UNIVERSITE DE PARIS VII
LINGUISTIQUE
PHONOLOGIE 'ET MORPHOLOGIE VERBALE
DU DJIMINI
Présentée sous la direction
de M. M. HOUIS Professeur â
Thèse de Doctorat
l'E.P.H.E. et de M. A.
de 3e Cycle de
CULIOLI Professeur de Lin-
J. M'LANHORJ
guistique à Pari~ VII

1 NT R0 DUC T ION

' )
c:
l NTR0 DUC T ION
~I
Il n'existe pratiquement pas d'ouvrages lingvistiques sur le
Jlmlnl. Des essais sur la syntaxe et le lexique, non encore publiés, ont
été entrepris par des missionnaires catholiques ou protestants. Leur but
est mani.f'eat.e : pouvoir rapidement prêcher et entendre les confessions.
Souvent ces travaux n'ont pas ce caractère scientifique qu'exigent les
linguistes.
(1)
Le peuple jTmini est pourtant connu; les auteurs
le clas-
sent parmi les Sénoufo, et rangent le jTmini dans le groupe linguistique
sênouf'oçvbr'anche importante des langues gur.- Cette branche linguistique
s'étend de Katiola, en Côte d'Ivoire jusqu'au delà de Koutiala, au Mali.
Les populations y sont inégalement réparties. Les plus fortes
densités se rencontrent autour de grands centres urbains, comme Koutiala,
Sikasso, en République du Mali, Tïngrela, Boundiali, Korhogo, Ferkessé-
dougou, Katiola, Dabakala, en République de Côte d'Ivoire. Ces grands
centres sont, administrativement les chefs~lieux de départements. Ces dé-
partements correspondent en général à
des aires linguistiques différen-
tes. Si l'intercornpréhension ne pose pas de problèmes' majeurs à ~'inté­
rieur d'une même aire, elle est, en revanche, réduite et souvent grave-
ment compromise d'un département à l'autre. En Côte d'Ivoire, tout le
(1) Westerman CD.) et Bryan CM.A.), dans "Languages of West Africa" clas-
sent le jTmini parmi les langues gur, en sixième position après le
Bamana, le Foro, le Karaboro, le Mwe, le Nafara.

- 3 -
MAL 1
LIB E R 1 /1
"---.-.
--------
.--..
...
__ ~
'
..
_-
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-
. .....-".--.
-_._-_.
_
..
.
'
_
.'_4_~
() c r AN
Ar' AN /1 () u.~__ :::::_:::-~ 0
100km
.
- - - _ _ -
0 - _ . _
. . '
,
ensemble du pays Sénoufo
pressions exercées sur les Sénoufo

- 4 -
Nord - si l'on excepte un couloir, qui va d'Odienné jusqu'à Séguéla, où
le Malinké est la langue dominante - le Centre-Nord et l'Est jusqu'à
Bondoukou, y comprise la partie limitrophe du Ghana (avec les Nafana),
appartiennent à l'aire linguistique Sénoufo. Le mcxie de vie de ces peu-
ples est différent, certes.; mais il n'altère pas un fond culturel qui
reste le dénominateur commun.
Nous distinguerons volontiers dans l'ensemble Sénoufo trois
groupes : un premier, groupe Malien, qui s'étend du Mali jusqu'aux limi-
tes actuelles de la préfecture de Korhogo ; un second, groupe central,
comprenant les préfectures de Korhogo, Ferkessédougou , Katiola et Daba-
1).
kala ; enfin un dernier, groupe sud, autour de Bondoukou (
Le j 1min i ,
qu.i nous préoccupe ici, -est parlé dans la préfecture de Dabakala.
Situé entre les degrés 8 et 9 de latitude Nord et les degrés
4 et 5 de longitude Ouest, le pays est limité au nord par le peuple Diou-
la de Kong, au sud par le peuple Djamala, à l'est par le peuple Koulango,
et enfin à l'ouest par le peuple Tagbana. La berr-e y est très fertile et
les jlmini sont essentiellement paysans. Ils cultives l'igname, le riz,
le mais. Peuple de savane, le jlmini a été conquis et colonisé par le
grand conquérant Samory TOURE. Cela explique la forte islamisation du
pays. La langue jTmini est réellement menacée de disparition, au profit
du Dioula.
Le terme j1mini est un terme que ne connaissent pas ceux-mêmes
qu'on désigne sous ce vocable. Il semble être une création coloniale,
Westerman D. et Bryan M.A. écrivent: "Vtj..<..mini !j..un{.ni, g..<..mini, djhni..nil
c.a..t.e.e.d Ba.mbaJta. btj the. Vtju1..a !thM bung meJte1.tj a ge.neJtaf name. de.noung"
"non-Vtju1..c{); South 06 Kong, NoJtth 06 the. Ba.ou1..é.. Ouiltj-<-ng .6e.c.liOYL6 Me.
ta be. 60und -<-n the. Go.e.d COMt; Ac.c.OltMng ta IFAN the.tj Me. a1..6o to be.
60und anund Ka..ûo.e.a. IFAN me.n.tioYL6 :two "Mafe.w" .6pof2.e.n btj the. g..<..min.-<-
f2.af2.ovl.O and f2.ota.e.o" ..
(1) J. M'Lanhoro : communication - Rencontres interuniversitaires Ghana -
Côte d'Ivoire, Bondoukou 1974. Sous presses aux éditions N.E.A.

5
l
GUINEE
Carte du djimini-djamala
~j1m;" :
dja mal a

- 6 -
LE
DJIMINI
~\\
Konguérassoa
.Katiné Nournousso
CD Katiné Banbarasso
Tétindougou 0
Broubrou Sok.)urilO
Soungbono
°Samassorosso
,,.
,?u8ssegbono
.Dyendagana
.Mborla Dyoulasso
o Kongobanadougou
.Tagbonon
.Dyamakara
.Sébolo
o Faboudougou
i
Kossangblln
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Cl
'1
Kaouolo Sabara
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..
'1
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NBtéré
oKaouolo Konkodyan
r
i
Kaouolo
..mattrs
il
Kaouolo DvoulassoIII
Dingssso III
L
_ ....Jkm
vers
oua e

- 7 -
Cette langue est, en théorie parlée par une population de
52.950 habitants (recensement de 1964) répartis sur une superficie de
2
9.200 km
; ils ne sont pas rares cependant les villages' où on ne parle
'"
plus que Dioula. Le jlmini que nous étudions est celui de Kafoudougou.
Pour'quo.i Kafoudougou ? Depuis sa fondation, (urle dizaine de générations (1)
avant l'arrivée de Samory) ce village n'a pas cessé de repousser les vel-
leités de conquêtes de tout genre venant de ses voisins : conquête des
\\r
terres cultivables, conquêtes religieuses etc. Harcelé, persécuté et fi-
nalement vaincu, ce village fut habité aussi par des éléments venus de
l'extérieur. Les dissensions continuelles s'installèrent dans le village.
Un jour, à la suite d'une rixe, les premiers habitants soutinrent une
bataille rangée contre les derniers venus qui n'avaient jamais été assi~
rnilés et ne le voulaient pas non plus Les seconds furent battus et obligés à
cause de leur pratique religieux, de quitter le village. Ils s'établirent
à quelques mètres de l'ancien village. Ainsi, existe-t-il un village Ka-
foudougou 1, resté Sénoufo, et où les habitants, paysans, sacrifient à
leurs fétiches et parlent leur langue, la langue jlmini; et un Kafoudougou
II, où les habitants, ayant adoptés les coutumes dioula, pratiquent plus
volontiers le petit comnerce, prient Allah et parlent dioula. Kafoudougou
est situé à 15 km au nord de Dabakala. Fondé vers 1600, c'est du moins la
date qu'affirme le fils aîné du chef du vi Llage ; le village porte un nom
dioula.
(1) Une génération équivaut a une quarantaine d'années. Le village serait
fondé vers 1600, c'est du moins la date qu'affirme le fils aîné du
chef du village.

P HON 0 LOG. lE
.
i
i
1
i
. J
1
1
1.
1

-
9
1.- PH ONOLO G1 E
1.0.- INTRODUCTION
C'est volontairement que nous avons réduit les proportions de
cette première partie, l'essentiel de notre travail concerne seulement
le verbe. Mais la grarnrraire est une, aucune de ses parties ne peut être
atteinte, sans le concours des autres parties. L'étude que nous propo-
sons est une synthèse et résultats de la phonologie du jïmini. Nous nous
efforcerons seulement de dresser un inventaire des phonèmes vocaliques
dans une première partie, puis d'inventorier, dans une deuxième partie
les tons et leur réalisation dans la chaîne ~rlée.
1.1. - INVENTAIRE DES VOYELLES
1.1.1.- Voyelles orales
1.1.1.1.- Phonème i
L'identité phonologique de ce phonème ressort des
oppositions suivantes :
1 u
1 e
1 T

- 10-
initial
\\
sipe
araignée
pierre
plTgè
jour
fi (gé
blanchir
~
\\
SlmE
dolo
tTsâljà
pluie
sTj"5
barbe
jlTmÈ:
ombre
jTrgè
sortir
intérieur
quelque chose
yeux
. ~ \\
jrlrl
éternuer
intelligent
racine
orteil
-
final
jTwi
essorer
.- \\
pJerl
se taire
karT
partir
t~rT
trois
quoi?

- 11 -
avaler
sTgT
at-tendre
vers, chez
Le phonème / i / se définit corrme antérieur fermé oral.
1.1.1.2.- Phonème e
L'identité phonologique de ce phonème ressort des
oppositions suivantes :
e / ,f
j"ër
avertir
jer
arrêter
e / 0
te
(tu te) fatigue
ta
(tu es) tombé
e / €
entrer
connaitre
initial
jerT
appeler
wele
voir
jele
pied
pele
autres
lere
horrone
~
wre
démager
terT
poser
wege
trou
intérieur
mauvais

_ 12 _
nàwe~~
anus
fl"[bfg~le
yeux
pepelT
énorme
gbe~ele
réparer
nj~m~
baZafon
'flt1maw~1 ~
narine
,
jïgèlèma
nom propre
final
sTge
at-tendre
fTl)gè
excrément
j€l)gë
vraiment
·wfrge
fumée
tTre
arbres (pluriel)
tîl)gè
bruit
-
,
~
flEzlge
cheveu
flj~
être
Le phonème /e/ peut donc se définir comme antérieur demi-fermé~
oral ~ non arrondi ..
1.1.1.3.- Phonème E
---------
E / e
cf. ci-dessus
1
E / a

courir
1
1
1
1
fa
retirer
1
E / ;)
1"[
grandir
1:
1
I=>
acheter
:

- 13 -
E /
'E
balayer
p'E
devenir non-tranchant
initial
pjele
s'élargir
welT
doux (animal)
te15~
(je) pose
werT
chauffer
welTgÈ
blesser
felwe
horizontal
jele
année
intérieur
tjele
avoir hâte de se presser
115 gbas~rÈ
lèvres
le15erÈ
beaucoup
kàf~rgÈ
excuses
tijere
quatre
k5b~r~
doigts (pluriel)

jomb~le
doigt
final
tlte15e
trou
tifelgÈ
vert
·w~rwe
chaud
- \\
WErE
feuilles
fÈrÈ
honte
kÈrÈ
champ
Le phonème / E/ peut donc se définir comme antérieur, demi -ouvert,
oral, non arrondi.

- 14 -
1.1.1.4.- Phonème a
L'identité phonologique de ce phonème ressort des oppositions
suivantes
aiE:
cf. ci-dessus
a 1 o
k~
manger (viande)
.k5
finir
a 1 a
k~
manger (viande)
~
ka
implanter
a
initial
faiT
cultiver
fàrà
blesser (avec un fusil)
flawgbarà
grêle
jagbolo
gorge
Jàrfërë
vêtement d'apparat
jarTga
quelque chose
kasr§
bois
laiT
(s') éloigne
élever (animal)
intérieur
t3nd~ra
chemise
tTsâwgà
mal
·t tsaga
pluie
jat)ara
être honnête
tuàbu
Blanc (homme)
lëjat)a
oaqabon

final
tTja
calebasse
tara
terre
ta~a
suivre.. croire
jarkara
nourriture
la~a
montrer
Jel àna
l'an passé
Le phonème lai peut donc se définir cormne ouvert, oral, non-
nas l.,
1.1.1.5.- Phonème ~
L'identité phonologique de ce phonème s'établit d'après lés
oppositions suivantes :
~ 1 a
cf. ci-dessus
cf. ci-dessus
~ 1 0
J5
danser (passé)
jo
danser (présent)
~ 1 5
finir
k5
couper
initial (
t515
plante des pieds
f~rg~
apprendre
j~l)
avaler
p~15
mâle
k~I~Jj~
sept

-16 -
marigot
IOrg3"
chez
w::>r::>
noir
préparer
singe
intérieur
p3"~3"I3"
tourner dos
aisselle.
sept
faire attention
forge
tante (emprunt dioula)
53"g3" 13"
sorgho
- - ~
5::>l::S::>W::> .
entre les deux
, , ..
5::> 5::> r 1
discuter
final
j ~!)j~
rivale
kàgb5g3"
aigle
c3"1:6
canari
f3"r3"
dettes
- ,
p::>r::>
épouser.. doter
Le phonème /::>/ peut donc se définir corrnne postérieur, arrondi,
demi-ouvert,
1.1.1.6.- Phonème 0
LIidentité phonologique de ce phonème SIétablit dl après les
oppositions suivantes

- 17 -
o / J
cf. ci-dessus
o / e
50
faire ses excréments
se
accoucher~ produire
o /
u

puiser (eau de puits)
mourir
0/5

puiser

tomber
~
couper
t5
fermer
initial
f 10
approcher
somu
perle
konô
sentier
.. fonT
~
(j.Lenveloppe
gôlo
poule
gOt:50
maison
jomb~IË
doigt
Il
coudre
kàro
élever (enfant)
-
l
,
solo 1J
bandelette cache-sexe
intérieur
jagbolo
gorge
kotogo
poitrine
mbôt:5ôrà
ailes
mbôt:5ôgà
aile
nadogo
milieu
iïdôrà
ignŒ'1es

- lH -
nakômà
sinon
sogolo
empi l.er
sumboro
jeune fille
ï]gbôSà
génie
final
gagor
caméléon
f5gàto
peut-être
cailloux~ colline
. -
r ,
jOl:)O
laver
jo/a
entourer
kàmbà
hyène
1ùglo
flairer
Le phonème /0/ peut doncse-déflnir comme'postérieur; arrondi,
demi-fermé, oral.
1.1.1.7.- Phonème u
L'identité phonologique de ce phonème ressort des oppositions
suivantes
u / 0
cf. ci-dessus
u /
cf . ci-dessus
u /
ù
su
faire un sacrifice
su
reconnait.re ~ accep ter
initial
monde (empr-urrt d i oul.a )

- 19 -
f6rù
percer
jlùbama
veille au soir
rùmàwèlè
narine
.,
Jurga
chanson
juglo
ennemi
kùgb:>
(être) enceinte
k6s5
feu
nugba
un~ unique
sugb:>
cabri
intérieur
jetJmù
Larmee
kag61gà
genou
k~g6rà
genoux (pluriel)
k~g6rgà
cinq
• l'
,.
,
tugura
charqe , fardeau
kafûgà
chaleur
final
kul ù
coiffer~ raser
pjetû
caleçon
samu
perle
~
suru
chanqer, échanger
tugù
vomir
kJrù
courber
lugu
monter
Le phonème lui peut se définir comme postérieur, fermé.
1.1. 2. - Les voyelles nasales

- 20 -
1.1.2.1.- Phonème 1
L'identité phonologique de ce phonème s'établit d'après les
oppositions suivantes
~
1 1 U
SI
rendre~ être droit~ honnête
SU
piler
pl
(je) fais
pu
(je) attache
tf
t5
i 1 Ê
pl

ci

asseoir (présent)
fi?
jeune pousse
fe?
mousse (qui couvre les objets sales)
Î
1 .3
t T
être rassasier
t.3
enterrer
~
CI
emprunter
c5
sous estimer (que Lqu 'un)
~
[11
être plein
~
[1;)
être réussi
Le phonème Iii peut donc se définir comme antérieur non arron-
dit, fermé, nasal. En contexte consonantique nasal il est réalisé1nasal,
fermé antérieur. L'opposition de i à 1 est neutralisée au profit d'un
phonème Iii réalisé [i] :

21
1 mT 1
réalisé
[ mTJ
moi.. je
,
1 t'i nT 1 réalisé
[tinT]
faire du bruit
~
1 n r 1
réalisé
[nI]
(instrumental et locatif)
~
1 Jl r 1
réalisé
[ Jll]
flamber .. s'enflammer
1 -nT 1
réalisé
[ n'Y J
sUffixe uerba L (de duratif)
1.1.2.2.- Phonème e
L'identité phonologique de ce phonème s'établit d'après les
oppositions suivantes :
e 1 5
être
être réussi
se
homme
55
cheval
e 1 a
pe
être non tranchant.. devenir amer
pa
venir.. arriver
ge?
mauvais caractère
ga?
crabe (sing.)
peme
fait d'être non tranchant.. haine
pama
arrivée (n.f.)
Jle
réveiller
Jla
voir
è 1 T
cf. ci-dessus
Le phonème lU peut donc se définir comme antérieur, demi-ou-
vert, non arrondi et nasalisé. En contexte consonantique nasal (m, n, ~,
Jl)
il se réalise [eJ .. représentant e et e nasQlisés.

