _~~I..l.-~, p.
103.
(3) tleredith
(H.)
op.
cit.
p.
65.

- 273
mande les règles
politiques qui
régissent les
relations entre
le grand
trône et les sièges secondaires.
Les ·Belemgbunli
nkyi
kyi
ne voyaient pas l'utilité de défendre un Belemgbunli
Kpole
qui
au
lie ud ' as sur e r
la
paix
et l a pro tee t ion des e s su jet s ,
était devenu
leur pire persécuteur.
Les Belemgbunli
Nkyi
Kyi
ont fait connivence avec
les
envahisseurs.
Il
n'y a donc pas
eu une réelle volonté de résistance de
la
part des Nzema
(1).
L'expédition anglaise offrait aux chefs
Nzema,
une occasion
unique
pour se débarrasser du
roi.
Les
chefs ;;nzema auraient
ceinturé Kaku Aka pour le
remettre
aux mains
des Anglais.
Kaku
Aka
s'était retrouvé dans
la situation d'une coalition dense
contre lui
(2).
Seuls
quelques
fidèles
serviteurs comme sa
soeur Ebasok~a .l'ont soutenu pendant cette période difficile.
Miegyila dit-on
a été
l'une des
cachettes de Kaku
Aka.
Ebayenle qui
était l'un des
flgbayima
a joué un rôle dé-
cisif dans
sa capture
(3).
Kaku Aka a condamné à mort par contumace Ebayenle
qUl
s'est refugié pendant dix ans à Nvuma
(Dixcovei ..
6bayen l e
qUl
étai t
un Saf~yenl e et un consei llé du roi
Kaku Aka est
en t rée n dis g r â c eau p r ès de cel u i.~ ci· ver s 1 838 (4).
De son exi l,
tbayenl e prend une
part active à
,
l'expédition du Gouverneur Maclean.
Mettant à
profit sa con-
nais san c e du
pa y s e t des
pop ul a t ion s,
i l
fa cil i t e l ' exp é dit ion
anglaise qui
ne rencontre aucune résistance. €bayenle
a été
(1)
CO 96/13 n° 85 Winniett to
Grey.
Cape Coast Castle.
December
20 th
1848.
( 2)
Valsecchi
( P • ) op.
ci t.
p.
539.
( 3 ) Crui ck$hank
( B • )
fi gh teeri years
on the Go l d Coa st of
.._--
6-frica.
p .
201 .
(4)
Ackah
(Y.J.)
op.
cit.
appendix 4,
p.
3.
Valsecchi
(P.)
op.
cit.
p.
540.

- 274 -
le principal
artisan
de
la
coalition
intérieure contre Kaku
Aka,
compromettant ainsi
toute volonté des
Nzema de
faire
face
aux
forces
d'invasion.
Un
tribunal
composé
des
chefs nzema
et
du
gouverneur Maclean
juge Kaku Aka.
Les
che f~ d' a c c usa t ion po r tés con t r e ',u i
son t
1 es
suivants
1- Son
insolence vis
à vis
des messagers
qui
furent
envoyés
en
toute amitié.
2-
La
profanation
du
drapeau
britannique.
3-
Les mauvais
traitements
qu'il
a infligé aux maî.-
tres et aux v~ssaux brit~nniques.
4-
Son. meurtre contre
le commandant français
d'Assini.
5- L'arrêt
des
échanges et
le meurtre de Wassa.
5-
Ses attaques
contre
la
côte hollandaise
à Axim
et la
capture
de douze
hollandais
(1).
le
capitaine de vaisseau
français
Bouet Villaumez
a fait
remarqué que
l'attaque des
troupes
anglaises contre
le
roi
d'Apollonie
Jvait
pour but de recupérer
le
fort
Apollonia
dont elles· n'avaient
plus
le contrôle et .se
venger de leurs
propres
griefs
(2).
L'expédition britannique de
1848 avait
effectivement
pour objectif
rrincipal
d'intégrer
le
royaume
nzema
dans
la
sphère
de
domination de
Cap
Coast Castle et
(1)
Newbury
(C.vl.)
British
policy
tOViard
west Africa.
Select
documents
1785-TE74.p. 300.
ro--cr6/ 13 nO 85 I-} i n nie t t t 0
Grey
Cap e Co as t
Cas t le.
Oecember
20th
1848.
(2)
ANCl
1EEl
(VllI-1-2j24).
Lettre du
capitaine de
vaisseau
Bouet Vi 11 aumez.

- 275 -
bri ser du coup le centre de
puissance régionale indépendant
que la monarchie de cet Etat
a élaboré (1). Kaku Aka affichait
une réelle indépendance que Cape Coast Castle ressentait comme·
une insulte. Kaku Aka non seulement exerçait un monopo1e sur le
commerce avec les Européens, mais détenait les marchands blancs
pour les contraindre a réduire lesprix de leurs marchandises (2).
Il
avait à ce sujet saisi les marchandises d'Ennis qui
opérait
pour le bénéfice des marchands de CapeCoast. Ennis avait commis
l'erreur de vouloir faire obstac1e à la volonté royale de conti-
nuer à monopol i ser 1e commerce.
Les
Anglais_ ont alors entrepris l'expédition de 1835.
pour contraindre Kaku Aka à dédommager Ennis.
"The great sums of monney which the above mentioned
post keeper (Ennis) owed of money theenglish merchants, and
who a1ways declared to be impeded by the king in
;:his trade,
and thus not being to pay his debts must be considered as the real cause (3).
James Ackah montre que la politique anti-impérial'iste
de Kaku Aka est tout à fait conforme à celle de ses prédéces-
seurs comme Amihyia
AngJ1J qui
a combattu les Hollandais pour
les empécher de contrôler le royaume Nzema (4). Amihyia AngC,lb
a accepté une certaine protection anglaise sa~s pour autant
placé son pays sous la juridictfon .. de CapeCoast Castle.
L'Etat
Nzema de siL création jusqu'·à l' arrestation du roi Kaku Aka en
1848 est resté indépendant vis à vis des Européens (5).
( 1 ) Va1secchi
(P.) op. cit. p. 540.
( 2 ) Metca1fe (W.) 'Maclean of the Gold Coast. Great Britain and
Ghana. Documents of Ghana hlstory 1807-1957. p.
109.
(3) K.V.G.
361, May 1835. The Apollonian
expdedition. Report
by Lans.
(4) Ackah (Y.J.)
op. cit. p. 119.
(5)
Ibid p.
119.

- 276 -
Le tribunal
qui
a jugé
Kaku Aka prononce sa dis-
grâce et requiert contre lui
la peine
capitale. La sentence
sera plus tard muée en détention à perpétuité .
• ,..
.•~_.;:'"..- 'l-
Le roi Kaku Aka est décédé en 1851 à-Cape Coast Castle.
L'évincement de la dynastie
royale Nvavile
(1) et la
naissance des deux nouvelles
dynasties Ndweafo? pose deux pro-
1 èmes fondamentaux.
L'on peut comprendre le dési r
des
chefs
d'écarter Kaku Aka, mais pourquoi
n'a-on pas
intronisé
pour
le succéder un
membre du lignage
royal
de l'abusuan- Nva,v~le_ ?
Pourquoi
a-t-on
laissé Ebayenle se donner les attributs d'un
Belemgbunli alors que le~Mgbanyima lui ont demandé d'assu.rer
une simple
régence? Ebayenle comme nous l'avons vu,
n'était
qu'un Safohyenle du roi
Kaku Aka.
Il
n'appartenait
_ pas
au li--
gnage royal
et donc au regard des
institutions politiques,
il
ne pouvait être belemgbunli
Kpole
(2).
D'après Annor
Adjaye,
€bayenle
a été
fait
chef d'Adoanbo par les Anglais
parce qu'il
avait joué
un
rôle
capi:tal
dans
1 a capture de Kaku Aka (3).
Indéniablement, Ebayenle a été chargé de tenir les
rênes du
pouvoir en
l'absence du roi
déchu
Kaku Aka grâce aux Anglais
qui
désormais étaient les maîtres
réels du pays et entendaient
1e de me u re r.
En
e f fe t, Cru i c k s han k alors
"J u d ici a las ses sor" ,
a été chargé par le
gouverneur Ki 11
d'établ i r un
successeur
au roi
déchu Kaku Aka (4). CapeCoast Castle afin de
maintenir
sa domination,
voulait choisir quelqu'un dont il
serait assuré
de la fidélité
a l'égard des
intérêts britanniques. Ebayenle
qui
a aidé
les Anglais à mener à bien l'expédition qui
a abouti
( 1) Note: Au sujet de l'évincement de l'ancienne dynastie
royale.
Voir:
Mémorandum of Yamike Kwaku p.
2.
"The
ancient stool s were
taken ana proba51y destroyed.
Kence
the old line
of Apollonian
chiefs became extinct".
( 2 ) Ackah (Y.J.) op. cit. appendix 4, p. 3.
( 3 ) Nana Annor Adjaye Nzima Land, p.
13.
( 4 ) Cruickshank (B.) Léttér~ fromth~ Gold Cda~t a~d~lave
coast"
1849. Atuabo 'Apollonia
28 Avril'
1848,
p.
198.

- 277 -
à
la capture
de Kaku Aka semblait être
la personne
toute indi-
quée, Quand bien même, tbayenle comme
le soutiennent certains
traditionnalistes, aurait été choisi
par les Nzema eux mémes
pour
. prendre en main l' admini st ra ti on
du royaume parce
qu'il
les a libéré de la tyranie de Kaku Aka,
il
ne
faut pas
perdre de
vue le contexte qui
alors prévaut, puisque Cape
Coast Castle
voulait mettre définiti~ement Nzema dans sa
sphère de domination. La présence des
forces bri tanniques a
été u.n facteur de pression
morale qui
a déterminé le choix des
Nzema.
Pour certains
..,
traditionnalistes, Ebayen-
le devait exercer les fonctions
de
régent (1),
tandis que pour
d'autres, il
devait être Belemgbunli
(2).
Au regard du mode
d'élection
traditionnel
du Belemgbunl i, Ebayenle ne pou.vait
qu'être régent. En effet,
le Belemgbunli
devait appartenir au
matrilignage
royal, or les traditions orales sont unani·mes pour
di re qu'E.bayenle n'était nullement parenté à Kaku Aka.
Le Belemgbunli était désigné parl'EhYema et l'Abusuan
Kpanyinli
du lignage royal.
Personne à part ces deux personna-
ges ne pouvait choisir le Belemgbunli . Or l'élection d'Ebayenle
s'est passé dans des conditions particulières et dif.férentes du
mode traditionnel
ci-dessus décrit.
C'est en présence de Cruickshank chargé de
restaurer
l'ordre qu'a eu lieu l'élection d'Ebayenle.
Selon l'a tradition
politique du royaume Nzema,
l'élection du Belemgbunli
ne se
fait pas
publiquement, encore moins en présence d'un étranger
de surcroit un européen. L'élection d'Ebayenle le moins que
l'on puisse di re s'est déroulée dans
un contexte spécial.
Ebayenle était bien
le candidat des autorités britanniques et
Crui ckshan~. ne
le cache pas.
(1)
Ackah
(Y.J.) op. cit. Appendix 1; 6;
13.
(2)
Ibid - Il.ppendix 2; 4;
22;
9;
15;
21.

"The governor removed him (the king Kaku Aka)
and
all
his
fami ly to C313'= éoast Castlë, by desi reof the people
of Apollonia., who
seemed
. greatl.y delighted with the
prospect
of getting aid of him.
The were allowed to
.elect a head
man in his
stead, who was to
be amenable to
the Engl ish
authorities
upon the
coast for hi s acts. There choi ce fe 11
upon Baheenie, and old captain of the king's who had been
a
refugee from the country for the
1 ast ten years
"( 1).
La
réponse à la première question précédemment posée
se trouve
dans les
informations
de _pl usieurs
de nos
informa-
teurs.
Après ra"capture de
Kaku Aka, toutes les victimes
de
ce tyran cherchaient à se venger de lui à travers
le lignage
royal
qui
s'est retranché à Awiaso (2).
Les
chefs nzema
en dé-
pit des cri mes
de
Kaku Aka avaient une
lourde responsabi 1 i té
dans 1 a
"perte de ce sang royal".
Le sang du roi
chez les Akan
est sacré (3). La faute
des
Mgbanyimà était d'autant plus
gra-
ve que Kaku Aka est
décédé
de
la main
des étrangers.
Il s
crai-
gnaient que
l'accession au trône
d'un héritier légitime ne soit
l'occasion pour ce dernier de' venger la mort de son prédéces-
seur.
L'évincement
de
la monarchie du matri1ignage Nvavi1e
servait sans
aucun doute
les
intéréts
britanniques qui
ne
vou-
laient plus d'un
pouvoir royal
fort à Nzema(4). €bayen1e
dans
le but d'écarter définitivement le
lignage
royal
Nvavi1e,
a
fait massacré certains
de ses
membres
(;i). Ebasokwa la soeur
(1) Cruickshank (B.)
Letters
from the God1
Coast an Slave
Coast.
IB49 Atuabo Appo1onla 28 a.vrl1
1848.
p.
198.
(2) Enquête auprès d'Egya Wenda.
Annexe
7, p. 366.'
(3)
Terray (E.)
"Kwaku Kosonu dit pape ou la fin
du royaume
Abron". Les Africains, tome
XII, Editions J.A.
p,
272.
(4)
Valsecchi
(,P:)
op.
cit.
p.
540.
(5) Ackah
(Y.J.)
op. cit.
appendix 2,
p.
5.

de Kaku Aka fut assassinéeà Adoanbo sur 1'ordre d'Ebayenle
alors qu'elle reclamait les biens de son frère (1). Ebayenle
a cherché dans un premier temps à se faire introniser comme
~lemgbunli mais les Mgbanyima ont refusé parce que Kaku Aka
était encore~~ivant. Ebayenle fut par la suite fait
::>manhyenle (chef du royaume) (2). Il a a10rs confié la moi-
tié du pays qui va d'fkabaku à AvoleEnu
à Koasi Ama Ebyi qui,
dev.a it exercer 1a f()nct.ioh de régent sur cette
portion
du
territoire. En 1850, Ebayenle d'Adoanbo et Koasi Ama Ekyi de
Benyin1 i sont mentionnés par les sources écrites comme "the
two chiefs" de ',Apol1o nie
(3).
Les Western Nzema auraient dit
à crowther que la partHi:on du pays en deux moitiés se serait
faite sur les i:nstructions de Bt"oHe Cruickshank.
"The Western Apol1onians. state that the partition was
effecte~ under the instructionsof Brociie Cruickshank. Here
again l
thi:ng that the statement of the western
Apol1onians
is nearer the truth. After the fall
of Kwaku Aka two men
that
so eve r 'was the ir rank were wi.thout d'ou bt 1eaders in the ir res-
pective towns. These men were Baiyi,ni df Attuabo:and Ameke of,
Bey in"
(4).
Ama Ekyi devait di,riger le western Nzema avec pour
chef-l ieu Benyinl i ma is en s'en réferant à Ebayenl e pou r les
probl èmes très importants. D' après certains tradi ti onna listes,
Ebayenle,aurait au départ choisi. Bile Aiyanku pour diriger
(1)
Ibid'. appendix 2, p. 5.
(2)
Note: Jmanhene est un terme twi qui se compose de ::>man
(pays, peupl e) et hene (chef. roU .. Ce terme a été acropté
par les Nzema qui TePrononcent ::lJTian'hyenl e. Ce terme est
entré dans le langage Nzema avec la nal.ssance des deux
nouvelles dynasti,es NdweafoJ.
(3)
CO 96119 n) 82, miniett to :;rey . Cape Coast Castle, october
5 th 1850.
( 4J Cr 0wthe r (F.) Min utes 0f ev, i de nc e Appolo n ia n 19 14 AD M
11117.84, p.
4.

- 280 -
la moitié occidentale du
pays, mai.s ce dernier a refusé
parce
qu'il
n'avait pas
beaucoup de membres dans
son lignage.
Il
a
proposé
à Ebayenle
de choisir à sa place
Koasi
Am"
Ekyi
(1).
Lorsqu' fbayenl e fut
arr'êté en
1849, Ama
Ekyi
fi t
l'effort
de maintenir le calme et éviter la révolte que Fitzpatl'ick
s'appretait à mater
(2). Ama Ekyi profi.ta de l'absence
d"Ebayenle pour consolider son autorité
sur l'ensemble du
pays.
Ebayenle fut 1 ibéré en 1852 et revint diriger la moitié orien-
tale du
pays jusqu'à sa mort en 1855 (3)
[ne> lui
succéda
en
1856 mais fut
bientôt déposé
au
bénéfi.ce de son neveu Avo
(4).
Des traditions orales disent
qu'Avo était le fils
d'fbayenle,
tandis que d'autres disent
qu'il
était son neveu. Les Nzema
dit-on
auraient rencontré
'Ebayenle pour lui. demander qui
le succederait après sa mort.
fbayenle
n'a
pas voulu d'Avo son
fils comme successeuI- pal-ce-
que ce dernier aurait eu des relations coupables avec ses
épou-
ses en son absence.
Avo à notre avis était le neveu et non
le
fils
d''Ebayenle.
Pourquoi
Ebayenle chercherait-il
a pénalisf'i'
son 1 i gnage pour une faute commi se par son fi 1 s ?
Si
P.vo éta i t
le fils
d'Ebayenle,
cela
reviendrait à dire qu'il
n'était
pas
du lignage de ce dernier en vertu du principe de
la nlatrilinéa-
rité.
Ebayenle a décidé de punir les membres de son 1 ignage
parce que justement Avo était son
neveu.
La traditIon Nzema
a dm e t que s i l e ne v euh é rit e des a non cIe,
i 1 p'J i s se
fa ire
sienne
les épouses de celui-ci avec
le consentement de ces
dernières.
Le fils
par cancre
ne
peut en aucune façon avoil·
des rapports
lntimes avec les épouses de
son père: cela étant
for III el lem e n t i n tel' dit par 1 a cou t ume.
(1)
Ackah
(Y.J.)
op.
cit.
appendix 15: ûppendi:-:
1(3.
( 2)
FUI' 1 e y col l e ct', 0 Il j our na l
(1 847 - Î 85 2 ).
[ Il tt- Y f 0,- nove III bc ,-
19
th
13 119,
p.
18.
( 3)
Cr a vi the r'
(F.)
0 p.
c i t.
p.
4 - 5 .
(4) Ackah
(Y.J.)
op.
cit.
apP2ndix
'

- 281 -
Les traditions orales se contredisent quant à
'Abusuan auquel
appartenait Ebayenle.
Tantôt elles disent
qu'il
était de
l'AbusuanAdahonle
(1), ou tantôt elles affir-
men t
qu' iJ
é ta i t
de l' Abu sua n Nd we a f 0 J (2).
No u s pen son s
qu' Eb a yen l e a p par t en ait au cl an Ndw e a f 0 J par c e que
les a c tue l s
-:lm an hyen l e d' Ad 0 a nb 0
qui
son t i n c 0 tes ta b lem e n t de
l a l i g née
de celui-ci
sont Ndweafo~. La tradi.tion orale à ce sujet sou-
ti.ent Qu'Avo a v.oulu réunifier Nz-E~ma sous sa coupe parcequ'il
é ta i t
de l a l i g née di r e c te d' Eba yen l e (3).
Ebayenl e et ses successeurs ont fa it jouer
l a sol i da-
rité clanique entre les Ndweafo~ afin de maintenir le pouvoir
politique au seù de leur SuakunluAbusuan.
L'attitude passive des Mgbanyi.ma devant les prétentions
d'Ebayenle à la succession de Kaku Aka peut être mise sur le
compte d~ la peur.
En effet, Ebayenle était vu comme un agent.
du pouvoi.r britannique (4).
Le
loyalisme d'Ebayenle vis à vis
de Cape Coast Castle n'a pas duré
longtemps,
car il
sera arrê-
té en 1849 et condamné à un an de d~tention pour avoi.r refusé
de verser le reste de l'indemnité de l'expédition
(5).
Progres-
sivement,
les NdweafoJ ont consol idé leur pouvoir en écartant
les légitimistes du conseil
du trône pour s'entourer d'alliés
(1) Ackah
(Y.J.)
op.
cit.
appendices 2,
p.
5; 22,
p.
3.
(2)
Ibid'. Appendices 13, p.
6;
21,
p. 3.
(3)
Ibid'.
p,.
157.
Note:
Si (Bayenl e éta i t
de l' Abusuan Adaho!l1e
l es membres
<.re5on lignage auraient probab lement reclamé le Bia d'Adoan-
bo. Ce qui
n'est pas
le cas.
(4)
co 96/27 nO 6 Hill to Pakington Burt, CapeCoast Castle, ja-
nuary
24 th 1853.
( 5) San der son "th e hi s t 0 )' Y 0 f Nz i ma u p t 0
l S 7 4"
i n Go l d Co a s t
R-e vie w vol.
1 n)
1 j une - d e c e mber 1929.
p.
103. - - - - - - - - -
Note:
Les Anglais ont reclamé 326 once. d'ar comme coOt
creT'expédition.
Les Nzel1\\a avaient ve,-sé seulement 34 Orlce d"'or.
Ebayenle refusait de verser les
292 onces d'or restantes.

notamment en attribuant à des
lignages de
l 'Abusuan Ndweafo~
'd e s Bi a d i.r i. ge a n t s qui
à l' 0 r i gin e a p par te n a i. e n t à d' au t r e s
Abusuan.
De 1 a sorte,
les
nouve]]es d'ynasties NdweafoJ de
Benyinli
et d"Adoanbo étaient assurées du
soutient des sièges
secondaires appartenant aux membres d~ cet Abusuan.
Les dynasties Ndweafo~ avaient si
bien consolidé les
assises de leur pouvoir que dans
la d~uxième moitié du XIX siè-
cle,
le
paysnzema
fut
appelé Ahwea (1).
2- Les conséquences de la
pol itique de Kaku Aka vis à
vis de l'extérieur.
La politique agressive du roi
Kaku Aka contre les
Anglais,
les Hollandais et les
populations voisines faisait
vivre les Nzema dans une crainte permanente d'une riposte de
ses victimes.
Kaku Aka a coupé la voi.e d'Axim aux Wassa en plançant
de fortes
garnisons à Sanwoma et
Basak-o
.
Les guerriers nzema
qui
patrouillaient le long de l'Ankobra arrêtaient, tuaient et
dépouillaient les marchands Wassa.
En
1334,
49 Wassa ont été
amenés
en captivité à Adoanbo
(2). A l'est
Kaku Aka est parvenu
à
avoir un contrôle total
de l'Ankobra.
De grandes pirogues
( fan el>:. ne)
pe r me tt aie nt
à l' a r mé e il zema
des u r ve i 1 le}' e n pe " -
man e n cel e f 1eu ve.
Ka k u Aka a don né d"e s i n s t r uc t ion s fer mes au
Bel e mg b u n 1 i Ekyi
d'A s €n da,
1 u i 0 rd 0 n na n t
de tue r 1es mes s age n
duc omm and a n t
ho 1 i a nda i s d' Ax i met d' e mp ê che r 1 es Eval 0 Ede
cette localité de
pêcher dans
l'Ankobra
(3).
Kaku Aka s'était
en quelque sorte approprié
le fleuve.
L'action du roi
Nzema
(1) Ginger (L.G.l op. cit. p. 315.
Ackah
(y.J.)
op.
cit. Appendix 4,
p.
3.
(2)
Furley collection
(1331-1334)
Entry fo,' 3rd Mach 1334
p.
290-291.
( 3)
Ac k a-h
(Y. J .)
0 p.
ci t.
94.
curley collection
(1840-1347)
Edry for 9th
Se'Jtembe,'
1341
p.
60.

- 283 -
était légitime parce que la frontière entre Nzema et les
E.val 0<" d' Ax im éta i t
l a ri vi ère Av,enl e un affl uent de l' Ankobra
à l'Est de ce fleuve
(1 J.
De 1838 à 1839,
Kaku Aka mène diverses
actions mili-
taires contre Axim et l'Ahanta pour les punir d"avoir assisté
Mad e an pen d'a nt
l' exp é d'i t ion de
1835
(2). Lat rad i t ion 0 r ale
d" Awi e b0 ses 0 uv, i e nt
que Nwi a r~ € n 1a u nh a b ft a nt
d u vil l age
fut gri,èvement blessé pendant l'affrontement entre Nzema et
Axi.m.
Cet événement est rappelé pal' le l'idane_ "Nwia MEnla Siane
Nz i"
(3).
J am e s Ack ah fa i t é t a t
d" une cam p a g ne mil i t air e de
Kaku Aka contre l'Aowin.
Le roi
Aowin aurait envoyé des messa-
gen auprès du commandant holl andais d'Axim pOUl' 1 ui demander
de l'informer s'il
envisage une action mil itaire contre Kaku
Aka. Ainsi,
il
empêchera Kaku Aka de se refugier dans
la forêt
comme ce dernier la fait
pendant l'expédition de 1835 (4).
En
fait,
l'action militaire de
Kaku Aka fut dirigée contre le seul
village d'Inkaken qui
était peuplé de refugi,és Sanwi originai-
resdeDeso
(5).
Dans le contexte de
la guerre qui
opposait alors
Nzema au Sanwi,
l'action de Kaku Aka était compréhensible.
L'Aowin n'a pas réagi
à l'attaque de Kaku Aka contre Inkaken
pa rceque 1eshabi,tants de ce vill age bien que vi vant en terri-
(U Amihere Essuail. ~1ekakye Bie III, p. 7.
Note:
Adwlna un v1llagea l'Est de 1 'Ankobra appartient
aux Nz e ma. Ack ah
(Y. J . ) op.
c i t.
a p pen dix 6,
p.
9.
(2) Cruickshank
(B.)
Eighteen years on the Gold Coast of Africa
p.
179-1980.
(3) Ackah
(Y.J.)
op.
cit. appendix 21,
p.
5.
Note:
Siane est le nom que
les Nzema donnent à l'Ankobra.
(4) Ackah
(Y.J.) op.
cit.
p.
84.
(5) Oiabaté
(H.) Op.
cit. p, 496.
ANCI. 1EE23 op. cit.
séance de Nougoua,
9 janviel~ 1884.

- 284 -
toire Aowin étaient des refugiés
Sanwi_.
1.1
est possible que :e
soit le
chef d'Inkaken
Nana Nanum qui
a proposé son assis-
tance au commandant hollandais ~'Axim ~ans le cas o~ ce der-
nier envisagerait une expéditi.on contre Kaku
Aka. Contrairement
à ce que d'i t
J a mes Ack ah,
l' A0 wi_n a lui
t 0 ut
se u l
pou v ait
prend're l'initiative d"une attaque contre Nzema
(1).
En effet,
cet EtaC
était très puissant et a tenu
tête au XVIIe siècle à
la conféd~ration asante.
Par contre,
le seul
village d" Lnkaken ne pouvait pren-
d, e l 1 i:n i:t i' a t iv e d" une gue r r e con t r e Ka ku Aka.
La pol iti.que anglophobe
d'e Kaku Aka a fourni
à Cape
Coast Castle le prétexte dont
il
aV.ait besoin pour mettre fin
à l' ind'épendance du
royaume nzema
. Une expédition sera organisée
par les Ho l l a n d'a i s a ve c l ' a c cor d d'e sAn g lai s.
Des for ces exp é -
ditionnnai~es commandées par les officiers Swanzy et Bartels
échoueront ~evant 2000 guerriers nzema
(2). Les envahisseurs
avaient traversé l 'Ankobra et avancés sur près de 3,704 km le
20 janvier 1835, mais
ils furent mis en déroute par l'armée
nzema
(3).
En
f é v rie r,
les for ces exp édit ion n air e s 0 b t i en ne nt
du
renfort de
la
part de Lans,
gouverneur Hollandais d'Axim.
Nzema est à nou~eau envahit, mais Kaku Aka s'était refugié dans
l a for êta v e c ses ch e f s (4). Le 26 f é v rie r
1835, 1er 0 i
Nz e ma
manifeste des disposi_tions pour négoci.er.
Maclean pose comme
con~ition
le paiement de 50 à 100 onces d'or en guise de rem-
boursement du coût de
l'expédition.
En outre, Kaku Aka est con-
traint à verser 300 à 55D onces d'or comme garantie de sa bon-
ne con~uite future. Maclean promulgue ce qui
sera appelé le
(1) Ackah
(Y.J.) op.
ciL p.
84.
(2) Cruickshank
(B.)
Eighteen years on the Gold Coast of Africa
p.
199-200.
,( 3) Fur l e y colle c t l 0 n j 0 u r na l
(1 8 34 - 1 84 0).
Tou r n e b 0 e y e r t 0 Lan s
18th january 1835,
p. 45.
(4) Furley collection journal
(1834-1840) i~aclean to Tourneboey'
3rd february
1835.

- 285 -
"Rules for the government of Apollonia
of 1835" (1).
Le contenu de ce "Rules"
est le suivant:
1- Interdiction de tuer sous aucun prétexte.
Interdic-
tion d~s sac~ifices humains.
2- Interd'iction d'e faire subir des. sévices corporels
aux personnes libres commes aux escla~es.
3- Interdiction d'exporter des esclaves.
4- La
li.berté d~ commérce. Aucun i.ndi.vidu ne doit
être g€né
dans ses activi.tés marchandes.
5- Toute dette doit être recouvrée sans violence. En
cas d'e r e fus,
1ego uver ne urS e fer a for t d' 0 b1 i 9e r 1e dé bit e u r
à payer ses dettes.
6 - Les loi set 0 rd 0 n na nces d'o i. ven t ê t r e r es pe c t é~.\\ par
les Nz.ema aussi bien à l'égard des sujets Hollandais que des
sujets britanni.ques.
7- Les petites affaires seront reglées par les Nzema
eux-mêmes mais les affaires importantes dev.ront être soumises
à Cape Coast Castle.
8 - Tou t citoyen
qui
se rai top pre s s é par les che f sou
même par Kaku Aka pourrait porter plainte auprès de CapeCoast
Castle.
Dans ce "rules", Maclean de son propre chef a inclu
Nz ema dan s 1e t j' a l té de 183 1 a ve c l ' Asan t" dUS U jet ct e 1a 1i -
(1) CO 2671131
Rules for the government of ,~pollo:1ia . February
1835.

- 286 -
berté de comm~rce. En réalité, Nzem~ ne fut pas concerné par
le traité d~ 1831
(1).
Kaku Aka fut sommé de restituer les
marchandises d'Ennis qu'il avait confisqué (2). Il fut de-
mandé à Kaku Aka de ne pas entreprendre de guerre ou d'expédi-
tion militaire sans en informer au préalable CapeCoast Castle (3).
Kaku Aka êtai.t consciènt qu'obéir au "Rules" revi.éndrait
à per.dre l'essence même de son
pouvoiT royal.
Auss i, a-t-i 1
de non c é 1 e "R u 1es" et dé c 1a ré qu' i 1 ré sis ter a it à t 0 u te te nt a -
t i. v e pou r I e sou me tt r e (4). Cap" Co as t
Cas t 1e déc i de
al 0 r s
d'entr.eprend're une nouvelle expédition contre Kaku Aka.
Le 7- Avril
1848, d'es forces expéditionnaires
occupent
Aduanbo.
L'expédition comprenait 6 000 auxiliaires composés de
cont ingents venus d'e Cap" Coast, Anomabo,
Komenda,
Sekondi,
Oixcove et Wassa Feyase. L'expédition comprenait également
un corps irréguli.er de mulâtres sous le commandement de Francis
SwanLY,
un peti.t contingent hollandais et un détachement de la
West i"ndian
regiment (5). Les forces
expéditionnaires britanni-
ques étaient donc assez considérables.
Kaku Aka qui
s'était refugié à Gyam~zo, sera fait pri-
son nie r ete xiI é à Cape C0 as t
Cas t 1e 0 Ù i 1 mou rra 1 e 21
Décemb.e
. 185 1. L' 0 r et 1 es
b i e ns du
roi
Nz e ma a u ra i en t
é té 1 i v ré s à
(1) Ackah
(Y.J.) op.
cit. p,
130.
(2) CO 267/131
Maclean to comnlitte 23 th march 1335.
(3) 551
report of the select committee,
part l,
Minutes of
evi dence,
F. SVianzy 29th apri 1 1842 (918-921).
(4) Cruickshank
(B.l Eighteen years on the Gold Coast of
~frica. p.
199
(5)
Idem.
Lettersfrom the Gold Coast and Slave Coast. Attuabo
P,Jol'onia
---zEt.11iïjJY'î 1 1848.
Valsecchl
(P.l op. Clt.
~. 538.

sa Majesté la reine Victoria
(1 J. Après l'arrestation du roi
Kaku Aka,
Brodie Cruickshank a reçu des
instructions du gou-
verneur Hill
pour désigner un successeur au roi
déchu et pour
rétabli.r les rapports amicaux entre les Nzema et les peuples
voi.si.ns. Cruickshank ne dit pas quels sont les termes de
l'alliance entre Nzema et les peuples voisins mais souligne
que d'ans tout: 1 e royaume 1 es gens 1 a i:ssèl'ent entendre que seul
Ka k u Aka a va i t é té l' 0 b s ta cIe à l ' am i t i é (2).
Les
trad'itions orales disent que les Nzema ont fait
alliance (amonleJ avec les Aovlin,
Sanwi, Sefwi, Wassa,
Egwira,
EvaloE et Asante. Les Nzema qui
étaient d"habiles marchands,
ont conclu d~s alliances avec les peuples voisins pour assurer
la sécurité des leurs àl 'extérieur (3)
.. '
D' après 1 es termes de ces
aIl i ances, aucun contractant ne deva i.t ma 1tra i ter un ci toyen
d~ l'autre qui se trouverait sur son territoire. En cas de
faute,
le coupabl e était puni
par son propre roi
qui
se char-
g e ait de d'é dom ma gel' 1a vic t i me.
Les ter mes d'e l' aIl i a n cee n
ce qui concerne l 'ad'ultère disent que si
l'un des citoyens du
royaume contractant commet l'adultère chez l'autre,
1a vi ctime
man ge une ban a ne pla n ta i net b0 i t
d'e l' eau en j u ra n t
d' 0 ub1 i el' 1:
dommage
qu'il
a subi.
Kaku Aka en entretenant des
rapports belliqueux avec
les peuples voisins avait en somme rompu les alliances.
Il est
- _ . , - - - - - - - - - -
(1) Crooks (J.J.)
Records
relating to the Gold Coast settle-
ments
(1750-1874). Gola ornements trom ApolloiGa'
. Extract
OTaa'lSPath from
1ieutenant
Governor Winmiett to Earl
Grey.
Quotation from Gordon
p.
132-133.
(2) Furley collection journal
(1847-1852).
Entry for april
29,
1848 p.
8.
(3) Ackah
(Y.J.)
op. cit.
appendix 1,
p.
26.
Note.
Les Nzema ont conclu une aIl iance avec les Ndenye
cre:'liïkase. Voir Perrot (C.H.).Les Agni
Ndenye et le pou-
voir politique aux XVIIIe et XIXe slecles. p. 'i29-533.

- ZE
donc possible qu'après son arresti.oQ,
il
fut question de re-
conciliation et d'e réa,ffirmation de l'amonle.
Eb a yen l e qui
a v.a i. t été ch 0 i s i pou r pre nd rel es r ê nes
du pou v0 Ir e n 1 i eue t
pla c e dur 0 i d'é ch u Ka k u Aka,
s e r a nom -

~manhyenle
et aura pour successeur son neveu Avo.
Koasi
Ama Ekyi continuaft d"administrer la moitié du pays nzema
qui
va d"[keôbaku à Av.oleEnu. Ainsi, d'eux pouvoirs politiques de
forces égales exerçai,ent séparément l'autorité dans
le royaume,
mais très vi.te, d~s probl~mes vont surgir. Le peuple Nzema
conscient de son unité, va reclamer le retour à un pouvoir
pol i t i que mo n0 l Hh i.q ue co mm e cel a é ta i't du
te mps des Bel e mg b u n -
l i Kpole.
Une
lutte d'.'influence va alors naître, entre Koasi
Ama Ekyi et Av.o, chacun cherchant à acquéri r I ' autori té suprê-
me sur l'ensemble du pays. La guerre civile dans laquelle
le royaume Nz.ema va sombrer est née de cette course pour l'ac-
quisition du
pouvoir politique suprême.

TROISIEME PARTIE
DE LA GUERRE CIVILE
(IB68 - 15 Mars 1874)

-
290 .
CHAPITRE VI
LA LUTTE POUR LE POUVO IR POL ITIQUE SUPREME
ENTRE LES 'DEUX NOUVELLES DYNASTIES NDh'EAFO.J
ET SES CONSEQUENCES,
A - LA GUERRE CIVILE
a) - Les origines du conflit
La capture de Kaku Aka, a provoqué
l'évincement de
la dynastie des Belemg~unli kpole de l'abusuan N'vavile et
l'érection de deux nouvelles dynasties tenues
par des
des
lignages
de l 'abusuan-Ahwea ou Ndweafo).
E.bayenle en a été
l'instigateur.
Il
a créé un pouvoir bicéphal
en décidant de
diriger la moitié du royaume qui
va d'Adoanbo
à Sanwoma à
l'Est, et en confiant à Koasi .lima Ekyi
l'autre moitié qui
va
d'
EkEbaku à Avole~nu à l'Ouest. Le partage du royaume nzema
en deux zones politiques est concomittant à
l'invasion bri-
tannique et à
l'accroissement de l 'autori té de Cape Coast
Castle dans
le pays. Cette situation faisait l'affaire des
Anglais qui, ne voulaient plus d'une monarchie forte à Nzema.
Ils pouvaient au besoin jouer sur les rivalités éventuelles
entre les
deux pôles politiques .~doanbo et Benyinli pour as-
surer le maintient de
leurs intérêts.
Ebayenle a obtenu des mgbanyim'a, que deux :>l'!anhyen-
- - - - ~
le à une
autorité égale exercent le pouvoir dans
le royaume.
Chacun des
.:Jmanhyen l e deva,; t se rvi r de
con tre -pouvoi r s us-
ceptible de s'opposer à celui des
deux qui
tenterait d'abu-
ser de son autorité.
Ebayenle justifiait cette réforme par
le fait que Kaku Pka a été un autocrate parce qu'il
n'y avait
pas
dans
les instituticns pclitiques un
pouvoir égal au sien
caoab1e de le contr'ôler (1). Les
deux
:Jmè.nhyenle devaient
(1) - Amihere Essuah. Mekakye bie 1. p 32.

