UNIVERSITE PARIS 1 - PANTHEON-SORBONNE
Institut de Démographie de Paris
THESE DE DOCTORAT DE 3ÈME CYCLE
DE DEMOGRAPHIE
présentée
par
N'Guessan KOFFI
FACTEURS DE FECONDITE DANS UNE SOCIETE EN MUTATION
LE CAS DE MEMNI-MONTEZO
Sous la direction du Docteur Pierre CANTRELLE
MEMBRES DU JURY
MM.
A.
DITTGEN
L.
ROUSSEL
~1me
Th.
LOCOH
Septembre 1990

2
A V A N T - PRO P 0 S
Cette recherche sur la fécondité a été suscitée à
l'issue
de notre contribution en 1982 à
l'analyse des données de fécondité
recueillies
par
l'enquête
à
passages
répétés
en
19ï8-1979.
Les
enquêtes
que
nous
avons
organisées
ultérieurement
à
l'Ecole
Nationale
Supérieure
de
Statistique
et
d'Economie
Appliquée
(ENSEAl
ont motivé davantage notre intention de travailler sur les
questions
de
fécondi té.
Le
choix
de
Memni
et
de
t1ontézo
comme
champ d'observation relève des éléments suivants
Ces
deux
localités
ont
des
atouts
pour
servir
d'observa toire
pour
les
f ai ts
du
mouvement
naturel
de
la
population
en
raison
de
leur
état-civil
et
de
leur
accès
relativement facile.
-
Le phénomène de procréation en Côte-d'Ivoire tout comme
celui de
l'ensemble
de
la
région
sub-saharienne
s'est maintenu
à
un
niveau
élevé
contrairement
aux
autres
régions
du
monde.
La
démarcation de
la situation de cette partie de l'Afrique est liée
à
divers
facteurs
démographiques,
économiques
et
cul turels
dont
les
imbrications
sont
loin
d' être
explorées
de
façon
exhaustive.
Nous
avons
essayé de
cerner quelques unes de
ces relations
à
une
échelle géographique réduite mais caractérisée par son intégration
aux circuits commercia~~ nationaux et internationaux.
C'est ce travail que nous soumettons à l'appréciation des
membres
du
jury.
Nous
leur
savons
gré
pour
leur
disponibilité
ainsi 'que
pour
les
cri tiques
et
les
suggestions
qui
aideront
à
l'améliorer.
Sa réalisation
a
mobilisé
des
compétences
diverses.
Nous
voudrions
exprimer
nos
remerciements
au
Docteur
Pierre
CANTRELLE
qui a
bien voulu accepter de diriger notre
travail
et qui
nous
a
facilité
le
séjour à
Paris pour sa mise au point.
Nous saisissons
l'opportunité
de
ce
travail
pour
adresser
également
nos
remerciements
à
Monsieur
François
YATTIEN
AMIGUET
directeur
de
l'ENSEA
pour
la
confiance
exprimée
à
notre
égard,
à
Monsieur

3
Ousmane BALDE pour ses conseils et sa collaboration et à
tous
les
autres collaborateurs de l'Ecole.
Durant nos activités de
terrain,
les populations de Memni
et
de
Montézo
ont
fait
preuve
d'une
grande
compréhension
en
acceptant
de
se
soumettre
aux
différents
questionnaires
nous
leur
en
sommes
reconnaissant
et
remercions
leur
chef
respectif
pour
leur
aide
matérielle
ainsi
que
Monsieur
Pierre
YAPO
aide-
infirmier et agent de l'état-civil de Memni.
c'est à la faveur de l'assistance financière du Fonds des
Nations Unies pour la
Population
(FNUAP)
que la recherche au sein
de l'ENSEA est en train de
se développer.
Nous voudrions profiter
de cette occasion pour adresser nos
remerciements à
cet organisme
pour cette assistance qui nous a
permis d'effectuer cette enquête
de
1985.
Nous
exprimons
notre
gratitude
au
Département
pour
la
Coopération Technique
en
Développement
(DCTD)
agence
d'exécution
des projets initiés à l'Ecole.
Nos
remerciements
s'adressent
aussi
à
la
direction
générale de
l'Institut Français de
Recherche
Scientifique pour le
Développement en Coopération
(ORSTOM)
qui a financé notre séjour à
Paris.
A travers
cette
institution nous
exprimons
notre dette de
reconnaissance
à
Monsieur
Patrice
VIMARD
qui
a
participé
à
nos
activités
de
terrain
en
1985,
encadré
la
rédaction
et
qui
a
effectué toutes
les démarches
en vue
de favoriser
l'achèvement de
ce
travail.
Cette dette
s' adresse
également
à
Mademoiselle Agnès
GUILLAUME qui nous a gratifié d'une collaboration fructueuse aussi
bien à Abidjan qu'à Paris.
Nous
sommes
également
reconnaissant
envers
Dimby
ANDRIAMAMPAHERY ancien élève de
l'ENSEA pour sa disponibilité lors
de
l' exploi tation
informatique des
données,
à Mademoiselle
MAHOU,A
Gnamessan
qui
a
dactylographié
le
manuscri t
et
à
Madame
Régine
VIMARD qui a assuré la mise en forme du document.
Que Françoise
DUREAU,
Marc MONIN et
~ous mes autres
~mis
trouvent
ici
l'expression de
ma gratitude pour leur
soutien moral
e~ pour leur encouragement.

4
Notre
séjour
à
Paris
a
été
très
profi table
grâce
à
la
gentillesse
du
personnel
de
l ' Insti tut
de
Santé
et
Développement
(ISD)
et
au
bon
accueil
du
personnel
du
Centre
Français
sur
la
Population
et
le
Développement
(CEPED)
nous
voudrions
les
en
remercier.

5
LISTE
DES
CARTES
PAGES
1. SITUATION GEOGRAPHIQUE DU PAYS AKYE
44
2. VILLAGES DE L'AXE ABIDJAN-ALEPE
45bis
3. LE GROUPE AKYE..........................................
50
4. AIRE D'INFLUENCE DU CENTRE DE SANTE DE MEMNI
75

6
LISTE
DES
TABLEAUX
PAGES
1. REPARTITION DES BATIMENTS SELON LA NATURE DES TOITS . . . . .
67
2. EFFECTIF ET NATURE DES ACCOUCHEMENTS ENREGISTRES DURANT
LES DEUX PREMIERES ANNEES DE LA CREATION DU CENTRE DE MEMNI
72
3. REPARTITION DU PERSONNEL DU CENTRE DE SANTE DE MEMNI . . . .
73
4. ETATS MORBIDES AU CENTRE DE SANTE EN 1985
76
5. NOMBRE DE CONSULTATIONS ENREGISTREES DE 1985 à 1989 . . . . .
77
6. REPARTITION DE LA POPULATION DE MEMNI-MONTEZO PAR GRANDS
GROUPES D'AGES, LE SEXE ET LA SOURCE
79
7. PROPORTION DES EFFECTIFS FEMININS AU SEIN DE LA
POPULATION.................................................
81
8. RAPPORTS DE MASCULINITE SELON L'AGE ET LA SOURCE
81
9.
POPULATION IVOIRIENNE DE FORET RURALE
84
10. REPARTITION DE LA POPULATION SCOLARISEE SELON LE NIVEAU
ATTEINT ET LE S E X E . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
89
11. REPARTITION DE LA POPULATION DE 15 ANS ET PLUS SELON
LA SITUATION MATRIMONIALE ET LE SEXE
91
12. PROPORTION DE POLYGAMES SELON LE NOMBRE DE FEMMES
92
13. COMPOSITION MOYENNE DES MENAGES SELON LE SEXE DU CHEF
DE MENAGE..................................................
94

7
14. REPARTITION DES CHEFS DE MENAGES SELON LE SEXE ET L'ETAT
MATRIMONIAL. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
9 S
15. REPARTITION DES FEMMES DE L'ECHANTILLON SELON L'AGE . . . .
98
.16. REPARTITION DE LA POPULATION SELON L'ETHNIE ET L'AGE ...
98
17. REPARTITION DE LA POPULATION FEMININE SELON LE NIVEAU
D'INSTRUCTION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
99
18. REPARTITION DE LA POPULATION SCOLAIRE DANS LE PAYS AKYE
EN 1967-68
100
19. AGES MOYENS AU PREMIER MARIAGE SELON LE MILIEU
D' HABITAT. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 101
20. GROUPE D'AGES DE L'EPOUX ET AGE MOYEN DE L'EPOUSE
103
21. REPARTITION DES FEMMES SELON LE NOMBRE D'UNIONS ET
L'AGE
lOS
22. REPARTITION DES FEMMES SELON LE NOMBRE DES CO-EPOUSES
ET L'AGE
lOS
23. SOURCES DES DONNEES DE FECONDITE EN COTE-D'IVOIRE
120
24. TAUX DE NATALITE SELON LA ZONE D'OBSERVATION ET LA
PERIODE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 121
2S. TAUX DE NATALITE DE QUELQUES PAYS D'AFRIQUE DE L'OUEST. 122
26. TAUX DE NATALITE SELON L'ETHNIE
123
27. TAUX DE FECONDITE PAR AGE
'"
124
28. TAUX DE FECONDITE DURANT LES 12 DERNIERS MOIS SELON LE
NOMBRE D'EPOUSES DU MARI
"
124
29. TAUX DE FECONDITE SELON L'ETHNIE
12S

8
30. TAUX DE FECONDITE RELEVES AUX DIFFERENTES ENQUETES ENTRE
19 6 8 ET 197 3. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
12 6
31. TAUX DE FECONDITE SELON L'EPR ET L'EIF
127
32. FECONDITES CUMULEES OBTENUES A PARTIR DES TAUX DE
FECONDITE DE L'EIF SELON LE TYPE DE DONNEES
128
33. TAUX DE FECONDITE SELON LA NATIONALITE
130
34. TAUX DE FECONDITE SELON LES GRANDS GROUPES ETHNIQUES ...
131
35. TAUX DE FECONDITE SELON LE NIVEAU D·INSTRUCTION
132
36. DESCENDANCE PAR FEMME SELON LE NIVEAU D'INSTRUCTION . . . .
133
37. TAUX DE FECONDITE SELON LE MILIEU DE RESIDENCE
134
38. TAUX DE FECONDITE GENERAL PAR AGE
135
39. TAUX DE FECONDITE SELON LA RELIGION
136
40. TAUX DE FECONDITE LEGITIME ET ILLEGITIME
137
41. TAUX DE FECONDITE PAR GROUPE D'AGES SELON LA SITUATION
MATRIMONIALE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
137
42. TAUX DE FECONDITE SELON LE NOMBRE D'EPOUSES DU MARI . . . .
138
43. TAUX DE FECONDITE SELON LE RANG DU MARIAGE CONTRACTE PAR
LA M E R E . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
138
44. AGES MOYENS AUX PREMIERES MENSTRUES POUR TOUTES LES
FEMMES SELON L'AGE ACTUEL.
LA REGION DE RESIDENCE ET
L ETHNlE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
1 4 a
1
45. ETAT D'INFERTILITE DECLARE PAR LES FEMMES NON
CELIBATAIRES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
142

9
46. DUREES MOYENNES D'ALLAITEMENT OBSERVEES AU COURS DU
DERNIER INTERVALLE FERME SELON L'AGE ACTUEL DE LA MERE . . . . .
144
47. DUREES MOYENNES D'ALLAITEMENT OBSERVEES AU COURS DU
DERNIER INTERVALLE FERME SELON CERTAINES CARACTERISTIQUES
SOCIO-ECONOMIQUES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
146
48. DUREES MOYENNES D'AMENORRHEE POST PARTUM OBSERVEES AU
COURS DE L'INTERVALLE FERME SELON CERTAINES VARIABLES
SOCIO-ECONOMIQUES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
148
49. DUREES MOYENNES D'ABSTINENCE POST-PARTUM OBSERVEES AU
COURS DE L'INTERVALLE FERME SELON CERTAINES VARIABLES
SOCIO-ECONOMIQUES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
150
50. CONNAISSANCES ET UTILISATION DE LA CONTRACEPTION
152
51. REPARTITION DES NAISSANCES SELON L'AGE ET LA SOURCE . . . .
155
52. REPARTITION DES NAISSANCES SELON L'AGE ET LE MILIEU
DE RES IDENCE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
156
53. REPARTITION DES NAISSANCES SELON L'AGE ET LE NIVEAU
D'INSTRUCTION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
157
54. AGES MOYENS A LA PREMIERE MATERNITE SELON LE NIVEAU
D'INSTRUCTION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
157
55. TAUX DE FECONDITE LEGITIME SELON L'AGE DE LA MERE A LA
NAISSANCE ET LA PERIODE DE TEMPS ECOULE AVANT L'ENQUETE . . . .
158
56. TAUX DE FECONDITE SELON L'AGE ACTUEL ET L'AGE A LA
MATERNITE A ABIDJAN
"
159
57. QUOTIENT DE MORTALITE INFANTILE
166
58. REPARTITION DES NAISSANCES SELON LE SEXE ET L'AGE DE LA
MERE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1 9 6

10
59. TAUX DE FECONDITE PAR AGE SELON LA SOURCE
197
60. FECONDITE CUMULEE DU MOMENT SELON LA SOURCE
199
61. DESCENDANCE ATTEINTE ET FECONDITE CUMULEE DU MOMENT
ISSUE DU QUESTIONNAIRE "MERE
199
62. NIVEAU DE LA FECONDITE A PARTIR DE QUELQUES SOURCES . . . .
200
63. FECONDITE CUMULEE SELON QUELQUES ETHNIES
202
64. EFFECTIFS DES NAISSANCES CLASSEES SELON LE TYPE
D'ERREURS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
205
65. TAUX DE FECONDITE DES GENERATIONS
(ENSEMBLE DES FEMMES)
206
66. FECONDITE CUMULEE PAR GENERATION (ENSEMBLE DES FEMMES).
206
67. TAUX DE FECONDITE PAR GENERATION (FEMMES AKYE)
207
68. FECONDITE CUMULEE PAR GENERATION (FEMME AKYE)
207
69. REPARTITION DES FEMMES MARIEES DE LA GENERATION 1935-39
SELON LE NOMBRE DE NAISSANCES VIVANTES
211
70. DESCENDANCES ATTEINTES SELON L'ANNEE D'OBSERVATION . . . . .
214
71.
FECONDITE CUMULEE DU MOMENT "OBSERVEE" DURANT LA
PERIODE
(ENSEMBLE DES FEMMES)..............................
215
72.
FECONDITE CUMULEE DU MOMENT "OBSERVEE" DURANT LA
PERIODE
(FEMMES AKYE) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
217
73.
ECARTS OBSERVES ENTRE LES NIVEAUX DE -FECONDITE CUMULEE
SELON L'AGE ATTEINT ET LA PERIODE
(FEMMES AKYE)
217
74.
INTERVALLES MOYENS DES NAISSANCES SELON LE RANG
ET LA DESCENDANCE,
FEMMES AYANT DEUX ENFANTS ET PLUS
224
... -.',.,"
...... :'".'>
- '

11
75. INTERVALLES MOYENS DES TROIS PREMIERES NAISSANCES
SELON LE GROUPE DE GENERATIONS
(FEMMES AYANT MOINS
DE 4 ENF ANT S) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
226
76.
INTERVALLES MOYENS DES TROIS PREMIERES NAISSANCES
SELON LE GROUPE DE GENERATIONS
(FEMMES AYANT 4 ENFANTS
ET PLUS )
226
77. INTERVALLES MOYENS DES NAISSANCES SELON LE RANG
ET LA DESCENDANCE (AU SEIN DES GENERATIONS 1935-39)
227
78. INTERVALLES MOYENS SELON LA NATURE DE L'AVANT-
DERNIERE GROSSESSE ET LA NATURE DE LA DERNIERE
GROSSESSE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
228
79.
INTERVALLES MOYENS ENTRE L'AVANT-DERNIERE ET LA DERNIERE
NAISSANCES VIVANTES SELON L'AGE AU DECES DE L'AVANT
DERNIERE NAISSANCE VIVANTE..................................
229
80.
INTERVALLES MOYENS FERMES CALCULES A PARTIR DES DONNEES
DE L'ENQUETE FECOND ITE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
230
81. INTERVALLES INTERGENESIQUES CALCULES POUR CERTAINES
REGIONS D' AFRIQUE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
230
82. TAUX DE FECONDITE DES FEMMES ILLETTREES
232
83. TAUX DE FECONDITE DES FEMMES INSTRUITES
233
84. FECONDITE CUMULEE SELON LE NIVEAU D'INSTRUCTION ET
LA GENERATION..............................................
235
85. ECART ENTRE LA DESCENDANCE ATTEINTE SELON LE NIVEAU
o ' INSTRUCTION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
236
86. TAUX DE FECONDITE PAR GROUPE D'AGES ET FECONDITE CUMULEE
SELON LE NIVEAU D'INSTRUCTION ET LE MILIEU GEOGRAPHIQUES
( 1 9 7 8 - 7 9 ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
237

12
87. AGES MOYENS A LA PREMIERE UNION SELON LA GENERATION . . . .
239
88. FECONDITE CUMULEE SELON LA GENERATION ET LA SITUATION
MATRIMONIALE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
240
89. TAUX DE FECONDITE DES FEMMES DES GENERATIONS ANCIENNES.
241
90. FECONDITE CUMULEE PAR GENERATION (ENSEMBLE DES
FEMMES) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
242
91. TYPE D'UNION SELON L'ANNEE DE L'UNION
243
92. FECONDITE CUMULEE DES FEMMES SELON LA GENERATION ET LE
NOMBRE D'UNIONS............................................
245
93. FECONDITE CUMULEE SELON LA GENERATION ET LE NOMBRE
D'UNIONS
(GENERATIONS ANCIENNES)...........................
245
94. REPARTITION DES FEMMES MARIEES SELON LA GENERATION ET LE
TYPE DU MARIAGE.... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
250
95. AGE MEDIAN A LA PRIMO-NUPTIALITE DANS D4AUTRES PAYS EN
AFRIQUE DE L'OUEST
251
96. DESCENDANCES SELON L'AGE ET L'ETAT MATRIMONIAL DE LA
FEMME ET LE GROUPE DE GENERATIONS
252
97. DESCENDANCES ATTEINTES DES GENERATIONS ANCIENNES
253
98. FECONDITE CUMULEE SELON LA FORME DE L'UNION ET LE
GROUPE DE GENERATIONS......................................
255
99.
POURCENTAGE DE FEMMES NON-CELIBATAIRES DONT LA PREMIERE
UNION A ETE DISSOUTE ET L'ETHNIE
257
100. NOMBRE MOYEN D'UNIONS SELON LA GENERATION ET L'ETHNIE.
257
101. DESCENDANCES SELON LE NOMBRE D'UNIONS ET LA GENERATION
258

13
102. DESCENDANCES ET NOMBRE D'UNIONS A DAYES
259
103. DUREES MOYENNES D'AMENORRHEE POST PARTUM SELON L'AGE
DE LA MERE ET LES CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES
(INTERVALLE FERME).........................................
261
104. DUREES MOYENNES D'AMENORRHEE POST PARTUM SELON L'AGE
DE LA MERE ET LES CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES
(INTERVALLE OUVERT) . . . .. . . .. .. . .
.
. .
.. .
262
105. DUREES MOYENNES D'AMENORRHEE POST PARTUM OBSERVEE
SUR L'INTERVALLE FERME SELON LE MILIEU DE RESIDENCE
263
106. DUREES MOYENNES D'AMENORRHEE POST PARTUM OBSERVEES
DANS QUELQUES REGIONS OUEST AFRICAINES
264
107. DUREES MOYENNES D'ALLAITEMENT AU SEIN
(INTERVALLE FERME).........................................
267
lOS. DUREES MOYENNES D'ALLAITEMENT AU SEIN
(INTERVALLE OUVERT)........................................
268
109. DUREES MOYENNES D'ALLAITEMENT ET AGE DE LA MERE DANS
QUELQUES PAYS AFRICAINS....................................
269
110. DUREES MOYENNES D'ABSTINENCE SELON LES
CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES
(INTERVALLE FERME)
271
111. DUREES MOYENNES D'ABSTINENCE SELON LES
CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES
(INTERVALLE OUVERT) . . . ..
272
112. PROPORTIONS DE FEMMES EN ALLAITEMENT AMENORRHEE
ET EN ABSTINENCE (INTERVALLE OUVERT)
276
113. AMENORRHEE, ABSTINENCE ET INTERVALLE FERME SELON LA
DUREE D'ALLAITEMENT.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
279
- --:;..":.; .. ;"

14
114. DUREE D'ALLAITEMENT ET INTERVALLE DANS LA REGION DE
DAYES { T O G O ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
280
115. REPARTITION DES FEMMES SELON L'UTILISATION OU NON
D'UNE METHODE TRADITIONNELLE POUR AVOIR UN INTERVALLE
SATISFAISANT ENTRE LES GROSSESSES
284
116. REPARTITION DES FEMMES SELON L'UTILISATION D'UNE
METHODE MODERNE DE CONTRACEPTION ET LE GROUPE DE
GENERATIONS................................................
285
117. REPARTITION DES FEMMES SELON LE NOMBRE D'ENFANTS
ET L'UTILISATION DE LA CONTRACEPTION TRADITIONNELLE
287
118. DUREES MOYENNES DE L'INTERVALLE FERME SELON L'UTILISA-
TION DES METHODES CONTRACEPTIVES
288
119. REPARTITION DES FEMMES SELON LA GENERATION ET
L'UTILISATION OU NON DE METHODES TRADITIONNELLES ABORTIVES.
289
120. QUOTIENTS DE MORTALITE INFANTILE ET JUVENILE {NATIONA-
LITE IVOIRIENNE)...........................................
292
121. NATURE DES GROSSESSES ET LE DEVENIR DES NAISSANCES
VIVANTES SELON LES GENERATIONS.............................
294
122. QUOTIENTS DE MORTALITE INFANTILE ET JUVENILE SELON
LES GENERATIONS 1960-1984
295
123. QUOTIENTS DE MORTALITE AVANT UN AN DES GENERATIONS
1966 A 1971
296
124.
POURCENTAGE DES FEMMES MARIEES DE 25 ANS ET PLUS N'AYANT
PAS D'ENFANTS SELON L'ETHNIE...............................
299
125.REPARTITION DES FEMMES DE 40-49 SELON LA POSSESSION OU
NON D'ENFANTS AU MOMENT DE L'ENQUETE
299

15
126. EVOLUTION DES PRIX D'ACHAT DU KILOGRAMME DE CACAO ET DE
CAFE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . • . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
305
127. PRINCIPAUX RESULTATS DE FECONDITE A MEMNI-MONTEZO.....
307
128. NIVEAU DE FECONDITE SELON LES GRANDS GROUPES ETHNIQUES
EN COTE D'IVOIRE...........................................
308
129. RENDEMENTS MOYENS DU CAFE ET DU CACAO DE 1980 A 1986..
318

16
LISTE
DES
GRAPHIQUES
PAGES
1. PYRAMIDES DES AGES DE LA POPULATION DE MEMNI-MONTEZO
( 1975 ET 19 8 2) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
8 2
2. COURBE DES RAPPORTS DE MASCULINITE (1975 ET 1982)
82
3. PYRAMIDES DES AGES DE LA POPULATION DE MEMNI-MONTEZO
( 1 9 8 3 ET 1 9 8 5) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
83
4. COURBE DES RAPPORTS DE MASCULINITE 1983 ET 1985.........
83
5. PYRAMIDES DES AGES DE LA POPULATION IVOIRIENNE,
FORET
RURALE
(EPR 1 9 7 8 - 7 9 ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
86
6. COURBE DES RAPPORTS DE MASCULINITE POPULATION IVOIRIENNE
FORET RURALE (EPR 1 9 7 8 - 7 9 ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
86
7. POPULATION DE MEMNI-MONTEZO SELON LE NIVEAU
D'ALPHABETISATION ET L ' A G E . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
88
8. POPULATION RESIDANTE DE 1985 SELON L'ETAT MATRIMONIAL...
97
9.
POPULATION FEMININE SELON LA SITUATION MATRIMONIALE . . . . .
104
10. REPARTITION DE LA POPULATION FEMININE SELON L'AGE ET LE
NOMBRE D'UNIONS............................................
106
11. REPARTITION DE LA POPULATION SELON L'AGE ET LE NOMBRE
DE CO-EPOUSES..............................................
106
12. REPARTITION DE LA POPULATION FEMININE SELON L'ACTIVITE.
108
13. TAUX DE FECONDITE SELON L'EIF ET L'EPR
129

17
14. TAUX DE FECONDITE DU MOMENT SELON L'AGE DE LA MERE
ET LA SOURCE DES DONNEES...................................
198
15. DESCENDANCE ATTEINTE ET FECONDITE CUMULEE
201
16. TAUX DE. FECONDITE PAR GENERATION (ENSEMBLE DES FEMMES).
209
17. TAUX DE FECONDITE PAR GENERATION (FEMMES AKYE)
210
18. PROPORTION DE FEMMES STERILES SELON LE NOMBRE DE
NAISSANCES VIVANTES
(GENERATIONS 1935-44)
212
19. EVOLUTION DES FECONDITES CUMULEES AUX AGES ATTEINTS SELON
LES ANNEES MOYENNES D'OBSERVATION
216
20. TENDANCES DES FECONDITES CUMULEES AUX DIFFERENTS AGES.
218
21. TAUX DE FECONDITE PAR GROUPE DE GENERATIONS SELON L'AGE
ET LE NIVEAU D'INSTRUCTION
234
22. TAUX DE FECONDITE SELON LA GENERATION ET LE STATUT
MATRIMONIAL. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
254
23. AJUSTEMENT DES DONNEES DU POST-PARTUM
278

18
SOM K AIR E
PAGES
INTRODUCTION
.
27
1. SITUATION D'ENSEMBLE
.
28
2. HYPOTHESES DE RECHERCHE
.
33
CHAPITRE l
:
LES MECANISMES DE LA. FECONDITE
l
-
LES VARIABLES INTERMEDIAIRES DE LA FECONDITE
.
35
II -
LES VARIABLES INDEPENDANTES DE LA FECONDITE
.
37
CHAPITRE II
LE CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE
43
l
-
PRESENTATION GEOGRAPHIQUE DE LA REGION
45
II - DONNEES SOCIO-ECONOMIQUES ET DEMOGRAPHIQUES
47
II.l.- Historique du peuplement: des chasseurs regroupés
sous une appellation commune...............................
47
II.2.- La société Akyé,
une organisation politique
caractérisée par l'absence d'un pouvoir central . . . • . . . . . . . .
49
II.2.1.- Les classes d'âge: creuset de formation des hommes 51
II.2.2.- Une société matrilinéaire avec virilocalité
54
III -
LE SYSTEME D'ECONOMIE DE PLANTATION:
LA PROLIFERATION
DES CULTURES D'EXPORTATION AUX DEPENS DES CULTURES VIVRIERES 59
III.l.- Historique de l'économie de plantation ou le passage
d'une agriculture de subsistance à une agriculture
d'exportation. . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
60
III.2.- Les facteurs explicatifs de l'expansion des
plantations:
le relèvement des prix d'achat et le concours
de la main-d'oeuvre étrangère
60

19
IV - ECONOMIE DE PLANTATION ET RETOMBEES SOCIO-ECONOMIQUES :
LA TRANSFORMATION DU CADRE DE VIE
65
IV.1.- Situation de l'habitat dans la localité: la
disparition progressive de l'habitat traditionnel
65
IV.2.- Scolarisation à Memni-Montézo : une implantation
ancienne de l'école
68
IV.3.- La santé: l'ancienneté du centre a engendré des
habitudes nouvelles
70
V - CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES ET DEMOGRAPHIQUES ...
77
V.1.- Une population jeune
78
V.2.- L'instruction: une scolarisation ancienne mais une
forte proportion d ' i l l e t t r é e s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
87
V.3.- La composition ethnique: une population
dominée numériquement par les Akyé
89
V.4.- La situation matrimoniale
91
V.5.- Les ménages et leur composition
93
VI - LES GRANDS TRAITS DE LA POPULATION DE L'ECHANTILLON ...
96
VI.1.- Une répartition de la population selon l'âge,
équilibrée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
96
VI.2.- La répartition de l'échantillon selon l'ethnie......
98
VI.3.- Une population féminine dominée par les chrétiennes.
99
VI.4.- Le niveau d'instruction:
peu de femmes instruites..
99
VI.5.- Population féminine et situation matrimoniale
100
VI.6.- L'activité des femmes de l'échantillon: des
femmes agricul trices. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
107

20
CHAPITRE III : SYNTBESE DES CONNAISSANCES SUR LA FECONDITE
EN COTE-D'IVOIRE
111
l
- LES SOURCES DES DONNEES
: PEU NOMBREUSES DANS LE TEMPS ET
DANS L'ESPACE
- . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
112
I.1.- Les opérations sectorielles : la zone de forêt,
plus f a v o r i s é e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
113
I.1.1.- L'enquête socio-économique du Sud-Est
113
I.1.2.- Les enquêtes du Sud-Ouest
114
L1.3. - Les enquêtes du Centre du pays
~ . .
114
I.1.4.- Les enquêtes du Sud
~
116
I.1.5. - L'apport de l'état-civil
117
I.2.- Les opérations à couverture nationale
117
I.2.1.- L'enquête à passages répétés
(EPR) . . . . . . . . . . . . . • . . .
118
I.2.2.- L'enquête ivoirienne sur la fécondité
(EIF)
119
II -
SYNTHESE DES RESULTATS SUR LA FECONDITE
121
II.1.- Le taux de natalité: un niveau relativement homogène
dans le t e m p s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
121
II.2.- Les indices de fécondité
123
II.2.1.- Taux de fécondité par âge et fécondité cumulée
123
II.2.1.1.- Données produites par les enquêtes sectorielles.
123
IL2.1.2.- Les données de l'EPR et de l'EIF
126
II.2.2.- Fécondité différentielle
128
II.2.2.1.- Fécondité et ethnie
130
II.2.2.2.- Fécondité et niveau d'instruction
131
II.2.2.3.- Fécondité et milieu de résidence
133
II.2.2.4.- Fécondité et religion
135
II.2.2.5.- Fécondité et état matrimonial
136
II.3.- Caractéristiques biologiques de la fécondité
139
II.3.1.- L'âge de fertilité ou puberté
140
II.3.2.- Puberté et âge moyen à la consommation de l'union.
141
IL3.3. -
Infécondité en Côte-d'Ivoire.....................
141

21
II.4.- Intervalle entre naissances
.
143
II.4.1. - L'allaitement maternel
.
144
II.4.2. - La durée d'aménorrhée post-partum
.
147
II.5.- Variables de comportement et fécondité
.
149
II.5.1.- La durée d'abstinence .post-partum
.
149
II.5.2.- Les pratiques contraceptives
.
151
III - ANALYSE CRITIQUE DES DONNEES RASSEMBLEES
.
153
III.1.- Caractéristiques de la fécondité
.
154
III.2.- Tendance de la fécondité
.
158
CHAPITRE IV
LES SOURCES DES DONNEES SUR MEMNI-MONTEZO
161
l
-
LES SOURCES DES STATISTIQUES DISPONIBLES
162
I.1.- L'Etat-Civil: un fonctionnement inhabituel en milieu
rural. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
162
I.2.- Les opérations de l'ENSEA : objectifs différents
et complémentaires.........................................
167
I.2.1.- Le recensement de la population de Février 1982 . . . .
168
I.2.2.- l'Enquête sur l'activité économique et l'habitat
des villages de Memni-Montézo
169
I.2.3.- L'enquête sur la fécondité et la mortalité à Memni-
Montézo
(Avril 1 9 8 5 ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
169
I.2.3.1.- Préparation et exécution de l'enquête
176
I.2.3.2.- Apport de l'Etat-Civil
178
I.2.4.- Critique de cette enquête de 1985
132
I.2.4.1.- Les problèmes liés à l'organisation..............
182
I.2.4.2.- Les erreurs de traitement informatique
184
I. J . -
Les données sani taires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
186

22
II - CRITIQUE DES DONNEES RASSEMBLEES
: UNE EXPLOITATION
ARDUE DE TOUTES LES SOURCES
187
II.1.- Le couplage état-civil -
enquête, une expérience
riche d'enseignements
188
II.2.- Les insuffisances constatées
189
II. 2 .1. - L' opération de 1 9 8 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
189
II.2.2.- L'enquête de 1985
190
CHAPITRE V
NIVEAUX ET TENDANCES DE LA FECONDITE A HEMNI-
HONTEZO
193
l
- LES DONNEES DE FECONDITE DU MOMENT
194
I.1.- La méthode de collecte
194
I.2.- Les données et leur qualité
195
I.3.- Le niveau de la fécondité du moment
196
II - LES DONNEES DE FECONDITE PAR GENERATION
203
II.1.- Nature des données
203
II. 2. - Une fécondité de la région,
f o r t e . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
206
II.2.1.- Les taux de fécondité par â g e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
206
II.3.- Tendance de la fécondité: une transition de la
fécondi té esquissée
" . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
213
III - LES INTERVALLES ENTRE NAISSANCES
UNE DUREE MOYENNE
DE 33 MOIS
221
III.1.
- Méthode de c a l c u l . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
221
III.2.- Intervalles intergénésiques obtenus à partir de
toutes les n a i s s a n c e s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
223
III.3.- Intervalle entre les deux dernières naissances . . . . .
227
IV - FECONDITE DIFFERENTIELLE
231
IV.1.- Fécondité et niveau d'instruction:
faible incidence
de l ' i n s t r u c t i o n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
231
IV.2.- Fé~ondité et nuptialité
238

23
IV.3.- Fécondité et mobilité matrimoniale: relâchement des
moeurs et haute fécondité
241
CHAPITRE VI
LES FACTEURS DE LA FECONDITE
l
- LES UNIONS ET LEURS CARACTERISTIQUES SUR LA FECONDITE.
248
I.1.- Conception de la nuptialité: la dot et son
évolution.
.. . . .. . . ..
. . . .. ..
. . . . . . . . . . .. . . . . .
249
I.2.- L'âge moyen au premier mariage
249
I.3.- Fécondité et nuptialité: l'intensité des mariages
favorise la haute fécondité
251
I.3.1.- Fécondité et statut matrimonial
251
I.3.2.- Fécondité et nombre de CO-EPOUSES
253
I.4.- Fécondité et mobilité conjugale, faible influence de
la m o b i l i t é . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
256
II -
LES FACTEURS BIOLOGIQUES
259
II.1.- L'aménorrhée post-partum : une durée relativement
courte. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
260
III -
LES FACTEURS DE COMPORTEMENT
265
III.1.- L'allaitement maternel:
influence de la tradition
et du modernisme...........................................
265
III.2.- L'abstinence post-partum : un rôle déterminant
dans le mécanisme de la fécondi té. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
269
III.3.- Estimation des durées médianes d'allaitement,
d'aménor-
rhée et d'abstinence par la méthode de LESTHAEGHE et PAGE.
273
III.3.1.
- Fondement de la méthode
274
I11.3.2.
- Estimation des durées moyennes des données du
pos t-par-:um. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
275
I1I.4.
- Allaitement,
aménorrhée,
abst~nence et fécondi:é..
279
III.5.
- Estimation de l'intervalle intergénésique à partir
du modèle de BONGAARTS
281

24
III.6.- La contraception: quand le discours officiel masque
l es demandes
282
III.6.1.- La contraception à Memni-Montézo
282
III.6.1.1.- La contraception traditionnelle
283
III.6.1.2.- Méthodes modernes de contraception
284
III.6.2.- Influence de la contraception sur la fécondité
286
III.6.2.1.- Contraception et Parité moyenne
287
III.6.2.2.- Contraception et Intervalles intergénésiques
288
III.7.- L'avortement
un recours prohibé par la loi
289
IV - MORTALITE ET FECONDITE
ROLE IMPORTANT DE LA MORTALITE 290
IV.1.- Le niveau de la mortalité dans l'enfance à l'enquête
292
IV.1.1.- Mesure de la mortalité
293
IV.1.2.- Les indicateurs de mortalité issus d'autres sources 295
V -
FECONDITE ET STERILITE : RECUL DE LA STERILITE,
FACTEUR
DE MAINTIEN DU NIVEAU DE LA FECONDITE
298
CHAPITRE VII : ESSAI DE SYNTHESE ENTRE LE DEMOGRAPHIQUE
ET L'ECONOMIQUE
301
l
- LA REPRODUCTION SOCIALE
303
I.1. - Le bilan des résultats de fécondité
303
I.2.- Reproduction sociale et lignage
307
I.3.- Transformation du statut de la femme
310
I.3.1. - Les facteurs de la transformation du statut de
la femme311.................................................
311
I.3.2. - Conséquence sur la fécondité de la transformation
du statut de la f e m m e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
313
II
-
FECONDITE
ET
RATIONALITE
ECONOMIQUE
NECESSAIRE
AJUSTEMENT
ENTRE LES DEUX PHENOMENES POUR LA SURVIE DE LA POPULATION
317
II.1.- Le système d'exploitation agricole:
inadaptation
des techniques et c r i s e s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
317
II.2. - Les unités de production: substitution des manoeu-
vres à la main-d'oeuvre f a m i l i a l e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
319

25
II.3.- Fécondité-économique, quel équilibre ?
322
II.3.1. - Les effets de la crise économique: une remise en
cause du s y s t è m e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
322
II.3.2. - Le facteur temps: une accélération à partir du
ni veau d' ins truction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
325
CONCLUSION GENERALE........................................
327
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES................................
331
ANNEXES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
346
Annexe l
: Répartition de la population féminine selon
quelques variables socio-économiques.
Annexe II : Répartition des décès au sein des générations
1966 à 1971
(Memni).
Annexe III
: Questionnaires des enquêtes de Memni-Montezo.
Annexe IV : Fiche d'exploitation de l'état-civil.
Annexe V : Plans des villages et des Campements.

26
FACTEURS DE FECONDITE DANS UNE SOCIETE EN MUTATION
LE CAS DE MEMNI-MONTEZO EN MILIEU RURAL FORESTIER
COTE D'IVOIRE

27
INTRODUCTION

28
1.SITUATION D'ENSEMBLE
L'Afrique
est
le continent où la fécondité demeure d'un
niveau
élevé
dans
la
majorité
des
pays
qui
la
composent.
Seuls
deux pays
ont
un
taux de
natalité
inférieur
à
35
pour 1.000
(1)
(Population reference bureau, 1987).
Les résultats qui font
l'objet de
ce
constat sont issus
des
investigations
menées
dans
les
différents
pays
même
si
toutes n'ont pas fourni des statistiques adéquates et rigoureuses,
le niveau
auquel
ces
sources situent
la natalité et la
fécondité
est jugé proche de la réalité.
L'indice synthétique de fécondité qui détermine le nombre
moyen
d'enfants
par
femme
dans
les
conditions
actuelles
de
fécondité,
est
estimé en moyenne à
6,3 enfants en 1989
(2).
Cette
valeur
est
la
plus
élevée
dans
le
monde
elle
montre
que
la
fécondi té
du
continent
africain
se
démarque
assez
nettement
de
celle des
autres
continents
composant
le
vaste
ensemble du
tiers
monde.
Cependant,
moins
que
le
niveau
du
phénomène,
c'est
sa
tendance
qui
confère
à
l'Afrique
une
certaine
originalité.
En
effet,
au fléchissement du niveau de
la fécondité dans les autres
parties du monde,
semble s'opposer une tendance à
la hausse de la
fécondi té
en
Afrique,
particulièrement
en
Afrique
sub-saharienne
(Nations
Unies,
1989).
Le
niveau
hétérogène
de
l'indice
de
fécondité dans
la région africaine
indique également la diversité
des
situations
4,3
à
6,4
en
Afrique
du
Nord
5,2
à
7,4
en
Afrique de l'Ouest;
6,1 à
8,5 en Afrique de l'Est
4,8 à
6,9 en
Afrique Centrale et 4,5 à 6,5 en Afrique Australe
(INED, 1989).
Cependant,
au
niveau
des
sous-régions
africaines,
le
cheminement de
la fécondité
est différent.
En Afrique du Nord,
la
majori té des
pays
a
élaboré une
poli tique
de
planification de
la
famille
dont
les
résul tats
dans
la
baisse du
phénomène,
comme
en
Tunisie,
sont
assez
significat:ifs.
En
revanche
en
.;Urique
sub-
saharienne,
le nlveau actuel de la fécondité semble contredire les
succès des politiques de planification familiale mise en place par
1.
Il s'agit de la TUNISIE 32
• / .•
et de MAURICE 19 . /••
2.
Na tions Unies,
1989.

29
certains pays.
Le Kénya
est.
à
cet
égard un exemple de pays dont
la
fécondité
a
connu
une
hausse
malgré
l'instauration
de
sa
politique
de
planification
familiale
l'indice
synthétique
de
fécondité est passé de 7,6 en 1969
(FARUQEE.
1982)
à
8,1 sans que
l'on
sache
si
c'est
la
demande
qui
est
faible
ou
l'offre
inadéquate.
Une autre
observation importante porte sur la baisse du
niveau de
la stérilité dans
les
régions
où le fléau entravait
la
fécondité.
Les campagnes de
lutte
contre
les
maladies vénériennes
responsables
pour
une
grande
part
de
cette
stérilité.
l'amélioration de l'assistance sanitaire liée au désenclavement de
nombreuses régions du continent.
ont été des facteurs déterminants
qui ont contribué de façon significative à la réduction des cas de
stérilité et à une augmentation du niveau de la fécondité
(ANTOINE
et CANTRELLE. 1983 ; ROMANIUK,
1971).
L'accroissement
accéléré
caractérise
la
population
de
l'Afrique
sub-saharienne.
A
l'image
de
sa
fécondité,
cette
évolution de
la population
se
présente
sous une
diversité de
cas
eu
égard
aux
différences
constatées
dans
les
rythmes
du
fléchissement
de
la
mortalité
et
de
l'hétérogénéité
des
migrations.
Les
taux d'accroissement annuels varient entre 2 et
4
pour cent.
Les conséquences
sont nombreuses mais nous
retenons
au
plan spatial,
la hausse des densités de population et une pression
démographique plus
accrue
sur
les
terres
fertiles
c'est
le
cas
des pays d'Afrique de
l'Est et des
zones péri-urbaines en Afrique
centrale
et
en
Afrique
de
l'Ouest.
L'urbanisation
apparaît
également
un
élément
marquant
de
l'accroissement
rapide
de
la
population.
Chaque
pays
du
continent
possède
son
rèseau
de
villes
à
partir
duquel
se
développent
son
industrialisation
et
toutes
les
activités
économiques
non
agricoles.
L'urbanisation
rapide
a
engendré un exode rural d'une ampleur relativement élevée.
L'autre
aspect
des
conséquences
de
la
c::-oissance
dèmographique
en Afrique,
regroupe
les
éléments
sui'Jants
il
ne
s'agit plus d'assurer la
subsistance mais d'élever les niveaux de
vie,
d' accroî tre
les
possibili tés
d'emploi,
d'améliorer
le
bien-

30
être
de
la
population.
A
cet
effet
se
pose
le
problème
d'accumulation
du
capital
nécessaire
pour
le
financement
des
infrastructures
sociales
et
économiques
indispensables
à
l'amorce
du
développement.
La
croissance
démographique
actuelle
donne
l'impression
d'étouffer
les
efforts
accomplis
eu
égard
aux
multiples
problèmes
de
chômage,
d'absence
d'infrastructures
sanitaires,
de moyens de
communications qui
sont recensès
dans
la
majori té
des
pays
du
continent.
Il
a
été
souvent
rétorqué
que
l'accroissement
de
la
population
stimule
l'accroissement
de
la
demande
globale
de
biens
et
que
cette
demande
ne
peut
être
satisfaite
que
grâce
à
une
amélioration
de
la
productivité.
La
faiblesse
de
la productivité
surtout
au plan agricole
a
été
à
la
base
de
la
sous-production
dont
les
conséquences,
famines
et
disettes,
ont
eu
des
retombées
néfastes
sur
la
santé
de
la
popula tion.
Dans
ce
genre
de
con texte,
la
pression
démographique
n'a
pas
suscité
les
changements
technologiques
et
l'intensification fructueuse
de
l'utilisation
des
terres
attendus
(BOSERUP,
1970).
En définitive,
dans
le
cadre actuel
le niveau de
croissance
de
la
population
recèle
beaucoup
plus
d'inconvénients
que
d'avantages
si
nous
nous
référons
aux
cortèges
de
problèmes
tant
sociaux
qu'économiques
auxquels
tous
les
pays
ont
été
confrontés durant ces dix dernières années
(SEGAL,
1974).
Cependant,
l'allure
générale
des
phénomènes
naturels
de
la
population
ne
doit
pas
masquer
les
évolutions
divergentes
constatées
à
des
échelles
plus
réduites.
Les
situations
socio-
économiques hétérogènes confèrent
aux populations des
cheminements
différents de la fécondité.
En effet,
en Afrique,
les divergences
entre
la
fécondi té
selon le caractère urbain ou rural du milieu sont quelquefois
très
marquées
;
en général la fécondité
est plus élevée en milieu rural
qu'en milieu
urbain.
La
ville
apparaî t
comme
le
milieu
à
partir
duquel
se
déclenchent
tous
les
bouleversements
des
systèmes
traditionnels:
l'affaiblissement des
structures de
type
lignager,
les
normes
traditionnelles
de
régulation
de
la
fécondité,
les
modifications du rôle de
la femme dans
la société urbaine sont des
éléments de ces transformations.

31
La scolarisation,
l'accès à des activités rémunérées sont
des
facteurs
qui
ont
contribué
à
accentuer
le
processus
de
désintégration
de
ces
structures
traditionnelles
et
inculquent
à
l'individu
des
comportements
nouveaux
dans
le
cycle
de
reproduc-
tion.
Cette
tendance
nouvelle
est-elle spécifique
à
la ville
?
Le
développement
du
monde
rural
n'est-il
pas
en
mesure
de
produire
les
mêmes
effets
?
Ces
interrogations
ont
justifié
le
choix
des
locali tés
de
Memni -Montézo,
villages
si tués
dans
la
zone
péri-
urbaine
de
l'agglomération
d' A.bidjan,
pour
fournir
les
statisti-
ques de cette recherche.
Ces
deux
localités
peuplées
par
des
habitants
numériquemen t
dominés
par
les
Akyé,
un
sous-groupe
des
Akan,
se
caractérisent
par
une
homogénéité
ethnique.
Cet
élément
culturel
est
essentiel
pour
apprécier
l'effet
de
la
modernisation
sur
les
coutumes et
les pratiques
traditionnelles.
Au plan économique,
les
acti vi tés
reposent
sur
l ' agricul ture
dont
les
produi ts
de
base
son t
le
café
et
le
cacao.
Ces
produits
sont
exploités
à
travers
des
plantations
individuelles
d'étendue
hétérogène
qui
ont
engendré
une
saturation
foncière
au
ni veau
du
territoire
villageois.
L'adoption
rela t i vemen t
ancienne
de
cet te
agricul ture
a
placé
depuis
de
nombreuses
années
la
local i té
dans
un
circui t
monétaire international
puisque les
productions
tirées des
planta-
tions
sont
vouées
à
l'exportation.
Les
revenus
issus
de
la
vente
des
produits
ont
favorisé
de
façon
significa ti ve
les
transforma-
tions
socio-économiques
et
cul turelles
amélioration
de
l ' habi-
ta t,
cons truction d'écoles
et
de
centre
de
santé,
intensification
des
échanges
entre
le
village
et
la
ville,
etc.
Les
premières
promotions
d'élèves
sortis
des
écoles
du
village
qui
occupent
de
hautes
fonctions
dans
les
secteurs
public
et
privé
sont
des
modèles admirés
dont l'imitation
a
été entre autres,
le précurseur
d'une
scolarisation
de
haut
niveau.
Mais
tous
ces
éléments
n'auraient
peut
être
pas
connu
le
développement
spectaculaire
actuel
sans
la
présence
des
missionnaires
européens
qui
s'y
sont
installés vers
la fin du XIXème siècle.
La première école primaire
et
le
premier
centre
de
santé
relèvent
de
leurs
actions.
Leur

32
contribution
au
fonctionnement
de
ces
infrastructures
a
donné
un
rayonnement au village sur tous les autres des environs.
Ce
centre
de
santé
figure
parmi
les
centres
les
plus
sollicités de
la région.
Ses actions
de lutte contre les maladies
de
l'enfance
et
la stérili té
enregistrent des
résultats
très
en-
courageants. A cet effet,
son influence dans l'évolution du niveau
de
la
fécondi té
est
établi.
Par
rapport
à
d'autres
régions
du
monde
rural,
peu
touchées
par
les
transformations
sociales
et
économiques
le
contexte
d'évolution
des
phénomènes
du
mouvement
naturel
de
la
population
de
Memni-Montézo
est
sous
la
double
influence
de
la
modernisation,
objectif
que
vise
inexorablement
toute la société et des
pratiques
traditionnelles
auxquelles
très
souvent
référence
est
fai te.
Au
plan
sociologique,
cette
double
dépendance
confère
à
l'individu
un
comportement
complexe
car
les
structures
lignagères
perdent de
leur
influence de socialisation.
En revanche,
la dimension
familiale
se
veut
plus
restreinte
tout
en
sollicitant
le
concours
de
groupes
étrangers,
notamment
la
main-d'oeuvre
agricole
pour
l'exploitation
des
plantations.
L'affaiblissement
des
liens
de
solidarité,
conjuguée
avec
le
système agricole accentue l'émergence de la famille nucléaire. Une
remise en question des normes traditionnelles régissant la famille
élargie
est
en
train
de
s'opérer
ces
changements
effleurent
également
les
relations
parents-enfants
et
les
transferts
autrefois possibles entre ces deux groupes
d'individus car si
les
parents ont investi dans la formation de leurs enfants à partir de
leur
revenu,
il
devient
délicat
aux
enf an ts
de
pouvoir
garantir
leur assistance aux parents.
La dégradation du marché de l'emploi,
la
baisse
du
niveau
de
vie
engendrés
par
la
crise
économique
actuelle
consti tue
un
blocage
à
ce
type
de
relation.
Dès
lors,
nous
assistons
à
l'effondrement
des
schémas
tracés
implicitement
par
la
société
tradi tionnelle.
L'enfant,
en
tant
que
richesse,
perd de
sa valeur "économique" dans
la mesure où dans
le contexte
de
l'économie
de
plantation,
il
ne
fai t
plus
partie
de
la main-
d'oeuvre
familiale
et
devient
un
investissement
dont
la
rentabilité
est
incer~aine
le
retour
au
village
des
jeunes
déscolarisés,
des
chômeurs
es~
le
phénoméne
qui
parachève
cette
décadence
du
processus
établi
par
la
société
villageoise.
Ces

33
signes
peu
encourageants
pour
l'avenir
de
la
population
dans
son
ensemble ont suscité nos interrogations de base.
2.HYPOTHESES DE RECHERCHE
Nous nous
attelons à
rechercher des réponses à
certaines
interrogations
dont
les
plus
fondamentales
sont
celles
liées
aux
phénomènes
naturels
de
la
population
particulièrement
à
la
fécondité.
Quels
sont
ses
facteurs,
déterminants
économiques,
sociologiques et démographiques ?
Pouvons-nous
déf inir
le
sens
d'évolution
de
cette
fécondité
dans
le
contexte
de
modernisation
occasionnée
par
l'agriculture pérenne.
La
spécificité
du
champ
de
l'observation
peut-elle
conduire à
la définition
d'un régime
démographique
(3)
pour
cette
région et d'une façon générale pour toutes les zones qui ont connu
des
bouleversements
socio-économiques
de
la
même
nature
?
La
transition
de
la
fécondité
est-elle
amorcée
?
Sous
quelles
influences ?
Notre recherche
ne se
veut pas
un
palliatif des
lacunes
des
opérations
précédentes,
en
l'occurrence
l'enquête
à
passage
répétées
(EPR)
et l'enquête ivoirienne de fécondité
(EIF).
Elle ne
prétend
pas
non
plus
reflétée
le
comportement
de
l'ensemble
des
populations étant donné sa localisation.
Elle consiste à mettre en
évidence
et
à
approfondir
les
connaissances
des
principaux
déterminants
qui
régissent
la
fécondi té
dans
un
milieu
possédant
les caractéristiques spécifiques
:
_
L' homogénéi té
ethnique,
qui
en traîne
des
réactions
socio-
culturelles identiques à toute la population ;
L'influence d'un
centre
urbain
important dans
les
échanges
et les interpénétrations des idées
;
L'ancienneté du système économique qui a occasionné l'amorce
d'une modernisation relativemenc marquée.
J.
LANDRY,
1949.

34
Les
résultats
escomptés
ont
nécessité
une
méthode
intégrant
à
la
fois,
les
techniques
de
l'enquête
renouvelée
et
l'apport des
fichiers
de
l'état
civil.
En
effet,
l'enquête,
dont
les
résultats
font
l'objet
de
cette
recherche,
a
été
préparée
à
partir
des
quescionnaires
d'une
enquête
précédente
qui
a
été
réalisée un an plus
tôt.
Ses
résultats constituent le support des
principales
conclusions
contenues
dans
ce document qui
s'articule
autour de 7 chapitres.
Aprés un rappel des principaux mécanismes de la fécondité
dans
le
chapi tre
l,
le
chapi tre
:2
présente
le
contexte
socio-
économique et démographique de la région de Memni-Montézo.
Le
chapitre
3
est
une
synthèse
des
études
réalisées
sur
la
fécondité
en
Côte-d'Ivoire
afin
de
circonscrire
le
cadre
de
référence
à
cette
recherche
dont
les
sources
des
statistiques
utilisées font l'objet du chapitre 4.
Les chapitres
5 et
6
sont
consacrés
respectivement à
la
mesure et
à
l'identification
des
facteurs
de
la
fécondité.
Enfin
le
chapitre
7
fai t
la
synthèse
de
tous
les
résul ta ts
obtenus
et
tente
de
définir
à
l'instar
de
la
région
de
Memni-Montézo,
l'évolution
démographique
des
vieilles
régions
d'économie
de
plantation.

CHA P I T R E
l
LES MECANISMES DE LA FECONDITE

36
Le
terme
"fécondité"
désigne
la
procréation
effective
c'est-à-dire la venue au monde d'un enfant; celle-ci se distingue
de
la
"fertilité"
qui
est
la
capacité
à
procréer
(1).
Cependant
les
naissances
et
le
rythme
avec
lequel
elles
surviennent
dépendent de plusieurs variables qui ont constitué le fondement de
nombreux travaux de
recherche
(2).
Les
variables
de
fécondité
et
celles qui les influencent sont regroupées en trois catégories. On
dis tingue
les
variables
qui
sont
des
indicateurs
de
ni veau
du
phénomène
(taux,
descendances,
intervalles
etc.)
ce
sont
les
variables
dépendantes.
Les
variables
socio-économiques
et
cul turelles
qui
ont
une
relation
plus
ou
moins
directe
avec
le
premier
groupe
de
variables
constituent
des
variables
indépendantes
leurs
effets
se
manifestent
à
travers
certaines
variables directement
liées
à
la
fécondité.
Leur position,
proche
de
la
fécondité
et
leur
rôle
dans
la
variation
de
son
niveau
a
suscité
leur
dénomination
de
"variables
intermédiaires"
(BONGAARTS, 1978).
L'objet
de
ce chapitre
est
de
rappeler
les
principales
rela tions
entre
variables
indépendantes,
variables
intermédiaires
et leurs incidences sur le niveau de la fécondité dans le contexte
du monde en développement en particulier celui de l'Afrique.
Jusqu 1 à
une
date
récente,
la
plupart
des
études
effectuées sur la
fécondité,
notamment
en Afrique,
ont privilégié
les
aspects
quantitatifs
du
phénomène
(3)
on
s'est
davantage
préoccupé de
mesurer le
niveau que
d'en expliquer les mécanismes.
Les
aspects
quali ta ti f s
se
sont
surtout
développés
à
partir
des
données
fournies
par les
enquêtes
réalisées
dans quelques
pays
du
continent dans
le
cadre
de
l'enquête
mondiale
de
fécondi té
(EMF)
au début des années 1980.
1.
Nations Unies,
1978.
2.
Les
articles
publiés
sous
la
direction
de
LERIDCN et
MENKEN
à
travers
l'ouvrage
"Fécondi té
Na turelle"
son t
une
référence.
D'autres
travaux du même
type
ont
été publiés
sous
la
direction
de
PAGE et LESTHAEGHE en 1981.
3.
La
connaissance
du
taux
brut
de
natalité
(TBN),
utile
pour
le
calcul
du
taux
d' accroissemen t
de
la
popula tion
a
jus t i f i é
de
nombreuses enquêtes avant celles des
années 1980.

37
Les
enquêtes
portées
sur
la connaissance et la pratique
de
la
contraception
ou
"enquête
CAP"
organisées
peu
avant
les
enquêtes
EMF
ont
cependant
exploré
le
terrain
en
matière
de
contrôle
de
fécondité
par
les
populations
soumises
à
cette
opération.
Elles
ont
peut-être
suscité
la
réorientation
de
la
recherche dans
ce domaine notamment
lors
des
enquêtes
EMF et
des
autres enquêtes ultérieures dont les enquêtes démographiques et de
santé
plus
connues
sous
la
dénomination
DHS
(Demography.
Heal th
Survey)
qui
se sont déroulées en 1986.
Elles ont été relayées par
l'enquête sur
la fécondité
des
adolescentes
dont les
résultats
ne
sont pas encore diffusés.
Dorénavant.
les recherches relatives aux mécanismes de la
fécondi té
dans
la
région
africaine.
disposent
d'indications
chiffrées
pour
étayer
les
corrélations
entre
les
variables
mises
en jeu.
I. LES VARIABLES INTERMEDIAIRES DE LA FECONDITE
La classification de ces variables remontent aux travaux
de
DAVIS
et
BLAKE
en
1956
{4}.
Ces
auteurs
ont
opéré
un
regroupement
des
variables
en
trois
classes
identifiées
par
rapport aux rapports sexuels.
à
la grossesse et
à
l'accouchement.
Cette
approche
a
été
complété
successi vemen t
par
FREEDMArT
(196ï)
et par CANTRELLE et FERRY (1979).
Cette
dernière
contribution
qui
a
conservé
les
trois
classes
de
variables,
propose
au
sein
de
chaque
classe,
une
distinction nette entre les variables biologiquès et las variables
de
compor~ement.
Cependant
l'apport
significatif
à
relaver
es~
l'introduction
de
l'allaitement
dans
cette
classification.
Sans
revenir dans
tous les détails sur les variables inter~édiaires, IJn
peut signaler dans ce cadre les ~anifesta~ions de quelques unes ~t
leurs incidences.
d'; ~<>
à
partir
des
premières
rèçles
et
s' achè'le
à
la
:7ie:1opausi:':.
4.Une synthèse de cette classification a été faite oar les Nations
Unies .. 1978.
.

38
Durant
cette
période
des
effets
biologiques
surviennent
i l
s'agi t
de
la
fécondabilité
et
du
temps
mort
qui
ont
reçu
les
définitions suivantes proposées par HENRY (1972)
"Le concept de fécondabilité désigne la probabilité qu'a une femme
mariée d'être
fécondée
au
cours d'un
cycle menstruel
en
l'absence
de
contraception
la
grossesse
et
la
période
d'aménorrhée
constituent le temps mort".
Ces éléments subissent l'impact de certains comportements
dictés
plus
ou
moins
par
la
société.
C'est
à
ce
ni veau
qu'apparaissent
les
divergences
entre
la
fécondité
des
régions
industrialisées
influencée
fortement
par
la
contraception
et
l'avortement
et
la
fécondité
des
régions
en
développement
qualifiée
de
naturelle
(HENRY,
1979).
En
effet,
cette
fécondité,
sans
contraception
ni
avortement
volontaire,
dépend
de
certains
comportements
entre
autres
la
fréquence
des
rapports
sexuels,
la
fréquence
et
la
durée
de
l'allaitement
au
sein,
les
interdits
sexuels pendant la période d'allaitement etc.
Le
rôle
de
ces
facteurs
de
comportements
est
incontestablement
le
fondement
de
la
régulation
de
la
fécondi té
des régions où la contraception est peu ou pas répandue.
Le modèle
développé par BONGAARTS
(1978)
sur
les
variables
intermédiaires
a
consolidé
les
connaissances
sur
ce
point
car
en
dépit
du
niveau
élevé
de
la
fécondité
des
régions
en
développement
notamment
en
Afrique
sub-saharienne,
la
fécondi té
observée
demeure
inférieure
aux capacités humaines de procréation.
Pour expliquer cet écart,
on a invoqué le rôle inhibiteur
de
l'allaitement maternel
(MOSLEY,
1979
CORSINI,
1979
;
JAIN et
al,
1979
GOLDMAN
et
al,
1984).
Il
est
démontré
que
les
tétées
répéti t i ves
occasionnent
la
sécrétion
d'une
hormone
qui
retarde
l'ovulation,
prolonge
la
période d'aménorrhée post-partum c'est-à-
dire
la
période
de
s térili té
provisoire
qui
suit
l ' accouchemen t.
Dans
ce
schéma
développé
sur
l'allai tement,
un
effet
inverse
est
obtenu
lorsqu'un
sevrage
précoce
in tervien t,
soi t
volon tairemen t
soit d'une
façon
indépendante de
la mère à
l'occasion du décès
de
l'enfant.

39
En général
dans de
nombreuses
régions
africaines,
c'est
pendant
la
période
d'allaitement
que
sévissent
les
interdits
sexuels et les
tabous.
Une abstinence est observée jusqu'à ce que
l'enfant
effectue
ses
premiers
pas
ou
que
sa
dentition
soit
suffisamment avancée.
L'abstinence même si elle est plus difficile
à
vérifier
semble
prévaloir
en
Afrique
de
l'ouest
(CALDWELL,
1975 ; LOCOH, 1984).
Lorsqu'elle
a
une
durée
plus
longue
que
celle
de
l'aménorrhée,
l'abstinence
fait
partie
des
éléments de régulation
de
la
fécondité.
Cette
régulation se manifeste
par un
espacement
plus
long
entre
les
naissances
;
celui-ci
se
si tue
autour de
30
mois.
On comprend donc
que la mortalité infantile et juvénile qui
agit sur les différentes variables décrites
ci-dessus ait un rôle
dans
l'élévation
du
niveau
de
la
fécondité.
Outre
l'effet
psychologique
sur
les
parents
qui
peuvent
souhaiter remplacer un
enfant
décédé,
la
mortalité
en
bas
âge
conduit
à
l'arrêt
de
l'allaitement et de l'abstinence qui concourent à la régulation du
phénomène.
Ces
deux
variables
dépendent
cependant
des
facteurs
socio-économiques
et
culturels,
c'est-à-dire
des
variables
indépendantes.
II.
LES VARIABLES INDEPENDANTES DE LA FECONDITE
Elles
sont
directement
corrélées
avec
le
niveau
du
développement.
A
cet
égard,
les
impacts
qu'elles
exercent
isolément
sur
les
variables
intermédiaires
sont
d'une
efficacité
plus
ou
moins
marquée.
C'est
la
modification
profonde
de
la
variable
indépendante
qui
suscite
des
changements
sur
les
variables
intermédiaires
qui
agissent
à
leur
tour
sur
la
fécondité.
Dans
cette
optique
les
différentes
mutations
socio-
économiques
et
culturelles
produisent
des
effets
sur
le
comportement
procréatif.
On
invoquera
dans
cette
partie
entre
autres l'urbanisation,
l'instruction,
les activités féminines.
Les
sociétés
contemporaines
se
caractérisent
par
une
urbanisation
plus
poussée
et
répandue.
La
vie
en
milieu
urbain
entraîne l'adoption des comportements nouveaux car la ville est le

40
lieu ou les habitudes
traditionnelles
se
diluent dans
le brassage
des populations et au contact de la modernisation.
On
remarque
par
exemple
que
d'une
façon
générale,
les
mariages
sont
moins
précoces
en
milieu
urbain
qu'en
milieu
rural.
Les
résultats des enquêtes sur la fécondité de l'EMF ont également mis
en évidence une durée d'allaitement plus
courte et une abstinence
moins longue en ville.
(CEA, 1988).
En
milieu
urbain,
le
relâchement
des
facteurs
traditionnels de régulation s'articulent
avec
d'autres
évolutions
comme
une
pratique
plus
intensifiée
de
la
contraception
ou
l'amélioration du statut de
la femme
(ASSOGBA,
1989)
à
partir des
activités exercées en dehors de son cadre familial.
A cet
effet,
la
scolarisation
et
la
hausse
du
niveau
d'instruction
ont
accéléré
bien
des
changements
au
niveau
individuel.
Les
données
africaines
de
fécondi té
montrent que
les
femmes
ayant
accompli
des
études
supérieures
ont
une
fécondité
faible.
Ceci résulte d'une volonté de maîtriser la procréation par
le recours à des moyens modernes de régulation.
En revanche,
les femmes peu instruites ont, dans certains
cas,
une
fécondité
plus
forte
que
celles
des
illettrées.
Les
raisons avancées pour justifier ce constat tiennent au relâchement
des
normes
traditionnelles
et
à
l'absence
de
contrôle
de
leur
fécondité
par
d'autres
moyens.
La
corrélation
ent=e
le
niveau
d'instruction
et
les
caractéristiques
sociales
et
économiques,.
notamment la profession,
la résidence et dans une certaine mesure
le
bien
être
est
établie.
Le
niveau
d'instruction
apparaît
donc
comme une variable fondamentale
dans
l'amorce du
fléchissement de
la
fécondité.
Son
impact
se
manifeste,
entre
autres,
au
travers
d'au moins trois variables intermédiaires
l'âge
au
mariage,
la
fréquence
des
mariages,
la
pra tique
de
la
contraception.
De
l'instruction
dépendent
d'autres
variables
indépendantes qui relèvent de la culture.
Au
ti tre
des
facteurs
cul turels,
on
retient
pour
l'essentiel,
l'intérêt qui
continue
d'être
porté à
la descendance
nombreuse.
La
persistance
de
cette
préférence,
tant
en
milieu

41
rural
qu'en
milieu
urbain,
a
suscité
des
recherches
pour
en
démontrer
les
fondements
démographiques
et
socio-économiques.
Au
plan démographique,
i l ressort que la haute fécondité
compense la
mortalité
élevée.
En
Afrique,
bien
que
globalement
les
luttes
contre
les
causes
de
mortali té
aient
enregistré quelques
succès,
le phénomène
demeure
à
un niveau élevé.
L'espérance de vie est à
peine supérieure à 50 ans
(5)
; dans certains pays comme la Sierra
~
Leone et
la Gambie,
elle est inférieure à
37 ans
(Nations Unies,
1989).
L'ampleur
de
la
mortalité
explique
le
haut
niveau
de
la
fécondité
car
pour
avoir
le
nombre
souhai té d'enfants
survivants
il faut une progéniture nombreuse.
L'approche
socio-économique
définie dans
le cadre de
la
théorie intergénérationnelle a été développée par CALDWELL
(1976).
Selon
cette
théorie,
la
demande
élevée
d'enfants
se
réfère
aux
avantages
que
les
parents
retirent
de
leurs
enfants
;
ces
avantages
étant
plus
importants
que
les
efforts
et
les
dépenses
consentis pour l'éducation de ceux-ci.
Dans le système africain,
on pense à l'insertion précoce
des
enfants
dans
les
structures
d'activité,
à
l'assistance
que
ceux-ci
offrent
aux parents.
Durant
plusieurs
années
encore,
les
relations
parents-enfants,
persisteront
d~ns
le
sens
des
transferts
des
biens
car
malgré
l'amorce
du
développement,
les
institutions
d'assistance
sociale
(assurances,
sécurité
sociale
etc.)
sont
insuffisantes
et
souvent
peu
efficaces


elles
existent,
leurs
clients
ne
sont
que
les
salariés.
La
grande
majorité de
la population,
celle vivant en milieu rural n'est pas
concernée.
Le
contexte
du
développement,
ne
peut
affaiblir
les
liens de
solidari té
actuels
qui
régissent
les
membres
d'une
même
famille,
du clan ou d'une autre unité sociologique plus vaste.
En
dépi t
de
toutes
ces
caractéristiques
générales,
on
peu t
relever
que
les
di vergences
du
ni veau
économique
en Afrique
confère à
la
fécondité
des
cheminements
divers.
L'amélioration du
5.
Nations
Unies,
1989.
Cette
publication
récente montre
que
sur
20 pays
~ forte mortalité,
15 sont des pays africains.
Aucun pays
de
l'Afrique
ne
figure
parmi
les
20
pays

la
mortali té
est
la
plus faible.

42
cadre de vie,
la baisse de
la mortalité et dans
le contexte rural
ivoirien,
la crise du monde agricole sont des éléments qui peuvent
entraîner
un
dysfonctionnement
de
la
société
et
ébranler
les
normes traditionnelles qui maintiennent la fécondité élevée.
Le cadre de Memni-Montezo se prête à
cette analyse eu égard à
son
environnement
socio-économique
qui
s'est
structuré
autour
de
l'économie de plantation.

43
CHA P I T R E
II
LE CONTEXTE SOCla-ECONOMIQUE

44
CARTE 1
SITUATION
GEOGRAPHIQUE
DU
PAYS
AKYE
BURKINA
FA 50
lU
lU
:z
C1
J:
1>
:z
1>
cc
lU
lX)
~ Poy. Alty<Î
I:~·>:"":""'~~'l Zone do la oa••o_Corno.
Lim.,Q 'oro,. Savano
~ COUrI a'oau
~
VII/ail" d"nouâ.o

45
Les mutations
socio-économiques et culturelles observées
en Afrique ont en général démarré à partir de la transformation du
milieu
écologique
favorable
à
des
activités
agricoles
qui
ont
introduit peu de matériels modernes.
Les
systèmes
culturales
tout
comme
l'organisation
de
la
communauté
restent
dépendants
de
l'individu. Cet argument est le fondement de ce chapitre car comme
l'écrit FARGUES
(1989)
"le niveau de la fécondité esi un phénomène
de
société.
Pour
le
comprendre,
i l
ne
suffit
pas
de
décrire
les
individus par certaines de leurs caractéristiques personnelles,
on
doit les resituer dans leur contexte social".
l
-
PRESENTATION GEOGRAPHIQUE DE LA REGION
Memni et Montézo sont des
villages du pays Akyé,
région
géographique
faisant
partie
du
Sud-Est de
la Côte-d'Ivoire.
Elle
s'étend sur un territoire de 8180 Km 2
et présente les coordonnées
suivantes
(1)
-
3°30' et 4° de longitude Ouest
- 5°4' et 6°39 de latitude Nord
Le
terroir
des
deux
villages
se
situe
dans
la
Sous-
préfecture de
Alépé,
localisée
dans
la
partie
sud de
la
zone
de
peuplement des Akyé mais à une cinquantaine de kilomètres au Nord-
Est de l'agglomération d'Abidjan.
Les
limites
naturelles
de
la
zone d'influence des habi-
tants de
ces
villages
sont difficiles
à
définir
faute
d'éléments
suffisamment significatifs.
On remarque cependant que leur terroir
fait
partie
de
l'interfluve
délimité
par
les
deux
cours
d'eau
suivants:
la Comoé à l'Est et la Hé à l'Ouest.
(Carte 2)
Cet interfluve large d'environ 15 kilomètres présente des
caractéristiques
physiques
propre
à
l'ensemble
de
la
région
du
Sud-Est du pays.
Les principaux éléments physiques,
ayant trait au
climat,
aux
précipitations,
à
la
végétation
et
au
sol,
conditionnent l'économie de la région.
1.
Atlas .de Côte-d'Ivoire,
1971.