' ) ')
-
r...f.-
-
"
ImtÈI
réalisé
[mn]
ei., alore , puis
, ,
ImÉrU
réalisé
[ mE rE ]
toile d'araignée
, ,
"
1nÉrÈ:I
réalisé
[ nE r'E ]
vaches
Igenèl
réalisé
[ genE ]
poules (plur. )
IsenÈ/
réalisé
[ senE]
éléphants
1.1.2.3.- Phonème a
_-...e.'
_
L'identité phonologique de ce phonème s'établit d'après les
oppositions suivantes
aiE
cf. ci-dessus
a 1 J
implanter~ fonder
k3
couper
flèches
f)w3r3
respiration~ air rejeté
gba
réussir (dans ce qui été entrepris)
gb~
arriver
)la
voir
)lJ
arriver heureusement
ka
implanter
k3 z
arracher~ couper
,.1
Le phonème lai peut donc être défini comme central, ouvert
nasalisé. En contexte consonantique nasal, l'opposition a/a se trouve
neutralisée au profit de lai réalisé [a].
Imal
réalisé
[ma]
t.on,
ta
, ,
Inâf)àl
réahsé
[ naf)a ]
homme par opposition à femme

lriâl
réalisé
morphème de conjugaison
IGâl
réalisé
que voici (démonstratif)
En contexte consonantique dont la marge est ~,/al est réalisé
[aJ c'est à dire ouvert, non arrondi, non nasalisé.
Itlsâ~âl réalisé
[tlsâ~âJ pluie
Iwa~al
réalisé
[wa~aJ
sec
Itâoâl
réalisé
[tâoâJ
chauffeur
1.1.2.4.- Phonème 5
L'identité phonologique de ce phonème s'établit d'après les
oppositions suivantes
Jiu
k5
couper
k~
faire froid
t5
couuri:r, feY'lTler~ enterrer
tB
envoyer en corrunission
n5g5
fond
nugu
odeur
55
féliciter
su
cogner (la tête) heurter
5 1 e
cf. ci-dessus
J
1 a
cf. ci-dessus
Le phonème hl peut se définir comme postérieur, arrondi demi-
ouvert, nasalisé. Si 5 apparaît en contexte consonantique nasal, son op-
position à J est neutralisée par un phonèrne/J/réalisé [5J.
Im3" ni1
réalisé
[m5n1 J
tarder

~
In!JI
réalisé
[ n3]
vache
~
1rd r"51
réalisé
[Jl5 -s ] saison de pluie
\\,
1f)"5rTI
réalisé
[ f)3 ri]
têter
1.1.2.5.- Phonème u
L'identité phonologique de ce phonème s'établit d'après les
oppositions suivantes
u 1 1
cf. ci-dessus
u 1 J
cf. ci-dessus
u 1 E
pu
(i l) attache
pE
(il)
devient amer, aigrit
fTI
(j'ai) pour totem
~
tE
bourgeonner
Le phonème lui peut se définir comme postérieur, fermé, arron-
di, nasal. S'il se trouve en contexte consonantique nasal il est réalisé
[nJ.
Imùl
réalisé
[mu]
allumer
Inurul
réalisé
[nuru]
entendre
,
Ifuf)ul
réalisé
[ fUf)5]
avoir pour totem
IJluj"51
réalisé
[JlDj"5]
case~
paillote
1.1.3.- Tableau des voyelles
i
1

25
1.1.3.- Tableau des voyelles
,
~
Orales
Nasales
antérieur
postérieur antérieur
postérieur
fermée
i
u
1
li
demi-fermée
e
0
E
:5
demi-ouverte
E:
o
ouverte
a
a
Le jlmini compte donc dans son système vocalique douze phonè-
mes dont sept oraux.
1.1.4.- Problèmes de longueur
Les voyelles qui viennent d'être décrites présentent une durée
de réalisation brève. D'autres voyelles exigent une durée de réalisation
plus longue, tout en ayant le même timbre et le même degré d'aperture que
celles qui viennent d'être inventoriées. Ces voyelles homophones ont deux
structures
. ;,
. ;
1)
(mi)
jOO
(je) dis
ou
1
jO
, ;
(rni)
cn:
(je) m'assois
ou
cE
(mT)
If€
(je) prends
;
(mT 1a) gbà6
(je en train) tue
1
gbà
. ;,
.
(mT la) JOO
(je en train) danse
;
JO
( ; ; rr
t
were
1
la)
kuû (i i en train) fai t froid
! ku
;
(mT la p(6)
(je en train) attache
po

Elles sont de structure : CV-V où -V-Vont le même timbre et
la même position articulatoire. Les deux voyelles, brèves, ont une émis-
sion qui va d'une hauteur tonale à une autre, et se rencontrent dans des
\\
radicaux monosyllabiques, de sorte que le mot, un peu plus étoffé revêt
une forme emphatique. La séquence des deux voyelles dans ces conditions
a un rôle plus stylistique que phonologique.
2)
foolo
écosser
kBBrB
grogner
fHI~
forgerons (pl.ur . )
pj"EEle
élcœgir
; ;
f}W 1 1
se disputer
; ;
wTT
se demander S1,
La structure est toujours de type CV-V-CV ou CV-V; elles ne
sont pas obligatoirement à la fin du mot. Qu'il y ait structuré·CVV ou
CV-V-CV, la séquence de voyelles VV n'est pas une composante phonologique.
Nous ne pouvons lui opposer de terme comprenant une seule voyelle et
obtenir un trait distinctif. Il n'y a pas de paire minimale.
, ;
Les séquences de voyelles homophones jôà, cEE, let, gbàô etc ...
sont analysées comme étant la prolongation d'une seule et même voyelle.
Les différences de tons jouent sûrement un rôle pertinent, puisque tous
les monosyllabiques ne connaissent pas ce phénomène d'allongement cf :
réalisations tonales p. 73.
N'importe quelle voyelle des unités (lexicales) monosyllabi-
qu"'s peut être allongée, pourvue que· l'on recherche un effet plus posé
et plus emphatique
de la chaîne parlée.
1.1.5.- Définition des voyelles du jTmini
Orales
/ i / aperture minima (degré 1) non arrondi/antérieur

- 27 -
lui
aperture rnirrima (degré 1) arrondi 1 postérieur
lei
aperture moyenne (degré II) non arrondi 1 antérieur
\\
loi
aperture moyenne (degré II) arrondie 1 postérieure
lEI
aperture moyenne (degré III) non arrondi 1 antérieur
1;)1 'aperture moyenne (degré III) arrondi 1 postérieur
lai
aperture maxima (degré IV).
Nasales
1
aperture minima (degré 1) non arrondi 1 antérieur
lîjl
aperture minima (degré 1) arrondi 1 postérieur
lei
aperture moyenne (degré III)non arrondi 1 antéirieur
161
aperture moyenne (degré III) non arrondi 1 postérieur
l'à/aperture maxima (degré IV)
1.2.- INVENTAIRE DES CONSONNES
Ipl s'oppose à lb, t, m, f, wl dans les rapprochements suivants
-
,
parga
pagne
pugo
pou (espèce de)
barga
merci (après repas)
tBgo
travai L
emprunt dioula
.,
pp
enfant
attache (impér.)
-
,
marga
guerre
fj:S
silure
Iv;)
creuse
(impér.)
- Intérieur
t f pégé
mauvais
tTp fgé
arbuste
kapfgè
péché

- 2c) _
japj:>
haricot
sipe
araignée
tip3lg:,
maladresse
dix centimes (emprunt)
Le phonème Ipl se réalise occlusive, bilabiale, sourde, non
nasale.
1.2.2.- Phonème b
Ibl s'oppose à Ip, d, gb, m, fi
dans les rapprochements ci-
dessus et dans
~
~
bàlà
toujours
gba
fleuve
bEtsE
haine
~
dàlà
cours
da
initia-
métsE
réputation
tive (em-
bàlà
toujours
prunt diou-
fa 1a
cultiver
la)
- intérieur
f1ùban~
nui t , la veine
iTibotsorà
aUe
jambe 1E
doigt
kàmbà
hyène
rrobrT
automobile (eJ1l)runt dioula)
rnbèl:>ts:>
tante
subara
jeune fille
t~bje
travailleur
Le phonème Ibl peut donc se définir comme une occlusive bila-
biale sonore, non nasale.

- 29 -
1.2.3.- Phonème t
Itl s'oppose à Ip, d, c, n,l, si dans les rapprochements
\\.
ci-dessus et dans :
;
ta
femme non dotée
t3rT
compter
nJ
mordre
;
da
initiative
cô rT
choisir
t3
fermer
te
fatigue (toi) impér.
tâija
chauffer
se
accouche
a) 1ntiale
tala
à côté de
t3rT
compter
t3g3
poisson
tâd
chauffer
taro
passer
trTgè
descendre
tTgè
arbre
terT
poser
;
t àr Ï
marcher
tuge
travail
tTjÉrÉ
quatre
tTnT
faire du bruit
t313
pied (partie inférieure à la cheville)
b ) Intérieur
pjetu
caleçon
ngàta
peut-être

- 30 -
13"t53"t3r6
doc teu», medecin (emprunt)
kàtogo
poitrine
kTtT
discussion (emprunt)
\\
1
jEtOt50
tranqui lU té
;
JëtumB
larme
gbat3g3
{nom propre}
data
onomatopée
Le phonème Itl peut donc se définir comme une occlusive denta-
le sourde.
1.2.4.- Phonème d
Idl s'oppose à It, b, j, n, s, Il dans les rapprochements ci-
dessus et dans
d:J
frère
da
initiative
d3"
frère
\\
j3"
épouse
na
am-z. {familier}
13"
acheter
d3
frère
da
initiative
S~
biche
ta
femme non dotée
;
d51a
aimer
dat5a
cours~
concession
dàlà
concession
dergé
chemise (emprunt dioula)
dosa
chasse (emprunt dioula)
dwàà
charognard
Intérieur
t:Sd:5
nouveau
rid:J
frère
sldê
pierre

_ 31
nad~l5à
enclos (vaches)
t3d~rà
chemi ee , boubou
\\
gbede
manioc
ja~de
de grâce
m3"drg~
arachide
Le phonème /d/ se définit donc comme une occlusive alvéolaire
sonore, non nasale.
1.2.5.- Phonème C
Ici s'oppose à Ij, t, k, ["l, j/ dans les rapprochements déjà
vus et dans
;
;

s'asseoir
co
cueillir
CE
s'asseoir
;
jE
connaftre
ka
finir
["lE
être
cElE
cochon
jEIE
année (insistance)
Initial
celE
cochon
CJI5J
canari
c3rT
choisir
c5r.5
cendres
c3"l3"
souffrances
co
cueillir
;
CI
refuser
Intérieur
f I~ce
berger
(emprunt dioula)
lec3"
rivale
(emprunt ta kpèr )
Le phonème /J/ peut donc se définir comme une occlusive pala-
tale, sourde, non nasale.

1.2.6.- Phonème j
Ijl s'oppose à le, d, g, r, jl dans les rapproch~nents ci-des-
\\
sus et dans
;
ja
dire
jE
gémir
jà Il
fumer
go
boire
rE:
être
làli
lécher
d 3\\~
f--;L·JL.
U>~
jE lE
femme
j'fIE
année
; . ;
Intérieur
SljJ
barbe
;
;
s§jEIE
oisea:u
- . ;
-
njere
branches
koja
chien
k~jr8
griffes~ ongles
kaj èr)g8
le bien
tTja
calebasse
Le phonème Ijl se définit comme une occlusive palatale, sonore
non nasale.
1.2.7.- Phonème.k
Ikl s'oppose à le, g, r), w, gb, tl dans les rapprochements
déj à énumérés ainsi que dans :
kêll a
don
k5rT
rassembler
1015
couper, blesser
;
gêllêl
dent
r)3"rT
tiët.e»
w515
coucher avec une fem-
me
k5
couper
k515
couper
;
gb5
arriver
t515
calculer

- 33
Intérieur
50k~l~
bandelette
50~r:'
cache-sexe
jarkara
nourri ture
rlâ"kara
viande
;
;
53 13 k:'15~
soir
lekara
sorcellerie
Le phonème /k/ peut donc se définir corrm~ une occlusive vélai-
re, sourde, non nasale.
I.2.8.a.- Phonème 9
/g/ s'oppose à /k, j, gb, G, w/ dans les rapprochements ci-
dessus et dans
.
;
,
;
jO
dire
fermeture
WO
couler
;
,
gbô
tuer
t3g3
poison
go
boire
gbènÈ
couteau
,
;
genE
poules
Intérieure
aga
mais
;
fErgs
boue
fTgT
éteindre
.'i:~
f3g3
nouveau
gbègèle
[abivi quen, embellir
pagUgà
p-ier-x-e, caillou
nawqase
coUine
no qo
approcher
k~g~lgà
genoux

kagre
bois mort
flanc
1
1
~
Le phonème /g/ peut donc se définir comme une occlusive vé-
laire, sonore, non nasale.
I.2.8.b.- Le phonème /g/ admet une variante combinatoire
~
que nous rencontrons dans de nombreux mots :
13"~3"t3"d
docteur (emprunt au français)
tT5~~à
pluie
t- t
t t
ugo~o
travail
ja~a
laisser, cesser
co eo
canari
t rn;~E
trou
k~~2i
saison sèche
dereké~e
chemise (plur. )
Cette variante occupe toujours une position intervocalique.
Cependant n'importe quelle voyelle ne peut l'environner. Elle ne se ren-
contre jamais entre deux voyelles de timbre différent, elle ne se ren-
contre pas non plus entre deux phonèmes de même timbre u, i, u, :; ou 1.
Elle n'admet dans son environnement que
a : ja~a
laisser
e : dèrèké~e
chemises
e
tÈ~E
poser
a
lo~ô
entendre
o : coso
canari
a k~~êi
saison sèche
E : b~~E
haine

-35
- ~ correspond ~ l du Takper. Partout où cette glottale figure en takper
le j1mini a régulièrement ~.
ta kpê r
jTmini
h~?~
S;)~;)
faire la cuisine
.hû?û
;
soue
brûler
wa?a
wa~a
sécher
- ,
hêi?êi
k~~~
saison sèche
/g/ peut occuper toutes les positions de ~ mais ~ ne peut figu-
rer partout où se trouve g. On ne peut donc pas les interchanger dans le
même environnement. Aucun contraste entre eux n'est possible, ils ne peu-
vent donc jouer aucun rôle distinctif dans deux énoncés. Ils n'ont qu'une
différence phonétique. Phonologiquement nous notons /g/ et phonétique-
ment [~J (1) :
/fjÈge/
réalisé
[f jheJ
(j' ) al.- peur
/f~g"5/
réalisé
[f~~~J
dette
/gowÉgU
réalisé
[ gowÉ~n
(m. à m.) devant de maison
. ;
,
;
,
/ï)gbêiga/
réalisé
[ï)gbêi~êi J
poisson
/tege/
réalisé
[ te~e J
fatigue
/tegE/
réalisé
[ tE~eJ
(J' ) ai posé
/jaga/
réalisé
[ja~aJ
laisser, cesser
/c"5g~/
réalisé
[ c~~~J
canari
/k~g~/
réalisé
[ k~~~ J(1)
saison sèche
1.2.9.- Phonème gb
----------
/gb/ s'oppose à /g, w, ~, m, b/ dans les rapprochements ci-des-
sus et dans
(1) Tout au long de ce travail nous avons adopté une orthographe phonolo-
gique, sauf dans la partie intitulée Textes. Puisque /g/ peut avoir
les mêmes occurrences que ~, nous noterons exceptionnellement le ~
chaque fois qu'il est réalisé.