- 291
-
mutuellement se surveiller afin
d'anihiler tout risque de
pouvoir absolu. C'est ainsi
qu'
Ëbayenle et Ama
Ekyi
ont
administré
le royaume jusqu'à ce qu'Avo devienne en lB56
;,manhyenle d'Adoanbo. A,vo pensait que
la situation créée
- - - - - -
par
Ebayenle son prédécesseur pouvai t
compromettre l' uni-
té des Nzema. Il
a Droposé
l a des tructi on du pouvoi r bi cé-
ph ale t
l e re t 0 ur a ux an cie n ne sin s t i tut ion s pol i t i que s .
Les mgbanyima ont accueilli
avec anthousiasme
le
principe de la proposition d'Avo (1). Mais, alors, qui
de-
vait être choisi
pour être l' ;)manhyenle unique des Nzema ?
Les désaccords
sur la réponse à cette question vont plon-
ger le royaume dans
une véri table guerre
ci vi le.
Certains
Nzema pensaient qu'Avo en tant qu'héritier d' Ebayenle
était celui qui
légitimement avait droit à être l'unique
:>manhyenle.
D'autres Nzema ont retorqué que
le rôle de
centre principal
joué par Benyinli
faisait de Koasi Ama
Ekyi
le seul
candidat digne des prérogatives d' :Jmanhyenle.
La prééminence de Benyinli est inconstestable.
Sa fonction
de capi tale
du royaume expl i que pourquoi
le
fort Apollonia y a été bàti. Il
~tait le centre du royaume (2)
~,LJssi bien les traditions orales que les sources écrites
montrent qu'Adoanbo ne
fut
le siège du be.lemgbunli
kpole
et de
l'Etat
que pendant le règne de Kaku Aka. Kaku Aka
a été intronisé à Benyinli
avant de
transférer la cour ro-
yale à Adoanbo (3).
Incontestablement, Benyinli
a précéd~
._-_.._-_.- ----_._------
(1) - Note: La volonté de détruire le Douvoir bicéphal pour instaurer
un pouvoir central unique, montre que les Nzema avaient conscien-
ce de leur unité en tant que peuple.
(2) - Diabaté (H) Or. cit. p. 396 ; p. 622 ; P 703. Amihere Essuah. ~.e­
kakye bie J. p 33. Annan (crosby). Avo
nee Koas i Ama Ekyi. P 23.
Enquête auprès d'Epya flendja. ,~nnexe-Ip.--357-.--·----
(3) - C~nn~is-tu mon beau pays? Enquête de Jules Kofi Yeboa à Al~ngua­
nu. r\\nnexe 5 ~I. 3f3Q.

- 292 -
Adoanbo comme
capi tale et centre de l'Etat Nzema.
Les
déten-
teurs,.dubia. de Keka1'1e .l'un des plus
v:ieux villages histori-
ques affirment que
leurs ancêtres
ont trouvé le belemgbunli
!:..E0le .~mihyia Kpanyinli
1 à Benyinli
(1).
Les
détenteurs
des
bia de Nuba et Alowule
disent aussi
avoir trouvé
le belem-
gbunli kpole à Benyinli
(2).
Les Betibe de Nzulezo disent
qu'ils ont d'abord rencontré Awulae An:>
Bile Aka à Ahumazo
qui
de là s'est installé à Anyenlebo dans
la savane proche
de Benyinli
(3). Les populations de Bawia disent également
avoir trouvé An::> Bilé Aka à Ahumazo (4).
Ceux de KËnrËne
disent que leurs ancêtres ont rencontré An::>
Bile Aka à Ben-
yinli
(5).
Des
informateurs de James Ackah racontent que
le
belemgbunli
kpole KEma Kpanyinli
s'est au départ installé
à Ahumazo avant de créer Anyenlebo (6).
Les anciens
d'Eikwe
racontent que
les populations qui
ont créé Benyinli et Adoan-
bo étaient d'abord installées à Anyenlebo (7).
Nous pensons
devant toutes ces
informations que KE.ma Kpanyinli
et ses su-
jets après avoi r traversé 1 'Amanzule avec des
radeaux
(8) ont
occuoé des sites un peu à l'intérieur avant de s'installer
Sur la côte.
Il
est possible qu'Ahumazo puis Anyenlebo aient
été des sièges
de
la royauté avant que Benyinli
ne
leur ra-
visse
ce pri vi 1ège grâce à sa posi ti on sur le 1i ttora 1.
Les be.l.~.'!':g b un 1i kpol e en s' i n s ta 11 an t à Ben yin' i vou 1a i en t
;nofi ter du commerce avec les Européens.
Les informa ti ons
(1) - Ackah (Y.J') op. cit. p. Il.
Amihere Essuah. ~1ekakye bie ur. p.
19.
(2) - ~,1'1ihere Essuah. Mekakye bie III. p. 128 ; P 143.
(3) - Ibid. p. 115.
(4) - Ibid. p. 100.
(5) - Ibid. p. 191.
(6) - Ackah' (Y.J) op. cit. Appendix 1. P
1.
(7) - Ihid. Apoendix 4. Appendix 3.
(2) - Ibid .. Appendix 2. p. 1.

· 293 -
ci-dessus mentionnées montrent que les be1emgbun1i
kpo1e qui
ont précédé An:::l
Bi le Aka étaient à Ahumazo.
C'est ,A,n::>
Bi le
Aka qui
d'Ahumazo s'est installé à Anyenlebo puis à Benyin-
li
(1). A partir de son
règne
jusqu'à celui
de Yanzu Aka;
Benyinli est devenu le siège de l'état et des
belemgbunli
~pole. Adoanbo qui est à faible distance de Benyinli était
la deuxième
résidence des belemgbunli
k~olè de 1 'abusuan Nva-
vile. Awu1ae Kaku Aka est celui qui
a fait d'Adoanbo le se-
cond centre du
royaume.
Avant même d'être intronisé, il s'y
était établi, mais vivai t
la majeure ~artie du temps à Gya~
m"zo son campement. Lorsqu'il
est appelé
pour succéder à
son oncle Nyanzu Aka sur le trône, il
déci de de démeurer à
Adoanbo au lieu.,de.s'ins.tal1.e·r à B~nyinli
comme l'ont ..fait
ses prédécesseurs. Toute la cour s'est donc transportée à
Adoanbo.
La présence des Anglais au fort Apollonia à Benyin-
li n'est peut-être pas étrangère à la décision de Kaku Aka
d'établir sa cour à Adoanbo,
puisqu'il
avait pour objectif
politique de
faire
du royaume
un pôle de puissance régionale
dans le Sud-Ouest de la Gold Coast.
les Nzema ne parviennent pas à tomber d'accord
quant à celui
qui
devait étre
désigné comme --?manhyen1e uni-
que.
Avo se pl'oc1ame unique
'Jmanhyenle.
Il
me~ace
d'exercer des
représailles
contre
les
chefs qui
se
rendraient
à
la cour de Koasi
Ama Ekyi. L'i'nitiative d'Avo est le casus-
belli qui
va dèc1ancher les hostilités. Koasi
Ama Ekyi qui,
ayant convoqu;; ses chefs f, ôenyinli
constate que plusieurs
d'entre eux n'ont pas rêpDndu à son appel,
charge son année
de faire !J.,vo et ses nctables prisonniers.
Les
discordes entre
les deux hommes
seront portées en 1857 à Cape Ccast Cast1e,
;cois aucune décision n'a
filtré
de
leur rencontre avec le ')ou-
(1) - Note: An::J Bile P.ka serait le fcnôateur de Benyinli. Voir' Furley
ëCITTection journal (1870-1872) p 45.

- 2 gt, "
verneur Sir C.C.
Pine
(1).
La
tension entre Koasi
.~.ffia Ekyi
et Avo Drend de
l"ampleur si
bien qu'en
1867,
ils
décident
à
nouveau de
porter
l'affaire à Cape
Coast Castle.
Koasi
Ama Ekyi
a été
contraint de
faire
ce
voyage
par mer parce
qu'Avo lui
refusait
l'accès
à son
territoire
(2).
Les
deux
hommes sont retournés
désapointés
car ils ont appris
à Dix-
cove
la nouvelle
concernant la
convention
de
Mars
1867 qui
a procédé à
l'échange
des
forts
entre britanniques et Hol~
landais. Selon
les
clauses
de
cette convention,
l'~,ngleter­
re
a cédé Apollonia,
Dixcove et Kommenda à la Hollande en
échange
de
Mourri,
Kormantin, Apam,
Barracoe et Accra
(3).
Cela montre
que
les
discordes entre Avo et Koasi
Ama
Ekyi
ont éclaté
bien
avant l'échange
des
forts.
Quand
les
Hollandais
ont pris
possession
du fort Apol1onia qu'ils
ont baptisé
fort l'illem III, \\~eytingh le commandant assis-
tant a fait savoir au
Gouverneur Boers qu'il
al1ait
prendre
connaissance des
plaintes
des
deux parties
(4).
Koasi
Ama
Ekyi
clamait qu'il
avait été
reconnu
unique
chef de
Nzema
avec
l 'approbati on
des
Bri tanni,ques.
Il
del"andai t
au
Qouver-
neur hollandais
de
décider qui
d'T,vo
ou
de
lui
devait é·tre
le vrai
chef de
Nzema
(5).
Les
prerriers
affrontements entre Avo et ~.oasi .LIma
Ekyi
ont éclaté en
1868.
Il
est signalé à
cette
date
une
at-
taque d'Avo contre
le
fort Apollonia
(6):
Les
Nzema ont appe-
(1) - Crow ther (P) Report,on the Appolonian constitution 1914. ADM 111
1782. P 4.
(2) - Ibid. P 4
(3) - Crooks (J.J) Records relatinq to the Gold Coast settlements. (1750-
1874) ~. 382-1Sj.
(i) - Furley col1ection journal (1868-1869). Entry fnr January 25,186('..
Letter from governor Boers to assistant commendant I.eytin<jh. Apol-
lonia. p 6.
(5) - Ibid. Entry for January IP. lE68. p 8.
(6) - Claridge (\\.: . vI) . A, history of the Gold Coast ènd Ashanti. p 595
NBKG 727 Report KeTnf}esvan'ÎIe€r'seen---W~ylg1as'JTi'\\arch1869.
ANCI lEE23. Op cit. Séance 26 Décembre 1883 t Ndiall'i (N9yeme).

- 295
-

cette guerre civile,
"Koasi
.Ama Ekyi
nee Avo konle"
(1)
(La guerre
de
Koasi
AlT:a Ekyi
et d 'Avo).
Contrairement a ce qu'affirment certains écrits,
l'échange
des
forts entre
Anglais
et Hollandais n'a
jamais
été
la cause
du conflit entre
Koasi
Ama Ekyi
et Avo.
En
réa-
lité
les
intéréts
britanniques
et hollandais
n'ont fait que
se
gréffer sur la
raison
profonde
de
cette
guerre qui
n'est
autre que
la
lutte
d'influence entre
Avo et Koasi
Ama Ekyi.
P.
Valsecchi
partage
cet avis.
C'est dit-il
le partage du
pouvoir qui
va conduire a la controverse chronique entre
Adoanbo et Benyinli
de
1867 a 1873 (2). La dégénérescence
de
cette
controverse
va condui re a l a guerre civi le dans ·la-
quelle
les intéréts
conflictuels
de
la Grande Bretagne et
de
la Hollande ainsi
que
de
l'Asante
vont se
confondrent (3).
Les écrits qui
expliquent la guerre civile par
l'é-
change
des
forts
se
contredi sent. Tantôt
ils
di sent que ce
se-
raient les Nzema
d'Adoanbo qui
ont rejeté
la présence hollan-
daise
(4).
Tantôt disent-ils
ce seraient les
Nzema
de Benyinli
'lui
n'ont pas
voulu du
dra~eau hollandais (5). Avo l';JlT:an-
hyenle
d'Adoanbo a bien
accepté
le drapeau hollandais
car il
(1) - Annan (Crosby).
Op. cit. p 6. Amihere Essuah. Mekakye bie I
p 34.
(2) - P. Valsecchi. Op ci t. p. 540.
(3) - Ibid. P 540.
(4)
Van Dantzig (p.) "The demarcation of the southern section of the
border betvleen the Gold Coast and Ivory Coast" in colloque inter
universitaire Ghana:~-"-~~nd0l!.k~y_Janvier..1974. P: 6?g_651.
(5) - Horton. 8. P.fricanus. Letters on the Dolitical condition of the
Go 1d Coas t. Le t te r n° 1-to-W-riOF't hon -rawa rdcaro.:œll. he r ma-
jesty's secretary ta state for vlar lape Coast Castle 12 th J'..ugust
1869. Letter n° IX ta the riaht han earl Granville K.G DCL secre-
tary of st?,tr for t.he coloniè ~-~:-]'3 Coa~t castle 2 ~1ay 1870. p 22-
23. P 132.

- 2SS -
a salué l'arrivée de Heytingh
le
commandant assistant en fai-
sant tirer des coups de-fusils en
l'honneur de ce dernier (1).
De même, Koasi Ama Ekyi ~..Ill.~nhyen1e de Benyinli a accueil-
li avec joie le drapeau hollandais
le 26 Mars
1869 (2).
L'échange des
forts n'est donc pas
1a cause du con-
flit mais bien
la
lutte d'influence entre l' 'Jmanhyenle de
Benyinli et celui
d'Adoanbo. L'avantage que Koasi Ama Ekyi
tirait de la présence hollandaise à Benyinli explique l'atti-
tude hostile qu'Avo a adopté par la suite vis à vis des Hol-
landais. Les droits sur le fort étaient versé à Koasi
Ama
Ekyi et cela n'était pas
du goût d'Avo qui
va alors
recher-
cher des appuis auprès
des
Fante et des Wassa qui étaient
angl ophi les.
Une ambassade
Fante sera reçue à Adoanbo où,'
elle demandera à Avo d'interdire aux marchands asantè qui
se
rendent à El
Mina
de Passer sur son
territoire.
Il
fut sug-
geré à Avo de lutter contre
les
Hollandais et
leurs
alliés
Asante. Les Britanr:iques ont encouragé l'initiative Fante (3).
Avo mettant à exécution
le plan conçu avec ses alliés,
a re-
jeté le pavillon hollandais et proclamé que Nzema est terri-
toi re bri tann i que.
l I a donné 24 he ures à Van \\'ee rssen ma r-
chand hollandais pour quitter le pays avec ses marchandises
(4).
Avo se disai t prêt à apporter son concours à Ennimi 1 roi
du
Wassa si
celui-ci entreprenait une expédition contre
la pré-
sence hollandaise à Benyinli. Le 27 Juin
1868,
les intrigues
d'Ayo seront rapportées par Koasi
Ama Ekii
au commandant hol-
landais (5). Les Hollandais
furent convaincus de la justesse
-------------------------~-7--------------·
( 1) - Fur1ey collection journal (1863-1869) Entry for Junuary lB, 1569
Letter from Weytingh n° 1 p. 6.
( 2) - Ibid. March 26,1869- p 127.
(3)
.~gbodeka (F) African politics and british policy in the Gold coast
1S68·1900. -,ls'tudy _!~__t~~1Er~.s and force of protest~I)37_:----~
( 4 ) - KVG 727 assistant. St Apollonia district. Reintjes Van Veerssen,
fort Wille~ II!, Behien, to qovernor Boers 23 March 1869.
(5 )
Furley collection journal (IE58-1869). Entry for June 27 IS6E p 85.

-
297
-
des
plaintes
de
Koasi
Ama
Ekyi,
lorsque
les
chefs
d'Axim
les
informèrent qu'Ennimil
avait
reçu
de
la
poudre envoyé
par
Avo (1).
Il
était établi
qu'Avo agissait
de
concert avec
les
!>lassa et les
Fante
dont il
a
accuei 11 i
cinq messagers
venus
lui
faire
pa rt de
que lques
i ns tructi ons
(2).
Quand Avo a me-
nacé
d'attaquer Benyinli
si
dans
les
24
heures,
les Hollan-
dais
ne quittaient pas
le
fort Willem III
(3),
ceux-ci
ont
réagi
en
Avri l
1869 en envoyant un
contingent aidé
de
forces
auxiliaires
venues
d'Axim qui
ont détruit Adoanbo ainsi
que
Baku dont nombre
de
ses
habitants
furent
massacrés
(4).
Cet
évènement douloùreux est
rappelé
par le
ndane
"Baku
folE.
" (5).
Le
confl i t entre
Koasi
Ama Ekyi
Jmanhyenle
de Ben-
yinli
et Avo~manhyenle d'Adoanbo prenait une
tournure
dra-
matique.
b)
-
Les
di fférentes
phases
de
la guerre
1
Les
forces
en
présence
Deux parties
s'affrontaient dans
la
guerre
civile.
[l'un
côté, _1_'=2.ma21~I~nle
d'Adoanbo et ses
alliés et de
l'au-
tre 0_mè~.!:yenle de Benyi n 1 i
et ses
a 11 i és .. Les
pa rti sans
d'Adoanbo
comprenaient
tous
les
villaQes
à
l'Est à partir
d'Adoanbo méme
jusqu'à Sanwoma,
ainsi
que
les
localités
du
Sud au Nord en
suivant une
ligne
approximativement verticale
à part i rd' Adoanbo.
(1) - Furley collection journal (1868-1869) Entry for July 25,1868. P 86.
(2) - Ibid. Entry for /·1arch 21
1869 p. 125.
P) - Furley collectiQn journal (186.8-1869) Entry for Harch 27 an 22. 1869.
P 127 - 11.0.
(4) - 1bi d. Entry for r'1ay 14 ; 1869 p. 138 - 139.
(5) -~ckah (Y.J) Op. cit. p. 163.
"iote "Baku fol>."
si gni fie le sarr,edi de 8aku. Cet évènement se se-
ran:: 'proaui t un san'edi.

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rAl1-flE
PavR
Ave
o \\/ILLAC-("S Dl" rFNOANrs
r l A I T
O n " ,
D ',Ho My il c
'1-u,

- 299 -
Les partisans de Benyinli
se composaient de l'en-
semble des villages à l'Ouest à partir d'
€.kE.baku
jusqu'à
)I,vole€nu,
ainsi
que les
villages
du Sud au Nord en suivant
une
ligne presque verticale à ~artir d' EkEbaku. Les forces
qui
s'affrontaient correspondaient en générale au découpage
territorial
fait Dar
'i:~ayenle. "1algré lesn,pa!l,Eè de Tidélité,
il
se produira des
déffections
de part et d'autre des
de,ux
parties. As snda, Nwulofob et Sanzule qui
dépendaient de la
juridiction d'Avo,
vont prendre partie pour Koasi
)lma Ekyi.
B:l nyelf.
qui
dérendait par contre de l 'autori té de Koasi Ama
Ekyi
va soutenir Avo.
Pendant les premiers affrontements sur le chemin
entre
'i:k e.baku et Adoanbo les armées de Benyinli ont oris le
~essus à la faveur de la destruction d'Adoanbo par les forces
hollandaises.
Les arl"ées
d'Adoanbo se sont repliées
vers
l'Est
dl! pay s tan dis q ue L~;)!'-"-r.'LY3.l.~1_~_
~,v 0 s' est re n du a u VI a s sap 0 ur
ohtenir une aide milit?ire.
La situation était d'aut?,nt plus
difficile pour Avo que deux villaqes qui
théoriquement dépen-
daient de son autorité ,Ils "-neil et Kekame s'affrontaient.
Kri-
san, Eik we, Ba k u, Nn a h ky i, .ô,l 0 a k 0 :l k[. , ~,w i e b 0, )1 yin as e E. et
Basah: ont failli
trahir le !0~~ de fidélité qui
les
liaient
à ~vo (]), mais les rUl"eurs sur le retour de ce dernier les
en
disSI!ada. Le che T de 8asakE
Kolonz;u les aurait aidé à de-
meurer fi dèles à leur serment parce qu' il
jura de ne pas aban-
donner )lvo. La réaffirmètion du serment re fidélitfi de Kolon-
zu est devenu le ndane de Rasak€.
. Il se di t "Kolonzu Anwo
n'~bane".
Kolonzu au cours ~'une réunion
~es chefs dépendants
(1)
- Not~. Ces vinaaes ont renris le pavillon hollandais alors qu'lIvo
Të!Tf Jmililhyenle l'a re,ieté. curley collection journill (1%8 - 1P69)
Eni:r',i-tër'-lJcfober F, 18F.Q P. FS.

-
300 -
ce
l~ juridiction d'Adoanbo a déclaré:
"Je
jure sur ma niJdi-

(anwo rngbane) que je 'n'abandonnerai
jamaisAvo" (1)... Le
bele~gbunl iekyi d' ,~s E nda a proposé au belemgbunliekyi de
kekaJ"e de se
joindre à lui
a,fin qu'ils proposent leurs bons
offices pour régler paclfiquement le conflit entre Koasi
Ama
Ekyi et Avo.
Lorsque le belemgbunli ekyi
d'As f. nda arrive
avec ses hommes le jour du rendez-vous, i l s ' aperçoi t que les
habitants
de Kekarr.e ne se sont point préparés au projet.
Lui
et sa sui te déci den t d'a ttendre ceux de Kekame sur 1a route
d',Oweanzinli.
Ils attenciront là trois jours en vain.
Le belern-
gbunli ekYi
d'As E nda se sentant vexé va exiger des excuses.
Ce à quoi
le' b'elemgbunH ekyi
de Kekame va retorquer que l~on
ne va pour proposer des bons offices au rpglement pacifique
d'un conflit avec des fusils.
La guerre entre As€.nda
et Keka-
me venait ainsi
d'être déclenchée. A,s Ë-nda a obtenu l'aopui
des arlJ1ées
de 8obfo (A,xil'l), de Nsanye,
de BJben leama,
d'A·
gyerr.ala,
d'Apatem (Akpatamu) et d'Ahyenlezo.
Kekame de son
côté a obtenu l'appui
d'Aziema et d'Asur~k0. A.s E.nda et ses
alliés o~t pris le dessus dès le début des affrontements mais
après des
combats i\\charnés,
leur poudre est venu à manquer. Ke-
kaJ1'e et ses partisans en ont profi té pour infliger une cuisan-
te
déf?ite à leurs adversaires.
Pendant le
repli, les ?,rlJ1ées
d'As Enda ont perdu beaucoup d'hommes.
neux frères
du ,S.'=len:-
obunli -ekyi
d'Asf. nda
Ekpo Knanyinli
ont été abattus ,près de
l'eJ"bouchure de la, rivii're Be~l€.
un affluent de l'Ankobra.
As~nda et ses alliés ont perdu de nombreux <)uerriers en essa·
j'i\\nt de passer 1 'Pnknbra (2).
ASE.nda, NVlul o fol:>
et Sanzule qui
ont pris partie
Dour Koasi
Ama Ekyi
ont reçu des munitions
des Hollandais et
harcelaient les p~rtis~ns d'A,vo. Les Hollandais qui
ont réa-
(1) - ,~J"ihere Essuah, !"eki\\keyeJ:,;e_L!L p. 74.
(?) - Fr.lrley collection journ~l (lnn-JR72). Entry for "une 3n, 1870 p.
9L\\ - 95.

-
:'101
-
hsé
c!evant la fuite d'Avo que
tant que
celui-ci
serait vi-
vant,
il serait difficile de soumettre ses
partisans, ont dé-
cidé d'offrir 800 florins
anciens il quiconque
le ramenerait
fT' 0 r t
0 u
vif au for t \\'/ i l 1e III 1 1 1 (1). A 1 a sui te de
l' a ff r 0 n te -
rrent entre As .... nda et Kekarre,
As snda a créé les .ndane
"An-
.--_...
yanvo1€-
kizi1e"
et "~~on1e nee Rea anloa nu" qui
rappellent
le chagrin que
le be1egbunli" ekyi
Skp)
KpÔJ1yinl i
a éprouvé
en apprenant le décès de ses frères
(2).
Le·'~da~~ de Bo1:J fo
C~.xim) qui rappelle cette ouerre est "Bol;)fo azu1e nzi" (3).
Kekame afin
de
se souvenir de
cet évène~ent douloureux a pris
pour ndane
"Azanvo1E.
kizile"
(4).
3 -
Le retour d'iI.vo et l'exil
de Koasi
!!!'~ Eky i
Avo est rarti
aL! ,Iassil en Avri 1 1869 et est revenu
il
Nzel"a en Avri 1 1870 (5). Son exi l a duré
une année en ti ère.
~~ill(Jré son absence du pays, il
restai t en contact avec ses
oartisans car il
recevait des
informations
de
la part des hom-
ries
d',l'.,wiebo (6). 1\\.1'0 est resté six mois
a P.nyinafT' (village
voisin
cie
preasteil (I\\..sal"anye)
nuis
il
s'est rendu il F.hyia où
se
trouvait son beau-frÈre Ete.
Ete est un wassa
de
l'abusuan
- - - - - -
Al :>nw::.baqui s'est refugié à Nzema précisél"ent dans
le
vil-
1aae d'Ayinases
à cause d'une
ouerre qui
a aclaté dans son
pays.
Il
a épousé l a soeur d' A.vo. Ete a donné de
l'or à Avo
(I) - Fur1ey collection jOllrnill (18.68-1869). F.ntry for Ju1y te, lR6 0 • p.
145.
.
(2) - f\\l"ihere F.ssuah. f!ekakye hie III. P 27-32.
P) - Ackah (Y. J) Op. cH. o. 158,.
(1\\\\ - Ar'iilere Essuah. ~~Yxe rie III n. 27-32.
(5) - Furley collection jnurr;"l (1870-1872) Entry for 11 April 1270 p éA.
Ackah. (y. J) op. ci t. o. 164.
(~) - Fur1ey collectir·n iOI'rr,,,l (lP70-1 P 72). Entry 'or Februilry lst ]P7n
o.
32.

- 302 ..
pour recruter des hommes à Pkropong (Wassa Amenfi) et à S f. n-
sa (wassa feyase).
Il fut convenu entre Avo et les mercenai-
res I·tassa que
le butin de guerre devait être Dartagé il égali-

(1).
La fui te d' ,A va au [Jassa es t il l' ori gi ne du !:,dar:::. "
",4vo ebonu". Oe
re tour à Nzema, Avo a ras semb lé ses forces à
Sendu (forêt prEs d'Ayinaset: ) puis a dècidé rle J'larcher sur
~enyinli. Sur son chemin, il incendie Sanzule en guise de re-
rrésaille contre les habitants de ce village qui
ont trahi
le ndane de fidélité (2). Des informations
parviennent à Koa-
si Ama Ekyi
faisant état de mouvements
de
troupes ennemies
qui se dirigent vers sa capitale par la voie forestière.
L' ::Jme.nhyenle de Senyinli envoit à leur rencontre l'avant
garde de son armée constituée des hommes
d'Awiane et d'Adu
tandis que
le
reste de
l'armée est chargée de surveiller la
voie côtière.
Grâce à sa supériorité nuO'.érique du moment,
l'ilrmée d'Adoanbo qui en réillité avait emprunté
la voie
cô-
tii're ~et en déroute 1e petit détachement de Senyinli. C'est
Iii deuxième phase importante de
la guerre civile. Les Hollan-
dais il court de munitions et donc incapables
de filire face à
la situation, abandonnent le fort V/iller' III à la fin du mois
d'Avril
de l'année 1870 laissant les partisans de Senyinli
à
la ~erci d'Avo (:').
Deux gronds safohyen~ d'Am'l. èkyi, En:>
Gi 1e etH 0 mi a sen t
tué s tan dis que 1es
for ces d' P. vot r a que n t
les arl'1ées de P,enyinl i.
KOi'.si
Ama Ekyi
et ses proches trou-
vent refuge à Klenrljabo (4)
cependant qwe 1 'ilrl'1ée campe à Ma-
ciao
~.~onle Kpanyinli
belef110junli ekyi
de tlaV/ule a rendu la
fuite
de Koasi
frna Ekyi
possible en attaquant â la faveur de
(Il - Ackah (Y.J) Op. cit. Appendix 2. p. 9. Appendix 8
p 2 ; p 3.
(?) - Furley collection journa1 (lil70-1872). Entry for February 17, 1870
Q.
39.
(:n - Furley collection (W70-1P7?) Entry for February 2n, 1870 Q. 40-41.
En try for ,A,pril 28, 1270. o. 7~.
(Il) - MW! lEE23. ('o. cit. 25 f)éceJ'1bre lep,?
Séance 3 Ndiami (i·l"yeme).

-
30:' -
la nuit les hommes de '3 Jnyel€-
. qui
voulaient y faire opposi-
tion
(1).
Les Sanwi
craignaient une
invasion surtout que le
souvenir des guerres contre Kaku ,n,ka était encore viv8ce,
Quand ils
apprennent
qu'à fila fi a campe un nombre considéra-
ble de ouerriers nzema,
ils ouvrent le
feu sur la suite de
l' :}manhyenle Koasi
.Ama Ekyi' (2).
Les Sanwi
dit-on voulaient
se venger des Nzema à cause des guerres entreprises contre
eux par Kaku Aka
(3). A Klendjabo, Koasi Ama Ekyi et ses su-
jets étaient maltraités oarce que les Anyi
doutaient de leu.r
bonne foi
quant auy raisons de leur présence dans le Sanwi.
Ces évènements sont à 1 'orioine du grand ndane de Benyinli
"Bea anloa nu nee Kt.nlanwiabo" (4).
Avo qui
contrôlait l'ensemble
du pays installe son
quartier cénéral
à
~.cusllazo, et envoie une arrt-assade dirigée
par Kofi
~okyi an peur demander à A."1on Ndufu Kutua l'extradi-
ti on de Koasi M11a Ekyi
(5).
4 - Retournement do situation en faveur
L 'exi l de Koasi A.rr.a Ekyi à K.lendjabo il oerrr.is une
accalmie à la faveur de
laquelle de nombreux Nzerra sont re-
tournés
dans leurs villaoes
resoectifs
(6).
Panien". I\\ka bele.!':.::.
(1) - .n.dah (v. J) Op. cit. Aapendi x 19.
(21 - Not.e. Cet incident se serait Drorluit dans l'embol!chure de la, !3ea.
(3)
Enquêt2 de Jules Knfi Yeboil à Noyeme, ,D,nnexe 4.
0 352.
(Il)
A.rrihere Essuah. f~ek~kye bie 1. n.5n.
Annan (Crosby). Avo~~_~K~~~~m~~_kyi. 0 lOG.
(51
KoHi (~.. L.) : La. vie quotidienne au royaume de Krindjabo sous ./lmon
t>1 ..J
~
~ ~
1Q711
-lrp----- --------.--.--.-----.-,~--.------
.'<lOU,OU
11
l_c'~"-!~ëh). 0 -'''',
(S) - Ackilh (Y.J) Op, cit. a 156,

-
304
gbunl.i ekyi
de Nuba rassemble
les
forces
de B'enyinl i
restées
dans
le pays.
Il
conçoit avec les·belerrgbunli·.nkyi
kyi.
Ehoande Bulu ci'Elonye, Ebille de Nzulezo et Nuama d'Agyeza
le plan d'éliminer ,t.,vo afin de briser le moral
des armées
d'Adoanbo.
Paniena Ma envoie des messagers pour dire à ~­
manhyenle d'Adoanbo que
lui
et ses hommes sont disposés à
lui Jaire allé~eance. Il
prend soin de poster des gardes à
Domunliloanu (1)
pour empêcher que son plan ne soit dévoilé
et force
Ebule du village de Nuba un ami
d'Avo à accompagner
les messagers afin que
ce dernier accepte de les recevoir (2).
Nwoza et Kabenla Ekyi
chargés par les habitants de B 'Jnyelf:
d'informer Avo de la conspiration.de Paniena Aka seront as-
sassinés par les gardes postés à Domunliloanu (3). Lors de
la cérémonie pendant laquel1e
le serment d'allégeance devait
être fait, /J.,vo est abattu (4).
Il
sera enterrê à Sanzule mais
son bras dit-on est conservê
comme relique à Benyinli (5).
Les armées d'/ldoanbo et les mercenaires \\;Jassa déconcertés
par
ln mort d'Avo fuient vers
l'Est tandis qu,'ils sont harcelés
O?r les
troupes dirigêes par Paniena Aka.
Des combats âpres
ont lieu près de l'embouchure de la rivii're Elonye.
Ce
retour-
nement de situ?tion s'est produit en IAai
1no ciate c,u dêcés
d'ft.vo (6).
(1)
-
Ibid.
P 156.
il,nnan (CrQsby)
00.
cit..
P 68.
Amihere Essuah.
Mekakye bie 1.
p 37-32.
~ote. DOr'unli'(1?nu est l'embouchure ce la riVlere Do-
'muilTi qui se trouve entre B::J nyelt:.
et Kabenlasuazr.
Ct) -\\ckah (Y.J) OP. cit. /I.ppendix 5. pP.
(n
- .n.ckah
(Y.J)
Op.
cit.
Il 156.
,n.mihere Essuah.
Me~akye_~l. p }7-38.
(4)
-
n.NCI
1EU3. On.
cit..
26 Décembre He3. Audition
du
té-
~oin Bic Tonn'nrtable de Bein (Benyinli).
( 5)
- \\ c k ah (Y.,]) 0 D.
C i t.
!'.
16 7 .
(6)
- Furley collection
journal
(1P,7fl-1P72).
Entry far r~ay
23 1370. D Sil.

Depuis K1endjabo, Koasi Ama Ekyi
char~e Nyamek€.
'.
P'Efetônza de solliciter l'aide militaire
de l'Asantehene
~
- - - -
Kofi
Karikari.
Au norr de
leurs peuples
respecti fs,
Nyamek'i..
B sfe €-nza
et Kofi
Karikari ont conclu une
alliance qui
sti-
pule qu'un seman1i méme s'il
commet un
crime grave en Asante
ne sera jamais exécuté.
De mélT!e"un ~santeni ne devra jamais
étre
tué à Nzema méme s'il
commet un acte
passible de la pei-
ne
capi tale (1) .L 'Asantehene envoi t son messager Egyi pong
auprès
d'Amon Ndufu Kutua pour lui signifier qu'il
1.ui décla-
rerait la guerre s'il extradait Koasi
Ama Ekyi.
Comment s'explique l'intrusion
de l'Asante dans
la
guerre civile nzelT!a ? L'Etat
asante pendant cette période
éprouvait des difficultés pour s'approvisionner sur la côte
en marchandises européennes parce que
les
voies commerciales
qui
aboutissaient à A,no 'mabo,
El
Mina et 0gua (Cape Coast)
étaient bloquées par les chefs wassa.
Autour de l'année 1869,
les Hassa vont s'opposer à la volonté asante de milintenir
ccûte que coOte une voie cprnrr:ercia1e à travers
le territoire
wassa (2).
Les chefs wassa vont solliciter la protection des
A,nphis
,ievênt les
tergiversations
des Hollandais à
les aider
contre
l'Asante
(31.
l'ne alliance sera scellée entre les 14as-
sa et les
Fante qui, leur demancl.eront de
torpi 11er l' inf1 uen-
ce asante dans
la rénion
(1).
Face à ces
difficultés,
l'Asan-
te avait besoin clans l'imP.'édiat de
trouver un oa11iatif.
Le
fort ,nrol10nia était lil solution revée pOllr l'Etat asante qui
(1)
- Annan (Crosby Op.
cit. p.
56.
Note. Au sujet de
l'alliance entre Nzel1'a et Asante,
VOu A.rhin
(n
"The structure of areater Ashanti
1700-
le24" in Journal
Of ,n,frican history VIII,
1967. D.
71,
Na te.
Se manTi\\si n gu 1Ter-'âe Nze ma) .i'Sà-nrTïïl',\\·s i il g u 1i e r
(f"Jl;S a n te) .
(21
-
P.
Valsecchi.
00
cit,
D
512.
Pl
KVG 727 Repcrt Res ~~j lejelJne
to Governor goers mission
t 0 \\/ a s s a A, " ?- Il t sin.
l g Fe h r Il a r j
186f.
(41
- {l,,,bodeka (FL
nD.
cit,
0
:n.

-
30r,-
recherchait la bouffée d'air qui
le
libérerait de
l'étrangle-
ment commercial
auquel
il
était soumis.
Le but
recherché
par
l'Asante était de
contourner l'obstacle
posé
par le Wassa en
empruntant les
côtes
Nze~a et Ahanta pour aboutir a El Mina
(Edena)
son
allié
inconditionnel
(1).
La
présence
asante a
Nzema pendant cette
période n'est
pas
a mettre en relation
avec
une quelconque
politique hégémonique.
La situation
dif-
fici1e
face
a laquelle se trouvait l'Asante lui commandait
de
ne
pas
se
faire
un ennemi
de
plus.
La présence
de
l'amra-
iQ Ahuru Kwame vers 1870 (2) a Nzema n'entre pas dans le ca-
dre
habituel
dévolu à
cette
fonction.
C'est dans
une
franche
relation
d'alliance
sur des
bases d'égalité que
les
rapports
entre l 'Asante et Benyinli
se
renforcent vers
1870.
En
1881,
Kete
Kwabena sera nom~é comme amrado de 1 'Asante à Benyinli
(3).
Le besoin
pour l'Etat asante
de
bénéficier d'une
nouvelle ouverture
vers l'océan
survient
au ~oment où des
con-
flits
politiques
internes
font
jour à NzelTa.
La non-unicité
politique
de Nzema
pendant cette
période
devait conduire
l'A-
sante à
opérer un
chai x.
Cel ui
de souteni r Avo
-:Jmanhyenle
d'Adoanbo ou d'apporter son concour à Ama Ekyi
~manhyenle de
3enyinli.
Avo qui
avait été contacté par des émissaires
Fante
qui
l'ont persuadé
d'empêcher
les
marchands
asante
d'emprunter
son
territoire ne
pouvait
faire
l'affaire de
l'Asante.
(1) - Agbodeka (F) Op. cit. P. 37.
(2) - 1vor Wilks.
Asante in the nineteenth century. The
structure
and
evol uti on
of anal i tlCaT order.
p 22-S-:-
.
Note:
L'amrado'ou Adamfo était le
gouverneur asante qui
resTda if dans
un
royaume ou une
provi n ce tri buta ire à
l'Asante propre.
L'amrado était mandaté
par
l'Asantehene
Dour notifier les
ordres
rOYH!X a~x chefs soumlS et
les
espionner pour
contrecarrer toute
conspiration.
Voir P.
Valsecchi
Op.
cit.
0510.
(3) - Ivar Wilks.
l'sante in
the nineteenth
century.
The
struc-
ture
nnd evolutlon
of a polltlCal
order.
p.228.

