UNIVERSITE DE TOULOUSE-LI:-MIRAIL
INSTITUT DE GEOGRAPHIE DANIEL FAUCHER
CENTRE INTERDISCIPLINAIRE D'ETUDES URBAINES
THESE dë DOCTORAT de 3ème CYCLE
Présentée et soutenue pUbIiQuem/e;nt
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" Diréèteur de Recherches:
Mr Guy JALABERT
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Novembre 1981

Je dédie ce travail
A ma mère,
A mon père,
et à mon épouse, Rose-Marie YAPI-DIAHOU

Toute recherche est certe un acte solitaire, mais elle
est aussi le résultat d'un lept processus d'élaboration et de maturation
dans lequel d'autres intervierment.
A tous ceux qui de près ou de loin furent associés à cette
naissance, j'adresse mes remerciements.
A r10nsieur Guy JALABERT, mon directeur de recherches qui
a suivi pas à pas , avec patience cette "gestation" et a soutenu ce tra-
vail de ses con~eUs,
. ---- - .. -
A tous ceux qui à l'Institut de Géographie et au C.I.E.U.
m'ont encouragé par leurs conseils et par leur
soutien
matériel ,
A mes parents David et B;mmilienne FDSOCCO. qui
m'ont tou-
jours témoigné de leur soutien et contribué à la résolution des nombreux
problèmes rencontrés,.
A ma petite soeur Michèie POSOCCO qui en dépit de ses occu-
pations professionnelles a du consacrer des soirées entières à veiller
à l'orthographe et à participer à la dactylographie et à la mise en page
du document,
A Danièle et Guy qui m'ont témoigné de tout leur soutien,
A Muriel, Patricia et Maryse qui m'ont également aidé et
soutenu,
A mes amis qui à Paris, à Toulouse et Abidjan m'ont accueilli
chez eux ou m'ont accompagné tout au long de ces dCQX ans,
i'-1erc i.
Je remercie également tous ceux qui, ayant accepté de nous
recevoir et de mettre à notre di~o.position leurs informations, ont fourni
la matière première de ce travail: Responsables d'organismes, Chefs de
village, Propriétaires coutumiers, Chefs de ménages ... Sans leur colla-
boration, cette recherche n'alITait pu se dérouler.

INTHODUCTION
Parmi les nombreuses études consacrées à la croissance des
villes des pays sous-développés, l'accent a été mis récemment entre autre,
soit sur le développement économique de ces villes (coexistence entre un
secteur capitalistiQue moderne et un secteur "informel" encore mal ana-
lysé), sur leur explosion démographique, sur les liens ville-campagne et
sur l'étude des quartiers périphériques spontanés qui s'agglutinent autour
de l'ancien plan urbain issu de la colonisation. Plus rares sont les étu-
des qui tentent d'analyser certains types d'ensembles urbains qui se déve-
loppent aujourd'hui dans quelques villes africaines et particulièrement
dans l'agglomération d'Abidjan et Qui entrent mal dans les typologies ha-
bi tuelles: -ils' agit de zones périphériques où la croissance certes est
très rapide, mais où l'organisation de l'espace et de la société-représen-
te un stade, un mode d'urbanisation spécifique. L'Etat intervient par le
biais de multiples organismes pour tenter d'y réguler mécanismes fonciers
et de production du cadre bâti, si bien que se superposent mécanismes tra-
ditionnels et processus dirigés d'urbanisation dans le contexte particulier
d'une ville et d'un pays à la croissance économique jusqu'à maintenant
soutenue. C'est l'étude de ce type d'espace que nous allons tenter de con-
duire,notre champ d'investigation étant Yopougon, dans la banlieue ouest de
la commune d'Abidjan.
Depuis novembre 1980, Yopougon est érigé en une commune auto-
nome dirigée par un maire. Cette initiative du gouvernement confère donc
un statut nouveau à cet espace dont la gestion était jusque là a!:'.sun~e par
le sous ltréfet àe Bingerville.
~;oumise à une urbanisation spontanée dès 1964-1965, Yopougon
fut le princip~l champ d'action des sociétés immobilières publiques ct
l\\lra-l)ubliques spécialisées dans la production de "logements économiques",
ainsi que de promoteÙYs privés et de nombrel~ particuliers au cours des dix
dernières années. Depuis cinrl ans il voit s'installer aussi quelques entre-
prises sur la zone indu::3trielle. nécer;::jitée par la satuxation des quartiers

- 3 -
industriels de l'île de Petit Bassam et de Vridi. Si l'on en croit les
estimations de la Direction des Etudes démographiques CD.B.D.), Yopougon
est à présent la banlieue la plus peuplée de l'agglomération abidjanaise,
avec une population de )00 000' habitants (1980). (El~e en avait 70 000 en
1975) .
Outre le volume de sa population, Yopougon surprend tout
observateur qui y arrive pour la première fois, par so~ étendue, sa struc-
turation interne, et par la monotonie de ses habitations. Mais cette der-
nière est rompue par endroits par les réalisations des sociétés immobilière~
privées et des particuliers. La voierie relativement bien aménagée est
carrossable en toute saison; elle participe aussi à l'originalité de cette
ville. L'animation des zones de marché, les mouvements de va et vient des
centaines de taxis, retiennent également l'attention.
L'ouverture- dë'-ia voie--e'xpresse Est'::Ouest en novembre 1979
a accru l'intérêt de Yopougon, par rapport à Abobo-gare ,sa rivale, au nord
d'Abidjan. Cette dernière, bien qu'elle ait amorcé son urbanisation avant
Yopougon, conserve encore sa physionomie de ville spontanée. Les équipement"
dont elle bénéficie (eau courante, électricité, route et autoroute de liai-
_.s_on avec Abidjan, Cocody, Yopougon ..• ) n'ont pas réussi à enJaire une \\i'ill_é
d'élection des citadins. Devenir locataire à Abobo est une solution de re-
cours quand on ne peut pas trouver mieux ailleurs, et à Yopougon surtout.
Noyades d'enfants, électrocution de familles entières après chaque averse,
cambriolages, vols à mains armées, escroqueries de toutes sortes, accés
difficiles aux marchés en saison des pluies, sont quelques uns des lots
quotidiens de la populàtion abobolaise. Ces faits alimentent quotidiennement
la rubrique des faits divers du journal local.
La. Hiviéra, le troisième ensemble urbain de la banlieue
d'Abidjan constitue lui aussi un autre type d'espace. Longeant la lagune
Ebrié
à l'Est de Cocody, la Riviéra a été définie et concue pour recevoir
des installations touristiques (de niveau international) et deéi p:r"ogrammes
de logements résidentiels pour hauts fonctionnaires.
Outre ses fonctions touristique et résidentielle, la singu-
larité de cet e~;Pel,ce procède aussi des conditions de sa mise en place. En
effet l'initiative de la création de cette ville émane cl'investis~;eurs
privés étrangers (dont notamment le groupe tlAn:R d'Israël ) qui voulaient
en faire une sorte de~plaque tournante pour le tourisme inter-africain;
Yopougon s'individualise donc Pe~r rapport à ce type d'espa-
ce. Elle est de conception et de structure différentes, compte tenu du rôle
qu'elle est é'.en~-,;ée jouer dans l'espace abidjanais. Ce rôle étant celui

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organiser et coordonner les a~tions des dii'férenh:; intervenantr5 : bureaux
d'études, organismes de finan~~ment, instrument d'acquisition et d'aména-
gement foncier. La grande inno.'vat.ion e~3t la définition (par l'administra-
tion ivoirienne) d'une attitude nouvelle vis à vis cies détenteurs
"coutumien:;" du sol ...
Certaim.; résultats obtenus dans cette nouvelle poli tique 1
sont tangibles; mais il ne peuvent empêcher tout observateur de s'inter-
roger sur la nature de ces sucee:..;, ~;llr les condi tion:'i offertes aux' milliers
de citadins qui ,,,:L'lent dans cotte ville. Ces habitant.:'3 sont. en majorité
des salariés du secteur privé ç;.t, d.c la fonction j)llblique, travaillant la
i,üupart à l'ext.érieur (de Yop~ugon). /\\.ussi de nombreu?, îlots non encore
h:îtis, sont plantés en cultures viv:cière~: : manioc et lTlaïs surto'Jt. Certain::;
(CC:'lX
de ces îlots) situés de part et d'autre des gra.ndes. artère,~ ,,;ont
érigéfo en supports fonciers d o'atelier2' di ver::, (menuiserie, couture, soudure,
mécanique auto etc ... ), de bars, voire même de logement;:; locatifs. Tous
ces bâtimenh; choquent par leur précarité. Certains qu;},r~~ie1:'3 qualifiés 'de
:;"o11.es "villageoises" révèlent les débuts spontanés de cette urbanisaticn::
·Dans ce cadre, étudier la mise en place de Yopougon consti.-
tue une contribution à. la réflexion sur les actions gouvernementales ei~
matière cl 'urbanisme à Abidjan. Ces actions prétendant. vouloil~ "rechercher
un développement harmonieux et cohérent de 1.' agglomération d'Abidjan', lüsé
sur une répartition équita.ble de l. 'h.3.bitat et de l iempl'Ji dans l'es:pace
ur'Dain" (1). POLlr la première fois ~ les int.el"Ventions des pouvoirs publics
sont organisées, coord,onnées et s'appuient sur dC~J (\\octlments cl' ur1x'Lnü:me.
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ic,Tande' innovation de cette nouvelle poli ti'~i,L~(" Cl est la reconnaissance
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tumière du s.ol .. Cette reconnaissance :3' est concrétisée par la s'ignature
cl 'une "convention" entre l'Etat et la communauté E;hri'i p qui définit les
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(:~ (,ndi t ion2, de cess ions des terraim; dits "coutumiers".
[',ais cette initiative ne manque 'PdS de soulever '.ies· probE:-
mes dont 103 répercussions sur les masses travailleu:">es sont. con:3id6raoles;
Aussi, la cohésion' et lOéquilibre spatial recherchés, risquent-i;l..s d'en
patir. Des terrains aménagés et équipés en infrastructure de rose (e.3.u,
électricité, voies d. 'accés) attendent les équipements prévus. Des p:coprié-
taires "coutumiers" expropriés ne ~;ont pa.s encore indemnisé:.:'. 1
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cr. rap:port ju:o; tif icat if du Plan Directeur chI Cra,ncl .ilbici.jan .

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ans après leur expropria.tion. Des abicijélnais à l'origine de l ' urr,ani2,ation
spontanée ,je lassent d'attendre qui. un lot de compensation, qui une in-
demnisation des constructions ':détrui tes. Aussi les communautés viJ.lageois8s
demandent une révision des cl'a!uses de Ia "convention" passée avec le
gouvernement. Quelques a.ttributaires de lot:o, compensatoires recourent aux
baux de con::~truction pour mettre leurs parcelles en valeur, afin d'obtenir
la "concession définitive". n'autres au contraire n'hésitent J);1.S à. vendre
leur lot, faute de moyens pour le
mettre en valeur. De son c5t~ la S.E.T.U.
pa..rt "en guerre contre les mauvais payeurs". Les villages " otagéf," p:J.r la
1
crois:oance urbë.ine souffrent cl 'un manque d'équipements de 1)3..<)c : eau, routp,
assainissement. Tl Y règne une inf",alubri té déconcertante. An.clokoi vit en-
core déW:ê l'o':J':;curit,,~, l'électricité n'y cst pas encore Ilrésente. Les en-
.~l.
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tu:, prise:::
ind:'l:'.:t,riellcf', a t tenQw;,; sur lô. zone indus triellc
l
arrivent
IF:nt.cmen l:. Ls,~ terrains réservé~-3 aux éq,uipements collectifs ou classés zo-
nes de s;;:L'vitudes sont les Itèux de "rabattement" des Jk.3.trons du secteur
"info:r'mel" : couturiers v é~'JénistGs, soudeurs, marchands de briques et de
3d ble,
ga.raci:" te':3, trans porteurs etc ...
A quand l'extension du Port prévu sur le t'ront lagunaire
oue::.t?
A quand l'ouvrage de franchissement qui doit relier directement
Yopougon au Plateau? D'un espace structur~, équilibré s'achemine-t-on
vers un espa..ce désorganisé, sans équilibre, un espace banal? La nouvelle
municipalité aura-t-elle suffisamment de pouvoirs et de moyens pour ré-
pondre à l'attente de ses administrés? Les interrogations et les incer-
titudes sont légions.
Mais
tous ces sujets, bien quO intéressants , ne peuvent
pas être étudiés d.a.n..s le cadre de la présente investigat:ion~ d.e même
les interrogations et les inquiétudes qu'ils suscitent ne peuvent pa.s
trouver des r,éponses ici, car la réalisation d'une. telle ambition e'x ig-e
portants.mqyeps,matériels. Aussi, à. vouloir iJ.iiâiyser des sujets aussi
complexes et rn~ltidirnensionnels dans le cadre d~un travail de géogra-
phe seulemènt peut conduire à des résultats ~vasifs, peu llltéressants
susceptibles d'empêcher une meilleure compréhension de nos objectif de
recherch~. Ainpi donc~ certains aspects de la vie urbaine, certaines
composantes du tissu urbaine certes non négligeables dans l~anaJ.yse
spatiale, seront éclipsés ou très succintement abordés, de gré ou de
forç;e.
(1) voir carte de localisation generale.
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Cette étude tentera. fJurtout d'analyser les mécanismes
de la mise en place de la ville d.e Yopougon, d'apprécier la vie des
habitants et d'une manière générale la vie de cette cité. Le fil
conducteur qui se dégage de cette étude est de tenter de rechercher
les variables dynamiques de la. mutat.ion de cet espace et de sa crois-
sance actuelle. Ces variables~ une fois déterminées, il s'agira de
cerner leur nature, de déceler les différentes forces sociales, éco-
nomiques et politiques qui les appuient et d'appréhender leurs stra-
tégies d'intervention.
La réalisation de cet objectif suggère que l'on s'im-
prègne des formes d'occupation et d'exploitation de cet espace an-
térieurement. A ce stade de l';' étude l'on ne peut ignorer le rôle
actif des forces communautaires locales dont les pouvoirs s'affaiblis-
sent au fil des ans. Cet affaibl issement étant provoqué ont le sait 1
par ce que VB:RNIERE appelait, Cl lU intrus ion de la ville dans la cam-
pagne. ". (1).
Cette analyse exige donc lUle identification de la po-
pulation. Cette identification doit viser à saisir les caractéristiques
sociales, économiqués.et culturelles des habitants: leur âge, leur
situation familiale, l.eur statut écol1om:Lque D leur statut profession-
nel, leur' niveau d'instruction etc.
Cette identification est un paramètre qui pe:rmet cl 'ap-
préhender relativement facilement les comporlêments écon.omiques de c;ha-
que citadin, leur participation active ou p--'1.Ssive aux Ticmbreuses c:r.ga··
nisations communautaires qui pull~lent dans les villes africaines.
L'appréhension de la ville, la fréquentation des équipements
la
p
nature des revendications en sont largement influencées. Ainsi donc
l'évalualion des succès de cette politique, si elle 11'est pa,';; réduite
à des considérations quantitatives apparentes, suggère que l~on
(1) Vr:RNmm: l'lare, Volontarisme d'Etat et ~;pontanéisnte populaire
dans l'Urbanisation du Tiers Monde. Thèse de Doctorat de Je
cycle Paris 1973.

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s lW-orme auprès des "bénMic_iaresWl, de cet espace ,produit : les 1er
:,/':;'~~tai±~'s' d~s logements é~.dri~ihi~s_ès:~~~-boo~G'oJ;o"e'~---;k.o.G.EoF~I.HoAo)
........;,,'~~J~'~~··:o:~:~~J~ti~~~!~~~;~:t:;~~~t~;.~::~f,~~.' ..•. ."~1
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des _collaborateurs indLs~ns~bl'~~~~'c- '-
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Les but ~e~_ ~ett~ d6ma.rchè :est ;donc d~:' ~erner les méca-
- nismes .,de prOduction de cetespa~e9 défini co~è le r~gulateur du
déveiàppement de l'a,gg'lo~ér~ti.o~ dOAbidj~o
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L'impact de cette production en terme de résolution
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des problèmes d'urbanisme posés ,à. Abidjan d'une part, et d'équilibre
ou 'de déséqùilibre de YOpO~'o~ ~lle;..~ime est un--~hapitre impOrtant-
de la présente réflex-ion.
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E~in, il -s °agii'a cie' ·:t~~_hercher déi(,termes -nouv~~~ p
adaptés aux' réaiités 'de -1 'éc~~omJ.e'~~in~ d'un: pays ~ous";dév~i~PPé -,
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comme la COTE n'IVOIRE et aux besoins des populatio~ concernées par
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6onsidération~par'les.;p~i1~i~t~~,~;~bains,des'~i.Sa.xis, de~:d,~~~n-
'. ~ -, :~~!,:~j~[~l:~j:~~!§:r~~~'~t~~i~~{i~~~"[ât~f;~f~tt~~'~~'fi~r~i;f~~b~~~?a~~~i:8~Yîl~~t~iif~'Vfihj?;;~:Y-:-
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"-'--(lispensabl~s_-?- :. ~->tà'~i,cipat~~'~e'::oeWc~~i-étant'-:piuS_' en ~~~t-,::'
':-:~: ;.,;·:~i;'~::~~~.~·~~~··+i~·~:pet~~c~,dé~~+~~~ê~~~~~.~~'tj~~ifi~~i~n;i~.~)p:··cF~t~$ .
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int~grée à l'ensemble de Pagglomérat-ion di Abidjan .. (Grand. Abidjan) 0
J
Auncun quartier de la commune de Abidjan p aucune-ville de
banlieue n'ont encore bénéficié d'une telle expérience. A Koumassi et à
Abobo-gare, l'Etat. s'en est tenu à créer des nots "d'habitat économique"
~surtout J ces Îlots sont toujours en retrait par rapport. aux zones sponta~

CI 0

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' 1 " , .
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- 9 -
nées. L'eau et l'électricité sont le~3 seuls équipements de base apportés
dans quelques uns de ces quartiers. A Port-Bouet et à Vridi la stnlctura-
tion des quartiers est demeurée le fait des seules sociétés immobili~res
spécialisées dans la production de logements "économiques", et de la
S.O.G.E.F.I.H.A. si.nguli~rement. I l n'y a eu ni promoteurs pri.vés, ni rdr-
ticuliers ..•
A l'échelle de l'Afrique, et en particulier de l'Afrique
noire, Yopougon ne ressemble ni à la cité ouvrière de GRAND-YOFF (1), ni
à la "ville nouvelle" de DAGOUDAN'F.-PIKINE (2) (toutes deux au 5énagal).
Ces deux "géants" de la banlieue de Dakar ressemblent beaucoup lÜw'~ à
- Abobo-gare. -
Elle diffère également du quartier structuré de Cissin dans
l'agglomération de OUAGADOUGOU (Haute-Volta) (3).
r'îême sous sa forme spontanée. Yopougcn se distingue nette-
ment des dizaines de bidonvilles qui ceinturent les métropoles 1atino-
américaines. La qualité du b.-iti, la configuration générale de la ville, ré-
sul tats des conditions de sa création et de l 8hétérogénéité ~)ocio-économiLLi)e
des habitants. tels sont quelques caractéristiques de Yopougon. Celles<-ci
marquent sa dissimilitude avec les favelles brésiliennes. chiliennes,
mexicaines .••• en Amérique Latine (4).
En revanche l'expérience de Yopougon est similaire en cer-
tains points à la politique des Z .A.C. initiée en FranCé depuis une dizai-
ne d'années. La conception de la ville, la mani~re dcnt elle est organisée,
les moyens dégagés pour la créer, l'état d'avancement des tra'.;aux d'ap:c~s
la provenance de leur financement etc .•• tous ces facteurs révèlent un cer-
tain rapprochement entre la procédure des Z.A.C. et les princ.ipes d'amÉna-
gement adopt~s pour créer Yopougon.
LAUFŒ;NT (0) : Une banlieue ouvrlere
l'agglomération Ruburbaine de
GRAND-YOFF in bull n'Ai\\[ n=o 2 , 1970.
VERNIERE (l'Ii)
op. cit.
KIBTONRE (G)
Approche d'lm processus d'encadrement des populations
à faibles revenus pour une participation populaire à
l'aménagement urbain. I~aîtrise C. l . Ji.; U•
Toulouse 197'7
0
(4 )
TELJ1IERE (H)
Bidonvilles du Brésil
les favelles de Belo Horizonte
Cahier 011tre~mer n=O 29
1955

10
. '
METHODOLOGIE DE RRCHERCHE
Avant de preclser ce qui a été fait et la manière dont nous
nous y sommes pris, il nous paraît utile de dire quelques mots sur les
raisons qui nous ont poussé à choisir Yopougon comme le champ de la présp-n-
te étude.
Au terme de notre maîtrise (1), nous avions décidé de nous
pencher sur les problèmes urbains en pays "sous développé". Cette option
s'expliquant par notre appartenance à ce mon~,~surtout la singularité
d
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La volonté de contribuer à la réflexi~ \\~~~l~ies, nous avait
amené à retenir Abobo-gare (une"ville~t~te":J..~ d' Abidjan) comme
le champ de notre investigation. Ce choi@(~e'l~~t~it par le caractère
spontané de cette ville, individualisée ~~~~6~oissance forte et accélé-
rée. Malheureusement, elle est tenue à l'écart des préoccupations gouverne-
mentales (2).
Et puis, une fois sur le terrain en Côte d'Ivoire (de février
à juillet 1980), nous avions été amené à déplacer le champ d'application
de riotre problématique. Celle-ci, rappelons-le, consiste à a.pprécier les
mécanismes de production de l'espace périurbain, ainsi que les conséquences
qui en découlent : problèmes fonciers dans une agglomération abidjanaise
où la majeure partie des terrains appartient aux communautés villageoises
Ebrié et Akyé ; nécessité d'organisation et de gestion urbaines, problème
de communication interne, niveau d'échangesentre la périphérie et le centre
etc .••
Le changement intervenu s'expliquait par le fait que Abobo-
gare faisait l'objet d'une série de recherches initiées par del~ étudiants
et un chercheur de l'ORSTOM.
(1 ) Notre sujet de mémoire de maîtrise portait sur l'analyse de la
conduite de l'urbanisation à Blagnac (Fra.nce).
(2) Depuis mars-avril 1980, Abobo est en conrs de reconstruction sous la
direction du gouvernement ivoirien.

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-
I l -
Dans ces conditions, il fallait trouver un autre centre
d'intérêt. Nous avons alors opté en faveur de Yopougon, autre "vi1.1e
satellite" à 19 0ues t d'Abidjan. Ici, l'amorce d'une urbanisation spontanée
très vite contenue par des actions gouv.ernementales nous paraissait une
expérience nouvelle gui méritait d'être analysée •
. Une fois le "terrain" d'étude retenu, i l a fallu reprendre
le travail de documentation, pénétrer le cadre, rechercher les personnes
(organismes ou individus) impliquées (directement ou indirectement) dans
la production et dans la"consommation" de cet espace. Du fait que nous igno-
rions presque tout de la mise en place de cette ville (du moins dans sa
phase dirigée par les pouvoirs publics) des démarches préalables s'impo-
saient :
visites fréquentes à Yopougon où nous notions tout ce qui
d'apparence pouvait avoir une signification quelconque pour n~tre recherche
aspect extérieur des logements, terrains "libres" pris d'assaut par des
artisans, ou transformés en te:prains de cultures vivrières •••
- visites à une dizaine de familles choisieau hasard, où la dé-
couverte du milieu d'habitat, l'appréciation du niveau des biens de consom-
mation, les comportements sociaux et communautaires des chefs de famille
ont dominé nos observations •••
Les résultats de ce sondage ont été utilisés pour définir
le contenu de l'enquête proprement dite. L'autre mérite de ce sondage~ c'est
de nous avoir indiqué aussi les cibles de l'enquête et la ou l.es méthodes
de travail à adopter.
Finalement, il nous a semblé utile de conduire une part.ie de
l'enquête à partir d'une trame de questioanaire. Deux questionnaires ont
été conçus. L'un s'adressait à 110 chefs de famille
habitant
à Yopougon,
l'autre à 35 patrons du secteur d'activitésdit "informel".
Du côté des autres intervenants, i l ne naus a pas semblé
nécessaire d'étâblir un questionnaire écrit. Leur multiplicité, le carac-
tère parfois ponctuel de leurs interventions et.c ••• ne justifiaient pas à
nos yeux la nécessité d'une telle méthode. D'OÙ cette partie de l'enquête
a été menéesous forme d'entrevueset de discussions libres.
Aussi il importe de préciser que nos enquêtes à Yopougon
ont été menées antérieurement aux élections municipales de novembre 1980.
La venue d'un maire à la tête de cette nouvelle commune (en pleine crois-
sance) apportera des modifications certaines à la vie locale. Néanmoins
l'enquête ayant été conduite dans le contexte d'une commune sans pouvoir
local effectif, les résultats obtenus doivent être rattachés et compris
dans ce contexte.

.
-'
,-
QUI AVONS-NOUS RENCONTHE ?
COMJIJENT y SOMMES NOUS ARRIVE3 ?
Les agents Producteurs de l'espace urbain.
A partir d'une liste à priori des intervenants habituels
dans toutes actions d'urbanisme et d'aménagement, nous avons rencontré
- des détenteurs terriens, antérieurs et acheteurs,
- des aménageurs des terrains,
- des promoteurs immobiliers,
- des financiers,
- des représentants de la municipalité d'Abidjan.
- des responsables des services administratifs.
L'objectif de ce~er les mécanismes de production de cet es-
pace (Yopougon) mais aussi des .problèmes ~ue recèle cette ville gigantesque,
nous suggerait de solliciter l'audience de nombreux acteurs. Ainsi donc nous
avons pu bénéficier de plusieurs rencontres avec des responsables de la
S .E •T • U ••
c'est d'ailleurs le seul organisme qui nous ait accordé une
assistance notable : outre les entretiens qu'il nous accordait, chacun des
chefs de service rencontré~ nous procurait quelques documents ayant trait
à son intervention propre, et celle de la S.E.T.U. en général. Ce qui neus
a permis de mesurer le rôle prépondérant de cette société dans la politique
urbaine du gouvernement. La S.E.T.U. est l'interlocuteur des propri.étaires
coutumiers du sol en tant qu'acquéreur et aménageur des terrains. Ceux-ci
sont ensuite rétrocédés à des candidats aux terrains à bâtir et à des in-
dustriels.
Honsieur le Sous-Préfet de Bingerville qui, jusqu'aux der-
nières élections municipales était l'autorité administrative de Yopougon r
n'a pu mettre aucun document à notre disposition. En revanche il nous a
situé sur la réalité que recouvre ses pouvoirs étendus à Yopougon. Cette
entrevue a mis en relief la complexité des problèmes posés par une initia-
tive de cette envergure, c'est à dire l'urbanisation volontariste et
explosive en question. La nécessité d'une administration locale, en tant
que gestionnaire et animateur .•• de la ville sont quelques révélations notées.
Du reste Messieurs;
- le Directeur de la Direction centrale de l'urbanisme (D.C.U.)
- les Responsables de la Banque Nationale d'Epargne et de Crédit
CB.N.E.C.), de la Société de Gestion et de Financement de l'Habitat

- 13 -
(s O.G E.FI.H.A.) n'ont pu nous livrer Que des informations fragmentaires.
Néanmoins nous avons pu obtenir les statuts de la B.N.E.C., et le dernier
rapport d'activité de la S ,O.G.E.F I.H A ••
Il en est de même de la Direction Centrale du Domaine Urbain
(D.C.D.U.) de la Direction des Affaires Domaniales et rurales (D.A.D.R.).
La première, la D.C.D.U., relève du ministère des Travaux
Publics, des transports, de la Construction et de l'Urbanisme (M.T.P.T.C.U.).
Elle est chargée d'enregistrer les demandes de terrains à bâtir et d'en
informer les attributaires (après avis de la Commission d'attribution des
lots). Avec sollicitude, la composition de la Commission d'attribution des
lots, et un aperçu des caractéristiques des demandeurs de lots (âge,revenus)
ont pu nous être communiqués.
Quant à la D.A.D.H. placée sous l'autorité du Hinistre de
l'Agriculture, elle nous a. permis de disposer des 'barêmes de paiement.
des
«indemnités de destruction de cul ture}~
La f1unicipalité d'Abidjan, ne nous a pas accordé une assis-
tance particulière. Ceci peut s'expliquer par le fait Que Yopougon est en
dehors de sa zone de compétence.
Les villageois détenteurs coutumiers des terrains.
Des trois villages dont les terroirs constituent le support
foncier de la ville actuelle, nous n'avons pu nous rendre Que dans le vil-
lage Ebrié de Yopougon-Kouté, et à Andokoi, en village Akyé. Yopougon-gare
(le troisième) ayant été déplacé de son site originel par la construction
de la voie express est-ouest, i l y était difficile de rencontrer Quelqu'un.
Dans les deux premiers villages les chefs et leurs notables
(avec le concours de Quelques villageois) noys ont retracé l'histoire de
l'occupation du secteur de Yopougon, les formes d'organisation politique,
et les modes d'appropriation et d'exploitation du sol dans les temps recu-
lés. Les différents moments des mutations vécues et les vecteurs de ces
transformations nous ont été révélés. La perte du sol, l°affaiblissement
des pouvoirs des chefferies locales, les conflits entre Akyé et Ebrié d.'une
part, et entre les différentes communauté akyé elle mêmes, dVautre part,
sont là Quelques amères conséquences de l'intrusion de la ville dans la
campagne.
Un certain nombre d'intervenants (services publics~ orga-
nismes privés) n'ont pas voulu ou pu nous recevoir. C'est le cas en parti-
culier de la préfecture de la ville d'Abidjan, qui n'a donné aUCU!1e suite

- 14 -
à nos demandes d'audience p alors que Monsieur le Préfet préside la
commission d'attribution des lots (à bâtir) à Abidjan.
La S.LC O.G.L 1er producteur de "logements économiques"
dans l'agglomération abidjanaise, n'a plus répondu favorablement à nos
demandes de rencontres, après nous avoir accordé une entrevue' avec le
chef du service foncier~ Pourtant le rôle prépondérant de cette société,
en ce qui concerne l'urbanisation de Yopougon est un fait connu de tout
abidjanais : elle a été la première à y lancer un programme de logement
en 1972 ; précédant ainsi tous les autres intervenants •••
La méthode adoptée vis à vis de cette catégorie d'informa-
teur a été l'entretien libre. Lors de nos différentes rencontres, après
'avoir présenté notre étude, nous demandons à chaque agent de nous raconter
-l'his-toLrede-l'urbanisation de Yopougon, en précisant son intervention
propre et celle de l'organisme auquel il appartient. Aussi nous lui deman-
dions de nous présenter l'organisme en question. Ce qui nous a permis de
déceler les instruments institutionnels et financiers nouveaux qui viennent
innover quelques aspects de la politique d'aménagement urbain du gouverne-
ment.
LES QUESTIONNAIRES
contenu~.destinataireset
mode de véhicule.
Nous en avions établi de~~ : l'un a eu pour cible les
habitants de Yopougon, l'autre les nombreux patrons du secteur dit "informel",
Leurs contenus respectifs ont été inspirés par les résul-
tats de nos premières démarches sur le"terrain". Celles-ci étaient basées
sur des observations'ayant pour centre d'intérêt,: le milieu d'habitat,
les comportements socio-économiques et communautaires des chefs de ménages,
les zones d'installations dès activités artisanales, la nature de leur
production etc., Le questionnaire qui en est sorti vise à identifier la
population de Yopougon,' en mettant en relief :
_ les caractéristiques démographiques (âge, lieu de naissance,
statut économique, professionnel.!. , les actions communautaires en ville
et les rapports avec le milieu familial d'origine),
- le milieu d'habitat: statut d'occupation du logement, niveau
d'équipement de celui-ci, processus d'obtention ou de construction (du
logement), les équipements ménagers existants ••.
_ l'intégration dans la. ville: ceci par une connaissance des
équipements existants et ceux qui sont fréquentés, le lieu de travail et
les problèmes de déplacements,

- les comportements économiques: les dépenses, l 'épargne ,etc,
- les besoins et les aspirations des chefs de ménage tant à
Yopougon que dans leur situation familiale et professionnelle.
Ainsi défini, le questionnaire s'adressait donc aux
1 0 ) Locataires des logements économiques de la S.I.C.O.G.I., de la
S.O.G.E.F.I.H.A., et des logements évolutifs des propriétaires particuliers,
2 0 ) Propriétaires immobiliers de la zone dite "villageoise" d' Andokoi.
Au total 110 chefs de ménage ont été concernés. :
- 104 locataires dont :
· 15 locataires de toutes conditions éco-
nomiques et sociales sur la zone dite
"villageoise" d'Andokoi,
42 locataires des logements économiques
de la SO~GE.FI.HA.;,
47 locataires de logements économiques
de la S.I.CO.G.I ••
- 6 propriétaires immobiliers d'Andokoi : ceux-ci ont acquis leurs
terrains auprès des villageois, et sont des agents de l'urbanisation spon-
tanée. Depuis 1976, ils sont en situation foncière régulière vis à vis de
l'administration.
Faute à priori, de moyens d'identification de cette popula-
tion, nous avons tenu compte de l'ancienneté des îlots et des types d'habi-
tats pour le choix de la population à enquêter. Ce critère de choix est
facilité par la réalisation et l'attribution des logements en tranches. Par
ailleurs la création de zones dites' '''villageoisës'' a permis à des Particu":
liers de participer au marché du logement locatif à Yopougon. Là, le style
de maisons, l'absence d'équipements de base (GéH1, électricité, volerie,
assainissement) suscite de nombreuses interrogations. Aussi la volonté de
pouvoir mesurer la dynamique interne, d'apprécier avec objectivité la nature
des rapports de Yopougon avec le reste de l'agglomération abidjanaise, nous
a amené à solliciter l'assistance de locataires nouvellement arrivés. On
les trouve aussi bien dans les premières tranches de logements attribuées
en 1973, que dans les logements qui viennent d'être livrés il y a un an par
la SO.GE.FLHA ••
La majeure partie du temps a été consacrée à des visites
fréquentes aux familles retenues. Car si les chefs de familles décrivent
aisément les problèmes existants dans leur quartier, leur condition de
travail, les réponses aux questions ayant traits aux revenus, à certains

- 16 -
aspects de leur comportement économique etc., ne sont obtenus que longtemps
après. Finaiement le questionnaire qui était très ouvert ne leur a été
soumis que bien plus tard, après avoir crée un certain niveau de rapport
avec les chefs de ménage.
Il ne nous a pas semblé indispensable de composer dans ce
cadre avec les locataires des logements du G.F.C.I .. Nous avons aussi vo-
lontairement tenu à l'écart les acquéreurs des villas de cette société
ainsi que ceux de la SO.P.IM. et de la S.I.D.E.C.I .. Les réalisations de
ces trois sociétés, de par leur standing (moyen et élevé), recrutent incon-
testablement une population d'un niveau de solvabilité relativement appré-
ciable.
Les patrons du secteur dit "informel", les inspecteurs
d'enseignement primaire, le chef du syndicat des transports achèvent la
liste de nos informateurs.
Chaque interlocuteur de ce groupe est confronté auxproblèmes
d'équipements qui constitue un chapitre important de la vie urbaine. Les
patrons de l'activité traditionnelle constituaient la cible de notre deu-
xième questionnaire écrit. Nous en avions rencontré une trentaine.
Plus qu'lm simple recensement des ateliers artisanaux, ce
questionnaire visait à mesurer la place de ce secteur d'activité dans la
dynamique urbaine. Est-ce possible d'ignorer les problèmes des artisans
(insécurité foncière, difficultés financières, problèmes d'organisation
interne etc.) ?
L'information ainsi recueillie a été complétée par le
dépouillement de publications diverses; journaux, études, documents admi-
nistratifs.
Le traitement des questionnaires et l'exploitation des divers
instruments utilisés (résultats de questionnaires, documents divers etc.)
seront expliqués au flIT et à mesure de l'exposé. Nous l'avons divisé en
deux parties.

- 17
INTRODUCTION
Première partie
LA PRODUCTION DE L'ES PACE
Chapitre l
Yopougon, un début de croissance.
Chapitre II
Les nouvelles options urbanistiques de l'~tat.
Chapitre III
La production de l'espace.
Deuxième partie
:LA SOCIETE ET LA VIE URBAINE3' A YOPOUGON.
Chapitre l
La population de Yopougon.
Chapitre II
L'emploi, les équipements et les transports.
Chapitre III
La vie locale.
CONCLUSION

PREMIERE
PARTIE
LA
PRODUCTION
DE
L' ESPACE

- lé -
CHAPITRE l
YOPOUGON UN DEBUT DE CROISSANCE SPONTANEE
JusQu'en 1966, Yopougon était à l'écart des mouvements
d'urbanisation Qui affectaient certains secteurs périphériques d'Abidjan.
A dix kilomètres de la capitale, il était pratiquement le dernier des plus
proches greniers d'Abidjan, non encore entamé. En fait ce devait être le
---- premier secteur périurbain à s'urbaniser
car en 1952 déjà, l'administration
coloniale le classait comme zone d'extension de la vill~. En 1966, ce grenier
s'écroule sous la presslon des demandes croissantes de logements et de ter-
rains à bâtir. C'est le "décollage" urbanistique de Yopougon. Les paysans
des villages locaux, avertis de l'irr~sistible mutation de leur terroir
-.-
prennent le devant en m: .rcellant leurs caféières et cacaoyères à proximité
des villages.
En l'espace de quelques années, le mouvement prend des pro-
portions considérables et, Andokoi et Yopougon-Gare se fondent en un grand
ensemble urbain. Etudions en détail cette matation, ses acteurs, leurs
stratégies d'intervention. Mais observons à travers les faits et les docu,:",
ments, les signes de cette mutation.
l
L'URBANISATION DE YOPOUGON
FAITS. ET CHIFFRES
Il s'agit moins de trouver à travers ces chiffres et ces
faits de simples données documentaires dénuées de toutes significations.
Comme nous le verrons celles-ci permettent de mesurer la mutation de cet
espace périurbain , d'en apprécier les grands traits. Le premier signe de la
transformation de cet espace est le gonflement du volume de sa population.

;,; ...
-. ~ ~ft"~j
20
,,1
"';1,"\\1' '\\,
.,
AI UN BOULEVERSEMENT DEMOGRAPHIQUE ET SPATIAL.
Tableau n=:o 1
Evolution de la population de Yopougon
depuis 1963.
Année
1963 (1)
1973
1975
1977
1980
:--------~-----:---~------:----------:----------:-----
-----:-----------:
.
.'
Population:
6 690
: . 51' it.50
7.5 700
: 121 500
304 383
:--------------:----------:----------:----------:----------:-----------:
Coefficient
multi-
,
7,65
1,48
1,61
2,97
plicateur
: -------------- : ---------- :--------- : ---------- : ---------- : ------------:
: % Pop. agglo.:
---:---d-.!...Abid-jan ---:-2;-7--%---:-- 7-,38-%-:--8-,08%- -:9,47 %--
18,45 %
L'examen de ce tableau perm~~~~~è~;~~s débuts de cette
urbanisation après les années 1963 au moin~<Ç DU restè\\,ces\\chiffres font
ressortit le caractère brutal et exPlosif§ge~~~~lin,isiti~~de Yopougon.
f f'_ -~
l
'j
-Dans l'intervelle de dix ans ce secteur q1~ n'accuei~~aat~~ue Z,7 %de
la population de l'agglomération abidjanai~~~?~e'~;t/7,38%, dix ans
et sur le secteur de Yopougon
~
V:
'"
Ip...
;\\ S":O
.
"
plus tard (
se1..Œe~.b::Be d ernler element
de notre observation porte sur le volume et le rythme du croit démographi-
que de Yopougon : une croissance soutenue, à un rythme à peu près stable
tous les deux ans.
Cette forte pression démographique porte sa marque sur l'es-
pace comme on peut le constater sur le schéma ci-contre. Andokoi et
Yopougon-Gare qui était distants d'environ un kilomètre l'un de l'autre,
sont confondus en un grand et unique ensemble, en 1970. En terme statisti-
que, l'espace habité évalué à 76 hectares en 1963 couvre Z86 hectares en
1973. En 1980 le millier d'hectares est dépassé (Z). Amorcée du côté
d'Andokoi, l'urbanisation spontanée se développe d'abord à l'intérieur,
autour du village. Après 1967, elle est freinée au nord par la forêt du
(1)
Aire couverte par ces chiffres: notre zone d'étude plus les villages
d'Abobo-Doumé, Yopougon-Kouté, Yopougon-8anté,Niangon-Lokoa et
Niangon-Adjamé. Locodjo n'en fait pas partie, car il est inclus dans la
commune d'Abidjan. Tous les autres chiffres couvrent l'aire d'étude seule-
ment.
(Z)
Sources: Documents B.C.E.O.M. et S.E.T.U.

- 21 -
Banco, d'où son "retour" vers le sud, sur les terres agricoles à l'entrée
d'Andokoi, puis sur le territoire de Yopougon-Gare traversant ainsi l'axe
Abidjan-Dabou. Les possibilités de développement vers le sud, en direction
d'Abidjan sont réduites, de par les inconvénients du relief très accentué.
D'Où l'extension vers le village de yopougon-Kouté, plus au sud sur le
front lagtULaire. En l'espace de quelques années la ligne à haute tension
de l'E.E.C.I. est franchie.
BI UNE MUTATION ECONOMIQUE, SOCIALE ET CULTURELLE
Outre le recul des terres agricoles, la marée humaine
connue par Yopougon. s'est accompagnéed'une transformation des bases de
l'activité économique locale. L'agriculture jusque là principale activité
économique de Yopougon devint une activité seco~d~ire-voir~-~ême marginale.
Elle est largement supplantée par un commerce de biens de toute sorte. Ces
emplois commerciaux ont cherché la proximité des axes de circulation pour
se localiser. Ainsi a été crée un marché spontané à Yopougon-Gare, au car-
refour des axes de desserte de Yopougon-Kouté et de la route de Dabou.
Tout au long de celle-ci ont été bâties: boutiques, bars, dancing .•• La
plupart de ces boutiques étaient tenues par des commerçants liban06yriens.
Ils y vendaient des matériaux de construction (ciment, tôle, peinture,
matériel d'électricité etc.), des biens d'équipement ménager (literie,
meubles, appareil ménager etc.). Le micro commerce de produits de consom-
mation était la spécialité de commerçants maliens et mauritaniens. On y
trouvait une colonie non négligeable de nigérians.
En 1966, le commerce de l'eau (au moyen de camions citernes)
pénètre à Yopougon et connait un essor impressionnant. Le jeu de l'offre
et de la demande fait de l'eau un produit de spéculation. Les prix n'ont
cessé de grimper.
...

22
Tableau n=o 2
Evolution des prix de vente de l'eau.
Année
Prix
Quantité
:-------------~-------:..---------------------:------~ ---------------:
1966
5 F
2 seaux
1967
5 F
l seau
1968
10 F
l seau
1969 à 1973
10 F
l seau
1974
75 F
l fût
1975 à 1977
100 Ji'
Il
"
--_._-" -----
- -
1977 à 1979
125 F
Il
"
1980
150 F
Il
"
Entre 1966 et 197J, acheter un fût ou un seau d'eau "était
l'alternative d'un choix. Depuis 1974, les ménagères n'ont plus cette
alternative, elles sont tenues d'acheter l'équivalent d'un fût obliga-
toirement.
L'entrée des autobus à Yopougon en 1969 donne la mesure
de l'Q~banisation de cette banlieue ~xrale. Désormais des autobus de la
SO.TH.A. assurent la liaison entre le plateau (le coeur de la capitale)
et Yopougon.
La construction d'une mosquée et de classes d'enseignement
coranique est un indicateur remarquable de cette mutation de l'espace
péri-urbain, car la réalisation d'un édifice de ce genre requiert un cer-
tain seuil de population musulmane. Par delà les transformations physiques
et économiques
la présence d'une mosquée, d'une école coranique, d'un
bar, d'un dancing etc"
marque une affectation culturelle certaine de l'es-
pace considéré , En effet toutes ces valeurs sont étrangères aux communau-
tés locales, Cette mutation surprend à la fois par sa brutalité et son
ampleur, Avant d'en rechercher les causes, il est souhaitable d'en déceler
d'abord les acteurs (passifs ou actifs).
., .

- 23-
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<0
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..
( ' \\
;:
.
\\
-/~\\"~

24
II
~ Ac/muRS DE CETTE MUTATION
Notre. préoccupation dans ce paragraphe-niest pas de recenser
~
les acteurs de la métamorphose, de Yopougon. Il s'agit plutôt de tenter
d'appréhender leurs actions et surtout d'apprécier leur stratégie d'inter-

, . '
"1
ventiondaris. la dynamique urbaine. Dans cette optique il faudra identifier
les, forces, en présence en faisant ressortir leurs caractéristiques ethniques,
cul turels, socio-é~onomiques.:,Cette identification est une nécessité impé-
rieuse car en fait le comportement "spatial" de chaque force est le reflet
de son, identité culturelle et socio-économique.
Dans la mesure où nous étions dans un secteur rural parsemé
d~ 'villages, les 'premiers acteurs permissifs de cette urbanisation nous
para.issent être les communautés villageoises ,;détentrices du support foncier
- ---. -- --- -- ._.~ -
..
de la' "ville nouvelle".
'"
AI LES COMMUNAUTES VILLAGEOISliS
,_L.
L 6ajxe de l'investigation était antérieurement occupée par
deux' grandes' entH,és ethno-culturelles et linguistiques distinctes : d'un
1


côté les Ebriés, les Akyés de l ' autre. Ces deux peuples sont sédentaires.
Hé;
ha,bitent 'géneralement dans des villages. On en distingue trois sur le
secteur étudié': Yopougon-Kouté (Ebrié), en bordQre de la lagurle Ebrié,
.
"
.
Yopougon-Gar~e~ Andokoi (Akyé) au coeur du plateau du Banco (1) •
:~
~,

,';;,
r ••
"Les Akyés et les Ebriés ont de nombreuses affinités. sans
d<?ute; a cause de leur origine géo-culturelle commune. En effet tous deux
àp'p~ienrie'nt au grand groupe ethno-culturel Akan. De plus. ils sont du
m~b'e' soüsgroupe Akan appelé les "lagunaires" (à cause de leur localisation
à pro~imité, plus ou moins immédiate des lagunes). La tradition orale les
fàit .ve'nir' de l Pactuel Ghana. De nombreux écrits avancent comme raisons de
:
'
"
leür émig.cation. "des guerres ,tribales" des "querelles intestines" .•• dans
~~l.rr, pa~t? d' ~;igine (2). Les Akyés qui ont probablement précédé les Ebriés
d~~s le processus migratoire occupent actuellement les régions d'Adzopé
('~)" Les services du cadastre et la S.E.T.U. désignent aussi Yopougon-
"
Ga:re par Yopougon~Attié.
NIANcxlRAN BOAH (Georges)
Les Ebriés et leur organisation politique
traditionnelle. Annales de l'université d'Abidjan, Série F (8thno-
~oci'ologie) Tome l 1969.

- 25 -
et d'Anyama, au nord d'Abidjan. Les Ebriés partis plus tard de leur pays
d'origine sont descendus plus bas r vers la côte. Ils y occupent toute la
frange lagunaire qui s'étire 9ur une' cinquantaine de kilomètres environ,
de Bingerville à S ongon-Té. Ils ont pour vois ins immédiats p les Akyés au
nord, les Abourés à l'est, et à l'ouest les Alladians. Tous ces peuples
sont également des Akan-lagunaires.
Dans leurs "pays" respectifs, les Akyés et les Ebriés sont
répartis en phratries. Il y en a six chez chacun, en principe. Mais l'écla-
tement d'une de ces phratries en amène le nombre à sept, chez les Ebriés.
Nous le verrons plus loin,c'est sur le secteur étudié que se formera cette
septième phratie qui se comportera en "maître" sur tout.
Au niveau des' 6omportements socio-poli.tiques et corrummau..
_____t9-~:r;eJL9_J:l._I'~J!'ouve_Q~_ nQmbreJ~ traitf? similaires c_hez les__~leux entités__erL _
présence. Notons par exemple 'leur organisation politique fondée sur le
pouvoir des "anciens" ,'une sorte de monarchie militaire basée sur d.es
rapports d'âges. La similitude de comportement se mesure surtout dans la
manière d'occuper le sol, de se l'approprier et de l'exploiter etc. Nous
voulons d'ailleurs nous apesantir sur ce dernier point. Car il s'agit en
fait du fondement du droit foncier traditionnel ou droit dit "coutumier"
ce droit qui est toujours contesté, "ignoré" par les instances dirigeantes
du pays: l'administration issue de l'indépendance. Malgré ces contestations
les propriétaires "coutumiers" ont et continuent de jouer un grand rôle
dans le processus de mutation de l'espace péri-urbaL~ en général et de
Yopougon singulièrement. Dans ce cadl~e il Parait utile d'appréhender le
pouvoir des communautés villageoises Ebrié'
et Akyé sur l'espace. Cette dé-
marche pourrait nous permettre d'apprécier correctement la stratégie de ces
communautés, ainsi que les contradictions entre celles-ci, depuis quelques
années.
1 0 /
L'occupation de l'es pace et l~ .mise en
place de Kouté :
Tous les informateurs indiquent que les Ebriés de l'actuel
village de Yopougon-Kouté furent les "premiers hommes" à venir s'installer
sur le plateau du Banco. Les Akyés originaires de Ia région d'Adzopé sont
arrivés bien plus tard, dans la décennie 1910-1920.
Les Ebriés appartenaient à la phratrie des Bidjan auparavant.
Ils devaient habiter quelque village bidjan alors situé sur l'actuel quar-
tier du Pla.teau (Abidjan).

.' ~:~. ~ "r' "l"

"
.
26
Arrivés en masse sur le plateau du Banco, ils fondent leur
premier village du nom de Kouté sur l'emplacement de l'actuel village
akyé dG Andokoi. Au tour ~u village nouvellement constitué, les Ebriés créent
une couronne de champs afin de pourvoir à leurs besoins en prod.uits viviers
manioc, taro, igname etc •• Il semble qu'à l'époque déjà quelques champs
étaient plantés en cacaoyers et caféiers, Les pionniers du plateau se sont
appropriés la quasi totalité des terTes, ce que permettait aisément leur
forme d'organisation sociale et leur système foncier. Leur domaine, de
quelques hectares seulement au début sur les terres continentales, s'étend
aujourd'hui sur des dizaines de centaines d'hectares, de la lagune ébrié
aux villages akyés de Yopougon-Care et d'Andokoi. L'importance du territoi-
re de Yopougon-Kouté s 'exPliqu~ 'IB.r le fait que ce village ait changé de
s_Ue, : il s'est déplac_é de la ~?ne _~ontinental~ vers la proximité de la
lagune (1). Maitre d'une partie des terres entourant le "premier village",
Kouté a également conquis les ,terres comprises entre les deux sites. Un
notable de Kouté résume ainsi la prééminence de son village sur le secteur
"c'est nous qui avons "donné" la terre aux gens de Lococl.jo, d'Abobo-Doumé,
aux Akyés, à tout le monde". Comment nos pionniers se son.t-ils "emparés"
des terres
et éomment les ont-ils "donnés" ?
2°/
Régime foncier Ebrié
Il serait difficile de parler d'un régime foncier propre
des Ebriés , quand on se réfère à celui des Akyés ou des autres lagunaires.
Le régime foncier des Ebriés e~t aussi le même que, hors de la Côte d'Ivoire,
celui des Serer du Mbayar dans le bassin arachidier du Sénégal. (2)
Partout, la terre est avant tont un bien communaut.aire
inaliénable, mais
transmissible. (J) • ~e régime foncier distingue également deux pôles pour
la gestion et l'exploi.:h!::tion des terres : un pôle "gestionnaire", un pôle
"usa~i:':"l;â~ges'tion des terres est une responsabilité morale et spirituelle
(1) C'est après ce déplacement que Kouté est devenu Yopougon-Kouté.
(2) Castellu (Jean Marc) : !lDroH d.'usage et propriété privée" (communi-
cation proposée pour les Journées d'études sur les problèmes fonciers
en Al'rique Noire) août 1980.
()
DIAN Bo~i : Le Pays Akyé - Etude de l'économie agricole dans les Anna-
les de Iii Un ivers i té d ' Abidjan - Série G • Tome II. Fasc icule I, 1970.

- 27 -
elle est assurée par trois échelons de pouvoir ou d'autorité. Précisons
que cette fonction consiste à administrer un important bloc de terre au
nom d 9une collectivité, en cherchant à concilier les intérêts individuels.
Dans les temps reculés·, cette responsabilité était assurée par le "Nana",
le patriarche, le chef suprême à l'échelon du village tout entier. Souve-
rain, g'd.rdien et garant des terres communautaires, cQest le "Nana" qui
entérine la décision de tout villageois "propriétaire" cédant une parcelle
de son domaine foncier à un étr~ger.
De nos jours le chef du village (1) qui a supplanté le "Nana",
continue d'assumer cette fonction. Néanmoins cette distinction n'est plus
que purement honorifique.
Entre l'autorité suprême du village et les usagers de la
.._. t~K.c_e,. U_exi_s~ cl,~J.1X éçJ!elo!1Q~<:i'élutorité
__;.. tous _g,eux.sçmi le_~_g_~~j:,~()nnai-:.__.
res des terres correspondant qUX limites de leurs pouvoirs respectifs. Ainsi,
le chef de famille (2) qui constitue l'autorité inférieure dans la hiérar-
chie des pouvoirs,administre l'unité foncière familiale. Le chef de clan,
puissance intermédiaire entre le chef du village (ou "Nana" autrefois) et
les chefs de familles gère
les biens meubles et immeubles appartenant à
l'ensemble de la coÎnmunauté clanique J d.istribue la terre à ceux qui en
manifestent le besoin (dans son clan bien sûr).
Controlée et gérée par ces divers niveaux de pouvoir vil~
geais, la terre est sous ce régime un bien collectif, garante de l'unité
communautaire et spatia.le. Elle ne peut faire l'objet d'une appropriatien
individuelle. Etant donné que dans le village, l'unité sociale de base
est la famille, ici chaque famille a ses terres ; chaque quartier a les
si.ennes (3). Ces terres familiales sont inaliénables, mais transmissibles
par ·voie d'héritage. Hais comme le remarque DIAN Boni dans son étude sur le
pays akyé, ces terres sont soumises à del~ régimes contradictoires. Car
..
.~.
..'~
.
,
,
(1)
NIANGORAN Boah :
op.cit.
(2)
Famille: il faut prendre le mot dans son sens le plus large. Car il
ne s'agit pas lCl de la famille conjugale stricte, mais d'lm cercle
incluant plusieurs générations descendants d'un même ancêtre.
Cette situation provient du fait que généralement, chaque quartier
est formé essentiellement par les membres d'un même clan; donc des
membres de plusieQTs familles plus ou moins proches par leur origine.

1

!
.''.~.~·,t'~~~; .~;" ~Jr~:···.:; ~.. t
. ",
• ~
J
tout en étant collectives, elles sont aussi individuelles. Ces terres
collectives p parce que fam.iliales font l,i objet d'appropriation indi-
viduelle à un moment donné. Ecoutons un de nos informateurs Ebrié de
Yopougon-Kouté à ce propos
"Quand un fils arrive à l Uâge Mul te p son papa, lui donne une portion
de la terre familiale pour faire des plantations. Les champs créés
par ce dernier sur le te:r.-roir familial appartiennent à leur auteur.
Mais si un jour celui-ci n'est plus, les champs ne reviennent pas
directement aux enfants de leur créateur mais à un frère» un cousin
ou un neveux ••• dans la famille. Les champs pe vont pas aux descen-
dants directs du disparus parce que la terre n'appartient pas à
cel~i-ci ••• Aussi~ ajoute-t-il, il n'a pas le droit de vendre la
terre des ancêtres par?,e que cUest quelque chose de sacré".
Comme nous le voyons, ces champs (crées sur le terroir familial), un mo-
me'nt "propriété" individuelle reviennent par le biais de l 'héritage à la
famille. En fait dans ce système chaque membre de la famille nU est qu 'un
"us~ger" temporaire de la terre. Ce qui confirme son droit d'usage aux yeux
de la famille, mais aussi aux yeux des communautés clanique;
et villageoi-
se', c'est le travail humain investi dans le sol; c'est aussi et i l faut
le souligner l'antériorité de l'occupation du sol.
Mais sous la double influence de la ville naissante
(Abidjan) et du système des travaux forcés imposés par le colonialisme,
le régime foncier, garant de l'organisation sociale et politique des Ebriés
est affecté. La terre naguère outil de travail, base de l'équilibre so-
cial et spatial local, apparaît très tôt comme un o"bjet monnaya.ble, aux
yeux des Ebriés. Ils n 'hésiteront pas à la "liquider" au.x migrants Ebrié
et Akyé qui se sont succédés dans l'occupation du plateau du Banco.
Etudiori?s j~Èis conditions d'installations de ceux-ci; elles rrous permet-
tront
de mieux cerner le sens de cette évolution p et
en mellle ternIE de
saisir le$ conflits à propos de l'espace. Ces conflits opposant l'Etat
et les Communautés villageoises d'une part et d'autre :Part les Communautés
Ebrié et Akyé.

·.
29
3°/ ~land Kouté accueille d'autres Ebriés
et les Akyés :
Les Ebriés (1) et les Akyés ont débarqué à Yopougon à
des dates di.fférentes. Malheureusement aucun des "historiens" rencontrés
n'a pu avancer une date pour situer de façon précise ces migrations (dans
le temps). Tout ce que l'on sait, c'est qu'au moment où ces derniers arri-
vaient, Yopougon-Kouté était déjà en place au bord de la lagune. De plus
la quasi totalité des terres comprises entre les deux sites était sous
l'emprise du "Nana" de Kouté. Du reste Yopougon-Kouté, Niangon-Lokoa et
Niangon-Adjamé étaient
semble-t-il,déjà constitués; chacun avait son
domaine. C'est donc sur un territoire entièrement conquis, partagé entre
plusieurs villages Ebriés que vont débarquer Ebriés et Akyés en provenan-
ce "d'horizons" disparates~
Des "anciens"<;d'Andokoi et de Kouté racontent que les Akyés
sont les derniers arrivés d~ns le secteur, après un groupe de ressortissant'
du village d f Anokoa-Kouté et après que le village de Locodjo ait été dé-
placé par la construction du- port (1912) (2). Les origina.ires d' Anokoa-
Kouté obtiennent la terre de santé p par la médiation du "Nana" de Yopougon-·
Kouté et fondent le village d'Abobo-Doumé (J). Locodjo par contre obtient
ses parcelles de Yopougon-Kouté, par lientremise de notables d'Attiécoubé(4:
Les Akyés venus plus tard en font autant ; ils choississent la médiation
du chef d' Abobo-Doumé (du nom de KINGBA) pour demander la. terre aux Ebriés
de Yopougon-Kouté.
Si l'on en croit les détenteurs terriens à~l moment~ tOL~
ces derniers venus ont obtenu leur terre sans qu'aucune contrepartie leur
ait été d.emandée. Ce qui supposerait d.onc que les grands traits du régime
foncier traditionnel n'aient pas encore été entamés à l'époque. Il s'agit
notamment du caractère inaliénable et non marchand du sol. Or les condi-
tions d.ëbêsS:ions des terrains aux Akyés en particulier, telles qu'elles
( , )
\\.1.
Il s'agit des Ebriés ne faisant pas partie des phratries Yopcu et
Niangon, et qui ont émigré d'autres phratries pour venir s'illlitaller
sur le secteur de Yopougon.
(2)
,
,
BERNUS (E)
: Abidjan, bulletin ]Ji' AN n=O 12
1962.
(J)
En effet selon la coutume Akan le postulant à tout objet ne s'ad:resse
pàs·lui même directement au détenteur de cet objet. Il passe toujours
par un intermédiaire bien choisi. Celui-ci est souvent une personne
qui'j~uit d'un certain prestige, qui a une audience locale et Pal~ois
même à l'extérieur.
A
Attiécoubé est un village intégré à la ville. Aujourd'rmi il est un
quartier d'Abidjan.

, .f~-;...:
..\\ .' .. \\~
.
30
sont révélées ici par nos informateurs des deux entités etb~iques montrent
une certaine évolution de ce régime foncier p passant d. 'une appropriation
collective du sol à une appropriation individuelle (malgré l'existence d~un
gestionnaire fictif .•• ).
"Avant d'avoir la terre pour faire leurs propres plantations, les Akyés
ont beaucoup travaillé pour nous. Ando et son frère Kouassi, les deux
premiers venus sur cette terre de Yopougon, ont beaucoup travaillé pour
Kingba. Et c~est celui-ci qui a demandé la terre pour eux. Nous avons
accepté leur demande sans problème. Nous avons montré la place de notre
ancien village (1) où ils devaient faire leurs plantations. On leur a
donné ,cette place parce que c~était loin du village actuel j et puis
comme nous y avions laissé quelques champs de caféiers, de cacaoyers
___et_cie ~olatiersp nous leur avons dema.ndé de les exploiter pour nous.
Ils le faisaient et nous présentaient le produit financier tiré des
récoltes. Nous leur en dormions une partie. Les Akyés nous ont a.ussi
aidé à créer des plantations car ils avaient quelques "avances" tech-
niques sur nous dans le domaine agricole : par exemple ils savent
abattre les gros arbres ; ils savent cultiver la banane (plantain) etc.
En tout cas p ils (les Akyés) ont vraiment travaillé pour· nous. Mais
ils ne nous ont pas donné de l'argent pour avoir la terre. Et puis nous
leur leur avons fixé comme limite à ne pas franchir p la route de Dabou.
Eux devaient évoluer sur la partie septentrionale du Plateau~ no~s. sur
toute la zone comprise entre la lagune et l'axe Ab:Ldjan-Dabou".
Ce récit est d'un notable de Kouté. Il dénote une nette évolution du régime
foncier, à travers les conditions de cession des terres. On veit, apparaître
ici clairement non seulement la nouvelle valeur du sol, mais aussi UIle des
causes essentielles de cette mutation, à savoir la "reconve:cslC'n" des Ebriés
dans la pêche. Les Akyés vont payer les terrains aux prix de leur travail. de
leur "sav~oir' faire". Cette évolution est exactement la même dans lepa,ys
ct' origine des Akyés. Des chefs de famille concèdent des portions de lette'
"patrimoine" foncier à des manoeuvres voltaiques, malo-guinéens, ou baoulés
(ivoiriens) restés longtemps avec eux et qui ont a~quis leur confiance. Mais,
ici cette évolution est apparu.e un peu plus tardivement (après 1946) par
rapport au pays Ebrié.
(1)
Il s'agit du site d.u premier village de Kouté fondé sur le continent.

Au qelà des travaux champêtres, les Ebriés durent faire
payer
la terre aux prix de rudes journées de travaux forcés. Les Ebriés
ont semble-t-il posé aux Ak7és la Gondition de répondre à l!appel de l'ad-
ministration coloniale, à leur place, quand c'était leur tour d'aller
effectuer les travaux obligatoires (construction de routes, corvées diverses)
C'est d'ailleurs cette ultime condition que les Akyés évoquent partout
comme étant le prix d'achat des parcelles qu'ils ont acquises. D'aucuns
ajoutent que Ando, le Pionnier Akyé, fondateur d'Andokoi (1), aurait avan-
cé de l'argent et offert des boissons en plus des conditions précitées.
Dans leur diversité, ces contre-parties, quelle que soit leur forme et leur
nature, dénotent une transformation réelle, incontestable des structures
sociales_eLéconomiques locales. Ces cont:t;~.I)éU'ties ont profité à toute la
Communauté villageoise de Yopougon Kouté, dans la mesure où elle n'effec-
,~.
tuait plus les travaux "obligatoires". Quant aux boissons et à la somme
d'argent, elles semblent avoir été avancées aux autorités locales, c'est à,
dire au "Nana" et à ses proches collaborateurs. Tout ceci procède du carac-
tère collectif de ces terres. Du reste, ajoutons que ces terres cédées aux
Akyés 'ni ~taient pas encore appro-priées par quelques familles. "Néanmoins
elles appartenaient au village de Kouté ; son droit de détention se justi-
fiant Par l'antériorité de sa présence sur ces lieux.
Signalons tout simplement que les fondateurs d'Abobo-Doumé
ainsi que le village de Locodjo ont obtenu les terrains sans qu'auctme
contrepartie de quelque nature leur soit demandée (si l'on en croit nos
informateurs). A l'instar de leurs hôtes de Yopougon-Kouté et de Yopougon-
Santé, les Ebriés d'Abobo-Doumé et de Locodjo sont très actifs dans la
pêche. Et pendant longtemps, ils ne manifesteront que très peu d'intérêt
pour la terre et pour l'agriculture spéculative en particulier.
Alors que les Ebriés se consacrent presque exclusivement à
la pêche, les Akyés eux, profitent des vastes superficies de forêts qu'ils
ont acquises au coeur du Plateau. Leur domaine n'est délimité en fait que
d'un seul côté; ce qui leur laisse une grande liberté d'action, de défri-
chement des forêts voulues. Ils créent d'importantes caféières et cacaoyè-
res, ainsi que des champs de produits vivriers: banane plantain, 5_gname,
taro, etc.
...
(1) Koi veut dire "dans la maison" en akyé.
Andokoi = dans la maison d'Ando.

- 32 -
La présence diun premier noyau dUAkyés sur le secteur en attire'
un autre. Ainsi, dans les temps forts de la politique dite "d'effort de
guerre" (pendant la deuxième guerre mondiale) de nombreux jeunes akyés
durent quitter leur village pour la ville ou sa proximité iw~édiate. Ici
la paix relative due à la présence du gouvernement colonial, et la possi-
bilité d'être accueilli par des "frères" déjà installés sont deux facteurs
d'attrait. Cette émigration vit des Akyés de Diapé débaTquer sur le Plateau
du Banco. Ils y fondent le village de Yopougon-Gare, au carrefour des
axes de desserte de Yopougon-Kouté et de Dabou. C'est d'ailleurs cette situ-
ation qui vaut à ce village son nom de "la Gare" ou encore Yopougon-Gare.
Ici, Akyé d'Abié et de Diapé n'abandonnent rien de leurs
caractéristiques culturelles : organisation et institutions politiques à
l'échelon du village ,cérémonies rituelles, régime f_oncier_. activités écono-
miques etc. De même leur langue- he subira aucune influence, malgré la
,
proximité de l'Ebrié plus répandue·
L'équilibre de l'esJ;ace va donc reposer sur les deux a.cti~
vités dominantes à savoir la pêche et l'agriculture, sur les valeurs
ethnoculturelles de chaque communauté linguistique, et sur les échanges
entre ces deux dernières : échangesde produits de la pêche et de produits
agricoles, mais aussi échanges de valeurs diverses. Un "historien" de
Yopougon-Koutérappelle certains termes et moments de leurs rapports avec
les Akyés.
- "Q.uand nous organisons une fête, nous invitons les Akyés et vice-
versa.
- "Quand il y a un décès chez eux ou chez nous, le chef du village
concerné en informe les autres. Et ceux-ci assistent aux funérailles,
pour soutenir le village éploré.
-
ft
Et puis autrefois, avant d'aller devant le commandant de Bingerville.
nous formons un même grouPe (un genre de front) avec les Akyés pOlIT
défendre les intérêts de notre région.
- " De:::, Ebriés se mariaient avec des filles Akyés, mais malheureuse-
ment on n'a jamais vu un Akyé épouser une fille Ebrié ; et ça nous ne
l'avons jamais compris •••
- "Nous nous entendons toujours avec les Akyés parce que nous sommes
des frères ( ••• ), même mainten~~t quand la S.E.T.U. paie les terrains
nous lJa.rtageons les indemnités versées avec eux ••• "
Abstraction faite des propos concernant la S.E.T.U., on
remarque l'existence d'une certaine unité, d'une certaine cohésion entre

p~·~:t
t'
' .
,",'.'
l
,:
.', J'"
- 33 -
les deux groupes. Ils ont conscience d'appartenir à un même espace écono~
mique et social et de le défendre ensemble et d'en assurer l'équilibre,
la cohésion. D'où la solidarité devant le malheur, la solidarité
et l'uni-
té devant le commandant de cercle pour la défense des intérêts commlU1S
locaux. Malheureusement, cet équilibre est rompu aujourd'hui, l'unité et la
solidarité d'hier ont cédé à des divisions entre Ebriés et Akyés. Les
communautés sont dans une sorte de conflit larvé. A l'origine de ces trans-
formations se trouve le bouleversement rapide, voire même accéléré des
structures foncières ; celui-ci étant provoqué presque rartout en Afrigue
noire par l'expansion de l'économie monétaire après la 2ème guerre mondia.le.
A cela il faudra ajouter pour Yopougon la proximité de la ville d'Abidjan
1
qui connait une croissance forte et soutenue depuis sa fondation.
4°/ ·Vers un bouleversement des structures
foncières et socio-politique locales
Le domaine foncier était l'un des terrains privilégiés où
les mutations sociaux économiques et spatiales pouvaient se lire le mieux.
D'un régime d'appropriation collective du sol, on passa à celui d'une appro-
prfationii1diViduelle,marquant-donc ainsi une évolution vers la pr~vatisa­
tion de la propriété du sol. Cette évolution intervenue après la seconde
guerre mondiale était généra.le presque partout en Afrique noire. Elle était
le résultat de l'expansion de l'économie monétaire introduite par la coloni-
sation. Dans le cas de Yopougon en particulier (dans tout le sud et le sud-
est forestier de la Côte d'Ivoire en général), il faudrait ajouter la
proximité de la ville d'Abidjan.
Ainsi à l'économie de cueillette et l'agriculture de subsis-
tance se substitua celle dite des plantations, celle-ci étant caractérisée pa
l'extension à une très grande échelle des cultures d'exportation, le café
et le cacao:·singlllièrement. Parallèlemfmt au cai'é et au cacao, l' agriculturc
vivrière connut une importance certaine, née de J. 'essor d.e la demande de
produits vivriers à Abidjan.
Les indigiènes (les Akyés surtout) se lancèrent donc à la
conquête de nouvelles terres
loin des villages p afin de constituer des
réserves foncières où seront créé de nouveaux champs. Mais si les nouvelles 1
terres conquises sont intégrées darLS le domaL!e villageois (géré fictive-
ment par le chef du village), dans cette phase d 9 agriculture pionnière
crest le producteur direct de la terre (celui qui l'a conquise) seul qui
est confirmé dans la détention de cette dernière (et non un détenteur loin-
tain remontant à plusieurs générations).

'., ,~ . "
34
i '
Cette nouvelle évolution vit l'effacement progressif des
chefs de clans et de famille (dans la gestion de lSespace). Les nouveaux
propriétaires peuvent utiliser leur terre comme bon leur semble, sans avoir
à se référer à une autorité quelconque, ni rendre des comptes à un parent
(oncle, grand père etc.). Il est utile de constater que cette libre évolution
des Akyés en pays Ebrié. ne donne lieu à aucune contestation de la part de
ceux-ci. Ce qui confirme donc aux yeux des Akyés, leur droit de détention
sur les terres qu'ils occupent. Assurés de détenir la propriété définitive
de leur terroir villageois ainsi que du support foncier de leurs plantations,
certains Akyés n'hésitent pas à répondre favorablement comme les Ebriés, aux
demandes de terrains à bâtir
émanant de la ville. Autour des villages, les
propriétaires coutumiers néo-spéculateurs morcellent cacaoyères et caféières
--ëil j,\\irceTles construCtIbles Cchaqueparcelle a urié ta-:ùl~ -de -400 m2) qu'ils
vendent aux citadins candidats aux terrains à bâtir. Mais cette vente de
terrains n'éveillent non plus aucun sentiment de contestation chez les
Ebriés • Il faudra attendre les années 1970 pour voir le cours des événements
prendre une autre tournure. En effet la S.E.T.U.,organisme d'Etat
chargé de
J,a promotion foncière "paie gros"_. La terre est perçue-comme une sàurce de
richesse. Nous y reviendrons.
BI LES CANDIDATS AUX TERRAINS A BATIR
Par candidats aux terrains à bâtir, il faut entendre tous les
acquéreurs fonciers non originaires d'aucun des villages précédemment cités,
se trouvant sur le secteur de Y~pougon. Il s'agit donc de personnes venues de
l'extérieur pour acheter des terrains en vue d'y bâtir leur propre habita-
tion ou des logements locatifs (ou les deux à la fois).
1°/
Les caractéristiques sociales et économiques
des candidats aux terrains à bâtir :
Nous avons rencontré et interrogé huit propriétaires immo-
biliers, "anciens candidats aux terrains à bâtir". ~ix d'entre eux résident
à Yopougon sur leur lot ; ils font partie des 110 chefs de ménage interrogés.
Les deux autres avaient résidé à Yopougon pendant six ans (1968-1974) et
1
cinq ans (1969-1974) dans des logements qu'ils avaient construits initialement
.1
pour leur habitation personnelle. Depuis 1974, ils ont regagné les qua.rtiers
centraux d'Abidjan où ils occupent des pavillons leur appartenant.

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35
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Ces propriétaires nous paraissent représentatifs des propriétaires qui ont
investi à Yopougon, malgré leur nombre limité. En effet il s'agit moins de
réaliser une étude statistique
que d'apprécier le type d'espace produit 9
dVen approcher les mécanismes et de 8erner les intentions de ses acteurs •.•
Dans ce ~agraphe, il nous a paru plus utile de privilégier l'identité
sociale et économique des propriétaires, plutôt que les considérations de
type etnique qui nVont que peu d'importance en fait.
D'après notre enquête les huits propriétaires immobiliers
sont des adultes de quarante à soixante ans, arrivés relativement tôt en
ville, entre l'âge de 15 à 25 ans. Cinq ont moins de 50 ans
et quatre moins
de 45 ans. La durée m~yenne de leur SéjOllr à Abidjan est QG 22 ans environ.
Ils sont salariés en majorité et exercent depuis plus de 15 ans au moins •
... cn- y-a deux rron- salariés parmi : une commerçante p marchande -:le repas (aux
portes des écoles et des entreprises) et un entrepreneur en bâtiments. Les
salariés sont à dominante ouvrière avec deux chauffeu....""'S, un maçon et un
tailleur; on y compte un agent municipal et un haut fonctionnaire de lôEtat.
Le revenu moyen des six propriétaires résidents calculé en francs, courant
1980 donne tille moyenne de 64 800 F CFA.
A l'exception de la commerçante, tous les autres propriétaires
travaillent en dehors de Yopougon.
Tableau n==C\\ J
Lieu de travail des candidats aux terrains è.
bâtir.
~--~--------~-----~--
Lieu d.e travail
Nombre de cas
:---~----------------------------~-----~--~-:---------~--------------~~---:
!'lateau .. ~ t: •• _ •• _ •••• _ • ~ • _ •••• Il 0 • <1 Il 0 •••••
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Zone 4 - Koumass i ... _.. Cl a _ • ~ •• Cl __ III 8 • _ cr • , •
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III


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• ,;'i.' '-'
Un regard sur la situation familiale avant lOarrivée à
Yopougon, permet de constater que ces acquéreurs étaient à la tête d'im-
portants ménages: mariés avec des enfants, ils accueillent en plus des
petits "frères", des cousins ••• obligés de venir à Abidjan soit pour y
poursuivre leurs études soit pour apprendre un métier ou chercher un em-
ploi. Cet effectif se trouve parfois en déséquilibre avec les capacités
d'accueil de leur logement dDalors.
L'examen de leur passé résidentiel montre que ces proprié-
taires viennent des anciens quartiers de la ville et qu'ils y occupaient
des îlots insalubres, taudifiés, menacés de destruction (ou déjà démolis).
Seul le haut fonctionnaire en question venait de Cocody où il bénéficiait
d'un logement de fonction. D'autres, la plupart
louaient des logements
exigus, de deux ou trois pièces au maximun dans des cours multilocatives.
Un seul, venu du bidonville de Port Bouet y avait le statut de propriétaire.
Avant de s'installer définitivement à Yopougon, trois de ces propriétaires
étaient déjà "déguerpis" et étaient attributaires de lots provisoires, Mais
ces derniers,nous ont révélé avoir abandonnés ces lots, soit à cause de
l'absence d'équipement de ·base CL-cas), soit par le caractère provisoire et
incertain du titre d'attribution: parcelles de 150 m2 cédées à titre
provisoire assortis dDune interdiction de construire en dur.
En résumé l'on constate gue les candidats aux terrains à
bâtir, (auteurs de la ville spontanée) sont des citadins de longue date,
disposant d'un e;mPloi et par conséquent d'un revenu régulier et qui sont
l?,our la plupart
mal logés dans les premiers noyaux de peuplement de la
ville. De plus l'on remarque aussi que ces derniers se recrutent lm peu
dans toutes les catégories socio-professionnelles, de l'ouvrier au cadre
supérieur, et même au membre du pouvoir politique, en passant par l'employé
et les tenants du pouvoir économique. Acquéreurs fonciers socialement et
économiquement hétérogènes, chaque groupe va devoir imprimer son identité
dans l'espace, tout au long du processus de la production urbaine.
2~/ Acquisition foncière et processus de
construction
Les disparités de situation entre les nouveaux propriétaires
évoquées plus haut sont moins perceptibles si l'on considère le nombre de
lots achetés par personne: deux lots en moyenne. Cette situation s'explique
par deux éléments :

37
- d'une part le coût relativement faible des lots
30 à 100 000 F C!,'A
au plus le lot de 400 m2.
- d'autre part les conditions avantageuses de réglements offertes
parles vendeurs. En effet, les propriétaires antérieurs accordent à
leurs clients, la possibilité d'étaler le réglement de leur lot sur un an
ou deux. De_ plus, les échéances de réglement ainsi que le montant des ver-
sements sont laissées au libre choix des acquéreurs. Sauf l'entrepreneur et
le fonctionnaire de l'Etat, les six propriétaires résidents ·ont payé leur
lot en deux fois au moins.
Tableau n=O 4
Modalité de paiement des lots acquis auprès
des propriétaires coutumiers.
Nombre de
Prix unitaire du
. Nombre de
Acquéreurs
lots acquis
lot
paiements
:-----~--------:------~-------:------------------------:------------~---:
S. P.
3
90 000
4
'y
r
35 000
2
C.Y.
2
100 000
5
.
..
N.A.
. :
l
80 000
2
A.Y.
3
30 000
2
K.K.
2
60 000
3
..'
Si la variation des prix des lots repose sur des critères
tels que les affinités ethniques, la situation sociale et surtout la caté-
gorie professlonnelle de l'acquéreur, les conditions de paiement offertes
ne sont déterminées appa.remment par aucun critère. Ici tout semble reposer
sur la çonfiance mutuelle entre vendeurs et acquéreurs.
Les normes d;utilisation des terrains acquis dans l'illéga-
lité sont en fait le lieu où s'observe les différences existantes entre les
acquére~s. Les acquéreurs fortunés aux lots contigÜs essaient de reprodui-
re à Yopougon les modèles résidentiels "cocodiens" : une villa individuelle
par lot, .avec une plus grande place aux jardins .•• Des servitudes d 'esthé-·
tiques touchant par exemple à la qualité des toitures,au revêtement des murs,
des clôtures y sont spontanément observées. Ces acquéreurs ont réussi à

- 38 -
Les types de construction
.,'
MODELE "COCODIENtt
1-" '
_2- "-
1
Jal"din
'2 Villa (habHation)
MODELE DE COUR
MULTILOCATIVE
(ou modèle "TREICHVn,LOIS" '
[
1
[1
Premier, bâtiment (compor-
]
1
tant 4 iogements) cons'truit
pendant' la 1ère phase:.' ,
G- 3
5
2è~e bâtiment. côté rue
2
(avec logements et bouti-
que( B)).
[J
[ 2
] 4&5
Cour centrale
RUE
3
4 et 5
commodités (WC-cuisine)

39
obtenir l'eau courante et l'électricité des services compétents, au nom
.'
d'un "Comité de propriétaires" qu'ils avaient créé.
A quelques mètr:es de ce modèle "cocodien", les acquéreurs
moins nantis vont essayer eux .de reproduire les modèles qui leur sont plus
"familiers" à savoir les cours mul tilocatives du type de Treichville ou
d'Adjamé. Ici, IDacquéreur procède immédiatement à la construction d'un
bâtiment
en parpaing de ciment. Ce premier bâtiment est implanté sur la
longueur du fond du lot ; il comporte un ou plusieurs logements selon les
possibilités financières du PJ;'opriétaire. Ainsi par exemple, Monsieur S,P.
qui était proPI:ié~~~e,.de ~rois lots en avait construit deux en même temps.
Il Y avait construit trois bâtîments comportant en tout huit logements et
une boutique. Dans les autres cas (étudié::;), une foi~) le gros oeuvre ter-
- miné,le -propriétaire étale les finitions ..lT plus ieurs' mois ,vo'ire: sm: ·ür;' ,-.
à deux ans. Se.lon.sop milieu d'habitat et ses revenus, celui-ci donne la
priorité au logement qu'il oc~upera lui-même ou à ceux destinés à la loca-
tion. Car les loyers constituent une soUrce sllPlJ1émentaire de revenus,
indispensables pour le financement de~ f~tUl~ bâtiments projettés. Les
cuisines et les commodités sont rarement définitifs. Elles sont construites
-
avec du matériaux de récupération et
disposées perpendiculairement aux
l~timentsd'habitation. Cette disposition permet ainsi d'isoler Lme cour cer.~
traIe où se passe la plus grande partie de la journée. Deux propriétaires
lement avaient ré~si à construire un d.euxième ~timent, deux et trois ans
après-l'occupatiOrièffective des premiers logements réalisés. Du re~.{e il
assez' frappant' de remarquer que quelques propriétaires, dans la :perspective
. . ~
P , ',.'
.
dDunaccroissement de ieur patrimoine immobilier réalisent des maisons en
dalle, laiss~nt ainsi ~es possibilités d'extension en hauteur. Ce deuxième
bâtime~t ·donne--do~.à,.la·rue. :En plus des logements, il comporte ,souvent une
boutique ;ise sUr le'm~rché immobilier •
.Interrogés sur les modes. de financement de leurs investis-
~.
~.
'.~""
..·.~··t.~
sements ,les,.acquéreurs propriétaires répondent tous avoir tout financé
par leurs économies personnelles principalement. Toute fois trois d'entre eux
nous ont révélé avoir recouru à des emprlmts (relativement insignifiant)
auprès de 1.eur employeur (2cas) ou auprès de leurs parents restés au village.
(1 cas). Dans deux autres cas, 'les propriétaires avaient reçu le concours
fina.nciers de leurs épouses ou de leurs enfants. De tous, seul le haut
fonctionnaire nous a parlé de crédit bancaire qu'il avait d'ailleurs obtenu.

t.,.}
,
40
Pour la construction des bâtiments aucun propriétaire o PaS
même les deux plus fortunés, n'ont fait appel à une entreprise spécialisée~
Tous ont recouru à des tâcherons menuisiers, maçons, etc., et à des manoeu-
vres journaliers. Très souvent, 1°on nous a confié que le maçon ou le
menuisier ••• était un petit "frère", ou un "cousin"o ce qui ent.raîne une
certaine réduction du coût de' main d'oeuvre. A ce stade de la product.ion
de l'espace, ce processus de production du cadre bâti (tel que nous le
voyons ici), est très proche de celui analysé par J. FLOURIOT, dans son
étude sur la croissance périphérique de Kinshasa (1). Ici comme à Yopougo;.,
propriétaires "coutumiers" et acquéreurs fonciers sont les véritables acte1.a-s
de la dynamique urbaine. Les seconds surtout,ont un rôle particulièrement
remarquable de par les nombreux logements qu'ils offrent. Leurs logements
diver'siiiés, qui sont' p~·~,tiqu~ment les seules réalisations, restent avant
tout 10élément structurant de l'espace urbain.
J 0/ Les nouveaux propr~.tt.aires imm_obilier face
à la co~nunauté villageoise
Un aspect_du comportement des acC}uéreurs, qui vaut la peine
d'être souligné, c'est leur effori d,'intégration au nouveau milieu qtÜ les
accueille, à savoir les villages antérieurement en place. Cett.e int.égration
se manifeste par trrle certaine forme d'adhésion (réelle ou sYinbolique) aux
structures socio-communautaires en place. Certains propriétaires IB-rtictpent
même activement à certains travaux communautaires, de intérêt commun : cons,-
truction de l'école du village, nettoyage du cimetière. etc •• Von peut en
conclure que malgré leur poids dans la transformation de cet espace, les
acquéreurs ne viennent pas ici; avec l'intention préméditée de bouleverser
les valeurs ethno-culturelles locales. Leurs intentions sont donG tout autre F
et nous ,HIons tenter de les cerner à travers 1er; 'câüses de l'uTbanisation
spontanée. ~lais avant d 'y arriver étudions succintement le rôle de l'Etat
dans la mise en place de cette 'ville spontanée.
(1)
FLOURIOT
J.
Kinshasa - Le chef de la terre promoteur urbEd.:n?
in 'rravaux et documents de géographie tropicale
n=O 40
CEGET
Bordeaux juiliet 1980.