36 -
gb313
foyer
fleuve
gb3
arrive
;
,
w313
ami
lJa
flèche
tarde
Intérieur
segberè
grenouilles
\\
s~gb3"
grossesse
kùgb3"
enceinte (adj. féminin)
s~gb~ra
qal:e, bouton
sagbalJà
blessure
nugbolo
oreille
nugb~
un
jagbolo
mensonge
sùgb3"
chèvre
rŒwgbarà
grèle
Le phonème /gb/peut donc se définir comme une occlusive labio-
vélaire sonore, non nasale.
1.2.10.- Phonème f
/f/ s'oppose à /p, b, s, m, j, t/ dans les rapprochements ci-
dessus et dans
fT
pousser
mere
toile d'araignée
si
accoucher (présent)
fhè
honte
f~ Il
bai.eeer, diminuer
fUl)u
avoir pour totem
j~ Il
ava Ler
tUl)u
égrainer
Intérieur
tTfelgè
vent
sof il è
âne
jarfere
ormement, tenue d' appara t

-37 -
kafugà
chaleur
kà f"frgÈ:
excuse (mot de politesse)
r a fa 61j~
aisselle
'"
1"
wafolo
paquet fait de feuilles
rÉfj~
aveugle
j (rr fàlja
matin
màr f
fusil (emprunt dioula)
â
Le phonème Ifl peut se définir comme une labio-dentale, sourde.
1.2.11.- Phonème s
1si s'oppose à 1f, t, d , n, l, j 1 .
salà:
chambre
sere
paroles
\\
dàlà
cours
nÉre
boeufs
jele
pieds
sTgl
attendre
. \\
-
jese
fil de coton
jTgT
attraper
;
Intérieur
kasra
bois de chauffe
\\
\\
S;) S;)
armer (un fusil)
\\
;
r;)Slre
barbe
-
;
m€s€
aiguille
jèse
fil (emprunt dioula)
tasa
cuvette (emprunt dioula)
k~ s:,
feu
;
:::
-
;
ra SI mw€
cendres (d'herbes)
pluie
;
;
tTJ3g3
mouche

- 38 -
Le .phcnème /5/ connait une réalisation différente lorsqu'il
est suivi du phonème /j/. Il est alors réalisé [J].
/sjaga/
réalisé
[Jat5a]
régime de banane
/sjâd/
"
[J~d]
saluer
/sje/
"
[Je]
al.Ler, partir
/sjeIT/
"
[JeIT]
durci», sécher
/sjogo/
"
[JOt5O]
chanter
/sj~J
"
[J~]
pi-endre, arracher
/k:5l~sj~/
"
[1Ô1~H]
sept
;
;
;
;
/t ?sj3g3/
"
[tTJ5g5]
mouche
;
;
pluriel
l t j-J5r3] mouches
Certains locuteurs ont une réalisation [J j -: qui se comporte
en variation libre de la séquence /sj/.
Le phonème /5/ peut donc se définir comme une occlusive apico-
albéolaire, sourde.
Lorsqu'il se trouve combiné avec j, 5 passe à que nous consi-
dérons comme variante de 5 : 5
+ j
>
J
. ;
;
s jar 1
>
saluer
1.2.12.- Phonème j
/j/ à /8, s, j, c, w, 1/ dans les rapprochements ci-dessus et
dans :
jTrT
la dance
;
,
;
,
ni r i
demander
wo ro
noir
sauter
présent
l~nT
mettre

39 -
jorT
enlever de l'eau
jolo
bubale
joà
danse (prés.)
.
sorT
brul.er
solo
éléphant
~,
JOO
je dis
Nous n'avons pas pu rencontrer d'exemple du phonèffi2 /j/ à l'in-
térieur de mot. Il ne figure à la finale absolue de mot que dans des cas
très rares.
suj
toujours
w~j
marque l'indignation
Le phonème /j/ peut se définir comme une palatale continue.
1.2.13.- Phonèffi2 W
/w/ s'oppose à /j, ~, gb, g,
k, p, b/ dans les rapprochements
ci-dessus et dans :
wàll
déchirer
WJ
noircis
wJ
noircis
~àl r
se dépêcher
pJ
attache
k~
finis
wT
pron. 3è pers. sing. wo
wJ
verser
noircis
(animé)
pT
pron. 3è pers. sing. jo
danser
bois
(abstrait)
sing.
Intérieur
tTsawgà
mal
t3~w~
calcul
-
,
wErwE
chaud
wJwg;
serpent
fEI WE
horizontal
rawgbara
grêle
[1umawèlè
narine
., ~
Jewe
interroger~ demander
.~
~
JI W 1
essorer
IEt)EwÉIÉ
beaucoup
so t)JWJ
entre les deux~ entre eux

- 41 -
1.2.15.- Phonème n
Inl s'oppose à It, d, s, m, Q, 1 1 dans les rapprochements
déjà effectués et dans :
n:::>g:::>
salir
m:::>
tarde (ùnpér, )
~
~
bouqen, approcher
mords t-ùnpér, )
Jl:::>g:::>
n:::>
na
ami
n:::>
mordre
1
ta
épouse non dotée
Jl:::>
réussir
Intérieur
fonT
j'enveZoppe
gb~nÉ
couteau
, ,
fjEnE
oser
.
,
~
~
f)jegenE
hameçon
kon6
sentier
tBnü
s'enfoncer
tinT
bruire
On trouve d'autres exemples où le phonème n intérieur alterne
avec 1. Cette alternance se trouve dans des mots qui comporte 1 au sin-
gulier
singulier
pluriel
,
~
g61à
genE
pouZe

- ~2 -
,
pôlà
;
pene:
lapin (de garène)
sôlà
;
,
. sene:
éléphant
'\\
k~ 13"
kanà
singe
1
Le phonème Inl peut se définir comme une alvéolaire nasale.
1.2.16.- Phonème r
Irl s'oppose à le, j, n, 8, jl dans les rapprochements déjà
effectués et dans :
nJr3
enfiler
r3"r3
saison des pluies
re
être
jE
gémir
Initial
ra
foudre
brousse
aisselle
ragugà
cailloux
graisse
rar
rester accrocher
pintade
r ef j 3
aveugle
oeil
rerT
quemander
, , ,
rJslre
moustache
approcher
Intérieur
paresseux

- LI3 -
lerâmà
méchanceté
bàrà
(emprunt dioula) respecter
" \\
dur(u)ra
(emprunt dioula) monde
l '
lar(mÉ
contement
Le phonème Irl peut se définir comrr~ une palatale nasale.
1.2.17.- Phonème G
181 s'oppose à Ik, g, gb, r, wl dans les rapprochements déjà
effectués et dans :

herbe

mattre (en quelque chose)
Intérieur"
manche de daba~ bâton
homme
fil}gè
excrément
mois
couler (fleuve) avoir un totem
embrouiller (emprunt dioula)
pintade
yeux (plur. de rElë)
mais
blessure
cailloux (plur.)
,
Le phonème 181 peut se définir comme une vélaire nasale.
1.2.18.- Phonème 1
III s'oppose à ln, s, d, t, j, ri dans les rapprochements déjà

effectués et dans
k~l;
bruit {de fronde}
\\
"
porte
Initial
/ergé
loin
beaucoup
i€wÈ
grand
fleuve
lere
homme
pâlir~ blanchir {aube}
laiT
éloigner
làrà
cacher
temps (couvert)
montrer~ faire jour
Intérieur
legele
hoquet
ITgbél rge
tronc d'arbre
, ,
-n t
faire le tour
consoler
;
;
gbala
gronder
gb515
foyer (l'un des 3 pieds)
ra 1 gêi
graisse
r€f)€I~
ciel
il convient
avaler
Le phonème /1/ peut donc se définir comme une latérale conti-
nue.

- 1.15 -
1.2.19.- Phonème r
Irl s'oppose à Il, g, b, ?, ml dans les rapprochements ci-des-
sus et dans
,
~
tiJ3g3
mouche
t3r3
compter
f)w~l~
flèche
mouches
t3g3
adultère
f)wara
flèches
t3m3
eau
tTre
arbres
j3?5
chaise
t3r5
plante des
tTge
arbre
j3r3
chaises
pieds (jus-
qu'à la che-
vi He)

Intérieur
k"2r'E
champ
lere
homme
terT
poser
, ~
sor 1
amer
làrà
cacher
wÈ:rT
chauffer
c3"rT
choisir
fàrà
blesser (avec un fusil)
têter
glisser
accrocher~ suspendre
Le phonème Irl peut donc se définir comme une vibrante conti-
nue. Pour r initial voir p.
S 6
1.2.20.- Phonème?
I?I s'oppose à Ig~ f), ri
dans

- ~6 -
g07
maison (sing.)
goro
maisons (plur.)
j373
chaise~ tabouret
j38~
oiseau (esp.)
s~73
prépare (injonctif)
SJgJ
préparé (adj.)
Le phonème /7/ se définit comme une occlusive glottale sourde.
1.2.21.- Cas des voyelles nasales après consonne nasale
a)Toutes les voyelles orales passent à des voyelles nasales
. lorsque la marge consonantique est nasale en général.
i
!
b) La voyelle qui précède la consonne nasale peut parfois pren-
1
,
dre le timbre nasal correspondant.
1
1:
1
c) La nasalisation de ces voyelles est plus ou moins franche
t
selon les gens qui parlent, mieux, le même interlocuteur nasalise forte-
ment parfois, et parfois presque pas.
d) [8~n~J oser, présente deux [8J relativement moins nasali-
;
sés que celui [cèJ s'asseoir. On ne peut pas considérer cette nasalisa-
tion ou
cette dénalisation après consonne nasale
;
comme pertinente. Nous ne pouvons pas, par exemple opposer [n5J (vache)
à [n3J qui a le même sens, ni [m5nïJ (tarder)~ à [m3nTJ
[m~J] (al.Lumer; à [mù J
Si [oJ et [eJ précèdent la consonne nasale, ils ne sont pas
toujours nasalisés :

- 11'7 -
fonT
enfiler
lënT
faire entrer
fonT
décortiquer
pënT
cuir
jënT
sauter
On sait aussi que lorsque la consonne nasale s'amuit, la vo-
yelle subséquente garde sa nasalisation
~
ma
réalisé
[ swEl J(1)
sa
na ma
"
[ nwEl J
~
~
k~ ma
Il
[ kwa J
~
~
r)w313
(sing) "
[WE 1EJ (plur. ) amis
Nous avons vu d'autre part au chapitre I-3-~.- qU'?-près con-
sonne nasale les voyelles orales et nasales étaient neutralisées au pro-
fit d'un phonème réalisé nasal.
Ainsi
a) m Initiale
/maga/
réalisé
[mElg~ J entourer
\\
/meÈ:/
"
[m~E]
ainsi
~
,
/mÉre/
Il
[rnê r ê ]
toile d'araignée
/m:5"nT/
Il
[ m3nTJ
tardee, durer
~
/rdr3/
"
[)l3r3J
sa-z-son de pluie
,
~
/)181 È:/
"
[)I€leJ
oeil
,
~
~
/)I€r)81 U
"
[)ler)EleJ
yeux
/)ler)e/
"
[)I~r)~J pintade
/nala/
"
[ nEl 1~ J aujourd'hui
(1) Voir p. 57 et
58.

-
118 -
/n::,/
réalisé
[n5 J
boeuf
/nurû/
"
[ nBrBJ entendre
1"
~ .
\\ "
/nugb~/
"
[ nl}gb~ J un, unique
b) n Intérieur
/n nT/ réalisé
[tTnï J
faire du bruit
jemfnè/
"
[jemïnE J nuit
, ,
/l)ÈnÈ/
"
oser
/gbènè/
"
[gbénE J couteau
,
/njèmÈ/
"
[njèmEJ balafre
/nama/
"
[n~m~J
courage~ virilité
"
[ p~m~ J
arrivée
r
/sïmè/
"
[ sïmê: J
dolo
a) La résonance nasale de la voyelle subséquente à la consonne
nasale est donc une résonance conditionnée. Toute voyelle orale qui se
trouve après une consonne nasale pr~nd la résonance nasale. La neutrali-
sation dont nous avons parlée s'opère toujours au profit de
[E J
<
E
et
e
[5J
<
o
et
0
[aJ
<
a
[n
<
[uJ
<
u
b) Dans les exemples ci-dessus, la voyelle de la dérivation
verbale ou de la modalité nominale est une voyelle homophone de celle du
lexème. (Homophonie p. 52).
Les seules séquences NV que l'on peut rencontrer, et, où V est
une voyelle orale sont celles où la voyelle est 0 ou e.
/konô/
réalisé
[ konô J
eent-ier, route

-
119 -
Imwel
réalisé
[rnwe ]
eux
, Irj~1
Il
était
L'action de cette nasalisation conditionnée est progressive
si les voyelles sont de timbre différent, seule la voyelle venant après
la consonne nasale prend automatiquement le timbre nasale. La voyelle
précédant [n] échappe souvent à la nasalité
,
~
1jendnU
réalisé
[jemlne]
nuit
~
Inj~m~1
"
[ nj~me]
balafon
/tonTI
"
[toni]
enfiler
IlonTI
"
[ lonT]
acheter
Mais si les deux voyelles sont de timbre identique, l'action
de la nasale est progressive et regressive, autrementdit l'une des voyel-
les, la seconde, a un timbre conditionné :
[t5m5 ]
eau
[ t Ôn5 ]
s'enfoncer
égrainer
,
~
[mg b3f}3 ]
mais
I.2.22.- Définition des consonnes du j1mini
L'inventaire des unités phonématiques a mis en évidence vingt
phonèmes consonantiques. Nous en avons dégagé les traits pertinents qui
les opposent aux autres unités. Ces phonèmes consonantiques peuvent être
classés en trois séries :

- 50 -
Série l
elle comprend des phonèmes sourds et des phonèmes sonores
phonèmes sourds: p, t, C, k, 7
phonèmes sonores: b, d, j, g, gb
Les phonèmes sourds sont au nombre de cinq, le phonème /71
est unique dans son ordre. Les phonèmes sonores sont cinq également. Les
deux ensembles de phonèmes constituent une corrélation de voisement.
Série II
elle comprend des phonèmes nasals au nombre de quatre
m
n
fl
f)
leur caractéristique est la résonance nasale causée par l'a-
baissement du velum que l'on maintient pendant toute la réa-
lisation du son.
L'équilibre entre les corrélations de ces trois séries est
précaire
sourds
p , t , c , k,
7
sonore
b
d
j
9
gb
nasale
m n
fl
f)
en effet il manque dans la série l la sourde kp correspondant à la sonore
gb. D'autre part les sourdes comportent 171 la glottale hors système.
Les sourdes et les sonores s'opposent entre elles par la so-
norité. Ces deux ensembles à leur tour s'opposent à celui des nasales. Une
deuxième corrélation est ainsi basée sur la résonance orale pour les sour-
des et ~onores et sur la résonance nasale pour les nasales. Evidemment
Igbl et 171 en sont exclu (gb partage le voisement et l'occlusion).
Série III
elle comprend des phonèmes continus (phonétiquement sourds et
oraux phonologiquement constrictifs ces phonèmes sont au nom-
bre de quatre:
f
5
r, c'est à dire:
deux médianes
f
5

- 51 -
une latérale
une vibrante
r
Enfin une série IV comprend deux semi-consonnes
la palatale :
j
la labio-vélaire
w
Au total donc 5 ordres
a) ordre des bilabiales
p
b
m
b) ordres des dentales
t
d
n
c) ordre des palatales
c
j
Jl
d) ordre des vélaires
k
9
J)
e) ordre des labio-vélaire:
- gb -
Des continues, on peut ranger 151 dans l'ordre des dentales
ainsi que la latérale III et la vibrante Irl, et de cette façon Ifl res-
te seul dans son ordre.
1.2.23.- Tableau des consonnes
-
. __. -
1
1
l
1
1
denta-I
pala-
vê Lair'es labio-I
1
l Labiales labio-
/1'
glott.
,
~ntal.
les
1 tales
_.~e alrL
1
occlusive
p
c
k
1
t
r
1
?
sourde
occlusive 1
b
d
j
gb
sonore
9
nasale
m
n
Jl
J)
continue
f
sourde.
5
latérale
1
1
semi-
j
consonne
w
vibrante
r

- 52 -
Distribution des phonèmes
Les phonèmes se combinent selon une distribution caractérisée
par la sucession des sommets de syllabes. Nous appelerons sommet de syl-
labe, ou support, l'élément syllabique qui reçoit le ton. Cet élément
est toujours vocalique. L'autre élément, appelé apport est consonanti-
que
Cl
1
~
apport
support
La langue présente autant de sommets que de syllabes:
- aucune voyelle orale, la voyelle ~ exceptée, n'est attestée à l'ini-
tiale de syllabe. Cette initiale est toujours consonantique.
- En finale, toutes les voyelles peuvent apparaître quelque soit la struc-
ture de la syllabe.
1.2.24.- Homophonie dans CVCV
Voyelle homophone - une première voyelle est toujours compa-
tible avec elle-même
;
,
tara
passer
mais
, ,
k'€r'€
champ
nama
courage
j,€IÈ
femme
Cela signifie que les voyelles des disyllabes appartiennent à
la même aperture :
a) antérieure
tlnf
faire du bruit
jTrT
sortir
,
;
fllrl
appeler
jTgT
avaZer
e - e
gbede
manioc

- 53 -
jèljgé
très
jele
pied
jèse
fil
forè
habiller
e - e
kere
champ
m€re
toile d'araignée
pèrE
vendre
f jÈrÈ
honte
b) postérieure
u -
u
f ùf)U
avoir pour totem
Iùru
entendre
fùru
percer
o - 0
toro
passer~ dépasser
entendre
front
sOl:1olo
entasser
o -;)
k~r~
porte
j~r3
canari
j3r~
danse
, ,
S;)S;)
causer
c) ouverte
a - a
wal:1a
se chauffer
jal:1a
cesser~
laisser
kara
viande
kana
singes

Cependant une voyelle antérieure peut être suivie d'une vo-
yelle postérieure ou inversement.
l'.-11
pjetu
caLeçon
tanT
enfiLer
karT
faire~ suivre
, ,
par!
étonner
laiT
s ' Loi.qner
é
mais une deuxième voyelle i (dans CVCV) ne peut se trouver qu'après une
première
a, e, E, J, 0, a, E, 3 :
- une voyelle antérieure est compatible avec une première voyelle anté-
rieure de degré II et III nasale comprise ,postérieure de degré II et
III nasale comprise.
- une voyelle a est compatible avec une première voyelle postérieure 0
ou u.
- une voyelle e est compatible avec une première
- une voyelle 0 est compatible avec une première voyelle postérieure na-
sale U.
Notre corpus ne nous a pas offert d'exemple où la deuxième
voyelle soit: E, a, J, U, E, 3
si ce n'est qu'après une première voyel-
le identique.
Toutes les voyelles nasales sont compatibles avec
elles-mêmes.
t3g5
- ,
poison
nar a
homme , type
, ,
. k5r5
- ,
morceaux (pLur.)
nEI)E
vaches (p iur , )
pE~E
non-tranchant
fT Il
rencont.re»
f Iirju
avoir pour totem