CARTE 2:VILI.AGES DE L:' AXE ABIDJAN - ALEPE
LEGENDE
Rout. bl'uft'ô.
PI.ro carrc. •• obIQ
ECHELL.E
1/1 000 000
SOURCE
QIR _ STAT. 1989

46
Globalement
le
Sud-Est
est
une
région
au
relief
relativement
plat
c'est
un
paysage
de
plaine
(ROUGERIE,
1977)
entrecoupé
de
vallées
peu
encaissées
très
fertiles.
Les
collines
qui
ne
dépassent
guère
60
m surplombent
la
zone
environnante
du
l i ttoral
plus
au
Sud.
Au
regard
de
tout
le
modélé,
le
finage
du
village de
Memni
apparaît
plus
accidenté.
Le
village
est bâti sur
un site de collines et de vallées
~
ce relief
rend pénible l'accès
à
certaines
habitations,
pendant
la
saison
des
pluies
la
difficulté des
déplacements
étant
aggravée
par
la
qualité
boueuse
du sol.
D'une
façon
générale,
le
territoire
des
villages
de
Memni-Montézo
est
partagé
par
deux
bassins
versants
i l
s'agit
d'une
part
de
la
Comoé,
le
plus
long
fleuve
du
pays
et
de
ses
affluents
et
d'autre
part
de
la

et
un
de
ses
affluents.
Les
cours d'eau connaissent un régime relativement
important en raison
des
précipi tations
abondantes
enregistrées
dans
l'ensemble
de
la
zone
du
Sud-Est.
Les
moyennes
pluviométriques
se
si tuant
entre
1.700
et
1.900
mm
font
de
cette
région,
la
plus
arrosée
du
pays
(BONI,
1970)
Le
climat,
du
type
tropical
humide,
se
caractérise
par
quatre saisons
:
-
deux
saisons
humides
qui
couvrent
les
périodes
de
Mars
à
Juillet et de Septembre à Novembre.
deux
saisons
sèches
intervenant
durant
la
période
de
Décembre à Février et le mois d'AoUt.
Généralement
durant
la
saison
sèche
de
Décembre
à
Février,
l'harmattan,
vent
chaud
et
sec,
sévit
sur
tout
le
pays.
Au
cours
de
cette
saison
les
amplitudes
thermiques
sont
fortes
i l
fai t
chaud
le
jour
et
les
nui ts
connaissent
des
températures
basses.
L 0 air 1
chargé
de
poussière,
associé
aux
variations
brutales
de
température,
favorise
les
infections
respiratoires
aiguës et
d'une
façon générale
les
~aladies infectieuses.
Ce temps
est difficilement
supportable par
les
vieillards
et les
enfants en
bas
âge.
Cependant,
le
Sud-Est,
du
fait
de
la
proximité
du

47
littoral est relativement
protégé
par la masse d'air maritime
qui
atténue les effets de l'harmattan.
Le climat et la pluviométrie ont favorisé la constitution
d' un
sol
ferrali tique
propice
à
une
végétation
de
forêt.
Cette
forêt
originellement dense que
les
Akyé
dénomme
"KPOBI"
(2l
était
composée
par
"une
profusion
d' arbres
géants
de
40
à
60
m
qui
constituent au sommet une mer de frondaisons"
(ROUGERIE,
op citl.
Cette végétation
initiale a
progressivement disparu sous
les
actions
des
exploi tants
forestiers
et
du
fai t
des
défriche-
ments ultérieurs par les agriculteurs.
A la forêt,
se
sont substituées de vastes
plantations de
cacaoyers,
de
caféiers,
de
palmiers
traduisant
de
manière
significative la mutation socio-économique de la région.
II -
DONNEES SOCIO-ECONOMIQUES ET DEMOGRAPHIQUES
II.1.- Historique du peuplement
des chasseurs regroupés sous une
appellation commune.
L'histoire du peuple Akyé
remonte aux environs du XVIIlè
siècle.
Elle
procède
de
celle
de
tout
le
groupe
Akan
de
Côte
d'Ivoire.
Les
écrits
existants
sur
ce
sujet
replacent
l'origine
des
Akan
dans
la
région
occupée
par
les
Ashanti
du
Ghana
actuel
(NIANGORAN BOUAH,
1971l.
Les Ashanti
et les Akan sont des cousins et formaient
le
même peuple.
Ils obéissaient
au même
roi.
Vers
1720-1730,
lorsque
celui-ci mourut,
des problèmes
de succession se posèrent entre les
cousins.
Le
pouvoir
se
di visa.
Le
sabre,
insigne
de
ce
pouvoir,
fut
amputé de sa lame par les
cousins Akan,
pourtant peu nombreux.
Pour éviter des
combats
sanglants,
ceux-ci
décidèrent
de
s'enfuir
vers
l'Ouest
avec
leur
chef.
La
tradi tian
orale
rapporte
que
les
fugi tifs
ont
traversè
un
fleU7e
au
pr::.x
du
sac::-:'fice
de
l'unique
2.
AFFOU YAPI,
19ï9
:
Le
grand .olanceur villageois dans le procès
de
valorisation
du
capital
social
,
une
iZ'2 troducti o n 3
1 'organisa Lion
socio-économique
Akyé.
OR5TOM
Cen Lre
de
?eti t
Bassam Abidjan,
368 pages.

48
fils
de
la soeur du chef.
Après cette
traversée,
le peuple Akyé,
composé de
chasseurs
habiles
s'est retiré
du groupe
et se
serai t
enfoncé
dans
la
forêt
giboyeuse
du
Sud-Est
actuel
de
la
Côte
d'Ivoire
pendant
que
les
autres
membres
se
dispersaient
un
peu
plus au Nord et à l'Ouest.
L'origine du terme "Akyé" qui désigne ce petit groupe est
expliqué par deux versions différentes.
Les auteurs de la première
version racontent
que
les
Akyé ont
traversé un
autre cours
d'eau
au
moyen
d'un
gué
qu'ils
auraient
construi t.
Le
gué
en
langue
"Ashanti"
se
nomme
"Kyé".
Ce
terme
désigne
tout
le
peti t
peuple
qui est passé par le "Kyé" c'est-à-dire les Akyé.
La seconde version est relative au changement de dialecte
par les Akyé pour "passer inaperçus". On les désigne par "Kakilè",
ceux qui se "transforment"
(AFFOU YAPI,
1979).
La paix retrouvée,
le peuple Akyé s'est installé défini-
ti vemen t
dans
sa
région
actuelle.
L'occupation
de
l'espace
s'es t
effectuée
selon
des
affini tés
liées
à
la
langue
car
malgré
une
cul ture homogène,
des
variantes
se
remarquent
dans
le
parler des
Akyé.
Ce peuple est subdivisé en dix tribus
-
Cinq
occupent
la
partie Nord
elles
composent
le
département
d'Adzopé.
Ce sont les Kettin,
les Nkadzé.
les Attoboum,
les Anapé,
les Tchoyasso et les Brignan.
-
Les
cinq
autres
font
partie
du
département
d'Abidjan,
on
les
retrouve dans
les
Sous-Préfectures
de
Anyama
ce
sont les
Tson.
Gnan
et
Nedin
et
dans
celle
d'Alépé,
les
Bodin
et
les
Lèpè
(carte J).

49
II. 2. -
La
société Akyé
une
organisation
poli tique
caractérisée
par l'absence d'un pouvoir central
Les
Akan
à
l'origine
se
caractérisent
par
leur
organisation
sociale
fortement
centralisée
ils
constituent
un
royaume
au
sein duquel
le pouvoir du roi
est
immense.
Ce
pouvoir
est transmis
en ligne matrilinéaire.
Le neveu utérin remplace sur
le trône son oncle défunt.
Le
roi
est
assisté
par
un
conseil
de
sages
chargés
de
plusieurs fonctions
justice,
gestion,
protection du royaume etc.
(5EDE5,
1977).
Cette organisation est actuellement en vigueur dans
les royaumes Agni de l'Est de la Côte d'Ivoire et chez les Ashanti
du Ghana.
Le peuple
Akyé a
adopté
une organisation différente.
Le
pouvoir
s'exerce
au
ni veau
de
chaque
village.
Il
n' exis te
pas
d'organe centralisateur à l'échelon du clan ou de la tribu à
for-
tiori
de
tout
le
peuple.
A défaut
d'un
Etat
organisé
le
système
poli tique ne
"dépasse guère
le ni veau local car chaque aggloméra-
tion entend garder
son
autonomie"
(PAULME,
1966).
Le
village
est
considéré comme un
territoire
regorgeant de
ressources qui
appar-
tiennent
à
chaque
ressortissant.
Il
est
administrativement
placé
sous la responsabilité d'un chef.
Le choix du chef était autrefois
spécifique à
chaque
tribu voire
chaque
village.
Chez
les
Akyé
du
Nord,
la transmission de la chefferie se faisait d'oncle à neveu;
cette
succession
respectai t
le
lignage
matrilinéaire.
Dans
certains
villages,
les
choix
s'opéraient
uniquement
parmi
les
descendants
utérins
du
fondateur
du
village.
Cette procédure
les
rapprochait des
autres Akan notamment les
Baoulé et les Agni.
Les
Akyé du
Sud en
particulier
ceux
de
la
tribu
Lépé ont
adopté
des
pratiques
qui
les
classent
plutôt
parmi
les
lagunaires,
Mbatto,
Ebrié,
Abouré,
peuples
frontaliers
organisés
en classe d'âge.
Les
chefs de village sont choisis parmi les initiés de la classe d'âge
qui
défend
militairement
le
village.
Les
critères
de
choix
reposent
sur
la
valeur
individuelle
de
l'homme,
sa
vivacité
d'esprit,
son
éloquence
etc.
Depuis
une
époque
récente,
ces
critères ont subi des modifications
très
sensibles engendrées
par
deux éléments:
l'instruction et la puissance financière.

50
CARTE 3
LE GROUPE AKYE
ci
d
ï
n
«
'"
~
~
... '"
R
Source ( Atlas Côte d'Ivoire, 1971 )
Sous
groupe
ethnique.
[ : L.SP.8 :1
0
20Km

51
Les rapports entre l'administration et les villages ayant
changé
de
nature,
les
chefs
sont
fréquemment
invités
par
les
représentants
de
cette
administration
(Sous-préfets,
Secrétaires
généraux,
Maires
etc. )
pour
recevoir
des
directi ves,
des
informations destinées
à
leurs
concitoyens
du village.
Pour mieux
comprendre
les
messages
et
les
discuter
si
besoins
en
étai t,
un
niveau minimum
d'instruction
est
requis.
Les
villageois
en
sont
conscients et portent de plus en plus leur choix sur des personnes
alphabétisées pour assurer la direction du village.
Chez les
Akyé
du Sud où la
chefferie n'est pas héréditaire
la pratique
devenue
courante consiste à
choisir des fonctionnaires,
le plus souvent à
la
retraite
Memni
et
Montézo
sont
dirigés
par
des
anciens
fonctionnaires
de
l'Administration.
Ce
transfert
du
pouvoir
traditionnel
suscite
quelquefois
des
inquiétudes
chez
les
personnes
âgées
soucieuses
du
devenir
de
la
tradition
et
de
la
coutume.
En définitive
les
structures
sociales
Akyé
apparaissent
relativement
complexes
dans
leur
organisation.
Elles
sont
une
synthèse de la culture des Akan ayant conservé un pouvoir centra-
lisateur
(Baoulé,
Agni,
etc)
et de celle des
peuples
"lagunaires"
(Ebrié,
Mbatto).
A ces
derniers
notamment
les
Akyé
s'apparentent
par le système de classe d'âge.
II.2.1.- Les classes d'âge
creuset de formation des hommes.
Toutes les
personnes de sexe masculin font
partie d'une
classe d'âge
ou "Fokué"
en langue Akyé.
La classe est un creuset

l'individu
reçoit
dès
son
jeune
âge
une
éducation
et
une
formation
politique
et
militaire.
La
population
masculine
de
chaque
village
est
répartie
en
3
classes
qui
se
succèdent
au
pouvoir en raison d'une périodicité variable selon la localité.
La
durée
moyenne
est
d'environ
16
ans
(PAULME,
op
cit).
On
distingue :
-
les Gnando ou Niando
-
les Djoungbun ou Dyigbo
-
le Mbechié ou Bresué

52
Cette organisation qui
a
une
emprise
relativement
forte
dans
la
vie
socio-poli tique
des
villages
Akyé
notamment
ceux du
Sud,
voisins des "lagunaires" était autrefois une nécessité pour à
la fois
garantir la
survie,
entretenir
la solidarité et accomplir
les
grands
travaux
d'intérêt
public.
Les
rôles
et
fonctions
dévolus
à
chaque
classe
témoignent
de
son
importance
dans
la
société villageoise.
En effet,
les classes sont chargées d'assumer
les
fonctions
suivantes
poli tique,
économique
et
social,
militaire.
Dans
un
ordre
immuable,
on
retrouve
toujours,
la
classe
des
"pères",
personnes
âgées
de
40
à
56
ans,
sui vie
de
celle
des
"guerriers"
dont
l'âge
des
individus
est
compris
entre
24
et
40
ans
et
enfin
celle
des
fils,
les
jeunes
de
12
à
24
ans
les
enfants en bas âge préparent leur entrée dans cette classe.
Cette
classification
est
spécifique
aux
Akyé
car
les
autres peuples ont établi leurs propres classes d'âge. C'est ainsi
que les Abbey et les Abouré ont une organisation en 4 classes,
les
Mbatto, peuple voisin méridional des Akyé,
en 6.
Chez les
Akyé,
le pouvoir politique
est
toujours
exercé
par la classe des "pères".
Le chef du village est choisi parmi les
membres
de
cette
classe.
Le
conseil
des
notables
es t
également
issu de cette classe.
A ce
noyau
de
personnes
qui
assistent
le
chef
dans
la
gestion
quotidienne
des
affaires,
s'ajoutent
le
"porte-canne"
du
chef
et
le
crieur
public,
recrutés
au
sein
de
la
classe
des
"pères".
Leur
mandat
correspond
à
la
durée
moyenne
d'exercice
de
leur
classe
c'est-à-dire
16
ans.
Durant
ce
mandat,
les
autres
personnes des 2 classes précédentes ont le temps de compléter leur
formation et de s'aguerrir.
Les fils acquièrent la maturité suffisante pour accomplir
les
tâches
qui
les
attendent
(expédition
guerrière,
défense
du
village
etc.).
Les
"guerriers"
s'assagissent
avec
le
temps
et
s'apprêtent à prendre le contrôle du pouvoir politique.

53
En général,
les passations de pouvoir donnent lieu à des
manifestations de réjouissances
que
l'on appellent
"fête de géné-
ra tion".
A l'issue de la même périodicité de 16 années,
des
chan-
gements
interviennent
à
tous
les
niveaux
de
"commandement".
Ces
différents
mouvements
se
résument
dans
le
schéma
ci-dessous
em-
prunté à
D.
PAULME
(3).
Il
se
rapporte
à
l'évolution des
classes
dans les villages de Grand Alépé, Montézo et Memni.
PERIODE
1895-1910 1910-1926 1926-1944 1944-1960 1960-1976
"vieux" ou "anciens"
(D)
(B)
(N)
(D)
(B)
.classe de Pères
B
N
B
N
.classe des guerriers
D
.classe des fils
B
. Enfants
(B)
(N)
(D)
(B)
(N)
classe
N = Niando
D = Dyigbo
B = Brésué
Tous les 16 ans,
une nouvelle génération se constitue et
la plus ancienne se retrouve "hors classe" ou à la retraite.
La constitution de la classe d'âge présente cependant des
particulari tés
qui
se
rapportent
aux
différentes
relations
entre
le père et le fils.
En effet,
la classe du père détermine celle du fils
: il
existe
toujours
une
classe
intermédiaire
entre
les
deux.
En
d'autres
termes,
si
le
père
appartient
à
la
classe
Niando,
son
fils est nécessairement dans celui des Bresué.
On
peut
relever
également
que
le
système
des
classes
d'âge a
une
influence sur la structure du village.
Le village est
bâti
à
l'image des
3
classes.
Il
est
subdivisé
en
3 parties
qu~
correspondent à la localisation de
chaque
classe.
Généralement
sa
structure
est
linéaire.
Celle-ci
est
déc~upée
en
3
quartie~s
"Haut",
"Centre" et "Bas".
J.
ci par SEnES
:
région
du
Sud-Est,
étude socio-économique,
la
sociologie,
Mai 1967.

54
Le quartier du Centre ou milieu est le domaine d'habita-
tion
des
"Pères.
Ils
sont
encadrés
par
les
jeunes
gens
de
la
classe intermédiaire qui occupent le "Haut,
le "Bas" étant réservé
aux fils.
Le passage d'une classe à une autre se traduisait par un
changement
d' habitation.
Ce
mouvement
interne
s'est
estompé
avec
l'avènement
des
lotissements
et
le
changement
de
la
nature
de
l'habitat.
La constitution de cette société en classes fait
appel à
plusieurs
remarques
d'ordre
socio-démographique.
Cette
pratique
favorise
la
soumission des
plus
jeunes
aux
plus
vieux.
Les
plus
jeunes
doivent
respect
et
loyauté
aux
aînés
dont
ils
sont
les
"apprentis".
Ils
reçoivent
une
formation
qui
s'achève
lorsqu'ils
accèdent au pouvoir.
Le système offre l'avantage de la répartition des
tâches
communautaires selon l'âge. A chaque classe s'identifie un type de
travail.
Son
accomplissement
exige
la
participation
de
tous
les
membres du
lignage ou
du clan.
A ce
titre l ' élémen t
masculin es t
d'une importance particulière dans
la vie communautaire.
Le
jeune
garçon,
dans
certaines
circonstances
est
identifié
à
travers
sa
famille,
son
lignage,
son
clan
ou
une
unité
sociologique
plus
large.
Dans
ce
cas,
le
rôle
du
père
est
considérable
dans
sa
formation.
Les
qualités
développées
par
celui-ci
durant
son
ini tiation
à
la
vie
sont
une
référence
que
les
descendants
se
doivent si possible de poursuivre ou de rééditer.
II.2.2.-Une société matrilinéaire avec virilocalité
Dans la
société Akyé,
un enfant est élevé
par son père.
Celui-ci
est
chargé
de
son
éducation
jusqu'à
ce
qu'il
puisse
se
prendre en charge
(NIANGORAN BOUAH,
1971).
Parvenu à
l'âge de se marier,
sa première épouse lui est
trouvée
par
le père.
Ce dernier
fai t
face
à
toutes
les
exigences
de la famille de la future épouse de son fils.

55
Avant de
se séparer du noyau
familial,
l'enfant vit dans
la cour
paternelle.
Cet aspect de la coutume Akyé se rapproche de
celui
des
peuples
de
l'Ouest
(4)
de
la
Côte-d'Ivoire qui
font
du
père l'élément
central dans
l'existence de
l'individu à
son
jeune
âge.
Cependant,
outre le langage,
les Akyé ont conservé comme
les
autres
Akan
leur
attachement
au
système
matrilinéaire.
Cette
pratique s'observe à plusieurs niveaux :
Par
exemple,
l'enfant même
s ' i l
reçoi t
son éducation du
côté
paternel

i l
réside,
demeure
membre
du
clan
de
sa
mère.
Comme
le
fait
remarquer
NIANGORAN
BOUAH,
"les
Akan
partent
du
principe que la paternité reste toujours difficile à prouver alors
que
la
maternité
ne
se
discute
jamais".
D'autres
éléments
de
justification de
l'adoption du
système
matrilinéaire par les Akan
ont été
esquissés
et mis en relation avec
le sacrifice enduré par
la reine mère
lors de
la
traversée du
fleuve
Comoé,
au moment de
l'exode.
L'intérêt
communautaire
dont
elle
fit
preuve
devant
l'intransigeance
de
l'épouse
de
son
frère
alors
chef
du
groupe
marqua
tout
le groupe.
En souvenir de
son
acte une
considération
plus
importante
aux
descendants
de
la
soeur
utérine
a
été
unanimement
accordée
aux
dépens
des
enfants
des
épouses.
Cette
pratique
a
eu
des
conséquences
dont
les
plus
dramatiques
sont
relatives à
la succession des personnes
qui
avaient un héritage à
léguer à leurs descendants directs.
En
effet,
la
succession
chez
les
Akan
se
fait
dans
le
clan de la mère,
d'oncle à neveu utérin.
La
coexistence
de
la
double
parenté
chez
les
Akyé
est
inhérente
à
leur
posi tion
géographique
ce
peuple
consti tue
un
tampon
entre
les
Akan
dont
l'organisation
sociale
es t
à
prédominance matrilinéaire
(Baoulé,
Agni)
au
Nord
et
à
l'Est,
et
les Akan lagunaires
(Ebrié,
Abouré,
Mbatto)
au Sud dont le système
traditionnel est axé sur le pat~ilignage.
4.
Les liens de parenté au sein du grand groupe Krou sont axés sur
le
patrilignage
rA.
SCHWARTZ,
1971)
contrairement
aux
Akan
dont
les Akyé constituent un sous-groupe.

56
En
1964,
le
code
civil
de
la
Côte
d'Ivoire
a
fait
du
fils,
l'héritier de son père.
Cette loi a créé un malaise dans les
régions
d'économie
de
plantation

les
vieilles
habitudes
de
succession devaient subir une profonde mutation.
Dans le pays Akyé
un compromis
semble
avoir
vu
le
jour
une
partie des
biens
est
affectée
aux
enfants
et
à
leur
mère,
l'autre
aux
héritiers
reconnus
par
la
tradition.
Ainsi
"non
seulement
le
système
traditionnel
d'héritage
est
maintenu
mais
aussi
le
Code
Civil
ivoirien respecté"
(AFFOU YAPI, 1979).
Malgré
la
double
parenté,
la
référence
au
lignage
maternel est
la
pratique
courante
pour
résoudre
les
problèmes
de
succession
et
d'héritage.
L'héritage
reposait
sur
des
objets
appartenant
beaucoup
plus
à
l'ensemble
de
la
famille,
comme
la
poudre
d'or,
les
objets
d'art
et
d'autres
objets
symbolisant
le
pouvoir
familial.
La
garde
de
tous
ces
éléments
conférait
à
l ' héri tier
une
responsabili té
de
la
famille
vis
à
vis
du
cul te
des
ancêtres.
En
réali té
diriger
la
famille
étai t
honorifique
et
prestigieux.
L'avènement
des
plantations
et
la monétarisation accrue
de
la
société
ont
été
une
source
de
complication
du
système
d'héritage.
Le
planteur
constitue,
à
travers
ses
exploitations
agricoles,
un
héritage
qui
assurera
la
survie
de
son
groupe
domestique
après
sa
disparition.
Mais
la
plantation
étant
considérée
comme
un
trésor
qui
se
transmet
au même
ti tre
que
la
poudre
d'or
et
les
autres
objets
de
valeur,
les
bénéficiaires
"s ta tu taires"
selon
la
coutume
que
son t
les
neveux
s'en
approprient
alors
qu ils
n'ont
peut-être
jamais
participé
1
à
leur
création.
Pour contourner la tradition et pallier les désavantages
créés au détriment des épouses et des
enfants,
des dons entre vifs
ont
été
effectués
(GASTELLU,
1989).
Il
s'est
agit
de
faire
don
d'une
partie
des
plantations
à
l'épouse
et
aux
enfants du
vivant.
du
chef
d'exploitation
afin
que
ces
parties
ne
puissent
être
héritées par quiconque.
L'homme
récompense
de
son vivant
l'apport.
en
travail
que
lui
a
fourni
son
épouse
durant
la
création
des
exploitations.

57
Cette attitude traduit la complexité et l'inadaptation de
la
norme
traditionnelle
de
l'héritage
en
régime
matrilinéaire
surtout
dans
le
contexte
de
l'économe
marchande
basée
sur
l'agriculture pérenne.
Généralement des discussions violentes s'en
suivent
;
elles peuvent dégénérer en
conflit opposant les
enfants
supportés
par
leur
lignage
maternel.
aux
héritiers
qui
théoriquement
ont
la
faveur
du
lignage
du
défunt.
Dans
certains
cas,
la coutume prévoit le remariage de la veuve avec l'héritier.
Cette pratique
vise d'abord
à
conserver
l ' héritage au
sein de
la
famille paternelle
et à
faciliter la
poursuite de l'éducation des
enfants par les membres de cette famille.
Il est fréquent que des
familles maternelles des enfants soient écartées de ces rencontres
faute
d'éléments
de
sexe
masculin.
Ces
arguments
ont
semble-t-il
contribué au maintien d'une fécondité élevée.
L'organisa tion
de
la
société
basée
sur
le
"FOKUE"
ne
laisse aucun rôle à
la femme.
Elle est tenue à l'écart de tout le
système de formation pour la vie.
Toutes les activités relatives à
la préparation de
l'individu s'exerçant par l'intermédiaire de
la
classe d'âge,
la femme mène une vie handicapée d'apprentissage.
En
conséquence,
elle
ne
peut
prétendre
à
un
pouvoir quelconque
dans
la société
villageoise
étant donné
que
tous
les
rôles
poli tiques
et
sociaux
sont
distribués
en
fonction
de
la
position
des
individus dans la structure en classe d'âge.
Cette absence de la femme au niveau du pouvoir poli-ciqü.e
fait
partie des
éléments
de démarcation des Akyé
par rapport
aux
Akan
ayant
conservé
une
organisation
centralisée.
En
effet.
dans
le
royaume
"AGNI"
par
exemple,
l'une
des
personnalités
à
prendre
part aux décisions
est
la
"reine mè=e",
soeur
ut.érine du
roi
qui
dirige également certaines cérémonies.
Les
institutions
villageoises
en
pays
Akyé
attribuent
à
la
femme
un
rôle
de
consultante
la
femme
est
sollicitée
lorsqu'une
reconstitution
généalogique
s'avère
nécessaire
sa
capacit.é à
ordonner
les
membres
d'un
lignage,
d'une
famille,
lui
est
indiscutée.
D'autre
part,
selon
la
coutume
les
biens,
poudre
d'or
et
les
autres
objets
de
valeur
appartenant
à
une
famille,
sont soigneusement conservés par la femme.

58
En dehors
de ces
attributions
qui
lui
sont dévolues,
la
femme occupe une position de dominée
par rapport à
l'homme
(AFFOU
YAPI,
1979)
mais son absence dans la sphère politique ne doit pas
masquer
son
importance
au
plan
démographique
dans
le
renouvelle-
ment de
la population et la survie des
lignages.
La femme
est
le
garant de la reproduction de la
population par sa fécondité.
Ceci
est
d'autant
plus
important
que
nous
nous
trouvons
en
système
matrilinéaire.
Le
rôle
de
reproduction
lui
donne
un
poids
impor-
tant dans
la société
les
fluctuations
de
l'effectif du
lignage
et de la société globale dépendent de
la femme.
A cet égard dans
les sociétés
centralisées comme
chez
les
Agni
ou
les Ashanti,
le
pouvoir central est très
attentif à
l'accroissement de
la popula-
tion,
donc
du
rôle
de
la
femme
dans
l'agrandissement
du
royaume
(PERROT,
1982).
Cette
procréation
qui
lui
incombe,
est
souvent
avancée pour
justifier le paiement de
la dot lorsque celle-ci est
demandée en mariage.
Le montant de la dot a subi des modifications
depuis
plusieurs
années
composée
d'objets
usuels
ayant
une
valeur
symbolique,
tels
le
vin
de
palme,
le
tabac,
les
ignames
etc,
la
dot
a
changé
de
valeur
vers
les
années
1930-1950
(BONI,
1970).
A partir de
cette
période,
son caractère symbolique
n' est
plus respecté et elle devient une spéculation monétaire.
La dot était réclamée en compensation du transfert de la
femme en tant que membre d'une unité de production de sa famille à
une
autre,
celle
de
son
futur
époux
car
la
femme
joue
un
très
grand
rôle
dans
les
travaux
quotidiens.
Elle
est
la
principale
productrice
des
produits
vivriers
nécessaires
à
l'auto-
consommation (MEILLASSOUX,
1975).
Cependant,
au plan de
la reproduction,
les naissances de
garçons étaient vivement
souhaitées
dans
la
mesure

les
condi-
tions
de
sécurité
reposent
sur
le
dynamisme
de
la
population
masculine.
En
outre,
la
main-d'oeuvre
familiale
est
constituée
essentiellement des
descendants
de
la famille.
En l'absence d'une
main-d'oeuvre étrangère,
les
travaux sont
intégralement effectuées
par la famille elle-même.
Elle es~ une unité de production dont la
capacité
est
fonction
de
sa
jeunesse.
A
ce
titre,
une
femme
incapable de procréer handicapait sa famille au triple plan de sa
défense, .de
sa
subsistance
et
de
son
existence.
D'une
manière
générale,
en
pays
Akyé,

autrefois,
les
travaux
d'intérêt

59
communautaire
étaient
pri vilégi és
par
l'organisation
sociale,
la
participation effective de chaque
famille
voire de
chaque
lignage
est
appréciée
à
travers
le
nombre
de
membres
prenant
part
à
ces
activités.
Selon la coutume,
un homme doit s'intéresser aux enfants
de
sa
soeur
utérine
car
ce
sont
les
neveux
qui
théoriquement
hériteront de
lui.
Il est donc pénible de savoir sa soeur stérile
ou incapable de procréer.
III
-
LE
SYSTEME
D'ECONOMIE DE
PLANTATION
:
LA
PROLIFERATION
DES
CULTURES D'EXPORTATION AUX DEPENDS DES CULTURES VIVRIERES.
Le système
d'exploitation agricole qu'il
est convenu de
qualifier
d'économie
de
plantation
est
basée
sur
des
cultures
pérennes
qui
sont
des
cultures
de
rente
ou
encore
culture
d'exportation.
Les
productions
tirées
de
ces
cultures
sont
en
grande
partie
vendues
sur
le
marché
international
une
très
faible
partie
est
transformée
et
orientée
vers
la
consommation
nationale.
Il s'agit principalement du café,
du cacao,
du palmier à
huile,
de
l ' hévéa,
etc.
Les deux
premiers,
compte
tenu du nombre
extrêmement
important
de
personnes
à
les
avoir
adoptés,
peuvent
être considérés
comme
des
cul tures
à
succès.
Elles
dominent
tout
le
paysage
du
Sud-Est
du
pays.
Au
massif
forestier
de
cette
région,
se
sont
substituées
de
vastes
plantations
de
caféiers
et
de
cacaoyers.
La
création
de
nouvelles
plantations
s'est
progressivement
déplacée
de
l'Est
à
l'Ouest

des
portions
de
forêt existent encore.
Si elles ont connu une introduction très difficile auprès
des
paysans,
ces
GuI tures
ont
rapidement
représen tées
l'essentiel
du
revenu
national
depuis
plus
d'un
demi-siècle,
avec
des
retombées très positives au plan local.

60
111.1.- Historique de l'économie de plantation ou le passage d'une
agriculture de subsistance à une agriculture d'exportation
Le café a été introduit dans
le pays
vers 1880-1910.
Il
l'aurai t
été
par
l'intermédiaire
de
deux
négociants
français
Arthur VERDIER et fu~édée DE BRETIGNIERES
(BONI,1982).
Pendant
les
premières
années,
. sa
culture
étai t
pra tiquée
par
quelq~es
européens.
Cette
communauté
restreinte
produisait
moins
de
50
tonnes jusqu'en 1914.
La culture du café
a
été
très
vite
suivie par celle du
cacao
connu
dans
le
pays
vers
1888.
La
variété
introduite
n'entrant
en
production
qu'après
une
période
plus
longue
que
le
caféier,
sa diffusion s'est faite lentement.
Les
européens,
premiers
planteurs
de
ces
arbus tes
ont
clairement
porté
leur
préférence
sur
le
café.
Il
a
fallu
entre-
prendre en 1910,
une impulsion vigoureuse en faveur du cacao avant
que les planteurs la développent.
Cependant le véritable démarrage
de ces
cultures arbustives
a
été amorcé par leur diffusion auprès
des villageois.
En effet,
les
pouvoirs
administratifs de l'époque
ont exigé la création de plantations villageoises de caféiers dans
chaque
locali té
accessible
sans
difficul té.
Ces
caféiers
étaient
entretenus par
tous
les
habitants
sous
la supervision du chef
du
village.
C'est à partir de cette
création forcée de caféières que
de nombreuses
personnes
ont
estimé
utile
de
travailler
pour
leur
propre compte.
III.2.~ Les facteurs
explicatifs
de
l'expansion des
plantations
le relèvement des prix d'achat et
le concours de la main-d'oeuvre
étrangère.
L'adoption des
cul tures
arbustives,
café,
cacao
n'a
pas
é té
aisée
dans
toutes
les
locali tés
mais
certains
facteurs
ont
favorisé,
quelques
années
plus
tard,
leur expansion.
Nous
pouvons
en relever quelques uns.
Afin d'attirer
un grand
nombre de
personnes,
l'adminis-
tration
faisai t
distribuer
gra tui tement
des
cabosses
de
cacao
et
des
jeunes
plants
de
caféiers
dans
les
villages.
Cette
mesure

61
plutôt incitative a été
relayée par des
facteurs
d'ordre
conjonc-
turel dont les plus importants sont :
l'institutionnalisation
de
prime
de
soutien
aux
planteurs
en
1951.
Ces
primes
étaient
destinés
à
ceux
qui
acceptaient
de
régénérer
leurs
plan ta tions
afin
d'accroître
dans
l'avenir
leur
production,
-
le
relèvement du
prix d'achat du kilogramme de
café en 1953-54
(5).
Cette
action est
intervenue à
la sui te
des gelées
survenues
dans les plantations de caféiers du BRESIL en 1953.
Outre
les
effets
de
ces
événements,
l'expansion
des
plantations
individuelles
émane
en
partie
des
exploitants
forestiers.
Dans
les
années
1950
et
1960,
le
Sud-Est
de
la
Côte
d'Ivoire
y
compris
la
région
de
Memni-Montézo
étai t
occupée
par
une
immense
forêt
primaire.
Cette
végétation
renfermait
une
multitude
d'arbres
dont
le
sommet
était
très
touffu
mais
elle
n'étai t
pas
hostile
à
l ' homme
car
elle
étai t
pénétrable
avec
un
sous-bois
clairsemé
elle
étai t
le
domaine de
la grande
chasse.
Mais
au
plan
de
l' exploi tation
agricole,
la
forêt
limi tai t
les
capacités
humaines.
Les
pistes
pour
la
parcourir
étaient
inexistantes.
De
plus,
les
outils
disponibles
par
les
habi tants
étaient inefficaces pour permettre des défrichements importants.
La
recherche
et
l' exploi ta tion
des
bois
de
bille
ont
drainé
dans
cette
région,
des
exploitants
forestiers
qui
ont
ouvert des
pistes
afin
de
pouvoir
écouler
leurs
productions.
Les
techniques
d'abattage
des
arbres
à
l'aide
d' outils
nouveaux
tels
les
tronçonneuses
et
les
machines
à
traction
ont
contribué
dans
une certaine mesure à l'extension rapide des exploitations.
Outre le matériel d'appui,
la création et l'entre~ien des
plantations
ont
nécessité
le
concours
d'une
main-d'oeuvre
d'origine
diverse.
En
général,
on
distingue
la
main-d'oeuvre
familiale
de
celle
venue
d' ailleurs.
La
première
repose
sur
les
membres de la famille
ce son~ le chef de
l'exploi~ation, son ou
ses
épouses,
ses
enfants
et
les
autres
personnes
dont
il
assure
5.
DIAN
BONI
.
L'économie
de
plantation
en
Côte
d'Ivoire
forestière
-
Thèse de doctorat d'Etat
Tome 1 Abidjan 1982.

62
l'entretien.
Le rôle des femmes a été remarquable dans le système.
En
effet,
lorsqu'une
nouvelle
plantation
se
crée,
les
femmes
donnent les premiers soins
aux jeunes plants et cultivent sur les
parcelles,
des produits vivriers
: banane plantain,
taro,
légumes,
etc.
L'entretien
des
cultures
vivrières
profitent
aux
jeunes
plants
de
cacaoyer
ou
de
caféier.
Le
désherbage
pratiqué
constamment
libère
toutes
les
cultures
de
la
parcelle
des
mauvaises
herbes.
Dans
le
système
des
plantations,
les
femmes
consacrent
45
pour
cent
de
leur
temps
au
travail
contre
34
pour
cent pour les hommes
(SEDES,
1967).
La main-d'oeuvre allochtone est essentiellement composée
des peuples de la savane ivoirienne et des ressortissants des pays
du Sahel
(Mali,
Burkina-Faso).
Cette main-d'oeuvre se subdivise en
trois catégories: les contractuels,
les salariés,
les métayers.
Ces
trois
types
de
main-d'oeuvre
se
rencontrent
dans
toute la région du Sud-Est.
Selon la culture pratiquée,
l'une des
trois
est
plus abondante.
Dans
les
plantations de
caféiers
et de
cacaoyers,
les
manoeuvres
contractuels
et
les
métayers
sont
plus
nombreux.
Les
contractuels
se
recrutent
pour
une
tâche
bien
spécifique
soi t
pour
le désherbage 1
soit pour
la cueillette ou
pour le ramassage des
cabosses.
En règle générale,
le contractuel
consacre très peu de
temps
à
cette activité et reçoit dès
la fin
de son travail la rémunération correspondante.
Le métayer,
que
l'on désigne dans
le Sud-Est
.. Aboussan"
est un manoeuvre qui
conclut
avec
le planteur les
termes
de
leur
collaboration avant tout engagement au travail.
Le terme
"Aboussan" qui
veut dire
partager en trois
est
révélateur
le métayer reçoit un paiement en nature,
le tiers de
la
récolte
lui
est
versé.
Le
métayage
est
la
forme
la
plus
répandue
dans
toutes
les
régions
d'économie
de
plantation.
Le
terme "Aboussan" d'origine
Akan dés igne
une pra tique dont
l' adop-
tion
à
cette
for:ne
d'économie
lui
a
insufflé
toute
sa
dynamique.
Ce
paiement
du
métayer
en
nature
es~
une
forme
courante
dans
tau tes
les
régions

l ' agricul ture
es t
basée
sur
les
cul tures
pérennes.

63
Au Ghana
et au
Togo

la culture
du cacao
et
celle du café ont
nécessité
le
concours
d'une
main-d'oeuvre
étrangère,
la
rémunération
est
également
faite
en
nature.
La
pratique
de
"l' aboussan"
subsis te
dans
ces
pays.
La
si tua tion
du métayage
au
Togo mérite d'être
soulignée
car
une
autre
forme
de
rémunération
le
"dibimadibi"
(QUESNEL et VlMARD,
1987)
lie le manoeuvre
auteur
de la création de la plantation au propriétaire de la terre.
Dans
ce
système,
c'est
le
propriétaire
qui
reçoit
le
tiers
de
la
production.
Quelle
que
soit
la
région
la
satisfaction
de
la
main-d'oeuvre
apparai t
nécessaire
pour
maintenir
la
survie
de
cet te
économie.
Ceci
implique
la
révision
constante
des
conditions
de
travail.
Ainsi,
dans
certains
cas,
lorsque
les
vergers
ont
un
rendement
très faible
du
fait
de
leur âge
et de
leur mauvais
entretien,
le
partage de la récolte se fait
équitablement par moitié.
Parmi les
éléments
significatifs
de
l'expansion
des
plantations,
figure
le
mode
d'acquisition
de
la
terre.
Ainsi,
en
pays
Akyé.
Chaque
village possède son terroir,
géré par le chef du village.
La terre
est
un
bien
communautaire
et
à
ce
ti tre
dans
l ' agricul ture
de
subsistance,
chaque
villageois
a
le droi t
d'usage de
ce bien.
Il
peut
la
cultiver,
remettre
en
valeur
les
jachères
mais
en
aucun
cas,
dans
un
tel
système
traditionnel,
la
terre
ne
peut
faire
l'objet
d'aliénation.
Une
harmonie
parfaite
existait
entre
le
système
d'exploitation
de
la
terre
et
sa
gestion
mais
cet
équilibre n'a pu résister au nouveau mode agricole.
L'expansion des cultures arbustives pérennes a bouleversé
la gestion traditionnelle du patrimoine foncier.
Au droit d'usage,
s'est
substitué
le
droit
de
propriété.
Cette
nouvelle
donnée
a
favorisé
des
stratégies
d'accaparement
de
portions
de
forêt.
Désormais,
les parcelles cultivées deviennent la propriété de ceux
qui les ont constituées.
Ceux-ci s'approprient la forêt du voisinage
immédiat des
parcelles défrichées.
Le
planteur
entreprend ses défrichements
de
facon
à
encercler
une
portion
relativement
importante
de
forêt
afin d'en être le
seul à
l'exploiter plus
tard.
Dans cette course
à
la
terre,
la
main-d'oeuvre
familiale
a
joué
un
rôle
capi tal,
puisqu'au
départ,
le
capital
faisait
défaut
pour
prétendre
à
l'embauche d'une
main-d'oeuvre
salariée.
Plus
tard,
les
premières

64
productions
des
parcelles
ont
permis
l'in tégra tion
de
la
main-
d'oeuvre
allochtone
et
la
libération
progressive
d'une
partie
de
la force de travail d'origine familiale constituée par les enfants
qui ont pu dès lors être scolarisés.
En résumé,
on peut relever que
l'essor de
l'économie de
plantation
a
désagrégé
le
systéme
tradi tionnel
d' exploi tation
de
la
terre.
Cet te
rupture
de
l'usage
ancien
du
patrimoine
foncier
s'est
accélérée
grâce
au
concours
d'une
main-d 1 oeuvre
allochtone
dont
la
présence
a
favorisé
d'une
part
la
course
effrénée
vers
l'extension
des
parcelles,
la
multiplication
des
plantations
individuelles,
d'autre part la scolarisation des descendants.
Cette scolarisation a contribué au départ des
jeunes des
villages vers
les villes,
soit pour
la poursuite des études,
soit
pour l'apprentissage d'un métier.
Rares
sont
les descolarisés qui
sont
retournés
pour
faire
valoir
leur
force
de
travail
sur
les
plantations.
La
création
de
plantations
individuelles
au
sein
d'un
même lignage,
la
scolarisation des
descendants
sont deux éléments
qui
ont
réduit
considérablement
l'unité
de
production
naguère
constituée par le noyau familial et les parents proches.
En pays Akyé,
la réduction des membres de cette unité,
le
"SAWOA"
a
certes
favorisé
l'appel
et
le relèvement du coût de
la
main-d'oeuvre
allochtone,
mais
celle-ci
a
rarement
bénéficié
de
droit de
propriété
sur
la
terre.
Contrairement à
la situation du
pays Akyé,
la main-d'oeuvre
d'origine
étrangère
accède facilement
à
la
propriété
dans
d'autres
régions,
notamment
en
pays
Agni
et
dans
le
Sud-Ouest
du
pays
(CHAUVEAU
et
DOZON,
1985).
L'attitude
des Akyé est corrélée
avec leur organisation sociale qui
consiste
à
attribuer
tous
biens
de
la
nature
de
la
terre
aux
lignages
du
village.
Or
toute
personne
n'appartenant
pas
à
l'un
de
ces
lignages
est
étrangère
au
village.
A
ce
titre,
elle
ne
peut
prétendre
au
droi t
d'usage
des
biens
communautaires.
Ce
système.
adopté
par
ce
peuple
dépourvu
de
pouvoir
cen tral
es t
peut-être
adapté
afin
que
l'homogénéité
du
peuplement
de
chaque
entité
puisse
réduire
les
relations
conflictuelles
avec
les
voisins.
Cette
atti tude
de
repliement
sur
soi,
s'est
accentuée
dés
qu'il

65
s'est
agi
de
l'appropriation
des
terres
pour
les
cultures
pérennes.
IV
-
ECONOMIE
DE
PLANTATION
ET
RETOMBEES
SOCIO-ECONOMIQUES
LA
TRANSFORMATION DU CADRE DE VIE.
Les mutations
s'ubies
par les
sociétés
ayant adopté
très
tôt l'économie de plantation se
traduisent par une
transformation
de
l'habitat,
une
scolarisation
plus
généralisée
et
par
des
échanges
commerciaux
plus
soutenus
entre
les
localités des
zones
de plantations et les agglomérations proches.
Dans ce contexte le village de Memni-Montézo a connu une
expansion considérable
caractérisée
non
seulement
par l'extension
du village mais surtout
par une
modernisation très perceptible de
son habitat.
IV .1. -
Si tua tion
de
l ' habi ta t
dans
la
locali té
la dispari tion
progressive de l'habitat traditionnel.
Les
données
rassemblées
pour
étayer
cette
partie
proviennent
de
l'enquête
effectuée
en
Avril
1983
sur
l' acti vi té
économique
et
l'habitat.
Cette
opération
s'était
fixée
pour
objectif
de
fournir
des
indications
sur
l'habitat,
notamment
le
"type"
de
la maison,
la
"nature"
des
murs,
des
toi ts ,
l'origine
géographique du financement.
Il
s'agissait en outre de dégager une
typologie
de
l' habitat
dominant
dans
ce
milieu.
Ainsi
nous
avons
distingué quatre catégories de maison
-
la maison à écage
- la maison moderne
-
la case ~oderne
- la case traditionnel:e
De
toutes
ces
disti~c~ions,
"
:-essc::-:
q:..:.e
sur
1.56ï
bâ t imen cs
à
usage ct' habi ta cion,
l, J
pour
.=en t
son t
èes
~aisons à
étage,
60,2
pour
cent
des
maisons
modernes,
26,2
pour
cent
des
cases
modernes
et
12,3
pour
cent
des
cases
tradicionnelles.
La
différencia tion retenue
en tre
"maison
moderne"
et
case
relève
de
l'architecture
et
des
matériaux
entrant dans
chaque construction.

66
La
maison
moderne
est
construite
à
partir
d'un
plan
délivré
par
les
autorités
compétentes,
en général
par
les
agents
du
ministère
de
la
construction
installés
au chef
lieu de
sous-préfecture
ce
sont
des
maisons
de
type
"villa"
contenant
une
salle
de
séjour,
une
salle
à
manger,
des
toilettes
et
des
chambres.
Elles
sont
construites
en
"dur"
c' est-à-dire
avec
des
briques
de
ciment
et
couvertes
de
béton
et
de
tôles.
Ces
maisons
sont
bâties
après
le
lotissement du village.
En pays Akyé,
tous
les villages de plus de
500
habitants
sont
lotis
et
la
reconstruction des
maisons
se
fait
à
partir
de
matériaux
modernes
(BONI,
1970).
Les
cases
sont
des
bâtiments
de
type
traditionnel
qui
quelquefois
sont
faits
de
matériaux
modernes,
alors
celles-ci
sont
rangées
parmi
les
cases
modernes.
Dans
le
village
de
Memni-Montézo,
les
cases
qui
représentent
38,5
pour
cent
des
bâtiments
sont
en
voie
de
dispari tion.
Celles
n' ayan t
intégré
aucun
matériau
moderne
12,3
pour cent sont de plus
en plus abandonnées pour céder la place aux
maisons modernes.
L'élément
remarquable
de
cette amélioration de
l'habitat
en
région
de
plantations
est
la
substitution des
toits de
pailles
par des
toits
de
tôles
ondulées.
Dans
les
villages
du Sud-Est,
i l
es t
fréquent
de
voir
des
toi ts
dont
la
couleur
a
changé
sous
l'effet
des
intempéries.
Ces
tôles
rouillées
sont
le
signe
d' un
usage
relativement
ancien
de
ce
genre
de
matériau
dans
la
construction.
Memni-Montézo,
à
l'instar
des
autres
villages
possède
également
ses
maisons
aux
toi ts
de
tôles
ondulées
déteintes
sous
le
poids
des
temps.
Ces
toi ts
anciens
et
les
nouvelles
constructions
aux
ma tériaux
neuf s
se
juxtaposent
pour
cons t i tuer
un paysage où le traditionnel est en voie de disparition.
Ainsi dans
cette localité,
les maisons couvertes de toits
de
paille
c'est-à-dire
faits
de
feuilles
de
palmier
"raphia"
ne
représentent
plus
que
8,7
pour
cent.
Ceux-ci
sont
réellement
en
régression
devant
les
89,4
pour
cent
de
toi ts
de
tôles
ondulées.
Nous
pouvons
remarquer
que
1,6
pour
cent
des
toi ts
est
en
béton
signe également d'une certaine aisance financière
(tableau 1).

67
Tableau 1
Répartition des bâtiments selon la nature
des toits
(pour cent)
TOITS
Type de
maison
Béton
Tôle
Paille
Autres
Ensemble
Maison à étage
0,3
1,1
1,4
Maison moderne
1,3
58,6
0,3
60,2
Case moderne
25,0
1,1
26,1
Case traditionnelle
4,7
7,5
0,1
12,3
Ensemble
1,6
89,4
8,6
0,4
100
L'un
des
éléments
significatifs
d'amélioration
de
l'habitat se situe au niveau des murs
les villages traditionnels
se caractérisent par des
habitations
aux murs
faits
exclusivement
de
banco
ou
terre
battue
et
de
bambou.
Durant
ces
dernières
années,
l'utilisation
du
ciment
a
permis
de
profondes
modifications
rendant
les maisons
plus
résistantes
aux conditions
atmosphériques.
A Memni-Montézo,
68,4
pour
cent
des
maisons
sont
construites
en
dur
c' est-à-dire
avec
des
matériaux
incluant
le
ciment.
Les
maisons
en
terre
battue
ou
en
banco
ne
sont
plus
numériquement
dominantes
30,2
pour
cent.
Les
efforts
de
modernisation
de
cet
habitat
ont
été
largement
soutenus
par
les
revenus
tirés
des
productions
de
café
et
de
cacao.
Dans
une
localité
comme
celle
de
Memni-Montézo,
le
financement
de
la
construction provient à 84,7 pour cent des personnes résidant dans
le
village.
Les
fonctionnaires
et
d'autres
personnes
ressortissants
du
village
sont
intervenus
dans
une
proportion
de
15,3 pour cent
(KONE et al.
1984).
L'amélioration de
l'habieae a pour corollaire l'adopeion
d'un nouveau
type d'équipemen~
le village bénéficie à
cec égard
de
l'électricité
ee de
l'eau couranee.
Cependant
tous
les
ménages
ne disposent
pas
de
cette
électricieé
44,9
pour
cent des
habi-
tations
sone
électrifiées
conere
55,1
qui
continue
l'usage
des
lampes à
pétrole.
Quant à
l'eau,
malgré l'installation ancienne de

68
fontaines
publiques,
une
partie
relativement
importante
de
la
population
continue
de
s'approvisionner
au
marigot.
Durant
ces
dernières
années,
la
baisse
des
productions
agricoles
par
consé-
quent,
la
diminution
du
pouvoir
d'achat
des
planteurs
est
de
nat.ure
à
favoriser
cette
pratique
qui
était
en
disparition
la
possibili té
donnée
à
toute
la
popula tion
de
pouvoir
disposer
de
l'eau
courante
est
devenue
dans
le
même
temps
une
charge
à
laquelle les revenus actuels font difficilement face.
Le recours
aux anciennes méthodes d'approvisionnement en
eau
a
pour
corollaire
la
recrudescence
des
maladi.2s
liées
à
la
consommation
de
l'eau
non
potable,
particulièrement
la
dracunculose
ou
vers
de
guinée
dont
de
nombreux
foyers
sont
dépistés au nord du pays Akyé et dans l'ouest du pays.
IV. 2. -
Scolarisation
à
Memni-Montézo
une
implantation
ancienne
de l'école
Le pays Akyé fait partie des
régions où la scolarisation
est
ancienne
en
Côte
d'Ivoire.
Ses
premières
écoles
ont
été
construites en 1936 dans
les villages
de
: Afféry,
Akoupé,
Adzopé
et
Bouapé
dans
sa
partie Nord
et.
Memni
dans
sa
partie
Sud
(BONI
1970).
Depuis
cet te da te,
les
écoles
ont proliféré
dans
toute
la
région de sorte que chaque village a construit au moins une école.
Dans
la
région de
Alépé,
Memni-Montézo a
une
avance
sur
tous
les
autres
en
matière
de
scolarisation.
Cette
localité
totalise
9
écoles
primaires
et
une
garderie
d'enfants.
Des
9
écoles,
2
relèvent
du
privé
et
sont
dirigées
par
les
missionnaires.
L' infrastructure scolaire
exis tante
offre
de
grandes
possibili tés
de
scolarisation.
Ainsi
le
taux
de
scolarisation
enregistré
à
partir
des
enquêtes
menées
dans
le
village
est
de
l'ordre
de
80
pour
cent
(SAID,
1986).
Bien
que
ce
taux
soi t
supérieur
à
la
moyenne nationale
si tuée à
70 pour cent,
il
indique une baisse de
la
scolarisation
au
cours
de
ces
dernières
années
car
durant
la
période 1965-70,
cet.te scolarisat.ion était fixée à environ 97 pour
cent
(BONI,
1970)
Cet.te
chut.e
pourrait
être
due
aux
effets
conjugués de trois facteurs

69
-
Malgré
les capacités
d'accueil,
tous
les
enfants
d'âge
scolaire
ne sont pas acceptés dans
les
écoles par manque de places car les
enfants des
campements dépendant de Memni-Montézo et ceux dont les
parents
sont
originaires
de
ce
village
y
viennent
également
pour
leur scolarisation.
Il
est
possible
que
les
parents
des
enfants
n'ayant
pas
été
scolarisés
à
leur
âge
normal
hési tent
à
le
faire
eu
égard
aux
nombreux échecs enregistrés aux différents examens.
-
Dans un milieu aussi proche de
la ville,
l'idée actuelle que la
scolarisation ne
débouche pas
nécessairement
sur
l'emploi
salarié
pénètre également les habitants de par la fréquence des retours en
milieu rural
de personnes
nanties de diplômes et des
travailleurs
ayant perdu leur emploi en ville.
Une
des
caractéris tiques
de
cet te
scolarisa tian
élevée
est
la
différence
insignifiante
entre
les
taux
masculin
et
féminin
80,2 pour cent pour
les garçons
et 79,6 pour cent pour
les
filles.
Ceci
est
un
progrès
remarquable
car
il
y
a
quelques
années
les
filles
étaient
beaucoup moins
scolarisées.
L'illustra-
tion
de
ce
retard
antérieur
en
est
l'importance
des
effectifs
féminins
ne
sachant
ni
lire,
ni
écrire.
En effet,
à
l'enquête de
1983,
70
pour cent des
femmes
âgées de
6 ans
et plus ne
savaient
ni
lire,
ni
écrire
contre
52
pour
cent
des
hommes
de
la
même
tranche d'âge.
Malgré
les
efforts
de
scolarisation,
la proportion
des personnes illettrées semble élevée.
Cette situation est attri-
buable à
l'émigration des
élèves ayant terminé leur cycle primaire
au village.
En effet,
ceux-ci vont poursuivre leurs études soit au
Collège
d' Enseignemen t
Général
(CEG)
du
chef
lieu.
Alépé.
soi t
dans
d'autres
structures
de
la
grande
région
d'Abidjan.
Ainsi
le
village
entretient
des
élèves
qUl
lui
échappent
constamment
par
manque
d'infrastructures
pouvant
les
retenir
ou
les
attirer
afin
que ceux-ci participent beaucoup plus à son développement.

70
IV.3.- La santé
l'ancienneté du centre a engendré des habitudes
nouvelles.
Les statistiques relatives à la situation sanitaire de la
Côte d'Ivoire au lendemain de son accession à l'indépendance,
font
état de la médiocrité de la santé de la population liée d'une part
à
une
insuffisance des
infrastructures
sanitaires
et d'autre part
au manque
de
personnel
médical qualifié.
En effet en 1969
(6)
le
personnel se composait de
:
- 252 médecins dont 120 ivoiriens
31 pharmaciens dont 9 ivoiriens
15 chirurgiens dentistes dont 5 ivoiriens
- 217 sages-femmes dont 168 ivoiriennes
-
355 infirmiers et infirmières brevetés
- 145 aides infirmiers.
Ce personnel
était
inégalement réparti,
de sorte que la
disparité entre la couverture sanitaire était grande entre Abidjan
qui possédait plus de
50 pour cent des médecins,
60 pour cent des
sages-femmes
et
33
pour
cent
des
infirmiers
et
les
autres
locali tés
de
l'intérieur
du
pays.
Malgré
le
caractère
incomplet
des
données
sanitaires,
il
se
dégage
quelques
caractéristiques
assez alarmantes
:
Les
maladies
infectieuses
et
parasitaires
sont
les
plus
nombreuses
et
constituent
59
pour
cent
des
entrées
dans
les
hôpitaux .
. La mortalité des moins de 5 ans représente 52 pour cent des
décès;
la rougeole demeure la cause principale des décès.
Les
cas
de
complications
de
grossesse
négligeables
ils
engendrent 6 pour cent des hospitalisations.
6.
Plan quinquennal 1970-74.

71
D'un autre côté,
les maladies comme la trypanosomiase,
la
lèpre,
le
pian
la
syphilis,
la
bilharziose
et
l'onchocercose
sévissent au sein de la population et les moyens de lutte sont peu
nombreux et peu efficaces.
Ce tableau sombre sur la santé de la population suscitait
des objectifs divers dont la réalisation nécessitait du temps, des
moyens tant humains que matériels et des infrastructures.
L'urgence
des
actions
à
entreprendre,
l'ampleur
des
effets des
endémies
sont
telles que
le Gouvernement a autorisé la
construction des
centres
de
santé dans
les
localités
qui
en font
la demande.
La plupart des villages
situés en zone de plantations
principalement ceux
du
Sud ont
bâti
leur centre
de santé.
Memni-
Montézo
fait
partie
de
ces villages
privilégiés qui
ont réussi
à
rapprocher
la
médecine
moderne
de
leur
population.
Cependant
le
centre de Memni présente une originalité.
Des
missionnaires
se
sont
installés
au
début
du
siècle
dans
la région d'Alépé,
notamment dans
le village de Memni.
Ils y
étaient
pour
évangéliser
les
Akyé
du
Sud.
Très
tôt
ils
construisent
la
première
école
de
la
région en
1936.
Cette
école
fut
bien
accueillie
par
la
population
car
de
nombreux
enfants
parcourent des distances assez longues pour s'y instruire.
Cette
première
réalisation
encourageante
est
suivie
par
la
création
d'un
modeste
dispensaire
en
1940.
Il
est
complété
à
partir du 4 Juillet 1941 par une maternité.
Ces unités sont gérées
entièrement par
le
personnel de
la mission
le personnel médical
qualifié
est
consti tué
uniquement
par
des
religieuses.
Seul
un
aide infirmier recruté parmi les habitants participe aux activités
du dispensaire.
Les
statistiques
enregistrées
à
la
ma~ernité
durant
les
18
premiers mois
(tableau 2)
font ressortir l ' importance relative des
accouchements dys~ociques, des préma~urés e~ des morts-nés.

72
Tableau 2 : Effectif et nature des accouchements enregistrés
durant les deux premières années
de
création
du centre de Memni
NATURE DE L'ACCOUCHEMENT
Anné e
-:-
---:-
-:-_~~:__-
__;_---_;__:_:_--~:__------
Normal
Dystocique Gémellaire Prématuré Mort-né Avortement
1941*
44
9
4
2
3
1942
177
19
7
10
10
8
Source
Registre du centre de santé de Memni.
* à partir du 4/07/41
Les
échos
favorables
diffusés
dans
la
région
font
de
Memni un centre très important sur le plan sanitaire au point que
les locaux de ce centre devenant étroits ont été reconstruits.
En
1963,
le Gouvernement prend en charge
la gestion et
supporte les
frais
occasionnés
par le personnel.
Des
sages-femmes
et infirmiers
issus de
l'Ecole Nationale
y sont
affectés et
tra-
vaillent en parfaite
collaboration avec
les
religieuses.
A partir
du 2 novembre 1976,
une nouvelle
unité se crée;
i l s'agit de la
section protection maternelle et
infantile
(PMI)
spécialisée dans
le suivi de la santé de la mère et de l'enfant.
Cette
uni té
supplémentaire
est
suivie
du
développement
des deux anciennes,
la maternité et
le dispensaire de sorte qu'on
a
atteint
à
cette
date un
effectif
total
constitué d'un médecin,
de
2
infirmiers,
2
sage-femme.
2
aide-infirmiers,
8
filles
de
salle et de 2 garçons de salle
(Tableau 3).

73
Tableau 3
Répartition du personnel du centre de santé de
Memni(1987)
UNITE
Quali té
:--
:--
~__:_-----------
Dispensaire
Maternité
PMI
Médecin
1
Infirmiers
2
Sages-femmes
2
1
Aide-infirmier
2
Filles de salle
4
4
Garçons de salle
1
1
Matrones
2
1 Chauffeur d'ambulance
1 Planton
1 Secrétaire
Ce
centre
a
connu
une
étape
importante
avec
la
construction en 1984 de
sa salle de
chirurgie obtenue grâce à un
financement
de
l'Ambassade
des
Pays-Bas.
Des
organisations
internationales et des organismes
privés leur offrent de
temps
en
temps des médicaments et du matériel
; une ambulance a été offerte
au centre
en vue
de
l'évacuation des
cas graves ou dépassant
les
compétences
du
personnel
local.
Ces
acquisitions
diverses
ont
favorisé
de
manière
remarquable
l'assistance
du
centre
à
la
population.
A Memni,
les consultations et les soins sont gratuits. En
effet,
dans
chaque
structure
du
centre,
PMI
et
dispensaire,
les
consultations
sont
faites
par
les
sages-femmes
(PMI)
et
par
les
infirmiers et aide-infirmiers
(dispensaire).
Le recours au médecin
n'est fait que lorsque le patient présente un cas grave.
Les
soins
fournis
à
la
population
étant
gratuit:s,
le
centre dispose
d'un
stock de
médicaments
périodiquement
renouvelé
par
le
Gouvernement
et
principalement
par
des
Ambassades
et
d'aut:res organisat:ions multinat:ionales ou bilatérales.
En fonct:ion
de la disponibilité des
remédes,
les malades
sont ser7is
ce qui
évite l'établissement: d'ordonnance qui
est devenu presque la régIe
dans toutes les formations sanitaires du pays.

74
La qualité des prestations du centre a eu pour corollaire
une
zone
de
couverture
très
étendue
(carte
4).
En
effet
la
population d'une
vingtaine de
villages et de
hameaux soit
environ
45 000 habitants vivant dans un rayon de 30 à
40 kilomètres,
vient
régulièrement en consultation au centre de Memni.
Les registres de
consultation
des
trois
unités
(dispensaire,
maternité,
PMI)
de
1985 ont
fait
l'objet de dépouillement afin de donner une
idée de
la
morbidité
de
la
région
(tableau
4).
On
constate
que
31
pour
cent
des
maladies
enregistrées
au
dispensaire
proviennent
des
maladies infectieuses
et
parasitaires.
A la
PMI,
cette proportion
est de 46 pour cent.
Dans cet éventail de maladies infectieuses et
parasitaires,
les
cas
de
diarrhée
et
de
paludisme
demeurent
nombreux.
Le
centre
de
santé
de
Memni,
malgré
le
nombre
élevé de
patients accueillis
en consultation
(tableau 5)
se caractérise par
des locaux correctement entretenus.

CARTE 4: AIRE O"INFl.U!NCE OU CENTRE DE SANTE OE MEMM
75
~:s0
oKouandJI @]
(3106)
oYapekei
(566)
OKodiossOU ~
1
(2889)
..~
OMopodji
r
(J 822)
.
./
1-830
i
830
..
.-
1
oDanguira~
(5731)
1··
.."..".-
,..
820
\\
820-
ONzOdll @]
.
(3943)
/
,....
1\\.
1
.,.
.
.
L.,-,..
~..
/
MEMNI PMI
:
810-
.(5622) H
, /
810
\\
~AlépéO\\"
Montm Diol
:
0(3767) PM'
\\
Lo Mê 0
~Ahoutou. 0
OGd Alépti~
~MI MonlJao :
(3625)
)<1716)
(3022>
(3305)
1
..1
Ingrakono :
800
(1939)
(
BOO
Demelen
Dabré 0 0 (1 666)
(842)
Akouréo
( 17~4)
420
LEGENDE.
o
VILLAOE:
P"'NCIPAL
o
VILLAOI!
o
018PI!NSAIRI!
M
MAT!:RNITI!
!chell.
HOfOfTAL
1/<!82.400
....,
P!tOttCTlON MAT!:RNI!LLI!: ET IN"AMTlU:
o
31138
1'8'TZ ",
!
1
1
I!"~CTI" oc LA PO'"'JLATlOH ou AIIP" III ••
s-.:.. SERVICE CARTOORAPMlQUI! O"STOM CEftTltE: DI! Pl!:TlT-llASSAM

76
Tableau 4
Etats morbides au centre de santé de Memni 1985
UNITE
Etat morbide
Dispensaire
Maternité
PMI
Maladies infectieuses
et parasitaires
9 372
785
3 681
dont 1. Diarrhée
1 333
145
1 093
2.
Paludisme
6 266
526
2 185
Tumeurs
77
26
Maladies de nutrition
935
84
219
Maladies du sang
40
291
65
Maladies mentales
28
8
Maladies du système nerveux
et des sens
493
92
416
Affections cardio-vasculaires
1 781
244
dont
:hypertension artérielle
1 686
213
Maladies de l'appareil respi-
ratoire
3
522
509
214
dont Bronchite aiguë
3 132
264
214
Maladies de l'appareil
digestif
720
377
266
Maladie de l'appareil gé-
nital
391
1 164
Maladies de la grossesse,
de
l'accouchement et des suites
de l'accouchement
159
1 773
Maladies de la peau et du
tissu sous cutané
842
157
540
Maladies de l'appareil loco-
moteur
1
224
433
Malformations congénitales
5
Maladies prénatales
35
172
Etats mal définis
l
873
1 570
2 624
Traumatologie e~ in~oxica~~on
3 379
7 ""'-,
~
""-
Ensemble
30
376
8 413
3 025
Source
INSP,
exploitation du rapport mensuel de morbidité en
Côte d'Ivoire,
1988.

77
Tableau 5
Nombre de consultations enregistrées de 1985 à 1989
UNITE
ANNEE
1985
1986
1987
1988
1989
Dispen-
saire
30 376
23.954
29.860
2.363*
14.904
Mater-
nité
8.413
6.909
8.245
10.561
12.102
PMI
8.025
9.016
9.091
11.203
4.981
* Données incomplètes
Source:
INSP Service informatique listing 1990.
Le
centre
de
Memni,
de
par
ses
prestations
a
nécessairement
une
grande
influence
sur
les
paramètres
du
mouvement
naturel
de
la
population.
Le
suivi
des
femmes
en
grossesse,
les
soins
administrés
aux
enfants
ont
pour
effet
de
faire
reculer
la mortalité dans
l'enfance mais ont une action qui
favorise la hausse du niveau de la fécondité.
v - CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES ET DEMOGRAPHIQUES
La connaissance de la population de Memni était imprécise
avant
le
recensement
général
de
la
population
de
1975.
Les
estimations
effectuées
avant
cette
date
étaient
divergentes
4 000
habitants
(SEDES,
1967)
5
000
(DUTERTRE
ET
VESINO,
1973).
Ces
chiffres
montrent
cependant
que
Memni
est
d'une
taille
relativement importante.
Les
informations
recueillies
à
partir
des
enquêtes
réalisées
de
1982
à
1985
par
l'ENSEA,
enquêtes
présentées
plus
loin,
fournissent
des
éclaircissements
sur
les
caractéristiques
socio-démographiques de la localité.

78
V.l.- Une population jeune
Au village de Memni nous avons rattaché celui de Montézo
en
raison
des
liens
ethniques
et
culturels,
de
leur
situation
géographique
(moins
de
2
kms
les
sépare)
mais
surtout
de
leur
dépendance commune
à
l'égard des
infrastructures sanitaires
et de
l'état civil. Leur effectif a connu l'évolution suivante:
-
7 454 en 1975
-
7 797 en 1982
-
7 854 en 1983
-
8 678 en 1985
La
taille
actuelle
de
cette
localité,
plus
de
8
000
habitants,
en
fait
non
seulement
l'unité
de
peuplement
la
plus
dense de la sous-préfecture d'Alépé mais de toute la région sud du
pays
Akyé.
Le
chef
lieu
de
sous-préfecture,
Petit
Alépé
ne
comptait
en
1975
que
1057
habitants,
il
était moins
peuplé
que
les
deux
autres
gros
villages
de
sa
circonscription,
Grand
Alépé
(2 190)
et Monga
(3 042)
(Direction de la statistique 1976).
Le
premier
trait
dominant
de
la
structure
de
la
population est le poids des
jeunes de moins de 15 ans.
Toutes
les
sources
concordent
sur
ce
constat
même
si
nous
remarquons
également
une
légère
baisse
des
effectifs
proportionnels
passant
de 51 en 19ï5 à 46 pour cent en 1985
(Tableau 6).
L'importance
des
jeunes
influence
l'allure
des
différentes
pyramides
bâties
à
partir
des
données
de
chaque
opération
(graphiques
1
et
J)
Une
forme
identique
apparaît
celle
de
pyramides
contrastées,
avec
des
bases
(0-14
ans)
relativement
larges
et
des
parties
supérieures
effilées.
La
régularité
de
ces
graphiques
dans
le
temps
reflé~erait
une
situa tion
démographique
se
produisant
constamment
à
des
cadences
~omparables.
Les
for~es
affichées
seraient
dues
à
des
effe~s
conjugués de
la fécondité
rela~ivemen~ élevée
e~ de
la
migra~ion,
précisémen ~
les
dépar~s à
partir
de
15
ans.
En et f et,
le
sys téme
scolaire du pays es~ organisé de façon à favoriser les départs des
élèves du milieu le moins équipé vers ceux qui concentrent des

Tableau 6
:
Répartition de la population da Memni-Montézo par qrands groupes d'âge.
le sexe et
la source
Grands
ENQ 1975
(1)
ENQ 1982(21
ENQ 1983
( 21
ENQ 1985
( 21
groupes
d'âge
sri
SF
ENS
%
sri
SF
ENS
\\
SM
SF
ENS
\\
SM
SF
ENS
\\
( 1\\
1. :01
1. :51
\\.;37
: 1
1.172
l.3\\0
3. III
19
Lm
1.161
3.m
Il
2.011
1.8&9
UH
Il
1\\-19
!.l1l
Lm
J. }Ol
li
1.\\19
1.363
Lm
Il
Lm
Lm
J.lü6
15
LIB
2.lH
LOI8
II
60 1
III
1" ,
J6 J
159
m
19l
8
:93
m
625
a
JI2
314
686
'.
,
Saselbl!
J.iïi' -TTil--TII4
100
J.l60
Ull
Lm
:00
3.191
U63
1.351
100
1.011
U91
!.Ol8
100
(1)
Extrait de
"Etudes
et Recherches" nOS ENSEA
(2)
ENQ EN5EA
1982,
198 J,
198 S.
-.J
1.0

80
infrastructures
adéquates.
Aussi
est-il
habituel
qu'un
élève
termine
ses
études
à
la
capi tale
après
a voir
trans i té
dans
des
villes
d'i~portance
secondaire
du
pays.
Ces
déplacements
sont
acceptés et ~ême accueillis avec joie par les parents car ils sont
générale~ent
assimilés
à
une
réussite.
En
revanche,
en
cas
d'échec,
le
retour
au
village
est
mal
perçu
et
fait
l'objet
de
moquerie de
la part des
autres
habitants
à
l'égard de la famille
du déscolarisé.
Pendant longtemps.
la société traditionnelle n'a pas été
préparée à
accueillir les enfants descolarisés
; Memni-Montézo qui
a
connu
une
scolarisation
ancienne
est
parmi
les
premières
localités
à
vivre
ce
schéma de
ffiigration
engendré
par le
système
éducatif.
Les
premières
promotions
d' élèves
issus
du
village
ont
transi té
par
les
grandes
écoles
de
Bingerville
et
de
Dabou
(7)
avant de trouver éventuellement un emploi à Abidjan.
Le
circui t
scolaire
s'est
quelque
peu
modifié.
mais
le
mouvement
demeure
inchangé
car
les
itinéraires
en
direccion
d'Abidjan passent par les écoles des villes secondaires proches
le
Collège
d'Enseignement
Général
de
Peti tAlépé
à
la
km.
les
Collèges et Lycée d'Anyama à environ 20 km.
La
seconde
caractériscique
de
la
populacion
esc
la
présence
relativement
forte
des
femmes
dont
l'âge
est
compris
entre 15
et
55
ans.
Globalement,
les
femmes
sont
légèrement
plus
nombreuses que les hommes
(tableau 7) .
7
.Bingerville
et
Dabou
sont
deux
villes
relativemenr
petites
si tuées
dans
la
périphéri e
d' Abidjan.
Leur
fonction
essen tielle
est
liée
à
la
scolarisation
car
elles
concentrent
des
lycées,
collèges et écoles de
formation professionnelle.