- 41 -
cl UN ACTEUR PASSIF
L'ETAT
La mise en place de Yopougon et son brusque développement
ne sont pas des faits étrangers aux autorités gouvernementales. La desserte
de ce secteur par les autobus de la SO.TR.A (dès 1969) en est une preuve
irréfutable. De plus la présence de quelques dignitaires du régime ainsi
que de hauts fonctionnaires ••• dans les rangs des "fondateurs" de la ville
1
spontannée est une autre illustration de la participation gouvernementale
à cette mutation de l'espace.
1
L'absence d'une réa6tion immédiate de l~Etat pour tenter de
freiner le mouvement spontanA confirme aux yeux des propriétaires coutumiers.
1
et des nouvea~~ yopougonnautes la légitimi~é de leurs actions.
1
i
Une intervention de l'Etat était d'autant plus justifiable
\\:
l'
i
que le plan d'urbanisme de 1960 (plan S.E.T.A.P.) confirmant les orientations
i
du plan Badani (1952) uréaffirmait" le rôle dévolue à Yopougon, à savoir
1
"zone d'extension du port" doublée de lotissements industriels et d'habita-
tions. Mais jusqu'en 1971, on n'assiste à aucune intervention des pouvoirS
1
publics, dans le sens d'une remise en question de cette ville~ L'analyse des
!
1
causes essentielles de l'apparition de cet ensemble peut nous permettre de
r
cerner ce mutisme des pouvoirs publics, face à "l'activisme" des propriétaires
!~
coutumiers et d'une certaine catégorie de citadins.
1
.!
t
:
i1
III
LES CAUSES DE CETTE URBANISATION SPONTANEE ET SES IMPLICATIONS
AI LES CAUSES
.•••. 4" ••:b'après les
études qui précèdent, la transformation de
Yopougon procède cie l'interaction de deux forces principalement: à savoir
les communautés villageoises, détenteurs terriens d'une pari, et les citadins
acquéreurs d'autre PeTIt. Dans ces conditions déterminer les causes de cette
urbanisation spon~anée "illégale", en mesurer les conséquences, revient logi-
quement à approcher les motivations de chacun des auteurs précités
leurs
actes respectifs dans la production de Yopougon, visant à répondre à ces
préoccupations •
Iles raisons avancées parles propriétaires coutumiers (vendeurs
de terrains) et l~urs clients (candida.ts aux terrains à bâtir) en guise
d'explication à leurs act.ions respectives dans la muta.tion de l'espace

42
périutbain
laissent transparaitre deux séries de causes,: cette urbani-
sation apparaît d'abord comme une réplique populaire à la politique foncière
gouvernementale; elle ressort ensuite comme le résultat d'une pénurie
chroniqué de logement, face à la croissance démographique d'Abidjan.
A travers la question foncière ou le problème du logement
c'est en définitive la politique urba.ine de l'Etat qui se trouve visée. Et
Pcl,r delà. ici politique urbaine, c'est toute la sti"atégie de développement
des autorités ivoirienne qui est en cause; Abidjan et ses problèmes de
croissance étant la résultante de cette stratégie. Nous allons donc étudier
successivement :
'Ji' ~,,~ '; 110"
':; ,..la réglementation foncière en vigueur,
- la politique du logement,
- et montrer comment ces deux éléments sont des facte~~ générateurs
d'un certain désordre spatial urbain.
1 0 /
L'urbanisation de Yopougon : ~~~ réplique
Eopulaire à la législation fonc~ère ~ouv~rne~
mentale et au déficit de la E~oductio~ de
terrains à bâtir :
a) Qn_b~s9..iE. ~'~ffÏEn~tiYE.~e~ .9.0~t~m~s_f~n.9.ilr~s~clle~le~ .9.o~m~n~u!:é~
y'ill~g!:.ois~s :
Face à 'une coutume non écrite~ la première législation que la
France introduisit dans ses colonies pour tenter de fixer les droits de pro-
priété fut celle du cod.e civil. Mais ce régime présentait deux inconvénients
majeurs, dans son fondement même. En effet, ce régime repose sur le principe
de la possession trentenaire qùi veut que seule une possession continue et
"paisible", longue de trente ans, prouve la. propriété. Cette disposition était
génante pour les sociétés ou pà:;:ticuliers désireux d'investir. Ils ne pou-
vaient être assurés d'aucune s?curité foncière avant ce délais. Le deuxième
élément génant, cette fois ci pour l'Etat colonisateur, c'est que celui-ci
n'a aucune emprise sur les terres, qui sont toutes coutumières. Car il se
déclare respectueux des coutumes. A partir de 1900, l'Etat Y.'pconsidère ses
engagements et introd.uit alors la notion "de terres vacantes et sans maîtres"
à son J.)rofH. Cette injonction provoque une levée de boucliers che?. les
indigiènes. Car s-U est facile diadmettre quuW1 terrain est vacant
i l
p
est
malaisé de déclarer une terre sans maître, surtout dans un continent où
l'antériorité de lioccu~t:1.on dOun terroir par une communauté lui en con-
cède la propriété aux yeux de tous.',
. ;.,'
.... t
:'.:1\\~':, \\.. ,
•• '. -"\\ ".
[!-.~

- 43 -
\\;:
f
En 1906, on remplaça le régime foncier du code civil par
1
celui de l'immatriculatiion des terres (coutumières). La procédure consiste
avant toute transaction foncière, à faire enregistrer par l'acquéreur la
parcelle concernée sur un Livre Foncier. Mais cette inscription ou immatri-
culation se fait non pas au nom du postulant immédiatement, mais d'abord à
celui de l'Etat. Elle aliène donc ainsi définitivement les titres antérieurs
(coutumiers) au profit de l'Etat. Depuis l'indépendance il s'est dégagé une
nouvelle tendance faisant de l'Etat "le maître de toutes" les terres en Côte
1
1
d'Ivoire", même en l'absence d'une procédure d'immat~iculation. Et la déten-
tion coutumière est battue en brêche
réduite à un simple "droit d'usage"
1
i
"
1
aux yeux des néo-législateurs.
1
t:lettant en application cette législation, l'administration
coloniale a repoussé vers là--périphérie, les villages' Ebriés-existant sur le
'IL..
plateau actuel, au moment de la création de la ville d'Abidjan. Il s'agit
notamment de Locodjo, Anoumabo et Cocody. Tous ces villages jalonnaient
d'ouest en est, le front lagunaire de l'actuel quartier du Plateau, A partir
de 1912, Locodjo est refoulé à l'ouest sur le Plateau du Banco, Anoumabo au
nord-est de Treichvilleet CO,cody au nord du Plateau près du village
d'Adjamé (1). Dans les trois cas, l'administration s'est contentée de débar~
Quer ces communautés villageoises sur des terres à peine débroussaillées,
i~;
sans aucune autre forme d'assistance: indemnité des terres et biens perdus,
ou cession de terrain •••
Plus près de nous., après l'indépendance, les pouvoirs pub} ics
se sont livrésà une vague d'expulsionsde paysans de leurs terres, soit pour
construire une route, une école ••• , soit pour y créer un lotissement de re-
casernent. Les villages de la périphérie Est
ont été particulièrement
touchés par ces "expropriations". Finalement, les paysans constatent que c'est
à leur dépend Que se développe la capita.le. Instruits par ces longues pra-
tiques gouverneTll€~tales, ils sont décidés à affirmer leurs droits sur les
terres, à en tirer parti en refusant d'être des victimes résignées du dévelop-
pement urbain. Convaincus d'être gagnés par l'irrésistible mouvement d'ex-
pansion qui grignotte les terra,-ins périphériques, ils sont décidés à parer
au plus pressé en deva.nçant donc l'Etat. Le fait de compter pa.rmi leurs
elients des personnalités gouvernementales
confirme à leurs yeux la légi-
timité de leur droit sur le sol. Certains hauts fonctionnaires, parfois
membresdes pouvoirs décisionnels incitent m2me les villageois à l'aliênation
':
...
(1)
Adjamé
actuel qu.artier •
.';~'...'~ "~'~
; ~. ~ . .'
-:"

44
de leur terre, de par les informations qu'ils véhiculent:
"Un jour, il y a un Honsieur qui est venu me voir avec une voiture "D",
accompagné de son chauffeur. Il est passé d'abord chez le chef qui l'a
conduit chez moi. Quand nous lui avons demandé l'objet de sa visite, il
nous a dit qu'il cherchait Un terrain pour construire. Lorsque je lui ai
fait savoir que je n'avais plus de terrain ici, près d.u village, i l s'est.
mis à insister, me demandant de me débrouiller, de tout faire pour lui
et que peù lui importait la situation du terrain. Car, p.xpliqua-t-H,
cl' ici clf,Uj( ans, tout Yopougon serait une grande ville, et que le gouverne-
ment se préparait à intervenir dans un proche délais. Toutes les fois
~ l ,
qu'il venait ici, l'urbanisation future de Yopougon restait le seul
sujet de conversation. Et comme le gouvernement a l'habitude de prendre
les terrains des gens sans rien leur donner, j'ai commencé à réfléchir .. :'
Un Ebrié de Yopougon-Kouté abondait également dans ce sens :
"Nous avons entendu dire que Yopougon ne serait plus un coin villageoi~,
que le gouvernement allait prendre tous les terrains pour faire une
ville ••• et de répondre à la question, «de qui tenez vous ces informations~?
Oh '"ces-les gens-Clui viennent chercher les -terrains -qui le-disent, il.
y a des "Grands types" parmi. •• "
Toutes ces informations participent à l'accélération des transactions fonciè-
res, car elles proviennent des "Grands types" qui viennent a.cheter les ter.-
rains. Elles poussent d'abord les paysans à la réflexion
puis à l'action. Si
l'on en juge par les propos, le gouvernement est considéré comme un corps à
part, aux intérêts incompatibles avec ceux des détenteurs coutumiers, et voire
même avec ceux des candidats aux terrains à bâtir. Puisque ceux-ci préferent
devancer eux aussi le gouvernement qui va pourtant bientôt intervenir à
Yopougon. Dans la mesure où le sol estleurseule source d'activité économiqu8,
et que l'Etat se contente de le leur prendre sans contrepartie, la vente deter-
rains répond aussi·à une préOCCu:;:Htion économique des communautés villageoises.
"
b) Qe.:2., ~b..ie~tE.:2., iCE.n~mi.~e.:2., ~t_U!l È.e.:2.,o.in_d~a~cid~.r_a~_"~ale~~"_ci.t~di.n5!.s
Le besoin d'argent est de toute évidence ~~e des raisons de la
."
vente des terrains par leurs détenteurs antérieurs. rlfais ici p plutôt que le
besoin d'argent c'est la notion de besoin économique qui convient J dans ce
sens que celui-ci a un contenu plus large; de plus c'est un besoi.n permanent,
qui dure longtemps. Le besoin pécunier est parfois une nécessité ponctuelle,
,
pour résoudre un problème· précis. Bien sûr, l'un n'exclut pas l'autre. Un
planteur d'Andokoi qui a vendu plus d'une vingtaine de lots de 196) à 1968
,~~:.,,, , •.~ ~.-1
," ' .... ';l t,~
,
.;.-:.

45
nous livre ici ses sentiments :
"En 1966, j'ai vendu trois lots à t10ns ieur N. La même année, il ID' a
aidé à caser deux de mes enfants dans un collège, quand je le lui ai
demandé. Et puis, chaque fois que j'ai un problème et qu'il peut
m'aider, en tout cas il fait tout pour moi. Il y a un autre, lui, à
chaque fête, il m'achète une bouteille de whysky ; et toutes les fois
qu'il passe ici, il me donne 1000 F ; 500 F, toujours quelques choses •.•
Ils sont tous gentils. Quand on se trouve chez moi
ici, on s'amuse
très bien ( ••• ). Mais si c'est le gouvernement qui avait pris ces
terrains, il allait tout casser sans rien me donner. Il dit que la terre
est pOUT lui. Regarde la S.E.T.U. ; elle m'a pris des plantations pour
faire la zone industrielle, j'ai attendu plus d'url an pour recevoir
rien que 37 000 F seulement. Et puis quand i l t'a ·~uyé, c'est fini
entre vous deux."
Un notable d'Andokoi révèle que dans les années 1971
"quand l'administration était venue, elle voulait tout casser, même
l'école et certains logements de maitres. l'lais Comme il y avait
NessieursN.E. (un entrepreneur) et LT. (haut fonctionna"ire de l'Etat)t
ils sont allés voir le ministre des Travaux Plublics et on n'a pas
démoli l'école. Si tous ces gens n'étaient pas ici ou s'ils avaient
été mal accueillis à leur arrivée, mais jamais ils n~auraient accepté
de faire des démarches pour le village. Le ministre, la S.E. T. U. 1 tout
le monde allait marcher sur nous", conclut-il.
Ces révélations des propriétaires coutumiers dont des notables locaux mon-
trent clairement qu'en définitive l'accueil "d'Etrangers" dont des hauts
fonctionnaires répond moins à une préoccupation financière immédiate. Au
contraire cet acte répond à un besoin de communiquer avec la ville, de
l'intégrer correctement
et surtout d'être considéréscomme des facteurs de
la dynamique urbaine, et non comme d.es parasites repoussés au fur et à
mesure que se développe la ville.
c)
b.'!n~uf.f!s~nE.e_d~'3_1~tls~e.!!!.e!lt~!é,g,a~ :
A partir des stâtuts socio-professionnels des acquéret~
fonciers, de leur seuil de revenu, plusieurs raisons peuvent être admises
pour expliquer la ruée des citadins vers les terrains "illégaux"
de banlieue.
Pour tous les propri2taires enquêtés, l'achat de lots se
justifie avant tout ]XLI' l'aspiration "légitime" d'accéder un jOllr à la
propriété d'un logement. L'accès à la propriété s' accompa.gne de la recherche

46
d'un logement plus grand, aâapté aux besoins d'une famille en élargissement
régulier. Car la rapide poussée démographique d'Abidjan se trouva tôt, en
déséquilibre avec les structures d'accueil (lotissements et logements)
d'où l'apparition d'une crise de logement et avec elle, la spéculation im-
mobilière 0
Face à la progression considérable des besoins de logement,
certains travailleurs disposant de revenus réguliers et relativement suffi-
sants ainsi que la bourgeoisie découvrent le logement comme source précieuse
et sûre d'enrichissement. Hais leur volonté de participer au marché du loge-
ment locatif, de devenir des spéculateurs, se heurte à l'insui'fisance des lots
à bâtir légaux, et aux conditions d'aliénation de ces lots IBr l'P.tat. Rn se
dirigeant:' vers les terrains péri-urbains l'une è!es.~__R~~_?.c?~~~12~.:t5_()_I1é3.c:i~:::'_éi.~(l~é_­
reurs, et de loin la plus importante t __C' est la_~.~::r.'it_~Jon~~_~.?:.... Celle-ci
-
----- éta-nt- lacoridïtion prealable à la---misë en chantier de tous les autres- proje-ts.
Bien qu'on ne dispose lns de chiffres sur les superficies des
lotissements offici8ls (du moins antérieurs à 19'70) on peut néanmoins tenter
d'apprécier leur ~nportance à partir des générations de lotissements réalisés
Abidjan en compte trois, avec chacune ses quartiers populaires et résidentiels.
La première génératio~ _dat~ des débuts de la création de la
ville. Elle inclut le Plateau (quartier européen en fait la ville pour les
riches) et les quartiers populaires (africains) de 'l'reichville (au sud) et
d'Adjamé (au nord du Plateau). Sauf sur le Plateau, les lots de Treichville et
d.'Adjamé destinés à la masse de travailleurs indigiènes étaient régis par un
titre particulier, celui du "Permis d'habiter" (1). Les lots du Plateau résel"
vés à la bourgeoisie urbaine (alors constituée seulement d'européens) pouvaient
en revanche être détenus en propriété définitive après une mise en valeur.
Au cours de la période 1950-1960 se constitua une seconde gén~
ration de quartiers populaires, dans le prolongement de ceux qui existaient
précédemment. Koumassi~tMarcori se créèrent ainsi sur l'ï18 de Petit Bassarn
dans le prolongement de TreichvHle, Adjamé se prol.onge plus au nord jusqu'au.
village Ebrié d' Agban et
aut01+l.' du village d' Attié-Coubé, l 'habitat spontané
u
est détruit et le quartier loti. Le quartier bou.rgeois d,e Cocody fait son
apparition à l'est du Plateau.:'-
La période 1960-1970 vit l'éclatement dA tous ces quartiers et
la constitution de nouveaux lotissements, tant à l'intérieur du périmètre
communal qu'à l 'extérieur. Ivilliam~-:;v.i11() (ou Attié-Coubé II) et une partie des
lotissements de Koumassi datent dé cett~ péri04e. Toujours à l'intérieur de la.
(1) Le Permis d'habiter est différent d'un titre de propriété. I l laisse
le droit il l'attributaire d °élevr~r une habitation sur le lot. qui lui
0,-;1', attribué.
,1
-<~-::;';.:'i":;~:;"" ,.' r';', .~

- 47
commune, le lotissemp.nt résid8ntiel ne change pas d~ ~p.cteur de réalisation
mais pOl..ITSUit sa pràgress ion dans toutes les d:tr8ctions, à Cocody.~ Une grande
partie des lotissements populaireG quitte la commune pour se localiser à
Abobo-Garp (au nord) et à ·"Yopougon (t;, 'l'ouest) sur le Plateau du Banco.
Si l'on excepte les lotissements créés dès la
fondation
de
la ville,- les zones d'activités portuaires et industrielles et le quartier
bourgeois de Cocody, la plupart des lotissements des deuxième et troisième
générations sont des lotissements d'urgence destinés à recaser des popula-
tions affectées en divers endroits par des opérations "d'utilité publique"
ou par la: restructuration de zones d 'habitats spontanés. KoumassLpar ex-
enlple était un lotissement de recasement des populations affectées par la
cr-éatiori--d-ii port ~- Williamsville e-st un lotissemeütde-ô..-égu..-erpis-d '~A:t"t-te--Coub-é
(d'oÙ son nom Attié-Coubé II). Tous les lotissements créés dans ces conditions
se reconnaissent par leur sous équipement frappant. L'administration se conten··
te d'y apporter l'eau courante et l'électricité qui restent les seuls équi-
pements notables. En plus de leur sous. équipement, ces opératic-ns sont de
_-t,ai)le réduite, d'où leur incapacité à répondre aux besoins de terrains à
bâtir et par conséquent de logement.
Au début des années 1970, on vit apparaître un type de lotis-
sement spécifique, hors normes exclusivement destinés au recasement de
populations. déguerpies. Particulièrement frustres, qualifiés de provisoires,
offrant des lots étroits (150 m2) et assortis d'une "interdiction de bâtir
en dur", trois lotissements appelés Port-Bouet 1, 2~ J, virent le jour
successivement sur l'île de Petit Bassam à Koumassi et sur le Plateau du
Banco, Leur rôle ét~it de recevoir les propriétaires de cases du vieux
quarti~r de Port Bouet progressivement détruits au profit d'une opération d.e
rénovation (7).
Une dernière catégorie de lotissement à noter est celle deE3
sociétés immobilières promoteuys de logements économiques. Ce type de
lotissement était limité à Treichville et à Adjamé (1952). Rar la suite,
i l a été développé à ~larcory et à Cocody. Ces lotissements étaient destinés
à accueillir les premiers fonctionnaires et agents de l'administration et
des secteurs privés et semi public (R.A.N. par exemple). Sur ces lotissement2,
certains lotf-i sont détenus en propriété individuelle ou en copropriété selon
quGil s'aglt d'une villas isolée SLU' une parcelle individuelle ou d'uTil
immeuble.
A l'exception de ce type de lotissement, des lotissements de
Koumassi et de ceux plus récents de Port-Bouet 1,2 ,et J,. la, plupart des
" ,. li
l
J
~ \\.r .:

48
lotissements de recase ment reviennent rarement à ieur cible, les travail-
leurs moins fortunés, auteurs des quartiers spontanés et bidonvilles détruits
Cette situation provient du fait que les nouveaux lotissements de recase-
ment sont mis sur le marché du foncier et donc soumis aux lois de l'offre
et de la demande. Aussi les conditions d'aliénation des titres fonciers de
l~Etat aux particuliers ont évolué de façon extrêmement rapide, avec les
mutations économiques et sociales intervenues ..•
Ainsi le régime du permis d'habitat fut abandonné, et celui
de la concession (réservée aux européens) généralisé. La durée de concession
proviSoire est ramenée à deux ans (au lieu de 10, sous la colonisation) et
les nouveaux attributaires ont donc deux ans pour mettre leurs parcelles en
valeur. Sous prétexte de faire respecter les réglements de mise en valeur,
i - - - - - --- -------- --l'Etat-exige des--acquéreurs- une- -cautrorr-éq.uiva-lenteau 2/J--dU- prix -dü~lc5t-;---­
Cette mesure visant à tester la càpacité financière de l'acqlléreur, à mettre
son lot en valeur, corrrormément aux réglements en vigueur. Telle quVelles,
r-es mesures tendent donc à écarter de la propriété les citadins les moins
nantis. Elles visent à confier la propriété aux économiquement forts, quitte
pour les autres à devenir des locataires.Ces conditions de cession doublées
-_._._-
- -
-
-
._.
-
-_._,- -
de l Vinsuffisance des lotissements officiels et du sous équipement de ceux··
ci, conduisent les travailleurs à se diriger vers les banlieues où ils
rencontrent des paysans (propriéta,ires coutumiers) disposés eux aussi à tirer'
parti du développement lITbain et qui jouent donc le jeux.
2° /
Politigue de promotion immo"bilière et crise
du logen:,ent
a)
~a_p~liti~e_d~.Er~m~tio.!!. .~m~0È.iliir~ :
De même que le déficit des lots de const~Jction, la crise du.
logement est le résultat dG la politique gouvernementale dans ce domaine.
Cette politique est marquée ~r une tutelle de l'Etat dans tout le processus
de la production et cela depuis la fondation de la ville dVAbidjan. Cette
intervention des pouvoirs publics revêt deux formes : sous une forme indi-
recte par l'offre de terrains à bâtir, le contrôle des financements et la
règlementation des constructions i d'une manière directe par le financement
et le contrôle des organismes de promotion immobilière (organismes publics et
parapublics notamment). Cette fonne d'intervention de l'Etat date de 1952,
avec l'émergence des pn,mières couches de fonctionnaires, d'agents et emploY(.;G
de l'admini:::tration, des entrepris(~s semi-publiques et privées. Deux société~o
(la S.I.H.C.I. lSi52 et la S.U.C.C.L 1Si59) entièrement financœspaI' la
C.D.C. étaient charGées de réaliser des logements. de~;tinés à ces catégorie:::
~~.~~, .~~'" \\ J:~.. .
~.!"t·

49
de travailleurs. Ces dernières avaient adoptées des normes dite économiques.
Et elles offraient des logements relativement améliorés, bâtis en matériaux
définitifs et pourvus de quelques équipements (eau courante, électricité ••. )
et c ommodités (WC, douches, cuis ines ) •
En 1964, la. S.LCO.G.L sort de la fusion de ces deux sociétés
avec un parc de 5 700 logements (1). Les actionnaires des de\\~ organismes-
mères participent au capital de la S. LCO.G. 1. : il s'aGit notamment de l'Etat
ivoirien,
(56 %),de la Caisse Centrale de Coopération économique (France,
17 %), de la Caisse des Dépôts et Consignati~ns (France, 17 %)9 de la Caisse
de Compensation des prestations familiales (2 %), de la Chambre de Commerce
d'Abidjan (2 %) et de porteurs privRs (6 5'~). Notons que les trois derniers
groupes d'actionnaires ne partici~~ient pas au financement de la
S.I.H.C,I,
- ----et-de-la -S.U oC-.B .1-.- Ainsi financée la-2--;-L-eG~-G. 1-.-a--iestatut de-soc iété-
d'économie mixte, elle dispose d'une certaine autonomie d'action notamment
dans la recherche des financements et dans le choL'\\: des normes de logement.s
à réaliser. Un an avant la création de la S .LeO.G.I., le nouvel Etat
ivoirien décide de se doter d'une société immobilière. Il crée alors la
~:~O .GE .FLHA. qu'il finance entièrement. La nouvelle société avait pour objet
de recueillir et d'utiliser les ressources affectées par l'Etat à la promo-
tion de l'habitat rural et urbain. C'est donc l'organe dÇexécution des
programmes immobiliers gouvernementaux. Le temps de se mettre en place, et
surtout pour le gouvernement de réunir les ressources financières à lui
affecter, la SO .GE .FLHA. ne livrera ses premières réalisations qu'en 1965.
En 1970, elle avait un parc de 900 logements, tous réalisés à Cocody, pour
le logement de coopérants et de hauts fonctionnaires nationaux.
Parmi les producteurs de logements dit "sociaux" :i.l faut noter
le Groupement Foncier de Côte d'Ivoire, une société privée. Flle est créé,
semble-t-il par un groupe de compagnies d'assurances(France). Le quartier de
r'larcory est l'oeuvre de cette société qui l'a investi depuis 1959. Ell!'; offre
une gamme variée de logements., allant de la villa luxueuse de grand standing
au logement économique en r.assant par un type intermédiaire de standing
moyen. Les logements de grand
et moyen
standing dominent dans ses program-
mes ; ilfc, sont destinés à 1'aècès à la propriété soit par la vente d.irecte à
(1) Cette fusion répondait, semble-t-il à un souci d'efficacité car les det~
sociétés précédentes étant issues de la même C.D.C. et poursuivant des.
objectifs similaires, elles n'avaient pas à se concurrencer..
~'.
,:",;:' {;:.i:' .:: ;.

- 50 -
crédit (avec le relais du crédit de la Côte d'Ivoire), soit par la
formule de la location-vente.
Malgré l'existence de ces trois sociétés l'action de l'Etat
dans la promotion immobilière reste très limitée. Son domaine d'interven-
tion, l'habitat dit économiQue reste
très déficitaire.
b) l.a_cE.i~e_d.!!. lo~e!!).e.!lt_:_u.!l~0.!lslal ~t.§:.tlsli.9...u~
Tableau n=O 5 : Evolution du parc du logement dans
l'agglomération d'Abidjan en 1963 et en 1973,
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
strates de loe;ements
Année
;-------------------------------------------:
Total
A
B
C
D
E
:--~----~-----~---:--------:--------:--------:-------~:-~-----:-~--~----.:
1963
: 6 500
:
7 500 : 17 800 : 15 600 : 13 100:
60 .500
:
:
:
:
:
:
%Ens. Agglo.
.

la 7 ol
, ; 0
f
12
/,0.
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: ) .
, / J . . . ,
/0 •
. J
,
4
1
r,/

?9 4 % . 25 8 c'( • 21 7 0 •
100 %
:~~--------------~:--------:-------~:--------:--------:-------:---_._~~--:
:
1973
: 14 000 : 23 800 : 22 900 : 45 000 : 43 300: 149 000
:
:
:
:
% Ens. Agglo.
:
9,4 % :
16 % :
15~4 %: 30,2 % : 29 % :
100 %
:-----------------:--------:--------:--~-----:-----~-~:-_..~_ ..-:------~--:
Accroissement
en %63 -73
53,57 %: 68,48 %: 22,27 %: 65,33 %: 69,75%:
59,4 %
Sources : document.s B.N.E.T.D. - B.C.E.O.M.
La classification ci-dessus a été emprunté à la S .E.~LA.
Qui l'a introduite en Côte d'Ivoire en 1963. Elle
(classification) reflète
la diversité des types de logements l'(:neontr,~f~ ;;.. Abidjan. Elle repose sur
des critères de confort, d~; Qualité, et sur le niveau d.e revenu d.es occu~·
pants. La classe A : correspond à l'habitat de grand standing,
la classe B
groupe tous les logements économiQues construits par
les sociétés immobilières (S.LeO.G.I., SO.G~~.FI.HA. et G.F.C.I.)
La classe C et D : groupe ce Qu'on appelle l 'habitat "'évolutii"~
C;est le type classique 'de l'habitat urbain en Afriq,ue : i l est lége:cement
différent de l 'habitc1t traditionnel, bâti avec un matériaux définitif, 1e:':~
logements sont organi~:.8s autour d'une cour centrale. La notion "d'évolutif"
vient du fait Que ce tYI)P. d'habitat subit des transformatiom; sans cesse
'.~
.\\
,~;:~;::'l.,:: \\.
....

- 51 -
et évolue généralement dans le sens d'une amélioration qualitative, et se
densifie.
La classe E : c'est le type d'habitat spontané qui ne correspond
pas à une organisation cohérente du tissu urbain et utilise des matériaux
de récupération. Il faut bien insister sur le fait que le critère déterminant
ici c'est moins l'implantation spontanée que le matériaux utilisé, et l'orga~
nisation de cet habitat. Car l'habitat spontané se définit avant tout par
l'absp.nce d'une officialisation de son implantation. On rencontre des villas
luxueuses comparables à celles de Cocody, des flots d'habitations évolutives
(comme à Treichville), aussi bien à Yopougon qu'à Abobo-Gare.
Ces précisions éta.nt faites, procédons à l'examen du Tableau.
Sur les deux périodes considérées, le logement économique d'obédience éta-
__tique.~~stemaJ:'gipal __~_}?- % d~JJa:r.Q__ilTl~9.È~1.ier_de l'~g.€~lo~_é~ation en 196J,
16 % dix ans après. L'habitat résidentiel malgré un doublement de son
volume, est déficitaire. En revanche l'habitat des strates D et E augmentent
en volume absolu et en valeur relative. Finalement, ce sont les particulier..?
qui assurent J'hébergement de l'écrasante majorité des travailleurs de la
capitale; dans des log~ments ~~us ou moins précaire CD et E). La responsa-
bilité- de l'Etat dans la naissance des cités dortoirs ·spontanées périphérique
se dessine donc mieux ici. En effet, des trois dernières strates d'habitats
seule la strate C occupait en 1963, des lotissements légaux en principe
Treichville, Adjamé et subsidiairement Koumassi. Or les logements de la
strate (D) des villages péri-urbains, et l'habitat spontané des bidonvilles
accueillent presque la moitié de la population de l'agglomération. En 1973,
ils en accueillent plus de la moitié (59,02 %) ; et les zones de lotissements
étatiques CC) accusent un déficit considérable : 15 ,L~ %seulement des tra-
vailleurs y sont accueillis.
Devant ce double déficit de lots à construire et de logements
économiques, il n'y a d'autre alternative pour les travailleurs (fortunés ou
non) que de prendre à ~harge leur propre logement ; en essayant au mieux de
réaliser des investissements durables, D'OÙ l'essaimage des terrains péri-
phériques, avec une préférence pour les banlieues relativement bien desser-
vies par un bon réseau routier. Dans la mesure où tous les lotissements
industriels et donc les emplois sont concentrés au sud, sur l'île de Petit
Bassam, cet afflux de travailleurs vers les banlieues est plus un facteur
d'amplification et de complication des problèmes d'urbanisme à Abidjan.
Trop souvent pour expliquer ce phénomène de péri-urbanisation spontanée,
les Pouvoirs Publics avancent "l'e.rgument" de la rapide croissance démogra-
phique de la capitale ivoirienne. ~1ais les conditions du peuplement et les
.
-
"
.''''
.:•
. .f
.'\\..'~ . ~.~ j. ,',.
..... -,~~,~., ./

- 52 -
choix de politique économique qui sont à l'origine de cette croissance ne son"
que rarement invoqués. Créée à partir de néant, du fait de volontés politi-
ques, Abidjan est avant tout une ville de migrants. Depuis sa fondation, sa
population augmente régulièrement à un. rythme iaIIDuel de 1;2. %.
1950 •••••• ,......
60 000 habitants
1955. • •• •• . • • •• • •
125 000
..
1960. . • • • • . • • • . • •
270 000
..
1965. .. • • • • • • . • ..
350 000
"
1970. • • • • • . • • • • • •
600 000
"
19'15. • • • • • • • • . •. •
937 000
Il
1980 ••..••••••.•• 1650 000
"
____._ .._
Cettecroissance-démographiqlli'~est -le·-résul~q,t-d!un solde·----
migratoire positif. 9,3 % du croit est d'origine migratoire contre 2,7 %
seulement, due à le accroissement natureL Ces immigrants provienn~nt,:bn le
sait,de l'intérieur de la Côte d'Ivoire
mais aussi des pays limitrophes
avec une prépondérance de maliens et de voltaïques. Due à des causes écono-
mt1ues et à dc~~ boulp.versemen.ts socio-culturels provoCJ.ués pa.r la scolarisa-
tic)rl,- l'l!ïunlgraflon- ii-étuëTie-est- ie-1~ait-des pop~liti(ms -j~unes, notamment
de jeunes ayant fait quelques études. D'où le rajeunissement considérable de
la population abidjanaies. Ce mode de croissance ainsi que le rythme de cette
croissance qui auraient pu inspirer les autorités gouvernementales dans la
définition des politiques d'aménagement pour Abidjan sont presque toujours
négligés. Ils ne sont pas suffisamment pris en compte darill les options d1amé-
nagement. Dans ce cadre utiliser la pression démographique comme une cause
sinon la seule cause de la prolifération des cités périphériques spontanées
relève d'un raisonnement simpliste. Cela reviendrait à opposer entre eux deux
,.
conséquences d'un même phénomène, ou du moins d'une meme cause.
En effet, à l'origi~e de cette croissance démographique
d'Abidjan, i l n'y a qu'une seule explication fondamentale qui est la straté-
gie politique et économique d~ la puissance coloniale ; cette dernière étant
reprise et mise en applicatiqn par les dirigeants issus de lQindépendance.
Cette stratégie peut se résumer en deux grandes orientations : une ouverture
de la Côte d'Ivoire sur l'extérieur; et«un appel massif des capacités en
hommes et en finances». Dans les faits cette «ouverturéconsiste à fonder
l'économie du pays sur l'exportation de produits loca.ux (à l'Etat brut ou
après quelques transformations). 1e deuxième aspect de cette ouverture, c'est
le recours ma~,;sif aux capitaux étrangers pour participer à 1 'exploitation df'~O
richesses agricoles locales. Pour inciter les investisseurs étranger.-3, il a
été mis en place un cOde dit ci.e~::; investissements qui définit des condition::-
~J~~
.~.
·/,t
l:ç~.::.1··::~1.\\~«.':~ (~: "

-
)->
-
avantageuses à ces derniArs. La recherche des capitaux est effectuée conjoin-
tement avec la recherche d'une main d'oeuvre bon marché. Le but poursuivi
dans la mise en place de cette politique, c'est la croissance économique basée
sur un développement d.e l'activité agricole et sur une industrialisation
progressive. Mais en cherchant la croissance les autorités ivoiriennes ont
conscience de leur limite et au Président HOUPHOUET Boigny de déclarer
"Sans ca.pi taux et sans main-d'oeuvre nationale dis ponible~.il était
utopique de chercher à exercer un contrôle national véritable sur les leviers
,
.
"
eConomlques ...
Laisser le contrôle des leviers économiques du pays aux mains du capitalisme
international, c'est lui soumettre volontiel~l'organisationet la production
de l'espace. Dans une économie dite libérale, tournée prioritairement vers
----l'a:- s-rti5f'actiŒ'rd-es- ma.rchés étrangers ,-ir-ne-:fa-it--aueun--doute -que--"la--flroximi-
té des moyens dA communication soit un facteur déterminant dans la localisa-
tion de l'activité industrielle. D'où l'attrait d'Abidjan depuis 1950, date
de l'ouverture de son port. Dans cette préoccuR~tion économiciste, les pouvoir3
publics ont toujours sous estimé la croissance démographique de la ville ;
si bien que dans les plans d'urbanisme de 1952 et de 1960, une plus grande
. - - - -
~ - - - - - - - - .
- - - -
- - - -
- - -
-
_ _
-
-

-
0 "
_
_
_
_
_
_ _
• •
_ _
_


place a été accordée aQX extensions industrielles par rapport aux lotissements
d'habitation. En 1962, le gouvernement en faisant réviser le plan de 1960
avait semble-t-il demandé aux urbanistes de prévoir une ville de 400 000 habi-
tants!à l'horizon 1972.
Cette politique dite libérale provoqua une concentration de
toute l'activité économique industrielle du pays dans la setùe ville d'Abid.jan,
érigeant donc ainsi la capitale en un foyer d'accueil d'immigrants. Au nive'au
d'Abtdjan la tendance à surestimer la progression de l'industrie par rapport
à celle de la population eut pour conséquence majeure, un déséquilibre de
l'espace urbain, et un accroissement des coûts de l'urbanisation. Aujourd'hui
les autorités ivoiriennes ont du mal à détourner les industriels vers d'autres
endroits de la ville. Finalement on a le sentiment qu'elles sont engagées dans
un jeu de quitte ou double.
B/
L&=: Ir1PLICATIONS DE CETTE URBANre'ATION :::PONTM'EF:
Nous n'avons pas la l:rrétention de relever et d'apprécier
toutes les conséquences d'une urbanisation qui en plus de son caractère
spontané, "illégal" recèle quelques 'spécificités : par exemple la présence
de hauts fonctionnaires dans les rang~; des "fondateurs" de cette ville, ou
encore la qualité du bâti... Il s ' agit donc ici de mettre en lumière quelque"
"
, .,

54
unes de ces implications
les plus significatives pour l'avenir de la ville
p
spontanée elle-même, mais aussi pour l'ensemble de l'agglomération.
Du fait de son éloignement du plateau et des zones indus-
trielles, (les deux zones d'emploi par excellence), le premier problème que
pose cette urbanisation de Yopougon est de toute évid.ence celui des com-
munications avec Abidjan. Les communications incluent à la fois l'infrastruc-
ture routière p les moyens de transports et les échanges culturels et
économiques. A ce problème des communications, il faut ajouter les besoins
en équipements de base, notamment l'eau courante, l'électricité, l'évacuation
des OrdlLL'eS, des eaux usées etc •• Tous ces équipements sont attend.us de
l'Etat, car en prenant à charge la construction de leur logement, certains
travailleurs ne sont pas disposés à en financer les prolongements sociaux
_ .
.
~j:,. .§9,njj:,é3,.:i.res • _1'1~is j,.Q.i a'lJ_ffiQffismt _de_ la création.des _lotiss.ements ,_vendeurs
et acquéreurs de terrains ne se sont pas préoccupés de la localisation des
équipements qu'ils attendent. Et aucune réserve foncière n'est créé à cet
effet. L~Etat devra donc procéder nécessairement à des démolitions pour la
mise en place des infrastructures nécessaires. Alors, va se reposer la
Question du recasement des populations affectées. (~uelle alternative pour
:ti~'s propfiëraiYes-aollt" res --cit:res-d-e-propfrétes s6ï1f contestes, de-par leur----
"illégalité" ?
Or ceux-ci contribuent tout de même à atténuer les effets
de la crise du logement. L'urbanisation de Yopougon vient de démontrer dans
un certain sens le poids considérable des propriétaires coutumiers dans la
dynamique urbaine. Est-il ù-tile de maintenir les dispositions foncières
légales en place, qui nient l'existence même des coutumes foncières ?
En
tous cas le moment est venu de s'interroger sur la fiabilité d'~~e telle ré-
glementation. L'interrogation est d'autant nécessaires que des gouvernants
et autres agents du pouvoir sont impliqués dans la mise en place de cette
ville. Enfin reste posé le problème épineux des migrations quotidiennes de
travailleurs entre Yopougon et les zones d'emplois. VEtat di.spose-·t-il de
moyens dissuasifs pour imposer aux industriels de choisir des localisations
autres que la proximité d.u port ?
Comme on le voit Yopougon soulève de nombreux problèmes que
les autorités doivf)nt s'employer Ft résoudre d'urgence. F,n fait Yopougon ne
fait que compliquer et amplifier ces problèmes qui existaient déjà, avec
l'apparition d'Abobo au nord.
Finalement au delà de Yopougon, c'est l'organisation de l'es~~
ce abidjanais qui est remise en question. Les pouvoirs publics semblent avoir
pris conscience de cette situation, d'où la définit,ion d'une "nouvelle poli-
tique" d'aménagement. pour faire faêe aux conséquence~, menaçantes de la
prolifération des villes spontanAes 'dans les banlieues.
f'- ,"1.
.'..
.......
·~i':~~ ,~"(:
.
~ . ~..,

- 55
CHAPITRE II
~ NOUVELLES OPI'IONS URBANISTIQUES DE L'ETAT
___"Yopougon, layille__ dJ~ .d~,ma1n'~ __ : _~' e~:ten ces terme-,~q.ue
journalistes et autres écrivains présentent Yopougon depuis une dizaine
d'années environ. Cette qualification fait suite aux nouvelles dispositions
urbanistiques arrêtées par le gouvernement ivoirien
(en 1969-1970) d~~s
sa tentative de solution des multiples problèmes d'urbanisme posés par la
croissance explosive de la ville d'Abidjan, et l'émergence de villes et
------. - ---------quartTerS-pérlpnerlques-iïi.c-ontrôles-:- 'Dans ce caèl.T-e-;---n-opte-pourla--cons tit ti--
tion de véritables "villes nouvelles" dans les banlieues. Trois idées souja-
centes à cette option: d'une part limiter les conséquences du développement
spontané des banlieues, décongestionner les anciens noyaux d'habitation
ainsi que les zones d'activités industrielles, d'autre part maîtriser et
contrôler la croissance urbaine.
Il (le gouvernement) porte alors son choix sur la. banlieue
ouest, la qualifiant de "zone d'extension naturelle et de dédoublement
d'Abidjan. Dès lors Yopougon est devenu depui.s 1970 le champ d'action privi-
légié de l'Etat, par l'entremise de ses différentes institutions spécialisé,;s:
organismes de promotion
immobilière
et foncière , subventionnés par des
institutions de financement créées dans le cadre de cette nouvelle politig_ue.
!1ises à part les sociétés immobilières, la quasi totalité des autres organh:-
mes d'intervention sont contemporaines de la décision de l'Etat de contrôler
lui-même, l'urbanisation de Yopougon.
Dans ce chapitre notre principale préoccup:üion est donc de
présenter et d'analyser la nouvelle politique urbaine mise en place par 1ero'
autorités ivoiriennes, politique dont Yopougon re::::.sort comme le premier ré-
sultat. Aussi, les mesures administratives et les organismes institués pour
appliquer cps options seront également identifiés et leurs actions précisées,
-!

- 56 -
Toutefois soulignons que l'objet de ce chapitre (et de notre
présente étude) n'est pas une étude de la politique urbaine en Côte d'Ivoire,
ni à Abidjan. D'Où nous limiterons volontairement notre analyse à ce qui nous
parait utile pour une meilleure appréhension des mécanismes de production de
l'espace étudié.: Yopougon
l
LES ~ŒCANIS!"Œ2, DE LA T'lISE EN PLACE DE LA POLITIQUE D' A1"1ENAGEMENT
Le premier pas vers la mise en place de cette politique fut
la création de la commission interministérie1le p01JI le d.éveloppement de la
région d~-Abidjan (C.I.D.R.A.) en 1966. Cette commh~sion avait pour mission
de coordonner les actions du M.C.U. et celles des autres ministères et ser-
_~ic.e§_p~b:L:ics j._mp1.iql!.~s .à.différents niveaux, dans l'améIléléSement urbain.
Elle était présidée par le N.C.U. et comprenait les représentants des mini:=:-
tres de l'intérieur i de l'économie et des finances ainsi que les représen-
tants de la préfecture et de la mairie d'Abidjan.
La création de cet organisme fit suite à une série d'études
(études de sites~ études de circulation, données foncières •• ,) et d'enquêtes
-------~-------soéTo~éconorniquéseÇdêm6graphiC[ues---êntrepris-es-
par]:e gOl.:vernementd:e-196}·_· --
à 1966. Les résultats de ces travaux (analysés et synthétisés par la C.I.D.R.i\\;
fixèrent les autorités sur la multiplicité et la diversité des problèmes
d'urbanisme posés dans l'agglomération. De même ces travaux permil'ent. à : '
l'Etat de formuler ses nouvelles options.
Deux ans après la C.I.D.R.A., fut créé'.lIl deuxième organisme
dénommé Atelier d'Urbanisme de la Région d'Abidjan (A.U.R.A.). La conception
de cet organisme a été inspirée des agences d'agglomération qui ont vu le
jour en France
au lendemain de la loi d'orientation foncière en 1967. C'était
une institution technique, polyvalente, chargée d'opérer sur le terrain dans
le cadre des dispositions arrêté par la C.I.D.R.A ..
En 1969, l'activité conjointe de ces de~~ organismes aboutit
à l'élaboration d'un plan d'urbanisme directeur. Celui-ci étant la matéria-
lisation schématisée des nouvelles options des responsables ivoiriens.
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II
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ur'c' OFTION:' C/îl!'/FH:i'F!';:<:NTALI:c
A/ 108.(', UB Jï':c; rrIF';- H.F'r;;-rr;;ltCill';::;
Comme dans l'énnoncé des politiques d~aménagement de nombreux
pays africains (1), "le développement harmonieux et cohérent de lOespace
urbain" est le premier objectif annoncé par les pouvoirs publics dans la
présentation du Plan d'urbanisme directeur de l'agglomération d~Abidjan.
La det~ième finalité visée c'est de maintenir affirmé le rôle prépondérant
dO Abidjan en tant que capitale politique et premier "pôle de développement éco,
nomique du pays". Le rapport justificatif du plan directeur précise à ce pro-
pos-; "mettre en place un schéma très-souple permettant de travailler sans -- -
risque d'erreurs, tout en ne constituant pas lm barrage au jeu des 5nvestis~
sements ••• "
Objectifs urbanistiques doublés de préoccupations économiques
tels sont les deux éléments qui pèseront lourd dans les choix des pouvoirs
publics.
B/ LES OnIONS PROPREf1ENT DI~
1°/ Des options de croissance
Fixés sur des objectifs précis, les pouvoirs pUblics optent
pour une politique d'extension. Ils se déterminent clairement pour une exte,n-
sion lagunaire de la ville. Quatre raisons sont avancées pour justifier ce
choix :
- le caractère général du site : la ville, stipule le rapport justi-
ficatif, doit se développer au point caractéristique de rencontre terre.
lagune et mer comme la plupart des villes lagunaires,
- le rôle moteur du port -dans la vie économique de la ville et même du
pays,
- la "vocation" touristique de la ville,
•. enfin on estime que le développement vers le nord serait difficile,
onéreuse et aléatoire.
Sur le plan démographique, a été retenu l'hypothèse d'une
croissance continue de la population
pendant plusieurs années. Le taux
,------------,_.
---_.
(1) Voir le numéro de lét,.Revue urbanisme consacré à l'urbanisation en
Afrique. Les option;;' i\\rbe'lnist'~êi~:ùés des autorités sénégala.ises, tuni:::-. iennw'
togola.ises et za ï:r;;o,i~~s, y son\\t ét,uriiés. Revue Urbanisme n''''O 159, juin 19'77
':'''<~t:.~ ":~..
/<:' l ',,' 0.' •

58 .-
annuel de croissance qui était de 12 %depuis 1950 a été maintenu. Dans cette
hypothèse de croissance à cadence 1inéai~re, l'évolution démographique prévue
est la suivante :
Tableau n=O 6
Hypothèse de croissance de la population de
l'agglomération d'Abidjan.
Population
Population
Population
Année
totale
active
sco1arisab1e
:----~-----------:----------------:----------------:----~-~-----------:
1970
554 000
168 000
106 500
1975
893 000
235 000
190 000
1980
l
100 000
328 000
275 000
Toutes ces prévisions ont été dépassées avant leurs termes.
Dès 1973. le chiffre des 800 000 habitants était atteint; et en 1975, le
seuil du million d'habitants est franchi. En 1980, les estimations de la .
D.E.D. évaluent à plus de l 500 000 la population d'Abidj~1. Ici le mérite
aura été d'envisager une croissance continue de la population; ce qui
constitue une rupture d'avec les tendances malthusiennes d'antan (1). En
prévision de l'accueil des dizaines de milliers de citadins qui arrivent
sur le marché du logement, l'Etat préconise de dégager au moins deux cents
hectares de terrains nouveaux à viabiliser et à équiper tous les ans.
Comme solution des migrations pendulaires de travailleurs, le
plan préconise de réaliser un mariage entre emplois et habitat dans les fu-
tures zones d'extension. Ce rapprochement de l'activité industrielle vers
les zones d'habitat est aussi un moyen de faire face à la saturation des
quartiers industriels, tous concentrés dans la partie méridionale de la
villé (2). D'OÙ le choix de fabriquer 180 à 200 hectares de nouveaux terrains
industriels chaque année. Toute création de terrain industriel étant offi-
ciellement interdite au sud, les zones d'extension et Yopougon en particulier,
sont censées accueillir les futures installations industrielles.
(1) cf. Plan S.E.T.A.P. page 53
(2)
Voir annexe
page ?55 et 298
.,_.
,; ".
,...( ..~
ç , '
,

59
Pour lutter contre le sous équipement caractéristique des
quartiers populaires, i l a été adopté le principe dG intégrer les équ.ipemenb:-:
collectifs dans les nouveaux programmes de logements. Dorénavant les pro-
moteurs immobiliers devront donc livrer simultanément les logements et leurs
prolongements sociaux.
Pour la première fois i l a été défini des normes de densité
de peuplement
afin de conjurer l'occupation lâche de l'espace urbain ;
cette situation étant source de sous densification. Désormais les opérations
des sociétés immobilières SI.CO.GI. et SO.GE.FI.HA. doivent recevoir 200 ha-
bitants à l'hectare, dès la première occupation. Cette norme de 200 habitants
par hecta.re
équivaut à un coefficient d'occupation de sol fixé à 50 loge-
ments économiques par hectare, et à une moyenne de 4 personnes par logementsl
Dans les îlots d'habitat dit évolutif, l'évolution des densités est de
125 hab/ha, 5ans après la livraison des lots. Ce seuil de densité atteint
150 hab/ha dix ans après, et 200 hab/ha "ultérieurement.". Comme nous le ver-
rons plus loin, toutes ces normes correspondent très médiocrement à la
réalité socio-démographique des pays sous-développés et de la Côte d'Ivoire
en particulier.
Une gamme d'équipements d'infrastructures à réaliser à
l'horizon 1980 achève la liste des prévisions; il s'agit notamment
- d'une autoroute Nord-8Ud qui reliera la ville "Satellite" d'ADobo-Gare
au Nord
à la commune dDAbidjan,
- d'une voie expresse Est-Ouest, reliant les secteurs de Cocody··niviéra,
Deux Plateaux à l'Est à la future ville de Yopougon à l'ouest,
- d'un ouvrage de franchissement de la baie du Banco, pour faciliter les
liaisons entre le Plateau du Banco et le centre-ville (Plateau).
Parallélement aux options extensionnistes, l'Etat se p:réoccupe
de la taudification
et du sous équipement des quartiers populaires de la
capitale. Pour faire face à ces deux maux (taudification et sous équipement.)
i l opte pour une politique de "démolition-·reconstruction".
Les grands axes de la. politique urbaine étant définis, i l
fallait dégager non seulement les moyens administratifs techniques et finan-
ciers de leur mise en oeUvre, mais ausE,i et surtout procéder au choix des
ou de la zone d'extension.
2° /
Le (;hoi:~es zones cl 'e,;.x:tension
a) Qe~ ~0E.e~ ~'E.P±r~tlo!.!.s_.d~~oJ.:.n~~ .9..n;:eE~~ ;
D'une manière générale l' 2_ffectation des terrains péri-urbains
à l'habitat et à. l~activité industrieJ.1e sera influencée par d.eux éléments
4'A...,I'
.:I~ ~r
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i. ;-'•• ' ~ .. 'J~ ..'
~~'l ,..1: ~.I.,:,': " >-)

- 60 -
majeurs: d'une part la stratégie de développement lagunaire, d'autre part
. les formes d'utilisation en vigueur dans chaque secteur.
Ainsi tout le secteur-est au" delà de Cocody est réservé aux
opérations de standing pour hauts fonctionnaires de l'a.c1ministration. n'im-
portantes infrastructures touristiques et de loisir y sont prévues, le long
du front lagunaire.
Tant pour l'habitat populaire que pour l'activité industrielle~
Abobo au nord, présente semble~t-ilde nombreux inconvénients, Par rapport
au Plateau du Banco à l'ouest. Les Pouvoirs publics invoquent que 'le site
d'Abobo est "indifférent" et que·l 'assainissement des eaux usées et pluviales
y serait difficile et coûteux. Aussi, considèrent-ils cette banlieue nord
éloignée du centre ville (Plateau) et des zones d'emplois essentielleS,c'est
à .dire -les. zones industrielles et portuaires de Treichville , Vridiet Zone 4.
Ainsi ,Us fixent de façon volontariste des limites à la croissance de ce
secteur nord v qui accuse pourtant la plus forte croissance (démographique et
spatiale) Parmi les "villes satellites" de banlieue : sa population évaluée
à 400 habitants en 1957~ atteint l 270 habitants en 1963 et 6 000 en 1967.
En 1969, au moment où s'achevait la mise en place de cette politique le seuil
de 20 000 personnes était atteint (1).
Reprenant donc dans l'ensemble les options irréalistes et
malthusiennes du fl~Jros.È.~'T.A.P~, lés pouvoirs publics-'déterminent des
-''''II--t
seuils de population pour Abobo : 50 000 habitants en 1975 et 80 000 cll1q ~ns
~près, en 1980. La. réalité c'est que déjà en 1975 Abobo avait IJ4~ habitant:::
~t' qu 'aujourd 'hui en 1980, il en 'compte près de 200 000 ill.
L'ile de Petit Bassam, avec 1300 ha de terrains non encore
urbanisés et l'avantage d'accueillir la quasi totalité de l'activité indus-
trielle, est écartée pour les opérations immédiates. La. raison avancée, c'est
que Petit Bassam est un "terrain difficile" (car marécageux) qui pose des
problèmes de. remblaiement et d'assainissement. Par conséquent, c'est une zone
dont l'urbanisation sera tardive, du fait des nombreux travaux d' ingéneering
qu'exigent les contraintes du site.
Des troLs secteurs d'extension possibles, disposant d'une
façade lagunaire, il ne reste plus que le Plateau du Banco, à l'ouest.
(1)
HAUHOUOT Asseypo
op. cit.
(2)
Source : recensement général de la population en 1975. Perspectives
décennales de développement. Rapport de 1ère phase.

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H]N3~31
.....
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1
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o.Jnv aW5!Uoq.Jn, p .Jna~)a.J!p uOld
- 19 -

- 62 -
b) I?.E0~~n~:_l~~e2.t~U!:,~~ '::aio~t~"_m~lii.El~s
Malgré un coût d'urbanisation supérieur à celui d 8Abobo
le Plateau du Banco est jug~ (par l'Etat) comme un site disposant de mul-
tiples atouts
- 4500 hectares "disponibles" p de pente faible, inférieures à 4. %.
- un site agréable, remarquable en'bordure de la lagune,
- une bonne ventilation,
- un assainissement fàcile •••
- au niveau de l'emploi, on se fonde sur le vieux projet d 8 extension
portuaire sur le font lagunaire ouest pour en créer (des emplois). De plus
l'ouverture de l'usine textile UNIWAX est considérée conme un signe précur-
seur de la création d'une zone industrielle. "Ces deux facteurs sontcréateuI
d'emplois, d 8 0ù la création de lotissements d'habitat se trouvent
-- jüs~ifiée" -(r).
---- -
---
------------ -- - -- - ------ ---- ---
Forts de ces "atouts", l'Etat prévoit l'illstallation à
Yopougon de 120 000 personnes en 1975 et de 210 000 en 1980. ~ nombre d'em·"
plois locaux devra pà.sser de 32 100 à 51 750 entre 1975 et 1980. Pour 19'15.
on estime que 20 %'de cette.population habitera ,des logements des sociétés
immobilières. A cet' effet, il faudra réaliser 850 hectares de lotissements
dont llQ pour les sociétés immobilières et 740 pour les ~pa.rti.c1l1iers. _En
1980 il y 'aurait égalité entre l'habitat des sociétés immobilières et celui
de~ménages privés (50 %- 50 %). 455 hectares de lotissements nouveaux
seront" nécessaire encore : 175 ha à 18habitat économique et 280 aux "privés".
, E~ tout} ,J0.5 hec~es auront été équipés de 1970 à 1980 pour accueillir les 1
210 000 ' habitants prévus pour l'horizon 1980. Comme nous le verrons ~ ces pré~'
,
,
visions ri'ont pàs résisté à la réalité du croit démographique d,~Abidjan, qui
est la source du peuplement de Yopougon notamment. Elles sont. largement. en
dessous de~ réalité •
- ..
.': .
(
,
En ,fait, ,les or~entations actuelles du gouvernem.ent \\. Fm ma~
tière d'a~énagement) ne sont pas nouvelles. Elles ne sont que la reprise des
options des plans BADANI etS.E,.T.A.P. qu.i 20 ans plus tôt a.vaient opté
pour un développeme~t iaguna.ire de l'agglomération abidjanaise, et retenu
Yopougon ~6mme zo~e d 'extension'. L'~pect''véritable'ment nouve'a-u dan,s 'la
politique· gou"~rnementale~ c Îest son orientation vers ia recherche de moyens
d'e~écutio~ des 'opt:i~~~ ;~tenues. Cet aspect 'maXqùeUne ce~~e évol~tiori
:'des'nouvelie~ orientations par ~apport aux politiques antérieurement sui~
.vies~ Celles~ëi n'ava~ent que la·,SI.CO~GJ;. et la SO.GE~FI.~. comme
(1)
Rapport. ,justificatif du plan d'urbanisme, mai 1969 ~ page )2.

", "-l'
.~
'.
-- 63 -
\\
:~...
organismes d'exécution. Alors qu'ici l'on s'est efforcé de rechercher des
dispositions administra.tives et de mettre en place quelques instrtlJ"llents
d'intervention ; chacun ayant un domaine d'action précis.
III
LES MOYENS D'EXECUTION DE LA NOUVELLE POLITIQUE
A/
DES fill>URES DE MAITRISE FONCIERE
1°/
La création d'une Z.A.D.
Dès les premiers travaux de la C.I.D.R.A., la maîtrise
foncière ressortit comme une condition déterminante permettant de maîtriser
et de contrôler le développement urbain. Ainsi, le gouvernement crée immédia-
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.~._-~-----_.
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~ - ~ - - - -
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- - - - - - - _ .
tement une zone d'aménagement différé (Z.A.D.). L'emprise de la réserve
foncière ainsi constituée, dépasse les frontières de la commune d'Abidjan.
Les Plateaux du Banco (à l'ouest) et d'Abobo (au nord) ainsi que Bingerville
~ 18 km à l'est)y sont intégrés (1). La Z.A.D. consacre l'extension du
champ institutionnel d'intervention de l'Etat. On crée alors le Grand,-Abidjan
dont les limites se confondent, avec celles de la Z.A.D ••
2°/ La "réhabilitation" de la propriété coutumière
Tout en recherchant la maîtrise foncière, l'Etat ne d,éroge pas
à sa législation foncière,
pourtant._ peu adaptée auxexisgences de la croissar
actuelle. Au plus accepte-t-il, non sans difficulté en 1970, lm compromis
avec les détenteurs coutumiers -du territoire de l 'agglomération
Ce compromis
0
connu sous le nom de "convention avec les propriétaires coutumiers" définit
les conditions de cession des terrains dits coutumiers à l ~Etat? par leurs
détenteurs traditionnels. Ainsi, au terme de la dite "convention", toute
décision de prise de terrain vU.lageois doit faire l'objet de négociations
préalables entre l'Etat et le village concerné. Ces négociations permettent d
préciser sans-doute les conditions de cessions des terrains, en essayant de
les adapter a~x réalités locales et dans le temps. Il ressort également de
la convention les compensations suivantes pour un hectare d.e terrain "cédé"
à l'Etat:
- un lot urbain viabilisé
de 600 1112,
- une somme (d'argent) de 200 000 F CFA.
...
(1)
Annexe méthodologique page 258 3 pa.r décret n=O 80 - 100
du 18 janvier 1980, 1~ périmètre de la Z.A.D. est étendue aux régions de
Dabou à l'o~est" Grand Bassam à l'est et Àzaguié au nord.

- b4 -
Ces deux éléments sont assimilés à une rente foncière par
certains dirigeants de la S.E.T.U •• Cette compréhension abusive de la rente
foncière s'explique-t-elle par le fait que dans les temps passés, l'Etat se
contentait de verser aux villageois dépossédés, lmiquement des indemni.tés
pour leurs-cultures détruites. La. perte du sol n' était pas compensée. Notons
enfin, que la convention prévoit le non déplacement des villages péri-urbains
de leur site actuel. D'Où il sera laissé à chaque village un périmètre d'extem
,
sion.
A l'instar de nombreux pays africains dont notamment le
sénégal, la Haute Volta et le Zaïre, le droit foncier moderne ivoirien est
fondé sur l'étatisation de toutes les terres. Aux détenteurs coutumiers,
l'Etat ne reconnait qu'un "droit d'usage" du sol. Dans un tel contexte qu'es~
_____ ~
ce Cl.'!i~~_pli9.~e__~~_ !-:~vi;'~m~~!-.d 'é!l-!-t~:t-!1~ ..9-~l?~_pou"~~_~Èl~~~ __v~_~__~~
_
certaine reconnaissance du droit traditionnel (si longt.emp:; combattu par les
autorités coloniales et leurs successeurs ivoiriens) ?
on peut considérer d.eux éléments majeurs à ce titre. Le premie);
élément, c'est l'enjeu que représente l'espace abidjanais dans la dynamique
économique de la Côte d'Ivoire. Or cet enjeu est ouvertement menacé par la
croissance incontrôlée de l'agglomération. En effet r parachutée au rang des
villes millionnaires du continent africain, en moins de 50 ans d'urbanisation,
la ville doit payer le tribut de sa rapide croissance : répondre à la crise
du logement, fournir entre autres des terrains industriels aux investissell-l'"S ~
supporter le poids financier de son développement .... En l'absence d •une po-
litique urbaine clairement définie, et ada.ptée à son champ sod.a.l E:t s:r;atia.l
d'application, Abidjan a été très vite touchée par la fièvre de la spéculat.ion
immobilière, et les banlieues par un mouvement accéléré de vente des terrains.
Mais la lutte contre la spéculation foncière ne sera possible e~_~ble de
déboucher sur des résultats satisfaisants que si les vendeurs de te~.:tns ..
sont considérés comme des acteurs du dévelOppement urbain ~ les auto:r,ité~_ !
B8uvernementales. Car ces derniers sont conscients de leur rôle dans la
production de l'espace. Et ils ne veulent plus faixe les frais de cette crois-
sance prodigieuse. Ce refus des déte-nteurs coutumiers du sol, de voir le.
ville s'étendre à letrr dépend est certainement la deuxième raison p et même
la raison la plus importante qui explique ce revirement tactique de la part
des autorités gouvernementales. Ce propos unanime de hauts responsables de
la S.E. T. U. le confirme dO ai.lleurs
"Au départ cOest sur les terrains des Ebriés qu&a été fondée la ville
d \\'IAb~dJan. Et depuis, chaque grande opéra.tion d °aménagement provoque
des déplacements de leurs villages (Ebrié). L'extension de la. ville

- 65 -
,"
. ~.~~..
l ' '.
posedonc:un double problèmes aux Ebriés : déportation, perte du sol
et par conséquent perte d'emploi. Tirant des leçons du passé, les
Ebriés ont formulé des revendications au gouvernement qui les a accep-
tées. D'OÙ celui-ci a pris des dispositions pour "Purger" les droits
coutumiers qui grèvent les terrains péri-urbains" 0
Lorsqu'on rapproche le climat de tension qui régnait entre l'Etat et la
communauté Ebrié d'une part et lOaire d'application de la fameuse convention
d'autre part, celle-ci prend toute sa valeur de compromis (L"Ilposé Presque à
l'Etat). En effet, en 1969. le gouvernement décidait d'arracher aux villa-
geois d' Anono et d' Akouédo (banlieue est) leur terroir pour y réaliser "son
projet" de "Riviéra" africaine. Cette décision provoqua une véritable levée
de boucliers des villages concernés. Naguère considérés comme de simples
bénéficiaires de "droit d'usage" et expropriés sans contrepartie. les com-
munautés villageoises revendiquent (avec détermination) la reconnaissance de
leur droit sur le sol. suivie de la définition de garanties compensatoires
au transfert de ce droit à l'Etat. D'OÙ celui-ci sans refondre sa politique
,
'
foncière globale, y fait une entorse en acceptant le principe de la rémunéra~
tion du transfert du sol. Les clauses de la convention" examinées de près,
montrent la nature de cette convention, qui est une disposition tactique de
la part de l'Etat~ afin. de réaliSer ses objectifs stratégiques~ sans heurt et
à un moindre coût.' Enfait ce document' n 'a aticune vale~ léga,le, tous ses
termes sont fixés arbitrairement sans aucune base de rM'érence. La condi~io!l
d'un hectare imposée,; pour prétendre à une indemnité de la perte de l'outil
'detra:variestlà'un~':"dénionstl:atio~dU',eazactère subtil de ~ette convention,
il en est de même des 200 OOOfranc~, fixés de façonforfaitâire.
Mais la définition de cette tactique illustre tout au moins
la place primordiale de la questiont;lfoncière et de tous les facteurs qui s'y
attachent dans la production et la cohésion de l'espace urbain: vendeurs
et acheteurs de terrains. Les propriétaires coutumiers sont de redoutables
agents du "cancer" urbain, de, par l'importance des parcelles qu'ils yendent.
Leur retrait du WArché foncier pose la question de savoir quelle ,alternative
offrir aux milliers de citadins en quête de lots à bâtir. Il s'agit' là d'un
véritable problème d'autant plus que le secteur immobilier est l'un des sec-
teurs refuges où se mobilisent ljépargne de nombreux ménages travailleurs.
La plupart' d'entre eux construisant des logements destinés à la location
simple. Une solution semble être trouvée à cette situation par les différén:iJ'i;
organismes d'intervention,] chargés de mettre en application les orientations'
nouvelles des pouvoirs publics.
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- 66 -
BI LES ORGANISMES D'EXECUTION
L 0 imminence des problèmes fonciers et financiers dans l ' orga'~
nisation de la ville ayant été révélée, l'Etat tentera de d.oter sa "nouvelle
politique" de moyens d'intervention, afin d'éviter les décalages entre les
projets et leur mise en oeuvre. Pour la maîtrise foncière une Société
d'Equipement des Terrains Urbains (S.E.T.U.) vit le jour, en 1971. L'Office
de Soutien à l'Habitat Economique (O.S.H.E.) est créé deux ans plus tôt
(1969) pour servir de relais financier entre la S.I.CO.G.I. et la SO.GE.FI.~
l'Etat d'une part et les divers organismes de financement d'autre part. Mais
en 1977, l 'O.S .H.E. est dissout et ses prérogatives sont transférées à la.
Banque Nationale d'Epargne et de Crédit qui fonctionne depuis 197.5. Plusieurs
'.'commissions nationales" se succèdent depuis 1970. Elles ont pour mission
d'attribuer soit des lots à usage d.1habitation, soit des lot..s artisanaux et
commerciaux
ou des terrains industriels ; la commission d ~attribution des
logements économiques est la dernière instituée. On a donc trois catégories
d'organismes; les organismes de financement de l'urbaJlisation@ la S.E.T.U.;
organisme de promotion foncière, la SO.GE.FI.HA. et la S.I.CO.G.I. pour la
production du cadre bâti, enfin les instruments de "dist.ributions" des
"produits" fabriqués : "produit terrain", "produit logement".
La S.I.CO.G.I. et la SO.GE.FI.HA. ayant été étudiées dans 18
chapitre précédent, nous ne les représentons plus ici.•
Par ailleurs i l faut préciser qu Il ici nous nous contenterons
de présenter chaque organisme, et d'indiquer ses méca.nismeE de. foncti~nl1ement
Ce qui permettra de cerner relativement aisément la production d.e l'espace
à Yopougon. Car pour la plupart d.e ces organismes, Yopougon estpresqua leur
premier terrain d'action. C' es t le cas de la S.E. T. U. s ingulière\\nant.
'''~ J •
1 0 j'Les instruments de financement
-
---
a) !!.'E.f!iE.e_d~ ~o~t!e!2 ~ 11l,haÈiia.i ~c~n~m!~e_(Q..ê...!i.~.l
Ce fut le quatrième organisme d'exécution mis en place pat'
le gouvernement ivoirien (depuis l'indépendance) après la SO.GEoFLHA.
(1963)~ le B.N.E.T.D. (1964) et l'A.lI.R.A. (1969). L'O.S.H.E. était. un
organisme public de financement, placé sous la tutelle du Ministre de l~éco­
nomie et des finances. Sa tâche principale consistait à réunir les reSSQurceq
parafiscales et de les affecter à la. S .LCO.G.I. et à la SO.GE.FLHA •. pour
les opérations immobilières à réaliser en logements économiques (1).
"-j
(1) Projet de développement urbain tome 2, page n=O 13. Etude B.C.E.O.M. 19'1~

1\\
- 67 -
",)
. \\ .
1 ;
•• '..
./>.
La création de cet organisme s'était avérée nécessaire pour atténuer la
dépendance excessive des sociétés immobilières vis à vis des circuits de
financement classiques : banques commerciales locales, institutions finan-
cières extérieures telle ~ue la caisse centrale de coopération économique
(France). Aussi dans le contexte de définition de grandes options d'aména-
gement, il fallait à l'Etat prévoir les sources de financement de sa poli-
tique. Ainsi avait-il décidé de financer l'O.S.H.E. par divers prélèvements
fiscaux : sur les salaires (1 %), sur les carburants (3 F CFA Par litre de
carburant) et sur des prestations de service (1 %). Ces ressources devant
ParVenir aux sociétés immobilières sous diverses formes
- crédit à long terme. Il semblerait que la S.I.CO.G.I. ait été le
principal bénéficiaire de ce type de prestation (1).
- l'O.S.H.E. jouait également un rôle de relais financier entre les
sociétés immobilières (S.I.CO.G.I. et SO.GE.FI.HA.) et les organismes ban-
caires de la place. En effet· les banques locales étant des banques de dépots
elles n'accordent que des crédits à court terme généralement, avec des
taux de remboursement parfois supérieurs à 10 %' D'OÙ les sociétés immobillèn
ne peuvent y avoir recours. Néanmoins avec la création de l'O.S.H.E. il
avait été retenu la solution d'y recourir pour des prêts de 5 ans. 1,'O.S.H.f..
venait donc enaide·aux sociétés immobilières pour alléger dit-on, les cinq
premières annuités ; et elle se fait rembourser progressivement de la 6ème
à la 15ème année. En fait, l'O.S.H.E. intervenait donc pour transformer ces
crédits à court terme, en crédits. à· long terme. La S .LCO.G.l. fut la seule
bénéficiaire de cette forme d'intervention. Cette présence remarquable de J.a.
S.I.CO.G.I. sur t0us les marchés financiers (O.S.H.E.) procède de son carac-
tère de société d'économie mixte (
ce qui lui confère une certaine autonomie
tant dans ses actions que dans le choix des financements}. 'L'Etat bien
qu'actionnaire majoritaire ne peut pas à lui tout seul imposer son dictat à
la S .LCO.G.L comme il le fait auprès de la SO.GE.FI.HA •• D'ailleurs l 'offiel
avait inauguré une expérience auprès de la S. I. CO. G. L, pour le financement
des opérations de Yopougon. Il avait mis à sa disposition un fond de
437,6 millions de F CFA remboursable 20 ans plus tard. Et la S.I.CO.G.I.
avait la possibilité de convertir ce fond en actions (vraissemblablement par
une augmentation de son capital) ou de rembourser intégralement l'office. Dan,
les deux cas, le taux d'intérêt fut de 3,5 %par an. Mais toutes ces formules
d'intervention étaient relativement secondaires.
(1) P.D.U. Opte cit.

- 68 -
- la )ème forme d'intervention profitable aux deux prOltucteurs de
logements économiques fut les avances spéciales de préfinancement ou
subventionsV .R.D •. : c Détait la mission principale de l'office. En effet,
dans chaque programme immobilier, l'O.S.H.E.
préfinancait les travaux
d'aménagement et dDéquipement des terrains. L'Etat se chargeant par la suite
de rembourser l'office sur les crédits B.S.I.E •• En effet le financement des
travaux d'aménagement foncier est le seul niveau de ~ticipation directe de
l'Etat, dans la production des logements économiques. Pour le reste, les prm
moteurs sont obligés de se "débrouiller" tout seul.
Tableau n=O 7
Evolution des subventions V.R.D.
(accordées par l'O.S.H.E.) (1)
1970
1971
1972
197)
:_...
,
,...
:,..
:_a.
:
~
~~
~
.8
:
c .
: _ _ .m_.-a
Q.I
:
SO.GE.FI.RA
o
2261
V
1761
500
t.
:
298
447,7
617
670
20)2,7
PRODOMO •••••••••••••
TOTAL •••.•••••••••
10)1,7
617
670
4'J77,7
'D ..
2059
..:.-_-----_._---.;;.....~--....;....---~~-=----_.-
En 1974, le gro~pe B.C.E.O.M. contatait qu'après qua.tre ans
de fonctionnement, rien n'était prévu pour rembou."t~ser l 'O.S .R.E •• Aussi,
remarqua-t-il que ces avances n'étaient pas rénumérées et. devena.ient de fait
de véritables subventions aux sociétés immobilières et d.e conclure :
" que ces avances représentent un très fort pourcentage des engagements
de l'O.S.H.E.et grèvent lourdement sa trésorerie. De fait l'O.S.H.E.
prend la releve de l'Etat; mais ces ressources vont décroissantes. Une
telle situa.tion ne peut permettre de faire face s.ux opérati.ons de créè.ii
, ,à long terme, indispensables aux sociétés immobilières. Car faut-il
remarquer que devant les règlements restrictifs des organismes bancairef
l'O.S.H.E. paraissait un organisme compensateur appréciable."
Les carrences de l'Etat notamment pour le rembot~ement des préfinancements
düi-erit mettre l'actiyité de crédit à long terme et bon marché en si:tuation de
pénurie. Dès lors~ l'Etat trouve en 1975 dans la mobilisation de l'Epargne
des traYaille~sg un autre rouage au financement de l'habitat.. La Banque
(1)
Sources
Documents B.C.E.O.M. op. cit. pe.ge n=O 17

- 69 -
Nationale d'Epargne et de Crédit créé en juin 1975 J' devait jouer le rôle de
collecteur de cet épargne. Aussi la création de la B.N.E.C. se solde par un
. ,all~gement des attributions de l"O.S .H.E •• Désormais l'activité de crédit
n'ef3t plus que du ressort de la nouvelle institution; l'office s'occup:mt
des préfinancements. Mais en ~977, celui-ci fut dissout. Ses fonds sont
. t~ansférés à la B.N.E.C. qui les gèrent dans le cadre de sondéparte~nt,
Fond c;ieSouti~:m à l'Habitat (F .S.H.)

ka_~.9.u~ !:!.aii2.n!.l~ !!'~fll~ ~t_d~ frid!t_(~.!.~.f.)
Jusqu'en juin 1980, la B.N.E.C. avait le statut d'unorganis-
me public. Elle ayait été créée,èt 'finanèée par l'Etat. Avant la privatisation
de ses capitaux (juin 1980) S.es attributions (de la B.N.E.C ~ étaient définies
comme suit: "la B.N.E.C. a·pour objet de collecter, recevoir en vl.!.e de faci-
liter l'accès à la propriété immobilière, les dépôts d'épargnes des personnes
physiques et morales et consentir des prêts à court, moyen et long terme pour
la construction, l'acquisition, l'achèvement ou la transformation de loge-
ments économiques et de moyens standing ••• " (1). Selon son· Directeur Général
"la mission fondamentale' de la B.N.E.C. est donc la collecte de l'ép:l.rgne des
ménages en vue de faire des crédits à l'accession à la propriété du iogement.l'
Outre l'épargne des ménages les statuts de la banque l'autorisent·"à recher-
cher et à mettre en place 'les financements nécessaires aux sociétés immobiliè~
res d'Etat pour là réalisation de tout programme de logement économique entran~
dans les objectifs du plan.~." Dans ce cadre elle est- autorisée à contac~er
des emvrunts (extérieurs natureilement) et à recevoir les recettes fiscales
qui étaient auparavant affectées à l'O.S.H.E ••
Les ressources de la B.N.E.C. peuvent se schématiser ainsi
RESSOURC ES
ETAT
NATIONALE S
.Recet tes
fisc a les
MENAGES
,
,.Emprunts ex t•
.
-Dépots. Epargnes
,
B.N.E.e
Emprunts
e xt.
RESSOURCES
directs
.1/
E XTE RIEUR ES
,0"
(1)
Fraternité Matin du 28 Juin 1980, interview du Direèteur Général de la
B.N.E.C •• "Après la cession du Capital p::I.r l'Etat au privé. Quel avenir
pour la B.N.E.C. ?

Jean et Paul
- 70 -
sont cadres,
même catégorie,
même salaire.
,.,
Vint la fin du mois.
Paul pense
Jean retrouve
à l'avenir:
les night-Club,
'il va épargner
naquis et les copains.
à la BNEC.
C'est
«la grande vie.»
Jean
Paul suit
se fait remarquer,
l'accroissement
le champagne
de son économie
coule à flot,
sur son carnet
des billets
-,;.~
d'épargne BNEC.
de banque
'y,sont exhibés.
,q.
Paul
Jean
se fait construire
sort"de l'hbtel
une villa
en galante
avec I~aide
compagnie.
de la BNEC.
Le temps a passé.
La retraite arrive.
Grâce à la BNEC,
Jean a tout perdu.
"Pâul a «poussé
(
La déchéance
de soliçles racines».
es!Jotale.
" est propriétaire
Il es! terrib!ement
d'une belle villa.
malheureux.

- 71 -
Hors les recet.tes fiscales, les dotations budgétaires de
l'Etat proviennent essentiellement de prêts extérieurs: ainsi par exemple
le F.S.H. - B.N.E.C. a reçu de'la Banque Mondiale un prêt de 13,6 millions
de dollars en 1977-1978 ; en 197~1979 un fonds de 21 millions de dollars,
consenti ~ l'Etat par l'U.S-A.I.D. (Etats Unis d'Amérique).
Pour exécuter sa mission fondamentale (à savoir la collecte
,dè l'épargne 'de's ménages) la B.N.E.C. recourt à la publicité dans 'les diffé-
rents organes de Presse : presse écrite (Fraternité Matin) et radio-télévisée.
Tableau n=O 8
Evolution de l'Epargne des ménages à la B.N.E.C.
Dépôts
30 - 09 - 78
30 - 09 - 79
31 - 05 - 80
:--------------------------:--------------:----------~---:-~-------~---:
Nombre de comptes
12 320
23 410
31 lfOO
:
.:11 _ _ :
:
Ifn_ :
~---- • . a l . -
:
_ . . , .
'. . .
MONTANTS
(en milliol1SCFA)
l 360
3 555
5 570
Source : Fraternité Matin du 28 juin 1980
Ce tableau montre une augmentation importante du nombre des
épargnants. Par contre le volume .de l'épargne ne suit pas dans sa globalité,'
celui des épargnants ; i l croit moins fortement que celui-cio
La faiblesse du niveau des revenus des ménages ést à notre
avis la seule explication de cet écart entre les deux rythmes d.e croissance.
Car les ménages gagnant peu, il leur est difficile de dégager quelque revenu
en vUe d'épargner. Quant à l'augmentation du nombre des épargnants, elle
provient des'~conditions "avantageuses" offertes par la B.N.E.C. pour l'ouver-
, '
ture d'un compte. Alors que dans les circuits bancaires classiques, il faut
"
un apport init~ de 50 000 F CFA pour ouvrir un compte, à la B.N.E.C. il
suffit de 5 000 F seulement. Cette condition permet donc à la B.N.E.C o
d'attirer vers elle. un nombre de".p1us en plus croissant. de ménages mOJrens •
.. Malheureusement il est peu probable que ce~-ci soient bénéficiaires de~ses
.prestations. En tout cas c'est ce ~ue laisse.augurer le contenu de 'sa publi-
cité : " Jean 'èt Paul sont cadrés, même catégorie, même salair~."-!:. grâE!;..!
, ·la B.N.EoC. Paul a poussé de solide racine. I l est :propriétairè d'une belle
villa".
...

.- 72--
. ,'"
En ce qui concerne l'utilisation des fonds, la promotion
immobilière semble en être le domaine exclusif. Quant aux bénéficiaires des
prestations, ils appartiennent à deux catégories distinctes :
} ...·~les sociétés immobilières (8.l.CO.G.l. et SO.GE.FI.RA.) ; elles
reçoivent ces .prestati~nssous les mêmes formes que celles prat.iquées par
l'o.s .H.E. :j.(c'rédit· à la construction, transformation de crédit à court terme
en crédit à long terme, préfinancement d'équipements d'infrastructures~ Les
ressources nécessitées par ce dernier type d'intervention sont affectées à la
S.E.T.U.,leseul.organisme spécialisé dans la production des terrains à
bâtir, à l'heure actuelle.
- les ménages d'épargnants constituent la deuxième catégorie de "bénéfi-
ciaires" des activités de la B.N.E.C.
Tableau n=O 9
Evolution des crédits aux ménages.
Crédits
30/09/78
30/09/79
3l/0S/80
:---~------------------~--:--------------:----------~-~-:-------------
-:
Nombre de dossiers
170
370
900
:~----~--~-----------~----:--------------:--------------:-----------
---:
MONTANTS
(en millions CF'A)
710
2 4so
6 '100
Ce tableau donne un aperçu de l'évolution des crédits accordés
aux'ménages de septembre 1978 à mai 1980. Il aurait fallu disP9ser du
,
.
nombre de dossiers deemprunts:présentés à la B.N.E.C., l'our mieux apprécier
l'importance de ces interventions auprès des ménages. De même qu'on ne peut
disposer de ces .documents, il est un voeux pieux de disposer des caractéris-
tiques socio-économiques et professionnelles des débiteurs de la B.N.E.C ••
Finalement on ,ne. pourra s 'en' tenir qu'à un simple constat de l'augmentation
tant des fonds alloués que du nombre de dossiers satisfaits, une année sur
l'autre.
Officiellement. certains responsables (de la B.N.E.C.)
déclarent que "les crédits de la B.N.E.C 1ntéressent une très large fraction
de la population et que le critère du banquier n'est pas la tranche de
population à laquelle appartient l'emprunteur." Ainsi les ép:;.rgnants de reve-
nus modestes qui ne trouveraient pas ailleurs des conditions de crédit les
concernant, seraient les principaux intéressés par l'objet de la B.N.E.C ••
Mais, la ';érité sur les bénéficiaires des prêts consentis par la B.N.E.C.

-
'!J-
apparait plus clairement ici, dans ce propos du Directeur Général de cette
banque: "la B.N.E.C. consent également des crédits à des cadres relative-
ment aisés pour le financement à l~intérieur du pays de logements modestes
à caractère non spéculatif."
Dans tous les cas _ il ne peut être surprenant
que la clientèle de la B.N.E.C. se recrute en milieu petit bourgeois. Ré-
gie par la loi capitaliste, c'est à dire la recherche du profit, la B.N.E.C.
ne peut s'adresser qu'à une clientèle solvable, ayant une capacité de con-
sommation -élevée. D'OÙ l'appel aux cadres tant dans la publicité que dans
l'action.
Ayant pour objet de favoriser l'accession des ménages à la
propriété du logement, la B.N.E.C. semble-t-il, débloque facilement des
crédits pour
- l'achat des terrains à bâtir,
- l'acquisition de logements de moyen standing,
- l'achèvement, l'aménagement, la transformation et l'agrandissement
de ces logements.
Elle prête également pour l'apport personnel demandé aux
locataires (acquéreurs des
logements en location vente). La liste des
objets pour lesquels la B.N.E.C. accorde les crédits est bien longue. Néan-
moins il est simple de constater la place importante de l'acquisition et
surtout de l'aménagement des logements. Cette situation s'explique par le
fait que les promoteurs immobiliers offrent presque toujours des logements
avec de nombreuses finitions à charge du futur acquéreur. Ces derniers
s'appuient sur la forte pression de la demande de logements pour offrir
des produits inachevés. Ils font jouer la loi de l'offre et de la deman-
de. Certaines de ces sociétés immobilières pour accélérer le processus de
la circulation des capitaux, ont signé des "accords" avec la B.N.E.C ••
Aux termes de ces "accords", la B.N.E.C. doit accorder relativement faci-
lement des prêts aux acquéreurs des maisons de l'une ou l'autre de ces
sociétés immobilières. Cette procédure a été étendu au domaine foncier,
et la B.N.E.C. et la S.E.T.U. en sont liées.
Ainsi la mobilisation de l'épargne des ménages apparait
comme un élément important
et même indispensable à la mise en oeuvre des
nombreux projets d'habitat notamment. Malheureusement cette collecte de
l'épargne privée est perçue comme une source de profit, d'où en juin 1900,
l'Etat décide de retirer ses capitaux et de privatiser la banque. Deux
explications plus ou moins contradictoires sont avancées pour tenter de
justifier cette nouvelle situation : d ·un côté, l'Etat et certains res-
ponsables de la B.N.E.C. indiquent qU'Q~e réforme de la politique du lo-
gement est en cours; et que dans ce cas, le maintien des capitaux publics
n'avait plus lieu d'être. D'autre part ils évoquent "les options libérales"

- 74 -
Samedi 14'
Dimanche 15
Juin 1980
ct
"
16" an née, n" 4,689
e
75 F
Sénégal 75 F
France 2 F.F.
BNEC:
t.~,::~,
!,
Les' épargnants'dé la Banque Nationale d'Epargne et de Crédit n'ont pas à s'affoler (notre photo): La,BNEC
n'est pas disso~ij'étcontinue ses activités bancaires, Elie change seulement de statut et devient un étabti66e-
ment à caractère'lndustriel et commercial.
'
.Consé~!oationall: Nos pages photos 8-9
.
\\

75
. 'FRATERNITE MATIN PAGE 3
:SAMEDI14DIMANCHE 15JUIN 1980
Il
1
L
p
1
rJ7.
";à, ~
L~s àgents de la BNEC ont été tort surpris hier rnatip. d'accueillir Ur! norr:5re inhabituel de l:lients, vp.nus
avec l'intention deretirer tout leur avoir. cruY<lOlt leur banque au nombre des sociétésJeirmées.
.- - - - - - - - - - . - -
--._._-'-----
-...._ - -
Grande b014'Sf;ulade. hier toute 1
lia journée ilul( guîchets de, !a l'
BNEC
(Banqul~ Nationale (Jtmr 1
. l'Epargne et le Crédit) où des 1t
centaines de personnes se pres-, i·
saient pour réclipèrei' leurs éco- 1
nomies, toutes leurs économies.
En effet, à la suit", des grandès
décisions pdse!:l par .'e Chef de 1;
l'Etat, il leur ~ (;F;mOlé entendre, i
que cette bar.flLH< fermait Sf:S ','1
portes, Ce qui es'l: ine:;(8'~·t.
l
l.'~~at . retlre S(~UI?me,'t S<l 1\\
partlclpat.lO~
ém
·!:;;'î!.i~a' .d~ . la 1.
eNEC,
malS
;:,:U,",
mslrt12tlUrt
bancaire cantlnuli':ra cl", fom::tiorr· r
n~r
dans
des
strw:tu:es
de 1
b3~quepriv~c.
1
Que I.es âpaz'~ln,tHlil'S ne f;'"alar- ,-
II
ment donc pas.
Leur
banque
continuer..
de
fonctïcnnl'.'f.
Et i
leurs économiE'!; seroOl', en sé· 1.
curité commE. par!(! passé.
1
1
.En définitive la BNEC change
! de statut 'Comme d'autres 50- 1
. ciété5 qui deviennent des é'(a-r
/ blissements publics à caractère
industriel
et
l:ornmercial
:"
FOREXI - LONACl- SATMACI - 1
SETU
- SIETHO - SODEfEL -1:
SODEPAlM - SODEPHA soit des
;
établissement"
oublies
admi..
i1 ";,t,.';".comm. i. ':"OTORAGRI
l, ~ SODEFO~: la SO~Ef-IH~._

· .:
J ' .'
- 76 --
, ~ ='\\'
r ',"
du président ivoirien, (dnspirées du modèle japonais~.Ce modèle étant
caractérisé par une privatisation progressive des sociétés d'Etat mis
en place pour assurer le "démarrage économique" ~ lorsque celles-ci devien··
nent rentables. En fait i l s'agit là. d'utiliser des fonds publics pour
asseoir un certain capitalisme. Cette deuxième explication nous parait 13-
seule qui soit capable de justifier la décision du Président ivoirien. Car
elle s'inscrit dans la ligne des idéaux de celui-ci, qui rêve de "faire de
l'ivoirien un homme d1affaire".
Le sort de la B.N.F..C. est celui de nombreuses autres soci-
étés d'Etat qui l'on précédées. Certaines d'entre-elle:; ont été dissoutes
simplement. Habitués à voir naitre et disparaitre des ~jociétés d'Etat, en
l'espace de quelques mois, de nombreux épargnants accoururent retirer leur
avoir, dès l'a.nnonce de la mesure de privatisation. En ,;:'fet, ils l'inter-
prétèrent comme une mesure de dissolution. La B.N.S.e. ~.'emploie à les
rassurer, elle multiplie les annonces publicitaires dans le quotidien
Frate~~ité Matin.
Alors que la privatisation de la B.N.S.C.
suscite inquié-
tudes et méf iance de la pa.rt des ér:argnants et des débitf"urs. la S. E. T •U.
elle, poursuit ses activités régulièrement.
2° / Là S.E. T. U., un organisme de promotion
foncière
A son 5ème congrès (1970), le P.D.C.I. arrêtait le princi-
pe de doter sa politique urbaine d'un instrument d'aménagement foncier.
Les choses se concrétisent en 1971 et
la ::Cociété d'Equipement des terrains
p
urbains est créée. ;: on capital social d'un montant de 200 000 000 F CFA
est entièrement financé par l'Etat, ce qui confère à la. S.EoT.U. le statut
....
'.,)
~ , ~
de Société dVEtat. statutairement
elle se définit comme ayant "pour cbjet
cle promouvoir à la demande et pour le compte du gouvernement, des organis-
mes publics ou des collectivités ivoiriennes, l'étude, la gestion d'équi-
pp.ments et de lotissements de terrains en zone urba.ine (1).
En 1975~ les attributions de la S.E.T.U. s'étendent au do-
maine de IDassainissement (de toute la ville d'Abidjan) avec l'injonction
ci-après faite à ses statuts de 19'71 : " ••• elle est par ailleuxs chargée
par le gouvernement, de l'étude, de la réalisation et de l'exploitation
(1) cf. statuts de 1971 en annexe Pc'-tge n==O 2.59

- 77 -
, '.~
,-
des infrastructures nécessaires en matière d~assainissement des eaux usées
et du drainage des eaux pluviales dans le domaine pnblic urbain". Doréna-
'L
vante les limites du champ dVinter~ention de la S.E.T.U. dépassent le
cadre des nouveaux lotissements; elles s'étendent aux quartiers insalubres
de la commune, notamment les quartiers de Treichville et cl'Ad.jamé.
Comme l'O.S.H.Eep la B.N.E.C. (1) et la SO.GE.FLHA. qui
ont ou avaient le même statut, qu'elle, la S.E.T.U. est sous la tutelle
administrative et technique du l'tinistre des Travaux Publics des transports p
de la construction et de l'urbaIlisme (M.T.P.T.C.U.) ; elle dépend du mi~
nistère de l'Economie, des Finances et du Plan pour ce qui est de sa vie
financière. A ce niveau ses statuts l"autorisent à collecter et à rechercher
les ressources nécessaires à l'accomplissement des objectifs qui lui sont
assignés. Ainsi, elle reçoit de: délégations de crédits publics, soit di-
rectement de l'Etat (Crédits B.S.I.E.), soit par l'intermédiaire de la
B.N.E.C. (pour financer l'équipement des terrains destinés aux programmes
de logements de la S.I.CO.G.I. et de la SO.GE.FI.HA.). Les crédits B.S.I.E.
sont utilisés pour les terrains à affecter auX équipements collectifs à
charge de l'Etat. Ces ressources publiques sont complétées par des ressour-
ces dt emPrunts, ainsi que celles provenant de la vente des «terrains à div.
vers privés>),
Ses attributions nombreuses et diversifiés semblent placées
la S.E.T.U. au coeur de la politique d'aménagement urbain. D'où ses diri~
geants la définissent comme "un organisme de coordination entre les diffé-
rents acteurs du développement urbain: administration, bureaux d'études,
entreprises, banques, sociétés immobilières et particuliers." ~lai_s en tc.nt
qu'émanation de l'Etat, la S.E.T.U. est tenu d'inscrire toutes ses actions
d.ans la ligne des prévisions du Plan Directeur. Une approche de ces actions
nous permettra de mieux situer cette société dans la politique de développe-
ment urbain définie par le gouvernement ivoirien.
a) l:e~ !20~a~i~m~s_d~i~t!~e~tlo~~e_l~ ~.~.!.~. :
Pour bien mesurer la dimens ion et le rôle de la S~F..T.U • f il
importe avant tout de se faire une id.ée de ce qu'est l'équipement des ter-
rains. Un rapport de la Direction Technique de la dite société indique que
"l'équipement des terrains peut être conçu comme l'opération visant à ren-
dre ces terrains facilement constructibles, accessibles en tout temps par
une voierie carrossable en toute saison, et desservis par des réseaux.
(1) avant leur dissolution ou privatisation.