- 55 -
1.2.25.- Les consonnes non attestées à l'initiale
'-.
Toutes les consonnes sont attestées à l'initiale des syllabes

sauf :
- /r/ on sait que cette consonne, dans nombre de langues africaines, ne
se trouve jarrais à l'initiale de mot, de sorte que dans les mots d'em-
prunts (le plus souvent) commençant par r, les locuteurs apposent une
voyelle prothétique de même timbre que la voyelle subséquente à r
-
-.
radio
>
~
are jo
Raphaël
>
René
>
-
- ~
erene
- / t:>/ variante du 9 est touj ours intervocaJiqùe.
- /7/ cette glottale se trouve
rarement à l'initiale d'un mot
sénoufo. Le jlmini va plus loin, puisque ce phonème est peu attesté
même à l'intérieur du mot. Nous avons eu des difficultés à établir des
flaires mirriJnales et même une liste de mots comportant 17/ à l'inté-
rieur. Elle figure seulement à la finale de mot.
La langue a une préférence très marquée pour les unités lexi-
cales disyllabiques et ~ tendance à y ramener les structures de plus de
deux syllabes: CV-CV-V >
CV-CV, c'est àdire lexème + dériv. + dériv
>
lexème + dérv. Pour cela la voyelle de la syllabe médiane s'amuit et
laisse ainsi en présence deux consonnes. La première de ces deux conson-
nes, pour être émise, s'appuie sur la syllabe précédente, donnant ainsi
l'impression d'une syllabe fermée:
,
pa-ra-ga
>
par-ga
pagne
f;)-r;)-g;)
>
f~r-g;
apprendre
p;)- r;) -m;)
>
po r-m;)
action de donner la dot
wa-I i -g i
>
wàl-gi
fendu.~ déchiré
~
w3-15-g3
>
w31-g3
rêve

- 56 -
ko-Io-gi
>
kol-gT
r'amasser'
ti-ni-ge
>
br'uit
Il n'y a donc pas de structure syllabique - CVC - originelle.
Dans les structures syllabiques accidentelles - CVC - la syllabe ne peut
être fermée seulement que par une des consonnes des dérivatifs suivants :
1),
l, r , 7, w.
I.2.26.- Réalisations phonématiques
Il était important d'étudier les réalisations tonales dans la
chaîne parlée~ Certaines conditions ont été retenues, c'est dire aussi
que d'autres non pas été retenues. Il y a donc plusieurs conditions à la
réalisation tonale. Pour la réalisation phonétique il se produit souvent
des phénomènes qui ont pour principale cause, selon nous, la rapidité du
débit. Cette rapidité de débit a tendance à éliminer les monosyllabes
quand ils ne sont pas des "mots pleins". Ainsi des morphèmes entiers peu-
vent n'être pas émis ou se voir emputer de leur voyelle ou de leur con-
sonne.
1.- Cas de disparition de monosyllabes en débit rapide. Type
CV + CV
Lorsque deux monosyllabes se suivent en débit rapide, le se-
cond a tendance à disparaître au profit du premier. Dans ce cas il se
produit
a) un allongement de la voyelle du monosyllabe qui demeure
b) le ton du monosyllabe disparu se reporte sur l'allongement
~'
CVV
\\
[( a
,
5\\
wi
et/alors/vache/a/pris/préd./elle/ a donné
et il pris alor's une vache et l'a donnée

- 57 -
,
;
;
-
..
WI
WI
-+
a
WI
et/il/lui/a réveillé
et il l'a réveillé
c) L'élément qui s'amuit est un pronom
il peut être aussi
une négation monosyllabique.
,.
\\
,.
1\\
l-
CV
+
CV
+
CV->
CV
+
CV
;
r
[
;
. ,
ml
:ta
la
Je
..
-+
ml
la
Je]
je/ ne pas/ pars
je ne pars pas
;
;
[ mE:;

la
Je
-+

la
Je ]
toi /ne pas/préd/pars
ne pars pas
j . _
Lorsque deux monosyllabes se suivent en débit rapide, il peut
se produire une assimilation. La voyelle du premier et la consonne du
second monosyllabe s'amuissent et donnent une semi-consonne. Cette semi-
consonne, dans notre corpus est toujours -w. C'est donc dans des condi-
tions biens précises que cela se produit: il s'agit des séquences:
prédicatif + pronom
pronom
+ pronom
négat~ (SI) + pronom
JàrT
-+
mr kârf
SWa
JàrT]
je/suis parti/préd. toi/saluer
je suis allé te saluer
;
ma
celui/préd/toi/plaira
cel~i qui te plaira ...

- 58 -
[.
~
~
,
1ere
kE
porà
~
na
ma
-+
lé~é k"E
~
para nwà t2~2]
hommes/dix/ne pas/prd/toi/rient
les dix hommes ne se moquent pas de toi
~
~
[. na
nd6
~
~
ml
ma
wele
-+
-
~ 1 ~
]
mwa
we e ...
mon/frère/je/toi/ai regardé
mon frère~ je t'ai regardé (je suis allé te voir) ...
Le traitement de ces séquences semble être celui-ci
s(a)
+
ma
-+
sma
-+
sw
Ha)
+
ma
-+
kma
-+
kw
n(aj
+
ma
-+
nma
-+
nw
m(i)
+
ma-+
mma
-+
mw
La labiale nasale m disparaît et reporte sa nasalité sur la
voyelle suivante.
Lorsque deux monosyllabes se suivent en débit rapide, la vo-
yelle du premier s'amuit. Si la consonne isolée est une nasale ou une
,
semie consonne, elle devient consonne syllabique et demeure sur elle le
ton de la voyelle disparue.
~
~
[mr
la
Je
-+
mla
Je ]
je/ préd./pars
je pars.
~
~
[je

Je
-+
jla
Je]
vous / préd/ partez
vous partez -

·- m·'· • • 'filZ"W". '01
- 59-
;
;
;
;
l,
[ r3 r3
t r i a
m3ni
saison de
/ elle/préd/tarde
pluie
la saison de pluie tarde -
1.3 . - TI\\lVENTAIRE DES 'IONS
Le registre des tons jimini est simple. Il comporte quatre
tons ponctuels : un ton Haut (noté ;) un ton Moyen-Bas (noté -) un ton
Moyen Haut (noté ') un ton Bas (noté') qu'on peut schématiser ainsi:
registre 4
ton Haut (H)
registre 3
ton Moyen-Haut (MH)
registre 2
ton Moyen-Bas (MB)
registre 1
ton Bas. (B)
Les tons Moyen-Haut et Moyen-Bas se situent respectivement sur
les registres 2 et 3. L'intervalle qui les sépare est très infime, nous
les avons (un peu abusivement) ramenés à un seul ton Moyen-Bas.
1. 3 . 1. - Tons des monosyllabes
1.3.1.1.- Ton Haut
--------
wT
;
l
ra
ra
il a vu de l'herbe
;
1
wT
n::>
ra
il a vu une vache
1
wT
td
ra
il a vu la poussière
1
;
wT
5::>
ra
il a vu une biche
1
wT
t r
ra
il les a vus (arbres)
1
.
wT
;
, ja
ra
il a vu l'ombre
1
wT
to
ra
ila vu lp. père

- 60 -
wT

il est fatigué
.(
wT
. ~
Ja
il est malade
~
wi
cE
il est assis
1.3.1.2.- Ton Moyen Haut
--------------
1
1
wT
ma ra
il t'a vu
1
1
wT
go? ra
il a vu le front
1
wT
s~
r~
il a vu l'antilope
wT
rj r~
il a vu le bec
wT
n~ r~
ila vu la queue
wT
k~? r~
il a vu un morceau
1.3.1.3.- Moyen-Bas
wT
1
r3 r~
il a vu un épervier
wT
1
53 rô
il avu un cheval
1
wT
pre ra
il a vu des fruits
1
wT
go
ra
il avu une maison
1
WI
ra ra
il a vu la foudre
1
wT
se
ra
il a vu quelqu'un
~
wT ( 1a tugo) pl
il fait du travail
wT (t i ) CI
il l'a emprunté
~
wT (na) tu
il m'a envoyé faire une corrunission
~
WI
( kara) k~
il a donné de la viande
wT (w f)
jer
il l'a averti
wT
jEIE ja
il a cassé une calebasse

- 61 -
1.3.1.4.- Ton Bas
wT
il a vu du sel
wT
dr 1
il a vu une fourmi noire
wT
gba
il a vu un fleuve
wT
gbÈ:
il a vu du bangui
wT
pj~
il a vu un enfant
wT
il a vu une igname (variété)
wT
drù
il a vu un hippopotame
,
wT
ca
il a vu une daba
,
wT
se
il a vu un pont
wT .kâd

il a mangé de la viande
wT (dôgô)
1 1
il a mangé de l'igname
wT (wËrÉ)
tu.
il a planté des feuilles
,
wT (jele)
w~
il a pris femme
;
wT (1 a gô 1à) wà
il "déplume" une poule
1
Nous avons pris un cadre
wT
ra (il a vu .... ) et nous
avons vu apparaître quatre tons ponctuels. Ces quatre tons s'opposent mu-
tuellement dans les rapprochements suivants
râ~ herbe /
rà, igname (variété de) / ra vomissement
jâ, vaincre / ja
casser

prédicatif de passé / ja
prédicatif de futur
ka, casser
/
kà~ manger
1
;
k~~ finir
/
k~~
arracher
;
,
1
n~ enfler /
n~ tresser /
n~ frotter (d'hui le),
;
,
tu~ envoyer /
ru, planter /
tu~ frapper

62 -
~
sl~ mettre droi t
/
si~ se fâcher
~
1
qbè ,
pouvoir (faire
/
gba
être chaud
quelque chose)
1
to~
enfiler
/
tà~ tomber /
~
1
WJ~
creuser /
w~~ prendre (après choix) / WJ~ tirer~ tuer (à
l'arc)
w6~ verser (eau)
/
wà~ dépouiller enlever les plumes
1.3.2.- Tons des disyllabes
Les paires minimales ici sont extrêmement rares ; nous dres-
sons une liste de ces tons, comme nous l'avons fait plus haut pour la po-
sition des phonèmes dans le mot.
1.3.2.1.- Tons B-H
·,
~
j c:rge
arrêter
k; 19 r
arracher
· ,
~
jere
être debout
kèl r
être le premier à
fil r
être d'accord
, ~
sar 1
aider
tàrg r
accompagner
· ,
~
jE.:rjge
très
fJà 1 r
se dépJcher
dèrgè
chemine
·, r:
jewe
interroger
1.3.2.2.- Tons B-MH
1
fàri
saluer

- 63 -
1
kàr i
parti
\\
1
t Ini
faire du bruit
1
wÈ 1i
être doux
1
màrfa
fusil
1
kàr i
apprendre (emprunt dioula)
,
1
pï 1 ï
tourner
,
1
ka 1a
passer par-dessus
• ,
1
jese
fil (emprunt dioula)
1.3.2.3.- Ton B-MB
wÈIT
aboyer
rester accrocher
sawa
éplucher
fàrT
échanger (argent~ faire de la monnaie
kàro
élever~ éduquer
épervier (espèce)
j57S
chai se, tabouret
, ~
wErl
être chauffer
kùgbS
ventre (femme enceinte)
sùgb3"
chèvre
pierre
\\
-
slpe
araignée
,,' -
pulu
faire de s grumeaux
jùrgo
chanson
lùglo
flairer (chien)
gbèl g8
pleurer

-
6LI -
1.3.2.4.- Tons B-B
f2:>rg2:>
apprendre
oser
avaler
, ,
SJSJ
discuter~ armer un fusil
porte
dàlà
concession
1àrà
cacher
fàrà
blesser (avec un fusil)
, ,
fT 1 ï
faire le tour
diminuer~ consoler
respecter (emprunt dioula)
,
pugà
perdre
kàmbà
hyène
jàll
coudre
1àr 1
élever un animal
fÈrÈ
honte
, ,
WETE
jeu (qui se joue avec 12 trous et 4
billes dans chacun des trous)
tùgù
vomir
wàlgl
fendre
wà Il
écraser
1.3.2.5.- Ton H-B
. ~ ~
jrlgl
s'amuser
,
~
.t urgo
essuyer
ségà
baisser~ pencher
il convient

- 65 -
,
~
woro
ne pars
g61à
poule
fèrè
habiller
oeil
t(mÈ
bruit
,
~
SlmE
dolo
s61à
éléphant
.p6là
lapin de garène
.
,
~
· J::>r::>
la danse
noir
,
~
f l l r l
demander
n'Err
vaches (plur.)
· kûs5
feu
.mÉsf
aiguille (emprunt)
homme (opposé à femme)
kûrù
courber
· f ûrù
percer
.
,
~
jrlrl
éternuer
I.3.2.6.-Tons H~MB.
tdge
descendre
~I­
·ple
enfants (plur.)
tûnu
égrainer
k~na
singes (plur.)
toile d'araignée
~
-
· suro
foutou
. ~ -
wlrge
fumée

- 66 -
w;)lg5
rêve
pl rge
jour
mâlE
depuis
~
sân'T
jusqu'à (emprunt diaula)
1: ID
noro
saison de pluie
1.3.2.7.- TON H-H
attraper
consulter le charlatan
appeler
~
- ~
aga
mois
~
- ~
aga
qu&~ quel (+ humain) interrogatif
slmE
direction
rrmé
ombre
~
~ -
r;)g;)
bouger
gb~nÉ
couteau
. ~ ~
J 1W1
essorer
~
~
kagrE
bois mort
~ . ~
·Slj;)
barbe
~
~
·bEt5E
haine
~
mét5E
réputation (bonne)
fErE
vers de terre (plur.)
. ~ . ~
Je~j;)
rivale (femme)
~
kEjr~
griffes~ ongles
tât5~
suivre~ croire

- 67 -
1.3.2.8.- TON MS-MS
parT
étonner
-\\
sTge
attendre
f)5rT
têter
faiT
cultiver
PEIjE
non-Eranchani:
t3"g3"
poison
walja
se chauffer
gOljo
front
t3m3
eau
perE
pintade
nal~
aujourd'hui
jenT
sauter
fonT
décortiquer
penT
cuir
senT
aecouchen, produire
tTge
arbre
\\alja
montrer
ra ea
brousse
somu
perle
jarT
enlever de l'eau
jele
pied
serE
paroles (pl.ur . )
k3rT
rassembler
k313
couper, blesser
cElE
cochon

\\\\,
- 68 -
1.3.2.9.- TON MB-MH
1
lari
cacher
~
1
"
p3"r i
époueer, doter
gOt56
front
tun6
s'enfoncer (dans l'eau)
1
maga
entourer
1
t515
croitre
1
13t5~
max-iqot., fleuve
1
ra 1ga
graisse
1
t âsa
cuvette (emprunt dioula)
Jell
durcir.. s~cher
1
nugba
un
1
tel5e
fatigue
1
f3"g~
dette
s3"d
faire la cuisine
1
gêila
dent
1
gbede
manioc
pjet6
caleçon
1
têila
à côté de
1.3.2.10.- TON MB-H
~
nuru
entendre
lad
pâl.i.», blanchir (aube)
lat5~
temps
lergé
loin
kOn6
sentier
bar6w
causerie (emprunt dioula)

- 69 -
sO~Ô
brûLer
w515
coucher avec une femme
;
d~la
aimer~ préférer
sur~
changer
tE~€
(je) pose
j5~~
gâcher~ gaspiLLer
tad
chauffer (eau)
jeré
arrêter
kolô
frapper
1.3.2.11.- TON MB-B
gJrl
grand frère
nE8È
vaches (pLur.)
JEI È
femme
jamà
maladie
namà
courage~ viriLité
sa1à
chambre
margà
guerre
pargà
pagne
senÈ
éLéphants
8w5r~
respiration
<:.
piège
f58~
nouveau
k"U1 Ù
coiffer~ raser
.- ,
pJ8rl
se taire
jirgè
sortir
rTmÈ
humidité~ boue

- 70 -
1.3.2.12.- TON MH-MH
1 1
toro
passer
sèrl
trembler
s6r)
amer
tèr 1
poser
sjgj
préparé~ cuit
drl
choisir
ktrt
champ
1
1
t3r3
plante des pieds (jusqu'à la cheville)
1
fU8~
couler (fleuve}~avoir pour totem
dt1j
canari
flgl
éteindre
tljè
calebasse
kltl
discussion~ jugement (emprunt dioula)
1
tubjè
travailleur
1 1
cewE
connaissance
1.3.2.13.- TON MH~MB
être horizontal
être serein
S6t10
baisser
k6nT
peut-être
t 1 -
Ire
moudre
1
t3r3"
compter
1
kalja
manche de daba~ bâton
cesser~ baisser
rivale (emprunt dioula)

- 71 -
forge
case~ paillote
1-,
"\\
état de ce qui est sale (moral)
1.3.2.14.-
'IDN IVlH-B
jè l 'i
mettre au soleil
k6rà
rester
par-à
parler
\\
k6ja
chien
\\
f)wèra
flèches (p iur . )
~
f)wè 1a
flèche (sing.)
wtgÈ:
feuille (sing. )
1
fTr)gè
excrément (péjoratif)
1.3.2.15.-
Le tableau ci-dessous ne comporte que quatorze
combinaisons sur les seize que nous devrions avoir. Il y manquent
les
(B)
,
(H)
(MB)
(MH)
(B)
+
+
+
+
(H)
+
+
+
(MB)
+
+
+
+
(IVlH)
+
+
+
combinaisons (H) - (MH) et (MH) - (H). Il n'est pas aisé de justifier
phonologiquement ces absences. Pour les trois derniers tons} le phénomène
de l'abaissement de la voix est important. Il y aurait donc de bonnes rai-
sons de penser qu'ils sont plus phonétiques que phonologiques.