- 307 -
Pour Kumase, il était beaucoup pl us avantageux de
soutenir Koasi Ama Ekyi
parce qu'il était l' :>manhyenle de
Benyinli où se trouvait le fort qui
depuis
1868 était géré
par les Hollandais.
Pour des
raisons évidentes 1 'Asante pré-
ferait la présence hollandaise a Nzema a une présence britan-
nique à cause de ses
rapports conflictuels avec cette derniè-
re puissance. Par ailleurs, Koasi
Ama Ekyi
avait sollicité
l'appui
militaire de l'Asantehene Kofi
Karikari et versé le
quota d'or qu'exige la coutume dans
ces circonstances là.
En
prenant partie pour Koasi Ama Ekyi, l 'Asante était assuré de
commercer librell'ent à Benyinli. Les Asante ont contourné la
difficulté posée par Avo en sollicitant les piroguiers d'El
Mina
qui
vont assurer le transport par voie de mer entre
Benyinli et El
Mina
(1). L'assistance militaire de l'Asante
aux côtés de Koasi
Ama Ekyi
contre Bile sucèesseur d'Avo avait
été aussi
motivé par des avantages
réels pour KUr.!ase.
En ef-
fet Koasi Ama Ekyi
avait promis de remettre à 1 'Asantehene
50 % des droits qu'il
percevait sur les échanges il Benyinli
(2).
L' Asantehene Kofi
Kari
Kari
a dépéché une armée
conclui te par Adu B :0 fo:> et Akyeamp:o n à Nzema (3). Cette ar-
mée asante comprenait :'000 auxiliaires
(4) sefwi
donné par le
le Wi :osohene
Nkoa okodom. Les troupes sefwi étaient condui-
(1)
- Agbodeka (F) Op.
cit.
p.
37-38.
(2)
- C 226, Port 1 n° 86 Governor Hennessy ta the Earl
of
Kimberley, Cape Coast Castle.
18 August 1872.
Note. Les Il,sante ont reçu de l'or avant d'octroyer l'ai-
ë[~ militaire à Koas', Al1'a Ekyi. Voir à ce sujet. PRO
170/32 governor Roberts
to commitee. Cape Cast Castle.
31 October 1780.
(3)
- Claridge (W.fi)
Op. cit.
p.
63.
(4)
- Ellis
(I\\.B). The tshi
speaking peoole of the Gold Coast
of West Africa.
o.
291.
Turther correspondance respecting the Ashantee invasion.
Enclosul't'
1,
in N° 22.
Colonel
Harley to Captain St'Jbls.
Cape Coast Castle, 21/4/1373.

- 308 -
tes
par Koa Panyi
chef d'Edwenase (1).
Les armées de Benyin-
li
ont rencontré les' forces
al1 iées as ante à MgbEme où elles
ont conçu leur plan d'attaque (2).
Paniena Aka assuré par la
présence des forces as ante a envoyé des messagers à Klendja-
bo pour demander à l'::> manhYen'le Koasi
A,ma Ekyi
de rentrer
au pays. Le
retour ce ce dernier à Benyinli
date de Mai
1B71 (3).
"
5 - l'a guerre
de position"
Le moral
des
troupes d'Adoanbo était très bas même
si
Bile avait été intronisé à Ngal E.. kpole pour succéder à son
frére Avo.
Dans leur repli
vers l'Est, les armées d'Adoanbo
ont incendié Asç,nda, B:Jbenleama et Sanwoma
(4).
Bile a fait
d'Aziema une place force d'où il
comptait mener une grande of-
fensive contre les forces ennemis mais
il
a appris que les
hOll'mes d'Axim s'apprétaient à l'attaquer à l'Est (5). Les
chefs d'Axim avaient reçu 16 onces d'or de la part d'Ama Ekyi
pour l'aider à détruire Aziema
(6). Les armées de Benyinli qui
désormais bénéficiaient de
l'assistance des
forces asante
avaient l'initiative de l'attaque qu'elles vont mettre à pro-
fit
pou rra s e r Ay i na s e f
(7).
Fa c e à ce tt e s i t L'a t ion Bi l e et
ses ~~fohyenle ont conçu l'idée de construire une "forteresse
végétale"
( t:hane) pour s'y retrancher.
Des
piquets d'un ar-
(1)
Daaku (K.Y)
"A, history of Sefwi, a'survey of oral evi-
dence". in Rese,arch,Review.
vol
7n° 3 1971
(2)
- Ackah
(Y.J) Op. cit.
Appendix 2.
(3)
- Furley collection journal
(1870-1872).
Entry for May 11,
1871 p. 56.
(4)
- Furley collection journal (1870-1872). Entry for June 15,1870 P 88.
( ~ )
Cl a ri d 9e (IL~!) 00.
ci t.
p 79.
(6)
- Furley collection journal (1870-1872). Entry for September 19 1871
P 163-164.
(7)
- Ackah
(Y.cl) Op.
cit.
P.
169.

-
209
-
bre appelé Egunl i ont servi à'. bâti r l' shane (1). L' Ëhane
s'étendait de Kpakpa (entre Aweanzinli
et Akonu) et Azule-
10anu (2). Allen décrit l'Ehane en ces termes.
"Soon afterwarcls we
the portion of the stockage
erected near the
ri,ver and connecting king blay's
territory with the sea. The palings composing the
stockage were but roughly joined together, and
were perforated with holes through whi ch the en-
closed party were able to pepper the enemy accros
the water. But this they had not altogether to tte~selves,
as the tirrbers of the palisade were pretty well sprinkled
with slugs, and some of these we succeded in extractino
with the blade of a penknife" (3).
'.
Toujours au sujet de l' Ehane, Goul dsbury écrit
:
"The stockaoe entends from the month of the river
Aboumosso ta a distance of about three quarters
of a mile along its southern.bank, and is pierced
at short distances with loop holes for musketry
and strengt hened at intervals by raised platforms
and small
watch towers" (4).
( 1 )
- Annan
(Crosby) Op cit.
p.
79.
Amihere Essuah.
MekakYe bie I. p 44.
Note:
L'un des chefs d'AXlm qui
a soutenu Koasi
Ama
Ek:Yl est Nana Kaku Kyena.
Voi r Amihere Essuèh t'~ekakye
bie II.
P.
98-99
( 2)
-
Gold coast 1871-1873 (paoers relating to the A.shantee
invasion enclosure 1 in na 86 Axim,
13 th August
1872
despatched by governor Hennessy to the Earl
of Kimber-
1 ey .
(?)
-
Marcus
A.llen.
The Gol d Coast or a Cruise in l1est Afri-
ca'wate rs.
p 5~
(4)
- Further correspondance respecting the Ashantee invasion
na 3 (presented to both houses Gf p?rliament by command
of her Majesty ~1arch 1874. Enclosure 6 in na 97 skipton
Gouldsbury ta Honorable colonial
secretary.

-
310 -
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"rl'.

- 311 -
La description qu'Allen donne de l' E-hane est proche de cel-
le de la tradition .orale. Les piquets étaient percés de
trous et séparés les uns
d.es autres par des feuilles
de ba-
naniers.
Les
guerriers
d'Adoanbo tiraient à travers
les trous
des piquets sur l'armée ennelT'ie. La longueur de l' iô.hane qui
s'étendait le long du fleuve Amanzule était de 5,556 kIT' sur
une largeur de 926 Il' (1). Trois villages se sont retrouvés à
l'intérieur de l' E.hane. Aweanzin1i à l'Ouest, AmgbE>nu
au
Centre où Sile a installé sa cour et Azu1eloanu à l'Est (2).
Les populations qui
dépendaient de l'autorité d'Adoanbo s'y
sont réfugiées sauf quel ques
unes
comme celles de NwuTofo1:J
qui
ayant pris
partie pour Ama Ekyi ont trouvé
réfuge à
l'Est de l a ri vi ère
E.kpoazo près d'Apatem au moment du re-
pli des
forces
de Sile
(3).
"
Ekpoazo azule nzi" est un nda-
ne de N~lulofo1:J qui
rappelle cet évènement (4).
Les
forces as ante postées dans
la forét entre les
rivières Ebi et Fia ont tenté en vain de
franchir l'Amanzu1e
pour donner l' ass aut à l' f hane.
Les armées de Benyi n 1 i à
l'Ouest du côté de Sanzu1e n'y parvenaient pas non plus de
sorte que l'on assistait à une véritable
"Querre de position".
Les guerriers asante ont tenté de forcer le passa~e près de
Ngokoluba mais beaucoup y ont péri si
bien que cet endroit
est encore appelé NzandelE
kp':lkE. (la forét des Asantey
(5).
La position qu'occupait les Asante a sapé leur force.
Ils
(1)
- P.ckah (Y.J) Op. cit. P 170.
(2) - Enquéte auprÈs
d'Egya Bile Kaku. Annexe 6 p. o.
363
AIl' i he re Es s U è h.
Me ka ky e b i e l .
p 44
(3)
- Furley collection journal
(1870-1872) Entry for June
15,
1870 p.
88.
Ackah
(Y.J) Op.
cit.
P 167.
(4)
- Amihere Essuah.
Mekakye bie Il!.
p 45.
(5)
- Ackah (Y.J) 00.
cit.
p 171.

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PAf'.-TiSANS
D/ADoAN'8D
R t= 5 f/+.cE aCCu FE'
....l

- 313 -
n'avaient pas de pi rogues pour passer l'Amanzule. Traverser
le fleuve à la nage était risqué surtout que Bile disposait
de pirogues.
Koasi Ama Ekyi n'avait pas suffisamment infor-
mé ses all iés as ante des réal ités du terrain, car si
leurs
forces réunient avaient conjugué leurs efforts du côté de
Bakanta où "
Shane était le plus fragile, ils auraient réus-
si à le briser (1). La situation était malgré tout défavora-
ble aux armées d'Adoanbo. La promiscuité qui
régnait à l'in-
térieur de l' €.hane
a décl anché une épidémie conjuguée de
dysenterie, de choléra et de variole qui
a fait de nombreu-
ses victimes. La famine et le manque d'eau potable ont aussi
occasionné beaucoup de décès. L' :;)ma:nhye~le
Bile a envoyé son
kp 'JmaveiltAka à Cape Coast Castle pour demander le secours
des Anglais (2).
L'intervention de Cape Coast Castle fut aisé parce
qu'alors toute la Gold Coast était devenu britannique.
Depuis
le 6 Avril
1872, le gouverneur anglais John Hope Henessy et
le gouverneur holl andais Jan Helenus Ferguson s'étaient ren-
. contrés à El
Mina
pour mettre en application les accords si-
gnés à l a Haye le 25 Février 1871 et qui
donnaient à l'Angle-
terre la totalité des posséssions hollandaises de G.old Coast (3).
Les An gl ai s ont apporté des vi vres, des armes, des
rr,é di ca me nt set des mun i t ion s à Bi le.
Troi s de leu r s va i s se a ux ,
Barracouta, Merlin et Coquette ont bombardé les positions des
forces asante blessant e't tuant nombre de leurs guerriers dont
(1) - Ibid. P 17l.
(2) - Marcus Allen. Op cit. p 48.
(3) - Claridge ('!.\\') Op. cit. P 596.

-
314 -
lesafohene Akyeamp:Jn.(l). Les Asante IT'écontents de leur')k::>mc.
~ . ( pré t re des cul te s t ra dit ion nel s) qui a va.i t pré di ce j our
qu'ils détruiraient l' Ehane, l'ont décapité. L'armée asante
a reçu en 1874 un message de l 'Asantehene
Kofi
Karikari
lui
ordonnant de rentrer au plus vite a Kumase a cause de la guer-
re qui
l'opposait aux troupes ang1 aises de Si r Garnet Joseph
Wolseley.
Les Asante allaient s'en aller quand ils ont" appris
que des vaisseaux britanniques bombardaient Awiane et Benyin-
li. Le bombardement d'Awiane est encore rappelé par le ndane
"Awiane ken1en2.i1e" (2).
Une partie seulement de l'armée asan-
te est rentrée chez elle car en vertu du traité de Fomena,
les Britanniques ont exigé de l'Asantehene
)s ei
t~ensa Bon-
su qu'il
rappelle la totalité des forces asante qui
combat-
taient a Nzema (3). Les autorités de Cape Coast Cast1e avaient
désormais le désir de régler une fois
pour toute le conflit
qui déchirait les Nzema.
(1) - Ackah (Y.J) Op.
cit. p.
173.
Ivar wilks. Asante in the nineteenth century.
The struc-
ture and evolutlon of a polltlCal arder. p 517.
Note. Akyeamp::>n sera remplace par Je safohene Asase
'A'"5"a:"
(2)
- .A.ckah (Y.J) Op.
cit. Appendix 15.
Note Le 13 Octobre 1873 le navire ana1ais H.
MS.
Druid
a-J)(j'mbardé Benyinl i parce que Koasi Âma Ekyi était de-
ve nu un a 11 i é de l' Asan te. Cl a r id ge (H. W) 0 p.
c it. P 79
.
"
(3)
- Ivar wilks. Asantein the nineteenth century.
The struc-
ture and evolutlon of a polltlCal arder p 94.
J. E. Condua Har1ey. Saqrenti war. An il1ustrated histo-
ry of the Ashanti
campa, gn. 1873-1874 p.
33 London
1974. 203 p.

- 315 -
B - LES CONSEQUENCES DE LA GUERRE CI VILE
a)
~L~ ~cissid~d€finitiVtdu toy~ume
·en deu~"m6itiéspdlitiques"
i
Le 15/Ma.rs 1874, les deux antagonistes et la commis-
sion britanniqL:~ avec à sa tête l~ Dr Gouldsbvry se sont ren-
contrés à;
(kt:baku a.fin de trouver une solution d€finitive
au conflit (1). La commission britannique a reconnu Bile com-
me
Jmanhyenled 'Eastern Ap6110ni a et Koas i Ama Ekyi
comme
Jm~nhyenle
dtWt~ter~Apdl·16nia.
Leurs di.fférentes autorités
devai t<?nt s' exe rcer dans les l imites fi xées jadi s par
fbayen~.
!
.
.
.
.
le. 'Nul ne devait reclamer des droits sur le territoire sur
lequel l'autre exerce son autorité ;
~k ~baku de.vant servir
de zone tampon entre les dépendances de Benyinii et les dépen-
dances d'Adoanbo.
EK €baku
par sa position centrale entre
Benyinli et Adoanbo en a profité pour être indépendant vis à
vis des deu~
::>man·hyenle. Les différends entre les deux ".moi-
tiés pol i tiques". du pays se réglaient à
€k
~ baku qui
a joui
de son indépendance jusqu'au règne de son btleMgbunli
Nyame-
k't.-
Mf.nla. Ce dernier a demandé à Aka Anyima alorsJmail~
hyenle de Benyinli
de lui
procurer de la poudre à canon.
Une
circulaire de l'administration britannique à cette époque
exigeait que tout chef qui
désirait obteni r de l a poudre à ca-
non s'adresse à son chef hiérarchique. Aka Anyima a posé com-
me condition à la requête de NyamekE:
Mf:nla qu'il
le recon-
nai sse comme
:>manhyenl e. Les mgb~nyfma d' €
k E: baku ont pro-
(1)
- Claridge (W.H) Op. cit. p 159.
Van Dantzi g (A)
"The demarcation of the southern sec-
tion of the border between the Gold Coast and Ivory
Coast".
inConoque inter-uni versi ta; re Ghana Côte
d'Ivoire. Bondoukou.
Janvler19Tlf. p 637.
ANtI 1EE<:3. Op Clt. Séance de Chapoum (Kyiapum) 28 Dé-
cembre 1883.

-
316 -
testé en
apprenant l a façon
dont
leur belemgbunl i
avai t
p]a-
cé leur village
sous
la tutelle
de
l ' ~manhyenle de Benyinli.
Crowther devant qui
l' affai re
fut
portée il déci dé que Nyame-
k€-
MéOn]a devait honorer ses engagements,
de
sorte qu'~kE­
baku dépend encore aujourd'hui
de
]' autori té
de Benyinl i
(1).
La commission britannique qui
a réglé le
différend
entre Benyinl i
et Adoanbo le .15
~lars
1874 a déci dé
de traiter
Bile comme
un
:>man'hy"enle de rang inférieur par rapport à
Koasi
Ama Ekyi.
"The english
government",
"recognise blay publicly
as
independant
chief of Assama and the
coast bet-
ween stambo
(Adoanbo)
and the Ankobra,
but declare
him to be of inferior rank to Al1'akie,
and always
treat him'so"
(2).
D'après
James Ackah,
la commission britannique, mal
informée
a pris cette décision parce que
les
chefs
d'Axil1' ont préten-
du qu'Avo
le
prédécesseur de Bile était un
siifohyenle
de
Koa-
si
Ama Ekyi qui
s'est
rebellé mais
a été
fait
prisonnier
avant que d'être
relaché à
la faveur de
l'échange
des
forts
entre Anglais et Hollandais
(3),
Koasi
Ama Ekyi
interrogé s ur tout ceci
n'a en
a
pas
fait cas,
mais
a seulement affirmé qu'il
était le
chef
légitime du territoire entre Assini
et l'Ankobra.
Il
a aussi
prétendu que Bile son
rival
était le
fils d'une esclave et un
rebeTIealors que
lui
descendai t
de
l'ancienne
dynastie
des be-
(1)
- Ackah
(Y.J)
Op.
cit.
Appendices
1 ;
2 ;
22.
Enquête auprès
d'Egya Ehyima~. Annexe
23 p
409.
(2)
- Ackah
(Y.J).
Op.
cit.
P 175.
Note.
Assama
(Aziema)
contrai rement à
ce que
laisse
supposer ce document n'est pas
le
chef-lieu d'Eastern
Apollonia.
(3)
- Ackah
(Y.J)
Op.
cit.
P 175.
Gold Coast
1871-1873.
Enclosure
1 in n° 86.

-
317
-
lem~bunli kpo1e (1). Quoi qu'il en soit, les deux antagonis-
tes ont accepté la proposition de
Goul dsbury
qui
a mis fin
à six années
de guerre civile mais qui
a provoqué la scis~
sion définitive du royaume nzema.
La moitié du royaume sous l'autorité de
l' ::>man-
hyen1e de Benyin1 i est appelée Adj~ m::> 1-:>
maanfe
(pays
Adj:>m::>l::> ).(2). L'autre moitié qui
dépend de l'
:Jmanhyen-
le d',~doanbo est dite
El f 'mgbe1<:
nee Azane maan1e (pays
'<.1 f mgbel:<.
et P,zane)
(3).
C'est seulement en Juillet 1902 que l'administra c.
tion britannique a décidé de ne plus traiter l' 'Jmanhyen1e
d'Adoanbo comme étant d'un rang inférieur lorsque Bile II a
été intronisé (4).
La guerre
civile est à l 'origine, des grands ndane
actuels du pays nzema. Celui
de Benyinli
"Bea an10a nu nee
Ktn1amliabo"
rappelle l'incident survenu dans l'embouchure
de la Bea pendant l'exil
à K1end.jabo de
l'
'Jmanhyen1e Koasi
I\\ma Ekyi. Le ndane d'Adoanbo
"thane nu" rappelle
les souf-
( 1)
-
Ibid. Enclosure 1 in n° 86.
Note.
Il est intéressant de noter que Koasi
Ama Ekyi
se---éf i t 1 é 9 i t i me des ce n dan t de san cie ns bel e '" 9bu n 1 i k po-
le de
la dynastie
Nvavi1e alors que lui est Tweali.
'ROasi
Ama Ekyi est de mauvaise foi
quand il
prétend
que Bile est d'origine servile.
Dire d'un
roi qu'il est
esclave revient à dire qu'il
n'a pas droit au trône,
L'attitude
de Koasi
Ama Ekyi est révélatrice et expli-
que pourquoi
certainS informateurs de James Ackah ont
prétendu que le be1en;gbun1i kpo1e Kr,ku Aka était d'ori-
gi ne se rvi 1 e.
-~-_._-----
(2)
- AIT~ihere Essuah.!':-ekc>kye bie 1. p 11, P 17.
(~) - AIT~ihere Essuah. f'ekakye bie I. p 11 ; P 17.
(4l
- Ankobra ferry n°
19 SNA 38/1917.
ADN 11/1481 National
ft.rchi ves, Acc ra.

-
318 -
frances
que les partisans de l' :)manhyenle Bile ont enduré
dans l' f" hane (1).
Il
existe des formes
annexes à ces ndane.
Pour celui
de Benyinli
l'on peut dire
"Koasi Ama Ekyi
K<.n-
lanwiabo". Pour celui
d'Adoanbo,
l'on
peut dire
"Bile
Ehane
nu" ou encore "Dj:> kS.
E hane
nu".
C'est un mardi
(dj::> kl:. )
dit-on que la vie à l'intérieur de l'l':.hane est devenue
très
pénible.
Les deux dynasties
Ndweafo:>
ont donné les
.::>man-
hyenle suivants
. Liste 0es
::il1ianhyenled'Adoanbo (2)
-
~bayenle
Avo
Bi l e I
EhyiJ1'an
Kwasi
Ngeda
(détrôné)
Bile II
(alias MEnla)
Bile III
(alias
[zoa Kwaw)
Bile IV (alias Ezena.
détrôné)
- Bile V (alias Kwaku Ource.
détrôRé)
- Bile VI
(alias Enokpole.
détrôné)
- Bile VII.
Autre liste des
::>manhyenle d'fi.doanbo (3)
-
[bayenle
- Avo
- Bi l e
- Ehyirran
- Kwasi
Ngeda
- Mt:nla II
~zoa Kwaw II
(1)
- Annan (Crosby)
Op.
cit.
p.
106. Arnihere Essuôh.
fo.1ekô-
kye bie 1. P 50.
(2)
- Ackah (Y.J) Op cit. Appendix 1.
p 2.
(3)
-
Ibid. Appendix 5. p. 4.

- 319 -
- Nwiah
<f:bayenle
- Enen'a
- Enokpole
- Kelebu Ouroe
- Bile VII.
Liste
des
Jmanhyenle de Benyinli
(1)
Koasi
Ama Ekyi
1 (1851-1876)
~ zoa Kpanyinl i (1876-1878)
Nyanzu ,Ackah II
(1878-1893)
Ackah Anyimiah
(1893-1917)
Koasi
H:lba (1917-1920)
An::>
Adjei
1 (1920-1935) détrôné en 1935,
et réinstallé en 1938.
AnJ
Adjei
II
(1938-1952)
Koasi
Pma Ekyi
II
(1952-1982)
Autre liste des
Jrnanhyenle de Benyinl i
(2)
- Amychia Kpayinli
(est resté longtemps
au pouvoir)
- AkE:
Nyima.
(neveu d'Amychia Kpayinli)
- Kwaci
Ameci
1 (frère d'AkE.
Nyima)
- An::>
Ajei
Kpayinli
(son père est l'lassa.
Il
fut
détrôné et remplacé par Cinan Asuan).
- Cinan Asuan
(A sa mort, An:>
Ajei Kpayinli est
rappelé)
- An:>
Aje i
KP ay i n l i
- Ahui
ou An:J
Ajei
Eci
- Kwas i
All'e ci
II.
(1)
- Ackah (Y.J) Op.
cit. Appendix 6.
p 9 - 10.
(2)
Oiabaté (H) Op.
cit. p. 682.

- 320 -
Notre liste des
:>manhyenled'Adoanbo est la
suivante.
Ebayenle (1851-1855)
(1)
En:>
(1855-1856. détrôné)
Avo (1856-1870)
(2)
Bi l e I
(1870-1889)
(3)
Ehyiman
(1889-1891)
(4)
Koasi
Ngeda (1891-1893)
Bile
II
(1893.
Regnait encore en
1902)
Bile
III
Bile IV (détrôné)
Bile V (détrôné)
Bile VI
(d é t rô né)
Bile VII
(
"Jmanhyenle regnant)
Notre liste des
:Jmanhyenle de Benyinli
Koasi
Ama Ekyi
(1851-1876)
f: zoa Kpanyinli
(1876-1878)
Yanzu Aka II
(1878-1893)
Aka Anyima (1893-1917)
Koasi
H::> ba (1917-1920)
An:>
Adjei
Kpanyinl i
(1920-1935.
Détrôné en
1935
e't réinstallé en
1938).
Cena Asuan
(1935-1938)
An:> Adjei Kpanyinli
(1938-1939)
An." Adjei
Ekyi
(1939-1952)
Koas i Ama Ekyi
II (1952-1982)
An::> Adjei
II (1982.
règne en core)
(1)
Crowther (F)
Op.
cil. p 4 - 6.
( 2 ) - Fur l e y col l e ct ion
j 0 u rn a l
(1870 - 18 72)
En t r y for ~~ a y 23
1870 . - p 84.
( 3)
-
Me m0 r and um 0 f Yami k e Kw a k u.
p 6.
(4)
-
Ibid.
p 6.

- 321 -
L'une des conséquences importantes de l a guerre ci-
vile, fut l'installation des Nzema-Aduvole:
sur le pourtour
de l a l a 9un eTe nd 0 - EhY.
b - L'émigrltion desAduvol~
1 - Les .départs de populations 'du 'paysnzema
avant l'émi gration Aduvolf
L'émigration des Aduvol~
est une conséquence di-
recte de la guerre civile qui
a opposé les Nzema entre 1868
et 1874. Cependant, des Nzema se sont établis dans le Sanwi
bien avant l'arrivée des Aduvo1(
. Il
serait intéressant
d'analyser les migrations antérieures
de populations partis
du pays nzema.
Les attaques des forces asante contre l'Apo110nie
en
1715 puis en
1721 ont provoqué le départ de certains nzema
qui
vont s'établir à Assini
(1) où ils ont cohabité avec les
Essuma. L'officier britannique John Atkins a rencontré en 1721
une
princesse de Goil1'ere ( f:hyel1'a-adj::> m::> 1:> ) et ses sujets
à Assini
(2).
De "'ème, un contingent de Nzema mécontent du~­
1emgbun1i
kpi:l1e
Ezoa Ekyi, s'est installé à Assini au début
du XIXè siècle.
( 1)
-
Daaku (K.Y)
Trade and politics on
the Gold Coast (1600-
1720). A study of the ai!:' can react, on to european tra-
de. p 1 J8 .
NOte. Les Nzema qui
sont installés à A,ssini, habitent
principalement le quartier dénommé quartier France.
Voir
ANCI
lEE24. Cerc1 e d' Ass i ni
rapport mensue 1. Avri l
à Oc-
tobre 1901.
Les Essuma sont surtout groupés dans le quartier Sagbadu.
( 2)
-
Voir Horovitz (R)
"Trade between Sanwi
and her neighbors".
in Colloque intQr-universitaire Ghana-Côte d'Ivoire. Bon-
do uk0 u 1977+.-p--344:----

- 322 -
Les premiers Nzema qui
ont trouvé
refuge dans le
San wi ses 0 n t
p ri n ci p are me n t i n st a l 1é s à As sin i e t à Adj ua n (1).
D'autres sont partis
un
peu pl us à l'Ouest à Grand-Bassam (2).
Les premiers nzerra à s'être installés à fzuleti
(région de
Bassam)
avec la permission des
[hE
de
~oossu seraient Bo-'
gnan Asuan et NyamekE.
Ehwi
(3).
Les Nzema .qui ont créé le vill age
d'Ad juan dans le
Sanwi
étaient du groupe Assomolo (4). Leurs
leaders étaient
Agyi 1i Kpanyi, Mgban Aku et Belewue Kan. Bien que les tradi-
tion orales
d'Ad juan
veulent situer l'arrivée
de leurs
ancé-
tres Assomolo dans le Sanwi
sous le règne de
Kaku Aka (5),
il
est plutôt possible qu'elle date du règne d'Amihyia An=
g:>l').
Ehwi
Komfo qui
a conduit la migration Assomolo à Nze-
ma était le
frère d'Agyili
Kpanyi
(6). Or il
serait arrivée
dans le royaume nzema pendant le rè9ne d'Amihyia An9')1:>
(7).
Abini
Nobia un autre leader des .I\\ssomolo qui
s'est rendu cou-
pèble de
l'assassinat d'Ehwi
Komfo s'est installé avec ses
( 1) -
Diabaté (H) Op.
cit. P 396 -
397.
Enquête auprès de Nana Kalii
Alexandre.
Annexe 24.
P 427.
( 2 ) - Note Au sujet des
colonies nzema d'.Assini
et de Grand-
l:JaSSam.
voir CO 879/29 N° 49. Griffith
to Knuts, Accra
4th June
1889.
(3)
- Enquête menée à IIzuleti en
1978 par les élèves de
la
seconde A du Lycée de Grand-Bassam dans
le cadre d'une
étude
du milieu.
(4)
- Enquéte auprès de
Nana Kofi Alexandre.
Annexe 24.
P 427.
Diabaté
(H) Op cit. P 396 - 397.
(5)
-
Ibid.
p.
396 -
397.
( 6)
-
~o ue zy (H) 0 p. ci t. P 65.
(7)
- Memorandum of Yal"ike Kwaku.
p. 8.

- 323 -
sujets à Assini
pour fuir les
représailles du belemgbunli
kpo1e de Benyinli
(1). Agyili
Kpanyi
avant de s'installer
à Adjuan
a séjourné aussi à Assini
précisément à Bangaj~ (2).
Cl aude Hélène Perrot nous apprend à parti.r d'in-
formations
recueillies auprès de Nana Djapoma que certains
Ahua d'Aniassue sont p~rtis du village de Nuba dans le pays
nzema avec pour leader Nana An::J
Koa Kpanyi
de
"a'ljusUan
Ahwea (3).
Le départ d'une fraction
des Nzema de Nuba pour
Aniassue dans le Ndenye s'explique probablement par la guer-
re qui
a 0 p p 0 s é l' A0 win à l' Asan tee n 1715. Nz e ma 0 n sel e
rappelle a été directement impliqué dans
ce conflit.
Qu'en est-il
du cas spécifique de l'émigration
Aduvol'<.
?
2 - L'installation des AduvolE
dans
le Sanwi
Lat rad i t ion 0 ra 1e en p ay sad u vol ~
pré ci s é me n t à
Ngyeme raconte que les premiers migrants nzema qui
ont peu-
plé
le pourtour de
la lagune Tendo-Ehy sont partis d'Adu
(p.d~suazo). Le groupe qui a fondé Ngyer.e avai t pour leader
Amon Aka (4). Les sources écrites confirment parfaitement
ces informations. Voici
à ce
sujet des comptes-rendus de
séances de
la commissions mixte de délimitation des frontiè-
res d' Assini. Lors de 1 a séance du 26 Décembre
1883 à Ndi a-
min
(Ngyeme), Reh quao et Tano Miezan ont affirmé que ce
vil-
( 1) -
Ibid.
P e.
( 2 ) - Mo ue zy
(H) Op.
ci t. P 65.
( 3 ) - Perrot
(C.H) Op.
cit. p 483.
( ft ) - Enquête
de Jules Kofi
Yeboa à Ngyeme. Annexe 4 p 352.
v0 i r. au s si, En q uê te de J u1es K0 fi
Ye boa à Al -::> n g ua nu. P 360
Diabaté (H). Op. cit.
P 248 ; p.
732.
Enquête
auprès de
Nana Kofi
Alexandre. Annexe
24.
p 434.

- 324 -
lage a été créé par Am~aka qui est venu d'Adciokro (Adusua-
zo)
(1). Pendant 1 a séance du 30 Décembre
1883, des
informa-
teurs ont rapporté que Nouamou a été fondé par Attaka (Nda
Aka)
qui est originaire d'Adikrom (Adusuazo)
(2).
L'explication que Denise Paulme donne au sens du
mo t ad u vol €.
est i ne xa c te par ce qu' i 1 n' e xi s te pas une he f
nommé Adu qui
aurait conduit des migrants nzema en
territoi-
re sanwi
(3). Aucun chef de migration de ce nom n'est connu
de la tradition orale. Adu (Adusuazo) est plutôt le village
d' ori gine des AduvolE
qui se si tue au Nord d' Half7Assini
(Awiane) à faible distance de
la TanoE
La guerre ci vile qui
a opposé Avo à Koasi
Ama Ekyi
est la cause principale de l'installation des AduvolE
sur
1 a ri ve Nord de 1 a 1 agune Tendo-Ehy. Les notables de Ngyeme
précisent que des évènements liés à la cause première ont
précipité le départ de leurs ancêtres. Les habitants d'Adu-
suazo disent-ils ne voulaient pas d'Avo comme
Jmanhyenle.
Ils lui
préféraient Koasi Ama Ekyi
(4).
Quand ils ont appris
tlu'Ava à la tête de ses armées se
dirigeait vers Adusuazo,
ils ont fui
vers l'Ouest en empruntant la TanoE.
(1)
- ANCI
1EE 23. Op cit. Séance du 26 Décembre à Ndiamin
(Ngyeme) .
(2)
- Ibid. Séilnce du 30 Décembre à Nouamau (Nuamu).
(3)
- Paulme (D)
"Un rituel
de fin
d'année chez les Nzema
de Grand-Bassam". Cahier d'études africaines n°
38
vol
X. p 189.
(4)
- Enquête de Jules Kofi Yeboa à Ngyeme. Annexe 4 p 352.
ANCI.
1EE 23. Op cH. Séance du 28 Décembre 1883 à
Chapoum (Kyiapum).

- 325 -
L' arri vée de la preml ere
vague Aduvol€
autour de
Ta lagune Dwenye se si tue en
1868 c'est-à-di re au début de
la guerre civile. Cette date est vraisemblable parce qu'en
1868, Amon Aka a remercié
personnellement
Amon Ndufu Kutua
pour avoir offert sa protection aux Nzema qui
vivent sur la
côte Nord de
la lagune (1).
Nana Amon Aka avait des
raisons
personnelles de s'expatrier. Sa grande fortune et son infl u-
ence offusquait l' )'ma'nhyenle Koasi
Ama Ekyi qui
croyait que
celui-ci
caressait le désir de s'emparer du pouvoir (2). Le
différend entre les deux hommes est confirmé par W.W. Clari-
dge qui écri t que le Dr Goul dsbury a prévenu une attaque que
s'aprêtait à lancer un chef nommé Amon Aka contre Koasi Ama
Eky i
(3).
Le
premier village créé par Nana Amon Aka et ses
sujets est Ngyeme qui
tient son explication de la phrase
Twi
"Asase
gye me"
(Terre accuei lle moi).
Nana Amon Aka ar-
rivé dans la
région a procédé à des libations en disant.
"Terre, esprit de la terre, j'ai quitté ma patrie pour venir
me re f u 9 i e r ici, a cc ue i l l e mo i, soi t
mo n s upp 0 rt"
(4).
(1)
-
Ibid. Séance du 26 Décembre
1883 à ~lidiamin,(Ngyeme).
(2)
- Enquête de Jules Kofi
Yeboa à Ngyeme. Annexe 4 p.
1.
(3)
- Cl aridge
(W .W). ,A history of the Gol d Coast and ~.shanti.
p 159.
(4)
- Enquête de Jul es Kofi
Yeboa à Ngyen:e.
Annexe 4 p
352.
Note. Ngyerr.e est le
village adu;volE:
le plus ancièn.
VOTi' Diabaté (H). Op. cit. p 707.

- 326 -
D'autres migrants partis
toujours d'Adu et qui
-
.
vivaient dans l'insécurité après qu'Avo ait installé son
quartier général
dans le village sont venus se joindre aux
sujets d'Amon Aka.
Il
s'agit par exemple des sujets de Nda
Aka qui
ont créé Nuamu (1) et de ceux de Nwole Miezan qui
ont créé
Kyiapum ainsi qu'Al;) nguanu (2).
L'insécurité qui
régnait à Adu est confirmée par
la tradition orale de ce village qui
mentionne que les guer-
riers d'Avo commétaient des exactions
contre la population.
Un
jeune homme nommé Benle Ekyi
Kofi
sera lâchement assassi-
né par les mercenai res Wassa (3).
Pendant toute l a durée de
la guerre ci vi le et mê-
me plus tard, des Nzema sont partis de divers
villages du
r 0 y a ume pou r s' é ta b l i r ct ans lep ay sad u vol E:
( 4 ). Les der-
niers qui sont arri vés étaient surtout poussés par les pers-
pectives économiques nouvelles à savoir des
terres nouvelles
à mettre en
valeur, la pêche lagunaire et le commerce (5).
Nzema a été en effet ruiné par la guerre civile et une pé-
riode de famine a suivi
celle-ci
(6).
(1)
- ANCI
1EE 23.
Op. cit. Séance du 30 Décembre à Nouamou.
Annan (E). Les mouvements mi gra toi res des popul ati ons
Akan du Ghana en Côte d'lvolre.
Des onOlnes anos
jours. p 202
-
(2)
- Diabaté (E) Op. cit.
p 705.
Enquêt p
de Jules Kofi Yeboa à Al-=> nguanu. Annexe 5 p 356.
(3) - Amihere Essuah. ~ekakye bie II. p 43.
(4)
- Diabaté (H). Op.
cit. P 705.
Note. Au sujet de l'infiltration incéssante et constan-
ted"es Nzerna dans le Sanwi
pendant le
régne du belemgbi
Amon Ndufu Kutua.
Voir ANCI
microfilm du fond d'archl-
ves de l 'p.OF 1 Mi 43.
(5)
- Amihere Essuah.
Mekakye bie II.
p 55.
(6) - Enquête auprès de Nana Kofi
Alexandre. Annexe 24.
p 432.

327 -
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- 328 -
Le nom Aduvo1<:
qui
signifie les originaires
d'Adu a été étendu à
l'ensemble des Nzema qui
se' sont joints
a ux 0 r i gin aire s d' Ad u (1).
De s t rad i t ion na lis te s d' Al:> n g ua-
nu présentent Adu comme
un
village récent datant du règne
de Kaku Aka. Le fondateur de ce village disent-ils étaient
un chasseur d'ascendance asante qui était très endetté. Leur
patriarche Kwao aurait épongé les dettes de ce chasseur appe-
lé Adu qui
alors s'est mis à son service. Le campement de
chasse d'Adu est devenu un
grand village qui
a pris son nom.
Nana Nwole Miezan d'après les Adahonle
d'Al ;)nguanu a été le
premier belemgbunli
d'Adu (2). Al]1ihere Essuah montre qu'Adu
est un vi 11 age ancien chargé de sacri fier des
.esclaves pen-
dant les funérailles des belemgbunlikpo1e de la dynastie
Nvavi le (3). P.du a été effecti vement créé par un chasseur
nommé An:>
Aka Adu (4). Si
comme l'affirme les informateurs
d'P.l:> nguanu la création d'Adu date du règne de Kaku Aka,
ce
village ne devait ni
ètre très peuplé ni
avoir le privilège
de jouer un rôle si honorifique pendant les
cérémonies d'inu-
mations des be1emgbunli
kpole du royaume Nzema. La fonction
d'adumfoJ
(5) est toujours dévol ue à des
villages anciens
et guerriers généralement très peuplés (6) sur lesquels le
pays peut compter en
temps de guerre.
(1)
- Diabaté (H). op cit. P 705 - 707.
Enquete auprès de Nana Kofi A1ex~ndre. Annexe 24 p 432.
Enquete de .lul es Kofi
Yeboa à Ngyel1le et à Al:> nguanu.
Annexe 4 r 353 Annexe 5 p 1 ; p 358.
Amihere Essuah. Mekekye bie II. p 50 - 55.
(2)
- Enquete de Ju1 es Kofi
Yeboa à Al::> nguanu. Annexe 5 p 356.
(3)
- Amihere Essuah.
Mekekye bie II. P 42.
(4)
- Ibid. P 42.
(5)
Note. Les Adumfo:J sont des guerriers chargés de faire
aessacriflCes humains
rituels à la l1lort du belel1lgbun-
~pole:.
(6)
- Note. [·es enquetes d'Henriette
Diabaté montrent qu'Adu
estun village
très ancien et très grand.
Diabaté (-H).
Op. cit. 0560; 285.