- 78 -
d'assainissement, d'adduction d'eau potable, d'électricité et éventuel-
lement de téléphone et de gaz."
Ains i défini, l'équipement des terrains
est donc une opération qui nécessite plusieurs travaux. Elle est une en-
tre~rise longue~ .exigeant la consultation de nombreux agents; d'où l'éta-
lement de sa réalisation sur plusieurs années.
Dès sa mise en place la S.E.T.U. a donc adopté le principe
de programmer ses interventions, en confornlité avec les prévisions du Plan
Directeur. D'OÙ l'importance des opérations d'extension dans ses programmes,
avec une place remarquable accordée à Yopougon, au cours de la période
1972 - 1980.
Sur le plan technique, chaque secteur à urbaniser fait l'ob-
jet d'un plan d'urbanisme de détail ou plan de lotissement. Ce plan .définit
l'affectat~on des sols. A ce stade, la S.E.T.U. recourt en priorité aux
bureaux d'études spécialisés pour les études de sites • Dans un deuxième
temps elle sollicite le service des cadastres afin-de déterminer les titres
de propriété qui grèvent les terrains à aménager. Enfin le concours des
services d'urbanisme vient accuser- ou attenuer le rôle dévolu à l'espace
concerné par l'Etat.
Cette étape est suivie par la phase décisive des .interven-
tions sur le terrain. Ici la S.E.T.U. a deux actions à engager. La première
consiste à s'assurer la propriété des terrains à aménager en expropriant
leurs détenteurs antérieurs. Et c'est là certainement la mission la plus
difficile, la plus complexe compte tenu de l'enjeu que représente le sol
avec la croissance de la ville. Monsieur FADHEUIL (1) en disant que "la
politique d'urbanisme va toujours à l'encontre du droit de propriété, ou
dans le meilleur des cas, le limite", contribue à mettre en évidence cet
enjeu que constitue le sol dans la stratégie du développement. urbaL~.
Une fois la propriété des terrains acquise, la S.E. T. U.
commence les travaux d'aménagement. Elle procède par tranches en comman-
çant d'abord par l'équipement des te~Tains nécessaires aux actions de la
S.LCO.G.L et de la SO.GE.FLHA. (productrices de iogements économiques).
Ces travaux sont financés par les ressources publiques affectées à la
B.N.E.C. - F.S.H. pour le compte des E;.ociétés immobilières d'Etat.
(1) Monsieur FADHEUIL est un urbaniste économiste qui'i'a travaillé active-
ment à la mise en place de l'actuelle politique urbaine pOU1' Abidjan.
Il a contribué notamment à la mise en place de l'A.U.R.A. dont il a
été l'économiste de 1968 à 1972. En 1972, il participe à l'organisa-
tion de la S.E.T.U., dont il restera pratiquement une autorité très
importante (il était conseiller technique) jusqu'en 1980.

- 79 -
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- 80 -
Les besoins des autres candidats aux terrains à bâtir
sont "satisfaits" par la suite. Dans ce cas, les financements des opéra-
tions sont assurés par
des: emprunts bancaires contractés par la S.E.T.U.
elle-même et les avances faites par les acquéreurs sur le montant de lelITS
futures parcelles. Mais comment la S.E.T.U. connatt-elle ses futurs clients?
Cette question nous amène à. analyser la procédure d'attribution des ter-
rains ~quipés, et à voir en même temps les organismes qui interviennent
dans ce domaine. '
b) y._r~tE.0~e~s!o!}.~e~ !o.!:.s_e.!:. !e~ 9.r,g,~i~m~s_i!}.t~~e!}.a!}.t~
Les prérogatives de la S.E.T.U. sont presque inexistantes
en matière d'attribution de lots à construire. La rétrocession des terrains
qu'elle a équipés n'est pas de sc:: ressort. C'est le domaine de la Direction
Centrale du Domaine Urbain et des différentes commissions d'attribution de
lots instituées en 1970. Il'en existe trois:
- commission d'attribution des terrains à usage d'habitation,
- commission d'attribution des terrains à usage industriel~
- commission pour les lots artisanaUx et commerciaux.
La D.C.D.U. est un service administratif du M.T.P.T.C.U'.".
.
la réglementation de la. procédure d'attribution des lots en milieu urbain
en fait l'instructeur exclusif des demandes de lots. Mais cette dernière
n'a pas compétence pour attribuer les terrains. Les décisions d'attribution
de lots incombent aux différentes commissions.
Ainsi, la S.E.T.U., dès qu'elle lance ·une opéra.tion, en
informe la'D.C.D.U. qui saisit à son tour le ou les r:esponsablesdela
cow~ission,concernée. Celle-ci réunit· ~es membres afin de statuer sur les
dossiers de demandes. Les attributaires' désignés par la cow~ission sont
informés par la D.C.D.U. qui leur" délivre en même temps un arrêté de
concession provisoire. La seule intervention de la S.E.T.U. à ce niveau,
consiste à notifier au bénéficiaire du titre foncier provisoire, le coût
total du lot qui lui est attribué. Elle l'invite à verser au moins JO %
de la valeur vénale de la parcelle. Cette avance lui (à la S.E.T.U.)
permet donc de financer l'opération à entreprendre. Craque attributaire est
informé plus tard de la fin des travaux et, en même temps la S.E.T.U. lui
indique l'emplacement de sa parcelle. Munis de ce titre foncier provisoire
(mais légal) la préoccupation de certains nouveaux attributaires ne sera
plus de s'acquitter de la totalité du prix d'achat du lot, mais au con-
traire de "décrocher" le titre de propriété définitif. Pour l'obtenir il

- 81 -
n'est point "indispensable" de retourner à la S.E.T.U. car, la législation
foncière ivoirienne fait propriétaire de la terre celui gui la met en
valeur ••• " Ainsi donc des aspirants à la propriété définitive ont investi
sur leur Parcelle sans slêtre acquittés de la valeur de celle-ci. Cette
.
-
situation-nOest PaS sans poser des problèmes sérieux à la S.E.T.U •• A ce
propos un rapport du M.T.P.T.C.U. communiqué en conseil des ministres
(1er Février 1979) révélait. que: "J07 attributaires particuliers n'étaient
pas en règle, soit qu'ils n'avaient rien versé (275 =8'?,71 %) soit que
leur versement soient insuffisants (50 = 16,29 %), ce qui représente un
montant de 7 J90' boa 000 F CFA.
En ce qui concerne les. sociétés immobilières, les travaux
effectués pour leur compte et non encore réglés à ce jour représentent un
lontant total de l 242 000 000 F CFA.
Divers particuliers- ou organismes ont acquis des terrains
en vue de .réaliser des opérations à vocation sociale et:doivent à la
S.E.T.U. une somme de J15 000 000 F CFA.
"L'ensemble de ces impayés (2 296 000 000 F CFA) représentent
un effort important pour la S.E.T.U. gui doit recourir au découvert ban-
caire et aux emprunts pour payer ses fournisseurs." Devant la gravité des
conséquences qui peuvent découler de cette situation, en matière de maî-
trise du développement de la ville, le rapport "sollicite l'avis du conseil
sur les mesures suivantes
- 1°/ reprendre aux attributaires les terrains non payés ou partielle-
ment payés; non mis en valeur,
- 2°/ entamer Par voie de justice, après mise en demeure préalable
une procédure de recouvrement des sommes dues à l'encontre des particuliers
ayant mis leur terrain en valeur sans en avoir totalement réglé le prix
d'achat.
- J O /
procéder-de même à l'encontre des sociétés_immobilières, à
l'exception toutefois de la SO.GE.FI.HA., société d'Etat qui est redevable
à la S.E.T.U. de 550 000 000 F CFA (2J,95 %de la somme à recouvrir) som-
me qui pourrait faire l'objet de la part de l'Etat d'une subvention compen-
satoire accordée à la S.E:r.U •• "
Mais à la S.E.T.U. ces mesures ne sont pas satisfaisantes,
on remarque que "ces conclusions ••• restent muettes sur les problèmes
réels des attributions de parcelles" ; on estime qu'~~les (les conclusions)
auraient dû porter sur les modalités de réattribution des parcelles reti-
rées.oLe souhait de la S.E.T.U., c'est d'obtenir le droit de céder direc-
tement les parcelles retirées par une procédure que pourrait contrôler à

\\
Organigramme d'ensemble des différents organismes cités et l~urs liaisons
Q:>
~
M.T.P.T.C.U.
t/] .ECO.F'. P.
-----trt~1
p - - . . .
O.S.H.E.~ B.N.E.C.
SO. Gr .F 1. HA. - _. ._,
B.N.E.T.D r
s .1. CO. G.
B.e.F.T.
F' inancement
~.E.T.U.
Promotion immobilière
F'tudes
Acquisition et amé-
nagement de terrains
~
D.C.D.U.
----_p rapports de dépenda.nce
EnregistrAment des
demande de lots
.----~~ rapports de sel"v i.ce
Çommission d~s lots et
de logements
Attributions

- 83
postériori p la commission nationale d'attribution des lots. L'objectif
recherché par la S.E.T.U. p c'est en fait la possibilité d~intervenir direc-
tement dans la cession des terrains qu'elle produit
cette préoccupation
est d'ailleurs clairement formulée par la Direction de la société qui
"demande aux administrateurs de lui accorder la possibilité de céder direc-
tement )0 %des lots des nouvelles opérations 'et la totalité des lots
retirés aux attributaires défaillants". Ces deux mesures lui permettront
d'avoir affaire à des acquéreurs immédiatement solvables
afin ,dit-elle
"de consolider sa t.résorerie aux moments les plus critiques".
Derrière cette revendication de la S.E.T.U. 'de contrôler
(en partie) la vente des parcelles qu'elle produits c'est toute la pro-'
cédure d'aliénation des terrains à bâtir qui semble remise en question.
Car aussi bien la S.E.T.U. que les autres organismes (la n.C.D.U., les
commissions d'attribution de lots etc.) sont tous des maillons de la même
chaine, à savoir la politique urbaine du gouvernement. Dès lors, .l'on voit
mal comment fonctionnerait celle-ci, en l'absence d'un maillon comme la
S.E.T.U., devenue un acquis non négligeable'à l'heure actuelle. Malheureus~'
ment cette société risque de suivre le sort de l'O.S.H.E. ou mieux
celui
de la B.N.E.C., si certains aspects des orientations urbanistiques actuelles
n~. sont pas revus. Aussi la réalisation des objectifs annoncés risque
d'être compromises.
Les pouvoirs publics ont certes pris conscience de l'im-
portance de la question foncière et la nécessité de composer avec les pro-
priétaires terriens. Mais les mesures prises dans ce domaine' sont
insuffisantes et inadaptées ; et
comme nous le verrons elles ouvrent le
champ à de nombreux abus sur le :terrain. Au niveau des emplois, l'on en-
trevoit mal leur intégration effective aux zones d'habitat v d'autant plus
que l'Etat prô e le développement lagunaire de l'agglomération
et la
concentration des grandes administrations au Plateau. Dans ce domaine (loca-
lisation des emplois) comme celui du financement de l'urbanisation en gené-
raI on a le sentiment que les pouvoirs publics n'ont pas une politique
claire, nettement arrêtée; tout s'impro~ise~ Enfin, l'absence des citadins
dans le processus de la définition, et de l'aménagement urbain constitue.
une autre zone d'ombre de la stratégie d'aménagement définie Par les pouvoir~
publics et dont les effets vont se ressentir durement dans la productiùn et
l'organisation de l'espace.

-
24-
CHAPITRE III
LA PRODUCTION DE L'ESPACE
Jusqu'à l'élaboration du plan d'urbanisme Directeur du
Grand Abidjan (qui inclut Yopougon), l'urbanisation de Yopougon était le
fait des propriétaires fonciers et de citadins attirés par les opportunités
foncières. Ces auteurs avaient organisés l'espace moins avec des préoccupa-
tions urbanistiques qu'avec l'objectif premier de trouver une solution à
leur difficulté de logement, et dans certains cas de prendre part à la spé-
culation immobilière.
L'Etat, absent de cette urbanisation. va sortir de son
mutisme et tenter d'intervenir par le biais d'organismes qu'il vient de mettre
en place. Mais cette intervention ne se fera pas sans une remise en cause de
la croissance spontanée, comme il (l'Etat) vient de le faire à Abobo-Avocatier
(uri quartier au nord d'Abobo-Gare. cf. page 85). C'est cette nouvelle étape
de la production de l'espace que nous allons tenter d'analyser ici.
l
CONCEPI'ION ET ORGANISATION DE L'ESPACE
Si la définition générale de la ville de Yopougon a été le
fait des autorités gouvernementales, sa structuration interne est confiée
à la S.E.T.U. depuis 1972. Elle accomplit cette tâche dans le cadre de l'éla-
boration des plans d'urbanisme de détail.
Le schéma de structuration arlopté ici est celui d'u.'1e orgcl.ni-'
sation de la ville autour d'un axe central Nord-Sud. A l'intérieur les zones
d'habitat s'organisent autour de "pôles d'équipements" ou "centre de quartier"
(l'unité de base étant le quartier avec une population de 10 à 20 000 person-
nes). Ceux-ci sont localisés sur des voies de liaison préférentiel~es avec

85 -
AAA
FRATERNITE MATIN PAGE 8
~13-DIMANCHE4MAI 1980
UNE RU BRIGUE DE SOPHIE CHEGARAV
BATUt
ABOBO~AVOCATIER:
LE SORTTR GIQU
g .
DE l'HABIT TSPO :TA E:
Le 11 fémer dernier, les boldo.... de la SE'I"\\Hoot nrrivétl à Abo-
bo-Avocatier et· ont rasé un millier de logemeats construits sans aUlorisa-
tion. «NODS De POUyons plus laisser les gena: corutruire n'importe où et
bou~e"erserS8.D.!i arTèl nos plans d'urban.isme.·,,-difle Minislère des Tm-
"aux Publics, «Nous avons êconomisé !JOO pu JOu pour acheler un ter-.
rain
et
construire une maisoo pour nous et DOS enfants~,se lameDlent
1e3 habilants de ce quartier. aujourd'hui partiellemenl démoli.
Les conslmctions élaient certes iIIégaJes, mais yendeun el acheleurs
ODI CT"b qu'ils gagnenienl en mettanlles ponvoin publics devant· le fait
accompü comme cela s'était passé aillenn..
Tous a'élJUeot d'aiUeors pll5 de viI9 'pécuI~le .... : parmi les habilaDlS
de ce quanier des petites gens, propriétaires ou locataires, qni onl loul
perdu el se retr()IJvenl à la me. Une solntion aussi radic:a1e esl-eUe wu--
taire?
., u cœur du problème, la pro-
lé. L'opération ne devlÎl d'ailleon
\\"Jriété coutumière, ses droits. ses
pas engendrer de probfèmes puis-
limites. C'est en
1911
que
les
qu'il n'y IYaÎt, à l'époque, que 6
."-niés sont venus s'installer au
concessioM, en outre à
vocal ion
Nord d'.'djarné et ont formé 1..
agricole, accordées dans Il zone par..
campement de Ngu6sSak.oi. Vers
le ~tinistère' de l'Agriculture et la.
les années 1940. à la suite de Iiti-
'Préfectore. Une seuJe Ivail oblenu
g~s de succession, ces Attiés se
-
par Dieu sail quelle anomalie -
:;ont scindés en 3 groupes' et ont
un titre foncier à vocation d'hlbill-
.~.•.... <;:~~
=~~:...,;,'
ainsi crèë Agnissankoi st.Abobo-
tion ••
~-~~,-~~
,.-\\\\'ocatier_ Longtemps ces campe-
300 pareeU""·conespondant è un milliar do logaments ont dû êtra démolies: una déperdition d'effort.
'ments-villages sont restés repliés
LA RAGE DE VENDRE ET DE
privés qu'II conviant d'éviter pal tous ln moyens.
.
sur
eux·mêmes.
encore. trop
à
CONSTRUIRE
l'cca" du développement d'Abi-
tres de Îarge se coupant à· angles
lm habitat traditionnel dans son
mais ils ·001 été chassés._ Qoi plos.
djan pour en connaître une quel~
C'est à partir de cetta enquête,
droits, lots bornés da 20 mètres sur
ageacement (comparable à celuL
est, chlqne intervention. de noire
conque
incidence.
De
fait.
en
explique M. Antoine Olavarrieta;
20. selon les· normes en vigueu.r~ . des cours de Treichville) mais ré-
part faisait redoubler de vitalité veo-
i 975.
on
n'y
recensait
encore
Conseiller
du
Ministre
des
elc ... Bref. le-quartier s'est cons-
pondant aux. normes d'hygiène et
deurs et bàlissoors, Fin 1978, 1120
l:r.oins de 250 habitants.
TPTCU. que les gens ont été pris. .-~truit dans le respect des règles
de sécurit6 s'est- ainsi édifié sur la
parcelles élaient déjà con.~lrui.tes•.
E:
puis
celte
année-là,
une
1
"d'une véritable rage de vendre et· administrativ.es. li ce-détail près
seule initiative. privée. Dans cha-
Finalemeal, le 18 mai 1979, lors
~nqu~le fut menée conjointement
de construire» : les terrains ont été
que les terrains n'étaient pas \\len~·
que cour; une. moyenne de cinq fa-
d'une réunion
en 'présénce des
par l'ORSTOM ul le Ministère de· morcelé3.
-vendus. .. pado.i.&--. plu,:". dBble~ el- qYe' tout s..'est fait sans la' ': ~illes,
p~c~palement
iv~irien­
préfets. secrétaires généraux du
:a Conslruction et d.e \\'Urbanisme
sieurs' fois avec, en prime; .la- plo.' -moindre autorisation admini..s"fraTi~:: nes:-' âes7g-Bns qü1-o'ont -pü- obtenir
POC!, chefs de vill"8es. re.pons.--
~jans le contexte du projet de déve-- messe des propriétaires coutu-
ve. • Un propriétaire coutumier»
de logements SICOGI ou SOCE·
bles de quartiers, [eprésentants du
~oppement urbain: en vue de reS~
miers que ces ve'ntes seraient léga·
ne' dispose, en effet,_d'aucun titré:
FTI:tA -et -qui ont trouvé à Abobo--
~in.istère des TPtcu, nous avons
iructurer le qUaJ1ier d'Abobo-Gare,
lisées. Et l'on se mit à construire
foncier et ne peut donc effectuer la.
Avocatier des possibilités de loge-
décidé qu'urie,photo aérienne pri~
pn allait déloger une partie de la
de toutes parts.
. ~-
moindre t.ra.nsaction sUr ces- ter, .; ment à leur mes~e (7.000 frs pour
se en novembre 1978 servirait de
population du centre po.ur cons-
1y{ais, phénomène presque uni-
rains,dont il n'a que l'usufruit. -
un deux· pièces: 15,000 frs pour un
base de référence. ea' légalisant
truire un marché et recaser les
que dans l'histoira de l'habitat
Mai. à
Abob6-Avocatier,
les
troi.-pièces). En outre, des écoles
toule,.Ies"·constructions'qui y figu- ;
~éguerpis dans la zone vierge spontanè: .on n'a pas construit propriétaires coutumiers n'ont eu
primaires se sont créées au milieu
raient et qu'au-delà l'Etat resterait
fAvocatier,
Agni,sankoi
'et
n'importe où ni n'importe corn·
aucun scrupule. à vendre ces· par,
de cet habitat. Bref à Avocatier une
maître du terrain» ..
~guessekoi. uL'eoquële, affirment
ment
: les propriétaires - coutu- . celles en toute connaissance de
vie de quartier s'était organisée.
Cela a-t-il mis un frein aux im·
.es pouvoirs publics, lut menéE. à
miars Q1it fait appel à deigéomè-
Cause. S'élavant d'abord à 70.000
- . .
pl.....lations
illégales?
Pas. du'".
~d renfort de presse : préfets, tres privés·qui oat loti la zoae dans
Francs, puis à 300.000 frs,les tran-
,tout! Une _fois encore, les gens:-
t1a1/:eois, tou~ le moode fua conIIC-- les régies da l'art·: rues de 10 m;"
sactions
les
plus
réceates
ont
.ILS NE NOUS ONT PAS CRU»·
n'ont pa_s voulu s'en tenir -aux·
atteint 8 ,,900.000 frs les 400 m2 !
décisions prises lors de cette réu-
nion et les opérations de vente, de
Peadant ce temps, que disait,
morcellement et de construction
que faisait l'Admiaistratioa ?
CONSTRUITS POUR DURER
se sont poursuivies à un rythme
c~NoD.'l ayons. conlinué 1 raire des
effréné.
réooions ayet: les, nOlabilités, res-
cc Le
pt"ojel
de
restructuntion
Duperie de~ UJ'l;i. «partie de po-
ponsables admiaistrstiU, propriélJU-
d'Abohu-Gare se trouvait ainsi blo-
ker» des autres. nuJ ne doutait que
res, -etc. Les pr0cè5-~verblux de ce!
qué : les chose5 ne pouyaienl plD.'l
l'Administration reconnaîtrait tôt
réuniom sont Il'pour le prouyer.
rontinuer.
C'est
pourquoi
nous.
ou tard ce quartier, d'autant qu'il
Nous avons planté de5 panc:u1e! sur
aVOM décidé
d'enlreprendre une
se construisait non pas de façon
le terrain, délimitant lvec précision
Îction exemplaire el
précaire.. mais bien pour durer
l'opératioo qui y étail programmée ;
murs en parpaings, toils en tôle,
mais ces panc:u1es ont êté arTl-
puits perdus ou fosses septiques.
ché~n Les ~mètres sont venus,
-
dissuB5ive en
envoyanlles buJldeUf'5ft.
~~.. tlilI
....
~I
Il> ..
.. ' '.',
'----..
# -
'uu.~,

_ t'b
_
un "centre urbain" • Comme le '.'pôle 'd' équipemerlts" le centre urbain se
définit p:i.r 'sa "vocation iniXt'é : ies bureauX ~ lès cominerèes et services
divers sont intégrés à des opérations d'habitat collectif privées. Le
centre urbain est un centre 'd'activités tertiaires par excellence. Mais
il diffère du "cÊmtre de quartier" par sa' taille et par sa localisation
sur des voies,dÙes préférentieiles.Vaire de l'étude compfe plus d'une
dizaine de quartiers, organisés autour de ,deux centres urbains.
,En plus des centres urbains et des pôles d'équipements la
S.E.T.U. a également décidé d'affecter dans SeS futures opérations quelques
parcelles aux activités artisanales. Ces terrains artisanaux sont desti-
nés aux artisans nationaux. Ils permettront de 'mettre un terme ou du moins
,
,
'
atténuer les installations irrégulières d'activités importantes liées à
la population. Ces zones d'activités se localiseront le long des voies
périphériques.
Pour diversifier le paysage urbain, la'3.E.T.U. a défini
plusieurs types de lotissements résidentiels. Chaque type de lotissement
est affecté à une catégorie précise·de logement. Ainsi, "l'habitat" in-
dividuel réalisé par les ménages de travailleurs prendra place 'sur les,
lotissements résidentiels réservés aux logements de grand standing
du
type villas (sur des parcelles de l 000 m2) et sur les lots à équipements
minimun (parcelle de 100 à 200 m2 cédée en location simple pour une durée
de 20 ans. Elle est livrée au locataire avec un bloc 'sanitaire à intégrer
en principe dans le futur logement), alors que le collectif sera bâti sur
les lotissements évolutifs, (~ille des parcelles environ 600 m2) et sur
les "zones mixtes"', c'est à dire les centres de quartier et le's centres
urbains.
L'habitat (collectif et individuel) des sociétés immobilières
se dé~eloppera sur'des emplacements réservés, distincts de ceux des loge-
mentsdes ménages.
Des réserves .foncières sont également constituées pour rece-
voir les équipements dans chaque quartier. La politique gouvernementale
, ,
,
laisse à l'initiative privée la réalisation des équipements commerciaux.
En ce qui conc~rne les équipements p~blics, l'Etat (à travers la S.E.T.U.)
,indique q~' i l les ~tallera "au fur et à mesure que les besoins se défi-
. niront". Pour "les équipements scolaires, la S.E.T.U. s'est basée sur les
dé'cl'u;ation:;> go~vern~meritàies sur la' scolarisation '("un taux de scolarisa...
tion à.100 ~') et sur des normes dites techniques ( un effectif d'élèves
éqùivelant à 20 %de la pop~la:.Ù,on 'totale dans l'enseignement primaire,
50.% de la population ~otale pour le seco~daire) pour définir les besoins
parexe~pie,pour un quartier, de 19370 habitants l'effectif de la

LEGENDE
- 87 -
SCHEMA DE STRUCTURE
(BNETD- AURA)
Echelle:
1/20.00C
\\ l i~
A===:::::::- .~,,--. ~
\\ " _ \\ L
)
G
(~l~/

- BB -
popùlat~onscolarisable est évalué à 4 839 p8rsonnes ; il faudra réaliser
97 classes primaires et 24 secondaires soit 121 classes pour les accueil-
lir. Mais la S.E.T •.U. n'étant pas un bureau d'étude spécialisé; elle a
pratiquement sous-traité la conception et l8 organisation de la ville à
des organismes extérieurs.
La S.C.E.T. Ivoire, détachèment local de la S.C.E.T. inter-
nationale vient en tête des organismes de sous-traitance
pour les études
d'urbanisme. La totalité des études d'urbanisme lancée sur le .plateau de
Banco
en,1979, par la S.E.T.U. a été conduite par cet organisme. Les
marchés d'études de V.R.D. ont été également sous-traité à la S.C~E.T.,
à concurrence de 75 %; 25 % seulement ont été réalisés par le Bureau
Central d'Etudes Te'chniques (B,.E.C.T.) un organisme de l'Etat Ivoirien.
Les levé ,; topog:r:aphiques et les' études géotechniques sont réalisées res-
pectivement Par E.T.F., GEOTOPO (66,~7 %) et L.B.T.P. (1).
Lës prestations de la S.C.E.T. Ivoire sont si demandées et
leur champ d'investigation sl localisé qu'il èst parfois peu admissible
d'accepter l'argument des "habitudes" en guise d'explication à cette si-
tuation comme nous le disait Monsieur le Responsable Technique de la
S.C.E.T •• Le recours 'permanent à cette société se comprend mieux, lorqu'on
sait que 'celle-ci ~st en relation étroite avec la Caisse Centrale de
Coopéràtion Economique (France), principal bailleur de fondsde la
S.I.CO.G.I., la S.C.E.T. et la C.C.C.E •. sont toutes deux des émanations de
la c.aisse des dépôts ~t consignations (France), de même que la S.I.CO.G.I.,
créée à l'origine par la C.C.C.E ••
Les différents agents, participant à la production de l'es-
pace vont donc agir dans ce cadre que leur a tracé la S.E.T.U., ce cadre
étant lui même tiré des options ,générales du gouv'ernement~ Mais 'cette der-
nière, du fait de la nature de sa mission est la première à intervenir sur
le terrain. Car il faudrait fournir aux promote~" aux artisans etc. le
support foncier de leurs futures réalisations.
------~~------------------------
(1)
L.B.T.P. ,est créé en 1968, semble-t-il par' les autorités gouver~
nementales, GEOTOPO et E.T.F. ne sont sous la tutelle d'aucun
ministère"on peut en déduire qU"ils 'sont de bur-eàuX d'études
privés.

TABLEAU n=O 10
opérations d'extension engagées de 1973 à 1979.
0:
Achevées
en voie d'achvt.
en cours
ENSEMBLE
'l:
OPERATIONS
:-~------------------~--~-:------------------------:----------------~-------:------------------------:
:Surf. en ha
ct,

: Surf. en ha :
%
: Surf. en ha :
~0
: Surf. en ha :
%
:---------------~~------:-------------:----------:-------------:----~-----:-------------:----------:-------------:----------:
Banco Nord 1 ..••.••.•
120
44,94 %
120
:
6,67 %
:
Banco Nord IL •......
64
6,87 %
64
:
3,57 %
:
Banco Sud .••••••..•.•
180
19,33 %
180
:
10,04 %
.
Yopougon Attié l ..••.
141
23,66 %
141
:
7,86 %
Yopougon Attié Il .•.•
52
5.59 %
52
:
2,90 %
:
Yoprnlgon Kouté ....•..
350
58,72 %
350
:
19,51 %
Niangon Sud ..•. , ...•.
525
56,39 %
525
:
29,27 %
:
Deux Plateaux 1 ....•.
21
7,87 %
21
:
1,17 %
:
Deux Plateaux II
.
49
18,35 %
49
:
2,73 %
De~~ Plateaux III
.
77
28,84 %
77
:
4,29 %
Deux Plateaux IV •. ~ •.
105
17,62 %
105
:
5,e6 %
:
Deux Plateaux VI ••.•.
40
4,30 %
40
:
2,23 %
Koumassi Nord Est II
70
7,52 %
70
:
3,90 %
:
ENSEMBLE •
267
100,00 %
100,00 %
1794
: 100,00 %
Il
• • • • • • • • • • •
596
100,00 %
931
Sources
Document S.E.T.U.

- 90 -
II
LA PRODUCTION DES TERRAINS A BATIR
Orientées vers la lutte contre les taudis centraux et
contre l'occuPation "illégale" de certains secteurs périurbains d'une
Part, et vers la construction de zones d'extension et de dédoublement de
la ville d'Abidjan d'autre' part: les nouvelles options gouvernementales
en matière d'aménagement urbain, semblent accorder une place prépondérante
à la question foncière. Cette reconnaissance du rôle déterminant du sol
dans la production de l'espace
trouve son fondement dans la création de
la S.E.T.U., et surtout dans la définition d'une attitude nouvelle à
l'égard des détenteurs coutumiers du sol, dans ,la région d'Abidjan sin-
gulièrement.
En tant que première question à résoudre Par tout aménageur,
la question foncière est l,'un des ,lieu,x oy. sé m~sure l'adéquation ,de toute
politique urbaine Par rapport à son champ social et économique d'applica-
tion. C'est aussi une vitrine d'où l'on peut apprécier le degré de maitrise',
,
du développement urbain par ceux qui en ont la charge. Cette s itua:tion '
dérive de la nature même du sol'qui, outil de travail pour l'agriculteur,
devient une valeur d'usage pour le citadin (après avoir subi quelques trans- ,.
formations). Ainsi le "terrain" du foncier est très complexe, e't participe
à l'alourdissement des coûts de l'urbanisation. Aussi avec la S.E.T.U."
la production de terrain a pris un tout autre contenu.
Investie dans le' rôle 'de producteÙrde terra'in ~t'chargée
de coordonner les interventions des différents agents du développe,ment
urbain, la S.E.T.U. va initier'toute une nouvelle gamme de lotissements
comme elle l'a déJà ,définie. Sa mission sera d'autant plus facilitée
"
. . ,
~
. '
qu'elle dispose de deux atouts que n'avaient pas ses prédécesseurs : le
plan d'urbanisme directeur et la fameuse "convention"signé_..Par l'Etat
et les Ebriés.
, AI ' LE· VOLUME DES TERRAINS PRODUITS ET LES 'TYPES
DE LOTISSEMENTS CREES
Au se'ptembre 1979, l'ensemble des op~rations engagées
par la S.E. T. U. po~ l'extension de l "habitat '(cf ~ tab~eau n=olO Inge
)
couvrait une superficie de 1794 ha. Elle ayait. par. ailleurs am,énagé 250~ ha

TABLEAU n=O 11
Types de lotissement et affectation des terrains équipés
Surf •
Type de lots et nombre par type de lots
Sociétés immobil~
\\.D
t-'
op. en :---------~------------------------~-----------:------
---------------: EQPr.3
ha
L.R.
L.E.
: L.E.M.
: C.O.M. : L. ind. :
Stand.
E.C.O.
:-~--------.-------------:--------:---------:--------:--------~--------1---------:----------:----~-----:~---
-----:

- 92 -
réservés aux activités industrielles, ce qui porte à 2 044 ha la superficie
totale des terra~~ aménagés e~ équipés au cqurs de la période 1973 -'1979.
L'ensemble du Plateau du Banco (Yopougon plus Niango) vient en tête avec
l 682·ha. p soit 82,29 %des réalisations de la S.E.T.U. depuis 1973.
Avec 50,56 % (907 ha.) de l'ensemble des terrains d'habitation et la to-
talité des 250 ha. de lotissement industriel p Yopougon apparait comme le
champ d'action privilégié de cette société (la S.E.T.U.) au cours de la
période considérée. Aussi si l'on ajoute aux907 ha. les 211 ha. de lotisse-
ment évolutif créés par la D.U.A. p dans les zones dites "villageoises"
d'Andokoi et de Yopougon-Gare, Yopougon bénéficie de plus de la moitié
'des efforts publics en matière d'aménagement de sites. Cet effort illus-
tre la détermination des autorités gouvernementales d'ériger cette ban-
lieue en un véritable secteur de dédoublement· de la commune d'Abidjan.
L'observation du tableau de l'affectation des te~ains équipés ou en cours
d'équipement éclaire mieux sur le rôle dévolue à cette nouvelle commune.
p /
L'affectation des opérations achevées,-
en voie d'achèvement et en cours au 30/09/79.
L'un des traits frappants de la politique de la S.E.T.U.
qui ressort nettement sur le tableau n=O 11 cioooeontre, c'est la variété des
lotissements créés. La S.E.T.U. semble ainsi vouloir associer l'épargne
privée au développement urbain; la participation des' vendeurS de terrains
étant.acquise à travers la fameuse "convention" précitée. Néanmoins la
nature des participants et leur degré de participation diffèrent selon les
secteurs péri-urbains.
Les' "Deux Plateaux" dans le prolongement nord de CocO<lY,
conforte la banlieue nord-est dans sa fonction résidentielle bourgeoise,
de par la dom,inance des lots résidentiels.
Koumassi est "reconduit" dans son rôle d'accueil de sala-
riés et de cadres moyens"
En revahche. 'Yopougo~ appara~t comme le fief des sociétés
immobilières spécialisées ,dans la product~on d.e logements dit' économiques
64,53 %de l'ensembledes'terrains réservés à ce type. de réalisation s'y
.
'
trouvent. Ici même le.: logement écpnomique.,occtipe 31,.5.9 %'des terrains .
équipés. Néanmoins, la supprérnatie de ce derniers~mbte. a~~em~nt ~t~é­
nuée de par l'importance relative accordée
aux équipements et aux opé-
rations de standing dans l'affectation des parcelles. Toutefqis ce sont

- 93 -
Figure n=O 6
Les différents types de lotissements
... [.of- r-6siden.tiel SETU
.
• • • "ut ,'<2S '~dent ie:'.- Uléga
c=J Lot évolutif SETU
~ Lot évolutif DUA
- LotSl pour lKt. éco.
rrm L.ELM.
[]]
~ z. inde et Artisanale
D-{~entre Urbain
......
o e. .
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- 94 -
les acquéreurs particuliers qui vont contrebalancer le poids des socié-
tés immobilières et modifier le paysage urbain
par la diversité de
leur réalisation : près de 40 %des parcelles équipées leur est réservé.
où il~ p~uvent bâtir des logements résidentiels de haut standing, des
bâtiments et' imffieubies comportant plusieurs logements (lots évolutifs).
Les attributaires des L.E.M. eux, ne peuvent y élever qu'un seul bâtiment
à usage d'habitation. Cette restriction procedant de la nature de ce type
de lot : une parcelle de 150 à 200 m2, cédée en location simple
pour une
durée de 20 ans. Ces lots sont gérés par la S.r.CO.G.I., laquelle impose
un plan de logement à tous les attributaires. Enfin t'offre de lots com-
merciaux et artisanaux donne l'occasion à quelques commerçants et artisans
d'intervenir à Yopougon et de répondre surtout aux besoins de la popula-
tion. La création de lots industriels devant favoriser la création d g em-
plois locaux et atténuer donc la dépendance de la nouvelle commune vis à
vis de la capitale.
L'ampleur des réalisations de la S .E.T.U., ainsi que certai-
nes innovations introduites dans la création des lotissements ne manquent
pas de susciter de nombreuses interrogations, notamment sur le financement
des opérations, sur les'modalités de cession des terrains équipés, et plus
importantes encore, sur les processus d'acquisition des terrains auprès
des propriétaires coutumiers. (1)
BI LES FHASES DU PROCESSUS DE PRODUCTION DE
TERRAIN A BATIR
Préparer tout terrain en vue d'y construire est de toute
évidence une entrepr,ise qui réunit deux agents au moins : vendeurs de
terrains et acquére~. Les acteurs impliqués dans cet acte de préparation
devienne~t nombreux l~rsqu'il s'agit de préparer des milliers d'hectAlres
de terres agricoles à accueillir une ville de la taille de Yopougon. Et
les démarches à ~ngager dans ce'cadre deviennent abondantes et complexes,
tant. les pôles d~intér~ts ;oncernés sont ,diversifiés, voire même contra-
dictoires et les transformations nécessitées sont nombreuses et longues à
conduire et à réaliser •
. (1)
En .ce qui concerne le financement des opérations de' la S.E.T.U., se
rapporter au chapitre II, page 77.

- 95 -
Chargée du rôle d'intermédiaire entre les fractions d'inté-
rêts intéressées par la production urbaine, la S.E.T.U. ne peut conduD~e
son action qu'en procédant par étape : ainsi de l'établissement de ses
programmes d'intervention à la livraison des terrains aux divers construc-
teurs, en passant par les phases d'expropriation, et de viabilisation,
l'action de la S.E.T.U. comporte plusieurs phases comme nous l'avons déjà
montré.
1°/
Les transactions foncières entre la S.E.T.U.
et les prOpriétaires antérieurs :
"La politique d'urbanisme va toujours à l'encontre du droit
de propriété, ou le limite dans le meilleur des cas". Ce propos de Monsieur
FADHEUIL met en lumière l'enjeu que représente l'espace dans la stratégie
du développement urbain. Malheureusement bien souvent le dossier foncier
est le dossier le plus marginalisé dans les politiques d'aménagement. Cette
marginalisation est très prononcée en Afrique Noire. Et c'est paradoxale~
ment le lieu où les enchevêtrements d'intérêts sur le sol sont presque
inexistants. Chaque groupe d'intérêts a sa réglementation foncière: Droit
foncier coutumier des communautés villageoises, Droit foncier "moderne" de
l'Etat. Ces deux réglements fonciers et la gamme de titres de propriété
qu'ils renferment, sont des éléments perturbateurs de l'équilibre spatial
urbain. Car ils contribuent à compliquer et à allonger la procédure d'ac-
quisition foncière : rechercher un compromis entre les deux règlementations,
affronter les titres qui grèvent le sol ; leur trouver des avantages Com-
pensatoires etc ••
Comme partout où il existe une législation, tout acte d'acqui-
sition foncière commence par la consultation des propriétaires du sol. A
Abidjan du fait de l'existence d.e deu.x droits fonciers, la S.E.T.U. a à
consulter deux types de propriétaires : propriétaires coutumiers dont le
titre de détention est considéré par l'administration comme "un simple
droit d'usage", et les détenteurs de titres fonciers "modernes" enregistrés
au Livre Foncier du service des cadastres. D'où les processus d'acquisition
des terrains (par la S.E.T.U.) diffèrent selon le titre foncier qui régit
la parcelle à acquérir.

- 96 -
PROCES VERBAL DE LA REUNION du 10/03/1971
tenue à Yopougon-Kouté et relative;7là,la prise de possession des ter-
rains nécessaires au développement de l'agglomération d'Abidjan et à
l'indemnisation des terrains coutumiers.
PARTICIPANTS :
M}1
-
le Sous-Préfet de Bingerville
- KRA LOUKOU, Agriculture
- le Député GADIE
- N'GUISSAN André, Agricul-
ture
- NANDJUIS Simon, Chef de
- TIEMOKO Henri, Domaine
Cabinet du M.C.U.
urbain
- KOUMAN YAO Patrice, S.I.CO.G.I.
- PAOLI~ D.U.A.
- SORMIOL, S.I.CO.G.I.
- PRODHOMORE, D.U.A.
- DICKET, ~O.GE.FI.HA.
- BOLOU,
D.U.A.
- JACOB, A.U.R.A.
- MATHIAS, D.U.A.
- CIBELI~ Conseiller technique au M.C.U ••
r'-1
Du côté Villageois :
Les notables et une partie des habitants du village au nombre
d'une centaine.
La traduction est assurée
Pierre GADIE (1)
les villageois s'expriment par un porte-parole)
L'objet de la réunion est exposé par le chef de cabinet du M.C.U.
1°/ Informer les villageois des positions prises par le
gouvernement pour développer l'agglomération d'Abidjan.
2°/ S'entendre sur les modalités de prises des possessions de
terres villageoises.
Les villageois rappellent le problème de l'extension du village.
"L'administration a bloqué le dernier projet parce que tous les lots r
de la tranche précédente n'étaient pas mis en valeur."
Aû sujet de l'extension de la ville, ils voudraient être assurés
qu~ toutes les zones plus proches du centre de la capitale, telle que
Cocody ne présentent plus de possibilités de construction.
Le sous-Préfet de Bingerville :
"C'est en fonction dO impératifs techniques que le Banco a été choisi':
KONAN (S. r.CO.G. 1.) souligne qu'à côté des inconvénients que les
villageois vont subir, ils peuvent tirer des avantages de la nouvelle
situation; développement des activités, création d'emplois.
Ils (les villageois) admettent donc le principe de l'extension,
mais demandent ce que le gouvernement compte faire pour éviter que
la population ne patisse des changements qui vont s'opérer.
Les notables se retirent pour délibérer. Puis propositions présentées
par les villageois :
- paiement d'indemnités pour destruction de cultures,
- attribution pour la perte du droit d'usage du sol, de ? lots
à bâtir par hectare et d'une indemnité de SOF le m2 au moins.
- assistance des sociétés i~mobilières pour faciliter les
constructions de logements sur les lots atribués.
PROFΠITIONS DU GOUVERNEHENT PAR LE SOUS-PREFET :
Indépendamment des indemnités pour pertes de récoltes, il
serait accordé pour un hectare de terre, 2 lots dont un en nature et
le second en espèce soit 100 000 F CFA.
--------------------------------------------------------------------
(1)
Secrétaire Général du P.D.C.I., sis de Yopougon, il est
résident du Conseil d'Administration de la S.E.T.U.

- 97 -
En outre on réservera le~; possibilités d °extension du village.
Il confirme ensuite que les sociétés immobilières pourront accor-
der leur concours aux constructions du village.
( ••• ) Les villageois acceptent ces bases d'indemnisation à condi-
tion que l'indemnisation en espèce soit portée à 200 000 F CFA/ha..
Questions diverses éVoquées
- indemnisation pour perte de récoltes à la palmeraie de
Yopougon-Gare. Affaire suivie par ~1onsieur le Sous-Préfet l'Agricul-
ture.
- emplacement des lots qui seront. accordés. Ils seront en .
principe groupés au sud du lycée technique avec une voie d'accès à
la route de Dabou.
- indemnisation dans la zonp d'extension du village. Il s'agit
d'un problème interne à la collectivité villageoise. L'Etat n'inter-
vient pas.
- limite de la zone d'intervention du village. Elle sera préci-
sée sur le terrain par les teclniciens.
Le Chef du village
Le Député
lu et approuvé
Le ~'ous-Préfet
Les notable~3
Le Ministre de la
Construction et de l'Urba-
nisme.

- 98 -
a) h'~c9.ulsltlo~ ~e~ ie!!~i~_".s0.!!.t~leES" :
. Comme il a été convenu 'entre l'Etat et la communauté Ebrié,
.
-
. . .
..
toute intervention sur ~e terrain est précédée de négociations entre l'Etat
et le ou lep villages dont les territoires sont touchés par les opéra-
tions de production foncière à lancer (92 %des terres de Yopougon était
des terres villageoises régies par le mode d'appropriation coutum~ère).
Le but, de cette négociation étan~ de dégager les conditions de prise des
terrains par l'Etat. Pour la prise des terrains de Yopougon, la négocia-
tion entre l'Etat et les villageois date de 1971 (donc avant la création
de la S.E.T.U.). Les villageois avaient
lors de cette négociation,propo-'
sé à l'Etat de :
- indemniser leurs cultures qui seraient détruites,
- leur attribuer deux lots à bâtir par hectare et une indemnité de
50 F CFA au moins le m2 de terrain cédé,
- d'intervenir auprès des sociétés immobilières pour faciliter les
constructions de logements sur les lots compensatoires attribués. Mais
finalement les deux parties ( Etat et villageois) sont parvenues à un
"accord" qui limite le nombre deslbts compensatoires à un seul (au lieu
de deux) et fixe à 200 000 F CFA
(versé en espèce à l'ancien propriétaire)
la valeur du 2ème lot. Par ailleurs le gouvernement s'était engagé à garan-
tir aux villageois un périmètre d'extension de leur village et à leur obte-
nir le concours des sociétés immobilières pour la construction des villages~
Mais malheureusement les clauses de cette négociation sont restées lettres
mortes en de nombreux points.
Aussi, la S.E.T.U. mise en place quelques mois après cette
"grande négociation" fonctionne sur les bases de celle-ci. Aujourd'hui,
lorsqu'elle (la S.E.T.U.) intervient dans un village à propos d'expropri-
ations c'est surtout, pour y informer les habitants et essayer d'identifier
les gens expropriés.
En regardant le procès verbal de la réunion de négociation
(pages 96 - 97) on remarque que l'Etat négocie non avec chaque propriétaire
individuellement mais avec la communauté villageoise toute entière. La
S.E.T.U. observe aussi la même pratique et préfère la communauté villa-
geoise au propriétaire coutumier individuel. En effet ce choix de la com-
munauté villageoise comme seul interlocuteur s'explique selon la S.E. T.U.
par le fait que "le droit coutumier n'étant pas un droit écrit. l' identi-
fication des propriétaires ne peut se faire gue par la collectivit.é
villageoise ; car elle seule connait ses administrés et est, garante ,de
...

99 -
leurs intérêts ••• ". On ajoute aussi à la S.E.T.U. comme autre explication
une certaine unicité des titres fonciers accordés dans le cadre de la
réglementation traditionnelle
"on négocie avec tout village parce que
.
D
c'est le même droit coutumier
et le droit coutumier n'est qu'un droit
d'usage et non un titre foncier". Aujourdihui g outre la S.E.T.U. et les
communautés villageoises concernées, participent aux réunions de négocia-.
tions, Monsieur le Sous Préfet de Bingerville et plusieurs autres personnes,
représentant
divers organismes d'intervention: S.I.CO.G.I., SO.GE.FI.HA.,
Bureaux d'Etudes, M.T.P.T.C.U., etc. Mais les présences les plus remarqua-
bles et sans doute les plus influentes sont celles des divers représentants
locaux du parti : MM GADIEPierre (natif de Yopougon-Kouté) secrétaire
général de la sous-section P.D.C.I. de Yopougon g Député à l'assemblée na-
tionale et président du conseil d'administration de la S.E.T.U., MOBIO
Pierre, Secrétaire Général de la sous-section P.D.C.I. de Bingerville,
Monsieur le Secrétaire Général de la sous-section P.D.C.I. d'Abobo-Gare.
Alors que l'aire de la recherche comptait trois communautés
villageoises, toutes les informations recueillies ont montré de façon
unanime qu'un seul village avait été consulté: Yopougon-Kouté. Les villages
Akyés n'avaient été que rarement sollicités. Cette situation provient du
fait qu'en dépit de leur déclaration sur "l'unicité du titre foncier cou-
tumier", les pouvoirs publics sont contraints de distinguer différents ti-
tres d'appropriation et d'exploitation de la terre, fut-il sous le régime
traditionnel. Ils distinguent en effet un pôle "usager" et un pôle "propri-
étaire". Les Ebriés qui sont les premiers groupes d'hommes à s'installer
sur le secteur, réclament l'exclusivité de la propriété du sol, surtout que
celui-ci a été valorisé par l'irréversible expansion urbaine. Les Akyés,
bien que disant avoir acheté les terrains auprès des Ebriés, sont consi-
dérés comme des bénéficiaires d'un simple "droits d'usage
"(alors accor-
dés par les Ebriés). Dès lors leurs droits compensatoires dans ce mouvement
d'expropriation sont bien réduits et dépendent du bon vouloir des Ebriés.
Aujoud'hui, la ville en valorisant la terre en a fait un enjeu, un terrain
de lutte, de conflits à plusieurs échelons : oppositions Etat-propriétaires
coutumiers ; oppositions Akyés-Ebriés
conflits internes en milieu ak:ré
entre divers clans et groupes sociaux à propos du soL
A travers ses représentants ethniques et administratifs g
l'Etat n'est-il pas l'élément qui attise le feu de la division entre les
deux communautés ; le jeu de la négociation étant faussé au départ dès la
"signature de la convention". A Yopougon-Kouté on déclare "c'est nous qui
...

- 100 -
avons donné la place aux Akyés. Et cette "place"
ils ne l'ont pas payée."
A Andokoi on estime le coût du terrain "aux pénibles journées de travaux
fOTCR:;) leffectùés· .. à la place des Ebriés". On l'estime aussi à des "bouteil-
les de Gin et à quelques sous". Pour certains agents de lOEtat, les Akyés
seraient responsables des conflits actuels pour "s'être mal pris" au départI'
quand la terre a commencé par être une marchandise." Dans cette affaire,
nous confiait Monsieur E. de la S.E.T.Uop les Akyés auraient pu négocier
avec l'Etat pour tirer le maximun de profit; mais les vieux sont allés
chercher les véritables "propriétaires" (coutumiers) qui sont les Ebriés.
Aujourd'hui, les jeunes contestent, mais c'est trop tard. Ils n'avaient
qu'à se montrer vigilants dès le déPart". Le conflit pour l'espace est très
ouvert ici; il représente un danger permanent pour l'organisation de la
ville et lOaménagement du territoire. Il serait souhaitable qu'une vérita-
ble réglementation foncière adaptée à l'espace social et culturel d'appÙ-
cation soit envisagée les années à venir. Mais un tel réglement n'aura de
porté réelle que si des discriminations régionales et sectorielles ne sont
pas observées dans son application.
b)
~YE.~e_d~s_t~.rE.a.!.n~E.é~~ ~ :!!Jl_tltE.e_fE.nE,i~.r_"~o~eE.J1~" :
Dans ce cas la S.E. T. U. ne peut intervenir sur le terrain
qu'après avoir consulté le propriétaire. Celui-ci une fois identifié d'après
l'enquête auprès de la conservation foncière, il est convoqué par la
S.E.T.U. qui lui notifie la mesure dOexpropriation de ses terres pour cau-
se d'utilité publique. Elle lui demande l'autorisation pour expertiser tous
ses biens que supporte la parcelle à exproprier, afin d'en évaluer les
coûts à indemniser. Il y a recours à lOexpropriation forcée en cas de refus
de céder le terrain. Mais il semble que jusqu'ici i l n'y a eu aucune dif-
ficulté avec cette catégorie de propriétaires. Notons que la procédure est
la même
pour l'expropriation des terres régis par un arrêté de concession
provisoire.
c)
1.e_~i~m~n.!:. ~e~ .!.n9:.e!l..mltis_:_~~o~e!!.t_d~ E,o!!I'.li.!:.s :
La phase des négociations est suivie par celle des interven-
tions directes sur le terrains. La S.E.T.U. vient eXpertiser les biens qui
existent sur les parcelles à prendre. Dans le cas des titres fonciers ins-
crits à la conservation foncière, l'expertise se fait en présence d'un
agent du ministère de l'agriculture
assermenté auprès de la S.E.T.U ••
L'expertise des bâtiments s'effectue Par un agent du M.T.P.T.C.U ••

,.
- 101 -
• 1'.
\\
Pour les terres coutumières l'identification des propriétaires
"le constat de cultures" et l'expertise sont trois opérations qui sont con-
duites en même temps. L'enquête foncière auprès du service des cadastres ne
révèle que les titres enregistrés o d'où la difficulté réelle àe pouvoir
identifier les milliers de propriétaires coutumiers.
Le constat de mise en valeur donne des renseignements sur le
type d'occupation du sol, alors que l'expertise précise la valeur des biens
en place. La législation foncière ivoirienne contient des dispositions qui
servent de base de calcul pour l'évaluation des indemnités des biens agrico-
les détruits (1). Bar contre l'arbitraire parait encore dominer le domaine
des bâtiments.
Si tous les prOpriétaires terriens sont protégés par les mêmes
dispositions légales en matière d'indemnités de cultures, la perte du sol
ne donne pas droits aux mêmes avantages selon qu'il S'agit d'un titre foncier
coutumier ou d'une détention légale".
Aux premiers, i l leur faut un hectare de terrain au moins pour
prétendre à un quelconque avantage inhérant à la perte du soL Aussi les
termes compensatoires du transfert du titre à l'Etat n'ont aucune assise
légale, ils sont forfaitairement fixés par le gouvernement. En revanche,
l'indemnisation des titres fonciers "modernes" n'est assortis d'aucune
condition particulière (dimension). Ces titres sont la plupart du temps
détenus Par de hauts fonctionnaires, ou des hommes d'affaire très au fait
des règles du jeu. En plus des tarifs de base fixés par le service des
Domaines, l'acte de légalisation est en lui même l~e valeur ajoutée consi-
dérable qui participe de la valorisation des terrains; d'où le coût exces-
sif de l'achat de ces types de terrains. La disponibilité de documents
permettant de saisir la part des indemnisations dans les investissements
aurait été souhaitable. Toutefois, notons que la S.E.T.U. évalue à
l 700 000 F CFA, "le prix du rachat du titre foncier coutumier à l'hectare".
Entre l'expertise et le paiement des indemnités de destruction
de cultures, les paysans ont des mois à attendre. Car, la fixation des mon-
tants des indemnités est du ressort de la Direction des Affaires Domaniales
et Rurales (D.A.D.R.
rlinistère de l'agriculture). Ces montants sont déter-
minés d'après les procès verbaux de constat et d'expert.ise établis par les
(1) Voir annexe page 272 ~ Décret portant fixation du Barême d'indemnisa-
tion pour destruction de cultures.

- 102 -
agents constatateurs. Les paysans ne sont convoqués à la S.E.T.U. pour y
percevoir leur dû que lorsque celle-ci dispose des évaluations faites par
la D.A.D.R •• A Andokoi par exemple deux paysans expropriés en 1978 n'ont
été conviés à percevoir les "indemnités de cultures" qu'en avril 1980. Cer-
tains attendent beaucoup plus longtemps.
La contre partie du transÎert de l'outil foncier arrive bien
plus tard, trois, quatre, voire cinq ans et plus après les expropriations.
La S.E.T.U. justifie ce retard par le fait que les lots de compensation
étant des lots équipés, viabilisés ••• ,
ils
ne peuvent être attribués
qu'à la fin des travaux d'aménagement j et les 200 000 F CFA payés par le
produit des ventes.
I-Iais le paiement des indemnités relatives à la perte du sol
fait la distinction entre "vrais propriétaires coutumiers" et bénéficia.i-
res de "droit d'usage". Ainsi lorsque des terres sont prises en "territoi-
re Akyé"p c'est les Ebriés, notamment de Yopougon-Kouté qui perçoivent les
avantages compensatoires. Les Akyés sont considérés comme bénéficiaires
d'un simple "droit d'usage" et n'ont droit qu'aux indemnités de leurs cul-
tures détruitès.
Cette situation a créé un climat de tension et de conflit
entre les deux groupes. Les Ebriés semblent-ils ne voulaient rien donner
aux Akyés. De négociations en négociations entre les deux cow~unautés,
avec l'arbitrage du Préfet d'Abidjan, un compromis a pu être trouvé. Dé-
sormais, les avantages provenant des "territoires AkJés" sont partagés
en deux parts égales entre les deux communautés : Ebrié et Akyé. Ceux-ci
procèdent au partage de leur part, entre leur deux villages (Andokoi et
Yopougon-Gare). Ainsi de partage en partage, il arrive que des paysans
ayant cédé 8 hectares de terrain ne soit indemnisés qu'à 50 000 F CFA
(au lieu de l 600 000 par application de la convention). A Andokoi, deux
villageois ont reçu 35 600 F et 40 000 F CFA, pour la hectares de terrain
cédés.
La règle est identique pour le partage des lots de compensa-
tion. Les pertes dans ce domaine sont considérables, surtout pour les pe-
tits paysans. Car le nombre de parcelles accordées à chaque propriétaire
est théoriquement proportionnel à la taille de ses terres expropriées.
Aussi du fait de la pression de la demande de terrains à construire la
S.E.T.U. nVaccorde qu'un nombre très limité de lots de comPensation. D'où
,
-
la priorité aux grands propriétaires qui ont cédé d'importantes superficies,
lors de la,distribution de ces lots.
...

- 103 -
Dans ce contexte de mutation actuelle, de l'importance des
avantages compensatoires reçus; dépend incontestablement l'avenir de cha-
que villageois. Et à ce niveau, les agents constatateurs et les notables
locaux semblent jouer un rôle décisif : c'est à partir du rapport de
constat et d'expertise de l'agent constatateur que se détermine le mon-
tant des indemnités de cultures. Affirmant unanimement que "les gens"
prennent leurs plantations sans leur donner de contre partie appréciable
à Yopougon-Kouté comme à Andokoi, certains paysans ont trouvé la solution
suivante : "il faut donner quelque chose au géomètre pour qu'il augmente
la taille de ton champ; il faut faire un arrangement avec l'agent de
l'agriculture pour qu'il note bien toutes tes cultures ( ••• ) sinon, tu
n'as rien". Quant aux notables locaux c'est surtout dans la répartition
des avantages liés à la perte du sol qu'ils retrouvent leur prestige
d'antan. C'est sur leur témoignage que se base la S.E.T.U. pour distin-
guer
dans chaque village, les vrais propriétaires fonciers des "usagers
du sol". Reconfirmé donc ainsi dans son rôle de garant des terres commu-
nautaires, le chef du village fait établir la liste des ayarit droit
aux
lots de compensation. La distribution des lots livrés par la S.E.T.U.
relève également de ses prérogatives. Ici
les abus ne manquent pas. Il
arrive que des personnes étrangères aux villages et qui n'y ont aucun
morceau de terre, soient déclarées propriétajxes coutumiers, expropriés.
Bénéficiant de l'appui des chefs loca\\~, ces propriétaires fictifs sont
les premiers servis, lo~~ de la distribution des avantages compensatoires.
D'une manière générale, ces derniers se recrutent dans les milieux de
hauts fonctionnaires et d'hommes d'affaires qui ont pu profiter de quelques
occasions (négociations par exemple ••• ) pour établir des relations person-
nelles avec des chefs de villages. "Quelquefois des villageois sont rayés
des listes au profit des "protégés" des chefs", nous confie des informa-
teurs à Andokoi. Dans ce village même un agriculteur exproprié à 16 hecta-
res a été rayé des listes par le chef
"pour cause d'émigration définitive
du village". La réalité semble-t-il est que cet agriculteur a lm campement
dans la région d'Adzopé, et il y reste durant les périodes de trava~x
agricoles et de récoltes.
Ces pratiques des autorités villageoises, ainsi que l'initia-
tive développée :r:ar les paysans sont toutes révélatrices du véritable
enjeu que représente le sol. Elles montrent aussi l'ampleur de la mutation
socio-économique et culturelle: le sol jusqu'alors considéré comme un

- 104
simple instrument de production devient une valeur d'usage. Enfin, elles
mettent mieux en relief toutes les limites de la fameuse convention. Aussi
la stratégie gouvernementale en matière de développement urbain n'en est
pas moins élucidée: maîtriser le support foncier de l'espace urbain à
moindre coût
en évitant tout affrontement. Pour y arriver. l'Etat a
recourt à l'arme de la division entre les deux communautés naguère liées
et solidaires entre elles. L'un est présenté comme un parasite, l'autre est
soigneusement nourrie d'illusions.
Les titres fonciers "légaux" qui n'entrent pas dans le cadre
de la "convention" sont soumis à un traitement différent. La valeur vénale
du sol et le coût des réalisations qu'il supporte sont fixés par une "com-
mission interministérielle de constat et d'expertise"
présidée par le
M.T.P.T.C.U. et comprenant exclusivement MM. les Ministres de l'Agriculture,
et de l'Economie', des Finances et du Plan.• L~ paiement des droits est automa-
tique et n'est subordonné ni à l'achèvement des travaux, ni à la collecte
des produits de la vente des lots. D'après la S.E.T.U. des lots sont faci-
lement octroyés aux expropriés qui en font la demande.
d)
~_S~~T~U~ .E.r~Eii~iEe_fE.nE.i~.r :
Le paiement des indemnités de cultures consacre le droit d'in-
tervention de la S.E. T•U. sur le terrain pour y réaliser les travaux d'am&-
nagement et d'éguipement : terrassement, nivellement, tracé des V.R.D. ;
équipement en eau, électricité etc ••• Mais les dizaines ou les centaines
d'hectares acquis ne sont pas tous mis en chantier en même temps. D'ailleurs
faudrait-il préciser que l'aire de l'investigation a été divisé en zones
par la S.E.T.U. ; on en distingue quatre: Yopougon.-Attié, Yopougon-Kouté,
Banco-Nord et Banco-f,ud. Dans chaque
zone,
les opérations sont réali-
sées par tranches. La :pression et la nature des besoins ~rticipent de
J,' importance de chaque opération
et de sa localisation,' Car les conditions
du milieu naturel influencent le coût de production de l'espace et en même
temps l'affectation des sols. Ainsi le secteur de Banco-Nord situé sur les
flancs du plateau est affecté à l'habitat résidentiel. Les zones à pentes
faibles sont réservées aux sociétés immobilières
productrices de logements
économiques. La localisation des équipements commerciaux et des lots arti-
sanaux est "plus influencée par les voies de communication que par le
site (?)".

- lOS -
Figure m=°7 :EViolUJt!i'om dUl prix dUlllerra:iim
à Topougom d'e' 19713' à 19'&l
Prix ou M 2
2500
2550
2000
1720
Année
1973
1976
1 77
1978

- 106 -
III
FORMATION DE LA VALEUR VENALE DES TERRAINS
Les terrains équipés par la S.E.T.U. sont cédés à des prix
variés (au mZ), selon le type de lot, la nature de l'acquéreur et les mo-
des de paiements adoptés par celui-ci. Cette situation diffère d'avec
celle existant antérieurement, au moment où l'Etat était "absent" de la
production de cet espace. Mais avant d'analyser la formation des prix il
n'est pas inintéressant d'observer la figure h=O 7 ci-contre qui montre
leur évolution depuis 1973.
AI L'EVOLUTION DE LA VALEUR VENALE D~ TERRAINS DE
197) à 1980
Compte tenu du fait qu' il n'existe _-pas de prix unique pour
tous les types de lotissements ri()tl.~; ;WO:li~ essayé d'obtenir pour chaque pé-
r~ode un prix moyen (au mZ) en établissant un rapport entre la Somme tota.le
des prix de vente du m2 et le nombre de lotissements dont les parcelles
sont destinées à la vente.
Depuis qu'il a été intégré à l-'agglomération abidjanaise,
Yopougon est l'un des secteurs de banlieue où la valeur vénale des terrains
est en hausse régulière.
Entre 1973 et 1980, la courbe du mouvement des prix présente
un profil ascendant. On peut noter la brutalité de la hausse entre 1973
et 1974, jusqu'en 1975. La rigueur du profil marque la transition entre les
deux formes d'urbanisation connues par Yopougon. La rupture entre les deux
formes semble bien consommée à partir de 1975.
La régularité du profil de la courbe après 1975 peut être
interprétée comme le signe d'un certain rodage de la S.E.T.U. dans les
mécanismes de production de l'espace, d'où une certaine modération de la
hausse des prix entre 1975 et 1980. D~après les renseignements obtenus
auprès de la S.E.T.U. la hausse des prix touche les acquéreurs de façon
inégale. Par exemple l'Etat et ce~ains organismes privés (les promoteurs
immobiliers surtout) obtiennent les terrains à des tarifs préférentiels.
'~'Etat précise-t-on à la S.E.T.U. ne paie les terrains~ mais participe au
financement de leur coût d'aménagement à raison de l. 500 F CFA le mZ:'

- 107 -
. ,
BI LA FORMATION DES PRIX DI ALlliNATION DES TERRAINS
Durant les six premières années de son fonctionnement, la
S.E.T.U. offrait aux I~iculiers le choix entre trois tariÎs différents
sur un même type de lotissement. Selon la modalité de paiement retenue
par l'acquéreur, le prix du m2 passait de l 6.50 F CFA (paiement au comptant)
à l 710 F CFA (paiement en trois tranches de : JO %, J.5 %, J.5 %) puis à
l 810 F CFA (paiement en JO mensualités après une avance égale à JO %de la
valeur financière du lot).
Quant à l'Etat son statut de propriétaire foncier lui valut
( et lui vaut encore) la gratuité du sol. De quoi proviennent donc les
égards accordés aux promoteurs privés et les variations de prix observées
sur les lots individuels vendus aux ménages ?
Alors qu'auprès des vendeurs coutumiers l'appartenance
ethnique et le rang socio-économique de l'acquéreur, constituent deux
critères majeurs de fixation et de variation des prix des terrains, à la
S.E.T.U. ce sont essentiellement les coûts d'aménagement du sol qui parais-
sent influer le prix de vente des terrains aux différents acheteurs. Ces
coûts d'aménagement sont très lourds; ils comprennent toutes les dépenses
de viabilisation : adduction d'eau, branchement d'électricité, réseaux
d'assainissement, dessertes routières etc •• L'alourdissement des dépenses
d'aménagement est semble-t-il prOVoqué par les conditions de financement
des divers programmes. Intervenant financièrement dans toutes les opéra-
tions qu'elle initie,la S.E.T.U. recourt pour une grande partie à des
découverts bancaires ; les recettes (produits de vente des terrains,
emprunts bancaires, crédits O.S.H.E - B.N.E.C. et B.S.I.E.) ne pouvant
couvrir le montant des factures émises. Or les découverts sont plus chers,
et les échéances de remboursements moins longues que dans le cas des em-
prunts ordinaires. " La S.L T.U op si elle veut continuer de vivre, ne peut
s'empêcher de tenir compte des exigences des bailleurs de fonds dans la
détermination des prix de cessions des parcelles aux différents acquéreurs",
nous explique Monsieur FADHEUIL. D'où l'application de tarifs préférentiels
aux promoteurs privés. Ceux-ci en plus du fait qu' ils sont de "bons payeurs"
ils prennent en charge la réalisation des équipements secondaires projetés
s ur les îlots qu' ils ont achetés (pl us ieurs hectares d'Un seul tenant). Ce
qui réduit les frais à engager Par la S.E.T.U •• Le calcul est le même vis
à vis des particuliers, qui sont obligés de payer plus chers les terrains
entièrement équipés. Ainsi donc les conditions de financement des travaux
d'équipement, le coût d'aCquisition des terrains,et la recheI9be certain~
de marges bénéficiaires sont les éléments déterminants dans la formation
des prix d'aliénation des lots.

- 108 -
Néanmo~
depuis avril 1979, la S.E.T.U. a abandonné sa
politique de choix de tarif offerte aux acheteurs individuels. Il n'est
désormais qu'un prix unique
par type de lotissement j de plus le mode
de règlement au comptant a remplacé les modalités antérieures. Toutes ces
modifications se sont avérées indispensables pour épargner à la S.E~T.U.
d'éventuelles difficultés financières. La défaillance de nombreux attri-
butaires serait à l'origine de cette modification. Mais cette défaillance
est-elle évitable quand on applique les modalités d'attribution de lots,
actuellement en vigueur (1). Ces procédures si elles ne sont pas reconsi-
dérées dans leur ensemble, elles risquent de compromettre lourdement
.certains résultats acquis, notamment le boom relatif du logement économi-
que depuis la création de la S.E.T.U ••
IV
LA PROMOTION lMMOBILIERE A YOPOUGON
Nous précisons d'entrée
notre préférence de la notion de
logement à celle de l'habitat. En effet, la notion de logement renvoie à
la maison isolée ou à un appartement dans un grand ensemble occupé par
un ménage. L'habitat se distingue du simple domicile ou de la demeure. Il
comprend aussi tout l'espace fréquenté par une société: le lieu de travail,
de loisir, les besoins en service etc. (2). En résumé, l'habitat, c'est
le logement plus les prolongements sociaux nécessaires à la reproduction
de la force de travail. Ainsi.défini, il implique donc une certaine taille
d'opération et surtout une certaine économie d'échelle. Or les pouvoirs
publics bien que parlant d'opérations d'habitat, ne réalisent en fait que
des programmes de logements livrés sans aucun prolongement social ou pres-
que.
AI LES TYPES D'HABITAT
La mise à disposition par la S.E.T.U. d'une gamme de lotis-
sements relativement variés a pour conséquence la rencontre sur le terrain
d 'un "habitat" diversifié~
Voir la rétrocession des lots et les organismes intervenant, chapitre II,
page 80.
KERKENI : La production du logement à Tunis. Thèse de doctorat de
Jème cycle, C.I.E.U.
Toulouse juin 1980.

- 109 -
Figure n=O 8
L'occupation des lotissements
Occupation forte
Occupation moyenne
• Occupation faible
• «9
• •
-.e@
Ci
"
_. -

-
llO -
- le logement Economique s'est développé sur les réserves foncières
correspondantes dans les réalisations de la S.E.T.U.,
- le logement Résidentiel prend place sur une Partie des terrains
affectés aux sociétéx immobilières et naturellement sur les lots résiden-
tiels individuels,
- le logement Evolutif S" installe lentement et difficilement sur les
îlots qui lui sont affectés par la S.E.T.U •• Il est par contre un peu plus
développé à Andokoi, sur les lotissements D.U.A.,
- sur quelques L.E.M. on trouve des réalisations semblables tant aux
logements des lots résidentiels qu'à ceux des parcelles évolutives. La
présence de ces deux types d'habitation dénote de l'hétérogénéité socio-
économique et culturelle des attributaires des L.E.M •• D'ailleurs, ces lots
n'ont pas les mêmes tailles et leurs loyers sont différents. La seule carac-
té~:istique commune à tous ces lots est leur équipement minimun, constitué
par un bloc sanitaire.
- "l'Habitat" Sommaire caractéristique des bidonvilles (hors des pro-
grammes gouvernementaux) occupe provisoirement (?)
certains îlots centraux
réservés à.l'administration et aux équipements commerciaux.
La S.I.B. et la S.G.B.C.I. ont élevé sur les Parcelles qu'elles
ont acquises auprès de la S.E.T.U. quelques logements collectifs de petit
standing.
Cette inégale occupation des lotissements peut se résumer sur
la figure n=O 8
ci-contre.
A l'heure actuelle l'écrasante majorité des Parcelles attri-
buée au cours des dernières années (par la S.E.T.U.)
est encore en friche .
..
Cette situation provient des difficultés de financement auxquelles sont
confrontées de nombreux propriétaires fonciers. Et en attendant de trouver
le financement de leurs constructions futures, quelques propriétaires ont
concédé leur lot à de modestes yopougonnautes qui y plantent quelques'cul-
tures vivrières: manioc et mais surtout, produits maraîchers (salades,
tomates etc~) . L'objectif de ces attributaires est de maintenir leur
parcelle nettoyée. Ils veulent ainsi éviter des dépenses supplémentaires
qu'occasionnerait le débroussaillage d'une Parcelle reconquise par ~a brous-
se. Les lots commerciaux et certains emplacements d'équipements et de servi-
ces sont le' lieux d'élection de centaines"d' artisans. On y trouve des
ateliers de menu~serie, de réParation
auto~,de couture etc •• C'est'égale-
ment sur ces terrains, génér~lement localisés de part et d'autre des
principales artères de la vil~e qu'a pris place l'habitat sommaire. Celui-
ci s'intègre-à It ac t1vité artisanale.

-
III -
En revanche, les lotissements de la D.U.A. offrent des
images de chantiers permanents. Les attributaires des lots évolutifs
d'Andokoi et de Yopougon-Gare opposent une remarquable dynamique à l'apa-
thie des clients de la S.E.T.U •• Finalement c'est sur ces derniers lotis-
sements que se mesure l'effort des particuliers dans la production du cadre
bâti,
BI LE VOLUHE DE LOGEMENTS REALISES A YOPOUGON
La distinction des différents types d'habitat a été possible
grâce aux observations sur le "terrain". Mais l'évaluation quantitative des
différents éléments observés a été difficile
faute de documents statisti-
ques disponibles, notamment sur les opérations initiées par les particu-
liers. Cette absence de données chiffrées sur l'initiative privée
individuelle n'est 'pas spécifique à Yopougon. C'est une carrence générale
des Services Statistiques qui touche toutes les villes périphériques et
les quartiers de la ville d'Abidjan pris isolément. Toutefois les bases
statistiques ne manquent pas lorsqu'il s'agit de travailler sur l'ensemble
de l'agglomération: on trouve des chiffres globaux. Cette tendance des
Services Statistiques et des divers organismes d'études à vouloir tout
généraliser, tout ramener à l'ensemble de l'agglomération empêche d'appré-
cier correctement l'évolution de chaque secteur périurbain ou de chaque
quartier dans de nombreux domaines. Dans un tel contexte, le chercheur ne
peut procéder autrement que par des choix d'hypothèses, afin de tenter une
approche de la réalité à savoir ici, l'évaluation approximative des opé-
rations d'habitat relevant de l'initiative privée individuelle des ménages.
Pour y Parvenir
nous avions donc retenu deux hypothèses :
dans un premier temps, nous avons tenté de déterminer un certain décalage
( dans le temps) entre la livraison des lots et leur construction. Nous
avons fixé à cinq ans ce temps de décalage. Car, l ' acquis i tion d'une par-
celle du type de celle de la S.E.T.U. représentant un investissement con-
sidérable (1 500 000 F CFA à2 000 000 F CFA), l'acquéreur est la plupart
du temps obligé d'échelonner le paiement de son lot entre trois et quatre
ans; Durant cette période
rares sont les attributaires qui parviennent à
bénéficier d'un crédit bancaire pour la construction. D'où par conséquent
un certain décalage entre la livraison du lot et sa mise en valeur.

- 112 -
La deuxième hypothèse était fondée sur le calcul de nouvelles normes
d'occupation et de peuplement à partir de celles officiellement adoptées
par le M.T.P.T.C.U.
: les normes officielles d'occupation des Parcelles
sont de 5 logements sur parcelle évolutive et d'l logement Par lot résiden-
tiel ; celles de peuplement étant de 6 personnes par logement après la ans
d'occupation.
Ces normes gouvernementales concordent très médiocrement avec
la réalité, surtout pour ce qui est des logements sur les parcelles évolu-
tives. Ici, rarement le propriétaire commence Par la construction d'un
logement. L'expérience montre que dès la première mise en valeur de son
lot, le propriétaire y fait construire (sur une des deux longueurs) un
bâtiment de plusieurs logements: deux ou trois au moins, Parfois davantage
avec la transformation de locaux commerciaux en pièces d'habitation. Les
deux largeurs du lot sont généralement réservées aux cuisines et aux sani-
taires (douches et WC) éléments qui ne sont pas intégrés à la maison
d'habitation. Aussi raressont les ménages de taille réduite. Dès leur premi-
ère installation chaque ménage compte en moyenne 5 à 6 personnes.
A partir de ces réalités, nous avions dû retenir une moyenne
de quatre logements (minimun)stIT les lots évolutifs, dès leur première mise
en valeur, soit environ 8 logements par parcelle évolutive
la ans après
et une taille des ménages estimée à 6 personnes dès la première occupation
de chaque logement ( quel que soit le type) •
L'évaluation des opérations des sociétés immobilières
a
été relativement facilitée Par deux éléments : l'impressionnante
:;,égréga-
tion sociale de l'espace urbain d'une part , et la "spécialisation" des
promoteurs immobiliers dans la production d'un type de logement bien défini.
Il ressort de cette double spécialisation de l'espace et des sociétés im-
mobilières que chaque secteur urbain est à une période donnée, le champ
d'action d'une catégorie de promoteur bien déterminée. Néanmoins nous avons
pu obtenir quelques données statistiques auprès de la SO.GE.FI.HA. , du
G.F.C.I. et dans la presse locale, qui constituent une base indicative du
rôle des organismes de promotions immobilières à Yopougon.

Tableau n=O 12
volume de logements produits à Yopougon.
Volume
TYPES D'HABITAT
:----------~------------------------:
N. Absolu
%
:-----------~-----------------------:----------------- :-----------------:
Economique (1) ••••••••••••••••••
17 745
61,02 %
Grand et moyen Standing (2) •••••
901
3, 10 ~~
Evolutif (3)
a
10 434
35,88 %
:----------------------------------_.:-----------------:-----------------:
Ensemble ...• a •••••
29 080
100,00 %
0
• • • • • • • • • • • •
0
:
Sources :
Documents SO.GE.FI.HA., Fraternité Matin du
16 mai 1980.
Documents SO.GE.FI.HA., COMMUNICATION du
G.F.C.I.; estimations pour ce qui est du
Résidentiel réalisé par des particuliers
eux mêmes 170 logements environ.
(3 ) Estimation faite par nous même.
Le premier trait frappant de la distribution des logements
c'est la prépondérance remarquable du logement économique. Et pourtant,
ne lui sont affectés que 21,50 %de l'ensemble des terrains équipés. Avec
30,61 %des réserves foncières, l'habitat évolutif représente à peine
35,88 %des réalisations immobilières. Notons enfin, la faiblesse des
opérations de s~anding, actuellement: 3,10 %
La répartition des logements (Figure n=O 8,
page 109') dans
l'espace urbain
montre que la totalité des logements économiques est
réalisée dans les lotissements de la S.E.T.U •• Les lotissements D.U.A.
apparaissent comme le "fief" des logements évolutifs, alors que les
parcelles individuelles de la S.E.T.U. sont encore en friche
dans leur
écrasante majorité. Néanmoins
l'habitat résidentiel, bien qu'inégalement
réparti, est aussi bien présent à Andokoi (18,87 %en lotissement D.U.A.)
qu'au Banco-Nord (81,13 %) en lotissement S.E.T.U ••
De l'examen du tableau n=O 12 et de la figure n=O 8 , il
ressort que le rythme de mise en valeur des parcelles est fonction du
type d'opération à y réaliser, ainsi que de la nature de l'attributaire.
Ainsi, on note une certaine synchronisation entre l'offre de terrain à
bâtir et la mise en oeuvre des programmes "d'habitat" économiques. ~·auf
les 2 100 logements de la S.I.CO.G.I. qui datent de 1972, tous les

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deux autres nouveaux venus,. la S.I.D.E.CoI. et la SO.P.IM •• L'objet de ce
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SO~GE~Fi:.HA~i:'~:leG:F~C~·I. et les ~~nages de travaille·~. En' rev~che' il
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1°/ Les Sociétés Immobilières
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'Organismes d'exécution de la poli.tique ~obiiière de19Etat~
ces deux sociétés ass~rÏt--la'réal~ation de tous les '~o~~s.d~: i~~..;
ments établis par celui-ei o Ainsi elles ont été les réalisateurs exclusifs
des 17 745 logements économiques construits à Yopougon (1972 - 1980). La
totalité des logements est attribuée en location simple o Pour la première
fois les logements de ces sociétés sont livrés avec quelques éq~ipement6
:
socia~•.~Q'·Ü~iun~nt .des clas.~es primaires. C~s prolo~~erits.sédik·::~·orit
. f~~é~·~'l~r\\i.~s 'loê~ta.i;r~~~·~ ~iéi~tion f~ci~n;~d~;~dia<i~~::ménage
est de 500 F par mois 0 Alors que· partout les promoteurs se f:iont gardés de
, . 0 0

,;. .
~ J
' _
.......
.'. '~;' 1":"
",.'
demander ouvertement ce ::type de cOncours , e t l ' intègrellt au loyer ~i6ba.l,
la sb.àE.Fr.HAqel1Ë~lin~inclut PlS cette somme de 500 F CFA dans. ses

JO:
••
. . . . ; . . . .

. , _.'
.. . ·:Q~~·~)kG%~d~~k~~1;,t(:·. ' .
,
, -
. JUsqu...o,en;>:197.5~··Ma.rcory était son seul terrain d °aètion,; dans
l'agglo~éra.ti~~":~~~~Âb:tdj~.:YopOugon est la' première commune de la banlieue
d' Abidj~-i 'bé~éi{di~r,;d:~W1~'intervention extérieure du G.F .C.I ••
.. .
.' .. ;.~ .. -' '.. ';"<-::-'~~:_":~:-~>': '.:.-'~--
..-·C~:; .... _:~- 'r-
lA
, ,~:"
,-,Ië'1,;' le, G.F'~C .L}):, 'sOesCt:,\\ tenu à reproduire ses memes types
de réa.i-isati'on~"T:: ~'lle' :offi~ un~'~~~bÇf~" important de logements de petit stan-
d~J:::(d~posés'e~"ba.nde~);; et 'une centaine de villas de grand standing,
sur des 'parcelles individuelles'. Ces 'villas sont cédées en propriété aux
'postulaIlts qui:rép~ndent.~ux conditions de revenus exigées. Par contre 1p::;
.
.'
. '.~:.'.
:~ :~:' ,,,.~. "
:}.~"..~:,~;.'~'~.:,,;:.:
.:-~~.":
_. .
.~
logements ,en bandes"ql.le,le G.F.C.I. cédait habituellement en location-vente,
s~nt attribUés' ~~"l~ation s~ple à Yop~ugon. " Le choix de cette forme
" d~,~ttr1:i~utioii, ,~~(:·:~tifië".:pa'.i< lB.néce~sité de renouveler le patrimoine de
" ti's~c'ié:té ca:r'/~;$5-~:'~~pi~qu~:t~~~ .3:u G.F.C.I., tous les logements quGelle
gérait,: à Ma:ic~~'~ie~e~t 'd °être ,~c~uis en propriété définitive par leurs
attributaires". Mais.la vrais raison explicative de cette forme de cession,
COest le~ .diffiCUltés 'r~ric'6~trées.par le G.F .C.I. dans sa tentative de
.. ,t"" "vendre' 6~~'~isons;:~ri:~a~;~~: i;~~~"~piih ~':;;fiché'~':~:;s~nt jugés trop' élevés par
les ~cquêreUrS~'et Pùis:i~scli~'ntsm:téressés'ne trouvent' pas facilement
"de c;édit~ ;c~rt.~ ,:éJoqtfu.i~nt"les,diff1.culté~ 'del~ison AbidJan::::'
,:,~;J~~~~~~~~i>~~~.,~:;~'~,:~,~l;(~~:~~~t't~~rm~.~~:~~~tF~'~SPOlll3~b~~,;}~~~,:,?etiësoc:iét~ .nous
- :,.. ..
'",P;;;expliquait; 'lamév~Ïite de; ces types -de. logements •
., '
.'<:, ;;;~,:ij~.:t:':~i~~i:~~~'" '>:'~ :~;~/~ti~ :'6~t :'été ;.r"coÏrtre vite é~oulées pa.rc~, i~o~ïies
"
s~câdJ~~~e~tà:ici,~,~'::~oPùlation ayant des ~evenus élevés, et qui p;n;u é~~équent
est plus' crédible vis à.vis des organismes de financement. Or les maisons
en bande n'intéressent pas ce genre de population ; ceux qui sont intéressés
ne"peuvent obtenir'facileinerit'Ules crédits Jjl.écessaires qui ~issent couVrir
.:~.'
•.:
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:

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les sommes exigées parlè,G.F':d~'r.• D'où l'aiTet des ventes,'. au profit de
la loeation simple.
Le G.F.C.I. est certainement le seul promoteur à réaliser
une opération d'habitat, dans le sens où nous IOindiquions au d~but de ce
paragraphe. Les logements sont liVrés avec un ensembï~ de, proi'o~~~nts
:, sociaux :" école~; ~'ëspaces verts et .aires de je~,. ~~,~n':,'d.~:;'cuitk~'~::.,locau>c
':: 6ôminercia~',:,maith~é;ê;~~uvert,~~ageB<piétonniers'~:~'c'~'~;" :::;;,,~.: }::'~~ '>:~:
...