- 72 -
1.3.2.16.- Ton des voyelles allongées
Dans la chaîne parlée il arrive qu'un même phonème vocalique
porte un double ton de hauteur différente, donc non ponctuels. En jTmini,
ce double ton
1) peut être le résultat d'une contraction de deux monèmes
généralement monosyllabiques de même timbre. Les deux voyelles restées en
présence, après amuissement d'une consonne, gardent chacune son ton pro-
pre :
;
1 ;
1
ml
1aba
m~
>
mu
ja~
1aba
mu
je/prédicatif/négation/lampe/allumer
Je n'allumerai pas la lampe.
ja
prédicatif de futur

morphème de négation
2) L'allongement vocalique est une des modalités nominales
du jTmini. Il résulte de la suffixation d'une modalité au lexème, cela
entraîne l'allogement de la voyelle de ce lexème:
jelÈ
femme (sing. )
JEE lE
femmes (plu», )
f515
forgeron (e inq, )
fHI~
forgerons (p Lu», )
\\
1):515
ami (sing. )
I)EËI~
amis (pl.ur . )
Les tons de ces voyelles longu.es (notées un ici doubles) ne
varient pas de hauteur durant l'émission. Il n'est pas possible de parler
de ton modulé, si l'on entend par modulation, une variation de hauteur
du ton, et cela veut dire qu'une voyelle comporte deux tons de hauteur
différente. Nous avons choisi de considérer ces séquences de voyelles
comme ayant des tons ponctuels.
3) Enfin, en troisième lieu, le double ton peut être le résul-
tat de l'abaissement ou du relèvement de la voix sur une syllabe: Nous

- T5 -
considérons alors ce double ton comme l'effet d'un style emphatique.
.
ex.
ml
~ \\
jOO
je dis
ml ;fa
ml cee
je m'asseois
ml
\\
CE
ml IfÉ
j'ai pris
ml le
~
ml
la -\\
poo
j'attache
po
~
ml
la .-\\
JOO
je danse
jo
1.3.3.~ Réalisations tonales
Il nous faut dire maintenant que les tons découverts ne sont pas
des tons figés et déterminés une fois pour toute sur chaque élément. Mal-
gré les hauteurs retenues un ton, dans la chaîne parlée peut se réaliser
plus ou moins haut que le registre qui lui est attribué. Les phénomènes
qui autorisent de telles réalisations sont ceux du relèvement ou de l'a-
baissement en premier lieu ensuite ceux de l'allogement de certaines voyel-
les finales de base verbales,
a) de l'abaissement qui caractérisent la chute de la voix sur
tous les tons finals
b) du relèvement, phénomène, contraire du précédent
- on peut ajouter l'allor~ement de la voyelle du lexème, condition sans
laquelle les deux phénomènes précédents ne peuvent se produire sur cer-
tains verbes. Disons aussi que l'allongement vocalique a un deuxième rôle
l'allongement produit un effet stylistique: l'emphase (voir p. 72 ).
Nous dégagerons d'abord les règles de réalisation tonales:
Il
sur bases lexématiques
12
sur bases dérivées
II 1 sur prédicatif monosyllabique
II 2 sur prédicatifs combinés.

- 7~ -
I.3.3.a.- Bases lexématiques.-
Nous les avons déjà définies, ce sont les bases qui coïnci-
dent avec un lexème. Dans le corps de l'énoncé ou en fin dfénoncé,les
tons qui sont réalisés sur ces bases sont identiques aux tons du lexème
de cette base.
1
pôlà
~
WI
fla
lièvre/
il /
herbe / a vu
Le lièvre a Vu l'herbe
.,
~
je
~
~
PJ::>
WI
wa
go
enfant/ il / est entré / dedans/ la maison
L'enfant est entré dans la maison
~
.,
~
la
~
PJ::>
WI
je
wa
go
enfant/il/ préd./
entre
/
dedans/ la maison
L'enfant entre dans la maison
Les tons réalisés n'ont pas été soumis à l'action de l'allonge-
ment et donc n'ont été ni relevés ni abaissés. L'effet stylistique se
rend par le morphème 0 qu'on place en fin d'énoncé et qui sémantiquement
n'a pas de signification propre.
Les tons réalisés sur ces bases résistent, comme toute base ver-
bale jTmini, aux influences tonales de l'entourage.
Les bases à alternance de tons suivent les mêmes règles que les
bases lexématiques, pour des raisons que l'on comprend aisément. Il est
en effet nécessaire que le ton reste fixe, libre de toute influence pour
que l'alternance garde sa valeur de distinction entre l'accompli et le
non accompli. Cela exclut tout allongement en final d'énoncé et partant
tout rèlèvement et tout abaissement.

- 75 -
~
wT
la
If
~
na
taro
[ - -
-J
i l /
préd. /
mange
/
et
/
dépasse
Tl mange trop
~
wT
la
jo
nal~
[ - -
J
il
/
préd. /
danse /
auj ourd ' hui
Tl danse aujourd'hui
Les bases lexématiques et les bases à alternances de tons, ont
une réalisation tonale ponctuelle (H) , (B) ou (M) suivant que le segment
appartient à un schéme tonal (H) , (B) ou (M).
matÉn~
wT
jo
[ - -
J
Maténin /
elle /
préd. / danse
Maténin danse
~
.,
pp
wT
la

[ -
J
enfant / il / prédi./
court
L'enfant court
I.3.3.b.- Bases dérivées.-
Les bases dérivées sont souvent disyllabiques ou le deviennent
après allongement de la voyelle du lexème.
CV
+
cvv
Dans le corps de l'énoncé, pourvu qu'on recherche un effet stylis-
tique, et en fin d'énoncé, les bases de structure CV allongent leur voyelle
du lexème
Pour la réalisation tonale,GVV et CVCV ont les mêmes trai-
tements
quelques bases, en apparence, lexématiques ou
à
alternances
ne
se
laissent pas traiter corrnne les bases précédentes'. Ces fausses
bases lexématiques et/ou à alternance de ton sont en réalité des bases
dérivées ou le deviennent après allongement vocalique
CV
+
CVV. Ainsi
le dans les énoncés suivants:

- 76 -
n~
wT
wT
I~
[- - - - - J
comme/il / préd. futur/ il/prendre
Comme s'il va le prendre
~
..,
~
SI
pa
ma
SI pe

J
aigle
/
alors / est venu/ préd./araignée/a pris
L'aigle est alors venu prendre l'araignée
- ,
a
~
SI
nanc

J
il/alors /
vache / a pris
Alors il attrape une vache
mT
sa

[-
Je
/ préd. fut/
prendre
Je vais (le) prendre
,
ma
sa
~
na
l'f~
toi
/
préd. /
moi
/
prendras
Tu me prendras.

wT
wT
l'fÉ
[ - - -
J
comme/
il
/
préd. /
lui
/ va prendre
Comme {s')il va le prendre
mT
ja
sa
IÈÉ
[ - - -
-J
je
/ préd. fut./
prendre
Je vais le prendre
..
\\
slpe
SI
wT
-. ~ ~
I)jeme
lIT
araignée/alors/de lui/~alafon/a pris
L'araignée a pris ses balafons

-
Tf -
;
SI
pa
m~
s l pè
lE
-J
aigle / alors/ est venu/préd/araigryée/a pris
L'aigle est venu (et) a pris l'araignée
Les exemples veulent montrer qu'une fausse base lexématique comme
lE peut être réalisée ponctuelle It
IÈ ou lE on peut allonger sa voyel-
le radicale et par le jeu du relèvement, de l'abaissement, être réalisé
IEE,
lEt, IÈt.
On peut donc écrire
;
;
CV
-+
CV
-+
cVv
, ;
CV
-;>
CVV
cV
cVV
-';1
A ce stade
ce
sont des bases dérivées disyllabiques et ;elles se comportent
comme telles.
Dans les bases dérivées, le dérivatif a une hauteur de ton identique à
celle du ton du lexème. Soit -CV le dérivatif et LV le lexème :
;
LV - CV
-+
L VC V
LV - CV
-+
L V C V
LV - CV -+ L V C V
Le schème tonal de la base est identique au schème lexical. Ainsi pour
les réalisations tonales sur les bases disyllabiques, lorsque le ton
lexical du lexème de la base est relevé, celui du dérivatif est abaissé,
et lorsque le ton lexical du lexème de la base est abaissé, celui du
dérivatif est relevé
,
k~s3
-
;
soso
[-
J schème lexical [-- -
J
le feu/ il / a brûlé /
Le feu a brûlé.

- '1(3 -
,
,
na
méE
;
;
50t10
(ndé
kù )
J
si / toi + ne pas / a brûlé / (et si/tu ne meurs/
Si tu ne meurs pas brûLé.

HII
nügbê§
na
[ - _ J
-
scheme
.
.lexi.ca.l
[-
-J
ils/ ont rencontré/uni sur
ILs se sont entendus.
je
. ka
fil i
na
vous/préd/ rencontrerez/uni sur
Vous vous entendrez.
waî 1
ma ta
[ - _ J schème
[ _
_ J
lexical
le ciel/est fendu / préd/ est tombé
Le tonnerre est tombé.
Dans les exemples qui précèdent relèvement et abaissement se pro-
duisent simultanément sur la même base. Il est des cas où l'un ou l'autre
seulement se produit :
a
"
51
kurù
[-
_
J schème lexical [-
- J
alors/le bec/alors/sIest courbé
ALors son bec s'est recourbé.
-
küru
do
[-
,J
bec / préd.
/ s'est re- /
puisque
acc.
courbé
Et puisque Le bec s'est recourbé.
ml
jere
ja

wT
jéwè
[ - _J schème [ - - ]
lexical
je / en personne / préd./ ne pas/ lui / interroger
je ne L'interrogerai pas moi-même.

-
'(9 -
.,
;
;
;
;
;
;
narja
WI
SI
WI
Jewe
[_ -
J
l'horrnne/
il
/
alors
/
lui
/ a interrogé
L'homme L'a aLors interrogé.
Quand et pourquoi se produisent ces variations de hauteur ?
Toute base peut être l'objet d'un abaissement ou d'un relèvement
lors de la réalisation tonale, pourvu que cette base soit
au rro ins disyllabique
ou adrrette un allongement vocalique de son lexème.
Ces variations peuvent se produire dans le corps ou à la fin de l'énoncé.
Les bases à schème tonal lexical(l)
a) CVCV peuvent être réalisées
CVCV
;
,
CVCV
,
CVCV
;
;
;
;
b)CVCV
"
"
"
CVCV
;
,
CVCV (un seul exemple waà)
, ,
c) CVCV
"
"
"
CVcV
,
cVCV
Lorsque les réalisations tonales se produisent uniformément sur la
même hauteur, on peut admettre que réalisation tonale et schème tonal
lexical coïncident
mÉÈ
;
sa
fTIT
ngbôJà
~
ni
[- -J schème [- -J
lexical
alors en même
/ préd. / a rencon-/ un génie/ avec
temps
tre
c'est alors qu'elle a rencontré un génie.
(1) Nous n'avons pas rencontré de base plurisyllabique autre que disylla-
bique. Les règles ci-dessus ne s'appliquent qu'à ces bases disyllabi-
ques.

80 -

la
~ ~
W Il
(t'isaga
k'i
pama
na)
nous/ préd. / nous deman- / la pluie/d'elle/la venue/sur
dons
Nous nous demandons s'il va pleuvoir.
La fonction de ces variations de hauteur dans la chaîne parlée est
de marquer le contraste des tons afin qu'aucune information (ou
partie de l'information) ne se perde. L'on sait que les tons sont les vé-
hicules les plus ordinaires de ces informations. Le contraste tonal est
encore renforcée par l'accent tonal qui en jTmini est de creuser l'écart
~
, ~
entre deux tons de sorte que les réalisations cVCV sont entendues CVCV,
et contribue ainsi à donner à la langue un accent chantant.
I.3.3.c.- Réalisation tonale sur les prédicatifs
Nous opposerons, pour cette étude, des prédic~tifs simples à des
prédicatifs combinés. Est simple le prédicatif qui ne comprend qu'un seul
morphème monosyllabique ; en revanche le prédicatif combiné est celui qui
est formé de la combinaison de deux ou plusieurs prédicatifs. Ainsi /ja/
kâ//sa/ sont des prédicatifs simples lorsque chacun d'eux, indépendamment
des deux autres, est employé devant une base verbale. Tandis que /ja kâ
sai employé devant une base verbale, est un prédicatif combiné.
!
1
;
I.3.3.c.l.- Réalisation tonale sur prédicatif simple
.11tl
Parmi les morphèmes des prédicatifs simples certains admettent l'al-
1
longement vocalique d'autres ne l'admettent. On peut schématiser les pre-
t
miers : CV
1
+ CVV et les seconds CV + CV. Les conditions de réalisations
i
l
tonales ne se resemblent que fort
peu pour ces deux schèmes. Suivent le
1
[
schème CV
1
+
CVV, les prédicatifs simples suivants: ja, ma, sa, ka.
~
Dans le schème CV
+ CV on peut ranger
la
la
ta
pje. Ceux qui n'admet-
tent pas l'allongement, ademettent cependant une certaine mobilité tonale
dans leur réalisation.

- 81 -
On peut chercher stylistiquement à attirer l'attention sur le mor-
phème de la base verbale, donc sur le signifié verbale, c'est ce que nous
venons de voir à propos des réalisations tonales sur les bases. On peut
\\
aussi chercher à attirer l'attention sur l'expression du temps de dérou-
lement de l'action qu'exprime le prédicatif. Dans ce cas c'est
le pré-
dicatif qu'on met en relief, en l'étoffant, et en lui donnant un peu plus
de corps dans l'énoncé
en allongeant Ja voyelle. Dès lors tout se passe
comme dans les bases, car la réalisation, tenant compte de cet allonge-
ment, est soumise aux phénomènes du relèvement et de l'abaissement.
Les prédicatifs simples connaissant l'allongement vocalique peuvent
schématiser ainsi leurs réalisations tonales : CV est le prédicatif sans
allongement vocalique.
, ;
CV
-+
CVV
,
cvV
;
; ,
CV
-+
CVV
;
cVv
;
CV
-+
evv;
evv,
cVv
Lorsque le prédicatif, à voyelle non aliongée, a une réalisation
tonale (B), après allongement de sa voyelle, la réalisation 1) connait un
relèvement (BH)
ma

ma
jo
[ -
]
-+
toi 1 nég 1
dire
ne
dis pas
2) oU connaît
un abaissement (BH)
kon!
wô mbe
[
-
]
-+
peut-être lill devoirl préd/acheter
Peut-être il devra l'acheter.

Lorsque le prédicatif réalise un ton (H) sur la voyelle non
allongée, après allongement ce prédicatif peut :
1) se réaliser (HB)
,
~
a
sa
ta
ta
et il/ préd./est tombé
et il est tombé.
2) ou se réaliser avec un abaissement (MH)
wT

,
.
,
[ - ] - +
kaa
-+
wT
kaa
kaa
]
il
/ préd. / a mangé
il a mangé.
Lorsque le prédicatif réalise un ton moyen, après allongement
il peut :
1) avoir une réalisation tonale de même hauteur sur cette voyelle
longue
.
,
we
ja
~
JI ri
IT
mT
-+
we jaa j(r'i IT nT
[ -
]
-+
[ - - ]
nous/préd./lèverons/lui/avec
nous recommencerons (notre façon de faire)
2) avoir une réalisation (MH)
mT
ja
ta
wT
na -+ mT jaâ ta wTna
[ - ]
-+
[ -
-
]
je/ préd./vouloir/lui/sur
je la prendrai (en mariage)
3) avoir une réalisation (MB)

- 83 -
(nâ ml s I jfgl), wI;:fa ta
-7-
WI ;:faà ta
[-] ~ [-
J
-
(si je ne l'a-
il!préd . / tombé -
vais pas at-
trapé)
il serait tombé.
Les prédicatifs qui n'admettent pas l'allongement règlent
leur réalisation tonale sur les prédicatifs combinés.
I.3.3.c.2.- Dans les prédicatifs combinés, on ne trouve ja-
mais de voyelle allongée ; en effet les lois qui régissent leur réalisa-
tion tonale sont différentes de celles auxquelles donne
naissance
l'al-
longement.
La loi principale est la loi de l'assimilation. Dans la chaî-
ne de leur réalisation,les tons des prédicatifs combinés subissent les in-
fluences les uns des autres :
/;:fa
kâ /
-+
[;:fa ka]
]
ton /père/il/préd./parti
ton père partira.
/ja
ka
sa /
]
wi;:fa
k~ sa se
[ ~
.; k;
;
-]
W 1
ja
a sa se
elle/préd./ accouchera
e He accouchera.
Dans les séquences de prédicatif comprenant le morphème ma,
la réalisation tonale de ce morphème n'est pas soumise à l'assimilation.
En général, ma se comporte comme se comporte la deuxième syllabe de l'al-
longement, et peut être réalisé (B) ou (H) indépendamment de la séquence
de pr2dic~tif où il se trouve.