- 329 -
La pratique coutumi ère
akan qui
consiste à dèca-
piter des esclaves pendant les cérémonies d'inumation des
souverains est appelé par les Nzema "a~yelE
ezielE..
". Ce
rite s'explique par les croyances. Les Akan en général et
les Nzemll en particulier croient que 1 'âme ( €,'ka1a)
subsiste
après la mort. Les monarques défunts continuent même dans le
séjour des morts
C E bol;)) à exercer leur fonction , ils ont
donc besoin d'esclaves à leur service. H.
Meredith
rapporte
qu'en 1801 lorsque le be1emgbun1 i' kpo1e Nzema est ,mort, un
ou deux hommes ont
été sacri fiés
tous
les samedi s avant que
les grandes cérémonies' aient lieu, cela pas avant six mois
après son décès. A cette occasion, cinquante personnes ont
été tuées ainsi que deux de ses épouses (1).
Les Adahon1e ont joué un
rôle important dans le
peuplement, la chefferie traditionnelle et l'organisation
du pays aduvol~ . Nana Nwo1e Miezan a incité ses neveux à
créér des villages sur le pourtour de la lagune. Son neveu
Kuadu Bonyan est le fondateur d'Al:> nguanu (2). Cependant
l'assertion des Adahonle est fausse quand ils prétendent
être les premiers tlzema à avoir découvert la lagune Dwenye.
Les Nzema depuis le
règne d'Amihyia Kpanyin1i
1
connaissaient bien la lagune à l'Ouest de
leur territoire.
Comment auraient-ils pu solliciter l'aide des Betibe pendant
la guerre contre l'Egwira s'ils ignoraient l'existence du
Dwenye ? Les
conflits du XVlllè siècle entre r~zema et Sanwi
ainsi que les guerres expansionnistes de Kaku Aka sont des preu-
ves que les Nzema fréquentaient 1 a lagune Dwenye bien avant
l'émigration des AduvolE
. L'installation des A.duvolE.
sur
( 1)
Me re d it h (f'). 0 p.
ci t.
p.
32.
(2)
- Diabaté (H) Op. cit.
P 705 - 706.
Enquête de Jules Kofi
Yeboa à Al:l nguanu, Annexe 5
p 355.

-
330 -
l a ri ve Nord du Dwenye ne se
situe ni
avant, ni
pendant,
mais après le règne de'Kaku Aka. L'enquête d'Henriette
Diabaté à Al:::> nguanu montre que les Nzema qui
ont créé ce
village
fuyaient la guerre civile qui
s'évissait entre
Adoanbo et Benyinl i
(1). Les Sanwi n'auraient certainement·
pas laissé des Nzema s'établir sur la
rive Nord du Dwenye
alors qu'ils étaient en guerre contre Kaku Aka (2).
Quelle était la situation du peuplement autour de
1 a 1 agune Tendo-Ehy au moment de
l' arri vée
des
premiers Adu-
va 1t.
?
Niangoran-Bouah que
cite Elizabeth Annan, soutient
que les Aduvolf.
auraient trouvé en place
les Adj €. kE
(3).
Or aucun peuple de
ce nom n'est connu dans la ré-
gion. Les peuples qui
babi taient le pays avant l'arrivée
des Il.duvolE
sont les Betibe,
les Essuma,
les Anyi et les
Agwa. Les AdjE kt
n'ont jamais constitué
un peuple en tant
que tel
comme semble le présenter Jean Noël
Loucou (4). Le
pourtour de la 1 a'lune Aby-Tendo-Ehy a depui s des temps immé-
moriaux été peuplé par des Betibe. Les zones occupées par
(1)
-
Diabaté (H) Op.
cit.
p.
705.
(2)
- Note. les Adahonle
d'Al:J nguanu rrétende~t que leur
pafriarche Nwole Miezan a créé
Kyiapum alors que Kaku
Aka
régnait encore sur le bia kpole nzema. NIvale Mie-
zan disent-ils faisait fumer du pOlsson qu'il envoyait
à Adoanbo au belemgbunli
kpole
Kaku Aka.
Enquète de Jules
Kofl
Yeboa a Al::l nguanu. Annexe 5
p
356.
(3)
- Annan (E) Op.
cit.
p 201.
Note. Elizabeth Annan a repris
cette
information qui
e s t t i rée d'un arti cle de Ni anaoran-Bouah paru dans
Fraterni té Matin du Mardi
13-2=1979, P 16.
(4)
- Loucou (J.N) Histoire de la Côte d'Ivoire.
La forma-
tion des peuples.
p m.

331
LE
PAYS
ET
lES
PEUPLES
AVANT
lES
ANYIN
SANNVIN
o
10km
1
1
Be tung:;llctj;
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mEs.Unlll
41 Eduan
~l f N K lE rre
n\\ASAIE"
Op.
cit.
(Thèse
d'Etat)

-
332 -
les Aduvol[
étaient des sites d'anciennes pêcheries beti-
be(l). Adjf.kf.
est l'une des nombreuses
pêcheries que les
Betibe établ is à Bi anu et à M::JCi:J bo ( l:.bof. ) ont créé.
Pourquoi dissocier les "Adj E. k E " de l'ensemble du groupe
ethnique betibe ? Les Adj €.
kf: pot
qui
se sont intégrés à
la population de Bonua for,ment un matriclan (2) dont l'ori-
gine betibe ne fait aucun doute (3). Les Betibe qui
se sont
refugiés à
(fie
suite à la guer.re de M:>n':lbaha se sont
installés par la suite à Bianu et à M'Jci ;,bo (4).
De là,
ils ont créé quelques pécheries aux environs d'AdjE ke:
et
d'Etchusiht:
(Etusika). Mowa peuplé d'originaires d'Ad juan
était dans le complexe 1 agunai re le vi 11 age sanwi
le pl us à
l'Est. Plus tard vers
1850 à la faveur de
la capture de Ka-
ku Aka et de 1 a pai x entre Nzema et Sanwi, des Betibe ont
progressivement quitté Bianu et M:>ci:l bo pour créer Epief€.
,
Etchubo (Etu~bo€), Macihf.,(Mglati), Nzu:>m:>l:>
(Ass:>m-
lan), Amgbeite (Akunugbe), EtchusihE (Etusika) Abidjuan
Ubiati) et
t.poEIE-m:>n:>
(Epelemalan). Tous ces villages
que les Betibe ont créé sont à l'Ouest' de Mowa. De nos
jours
les vi 11 ages propll:!11ent sanwi
près
de 1 a zone aduvole. sont
r'~o\\'!a et Eboko (5). Les informateurs de Ngyeme ont raison de
souteni r que Nana Amon Aka et ses sujets n' ont trouvé person-
ne sur les sites qu'ils occupent (6).
L'ne enquéte d'Elizabeth
( 1 )
Enquéte auprès de Nana Kofi
Alexandre . ,Annexe 24 p 433.
( 2 ) - Diabaté (H).
Op. cit.
plO.
( 3 ) - Conférence
d' Ell 0 Brou à Vi tré 1. Annexe 27. 0
449.
Note.
Des Betibe se sont intégrés à la populùtion de
1lëïTlUa. voir Diabaté (H) Op.
cit.
p. 605.
Enquéte auprès de Nana Kofi
Alexandre. Annexe 24.
P 421.
(4)
- Diabaté (H)
Op. cit. P 526 - 527.
(5)
- Bretignère (M.A) Aux temps héroîques de la Côte d'Ivoi-
re (Des 1 agunes aux pays de
l 'or'e taux forets
Vle rges.
p 72 - !J.
(6) - Enquête de Jules Kofi
Yeboa à Ngyeme. Annexe 4 p 352.

- 333 -
Annan à Nuamu auprès de Nana Abadu Tewiah montre que l'an-
cêtre de ce dernier Nana Nda Aka lorsqu' i l a traversê la
Tan 0 E. e t l a 1a g une Dwe nye pou r s' i ns ta l 1er à AbE. l E be dia
Kpok" zo puis à Ay" nenu et enfin à Nuobanu
(Nuamu) n'a
trouvé personne sur ces sites (1).
Cela ne signifie nullement que le complexe lagu-
naire en tant que tel était inhabitê. Seule la partie de la
lagune à l'Ouest de Mowa êtait occupée par des vi 11 ages au
moment de l'installation des AduvoH. (2). Cela se comprend
aisément si
l'on tient compte des conflits qui ont longtemps
émaillê. les rapports entre Nzema et Sanwi. Mais comment les
premiêres relations difficiles entre les AduvolE
et leurs
frères
Nzema s'expliquent-elles?
3 - Les premiers rapports des Aduvol~
avec Nzema.
Les AduvolE ont occupé le pourtour de la lagune
Ehy avec la bénédi cti on du Sanwi bel emgbi Amon Ndufu Kutua (3).
Ce dernier semble t-il
a accepté d'accueillir les AduvolE.
parce qu'il voulait se servir d'eux comme écran entre son
royaume et le royaume nzema. Amon Ndufu Kutua avait égale-
ment la possibllité d'exerçer des représailles contre les
AduvolE:
en cas d'agression des Nzema contre le Sanwi.
Il
è
exigé la tête d'un habitant d'Adu avant de permettre aux
AduvolE.
de s'installer sur ses
terres. Les Aduvolt: ont obéi
à ses exigences
mais comme il fallait s'y attendre, des con-
flits
vont éclater entre eux et leurs frères d'Adu (4).
(1) - Annan (E) Op. cit. P 202.
(2) - ANCI
1EE 23.
22 Décembre 1883 Afolienu (AvoleE.nu) (;om-
miss':on mixte de délimitation des frontières d'Assini.
(3) - ANCI
1EE 23 Op cit. 26 Décembre 1883 Nd; am;n (Ngyeme).
(4)
- Amihere Essuah. Mekekye bie Il. p 46.

- 334 -
Ce problème expl ique pr.obablement le di fférend entre Amon
Aka et Koasi Ama Ekyi
(1). Amon Ndufu Kutua a atteint le
but qu'il
recherchait; a savoir, créer un conflit entre
les AduvolE..
et leurs frères Nzema afin que ces'
derniers
ne puissent pas se servir d'eux pour agresser le Sanwi.
Mais
très vite, les Aduvol€.
se sont reconcil iés avec leurs frè-
res d'Adu. Même aujourd'hui, les funérailles sont un puissant
moyen de retrouvailles entre les Aduvoll::
du Dwenye et les
AduvolE..
d'Adu.
Des hêritages ont lieu entre eux de part et
d'autre (2). Les Aduvole:.
du
Dwenye
reconnaissent l'
:)man-
hyenle de Benyinli
comme leur chef supérieur (3). Cela est
un indice qui
fait penser a leur indépendance politique vis·
a vis du pouvoir royal sanwi.
4 - Les Aduvol€
furent-il s des sujets des
souverainssanwi
de Klendjabo ?
La question est importante et mérite réflexion.
L'installation des Aduvol~
sur les bords du Dwenye avec
l'accord d'Amon Ndufu Kutua fait-elle d'emblée d'eux des su-
jets Sanwi ? On pourrait le penser car ces AduvolE.
occupent
des terres qui
étaient des propriétés de l'Etat Sanwi.
La réponse a l'intérrogation qui va suivre permet
ce résoudre la question précédente. Le serment Agya bia a t-
il été prêté par les AduvolE ? Agya bia est le serment du
trône d'Amalaman An::> qui marque l'allégeance de celui
qui
le
arête au belemgbi
de Klendjabo.
Nana Agyili
Kpanyi
venu de
(1)
- Claridge
PLW)
A history of the Gold Coast and Ashanti.
p 159.
(2)
- Enquête auprès de Nana Kofi Alexandre. Annexe 24.
p 432.
(3)
- Bretignère (M.A) Op cit. P 74.
Amihere Essuah.M~kakye bie II. p 47.
Note. Le grand ndane du pays aduvolE:
est celui
de Ben-
jTi1Ti. voi r Di abaté (H). 00 cit P 712.

- 335 -
Nzema avec ses sujets a prêté le méme serment devant Amon
Ndufu Kpanyi
(1). Or les AduvolE
n'ont pas prété ce serment
qui implique que l'on réponde à certaines exigences des~­
lemgbi
du Sanwi, comme par exemple leur apporter des présents
pendant la féte
des ignames (elue elie) ou encore leur four-
nir des hommès quand ils partent en guerre. Les Aduvolt:
étaient incontestablement indépendants vis à vis desbèlem-
gbi de Klendjabo (2).
Un autre fait confirme notre position.
En effet,
les AduvolE:
n'ont pas participé à la guerre qui
a opposé
les Aburé de Bonua aux Sanwi pendant le régne d'Akasemandu
vers 1894 (3). Enfin, bien que le royauw.e Sanwi
dépendait du
protectorat français, le pays aduvole:
était protectorat an-
glais tout comme Nzema (4).
(1) - Enquéte de Jules Kofi Yeboa à Adjuan. Annexe 2. p
368
( 2) - Bre t i gn ère (M. A) 0 p. c it. p 75.
ANCI
1EE 23. Op. cit. Séance du 21 Décembre 1883 à
Mohoua
(Mowa).
Note. Les AduvolE:
ne payaient pas tribut aux belemgbi
ae-Klendjabo. voir ANCI
1EE 23. Op. cit. Séance du i l
Décembre à Mohoua (Mo\\~a). Diabaté (H). Op. cit. p. 708.
Amihere Essuah. Mekakye bie II. p 47.
( 3)
- ANCI
1EE 25. Correspondance sur les inci dents de l' Aka-
ples
1894.
Diabaté (H) Op. cit. P 575.
( 4)
- Koffi
(Koffi Lazare) La vie quotidienne au royaume de
Krindjabo sous Amon Nëloüfou II (1844-1886). p 169.
Enquete auprès
âe~na Kofl Alexandre. Annexe 24 p 434.

- 336 -
5 -
C~mment les AduvolE
passent~ous
la juridfction
française
La France et la Grande Bretagne
seules nations
présentes sur la côte Est ivoirienne
vers
la fin
du XIXè
siècle, se livraient une
concurrence
farouche,
chacune
cher-
chant à protéger son marché.
Les
Aduvolt:.
indistinctement
commerçaient aussi
bien avec les factoreries
françaises
qu'-
avec les maisons marchandes
britanniques.
Kwao
un
agent au
servi ce des Angl ai s sous prétexte
de contrebande
faisaient
arrêter des
Aduvol[
(1). Les
agents
frontaliers
britanni-
ques
dénommés water-police emprisonnaient à Half-Assini::ou
à Axim tous
ceux qui
étaient pris
pour contrebande.
Les Adu-
vol E:
se pl ai gnaient souvent auprès
des
autori tés
françai ses
d'Assini
des exactions dont ils étaient l'objet de
la part
des v/ater-police
(2).
Le
chef d'Ebuenda Akile Assuan
sera
ainsi
,incarcéré à
Axim où il
est décédé
vers
1877 (3).
Les autorités
britanniques
avaient décidé
d'exer-
çer des
représailles
contre
les AduvolE
afin
de les
dissua-
der définitivement
à commercer avec
les
factoreries
françai-
ses.
Les Ad u va 1 E:
qui
s' a t t end aie n t
à une
vive
ré a ct ion
des
autorités britanniques
des suites
de
l'assassinat de
l'agent
Kwao à Avole~nu ont formé
une
délégation
conduite
par Kulu
Ekyi
qui
a sollicité et obtenu
le
prote,ctorat français
(4).
(1)
- Amihere Essuah.
Mekakye bie
II.
p 52.
Diabaté
(H)
Op.
Clt.
p 732.
Ackah
(Y.J)
Op cit. Appendix 20 p 3.
(2)
- ANCL lEE
24.
Cercle d'Assini.
Avril
à Octobre.
Rapport
me n sue 1 1903.
(3)
- Mnuezy (H)
Op.
cit.
p 120.
Amihere Essuah.Mekakye
bie
II.
p 52.
(4)
-
Mouezy (H)
Op.
cit.
P 120.
Enquête
auprès
de
Nana Kofi
Alexandre.
Annexe
24,
p 434,
Diabaté
(H)
Op.
cit.
p 713;
P 732.

- 337 -
Quand il
fut question
de
délimiter les
frontières
entre la
Côte d'Ivoire et la Gold Coast,
le
pays
aduvolt:
s'est re-
trouvé naturellement dans
les dépendances
de
l a France.
La première commission mixte Anglo-française de
délimitation
des frontières
d'Assini
n'a pas abouti
à un
ré-
sultat si
bien que
le
24 Janvier 1884
le Capitaine anglais
Pullen et le fançais
Godin ont décidé
de soumettre
la ques-
tion à leur gouvernements
respectifs
(1}.
Une
convention de
délimitation
de
la frontière
An-
glo-française de
la côte d'or'.sera adoptée
le21 Juillet
1893.
Il
fut
décidé que
la frontière
britannique partirait
de
la côte à Newtown
(Avole s nu)
à
une
distance
de
1000 m à
l'Est de
l a ma i son occupée en
1884
pa r
le
commi ss ai re
bri tan-
nique
puis
se dirigerait droit vers le
Nord
jusqu'à
la lagu-
ne,
suivrait la rive
gauche de cette
lagune
jusqu'à l'embou-
chure de la TanoE:. . La frontière
française
devait aussi
par-
t i r de
la côte à Newtown à
une distance
de
1000 m à l'Ouest
de
la maison occupée en 1884 par le
commissaire britannique
puis
se
diriger vers le Nord jusqu'à la lagune
(2).
Cette
frontière
divisait l'espace
géographique du
peuple
Nzema sur deux territoires
coloniaux.
Celui
de
la
France et celui
de
l a Grande Bretagne.
(1)
- ANCl.
lEE
23. Op.
cit.
Séance
du 24 Janvier 1884.
ADM 11/6/671
Lieutnant
Pullen to the
Earl
of Derby
Assinee boundary commission. Accra.
Gold Coast Colony.
14th April
1884 n°
Ill.
(2)
- ANCI
lEE
10(3) Convention
a/3.
Délimitation de
la fron-
tière Anglo-française de
la côte
d'or 1893.
Bi n ge r
(L. G)
0 p.
ci t.
P 3 1 7 .

- 338 -
CONCLUSION GENERALE
i
Origines divers~sd~~ mig~~~ts ~~idnt
peu~lé l~paysnz~ma
Les mi gr ant s qui
0 n t
peu pl é 1e pa'y s n ze ma é ta i en t
très hétéroclites bien qu'ils faisaient tous partie d'un mê-
me continuum culturel qui est celui de la civilisation akan.
Ils sont venus de différents Etats et rêgions akan dont le
Bono, l'Aowin,
le Sefwi,
l'Egwira, le ~Iassa, l'Adanse, le
De nkyi ra, l' Asan te, L' Akwa mu, l' Ahan ta,
l' Egua f 0, 1e pay s
betibe, le pays
Ehe
et le pays akye ...
Le pays nzema semble t-i 1 a connu un peuplement
préhistorique dont nous ne savons pas grand chose. Le peu-
plement connu s'étend sur une période relativement longue
qui
va approximativement du XVè siècle à la première moitié
du X1Xè s i è cIe.
De s rai son s mu lt i pIe s exp 1i que n tee s mi gr a-
tions dont les principales sont les guerres et l'attrait du
commerce côtier avec les Europêens.
La création d'un Etat
Les rd grants d' ori gines
di verses qui ont peuplé
nzema se sont organisés en un
royaume r~l ati vement puissant
et structuré, centré autour de Benyinli
la capitale. Cet
Etat était assez décentralisé car les sièges secondaires
constituaiènt des pouvoi rs locaux dont les chefs jouissaient
d'une relative autonomie dans la gestion quotidienne de leurs
communautés.
Ils reconnaissaient cependant la primauté du trô-
ne royal
de la capi tale detenu par les souverains Nvavi le is-
sus du groupe P,dj:J m:>l::>
. Leur allégeance se manifestait
par certaines obligations vis à vis des souverains du trône.
Ils devaient les soutenir avec loyauté,
les assister en cas
de guerre contre l'extérieur, leur remettre les ivoires des

- 339 -
éléphants abattus et les 2/3 de l'or extrait sur le terri-
toi re du royaume. En retour les souverains du trône avaient
le devoir de protéger tous les sujets du royaume et faire
régner la paix et la justice.
Grâce à une défense é1 aborée de son terri toi re,
l'Etat nzema a préservé son indépendance vis à vis des grands
Etats akan du XYllè et XVlllè siècles. Au XIXè siècle sous
le règne de Kaku Aka, l'Etat nzema a li'vré une série de guer-
res contre le royaume voisin du Sanwi afin d'y étèndre sa do-
mination mais sans succès.
L'élaboration de l'unité et1a naissance
du peuple NZema
Les populations d'origines diverses qui ont peu-
plé Nzema ont forgé
leur unité. La solidarité entre membre
d'un même matriclan, les pactes de non-agression entre vil-
lages historiques, les alliances matrimoniales, le festival
de l'année nouvelle (Kundum) et la langue nzema sont autant
de moyens qui
ont servi à créèr cette unité. En effet, les
individus qui
appartenaient à un même matriclan étaient unis
par de puissants liens d'affinités parce qu'ils avaient le
sentiment de descendre d'un ancêtre commun au-délà des matri-
lignages et des ensembles ethniques auxquels ils étaient ori-
gin e 1 1e me n t rat tac hé s .
Oes vi 11 ages créés par des mi grants fraîchement
arrivés dans le pays nzema ont eu à sceller par le fétiche
des alliances afin de cohabiter dans la paix. Les mariages
entre les différents matrilignages contribuaient à renforcer
1es 1 i e n s de sol i da r it é à l' i n té rie ur dur 0 y a ume. Le Kun du m
qui
a été érigé en
féte nationale alors qu'il
était à l'ori-
gine un rite de purification des lignages du matric1an Nva-
vile, maintenait un climat de paix sociale favorable à l'uni-

- 34D -
té. De même, le parler nzema qui
s'est irrposé à l'ensemble
de ces populations qui
originellement parlaient des langues
diverses, est devenu la langue nationale. Comme telle, cet-
te langue a joué un rôle primordial
dans le processus d'uni-
fication des Nzema. Les migrants composites qui
ont peuplé
le pays nzema ont ainsi acquis des caractères du peuple Nze-
ma en perdant plus ou moins vite ceux de leurs groupes d'o-
ri gines.
La mise ~n périld~ l'u~ité du peuple
Nze ma.
Des périodes douloureuses ont menacé l'unité des
Nzema à cause d'une part du pouvoir arbitraire que le roi
Kaku Aka exerçait et d'autre part à cause de la guerre civi-
le qui a endeuillé le pays. Les luttes d'influences entre
les deux nouvelles dynasties du matriclan Ahwea sont à l'ori-
gine de cette guerre. En effet ces deux dynasties Ahwea dont
l'une étai t
installée à Benyinl i et l'autre à Adoanbo vont
s'affronter à travers leurs partisans respectifs en vue de
conquérir la direction du royaume. L'érection de ces dynas-
ties Ahwea a fait suite à l'évincement de la dynastie Nvavile
dont le dernier roi n'est autre que Kaku Aka.
Les Nzema ont surlT'onté cette période sombre de leur
histoire qui est à l'origine de la migration des AduvolE
sur
le pourtour de la lagune Tendo-Ehy et de la scission du royau-
me en deux "moitiés politiques". Le Nzema Adj:> m:>l::J
avec
pour capitale Benyinl i et le Nzema
El f. mgbele-Azane avec
pour capitale Adoanbo. La scission politique n'est qu'apparen-
te parce que les liens entre Nzema malgré tout demeurent
viva-
ces. Le sentiment d' apparteni r è un peuple homogène et cons-
cient de sa spécificité habite encore tous les Nzema.

A N N E X E
l

-
242 -
Enquéte de Jules Kofi
Yeboa
Connais-tu mo.n beau pays?
Lieu
: Assuba
Informateurs
Les notables
Date:
Mardi
5 Février 1985.
Nos ancêtres viennen t
du Ghana.
1 l s son t arri vés
en méme temps que ceux de Klendjabo.
Nous avons soumis
les
habitants d'Alee:kulo avant
de créer Akangolan.
Les Agwa d'Alet:kulo nous ont aidé à
découvrir
M;,N :J baha où
nos guerriers ont vaincu les Eotilé.
Akangolan est aujourd'hui
abandonné.
Il
signifie
en anyi
"ya ha deheE
ngolan" (il
ne reste plus que neuf
nobles).
D'A kan go l an. nos an c être s son t
ve nus c ré e rAs s uba .
Les anciens n'ont pas
donné aussitôt un nom au village.
Les nombreuses guerres ont décimé nos rangs. A As-
suba, notre population a recommencer à s'accroître. Les an~
ciens voyant cela ont dit "yE
kulo le su ba" (notre village
donne des enfants)
d'où le nom Assuba.
Au début, Assuba était peuplé seulement par les
Alangwa.
Des
réfugîés venus du Bettié à l a sui te d'une que-
relle
familiale ont trouvé l'hospitalité auprès des Alangwa.
Nous avons deux nvilié ici, Alangwa et Sohié.

-
343 -
Nos frères d'Ayebo vivaient ici
à Assuba.
Des sui-
tes d'une querelle qui
a opposè deux princesses, l'une est
partie avec les siens fonder Ayebo "aye ne abo"
(sous le pal-
mi e r) .
Un chef d'Ayebo nommé Amgbaku a découvert sur les
rives du Comoé les Akye au cours d'une partie de chasse.
Sur l'ordre du roi de Klendjabo, Amgbaku leur a livré la
guerre. Les Akye ont traversé le fleuve
pour se réfugier sur
la rive Ouest. Une partie des habitants d'Ayebo est allée
fonder Kutukulo et
tol::J so.
Ces deux villages dépendent d'Ayebo. Les Anyi et
les Akye par la suite vont vTvre en bonne intelligence.
Des all iances matrimoniales seront contractées en-
tre Anyi et Akye.

A N N E X E
2

--
345 --
Enquête de Jules Kofi
Yeboa
Connais-tu mon beau pays?
Lieu: Adjuan
Date
: Du 25-2-1986 au 3-3-1986
Informateurs: Le chef du canton et les notables.
Adjuan est habité par les Anyi Jlssomo10 du Sanwi.
Nos ancêtres venaient du Ghana. Il s sont passés par
la côte.
Ils étaient guidés par Nana Agyi1i
Kpanyi.
A leur arrivée, le roi
de K1endjabo était déjà
là.
Ils sont allés le voir pour lui demander la permission de
s'installer. Nana Agyi1i
Kpanyi
"a bu le fétiche" avec le
roi
de K1endjabo. C'est Agyili
Kpanyi qui
a fondé Adjuan.
Auparavant, le village s'appelait Ngo1:>
Ngo1::>
Asafo.
Le génie de la
rivière Adjuan qui
nous protège a
donné son nom au village par la suite. Nous sommes connus
pour étre les plus fidèles serviteurs des
rois de K1endjabo.
A cause de notre loyauté, le roi
a envoyé à Adjuan une par-
tie de
sa famille. Nana Amon Ndufu III a agrandi
ici.
Adjuan
appartient au canton Lagune qui
comprend deux vi 11 ages
Adjuan et Aby. Les Nvilie que l'on
rencontre ici
sont les
sui vants
:
Al :lnw'Jba qui est l'afilié auquel
appartient Nana
Agyi 1 i Kpanyi
- Adahon1e qui est 1 'afiliéauquel
appartient le chef du
canton.
- DadefoE ,Egya kpili, Kafo~,
Ehanefo~. Ces clans,
o n 1e s re n con t re
dan s t 0 ut leS an wi .

ANNEXE
3

- ~ 4 7 -
Enquête de Jules Kofi
Yeboa auprès des notables
ré un i s de Vit ré [ et [[.
Lie u : Vit ré [[
Date:
Du Mardi
11-3 au Mardi
19-3-1986
Emission radiophonique. Connais-tu mon beau pays?
Notre peuple s'appelle Betibe et notre langue
Betine.
Nos ancêtres sont sorti s de 1 a lagune. Ce lui qui
les a poussê à sortir de l'eau s'appelle Mgbakyere
Ehoma.
Nos ancêtres habitaient M:>n ~ baka 1 a grande île,
mais
ils possédaient plusieurs pêcheries
autour de la lagune.
Les Betibe avaient deux rois. fi ~fu Nimgbeni et son
frère cadet W~ fu Senhen.
Les Anyi
ont d'abord attaqué W~ fu Senhen. Ce der-
nier a sollicité l'aide de son frère aîné, mais W:>fu Nim-
gbeni
a refusé c!e
lui porter secours. Les
deux rois betibe
étaient en mauvais
termes parce que W~ fu Senhen avait eu
des rapports coupables avec la femme
de W~ fu Nif11gbeni.
Les Anyi
ont ensuite attaqué W~fu Nimgbeni. Voyant
que la guerre était perdue, ce dernier a disparu dans la la-
gune avec ses biens. [1
n'a pas été tué, son corps n'a pas
été retrouvé. [1 est parti
rejoindre
les
ancêtres au fond de
l ' eau.
Les Betibe étaient sans
roi
parce que W:>fu Senhen est
mort pendant les batailles. Un chef guerrier appelé
E:'fr::>
')l:l
a rassemblé les Betibe pour les
condui re vers l'Ouest.
La pref11ière escale est Naben.
De là, les
Betibe s'arrêtent

-
34B -
sur le pourtour de la lagune Kodjobue. Nos ancétres ont con-
tinué jusqu'à Mpérie sur· les rives du Comoé où certains y
sont restés.
EfrJ
")1 J
guide
les Betibe à Natchu€.
où se
trouve l'actuel
~?h:> (~\\oossu). Les Aburé de Moossu que
nous appelons Massumu habitaient GbamelE
prés d'Asuoti
(Azuleti) .
Un jour un betini
(membre du groupe betibe) appelé
Adjomolo a rencontré un chasseur massumu appelé Abu dans la
grande forét.
La grande forét se trouvai t entre l'actuel
.Moossu et la lagune du quartier France. Le betini montre le
chemin de son village à Abu et lui propose de venir s'éta-
blir aussi à NatchuE:
s'il
le désire. Les Massumu (t:"h€)
de
Gbame1€
vont effectivement venir s'établir auprès des Beti-
be. Le village avait deux quartiers. Le quartier massumu ap-
pelé Tope et le quartier beti be appelé Natchu€.
du nom du
génie de la lagune.
Les Betibe et les Massumu ont vécu en bonne intelli-
gence. Leur cohabitation sera troublée par un malentendu. En
effet,
ffr:>
')1:>
se comportait d'une façon hautaine vis à
vis de Valu Vanga le roi
des
Massumu.
Il
se permettait de ve-
nir en
retard lorsqu'il y avait des
réunions
regroupant les
deux peuples. Offusqués par ce comportement, les ~1assumu ont
cherché une
rai son de guerre.
Val u Vang? a poussé son neveu
à coucher avec l'épouse du chef des Betibe.
t:'fr:;>
)1::>
dé-
cide de quitter Natchul'-' Tandis que quelques
familles
res-
te nt, 1es. a ut re s 1e sui ve nt. Ce u x qui
par te nt s' in s t a 11 e n t
à Be t i gb ~
(i lev i t ré) qu' ils a ban don ne n t pou r c ré e r Ngo t 0 be
puis Okoble. Des familles betibe sont allées s'établir à Aye-
ré.
(actuel
Biettry) que les Ebrié nomment Abeti. Les Betibe
sont contraints d.e quitter Okoble pour Tcfreji à cause d'une
attaque des guerriers ébrié ...

-
340
-
Les Betibe s'installent à Betirr:> n:> .. A Betim:> n:> ,
le quartier Beyini s'inondait pendant la grande saison des
pluies. Les habitants de Beyini
c'est-à-dire les générations
beyini et blusuo sont partis créer Betil1':Jn::> II (Vitré II).
Les Tiagba fêtaient leur génération.
Ils ont deman-
dé aux Beyini et aux Blusuo d'attendre
la fin
des festivités
pour qu'il s partent ensemble. Les autres sont partis sans'
attendre les Tiagba.
Les Nowe et les Tiagba ont préféré fonder leur vil-
l age à eux au lieu de rejoindre les Beyini.
Nous comptons quatre générati ons. Les Beyini engen-
drent les Nowe. Le quartier créé par ces deux générations
s'appelle toujours Beyini.
Les Nowe engendrent les Tigba. Leur quartier porte
toujours le nom Kumase.
Les liens de fraternité entre les Betibe et les
Abu ré de Mo 0 s sus 0 nt re sté s vi va ces.
Une alliance existe entre les Betibe, les Aburé de
Moossu et les Aburé d'Ebra.
Une guerre est à l'origine de cette alliance. Cette
guerre opposait les Massumu
aux
Eblafo (habitants d'Ebra).
Les Betibe se sont rendus à Ebra pour présenter
leurs condoléances aux habitants d'Ebra. Quelques Ebrié
d'Eloka ont dit aux Aburé d'Ebra que le geste des Betibe
est une insulte et une raillerie.
Les habitants d'Ebra ont alors assassiné deux beti-
be.

-
350 -
Les
Massumu mécontents
du geste des Eblafo ont dé-
cidé de leur livrer à o'ouveau la guerre. Les Betibe et les
Massumu ont tendu un
piège aux armées
d'tbra.
A la suite
de
cette
guerre,
une alliance entre
les trois peuples sera scellée. A cette occasion,
une escla-
ve sera enterrée vivante en guise
de sacrifice.

A N N E X E
4

-
252 -
Enquête de Jules Kofi
Yeboa auprès des notables
de Ngyeme.
1984.
Lie u : Ngy e me .
Nous venons de Nzema, d~'un village appelé Adu.
Celui qui nous guidait est Nana Amon Aka. C'est la guerre
entre le roi Ama Ekyi
de Benyi nl i et le roi Avo d' Adoanbo
qui a provoqué le départ de nos ancêtres. Lorsque nos an-
ciens ont appris que le .roi Avo se dirigeait vers Adu avec
son armée, ils ont fui
pour venir s'établir ici. Ama Ekyi
a trouvè refuge à Klendjabo. Nos anciens étaient favorables
à Ama Ekyi et le préféraient pour roi.
Adu se situe non loin de la Tanof., à une distan-
ce d'un kilomètre.
Nos anciens ont marché et sont arrivés au bord du
fleuve. ft. l'aide de pirogues, ils ont atteint la lagune.
Na-
na Amon Aka s'est rendu à Klendjabo pour demander l'hospita-
lité au roi des Anyinli Amon Ndufu.
La fortune
de Nana Amon Aka était importante, son
influence était grande à la cour royale.de Benyinli.
Il
était très écouté pendant les réunions. Le roi Arna Ekyi
vo-
yant cela, pensait qu'Arnon Aka convoitait le trône.
Nana
Amon Aka a décidé de partir pour montrer sa loyauté. Le pre-
mier village qu'il
a créé est Ngyeme qui
signifie en langue
nzandel(
,"asase gyeme"(terre accueille moi).
Il n'y avait
personne ici. Les Anyinli étaient à Mowa.
Amon Aka ê "versé la boisson" pour invoquer les
esprits de l a terre en di sant:
"Terre, génie de l a terre,
j'ai quitté ma patrie pour venir me réfugier ici, accueille
moi, soi t mon support".

-
353 -
Nous nous appelons Aduvole , c'est-à-di re les ori-
gin aire s d'A du.
Ngye me est n ot re pre mie r vi 11 age. Not re 1 i -
mite avec les Anyinli est vers Mowa. Ebuenda est un village
aduvolf
.
C'est grâce à Amon Ndufu que nous nous sommes ins-
tallés ici, mais nous sommes indépendants. Le
roi
de Klen-
djabo ne nous commande pas.

A N N E X E
5

-
3 h 5 -
Enquête de Jules Kofi Yeboa
Lieu: Al:>nguanu
Infor~ateurs : Les notables
~ana Kuadu
An J
Koasi
(Tufuhene)
Amon Bile
Ali ma Bi l e
Nwole Kasi,
(Informateur et inter-
p rê te
Date
Du lundi 7-4 1984 au Mardi
15-4- 1986.
Nous venons d'Adu. Nana Kuadu est le fondateur du
village. Il
était secondé par ses frères
f'zane Aka, Bonza,
Abi zi et Nda Aka. Kuadu et
Ë zane
avaient un même père, mai s
étaient de mères différentes.
Du débarcadère d'Adu, nos anciens ont gagné la
Tano( puis sont entrês dans la lagune. Ils se sont d'abord
installês sur le site actuel
de Kyiapum qui s'appelait alors
E gnehanu. Nwole Miezan l'oncle de Kuadu a placê ses neveux
autour de la lagune. Akile à Ebuenda et Boson A.ka à fwesE bo.
On a êté chercher Amalan Ekyi
la mère de Kuadu et
K::> k::>
la mère d'IO. zane Aka. Le père de KtJadu s'appelait
Bonyan. C'est. la pêche qui
a poussé nos anciens à venir vi-
vre autour de la lagune. Abizi n'était pas intéressé par la
pêche, il
a créé un campement où il se consacrait à l'agri-
culture, mais aujourd'hui, son carnper;,ent est. devenu une pê-
cherie. Le nom du campement d'Abizi
voulait dire, si
quèl-
qu'un de casteau veut avoir une renommée, il ne se dévoile
pas.
Abi zi était ave c Adae et Abol e. Adae es t parti à
Asue où il était le porte parole de la divinité Tanoe:..