81
Tableau 7
Proportion des effectifs féminins au sein de la
population
Source
RGP
ENS E A
Proportion
1975
1982
1983
1985
50,7
52
52
53
Les
courbes
des
rapports
de
masculini té
(graphiques
2
et 4)
sont indiqués pour mettre en relief cet excédent féminin.
Tableau 8
Rapports de masculinité selon le groupe d'âges
et la source
(pour cent)
Groupe RGP75 ENQ82 ENQ83 ENQ85 Groupe
RGP75 ENQ82 ENQ83 ENQ85
d'âges
d'âges
0-4
109
104
104
99
40-44
80
57
57
48
5-9
109
99
108
113
45-49
113
82
80
63
10-14
121
114
125
112
50-54
102
98
89
85
15-19
75
76
76
89
55-59
78
119
113
90
20-24
73
85
72
63
60-64
111
71
79
88
25-29
78
98
90
77
65-69
115
80
81
63
30-34
81
72
84
80
70-74
78
87
91
89
35-39
71
75
57
70
75+
140
89
110
103
ENS
97
93
93
89

Graphique 1 : PYRAMIDE
DES
AGES
DE LA
POPULATION DE MEMNI-MONTEZO
Graphique 2
COURBE
DES
RAPPORTS DE MASCULINITE
Age
RM %.
RGP
1975
RGP
1915
ENQ
ENSEA 1982
ENQ
ENSEA 1982
Su.
\\.
Mo,culln
rqour-11 Sue
Feminin
L
Il
.
60
100
1 ... Q
1.\\
1
111
_\\
il.
\\
1
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1
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411
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40
36
30
60
211
20
1
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1
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i
1
j
i ,
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°/0
100
50
110
.00
%
0
Il
10
16
20 211
30 36
40
40
60 1111 &0 titi
110 1111 80
Ag. d.
EFFECTIFS
EFFECTIFS
la femme
MOYENS
MOYENS
(Xl
tv

Graphique 3
PYRAMIDE DES AGES DE LA POPULATION DE MEMNI- MONTEZO
Graphique 4
: COURBE DES RAPPORTS DE MASCULINITE
Age
ReCin.emenl
1983
Rleenllmllnl
1963
Recenumenl
1985
Rleenllmlnl
1965
RM 0/0
120
llCl 1
g ..
Sue
Sue
100 ,
'
"
l
"
;JE
:1 C
Mo.eulln
Féminin
~4°1
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40
1
l i « 1
135 1
II

70
0'
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00
r-i'
1201
1
1
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. .
%
100
10
CiO
JO
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. .
50
00
70
80
100 %
0
0
10
10 20
2Ci
50 Sli 40 40 liO CiO
60 U
10
Hi
80
Age
EFFECTIfS
EfFECTIFS
MOYENS
MOYENS
00
w

84
D'une
façon
générale,
les
caractéristiques
de
la
population
de
Memni-Montézo
sont
identiques
à
celles
de
la
population
ivoirienne
vivant
en
forêt
rurale
(tableau
9,
graphiques 5 et 6).
Tableau 9
Population ivoirienne de forêt rurale
Groupe
Sexe
Sexe
Ensemble
%
Rapport de mascu-
d'âges
masculin
féminin
linité
(% )
<15
657 821
592 250
1 250 071
50
111
15-59
482 855
656 825
1 139 680
45
74
60 et +
65 287
68 122
133 409
5
96
ENS
1.205.963
1.317.197
2.523.160
100
92
Source EPR 1978-79.Direction de la Statistique, 1982)
Le phénomène migratoire ne se justifie pas uniquement par
la scolarisation.
Dans le cas de Memni-Montézo,
nous supposons que
les départs des personnes n'ayant pas été scolarisées ou du niveau
du
primaire
en
direction
d'Abidjan
et
sa
région
sont
également
anciens
eu
égard
à
la
proximi té
de
cette
agglomération
et
aux
possibilités d'emploi offertes i l y a quelques années.
Ces
mouvements
se
seraient
amplifiés
à
un
moment
donné
sous l'effet des facteurs suivants:
* Un système cultural extensif, mal adapté à la pression
démographique,
*
La
dispari tion
rapide
du
massif
fores tier
seule
ressource
pour garantir
une
agriculture
pérenne
et
rémunératrice
due
à
une
saturation foncière.

I,i
:::
"
\\.
Grophique ~
PYRAMIDE DES AGES DE LA POPULATION IVOIRIENNE
Graphlqu.
6
:
COURBE DES RAPPORTS DE MASCULINITE
(torii' rurolll, EPR
78-79)
POPULATION IVOIRIENNE (torit rurale 7B - 79)
Age
u
RM
%
l
1
100 1
\\
;=..o=J
\\
.
S.xe
Sexe
Moaculin
Feminin
L T----13!l l
"
r- 30
~O
~ [l-- :.:[1'--_""" ,
___ [
J
';
1
1---,
4----1-
0

l
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. .
0/00
100
~O
100
0/00
fiO
o
~
/0
15
20 211 30 311
.o.~
~o ll~
60 6::1
10 111
110 Illl
Ag.
EFFECTIFS
EFFECTIFS
MOYENS
MOYENS
00
U1

86
* La
scolarisation
plus
accrue
des
enfants
et
l'existence
d'une
mentalité
défavorable
à
l'installation
des
jeunes
au
village.
Cependant,
la migration toucherait davantage les garçons
que
les
filles.
En
effet,
même
si
filles
et
garçons
sont
scolarisés
actuellement
dans
des
condi tions
identiques,
il
Y a
quelques
années,
les
filles
l'étaient moins.
L'accès
aux emplois
salariés
les
préoccupai t
peu
~. par conséquent
leurs
déplacements
se
justifiaient
beaucoup
plus
par
des
raisons
familiales
que
professionnelles.
De plus l'insertion précoce de la fille dans les
activités
agricoles
dont
les
retombées
financières
ne
sont
pas
négligeables
incitait
peu
les
mères
à
encourager
leurs
jeunes
filles
à
l'exode.
En
effet,
la
fabrication
artisanale de
l ' huile
de
palme,
celle
de
l ' "attiéké"
semoule
de
manioc,
ainsi
que
les
travaux de ménage,
nécessitent une main d'oeuvre féminine
plus ou
moins importante et justifie leur rétention au village.
Depuis
quelques
années,
un
courant
migratoire
d'une
intensité
notable
s'est
établi
en
direction
du
village.
Il
concerne
principalement
la
scolarisation
des
enfants
dans
les
classes des
écoles
primaires.
En 1985,
ces
enfants représentaient
19
pour
cent
de
la
population
des
immigrés
(SAlO,
1986).
Ces
élèves confiés en majorité à leurs grands parents provenaient pour
33 pour cent d'Abidjan où vivent leurs parents biologiques
(VlMARD
et GUILLAUME, 1988).
Ce
transfert
d'enfants
d'âge
scolaire
du
milieu
urbain
vers le milieu rural
dont Abidjan et Memni-Montézo constituent un
exemple
timide
au
départ,
est
en
train
de
connaître
une
ampleur
notable eu
égard
aux difficul tés
financières
et
à
la
persistance
de la crise économique plus sensible en ville qu'au village .
... .":": -. ".' ...

87
V.2. -
L'instruction
une
scolarisation
ancienne
mais
une
forte
proportion d'illettrées
La scolarisation
en pays Akyé est
ancienne et répandue.
Durant
les
années
1964-1965,
cette
partie
du
pays
affichait
un
niveau
de
scolarisation
évalué
à
86
pour
cent
contre
44
pour
l'ensemble ml tional
(BONI,
1970)
Selon
la
même
source,
Memni
et
les autres
villages du Sud auraient un taux plus élevé approchant
97
pour
cent
la
première école n' a-t-elle pas
été construite à
Memni
en
1936
?
Malgré
son
infrastructure
actuelle
relativement
fournie,
le
taux
de
scolarisation
a
légèrement
diminué
ces
dernières années.
Les causes de ce
fléchissement ont été évoquées
plus
haut.
Nous
en
rajoutons
l'insuffisance
de
places
dans
les
classes
de
cours
préparatoire
et
la
rétention
malheureusement
grande
de
certains
élèves,
particulièrement
ceux
du
cours
moyen
deuxième année où le taux de promotion est d'environ 25 pour cent.
La
faiblesse
de
cet
indice
est
due
à
la
réussite
d'un
effectif
réduit
d'élèves
au
concours
d'entrée
en
classe
de
6ème
des
collèges.
Les enfants
ayant achevé
avec succès
leur scolarité,
du
fait
de
leur départ
continuel vers
d'autres
régions
ont un
effet
sur
le
niveau
d'alphabétisation
du
village
les
personnes
non
scolarisées
et
déscolarisées
sans
avoir
acquis
un
niveau
d'instruction important
sont majoritaires
dans
la
population.Dans
cet ensemble,
les disparités selon le sexe sont remarquables
36
pour cent des hommes
contre 64
pour cent de
femmes.
Au niveau de
chaque sexe,
nous notons que 55 pour cent
des hommes savent lire
et écrire contre 45
pour cent d'illettrés.
En revanche les femmes
illettrées
représentent
65
pour
cent
de
la
population
féminine.
Ceci
confirme
la
scolarisation
sélective
qui
prévaut
dans
la
plupart des sociétés africaines
(graphique 7)

Grophiqu.
1
POPULATION DE MEMNI- MONTEZO SELON LE NIVEAU D'ALPHABETISATION ET L'AGE
Su. MOlculin
Sen Feminin
% ~O,
1
80-
N5LE
N5LE
60
:-.::-:.-.::-.::-:.:-.::-.::-:.-:-:.-:.-:-:-:-:-:-:-:;~
--- -----_._---------------
~---_
.. _-----------------
---------------------------
------------------ --------
---------------------------
--------.---------
----------------------------
--.: -- ------------..-----.. -------.. -..-... -
----------------.-.:--.:--------.:--_..----------------..----
------ -------._--- --------------
:-:-~-_:.-;.;:-:.:..-----=--=-=:.;-::.-=-: ~: :: :- ~ -=-=-:-:_:._~ -:.:.
---._-------~-
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40~-
--
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_------~----_.-
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- -- - - - -- - - ..... -- - - - - - .. - - - - -- - - - - - - - - -
20·'
~}_m&?~~lli1mtli_lli{il~~1%!i~~~j!::::::~_-_-:_-_
o l_';:::':~~~~~-~{~::--:~r=-::-~::-{-:::.-:---~;1-::::~-~=--{~-::=~:{-;:--:-i:::·:::-?::=5(/"':ff{":
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
55
60
Q5
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
55
60
6~
Agi
Agil
Cd Sail Ure et Ecrire (SLE)
~:~::-:-?1 NI Salt ni L1rl ni Ecrire ( NSLE)
co
co

89
Les niveaux atteints ne sont pas très élevés. (tableau la)
Tableau la
: Répartition de la population scolarisée selon le
niveau atteint et le sexe
(pour cent)
Primaire
1er cycle(6-3éme)
2éme
supé-
En-
du secondaire
cycle
rieur
semble
Sexe masculin
88,6
8,1
3,0
Q,3
100
Sexe féminin
91,4
7,9
0,4
0,3
100
Ensemble
89,9
8,0
1,8
Q,3
100
Source
ENQ ENSEA 1985
En dehors
du personnel des
écoles
et de
celui du centre
de
santé,
la
plupart
des
personnes
de
niveau
secondaire
et
supérieur
sont
des
descolarisés
retournés
au
village.
Mais
généralement ce retour n'est qu'une étape
avant un départ vers
la
ville.
Ainsi
ne
restent
en
milieu
rural
que
les
illettrés.
Le
système éducatif,
avec la complicité de
la société traditionnelle,
n'a que peu de retombées directes sur la population.
V.3.-
La
composition
ethnique
une
population
dominée
numériquement par les Akyé
La
région
du
Sud
Est
est
la
première
à
avoir
favorisé
l ' agricul ture
d'exportation
basée
sur
des
cul tures
pérennes.
Du
fait des
besoins en main-d'oeuvre occasionnés
par ce
nouveau
type
d'agriculture,
les
populations
autochtones
ont
sollicité
et
accueilli
divers
peuples.
Ainsi,
cohabi tent
d' une
façon générale,
dans
le
Sud-Est,
autochtones Agni,
Abbey,
Akyé,
Baoulé et d'autres
peuples
venus
des
différentes
régions
du
pays
ou
des
pays
limitrophes
particulièrement,
les
burkinabés,
les
maliens,
les
ghanéens et des vagues
récentes d'immigrants
togolais,
béninois et
nigérians.

90
Le pays Akyé regroupe
une part non négligeable de
cette
population d'immigrés.
Cependant,
la
plupart
d'entre
eux
se
sont
installés dans
les centres urbains et les gros villages situés sur
l'axe
routier
Anyama-Akoupé.
Cette
localisation
de
la
population
immigrée
est
correlée
avec
les
activités
qui
sont
tournées
essentiellement
vers
le
commerce
et
l'artisanat.
L'accès
à
la
terre par les non-Akyé pour sa mise en valeur sur le plan agricole
est difficile eu égard à la conception de la propriété de la terre
par
les
Akyé.
Elle
est
un
bien
communautaire
mais
appartient
uniquement aux
autochtones.
Les
dispositions
prises
afin qu'aucun
étranger ne puisse en faire usage sans le consentement du groupe a
servi
de
blocage
à
la
pénétration
d'un
grand
nombre
d'immigrés
ayant nourri
l'espoir de créer des
exploitations
agricoles.
Ainsi
contrairement
aux
autres
villages
du
Sud-Est,
ceux
du
pays
Akyé
apparaissent relativement homogènes
sur le plan de
la composition
ethnique.
Memni-Montézo
offre
l'exemple
de
ce
peuplement
centré
principalement sur ses autochtones.
En effet,
86,5 pour cent de sa
popula tion
est
Akyé,
le
sous
ensemble
des
femmes
renferme
88,4
pour
cent
de
cette
ethnie
chez
les
hommes
on
note
84,1
pour
cent.
Les
autres
ethnies
ivoiriennes
sont
faiblement
représentées
2,7 pour cent d'autres personnes Akan,
0,7 de krou,
2,1 de
mandé
0,9
pour
cent du groupe
voltaïque
et
6,8
pour
cent
d'étrangers
non
ivoiriens.
Parmi
ces
personnes
non
Akyé
les
fonctionnaires
sont
peu nombreux
ce
sont
des
instituteurs,
des
agents
du
corps
médical.
En
revanche,
les
personnes
des
professions
libérales,
commerçants,
artisans,
petits
réparateurs,
manoeuvres
agricoles
sont
numèriquement
importants
au
sein de
la
population étrangère.
Les
manoeuvres
agricoles
sont
cependant
une
catégorie
de
population
instable.
La
baisse
des
rendements
agricoles
les
incitent
à
des
déplacements
incessants
de
village
en
village
(FAUSSEY et VIMARD,
1988).

91
V.4.- La situation matrimoniale
recul
de l'âge moyen au mariage
et instabilité des unions.
La structure de la population de 15 ans et plus selon les
modalités de
la situation matri~oniale (tableau 11)
fait ressor~ir
une
sous-population des
mariés
plus
importante
suivie
à
un degré
moindre par celle des célibataires.
Tableau 11 : Répartition de la population de 15 ans et plus selon
la situation matrimoniale et le sexe
(pour cent)
Sit.matrim.
Célibataires
Mariés
Veufs
Divorcés
ENS
Sexe
Sexe masculin
39,4
55,9
1,9
2,8
100
Sexe féminin
23,0
56,5
12
8,5
100
Source
ENQ ENSEA,
1985
La
sous-population
des
veufs
et
divorcés
est
proportionnellement
élevée
chez
les
femmes
que
chez
les
hommes
(graphique
8).
Ce phénomène
caractérise la
situation matrimoniale
au
niveau
national
particulièrement
la
population
d'origine
ivoirienne.
Les
hypothèses
avancées
pour
l'expliquer
ont
trait
à
la mortalité
masculine
et
à une
série de
facteurs
parmi
lesquels
on
peut
citer
la
polygamie,
le
remariage
relativement
aisé
des
hommes.
En
général
dans
les
sociétés
africaines,
il
existe
un
écart
d'âge
plus
ou
moins
important
entre
les
époux.
Cette
différence
qui
est
au
profit
de
l'homme
peut
se
situer dans
une
fourchette de
1
à
15 ans
voire
plus
(BARRERE,
1984)
les
femmes
mariées
à
des
hommes
relativement
âgées
ont
une
probabilité
plus
élevée de devenir veuves.
Dans le cas de la population féminine de
Memni-Montézo,
l'importance
relative des
veuves
et divorcées
peut
être
également
due
à
un
retour
au
village
de
certaines
femmes
résidant en
ville qui
seraien~ dans
cet~e situation.
En effet,
la
majori té des
déplacements,
effectués
en direction du
village
sous
la
conduite
des
femmes
es t
motivée
par des
raisons
familiales
ou
matrimoniales
(ADOU,
1986).

92
La population des mariées dont il est question,
regroupe
tous les
types d'union:
coutumier,
légal,
religieux et les unions
consensuelles.
Dans
les
communautés
ivoiriennes,
le
mariage
coutumier
~st
un
acte
obligé,
se
réalisant
le
plus
souvent
avant
la
légalisation
administrative
ou
religieuse.
A
Memni-Montézo,
les
mariages légaux sont très réduits.
Souvent la monogamie prônée par
le Code Civil a été un frein à ce type de mariage.
La société Akyé
est polygame.
Ainsi dans cette localité, 19,7 pour cent des hommes
mariés
sont
polygames.
Parmi
eux,
les
bigames
sont
les
plus
nombreux 89,5 pour cent. (Tableau 12)
Tableau 12
Proportion de polygames selon le nombre de femmes
Nombre d'épouses
2
3
4+
Proportion de
polygames
89,5
9,4
1,1
Source
ENQ ENSEA, 1985
De cette distribution,
il ressort un nombre d'épouses par
polygame de 2,12.
Les modalités
de
la
situation matrimoniale
selon
l' âge,
(graphique
8)
mettent
en
relief
le
comportement des
indi vidus
de
1:'_
-:.f=<=", ..
_
'1
t:
__ ... _
.... -
- - - - - ..
.;
11::_1 a
':1--:::'
- - - _.. - ...--:
.- - --
leur premier mariage.
Celui des hommes se situent entre 20-~4 ~~$
où seulement 11 pour cent se marient.
Le comportement matrimonial de la population féminine de
Memni-Montézo,
comparé
à
celui
de
la
population
d' origine
ivoirienne
présente
des
similitudes
mais
aussi
des
différences
profondes.
Comme
au
niveau
national,
le
célibat
définitif
est
faible
il est peu significatif pour les femmes.
En revanche.
les
veuves
et
les
divorcées
deviennent
nombreuses
surtout
aux
âges
avancés.
Ces
deux
modalités
matrimoniales
représentent

93
respectivement
12
et
8,5
pour
cent
de
la
population
totale
féminine du village.
Pour expliquer cette
importance numérique de
ces
femmes
qui
du
reste,
s'observe
également
dans
d'autres
populations
africaines,
on
a
invoqué
la
mortalité
différentielle
entre les sexes qui est en général légèrement plus basse que celle
des
hommes.
Quant
au
divorce,
ses
causes
très
variées
tiennent
entre autres
aux conditions de vie du couple,
à
la stérilité etc.
si
le
mariage des
filles
est précoce,
au plan national,
(49
pour
cent
de
mariées
entre
15-19
ans),
à
Memni-Montézo,
nous
enregistrons
à
cette
tranche
d'âge
11
pour
cent.
L'âge
moyen
au
premier mariage au niveau national se situerait autour de 24,9 ans
pour
les
hommes
et
18,6
ans
pour
les
femmes
(BARRERE,
1984).
A
Memni-Montézo,
cet
âge moyen pour les
femmes est établi autour de
20 ans
(cf VI-5).
D'une façon générale,
les mariages semblent plus tardifs
dans
cette
localité.
Ce
phénomène
est
probablement
lié
à
la
scolarisation et aux départs fréquents des femmes vers les centres
urbains.
V.5.- Les ménages et leur composition
Ce paragraphe vise à fournir quelques indications sur les
caractéristiques des ménages dans
notre unité de peuplement
les
données sont empruntées à VlMARD
(1987)
qui a effectué une analyse
approfondie
sur
le
sujet
à
partir
des
résultats
de
l'enquête
d'avril 1985.
Le
ménage
à
Memni-Montézo
comprend
en
moyenne
6,5
personnes.
Sa composition repose
pour l'essentiel sur
les
enfants
et
leurs
parents
géni teurs.
A ce
noyau
biologique
dominant,
se
gref fent
fréquemment
les
peti ts
enfants
et
quelques
colla téraux
(Tableau 13).

94
Tableau 13
Composition moyenne des ménages selon le sexe du chef
de ménage
(ensemble des ménages)
Masculin
Féminin
Ensemble
Chef de ménage
1,0
1,0
1,0
Conjoint
0,9
0,1
0,7
Enfant
2,8
1,5
2,5
Petits-enfants
0,9
1,4
1,0
Ascendant
0,1
0,1
Collatéral
0,9
0,6
0,9
Sans parenté
0,2
0,3
0,2
Descendant direct
3,6
2,9
3,5
Apparenté
1,7
2,0
2,0
Composant nucléaire
simple,
4,7
2,6
4,2
Composant nucléaire
élargi
5,6
4,0
5,2
Composant périphé-
rique
1,2
1,0
1,2
Ménage
6,9
5,0
6,5
Nombre de ménages
1066
301
1367
Source
VlMARD,
1987.
D'une façon générale,
les ménages dirigés par les femmes
son t
de
taille
rela ti vemen t
rédui te,
5,0
personnes
contre
6,9
à
ceux des
hommes.
La différence porte sur une présence plus
faible
de
collatéraux
et
des
ascendants
chez
les
femmes
que
dans
les
ménages des
hommes.
La communauté villageoise
a
pendant longtemps
pri vilégié
les
capaci tés
de
l ' homme
à
diriger
ou
à
s' occuper
des
structures
familiales
et
lignagères
au
détriment
de
la
femme.
Cependant
l'émergence
de
la
femme
en
tant
que
responsable
de
ménage prend
une
importance
remarquable
22
pour
cent des
chefs
de
ménages
sont
des
femmes
(Tableau
14).
Celles-ci
sont
en
majorité
des
veuves
mais
les
mariées
et
les
divorcées
sont
significativement
représentées.
Les
femmes
en
union
ont
le
plus
souvent leur conjoint en ville.

95
Tableau 14
Répartition des chefs de ménage selon le sexe et
l'état matrimonial
(en pourcentage)
C M
masculin
78
Sexe
féminin
22
Etat matrimonial.
Célibataire
7
marié
72
divorcé
6
veuf
14
non précisé
1
Source
VlMARD,
1987.
Ces
caractéristiques
du
ménage
à
Memni-Montézo
confrontées
aux
données
recueillies
à
l'enquête
ivoirienne
de
fécondité
confine
la
localité
dans
une
situation
bien
particulière :
la
taille
moyenne
6,5
personnes,
est
réduite
par
rapport
à
la moyenne
nationale
8,5.
En
zone
rurale
cette
taille
est
située
entre
9,9
(forêt
rurale)
et
10
(savane
rurale)
(Direction
de
la
Statistique
1984).
De
plus
la
majorité
des
ménages
ont
une
composition
axée
sur
un
noyau
biologique
et
une
présence relativement forte de coll.atéraux.
En conclusion,
i l convient de relever la démarcation qui
caractérise le ménage à Memni-Montézo par rapport aux autres zones
rurales
du
pays.
L'évolution
économique
et
la
situation
péri-
urbaine
exerceraient
aussi
des
effets
sur
les
structures
familiales.
La
proximité
de
la
ville
a
aussi
pour
effet
de
favoriser dans une certaine mesure l'élargissement des ménages aux
petits-enfants,
qui le plus souvent sont scolarisés au village.
Le
poids
des
femmes
chef
de
ménage
est
également
le
reflet
des
dissensions de
liens sociaux et
lignagers
c'est l'un des
signes
du changement qui s'opère au sein de la société.

96
VI - LES GRANDS TRAITS DE LA POPULATION DE L'ECHANTILLON
Pour les besoins de notre enquête,
nous avons sélectionné
toutes
les
femmes
dont
l'âge
est
compris
entre
15
et
49
ans
révolus.
Celles-ci constituent l'échantillon de notre observation.
Cette population
féminine
comprend
873
femmes
pour
le
village de
Memni et 469 pour celui de Montézo soit un effectif total de 1.342
femmes représentant 15 pour cent de la population de la localité.
Dans l'ensemble,
les femmes d'âge.
fécond
regroupées au
sein de cet échantillon ont des caractéristiques qui s'identifient
à celles décrites plus haut au sujet de toute la population.
Cependant,
la
crédibili té
des
résultats
relatifs
à
la
fécondi té
justifie la présentation de
cette section dont le contenu est axé
sur
les
principales
variables
indépendantes
de
la
fécondité
relevant essentiellement du contexte socio-culturel
âge,
ethnie,
situation
matrimoniale,
niveau
d'instruction
et
activité
principale.
VI.l.- Une répartition de la population selon l'âge, équilibrée.
L'âge a constamment été une source de préoccupation lors
de
l' exécution
des
travaux
de
collecte.
Ilavai t
été
dicté
aux
enquêteurs d'insister auprès des
femmes
afin de recueillir auprès
de
celles-ci
la
date
de
naissance
ou
éventuellement
l'âge.
Les
informations
collectées
à
ce
sujet
ont
pu
être
confrontées
avec
celles
du
questionnaire
collectif
dont
une
équipe
avait
la
charge.
La
réparti tion des
femmes
de
l'échantillon
selon
l'âge
a
abouti aux résultats ci-dessous
(tableau 15) .

Orophique
8
POPULATION RESIDENTE DE 1985 SElON t:ETAT MATRIMONIAL ET L'AGE
Sille MOlculln
Se . .
Feminin
% 100
Divorcel
Veuve.
80
60
Marié,
MorllÎlII
40
20 1
Cillbotolru
CilibololrOi
o I---r-----.-------.--.
1




1
1

o
15
20
25
30
35
40
45
50
55
60
65
70
75
15
20
25
30
35
40
45
50
55
60
65
70
7~ AllO
Age
\\D
-..l

98
Tableau 15
Répartition des femmes de l'échantillon selon l'âge
Age actuel
15-19
20-24
25-29
30-34
35-39
40-44
45-49 Total
Effectif
221
246
204
187
162
157
165
1342
16,5
18,3
15,2
13,9
12,1
11, 7
12,3
100
Source,
ENQ ENSEA,
1985
La particularité qui se dégage est relative aux effectifs
des
âges
inférieurs
à
30
ans.
En effet,
entre
15
et
29
ans,
les
effectifs des
femmes
sont
légèrement
supérieurs
à
ceux du groupe
30-49
ans.
Cependant
dans
l'ensemble,
nous
pouvons
conclure
que
cette répartition est ~arquée par des différences peu prononcées.
VI.2.- La répartition de l'échantillon selon l'ethnie
Comme on l'a dit plus haut
(cf V.3.)
la population du sud
du
pays
Akyé
regroupe
une
faible
proportion
de
non-autochtone.
Ainsi,
la
population
de
l'échantillon
est
constituée
de
1.186
femmes
Akyé
soit
88,4
pour
cent
et
156
femmes
d'autres
ethnies,
soit 11,6
pour cent.
Dans
ce dernier groupe de non-Akye,
52 pour
cent
sont
des
femmes
ressortissant
des
pays
limitrophes,
principalement du
Ghana
et
du
Burkina-Faso.
Par
rapport
à
l'âge,
la répartition ethnique offre la structure suivante
(tableau 16).
Tableau 16
Répartition de la population selon l'ethnie et l'âge
Age actuel
15-19
20-24
25-29
30-34
35-39
40-44
45-49 Ens.
Akyé
193
209
171
164
145
146
158
1186
Autres
28
37
33
23
17
11
7
156
Ensemble
221
246
204
187
162
157
165
1342
Source : ENQ ENSEA,
1985

99
Les
effectifs
des
femmes
Akyé
apparaissent
relativement
significatifs à
tous
les
âges.
Ils
présentent peu de distorsions.
En
revanche,la
faible
représentativité
des
femmes
non
Akyé
est
notoire
ces
effectifs
réduits
font
que
la
fécondité
de
ces
femmes
a
un
impact
peu
remarquable
sur
le
phénomène
dans
son
ensemble.
A cet égard,
une distinction du phénomène au niveau des
deux communautés n'a que peu d'intérêt.
Tout comme l'ethnie,
la religion offre une répartition de
la population dominée par une seule religion.
VI.3.- Une population féminine dominée par les chrétiennes
Le
sud
de
la
Côte
d'Ivoire
a
très
tôt,
connu
une
évangélisation
intense.
Tous
les
peuples
lagunaires
ont
été
en
contact avec la religion chrétienne.
Les Akyé voisins immédiats de
ces peuples sont entrés dans la zone de mouvance du christianisme.
Cet
effet
se
remarque
à
travers
la
population
dominée
par
les
chrétiennes
1.220
soit
90,9
pour
cent.
Les
femmes
musulmanes
cons ti tuen t
4,9
pour
cent.
Celles
qui
pra tiquen t
d'autres
religions représentent 4,2 pour cent.
VI.4.- Le niveau d'instruction
peu de femmes instruites.
A
l'instar
de
toute
la
population,
l'échantillon
des
femmes d'âge fécond se caractérise par une proportion relativement
élevée d'illettrées
(tableau 17)
Tableau 17 : Répartition de la population féminine
selon le niveau d'instruction
Age
15-19
20-24
25-29
30-34
35-39
40-44
45-49
Ens
N. I.
Instruits
145
115
85
60
20
1
2
428
Non inst.
76
131
119
127
142
156
163
912
Ensemble
221
246
204
187
167
157
165 1342
Source . ENQ ENSEA, 1985

100
La
situation
de
l'instruction
défavorable
aux
femmes
relève d'une
scolarisation sélective qui a
touché en majorité
les
hommes.
En
plus
de
cette
divergence
au
niveau
humain,
les
structures
scolaires
ont
eu
un
impact
peu
remarquable
dans
la
locali té.
Cet te
pénétration
peu
profonde
de
la
scolarisation
à
travers
les
différentes
générations
serait-elle
la
conséquence
d'une
insuffisance
des
infrastructures
devant une population plus
importante,
ou
proviendrait-elle
d'une
mentalité
hostile
à
la
scolarisation des
filles?
L'école bien que construite à Memni en
1936 desservait un espace géographique très large et drainait à ce
ti tre
un
nombre
élevé
d'enfants
des
autres
villages.
La
pénurie
relative de
places a
pu être défavorable aux filles.
Cependant la
scolarisation actuelle des filles
a pris une autre dimension.
Elle
a
connu
une
croissance,
ce
qui
atténue
la
discrimination
d'autrefois comme
le prouve la situation scolaire des
années
1960
(tableau 18).
Tableau 18
Répartition de la population scolaire dans le pays
Akyé en 1967-1968
Localité
Total
Garçons
%
Filles
%
ADZOPE
14 332
8 821
61,8
5 511
38,2
ANYAMA
5 217
3 117
59,8
2 100
40,2
ALEPE
4 286
2 779
64,9
1 507
35,1
Total
23 835
14 717
61,8
9 118
38,2
Source
(BONI,
1970)
VI.5.- Population féminine et situation matrimoniale.
L'échantillon
est
constituée
de
21
pour
cent
de
célibataires,
66
pour
cent
de mariées
10
pour
cent de
divorcées
t
et de
3 pour cent de
·"euves.
Les
femmes
"séparées",
13
pour cent
sont
relativement
nombreuses
au
sein
de
la
population
ceci
provient d'une certaine instabilité des unions.

101
Un regard
sur
la nuptialité montre que la manifestation
des
mariages
étudiée
à
partir
de
la
proportion des
célibataires
montre
qu'avant
20
ans
plus
de
30
pour
cent
des
femmes
sont
mariées.
Nous
enregistrons
plus
de
60
pour
cent
avant
30
ans.
Après
35
ans,
les
mariages
sont
relativement
peu
nombreux.
A
partir
de
cet
âge,
environ
5,5
pour
cent
restent
encore
célibataires. Nous
l'avons
considéré
comme âge limite de mariage.
Cette donnée a
servi à estimer l'âge moyen au premier mariage par
la méthode
de HAJNAL
(8)
;
cet
âge
est établi
à
20,1
ans.
Cette
valeur
doit
être
considérée
comme
indica ti ve
puisque
la
méthode
repose sur des hypothèses qui
sont difficilement vérifiables.
Par
exemple,
à
Memni-Montézo,
les
probabilités
de
se
marier
ne
sont
pas constantes à tous les âges
jusqu'à 35 ans.
Elles semblent plus
importantes
pour
les
âges
jeunes,
moins
de
20
ans
que
pour
les
âges
élevés.
Malgré
tout,
nous
remarquons
à
partir
de
cet
âge
moyen que le comportement des femmes de cette localité se démarque
de celui des autres milieux d'habitat
(tableau 19).
Tableau 19 : Ages moyens au 1er mariage selon
le milieu d'habitat
(années)
Milieu
Memni(l)
Données
EPR
1978-1979 (2)
d'habitat
Montézo
(1985)
Abidjan
Milieu urbain
Milieu rural
Ens.
Age Moyen
20,1
20,6
18,7
17,9
19,3
Source
(1)
ENQ ENSEA,
1985
(2)
Direction de la statistique, 1984
Les
mariages
seraient
plus
tardifs
à
Memni-Montézo.
La
nuptialité
dans
la
localité
occupe
une
position
intermédiaire
entre
Abidjan
(20,6)
et
le
reste
du
pays
milieu
urbain
(18,7
ans), milieu rural
(17,9 ans).
8.
Méthode
exposée
dans
:
TABUTIN
(D)
et
VALLIN
(J),
1975
la
nuptia1i
Source
et
Analyse
des
données
démographiques
Jème
partie INED,
INSEE,
Min Coop,
ORSTOM Paris,
pp 16.

102
Un autre trait qui
caractérise cette nuptialité concerne
l'écart d'âge entre époux (tableau 20).
Dans
l'ensemble,
l'écart
moyen
en~re
l'âge
des
époux
devient importan~ avec
l'éléva~ion de
l'âge du mari.
Généralement
cet écart
important s'observe
au sein des ménages de polygames où
les
épouses
de
rang
élevé
sont
rela~ivement jeunes.
Comme
nous
l'avons signalé plus haut,
le nombre moyen d'épouses par polygames
est de 2,12.
La mobilité conjugale est aussi un phénomène remarquable
dans la localité. En effet,
34,3 pour cent des femmes en union ont
contracté au moins deux unions.
Au moment de l'enquête celles qui
sont à
leur deuxième
union représentent
24
pour cent de
ce
sous-
échantillon.
Cette
instabilité
de
l'union
est
cependant
plus
importante
pour
les
femmes
âgées
qui
ont
été
exposées
plus
longtemps au risque de divorce et de mortalité du conjoint.
En résumé on peut dire que la polygamie et l'instabilité
des
unions
sont
les
traits
caractéristiques
de
la
population
(tableau 19,
20)
(graphique 9,
10,
11).

Tableau 20
Groupe d'âge de l'époux et âge moyen de l'épouse
Groupe
d'âges
15-19 20-24
25-29 30-34
35-39 40-44 45-49 50-54 55-59 60-64
65+
ND
Epoux
_.._-~----
Age
Peu
moyen
siglli.
22,5
24,7
27,4
31, 9
36,2
38,3
41, 3
43,2
43,6
33,9
32,6
épouse
-Ecart
moyen
-
0
2,8
5,1
5,6
6,3
9,2
11,2
12,3
18,9
_._.. "._._.~---
Saut"ce
:
EI~Q ENSEh.,
1985
.....
a
w

Graphlqu. 9
POPULATION FEMININE SELON
LA SITUATION MATRIMONIALE
0/0
100
Veuve.
Divorcées
50
Marli..
C.llbatolr. .
o
15
20
25
30
35
40
45
e;o Ag.
.....
o
Il>.

105
Tableau 21
Répartition des femmes selon le nombre
d'unions et l'âge
Groupe d'âges
1
2
3
4
Ens.
15-19
95
5
100
20-24
77
20
3
100
25-29
67
26
7
100
30-34
57
27
13
3
100
35-39
58
26
12
4
100
40-44
58
27
13
4
100
45-49
58
31
8
3
100
Tableau 22
Répartition des femmes selon le nombre de coépouses
et l'âge
Groupe
Epouses de polygames
d'âges
Epouses de
Ens.
monogames
1 coépouse
2 coépouses et +
15-19
84
8
8
100
20-24
82
11
7
100
25-29
67
23
la
100
30-34
64
21
21
100
35-39
56
27
17
100
40-44
59
23
18
100
45-49
63
21
18
100

Graphiqull 10: REPARTITION DE LA
Graphique
\\1:
REPARTITION
DE LA
POPULATION FEMININE SELON L'AGE
POPULATION SELON L'AGE ET LE NOMBRE
ET lE NOMBRE D'UNIONS
DE COEPOUSES
0/0
100,
1
4 UnioN et +
------
2 Coépouau .t ...
~
2 Unions
-_ ..---- ----.--------
50
50
EpOUlet d. monogames
1 Union
o l - - . ,
o 1
1
1
1
1
15
20
25
30
35
'l0
45
50 Aq8
15
20
25
30
35
40
45
50 Ag.
.....

107
VI.6.-
L'activité
des
femmes
de
l'échantillon
des
femmes
agricultrices
Malgré
sa
situation
péri-urbaine,
Memni-Montézo
fait
encore
partie
du
milieu
rural.
Son
économie
repose
particulièrement
sur
l'agriculture
dont .les
principaux
produits
restent le café,
le cacao et le palmier à huile.
En
plus
de
ces
cultures
d'exportation,
des
produits
vivriers destinés
à
la
consommation
familiale
sont
cultivés
il
s'agi t
de
la
banane
plantain,
du
manioc
et
des
légumes.
Cette
agriculture
d'autosubsistance
est
pratiquée
en
général
par
les
femmes.
Leur
insertion
dans
cette
activité
est
ancienne.
Aussi
l'échantillon
de
notre
observation
regroupe-t-il
une
proportion
relativement élevée
de
femmes
exerçant dans
l'agriculture 69
pour
cent
celles-ci
sont
suivies
par
les
commerçantes
25
pour
cent
(graphique
12).
Une
faible
proportion de
femmes
travaillent
dans
le
secteur
de
l'artisanat
4
pour
cent
dans
cette
localité,
2
pour cent des femmes occupent des fonctions salariées
en général
ces
femmes
font
partie
du
personnel
médical
ou
de
celui
des
enseignants.
Le
phénomène
notable
mis
en
relief
par
l ' activi té
ventilée
selon
l'âge
concerne
la présence relativement
importante
des
femmes
des
générations
anciennes
dans
l'agriculture.
En
revanche,
les
femmes
jeunes sont portées vers
d'autres
activités,
notamment le
commerce,
1,' artisanat.
C' est parmi
ces
femmes
jeunes
que
nous
relevons
quelques
salariées.
D'une
façon
générale,
l'activité
féminine
est
d'une
intensité
remarquable.
Pour
les
femmes
Akyé,
l'importance
accordée
à
l ' acti vi té
pourr,ai t
trouver
une
explication
dans
la
baisse
des
rendements
de
l'agriculture
d'exportation du fait du vieillissement des vergers.
Ces
revenus
des
femmes,
issus
de
leurs
acti vi tés
compensent.
ceux
des
hommes.
Aussi
est-il
fréquent
que
la
femme
supporte
l'entretien
de
la
famille,
effectue
les
dépenses
af:ér~ntes à
la
sC:Jlarité
des
enfant.s.
Ses
char;res
financières
s'agrandissant..
son rôle au se~n de la société villageoise connait
également une cert.aine mutat.ion.

108
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0
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0
ID
Q

109
Pour
conclure
ce
chapi tre
consacrè
au
contexte
socio-
économique,
i l
parait
utile
d'insister
sur
quelques
éléments
essentiels
Memni-Montézo avec 3 000
habitants constitue l'unité de peuplement
la plus
importante du sud du pays Akyé.
Cette position méridionale
a
favorisé
l'infiltration
dans
la
culture
Akyé,
d'éléments
relevant
des
peuples
frontaliers
lagunaires
il
s'agit
principalement
du
système
des
classes
d'âge,
des
fêtes
de
générations
et
de
toute
l'organisation
politique
empruntés
aux
voisins Abouré,
Ebrié et Mbatto.
La
situation
géographique
a
également
permis
à
la
population
de
rentrer
très
tôt
dans
l'aire
d'influence
du
christianisme
et
de
bénéficier
durant
les
premières
années
d'infrastructures
sociales
telles
l'école
et
le dispensaire
créés
par les missionnaires européens.
Cependant ces équipements sociaux
n'auraient
peut-être
pas
connu
leur
succès
et
leur
rayonnement
actuels
sans
l'adoption
par
la
population
d'une
agriculture
pérenne
qui
tout
en
se
substituant
à
l'agriculture
vivrière,
a
engendré dans
le même
temps une modification de l'unité domestique
artisan
principal
de
la
production
par
l'incorporation
de
manoeuvres
étrangers.
Les
retombées
de
cette
économie
sont
nombreuses
nous
en
retiendrons
d'une
part
la
scolarisation
des
enfants
et
leur
insertion
plus
tard
dans
les
structures
professionnelles urbaines
créant
à
l'occasion des
pôles
d'accueil
en ville pour les ressortissants du village.
D' autre
part,
les
productions
agricoles
et
les
revenus
acquis
ont
été
d'un
apport
considérable
dans
l'amélioration
de
l ' habitat
et
le
relévement
du
niveau
de
vie
les
familles
ne
disposant
pas
d'habitations
décentes
sont
frustrées.
Malgré
les
retombées
économiques,
l'élément
majeur
est
la
monétarisation
relativement
accrue
de
la
société,
phénomène
qui
se
renforce
davantage
avec
les
divers
échanges
entretenus
avec
le
monde
citadin proche.
Au plan sociologique,
certaines pratiques ~raditionnelles
résistent
aux
mu~a~lons
on
peut
par
exemple
~voquer
la
survi vance
de
la
pol ygamie
et
tous
ses
jus ti f i ca tifs
malgré
son
interdiction
par
le
nouveau
code
civil.
En
revanche
les
marlages
relativement
tardifs
des
filles,
leur
scolarisation
intensifiée

110
sont des
signes
expressifs
des
changements
qui
s'opèrent
au
sein
de la société villageoise.

111
CHA P I T R E
III
SYNTHESE DES CONNAISSANCES SUR LA FECONDITE
EN COTE D'IVOIRE

1 1 ':1
La
Côte-d'Ivoire
connaic
une
c=oissance
démographique
jugée excepcionnelle avec 4,ô pour cent comme taux d'accroissemenc
annuel sur
la période
1973-79
(Direction de
la
Statiscique 1982).
Cecce
c=oissance
est
le
résul ca t
d'un
solde
:nigr::l toire
large!ilenc
positi~
et
d'une
croissance
naturelle
en
hausse
du
fait
du
fléchissement de la mortalité
(1).
La connaissance des fac~eurs de
la
dynamique
de
la
population
a
été
tardive.
Elle
a
commencé
en
1973
avec
l'enquète démographique
à
passages
répétés
(EPR).
Cette
opér::ltion visait
à
fournir
des
ir.dications
sur
les
migracions
et
sur
les
facteurs
du
mouvemenc
naturel.
Avant
cetce
dace,
les
données
relatives
à
la
fécondité
et
la
mortalité
étaient
parcellaires ou
ont
été
obtenues
à
partir d'échantillons
plus
ou
moins représentatifs.
l'objet
de
ce
chapitre
est
d'inventorier
toutes
les
sources
d'information
sur
la
fécondité
et
d'indiquer
les
caractéristiques
essentielles
de
ce
phénomène
afin
que
celles-ci
servent de cadre de référence à notre étude.
Pour
ce
faire,
la
démarche
adoptée
couvre
trois
aspects
il s'agit de rassembler les sources,
de situer le niveau
et les tendances de la fécondité et d'en faire une synthèse.
l
-
LES SOURCES DES DONNEES
PEU NOMBREUSES DANS LE TEMPS ET DANS
L'ESPACE.
Elles
sont
peu
variées
ce
sont
des
enquêtes
socio-
économiques ou démographiques dont
les plus anciennes remontenc au
:nilieu des
années
1950.
La prQcédure la plus
aisée recenue est de
passer en revue ces enquêtes tout en se =éférant aux organismes ou
services
qui
en
ont
pris
la
responsabilité.
Ainsi,
nous
distinguerons
les
opérations
des
centres
de
recherche
et
des
organismes
qui
appar::lissent
plus
seccorielles,
de
celles
de
la
Direccion
de
la
Staciscique,
carac~érisées
par
une
couver~ure
géographique plus large.
1.
A
partir
de
l'EPR,
les
résultats
sui7ants
ont
été
enregist:és
Taux brut
de
natali
48
pour
mille
;
Taux
brut
de
mortali té
17
pour mille ;
solde migratoire 15 pour mille.

113
1.1.-
Les
opérations
sectorielles
la
zone
de
forêt,
plus
favorisée.
1.1.1.- L'enquête socio-économique du Sud-Est
La
région
du
Sud-Esc
::' =s~-à-è.:'r8 la
zone
géographique
occupée par
les départements
ac~uels de ~gnibilékrou, Abengourou,
Adzopé,
Agboville
ec
Aboisso,
a
::onsti tué
le
champ
d'une
enquête
sccio-éccnomique
réalisée
par
la
SEDES
(2)
en
1963-1964.
L'objectif de
l'opéracion écaic de fournir des données relacives à
des
domaines
très
diversifiés
populacion,
économie,
habitat.
D'une étendue de 46.000 km2,
le Sud-Est regroupait à
cette période
une population évaluée à 690.000 habitants.
Le
choix
du
Sud-Es t
es t
lié
à
son
dynamisme
économique
engendré par
les cultures
arbustives
café,
cacao.
Cette mise en
valeur
agricole
qui
en
faisai t
le
poumon
économique
du
pays
a
a t tiré
des
populations
d'autres
régions
et
des
pays
limi trophes
notamment la main-d'oeuvre venue des pays sahéliens.
La
diversité
ethnique,
la
dispersion
de
l'habitat
et
d'autres
impératifs
liées
à
l'étude
ont
dicté
le
choix
d'une
enquête par sondage dont les critères essentiels de stratification
reposent
sur
l ' agricul ture.
Ainsi,
ce
terri toire
a
été
divisé
en
quatre
zones.
La
population
de
chaque
zone
était
suffisamment
importan te
pour
que
les
résul ta ts
puissent
être
considérés
comme
significatifs au niveau de toute la région
(ROUSSEL,
1967).
Cee te
enquê te
a
permi s
de
disposer
des
indica tions
sur
les données
du mouvement
naturel
à
tra'Ters
les
taux de
natali té,
de
fécondité.
la
descendance
moyenne
par
femme,
les
taux
et
quotients
de
mortalité.
Elle
~
également
mis
en
évidence
une
fécondité différentielle selon l'echnie et l'état macrimonial.
Ces données de mouvement se rappor~ent à la période 1962-
1963 en
raison du
caraccére récr::)speccif
des
questions.
Outre
les
données
démographiques
qui
ont
constitué
un
volume
spécifique,
2.Sociécé d'Etudes pour le Développement Economique et Social
67,
Rue de Lille,
PARIS 7ème .
• ' H•
• '

114
l'opération du
Sud-~sc a
permis
une
publication sur
la
sociologie
ec deux autres sur l'agriculture de la région.
1.1.2.- Les enquêtes du Sud-Ouest
Deu:{
enquêtes
démographiques
se
sont
déroulées
dans
la
région du Sud-Ouest du pays.
Il
s'agit d'une
enquête menée
auprès
des ethnies Krou et Bakwé en 1970 et d'une
autre sur la fécondité
et la mortalité infanto-juvénile effectuée dans un village ~rou en
1975.
La première,
celle de 1970 est une enquête à passages ré-
pétés
réalisée
sur
un
échantillon de
4.000
personnes
soi t
le
1/5
d'un
ensemble
de
20.000
habi tants
vivant
dans
la
zone
délimi tée
par
les
deux principau..~ cours
d'eau,
le Sassandra
et
le
Cavally.
La durée
de l'observation a
été différente pour chaque ethnie
1
an
pour
les
Krou
et
2
ans
pour
les
Bakwé.
Cette
distinction
ne
comporte
aucune
justification.
Les
données
recueillies
entre
passages
ont
porté
sur
les
événements
du
mouvement
naturel
décès,
naissances,
et se rapportent à la période de 1971-1972. Ces
résultats constituent une partie importante de
l'observation faite
sur les populations Krou de la région
(SCHWARTZ,
1975 a)
L'enquête
de
1975
quan c
à
elle,
a
été
une
observation
rétrospective sur les naissances
et les décès auprès de
94
femmes
d'âge
fécond.
Ces
femInes
ont
été
in terrcgées
sur
l'issue de
leur
grossesse,
sur la survie de leurs naissances,
etc.
Les résultats qui se rapporcent à
une ~ériode ancèrieure
à
1975
ont
été
diffusés
par
le
centre
ORSTOM
de
?eti c
Bassam
(SCHWARTZ,
1975 bl
1.1.3.- Les enquêtes du Centre du pays
Parmi les opérations donc la fécondité a consticué un des
objeccifs
on
peut
citer.
l'enquête
nutrition-niveau
de
vie
réalisée
en
1955-1956
dans
la
subdivision
de
Bongouanou,
le
recensement de Bouaké en 1971 ec l'enquête menée en 1971 à
Kaciola
auprès d'un échantillon de femmes potières de l'echnie Mangora.
n'."

115
I.1.3.1.- L'enquête de Bongouanou
(3)
Il
s'agissait
de
fournir
des
informations
sur
la
consommation
alimentaire,
la
production
agricole,
les
revenus
et
les dépenses de la population,
l'état sanitaire en liaison avec la
nutri tion etc.
Les
données
du
mouvement
naturel
de
la
population
qui
s'inséraient
dans
les
objectifs,
visaient
à
donner
des
éclaircissements sur le niveau de la mortalité et sur celui de la
natalité (BOUTILLIER,
1958).
L'enquête
a
porté
sur
un
échantillon
composé
de
9
villages qui représentaient
10.300 habitants de
la subdivision de
Bongouanou,
soit 20 pour cent de la population. Le volet relatif à
la
natali té
et
à
la
fécondi té
a
concerné
3. 000
femmes.
L'enregistrement des
naissances
a
porté sur les 12 mois
précédent
l'enquête.
De
ce
fai t
les
résul tats
qui
ont
été
publiés
sur
la
fécondité sont antérieurs à 1955.
I.1.3.2. Le recensement de Bouaké
En 1969,
un recensement effectué à Bouaké, deuxième ville
par la
taille de la population
a
comporté des questions relatives
à
la
fécondité
notamment,
la
progéniture
de
chaque
mère,
les
naissances
des
12
derniers
mois
et
à
la
mortalité,
particulièrement
les
décès
des
12
derniers
mois
(Cà5TELLA
et
BAILLON,
1970).
L'effectif de
la population enquêtée est
estimé à
100 000 personnes.
l.1.3.3. L'enquête auprès des femmes Mangoro de Katiola
(4)
Comme les autres enquêtes citées plus haut,
elle visait à
fournir
des
renseignements
sur
le
niveau
de
la
fécondi té.
Elle
comportait cependant
un volet
relatif
à
la mortalité
infantile
et
juvénile. Un échantillon de 388
femmes ont écé enquêtées sur leurs
J.
Ville
d'importance
secondaire
si tuée
dans
le
Cen tre
Es t
du
pays.
Cette
ville
était
à
l'époque
de
l'enquête,
(1955-56)
une
ville florissante de la boucle du cacao.
4.
Ville d'importance secondaire située à 50 km au Nord de Bouaké.
Cette ville est devenue un centre touristique grâce à sa poterie.

116
grossesses
passées,
notamment
le
nombre,
l'issue,
le
sexe
de
l'enfant,
sa
survie
ou
la
cause
de
son
décès,
l'âge
au
sevrage
(BELS,
1972).
Cette
opération
qui
est
en
fait
une
enquête
à
passages répétés comportait deux passages dont le premier se situe
en mars
1971 et le second passage
en février
1972 n'a
fourni
des
données que
sur
la période
annuelle
rétrospective
à
1971.
Celles
qui ont été recueillies entre les deux passages sont numériquement
faibles pour refléter la réalité
(DITTGEN, 1977)
I.1.4.- Les enquêtes du Sud
Celles qui ont produit des résultats sur le niveau de la
natalité et
de la
fécondité
se
sont déroulées
uniquement au
sein
des
quartiers
de
la
ville
d'Abidjan.
La
première,
réalisée
à
Adjamé
du
25
juillet
au
15
octobre
1970
est considérée
comme
un
pré-recensement dont
l'un des
objectifs
est
la remise
à
jour des
données démographiques collectées en 1963-64
(DENIEL, 1970)
En fait il s'est agit d'un sondage aléatoire stratifié au
1/10ème
sur
une
population
évaluée
à
136.000
personnes.
Le
questionnaire
comportait
des
rubriques
relatives
aux
naissances
selon
l'âge
de
la
mère
et
les
décès.
Des
informations
ont
été
également
recueillies
sur
les
caractéristiques
des
grossesses
passées
entre
autres,
le
nombre, l'issue,
la
survie
de
l ' enfant
etc.
La deuxième
enquête
qui
a
eu
lieu à
Abidjan
en
1974
a
couvert trois quartiers
:
Cocody,
Treichville et nouveau Koumassi.
Un échantillon de
250
femmes
a
été
tiré dans chaque quartier
au
sein
des
ethnies,
baoulé,
bété
et
dioula
(LEWIS,
1981) .
L'opération
reposait
sur
un
questionnaire
qui
comportait
des
variables relatives
à
la vie génésique de chaque femme,
aux décès
des enfants
etc.
La particularité de
l'enquête est l'introduction
dans
le
questionnaire,
de
quelques
aspects
plus
sociologiques
portant sur la contraception.
,~:
.::.

117
I.1.S.- L'apport de l'état-civil
Les
registres
de
l'é~at-civil de
1975 d'Abidjan ont été
dépouillés en 1977 pour permettre l'étude de la fécondité et de la
mortalité
à
Abidjan.
L'année
19ï5
a
été
recenue
en
raison
de
l'organisation du
recensement
général
de
la
population
ce
qui
rendait
disponible
les
différents
effectifs
de
population
nécessaire au calcul des
indicateurs.
Au total,
un échantillon de
4.219
naissances
constituant
le
dixième
des
naissances
enregistrées a été retenu.
Quant aux décès,
les analyses on~ porté
sur leur
effectif total
5.708,
relativement
réduit du
fait
de
la
sous-déclaration (DITTGEN,
1979) (5).
A l'image de cette utilisation de l'état-civil,
figure le
dépouillement des registres de naissances et des décès de l'état-
civil
de
Memni
par
DUTERTRE
et
VESINO
(6).
Leur
travail
s'est
déroulé
en
1973
mais
les
informations
recueillies
se
rapportent
aux années 1966 à 1971.
I.2.- Les opérations à couverture nationale
Les enquêtes qui ont couvert tout le
territoire national
sont
jusqu'à
ce
jour
au
nombre
de
deux.
Il
s'agit d'une
part de
l'enquête à
passages répétés
(EPR)
réalisée
en 1978-79 soit
trois
années après
le recensement général de
la population d'Avril
1975
et d'autre
part de
l'Enquête Ivoirienne
sur la Fécondité
(EIFl
de
1980-81
qui
s'inscrivait
dans
une
série
d'enquêtes
sur
la
fécondité à travers le monde.
Les
objectifs
assignés
à
ces
deux
enquêtes
présentaient
un
point
de
convergence
fournir
des
renseignements
de
quali té
meilleure sur la fécondité.
5.
Ce
travail
a
été
effectué par A.DITTGEN.
1979.
Un regroupement
des
naissances
par
zones
d' habi ta t
a
égal emen t
per:nis
de
fournir
des indicateurs selon ces zones.
6.
Médecins
exerçant
a l'époque a l'Institut de Santé Publique
INSP Adjamé.
Les données brutes sont présentées en annexe II.

113
I.2.1.- L'enquète à passages répétés
(EPR)
Elle
est
la
première
investigation à
l'échelon national
entreprise
par la Direction de
la
Statistique sur les éléments de
la dynamiqua de la population
(fécondité,
~ortalité et migration).
Cette
enquète
a
été
effectuée
à
partir
d'un
sondage
dont
l ' échan tillon
provenai t
de
cinq
s tra tes
retenues
en
fonction
du
milieu écologique.
Ainsi
ont
été
distingués,
un
milieu urbain
et
un
milieu
rural
dans
chacune
des
zones
de
savane
et
de
forêt.
L'agglomération d'Abidjan a constitué une unité particulière.
L'enquète
a
comporté
trois
passages
qui
ont
débuté
respectivement le 15 Mars 1973,
le 15 Septembre 1973 et le 15 Mars
1979.
Au
total,
un échantillon de
200.000 personnes a été retenu.
Le
tirage
a
été
fait
de
façon
à
obtenir
des
résul ta ts
significatifs
au
niveau
national
(Direction
de
la
Statistique
1932).
Pour
étudier
la
fécondi té
deux
séries
de
données
étaient
disponibles
D'une
part
les
données
issues
de
l'observation
rétrospective constituée par
Les
informations
relatives
aux
naissances
et
décés
inter~Tenus
durant les 12 mois précédant le premier passage.
-
Les
renseignements
obtenus
auprès
des
femmes
âgées
de
12
à
49
ans
révolus
sur
le
nombre
total
de
leurs
naissances,
de
leurs
enfants encore en vie,
etc.
D'autre part les données
entre les différents passages
celles-ci
concernent
principalement
les
naissances
-:t
les
décès
inter7enus durant la période d'observation.
D'autres types de questions concernant l'étude des autres
phénoménes démographiques ont aidé
à
analyser les résultats sur la
f écondi té
ce sont
les ques tions rela cives
à
la nuptial i té,
à
la
mortalité infantile,
et~.

119
I.2.2.- L'enquête Ivoirienne sur la Fécondité (EIF)
L'EIF fait partie d'un programme international d'enquêtes
sur la fécondité.
Elle a porté sur un échantillon de 7.000 femmes
d'âge
fécond
(15
à
49
ans
révolus).
La
constitution
de
cet
échantillon a
été opérée de façon à
couvrir toutes les régions du
pays et par conséquent tous les grands groupes ethniques.
Le lancement de l'enquête sur le terrain se situe à Août
1980.
Les travaux de collecte se sont achevés en Mars 1981. Compte
tenu
de
son
caractère
international,
les
questionnaires
ont
été
conçus
à
partir
des
modèles
fournis
par
le
projet
de
l'Enquête
Mondiale
sur
la
Fécondité
(EMF).
Toutefois,
pour
les
besoins
du
pays,
certains
aspects
ont
été
modifiés
en
vue
de
répondre
aux
spécificités
du
terrain.
Le
contenu
des
questionnaires
était
orienté
sur
les
variables
suivantes
histoire
génésique
de
la
femme,
caractéristiques socio-économiques,
attitudes et opinions à
l'égard
de
la
famille,
connaissance
et
utilisation
de
la
contraception, mortalité infantile.
S'agissant de
l ' EIF,
les
indices
du moment qui
en sont
issus,
ont
été
calculés
principalement
à
partir
des
naissances
enregistrées
sur
les
5
dernières
années.
Les
données
sur
les
12
derniers mois se sont avérées insuffisantes dans certains cas pour
fournir des
résultats cohérents
et de bonne qualité. (Direction de
la Statistique, 1984)
En
résumé,
il
est
important
de
souligner
le
nombre
relativement
faible
d'opérations
menées
sur
la
fécondité
et
surtout
l'absence
de
données
chronologiques
tant
régionales
que
nationales
pouvant
permettre
de
définir
de
façon
solide
une
tendance du phénomène (tableau 23)

120
Tableau 23
Sources de données de fécondité en Côte-d'Ivoire
depuis 1955.
Zone
Période
Effectifs
Type
Publication
d'observation
de
de
d'
des
l'opération
l'échantillon opération
résultats
Bongouanou
1955-56
10.300 pers.
enquête
BOUTILLIER
(centre-est)
3.000 femmes
sondage
1958
Région du
1963-64
690.000 pers.
enquête
SEDES, 1967
Sud-Est
sondage ROUSSEL, 1967
Bouaké
1969
100.000 pers
recense-
CASTELLA et
ment
BAILLON, 1970
Sud-Ouest
1970
4.000 pers.
enquête
SCHWARTZ
(Krou et Bakwe)
sondage
1975 a
Abidjan (Adjamé)
1970
136.000 pers.
recense- DENIEL, 1970
ment
Katiola
1971-72
388 femmes
enquête
BELS, 1972
"mangoro"
Cocody
Abidjan Treichville 1974
750 femmes
enquête
LEWIS, 1981
N.Koumassi
Sud-Ouest village
1975
94 femmes
enquête
SCHWARTZ,
(Roc Oulidé)
1975 b
Abidjan
(agglomération)
1977
4.219 naissancesdépouil-
5.708 décès
lement DITTGEN. 1979
EC
Ensemble
1978-79
200 000 pers.
EPR
Direction de
Côte-d'Ivoire
la Statistique,
1982
Ensemble
1980-81
7 000 femmes
EIF
Direction de
Côte-d'Ivoire
la Statistique.
1984
.-~.
. - . -"';--:'~' .-::-:.-.-- "'.'~'

121
II -
SYNTHESE DES RESULTATS SUR LA FECONDITE
L' appréciation
la
plus
simple
du
nombre
de
naissances
intervenues
dans
un
espace
géographique
donné
est
le
taux
de
natalité.
Les différentes opérations décrites ci-dessus ont fourni
des valeurs peu dispersées pour cet indice.
II.l.- Le
taux de natalité
:
un niveau relativement homogène dans
le temps.
Les
résultats
recueillis
lors
des
différentes
investigations
(tableau
24)
se
caractérisent par leur homogénéité
relative.
Tableau 24
Taux de natalité selon la zone d'observation
et la période
(pour 1.000)
Zone d'observation
Période
Taux
Bongouanou
1955-56
50
(1 )
Sud-Est
1963-64
52
( 2)
Bouaké
1969
43
(3 )
Sud-Ouest
1969
40,6
(3 )
Adjamé
1969
48,8
(4 )
(ensemble Krou-Bakwé)
1970
36,3 (3 )
Sud-Ouest (Krou)
1972
33,7
( 3 )
Abidjan
1975
49,9
(5 )
EPR ensemble
(CI)
1978-79
48,9 (6 )
EIF
1980
52,6
(7)
(1)
BOUTILLIER,
1958.
(2)
SEDES,
1967.
(J)
DITTGEN, 1977.
(4)
DENIEL,
1970.
(5) DITTGEN,
1979.
(6)
Direction de la Statistique 1982
(7) Nations Unies,
1987.
En effet.
de
l'enquête de
Bongouanou en 1955-56
à
l'EIF
en
1980
le
niveau
de
la
natalité
n'a
pas
connu
de
variations
significatives
durant
ces
vingt
cinq
années.
la
na tali té
est
restée dans
l'intervalle 45-50
pour 1.000.
Seuls les peuples
Krou

,:t
BaK·",é
se
démarquent
de
ce
ni'leau
avec
une
natali~é
à
peine
supérieure
à
36
pour
1.000.
Comment
cette
faible
natalité
se
justifie-t-elle ? Comme le souligne DITTGEN, (1977)
la zone du Sud-
Ouest

la
natalité
semble
faibl~
est
celle
qui
détient
les
proportions
rela ti 7emen t
rédui tes
de
f ern.-nes
an
âge
de
procréer
celles-ci
représentent
14
à
16
pour
cene
contre
20
pour
cent
à
Bouaké
et
Adjamé.
Le
taux résultant de
1'3PR n'est
pas
exempt de
critique;
i l
est
taxé d'une
surévaluation de
0,5
à
1 pour mille
(Direction de
la Statiseique 198:)
due
à
un sous dénombrement des
hommes,
particulièrement
de
certains
étrangers.En
définitive
le
niveau de
la natalité du pays reste parmi
les plus
élevés dans
la
sous-région
(tableau 25).
Tableau 25
Taux de natalité de quelques pays d'Afrique de
l'Ouest
(pour 1.000)
TBN pour mille
Pays
Enquête nationale
Estimation(2)
Fécondité (1)
(1989)
BENIN
54,0
(1982)
51
BURKINA-FASO
48
COTE D'IVOIRE
52,6
(1980)
46
GHANA
43,5
(1979-80)
47
GUINEE
47
LIBERIA
48
MALI
50
M.\\URITANIE
45,5
(1981)
50
SENEGAL
51,9
(1973)
48
TOGO
48
(1)
Nations
Unies,
1987.
( ""
41
nIED,
1939.
La
tendance
à
la
haute
fécondieé
ressortait
à
l'enquête
àu Sud-~st qui a mis en relief la for~e natalité constatée au sein
des
principales
ethnies
(7).
Les
taux
pour
mille
(tableau
26)
:r3duisent l'ampleur de cette natalité.
7.
Enquête SEDES,
1967

123
Tableau 26
Taux de natalité selon l'echnie
(pour 1.000)
.;bbey
53,4
A.kyé
50,4
Voltaïque
63,6
.;bron
47,9
Baoulé
51,7
Sénoufo
36,9
.:;'gni
52,3
t1andé
59,1
Aut=es'
47,1
Source
. SEDES 1967
II.2. Les indices de fécondité
La population à laquelle se rapportent les naissances est
l'ensemble
des
femmes
d'âge
fécond.
Si
toutes
les
études,
au."'tquelles
nous
nous
référons,
s' accordent
sur
l'âge
de
fin
de
fécondité fixée à
50 ans exacts,
l'âge d'entrée en procréation est
variable
l'EPR
a
retenu
12
ans
tandis
que
toutes
les
autres
opérations
ont
négligé
les
naissances
avant
15
ans
et
ont
par
conséquent retenu cet âge.
En
effet
l'âge
d'entrée
en
procréation
est
sous
la
dépendance
des
facteurs
biologiques
mais
est
également
influencé
par les
valeurs culturelles.
Dans les communautés où les pratiques
traditionnelles restent
dominantes,
i l
est
habituel
d'enregistrer
des naissances
à
des
âges relativement
jeunes.
L'existence
de
ces
naissances augure d'une intensité élevée de la fécondité.
II.2.1.- Taux de fécondité par âge et fécondité cumulée
II.2.1.1.- Données produites par les enquêtes sectorielles
Les premières données
(tableaux 27,
28 ec 29)
proviennent
de l'enquête du Sud-Est.
Cette opération a notamment mis en relief
l'impact du mariage sur la fécondité.

125
La diffusion des résultats de fécondité selon l'ethnie a
consti tué
un
aspect
important
du
rapport
issu
de
cette
enquête.
(tableau 29).
Tableau 29
Taux de fécondité selon l'ethnie (pour 1.000)
Groupe
ETHNIES
d'âges
ENS
Abbey
Abron
Agni
Akyé
Baoulé
Mandé
Voltaique
15-19
238
232
209
180
171
270
289
207
20-24
307
336
326
347
274
296
305
310
25-29
354
303
299
282
282
271
263
289
30-39
214
160
238
241
230
196
236
223
40-49
100
33
72
67
61
60
131
66
Fécon-
dité
7,64
6,29
7,27
7,13
6,55
6,75
7,96
6,92
cumulée
Source
SEDES, 1967
Des
autres
enquêtes
qui
se
sont
déroulées
sur
des
échantillons
plus
petits,
les
taux
de
fécondité
(tableau
30)
permettent d'apprécier le niveau du phénomène.
Les résultats qu'il
présente
sont
relativement
plus
faibles
que
ceux
des
autres
opérations.
On
peut
invoquer
la
qualité
peu
fiable
des
données
tirées
de
recensement
(cas
de
Bouaké
et
Adjamé),
le
caractère
urbain
qui
favorise
la
proportion
élevée
de
femmes
de
niveau
d'instruction
important
insérées
dans
des
structures
d'activités
(cas
de
Cocody
et
à
un
degré
moindre
Treichville
et
Nouveau
Koumassi) .
Quant aux populations du
Sud-Ouest,
leur
sous
fécondité
est
lié
à
la
fois
à
un
exode
continuel
de
jeunes
filles
en
direction des
centres
urbains
et
également
aux déplacements
très
fréquents
de
jeunes
actifs
qui
sont
employés
comme main-d'oeuvre
sur les bateaux.
L'opportunité de faire fortune à partir du trafic
maritime
a
détourné
les
Krous
de
cette
région
d'une
activité
agricole plus intense.

124
Tableau 27
Taux de fécQndicé par àge
(pour 1.000)
Situation mat:ri:noniale
rang de mariage
Groupe
d'àges
En cours de
Hors
1er
2éme
3éme
mariage
mariage
mariage
mariage
mariage
15-19
290
112
289
266
20-24
326
205
320
307
25-29
295
203
305
250
236
30-39
230
98
253
137
150
40-49
73
1
34
46
50
Fécondité
cumulée
7,59
3,59
7,94
6,45
3,18
Source:
ENQ SEDES,
1967
Cette
enquête
nous
fourni t
des
indices
de
fécondité
en
fonction
de
la
situation
matrimoniale
de
la
femme
au
moment
de
l'enquête
(tableau 27).
Des
indices ont été également calculés sur
la
période
des
12
mois
précédant
l'enquête.
Selon
le
type,
monogame ou polygame du mariage
(tableau 28) .
Tableau 28
: Taux de fécondité durant les 12 derniers mois selon
le nombre d'épouses du mari
(pour 1.000)
Nombre d'épouses du mari
Groupe
Epouses de
Epouses de
Ensemble
d'âges
monogames
polygames
15-19
297
297
290
20-24
323
323
326
25-29
302
287
294
30-34
282
2J3
256
35-39
203
13!.
191
40-44
110
90
99
45-49
31
41
36
FécQndité
cumulée
7,77
7,17
7,46
Source
SEDES,
1967

126
Tableau 30
Taux de fécondité relavés aux différentes enquêtes
entre 1963 et 1973 pour 1000
Groupe 30uaké Adjamé
Sud-Ouest 1971-72
Cocoày T!"eich-
d'§.ges
1963
1969
;(rou
Krou
Ens oak",.é Krou
1972
ville
1969
mari t.
fores- krou
3akwé 1973
Nouv.
tier
Kumassi
1972-73
15-19
150
165
132
207
195
289
219
121
219
20-24
252
233
139
273
243
267
243
273
307
25-29
246
209
300
213
253
21.3
243
3"'l""!
28.J
'"
30-34
215
144
156
138
147
167
151
148
291
35-39
151
108
105
63
83
143
96
174
137
40-44
75
98
59
22
42
61
47
45-49
24
89
37
9
Fécon-
dité
S,57
5,26
4,96
4,61
4,82
5,89
5,09
5,22
6,19
cumulée
Source
DITTGEN,
1977
II.2.1.2 -
Les données de l'EPR et de l'EIF
Conformément à
leurs objectifs,
l'EPR et l'EIF ont fourni
des résultats
étoffés et
variés sur la fécondité.
Les informations
recueillies
sont
exploitées
suivant
une présentation générale des
indicateurs de
fécondité
(taux par âge,
fécondité cumulée).
Celle-
ci
est
suivie
par
quelques
indications
relaeives
à
quelques
variables au travers desquelles se manifesee cette fécondité.
Cas deux opérations one
per~is de
confirmer le
n~veau de
de fécondité présenté par las opé!"aeions précédentes
(tableau JI)

127
Tableau 31
Taux de fécondité selon l'EPR et l'EIF (pour 1.000)
EPR(l)
EIF(2)
Groupe
Observation
Rétrospectif
d'âges
entre passages
15-19
225
205
227
20-24
296
281
348
25-29
278
270
331
30-34
217
227
258
35-39
158
166
213
40-44
86
86
130
45-49
35
39
55
Fécondité
cumulée
6,48
6,37
7,81
Source
(1) Direction de la Statistique, 1982
(2)
Direction de la Statistique, 1984
Bien qu'à
tous
les
âges
les
taux de
l'EIF soient supé-
rieurs
à
ceux
de
l'EPR,
nous
retenons
l'allure
identique
qui
caractérise
le
tracé
de
la
courbe
de
fécondité
selon
l'âge
(graphique 13).
Les
différences
constatées
dans
le niveau
serait
essentiellement
due
à
la
qualité
des
enregistrements
jugée
meilleure à l'EIF (Direction de la Statistique 1984).
L'hypothèse
d'une
augmentation
de
la
fécondité
est
écartée dans
la mesure
où aucune
action particulière n'a
affecté
l'évolution du phénomène durant ces dernières années.
Outre
les
problèmes
liés
à
la
collecte,
la qualité des
données
et
la
méthode
de
calcul
ont
une
influence
sur
les
résultats. A ce titre i l n'est pas surprenant que les résultats de
l'EIF
situant
le
niveau
de
la
fécondité
présentent
quelques
différences
(Tableau
32) .
Dans
cet
ensemble
de
chiffres,
l'attention
doit
plutôt
être
portée
sur
l'ordre
de
grandeur
que
sur
une
précision
plus
rigoureuse.
Cet
argument
nous
pousse
à
conclure que
le nombre moyen d'enfants
par femme
en Côte-d'Ivoire
s'établit d'une façon générale autour de 7 enfants.