- 116 -
c)
b.a_S~I~D~~C~I~~t_l~ §.O~P~II:l. :
Elles sont-les nouvelles arrivées dans les rangs des promo-
teurs présents à Abidjan. Leur création est presque contemporaine de
l'urbanisation de Yopougon. ~'il est acquis que ces sociétés sont nées de
l'essor démographique de la capitale ivoirienne, il est aussi incontesta-
ble que celles-ci sont surtout le produit de la diversification de besoins
en matière de logement. Cette diversification est de plus en plus marquée
au cours des dix dernières années. Elle s'explique par l'émergeance d'une
couche de population ayant des seuils de revenus et un niveau d'instruction
relativement élevé~.Le fait que ces deux sociétés se soient orientées vers
les réalisations de standing destinées exclusivement à l'accès à la propri-
été directe confirme cette analyse.
Nalheureusement i l est regr0ttable que d'importantes questions
concernant l'une ou l'autre de ces sociétés ne puissent pas trouver de
réponses ici: par exemple la composition des capitaux, les mécanismes
d'intervention, les recours de financement etc •• Cette situation constitue
un vide certain
qui ne permet pas d'identifier correctement ces promo-
teurs. Comme nous l'avons déjà évoqué dans l'approche méthodologique, cette
situation procède des d,ifficultés opposées par ces organismes
à toutes
nos tentatives pour les rencontrer.
Les renseignements dont nous disposons sur elles sont très
limités. Cela s'explique par les conditions dans lesquelles
ils sont
obtenus. Bar exemple, les renseignements concernant la ~.I.D.E.C.I.
émanent des sources de la SO.GE.FI.HA •• Selon ces sources, la S.I.D.E.C.I.
n'exerçait au début que dans la construction, en qualité d'entrepreneur.
Elle usait dans ce cadre de procédés inhabituels au plan local. Les grandes
composantes des bâtiments sont fabriquées industriellement. Et la construc-
tion sur le terrain se réduit à l'assemblage des différentes pièces déjà
produites. L'utilisation de cette technique permettait à la ~:.I.D.F,.C.I.
d'élever sa productivité et d'être plus compétitive. La SO.GE.FI.HA.
l'avait sollicité à Yopougon, pour un programme de logements de standing
moyen, destinés à l'accession. ~eulement la SO.GE.FI.HA. a dû céder ces
logements à l'entrepreneur (S.I.D.E.C.I.) ; car elle ne pouvait pas régler
les montants des factures émises par celui-ci, de par les difficultés de
trésorerie qu'elle traversait. Ayant ainsi un parc immobilier, la
S.I.D.E.C.I. dut mettre en place un service de gestion. La loi de la
rentabilité la conduisit alors à accroitre son patrimoine, afin de justi-
fier la raison d'être d'un service de gestion. D'où la double activité de
promotion et construction.

Tableau n=O 13
Opérations immobilières d'après les promot':UI:3 de 1972 à 1979.
PROHOTEURS
TYPES DE LOGE~1ENT
DESTINATION
NmlBRE
:-----------------------------:-----------------------------:------------------------:------------------------:
1-'
:
1-'
~IO.GE.FI.HA
- J
•••••••••' ••••••
:
Economique
Loca.tion simple
8 557
(29,43 %)
:-----------------------------:-----------------------
------:------------------------~:---------:-----------
---:
S.I.CO(lG.I •.....•...•••.••
:
Economique et très
Location simple
9 188
économique
(31,60 %)
:-----------------------------:-----------------------------;------------------------:---------:--------------:
Villas grand standing
accession à la ppté.
124
545
G.F.e.I
Ct
• • • • • • • • • • • •
:
(1,87 %)
Maisons en bandes
Location simple
421
:-----------------------------:-----------------------------:-------------------------:---------:--------------:
S.I.D.E.C.I
:
moyen standing
accession à la ppté.
156
(maisons en bandes)
(0,54 %)
:-----------------------------:--~--------------------
------:------------------------:---------:--------------;
SO.P.TI·i .. "" ..•.......•••.•..
;
grand stand ing
accession à la ppté.
30
(villas)
(0,10 %)
:----------------------------_.;-----------------------------:------------------:-----:---------:--------------:
grand standing
Location et propre hab.:
170
10 604
: . PARTICULIERs. • • • • • • • • • • • ••
:
(36,46 %)
Evolutifs
Location et propre hab.: 104j4
:------------------~----------:-----------------------
------:------------------------:---------;--------------:
ENSEMBLE .•••••••.•••...•••
29 000
(100,00 %)

~,
- 118 -
2° /
Les particuliers
"
En dehors des ressortissants de~ villages intégrés à la'
ville, la plupart des propriétaires particuliers sont ces salariés qui ont
accouru à Yopougon
à la faveur des opportunités foncières. Nombreux. par~ ,
mi eux sont les "pionniers" de l'urbanisation spontanée, ce qui lem' valut
le bénéfice de lots compensatoires.
La plupart des ménages construisent des logements destinés
essentiellement à la location. Mais depuis quelques années certains d'entre
eux sont de plus en plus portés vers la construction de locaux commerciaux
(mis en location) que vers les réalisations d'habitations. Cette tendance
est très marquée à Andokoi. Aujourd'hui ce quartier est devenue le centre
d'une intense activité commerciale; il est de fait le quartier commer-
cial de Yopougon. Cette spécialisation acquise; participe au.développement
du marché des boutiques. La loi d.e l'offre et de la demande joue énormément
ici et les loyers des boutiques sont plus importants
que ceux des loge-
ments : le loyer moyen d'une petite boutique d'environ 16 à 20 m2 au
plancher est de 20 à 25 000 F CFA au moins, contre 10 à 15 000 F CFA le
loyer d'un logement évolutif de taille plus impotante. L'orientation des
particuliers ver~ ce type de réalisation s'explique par le fait que la
SO.GE.FI.HA. et la ~.I.CO.G.I., les deux. principaux promoteurs se sont
toujo~ contentés d'attirer des dizaines de milliers d'habitants par le
logement, sans se préoccuper de leur offrir 1'e moindre local commercial.
Devant cette situation et faèe aux besoins de locaux de ce type,.les
particuliers trouvèrent dans la construction de boutiques une nouvelle
source de spéculation remarquable.
Mais par de-là la production d'équipements commerciaux
ces
particuliers sont aussi les principaux producteurs de logements.
, [
J O /
Les ménages principaux producteurs de
logements
A la lecture du tableau n=~ IJ, il ressort 'que les pro-
priétaires particuliers devancent nettement les sociétés immobilières
prises individuellement,avec J5,88.% du parc immobilier.
.
.
La deuxième observation' sur ce tableau porte sur la faibles-
se des réalisations des sociétés immobilières productrices de logements
de standing. La ~:,O.P.H1. en partic~lier apparaît comille un int~rvenant
marginal de par le très faible volume de ses réalisations. Et pourtant
)
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- 122 -
de recours financiers du Crédit de la Côte d'Ivoire (organisme de crédit
dans lequel on retrouve la C.C.C.E. comme actionnaire).
Quant à l'apport
personnel de la S.I.CO.G.I. i l ,a été:.évalué à 4% du montant total de ses
investissements réalisés à Yopougon. En effet la majeure partie des ressour-
ces de la société :est utilisée pour financer les opérations de standing
qu'elle réalise et qui sont destinées à l'accession à la propriété.
N'étant pas des entreprises de construction, la S.I.CO.G.I.
et la SO.GE.FI.HA. font appel à des entreprises de bâtiment. La S.I.CO.G.I.
a une certaine liberté dans le choix de ses fournisseurs, ceux-ci étant
distincts de ses bailleurs de fonds. Au niveau de la SO.GE.FI.HA. les four-
nisseurs sont parfois en même temps les bailleurs de fonds ( hormis l'Etat).
Ainsi, pour le financement de ses réalisations de Yopougon, on note entre
autres, des prêts norvégiens et libanais principalement. Les prêts norvé-
giens ont servi à financer les logements dit "SIPOREX" construits par
l'entreprise norvégienne SELMER avec des matériaux et des techniques de
construction d'origine norvégienne. Les crédits d'origine libanaise étant
destinés au financement des programmes"confiés" à la Société Libanaise de
Construction (SO.LI.C.).
Cette double dépendance de la SO.GE.FI.HA. à l'égard de cer-
tains pays s'explique par deux éléments majeurs: d'une part l'insuffisance
des efforts financiers directs de l'Etat face à une demande de plus en plus
croissante de logements; d'autre part ,:la forte main-mise de l'Etat sùr la
société qui lui enlève toute liberté d'action. Finalement elle est ass:ilni-
'1
J..
i~e à l'Etat. Or cet Etat inspire aux capitalistes internationaux un senti-
ment de conf.iance relativement précaire, du fait de sa vulnérabilité
économique (due à la fragilité des bases de cette économie).
• Ce sentiment de méfiance voilé se répercute
sur les organismes
créés et contrôlés par cet Etat; d'où les difficultés de ces derniers et
de la SO.GE.FI.HA. singulièrement à trouver des gar~ties de. financement
durables,
assortiès
de conditions de remboursement intéressantes.
Hormis les différences des origines de leurs financements
extérieurs, ces deux sociétés interviennent dans la production du cadre
bâti selon le même mécanisme : inscription des activités dans les pro-
grammes gouvernementaux, concours financiers de l'Etat; recours à des
fournisseurs extérieurs nationaux et étrangers, tant pour le financement
que pour la construction des logements. Ces différentes contraintes sont
probablement celles des promoteurs privés.

- 118 -
2°/
Les particuliers
En dehors des ressortissants de~ villages intégrés à la
ville, la plupart des propriétaires IXITticuliers sont ces salariés qui ont
accouru à Yopougon
à la faveur des opportunités foncières. Nombreux par-
mi eux sont les "pionniers" de l'urbanisation spontanée, ce qui leur valut
le bénéfice de lots compensatoires.
La plupart des ménages construisent des logements destinés
essentiellement à la location. Mais depuis quelques années certains d'entre
eux sont de plus en plus portés vers la construction de locaux commerciaux,
(mis en location) que vers les réalisations d'habitations. Cette tendance
est très marquée à Andokoi. Aujourd'hui ce quartier est devenue le centre
d'une intense activité commerciale; il est de fait le quartier commer-
cial de Yopougon. Cette spécialisation acquise, participe au.développement
du marché des boutiques. La loi d.e l'offre et de la demande joue énormément
ici et les loyers des boutiques sont plus importants
que ceux des loge-
ments : le loyer moyen d'une petite boutique d'environ 16 à 20 m2 au
plancher est de 20 à 25 000 F CFA au moins, contre 10 à 15 000 F CFA le
loyer d'un logement évolutif de taille plus impotante. L'orientation des
particuliers veI~ ce type de réalisation s'explique par le fait que la
SO.GE.FI.HA. et la S.I.CO.G.I., les deux principaux promoteurs se sont
toujours contentés d'attirer des dizaines de milliers d'habitants par le
logement, sans se préoccuper de leur offrir le moindre local commercial.
Devant cette situation et face aux besoins de locaux de ce type, les
particuliers trouvèrent dans la construction de boutiques une nouvelle
source de spéculation remarquable.
Maü; par de-là la production d'équipements commerciaux
ces
particuliers sont aussi les principaux producteurs·de logements.
J O /
Les ménages principaUX producteurs de
logements
A la lecture du tableau n=O IJ, i l ressort 'que les pro-
priétaires particuliers devancent nettement les sociétés immobilières
prises individuell~ment,avecJ5,88 %du parc immobilier.
-
.
La deuxième observation sur ce tableau porte sur la faibles-
se des réalisations des sociétés immobilières productrices de logements
de standing. La ~:O. P. IH. en ~ticulier apparait comme un. int'ervenant
marginal de par le très faible volume de ses réalisations. Et pourtant

- 119 -
elle avait pu acquérir 18 hectares de terrain. Même dans l'hypothèse d'un
taux d'occupation de terrain plus modeste, 18 hectares supportent facile-
ment au moins une cinquantaine de pavillons. Par exemple, il a fallu au
G.F.C.I. 12 hectares seulement pour construire 545 logements, avec un
nombre importants de prolongements socio-culturels et commerciaux. La
troisième remarque enfin, porte sur la SO.GE.FI.HA. et la S.I.CO.G.I.
qui ont un écart de 6Jl logements entre elles. La SO.GE.FI.HA. aurait eu
un parc plus important si les opérations qu'elle avait lancées en 1979
(659 logements) étaient conduites à termes (1). Du reste, avec les 156 lo-
gements "cédés" à la S .LD.E.C.L, la SO.GE.FLHA. totalisait 9 J72 loge-
ments soit Jl,70 %du parc immobilier total de Yopougon. Néanmoins t ces
résultats représentent un effort considérable de sa part (SO.GE.FI.HA.)
au cours des six dernières années. Sur 23 989 logements (tous types con-
fondus) qu'elle a construits, 64,16 % datent de 1974-. Yopougon est la prin-
cipale bénéficiaire avec 55,60 %de l'ensemble des réalisations de cette
périodetsoit 35,67 %du total des constructions de la société dans l'agglo-
mération.d'Abidjan.
Yopougon aura également été le champ d'action privilégié de
la S.I.CO.G.I.
pour +e logement économique, entre 1972 et 1976. Car, en
dépit des marécages centraux de Jvlarcory "Poto-Poto" (île de Petit Bassam)
qui ont reçu un millier de logements économiques et. quelques appartements
de standing (en immeuble collectif) elle s'est surtout employée à recons-
truire ses"vieux" quartiers de Treichville
et d'Adjamé (une partie) en y
remplaçant les maisons basses (en bandes) par des constructions en hauteur e
de standing moyen. 'A l'examen de ces faits, il. est difficile d'échapper à
la tentation de caractèriser Yopougon comme la "cité de l'habitat économi-
'q:fJ.e" dû encore de présager de son caractère de "ville dortoir". Le poids de
la politique foncière dans la dynamique urbaine trouve sa confirmation ici.
En témoigne les soldes des sociétés immobilières à Yopougon depuis la créa-
tion de la S.E.T.U ••
Le fait le plus significatif s'est le rythme de la production
des logements. La SO.GE.FI.HA. par exemple n'avait construit que 2 855 lo-
gements pendant
es cinq premières années de fonctionnement (1965-1971).
Mais depuis que la résolution de la question foncière n'est plus directe-
ment de son ressort, ses activités ont connu un élan certain. Il en est de
(1) Depuis novembre 1978, la SO.GE.FI.HA. n'est plus autorisé à intervenir
dans la promotion immobilière (construction). ~;es programmes de loge-
ments qui étaient encore en chantier à l'annonce de cette décision ( du
gouvernement) avaient été arrêtés. Désormais la société a pour seule
fonction de se consacrer uniquement à la gestion de son patrimoine.

- 120 -
même pour les autres promoteurs, la S.I.CO.G.I. et le G.F.C.I. singulière-
ment.
Par contre
chez les propriétaires particuliers, on a le
sentiment que la sécurité foncière offerte Par la S.E.T.U., provoque
l'effet contraire: la quasi totalité de leurs parcelles sont encore
sous l'emprise de la végétation. Finalement derrière l'apparence des chif-
fres, Yopougon est aussi un terrain privilégier où se manifestent au grand
jour les différences, voire même les contradictions énormes qui existent
entre les différents promoteurs, mais aussi les contradictions internes à
certains d'entre eux. Comme on le voit, le groupe d'intérêt d'appartenance
apparit comme le facteur le plus déterminant qui oriente et influence le
rythme de l'activité de chacun des producteurs du cadre bâti. A cet effet,
il n'est que de constater les résultats constrates des soc' :tés immobiliè-
res et des propriétaires particuliers, malgré la sécurité foncière acquise.
Une approche des contraintes de financement des investisse-
ments des différents promoteurs s'impose pour essayer de saisir les vrais
facteurs qui participent du dynamisme des uns, de la faiblesse ou mieux
de la lenteur des autres.
D/
LES LIMIT~. DES PROMOTEURS FACE AU POUVOIR
FINANCIER
Au lieu de nous lancer dans l·analyse classique (bienconnue)
des mécanismes d'interventio~ des promoteurs, il nous a paru plus intéres-
sant de chercher à saisir certaines causes de l'orientation de chacun
d'entre eux vers la fabrication d'une catégorie bien précise de logement,
avec ou sans prolongements socia~~.
En effet, derrière l'Etat.et les organismes immobiliers et
même les ménages, se trouvent dressés les détenteurs de capitaux, les
entreprises de bâtiment
(parfois confondues avec les premiers) ainsi que
la masse de traNailleurs qui pèsent de tout leurs poids sur les premiers
et donnent une orientation certaine à leurs activités. L'influence de ces
agents et celle des financiers en particulier varie selon la nature des
personnes (physiques ou morales) avec lesquelles ils traitent.
Nous allons tenter de cerner leur rôle sur les sociétés
immobilières, surtout sur les deux plus importantes ( S.I.CO.G.I. et
SO.GE.FI.HA.) et sur les particuliers.

- 121 -
lO/ Les limites des sociétés immobilières
a)
La ~,O.GE.FI.HA. et la S .I.CO.G.I. :
-~---------------
De même que la S.E.T.V., la quasi totalité des activités de
ces deux sociétés sont tributaires de la "politique d'habitat" préconisée
par les pouvoirs publics, depuis l'indépendance: normes d'habitat économi-
que se définissant à la fois comme "1 'habitat" pour le plus grand nombre
et "1 'habitat" à faible coût de production.
Parvenu à "libérer" le sol et à constituer des réserves
foncières à ses organismes immobiliers, i l reste à l'Etat de leur trouver
les ressources financières nécessaires à la réalisation des opérations
programmées.
Les instruments financiers mis en place dans le cadre de
la politique d'aménagement actuelle (la B.N.F:.C. et le F.S.H.) jouent un
rôle de relais non négligeable entre l'Etat et ses sociétés immobilières.
Rappelons que ce sont ces organismes qui collectent les ressources publi-
ques destinées au financement de l'habitat dit économique
et les versent
à la SO.GE.FI.HA. et à la S.I.CO.G.I. sous forme de subventions d'équipe-
ment de terrain: de 1972 à 1977 le F'.~.H. (donc l'Etat) a octroyé 14 0.52
millions de francs CFA de subvention à ces deux sociétés. Elles y ont uti-
lisé près de la moitié (4.5,47 %) à Yopougon ( 23,32.% pour la S.I.CO.G.I.
et 22,1.5 %pour la SO.GE.FI.HA.).
Au cours de cette même période le F.S .IL a consenti des
"prêts-construction" d'un montant de 6 170 millions de francs CFA aux deux
sociétés précitées. La S.I.CO.G.I. qui a obtenu la plus grande partie de
ces prêts (80,4.5%
4 964 millions F CFA) en a investi pres~ue la moitié
(44 %) à Yopougon •
Mais ce concours financier de l'Etat est très insuffisant
pour permettre la production d'un nombre plus élevé de logements. Par
conséquent, les promoteurs sont obligés de cher8her des sources de finance-
ment à l~extérieur (presque toujours avec la garantie de l'Etat). Dans ce
domaine la S.I.CO.G.I. a quelques avantages sur la SO.GE.FI.HA. : elle dis-
pose d'un bailleur de fonds sûr. depuis sa création, la C.C.C.E •• De plus
celle-ci ne participe au financement des opérations que lorqu'il s'agit
d'opérations de logements économigues ou améliorés· destinés à la location
simple. D'où elle a participé aux investissements de la S.I.CO.G.I. à
Yopougon à. concurrence de 30 %de leur coût total. L'échéance du rembour-
sement de ces prêts est de 20 ans, avec .5 ans de différé et le taux d'intÉ-
rêt annuel est de .5 % • Outre la C.C.C.E. la ~?r.CO.G.I. bénéficie également

- 122 -
de recours financiers du Crédit de la Côte d'Ivoire (organisme de crédit
dans lequel on retrouve la C.C.C.E. comme actionnaire).
Quant à l'apport
personnel de la S.r.CO.G.r. i l 'a été: évalué à 4% du montant total de ses
investissements réalisés à Yopougon. En effet la majeure partie des ressour-
ces de la société. ·est utilisée pour financer les opérations de standing
qu'elle réalise et qui sont destinées à l'accession à la propriété.
N'étant pas des entreprises de construction, la S.I.CO.G.I.
et la SO.GE.FI.HA. font appel à des entreprises de bâtiment. La S.I.CO.G.I.
a une certaine liberté dans le choix de ses fournisseurs, ceux-ci étant
distincts de ses bailleurs de fonds. Au niveau de la SO.GE.FI.HA. les fo~
nisseurs sont parfois en même temps les bailleurs de fonds ( hormis l'Etat).
Ainsi, pour le financement de ses réalisations de Yopougon, on note entre
autres, des prêts norvégiens et libanais principalement. Les prêts norvé-
giens ont servi à financer les logements dit "s lPOREX " construits par
l'entreprise norvégienne SELMER avec des matériaux et des techniques de
construction d'origine norvégienne. Les crédits d'origine libanaise étant
destinés au financement des programmes"confiés" à la Société Libanaise de
Construction (SO.LI.C.).
Cette double dépendance de la SO.GE.FI~HA. à l'égard de cer-
tains pays s'explique par deux éléments majeurs: d'une part l'insuffisance
des efforts financiers directs de l'Etat face à une demande de plus en plus
croissante de logements; d'autre part ,:la forte main-mise de l'Etat sur la
société qui lui enlève toute liberté d'action. Finalement elle est assimi-
±~e à l'Etat. Or cet Etat inspire aux capitalistes internationaux un senti-
ment de conf·i.ance relativement précaire ,du fait de sa vulnérabilité
économique (due à la fragilité des bases de cette économie).
• Ce sentiment de méfiance voilé se répercute
sur les organismes
créés et contrôlés par cet Etat i d'où les difficultés de ces derniers et
de la SO.GE.FI.HA. singulièrement à trouver des garanties de financement
durables,
assortiès
de conditions de remboursement intéressantes.
Hormis les différences des origines de leurs financements
extérieurs, ces deux sociétés interviennent dans la production du cadre
bâti selon le même mécanisme : inscription des activités dans les pro-
grammes gouvernementaux, concours financiers de l'Etat; recours à des
fournisseurs extérieurs nationaux et étrangers, tant pour le financement
que pour la construction des logements. Ces différentes contraintes sont
probablement celles des promoteurs privés.

FRATERNITE MATIN PAGE 7
SAMEDI 15 - DIMANCHE 16 JANVIER 1977
- 123 -
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-
124' -
. b )1.e~ gr~m9.t~uE.S _PEii é:?
Ils . n'ont aucune obligation d'opérer en fonction de~,
exigel1~es de 1-'F:tat, de ~r leur statut de promoteur priv~ : normes
d'habitat~ financements publics. Cependant c'est essentiellement par le
canal de cett~ catégorie de promoteurs qu'interviennent activement les
banques et. les organismes de crédit de la "place"
dans la production du
cadre bâti. Ils assurent à ces promotet~ lé financement de leurs opéra-
tions par des prêts à court ou moyen terme ; ~vec des taux d'intérêt
toujours supérieurs à 10 %. Ils interviennent à un deuxième niveau pour
accélérer la circulation du capital immobilier, gTâce à des prêts à l'ac-
cession à. la propriété. f'ta,is .tout repose sur le niveau d'intégration de
chaque société immobilière dans les circuits financiers. Le C.F.C. I.
par exemple,est parvenu à vendre rapideme~t ses villas de Yopougon grâce
à des crédits obtenus à ses clients, auprès du C.C.l •. En revanche la
f:O:P;IN. et la~' .I.D.E.C.I. qui ne sont pas encore très bien implantées
commercialisent leurs logements non sans difficultés : leurs maisons sont
vendue's trop chères (une villa de la ~O.P.IN. coûte en moyenne 17. 000 000 F
CFA) , aussi' elles ne parviennent pas toujours à aider leurs clients a
trouver .des crédits. D'OÙ leur recours à la publicité comme moyen de vente.
Certains càpdiàats à la propriété de ces logements parvien-
nent à trouver eux même des financements soit auprès des banques commerci-
ales locales, soit aupr~s de la B.N.E.C. et du C.I.F.I.M. (1).
Enfin de compte les institutions financières apparaissent
comme les vrais maîtres du jeux. Elles pèsent· de tout leur poid.s_~
l~orientation des activités de chaque promoteur par le jeux des finance-
men{s. Elles sont présentes à tous les stades de la production immobilière
èt par conséguent de la production de l'espace. Le logement étant dans le
contexte actuel la variable· structurante du tissu urbain ; la part des
équipements et des établissements industriels restant très marginale.
Nous reviendrons ~'iur ces deux éléments plus loin .
. 2°/
Les particuliers
Les mécanismes de financement de l'initiative privée indi-:
v.iduplle n'ont .pas été entamés par la politique cL 1 urbanisme en vigueur
depuis -1970. Ils sont les même~ t~ls que nous les avons présentés dans le
chapitre premier (page ~9 ) ,. 'si l'on en juge-par les. réponses
des
(1)
La C.I.F.I.~1. est un établissement de crédit différé, créé au sein
du C.C.I. par le C.C.I. (lui même) et ses partenaires français de
l'Union du crédit pour le bâtiment. Elle a la même mission que la
B.N.F.C., indépendamment dp f~on statut de ;;;ociét(, privé.

- 125 -
six propriétaires résidents (propriétaires irréguliers au début)
jouissant d'une sécurité foncière depuis 1975-1976. La plupart ont finan-
cé leur construction avec leurs propres économies, parfois avec l'aide de
parents, d'amis ou de lelIT employeur. L'un d'entre eux a été aidé par son
locataire :
"J'ai commencé la maison avec mon propre argent, et puis après avoir
mis les tôles, je n'avais plus d'argent pour continuer ; alors j'ai
arrêté. c'est ainsi que f'Ionsieur DIAHIN (son locataire) qui cherchait
une maison est venu me voir pour me proposer de finir le reste des
travaux, et j'ai accepté •••
Un seul a bénéficié d'une assistance financière auprès d'une banque.
A cette exception près, on note que la majorité des ménages
n'ont pas recours aux circuits bancaires
ils auto-financent leurs inves-
tissements. Leur exclusion de.ces circuits procèdent des conditions dracon-
niennes qu'imposent ceux-ci aux demandeurs de fonds: conditions fondées sur
des seuils de revenus. Mais cette situation laisse les ménages libres du
choix de leurs actions. Leur orientation actuelle vers la constnlction de
locaux commerciaux n'est pas sans rapport avec cette situation.
Aussi, il ne font pas appel à des fournisseurs organisés,
puissants (entreprises de B.T.P.) comme les sociétés immobilières pour
leur construction. Ils s'adressent à des tâcherons, maçons, menuisiers,
avec lesquels ils ont parfois des relations parentales (cousins, petits
frères ••. ). Les tâches de manoeuvres sont assurées, soit par le propriétai-
re et sa famille (en dehors des jours ouvrables), soit par des manoeuvres
journaliers •
Ce processus de construction, résultat des difficultés de fi-
nancement explique en partie la lenteur remarquée dans la mise en valeur
des lots évolutifs et résidentiels attribués aux particuliers. Ces contrain-
tes de financement amènent aussi de nombreux propriétaires à offrir des
logements de taille très réduite ••• afin de tirer le maximun de profit du
minimun investi. Dans de nombreux cas, les logements sont livrés sans aucun,
équipement sanitaire et domestique. ~lalheureusement les propriétaires sont
insensibles aux plaintes des locataires, encouragés en cel~ par la pression
de la demande.

126
Yopougon est la 1ère étape d'une série d'opérations proje N
tées par les autorités gouvernementales, dans leur élan de résoudre les
problèmes d'urbanisme posés par la croissance explosive de la capitale.
Mais le parcours de ce chapitre permet de constater un certain déséquilibre
entre les objectifs assignés à Yopougon et les résultats obtenus, notam-
ment en ce qui concerne la promotion immobilière. Loin de résoudre bien des
problèmes, (problème foncier, problème de logements, d'emplois, de finan-
cement) l'urbanisation de Yopougon a été l'occasion de mettre en relief
certaines limites des options des pouvoirs publics : on relève par exemple
l'absence d'une politique foncière réelle; l'absence d'une politique de
financement ••• En effet le compromis trouvé avec les Ebriés ne peut être
assimilé à une véritable réglementation foncière. De même il est mal à
propos d'assimiler les conditions de financement actuelles à une politique
de financement susceptible d'accorder à l'Etat une véritable maîtrise et
un contrôle réels de la production de lOespace.
Faute de ces deux éléments, l'Etat apparaît comme l'otage
de sa propre politique. Il est tenu d'assister les bailleUl~ de fonds
diriger la production urbaine. Par lA biais des réalisations qu'ils fi-
nancent ces bailleurs de fonds ont réussi à composer une société urbaine
de 300 000 âmes à Yopougon. Etudions-la.

DEUXIEME
PARTIE
LA
,SOCIETE
ET LA
ViE
,URBAINES
A
.YOPO~UGON,

CHAPITRE l
LA FDPULA'I'ION DE YOPOUGON
La plupart des études réalisées sur les populations urbai-
nes des pays sous-développés ont accrédité l'origine ethnique des citadins
comme un facteur déterminant dans la répartition des travaillelu§ dans
l'espace urbain.
Dans leurs logiques les auteurs de certaines de ces études
ont tenté d'établir des liens mécaniques entre l'origine etnique des ci-
tadins et leur statut socio-économique. Mais lorsqu'il s'agit d!âtùdier
les populations des qual""tiers rés identiels bourgeois (comme Cocody, Zone 4
etc.) le critère de l'ethnie est rarement pris en considération s'il n'est
pas carrément abandonné. Fonder l'analyse spatiale sur d.es critères pure-·
ment ethniques dénote une volonté intellectuelle consciente de nier une
caractéristique fondamentaie de l'espace à savoir que celui-ci est un
champ de projection des contradictions de classes à l'échelon d'une so-
eiété donnée.
A ce stade de l'investigation, notre intention consiste à
découvrir le type de population vivant à Yopougon. Il s'agit de l'iden-
tifier socialement et économiquement car, seule cette identification nous
parait utile pour mieux cerner la nature du nàmvel espace produit. Dans
cette optique, au lieu de nous lancer dans une étude démographique classi-
que s'intéressant à toutes les caractéristiques possibles de la population~
nous avons accordé plus de place aux caractéristiques socio-profession-
nelles et. économiques et à l'analyse de certains types de comportements
observés.

- 128 -
l
DEFINITIONS DE QUELQUES TEID1E8, EI1PLOYFS
AI LE MENAGE
Selon l'I.N.S.E.E., le ménage est constitué par l'ensemble
des personnes habitant'
un logement. Cette définition a été prise en compte
par le groupe B.C.E.O.M., un organisme d'études très sollicité par les
autorités ivoiriennes. Il estimait que plusieurs personnes constituent un
ménage à partir du moment ou elles vivent sous le même toit et prennent
leur repas en commun. Par extension quelqu'un qui vit seul était considéré
comme un ménage par le B.c.B .0.N.,. Finalement le ménage se réduit donc au
logement. Nous retenons donc cette définition du B,C.LO.N. en précisant que
cet ensemble de personnes qui forme le mfnage comprend la famille du chef
du ménage (au sens restreint du terme) et de collatéraux appelés dépendants.
BI LES DEPENDANTS
Nous appelons dépendants, toutes les personnes non issus
directement de la famille conjugale du chef de ménage (cas des mariés) mais
qui vivent dans le ménage et sont à charge de ce dernier. Il s'agit en un
mot, de personnes "étrangères" confiées au ménage"'ou veTiues s'y 'installer
pour des raisons que nous verrons plus loio.
II
LES STRUCTURES DEMOGRAPHIQUES DE LA POPULATION DE YOPOUGON
A/
REPARTITION PAR SEXE
Les 110 chefs de ménage enquêtés sont à dominante d'hommes.
102 hommes contre 8 femmes. Les 323 dépendants qu'ils accueillent compor-
tent un nombre légèrement supérieur d'hommes (167 hommes) que de femmes
(156 femmes). Par contre chez les enfants, il y a moins de garçons (149)
que de filles (171). Au total, les 851 personnes représentées par les chefs
de ménage, leurs épouses, leurs enfants et les dépendants se répartissent
presque équitablement entre les sexes masculins (423 = 49,71 %) et féminin
(428 = 50,29 %). Cette avance numérique 'des femmes s'explique par l'exis-
tence de quelques cas de polygamie.

-
129 -
Tableau n=O 14 : Age des chefs de ménage,
des enfants et des dépendants.
Age
Chefs de ménage
Enfants
Dépendants
:--------~-----:------------------:--~---------------:-----~------------:
NA
%
NA
0/
NA

%
:--------------:------':-~~--------:--~---:-----------:------:----~------:
0-5 ans
158
49,38 %
13
4,02 %
5-10 ans
67
20,94 %
26
8,05 %
10-15 ans
50
15,63 %
65
20,12 %
1.5-20 ans
21
6,56 %
76
2J ,53 %
2C-25 ans
4
3,64 %
7
2,19 ~s
78
24,15 %
25-JO ans
52
4'7 ,27 ~b
J
0,93 of
16

4,95 %
30-35 arlf)
24
21,82 %
1
0,31 %
9
2,79 %
35-40 ans
8
7,27 %
1
0,31 %
40-45 ans
11
10 ,00 '}~
2
0~62 %
45-50 ans
,-
0
5.4.5 %
50-5.5 ans
2
I p 82 %
5.5-60 ans
3
2,73 %
60 et plus
Non déclarés
12
3,75 %
38
Il,77 %
:--------------:------:--~--------:------:-----------:------~~----------:
Ensemble
110
100,00 %
J20
100,00 ')6
}23
100,00 lb

- 130 -
BI STRUCTURE PAR AGE
I~a répartition des chefs de ménage selon leur âge (cf. ta';"" ",_
bleau n=O 14 page
) fait ressortir un excédant de la classe des jeunes
adultes de 25 à JO ans : 47,27 %' La classe des JO à J5 ans est également
importante; 24 personnes soit 21,82 %de l'effectif de la population con-
sidérée. En tout, ces deux tranches d'âge englobent' plus des deux tiers des
chefs de ménage :,76 (69,09 %). Les tranches au dessus de 50 ans, ainsi que
la 'tranche des 20 à25 ans sont très faiblement représentées. Aucun chef de
ménage n'a ~u delà de 60 ans. Il ressort donc clairement que les chefs de
ménage de Yopougon, sont des adultes jeunes avec une prépondérance des tran-
ches d'âge de 25 à 35 ans,
Cette population jeune renferme une forte proportion de mariés
(80 %, contre 17,27 %de célibataires),d'où la prés~nce à Yopougon de nom-
breux enfants de moins de 15 ans, 85,95 %des enfants ont 15 ans au plus,
et 70,}2 % (225) d'entre eux ont entre 0 et 10 ans, Les jeunes enfants de
o à 5 ans sont'les plus nombreux
158 (49,38 %).90,% des enfants vivent
dans des ménages de mariés et '6,87 % dans des ménages de célibataires, dont
le chef'rie s'est jamais marié.
Les dépendants eux, constituent une sorte de génération inter-
médiaire entre;les chefs de ménage et,leurs enfants. Ils sont composés d'une
,
,
majorité de jeunes adolescents de 10 à 15 ans (20,12 %) et surtout de jeu-
nes adultes de 15 à 25 ans (47,68 %). Les proportions sont relativement
plus faibles entre 25 et 35 ans. Deux éléments sont particulièrement frap-
,.
'
pants à propos:des dépendants. D'abord la fraction non négligeable des
jeunes enfants,de 0 à,5 ans (4,02, %) et le nombre considérable de non décla-
rés: 38 (11,77 %). Si la présence des enfants de bas âge est dûe à la
présence,de,coup~es ou de jeunes rilles mères parmi les dépendants, la
proportion assez forte de dépendants, non déclarés ,est l'illustration des
rapports existants entre ce~tainschefs de ménage et les,jeUnes immigrants
qu'ils accueillen~'(nous y reviendrons).
Abstraction faite de leurs épouses, l'on constate gue les chef.
de ménage ont entrainé derrière eux, une masse importante de jeunes enfants
et de jeunes adulte~ dépendants. Yopougon en ressort comme une ville de
population jeune, ce gui n'est pas sans conséguence.

131
Fi'gure n=o9 :Répartitiom de la population d'aprè's l''!tge f
N.ombredc pe'rsonnes
180, ;
17.0~
160
150
140
130
120
110
100
90
80
70
60
5
10
15
20
2S
30
35
40
45
50
55
60
AGE

132
1°/ Les dépendants: leurs liens avec les chefs
de ménage.
~_:auf dans une vingtaine de ménages environ, les dépendants
sont, soit des parents au chef de ménage lui même, soit à son conjoint.
Les réponses telles que: "Ce sont mes jeunes cousins", "C'est l'enfant à
ma grande soeur ••• à mon grand frère", ou encore "C'est le cousin ou le
petit frère ••• la petite soeur de ma femme" ont été les plus courantes.
Dans quinze ménages, les dépendants n'étaient pas des parents du couple ou
du chef de ménage (cas de célibataires). Ils étaient le "petit frère", le
"neveu", le "beau frère" ou le "fils" etc ••• d'lin ami du couple ne résidant
pas à Abidjan. Nous avons rencontré quatre autres cas où les dépendants
étaient des apprentis habitant chez leur patron, et enfin un cas où le
chef de ménage, un instituteur, a pris chez lui, un de ses élèves (qui
travaillait bien), alors que celui-ci a ses Parents à Yopougon.
2°/
Les motifs de la présence des dépendants
dans les ménages.
En réponse à la question "pouvez-vous donner quelques motifs
de la présence des dépendants dans votre ménage ?" (cf. questionnaire en
annexe), les chefs de ménage ont presque unanimement avancé leurs relations
parentales avec les dépendants comme la seule explication de leur
té envers ceux-ci. Ces réponses ont vite mis en évidence le fait que notre
question était mal formulée, car elle ne permettait pas de saisir les 1:\\0-
biles qui ont conduit ces dépendants (constitués de jeunes en majorité) à
venir en ville et à y rester. Bar la suite après quelques précicions ap-
portées à notre question, il est ressorti que les dépendants sans liens de
parenté avec le couple d'accueil, sont des élèves obligés de venir à
Abidjan pour continuer leurs études secondaires ou pour apprendre un métier
(cas des apprentis). Mais l'obligation de venir à Abidjan pour étudier ou
apprendre un métier n'est pas l'apanage des seuls "dépendants étrangers".
Ces deux contraintes, résultat du système urbain ivoirien s'imposent
presque à toute la jeunesse du pays. C'est ainsi que parmi les dépendants
Parentés au chef de ménage ou à son épouse, il y en a qui sont à Abidjan
pour des raisons d'études, ou qui apprennent un métier auprès d'w1 patron.

- 133
A côté de cette catégories de dépendants~ (catégorie des élèves et des
apprentis), i l en existe deux autres. L'une est constituée par les dépen'+
dants chômeurs. Ceux-ci sont venus à Abidjan pour chercher un emploi,
assurés au départ de trouver gîte et couvert chez un cousin ou un frère,
bref un parent. C'est dans cette catégorie que nous avons rencontré une
dizaine de "filles-mères". Ce qui encourage véritablement cette catégorie
de migrants c'est la certitude qu'ils ont d'être accueillis en arrivant à
Abidjan. Trois de nos enquêtés, el~ mêmes ~~ciens dépendants, nous ont con~
fié qu'ils avaient différé leur immigration actuelle vers Abidjan parce
qu'il n'y avait personne chez qui habiter. D'Où ils se sont dirigés vers
les petites villes où ils avaient des parents. Ainsi on peut en conclure
que la propension à partir est d'autant plus forte que les possibilités
d'accueil sont assurées.
La dernière catégorie des dépendants est constituée par la
masse considérable des jeunes de 5 à 15 ans. Leur présence à Abidjan sem-
ble dériver d'une volonté des chefs de ménage eux-mêmes ou de leur(s) épou-
sees) comme l'en témoigne ces propos de certains:
"J'ai fait venir ma nièce (elle a 6 ans) à cause de notre petite fille
qui n'a que trois ans •••
Quand ma femme. veut aller au marChé elle
est embêtée parce qu'elle ne sait pas où laisser l'enfant ••• Alors
j'ai demandé à ma soeur et à mon beau frère de me donner ma nièce
pour qu'elle vienne rester chez moi. Maintenant ma femme est un peu
libre pour aller faire des courses". Un autre renchérit "••• Vu que
mes enfants vont à l'école un peu loin d'ici, et comme je n'ai pas de
voiture, il fallait quand m~me des "enfants" à la maison pour aider
ma femme et pour accompagner Alain et Patricia à l'école ••• Et je vous
assure que sans mes petites belles soeurs et mon neveu, je ne sais
vraiment pas comment on allait se débrouiller".
Ces deux propos peuvent être multipliés car ils reflètent bien la situation
de nombreux dépendants gui est celle "d'aide ménagère". En dehors de son
aspect utilitaire le fait de faire venir des parents si jeunes auprès de
soi, en ville est dans 1ln certain sens une façon de maintenir ses relations
avec la famille rest"e dans le "pays" d'origine.
En contrepartie des multiples services qu'ils rendent cer-
tains chefs de ménage font apprendre un métier à leurs jeunes parents
(dépendants). C'est ce que nous explique ce jeune fonctionnaire de 28 ans

- 134 -
qui a avec lui sa nièce et sa belle soeur de 15 et 17 ans : "Elles sont
avec moi depuis trois ans et j'ai conscience des nombreux services
qu'elles nous rendent ••• C'est pourquoi à la fin, je vais essayer de
leur acheter à chaqune une machine à coudre et leur payer des cours de
couture quelque part, pour qu'elles se débrouillent seules plus tard".
Ces deux dernières catégories de dépendants sont si nombreux qu'on est obli-
gé de constater comme P. VENNRTIER que "l'immigration urbaine est ici son
propre moteur".
Par leur nombre, ces dépendants contribuent à élever la tail-
le moyenne des ménages qui est de 7,75 personnes selon notre enquête. ~e
taux moyen est lergement au dessus des normes adoptées par le M.T.P.T.C.U.
qui est de six personnes, dix ans après l'occupation des logements. Ce
mode de peuplement participent également à l'accélération du croit ~émogra­
phique de Yopougon. Plus du tiers des dépendants sont arrivés à Yopougon
entre 1979 et juillet 1980 ()§,44 %).
Le fait de compter dans sa population une forte proportion de
jeunes de moins de 15 ans est une preuve irréfutable du caractère récent de
l'urbanisation de Yopougon. Les conditions de peuplement, marquée par la
présence de si nombreux dépendants de fraiche date en est également Wle au-
tre preuve.
C/ REPARTITION PAR NATIONALITE
Tableau n=O 15 : Les chefs de ménage d'après leur nationalité.
NATIONALITE
Nombre de
%de
chefs de ménage
l'ens. des C. N.
:------~--------------------:---------------------:---
------------------:
IVOIRIENS •••••••.•••••••
105
95,45 %
ETRAN'GERS , ••• 0 •••••••• Ii III
5
4,55 %
dont :
Voltaiques •••••••••
2
1,82 %
Maliens •.........
l
o •
0,91 %
Nauritaniens •••••••
l
0,91 %
Guinéens .. ". ~
.
l
0,91 %
:-----------------------~---:---------------------:---------------------:
ENSE~1BLE ••...••.••••••.•
110
100,00 %

- 135 -
Yopougon est une ville peuplée essentiellement d'ivoiriens:
de l'ensemble de la population enquêtée 94,45 %de la population enquêtée.
La proportion des étrangers y est très faible, 4,55 %seulement. Cet écart
considérable entre les proportions dOétrangers et d'ivoiriens est loin de
la situation générale au niveau de l'agglomération abidjanaise. En effet,
d'après le recensement de 1975, les proportions des deux groupes sont de
58,94 % (pour les ivoiriens) et de 37,46 % pour les africains non ivoirien~
Néanmoins la prépondérance numérique des voltaiques ainsi que la pérennité
des guinéens et des maliens parmi les étrangers sont deux phénomènes qui
trouvent leur confirmation ici.
Jeunes, composés d'ivoiriens en majorité, les yopougonnautes
sont-ils des néo-citadins ou s'agit-il de gens qui ont une longue expérien-
ce de la vie urbaine? Etudions, pour le déceler le degT2 d'urbanisation
des chefs de ménage.
III
LE DEGRE D'URBANISATION DES CHEFS DE fvlENAGE
Pendant longtemps et aujourd'hui l'on a considéré et conti-
nue de considérer les populations urbaines des pays sous-développés comme
des ruraux arrivant nouvellement en ville. Cette idée, si elle était vraie
au début de la mise en place des villes, elle l'est de moins en moins,
depuis une quinzaine d'années pour ce qui concerne Abidjan. Les auteurs de
ce concept de "néo-citadin" se sont surtout appuyés sur le lieu de naissan-
ce des migrants, qui est généralement le village. Mais malheureusement,
cette idée est utilisée par les gouvernement locaux pour se~ir de base à
leur politique d'aménagement urbain et "d'habitat" singulièrement. C'est
le cas au ;-:énégal, en Haute Volta, en Tunisie pour ne citer que ces pays
où la plupart des actions gouvernementales en matière d'aménagement ont
tenté ou tentent vainement de se justifier par un certain souci d'initier
des soit-dits "néo-citadins" à la vie urbaine : lotissements sommaires de
recasement, "habitats" dit économiques, politique foncière inadaptée aux
réalités et aux valeurs culturelles locales, sont quelques manifestations
des politiques urbaines en faveur des "néo-citadins" et des "deshérités"
en milieu urbain.
Dans cette étude nous apprécierons quant à nous, le degré
d'urbanisation des chefs de ménage non pas en fonction de leur lieu de
naissance mais en considérant la durée totale du séjour passé en ville.

- 136 -
Car ceux-ci bien que nés en milieu villageois, sont partis en ville
très jeunes et ont par conséquent une longue expérience de la vie citadine.
Ils sont en fait des citadins de longue date (1).
La connaissance du lieu de naissance constituera par contre
un élément qui permettra de comprendre certains rapports des chefs de
ménage avec leur milieu d'origine.
AI
LE LIEU DE NA:Œ,S ANCE
Nous avons distingué trois cas de lieu de naissance pour
toutes les nationalités et pour les chefs de ménage, leurs enfants et leurs
dépendants: les personnes nées dans un village, ou dans une ville autre
la capitale du pays d'origine ou enfin une capitale (Abidjan pour les
ivoiriens, Cona~ pour les guinéens etc.), celle du pays d'origine en
particulier. Les résultats de ce classement sont consignés dans le tableau
n=O 16 ci-après.
Tableau n=O 16
lieu de naissance des chefs de ménage, des
enfants et des dépendants.
Lieu de
Chefs de
Enfants
Dépendants
Ensemble
naissance
ménage
:----------------:-------------:-------------:-------------:-------------:
: N.Ct1:
% : N.E :
% : N.D :
~&
:N.Abs:
%
:----------------:-----:-------:-----:-------:-----:-------:-----:-------:
Côte d'Ivoire
Village •••••
78
70:;91 ..
17
157
48,61
252
JJ,46
Autre ville
26
2J ,64
77
24,06
lJ9
4J,oJ
242
32,14
Abidjan •••••
l
0,91
222
69,38
22
6,81
Hors de Côte
d'Ivoire
Village •••••
4
2,7J
l
0,31
3
0,93
8
1,06
Autre ville
l
0,91
l
0,31
l
0,31
J
0,40
Capitale ••••
2
o,6J
l
0,31
J
0,40
:----------------:-----:-------:-----:-------:-----:-------:-----:-------:
no :100,00
320 :100,00
J23 :100,00
753 :100,00
(1)
Il faut placer la notion de citadins de longue date dans le contexte
de la Côte d'Ivoire, qui est un pays où la "civilisation citadine" est
un phénomène très récent, apparu au début de ce siècle.

Tableau n=O 17
Tableau n=O 18
Premier contact avec Abidjan avant le séjour actuel
Séjour urbain antérieur dans une autre ville
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ ~L
Nb. :
%
Nb. :
%
:------~--------------------------------:----:----------:
:-------------------------------~-------:----:----------:
Chefs de famille ayant eu un 1er
Séjourné dans une autre ville
contact avec Abidjan •••..•••••.•• : 66 : 60~oo%
avant Abidjan ••..•••.•••••• "."
61 : 54,55 %
",
:
:
1er séjour = installation définitive
: 40 : )6,)7 %
Chef de ménage venu directement à
Abidjan •••••••
48 : 42,7) %
Autres cas ••.••..• ·..• : ••
1 :
0










• •
. :
0,91 %
Autres cas(né à Abidjan)
1
0,91 %
,
~
:::-:ans reponses ••••.••.••..•••••.••• ~ •• :
)
:
2, 72 ~&
:---------------------------------------:----;----------:
:---------------------------~-----------:----:----------:
PROt1ENADE •••.••• " "" . •• :
8 : 12,12 % :
:
: PRO~1EN ADE ••..••... "•••
f10TIFS
:
:
:
:
:
MOTIFS
PAS~ER DES VACANCES ••• : 25 : )7,88 % :
:
: VACANC~ ••••• 1) ••••••••
DU 1er
:
:
:
:
:
DES
ETUDES •..• ". • . • • • • . ••• : 18 : 27,27 % :
:
: ETUDES ••••..•••• "..... : ) 9 : 65,00 %
SEJOUR.
..
:
:
:
:
DEPARTS
. ~ ,VIS J;TI~ A UN PARENT.... :
4 : 66,06 % :
:
: RECHERCHE D'UN EMPLOI
: 17 : 28,)) %
A
:
:
:
à la
SE SOIGNER •••••.•••.•• :
5 :
7,58 % :
:
: RAIS ONS FAHILIALES • • •• :
1 :
1,67 %
ABIDJAN
:
:
:
:
:
VILLE
AUTRES ••
6 :
9,09 % :
Il











• •
:
:
: APPRENDRE UN !'iETIER... :
) :
5,00 %
:--------------:----------------------~-:----:----------;
:--------------:------------------------:----:----------:
1 jour à une semaine
: 11 : 16
1 jour à 1 mois •••••••
p67 %
DUREE
DUREE
:
:
1 semaine à 1 mois •••• : 11 : 16,67%
1 mois à 6 mois .•••..• :
1 :
1,67 %
:
:
:
:
DU
1 moi~·à 6 mois ••••.•• : 25 : )7,88 %
DU
6mois à 1 an ••........ :
) :
5,00 %
:
:
6 mois à 1 an ••...•••• :
2 :
),0) %
1 an à 2 ans ••••...••• :
8 : l),)J %
:
:
SEJOUR
l an à 2 ans •••••••••• :
5 :
7 ,57 ~~
S~JOUR
2 ans à 4 ans ••••.•..• : 14 : 2) ,)) %
:
Plus de 2 ans ••.••..•• : 12 : 18,18 %
Plus de 4 ans •••...... : )1 : 51,67 %

Il se dégage à la première lecture du tableau n=O 16 pagelJ6
que fort peu de chefs de 'ménage d.e Yopougon sont nés en milieu urbain, et
surtout dans la capitale, et qu'au contraire la majorité d'entre eux pro-
vient de "milieu villageois (ethniquement homogène dans la presque totalité
des cas). Jean Marc GIBBAL a fait le même constat à Marcory et à Koumassi
en 1968 : 77,80 %des chefs de foyers de Marcory étaient nés en milieu
d'origine ethnique i cette proportion était de 94,97 %à Koumassi.
Le lieu de naissance des populations de Yopougon (comme de
celles des différents quartiers de la ville d'Abidjan) donne la mesure des
conditions de' peuplement de la capitale ivoirienne et'de sa banlieue. Cette
situation ,montre le ,caractère récent de la ville d'Abidjan, et la rapidité
'de 'sa croissancé., Il est néanmoins difficile d 'y trouver une certaine
méconnaissance au fait urbain de la part de ces populations.
E/
LE :':'EJOUR URBAIN
L'étude du séjour urbain ne se limite pas aû séjour à
Abidjan seulement. Il s'agit ici de cerner le séjour Passé en ville dans
sa globalité. D'où une approche du passé urbain des chefs de ménage, anté~
rieurement à leur installation actuelle à Abidjan. Nous étudierons l'arrivée
à Abidjan dans un second temps. Aussi nous avions été curieux de savoir si
certains chefs de ménage avaient eu un premier contàct avec Abidjan avant
d'y venir défiiütivement. Nous nous, sommes également intéressé de savoir
les raisons qui i~citaient ~u obligeaient à migrer et qui déterminaient
parfois la durée du séjour."
,.1°/ Premier contact avec Abidjan avant le séjour
actuel
D'après l~ tableau n=O 17'plus de la moitié (60,00 %) des
chefs de ménage avait visité Abidjan une fois au moins avant de s'y
installer définitiv~ment. Plus des deux.tiers d'entre eux y sont restés
un mois aU'mo~ns lors dé ce preIJlier voyage. Parmi les motifs évoqués, "les
vacances auprès d'un, parent"-: et .-"les raisons' d'études" viennent fréquemment.
.
'
,
Ces deux motifs ont 'justifié la'venue à Abidjan de 67,15 %de ceux qui ont
eu ce premier contact av~c Àbidjan. L'o~ c~nstate en observant le tableau
qu'aucune de ces personnes n'est venu pour des; motifs d' empl'ois. L' impor-
tance des deux motifs évoquées plus haut permettent d'entrevoir le niveau

- 139
"culturel" des chefs de ménage de Yopougon, à savoir qu'il s'agit de per-
sonnes qui ont fait quelques études. De plus elle confirme la jeunesse de
cette population.
2° /
~ éjour urbain intermédiaire
La plupart des chefs de ménage ne sont pas venus à Abidjan
directement: 61 soit 55,45 %( cf. tableau n=O 18 page 137). Ils ont immi-
gré par étapes. La proportion des migrants sans étape, n'est tout de même
pas négligeable, bien que légèrement inférieure. Elle aurait été plus faible
si l'on faisait abstraction des enquêtés nés dans une ville. f1ais ceux-ci
ayant sur place quelques écoles, la contrainte à l'émigration était moins
pressante pour eux. En revanche la rareté et parfois même l'absence d'in-
frastructure scolaire dans de nombreux villages, oblige les jeunes ruraux
à émigrer très jeunes, dans la ville de la région d'origine où sont "concen-
trées" toutes les infrastructures: écoles primaires, collèges surtout:
39 (65 56) des enquêtés sont dans ce cas. Le temps de terminer leurs études
primaires ou secondaires, il faut 2 à 4 ans et davantage d'où la proportion
considérable des transitaires dont le séjour excède 2 ans.
23.J3 % ont un
séjour de deux à quatre ans ; 51,67 %sont restés plus de 4 ans. La propor-
tion des gens qui ont séjourné dans une autre ville dans l'intention d'y
trouver un emploi est faible. L'attractibilité des autres villes est aussi
faible chez les gens quittant leur milieu d'origine pour apprendre un mé-
tier en ville.
A l'examen du tableau, on remarque que les villes autre que
la capitale attirent moins les jeunes désireux de passer des vacanceS
ailleurs. Alors que dans l'écrasante majorité des cas, le premier contact
avec Abidjan était pour y passer des vacances ; ici au contraire aucun
chef de ménage n'a évoqué ce motif. Tous ces faits montrent l'influence
qu'a la ville d'Abidjan à l'échelon de l'ensemble du pays.
La conclusion partielle qui se dégage ici, c'est que les chefs
de ménage ont une certaine connaissance du fait urbain avant de débarquer
à Abidjan. Ils constituent une nouvelle catégorie de citadins par rapport
aux premières générations d'abidjanais. Ils en diffèrent par leur long
séjour intermédiaire où ils font leur "expérience de la vie citadine". Il
ne s'agit donc pas de migrants quittant directement le milieu rural et qui
sont utilisés dans les discours officiels sur l'urbanisme et l'aménagement .
...

- 140 -
Nomb~ de chefS
. de ménage
1 1
Figure' m=0) 10
L'arrivée à :A:M:dj'am
10
90
80

1
70
60
50
••. ..l
!.
.'
40
, ~ ,
30
20
1 0
1955
1960
1965
1970
1975
1980

CiL t ARR TVEE A ABIDJAN
Tableau n='O 19 : L1arrivée à Abidjan,
Date· d~arrivée.
Sans séjour
Séjour
'TOTAL
intermédiaire
intermédiaire
Nb. :
01

: Nb.
:
Ol
/0
Nb.
:
%
Avant 1955 .......
7
6~J6 %
J
2~7J %
10
9~09 c./
/0
1955
1960 ......
3
2, T3 G/
/0
2
1 82.
0
%
5
1+,55 %
1960 - 1965 ......
7
6a? c/
1
0 90 ~r,
0
U
7
'"'7 01
/0
9
1
t L
I()
f
1965 ~ 1970~Jl •.• ~
15
IJ ,61+ %
23
20 91
J
%
Je
J't,55 ~b
1970 - 1975.·.··.
12
10,91 n/
/0
21
19,09 7'~
jJ
30,00 %
1975 - 1980 ......
Lt
J ,6lt- ;b
9
8,18 %
IJ
11~82 7;
:-_._---------~------:-----:._--~------:
..~---:--~~~~~-~~:-----~:---~-~---~.~~.:
: Non déclarés •••••
:
1 :
2 :
l 8_·.., 0% •
,
f.~
0

J
:
. _
_ : _~
:
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:
_ , . , . " . . _
:
_ _ ' . . .,.
-.1
:
"""'.
• ...,~
~~._:
: Ensemble.........
:
l.j.9:
44 ,45 %;
61:
55 ~l-l5 % : no
100,00 jI, :
;1

~
o .
" .

.
.
.__....
_._---- __
-- _ _--
_--~_._.
~.
._----------,~--~----'
~
D'après ce tableau résumé sur la fig'Jre n=') 12. ci-après :La.
ma.jorité des personnes enquêtées est arrivée à Abid,j<ù'"l entre 1965 et 1975
a.vec U118 affluence un peu plus marqy.ée en 1965 - 1970. Les arrivées anté-
.
, - 96 <: .
t
l

t
L'
• 'b-
n1'
t
i ' 11
t l
f' ..
rl8\\.U"es a.L
:.J son
re a' lvemer~, ':.al J.es. I!, ..Les son· essen.~J..e
ernen
e
.<ut·
de gens venus à Abidjan sans étape migratoire (l:I. 82 %
g
des arrivées ava.l1t
1965). En revanche la. péri.od.e 1965 - 19'75 a vu l'arrivée en masse de ceE.
jeunes qui avaJ.ent. séjourné da.ns l.Ul'3 autre vUle (pour des raisons de scola-
rité). Dans ces d.erniers cas ~ les motifs' écon'Jmiques constituent le premier
élément déterm:ir.ant, just.ificatif de l'arrivée à Abidjan : 58,18 % des répon-
ses, Pour J'7 chefs de ménage leur aJ.'Tivée à. Abidjan était due à des r,ü::,.ons
d ç études. Il~.~_~2.s.!:.._:!en~~:_k~tE:pOUT..§2livre leurs ét~~_~!econda.:ires ou su~­
E.l-~E....:._l\\1~is..@:u ter:~.~:....5~:...:b.eurs ét~Sle~ il ~_~~H_..?-Vautre alternati.ve
gue de reste! chercheE_un n~.:E.loi sur plac.e o D'ai11eUL"-'S parmi ceux <:lui ont
avancé les raisons d 7 ,:::mplo1.9 il y en a. <:lui cnt appris'sur place la profession
qu~ils èxercent actuellement. A côt.é de ces raiscns un :peu plus connu~s,
une autre non moins inté:r.e~osante nous a été exposée par un chef de ména.ge
lJ
...
~


- 142 -
qui est arrivé à Abidjan dans les années 1945:
"Je suis venu à Abidjan parce qu'on m'a dit que c'est joli, i l y a
beaucoup de blancs, ••• beaucoup de voitures, beaucoup de belles choses •..
alors je suis venu voir moi auss i le miroir."
Cette raison a été classé "autre raison" dans le tableau
n=o20 ci-dessous (Les motifs de l'arrivée à Abidjan). Cette dernière bien
rarement évoquée ne demeure pas moins une des causes à la base du refus de
nombreux jeunes (notamment ceux dont la scolarité à un moment contraint à
l'émigration vers la ville ••• ) de regagner la campagne.
Tableau n=O 20
Les motifs de l'arrivée à Abidjan.
Motifs
Sans séjour
Séjour
TOTAL
intermédiaire
intermédiaire
:---------------------:----------------:--------------
--:----------------~
Nb. :
%
: Nb.:
7b
: Nb.:
%
:---------------------:-----:----------:-----:----------:-----:----------:
Raison d'études ••••
16
14,54 %
21
19,09 %
37
33,63 %
Apprendre un métier
2
1,82 %
2
1,82 %
4
3,64 %
Chercher un emploi
28
25,45 %
36
32,73 %
64
58,18 %
Né à Abidjan •••••••
l
0,91 %
l
0,91 %
Autre rais on ••••••.
l
0,91 %
l
0,91 %
Sans réponse .•.....
l
0,91 %
2
1,82 %
3
2,7) %
:---------------------:-----:----------:-----:----------:-----:----------:
Ensemble ••••.•..•••
49
44,54 %
61
55,46 %
110
100,00 %
DI L'ARRIVEE A YOPOUGON
Les chefs de ménage sont arrivés à Yopougon il y a très peu
d'années, comme on peut l'observer sur le tableau n=O 21 : l'arrivée à
Yopougon.

- 143 -
~ ombre de !'orson nel
SOi
./
4
30
20
o
Date d'arrivée
Les é1tapeEt de. la aroi!ssanee'
de- TOP<J1ll@Olm,
ETAPE 1
ETAPE
2
. ,--
PHASE 1
PHASE 2
PHASE 3
1%5 -1971
1971 ~197J
1973 - 1977
1977 ·1980
,
CROISSANCE
1 N
T
E
R
V
E
N
T
i
0
N
de
L
E
T
A T
SPO N TANE E
Opérations de
Entrée 'de la 5 ETU
Fin des '.lpérafio ns
,
molition
de la SQGEFIHA
de
,
loge m enr$ économ iques
-
Débutdes
o péra liOCll du G F CI, etc
de I{,
S /COG,
Nb arrivée;16(14,55%)
Nb arr j voile; a(!, 27%) Nb
arrivée: 70~3,64% Nb arrivée: 1604,5
' -
.-

Tableau n==" 21
17 arr ivée à Yopougon.
------------------~-
Année
Nb~ Abs.
: ;.'3tClO~Ir.I' ........ _
_.". . . . _
...... _
:._~- ...... ~----:
.:l'.
·~alo ..U ... :
1980 o-auo ••• aa
19790 ...
~
8
7,27 %
0

iS
!I
1978 ......... ..
8
7,27 76
197'7 .........
17
.15,45 %
1976 .........
11
10,00 %
19~7);,
24
21,82
c t .
ct
• • • • ".
%
1974 .....
H3
16,36 %
0
• • •
1973 a ~ •
4
0
• • • • •
J,64 %
• . •
4
1972 •• '••.. : .•
4
3,64 %
1971 •..•.••.•
5
~'r55 %
1970 ~
6
5,45 %
CI
• •
fi
'"
0
• •
Avant 1970 •••
5
4,55 %c._ :
:

cnII
:
_ _ ~ _ . . .
:
_
..... _ _ ........ _
. . . " .......
Ensemble, •••.
110
100,00 %
-----'------------
,.
. Les a.nnées 197~,,1975, 1976 et 1977 sont les années où la
ruée vers Yopougon a été import.an~e : 64,36 % des aJ:':t'ivées ont eu lieu
au cours de 'ces quatre années. Depuis 1977, le nom:-Jre des arrivées est res-
-.
.. ' ,.." . .
. . . . . . .
' .
.
. - '
.
té statjY!1nah'e.· 8:G~efs' de méi1age en 1978, 8 ége.:1Ennent en 1979. Entre·
1970'et 1974~'les arrivées annuelles ont étér~lativement moins import~ntes.
Néanmoins' ·on· note" q,ue: celles-ci ont ·baissé· en 1972 et en 1973, par rapport
à 1970. et 197-1. '(cf. .figure n==oll .)
-
.
_.On ,retrouve, Çl.q.ns le rythme des ar:civées les différentes éta-
pes de la. c:r:oi!3s,p.n~e, ~e Yo'poU~on·.' Cette croissance paJ;' étape peut être
résumée dans le schéma (li--contre ~
Finalement. 1 ~approche de la popula.tion:illO.usaura permis de
mieux cerner encore, le. type d ~espace que re.préQente Yop~ugon~ dans. l' agglo-
mération· abj"djanaise:': une ville émanation d'Wl volontal.'islile d'Etat,. e-t

i.ca~-;'jJ.. f:;3.Ju, ~.l=:::.!
,. ','''~
T.il\\ !";ü}.~I_Ll'TE
füi:.-S T~DE.Njr:I.E:LIJ~·;
A A:BIIJJ}\\N
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- 146 -
où "l'habitat"
ressort pratiquem8nt comme la grande variable dynamique.
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En effet' pour. 'plus de 76 ~~ de 'la population enquêtée, l'habitat ou mieux
,
,
8ncore l'e logement' est le pr8mier motif de l'arriv'ée à Yopougon.
si l'on juxtapose les tableaux n=O 19 (l'arrivée à Abidjan)
et l~ tableau n=O' 21 (l'arrivée à Yopougon), 'il se dégage de leur première
obse~ation:'l'existenced'un décalage entre l'arrivée à Abidjan et,l'arri-
vée à yopougon. Où ont donc sejourné les nouveaux arrivants, entre temps,?
E / L A f'lOBILITEllli~:IDENTIELLF. A ABIDJAN
Dans c~ paraGraphe~ nous avons :essayé de suivre les chefs
de ménage dans leùr migration~interne à Abidjan. Au cours de l'enquête
les çh~fs dè ménage étaient invit(~s à' nous in,diquer dans ,un ordre chrono-
i
._~
logique,. le~ noms des diffén~nts ,quartiers où ils ont 'séjourne aViant à
Yopougo~. C~ti;.e d~marchp. nous:a permi d'obten~r qt!elques résultats, les-
quels s'ont tons ignés 'dans les tableaux' n=O 2?, ..a.
et 22. b. ci~contre. Le
O'
• •
tableau n=O 22.a. indique les quartiers d'accueil des chefs de ménage à
leur arrivée à Abidjan, il prend en compte tout l'effectif des enquêtés.
Le tableau n=O 22.b.ne prend en compte que les 101 chefs de ménage qui
ont été accueilli soit par des quartiers d'Abidjan, soit par Abobo-Gare
ou des villages péri-~bains, à leur arrivée dans la capitale.
..
(
D'après' le tabl.'eaun=o 22.a·. ,'la première place revient à
Adja~é parmi +es quartier:s, d',Abidjan : 38 personnes (34,55 7&) y ont été

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li
~
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accuéil~Li à:: i'~;ur ~â.rr:i~;ée.-' Tréichv'ille:"et ;·P·ort) Bouet en ont accueilli
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.
resp~ctivem~nt 18 et 15 (16,36 ~ et 13,64 %). Les quartiers' plus récents
!.
\\
,
en oAt accu~illi, mais dans dp.s proportions plus ou moins faibles;
.
Atti~~o~b'J 8.(7:27 ~~y, Koumassi 7 (6,36 %), '~~~rcory"J' (2,'72 %). Cette di~-:'
tribution m9ntre le tôle pré~9ndérant des: quartiers ancie~s dans l'accueil
G
'
'
des 90uveaux arrivants, du moins jusqu'aux dix dernières années'. Depuis
quelques années, Abobo, Yopougon et"certains petitsvil'lages 'périphériques
(autJ:es: sur ~ le ta~lea~) s:ont ~prés~ents, d.an~ l'~ccueil ?-es"nouveaux; abid-
janats"~ : Yopougo,n 9(8,1,8 ~bY, Ab:obo ~ (5=,45 (6) ,villages péri-:-urbatns ; ,
(2, 7:3 ~;).
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cas de Cocody, qui d'aprè~ ces résultats n'a accueilli aucun de ces néo-
migrants. Les chiffres du tableau n=O 22.b. confirme cette situation.
,
~ comparaison des tableaux a e~ b montre qu'un certain
nombre de chefs de ménage ont changé de quartiers au moins une fois
avant "d'attérir" à Yopougon. Adjamé et surtout Treichville ont été les
principaux points de départ. Ces déplacements se sont effectués en direc-
tion d'Attiécoubé et de Williamsville,(Le nombre de personnes accueilli est
passé de 8 à l8,pour Attiécoubé, de 0 à 8 pour Williamsville). Ils étaient
provoqués soit par le départ du tuteur, soit par des conflits au sein du
couple, dus à la présence "d'étrangers". ~1ais à côté de ces deux raisons,
la mobilité résidentielle était justifiée (dans un nombre limité de cas)
par l'aspiration"d 'avoir un chez soi". Elle intervient donc après que le
dépendant (d'alors) ait trouvé un emploi, (source de revenu) qui lui
permette de payer ,un' loyer. Ce dernier motif est à la base des déplacements
vers Yopougon. L'on peut dores et déjà affirmer que ne sont pas venus à
Yopougon des "néo-citadins", mais des citadins de longue date, ayant une
connaissance du fait urbain, mais aussi une longue expérience de'vie cita-
dine à Abidjan. ,L'arrivée à ~opougon intervient comme étant l'aboutissement
dVun processus d'insertion totale en miliéu urbain.
IV
LE STATUT socro ECONOMIQUE DES CHEFS DE f1ENAGE
Il èst établi à partir de trois éléments
la profession,
le niveau d'instruction et le revenu.
A/
LE STATUT PROFESSIONNEL DES CHEFS DE MENAGE
Déterminer les statuts professionnels des chefs de ménage
afin de ranger ceux-ci dans .une catégorie professionnelle a été l'une des
difficultés rencontrées'dans le traitement du questionnaire. Cette diffi-
culté était due à l,"absen'ce' d~ 'table de classification socio-professionnel-
le,(par exemple la 'grille del'I.N.~'.E.E. en France) qui aur~it pu nous
servir de ,base. IJ,?- fallu donc_rechercher des critères propres, en tenant
compte surtout du 'caractère dualiste des économies des villes des pays
sous-développés, à savoir: l'existence de deux grands secteurs d'activités
et d'emplois, secteur moderne opposé au secteur traditionnel. A l'intérieur
du secteur moderne nous avons procédé à une distinction entre les entre-
prises privées d'une part, et les entreprises et services publics et para-

- 149 -
Tableau n=:O 23
Les statuts professionnels des chefs
de ménage-de Yopougon.
statut professionnel
:Nb. Abs.
:--------------------------------~----:---------:-----
------:
Ouvrier non qualifié ....•..........
9
8,18 ~~
Ouvrier qualifié
7,27 %
0
7
Technicien et agent de maîtrise ••••
l
0,91 %
Employé subalterne •••••...••.•..•••
14-
12, 73 ~'o
Empl oy é. ~
~
~
.
32
Cadre moyen
.
19
Fonctionnaire moyen ........•.......
14
, .
Cadre s uperleur .
6
0
• • • • • • • • • • • • • • • • • •
Patron de l'industrie et du
commerce
.
l
0;91 %
Artisans et commerçants .•.........•
5
3;64 %
Chômeur
1,82 ?&
0
G e
• •
0
• • • • • • •
0
• • • • • • • • • • • • • •
2
Non déc laré
.
:-------------~------------_._--~------:~--------:---~
-------:
Ensemble
c
• • • • • • • •
110
100 ,00 ~~.

- 147 -
Figure n=O 12 . Les principaux quart.iers d'émigration
. vers Yopougon
-- ~-----[f~bobO-Gare
~
-
/
CD :e.t.tiécoubé
~
CD vi il1 iamsville
o Adjamé
~OPOU­
0 cocody
GON
___---000--(2)
i'1arcory
Tre ic hv ille
.
\\{
.• OUma551
~
~~

publics d'autre part. Cette distinction s'est avérée nécessaire pour la
raison que'" par exemple r à niveau d '·étude ou, de qualification égale, un chef'
de ménage employ~ dans le secteur privé est nettement mieux traité que son
"égal" fonctionnaire. En revanche celui-ci bien que médiocrement traité, a
parfois des responsabilités qui lui confèrent quelques avantages extérieurs
.
'
.
(voiture de service par exemple). Ce signe extérieur d'apparence fait assi-
miler ç~rtains petits fonctionnaires à de hauts fonctionnaires (cadre par
exemple) alors qu'en réalité il ne s'agit parfois que d'agents d'exécution
(adjoint administratif, maitre d'éducation physique etc.). Ces écarts et
confusions existent également entre le secteur public et para-public.
En ce qui concerne les 'travailleurs indépendants (non salarié
nous nous sommes basés sur deux critères pour les classer soit comme patron
de la petite et moyenne i~dustrie (du secteur formel) soit comme des arti~
sans (le secteur de "sub,.;istance" ). Ces deux critères sont les conditions
de la production "c'est à dire l'équipement matériel installé et la force
de travail utilisée d'une" part, les conditions de la reproduction d'autre
part". ( 1)
Pour établir la classification définitive ci-contro nous
avons tenu compte de quatre éléments .:
- le niveau d'instruction
et pour ceux qui ont fait quelques
études, du niveau atteint,
la profession occupée (par exemple enquêteur),
- la situation dans la profession (chef enquêteur ou adjoint du
directeur par exemple),
-. le.type d'entrep~ise où est exercée la dite profession (Entreprise
privée, publ~que ou semi-publique).
Dès la première lecture du tableau n=O 23 (Les"stàtuts prOfeSj
sionnels des chefs de ménage de Yopougon.), .1' on remarque que Yopougon
est avant tout une ville de salariés, donc de gens disposant d'un mini-
mun de revenu garanti. La deuxième remarque concerne la faible proportion
des ouvriers ainsi que des travailleurs du secteur de "subsistance". Les
ouvriers (salarié du secteur moderne ou non) et les travailleurs du secteur
dit informel n'atteignent même pas le 1/5 de l'effectif de la population
enquêtée. Cette situation illustre déjà les écarts entre les discours offi-
ciels et la réalité, à propos des vrais bénéficiaires des opérations de
(1) DE MIRAS (Cl.) : Secteur de subsistance dans les branches de produc-
tion à Abidjan in Revue Tiers-Monde, Tome XXI, n=o 22
Avril-Juin 1980
1
,.,..'

logements économiques. Les employés, les cadres moyens des secteurs privé
et para-public, les fonctionnaires moyens de l'administration constituent
l'essentiel de la clientèle de la S.I.CO.G.I. et de la SO.GE.FI.HA. et
des propriétaires particuliers à Yopougon. La présence de cadres supérieurs
en nombre non négligeable illustre aussi les écarts du discours d'avec la
réalité. Mais cette situation montre aussi la gravité de la crise du loge-
ment dans l'agglomération abidjanaise. Elle procède aussi des conditions
d'attribution des logements ou des parcelles où les "économiquement faibles
ont moins de chance devant les "économiquement forts et moyens".
B/
LE STATUT ECONmlI~UE
Il se définit par rapport au niv-eau de revenu des chefs de
ménage.
Tableau n=O 24
strates de revenus des chefs de ménage.
Tranche de revenus
Nb~
:---------------------------------------:----~--------_.~-------------:
moins de JO 000
JO
40
2
1,8z
40
50
lZ
10,91
50
60
14
12,13
60
70
8
7,27
70
80
4
),64
80
90
12
10,91
90
- 100
10
9,09
100
- lZ0
l
0,91
120
- 150
24
21,82
150
-200
10
9,09
200
- 250
5
4,55
----------~----~-----------------------:--------------:-----~-------:
+ de 250 000
2
1,82
---~----------------------~-_._---------:-------------
-:-------------:
Non déclaré
6
----------~-------------~--------------:--------------: -------------:
EN?E~1BLE
110
100,00

Ce tableau a été établi à partir des informations tirées du
questionnaire. Deux séries d.e ressources ont été prises en considération.
La ressource principale constituée par le salaire (pour les salariésà ou
le revenu tiré de l'activité exercée (pour les non salariés) et les ressour
ces secondaires procurées par l'exploitation de biens quelconques.
En effet les chefs de ménage étant des salariés en majorité,
l'on pouvait donc en conclure que le salaire était la seule source de re-
venu. ~lais (et nous le verrons plus loin) certains chefs de ménage sont
propriétaires de cours multilocatives à Abidjan ou dans la ville de leur
région d'origine. Quelques Uns mêmes, malgré leur salaire dérisoire sont
propriétaires de villas qu'ils ont louées à l'Etat. La rencontre de tels
cas nous a conduit à tenter une autre approche des revenus. Ainsi plutôt
que de nous fier au salaire seulement, nous nous sommes évertué à appréhen-
der le~, biens que détenait le chef de ménageenquêté, et qui était source
de revenu ou pouvait l'être: par exemple une plantation, une maison, un
taxi, un "maquis" (1), une boutique. Nous demandions à notre interlocuteur
de nous dire où se trouvait ce (ou ces) bien, comment i l les avait acquis,
et quelle somme d'argent lui procuraient-ils par mois ou par ans (les plan-
tations). Les renseignements obtenus étaient relativement limités. Toute-
fois ils nous ont permi de nous situer par rapport aux comportements de
certaines personnes, comportements économiques et socio-communautaires qui
exèdent bien souvent ce qu'aurait permis le maigre salaire.
Pour en revenir à l'examen du tableau, on remarque que les
tranchés de revenus de JO à 40 000 francs CFA sont faiblement représentées.
Toujours en dessous de 100 000 francs CFA, les tranches de 60 à 70 000,
(7,27 %) et de 7~' à 80 000 (J,64 %) sont aussi faiblement représentées.
Par contre les tranches de 40 à 50 000, de 50 à 60 000 et de 80 à 90 000
francs sont relativement plus nombreuses : J8 personnes appartiennent à
ces trois tranches (J4,55 %), soit plus du tiers de la population étudiée.
Au-delà de 100 000 francs la tranche comprise entre 120 et
150 000 francs ressort comme la plus importante, la mieux représentée
24 chefs de ménage soit (21,82 %). 10 personnes gagnent 150 000 à
200 000 francs CFA, 5 personnes 200 000 à 250 000 francs CFA et 2 personnes
au dessus de 250 000 francs CFA. Un chef de ménage seulement est dans la
tranche de 100 000 à 120 000 (ils sont au nombre de 7 si l'on considère le
revenu principal seulement.)
Dans l'ensemble les strates de revenu correspondent aux clas-
sifications professionnelles précéd.emment établies. L'importance numérique
(1)
maquis
genre de restaurant populaire.

-
.l.:Jj
-
des employés, dE'! cadres et fonctiormaires moyens trouve sa vérification
dans la prépondérance des strates de revenus au dessus de 70 000 francs CFA.
c/ NIVEAU D' INf TRUCTION
Tableau n'='O 25
Le niveau de scolarité et d'instruction
des chefs de ménage.
NIVEAU ATIETh'T
Nb. Abs.
%
:--------------------~-------~------------------:----------:--~---------:
ETUDES. PRIMAIRES
Avec
CEPE ••. e , •••••••••••••••••
15
13,64 %
Avec
CEPE + autre diplôme ••••.•
l
0,91 %
.
'
f,ans
CEffi ••••..•••......••••••.
13
11,82 %
ETUDE,'S SECONDAIRES
Sans
BEPC •• ...................
17
15,45 %
Sans
BEPC + autre, diplôme •. ....
3
2,73 %
Avec
BEPC •••••••••.••••
10
9,l::j9 %
0
• • • • • • •
Avec
BEPC + Diplôme Spécial ••••
14
12,73 %
Niveau BAC (avéc ou sans BAC) •••
1'2
10,91 %
ETUDES SUPERIEURES
Faculté -+- Grandes Ecoles ••••••••
8
7,27 %
:------------------------------~-----------~----:----------:------------:
Ensemble scolarisés •••...•••••••••...•.•.• ~. :
93
84,55 %
:----~-------------------~----------------------:----- -----:------------:
Non scolarisés ...
17
15,45 %
0














• •








• •
:
:------------------------~----------------~-----;------~---;------------:
TOTAL •...•
no
100,00 ~G
G
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
L'étude du niveau d'instruction constituait pour nous un
indice supplémentaire d'appréciation de la population étudiée. Nous avons
dans un premier temps distingué les chefs de ménage qui ont été scolarisés
de ceux qui ne l'ont jamais été. Ensuite les chefs de ménage scolarisés
ont été classés en trois grandes catégories selon le niveau atteint dans
les études. A l'intérieur de chaque catégorie, nous avons classé les chefs

- 154 -
de ménage d'après les diplômes qu'ils avaient obtenus.
Ainsi on remarque que la grande majorité des chefs de ména~
de Yopougon a été scolarisée : 84,55 %contre 17,54 %de non scolarisés.
De plus, le nombre de chef de ménage ayant fait des études secondaires
dépasse celui des chefs de ménage qui se sont "arrêtés" au niveau de l'éco-
le primaire. 58,18 % pour le niveau secondaire, ?~,)7 %pour le primaire.
Enfin huit personnes ont suivi des études supérieurs.
En la recoupant avec les résultats déjà obtenus (statut pro-
fessionnel et économique) cette étude du niveau d'instruction corrobore la
hierarchie sociale et économique établie.
En matière de diplômes, il existe presque un équilibre entre
titulaires de diplômes et les "sans diplômes", dans la catégorie des chefs
de ménage des niveaux primaire et secondaire. 15 chefs de ménage sont
titulaires du certificat d'études primaires ; 1) ne l'ont pas. La moitié
de ces "non certifiés" (6) n'ont pas atteint le niveau du cours moyen deux
(CM II). En plus de son CEPE, un chef de ménage est titulaire d'un CAP. Ce
faible nombre des diplômes professionnels, entre l'école primaire et la
classe de troisième (secondaire) dénote la situation de l'enseignement en
Côte d'Ivoire. En effet il n'existe pas de structure de formation profes-
sionnelle suffisante où les jeunes "n'ayant pas pu suivre des études secon-
daires" peuvent se former. D'OÙ par exemple le nombre considérable de "sans
BEPC" ou la faible proportion des "sans BEPC" ayant un CAP. (cf. tableau
n=o25) •
10 chefs de ménage sont titulaires du BEPC seulement, 14 ont
obtenu d'autres diplômes après le BEPC. Sauf trois ou quatre exceptions,
ces autres diplômes sont tous des BEP, de comptabilité notamment (9).
Quatre des 12 chefs de ménage qui ont atteint la classe de terminale sont
titulaires du baccalauréat.
Les huit chefs de ménage qui ont suivi des études supérieures
ont obtenu des diplômes universitaires ou des Grandes Ecoles. Deux d'entre
eux sont titulaires d'une licence, trois d'un D.U.T. et d'un B.T.S. et
trois autres des diplômes de l'E.N.A ••
Les secteurs modernes privé
et public recrutent leurs
nels intermédiaires d'encadrement parmi les chefs de ménage du niveau de
la classe terminale ainsi que parmi les titulaires du "BEPC + autres diplêr
mes". La grande masse des employés et des employés subalternes est fournie
par les brevetés, les non brevetés et les certifiés de l'école primaire •••

- 155 -
Les secteurs privé et para-public recrutent les non diplômés. En revanche,
les brevetés préfèrent la fonction publique où existent des possibilités
de promotion interne (par des concours professionnel par exemple). Les di~
plômés des écoles supérieures sont dans l'administration ou dans le secteur
para-public (sauf deux exceptions). Ainsi on peut déduire de cette situation
générale que la proportion des chefs de ménage employés dans le secteur
privé est inversement proportionnel à leur niveau d'étude.
Cette situation montre qu'en dehors du secteur public (?)
la politique "d'ivoirisationdes cadres" pronée par les pouvoirs publics
est un voeux pieux. Le secteur privé ("moderne") étant aux mains du capital
international, le personnel d'encadrement des entreprises privées reste
encore à dominante d'expatriés, c'est à dire dans les mains des détenteurs
d.e capitaux.
V
LE ~lILIEU "D'HABITAT"
AI TYPE D'HABITAT
Yopougon ressort à des strates variées de l'habitat urbain
"habitat" économique, "habitat" évolutif, résidentiel et sommaire etc ••
Toutefois, les strates "d'habitat' économique et évolutif" sont actuelle-
ment dominantes. Pour rester dans le cadre de nos objectifs de recherche,
c'est auprès des habitants de ces deux types "d'habitat" que nous avons en-
quêtés.
Tableau n=O 26
Répartition des chefs de ménage selon le
milieu d'habitat.
MILIEU D'HABITAT
NOMBRE DE CHEF~ DE t'IENAGE
:-------~-----------~---:--------------------------~--
-:
Habitat économique
89
(80,91 ;;n
Habitat évolutif
21
(19,09 7~)
:-~---~-----~-----------:-----------------------------
-:
Ensemble
no
(100,00 ?b)

- 156 -
BI S'TATUT D'OCCUPATION
Tableau n=O 27
Les statuts d'occupation d'après le type
de logement.
statut
Type de logement
d'occu- :---------------------------------------------:
Ensemble
pation
Economique
des
:-----------------------------:
Evolutif
logement: . S .LCO.G.L
:,.SO.GE.FLJU~~ :
:---------:--------------:--------------:---------------:----------------:
Pro~ . :
6 (5,45 %)
6 (5 ,45 ~b)
Loc.
40
~
(J6,J7 %): J7 (J3,6J %)
15 (lJ ,64 %)
92 (83 ,64 %)
:
S/Loc.
7 ( 6,J6 %):
5 ( ·4,55 %)
12 (10,91 %)
:---------:--------------:--------------:---------------:---------------:
Ens.
47 (42,7J 7G): 42 (J8.,18 %)
21 (19,09 %)
110 (100,00 %):
Les chefs de ménage sont dans trois situations : propriétaires
locataires et sous-locataires. Les locataires sont les plus nombreux et se
rencontrent tant dans les logement.s économiques de la S,O .GE .FI .HA. et de la,
S.I.CO.G.I. que dans les logements évolutifs des propriétaires particuliers.
Les propriétaires au nombre de six seulement (5,45 %) occupent tous des
logements évolutifs. Enfin les sous-locataires, 12 (10,91 %) occupent. tous
des logements économiques: 7 sont dans des logements de la S.I.CO.G.I. et
5 de la SO.GE.FI.HA •• Notons que ces derniers ont été rencontré en grande
partie dans les premières tranches de logements économiques des deux socié-
tés. En effet devant la crise du logement à Abidjan, certains chefs de
ge en quittant leur logement
préfèrent le laisser à un "cousin", plutôt
p
que de notifier leur départ aux sociétés immobilières. Et puis il arrive
""
qu'une meme personne soit attributaire de deux logements économiques à la
fois (un de la S.I.CO.C.I., l'autre de la SO.CE.FI.HA.) ; aloys
il en
p
se un à son "frère". C'est le cas de trois chefs de ménage. Aussi cette
situation explique en partie la présence de quelques déshérités dans des
logements de trois pièces.
L'absence de sous-locataire dans les logements évolutifs
procèdent également des conditions d'obtension de ce type de logement et
de la nature des rapports existant entre propriétaires et locataires.