-
3511 -
Nous soml1'es ~,dahonle.
Notre fa mi l1e était à Azie-
ma et à Adoanbo. Une de nos ancêtres Anzrt:
Ki?k::>
était'.
l'épouse d'Adu un chasseur asante endetté qui lIi vai t auprès
de Kwao notre aïeul. Kwao a honoré les dettes d'Adu. Anzr€:
K? k ':)
a été donnée en mariage à Adu parce que ce dernier
était un homme bon et courageux. Adu possédait un ca~pement
de chasse. 11
a découvert 1 a Tano €
au cours d'une chasse.
Le fleuve était tellement poissonneux que l'on pouvait se
saisir des poissons avec la main.
Kaku Aka était encore sur le trône.
Informés de
la découverte d'Adu, les Adahonle ont tenu une grande réu-
nion à Adoanbo. Nwole Miezan est devenu le premier roi
d'Adu.
Un jour, il a rassemblé ses neveux afin que tous ensembles,
ils explorent la Tano€..
C'est ainsi
qu'ils ont découvert
la lagune. Le premier endroit où ils ont accosté est près
d'un rocher appelé Boyorobo. Là, Nwole f"iezan a fait des 1i-
b~tions, en promettant un mouton au génie Boyorobo si ce der-
nier veille sur ses neveux.
A Kyiapum, le poisson était fumé pour être envoyé
au roi Kaku Aka à Adoanbo. L'unique fondateur de Kyiapum est
Nwole Miezan.
Nos ancêtres il y a trés longtemps étaient à
A.konu. Nana Atible Kpusu qui
avait beaucoup de cheveux, était
le chef de tous les ~.dahonle. Le chef de notre abusuan (abu-
suan Kpanyinli) est présentement à Akonu.
Une partie de la famille s~est installée à Aziema
et ensuite à Adoanbo qui est devenu le village pivot de la
famille.
Ici, nous appelons la lagune Aby, D~lenye. Aduvolt:
veut dire les habitants d'Adu. Les premiers viennent d'Adu
qui est un vi 11 age Drès de 1 a TanoE: . Ac'u étai t
au départ
le campement de chasse d'Adu. Quand les gens s'y rendaient,

- 357
-
îls disaient, nous allons au village d'Adu (Adusuazo).
Kyiapum veut dire
"attrape et sèche".
Dans
un
village, quel-
quefois le
fondateur n'a rien à avoir avec la chefferie.
Nwole Miezan est le fondateur de Kyiapum.
Al' épo-
que, Kaku Aka était le roi
suprËme de tous les Nzema. Quand
il est mort, une guerre a éclaté et des
familles ont fui
avec leurs sièges pour venir ici. C'est avec l'époq.ue colo-
niale que le chef-lieu de canton a été institué.
Certains croient que la famille
d'où sortent les
chefs de canton sont les fondateurs
de Kyiapum.
les Adahonle
n'ont jamais accepté cette façon
de voir les choses, parce
que Nwole Miezan est bien le fondateur de
Kyiapum.
l'on demande l a permission
aux Adahonle avant d'in-
troniser le chef de
Kyiapum.
Il ne faut pas confondre les pro-
priétaires de la terre avec les détenteurs du trône. le chef
du canton n'est pas le chef de la terre, il
n'est pas non
pl us
un roi. la famille à laquelle appartient le chef du can-
ton a été accueillie par Nwole Miezan.
Auparavant,
tout le pays aduvolE
était possession
anglaise.
Un agent de l'adl11inistration anglaise appelé Kwao,
faisait arrêter et déporter à Axim les Aduvo1E:
les accusant
de
faire de la contrebande. le
vieux Akile a été sa prel11ière
vic t i me .
Arizi
un
jour qu'il
se rendait à AlomantuaJpe le
villaae de sa femme,
a été arrêté par le même Kwao. ,~lors,
les Ad u vol E:.
0 n t
dé cid éd' en fin i r a ve c Kw a o.
Duc ôté d' p, v0-
leEnu, ils lui ont tranché la téte.
Puisque les AduvolE
s'attendaient à une vi ve
réacti on des auto ri tés
angl ai ses,

-
358 -
ils ont formé une délégation pour demander le protectorat
français.
Les français ont envoyé un navire appelé
Diamant
au large de
Kyiapum afin de protéger les AduvolE
.
Aduvol€
ne correspond pas à la réal i té actuelle,
parce que des familles sont venues
d'autres villages nzema
pour s'établir ici. C'est parce que les premiers migrants
sont partis d'Adu que le nom est resté.
Le nom Apollonien selon certains vient de Apollon.
Les Nzema dit-on sont si beaux qu' ils ressembl en t au dieu
Apollon. Nyanzu était beau voilà pourquoi
la reine Malan
Alua de Klendjabo s'est mariée
avec lui.
Il Y a une deuxième explication. Nzema a été de-
couvert le
jour de la Sainte Apolline. C'est le nom du fort
Apollo nia de Ben yin 1 i qui
a été
don né a ux pop u1 a t ion s. Ku a -
du et
Ezane Aka sont partis de E gnehanu pour créer Al:J n-
guanu.
Amgonvi
Taboa a créé
~1owa (Sa me wua). Gokale a
fondé Ngyeme sua fofolE
zo. La TanoE se partage en sept
bras à son embouchure ce qui
fait qu'au large d'AL:> nguanu,
il ya un tourbillon
(kyiman).
Lorsque 'les femmes
d'Adu ve-
naient ici
pour acheter du poisson, les gens leur disaient
de faire attention si elles arrivent au large d'Al:> nguanu.
Al J nguanu vient de
"saa
Eh:
kJ
nu" (si
tu y vas).
Il y a eu ici
des situations dangereuses, par exemple, des
c roc 0 di 1e son t
fait beau cou P de
vic t i me s i c i .
Lorsque Kuadu est arrivé, il
a d'abord construit
un village
lacustre, mais quand il
a découvert le site pro-
che beau, il
s'y est installé.

- ?-50 -
Al:::>nguanuest une chefferie coutumière, tous
1es chefs sont choi s isdans 1 a même famille. Le chef est
proposé par la famille. Les villageois peuvent refuser le
choix, mais doivent donner des
raisons valables à leur re-
fus.
Liste des
rois d'Al ::Jnguanu
Kuadu
Me a
Bonyia
Ansa (Il est parti de
lui même.
Il
vit présente-
men t à Bas sam) .
Kak u
Nda Aka
Adu Alu (Il
vit. Il
a été déposé)
Kuadu
Amihyia.
La TanoE
est le pl us grand fleuve à Nzema. Ceux
qui voulaient se livrer à la pêche, devaient se tourner
ve rs l' 0 ue st.
Le porte parol e de la TanoE
rési de à Assué n° l.
La TanoE.
est une grande di vinité pour tous
les Akan.
C'est à partir d'Al::>nguanu que l'on a créé Angye,
Kodjosuazo, Blewuesuazo,
f: l okobabo, Kas i bul us uazo et Ejan-
bo.
Du temps de l'administration coloniale,
tout le
caoutchouc co11ecté était envoyé à Al::> nguanu pour être
acheminé à Assini.
A Kyiapum, il y a l e chef du village et il yale
chef du canton qui
reorésente les populations devant l' ad-
ministration.

-
360 -
Après la mort de Kaku Aka qui
a èté intronisé à
Benyin1i pour succéder'à son oncle
Nyanzu Aka, la guerre a
éclaté. Avo qui
a succédé à
t:bayen1e, affrontait Koasi
Ama
Eky i .
Les partisans de Koasi Ama Ekyi
n'ayant pas le
dessus au débiJt du conflit, étaient obligés de fuir.
Les
guerriers d'Avo avançaient vers Adu. Amon Aka et son frère
Ku1u Ekyi sont alors venus trouver à Kyiapum Nwole Miezan
qui
a accepté de les accueillir. La
femlte
de t1iezan était
de la fami 11e d'Amon Aka.
Bone Sika est un genle qui est représenté par une
pierre creuse dans
laque 11 e vit un serpent. Bone Si ka reçoi t
à manger un mercredi.
Les femmes ne participent pas aux cérémonies. Les
hommes
font des parades sur la lagune avant d'arriver où ré-
side Bone Sika.
Le prétre qui
les y attend, fait des libations et
offre des animaux en sacrifice.
Une deuxième divinité représentée par une rivière
IIk ::> l(
€lome
se si tue entre Al:> nguanu e.t Fel amebo.
34 vi 11 ages
forment le canton aduvolE
. Grand-Bas-
sam où vivent beaucoup de Nzema a deux app~llations, Bassam
e.t Akaples.
Bassam vient de
"ba zoa me"
(viens me mettre
le
fardeau sur l a tête).

- 351 -
Interventions des Auditeurs
Monsieur
En:>
KpanyinJi
preclse que c'est un
marabout du Nord appe lé Dawuda qui
a sacrifi é le di xième
enfant.
Il
ajoute que c'est Bile Miezan qui est parti de
Ngyeme pour créer Kyiapum. Mowa dit-il n'a pas été créé par
les Nzema. La majorité des populations de cette localité est
anyi .
Le Professeur Niangoran-Bouah est intervenu pour
dire que Bassalr. vient de Alesam qui en langue aburé signifie
le couchant ou l'Ouest.
Il
ajoute que vers Bonua. il y avait
un débarcadère que les Européens appelaient Akaples.

A N N E X E
6

-
353 -
Enquête à Akonu (Bakanta)
Informateur:
Egya Bile Kaku.
Prêtre du culte
Amanzule à Akonu.
Date:
Mercredi
26 Décembre
1984.
Akonu, Aweanzin1i, Amgbe:nu et Azuleloanu forment
l'Ewotile maanle
(rêgion eotilé). Nos ancêtres s'appelaient
Ewoti1e, ils
venaient d'un pays
voisin du pays des Anyinli.
C'est le roi
Amihyia Kpanyin1i qui
les a envoyé chercher
pour l'ai der à lutter contre
les Eqi la de Bameang:>
Avant, le be1emgbunli
d'Akonu commandait tous
les
villages éwoti1é d'ici. Aujourd'hui Amgb.:..nu et Azu1e1oanu
ont leurs belemg~unli
propres, mais ils sont tous Al:>nw:)-
ba. Se ul cel uide p, m0 bEn u est Azan wu le. Ma i s les Al:> n w::> -
ba, Azanwule et Adahonle font tous parties d'un même assalo
abusuan.
Il
y a eu une
grande guerre qui
a opposé Adoanbo et
Benyinli. C'est dans l'Ewotile maanle que le conflit a pris
fin. Les Adoanvole:
ont construit un ~rand
Ehane qui par-
tait d'Aweanzinli à Azuleloanu. A cette époque AmgbEnu ne
s'appelait pas AmgbE nu.
Q - Comment s'appelait donc le
village qui
a pris pour nom
Amgbr;:nu?
R - ça, je ne
le sais pas, mais c'est le belemgbunli qui
lui
se nommait AmgbE nu. Le belemgbunli
kpole d'Adoanbo était à
Amgb f. nu avec ses notabl es.
Comme Nana AmgbEnu s'est montré courageux pendant
la guerre son nom a été donné au village. Les habitants
d'Am-
gbf.nu ont abandonné
leur ancien
village à cause des crues
de l'Amanzule.
P.ujourd'hui, ils sont installés près de
la
ro ute .

-
364 -
Il Y a un village appelé Kamgbunli qui
dépend
d'AmgbE:nu.
Il ya longtemps. un ancien d'AmgbEnu est allé
acheter une escl ave chez les Pépéma du Nord.
Il
a eu des en-
fants avec cette femme. Les enfants de cette dernière sont
les premiers à avoir habité Kamgbunli qui étai t le campement
de leu r père.
Les gens de Kamgbunli sont des ngalamo (musulmans)
parce que leur ancêtre venu du Nord étai t kal amo.

A N N E X E
7

366 -
Lieu: Alowule
Informateur :' Egya Wendja
Date:
Jeudi
23 Mai
1985,
Q- Qui était Kaku Aka
R- Kaku Aka étai t un grand roi
des
Nzema.
Q- A quel
abu~uan appartenait-il?
R- Il
était del'abusuan qu'on appelle Nvavile
Q- Certains disent qu'il était tweali. Qu'en pense-
tu ?
R- Ce n'est pas vrai. Ceux qui
disent cela veulent
dissimuler la vérité.
Q- Po urq uoi
?
R- Si
ce s de rn i e rs dis e n t que Ka k u est f a vin li,
ils "déracinent" le pouvoir des Ndweafo~. Tous les rois nze-
ma qui ont régné jusqu'à Kaku Aka étaient tous nvavile. Ami-
hyi a Kpanyinl i, P,n ::> Bi le Aka, Nyanzu Aka, tous ces rois
étaient nvavile. Nyanzu Aka était l'oncle de Kaku Aka.
Q- Comment se fait-il que les
::>manhyenle actuels
ne sont pas Nvavile ?
R- Voilà, je vais t'expliquer: Kaku Aka lorsqu'il
était sur le trône a fait beaucoup de mals. Si:tu dors trop,
il
te fait couper la paupière. Si
tu parles trop, il
te fait
couper les lèvres. Et puis Kaku Aka a fait la guerre contre
les Anyinli. Pendant cette guerre,
beaucoup de Nzema sont morts.
Les Nzema n'étaient Das contents du roi
Kaku Aka.
Un des notables qui s'appelait
fbayenle est allé
chercher les bl ancs pour fai re arrêter Kaku Aka. Quand les
Anglais ont pris Kaku Aka, la famille qui
a le trône a eu
peur. Les gens voulaient les tuer. Ils sont allês se cacher
à Awiaso.

-
3 S7 -
Q- Où se trouve Awiaso ?
R- Awiaso est dans la forët près d'Adoanbo.
Q- Awiaso existe encore ou a disparu?
R- A\\;iaso existe encore, c'est là que
la famille
qui
a droi t
au trône
vi t.
Q- Comment se fait-il
que le trône appartient au-
jourd' hui
au'x Ahwea.
R- Lorsque 1 a fami 11 e qui
a le bi a a fui
dans 1 a
brousse, les notabl es ont demandé à
E bayenle de di ri ger le
pays parce que c'est gràceà lui que Kaku Aka aété arrëté.
Q-
A quel abusuan appartenait
E bayenle ?
R-
Ebayenle était tweal i. Les membres de son sua-
kun1u abusuan sont aujourd'hui
les détenteurs du trône d'A-
doanbo.
Q- Est-ce la même
famille qui
a le
trône de Ben-
yinli?
R- Non,
ils sont tous Ndweafo:l , mais
ils ne peu-
vent hériter l'un de l'autre.
Koasi Ama Ekyi est le premier
roi
du bia des Ahwea de Benyinli. Le premier roi
des Ahwea
d'Adoanbo est
Ebayenle.
Q- Quand Kaku Aka régnai t, où étai t-i l ? EtaH-i l
â Benyinli
ou â Adoanbo ?
R- Je suis content que tu me poses cette question.
Tous les
rois qui ont régné étaient à Benyinl i, seul
Kaku
Aka a régné â Adoanbo.
Q- Pourquoi Kaku Aka a t-i l déci dé de
régner â
Adoanbo ?
R- La mère de Kaku Aka possédait un
champ d'arachi-
de près d' Adoanbo. Quand Kaku Aka vi vait auprès de ses oncles

- %8 -
à
Benyinli, sa mère
venait lui
rendre
visite, mais lorsque
sa mère est devenue
vie'ille, il est parti s'installer au-
près d'elle à Adoanbo.
Q- J'ai entendu dire qu'il y a toujours eu deux
rois. L'un à Benyinli et l'autre à Adoanbo.
R- C'est après Kaku Aka qu'il y a eu deux rois. Au-
paravant, il
n'y avait qu'un seul
roi.
Quand les notables ont demandé à Ebayenle de
diri-
ger le pays,
il
a répondu que
c'est parce que Kaku Aka était
le seul
roi
qu'il
a commis des erreurs.
Il a donc demandé à
diriger la moitié du royaume qui
va d'Adoanbo, à Sanwoma.
L'autre moi tié a été confiée à Koasi
Ama Ekyi.
Elle
va d' €k
E: baku
à Avole E: nu.
Auparavant, Benyinl i
commandai t tout le monde.
Kaku
Aka commandait de Sanwoma à Avole ~nu.

A N N E X E
8

-
370 -
Lieu: Etikf-bo 1
Informateur: Tane Kodwo,
notable à EtikE bo 1.
Date: Vendredi 24 Mai 1985.
Toutes les familles qui sont réellement d'Etikfbo 1
et qui ont leursabusuan' 'bia (sièges de familles)
ici, viennent
d'Eboloza. C'est de là-bas que vient le bia d'EtikE bo 1. La
fàmille qui a le bia est tweali
(Ahwea). Les gens d'EtikE-bo
sont venus trouver les gens d'Alowule qui leur ont donné un en-
droit où s'installer. voilà pourquoi
avant on appelait Etik€.:',
bo 1
Alowule-Nw.;)nda ou Alowule-Etikl:.bo. A partir d'Etik~bo,
certains sont allés créer
E1E r[nzule.
La famille aui a lebia d'Etikfbo J, détient aussi
le b i ad' S- l f. r ~ n zu le. C' est pa rm i e l l e que son t ch 0 i sis les
maanle' belemgbunli
(rois) des Aduvolf..

A N N E X E
9

- 372 -
Lieu: Etik€bo
1
Informatrice":
Nana Bozoma
Date: Samedi
25 Mai
1985.
Q- ft, Nzema ici, certains disent que le palmier et
le perroquet sont des symboles qui appartiennent aux Nvavile.
D'autres disent que ces symboles sont pour les Adahonle. Où
est la vérité?
R- Les gens font
des confusions. Un abusuan peut
avoir plusieurs symboles a la fois. Le mais, Edomgbole
(grand tambour parleur de l'Abissa) et Nelehyia (palmier
dattier) sont aussi des symboles qui appartiennent aux Nva-
vil e .
Lorsque les Nvavile arrivaient, il s se sont arrê-
tés a Aboade. La, il Y a un pal mier très vieux qui exi ste
encore aujourd'hui. Quand les premières graines de ce pal-
mier tombent pendant l'année en cours, on commence à fêter
le Kundum. Aboade est le premier village a fêter l'Abissa.
Après les Nyenda (Ahanta), les gens de Bol:J fo fêtent.
En-
suite les Nzerra fêtent. Les derniers à fêter sont les Nzema
qui sont a Bassam.
Quand les
femmes pleurent les'Nvavile qui sont
mo r t s, elle s dis en t
:
"Aboa de arE 1~
m~ J
bol 0 a vuy i a" (1 e
palmier d'Aboade qui
annonce la fête). Le palmier est donc
un symbole des Nvavile, mais quand les Adahonle sont arri vés
à Aboade, ils ont ramassé les graines de ce palmier.
Voilà
pourquoi
les 9raines du palmier appartiennent aux ftdahonle.
Le palmier appartient aux Nvavile, mais les grai-
nes appartiennent aux Adahonle. Le perroquet étai t l'oiseau
préféré des ancêtres
Nvavile. Chez les Nvande (Fante),
le
perroquet est le symbole des Nvavile, mais ici à Nzema,
les

-
373 -
Adahonle disent que le perroquet est à eux
Les Adahonle en venant portaient beaucoup de nour-
riture dans leurs bagages.
Il s avaient des graines de palme,
de la patate douce, du
piment et de la banane. On
appelle
les Adahonle, Adanedivoma (ceux qui nourrissent, qui aident,
qui servent).
Q- Quels sont les symboles des autres abusuan ?
R- Les Ndwea ont pour symboles le feu et le chien.
Il s sont les premiers habi tants de l a terre. La terre
leur
appart.îent. Les Ezohi le ont pour symboles le ri z et l'eau.
On di t aussi que le chat et le serpent sont aux Ezohi le.
Il existe un serpent qu'on appelle Ezohile
ËW:>lE.
Ce serpent est rare, si quelqu'un le rencontre, cela signi-
fie qu'un sohile est mort ou va
mourir
bientôt. Quand les
ancêtres Ezohile arrivaient, ils étaient parés de dents et
de gri ffes de panthère. La panthère est aussi
un
de leur
sYlT'bo le.
Les ~afolf:.
ont pour symbole l'or. Quand ils arri-
vaient ils ont vu dans une ri vi ère des
feui 11 es d' Apehi lepe.
Ils ont cru qu'il
s'agissait d'or. Voulant s'en emparer,
beaucoup sont morts noyés. Sans les Nvavile, ils seraient
tous morts dans cette
rivière.
Les /I,zanwule ont pour symbole l' i gnal1'e. Le palmier
raphi a et l a calebasse sont pour les Al :J nI;::J ba.
Q- A quel clan tu appartiens?
R- Je suis
favinli
Q- ~'où vient votre bia ?

- 174 --
R- Notre bia est celui
d'Ezinlibo et de Dompim
Pepeza.
Q-
Est-ce à dire que votre abusuan détient et le
bia d'Ezinlibo et le bia de Dompim Pepeza ?
R- Oui. C'est de NzandelE:
que nous sommes
venus
à
Dompim puis
une partie de la famille est venue créer Ezin-
] i b 0 •

A N N E X E
10

- 376 -
Lieu:
Ngal€
kpole
Informatrice: Nana Adjoba Ekyi, soeur de Nana
Ehiman roi
de NQalE kpole
Date:
Lundi
27 Mai
1985.
Q- D~,bù sont venus les Nzema ?
R--Les Nzema sont venus de diversmaanle (régions).
Les différentes familles n'ont pas les mêmes origines. Par
exemple, mes ancêtres à moi sont partis d'Awean-Wean pour
s'installer à Aguanyin un village près d'Anyama là-bas dans le
le pays des Akye. Deux de mes ancêtres Nana Affo et son frè-
re P.n:::>
se sont installés à Adoanbo. De là, ils ont créé Nga-
l t
kpole où ils se livraient au commerce du se 1.
Le bia de Ngall:': kpole est à nous.
Q- Quel est le roi que vos ancêtres sont venus trou-
ver à Nzema ?
R- Awul ae An::>
Bi le Aka.
Q- Pourquoi
Nana Affo a quitté Aguanyin ?
R- A cause des guerres
Q- De quelle guerre s'agissait.-il
?
R- ça franchement,
je ne le sais pas.
Q- A quel
abusuan appartenez-vous?
R- Nvavile
Q- Est-ce à dire que vous êtes des Akye ?
R- Nous sommes partis d'Aguanyin i1 y a longtemps.
Ceux de nous qui
sont restés là-bas eux sont dévenus des Akye.
~ais nous sommes devenus des Nzema. Nous parlons Nzema.

- 377-
Q- Où se trouve Awean-Wean ?
R- Dans le pays des Ngalamo (musulmans)
Q- A quel abusuan appartenait Kaku Aka ?
R- Kaku Aka étai t favinl i
comme moi.
Q- J'ai entendu di re
qU' il étai t
tweal i. Est-ce
vra i
?
R- Non, Kaku Aka était favinli.
Son oncle s'appe-
lait Nyanzu Aka.
Q- A quel
clan appartient l' :>manhyenle ?
R- Il ya deux
Jmanhyenle. L'unest à Benyinli
et l'autre est à Adoanbo. Les deux sont Ahwea.
Q- Comment se
fai t-i l que Kaku Aka ne soi t pas
tweali
comme les
Jmanhyenle?
R- Avant, le grand bia appartenait aux Nvavile,
mais après Kaku Aka,
les Ndweafo::> ont pri s le bia de leurs
pères qui
sont les Nvavi le.

ANNEXE
11

- 379 -
Lieu: ASEnda
Informatrice
Ante Muhyia
Date:
Jeudi
30 Mai
1985.
Q- Quelles sont les origines de votre bia ?
R- Notre bia. est Ezohile, il
a été apporté par
mon ancêtre
Nana Abura Kwao. Nous avons les bia de Bol ::>.fo
5J 1:J
(quartier Nord d'Axim) et d'Eluibo.

A N N E ~ E 12

-
381 -
Lieu:
B :>nyelE
Nw:>nda.
Informateur: Egya Nda Bian
Date:
Dimanche 26 Mai 1985.
Notrebia
vient de Sahwi
(Sefwi).
De Sahwi, nos ancêtres sont partis à Bettié avant
qu'une partie de la famille ne vienne ici à Nzema.
Nous sommes Azanwule.

A N N E X E 13

- 383 -
Lieu: Tandane
Informateur:
Egya Nyamkf
Gnyan
Date: Samedi
1er Juin 1985.
Q- Quelles sont les ori gines de votre bi a ?
R- Notre bi a a éfé apporté par notre ancê tre qui
venait du pays ewotile. Notr~bia est a Akonu.
Nous sommes Al:> nW:l ba.

A N N E X E
14

- 385 -
Lieu:
AsasetrE.
Informateur:
Egya Ale E. hyen
Date
:
Lundi
3 Jui n 1985.
Nous
venons
de Be: nso dans
le Wassa Feyase.
Notre
grand bia se
trouve
là-bas.
Nous
sommes
asamange:ma.
Q- Comment appelle-t-on
cet 'abLisuan
au Wassa
?
R- Asamankoma ou Ahene.

A N N E X E
15

- 387 -
Lieu : Asasetr~
Informateur:
Mister Benle
Date: Lundi
3 Juin 1985.
Q-
D' 0 ù est 0 r i gin aire
vot re fa mi 11 e ?
R- Nous venons de GYE ma
Q- Où se trouve
Gy €
ma ?
R- Gy E ma est à Ebol 0 z a
Q- Comment votre famille est-elle venue à Nzema ?
R- Il y a des siècles, une de nos ancétres a été
épousée par un homme nzema. C'est elle qui
a fait naître
ici notre famille.
Q- A quel
abusuan votre famille appartient-elle?
R- Al~nw~ba.

A N N E X E 16

- 389 -
Lieu: A1owu1e
Informateur: Egya Adon1e
Date:
Mercredi
5 Juin 1985
Ma famille détient 1ebia de Kabenlasuazo.
Nana
Kaben1a Tenden1e est le fondateur de ce village.
Il
était
de. grande taille. C'est de Bawia qu'il est venu créer Ka-
ben1asuazo.
Notre grand bia se trouve dans un village anyin1i
qu'on appelle Adjuan.
Q- Est-ce à dire que votre famille a 1ebia
d'Adjuan?
R- 0 ui
Q- Quel était l'abusuan de Nana Kaben1a Tenden1e?
R- A1:l nW::J ba.

A N N E X E 17

- 391 -
Lieu
Le campement de Papa Alagye
Alagye Suazo ou Ahonleda
Informateur:
Egya Nd E. fo Ekyi
Date:
Vendredi
14 Juin 1985.
Q- 0'00 vient votr~abUsuan ?
R- Nous
venons de Nzandele.
. Nous nous sommes ins-
tallés à Nyenda Nvuma (.Dixcove). Notre ancêtre s'appelait
Nana Soa Aka.
Il est le fondateur de Nvuma.
Il est tweali.
Soa Aka a accuei 11 i des gens qui
venaient de Daal::>
Aguafo
(El Mina). Ces derniers étaient guidés par un homme nommé
Dekyi. Comme mon ancêtre, Dekyi appartenait à l'abusuan
Ndweafo:).
Pl us tard, des Nzandel E..
gui dês par Agyeman sont
aussi
venus s'installer à Nvuma.
Agyema est Al::> nw::>ba. A
Nvuma il
y a trois grands bia, celui de mon ancêtre Soa Aka,
de Dekyi et celui
d'Agyeman.
De Nvuma
une partie de notre fa mi lle est venue
s'installer à Aziema. A Aziema, nous avons un simple abusuan
bia. Notre grand bia est à Nvuma.

A N N E X E
18

"
1
-
393 -
Lieu: Alagye Suazo
(Ahonleda)
Informatrice:
Nana Ahyia
Date: Vendredi .14 Juin 1985
Mes ancêtres sont Denkyila. C'est à cause des guer-
res contre les NzandelE.
q.uemon ancêtre Nkwata Amissa est
venu ici avec une partie de la famille. Nous sommes
venus en
même temps que les gens d'Awiebo. Une parti:e de notre fami lle
set ro uve à E9 i 1 a .
Q- A quelabu~uan vous appartenez?
R-
Nvavile
Q- Comment appelle-t-on cet abusuan chez les Den-
ky il a ?
R- Là-bas on
appelle cet abusuan Agona.
L'ancêtre de
tous les Nvavile s'appelle NE:.ka Agona. Sa soeur est Eku K::>-
koa. Nous 1es Nvavi 1e, nous descendons tous de ces deux fem-
mes.

,
l
,
1
AN· N E X E 19

- 395 -
Lieu: Alagye Suazo
(Ahonleda)
Informatri ce : f.'a'ame .lIma
Date:
Vendredi
14 Juin 1985
Ma famille
vient de Duaso dans le Denkyila. Une
partie de notre famille se trouve encore là-bas. Mon ancêtre
était le pl us grand chef guerrier.(safohene kpanyinl i) de
Ndumi Gyakali
roi de tous les Denkyila. Après la mort de Ndu-
mi Gyakali, une partie de notre famille est venue à Nzema.
Nous avons les bia de Gyawue et de Gyawue Ahonlezo
(Gyewi warfi). Lorsqu'un membre de notre famille meurt là-bas
à Duaso, nous allons à ses funérailles. Ceux qui sont à Dua-
so viennent, si
un des notre meurt ici.
Notre grand bi a est cel ui de Duaso
Q- A quel
abusuan appartenez-vous?
R- Ezohile
Q- Comment appelle-t-on cet abusuan chez les Den-
kyila?
R- Asona.

A N N E X E
20

-
397 -
Lieu
Campement de Papa Alagye Dia110
Alagye Suazo (Ahonleda)
Informateur:
Papa Alagye Diallo
Date:
Vendredi
14 Juin 1985.
Q- J'ai appri s que vous conn ai ssez très bien
l' hi stoi re des Nzema. Est-ce vrai
?
R- Si
ce n'était pas vrai, tu ne serais pas venu
ici. Ce ux qui
t' 0nt 're n sei 9né net' 0 nt pas me nt i. Je sai s
beaucoup de choses sur le passé des Nzema. Lorsque je suis
arrivé ici, beaucoup d'anciens vivaient encore.
Ils m'ont
appris beaucoup de choses. C'est trois ans après Kaizer
konle (entendre la première guerre mondiale) que je suis ve-
nu à Nzema. J'étais jeune à cette époque.
"C'est sur mes
pieds que Kwame
Nkrumah est né". Son vrai
nom est Gnyan Kofi.
C'est son père qui s'appelait Kwame Nkrumah. A cause de l'é-
cole, on a mis le nom de son père sur ses papiers.
Le bia de Dadi,€
so et de Nsaeum appartient à sa
famille. Leur abusuan se dit Nvavile. Egya Nkrumah était lui
même asaman 9 lE. Ira.
Q- Paoa ,Alagye tu dis que tu es resté longtemps à
Nwulofol::>
Est-ce que
tu peux me parler de l 'histoire de
Nwulofol J ?
R- Le bi a de Nwul otol:l
vier.t d'Akwamu.
Il a été
envoyé par Nana Bulumia Twum. Les Ndwea sont les propriétai-
res de
ce bia, Les Nvavile sont leur tufuhe'ne.
Q- Où se trouve Akwamu ?
R- Akwamu est dans le Nzandel~
maanle

- 398 -
Q-
Pourquoi Nana Bul umi a Twurra
a t-i l qui tté
Akwamu ?
R- C'est à cause de l a guerre contre Akyem, que
Nana Bulumia Twum est venu à Nzema. En ce temps là, le bia
de Benyinli
appartenait aux Nvavile.
Il
est allé demander
à ces derniers la permission de créer Nwalofol::l .
Q- Bulumia Twum est-il venu avec beaucoup de
sujets ?
R- Je ne sais pas si Nana Bulumia Twum est venu
avec beaucoup de gens, mais je sais que
les yi llages qui
dépendent de Nwulofol::l
sont nombreux. Le roi
de Nwulofob
commande N,venles::>1::> ,
Nvuma, Nzenzemilenu, Tandane, Ebu,
Akyekyele, Aluku, Asasetr~, Poku, Adublim, Mp E: ass. met
même Bomuakpole. Ces villages sont commandés par desidekro
(simples
chefs de villages qui ne possèdent pas des sièges
de commandement.
Ils sont élus par les
chefs de famille).
Sauf Bomuakpole possède un vrai
roi
avec unbia.
(1-
Les gens de Bomuakpole sont-il s venus
avec
Nana Bulumia Twum ?
R- Non,ceux de Bomuakpole ne sont pas ·venus avec
Bulumia Twum.
Ils
viennent de Kokofu.
Ils ont leur bia pro-
pre qui est Al;:) nw;:) ba comme cel ui
des ·Nzandel€.
de Kumase.
Lorsque Nana Abolokyi était sur le bia, leurs
frères de Ka-
kofu et de Nyenda Kpulisi
venaient lui
rendre
visite. A sa
mort,
ils sont également venus à ses funérailles.
"Tout ça
s'est passé sur mes pieds". Même aujourd'hui
si
le roi
de
Bomuakpole meurt, on ne·l'enterre pas
tant que ceux de Ko-
kofu, Tarkwa Bramaen et de Nyenda Kpulisi
ne sont pas arri-
vés.
Q-
Est-ce la méme famille qui
a lebia de Bomua-
kpole quia les bia de Kokofu et de Kpulisi
?

- 399 -
R- Oui, mais lebî a de Kokofu est leur obi a kpole
(grand trône). Lôrs:qu' ils arri vaient de Kokofu, certains
se sont arrêtés à Tarkwa Bramaen puis à Kpulisi. Là, il Y
a eu une querelle. Alors qu'une partie voulait continuer,
l'autre partie a déci dé de rester à Kpul i si. Deux soeurs
de la famille royale se sont disputées. La soeur aînée vou-
lait ,qu'ils continuent, ,mais la soeur cadette ne voulait
pas. La soeur aînée a ,maudit sa soeur en disant que jamais
un homme ne "s'assoiera" sur son 'bîa.
Q- Pourquoi
ceux de Bomuakpole sont-ils partis
de Kokofu ?
R- Ils voulaient venir sur la côte pour créer
leur royaume et commercer avec les blancs. Quand ils sont
venus, ils possédaient 700 fusils, ils voulaient faire la
guerre, mais le roi de Nwulofol:l
leur a demandé de ne pas
faire cela. Il
leur a expliqué que s'ils mettaient leur pro-
jet à exécut';lln, ils c1evront l'affronter lui et tout le ro-
yaume parce qu' il
a déjà fai t all égeance au grand roi de
Benyinli et qu'il ne peut pas r2venir sur son serment. Le
roi
de Nwulofol:>
leur a dit:
"Nous sommes tous des twifo:>
pourquoi nous battre. Si
vous voulez fai re du commerce, il
n'y a !Jas de problème"à cela". Après ça, le roi de Nwulofo-
1:>
est allé les présenter au roi de Benyinl i.

- 400 -
Suite de l'enquête auprès de Papa Al,agye Dia110
Date:
Vendredi
21 Juin
1985.
Q- Quelles sont les orl91neS des bia de Teleku
Bokazo, d'AyinaseE:
,de Basak&
,d'AsE nda,
d'Awiebo et
d'Akropon ?
R- Le bia de Bokazo est parti
de Wassa. Les gens
de Bokazo étaient installés à Adum Banso dans le Wassa Pepe-
za d'eù
ils sent venus ici à Nzema.
Même aujourd'hui, les
.
anciens de Bokazo continuent de parler Wassa. Leufbia ap-
partient aux Ndweafo J •
Les b i a de Bas a k ~
et d' Ay in as e e
son t
al:) nII! J b a
ils viennent de Nzandel e , de Nsuta.
Il y a quelques années,
,
un dehel~ (noble) du bia d'Ayinasee
est mort, des adumfo::l
sont venus de Nsuta pour ses funérailles.
Le bia d'Akropon est Sohile, il
vient de Wassa
Akropon.
Les
gens d'Assnda viennent de Takyiman.
Ils sont
restés longtemps
dans
le Pepeza à Si mpa. Leur bi a appartient
aux Ndweafo:>.
Le roi qui est actuellement sur 1e bia, ils
sont all és 1 e che rcher à Si ",pa.
Le bia d'Awiebo vient de
Denkyila.
Il
appartient
aux Nvavile.
Q- La premlere fois que
je suis
venu ici,
tu m'a
dit qu'avant, le
grand bia de Benyinli
apoBrtenait aux Nva-
vile.
Comment il
se fait qu'il
n'est plus à eux?

-
40 l
-
R- C'est vrai.
Lebia de Benyinli
appartenait
aux Nvavile. Le roi
Kaku Aka était favinli.
Il a hérité de
son oncle Nyanzu Aka qui
est lui
aussi
favi.nl i. Les Nzema
n'aimaient pas Kaku Aka à cause de sa cruauté.
f. bayenle
est allé le dénoncer auprès de Am gnlando (gouverneur) qui
a fa i t a r ré te r Ka k u Aka.
1l
a été mis en p ris 0 n à Gua (C a pe
Coast). C' est l à - bas qu'il
es tmo r t, sa t 0 mb e ex i s te en cor e .
Tu peux aller vérifier toi
même à Gua ce que je dis.
Les anciens ont demandé à Ebayenle de veiller sur
le pays en attendant que
les funérailles
de Kaku Aka soient
célébrés pour qu'on trouve son héritier légitime.
Ebayenle
avait peur i l a partagé le pays en deux.
Il
a commandé d'Adoanbo à Siane et il a confié l'autre moi-
tié à Ama Ekyi
dont le père était un favinli .de Benyinli.
Q-
Pourquoi
tbayenle anit-il
peur?
R- Il ne voulait pas que l'on fasse les funérailles
de Kaku Aka.
Il craignait que 1 'héritier de Kaku Jl.ka le tue
lui et toute sa famille
pour venqer la mort de Kaku Aka.
Kwame Nkrumah
voulait faire les funérailles
de Ka-
k u Aka.
Il a va i t
dit qu' à son
re t 0 urd' Al 0 10 kyi, i l a 1lai t
organiser les funérailles
de Kaku Aka, mais "derrière lui",
Kotoka et Mrifa ont fait un coup d'Etat. Sans cela, les
Nvavile allaient reprendre leur bia.
Il
ya comme ça, beau-
coup de bia qui
n'appartenaient pas aux Ndweafo J
mais qu'-
ils ont pris.
Q-
Oonne moi
des exemples.
~- Benyinli, Adoanbo, Awiane.
Il ya aussi
des
bia que d'autres familles ont pris mais qui ne sont pas pour
eux.
Par exemple Aziema, Tenda et B::> nyele. .