123
Tableau 32
:
Fécondités cumulées obtenues à
partir des taux de
fécondité de l'El? selon le type de données.
Type de données
Période de 1 an
J ans avant
5 ans avant
précédant l'enquête l'enquête
l'enquète
Fécondité
cumulée
7,8
7,2
7,4
Source
Direction de la Statistique,
1984.
II.2.2.- Fécondité différentielle
Les
différences
de
niveau
de
la
fécondité
sont
essentiellement
présentées
selon
certaines
variables
jugées
comme
explicatives.
Parmi
celles-ci,
le
niveau
d'instruction,
la
religion,
l'ethnie,
la nuptialité
et l'activité
professionnelle du
mari ont
été plus
particulièrement retenues
lors de
l'exploitation
des
enquêtes
ivoiriennes.
Le
milieu
géographique
a
également
constitué un critère fondamental
de différenciation.
Afin de faire
ressortir
clairement
les
écarts,
nous
avons
opté
pour
une
présentation de la fécondité en fonction des variables retenues.

129
a::
Q.
lU
~
..0
GO
~
1:
a
..
..
<JI

a
a.
a.
..a •
.:
=

c
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o

o
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c
o
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1
«
1
1-
1
,
a
,
N
,,
1
,...
" "
o
o
o

130
II.2.2.1.- Fécondité et ethnie
L'enquête
du
Sud-Est
avait
en
son
temps
montré
une
fécondit~
hétérogène
selon
les
ethnies
même
si
les
résultats
appelaient quelques
réserves eu égard à
la faible représentativité
de
certaines
sous-populations
dans
l'échantillon
(tableau
26).
L'enquête
à
passages
répétés
(EPR)
a
été
moins
centrée
sur
ce
critère.
On
s'est
efforcé
à
relever
la
différence
entre
la
fécondité
des
fe!IUT1es
ivoiriennes
et
celle
des
feITUiles
non
ivoiriennes
(tableau 33).
Tableau 33
Taux de fécondité selon la nationalité
(pour 1000)
Groupe d'âges
Ivoiriennes
Non ivoiriennes
15-19
219
241
20-24
294
299
25-29
271
293
30-34
216
217
35-39
159
157
40-44
87
83
45-49
33
53
Fécondité
cumulée
6,40
6,74
Source : EPR,
Direction de la Statistique, 1982
Une différence de + 0,34 enfant par femme est relevée en
faveur
des
femmes
étrangères.
En
revanche
l'EIF
a
largement
exploi té
ses
résul ta ts
dans
l'optique
d'une
étude
di fféren tielle
axée
sur
l' echnie.
Ces
résul ta cs
agrégés,
au
ni veau
des
grands
groupes,
(tableau
34)
montrent
que
les
divergences
sont
importantes,
tout
particulièrement entre
fécondicé
du groupe
Krou
relativement
basse
par
rapporc
à
celle
des
autres
ethnies,
tout
spécialement
celles
des
ethnies
di tes
"Vol taïques"
(+1,09
enfant
par femme).

132
Tableau 35 : Taux de fécondité selon le niveau
d'instruction (pour 1.000>
E l
F
E P R
Milieu rural
Milieu urbain
Groupe Illet-
Pri-
Secondaire Illet-
Pri-
Illet- Pri-
Supé-
d'âges trée
maire
et plus
trée
maire
trée
maire rieure
15-19
224
234
136
242
215
253
220
140
20-24
315
332
265
314
340
309
277
266
25-29
304
280
284
286
320
270
295
242
30-34
252
214
168
221
293
214
197
214
35-39
204
193
59
161
309
164
160
35
40-44
130
178
92
222
70
115
45-49
62
38
28
29
Fécon-
dité
7,46
7,16
4,56
6,77
8,50
6,54
6,47
4,49
cumulée
Il
se
dégage
de
ces
résultats
une
décroissance
de
la
fécondité
avec
l'élévation
du
niveau
d'instruction.
La
fécondité
cumulée obtenue à l'EIF varie de 7,46 pour les femmes illettrées à
4,56
pour
celles
dont
le
niveau
d'instruction
est
plus
élevé.
Quant
aux
femmes
de
niveau
d'éducation
primaire,
elles
ont
une
fécondité relativement proche des femmes illettrées
(0,3 enfant de
moins
seulement>.
Cette
même
situation
se
remarque' à
travers
la
fécondi té cumulée
du milieu urbain
recueillie
à
l ' EPR,
6,54
pour
les
illettrés
contre
4,49
pour les
femmes
de
niveau supérieur et
6,47 pour les femmes du niveau primaire
(tableau 35>.
Au
contraire
en
milieu
rural,
l'EPR
indique
que
les
femmes
d'un
niveau
d'instruction
primaire
ont
la
plus
forte
fécondité.
Il semble donc que l'instruction n'entraîne une baisse
significative
de
la
fécondité
que
si
elle
atteint
un
niveau
secondaire.
En
revanche,
l'influence
d'une
instruction
primaire
est moins marquée dans l'agglomération d'Abidjan
(tableau 36).

133
Tableau 36
Descendance par femme à Abidjan selon le niveau
d'instruction (pour 1.000)
Age
actuel
Instruction de
la femme
(1 )
20-24
25-29
30-34
35-44
Ne parle pas
français
2,5
3,6
4,7
5,7
Parle français
2,3
3,6
5,3
5,2
1 à 9 ans de
scolarité
1,7
3,3
4,4
7,6(2)
10 ans et plus
1,5
2,4
3,2
5,6
Source (A. DITTGEN 1977)
(1) Femmes infécondes exclues
(2) Nombre de cas faible
Ce
constat
provient
peut
être du
fait
qu'en ville,
les
femmes
même
peu
instruites
accèdent
aux
informations
sur
la
procréation et
adoptent des
comportements qui compenseraient ceux
qui
favorisent
la
fécondité
élevée
(contraception,
avortement
etc) .
II.2.2.3.- Fécondité et milieu de résidence
Le
caractère
urbain
ou
rural
du
milieu
est
considéré
comme
un
critère
important
affectant
le
niveau
de
la
fécondité.
L'EPR
s'est
appuyée
sur
un
découpage
du
territoire
national
en
faisant
ressortir
ce critère de l'urbanisation.
Cette distinction
a été par la suite,
adoptée par l'EIF.
Il en résulte
les données
de fécondité des zones retenues
(tableau 37) .

134
Tableau..; 1
:
Tau;{ de faconàité selon :2 :nilieu
de résidence
(pour 1000)
::: " ~ (l i
l
F(2)
~
Groupe
d'âges
rlbidjan
FR
SR
FU
SU
?R
SR
FU
SU
15-19
187
241
238
224
"''''Q
.:..~-
236
215
204
215
20-24
247
321
313
298
303
335
312
301
308
25-29
246
236
298
275
264
295
357
315
257
30-34
197
209
248
212
215
230
237
234
236
35-39
137
167
153
16ô
153
207
244
147
131
40-44
66

102
71
68
110
176
133
119
45-49
25
35
42
31
23
52
91
24
Fécondité
cumulée
5,51
6,73
6,97
6,39
6,28
7,33
8,41
7,04
6,59
FR = Forêt Rurale
FU = Forêt Urbaine
SR = Savane Rurale
SU = Savane Urbaine
Source
( 1 ) Direction de la Statistique 1982
( 2)
Direction de la Statistique 1984.
Dans l'ensemble,
le milieu urbain présente une
fécondité
plus basse que
le milieu rural.
La ville d'rlbidjan en particulier
détient
une
fécondi té
moindre
par
rapport
aux
autres
uni tés
géo-
graphiques
;
une partie
non négligeable
de
sa population est sou-
mise
à
des
conditions
de
vie
défavorables
au
maintien
d'une
fécondité
élevée
(LEWIS,
1981).
L'agglomération d'rlbidjan comparée
aux
autres
villes
à
partir
des
données
de
l ' EIF,
se
signale
par
une
fécondité
plus
faible
(tableau
38)
ce
qui
confirme
les
résultats précédents.

135
Tableau 38
Taux de fécondité générale par âge
(pour 1000)
E l
F (1 )
Etat-civil (2)
Groupe d'âges
Abidjan
Autres villes
Abidjan
15-19
190
209
173
20-24
285
304
248
25-29
259
294
272
30-34
227
262
227
35-39
173
162
175
40-44
129
126
67
45-49
19
15
41
Fécondité
cumulée
6,41
6,86
6,02
Source
(l)Direction de la Statistique, 1984
(2)Etat-civil, DITTGEN, 1979.
II.2.2.4.- Fécondité et religion
Au
plan
de
la
religion,
on
distingue
généralement
en
Côte-d'Ivoire
trois
grandes
communautés
:
les
chrétiens,
les
musulmans
et
les
animistes.
La
pratique
religieuse
connaît
un
engouement
depuis
les
années
1970
grâce
à
l'application
d'une
politique
libérale
dans
ce
domaine.
La
force
de
l'éducation
religieuse est plus ou moins prononcée selon les communautés.
Si
les
statistiques semblent
indiquer un
âge
à
la première union
bas
chez
les
musulmanes
(Direction
de
la
Statistique
1984),
à
l'inverse les libertés sexuelles sont vigoureusement combattues au
sein de
cette
communauté.
En se
fondant
sur
les
contraintes
que
font
peser
les
religions
sur
le
comportement
individuel,
la
présentation de
la fécondité
en fonction de cette variable trouve
un sens tout à fait justifié (tableau 39).
. :-. '~;:'."':'.' ""V;-,

136
Tal:Jlaau 39
Taux de fécondité
selan la religion
(pour 1000)
Groupe d'âges
Chrétiennes
Musulmanes
.\\u tres
15-19
210
211
227
20-24
233
216
335
25-29
272
326
29.3
30-34
232
267
241
35-39
199
222
191
40-44
116
142
136
45-49
35
61
76
Fécondité
cumulée
6,76
7,73
7,50
Source
ElF,
Direction de la Statistique,
1984
Ces
indices
mettent en évidence une
fécondité
plus
basse
des
chrétiennes
;
cette
fécondité
plus
faible
res~ortait à
partir
des
données
issues
des
enquêtes
réalisées
à
Abidjan.
A cet
effet
DlTTGEN,
(1977)
faisait
remarquer
que
"la
fécondité
des
jeunes
générations de
chrétiennes,
plus
tardive,
soit du fait du mariage,
soi t
du
fai t
de
la
contraception,
peut
trés
bien
aboutir
à
une
descendance complète
plus basse
que celle des musulmanes des mêmes
générations".
II.2.2.S.- Fécondité et état matrimonial
Le
statut
matrimonial
de
la
femme
est
un
élément
dont
l . influence
sur
le
niveau
de
la
f écondi té
es t
indéniable.
Si
en
Afrique
la
fécondité
apparaît
généralement
faible
pour
les
femmes
sans
union
ou
en
rupture
d' union
comparativement
à
celle
des
ma-
riées,
celle-ci
est
loin
d' être
négligeable.
L' EPR
et
l'El:
ont
ten ,:é
d'éclaircir
la
complexi té
des
diverses
rela tions
;na trimo-
niales
afin
que
leurs
statis1:iques
respectives
reflétent
la
réa-
lité
récente.
En
remontant
dans
le
temps,
l'enquête
du
Sud-Est
(1963-64)
avait
axé
son
analyse
sur
les
di7er~ences de
niveau
entre
fécondité
légicime
et
fécondité
illégitime
(tableau 40).
Ces
indices sont les suivants
:

137
Tableau 40
: Taux de fécondicé légitime
et illégitime
(pour 1000)
Taux de :écondicé
Groupe
d'âges
Légitime
Illégitime
15-19
290
112
20-24
326
205
25-29
295
203
30-39
230
98
40-49
73
1
Fécondité
cumulée
7,59
3,59
Source: SEDES,
1967
Cette différence
relativement importante dans
le compor-
tement
procréatif
entre
femmes
mariées
et
femmes
non znariées
est
également
mise
en
relief
par
les
données
de
l'EPR
et
celles
de
l'EIF
(tableau 41).
Tableau 41
: Taux de fécondicé par groupe d'âges selon la
situation matrimoniale
(pour 1000)
E El R(l)
E l
F (fécondicé ~égitime)
Groupe
( 2 )
d'âges
~ariées
Célibataires
12 :nois avanc
Moyenne su:::-
l'en t:::-e~'ue
5 ans
15-19
317
117
353
333
20-24
3~~
... 1
163
339
345
25-29
297
146
334
321
30-34
230
123
264
258
35-39
174
90
229
216
40-44
97
60
132
142
45-49
43
42
50
69
Fécondité
cumulée
7,43
3,73
8,76
3,42
Source
(1)
EPR
Direccion de la Statistique,
1982
( 2)
EIF
Direction de la Statistique,
1984

138
Le
constat
remarquable
qu'il
convient
de
signaler
est
l'écart
relativement
réduit
entre
fécondité
des
épouses
de
monogames et celles des polygames
(tableau 42).
Tableau 42
:
taux de fécondité selon le nombre
d'épouses du mari (pour 1000)
Groupe d'âges
Epouses de
Epouses de
Ensemble
monogames
polygames
15-19
297
279
290
20-24
328
323
326
25-29
302
287
294
30-34
282
233
256
35-39
203
181
191
40-44
110
90
99
45-49
31
41
36
Fécondité
cumulée
7,77
7,17
7,46
Source : SEDES,
1967
Les
épouses
de
polygames
ont
une
fécondité
légèrement
inférieure
à
celles
des
monogames.
Une
autre
particularité
exprimée
par
les
résultats
concerne
la
fécondité
et
la
mobilité
conjugale de
la femme.
Celle-ci est visualisée au travers des
taux
recueillis sur la population féminine du Sud-Est
(tableau 43).
Tableau 43
: Taux de fécondité selon le rang du mariage
contracté par la mère
(pour 1.000)
(;=':n-:~::?
~'§.;,=s
"'",0
""'t::-:'
,,,..,.
20-24
320
- ' ' - ;
25-29
305
250
226
30-39
253
187
150
40-49
84
46
50
Fécondité
cumulée
7,94
6,45
3,18
Source
SEDES,
1967

139
Le
niveau
de
la
fécondité
est
décroissant
avec
l'élévation du nombre des mariages passant de 7,94 enfants,
à
6,45
et
3,18
respectivement
pour
les
femmes
ayant
un
mariage,
deux
mariages
et
trois
mariages
et
plus.
On
peut
supposer d'une
part
que les femmes à l'issue d'une rupture d'union passent une période
de
non
exposition
à
la
procréation
relativement
longue.
D'autre
part pour celles qui sont relativement âgées
(cas des femmes ayant
3 mariages et plus)
l'infécondité peut être avancée pour justifier
en partie l'échec de leurs précédentes unions.
En milieu africain,
la procréation n'est-elle pas l'argument motivant la conclusion du
mariage
?
cette
recherche
de
l'enfant
entraî.ne
bien
souvent
une
mobilité
matrimoniale,
comportement
qui
expose
davantage
la
catégorie
de
femmes
dans
cette
situation
à
des
maladies
vénériennes
stérilisantes
réduisant
par
la
même
occasion
leur
chance de procréation (DITTGEN et GUITTON, 1975).
En
définitive,
la
fécondité
en
Côte
d'Ivoire
est
d'un
niveau élevé.
Avec ses
7,8
enfants
la femme
ivoirienne est d'une
fécondi té comparable
à
celle des
autres
femmes
de
la
sous-région
Ouest
africaine.
Dans
le
sous-ensemble
de
pays
africains
ayant
participé à
l'enquête mondiale de
fécondité
(EMF),
l'intensité de
la fécondité
ivoirienne est du même
ordre que celle du Kénya 7,7
et du Maroc 7,1 (Nations Unies,
1987).
II.3.- Caractéristiques biologiques de la fécondité
Les
manifestations
biologiques
de
la
fécondité
s'observent
à
travers
les
variables
intermédiaires
qui
ont
été
décrites
au
chapitre
1.
Leurs
principales
caractéristiques
sont
ressorties
dans
cette
partie
à
partir
des
statistiques
disponibles.

140
II.3.1.- L'âge de fertilité ou puberté
Sa
connaissance
est
utile
dans
l'appréciation
de
la
descendance
finale
de
chaque
femme
car
confrontée
à
l'âge
de
la
ménopause,
elle
permet
de
situer
en
moyenne
la
durée
de
la
procréation.
Seule,
l'EIF
a
collecté
des
informations
sur
cet
âge.
Ses
résultats
montrent
que
l'âge
moyen
aux
premières
règles
varie
entre
13 et 15 ans
(Tableau 44).
Tableau 44 : Ages moyens aux premières menstrues pour toutes
les femmes selon l'âge actuel,
la région de résidence et l'ethnie.
Age
Age
Région de
Age
Age
actuel
moyen
résidence
moyen
Ethnie
moyen
<20
13,8
Abidjan
14,2
Akan
14,2
20-24
14,0
Forêt urbaine
14,0
Krou
13,9
25-29
14,1
Savane urbaine
14,1
Mandé Nord
14,1
30-34
14,2
Forêt rurale
14,1
Mandé Sud
13,7
35-39
14,4
Savane rurale
14,2
Voltaïque
14,3
40-44
14,5
Etranger
14,4
45 +
14,5
Ensemble
14,1
Ensemble
14,1
Ensemble
14,1
Source : Direction de la Statistique,
1984
Compte
tenu
du
caractère
rétrospectif
des
questions
rela ti ves
à
cet
âge,
on
peut
dire
que
les
âges
déclarés
sont
approximatifs.
Par
rapport
à
l'âge
actuel,
la
valeur
la
plus
faible
13,8
ans
est
déclaré
par
les
femmes
âgés
de
moins
de
20
ans.
Celle-ci est probablement proche de la réalité eu égard à
la
jeunesse
de
ces
femmes.
La
croissance
de
l'âge
aux
premières
règles
avec
celui
de
l'enquêtée
est
attribuable
à
un
effet
de
mémoire.
La
région de résidence,
au~re critère
de différenciation
fait
ressortir
un
âge
sensiblement
identique
pour
toutes
les
régions.
Toutefois,
la
forêt
urbaine
et
l' aggloméra ~ion d' Abidj an
présenteraient les valeurs extrêmes
é~ablies respectivement à
14,0
et
14,2
ans,
ce
qui
est
très
proche.
Les
div'ergences
se!Tlblen~
cependant se manifester au niveau des ethnies.
En effe~,
au regard

141
des données
(tableau 44)
les
femmes
des groupes
krou et :nandé du
Sud
avec
respectivement
13,9
et
13.7
ans
ont
des
menstruations
plus
précoces
par
rapport.
à
cellas
des
aut:res
groupes

l'âge
~oyen ast
de
l'ordre
de 14
ans.
Aucune
indicacicn particulière ne
prédestine
les
krou
et
les
:nandé
du
Sud
à
cet:
3ge
relativement:
bas.
II.3.2.- Puberté et âge moyen à la consommation de l'union
La
confrontation
de
ces
deux
âges
est
importante
pou::-
déterminer la durée réelle de la vie féconde de la femme car entre
la
puberté
et
la
consommation
de
l'union
i l
peut
se
passer
un
temps plus ou moins long selon les sociétés.
L'EIF
. fourni t
quelques
indications
sur
cet
aspect
de
la
fécondi té ;
on
peut
donc
noter
que
d'une
façon
générale,
l'âge
moyen à la consommation de la première union est fixée à 17,0 ans.
Cet âge est
jugé plus pertinent que
l'âge moyen à
la cohabitation
(17,5 ans)
qui n'a qu'une
influence
limitée sur
le phénomène dans
la mesure où une partie des femmes célibataires a déclaré avoir eu
des
rapports
sexuels
avec
leur
mari
avant
de
cohabiter.
Par
rapport
à
l'âge
moyen
à
la
puberté,
on
relève
que
les
femmes
passent environ 3 ans avant d'être véritablement exposées à la vie
féconde.
II.3.3.- Infécondité en Côte d'Ivoire
Les différent:s
chiffres avancés
pour sit:uer le niveau de
l'infécondité souffrent
dans
bien des
cas,
de
sous-estimation.
Le
rapport
sur
l'EIF
nota
que
les
réponses
aux
questions
sur
ce
phénomène sont entachèes d'erreurs
qui
tiannent: a.ut:ant. à
la "hont:e
des
femmes
à
se
déclarer
stériles
qu'à
l' incompréhension
de
la
ques t:ion
posée
dans
cert.ains
cas"
(Direct.ion
de
la
S ta tis tique.
1984) .
Des différentes
irnrestigations
qui
ont:
recueilli
des
st:atistiques
sur le
phénomène,
on
relève qu'en
général
la proport.ion de :ammes
sans
enfant
constitue
moins
de
10
pour
cent:
des
effect.ifs
enquêtés.

142
Ainsi,
les enquêtes menées à Abidjan font état de 6 pour
cent
de
femmes
infécondes
dans
les
trois
quartiers
de
Cocody,
Treichville et Koumassi contre 9 pour cent à Adjamé.
L'EIF fixe à
9 pour cent la proportion de
femmes qui peuvent être
infertiles.
Parmi
celles-ci
6
pour
cent
se
sont
déclarées
infertiles
les
causes
de
cet
état
ont
trait
à
la
stérilité
primaire
ou
secondaire
ou
à
d'autres
causes
physiologiques.
Une
proportion
de
3
pour
cent
de
femmes
figurant
parmi
les
femmes
infertiles ont déclaré être ménopausées.
A partir des renseignements complémentaires notamment les
proportions
d' infertili té
(tableau
45)
nous
avons
pu
établir
un
âge
médian
pour
chaque
type
d' infertili té,
cet
âge
étant
nécessaire pour apprécier le calendrier de la fécondité.
Tableau 45 : Etat d'infertilité déclaré par les
femmes non célibataires (pour cent)
Age
Infertile non
infertile
nombre de
actuel
ménopausée
ménopausée
femmes
35-39
10,2
1,5
540
40
14,8
4,1
122
41
16,7
8,3
84
42
24,5
9,8
102
43
18,8
9,4
64
44
20,9
14,9
67
45
16,7
26,7
90
46
28,8
19,7
66
47
17,4
21,7
46
48
29,8
36,2
47
49
21,6
35,1
37
50
28,8
51,9
52
Ensemble
5,7
3,3
1 317
Source
EIF
Direction de la Statistique, 1984
De ces données,
une constatation importante est à mettre
en
évidence
L'élévation
brutale
de
la
proportion
de
femmes
ménopausées
à
partir
de
44
ans.
Ces
deux
séries
de
données
sont
résumées par les âges médians suivants:
41,9 ans pour les femmes
infertiles
non
ménopausées
et
45,4
ans
pour
les
femmes

143
ménopausées.
Sur cette base de
45 ans
on peut donc avancer que la
vie féconde en Côte-d'Ivoire a une durée ~oyenne de 30 ans.
II.4. -
Intervalle entre naissances
En Afrique,
le temps
qui sépare
l'âge du début e~ celui
de
fin
de
fécondité
à
l'image
de
l'exemple
ivoirien,
es~
important.
Cela
signifie
qu'une
feml'Tle
consacre
une
partie
relativement grande
de
sa
vie
à
la procréation.
Dans ce
contexte
le
nombre
d'enfants
en
résultant
peut
être
considérable
en
l'absence
d'éléments
contribuant
à
la
régulation
de
la
procréation.
L'intervalle
des
naissances
et
ses
facteurs
apparaissent déterminants
dans
la
compréhension des mécanismes de
cet te
fécondité,
à
cet
égard
le
modéle
développé
par
BONGAARTS
rappelé au chapitre 1
sert de
référence pour expliquer cet aspect
de la fécondité.
En ce qui concerne la longueur de l'intervalle au
niveau
national,
il
est
nécessaire
de
signaler
qu'aucune
investigation n'a fourni d'indication sur cet élément.
L'EIF
qui
a
recueilli
des
informations
plus
étoffées,
pêche par
l'absence de
chiffres sur la mesure de ces intervalles.
Les analyses
relatives
à
ce
sujet
portent
sur
la description des
effectifs
féminins
soumis
aux
intervalles
fermés
et
ouverts
calculés
à
partir
des
deux
dernières
naissances
et
la
date
de
l'enquête.
Sans
en
exprimer
la
longueur,
le
dernier
intervalle
fermé
a
concerné
71,5
pour
cent
de
femmes
don~ l'avant dernière
naissance étai ~
encore en vie.
Le manque d' infor~ation sur cet te
variable
est
l'une des
principales
lacunes
de
2.' :::1::
02
:nême
12S
données
recueillies
n'ont
pas
~tè
e:·:p loi;: é es
pour
:nesurer
l'in~ervalle moyen
entre
la
dernière
nalssance
et
la
date
de
l'enquête.
Sur
le
plan
physiologique,
deux
naissances
est
=onc~ion
du
re~our
ae
l'ovulation
après
l' accouchement
pr~cédent.
Ce
retou:r
qui
inter7ient
quelc;ues
mo:.s
plus
tard
est
lui
~ême déoendant
de
l'al:aitement
maternel
comme
nous l'avons évoqué au chapitre 1.

144
II.4.1 - L'allaitement maternel
L'allai temen t:
es t
une
pra tique
naturelle
général isée
à
travers
t:outes
les
populations
humaines.
Les données
récentes
sur
ce
sujet:
sont:
celles
de
,
':'T-::'
_
.o...I . . . . .
!
les
enquêtes
sectorielles
s'étant:
limic~es à
la mesure
de
la
fécondicé
et non à
l'analyse des
fac-
teurs agissant sur ses
mécanismes . .;insi,
il ressort des
analyses
réalisées
à
partir des
statistiques
recueillies
sur
l'allai tement
et
les
facteurs
socio-économiques
qui
l'influencent,
les
caractéristiques
suivant:es
la
durée
moyenne
d'allaitement
uniquement: au sein cu allaitement intégral est estimée à 6,3 mois.
Celle de
l'allai temen t
associé
avec
d'autres
types
de
nourri ture
ou
allai tement
mixte. est
longue
de
16,2
mois.
Ces
données
étant
rétrospectives,
i l
est
probable
qu'elles
soient
approximatives
on remarque à cet effet,
que comparées à
l'âge actuel de la mère,
les femmes
les plus
jeunes,
celles de moins de 30 ans ont déclaré
les durées les moins longues. (Tableau 46)
Tableau 46
: Durées moyennes d'allaitement observées au cours du
dernier intervalle fermé selon l'âge actuel de la mère
(en mois)
Allaitement
allaitement associé
Groupe d'âges
uniquement au sein
à d'autres nourritures
15-19
5,4
13,6
20-24
6,0
15,3
25-29
6,2
15,8
30-34
6,4
16,~
35-39
6,6
16,3
40-44
6,2
17,0
45-49
6,9
18,1
Ensemble
6,3
1 r
,.,
... 0,.:.
Source
EIF
Direction de la Statistique, 1984
Cependant les divergences les plus prononcées s'observent:
à
cravers
les
variables
socio-économiques,
parciculièrement:,
le
niveau d'instruc~ion et: l'et:hnie
(tableau 47)

145
Les impacts du milieu géographique et du régime matrimo-
nial sont moins perceptibles sur l'allaitement,
leurs données sont
proches
des
moyennes
nationales.
On
peut
relever
cependant,
que
les épouses de monogames allaitent moins longtemps que les autres.
En
revanche
i l
apparait
à
l'examen
des
statistiques
que
les
illettrées
allaitent
plus
longtemps
(16,3
mois),
elles
sont
suivies
par
les
femmes
moyennement
instrui tes
(13,7
mois).
Les
femmes
de
niveau
d'instruction
élevé
allaitent
moins
longtemps
leurs
enfants
(10,8
mois).
Elles
détiennent
également
la
durée
d'allaitement
intégral
la
plus
faible,
4,5
mois
contre
respectivement
5,5
et
6,4
mois
pour
les
femmes
peu instruites
et
les illettrées.
De plus selon l'ordre,
illettrées,
peu instruites,
et
instruites,
les
proportions
d'enfants
non
allaitées
sont
croissantes passant de 0,5 à 1,6 puis à 4,8 pour cent.

146
Tableau 47
: Durées ~oyennes d'allaitement observees ~u cours du
dernier intervalle fermé selon certaines
caractér~stiques socio-économi~ues
Caractéristiques
.;'11 ai c emen c au
Allai:emenc
?roporc~on
socio-économiques
se:l.n uniquement
assoc~é à
d'enfancs
(en mois)
d'autres
non allaités
nour::'i tures
(pour cent)
(en mois)
Milieu
qéographigue
· Abidjan
~
c;
o,~
14,3
1,6
· Autres villes
6,3
15,5
1,4
· Forêt urbaine
5,9
15,0
2,0
·
Savane Urbaine
7,0
16,4
0,4
Milieu rural
6,2
16,7
0,4
· Forêt rurale
6,1
16,3
0,5
·
Savane rurale
6,4
17,7
0,2
Instruction
·
Illettrées
6,4
16,8
0,5
· Primaire
5,5
13,7
1,6
·
Secondaire et +
4,5
10,8
4,8
Régime matrimonial
· Monogame
6,2
15,8
1,0
· Polygame 2 épouses
5,5
16,8
0,3
· Polygame 3 épouses et +
6,3
17,6
0,6
Ethnie
Akan
5,7
14,6
0,9
Krou
6,3
15,5
0,7
Mandé Nord
6,8
18,2
0,3
Mandé Sud
5,3
17,1
0,7
Voltaiques
6,6
17,2
0,0
Etrangers
6,9
16,5
1,3
Religion
Chrétiennes
5,7
14,0
1,3
Musulmanes
5,9
16,4
0,7
Autres
9,3
' 1
.J. . . , 1
_
Ensemble
6.3
16,2
0,8
Source
EIF
Direction de la Stacistique, 1984
Les
effets
de
l'allaitemenc
maternel
prolongé
sur
le
~~veau
de
la
fécond~cé
sonc
écabl~s
les
técées
des
enfancs
favorisent
la
sécrétion d'hormones
recardanc
l·ovulac~on. Dans
la
plupart
des
sociécés
tradi tionnelles.
cec te
pra cique
f ai t
partie
des
facteurs
fondamentaux
de
régula tion
des
naissances.
En
fait

147
elle vise beaucoup plus à garantir la nutrition de l'enfant que la
recherche d'une
régulation consciente
des
naissances.
Les
rituels
et interdits définis par les sociétés africaines afin que la femme
nourrice
ait
suffisamment
de
lait
et
le
conserve
"pur"
sont
évocateurs.
I.4.2.La durée d'aménorrhée post-partum
Les
résultats
de
l'EIF
la
présente
selon
certaines
variables
socio-économiques
(tableau
43).
Ces
données
suscitent
une constatation générale
la durée
d'aménorrhée est
plus
longue
chez
les
femmes
âgées,
8,3
mois
contre 7,3 mois
pour celles
dont
l'âge est
inférieur à
30 ans.
Cette variable étant influencée par
l'allaitement
maternel,
i l
est
possible
que
les
femmes
des
générations
anciennes
soient
davantage
restées
plus
fidèles
à
cette pratique
que
les
femmes
des
générations
récentes.
Il
est
à
remarquer
qu'au
sein
d'un
groupe
de
femmes
d'âge
identique,
les
différences
les
plus
prononcées
sont
relevées
selon
le
niveau
d'instruction.
Entre
les
femmes
illettrées
et
celles
de
niveau
très élevé cette différence est de 3 mois pour, les plus
jeunes et
2,2
mois
pour
celles
âgées
de
30
ans
et
plus.
Ces
différences
quoique moins
importantes,
se retrouvent lorsque les mêmes groupes
de
femmes
sont
prises
selon
le
milieu
de
résidence.
Les
durées
moyennes
les
plus faibles
sont enregistrées
ert milieu urbain
;
le
milieu
rural,
surtout
la
région
de
savane
conservant
la
durée
maximale,
8,3 mois.
Le
niveau
d'instruction
et
le
milieu
urbain
sont
des
facteurs
qui
contribuent
à
la
transformation
socio-économique
et
culturelle de la condition féminine
;
à
ce titre ~es deux facteurs
exercent
une
influence
remarquable
sur
les
valeurs
tradi-
tionnelles.
En
milieu
urbain,
la
si tua tion
socio-économique
relativement
meilleure.
conjuguée
avec
les
informations
sur
les
pratiques
modernes
d'allaitement
favorisent
l'adoption
par
cer-
taines mères,
de
l'allaitement
artificiel dont
la
conséquence
est
une réduction de la durée moyenne d'aménor=hée post partum.

143
~ableau 43
: Durées ~oyennes d'aménor~hé: post partum observées au
cours de l'intervalle fer~é selon certaines variables
socio-économiques
(~ois).
;;ge
Variables socio-économiques
<30 ans
30 ans ee +
Ensemble
Région et milieu de résidence
Abidjan
7,1
8,0
7,5
Urbain
6,7
7,2
6,9
· Forêt
5,7
7,2
6,9
·
Savane
6,9
7,3
7,1
Rural
7,6
3,3
8,3
· Forêt
7,4
8,7
3,1
·
Savane
8,3
8,3
8,6
Niveau d'instruction
Non scolarisée
7,9
8,5
8,2
Primaire
6,1
8,0
6,4
Secondaire et +
4,9
6,3
5,2
Ethnie
Akan
6,7
8,2
7,5
Krou
6,3
9,1
7,9
Mandé du Nord
7,5
8,0
7,8
Mandé du Sud
6,8
8,3
7,7
Voltaïque
7,6
3,6
8,1
Etrangers
8,3
8,5
3,4
Religion
Chrétiennes
6,5
8,3
7,5
Musulmanes
3,2
3,2
3,2
Autres
6,9
3,7
7
Ensemble
7,3
8,3
7,9
Source
EIF Direction de la Statistique,
1984.
Les
analyses
fai tas
sur
ces
durées
ne
peuvent
pas
être
approfondies
davaneage
dans
la
mesure

les
donll.ées
brutes
de
l'Er? disponibles
à
la
Direceion
de
la
Statistique
ne
sone
plus
exploitables.
Cette difficulté
ne permet
pas
non plus
la
recherche
au
niveau national
de
corrélation
encre
durée
d'allaitement
a~ durée
d'aménorrhée post-partum.

149
II.S - Variables de comportement et fécondité
'\\u nombre
des
variables
de
comporcement,
nous
:inalysons
dans
cette
parcie
l'abstinence
post-partum
eC
les
prac~ques
contraceptives.
L' §.ge
à
la
pri;no-!1upci:ili~è qui
figure
parmi
ces
variables,
nous
l'avons
.àvoqué
p:'us
hauc,
se
caractérise
par
sa
précocité
(17
ans).
Cette
valeur est
cependant du même
ordre
que
celle recueillie dans
la plupart des
pays de la sous-région ouest
africaine
17,3
ans
pour
les
femmes
des
généra cions
récentes,
13,9 ans ~our les anciennes généracions du Sud-est du Togo
(LCCOH,
1984)
16,6
ans
(8)
au
Sénégal
(Direction
de
la
Stacistique,
1988)
II.S.l. La durée d'abstinence post-partum
L' abs tinence
es t
une
variables
liée
à
la
cul ture
des
peuples et ceci met en évidence son impact plus ou moins
accentué
dans le niveau de
la
fécondité
(CàLDWELL,
1979)
Dans
le cas de
la
Côte-d'Ivoire,
la
durée
moyenne
d'abstinence
10,5
mois,
plus
longue que
celle
de
l'aménorrhée
post-partum
établie
à
7,9
mois,
est
la
résultante
d'une
hétérogénéité
de
valeurs
issues
des
variables socio-économiques
(Tableau 49).
8.
Enquête démographique et de santé au Sénegal 1986 DH5 .

150
Tableau 49
Durées moyennes d'abstinence post partum observées au
cours de l'intervalle fermé selon certaines variables
socio-économiques
(mois).
Age
Variables socio-économiques
<30 ans
30 ans et +
Ensemble
Région et milieu de résidence
Abidjan
9,8
9,5
9,7
Urbain
9,0
10,8
9,8
· Forêt
8,8
10,4
9,5
· Savane
9,4
11,4
10,3
Rural
10,0
11,6
10,9
· Forêt
9,2
11,1
10,3
· Savane
11,7
12,5
12,2
Niveau d'instruction
Non scolarisée
10,4
11,4
10,9
Primaire
8,0
9,8
8,3
Secondaire et +
7,4
5,4
6,9
Régime matrimonial
Monogame
9,4
10,7
10,0
Polygame,
2 épouses
10,3
11,6
11,0
Polygame,
3 épouses et +
10,4
12,3
11,7
Ethnie
Akan
7,8
8,8
8,4
Krou
8,9
13,1
11,4
Mandé du Nord
11,4
13,2
12,3
Mandé du Sud
11,5
14,6
12,3
Voltaique
10,0
11,9
11,1
Etrangers
10,4
9,6
10,1
Religion
Chrétiennes
8,3
9,6
8,9
Musulmanes
10,8
11,5
11,1
Autres
9,8
12,1
11,1
Ensemble
9,7
11,2
10,5
Source
EIF Direction de la Statistique. 1984.
D'une manière générale
,
les femmes
jeunes observent une
abstinence
moins
prolongée
que
les
plus, âgées
9,7
contre
11,2
mois.
Dans cet ensemble de variables retenues.
le milieu urbain et
le niveau d'instruction sont celles qui ont un effet réducteur sur
la durée d'abstinence.
En effet,
les durées les moins longues sont
issues
des
femmes
vivant
en
milieu
urbain
9.3
mois
celles
qui
ont
un
niveau
d'inscruction
plus
élevée
n'ont
qu'une
durée
d' abs tinence
de
6,9
mois.
Dans
ce
groupe,
les
femmes
pl us
âgées
détiennent la durée la plus faible soit 5,4 mois.

151
En défini~ive,
on peut dire que dans le groupe des femmes
ins trui tes,
le
critére
de
l'âge
intervient
peu
dans
les
comportements.
Comme
pour
la
durée
d'aménorrhée,
il
t:!s~
regre~table de ne pas pousser les
analyses plus en profondeur afin
de faire ressortir des corrélations plus importan~es.
II.S.2. - Les pratiques contraceptives
La Côte d'Ivoire ne
figure
pas
par~i les
pays où existe
une
politique
de
planification
familiale,
soutenue
par
l'Eta~,
encore moins celle de limitation des naissances.
L'évolution de la
fécondité
est
à
ce
titre
moins
dépendante
des
méthodes
contraceptives
que
des
pratiques
traditionnelles
ayant
un
effet
réducteur
sur
le
niveau
du
phénomène
Allaitement
maternel,
abstinence post-partum.
Cependant au regard des
résultats de l'EIF,
ces méthodes
ne
sont
pas
méconnues
des
populations
enquêtées.
L'enquête
effectuée à
Abidjan
confir~e cette
constatation
et
révèle
que
la
connaissance
et
l'utilisation
de
la
contraception
sont
correlées
avec le niveau d'instruction
(LEWIS,
1981).
Les recherches sur cet aspect de la fécondité mettent en
relief
les
déclarations
souvent
erronées
des
femmes
eu
égard
au
caractère intime et répressif
attaché à
toute action visant à
une
réduction de
la natali~é. Ainsi,
sur
les
3.481 femmes
interrogées
à
l' EIF,
3,8
pour
cent
ont
dèclaré
être
en
train
d' utiliser
une
mèthode
de
contracepticn.
Cependant
le
rapport
de
cette
enquête
précise
que
seulemen~
0,6
pour
cent
utiliseraient
une
méthode
efficace.
Parmi
celles-ci,
les
femmes
de
n~veau
d'instruction
élevé sont majoritaires
(tableau 50).

152
Tableau 50
: Connaissance et utilisation de la
contraception.
(pour cent)
Toutes les femmes
Femmes exposées
Caractéris-
tiques
ayant entendu
ayant utilisé
utilisant
socio-
parler de la
la contracep-
à l'enquête
économiques
contraception
tion
Niveau
d'instruction
Non scolarisées
81
64
2
Primaire
83
60
7
Secondaire
91
64
22
Lieu de
résidence
Abidjan
77
56
6
àutres villes
82
64
5
Rural
83
69
3
Région de
résidence
Abidjan
77
56
6
Forêt urbaine
84
68
7
Savane urbaine
78
56
3
Forêt rurale
84
68
2
Savane rurale
83
71
2
Religion
Chrétiennes
83
64
7
Musulmanes
79
65
2
Autres
84
67
4
Ethnies
Akan
85
64
4
Krou
89
74
8
Mandé Nord
87
75
2
Mandé Sud
89
74
6
Voltaïques
67
52
2
Etrangères
75
61
3
Source
EIF .. Direction de la Statistique, 1984
Si le niveau d'instruction est la variable dominante,
en
revanche,
les différences de comportement affichées
par les autres
variables
socio-économiques
sont
moins
prononcées.
Le
milieu
urbain
ne
se
détache
pas
d'une
façon
nette
du
milieu
rural.
Cependant il est à remarquer que la religion présente une certaine
influence
les
chrétiennes
sont
plus
utilisatrices
de
cont.racept.ion
que
les
musulmanes.
plus
rét.icent.es
à
s' entret.enir
sur ce sujet. que les autres femmes.

153
En
définiti-.;e,
le
de
la
proc::-éation
par
l'introduction
de
méthodes
modernes
est
très
faible
en
Côte
d'Ivoire.
Cet te
a t ti tude
es t
l'émanation du
choix délibéré
d'une
poli tique
nataliste
qui
occul te
les
besoins
de
la
contraception.
Cette
;>oli tique
n'encourage
pas
non
plus
les
;;'léres
ayant
at~eint
le
nombre
d'enfants
désiré
à
l'utilisation
d'une
conc::-aception
d'arrêt.
III- ANALYSE CRITIQUE DES DONNEES RASSEMBLEES
Les données
disponibles
sur
la natalité
et la
fécondité
son t
ponctuelles.
Celles-ci
à
l'exception
des
informations
four-
nies
par
l'EPR
et
l'EIF
concernent
des
espaces
géographiques
rela ti vemen t
limités.
Cependant,
à
l'examen
des
indices
issus
de
toutes
les
sources,
i l
se dégage
une
remarque
fondamentale
la
natalité
se
maintient
à
un
haut
niveau_
Le
Sud
Ouest
était
considéré comme
la zone de sous
fécondité.
Cette
situation serait
inhéren te
à
un
exode
des
femmes
en direction
des
centres
urbains
at
également
au
f ai t
que
les
populations
Krou
sont
considérées
comme peu fécondes
(VEDRENNE VILLENEUVE,
1975)
Duran t
ces
dernières
années,
ce
contras te
apparent
s ' i l
ne
s'est
pas
dissipé
entièrement
s'est
amenuisé
eu
égard
aux
bouleversements
socio-économiques que
la région
a
connus,
gràce à
l'apport des
contingents
d'immigrants
venus
des
autres
régions
du
pays et des pays voisins.
Aussi actuellement les allochtones sont-
ils numériquement dominées par les baoulés
et les
burkinabés.
Ces
deux sous-populations
ont des
niveaux
de
procréation qui
figurent
parmi
les
plus
élevés
de
la
sous-région Ouest
africaine
6
à
7,5
enfants par femme.
Les observations qui vont suivre
seront davantage basées
sur
les
taux de
fécondité
par àge,
;;'loins
~~fluencès par
la
struc-
ture par àge de la population.

15~
III.1 - Caractéristiques de la fécondité
La fécondité
cumulée,
indice
synthétique obtenu à
partir
des
différents
taux
de
fécondi cà
actuelle
présente
des
valeurs
hétérogénes
~ntre enquètes
sectorielles
et
opérations
d'envergure
nationale.
Cependant d'une facon générale les
résultats se situent
dans une
fourchette de
4
(enquête du Sud-Ouest)
à
7,3 enfants
par
femme
(EIF).
La
comparaison
des
indices
au
plan
national
à
des
périodes
différentes
aurait
plus
d'intérêt
et
permettrait
d'appréhender la
tendance du phénomène.
Mais
la seule possibilité
concerne la mise en relation des données de
l'EPR et de celles de
l~EIF réalisées
à peu d'années d'intervalle et qui ne peuvent donc
nous
fournir
des indications
sur l'évolution de la fécondité
dans
le
temps.
Cependant,
ces
de~~
opérations
ont
abouti
à
des
résultats
quelque
peu
différents
sur
l'intensité
du
phénomène
6,48
enfants
par
fe1lLïle
(EPR)
contre
7,8
(EIF),
écart qui
ne
peut
s'expliquer
que
par
les
méthodes
respectives
de
collecte
des
données et
la qualité de celles-ci.
L'EPR commencée en 1978 a été
marquée par
une instabilité du personnel
chargé de
l'exécution de
l'opération.
Les divers
changements
à
la direction de
l'opération
conjugués
avec
les
erreurs
de
sondage
ont
une
influence
négative
sur
la
qualité
des
résultats.
Ces
anomalies
ont
été
justement
évi tées
à
l ' EIF
dont
les
statistiques
sans
être
irréprochables
seraient
moins
affectées
par
les
difficultés
habituelles
qu'enregistre toute enquête
niveau de formation des enquêteuses,
déclarations
erronées
de
certaines
femmes
enquêtées
etc...
Pour
ces raisons
et dans
l'attente d'un plus grand nombre d'opérations,
les résul tats
doivent
être considérés
avec quelques
réser';es.
Sur
la
base
des
données
consignées
dans
les
différents
tableaux
présentés
plus
haut
il
nous
est
cepenàant
possible
d'apporter
quelques
éléments
d'analyse
générale
quant
au
niveau
et
au
calendrier de la fécondité dans le pays.
La procréation
en Côte d'Ivoire
commence
à
un
âge
rela-
tivement
jeune,
moins
de
15
ans.
Elle
se
prolonge
tardivement
jusqu'à
50
ans.
Durant
la
périoàe
féconde,
cett:e
fécondité
se
~aintient
à
un
niveau
assez
élevé.
La
période
de
procréation
maximale est
cependant
enregistrée
entre
20
et
JO ans.
En général
les courbes de fécondité présentent une pointe entre 20 et 24 ans.

155
En
considérant
les
données
de
l'EPR
et
celles
de
l'EIF
nous
relevons que
58 à
62 pour cent des naissances interviennent avant
30 ans
(tableau 51) .
TabL:au 51
Rèpar~i~ion des naissances selon l'âge
et la source
(pour 100)
s o u r c e
Groupe
d'âges
E p R
E I F
15-19
17,4
14,5
20-24
22,9
22,4
25-29
21,5
21, 2
30-34
16,8
16,5
35-39
12,2
13,6
40-44
6,6
8,3
45-49
2,6
3,5
Ensemble
100
100
Source : Direction de la Statistique,
1984
Ce calendrier des naissances est résumé par l'âge moyen à
l'accouchemen~ établi à
28,2 ans à
l'EPR et à 29,1 ans pour l'EIF.
L'examen de
ces indices
selon le
milieu géographique
ne
fai t
pas
ressortir
de
différences
notables.
Toutefois
nous
enregistrons
à
partir des
statistiques de
l'EPR une
fécondité
cumulée légèrement
inférieure
à
Abidjan
(6,4
enfants)
contre
6,9
pour
le
reste
du
milieu urbain.
En revanche,
les distributions des naissances selon
l'âge de ces deux milieux sont très proches
(tableau 52).

156
Tableau 52
Répartition des naissances selon l'âge et le milieu
de résidence
(pour 100)
Groupe
Milieu de résidence
d'âge
Abidjan
Milieu urbain
Milieu rural
15-19
14,8
15,2
14,9
20-24
22,2
22,2
21,2
25-29
20,2
21,4
20,5
30-34
17,7
19,1
16,2
35-34
13,5
11,8
14,1
40-44
10,1
9,2
3,6
45-49
1,5
1,1
4,5
Ensemble
100
100
100
Source: Direction de la Statistique,
1984
Les
âges
moyens
à
l'accouchement
issus de
ces distribu-
tions sont très voisins:
28,9 ans à Abidjan et 28,6 ans pour les
autres villes.
Au contraire,
la fécondité
en milieu rural
est non
seulement
d'un
niveau
élevé
mais
elle
reste
relativement
importante
jusqu'à
la
fin
de
la
vie
féconde.
De
ceci,
i l
en
résulte un âge moyen à l'accouchement légèrement plus élevé:
29,3
ans.
Le nombre moyen d'enfants y est plus important: 7,7 enfants.
Ce toutes
les
variables
socio-économiques
ayant une
influence sur
la fécondité
et considérées
à l'EIF,
seul le niveau d'instruction
semble
imprimer
une
évolution
différente
au
calendrier
du
phénomène.
(Tableau 53).

157
Tableau 53
Répartition des naissances selon l'âge et le niveau
d'instruction
(pour 100)
Niveau d'instruction
Groupe
d'âges
non scolarisé
P=-i:mair~
Secondaire
15-19
15,0
16,4
14,9
20-24
21,1
23,2
29,1
25-29
20,4
19,6
31,1
30-34
16,9
15,0
18,4
35-39
13,7
13,5
6,5
40-44
3,7
12,3
45-49
4,2
Ensemble
100
100
100
Source: Direction de la Stacistique, 1984
Les fe~~es instruites
(niveau du secondaire et plus)
ont
une
période
de
procréation
courte.
Cette
procréation
esc
faible
entre 15-19
et s'achève pratiquement à
40 ans.
Cette catégorie de
femmes
se
détache
des
femmes
non
scolarisées
et
de
celles
de
niveau équivalent au primaire.
Ces deux derniers groupes de femmes
ont des
niveaux de
fécondité
identiques
avec un étalement du phé-
nomène
plus
important
dans
le
temps.
Les
âges
moyens
à
l'accouchement reflètent ces diverses
influences de l'instruction:
26,1
ans
pour
les
femmes
instrui tes,
28,7
et
29,3
ans
respectivement
pour
les
femmes
dont
le
niveau
est
celui
du
primaire et les illettrées. (Tableau 54)
Tableau 54
Ages moyens à la première macernité selon le niveau
d'instruction
(en années).
Niveau
Age
Nombre de
d'instruction
moyen
cas
Non scolarisée
18,4
378
1-9 ans de
scolarisacion
18,6
165
10 ans et plus
de scolarisation
21, 2
132
Ensemble
13,98
575
Source
LEWIS,
1981

158
III.2.- Tendance de la fécondité
Les
données
anciennes
sur
la
fécondité
en Côte d'Ivoire
issues des
enquêtes régionales de la SEDES
(1962-1953)
àcablissenc
des
taux
de
fécondité
du
même
ordre
de
grandeur
que
ceux
des
opérations
récentes
EPR,
EIF.
Ces
taux
et
les
indices
qui
en
déri ven t
indiquerai en tune
s tabili té
du
phénoméne
dans
le
temps.
La
fécondité
cumulée,
produite
par
l'EIF
renforce
cette
constatation. (Tableau 55)
Tableau 55
: Taux de fécondité légitime selon l'âge de la mère à
l'accouchement et la période de temps écoulé
avant l'enquête
(pour 1000)
Période de temps avant l'enquête
(années)
Age de la mère à
0-4
5-9
10-14
15-19
20-24
25-29
30-34
l'accouchement
15-19
333
329
325
310
301
291
312
20-24
345
354
354
326
333
315
25-29
321
329
323
315
333
30-34
258
303
289
282
35-39
216
241
276
40-44
142
184
45-49
69
Fécondité cumulée
8,4
9,1
9,1
8,8
8,9
8,8
8,6
Source : Direction de la Statistique,
1984
Nous
pouvons
en déduire
qu'aucune
variation
sensible
de
la
fécondité
dans
le
temps
ne
transparaît
des
données.
L'observation de cette fécondicé
au sein des généracions révèle-t-
elle quelques particularités?
Sur cet aspecc trés
peu de données sont disponi~les pour
caractériser
l'évolution
du
compor'tement
des
différentes
généra'tions.
Nocons
cependanc
que
l' enquête
effeccuée
à
Abidjan
n'a
pas
décelé
de
variacions
impor-:antes
en'tre
la
féc:Jndi cè
des
générations
considérées.
Les
taux
par
génération
(Tableau
56)
traduisent cette constance du niveau du phénomène.

159
Tableau 56 : Taux de fécondité selon l'âge actuel et
l'âge à la maternité à Abidjan
Age à la
Age actuel
maternité
20-24
25-29
35-34
35-44
<20
189
175
174
185
20-24
269
305
307
267
25-29
298
306
316
30-34
243
225
35-44
150
Source
LEWIS, CIRES, 1981
En conclusion à
cette partie relative à
la présentation
de
la
fécondité
en
Côte-d'Ivoire,
nous
soulignons
la
difficulté
posée dès qu'il s'agit de choisir une valeur de référence car les
méthodes de collecte associées
aux méthodes de calcul ont produit
des
résultats
pas
toujours
homogènes.
Cependant
au
regard
de
la
situation
actuelle
caractérisée
par
les
données
récentes
(EPR,
EIF)
le niveau de la fécondité semble se maintenir à 7 enfants par
femme.
Cette moyenne n'occulte pas les disparités existantes
;
la
plus importante concerne les femmes
instruites qui détiennent une
fécondité
relativement
faible
et
un
calendrier
moins
étalé.
L'accès
aux
informations,
les
possibilités
financières
acquises
par
ces
femmes,
les
influences
culturelles
auxquelles
elles
sont
confrontées
sont
des
facteurs
qui
tranchent
entre
leur
comportement procréatif et celui des illettrées.
D'une
façon
générale.
en
l'absence
de
moyens
contraceptifs
efficaces
comme
c'est
le
cas
actuellement,
les
durées
moyennes
d' aménorrhée
7,9
mois,
d'abstinence
10,5 mois
et
d'allaitement 16,2 mois sont peu élevées et favorisent le maintien
de
cette
haute
fécondité.
A ces
facteurs,
on
peut adjoindre,
les
luttes contre les
cas de stérilité qui sont couronnées de succès
et la mortalité intra-utérine qui est en régression.

160
La
recherche
de
données
détaillées
pour
expliquer
les
mécanismes
du
phénomène
ont
dicté
le
choix
de
Memni-Montezo
qui
présente
par
ailleurs
un
atout
important
son
état-civil
relativement
ancien
y
fonctionne
correctement
de
sorte
que
les
fichiers
disponibles
peuvent
aider
à
la
réalisation
d'enquêtes
ul térieures
susceptibles
de
donner
des
résultats
entachés
d'une
proportion
faible
d'erreurs.
.Les
chapitres
qui
suivent
sont
consacrés
à
la
présentation
des
enquêtes
effectuées
dans
cette
localité et à l'analyse de leurs résultats.

161
CHA PIT R E
IV
LES SOURCES DES DONNEES SUR MEMNI-MONTEZO

162
l
- LES SOURCES DES STATISTIQUES DISPONIBLES
I.1 - L'état civil
un fonctionnement inhabituel en milieu rural.
L'arrêté
général
AP-4602
du
16
Aoùt
1950
autorise
l'implantation de
l'état
civil
sur
toute
l'étendue
du
territoire
ivoirien.
Cette
institution
est
intégrée
aux
divers
services
de
l'administration
territoriale
notamment
les
Sous-préfectures
et
les
municipalités.
Les
localités
n'étant
pas
érigées
en
Sous-
préfectures
ne
disposent
pas
de
centre
d'état
civil.
La
conséquence de
cette· différenciation dans
la création des
centres
est
la
couverture
partielle
du
pays
ainsi
des
populations
effectuent
chaque
fois,
des
distances
plus
ou
moins
importantes
pour pouvoir bénéficier des prestations de l'institution:
déclaration
des
naissances
survenues
au
village,
déclaration des décès,
- demande de copies des pièces d'état civil
-
etc.
Cette pratique a connu des exceptions en particulier dans
le
Sud du pays
où de
nombreux centres
secondaires ont été créés.
Dans
la
région
d' Alepé
par
exemple,
outre
le
chef
lieu de
Sous-
préfecture Alepé,
une
vingtaine
de
localités
ont
bénéficié
de
la
création de
centres
secondaires de l'état civil à
partir de 1950.
Parmi
ces
centres,
celui
de
Memni
est
le
plus
ancien
et
le
plus
dynamique.
L'état
civil
y
a
été
installé
en 1952
et
rattaché
au
centre de santé de la localité.
Ce service,
depuis sa création est
tenu par un aide-infirmier du centre de santé.
Fonctionnement de l'état civil
L'état
civil
en
Côte
d'Ivoire
comporte
3
types
de
registres
:
le registre des naissances
-
le registre des décès
le registre des mariages.

163
A
Memni-Montézo,
seuls
les
mariages
ne
sont
pas
enregistrés
la
célébration
de
cet
événement
nécessitant
la
présence
d'un
Officier
de
l'administration.
Les
deux
autres
événements,
naissances
et
décès
sont
enregistrés
presque
de
la
même manière.
Les naissances
Les
naissances
à
Memni
surviennent
à
domicile
ou
à
la
maternité
(pour
plus
de
90
pour
cent
des
naissances)
les
naissances à
la maternité sont mentionnées
sur une fiche préparée
à cet effet. Elle est composée des rubriques suivantes :
l'identité de la sage-femme ayant suivi l'accouchement
la date de l'accouchement
-
l'heure
le sexe de l'enfant
-
le nom de l'enfant
la filiation.
Cette
fiche
remplie
à
la
materni té
est
remise
à
l'agent
de l'état civil qui transcrit les informations sur le registre des
naissances.
Cette
transcription
des
informations
se
fait
dans
l'ordre des accouchements.
Cet ordre est connu selon le numéro qui
figure sur
la fiche.
Les naissances d'un même mois sont contenues
si possible dans les mêmes registres
chaque registre comprend 50
naissances.
Lorsqu'une naissance
survient à
domicile,
les
parents du
nouveau-né
la
signale à
l'agent de
l'état
civil qui
se charge de
la
mentionner
sur
le
registre.
De
moins
en
moins,
les
femmes
à
Memni-Montézo accouchent à domicile
; on estime à moins de la pour
cent
la
proportion
annuelle
actuelle
des
naissances
à
domicile.
Les
déclarations
des
naissances
d'après
la
loi
autorisant
la
création
de
l'état
civil,
sont
obligatoires
et
doivent
se
faire
dans
les
15
jours
qui
suivent
l'accouchement.
Au-delà
de
cette
période,
la naissance n'est plus reconnue par l'Officier de l'état
civil.
Avant qu'elle ne
soit marquée
sur le registre,
les parents
lui
rapportent
une
autorisation
délivrée. par
le
tribunal.
Cette

164
procédure
mise
en
place
par
l ' adminis tra tion
vise
à
réduire
les
déclarations des naissances hors délai. Malgré ce dispositif prévu
par
la
loi
et
l'organisation
du
service
à
Memni-Montézo,
des
en torses
sont
cons ta tées
chaque
année.
En
qui t tan t
la ma terni té,
i l
arrive
que des
accouchées retournent
chez
elles
avec
la
fiche
de
déclaration
de
leur
naissance
et
oublient
de
la
rapporter
à
l'agent
de
l'état
civil
dans
le
délai
de
déclaration
mentionné
plus haut.Ces
cas sont le plus souvent causés par les femmes dont
les maris
sont absents
lors de la naissance des enfants.
Selon la
coutume,
le nom est donné par le père
le retour de celui-ci est
donc jugé quelquefois utile avant de remplir toute la fiche.
En fin de compte,
lorsque cette fiche parvient à l'agent,
soit le délai a expiré,
soit les registres sont archivés au centre
principal.
En cas d'expiration du délai des 15 jours,
les parents
recourent
au
tribunal
pour
solliciter
l'autorisation
de
l'inscription de
leur
naissance
sur
le
registre
et
la délivrance
d'un
jugement
supplétif à
la place de
l'acte de naissance.
Si au
contraire
le
délai
n'est
pas
dépassé,
mais
que
les
registres
du
mois sont déposés au centre principal,
les parents se présentent à
l'Officier Principal
avec
leur
fiche
de
déclaration
en général
la naissance est enregistrée et un acte de naissance est délivrée.
Dans tous
les centres de l'état civil les registres sont tenus en
deux
exemplaires
un
original
et
un
double.
Les
centres
secondaires
acheminent
les
deux
exemplaires
dès
qu'ils
sont
terminés au centre principal où l'original du registre est archivé
et le double envoyé au tribunal.
Dans
le
cas
de
Memni-Montézo,
le
double
est
transmis
depuis
Janvier
198ï
au
tribunal
de
Grand-3assam
subdivision
administrative
dont
fait
partie
désormais
la
Sous-préfecture
d'Alépé.
Dans
une
grande
majori té
de
pays
d' Afrique
noire,
les
documents
d'archive
sont
mal
entretenus
et
mal
consenrés.
Il
est
fréquent
de
constater
dans
des
centres
de
l'état
civil
que
les
feuillets
des
registres
sont déchiquetés
et
illisibles.
En outre,
certains
registres
disparaissent
des
archives.
Dans
des
cas
pareils, .il s'avère difficile aux usagers de se refaire des copies

165
de
leurs
différentes
pièces
étant
entendu
que
l'Officier
n'authentifie
la
copie
de
l'acte
qu'après
vérification
sur
le
registre.
Cet te
si tua tion
gênante
pour
les
usagers
a
inspiré
au
responsable du centre secondaire de l'état civil de Memni la tenue
d'un cahier.
Le rôle de ce cahier qui
est un répertoire des nais-
sances
enregistrées
est
de
faciliter
les
recherches
en
cas
de
disparition d'un registre.
Ce répertoire
est
tenu
selon
les
noms
classés
par
ordre
alphabétique. En face de chaque nom sont mentionnés
:
-
la filiation
- la date de naissance
-
le numéro du registre
Cette précaution prise
à
Memni-Montézo en vue de
pallier
les
lacunes
de
l'administration
est
peut-être
unique
dans
la
région, voire dans tout le pays.
L'enregistrement des décès
De
même
que
les
naissances,
les
décès
devraient
faire
l'objet d'un enregistrement presque exhaustif:
qu'il s'agisse des
décès
de
personnes
adultes
ou
de
celui
d'enfants
en
bas
âge.
Lorsqu'un tel événement survient au Centre de santé,
une fiche est
également remplie.
Elle est
remise
à
l'agent qui
se
charge de sa
retranscription sur le regiscre.
Contrairement aux naissances dont
la
très
grande majori té
in tervien t
à
la
ma terni té,
les
décès
se
passent à plus de 90 pour cent à domicile.
Lorsqu'un
décès
survien t,
l ' agen t
adopte
deux
attitudes:
la
première
consiste
à
attendre
la
déclaracion
des
parents du défunt dans un délai
raisonnable.
si celle-ci
tarde à
se faire,
il les convoque pour tenir à
jour son registre.
On doit
cependant le reconnaître,
des
décès,
surcout
ceux des
enfancs
en
bas âge,
peuvent passer inaperçus.

166
en outre,
l'inhumation
des
corps
ne
nécessitant
pas
de
formalités
administratives
au
village,
les
enfants
décédés
quelques
jours
après
la
naissance,
ne
font
plus
l'objet
de
déclaration dans
les registres
des naissances
s'ils ne
l'ont
pas
été auparavant.
D'ailleurs lorsque
l'enfant n'a pas reçu de nom,
son
décès
est
strictement
caché
de
façon
à
ne
pas
attirer
un
éventuel
"mauvais
sort"
sur
le
couple
géni teur.
Ces
cas
de
non
déclaration
expliquent
en
partie
que
des
feuillets
de
certains
registres comportent des informations incomplètes.
De
plus,
l'agent,
installé
à
Memni,
peut
ne
pas
être
informé
sur
tous
les
événements
de
Montézo.
Les
divergences
de
niveau
de
la
mortalité
infantile
relevées
dans
les
sources
des
données
corroborent
cette
"inexhaustivité"
de
l'enregistrement
des décès.
En effet,
un dépouillement
des
registres
des
naissances
et des décès effectué par DUTERTRE et VESINO
(1)
en 1973 a abouti
à un taux de mortalité
infantile
situé à 62,6 pour 1000 pour les
cohortes
de
1966-1971
issus
seulement
de
Memni.
Un
recensement
réalisé
en
1982
et
un
autre
dépouillement
des
registres
des
naissances
et
des
décès
ont
permis
de
disposer
des
résultats
relatifs à la mortalité infantile pour l'année 1981
(tableau 55).
Tableau 57
Quotient de mortalité infantile
(pour 100)
1981.
Source
1qo pour 1. 000
Masculin
Féminin
Recensement 1982
121
105
Etac-civil
57
54
Source
KOFFI N.
1983
1.
DUTERTRE
et
VESINO
:
la
mortali
infantile
dans
un
village
rural ivoirien.
Le village de Memni
S/P AIépé INSP 197].

167
ALGORITHME DE L'ENREGISTREMENT DES EVENEMENTS
- Naissances
Centre de Santé
Issue de la naissance
Enregistrement
Naissance à la
Mort-né
Cahier de la
maternité
maternité
l
Naissance au
Naissance
Etat civil
domicile
vivante
1
Mort-né l
l
Hypothétique
- Décès
Décès au Centre
de Santé
l
~ Etat civil 1
~p.
Décès à domicile
Intervention
Agent état civil
I.Â.-
Les
opérations
de
l'ENSEA
:
objectifs
différents
et
complémentaires.
Depuis
1982,
l'Ecole
a
réalisé
trois
opérations
dans
le
village
de
Memni-Montézo.
Les
thèmes
d'enquête,
de
même
que
la
conduite
des
différentes
phases
de
cette
activité
de
terrain
relèvent de l'enseignant en démographie. A cet égard,
les enquêtes
de
1983
et
1985
(2)
ont
été
notre
oeuvre.
Nous
avons
effectué
2.
L'idée
d'utiliser
le
ficbier
de
l ' éta t-ci vil
pour
l'enquête
d'avril
1985
a
dict:é
le
dépouillement
des
registres
durant
les
mois
d' aoQt
et
de
sept:embre
1984.
Depuis
1985,
un
accord
de
collaboration entre l'ENSEA et l 'ORSTOM a été profitable à l'école
dans
la
mesure

les
cbercbeurs
de
cet:
inst:i tut:
apportent:
au
personnel
enseignant:
et:
aux élèves,
leur
expérience
tan t:
dans
le
domaine de la recberche que dans celui de la format:ion.

168
toutes
les
démarches
administratives,
organisé
la
préparation,
l'exécution de l'enquête et l'exploitation des données.
Nous avons
cependant
bénéficié
de
la
collaboration
de
quelques
élèves
qui
effectuaient leur stage de fin de scolarité sur l'opération.
I.2.1.- Le recensement de la population de Février 1982
Cette
première
opération
a
été
conçue
pour
fournir
des
informations
générales
sur
l'état
et
le
mouvement
naturel
de
la
population.
Le questionnaire qui
a été élaboré pour atteindre cet
objectif comprend deux grandes parties :
les
variables
d'Etat
sexe,
âge,
statut
de
résidence, lieu
de
naissance,
résidence
antérieure,
instruction
profession,
le
mouvement
naturel
dont
les
statistiques
recueillies
devraient
permettre,
d' une
part
l'étude
de
la
fécondité
passée
(enfants
nés
vivants
par
femme
durant
toute
la
fécondité)
et
la
fécondité
du moment
(enfants
nés
vivants
depuis
les 12 derniers mois),
d'autre part l'étude de la mortalité. Cette
mortalité
est
mesurée
à
partir
de
la
question
sur
les
décès
survenus
dans
le
ménage
durant
les
12
derniers
mois
précédant
l'enquête.
Les
statistiques
sur
la
survie
des
enfants
de
chaque
mère,
prévue
dans
la
rubrique
de
la
fécondité,
étaient
attendus
pour
la
mesure
indirecte
de
la
fécondité
à
partir
de
certaines
méthodes du type de celle de BRASS
(3).
La réalisation de ce recensement s'est située à un moment

nous
ne
disposions
pas
d' un
matériel
informatique
compatible
avec les équipements reçus quelques mois plus tard.
Cet handicap a
empêché l'exploitation complète de l'ensemble du fichier avant les
autres opérations.
ainsi que l'appariement de ces données avec les
informations recueillies ultérieurement.
3.
Il s'agit de l'estimation de la mortalité ~ partir de la survie
des enfants

169
autres opérations,
ainsi que l'appariement de ces données avec les
informations recueillies ultérieurement.
I.2.2.-
L'enquête
sur
l'activité
économique
et
l'habitat
des
villages de Memni-Montézo
Les objectifs assignés à cette deuxième opération étaient
de rassembler des informations sur l'activité économique à travers
l'emploi,
la
production
agricole
ou
le
revenu
et
de
faire
un
inventaire du pa~rimoine immobilier.
Un
questionnaire
collectif
(4)
comportant
cinq
thèmes
a
été mis au point ; ~e sont
1- l'identification géographique du ménage
2- l'agriculture
(parcelles
en production,
main-d'oeuvre,
revenu annuel)
3-
l'état
de
la
population
(sexe,
âge,
instruction,
activité,
etc.)
4-
le
mouvement
naturel
(naissances
et
décès
intervenus
sur les 12 mois précédant l'enquête)
5-
l'habitat
(type
de
bâtiment,
toit,
sol,
mode
de
financement) .
Cette
enquête
qui
fut
exécutée du
18
au 29 Avril 1983 a
constitué
en
réalité
le
premier
passage
pour
la
suite
de
nos
acti vi tés
de
recherche.
Le
ques tionnaire
préparé
pour
recueillir
les
informations
et
les
fichiers
qui
en
sont
issus
ont
servi
de
base à la troisième opération.
I.2.3.- L'enquête sur la fécondité et la mortalité à Memni-Montézo
(Avril 1985)
Memni-Montézo
constitue
un
observatoi=e
permanent
des
phénomènes du mouvement naturel de la population pour l'ENSEA.
Son
choix
s'est
opéré
sur
la
base
de
son
état
civil
dont
le
fonctionnement
est
d'une
qualité
relativemen~
meilleure.
Les
4.
KONE. et
Al,
1983
:L'activité
économique
et
l 'habitat
des
villages de Memni-Montézo
EN5EA Etudes et Recherches 10.

170
fichiers
de
naissances
de
cette
insti tution
pouvaient
aider
à
la
réalisation
d'une
enquête
sur
la
fécondité.
L'idée
d'examiner
cette
fécondi té
s'est
alors
dessinée
elle
s'appuyai t
sur
un
changement
possible
dans
le
comportement des
femmes
vis
à
vis
de
la procréation eu égard à trois facteurs importants
:
l'ancienneté
d'une
économie
villageoise,
organisée
autour des cultures arbustives;
café,
cacao,
palmier à huile,
-
le rayonnement d'un Centre de Santé dont le dynamisme
et
l'expérience
en matière
de
santé
rurale ont
un impact
positif
sur la santé de
la population particulièrement,
celle des
enfants
en bas âge.
-
la proximité d'un grand centre urbain qui
exerce
une
influence sur
la société
villageoise,
influence favorisée
par
les
divers échanges commerciaux,culturels entre les deux milieux.
La conjonction de ces
facteurs est de nature à réorienter
la
tendance
de
la
fécondi té.
Après
les
deux
enquêtes
précédentes
qui
ont
insuffisamment
traité
la
fécondité
et
la
mortalité,
une
base importante de données sur ces de~~ phénomènes s'imposait.
Aussi
l'enquête
d'Avril
1985
était-elle
destinée
à
recueillir
des
statistiques
devant
conduire
à
une
connaissance
approfondie
du
mouvement
naturel
dans
cette
localité.
Celle-ci
reposait sur deux questionnaires.
le
premier,
un
questionnaire
collectif
reprend
les
variables
d'état
de
la
deuxième
opération
(sexe,
âge,
lieu
de
naissance,
état matrimonial,
activité,
etc.)
Les modalités
prévues au statut de résidence ont facilité
l'enregistrement
des
personnes
omises
à
la
deuxième
enquête,
c'est-à-dire
l'enquête
sur
l'activité
économique
et
l'habitat.
Elles
permettaien~
également
d'appréhender
le
devenir
des
personnes
présentes
en
1983.
Les
personnes
omises
en
1983
et

171
celles
nées
durant
la
période
intercensi taire
ont
été
récupérées
comme l'indiquent
les chiffres suivants:
Omis
Nés entre Immigrés
Personnes
Résidents Résident
de
1983 et
entre
ayant chan-
en 1983
Total en
1983
1985
1983 et
gé de ména- et 1985
1983
1985
ge entre
dans le
1983 et 85
même mé-
nage
effectif
1.187
522
864
283
5.822
8.678
%
13,7
6,0
10,0
3,3
67,0
100
Le
fait
de
concevoir
ce
questionnaire
en
fonction
de
celui de 1983 a
permis de rectifier la population de 1985 par les
omis: ceux-ci sont évalués à 1 187 personnes.
Le
deuxième
questionnaire
est
axé
principalement
sur
la
fécondité
et
les variables
correlées à
ce phénomène.
Ce question-
naire est destiné,
aux femmes
de
15
à
49
ans
révolus.
Sa concep-
tion
s'est
inspirée
dans
les
grandes
lignes
du
questionnaire
de
l'enquête ivoirienne sur la fécondité
(EIF)
réalisée en 1980-1981.
Cette décision
a
été
dictée
par
le
souci
de
comparaison
des
principaux
résultats
avec
ceux
de
cette
enquête
qui
est
la
première du genre à couvrir tout le territoire national.
Le questionnaire conçu pour recueillir les données
repose
sur les éléments suivants
(Annexe III)
l'identification de chaque fe~~e âgée de 15 à 49 ans,
-
ses caractéristiques socio-économiques,
les naissances vivantes de chaque mére,
-
la connaissance et la pratique de la contraception,
les
informations
relatives
aux
deux
dernières
grossesses,
-
la situation actuelle de la femme et ses perspectives.