~ •• < •
- 157
Ici, le candidat au logement s'adresse pe~~onnellement au propriétaire.
De plus, pour le paiement du loyer
celui-ci ou son représentant se rend
g
directement chez son locataire ou vice versa. Il existe donc des contacts
directs entre les deux, si bien quCil est difficile et voire impossible
de "tricher", même si le propriétaire n'est pas résident. Or dans le cas
des logements économiques, de tels rapports humains n'existent pas (et ne
peuvent pas exister) entre les locataires et leurs "logeurs", les sociétés
immobilières. L'octroi d'un logement de ces sociétés est soumis à la
constitution d'un dossier (de demande adressé à la S.I.CO.G.I. ou à la
SO.GE.RI.HA.) et à l'avis d'une commission dite nationale d'attribution
des logements (depuis juillet 1977).
Il arrive que des entreprises s'adressent elles-mêmes aux
sociétés immobilières afin d'obtenir relativement facilement quelques lo-
gements pour leurs employés •...10 des 77 locataires de logements économiqueE'
ont ainsi obtenu leur logement. La nécessité pour certains employeurs
d'intervenir ainsi que l'existence de cas de sous-location sont deux faits
qui montrent les limites de la fameuse commission de logements et surtout
le caractère mystificatelIT de celle-ci. Aussi, on peut y prendre la mesure
du déficit considérable de logements économiques à Abidjan, déficit qui
oblige certains chefs de ménage à accepter des logements dont la taille ne
leur convient pas toujours.
cl NONBRE DE PIECES ET ORGANISATION DU LOGEfI1ENT
Tableau n=O 28 :~\\:Nombre de pièces.
Lgts. Eco.
Lgts.
Nb. Pièces :-----------------------------: Evolutifs
TOTAL
: ~~. 1. CO. G• 1.
: S0 •GE •F 1. HA • :
:----------~-:--------------:---~----------:----------
-:-------:
l
l
l
2
17
5
22
J
27
24
9
60
4
20
l
J
24
5
2
2
6
l
l
:------------:--------------:--------------:-----------:-------:
TOTAL
47
42
21
110

Les cellules de logements économiques ne dépassent pas
quatre pièces
une salle de séjour, une, deux ou trois chambres auxquelles
il faut ajouter les douches r les WC et une minuscule cuisinette. Le tout
est organisé autour d'une cour individuelle (par logement) fermée. Dans
les logements évolutifs par contre il exist.e des logements de toutes les
tailles depuis cRlui plus restreint d'unR seule pièce (dénommé "entrée-
coucher" par les abidjanais) jusqu'au plus grand logement de 6 pièces.
Notons que ces logements de 5 et 6 pièces et certains de 4 pièces sont oc-
cupés par les propriétaires, de même que "l'entrée-coucher" d'une pièce.
Ici le principe de l'organisation du logement est celui de la cour centrale~
Hais contrairement au logement économique, il n'y a pas toujours ici de cui-
sine, ni de douche et WC individuels. Seuls six occupants des logements
évolutifs ont répondu disposer de ces commodités (WC, douche et cuisine)
individuellement. Dans tous les autres cas, ces équipements domestiquRs
sont communs à tous les habitants de la même cour multilocative.
De IDobservation du tableau n=O 28, il ressort que les loge-
ments de trois pièces sont les plus nombreux : 60 logements soit 54,54 %'
Les logements économiques de la 2,. LCO.G. 1. ont tous entre J- et 4 pièces.
Dans ceux de la SO.GE.FI.HA., la ventilation se' fait plutôt entre les 2
pièces et les J pièces, il n'y a'que très peu de 4 pièces. Cette situation
résulte sans nul doute des contraintes de financement où, Comme nous liavons
déjà analysé les deux sociétés sont dans des situations différentes. La
SO.GE.FI.HA. qui a du mal à trouver des financements, veut tirer parti au
maximun du peu de capitaux qu'elle obtient. D'où elle produit beaucoup de
logements de 2 pièces. Par delà les contraintes de financement, la crainte
des ret.ombées politiques d Dune crise aiguë de logements économiques,
conduit les pouvoirs publics à produire"davantage"de logements et de léguer
au second rang les normes de qualité •••
Au niveau des logements évolutifs, ce sont plutôt les con-
ditions de la production ainsi que les intentions des propriétaires qui
expliquent la situation constatée. Dans la mesure où chaque ménage compte
en moyenne 7 à 8 personnes, il ne fait aucun doute que des logements de
ces tailles sont dans un état de surpeuplement. Certains occupants des 4
pièces de la SO.GE.FI.HA. ont carrément aménagé leur cuisine en chambre
pour dépendants. Mais la pratique la plus répandue consiste à ériger la
salle de séjour en une chambre supplémentaire la nuit. La vie domestique
des habitants de Yopougon (comme pour la majorité de la population
d'Abidjan) se déroule plus souvent dehors. D'où les occupants des logements

- 159 -
économiques ont tous, sans exception, fait cimenter leur cour. C'est
également dans la cour que se confectionne les repas, sauf en saisons
des pluies. La cuisinette jugée trop exi~lë par les ménagères, est
souvent utilisée pour ranger les ustensiles. Une vingtaine de chefs de
ménage ont apporté des modifications relativement plus importantes à
leur logement. Celles-ci consistent toujours à introduire quelques nor-
mes de qualité clans le logement. Ainsi par exemple, certains chefs de
ménage ont repe int le~; murs intérieurs ; d'autres ont remplacé des ma-
tériaux et appareils installés par les promoteurs par d'autres de leur
convenance : ~ar ex~mplc le carrelage des planchers, des murs des salles
d'eaux, installation de sanitaires etc .• Dans les premiers logements de
la S.I.CO.G.I., 7 ùe nos enquêtés ont doté leur logement de climatiseurs.
D'autre:":, plus nOPlbreux, ont élevé des clôtures aux limites de leurs
logements, isolant parfois ainsi un petit jardin.
(Photo YAPI-DIAHOU)
Ici un logement :économigue de la ~O.GE.FI.HA. modifié. Il
abrite en partie un salon de coiffure.
Ces tranformations sont coûteuses et ne peuvent pas être
initiées par n'importe quelle catégorie de travailleurs. Par Axemple iJ.
a fallu 350 000 francs CFA à Monsieur AKA pour faire peindre
les murs
intérieur~; de son logement de L~ pièces. Par delà "le manque de moyens"

-
160 -
(entendez le manque de moyens financiers), les difficultés à obtenir une
autorisation de modification de la part d.es sociétés immobilières ainsi
que le statut de locataire sont autant de facteurs qui empêchent de nom-
breux chefs de ménage de se lancer dans tout processus de transformations.
D/
L~ LOYFRS
Il faut préciser qu'au sein de la population enquptée, six
chefs de ménage sont propriétaires des logements qu'ils occupent; ils ne
paient donc pas de loyers. Les tranches de loyers consignées dans le tableau
ci-après ont été établies sur la base des 104 locataires et sous-locatairp.s
(cf. tableau n=O ~7).
Tableau n=O 29
Les loyers.
Loyer
Lgts.
Lgts .
Ensemble
Eco.
Evolutifs
:--------------~------:-----------:-----------:-------~--:
5 000
5 000 - 6 000
6 000 - 7 000
2
2
7 000 - 8 000
2
2
8 000 - 9 000
' )
.J
J
9 000 - la 000
14
1
15
la 000 - 11 000
11 000 - 12 000
15
J
18
12 000 - lJ 000
24
1
25
lJ 000 - 14 000
6
6
14 000 - 15 000
7
2
9
15 000 - 16 000
la
2
12
16 000 - 20 000
9
1
la
+ de 20 000
l
1
2
:---------------------:-----------:-----~-----:----------:
TOTAL
89
1.5
110

- 161 -
Les loyers les plus bas sont compris entre 6 000 et
7 000 francs. Les logements loués à ces prix et dOune manière générale en
dessous de la 000 francs sont relativement peu nombreux: 22 (21,15 %).
Il Y a un tassement entre la 000 et 20 000 francs CFA. Dans cette fourchette
on trouve de nombreux loyers entre 12 000 et 13 000 francs CFA et de
Il 000 à 12 000 francs CFA. Douge chefs de ménage paient un loyer de
15 000 à 16 000 francsCFA, dix autres entre 16 000 et 20 000 francs, et
neuf entre 14 000 et 15 000 francs CFA. Il Y a, peu de logements dont le
loyer se situe entre 13 000 et 14 000 francs CFA. Au dessus de 20 000 francs
de loyer, on trouve également un nombre infime de logements. Il ressort
donc de cette observation 'lU 'à Yopougon les loyerc-> se situent entre la 000
et 20 000 francs CFA, tous les types de logements confondus. (1)
Le rapport loyer-type de logement permet de remarquer que
c'est dans les logements économiques que sont pratiqués les plus bas loyers
(en dessous de la 000 francs CFA). De plus les loyers sont relativement
variés, ce qui correspond à la variation observée au niveau des tailles
des logements. Cette variation des loyers se remarque également au niveau
des logements économiques. Ici, elle s'explique par le fait que la
S.I.CO.G.I. et la SO.GE.FI.HA. n'applique pas des loyers uniformes, sur
un même type de logements. De plus, dans les logements d'un même promoteur,
les loyers diffèrent d'une tranche de logement à une autre. Ainsi par
exemple, les delu pièces des dernières tranches de la SO.GE.FI.HA. sont
louées à 9 515 francs au lieu de 8 900 francs CFA dans les premières tran-
ches (1974-1975), actuellement les 4 pièces de cette même société sont
louées à plus de 25 000 francs CFA.
On retrouve à travers les loyers, l'influence des contraintes
de financement de la production du cadre bâti, ainsi que celle du phénomène
de l'inflation.
2 'agissant de la population étudiée, par de là les déclara-
tions de revenus, le milieu d'habitat coroborent la stratification sociale
établie.
VI
LES CONPORTEr'IENTf, ECONŒHQUES DE;' CHEFS DE MENAGE
Sous le vocable de comportements économiques nous voulons
appréhender d'une certaine manière le degré d'intégration à la fois
(1)
Il faut noter cependant que dans les-loyers des logements (du typ~
économique) livré en 1979 et en 1980 respectivement au Banco Sud et
et à Niangon les loyers sont au dessus de 25 000 francs CFA.

- 162
sociale et économique des chefs de ménage au milieu urbain. Parmi les
nombreux facteurs de vérification possible, nous en avons retenu trois
principalement : le niveau de consommation de biens durables , le recours
en cas de bèsoins dVargent, l'épargne des ménages, ces deux points permet~
tant d'apprécier leur degré de connaissance et de fréquentation des organis-
mes bancaires et financiers locaux.
A/
LA CONSOrvl~îATION DE BIF:NS DURABLfS
Les niveaux de revenus, d'instruction ainsi que la jeunesse
de la population enquêtée se lirent également dans les niveau.x dp. con-
sommation des biens durables, dont témoignent les ré,:;ul tats suivants
obtenus à partir des recensements de voitures, de cyclomoteun:"
tourne-
disques, etc .•
Tableau n==O JO
Les biens durables consommés.
Biens durables
Nombres de chefs de ménage
:---------------~-----:-------------~----------------- -:
Voitures . . . . . . . . . . .
19
(17,27 /6)
Cyclomoteurs ••.•.•.
2
( 1,82 %)
Tourne-disques •.•••
J9
(J4,45 %)
Tél éviseurs ••...•••
74
(67,27 %)
Transistors .••••.••
91
(82,7J %)
Cuisinières .•. .•.••
J7
(JJ ,61+ ~~)
Réfrigérateurs .. ...
6?
(56,J6 Of)
(0
Ventilateurs ••.....
JJ
(JO ,00 (lf)
10
Climatiseurs •••..•.
7
( 6,J6 01 )
/0
Un ménage sur six est doté d'une voiture. Les cyclomo-
teurs sont rares : 2 chefs de ménage seulement en possèdent un. Plus
d'un tiers des ménages sont pourvus d'un tourne-disque ou d'une cuisi-
nière à gaz. Dans trois ménages sur dix, on trouve un ventilateur.

- 163 -
Le téléviseur~ .le transistor radio et le réfrigérateur sont
les biens de consommation les plus répandus. Le téléviseur est installé
dans 67 %des ménages (soit près de 7 ménages sur la) ; 4 ménages sur 5
sont pourvus d'un transistor radio, et plus de la moitié des logements
sont équipés d'un réfrigérateur.
Très peu de ménage ont doté leur logement d'un climatiseur.
Cela s'explique tout simplement par le fait que l'installation de ce type
d'appareil coûte très cher et ne peut être à la portée de toutes les bourses
Par ailleurs, des biens comme le téléviseur
le réfrigérateur,
t
ou la cuisinière sont installés dans un nombre très infime de ménages des
logements évolutifs d' Andokoi. Par exemple l
ménage selüem'~nt sur la
possède un téléviseur ; le réfrigérateur ou la cuisinière est installé dans
l ménage sur 7. Aucun ménage de ce type de logement n'a ni le climatiseur,
ni le ventilateur. En revanche, des élémF:nts comme le transistor radio, le
cyclomoteur ou la voiture se trouvent dans les deux milieux de logements.
Le niveau de consommation des biens durables, reflète les
niveaux de revenus et la stratification professionnelle et culturelle aux-
quels appartient la population étudiée: une population jeune, composée
d'employés, de fonctionnaires et de cadres moyens ayant un revenu compris
entre 80 000 et 150 000 francs CFA. ~;ais ce niveau de consommation ainsi
que le type de biens consommés évoquent tous deux les différences de milieu
de logement qui ne sont pas forcément ici, des éléments de discrimination
socio-économique. Certains chefs de ménage, attendent l'installation
d'infrastructures de base, notamment l'électricité, pour s'équiper en télé-
viseur ou en réfrigérateur. Pour l'instant, ils s'abstiennent de tout achat
dans ces domaines •••
BI LE RECOURS EN CAS DE BE:'.OINS D'ARGENT
D'après les résultats de notre enquête, de nombreux chefs
de ménage recourent à leurs employeurs en cas de besoin d'argent: 49 chefs
de ménage soit presque 5 travailleurs sur la sont dans ce cas. Ici, les
circonstances du recours confèrent i cette pratique une certaine particula-
rité. En dépit des avances SlIT les salaires (ou accomptes) et des prêts de
rentrées scolaires, les ménages préfèrent s'endetter auprès de leurs em-
ployeurs pour acheter des biens de consommation
tels que réfrigérateurs,
téléviseurs, cuisinières etc., voire même pour le financement d'opération2

- 164 -
de construction. Certains chefs de ménage justifient en ces termes leur
éloignement des organismes bancaires :
"Les choses trainent làbas p et puis quand tu n'es pas de la fonctio'
publique, on te demande toujours un avaliseur. Même si tu as trou-
vé l'avaliseur<et que tu ne connais personne dans ces banques
eh
p
bien tu peux attenctl-e des années, sans toujours avoir gain de cau-
se. Alors qu'avec le service (entendez l'employeur), tout se passe
vite, puisque là on sait combien tu gagnes par mois. En tout cas
il n'y a pas de complications."
Néanmoins une proportion non moins importante de chefs de
ménage 20,91 % ont répondu avoir bénéficié de crédits d'une banque ou d'un
organisme de financement (le crédit de la Côte d'Ivoire en particulier),
une fois au moins. C'est le cas de plu~ d'une quinzaine de ménages au
moment de l'achat de leur voiture ou d'un lot de construction.
12 chefs de ménage c-'acireSF,ent soit i un parent ~oit à un
ami en cas de besoin d'argent; 6 ne recourent à personne.
En résumé on peut dire que la plupart des chefs de ménage
n'ont pas accès a~ prestations des organismes financiers, parce qu'ils ne
sont pas suffisamment solvable, du point de vue des banquièrs. Mais cette
étude a montré que les travailleurs enquêtés ont une conna.issance de ces
institutions financières.
cl ~EPARGNE ET LE LIEU DE DEPOT DE L'EPARGNE
Les ménages de Yopougon bien que peu nombreux à solliciter
les organismes financiers, les fréquentent tout de même. Sur 90 chefs de
ménage qui épargnent, 69 (62,7) %) ont un compte en banque, 19 (17,27 %)
un compte d'épargne P.T.T. ou B.N.E.C ••
Deux épargnants seulement ont confié leur épargne à leur
épouse ou à un parent resté au village.
Les non épargnants 18 (16,;.6 %) sont des gens "mal payés'"
ou des gens qui ont "beaucoup de charges", c'est A dire de nombreuses
personnes à cr~ge.
Au niveau des épargnants le salaire insuffisant et les char;"
ges familiales influencent considérablement les taux d'épargne: 1) 000 à
14 000 francs CFA en moyenne pax- mois. Ce taux d'épar@le relativement
faible est en partie une des causes de la mise à l'écart de la plupart

- 165
des ménages par rapport aux organismes de crédit. Pour eux, le dépot de
l'épargne à la banque se justifient surtout par la recherche d'une double
sécurité: "Eviter d'être cambriolé
ensuite, préparer l'avenir."
En résumé, les sociétés immobilières et les promoteurs par-
ticuliers ont par leurs actions attiré à Yopmlgon une population jéune,
comportant une proportion considérable de lettrés, ayant une lon~!e connais-
san€e
de la vie citadine. Cette population semble parfaitement intégrée à
la vie urbaine
comme en témoignent les résultats des étud.es sur le passé
urbain, la conso~~ation de biens durables. Bien qu'acquis aux valeurs ur-
baines, ces jeunes citadins restent solidaires de leur milieu d'origine
avec lequel ils entretiennent des relations multiformes.
Ni ville ouvrière, ni ville bourgeoise, Yopougon ressort à
travers cette enquête comme une ville d'employés, de fonctionnaires et de
cadres moyens, en un mot une ville peuplée d'agents d'exécution et de per-
sonnel ·intermédiaire
de gestion
Ces deux catégories socio-profes-
sionnelles qui constituent la fraction la plus importante de la population
active employée dans le secteur dit moderne, dans les villes du tiers monde.
r·1aisla vie dans cette ville est un véritable sujet de préoc-
cupation (tant pour les habitants que pour les pouvoirs publics) si l'on
se réfère aux lourdes dépenses mensuelles qui grèvent les revenus relative-
ment bas des ménages.

- 166 -
CHAPITRE
II
L 'EI·1PLOI, LFS EQUIPEr,w,NTS ET LES TRANSPORTS
"Une ville écrit Raymond LEDRUT n'est pas seulement un ras-
::;emblement d'hommes et un assemblage d'édifices".
"La ville est le lieu d'une vie intense. Sans cesse des hom-
mes vont et viennent à l'intérieur de la ville où ils produisent, créent
ou recréent" (1). Cette définition rejoint celle avancée par DERYCJŒ, avec
une coloration économiciste assez nette: "la.ville est un centre de for-
mation et de redistribution de valeur ( ... ). Elle est un lieu de perception,
d'imposition et de transfert des flux de revenus Par les activités qui s'y
développent" (2). Deux caractéristiques essentielles de la ville ressortent
de ces deux définitions : la ville est un lieu de production de biens et de
services, en même temps qu'elle est un espace social de reproduction de la
force de travail, un lieu de consommation. nais cette double fonction ne
peut être effective que si certaines conditions sont réunies. Parmi celles-
ci se trouvent les entreprises, (pour la production) et les divers équipe-
ments socio-collectifs qui constituent une variété de facteurs de reproduo-
tion de la force de travail.
Après avoir analysé le logement (autre bien de consommation)
nous voulons tenter de cerner, dans ce chapitre les différents moyens dont
dispose la ville de Yopougon, qui lui permettent éventuellement de créer
des valeurs et de les redistribuer. D'où nous étudierons la question de
l'emploi, puis les équipements, enfin les communications externes et
internes.
(1) LEDRUT (Raymond)
Sociologie urbaine P.U.F. 1973
(2) DERYCJΠ(Henri)
L'économie urbaine P.U.F. 1970

-
lbb -
l,. , .
1
L'ENFLOI A YOPOUGON
Il s'agit moins dans ce paragraphe d'une étude approfondie
de l'emploi que d'une démarche visant à confronter certains aspects du
discours sur la production de l'espace urbain et les résultats réels ob-
"
"
tenus, sur le terrain. Ici le paramètre de vérification retenu est la
connaissance du lieu de travail des gens intérrogés. A partir des résul-
tats obtenus nous avons pu mesurer le poids de chacun des deux secteurs
d'emplois dans la dynamique interne ·de Yopougon. D'OÙ i l a été accordé un
intérêt particulier au secteur dit informel qui a fait l'objet d'un para-
graphe.
Tableau n=O JI
Lieu de travail (1).
Lieu de travail
Nb. de travailleurs
:-----------------------------------:----~------------
----:-----------:
y opougon
.
15
13,89 %
Adjamé Attiécoubé •.••. "•...•.....
6
5 c:.t:.. Of
• ..J'V
/0
Coccxiy •••• " " " a·. " • " " " o. ". " • " " " " ••
J
.Pl.a teau
".. "."
.
.46
Treichville - Port ••••..•...••••
10
Koumassi - Zone 4 •••••••.•.•••••
18
16,67 %
Port -Bouet - Vridi ••••••..•....
8
7,40 %
Tt inérants ... " .. " " . " . " " " " ... " " " " " .
2
1,85 'li,
:-----~~~---------------------------:--------------~-- ----:-----------:
Ensemble ... ."" " ..... """".. "". "" . "".
108
100,00 %
Les résultats de ce tableau sont schématisés sur la
figure n=O 14 ci-contre.
(1)
Nous n'avons pas pris en compte les 2 chefs de ménage qui sont
actuellement au chômage; d'où le nombre de 108.

- 169 -
Abstraction faite des deux chefs de ménage qui sont au chôma·.
ge, les 108 autres actuellement pourvus d'un emploi, travaillent à
l'extérieur de Yopougon dans une proportion considérable : rYJ ,11 'l~ soit
presque 9 personnes sur 10.
Parmi ces travailleurs, 2 sur 5 ont leur
emploi au Plateau "le quartier des affaires". 28 d'entre eux (25,93 %)
travaillent dans les "vieux quartiers industriels" de Treichville, du Port
et de "Zone 4", ains i que celui plus récent de Koumass i. 8 autres sont
sur la zone industrielle de Vridi. Les quartiers des zones continentales
(le Plateau non compris) emploient un nombre très faible de travailleurs
6 à Adjamé - Attiécoubé, trois seulement à Cocody.
Cette distribution des travailleurs selon le lieu de travail
ne montre aucune tendance à la modification de la carte des emplois dans
l'agglomération d'Abidjan. Mieux, elle confirme la supprématie du Plateau
de l'île de Petit Bassam et de la zone côtière (sud) dans l'installation
des activités économiques et parconséquent des emplois. En 1976, 44,6 %
des emplois étaient localisés au sud ; le Plateau en réunissait à lui seul
20 %et l'ensemble du secteur ouest Yopougon compris, à peine 5,8 % (1).
Si l'on se place à l'échelon des secteurs d'emploi, le sec-
teur artisanal apparait comme le secteur le mieux représenté à Yopougon.
Sur cinq artisans recensés, quatre travaillent sur place, le cinquième,
un peintre, n'a pas de lieu de travail fixe. En revanche, sur les lOJ·per-
sonnes employées dans le secteur dit formel, Il seulement (10 68 %)
0
travaillent sur place à Yopougon. De plus ils sont en nombre presque égal
dans l'administration (5) et dans le secteur privé (6). Les travailleurs du
secteur public sont des enseignants en majorité : 4 sur 5. Les 6 autres
du secteur moderne privé travaillent presque tous à UNIWAX, la plus ancien-
ne et la plus importante entreprise locale (1968). A l'extérieur de
Yopougon, le Plateau reste toujours en tête tant pour les emplois publics,
para-publics que pour les emplois privés (dans ce cas il s'agit d'emplois
du secteur dit tertiaire supérieul' : banque, commerce de luxe, sièges
d'entreprises industrielles etc.). Toutefois, c'est dans les quartiers
méridionaux sur l'île de Petit Bassam que sont concentrés l 'essentiel de~,
emplois du secteur privé (cf. annexe: secteur d'emploi et lieu de travailJ
(1)
Sources
Recensement général des activités en milieu urbain. 1976
Tome IV
Direction des Etudes de Développement, Ministère
du Plan.

- 170 -
Finalement l'on constate que par delà lef; intentions armon-
cées lors de l'élaboration du Plan Directeur du Grand Abidjan, "le mariage
habitat-emploi" n'est pas pour ces années 1980. Les dizaines de travailleu:ti3
du secteur dit formel (secteur essentiellement aux mains du capital étran-
ger) sont encore astreints à l'émigration vers la "ville europeenne" et
vers les quartiers "industriels" de Petit Bassam et de Vridi, où le Port
continue d'attirer les investisseurs. Aujouréi'hui il n'y a donc véritablp.-
ment d'emplois locaux que dans le secteur dit informel.
A/
LE POllY" DU SECTEUR "INFORr1EL" A YOPOUGON
Pour mieux apprécier ce secteur d'emploi, il était indispen-
sable de s'en approcher. Cette étude relativement succinte repose en effet
sur une enquête auprès d'une trentaine de patrons et propriétaires d'ate~
liers artisanaux. Précisons que ces ateliers sont localisés sur le c(~ntre
urbain de Yopougon Akyé seulement. Les ;.5 ateliers que nous avons recencés
emploient 222 personnes, soit une moyenne de 6 personnes par atelier. Si
à cela nous ajoutons les trois boutiques de travailleurs indépendants (rp.-
levées .dans l'enquête auprès des chefs de ménage) et leurs huit "employés
dépendants" l'effectif des 38 établissements ainsi recencés s'évalue à.
233 personnes. La répartition de cette masse de travailleurs selon la
fonction occupée, met en évidence la sur représentation des apprentis (cc
qui est une loi du secteur informel) (1).
- APPRENTIS .•.••...••....
116
(49,79 ~~)
0
• • • •
- EI'1PLOYE;:: ET OUVRIERS .•.••...
74
(31,76 of)
/0
- PATRONS ET A~SIMlLES .......•
43
(18,45 C'f)
70
- TOT AL .. • • • .. • • • .. • • • • • • • ....
233 (100 ,00 %)
Ces établissements appartiennent à des habitants de Yopougon,
sauf trois. l'iais les résidents propriétaires d'ateliers ne sont pas tou-
jours des artisans. On y rencontre quelques salariés du secteur moderne.
C'est d'ailleurs cette situation qui explique l'écart entre le nombre
d'ateliers et celui des patrons. 5 des patrons intérrogés sont des salarié2
(1)
DE HI RA'? opt. cit.

Ils ont recruté des apprentis qui assurent donc l'essentiel de la
production • Leur travail est contrôlé par le meilleur apprenti qui
joue finalement le rôle de patron (cf. patrons et assimilés).
L'installation de ces ateliers est· justifiée par la crois-
sance démographique de Yopougon, si bien que leurs activités tournent
essentiellement vers la production de biens et de services divers, qui sont
de nature à assurer une certaine autonomie à cette ville, en matière de
consommation finale.
Ainsi, nous avons dénombré un nombre important d'activités
ayant trait au métier du bâtiment
- 12 menuiseries
J briqueteries
3 ateliers de soudure
2 ateliers de tapisserie.
Ces métiers sont les plus générateurs d'emplois : 124 person-
nes y travaillent. Cette supprématie des métiers du bâtiment s'explique
par le fait que Yopougon est une ville récente encore en construction.
Viennent après les métiers du bâtiment, les activités d'en-
tretien , de moyens ·de transport et d'automobiles singulièrement: 7 ga-
rages auto; chacun d'eux emploie en moyenne 10 à 11 personnes dont un
nombre considérable d'apprentis. La confection des vêtements est également
une activité très répandue. Mais elle est moins nécessiteuse de main
d'oeuvre, c'est à dire d'apprentis.
Le micro commerce de détail occupe 11 personnes réparties
dans trois minuscules boutiques.
Enfin'les ateliers de réparations.et de services divers ne
sont pas en manque. Nous avons dénombré deux ateliers de réparation
de
radios et téléviseurs et un salon de coiffure. 5 personnes y travaillent,
dont 2 apprentis, un employé et 2 patrons.
En se gardant de toute appréciation qualitative et structu-
relle sur les types d'emplois, cette étude permet de constater le poids
remarquable du secteur informel, de par le nombre d'emplois qu'il offre.
De plus, ses activités, orientées vers la production de biens et de ser-
vices liées à l'essor démographique local, font de ce secteur une variable
non négligeable de la dynamique urbaine à l'heure actuelle.
Mais malheureusement l'artisanat est toujours considéré
comme un agent économique parasitaire, c'est ainsi que le problème de sa
localisation n'est· jamais pAnsé de façon sériAuse par les responsables

Tableau n=O 32 : Les équipements existants
Tableau n=o33 : Les Equipements sollicités
.....
Equipements·
.
.
-..l
l'\\)
Types d'équipements
Equipements cités
NB .dê~<r~p9DSe6 :
Types d'équipements
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:
- Route
- R o u t è : 26 (23.64%)
EQ,UlPEMENTS
EQUIPEMENTS
R~sèâù d'assai~
80 (72.73%)
: Eau courante
.:2:3 (20.91%)
nissement
DE BASE
DE BASE
0'-
...
·, .
- Ordures ménagères:
,
: E1ectricité
: 21' (19.09%)
: _ _
i:I
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. . .
: _....~_~-=---cD_=__
_ _ :
CDCiI'CO~_:
:
•• œaacmCll'
Cllia_
== :
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=
...
_:
J==:=c:::llc=I_~:_~
- Marché
: 110 (100.00%)
- Marché
: 67 (60.91%)
- Boutiques
~ 14 (12.73%)
EQUHEMEN'IS
:'
EQUlffiMENTS
- Centres Commer-
;
Il (10 O~)
COMMERC IAUX
COMMERCIAUX
- Centres commer-
ciaux
.
• vIa
30 (27.27%)
: _Ctc._e-
CDCCt.-
. :
U I ~ : a : I C . I Z ~
gal
_ : ~ _
ciaux
:-----------------~:---------------------:~--------~:
~ - - = t
e - ~ - . : : l I _ :
INFRASTRUCTURE
- Centre de santé
88 (80;;;00%)
INFRAS TRUCTURE
·
- Hôpital
: 46 (41. 82%)
SOCIO-SANITAIRE
- Pharmacie
6 (5.45%)
SOCIO-SANITAIRE
: - -
:
:
c:ra__ _.c::a
:
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IIDCDCD
:
:
_ _ cac. _ _--...:=t :
~ _ C I : I
--..--~___....
~
~CI~~~
ICMIItcm~
EQ,UI ffiMENTS
- Ecole
110 (100.00%)
EQUlffiMENTS
- Ecole
; 28(25.35%)
CULTURElS !~~SCOLAIRES p :
~ Cinéma
7 (6.36%)
CULTURELS, SCOLAIRES p :
- Cinéma
:
3 (2. 7~)
ET
DE
LOIS ms
- Foyer des jeunes;
15 (13.64%)
ET
DE
LOIS ms
- Foyer des jeUnes : 3'2 (29.09%)
- Terrain de sport:
19 (17.27%)
- Terrain dl'! sport: 47 (42.73%)
oa:
: _ _ - . - c D
. . . .
Il
. . . . . . .
_ _ =:I=c:lCIl _ _ :
~
-
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Jardin
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:
12
:
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(10.91%)
- Es paces 'verts
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1
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• _ _ ~~a::I : _a: __ aD"'~~-e::.
CItCDCDCID : ~-=-=aco~-.co--'- :
SERVICES ADMINIS-
- Bureau de poste
·
29 (26 .36%)
: SERVICES ADMINlS-
:
·
- Bureau de poste.. : 26 (23.64%)
%
:
:
TRATIFS ET EQUIPE-
- Bureau d'Etat
'Civil.
'
, 2 (1.82%)
:
: TRATIFS ET EQUlPE-
· - Gendarmerie -
·
: 33 (30.00%)
MENTS DIVERS
:
: MENTS DIVERS
:
Police
. :
Banques
. '·6 (5.45%) : : ,
·
·,
· - Banques
· 9 (8.18}6)
- 1 .
:
:
·
- Gare routière
9' (8.1~)
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............
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: _ _- . - . a
: -=-
~
· %
:
- Bus
: 13 (11.82%)
·
-:-_~
-.:I~_I

de i'aménagement urbain. La plupart des J8 ateliers recensés sont irréguli-
èrement installés sur des terrains déjà affectés, d'autres ont élevé leur
barraqu~ sur la zone .de serVitude des li~1es à haute tension de l'E.E.C.I •.
Deux artisans seulement sont en situation régulière. Faute de locaux com-
merciaux, les commerçants ont transformé une partie de leur logement en
boutique. (Voir photo page 159 ).
II
LES EQUlPE~lENTS A YOPOUGON
Nous étudierons tant les équipements existants que ceux qui,
soit parce qu'inexistants, insuffisants ou inadaptés font l'objet de re-
vendications de la part d~s habitants.
AU lieu de procéder nous même à un recensement des divers
équipements existants, i l nous a semblé plu:?, utile de laisser cette initia.-
tive aux personnes auprès desquelles nous avons enquêté. Nous nous conten-
tions de souligner Sllr notre questionnaire, après chaque entretien, les
équipements cités comme existants ou inexistants et qui étaient revendiqués.
L'inventaire des équipements eff~ctué, nous demandions à notre interlocuteur'
de nous indiquer la personne (physique ou morale) qui selon lui a construit
ceUx-ci, et si lui même avait pris part à cette construction.
Ce type de démarche répondait à deux objectif's. Il fallait
dans un premier temps avoir une idée des divers équipements mis en place
en guise de prolongements soéio:"éducatifs ••• des logements réalisés. De
plus il était intéressant d'apprécier la nature des équipements réalisés
ou non, leur degré d'importance dans la vie des habitants. A un deuxième
niveau l'objectif visé, était celui de tester le degré d'intégration des
habitants dans leur milieu de vie. Car d.a.ns. une ville, en définitive rédui-
te au rang de cité dortoir, il ne reste plus que les équipements comme
facteurs de création et d'organisation de la vie urbaine.
Les résultats des recensements d'équipements existants ou
sollicités sont consignés dans les tableaux n=o. }2 et JJ ci-contre.
Les données du tableau n=O 32 n'ont pas une valeur de juge-
ment sur la quaiité des équipements réalisés.
...

- 174
AI LES INFRASTRUCTURES DE BASE
Elles comprennent les routes, les réseaux d'assainissement,
la collecte des ordures ménagères, l'eau courante, l'électricité ••• 80 chefs
de ménage soit près de 8 sur la indiquent que Yopougon est pourVue d'un
réseau d'infrastructure primaire. Ces avances, traduisent en effet la
situation générale de l'équipement d'infrastructure de base dans cette
ville. La nouvelle politique d'aménagement mise en place et expérimentée à
Yopougon,a en effet permis de doter celle-ci d'un réseau d'équipement de
base relativement satisfaisant : la réalisation de ces équipements fait
partie des attributions de la S.E.T.V. et elle précède la production du
cadre bâti. Mais tous les quartiers de la ville n'ont pas ce type d'équipe-
ment. Le quartier d'Andokoi, dite "Zone villageoise" n'a aucun équipement'
d'infrastructure. C'est cette situation que sanctionnent d'ailleurs 26 chefs
de ménage (dont les 21 habitants de ce quartier) en rejetant au chapitre
des équipements revendiqués la route, la collecte des ordures, l'assainis-
sement, l'eau courante et l'électricité. A l'origine de cette carrence
d'équipement à Andokoi, certaines autorité des services d'urbanisme évoquent
un soit disant "caractère villageois de ce quartier", d'autres indiquent
que "la situation de ce quartier relève des compétence du Sous-Préfet de
Bingerville~: "~one villageoise" ~ Et pourtant les buldosers du Ministère
des travaux Public y ont fait irruption en octobre novembre 1971 pour
démolir des milliers de logements sous prétexte de restructurer la ville
spontanée en développement~
Ce problème de la recherche d'un "pouvoir local" s'est posé
un moment dans les quartiers S.I.CO.G.I. et ~O.GE.FI.HA., à propos de l'éva-
cuation des ordures ménagères. Il ressurgit sans cesse à propos d'autres
équipements et d'autres problèmes. Pour les ordures ménagères la solution
trouvée a été d'en confier la collecte au Ministère de l'intérieur qui
recourt à son tour aux services d'un organisme spécialisé, la S.I.T.A.F ••
BI LES EQVlPEf1ENTS COMt-ŒRCIAUX
L'infrastructure commerciale est souvent ramenée aux seuls
magasins de commerce p surtout dans les pays industrialisés. Dans. les pays
à économie dépendante ou dominée et en Afrique Noire en particulier l'in-
frastructure commerciale, c'est d'abord le marché, le magasin ensuite.
L'importance du marché procède des caractères spécifiques des économies

- 175 -
Le 8arché dp Yopougon S.I.CO.G.I.
lE": seul marché
couvert de la ville.
(Photo YAPI-DIAHOU)
L'occupation du trottoir, une preuve de l'exigllit,~
du marché.
(Photo YAPI-DIAHOU)

- 176 -
des villes de ces pays et d'une façon générale du niveau des structures
sociales et économiques locales. La prééminence du marché traduit donc un
certain mode de vie en dernier ressort. Perçu par le marchand comme un
lieu de travail, le marché est par exemple pour la ménagère un lieu de
rencontre, d'échange, de communication avec l'extérieur.
1°/
Les Marchés
Du simple point de vue statistique, on peut avancer que
Yopougon compte trois marchés stables fréquentés quotidiennement par les
ménagères. Ils sont dissiminés en trois endroits de la ville, à Andokoi,
à "Yopougon S.LCO.G.L" et au "Banco Sud". Un seul parmi ces marchés,
celui de "Yopougon'S. LCO.G. 1. ft est aménagé. Cet aménagement est d'ailleurs
réduit à la construction d'un hangar où s'abritent les commerçantes en
cas de pluie. Sa superficie totale est d'environ 2 000 m2. Les deux autres
marchés se sont constitués spontanément sur des emplacements qui leurs
sont affectés. Jusqu'à ce jour, ils n'ont reçu aucun aménagement, surtout
celui d'Andokoi. Les seules constructions que l'on y trouve sont les
hangars et les dépots sommaires élevés par quelques commerçants et des
artisans (tailleurs, cordonniers, réparateurs de montres etc.). Il semble
que certaines de ces barraques constituent des objets de spéculation. Elles
sont louées à des prix exhorbitants à des détaillants pour y parder leurs
marchandises. Les marchés d'Andokoi et de "Banco Sud" sont de taille aussi
réduite que celui de Yopougon S.I.CO.G.I •• D'où les commerçants débordent
les périmètres affectés et étalent leurs marchandises à même le sol, sur
les trottoirs, la voie réservée à la circulation des voitures (Andokoi).
"
'
Les implications de cette situation sont multiples et variées
certaines ,sont inquiétantes. ~ar exemple les problèmes d'higiène, de san-
té dus à l'étalage des produits alimentaires à des endroits inappropriés
(trottoirs, routes proximité de tas d'ordures etc.) à. la portée de la
poussière et des mouches •••
Trois modestes marchés seulement pour 300 000 habitants, et
qui sont de plus abandonnés dans un état d'insalubrité déconcertante,
voilà deux raisons.suffisantes qui font porter le marché sur la longue lis-
te des équipements manquants à réaliser. (cf. tabl.eau n=O 33).
2°/
Les locaux commerciauX
La nouvelle politique suivie par le gouvernement ivoirien,
dans ce domaine consiste à faire de la production de ces locaux, une

Une vùe du marché d'Andokoi au 1er rang, des commerçantes
exposent leurs marchandü;es sur la chaur--,sée.
( Photo YAPI-DIAHOU)
Hangars sommaires du marché d'Andokoi au 1er rang,
au Zème rang, des dépôts construits avec du matériaux
de récupération.
(Photo YAPI-DIAHOU)

- 178 -
sorte de chasse gardée des particuliers. L~Etat limite ses interventions
à l'offre de terrains, sur les fameux "centres urbains" et "centres de
quartiers" (1). Les résultats de cette politique sont actuellement in-
tengibles. Ils se lisent dans le recensement effectué par les habitants.
l personne seulement sur la remarque l'existence d'un centre commercial
ou d'une boutique, 6 personnes seulement pour les pharmacies. Les espaces
réservés aux équipements commerciaux par la f.E.T.U. sont encore envahis
par la brousse ou pri~ d'assaut par les artisans.
Pour une ville de 300 000 habitants, on ne compte qu'une
modeste superette avec autolrr une boulangerie et une pharmacie (2) dans
le quartier dit "Yopougon f' .LCO.G.L';
Les boutiques recensées sont
presque toutes concentrée::; dans le quartier dit "villageois" d ~ Andokoi.
Elles connaissent un développement remarquable, car la plupart des nouvelles
constructions de2 particuliers en possèdent au moins une. Les quartiers
S.I.CO.G.I. et.:O.Gf.FI.HA., sont totalement dépourvus de locaux com-
merciaux. D'où de nombreux propriétaires ont transformé qui une chambre
ou une salle de séj01.Œ en boutique, en magasin de prê~ à porter, en salon
de coiffure etc •• (voir photo page 159).
D'autres commerçants ont investis les "centres urbains" en y
élevant des boutiques et des bars.
(p~:oto YAPI-D~AHOU)
"
.
.. ,Au centre grand ouvert un cabarêt de~ bo..ngui· ouveJ~t 'sur
'le "centre urbain de'ïopoUgon S ;I.CO.G. 1.
(1) cf. chapitre III.. lère partie page e6
(2) Yopougon comptait trois pharmacies (1980)

- 179 -
Dans l'Etat actuel des choses, les autorités d'Abidjan sont
contraints de compter avec ces commerçants et de tolérer les constructions
sommaires et spontanées~ Car ces derniers, malgré lelIT installation illéga-
le servent de paravent à la politique de démission conduite en matière
d'équipements. Du coup certains agents de l'Etat changent de langage en
indiquant que"la disparition de ces barraques (en clair la chasse aux com-
merçants) se fera d'elle même~ progressivement, au rythme des constructions
de locaux appropriés par les attributaires des lots commerciaux. Mais en
attendant ces petits commerçants rendent des services aux habitants." (1)
cl L' INFRASTRUCTURE ~,OCIO-SANITAlRE
Elle regroupe en principe les dispensaires, maternités, clini-
ques et les centres sociaux tels que "foyer de la femme", centre social,
jardin d'enfants etc •• La mise en place de certains de ces équipements est
du ressort de l'Etat. Il s'agit notamment des dispensaires, maternités,
foyer de la femme ••• D'autres tels que les jardins d'enfants peuvent être
initiés aussi bien par l'Etat que par des particuliers. Jusqu'en fin 1978
début 1979, l'infrastructure sanitaire était réduite à un jardin d'enfants
d'une centaine de places, construit par le Groupement Foncier. Il n'y avait
ni maternité, ni dispensaire en un mot aucun centre de, soin. Depuis 1979,
une maternité et un centre de soin pour en..fants (P.~'.I.) sont ouverts. r'1ai::,
ces équipements étaient dépassés avant même d'être mis en service, de par
leur faible capacité d'accueiL A la taille réduite des infrastructures
s'ajoute le nombre insuffisant du pers orme l médical employé. Ces deux si-
tuations se soldent par une dégradation des services, comme on peut le lire
dans ces propos de femmes qui viennent d'accoucher.
"Avant, une femme qui accouchait restait facilement une semaine à
la maternité. Mais maintenant, on ne fait que faire un aller et re-
tour pour accoucher. Par exemple quand'tu rentres à la màternité
aujourd'hui, c'est pour en sortir demain ou après demain, aussi.tôt
après l'.acèouchement, tellement il y a de femmes qui attendent ...
Une autre indique :
"C'est à la pharmacie qu'on fait peser les bébés ... C'est là que
s'effectue le contrôle médical. C'est valable aussi. C'est le doc-
teur qui nous a dit qu'on pouvait le faire là aussi, et commp. c'est
(1)
Entretien avec le Secrétaire Général de l'O.P.E.I.

- 180 -
plus près et quOon n'attends pas beaucoup, ça m'arrange bien d'y
aller."
Les malades eux sont obligés de se trainer vers les dispensai-
res d'Abidjan, avec une préférence pour ceux où travaille une de leur
connaissance. Ainsi par exemple, toute la famille d'un de nos enquêtés est
soignée à l'hôpital militaire du Plateau, parce qu'un de ses amis y tra-
vaille. D'autres malades "bravent" la mort en se rendant dans les infir-
meries privées où l'hygiène et la qualité du soin laissent à désirer.
Les centres sociaux éducatifs connus sous le nom "de "Foyer
de la femme" (1) n'existent pas à Yopougon.
En revanche, une pouponnière est en service à Yopougon depuis
1979. c'est un équipement social de niveau national qui reccueille les
enfants abandonnés ou orphelins. Il n'a que JO lits ~ Aucun chef de ménage
n'a fait allusion à cette pouponnière:, ni au jardin d'enfants précité. Ce
silence des chefs de ménage à propos de ces types d'équipements a deux
significations qui ne s'excluent pas l'une de l'autre. L~insuffisance de
ces derniers les fait passer inaperçus ; de plus ici ce type d'équipement
n'est pas suffisamment développés, ni réPandus.
Actuellement le jardin d'enfants assimilable aQX écoles ma-
ternelles reste le privilège de gens riches.
D/
L:m EQUlPEMEN'IT:; CULTUREV? t EDUCATIFS ET DE LOL': IR
Ils incluent les écoles, les centres culturels, les cinémas~
les aires de jeux (terrains de sports, espaces verts etc.)
1°/
L'infrastructure scolaire
Le domaine scolaire est le seul où Yopougon est relativement
bien Parée. Chaque quartier dispose au moins dOune ou deux écoles de 12 à
24 classes chacune (2). Ces écoles ont été construites par les sociétés
immobilières (dans le cadre des programmes de logements) et directement
Par les habitants eux mêmes, dans les quartiers dit "villageois".
(1)
"Foyer de la femme" :. ce sont des centres aménagés pour les femmes
.uniquement où celles-ci viennent l'après-midi
Frendre des cours
de coutures, de puériculture etc.
(2)
Il s'agit de classes primaires.

- IB1
Trois inspections primaires ont été créé en 1975, 1977 et
1979 pour superviser cet ensemble "d'appareillage" éducatif. A côté des
écoles primaires qui ont un rayonnement micro local (à l'échelle du quartier0
Yopougon accueille aussi trois éta.blis:3ements d'enseignement secondaire.
Deux lycées techniques spécialisés, de portée nationale et un C.E.C à
caractère régional (Agglomération d'Abidjan).
Toutefois il existe dans ce domaine aussi de nombreux pro-
blèmes, dûs à la supériorité numérique des besoins par rapport aux capa-
cités d'accueil de ces établissements, surtout au niveau des écoles
primaires. Pour tenter de limiter les conséquences catastrophiques de CP
déficit, certains responsables locaux de l'enseignement primaire tentent d(":
multiplier les solutions de recours.
" Devant cette situation, nous sommes obligés de "refouler" de:s
enfants de 6 ans et de commencer le recrutement des "C.P." à par-
tir de 7 ans", nous confle un inspecteur de Yopougon. "Si nom; ne
procédons pas ainsi de nombreux enfants ne seront jamais scolari~és
conclut-il".
La solution très provisoire pour un autre inspecteur a été de demandc-:r à
ses instituteurs "d'élever les effectifs de leur classe notamment aux cours
préparatoires."
En tout cas le problème de l'infrastructlITe scolaire reste
posé, ici non pas en terme "d'il y en a ou d'il n'yen a pas" mais en ter-
me de suffisance ou d'équilibre et d'adaptation avec les besoins incontes-
tablement tournés vers la hausse, du fait de la jeunesse de la population
de Yopougon.
L'adaptation aux besoins requiert aussi l'expérimentation
d'établissement d'enseignement secondaire, à caractère strictement local
comme c'est le cas pour l'enseignement primaire actuellement.
Ft puis signalons parmi les équipement;; relevant du domaine
scolaire la résidence universitaire de Yopougon. C'est en décembre 19'79
que cette résidence universitaire (connue sous le nom de "village universi-
taire"), a été improvisée par le ministère de l'éducation nationale, dans
deux îlots de logements économiques de la 00.GE.FI.HA., destinés à la
population "civile". Une centaine de logement~i avaient été déjà attribués
aux civils, mais ceux-ci seront délogés et leur~', logements intégrés au
fameux village universitaire (1 500 étudiants à l'ouverture en 1979-1980).
En voilà bien des manières de résoudre la crise du logement ~ Abidjan ~

-
182 -
2°/
Les équipements culturels et de loisirs
Les domaines de la culture et des distractions sont des
domaines où tout manque ou presque au point de vue équipement : en tout,
une seule salle de cinéma ouverte en 1979 et un centre culturel (1980).
si la salle de cinéma parait pour le moment suffisante
en revanche, le cen-
tre culturel' est loin de répondre à l'attente de la population. Son aire
d'influence ne couvre que le quartier où il est implanté (;-',I.CO.G.I.
"Banco Sud").
Pour le sport, de rares terrains vagues ont été érigés en ai-
re de jeux collectifs par qu(üque~j groupementc~ de jeunes. Tous ces équipe-
ments ne sont relevés que par une minorité de gens. Ils sont cependant
revendiqués par une très forte proportion de persorilles, ce qui témoigne
donc de leur importance dans la vie de la cité.
Il existe aussi quelques trois boites de nuits. COiTlme partout,
il s'agit de lieux privés de distractions appartenant à des particuliers. V'a'
i l est intéressant de signaler que dans les quartier::; dit '~. LCO.G. 1. ou
SO.GE.FI.HA., il n'est pas rare et surprenant que des salles de séjour
soient transformées en bar, dancing.
E/
LES SERVICf,S ADrnNISTRATIFS
Des dizaines de services publics ou para-publics nécessaire:s
à une population aussi importante,
on en dénombre deux:
uncpntral
téléphoniqu~ mis en .service en mai 1980 et un bureau annexe d'Etat
civil installé en janvier 1920 par le Sous-Préfet de Bingerville. Yopougon
n'a ni bureau de poste, ni commissariat de police .••
Dans les services divers, on trouve deux guichets de banque
et une antenne de l'E.F.C.I ..
Après cette étude de l'emploi et des équipements, on ne p8ut
s'empêcher d'affirmer que Yopougon est une cité dortoir. Dans l'impossibi-
lité de trouver sur place un emploi ou encore le moindre équipement social,
les yopougonnautes sont contraints d'émigrer à longueur de journée vers ;La
commune d'Abidjan. ::e pose alors le problème du transport dans tous ses
termes.

- 183 -
III
LES TRANSPORT.:,
La question des transports est abordée sous deux angles.
D'abord sous l'angle des moyens de déplacement utilisés, tant pour les
liaisons internes que
pour les communications externes, avec Abidjan en
particulier. Le second aspect vise à appréhender les problèmes existants
ou qui ont existé dans ce domaine des transports, d'apprécier les solutions
apportées et de mesurer leurs impects sur la vie des travailleurs •••
Nous étudierons donc les communications externes, avec Abidjan
notamment; lès communications internes et puis, dans une sorte de synthèse
les problèmes de transports de façon globale.
AI LES RELATIONS DOMICILE-TRAVAIL
Tableau n=O J4
Les moyens de transports pour se rendre
au travail.
Moyens de transports
Nombre d'usagers
:---------------------------:---------------------:
Car d'entreprise ..•.•••..
22
(20,00 %)
Bus ••••.•••••••.. III III •• III III III •
J5
(Jl,82 ai)
70
Bus ou " G'ba.l<aft III III • • • • • • • • •
25
(22,73 ~b)
Voitures particulières ••.
17
(15,45 %)
Deux roues .......
"2
( 2,827b)
III
• • • •
III

III
"-
Pieds. III • III •• III • III •• III • III • III III III ••
9
( 8,18 %)
:---------------------------:---------------------:
Ensemble.
no
(100,00 ~n
III
III
III
III
III

III
• • • • •
III
III

III
Le moyen de transport le plus emprunté est le bus : ;1,82 %
des gens enquêtés l'utilisent pour se rendre au travail. 25 (22,73 ~~) pren-
nent soit le bus soit le "GbaY..a". Un travailleur sur cinq part au travail
en car d'entreprise
17 des 19 propriétaires de voutures se rendent au
travail en voiture, tandis que les deux autres empruntent un car d'entre-
prise. On compte enfin deux usagers de deux roues et neuf piétons (ils
travaillent sur place à Yopougon.).

- 184 -
}.
Au premier rang à droite, detLx "gbakas".
(Photo YAPI-DIAHOU)
La gare routière (une gare spontanée) : un des points de départ
des taxis-ville qui assurent. les liaisons inter-quartier.
(Photo YAPI-DIAHOU)

- 185 -
Au total 82 chefs de ménage (soit près de 8 sur 10) emprun-
tent un moyen de transport collectif pour se rendre à leur travail. En
dehors du travail, c'est la quasi totalité des ménages qui se déplace
avec le bus ou avec le "gbaka" (les·cars d'entreprises n'étant utilisés
que les jours ouvrables). Les gbakas sont même mieux appréciés que les
autobus, sans ·doute à cause des règles d'organisation assez souples qui
caractérisent ce mode de transport: il n'y a pas d'horaire à respecter,
ni d'arrêts fixes; les gbakas s'arrêtent n'importe où pour embarquer ou
débarquer un client. La plu~t des ménagères qui vont faire leur marché
à Adjamé préfèrent y aller avec les "gbakas". Les élèves qui fréquentent
les établissements scolaires d'Abidjan eux, n'empruntent que le bus. Cela
provient du fait que dans les établissements secondaires, publics notam-
ment les élèves bénéficient de titres de transport, renouvelables tous les
mois. Les élèves des collèges privés obtiennent eux aussi des titres de
transport, mais au frais des parents •
. Tant por le travail que pour le loisir, quelques yopougon-
nautes empruntent aussi,la lagune où les transports sont assurés par des
pinasses. Les habitants de Yopougon-Kouté sont les grands usagers de la
lagune.
BI LES DFPLACEMENT.3 INTERNES A YOFDUGON
Dès la livraison des premiers logements économiques de la
S.LCO.G.L, il a été institué un système de transport interne à l'ini-
tiative de quelques transporteurs privés.
Des voitures de 4 à 5 places (des "t~.xis..ville") a:'surent
les liaisons inter-quartiers. FIles se reconnaissent à leur couleur orange.
Le nombre de cès taxis est passé de 12 à 2;2 entre 1973 et 1980 (1).
Les "gbakas" sont'exclus des transports à l'intérieur de
Yopougon. Dèpuis 1978, quelques autobus de la ~ .O.T.R.A. interviennent
aussi spo~adiquement dans les transporté.; intérieurs. ~1ais les "taxis-ville"
restent tout de même le moyen de déplacement le pluf; import~nt et le mieux
apprécié par les usagers. Car les transporteurs se sont mis à l'échelle de
ces derniers : deux. points de stationnement ont été créés près des deux
principaux marchés à Andokoi et à Yopougon S.I.CO.G.I •• Tous les flux
migratoires internes convergent vers ces deux points qui sont'des points
(1)
Nous avons obtenu ces chiffres auprès du secrétariat local du syndicat
des transporteurs de Côte d'Ivoire.

- 186 _.
dp- rupture et de charge. CP- type d ~ organü;ation est très adapté aux
habitudes locales, et surtout aux besoins d'une clientèle composée en
majorité de ménagp-s et d'aide-ménagères qui fréquentent tous Ip-s jours les
marchés.
C/
LES PROBLEr188 DES TRAN~'::;PORTS A YOPOUGON
Il existe un problème des transports à partir du moment où
des milliers de personnes sont obligées de se déplacer sur des dizaines de
kilomètres, pour regagner leur travail ou pour se faire soigner, faire des
commissions diverses, et que les moyens mis à leur disposition pour effec-
tuer ces déplacements
sont déffectueux, insuffisants, mal organisés (routes
et véhicules). Jusqu'en 1979, il n'y avait qu'une seule route pour relier
Abidjan à Yopougon. Une route unique pour relier deux villes si dépfmdantes
l'une de l'autre, était incontestablement une source de problèmes, dont
celui des embouteillages en premier lieu. A celà s'ajoutaient des cortèges
d'inondations à maints endroits de cette route, en saison~des pluies. Dans
la ville même, certains quartiers étaient inaccessibles (en bùs ou en voitu-
re), soit qu'ils étaient innondés, soit que des ponb étai~nt pmportés par
les eaux de ruissellement.
1
1


- 187 -
Ce récit de Fraternité Matin montre l'ampleur et la gravité des problèmes
de circulation posés à Yopougon avant l'ouverture de la voie expresse
"Est-Ouest" (janvier 1980) : "combien de personnes ont refusé d'être
yopougonnautes même pour une habitation gratuite ? Combien ont été bien
souvent obligés de dormir à Abidjan parce ~ue la route était coupée ?
Combien de personnes ont pris la route de Yopougon à 18 heures et n'ont
pu atteindre leur lieu de destination ~u'à 21 heures ou 22 heures et même
sont retournés à Abidjan parce ~ue le chemin était impossible ? Combien
d'habitants de la cité dortoir ont pour rentrer,emporté avec eux un cassp.
croute en prévision de l'aventure ~ui les attendait? Ft puis, aller et ve-
nir de Yopougon a été un "rallye" ~ue certains automobilistes ont encore
Rn mémoire. (1) Un chef de ménage ~ui vit à Yopougon depuis 1973, renché-
rit ce récit de Fraternité hebdo :
" Si tu veux arriver au travail à l'heure, il faut te lever à 4 heures
du matin. Tu prends les premiers bus de 5 heure - 5 heures et demi
comme ça, tu peux au moins espérer arriver à 7 heures ou 8 heures.
Il est arrivé des fois où on est descendu du bus pour faire le reste
du trajet à pieds, jus~u'à Adjamé. Et le soir pour rentrer nous
faisons la même chose".
(1)
Fraternité hebdo n=O 1107
juillet 1980.

- lèS -
Aujourd'hui les embouteillages sont partiellement relégués
au rang des souvenirs. Les liaisons Yopougon-Abidjan d'une part et Yopougon
et les autres secteurs de l'agglomération d'autre part sont moins problé-
matiques. Elles sont assurées p~r un réseau routier appréciable. La. grande
et quasi éternelle source de difficultés qui demeure est l'insuffisance du
nombre des autobus : 60 à 70 véhicules (bus) seulement, répartis sur 5
lignes (1). J'lais c"e qui élève cette insuffisance numérique des moyens de
transports collectifs au rang de problème, c'est le manque d'effort de la
; .O.T.R.A. pour adapter ses services à la situation locale. Les véhicules
sont mal répartis au niveau des différents secteurs de l'agglomération, si
bien que des Eiecteurs plus nécessiteux de véhicules tels que Yopougon et
Abobo sont relativement mal desservis. De plus les fréquences sont longues,
et tout cela se solde par des retards de travailleurs, des entassements
inimaginables dans les véhicules.
Face à cette situation de nombreuses entreprises ont été ame-
nées à s'équiper d.e minibus pour assurer le transport de leur personnel.
Ce mode de transport est très bien organlse ; généralement il existe un
ou plusieurs cars pour chaque zone résidentielle, voire même par quartier.
Les travailleurs bénéficiaires de ce mode de transport paient chaque mois
une somme forfaitaire, comprise entre 2 500 et 5 000 francs CFA comme frais
de transports.
Les travailleurs qui ne Purent avoir cet avantage eux sont
obligés d'emprunter un "gbaka" jusqu'à Adjamé d'où ils regagnent leur
entreprise par autobus. Le "gbaka", comme on le voit joue un rôle bénéfique
considérable dans l'acheminement des travailleurs des périphéries vers la
commune d'Abidjan. C'est d'ailleurs pourquoi les autorités ivoiriennes
n'ont pu mettre à exécution leur décision irréaliste de supprimer ce moyen
de déplacement. (2)
J'lalgré la diversité des moyens en place (bus, taxis, "gbaka..s"),
la question des transports reste toujours une préoccupation quasi permanl'm'-
te. En effgt.• les transports urbains ne se réduibent pas aux \\réhicu.les
seulement. Les transport0 lll'ba.ins r c'est aussi la question des voies de
communications~ c'èst à dire des routes, des ponts en un mot toute l'infra-
structure routière. Le site morcelé de la caIlitale (par des plans d'eau
(1)
Le parc de la S.O.T.R.A. compte 550 autobus pour toute l'agglomération.
(2)
Fon 1976, le gouvernement avait annoncé qu'il supprimer les "gba.ka~)".