-
402
-
Pou rAz i e mac e 1as' est pas s é " sur me spi e ds " .
Une partie de la famille qui
a le bia d'Aziema vit à Aluku.
Elle est ezohile. Kofi Amgb'o dont le père était roi d'Azie-
ma s'est emparé dubia à la mort de ce dernier,
Kofi Amgbo
est lui-même sohile mais son bia est celui d'Etik€
bo II.
Q- Comment Kofi Amgbo a t-i l fait pour prendre le
bia de son père?
R- Après le décès du père de Kofi Amgbo, son héri-
tier n'ayant pas encore été trouvé, les anciens ont demandé
à Kofi
Amgbo de veiller sur le bia de ses pères. Mais au mo-
ment d' introni ser l' héri tie r dubi a Kofi Amgbo a refusé de quit-
ter sur le bia. Kofi Amqbo il reconnu par la suite son tort, mais ses pa-
rents à EtikE bo II ont conservé 1ebia. Les querelles autnur du bia d'A-
ziema existent toujours.
Q- Qu'est-ce qui
s~est passé pour le bia de Tenda,
R- Le bi a de Tenda appartient aux a1:J nW:J ba.
Tout
comme pour Azieme, ils ont demandé à leur fils favin1i
de
veiller sur le trône, mais il
a confisqué le bia de son père.
Le cas de B:> nyelE-
est différent. Le bia de B ?nye1E.
appar-
tenait aux Adahonle, mais il y a longtemps, ces Adahon1e ont
eu un grave problème.
Les ngomen1e (prêtres des cultes
tradi-
tionnels)
leur ont demandé de sacrifier ·une dehelE:
(noble).
Les Adahon1e ont demandé aux MafolË qui étaient leur tufuhe-
~ de leur donner une dehelE.
Ces derniers ont accepté en
demandant en échange
la possibilité de diriger le bia. Lors-
que les IIdahon1e sont revenus pour reprendre le bia les Mafo-
lE
ont demandé que soit restitué leur dehel<: .
Les Mafol E.
ont toujours le bi a de B :;>nyel E
Q- Re ve non s sur 1 a fa mille n va vil e qui
a vait 1e
bia de Benyinli. D'où vient-elle?

- 403 -
R- Elle vient de Nkyi l a l ' ancien pays
des Denkyi-
la. C'est de là que vient la famille de Kaku Aka et la famil-
le de Badu Sanza.
Q- Qui est Badu Bonzo ?
R- Badu Bonzo est le premier roi
des
Nyenda.
Il
régnait à Awusua.
Il est ,fa.vinli. Les Nvavile mes péres ont
de grands bia. LesBia de Dadi€.so,
de Wankyi
(Wenchi), Juk-
wa, Awusua et de Benyinl i leur appartiennent. Badu Bonzo
commandait Nsanye et Bol;) fa.
Q- y a t-il
des Nvavile chez les Fu1ani
?
R- Oui) tous' les abusuan qui sont au Ghana, on les
trouve
là-bas. Seulement chez nous, on appartient à la fami 1-
le de son pére. Chez nous les Nvavile sont appelés Sangaré,
les ft.samang€.
ma sont appelés Samaké. Les Ahwea chez nous sont
les Traoré et les Wattara. Les Al ::>nw ::>ba sont appelés Koné.
Q- D'où vient selon toi
la famille ahwea qui
a pré-
sentement le bia de Benyinli ?
R- Les Ndweafo::>
qui sont sur le bia de Benyinli,
son t 1es mé me s qui ont 1e b i a de Nu ba. 1 l s vie n ne n t d' Ebol 0 -
zao

A. N N E X E 21

- 405 -
Lieu: Alagye Suazo (Ahonleda )
Informateur: Koasi K E. se.
Un originaire du Sefwi
Date: Samedi
15 Jui n 1985.
Q- Comment se disent au Sefwi
les 'a:busuan qu'on
rencontre ici à Nzema ?
R- Il est di fficile de trouver à quoi correspon-
dent lesabusuan nzema chez les Sefwi
ou chez les Nzandelf. ,
parce que les symboles qui permettent de les reconnaître
changent selon les ethnies et les régions. Je suis moi même
jeune, mais comme les anciens m'ont choisi pour êtrekp ::>ma-
'vol Ë. , je me suis informé auprès d'eux.
Voici
ce qu'ils m'ont dit. L'a:busuan que les Nzema
appellent Al::lnw:>ba se dit Ay::>k:>
chez nous. Ezohile se
dit Asona. Les Aduana Abrade sont les Azawua ou Ndweafo:>.
Les Asamang .. ma son t appel és chez nous Asamankoma ou Ekoona
Ahene. Les Nvavi le sont les Anona.
Q- Et les Azanwule ainsi que les Adahonle
comment
les appelez-vous?
R- Je ne sais pas à quels abusuan ils correspondent
chez nous, mais les abusuan que je n'ai
pas encore mentionné
son t Asakyi ri et As::> k ::> re.
Q- Quel s sont les elT'bl èmes de ces deux derniers
clans?
R- Les As => k ::> re ont comme symbole
1e vautour
Les Asakyiri ont pour symbole l'épervier.

A N N E X·E
22

- 407 -
Lieu: Adj" kE.
Informatrice
Maame Ninge
Date: Jeudi
27 Mars
1986
Q- A quelsnvilié nzema correspondent lesnvilié
eotilé?
R- Les B:> i n t
son t 1es Ndwe a
Les Boayo sont des [zohile
Les Boakulu sont des Adahonle
Les Boakyiman sont des Al J nw:> ba
Les B ~ sseman sont des Nvavi le
Chez les Eotile il y a cinq nvilié. Chez les
Nzema il y en a sept.

A N N E X E
23

- 400 -
Lieu: Abidjan-Koumassi
Informateur:
Egya Ehyimane
Date:
18/12/86
le fondateur d' [ kt: baku est Nana Akpabenle.
Il
avait deux soeurs.
l'une s'appelait
E:kaba et l'autre Aku.
C'est l'association des deux rnoms qui
a donné
ék fbaku.
Du temps du roi
de Benyinli
Aka Anyimia, le chef
d' [' k f: baku Nyaf11eke.
ME: nlan a sollicité
une
aide à Aka
Anyimia. Aka Anyimia a exiaé pour cela q.ue
le 'bia d'.fkE:ba-
-
--
ku réaffirme son allégeance au bia de Benyinli.
L'abusuan qui
détient le bia dO Ek ê baku détient
également le bia de Nawule.


J
A N N E X E
24

- 411 -
Informateur:
Malan Kofi Alexandre, planteur à
Adjfô kE.
(Adiaké)
personnes présentes:
Maame Nda BE: nee:
(épouse de
Malan Kofi), Malan César (leur fils)
15 Août 1987.
(Moi)
- Nana Kofi,
j'ai cherché à te rencontrer
pour m'informer sur l'histoire des Eotilé.
R-·· En ce qui
concerne l 'histoi re des Eoti lé, Mme
Di abaté Henriette a eu toutes les informations possibles à
travers le pays Eotilé. Ces infor.mations sont dans sa thèse.
Je vais cependant te dire ce que je sais à mon niveau.
Q-
Combien y at-ils de Nvilié (matriclans) Eotilé
et quel s sont leurs noms?
R-
Il y a cinq.Nvi l ie qui sont par ordre de pr~-
séanr.e. B ~ine.
, Boayo, B ~ssemalan, Boakyimalan et Boakulu.
Q-
Quels sont leurs symboles?
R-
Je connais le mien qui est celui
des Boakyi-
malan. Le symbole de notreafilié' est led-:>ka (palmier ra-
phia). Les Nzema appellent cetafilié Al 'Jnw 'Jba .
.
Q-
L'éifilie B'Jinf:
comment les Nzema l'appellent-
ils ?
R-
Les B ::>in€.
sont les Ndweafo~ . Ce sont les
B ::>in€.
qui ont la royauté ici.
Q-
Et pour les Boayo ?
R-
Les Boayo sont Ezohile

- 412 -
Q-
Et les Boaku1u
R-
Pour les Boaku1 u, je l'ai
oub1 ié. Ehwi Ber-
nard (actuelle ministre de l'industrie) appartient à "afi-
lie' Boakulu. Adje Denis appartient au mêmeafilie' Boaku1u
Nos Nvi1ié sont cinq, pour les Nzema sont sept
Q-
Tua s dit que ce son t 1es B? in€.
qui 0 n t 1a
royauté. Comment cela s'explique t-i1
?
R-
Lor s q ue les an cê t re s s' i ns ta l lai en t , l e s
B :>inE.
étaient à leur tête,
Il s sont sortis les premiers.
Donc ce sont eux qui ont droit à l a royauté. Après eux vien-
ne n t 1e s B0 ay 0 •
Q-
Est - ce à dire que les B :lin€.
se son t établis
les premiers dan s le pays ?
R-
Ce sont eux qui sont sortis ave c les gen s de
1 'e a u ( de 1a lagune) .
Q-
Les Nvilié sont-ils sortis tous de la lagune
au même moment?
R-
Non! Les B :line.
sont sortis les premiers ain-
si de suite jusqu'au dernier qui
sont les Boaku1u.
Q-
Peux-tu me citer d' anciens noms typiques
éotilé ?
R-
Cela demande de la patience et du temps. Mais
quelques noms sont AH:l, Djadji, Asohun, 'Edua, AssE. lE. ,
Apo.
Il
faut que cela soit fait ~ téte reposée si non des
noms anyi, enva
ou nzema peuvent s'y méler.
Q-
y a t-il
des noms que les Eotilé donnent en
fonction
des jours de naissance comme le font les Anyi
?

- 413 -
R-
Oui,
les Eotilé ont leursKalada (noms que
l'on
attribue en
fonction
des
jours). Leurskalada sontmê-
me plus nombreux que
ceux des Any;.
Mais
il
faut des spécia-
listes.
Si
Etwua vivait encore, ce serait facile.
Q-
Les Eotilé avaient-ils
leurs coutumes
spécifi-
ques ,di fférentes
de
celles
des Anyi
?
R-
Oui ,mais lorsque
les Anyi
les
ont vaincu et
que les Eotilé se sont dispersés, ceux qui
sont
restés
ici
ont adopté des coutumes anyi,
ceux qui sont parti s à
Vitré
ont adopté des coutumes enva et ébrié, ceux qui
sont partis
à
Nzema ont
adopté des
coutumes nzema. Les anciennes coutu-
mes éotilé avec les
contacts d'autres
peuples se sont métis-
sée s.
Q-
Les Eotilé se souviennent-ils
cependant de
leurs anciennes
coutumes?
R-
Oui.
Par exemple, pour l'intronisation
d'un
chef,
ils savent qui
succède au chef après sa mort même si
ce
dernier vit encore. Le prince héritier est connu d'avan-
ce. Le
fils
remplaçait le père dans les
fonctions
de
chef de
~ (génération). Quand les Eotilé étaient à Ass::lk::l, le roi
Aïk:l
éta i t
marié à
une
femme b::> in e.
et à une
femme
boayo.
Les fi ls respecti fs
de ces deux femmes sont devenus chefs de
fa.
Q-
Qui étaient les safohene des
B 'Jin f.,
?
R- Le probl ème de safohene est en
rapport a vec les
groupes de
générations(~). Chaque fa a sonsafcihene. S'il
y a ci nq ~, on aura ci nq safohene.
Il
arri ve
auss i que dans
un fa un homme puissant émerge.
Q-
Quand les Anyi
arrivaient,
ils
avaient leur or-
g a ni s a t ion mil it aire. Qu' en est - i 1 pOU r les
E0 t i l é ?

- 414 -
R-
Les Eoti1é n'avaient pas une organisation mili-
taire structurée à l'image de celle des Anyi. Puisqu'ils ne
sont venus de nulle part, et qu'ils sont sortis de la lagune,
ils n'ont pas eu assez tôt des con tacts avec d'autres pe up1es,
de sorte qu'ils n'étaient pas aussi bien organisés que les
Anyi. Le's Eotilé sortaient de la lagune puis y retournaient,
.mais on ne dit pas comment i1s y retournaient. Ils allaient
au bord de la mer pour fabriquer du sel. C'était le travail
de leurs femmes. On ne dit pas non plus comment les Eoti1é
étaient au moment où ils sortaient de la lagune. C'est un se-
cret qui ne s'est jamais dévoilé. C'était le commencement.
Quand les ancêtres sont sortis de
l'eau, ils ont trouvé des
"choses" ; les
. f.wanza et les Boazi . Les"
Ewanza sont les
maîtres des poissons et les' Boazi sont.les ..'!1aîtres des ani-
maux. Les ancêtres ont demandé l'autorisation aux Boazi et
auX: C(.wanza pour s'installer.
Q-
Qui sont ces Boazi et ces
E.wanza ?
R-
Ce sont des Mosson(génies ; esprits). Certains
sont bile (noi rs) et d'autres sont b1 t: fo e. (cl ai res). Si
"tu
n'as pas des yeux", tu ne peux les voir. Ils existent encore.
Ils sont là jusqu'à présent. Ce sont les Boazi et les Ewanza
qui ont donné une p1 ace aux Eoti1é pour s' instal1er. Quand les
Eoti1é sortaient, ils étaient nus, ils ~'avaient rien sauf des
vivres. Par contre les Anyi étaient organisés quand ils arri-
va i en t.
De mê /lle qua n d 1e s Eb r i é pas sai en t, ils é ta i en t 0 r ga n i -
sés. Quand les A1agyan (Alladian)
passaient, ils étaient orga-
n i s é s. Au mo me nt 0 ù 1es /1, l a gy a n pas sai e nt, nos an cê t re sn' a -
vaient rien sauf des lances (atch:»). Ces lances n'étaient pas
en fer au départ, mais étaient faites avec des végétaux. C'est
par la suite qu'ils ont eu des hommes qui
travaillaient le
fer. Ce1a a 10ngtemps duré avant qu'ils n'aient des gens pour
fai re tout ceci. Alors personne à part eux n' habi tai t ce pays.

- 415 -
Q-
Les Nzema n'étaient-ils pas en~ore venus?
R-
Non. Les Eotilé connaissaient l'existence d'au-
tres groupes comme les Agwa. L'un des premiers groupes dont
les Eotilê entendront parler sont les Nzema. Ni
les Anyi, ni
les Enva, ni
les Ebrié n'étaient encore venus.
Q-
Les Eotilé ont-ils eu alors des relations éco-
nomiques avec les Nzema ?
R-
Pendant cette période, non. Les Eotilé explo-
raient la lagune.
Ils savaient qu'il y avait d'autres peuples
no ta mme n t 1es Agw a. C' est - à - dire ce ux d' Ale e k u10 •
Q-
Au moment où les Eoti lé et les Nzema ont eu des
rapports; qu'est-ce que les Nzema vendaient aux Eotilê et
qu' est - ce qu' ils 1 e ur a che ta; en t ?
R-
Les Nzema ne vendaient rien aux Eot; lé.
Il s
achetaient du po; sson auprès des Eoti 1é. C'est avec de l' or
qu'ils l'achetaient.
Q-
Comment les Eotilé appelaient-ils alors les
Nze ma ?
R-
Les Eotilé donnaient un nom aux Nzema, mais je
ne me souviens pl us de ce nom. Intervention de Maame Nda
Be.neE..
Tous les peuples que les Eotilé connaissaient, ils
avaient une appéllation pour chacun d'eux.
Etwua nous les
avait cité, mais j'ai oublié.
Q-
Quand la guerre est survenu1:et que les Eotilé
se sont di spersés, comment les Nzema ont accuei 11 i
ceux qui
sont partis chez eux?
R-
(Nana Kofi). Avant, les gens n'avaient pas l'es-
prit très ouvert. Ce n'est pas uniquement la guerre qui
les a
déplacé. Avant les Eotile étaient très nombreux.
D'autres sont
restés au fond de la lagune. Jusqu'à présent, ils sont encore

- 416 -
au fond de 1 a lagune. Auparavant, en étant sur la lagune,
on pouvait les entendre· travai 11er.
Mais aujourd'hui
avec
le non respect
des
interdits
(religieux),
tout ça tend à
disparaître.
Q-
Revenons à l'installation des Eotilé,
comment
s'est-elle faite?
R-
Quand ils sont sortis, depuis Nyamoadj:>
, Ba-
lubate,
Eloame,
Mea, Eikomia jusqu'à Afolef:nu, les
Eotilé
occupaient tous
ces sites.
Q-
Jusqu'à Mole!': nu ?
R-
Oui. Leurs cases étaient sur pilotis.
Leurs pi-
rogues étaient attachées aux piquets
de leurs cases.
Leurs
cuisines étaient sur la lagune.
Les Eotilé s'installaient sur
les îles, de sorte que tout ennemi
perd l'aubaine de
les sur-
prendre.
Q-
De
nos
jours, lorsqu'on
arrive à Afole€
nu, on
ne voit que
des
Nzema.
Comment se fait-il
que les Eotilé ont
quitté Afolee; nu.
Ce
fut-il
à la suite d'une guerre?
R-
Les
gens
di sent que
c'est à cause
de
la
guerre,
mais il n'en est rien. Les Eotilé avaient des chefs
de
fa.
Ceux qui
étaient à Afole t: nu avaient un chef de
fa.
Afole E: nu
a son appéllation en
langue éotilé. Ceux qui étaient à Mole
Mole avaient, un chef de~. Ceux qui
ét2ient à Manman
avaient
un chef de
fa.
Les Eoti lé qui
étaient sur l'île
de Bosson
Asohun avaient
un
chef de ~. Ceux qui étaient à Esso avaient
un chef de
fa.
Ceux qui étaient à Akati, Mea,
Eloame, As-
s :Jk:J , Nyamoadj:> , Balubate avaient tous des chefs
de
fa.
C'est à Balubate que
résidait le
roi et tous ceux dont l'au-
torité reposait s ur les bi a,
s ur les
cinq bi a (s i èges)
ainsi
que tous ceux qui
les secondaient avaient leurs biens
à Bal u-
bate.
~n chef de fa appelé Ad ":J Ngé ta est parti avec ses hom-
lT'e s •

- 417 -
Q-
Ad'J
Ng E. ta est-ce un nom éoti lé ?
R-
Tout à fait. Takrika aussi est parti avec ses
hommes, de même qu'un autre chef de ~ appelé Mogan.
Ils
sont partis à Nzulezo. Les principaux chefs de"~ qui sont
partis sont Ad.::>
Ng gta, Takrika et Mogan.
Ils sont partis
avec tous leurs hommes y compris femmes, enfants etc. Mais
ils savaient que leurs rois étaient à Balubate. Ceux là sont
partis avant que la guerre n'éclate.
Ils sont partis parce
que les Eotilé' avaient des discordes entre eux-mêmes. Quand
ils partaient certains sont passés par Enanjue, Nganda Ngan-
da, Egbei, Ebue. D'autres sont entrés dans le Comoé . Ceux
qui
sont partis à cause de la guerre sont nos frères de Vi-
tré.
Ils s'étaient installés à Imperie sur la colline, puis
ils sont partis à Azuleti puis à Moossu.
De Moossu, ils sont
partis sur l'île de Vitré. Comme cet endroit était maréca-
geux, ils ont créé le Vitré actuel.
Il
n'y a pas
longtemps,
Léon Amon leur a vendu ses terres sur lesquelles ils se sont
installés.
Q-
Quand la guerre a éclaté, certains Eotilé ont-
ils rejoint leurs frères à Nzulezo ?
R-
Les Eotilé qui sont ici, sont partis à
Efie.
pendant l a guerre.
Q-
Où se trouve
[fi E.
?
R-
E. fié
est un peu en amont de l'embouchure de
la TanoE , au bord de la rivière Nve.hié . Mais les Nzema
les ont empêché de rester longtemps à
EfiE: .
Q-
Pourquoi?
R-
A cause de la guerre. Avant, faire
la guerre
procure des hommes. Ainsi on accroit le nombre de ses hommes.

- 418 -
Q-
Quel est lendaa (serment) des Eotilé ?
R-
Leurndaa est
Efie.. Comme la guerre a écl até
et qu'ils n'ont pas eu la paix à
l::fie , ils en
ont fait
leur ndaa. Quand ils ont quitté
éfili , ils sont venus à
Ewusu ici. Les Eotilé se sont dit, puisque les Nzema nous
empêchent de rester à
E",fie.., nous allons faire alliance
(yI:
di amoan)
avec les Anyi afin de nous réinstaller dans
notre pays.
Q-
Quand les Eotilé étaient à
efiE , les Anyi
étaient-ils là ?
R-
Ce sont les Anyi qui ont livré la guerre aux
Eotilé obligeant ces derniers à aller à
Efig. C'est avec
l'assistance des gens d'Ales kulo que les Anyi ont découvert
où les Eotilé étaient. C'est à
éboe.
que les Eotilé ont con-
clu l'alliance avec les Anyi.
€bo~
était
un campement éo-
tilé. Les campements éotilé s'étendaient jusqu'à Muyassue.
C'est à Muyassue que les Eotilé allaient chercher l'argile
pour fabriquer leurs ustensiles de cuisine, leursbua (cana-
ris) et leurs pipes.
Q-
Lorsqu'ils ont conclu l'alliance, les Il.nyi
leur
ont-il s donné un endroit où s'installer?
R-
Après l'alliance, les Anyi.ne maîtrisant pas la
lagune ont demandé aux Eotilé de surveiller la lagune et de
veiller à ce qu'aucun
ennemi
ne vienne' les surprendre du c6-
té de la lagune. Les Anyi
ont pris en otage cinq femmes dans
les cinq Nvilié.
Une b::>ine., une boayo, une b":)ssel'1alan, une
boakyimalan et une boakulu qu'ils ont emmené à Klendjabo.
Q-
Rencontre-on ces familles e'otilé à Klendjabo ?
,
R-
Oui,. mais certaines de ces fami lles eoti lé à
Kl endj abo on t
dis par u, d' au t re s y son t t 0 uj 0 urs.

- 419 -
Intervention de Maanie Nda Bf:ne€
. Seuls
les B;,in€
sont
encore à Klendjabo.
Nana Kofi
Alexandre. Les Anyi
ont pris
ces otages parce qu'-
ils voulaient prévenir une éventuelle
revanche
des Eotilé.
Ils ont placé les Eotilé à Beanu de sorte qu'en
cas
d'affron-
tement avec les Nzema, les Eotilé y fassent face.
Q-
Quel
roi éotilé
a conclu l'alliance avec les
Anyi
?
R-
Les Eotilé avaient
un
roi, mais
comme ils
étaient assujetis
au roi
de Klendjabo, ce
dernier était leur
suzerain. Celui qui
a conclu l'alliance avec les Anyi est
glua Ndjomu qui est de' l'afilié.
Boakyimal an.
Il
n'est pas
roi.
Lorsque les Eotilé ont été
vaincus ,
le
roi est retourné
au fond de
la lagune avec un
canari
chargé
de 'ses biens.
Il
a demandé aux mânes des
ancétres
de
fai re en sorte que les
Eotilé aient beaucoup d'enfants
de sexe mâle
afin qu'en cas
de guerre, ils se défendent mieux.
Il
a ajouté que tout éoti-
lé qui
ne reste pas ici
dans son pays d'origine soit maudit.
Après cela, il
est parti
au fond de
la lagune avec ses pro-
che s.
Q-
Qui
a conduit les Eotilé à
':fie:?
R-
C'était pendant 1 a guerre, ils
sont partis à
Efie
en rang dispersé.
Les
chefS de ~qui sont partis avec
leurs h011'mes comme je l'ai
dit sont ~"ogan, Takrika et Ad'J
NgEta.
La guerre n'avait pas encore éclatée.
Les Nzema alors
n'étaient pas à côté ici.
Ils étaient un peu plus
loin, à
Benyinl i et
vers Axim.
Les Eoti lé qui sont parti s, ne sont
pas
allés
du coup, plusieurs étapes et escales ont échelonné
leur déplacement.

- 420
-
Q- Est-ce
une partie du territoi re éoti lé que les
Nzema occupent aujourd'hui?
R- Les Eotilé n'avaient pas de
limite avec les
Nzema. Les Alagyan ont vécu ici
avant de s'en aller, de mê-
me que les Ebrié. Les Essuma eux,sont restés.
Ils étai~nt
en rapport sur la côte avec les Européens. On rencontre les
Essuma avant d'aller chez les Nzema.
Q- Les Ess uma sont-i l s
des Nzema ?
R- Non.
Ils avaient leur langue propre, mais qui
a di sparu. On l es prend pour des Nzema. ma i s i l s ne sont
pas Nzema. Ils sont à Mafia.
Q- Comll'ent se
fait-i1
que les Essuma parlent de
nos jours Nzema ?
R- Les Nzema l es on t phagocyté.
De nombreux Nzema
se sont installés à Mafia. Voilà pourquoi
les Essuma. purs
ne sont oas nombreux.
0- Sont-ce les Eoti lé qui ont permis aux Essuma
de s'établir dans leur pays?
R- Oui, comme les Eot il é étaient en mauvai s te r-
mes avec les Ebrié, les Essuma les ont ai dé à chasser les
Ebrié. Aprés cela, les Eotilé ont permis aux Essuma de res-
ter.
D'aprés les anciens, quand les Essuma arrivaient, ils
étaient au nombre de soixante et avaient ci;lq fusils. C'est
avec ces cinq fusil s que les Essuma ont chassé les Ebrié.
Quand nos
frères sont partis à Vitré,
les Ebrié chargés de
rancoeurs ont failli
les exterminer. Les Eotilé étaient al-
lés à la pêche lorsque les guerriers ébrié sont venus massa-
crer les gens restés sur l'île. L'aCtivité principale des
Eotilé a toujours pté
la pêche.
Ils vivaient aussi
de cueil-
lette. La banane, le manioc, le
taro, tout ceci, a été ap-
porté par les Enva. Les Enva ont séjourné à Sibe Eboku pen-

- 421 -
dant près de cinquante ans avant que les Eoti1é ne les con-
duisent
.ici à Ad jE. kl'... . li B :lnoan (Bonoua) on rencontre
plus de noms éoti1é qu'ici.
Il ya beaucoup de gens d'origi-
ne éotilé à B:J noan. Une bonne partie de la population de
B ::Jnoan est d'origine éotilé, akye et mgbato. Les Eotilé fai-
saient du troque avec les Enva. Les Eoti1é leur donnaient du
poisson et recevaient en échange de la banane, du taro, du
manioc etc. Les Eoti1é donnaient une partie de ces vivres aux
Essuma en échange de marchandises européennes.
De tous les peuples que les Eoti1é ont accueilli,
aucun n'avait le droit de s'aventurer sur la lagune parce que
1e sEo t i 1é 1e s a u rai e n t tué, mê me pas 1es Anyi. Qua n d 1e sEo -
ti1é ont conclu l'alliance avec les Anyi, et qu'ils se sont
installés à Beanu, ils ont eu la charge de veiller sur la la-
gune. Lorsque Kaku Aka a envoyé ses guerriers pour trancher
la téte d'Amon Ndufu, les Eoti1é de Beanu les ont tué. Les
Eoti1é ont créé leur deuxième ndaa qui est "me ka Beanu". Les
Eoti1é ont deuxndaa,
Efie
et Beanu.
Q-
Les Nzema avaient-ils uniquement l'intention de
trancher la tête d'Amon Ndufu ou de s'efT1parer du pays?
R-
Ce n'était pas pour s'emparer du pays.
Ils vou-
laient montrer leur puissance, leur force guerrière. C'est
ainsi que les hommes dans les temps anciens étaient. En empor-
tant la tête du roi, ils prouvent qu'ils sont forts et viri-
les.
Q-
Revenons à la culture éoti1é. Ce peuple avait-
il
des bia ?
R-
Parfaitement, les Eotilé avaient de~ bia. Les
Anyi ont même emprunté beaucoup de nos anciennes coutumes.
Chaque afi1ié chez les Eoti1é avaient un bia et les anciens
responsables des bia étaient les notables du roi. Les Boayo,

- 422
-
Boakyimalan, B:lssemalan Boakulu avaient chacun unbia, mais
lebia le plus important était celui
du roi qui est b:J in €.

Si den 0 s j 0 urs 1es b i a son t no mb re ux, cel a est dû a ux al lia n -
ces matrimoniales. Supposons que l'on épouse une femme que
l'on envoit dans un village donné. Là-bas, elle donne naissan-
ce à une
nombreuse progéniture. Elle ne vient pas rendre visi-
te à son afilié parce qu'elle craint que les Mayifo€
(man-
geurs d'âmes) ne tuent ses enfants. Après cette longue absen-
ce, quand elle revient dans son'afilié, elle devient comme
une étrangère.
Des membres del"afilié peuvent se dire qu'-
elle est revenu pour avoir la direction dubia.
Dans ce cas,
on provoque un conseil
de famille avec la présence des nota-
bles. Si
la femme en question 'veut unbia, on lui donne
l'au-
torisation d'en créer un si elle n'est pas d'origine servile.
Ainsi, elle et ses enfants se détachent de '1 'afilié originel.
Le lignage se détermine en ligne maternelle.
Q-
Est-ce à dire que les Eotilé avaient un système
familiale matrilinéaire?
R-
Oui. C'est du côté de l a femme que les Eoti lé
déterminent la famille. Cela a toujours été ainsi.
Q-
Comment les Eotilé appellent-ils l'afilié dans
leur langue?
R-
Je ne le sais pas, mais son appéllation existe
en langue eotilé.
Intervention de rraameNdaBe:nee.
Pour avoir des informa-
t ion s sur ce la, i l fa ut al 1er à Et u e b 0 E:
Nana ·Kofi. Qui est à EtuE. bOl:: . Il n'y a plus personne. à
Etu e: bOE . Si
Etwua vi va it, il
n 'y aurai t pas de probl ème.
~iaanie Nda BE: 'nee:
Mon oncle Atubu est là, mai s présentement
il est malade et se trouve à Abidjan.

- 423 -
Q-
Atubu est-ce un nom eotilé ?
R-(NanaKofi) Oui, Atubu est bien un nom éotilé.
!ntervention"demaa"me Nda:BE:neE. . Kendja est aussi
un pur
nom éoti lé. On donne ce nom aux jumeaux.
Q-
A que l a fil i é a ppar t i e n s - tu Ma a me BEn e €.
?
R-
(Maame Nda Be.nee:). Je suis boayo.
Q-
Quel est le symbole de cetafilié ?
R-
Le chat
Interventïon de" "Nana: "Kofï "Alexandre. Les Nzema appellent cet
afilié Ezohile. Pour reconnaître les Nvïlié on demande leurs
symboles et leurs interdits, de sorte que
les Nzema même à
Man retrouvent les Nvil ié des Djacoba (Dan
; Yacuba). S' ils
demandent aux Djacoba les symboles de leurs familles et que
c'est aussi le leurs, alors ils considèrent qu'ils sont du
mê me /ifi lié.

- 424 -
Séance du 16 Août 1987
Informateur :. Nana Kofi Alexandre
Pe rsonnes présentes
: Maame Nda BE: ne ê
Mal an César, Nana Koati.
Q-
Hier tu disais que l'arme principale des Eoti-
lé était la lance. Ignoraient· ils que sur la cote, les blancs
vendaient des fusil s qui sont des armes pl us effi caces ?
R-
Au commencement leur arme était la lance, les
blancs n'étaient pas encore venus. Les femmes Eoti1é allaient
sur la côte, au bord de la mer pour fabriquer du sel. Les
blancs 'ne débarquaient pas, ils restaient au large, mais ils
voyaient du feu sur la côte. Ils savaient que des gens vi-
vaient 1 à.
Q-
Lorsque les Essuma sont arri vés, les Eoti lé
ont tout de même vu qu' ils avaient des fusil s ?
R-
C'est exact. /-1ême les Ebrié avaient des fusils
au moment où ils passaient. Tous les peuples qui
sont passés
ici avaient des fusils, car, ils avaient auparavant commercer
avec les blancs avant de transiter par ici. Quant aux Eotilé,
ils ne voulaient pas commercer avec les blancs. Ils préfé-
raient laisser les Essuma leur servir d'intermédiaires. Les
Eotilé ont installé les Essur.1a à Ass::>ko, c'est donc là que
les blancs se rendaient, chez le roi essuma Kyena. On a ~crit
que le roi essuma s'appelait Zena, ce n'est pas exact, il
s'appelait Kyena.
Q-
Est-ce les Essuma qui ont appelé cet endroit
R-
Non. Ce sont les Eotilé qui
l'appelaient As-
S::J k J.
Les Essuma appel aient ce lieu Abine.

- 425 -
Q-
J'ai entendu dire qu'au moment de la guerre en-
tre Anyi et Eotilé, les Eotilé avaient deux rois. Qu'en est-
i l ?
R-
W:Jpu Kpanyi
(l'aîné) était b:JinE:
tandis que
WJpu Kutua (le cadet) était boayo. WJ pu Kpanyi était à Ba-
l ubat e et W~ pu Ku tua é t ait à As s::> k:J

Ils é ta i en t du mê me
père. WJ pu Kpanyi
a confié une partie du pays à son frère ca-
det W::l pu Kutua. Ce dernier convoitai t
l'épouse de W:> pu Kpan-
yi. Quand la guerre a éclaté, les Anyi ont dans un premier
temps attaqué W:>pu Kutua. Lorsqu' il a informé son frère du
danger, celui-ci a retorqué.
"Puisque tu te crois tout permis,
fais
face toi même au danger". Avant que W::> pu Kpanyi ne vien~
ne à 1a rescousse, il étai t tard.
Q-
Avec quelles armes les Eoti lé se battaient-i 1s
pendant cette guerre?
R-
Avec des 1ances.
Q-
J'ai entendu dire qu'un roi nzema appelé Amihyia
aurait demandé aux Eoti1é de l'aider dans une guerre. Est-ce
vra i ?
R-
Je n'en sais rien, mais je crois que l'oncle de
Kyena s'appelait Amihyia. C'est avec les Essuma que les Eotilé
ont eu plu s de lie ns a Ir i cau x. Comme l' 0 n dit les an cie n s, les
Essuma en arrivant étaient en mauvais termes avec les Nzema.
Les Eotilé ont demandé l'aide des Essuma afin de chasser les
Ebrié et en contrepartie ont permis aux Essuma de s'installer
chez eux. Si les Essuma avaient une fois encore aidé les Eoti-
lé, les Anyi n'auraient pas gagné la guerre. Malheureusement,
1es Ess uma ont conc1 u une a11 i ance avec les Anyi.
Q-
Pourquoi les Essuma ont conclu une alliance
avec les Anyi
contre les intérêts des Eoti1é qui sont leurs
premiers alliés?

- 425 -
R-
Les Essuma étaient genes parce qu'ils n'avaient
pas di rectement accès aux vi vres. Les Eoti lé étaient leurs
intermédiaires. Quand les Eotilé obtenaient des vivres auprès
des Enva, ils en donnaient aux Essuma. Les Eoti lé pouvaient
donc couper les vivres aux Essuma. Les Essuma voulaient donc
se débarrasser des Eotilé afin de pouvoir se procurer direc-
tement des vivres avec les Enva. Un Essuma qui s'aventurait
sur la lagune, courait le risque d'être supprimé par les
Eotilé.
Q-
Quels sont les sites qu'occupaient les Eoti lé ?
R-
Lorsque les Eotilé sont sortis du fond de la
lagune, leurs villages étaient Balubate, Ass~ k;),
Eloame,
Mea, Nyamoadj:> , Akati, Esso. Leurs sites s'étendaient jus-
qu'à Afolegnu.
Q-
A quel moment Etuf: bof.
et les autres villages
env i ro nn an t son t - ils été c ré é s ?
R-
Ces vil l age s là, son t
ré ce n t s. De Bea nu, les
Eotilé continuaient à se livrer à la pêche qui est leur acti-
vité principale. Les B:. ssemalan ont trouvé mes ancêtres
(Boakyimalan) à Abiaty. Les B:>ssemalan ont créé une pêcherie
à Aby. Les Assomolo qui
sont des Nzema installés à Adjuan
sont venus trouver les B:>ssemalan à Aby. Celui qui était à
la tête des Assomolo était un grand chasseur. Mes ancêtres à
moi, ont créé Abiaty qui était leur pêcherie. Bien qu'étant
à Beanu, les Eotilé ont créé des pêcheries autour de la lagu-
ne. En ce temps, Etu€boe.
ase (la partie d'EtuE. boe
au bord
de la lagune) existait, de même que Mboïn. Certains de mes
ancêtres étaient à Mboïn. Quand Verdier est arrivé et qu'il
s'est installé à Mboïn, certains Eotilé sont allé à Asigb:l.
Le village principal
des Eotilé était Beanu, mais i1s
avaient olusieurs pêcheries. Les B:> inE:
avaient pour pêche-
rie Epelemalan. ftss':Jmalan, Etusk€.
, Akunugbe étaient des
\\

- 427 -
pêcheries. Les Eotilê
travaillaient sur leurs pêcheries
puis al1aient de
temps à autre à Beanu.
Un européen est ar-
rivé et a dit aux Eotilé
:
"Depuis que
vous avez été
vaincus
par les Anyi,
vous
continuez d'être sourris au roi
de
Klendja-
bo. Allez introniser votre
roi
à
vous~'. C'est ainsi que les
Eotilé ont quitté Beanu pour venir s'insta11er à Etuéboé.
Mais
les querelles constantes qui écl ataient poussaient les
gens à al1er s'installer sur leurs pêcheries.
Petit à
petit,
ces pêcheries sont devenues des
vi 11 ages.
Q-
Les Assomolo étaient donc des
Nzema
?
R-
Oui. Les Assomolo sont des Nzema.
Ils ont trou-
vé à Adjuan les Mango;,
qui
sont différents des Assomolo.
Q-
Qui
sont ces Mang~
?
R-
Il s sont tous
venus
du Ghana actuel.
Les Anyi
en arrivant étaient constitués de
différents groupes.
Il
y
avait les Afie, Ng ~ l:l
, Djandji
etc. Les Aha sont ceux de
Klendjabo.
Ils sont NzandelE:
. Ils ont trouvé sur place
les
populations d'AleEkulo. Ceux d'Aleêkulo avaient leur lan-
gue propre. On
les appelle Agwa. On rencontre aussi
les Agwa
à
ËbOt. sa. Les Anyi
ont établ i
leur domination
sur les Ag-
wa. Ce sont les Agwa qui
ont révélé
aux Anyi
l'existence des
Eotilé. Lorsque
les Anyi
arrivaient, ils n'avaient pas
de pi-
rogues.
Les Eoti lé qui
occupaient tout le pourtour de l a la-
gune voyaient les Any;'
Pendant qu'ils extrayaient le vin du
palmier raphia,
ils
voyaient les Anyi. Lorsque
les Anyi
se
sont dissimulés à Melekukulo, les Eotilé les
voyaient.
Lors-
que les Anyi
préparaient la guerre en fabriquant des
radeaux,
les Eotilé les
voyaient, mais ils n'ont pas réagi. S'ils
avaient réagi
aussitôt, les Anyi
n'auraient pas
gagné
la guer-
re.