- 8Lj -
.
,
ml
~
pj e
ma

je/
préd.
/ courir
Je courais
,
pa
~
ma
WI
tEt5E
(wèlé
jew)
[ -
_ -
-J
let alors/est venu/préd./lui/poser/voir/doucement
Et alors il est venu le déposer doucement.
Ainsi dans les prédicatifs où ma figure, en début de séquence, il a une
réalisation (B)
~
. ~
~
[ -
WI
pJe ma
J

eUe a couru
~
WI
I~
. ~
~
[-
pj e ma
- _J tè eUe avait couru
.
~
~
~
WI
p j e ma
la
[ -
-J

eUe courait
~
WI
I~
. ~
~
~
pJe ma sa
la
[ --
- -J té el-l-e courait
Dans les autres prédicatifs combinés, les réalisations (H)
assimilent les autres réalisations (vou' exemple ci-dessus). Lorsqu'en
revanche il n'y a pas de réalisation (H), les tons (M) se réalisent H,
car le dernier ton (M) se réalise (H) par relèv~ent et assimile le pré-
cédent ainsi
mi
sa
[-
_ -J
préd.
/
prendre
Je vais (aller) le prendre.
Dans la chaîne parlée, les réalisations tonales sont déter-
minées par les phénomènes de relèvement ou d'aba.issement. La rythmique
tonale peut parfois avoir besoin d'un support supplémentaire, mais sou-
vent elle coïncide avec les éléments de la chaîne parlée.
L'allongement peut être considéré comme l'élément qui traduit l'in-
tention du locuteur. Quand ce dernier veut insister sur l'action, l'allon-
gement porte sur la voyelle de la base. Si, au contraire il veut privilé-
gier le temps du déroulement de cette action, alors l'allongement porte
sur la voyelle du prédicatif.

MOR P H0 LOG l E

- 85 -
II,- MORPHOLOGIE· VERBALE
II.0.- PROBIEV~T1QUE
Un énoncé jTmini, comme
;
1
matÉnÈ
;
WI
la
g61à
fla
Maténin 1
ellel préd. verbl poulel voit
Matinin voit une poule.
est fondé sur des relations qu'entretiennent entre eux les différents cons-
tituants de cet énoncé. Ce sont des relations d'ordre d'abord, où chaque
constituant a une place qui lui' revient ; des relations de classe ensuite.
L'énonçé présenté les constituants et les éléments des constituants dans un
ordre strict
Nom
Pronom
Prédicatif
Nom
Base
Nom
- -
S
S
1
Objet
T
Circonstant
Prédicat
Dans ce qui va suivre, nous abrégerons
N
pr
préd
N
B
N
-
S
s'
L
0
1
C
P
Si nous considérons N et
N corrnne des expansions, nous pouvons dire que
a
C
cet énoncé est formé de trois constituants : un constituant nominal N, un
S
constituant pronominal pr, et un constituant verbal Q. Les deL~ constituants
ST
v

- 86 -
N et pr assument un terme sujet, tandis que le terme prédicat est assumé
par le troisième constituant. Dans l'énoncé un constituant nominal peut
assumer aussi le terme objet (0) ou le terme Circonstant (C). Aucun élé-
ment de la classe verbale ne peut assumer les termes sujet, objet et cir-
constant. Les éléments de la classe verbale n'assument et ne peuvent as-
sumer qu'un terme: le prédicat. Pour cela, les éléments de la classe verba-
le sont dits monofonctionnels. Le Prédicat (p) est assumé~ par uncongtituantcorr
prenant un prédicatif et une base. Les prédicatifs constituent une liste
fermée, les bases, une liste ouverte. Nous appelerons donc "verbe" l'as-
sociation du prédicatif et de la base.
Dans le schéma précédent, on constate que lorsque la propo-
sition (puisque nous avons choisi un énoncé à une proposition) comporte
un terme objet, celui-ci est placé entre le prédicatif et la base, de
sorte que le verbe forme une séquence discontinue.
Nous nous attacherons seulement à montrer comment VP s'in-
sère dans un énoncé et sous quelles formes. Pour cela nous traiterons
en premier lieu des bases verbales, puis de la formation des verbes par
l'association des prédicatifs et des bases. Dans l'étude des prédicatifs,
enfin, nous nous efforcerons d'en dégager les valeurs principales qui
nous aiderons à mieux saisir la valeur du verbe.
II. 1 . - LE CONSTITUANT VERBAL
GENERALITES
Plutôt que sur des temps et des modes, le système verbal re-
pose essentiellement sur des aspects du constituant verbal. Ce sont l'as-
pect accompli qui exprime le résultat présent, passé (ou futur) de l'ac-
tion antérieure au moment où
l'on parle, et l'aspect non accompli qui
au contraire ne s'intéresse qu'au déroulement de l'action dont on parle.
Le constituant verbale est donc caractérisé par une opposition (exprimée
ou non par un morphème) et marque principalement l'aspect et accessoire-
ment le mode et le temps.

- 87 -
L'opposition, dans le constituant verbal, entre aspect ac-
compli et aspect non accompli, est marquée de diverses manières :
1) par l'alternance de voyelle du lexème de la la base
2) par l'alternance du ton de la base
3) par la dérivation de la base
4) par les prédicatifs.
II.2.- LES BASES
Le système verbal de la langue comprend des verbes à base
simple et des verbes à base complexe.
II.2.1.- LES BASES S]}~LES
Les verbes à base simple sont ceux qui, pour être intégrés
dans un énoncé, associent un prédicatif à un lexème verbal :
;
matsnÈ:
Wr i a
Maténin /
elle /
préd. /
voit
Maténin voit.
t3m3
;
. ;
pl
PJ8
lêi
GU
l'eau
/
elle /
préd. /
préd./ versait
L'eau versait
.,
;
;
PJ;)
WI
sa
la
Je
l'enfant/il!
préd.
/
partait
L'enfant partait.
Dans ces exemples, ra,
fJB,
Je, sont des lexèmes. Ils sont précédés des
;
prédicatifs la, pjé
lêi,
sâ laet constituent avec ces prédicatifs les
termes P des énoncés.

- 88 -
Les verbes à base s:imple sont caractérisés d'abord par la sta-
bilité du timbre vocalique du lexème, contrairement au § II.2.3b
wi
la
g6\\0
ka
(s:imultanéité)
i l /
préd. /
poule
/
donne
Il
donne une poule.
1
,
wi
la
• 1
pj e
ma
k~
(résultatif)
il
/ préd. /
préd./
préd. /
poule / avait donné
Tl avait donné une pou le.
Ces verbes à base simple ne prennent pas de dérivatif aspectuel, contraire-
ment au § II 2.3a.
II.2.2.- LES BASES DERIVEES
Nous distinguerons deux sortes de bases dérivées
a) les bases à dérivatifs aspectuels qui sont indispensables dans la con-
jugaison des verbes. Ce sont d'abord le dérivatif -n i et les alternan-
ces de ton, de t:imbre de voyelle, de ton et de timbre de voyelle.
b) les bases à dérivatifs expansionnels. Ils ne jouent aucun rôle d'oppo-
sition aspectuelle dans la conjugaison mais ils s'associent au lexème
verbal aussi bien pour l'expression du non-accompli que pour l'accompli,
Sur une seule et même base, il ne peut y avoir cependant qu'un dériva-
tif aspectuel ou expansionnel, on ne trouve jamais les deux à la fois.

- 89 -
II.2.3a.- DERIVATIF ASPECTUEL - ni
Le dérivatif aspectuel -ni comporte des caractéristiques qu'il
convient de souligner d'abord:
- en tout premier lieu, sa valeur peut être rapprochée de celle des prédi-
catifs, puisqu'il entre dans la formation du non-accompli.
- en deuxième lieu il s'oppose aux autres dérivatifs, qui demeurent à l'ac-
compli, au lièu que -ni disparaît.
~
pj2>
wf
la
jenT
-+
pj~
~
WI
je
l'enfant/il/préd./saute
l'enfant/ il / a sauté
L'enfant saute
L'enfant a sauté
jEIE
~
WI
la
senT
-+
jE/€"
~
WI
se
la femme/elle/pred./accouche
la femme/elle/ a accouché
La femme accouche
La femme a accouché
~
·tf
la
m3nT
~ '"
-+
j1;)r;)
t f
m;)
la saison/elle/ préd./tarde
la saion de / elle / a tardé
de pluie
pluie
La saison de pluie est longue
La saison de pluie a été longue à
à venir.
venir.
on peut en tirer le schérra suivant
accompli
non accompli
je
je
+
ni
On peut rraintenant formuler la règle : sur la base, la présence du dériva-
tif -ni exprime le non-accompli; son absence au contraire ~nplique l'ex-
pression d'un accompli.
Quels lexèmes verbaux s'adjoignent le dérivatif -ni?

- 90 -
/
Les emplois de -ni et des autres dérivatifs sont compltmen-
taires. Les bases formées à l'aide de -ni
le sont à l'exclusion de tous
les autres dérivatifs et réciproquement. Cependant pour qu'une base puis-
se prendre le dérivatif -ni, il suffit que la base de l'accompli (donc
sans-ni) soit, en tous points, identique au lexème verbal. Les tons et
les phonèmes doivent être rigoureusement les mêmes.
m3"nT
-+
m;)
la saison / elle/préd./ tarde
la saison dei elle /
a tardé
de pluie
pluie
La saison de pluie tarde
La saison de pluie a tardé
~
JEI
~
È
WI
senT
-+
JEI È
WI
se
la femme/ elle / préd./ accouche
la femme/elle/ a accouché
la femme accouche
la femme a accouché
~
~
WI
somu
fonT
-+
WI
somu
ta
elle/ préd./
perles
/ enfile
elle / perles / a enfilé
elle enfile des perles
elle a enfilé des perles
Plusieurs langues sénoufo connaissent le procédé de dériva-
tion - ni. La réalisation du dérivatif est souvent différente dans ces
langues
en jTmini il est réalisé - ni
1
en t akpér il est réalisé consonne et/ou voyelle nasales
en sup~ide il est réalisé -ni (et -1 i)
en tenyer il est réalisé _ni(l)
M. Manessy écrit :
"On emplo,[e. -M et: -fi c.haque. 6oJ..4 du. mo,[YL6 que. ces Mna1.e.!.l sont: eanacté-
wlique.!.l de. fa "plt~/.)e.n;t(' case" et ajoutée.!.l à un ttad,[c.af à /.)u66,[xe. ~."
(1) Manessy, op. cit. p. 707

- ln -
Le professeur lVlémessy poursuit :
CCll deux 60JtmM ,:'>u6Mxcu:.M (-ü cU. -l1i) pJtéé.ente.n;t daVl,:'> .te,:'> di 66éJte.vLtM
tal1lJ e.s, ckva Je,:'> vCVli_aMe.,:'> dOM .ta c.omp.tél11eJ1/taJtdé Vl' est: qLL' appJtou.ma-
live., mai<'> dOM fu c.ompaJtcU/.l Ovl ~e/.lte. t' équival.e.VlC.e:" (7). Et il conclut
plus Io in :
1/ I.t .oe.mb.te.
que. daM C.M ve.!tbM, -I1V, -.tv c.aJtac.téJti.oe. .te. pJtoc.è.o mu.ttip.te.,
Jtépété, aJttic.LLté e.11 p Jta.6 M .oUC.C.M.oivCll, pttogJtM.oi6 et:
MVlafemmt, déve1.op-
daM .te. te.mp.o" (2) •
f
On peut, pour illustrer l'affimation du Professeur Manessy, prendre l'exem~
pIe du verbe signifiant accoucher, produire :
51 - exprime une valeur habituelle, que l'on t.r-o ve toujours dans
les conjugaisons où le verbe a une valeur ponctuelle ainsi
jflf WI I~ 51.
=
la femme accouche~ elle a l'habitude d'ac~
coucher~ elle n'est pas stérile~ mêlne si~ présentement~
elle
n'est pas en train d'accoucher.
se - exprime le procès hors de son temps de déroulement et le si~
tue dans le passé. jflf WI se
la femme a accouché.
senT - exprime une valeur progressive, le procès se déroule main-
tenant, il y existe une simultanéité entre l'expression de
ce procès et son déroulement.
On pense, d'ordinaire, que dans mil a SI exprime uniquement l' habituel, de
sorte que les différentes forme&.de l'habituel seraient:
,
a)
ml
la
51
je
/
pred. /
produire
je produis = j'ai l'habitude de produire
b)
ml
pjé
la
SI
je /
pred. / produisais
je produisais = j'avais l'habitude de produire
c)
ml
ja
51
J e / préd. / produirai
Je produirai = j'aurai l'habitude de produire
(1) ~nnessy op. cit. p. 707
(2) Manessy op. cit. p. 709

92
Les formes progressives étant formées avec la base senT, il s'établit ainsi
- et naturel~ement - une distinction entre les bases sT / seni. Nous ne pen-
sons pas que sT soit la base à voyelle fléchie = cette base s'associe avec
les p édicatifs de la forme progressive, ensuite T est manifestement une vo-
yelle fermée, plus fermée que la voyelle e de la base . Il est alors plus
vraisemblable que sT soit la base dérivée; sen i, avec sa voyelle e, ne se-
rait qu'un doublet de sT. Pour le progrèssif on dispose ainsi de deux bases
dérivées. C'est le cas pour les verbes : senT produire
peni
cuire
II.2. 3b. - DERIVATIF ASPECrUEL - L'ALTERNANCE
a) L'alternance de timbre
L'alternance de timbre est un phénomène morphologique qui appartient
au fonds commun à toutes les langues Sénoufo. Elles disposent, toutes, de
cette alternance pour opposer l'accompli au non-accompli. Ce procédé est par-
ticulièrement productif en jTmini. L'alternance de timbre consiste à varier
le timbre de la voyelle de la base verbale pour opposer l'accompli au non-
accompli :
,
,
,
jËIË
wf
la

jËIË
WI
pt;
la fern-/elle / préd./balaye
la fern-/ elle / a balayé
me
me
La femme balaye
La f emme a ha layé
,
,
WI
go
WI
g::>
il
/
P éd.
/
boit
i l
/
a
bu
Tl boit
Tl a bu
cette alternance est limitée et n'importe quel timbre vocalique ne peut
s'opposer à n'importe quel autre. Si nous appelons non fléchie, la vo-
yelle du non-accompli, et fléchie, la voyelle de l'accompli, nous consta-
terôNs que les voyelles fléchies sont plus ouvertes que les voyelles fléchies

- 93 -
L'opposition accompli/non accompli, dans l'alternance vocalique, est carac-
térisée, pour la même base, par l'alternance de la voyelle fermée et voyelle
ouverte. On peut penser que seul le non accompli reçoit un dérivatif aspec-
tuel :
acc
non acc
LV
LV _:"'v
Pourquoi, seul, le non accompli reçoit ce dérivatif ? Quel es1jdans sa réa-
lisation pronétîque, le timbre de ::1[ ? Deux. questions' auxquelles il n'est pas
aisé de répondre. Cependant, aucun cas d'accompli + dérivatif ne s'est pré-
senté~ et l'accompli se rencontrant touj our s sous la forme LV, nous pensons,
)
dans ces conditions qui seul le non-accompli' prend un dérivatif,
Ce dérivatif ::v est' tel que, suffixé au non-accompli il provoque une ferme-
ture de la voyelle de LV.
L'alternance a été facilitée par réxistence de ce dérivatif qui
a pour propriété de fermer -d'un degré la voyelle de LV..
Voyelle ouverte
/
voyelle fermée
accompli
/
non accompli
ainsi
,
,
e
+ ::v
-+
e
pt:
+
:"'v
-+
pe
. ,
e
+ ::v
-+
l
PJ e
+
:'V
-+
pl
0
+ ::v
-+
U
ta
+
:'V
-+
t~t
. ,
J
+
:'V
-+
0
jo
:'V
-+
ja

94 -
"
.
S/
f
(1)
M.G. Manessy, dans ses
Recherches sur la morphologle du verbe
enou 0
n'a pas affirmé l'existence de ce dérivatif ~V. Il ne l'a pas infirmé
non plus. Il est probable cependant qu'il ait quelque rapport avec l'al-
ternance de voyelle et l'alternance de ton, s'il avait été possible de
déterminer les tons de ce dérivatif. Nous avons vu que, lorsqu'Q~ phonè-
me vocalique disparaît, le ton qu'il avait subsiste. Il est alors facile
de penser que, lorsque la contraction entre voyelles est impossible, ~a
disparaît mais son ton se contracte avec celui de la voyelle du lexème
des bases et donne une alternance tonique.
En dernière analyse, l'alternance peut être considérée com-
me un supplétisme, mais un supplétisme partiel, puisqu'on supplée seule-
ment un segment à un autre. Simple modification donc de vocalisme, dira-
t-on ; oui mais une modification qui soulève beaucoup de problèmes et plus
particulièrement celui du choix de ce vocalisme ou le choix du vocalisme
du dérivatif reconstitué. Comment chacune de ces formes se comporte-t-elle
vis à vis de l'autre, a-t-elle une existence indépendante de l'autre ou
au contraire pé n'a de réalité que parce qu'il suppose pÉ ?
La modification du vocalisme de la base est indépendante de
tout phonème; la voyelle n'est pas conditionnée, rien d'ailleurs ne pour-
rait la conditionner. L'hypothèse la plus plausible est celle de la con-
traction du lexème et un ancien dérivatif, ainsi que nous l'avons vu.
"U palLait don.c. c:li ûMc.de., éérit M. G. f/lanessy, de. n.ù'/L l' e.wte.n.c.e., e.n Sê-
n.OUtl0, d'un ptwc.édé. d'aLteJO'liln.C.e. voc.aLi.que. xadceai:e., d'alLta.Yl.t plU6 que.
dano quei.que/.J tw.J1.e/.J C.M, le/.) modalité!.> e.n. soru: an.a.-togue/.J dano plU6-ée.uM
lan.gue/.J c.ono-édêJLée/.J" (2). Complétons cette conclusion en disant que ce n'est
pas dans "quelques rares cas" mais c'est dans la majorité des cas du
Sé-
noufo sud, que cette alternance se rencontre (tagwana, takpEr, tafire,
(1) op. cit. p. 693 et
(2) G. Manessy op. cit. p. 117.