189
lagunaire) et le zonage fonctionnel très marqué de l'espace urbain imposent
la réalisation de ces infrastructlrres et surtout des ouvrages de franchisse-
ment. Et ces équipements ne sont pas moins exigeants de financements, ce
que les pouvoirs publics ont du mal à réunir.
Les autorités ivoiriennes ont sans doute conscience du carao-
tère préoccupant de cette question. ~1ah; malheureusement dans toutes leurs
actions, elles ne f;emblent n'en privilégier qu'un seul aspect. D'Où la
multiplication des ::mbventuons à la ~'.a.T.R.A. ou encore l'augmentation
du nombre des autobus (ce qui est, aw,si nécessaire).
i
,
,.,
...., .~:"~.'''...'.'''' ····'..··..:~i
'SOTRA
Cinq milliards d-e subvention de
I~Etat pour ~'exerciceécoulé
@ l'assemb~éedes actio'nnaires s'est réunie hier
Convoquée par son Conseil
~~"~':" .:"
. d'Administration,
l'assemblée
,~!:.Jq~~
des adionnaire5 de la SOTRA
s'est réunie
hier
matin
à
la
.. direction générale de la Société.
route de Vridi.
~
,.,
'-"."';:
:.
:-
-; ... - ~":.'
~, "",~
. ~rr
L'~ssemblée des a~ti~Dnaires a
eu
à:
examiner
les
comptes
d'exploitation de la société pour
l'exercice
écoulé.
Président du
Conseil
d'Administration
de
la
SOTRA. M. Bahi ne cache pas que
ces
comptes
font
res'sortir
des
difficultés de financement· et Que
~4,
..le budget 1976-79 a été équilibré
. par une subvention de l'Etat s'éle-.
':~~-'"
va nt à cinq milliards.de Irs CFA ..
C'inte'rvenÜon de 'l'Et~t a- été
~
. '
1 ~~ .
~endue nécessaire par le re.è.çbéris·
,sement du prix du pétrole qui a eu
L'sssembiée desaCtionnairea de' la SOTRA s'est'
de· graves repercussions sur le
te~ue'sous la présidence de· M, a~hi, lA l'extrême
.droiteI.'Au,centre,.M.'Aka•. directaur général dela SOTRA, Agaucha M, Jean aaptlste Koffl, directeur ..
dévelnppement et l'entrelien du
.adjoint aela SOTRA,
.
parc.a~tomobiles de la SOTRA.
M,~ Bahi a indiqué devanl la
'pressB ·que l'assemblée extraordi-
naire qui suivra la réunion des Be·"
tionnaires aura pour objet essen-
liel "augmenlation' du ca pilaI de
la SQTRA, capital qui. passera de
600 millions à 1 milliard 600 mil-
lions CFA.de laçon à permeltre à la.
société de tenir ses engagements
face aux organismes financiers . .
M. Bahi a exprimé le souci des
actionna-ii-és de la SOTRA en ce
Qui concerne l'amélioratioo- =des'·
services de la société. Ce point
constitue d'ailltwrs l'lino! des pré-'
occupations du Chel de l'Elel S.E,
~~~"~,.,."
M. Félix Houphouet-Bohmy qui a
2 pratotyfHIlI de bIltNU-Ô.... quai hia, merin·. Tfflichville.

- 190 -
",-
,. ,F.RAr.ERNrtE" MATIN PAGE 4
SAMEDI 21 -
DIMANCHE 22 JUIN 1980
.
. _ .
.
SOTRA
Pour mieux desseNir les travailleurs de la périphérie
50 nouve'aux bus b~entôt sur lés
~~gnes de Yopougon et d'Abobo~Gare
.,..; .....
o élait an pen plus de dix heur"" bier malÎD Io""lne M. Aka
y
",>- ••
L:ambert, direc:teur général de la SOTRA elllOlladjoiot M. Colli pré-
sentaient aD dépôt ooméro quarre de Yopoogoo les onqlUlDte DOU-
veaux autobDi qui viennent de s'ajouter au: mille 'Yéhicula apparte-
nant déjà il celle société.
.
Cette petite cérémoo.ie s'est déroaJée en présence da préfet da
Oépartement d'Abidjan M. SlaIrislas ,\\oman Kodjo. de M. Odab
Laurent, inspecteur général de3 TraV8aI Publia repréM'otaDt"SOD
mililitre. de M. Bailly Maurice, président. da coœeil d'adminktratioD
de la SOTRA. de M. Kouadio Wilson, directeur général de l'Office
des transports et enfin des secrétaires généraux du P,?CI, sous-
sC"Ction de YOpOugo=-a et d'Abobo-Gare.
Ces cinquante nOuveaux véhi·
on comprend qu'ils accordent plus
cules acquis à l'initiative du Chef
d'importance aux places deboùl
de l'Etat immatriculés entre .. Z
qu'aux
diverses· possibilités
de
7,500_ et .Z 7550 Cl-h sont des
s'asseoir.
aUlObus à trois portes pouvant re-
cevoir en principe cent cinq per··
DEUX NOUVELLES LIGNES
.:ioones en toul. dont vingt deux as·
sîses. Ce qui constitue une -nou-
Ces
nouveaux
«trais
portes»
velle relativement boune pour les
donc serviront quelque peu au
usagers, puisque les bus â deux
renforcement des lignes déjà exis-
Portl~S. qui comportent QU8wnte
tantes entre Yopougon et Abobo-
places assises. sont moins intéres-
Gare d'une part, Abidjan d'autre
sants que les «trois porteslt, dans
part, mais surtout à la création de
La ligne. 16 • (notre photol qui. avec la ligne. 76 D. sont les deUJC grandes lignes d·Abobo-Gare.
deux nouvelles lignes; la ligne 40,
seront renforcêes par une ligne CIl expresse..» à partir du 30 juin.
.
la mesure où l'on y est beaucoup
plus à l'étroit {notamment les pas-
Yopougon.- Place de la Républi-
au' moins des' av~ntages. puis-
30 barré (Yopougon Atlié) à la gare
prix, Entre temps. elle aura em-
sagers debout, qui sont toujours
que et la ligne 41 Abobo-Care -
qu'elle permettra aux travailleurs
de Monoprix. li ne passera pas par
prnnté l'autoroute et la Carena.
o
les plus nombreux).
Vridi (si vous avez bien lu iJ,
habitant Abobo et devant se rendre
J'autoroute mais plutôt par la route
Qu'elle ne quittera pas au nivea4
. Quand on sait que dans la prati-
Commençons par l'innovation la
à Vridî de Je faire plus aisément.
de Locodjro. le aure/our Agban
de la Mosquée d'Adjamé, mais au
Que. I~s uS.JRer5 sont oblil-:es de
plus spectaculaire: la création de
Ils n'auront· plus en effet de chan-'
avant de se retrou ver sur le boule-
niveau de la RAN.
manIer à plus de cent cinquante
la ligne directe Abobo-Gare-Vridi.
gemenls à effectuer notamment au.
vard Nangui Abrogoue, direction
Ces deux nouvelles lignes donc
dans des, bus de cent cinq places.
Elle comport.e à première vue tout
niveau du terminus d'Adjamé.
Plateau.'
qui rentre~nt en fonction le lundi
En pJus.le temps du parcours sera
_ _ _
0 ' 0
,
,On le voit donc, alors que le 16
--.--_....--:.--
30 juin prochain ont la même
- - "largement réduit puisqu'au lieu de
et le 76 (Abobo-Care) ne subissent
fonction: faciliter le transport d..
le faire en Wle heure trente la
aucune modification, les choses
. travailleurs devant se rendre loin
SOTRA
prévoit
pouvoir' avaler
changeront du côlé de Yopougoo.
'de leur .lieu d'habitation pour tra-
celle longue distance (prés' de 30
Enfin le Qombre de bus affectés à
vailler. Pour ce faire, 'le premier
kms) en moins d'une beure. Toute-
certaines lignes (los 20, 37 et 39)
départ de Yopougon et d'Abobo-
fois, le prix restera inchangé, puis-
, augmentera.
,
.
Gare eura lieu à 5 h 30 du lIUltin, et
que les. usagers 'voulant se rendre
Quant à la nouvelle ligne (le
le dernier départ de Vridi aura lieu
d'Abobo-Care il Treicbville conti-
.40.), elle prend sa source eUe
à 20 h 30 (21 h pour Monoprix),
nueront·de payer l20'francs, tan-'
aussi au terminus de Yopougon
disque ceux aUant jusqu'à Vridi
Altié et vient -se jeter" à Mono-
B.A.
peieront 140 francs (60 F + 80 Fl,
Ce but est avant tout une sorte-
de véb.icuJe spécialisé pour les tra-
vailleurs dovant se rendre dans les
grandes usines de Vridi. A ce titre,
il faut" noter qu'il ne s'a..rrête pas à
Adiamé et BU Plateau. mals com-
mence à déssefvi.r sur la rue 38 à
Treichville; U faut noler aussi que
,/
cette ligne 'ne rentre pas en fonc-
i
tion les dimanches et jours fériés.
,(
PARCOURS UNIQUE
'\\
, La ligne 40 quant il"'elle boule-
;
versera les habitudes d'une autre
façon. Elle commence par supri-
mer deux bus (le 30 rond el le JO
baITé) qui sc fondront en un seul:
le 30. lequel aura un parcours uni-
que. allant de l'actuel terminus du

Mais ces formes d'intel~ention sont inefficaces pour résoudre
un problème aussi va::;te et complexe, aux conséquences multiples pour les
travailleurs. Les pouvoirs publics n'ignorent pas que le problème des
transports ·tout comme celui du logement est un sujet de mécontentement.
D'OÙ la moindre action· qu'ils initient dans ce domaine, est amplifiée,
présentée et commentée de façon spectaculaire par la presse.
Finalement la solution la plus intéressante car relativement
mieux adaptée aux possibilités financières du pay,;;, c' (~st le transport
naire. Après une série d'études commencée,,; en.1976, la ~ .C.T.R.A. va valo-
riser ce mode de transport jusqu'alors 8xploit8 de façon artisanale par
quelques propriétaires privé:~;. Des bateau/:- bu::; vont êtn~ mü, rm service
et permettront enfin à une partir: de,:' yopou.~onnaut8s d' eff8ctuer aisément
la navette Yopougon-Abidjan. Cett~ solution est d'autant plus judicieuse
qu'elle' réduit considérablpment la dbtance entrp Yopougon et 18,-; zones
d' pmploi. Aussi elle :313 f;oldera par dR:, économie,., de temp;o, pour Ips
leurs, et par un allégement dps trafic:; routier:ô aux heure '3 de pointl-,.
L'urbanisation de Yopougon s'est avérée nécessaire pour
faire face à la croissance vertigineuse et problèmatique d'Abidjan. Aussi
cette ville est le champ d'expérimentation d'une nouvelle politique
d'orgatiisation et d'aménagement urbain. Cette politique visant à la fois à,
rattraper les retards clwulés en matière d'équipement et d'organisation
urbains et à répondre aux besoins multiples et variés d'une population
croissante et de plus en plus hétérogène (sur les plans sociaux, écono-
~iqùes ,èt·culturels). Dans ces conditions nouvelles, la réalisation d'
tians intégrée~ et de grande envergure était une condition essentielle du
succès de cette' politique : des logements et leur:::; prolongements sociaux
livrés simul~~~ément ; la création d'emplois locaux facilitée par l'aména-
gement de terrains industriels. etc., le tout débouchant sur une atténua-
tion de:::; problèmes de transport.
Mais au terme de ce chapitre consacré à l'approche des
équipements locaux, aux lieux de travail des habitants et à la question
des échanges (internes et extérnes), l'on constate un certain déséquilibre

-
192 -
entre les intentions annoncées dans le Plan Directeur et leur mise en
oeuvre. Finalement le logement réapparait ici encore comme la seule
variable dynamique de cette croissance urbaine.
En IVabsence d'emplois et d'équipements, comment la masse
de jeunes travailleurs attirés à Yopougon par le seul"besoin d'avoir un
chez soi",(c'est à dire par les logements), organisent-ils leur vie?
Comment envisagent-ils de résoudre les graves problèmes qui sont posés dans
cette cité dortoir où tout manque encore ?

- 193 -
CHAPITRE III
VIE LOCALE
Par delà les interrogations soulevées par le manque d'équi-
pements collectifs de loisirs notamment, l'idée d'une approche de la vie
locale (c'est à dire de la vie de cette ville) est apparue à partir de
nombreux faits constatés au cours de l'enquête.
A notre arrivée sur le "terrain", nous nous étions rendu dans
une dizaine de ménages à midi, dans l'intention d'en rencontrer les chefs.
Partout, nous avions été accueillis à cette période de la journée, soit
par les épouses, soit par des enfants, qui, après s'être informés de l'ob- ,
jet de notre visite, répondaient :
"Mon mari (ou mon papa) ne vient pas à la maison à midi... Il tra-
vaille à Abidjan. Si tu veux le rencontrer essaies de repasser les
soirs, entre 7 et 8 heures, il ne rentre pas avant ••• "
Dans quelques ménages, les épouses nous avaient même conseillé de prendre
des rendez-vous car le mari n ' était pas "souvent en place les week end ••• ".
Et puis en débarquant à Yopougon la nuit, l'on est parfois
surpris par l'ambiarice vivante qui y règne : animation des rues, les mou-
vements des taxis, des gbakas etc ••
Un autre élément d'interrogation, c'est le nombre et la
fréquence des soirées dansantes qui s'organisent à Yopcugon. Pour le
il suffit de parcourir le journal "Fraternité Matin".
La question du "pouvoir local" était un sujet de préoccupa-
tion dans cette ville. En effet Yopougon était encore sous la tutelle
administrative du sous préfet de Bingerville ~ Mais celui-ci n'intervenait
( et peut être intervient-il encore) que ponctuellement pour faire le
...

... 294
compte rendu d'un "conseil national" ou pour ouvrir un bureau annexe
d'Etat civil. Après le sous-Préfet c'était lè tour du Préfet d'Abidjan
d'y organiser les élections des "secrétaires des comités départementaux
du Parti" ; ou d'intervenir à propos des problèmes fonciers etc. Dans tel
quartier (Andokoi par exemple), le sous-Préfet de Bingerville était res-
ponsable de l'absence des équipements de base,; dans tel autre c'était la
s.I.eo.G.I. ou la SO.GE.FI.HA. ou un ministère ••• Finalement Yopougon se
trouvait sans pouvoir administratif, sans instrument de contrôle d'organisa-
tion et de gestion locale. La résolution des problèmes qui s'y posaient
n'échoyait à personne, tant les pouvoirs intervenant étaient nombreux et
les contours de leurs prérogatives étaient vagues, imprécis et flous.
Devant cette situation d'ensemble qui accentuait incontest4-
1
blement le caractère dortoir de Yopougon, il était intéressant d'appréhender
la vie quotidienne des travailleurs habitant dans cette ville, l'organisa-
tion de cette dernière et de décou'r.rir éventuellement les éléments autour
desquels s'organisent la vie du travailleur et d'une manière plus générale
la vie urbaine locale.
Par ailleurs, parti de l'idée à priori que dans cette cité
dortoir, toutes les différentes formes d'actions, de manifestations, d'or-
ganisations spontanées ou structurées pouvaient relever aussi d'une concep-
tion de la vie urbaine de la part des habitants, il était intéressant de la.
découvrir (cette conception). D'OÙ une série de questions concernant le
degré de satisfaction des chefs de ménage par rapport aux logements, aux
équipements et à la ville de Yopougon d'une manière générale, leur avait
été posé (cf. questionnaire en annexe).
l
LA VIE QUOTIDIENNE DES TRAVAILLEURS HABITANT A YOPOUGON
Nous la décomposons en deux parties dans le temps
d'abord.
le vécu quotidien hors de Yopougon, ensuite la vie à Yopougon.
AI
HORS DE YOPOUGON DU MATIN AU SOIR
Dans le chapitre précédant nous avons vu que 9 chefs de
ménage sur 10 travaillaient à l'extérieur. outre les problèmes de tr~sportsl
nous allons essayer de voir quelques autres implications de cette situation
sur la vie quotidienne des travailleurs.

1°/
La situation des chefs de ménage à midi
Nous avons distingué trois situations :
- les chefs de ménage qui rentrent chez eux à midi et prennent donc
leurs repas en famille.
- les chefs de ménage qui ne rentrent pas à Yopougon à midi.
- les chefs de ménage qui sont dans une situation variable.
Tableau n==O 35
Les situations des chefs de ménage à midi.
SITUATIONS
Nombre de
chefs de ménage
:--------------------------~------------~-:----------~-------~--:
Chefs de ménage rentr-clnt à midi ...
21
(22,10 %)
li
• • • • • •
0

0
Chefs de ménage ne rentrant pas.oo.o ..••••••
64
(67,37 %)
Chefs de ménage en situation variable •••••••
10
(10,53 %)
:-----------~----------------------------------~~--~-----~ -----------:
ENSEMBLE
95
(100,00 %)
21 chefs de ménage seulement reviennent à Yopougon pendant
la pause de midi. 10 rentrent "des fois", "selon les occasions" ;).ls sont
dans une situation variable.
Plus de deux tiers des chefs de ménage travaillant à l'exté-
rieur ne rentrent pas à midi (si on se place au niveau des 110 personnes
enquêtées, c'est près de 3 personnes sur 5 qui passent toute la journée en
dehors de Yopougon.).
Cette situation confirme en l'accentuant le caractère dortoir
de Yopougon. Et comme dans toutes les cités de cette nature, Yopougon
ressort inéluctablement comme une ville de ménagères et de jeunes enfants
pendant la journée.
Pour Messieur A, F, et D, trois hauts fonctionnaires du
ministère de Construction qui ont participé à la conception et à la mise
en place de Yopougon, le sous-équipement de celle-ci, notamment en uüra-
structure commerciale et de loisir proviendrait de cette situation, c'est
à dire le fait que les gens travaillent à l'extérieur et ne rentrent que
tard, le soir à Yopougon. Monsieur F en particulier précise
"Les gens ne travaillent pas sur place, ils font leurs achats sur

les lieux de travail ou à proximité, à Adjamé, à Treichville ou
au Plateau, le soir en rentrant à la maison."
Il existe donc un problème d'évasion du Pouvoir d'achat qui ne peut pas
être jugulé à IGheure actuelle. Tous les lots commerciaux et de services
divers sont attribués. Mais actuellement aucune société ne veut prendre
le risque de s'installer. Tous attendent qu'il y ait un certain seuil
d'emplois locaux, capable de maintenir les habitants sur place. Vous com-
prenez donc que la vie de cette cité est très liée au problème de l'emploi.
Ces propos mettent en évidence une fois de plus les limites
de la politique volontariste initiée Par les autorités gouvernementales en
matière d'aménagement urbain notamment. Cette situation montre les contra-
dictions des options urbanistiques et, Par delà celle-ci, les contradictions
internes existantes entre les forces politiques et économiques en place.
Dans un pays à économie dépendante comme la Côte d'Ivoire i l est illusoire
de vouloir échapper au cercle vicieux de la politique d'aménagement. D'un
côté ces mêmes autorités prétendent que Yopougon doit permettre de faire
face au déséquilibre spatial hérité de l'urbanisme colonial; mais en même
temps, elles utilisent les causes qui ont conduit à ce déséquilibre pour
expliquer les résultats peu prometteurs (quant à un éventuel recul des
problèmes de l'agglomération) obtenus dans l'expérience entreprise ici.
Afin de mieux évaluer les retombées de cette politique
urbaine sur la vie quotidienne des citadins (de Yopougon) nous allons cerner
quelques uns des facteurs qui déterminent certains chefs de ménage à ren-
trer ou à ne pas rentrer à Yopougon à midi.
2°/
Quelques facteurs déterminants
Ici nous avons procédé à un regroupement des situations
rencontrées avec un certain nombres de variables dont notamment :
- la situation familiale des chefs de ménage,
- le niveau de revenu,
- le statut professionnel,
- les moyens de t~ansports utilisés pour se rendre au travail,
- le lieu de travail,
- le secteur d'emplois (public, para-public, privé et secteur
artisanal) •
·..

Tableau n=O 36 : Facteurs déterminants dans les attitudes des chefs de ménage.
f--
A : Lieu de travail
C
~ecteur d'emploi
'-'
2 ituation'
Lieu de travail
Ensemble
Situation
~ecteur d'emploi
Ensemble
:-----~--~-~:----~-~---~----~--------:---------------:
: CD:
:-~----~----:------------------------~------~----:~-~------------:
®: Q): ®: G): Nb.:
%
Publ. et
Privé
: Ind.: Nb.:
%
: -----------: -----:'---- : ---- : ----: ---- : ----: ---------- :
1/2 Publ.
: ch. :
Ne rentre
: -----------: -------------: --_...----------: -----: --~-: -:-----~,:-.~:--;:
pas
:
1 ;
J : J2 : 28 ; -
: 64 :
67,38 %
Ne rentre
Rentre ••• :
4 :
-- :
9 :
8 : -
: 21 :
22,10 %
pas. •• : 2J
: 41
- : 64 : 67,J8 %
Variable
-'d-'
· 1 ·
- , 4
: 10:
10,52 %
Rentre. .• : 12
:
9
- : 21 : 22 plO %
Ensemble
. T· ~ .
. lb . 4"
.
Variable
' . / "
"..-"
: 95 : 100,00 %
:
:.-1
l : 10 :
10,52 %
Ensemble
:
: 53
3
: 95 : 100,00 %
D
~tatut professionnel
~= AdjaméAttiécoubé
2 = Est Cocady
J = Plateau
,
=
Ile de Petit Bassam + Vridi
Port Bauet
Œ) = Itinérants et chômeurs.
Catégories
: Ne rentre
Ensemble
B
Moyen de trans~~rts
professionnelles:
pas
Rentre
Variable :---....----------:
: Nb.:
%
:-----------------:--~-~------:-----------:----------:-----------~--:
Ouvriers .•••••. :
10
:
10
:
2
: 13 :
13,68
'; ituation
Moyen de transports
Ensemble
Agt. maîtrise
:
l
:
-
:
-
:
l
:
1,05
: -~--_...----~ : -------------------------- : --------------_.:-
EmpL subalt.
: Bus: C.E.:
:
V. P.
: De1.Lx: Nb.:
%
9
:
~
:
~
-
: 12 :
12,6J
:Roues:
Employé •.•..••. :
18
:
8
:
4
: JO :
:n,58
Fonctionnaire
:-----~---~-:-----:-----:-------:-----:---~:----------:
:Ne rentre
et cadre moyen
:
2)
:
5
:
l
: 29':
30,53
Cadre s~P."•••.• :
2
:
4
:
-
:
6 :
6,32
J)a.S • • • •
:
45 :
11 :
6
:
2 : 64 :
67,)'8 %-:
Rentre •••
Patron . . . . . . .
:
i
:
-
:
-
:
l' :
1,05
:
8 :
6 :
7
:
- : 21 :
22,10' %
0

Variable
Artisan •.••.••• :
-
:
-
:
l
:
l
:
1,05
:
r, . ----l .
.....L


4
:
-
: 10 :
10,52 %
Chômeur •••...••
Ensemble
:
-
:
-
:
2
:
2 :
~
:
56 :
20 :
17
:
-2' : 95 : 100,00 %
Ensemble •••..•• :
64
:
21
:
10
: 95 : 100,00

Il, est ressorti de cette opération que la situation
familiale ~t te n'iveau de, revenu n'avaient pas une incidence significative
. ., . ,.
,
~
, .ou .du moins marquée dans tes trois attitudes relevées. Toutefois le niveau
- " .
-
.'
.
-
de revenu est ~rès ~éterminant en ce qui ·concerne le lieu où certains
travailleurs passent la. mi-journée
le réseau de relation aussi, nOlffi y
reviendrons plus loin.
a)
Le lieu de travail :
Nous avons réparti les travailleurs migrants sur quatre
'grandes zones dO~mplois (cf. tableau ~=o )6 A) :G)Crand Adjamé qui englobe
Attiécoubé, Adjamé et la zone d'activités de la route d'Abobo pQD Le
secteur Est avec Cocody, les Deux Plateaux et la Riviera ;(D Le centre
limité au quartier du Plateau ;QD Enfin la zone méridionale avec l'ü.e
de Petit Bassam' et les quartiers de Vridi et de Port Bouet. Les travailleu:n
i.tinérants et les chômeurs sont classés à part (cf. (2) sur le tableau).
1
Les chefs de ménage travaillant dans le Crand-Adjamé sont les
plus nombreux à revenir à Yopougon à midi: 4 sur 6, contre l seul qui ne
rentre 'jamais
le 6ème, un ouvrier machiniste rentre ou ne rentre pas en
fonction de ses horaires.
Aucun des trois chefs de ménage qui ont leur emploi d~lS la
zone Est (Cocody) ne rentre à midi.
Les grandes zones d'emplois, le Plateau, l'ile de Petit
Bassam et la zone côtière de vridi-Port Bouet (les grandes zones d'emPlois)1
ne voient rentrer chez eux à midi qu'Ulle infime minorité de travailleurs
9 (19,57,%) peur le Plateau, 8 (22,22 %) pour l'ensemble de la zone méri-
,
,
dionale. Ici, 4 travailleurs sur 5 ne reviennent Pas ? Yopougon à midi,
le rapport est de 7 sur 10 pour le Plateau.
Il se dégage de cette analyse que' lé lieu de travail est un
élément très déterminant dans la motivation à revenir ou à ne pas revenir
. à Yopougon à midi. C'est un facteur important qui influence donc la vie
quotidienne des travailleurs et par delà les travailleurs, la vie urbaine
locale.
l'on s'éloigne~de Yopougon. L'emploi en tant qu'élément qui fixe les
habitants dans ia ville est un facteur très déterminant, voire, même, le
facteur prépondérant de la vie d'une ville.

"
(
- 199 -
(cf. tableau n=O 36 B)
Les "gbakas" n'ayant pas le droit de franchir les limites
de la gare routière à l'entrée d'Abidjan à Adjamé, ils n'ont pas été pris
en compte ici. Car pour utiliser ce moyen de transport dans le sens Abidjan-
Yopougon, il faut nécessairement effectuer la correspondance zone d'emplois-
Adjamé par autobus ou par taxis-compteur. Nous n'avons considéré que le
bus comme seul moyen de transport collectif dans le sens lieu de travail-
Domicile (1). D'où le nombre de 56 voyageurs par autobus (au lieu de 35
sur le tableau n=O 20, chapitre rr).
Parmi les travailleurs utilisant le bus pour se déplacer 8
seulement reviennent à Yopougon à midi; 45 (80,36 %) ne rentrent pas.
La proportion des non "rentrants" est relativement moins
forte chez ceux qui empruntent un car d'entreprise: 55 %. 30 % (6)
à midi.
Chez les 17 automobilistes, on compte 35,2.9 %de non "ren-
trants". 7 (41,18 %) rentrent à midi et 23,53 %sont dans une situation
variable.
En plus de la distance, le moyen de transport ressort donc
comme une variable contraignante qui régule la vie des travailleurs.
c)
.he_s~c!:.e~_d":e~!0!S_:
(cf. tableau n"-'C 36 c)
D'après le tableau n=O 36 C près des deux tiers des travail~
leurs qui ne rentrent pas à midi (à Yopougon) sont du secteur modenle
privé. Le reste, soit 35,94 %relève de la Fonction Publique et du secteur
para-public.
Les deux: chômeurs et un travailleur indépendant (un peintre
artisan) reviennent à Yopougon selon les occasions.
En revanche les travailleurs du secteur (moderne) privé sont
moins nombreux à revenir à Yopougon à midi : 9 sur 53, contre 12 sur 39
pour l'administration et le secteur semi-public.
En recoupant les résultats de ce facteur et ceux obtenus
avec les d.etLx facteurs précédants p on retrouve les grandes caractéristiques
de l'emploi à Abi.djan :
- la concentration des emplois du secteur privé (moderne) dans la
partie méridionnale de la capitale (2) 0 donc loin des zones d'habitat •
...
(1 ) Il existe cependant des chefs de ménage qui empruntent le "gbaka" le
soir ou même à midi pour revenir à Yopougon, après une correspondance
zone d'emplois-Adjamé par autobus ou par un taxi-compteur. Mais il ne
s'agit pas là de pratiques courantes quotidiennes.
rI s'agit surtout des activités industrielles de production.

:
."
-
:0::00 -
- la concentration des emplois publics et para-publics au coeur
de la capitale t dans le quartier dit des "Affaires".
Ainsi l'on constate donc que les travailleurs longtemps
absents de Yopougon pendant la journée sont d~s employés du secteur privé,
qui travaillent très loin, dans la zone méridionale d'Abidjan où sont con-
centrés les emplois industriels du secteur privé.
Les travailleurs qui reviennent à Yopougon à midi appartien-
nent la plupart au secteur public et para-public ; et ils travaillent au
Plateau, en grande majorité.
Les conséquences de cette situation sont t ajoutons-let pon-
dérées par l'institution des transports d'entreprise, au cours de ces
dernières années.
d)
l!.e_s~!u! .Er~f~s~i~~e!
(cf. tableau n=O 36 D)
La corrélation entre les statuts professionnels et les atti-
tudes des chefs de ménage montre que 2/3 des cadres supérieurs reviennent
à Yopougon pendant la pause de midi.
Dans les autres catégories professionnelles le nombre des
"rentrants" est plus faible : l fonctionnaire ou cadre moyen sur 7 ; environ
) employés sur 7 ; l employé subalterme sur 5 ; l ouvrier sur 1).
L'on remarque que le retour à Yopougon à midi n'est pas le
fait d'une catégorie socio-professionnelle dOlmée. Toutefois les employés
et les cadres supérieurs sont relativement plus nombreux à revenir à.
Yopougon à midi. Cette situation s'explique sans doute Par le fait que ces
deux catégories professionnelles travaillent en majorité au Plateau et. qu~en
plus ils ont des moyens de transports personnels ou collectifs bien orga-
nisés (voiture particulière ou car d'entreprise).
Les habitants de Yopougon étant tributaires des zones d'em-
plois de la commune d'Abidjan. Toute leur vie est influencée par cette
situation et Par les contraintes des transports •••
Obligés de vivre dehors toute la journée t comment ces tra-
vailleurs passent-ils la journée ?
JO/
Les lieux de l~rise des repas et les ré-
seaux de relation :
Le lieu de la prise des repas constitue un indicateur supplé-
mentaire des conditions de vie imposées aux yopougonnautes par le manque

- 201 -
d'emplois au niveau local. C'est aussi le "terrain" où se manifestent
véritablement les différences de comportements, en rapport avec le statut
professionnel et dans une certaine mesure avec le niveau de revenu •••
La question relative au lieu de
restauration a recueilli
toutes les sortes de réponses possibles: "à table avec ma famille", "en
groupe par terre" etc •• Il a fallu repasser donc dans un certain nombre de
ménages pour repréciser le sens de la question. Celle-ci visait à savoir
si, ne rentrant pas à midi, les chefs de ménage déjeunaient dans un "maquis" 1
chez un ami ou parent, ou s'ils restaienr sur les lieux de travail. Au
total 56 chefs de ménage ont pu être recontactés.Pendant la pause de midi,
7 d'entre eux vont chez un ami (5) ou un parent (2) qui habite un quartier
d'Abidjan. Ce comportement est observé Par des travailleurs se situant aux
échelles supérieures et moyennes de la hièrarchie sociale établie. Par
exemple Monsieur B.E. cadre supérieur dans une entreprise privée en Zone 4
(Ile de Petit Bassam) va chez Monsieur A.A lui aussi cadre supérieur
habitant à Port Bouet. Monsieur B.E nous explique qu'il va chez Monsieur
A.A parce que Port Bouet est plus près de son lieu de travail. "Et après
le déjeuner ajoute-il j'ai le temps de me reposer jusqu'à deux heures ••• ".
En dépit de la proximité du lieu de travail, Monsieur A.A est aussi "un
ami de longue date 1 un ami d'école" de Mons ieur B.E. ; de plus eux deux
sont originaires d'un même village.
Mlle A.E. fonctionnaire moyen au C.N.P.S., au Plateau passe
elle, la pause de midi chez sa cousine Mme C.B. (fonctionnaire elle aussi)
à Marcory. Mlle A.E. nous explique pourquoi elle ne revient pas à Yopougon
à midi
"
c'est trop long d'aller à Yopougon à midi. On perd un temps
fou dans les embouteillages à Adjamé. Et en arrivant chez toi tu as
tout juste le temps de manger et de revenir. Tu ne peux pas te repo-
ser, faute de temps justement. D'où devant ces problèmes j'ai
deman-
dé à ma cousine et à son mari de venir chez eux à- midi. Ils ont
accepté et depuis deux ans je ne rentre plus à Yopougon que le soir•••
Ces deux exemples, montrent que les réseaux de relations sont
aussi un élément de l'organisation de la journée des travailleurs habi-
tant loin des zones d'emplois et des habitants de Yopougon en Particulier.
Indépendamment des liens de parenté, la situation socio-professionnelle
est un facteur influant dans l'établissement des relations particulières.
Aussi i l est, rare que ce réseau de relations ne s'inscrive pas dans une
forme d'organisation quelconque, nous y reviendrons.

-
202 -
";~fti~"';~::.~~ 'ô,
____ _".__ .~ _;_~.~,~if.:r
«restauratrices ambu-
' . ' ; : .
1
J:..
:......c......-....-."....-~, ..
!k~;-.- -'
.
-
~i;~~~~iay~~€ernh~~~~~: r±=~l~:~;~_~i

-
203 -
··a). "~u":"~~'.'y~n~aE.t_l~'~~6~ ~e_m.!.d.!.
,.,
Une vingtaine' de' chefs de ménage dont 8 cadres et fonctionnai-
res moyens; l cadre supérieur et une dizaine d'employés passent la mi-
journée dans Un "maquis"~. Les repas y coûtent relativement chers : 250
CFÀ all'minimun "(en 1980). Mais ici la variété des menus est la raison
de.la'pr~férence du maquis par certains travailleurs. Et puis il y a aussi
le fait què les mets du maquis sont "recherchés". Au delà du simple repas,
le "maquis" est également un lieu de rencont-re entre amis. Les gens y vont
très souvent en groupes.
b) "Qn_s~~éÈ.r~u.!.lle_a~PEè~~e~ :!:.e~~s"
Un nombre important de chefs de ménage qui ne reviennent pas
à Yopougon à midi restent sur les lieux de travail. Ils se "débrouillent"
avec les restauratrices ambulantes qui viennent s'installer autour des
entreprises à midi. Les repas servis sont relativement bon marché (100 francsl
CFA au moins) mais ne réunissent pas toutes les conditions d'hygiène in-
dispensables.
Après le repas, en attendant la reprise du travail le temps
est consacré soit au repos.sur des cartons, à l'ombre d'un arbrepou dans
les bureaux, soit à faire des commissions ou du "lèche vitrine". (voir
photos ci-contre).
BI LES IMPLICATIONS DE CETTE SrrUATION
La vie quotid~enne des yopougonnautes et ses implications
peuvent faire à.elles seules l'objet d'un sujet .de recherche. 'Notre pro-
pos ici est de-relever tout simplement cellepqu.i,parmi ses multiples impli-
cations possibles nous ,paraissent peser actuellement sur les habitants et
à travers ceux-ci, sur la vie urbaine de Yopougon.
Pour le travailleur le fait de ne pas,rentrer-à ,midi entraîne
tout naturellement des doubles dépenses, alimentaires notamment; D'où un
excédent considérable des dépenses alimentaires'dans les budgets des mé-
nages. Dans aucun.mériage les dépenses'alimentaires ne sont inférieures à
35 000 francs CFA, même, dans les,ménages les plus mod.es~es• .
Au de~des difficultés financières, l'on p8ut;~rouver dans
cette absence prolongée des travailleurs, de leur "cadre de vie", l'expli-
cation de certains comportements de la part de ces derniers. Par exemple
le choix des relations; celui-ci s'opère presque toujours dans le milieu

- 204 -
~~&I~~~S'
~§§. /
~
MM. Koudou Georgas au
,~~
'~~r,0
~
~
~
~
1
~ =:-=-( ?. Au\\J'
Ministère
de
l'Enseigne-
.~
~
~~,.~
~
ment technique .et dé la
'!1
~
~~
~"IJo) Formation. Professionnelle
AUXRESSO~nSSANTS
importante rÉlu nion ordinaire
h à 22 heures} ~ partir d'au-./ Abidjan, Dago Ladji Daniel,
DU DÉPARTEMENT
d'information
aura
lieu
le
jourd'hui lundi 31 mars au 4
RENAUl T
Abidjan,' Mm.
DETOUBA
dimanche 6 avril 1980 à 10 h
avril.
Koudou
Hélène, CNPS
à
dans la salledes conférences
Droit de partic:pation :
Abidjan,
membres·
du
Le Président d~ Comité de
de la Préfecture de Bouaflé.
2500 Frs par personne Jvoir
comité d'organisation de la
Développement du Dépar'
Ils insistent par ailleurs sur la
M.
Essey
Djè' Deni.>
tél
réception
du
préfet
de
tement
de
Touba
invite
prés en ce effective de tou s !e~_...
33.27.27 poster 2061.
Lakota, invitent tous leurs
tous lé's' 'adhérents dudit
'mutualistes, de tous ceux qUI
compatriotes
du
canton
comité (hommes et fem-
souhaitent adhérer" à ladite
Diéko sous-préfecture de
mes) à une réunion qui se
Mutuelle'ainsi que tous ceux
Lakota,
hommes
et
tiendra au 12-· étage de
qui s'y intéressent.
REUNION DE LA MUTUELLE
femmes résidant à Abidjan
la Tour B Cité Adminis-
D'ESSIKRO S/P DE TANDA
et
banlieue,
à
assister
trative
aujourd'hui
mer-
AUXAGBASDE
nombreux
à
la
réunion
credi 2 Avril à partir de
DIMBOKRO
M.
Kolfi
Koko
Michel
d'information
qui
se
'8 heures précises.
Tous les ressortissants de
président de la Mutuelle de
tiendra au domicile de M.
Ordre du jour:
Tano-At:akro,
Bangokro,
Développement
Economi·
Koudou
Legbré
Georges,
-- Remise de dons au· vil-
Kouadiê'nékro,
Totokro
et
que
et
Social
d'Essikro,
lot n° 53 (derrière l'Hôtel
lage de Toutié;
Diangoluo, vivant sur toute
sous-préfecture de Tanda,
Amanièh)
à
Marcory,
le
-
Questions diverses.
l'étendue du territoire natio-
prie instamment tous les
aujourd'hui mercredi 2 avril
La présence de tous est
nal
sont. informés
qu'une
ressortissants dudit village
à 18 h.
indispensable.
grande réunion aura lieu le 6
résidant
Sur
toute
Compte tenu de l'impor-
lAU~--;--O""RT""'I--:SS==A~J : Avril prochain à TANO·AKA·
l'étendue
du
territoire
tance de celte rencontre, la
KRO SOus la présidence effec-
d'assister à la réunion qui
présence
de'
tous
est
BOUAFLE
-----
tive du S/Préfet et les deux
aura
lieu
le dimanche 6
demandée,
en
particulier
Secrét~iresgénéraux de Dim-
avril à 10 h.
celle de MM. Bahi Guézié
Le professeur Cowppli Bony,
bokro
Emile, Gnéssa Barthélémy,
Philippe,
président
de
la
Vu l'importance des ques-
Gohoun
Frédéric,
Attébi
Société
Mutuelle
de
tions a débattre, la présence
Ordre du Jour:
David,
. rio'gba
Koudou
Construction' de la ville de
de tous les fils du "terroir»
Jean,
Bady
Adolphe,
Bouaflé (SO.MU.eO.B.). etles
est obligatoire.
l'Adjudant-Chef Ouakoubé
membresdu bureau exécutif,
A cette occasion, un comité
-
achèvement du dispen-
Léon, Ouakoubé Maurice,
portent à la connaissance de
provisoire est mis su r pied
saire
Tchétché
Dakouri
Jules,
tous les
res'sortissants
de
afin de faciliter les déplace-
construction
de
3
Bado Marcel, Amo Ko~dou
Bouané,etdetousceuxquiy.
ments «Aller et retour» par
classes
Albert,
Zouabli "Jonas
et
ont
des
intérêts
qu'une
cars à Fraternité-Matin (de 17
-
questions diverses.
Mm' Kadja Georgette.
AUX RESSORTISS'ANTS
BAOULES DU NOUVEAU
QUARTIER SICOGI DE
YOPOUGON
'.
MM. BroL.: Amani, prési-
dent
de
l'Amicale
des
Baoulés du nouveau quar-
tier Sicogi de Yopougon,
Aka Kouassi Raphaël, se-
crétaire
général,
Aboua
Yao
vice-président;
N'Zi
N'Guessan Emile, Trésorier
général, Konan Ayeman,
conseiller
technique
de
ladite amicale, convoquent
tous
les
ressortissants
baoulés
de
ce
quartier
à
une
grande
réunion
extraordinair.e. qui se tien-
dra le 'iliniàni:he 29 juin'
à 8 h. très précises il l'école
5 dudit quartier.
L'ordre
du
jour
étant
très importa nt, la présence
de chacun e~" absolument
souhaitée. y ", ~.C·Q6-Î!

205 -
ethnique d'origine. L'engouement pour les types d'associations volontaires
et surtout celles à base,ethnique'procèdent également de cette situation.
Cet engouement pour les associations volontaires est si fort et si générali-
sé qu'il nous a semblé nécessaire de nous y intéresser de près.
- ' ,
t·:
:
. .
Tableau n=O 37
La participation aux divers types
d'ass,ociation.
Les types d'association
Nombre de C. M. membre
d'une de ces associations:
:---~---------------------~-------------~:------------~~-----~--~
Association à base vi11age~ise••••••••••••
64
(58,18 %,Y': '
Groupe d'amitié Ethnico-vi11ageoise •••••••
22
(20,00 %)
Club à base familiale •••••.•.•••.•.•••••••
7
( 6,36 %)
Association' à base ethnique •••·•••••• '••••••
19
(17,27 %)
..
.
Associati.on professionnelle ••••••••.••••••
3
( 2,73 %)'
Groupement de locataire ••••••••••••••.••••
J
( 2,73 %)
Assoc'iation sportive
.
1
( 0,91 %)
Association des parents d'élèves ••.•••••••
3
( 2,73 %)
Association religieuse •••••.••••••••.•.•••
1
( 0,91 %)
5
( 4,55 %)
Syndicat. 0 ••• 0 •••• .a 11 0 ••••• 0 •••• g •••••••.•••
7
( 6,36 %)
:------------------------------~---------:----~-----~------------:
N'appartiennent à aucune association ••.•••
24
(21,82 %)
Près de 3/4 des enquêtés sont membres d'une association à
base villageoise ou d'une association regrouPant des amis d'école ou
d'enfance. Mais ces amis sont en général 'de la même ethnie. A un niveau
plus vaste, il existe des associations regroupantéxc1usivement des mem-
bres d'une même ethnie: exemple "Amicale des Baoulés; Association des
Yacoub:.t' etc~.
...

- 206 -
..~.
Ces associations sont le lieu où s'élisent des relations
privilégiées et où se tissent les réseaux de fréquentations, en dehors
des moments de travail.
Monsieur K.A.E. chauffeur coursier est membre de l'assoc~uL'~'
des ressortissants de son village, puis d'un "club d'amitié" à base ethni-
que. Après le travail il "descend" chez Monsieur A.F. secrétaire du "club
d'amitié", au moins deux fois par semaine. Tous les jom's i l passe la
soirée chez Monsieur S.Y.P. responsable local de l'association des ressor-
tissants de son village. PoUf lui comme pour de nombreux autres qui sont
membre d'une association volontaire quelconque, ce réseau de relation est
le plus avantageux, celui qui protège, qui garantit une certaine forme de
sécurité.
"Ca fait plus de 6 ans que je suis ici à Yopougon~ .Te connais
beaucoup de gens, par exemple Monsieur DasSO~ et Mo~sieur ATSE mon
voisin qui est de la même région région que moL Mais je préfére
aller chez Monsieur S.Y.P. parce que chez lui, nous nous trouvons
en famille, nous parlons des affaires de notre village ••• Il n'y
a pas de palabres d'histoires
ni rien. Or si tu fréquentes quelqu'
p
un qui n'est pas de ta "famille", pour la moindre chose qui va se
passer dans sa "famille" (entendez ménage) i l va te prendre à
ou il cherchera à t'accuser de complicité etc •• Alors pour être
tranquille, je reste chez moi, sinon quand je S01~~ cOest prnlr aller
chez les parents qui sont ici ••• "
Ces propos traduisent l'existence d'un certain clima't de
méfiance entre les habitants. Cette situation n'est certes pas spécifique
à Yopougon ; ni à Abidjan d 'lme façon plus globale. Elle est inhérente à
la vie urbaine, quel que soit le pays où lOon se trouve. Mais ici, ce sont
les conditions de son apparition qui confèrent à ce climat de méfiance sa
particQlarité. Ce sentiment est né sans nul doute de l'absence d'institu-
tions locales (équipements de loisirs~ services divers ••• ) qui auraient
contribué à créer de nouveaux types de rapports entre les habHants. En
l'absence donc de ces institutions, facteurs de création dOun sentiment
d'identité locale, d'unité entre les habital'lts, les organisations socie-
communautaires, à base ethnique, restent la par~cée de la plupart des cita-
dins contre l'isolement de la vie urbaine.
Il importe de souligner que ces assoc~~tions ne sont pas
seulement des instruments de lutte contre l'isolement, mais elles sont
..
~

"~'~,::.
"
,
"
"
-
207 -
L
aussi des institutions à travers lesquelles les citadins maintiennent et
expri~ent leurs relations avec leur milieu communautaire d~origirle. C'est
le cas notamment des associations de ressortissants qui ont pour objectifs
de "participer au développement des villages p des régions p etc. ': Certaines
de ces associations sont aussi de véritables institutions d'assistance à :
leurs adhérants : aide à un membre du groupe au chômage, crédit de rentrée
scolaire, soutien matériel et moral à l'occasion de décès •••
Ces associations, si elles répondent à certains beSO~9 des
citadins, ne sont pas de nature à participer à la cr~..ation d'une véritable
vie de cité. Mieux, elles sont une entrave au développement d'une vérita-
ble unité nationale. Elles sont des facteurs dOisolement et de division, de
par les sentiments de régionalisme qu'elles diffüsent.
II
LES FACTEURS D'ANIMATION DE LA VILLE
Déserte pendant la journée, Yopougon conna.it une certaine
animation les soirs. Cette animation repose d'une part Sltr le cômmerce de
rue (1) et sur les activités des dancingçet des bars d@autre part.
AI LE COMMERCE DE RUE :' une activité animatriee.
DOaprès certains enquêtés, le commerce de rue (pendant la
nuit) est un phénomène relativement récent à Yopougon ; il daterait des qua-
tre drenières années. Les principales artères de dessertes des marchés sont
les lieux où se tient ce commerce. D'OÙ ces voies sont les plus animées la
nuit.
Ce commerce est ici presque exclusivement tenu par des fem-
mes, sauf à Andokoi où nous avons rencontré quelques hommes (vendeurs de
brochettes, de cigarettes).
Les produits alimentaires tels que, poissons à la braise,
brochettes, fruits etc. ,constituent l'essentiel des produits commercialisés.
Le commerce de rue à Yopougon présente donc une certaine ~1rticularité
par rapport à ce que l'on connaît dans les vieux quartiers d'Abidjan. En
effet, d4nS ces quartiers a notamment à T1~eichville et Adjamé (où ce com-
merce est très développé) le nombre des marchands dépasse largement celui
ft
• •
(1) Commerce de rue
parce qu'il se tient le long des rues sur les
trottoirs ,

- 208 -
des marchandes et puis, au niveau des produits commercialisés, l'aliment
tient très peu de place . ce sont surtout des livres, des objets vesti-
mentaires, des produits de beauté qui sont vendus. De plus le commerce se
tient très tard la nuit, alors qu'à Yopougon, tout est calme dès 23 heures.
Cette particularité du commerce de rue procède du caractère
récent de la ville de Yopougon mais aussi et surtout de fait quOelle est
une cité dortoir. En dépits des produits alimentaires indispensables, le
commerce d'autres biens est très peu développé. Ainsi le commerce de rue
a donc un rôle relativement limité dans l'animation des quartiers et de la
ville dans son ensemble.
BI LES LIEUX DE DISTRACTION ET DE Lars IR
-
.
Les bars sommaires élevés en bordure des rues 5lŒ les centres
urbains et les dancings construits (par quelques at.tributaires de lots évo,··
lutifs) sont les seuls endroits où se retrouvent les soirs et les week ends,
quelques groupes d'amis.
Mais ces équipements par leur nature même ne sont .~1Z vérita-
blement des institutions capables d'imprimer un sentiment d'at't.achement à
Yopougon de la part des habitants. Ils ne sont fréquentés qu'occaSionnel~
lement, une fois ou deux par mois par quelques jeunes travailleurs. Ce sont.
des équipements à influence limitée.
Un jeune commis (28 ans) souligne
ainsi certaines raisons qui font que les dancings en particulier ne peuvent
pas dynamiser la vie urbaine:
..... On ne peut pas s'amuser à fréquenter ce genre de lieu parce qu'à
chaque fois, c'est 4 000 à 5 000 francs CFA qu'il fa~t débourser. Et
4 000 ou 5 000 francs fois quatre week ends, calculez vous-même, ça
fait près de 20 à25 000 francs dans le mois rien que pour aller
danser un peu ••• Qui peut s'amuser à faire cela tous les mois? ..
Ces raisons sont donc d'ordre financiers. Jusqu'ici, l'on
peut constater que la vie à Yopougon est synonyme de problèmes de tous
ordres, et de dépenses singulièrement. A part le logement et les équipements
de base, Yopougon pose autant de problèmes qu'un bidonville, de par son
équipement, son absence de vie locale réelle, avec tout ce que cela com-
porte comme conséquences pour les travailleurs.
Les facteurs de création, d'organisation et d'animation de
la vie urbaine locale sont à définir et à créer.

- 209 -
III
LA RECHERCHE D9UN EQUILIBRE LOCAL
Il est question dans ce paragraphe, de mesurer d'abord le
point de vue des habitants sur leur "cadre de vie" et de cerner leur appré-
hension de la ville et de la vie urbaine. Nous avons retenu comme moyens
d'approche le degré de satisfaction des chefs de ménage par rapport à
Yopougon, les éléments de satisfaction ou d'insatisfaction o enfin les
propositions et les souhaits formulés par ces derniers, en vue de la cré-
ation d'une vie urbaine 0
AI L'APPRECIATION DU CADRE DE VIE
La presque totalité des chefs de ménage enquêtés, ont
répondu à la question relative à l'appréciation de Yopougon, en re-
vanche, tous n'ont pas répondu aux questions "justificatives" de
leur jugement positif ou négatif. Ainsi par exemple, après avoir
indiqué qu'ils étaient satisfaits de Yop~lgon et qu'ils comptaient
y rester pour toujours, certains répondaient "rien" ou s'abstenaient
de toute explication sur les raisons ou les éléments qui soustendent
leur intention et leur jugement.
Tableau n=O 38
Appréciation de Yopougon par les chefs de
ménage.
satisfait •••••••• r:
78
( 70,91 %)
Non satisfait ••••
22
( 20,00 %)
Sans réponse •••••
10
(
9,09 %)
ENSEMBLE •••••••••
110
(100,00 %)
-----------
Tableau n~O 39
Les intentions des chefs de ménage.
INTENTIONS
Nombre de chefs de ménage
:~~--------------------:----------------------._------~~-:
Rester à Yopougon...
82
175 ,55 %j
: Partir de Yopougon
19
17,27 %
: Ne sait pas.........
9
8,18 %
:----------------------:-~------~~-~-----~----~---------:
ENSEMBLE............
110
(100,00 %)

- 210 -
A la lecture des tableaux n=O 38 et 39 il se dégage que la
grande majorité des enquêtés apprécis "favorablement" leur "cadre de vie"
(70,91 %) et qu'ils ont l'intention de s'y installer définitivement (75,55
Hormis les propriétaires, "les -satisfaits" désireux de rester
à Yopougon, se recrutent dans la première vague des gens arrivés, qui occu-
pent des logements de 3 à 4 pièces , aux loyers relativement accessibles.
Ces chefs de ménage satisfaits ou désireux de rester à Yopougon appartien~
nent à toutes les catégories sociales. Ici l'élément déterminant est le
milieu de logement et surtout les transformations que certains y ont appor-
té. C'est ainsi que Messieur Y.J (patron d'une P.M.E.) et B.E. (cadre supé-
rieur) qui ont un niveau de revenu appréciable, ont presque transformé leur
logement économique en véritable pavillon; et ils n'ont pas l'intention de
quitter Yopougon, ni leur logement actuel.
Les "non satisfaits" (22 =20 %) appartiennent essentiellement
à la catégorie des cadres supérieurs, des cadres et fonctionnaires moyens.
On compte parmi eux quelques employés. Les chefs de ménage désireux de quit-
ter Yopougon sont en grande partie de ces "insatisfaits".
Enfin une dizaine de chefs de ménage se sont abstenus de livrer
leur appréciation sur Yopougon, leur cadre de vie.
A propos des intentions, 9 sont indécis, ils ne savent pas
s'ils partiraient un jour ou non de Yopougon (du moins volontairement).
Ceux-ci vivent en majorité (6 sur 9) dans des logements évolutifs à Andokoi.
Ici le sous-équipement du quartier est sans doute la cause de cette indéci-
sion.
Plutôt que de lire à travers ces chiffres une adhésion popu~
laire systématique à la politique gouvernementale (en matière d'aménagement)
dont Yopougon ressort comme le tout premier résultat, i l faut se situer
dans le contexte de la typologie de croissance connue par l'agglomération
abidjanaise pour mieux comprendre les jugements émis par les enquêtés. Une
croissance démographique forte, se soldant par une taudification des an-
ciens quartiers centraux d'une part et d'autre part, par l'émergence de
zones d'habitat spontanées, insalubres, où font défaut les équipements de
toute sorte. L'appréciation de ces jugements doit considérer aussi la
crise permanente du logement à Abidjan.
Ces deux situations ressortent dans les propos explicatifs de
nombreux enquêtés. Ici un chef de ménage déclare qu'il aime Yopougon
"à cause de son calme, de sa propreté", là un autre: évoque les inondations
meurtrières dont il a été victime à Abobo-Gare, alors qu'à Yopougon,
...

FRATERNITE MATIf" PAGE 4
SAMEDI 12 • DIMANCHE 13 JANVIER 1980
ENQUÊTE-EXPRESS
La vie dans les concessions
QUE D'INCONVÉNIENTS!
Oes cours trop étroites et mal délimitées.
La population d'Abidjan avoisine maintenant le mWion et ·demi d'habitants.
C'est une progression vertigineuse, surtout .Iorsqu'on se rappelle qu'en 1939,
les ab id jan ais n'étaient qu'environ 22.000. Dans l'intervalle de quarante annees
donc, il y a eu une croissance démographique des plus spectaculaires.
Et cela vous vous en doutez. ne
,"",~~Q.;mRi;::=:----_.....I
va
pas
sans
poser
un
certain
nombre de p!ou~èmes don~ no·
1
tamment celui du \\ogemenl.
L'effort qui est fourni pour q\\,;e
chaque citoyen ait un logement
décent. se trouve chaquefois annj-
1 hilé"·par.l'affiuellCA-des' nouveaux
. ,~v::l.llts ë:tu'u~ire!a r-..ap:t'a!e .. O'ol) ~-
les ID8mes problèmes sans cesse
résal.w~ mais aus~~ hélas sans cesse
Irenaissants.
De'.ranl cet êtemel recommen-
, cement. ce cerde vicieux. les gens.
bon gré mar gré. s'entassem dans
des concessions. dans
les gros
quartiers
d'Adjamê,
Treichville,
etc_.
Ce~ grandes conc6ilsîans cù l'on
peut compter vingt locataires et
au-delà avec leurs suites se pré-
sentent sous la forme de rectangles
entoures de tous coles par "des
murs
imprenables. Enes appar-
tim:menJ toutes il. de~ pRrticuliers
qui les prêfèrenl de loio aux viHas
parce que quoi que rentables ne
nêcessitent pas un amenllgemeul
cOlitcux
Qu,md un y eolre, on VOit d'em-
il ne pt~Ul sc soustraire. C'esl là la
particulanlé,
le charme de ce~
ffiüisons, M~is c'est ce qui un cons·
titue également J'inconvénient.
Tout est sujet à querelles: mê ..... e les séchoir., .. ,
--..,.--------_.--------

- 212 -
dit-il" je peux partir au travail sans souci p pendant la saison des pluies.
Malgré le sous-équipement de Yopougon, et bien qu'il soit
obligé de s'y absenter tous les jours du matin au soir, Monsieur D.G. doit
son jugement favorable à "la propreté et au calme de Yopougon, à ses "loge-
ments modernes'" et à ses routes goudronnées qui en font une ville moderne".
N.D. fonctionnaire moyen occupant un logement de trois pièces
à Andokoi (pas d'électricité, ni eau courante, ni route •• ~) aime lui aussi
Yopougon parce qu '.il n 'y a pas d'inondations en saison des pluies ; il n'y
a pas non plus, de cambrioleurs et de gangesters comme à Abobo-Gare ( ••• ) et
son attachement à Yopougon s'èst renforcé depuis l'ouverture de 'l'autoroute.
Toutes ces révélations confirment la nécessaire précaution
à observer pour; avoir, une meilleure interprétation des chiffres précédam-
ment avancés. Ils ,n'ont véritablement de signification qu'une fois ramenés
à la problématique générale du processus de croissance de l'agglomération
abidjanaise et ~es conséquences qui en découlent. Aujourd'hui, il est rare
de rencontrer un habitant à Yopougon qui ne fonde pas son jugement sur sa
ville par comparaison avec Abobo-Gare ou certains vieux quartiers d'Abidjan
(Attiécoubé par exemple). Pour certains locataires de logements économiques,
c'est avec les logéments évolutifs des propriétaires particuliers que
s'établit la comparaison. Le principe de la cour fermée individuelle est
un facteur de satisfaction considérable; la vie ,communautaire dans les
cours multilocatives étant jugée difficile, inadaptée à la vie urbaine •••
Ces jugements par analogie. montrent tout de même une aspiration légitime
des travailleurs à pouvoir vivre dans un environnement urbain décent, ré-
pondant à des normes de qualité minimale acceptables.
Les "non satisfaits" se manifestent lorsqu vau delà des infra-
structures de base et du logement, l'on considère la ville comme un foyer
d'activités ,économiques ou comme un lieu de reproduction de la force de
travail, au sens large. Pour Monsieur K.A. (qui a l'intention de quitter
Yopougon P?ur Koumassi ou Marcory), "YopoUgon serait une' ville intéressante
s'il y avai.t des emplois'~ Car, ajoute-t-il," tous les, problèmes de bus que
nous connaissons ici proviennent du fait que nous, habitants de Yopougon
travaillons presque tous à l'extérieur ••• "
"Monsieur A.~, •. déplore le manque
de terrains de sport, "l'absence d'équipements" commerciaux ••• - qui oblige
chacun à rester che'z lui lesoir, à se replier sur'lui niême".'·A Andokoi où
les "insatisfaits" sont pluS nombreux,' 'le sous-équipement 'constitue la ba-
se de l'insatisfaction, chez les locataires surtout. Et ici "l'on se

-
213 -
dema.nde ce qu'attend le gouvernement pour apporter 18électricité et l'eau
courante pour construire les routes etc.".
La population d~ Yopougon constitue une nouvelle génération
de citadins, à travers laquelle l'on peut mesurer les changements sociaux
que connait Abidjan et les villes du Tiers monde en particulier. L'ère des
néo-citadins à qui il faut tout enseigner de la ville p qu'il faut assister
est révolue, ou est en voie de diSParition. Aujourd'hui l°on a affaire à
des gens qui ont une conception à peu près nette de la ville. Cette concep-
tion prend même en compte les acteurs en présence et les limites de leurs
prérogatives.
B/
LES ACTEURS DE LA PRODUC'l'ION DE LA VILLE
Hormis les entreprises (activités) et le logement, les pro-
longements sociaux du logement sont les éléments autoUI' desquelles se
crée . et s'organise
la vie urbaine. Après le recensement .,des équipements
existants (Par les habitants), il était utile de cerner leur appréhension
sur les auteurs présumés de ces derniers, ce qui nous permettra dDapprécier
la place de ces habitants dans la production de leur vEle.
Tableau n=O 40 : Les auteurs des, équipements existants
OrganiSmes réalisateurs
Nb. de réponses
:-------------------------------------:--~-~-------~~-:
Sociétés immobilières ••••••••••••••
51
Etat.
16
li • • •
D
"
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
!46,36 %)
14,55 %)
Etat et sociétés immobilières ••••••
6
5,45 %)
Etat, société immobilière et
,
habitants ••••••••••••••
24
21,82 %j
Mairie d vAbidjan ••••••••..•••••.•••
2
l,S2 %
Habitants seulement ••.••••.•.••••••• :
9
lS,lS%
Autres •.
2
l,S2 %
Q

10

0
1)
• •
Ta.bleau n=O 41
Les auteurs présumés des équipements ~ réa1is
----,------------~,
Organismes:' réalisateurs
Nb. de réponses
:
_ . . . . ,
. . . . . _ _. - . . . .
l
~..) _ : _
. . _ _;_"._~...
~:
Sociétés llm10bilières •••••••••••.••
9
~ SpIS %~
Etat li • '1 ••' •••• CI •••• e
57
\\.51,82 %
l'IjI


..

..
0
CI
• • • •
"
• • •
Habitants, sociétés immobilères +
Etat.
19
(l'?~27 %)
Ct



Ct
• •
0
u •
0
c • • • • •
Municipa.lité •..... '
2
0
0 .
~
fi)
tI
• • • • lit.
1,82 %)
Municipalité + Etat
.
14
12,73 %~
Divers P,.;' •••••••••••••••• Q • .1 ••• Ct ••
5
4,55 %
Sans réponse
4
( J ,64 %)
CI
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • Il


.., '
-
214 -
46~J6 %des enquêtés attribuent la réalisation des équipements
existants aux sociétés immobilières (et à la S.I.CO.G.I. en particulier).
Pour 21~82 %ces réalisations sont le fait de l'Etat~ des sociétés immo-
bilières et des habitants, ensemble. 15,45 %désigne l'Etat con~e l'auteur
exclusif de ces réalisations. La mairie d'Abidjan (qui n'a rien à voir à
Yopougon) n'a été désignée que par 2 personnes.
L'autorité du sous-Préfet de Bingerville (à Yopougon) est
nulle, à preuve cette lllstance'n'a été citée par aucun chef de ménage.
Le rôle prépondérant des sociétés immobilières dans la pro-
duction de l'espace se trouve relevé à juste titre par les habitants. Et
puis il est particulièrement significatif de remarquer que "llEtat à tout
faire" ne soit plus désigné comme l'auteur unique de la production de
l'espace, mais de voir souligner la contribution non négligeable des habi-
tants dans la dynamique urbaine.
La troisième observation qui se dégage de cette identifica';'-
tion des auteurs des diverses réalisations, c'est que nulle part il n'a
été fait allus ion à un organ isme de coordination d.e leurs interventions,
pas même à la S.E. T •U•• Cela ne dénote pas une certaine ignorance de la
part des habitants. Elle confirme le fait qu'on est en présence d'une
population d'un statut social moyen, plus préoccupée d.e l'organisation et
de la gestion de leur cadre de vie, et de la coordination des activités des
instances chargées de les faire. Cette préoccupation était d Qautant plus
imminente que par de là les problèmes d'équipements, les habitants n
en face aucune institution locale à qui s'adresser pour la remise en état
d'un équipement défectueux, ou pour présenter une revendication ou une
suggestion. D'OÙ la multiplication "des appels aux autorités concernées"
dans les colonnes de Fraternité Matin.
~ ~ LE PETIT PONT DE ./
7>;--.
YOPOUGON
E-! SES 'QUaRTIERS 16/oi;!o[ Oui doit aménager ce petit pont
de Yopougon Sicogi et Sogefihal 7
Ce pont est très dangereu)I( pour
les habitants de Sicogl 1 et Sogafiha
....
." ·es '
1 et a déjà fait bie;, des victirnes.
Lorsqu'il pleut. les homme! • let
femmes et les voitures ont du mal à
(raverser C6 petit pont Qu.i devient
~==_"r~''''
leur
souci
permanent.
Après
la
.prDhOs J pluie, le beau lernpsdit-on.Maisce
:.... n:est pas du tout le cas pour rll.e-
~r -dff
1 .~ bitant du quartier Sogefiha : l'eau
prend toute le rOUle
la courant
1
d'eau est plus irnpôtueu)l( que celui
~ d'un barrage : il a emporté des
enfants, 'ail écrouler des rnaisons
de la Sicogi 1 (après le marché).
q~rt~ sanscompteriesdommagescausés
aUl(
véhicules.
Chaque
lois,
on
assiste à des spectacles désolantsl
J'aNire l'attention des 'WIOrilés
concernées sur cet état de lail afin
qu'cHes trouvenf une solution pOur
la réfectiofl de ce pont qui a sut-
fisarnmp.nt fait de viclimes.
K_ N-GUESSAN DIT PAOLO
l'
SIC DE M_ POKOU CHARLES CC;,;
1:
BP"" ABIDJAN
,.
..·

-
215 -
cl PROPOSITION~) ET SOUHAITS POUR LA CREATION DF~ LA
"_0_-
VIF LOCALE
Notre propos est moins d'ouvrir un "cahier d.e revendications"
au nom de la population enquêtée que de voir les approches de solutions
envisagées aussi bien par les habitants de Yopougon eux mêmes que par des
personnes ou organismes particiPant ou appelés à participer à différents
niveaux à la création de cette ville ou à son fonctionnement.
Dans cette opt~que le questionnaire soumis aux chefs de
)
ménage comportait une série d'informations ayant trait:
- à la désignation des auteurs présumés des équipements manqua.nts,
- aux facteurs qui empêchaient la réalisation de ces derniers r
- àla prédisposition éventuelle des habit~ts à prendre part à
la mise en place de ces infrastructures, à la créat.ion d'une vie urbaine
véritable, et aux formes que devaient revêtir cette participation éventuelle
1°1
L es aut eurs
" d
presumes
es 1.'éal '
"
~saT.~ons
,a
.1
venu:
Les sociétés immobilières (cf. t4 bleau n c 41) qui avaient
été abondamment citées pour les équipements existants ne sont citées
que par neuf personnes.
En revanche, 51,82 %des enquêtés attribuent l'initi.ative
des équipements à réaliser à l'Etat. Selon dix-neuf chefs de ménage, ce
dernier doit intervenir conjointement avec les sociétés L~obilières et
les habitants ; pour quatorze autres la construction d.3s équipemen.ts
"c'est l'affaire de l'Etat et de la Mairie" et. pour d.nq autres c'est
plutôt "l'affaire des élus locaux", c'est-à-dire les secrétaires gé~
néraux et députés du Parti.
L'on retrouve les mêmes auteurs déjà cités, avec les
"élus locaux" en plus. Ici comme dans le chapitre précédant le pouvoir
du sous-Préfet de Bingerville n'apparait nulle part. Finalement on a le
sentiment que cette autorité politique et administrative ne représente
rien pour les Yopougonautes. Elle n'est représentative que pour l'Etat
qui 1. 'utilise pour diss imuler les points opaques de ses options urba··
nistiques actuelles. Ce sentiment se confirme d'ailleurs dans les dé-
claration des chefs de ménage à propos des moyens à mettTe en place
pour réaliser les équipements manquants.

.,... d!
. '. ~;..
-
216 -
2°/
Les facteurs qui empêchent la mise en place
des éguipements
Près de deux tiers des enquêtés (61) estiment que le
déséquilibre entre IVoffre de logements et les équipements est dû au
"manque de moyens financiers" de l'Etat. L'argument des moyens finan-
ciers en manque est en effet le recours permanents des pouvoirs pu~
blics dans leurs discours officiels pour tenter de justiIier les
retards d'équipements dans les programmes dVaménagement.
Mais cet argument nUa pas d'écho auprès d'un nombre
non négligeable de travailleurs. Ceux-ci. estiment que les problèmes
posés actuellement procèdent d'une "négligeance de la part des pou-
voirs publics", ou qu'ils ont des causes politiques" ; "1 g incompéten-
ce" des "élus locaux", l'absence dVun maire '(à l'époque où. nous con~
duisons cette enquête), sont de l'avis d'une quinzaine de personnes
les raisons qui empêchent la mise en place des infrastructtœes néces-
sitées. Tous ces facteurs bloquent aussi le fonctionnement de la vie
normale de la ville, car faute d'adnlinistration et de services pu-
blics locaux, les habitants étaient obligés de se déplacer jusqu'à
Bingerville pour établir soit une fiche d'Etat civil ou une Cal~e
d'identité etc. Il arrivait que des gens reviennent cinq à six fois
à Bingerville avant d'obtenir satisfaction. "Cette situation ~disait
le sous-Prefet de Bingerville- provoquait parfois des conflits entre
nos agents et les postulants des pièces administratives ••• ".
"( ••• ). Le bureau annexe installé a sans doute l'avan-
tage d'éviter aux gens les multiples déplacements à Bingerville et
d'atténuer les conflits, mais il ne résoud pas les problèmes posés
qui exigent la définition de moyens appropriés!d'une portée locale.
Car, actuell~ment, les moyens dont nous disposons (personnel, par
exemple) ne nous permettent pas de faire face aux problèmes d'une
ville d.e la taille de Yopougon".
Insuffisance de financement de la part de l'Etat,
problème de pouvoir local, ce sont là deux questions importantes qui
caractérisent la COTE n'IVOIRE. Ce pays se singularise ~. une ex-
trême concentration de tous les pouvoirs (administratiîs, politiques,
pouvoir de décision ••• ) aux mains des seules instanees politiques,
géographiquement localisées à Abidjan (uniquement). Cette concentration

",
"
: ,;; ..!, .• " ,,;' ',~ ,
' , \\
. 'Îit
-217
géographique des pouvoirs administratifs et politiques, il ne peut
qu'en découler une concentration des activités économiques et des grands
équipements sociaux, cul~urels et administratifs (dans la seule ville
d'Abidjan). Cette situation est un frein à l'essor des autres villes du
pays. Les autorités gouvernementales semblent avoir pris conscience des
conséquences néfastes de cette polarisation et depuis quelques années
elles parlent d'une déconcentration des activités industrielles et de
décentralisation "effective" des pouvoirs de décision, afin, disent-
elles de contrebalancer le poids de la Capitale. Mais en même temps,
elles craigent "qu'une trop forte décentralisation administrative et
politique ne conduise à développer des tendances séparatistes". (1)
JO/ La place des habitants dans la résolution
des problèmes posés
A propos de leur participation éventuelle à. la mise en
place des équipements attendus et d'une manière généraleà l'organisa-
tion de la vie de la ville, 5'+ chefs de ménage se déclarent "favora-
bles". Pour 35 autres la résolution des problèmes urbains actuels est
l'affaire de l'Etat et des autorités locales (c'est-à-dire des secré-
taires généraux et dé~ltés locaux du Parti). Ces deux séries de répon-
ses émanent de gens de niveau social et d'instruction différents. Ainsi
on trouve de nombreux employés et ouvriers parmi les chefs de ménage
prédisposés à participer à la construction des éléments de la vie lo-
cale ; alors que les refus émanent des fonctionnaires et cadres moyens.
et des cadres supérieurs. Ces deux catégories de travailleurs estiment
que les problèmes posés à Yopougon ont des causes politiques ou que la
résolution de ceux-ci relèvent des attributions des "élus locaux". Cer-
tains chefs de ménage ont même avancé qu'ils payaient suffisamment
d'impôts pour participer, sous
quelle qu'autre fOI~e à la réalisation
des llrl'rastructures. Ici la participation est donc perçu sous forme
d'une contribution financière seulement. Cette forme de participation
est également la plus couramment avancée par d.e nombreux: chefs de mé-
nage, pax~i ceux qui sont disposés à prendre part à la résolution des
problèmes d'équipements. Cette tendance des habitants à se définir
comme des bailleurs de fonds ou à. opter pour cette f01~e de contribu-
,t.ion seulement s'inscrit dans la. logique de leur appréhension des
{l) Plan quinquennal 1976-19&5

, .l:
-
218 -
causes des problèmes urbafns. Le Qiscours (idéologiques) de l'Etat qui
explique tout et partout par les "problèmes financiers" semble marquer
une proportion non considérable de la population.
Toutefois p il y a des chefs de ménage qui vont plus loin
dans la conception et la définition de leur rôle dans la ville. Ils pré-
conisent ainsi la participation des citadins aux prises de décisions
concernant la ville de Yopougon et suggèrent par exemple la convocation
de réunions auxquelles assisteront les habitants. Mais le vide dans
l'esprit de nos enquêtés reste la définition des modalités de mise en
pratique de leurs propositions.
Certains 10cataires
inspirés par 16 expérience, tentée ac-
9
tuellement par la S.O.G.E.F.I.H.A. pour le financement des écoles, pré-
conisent que cette dernière soit appliquée aux autres équipem~nts. Mais
l'extension de cette expérience a des implications que les enquêtés
n'ont sans doute pas perçues. D'abord elle suppose une hausse des loyers
puisqu'en fait
l'expérience de la S.0.G.E.F.I.H.A'
c'est le loyer plus
9
9
une somme forfaitaire de F 500.00 payé mensuellement par chaque loca-
taire (au titre des frais de participation à la construction des écoles).
De plus il se pose la question de savoir comment recueillir le~3 cotisa-
tions des locataires notamment dans les logements évolutifs et puis enfin,
la grande question, à qui versera-t-on ces cotisations ? ou qui les uti-
lisera et comment? On retombe donc à nouveau sur la question de l'admi-
nistration locale et surtout de la déconcentration des pouvoirs.
Les conséquences de l'urbanisation de Yopougon sont si
nombreuses et diversifiées pour trouver un terme dans la collecte de
cotisation de la part des habitants. La collecte des cotisations suf-
firait-elle à résoudre l'épineuse question de l'intégration des paysans
spoliés par l'Etat? Ou encore pour doter une ville de 300 000 r~bitants
des équipements de bases et de tous les prolongements sociaux indispen-
sables, surtout qu'il s'agit d'une population aux revenus moyens.
si la prédisposition des habitants à prendre part à la
résolution des problèmes de leur ville est une initia.tive salutaire,
que les autorités gouvernementales doivent essayer de considérer, il
n'en demeure pas moins qu'il faut rechercher de nouveaux moyens adap-
tés pOlIT contenir les
lourdes conséquences imposées par l'expérience
tentée ici.

., .
-
219 '-
CONCLUSION
Dans la perspective d'une solution aux problèmes de crois-
sance et de déséquilibre spatial posés dans l'agglomération d'Abidjan~
les autorités gouvernementales avaient décidé d'intervenir à Yopougon
pour en contrôler la croissance. L'objectif recherché était aussi de fon-
der sur les vestiges de la cité dortoir qu'elles avaient détruite (sal.ü
les îlots résidentiels ou se trouvaient des hauts fonctionr~ires. des
hommes d'affaires) Ille "ville nouvelle" où l ' on vivrait et trava. illera.it ,
Cet objectif est très partiellement atteint aujourd'hui.
En effet de la 000 habitants environ en 1969 avant l'intervention des
pouvoirs publics, Yopougon est à présent ~~e ville où vivent 300 000 pe~
sonnes. Cette impressionnante explosion démographique est liée à l'essor
de la promotion immobilière ; cet essor étant lui même le résulta.t de
l'ouverture des pouvoirs publics envers les propriétaires ronciers ••• et
de la mobilisation de l'épargne des ménages. En tout 17 7l l-.5 logements
économiques ont été réalisé::: à Yopougon, financés en partie par l'épargne
des ménages, mais surtout par des financements extérieurs.
Parallèlement à l'évolution de la promotion immobilière la
définition d'une nouvelle politique de promotion foncière et la mise en
place de la S.E.T.U. ont permis à l'Etat de contrôler la croissance de
cet.te ville, et surtout de la doter d'un réseau d'infrastructures rela-
tivement appréciable ,. Toutefois il existe encore quelques zones d' ombre
constituées par les quarti.ers d.its villageois.
A l'instar des cités périphériques de maintes capita.les
du monde sous-développé , ayant connu le même processus de développement,
Yopougon est alimentée essentiellement par les vieux quartiers centra.ux
de la capitale. Plus de 70 %de ses habitants proviennent d'Adjamé, de

<,
J •••
-
220 -
Treichville, de Port-Bàuet, dDAttiécoubé ••• où ils avaient (la plupart)
séjourné en tant que dépendant auprès d'un parent. Cette population com-
porte une écrasante majorité de jeunes
et dans ses rangs, titulaires du
certificat d'études primaires, du B.E.P.C., du BAC ainsi que non titulai-
res de diplômes mais scolarisés se comptent par milliers. La plupart sont
pourvus d'un emploi et disposent de revenus réguliers. Jeunes et ayant
quelques revenus, les chefs de ménage entretiennent une certaine dynami-
que démographique interne. Chacun "traine" derrière lui
deux, trois (et
parfois davantage) jeunes enfants et un nombre similaire de cousins, petits
frères, neveux ••• venus étudier en ville ou y tenter leur chance.
Mais cette dynamique démographique est en déséquilibre non
seulemen;t avec les emplois locaux, mais aussi avec les équipements sacio-
collectifs et les services divers indispensables à 18éclosion d'une vie
locale et à l'équilibre spatial.
En définitive, l'intervention volontaire de l'Etat aura
favorisé ici la réalisation d'une cité dortoir légale d'accueil d'employés,
de fonctionnaires et de cadres supérieurs du secteur privé (moderne). Ce
caractère de Yopougon n'échappe à personne, pas même à ses auteurs. Ainsi
Fraternité Hebdo, l'hebdomadaire du parti (donc du gouve1~ement) titre
" YOPOUGON CITE DORTOIR POUMON D' ABIDJAN"
D'après l'enquête, nous avons vu que sur 108 chefs de ménage pourvus d'un
emploi, 15 seulement travaillent sur place (à Yopougon) dont 1/3 dans le
secteur dit informel.
Mais pa.-c delà le déficit des emplois locaux, Yopougon est
à présent un espace déstructuré, déséquilibré. Les équipements tels que
les aires de jeux, les terrains de sports, les foyers de la fé~ne~ les
écoles, les marchés, les infrastructures socio-sanitaires ••• bref tous
les prolongements sociaux qui confèrent à une cité un certain degré d Datr-
tonomie interne et qui sont des facteurs d'animation et de création d'une
vie locale, nOexistent pas ici ou sont insuffisants. Les rares équipements
qu'on y trouve étaient dépassés avant leur mise en service. C'est le cas
notamment des écoles primaires, du centre de santé, du centre culturel
et des marchés •••
Cette situation d'ensemble accentue considérablement la
dépendance de Yopougon vis à vis de la commune d'Abidjan. Pendant l'~~ée
scolaire on trouve aux arrêts des autobus un nombre impressionnant de
jeunes élèves et de travailleurs attendant d'être embarqués à Abidjan.

- 221 '-
Sur 89 collégiens recensés au cours de l'enquête, 96,)1 %
fréquente les collèges et lycées d'Abidjan (1) ; 9 chefs de ménage sur la
travaillent à Abidjan
soit au Plateau p soit dans les "quartiers ind.ustriels"
méridionaux sur l'île de Petit-Bassam. Le long des grandes artères comme
aux arrêts des autobus, des ménagères coquettement vêtues attendent, un
seau à la main, d'être embarquées par un "gbaka" ou un bus pour Adjamé en
vue de se procurer quelques denrées ou effets vestimentaires ••• les marchés
de Yopougon offrant très peu de choix.
En l'absence d'éléments fixateurs, Yopougon est une ville
où le citadin est en perpétuel déplacement p en migration quotidi.enne.
Définie et concue comme une ville destinée à contrebalancer
le poids d'Abidjan, à corriger,les désarticulations spatiales et autres
méfaits de l'urbanisme colonial, grâce à un équilibre de l'emploi, des
logements et des prolongements sociaux, Yopougon est présentement loin d,e
pouvoir assumer ce rôle de facteur d'équilibre qui lui avait été
dévoh.
Les constructions en hauteur y sont rares
et Yopougon offre
l'image d'une ville basse, très lâche, dont le seul élément structurant
est le logement, en particulier le logement économique. Finalement l'on
n'est donc pas parvenu à éviter atllisi lOobs~cle d Owle ville vaste et éten-
due, avec tout ce que cela comporte comme inconvénients, à la fois pour
les habitants et pour l'Etat. Les autorités gouvernementales pensent pou-
Voir contenir les problèmes soulevés dans cette ville par l'institution
d'un pouvoir local ; qui serait chargé de son administration et de sa ges-
tion. Mais aujourd'hui, il est prématuré de se prononcer sur les effets
possibles de cette initiative. i l est à noter tout simplement que celle-
ci renforce l'originalité de Yopougon par rapport aux types d Pespaces qui
essaiment les terrains périphériques des grandes villes d'Afrique Noire
en particulier. Yopougon n'est ni un bidonville à l'image des favellas
latino'-américaL'1es ou de Port-Bouet (Abidjan) avant sa démolition. Elle
n'est pas non plus une cité dortoir spont~lée comme la cité ouvrière de
Grand Yoff (Dakar) ou à la ville spontanée d'Anobo-Gare au nord d'Abidjan.
Tant sur le plan morphologique que du point de vue de leur fonction et de
leur statut juridique ••• Yopougon se distingue nettement de Dagoudane
Pikine (Dakar), bien que tous deux soient des émanat.ions des volontés
d'Etat. En effet Pikine avai.t été créée par les pouvoirs publics sénéga-
lais pour accueillir le"trop plein"de la population dakaroise, au
(1) Il Y a aussi des jeunes enfants des classes primaires;

~ ?':. ,.' .'"
-
222
lendemain de la deuxième guerre (1952). Ce fut une opération d'urgence
réalisé à l'écart de la capitale sur "un terrain vide", inoccupé. Aussi
les plans n'y avaient.prévu aucune perspective dl installation d'activités •••
Aujourd hui Pikine est une cité dortoLe de 150 000 âmes; elle nIa pas
d'institutions administratives locale ••• Yopougon en revanche a été le ré-
sultat de plus ieurs années dl études et de recherches ; elle a été déf in le
et conçue pour dédoubler la capitale en accueillant population et activi-
tés. D'OÙ la création de lotissements résidentiels et industriels ••• et
aujourd 'hui l'institution d'une administration locale pour tenter d.'
organiser et de gérer cette ville géante de 300 000 personnes. Elle nous
parait être un nouveau type d'espace, sans doute unique à l'heure actuelle
dans le contexte de l'Afrique Noire en particulier: un espace péri-urbain
dont la croissance spontanée a été contenue Par l'Etat qui y a créé une
ville ayant comme facteur de croissance le logement économiq.ue : les
emplois et les équipements projetés arrivant très lentement ••• Et après
un certain seuil de croissance l'Etat y installe un pouvoir local, à
qui il va transférer une Partie de ses prérogatives. Comme nous l'avons
vu plus haut, les résultats obtenus dans l'expéri.ence initiée à Yopougon
paraissent en effet éloignés des objectifs annoncés par les pouvoirs Vùblics.
dans le plan d'urbanisme et dans leur discours sur l'aménagement urbain.
Devant cette situation, l'on est en:droit de s'interroger sur la crédibi-
lité et l'efficacité des moyens mobilisés et qui ont conduit à cet éca-~
entre les intentions et les résultats actuels.
L'étude a montré que les problèmes urbains posés dans
l'agglomération d'Abidjan étaient dus à une croissance démographique
forte et continue, alimentée par une immigration soutenue. De plus nous
avons vu que cette croissance démographique procédait de la stratégie de
développement élaborée par la puissance coloniale, et que les instances
dirigeantes issues de l'indépendance (1960) sCétaient engagées à sauve-
garder.
Le Plateau, la localisa.tion privilégiée des sièges des
grandes administrations, des banques etc ••• , la formation des quartiers
industriels au sud à proximité du port p sont certains résultats de cet
héritage colonial.
A l'échelle plus vaste du pays, cette stratégie de déve-
loppement a créé de grands déséquilibres régionaux
opposant par exemple
p
le nord, (imoins développé); au sud·«plus développé·i~

- 223 -
Dans un tel contexte où le déséquilibre spàtial à la micro
échelle d'Abidjan est le résultat de cette désarticulation générale de
l'espace économique et social à l'échelon national, toute tentative de
solution est inéluctablement vouée à l'échec si elle ne s'inscrit pas
dans le cadre d'une politique rationnelle et cohérente d'aménagement du
territoire. Or jusqu'ici les pouvoirs publics se sont évertués à ne re-
chercher que des solutions localisées, à l'échelon de l'agglomération
abidjanaise seulement.
De plus les ~is d'aménagement adoptés ont du mal à' se
démarquer, à se défaire des orientations qui datent des débuts du tracé
de la capitale. Le plan d'urbanisme élaboré en 1969 (qui guide l'urbanisa-
tion de Yopougon à l'heure actuelle) est une reprise des plans Badani et
S.E.T.A.P. dessinés sous l'ère coloniale. Et comme dans ceux qui l'ont
inspiré ce plan s'attache au renforcement du poids du Plateau, et "à
rechercher des schémas souples afin de ne pas constituer un barrage au
jeu des investissements".
Pour le mettre en application les pouvoirs publics s' ins-
pirent des procédures expérimentées en France notamment r des procédures
inadaptées, soumettant le contrôle urbain aQX contraintes des financements
extérieurs: "Za dification", création du Grand Abidjan, la S.:E.T.U. et'
ses modes d'interventions sont quelques uns de ces moyens d~intervention
empruntés à la loi d'orientation foncière de 1967 en France. Ici même,
les communes de banlieu en quête de contrôle de croissance urbaine et
d'équilibre budgétaire qui avaient expériment.é ces mesures se sont vues
étouffer par le pouvoir central et les puissances financières locales.
nationales et internationales. Elles ne sont pas parvenues à maîtriser
leur croissance, à créer l'équilibre local recherché. C'est par exemple
le cas de la commune de Blagnac (Toulouse) qui est pratiquement dans le
giron de la chambre de Commerce de Toulouse, à travers plusieurs institu-
tions (1). Car les pouvoirs locaux de Blagnac n'avaient pas les moyens àe
financement de leurs options de croissance.
Cette situation permet de remarquer avec l'A.U.R.A. que
ce qui est vrai dans un pays développé l'est encore plus dans un pays
sous-développé. Ici l'option pour une croissance économique ne peut se
réaliser sans l'int.ervention des puissances fina.....lcières extérieures.
(1)
YAPI-DIAHOU Alphonse
conduite de l'urbanisation à Blagnac
mémoire de Maîtrise, octobre 1978.

-
224 -
Et celles-ci sont moins préoccupées dans le choix des localisations de
leurs activités des impacts économiques locaux que par la rentabilité
financière. Or malheure~sement c'est cette loi de rentabilité financière
qui produit la désarticulation sociale et spatiale actuelle. Ainsi les
pouvoirs publics sont pris dans un cercle vicieux. En effet, chaque initi-
ative est en définitive un facteur d'accentuation et de diversification
des termes des déséquilibres existants et par conséquent de la dépendance
vis à vis des puissances occidentales, principaux ·bailleurs de fonds de
la Côte d'Ivoire.
Les résultats obtenus dans cette étude doivent constituer
des éléments de réflexions permettant de s'interroger à fond sur la
crédibilité et l'efficacité des solutions préconisées et qui sont mal-
heureusement en cours d'application à Niangon et à Abobo-Gare.
Parvenir à Une intégration économi'lue et sociale de l'espace
urbain dans l'agglomération abidjanaise nous parait en tout cas une entre-
prise illusoire, si les mesures employées pour le faire ne s' inscri.vent
pas dans une véritable politique d'intégration à la fois économique et
sociale de l'ensemble du territoire. Une telle politique doit nous semble-
t-il essayer de se démarquer de certains mythes
tel que le "développement",
"le modernisme" et s'appuyer la prise en compte des intérêts vitaux de 'la
population nationale. Le succès de cette politique exige aussi une pa1~i­
cipation activeèt .consciente des populations concernées dans sa définition
et dans la mise en place de structures de financement et autres moyens
de réalisation. Toutes ces mesures devant être adaptées aux possibilités
financières et structures sociales et aux. valeurs culturelles des popula-
tions concernées, à l'échelon local ou national.

. ',' .
,: .
- 225 -
LISTE DES PRINCIPAUX SIGLE;:. UTIJ.,Lc~ES
AURA
Atelier d'Urbanisme de la Région d'Abidjan
BECT
Bureau Central d'Etudes Techniques
BCEOM
Bureau Central d'Etudes Outre-Mer
BNETD
Bureau National d'Etudes Techniques et de développement
BNEC
Banque Nationale d'Epargne et de Crédit
ESIE
Budget Spécial d'Investissement et d'Equipement
BTP
Bâtiment et Travaux Publics
CCCE
Caisse Centrale de Coopération Economique
CCI
Crédit Côte d'Ivoire
COC
Caisse des Dépôts et Consignations
CIDRA
Commission Interministérielle pOlIT le Développement de
la Région d'Abidjan
CIFIM
Compagnie Ivoirienne de Financement Immobilier
DADR
Direction des Affaires Domaniales et Rurales
DCDU
Direction Centrale du Domaine Urbain
DCU
Direction Centrale de l'Urbanisme
DED
Direction des Etudes Démographiques
DUA
Direction de l'Urbanisme et de l'Architecture
EECI
Energie Electique de Côte d'Ivoire
ETF
Entreprise de Terrassements et/de Forage
F8H
Fond de Soutien à l'Habitat
GFCI
Groupement Foncier de Côte d'Ivoire
LBTP
Laboratoire des Bâtiments et Travaux Publics
LEM
Lots à Equipements Minimun
MCU
Ministère de la Construction et de l'Urbanisme
MECOFP
Ministère de l'Economie, des Finances et du Plan
MTPI'CU
Ministère des Travaux Publics, des 1Tansports, de la
Construction et de l'Urbanisme
OR:;TOM
Office de Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer
os HE
Office de Soutien à l 'Habitat Economique
POC l
Parti Démocratique de Côte d'Ivoire
:CCET
Société Centrale d'Equipement du Territoire
SEM
Société d'Economie rüxte
SEMA
Société d'Etudes et de Mathématiques Appliquées
SETU
:;ociété d tr~quipement des Terrains Urbaïns

-
âb -
SGBCI
Société Générale des Banques en Côte d'Ivoire
SI
Sociétés Immobilièrès
SIR
Société Ivoirienne des Banques
SICOGI
Société Ivoirienne de Construction et de Gestion Immobilière
SIDECI
Société Industrielle de Développement de la. Construction
en Côte d'Ivoire
SIHCI
Société Ivoirienne d'Habitat et de Construction Immobi-
lière
SITAF
Société Industrielle de Transports Automobiles Africains
SOGEFIHA
Société de Gestion et de Financement de l'Habitat
SOLIC.
Société Libanaise de Construction
SOPIM
Société de Promotion Immobilière
SOTRA
Société des Transports Abidjanais
succr
Société d'Urbanisme et de Construction en Côte d' Ivoire
USAID
Agence des Etats-Unis pour l'aide à lQinvestissement et
au développement
VRD
Voies et Réseaux Divers
ZAC
Zone d'aménagement Concerté
ZAD
Zone d'Aménagement Dti'féré
-0-0-0-0-0-0-0-0-0-

ANNEXES

- 227 -
ANNEXES
==========

-228 -
ANNEXE
l
QUE S T ION N AIR E
:..
...
adress6
a~x chefs des m~n~ges
a
.....OPOUGON
ILOT nO
__ 3
BLOC nO
COOR nO --------------
APPARTTno
l
~ CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGR~PHIQUES DU MENAGE
1 .0
Le
chef de rnénaB~ : nOI:1 et prénoms
-----
a)
Date
de
naissance
âge
b )
Lieu de
nalssance
-
village
s/préfecture
-
villc=
départ errent
c)
sexe
d)
(,tlnie
e ) :
J:. e l i g i 0 ù
1. 01
Situation rnat_X"iI:loniale
du chef de ménage
.
.
. ...
a ) ,marle
oui
non
-
nombre
d'épouses
d8te
des maria~es
\\.-
2
3
4
'b)
veuf
c ) ·d i 'TC; r c é
d)
célibatéi.ire
1.02 Enfa~ts et
dé~endant~
i
Enfant
dé _1 Age des
Date
de
Lieu de
j
Enfant
cédé
et
da-
enfa.nts
nlJissance
na.lssance
1
te
de décès
[
1
1
;
1
.~
._--------- ...._-~--------

-.., -
..
j
...
1.1
De~r~ d'urbanisation ~uGhèf de rn€nage
a)
n€
i
Abidjan
OUI
NON
n~ dans une ville
OUI
Non
..;
nom de la ville
b) A . quelle date 8tes-vous arriv~ a Abidjan pour la
preI11ière fois
?
~) Combien de temps ~tes-vous rest~ au cours de ce
j
séjour?
.
._.__
d)
Pour quelle
(s)
raîson
(s)
êtes-vous venu à Abidjan
pour la première fois
?
e) A qaelle date ~tes-vous venu i Abidjan pourl'actuel
séjour ?
c'est-i-dire depuis
f.'oins
d'un
(1)
an
1 è 2 ans
3 •. 5 aas
6 à 8 ans
9 il 11 ans
11
anE!
et plus
f)
Pour quelle
(s)
raison
(s) .êtes-vous venu à Abidjan OZ
- - _ . - - - - - - - - - - - - -
i) ttiez-votis venu directeweLt de vo~re village ?
OUI
Non
~ si non, o~ aviez-vous s€journ~ avant d'arriver à
à ABIDJAN ?
_--_._.
_ ..
(
-
Combieri de temps
~tes-vous resté ?
-
Pourquoi n'etes-vous pas ~enu directement ~ ABidjan?
--_._-----------_._------
h)
Dans tous les cas
:
êtes-vous venu à Abidjan en m~me
temps
avec votre fawille,
c'est-à-dire:
votre femme
et vos enfant s
-
Pourquoi
?
-
si non, penda~t .colnbien de tern.ps après votrE; arrivée
êtes-vous aller chercher votre famille
1.2
La mobilité résidentielle
1 • 21
à Abidjan
a)
Quel quartier hRbitiez~vouG i
votre arrivée ~ Abidjan?
b)
Pourquoi itcs-vous
all~ dans ce quartier?

- 231 -
_ J.
_
LJ
A qriel titre ~ccupiez-vous votre prpmi~re habitation?
-
propri~taire - locataire seul - groupe de locataires -
-hébergé -
lo~~ - autres: préciser'
d) Type de lope~ent
habitat villapeois
-
cour -
spontané -
villa - appartement dans un immeuble - logement ~co-
nomique
e) Pour les non propri étai re s et non 10 catR.i res
- quelle était la pr6fession de votre loyeur ?
__._---_ _------------
.
..
- A quel tJtre occupait-il c~ ~ogeDent ?
;~
-
combien de temps
~tes-vous rest~ chez lui? 6 mois; -
1 an;
-
2 ans;
-
4 ans; - plus de h ~ns
-
quelle était votre profession ~ ce moment-là?
-
1idi~z-~ous votre logeur ~ faire quelques d6penses ?
lesquelles
f)
Pour les locataires
: loyer mensuel
F.
g)
Pour tous les statuts
Pourquoi aV1ez-vous quitté ce
quartier ?
h) Combien de fois
aviez-vous dém~nagé depuis votre arri-
v~e à Abidjan? 1 fois; - 2 fois· - 3 fois; - 4 fois~ -
5 fois et plus
-
noms des quartiers par ordre chronologique:
- - - - __
.
. _ - - - - - - - - - - - - - - - -
'i) Quels ét~ient les motifs de vos différents départs?
.---------------_..., .._._---_._----
- - _ . _ - - - - - - - - -
_._-_._-----------
1.22 L'arrivée è YOPOUGON
a)
date d'arriv~e ~ Yopougon
b) Pourquoi ~tes~vous ~eriu ~ Yopou~on ?
----------------- --_.__._---"

·-... --~~------
-~-~-..
2J2 -
c) Combien de fois avez-vol,JS changé ~e l,ogement apre s votre
arrivée i
Yo~ougon?
~j
-
fois;
- 2 fois;
-
3 fois;
-
4 fois;
-
5 fois;
- plus de
·5 -fois.
- quel~ étaient les motifs de ces diff~rents déménagements?
- pouve~-vous nousd€crire
un peu vos différents logements ?
-
loyers mensuels des ~iffêrents logements
1er logement
F.
2ème logemerit
F.
3,ème logement
F.
..
4ème loger.::ent
'F.
--------
~ pour les non locataires
combien vous coGtaient les travaux de construction
de vos ~ogements ?
...
~ '. étiez-vpus propriétaire, locataire des parcelles ou
vous construisiez vos maisons ?
1.3
Le niv'eau d'insti-uction du chef de ménage
a) Etes-vous ell~ à l'école?
OUI
NON
b) Niv~au atteint
-
étud.es primaires sans C. E. P. E.
primaire~ avec C.E.P.E .
.
-
secondaires sans B.E.P.C;
-
secondaires avec B.E.P.~.
-
secondaires jusqu'au BAC
.. .
- Etudes superleures
(diplôme obtenu)
- Autres
(p~éciser)
1.4. L'.emploi
et les revenus du l'lé~'ag~
1. 4 • 1
L'emploi
.0) ,Etes-:-vous salarié,
non sale.riE, pensionné, allocataire?

• 233 -
- 6 -
b)
Quelle était votre profession?
-
au village
à votre lieu de transit
(avant de venir à Abidjan)
c) Aviez-vous
".
exerce
une profession autre qu~elle que vous
exercez presentement ?
OUI
NON
-
Quelle était cette profession?
-
Pourauoi avez-vous
chang~ de profession?
d)
Situation actuelle
Profession actu'?lle
Catégorie socio-professionnelle
f
Dur€:e
d'exercice de la profession
Lieu de travail
public
Employeur
:
. ".
pr1ve
,
Secteur d'activité
2.
3
Nombre d'employés
pour les
entrepreneurs et artisans
1
e) Comment avez-vous appris votre m~tier ?
f)
Pour les commerçants et les artisans
-
date et raison d'abandon de la profession antérieure
date de démarrage de l'activité exercée flctmellement
-
date d'arrivée dans le quartier
-
date de démarrage de l'activité
-
quelques motifs de l'arrivée et de l'installation dans
le quartier

,.
-
'J"T-
- 7 -
-
Quel~ sont les probl~es que vous rencontrez actuellement?
au niveau de la clientèle
autres problèmes
h)
Y a-t-il d'autres actifs dans le ménage?
-
not1bre
-
prufession
1 . 4 . 2.
Le:;:' e ven u
a)
la composition du revenu
~ Catégorie pro- -1
-t
~.
. ,
non
profess~onne.!.l·e ... 1
. ., S I · "
Retraité Autres
Sour~e~_
1 i:'a
ar:.e t a ar~e
revenu
~
--+------!~----4----_4
"
t
1
sala.ire . - f
.
1
Principale
_-LI -----)~.-----.,...J.._---..... RA = revenu
g~in du
1
agricole
source
~ravail
1
fi '.
LY
pens~on
! " ' i -
1
= loyer
de
1----·--- -------iii---.---1I-------+-__-4
T = transport
reVenu
c· = commerce
AF = allocations
familiales
P = pension
R = retraite
sec onda i r g - - - - - - - j - - - - - - + - - - - - l I - - - - - - J - - - - - 4 AU = autres
,
1
1-----------

·- 235 -
- 8 -
'b) Pour ceux qui poss~dent une plantation
-
Où se trouve votre plante.t ion ?
, . - - - - - -
:
Depuis quand l'~vez-vous ?
- Comment avez-vous eu cette plant~tions ?
don
héritage
achat
propre création
-
Quelle est la superficie de votre plantation?
-
Qu'est-ce que vous y cultivez 9
- Depuis quand avez-vous adcpté ces cultures?
Pour ceux qui auraient chsng€
de culture.
-
Pouvez-vous nous dire pourquoi ce changement ?
-
Qui cultive votre champ?
- Vous les pay~z ?
Combien
_ _ _ _ _ _ _- - - - - - / m o i s
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _-:--_/ fin
-
Q".elle est la destination des produi ts récoltés ?
vente
consommation personnelle exclusivement
. vente en partie et consommation en partie
c) Pour les propriétaires de maison
(s)
-
Où se trouve' votre .(ou vos) maison
(s)
?

-
GjO -
- 8 bis -
-
Combien y a-t-il de logements
~
-
Type de construction
-
Mode d'acquisition:
don
; héritage
------
achat
;
propre construction
--------
-
Combien avez-vous
investi pour achever ~'acquisition de
cette maison
(ou de ces meisons)
?
Qui gère vos Maisons ?
- Où habite-t-il ?
-
Pourquoi n'habitez-vous pas vous-même ce
(s)
logement
(s)
?
d} Autres biens
-
na. ture
-
date d'acquisition
-
nOMbre
-
mode d'acquisition
-
mode d'exploitation
-
revênu procurÉ par mois
F.
per an
F.

- 9 -
e) Si vous avez besoin d'~rgent et que vous n'en avez plus,
à qui.vous adressez-vous pour en obtenir?
- C~mmerit ternboursez-vous ?
~A quel moment empruntez-vous ?
régul i èremen t·
occasionnellement
1.5 Les actions communeutaires et les rapports avec le milieu
d'origine
1.5.1 Les actions communautaires
a) Participiez-vous fi des a.ctivités au village e.vant votre arri-
vée à Abidjan?
OUI
N'or~
si oui Lesquelles ?
- entr' a.ide
- travaux d'Gquipements collectifs, etc ...
51
non
Pou:cquoi ?
b) Faites-vous partie d'une association?
-
au village (quand vous y étiez) ?
- à Abid,ian ?
- à Yopougon ?
- Ailleurs
(où? préciser)
Type d'association et niveau de participation
Nombre
Niveau de
Type
But d.e
d'adhé- participa-
d'association
N 0
M
l'association
rents
tion -du
chef de
ménali!:c
Q.uartier
village
....
,
regl0na.l-
religieuse
~
sportive
politique
professionr.ellE
club de jeunes
.
loca.taire:.:.
propriétaires
entr'aide
Lautres(p~~ciser)
-'--'--
--'- - '
1

-
'10
-
:JeJt
c)
Quel ra1e avez-vous
jcu~ dans la cr~ation de cette asso-
ciation 'l
d)
Comment f8itcs-vous
fonctionner votre
associa~ion ?
-
par des
cotisations ?
dans
ce cas,
con-
bien payez-vous par mois
cu par an
e) Pour ceu~ qui sont nembreti d'une tontine
Tous les combien est-ce votre tour d'en b~n~ficier ?
f)
Pourquoi avez-vous adhéré à cette
(ou ces)
association
(s)?
1-5.2 Raj?-eort~ avec le_~ililieu d'origine
a)
Avez-vous des
contal:ts avec
les parents rest€s
aù v,i11age
(DU
eL ,ville pour ceux qui y ont: leurs parents)
?
Comment
se manifestent ces rapports ?
- ~voi d;argent aux parents
aecuei1 de parents venant
~tudier en ville
-
visite aux parents,
au village
-
inv~stisse~ents au village ou eh ville
-
par~icipatio~ aux t~aveux d'aménrgement et de cons-
• t~.. ùction
me~b~e ~p conse~l de 30us/pr~fecture. ou notabi1it6
du vi11agc~ et~.
Pourquoi a-.ciez-"ous choisi cette forme cle
relation avec
vos parents ?
. _ - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
b)
D'apr~s vous, lR forme de vos rapports a-t-elle chang~
depuis
que vous
ffites
venu ~ Abidjan?
Qu'est-ce qui a change?
Pourquoi y a-t-il eu ce changement de votre part ?

- 239 -
;
-
11
-
i
1
,~
j
II -
LOGEMENT ET PROCESSUS D'ACQUISITION
j
t
j
II.0 Le logement actuel
1
1
,
l
2.01
Le statut d'occupation du !ogement
~
!t
1
propriétaire;
-
accession à la propriété;
locataire;
t
1
1
sous-locataire;
- logé;
-
hébergé;
-
autres
(préciser)
l
!!
1
!
r
1
a)
Pour ceux qU1
sont logés ou hébergés
1
-
Quel est le statut d'occupation de votre logeur?
1
ij
Quelle est
sa profession ?
1
1
Où habite-t-il ?
1
-
Est-il locataire;
propriétaire; du logement qu'il
1
occupe actuellement
(pour ceux qui n'habitent pas le
1
lieu de l'enqu~te)
î
2.02 !y,pe d'habitat
et matériaux de construction
i~1
j
%
MURS
COUVERTURE
SOL
bitat
...
-
1
matériau}!
1
2
3
4
5
6
0
6
7
8
9
0
10 1 1 3 12 0
1
A
1
1
,,
." "
1
,
B
i{
C
i
D
j
~
W
ï
E
1
1
.1
1
1_ _- - .
1._
1
i
= Banco
2 -
Banco crépi;
3 = planche: 4 = parpa1ng ciment
l
l
5 = Béton
6 = Tôle; 7 = Fibre de ciment;8 = matériaux végétaux
1
goudron
10
9 =
= terr~ battue
11
= ciment ~ 12 = carrelage
A = Habitat de haut moyen standing collectif (immeuble) ou
isolé
(villa)
ir
B = Habit8.t cqllectif a.m~lior~ (type ci~é
; logement économique)
t
;
C .- Habitat collectif traditionnel en îlot régulier
(type cour
1
....
t
a Treichville)
1l
j
D = Habitat collectif traditionnel sur îldt non loti ou habitat
.~
villar,eois.
1
l
1
'~,
J

- 240 -
"
j
-
12 -
"t
••
2.03 Les &quipements ~u logement
a) l ' e a u :
. 'de la ville dans le logement
-
de la- ville dans la cour
-
fontaine publique
achetée au V01S1n
-
achetee en citerne
-
puits
-
autres
(préciser)
b) l'éclairage
électricité
-
larope à pétrole
-
autre
c)
sanitaires
- w.c.
individuel dans la cour
individuel dans le logement
commun dans la cour
.
pas de W.C.
-
Douches
individuelle dans le logement
.
individuelle dans la cour
commune dans la cour
pRS
de douche
;.'
,
-
Cuisine
individuelle dans le logement
individuelle dans
la cour
commune dans la cour
en plein air
2.04 L'aménagement de l'habitat
a)
Pour les types C.D.E.
-
nombre de bâtiments d'habitation dans la concession
-
nombre de logements par bâtiment
b) Pour tous les types d'habitat
~ nombre de pièces dans le logement
-
surface occupée

- 241 -
-
13 -
2.05 Les équipements électro-ménagers et les meubles
radio
: téléviseur
~ électrophone ; ventilateur
climatiseur
;
cuisinière
fauteuil
cha.ise
;
autres
(prE::ciser)
2.06 Combustible utilisé
gaz
de v i l l e ;
gaz
en bouteille;
charbon de bois
bois
électricitÉ
;
pétrole
~ autre (préciser)
11.1
Pour les
locataires
a)
loyer mensuel
F.
\\
,
b)
qui est le prorriêtair(~ dé: vot~. logement ?
-
d 1 0ù
vient-il?
-
quelle
est
sa
profession ?
- Où habite-t-il ?
-
Est-il propriétaire
;
locataire
;
de
la maison qu'il occupe actuellement?
c)
Comment avez-vous
eu ce logement?
d)
Avez-vous a.pporté des modifications
à votre logement?
Lesquelles
?
si nen,
qu'est-ce qui
vous
emp6che de le
faire?
\\.
si oui,
comQien vous
ont coûté ces modifications?
-------_.._.._------------------------------
e) Avez-vous des
relations avec votre logeur ou son repré-
sentant
?
f)
Etes-vous
satisfAit de votre logement?
Qu'est-ce qui
vous pla.it dans votre loge~ent ?

- 242 -
- 14 -
g) Envisagez-vous de cha.nger~*e logement ?
_
QUel type de logement occuperez-vous ?
__
II.2 Pour les propriétaires
II.2.1 Le processus d'acquisition foncière
a) date d'acquisition du terrain
_
b) Comment avez-vous eu ce terrain ?
_
achat ; don ; héritage
déguerpis
autre
c) dans tous les cas :
- qui vous a vendu ou donné le terrain ?
_
- quelle est la' superficie de votre lot ?
- prix au mètre carré
-------------------_
- au cas où vous n'auriez pas acheté le terrain, qu'avez- vous fait
ou donné à celui qui vous a cédé la parcelle ?
_
d) dans quel état était votre terrain au moment de l'acquisition?
- nu ; cultivé en --------------------------------------------
aménagé et équipé eau ; électricité
voirie
construit
e) Possédez-vous un titre foncier?
- depuis quand ?
----------------------------
_
si ~on, à quel titre occupez-vous ce terrain ?
, "
,
1
---------------
locataire
durée de la locationJI~
~--------------
prix du m2
par mois
----------------
par an
_
- bail emphytéotique
• durée du bail -------------------
• coût du terrain (m2)
g) Pourquoi avez-vous choisi ce mcxie d'attribution?

\\
- 243 -
1
- 15 -
!j
1
h) Souhaiteriez-vous devenir propriétaire définitif de votre parcelle?
1
t
Qu'est-ce qui vous empêche d'accéder à la propriété?
1
i) QUelles sont les difficultés que vous avez rencontrées à propos du
terrain ? -----------~------_--:._-------
1
j) QUelles actions ou solutions préconisez-vous pour résoudre ces
difficultés?
_
1
~11
Î1
II.2.2. Processus de construction
1
1
a) Date de confection; d'achat
et d'assemblage des
!
---------
1
matériaux de construction
~
----------------------
b) date de construction
1
1
-------------------------
~
c) date d'achèvement de la (ou des) construction (s)
1
.,
1
d) La construction de votre logement (ou des bâtiments) a-t-elle été
1
interrompue?
_
1
pendant combien de temps ? moins de 6 mois
1 an
2 à 4 ans
i
4. ans et plus
1
1
,~
e) Quel a été le rythme de construction des différents bâtiments ?
j
1
j
f) Les logements ont-ils été vite loués ?
___
1
c'est à
mois ;
an après l'achève-
1
1
----------
ment de la construction.
,
f
1
J
1
!
II.2.3. Le financement de l'habitat
1
}
1
a) Avez-vous construit votre maison (ou toutes les maisons) avec
1
1
votre propre famille
!
*
- l'aide de parents ou d.'amis
\\
- l'aide d'une main-d'oeuvre rémUnérée. Dans ce cas quelles sont
1
les conditions de rémunération ?
~i
maçon
manoeuvre
menuisier
peintre etc.
1

:'~"," .~'r c !'
- 244 -
i
k
b)
Avez-vous financé toute;~~'opération avec
~'
'
- votre épargne pers_elle exclusivement
- des aides extérieures
Aides reçues
Forme de l'aide
Origine de l'aide
Affectation de l'aide
.~
.
0
Ils
..-i
~
+'
Q)
r-I
Ul
J..!
..a
Q)
§
~
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+'
~
(.)
Q)
~
0
Ul
Q)
.~
Q)

Crédit
Don
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~
Q)
Ul
'd
'd
~
0
~
Q)
+'
1
Q)
.
Q)
~
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~
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fol
~
~
J..!
~
r:.:l
~
+'
+'
+'
~
El
~
~
~
Ils
Ils
:E:
~
~
,
Mat. const. = matériaux de construction
c) Quelles conditions vous était-il demandé pour pouvoir bénéficier
de cette aide ?
d) Matériaux de construction et mode d'acquisition
Ul
matériaux
Q)
,
fol
+'
CQ)
C
Q)
lt-t
.~ ~
+'
Q)
mode
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Ul
Ul
J..!+'
al
Q)
C
'Ul
al
'Q) 'Q)
e
~
d'acquisition
+'1lO
~
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.~
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~
~
Ils '<V
al
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,0
co
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8
(/)
(.)
lI:l
8
Po.
~
Don
.
Achat
Gratuit
Héritage
Autre

- 245 -
- 17 -
e) Combien avez-vous dépensé en tout pour toutes vos constructions
à Yopougon ? -------------------------
f) Désirez-vous faire quelques transformations dans les logements ?
pour quelle (s) raison (s) ? --------------------
g) ~u'est-ce qui manque dans votre cour ? -----....,...----------
h) Avez-vous des rapports avec vos locataires ? -------------
III
LE QUARTIF:R
- les équipements
- le quartier et ses habitants
111.0
Les équipements
a) ~uels sont les équipements qui existent dans votre quartier ?
marché ; - école ; - centres commerciaux ; - bureau de poste ;
maternité ; - dispensaire ; - centre social ; - foyer de jeunes
centre culturel
- terrain de sport ; - jardin
routes; - réseaux
d'assainissement
collecte d'ordures ménagères.
autres (préciser)
b) Ces équipements existaient-ils avant votre arrivée ici ?
c) Qui les a construits ?
d) Avez-vous participé à la construction de ces équipements ? ------
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ de quelles manières ?
D'après vous quels sont les équipements qui manquent dans votre quartier ?
et parmi eux, lesquels vous paraissent les plus importants et les plus
urgents à réaliser ?
_
D'àprès vous qui doit réaliser ces équipements
?
~uest-ce qui empêche la réalisation de ces équipements ?
~tes-vous prêt à participer à la réalisation de ces équipements ?
_
Comment ?
_

- 246 -
-
'8 -
III. ,
Les transports
R)
Possédez-vous un véhicule personnel pour vos déplacements ~
lequel ?
b)
Quel
(s) moyen
(s)
de transport utilisez-vouSt votre femme,
vos enfants et vous~même pour vous rendre
:
au travail ?
au loisir
?
au marché
?
à l'école
?
etc
voiture
transport
...
taxi
2
a
particu
par car d'
1
Bus "Gbaka"
compteur
roues pied
autres
lière
entreprise
w
L
W
L
L
W
L
w
L
W L
W L
H
L
ç he f de
famille
Enfllnts
Epouse(s)
Autres
L = loisir
-
1-1 = travail
~, :.~
,. ". :' .. ~
Nous considérons comme allant au travail une ménagère qui va
f~ire son marché ou un enfant qUl va l
l'école
"Gbaka"
:
fourgonnette Renault am€nagée
pour le transport
des passagers
en Côte d'Ivoire.
On l'nppelle aussi
"22 places".
c)
Comblen de fOlS
changez-vous de bus
avant d'arrlver à
votre travail
?

- 247 -
f
1
,
- 18 bis
-
1
~) Sombien payez-v0us par mois pour votre propre déplacement ?
!
1
1
,
i
-
le d~placement de vos enfants ?
!
1
-
le d~placement de votre ~PoUS€ ?
lf
-
le dFplacement des d~p~ndants (s'il y en a)
f
1
"!
D'Bpr~s vous quels sont les probl~Mes que vous rencontrez
1t
pour vous rendre au travail
?
J
1
i
-
vous-même
,---
vos enfants
1t
-
votre 6pouse
f
fi
1
il
1
l
!l1t
1
t

' , " '
.~ ~ , '-
- 248 -
-
19 -
111.2
Les habit~nts dans leur quartier
a}
Est-ce que votré
fem~e, vous ou vos enfant~ fréquentez
les
~quipements qui ~xistent ici a Yopou~0n ?
OUI
NON
Lesquels
fr6quentez-vcus
le plus ?
si non,
pour quelles r~isors ne les fr~quentez-vous pas?
Quels sont les
6ouipe~ents oue vous
...
fréquentez
et
dans
..
-
quel quertier sont-ils
situfs
?
c}
Etes-vous
satisfait des
~quipements de votre quartier?
d}
D'après vous y a-t-il une diff6rence entre Yop?ugon au
moment ou vous ~r~iviez et maintenant?
Qu'est-ce qui marque cette différence?
D'après vous y
a-t-il quelqu'un
(ou des
gens)
qUl est
(ou sont)
~ la base de ces changements?
e}
Qu' est - ce·. que vou S
p. pp r é cie z
l e p 1 usd ans
c e
q u '1 r t i e r
?
f} Désirez-vous vous fixer d6finitive~ent ~ Yopougon ?
Qu'est-ce qui
vous motive à rester ou à partir d ' i c i ?
,
g)
Dans
qu~l quartier envlsRgez-vous de partir?

- 249 -
-
20
-
IV.
DEPENSES ET EPARGNE
IV.O
Les
d€penses
IV. 0.1
Dépenses .l~.<?ur lA. nourriture
a)
Comment
mangez-yous
le mA.tin ?
h) A midi mBn~eZ-YOUS ~ la malson ?
OUI
NON
-
Y0S
enfants mangent-ils
~ la malsan?
OUI
NON
.
Si
non
Comment mangez-yous
à midi ?
c)
Ayez-yous
un budget
spécial
pour
chaque repas?
-
petit
déjt~un(:r
-
déjeuner
-
souper
d)
Qui
gère
le budget
familial
et
pourquol
?
Pour ceux Qui
ne
rentrent
pas manger a midi
Quels
sont
les
probl~mes que YOUS posent cette situation ?
IV.O.2 pspense pour la
sante
al En cas de ~aladie YOUS rendez-yous au dispensaire?
à une clinique ?
b)
Combien payez-yous
l~ consultation?
c)
Vous
donne-t-on
des
m&dicAments
pharmaceutiques?
O~J l
si
non,
les
payez-yous yous-même
?
Co~tien
(~ peu près)
d)
Utilisez-yous
des
m~dicaments indi~ênes ?
Pourquoi
'?

- 2.50 -
-
21
~'
IV.O.3
Autres
dépenses
-
Transport
-
Loisir
-
Scolarité des
enfants
-
Projet
d'investissement
ou investissement en
cours
-
Dépenses div~rses
Toutes ces èépenses
seant notees p~r rubrique, lors de
nos fréquentes
visites ~ux chefs de m6nages.
IV . 1
L'épargne
a)
Faites-vous un peu d'fparrn~ ?
OUT
NON
Si non,
pourquo'i
n'en
faites-v0us
pas?
Si
OU1,
où est-elle d;posée ?
-
,]
la
Bnn<}uiè
- à lB Caisse d'Epargne
- 8 la maison
confiée à quel~u'un ici
au village
-
autres
b)
Pourquoi épargnez-vous?
c)
Combien de francs
épar~nez-voug par mois?
d)
Pouvez-vous
épargner plus ?
OUI
NON
Si non,
pourquoi?
.
~
'. l
oui,
pourquoi ne le faites-vous
pas?

- 251 -
-
22 -
V.
PROBLEMES QUQTIDIENS - BESOINS RESSENTIS FT ASPIRATIONS
a)
Dlapr~s vous quels sont les probl~mes les plus graves au
niveau de
:
-
votre couple?
-
vos
enfants
?
-
votre
frande
famille
?
b)
Avez-vous
des
probl~mes 6conomiques et professionnels?
Lesquels?
... __..__ .
.
c)
Quels sont
les
probl~mes gue vous avez au n1veau de votre
logement
?
d)
Existe-t-il des
problèmes assez
graves
au niveau de votre
quartier ?
e)
Quels moyens
ou actions
proposez-vous pour les
r~soudre ?

.,'.,
';'",
- 252 -
ANNEXE .2
QUESTIONNAIRE ADRJ<.Sfjr; AUX COMMERCANTS
ET AUX ARTI;;ANS ~)ENT2 A YOPOUGON
., .
"
1) Nom ou Raison sociale de l'entreprise 1 ••••••••••••••••••••••••••••
2) Zone d'installation : •.•••••••••••••• ~ ••••••••••••••••••••••••••••••
3) Date d'installation à Yopougon : •••••••••••••••••••••••••••••••••••
4) Activité principale de l'entreprise
..............................
5) Où étiez-vous avant de venir à Yopougon : ••••••••••••••••••••••••••
6) Effectif du personnel de l'entreprise (Ete. de Yopougon) : •••••••••
dont
employés = ••••••••••••••
ouvriers = ••••••••••••••
apprentis =•••••••••••••
cadres = ••••••••••••••••
7) Lieu de résidence du personnel 1
al Yopougon
S.I.CO.G.I •••••••••
SO.GE.FI.RA••••••••
G.F.~.I••••••••••••
Autres •••••••••••••
bl Autres Quartiers (préciser le nom du quartier) 1 •••••••••
& • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
8)
Acquisition foncière 1
al Date d'acquisition du terrain•••••••••••••••••••••••••••••
bl Superficie du terrain en m2 •••••••••••••••••••••••••••••••
c/ Forme d'attribution (achat, location, vente, bail, autres,)
..........................................................
'
dl Coftt du terrain en franos CFA •••••••••••••••••••••••••••••
e/ Qui vous a vendu ou loué le terrain ? ••••••••••••••••••••
..........................................................
9)
Pourquoi êtes-vous venu à Yopougon ? ••••.••..•••••••••••••••••••••
·
.
la) Quels sont les problèmes que vous rencontrez ici à Yopougon ? •••••
·
.
Et oomment vous comptez les résoudre ? •••.••.•••...•••••••.•.•••••
·
.
·
.

- 253 -
ET
TEX~ES
OFFICIELS
=====-----=============~=============

;;;.
',.
ANNEXE
1
- 254 -
PLAN
D'URBANISME 195·
(
BADANI
::::</\\:::::::
}::::~
:'trf
LEGENDE

HABITAT
~ ACTIVITES
'.
.
PLAN D'URBAN ISME
1960
SETAP
,
LEGENDE

HABITAT
~ ACTIVITES

LEGEND f - 255
ANNEXE 2
Habitants
'1
L
Emplois
3
Superficie
urbanisee
7j// Z 1
BANCO
RIVIERA
- -_ _ la 000
1-500
100
.... ..
"
,.
i
'
""'-.. - -. ~-;. . '--. --~---'~'- -'.~.
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~- ....
_ _ _ ~ _ _ k
_ _
.,~
------...
---
-----
AURA
A SE
OE
REALISATION
1969

l [ G[ N0f - 256
.-_
Hab i 1 an t s
2
Emplois
3 _
Superficie urbanisee
~~ Z 1.
/
-:-- ,
"
i.
- - - - - --- -----'-
A SE
DE
REALISATION
1975
AURA

l [ G[ NDf - 257
Habitants
...
'- --
Emplois
J __
Superficie urbanisee
~~ l 1
...-
....
,..-J
.
-
.............. ,
----____.7
1
A SE
DER EALI SA TI 0 N 1980
AURA

ANNEXE J
- 258 -
J,
... ,.JI J.
1
;
... ....,
,
",....
• r .. ~,
,-
,
.~
.::
\\'
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. ,
:<
: .
': .
.,
~
' .
.'
......
:(
,.
7-
v;
l"
i.
\\ (
"

- 259 -
ANNEXE 4
REPUBLIQUE VE COTE V'IVOIRE
MINISTERE VE LA CONSTRUCTION
ET VE L'URBANISME
VECRET N°11-612 VU 19 VECEMBRE 1911
po~tant c~éat~on d'une Soc~ét~ d'Etat
dénommée: "SOCIETE V'EQUIPEMENT VES
TERRAINS URBAINS".

LE PRESIVENT VE LA REPUBLIQUE,
SUR te ~appo~t conjo~nt du M~n~~t~e de t'Econom~e et de~ f~nance~,
du M~n~~t~e de ta Con~t~uct~on et de t'U~ban~~me et du MJn~~t~e
du ptan;
VU
ta to~ n061-201 du 2 Ju~n 1961 déte~m~nan~ ta compo~~t~on,
t'o~9an~~ation, te~ att~~but~on~ et te 6onct~onnement de ta
Cou~ Sup~ê.lle ;
VU
ta to~ n010-486 du 3 Août 1910 po~tan~ étabt~~~ement de ta
t~~te de~ empto~~ ~upé~~eu~~ de t'Etat;
VU
ta to~ n010-633 du 5 Novemb~e 1910 6~xant te ~ég~me de~
Soc~é~~~ a pa~~~c~pa~~on 6~nanc~è~e pubt~que
LE CONSEIL VES MINISTRES ENTENVU ;
V
E
C R E
T
E

-
2 -
Altt-ic.l.e Jelt.-
- 260 -
Il e~t c.1t[e ~ou~ la d~nom-inat-ion de SOCIETE V'EQUIPEMENT
VES TERRAINS URBAINS (SETU), une Soc.-iété d'Etat dotée de la pelt-
~onnal.-it~ c.-iv-ile et de l'autonom-ie 6-inanc.-i~lte et It[g-ie palt le~
d-i6po6-it-ion~ de la Lo-i nOl0-633~~u 5 Novemblte 1910 6-ixant le
Itég-ime de6 Soc.-iét~~ a paltt-ic.-ipat-ion 6-inanc.-i~lte publ-ique, et palt
l.e6 Statut~ annexé~ au plté~ent déc.ltet.
Altt-ic.Le 2 -
La SOCIETE V'EQUIPEMENT VES TERRAINS URBAINS a poult
objet de pltomouvo-ilt a La demande et poult le c.ompte du Gouvelt-
nement, de~ Oltgan-i~me~ Publ-ic.~ ou de~ Collec.t-iv-ité~
Ivo-ilt-ienne~,
l'étude, 'la ltéal-i6at-ion et la ge~t-ion d'opéltat-ion6 d'équ-ipement
et de lot-i6~ement6 de teltlta-in6 en zone ultba~ne.
Le~ oplltat-ion~ de la SOCIETE V'EQUIPEMENT VES TERRAINS
URBAINS ~ont d[c.-idée~
palt un Con6e-iL d'Adm~n-i~tltat-ion c.ompo~é
de d-ix memblte6 :
- Un Memblte de l'A~~emblée Nat-ionale,
- Un Memblte du Con~e-iL Ec.onom-ique et Soc.-iaL,
-
V@.ux.lt.eplté6entan.t~ du M-in-i~tlte de La Con~tJt.uc.t-ion
et de l'Ultban-i6me,
- Un ltepJt~~entant du M~n-i~tlte de l'Ec.onom-ie et de~
f-inanc.e~ ,
- Un Iteplté~entant du M-in-i~tlte du PLan,
- Un Jteplt~~entant du M-in-i~tlte de~ Tltavaux PubL-iC.6,
- Un lteplté6entant du M~~-i~tlte de l'Int[lt-ieult,
~ Un Iteplté~entant du M~n-i~tlte du Toult-i~me,
- Un Iteplté~entant de La Ca-i~~e Autonome d'Amoltt-i6~ement.
Alt.t~.c.l.e 3.
La SOCIETE V'EQUIPEMENT VES TERRAINS URBAINS e~t plac.~e
~ ou~ la tutelle adm-in~~tltat-ive. e.t te.c.hn-iqu e. du M.in-i~tlte de la
Con6tltuc.t-ion
et de t'UJtban.i~me., ~ou~ la tuteLie éc.onomique, 6-i-
nanc.-ièlte et c.omptable. du M-in-i~tèJte. de l'Ec.onomie et de~ 6inanc.e6
et ~ou6 la tutelLe du M-in-i~tlte du PLan POUIt L'olt-ientation g~né­
Itale de6 ac.t-iv-ité6 de la Soc.-iété dan6 le c.adlte de~ objec.t-i6~ du
pean.

- 261 -
- 3 -
Le eont~ale de l'o~ientation glnl~ale de6 aetivit~4 de la
SOCIETE V'EQUIPEMENT VES TERRAINS URBAINS e4t exe~eée pa~ un Com-
l~
mi44ai~e du Gouve~nement nomml r~~ n~~itl du Mini6t~e du Flan.
Le eont~ale de la ge6tion de la Soeiété e6t a46u~é pa~ un
Cont~aleu~ d'Etat dont le6 att~ibution6 40nt dl6ini~6 pa~ a~~ité
du Mini4t~e de l'Eeonomie et de6 Finanee6.
A~tiele 4-
Le eapital 40eial de la Société, eon4~itu~ pa~ une dotation
de l'Etat, e6t 6ixé a 200 Million~ de 6~ane4.
Il pou~~a 6ai~e l'objet d'augmentation. Le4 modi6ieation4
appo~tée4 au montant ou a la ~épa~tition du eapital 40eial pa~
de4 pa~tieipation6 éventuelle6 de pe~6onne6 mo~ale6 de d~oit
publie ivoi~ienne6 ou ét~angè~e6 6e~ont dé6inie6 pa~ Vle~et.
A~tiele 5-
Le6 ~ègle6 applieable6 au.x opê~a_tion6 de la SOCIETE V' EQ.UI-
PEMENT VES TERRAINS URBAINS 60nt eon6o~me6 aux ~ègle6 ~égi66ant
le 6onetionnement de6 Soeiété6 Comme~eiale6 et 60nt l'objet de6
di6po6ition4 d'un ~èglement inté~ieu~ établi pa~ le Con4eil
d'Admini6t~ation. Ce ~èglement inté~ieu~ .e6t app~ouvé pa~ le
Mini6t~e de la Con6t~uetion et de l'U~bani6me.
A~tiele 6-
L'app~obation de6 eompte6 de la SOCIETE V'EQUIPEMENT VES

TERRAINS URBAINS ~elève du Mini6t~e de l'Economie et de6 Finanee4.
Ce6 eompte6 aeeompagné6 de6 ~appo~t6 du Commi66ai~e aux Compte6,
du Cont~ôleu~ d'Etat et du Con6eil d'Admini6t~ation 60nt ad~e6­
6é6 a l'A64emblée National~.
Le6 opl~ation6
eomptable6 de la SOCIETE V'EQUIPEMENT OES
TERRAINS URBAINS 60nt e66eetuée6 et dle~ite6 eon6o~mément aux
~~gleme~t6 en vigueu~ et 60nt 6oumi6e6 au eont~ale de la Chamb~e
de6 eompte6 de la Cou~ Sup~ême dan6 le6 ecndition6 6tipulée6 pa~
la loi nO 61-201 du 2 Ju.in 1961.

- 262 -
- 4 -
A~t~cle 1-
Sau6 d~~~olut~on anticip~e, la du~~e de la Société e~t
6~xée à 99 an~. Cette du~ée pou4~a ~t~e p~o~og~e pa~ Véc~et.
La d~~~olut~on de la Soc~étê. e~t p~ononcée pa~ Véc~et
~u~ p~opo~it~on conjointe de~ Mini~t~e~ de Tutelle. La ~éali­
~ation de l'acti6 et le ~èDtement du ra~~;6 ~ont pou~~uivi~
con6o~mément aux d~o~t~ de~ Société~ Comme~ciale~. L'acti6
6ait ~etou~ au 6ond~ ~plcial p~évu a l'a~ticle 4 de la lo~
~u~vi~ée ap~è~ ~embou~~ement éventuel aux o~gani~me~ c~éan­
eie~~ du ~eliquat de leu~~ avanee~.
Le re~~onnel admini~t~ati6 qu~ ~e~a~t éventuellement
mi~ a la di~po~ition de la Soe~êté e~t ~égi pa~ le Statut
du
Pe~~onnel de~ Soeiêté~ d/Etat dé6Jni pa~ la ~ègiementa­
tion en v~gueu~.
A~ticle 9-
Van~ le~ acte~, 6aetu~e~, annonee~, publication~ et
aut~e~ document~, émanant de la Société, la dénomination
dev~a êt~e ~mmédiatement ~uivie du texte ~uivant :
- Société d'Etat c~éée en application de la lo~.
n010-633 du 5 Novemb~e 1910.
Le Mini~t~e de llEconomie et de~ F~nanee~, le M~ni~t~e
de la Con~t~uction et de l'U~bani~me, le Min~~t~e du Plan,
le
M~n~~t~e de~ T~avaux Public~ et de~ T~an~po~t~, ~Dnt
cha~gé~ chacun en c~ qu~ te eonee~ne de l'exécut~on du p~é­
~ent Véc~et qui ~e~a publi~ au Jou~nal o66ieiel de la Répu-
blique.
ABIVJAN, le 19 Vécemb~e 1911
Félix HOUPHOUET-BOIGNY

- 263 -
REPU8LI~UE Vf COTE V'IVOIRE
Union - Vi~cipfine - T4avail
MINISTfRE VE L'ECONOMIE
MINISTERE VE LA CONSTRUCTION
ET VES FINANCES
ET VE L'URBANISME
MINISTERE VU PLAN
MINISTERE VES TRAVAUX PUBLICS
ET VES TRANSPORTS
VECRET N' 15 95 VU 31 JANVIER 1915
Modi6iant le Véc4et n011 612 du 19 Vécemb4e 1912
p04tant c4~ation de la S.E.T.U. et app40uvant le~
modi6ication~ aux ~tatut~ de cette Société.
LE PRESIVENT VE LA REPUBLIQUE
SUR
Le 4appo4t conjoint du Mini~t4e de t'Economie et de~ Finance~,
du Mini~t4e de la Con~t4uction et de t'U4bani~me, du Miniht4e
du Plan et du Mini~t4e de~ T4avaux Public~ et de~ T4an~po4t~,
VU
La loi n'61 201 du 2 Juin 1961 déte4minant la compo~ition,
t'04gani~ation, le~ att4ibution~ et le 6onctionnement de la
COU4 Sup4ême et ~e~ d~c4et~ d'application,
VU
La loi n010~486 du 3 Août 1910 p04tant établi~~ement de la
li~te de~ emploi~ ~upé4ieu4~ de l'Etat et ~e~ déc~et~ d'ap-
plication,
VU
La loi n'10-633 du 5 Novemb4e 1910 6ixant le 4égime de~ Socié-
té~ a pd4ticipation 6inanci~4e publique et ~e~ déc4et~ d'appli-
cation,
VU
Le Véc4et 12-01 du 11 Janvie4 1912 6ixant le~ modalité~ de
6onctionnement du Fond~ d'Emploi de~ béné6ice~ 4éali~é~ pa4
le~ Société~ d'Etat et le~ Société~ d'Economie Mixte,
VU
Le Véc4et n'12-08 du 11 Janvie4 1912 6ixant le~ 4ègle~ de
ge~~ion et de cont4ôte de~ Société~ a pa4ticipation 6inancil4e
publique,
VU
Le Véc4et n'10-330 du 25 Mai 1910 6ixant le~ att4ibution~ du
Mini~t4e de la Con~t4uction et de t'U4bani~me et p04tant 049a-
ni~ation du Mini~tè4e,
VU
Le Véc4et n066-45 du 8 Ma4~ 1966, modi6i~ pa4 le Oéc4et nO
11-639 du 1e4 Vécemb4e 1911 et le Véc4et 13-569 du 18 Vécemb4e
1913, déte4minant le~ att4ibution~ du Mini~t4e de l'Economie
et de~ Finance~ et p04tant 049ani~ation du Mini~t~4e,

- 264 -
- 2 -
VU
Le V~c~et n064-425 du 6 Novemb~e 1914, po~tant att~ibution~
du Mini~t~e de~ T~avaux Public~ et de~ T~an~po~t~,
VU
te V~c~et n011-521 du 20 Octob~e 1911, 6ixant le~ att~ibution~
du Mini4t~e du Plan et o~gan~4ation du Mini4tè~e, modi6~l pa~
te~ d~c~et4 n013-12 du 13 Fév~~e~ 1911 et 13-401 du 22 Août
1913,
LE CONSEIL VES MINISTRES ENTENVU,
V
E
C R E
T
E
ARTICLE le~.-
\\
Le Véc~et n011-612 du 15 Vécemb~e 1911, po~tant c~~ation de ta
Société d'Equipement de4 Te~~ain4 U~bain4, e4t mod~6ié. Sont
app~ouv~e4 te4 mod~6ication4 appoAtée4 aux 4tatut4 jointe4 en
annexe.
ARTICLE 2.-
L'alinéa 1 de t'aAt~cte 2 du Véc~et p~écité,
e~t compt~té de
ta 6açon ~uivante :
"Ette e4t paA a~tteu~4 chaAgée pa~ le Gouve~nement de
t'~tude, de ta Aéati~ation et de l'exptoitdt~on de~ in6~d~­
t~uctu~e~ n~ce~~ai~e~ en matiè~e d'a4~aini6~ement de~ eaux
u~le~ et du dAainage de~ eaux pluviate~ dan~ le domaine
pu b.e.ic u~ bai.n" .
L'al~néa 2 e~t Aemplacé pa~ le~ di~po~ition~ c~-apAè~ :
"Le~ oplAati.on~ de ta Société d'Equ~pement de~ TeJt.~a.-in~
U~bain~ ~ont dlcidée~ pa~ un Con~ei.l d'Admini.~tAation compo~l
de 14 MembAe~".
Un Rep~~~entant de la P~é~~dence de ta R~pubtique
Un Memb~e·dt:t·A~~embtée
Ndt~ondte
Un Memb~e du Con~ei.t Economique et Sociat
Veux RepAé~entànt~
du Mini~t~e de la Con~t~uction et
de t'U~bani~me
Un Rep~~~entant du Mini4t~e de t'Economi.e et de6 F~ndnce6
Un Rep~é~entant du Mini~t~e du p.e.a.n
Un Rep~é~entant du Mini~t~e de t'Inté~ieuA
Veux Rep~é~entant~
du M~ni~t~e de.6 T~avaux Pub.e.ic~ .
et de~ TAan~poAt~
Un Rep~é6entdnt du M~n~t~e du Tou~i6me
Un Rep~é6entant de ta Cai~6e Autonome d'AmoAt~66ement
Un Rep~~~entant du Sec~étai~e d'Etat ChaAgé de6 Mine~
Lo~~que .e.e~ dé.e.ib~~ation~ du Con~eit d'Admini6t~ation
po~te~ont
6uA un pAojet ~ntéAe~6dnt une Convention pa66le avec une Com-
mune, te Ma~~e de ta dite Commune devAa êtAe appeté a p~ti­
cipe~ a cet.e.e~-ci avec voix con6uttati.ve.

-~-
- 3 -
ARTICLE 3.-
L'allnéa 1 de l'a4tlcle 3 e~t ab~o9~ et ~emplac~ de la
6açon ~ulvante :
" La Sociét~ d'Equipement de~ Te~~ain~ U~baln~ e~t
placle ~ou~ la tutelle technlque conjointe du Mini~t~e
de la Con~t~uction et de l'U~bani~me et du Mini~t~e de~
T~avaux Public6 et de6 T~an6po~t~, ~ou~ la tutelle éco-
nomique 6inanciè~e et comptable du Min~6t~e de l'Economle
et de6 Finance6 et 60U6 la tutelle du Mini~t~e du Plan
pou~ t'o~ientation 9éné~ale de6 actlvlt~~ de la Soci~té
dan6 te cad~e de~ objecti66 du Ptan.
ARTICLE 4.-
L'a~ticle 5 e6t compl~t~ comme 6ult :
Le ~è91ement inté~ieu~ e6t ~gatement app~ouv~ pa4 te
Mini6t~e de6 T~avaux Public6 et de~ T~an6po~t~, et pa4 le
Mini6t~e de !'Economle et de6 Finance6.
ARTICLE 5.-
Toute~ le~ di6po~ltlon~ du Véc~et 11-612 du 19 V~cemb~e
1911 qui ne ~ont pa~ modl6~ée~ pa~ te p~~~ent d~c~et
~e~tent en vlgueu~.
ARTICLE 6.-
Le M~ni~t~e de l'Economle et de~ F~nance~, le Mlnl~t~e de
la Con6~uct~on et de t'U~ban~~me, te Mlnl~t~e de~ T~avaux
Public6 et de~ T~an~po~t6, le Mln~~t~e du Plan 60nt cha4g~~,
chacun en ce qul le conce~ne, de l'exlcutlon du p~é~ent
d~c~et qu~ 6e~a publ~ée au Jou~nal 066~clel de la Républlque.
FELIX HOUPHOUET BOIGNY

,.,t~
\\
r ..../.... - . .r-
ANNEXE ('6
- 266 -
"
.
.
M~STERE DES T~"AUX PUBLICS, .
REPUBLIQUE" DE 'Cal'E D'IVOIRE' ..
,~ &~S TRANSPŒrS, DE LA
,Union
DiF.cipline - Travail·
...
CONSTRUCTION ET DE L'URBANISME
----------
.:...-_."._- .,.--:;,... ..'~ \\
,.
:
.:
.:
'.
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE f
.
vu la loi,. nO 67-253 du 31 juillet 1962 relative aux plans d'urbanisn
VU le décret nO 67--18 du Il janvier 1967 modifié relatif aux lotis'"
sements privés,
VU le décret nO 71··170 du 25 mars 1971 pre.s.crivant l'établif;~'ement
d'un plan d'urbani~e directeur pour l'agglomération d'ABIDJAN
VU le décret nO 70-338 du 25 mai 1970 portant,règlementation de la
procêdure d'attribution des terrains urbains.
LE CONSEIL DES MINISI'RES ENTENDU r
-DECRETE-
Article' ler.- : Tout acte d'attribution de 'lots de terrains domania
urbains destinés à 'l'habitation, à l'industrie, au commerce ou à des
activités assimilée~ est i:w)ordonnê aux formalités définie& par le
prê~ent dêcret.
Article 2. -- :. Le!;j dossiers de demande d'attribution doivent &tre
conformes au modèle arrêtê par le Ministre des TravauX Publics, des
Transports, de la Construction et de l'Urbanisme.
.
Les dossiers des postulants sont remis :
- à la Direction Centrale du Domaine Urbain pour les ter-
rains compris dans l~s limites du plan directeur de l'agglomération
d'Abidjan dêfinies par le décret, nO 71·,170 du 25 mai 1971, à l'excep
tion des parties situêes à l'est de la Riviera Africaine (ville de
Bingerville et au' dêlà) et à l'est de l ' aéroport ~e Port·-Bouêt.
- aux :bureaux des prêfectures et Sous-prêfectures pour les
terrains compris dans les autres parties du territoire.
Il est dêlivrê rêcêpiss~.
Pour les activitês industrielles, les postulant~ adressent
simultanément un exemplaire du dossier au Ministère de l'Economie,'.~
Finances et du Plan <Direction génêrale des activitê~ industrielles.
)

,
.
-'267 -
.,
-2 -
":Article 3. - : Le", '~ervices désigpés' par le Ministre d~s Travaux
Publics, des Transports, de la çohstruetion et de l'UrbaniE1tle procè-·
dent l, l:',!.instruC!-lon ~~es dossieX:,f qui so~t ensuite soumis A l;~,AyiB
ci 'une commission,.dont :.J.a.composition est .,lasuivante :
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a) 'p ':ur l.~t~tr~i~s-à.u~~ .e 'if";hab!tation d
ti~'~ d 'Abid' an
,
'-. :1
dans les limites définies à l'article 2 du présent décret:
- Le Préfet d'Abidjan représentant
te Ministre de l'Intérieur·,
Président
Le Ministre de l'Economie, des Finances
et du plan ou son représentant
Membre
-
Le Ministre de la Défense et du Service
..
Civique ou son représentant
Le Ministre des Travaux publics. des
Transports, de la Construction et de
..
l'Urbanisme ou son représentant
- Le Maire de la ville d'Abidjan ou son
..
représentant
..
- Un représentant de l'Assemblée Nationale
- Un représentant de chaque Sous' 'Section du
P.D'.C.I -- R.D.A. de la zOne de compétence
..
de la Commission
- Un représentant de l'U.G.T.C.I.
- Un représentant de l'Association des
locataires
..
- Deux notables d~Signés par le Ministre des
Travaux ,Publics, des Transports de la Cons-
truction et de l'Urbanisme
..
- Une représentante de l'Association des
Femmes Ivoiriennes.
- Le Directeur central du Domaine Urbain
:Secrétaire
Cette Commission peut proposer au Ministre des Travaux
Publics, des Transports, de la Construction et de l'Urbanisme la
création de Sous-commissionschargées de traiter les dossiers d'une
zone déterminée.
Les travaux de ces Sous-commissions recevront l'approbation
de la commission 'plénière.
. .. / ...

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..
..,)
.
. 7 268 -

, .b) Poùr les terrains à usage a 'habitation delS autres ,g'lap6i-.,tion. :'
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- Le Pr~fet. du Département ou le,
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Un reprêsentant < du ::Ministre :de .<~ ".. - ..; : ,.,..' ""
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l'Economie,' ~es':Finàric:es et' du Plan'..l.
- " , , '
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< " . : '
- Un repr~sentant du Ministre de la
D~fenB~ et du Service Civique
n
- ~ repr~Bentant du Ministre des
Travaux Publics, des Transports, de
..
la Construction et de l'Urbanisme
- Un repr~sentant du Ministre de
l'Agriculture
Il
Trois notables d~sign~s par le
Pr~fet ou le Sous-Pr~fet
Il
- Le Directeur régJ,onal des Travaux
Publics, des Transports, de la
Construction et de l'Urbanisme
Secrétaire
c) Pour les terr.ins à usage d'industrie:
- Le Ministre de l'Economie, des
Finances et du plan ou' son repr~sentant
Pr~sident
- Le Ministre de la D~fense et du Service
Civique ou son repr~sentant
Membre
- Le Ministre de la Sant~ Publiqu~, de la
Popu~ation et des Affaires Sociales ou
son repr~sentant
Il
- Le Ministre des 1-'.Lines ou son repr~sentant
Il
-
Le Ministre des Travaux publics. des
Transports. de la Construction et de
..
l'Urbanisme ou son représentant
- Un Conseiller Economique et Social d~signé
par .1eMinistre de l-IEconomie:r,-(les Finances
et du Plan ...
Il
Le Président;de ~a Chambre .d'industrie ou
son .repr~sentant
fi
--Le Préfet ter~itorialement compétent ou
son
..
r~pr~sentant
- Le Maire-territorialement-compétent ou 'son
repr~sentant
- Le .Directeur central du Domaine Urbain
Secrétaire

- 269. -
d)
Pour les terrains à usage commercial
Le Ministre du C~erce ou son re_
présentant
Président
~'Le Ministre de l'EconOmie, des Finances
""'et,du Plan ou .son rèpréaent;.ant
_,
Membre·
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- Le Ministre des Travaux Publics, des
Transports de la Construction et de
l'Urbanisme ou son représentant
"
- Un conseiller économique et social,
désigné par' le Ministre du Commerce
-
Le Président de la Chambre de Commerce
ou son représentant
ft
-
Le Préfet territorialement compétent ou
son représentànt
Il
- Le Maire territorialement compétent ou
son représentant
Il
- Le Directeur central du Domaine urbain
Secrétaire
Participent à ces commissions à titre consultatif :
-
Le Directeur général des ImpOts ou son représentant
- Le Directeur général de la Société d'Equipement
des' Terrains Urbains ou son représentant pour les
affaires de sa compétence.
- Le Directeur général de l'Office de promotion:ae
l'entreprise Ivoirienne et le Directeur général du
Bureau de développement industriel ou leurs repré-
sentants, pour les affaires industrielles ou
commerciales de leur compétence.
Article 4,- : Les Commissions se réunissent sur convocation de leur
Président, chaque fois que besoin est, et se prononcent sur les
demandes soumises à leur examen, en tenant compte des critères sui-
vant :
1 - Lots à usage d'habitation
a)
le nombre de lots en possession du postulant, de son
conjoint, de Bes ascendants ou descendants.
b)
sa nationalité
c)
~a 'situation de famille
d)
ses conditions actuelles de logement
(insalubrit~,
insécurité, surpeuplement, menace d'expulsion ou d'expropriation)
e)
~e rapprochement du iieu de travail
~ l'anciennet~ de la demande

- 5 -
;.,·Y;',,::
g) sa', situationvis-:-à-vis des Services des ImpOta
- ". ,..~ ..
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,
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'."~
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~;':.'.<h) :Son:aptitude à assumer .les 'charges de mise"'en'Valeur
..
, ~,-:~,;:.,~~'~i~'\\>~r~y~~?~~~:'~mo~e~s, ~e,~~,~~,nc~~~t). ;;':_~;:t·::: :",«:!.\\~;~,: ,;, ,:':":>:,,
Des arrêtés du uinistre des 'Travaux Publics;' des17r8Dllp8rt ~
/ de la construction et del'Urbanisme.peuvent-préciser'les modalités
d'attribution de certaines catégories de lotissements, notamment
de ceux, destinés aux éponomiquement faibles.
2 - Lots à usage industriel ou commercial
a) L'intérêt économique de l'établissement
b) La nationalité du po&~ulant
c)
son aptitude à assumer les "charges de mise en valeur
et le fonctionnement de l'établissement.
Article 5. -
: Le procès-verbal des travaux des Commissions attri-
bue un numéro de priorité à cha.Que dossier retenu et est adressé,
dans un délai de quinze jours :
-
au Ministre des Travaux Publics, des Transports, de la
èonstruction et de l'Urbanisme pour ce qui concerne ia Commission
compétente pour les terrains d'habitation de l'agglomération
d'Abidjan et les Commissions des terrains industriels et commerciaux,
avec ampliation aux Préfets conce~nés.
- Au Préfet pour les autres Commissions.
Article 6. -
: Les décisions sont prises et notifiées soit sous
forme d'attribution,
soit SOUE forme de pro~esse d'attribution sous
conditionssusp~nsives :
- Par le Ministre des Travaux Publics, des Transpo;ts, de
la construction et de l'UrbaniSme pour les lots situés dans l'agglo-
métation d'Abidjan ci-dessus définie ainsi que pour les lots situés
~ur le reste du territoire lorsqu'ils sont destinés à des établis-
sements industriels ou commerciaux d'importance exceptionnelle.
- Par le Préfet dans tous les autres cas.
Article 7.- : Le l1inistre des Travaux Publics, des Transports, de la
Construction et de l'Urbanisme, précisera par arrêté, les caracté-
ristiques des ~eubles et établissement correspondant aux diffé-
rent~s catégories visées au présent décret.
Article 8. -
:' Le. présent 'décret abroge et remplace le décret nO 70-
338 du 25 mai 1970 ainsi que toutes règlementations antérieures
relatives au même objet.·
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.' " le. ·Ministre Ae .l.~~t~ieur,,;3.e.Mlni stre.;.du.Camnerce ..et::.le ~nistre~ ',_ .
'~. ',des. '1'rava\\Üc 'Publ1c's;:i?des ;'1'ransport~,~·;,.,'de·:1.a·;'C6nStruction
'-eti~de"l'Ur- ,
banisme 'sont', char9~s;'·:chacun:;.,en-ce ,qui ·.le "conèerne;-..del~eicooution ..
du présent dooret qui sera publié aU:Journal'Officiel .de"la'-RépUblique
de COte d'lvoire./.-
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Fait à ABIDJAN le
Félix HOUPHOUT-BOIGNY

ANNEXE 7
1) C~f~ierR -
C-c~o~ers
,,)
en r l '"' il t. ~ t i n'n. • • • • • • • • • • • • • . • • • • •• sa
? 5n 000 'PIhé1
b)
ni 80R i RoI /s ••••••••••••••••••••••
5n " ?50 F le T'll,,,,nt
; ' CncotiRrs •••••••••.•.•.......•.•.•..•.••••••• 150 ~ ?ono F l'~rbre
':1) P-·1rni,"rs • .
,~) r-of'n:l+' ---)''1 ( ;- •••••••••••••• l1li •• l1li
100
2()() J-l l ' "'1rbre
l1li
• • • • • •
h)
~·,.';')("'>+l:~Y'.~'l,.:-'••••••• .•••••••••••••• 20(", \\:., 2000 "Q l';-~rbre
i r..... " " ( n
5 " 30 F' le nie,';
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• • • • • • • • • • • • • • • •
l1li
• • • •
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r,~"iurp i"tp"ls:ive •.••.••••.••••••• 120 8. 350 oon F / h8
"
citnn~lA~~ ••••.•.•••••••••••••••• ISO ~ 3000 F l'~rbre
1')
"11+ :r"'~ ~',"Tur., "'S. • • • • • • • • • • • • • • • • • ••
~OO ~, ?OO(l FI' 'è.rbre
r,~ tlr\\ ~});."''l~ 0+ l'n~;n •••••••••••••••••• 120 ~ 3)~n 000 F / h",
l
'
" ,
de
r.hi"'"'
IlI"nts "'-8010S ••••••••••••
50 ? 150 F le nied
r,)
nI-nt'"'in ••.••••••••••••••••••••••• 100 F le pi8d
7) Ko1~tiers••••..•...••••.•. • l1li • l1li l1li ••• ' •••••••• Cl • 250 8. 5000 F l'arbre
R) Ié;flpmes
~
l1li
• • • • • • • • • • • •
l1li
l1li
• • • • • • - • • • •
l1li
• •
0
l1li
• • • • • • •
25 à 30 000 li' /
ha
9) r,~,qnioc•••••• l1li •••••••••••••••••••••••••••••••• 20 à 50 000 F / ,h~
10} Mai s ••••••••••••.•....••...••.••••.•••••••••• 25 000 Tt' / h2,
11~ Riz ••.••..••.••••.•••.•••....•.•..•.•...••••• 30 000 F / ha
12) Hév0?S
;:»
TIl R,nts ,"T"ffp8 bonR ;1
pire d :'.Y1t6s 4(": F' l'unit?
b)
nl"nts
""reff~s f-: i f) pn "".:, ce. ····.. 520 Tt' l'un! té'
c' '!'l"nts 'p'/
..
CCP
1 ., h ~'!1s. ·········· 550
(50 F l'unit!
d)
n1:1nts pn
'ron 'let i on (1 =', :0 0118)
700 :!. 25°0 'P l'uniif
13'
i\\rhres fruitiers
(~'1"n[';Ui0rs, ~voc.."ti"...s "t
'utrer: r'r11:r0S frlljt.j(~"S n"rpr,nN:l) •••• Jsr:, ?()η(1 Ti' ":rbre
14) Cotonniers
~, ) v'JT'i:t,f "1
..
..
101J.
·..... ·········· 1,:
!S') 0('0 17' / pc>
1
b)
v,'1:riftp P'lnr~0 • ...· ......·········· 1') ~ 20 Qno p / h"
1
15) K~rit{ ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 100 ~ 200 F l';lrbre
16) Cultures vivrièrp8
C,;omho,
hr'Tir.nt s ,
l"ro,
';r"'c"ü;cs,
etc) 15 '. ?? 000 Tt' /
h:-1
...

ANNEXE 8
- 273 -
MINISTERE DES TRAVAUX PUBLICS
PUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE
Union - Dissipline - Travail
DES TRANSPORTS
DE LA CONSTRUCTION ET DE L'URBANISME
DIRECTION CENTRALE DU DOMAINE URBAIN
TIMBRE
DEMANDE DE TERRAIN URBAIN
1
lA remplir par le Domaine Urbain l
Demandeur:
U
1 1
LLLLl-Ll
LU-J LI 1 1
1 1
1 1
1 1
1
2
6
12
13
16
19
22
23
OPERATION
N" DOSSIER
DATE DEPOT
QUARTIERS
DEMANDES
SURFACES
VILLE
J
1
.LlJ
LLLllLI
52
57
26
30
49
50
DATE NAISSANCE
NOM
_ PRENOM
NATION.
~ LLLLLU
U-U
58
62
67
68
7.
75
80
Il
If- CARTE IDENIITE (ou carte \\ltranger!
MATRICULE (si fonctionnaire J
B. P.
VILLE
1
U
LU
~--:....-",,-----,-.........;....-....:...I_LI
l
8<4
85
87
94
95
10<4
iiT. FAM.
Nbre ENFANTS
N° CONTRIBUABLE
PROFESSION
1 1
1 J
1 J
LI
6
7
105
NOM EMPLOYEUR
B.P.
VillE
LLL...L.LLL.I
LLLU-l.-L.LJ
U
LLLL.L.U..U
10
16
17
24
25
26
33
REVENU MENSUEL
MOYENS FINANCIERS
ORIGINE
PRm EN COURS
Conjoint:
1 1
1 1 1 1
1
1
58
67
NOM
- PRENOM
N- CARTE IDENTITE
LLLLLU
J 1 1 1
92
97
91
NOM EMPLOYEUR
B.P.
VILLE
1 1 1
f-Ll
LU-LL...LLU
U
LLLULI
101
107
lOI
115
116
117
122
REVENU MENSUEL
MOYENS FINANCIERS
ORIGINE
DATE DERNIERE ACTUAL
Je certifie exacts les renseignemens ci-dessus et n'être détenteur d'aucun lot
à Abidjan, ni par moi-même, ni par personne interposée.
Le demandeur devra présenter obligatoirement à la D.C.D.U.
-
Sa carte d'identité;
-
Un bulletin de salaire de moins de 3 mois;
-
Une quittance d'impôt;
PHOTO
-
Attestation bancaire en cas de prêts ou dépôts.
D'IDENTITE
N. B. -
Toute demande ne comportant pas de photo d'identité, un timbre fiscal à 200 francs
et dont les rubriques ne pourraient être entièrement remplies sera refusée.
0-'0

- 274 -
ANNEXE 9
REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE
ARRETE N~
/MTPTCU/DCDU
MINISTERE DES TRAVAUX PUBLICS,
accordant à M,
_
DES TRANSPORTS, DE LA
la concession provisoire du lot n~ __-+~I
CONSTRUCTION ET DE L'URBANISME
de COCODY-LES-DEUX-PLATEAUX
(Titre Foncier n 2
de Bingervill
DIRECTION CENTRALE DU DOMAINE
URBAIN
LE MINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS, DES TRANSPORTS,
DE LA CONSTRUCTION ET DE L'URBANISME
Vu le décret n~ 71-74 du 16 Février 1971 relatif aux procédures
domenialeset foncière ;
Vu la lettre n 2
portant attribution
à M
-_-_-~~d-u--l-o-t--n-Q~~~-_~-_-_--d-e-C~O~C~O~D-Y~-LES-DEUX-PLATEAUX
Vu le protocole d'accord passé le
entre la SETU et
l'intéressé;
1
Vu l'attestation de la SETU précisant que l'intéressé
~
du prix nu terrain sus-visé •
Vu l'arrêté n 2 531/MCU/CAB du 30 Mai 1973 portant approbation du
1
projet de lotissement du quartier des Deux-Plateaux (1ère Tranche)
;
Attendu que le te+rain en cause fait l'objet du Titre Foncier N21111
de la Circonscription Foncière de Bingerville.
ARR
E T E
1
ARTICLE 1er.- Il est concédé à titre provisoire à M
1:1
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ , le lot numéro,
_
____________________de COCODY-LES-DEUX-PLATEAUX, d'une superficie de
__
, immatriculé aU nom de l'Etat sous le
1
numéro
de la Circon)s.criPtion Foncière de Bingervi-·;
(Section Cadastrale
parcelle-
--------
I
ARTICLE 2.- Le concessionnaire sera tenu sous peine de déchéance
1
1 2 ) de c18turer le terrain dans un délai de trois mois pour compter
de la date d'attribution
2 2 ) de commencer les travaux de construction dans un délai d'ub an
pour compter de la même date ;
3 2 ) d'avoir réalisé entièrement la mise en valeur du terrain par
l'édification de bâtiments en matériaux définitifs à usage d'ha
bitation dans un délai de deux ans à compter de la même date.
La valeur globale des constructions ne pourra être inférieure à
5 fois celle du terrain.
. . .1 .. ·

"
- Z15 -
1
L'édification ~s constructions donnera lieu préalablement à un pe-m11
de construire délivré d ans les conditions stipulées par la loi n Q 65-248 du'" 'II
4 AoOt 1965, le décret n 2 77-941 du 29 Novembre 1977 portant règlementation ~L
permis de construire.
~I
En cas de retour au Domaine de l'Etat pour non réalisation des trOi~f
conditions ci-dessus énumérées, les sommes versées au titre de cette concessi
provisoire resteront acquises à la SETU.
1
ARTICLE ~- La concession, dont les frais de délimitation ont été supportés pa~
le bénéficiaire, est accordée moyennant le prix déjà payé
~1
ARTICLE 4.- Le concessionnaire sera tenu aux clauses, charges et conditions
fixées par le protocole d'accord sus-visé et par le règlement du lotissement
annexé à l'arrêté n Q 531!MCU!DUA!CAB du 30 Mai 1973 sus-visé.
ARTICLE 5.- Au moment de l'octroi de la concession définitive, le concession-
naire supportera les frais d'immatriculation sur la base de l'estimation du
constat de mise en valeur.
ARTICLE 6.- La concession est frappée des clauses restrictives suivantes:
12 ) le terrain ne pourra pas être cédé pendant une durée de cinq
années à compter de la date du présent arrêté ;
2 2 ) dans le cas de reprise amiable ou forcée œ tout ou partie du
terrain pour cause d'utilité publique, la valeur de celui-ci
sera calculée sur la base du prix d'aliénation ci-dessus stipulé
Ces clauses restrictives au droit de propriété seront inscrites au
Tableau B de la Section III, tant du Titre Foncier que de la copie dudit titre
ARTICLE 7.- Le Directeur Central du Domaine Urbain, est chargé de l'exécution
du présent arrêté qui sera enregistré, publié et communiqué partout où besoin
sera.!-
AMPLIATIONS :
ABIDJAN, le
Cabinet. • • • • • • • • • • •• 2
J .0. • • • • • • • • • . • • • • •• 1
Intéressé ••••••••••• 1
D.R.D.C.F ••••••••••• 2
Préfecture. •• • •• . ••• 1
SETU. • • • • • • • • • • • • • ••
1
Chrono •••••••.• ~ •••• 2
Dossier • . . . . . . . . . . . ~
16
Désiré BDNI.-

- 276 -
" FRA-.'LE R NIT E
MAT IN"
=====----========================

c
ANNEXE
l
FRATERNITE MATIN PAGE 18
JEUDI 26 JUIN 1980
ECONOMIE
BANQUE:
après la cession du capital par l'État au privé
QUEL AVENIR POUR LA BNEC?
• M. Lazare Yéboué (directeur génèral) rèpondà sept questions de ŒkilG1th\\flJ4j
A. In....... du COlIHiI N.ôoa.1 du jeudi 12 juin demier, la B.o-
-
taux d'intérêt privilégié pour
Ce sont ces personnes qui sort:inxtt
q- N.1ion1e polir rEpoo'l"e el'e Crédil (BNEC) I . .il élé prise
le financement des logements des-
dei fond.
pour
le rach.1
des
d'_ _ lM' ses .-bau dienll. Ceu.-ci •••ieut au comprendre al
tinés a ('habitation principale de
actions de j'Elat. Ceue œaiOll
r _ du ronseil que le. "''''IlIe, Société d'Elal, de..il di.paroilre.
l'emprunteur
lorsque
le
crédit
n'entraînera pour la BNF.C aUCUBa
Aion. ils yoalareRt relirer tolll ce qu'ils y jIly.ient dépoH..
Il 'excède pas 15 millions.
sortie de londs. Il n'y a dOlIC pu
.:ne. d'ÏRterprét.tion! l.â BNf:C se priwlilise 10111 SÎmplemenl.
-
quotité de crédit portée a
de vide à combler.
• lA BNEC, ... _
privée,
__
L'E.., retire silloa 't'elHl lei actions qll'il avait dlilllll ceUe bei~ue.
90% de j'investissement lorsque
eo...lIiq-es de pre5lle et ·a..oaces pub6cilaires §e !jwrident alon
cet IOve:>tlssement n'excède pas 10
l-elle pa C9IIIIÙlre .... tIIIiniIIés?
po_ ca"', les e.,-i1S. Mais pourqUo' 1'1:", relir~t·il ses KÔOIU de
mJ1IJOns
le ne vois pas bien à queUes
ceUe bII...._? De soâété d'E.., li ~élé prifte. !a BNEC reste-t~
Oans l!'" r:adre des règles de la
sorte. des difficultés voua pouvez
die 10-;0" UDe "nque: viabk. 1. b.nque des pelilS épargnants!
l:haque Ce!1tra1t~ pour accéder à
penser.
Teles !IOftl les questÎOlll que l'on se polle encore dans la rue 'toire
son rel1naccement, la poHtique de
Craignez-vou. que la printisa-
da. let 'oyen. Po. . ft .,.nit' dair • dans cette histoire. noœ: avons
credit de ia BNEC ~st strictement
tion puisse être interprétée COIIlJIIe
..-.....,; Mo Lu8re Yébooé (directeur ~énérol de la BNECI.
conforme a :>8 vor.ation statutaire
un certain désintérêt de l'Etal,
qui est. je "ai. dit, de favoriser ............
désintérét qui potUnlil eatraïner

Mo.ie.. le directe. J:énénl
plus de 4 et les crédits ;mx mena-
l'accession f1 la propriété de loge-- ,
-
une certaine crise de e<mfimIœ des
q ' " ébieDlles obje<rils assipés à
ges par plus de 9,
ments economiques el de moyen
épargnants ?
.. BNEC? D... quelle _ _e ce.
La ~eshon li dé~agé ct~s exce-
standing,
~
l'ai déjà expliqué à la ....io duJs
Gltjedib ollt-ils élé adeillll?
d~nts importants mais nécessaire:>
Le! crêdits de la BNEC intéres- --;-
•.;'='.'rJ--=.'
.........._
l·émission. Tribune deseoo-.-
• La BNEC a elé creee par dêcret
au rapide developpement de ta
sent une très large fraction de la
~~
mateurs. le sens et 1. coosé-
du 23 juin 1975 qui a défini
BNEC les réserves et les prOVl-
population. malS le critère du ban-
M, YMJoué. directN' ginéI.' •
queoce. de la priv.lÏSlIliosL 0.0.
comme suil son obier:
sions à caractère genéral sont de
quier
n'est
pas
la t..ra.nehe àe
I.BNEC.
son interview accordé .... tW1io le
• Collecter, recevoir. en ....ue de
('ordre d'un mIlliard de francs,
p~I~!!21! ~_I~q~ene T'ëiilprün-
dimanche 22 juin 19l10, le ministre
faciliter
l'accès
à
la
propriété
le pense que ces chiffres, mieux
leur appartient. L'activité du ban-
d'un compte dans une tBnque
d'Etal chargé de· la réformlt des
immobilière, les dépôts d'épargne
qu'un long commentaIre. répon-
quier se définit
par l'objel des
classique nécessite un dépôt mi.oi-
sociétés d'Elat • encore mieux que
des
personnes
physiques
et
dent à la question que VOlLCI m'avez
crédits qu'il consent: sa respoosa-
mum de 50.000 F' CFA. or à la
moi leve toutes les équivoques.
morales. e1 consentir àes prèts à
posée,
bilité e~"'l de con~ntir des crédits
BNEC avec 5.0CX) F' CFA l'ou
Votre question m'indique CI>-
coUJ1. moyen et long tennes pour

POUyez·YOIII
nppe-ler
les
utiles au pays sur le plan écooo-
devienl titulaire d'un comple 8D
pendonl qu'il esl sans doute Décel>-
la
CQllslructïon.
l'acquisition,
différewle. fu.....1es de préb de
mique el social. En fait. par l'objet
banque.
saire d'y revenir,
l'achevement ou la transformation
voire "''''1'''' el .urto'" détermiacr de ses crédits. la BNEC intéresse.
Le tolal des dépôb que j'ai
A l'indépeadenœ, le 01eI de
de logements économiques et de
1. lralldoe de pop.....ôon que ces
des
épargnants
aux
revenua
indiqué
est
constitué
par d03
I·Etat a oplé pour un d ~
moyen standing." •
actions ialéfttBenl dïredemenl?
moyens et modestes qui ne trouve-
livrets d'êpar;goe ordjnaimL 20....91'
ment fondé .ur l'économie 1ibé-
La mission fondamentale de la
• La BNEC prête de l'argent aux
raient pas ailleurs des conditions
j.6fiQ millions, et le reste. soil
rale. en se référ8ql .u modèle ia....
BNEC esl donc la collecte de
particuliers
pour
l'~chat
de
de crédit leur convenant; la BNEC
1.910 milli~~_par de. certificab
nais. Ce modèle esl cuaclérUé par
l'épargne des menages ~n vue de
tcrr~,~L:_destines
il ~ consent êgalement des crédits il a'èpargne. des comptes de sociélé un démamoge des d i _ ....
faire des crédits pour l'accession à
cons~rucu?~,.pour la construction des cadres relativement aisés pour el autre_ comptesspéciaux.
ches
d'.clivilé ~ .u
1. propriété du logement.
et
1acqu,slllon
de.
logements
le finanœmenl • l'intérieur .du
. . . . . . . . . . . C-..iI NaIiaa&, le
moyen de sociéléo d'Etat. Lanque
~ u 2t aoüt1977 avait
économiques
et
de
moyen
pay~ de logemenls modestes a 0IeI. rEtal L ........ ..-.il ces .ociétés d'Etal onI 8tt1JÏDl 1ID
donné à 1. Biil'rC- iüîernr"ion·
st.nding.
pour
j'achèvement,
caractere non .péculalif. puisque
. . . . putlcipMiOlI .. rl!:Cal _
certain seuil de rentabi.litj, 1'EI8t
lICCIlSSOire, la gestion du fond. de
l'aménagement. la transformetion
de tell crédib nipondenl aux ob-
..piCaI"" BNEC Q..-e ... les cède .ux privés - les fœda
soutien de l'hab ilal (FSH] pour 1.
et l'agrondisse.ment de ce. loge-
jectil. écooomiques et socl.ux du
_
~ et _
Il
public. IOnl dOlIC reliréa et Ufeo.
fiDaocomeol de. logemenb très
menls; elle prete egalement pour
gouV6rDement: à savoir l'amélio-
. . . ._
~ ~ ce lés aillellrs.
écoaomiques que l'Etal donne en
l'.pport personnel demandé aux
r.lion de ['hab itaL
ft6o?
Cette
o~..
d'''__ie
locotioa
à
de.
trov.iIIeurs
à
local.ires
acquéreurs
des
pro-
., e-IIleot ......... .-,ce
Voire queoü
le reflel . . .
Ubénle qui • cIoaDé 1• . - t _
modeste reVaDU, La réforme en
grammes de locolion-venle dam
vDCn
.,....--? et ;, .-1Iioso inlerprétali
d . d..,..
qu'on cnnnait.le CbeI . . l'ElaII'.
"!!.un_<!!)!..2"!'.ti9.\\l~ _d.ul.0l!ijmenl
cen~ catèlorie de 1000,!~enL
s'éJbe le postoleooile . . r . . . . .?
ralioas du O1eI, de l'Etal et du
réaffirmé Ion du d. . . . Cœaai.I
et la suapetlSion proVÎlOire
• ce.
S qlssanl d03 SOC1,:I~, la BNEC
• Le nombre de comple. que j'ai
ministre
de
la
Réfarme
dei
NaliaaaL A l'appui. _
réoI-
~~'"d~iiS_Teüi'aéf(niÛQJI­cons.nt au..1 de. crédib promo- Indique. qui esl de n.400, esl.... sociétés d'EtaL
f!nIIalioa il étall DIlnM1 . . . ~
antérieure eJltrainaient logique-
teurs pour dao programme. de
sensiblemenl inférieur au nombre
nf.ul bien clistinJlu-deux cbo- !JrœUence Mon.i.... le l'réoid8oI(
menl la lin de la mission p.rticu-
logemenb
~ODomiqu,!. '!~ de d'éf>llI'll1lllAb de 1. BNEC. En effel, ses;
de 1. Républiq... dnaDe ........
lière de r. BNEC à l'égard du fSH.
moy.n .tandlng bien étudies et
1. BNEC a
de très
nombreux
-
la lin de la miuioD qu'avait
e""mples: c'"", la prifttiatiaa cie
C'est œ que le Chef de l'EI.I a
rentables..
. .
comple. collectif. el j. ne ..i. l'U
la BNEC en al qui CODcerDe le
la BNEC et 1. v.nle des -=tIaaa des
annoncé au
cours du
eo.....i1
La d~ree du ~rédll est naturelle- combien chaque ·comple collectif fonds de soutien de l'babil.at.
sociétés rentablel détail. . . par la
N.lion.1 du jeudi 12 juin.
ment dét?~eepar son ob",t:
représente
d'épargnants.
Exem-
-la privalion du capilal social.
SONAFl.
Je parierai exclu.ivemenl de 1.
, -
Créd,t • .court ~erme pour pies de comple. collectifs: compte
Sur le premier poinl, donl j'ai
Le. chiffres que je ....... ai
mission foodlmentale de la BNEC,
1achat de lerrem. et 1apport per-
Ippoutenanl à plusieurs frère. ou à
déjà parlé, I·EI.t relire 1... fonds
donnés montrent que le déœlJ.a&e
la Banque des mén8ge. pour le
sonnel de. locataile....cquéreurs
des couple•. Par CODIre, 1. BNEC a
publics du rSH, mais en même
de II BNEC était assuré; en .......
logemenl,
œlle
qui
intére....
;un., que ~ur le. promoleun;
aussi de nombreux compl1!. de mi-
lemps. il dédlarge la BNEC cleo
quenœ le Président de la Répu-
directement nos clients et vos ~ec~
-
CrédIt à 10 IDS generalement
neurs dont be.ucoup ne peuvenl
financemeob auxquels ce. fODds
blique • estimé que 1'Ela! JlOIIftit
teun.
pour Il ~onslruclJonde logements; être cODsidérés comme épargnants étaient destinés: il n'y. donc là
.e relirer c'est-à-dire céder _
A l'èlud de cene mission, je
- Crédit à moyen t.rme, adapte
eux-mêmes.
aucune modificaliOD dlDS l'équili-
actiODS lUX privés ivoirieaL
dois dire que la BNEC a aneinl de.
à l'objet précis du prét et awo
On peut sans doute évaluer à
bre
ressowœslemplois
de
la
De la méme lII;lDÏënt, tout.. les
résullala
qui
dép. .sent
les
faculte.
de
rembounemenl
de
33.000 environ le nombre d'épar-
BNEC.
parU de capital que l'Etal œe-it
objeclita les plus ambitieux qUI le
l'emprunteur, dlDS I~. IUt,reS cu.
gnants de la BNEC. ~~
Sur le deuxiême point, le relrail
à traven la SON AFl ..... des
CoIueiI
d'Admini.tralion
av.it
l'o~ le ta~x. d mteret et I~ la plus gronde part des ~ de _l'Elal comme acllonnaire.n·eD- entrepri.... désormais viables et
8xés à IDOD amvée il ya deux ans.
~uolJte. du Crédl~ par. rapport a 8.nanb qui niavale~e... en prali~ lnLine au~ retrait, de .csptlaulL rentables seront cédées; les capi-
J'ai prép8l'é un tablelu ré.umé
1 mve.Us.ement lin.""". la BNEC 'l,ue acce. a Ia6ilnque C1.Ssiqliè.' En effel, 1 Etal qUI delelWt la
t.wc
public. qui
étaieat lIinsi
de. résv.ltab obtenus qui montrent
Ipplique le. critères de la Banque
Ç.esk'!:î!.tre _ dëL lle~bDlies-:-qù;" totalité dei ICtiOns de la BNEC va
immobilisés dans ce. _ p r i a s
qu'en
20
moi.
les
dépôl.
Centr~le d~nt .Je rappelle les deux n'étalent pas • baoca.risées »com- céde~ ses actions à des per.HDDeS seront dégagés el poumml êtnI
d'épargDe ont été multiplié. plr
donnees pnnClpaJes:
me on diL En effet. l'ouverture
phYSiques el morales ivoiriennes.
affeclés ailleurs.
-

- ~78-
:111..
-
_
FrFRAT~RNITE MATIN PAGE 19
! JEUDl26JUIN 1980
ECON
Les ressources de financement
la confiance que le. épargnants
-
de la BNEC sont celle. de touta.
ont manifestée à la BNEC jusqu"
La privation n'est donc pu lie
le. banques:
le. dépcits de sa
prélent montre d'aUieun qu'eUe
gne de désintérêt de la pan de
clientèle etlonqu'i1 sera néœuai-
n'a pu è prandre un nouveau vi-
l'Elat: c'est tout au contraae un si·
re le refiDanalmeat de la Banque
SIl" IOn vrai vlage et le bon,
gne de confiance,
Centrale. Ufaut Indiquer au passe-
c'eal celui que le pubUc cnm-
Comment l'Etat pourrait.il d'ail-
ge que la Banque Centrale asaure
menœ maintenant , bien connaî-
leun se désintéresser du linance·
environ 25% du finanœment des
tre.
ment du logement dont la BNEC a
crédits' l'I!conomie cnnlOntis par
été et reste un instrument eSJen·
l,"
l'ensemble .du sy.tème bancaire
a L'épmpaaI
deIt-ll
lia_
Uel?
........ _ -oa-
a·a-
i
ivoirielL
En parlant de difficultés éven-
..... ' - .
. . . - a l a n
i
tuelles, pour la BNEC privatisée,
'e ne vol. donc pOlit la BNEC ni
" . . . De ...... pa.
fISIdIdra"oe l','
peut-é\\re pensez-vous encore à des
de crise de confiance de la part de
. . rElat?
difficultés delinanœment?
sa clientèle, ni de criae de finan-
cement.
J'al dit tout à l'heure que le .....
la BNEC n'a Jamais eu ni sou- )
trait de l'Etat n'avait strictement
• u.BNEC .............._~
baité une confiaDce aveugle des
1
aucune influence sur l'équilibre
0"
épergnanta: la cœflaDce dnnt ja
i
RessourceslEmplois de ia BNEC et
~ • pcIÜll'I-. viens de parler. la BNEC l'a m6rl- 1
,ur le financement du logement
Q
-
, -
tée
par
son dynamlame,
par
i
des particuliers,
y.a t
de.-.
?
l'action qu'ene a menée au IOrvice
i
U demeure cependant que, dans
de tous le. DUillap•• par le s6r1eux
l'esprit de beaucoup de personne.
la politique de la BNEC eal dl>-
de sa gestlon et par le. r6su1tats
et mime de personnalités. les cré-
terminée par sa vocation .tatutaire
qu'eU. . acquis.
dits accordés par la BNEC aux par.
telle que je vous l'ai rappelée: la
Le Chef dal'Etatl'a rappel'_
ticuliers étaient financés sur le
collecte de l'épargne des ménage.
clllllplaiaance: le IlùIlt de Sodtlt6
fonds del'Habi·,l.
en vue de !aira des crédits pour
d'Etat na donna pu en soi la g.
Je veux redire
l'accesaion à la propriét, de lo-
ici à nouveau el
raDtle d'une gastlon dynamique et
avec force que les textes orsani·
gements
économiqu..
et
de
saine au service du pubUc.
ques de la BNEC interdisaient que
moyen standing. Le relrait de
le F5H serve au financement des
l'Etat n'entraine en aucune maniè-
la cœflaDce acquiae par son
re une modification de la vocation
crédits de la BNEC aux particu-
m6rita, la BNEC la clllUlllrY.ra par
liers. de mème qu'Us interdisaient
de la BNEC.
son mérite,
que l'épargne des ménages collec-
la BNEC ne cbange pas de vi·,
Pour conclure je voudraU usu-
tee par la BNEC serve au finance·
sage 'du lait de la privatisation; ...
rar vos lectaur. que la BNEC cœI-
ment
des
programmes
publics
relatiou" avec ses clienta épar-
tinuere à !aira 1.. joun heuntux de
d'habitat très économique réalisés
gnants et emprunteura De sont en
nombreux épargnants, par l'ac-
pour le compte de l'Etal.
rien modifiées. Les changements
cesaion à la propriété de leur lo-
Le retrait du F5H ne pouvait
que la privatisation pourra entraî.
gement,
donc avoir et n'a en fail
aucune
ner seront essentiellement illter-
influence sur le financement des
nes; eUe pourra modifier notam-
PropoI recMillU ~
crédits aux particuliers.
mentie procesau. de. déci.ion.,
RAPHAEL LAKPf;
EVOLUTION DES DEPOTS' DES MENAGES
~
DEPOTS
30-09-7B
30--09-79
31-05-8Q
Nambre de
12.320
23.410
31-.400'
cOIIIptes
:
Montants
1.360,
3.555
5.570'·
:
EVOLUTION DES CREDITS AUX MENAGES

CREDITS
30-09-7B
"
30-09-79
31-05-80
Nambre de
170
370
900
dossiers
..
Montants
710
2.49Q
6.700

EN MILLIONS DE FRANCS CFA

279 -
FRATERNITE
=----------------------------------
MATIN PAGE 17
JEUDI 20 MARS 1980
~ECONOMIE
. . . .
LE CODE DES INVESTISSEMENTS, LEVIER
ESSENTIEL DU DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL
Les pr....... 1 ' - ' - i.oirieaa. s'osp1iqloeoo1 . . parti.
aux entreprises qui effectuent des
prises sont exonérées. pendanl
leur convention d'établissemenl
p.' IID récùB' d.. iII
putiC1IIIè.-ea1 IibénL Les
investissements
revêtant
UDe
les 5 ans qui suivent leur créa-
alors que leur agrémeD.t priori-
enlreprïoes e f f _ dei iII
illlportaII.. po_ la lIlioe
importance particulière pour la
tion, des impôts sur les bénéfices.
taue a expiré.
•••aIetu d. ")'11 ....... IoéM(lder d ' . - ' ; n _ lioCIII... Sur
mise en valeur du pays. Ces avaD-
Enfin, le Code général de. im-
- 35 enlreprises bénéficienl d'Wl
1.. 105 ••treprioa apéeo priorilaireo ...... 1959 .1 1978, on
tages correspondent essentielle-
pôts comporte d'autres mesures
dgrément
prioritaint
simple
co....I. que 1.. iII..........n.. réaIioés onl dépuoé de 45% I.s
ment à des exonérations de droits
non négligeables d'allègremenl
toujours en vigueur.
.nl·I·...... pris.
de porte ~ODcemant:
fiscaJ favorisant le réinvestisse-
-
13
enlreprïses
bénéficlenl
No. pablio.. celle étude q-.i. é......l de la direction
ment des bénéfices (article 84)
d 'un a@.rêmanl prioritaire assoni
-
les importations- de malJères
Gônônle d. l'AdiYilé lacI..lrielle du Mluislère d. l'EcoDOllli., d..
ainsi que le repon en franchise
d'une convention. tous deux en
premières eottaot dans la campo·
Fina.c. . .1d. P1_ h ...... 1. IIIuque à lapet' po_ l'Elal du lail
d'impôts
des
amortissements
vIgueur.
sUion des. ?roduiLl finis
de ces tl.ollêratiG-.. M.ia compte tna da pia al yale.. ajoulée
différés sur les exercices benëfi-
-
les exportations de produits fi·
Donc,
au
sena restrictif de
dlrecl. par les .......... priorilairel, le bilan est .........1 posilif.
ciai.ces suivants.
r1l5
l'agrément
priorilaint,
48
Ce" n'empédle p. d'.apter te code dei iayeslÎllelDeats au:
entreprises industrieUe. demeu·
21 -
Le régime hscal stabilise ac-
LA PLACE DANS
eopaces lkoa_iq. . . .doul...
rent prioritaires en 1978. corres-
compagne
d'une
convention
L'INDUSTRIE
pondanl à 46"" des agrément.<
Le 3 seplemb", 1959, la Côle
menl
rapide
de
l'agriculture,
d'établissemenl conclue enLre le
Depuis
la
promulgation
du
prioritaires
accordés
depuis
d'Ivoire dotait d'une loi destinée
régime de changes libéral. code
Gouvernement e1
l'inveslis5eur
Code
des
Investissements
1959, Si l'on Iienl comple de.
à encourager et à favoriser les in-
des
investiasements
privés
pour une période maximale de 25
jusqu au 31 décemb", 1978, 105
convention. toujours eu vigueur,
vestÎssements privés concourant
efficace.
En
effet. et l'analyse
ans. Ce regime complementaue
entreprises industrieJies ont été
on
peut
considérv
que
60
au développement économique
suivante permet de le demontrer.
est ocLrove il certaines entreprises
agreées
prioritaires.
Les
105
enlreprises sur 105, soit 57%
de la Nation.
il est cenain que le code des
pnoritaires !ur autorisation d'une
p.ntreprises
concernees
ont
béneficient
toujours
des
ind~stri~tP~~~i t~~1 ~ecti.:ft r------""'::D:::;,.,~:::,=
r==,.,,=,,=
, ":z:::1'l='::;L::::{·:_-----------------------,
,vaalages de la loi de 1959.
em&rvonnaÎré. il s'est considéra.
Ces
~'-I: r7v.... rrr-,·
quelques chifInN sonlt'oc·
casion de rappeler que le slalul
bleménl développé depuis Ion,
-T~ RccDRIJÉES RUX E/'fÎRé-
comme le montrent les chiffres

d'enlreprise priorilaint n'es! que
suivanls
exprimés
en
francs
_ PRI5E.5 P,fiOl(iiR/~E7>,
~emporaire. le bul du législaleur
1
etant
de
susciter
1. création
conslants de 1976 pour la période
L'E"tI3f1Uc.HE 5E '1AiT5 BNJ
d'entreprises nouvelles en leur 1
~6~:97;:mssance industrielle
GI?FltvIJ5 Pf?OatfNF. 1
oclrovanl des avoulages pendant
moyenne 8 êtê de 10.2% l'an. tan-
leurs premières a.nnées d'existen-
ce.
dis que la production intérieure
U esl alon [nlôra.....1 d'app""
brute progressait de 7.8%> par an.
-
le c1lilfre d'affaires.de l'indus-
d~r
la
place
de
ces
105
enlreprises dans l'indUllrie de la
trie qui était de 30 milliards en
Cêle
d'Ivoire,
Les
indicaleurs
1960 a all.int 350 milliards en
1976,
suivants
calculés
pour
1977,
ilIuslrent le poida du secleU!
-
lei exponatioDs du secteur
priorilaire (y compris 1.. _
tndmrtriel qui s'éleva.ient à 13""
prises ex-prinritairoa):
des exportations totales en 1960.
-
le secleur prioritaire a réalisé
se chiffnjenl à 30% de ces expor-
lations en 1976
57"" aes invem-ta bru..
cumulés
de
-
le nombra d'emplois dans 1.
tour. \\'izlduatrie
ivoiritmDe. .
secteur moderne de l'industrie
est passé de Il.000 environ en
-
son chiffre d'affailoa Ioules
1960 à 51.000 en 1976, ",présen·
laxea comprlas. (la SIR étanl
exclue) s'élevait à tlZS du chiffre
lanl prasque un quinluplemenl
du nombre de saloriés,
d'affaUes illdustriel . . 1977
-
sa valeur ajou,," était de 64""
CeschUhesdémonlrenlc~
de la valeur a;ou,," Itd.usùielle
menl que depuis l'indépendouce,
-
enfin, le _
pdnrilaint
notre
pays
a
connu
une
employa.il 48S d . oaIarléo de
croissance exceptionnelle de son
l'industrie (les eft8cU& tnvail-
secteur
industriel.
croissance
ÏBvsstiuemenb s'e•• révélé être
loi speciale,
actuellement le réwime suivant:
laDI sur les ploulalloDa ou exploi-
considérée par beaucoup d'obser-
un levier .ssenliel du développe-
U convienl de rappeler qu'à
- ' 44 entreprises ont vu leun
lations fo"'sti.... U... à des
vateurl êtrangen comme exem·
ment industriel.
clllë de ces deux régimes priori-
d'c","
d'agrimenl
priorilaint
usines éloul exclus),
plai", pour un p.ys que la nafure
lai",. créés
par
le Code des
simple expirer el ",Ièvenl dOlIC,
En
résumé,
les entreprises
n'8 pa. doté de ressources excep-
APPLICATION
Investissements existe, dan. le
aujourd'hui, du droil commun, 1
industrielles prioritairea el ex·
tioDnelies.
La loi de seplemb", 1959 a créé
cadre du
droit commun.
une
entrepri..
a
vu
son
décret
prioritaires ont CODlribué à la
Cette croissance
indusmelle
deux régimea juridiques distincts
législation avantageuse pour les
d'agrément
et
sa
convention
création de plus de la moitié de
rapide s'explique par deI faÎsons
Il -
le régime de l'agnimenl
entreprises industrielles. li s'agit
expirer,
J'industrie ivomeune.
mulliples:
climal
polilique
el
prioritaire qui accorde. pour une
notamment du régime de l'usine
-
12 entreprises bénéficlent en~
sovw.a"VlJE~ET
économique slable, développe-
pêriode de 10 ans, des avantagBs
nouvelle au lilre duquellesentre-
core des avanlages accordés par
nNAJltQJ:a& . . . . . . . .1.
Mission commerciale havraise: une
plate-forme en zone franche
pour les produits ivoiriens
Une mission conjointe du
riens. La mission a eu sa pre--
d'où gain de temps et gain de
industriels. exponateurs d'au~
d'Ivoire. Enfin lU coun d'un
pon autonome du Havre et de
mière réunion le mardi dernier
0,01""
sur' le coûl
du
frel
Ires produits, b",f lous ceux qui
cocktail offen dODl la soirée à
la Chamb", d. Commeroo de la-
avec
les responsables de la
maritime.
1re;lenl des allairea IVec la
l'Hêlellvni"" une p""""lalioD
dUe ville séjourne actuellemenl
Caisse de Slabilisalion el les
France el en particulier avec le
exhaustive el illustrée du pon
dODl noire pay., Forte de 24
export.teun des produill du
Il y aurait également la pos-
Havre, On nolail ég.lemenl la
du Havre el des facililéo qu'il
membres et conduite conjoin·
cru dans le but d'analyser tes
sibilité pour la Côte d'Ivoire
presence de. représentants des
peut offrir a été faite aux cinq
lement par MM.
possibililés pour la Côle d'Ivoi-
d'installer sur cette plate~fonne
compagnies maritimes et de
cents invités présenu qui ont
Huben Raoul
'" d'uliliser le pon du Havre
quelques petites industries de
tous les syndicats profession·
également
pria CODDAÎ&ADCe
Duval et Jacque. Dubois res·
pour la vente en Europe des
transformation tenues par des
nels,
de la nouvelle politique de ce
pectivement
président de la
produi.ts ivoiriens.
lvoirîens;
par
exemple
des
Il s'agissait ici
de savoir
pon. politique orientée vers
Chambr. de Commeroo el de
A cel effet, le pon du Havre
industries de mise en boite de
comment promouvoir les pro-
l'Afrique de I·Ou....
l'Industrie et directeur général
nous a proposé une plate-forme
eonserves d'ananas, etc...
duit. ivoiriens sur le marché
Toutes
ces
manifestation.
du pon autonome du Havre.
en zone franche où l'on pour-
La deuxième réunion s'est
européen à partir du Havre el
étaient placee. lOua le haut
cette mission de promotion 1
rait stocker plu~ieurs produits
tenue hier matin à la Chambre
commenl ce pon peut servir d,
paPPl\\a&e, ,<l'l, !,!ip,îm. de, la
.. eu deux séances de travail avec .. '
et de làl faire faca' if. n/importe
de Commerce avec tous les
relai."out 1:!lbl'lbI4ili'b'll·de c.r... ·, 'lnatfl1.t, '!Ir. UtdllNP~ •
roc;. - ". ~ .l>QIl\\
d'allai",s
ivoi'
. 'quelle' dlm>al\\de'_ t!'lI Euro~e,
autres
hommes
d'affaires:
tain~_ P.rodU:i!s: :pà....l.... Côt~ ....•• ". _" _••~,?A,~~T1:

.;
y."
ANNEÀE J
- 280 -
. ~ -f''C.
FflATERNITE MATIN PAGE 12
~ ,-ç.: , ..
MERCRI;DI 27 FEVRIER 1980
~-------------
LES TRAN
u
SUR
0. H le répéleral
AIIioIi- ......t . . déYdop-
pelaNt li pbéaoméII8I q.'i1 .'a11 pl. poooible de - . . e leS .....
..-e.
o
de UOÙIUlCe
par CD'" .ne lea-,- ciaAiq_
VIDe de 250-000
f t 1963, elle . . . . .e ••;0......
10301.000
,,_ et de
lIeÎIIdI'e J.4G8-OOO f t 1990'~
"';Iié 'e 1·
ér.1icNI pal'ÏllellMl, MMo AIIioIjaa H ,'est pas
1......_
. . . - les capitales de la fteiIIe E. . . . . . 61 des oièdes
il la yeille
la delaÏèlBe pare ......a.Je, elle .·était
Des problèmes
eIICIIlft
q.·ae
e 'e 21.000
et ce .·est q... 'Cl'IIÏS 18 _
q.'eIIe alIIIIaÎt _e Yéribllle e
t .DIériq_1
lo.. les6 . . .
Si le 'écoIIap Koao.oiq
de la Côte "iYoire • élé il l'oripIe
d. 1_i4able e _ d'Abidj
il .'. cepelIdal p. ~ de
_ne, _ le pl.. des éqllipooetoll, le ryduae .occéléft; de ce....
de croissance
dé_cnphie pleflante (U% 1·....
Rift .·él........1. d..... il ce qHles ~ • • • ___
mtdé lIB <elbÏII retard et q.' Abidj_ !OC lrOa.... ..j..-d·blli
conlrua.ée il .'énormes problèmeo d'habitaI. de lnIIIpOrh et

d'eqlÙpeDleals soc:iau, Qai pl. . est, i1 ... 111i lIUffit pas'e notlnlpper
le reranl, il IlIi I.a. éple_eal IlIire lace il <elle a'GÏSIIIDte 'lai lai
prooael. p. 1990, trois lois pl.. ''1uIbitu.. et pu1lUIl, trois lois
'nsolubles
plu 'e pe.......es il se déplKer qllOâdiell_t soit ne< le. .
propre. "iii"'" soit ca aliJlsaat les Irus".'rts ea ._m...
quasI
C'est assez. semble·t·il, pour
d· .....bidjan comme terminus de la
montrer qu'à Abidjan. il faut
voie lerrce. ces derniers se fixè-
jJrr.\\OoÎr tres grand. a la mesure
rent un peu plus dU Sud du
d .. ,ieveloppement demographi-
village Ebrié. sur un promon-
qt:.e er t.'Cofiomique national.
toire bien ventilé domioant !a
lasune
sur
trois
côtés:
ce
Dès le départ: un dé-
promontoire. c'est évidemment
le Platea. dont on sait le déve-
veloppement
Nord-
loppement
depuis
un
demi-
Sud
siocle. :\\;vec l'implantation eu-
ropéenne. se creèrent des em-
. \\. "lnl la ÇOlOD Isallon. e:<.1slaÎt
piois qui atti.rerent de nombreux
'Jrl
p€til
vUla~e
du
nom
travailleurs de l'intérieur ou des
,j','bidjan-Adjamé, ~nlolli SOIlS
P&ys avoisinants: ces derniers
la \\·e~étation équatoriale entre
s'installèrent donc près d'Aùja-
d~ux hras de I.guna: c'est là que
me ou dans un oOU veau quartier
"e situe la plus ancienne souche
loti pour eux sur rile de Peût-
doidjanaisp._
Basum: TreidlWlc
Lorsque les Européens élirent,
Ainsi 1. ville s'est-elle, dès le
au
<lébu'
du
siècle,
le
site
début, développée sur un axe
Abidi- II. ".."",./MS d'm"_" tOUtiiNu. MM. ,. c.rHt" double numé,iqu...,."ttous les
siIl_.,ilfaitsanscessepr."oirplusgnmd..
nord-sud très précis: Adp.é • le
sur cet a..., de 25 kilomètres de
production. et <l'autre part les
P1a_ • TreidI'fiIIe.
long (enlnlAbobo et Vridil,
emplois
dits
.informels •.
associés, qUdnt à eux. au mode
San.. doute ....... par la suite,
Chaque jour: d'énor-
de vie tl'aciitionnel.
élargi la villo ""'" l'Est (CocodYI
Ces activités
et plus récemment ven l'Ouest
mes mouvements de
relèvent comme on peutl'imagi-
(le Banco); néanmohu cet axe de
populadono
ner, de quartIers différents: les
développement Noni-Sud s'est
emplois formels se situent pour
nettement coofirmé .u coun des
Abidjai, est un amalgame de
l'essentiel au Plateau (secteur
dernières années. au Nord avec
modernisme et de IrIIdltioDJlel,
tertiaire)
sur
l'ile
de
Petit-
l'urbanisatioa jusqu'à Abobo, au
de sorte que la vie économique y
Bassam el à Vridi (secteur secon-
Sud ""ee la consIrUctioa de la
est structurée eo deux mondes
dairel landi. que les emplois
digue de Vridi.
d'''''tivitê différents: d'UDe part,
informels sont concentrées dans
Cel. est si vrai qu'aujounl'hui
le. emplois dit.••Iormel... c'est-
les zones
d'habitat traditionnel
. 80% de la POPUJatiOll se localise
à-dire liés au secteur moderne de
(Adiamé et Treichville). Il est ce-
-
15% des
Abidi--
sed"'"
cent,..,
Mstr_·
ports~
blics:à
m ~
doncrr'tre
considélés
c"",,,,.
prifNit. . . .

Iii
Il
- 281 -
FIlATERNITE MATIN PAGE 13
MERCREDI 27 FEVRIER 1980
PAR SOPHIE CHEGARAy
pendant curieux de rem""luer
beure.
de
la
journée.
Elle
qu'en définitive, il. ae localisent
dispooe pourtant d'un solide ré-
tous sur ce même axe longitudi-
MaU routier: des artères larges et
nal : Adjamé - le Plal8au -
rectilignes, un certain nombre de
Treichville - avec "s ramifica-
boulevards à cbaussées s.parees,
tions ju.q..'à Vridi et Koumasai.
des
échangeurs
digne.
des
Autre aspect caractérillique
grandes métropoles modernes
- d'A6fdj8ri, 'certains qualÜen teli
(du moins en ce qui concerne
qu'Abobo -et
Kou......1 .cmt
l'lndéniéj ell un mot, Abidjan est
presque exclu.lvement résid_
loin
d'être
une
ville
sou.-
tieli et n'offnrot que \\l'ès peu
équipée en ce domaine.
d'emplois, Iandi. gue d'autres,
Mais 1. trafic est là, accusanl
Iels que le Plateau, la Zooe 4 ou
un
taux de croissance assez
Vridl, coollituent aëi· Meteun
exceptioonel de 11% l'an, Tant
d'activité très importants, ne
Il .st vrai que 150.000 véhicule.
proposant pas, en COIItrepalÜ.'--
lont
immatriculés
en
Côte
un
habilat propolÜoooel aux
d'Ivoire, dont une bonne moitié
emplois.
circule à Abidjan. Si au moins
De cene bi~rarcbÏlation des
cel afflux d'automobiles .·opé·
quaniers,
résuhent d'énormes
rait dans l'ordre et la discipline,
IDDu",maots de population quo-
peut-étre les- choses pourraient-
tidlaooement réitéiis, extrême-
elles
encore
aller.
Mais
en
ment
den..s aux heures de
réalité.
c'est
l'anarchie
qui
poillte du matin el du lOir,
prévaut en matière de circula-
.'effectuant d'ailleurs IUr de
tioo abidjaoaise,
loques distances. 00 a de plu.,
Le
taux
d'accidents
est
oboerYé IUr Abidjan une forte
d'ailleurs là pour attester de
d _ d e en dép~ts pour
" . lM' _
.ne, le,.,.,.. _rm-lln point de "-,,. oblig4 d_ tollfu Ies'lMisons IIttMin... Delà cene anarchie: d53 acddell" ..
d'autres motifs que le \\>ajet
ue HmaÏIIe à Abidj•••• titrait
prOl/ielrtl_,...."". _"""--rs dont 11_Tobie'
domlclle-\\>avall, netuomeot au
dernièrement ,Fraternité-Matin!
nt...u des liÛlODl de aiarché à
Triste record qui montre de fa-
lII8ldIé.
Trelchville .''tendant our 20 ki-
çon évidente que la circulatioo l'
Or
l
\\>avers
toutes
ces
lom......
est devenue. dans une certaine
........ _t.......-rt
- _
Il
migntions quotidleooe., ausai
Un _ d axe appareIt épie-
...
diverses .oIenH,lIes, on retrou",
ment pJ'édomIout et Mmble
_........_ ..
mesure. incontrôlable_ n est vrai
que la signalisation. qu'elle lOit
la prédomloaoce du fameux axe
promis l un trafic iDteooe d'ici
hOlÙootale (M""Iuage .u sol) ou
1000gitudi:Jal.ur lequel.'effectue
quelques
800....
c'est 'l'axe
velÜcale (panneaux sur poteaux)
un important trafic d'ores el déjà
Banco - Plal8ao - Cocody reliant,
lai..e nenement à désirer el
estimé à 30.000 penOlllles par
par CCIIIIéqueDt, les deux zones
favorise une utilisation désor-
heurl aux peiod.. de pointe el
principales de développement
donnée de la voirie. Des efloN
ce, .ur la .....Ie section Aboho-
de la capitale.
' .
pourtant sont entrep:ïs depuis
peu pour équiper le Plateau de
signalisar, pour y ordonner le
ZONES
POPUUDONS
EMPLOIS
statioonement, pour permettre
enfin à la circulation de se faire
Il1.A100
".000
dans des ccmd ilioos normales_
Mais tout un chacun a pu re-
197.000
10.00O
marquer que ca. effoN de pou-
[ïiiiiii]!
voin
publics
n'litalent
pas
A4jaoM
. .
. 215.MO
4L801
compris dos uIBgen qui ne pen-
aa.ieDt qu'à se soustraire aux rè--
I(.-..;..Z- 4 .•
176.000
26A1OO
glements.
L'ÎndlaclpliDe dos automobi-
Sua
. .
16L1OO
1. . . .
listes et leur inconoéquenC8 sont
_bien à la base des embouteillages
206.800
11.800
et du taux d'accidents fuami-
DeUX.
c.c..,.•~ _.
13.MO
23.800
~ .
Notons que le DlBDque de
civisme se répercute .galement
76AOO
17.800
1
sur 1. circul.tion au niveau des
collisions qui ne font que ms
1
Tolal
•• ,.
I.U9.800
276.000
rarement l'objet de constats à
1
Situation des popula-
en 800ée en un encombrement
1
-1~1~':: l'amiable.00immobilisedonc
les véhicules au mHieu de la
chaDlIée J!!5qu'à l'arrivée. de.
permaoeD1.
tions et de l'emplois
lfdiV
agllDts constateurs en nombre
Celte asphyxie tend d'ailleun
·-!It-.
trop faible pour effectuer les
à gagner toule la ville l certaines
en 1977.
nombreux constats quotidiens.
La .Ituation, sans nul doute,
Une circulation pré-
pourrait étle améliorée par un
système
de
répre.slon
plus
occupante
;f':~:F~~!~~~~~;~:~
",..lire el péoalilant les ,-raies
fautes graves. Pour le moment
". :"..f(~:'
un
nombre
très
insuffisant
d'~gents .ont là pour régler la
• Abidjan. la perle des lagu-
circulation,
d'autant
.plu.
nes..... Si la configurstion du
insufftaant que de nombreux
site nut à la cilé les quslificatlfs
carrefoun ne SDllt équipés de
les plus élogieux. ses multiples
feux tricolore. comme ils le d..
bras de lagune imbriqués .u
.YTaient.
UlIlieu des terre.
pliI<mt, en
contrepartie. bien des dlHicultés
. Certes, le ministère do la Sé-
aux urbanistes: en effet que vous
curité
Intérieure
doit. très
\\'OuU. a1ler;1u Banco à Cocody,
_prochainement raoforcer les eI-
d'Adjamé l Vridi, de KOWD&8li à
fectifa d.. asenls de police;
AbolJo. ou de Polt-Bouët à la
certea un plu de circulation
Rhi'ra, U vous faut néceM8ire-
d'Abidjan ell'l en -àaill de se
...., pa....r par le Plateau qui
mettre en place depuis quelques
COIl.Utue 'lm point de pellage
mois en yue d'une meilleure
',é...
-.. -
explollatioo de la voirie. Mais
."in.i. à une circulation
ce.
lIIhUJ'8I
ne
pounont
Importante lui venant de ....
apporter
qu'une
8.lDélioration
râla de centre admini.1r8tIf 81
paltieUe à une .ltuatloo devenue
d'affaires, s'ajoule donc pour le
~.1'-f't!bl6matiqbe. ._
Plataau. un énorme trafic de
transit
a"'lue!.. il __ne
peut
llF!\\I:\\I:\\:
échIpper daosle ccmtexte actuel
LES Ul\\lITl:S DU
da _
infraltructureo. Ce failant,
le cœur de 1. ville se trouve ni
'TRA~SPORTPAR
pl..s ni moi... env~i par la ciro
.
AlTTOBlJS
,l!ft,.taet~~-~fo"ée
q

-
2H? -
ANNEYE
4
Aux locataires des
terrains «L.E.M.» de Yopougon
. La SICOGI informe les locatai-
tion dans les plus brefs délais et en
ferollt l'()bJE~t J'vn reti;lit pur (1
res des terrains « L.KM.
simple suivi d'une attriiJution im"
» sis à Yo-
tout cas avant le 5 août 1980. délai
pougon dont le compte loyer ac-
de rigueur.
médiate à cl 'autrps candidats,
cuse une dette, qu'ils sont mis en
A l'expiration de ce délai, ces
/!
s'agit
des
loculaires
d(,s
demeure de régulariser leur ~itua-
« L,KM. » quel que soit leur état
<, L,E.M,»
N° 03-04-05-27-34-35-36-43-46-47-52-
56·-61-67-69-71-75-82-87-95-109-121 -1 22-124-1 29-1 37 -139-140-148-153-154-158-162-1 D3-
165-16~~167-168-169-171-174-175-177-180-1B2-185-189-195-197-205-207-208-21)-214-215­
227-229-232-241-243-245-257-258-268-271-274-279-280-28~-287-293-301-302-307-311-312­
313-314-315-323-328-332-333-337-340-346-350-354-358-360-363-364-365-368-369-371-372-
370-384-385-376-378-386-387-389-391-395-396-397-402-404-406-415-41 t3-422-43'7 -442 -4'15-
451-461-464-475-476-477-480-495-506-507-516-518-519-521-529-532-539-546-549-.ij~-558­
560-562-563-566-5'{5-577-578-579-581-583-586-587-588-591-598-601-602-604-605-606-607-
.
.
619-620-621-627-628-630-632-636-637-640-641-716-717-718-719-720-721-724-725-728-732-
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684-bt:';-6R,"-6'JO-692-694-696-697 -699-70')-707 - '70[;-709-71 C-'"11 -71 3-eq:f...è.!.j'f-Sj ~-9J :h-$J ("-l,
AUX ANCIENS ATTRIBUTAIRES DE
LOTS DE YOPOUGON
-1y' .'0')1;' " , _/7,))
~e préfet d'Abidjan rappelle que le délai accordé aux attributaires des
ors. de, Yopou~~n pour la mise en valeur des terrains qui leur t:lnt été
attribues a expire le 31 décembre 1976,
lées I~ts qui, n:ont pas fait l'objet d'un début de mise en valeur ont été
r attribués a d autres personnes,
les a~cjens attributaires sont par conséquent déchus de leur dro't d
propriété.
'
e
~ef !I0uveaux attributaires sont invités à introduire dans les meilleurs
é aIs leurs demandes d'autorisation de construire,

. .. '
- 2R'...i -
././
,.
.
I....~.
ELLE ,PAIE 500.000 Frs POUR RIEN
Une
comme(çante
d'Abobo
~n clie~t régulier de la vendeuse deux jours, M. Alain conduit
vient de vider son capital de com-
de bangui. Celui-ci invite à l'écart
Mme Koffi sur le terrain en ques-
merce en cédant au chantage d'un
Mme Koffi et présente son com-
tion au quartier « Avocatier» non
escroc.
pagnon M. Allatin comme un ri-
loin du château d'eau. Le vieux
che propriétaire terrien au quartier
Allatin Yao remet un reçu à Mme
Pourtant Mme Koffi Ayou gérait
« Avocatier », Il pouvait par con-
Koffi. en bon propriétaire du ter-
paisiblement son petit commerce
séquent lui attribuer un terrain
rain qu'il venait de vendre.
de vin de palme, et se contentait
dans ce quartier et à un très bon
La commerçante avait commen-
tant bien que mal des ristournes
prix. Un accord verbal devait être
cé aussitôt à entreprendre les pre-
que lui rapportait la vente de cette
conclu sur place. Le terrain nu
miers trnvaux de construction: dè·
boisson. Ainsi, elle a pu mettre de
revenait à 500.000 francs. C'est
frichage, transport de gravier.
côté
la
rondelette
somme
de
alléchant, se dit Mme Koffi Ayou,
400.000 francs,
Quelques semaines plus tard.
Les 400.000 F étaient pourtant
une camarade de Mme Koffi est
Mais elle n'a que 400.000 F. C'est
bien en sécurité dans une banque à
venue la féliciter pour sa diLgen-
déjà mieux que rien, se disent les
Abobo jusqu'au jour où M. Yao
ce. Mais quelle ne fut sa surprise
deux
escrocs.
Convaincue,
la
Allatin, un quinquagénaire, sans
d'apprendre que quelqu'un d'au-
dame Koffi court à la banque en
emploi fixe et domicilié au quar-
tre avait commencé à élever des
compagnie de sa fille, le temps de
tier « Avocatier» vint à bord d'une
fondations sur le même terrain.
faire le retrait des 400.000 qu'elle
voiture voir Mme Koffi Ayou de-
Mis devant le fait accompli, M.
verse à M. Allatin Yao en présence
vant le cinéma Soleil où elle tient
de son épouse. Une fois l'argent
Allatin devra répondre, cynique:
son commerce. M. Allatin était ac-
empoché le vendeur de terrain fic·
« Arrangez-vous pour trouver qui
compagné de quelqu'un qui était
m'a payé le premier ».
tif promet la visite du terrain en
question pour le lendemain. Ren-
Mme Koffi Ayou est allée porter
dez-vous a été pris pour l'après'-
plainte au commissariat d'Abobo
midi. Mme Koffi se présente avec
N'Tanouan contre M. Allatin pour
deux de ses sœurs pour la visite de
escroquerie.
terrain.. Cette visite n'aura pas lieu
parce que le vendeur exigeait le
Appréhendé et conduit au pos-
reste de la somme soit 100.000 F.
te, l'ordre lui a été intimé de rem-
Mme Koffi promet repasser dans
bourser lÇl somme de Mme Koffi en
48 heùres pour régulariser la si-
intégralité. Avant d'être poursui-
tuation. ~.
vi pour escroquerie.
ReveIft'fê~eprévu après les
. KASSAMOI
-...... ~"": ~
M
FRAT'ERNITE MAnN PAGE 7
VENoREOI 18 JANVIER 1980
avec
de
nouvelles
construc~
lait que
des
acquéreurs
de
abus et • ces escr~ au
tions.
terrains circulent dans'a région
détriment de la mu. . rurale lit
d'Abadjin·Kouté, nuit et jour,
de penser il l'avenir des géné·
A ceux qui en félicitent notre
abusant de l'ignorance et de la
rlltions paysannes. Cela noua
groupement il vocation coopé·
naiveté
des
propriétaires
préservera la paix dont nous
rative. je voudrais annoncer que
terriens. Certains leur propo-
avons besoin pour construire
ces réalisations qui sont sur la
sent des sommes c;t6risoires:
notre pays.
portion destinée au lotissement
cinquante
mille
(5d.000
F.sl
ALFREOAKE
du village n'appaniennent ni il
par hectare de terrair1 vendu et
PRt:SIOENT OE LA COOptRA·
la coopérlltive, ni il un natil
d'autres prétendent louer des
nVE AGRICOLE O'ABADJIN'
d'Abadjin-Kouté,
mais il des
concessiqns " raison de quinze
KOUT~
!
personnes
étrangères
au·dit
mille 115.000 Frs) par an. Le pré-
05 B. P. 1580ABIOJANb5 .
village.
texte de ces personnes est de
laire de r élevage de la volaille
En effet. les travaux de notre
alors
que
l'idée
réelle
est
coopérative
sont
visibles
en
d'acquérir des terrains d'habi·
Cafards ...?
passant par la piste conduisant
il
tation
compte
tenu
de
la lorêt et il 2500 métres du
• ABADJIN· KOUT~ ET SES
l'extension rapide de 18 ville
carrefour
:
deux
grendes
d·Abidjan.
ACQUÉREURS
,,. ,
0lanlation5 (calé et hévéa) qui
DE TERRAINS ("f'
sont en extension. y compris les
Je voudrais par conséquent
logements du personnel. Celle
savoir si ces actes d'achat et
En empruntant le tronçon de
~.~
cité est appelée -cité Koutouan
autres transactions sont régu-
'a route Abidjan -Oabou. vous
Oanho Pierre-.
liers et s'ils sont portés .'a con·
aperce~l il 21 km, au carre·
naissance de Monsieur le Sous·
four
du
village
d'Abadjin-'
~Je voudrais par ailleurs aUi·
Prélet.
KOUlé, une ferme dénommée
rer l'attention de Monsieur le
°BAYGONEB
Si non, je demanderais è ces
"Oomaine
d'Abadjin-Kouté_
sous·prélet de Bingerville sur le
personnes de mettre fin à ces
plus de vermine!

!'~'. ~L
l'~'_~~"~·;{.:~;;:·
f~
ANNE>:r
-
?~ -
.'
ld PEnSEE DU JOU
• C'ast un dort collectif qua 'a demen-
de en m'edraunt aux responSllbIM da
te gestion du bien public•• tous 1.......
.-.ublea poIltlques. • tous lM c1t~
yens Ivoiriens. 'Que checun accepta ..
pfft de ucrIioe dans '·int..... su~
rieur da la htrie •.
Félix Houphouet- Boigny
Belle initiative de la SICOGI: A1J1)?//~':
• Loyers gratü~, tQlévieeur, radio
éCompenserof1t;les~ocatai res gagnants
. '.:'
.."
~ .
~
LaSIax::rlorpnise du 10
jumel au 15 novembre 1980
un ccmeoUlS afin de détecter 1»; ne dQitplus voir ça
la m8ÎsOIdamieux entreta-
.nue. ·Ce conoours concerne
les quartierS -de .M81'Cory,
Koumassi el Yopou,goo 1, 2,
ht4:
Il comporte deux parties:

Ua ccoaCOIll'5 indmeloe1»

et . . CODc:oun collectif.
1
Pour le concours indivi-
duel, seuls les
locataires
remplissant les conditions
fixées par le règlement peu-
vent participer.
Quant
au
«concours
collectif.» il concerne les
blocs de 100 logements au
:maximum dépendant d'un
même manœuvre.
De nombreux prix sont
prévus
pour récompenser
1
les lauréats entre autres des
loyers gratuits. un tél.évi-
seur, un poste de r~ib et
des
produits
d'enHetïen
tandis que le grOOpe de
locataires
des
blocs
gagnants recevra des tee-
shirts.

' j
-'1
PélI" SJJliOil KONE.
~~~~~~~~~~~'~AMISLECTEURSATTENTlO~N~"~1,~~~~~~~~~!
• Les propos e~ opinions émis dans cette rubrique c:réée à l'intention de nos lecteurs et
qUI a pour but d.e leur perm~ttr~~e .s'expr~merIibreme'nt n'engagent strictement que leurs
auteurs. Ceux-cI sont do.~c IRvlte~ a ne denoncer et c.titiquer que ce dont, ils sont sûrs, à
P!endre leurs responsa~lh.tés en signant, lisiblemer:( et correctement, leurs lettres et à in-
dIquer leurs adresses precises. Merci!
.
LA REDACllON
e Êtes-vous contre