- 428 -
Q-
Pourquoi les Eotilé n'ont-ils pas réilgi
?
Ignoraient-ils que les ~nyi avaient déjl établi leur domina-
t ion sur les Agw a ?
R-
Ils ne s'attendaient pas 1 une guerre.
Ils se
savaient en sécurité parce qu' ils étaient installés sur des
îles et que les Anyi n'avaient pas
de pirogue.
Q-
Tu disais que les B :lssemalan ont créé la pê-
cherie d'Aby. Est-ce 1 dire que ces B-:lssemalan d'Aby sont
une famille eotilé ?
R-
Oui, mais il s sont devenus Anyi, ils se consi-
dèrent Anyi parce que les Assomolo les commandaient. Amon
Ndufu avait fait le chef assomolo responsable de cette zone
afin de mieux asseoir sa domination sur les Eotilé. Amon
Ndufu ètait ainsi
assuré de la fidélité du chef assomolo
qui est un étranger.
Q-
Des Eotilé se disent Adjomolo, Asiagaman Ble-
ke, Debrimu. Que signifie tout ceci?
R-
Ce sont de simplesmgbayie
(surnoms).
Q-
Revenons sur les noms purement éotilé.
R-
Un nom comme Asse. lE:
est un nom eoti lé. Aso-
hun, Ad jE , Nogbun, Kendja sont des nom~ éotilé. Si tu vois
des Enva qui portent ces noms,
c'est que leurs grands-pères
sont Eotilé.
Q-
Quel est le symbole des B :>ssemalan ? Nana
Kofi
retourne l a question 1 Nana Koati.
R-
(Nana Koati). Le symbole des B ":>ssemal an est
l'Assiahoto un végétal qui
donne des fruits
rougeâtres
(flam-
boyant). Quand on voit ces fruits
dans l'eau, ils prennent
une teinte jaunâtre. Les B-:lssemalan voyant cela ont cru que
c ' é ta i t de l' 0 r .
Nana Kofi. Les Nzema appellent cet afilié Nvavile.

- 429 -
Q-
N'est-ce pas les Mafole. ?
R-
( Réponse simultanée de Nana Ko fi , Nana Koa t i
et Maame Nda BE. nee: ) . C'est le même a fili é . Les Nvavile
et les MofolE
son t du même afilié.
Q-
Ceux qui ont écrit l'histoire des Eotilé di-
sent que les Eotilé étaient de paisibles pêcheurs, qu'ils
n'étaient pas guerriers. Et pourtant tu Ille disais qu'ils
avaient des '~~fohene.
R-
Le choi x dlisafohene est lié aux'~ (généra-
ti ons). C'est une organisation en fonction
des fa . Chaque
groupe de'fa choisi son safohene.
Q-
Quels rôles jouent ces fa ?
R-
Les fa resselllblent un peu à une armée. Lorsque
la guerre éclate, les hommes qui vont se battre, sont répar-
tis en fonction des générations. Il y a une grande solidari-
té en t re les me Il' b re s d' un mê me fa. Cep end an t les E0 t i l é n' é -
taient pas des conquérants. Les groupes qui
sont venus
d'Awean-Wean étaient des conquérants. Les anciens nous ont
dit que ces groupes seraient venus de quelque'part dans le
désert. Sur leur chemin, ils ont phagocyté d'autres peuples
soi t par l a guerre, soi t par all i ance, de sorte que leurs
rangs s'agrandissaient. Les Bini, les Bawulé, et les Anyi,
tous ceux là ont quitté ensemble le désert. Les Nzema aussi
viennent de là-bas, mai s i l s ont abouti
à l a côte. Les an-
ciens disent qu'il y avait des cours d'eaux dans le désert
avant qu'il ne devienne dése,rt. Quand les cours d'eaux se
sont asséchés, ils sont partis. Ils sont passés du côté du
Ghana actuel. Certains ont atteint la côte, tandis que d'au-
tres sont passés pl us au Nord dans la forêt. Les Anyi, les
Bini, Bawulé sont passés au Nord, dans la forêt. Les Ebrié
et les Alagyan sont passés par la côte.
Tous les groupes
akan sont venus du désert. Les Gagu eux,étaient sur place,

- 430 -
là où Dieu les a créé,
Ils ne viennent de nulle part. C'est
aussi
le cas des Eotilé'.
Q-
Re ve non s a ux Nvi l i é, Que 1 est 1e s y mb ole de s
Boakul u ?
R- 'N ana·Kofire·tou rnel'aques·t i'onàN an aKoa t i .
R-(NanaKoati). Le symbole des Boakulu est la
panthère. Leur tambour s'appelle Aboa. Ce tambour ressemble
au tambour Kalenzinl i .
Q-
J'ai ente'ndu dire que les Anyi ont vaincu les
Eotilé parce que ces derniers n'étaient pas nombreux.
R-
Non. C'est plutôt parce que les Eotilé ne s'en-
tendaient pas.
R-' 'Intèrventi6~ 'dèMaamèNda BE'~è& .
W:> puS i an n'a pas re s pe ct é W:> p u Kpan yi.
Vo i l à Po.u rq u0 i,
les
Eotilé ne se sont pas compris.
NanaK6fi. Les anciens disent que les Eotilé étaient
près, de 20 000. On ne peut pas dire qu'ils n'étaient pas nom-
breux. Ceux qui pouvaient combattre étaient près de 17.000.
K:> k:> b
legyasefoE.
(serviteur)
du roi Aik:> est parti avec
des hommes à Abeti
(Biettry) et Guitry.
Q-
Où Takrika a envoyé ses hommes?
R-
Les hommes de Takrika sont à Nzulezo. Mogan et
Ad:> NgE ta sont aussi
allés au Ghana, Ceux qui
ont refusé
d ' être sou mis a ux Anyi son t à Vit ré ,
Q-
De s de ux Il:> pu, qui é t ait l e ro i ?
R-
W:>pu l 'ainé était le roi, mais il a confié une
partie du pays à son frère cadet,
Donc on peut di re que W':) pu
Kutua était aussi
roi.
Il était Boayo, Il') pu Kpanyi était
B ') ine , Leurs mères étaient différentes, mais ils avaient un
pere commun,

- 431 -
Q-
Quelles ont été les
relations entre Eotilé et
Nzema pendant les guerres
de
Kaku Aka ?
R-
Auparavant, les Nzema venaient les provoquer.
Pendant les temps anciens, c'était un objet de joie que de
savoir qu'un safohene est allé
décapiter un ennemi
dont il
a ramené la tête. Pour une
telle bravoure, l'on peut même
confie rune moitié du pays à cesafOhene
là.
Les
Nzema ve-
naient mener des attaques ici.
Au sujet des symboles des
NVi1ié
dont nous
disons que
certains sont le palmier raphia,
le
chat, l'aigle pêcheur etc, il
faut savoir ceci. La façon
dont étaient les ancêtres quand i1s sortaient de
la lagune,
on ne le dit pas. Leur morphologie n'était pas la nôtre.
C'est progressivement que la mutation s'est opérée et que
les ancêtres ont eu une forme humaine cOl1'me la nôtre.
C'est
un
peu comme "ces histoires
d'homosapiens".
Dans
les temps
anciens, si
un individu est
de l'afilié qui
a pour symbole
l'aigle pêcheur, il
peut prendre la
forme
de
cet oiseau.
Les
ancêtres avaient di vers moyens
pour se défendre.
Les Eoti lé
patrouillaient constamment sur la lagune
de sorte qu'ils
pouvaient prévenir toute agression extérieure. S'ils ont été
vaincu à M:>n :>baha,
c'est à
cause des
discordes qui
exis~
taient entre W:>pu Kpanyi et W:>pu Kutua. C'est parce que les
Eoti1é s'entendaient alors, qu'ils ont pu chasser les Ebrié .
. Tant qu'il y avait l'entente entre les Eotilé, personne ne
pouvait les vaincre. Les peuples qui
transitaient par ici
n'avaient pas de pi rogues.
Lorsqu' ils arri vaient à Ban daj::> ,
les Eotilé après négociation, les faisaient passer la lagune.
C'est ainsi que
les Adjukru sont passés. Quand les Enva
étaient â Assue, les Eoti1é
les ont
fait passer la lagune.
Q-
On dit que les Enva de Bonua n'appartiennent
pas
au l''ême groupe que
les
Enva de
Moossu
Est-ce exact?
R-
C'est exact. Les Enva étaient constitués
de
différents groupes, mais
ils sont partis tous ensembles.

- 432 -
Q-
Comment la guerre
contre les Nzema pendant le
règne de Kaku ft.ka s'est· déroulée?
R-
Amon Ndufu ayant chargé les Eoti1é de veiller
à Beanu, il
leur a donné des armes à feu et des munitions,
assuré de leur fidélité à cause des otages q.u'i1
détenait à
K1endjabo.
Un jour les Nzema sont venus avec des ·;fae.1e.
(grandes pirogues de générations). Les Eoti1é les ont tué là
à Beanu en laissant un survivant aller annoncer la nouvelle
à Kaku, Aka.
Q-
Combien y a t-i l eu de guerres contre Kaka
Aka ?
R-
Il y en a eu deux. Les Nzema étaient allés à
Adawu. Les populations d'Adawu les ont vaincu. Certains guer-
riers Nzema ont échappé à la tuerie. Après cela, les Eoti1é
les ont massacré à Beanu. Lorsque les Eoti1é étaient à
NVEhie
, la lagune de ce côté était vide d'homme. Les Nze-
ma avaient des armes à feu parce qu'ils
commerçaient avec les
européens depuis longtemps.
De nos jours, 1 0 on voi t
que du côté de Kyi apum il
y a des Nzema. Comment sont-il
venus là
?
R-
Ces Nzema là, viennent d'Adu. C'est la famine
qui
les a poussé à quitter Adu.
Q-
Ad u, q LI ' est - ce q ue c' est ?
R-
Adu est un ku10 (village). Les Nzema qui
sont
à Adu, héritent ici et ceux d'ici
héritent à Adu. A cause de
la faim,
ils ont quitté Adu et sont venus
ici
pour pêcher
et sêmer du riz. Le premier village qu'ils ont créé est Ngye-
me. Auparavant le site de Ngyeme était une pécherie éoti1é.
Le
chef qui
commandait les Aduvo1e
leur a dit:
"Désormais
si ·vous péchez du poisson, fumez
le sur
place ".
Kyi
(attra-
pe)
Kpum (fume). C'est ce qui
a donné kyl apum. Tous l es si tes

- 433 -
des
vi 11 ages
Aduvolt.
étaient des
pécheries éoti lé.
A ces
endroits,
les
Eotilé n'étaient pas nombreux.
Comme
ils quit-
taient ces pêcheries
là pour revenir de
ce
côté~ci de la la-
gune
ces endroits
sont devenus définitivement Aduvole.
.
Q-
Pourquoi
les Eotilé qui
avaient eu auparavant
des affrontements
avec les Nzema ont-i ls
laissé
les Aduvole:
s'installer avec autant de
facilité?
R-
Les
Nzema sont constitués de
différents grou-
pes bien que Benyinli
les
commande tous.
Chaque
village a
sonblemgbi
(roi).
Q-
Les Aduvole.
ont ils demandé l'autorisation
aux Eotilé
avant
de s'installer sur ces anciennes
pêcheries?
R-
Ils
venaient dans ton campement et demandaient
à y reste r. Toi -même
le propriétai re
du campement
tu n 'y res-
te
pas.
Donc ils
deviennent maîtres du lieu.
Q-
Les Aduvol~
n'ont donc pas demandé
d'autorisa-
ti on
?
R-
A qui
veux-tu qu'ils la demande?
Les
chefs
sont de
ce
côté à Beanu, loin ici. Avant il
n'y avait rien,
seul
se procurer la nourriture comptait donc la
convoitise
é t ait mo i n d re .
Q-
y a t - i l
longtemps que les AduvolE
sont instal-
lés ici?
R-
Non,
il
n'y a pas longterrps. Cela ne
fait pas
deux cents ans.
Quand les Aduvoll<.
sont venus,
les Sohié
étaient là depuis
bien longtemps.
Q-
Qui
sont ces Sohié ?

- 434 -
R-
C'est un peuple qui
vit là-bas dans la TanoE.
Les Anyi ne commandaient pas les Sohié. Ils ne commandaient
pas non plus les Aduvolé. Lorsque les AduvolE:
arrivaient,
l'emprise des Anyi sur les Eotilé diminuait. Les Blancs
étaient présents.
Q-
Quelles relations y avait-il entre Adu.volE et
Eoti lé ?
R-
Les Aduvo1E
se 1.ivraient aussi à la pêche.
Leur limite était Ebuenda. Mowa était une pêcherie éoti1é.
Des gens originaires d'Ad juan sont venus pêcher à la ligne
à Mowa. Ils y sont restés. Avant, ils n'enterraient pas leurs
morts à Mowa, ils les emmenaient à Adjuan. De nos jours, Mo-
wa est devenu un village des gens d'Ad juan.
Q-
Tu dis qu'auparavant les Aduvo1E
dépendaient
de Benyin1i comment se fait-il qu'ils font partie de la Côte
d' 1vo i re a c tue 1 1e ?
R-
Lorsque les AduvolE
arrivaient, les Britanni-
ques commandaient ce territoire jusqu'à Moame près de Bassam.
Le rocher qui
servait de borne entre les Ang1 ais et les Fran-
çais existe encore. Avant ici
lorsqu'on payait l'impôt, c'é-
tait avec' de l'argent ng e. 1esa (ang1 ais). Le roi
de Benyin1 i
rendait 1 a vie impossible aux Aduvo1E. . Le chef qui
a conduit
les Aduvo1e.
ici s'appelait Amon Aka. Il· était à Ngyeme. Ku1u
Kyi est son successeur. Ku1 u Kyi
a été éduqué à Moossu. Son
père résidait à Moossu. Kul u Kyi
a proposé à ses sujets de
prendre le drapeau français à Bassam afin de ne plus dépendre
de l'autorité anglaise. Les Français ont envoyé des gens ici
pour faire le réabornement de la frontière. La frontière a
été placée à AfoleE. nu. La Tanoe
a servi de frontière. La
droite de la TanoE.
est anglaise et la gauche française.
C'est à Nugua que les Bl ancs sont restés pour fai re le réa-
bornement de la frontière.
Une borne a été placée il
~b? Uk1o-
k 10 .

- 435 -
Q-
Quelle peuple trouve-t-on à Nùgua ?
R-
La popu1 ati on de Nugua est Sohié.
Q-
y a t-il
longtemps que ces Sohié sont là ?
R-
Oui, les Anyi
sont passés
de ce côté mais les
Sohié sont restés là-bas. Aujourd'hui,
la frontière les par-
tage. E1uibo est un village sohié. Kokotown est aussi
un vn-
1age sohié.
Il existe deux Nugua. Le Nugua français et le
Nugua anglais. Nugua et Ehania appertiennent aux Sohié.
Q-
Est-ce à di re que les Eoti lé ont rencontré les
Sohié lorsqu'ils étaient àNvS, hiE.
R-
Non. Les Sohié étaient dans la forêt.
Les Eoti-
lé eux étaient à
Efif.
au bord de la lagune qui
de ce côté
est très large.
Q-
Quel est l'ancêtre qui est sorti
du fond de 1a
1 agune avec les Eoti lé ?
R-
Cet ancêtre est ~gbangyi Nyima. Au fond de 1 a
lagune, les Eoti1é ont deux Ku10 qui sont Mbgwun dont la li-
mite s'étend d'Etueboe:
jusqu'à l'Est de la lagune et Abon-
gyini qui
va d'Etu~boe:
à Beanu. C'est à Ehino que ces Ku10
du fond de la lagune font leur marché.
Q-
Quelles sont les anciensl"osson (génies) éoti-
1è ?
R-
Chaqueafilié avait son bosson (génie). Les
enfants adoraient les mosson de leurs pères. Les Eoti1é
avaient quatre 9rands mossons. Deux de cesniossons sont très
anciens. Les deux autres sont venus après.
El i dje et Amanzi
ont été donnés aux Essuma. Assema1an est venu aprÈs.
Un bos-
son se trouve du côté de Nuamu, mais je ne me rappelle pas
son nom. Bosson Asohun est apparu quand les Eoti1é étaient
à Ass? k:l.
Une femme était mariée à un homme de l'afi1iè

- 436 -
Boakulu. Un jour qu'elle était en pirogue sur la lagune, deux
individus sont montés dans' sa pirogue et arrivés a un endroit,
ces indi vi dus se sont jetés a l'eau.
Des pl antes ont poussé
a cet endroit. Bien que cette découverte appartienne a la fem-
me en question, cela a été confié a son mari parce que dans les
temps anciens ce que trou.vait la femme revenait a son époux.
Q- Est-ce a di re q.ue les Boakul u sont 1es maîtres du
culte Bosson Asohun ?
R-
Oui.
Q-
Comment se fait-il que le culte du Bosson Asohun
s'est étendu?
R-
Avant, c'était tout le nian (pays et peuple) Eoti-
lé qui
rendait culte a l'Asohun. Puisque les
gens vivaient la
majeure partie du temps sur leurs pêcheries, le cul te de l' Aso-
hun a été négligé. Un jour, il
s'est produit un vent violent qui
a soufflé pendant trois jours de sorte que chacun a apporté un
mouton au lieu que tous les Eotilé apportent un mouton unique
pour appaiser le "b"oss"on. Avant, lorsque les Eotilé allaient a
la guerre, ils invoquaiè"nt l'Asohun jusqu'a ce que le serpent-
boa apparaisse. Le boa vomissait quelque chose dont les guerriers
s'enduisaient le corps. Si la couleur rouge apparaissait, cela
signifiait que le guerrier en question mourrait au combat.
Dans
ce cas, il
ne partait pas au front. Lorsque. les Eotilé étaient
a Beanu, un jour, il y a eu un grand vent.
Personne n'osait aller
a la pêche.
Un homme se décida a aller sur la lagune.
Il voulait
aller extraire du vin de raphia.
Il
vit a un endroit un homme et
une femme
assis sur un rocher. L'homme est revenu annoncer sa dé-
couverte au chef B:JïnE.
qui est allé constater les faits. La
famille que ce couple a créé
existe encore. Cette famille est
responsable du culte dubos~on 00 ses ancêtres sont apparus.

- 437 -
Q-
Comment se fait-il
que l'Amanzi est mainte-
nant .aux mains des Essuma ?
R-
(~~aameNda B €one€-
) L'Amanzi se trouvait à
l'endroit où les Eotilé ont installé les Essuma.
Ils ont
donc dit aux Essuma "Puisque nous vous
laissons ce lieu,
sachez qu'i l Y a là un·bosson, prenez en soin".
(Nanà KofiAlexandre)
L'Assemalan a pour~-
fohe·ne l'Agbodjuanumu. L'Agbodjuanumu est prés d'Ewusu.

vit aussi
Degbin. Avant, lorsque les gens arri vaient à cet
endroit, ils disaient "Mes enfants ont faim"
aussitôt le
·bosson donnait à manger. Malheureusement les Anyi ont empor-
té le récipient avec lequel
il
donnait à ·manger.
Il a donc
arrété de donner à manger.
Q-
Avec quoi
les Eotilé adoraient-ils leurs
mos s on s ?
R-
Comme boisson, l'on donnait dud':,ka (vin du
palmier raphia). L'on affrait des poulets et surtout des
oeufs de poules. L'utilisation du mouton est récent.
Q-
Comment en est-on venu à uti liser du rhum?
R-
L'utilisation du rhum est également récent.
C' est à l a fa ve ur du co mme r ce a ve c les Bl an c s que les an cie n s
ont utilisé le rhum pour faire les libations.
Q-
Avec quels Européens, les anciens ont-ils com-
mencé à commercer?
R-
Les Européens ne restaient pas sur place.
Il s
venaient et repartaient. Les premiers n'étaient ni Français
ni Ng ~ les a (A n 9lai s ). 1l s ve na i en t, comme rç aie n t pu i s re-
partaient chez eux. Les Européens se combattaient entre eux
afin d'avoir l'exclusivité du commerce avec nos anciens.
C'est plus tard que les Français ont construit un fort à As-
sini. Au début, les blancs jetaient leurs marchandises à la

- 438 -
mer. Lorsque les marchandises échouaient sur la côte, les
noirs les ramassaient. Quand les bl ancs se sont aperçus que
les noi rs étaient intéressés par leurs marchandises, le ..
commerce a commencé. Plus tar.d, au moment de l'esclavage,
les blancs demandaient aux noirs de visiter leurs voiliers.
Une' foi s à bord, les bl ancs les ren daien t ivres avec du
rhum puis les emportaient. C'est du côté du Nigéria et du
Dahomey que l'on a beaucoup vendu les gens. En Côte d'Ivoi-
re, ceux que les bl ancs ont emporté en grande quantité en
les énivrant sont les Mgb::lkE.le.
(Krumen).
Ici, l'achat
et l a vente des escl aves s'est développé avec les guerres
de Samori.
Q-
Avan t l' arr i vé e de sAn yi, les E0 t i l é a vaie nt-
ils de ses cl a ve s ? Si 0 ui, 0 ù les pre na i e n t - ils ?
R-
En ces temps, c'était par le biais de la guer-
re que l'on se procurai t des escl aves. 1 l n ' y avai t pas
alors beaucoup d'esclaves. C'est avec l'arrivée des Essuma
que ces choses ont commencé. Pendant les guerres de Samori,
ceux qui
faisaient du commerce achetaient du sel sur l a côte
et all aient au Nord pour l'échanger contre des escl aves vers
Bonduku et Kong.
Q-
Revenons aux mos·son. Est-ce qu'il y avait des
façons particulières d'adorer chacun de5 'nios'son ?
R-
Comme je l'ai dis, l'adoration de Ketcha et
des au t re s mo s son ne re ve n a it pas che r corn me au j 0 urd' hui.
Des oeufs et du d:>ka suffisaient.
Q-
Ketcha, est-ce unbdsson ?
R-
Ketcha est le nigbayiE (surnom) du bosson As-
semalan, mais c'est aussi
un nom.

-
439 -
Q-
Où les Eotilé enterraient-ils leurs morts?
R-
Avant, lorsqu'un homme d'âge avancé mourrait,
on l'enterrait à
Nyamoa.
Dans les temps anciens,
il
Y avait
un
rapport constant entre les vivants et les morts. Quelque-
fois lorsque quelqu'un venait à mourir, on ignorait où il a
avait mis ses biens, ou bien on ignorait les causes de son
décès.
Dans ce
cas l'on faisait une cérémonie appelée
êta
durant laquelle
une jeune fille
impubère entrait en
trans:e.
Elle révél ait les
causes de
la mort du défunt et mettai t à
nu les prob1 èmes qui .minaient 1 a famille.
Si quelqu'un était
stérile dans la famille.
les raisons
de cette stérilité
étaient dévoi lées. Si quelqu'un
avai t été tué par les mayi-
foE.
(les mangeurs
d'âmes)
cela aussi était dévoilé. Les mem-
bres du ~ auquel
le défunt appartient prenaient un peu des
cheveux, des ongles de ce dernier, plus des plumes
d'un pou-
let au pl umage noi r.
Quand 1 a jeune fi Ile impubère portait
ses objets sur la téte. elle dénonçait aussitôt 1~bayifo6
(mangeur d'âmes)
responsable de 1 a mort du défunt.
Les mem-
bres du ~ auquel
appartient le défunt battaient à mort le
bayifo.§:...
criminel. Les
gens pour ces raisons avaient peur
de commettre des
cri mes.
Q-
Où enterrait-on les
rois éoti lé ?
R-
Dans les temps anciens, lorsqu'un éotilé s'en-
tait sa mort prochaine, il
retournait au fond de
la lagune.
Le dernier cas
s'est produit lorsque les Eotilé étaient à
Beanu. Avant,
tout homme marié avai t
une pi rogue.
Sa pi rogue
servait de cercueil
quand il
venait à mourir. Si
le père et
1 a mère du défunt sont encore
vi vants,
le défunt es t emballé
dans une natte et enterré. Par la suite, on enterrait les
morts avec un
pagne traditionnel appelé bomo. Chacun donnait
un pan de son bomo. on
raccordait le tout et cela servait à
ente rre rIe mo rt .

- 440 -
Q-
Tu n'as
pas
répondu à ma question.
Je demandais
l'endroit où l'on enterr.ait les rois éotilé.
R-
On les ente.rrait à Nyamoa appelé aussi
Nyamoa-
dj:J . On enterrait certains à Etuske. , Chakele et Ass? k:> .
Au départ, les
rois éotilé étaient tous enterrés à Nyamoadj;,
Les Essuma enterraient leurs morts à Ass? k:> .
Q-
Comment ente r.rait-on
les
roi s éoti lé?
R-
Avant l'arrLvée des Anyi, les Eotilé ne fai-
saient pas de sacri fi ces humains: rituel s pour enterrer leurs
ro i s.
Il s 1 es en ter rai en t
a ve c de l' 0 r et de spi erre s pré cie u-
ses. Avant d'enterrer le
roi, l'on veillait à côté du corps
pendant trois jours en l'ayant au préalable soigneusement em-
baumé avec des
plantes parfumées. L'on
veillait auprès
du
corps pendant trois
jours parce que l'on supposait que le
mort pouvait revenir à la vie s'il
était simplement parti
chez
les morts pour servir de
témoin à une affaire. C'est avec l'ar-
rivée des Anyi
que
les Eoti1é qui
possédaient des esclaves
étaient enterrés avec certains de leurs esclaves qui étaient
mis à mort.
Les Eotilé ont adopté
cette coutume auprès
des
Anyi. Les
rois éoti1é étaient enterrés avec de nombreuses
ri-
chesses dans le cimetière
royal
contrai rement aux P,nyi
qui
n'avaient pas de cimetière royal, mais détournaient les cours
des
rivières, y enterraient les
rois
pour ensuite laisser
l'eau recouvrir la tombe.
Ils faisaient cela pour empécher
que des voleurs éventuels ne dérobent les
richesses avec les-
quelles les rois étaient enterrés.

A N N E X E
25

- 442
Emission radiophonique.
Histoire
de
la Côte
d'Ivoire
Date
: Jeudi
24-1-1985
Emission présentée par Jean
Noël
Loucou,
Maître-Assistant en Histoire à l'Université
de
Côte d'Ivoire.
Etude présentée par Jean Polet chercheur à
l'IHAAA (Institut d'Histoire
d'Art et d'Archéologie
Afri caine)
Théme
:
"Découvertes
archéologiques
dans
les
lagu-
nes eotilé".
A Nyamoar
vers 6000 avant J.C,
des
hommes fabrioc
quaient
de belles poteries et utilisaient des
perles en
quartz.
Cependant,
aucun
reste
humain
n'a été
trouvé concer-
nant cette période.
L'humidité aurait-elle entraînée
la
disparition
des
ossements humains?
Qui
sont les auteurs
de
ces oeuvres?
Seraient-ce des Eotilé ou une
autre population?
Il
faut être prudent parce que
le concept d'ethnie
est à m1nipu1er avec précaution.
Il
existe des
amacoquil1és sur lesquels
des hommes
vivaient depuis
300 ans
avant notre ére.
Le
fer
fait son
apparition en
300 avant J.C.
A Nya-
moa,
il
apparaît peu avant le début de
l' ére
chrétienne. Le
travai 1 du fer n'a pas, modi fié
le mode
de
vie
des
gens de
cette
ri'gion
qui
vi vaient de 1 a péche.
La découverte
des
sco-

-
443 -
ries est
le témoignage
du travail
du fer.
NDus avons égale-
ment découvert des
hauts
fourne.aux dans
la zone Nord de
la
lagune Aby.
Depuis
2000 ans,
la
reglon était habitée.
Entre
le début de l'ère
chrétienne et le
Xllè et Xlllè siècle,
nous n'avons pas trouvé
des
traces
d'une occupation.
L'étude
des
niveaux de
variation
du site lagunai-
re pourrait apporter des
réponses satisfaisantes.
La région
aurait-elle été abandonnée pendant plus
d'un millénaire?
Je-pense
personnellement que
les
sites qui
corres-
pondent à cette
période
sont ailleurs.
N'oublions
pas que
le
canal
d'Assini
a pu avoir des rilicidences sur le complexe
lagunaire.
Du Xllè au
XIIlè siècle, l'on
rencontre deux ty-
pes
de sites archéologiques qui
sont des
habitats sur pilo-
tis et des cimetières
dans
les
zones
sèches.
A chaque site
d'habitat correspond un
cimetière
qui
est sur l'amacoquillé :le'plusproche. Ces sites là,
sont dif-
ficiles
à retrouver à
cause
du canal
d'Assini
qui
a modifié
quelque
peu le fond
lagunaire.
Les nécropoles
sont retrouvées
grâce â une
plante
de
la famille
des Agavacés
dite
Dracena Arborea Guinéensis.
Les Eotilé l'appellent Ebobia et
les
Anyi
Ewanzan Kpean.
Cet-
te plante était placée
au chevet et près
des jambes du dé-
fun t.
Concernant Nyamoa,
les
données
sont formelles;
il
ya
coincidence entre
l'aire
du peuplement de
ces plantes et
l' ' ex t e n s ion duc i me t i i' re .

- 444 -
Le peuple q<ui
a vécu autour de
l' î le de Nyamoa
était un peuple pacifiq.ue car il
n'y a aucune trace d'arme.
Ce peuple ne vivait pas en vase clos. Des pertes de C':lY'nali-
ne s a tt est e nt de 1i en save c l a ré 9ion sa ha rie nne a van t mê me
l'arrivée des Portugais sur la côte.
Les premiers contacts avec les Européens semblent
avoi r été indi rects.
Nous retrouvons beaucoup de pipes dans les tombes
au début du XVlè siècle.
Une controverse autour de la pipe
existe. D'après les archéologues du Ghana, la pipe aurait
été introduite au début du .XVllè siècle, puis elle s'est ré-
pandue dans la région. Or, l'on ne trouve pas d'objets impor-
tés à côté des pipes découvertes dans la région éotilé. Nous
savons cependant que les Européens apportaient d'autres ob-
jets.
y aurai t-i 1 eu une di ffusi on de 1 a pratique de
fu-
mer avant les premiers contacts avec les Européens? La fa-
brication de pipes locales en pays éotilé nous pousse à ré-
pondre par l'affirmative.
Au XVlè siècle l'on note des traces de cuivre, mais
jamais dans les tOlTbes. Le cuivre devait étre rare à cette
époque. Les morts étaient parés de bijoux en cuivre, mais peu
avant l'ensevelissement, ils étaient retirés.
Au XVllè si ècle par contre, les morts sont enterrés
avec les bijoux en cuivre.
Cela dénote un enrichissement de
la population.
Nous avons retrouvé une femme parée de 49 bracelets
aux bras et aux jambes. La céramique au XVllè siècle est de
deux types. L'une uti 1i tai re consacrÉe aux beso ins domesti ques

- 445 -
et l'autre
funérai re.
La céramique
funérai·re est
façonnée
à partir d'une
argile blanchàtre. Elle est décorée
de mo-
tifs élaborés qui
sont semblables à ceux que
l'on trouve
sur les sites archéologiques du Ghana actuel.
Une aire
cul-
turelle
peu profonde de.vai t exister le
long de 1 a côte At-
lantique.
Il
n'est pas
besoin d'évoquer des
migrations pour
expliquer cette similitude des motifs décoratifs.
N'oublions
pas aussi qu'il
convient d'insérer le Sud-Est de
la Côte
d'Ivoire actuelle
dans
un ensemble qui
déborde la frontière
actuelle et aborde
le Sud-Ouest du Ghana actuel.
Une autre
découverte intéressante à mentionner,
concerne
les
dépôts
de
têtes furiérai res en
terre
cui te associés à des offrandes que
l'on trouve sur le
rivage de
la lagune Aby.
Des
têtes
funé-
raires datant du
XVI' siècle, ont aussi été découyertes
sur
la côte du Ghana principalement dans les
royaumes côtiers,
mais jamais en Asante.
La pratique des
têtes
funéraires,
a probablement
été adoptée
par les Anyi
de Klendjabo auprès
des
peuples an-
ciennement installés
autour de
la lagune.
Les Eotilé se disent autochtones.
Des mythes d'ori-
gines disent qu'ils sont issus du fond de l'eau.
Je
pense que les hommes ont toujours
habi té
cette
région.
Ces hommes s' appelaient-i ls Eotilé ? Cel a est di f-
fic i 1e à dire.

A N N E X E
26

- 447 -
Emission radiophonique. Histoire de la Côte
d'Ivoire
Jeudi 4 Avril
1985
Emission présentée par Jean Noël
Loucou.
Etude présentée par Sékou Bamba Mohammed.
Thème:
"L'Etat Elomuen.de Tchyassale".
La ré9ion de Tchyassale a connu trois fonds de
peuplement.
D'abord les Asrin ou Batra.
Deux thèses sont avanc
cées quant à leurs origines. Tantôt ils disent être descen-
dus du ciel. Tantôt il s se disent originaires du pays Assan-
dre.
(asante).
Il s se veulent maîtres des terres et des eaux.
Ensuite, les Elomuen qui se récl ament Wawolé Assa-
bu.
Ils sont à l'origine de la création de l'Etat elomuen cen-
tré autour de Tchyassale.
Tano Adjo soeur d'Abla Poku est la fondatrice de
Tchyassale ainsi que de l'Etat elomuen.
En fin, 1e t roi s i ème é 1é me n t a a v0 i r peu p l é l a ré-
gion est le groupe Alangwa. Tchyassale était une étape commer-
ciale et militaire, c'est donc à partir de Sakassu qu'elle a
été créée.
Tchyassale était l'entrepôt des marchandises de la
côte ainsi que du sel
venu du Nord. Le roi
appartient au 1 i-
gnage kpakobo qui est secondé par le lignage wendje et d'au-
tres lignages alliés.

A N N E X E
27

- 449 -
Conférence organisée par l'Association
des
jeunes de Vitré l
Samedi
16 Juin 1984
Conférencier:
Monsieur E110 Brou
Thème:
"Ori gine des habitants
de Vi tré"
Les habitants de Vitré,
les Ass? k':> po€.
de Moossu,
les Adj€
k (poe:
de Bonua, les Biettry de Biettry~ Abidjan
et les Eoti1é
de la Sous-Préfecture
d'Adj€ke
sont tous
is-
sus d'un même noyau.
Ils sont tous
des Betibe.
Il
existe concernant les Betibe
un problème
réel
d'identité. Les Eoti1é de la lagune Aby sont assimilés aux
Anyi. Les
Biettry sont assimi lés
aux Ebrié.
Les
Vi tré sont
confondus
avec les Aburé.
Les
lointains ancêtres
des Betibe ont migré des
ré-
gions
voisines
de
l'Egypte. L'histoire
des
migrations
depuis
l'Egypte est
connue et conservée
jalousement par les
classes
dirigeantes Abron.
Akan
vient de akaen qui
sionifie les
premiers. Les
premiers qui
sont descendus de 1 a vallée du Ni 1 à 1 a recher-
che de l'or.
Les peuples de
culture 1a9unaire sont à ratta-
cher au trône
abron.
"
Les Betibe sont les Akan
des Akan" parce qu'ils
sont les premiers étab1 is, les premiers arri vés.
Betibe veut
dire la tête.
Cela explique pourquoi
les Betibe disent qu'ils
sont sortis de
la lagune.
Les
l1'ythes disent que pendant la guerre,
lorsque
les Betibe sont menacés, ils plongent et disparaissent dans
l'eau.
MenaCÉS
dans l'eau, ils
vont dans les
ai rs comme des
aigles pêcheurs.

-
450
-
Les totems des Betibe sont l'aigle pécheur et le
crocodi le.
Auparavant, tous les Betibe peupl aient la reglon
de la lagune, Aby qu'ils appelaient Ebron.
Ils étaient éta-.
b1 i s p r i n c i pal e me nt à M:J n :J bah a, BEI i b E. t €.
e t
fI, s s :J k :l
Au XVlllè siècle, les Betibe ont été vaincus par
les Anyi. La guerre contre les Anyi est à l' ori gine de la
dispersion des Betibe. Des Betibe se sont installés à Bonua,
Moossu. Vitré, Biettry et Nzuesso à l'Est. Les Betibe sont
les fondateurs du royaume d'Abassam dont parle Pierre Rous-
sier. Assam en
Betine veut dire l'Ouest, ou le couchant. Les
Betibe qui sont restés dans 1 a région de 1 a 1 agune Aby ont
été soumis par les Anyi. Le roi de Klendjabo a instal lé les
nobl es betibe à Bi anu et à
E bakul o.
E bo éSO, Dibi, K:Jt:J ka, AleE kulo et Ebakulo
étaient auparavant des villages agwa. Les SimanfoE
étaient
des Agwa.
Il s ont aussi été soumis par les Anyi.
Les princesses sanwi
ont été épousées par des
nobles betibe. Les nobles sanwi
vont prendre pour épouses
des femmes betibe.
Les
Anyi
admiraient la taiTle svelte des Betibe,
de sorte que les alliances matrimoniales entre Betibe et San-
wi
seront nombreuses.
Amon Ndufu II
avait 85 % de sang betibe. Son
grand père maternelle était betini, son père également.
C' est Amo n Nd ufull
qui
a i n s tau ré 1a pa i x et
fait à nouveau des Betibe les maîtres de la lagune.

- 45~ .-
Les Betibe ont accueilli
beaucoup d'autres
peuples
dans leurs
pays
comme les
[he
de Moossu et les Essuma.
Les
Betibe ont tissé
des liens
de
fraternité
avec les Essuma et
les Aburé.
[1
existe
d'ailleurs
une alliance militaire entre
Betibe et Aburé.
En
1894 pendant l a guerre des Sanwi
contre
les Aburé de Bonua,
les Betibe ont pris la précaution de
pré-
venir leurs
frères
Aburédu danger qui
les
guettait.
Concer-
n an t
lac ul t u re
des Be t i be,
i l
fa ut
dire qu' ils
v i va i e n t
dan s
des
villages lacustres.
La place publique était au bord de
la
lagune.
C'est aussi
à cet endroit que les
femmes
faisaient la
cuisine.
Les nobles
betibe comme les membres de la famille
règnante b':) in g
étaient -momifiés à leur mort, et ensevelis
à Nyamoa.
Les
corps
des
grandes personnalités étaient momifiés
et placés au sommet des
arbres. Les Betibe étaient des
gens
paisibles mais ils pouvaient devenir des
guerriers farouches
si
cela était nécessaire.
La dernière
grande pirogue de guerre
avant l'inva-
sion Anyi
s'appelait Awuakan. Asohun LakabE::foE.
qui
a conduit
les Sanwi à Afole€.nu
à l'époque de la première guerre mondia-
le était betini.
Ehua Ateba dit le neptune des
lagunes était l'un
des
plus
grands guerriers betibe.
[1
est le
fondateur d'Aby.
Son
frère est le fondateur d'Abiati.
Aby est le nom d'un arbre qui
donne des
fruits
noi-
ràt re s .
La grande majorité des populations
d'Aby est de sou-
che betibe.