- 95 -
rarafolo, palaga, nafara et évidemment jTmini).
b) L'alternance du ton
Elle est aussi représentative que l'alternance de timbre. El-
le affecte les bases monosyllabiques aussi bien que les bases disyllabi-
ques. Extrêmement souple, elle ne permet pas d'affirmer avec certitude
qu'elle oppose toujours un ton bas à un ton haut ou un ton moyen à un ton
haut ou bas :
H
B
1
mi
je / préd. /mange
je/ ai mangé
Je mange.
J'ai mangé.
fT

t r g e k r l a fT
- t rge
fT
l'arbre/il/pred/pousse
l'arbre/il/a poussé
L'arbre pousse.
L'arbre a poussé
B
- H
~

ku
koja
~
-WI
la

- kojawr
ku
le chien/il/préd/meurt
le chien/il/est mort
Le chien meurt
Le chien est mort

k~
~
~
WI
la
-~
n:l

-
WI
il/préd/vache/mange
il/ vache/ a mangé
Il mange la vache
Il a mangé la vache
M
-
H
fla
f 16
k~ r~
kria fla
1a /ja
voiture/elle/préd/ap-
voiture/elle/a approché ici
proche/ici
La voiture approche
La voiture a approché

- 96 -
~
ka

wf
la
t3m:)
ka
-
w f t3m:)

elle/préd/eau/puise
elle/eau/a puisé
\\
Elle puise de l'eau
Elle a puisé de l'eau
L'alternance de ton laisse croire que le ton de réalisation
du dérivatif _::V était soumis aux phénomènes de relèvement et d'abaisse-
ment (voir § réalisations tonales sur les bases et les prédicats p. 75et
ss. )
de sorte qu'on peut dire que
a) lorsque le ton de la base du non-accompli est H le ton du dérivatif _::v
est B.
b ) lorsque le ton de la base du non-accompli est B celui du dérivatif _::v
est H.
c) Lorsque le ton de la base du non-accompli est M le ton du dérivatif est
B ou H.
Le ton de ce dérivatif _::V étant celui de la base de l'accom-
pli, il s'est donc établi une alternance de ton entre accompli et non-ac-
compli.
c) L'alternance de ton combiné avec l'alternance de timbre.
Ce sont les bases lexématiques qui ont le plus d'exemples
de cette combinaison.
nàn-acc
acc
~
f~
fÈ:
mat nÈ: .w fla
f ~
~
ë
WI
fÈ:
Maténin/elle/préd/court
Maténin/elle/a couru
Maténin court
Maténin a couru
.
~
ja
~
JJ
JEIE
wf l a
JO
JEIE
wf
j~
la femme/elle/préd/danse
la femme/elle/a dansé
La femme danse
La femme a dansé

- 97 -
~


~
WI
1a kano 1r wo
t Ô wr kano 1r w6
père/il/préd/sentier/
père/il/sentier/il/
trace
trace
Mon père trace le sentier
Mon père a tracé le
sentier
Ainsi, sur la même base, il se trouve deux marques d'opposition pour éta-
blir la distinction entre la valeur du non~accompli et celle de l'accompli.
Puisque nous avons admis l'existence d'un ancien dérivatif ::-V, nous pou-
vons expliquer, - et nous l'avons fait plus haut pour l'alternance de tim-
bre et l'alternance de ton - la double alternance comme le résultat de la
contraction de ce dérivatif avec la voyelle et le ton de la base. On peut
donc supposer ces deux transformations
ace
non acc

fÈ + :: V
>:


+T > té
.
j 5 + :: V
>
~
JO
. ,
JO
+t > jo
Il est difficile de dire si chronologiquement les contractions de timbre
et de ton ont été simultanées ou successives et dans ce dernier cas quelle
est celle qui a eu lieu la première. Le dérivatif _::V semble n'avoir eu que
deux hauteurs de tons, H ou B pal' rapport au ton de la base de l'accom-
pli (cf. p . .93.), de sorte qu'on peut schérœ.tiser la contraction (où le
premier ton est celui de la base , de
l'accompli; le second, celui du
dérivatif -V ; le troisième celui de la base du non-accompli-) ainsi:
H
+
T
-+
H
H
+
T
-+
B
M +
T
-+
H
M
+
T
-+
M
B
+
..' T -+
H
B
+
"T
-+
B

- 98 -
II.2.4.- Base à dérivatifs expansionnel(l)
Les dérivatifs expansiQnnels sont des dérivatifs que le locuteur
choisit (Ou nOIlf},' de faire figurer dans son discours. Ils n'y sont pas néces-
saires. Le lexème verbal ainsi joint à ces dérivatifs expansionnels donne
un thème, tout comne le fait l'adjonction lexème verbal et dérivatif aspec-
tuel. Cependant la différence entre dérivatif aspectuel et le dérivatif
expansionnel est que le dérivatif expansionnel est toujours apparent à l'ac-
compli et au non-accompli. les dérivatifs aspectuels ne le sont pas toujours
les dérivatifs expansionnels n'établissent pas d'opposition, tandis que les
dérivatifs aspectuels, par leur présence ou leur absence opposent l'accompli
au nom accompli.
,
ma
WI
wÈ:IT
ton 1
chien
1
i l
1
préd. 1 aboie
1
Ton chien aboie
Cet exemple exprime le non-accompli de même que le suivant exprime aussi le
non-accompli :
ma
,
WI
la
wè 11gT
Il s'y trouve une petite nuance qLJi envisage le terme de l'action. Gr'amma.-
ticalement cette nuance ne devrait pas y figurer. Le style devient ample,
presque maj estueux et le message, très fort parce qu'enveloppé dans une
expression qui choque.
(1) Comne IVlaurice Houis, Afrique et Langage n? 7 p. 26, nous appelerons dé-
rivatif expansionnel, un dérivatif annexe, llana l ogue à une expansion :
t
.
t
~
.
.~ésents
l I t
h .
ce son
ceux qua ne son
pas necessaar-ementz; ceux que
e
ocu eur c 01-
sit de faire figurer en rapport avec les besoins de son message ces
besoins étant éventuellement plus stylistiques que proprement sémioti-
ques.

-- 99
La dérivation expansionnelle exclut la dérivation aspectuelle
\\.
sur un même lexème verbal, et réciproquement. On conclut qu'un lexème CV
peut prendre un- dérivatif
expansionnel à condition que ce lexème ne soit
pas déjà joint à un dérivatif aspectuel.
On peut établir un schéma de la dérivation expansionnelle en di-
sant qu'un lexème terminé parle segment:
-Iv
a un dérivatif expansionnel
- [!;I
-[!;I
a un dérivatif expansionnel
Iv
-rv
a un dérivatif expansionnel
- [!;I
Regardons à titre d'exemple les verbes suivants
1 1 ~
- Iv + [!;I
wa 1ig1
>
wàlg1
fendre
kolTgT
>
kolgT
ramasser
.. 1\\
,
Wfc:
IgE
>
wÈ; IgÈ;
aboyer
t
l Iq l
ô
>
t61g (
gratter
- gv + Iv
sOgolo
>
saga
entasser
sagala
>
guérir
lugü
>
lùgrilo
flairer
- rv + gv
jTrTgT
>
jTrge
>
jTrT
sortir / s'envoLer
,
, ,
~
~
r1rlge
>
r1rg e
>
ri r ]
sortir
tùrùgà
>
turgà
>
turù
essuyer
La voyelle qui disparait est
épetthétique, à coup sûr.

- 100 -
Dans les unités significatives de structure evevev, très
souvent la voyelle du dérivatif est toujours identique à la dernière vo-
yelle du lexème.
I l est important de rappel1er
que
la base verbale garde la même forme quand elle s'associe
- à tous les prédicatifs des différentes conjugaisons de l'accompli
- à tous les prédicatifs des différentes conjugaisons du non accom-
pli
que
les valeurs verbales sont exprimées principalement par les morphè-
mes prédicatifs. Dans une même conjugaison et pour une même valeur,
les prédicatifs gardent une forme unique à toutes les perso~nes.
que
pour la formation d'une base, les dérivatifs aspectuels et expan- .
sionnels s'excluent mutuellement.

UBUQUE DE CÔTE-D'IVOIRE
UNION- DISCIPLINE - TRAVAIL
15TtRE DE l'tDUCATION NATIONALE
Abidjan, le
'
,
,
'
---<\\~IVERSIIP'
/
V_::.;..----~
~
CULTÉ DES LETTRES
SCIENCES HUMAINES
Tél.: 31-23-95
artement de Lettres Modernes
B.P: V 34 - Adresse Téléaraohiaue : RECTUNIV Ahii-ii:ln - Tplpl( 4flQ

- 102 -
II.3.- LES PREDICATIFS
II .3 . 1 . - LE CONSTITUANT VERBAL
Dans le schéma N
pr
préd
B
(~ )
S
S'
-ll--_~_]
P
l'opération de substitution a prouvé que ni S ni S' ni 0 ne peut assumer
le terme P; et P ne peut assumer les termes S, S'ou O. La séquence
préd
-,-
B est le constituant verbal.
T
p
Le prédicatif peut être séparé de la base par un nominal ob-
jet. Le prédicatif précède la base etil varie suivant l'aspect à exprimer
Les prédicatifs sont des morphèmes simples, capables aussi de se combiner
entre eux pour dormer d'autres prédicatifs de valeurs différentes de cel-
le des premiers.:
Plus nettement encore nous pouvons avec
Maurice HOurS, dé-
finir les prédicatifs de la manière suivante : "M.6oué.6 à une. bMe., Œ'
concousent: à la oOJunation d'un c.OMutuant veJl.bal,,(1). Nous proposons
de les appeler "prédicatifs verbaux" dans le sens où l'entend
Maurice
Houis : "Le..6 pftédic.ati6.6 ve.ttbaux sont: afte..6:té.6 daM l' énonc.é de. :type. ve.tt-
2
bal, et:» e.ule.me.nt daM c.wu-là" ( )
Le constituant verbal se place après le constituant nominal
sujet. Le terme nominal. objet se place entre le prédicatif et la base,
quant au terme nominal circonstant, il est placé après le constituant
verbal, il peut être ou non ,suivi
d'une
postposition.
(1)
M:l.urice, Houis in Afrique et Langage n? 7 p. 45
(2)
M:l.urice Houis op. cit. p. 44.

- 103 -
~
matÉnÈ
wf
1 a
wf

k~
9ôl à
Maténin /
elle / préd.
/
lui/ père/donne/ poule
\\
verb.
"
Maténin donne une poule à son père.
II.3.2.- VALEURS VERBALES.
Le prédicatif a pour rôle, d'exprimer la valeur verbale. Il
convient de définir cette valeur d'après l'usage de chaque prédicatif
dans le constituant verbal. Les prédicatifs, cependant, se divisent en'
trois groupes différents selon que, par rapport à l'axe de l'énonciation
il y a simultanéité, antériorité (situation en fermeture) ou postériorité
(situation en ouverture) ..
antériorité
Simultanéité
postériorité
~
~
·sa la
ta
~
1~
.~
~
~I­
. apJemasa a
~
sa
sa
la
1
1
.
....
. ~
pJe ma
la
ja kâ
sa
ja sa
ja kâ sa
~
pjé
1a
ja lâ
Les prêdicatifs de l'antériorité se combinent entre eux suivant le schéma
ci-dessous :

- 104 -
1-'
ru
ru\\
\\
ru
-0
-_....-
c-.
c-.
(])
ID
3
3
ru
ru
Ul
ru
ru
(])
01
-0
<-.
ID
ru
\\
01

- 105 -
Le schéma précédent montre qu'on peut distinguer des niveaux
dans la combinaison des prédicatifs. Ces niveaux expriment des valeurs qui
\\
vont se complétant et déterminent ainsi les différentes conjugaisons. Les
aspects fondamentaux aux conjugaisons sont au nombre de deux :
a) l'aspect ponctuel; il exprime la coincidence réelle ou supposée entre
l'action et l'énonciation. Il est distinct de l'aspect duratif.
b) l'aspect duratif; il exprime une action qui s'est déroulée à l'inté-
rieur d'un laps de temps plus ou moins long.
Des valeurs secondaires nuancent ces aspects dans chaque con-
jugaison. On peut dire, en résumé, qu'un fait est caractérisé par rapport
au moment de l'énoncé, et par rapport à son temps de déroulement. Ainsi
nous aurons un total de vi ngt quat re aspects pour exprimer les différentes
situations.
Dans les "situations en ouverture"
. au contraire, la langue
dispose de prédicatifs simples qui expriment des valeurs fondamentales, et
combinés, des valeurs propres à chaque conjugaison. Nous pouvons distin-
gu.er quatre valeurs aspectuelles fondamentales :.
1
1) un aspect de futur exprimé par sa et ka
2) un aspect habituel exprimé par ja
3) un aspect inchoatif exprimé par 1 â
4) un aspect accompli (2) .
Ces prédicatifs se combinent suivant le schéma ci-dessous

- 106 -
1)
la
\\
2)
3)
:fa ka sa
Les "situations en ouverture" seront expr-inêesxïe neuf façons
différentes.
IL .3.3 . - .LES ASPEC'l"S.
Le système verbal est fondé sur une opposition : non accompli,
accompli. Appartiennent au non accompli. Les conju~aisons envisageant seu-
lement le déroulement de l'action. Etablissons la convention suivante et
considérons le non accompli comme actualisant le procès et établissant
une simultanéité entre la parole et le moment où le procès se déroule.
L'accompli au contraire sera alors l'aspect où l'action est décalée par
rapport à l'acte d'énonciation. Cette action est postérieure ou antérieure
à l'énonciation. Nous dirons - d'une façon simple
et surtout pour jus-
tifier déjà notre présentation des conjugaisons - que toute forme conju-
guée envisageant le terme du procès, appartient à l'accompli, c'est dire
l'importance la 'voye}le~dela base verbale dont nous avons déjà parlée.
Nous nous attacherons à leurs valeurs aspectuelles. Chaque conjugaison a une
valeur suivant le prédicatif, le dérivatif et la base qui entrent dans la
formation du verbe.

- 107 -
II: .. 3.3.1. -
ASPECT 1
SIMULTANEITE
\\
t
a) ma
teS
t
WI
la

t~j père / il
/ préd: /
court
Ton père court.
1
t
b) ma
la
pa
tu
/
préd./
arrives
Tu arrives.
t
c) tTge
kf
la
senT
arbre / il /
préd./
produit
L'arbre produit.
Dans cette conjugaison la valeur d'aspect la plus forte est cer-
tainement la simultanéité. D'autres aspects sont conjointement exprimés
par ce prédicatif: ce sont les aspects d'habituel et de progressif. Le
r
prédicatif la peut être employé dans tel ou tel contexte avec une de ces
trois valeurs, mais il ne se départit jamais totalement des deux autres.
Il exprime toujours toutes les trois à la fois. La réalisation tonale
du pronom sujet est [H] sous l'influence du ton du prédicatif qui, lui,
est invariablement [H].
II.' .3.3.2.-
ASPECT 2
L'INCHOATIF'
a)
matÉnÈ:
·wf
:fa
Je
Maténin/
elle/ préd.
/
partira.
Maténin partira.
.,
b)
t
PJJ
WI
enfant/que
/ il /
préd:
/
mangera
voici
Cet enfant mangera.

108 -
c)
tige
-
~
I)ga
senT
L'arbre / que
/il/
préd. / produira
voici
Cet arbre produira.
Dans cette conjugaison le prédicatif ja
1â exprime le commence-
ment de l'action.
Ainsi on traduira les exemples précédents par
"Maténin commencera à partir"
"Cet enfant commencera à manger"
"Cet arbre corrrrnencera à produire"
La réalisation tonale de ja est [H] sous l'influence assimila-
trice de la.
n C .3.3.3.- ASPECT 3
L' HABITUEL
a)
mi

je / préd./ courrai
Je courrai.
b )
koja
pa
un chien/préd/ arrivera
Un chien arrivera.
c )
j"E"lE
~
WI
senT
la femme/elle/préd/ accouchera
La femme accouchera.
L'habituel indique qu'un procès se réalisera d'une façon habi-
tuelle mais aucune précision n'est donnée sur le moment de cette réali-
sation.

- 109 -
Le ton de :fa est constarrment [M], quelques soient les réalisa-
tions tonales qui l'environnent.
L'IMPERATIF INCHOATIF
;
a)
matEnÈ
ta
f~
Maténin / préd. / cours
Maténin~ cours.
b)
ta
pa
préd. / arrive
Arrive.
c)
ta
senT
préd./
accouche
Accouche.
La langue distingue entre impératif et hortatif(1), car les cons-
ti tuants des deux conjugaisons ne sont pas les mêmes. Aussi appellerons-
nous impératif, la conjugaison qui comporte l'un des prédicatifs: ta, sa
ou ~ et qui est fondée sur une base verbale de non accompli. Il n'y a d'im-
pératif qu'à la deuxième personne du singulier. Le prédicatif ta a une
valeur inchoative continuative : "corrnnence et .t;ontinue de, ... 1f
Son ton toujours réalisé [M] n'est jamais assimilé.
II: .3.3.5.- ASPECT 5 : L'HORATIF
L'hortatif comporte deux prédicatifs différents : la et~, donc
deux conjugaisons. Il est différent de l'impératif car il a une forme pour
toutes les personnes.
(1) Dans son "Essai de grammaire Sênoufc--tagwana", le père Clamens écrit
"l'injonctif ou subordonnée, ou n'a pas de préfixes, et se contente
du pronom personnel, sauf à la deuxième personne de l'impératif,on
use d'une périphrase on emploie l'aoriste ou l'infinitif" Clamens CG)
Essai de grammaire Sénoufo-tagwana. Bulletin de l'IFAN 1952, XIV nO 4.