172
Ces
rubriques
retenues
visent
à
fournir des
informations
quanti ta tives
et
quali ta tives
permet tant
d'une
part
de
calculer
des
indices
situant
le
niveau
de
la
fécondité,
de
mettre
en
évidence
les
tendances
et
d'expliquer
les
mécanismes
de
cette
fécondité.
A cet
effet,
la pertinence du contenu de
chaque
rubrique
mérite quelques éclaircissements.
L'identification de chaque femme en âge de procréer
Les
indications
rela ti ves
à
cet te
partie
ont
pour
obj et
de faciliter
le repérage de l'enquêtée dans
l'espace par
l'enquê-
teuse.
Ces
données
sont
indispensables
pour
relier
les
informa-
tions recueillies dans cette partie de l'enquête à la première qui
concerne les ménages.
Les caractéristiques socio-économiques de la femme
Les
travaux
de
recherche
réalisés
sur
la
fécondité
indiquent
une
variation
du
phénomène
en
fonction
des
variables
socio-économiques.
L'EIF
a
mis
en
évidence
cette
fécondité
différentielle.
Pour notre enquête,
les variables susceptibles de
fournir
des
résultats
significatifs
retenues
sont
ethnie,
religion,
niveau
d'instruction,
activité
principale,
situation
matrimoniale, nombre d'unions.
Pour
les
femmes
mariées,
i l
a
été
utile
d'ajouter
des
inf orma tions
rela ti ves
au
mari
(âge,
acti vi té),
aux
caractéris-
tiques de l'union
(forme, date de l'union),
au rang de coépouse.
Les
femmes
divorcées
ou veuves ont
été concernées par un complé-
ment de questions qui se rapportent à
leur dernière union
(forme,
type,
durée de cette union).
D'une facon générale,
les
réponses à
certaines questions
sont très peu variées
on note en effet,
une homogénéité au plan
ethnique,
religieux
l'activité
principale
est
très
peu
diversifiée et la majorité des femmes est illettrée
(cf Chap II) .
Cette homogénéité relative,
observée dans la région est l'une des

173
caractéristiques
de
la
localité
car
dans
les
autres
régions
d'économie de plantation de
l'Est et du Sud-Ouest en particulier,
le
brassage de
divers
peuples
insuffle
un
dynamisme
aux
valeurs
socio-économiques et culturelles.
Les naissances vivantes de chaque mère
Elles constituent un volet important de l'opération.
Les
précisions
qui
proviendraient
des
informations
sollicitées
constitueraient une base solide
de
notre
recherche.
Aussi
était-
i l nécessaire de distinguer les questions relatives à l'enfant et
celles concernant ses
parents.
Pour
chaque
enfant,
les
variables
retenues sont les suivantes
:
- le rang de naissance
- la date de naissance
- le lieu d'accouchement
- le nom et prénoms
- le sexe
- le devenir
-
la date de l'événement
-
le lieu de résidence actuelle pour les enfan~s émigrés
A
chaque
enfant
était
rattachées
les
informations
concernant
son
père
et
sa
mère.
Pour
le
père
les
variables
mentionnées ci-dessous ont été jugées utiles
:
- rang du père
- nom et prénoms
date de naissance
lieu de naissance
-
profession
- domicile.
Quant à
la mère,
seuls
la
profession et
le
domicile
ont
é~é
re~enus
pour
compléter
cet
enregis~rement.
Les
naissances
vivantes de chaque mère ont été enregistrées de la plus ancienne à

174
la
plus
récente.
L'adoption
de
cet te
procédure
a
été
guidée
par
plusieurs facteurs entre autres
permettre
à
l'enquêtée
de
se
souvenir
plus
facilement de
toutes
ses
naissances
vivantes.
Cet ordre
lui
évi-
tait de déclarer des rangs de naissance erronés
l'ordre
étai t
utile
pour
si tuer
les
événements
dans
le
temps
les
décès
et
les
départs
des
enfants
ont
besoin
d'une datation correcte.
Sur cette
partie du questionnaire,
les modalités
relati-
ves
au
devenir
de
la
naissance
vivante
avaient
pour
objectif
d'indiquer la présence ou l'absence d'un enfant et de permettre la
recherche
de
corrélation
avec
les
conceptions
ultérieures.
Les
liens
entre
la mortalité,
particulièrement la mortalité
infantile
et
la
fécondi té
sont
établies
et
ont
été
révélées
par
diverses
recherches
(CANTRELLE
et
FERRY,
1979)
l'effet
de
l'émigration
est de nature à faire accroître le nombre de naissances vivantes.
La conséquence
s'observerait sur
les
intervalles
intergénésiques,
ceux-ci
pourraient
avoir
une
longueur
relativement
rédui te.
Si
quelques
décès
intervenus
en
bas
âge
ont
été
déclarés
avec
des
dates
exactes,
en
revanche
les
départs
(émigration)
des
enfants
n'ont pu être situés dans le temps de façon précise.
Outre
les
dates
imprécises
de
certains
événements,
la
date
de
naissance
du
père
a
été
une
autre
source
de
difficulté.
La
si tuation
était
plus
complexe
lorsque
les
enfants
sont
de
pères
différents.
Cette
information
complétée
par
le
rang
du
père
devrait
fournir
des
renseignements
utiles
pour
l'analyse
des
effets
de
la nuptiali té
sur
la
fécondi té.
Les
écarts d'âge
entre
époux,
l'instabilité des unions ont une influence sur le phénomène
(DITTGEN et GUITTON,
1975).
Cet objectif
est cependant
limité par
l'inexactitude
des
dates
de
naissance
du
père
et
par
la
méconnaissanc~ de l'état matrimonial au moment de l'accouchement.

175
Le second volet du questionnaire fécondité,
concerne
-
la régulation des naissances
- l'avant dernière et la dernière grossesses
- la situation actuelle et les perspectives.
Dans
les
sociétés
africaines,
des
méthodes
favorisant ou
retardant
les
grossesses
sont
connues
et
utilisées.
L'ouverture
sur
le
modernisme
a
introdui t
d'autres
types
de
méthodes
contra-
ceptives
dont
une
liste
a
permis
aux
enquêtées
de
si tuer
leur
connaissance sur ce sujet.
Dans
l'ensemble,
la quali té
des réponses
attendues
était
suspectée dans
la mesure où la planification de la famille,
encore
moins
la
limitation des naissances sont des sujets qui
alimentent
très
peu
les
discussions.
L'interdiction
officielle
de
l'avortement
constitue
un
blocage
dans
la
réalisation
d'une
enquête
de
cette
nature.
Malgré
les
cas
de
non-réponse
auxquels
nous
nous
attendions
au
départ,
deux
éléments
ont
encouragé
le
maintien des questions sur les méthodes contraceptives.
L'intérêt
manifesté par
l'échantillon de femmes
inter-
rogées
à
l'enquête
pilote
celles-ci
ont
étalé
sans
difficul té
leurs
connaissances
sur
le
sujet
même
si
la
grande
majorité
d' entre elles
étaient
méfiantes
quant
à
la
pratique de
certaines
méthodes.
Le
niveau
élevé
de
la
fécondi té
dans
les
communautés
rurales
aurait
pu
l'être
davantage
en
l'absence
des
pratiques
ayant des
effets entraînant le phénomène à la baisse.
La fécondité
maximale
observée
enregistrée
en
Afrique
est
inférieure
à
celle
constatée
dans
d'autres
régions
du
monde
(Nations
Unies,
1979)
( 5) •
5.
Il s'agit des femmes des Iles COCOS qui auraient 10,82 enfants
et des Hu.tterites
(CANADA)
qui auraient en moyenne 11,9
accouchements.

176
Le souci de disposer d'informations plus cohérentes et de
meilleure qualité sur les derniers intervalles
(fermé et ouvert)
a
justifié l'élaboration des
questions
relatives
à
l'avant-dernière
~:'>
et lao'dernière naissances.
Les
réponses
attendues
devraient
être
plus
précises
du
fait
de.
la
jeunesse
d'une
partie
importante
des
femmes
de
l'échantillon;
le caractère récent de ces événements minimiserait
l'effet
de
mémoire.
A
tout
cela,
i l
convient
d'adjoindre
une
amélioration
plus
marquée
des
fichiers
des
naissances
de
l'état
civil.
La derniêre
partie de
ce questionnaire
intitulée
"situa-
tion
actuelle
et
perspectives"
visait
des
indications
sur
l'appréciation du nombre actuelle des enfants,
la préférence selon
le
sexe,
le
désir
d'avoir
ou
non
des
naissances
complémentaires
etc.
La
question
relative
au
nombre
d'enfants
souhaité
a
fourni
des
réponses
du
genre
"autant
que
Dieu
le
veut"
qui
sont
déjà
apparues
dans
de
nombreuses
opérations
sur
la
fécondité
en
Afrique
(SALA DIAKANDA,
1981)
I.2.3.1. - Préparation et exécution de l'enquête
Deux populations étaient ciblées par les objectifs
-
la population totale de la localité
- la population féminine de 15 à 49 ans.
En fonction
de
chaque population,
la préparation a
suivi
une méthode particulière .
.. .-:...., '.""" ~.' -- " ... ~ -.- --- ~ .... ,,- "'- ....... ',,- '-~- .

177
Méthode de l'enquête auprès de la population totale
L'enquête
auprès
des
ménages
est du
type
enquête
renou-
velée
(6).
Afin de mieux suivre la population de base,
enregistrée
en
Avril
1983,
les
noms
des
membres
de
chaque
ménage
ont
été
recopiés
sur
le
questionnaire
collectif
de
l'enquête
de
1985
par
les enquêteurs.
Une
mise
au
point
de
la
cartographie
s'est
avérée
absolument
nécessaire
pour
le
repérage
des
ménages
dans
la
localité. Les ménages qui ont changé de quartier ont été rattachés
au
lot
de
ménages
de
leur
nouveau
quartier
et
des
précisions
furent mentionnées sur le questionnaire afin que l'agent enquêteur
puisse les retrouver aisément au moment de l'opération.
Seuls,
les
ménages
qui
ont
éclaté
étaient
difficiles
à
reconstituer
en
fait,
i l fallait inscrire chacun des membres de cet ancien ménage
dans le nouveau.
Cette méthode apparemment simple au départ,
était
complexe
à
réaliser
sur
le
terrain
étant
donné
les
facteurs
suivants
- méconnaissance du ménage de destination ou de provenance ;
départ
du
village
de
quelques
personnes
ayant
effectivement
changé de ménage avant leur départ
-
ambiguïté de la cartographie dans certains quartiers ;
- difficulté du suivi des ménages d'un quartier à l'autre.
L'identification
de
tous
ces
problèmes
étai t
nécessaire
pour
redoubler
de
vigilance
sur
le
terrain.
Les
chefs
de
quartiers,
associés
à
l'enquête
ont
permis
de
trouver
des
solutions dans certains cas.
Leur
concours
avait
été
sollicité
auparavant
pour
la
reconstitution d'une partie de l'échantillon des femmes de 15 à 49
ans.
6.
Cette
méthode
différe
de
l'enquête
à
passages
répétés
par
la
durée entre les passages et par le nombre trés réduit de passages.
En
fait
l.'enauête de 1985 const:it:ue le deuxième oassage.

178
Méthode retenue pour l'enquête auprès de la population féminine
de 15 à 49 ans
L'objectif,
rappelons-le est de fournir des données aussi
précises
que
possible
sur
la
descendance
des
femmes
dans
la
localité. Pour ce faire,
il fallait partir de la base des fichiers
des naissances de l'état civil.
I.2.3.2.- Apport de l'état civil
Les
naissances
enregistrées
par
cette
institution
devaient être exploitées et
servir de base à
l'enquête auprès des
femmes.
Une
fiche -d' exploi ta tion
élaborée
à
cette
fin,
comporte
les
variables
figurant
sur
l'acte
de
naissance
(annexe
IV)
ce
sont :
POUR
LA
MERE
nom
et
prénoms,
date
de
naissance,
lieu de
naissance, profession, domicile.
POUR
LE
PERE
nom
et
prénoms,
date
de
naissance,
lieu
de
naissance,
profession, domicile.
POUR L'ENFANT
rang de naissance,
date de naissance,
lieu de
naissance,
déclarant,
nom et prénom,
sexe,
devenir
(nature et date
de l'événement).
Toutes les naissances des
femmes nées depuis 1935 ont été
retranscrites sur cette fiche par une équipe de 3 personnes.
Après
l'achèvement
de
ce
travail
préliminaire,
toutes
les
naissances
d'une
même
mère
on~
été
regroupées.
À
la
faveur
des
séances
organisées
avec
les
autorités
villageoises,
ces
mères
ont
été
réparties selon leur quartier de résidence.
A l ' intérieur
du
quartier,
il
était
donc
facile
de
re-
~rouver leur ménage d'appartenance et de reporter le numéro sur le
questionnaire
qu~
servira
à
l'in~erview.
Cette
étape
d'iden-

179
tification des mères était très
complexe
les difficultés sont de
plusieurs ordres :
veiller à ne pas attribuer à une mère,
les enfants qui ne sont
pas
les
siens
cela n'a pu être
entièrement
évité en raison des
ressemblances de noms
-
retrouver absolument
toutes
les
naissances déclarées
à
l'état
civil ;
-
certaines
femmes
ne sont pas
toujours connues dans
le village
sous leur nom déclaré à l'état c i v i l ;
- Des mères ont quitté le village sans que les autorités de leur
quartier en soient informées
;
-
les séances d'identification des mères se sont effectuées avec
les hommes
; le concours des femmes aurait pu accélérer le travail
étant entendu que celles-ci
se
connaissent davantage entre
elles.
Malgré
cet te
liste,
non
exhaus ti ve
de
problèmes,
la
cons ti tution
d'un
échantillon
d'environ
900
mères
a
été
effectuée.
Leurs
naissances
ont
été
"recopiées
sur
le
questionnaire
"naissances
vivantes" décrit plus haut.
Retranscription
des
naissances
sur
le
questionnaire
"Naissances
vivantes"
Les
naissances
regroupées
selon
la
mère
ont
été
mentionnées
sur
le
questionnaire
"naissance
vivante".
L'organisation
générale
de
l'opération
prévoyaic
une
interview
auprès
de
ces
mères
par
une
équipe
de
21
filles
recrutées
comme
enquêteuses.
La retranscription s'esc
faite en fonction de la date
de naissance qui
était
le
seul
élément pour
cette
équipe
d'avoir
une idée du rang de
la naissance
cette information devrait être
vérifiée
lors
de
l'interview.
Conscient
du
fait
que
toutes
les
mères
n'ont
pu
être
enregistrées
dans
l'échantillon,
compte
tenu
des
difficultés
énumérées
ci-dessus,
l'exécution
générale
de
l'enquête a
été pensée de façon
à
pouvoir enquêter exhaustivement
toutes les femmes âgées de 15 à
49 ans.
Cette méthode a permis la
.
- "'_'.0 ,
'-.J..,'
' .•"
" ..
• ~ -
"-~._~
- - •• ".

180
récupération des
femmes qui
ont déclaré leur naissance ailleurs et
celles
n'ayant
jamais
accouché
en
utilisant
le
fichier
de
population
constitué
lors
du
recensement
auprès
de
l'ensemble
de
la population.
Organisation des équipes d'enquêteurs
(7)
Une opération d'une telle dimension a
vu la participation
de
3
superviseurs
de
niveau
ingénieurs
des
travaux
statistiques.
8 contrôleurs
(Adjoints Techniques).
-
25 enquêteurs
(Agents Techniques).
21
enquêteuses
dont
le
niveau
minimal
est
le
BEPC.
(Elles parlent la langue de la région) .
2
Contrôleurs
pour
le
suivi
des
travaux
de
codification.
Les
contrôleurs,
enquêteurs
et
enquêteuses
ont
été
répartis
en trois
équipes
chacune
étant supervisée par un élève
ingénieur.
La
localité
a
fait
l'objet
d'un
découpage
en
secteurs
de
recensement.
Dans
chaque
secteur,
opérait
un
groupe
d'enquêteurs et d'enquêteuses.
L'enquêteur
et
l'enquêteuse
travaillaient
en
étroite
collaboration mais les tâches étaient spécifiées dès le départ
:
les
enquêteurs
étant
chargés
de
recenser
la
population
totale à partir de la fiche collective.
les
enquêteuses
passaient
leur
interview
auprès
des
femmes de 15 à 49 ans.
L'organisation
générale
de
l'opération
commandait
à
l'enquêteur de
passer
le premier dans
le ménage et de
remplir
son
questionnaire collectif.
7.
Les enquêtes organisées dans
le
cadre de l'ENSEA ont également
un
but
pédagogique.
Elles
s'insèrent
donc
dans
le
programme
officiel
de
formation.
Leur
durée
sur
le
terrain
n'excède,
en
général,
pas lS jours.

181
La
liste
des
membres
du
ménage
étant
connu,
une
fiche
intitulée
"liste des
femmes
à
enquêter"
est remplie
cette fiche
porte les variables suivantes
:
identifiant : numéro du ménage dans le fichier
-
numéro d'ordre
identification du
village
ménage dans l'espace
quartier
· secteur
· concession
· ménage
- nom et prénoms de la femme et sa date de naissance
- date de naissance du mari
nom et prénoms du chef de ménage
lien de parenté avec le chef de ménage.
Ces renseignements
fournis
à
l'enquêteuse,
lui permettent
de prendre un rendez-vous avec la femme à enquêter.
A
cette
rencontre
l'enquêteuse
posera
toutes
les
ques-
tions
contenues
dans
les
questionnaires
"mère"
et
"naissances
vivantes" .
Ces
différents
passages
peuvent
être
résumés
sur
le
schéma suivant :
iIlise au point et
remise de la fiche
"liste des femmes à
enquêter" par l'enquêteur
1
1
Enquêteur muni
ménage à
1
Enquêteuse munie
!
du questionnaire
1
enquêter
des questionnaires
i
1
collectif
"iIlère" ,
i
"naissance
1
,
f
vivante" et"fècon-
r
dité" + liste des
femmes à enquêter
.:--
~ .. ~
-
'.""-'>:'. -'
_.._
~.:"- '"
. '-.
_
-.

182
I.2.4.- Critique de cette enquête de 1985
La
taille
de
la
population
(8.000
habitants),
le
volume
des
informations
à
collecter ont posé des
problèmes
ils sont de
deux types
:
-
les problèmes organisationnels de l'enquête
-
les difficultés de traitement des données.
I.2.4.1.-
Les
problèmes
liés
à
l'organisation
de
l'enquête
préparation cartographique insuffisante.
L'enquête
de
1983
a
permis
de
disposer
d'une
structure
cartographique
de
base
le
plan
cadastral
de
la
localité
actualisé
en
fonction
de
l'extension
des
quartiers.
Ce
plan
de
base
est
très
peu
dé.taillé de
sorte qu'il
étai t
pénible de
s'en
servir sur le terrain.
Son utilisation est d'autant plus complexe
que
les
numéros
des
lots
ne
figurent
pas
sur
les
maisons.
En
conséquence,
les
numéros d'identification
(identifiants)
attribués
aux
ménages
n' ont
aucune
corrélation
avec
les
numéros
des
lots
(annexe V) •
Les identifiants qui
son~ continus
à
l'intérieur du sec-
teur de
recensement
(1
à
n)
émanent du responsable du secteur et
dans certains
cas
placés d'une manière désordonnée,
ne
facilitent
pas
la
recherche
ul térieure
des
ménages.
Cette
cartographie
mal
adaptée est
la première
source de difficultés dans
l'exécution de
l'enquête.
Elle
a
occasionné
des
recherches
inu~iles de
ménages,
des
pertes
de
temps
entraînant
par
moment
des
cassures
dans
le
déroulement normal
de
l'opération.
Cette
faiblesse dans
la prépa-
ration a
été
préjudiciable
car
les
femmes
sélectionnées
à
l'état
civil
constituant
une
partie
de
l'échan~illon
de
"l'enquête
fécondi té",
devaient
être
retrouvées
au
moyen
de
ce
travail
cartographique.
Identification des ménages
Pour
un
meilleur
suivi
du
devenir
de
la
popula ~ion
de
1983,
la
réalisation
de
l' opéra~ion exige
que
l' agen t
enquêteur
pose
des.
questions
sur
chaque
membre
de
la
famille
(ménage)

183
résident
en
1983.
Pour
ne
pas
transcrire
systématiquement
ce
qui
avait déjà été fait
en 1983,
certaines informations de ce premier
passage ont
été
recopiées
sur
la
fiche
collective
de
l'opération
1985.
Il
s'agit
d'une
part
des
données
géographiques
identifiant,
village,
quartier,
secteur,
concession,
ménage,
données permettant de situer le ménage dans l'espace,
d'autre part
la
liste
des
membres
résidents
en
1983.
L'agent
enquêteur
retrouvait
le
ménage
concerné
dans
son secteur
de
recensement
et
complétai t
les
informations.
La
recherche
du
ménage
s'es t
avérée
quelquefois
complexe
eu
égard
aux
difficultés
engendrées
par
la
cartographie.
Souvent,
pour
faciliter
le
travail,
l'agent
enquêteur identifiait
le ménage à partir du nom du chef de ménage
et la liste de ses membres.
Cette
procédure
était
plus
pratique
et
évitait
de
parcourir
sans
succès
tout
le
secteur.
En" réali té,
les
ménages
consti tués
de
personnes
"non
Akyé"
et
qui
s'étaient
installés
depuis
peu
de
temps
(manoeuvres
et
autres)
posaient
plus
de
difficul tés
à
la recherche.
Ces
cas
étaient
très
peu nombreux et
la
majorité
a
pu
être
visitée
grâce
au
concours
des
chefs
de
quartiers et des chefs de communaueé vivant dans la localité.
La collecte des informations
Deux
équipes
étaient
constituées
pour
les
besoins
de
cette
enquête
l'une
masculine
et
l'autre
féminine.
L'équipe
masculine est
consti tuée
d'étudiants
de
l'Ecole
leur
niveau de
formation
est
dans
l'ensemble
satisfaisant
mais
la
diversité
de
leur
origine
géographique
posai t
un
handicap
la
langue.
Pour
résoudre ce problème,
des
interprètes ont
été recrutés.
Le
niveau
de
base
de
ces
interprètes
étaie
par
contre
moins
satisfaisant
puisque
certains
d'entre
eux
n'ont
atteint
que
le
cours
moyen
deuxième
année.
Leur
participation
était
source
de
trois
inconvénients :
la mauvaise traduction des questions aux enquêtés
- la mauvaise interprétation des réponses
la
volonté
de
répondre
directement
à
une
question
sans
la
demander à l'enquêté

184
Ces lacunes pour être corrigées à
"l'enquête fécondité"
a
dicté une autre composition
celle d'une équipe féminine homogène
tant
par
la
langue
que
par
le
niveau
scolaire
de
base.
Les
enquêteuses
qui
avaient
travaillé
sur
l'enquête
ivoirienne
de
fécondité
(EIF)
avait
été
contactées.
A
la
suite
de·
leur
indisponibilité,
d'autres
jeunes filles ont été recrutées après un
test de
sélection.
Bien que des
efforts aient
été accomplis
pour
leur
formation
à
la
compréhension
du
questionnaire,
la
pratique
sur le terrain a été pénible pour quelques unes.
Sur le
terrain,
la mise en confiance de
l'enquêtée était
primordiale.
Les
questions
de
fécondité,
de
contraception,
de
méthodes
abortives
etc,
ne
sont
pas
des
conversations
que
la
plupart des femmes entretiennent facilement avec des "étrangères".
Certaines
enquêteuses
n'avaient
pas
le
tact
nécessaire
pour
en
discuter
avec
leurs
enquêtées.
En
conséquence,
il
est
certain
que
les
nombreux
cas
de
réponses
néga ti ves
enregis trées
provenaient
de
l'inexpérience
des
filles,
due
en
partie
à
leur
jeune
âge.
Ces
cas
sont
beaucoup
plus
flagrants
au
niveau
du
questionnaire
"fécondité"
notamment
la
section
1
l'espacement
des
naissances
et
ses
méthodes.
Aux
lacunes
de
la
collecte,
se
sont greffées les erreurs de traitement informatique.
I.2.4.2.- Les erreurs de traitement informatique
Ces erreurs
sont d'origine diverse;
elles sont dues à la
fois
à
une
mauvaise
codification
et
à
la
saisie.
Ces
deux
t.ypes
précités sont examinés dans ce paragraphe.
La codification (8)
Trois
types
de
questionnaire
ont
consti tué
la
base
de
l'opérat.ion
chaque
type
traitant.
d'un
thème
part.iculier.
La
manipulation des
codes
élaborés
pour
chacun
d'eux
est
une
source
8.
Ce concept est réservé au traitement informatique des données
comme le souligne P.MORVAN , 1988 dans le dictionnaire de
l'informatique,
Larousse.

185
de difficultés compte tenu du nombre de questions et de l'effectif
de
la
population
enquêtée.
Les
élèves
Agents
et
Adjoints
Techniques se sont chargés de cette
codification sous
le contrôle
des
élèves
ingénieurs.
Deux
agents
de
la
Direction
de
la
Statistique
ont
participé
à
cette
phase
en
tant
que
agents
de
vérification
des
questionnaires
codifiés.
Malgré
leur
vigilance
dans
le
contrôle,
les
erreurs
qui
se
sont glissés
n'ont
pu
être
rectifiées avant la saisie.
La saisie
Aux erreurs de codification,
se sont ajoutées les erreurs
dues à
la saisie.
Elles,
sont pour la grande majorité causées par
une ina t ten tion des
opératrices
de
saisie,
mais
également
par
la
mauvaise écriture de certains élèves.
L'une des tâches les plus ardues a consisté à l'apurement
des différents fichiers.
La correction des données
Il
s'agit
dans
les
objectifs
de
l'enquête
de
pouvoir
relier les données de 1983 à celles de 1985. Cela supposait dès le
départ
qu'un
individu soi t
repéré
par
un
même
identifiant
à
ces
deux
opérations
des
précautions
ont
été
prises
et
elles
ont
engendré
des
recherches
fastidieuses
de
ménages
et
d'individus
s'étant
déplacés
dans
la
localité
afin
de
les
identifier
clairement.
Malgré
tout.
des
erreurs
de
transcription
des
chiffres
ont
introduit
dans
les
fichiers
de
1985,
des
identifiants
se
rapportant
à
plusieurs
personnes
ne
partageant
pas
les
mêmes
ménages.
La
correction
de
ce
type
d'erreur
nécessitait
de
consul ter
les
questionnaires
des
deux
opérations
en
effet
la
liste
des
membres
du
ménage
est
le
recours
sûr
pour
répartir
correctement
les
personnes
selon
leur
numéro
d' identification
en
cas de confusion.

186
I.3 - Les données sanitaires
Le
Centre
de
Santé
de
Memni
fai t
partie
du
secteur
de
santé rurale de la
zone d'Abidjan.
Ses trois uni tés,
dispensaire,
maternité et PMI accueillent des populations cibles différentes.
Le
dispensaire
reçoit
quotidiennement
en
consultation
toute la population qui
se présente
et traite généralement
toutes
les maladies
déclarées.
Le
service de
la PMI,
ne s'occupe que de
la mère et de l'enfant,
i l est plus axé sur le suivi de leur état
de
santé.
La
maternité
accueille
les
parturientes
pour
l'accouchement.
Toutes
les
consultations
sont mentionnées
sur des
cahiers
appelés
- "cahiers
de
consultation".
Ces
documents
contiennent
les
informations
relatives
à
l'identité
du
patient,
nom et
prénoms,
à
son
âge,
à
la
description de
la
pathologie
et
aux
remèdes
pres cri ts.
Les
cas
pathologiques
sont
exploités
sur
une
fiche
mise
au
point
par
un
service
centralisateur
de
toutes
les
statistiques
sanitaires
(9).
Cette
fiche
est distribuée
dans
toutes
les
formations
sanitaires
du
pays
et
permet
de
prélever
mensuellement
toutes
les
informations.
Elle
porte
en
en-tête,
le
mois,
l'année,
le
type
de
formation
sanitaire,
le
secteur
et
la
localité.
En dessous
de
ces
informations
préliminaires
à
caractère
géographique
figurent
en
colonne,
les
codes
des
maladies,
les
états
morbides.
Ces
états
morbides
sont
ventilés
par
âge
et
par
sexe.
Les
tranches d'âge
retenues
sont
les suivantes
0-11 mois,
1-4 ans,
5-14 ans et 15 et plus.
Les états morbides sont regroupés
par
grandes
rubriques.
Chaque
rubrique
est
affecté
d'un
code
alphabétique.
Les
maladies
de
chaque
rubrique
on t
un
code
alpha-
numérique.
9.
Il
s'agit
de
l'Institut
National
de
Santé
Publique
(INSP)
d'Abidjan~
C'est
l'organe
qui
recueille
auprès
des
formations
sanitaires les statistiques.

187
Il
existe
sur
chaque
fiche
17
grandes
rubriques
qui
sont
les suivantes :
I .
Maladies infectieuses et
u. Maladies de l'appareil
parasitaires
urogénital
T. Tumeurs
G. Maladies de la grossesse,
N.
Maladies de nutrition
l'accouchement et des
H. Maladies de sang
suites de couches
M. Maladies mentales
C. Maladies de la peau et du
S . Maladies du système nerveux
tissu sous cutané
v. Affections cardiovasculaires
L. Maladies de l'appareil
R. Maladies de l'appareil
locomoteur
respiratoire
x. Malformations congénitales
D. ·Maladies d·a l'appareil
P.
Maladies périnatales
digestif
Y. Etats mal définis
E. Traumatologie et intoxi-
cation.
Les
statistiques
recueillis
sur
2
ans,
de
1984
à
1985
constituent
la
base de
l'étude
de
la morbidité
dans
la
zone.
Ces
données
interviendront
dans
l'analyse
de
l'impact
du
Centre
de
Santé
sur
le
niveau
de
la
fécondité
car
la
forte
mortalité
infantile dans
les régions
rurales a
toujours été considérée comme
une des causes probables de la haute fécondité.
En effet,
le
décès
d'un
enfant,
s ' i l
est
nourri
au
se~n
met
fin
à
l'allaitement
naturel.
Cet
arrêt
peut
stimuler
un
mécanisme biologique indépendant qui
augmentera la
fertilité
de
la
mère.
II
-
CRITIQUE
DES
DONNEES
RASSEMBLEES
UNE
EXPLOITATION ARDUE
DE
TOUTES LES SOURCES.
Les
staeistiques
qu~
sone
utilisées
dans
cette
étude
proviennent
donc
d'enquête,
de
recensement,
de
dépouillement
de
fiches sanitaires et des fichiers d'état civil.
Le recueil de ces
données
s ' i l
a
été
une
mine
d' expèrience
dans
le
domaine
de
la
collecte
ne
présente
pas
moins
de
difficultés
qui
dans
une

188
certaine
mesure
ont
affecté
une
partie
des
résultats
parmi
celles-ci
figurent
le
recours
à
la
mémoire,
l'appréciation
délicate de la période de référence.
II.1
Le
couplage
état
civil
Enquête,
une
expérience
riche
d'enseignements
Les avantages de l'état civil
Les recherches préliminaires des naissances à
partir des
fichiers de
l'état civil ont permis de corriger les déclarations
des
mères
sur
leurs
propres
naissances.
Parmi
les
erreurs
les
plus fréquentes on peut rappeler celles qui suivent :
Des
mères
interrogées
omettent
volontairement
ou
non
certaines
naissances
celles
qui
ont
été
suivies
plus
tard
de
décès et les grands enfants ne sont plus cités.
-
L'une
des
préoccupations
est
de
savoir
correctement
le
rang
des naissances.
Les femmes mères de nombreux enfants ont du mal à
les classer convenablement.
-
Généralement les
enfants
adoptifs
sont
comptabilisés dans
la
progéniture de la mère enquêtée.
-
Une
proportion des
mères
ne
connaît
pas
avec exactitude
les
dates de naissance de
leurs enfants.
Ceci est d'autant plus vrai
que 65 pour cent des femmes ne savent ni lire ni écrire.
Munies
des
infor~ations
prélevées
à
l'état
civil,
les
enquêteuses
redressaient
les
déclarations
lorsque
cela
s'avérait
nécessaire.
L'exactitude
des
informations
communiquées
par
les
enquêteuses incitait
les méres
à
donner des renseignements de plus
en
plus
correc~s.
Très
souvent
le
concours
des
époux
a
été
sollicité
afin
de
rétablir
la
cohérence
dans
les
réponses
aux
questions sur les enfan~s.

189
Cet
aspect
de
l'opération
étai t
quelquefois
intéressant
pour les mères
illettrées dans
la mesure où l'enquête les aidait à
avoir
des
idées
précises
sur
le
nombre
de
leurs
enfants
et
le
rythme
avec
lequel
ces
enfants
sont
nés.
L' inter'lalle
entre
les
naissances
est
un
élément
auquel
certaines
mères
accordaient
peu
d'importance.
En
effet,
lors
des
interviews,
i l étai t
fréquent
de
constater
des
réponses
très
incohérentes
tant
sur
la
date
de
la
naissance
que
sur
le
rang
la
notion
de
temps
étant
appréciée
différemment.
si
l'état
civil
a
permis
le
contrôle
de
certaines
réponses,
en
revanche
les
informations
qui
ne
pouvaient
pas
être
vérifiées sont apparues moins fiables.
II.2.- Les insuffisances constatées
L'Ecole
a
entrepris
trois
opérations
successives
dans
la
localité
en
1982,
1983
et
en
1985.
Même
si
les
thèmes
étaient
différents,
des
enquêtés
mal
sensibilisés
ne
se
sont
pas
facile-
ment prêtés
aux questionnaires
les réticences ont été plus vives
lors des deux dernières opérations.
II.2.1.- L'opération de 1983
Son
objectif
principal
étai t
de
fournir
des
renseignements
sur
l'activité
économique
de
la
population
et
de
décrire
l'habitat.
L'agriculture
étant
la
principale
branche
d'activité,
les
questions
ont
été
dirigées
vers
les
domaines
suivants
:
-
les cultures pratiquées
-
les parcelles ou exploitations en production
-
l'usage fait des productions
-
le revenu tiré en retour.
ÀU
niveau
des
cultures,
les
réponses
ont
été
claires
parce que
la
région ne
produi t
que
le
café,
le
cacao,
les
graines
de palme,
la cola pour les cultures de rente,
le manioc,
la banane
pour les cultures de subsistance.

190
En
revanche
les
données
relatives
aux
revenus
sone
apparues peu sa~isfaisantes
elles n'ont
pas aidé à
l'analyse de
la situation locale.
Outre
les
statistiques
fournies
sur
l'é~at
de
la
populaeion
l'enquête de
1983 a
été utile pour la préparation de
l'enquête de
fécondité
de
1985.
Cependant
aucune
de
ses
variables
n'a
été
spécialement prise en compte par le questionnaire de fécondité.
II.2.2.- L'enquête de 1985
Compte
tenu
de
ses
objectifs,
les
populations
visées
étaient
de
deux
ordres
la
population
totale
et
la
population
féminine en âge de procréer de 15 à 49 ans.
Les données collectives
La
population
recensée
à
cette
opération
est
évaluée
à
8.678
habi tants.
Par
rapport
à
celle
de
1983,
elle
s'est
accrue
d'environ
5,1
pour
cent.
Le
taux
d'accroissement
constaté
à
travers les chiffres de population de 1982 et 1983 se situe à
0,7
pour cent.
L'écart entre ces deux valeurs est davantage dépendant
de
la
qualité
de
l'une
des
opérations
1983
et
1985
que
d'une
augmentation substantielle de l'effectif de la population.
En effe~.
les réponses
enregistrées à
la question sur le
statut
de
résidence
laissent
apparaître
un
nombre
relativement
important de
pe~sonnes se déclarant omises
en 1983 soit 13,7 pour
cent.
Cette
propon:ion
es\\:
invraisemblable
car
si
l'on
rajoute
l'effectif
des
omis
à
la
populaeion
de
1983,
l'accroissement
de
la population devient négaeif,
cons\\:ae contraire à la réalité.
On peut donc
considérer que
les
déclarations
de
certains
enquêtés sur leur présence en 1983 sone er~onées.
Les données de fécondité
En
milieu
africain,
part~culièremene en
milieu
rural,
certains
sujets
liés
au
décès
d'enfanes
très
jeunes,
à
la

191
fécondité
sont
considérés
comme
tabous.
Il
est
difficile
d'en
discuter de peur de s'attirer le mauvais sort.
Par
exemple
i l
est
interdit
de
compter
ses
propres
enfants.
La
revue
"le
courrier"
dans
sa
livraison
103
(10)
a
diffusé
une
interview
d' une
dame
africaine
responsable
nationale
d'un programme de
planification familiale.
A la question suivante
"combien d'enfants avez-vous,
vous-même" la réponse ci-après a été
donnée
"je
ne
répondrai
pas
à
cette
question.
En
Afrique
on
ne
compte
pas
les
enfants.
Je
suis
superstitieuse".
Le
volet
"naissances vivantes"
du questionnaire
"mère"
a
été confronté non
seulement à des problèmes de ce genre mais à bien d'autres dont on
peut relever :
le manque de précision de certaines dates de naissance
-
les omissions dans les déclarations des femmes dont les
naissances n'ont pas été saisies à l'état civil.
S' agissant
du
questionnaire
"fécondité" ,
le
mutisme
constaté
auprès
des
femmes
de
l'échantillon
sur
les
questions
relatives
à
la
connaissance
et
à
l'utilisation
des
méthodes
abortives
est
l'illustration
des
biais
introduits
dans
les
réponses.
En
effet
plus
de
85
pour
cent
des
femmes
ignorent
les
pratiques
de
ces
méthodes
contraceptives
tant
modernes
que
traditionnelles.
Les corrections apportées aux données de fécondité
Les naissances
vivantes qui
forment
notre
fichier
ont été
enregistrées
avec
plusieurs
caractéristiques
(rang,
date
de/
naissance,
lieu
d'accouchement,
nom
et
prénoms,
sexe.
devenir.
etc ... ).
De
toutes ces
informations,
la date de naissance apparaît
une donnée fondamentale.
10.
Le
courrier-Afrique-Caraibe-Pacifique-Communauté
Européenne
bimestriel
numéro
103
Mais-Juin
1987
"Population
et
Développemen t".

192
etc ... ).
De
toutes ces
informations,
la da te de naissance
apparaî t
une donnée fondamentale.
Malgré les précautions relatées plus haut cette variable a
subi
des
cas
de
réponses
erronées
ou
inexploitables.
Il
s'agit
d'une
part
des
dates
de naissances
inconnues
évaluées
à
environ
6
pour
cent,
d' autre
part
des
da tes
amputées
du
mois
de
naissance,
l'année étant seulement mentionnée.
A ces
deux
types
d'incorrections,
des
solutions
ont
été
retenues
à
l'exploitation
du
fichier
qui
est
constitué
de
5448
naissances vivantes.
ces solutions sont les suivantes:
-
une
estimation des années de naissance en fonction de l'âge de
la
mère
et
éventuellement
par
rapport
à
une
ou
à
deux
autres
naissances dont les informations sont précisées.
lorsque
les
mois
de
naissance
sont
inconnus
dans
près
de
10
pour cent des cas,
la correction retenue à
ce niveau est d'imputer
alternativement 06
(Juin)
et 07
(Juillet)
à ces naissances.
L' applica tion
de
cette
méthode
s'est
avéré
judicieuse
pour
conserver dans
le fichier toutes les naissances et donc de garantir
la fiabilité des différents indices qui sont calculés.

193
CHA P I T R B
V
NIVEAUX ET TENDANCES DE LA FECONDITE A MEMNI -MONTEZO

194
Dans sa conception,
l'opération de
1985 visait à
fournir
des statistiques permettant d'une part, de mesurer la fécondité au
sein
des
différentes
générations
observées
et
d'autre
part,
à
indiquer le niveau du phénomène durant la période d'observation.
Ce chapitre présente trois sortes d'indicateurs
-
les taux et les indices synthétiques.
- les intervalles entre les naissances.
l
- LES DONNEES DE FECONDITE DU MOMENT
I.1.- La méthode de collecte
Ces
données
concernent
les
naissances
survenues,
dans
chaque
ménage,
durant
les
douze
mois
précédant
l'enquête.
A cet
égard,
des
travaux de
recherche antérieurs
ont mis
en relief
les
types d'erreurs
inhérents
à
la
collecte des .informations
sur des
périodes
aussi
courtes
(Nations
Unies,
1987).
Il
s'agit
principalement de
la mauvaise appréciation due
au rallongement ou
au
raccourcissement
de
période
ou
effet
télescopique.
Afin
de
minimiser
cet
effet,
une
stratégie
a
été
adoptée
celle-ci
consis tai t
à
retenir
un
repère
dans
le
temps
qui
serait
suffisamment
connu
par
une
partie
importante
de
la
population.
Aussi
avons-nous
choisi
la
date
de
la
dernière
enquête
c' est-à-
dire
Avril
1983
rallongeant
volontairement
la
période
de
référence.
La
sélection
des
naissances
sur
la
période
annuelle
précédant
l'enquête
était
prévue
par
le
plan
d'exploitation
informatique.
Toutefois,
cette
solution
nécessi tai t u n e
déclara tion
rela ti vemen t
précise
des
da tes
de
naissance.
Ainsi,
les naissances survenues entre le 1er mai 1984 et le 1er mai 1985
sont celles retenues pour l'étude de la fécondité du moment.
Sur
la
période du
1er Janvier 1984 au
30 Avril
1985,
un
effectif de
240
naissances
a
été enregistré dont
42
avec
le mois
inconnu.
Pour
la période
couvrant
l'année
1985
seulement
9
nais-
sances
ont
été déclarées
avec
une
imprécision du
mois.
Au
total

195
17,5 pour
cent des
naissances
sont
concernées
par
cette
impréci-
sion du mois de naissance.
Une
autre
source d'erreur,
révélée
à
l'enquête,
concerne
la
qualité
de
la
personne
répondant
à
la
question.
En
effet,
l'ensemble
des
questions
prévues
sur
le
mouvement
naturel
(fécondi té,
mortalité)
figure
sur
le
questionnaire
collectif.
Ce
questionnaire s'adresse
aux chefs de ménage;
ce sont eux qui,
en
général
fournissent
les
informations
sur
les
membres
de
leur
ménage.
Malgré leur bonne volonté,
il n'est pas évident que ce~~­
ci se souviennent ou aient déclaré
tous les
événements
intervenus
au sein de leur ménage durant
la période d'observation.
Certaines
naissances,
en particulier
celles
qui
sont
suivies
de
décès,
ont
pu échapper à leur déclaration.
I;2 - Les données et leur qualité
Le
traitement
des
données
a
consisté
au
décompte
des
naissances
déclarées
avec
une
date
relativement
précise,
sur
l'étendue de la période d'observation.
Il s'agit de 198 naissances
dont
le
jour,
le
mois
et
l'année de
naissance étaient
connus.
A
cet effectif,
ont été
ajoutées
les
2/3 des
naissances de
l'année
1984
déclarées
sans
aucune
indication
concernant
le
mois.
L'élimination du tiers des naissances dans ce cas,
a été faite au
prorata des naissances classées selon le groupe d'âges de la mère.
Cette
procédure
est de
nature
à
minimiser
le
biais
affectant
le
calcul
des
taux
de
fécondi té.
Ces
naissances
classées
selon
le
sexe
et
l'âge
de
la
mère
(tableau
58)
offrent
une
réparti tion
relativement équilibrée entre les sexes.

196
Tableau 58
Répartition des naissances selon le sexe
et l'âge de la mère
Groupe d'âges
Naissances
Naissance
Ensemble
de la mère
masculines
féminines
15-19
15
15
30
20-24
43
38
81
25-29
19
25
44
30-34
21
17
38
35-39
12
8
20
40-44
7
5
12
45-49
1
1
2
Ensemble
118
109
227
Source
ENSEA,
ENQ 1985
Pour
évaluer
la
qualité
des
données
ainsi
consti tuées,
nous avons consulté deux autres sources
La
première
est
le
fichier
des
naissances
de
chaque
mère.
De
ce
fichier,
nous
avons
extrait
selon
une
procédure
identique
à
celle décri te
précédemment,
toutes
les
naissances
de
la période allant de 1er mai 1984 à 1er mai 1985.
.
La deuxième
source,
à
laquelle
référence
a
été
faite,
est
le
fichier
des
naissances
des
12
derniers
mois
de
l'enquête
réalisée en 1983.
Les
analyses
fai tes
à
partir
des
données
de
ces
trois
sources
et
la
comparaison
éventuelle
de
ces
données
avec
celles
enregistrées
au
plan
national
ou
régional
sont
mieux
perçues
à
partir des
indices de
fécondité
(taux et fécondité
cumulée)
moins
dépendants des structures par âge de la population.
I.3 - Le niveau de la fécondité du moment
Les données
rassemblées
per~ettent le calcul des
taux de
fécondité
par
âge et
d'en déduire
la
fécondité
cumulée du
moment
(tableau 59).

197
Tableau 59 : Taux de fécondité par âge selon
la source
(pour 1000)
Groupe
Enquête
Enquête de 1985
d'âges
de
1983
Questionnaire
Questionnaire
collectif
mère
15-19
148
83
208
20-24
349
220
354
25-29
268
136
289
30-34
187
155
235
35-39
121
93
191
40-44
84
62
51
45-49
9
9
6
Source
ENSEA ENQ,
1983 - ENQ,
1985.
La
confrontation
des
trois
séries
de
taux
laisse
apparaître une sous
estimation des
naissances
enregistrées par le
questionnaire collectif en 1985.
En effet,
quel que soit le groupe
d'âges,
les
taux
de
fécondité
issus
de
cette
source
sont
inférieurs
à
ceux
des
autres.
De
15
à
40
ans
les
écarts
sont
relativement importants
(graphique 14).
Les divergences entre les données
(tableau 60)
sont moins
dépendantes
de
la
méthode
des
enquêtes
que
des
déclarants.
En
effet,
l'enquête de 1983 et le questionnaire collectif de 1985 qui
présentent la même technique avaient comme déclarant,
les chefs de
ménage.
Ce sont les chefs de ménage qui ont répondu à la question
relative
aux
naissances
intervenues
dans
le
ménage
durant
la
période annuelle précédant le passage de l'enquêteur.
Cette
question
du
type
rétrospectif
fait
appel
non
seulement à
la mémoire,
mais également à une bonne appréciation de
la période de référence.
La conjugaison de ces deux phénomènes est
souvent une source d'erreur dans les enquêtes.

Taux d.
fécondit'
Grophiqu.
14
TAUX DE FECONDITE DU MOMENT SELON LIAGE DE LA MERE
450
ET LA SOURCE DES DONNEES ( pour 1000)
300
1985
QUllt· mère
?,
l
,
l
,
l
" - . 1 9 8 5
l
,
l
"
Queat· Collectif
l
,
l
,
l
,
1
\\
l
,
I~O
l
,
-",-,,,
l
'
.-
,
l
' ........
,,
1
,
1
,,
1
,
1
,
1
,,
1
,
1
,.,.......
1
o
15
20
25
30
35
40
45
50
Ag. d.
la f.mm.
....
\\.0
(X)


199
Tableau 60
Fécondité cumulée du moment selon la source
Age
Enquête
Enquête de 1985
de
x
1983
Questionnaire
Questionnaire
collectif
mère
15
20
0,74
0,42
1,04
25
2,49
1,52
2,81
30
3,83
2,20
4,26
35
4,76
2,97
5,43
40
5,37
3,44
6,39
45
5,79
3,75
6,64
50
5,83
3,79
6,67
Source
ENSEA - ENQUETES 1983 et 1985
Au
contraire,
le
questionnaire
mère
a
prévu
un
enregistrement de
toutes les naissances vivantes de chaque mère. A
partir des questionnaires collectifs,
une sélection des naissances
intervenues
sur
les
12
mois
précédant
l'enquête
a
été
faite
celles-ci
ont
permis
de
calculer
des
taux
de
fécondi té
(tableau
59)
et
d'en déduire
une
fécondi té
cumulée
totale
établie
à
6,67
enfants.
La courbe des
fécondités
cumulées
à
une
allure
identique
que celle des descendances
atteintes
(Tableau 61,
graphique 15)
ceci
traduit
une
rela ti ve
cohérence
des
données
recueillies
et,
une certaine stabilité du phénomène dans le temps.
Tableau 61
Descendance atteinte et fécondité cumulée du moment
issue du questionnaire "mère"
Enquête de 1985
Age
X
Descendance
Fécondité cumulée
atteinte
du moment
15
0,44
20
1, 77
1, 04
25
3,14
2,81
30
4,48
4,26
35
6,03
5,43
40
6,95
6,39
45
6,97
6,64
50
6,67
Source
ENSEA Enquête 1985.

200
Cette
fécondité
est caractérisée
par un niveau moyen
se
situant entre 6 et 7 enfants par femme.
Si l'on se réfère aux résultats de l'EIF
(source la plus
récente),
on peut avancer que la fécondité de la localité est plus
proche de
celle d'Abidjan.
L'écart entre
les deux
zones
étant de
0,26 enfant
e~ faveu~ de Me~ni-Mo~tézc (tablea~ 52).
Cependa~t la
tendance
du
phénomène
à
Abidjan,
:narc;:uée
par
une
croissance, semble s'opposer à celle de Memni-Montézo.
En
effet
de
1963
à
1979,
la
fécondité
cumulée
calculée
pour
l'agglomération
d'Abidjan
affiche
une
croissance
de
+1,07
enfant
sur
la
période.
Cette
tendance
à
la
hausse
proviendrait
..
d'une modification de
la
composi tion des
groupes
d'âges
féminins
qui
a
accueilli
durant
ces
dernières
années
une
proportion
relativement
élevée
de
jeunes
femmes
mariées
à
des
"migrants"
résidant dans
la ville
;
ce mouvement dominé par les femmes était
moins intense au début des années 1960
(ANTOINE, 1985).
Tableau 62 : Niveau de la fécondité à partir de
quelques sources
(pour 1.000)
COTE D'IVOIRE
ABIDJAN
MEMNI-
Groupe
MONTEZO
d'âges
EPR
EIF
EPR
EIF
1958
1962
1978
1979
1963
1978
1979
1985
( 1)
-64(1)
-79(2)
-80(3)
(1)
-80(2)
-80(3)
(4 )
15-19
217
192
224
216
206
187
190
308
20-24
319
289
296
313
230
247
285
354
25-29
289
264
278
300
215
246
259
289
30-34
209
226
217
248
196
197
227
235
35-39
167
158
158
203
125
134
173
191
40-44
66
102
86
132
67
66
129
51
45-49
36
44
35
60
29
23
19
6
Fécondité
cumulée
6,52
6,38
6,54
7,36
5,34
5,55
6,41
6,67
Source
(1)
ROUSSEL,
1965
(2) . EPR Direction de la Statistique EIF
(3) (Antoine,
1985)
(4)
Enquête EN5EA, 1985

nombrl
Grophiqui 16
DECENDANCE ATTEINTE ET FECoNDITE CUMULEE
"'Infonll
7
6
Fécondité cumulé. du momlnl
5
Decendonce otteinl.
4
1
/
1
:3
1
1
1
2
1
1
,
..
15
20
25
30
3~
40
4~
00
Ag. d.
la femme
tv
o
1-'

202
A la
différence
d' Abidjan,
Memni-Montézo
ne
dispose
pas
encore
d' une
série
de
données
permettant
de
faire
ressortir
une
tendance nette de la fécondité du moment.
Les éléments de comparaison qui suivent sont effectués à partir de
la
fécondité
cumulée
du
moment
concernant
d'autres
groupes
ethniques
(tableau 63).
Dans le Sud-Est,
les ethnies
enquêtées ont une fécondité
qui
se
si tue
entre
6
et
7,96
enfants
avec
une
moyenne
de
6,9.
L'enquête du Sud-Ouest a révélé une
fécondité cumulée des Krou et
Bakwé établie entre 4 et 6 enfants.
Tableau 63
Fécondité cumulée de quelques ethnies
(l)sud est 1967
(2}sud ouest 1971-72
(3}Memni-Montézo1985
Abbey
7,64
Krou maritime
5,0
Akyé
6,67
Abron
6,29
Krou forestier
4,6
Agni
7,27
Bakwé
6,0
Akyé
7,13
Baoulé
6,55
Mandé
6,75
Voltaïque
7,96
Source:
(1)
SEDES, 1967
(2) DITTGEN, 1977 (1)
-
(3)
EN5EA, 1985.
La
fécondité
des
Akyé
de
Memni-Montézo
est
plus
élevée
que
celle
des
Krou
et
Bakwé
elle
est
de
0,67
à
2, 07
enfants
supérieure
à
celle
de
ces
deux
ethnies
en
1972.
Comparée
à
la
fécondité de
tout le groupe Akyé enquêté en 1967,
on peut relever
une baisse de 0,46 enfants sur une période d'une dizaine d'années.
L'élément de
comparaison le plus
récent
est
la
fécondi té
cumulée
du groupe Akan présenté par l'EIF,
fixée à 7,24 enfants; elle est
supérieure à celle de Memni-Montézo de 0,57 enfant.
1.
I l
s'agi t
de
l ' enquête
démographique
réalisée
auprès
de
4 000
personnes
des
ethnies
Krou
et
Bakwé
de
1970
à
1972
sur
1 ' int:.erfluve
Sassandra-Cavally.
Elle
a
été
dirigée
par
A.
SCHWARTZ~

203
En
l'absence
de
données
chronologiques
précises
on
conclut
que
malgré
le
contexte
socio-économique
et
culturel
actuel,
les signes d'une tendance à la baisse de la fécondité dans
la localité sont difficilement perceptibles.
II - LES DONNEES DE FECONDITE PAR GENERATION
I I . l . - Nature des données
Les
générations
identifiées
à
l'enquête
sont
les
suivantes,,:
1935-39
1940-44
1945-49
1950-54
1955-59
1960-64 et
1965-69.
Les
naissances
des
femmes
de
ces
générations
ont
été
collectées
en
partie
à
l'état
civil
et
complétées
à
l'enquête.
Cette
procédure
a. conduit
à
rassembler
un
effectif
de
naissances dont 34,2 pour cent avait été préalablement dépouillé à
l'état-civil
l'enquête
a
permis
de
récupérer
le
reste
des
naissances
souvent
avec
quelques
difficul tés
pour
recueillir
la
date
de
la
naissance
lorsque
les
pères
sont
absents
car
en
général, ce sont eux qui ont la garde des pièces d'état-civil:
en
fait près de 92 pour cent des naissances figurent dans le fichier
de
l'état-civil.
S'agissant des
mères,
1
pour cent d'entre
elles
ont
été
concernées
par
des
dates
de
naissance
incorrectes
ou
inconnues.
La correction des
âges
des
mères
n' ayant
pas
déclaré
de
date de naissance a été faite à
partir de la date de naissance de
son
premier
enfant
et
en
tenant
compte
de
toutes
ses
autres
naissances.
La difficulté majeure
a
concerné
la correction des
dates
mal ou pas
connues
de quelques
naissances.
En effet,
à
ce niveau
les situations sont diverses :
-
une naissance dont la date est inconnue est encadrée par deux
naissances
de
date
connue
nous
retenons
l'année
médiane
comme
celle de la naissance
;

204
plusieurs
naissances
successives
ont
des
dates
inconnues,
l'estimation
de
l'année
est
fonction
d'au
moins
2
naissances
consécutives dont les années sont connues ;
lorsque
toutes
les
naissances
ont
des
années
imprécises,
celles-ci
n'interviennent
pas
dans
le
calcul
des
intervalles
intergénésiques.
Ces
corrections
ont
été
possibles
à
partir
d'une
classification de
toutes les naissances en fonction de l'année de
naissance de
la mère,
du
nombre
de
ses
naissances
et du
rang de
chaque
naissance,
fourni
par
l'année
de
la
naissance.
Ainsi
5,3
pour
cent
des
naissances
recueillies
ont
été
concernées
par
ces
différents
types
d'incohérence.
La
classification
des
données
a
été présentée dans l'ordre suivant:
- - - - - - - - - - - - - - ,
l
,
d ·
!
Numéro
Année
Nombre
1
total: 1 Annees
e na~ssance
1 1
d'identifica- H de naissance ~ de
~es
naissances'
enfants, du plus
tion de la
de la mère
vivantes
1 âgé au plus jeune
mère
Ainsi,
les
types
d'erreurs détectés dans
le fichier ont
permis d'établir le
tableau
64.
Il est à
remarquer que
les nais-
sances
gémellaires
qui
s'identifient
par
la
même
année
de
nais-
sance
ont
été
ressorties
parmi
les
erreurs
afin
que
des
vérifications soient faites à partir des questionnaires.
En
défini ti ve,
6,1
pour
cent
des
naissances
recueillies
ont été concernées par des incohérences au niveau des dates.
Après
les
corrections,
un
effectif
total
de
5.448
naissances
soi t
98,1
pour
cent
des
naissances
enregistrées
a
permis
d'effectuer
le
calcul des différents indices de la fécondité par génération.

Tableau 64
Effectifs des naissances classées selon le type d'erreurs
TYPE D'ERREURS
.,
lJaissances
Plus de
Toutes les
Deux
Effectif
'"
encadrées
naissances
naissances
naissances
des
par 2 nais-
successives
ont des
ont la même
naissan-
sances de
ont des
dates in-
date
ces de
Ensemble
date connue
dates
connues
( jumeaux)
date
inconnues
connue
Effectif
38
197
97
214
5.007
5.553
%
0,9
3,5
1.7
3,8
90,1
100
N
o
U1

206
II.J - Une fécondité de la région. forte
II.2.1 - Les taux de fécondité par âge
Les
différentes
générations
observées
offrent
une
fécondité
dont
le
niveau
est
relativement
élevée
bien
que
la
procréation ne
soit
pas
achevée
pour
toutes
les
générations.
les
valeurs des
taux de
fécondité et celles des
taux cumulés laissent
présager
dl un
ni veau
importan t
du
phénomène
au
sein
des
générations concernées
(tableaux 65 et 66).
Tableau 65
Taux de fécondité des générations
(pour 1000)
(ensemble des femmes)
Groupe
Générations
d'âges
1935-39 1940-44 1945-1949 1950-54 1955-59 1960-64 1965-69
<15
43.6
48.4
53.1
11.8
30,4
13.8
5.4
15-19
212.1
236.9
204.9
174.3
169.6
172,0
164.7
20-24
283.6
324.8
322.2
280,2
288.2
336.6
25-29
295.6
289.2
303.7
275.9
272.5
30-34
244.8
277.7
232,1
299.5
35-39
201.2
171.9
177.8
40-44
89.7
81, 5
45-49
9,7
Tableau 66
: Fécondité cumulée par génération
(ensemble des femmes)
Age
Générations
x
1935-39 1940-44 1945-49 1950-54 1955-59 1960-64 1965-69
15
0,22
0.24
0,27
0,06
0,15
0,07
0,03
20
1,28
1,43
1,29
0,93
1,0
0,93
0,82
25
2.69
3,05
2,90
2,33
2,44
2,61
30
4,18
4,50
4,42
3,71
3,80
35
5,40
5,89
5,58
5,21
40
6,41
6,74
6,47
45
6,86
7,15
50
6,90

207
Compte tenu de leur importance numérique
(86 pour cent de
l'échantillon)
le niveau de cette fécondité est essentiellement dÜ
aux
femmes
Akyé.
Celles-ci
présentent
une
fécondité
légèrement
supérieure à celle de l'ensemble
(tableau 67).
Tableau 67
: Taux de fécondité par génération
(femmes Akyé)
(pour 1000)
GENERATIONS
Groupe
d'âges
1935-39 1940-44 1945-49 1950-54 1955-59 1960-44 1965-69
<15
45,6
49,3
57,9
12,2
29,2
14,4
4,1
15-19
215,2
24.6,6
215,2
176,8
175,4
172,2
167,9*
20-24
288,6
327,4
324,1
284,1
287,7
336,8*
25-29
301,3
286,3
297,9
278,1
273,6*
30-34
246,8
271,2
227,6
287,8*
35-39
203,8
164,4
179,3*
40-44
88,6
79,5*
45-49
10,1
* Taux estimés
De ces
taux de
fécondité ont été calculées les
fécondité
cumulées par génération consignées dans le tableau 68.
Tableau 68
Fécondité cumulée par génération (femmes Akyé)
GENERATIONS
Groupe
d'âges
1935-39 1940-44 1945-49 1950-54 1955-59 1960-44 1965-69
15
0,23
0,25
0,29
0,06
0,15
0,07
0,02
20
1,30
1,48
1,37
0,95
1,02
0,93
0,86
25
2,75
3,12
2,99
2,37
2,46
2,62
30
4,25
4,55
4,48
3,76
3,83
35
5,49
5,90
5,61
5,20
40
6,51
6,73
6,51
45
6,95
7,12
50
7,00

208
Les données
des
différentes
générations
se
caractérisent
par la précocité de la fécondité.
Cette précocité est très marquée
pour
les
anciennes
générations
puisqu'avant
15
ans,
le
taux
de
fécondité
des
générations
1935-39,
1940-44,
1945-49,
sont
respectivement
43,6
48,4
et
53,1
pour
mille.
En
revanche,
le
niveau
de
fécondité
enregistré
dans
cette
tranche
d'âges
est
relativement
faible
pour
les
quatre
groupes
de
générations
1950-
54,
1955-59,
1960-64,
1965-69
qui
constituent
les
générations
récentes.
Leurs
taux s'établissent respectivement à
11,8
30,4
13,8
et
5,4
pour mille.
Cette
différence
dans
le
comportement
entre les deux groupes de générations
peut provenir de la méthode
qui dans
ce cas
de
la
reconstitution de
l ' histoire génésique des
femmes reste liée à la mémoire et à la volonté de chaque enquêtée,
de
donner
la
bonne
information
(LOCOH,
1984).
Cependant,
la
scolarisation dans le village a peut être un effet sur le recul de
la procréation.
Le groupe 1950-54 avec un taux de 11,8 pour mille
se
démarque
nettement
des
générations
qui
l'encadrent,
(tableaux
65 et 67). Sa faible fécondité du début amène à penser à une sous-
estimation de
ses
données.
Malgré
la
tendance
à
la baisse de
la
précoci té
de
la
fécondité
au
sein
des
générations
observées,
le
niveau
du
phénomène
demeure
important
aux
autres
âges
particulièrement entre 15 et 35 ans.
A l'observation des taux calculés pour chaque génération,
i l ressort que le niveau maximal est atteint entre 20
et
30
ans.
Après
cette
tranche
d' âges,
une
baisse
régulière
est
constatée
dans toutes les générations.
Une
autre
caractéristique
est
le
maintien
de
cette
fécondi té
jusqu'à
50
ans,
preuve
d'une
procréation
inin terrornpue
jusqu'à
la
ménopause
(graphiques
16
et
17).
Ce
profil
de
la
fécondité n'est
pas
spécifique
à
la
région de
Memni-Montézo
il
est commun aux autres
populations ivoiriennes
si l'on se réfère à
l'enquête ivoirienne de fécondité
(cf.
chap.
III).

Graphlqui
16
TAUX DE FECONDITE PAR GENERATION
(ENSEMBLE DES FEMMES)
(pour 1000)
Toull d.
t~ndlli 3~
,..
" , .,. .,.
,..
300
.,-
~"."."1/"-".".
/
'.
1,
•....
y./
,~
...
,,;
..~
194~-49
1

,•
\\
'.
,
1:)0
~
,
~
,
\\
"
;,
G
1940-44
\\ , , ,,
\\ - G
1935-39
\\
\\ '.
1---'
l
,
l
,
i
1
1
1

10
12
1:)
20
2~
30
~
40
~
w
Ag. d.
la f.mm.
N
o
\\.0

Graphiqui
17
TAUX DE FECONDITE PAR GENERATION
(FEMMES AKYE) (pour 1000 )
Toull
de
ficondité
350
li
,
...
;
300
'
...
'" ,
/
.. /
.. ,

.
10
/
,
Je". "
,"~G 1945-49
"'. \\
\\ ,
150
\\
\\
\\
\\
~G 1940-44
\\
\\",, , ,,
, ,~G 193~-39
.
. .
..
-------.
- -
K)
12
15
20
25
30
35
40
45
50
Age de
la f.mme
~
....
o

211
Les
femmes
des
deux
générations
les
plus
anciennes,
celles
de
1935-39
et
1940-44
qui
ont
pratiquement
achevé
leur
procréation
ont
servi
d'échantillon
pour
le
calcul
des
probabilités d'agrandissement.
Parmi
ces
femmes,
nous
avons
retenu
celles
qui
sont
toujours en première union au moment de l'enquête c'est-à-dire 80
pour
cent
des
femmes
de
ces
générations.
La
réparti tion
de
ce
sous-échantillon de
femmes
selon le nombre d'enfants
(tableau 69)
révèle que
84 pour cent des
femmes ont une progéniture supérieure
ou égale à 5 enfants.
Parmi celles-ci,
les femmes ayant au moins 7
enfants représentent 78 pour cent.
Tableau 69 : Répartition des femmes mariées des générations
1935-39 selon le nombre de naissances vivantes
Nombre de
Effectifs
Nombre de
Effectifs
naissances
des
naissances
des
vivantes
femmes
vivantes
femmes
0
6
5
19
1
6
6
28
2
7
7
43
3
11
8
32
4
12
9
34
10+
GO
Ensemble
258
Les probabilités d'agrandissement obtenues à partir de ce
sous groupe présentent un niveau élevé.
aO = 0,977
a3 = 0,954
a6 = 0,858
a9 = 0,638
al = 0,976
a4 = 0,947
a7 = 0,746
a2 = 0,972
a5 = 0,912
a8 = 0.746

Graphique
18
PROPORTION
DE FEMMES STERILES
SELON LE NOMBRE DE NAISSANCE VIVANTES DES AUTRES FE .....ES
Probobliiti.
( Gins'ratlon
1936 - 1944)
d'ogrondiuomont
on
Femm.. Stéril..
°l~
Fommu Fécond..
..
o
2
3
','4
5
6
7
B
9
10 + Nombre d'enfant.
t-,)
......
t-,)

213
Deux tendances
se dégagent de
ces
valeurs qui
illustrent
l ' intensi té
élevée
de
la
fécondi té
et
un
calendrier
plus
étalé
dans le temps.
Il s'agit des
probabilités particulièrement élevées
de
aO
à
aS.
La
deuxième
tendance
est
caractérisée
par
des
probabilités
relativement
faibles
(a6
à
a9).
Cependant,
les
statistiques
montrent
que
les
femmes
ayant
une
progéniture
effective
au-dessus
de
5
enfants
sont
plus
nombreuses
comparativement à celles qui ont un effectif d'enfants inférieur à
5.
Il
est remarquable de constater que
23
pour cent ont au moins
la
enfants.
La
mesure
1-aO
permet
de
situer
le
niveau
de
la
stérilité égal à 2,3 pour cent.
D'une façon générale,
le niveau de
la stérilité est faible dans le village
(graphique 18). Ce constat
est peut
être
le
reflet des
pratiques
coutumières qui
favorisent
la natalité et surtout des efforts de lutte que mène le centre de
santé
(GUILLAUME, 1988).
II.3 -
Tendance de
la fécondité
:
une
transition de la fécondité
esquissée
Les
constatations
sont
faites
à
partir
des
taux
de
fécondité
par
génération
mais
analysés
selon
d'autres
types
d'observation.
Fécondité du moment centrée sur une année d'observation
La méthode repose sur un agencement des taux de fécondité
calculés
au
sein
des
différentes
générations.
Ces
taux
centrées
sur
une
période
d'observation
concerneraient
une
génération
fictive
soumise
à
la
fécondi té
des
différents
groupes
de
générations
(DITTGEN
et
GUITTON,
19ï5).
Selon
la
méthode,
les
indices
synthétiques
des
taux
situent
le
niveau
de
la
fécondité
autour
de
6
enfants
par
femme
pour
la
période
récente
(tableau
7 0) .

214
Tableau 70
Descendances atteintes selon l'année d'observation
Age X
1950
1955
1960
1965
1970
1975
1980
15
0,22
0,24
0,27
0,06
0,15
0,07
0,02
20
1,30
1,45
1, 08
1,02
0.92
0,89
25
2,87
2,71
2,63
2,32
2,33
30
4,19
4,08
3,84
3,71
35
5,31
5,23
4,87
40
6,23
5,73
45
6,18
Le
phénomène
qui
apparaît
à
l'examen
de
ces
données
semble
porter
sur
un
recul
dans
le
temps
de
la
précocité
de
la
fécondi té.
L'année
1970
est
celle à
partir de
laquelle la
baisse
de
cette
précocité
est
enregistrée
de
façon
significative.
Cependant
la
tendance
à
la
baisse
est
un
signe
qui
ressort
nettement
lorsque
nous
observons
le
niveau
de
la
fécondi té
aux
différents âges à partir de 1960.
A
25
ans
entre
1960
et
1980,
une
diminution
de
0,54
enfant est enregistrée
cette diminution est de 0,48 enfant à 30
ans,
0,44
enfant à
35
ans
et,
de
0,5 enfant
à
40
ans.
L'élément
remarquable,
est
la
régularité
de
la
baisse
du
niveau
constaté
entre 30 et 40 ans selon les années d'observation (graphique 19).
Cette tendance est étayée par une autre méthode d'observation;
i l
s'agi t
de
se
si tuer
d'une
façon
transversale
et
d'examiner
les
descendances
atteintes
effectives
des
femmes
à
différentes
périodes
(tableau 71) .