Pouvez-vous nous
les taudis?
rembourser1
C'est avec intérêt que j'ai lu l'article paru dans« Fra-
Je suis de ceux qui habitent les appartements sans
ternité Matin If en date du 1·r juillet 1977 écrit par un
plafond, sans cuisine, et sans portes intérieures de la
groupe de locatàires de Vopougon-SICOGI tranche 4 et
SICOGI de VOpougon !tranche 3), et pourtant je paye
relatif li ces appartements tristement célèbres dans les
11.225 Frs pour un appartement, qui, pour moi, est un
quartiers périphériques qui dénaturent à coup sûr le
«trois pièces .. alors que pour la SICOGI c'est un "9ua-
vrai visage de notre développement.
tre pièces If pour avoir divisé le salon en deux parties:
En t;lffet, ce groupe de ~ocataires courageux a touché
A cet effet, je viens me joindre au groupe des locatai-
du dOigt ce problème brulant ignoré par nos autorités
res de la SICOGI (tranche 4) route de Vopougon-Kouté,
qui ne cessent de prÔner le bien-être pour chaque
qui a écrit contre ces appartements dans le journal
citoyen, pour chaque Ivoirien, le problème de ces mai-
"Fraternité Matin If du vendredi 1· juillet 1977, pour
sons d'habitation, que dis-je de ces taudis sans pla-
poser trois questions auxquelles, je suis certain, les
fond, sans cuisine, sans portes intérieures, aux murs
responsables de cette Société voudront bien répondre:
non crépis et pourtant d'une cherté exagérée...