- 452 -
Les Betibe possèdent des divinités qui ont été
adoptées dans tout le Sanwi et même au-dél à du Sanwi. C'est
le cas de l'Asohun et de 1 'Assema1 a.
Les Betibe ont des surnonms. Les 'letibe d'Etue.bo~
sont dits Assi agaman B1 eke. Les Betibe d '.A.ss :J ml an sont di ts
Debrimu, et les Betibe d'Akunugbe sont dits Adjomolo.

- 453
-
~OVRCE~ ET~BrBLIOGRAPH'IE
SOURCES
1 - SOURCES ECRITES D'ARCHIVES
A -FONDS D'ARCHIVES D'ORIGINE
FRANÇAISE
1 -Sénégal et Dé[lendances TV, Dossier 35-36
- Sénégal
IV,
35 (a) N° 25 Bouet à Mount Louis, Gorée le 25
Mai
1843.
Sénégal
IV, 35 (a)
De Langle à Rataillot, Assinie le 24
Juillet 1843.
- Sénégal
IV 35 (a) N° 6 Fleuriot De Langle à Bouet.
- Sénégal
IV, 35 (a)
Mount Louis au Gouverneur, Assinie le
25 Nove mb re 184 3 .
- Sénégal
IV, 35 (a) Commandant du Brig de guerre l'Eglantine,
Jance, au Ministre de la Marine et des Colonies.Eglantine à
l a me r le 21 Nove mb re 1843.
- Sé née al
1 V,
35 (b) Mo un t Lou i s a u Go u ve rn e ur duS é né gal ,
Assinie le 25 Octobre 1843.
- Sénégal
IV 35 (b)
Rapport de Boyer, Assinie Fort Joinville
1er Avril
1845.
- Sénégal
IV 35 (b) Mount Louis au Gouverneur du Sénégal.
Rapport sur l'occupation française
d'Assinie, Fort Joinvil-
1 e 15 Mars 1844.
Sénégal
IV, 35 (a) De Langle à
Rataillot, Assinie le 24
Juillet 1843.
Sénégal
lV, 36 (a) Penaud à Coquet, l'El dorado le 13 Août
1851.

- 454 -
Sénégal
IV 36 (a)
Gouverneur de Cap Coast à Penaud, Cap
Coast le 20 AoOt 1851,
- Sénéqal
IV 36 (a)
Coq.uet au Ministre de la Marine et des
Colonies, Assinie,
7 Septembre 1851.
- Sénégal
IV 36 (a)
Penaud au Ministre de la Marine et des
Colonies, l'Eldorado, le 27 Septembre 1851. Rapport d'ins-
pection de Penaud, Gorée le 20 Novell'bre 1851.
2 -Fon'dsd'archives· de l'Afrique Occidentale
Franç'alse (AOF). SG, pl èces3; 4 ; 5 ; 9
- 5G3, Boye r au Commandant de Go rée, Fort Joinville le 29
Juin 1845.
- 5 G3, Boyer au Commandant de Go ré e , 5 Juin 1845.
-
5G3, Boyer au Comman dan t de Go rée,
31 Août 1845.
- 5 G4
Tessa au Commandant de Go rée, Fort Joinville, le 14 Sep-
- temb re 1846.
- 5G5, Verel au Commandant de Gorée, Fort Joinville le 9 Février
1847.
- 5G5, Rapport de Thévénard au Commandant de Gorée,
Fort Joinvil·
le le 4 Août 1847.
- 5 G9 , Coq ue t au Comman dan t de Go rée, Assinie le 28 Juillet 1851
5 G9 , Coq ue t à Pe na ud, Assinie le 7 Août 1851.
5G9 , Coq ue t à Penaud, Assinie le 12 Août 1851.
- 5G9 , Penaud au Gouverneur de Cap Coast, Frégate l'El dorado le
29 Août 1851.
- 5G9, Penaud à Coquet, l'El dorado le 22 Août 1851.

- 455
-
3 - Archiv~s Nationale~d~ 'C6ted'rvOif~ (ANCI)
-
1EE 1 VIlI-1-2/20 Correspondance adressée au Ministre
de
la
Marine et des Colonies au sujet du meurtre
du Lieutenant
Thévénard Commandant du poste d'Assinie 1848.
-
1EE 1 VIII-1-2/24. Lettre du Capitaine Souet Villaumez au su-
jet de nouvelles en
provenance des' comptoirs de la c6te occi-
dentale 1848.
-
1EE 1 VIII-1-2/31.
Rapport sur la situation politique et com-
merciale du comptoir de Bassam 1850.
-
1EE 1 VIII-1-2132.
Correspondance adressée.au Ministre des
Colonies au sujet de la situation politique et commerciale du
comptoir d'Assinie
1850.
-
1EE 10 X-17-384.
Correspondances et documents
relatifs à la
convention franco-anal aise du 14 Juin
1898. Convention a/3
Délimitation de
la frontière
anglo-française de
la côte d'or
1893.
-
1EE 10 111-8-75.
Relations avec la Gold Coast.
Dossier rela-
tif à l'affaire de la borne n° 8
Aforenou.
1EE 23 VIl-1-1/4.
Procès
verbaux des séances de
l a commission
mixte de délimitation des frontières
d'Assinie 1884.
-
IEE 24 XVII 45-3.
Notes sur les
villages du poste d'Assinie
1912.
-
2EE 6 X-6-165.
Traités avec le
roi
et les chefs d'Assinie.
-
2EE 12 XX-16-25.
Correspondance relative à la borne
frontière
n° 54
Aforenou 1921-1923.
- 4EE 1 XVII-16-6. Correspondance
adressée par le Gouverneur au
Résident des établissements de la côte
d'Or à Bassam 1890.
-
HE 25. Les incidents de l'Akaples
1894.
1BB 1 VII-3-1. Correspondances adressées par le Commandant du
Fort Nemours
(Bassam) et du Fort Joinvi 11e (Assinie)
1844-
1849.

- 456 -
1BB 5 VII
23-7. Correspondance adressée par le résident de
France à Bassam au Secrétaire Général
de
la Guinée Française
1892.
B ~FONDSD'ARCHIVES D'DRIGINE BRITANNIQUE
1 - Colonial
Dffice Records
a -Treasury pape rsA friCanconipagnies
(T7D)
- T7D/1000 . Apollonia fort's
day book July-September 1779.
- T70/1001. Apollonia fort's day book
April-June 1796.
- 170/1004. Apollonia fort's day book JanuarY.Ma~ch 1787: April-
June 1796.
b - Class Co. CorrespondanCes betweenthe British
1iil"Vernor of Gold Coast and the ColonlalOffice
- Co 96/13. Grey to Winniett, 3 July 1848.
- Co 96/13 Winniett do Grey Cape Coast Castle 22 March 1848.
- Co 96/14
Holthan to Winniett 20 February 1848.
- Co 267/131
. Rules
for the Government of Apollonia Fabruary
1835.
- Co 96/225. Captain J. Lang to the
Governon Gold Coast Colony
19 September 1892.
- Co 879/37 N
434. Lang to colonial office.
November 17 th
1892.
- Co 267/131. Maclean to Committee March
28 th 1835.
- Co 513 2/11. Robertson
to Bathurst November 27 th
1820.
- Co 96/21.Francis Swanzy to Lord Grey.
29 th July 1850.

- 457 -
- Co 879/19 N
142 Report in
the Assinee boundary.
- Co 98/1 CA.
Minutes
of Counci l,
Cape
Coast Castle
13th
October 1834.
- Co 96/43 ~~ 71. Enclosure 17. Palaver held at Apollonia on
the 18 th ànd
19 th July 1858.
- Co 96/13 N° 52
Winniett to Grey, Cape Coast Castle
30 June
1848.
- Co 96.

2,1
N° 59 Winniett
to Grey,
Cape Coast Castle
June
1848.
- Co 96/27 N° 6
Hi 11
to Pakington Burt, Cape Coast Castle 24 th
January 1853.
- Co 96/19 N°
82 Winniett to Grey, Cape Coast Castle
5 th Octo-
ber 1850.
- Co 879/29 N° 49
Griffith
to Kouts
ford,
Accra 4 th June. 1889.
-
1873-c 266 Part
l
N° 86 Governor Hennessy to the Earl
of Kim-
berley, Cape Coast
18 August
1872.
- 551-1
Report
from the select Committee in
the west Coast of
Africa.
Part
1.
Minutes of Evidence
J.
G.
Nicholls
19 th
April
1842.
-
Gold Coast
1871-1873. Papers
relating to the Ashantee
inva-
sion.
Part
l Ordered by the House of Commans
ta be
printed
30 June
1873.
2 -
National archives
of Ghana,
Accra
- ADN 11/6/671.
Lieutnant Pullen
to the Earl
of Derby.
Assinee
Boundary comn:ission Accra.
14 th April
1884.
- Asanta (Eastern Apollonia)
Native
affairs N° 4228/162.
- A.nkobra Ferry

19 SNA 38/1917.
A,DM 11/1481.
- SNA 31/27.
Eastern
and western Apollonia renarned Eastern and
~Iestern Nzema.

- 458 -
- Minutes of the Select committee on West coast of Africa
1842. Part 1 A DM 5/330.
- Report from the Select Committee on West Coast of Africa.
Part II ADM 5/330.
- Crowther, F. Minutes of Evidence Appolonian 1914. ADM 11/
1784.
- Crowther, F. Report on the Appolonian constitution 1914
ADM 11/1782.
C -FONDS D'ARCHIVES D'ORIGINE HOLLANDAI5E
1 - "Archive sdelaHaye. "Textestradui tsen
anglais parA. Van Dantzig.
Van Dantzig (P).DUtch docuIr.ents relatint6the GoldC6ast
and the Slave coast. Coast 6fGu;nea 1680-"1140. Traasla-
tlons of letters and papers colleeted ln the Algemeen Rijks
P,rchief (A R p"). States archi ves of the Netherlands at the
Hague. Part 1 (1680-1710)
100 p. Part II
(1710-1740)
248 p.
Van Dantzig (A). The Dutch and the Guinea coast 167471742.
A collection of documents from the general state archive
at the Hague. Compeled and translated by P, Van Dantzig. Ac-
cra 1978 375 p.
2 - West Indische Compagny ( W1C)
-
th
Wic 105 8
May 1722
-
th
Wic 108 14
P,pri l
1728
-
th
Wic 928 5
Decembe r 1761
-
th
Wi c 928 29
Pop ri l
1762
-
th
Wic 963 6
Junuary 1762
-
th
t'i c 963 8
r~ay 1762

- 459 -
-
th
Wi c 963 9
October 1762
- Wi c ( 0 c)
10 th J un ua ry 1657
th
- Wic (oc) 12. 25
November 1656
- 54 Wic 7 August .1684
- 90 Wic 97
- Wic 96
3-5 Ju l y 1762
- 310 Wic 16 th February 1761
-
nd
loi i c 98
2
July
th
- Wic 124 15
February 1712
- Wi c 83 Art 17
-
th
Wi c 54. 7
August 1684
3 - KustVan Guinea ( KVG)
st
KVG
727 31
Ma rch 1869
KVG.
727 23 th March 1869
KVG.
361 May 1835
th
KVG 1099. 7
De cembe r 1869
KVG 1101
Beyin
re po rt fa r 1869
4 - Nederlandsche Bezittingen ter biste van
Guinea (N B K G). Possessi ons hall andai ses de 1 a côte de
Guinée. Archi ves generales de
l'Etat. La Haye.

- 460 -
th
-
218 NBKG 82
17
Oetober 1715
th
-
219 NB KG 83 29
Oetober 1717
th
- NB KG 82 20
April
171B
th
-
NBKG 82
12
Deeember 1715
st
- NBKG 82 21
Mareh
1718
th
- NB KG 82 20
Deeember 1717
st
-
221 NB KG 85
21
April
1718
th
9
Mareh
1718
-
221 NBKG 85
th
-
218 NBKG 82.
30
May 1718
th
-
235 NBKG 84.
20
Apri 1 1718.
5 -Furleyeoneetion
(Fe)
(Balme library -
Ünlversity of Ghana Legon.
Accra)
th
-
Fe (1718-1721)
Entry for 8
May
1722
th
st
- Fe (1718-1721)
Entry for 3
31
r'~areh 1718
st
-
Fe (1727-1730)
Entry for 1
September
1727
- Fe (1727-1730)
Entry for 14 th April
1728.
st
-
Fe (1727-1730)
Entry for 21
February 1729
th
-
Fe (1727-1730)
Entry for 10
August
1730
th
-
Fe (1740-1746)
Entry for 25
November 1740
th
th
-
Fe (1740-1746)
Entry for 35
and 26
July 1741
th
-
Fe (1740-1746)
Entry for 5
August
1741
th
-
Fe (1740-1746)
Entry for 30
September 1742.

- 461 -
- Fe (1747-1750) En t ry for 4 June 1748
-
th
Fe (1747-1750)
Ent ry fo r 20
August 1750
th
- Fe (1751-1753)
Ent ry for 12
September 1751
th
- Fe ( 1751-1753) Ent ry for 7
Oetober 1751
- Fe ( 1754-1757) Ent ry fo r 15 th J ul y 1755
- Fe
(1754-1757)
Ent ry fo r 16 th Ap ri l
1756
th
- Fe (1754-1757)
En t ry for 30
Ap ri l
1756
- Fe ( 1754-1757) Ent ry fo r May 1756
th
- Fe
(1754-1757)
Ent ry for 3
June
1756
- Fe (1763-1764) Entry for ~.pri l
1763
- Fe (1763-1764)
Ent ry fo r Apri l-Deeember 1763.
- Fe (1763-1764 ) Entry for May - De ee mbe r
1764
- Fe (1763-1764) Entry fo r Nove mbe r
1764
- Fe ( 1830-1833) Ent ry fo r Oetober 18
- Fe (1831-1834 ) En t ry for Mareh 3 1834
- Fe (1840-1847) En t ry for September 9
1841
- Fe (1834-1840) Ent ry for Junuary 18
1835
- Fe ( 1847-1852) Ent ry fo r Ap ri l 1848
- Fe (July-~.pril 1829 ) Entry for J u l y 20
1829
- Fe ( 1868-1869) En t ry fo r Junuary 25
1868
- Fe (1868-1869) Entry for Jun uary 18
1868)

- 462 -
- 1 bid. Entry for March 26. 1868
- 1 b id. En t ry for June 27. 1868
- 1bid. Entry fo r J u1 y 25. 1868
- 1 b id. Ent ry for March 21. 1869
- 1 b id. Ent ry fo r ~'a r ch 24. 1869
- 1 b id. Ent ry for Ma rch 27 ; 28. 1869
- 1b id. Ent ry fo r J u1 y 23. 1869
- 1 b id. Ent ry fo r May 24. 1869
- 1 b id. Ent ry for October 6. 1869
Fe ( 1870-1872) Entry for June 30.
1870
- 1b id. Ent ry for Ap ri 1 Il. 1870
- 1b id. Ent ry fo r February 1. 1870 )
- 1 b id. Ent ry February 20. 1870
Fe (1870-1872). En t ry for Ap ri 1 28.
1870
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1871
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VII -SOURCES ORALES RECUEILLIES A LA RADI0 IVOIRIENNE
Connais-tu mon beau pays? Emission radiophonique animée
par Jul es Kofi. Yeboa.
Assuba. Enquête auprès des notables.
Date. Mardi 5 Février 1983.
- Connais-tu mon beau pays? Emission radiophonique animée par
Jul es Kofi Yeboa.
Adjuan.
Principal
informateur:
le chef du canton lagune.
Rediffusion de l'émission:
du 25 Février 1986 au 3 Mars 1986.
- Music and tradition. Emission radiophonique animée par Jeremi
Ahoure.
Etu e bOf:.
Enquête auprès des notables.
1984. History and
tradltlons of the Eoti le people.
Connais-tu mon beau pays? .Emission radiophonique animée par
Jules Kofi Yeboa.
Vitré II. Enquête auprès des notables réunis de Vitré 1 et
Vltre II.
Date. ~1ardi 11-3-1986.
Connais-tu mon beau pays? Emission radiophonique animée par
Jul es Kofi
Yeboa.
Ngyeme. Enquête auprès des notables.
1984.
Connais-tu mon beau pays? Emission radiophonique animée par
Jul es Kofi
Yeboa.
Al:l nguanu.
Enquête auprès des notables.
Dates.
Du Lundi
7-4-1985
au Mardi
15-4-1986.

- 469 -
VIII -ENQUETESORALES
Enquête à Akonu (Bakanta)
Informateur: Bile Kaku.
Responsable du culte Amanzule
Date. Mercredi
26 Décembre
Enquête à Alowule
Informateur: Wendja. Notable
Date. Jeudi
23 Mai
1985
Enquêtes à Eti k E. bOl
Informateur:
Tane Kodwo. Notable
Date. Vendredi
24 Mai
1985
Informatri ce : Nana Bozoma
Date. Samedi
25 Mai
1985.
Enquête à Ngal e.kpole
Informatrice: Adjoba Ekyi. Soeur de Nana Ehyimanbelenigbunli
(roi) de Ngale.kpole
Date. Lundi 27 Mai
1985.
EnquêteàAs enda
Informatrl ce
: Ante Muhyi a
Date. Jeudi
30 Mai
1985.
Enquéte -à B ':l nyell'Nw :>nda
TnfOr mat eur~:1fCla---sT an
Date.
Di manche 26 Mai
1985.
Enquête à Tandane
Tnforma1eur : Nyamek~
Gnyan
Da te. Sa me di
1e r J uin 1985.
Enquêtes à Asasetr~
Informateur: Ale i
yen
Date. Lundi
3 Juin 1985
Informateur
Mister Benle
Date. Lundi
3 Jui n 1985.
E«quêt~ à A10wule
Tnformateur : Adonle
Date.
Mercredi 5 Juin 1985

-
470 -
. Enquêtes à Alagye suazo (Ahonleda)
Informateur: rfOEfo Ekyi
Date. Vendredi 14 Juin 1985
Informatri ce
: Nana Ahyi a
Date.
Vendredi
14 Juin
1985
In formatri ce
: Maame Ama
Date.
Vendredi
14 Juin
1985
Informateur: Papa Alagye Diallo.
Dates.
Vendredi 14 Juin et Vendredi
21 Juin
1985.
Informateur: Koasi Kt:: se
Da te. Same di
15 J ui n 1985.
En quêtes à Adj E k e.
( Adia ké )
Informatrice: Maame NingE.
Date. Jeudi
27 Mars
1986
Informateur: Malan Kofi Alexandre
Dates.
15 Août 1987 et 16 Août 1987.
Enquête à Abidjan
In fo rma te ur: Ehy i ma ne
Date. 18 Décembre 1986.
C6rifét~riceset étud~hi~t6tique
- Conférence.
Thème "L' ori gine des habi tants de Vi tré"
Conférencier: Ello Brou
Conférence organisée par l'Association des jeunes de Vitré.
Date. Samedi 16 Juin
1984.
- Conférence.
Thème "Visa(1es culturels des Nzema et Abouré
de Grand-Bassam"
Fraternité Matin du Vendredi 6 Juin 1986 n° 6495.
Conférencier.
Professeur Ni angoran-Bouah.
Histoire de la Côte d'Ivoire.
Emission radiophonique
Thème "L'Etat Elomuen" Etude présentée par Bamba (Sekou
Mohammed.
Date. Je udi 4 Avri 1 1985.

l
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- 481 -
INDEX DlS NOMS PROPRES
A
Abatlashion 140
Abini
Nobia 322
Abizi 355
Abla Poku 447
Abole 355
Abole Yapi 125
Abolokyi 398
Adae 355
Adahonle Ngoko 64
Adeaba Kwame 83
Adj€:
118
Adjomolo 348
Adonle Kpanyinli
302
Adong s.da 90
; 417
430
Adu B ') fo:>
307
Adu Kpanyi
171
Adwa Tene\\'la 170
Affo 123 ; 125
; 376
Agyeman 134 ; 391
Agye i Ahonle 64
A0yili Kpanyinli
131
322
323
334
345
Ahizu 227
Ahua 170
Ahuru Kwame 251
; 30n
Aik:>
118 ; 430
Ainoo Kwegyan 84
Aka 313
Aka Anyimia 315
; 319
409
Aka Ah ':lba 142
Aka Amon Arizi
227
Aka
êsoin 243
,~ka
Ëzane 81
A,ka Sul ubu 77

- 482 -
Akane Ayemu 118
Akane Kolia 118
Akane \\olanj:>
117
Akasemandu 335
Ake Nyimia 174
Akile Asuan 336
355
357
Akol o\\~e 206
Akonno Kuma""89
Akosa Yiadom 143
Akose 259
Akpabenle 409
Akyeamp:> n 3Q7 ; 314
Alu 85
Al u Anga 146 ; 348
Amankwa Tia 245
Amanl aman An:>
334
Amanzule 169
Am(Jbaku 343
Amgb E. nu 363
Amgonvi Taboa 358
Amihyia Ang:;ll?
(Amihyia KpanyinliII) 30 ; 32 ; 77 ; 94
161
169 ; 174 ; 175 ; 178
179; 186 ; 187 ; 203 ; 211 ; 233
236
248 ; 252
; 275
; 322
366.
Amihyia Bile 226
Amihyia Kpanyinli
1 73
77
167
168
179
183
184
186
192 ; 204 ; 22S ; 292.
Amoa Sanka 154
Amon NdufLI III 245
Amon Nufu Kutua 253 ; 262-265 ; 303
333
334
352353
421 ; 450.
Amon Ndufu Kpanyi 0~
232
233
Aniaba 117
Ano 123 ; 125 ; 376
Ano Adjei 1 319
Ano Adjei II 174 ; 219
Ano Aka Adu 328
356

- 483 -
Ano Adjei Ekyi 174 ; 319
Ano Adjei Kpanyinli 174
Ano Bile Aka 140 : 161 ; 169 ; 172
173
176-179
185-189
232 ; 250 ; 292 ; 293 ; 366 ; 376.
Ano Bolomane 1 177, 179 ; 187
Ano Bolomane II 178
Ano Kakraba 140
Ansa Kwao 88
Anvo Amz::nlema 140
Anvo Ng êta 257
259
Anw i 85
Anwonzo Kpanyinli 131
Anyimia Kpanyinli 85
Asafo Agyaye 140
Asafo Agyei 251
Asaman 157
Asande Avol E
64
P.saba 271
Asemi a Deh~ E.
237 ; 255
Assemala~ Ketcha
lIE; 438
Asohun Lakab E. fo E.
451
Asokone Ereyi 64 ; 79
Ata bala 149
Atible Kpusu 356
Atokp:> la 234 ; 235
258
Avo 261 ; 280 ; 288
2~3-297
299-307
316
324
326
360
Avo Ny :>nra 238
Ayebie Amihyia 227
Ayekra Adebo 112.

- 484 -
R
Baa 117
Badu Bonzo 403
Banga 118
Banwoto Tendenle 227
Be 126
Beke Lata 117
Belewue Kan 131
322
Benie Renya 91
Be mi a 118
"BenIe Ekyi Kofi 326
Bile 308 ; 311 ; 316
Bile II 317 ; 318 ; 320
Bile III 318
Bi le IV 318
Bile V 318
Bile VII 318 ; 319
Bile Kpanyinli 227
Boa Amposem 242
Boa Ankye 152
Boa Kpanyinli 176
187
Boers 294
Bongnan Asuan 322
Bonie
ES,E.IE:wE.
117
Ronyia Kofi 203
207
Bonzo Kaku 121
Bulumia Twum 85
89
137
193
397 ; 398
C
Carthy ('le) 241
Cena Asuan 174 ; 319
Core a U1 e mel) 236
Cruiekshank 276 ; 277
287

- 485 -
D
Danoma Kpanyi nl i 139
Dawuda 268 ; 361
Djomolo 118
Doma Kus i 144
E
Ebasokwa 273 ; 278
Ebayenle 174 ; 266-268
; 272
; 273
276 ~ 2-79
281
288
290
291
; 299 ; 360 ; 366-368
; 401
Ebayenle Nwi 270
Ebiri Moro 62 ; 149 ; 248
Ebiri Yeboa 130
Ebule 304
Ebule Gyahen Alima 139
Eduku 64
Ehi
Kadj€.
118
Ehoande Bul u 304
Ehwi
Komfo 131 ; 322
Ehyiman 318 ; 227
Ekenle Kpanyinl i 85
Eko Nogbun Ako 117
Ekona Nd E u~le 118
Ekpanyi
Ekyi 227
Ekpo Kpanyinli 300 ; 301
Eku Aizi Awolane 64
Eku K:I k::l a 64; 293
Eleku
fkenle Mul ie 54
Elua Ndjomu 102 ; 118
Enema 319
Ennimil
297
Ennis 275
EnD Bile 302
Enobia Sian 117
Enokpole 319
Enjebie 117

- 486 -
Epatapa 118
Epila Samo 137
ERASM1 (Pieter) 2~~
Ernsthuys 236
Ete 301
Etwe Kpanyinl i 140
Ewiene Efiti 81 ; 83
Ewol::J
Ndende 272
Ewurade Bassa 122 ; 142
Eyu
E.T€..Bi:.
117 ; 451
Ezane Aka 355 ; 358
Ezoa Ekyi 145 ; 175-177
188
189
195
210
237
321
Ezoa Kpanyinli ~19
F
Ferguson 313
G
Godin 337
Gouldsbury 317
H
Hennessy (J H) 313
Hi 11 276 ; 287
l
J
Jakpa 159

- 487 -
K
Kapenla Ekyi 304
Kabenla Tendenle 131 ; 389
Kaku Aka 3 ;83 ; 130 ; 133 ; 167
169
170-175 ; 177 ; 178 ;
183
189;.195; 204 ; 206 ; 214
225
228 ; 234 ; 238 ; 250-
259
261-279; 281-288 ; 290-293
303
328-330 ; 339
340 ;
356
357; 360 ; 366
367; 377
401
421; 432.
Kelebu Ouroe 319
Kema BE. tu 83 ; 230
Kema Kpanyinli 73
77
167
168
179
183
184
186
192
204 ; 229 ; 292
Kenya Mozu 84
Kete Kwabena 251
Koa Panyi 308
Koa Takyi 133
Koagy €. la Ahonle Nza~lole 64
Koasi 30 ; 176 ; 177 ; 187
Koasi Ama Ekyi 183 ; 251 ; 260 ; 267 ; 268 ; 279 ; 288 ; 290 ;
291 ; 294-297 ; 299 ; 300 ; 302-308 ; 311 ; 313 ; 315-317 ; 324
325 ; 334 ; 360.
Koasi Ama Ekyi II 174
319
Koasi H :>ba 319
Kof; Amgbo 402
Kofi Kar;kari 195 ; 246 ; 251
305
307
314
Kolo Kolo Bomanyin 89 ; 139
Kokolo 117 ; 430
Kosen~/a 133
Kuadu 80nyian 329
355
Kulu Ekyi 336 ; 434
Kus i 130 ; 143
Kwame AmE ndé
258
Kwame Wada Wada 126
Kwao 336
Kyena 226
r-yena 77 ; 425
L

- 488 -
M
Maclear 273 ; 274 ; 284
285
Mea 230
Menla Kofi 178 ; 184
Mensa Borsu 251 ; 314
Menw ? dobE:
133
Mgbakyere
E. homa 96
118
347
435
Mgban Aku 131 ; 322
Miezan Ekyi 178
Mogan 94 ; 117
N
Nanum 284
Nda Aka 133 ; 324 ; 333·
Neka Agona 60 ; 64
293
Nguma Adjo 230
Nkoa Okodom 307
No b E
90
Ntim Gyakari 143
395
.Nuama 304
Nwia Menla 283
Nwia Miezan 250
Nwiah
~bayenle 319
Nwole Miezan 328 ; 355-357
360
Nwole 110zu 84
Nwoza 304
Nyameke..
81
t!yameke
Befe €. nza 205
Nyameke..
Belawile Kof; 81
Nyameke..
Ehwi 322
Nyamek~
Kaku 175
flyamek E.
Menl a 315
409
Nyamek t.
Renya 169
Nyanzu Ackah II 319
Nyanzu Aka 33 ; 170
171; 173 ; 176 ; 177 ; 179
180 , 189
227 ; 228 ; 234 ; 254 ; 293 ; 360 ; 366 ; 401.

- 489 -
o
Oben Aka 129
Obi 1; ~1ani 132
Obonomankoman 154
Odapagyan 154
Ofori Dua 88
Ofori Panyi 88 ; 154
Ofro
Jl:>
92 ; 117 ; 347
348
Ofosu 272
Osei Asibe Bonsu 245
Ose; Kwaku Dua l 250 ; 252
Osei Tutu 143 ; 144 ; 244
Osei Tutu Kwabena 239
Osei Yaw Akoto 250
Oson 154
P
Palliot (Jan) 236
Paniena Aka 304
308
Peter 265
Pine (C.C) 294
Pullen 337
Q
R
S
Semale Kpanyinl i 137
Soa Aka 133 ; 134
T
Ta Koadwo 171
Takpole 85
Takrika 94 ; 117 ; 417
430
Takyi Firi 154
Tano Adjo 129
447
Thévenard 253

- 490 -
u
V
Van Veerssen 296
Valkenburg 237
\\of
Heytingh 294
Wolseley (Garnet J) 314
Wopu Nimgbeni 92 ; 347
425; 430 ;. 431
Wopu Senhen 92 ; 117 ; 347 ; 425 ; 430 ; 431
x
y
Yayo 118
z

- 491 -
TABLE
DES ·MAT1ERES
PAGES
INTRODUCTION
Vue générale sur les Nzema
7
Justification du sujet et problématique...............
12
Choix c h r o n o l o g i q u e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1!1
Difficultés et problèmes de documentation
·19
Méthodologie...........
20
PREMIEREPARTIE :CADREGEOGRAPHIQUE,ORI·GINES ·ETPEUPLEMENT
·DU PAYS NZE MA
. CHAPITRE 1 : LE PAYS NZEMA
A - LES DIFFERENTES APPELATIONS QUE L'ON A DONNE AU PAYS
NZEMA A TRAVERS L'HISTOIRE
35
B - ASPECTS GEOGRAPHIQUES
a - Re lie f ................................................
36
b - Cl i ma t ................................................
38
c - Végétati on
.
40
d - Hyd rograph i e
.
42
CHAPITRE II : DES ORIGINES
A - Origine générale des Nzema
47
Ei - La problèmatique Awean-Ylean
52
C. - Les sept clans matrilinéaires et la question des origines .64
CHAPITRE III : LE PEUPLEMENT
A - LE PAYS NZEMAA-T-IL CONNU UN PEUPLEMENT ANCIEN?
71
B - GROUPES QUI ONT CONTRIBUE AU PEUPLEMENT DU PAYS NZEMA
ET LA CREATIO~ DES VILLAGES HISTORIQUES.
1 -
Des Adj:> m :>1:> (Ahumazo, Anyenlebo,
Benyinli, Adoanbo)
81
2 - Des Egwira
(Kekame, /l.s E mk:> )
83
3 -
Des
Gyinan
(Aziema, Ngelekazo, Alowule,
TwenEne)
85
4 -
Des Akwamu (Nwulofol:»
90

- 492 -
5 - Des Betibe (Akonu, Amgb€nu,
Azuleloanu, Aweanzinli,
NzLilezo) et des Asebu (Nzulezo) . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . .
121
6 - Des Denkyira (Awiebo)
123
7 - Un lignage originaire du pays
akye (Ngale.kpole)
125
8 - Des Aowin (EtikEbo II, Bawia,
Eks.baku, Nawule,
Etik 6: bo 1, Nuba)
132
9 - Des Ahanta et des
E.. valoE. (Atweabanso, Mp e as E.,m,
Mangyea,
El E: nda)
137
10 - Immigrants ayant séjourné dans le Wassa (Teleku Bokazo,
Awean, Akropon)
139
11 - Villages créés par des immigrants venus des confluents
du Pra et de l'Ofin (Ezinlibo, KEnrene, Basak€,
Ayinases. , Bomuakpole, Eikwe, Sanzule)
144
12 - Des
EhE
(Krisan, Baku, An-:>kyi)······
150
13 - Tous des i mmi grants Bono . . . . • • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 151
C ~LESVOrESGENERALESEMPRUNTEES PARLES MIGRANTS
1 - Le cours du Pra
2 - Le cours du Siane (Ankobra)
3 - Le co urs de la Tanos.
4 - La lagune Dwenye (p.by-Tendo-Ehy) ......................
, DEUXIEME PARTIE
LE ROYAUME ET LA NAISSANCE DU PEUPLE
NZEMA (XVè siècle-XIXè siècle)
CHAPITRE IV : ~ITE POLITIQUE ET DEFENSE DU ROYAUME
A - LE POUVOIR POLITIQUE
a - Le trône principal
(Ebia kpole)
: trône d'une dynastie
Nvavile issue du peuple Adj:> m::>l '::l
depuis le
règne de
KE:ma Kpanyinli à celui de Kaku Aka
190
b -Ebi a nkyi
kyi
(si èqes secondai res)
198
c - Les rapports entre le trône principal
(Ebi~kpdle)
et les sièges secondaires (Ebia n'kyi kyi)
204

- 493 -
B -LA FORMATION DU . PEUPLE NZEMA
a - L'action desbelemgbunlï
kpole (souverains du trône
principal)
.
211
b - Les alliances
.
215
c - La 1angue nzema
: un instrument pri vi l égié d'uni fi cati on
219
C ~LA DEFENSE DU ROYAUME
a - Les frontières politiques et géographiques du royaume
221
b - Les villages créés pour des raisons stratégiques et mi-
228
litaires .. · .. · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · "
c - Guerre contre l' Egwi ra
.
231
d - Les premiers affrontements avec le Sanwi et la lutte
contre l'impérialisme hollandais
.
237
e - Accrochages avec les Mbasi a
·
239
f - Le royaume nzema fut-i l dépendant d'un autre?
253
CHAPITRE V : LES ·VISEESEXPANSIONNISTES DU ROYAUME NZEMA
DANS LAPREMIEREMOITIEDlIXIXèSIECLEET LES
REPERCUSSIONS DE LA POLITIQUE INTERIEURE ET
EXTERIEURE DU ROI KAKU AKA.
A - LES CAUSES DE CETTE POLITIQUE HEGŒONIQUE...............
258
B - LES GUERRES DE KAKU AKA CONTRE LE SANWI
a - La bataille d'Anzeasawu ou l'affrontement entre Aleekulo
et Mgbeme 1833
··············
259
b - La bataille d'Abongo 1834:
· .. ·
260
c - La bataille de Bea anloa nu et le problème du ndane
(serment)
de Benyinli
..
252
d - La bataille d'Adawu 1845
· .. ·
..
266
e - La recherche de la paix avec le Sanwi
.
268
C - LES CONSEQ_U~~CES
DESASTREUSES DU REGNE DE KAKU AKA

- 494 -
a - Les effets de la politique de Kaku Aka sur le plan démo-
graph i que
. . . . . • . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . 21i9
b - Les conséquences politiques du règne
de Kaku Aka.
1 - A l'intérieur du royaume:
la nai ssance de 'deux nouvel-
les dynasties royales; celles des Ndweafo':)· de Benyinli
et d'Adoanbo.
282
2 - Les conséquences de la politique de Kaku Aka vis à vis
de .l'extérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . • . . • • . . . . . . . • .
288
TROISIEMEPARTIE
: DE lA GUERRE CIVILE (1868-15 'Mar~1874)
'C HAP Il REV 1 : lA lUTTE PO UR 'LE PO UVOlRPOL Il 1QUES UP RE ME
. ENTRE' 'LES DEUX 'NOUVELLES DYNASHESNDWEAFO ::>
'ETSESCONSEQUENCES
A -LAGUERRECTVILE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • • . . . . . . . . . . . . . . . . .
290
a - Les origines du conflit
b - Les di fférentes
phases de l a guerre
1 - Les forces en présence . . . . . . . . · .. · . . . . . . · .. · .... ·· ......
29'
2 - Les premiers affrontements . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . .
30
3 - Le retour d 'P.vo et l 'exi l de Koasi Ama Ekyi
..
30
4 - Retournement de situation en faveur ées armées de
Benyinli
.
3C'
5 - La "guerre de posi ti on"
..
31
B -LES CONSEQUENCES DE LA GUERRE CIVILE
a - La scission définitive du royaume en deux "moitiés
politiques" . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
b - L'émigration ées Aduvol~
1 - Les départs de populations du pays nzema avant l'émi-
gration AduvolE.·········································
2 - L' i nsta 11 ation des AduvolE:
dans
le Sanwi·
..
3'
3 - Les premiers rapports des Aduvol€.
avec Nzema
.
3

-
495 -
4 - Les Aduvole:
furent-ils des sujets des souverains Sanwi
de Klendjabo ?
.
335
5 - Comment les Aduvol€
passent sous la juridiction fran-
ça i se . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
337
CONCLUSION GENERALE
Origines diverses des: migrants qui ont peuplé le pays
nzema ...•.....•.•....•~.•...................•... , . 338
/P'"
t"'~,
Lac ré a t ion d' unE t a-t"/~' ~
.
339
~(.;
CA
(1
L'élaboration de l'iunHé-ett,E'l.a n:a,;ssance du peuple
Nzema.
fi~ '2~
~~.
f~
',.--
.
\\>...
v"
'\\. -:s.oe..
....0
La mise en péril
de l~n,int#l~ peuple Nzema
.. 340
ANNEXES
, . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . 452
.................................. 480
SOURCES ET BIBLIOGPAPHIE
. .
. 490
INDEX DES NOMS PROPRES

Mots clefs
Nzema
Adj? m ~ 1::>
Origines
Feuplement
Etat
Unification
Guerres
3enyinli
Adoanbo
El Ëmgbele-Azane
Aduvo lE;

THESE DE DOCTORAT 3ème CYV\\.f
ALLOU
KOU\\/'E
REliE
vu ET APPROlNE
'\\BïDJ&-.N,Le •••••.••••••••
LE OOYEN DE LA FACULTE DES
!.~ liRES ET SCifiU'S HtJH6..li1'ES .
vu ET PERMiS D' .l.MPR,iJ'EP.
AB.LOJIN, Le ••••••• "" ""•
LE RECTEUR DE L' UîÙVERSiTE D'!'.B.lD.Y\\i~