215
Tableau 71
Fécondité cumulée du moment "observée" durant la
période (ensemble des femmes)
(2)
Age atteint
Période
15
20
25
30
35
40
45
50
1955-59
0,24
1,28
1960-64
0,27
1,43
2,69
1965-69
0,06
1,29
3,05
4,18
1970-74
0,15
0,93
2,90
4,50
5,40
1975-79
0,07
1,0
2,33
4,42
5,89
6,41
1980-84
0,03
0,93
2,44
3,71
5,58
6,74
6,86
1985-89*
0,82
2,61
3,80
5,21
6,47
7,15
6,9
* Données estimées
Dans
l'ensemble,
l'agencement
des
différentes
descendances en fonction de l'âge atteint ne laisse pas entrevoir
une
fluctuation
considérable
du
niveau
de
la
fécondité
la
fécondité reste élevée selon les périodes.
Cependant,
de la période 1960-64 à celle de 1985-89, nous
nous
apercevons
(tableau 71)
que
pour
les
âges
15
à
35
ans,
une
baisse du niveau de la fécondité apparaît. A 20 ans,
entre 1960-64
et 1985-89,
une diminution de 0,61 enfant est enregistrée; celle-
ci est de 0,44 entre 1965-69 et 1985-89 à 25 ans. La baisse est de
0,7
entre
1960-64
et
1985-89
à
30
ans
et
0,19
à
35
ans
pour
la
même période.
Aux
âges
élevés
40,
45
ans
cette
tendance
est
moins
nette.
Ces
mêmes
conclusions
peuvent être
signalées
lorsque
nous
observons
les
descendances
dans
l'échantillon
des
femmes
de
l'ethnie Akyé
(tableau 72).
2.
Les
descendances
sont
celles
atteintes
par
les
différentes
générations aux anniversaires.
Pour la période 1955-59, nous avons
:
à 15 ans:
0,484 x
5 = 0,24
à 20 ans: 5
(0,0436 + 0,2121) = 1,28

Graphique
19
EVOLUTION
DES DESCENDANCES
AUX
AGES ATTEINTS
SELON LES ANNEES MOYENNES
D'OBSERVATION
fécondUi
cumul ••
6
-------- 40on.
--------------- 3~one
30 on.
:3 •.
2~ one
- _ . - - - - - - - - . "
----~-~--~20 one
I~on.
1950
1955
1960
1965
1970
1975
1980
Anné.
Moy.nn.
bJ
....
())

217
Tableau 72
Fécondité cumulée du moment "observée" durant la
période
(femmes Akyé)
Age atteint
Période
15
20
25
30
35
40
45
50
1955-59
0,25
1,30
1960-64
0,29
0,86
2,75
1965-69
0,06
1,37
2,61
4,26
1970-74
0,15
0,95
2,99
3,83
5,49
1975-79
0,07
1,02
2,37
4,48
5,20
6,51
1980-84
0,02
0,93
2,46
3,76
5,61
6,51
6,95
1985-89*
0,86
2,62
3,82
5,20
6,51
7,12
7,0
*Données estimées
Tableau 73 : Ecarts observés entre les niveaux de fécondité
cumulée selon l'âge atteint et la période (femmes Akyé)
Age atteint
Période
15
20
25
30
35
40
45
50
1955-84
0,23
1960-89
0,62
1965-89
0,51
1970-89
0,72
1975-89
0,70
1980-89
0,21
En conclusion,
nous relevons que même si la fécondité est
restée
constamment
à
un
haut
niveau
dans
la
région,
les
statistiques
recueillies
font
état
de
quelques
variations
assez
significatives
du
phénomène
selon
les
générations
et
dans
le
temps.
L' échantillon
de
base
rappelons-le
est
constitué
par
sept
groupes
de
générations
de
femmes
d'âge
fécond.
Les
descendances

Graphique
20
TENDANCES DES FECONDITES ÇUMULEES
AUX ~FERENTS
AGES
f.condlt.
Cumul••
______~
4~ ana
7
~ 40 ana
6
3!) onl
.~~.-30 ana
3
..----
25 onl
~
------- --------._--
.......
20 ana
~
_~ona
=-----1
G 193~-39 G 1940-44 G 1945-49 G 1950-54 G 1955-59
G 1960-64 G 1965-69
N
~
co

219
atteintes
permettent
de
faire
une
distinction
assez
nette
(graphique
20)
dans
l'évolution de
leur fécondité
(tableau 72
).
On
discerne
tout
d'abord
un
premier
groupe,
constitué
par
les
générations : 1935-39, 1940-44, 1945-49.
Ces trois groupes,
qui sont les plus anciens,
présentent
une fécondité dont les caractéristiques sont les suivantes :
-
un niveau relativement élevé du phénomène particulièrement aux
âges jeunes.
La fécondité avant 15 ans, d'un niveau important,
est
le reflet de sa précocité
un
calendrier du phénomène
étendu et maintenu
jusqu'aux âges
les plus élevés, des taux de haut niveau;
les
variations
constatées
dans
ces
niveaux
de
fécondité
par
âge sont moins prononcées.
En
revanche,
le
second
groupe,
cons ti tué
par
les
générations
1950-54,
1955-59,
1960-64
et
1965-69,
plus
récentes,
ont une
fécondité
qui
se démarque de celle du premier groupe.
Le
niveau
de
la
fécondité
avant
15
ans
est
relativement
faible
et
nettement
inférieur
à
celui
du
premier
groupe
ceci
dénote
un
recul de la précocité du phénomène.
Cette
tendance
à
la
baisse
de
la
fécondité
aux
âges
jeunes
est
le
fait
marquant
affiché
par
les
taux.
En
fin
de
période,
le
fléchissement
du niveau de
cette
fécondité
est
moins
perceptible dans
la mesure où cinq des sept générations n'ont pas
achevé leur période de procréation.
Dans cet ensemble,
les générations 1950-54 constituent un
groupe
de
transition
caractérisé
par
le
faible
niveau
de
sa
fécondité
comparativement
aux
autres
groupes
notamment
les
plus
anciens.
Un
examen de
quelques
caractéristiques
socio-économiques
de
ces
générations
concernées
montre
que
parmi
les
femmes,
32,1
pour cent
sont
instruites
contre
12,3
pour
cent
pour
celles
qui
les précèdent immédiatement
;
23 pour cent d'entre elles
exercent
des
activités
non
agricoles
en
particulier
le
commerce.
Ces

220
éléments
qui
met ten t
une
partie
de
ces
femmes
en
contact
avec
d'autres
réalités
ont
peut-être
une
influence
sur
leur
comportement
procréa tif
par
rapport
à
celles
des
générations
anciennes.
Notons
toutefois
que
les
générations
1950-54
ont vécu
l'époque
de
l'indépendance
caractérisée
entre
autres
par
une
politique encourageant la scolarisation et la formation.
Nous
pouvons
supposer
que
leur
comportement
procréatif
est lié
à
tous ces facteurs.
Cependant la tendance générale de la
fécondité
laisse présager un changement du calendrier plus marqué
que le fléchissement de l'intensité: on semble se diriger vers un
modèle quelque peu différent que par
le passé où,
cette fécondité
serai t
retardée
et
son
intensi té
finale
fluctuant
d'un groupe de
générations
à
l'autre
selon
différents
phénomènes
de
nature
conjoncturelle.
Cependant,
le
schéma
de
la
fécondi té
qui
caractérise
la
locali té
a
une
tendance
moins
tranchée
lorsque
sont
combinées,
observation transversale et observation longitudinale.
Un maintien
du niveau relativement élevé est constaté à travers les différents
indicateurs
même
si
les
incohérences
sont
enregistrées
dans
le-
comportement des
générations.
Cette
constatation dériverait de
la
méthode des
enquêtes.
En
effet,
les
données
sur
lesquelles
porte
l·='!l=.~:r~=== s~~t :ss'~::s èt~.:.~'e ~~~2§te rét~,=,s?ecti~'e q~.!i fait appel à
la
~o-~-C!
_ _ _ _ ...
... ~ .......
t.-
~- ......_
méthode
comporte
des
risques
d' omission
et
oie
d~"::t-:7r: :.~::~~::':.~':
des
événements
ayant
une
influence
démontrée
sur
la
mesure
de
l'intensité de la fécondité et surtout sur celle de son calendrier
(LOCOH,
1984).
Dans
la région,
malgré
l'ancienneté du système de
l'état
civil,
l'enregistrement des
naissances
est
loin d'être
exhaustif.
Les
naissances,
les
plus
anciennes
étaient
peu
déclarées
par
rapport à celles qui se produisent dans la période actuelle.
Le
constat
le
plus
apparent,
au
regard
des
taux
de
fécondité
et
des
indices
qui
en
sont
issus,
est
le
niveau
relativement
élevé
du
phénomène.
Malgré
ce
haut
niveau
qui,
d'ailleurs
caractérise
la
population
- du
pays,
i l
apparaît

...
' . '
"
~. ". ;-- .
221
cependant
une
amorce
du
fléchissement
de
la
fécondité
des
générations
jeunes
de
la
sous-population
étudiée.
Ce
cheminement
qui est
en train de s'observer
proviendrait peut être de certains
facteurs
de
comportement
dont
les
effets,
se
manifestent
sur
les
intervalles intergénésiques.
III
-
LES
INTERVALLES
ENTRE NAISSANCES,
UNE
DUREE MOYENNE
DE
33
MOIS
Les
intervalles
entre
naissances
constituent,
avec
les
taux
et
les
indices
synthétiques
de
fécondité,
les
variables
quantitatives
ou
variables
dépendantes
de
la
fécondité
(FERRY,
1976).
Le
calcul de
l'intervalle nécessite des dates
de naissance
connues avec
précision.
Cette raison
justifie les difficultés qui
s'interposent lorsqu'il s'agit d'entreprendre une telle mesure sur
l'ensemble
des
naissances.
Les
informations
concernant
ces
naissances
n'étant
pas
exhaustives,
elles
ne
permettent
pas
d'aboutir
à
des
valeurs
d'une
fiabilité
irréprochable.
Par
souci
de
comparaison,
une
autre
source
a
été
utilisée
pour
juger
de
l'étendue de
cet
intervalle.
Il
s'agit
du questionnaire
sur
"les
deux dernières naissances".
Celles-ci sont récentes et militent en
faveur
d'une qualité relativement meilleure dès déclarations.
III.1. - Méthode de calcul
L'intervalle intergénésique désigne la période qui sépare
la fin de la grossesse précédente marquée par la date de naissance
de
l'enfant
et
la
conception
de
l'enfant
suivant.
C'est
durant
cette
période
que
se
manifestent
certains
effets
de
comportemenc
(allai tement,
contraception
etc)
réduisant
ou
favorisant
la
fécondabilité.
L'intervalle
est
donc
schématisé
de
la
façon
suivante :

222
Durée grossesse 9 mois
I
I--------------------I
Date de naissance
conception
Date de
enfant nOl
enfant n02
naissance
(------------------------------)
enfant n02
intervalle intergénésique
Comme
dans
d'autres
type
de
recherche
quantitative,
le
calcul de
l'intervalle est
dépendant de
la qualité des
données
i l s'agit de la connaissance avec précision du mois et de l'année
des
naissances.
Si
ces
deux
éléments
sont
disponibles,
une
estimation de
la date
de
la conception est
faite
en supposant la
durée
moyenne
de
la
grossesse
à
9
mois.
Une
moyenne
statistique
fourni t
la
durée
moyenne
de
l'intervalle
à
partir
des
calculs
effectués.
La
difficulté
concerne
le
cas

le
mois
es t
inconnu.
Notre
procédure
a
consisté
à
imputer
aux
mois
non
précisés,
une
valeur
moyenne
de
06
indiquant
que
ces
événements
seraient
survenus au milieu de
l'année.
Ces
naissances
étant numériquement
moins
importantes,
le
biais
que
comporte
la
durée
moyenne
de
l'intervalle
pourrait
être
minimisé.
La
valeur
de
l'intervalle
moyen
a
été
confrontée
à
celle
obtenue
à
partir
du
dernier
intervalle
fermé
c'est-à-dire
la
durée
de
la
période
séparant
la
date
de
naissance
de
l'avant
dernier
enfant
et
la
date
de
conception du dernier enfant.
La faiblesse de l'écart entre les deux intervalles moyens
nous
conforte
dans
la
méthode
utilisée.
Toutefois
une
autre
estimation
de
cette
donnée
est
proposée
plus
loin
à
partir
du
modèle
élaboré
par
BONGHAARTS.
En
revanche,
nous
avons
jugé
inutile,
le
calcul
d'une
durée
moyenne
de
l'intervalle
ouvert,
concept
désignant
la
date
de
naissance
du
dernier
enÎant
et
la
date
de
l'enquête.
L'interprétation
d'une
telle
valeur
serait
délicate
en
raison
de
l'inÎluence
des
femmes
encore
en
allaitement,
en aménorrhée
ou en
abstinence dont
la
fécondabilité
est
réduite.
A
cet
égard
cette
valeur
moyenne
aurait
peu
de
signification.

223
III.2.- Intervalles interqénésiques obtenus à partir de toutes les
naissances
L'espacement des
naissances
est un facteur
important qui
détermine
le
niveau
de
la
fécondité
(HENRY,
1972).
Dans
les
sociétés traditionnelles des pratiques sont observées de manière à
obtenir
un
espacement
des
naissances
suffisamment
important
pour
que la naissance d'un enfant n'entrave pas la santé du précédent.
C'est
généralement,
pour
cette
raison
que
dans
la
tradition,
la
femme
n'a
pas le droit de
contracter une
nouvelle grossesse
tant
que son nouveau né n'a pas effectué ses premiers pas.
Le souci de sauvegarder la vie de l'enfant est lié à une
régulation
des
naissances
conduisant
la
population
à
un
certain
contrôle de
sa fécondité.
Cette attitude est bénéfique à
la santé
de
la
mère
dans
la
mesure

sont
évitées
des
grossesses
trop
rapprochées.
Dans de
nombreuses régions
en Afrique,
les comportements
relatifs
aux
intervalles
entre
naissances
concordent.
Les
conjoints
qui
n'observent
pas
un
temps
jugé
suffisant
avant
d'engendrer
une
naissance
nouvelle,
font
l'objet
de
moquerie
au
sein de la communauté. (3) .
En
milieu
urbain,
il
est
possible
que
ces
pratiques
soient
moins
suivies.
L'abandon
ou
le
non
respect
des
habi tudes
entraînent
des
grossesses
moins
espacées.
Comment
réagit
la
localité
de
Memni-Montézo,
à
la
lisière
du
périmètre
urbain
de
l'agglomération d'Abidjan qui
se
trouve confrontée
à
une pres~ion
à la fois urbaine et traditionnelle?
Les
intervalles
intergènèsiques
calculés
à
partir
des
naissances de
rang deux
et
plus
pour
l' ensemble
des
femmes
ayant
J.
A
ce
sujet
ce t te
déclara tion
des
Peuls
es t
révéla tri ce
:
" .. . Si
une
nouvelle
grossesse
intervient
pendant
l'allaitement,
les gens se moquent de l'homme;
i l
a honte
. . . ;
on dit
qu'il
est
trop pressé".

224
au
moins
deux
enfants
(tableau
74)
montrent
que
d'une
façon
générale,
l'intervalle
moyen
entre
les
naissances
est
de
33,1
mois.
Cette
moyenne
ne
masque
cependant
pas
les
variations
enregistrées
les
femmes
ayant
une
progéniture
moins
nombreuse
ont
un
intervalle plus long ; ~et intervalle se situe entre 39 et 41 mois
pour celles qui ont au plus 3 enfants
- les femmes qui ont plus de 3 enfants ont un intervalle qui est
compris entre 31 et 35 mois
-
De
tout cet ensemble,
ce sont les
femmes
mères de
10
enfants
et
plus
qui
se
démarquent
nettement.
Avec
en
moyenne
29
mois,
elles
confirment
le
fait
que
plus
la
descendance
est
nombreuse
plus court est l'intervalle entre les naissances.
Cette réduction de l'intervalle est causée par une baisse
de
la
durée
de
la
stérilité
post-partum
dont
l'effet
est
prouvé
sur l'allongement ou le raccourcissement de l'intervalle
(LERIDON,
1973) .
Tableau 74 : Intervalles moyens des naissances selon le rang et la
descendance. Femmes ayant 2 enfants et plus
(en mois)
Nbre
Nbre
Rang
total
de
Moyen-
d'en- fem-
1-2
2-3
3-4
4-5
5-6
6-7
7-8
8-9
9-10
ne
fants mes
2
155
41
41
3
134
37
41
~9
4
114
34
35
38
35
5
104
36
32
36
40
36
6
118
31
32
33
32
41
34
7
91
33
32
32
31
36
39
34
8
54
31
30
31
30
30
32
39
32
9
63
28
30
30
33
30
30
31
39
31
10 +
88
28
26
27
30
28
28
27
30
30
29
Moyenne
34
33
33
33
34
32
31
34
30
33,1
Source : ENSEA ENQ,
1985