La CÔte d'Ivoire n'est-elle pas l'un des pays pro-
Que les responsables de la SICOGI prennent la peine
ducteurs de bois 7
de lire le petit «livre vert M, un recueil des pensées du

N'y a-t-il pas d'usines de transformation du bois
Chef de l'Etat qu'offre gracieusement le ministère de
pouvant fabriquer des contreplaqués 7
l'Information; ils apprehdront ainsi que le Président de

J'ai la certitude que la SICOGI doit être li présent
la République est parti en guerre contre les taudis. Mais
la Société la plus riche des Sociétés immobilières du
malheureusement son appel n'est pas entendu et la
pays parce que ses loyers sonttrès ~Ievésalors que se.s
SICOGI encourage la prolifération de ces taudis dans
produits sont inachevés. Ma question est donc la SUI-
les quartiers périphériques de notre belle capitale.
vante: Si nous locataires, nous achetons des planches
LOGNON Joseph, Quartier
et des contreplaqués pour la fabrication des portes et
VOPOUGON-SICOGI
,'installation du plafond de nos appartements respec-
tifs, NOUS REMBOURSEREZ-VOUS?
VAO Konan, Quartier
VOPOUGON-SICOGI

-
2&) -
ANNEXE 8
.. ~
YOPOUGON

APRÈS' LES EMBOUTEILLAGES
Des coupures
d'électricité et d'eau

Samedi soir. A l'instar de la
téléviseurs qui se détraquent. Et
plupart des Abidjanais, les habi-
on né connait pas d'organisations
tants de Yopougon Siporex N sont
capables de défendre les intérêts
nombreux devant leur petit écran.
de ceux qui perdent ainsi leurs
Le feuilleton Starsky et Hutch
appareils.
dans "Yoyo» passe. Littéralement
Pour l'eau, c'est bien entendu
accrochés à leurs postes, hommes,
pire. Car par ces temps de chaleur
femmes et enfants suivent le dé-
une coupure d'eau affecte dure--
roulement d'une histoire pleine de
ment tous les habitants. Or c'est ce
suspense.
qui arrive régulièrement à Yopou-
Voici qu'il va se produire une
gon Siporex N. Certaines de ces
scène essentielle pour la com-
interruptions
durent
plusieurs
préhension de la suite du film.
jours.
Mais brusquement, tout devient
Le 'dernier cas est relativement
noir dans la maison: le courant est
récent. Levés à 5 h du matin
«coupé». Il ne sera rétabli que
(l'autoroute
n'était
pas
encore
plusieurs minutes après. Incident
ouverte) nombreux furent ceux
f â che u x
d'a ut an t
que
la
qui. ,une
fois
à
la
douche
compréhension du film ne sera
s'aperçurent qu'il n'y avait pas la
plus aisée. Malheureusement ce
moindre goutte pour se débar-
ne
sera pas tout car d'autres
bouiller,
encore
moins
pour
coupures suivront. Et de dépit
prendre le bain du matin. Ils
bien des télespectateurs iront se
durent prendre leur mal en pa-
coucher plus' tôt que prévu.'D'au-
tience jusqu'à 6 h 30.
tres plus' obstinés resteront devant
Est-il besoin de préciser qu'ils
leur'petit écran pour'suivre le long
arrivèrent en retard à leur lieu de
métrage de «ciné-nuit». Mal leur
travail ce jour-là. Il en fut de même
leur' en prit car ils finiront égale-
le jour suivant, et cela dura 3 jours
ment par rejoindre le lit" encore
encore. Ce qui' a provoqué cette
plus excédés.
situation
?
Personne
dans
le
- Est-ce le fait du hasard ? En tout
quartier, pas même aujourd'hui ne
cas, on ne comprend plus rien.
le sait. Et c'est justement le plus
Depuis un peu plus d'un mois,les
grave. L'EECI et la SODECI n'ont
habitants de Yopougon n'ont pas
jamais pris la précaution d'in-
plus de problème de circulation
former
les
habitants
de
ces
que les habitants de Koumassi par
quartiers des coupures qui in-
exemple. Car l'autouroute a été
terviennent.
Cela se fait
pour
ouverte.
Considéré
pendant
certains quartiers; ce qui permet
longtemps
comme
le
quartier
aux
ménagères
de
faire
leur
d'accès difficile par excellence en
provision
d'eau
et de
trouver
raison des embouteillages que l'on
d'autres moyens pour la conser-
y
connaissait
quotidiennement.
vation de leurs aliments.
Yopougon
continue
d'être
un
quartier «malade». Mais cette fois
Nous
sommes
au
début
de
à cause d'incessantes coupures de
l'année et la tradition veut que l'on
courant et d'eau.
formule des vœux. Il est certain
II
s'ensuit
toutes
sortes
de
que pour les habitants de Yopou-
dommages. Ce sont les provisions
gon, ie souhait est qu'à partir de
qui pourrissent dans les réfrigé-
1980, il Y ait moins de coupures
rateurs, l{e sont les réfrigérateurs
d'eau
et
d'électricité.
Cela
eux-mêmes
qui
finissent
par
empoisonnerait· moins leur exis-
: tQmber en panne, ce sont aussi les
tence.
~
1
--<SD ") -/['Îj~
i

! • Au directeur de la SICOGI
Vous avez déclaré lors de la vi-
de famille vive à Yopougon. Voilà
site du Conseil Economique et So-
comment se répartiront ses dépen-
cial à NlANGON SUD que« les lo-
ses tous les mois: loyer == 21.250 F
gements de la SrCOGI sont desti-
popote == 30.000 ; pharmacie, eau,
nés aux travailleurs de 40.000 il,
EECI == 12.000 F ; déjeuner +
BO.OOO frs ». Je suis particulière-
transport == 10.850 (sans retour à
ment déçu par cette déclaration·
midi) ; habillement de toute la fa-
d 'unliauf cadre qui est mieux pla-
mille + petit déjeuner == 5.000 frs.
cé que moi pour appréhender le
Total == 79.110 frs.
problème social. La situation de
J'ai
volontairement
omis
de
cette catégorie de travailleurs con-
mentionner certains besoins es-
cernés par ces logements est des
sentiels des familles et considéré
plus
préoccupantes.
Jetons
un
le minimum de dépenses. Alors où
coup d'œil sur les dépenses d'un
trouver l'argent pour la scolarité
père de famille qui gagne BO.OOO
des enfants?
frs par mois dont le nombre de ré-
sidents, enfants et autres parents
GNAORE J. BAPTISTE
est de six. -Admettons que ce père
B.P. 1782 Abidjan
La réponse de M. Konan
Ferrand D.G. de la SICOGI
En réponse à la lettre ouverte
l'ordre du 1/4 de ses revenus.
de Monsieur GNAORE Jean-
Compte tenu de cette règle éco-
Baptiste, nous vous prions de
nomique familiale mondiale, et
bien vouloir porter à la con-
des résultats
du calcul des
naissance de vos lecteurs les
loyers de NIANGON SUD qui
précisions suivantes sur la fi-
se
situent
entre
10.000
et
xation des loyers des loge-
20.000 frs, nous disons que les
ments de la SrCOGI.
revenus des familles pouvant
Monsieur Gnaoré nous fait
payer ces loyers sans trop de
remarquer dans sa lettre que
difficulté, devaient être dans
nous avons avancé dans notre
une fourchette
de 40.000 à
exposé aux membres du Con-
80.000 frs.
seil Economique et Social, lors
de leur visite de notre lotisse-
Cette précision étant faite, il
ment de NIANGON SUD, que
nous semble que les problèmes
les revenus des locataires pou-
soulevés dans le corps de la
vaient être estimés enlre 40.000
lettre de Monsieur GNAORE ne
et 80.000 frs. Nous précisions
relèvent pas du tout de la ges-
bien qu'il s'agit de revenus et
tion de la SICOGI.
non de salaires.
D'après les normes admises
internationalement, les charges
de logement pouvant être sup-
Le Directeur Général
portées par une famille sont de
J. KONAN·FERRAND
- - - - - - - - - - - - - - - - - _.. #
/
( t
1 / 1 ,
., .

.....-
ANNEXE: 10
~Ai.k~':';
··tT·SUQUaRTIEAS!:!.!-"~-'
" Les lecteurs écrivent... 1
Le «bus rond» ne
tourne plus rond
Le
",*".,
proll.........
domoncM
avlona ~ déNg"-blement ...rpril
_
.. Chef do 1·Eu\\.l ......'r: l'ot·
de constat. amerelhlftt le 30 juin
tribu_ do 50 bu.... qu.rtle.. do
demier la aupp,..ion de 1... ligne
Y _ ot d·~.. dont
.30 rond. au bilnMice dellign. . 30
1.. hoI>_ .. _ ' ditrici...
bo..é.t 37 dé,. ••_to. dona 1••
n.nt l_lIou d.......i 1 l _ do
rin_.._ _
quanie... de Yopaugon.
bu •• ot" cr'otian
Dopul. ca jou•• U _ l i t difficil.
do. IIOIN..... IllIn.. d _ U. 40
. de nous ,. .dre' rheure' notre lieu
PO'" Y - . . n et .. 41 PO" Abo-
d. trevA. Puilqu. . . 30 boITé Il 1•
......ea-l .....t uno bonne ch_.
37. e.,ent d'atteindre no. quart. . .
D_ .. - . l I t l .... n_por.
son. bourTél. e.t. _ '-11_"
_ _ hoI>lt._ do on quo.·
_ra.
Ioroqu'on Mit quo 1. morché do
do n. plUi noUi . . . - .u
.
l'emplol coat
_ . et.quo 1•
.... loi ch. . . . . cIéc:hI
ou b....
Chof do l'EIot ét8Ît
IlUO'" •
loi po~'" v
con_nt
con
1'_""".
_r
. .pab" .'.
quelquo. " " _ POIN_ IIOUI por·
A
I. on pour.ft ........ do-
_ d o ............. _ f i n d o
y • quolqu'un l .. Sot..
moia _. ou . .core 1ft mon..... pe'"
do .......r.. loi _",",uon-
du. . tout
l l'. . . .runo ..
on d. canoiR. . _
0... ...
_rit.do"Sotn..IOIN__
p r _ do for
p o u r ' " _
............. _ut d.no un bu• qu'oll..tnlna~do.......et
.... d·.... l r _ . l _ h u d o
......... d. . .m1U_ qui voulont
....... PO" n. poo 1MrlMr
ne-
_ _ l r o b - . . .
IIOnlor / . _ n t , _ .mploi.
~
1:"_ po...quoi. Il ... Ind~
non" _ n t . por .. Chet do
de r..".ttre .. 30 rond en ligne .ena
l'Eut . . 1177.
dél ...
Y_ _
t-..w ... pI...
..... quon
no... hoblto_ do
UN GROUPE D'USAGERS DE
• Sioogi·Y_ _ 121 .t do • Yo-
LA SOlllA. LIONE JO ROND
poUII'" • Sogoffho • Toit-Ro_ ••
VOI'QlJGOH-SICOGI
Nos routes s'améliorent
mais..

Plus de retard dans
d·entre noUS. le travail C~HD~ence
la desserte des bu s de
à 7 h 30 et même à 7 h. Amsl. nous
sommes obligés de prendre enco~
Yopougon
l'ancienne
route
par
la
vOIe
Je voudrais au nom de tous Les
lagunaire. C·est·à-dire en pasS8llt
habitants Sogefiha-Selmer il Va·
ar Lokodjro a...,C les t8XlS,
p~u8on demander aux respon~
p Alors. s'il taut avoir un,e a~to­
saoles de la SOtr8 de voir notre
route el se trouver dans lobllga-
situation. Car. les années êcoulées.
tion de prendre enco~ de tels
nous
aVIOns
eu
d'énormes
risques ... disons tout simplement
probJëmes avec les bus il cause du
que c'est déplorable pour nou;".
mau\\'ais état de la roule. et ceJa se
pour
tous
les
habitants
df'
comprenail aisemenl. Maintenant
Yopougon. QUE· les responsable~
tOl1t va pOlir le mieux au niveau dt'
de celle socielf' de transport abl-
dîanais
se
penchent
sur.
j<:! route. Olai!> nous avons enCOre
CI'
Je~; mêmes problemes.
problème
dans
un
b~er delal
!\\ous nous trouvons chaque foill
Cest notre souhait de CP lour
• j'arrël il parl;r de 6 h du matin et
Trè!'
aimable
et
frale~nel.le
nous y restons. jusqu'à 7 h. Or.
considération.
M. Boti Flrmm
pour la grande majorîté beaucoup
01 BP 1855 Abidjan 01


- 289 -
L
..
OU JOUE VOTRE
ORCHESTRE
Où joue votre
orchestre
.. ADE~IlLl " face au Bracodi.8ar
PREFERE?
d'Adjamé et demain l~r mai en ma.
tinee dansante de 16 h a minuit au
• NAWA NATIONAL De GOGOUA
• LE
DYNAHIOUE
APP06SOMIIO
OACHEST'RA de Guei Vieto... eu B....œ-
préféré?
Bar .LES V.~GUES DE VRIDt..
Eugène lU B. DoPé d'Abobo·Glre CI
di Ber d'Adjell'1é de 21 h * l'.ube ce
Le samedi J mai il. seront à l'Hôtel
slmedi 15 janviM de 21 h- à l'aube.
samedi l( jlnvier. Entr. : homme
du Centre d·Abobo-Care.
EnlTée : homme 400 F. lemme 200 F.
500 F. femme 300 F.
• ABOSo-GARe
• KOUMASSI
- Oln. 1. CIdre de Il Fite du 1" Mli,
-
Les Kouzeis ,"'QUS Invitent à. danser

SOUS LA DIRecTION DE GOZAN
1. dynlmiqu. orche.tr. Agn.ebV-JIZZ
ce Îour sous la direction de Koussy
• UNE GRANDe SOIREE DANSANTE
d'Aspro..Bern.d se produirl ce lOir
PIERRE DEP DEPle et Tom Alv.rèt,
AU N"KOUMQ BAR 0'A8080 GAllE.
Koussa à Koumassi près de l'Hôtei
l'orchestre Super Bello vou. donne
au blr '81 3 Cocotierllil face au mIr·
AnIJeline. de 21 h à l'aube. Enlree
r.ndez-youi ce samedi 15 jlnvier au
che. de 21 h • l'aube.
la direction du bar N'Koomo d'Abo-
homme 400 F et femme JOO F.
Bo",o 8a, d"Adjam'.
bo..(iare MglniN une grande IOÎr.
den. ._
1. . .me~Jmvt... _ I .
• Le bu de l'Hôtel du CeDtre se.. Je

Daniel Gnaza et les Rossignols de la
Entrée: homme 400 F. femme 300
prop,*" Z.kry
cadre ce soir d'une nuit fol.k.lorique
Noël et ,'Auro.. Ivoi·
Cipitale se produiront ce jour dans la
francs,
animât! par le chansonmer Guy
rilnned.21 h il'Iube,
~tarcel.
salle des fêtes de Koumassi et samedi 3
de 21 h a l'aube,
....
mai dans celle de YOPOU8on-SlCOGI.
de 2J h 'I·aube.
• AMmEE PIERRE A L'OA&lS DU

Le Tentembll-Jau se produira ce
__
""'"
~o" el ~medi J m.i au bu Etoile. de. I~ VOPOUGON ET KOUMASSI
I~ •lES • SAINTS OU NEPTUNe.
AVEC KOUEGAH Fr*dèric vou. den-
DESERT. Comme pnivu toujourl.à
t
dent.u. Rêve. d'Agboville, nouyeli.
l'O.lia du Oèt8rl. Am_ Pione et
boite d. nuit situee face i la Préfectu-
.. 1 h. a '.aube. Entree. homme 700 F et / _ Les Freres Djatys de Sery Simplice
r'lyoirooSt... orglnisent une gr...de
re d. cett. localité.
femme ,,00 F
animeront ce soir la salle des fêtes de
soir. denum. 1. samedi 1S jlnvier
d.21 h 61·lUbe.

.
, yopousoD·SICOO .1 ..midi J moi
• UNE GRANDI: SOIRÈE DANSANTE
Les :o\\m~sSl.deurs Inl,em,aUon.llUX 1 celle de Koumusj.SICoo.. de 21 h à
AU 10-10 de KDum..ei
du Mali a.DJ.meront ce .501.1' 1 Asneby.
"aube,
p'" de l'h6tel
Droit d'Incr. : homme 600 F. fem-
l
Touraco serI animée p . Gnabo Mi·
Bar et samedi 3 mai Les 3 Cocotiers. de \\
me400F.
21 ha l'aube,
1
..
. ' • VOPOUGON-GAÏle

:..; K~umbo:Bar sera InJ~' ce )OW' } _ A J'cxeasion de II Fête du 1'" ~lli,
~ E~IO Billie It I~ 8111u·Star ~t 1 les Gr.Dd. Colombia animeront une Ichel et IOn enNmbl. Gagnol Vou.
Drcheetr. épeulé de Sery A _ et
IOn fr.... Voro Jeln Sergea Abl ce
• AUDIO RAMA 0IICHes1RA 1W
COTONNER.....R
O'ABO_ _
slm.di 15 i,nvier de 21 h' l'.ube.
1 mal par le Super HI 1 Band en 301- . soirée orsani. pu l'Associ.tion des

Audio RIme Orche.tra VOUI donne un
.... Ibéil..l•. d. 21 h è I·.ube.
1 A!tié d'Adzepé (~ZE-PIN) .u bu le
• LE TRlO,ATOkORt 00MPe· Allou
rend.·voUl r. samedi 1S janYiet lU
Gbehl - Gbo Gboté Kéhl et IOn .n-
-
A l"0CC8sion de 1. tète de cr.....iI. /
Villase, de 21 h i 1aube.
,
Con,onm.. _d'A!>obo-(i... de 21 h
amble 1. Rythme8 de PlCCOIa 019.
U.ubo.
niNm une 80irée danume ce Nmedi
~~.=:yo~~::e:ttr~~d~v,:~ls ::1 • YOPOUGON-SOOEFIHA
1S jlnv,« lU Bar NOUM d'Abobo-
B.r-Labial.
d'Abobc><;a...
(face \\ -
Blé Marœl OihoS. et 1. Oal",Ster
Entrée : homme 500 F, Iln'Ime JOlI
G. . . de 21h "'lUbe.
r\\gnêby-Barlle mercredi 30 avril de 21 1 vous lDvitent à dan.er ce soir ail bar
francs.
hà l'aube,
\\ P.ellt-Paladium, de 21 hi l'al.lbe,
• LES ZOULOUS ORGANISENT une
gr.nde IOtrée da. . .m. ce llmedi
.ADJAME
~
.RENDEZ·VOUS AU TJ:MlUi OU
15 jlnvier .u 3 Cocotie" d'Abobo-
-
POW' la fète des travailleurs, l'Echo
-:,18~ce K~ffi et son ensemble Pakou
DOPe O'A8OlIO-GAIŒ. Les Grands
G. . . de 21 h è l'.ube.
h:oirieu de Zakry ~oël et le Zatchied.
Djmm s N~u~u~J vous donnenl ren~ez.
CoIombi., wec seu orglniMnC une
Orcheslra de Guéi Victor se produiront
vous ce ~I.I' a 1:\\v, ~ RU,e 29, {ace a II'
grande 80irée dlnsante le unwdi
• GeRVAIS ZEU ET LA BISSA de 1.
lS j.nvier lU Templ. du Do~ d''''-
ce ~olr au 8oléfv..Bar, de 21 h a l'aube.
~::r:~ ~~~~ ~)I~te~od)" pour
Capital• • l'Etoile d'Abobo--G.re ce
bo-Gere d. 2é h * I·.ube et le dimen-
samedi 15 j.nvi.r. Un rendez-voui

Le guilarisle·soliste Bongoua
chi 16 janvi... *V.t.... Attobrou de
sensationnel YOUI est don. . au bar·
• 1lIeICltVlLLE
21h*I'.ube.
JOdl:hlm el le laienlueu,'( :\\noma
dancing Etoil. d'Abobo·Gare ou Je
- Amédée Pierre tSiblietebal et son
iacques cl le Super ,-\\udlO.Rama
cél.br. Gervli. ZU. et son dynlmi-
ensemble l'lvoiro-Star lE! produiront ce
Orchestra ~ational se prOQUironl
que en...."bl. muai~1 • II Bi. . de
soir à l'Oasis du Dêsen à l'occasion de
• EBA AU. JBlOME ET SON $
dUJourd'hui JO a\\'ril d l'Hatel Bar
la C.p'tlle • vous invit.m i dlnHf i
la Fête du 1'" \\.Iai. de 21 h à ('aube.
SEMBLE 1. T.P.• Sanwi St8r • organi·
panir d. 21 h i l'aube, EntfN : hom-
s.nt une soi'" danMnt. le 15 ilnvier
me 300 F, femme 200 F.
au ber-dancing Soleil d. Minuit de
21 h ;, l'Iube. Accooru~ nombrewr.,
Droit d·em.... : homme 300 F, femme
~L'QCJ;ASl0f4' De ReNOV~.
LA
200F.
TlON du , Kabedougou • dlnl ".n·
ceinte de l'Mte' n'm6 • Yopougon,
VOus èt.1 conviu Ai participer il la pre-
mière soir. dlnsante ce samedi

DJEOJe KOUSSY·KOUSSA ET LES
15 jlnvier ,. p.rtir de 21 h • l'.ube.
COUZEIS A KOUMASSL Dj'dj* Ko_
M, Foflnl et 80n .mi Zito vous réser-
sy·Koulsa el 1.1 Couzeil YOOI do....
vent un. grande surprise, Pour , ,000 : n.m rendel....,ous ce samedi 1~ janviet
francs VOul aUrez: droit a deux con·
,. Koumessi deniere ~him•.
soramations,
P'rhe unique: 200 F,


- 290 -
ANNEXE 12
r
1
FRATERNITE MATIN PAGE 17
LUNDI 16JUIN 1980
«LAVEUSE DE PIEDS»:
Métier 'saisonnier à Abobo-Gare·
Cette photo a été prise. il '/. a
d'Abobo devient une immense ga-
dans le sillage de celles-ci. ayant, fi
quelques jours devant le marché
doue. Quelques femmes, qui ont _ leur tour, compris après calcul,
d'Abobo-Gare. ce sont des « la-
assurément de l'imagi'1ation ont
que laver les pieds était plus lu-.
veuses de pieds» que vous voyez
vite réalisé qu'elles pourraient
cratif que vendre des cigarettes ou
là. E Il e s sont d'habitude nom-
faire ici de bonnes affaires... sans
tout simplement « flâner ». En ce
breuses tous les matins pendant la
capital
financier.
Deux
seaux
domaine, la compétition n'existe
saison des pluies. mais ce matin-là
d'eau. deux morceaux de savon,
pas entre les deux sexes.
notre reporter-photographe était
une serviette de bain, voilà tout le
arrivé-après que les forces de l'or·
matériel qu'il faut. les tarifs ont été
Les clients préférant toujours la
cire les eurent évacuées, parce que
étudiés semble-t-il pour éviter tout
- femme. dont la dextérité et le sou-
leur nombre crée quelque désordre
marchandage.
rire sont inégalables.
dans un lieu où il n'y a pourtant
Vous payez 10 frs quand on lave
/
On le voit bien, la pluie et la
jamais eu d'ordre et de discipline.
vos pieds ou vos bottes avec de
boue ne font pas que des malheu-
Que font-elles, cesfemmes ? La-
l'eau simple. 25 francs quand on y
reux dans cette grande banlieue
ver les pieds ou les bottes des gens
ajoute du savon.
abidjanaise. Les marchés de Kou-
qui reviennent dU' marché. Parce
n n'y a pas que les femmes.
massi et de Marcory ont aussi !
qu'en raison de pluie, le marché Quelques hommes se sont jetés
besoin de telles laveuses.
,
J'f;'-?,:'"
,~
(~
j
1
, -
,"
Lave, les pieds et les bottes avec de l'eau simple coûte 10 F; 1000squ'on y ajoute du savon, vous payez 25 F.

- 291 -
ANNEXE 1)
"
ld PEnsEE DU lOUA
"II nous faut retenir la i.un.... tentée par
Il dtimlngellilOrl du dtiplrt, il fllUt que nou.
Il r.t.niono, je vou, l'.i dit, non PO' .n lui
d..
m..
im.rdiunt r~.
Clpitlleo
.n
je.......
trouvlnt • cette
le. condition.
qui lui perm_nt IUr p1_ lOrl plein ep•.
nouiosement. c'est ce que noUi don. t.nter
ici avec ta méceni••tion de f~.g,icu"...e parce
que noui avons un peupla capable de toutes
les adaptationa.
Félix HOUPHOUET-BOIGNV
3 MILLIARDS POUR
MODERI-18ER ABOIO
• Plusieurs équipements soci·aux sont
prévus dans le programme
li, ..
'i#- +
Abobo-Gaffl changera de visage avec le programme d'assainissement et
décidé par le
gouvernement.
Abobo-Gare vivra bientôt au
moins qu'un plan de gros tra-
marché et recou vre la zone com-
rythme du développement com-
vaux
d'assainissement,
dans
prise entre l'actuelle maternité. le
me les autres quartiers de la capi-
lequel priorité a été accordée à la
collège moderne et le château
tale ivoirienne. Les autorités ont construction d'un grand marché,
d'eau. Le coût de cet important
décidé de restructurer cet impor-
propre et fonctionnel.
projet
s'élève
à
environ
trois
tant faubourg, L'opération dite
L'opération part de la route du
milliards de francs CFA.
«les.112 hectares» n'est rien de
Zoo. du carrefour c1'Abobo-Té. du
Page 6

- 292 -
ANNEXES
============

~
POPULATION DOMICILIEE EN 1963
TABLEAU 8
1.1/2.1
4.2
5.2/6.2
2.3
4.3/5.3
5.4
5.6/6.6
Totaux
%
,
A
1 810
3 690
920
6 420
2,5
B
17 320
33 090
14 450
21 070
85 930
33,2
C
9 080
2 300
Il 380
4,4
--..
::E:
D
0
;::.::;
E
55 690
1 290
16 080
5 800
78 860
30,5
~
en
F
710
5 230
7 000
12 940
5,0
~
c
r i
Q)
G
12 080
3 500
15 580
6,0
§
~
~
~
8 li
2 640
640
1 150
4 430
1,7
zo
A
~ ..
1
3 110 .
1 240
4 350
1,7
en
J
Q)
1 000
1 070
2 070
0,8
~
.
K
17 970
17 970
6,9
(F.J
L
2 100
400
3210
1 800
520
8 030
3, 1
"'--J"
M
N
2 190
4 500
6 690
2,7
0
4 000
4 000
1,5
10 370
78 240
54 650
4 980
42 300
8 530
59 580
258 650
4,0
30,2
21 , 1
1,9
16,3
3,5
23,0
100
- ----
......
'V"
___
-
-
-
4,0
51,3
18,2
3,5
23,0

~
SUPEP~ICIES URBANISEES EN ]963
:1\\
N
TABLEAU 7
Superficies
Superficies habitat par strates
Super-
habü.a t
Totaux
ficies
.
généraux
]
]
2. ]
4.2
5.2
6.2
2.3
4.3
5.3
5.4
5.6/6.6
Totaux
ou %
autres
A
72.00
34,00
]06,00
7,8
]68,00
274,00
B
17,00
38.00
64,50
32,50
33.50
] 7,00
49,00
251,50
18,6
39,00
290,50
"
--. C
43,50
11,50
33,00
88,00
6,4
7,00
95,00
~ 0
2,00
2,00
0,2
-
2,00
~ E
]54, t)()
]8,00
],00
43,50
9,00
225,50
16,6
154,00
379,50
en
+'
F
15,50
]5,00
28,50
28,50
9,50
2,00
99,00
7,3
] 39,00
238,00
s:=
li).
,C
'13
2,00 1
56,50
82,00
]40,50
]0,3
6,50
] 47,00
~8 H
50,00
4,50
5,50
60,00
4,4
202,00
262, JO
~o
z;
l
81,00
7,50
88,50
6,4
35,00
] 23,50
~enCl) J
3, 00
5,00
5,00
]3.00
0,9
].00
]4,00
.
~ K
7, 00
],50
79,00
87,50
6,4
562,00
649,50
';;-
' - '
L
37,50
3,00
6,50
9,00
5,00
]6,50
7,00
84.50
6,2
9~,00
180,50
M
~
',0"
',00-
----
--- - ----- c-----
----- 1----5, 51'\\
"3, J"
", no.
57,5"
1.
?
,
'8, c;n
"6,00
0
,1
27,aO
32, )0
59.. 00
4,3
-
59,00
Totaux
] 6, 50
285,50
220,50 ]67,50
38,00
58,50
73,.50
79,50
]10,50
312,50
1 362,50
1 428,00 2 790,50
ou %
1,2
20,_ 1
16,3
12,7
2,9
4,3
5,3
6,0
8,3
22,9
]00 %
-21,3 -
......--
31,9
- -
""
15,6
- 8,3 22,9

J...
en
()'\\
~
N
s::
Q ) -
1
§~
HYPOTHESE DE PROG~~TION ANNUELLE D'AMENAGEMENT DES SOLS
g~
A~
AFFECTES AUX OPERATIONS D'HABITAT
..
rr'I
~
en
(Superficies à aménager en hectares)
1Q)0~0Cf.l.........
Progra.IIœe
Programme tr ennal du Minist~re de
Hypothèse
1
Période J974-J978
1974
la Construct on et de l'Urbanisme
d'étude
ANNEE
Superficies
}loyenne
Type de programme
Totales
Pourceritd.~
annuelle
1974
1975
1976
1977
1978
t~tés I~cbilières de type économique
140
230
178
140
160
848
170
3.7 i.
1
1
,étés ln:mobilières de standing
20
60
40
60
42
222
44
9,7 i.
.
~~
"
.A-;._ _ _•
_ . _ " ,
.
;.
:
..
~
.
.
..
. ' ,
~
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. .
.... ~'.:
~
"
.
- . . ..
-
..
"
"
" .
. .
-- :'.
-.
.
,
..
.-
-
.- /;'
-,
~ é.....olutifs
15
J30
100
100
85
430
86
,
18.f "
.
1
de c.ompensation
-
160
24
25
33
242
48
10,6 7-
1
--
i
1
1
1
-
35
20
20
20
95
18
4 %
1
:$se~ents r~sidentie15
70
155
;5
;5
80
455
91
19,9 %.
tre de {!';a.rtier
-
-
-
-
-
-
-
-
1
1
!
1
1
i
1
.::l
1
245
1
770
1
ll37
420
420
2292
458
1
100 i:
1
1
1
1
1
i
1
1
1
1
-

RECENSEMENT DES OPERATIONS EN COURS DE REALISATION
OU D'OCCUPATION AU 1er JANVIER 1974
ET EVALUATION DE LA POPULATIO~ INDUITE
~
N
t
Libellf de l'opfration
N" zone
Sudace brute
Evaluation de la population correspondante au 1er janvier
,
!
1974
1975
1976
1977
1978
1979 !
1980
!
!
Adj~ SICOCI
107
3 hectares
1
960
960
960
960
960
960
(136 logernentsl
:
\\.Ii 11 illmsville
122
15,5 hectares
5 670
S 670
5 670
5 670
5 670
5 670
d'
365 h/hectare
Tre ichvi lle
(ARRAS)
211
4
hectares
1 700
1 800
1 900
2 000
2 100
2 200
1
CFCI Harcory
222
3
hectares
750
750
750
7.S0
750
750 1
750
250 h/hectsre
KOlmassi Nord Est PRO DOMO
241
2 700
2 700
2 700
2 700
2 700
2 700
2 700
20 hectares
Koumassi Nord Est PRO DOMO
241
2 912
2 912
2 912
2 912
2 912
2 912
--
Total
241
2 700
5 612
5 612
5 612
5 612
5 (,12
5 612
~ort 90uet tone centrale
312
Il,3 hectares
J 695
J 695
1 69,
J
bY)
150 h/hectare
::E:
Résidence Latrille
402
7,2 hectsres
1 080
1 080
1 080
1 080
J 080
1 080
1 080
0
~
Tours SICOCI
408
1
hectare
500
500
500
500
500
500
500
U
~
Riviera
421
10
hectares
1 l52
1 152
1 152
1 \\52
1 152
1 152
1 152
en
F:bzoies DUA
441
84
hecr;ares
21 000
2J 940
28 880
28 820
J2 780
~
1
i
~
Loge~nts R~Bidentiels DUA
441
82
l:ec:a1'€s
4 100
4 100
4 100
4 100
4 100
4 100
4 100
;
Cl
e;
.:t
::s
SETU 1
441
17,5 hectares
875
875
875
875
875
875
t)
""l
0
Total 441.
..
4 100
4 975
25 975
28 915
31 IlS5
34 795
'17 7'1~
i
~ Q
1 SETU 2
442
33
hectares
1 650
1 650
1 650
1 650
1 b50
1
1
19500121250 1
\\ Andolc.oa lotissement Extens.
50\\
50
hectl.'res
12 500
12 500 14 250
16 000
17 750
(/)
(1)
1 Yopougor. Att-':i L. E SETU

502
26
hectares
6 760
7 410
8 ~20
9 230 1 10 140
1
t)
i
~
1 YopOUgCM Attil Centre W'bain
502
12
hectares
2 880
2 880
2 880
2 880
250 h/hectare
1
1
0
YOPOugCM Att-':~ DUA
502
71
hectares 11 150
11 150 1J 5J5
16 120
18 505
20 990
23 175
1
CI1
--
1
1
1 YopougOrt Attùf DUA
502
90
hectarf!e
22 500 25 9J5
29 800
Jl 950
J5 100
J8250
1
i YOpOUi!O>1 Att-':~ Sipore:::
502
1 4J,2 hectares
12 900
12 900
12 900
12 9001 12900
NB log. 1 840
;
!Yopo~,gO'1 Atti~ Solie 1
502
' JO,8 hectares
7 112
7 112
7 112
7 112
7 1121 7 112
NB log.
: 016
!
Ycpcugon Atti~ Solie 2
502
29,1 hectarcE 1
6500
6500
8 500
6 500
NB log.
928
1 Y"pougon AttU SICOGI 2
502
49,1 hectare ~
e 250 \\16 500 16 SOO 16 500 16 500
16 500118 500
liB log. 2 J58
,
1
Total 502
19 400
57 262 89 242
99 2Z2
104 668 111 2 J2 117 457
1
iSiCCel J
50J
40
hectares'
14 2eO
114 200 14 200 14 200
114 200 1 !lB log. 2 02e
CFCI
5()J
12
lte~tc]'e si
1 4 000
4000
4 000
4 000
4 000
1
1 Logements l'lfside~lti.l8 SETU
50J
40
hectcl"es l
1 6 000
6000
6 000
6 000
6 000
i
1
Total 503
124 2no
24 200
24 200
24 200
24 200
i
1
1
: Abobo SOCE~ IA
603
1
68
hectares
13 880; 13 880
13 880
13 880
13 880
13 880
1
,
T07 Al.
852.7
._~.=~
1
102.041163.IZ 1_ ~::~6JC9.4~ 220.556 235.791
-
1

NORMES D'OCC\\;PATIO:,S DES OPERATIO~S D'A."..:IAGEMENT
1
~
Nombre de lots
Nombre de logements
Nombre d'habitant.
'type du
Surface
op€ration.
Op€ration
de r~f€rence
brute
1
logl
logl
hab/unit'
1
Total
lots/ha
total
Total
hab/ha
1
lot
ha
d'hab itat
,
SICOGI 1 Y01'OUGON ATTIE
40.57
2 100
-
52
14 800
365
S. IllllIlObi liêre
SICOGI 2
"
"
49.12
2 358
-
48
16 700
340
(êconomique)
SOLIC
2
"
"
27.23
928
-
43
8 170
300
SICOGI 3 BANCO Nord
39.19
2 028
-
52
14 100
360
1
1
SIPOREX PORT BOUET
101.00
4 902
-
43
30 300
300
1
1 Moyenne pondérée et hypothêse retenue
-
47
330
7
1
1
,-....
1 S. Irrmobiliêre
Résidence LATRILLE - COCODY
~
1
1
( standing)
RIVIERA (Immeubles)
7.20
I::i<
1
216
-
30
864
120
4
1
0
~
Hypothèse retenue
30
120
4
Ul
1
+>
1::
EBRIE
84.00
800
9
2 800
3,5
33,3
2 1 000 -+ 50 400
250
7 .5-t 8
Q)
1

i Lots lvolutifs 1 (AGBAN Nord (1960) Densitê par sond.)
635
~ 8 1
Al\\OSQ-Gare DUA
l' 17.70 1 281
Il
4 480
3,5
33 625_
286
7.5
.
..
1 lotbwments
'Y01'OUCON ATTIE 1. DUA
605 1
~.,
~~
..
~Ul
1
"
2. DUA
93.75
745
8
1
1
c!e
! 250
..
Q)
1
"
SETU
26.00
i
0
.
1
~
1 compensation
(lHLLIAMSVILLE/DUA (1964) Dens. par sond)
608
0
en
Hypothèse retenue
250-4600
1
1
' - '
1
1
YOPOUGO~ ROUTE SETU
20.00
1 0113
54
1
1
1
LEM
Hypothèse retenue
1
54
400
7.5
2 ploteaux DUA
82.00
366
4.5
4 100
50
1
.
1 Lotlssecent
2 plateaux SETU 1
17.50
160 1
9
875
50
2 plateaux SETU 2
33.00
173
5
1 650
50
Résidentiel
Cité des Cadres-Route de BINGERVILLE
15.00
96
6
96
1
6
720
48
Hypothèse retenue
50
1
1
,
Crntre Urbain (S.I) PORT BO~~T
J J .50
1
500
2 750
240
5.5
i
1
! C. Quartier
1
i
1
1
"
"
Evolutif Y01'. ATTIE
i
!
150...,250
1
\\ Hypoth~se retenue
1
250
1
1
1
,
,
!
1
1
1


•• en
CX)
~
0\\
'0
en s::
N
ww---
LOCALISATION DES EMPLOIS FOIU-ŒLS ET INFORMELS - PAR SECTEUR GEOGRAPHIQUE
r"'l
·1~3~
o8 lïl
-
1973
et
1980-
Ci: Q
~
' - '
(au 1er janvier)
.
î-------------------~-----------~-------------T---------------------------'-------------T~----------------------------------------,
l
1
1
1
1973
Il
1980
1
~---~--------------~-----------~-------------4---------J---,------------~------------i1------------,,-------------,-------------~
:
NOM du Secteur
1 Référence 1 Référence
1 Formels
1 Informels
1
TOTAL
II
Formels
l
Informels
1
TOTAL
:
~
1 des Zones-I
Secteurs
1
1
1 DES EMPLOIS II
1
1 DES ENPLOIS :
t-------------------i-----------i-------------4-------------4------------1-------------i4------------1-------------i-------------~
'PLATEAU
l 001-013
A
33.050
3.385
t
36.435
51.500
4.385
1
55.885
;
1
IADJAME
1
101-108
B
1.935
17.475
19.410
1.940
19.200
21. 140
,
1
lATTIECOUBE
1
111-113
C
195
2.355
2.550
235
3.105
3.340

1
iwn.LIAMSVILLE
1 121-124
D
2.345
450
2.795
3.645
2.315
5.960
1
1
;TRE~CHVlLLE & PORT 1 201-211
E
16.715
19.320
36.035
19.400
19.320
38.720
·
1
ÎMARCORY
1
221-223
F I . 405
7.365
8. 770
2.480
16.645
19. 125
.IKOUMASSI
! 231-242G
1
3.020
15.505
18.525
4.835
23.255
28.090
1
1
IZ.l
1
251-271
H
21.015
525
21.540
27.455
575
28.030
1
1
:Z.4 C
1
281-282
'1
4.625
3.200
7.825
5.525
5.300
10.825
1
1
-1t!RID!
301-302
J
4.395
1.420
5.815
12.455
1.700
14. 155
,
IrORT BOUET
31 1-313
1
K I . 235
4.900
6.135
2. 180
6.765
8.945
1
ICOCODY
401-421
L
3.495
7.080
10.575
5.685
11.165
16.850
1
12 PLATEAUX
441-442
M
2.795
210
3-.005
1.570
4.480
6.050
1
'BANCO
501-508
N
8.440
2.530
10.970
27.555
45.790
73.345
..
1
1
1
1
1
'ABOBO
,601-608
0
1.890
1
5.600
7 . 4 9 0 , , 4 . 7 9 0
26.345:
31.135
l
1
l
,
1
1-------------------4-----------,--~---------~-------------i------------1-------------44------------t-------------t-----~-------,
:
1
1
1
1
1
Il
1
1
1
Il
TOTAL
1
1
1 106.555
:
91.320
1 197.875
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-
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2 145
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!
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1
-
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1
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!
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!
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!
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!
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lancer en 81
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DEPENSES
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1
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1
1
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-
·
.
·
. .
·
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!
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!
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!
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!
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!
10 275
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!
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1.1. Budgets de l'Etat
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1.2. Etat. Fonds affectés
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-
3.1
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1.3. F.P. Entreprises publiques
3~243
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~
~
1.4. F.P. Ménages
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2. EMPRUNTS INTERIEURS
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2.1. Pr~ts de l'Etat
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1.9:37
1.708
3.785
9, 1
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2.541
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1
UJ
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3. EMPRUNTS EXTERIEURS
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1
1 3.1. Aides et prêts d'organis-
I=l
---
mes internationaux
1.687
1.850
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4.1~6
10,0
UJ
3.2. C.P.D.
3.263
5.542
2.577
11.382
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-
j
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roTAI.. 3
4.950
7.392
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15.52
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-
4. A RECHERCHER
662
489
2,8
-
+ 1.151
-
TOTAL GENERAL
15.256
12.180
14.180
_
41.61ô
,OJ

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'. "

- 310 -
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-==-=====-
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Projet de Développement Urbain. Abidjan 1974
Rapport nO 1 : politique d'habitat et de pro-
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Rapport nO 2 : Aspects juridiques Institution-
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Rapport n° 4 ; L'Urbanisation à Abidjan. Situa-
tion actuelle. Tendances et perspectives
...

- 311 -
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existant de 40 ha à Port Bouet II. Rapport
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SEcr
Projet de création d'un centre urbain à
Yopougon-attié. Note nO 2 août 1974
SEMA
La politique du logement à Abidjan - Rapport
d'Etudes - mars 1967
Etude Socio-économique de la zone urbaine
d'Abidjan - 1967. Rapport nO 14 Hypoth~e
d'urbanisation
SOGEFIHA
Rapport d'activité exercice 1979
SOREC
Zones Industrielles: Etudes d'Organisation
et de gestion
SCET International
Perspectives décennales de développement
d'Abidjan
SETU
Rapport annuel 1979 : Compte rendu d'activité
de l'exercice - janvier 1980
MIN ISTERE DU PLAN
Projet de Plan quinquennal de développement
économique, social et culturel - 1976-1980
Recencement général des activités en Milieu
Urbain - Abidjan - Tome IV - 1916
FRATERNITE HEBDO
N° 1107, juillet 1980 : Yopougon, cité dortoir
poumon d'Abidjan
FRATERNITE MATIN
Numéro spécial - janvier 1915
Abidjan cité
africaine de l'an 2000.
-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-

1 f
"
t '
.t"?:' .t4 J.
- 312 -
LL~TE DES TABLEAUX
Tableau n=o
l
Evolution de la population de Yopougon
depuis 1%3."; .•.•••..•••.•.••••..•••••••••••
20
Tableau n=o
2
Evolution des prix de vente de l·eau ••••••••
22
Tableau n=O
3
Lieu de travail des candidats aux terrains
à 'bâ,tir........................
35
Tableau n=O
4
Modalité de paiement des lots acquis
auprès des propriétaires coutumiers.........
37
Tableau n=O
5
Evolution du parc de logements dans
l'agglomération d'Abidjan en 1963 et 1973...
50
Tableau n=O
6
Hypothèse de croissance de la population de
l'agglomération d·Abidjan...................
58
Tableau n=O
7
Evolution des subventions V.R.D.
(accordées par l·O.S.H.E.)..................
68
Tableau n=O
8
Evolution de l'épargne des ménages à
la B.N.F.e •••••.••••.•••••••••••••••••.•••••
70
Tableau n=O
9
Evolution des crédits aux ménages •••••••••••
72
Tableau n=O 10
Opérations d'extension engagées de 1973 à
1979 ••.•••••••••••••••••••.••.••••••• a _ •••••
89
Tableau n=O Il
Types de lotissement et affectation des
tenains éq,uipés •••••.•.•••••••••••.••••••••
91
Tableau n=O 12
Volume de logements produits à Yopougon •••••
113
Tableau n=O 13
Opérations immobilières d'après les
promoteurs de 1972 à 1979 ••••••..•••••••••••
117
Tableau n=O 14
Age des chefs de ménage, des enfants et
des dépendants ••••••••••••••••••••••••••••••
129
Tableau n=O 15
Les chefs de ménage d'après leur nationalité
134
Tableau n=O 16
Lieu de naissànce des chefs de ménage, des
enfants et des dépendants •••••••••••••••••••
136
Tableau n=O 17
Premier contact avec Abidjan avant le
séjour actuel •••.•••••••••••••.•.•••.•••••••
137
Tableau n=O 18
Séjour urbain antérieur dans une autre
ville •••••••••••••••••••••••••• ~ ••••••••••••
137
Tableau n=O 19
L'arrivée à Abidjan ••••••••••••.••••••••••••
141
Tableau n=O 20
Les motifs de l'arrivée à Abidjan •••••••••••
142
Tableau n=O 21
L'arrivée à Yopougon ••••••••••••••••••••••••
144-
Tableau n=o 22
La mobilité résidentielle à Abidjan •••••••••
145
Tableau n=O 23
Les statuts professionnels des chefs de
ménage de Yopougon ••••••.•••••••••••••••••.•
149
Tableau n=O 24
strates de revenus des chefs de ménage ••••••
151
Tableau n=O 25
Le niveau de scolarité et d'instruction des
chefs de ménage •••••••••••••••••••••••••••••
153
Tableau n=O 2f)
Répartition des chefs de ménage selon le
milieu d 'lla.bitat •••••••••••••••••.••••.••.••
155
Tableau n=O 27
Les statuts d'occupation d'après le
type de logement ••••••••••••••••.•.••••.•.••
1.56
Tableau n=O 28
Nombre de pièces •••••••..•••.•.•••••. ,. •••.••
157
Tableau n=O 29
!.,es loyers ••.•.•••••..••••..•••••..••••.••••
160
Tableau n=O 30
Les biens durables consommés ••••••.•••••••••
162
Tableau n=O 31
Lieu de travail •••••••••••••••••.•••••••••••
168

- 31) -
Tableau n=O 32
Les équipements existants •••••••••••••••••••••
172
Tableau n=O ))
Les équipements sollicités ••••••••••••••••••••
112
Tableau n=O 34
Les moyens de transports pour se rendre
au travail •••••••••.•••..•••••••••••••••••••••
18)
Tableau n=O 35
Les situations des chefs de ménage à midi •••••
195
Tableau n=O 36
Facteurs déterminants dans les attitudes
des chefs de ménage •••••••••••••••••••••••••••
191
Tableau n=O 31
La participation aux divers types
d'association •...•.......•..••.•..••.....••••.
205
Tableau n=O 38
Appréciation de Yopougon par les chefs
de ménage •••••••••••••••.•.••••.••••••..••••••
209
Tableau n=O 39
Les intentions des chefs de ménage ••••••••••••
209
Tableau n_O 40
Les auteurs des équipements existants •••••••••
213
Tableau n=O 41
Les auteurs présumés des équipements à
réaliser ..............•.•...........•.........
213
-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-

- 314 -
LIfTF. DEE FIGURES
1
Carte de localisation générale •••••••••••••••
2
2
Carte de localisation des grands ensembles du
Plateau du Banco.............................
4
)
situation des Akyé et des Ebrié en
Côte d·Ivoire •••••••.•••••••.•••••••..••••.••
23
Figure n=o
4
Plan Directeur d·Urbanisme •••••••••••••••••••
61
Figure n=o
5
Le schéma de structure de Yopougon-Kouté.....
as
Figure n.. O
6
Les différents types de lotissements •••••••••
93
Figure n=o
7
Evolution du prix des terrains à Yopougon
de 1973 à 1980 •...•.....••..•......•.••.•.••• 105
Figure n=o
8
L'occupation des lotissements •••••••••••••••• 109
Figure n=o
9
Répartition de la population d'après l·âge ••• 1)1
Figure n=O
10
L'arrivée à Abidjan •••••••••••••••••••••••••• 140
Figure n=O
Il
Le rythme des arrivées à Yopougon •••••••••••• 14)
Figure n=O
12 1 Les principaux quartiers d' émigration vers
y ôpollgon. • • • • • • • . . • • • • • • • • . . . • . • . • . • • . • • . • . •• 147
1)
Les lieux de travail des chefs de ménage ••••• 167
-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-

- 315 -
LISTE œ,s ANNEXES
l
ANNEXES METHODOLOGIQ~.
~
1
QUestionnaire adressé aux chefs de ménage ••••••••
228
2
QUestionnaire adressé aux commerçants et
aux artisans présents à Yopougon •••••••••••••••••
252
II
DOCUMENTS ET TEXTES OFFICIRIB
1
Tracés des plans d'urbanisme de 1952 (BADANI)
et de 1960 (SETAP)...............................
254
2
La progression de l'urbanisation de l'agglo-
mération d'Abidjan de 1969 à 1980, d'après
le plan directeur d'urbanisme (1969).............
255
3
Evolution des limites de la ZAD d·Abidjan........
258
4
Décret de création de la ~ETU....................
259
5
Décret de modification des statuts de la SETU....
263
6
Décret portant réglementation de la procédure
d'attribution des lots de terrains urbains.......
266
7
Décret portant fixation du "Barême d' Indemnisa";' 0-
tion" pour destruction de cultures...............
272
8
Un modèle de "Demande de Terrain Urbain...........
273
9
Un modèle d'" Arrêté de Concession Provisoire"....
274
III
QYELQtm3 ARTICLES SELECTIONNE3 DU QUOTIDIEN "FRATERNITE MATIN"
1
Quel avenir pour la BNEC 1.......................
277
2
Le code des investissements, levier essentiel
du développement industriel......................
279
3
Les transports urbains sur Abidjan: des
problèmes de croissance quasi-insolubles.........
280
4
"Mise en demeure" des locataires des terrains
LEM de Yopougon et aux anciens attributaires
de lots à Yopougon...............................
282
5
Propriétaires fonciers fictifs et détenteurs
coutumiers abusés................................
280
6 : "Belle initiative de la S ICOGI
: un concours
de propreté".....................................
284-
0·7
Etes-vous contre les taudis 1 Pouvez-vous
nous rembourser 1................................
285
·..

- 316 -
8
Yopougon: après les embouteillages. des
coupures d'eau et d·électricité.................
286
9
Lettre ouverte au Directeur de la SICOGI........
287
10
Le "bus rond" ne tourne plus rond...............
288
Il
Où joue votre orchestre préféré ?..............
289
12
"Laveuse de pieds" : un métier saisonnier
à Abobo-Gare • • • • • • • • • • . . . . . • . • • • • • . . . . . . . . . . . . . •
290
13
"3 milliards pour moderniser Abobo".............
291
IV
ANNEXES STATISTIQUES..........................................
292
1
La population domiciliée dans l'agglomération
abidjanaise en 1963.............................
293
2
Superficie urbanisée en 1963....................
294
3
Hypothèse de programmation annuelle d'aménage-
ment des sols affectés aux opérations d'habitat.
295
4
Opération en cours de réalisation ou
d'occupation au 1er janvier 1974................
296
5
Normes d'occupation des opérations d'aménagement
297
6
Localisation des emplois formels et informels
par secteur géographique en 1973 et en 1980.....
298
7
Equipement des terrains - Grand AbLdjan :
récapitulation des coûts........................
299
8
Equipement des terrains - Grand Abidjan :
travaux à financement BSIE......................
300
9
Equipement de terrains - Grand Abidjan :
Zones industrielles. financement par Emprunts
SETU ou Caisse (tirage).........................
JOI
10
Récapitulation financement SETU.................
J02
Il
Coût de l'urbanisation - Origine du financement
des investissements.............................
)03
-0-0-0-0-0-0-0-0-

- 317 -
SOM MAI R E
INTRODUCT ION. • • • • ••••••••••••••••.•••••••.••••••••••••.•••••
Page
l
METROroI.,()(; m• • • • • . . . . •• • • • .. • • • • •• • • • •• •. • . • • • . . . . • • . . . . • . . . .
10
PREMIERE PARTIE - LA PRODUCTION DE L·ESPACE •••••••••••••••••
18
Chapitre l
YOPOUGON UN DEBUT DE CROIS~:ANCF. SPONTANEE ••••
18
l
• L •URBANIS AT ION DE YOPOUGON. F AIT."~ ET CHIFFRE8
18
A • Un bouleversement démographique et
s pa.t ia.l
.
20
B • Une mutation économique. sociale
et culturelle
.
21
I I • LES ACTEURS DE CETTE MUTATION ••••••••••••••••
24
A • Les communautés villageoises ••.••••
24
1° - L'occupa.tion de l·espa.ce et la mise en
place de Kouté ••..•....•..•....•.........
25
2° - Régime foncier Ebrié •••••.•••••••••••••••
26
3° - Quand Kouté accueille d'autres Ebriés
et les Akyés •••••••••••••••••••••••••••••
29
4° - Vers un bouleversement des structures
foncières et socio-politiques locales ••••
33
B • Les candidats aux terrains à bâtir.
34
10 - Les caractéristiques sociales et écono-
miques des /~idats aux terrains à
"'-~t •
,( "f(..
,
34
2" - :q:~i~~iè·· '~i\\~;.;;~~.;.;· .1;....•
const9,_ .
• .~.I! •••• ù1- ..••••.••••..•••
36
30 - Les notl'v~\\.~ ..".'
ir~s immobiliers
face à ~;~Dimunauté /.....~eoise •••••••••
40
C • Un âct
.
~~: l·Etat ••••••••••
41
i
..... \\ '
..... ~c...
r nerf\\~,·
./"""-~.,
I I I • LES CAUSES DE CETTE URBANISATION SPONTANEE
ET SES IMPLICATIONS...........................
41
A • Les causes.........................
41
1° - L'urbanisation de Yopougon : une réplique
populaire à la législation foncière gou-
vernementale et au déficit de la produc~
tion de terrains à bâtir.................
42
a : Un besoin d'affirmation des coutumes foncières chez
les communautés villageoises.......................
42
b
Des objectifs économiques et un besoin d •accéder
aux "vale\\lrS" citad.ines............................
~
c L ' insuffisance des lotissements légaux.............
45

"
1 ~
- )18 -
2° - Politique de promotion immobilière
et crise du logement........................
48
a
La politique de promotion immobilière.................
48
b
La crise du logement, un constat statistique..........
50
B • Les implications de cette urbanisation
s pontarlée • • . . • . • . . • . • . . . . . . . . • • . . . . . . .
53
• Chapitre II : LES NOuVEUis OPI'IONb URBANIS'l'IQUE3 œ 1. •ETAT ••
55
l • LES MECANISMES DE LA MISE EN PLACE DE LA
POLITIQUE D' AMENAGEMENT. • • • • . • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
56
II • LES FONDEMENTS IE3 OPTIONS GOWERNENENTALES.....
57
A • Les objectifs recherchés..............
57
B • Les options proprement dites..........
57
1° - Des options de croissance ••••• ~............
57
2° - Le choix des zones d·extention.............
59
a
Des zones d'opérations de moindre.....................
59
b
Yopougon: le secteur aux "atouts" multiples..........
62
III • LES MOYENS D'EXECUTION DE LA NOWELLE POLITIQUE.
63
A • Des mesures de maîtrise foncière......
63
1° - La création d'une Z.A.D....................
6)
2° - La "réhabilitation" de la propriété
coutumière •..•.•...•••....•...............•
63
B • Les organismes d·exécution ••••••••••••
66
1° - Les instruments de financement •••••••••.••.
66
a
L'office de soutien à l'habitat économique (O.S.H.E.).
66
b
La Banque Nationale d'Epargne et de Crédit (B.lf.E.C.).
69
2° - La S .EoT.U. : un organisme de promotion
fonciàre ••.•••••.••••.•.......••.....•••...
?6
a
Les mécanismes d'intervention de la S.E.T.U •••••••••••
Tf
b
La rétrocess ion des lots et les organismes interve...
nants. • . . . • • • • . . . . . • . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
00
• Chapitre III
LA PRODUCTION DE L·ESPACE.....................
85
l • CONCEPTION ET ORGANISATION DE L·ESPACE........
85
II • LA PRODUCTION DES TERRAINS A BATIR.... ••••••. •
90
A • Le volume des terrains produits
et les types de lotissements créés....
90
1° - L'affectation des opérations achevées en
voie d'achèvement et en cours au
30/09,179... ... .. . . ... ..•.. .. •.. . . . .. . . . . . . •
92
B • Les phases du processus de production
de terrains à bâtir...................
94
10 - Les transactions foncières entre la
S .E •T•U. et les propriétaires antérieurs...
95
...

- 319 -
a : L'acquisition des terrains "coutumiers"...............
98
b : La prise des terrains régis par un titre foncier
"mod..ern.e" • • • • • • • • • • • • • • • • . • • • . • • • • • • • • • • • • • • • • • . • • • . . . •
100
c
Le paiement des indemnités : un moment de conflits....
100
d
La S.E.T.U. propriétaire foncier........... .•••.....••
104
III • FORMATION DE LA VALEUR DES TERRAINS............
106
A • L'évolution de la valeur vénale
des terrains de 1973 à 1980..........
106
B • La formation des prix d'aliénation
des terrains.........................
107
IV • LA PROMOTION IMMOBILIERE A YOPOUGON......... •••
108
A • Les types d·habitat..................
108
B • Le volume des logements réalisés à
y opo\\.lgon. . • . . . . . . . . • • . . . • . . . . . . . . . . . .
III
C • Les prod..ucteurs du cadre bâti à
y opo\\.lgon • • • • . . . . . . . . . . • • . . . • . . . . . . • • •
114
1° - Les sociétés immobilières..................
114
a
La S.I.CO.G.I. et la SO.GE.FI.HA. : les deux
principaux promoteurs................... . . . . . . . . . . . . . •
114
b
Le G.F .C.l..........................
115
c
La S.I.D.E.C.I. et la SO.P.IM.........................
116
2° - Les partic\\Ùiers...........................
118
3° - Les ménages principaux prod..ucteurs de
logements..................................
118
D • Les limites des promoteurs face
au pouvoir financier.................
120
1° - Les limites des sociétés immobilières......
121
a
La SO.GE.FI.HA. et la S.I.CO.G.I......................
121
b
Les promoteurs privés.................................
124
2° - Les particuliers...........................
124
DEUXIEME PARTIE - LA SOCIETE ET LA VIE URBAINE A yOroUGON......
127
• Chapitre l
LA roPULATION DE yOPOUGON.......................
127
l • DEFINITIONS DE QUELQUES TERMES EMPLOYES.........
128
A • Le mé.nage.............................
128
B • Les dépendants........................
128
. II • LES STRUCTURES DEMOGRAPHIQUES DE LA PORJLATION
DE YOPOUGON • • . . • . • • • . . . • . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . • . •
128
A • Répartition par sexe..................
128
...
B • structure par age.....................
130
•••

- 320 -
1° - Les dépendants : leurs liens avec les
chefs de ménage............................
132
2° - Les motifs de la présence des dépendants
dans les ménages...........................
132
C • Répartition par nationalité..........
134
III • LE DEGRE D'URBANlSATION DES CHEF~, DE MENAGE......
135
A • Le lieu de naissance...................
136
B • Le séjour urbain.................. • • • • •
138
1° - Premier contact avec Abidjan avant le
s éjo'Ur' actuel.................. . . . . . . . . . . . .
138
2° - Séjour urbain intermédiaire................
139
C • L'arrivée à Abidjan............. .. •. •••
141
D • L'arrivée à yopougon...................
142
E • La. mobilité résidentielle à Abidjan....
146
IV • LE STATUT SOCIO-ECONOMIQUE DES CHEFS DE MENAGE...
148
A • Le statut professionnel des chefs
de ménage..............................
148
B • Le statut économique...................
151
v • LE MILIEU ..D·HABITAT"............................
155
A • Type d •habitat •• •• •• • . • • • • • . . . . . . . . . . • •
155
B • statut d·occupation....................
156
C • Nombre de pièces et organisation du
logement. • . • . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . .
157
D • Les loyers.............................
160
VI • LES COMPORTEMENTS ECONOMIQUES DES CHEFS DF.
~NAGE ••••••...••••...•••.•..••.•..... ~,...... •••
161
A • La consommation de biens durables......
162
B • Le recours en cas de bes 0 ins d' argent. •
163
C • L'épargne et le lieu de dépôt de
l • épargIle • • • • • • . • . • . . • • . • . . . . . . . . • • • • • •
1.64
Chapitre II
L'EMPLOI, LES EQUIPEMENT3 ET LES TRANSroRTS....
166
l • L'EMPLOI A YOPOUGON............................
168
A • Le poids du secteur "informel" à
y 0 potlgon. • • • • • • . . . . • • • • • • • • • . . . . . . . . . . •
170
II • LES EQUIPEMENTS A YOPOUGON.....................
173
A • Les infrastructures de base............
174
...

- J21 -
B • Les équipements commerciaux..........
174
1° - Les marchés................................
176
2° - Les locaux commerciaux.....................
176
C . L'infrastructure socio-sanitaire.....
179
D • Les équipements culturels, éducatifs
et de loisir.........................
180
1° - L'infrastructure scolaire..................
180
2° - Les équipements culturels et de loisirs....
182
E • Les services administratifs..........
182
III • LES TRANSPORTS..................................
183
A • Les relations domicile-travail.......
183
B . Les déplacements internes à
y opollgon • • • . . • • . . • • . • . . • . . • • . . . . . . . . .
185
C • Les problèmes des transports à
y opollgon. • • • • . . • . . . • . • . • • • . . • . . . . . . . .
l~
Chapitre III
VIE LOCALE
, . .. . . . •
19J
l • LA VIE QUOTillIENNE DES TRAVAILLEURS
HABITANT A YOPOUGON..........................
194
A • Hors de Yopougon du matin au soir....
194
1° - La situation des chefs de ménage à midi....
195
2° - Qu1eques facteurs déterminants.............
196
a
Le 1 ieu de travail...................................
198
b
Les moyens de transports...................... ....•••
199
c
Le secteur d'emplois.......... • • . . . . . . . . . . . . . . . . . . • • •
199
d
Le statut professionnel..............................
200
JO - Les lieux de la prise des rePas et les
réseaux de relations.......................
200
a
"Au maquis" pendant la pause de midi..................
203
b
"On se débrouille auprès des femmes".................
203
B • Les implications de cette situation..
20J
II • LES FACTEURS D'ANIMATION DE LA VILLE.........
207
A . Le commerce de rue...................
207
B • Les lieux de distraction et de
loisir. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
208
III • LA RECHERCHE D'UN EQUILIBRE LOCAL........ . • ••
209
A • L'appréciation du cadre de vie.......
209
B • Les acteurs de la production de
la ville..... . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . .. . .
213
C • Propœitions et souhaits pour la
création de la vie locale............
215
...

- )22 -
1 0 -
Les auteurs présumés des réalisa-
tions à venir ••••.•..••.•.•••.•..•••.••••.•
215
20
Les facteurs qui empêchent la mise
en place des équipements ••••••••••••••.••••
216
)0 _ La place des habitants dans la résolu-
tion des problèmes posés •••••••••••••••••••
217
CONCLUS ION. • • • • • • • • • • • • . . • . • • . . • . • . •
.......................
219
Liste des principaux sigles utilisés •••••••.••••••••••••••••••
.AN'NEXES •••••••••.....•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
Annexes méthodologiques ••••••.•••.•••••.•.••••••••.••••••
Annexes statistiques ••••••••••••••••• ; .~t l7,i""~c:
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BIBLlOORAHlIE ••••.••••••••••.••••••.••.. 4:ift.;. • •. . •• ••. • .••...•
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Liste des tableaux •••••••••••••.••••••• ,.':"... ~ ....: •.••
Liste des figures ••••••••••••••••••••••• ~.1-.~- ••••.•. -1-:i"j •••••
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Liste des annexes •.•...•.•..•..•....•..••• _'{. -. , •.••. \\.~"'~-"...•..•.
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RéslDllé de la thèse de Doctorat de 3e cycle
Présentée et soutenue publiquement
par
M::msieur AlIilonse Yapi DIAHOU
sur le thème :
~TUDE DE L'URBANISATION DE LA P~R'PH~RIE D'ABIDJAN
L'URBANISATION DE YOPOUGON
Décenbre .1981
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RESUME de la Thèse de doctorat de Jème cycle en urbanisme
et Aménagement présentée et soutenue publiquement par Alphonse YAPI DIAHOU
à l'Université de Toulouse II.
TITRE de la Thèse : Etude de l'urbanisation de la périphérie d'Abidjan
l'urbanisation de YOPOUGON.
situé à dix kilomètres dans la banlieue ouest d'Abidjan,
Yopougon fut soumis à une urbanisation.. spontanée à partir de 1965 - 1966.
L'amorce de cette urbanisation spontanée fut l~oeuvre con-
jointe de deux acteurs principaux :
- les propriétaires coutumiers des sols, dont le titre de détention
(droit coutumier) n'est pas reconnu, l'Etat le considérant comme un
s impIe droit d'usage ( 1 'Etat récla.mà.nté'.la. propriét~ ,de.étôutes les terres).
Ces propriétaires coutumiers sont par conséquent lésés par la croissance
prodigieuse de la ville d'Abidjan (plus de 1 600 000 habitants estimé en
1980 à Abidjan contre 1 000 000 en 1975 et 600 000 e~ 1970).
- les citadins (une certaine catégorie socio économique) disposant
de revenus sûrs (ils sont pourvus 'd'un emploi salarié ou régulier) et qui
abandonnent les quartiers centraux saturés, taudifiés gagnés par un mou-
1
vement de spéculation remarquable. Ces citadins de rangssso<i!à.lé~cODà;1qa.e
et culturel très diversifiés et parfois contrastés viennent à Yopougon po
des raisons de sécurité foncière surtout ; cette première raison est doubl e
du désir de participer au marché du logement locatif et par conséquent à
la spéculation immobilière.
D'OÙ la construction de logements (allant du type de grand
standing au type modeste et traditionnel de la cour multUocative qui est
très répandu dans les quartiers populaires) qui attirèrent une population
S6cblem.enti: hétérogène.
En 1970, la population de Yopougon atteint près de JO 000 ha-
bitants contre 7 à 8 000, cinq ans plus tôt, au début du mouvement
spontané, "Ulégal".
• ••
1

Cette urbanisation devient donc ainsi un sujet de préoccupa~
tions "pour les autorités gouvernementales, de par sa rapide progression et
les conditions de son amorce ••• Par exemple la presque totalité des néo-
yopougonautes travaillent à Abidjan soit au Plateau (le quartier des
affaires) soit sur les quartiers industriels et portuaires de l'he de
Petit Bassam et de la zone côtiàre. Une autre implication de cette crois...
sance explosive et spontanée, c'est le prob1àme des infrastructures de
base et des équipements collectifs (écoles, centre de santé, commerce etc.)
pour lesquels les propriétaires fonciers antérieurs ou nouveaux n'ont pas
prévu de localisation c'est à dire d'assise fonciàre. Yopougon apparaissait
donc comme un facteur d'accentuation du déséquilibre de l'espace urbain,
et ses auteurs à la fois atout et menace pour l'organisation et l'aména-
gement urbain. Ce déséquilibre
social et économique spatial étant un
héritage de l'urbanisme colonial (marquée par un zonage fonctionnel de
l'espace) ; aussi toutes les mesures pour le contenir sont soit insuffisants
soit inadaptés au
nouveau
champ
social de leur application.
En 1970, les pouvoirs publics (c'est à dire l'Etat) jusque là
préoccupéSdu modelage de quelques quartiers, pratiquant ailleurs la poli-
tique du "laisser-faire" reconsidàrent leurs o-ptions urbanistiques d'antan.
Le nouveau plan d'urbapisme mis en place en 1969 (dans le
cadre d'une nouvelle politique d'aménagement urbain) s'oriente alors vers
la lutte contre les taudis centraux et contre la croissance spontanée des
banlieues; il opte pour la constitution de zones d'extension et surtout
d'une zone de dédoublement de la capitale. Mais dans le choix de cette
zone qui devra acceuil1ir des emplois liés à une importante activité
portuaire et des programmes de logements, le plan est tenu par une contrain-
te : celle de"la stratégie de développement lagunaire et portuaire
d'Abidjan et sa régionr L'élément novateur de cette nouvelle politique c'est
la définition et la mise en place d'instruments opérationnels chargés
d'intervenir sur le terrain pour app1 iquer les options essentielles du
plan : organismes de promotion fonciàre, instruments de financement etc.
L'imminence de la question fonciàre reconnu par la C.I.D.R.A.
(Commis~ion Interministérielle pour le Développement de la Région d'Abidjan)
comme un des points préalable à toute mattrise de croissance urbaine, amàne
l'Etat à observer une attitude d'ouverture envers les propriétaires dit
coutumiers du sol ; il signe avec eux une "convention" qui définit les
conditions de cession des terrains à l'Etat.
• ••

..
~
.,}
n'études en études, il est apparu.
que le secteur de
Yopougon présentait des "atouts" permettant une urbanisation à moindre

coût, à côté de sa façade lagunaire, favorable à la création d'un port.
Aujourd'hui la mobilisation des nouveaux moyehs mis en place
(la S.E.T.U. et la B.N.E.C. en particulier) de l'éPargne des ménages de tra-:
,
'
vailleurs, dans un climat de "paix" et de "participation" créé avec les
fournisseurs de la matière premi~e de la production urbaine c'est à dire
les propriétaires fonciers ~ ont permis à l'Etat de créer une ville légale
de 300 000 personnes à Yopougon.
Finalement les absents de la production de cet espace et de 50.
croissance actuelle, ce sont les industriels qui tardent à venir s'installer
et à of.frir à cette population des emplois locaux. Cela n'étant pas, les
chefs de ménage restent encore largement tributaires des grandes zones
d'emplois de la commune d'Abidjan : 9 chefs de ménage sur 10 travaillent
hors de Yopougon. Les ménages sont également dépendants des équipements
collectifs de la capitale.
En l'absence d'emplois formels et d'équipements collectifs ~
suffisants et diversifiés, ce sont finalement·leer' producteurs de logements
et leurs locataires
surtout qui entretiennent la dynamique urbaine à
Yopougon. En effet ces locataires sont composés de jeunes travailleurs inté-
"
grés à la vie urbaine et à l'économie ivoirienne, et ils trainent derrière
eux, jeunes enfants, cous ins et petits frères •••
De cette étude, il se dégage donc que Yopougon est une "ville
nouvelle", ayant le caractère de cité dortoir. C'est Par excellence une
ville terne, vide dont la vie est très ralentie du matin au soir. Ici le
travailleur est un migrant permanent, et pour emprunter une formule courante:
sa vie se réduit au "bus-boulot-dodo" (en l'absence de métro).
Est-ce pour mettre un terme à cette situation due en partie
à l'a1Dsence d'institution de gestion,de contrôle et d'organisation de la
vie urbaine locale que l'Etat vieBui:. de détacher Yopougon des prérogatives
du Sous-Préfet de Bingerville, lui substituant une équipe municipale ?
Il est encore tôt de répondre à cette question qui pourrait aussi faire
l'objet d'une étude non moins intéressante.
Pour l'heure l'on peut affirmer que Yopougon est loin de
contribuer à la résolution des problèmes de désintégrations socio-économique
projetés sur le plan spatial, et qu'au contraire elle semble participer à
l'accentuation
, à la multiplication
, la diversification et à la compli-
?
cation de la problèmatique de la croissance de l'agglomération abidjanaise.