225
Cependant par rapport aux générations quelle évolution de
ces
intervalles
ressort-il
?
L'observation
a
concerné
les
deux
premiers intervalles
(1 er enfant -
2 ème enfant)
et
(2 ème enfant
3
éme
enfant).
Pour
éviter
les
erreurs
inhérentes
à
la
progéni ture
totale,
deux groupes
de
mères
ont
été
constitués.
Il
s'est agi de celui de mères
ayant moins
de
4 enfants et de celui
ayant 4
enfants
et plus.
Cette
répartition de
l'échantillon vise
également à
avoir des effectifs représentatifs dans chaque groupe.
Malgré
ces
dispositions,
les
résultats
portant
sur
les
femmes
ayant
moins
de
4
enfants
sont
peu
significatifs
(tableau
75)
et
une tendance de l'intervalle à la baisse des générations anciennes
aux plus récentes.
Cette tendance à la réduction de la durée de l'intervalle
est moins
cohérente
lorsque
nous nous
référons
au
sous groupe
de
femme ayant
4 enfants et plus
(tableau 76).
Il apparait cependant
que
les
jeunes
générations
détiennent
les
intervalles
les
plus
courts.
Quelles
explications
pouvons-nous
avancer
pour
justifier
la
tendance
constatée
?
La
réduction
de
l'intervalle
est
causée
par la baisse de
la stérilité post-partum dont l'effet est prouvé
sur l'allongement ou le raccourcissement de
l'intervalle
(LERIDON,
1973) .
Cette
stérilité
posc-partum
étant
dépendante
de
l ' a2.lai te~e~t,
u~
des
f:cteurs
-::e
c:)~por':e~e~.'::
-::'e
la
féc()~':iité,
c'est
dans
cette
direc~ion
que
s'or~e~ter~~t
~~~~
,~~-
~2S
recherches explicatives de nos observations précédentes.

226
Tableau 75 : Intervalles moyens des trois premières naissances
selon le groupe de générations
(femmes ayant moins de 4 enfants)
Intervalle
Généra tions
_
1-2
2-3
1965-69
29
21
1960-64
35
31
1955-59
41
38
1950-54
45
43 (1)
1945-49
48(1)
56 (1)
1940-44
45 (1)
72(1)
1935-39
35
53 (1)
(1)
Données
peu
significatives,
le
nombre
d'intervalles'" est
inférieur à 15.
Tableau 76
: Intervalles moyens des trois premières naissances
selon le groupe de générations
(femmes ayant 4 enfants et plus)
Intervalle
Générations
1-2
2-3
1965-69
1960-64
28
28
1955-59
29
28
1950-54
33
34
1945-49
32
31
1940-44
31
31
1935-39
33
31
Pour
étayer
davantage
cette
partie
consacrée
aux
intervalles,
nous
avons
également
essayer
de
percevoir
l'in tervalle
moyen
des
générations
les
pl us
anciennes.
ainsi
les
femmes
des
générations
1935-39,
qui
ont
en
général
atteint
la
dimension
finale
de
leur
famille
ont
servi
à
ces
calculs
(tableau 77) .

227
Tableau 77 : Intervalles moyens des naissances selon le rang et la
descendance
(femmes âgées de 45-49 ans)
(en mois)
Nbre
Nbre
Rang
total de fem-
Moyen-
d'en-
mes
1-2
2-3
3-4
4-5
5-6
6-7
7-8
8-9
9-10
ne
fants
2
8
40
40
3
7
28
53
41
4
11
34
39
36
36
5
16
44
39
39
54
44
6
17
29
32
39
37
46
36
7
20
33
34
35
29
36
47
35
8
15
38
31
31
33
32
33
31
33
9
21
28
29
33
36
34
32
33
42
33
10
36
32
25
30
29
29
29
29
30
31
30
Moyenne
33
32
34
35
34
34
31
34
31
33
Source
ENSEA ENQ, 1985
Bi.en que ces intervalles soient proches de ceux obtenus à
partir
de
l'ensemble
des
naissances
(tableau
74)
la
valeur
relativement
élevée
de
l'intervalle
séparant
les
deux
derniers
enfants
de
chaque
mère
constitue
l'un
des
traits
dominants
(tableau 74
et 77).
C'est
peut
être
le
signe d'une baisse de
la
fécondabilité
car
en
l'absence
d'une
contraception
d'arrêt,
i l
s'agirait plutôt des effets de la stérilité secondaire.
III.3 Intervalle entre les 2 dernières naissances
Compte
tenu
de
quelques
biais
relatifs
à
la qualité
des
informations sur les dates de naissances,
un échantillon des
deux
dernières naissances,
a
été constitué.
En général,
ces
naissances
sont issues de femmes
jeunes et les dates plus récentes présentent
des renseignements de qualité relativement meilleure.
L'intérêt de
connaître
la
longueur
de
l'intervalle
entre
les
naissances
de
façon
précise
est
renforcée
par
les
relations
établies
entre,
d'une
part,
cette
variable
et
d'autre
part,
la
durée
d'allaitement,
l'aménorrhée
post-partum
et
les
pratiques
d'abstinence .
••~.-,-~.~ .• -.
:'.'~
• • ,.-.~ • • "'-&.- .. - ......,."......,. __.~-- •.
' -

228
Le
dernier
intervalle
fermé
offre
justement
des
possibilités
de
mesure
relativement
correcte
de
ces
relations.
-
L'intervalle moyen peut être
examiné en fonction de
la nature
de
l'avant dernière grossesse
(tableau 78).
Tableau 78
: Intervalle moyen selon la nature de l'avant dernière
grossesse et la nature de la dernière
(en mois)
Dernière
Fausse
Nais-
Avant
grossesse couche
Mort-né
sance
Moyenne
dernière
avor-
vivante
grossesse
tement
Fausse
couche
avortement
19/(8)
27/(10)
23
(18)
Mort-né
33/(1)
56/(4)
51
( 5)
Naissance
vivante
37/(24)
25/9
33/(840)
33
(880)
()
Nombre de cas
Source : ENSEA, ENQ 1985
La variation de
la
longueur de
l'intervalle
est
ici
peu
significative
en
raison
du
faible
nombre
de
cas
observés.
Les
différentes
valeurs
se
situent
dans
la
fourchette
19-51
mois.
Seule
la
longueur
33
mois
indiquant
l'intervalle
entre
l'avant-
dernière et la dernière grossesse s'étant achevée toutes
les deux
par une naissance vivante reflète la réalité eu égard au nombre de
cas ayant servi au calcul
(840).
Cependant,
en
considérant
uniquement
les
naissances
vivantes
qui
ont
été
suivies
de
décès,
nous
constatons
un
raccourcissement de
l'intervalle en fonction de
l'âge au décès
de
l'enfant précédent
(tableau 72).
Par rapport à l'intervalle moyen 33 mois,
ces intervalles
présentent une valeur relativement courte
(13 à 31 mois).
Ceci est
la preuve que la mortalité dans
l'enfance a également un effet de
réduction sur l'intervalle
(KNODEL, 1979).

229
Tableau 79 : Intervalles moyens entre l'avant-dernière et la
dernière naissances vivantes selon l'âge au décès de l'avant-
dernière naissance vivante
(en mois)
AGE AU DECES
En-
<1 mois
1 mois
2-11 mois
12 mois 12 mois+ semble
Intervalle
(en mois)
25
14
32
28
31
27,9
Nombre de
cas
23
5
17
4
21
70
Source
ENSEA, ENQ 1985
L'effectif
des
enfants
précédents
décédés
(70)
n'est
certainement
pas
suffisant
pour
confirmer
rigoureusement
cette
influence de
la mortalité
dans
l'enfance
sur la
fécondité
à
tra-
vers
la durée de
l'intervalle
mais malgré
les statistiques
peu
fiables
selon
les
âges
au
décès
retenus,
les
valeurs
auxquelles
les calculs aboutissement sont relativement réduites.
L'écart-type
par
rapport
à
l'intervalle
moyen
calculés
à
par.tir
des
enfants
précédents
décédés,
4,9,
montrent
que
les
variations
sont
moindres.
L'absence de
données
au
plan national
sur cet
aspect
de
l'étude
empêche
de
situer
le
comportement
observé
dans
cette
région par rapport à ceux d'autres populations du pays.
La
seule
mesure
à
laquelle
nous
pouvons
nous
référer
provient
de
la
CEA,
(1988)
qui
situe
la
durée
moyenne
de
l'intervalle
entre
l'avant-dernière
et
la
dernière
naissances
à
34,1
mois
(4).
Parmi
les
pays
qui
ont
constitué
l'échantillon
(tableau 80)
il se dégage deux
tendances.
Le
Cameroun
(31,9),
le
Kénya
(JO, 4)
et la Côte d'Ivoire
(34,1)
présentent les valeurs les
plus faibles.
Le Bénin
(37,2)
le Lesotho
(38,3)
et le Soudan 39,2)
détiennent les durées moyennes les plus longues.
4.
Les
<;lonnées
ayant
servi
au
calcul
sont
celles
de
l'Enquête
Ivoirienne de Fécondité
(EIF).

230
Tableau 80 : Intervalles moyens fermés calculés à partir des
données de l'enquête fécondité
(en mois)
PAYS
INTERVALLES
NOMBRES DE CAS
BENIN
37,2
2.738
CAMEROUN
31,9
4.948
COTE D'IVOIRE
34,1
3.669
GHANA
39,1
3.926
KENYA
30,4
4.181
LESOTHO
38,3
2.584
SOUDAN
35,1
2.306
Source CEA,
1988
Au plan régional,
la durée moyenne
de
33
mois
établie
à
Memni-Montézo s'intègre dans la fourchette des données recueillies
à
partir de quelques observations effectuées au sein de population
en Afrique (tableau 81).
Tableau 81
Intervalle intergénésique calculé pour certaines
régions d'Afrique
(mois)
Régions
Intervalles entre
du continent
naissance
(en mois)
Source
- Dakar
(ensemble)
31, 8
P. CANTRELLE
B. FERRY, 1979
- Dakar
Pikine
32,5
"
. Khombole
32,3
- Thiéneba
32,6
- Sine
30,9
"
-
Saloum
31, 3
- Sud-Est Togo
35,9
Th. LOCOH,1984
- Dayes
(Togo)
34,5
P. VIMARD,1988
La
durée
de
l'intervalle
à
Memni-Montézo
est
légèrement
supérieure
(0,4
à
2,1
mois)
à
celles
enregistrées
dans
les
différentes
régions
du Sénégal
et
inférieur d'environ 1
à
3 mois
aux valeurs trouvées dans les deux régions du Togo.

231
Le rapprochement
de
la durée
de l'intervalle dans
toutes
ces régions
est lié
aux effets
de
l'allaitement
maternel
et
dans
une
moindre
mesure
à
l'abstinence
post-partum qui
sont
pratiqués
par ces
populations
ces facteurs
sont examinés dans
le chapitre
VI.

IV - FECONDITE DIFFERENTIELLE
IV .1. -
Fécondité
et
ni veau
d'instruction
:
faible
incidence
de
l'instruction
L'influence de l'instruction sur la fécondité est mise en
relief
dans
la
plupart
des
études
visant
à
rechercher
des
corrélations
entre
le
niveau.
la
tendance
du
phénomène
et
les
variables socio-économiques.
Le niveau d'instruction lorsqu'il est
élevé a un effet direct sur la fécondité.
Dans
la
localité
de
Memni-Montézo.
la
scolarisation
est
relativement ancienne.
Cette
scolarisation,
malgré
son
ancienneté
a eu un impact faible sur la population locale et notamment sur la
population
féminine.
L'échantillon
des
femmes
d'âge
fécond
de
notre observation comporte 68 pour cent de femmes illettrées et 32
pour cent
de
femmes
sachant
lire
et
écrire.
Dans
ce
sous-groupe
61 pour cent ont moins de 25 ans;
c'est dire que la scolarisation
féminine
est
récente.
A
ce
titre,
les
données
de
fécondité
recueillies ne
sont
significatives
que
pour
les
femmes
jeunes
de
moins de 30 ans.
La
confrontation
des
données
de
fécondi té
au
sein
des
deux groupes révèle les constatations s~vantes :
la
fécondité
est
plus
élevée
dans
le
groupe
des
femmes
illettrées,
le caractère précoce de cette fécondité est plus accentué chez
les illettrées que chez les autres
(tableaux 82 et 83).

232
Tableau 82
Taux de fécondité des femmes illettrées
(pour 1000)
Age à l'accouchement
Effec-
Age
tif
Actuel <15
15-19
20-24
25-29
30-34
35-39
40-44 45-49
des
femmes
15-19
10,7 170,7*
75
20-24
16,9 186,2
381,5*
130
25-29
38,7 169,7
304,2
268,9*
125
30-34
16
180,8
268,8
288,0
294,4*
141
35-39
56,7 219,9
330,5
312,1
239,7
190,1*
141
40-44
49,4 240,3
328,6
289,6
277,9
172,7
83,1*
154
45-49
44,7 216,1
285,7
291,9
243,5
198,8
89,4
9,9 161
* Ta ux es timés
Le
taux
de
fécondité,
(tableau
82)
étayés
par
le
graphique 21
montrent
que
le
phénomène
est
relativement
élevé
et
présente
un
calendrier
très
étalé.
Le
fai t
marquant
qui
est
à
mettre encore en évidence ici est la réduction significative de la
précocité
de
la
fécondité.
En
effet,
les
différences
entre
les
taux de fécondité avant 20 ans enregistrés au sein des générations
1935 à 49 et les plus récentes sont relativement importantes.
En
nous
référant
aux
femmes
ayant
acquis
un
certain
niveau
d'instruction
(tableau
83)
nous
constatons
dans
ce
sous-
échantillon l'absence
des
femmes
des
deux
groupes
de générations
les plus anciennes 1935 à 1944.
Celles des deux groupes 1945-49 et
1950-54 présentent des effectifs
réduits qui
enlèvent aux taux de
fécondité calculés toute conclusion solide.

233
Tableau 83
Taux de fécondité des femmes instruites
(pour 1000)
Age à l'accouchement
Effec-
Age
tif
Actuel
<15
15-19
20-24
25-29
30-34
35-39
des
femmes
15-19
2,8
162,7
145
20-24
10,9
158,3
288,7
115
25-29
18,8
169,4
265,9
260,5
85
30-34
3,3
160
310
250
248,4
60
35-39
30
110
280
260
190
100
20
Les divergences
entre
la
fécondité
des
femmes
instruites
et
celle
des
illettrées
apparaît
nettement
lorsque
nous
nous
référons à la fécondité cumulée selon l'âge
(tableau 84).
Pour
les
5
générations
concernées
qui
regroupent
des
femmes
instruite,
la dernière
valeur de
la
fécondité
cumulée
est
plus
élevée
chez
les
femmes
illettrées
qu'au
sein
des
femmes
instruites.
L'écart
se
situent
entre
0,08
à
1,99
enfant
(tableau 85).

Graphlqu.
21
TAUX DE FECONDITE PAR GROUPE DE GENERATIONS
SELON L'AGE ET LE NIVEAU O'lNSTRUCTIONlpourloool
Toull d.
"condit.
Femm.. IlIitr4..
F.mm.. In.trult..
300
••• + •
" . . _l,
G 1950 - 54
<#
<# / .
<#/ •

G 1950 - 54
•,
#
G 1940- 44




• •

• •
JI

•••
• •
.... .
••
#



••


••

..
..
150
••




G 1940 - 44
JI
••
••
.......
•..
.,

.
Il
..
...
..,
.,
, ,
...
.,"f,:,•,.If
G 1930- 39
,,-••••
o
..
~
-
10
12
15
20
25
30
35
40
45
50
Ag. d.
la femme
tv
W
.".

Tableau 84
:
Fécondité cumulée selon le niveau d'instruction et la génération
G1935-39
G1940-44
G1945-49
G1950-54
G1955-59
G1960-44
G1965-69
Age
X
Illet.
Ins t.
Illet.
Inst.
Illet.
Inst.
Illet.
Inst.
Illet.
Inst.
Illet.
Inst.
Illet.
Inst.
15
0.22
0,25
0,28
0,15
0,08
0,02
0,19
.0,09
0,09
0,05
0,05
0,01
20
1. 30
1. 49
1,38
0,70
0,98
0,82
1,04
0,94
1, 02
0,84
0,91
0.83
25
2,73
3,09
3,04
2,10
2,33
2,37
2,56
2,27
2,92
2,29
30
4,19
4,54
4,60
3,40
3,77
3,62
3,91
3,66
35
5,41
5.93
5,79
4,35
5,24
5,15
40
6,40
6,79
4,79
4,85
45
6.85
7,29
50
6.90
t0
LJ
U1

236
Tableau 85 : Ecarts entre la descendance atteinte selon le niveau
d'instruction et le groupe de générations
Descendance atteinte
Générations
Ecart
Illettrées
Instruites
1945-49
6,75
4,85
1,90
1950-54
5,24
5,15
0,09
1955-59
3,91
3,66
0,25
1960-64
2,92
2,29
0,63
1965-69
0,91
0,83
0,08
En général,
la scolarisation a pour effet de retarder la
fécondité
son impact
se manifeste à
travers
la rétention de
la
femme dans ses études et,
par une élévation de son âge au mariage.
Le déclin de cette nuptialité précoce associé à la mutation socio-
économique
favorisée
par
l'instruction
ont
bien
souvent
pour
corrollaire,
un fléchissement de la fécondité.
Cependant,
lorsque les filles quittent très tôt le
système éducatif sans avoir acquis un niveau d'instruction élevé,
leur fécondité redevient aussi importante que celle des illettrées
(LOCOH,
1984)
; la scolarisation peut conduire à un abandon de
certaines pratiques traditionnelles visant à un espacement des
naissances suffisant et favoriser ainsi une augmentation de la
fécondité.

Tableau 86
: Taux de fécondité par groupe d'âges et fécondité cumulée selon
l~ niveau d'instruction et le milieu géographique
(1978-79)

238
Les
données
de
l'EPR
(tableau
86)
confirment
cette
ten-
dance
en
milieu
rural

les
femmes
alphabétisées
ou
ayant
un
niveau équivalent
à
celui du
primaire,
ont
une
fécondité
cumulée
(8,62), supérieure à celle des non alphabétisées
(6,83).
Les
informations
recueillies
par
ces
deux
sources
se
rapportent
à
la
fécondité
du
moment
et
la
comparaison
avec
les
données des générations de notre observation n'a de sens que pour
illustrer
la
différence
entre
le
comportement
procréatif
des
femmes
illettrées
et
celui
des
femmes
de
niveau
d'instruction
élevée.
A Memni-Hontézo,
le
cadre
restreint,
limite
la
rétention
dans
la
localité de
cette catégorie de femmes.
Seul le
personnel
qualifié
du
centre - de
santé
et
quelques
institutrices
font
exception
;
0,3
pour
cent
des
femmes
de
l'échantillon
ont
un
niveau équivalent au supérieur et 4,8 pour cent ont un niveau qui
ne dépasse pas celui.de la 3ème des collèges.
Les
femmes
s'étant déclarées
instruites sont en majorité
des
déscolarisées
n'ayant
pas
acquis
une
instruction
importante
pouvant
être
valorisée
en
milieu
urbain
comme
elles
l'auraient
souhai té
cela
justifie
en partie
leur
présence
au
village.
On
rencontre
dans
ce
groupe,
des
mères
qui
alternent
des
comporte-
ments
modernes
(allaitement
mixte)
et
une
majorité
de
mères
incapables de se démarquer du comportement traditionnel.
Cependant
la
situation à
Hemni-Montézo se différencie de
celle du milieu rural mise en évidence par l'EPR à cause peut être
de sa position péri-urbaine et des influences culturelles diverses
sur la fécondité.
Le niveau de la fécondité dans cette région est
en dessous de celui observé dans le pays et se rapproche davantage
de la fécondité en milieu urbain.
IV.2.- Fécondité et nuptialité
La nuptialité
est un phénomène important de société
en
Afrique les mariages se consomment à des âges relativement jeunes.
L'influence
de
cette
variable
sur
la
fécondité
a
suscité
la
constitution
d'un
sous-échantillon
de
449
femmes
encore
en
première .union pour lesquelles
la date de cette union est connue.
;""'r: -~.~.' -.~ .. - . :

239
Cette
date
confrontée
à
la
date
de
naissance
fournit
l'âge
à
l'union
dont
une
moyenne
est
présentée
pour
les
générations
étudiées
(Tableau 87)
La moyenne générale 17,7 ans renferme l'hétérogénéité des
situations selon la génération.
Tableau 87
Ages moyens à la première union selon
la génération
(années)
1935
1940
1945
1950
1955
1960
1965 Moyenne
39
44
49
54
59
64
69
Açe
_
~oye~
1Q
..... , 7.
,,1 ï ,4
19,3
18,3
15,3
17,7
Effectifs
47
47
53
63
81
107
51
449
Dans cette analyse,
les âges moyens des générations 1960-
69 sont peu significatives car une partie des femmes de ce groupe
n'a pas encore été mariée.
En revanche celles des générations 1935
à
59 présentent des âges moyens comparables. Aucune tendance ne se
dégage effectivement de
ces
âges
moyens.
En l'absence de
données
très
fiables
sur
la
nuptialité,
nous
sommes
en
droit
de
nous
interroger sur les dates
fournies par les femmes.
N'ont-elles pas
confondu
la
date
de
cohabitation
avec
celle
de
l'union
?
Ces
valeurs sont cependant en dessous de celle fournie par la méthode
indirecte de
calcul
qui
fixe
pour
l'ensemble
l'âge
moyen
à
20,1
ans.
L'aspect le plus remarquable de cette nuptialité concerne
la
proportion
des
femmes
qui
se
marie
avant
30
ans.
A
Memni-
Montézo,
93 pour cent des femmes ont contracté au moins un mariage
avant
cet
âge.
Les
femmes
qui
demeurent
célibataires
à
50
ans
représentent
une
proportion
insignifiante
( 1
pour
cent) .
L' intensi té
de
la
nuptiali té
féminine
est
donc
très
forte
et
se
..,:.-."..
. ..... ,".
~

240
trouve aujourd'hui accrue par l'abandon fréquent de la pratique de
la compensation matrimoniale (5).
La fécondité
des
célibataires,
sans être négligeable est
faible.
On peut invoquer la jeunesse des femmes de cette catégorie
pour e~pliquer leur basse fécondité.
En effet,
80 pour cent de ces
femmes sont âgées de moins de 25 ans.
De
plus,
nous
avons
relevé
que
les générations récentes
sont beaucoup plus touchées par le phénomène de scolarisation que
les
plus
vieilles.
Leur
rétention
dans
le
système
scolaire
associée
à
l'âge,
conduit
à
une
exposi tion
moins
longue
à
la
fécondité.
Malgré
l'évolution
de
la
société,
l'on
ne
doit
cependant pas ignorer le poids des valeurs
traditionnelles sur la
procréation ; si chez les Akan,
les mères célibataires ne sont pas
répudiées,
le mariage demeure le cadre de cette procréation. Aussi
la
fécondi té
des
femmes
mariées
est-elle
nettement
supérieure
à
celle des femmes des autres catégories matrimoniales
(tableau 88).
Tableau 88
Fécondité cumulée selon la génération et la situation
matrimoniale
SM
Célibataires
Mariées
Divorcées
Génération
1965-69
0,49
1,69
- (7 )
1960-64
1,72
3,05
2,23
1955-59
2,38
4,17
3,50
1950-54
3,31
5,62
4,29
1945-49
3,57
6,90
5,37
1940-44
- ( 7 )
7,28
6,38
1935-39(6)
- (7 )
7,43
5,43
=. .:....2 ==.::;pe~-:..s.3~~=::
.7:=:=-:'~7:o!':i.3.1e
CC:1S::S~=
~
~,"e=-s=:
::
13
~::..~:"22=
·ie
l'épouse une dot qui
autrefois était la poud:e ~'or ~he= les ~k3n.
Cette dot
pouvait être payée en nature
(panier de vivres,
gibier)
ou en numéraire avec l'avènement de l'économie de plantation.
6.
La
généra tion
1935-39
est
la
seule
qui
éi
avoir
achevé
sa
fécondi té.
7.
Données peu significatives.

241
L'examen de la fécondité
au sein des deux générations les
plus
anciennes
laisse
apparaître
un
écart
appréciable
entre
fécondité légitime et celle des femmes séparées
(tableau 89).
Tableau 89
Taux de fécondité des femmes des générations
anciennes
(pour 1000)
G 1935-39
G 1940-44
Groupe
d'âges
Mariées
Divorcées
Mariées
Divorcées
<15
45,7
34,8
45,8
75,0
15-19
209,4
208,7
235,1
262,5
20-24
300,8
200,0
332,8
300,0
25-29
322,8
191,3
291,6
287,5
30-34
269,3
173,9
287,0
250,0
35-39
223,6
121,0
184,7
137,5
40-44
100,8
52,2
79,4
50,0
45-49
12,6
Ce haut niveau de la fécondité légitime est mis en relief
lorsque
nous
confrontons
les
descendances
légitimes
aux
descendances calculées à partir de la fécondité générale.
Il
en
ressort
clairement
quelle que
soit
la génération,
que la fécondité légitime est plus élevée
(tableau 90). Ce constat
qui caractérise également le comportement des générations récentes
peut
être
la
preuve
que
malgré
le
relâchement
des
moeurs,
particulièrement
une
liberté
sexuelle
relativement
précoce,
la
nuptialité demeure le facteur important de fécondité.
IV.3.- Fécondité et mobilité matrimoniale
relâchement des moeurs
et haute fécondité
Dans
la
plupart des
populations
d'Afrique

le
mariage
es t
entouré
d'une
garantie
comme
le
paiement:
d'une
compensation
matrimoniale
plus
ou
moins
élevée
afin
de
le
sauvegarder
aussi
longtemps
que
possible,
les
dispositions
n'empêchent:
pas
les
conjoints de séparer et de nouer d'autres unions.
'. = -.-.... ~

r·~~~;).
,.,
~
~
~
.,;~

243
Si
autrefois,
le
mobile
des
changements
de
conjoints
étaient
centrées
essentiellement
sur
l ' incapaci té
pour
le
couple
de procréer,
de nos
jours,
les raisons sont très diverses et tien-
nent
en
partie
au
relâchement des
moeurs.
Aussi
les
anciens
des
villages
pensent
souvent
que
la
solidi té
des
liens
du
mariage
s'est
effri tée
d'ailleurs
ajoutent-ils
les
unions
actuelles
se
consomment
avant
une
régularisation
du
mariage
selon
les
règles
coutumières.
Cette pratique est de nature
à
favoriser
la mobilité
conjugale surtout au sein des populations
qui
étaient peu attein-
tes par cette instabilité matrimoniale.
La
proportion
croissante
des
unions
par
consentement
mutuel est une pratique qui
s' accroi t
de
plus
en plus au sein de
nombreuses
populations
en
Afrique.
Les
résultats
de
l'enquête
effectué dans
le Sud-Ouest du Togo
(QUESNEL
et
VlMARD,
1988)
sur
ce sujet est révélateur du recul du contrôle des coutumes sur les
unions actuelles
(tableau 91).
Tableau 91
Type d'union selon l'année de l'union
(en pourcentage)
Année de l'union
Type de
de l'union
1930
1940
1950 1955 1960
1965
1970
1975 En-
1939
1949
1954 1959 1964
1969
1974
1976 semble
Consentement
mutuel
20
18
23
29
36
49
64
69
41
Traditionnel
77
82
76
70
60
48
34
31
57
Etat civil,
chrétien
3
0
1
1
4
3
2
0
2
Effectifs
35
185
169
193
260
292
286
77
1499
Source
ENQ
(QUESNEL et VlMARD,
1988)
De
1930
à
1976,
les
unions
consensuelles
ont
enregistré
des
proportions
croissantes
par
rapport
à
celles
contractées
de
façon traditionnelle.
La population féminine de Memni-Montézo est-

244
elle
aussi
confrontée
à
ce
type
de
pratique
?
Deux
éléments
attestent d'une mobilité d'un niveau élevé:
la
proportion
relativement
importante
des
unions
libres,
20
pour
cent
parmi
les
femmes
séparées,
ce
qui
montre
la
faiblesse
des liens du mariage
-
la proportion élevée de femmes en deuxième union 39 pour cent.
L'observation de
la fécondité
selon le nombre d'unions se
justifie dans
la mesure

la
population féminine
ayant
connu
la
mobilité conjugale est plus confrontée au risque de stérilité
due
à des
causes pathologiques.
Ainsi des
études ont mis en relief
le
niveau
relativement
faible
de
la
fécondité
lorsque
le
nombre
d'unions
s'accroît
(RETEL-LAURENTIN,
1979).
La fécondité
à
Memni-
Montézo,
correlée avec le nombre d'unions de la femme montre cette
même caractéristique
(tableau 92).
Outre ce risque de stérilité due aux maladies vénériennes
nous
l'avons
évoqué
plus
haut,
la
séparation
de
la
femme
d'avec
son
conjoint
ne
l'expose
plus
à
la
procréation
jusqu'à
sa
prochaine union.
La
rupture
de
l'union
a
donc
un
effet
réducteur
sur
le
niveau
de
la
fécondité.
Ceci
ressort
à
l'examen
des
descendances
des
femmes
des
générations
les
plus
anciennes
(tableau 93).

245
Tableau 93
Fécondité cumulée des femmes selon la génération
et le nombre d'unions
Femmes ayant 1 union
Généra-
Générations
tion
1935
1940
1945
1950
1955
1960
1965
Age X
1939
1944
1949
1954
1959
1964
1969
15
0,24
0,15
0,30
0,03
0,13
0,08
0,04
20
1,33
1,35
1,42
1,01
1,0
0,98
1,65
25
2,82
3,05
3,20
2,49
2,51
2,70
30
4,40
4,53
4,77
3,97
3,82
35
5,66
6,12
5,96
5,55
40
6,76
7,08
7,05
45
7,26
7,57
50
7,35
Femmes ayant contracté au moins 2 unions
15
0,14
0,25
0,09
0,01
0,13
0,05
20
0,86
0,91
0,66
0,48
0,75
0,86
25
1,73
1,78
1,57
1,24
1,87
2,81
30
2,59
2,56
2,48
2,0
3,18
35
3,54
3,31
3,10
2,87
40
4,31
3,69
3,35
45
4,54
3,87
50
4,57
Source
ENSEA ENQ, 1985
Tableau 92
Fécondité cumulée selon la génération et le nombre
d'unions
(générations anciennes)
1ère union
2ème union
et plus
Ecart
Générations
Age
1935
1940
1945
1935
1940
1945
1935
1940
1945
1939
1944
1949
1939
1944
1949
1939
1944
1949
40
6,76
7,08
7,05
4,31
3,69
3,57
2,45
3,39
3,48
45
7,26
7,57
4,54
3,37
2,72
3,70
50
7,35
4,57
2,78
Source : EN5EA ENQ,
1985

246
En
conclusion,
on
peut
mentionner
que
le
ni veau
de
la
fécondité reste élevé à
Memni-Montézo
(6,67 enfants par femme).
La
tendance
qui
résul te
de
l'examen de
cette
fécondi té
au
sein
des
générations
est
plutôt
un
recul
du
niveau
du
phénomène
qu 1 une
baisse très
prononcée de
son intensité.
Des générations
anciennes
aux plus récentes le fléchissement du niveau des taux de fécondité
avant 15 ans est remarquable.
Les
facteurs
de
différenciation
les
plus
significatifs
sont liés
à
l'instabilité
des
unions
et
au niveau d'instruction.
La durée moyenne de
l'intervalle se situe à
33 mois environ
mais
cette
moyenne
n'occulte
pas
une
certaine
tendance
à
un
raccourcissement
de
l'intervalle
au
sein des
jeunes
générations.
Ces différents
éléments
caractéristiques de
la fécondité
semblent
liés à
des
facteurs
qui
se
neutralisent pour conserver le
niveau
élevé au phénomène.

247
CHA P I T R E
VI
LES FACTEURS DE LA FECONDITE

248
Les
conditions
socio-économiques
de
la
population de
la
localité
ont
subi
des
transformations
perceptibles
au
niveau
de
l'habitat,
de
la
scolarisation,
de
la
santé,
nous
les
avons
évoquées
plus
haut.
Au
contact
de
la
modernisation,
les
us
et
coutumes
s'effritent.
Malgré
ces
considérations,
le
chapitre
.précédent révèle
que
la
fécondi té
demeure
à
un
niveau
proche
de
celui de l'ensemble du pays,
niveau qui ne varie que faiblement en
milieu urbain,
figure lui-même parmi les plus élevés du continent.
Cette contradiction apparente qui
confirme
certaines
observations
antérieures
sur
la
fécondité
en
Afrique
mais
qui
s'oppose
aux
résultats
rencontrés
dans
d'autres
continents,
suscite
notre
curiosi té
et
justifie
l'examen
des
facteurs
sous-jacents
de
la
fécondité.
Les
recherches
de
causalité
relative
à
la
fécondité
ont
souvent mis en évidence des relations complexes entre le phénomène
et
certaines
variables
qui
font
partie
des
cadres
conceptuels
d'analyse des
facteurs
(CANTRELLE
et
FERRY,
1979
Nations
Unies
1978
i
CEA,
1988).
Les statistiques disponibles sur Memni-Montézo
restreignent nos analyses à l'articulation suivante:
- les unions et leurs caractéristiques
- les facteurs biologiques de la fécondité
-
les facteurs de comportement
-
les facteurs de stérilité.
l
- LES UNIONS ET LEURS CARACTERISTIQUES SUR LA FECONDITE
La nuptialité apparaît comme un des facteurs agissant sur
la
fécondité.
L'âge
au
premier
mariage
et
les
possibilités
de
rapports
sexuels
en
sont
des
déterminants.
En
pays
Akyé,
la
constitution légale du couple a connu une évolution ; le processus
et
la
conception
du
mariage
ont
subi
des
changements
très
significatifs
(BONI,
1970) .
.,: ••.: :-<.' ~.' •. '.'~ ~ -..-."
~....•• ,"

249
I . l . - Conception de la nuptialité
la dot et son évolution
Le
mariage
est
un
acte
qui
se
veut
libre
entre
deux
personnes
affichant
chacune
une
propension
à
se
marier.
Cette
conception n'a pas toujours
été celle des sociétés traditionnelles
d'Afrique.
En
effet,
dans
la
plupart
des
populations,
le
mariage
présente
des
spécificités.
Autrefois,
en
pays
Akyé,
la
première
épouse
du
fils
lui
est
choisie
par
son père.
Ce
premier mariage
est
un
devoir
paternel.
Avant
sa
célébration
le
futur
époux
se
doit de payer à la famille de la femme une "dot" qui était en fait
une
compensation
matrimoniale
celle-ci
était
symbolique.
Son
acceptation
était
aussi,
signe
de
consentement
et
le
mariage
pouvait se conclure.
Dans
la
région
du
Sud-Est
de
la
Côte-d'Ivoire,
région
pionnière d'économie de plantation,
la dot
a
très
vite perdu son
caractère symbolique pour être remplacée par des exigences et des
dons
plus
exorbitants
tirés
de
la
vente des
productions de
cacao
et de café.
Plus tard,
sa suppression par le législateur a été un
motif
de
soulagement
pour
les
jeunes
qui
aspirent
à
contracter
leurs unions plus librement.
(l)
I.2.- L'âge moyen au premier mariage
L'influence
de
la
primo-nuptialité
sur
la
fécondité
est
manifeste.
Dans
les
sociétés
africaines

l'on
observe
une
précocité de
cette primo-nuptialité et une pratique moindre de
la
con traception moderne
le
temps
d' exposi tion
à
la
procréation
es t
plus
élevé
et
la
progéni ture
nombreuse.
L' âge
moyen
au
premier
mariage,
20,1
ans
dans
la
locali té
de Memni-Montézo
est le
signe
d'une
nuptialité
qui
intervient
à
des
âges
probablement
moins
"jeunes qu'autrefois.
On peut invoquer que ce chiffre est entaché d'imprécision
due à
l'effet de mémoire eu égard à
la faiblesse des effectifs de
mariages
dont
la
date
est
précise
tel
le
mariage
légal
ou
religieux
(tableau 94).
1.
La
dot
est
rédui~e
~
quelques
bouteilles
de
liqueur
qui
permettent de conclure le mariage sur le plan traditionnel.

250
En effet,
l'examen du sous-échantillon de
femmes mariées,
révèle que les mariages coutumiers restent numériquement dominants
(75,1 pour cent)
;
ceux-ci sont suivis par les unions libres
(13,9
pour cent)
qui
semblent être la pratique des
jeunes car 81,3 pour
cent de femmes vivant en union libre ont moins de 35 ans.
Tableau 94
Répartition des femmes mariées selon la génération et
le type du mariage
(en pourcentage)
Type de mariage
Générations
Effec-
Mariage
Mariage
Mariage
Union
En.
tifs
coutumier
légal
religieux
libre
semble
1965-69
63,1
3,1
1,5
32,3
100
65
1960-64
69,5
7,6
22,9
100
157
1955-59
78,7
5,5
0,7
15,1
100
146
1950-54
78,9
2,9
2,9
15,3
100
137
1945-49
75,0
12,1
5,6
7,3
100
124
1940-44
85,5
7,6
3,1
3,8
100
131
1935-39
69,5
9,4
14,1
7,0
100
128
Ense~1:l1e
75,1
7. : -
3,9
-: .. 0
2.00
Effectifs
667
C:;'"
")oc;
~ ~
2.23
SSS
Source
ENSEA enquête 1985
En dépit des critiques
faites
sur la qualité des données,
les
observations
récentes
effectuées
en
Afrique
par
le
réseau
"Enquête démographique
et
de
santé"
attestent
de
la
jeunesse
des
femmes
à
la primo-nuptialité.
Dans
la
sous-région de
l'Afrique de
l'Ouest
les
sources
semblent
assez
concordantes
sur
ce
point.
(Tableau 95i

251
Tableau 95
Age médian à la primo-nuptialité dans d'autres pays
en Afrique de l'Ouest
{en années}
Age actuel
Ghana{l}
Sénégal{2}
Togo{3}
20-24
18,7
17,2
18,6
25-29
18,5
16,7
18,4
30-34
18,1
16,5
17,7
35-39
18,1
16,2
18,5
40-44
17,6
16,1
18,0
45-49
17,8
15,9
18,7
Urbain
18,7
17,6
18,5
Rural
18,1
16,0
17,9
Source (1) ORS Ghana,
1988.
(2) NOIAYE et al, ORS Sénégal, 1988
{3} AGOUNKE et al,
ORS Togo, 1988
A Memni-Montézo,
l'un
des
aspects
remarquables
de
cette
nuptialité concerne
son intensité.
On observe qu'après
30 ans,
la
proportion des
célibataires est insignifiante. A ce constat semble
s'opposer des
proportions
croissantes
de
veuves
et
de
divorcées,
signe d'une instabilité des unions non négligeable.
I.3.- Fécondité et nuptialité
l'intensité des mariages favorise
la haute fécondité
La
nuptiali té
exerce
une
influence
sur
la
fécondité
car
l ' exposi tion au
risque
de
grossesse
est
plus
importante pour
les
femmes
mariées
que
pour
les
femmes
des
autres
catégories
matrimoniales. Quel est l'impact de ce phénomène à Memni-Montézo ?
I.3.1.- Fécondité et statut matrimonial
Le
statut
matrimonial
actuel
qui
est
observé
comporte
trois modalités
célibataires,
mariées et séparées.
Le groupe des
séparées
est
la
fusion
des
femmes
veuves
et
des
divorcées.
La
fécondité
présentée
selon cette
classification est nettement plus
élevée
au
sein
des
femmes
mariées
que
dans
les
deux
autres
groupes.
si
on se
réfère aux générations 1935-39 qui tendent vers

252
la fin de leur vie féconde,
l'écart entre descendance des mariées
et celle des séparées est de 2,2 enfants.
(Tableau 96)
Tableau 96
Descendances selon l'âge et l'état matrimonial de la
femme et le groupe de générations
(1)
Célibataires
Mariées
Séparées
Géné-
rations
Descen- Effectifs
Descen- Effectifs
Descen- Effectifs
dance
des
dance
des
dance
des
moyenne
femmes
moyenne
femmes
moyenne
femmes
1965-69
0,3
154
0,9
64
1,0
3
1960-64
1,2
67
2,1
157
1,5
23
1955-59
2,0
31
3,5
146
2,8
26
1950-54
2,9
13
4,9
139
3,9
35
1945-49
3,4
7
6,4
124
5,1
31
1940-44
( 2 )
5
7,1
131
6,2
21
1935-39
( 2)
1
7,4
127
5,2
37
(1 )
Etat matrimonial actuel
(2)
Effectifs insignifiants en raison du nombre des femmes.
Le fait d'être en union est une condition fondamentale de
fécondité élevée.
Ceci provient des écarts relativement importants
affichés par
la fécondité
cumulée des
deux groupes de générations
anciennes
de
l'échantillon,
lorsqu'on
l'examine
par
rapport
aux
modalités matrimoniales définies plus haut
(Tableau 97).
La
fécondité
cumulée
est
d'un
tracé
presque
identique
pour
tous
les
sous-groupes
(Graphique
22) .
Cependant
les
divergences
n'apparaissent
que
vers
JO
ans,
probablement
âge
autour duquel le phénomène de séparation atteint un effet sensible
sur la fécondité.

253
Tableau 97
Fécondité cumulée des générations anciennes
G 1935-39
G 1940-44
Age
Mariées
Divorcées
Mariées
Divorcées
( 1)
15
0,23
0,17
0,23
0,38
20
1,28
1,22
1,41
1,69
25
2,78
2,22
3,07
3,19
30
4,39
3,17
4,53
4,63
35
5,74
4,04
5,96
5,88
40
6,86
4,64
6,89
6,56
45
7,36
4,91
7,28
6,81
50
7,43
5,61
7,28
6,87
( 1)
effectifs relativement faibles
Source : ENSEA ENQ, 1985
Un
autre
aspect
à
mettre
en
évidence
dans
cette
région
d'économie de plantation est la persistance de la polygamie.
I.3.2.- Fécondité et nombre de co-épouses
On
l'a
annoncé
dans
le
chapitre
II,
la
polygamie
en
région
de
plantations
pérenne~ a
favorisé
les
stratégies
de
conquête
de
l'espace.
Les
épouses
constituent
non
seulement
une
partie de
la main-d'oeuvre,
mais
ont
pour rôle
de
l'agrandir
par
leur
reproduction
et
d'entretenir
aussi
cette
main-d'oeuvre
familiale et celle provenant de l'extérieur.
En
nous
référant
à
la
fécondité
cumulée
totale
des
différentes
générations,
le
comportement
procréatif
des
femmes
en
union monogamique ne tranche pas nettement par rapport à celui des
femmes
en
union
polygamique
(Tableau
98).
Rappelons
que
c'est
en
1964
que
ce
phénomène
a
été
officiellement
prohibé
mais
les
survivances de
la tradition sont telles
que
la polygamie persiste
au
sein
de
la
société.
Son
évolution
est
fonction
des
mutations
culturelles.

Graphique
22
TAUX DE FECONDITE
SELON LA j:iENERATION ET LE STATUT MATRIMONIAL
( Pour 1000)
Tou. d.
fécondité
350

255
Tableau 98
: Fécondité cumulée selon l'âge de la mère et la forme
de l'union actuelle et le groupe de générations
Groupe
UNION MONOGAMIQUE
UNION POLYGAMIQUE
de
géné-
Descen-
Descen-
rations dance
Effectifs
dance
Effectifs
moyenne
moyenne
1965-69
0,9
49
0,7
10
1960-64
2,0
126
2,2
27
1955-59
3,3
96
3,9
47
1950-54
4,8
88
4,8
49
1945-49
7,0
69
5,7
51
1940-44
6,9
71
7,2
50
1935-39
7,8
79
6,6
45
Moyenne
4,5
578
5,1
279
Source
ENQ ENSEA 1985
Au
sein
des
générations
les
plus
anciennes
1935-39
les
femmes
en
régime
monogame
ont
1,2
enfant
de
plus
que
celles
en
régime
polygame.
Cette
supériorité
de
la
fécondité
des
femmes
monogames a
été mis
en évidence par d'autres
travaux effectués en
région africaine
(GARENNE ET VAN DE WALLE,
1989)
(2).
Les
raisons
invoquées pour
justifier cette différence de
fécondité
tiennent
à
l'espacement
plus
long
observé
par
la
femme
épouse de polygame.
Cependant des problèmes de cohabitation et de
discipline
peuvent
favoriser
une
fécondité
élevée
pour
chaque
épouse
car
comme
le
souligne
le
professeur
TETTEKPOE
"les
coépouses par pur esprit de concurrence dans un contexte africain.
tendront à
avoir le plus d'enfants possible,
tant pour satisfaire
leur propre
égoïsme que pour faire plaisir à
leur époux commun et
donner à la société entière la preuve de leur fécondité"
(3)
2.
Dans
l'étude
auprès
des
serères
de
Ngayokhème
(1963-81).
ces
deux auteurs
on t
mis en
évidence la
fécondi té
des
femmes
en union
monogamique
(7,53
enfants)
et
celle
des
femmes
en
union
polygamique
(6,98 enfants).
3.
Communication
au
Colloque
sur
"Information,
Education,
Communications et Planification en Afrique" UEPA Dakar.

256
Cet
espri t
qui
n'est
pas
à
ignorer,
dans
de
nombreuses
sociétés africaines est probablement à la base du rapprochement de
la
fécondité
des
épouses
de
polygames
et
celle
des
femmes
vivant
en régime monogamique.
En région d'économie de plantation,
la sous
fécondité
ne
justifie
pas
toujours
la
polygamie.
De
même,
la
constitution
d'une
main
d'oeuvre
familiale
n'explique
pas
entièrement
la
persistance
de
cette
pratique
matrimoniale.
L'aisance financière
et une
situation matérielle confortable d'un
planteur
peuvent
susciter
d'autres
mariages
avec
des
conjoints
plus
jeunes.
De
ces
unions
ultérieures
naîtra
un
effectif
d'enfants
souvent
non
désiré
par
l'homme
compte
tenu
de
sa
progéniture antérieure déjà nombreuse.
I. 4. -
Fécondi té
et
mobilité
conjugale
:
faible
influence
de
la
mobilité
Le sous-échantillon de femmes encore en union comporte 63
pour cent de première union,
24 pour cent de deuxième union et 11
pour
cent
de
troisième
union
ou
plus
2
pour
cent
n' ont
pu
déterminer avec précision le nombre total de leur union.
La proportion de
femmes
(35
pour
cent)
ayant
rompu
leur
première union est remarquable dans la localité.
Elle confirme le
constat
fai t
à
l'égard
du
grand groupe
Akan
dont
les
structures
tradi tionnelles
tolèrent
l ' ins tabili té
du
ménage
puisque
l'épouse
en cas de désaccord avec son mari trouve appui et accueil dans son
propre
matrilignage
(ROUSSEL,
1965).
L'enquête
ivoirienne
de
fécondité
(EIF)
fournit
des
données
qui
semblent
confirmer
cette
observation.
En
ef fet,
elle
f ai t
apparaî tre
(tableau
99)
que
les
femmes Akan
détiennent un
taux de
rupture
de
leur première
union
plus élevé que celui des autres ethnies.

257
Tableau 99 : Pourcentage de femmes non-célibataires dont la
première union a été dissoute et l'ethnie
Ethnie
Akan
Krou
Mandé Nord
Mandé Sud
Voltaïque
Etrangers
%
36,8
33,2
18,7
31,3
22,1
17,5
Source
EIF. Direction de la Statistique, 1984
Cette
instabilité
est
par
ailleurs
plus
forte
chez
les
chrétiennes
et
les
animistes
que
chez
les
musulmanes
soit
respectivement
34,6
31,4
et
16,6
pour
cent
(Direction
de
la
Statistique,
1984).
La
conjugaison
des
effets
de
la
religion
et
les structures traditionnelles semblent prévaloir à Memni-Montézo.
Le
nombre
moyen
d'unions
es t
de
1,7
par
femme
pour
le
sous-échantillon de
femmes
non
célibataires.
Cet
indice
est
dans
l'ensemble
peu
variable pour
toutes
les
générations
concernées
les plus âgées ne se démarquant pas de façon nette par rapport aux
femmes de générations récentes
(tableau 100).
Le comportement qui
mérite d'être relevé est celui des femmes
non Akyé qui en général
ont un nombre moyen d'unions plus bas que celui des femmes Akyé.
Tableau 100 : Nombre moyen d'unions pour les femmes
selon la génération et l'ethnie
Générations
Ethnie
1935
1940
1945
1950
1955
1960
1965
EUS.
39
44
49
54
59
64
69
Akyé
1,6
1,4
1,6
1,9
2,0
l, 8
1,6
1,7
Autres
1,2
1,4
1,8
1,7
1,6
1,4
1,5
ENS.
1,5
1,4
1,7
1,9
1,9
1,8
1,6
1,7

258
Malgré
cette
mobilité
apparente,
quelles
incidences
pouvons-nous relever sur la fécondité?
Tableau 101
Fécondité cumulée selon le nombre d'unions et la
génération
Groupe
Une union
Deux unions
Trois unions et plus
de
géné-
Fécon- effec-
fécon-
Effec-
Fécondité
Effectifs
rations dité
tifs
dité
tifs
cumulée
cumulée
cumulée
1965-69
0,9
55
1,3
3
0,5
4
1960-64
1,9
120
2,5
31
3,2
5
1955-59
3,4
94
3,6
36
3,5
11
1950-54
5,1
77
4,4
36
4,4
22
1945-49
6,6
71
5,9
32
6,5
19
1940-44
7,3
71
6,7
35
6,8
23
1935-39
7,9
73
6,7
39
6,9
15
Moyenne
4,6
561
5,0
212
5,4
99
Source
ENQ EN5EA, 1985.
Il se dégage les constatations suivantes
-
les femmes des générations récentes
<1950-54 à 1965-69)
ont un
niveau de fécondité qui augmente avec le nombre d'unions;
ce qui
laisse
supposer
que
les
durées
de
rupture
ou de
veuvage
ont
été
relativement courtes.
-
Pour les générations
anciennes
<1945-49
à
1935-39)
les
femmes
ayant une seule union ont une descendance supérieure. <Tableau 101)
Cette différence de
fécondité
est dépendante de
la durée
durant
laquelle
la
femme
n'a
pas
été
exposée
à
la
procréation,
période
consécutive
à
la
rupture
de
l'union.
On
constate
en
défini tive
un
effet
négatif
de
l'instabilité
des
unions
sur
la
fécondité.
Ainsi,
l'instabilité
matrimoniale
a
tendance
à
restreindre la fécondité générale .
......
".
" . "
_....- -
-.~

259
Ce
constat
n'est
pas
spécifique
à
la
population
Akyé.
Dans la sous-région de l'Afrique de l'Ouest notamment à Dayes
(Sud
Ouest Togo)
ou des
observations
du même
genre ont été faites
sur
un
échantillon
de
femmes
âgées
de
40-59
ans,
les
résultats
suivants ont été enregistrés
(Tableau 102).
Tableau 102
Descendance et nombre d'unions à Dayes
Nbre d'unions
Descendance
1
7,50
2
5,95
3
5,50
4-5
6,83
Source
VIMARD, 1980
Dans
cette
région,
i l
apparai t
qu'à
partir
d'un
niveau
élevé
(ici
4
unions)
la
mobilité
va
de
pair
avec
la
forte
fécondité
(VIMARD, 1980).
En
résumé,
comme
dans
d'autres
régions
africaines,
la
précocité relative de la primo-nuptialité à Memni-Montézo puise sa
source dans la culture du peuple Akyé.
Elle a impact sur le niveau
élevé de la fécondité même si dans le contexte de cette localité,
l'instabilité matrimoniale exerce
un
léger
effet réducteur sur le
phénomène.
II - LES FACTEURS BIOLOGIQUES
Comme
i l
a
été
exposé
au
chapi tre
1,
les
intervalles
intergénésiques sont déterminants dans
l'appréciation du niveau de
la
fécondité
des
régions

la
fécondité
est
naturelle.
Cet
intervalle
est
en
partie
déterminé
par
la
durée
de
l'aménorrhée
post-partum.
ou
temps
mort
physiologique,
période
d'infertilité
temporaire
qui
sui t
l'accouchement.
Cette
aménorrhée
est,
elle-
même,
régulée
par
l'allaitement
maternel.
Ces
variables
intermédiaires
ont
un
rôle
fondamental
dans
le
niveau
de
la
fécondi té
des
populations
africaines.
Les
résul tats
des
enquêtes

260
des
réseaux
"Enquête
Mondiale
de
Fécondité"
(EMF)
et
"Enquête
Démographique
et
de
Santé"
(DHS)
l'ont
prouvé.
Quel
est
leur
influence sur l'intervalle intergénésique à Memni-Montézo ?
II.1.- L'aménorrhée post-partum
une durée relativement courte
c'est
à
partir
de
la
question
posée
à
chaque
mère,
à
propos
de
ses
deux
dernières
grossesses,
que
sont
issus
les
résultats présentés dans cette partie. (4)
Elle
était libellé pour
chaque naissance de la façon suivante
:
"Combien de mois après la
fin de cette grossesse vos règles sont-elles revenues ?"
Les
résultats,
(tableau
103)
font
ressortir
une
durée
moyenne dans l'ensemble plus courte pour les femmes de moins de 30
ans
;
celle-ci varie entre 8,9 et
9,9 mois
tandis que les
femmes
plus âgées connaissent une durée moyenne comprise entre 11,5 et 12
mois.
Les
durées
moyennes
d'aménorrhée
les
plus
courtes
sont
observées
lorsque
l'issue
de
la
grossesse
n'a
pas
été
une
naissance vi vante
ou lorsque
la naissance
a
été sui vie de décès.
Dans
l'ensemble,
elle
est
située
à
10,5
mois
sur
l'intervalle
fermé
et 10,2 mois
sur l'intervalle
ouvert.
Une
estimation de
la
durée médiane
actuelle
par
la méthode
de
LESTHAEGHE
et
PAGE
est
effectuée plus loin.
4.
A partir de
ces deux dernières naissances deux intervalles ont
été calculés.
L'intervalle fermé
correspond à
la durée qui
sépare
l'avant-dernière
et
la
dernière
grossesse
;
l'intervalle
ouvert
est
la
durée
qui
sépare
la
dernière
naissance
et
la
date
de
l'enquête.

261
Tableau 103 : Durées moyennes d'aménorrhée post-partum (en mois)
selon l'âge
de
la
mère
et
les caractéristiques socio-
économiques
(intervalle fermé)
AGE MERE
15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49
NATURE AVANT DER-
NIERE GROSSESSE
Fausse couche/avorte
2,0
3,1
4,5
3,0
2,0
3,6
Mort-né
1,0
7,0
3,0
1,3
Naissance vivante
9,1
8,3
9,5
10,6
11,9
11,3
13,4
DEVENIR AVANT DER-
NIERE GROSSESSE
Vivant
9,3
8,6
9,9
11,3
11,9
11,6
13,5
Décédé
3,2
3,3
4,4
7,4
9,8
8,5
10,2
ETHNIE
Akyé
9,4
8,8
9,9
11,3
11,9
11, 6
13,5
Autres
7,0
8,0
9,1
7,9
11,9
10,5
8,0
NIVEAU D'INSTRUCTION
Instruites
8,8
8,5
7,7
10,7
11,0
7,0
illettrées
10,3
8,6
11,5
11,1
12
11,5
13,3
DERNIERE CLASSE
SUIVIE
Primaire
9,9
8,5
8,0
10,8
11,7
Supérieure
7,4
8,2
5,6
2,0
12,5
ACTIVITE
Agriculture
11,9
9,6
11,2
10,6
13,3
13,3
13,6
Commerce
7,9
8,4
8,4
10,9
11, 6
9,9
8,7
Autres activités
8,3
7,8
8,5
11,3
9,4
9,3
14,6
RELIGION
Chrétiennes
9,3
8,6
9,8
11,0
12,0
11,5
13,5
Musulmanes
6,0
7,9
9,7
9,4
12,1
7,0
6,3
Autres
11,0
8
8,2
11,5
6
8,7
ETAT MATRIMONIAL
Célibataires
9,2
10,4
9,0
9,5
13,7
9,6
18,0
Mariées
9,4
7,7
9,9
11,0
12,6
10,8
14,1
Séparées
9,2
9,7
11,2
9,2
16,3
10,9
Ensemble
9,3
8,6
9,8
10,9
11,9
11,5
13,3

262
Tableau 104
: Durées moyennes d'aménorrhée post-partum
selon l'âge de la mère et les caractéristiques
socio-économiques
(intervalle ouvert)
Age mère
15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49
NATURE AVANT DER-
NIERE GROSSESSE
Fausse couche/avorte
3,3
3,3
1,3
2
1,6
1,0
Mort-né
1,0
3,0
3,5
3,0
Naissance vivante
8,7
8,9
9,7
10,9
11,8
11,4
12
DEVENIR AVANT DER-
NIERE GROSSESSE
Vivant
8,9
9,2
9,9
11,5
12,1
11,9
12,0
Décédé
9,0
5,0
4,4
5,1
8,4
8,9
10,1
ETHNIE
Akyé
7,8
9,5
10,2
11,7
12,3
12,0
12,0
Autres
15,5
8,1
8,4
9,9
9,7
10,1
11,0
NIVEAU D'INSTRUCTION
Instruites
8,7
8,8
8,1
11,0
10,7
illettrées
9,1
9,5
11,0
11,8
12,3
11,9
11,9
DERNIERE CLASSE
SUIVIE
Primaire
9,7
8,6
8,1
10,5
10,8
12,0
10,7
Supérieure
7,7
6,1
12,5
21
4,0
Non scolarisées
8,4
9,9
11,8
12,1
12,1
11,9
12
ACTIVITE
Agriculture
8,2
9,4
10,5
10,7
12,9
13,2
13,1
Commerce
9,0
9,9
9,1
10,5
10,1
10,7
9,7
Autres activités
9,6
8,8
9,5
13,3
11,3
9,8
10,1
RELIGION
Chrétiennes
9,1
9,6
9,8
11,5
12,2
11, 8
12,0
Musulmanes
9,0
6,2
11,2
10,1
7,7
10,6
10,8
Autres
7,0
11,5
9,0
13,8
24,0
8
12
..,ETAT MATRIMONIAL
"'Célibataires
9,3
8,3
7,6
8,9
11,0
8,8
12,0
Mariées
8,8
9,0
10,5
6,9
12,9
11, 4
12,5
Séparées
12,8
7,6
8,6
9,5
15,9
9,9
Ensemble
8,9
9,2
9,9
11,5
12,1
11. 9
12
::r: ~':.'.~ '.~ ...... ; ",
..
.~

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':-.':'
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_- .._'l.:~.• , ••• < •••. "

263
A partir
des
données
rétrospectives
on
remarque que
les
variations
les
plus
significatives
(tableaux
103
et
104)
concernent
le
niveau d'instruction
et
la
dernière
classe suivie.
Les
données
recueillies· à
partir
de
ces
deux
variables
montrent
que les
femmes instruites
ont une durée d'aménorrhée inférieure à
celle
des
illettrées.
S'agissant
de
la
dernière
classe
suivie,
seules les données relatives aux femmes de niveau supérieur,
âgées
de
20
à
29
ans
présentent
un
intérêt
au
plan
statistique.
Ces
f·emmes ont une durée d'aménorrhée inférieur de 1 à 2 mois à celles
qui n'ont suivi que des études du primaire.
Dans
l'ensemble,
les
durées
d'aménorrhée
observées
à Memni-Montézo sont plus élevées
que celles obtenues à
l'EIF. Cette enquête d'envergure nationale a
affiché des
durées moyennes
de 7,3 mois pour les
femmes
âgées de
moins de 30 ans et 8,3 mois pour celles qui ont 30 ans et plus. Au
regard de ces résultats nous pouvons en déduire que l'aménorrhée a
une durée moyenne plus grande
(11 mois)
à
Memni-Montézo que celle
de
l'ensemble
du
pays
(7,9
mois).
Quelle
que
soit
la
variable
socio-économique retenue la différence entre la durée d'aménorrhée
dans
la
localité et
celle de
l'ensemble du pays
est relativement
importante.
En effet,
au plan
national,
les
durées
d'aménorrhée
les
plus longues
sont observées en milieu rural de savane
:
celles-ci
n'atteignent cependant pas la mois
(tableau 105)
.Tableau 105 : Durées moyennes d'aménorrhée post-partum observée
sur l'intervalle fermé selon le milieu de résidence
(en mois)
Milieu de résidence
<30 ans
30 ans et +
Ensemble
ABIDJAN
7,1
8,0
7,5
MILIEU URBAIN
6,7
7,2
6,9
- Forêt urbaine
6,7
7,2
6,9
- Savane urbaine
6,9
7,3
7,1
MILIEU RURAL
7,6
8,8
8,3
- Forêt rurale
7,4
8,7
8,1
- Savane rurale
8,3
8,8
8,6
Source
Direction de la Statistique, EIF,
1984

264
Ces données moyennes nationales apparaissent très courtes
devant les données
fournies
par d'autres
enquêtes
effectuées dans
quelques pays de la sous-région Ouest africaine
(tableau 106).
Tableau 106 : Durées moyennes d'aménorrhée post-partum observées
dans quelques régions Ouest africaines
(en mois)
Région
Durée
Source
d'aménorrhée
GHANA
14,0
ENQ DHS 1986
LIBERIA
11,2
ENQ DHS 1986
SENEGAL
16,2
ENQ DHS 1986
Dakar Pikine
12,3
CANTRELLE et FERRY,
1976
Khombole
15,4
"
"
Thienaba
17,3
"
TOGO
14,4
ENQ DHS 1986
Dayes
14,2
VIMARD, 1988
Sud
17,0
LOCOH, 1984
La
durée
moyenne
d'aménorrhée
à
Memni-Montézo
(11
mois)
semble
se
rapprocher
de
celle
enregistrée
au Libéria
(11,2
mois)
et de celle de Dakar Pikine
(12,3 mois).
En
conclusion,
nous
retenons
que
la
durée
d'aménorrhée
post-partum
est
moins
longue
en
Côte-d'Ivoire
que
dans
de
nombreuses
régions
d'Afrique.
Un
écart
de
2
à
8
mois
sépare
la
durée moyenne ivoirienne de celle des autres pays.
L'aménorrhée
post-partum
est
cependant
sous
la
dépendance
des
facteurs
de
comportement
comme
l'allaitement
qui
est
vraisemblablement responsable de cette durée relativement courte.
Quel est le niveau de leurs relations dans la localité?

265
III - LES FACTEURS DE COMPORTEMENT
III.l.- L'allaitement maternel
influence de
la
tradition et du
modernisme
L'allaitement est une pratique nutritionnelle de première
importance pour
la santé
de
l'enfant,
donc pour
sa survie.
Cette
pratique est très répandue en Côte-d'Ivoire.
Comme dans l'ensemble
de
l'Afrique
sub-saharienne
l'attitude
d'allaitement
maternel
puise sa source dans les us et coutumes de chaque peuple qui exige
qu'une
mère
prenne
soin
de
son
nouveau-né
en
commençant
par
son
allai tement.
Durant
les
premiers
mois
de
sa
naissance,
l'enfant
est
soumis
à
un
régime
nutritionnel
au
sein.
Les
aliments
d'appoint interviennent plus tard,
à partir du 6ème mois.
Dans
les
sociétés
traditionnelles,
le
lait
artificiel
était
méconnu
d'une
grande
partie
des
mères
allaitantes.
Son
utilisation était à cet effet négligeable.
A Memni-Montézo,
malgré
la
situation
péri-urbaine,
le
lait
artificiel
n'a
pas
encore
pénétré la
localité.
L'allaitement au sein est celui pratiqué par
l'ensemble
des
mères.
Pour
appréhender
sa
durée
deux
sortes
de
données ont été sélectionnées.
A partir des deux dernières
grossesses,
la durée moyenne
d'allaitement
a
été
calculée
pour
les
enfants
nés
vivants
et
encore
en
vie.
Pour
appréhender
la
situation
actuelle,
c' est-à-
dire
la
durée
moyenne
d'allaitement
en
cours,
un
échantillon
d'enfants
nés
vivants
issus
de
la
dernière
grossesse
a
été
sélectionné.
Dans
le
premier
cas,
les
données
étant
du
type
rétrospectif,
les
résultats
font
ressortir
une
attraction
pour
trois durées principales 12,
18 et 24 mois
;
la durée modale étant
de 12 mois.
Cependant,
l'allaitement a,
en général une durée moyenne
de
16,7
mois
sur
l'intervalle
fermé
et
de
16,9
mois
sur
l'intervalle
ouvert.
Ces
durées
moyennes
qui
sont
légèrement
supérieures
à
celles
fournies
par
l'EIF
pour
l'ensemble
du
pays
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266
16,2 mois,
sont identiques
à
la
durée moyenne
observée en milieu
rural
16,7
mois.
Au
plan
national,
la
durée
d'allaitement
se
caractérise
essentiellement
par
son
hétérogénéité
selon
les
ethnies.
Elle
varie
entre
la durée
minimale
14,2
mois des
femmes
Akan
et
18,2
mois
pour
les
femmes
du
groupe
Mandé
du
Nord.
Les
fluctuations
de
la
durée
moyenne
sont
~emarquables
selon
les
variables
socio-économiques,
ethnie,
ni veau
d' instruction
et
religion
le
milieu
de
résidence
est
un
critère
de
différenciation également important.
A Memni-Montézo,
la divergence la plus prononcée se situe
entre
femmes
instruites
et
femmes
illettrées
(tableaux
107
et
108).
Les
femmes
ayant
acquis
un
niveau
d'instruction
allaitent
leurs
enfants
en
moyenne
sur
14,1
mois
contre
17
mois
pour
les
illettrées.
Compte tenu de leur effectif
réduit dans
la localité,
le comportement de
ces
femmes
instrui tes
a
un
impact négligeable
sur
le
comportement
d'ensemble.
Du
reste,
ces
femmes
instruites
font
partie
des
générations
récentes.
La
remarque
pertinente qui
semble
se
dégager
des
données
sur
l'allaitement,
concerne
une
baisse
significative
des
durées
moyennes
en
fonction
de
l'âge
les
femmes
des générations
récentes
allaiteraient moins
longtemps
leurs enfants que celles des anciennes générations.

267
Tableau 107 : Durées moyennes d'allaitement sur
l'intervalle fermé
(en mois)
AGE MERE
15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49
ETHNIE
Akyé
12,7
14,6
15,9
16,1
17,5
18,2
18,0
Autres
18
14
16,9
18,4
17,7
19,5
20,8
NIVEAU D'INSTRUCTION
Instruites
16,1
13,6
14,7
16,9
13,8
illettrées
10,7
15,0
17,0
17,0
17,9
18,3
18,0
DERNIERE CLASSE
SUIVIE
Non scolarisées
10,6
14,8
17,3
17,2
17,9
18,2
18,2
Primaire
17,1
14,9
15,0
15,3
15,0
Supérieure
8,0
13,4
11,0
18,0
ACTIVITE
Agriculture
15,8
14,3
16,1
16,5
18,7
19,2
18,4
Commerce
12,0
14,8
15,7
14,7
15,9
16,2
18,6
Autre
11,6
14,5
16,3
17,3
15,5
17,3
17,1
RELIGION
Chrétiennes
13,7
14,6
15,6
16,0
17,5
18,5
17,9
Musulmanes
12
14,1
19,4
20,4
18,5
19,8
23
Autres
12
12,5
16,3
17,7
12,0
14,0
14
ETAT MATRIMONIAL
Célibataires
13,4
13,4
15,1
14,8
16,5
19,0
Mariées
13,3
14,4
16,4
17,0
18,2
18,3
18,2
Séparées
17,2
14,7
14,4
15,1
18,2
17,2
Ensemble
13,4
14,4
16,1
16,4
17,9
18,3
18,1
- .. --.............. -." ",'
.:,...-: .
.
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_::.::._. "\\"
_

268
Tableau 108 : Durées moyennes d'allaitement sur l'intervalle
ouvert (dernière grossesse)
(en mois)
AGE MERE
15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49
ETHNIE
Akyé
13,0
14,2
14,5
16,0
17,0
19,7
20,9
Autres
15,0
13,5
15,3
18,4
15,7
25,1
15,2
NIVEAU D'INSTRUCTION
Instruites
11,5
12,8
13,5
15,1
17,6
illettrées
17,0
15,5
15,5
16,8
16,7
20,3
20,2
DERNIERE CLASSE
SUIVIE
Non scolarisées
17,3
15,8
15,7
17,2
16,7
20,3
20,2
Primaire
11,7
13,8
14,5
14,8
17,1
Supérieure
11,4
10,6
8,5
ACTIVITE
Agriculture
17,6
15,3
14,7
16,5
17,5
21,6
21,8
Commerce
14,1
14,1
16,1
15,7
16,0
17,5
17,2
Autre
10,6
13,1
13,6
16,1
16,0
18,7
19,3
RELIGION
Chrétiennes
12,5
14,0
14,2
15,9
16,8
20,0
20,9
Musulmanes
16,3
16,6
16,8
18,5
21,8
15,5
Autres
22,2
ETAT MATRIMONIAL
Célibataires
11,5
14,3
13,0
13,3
20,5
19,0
Mariées
14,6
14,1
14,7
16,6
17,2
20,6
21,2
Séparées
14,1
15,8
16,1
15,0
17,4
18,6
Ensemble
13,2
14,1
14,6
16,2
16,9
20,1
20,7
L'allaitement
en
cours
est
de
nature
à
fournir
des
données
relativement
précises.
Celles-ci
sont
exposées
dans
la
sect:ion III.3.
Bien
que
l'allaitement
soit
répandu
en
Afrique,
la
tendance à
la réduction
de
sa durée
est
le phénoméne nouveau qui

-·· .. 269
est
en
train
de
se
généraliser.
Ce
comportement
semble
caractériser les mères des générations récentes
(tableau 109).
Tableau 109 : Durées moyennes d'allaitement et
âge de la mère dans quelques pays africains
(en mois)
Age mère
Pays
15-24
25-34
35-49
BENIN
21, 1
21
21,9
CAMEROUN
18,7
19,2
19,9
COTE D'IVOIRE
17,9
20,4
22,5
.
GHANA
19,0
19,0
20,1
KENYA
16,7
18,0
20,4
LESOTHO
20,7
20,9
21,1
SENEGAL
19,9
19,6
21,6
Source
Nations Unies, 1987
En conclusion,
nous 'relevons
le fait
que de plus en plus
l'allaitement maternel n'est pas maintenu aussi
longtemps que par
le
passé
puisque sa durée
se réduit.
Compte
tenu de
la faiblesse
de
l'utilisation
de
la
contraception,
cette
pratique
nouvelle
a
pour
effet
d'augmenter
la
fécondité
si
une
période
d'abstinence
plus longue n'est pas observée.
III.2.-
L'abstinence
post-partum
un
rôle
déterminant
dans
le
mécanisme de la fécondité
En
Afrique,
l'abstinence
est
un
comportement
dont
le
fondement
relève
du
contexte
socio-culturel
de
chaque
peuple.
Outre
l ' incapaci té
physique
qui
empêche
la
reprise
des
rapports
sexuels
après
l'accouchement,
des
facteurs
cul turels
consti tuent
un frein aux relations entre époux pendant la période post-partum.
Les
rapports
sexuels
sont
censés
avoir
pour
les
populations
des
effets physiologiques en particulier l'altération du lait maternel
par le sperme,
ce qui entraverait la santé de l'enfant.
~
~ :.-.: .
. -..-.:.: ::.: . . ....:.:

270
Le
risque
de
conception
est
un
autre
argument
motivant
cette
pratique.
Dans
les
communautés
ivoiriennes,
une
nouvelle
conception ne
peut
intervenir
que
lorsque
l'enfant précédent
est
en mesure de marcher.
Cette capacité
de pouvoir effectuer des pas
correctement
est
le
signe
marquant
théoriquement
la
fin
de
l'abstinence.
Elle est la pratique suivie par les Akyé d'une façon
générale
(GUILLAUME,
1988).
L'échantillon
des
femmes
ayant
au
moins
deux
naissances
a
révélé
à
notre
observation,
une
durée
moyenne d'abstinence de 9,1 mois calculé sur l'intervalle fermé et
9,3 mois sur l'intervalle ouvert. Ces deux valeurs très proches ne
sauraient masquer l'hétérogénéité des comportements en fonction de
l'âge.
Sur l'intervalle fermé
(tableau 110),
deux groupes semblent
se
dégager
i l
s'agit
d'une
part,
des
deux
plus
anciennes
générations
1935-39
et
1940-44
et
d'autre
part
des
générations
récentes 1945
à
1969.
Le premier groupe
se démarque par sa durée
moyenne
presque
identique
8,6
et
8,8
mois
alors
que
dans
le
deuxième,
une baisse régulière de cette durée est décelée
jusqu'à
la
dernière
génération
10,0
et
8,5
mois.
Les
durées
moyennes
d'abstinence
sur
le
dernier
intervalle
apparaissent
plus
élevées
pour les deux anciennes générations.
Ceci fait penser à une légère
sous-estimation des données sur l'intervalle fermé.
Cependant dans
l'ensemble,
un
crédit est
accordé
à
ces données
moyennes et
ceci
repose sur deux éléments distinctifs

271
Tableau 110 : Durées moyennes d'abstinence post-partum
(en mois)
selon les caractéristiques socio-économiques
(intervalle fermé)
AGE MERE
15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49
ETHNIE
Akyé
8,9
9,0
9,2
9,6
10,1
8,5
8,6
Autres
6,0
7,7
7,7
8,3
8
11,5
8,8
NIVEAU D'INSTRUCTION
Instruites
6,1
10,0
7,8
9,2
11
illettrées
10,9
8,2
9,7
9,6
9,8
8,8
8,6
DERNIERE CLASSE
SUIVIE
Primaire
6,5
9,8
7,8
10,0
11,1
Supérieure
11,2
9,3
6,2
12
Non scolarisées
10,0
7,8
9,8
9,2
9,7
9,7
8,6
ACTIVITE
Agriculture
7,8
8,3
10,3
9,4
11,0
9,2
9,8
Commerce
10,2
9,2
10,7
8,6
12,3
9,5
Autre
10,1
8,6
7,3
8,8
8,2
6,8
5,6
RELIGION
Chrétiennes
9,3
8,8
8,8
9,5
10,1
8,8
8,7
Musulmanes
8,8
12,6
8,6
8,2
Autres
ETAT MATRIMONIAL
Célibataires
10,7
12,1
9,3
10,1
10,0
10,3
Mariées
7,9
7,8
8,6
9,1
10,0
8,8
7,9
Séparées
10,7
11,0
11,6
9,6
8,4
10,3
Ensemble
8,5
8,8
8,9
9,4
10
8,8
8,6
.~JI:"."
• • '--."
-',.. .

272
Tableau III : Durées moyennes d'abstinence post-partum
(en mois)
selon les caractéristiques socio-économiques
(intervalle ouvert)
AGE MERE
15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49
ETHNIE
A.~yé
9,9
8,3
9,1
10,8
9,0
9,1
10,5
Au~=es
8,3
5,3
7,2
6,9
9,9
16,6
NIVEAU D'INSTRUCTION
Instruites
9,6
8,3
8,4
10,4
Il,6
illettrées
10,2
7,5
9,1
10,3
8,8
9,7
10,4
DERNIERE CLASSE
SUIVIE
Primaire
9,4
8,1
8,5
10,0
10,6
Supérieure
10,8
7,6
7,3
Non scolarisées
10,0
7,8
9,3
10,4
8,7
9,6
10,4
ACTIVITE
Agriculture
12,1
8,4
8,5
10,4
9,5
10,4
11,6
Commerce
9,7
9,0
11,4
12,0
7,6
12,6
9,9
Autre
8,7
7,2
7,8
9,0
9,2
7,2
7,9
RELIGION
Chrétiennes
9,7
8,1
8,8
10,6
9,2
9,6
10,6
Musulmanes
9,6
-
Autres
ETAT MATRIMONIAL
Célibataires
9,6
8,8
11,0
16,6
Mariées
9,9
7,1
8,0
9,3
8,9
9,7
10,0
Séparées
12,4
11,2
12,1
9,4
8,9
11,1
Ensemble
9,8
7,9
8,8
10,3
9,1
9,7
10,4
En effet,
au plan national,
les
durées moyennes
les
plus
faibles
proviennent
des
Akan
(8,4
mois)
et
des
chrétiennes
(8,9
mois).
Nous rappelons que les Akyé sont un sous-groupe des Akan et
leur appartenance à la communauté chrétienne es~ très affirmée.
A
l'échelle
continentale,
la
période
d'abstinence
est
très
variable.
Des
travaux
antérieurs
réalisés
sur
la
fécondité
font
ressortir
l'hétérogénéité
de
la
durée
moyenne
de

273
l'abstinence.
Elle
est courte
au Kenya
et
au Lesotho soit 2,9 et
2,6 mois
(CEA,
1988). A ce groupe s'apparentent les populations de
certaines régions du Sénégal: Dakar Pikine 3,8 mois,
Khombole 2,4
et Thiénaba 2,3 mois
(CANTRELLE et FERRY,
1979).
En revanche,
une
grande majorité de populations du continent observe une abstinence
relativement longue.
Celle-ci varie de 10 à 15,5 mois
(CEA,
1988).
Elle
atteint
33
à
36
mois
chez
les
Yoruba
du
Nigéria
(CALDWELL,
1979) .
En conclusion,
nous mentionnons le comportement divergent
des populations quant à
l'observation de
l'abstinence post-partum.
A
Memni-Montézo
un
écart
de
1
à
2
mois
sépare
la
durée
d'aménorrhée
(11 mois)
et
la durée d'abstinence
(9,1 mois).
Il en
est de même pour d'autres populations africaines qui ont une durée
moyenne d'abstinence relativement courte
7,9 mois en moyenne
au
Sénégal
(NDIAYE
et
al,
1988)
Dans
le
cas
de
Memni-Montézo,
l'analyse
des
relations
entre
d'une
part
l'aménorrhée,
l'abstinence
et
l'allaitement
et
d'autre
part,la
fécondité
ne
manque pas d'intérêt dans
la mesure
où une irrégularité se dégage
dans
le
comportement
fécond
des
différentes
générations.
Mais
avant
d'aborder
ces
relations,
i l
convient
de
confronter
nos
mesures
rétrospectives
par
une
estimation
de
ces
différentes
durées à l'aide d'une méthode indirecte.
III. 3.
-
Estimation des
durées médianes
du moment d' allai tement,
d'aménorrhée et d'abstinence par la méthode de LESTHAEGHE et PAGE.
Les
déclarations
des
âges
ou
d'une
façon
générale
des
durées en milieu africain font
très
souvent appel à
des souvenirs
étant
donné
la
faible
implantation
de
l'état-civil
dans
les
régions.
Les défaillances de la mémoire où les cas de non réponses
expliquent
l'appréhension
qui
entoure
la
qualité
des
chiffres
avancès
pour
si tuer
le
niveau
des
différents
phènomènes
liés
au
temps.
Diverses
techniques
de
redressement
des
données
ont
été
mises au point ; parmi celles-ci figurent depuis une date récente,
les
techniques
indirectes
de
calcul
des
durées
médianes

274
d'allaitement,
d'aménorrhée
et
d'abstinence
élaborées
par
LESTHAEGHE et PAGE
(1980)
III.3.1. - Fondement de la méthode
La méthode emprunte d'une
part des
éléments à
la méthode
de HAJNAL dont l'objectif est le calcul de l'âge moyen au premier
mariage;
d'autre part elle s'apparente à
la méthode de BRASS
(5)
relative à
l'ajustement des
tables de
mortalité par l'usage de la
fonction logi t
qui
permet
d'ajuster
les
données
observées
par
un
modèle type.
En
effet,. les
éléments
de
base
sont
consti tués
par
des
proportions d'enfants encore allaitants
(allaitement en cours),
de
femmes
aménorrhéiques
(aménorrhée)
et
des
femmes
en
abstinence.
Ces proportions sont calculées sur le même principe que celles des
célibataires dans l'usage de la méthode HAJNAL.
Cette
première
étape
permet
d'introduire
la
fonction
logi t
dont
BRASS s'est servi pour ajuster les probabilités de survie à partir
d'une table standard.
Dans
le
cas
des
facteurs
de
fécondité,
i l
s'agit
de
corriger
la
série
des
proportions
observées
par
le
modèle
standard.
L'équation
finale
a<
+
~ logit Ys (d) (6) sert à
redresser chaque distribution observée.
La série corrigée est obtenue à partir de l'expression
e 2 log 1 t
YIS)d
Y(d)
=------------------
1 + e 2 log 1 t
Yts)d
Il
est
cependant
utile
de
relever
que
l'ajustement
est
fonction des valeurs
.
Généralement,
ils sont choisis
de
manière
à
rapprocher
la
série
à
corriger
de
celle
du
modèle
standard.
5.
WUNSCH,
1980.
6.
Ys (d)
représente la
série standard des
proportions de durée d,.
':.< <t B sont des paramètres qu'il
faut
judicieusement calculer pour
avoi} une
estimation qui
se rapproche du modèle standard.
Pour ce
faire
nous
conseillons
de
calculer
différentes
séries
avant
de
retenir celle qui s'ajuste le mieux au modèle.
"'-:-":'- ........., .-." .

275
III. J. 2.
-
Estimation
des
durées
médianes
des
données
du
post-
partum
Les
durées
moyennes
d'allaitement,
d'aménorrhée
et
d'abstinence sur
lesquelles
nos
analyses
se
fondent
sont
du
type
rétrospectif
les
femmes
ont
été
invitées
à
déclarer
à
la
fois
sur
l'intervalle
fermé
et
sur
l'intervalle
ouvert,
des
durées
d'allaitement, d'aménorrhée et d'abstinence.
Cependant,
sur
l'intervalle
ouvert,
les
données
concernant
les
enfants
en
cours
d' allai tement,
les
femmes
en
aménorrhée
et
en
abstinence ont été récupérées pour fournir des indications sur les
durées
du
moment,· -a~rès
avoir
été
redressées
par
la
méthode
indirecte (tableau 112).

276
Tableau 112
Proportions de femmes en allaitement,
aménorrhée et
en abstinence
Durée
Allaitement
Aménorrhée
Abstinence
(d)
Pa(d)(l)
Enfants
Pb(d) (2)
Femmes
Pc(d)(3)
(mois)
sevrés
menstruées
a
1,000
1,000
1,000
1
0,972
0,025
1,000
0,000
0,725
2
0,962
0,010
0,992
0,008
0,697
3
0,949
0,013
0,965
0,027
0,670
4
0,932
0,017
0,937
0,028
0,644
5
0,912
0,020
0,909
0,028
0,616
6
0,887
0,025
0,879
0,030
0,588
7
0,856
0,031
0,848
0,031
0,562
8
0,821
0,035
0,815
0,033
0,534
9
0,776
0,045
0,780
0,035
0,506
la
0,727
0,049
0,740
0,040
0,482
11
0,668
0,059
0,696
0,050
0,451
13
0,550
0,063
0,580
0,064
0,400
14
0,493
0,057
0,505
0,075
0,376
15
0,431
0,062
0,425
0,080
0,341
16
0,373
0,058
0,347
0,078
0,331
17
0,319
0,054
0,276
0,071
0,301
18
0,269
0,050
0,219
0,057
0,289
19
0,228
0,041
0,175
0,044
0,270
20
0,189
0,039
0,139
0,036
0,252
21
0,154
0,035
0,110
0,029
0,234
22
0,128
0,026
0,088
0,022
0,218
23
0,105
0,023
0,071
0,017
0,203
24
0,086
0,019
0,059
0,012
0,189
25
0,070
0,016
0,048
0,011
0,175
(l)Pa(d)= proportion de femmes en allaitement
(2)Pb(d)= proportion de femmes en aménorrhée
f])Pcfd)= proportion de femmes en abstinence
On
en
déduit
les
valeurs
médianes
issues
de
l'interpolation graphique
- Allaitement : 14 mois
- Aménorrhée
13 mois
- Abstinence
9,3 mois
La
durée
d'allaitement
du
moment
se
situe
à
14
mois
contre 16,9
mois
obtenue
à
partir
des
données
rétrospectives.
La
durée moyenne
en rétrospectif
est de
2,9
mois
supérieure
à
celle
du moment.
En revanche,
la durée d'aménorrhée actuelle 13 mois
est
également
de
2
mois
supérieure
à
celle
obtenue
à
partir
de
l'observation

277
rétrospective
(11
mois).
Quant
à
l'abstinence,
la durée
actuelle
9,2
mois
est
pratiquement
identique
à
celle
du
rétrospectif
9,3
mois.
La
faiblesse
des
écarts
entre
les
valeurs
rétrospectives
et
les
valeurs
du
moment
(moins
de
3 mois
pour
l'allaitement et
l'aménorrhée)
inci te
à
penser
que
les
données
recueillies
sont
moins
entachées
d'irrégularités
ce
qui
rend
plus
crédible
les
analyses
eff~ctuées
sur
les
facteurs
de
la
fécondité.
Il
se
confirme un constat important
la faiblesse relative de la durée
d'allaitement.
A cet égard, des hypothèses peuvent être avancées
:
-
Premièrement,
ce sevrage précoce n'est-il
pas un moyen pour
la mère de se libérer en vue de l'accomplissement de ses activités
lucratives
et
domestiques
?
Au
chapitre
II,
nous
avons
fait
allusion
au
rôle
croissant
de
la
femme
dans
les
activités
de
transformations
des
produits
vivriers
et
leur
commercialisation
sur
les
marchés
urbains
proches
cette
intensification
des
activités féminines
durant ces dernières
années
est consécutive à
la baisse du pouvoir d'achat des hommes.
L'apport de la femme est
devenu indispensable.
-
La deuxième idée se rapporte aux actions du centre de santé
particulièrement celles
de
la
PMI.
Cette
uni té
est
si
proche des
mères
de
sorte
que
ses
conseils
et
son
assistance
sont
d'un
recours
et
pourraient
conforter
les
mères
dans
leur
comportement
actuel.
En
définitive,
;il
est
possible
de
s'attendre
dans
l'avenir au maintien d'une durée d'allaitement courte;
une légère
réduction
de
cette
durée
ne
serai t
pas
surprenante
si
la
femme
doi t
assurer
sa
présence
dans
les
nouveaux
circui ts
commerciaux.
La
prat.ique
courante
en
milieu
urbain
consistant
à
confier
la
garde
des
enfants
à
des
"bonnes"
n'est-elle
pas
en
train
de
se
répandre
dans
ce
milieu
contigu
à
la
ville.
La
présence
des
parents proche
peut raviver une autre
forme de solidarité dans ce
domaine.

OraphlQu.
23
AJUSTEMENT DES DONNEES OU POST PARTUM
lég.nd.
Proporllon
Aménorrhé.
cumul•• du t.mm ..
1,0
Allaitement
._._. _.:;.:;.;,:-~7
Abstln.nc.
~
0,9
."
../
,..
/
,
0,8
"
/
,
,
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,10
o
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
22
24
26
Ouri. exacte (en mol.)
N
-...l
00

279
III.4.- Allaitement, aménorrhée, abstinence et fécondité
Les relations entre ces trois phénomènes et la fécondité,
bien
qu'établies
demeurent
complexes
dans
leur
manifestation.
L'allaitement
maternel
régulier
a
pour
effet
de
prolonger
le
retour
des
couches.
Une
abstinence
maintenue
sur
une
longue
période diminue
les
risques
de
conception.
La
conjugaison de
ces
deux phénomènes,
aménorrhée et abstinence
lorsque
leur durée sont
longues
aboutissent
à
un
rallongement
de
l'intervalle
intergénésique.
En
conséquence,
allaitement,
aménorrhée
et
abstinence exerceraient sur la fécondité une tendance à la baisse.
Leur influence sur le phénomène est très prononcée lorsque l'usage
de la contraception est faible.
La
liaison
entre l'allaitement
et
l'aménorrhée se révèle
ici
(tableau 113).
Il apparait nettement une tendance à
la hausse
de
l'aménorrhée
post-partum
lorsque
l'allai tement
se
prolonge.
A
cette croissance de la durée d'aménorrhée correspond un intervalle
fermé qui a également tendance à s'allonger.
Tableau 113 : Aménorrhée, abstinence et intervalle fermé
(en mois)
selon la durée d'allaitement
Durée
Intervalle
d'allaitement
Aménorrhée
Abstinence
fermé
Effectif
0 à 12 mois
9,3
8,1
30,6
276
13 à 18
10,4
9,4
31,7
282
19 et +
13,8
9,8
36,8
239
Source
ENSEA ENQ,
1985
Cette
tendance
de
l'intervalle
à
la
hausse
lorsque
l'allaitement
perdure
est
un
phénomène
mis
en
évidence
par
d'autres travaux effectués sur des populations africaines
(tableau
114)

280
Tableau 114
Durée d'allaitement et intervalle dans la région de
Dayes
(Togo)
(en mois)
Durée
d'allaitement
Intervalle
7-14
29,4
15-20
34,1
21-26
38,7
27 et +
47,6
Source
P.VIMARD,
1980.
Au regard de ces chiffres, nous pouvons conclure que l'un
des
facteurs
importants
de
régulation
de
la
fécondité
à
Memni-
Montézo
est
l'allaitement
maternel.
L'impact
de
cet
allaitement
est
renforcé
dans
la
mesure

le
lait
artificiel
est
très
peu
associé
à
l'alimentation
des
enfants.
Des
raisons
culturelles
justifient
ce
comportement
mais
les
charges
économiques
en
constituent un blocage non négligeable.
Cette
conclusion
expliquerait
également
le
niveau
de
la
fécondi té
dans
la
majorité
des
pays
en
Afrique
compte
tenu
des
controverses qui
entoure la durée de
l'abstinence post-partum car
le but avoué en observant cette
abstinence est plutôt de garantir
la santé du nourrisson;
i l s'agit également de préserver la santé
de la mère.
En
définitive,
cet
objectif
vise
moins
une
recherche
de
la
baisse
de
la
fécondité
que
celle
de
la
constitution
d'une
famille
nombreuse
car
en
Afrique,
les
populations
demeurent
en
majorité pro-natalistes
(VAN DE WALLE,
1988).

281
III.S.
Estimation
de
l'intervalle
intergénésique
à
partir
du
modèle de BONGAARTS
Dans
les
populations
ou
la
contraception
est
d'une
efficaci té
faible,
l'intervalle intergénésique
peut être estimé à
partir
du
modèle
élaboré
par
BONGAARTS
(1981).
Il
s'agit
de
l'expression ci-dessous comprenant cinq éléments
a
1
lb = Ip + Ig + (------- )Ia +
(7)
1- a
(l-a)
f
Dans le cadre de notre région d'observation,
la valeur du
temps mort
Ip
est
celle de
13 mois,
valeur
la
plus
élevée
entre
les
durées
d'aménorrhée
et
d'abstinence.
En
supposant
la
fécondabilité,
f
égale
à
0,2
nous
obtenons
un
intervalle
d'une
longueur de
28,9 mois.
Cette valeur est de
4,1
mois
inférieure à
celle calculée à partir des données rétrospectives
(33 mois).
En
fait,
en
admettant
que
le
temps
mort
13
mois
est
proche
de
la
réalité,
nous
pouvons
avec
raison
orienter
nos
réflexions
en
direction
de
la
contraception,
autre
facteur
qui
agirait
sur
la
fécondabilité
une
fécondabilité
relativement
faible
f
prise
à
0,15
rallonge
la
longueur
de
l'intervalle
(31
mois) .
Nonobstant
le
biais
lié
aux
méthodes
de
calcul
de
cet
intervalle
intergénésique,
nous
pouvons
conclure
que
d'autres
facteurs
autres
que
l'allaitement
et
l'abstinence
auraient
un
effet
sur
sa
longueur.
Il
est
possible
que
les
pratiques
contraceptives ne soient pas d'une efficacité si négligeable comme
nous avons tendance à le croire.
7.
Dans
cette équation
Ib est l'intervalle à
estimer;
Ig est la
période de
gestation
(9 mois)
Ip,
le
temps mort,
Ia la période de
temps mort, associé au risque d'avortement
spontané
(2,5 mois)
;
a
est
le
risque
d'avortement
(0,2)
,.
f
est
la
fécondabilité
sa
valeur est comprise entre 0,15 et 0,2.

282
III.6.- La
contraception
quand
le
discours
officiel
masque
les
demandes
Les
travaux
de
BONGAARTS,
(1978)
sur
les
variables
intermédiaires
de
la
fécondité,
ont
mis
en
évidence
le
rôle
des
facteurs
de
comportement
que
sont
l'usage
des
produits
contraceptifs
et
l'avortement
dans
la
réduction
du
niveau
du
phénomène
(8).
A cet
égard,
i l
apparait clairement que
toutes les
sociétés recourent
à
des
méthodes de
régulation de
leur
fécondité
dans le but de préserver la santé de la mère et celle de l'enfant
(GENDREAU
et
CANTRELLE,
1989).
A
l'échelle
mondiale,
les
divergences
enregistrées
dans
le
niveau
de
la
fécondité
sont
inhérentes
à
l ' efficaci té
de
ces
méthodes.
Aussi
les
régimes
de
fécondité dirigée se caractérisent-ils,
par un usage plus intensif
de produits modernes et un recours officialisé à l'avortement.
En
revanche
l'autre
régime
de
fécondité,
notamment
celui
des sociétés d'Afrique sub-saharienne,
s ' i l est moins dépendant de
la
contraception
moderne
et
de
l'avortement,
dispose
d'autres
méthodes traditionnelles dont l'usage est quelquefois très ancien.
III.6.1 -
La contraception à Memni-Montézo
Les
résultats
présentés
ici,
traduisent
l'état
de
méfiance
qui
anime
les
femmes,
particulièrement
celles
du
milieu
rural,
lorsqu'elles
sont
confrontées
à
des
questions
portant
sur
un
sujet
inhabituel
dans
leurs
conversations
l'environnement
national
n'ayant
pas
encouragé
la
générQlisation
de
la
con traception
eu
égard
au
niveau
de
la
na tali té
jugé
convenable
pour l'évolution de la population du pays.
Dans
un
tel
contexte,
la
collecte
des
données
est
confrontée
à
des
difficul tés
de
plusieurs
ordres
dont
la
plus
contraignante est
le mutisme des
femmes devant les enquêteuses
(cf
chap IV).
Malgré le refus d'une partie des
femmes de l'échantillon
à
livrer
les
informations
sur
leur
connaissance
et
éventuellement
8.TFR
(Nombre
d'enfants
observé)
= Cm x Cc x Ca x Ci x TF(Nombre
d'enfants
potentiel).
Dans
cette
équation
Cc
et
Ca
indiquent
respectivement les indices de contraception et d'avortement.

283
sur
l'utilisation
de
certains
produits
contraceptifs,
i l
est
apparu nécessaire de maintenir ces variables dans le questionnaire
car
les
renseignements,
obtenus
auprès
des
autres
laissaient
présager des besoins réellement insatisfaits.
III.G.1.1 - La contraception traditionnelle
La
contraception
n'est
pas
inconnue
des
sociétés
africaines.
Di verses
méthodes
ou
produits
sont
quelquefois
utilisés pour éviter la grossesse
;
leur efficacité est variable.
En
pays
Akyé,
ces
méthodes
reposent
sur
des
plantes,
des
scarifications ou des gris-gris.
On distingue les plantes qui sont
ingurgitées à
partir d'une
infusion et les plantes purgatives.
La
méthodes purgative est plus
répandue
;
elle dérive d'un ensemble
de
thérapeutiques
traditionnelles
axées
plutôt
sur
des
soins
purgatifs.
Afin
d'avoir
des
résultats
significatifs,
un
sous-
échantillon
de
femmes
mères
a
été
constitué.
Celles-ci
ont
été
interrogées
sur
l'utilisation
éventuelle
d'une
méthode
tradi tionnelle
pour
avoir
un
intervalle
satisfaisant
entre
leurs
grossesses.
Les résultats montrent que 50 pour cent d'entre elles
n'ont rien utilisé,
39 pour cent n'ont observé que l'abstinence et
11 pour cent ont utilisé une méthode à base de plantes ou de gris-
gris
(tableau 115).

284
Tableau 115 : Répartition des femmes selon l'utilisation ou non de
méthode traditionnelle pour avoir un intervalle satisfaisant
entre les grossesses
(pour 100)
Utilisation ou non de méthode traditionnelle
Générations
Aucune
Abstinence
Plantes et
Effectifs
méthode
autres
1965-69(1)
39
61
0
18
1960-64
50
35
15
133
1955-59
49
40
11
164
1950-54
44
45
11
163
1945-49
48
41
"11
149
1940-44
56
35
9
139
1935-39
56
38
6
147
ENS.
50
39
11
913
(1)
Données peu significatives
Source : ENSEA ENQ, 1985
Les
observations
corrélées
avec
les
générations
n'indiquent pas
de
tendance nette.
Cependant
i l semble se dégager
un
besoin
de
recourir
à
d'autres
moyens
que
l'abstinence
pour
avoir un espacement souhaité des naissances.
111.6.1.2.- Méthodes modernes de contraception
Les
méthodes
modernes
de
contraception
qui
ont
fait
l'objet
de
l'enquête
reposent
sur
la
pilule,
le
stérilet,
le
diaphragme,
la
gelée,
les
préservatifs
et
les
gélules
fabriquées
au
GHANA
dénommées
"toupaye".
L'utilisation
de
ces
produits,
suppose
la
connaissance
de
leur
existence
et
des
moyens
financiers.
De ces deux éléments,
il
semble que
la méconnaissance
cons ti tue
davantage
un
blocage
à
l'accès
à
ces
produits
que
le
problème
financier.
L'absence
de
structure
officielle
d'information est un handicap qui
maintient
les
femmes
illettrées
ou n'ayant pas séjourné en ville dans l'ignorance,
même si celles-

285
ci éprouvent le besoin de l'utilisation de produits plus efficaces
pour contrôler leur fécondité.
Le recours
à
ces méthodes reste
timide dans
la localité.
Cette
remarque
générale
ne
masque
cependant
pas
la
demande
exprimée par près de 10 pour cent des femmes
(tableau 116)
Tableau 116 : Répartition des femmes selon l'utilisation d'une
méthode moderne de contraception et le groupe
de générations
(pour 100)
Générations Aucune
Pilule et
Plus de d.eux
Effectifs
méthode
Toupaye
méthodes
1965-69(1)
89
11
'0
18
1960-64
87
4
9
133
1955-59
82
7
9
164
1950-54
89
7
4
163
1945-49
89
6
5
149
1940-44
94
3
3
139
1935-39
91
4
5
147
ENS.
89
5
6
913
(l)
Données peu significa ti ves
Source : ENSEA ENQ,
1985
En
conclusion,
l ' élément
essentiel
qui
se
dégage
de
la
contraception
à
Memni-Montézo
est
l'existence
d'une
demande
relativement
faible.
Celle-ci
est
la
conséquence
de
la
diffusion
timide
des
informations
sur
le
sujet.
La
position
officielle
contribue à rendre peut-être plus discrète cette demande.
Cependant,
aussi
bien à
Memni-Montézo que dans
les
zones
qui
ont
été
soumises
à
l'enquête
ivoirienne
de
fécondité
(EIF),
l'abstinence est la pratique la plus répandue.

286
Cette
situation
provient
peut-être
du
fait
que
l'abstinence
est
la
méthode
la
plus
simple
car
ne
nécessitant
aucune
dépense
et
ne
pouvant
être
réprimée
par
les
pouvoirs
publics.
L'assouplissement
de
la
posi tion
de
l'Etat vis-à-vis
de
la
contraception
s'est
concrétisée
par
la
reconnaissance
de
l'Association Ivoirienne pour le Bien-Etre Familial
(AIBEF).
Cette
association est pour le moment l'unique
structure officielle dont
les objectifs s'articulent autour des axes principaux suivants
. informer les mères sur la procréation ;
amener
les
parents
à
adopter
une
meilleure
planification de leurs naissances
. prodiguer des conseils en cas de stérilité.
Les
moyens
peu
importants
dont
dispose
l'association
restreignent
le
champ d' activi té
à
Abidjan
et: à
quelques
centres
urbains de
l'intérieur notamment,
Bouaké,
Boundiali et Korhogo.
A
Abidjan,
l'AIBEF
dispose
seulement
de
deux
centres
d'information
et
de
conseil
en
bien-être
familial
au
Centre
Hospitalier
Universitaire
(CHU)
de Treichville et à la maternité d'Adjamé.
Pour
l'instant,
les
populations
rurales
demeurent
peu
visées
alors
que,
d'une
part,
la
modernisation,
les
divers
échanges
entre
le
milieu
rural
et
le
milieu
urbain
et,
d'autre
part,
la
scolarisation
accrue
des
filles
en
milieu
rural
contribuent
à
la modification des comportements
procréatifs,
donc
à
une
aspiration
vers
un
contrôle
de
la
f écondi té
(LESTHAEGHE,
1984) .
III.6.2.- Influence de la contraception sur la fécondité
Nous avons examiné cette influence éventuelle à partir du
nombre
total
d'enfants
de
chaque
mère,
et
de
l'intervalle
fermé
c'est
à
dire,
l'intervalle
entre
l'avant
dernière
et
la
dernière
grossesse.

287
III.6.2.1.- Contraception et parité moyenne
La
répartition
des
femmes
selon
le
nombre
d'enfants
et
l'utilisa tion
de
la
contraception
tradi tionnelle
n' offre
pas
un
regroupement
particulier
autour
d'un
effectif
plus
réduit
du
nombre
d'enfants
désiré.
D'ailleurs
la
faiblesse
du
nombre
de
femmes
ayant
déclaré
avoir
utilisé
cette
contraception
tradi-
tionnelle
et
leur
dispersion
laisse
supposer
que
leur
action
contraceptive
a
été
ponctuelle
durant
leur
vie
génitale
(tableau
117) .
Tableau 117 : Répartition des femmes selon le nombre
d'enfants et l'utilisation de la contraception
traditionnelle
(pour cent)
Contraception traditionnelle
Nombre
d'enfants
Aucune méthode
Abstinence
Autres
Ensemble
a (1)
75,0
25,0
100
1 (1)
57,1
42,9
100
2
50,3
36,6
13,1
100
3
45,5
32,6
21,9
100
4
58,6
27,0
14,4
100
5
54,5
27,3
18,2
100
6
39,6
42,3
18,1
100
7
60
34,4
5,6
100
8
47,3
38,2
14,5
100
9
68,1
23,4
8,5
100
la +
58,3
27,4
14,3
100
(1 ) Données peu significatives
Source : ENSEA ENQ,
1985
La
corrélation recherchée
entre
la
contraception moderne
et le nombre d'enfants par femme ne peut déboucher sur des résul-
tats
solides
en
raison
de
l'effectif
particulièrement
réduit
de
contraceptrices.
Comme
pour
la
contraception
traditionnelle,
la
répartition des
femmes utilisatrices de produits modernes est très
étalée
selon
le
nombre
d' enfants.
C'est
peut-être
la
preuve
que
cette
utilisation
n'a été
qu'occasionnelle.
Elle devrai t
répondre
à
un
besoin
précis
et
ne
saurai t
être
considérée
comme
faisant
partie
des
comportements
habituels
visant
à
maîtriser
la
fécondi té ..

288
III.6.2.2.- Contraception et intervalles intergénésiques
Le
dernier
intervalle
fermé
est
celui
sur
lequel
porte
l ' observation.
En
nous
référant
aux
intervalles
moyens
calculés
par rapport
à
l'utilisation ou non de la contraception aussi bien
tradi tionnelle
que
moderne,
i l
ne
se
dégage
aucun
comportement
marqué
(tableau
118) .
Ces
données
confirment
l'utilisation
sporadique des méthodes de contraception.
Tableau 118 : Durées moyennes de l'intervalle fermé selon
l'utilisation des méthodes contraceptives
(en mois)
Méthodes traditionnelles
Méthodes modernes
Aucune
Abstinence
Autres
Aucune
Pilule
Plus de 2
méthode
méthode Toupaye
méthodes
Inter-
valle
35,2
30,5
35,9
33,8
35,2
31,6
Effec-
tifs
468
303
142
890
51
52
ENS.
33,7
33,7
Les
méthodes
contraceptives,
si
elles
ne
sont
pas
méconnues
dans
la localité
ne
font
pas
encore
partie des
moeurs.
Ce constat
est général en milieu rural
ivoirien et le sera encore
durant
quelques
années,
si
la
position
officielle
face
à
la
fécondité
et au contrôle des naissances
ne se libéralise pas pour
les
femmes
qui
ont
besoin
de
plus
d' ouverture
pour
accéder
aux
différentes méthodes.
Cette
recherche
de
la
maîtrise
de
la
procréation
a
été
très
souvent
à
la
base
de
nombreux
avortements
clandestins
qui
quelquefois
se
passent
dans
des
condi tions
très
déplorables
et
causent le
décès
en
particulier
celui
des
jeunes
filles
de
moins
de 20 ans
(Direction de la Statistique,
1982).

289
III.7.- L'avortement
un recours prohibé par la loi
L'avortement
volontaire
fait
partie
des
variables
de
comportement qui
contribuent
à
la
régulation
de
la
fécondité.
En
Côte-d'Ivoire,
cette
pratique
est
formellement
interdi te
par
le
législateur
cependant
les
avortements
clandestins
effectués
en
dehors
des
formations
sanitaires
et
les
conséquences
parfois
dramatiques qui
en découlent sont le
signe d'un besoin inavoué de
recourir à
ceL te
pra tique
pour
se
débarrasser
des
grossesses
non
désirées.
Les méthodes qui
ont
été
retenues
par
l'enquête
figurent
toutes
dans
le
registre
traditionnel
celles-ci
sont
essentiellement
axées
sur
l'usage
des
plantes
abortives.
Une
grande proportion de femmes
83 pour cent,
a déclaré n'avoir jamais
recouru
à
ces
méthodes.
En
revanche,
17
pour
cent
se
sont
déjà
servies de
ces méthodes
dont
14
pour
cent
pour d'autres
produits
traditionnels et 3 pour cent pour les plantes
(tableau 119).
Tableau 119 : Répartition des femmes selon la génération et
l'utilisation ou non de méthodes traditionnelles
abortives
(pour cent)
Générations n'a jamais
Plantes
Autres
Effectifs
utilisé
méthodes
1965-69(1)
67
6
27
18
1960-64
74
4
22
133
1955-59
84
3
13
164
1950-54
80
5
15
163
1945-49
83
2
15
149
1940-44
91
3
6
139
1935-39
88
2
10
147
Ens
83
3
14
913
(1 )
Données peu significatives
Source : ENSEA ENQ 1985

290
En
considérant
les
générations,
on peut
relever
que
les
générations
récentes
c'est-à-dire
celles
de
1950
à
1965
se
démarquent
par
une
pratique
de
l'avortement
relativement
plus
importante
que
les
anciennes.
Ce
constat
corrobore
l'observation
faite au niveau de l'utilisation des
contraceptifs.
C'est au sein
des jeunes générations que les besoins se sont le plus exprimés.
Au plan national,
les statistiques sont rares compte tenu
du
caractère
répressif
attaché
à
l'avortement.
En
réalité
les
forma tions
sanitaires
sont
quotidiennement
confrontées
à
des
cas
d'avortement
spontané
ou
provoqué.
Ces
cas
concernent
davantage
les
jeunes
filles
et
les
célibataires
(GNEBEI,
1981,
DIARRA
et
SANGARE,
1985).
Le
recours
à
cet
acte
pour
se
débarrasser
des
grossesses
non
désirées,
malgré
les :.,complications
que
cela
entraîne,
demeure
un moyen
de
maîtrise
de
la
fécondi té
eu
égard
aux difficultés d'accès aux méthodes contraceptives modernes.
Pour
le Docteur ~NEBEI (1981),
le fait
que
25
pour cent des patientes
ait avoué avoir eu recours à un ou plusieurs avortements provoqués
est
une
preuve
convaincante
pour
que
la
contraception
moderne
puisse
s'installer
dans
les
moeurs
des
femmes
qui
souhaitent
maîtriser leur fécondité.
IV -
MORTALITE ET FECONDITE :
ROLE IMPORTANT DE LA MORTALITE DANS
LE NIVEAU DE LA FECONDITE
La
manifestation
de
l'allaitement
sur
la
fécondité
se
traduit au plan biologique par une reprise plus ou moins rapide de
l'ovulation.
Dans les sociétés rurales africaines où l'allaitement
maternel est relativement long,
cette ovulation est retardée et ce
retard est un facteur
important de
l'espacement des naissances
et
donc de
la fécondité.
Mais ce mécanisme pour exister nécessite la
survie de l'enfant. Dès lors,
la mortalité dans l'enfance upparaît
elle aussi comme un des éléments qui conditionne la fécondité.
Son
rôle
sur
le
phénomène
intervient
par
l'intermédiaire
de
deux
facteurs
:
-
un facteur biologique
la
fin de
l'allaitement consécutif
au
décès d'un enfant favorise le retour rapide de l'ovulation;
,.':-'.'

291
-
un facteur de comportement:
le décès prématuré du nouveau né,
entraîne une réduction de la période d'abstinence.
Le retour précoce des
couches et
la reprise des
rapports
sexuels
sont
de
nature
à
raccourcir
l'intervalle
entre
les
naissances,
favorisant
ainsi
une
augmentation
du
niveau
de
la
fécondité.
Dans
cette
optique,
la
connaissance
du
niveau
de
la
mortalité intra-utérine et infanto-juvénile est indispensable pour
appréhender,
dans
toutes
ses
dimensions,
l'in tensi té
de
la
fécondi té.
Pour
ce
faire,
nous
disposons
dans
le
cadre
de
notre
recherche
de
quelques
données
sur
la
nature
des
deux
dernières
grossesses de chaque mère.
Il s'agissait de savoir à
l'enquête si
la grossesse en question s'était achevée par
- une fausse couche ou un avortement
- un mort-né
- une naissance vivante.
Ces
données
sont
complétées
par
le
devenir
de
chaque
naissance
vivante.
Cette
variable
permettait
de
distinguer
les
enfants nés-vivants
mais
décédés
de
ceux qui
survivent
au moment
de l'enquête.
Le dépouillement des registres de décès par une équipe de
chercheurs
de
l'IN5P
(9)
d'Abidjan
constitue
une
source
de
résultats
sur
la
mortalité
qui
a
été
consultée.
Cet
ensemble
d'informations
a
permis
de
faire
un
bilan
sur
la
mortali té
dans
l'enfance dans cette unité de peuplement.
Le niveau de la mortalité dans
l'enfance en Côte-d'Ivoire
demeure
difficile
à
si tuer
en
dépit
des
deux
opérations
d'envergure
nationale
l'EPR
et
l'EIF.
De
plus,
la
proximité
dans
le
temps
de
ces
opérations
ne
permet pas
de
déceler une
tendance
de ce
phénomène.
Cependant,
d'une façon
générale,
le niveau de la
mortalité infantile reste supérieur à 100 pour mille
il es~ ~ême
estimé à
105 pour mille
(INED
1987).
Comme dans
de nombreux pays
en voie de développement,
ce chiffre
global masque
les
dispari ~és
9.
INSP .
Institut National de Santé Publique.
<.,
.

292
qui
subsistent
tant
au plan régional
qu'entre le milieu urbain et
le milieu rural.
Ainsi,
i l
existe
une
distorsion
(tableau
120)
qui
est
accentuée
d'une
part
entre
les
sexes
et
d'autre
part
entre
l'agglomération d'Abidjan et le reste du pays.
Tableau 120 : Quotients de mortalité infantile et juvénile
nationalité ivoirienne
(pour mille)
Abidjan
Milieu urbain
Milieu rural
Ens. national
SM
lqo
59
70,3
102,8
92,7
4ql
31
42,5
77,0
66,7
SF
lqo
33
50,8
85,0
74,7
4ql
44
62,3
69,8
67,6
Sou:::-ce
ANTOINE ET HERRY,
1984
Le
milieu
rural
détient
les
:::-eccrds
de
mo:::-tali té
dans
l'enfance.
Cet te
situation
est
la
résul tante
de
plusieurs
facteurs,
dont
la
faiblesse
des
équipements
sanitaires,
le manque
d'infrastructures
sociales,
l'accès
difficile
aux
centres
de
santé,
etc.
Par
rapport
à
ces
insuffisances
d'équipement
du
milieu
rural,
la
localité
de
Memni-Montézo
semble
connaître une
position
particulière
comme
nous
allons
le
voir.
En
effet,
la
création
de
son
centre
de
santé
et
le
travail
effectué
par
un
personnel
religieux compétent
associé à
la situation péri-urbaine du village
ont
engendré
une
amélioration
très
favorable
de
la
santé
de
sa
population
mais
également
de
celle
habitant
dans
un
rayon
d'environ 20 kilomètres
(DUTERTRE et VESINO,
1973).
IV.I.- Le niveau de la mortalité dans l'enfance à l'enquête
Les
donnèes
disponibles
permettent
d'appréhender
le
phénomène
d' une
part
sur
le
dernier
intervalle
fermé
et
d' autre

293
part
sur
l'intervalle
ouvert.
Celles-ci
appellent
quelques
réserves.
En
effet,
dans
les
sociétés
africaines,
en
particulier
celle du groupe Akan,
les décès d'enfant font l'objet de cérémonie
qui
n' attire
pas
l'attention
d'un nombre
important de
personnes.
Souvent
ce
sont
les
membres
de
la
famille
éplorée
qui
sont
informés.
Le
décès
est
très
souvent
caché
et
constitue
un
sujët
difficile
à
aborder
lors
des
enquêtes
(Antoine
et
Herry
1984).
Cette
raison
milite
en
faveur
des
précautions
préconisées
dès
qu' i l
s'agit du
crédit
accordé
aux
indicateurs
de mortalité
dans
l'enfance
dans
les· so·ciétés
africaines.
Les
valeurs
auxquelles
nous aboutissons sont généralement des ordres de grandeur qui sont
plus ou ~oins proches de la réalité.
IV.l.l.- Mesure de la mortalité
Afin de disposer d'une bonne
estimation de
la mortalité,
nous
avons
essayé
d'observer
le
phénomène
sur
le
dernier
intervalle
fermé
et
sur
le
dernier
intervalle
ouvert.
Pour
ce
faire,
les
grossesses
intervenues
sur
chaque
intervalle
ont
été
classées
par
génération
afin
d'identifier
correctement
les
événements qui s'y sont produits.
La
répartition
des
données
obtenue
par
cette
approche
fait appel à plusieurs constatations
:
-
les
effectifs
de
femmes
ayant
été
en
état de
grossesse
sont
faibles lorsque nous nous éloignons dans le temps ;
-
de même,
les cas de fausse
couche et avortement déclarés sont
insignifiants pour toutes les générations constituées.
S'agissant
des
décès,
la
faiblesse
des
effectifs
enregistrés,
rend
très
hasardeux
une
estimation
quelconque
du
niveau de la mortalité dans l'enfance
(tableau 121).

294
Tableau 121
Nature des grossesses et devenir des naissances
vivantes selon la génération
1960
1965
1970
1975
1980
1985
ENS.
64
69
74
79
84
NATURE AVANT DER-
NIERE GROSSESSE
FC/AV
4
12
16
Mort-né
1
2
1
4
Naissance vivante
28
61
134
282
376
883
Ensemble
.. 28
61
135
288
389
905
DEVENIR AVANT DER-
NIERE GROSSESSE
Décédé
3
8
15
19
22
67
Vivant
25
53
119
263
354
814
Décès de moins de
1 an
3
4
7
9
14
47
NATURE DERNIERE
GROSSESSE
FC/AV
1
4
4
23
6
38
Mort-né
1
2
4
4
1
12
Naissance vivante
10
39
71
177
674
74
1045
Ensemble
11
42
79
185
692
80
1095
DEVENIR NAISSANCE
VIVANTE
Décédé
2
11
9
32
3
57
Vivant
10
37
60
168
642
71
988
Décès de moins de
1 an
6
5
21
4
36
Au regard de ces statistiques,
il
apparaît clairement que
les
événements
enregistrés
souffrent
d'une
sous-estimation
de
.~-...,.,..
- .-.-..,:. ~", :.

295
leurs
effectifs.
Cependant
l'examen
de
la
mortali té
au
sein
des
générations
de
1960
à
1984
(tableau
122)
confirme
l'idée
du
fléchissement de son niveau.
Tableau 122 : Quotients de mortalité infantile lqO
et juvénile 4ql
selon les générations pour la période 1960-1984
(pour mille)
Généra tions 1'1ortali té
Mortalité
infantile
juvénile
1960-1964
85,5
43,7
1965-1969
74,4
68,1
1970-1974
74,5
49,2
1975-1979
66,2
34,0
1980-1984
48,2
Source
GUILLAUME A.,
KOFFI N.,1988
Depuis
1960,
la
mortalité
infantile
a
enregistré
une
réduction
d'environ
40
pour
cent
passant
de
85,5
à
48,2
pour
mille.
Ce mouvement a été suivi par la mortalité juvénile à partir
des
années
1965.
Cette
tendance
générale
à
la
réduction
de
la
mortali té
dans
le
temps
es t
l'aspect
remarquable
qui
transparai t
lorsque l'on se réfère à
d'autres
étuàes
sur le phénomène dans
la
région.
IV.1.2.- Les indicateurs de mortalité issus d'autres sources
L'impac~ remarquable
exercÉ
par
~e
cen~re
de
santé
de
Mernni
sur
la
santé
des
populations
des
villages
environnants
à
attiré
l'attention
des
chercheurs
du
service
è.' épidémiologie
de
l'!ns~itut: Nationale de SantÉ Publique
(INSP)
en 1973.
Sur la
base des recistres de dé~ès de l'État civil,
~enus
sous
la
supervision des
rr~:'SSlOn:lê.:.res.
un
dèpoui:le~en: des
décès
d'enfants de moins de
5 ans
a étÉ
effectuè par deu~ chercheurs de
ce:
insti tut.
Cette
partie
de
notre
ètude
fa::
une
synthèse
des
résultats .
.. ."

296
Le dépouillement a
permis
de
disposer des naissances des
générations
1966
à
1971
et
des
décès
des
mêmes
années
jusqu'à
l'âge de
5 ans
exacts.
Le souci d'évaluer la mortalité néo-natale
a
dicté
le
classement
des
décès
de
la
première
semaine
et
du
premier mois selon les générations concernées.
En
nous
référant
aux
données
brutes
(Annexe
II)
les
indicateurs
suivant
caractérisent
la
mortalité
entre
les
années
1966 et 1971.
Pour
l'ensemble
des
cohortes,
la
mortalité
néo-natale
précoce
est
mesurée
par
un
quotient
de
15,6
pour
mille.
La
mortalité néo-natale
quant
elle
se
situe
à
28,8
pour
mille.
Les
décès des enfants de moins de 1 an a permis d'établir un quotient
de mortalité infantile d'une valeur de 62,6 pour mille.
Ces
résultats
d'ensemble
sont
complétés
par
les
indicateurs spécifiques à chaque génération
(tableau 123).
Tableau 123
Quotients de mortalité de 0 à 5 ans des générations
1966 à 1971
(pour 1000)
Quotient
GENERATIONS
de
mortalité
1966
1967
1968
1969
1970
1971
Néo-natale précoce
25,6
10,1
10,2
16,3
13,4
18,4
Néo-natale
41,0
20,2
10,2
27,2
31,3
41,5
Infantile
51,3
45,5
55,8
65,2
62,5
92,2
Mortalité dans
l'enfance
87,2
65,7
Source
Calculs effectués à partir des données collectées par
DUTERTRE et VESINO,
1973
L'enregistrement
des
nai ssances
es t
rel a t:i vemen t
complet:
puisque
pratiquement
toutes
les
naissances
interviennent
à
la
maternité. 'DUTERTRE
et
VESINO
le
font
remarquer
fort
justement

29ï
"les
enfants,
nés
exceptionnellemen e
au
village
sone
cependant
reportés
sur
le
registre
de
la
ma eerni té
avec
la
mention

au
village".
Cette
qualité
du
fichier
des
naissances
n' est
certainement
pas
identique
à
celle
des
décès
pour
les
raisons
sui van te
de
Memni,
village-centre
dépendent
les
campemen cs
de
culture dont
certains,
Sokodji,
Moninkoi
sont devenus des
hamea~~
relativement
peuplés
et
autonomes.
Dans
ces
unités
de
peuplement
éloignés
du
village-centre,
les
décès
d'enfants
ne
font
généralement
pas
l'objet
de
déclaration
à
l'officier
de
l'état
civ'il.
De
même,
les
décès
d'enfants
émigrés
ne
sone
pas
comptabilisés par l'état civil de Memni.
La
sous-estimation
du
niveau
de
la
mortalité
dans
l'enfance est une réalité et les indicateurs sont biaisés eu égard
aux
observations
invoquées
ci-dessus.
Cependant,
i l
est
un
fait
indéniable
que
la
mortalité
enregistre
un
fléchissement
continuel.Le constat est renforcé par l'opinion suivante émise par
DUTERTRE et VE5INO
(1973)
"Les chances de survie,
du fai t
de la
surveillance
des
femmes
enceintes,
des
accouchements
tous
pra tiqués
par
une
sage-femme
compétente,
enfin
de
la possibilité
qu'ont
les
parents
d'enfants
jeunes
de
trouver
sur
place
les
conseils
et
les
soins
élémentaires
dont
ils
ont
besoin,
sont
certainement
parmi
les
meilleurs
que
l'on
puisse
actuellement
trouver en milieu rural".
En
conclusion,
on
peut
dire
que
l'évolution
de
la
mortalité dans
l'enfance à Memni-Montézo,
ne devrait plus être un
facteur
de
maintien
d'une
fécondi té
élevée
si
la
haute
fécondi té
est
le
répondant
de
la
forte
mortalité.
Généralement,
l'amélioration du niveau de
saneé de
la population a d'abord pour
corollaire
une
tendance
à
la
hausse
de
la
fécondité
sur
une
période
plus
ou
moins
longue
avane
qu'un
fléchissement
n'apparaisse.
Les
succès
enregistrés
dans
la
lutte
contre
la
stérilité
font
égalemene
pareie
des
éléments
d'explication
de
ceete constatation .
. :.. ; :"

298
v -
FECONDITE
ET
STERILITE
RECUL
DE
LA
STERILITE,
FACTEUR
DE
MAINTIEN DU NIVEAU DE LA FECONDITE
Malgré l'homogénéité apparente de sa fécondité élevée,
il
ressort
que
l'Afrique
recèle
des
zones
de
moindre
fécondité.
Le
cas de certaines populations d'Afrique Centrale et Occidentale est
révélateur
(RETEL LAURENTIN 1979
;
SALA DIAKANDA,
1981).
En Côte-
d'Ivoire,
la
région du
Sud Ouest
a
été
pendant longtemps
classée
parmi les zones de fécondité basse.
Même si les disparités entre ces zones et celles de haute
fécondi té
sont
en
train
d'être
corrigées,
i l
demeure
qu'au
plan
sociologique,
la
situation
des
personnes
touchées
par
la
sous-
fécondi té
ou
la
stérilité
est
inconfortable
car
en
Afrique,
ces
phénomènes
ne
sont
pas
seulement
des
problèmes
personnels,
ils
affectent
les
intéressés
dans
leurs
relations
avec
le
groupe
familial,
lignager et villageois
(ESCHLlMAN, 1982).
Les
travaux
de
recherche
antérieure
ont
mis
en évidence
les
maladies
vénériennes
comme
facteur
de
stérili té.
Au
sein
de
certaines
populations,
la
propagation
de
ces
maladies
a
été
d'autant
plus
rapide
que
la
mobilité
matrimoniale
et
la
liberté
sexuelle sont importantes.
Au plan
national,
les
données
récentes
sur
la stérilité
proviennent
de
l' EIF.
A travers
les
ré sul tats
de
cette
enquête,
deux constations se dégagent :
les
femmes
sans
grossesse
représentent
un
effectif
dont
la
proportion n'excède pas 3 pour cent après 30 ans
-
les
femmes
sans
naissance
vivante
représente
3 à
5 pour
cent
de l'effectif des femmes.
~n
remon tan t
dans
le
temps
on
peut
s'apercevoir
que
la
proportion
des
femmes
stériles
était
i~portante
au
se~n
des
communautés ethniques
(tableau 124).

299
Tableau 124 : Pourcentage des femmes mariées de 25 ans et plus
n'ayant pas d'enfants selon l'ethnie.
Abey
3,5
Abron
6,0
Agni
5,3
Attié
4,6
Baoulé
11,9
Mandé
7,4
Voltaïque
7,1
Sénoufo
4,4
Autres
9,7
Ensemble
6,2
Source
SEDES 1967
A
Memni-Montézo,
pour
donner
une
mesure
relativement
correcte de
la stérilité,
nous
avons
considéré les
femmes mariées
de 40 à 49 ans
(tableau 125)
Tableau 125 : Répartition des femmes de 40-49 ans selon la
possession ou non d'enfants au moment de l'enquête.
Groupe
0
avec
Ens.
Ens.
% sans
d'âge
enfant
enfants
femmes
femmes
enfant
mariées
toutes
parmi
catégories
mariées
40-44
4
127
131
157
3,1
45-49
2
125
127
165
1,6
ENS
6
252
258
322
2,3
Comparée aux autres populations du pays,
le niveau de
la
stérilité
à
Memni-Montézo
est
faible.
Cette
situation
est
imputable au centre de santé qui consacre une
journée hebdomadaire
à ces problèmes
(GUILLAUME,
1988)
.-. -:. ..
. '
"."
' " ,
' .
,:• •
','JO
' 0 ' _ " ' . " · . . . . ~ •••• ~.~~.ç' •.•--:-:- ..• "': ....

300
L'intérêt porté aux soins relatifs à la stérilité peut se
justifier par
le rôle de la mère dans la pérennisation du lignage
matrilinéaire en pays Akan.
De ce fait la procréation n'est pas un
phénomène
individualiste.
Pour
cette
raison
la
stérilité
et
la
sous
fécondi té
ont
des
répercussions
jugées
dramatiques
par
les
populations sur les structures claniques ou communautaires.
En conclusion,
le maintien d'une fécondité élevée dans la
région
provient
de
plusieurs
facteurs
liés
au
comportement
il
s'agit
surtout
d'un
allaitement
dont
la
durée
est
plus
réduite
associé
à
une
abstinence
moins
prolongée.
Ces
comportements
se
conjuguent avec
les efforts de lutte menés par le centre de santé
contre la mortalité
intra-utérine
et la mortalité dans
l'enfance.
L'option
du
centre
de
prodiguer
des
conseils
et
des
soins
aux
femmes
sans
enfant
contribue
de
façon
significative
à
l'amélioration
de
la
santé
et
à
l'élévation
du
niveau
de
la
fécondité.
Cette
structure
pourrait
dans
le
même
temps
jouer un
rôle
dans
une
régulation
plus
accrue
de
cette
fécondité
si
les
pouvoirs
publics
n'occultaient
pas
les
méthodes
modernes
de
contraception dont peut-être les mères éprouvées par de nombreuses
grossesses ont besoin pour contrôler leur fécondité.

301
CHA P I T R B
VII
BSSAI DB SYNTHESE ENTRE LE DEMOGRAPHIQUE
BT L'ECONOMIQUE

302
L'évolution
de
la
dynamique
de
la
population
est
en
rapport
étroit
avec
les
changements
socio-économiques
qui
affectent
l'ensemble
du
système
économique
et
démographique.
Les
sociétés
traditionnelles
africaines
ont
forgé
leur
cycle
de
reproduction en se référant
à
la mortalité,
particulièrement à
la
mortalité dans
l'enfance,
dont
le niveau est encore élevé dans la
majorité des
pays;
l'importance culturelle accordée à
la famille
nombreuse et les avantages économiques qui en découlent,
notamment
la
constitution
de
la
force
de
travail,
sont
également
des
éléments qui justifient le maintien d'une fécondité élevée.
Cependant,
i l
est
à
remarquer
que
les
structures
socio-
économiques des sociétés africaines
ne sont pas figées
;
bien des
progrès
économiques
accomplis
ont
eu
un
retentissement
sur
0 "
l'organisation
de
nombreuses
sociétés
traditionnelles.
Par
exemple,
les
structures
lignagères
sont
fondamentalement
remises
en
cause
dans
certaines
régions
du
continent
et
cela
grâce
à
l'ouverture de
la
société
sur
d'autres
réalités
sociologiques
et
économiques.
En
effet,
à
la
faveur
de
l'adoption
d'une
agriculture
dont
les
produits
d'exportation
ont
procuré
des
revenus
d'une
importance
relativement
grande
à
la
population,
l'insertion
de
la
société
aux
nouveaux
circuits
monétaires
a
contribué
à
bouleverser
les
structures
de
base,
notamment
le
groupe
domestique.
L'affaiblissement
des
lignages
et
l'émergence
d'une
famille
centrée
sur
le
noyau
biologique
est
l'émanation de
cette
transformation.
De
plus,
à
l'intérieur
de
la
famille,
la
nature des
relations entre d'une part,
les parents et les enfants
et,
d'autre
part,
le
mari
et
la
femme
a
évolué
l'assistance
réciproque,
à
des
périodes
spécifiques de
la vie,
semble être
la
règle
les
parents
en tretiennen t
les
enfants
dans
l'optique
que
ceux-ci,
intégrés dans des structures d'emploi,
l~ plus souvent en
milieu urbain,
leur viendront en aide et prendront une part active
dans
la
gestion
des
affaires
de
la
famille.
Ce
partage
des
responsabilités
au
niveau
de
la
cellule
familiale,
est
une
conception
née
le
plus
souvent
dans
le
cadre
de
l'économie
de
plantation.
Cette
perspective
a
été
un
élément
fondamental
qui
a
inci té
nombre
de
planteurs
à
scolariser
tous
les
enfants
malgré
les multiples charges financières que le phénomène a occasionnées.

303
En
définitive,
le
système
a
permis
l'extraversion
d'une
partie
de
la
main-d'oeuvre
par
le
biais
de
la
scolarisation.
Théoriquement,
l'apparente
harmonie
entre
les
parents
en
milieu
rural et les
enfants
en ville devrait contribuer au maintien de la
reproduction
en
milieu
rural.
Cependant,
la
précarité
de
l'économie,
l'effritement
des
structures
communautaires,
l'avènement
de
plus
en
plus
marqué
de
la
famille
restreinte
sont
des éléments qui"ont un impact certain sur la fécondité.
Ce
chapi tre
se
propose
de
faire
le
bilan
des
principaux
résultats
de
fécondité
qui
ont
été
l'objet
des
conclusions
partielles.
Il
vise
également
à
analyser
le
fondement
de
l'équilibre
entre
la
fécondi té
et
l'économie
dans
le
contexte
de
l'éconc~ie de plantacion.
l
-
LA REPRODUCTION SOCIALE
I.1. - Le bilan des résultats de fécondité
La
fécor:dité
en
Côt=-1'!voi~e
se
sii:ue
"1
t
enf an ts
par
femme
s i l ' on
se
réfère
au.."C
résul ta ts
de
l'E:F
cpli
demeure la source la plus récente.
Ce chiffre,
confronté à
ceux de
1978 et
1962
(1)
qui
sont
estimés
respectivement
à
6,55
et
6,32,
indique
une
croissance
de
la
fécondité.
Sur
la
période
séparant
ces
différentes
opérations
la
femme
ivoirienne
a
augmenté
sa
fécondité de 1,04 enfant.
La
situa tion
d' Abidj an
ne
se
dis tingue
guère
de
cee te
tendance
malgré
le
caractère
urbain
et
les
problèmes
qui
en
dérivent.
Dans
cette
agglomération.
la
fècondité
est
passée
de
5.34 enfants
en 1963
à
5,55 en 1978 pour s'établir à
environ 6.41
enfants
par
femme
en
1980
soit
une
hausse
de
0,86
enfant
sur
la
durée de la période.
Les
données
de
fécondité
de
Memni-Montézo
qui
se
rapportent
à
la
situation
aC1:uelle,
occupen t u n e
position
1.
Enq de la SEDES
(ROUSSEL,
1965)
·,··· ..... ~1~··::'.< __ • .
~ •.....•...•. ~ ..• ~.

304
intermédiaire
entre
le
niveau
national
et
celui
d'Abidjan.
La
fécondi té dans
cette région
est
établie
à
6,7
enfants.
L'absence
de
statistiques
chronologiques
limite
les
conclusions
sur
sa
tendance.
Cependant
l'observation
de
la
procréation
au
sein
des
générations
de
femmes
de
1935
à
1969
fait
ressortir
des
comportements
propres
à
la
fécondité
de
la
région.
Il
s'agit
principalement
d'une
modification
du
calendrier
de
la
fécondité.
Celle-ci
se
manifeste par
un recul
de
la
précocité
du
phénomène
qui
pourrait
être
compensé
vers
la
fin
de
la
vie
féconde.
Le
retard apparent
concédé à
la fécondité
est consécutif
à
un léger
recul de
l'âge à
la primo-nuptialité dont la scolarisation est la
cause justificative.
En définitive,
la tendance à la réduction du niveau de la
fécondité,
même si elle est amorcée pour les générations récentes,
n'est
pas
une
conclusion
de
base
irréfutable
faute
de
données
suffisantes. Toutefois,
le maintien d'une haute fécondité apparait
à
priori contradictoire au regard de l'évolution du phénomène dans
des
contextes presque similaires.
En
effet
les
cadres
conceptuels
développés
sur
l'étude
des
différentes
variables
agissant
plus
ou
moins
directement sur
la
fécondité
font
largement
référence
aux
conditions
socio-
économiques
et
culturelles
(2)
du
milieu
et
dans
une
moindre
mesure
à
l'environnement
(MOSLEY,
1979
CANTRELLE
et
FERRY,
1979).
A Memni-Montézo,
les
facteurs
puisent
leur
origine
dans
l'adoption de
l'économie de
plantation,
dont
le café
et le cacao
ont
longtemps
constitué
les
deux
produits
clés.
Des
revenus
relativement
importants
ont
été
retirés
de
la
vente
des
productions
dont
l'accroissement
des
quantités
a
occasionné
le
défrichement
de
tout
le
massif
forestier.
L'expansion
des
2.
On
pourra
se
référer
aux
articles
publiés
dans
"The
cul tural
roots
of
african
fertility
regimes
proceedings
of
the
IFE
conference,
feb.25,
march
1,
1987"
University
ILE
IFE NIGERIA
-
Population studies center,
University of Pennsylvania.

305
plantations et leur généralisation ont été suscitées par la hausse
continuelle
des
prix
d'achat
du
kilogramme
des
deux
produits
(tableau 126).
Tableau 120
Evolution des prix d'achat du kilogramme de cacao et
de café
Période
Café
Cacao
Source
1960-1961
(1)100
(3)100
1961-1963
83
72
1964-1965
100
79
1966-1967
100
79
1967-1968
100
79
1968-1969
100
79
1970-1973
-117
96
Annuaire des stati-
1973-1974
133
124
tistiques agricoles
1974-1976
167
197
tomme II 1986
1976-1977
200
202
1977-1979
278
281
1979-1980
314
337
1980-1983
(2)100
337
Min. Agriculture
1983-1984
100
393
Annuaire des statis-
1984-1985
100
421
tiques agricoles 1986
1985-1988
133
449
Min. Agriculture
1988-1989
67
225
1989
(1)
Base 100 : Prix d'achat de 1960-61 soit 90 FCFA
(2)
Base
100
:
1980-83,
en
raison
du
changement de
la nature
du
café vendu
(cerises sèches au lieu du café décortiqué et
trié des
campagnes 1960-1980 : prix 150 FCFA
(3)
Base 100 : Prix d'achat de 1960-61 soit 90 FCFA.
Au
plan
social,
des
retombées
significatives
ont
été
enregistrées
dans
le
domaine
de
l'habitat.
Les
transformations
dans
ce
secteur,
l'accroissement
de
la
capacité
du
centre
de
santé,
la
construction
des
écoles,
la
distribution d'eau
potable
et
l'électrification
de
la
locali té
sont
des
acquis
qui
ont
des
impacts
sur
le
bien
être
tant
individuel
que
collectif.
Ces
équipements ne manquent pas de façonner le contexte culturel.
En
effet,
l'instruction
d'une
manière
générale
s'est
accentuée
ceci
fait
partie
des
retombées
de
la
scolarisation.
Leurs conséquences
sont à
la
fois
démographique,
par leurs
effets
.:
.

306
sur
les
mariages,
économique,
en ce
sens que
la mutation du rôle
des
enfants
affecte
les
relations
à
l'intérieur
du
groupe
domestique,
psychologique
car
les
enfants,
particulièrement
les
filles,
retrouvent
des
aspirations
professionnelles
et
sociales
qui
suscitent
en
elles,
le
rejet
de
certaines
normes
traditionnelles
(FARGUES, 1988)
La
situation
géographique
de
Memni-Montézo
a
peut-être
été l'accélérateur
de
ces
mutations
di verses.
La
région
se
si tue
dans
la
couronne
rurale de
l'agglomération d'Abidjan.
A la
piste
peu
carrossable,
surtout
en
saison
des
pluies,
qui
reliai t
tous
les
villages
à
la
ville,
s'est
substituée
en
1983
une
route
moderne sur laquelle
circulent quotidiennement des
petits
cars de
transport
de
15
à
20
places
pratiquant
des
tarifs
compris
entre
500 et 1 000 FCFA.
Les échanges se sont intensifiés entre les deux
milieux.
Comme
nous
l'avons
relevé
plus
haut,
des
personnes
non
autochtones
s'installent
dans
le
village
pour
exercer
des
activités
non
agricoles.
L'interpénétration
des
idées
est
un
phénomène qui
se renforce
ceci dicte des
comportements nouveaux
au niveau de la reproduction.
Dans
l'ensemble,
l'allaitement,
l'aménorrhée
et
l'abstinence,
variables
fondamentales
de
la
régulation
de
la
fécondi té
lorsque
la
contraception
moderne
est
peu
utilisée,
se
caractérisent
par
un
raccourcissement
relatif
de
leur
durée
notamment au sein des générations récentes.
La durée d'allaitement
est
comprise
entre
11
et
16
mois
tandis
que
l'aménorrhée
et
l'abstinence
(9
à
13
mois)
pourraient
avoir
des
durées
plus
réduites.
Ces
facteurs,
favorables
au
maintien
d'une
fécondité
élevée,
sont
renforcés
par
les
succès
qu'enregistre
le
centre
de
santé
sur
la
stérili té
et
la
mortali té
dans
l'enfance
(tableau
127).
Ce
maintien
du
niveau
de
la
fécondité
s' insère
également
dans un cadre culturel qui encourage la procréation.

307
I.2.- Reproduction sociale et lignage
Les
Akan,
dont
font
partie
les
Akyé,
constituent
une
société matrilinéaire.
La conception du lignage sur cette base de
matrilinéarité
donne
un
poids
important
aux
enfants
dans
leur
famille
maternelle.
Ainsi,
comme
le
fait
remarquer
D.
PAULME,
(1966),
une
soeur qui
a
de
nombreux enf an ts
peut
proposer
à
ses
frères d'en prendre chez eux afin que ceux-ci,
devenus grands,
les
aident
à
travailler.
Le
rôle de
reproduction de
la femme
est non
seulement
un
élément
fondamental
dans
la
solidarité
entre
les
membres
de
son
lignage,
mais
indispensable
pour
la
pérennisation
et
l'élargissement
de
celui-ci,
comme
le
souligne
PERROT
(1987).
Dans ce
cas,
la stérilité de la femme est une menace d'extinction
du lignage.
Tableau 127
Principaux résultats de fécondité à Memni-Montézo
Variable
Valeur
Age moyen au
1er mariage
20,1 ans
Fécondité cumulée
6,7 enfants
Intervalle intergénésique
1) données brutes
33,1 mois
2)
Estimation
f= 0,20
28,9 mois
f= 0,15
31,0 mois
Durées moyennes
post-partum
1) Allaitement
rétrospectif
16,9 mois
actuel
14,0 mois
2) Aménorrhée
rétrospectif
10,5 mois
actuel
13,Omois
3) Abstinence
rétrospectif
9,3 mois
actuel
9,2 mois
Stérilité
2,3 pour cent
Mortalité infantile
48,2 pour mille

308
La conception du lignage en régime matrilinéaire n'est,
a
priori,
pas
le seul
fondement de la fécondité élevée des sociétés
tradi tionnelles
car
des
peuples
à
structures
communautaires
différentes
présentent
eux
aussi
un
niveau
de
fécondité
élevé
(tableau 128).
Tableau 128
Niveau de fécondité selon les grands groupes
ethniques en Côte d'Ivoire
Groupe
Akan
Krou(l)
Mande du
Mandé du
Voltaïque
ethnique
Nord
Sud
Niveau
Fécondité
6,3
6,1
6,6
6,2
6,7
cumulée
Source: EIF, Direction de la Statistique, 1984.
(1)
Les
Krou
forment
une
société
de
type
lignager
à
filiation
patrilinéaire et à résidence patrilocale (A.
SCHWARTZ, 1971)
Le
lignage
est
cependant
un
facteur
de
motivation
à
la
reproduction
par
le
biais
de
la
solidari té
qui
se
manifeste
au
niveau
du
groupe.
Les
enfants
sont
entretenus
non
seulement
par
les
parents
biologiques
mais
également
par
tous
les
membres
du
lignage
et
particulièrement
celui
de
la
mère
;
les
oncles
maternels
avaient
en
région
Akyé
autant
de
responsabilité
à
l'égard des neveux utérins que leur père.
Une des caractéristiques
du système matrilinéaire réside dans le régime des successions. Le
fils
ne
peut
hériter
du
père
l' héri tage
est
légué
au
neveu
utérin.
La désignation de
l'héritier est l'oeuvre d'un conseil de
lignage
qui
revient
au
membre
le
plus
âgé
du
lignage
et
de
la
femme la plus âgée du groupe.
Cette conception,
si elle n'est pas
supprimée,
a été profondément modifiée car pratiquement le partage
des
biens
se
fait
du
vivant
de
l'intéressé
(GASTELLU
(3),
1989,
AFFOU YAPI 1979)
3.
Dans
son
ouvrage
sur
les
Agni
du
Moronou,
voisins
des
Akyé,
l . auteur rapporte la procédure actuelle dans
cette
vieille région
de la boucle du cacao.

309
Les
transformations
opérées au sein de
la société Akyé à
la
faveur
de
l'économie
de
plantation
et
surtout,
de
la
scolarisation
ont
contribué
à
centrer
les
rapports
entre
les
membres
du
groupe
au
niveau
de
la
famille
nucléaire.
Le
décret
promulgué
en
Octobre
1964
insti tuant
en
Côte
d'Ivoire
un
régime
successoral
français
et
la
monétarisation
de
la
société,
ont
accentué
la
transition
de
la
famille
élargie
à
celle
de
type
nucléaire
(VIMARD,
1988).
Dès
lors,
la
reproduction démographique
conçue
autrefois
dans
un
cadre
plus
élargi
est
ramenée
au
niveau
du noyau
familial
les
différentes
charges
occasionnées
par
l'éducation
des enfants
sont supportées par le père seul,
aidé quelquefois de
la mère.
Le rôle du père s'est donc accentué aux dépens du lignage
qui
perd
de
plus
en plus
son
contrôle
sur
ses
membres notamment
sur les enfants et leur mère.
Les rapports au sein de la famille,
désormais restreinte,
connaissent également
des
modifications
qui
sont de
plus
en plus
prononcées.
La
reproduction
démographique
qui
s' inscri vai t
dans
l'optique
de
la
constitution
de
la
main-d'oeuvre
familiale
est
détournée de cet objectif.
Les
enfants
sont
scolarisés
et,
en
même
temps
que
leurs
parents,
ils
aspirent
à
leur
insertion
dans
des
structures
d'activités
urbaines.
Une
autre
mentalité
s'est
forgée
elle
n'est pas
seulement basée
sur
le
transfert
des
biens des
enfants
aux
parents
développé
par
CALDWELL
(1976)
mais
aussi
par
la
satisfaction morale
d'avoir
des
enfants
qui
ont
"réussi"
dans
la
vie.
La
recherche de cette fierté des parents ou du lignage s'est
généralisée en milieu d'économie de plantation.
Ces
éléments
ont
encouragé
la
scolarisation
poussée
des
enfants
dont
la
conséquence
a
été
le
départ
des
jeunes
en
direction
des
centres
urbains
retirant
du
système
sa
"substance"
de main-d'oeuvre autochtone,
jeune et le plus souvent scolarisée.
La
réalité
actuelle
se
traduit
par
la
dépendance
des
planteurs
à
l'égard
de
la
main-d'oeuvre
étrangère
au
groupe

310
domestique
et
souvent
non
autochtone.
Cette
situation
n'est
pas
toujours
favorable
financièrement
étant
donné
le
coût
de
cette
force
de
travail.
Du
côté
des
enfants
la
conjoncture
économique
mauvaise n'encourage plus une assistance régulière aux parents.
A
Memni-Montézo,
nous
l'avons
déjà
souligné,
la
transformation de l'habitat et d'une façon générale l'amélioration
du
cadre
de
vie
de
la
population
relèvent
d'un
financement
provenant à plus de 90 pour cent des planteurs eux-mêmes. Ceci est
une expression nette de la faiblesse des apports de l'extérieur.
En résumé,
le cadre d'évolution du système se caractérise
par
l'affaiblissement
des
liens
familiaux,
lignagers
et
un
relâchement
des
moeurs
autrefois
observés.
Ce
contexte
est
également celui de l'émergence du rôle accru des femmes.
I.3.- Transformation du statut de la femme
L'une des
particularités de
l'économie de plantation est
le
changement
apporté
au
statut
de
la
femme.
Cette
évolution
a
débuté
par
une
redéfinition
des
rôles
au
sein
du
groupe
domestique.
Dans
les
sociétés
tradi tionnelles,
nous
l'avons
dit
plus
haut
l'autosubsistance
du
groupe
domestique
repose
sur
la
femme car
une grande partie de ses activités ~gricoles est liée à
la production alimentaire
(MEILLASSOUX,
1975).
Dans
le système de
l'économie de
plantation,
la
femme
continue de
prendre
en
charge
la
production
vivrière
mais
de
surcro~t elle
est
intégrée
à
la
main-d'oeuvre
domestique
utilisée
par
les
hommes
sur
les
plantations
(DOZON,
1985
QUESNEL
et
VlMARD,
1985).
Les
stratégies de
conquête de
l'espace forestier
ont reposé
en grande
partie sur l'apport des femmes;
les épouses des planteurs avaient
pour rôle
l'entretien des
jeunes plants
durant
les deux premières
années de
leur plantation dans
la mesure où la culture du vivrier
et
leur
récolte
libéraient
le
jeune
cacaoyer
ou
caféier
des
mauvaises herbes
(KINDO BOUADI,
1978).
Dans
le
système,
la domination de
l'homme
s'est
toujours
manifestée
non
seulement
dans
la
répartition
des
tâches
malS
égalemen t
dans
le
pouvoir
de
commercialisation
des
productions

311
c'est l'homme qui en assume la responsabilité et décide ensuite la
forme de rétribution des membres de son groupe domestique.
Cependant
l'aspect
subtil
de
l ' inégali té
entre
homme
et
femme réside dans la conception traditionnelle de la propriété de
la terre.
La coutume ne reconnait aucun droit de propriété sur la
terre
à
la
femme
même
dans
son
propre
lignage.
Cette
règle
largement
répandue
dans
les
zones
d'économie
de
plantation
a
freiné dans une certaine mesure,
l'esprit d'entreprise de la femme
et
contribué
à
la
confiner
dans
son
rôle
de
production
et
de
reproduction sous le contrôle de l'homme.
L'accession
récente
à
la
propriété
des
plantations,
souvent par legs
(GASTELLU,
1989),
et les possibilités de création
de nouvelles exploitation~ offertes à la femme sont l'amorce de la
transformation de son statut au sein de la société.
I.3.1. - Les facteurs de la transformation du statut de la femme
Le
concept
"statut
de
la
femme"
recouvre
des
réalités
variées et
complexes.
Celles-ci se rapportent
à
la position et au
rôle de la femme dans la société
(ADEKUNBI,
1987 ; ASSOGBA,
1989).
Les
changements
auxquels
ce
statut
de
la
femme
est
soumis,
proviennent de l'environnement socio-culturel et de l'évolution du
contexte économique.
A Memni-Montézo,
la
scolarisation,
la
si tuation
péri-urbaine
du
milieu et l'émergence de l'activité économique autonome des femmes
se
trouvent
à
la
base de
la
transition de
leur
position sociale
dans la communauté villageoise.
Malgré son ancienneté dans
la
région,
la scolarisa tion a
conservé
jusqu'à
une
date
récente
un
caractère
sélectif
au
détriment
des
filles.
Actuellement,
nous
1 t avons
di t,
la
différence entre les
taux masculin et féminin de scolarisation est
insignifiante.
Ceci
implique que
les
accès
à
d'autres
structures
de
formation
ou
aux
informations
sont
identiques
pour
tous
les
jeunes.
Les
séjours
au village des
élèves des
lycées et collèges,
à
l'occasion
des
vacances
scolaires,
le
retour
des
aut=es
ressortissants
vivant
en
ville
ont
des
impacts
sur
les
systèmes

312
tradi tionnels.
Pour
la
population
féminine
résidant
au
village,
les
divers
échanges
avec
la
ville
apparaissent
un
facteur
important de cette modification.
Les flux économiques et culturels
entre
la
région
et
le
milieu
citadin
se
sont
intensifiés
à
la
faveur
de
l'amélioration de
la
route,
mais
aussi
en
raison
de
la
présence
fréquente
de
la
femme
sur
les marchés
de
l'agglomération
d' Abidj an.
Les
ièées
nouvelles
~tan t
toU] t)11r s
di f fusées
à
par~ir
de
la
ville
(BUGNICOURT,
1971),
ces
çont:ac~s
ont,
se:nble-~-iL
accéléré
la
prise
de
conscience
par
la
femme
de
son
rôle.
La
migration
féminine,
autrefois
méconnue,
parachève
son
affranchissement par rapport à
la société
traditionnelle
(ASSOGBA,
1990).
Dans
la
région
de
Memni-Montézo,
l'intensification
des
activités co~~erciales des femmes
fait partie des éléments qui ont
desserré l'emprise de la tradition sur leur contrôle.
En
effet,
la
transformation
du
manioc
en
"attiéké"
(semoule
de
manioc)
vendue
sur
les
marchés
d' Abidj an,
la
commercialisation
sur
les
mêmes
marchés,
de
l'huile
de
palme
fabriquée de
façon artisanale,
le commerce
de
légumes
et
d'autres
produits vivriers,
procurent aux femmes des revenus qui comparés à
ceux
induits
par
le
café
et
le
cacao,
sont
importants.
Ces
nouvelles
sources
financières
confèrent
aux
femmes
des
responsabilités qui ne leur étaient pas reconnues.
Des femmes
sont
chefs
de
ménages
22
pour
cent.
Elles
contribuent
aux
dépenses
afférentes au ménage,
notamment celles liées à
la scolarisation de
.
.
leurs enfants.
Leur participation à
la gestion des
affaires de
la
communauté
est
très
affir~ée
celle-ci
est
quelquefois
supérieure
à
l'apport
des
hommes
dont
le
revenu
subit
des
dégrada tions
importantes
dues
au
vieillissement
des
vergers
et
à
la chute des prix des produits.
A Memni-Montézo,
et d'une
façon générale en pays Akyé,
la
révision
des
modalités
d'acquisition
du
pouvoir
pourrait
précipi ter
le
déman tèlemen t
des
règles
cou t:umières
qui
en
exclut
les
femmes.
En
effet,
le
pouvoir
est
absolument
détenu
par
les
hommes après l'apprentissage au cours des premières classes d'âge.
En
résumé,
grâce
à
ses
activités
agricoles
et
commerciales,
la femme a
acquis une
autonomie relativement grande.

J1J
Au sein du groupe
domestique,
sa
contribution
au budget
familial
est
devenu,
dans
les
régions
d'économie
de
plantation,
un
motif
réel
de
soulagement
eu
égard
à
la
crise
économique
qui
perdure
depuis
une
dizaine
d'années
et
à
l ' éléva tion
du
coù t
de
la
vie.
Autrefois,
main-d'oeuvre peu rémunérée,
la
femme
dans
de nombreux
cas aide au paiement des frais de métayage lorsque les productions
peu abondantes ne le permettent plus.
Son autonomie économique lui
confère également des droits au plan socio-culturel.
I.J.2.
Conséquences
sur
la
fécondité
de
la
transformation
du
statut de la femme
Il
s'agit
d'examiner
sur
le
plan
démographique
quelques
modifications
du
comportement
de
la
femme
en
liaison
avec
la
procréa tion.
A
cet
égard,
son
autonomie
a
eu
un
impact
significatif sur la nuptialité.
Le conjoint n'est plus imposé à la
jeune fille comme par le passé et celle-ci choisit librement de se
marier.
La
levée
de
cette
contrainte
et
le
relâchement
de
l'emprise
de
la
dot
ont
pour
corollaire
des
mariages
qui
se
produisent à
des
âges
plus
tardifs.
Ce
changement
intervenu dans
le comportement
de
la
jeune fille
est la preuve que les mariages
précoces
étaient
contractés
sous
la
pression
de
la
société
et
n'étaient pas toujours de son consentement.
Le
relâchement
des
moeurs
et
l'indépendance
relative
de
la
femme
à
l'égard
de
son
lignage
s'explique
en
partie
par
la
proportion de
plus en plus grande des
femmes
sans conjoint c'est-
à-dire
l'ensemble
des
célibataires,
divorcées
et
veuves.
Elles
représentent
33,7
pour
cent
de
l'échantillon
dont
20,7
de
célibataires,
2,9
pour
cent
de
veuves
et
10,1
pour
cent
de
divorcées.
La
mobilité
conjugale
semble
également
être
un
des
corollaires
de
cet
affranchissement
vis-à-vis
des
règles
coutumières.
Notre observation montre que 34,J pour cent de femmes
en
union
au
moment
de
l'enquête,
ont
contracté
au
moins
de~x
mariages.
L'effet de
la
mortali té
n'est
pas
à
négliger,
mais
les
facteurs
liés
au
comportement
et
à
l'instabilité
matrimoniale
semblent plus importants.

314
L'amélioration de
sa situation
au sein de
la
société est
un
élément
à
considérer
dès
qu'il
s'agi t
de
son
rôle
dans
la
reproduction
les changements qui interviennent dans le niveau de
la
fécondité
sont
suscités
d'abord
par
ceux
qui
agissent
sur
le
bien-être.
A cet
égard,
l'on
pourrai t
se
demander
pourquoi,
les
femmes
instrui tes
ou
celles
du
milieu
urbain
ont
en
général
une
fécondité moindre par rapport aux illettrées et à celles du milieu
rural ?
L'affirmation
de
la
féminité
à
travers
une
modification
du statut
est un critère de différenciation selon le milieu ou la
variable
retenue
car
l'amélioration
du
statut
conditionne
l'adoption par
la femme
d'un modèle
de déterminants proches de la
fécondité
(ASSOGBA,
1989).
En région d'économie de
plantation,
ce
statut
se modifie
mais
son
influence
sur
le
niveau
de
la
fécondité
est
peu
perceptible
à
cause
des
facteurs
liés
aux
comportements
qui
se
neutralisent.
Les
relations
entre
les
variables
indépendantes
et
les
variables
intermédiaires
sont
nombreuses
et
complexes.
Dans
le
contexte
de
Memni-Montézo,
le
cadre
conceptuel
ci-dessous
se
présente
comme
un
résumé
des
inter-relations
entre
ces
variables
et indique
leurs effets
sur la
fécondité.
Il
apparait par exemple
que
l'évolution
de
l'allaitement
entraîne
une
hausse
de
la
fécondité
à
cause du raccourcissement
actuel
de
sa durée.
De même
l'abstinence
moins
prolongée
observée
en
ce
moment
contribue
à
maintenir
le
phénomène
à
un
niveau
élevé.
Les
changements
intervenus
sur
ces
variables
incerrnédiaires,
proviennent
d'une
modifica tion
du
comportement
des
femmes
dont
les
origines
proviennent,
d'une
part,
de
la
scolarisation ou de
l'amélioration
de leur niveau d'instruction source d'accès à d'autres cultures et
,d'aut=e
part,
de
l'amélioration
de
leur
statut
à
travers
les
échanges avec
le milieu urbain,
où des comportements différents de
ceux
du
type
traditionnel
sont
véhiculés.
Le
système
économique
aura facilité
l'accès à
l'environnemenc nouveau et le contact avec
d'autres
modes
de
vie.
Si
ces
élémencs
favorisent
le maintien
du

315
niveau
de
la
fécondi té,
en
revanche,
l'affaiblissement
des
liens
1ignagers et
coutumiers
ai
entre
autres
effets,
le recul de
l'âge
à
la
primo-nuptialité
et
une
réduction
du phénomène.
En
amont
de
cette
relation
se
trouvent
encore
une
fois
la
scolarisation,
les
échanges
avec
le
milieu
urbain
le
système
économique
jouant
également un rôle de catalyseur.
Par rapport
à ces
exemples précédents,
le centre de santé
tient
également
un
rôle
complexe,
car
ses
actions
peuvent
entraîner le phénomène dans un sens comme dans l'autre.
En
effet,
une
baisse
significative
du
niveau
de
la
mortali té
intra-utérine,
due
à
un
meilleur
sui vi
des
grossesses,
ou
les
succès
contre __ la
stérilité
primaire
ou
secondaire
élèvent
la
fécondité.
La
baisse
de
la
mortalité
infantile
peut
à
l'inverse,
en traîner
le
phénomène
à
la
baisse
soit
en
main tenan t
un
intervalle
relativement
allongé
entre
les
naissances,
soit
en
diminuant
l ' ef fet
de
remplacement,
si
toutefois
i l
étai t
vivace
dans l'esprit des parents
(PRESTON,
1975).

CADRE oCONCEPTUEL DE 1.: ANALYSE DES FACTEURS
316
DE LAo FECONDITE A MEMNI- MONTEZO
SYSTEME
MILIEU URBAIN
1~4"'-------1
SCOLARISATION
ECONOMIQUE
1 - - - - - - - 4••1(EchanQe uroain·rural)
( AlphabétIsation)
/
/
/
/
/
/
STRUCTURES
TRADITIONNELLES. ASPECTS
----~-__r~
CULTURELS
CENTRE DE SANTE
(AttaibHssement des liens
de salldarlté et de contrôle)
MORTALITE
.------1----- __...L...
......,
Stérlllte
Infantile
Intra. uterIne
en baisse
Variables
Variables
Effet de remplacl!lT1ent
Aux effets
FavorIsant
DETERMINANTS PROCHES
La hausse
en baisse
Réducteurs
~ ALLAITEMENT
l"
AGE AU let' MENAGE
~ AMENORRHEE
~
J'INSTABILITE DES UNIONS
ABSTINENCE
..
FECONDITE

317
II
-
FECONDITE
ET
RATIONALITE
ECONOMIQUE
NECESSAIRE AJUSTEMENT
ENTRE LES DEUX PHENOMENES POUR LA SURVIE DE LA POPULATION
Le
système
d'économie
de
la
région
est
basée
sur
l ' exploi ta tion
des
terres
pour
les
besoins
de
cultures
pérennes
d'exportation;
d'abord le café et
le
cacao
et ensuite le palmier
à
huile.
Le pérennité des cultures
arbustives
a
introduit dans
la
gestion
de
la
terre,
une
modification
profonde
de
bien
communautaire,
elle devient un bien dont
l'aliénation est fonction
de
la
force
de
travail
de
l'unité
familiale
(AFFOU
YAPI,
1982).
Les
familles
consti tuées
d'une
main-d'oeuvre
abondante
ont
effectué
des
défrichements
d'une
étendue
relativement
grande.
Elles
ont
créé
des
vastes
plantations
ce
qui
a
suscité
la
naissance
du
groupe
des
grands
planteurs
(GASTELLU,
1989).
Une
classe
de
planteurs
aisés
qui
regroupe
en
réalité
les
planteurs
disposant non seulement d'exploitations
d'étendue importante,
mais
également
ceux
qui
emploient
de
nombreux
manoeuvres
et
qui
ont
dans le même temps,
su organiser
leurs productions. Memni-Montézo,
à
l'instar
de
toute
la
région
du
Sud-Est,
a
entretenu
pendant
longtemps
son
système
économique
en
fonction
du
contexte
interna tional.
Malgré
les
incerti tudes
actuelles
du
marché
mondial,
les
premiers
signes
d'essoufflement
ont
été
plutôt
intrinsèques.
I I . l . - Le système d'exploitation agricole:
inadaptation des
techniques et crises.
Les
exploitations
de
café
et
de
cacao
constituent
les
acti vi tés
dominan t:es
de
la
région.
L'introduction
du
palmier
à
huile depuis
une date
récente n'a
pas
occasionnée
un défrichement
de
forêt
vierge.
Elle
a
été
faite
sur
des
parcelles
autrefois
occupées par le caféier ou le cacaoyer.
Pour
le
palmier
à
huile,
la
popula tion
bénéficie
d'un
encadrement
effectif
fourni
par
la
sociét:é
pour
le
dé'leloppement
du
palmier
à
huile
(SODEPALM).
En
revanche
pour
le
café
et:
le
cacao,
l'assistance
n'a
pas
été
régulière.
Les
rendements,
d'un

318
bas
niveau,
sont
très
variablas
d'une
règion
à
l'autre
et
d'une
campagne à l'autre.
Une
remarque
fondamentale
peut
être
faite
celle
de
la
faiblesse des
rendemen~s agricoles dans les dépar~ements dont font
par~ie les Akyé et par~iculièrement ceux de Memni-Mon~ézo.
si
on
considère
les
campagnes
qui
se
sont
déroulées
de
1980
à
1986
(Tableau
129)
l'examen
de
ces
rendements
montre
que
ceux du
cacao
se
sicuent
entre
300
et
1. 023
kg/ha
dans
la
région
du
Sud-Ouest
et
de
171
à
410
dans
le
Sud-Est
(Direction
de
l'Agriculture,
1986).
S'agissant du café,
les
rendements sont dans
l'ensemble
plus
faibles
par
rapport
à
ce~~
du
cacao.
Ces
rendements
s'établissent
entre
59
et
228
kg/ha
dans
les
vieilles
régions du
Sud-Est
;
ils sont
un peu supérieurs dans
le
Sud-Ouest
où on enregistre entre 278 à 447 kg/ha.
Tableau 129
Rendements moyens du café et du cacao de 1980-1986
Rendements kg/ha
Campagnes
Cacao
Café
1980-81
499
342
1981-82
516
223
1982-83
378
235
1983-84
432
79(1)
1984-85
549
258
1985-86
505
241
Source: Ministère de l'Agriculture -
CSSPPA,
1986
(1)
La faiblesse de ce rendement est due à la sécheresse.
La
population
de
cetce
localité
dépend
da
la
sous-
préfecture d'Alépé
qui
est
incluse
dans
le
département
d'Abidjan.
Ca
dépar~ement affiche
un
rendement
moyen
de
223
kg/ha
pour
le
café
at
371
kg/ha
pour
le
cacao.
L' agricul ture
dans
cecte
région
n'es~ plus performan~e eu égard au vieillissement des vergers et à
la saturation foncière qui
a ~loqué
l'extension des
exploica~ions.
Ce
même
phénomène
de
sa;:ura~ion s'observe
dans
d'autres
régions
africaines
d'économie
de
plantations
notamment
au
TOGO
(VIMARD,

319
1988
; ANTHEAUME,
1984).
Il a été engendré par un système cultural
extensif, mal adapté à la pression démographique.
Dans
la
région
de
Memni-Montézo,
les
conditions
climatiques
figurent
parmi
les
facteurs
de
la
baisse
des
rendements
la
pluviométrie
est
très
fluctuante
alors
que
la
saison sèche a tendance à se prolonger.
Malgré cette
évolution
le
mode
nouveau de
vie
qui
s'est
instauré
se
caractérise
par
la
désagrégation
des
lignages
et
l'affaiblissement des
liens de solidarité dont
la conséquence est
la transformation des unités de production.
II.2.- Les unités de pro~uction
substitution des manoeuvres à la
main-d'oeuvre familiale
Les sociétés
traditionnelles africaines
se caractérisent
par
des
marques
de
solidarité
qui
sont
manifestes
au
niveau
familial,
du
lignage,
du
clan
ou
du
village
celles-ci
se
consolident
ou
se
ravivent
lorsque
survient
un
événement
particulièrement
à
caractère
démographique
comme
la
naissance
ou
le
décès.
La
solidité
des
liens
entre
individus
est
également
observée lorsque les besoins en main-d'oeuvre se font sentir comme
par exemple durant les périodes des grands travaux champêtres.

Si
les
événements
démographiques
réunissent
encore
les
membres d'une
même
famille
ou
regroupent
dans
certains
cas
toute
une
unité
sociale
plus
élargie,
en
revanche
au
plan
de
la
production,
l'unité de base a subi une transformation profonde. En
effet,
avant
l'ère
des
plantations
arbustives,
l'uni té
de
production étai t
consti tuée,
outre
le
noyau
familial,
de
tout
un
ensemble
de
personnes
apparentées
ou
non
à
l'un
des
membres
géniteurs de
la
famille
(frères,
soeurs,
parents
proches,
gendres
etc. ).
A l'occasion des
travaux
intenses,
chaque
chef
de
famille
pouvai t
bénéficier de
l'aide
de
toute
la
communauté
l'entraide
était
un
phénomène
d'une
portée
large.
Cette
solidarité
était
effective
puisque
la
force
de
travail
était
disponible
les
cultures
pratiquées,
principalement,
les
cultures
vivrières
ne
nécessitaient
pas
des
activités
intenses
sur
de
très
longues
périodes
de
l'année.
Ce
système
social
a
connu
des
changements
depuis
l'avènement
de
l'économie
de
plantation.
Les
premiers
changements
les
plus
significatifs
sont
apparus
à
partir
de
l'aliénation
de
la
terre.
Elle
a
perdu
son
caractère
de
bien
communautaire
et
par
conséquent,
a
été
à
l'origine
d'une
compétition entre les individus en vue de sa colonisation. Au sein
d'une même famille,
la création d'exploitations
individuelles fait
désormais partie
des
habitudes.
La main-d'oeuvre sollicitée n'est
constituée que
de
l'exploitant,
son épouse
et
ses
enfants.
Cette
première
étape
marque
le
début
de
l'affaiblissement
des
liens
communautaires et l'effritement des pouvoirs des
chefs de lignage.
Une nouvelle
uni té
de
production
apparaît
à
l'uni té
domestique
composé
du
noyau
familial
s'est
ajouté
le
groupe
des
manoeuvres
agricoles dont le concours s'est avéré indispensable à l'expansion
du
système.
La
présence
de
manoeuvres
a
contribué
a
affaiblir
davantage les liens de solidarité. Cette solidarité a été affectée
au
sein
même
du
groupe
domes tique
lorsque
la
femme
es t
devenue
également propriétaire de plantation.
Selon
les
capaci tés
de
chaque
membre
du
ménage,
l'entraide a changé de
forme;
elle se fait généralement à
travers
l'échange
de
manoeuvres.
Ceux-ci
ont
été
des
éléments
ayant
compensé
l'exclusion
des
enfants
biologiques
du
système
de
par
leur scolarisation.
'-;; ~'. :;

321
Le problème
essentiel qui demeure posé est celui de cette
main-d'oeuvre.
Le métayage pratiqué repose sur l'"aboussan"
c'est-
à-dire
le
partage
des
productions
en
trois
parties
dont
deux
reviennent
au
propriétaire
et
une
au
manoeuvre.
Ce
système
est
devenu
très
peu
satisfaisant
pour
les
manoeuvres
étant
donné
la
faiblesse
des
rendements
et
la
baisse
des
productions.
Le
Sud-
Ouest.
pl us
prospère
exerce
un
a t trai t
considérable
sur
la
main-
d'oeuvre,
notamment
les
burkinabés,
qui
s'orientent
vers
cette
nouvelle
région
pionnière.
A Memni-Montézo,
la
raréfaction de
la
main-d'oeuvre a
conduit les
jeunes descolarisés
à
créer un groupe
de
travailleurs
occasionnels
que
les
chefs
des
exploitations
sollicitent moyennant un paiement au comptant.
En
conclusion,
nous
retiendrons
que
l'agriculture
villageoise
est
dévoreuse d'espace.
Elle
a
permis
en
très
peu de
temps,
le remplacement du massif
forestier
par des
exploitations,
basées
sur
des
cul tures
arbus ti ves,
dont
une
partie
de
la
main-
d'oeuvre
est
étrangère
à
la
cellule
familiale.
La
scolarisation
qui
a
favorisé
cet
apport
extérieur
a
d'une
part
empêché
l'accumulation
des
ressources
financières
en
vue
du
remplacement
de l'outillage utilisé à
cause des
investissements consentis
à
la
formation des enfants.
D'autre part la désagrégation du groupe domestique qui en
est
résultée,
n'a
pas
toujours
été
compensée
par
l'aide
des
enfants
aux
parents.
L'intégration
de
ceux-ci
aux
activités
urbaines
leur
pose
d' autres
types
de
problèmes
que
le
revenu
ne
peut suffire à résoudre.
L'assistance aux parents dans de nombreux
cas n'est qu'une illusion faute de moyens financiers.
La distance qui sépare parents et enfants du fait de leur
lieu
de
résidence
différent
affaiblit
davantage
les
liens
parentaux.
Il
devient
difficile
aux
parents
d'imposer
leur
autorité de géniteurs afin que les enfants honorent le contrat qui
lie
en
fai t
les
;nembres
des
anciennes
générations
à
ceux
de
la
nouvelle
(RYDER,
1983).
Le
démantèlement
des
relations
inter-générationnelles
engendré
par
les
transformations
des
structures
institutionnelles

322
traditionnelles devrait
avoir un
impact prononcé
sur le
niveau de
la fécondité.
II.3 -
Fécondité -
Economie,
quel équilibre?
Le
village
de
Memni-Montézo
se
caractérise
par
des
indica teurs
de
mortali té ,
notamment
de
mon:ali té
infantile,
plus
bas que ceux de
l'ensemble du pays à
cause de son centre de
santé
qui
fourni t
un
t::-avail
exe:T:pla:'::-e
et
de
l' hab:' ::ude
que
pr,:!;.d
la
population
à
recourir
aux
services
de
ce
centre
(DUTERTR~
et
VESINO,
1973 ; GUILLAUME,
1988).
Le
fléchissement
du
niveau
de
la
mortalité
infantile
a
augmenté le nombre des €nfants
à
charge des
parents.
La baisse du
niveau de
la mortalité est un phénomène très significatif à Memni-
Montézo
mais
comme
le
fai t
remarquer LOCOH
(1984)
"une
société
ne prend que lentement conscience des
changements aussi profonds".
Les
dépenses
d'éducation
sont
des
fardeaux
difficilement
supportables dans
le contexte économique actuel.
D'abord i l s'agit
des
exploitations
agricoles
vieillissantes
donc
peu
productives
pour
procurer
des
revenus
conséquents
ensui te,
au
plan
international,
les
prix
des
produits
sont
très
fluctuants
les
revenus moyens des planteurs ne sont donc pas garantis.
Cette
situation,
conjuguée,
d'une
part,
avec
l'alourdissement
des
charges
financières
des
parents
durant
la
scolarité des
enfants
et dans
l'attente de
l'insertion de
ceux-ci
dans
les
structures
d'activité
et,
d'autre
part,
avec
l'affaiblissement
des
structures
lignagères
condui t-elle
vers
un
équilibre entre le fécondité et le niveau économique?
II.3.1.
-
Les effets de
la crise économique
une remise en cause
du système
Les mécanismes
de régulation de la fécondité,
qui ont été
indiqués
plus
haut,
ont
une
faible
emprise
sur
la
réduction
du
niveau du
phénomène.
Memni-Montézo,
tout
comme
les
autres
régions
ayan t
adopté
l ' agricul ture
d'exporta tion,
s'es t
carac térisée
par
une dynamique démographique dont
l'équilibre avec
l'économie a été
.": :-..~ ;..... ;" .-=:::: :: ,•.-' ... ,"

323
catalysé
en
partie
par
le
milieu
urbain
ici
la
proximi té
de
l'aggloméra tion
d' Abidj an
a
offert
les
condi tions
attrayantes
et
de
rétention
de
la
frange
de
la
population
rurale
poussée
à
la
fois
par
la
scolarisation
et
la
société
villageoise
à
vivre
en
ville.
Un équilibre apparent s'est établi au sein de la société,
entre le niveau de la fécondité et les ressources économiques tant
que
les
revenus
tirés
des
productions
ont
été
suffisants
pour
supporter les
frais
de
scolarisation
et de
formation
des
enfants
et que les structures professionnelles ont favorisé l'insertion de
ceux-ci dans les activités urbaines.
Dès
lors,
le
processus
peut
fonctionner
souvent
au
bénéfice
des
hommes
dont
le
succès
des
enfants
renforce
la
posi tion
sociale
au
sein
des
instances
communautaires
et
villageoises.
Depuis
quelques
années,
toutes
ces
relations
sont
perturbées,
remettant
en cause
à
la fois l'unité de production et
le
cycle
de
reproduction.
En
effet
la
crise
économique,
persistante
depuis
une
décennie,
freine
les
possibilités
d'intégration
des
jeunes
diplômés
dans
les
structures
professionnelles;
de nombreuses pertes d'emploi ont été également
enregistrées en ville.
Les
répercussions sont
très
prononcées
sur
le milieu rural, notamment l'agriculture,
où la baisse des revenus
est drastique.
Cette agriculture était déjà confrontée à une crise
in terne
due
à
la
saturation
foncière
et
au
vieillissement
des
plantations.
Ces phénomènes
plus
aiguës dans
l'ancienne boucle du
cacao
(région
du
Centre-Est)
ont
suscité
les
déplacements
de
nombreuses familles
en direction des
nouveaux
fronts
pionniers
du
Sud-Ouest
(LESOURD,
1984 ; KOFFI et ZANOU,
1989).
A Memni-Montézo,
l'exode
urbain
qui
est
amorcé
ouvre
au
plan
économique
l'ère
de
la
transi tion
du
sys tème
d' exploi ta tion
actuel vers
l'adoption de méthodes agricoles
plus performantes.
Au
plan
démographique,
une
nouvelle
adaptation
de
la
population
est
nécessaire
pour
affronter
ces
deux
crl.ses.
Le
haut
niveau
de
la
fécondité,
dont
les
conséquences
ont
été
occultées
pendant
~... ;
."

324
longtemps par les hommes,
se pose comme l'un des
éléments dont la
maîtrise
est
une
solution
obligée
pour
instaurer
un
nouvel
équilibre au sein de la société.
Les
types
de relation présentés
par
le cadre d'évolution
ci-dessous
sont
bouleversés
eu
égard
aux
crises
actuelles
auxquelles
nous
nous
sommes
référés.
Nous
pouvons
invoquer
par
exemple que
l'effet
stimulant de
la
scolarisation sur l'expansion
des
plantations
est
plutôt
déclinant
depuis
quelques
années.
De
même
les
charges
scolaires
sont
devenues
insupportables,
surtout
lorsque les enfants scolarisés sont nombreux.
En conséquence,
i l
apparai t
opportun de s' interroger sur
l'idéal pro-nataliste qui
a
toujours
caractérisé la population de
la locali té.
Quel va
être
la
nouvelle mécanique
de régulation
de
la
fécondi té
dans
un
tel
contexte

les
éléments
de
l'ensemble
connaissent un certain essoufflement ?
Le processus
de mutation pour se renforcer nécessite une
certaine
durée
qui
dépend
de
la
capacité
de
reconversion
des
mentalités et des habitudes.

325
:adre d'~volucion de
la
féc~ndic2
dans
le ~ilieu d'économie de ~lancation.
- - - - - - ,
Crise
(4)
Sysc2me
3.gric~l=
''''' \\
\\
~ 1
:1ilieu urtlain
(àc~nomie de
(1)
91antacionJ
domescique
(3)
(3).
:t
!
:~ccndicé
1
Relation
de
type
1
.
l'aconomie
de
plantation
a
favorisé
la
scolarisation
;
celle-ci
a
permis
aux
jeunes
scolarises
et
s'insérer dans les scructures d'activités urbaines.
Relation de
type 2
:
Le milieu urbain stimule la scolarisation qui
en
réaction
pousse
le
chef
du
groupe
domestique
à
s'intégrer
davantage dans le système agricole
Relation de
type 3
:
Le départ des enfancs encourage la
fécondité
et la scolarisation.
Relation
de
type
4
:
La
crise
économique
li ...71i te les possibili tés
d'offres d'emploi.
Celle du milieu agricole est à la fois
fonction
de la baisse èes revenus :t de la sat~ration fonciàre.
II.3.2. - Le facteur temps
une accélération à partir du niveau
d'instruction
La
an
;natière
féc~ndité
i:::plique
une
dimension
cemporelle
pour
permettre
la
consolidation
des
changements
sociaux
amorcés
sous
les
effets
je
la
modernisation
( RYD ER r
198 J
QUE SNEL
ec VII1ARD,
1983)
Les
mécanismes
de
la
fécondi <:é,
cels
que
nous
les
avons
décrics,
;narquen c
une
certaine
évolucion,
depuis
une
dace
relacivemenc
recence,
sur
les
us
e~
coucumes
cradicionnels
de
régulacion
du
;Jhenomène.
Dans
no cre
unité
de
;Jeuple!iienc,
l'exucoire
ouver::e
;:lar
la
scolarisa::ion
eC
la
pro:·:i::licé
de
la
""il1e3.
favorisé
l ' émigracion
2C
la
r-étencion
en
mi2.ieu
ur::Jain,
d'une
parcie
des
femmes
donc
le
compor::ement
pouvait
influencer
celui des
aucres
femmes
résidant au village.

326
Les mouvements de retour et l'amélioration progressive du
niveau d'instruction
sont des
éléments
de
diffusion plus
rapides
des
modes
nouveaux
de
vie.
La
réduction
des
disparités
entre
hommes et
femmes
au niveau de
l'accès
à
l'éducation,
la
présence
des
femmes
dans
les
divers
circui ts
commerciaux
consolident
la
prise de conscience de leur statut.
L'ensemble
de
ces
éléments
ont
entre
autres
effets,
l'accélération du temps d'appréciation de la situation actuelle et
l'adoption de nouveaux comportements.
La société,
face à
la crise
structurelle
de
son
fonctionnement
(4),
accentue
plus
rapidement
l'émergence de la famille restreinte à
partir d'apports extérieurs
.comme les
méthodes
modernes
de
régulation de
la
procréation.
Les
besoins
provenant
de
toute
la
communauté,
principalement
des
femmes,
devraient
à
terme,
conduire
à
un
équilibre
plus
durable
entre fécondité et ressources économiques.
En définitive,
nous
pouvons
classer
la
région de Mernni-
Montézo parmi
les contextes évolutifs où la famille élargie et le
nombre élevé d'enfants ne sont plus une norme conforme à
la crise
actuelle du système économique.
Les mutations vont devoir se faire
à
ce niveau,
en adaptant les réalités coutumières aux exigences de
cette
situation
nouvelle,
marquée
par
une
crise
structurelle
qui
devrait perdurer.
4.
L'émergence
de
la
famille
nucléaire
a
da van tage
affaibli
les
groupe
d'en traide
et
la
solidari té
villageoise.
Le
rôle
de
la
main-d'oeuvre
extérieur
peut
cependant
être
réduit
en
cas
de
mécanisation de l'agriculture
....
.
.•.. -.-: - - _.
..
'.'~"~'~'-ê: - ~•• _~•.. _~.~ ' ••.
-.:~_
- . -: .......~

327
CONCLUSION GENERALE

323
Duranc ces
dix dernières
années,
parciculièrement
depuis
la
réalisacion
de
l'enquête
monàiale
de
fécondité,
les
connaissances sur ce phénoméne en Àfrique ont évolué.
Les enquêtes
légéres
antérieures,
don~
les
0bjec~ifs
écaienc
de
situer
le
niveau
de
la
fécondité,
onc
été
complétées
par
des
opéracions
reposant sur des quescionnaires plus écoffés sur les déterminan~s,
notamment les variables relatives aux facteurs de fécondité.
La
'J'ariécé
des
con~ex'Ces socio-culturels
et
économiques
que
recèle
le
continent
africain
a
cer~ainement
jus~ifié
le
caractère
sectoriel
d'un
grand
nombre
d'observations
(PAGE
ET
LESTHAEGHE,
1981).
Cette spécificits du concexte a motivé le choix
des localités de Memni-Montézo en zone
forestière de Côte-d'Ivoire
comme lieu de recherche pour répondre à nos interrogations de base
sur
les
facteurs
de
la
fécondité
en
région
d'économie
de
plantation,
dont
la
caractéristique
principale
esc
la
transforma tion
sociale
et
culturelle
des
normes
tradi tionnelles,
sous
la
double
influence
des
facteurs
économiques
et
de
la
proximi té
de
l'agglomération
d' àbidjan.
Les
facteurs
économiques
sont
pour
l'essentiel
engendrés
par
une
agricul ture
pérenne,
qui
repose sur
le café
et
le
cacao destinés
à
la vente sur le marché
international
en
vue
d'alimenter
les
revenus
des
producteurs.
Ce
contexte
particulier
de
Memni-Mon tézo
a
susci té
également
notre
curiosité à
cause de
son centre de santé qui se distingue par son
fonctionnement
exemplaire
sous
la
gestion
d'une
communauté
de
missionnaires
européens
depuis
de
nombreuses
années.
Les
efforts
de
lutte
de
ce
centre
contre
les
maladies
infantiles
et
la
s cérili té,
les
accouchements
pra tiquées
dans
de
bonnes condi tions
onc forgé
son rayonnement
qui s'est
é:argi à
de
,ombreux villages
de
la
région
dont
certains,
paradoxalemenc.
disposenc
de
leur
propre
cenere
de
sancé.
Quels
sont
les
pri~cipaux
résultats
::-elacifs
aux
indicateurs
du
mOU7emenc
~at:.lrel
~c
les
principaux
facteurs
du
mécanisme
de
la
fécor.dicé
qUl
caraccérisenc
la
populacion ?
Le
,:::adre
classique
de
de
l'",nalyse
des
variables
de
fécondité
élaboré
par
30NGÀARTS
(1975)
a
inspiré
de
nombreux
travaux
de
recherche
et
ali~encé
des
rencontres
entre

329
chercheurs
d'horizons
divers
(1).
Trois
niveaux
de
variables
constituent le schéma de base présenté ci-dessous :
Variables
variables
fécondité
-----ii
indépendantes
intermédiaires
(variables
ou "éloignées"
ou "proches"
dépendantes)
Si
le
groupe
des
variables
intermédiaires
a
une
composition bien définie,
comprenant entre autres l'âge au premier
mariage,
l'allaitement,
l'aménorrhée,
l'abstinence,
celui
des
variables indépendantes reste un ensemble dont l'exploration,
même
incomplète,
fait
ressortir
des
relations
complexes
entre
les
variables
elles-mêmes
et
la
fécondité.
De
plus
l'articulation
.-
entre
les
pratiques
socio-culturelles
et
traditionnelles
et
l'économie est modifiée une première
fois par 1-' introduction d'un
système
de
cultures
pérennes
puis
une
seconde
fois
par
la
modification
actuelle
du
contexte
international.
Cette
mutation
affecte à plus ou moins long terme la fécondité.
Notre
approche
a
consisté
à
étudier
les
facteurs
sous-
jacents
de
cette
fécondité
dans
le
cadre
spatial
particulier
décrit plus haut.
Pour ce faire,
une enquête a été réalisée sur un
échantillon de 1.342 femmes d'âge fécond c'est-à-dire
âgées de 15
à
49
ans
révolus.
Cette
opération
a
utilisé
les
fichiers
de
naissances de l'état civil,
institution qui enregistre,
de manière
satisfaisante, ces événements.
L' exploi ta tion des
données
recueillies
révèle
un ni veau
de
fécondité
se
situant
autour
de
6,7
enfants
par
femme
et
un
intervalle moyen entre les naissances de 33 mois.
Ces deux mesures
du phénomène
sont déterminés dans notre contexte par un groupe de
variables intermédiaires réparties en deux sous- ensembles
. Le premier, constitué de l'allaitement
(16 mois en moyenne),
l'aménorrhée du post-parturn,
10 mois
en moyenne,
et l'abstinence,
9
mois
environ.
La
tendance
essentielle
dégagée
par
ces
trois
variables est
la
réduction
de
leur durée
respective
lorsque
l'on
1.
LERIDON et MENKEN,
1979 ,. LESTHAEGHE et PAGE,
1981
;
Conférence
d'IFE,
1987 ;
ASSOGBA,
1989.

330
se réfàre
aux générations.
En génèr~l,
les femmes
jeunes ~llaitent
moins
longtemps
leurs
enfants
que
ne
l'ont
fait
celles
des
générations anciennes.
Ceci a pour conséquence la hausse du niveau
de
la
f écondi ,:é
étant:
donné
1 e
non
recours
à
une
con t::::-acept:ion
moder~e d'espacement: des naissances.
En revanche,
l~ de~<ième sous ensemble de 7ariables est lié
à
une
modification
des
comportements
matrimoniaux
un~
primo-
nuptialité se produisant à un âge plus tardif que par le passé. En
outre
la
';ie
mari tale
semble
davantage
perturbée
par
les
sépara tions
causées
par
de
nombreu.."'C
cas
de
di 7orce.
Ces
comportements
ont
un effet
réducteur affirmé
sur
le
niveau de
la
fécondité.
L'ensemble
de
ces
variables
proches
de.
la
fécondité
s'inscrit dans un contexte social et culturel dominé largement par
la scolarisation et les inter-relations rurales-urbaines.
L'élément fondamental de notre motivation est de savoir à
partir
de
ce
cas
particulier,
comment
les
sociétés
ayant
adopté
l'économie
de
plantation
aboutiront
à
un
équilibre
durable
entre
la pression démographique à
laquelle celles-ci sont confrontées et
la
crise
de
leur
système
agricole
et
le
dépérissement
de
l'économie internationale.
Selon les Nations Unies
(1989), ce n'est qu'aux alentours
des
années
2020-2025
que
l' .\\frique
sub-saharienne
connai tra
une
baisse
marquée
de
sa
fécondité.
Les
hypothèses
sous-jacentes
à
cette
vision
de
la
fécondité
dont
le
niveau
s'établira
à
3,5
enfants
par
femme
sont
liées
davantage
à
des
transformations
socio-culturelles
ces
transformations
sont
peut-~tre
déjà
amorcées.
--

331
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N
N
E
X
E
S

A N N E X E
1
REPARTITION DE LA POPULATION FEMININE SELON QUELQUES VARIABLES
SOCIO-ECONOMIQUES
........
'
~. '.':: . :: •... ":
,-

Il
Répartition des femmes selon l'âge et la localité
Groupe
d'âges
Memni
Montézo
Ensemble
15-19
150
71
221
20-24
161
84
246
25-29
127
77
204
30-34
126
61
187
35-39
102
60
162
40-44
95
62
157
45-49
111
54
165
Ensemble
872
469
1.342
I2
Répartition des femmes selon l'âge et l'ethnie
Groupe
d'âges
Akyé
Autres
Ensemble
15-19
193
28
221
20-24
209
37
246
25-29
171
33
204
30-34
164
23
187
35-39
145
17
162
40-44
146
11
157
45-49
158
7
165
Ensemble
1.186
156
1. 342

13
Répartition des femmes selon la religion et l'âge
Groupe
d'âges
Chrétiennes
Musulmanes
Autres
ND
Ensemble
15-19
198
8
13
2
221
20-24
223
15
5
3
246
25-29
179
14
8
3
204
30-34
167
12
6
2
187
35-39
149
8
3
2
162
40-44
145
5
3
4
157
45-49
159
4
1
1
165
Ensemble
1. 220
66
39
17
1. 342
I4
Répartition des femmes selon la situation matrimoniale et
l'âge
Groupe
d'âges
Célibataires
mariées
Séparées
Ensemble
15-19
154
64
3
221
20-24
67
157
22
246
25-29
31
146
27
204
30-34
13
139
35
187
35-39
7
124
31
162
40-44
5
131
21
157
45-49
1
127
37
165
Ensemble
278
888
174
1.342

I5
Répartition des femmes selon le niveau d'instruction et
l'âge
Groupe
d'âges
Instruites
illettrées
Ensemble
15-19
145
76
221
20-24
115
131
246
25-29
85
119
204
30-34
60
126
187
35-39
20
142
162
40-44
1
156
157
45-49
2
163
165
Ensemble
428
912
1.342
I6
Répartition des femmes selon l'activité principale et l'âge
Groupe
Agricul-
d'âges
ture
Commerce
Artisans
Salariés
ND
Ensemble
15-19
62
30
3
1
125
221
20-24
87
43
11
8
97
246
25-29
90
39
6
7
62
204
30-34
93
37
4
2
51
187
35-39
93
28
4
37
162
40-44
85
17
4
1
50
157
45-49
104
17
2
42
165
Ensemble
614
211
34
19
464
1.342

A
N
N
E
X
E
II
REPARTITION DES DECES AU SEIN DES GENERATIONS
1966
A
1971
CMEMND

5 ans
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EXPLOITATION DE L'ETAT CIVIL
ENQUETE SUR LA FECONDITE ET LA MORTALITE DANS
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~ ~ ~ 8-

DE STATISTIQUE ET
D'ECONOMIE
APPLlQUtE
'.
08
8.
P.
3
-
ABIDJAN
08
(REPUBUQUE
DE
COTE
D'fVOmEl
TEL:
44-08-40 -
44-08-42
QLESTIONNAIRE FECONDITE
NOM ET PRENOM DE LA FEMME . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . • . . . . . . . . .
LS
IDENTIFIANT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . • . . • . . . . . . • . . . . . . . .
r t , 1
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N° D'ORDRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . • . . . . . • . . . . .
Li
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VilLAGE . . . • . . • • • . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . • • • • • • • • '
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L
QUARTIE R••••••••••••••••••.•••••••••.•••••••••••••••••••••••••••••
L
SECTEUR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . .
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CONCESS ION
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ME NAGE • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
U
1;
SECTION l
ESPACEMENT DES NAISSANCES
Nous aimerions vous poser quelques questions sur les méthodes qui
permettent de favoriser ou de retarder une grossesse.
la 1. Certaines femmes utilisent des tr.é':hodes pour favoriser l'arrivée
d'une grossesse :
La connaissez-vous ?
L'avez-vous utilisé~ ?
- Plantes voie orale
Oui OJ
Non [Q]
Oui
ID
Non
[Q]
- Plantes lavement
Oui Œl
Nen [Q]
Oui
crI
Non
Q[]
Gris-gris amulettes
Oui Gl
Nen [QJ
Oui
Œ
Non
I...QJ
- Scarification
Oui 1]]
~on (]]
Oui
Cl]
Non
Œ
L....
- Autres
Oui
iffi Non la L
Oui '1 16 1
Non
[QJ
16
1
i
[
r
L
102. Certaines fe~es utilisent des wé~hodes traditionnelles pour
obtenir ~~ intervalle satisfaisant ent7e leurs grossesses :
- ,
La conna:LS s e ::-'Jous ?
L.
ave ::-';ous utilisé~?
- .
?lae.tes -;c:. e orale
Ot.::'
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Oui J 1\\
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Gl
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Oui
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iO !
Cui I~
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~
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- Gris-g-:-is, a!!1ulet:es
Oui
Œ! ·'lor. @J
Oui ~
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[Q]
Scari::"cat:'cn
Oui
[ 81
'~on
lOi
Oui m
Non
[]J
- Abstinence
Oui
II 6 ! :'lnn @]
Oui [§J
Non
DIT
Ret-:-ai t
Otli
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:-Ion fOi
Oui 132 !
~1on
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1
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- Aut-:-es
Ou:" [ 641
~lon
@J
Oui /6 4 1
Non
1
1~
1
~ 1 1
L2.· ,

-
2 -
i03. Certaines femmes utilisent des mé thodes modernes pour obtenir
un intervalle satisfaisant entre leurs grossesses :
La connaissez-vous ?
L'avez-vous utilisée ?
Toupaye
Oui
ITJ
Non
fOl
Oui
ru Non @]
Pilule
Oui
ru Non @1
Oui
rn .Non [Q]
Sterilet
Oui
m Non IQJ
Oui
ru Non []]
Diaphragme
Oui
[]]
Non
[QJ
Oui
œ Non ŒJ
Gelée
Oui lliJ
Non
[QJ
Oui
@
Non
[QJ
Préservatif
Oui
,
illl
Non
[Q]
Oui
illJ Non Œl
(
1
1
t
L
2P-
f
1
1---
104. Certaines femmes utilisent l'Une des méthodes suivantes pour
éviter une grossesse. Vous-même, avez-vous déjà utilisé l'une
de ces méthodes pour éviter une grossesse ?
- Plantes voie orale
Oui
ru Non [Q]
Plantes lavement
Oui
m Non [Q]
- Gris-gris, amulettes
Oui
ffi Non @]
Scarification
Oui
[êJ
Non ŒJ
Abs tinence
Oui
lill Non 1]]
Retrait
Oui [ill
Non [Q]
1
1
Toupaye
Oui
ŒJ Non ill
Pilul~
Oui
[I]
Non
œ
Sterilet
Oui
m Non ~
Diaphragme
Oui
rn Non []l
Gelée
Oui
ITIl Non 1Q]
Préservatif
Oui 1321
Non
ill
1
i
105. Certaines feœmes utilisent l'une des ~éthodes suivantes pour
interrompre une grossesse en cours. Vous-~ê~e, avez-vous utilisé
l'une de ces méthodes?
- Tisane voie orale
Oui

L.-.!
Non
- Lavement
Oui
~on
-
?tlrgatifs
Oui
1 _;
l "
1
'-"-'
, , ,
:Jc.i
L-:...:
-
Sonde 'Jégétale
Oui
"
~,on
i Q !
- Au:res
Oui
:0\\
L
n'a J'a~a~s 5t~ enceince ou.~lle':~s~
'~:-Ci"ssesse
actuellemen'c.pouc la l'ère.
fois'
(passer J 2,01)
~passer: il. 404)

-
3 -
SECTION 2
DERNIEREGROSSESSE
Nous aimerions maintenant vous poser des questions sur votre
dernière grossesse
201. Quelle est la date de la fin. deladernière:~rosses~e?
,
202. Nature de
W
~
'W
Fausse couche ID
Fausse C.
ITI Fausse C. QJ
ce tte dernière
Avortement
rn Avortement rn Avortement rn
grossesse
Mort né
Dl
Mort né
~ Mort né rn
Naiss. V.
ŒJ
Naiss. V.
Naiss. V
~
si
ou
11]
passer à
208
Tl
pour
203. NOM DE L'ENFANT 1
sans objet rn
sans objet 18 1 sans obj et Ut
Vivant IlJ
Vivant
m
Vivant ru
204. DEVENIR DE
(passer à 206)
(passer à 206)
(passer à 206)
-L'ENFANT
Décédé m
Décédé Œ
Décédé ru
Il''- 1
t".':'1
205. AGE AQ DE CES
1~:.-!
206. Pendant combien 1
de temps l'en-
fant a-t-il été
nourri au sel.n ?
207. AI combien de
Ïol01S
avez-vous
commencé il lui
donner :
- du lait artificiel
- de la bouillie
-
des
re?as
.... r.., 'J
_,.J 0
Cocbien de ~o~s~ a?=~s ~~ :~n :e ~e::2 g~~ssesse~ -:es
=~g~es
- ,

sor-::-e.!...!..es
:-e\\"e:-,;.:..;es
:
· • · · · · .. ·i
_ 1
i
f5:
209.
.
-
1
Pendant combien ie mOlS,
apres
~a :l~ de ~e::e g=ossesse, ave=-~ous
interrompu les
~a??or:s sex~els avec vot=e ~a=~ 7
_
, \\

- 4 -
210. Pour retarder une autre grossesse, quelle méthode avez-vous
utilisée depuis la fin de cette dernière grossesse 7
211. Durant cette grossesse, étiez-vous allée à des consultations
prénatales 7
Oui
Non
Combien de fois 7 •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
Or
212. A quel endroit avez-vous accouché 7
Hôpital
CD
Maternité [3]
Domicile
Cil.
Autres
Q
213. Qui vous a aidée durant votre accouchement 7
Médecin
Sage-femme
Accoucheuse tradi tionne lle
Parent, Autres
II]
ru
w
GJ
1
214.
Avez-vous amené votre enfant· â des consultations après sa na~ssance
1
1
ou~
non
CL[
l
\\
215. Pourquoi 7.............................................................
l
r: ··1
Combien de fois ?....................................................
l-...,;
~g
Femme avec deux grossesses terminées
Autre cas
ou plus : (passer à 301)
(passer à 401,)

- 5 -
SECTION
3 ,, AVANT DERNIERE GROSSESSE
Nous aimerions maintenant vous pose~ des questions sur votre
avant-dernière grossesse.
30 1. quelle es t la date de la fin de l'avant dernière grossfl!sse 7
~ #.' ~-
,
..................................................................................................................
r
1
1 1 ,
80
W
I~
W
302. Nature de
cette avant
Fausse C.
fi
Fausse
ID Fausse C.
[JJ
dernière
Avortement ru
Avortement ru Avortement m
grossesse
Mort né
DJ
Mort né
ru Mort né
ill
J j ~
Naiss. V. IIJr Naiss. V.
ID Naiss. V.
ID
Ll
086
sr
L..!.J L2J
ou
ru l'asser à 308
pour
LP
303. NOM DE L•ENFANT
1
1
304. DEVENIR DE
sans objet I[ sans objet ill sans objet Till
L!"ENFANT
vivant
ill Vivant
ID Vivant
ID
r"
, .
passer à 306
passer à 306
passer à 306
L....L
~
Décédé
[Il
Décédé
ŒJ Décédé
ru
1
L.L
1
305. AGE AU DECES
bJ-
.
b-
'
.'
1
1
1
306. Pendant:: cOüloien
i
1
1
1
1
de temps l'en-
1
1
!
L
1
fant a-r-_: 1
été
1
l
1
1
nour:-i au sein ?I
1
1
i,
i
~07. A comD:en cie
mois avez-vous
~cnrle:-
:
-
~u lait ar:i:iciei
- cie la Douillie
- aes re?2S (viancie)
1
' -
303. Combien de ~OLS, après ia fin ~e ce::e 6~cssesse, vos ~ègles 500:-
elles ::-evenues ? . • • . . • • . . • • . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . .
L

- 6 -
309. Pendant combien de mois, après la fin de cette grossesse, avez-vous
interrompu vos rapports sexuels ? .•.......••..••.•..•............
L
lli
310. Pour retarder la venue de la grossesse suivante, quelle méthode
avez-vous utilisée ? •••••.•••••.••••.••••••••.•••••••••••••••
L
ID
311. Du~~t cette grossesse, étiez-vous allée à des consult~tions
prénatales ?
Oui
Non
l
Comb ien de fo is ? ••••.••....••••••...•••.•.••.••••.••.•.•••••
L
:Lil
312. A quel endroit avez-vous accouché ?
Hôpital
Maternité
Domicile
Autres
[JJ
W
W
GJ
-
\\
3I3. Qui vous a aidée durant votre accouchement?
Médecin
Sage-femme
Accoucheuse traditionnelle
Parents, Autres
W
UJ
GJ
l
1
314. ·Avez-vous amené votre enfant à des consultations après sa na~ssance ?
Oui
Non ŒJ
l
1:
3I5. Pourquoi ? . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
CornOlen de
fo~s ?..................................................... "1
!

- / -
SECTION
4 . SITUATION ACTUELL~ ET PERSPECTIVES
Nous
aimerions maintenant parler avec vous
de votre
situation
actuelle, de vos voeux pour le futur
401. Etes-vous enceinte actuellement?
Non
CI]
Oui
IJJ--..;a. depuis combien de mois? ,'-__-,_--'[
(Passer à 404)
~
-'f
402. Preferiez-vous avoir un garçon ou une fille ?
ru
Garçon IJJ
Fille
L'un ou 1.' autre Q] Autres réponses ~
L
f~
403. Pourquoi ?
.
............................................. ..........................................................................................
l
12.
404. Pensez-vous que vous et votre mar~ (ami) avez-vous la possibilité
d'avoir un autre enfant s~ vous le désirez?
Oui
[J
Non
l
{;
(passer à 406)
405. Pourquo i ? . • . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
L
1:
406. Désirez-vous avoir d'autres enfants?
['
. Non
@
Oui
ITJ combien ~
(passer à 408)
~
.
407.De quel sexe?
Garçon W Fille ru
l'un ou l'autre Q
Autres réponses
W
13
408. Avez-vous actuelle~ent des rapports sexuels avec votre marl (ami) ?
Oui OJ
Non
L:J.
(passer à 410)
t
409.Dans combi.en de tezps comptez-vous les reprendre?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
(passer il. ;:'11)
;:, \\0. Combi.en cie :ois aveZ-'lOUS des :-elat:'or:s sexuelles avec ';ocre
~a.:::. (a~i) :J~"" se~a':'~.e ?"" .. "
"
..
~Il. Vos règles sor:c-elles ~égulières ?
i
1
412. Quel est l'intervalle entre vos règles ~...........................................................
413 .. Quelle est la èace de 'lOS de:::l.ières :-ègies ?
.

A
N
N
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X
E
IV
FICHE D'EXPLOITATION DES REGISTRES DE NAISSANCES DE L'ETAT CIVIL
DE MEMNI

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A N N E X E
V
PLANS DES VILLAGES ET DES CAMPEMENTS DE MEMNI ET DE MONTElO

PLAN DU VILLAGE DE MEMNI
NORD Î
=.~
L~(lENDE
!
1
1
1
!
Sôtimen' 'nnootf. (cuie.ne moqa •. n .To--.J!
1
Ecoollo .1/ 2000

PLAN DU CAMPEMENT DE MONINI<OI
~
Le kos8on
Chef:
YAPO
ADEYI
-
<.
- - - - - - . : 9
-4-.
°or&'0,..,
Dlspensoire
en con8truction
QUARTIER
K OSSANDJI
.,.. + +
r;?J
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o
C2J
~
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Terrain
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1
1
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DO
GV.C
~Dc:=::F'J ~U
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MIADJI
~D1~lDDD
BAR
l:i$3
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HOTEL
OEgll8e
Cri°l/que ~ o o OMl
~
181
~~
l8l
o
c::E M::::::J ~ 0
~
Groupe
~D
~
D~
Electrogène
La roule:
Frontlere des
quar tiers
~
0
~
o
Il ulst, 2 quartiers
lnterprete: KOUADIO VALENTIN
D~
QUARTIER
MIADJI
~
D ~
t,~
~
~7~

PLAN DU CAMPEMENT DE AKOKOI
KOSSAN
1
,E~1
1
D
Campement AKOKOI
o D
D
o D
D D
o
D
o Hobitotion
~ Cuisine
CJ Pouloillé

PLAN
OU CAMPEMENT DE SOKOOJI
~
PLANTATION DE
CACAO
PLANTATION DE
CACAO
PLANTATION DE
PLANTATION DE
CACAO
CACAO
oHABITATION
~\\jers

PLAN Ou VILLAGE DE MONTEZO
\\
\\
v.,.. Plo",
y
t ""~
t.J"
P"("'.rol.o
--"1
-4
~
~
-0(
.4
~
-')
...
lEGENDE
----.-----
- - -