- 110 -
a)
la

'.
(que) je/ préd/cours
\\
Que je cours.
pe
la
jo
(que) ils / préd. / dansent
Qu'ils dansent .
~
. ~
ma
j;)
wT
la
senT
(que) ta / ferrnne /
elle
/
préd. / .accouche
Que ta femme accouche.
En vérité cette forme décrit l'action subséquente à un sou-
hait : elle exprime la finalité et peut se rendre par "pour que" ~
par exemple dans la phrase "frappe le t.am-t.am, pour que je danse".
L'hortatif ne se rencontre pas en forme libre~ mais en concordance
où la première proposition est un impératif
.
ta
\\
Jurgo
jo
préd/ chanson / chante / je /
préd. / danse
chante (pour) que je danse.
Le prédicatif la~ exprime une exhortation~ une prière~ et
équivaut , dans la chaine parlée à une valeur inchoative et continua-
tive. "Chante (pour) que je corrnnence et continue de danser". Cette
conjugaison a un pronom de première personne spéciale: di. Ce pro-
nom n'est usité qu'à cette personne. Il est difficile d'expliquer
sa formation. On peut penser qu'il vient de la forme mi du pronom
allocutif et de di prédicatif syndétique (et qu'on trouve sous la
forme do en tagouana de Katiola)
mTdl
>
mIdI
>
mdl
>
dl

- 111 -
Le ton du prédicatif est [M] et assimile le ton du pronom sujet qui précè-
de. Ie.:« ton de la base verbale, ou du nomobj et n'ont aucune influence sur ce
prédicatif
.
kf
~
jO
wr
wT
la
t3m5
kôd
celai
dis 1
à
l
'.,à
1
(que) ill préd 1 eau 1
puise
Dis-le lui (pour) qu'il puise de l'eau
II .3.3.6.-ASPECT6
DURATIF NARRATIF
.
a)
maténÈ:
~
~
WI
pje
la
f~
Maténin 1
elle 1 préd.
1
courait
Maténin courait.
~
.
b)
~
~
WI
pje
la
senT
ellel préd.
1
accouchait
Elle accouchait.
~
.
c)
~
. ~
je·
pje
la
pa
vous 1
préd.
1
arriviez
Vous arriviez. '
Le duratif narratif exprime la durée de l'action passée. A ce-
la
se joignent les aspects de progressif et d'habituel. Le prédicatif
~
pj~ la 'décrit le décalage entre l'acte d'énonciation et le procès qui lui
~
est antérieur, au lieu que le prédicatif la de la conjugaison 1 décrit la
concomittance des deux :
la
Je
kErE
je 1
préd. 1
vais
1
champ
Je vais au champ, (j'ai l'habitude de.)

- 112 -
"
-
mf
pj ~ 1 a
kËrË
je /
préd. / allais / champ
J'aLLais au champ (j'avais L'habitude de)
,
p jë
1a porte des tons
MS - H. Dans la chaîne parlée ils se réalisent
[H - HJ par assimilation. Si le sujet qui précède est un pronom son ton
est réalisé [HJ par assimilation aussi.
Ir .3.3.7. - ASPECT'" T
DURATIF· LOCATIF
1
a) mi
sé!

Je /
préd.
/
courais
Je courais.
,
,
,
i
,
i
,
1
b ) 'na
n5
wf
sa
'la
senT
1
boeuf/mère / elle/
préd. / accouchait
1
La vache accouchait.
,
1l'
c) ma

wr
,sé!
1a
pa
ton / père / il /
préd.
/
arrivait
Ton père arrivait.
Le duratif locatif décrit un procès passé. Ila surtout une connotation de
mouvement dans l'espace: le procès s'est passé ailleurs que dans le lieu
où j'acc~mplis l'acte d'énonciation. En cela il s'oppose au prédicatif
précédent : pj~ la qui décrit un procès passé sans en spécifier le lieu.
,
sé! la insiste sur le changement de lieu et décrit par là-même un éloigne-
ment dans le temps
,
,wf
sJ la
faiT
kËrË
il /
préd. / cultivait /
champ
IL cuLtivait au champ (mais maintenant iL est revenu
au vi.Llaqe},

- 113 -
TT, . 3 . 3 . 8 . - ASPECT 8
DURATIF INACTUEL
1. \\
,
a)
mf
I~
pjé
~
ma
sa I~

je /
prédicatif
/
courais
Je courais.
,
b)
wf
I~ pjé ma
s~ I~
pa
il /
prédicatif
/
arrivait
Il arrivait.
~
,
c)
j"€l"€
·wf
I~
pjé
ma
s~
la
senT
fermne /
elle /
prédicatif
/
accouchait
Le procès que décrit le duratif inactuel est non seulement hors du "pré-
sent de l'énonciation" mais il est donné comme très lointain et passé. Si
l'on imagine, sur un axe, un point A comme convergence du lieu et du temps
de l'acte d'énonciation,
K
~
'"..
~
" ~
~
I~ pjé-mà s~ i 1a
pjé la
s~la
A
axe des durées
le duratif locatif représenterait la durée la plus proche du point A, le.
duratif narratif en serait moyennement éloigné, tandis que le duratif inac-
tuel en serait extrêmement éloigné. Les conteurs jTmini ou bien emploient
la formule : "du temps où les animaux étaient doués de la parole", ou bien
emploient le prédicatif du duratif inactuel, qui recule le procès à l'in-
fini dans le passé.
II ". 3 .}. 9. - ASPECT 9: ,POOGRESSIF NABRATIF
~
a)

pjé
m~ la

elles/préd;
/ couraient
Elles couraient.

114
~
~
b)
~
\\
narja
wf
pjè
~
ma la
pa
-,
horrme /
il
/
préd.
/
arrivait
\\
L'homme arx-i vai t.
~
c)
jë rE:
wf
pjè
mâ la
senT
la ferrnne /
elle /
préd.
/ accouchait
La femme accouchait.
Le progressif narratif décrit le déroulement de l'action révo-
lue. A la différence de l'habituel narratif, cependant, il décrit la pro-
gression de l'action, et la fait revivre en quelque sorte. Il est diffé-
~
rent de l'habituel, car, si le prédicatif la contient ensemble l'habituel,
le simultané et le progressif,ici le prédicatif ne contient que le progres-
sif à l'exclusion des deux autres. L'élément mà est réalisé CH] assimilé
~
par la subséquent.
II.. 3.3.10.- ASPECI' 10
LE FUI'UR LIBRE
1
a)
mi

fÈ;
je / préd. / courrai
Je courrai.
1
b)
mi

pa
je / préd. / arriverai
J'arriverai
c )
koja
~
WI

se
la chienne/elle/préd./accouchera
La 'chienne accouchera.
Le futur libre indique seulement l'exécution future d'un procès. Certains
auteurs l'appellent "futur intentionnel". Nous appellons "intentionnelll des

- 115 -
formes comme
"je veux par-tir-", en j'Tmini. (cf. III.3.3.15).
"\\
Dans le futur libre, le procès peut être proche, immédiat ou
éloigné, cela n'a pas d'importance. L'important est qu'on envisage déjà le
terme de la réalisation du procès.
Le prédicatifk~ est [H] et ne subit pas l'influence de son vOlslnage
en
revanche il peut assimiler le ton
du pronom sujet qui le précède.
II _. 3 . 3 . 11 . ...;. ASPECT 11 : LE FUTUR DE FllJALITE
~
a)
t
la
Je
. ~
-ml
sa
.jo
je ! préd! parts! pied! danser
Je m'en vais danser.
~
b)
t
WI
la
Je
kjàa
sa
se
elle/ préd/ parts / au village/ préd. / accoucher
EUe va au village (pourJaccoucher.
Le prédicatif sa a une valeur de futur proche. La notion de futur est mar-
quée dans un rapport de dépendance de la proposition où figure ce prédica-
-
'
,
~
tif: sa
j~ et sa
se sont en dépendance, respectivement, de mf
la
Je
~
etwf
la Je
kjàa. Pour que sa ait cette valeur de futur i l est nécessai-
re qu'il soit dans une proposition en dépendance. Si cette dépendance n'exis-
te pas, il prend la valeur d'un impératif (cf. Conjugaison 18).
IL .3.3.12. - ASPECT '12Œ FUTUR- DE:. ÇHRONOIDG1E·. _'
a)
,mf
ja
sa ,kt
If
je / préd/cela/ prendrai
Je le prendrai.
b )
,w(
se
elle/ préd./ accouchera
EUe accouchera.

- 116 -
La valeur du prédicatif est de subordonner la réalisation du
procès à un autre procès, déjà réalisé ou non; la dépendance n'est
\\
pas nécessairement et entièrement exprimée.
,.
WI
sa

il /
préd.
/
cela
/ prendra
Tl le prendra,
jasa (M) n'est jamais conditionné.
I I'.\\ 3 . 3 . 13 . - ASPECT 13
LE F'UTUR IMMllJENT
a)
pe
ja k~

ils/
préd. /
courront
Ils courront.
b)
ma
ja
k~
pa
tu /
préd.
/
arriveras
Tu arriveras.
. ,.
,.
c)
ma
j;)
WI
se
ton/ épouse/elle/
préd.
/ accouchera
Ta femme accouchera.
ja·ka indique le procès futur mais très proche. Cependant ce prédica-
tif peut s'employer dans une proposition avec une valeur de "futur de
cons tatati.on ,
,.
na
JËIË
wT

wT
ja
si/la femme/elle/ préd/court/elle/préd./viendra
si la ferrone "re touime chez sa mère" elle Lrelvi endra,
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ' -

117-
Dans les réalisations tonales le ton [M ] de ja est assimilé par
celui de ka qui est [H] .
\\
II.3.3.14.-
ASPECT 14·' LE FUTUR EIDIGNE
Cette conjugaison est appelée "futur éloigné" par opposition à
la conjugaison précédante : le futur imminent.
a)
mi
ja
ka
sa
tÈ:
je
/
préd.
/
courrai
Je courrai.
1
b)
wo
ja
ka
sa
pa
nous /
préd.
/
arriverons
Nous arriverons
1
c)
lo?à
ki
ja
k~
sa
se
le l11:'3.Ilguier/ il /
préd.
/ produira
Le manguier produira.
Pour exprimer un procès éloigné dans le futur, et marquer- en
même temps la chronologie des évènements, on emploie le prédicatif ja ka
sa. Les tons de ja et sa sont réalisés CH) assimilés par celui de ka. Il
se produit alors une séquence de trois tons CH) sur le prédicatif.
II. '.3.3.15. - ASPECT 15 :LE FUTUR"'1:NTENTmNNEL~'
Tous les autres prédicatifs de futur envisagent l'action à un
moment quelconque de son déroulement dans le futur : son début, sa fin ou
sa durée. Le prédicatif ka sa au contraire envisage l'intention qu'on a
d'exécuter une action c'est pour cette raison que nous l'avons appelé
intentionnel ou futur d'intention.
~
sa
te
Maténin/elle/
préd.
/ courra
Maténin courra.

- 118 -
;
;
;
mT

sa
.g6là
gboô
ma
ka
je / préd./
poule /
tuerai/ toi / pour
Je tuerai une poule pour toi.
;
;
Le prédicatif ka sa garde toujours sa valeur d'intentionnel même
s'il se trouve un rapport de dépendance.
,
;
;
;
.,
koja
"
WI

sa

a W 1
pp
ka
chienne/elle/
préd. / aura accouché / alors/il/enfant/donnera
Quand la chienne aura accouché~ il donnera le petit.
La valeur d'antériorité est évidente, ma.is l'intention (de don-
ner le petit) précède l'acte d'accoucher.
II .. 3.3.16. - ASPECT 16
L' nvœERA'tIF'TËRMINATIF
L'impératif présente le procès "comne, ordonné,,(l). Le prédica-
tif de l'impératif terminatif est cp

pa
se
cours
arrive
produis
L'action à exécuter, est envisagée à son terme. Aussi la meilleure traduc-
tion serait-elle :
aies fini de courir
aies couru
aies fini d'arriver
sois arrivé
aies fini d'accoucher
~
aies accouché
L'impératif terminatif traduit un ordre pressant.
Le prédicatif cp exprime le terme du procès ordonné, mais comporte
aussi une valeur d'ordre ponctuel, parce que le procès est simultané à l'acte
d'énonciation. Il ne peut servir à exprimer une valeur d'habitude, en aucune
ma.nière.
(1) Cf. M. Maurice Houis, "plan de description systéma.tique des langues Né-
gro-Africaines" in "Afrique et Langage" nO 7 du 1 Septembre 1977 p. 47.

- 119 -
II.3.3.17.- ASPECT 17. L'IMPERATIF FUTUR
L'impératif peut st expr-imer au futur, avec le prédicatif sa.
sa fÈ:
(il faudra que tu) cours
sa
wël~
(il faudra que tu) regarde(s)
sa
j:5
(il faudra que tu) daneet e)
Le prédicatif garde toujours sa valeur (secondaire) de mouve-
ment d'éloignement de sorte qu'on pourrait traduire par : "va, regardell ou
"va regarder".
Le prédicatif sa a un ton CM] semblable à celui de ta
ce ton
ne subit jamais l'influence de son entourage.
II' . 3.3.18. -ASPECIL18· : L 'HüRTATIF DUBITATIF_.
ma
fÈ:
(que) tu cours
wT
fÈ:
Maténin/elle/court
(Que) Maténin court.
~
ma
wT
se
ton L épouse/elle/ accouche
(Que) ton épouse accouche.
dl
j~
Je
/
danse
(Que) je danse.
La première personne du singulier a une forme spéciale di, nous l'avons dé-
.,
(1)
[
Ja vue
, son ton est
BJ alors que les autres pronoms de conjugaison ont
(1) cf. p. 110.

- 120 -
un ton invariablement [M J. Cette conjugaison ne peut se confondre avec cel-
le du
§ 111.3.5. parce que dans la présente conjugaison:
l
\\
- le prédicatif est de forme ~
- l 'hortatif dubitatif a
1) une valeur délibérative (faut-il que je ... )
2) une valeur de requête de la part du locuteur
3) une valeur d'indignation (moi, je danserais pour toi!)
L'existence de formes conjuguées à toutes les personnes est un
fait important. C'est une différence capitable avec l'impératif. Le R.P.
Prost définit comme impératif les formes: toro, passe ; et yi toro, passez(~)
Nous pensons que "y l " est un pronom de conjugaison. Si cela est vrai (et
cela l'est à coup sûr puisque dans "l' inj onction", le père écrit "y i toro"
il n' y a pas de raison de considérer ce pronom yi comrœ "générateur" d' im-
pératif à l'exclusion de tous les autres. Il n'y a qu'un impératif, en
j 1min l , avec ou sans sa, ta, mais seulement à la deuxième personne du sin-
gulier~:o
Il est opportun ici, de poser le problème de ce que plusieurs
auteurs, après le R.P. Prost, appellent "subjonctif". Le Père Prost écrit
"L'impéJta.ti6 impvr.6ec.ti6 ut mM.qué pCV!. mau °.6inguLi..vr. devant la 60JUne de
VimpéJta.;t.,l6. On peut fuûnguvr. en.6u.ae deux 60JUnu que nOM appe1..tvr.on6
"injonc.ti6 et .6ubjonc.ti6" cf. nO 138 et 146 ss) . L'auteur poursuit:
"L'injonc.ti6.6vr.:t à :tJz.a..d..lUJr..e lu ondne», If. es: mM.qué pM. l'emploi de lA.U,
pfuJtief. pu, apJtè.6 lu pMnOm.6 .6uje:t6 pOUlt le pM.6ait, wa, pfuJUef. pa, pOM
le c.ontinu.. Le .6ubjonc.ti6 .6vr.:t à :tJz.a..du.iJte le.6 6-i.naf.e.6, i l ut maJl..qué pM.
l'emploi des paJl..Ûc.u.f.u di / Jti / !tU (voyelle.6' M.6imilantl avec. le PCV!.-
6ait, et da / !ta avec. l' impvr.6ec.ti6" (1) .
Dans un autre ouvrage collectif, les auteurs écrivent: "Le .6ubjonc.û6 peut
ê:tJLe employé dans une pJtopa.6won indépendante, fuOVL6 pOM plM de c1.aJt:té :
en c.ommenç.ant un d-iAC.OuM. If. a af.oM une vaf.eu.Jt d'injonc.û6, mM.que un
ondne. ou au moin.6 une intention, et avec. une négation appJto pJtiée, i l maJl..que
une dé6en.6e ( .•• 1 En gé.né.Jtaf., la 60Jtme du. pan:6ait au .6ubjonc.ti6 ut fu même
que c.elle de l' indic.aû~, .6au6 pOUlt un petit nombJte de venbes pOM le.6quef..6
(1) Prost (A) Contribution à l'étude des langues voltaïques. IFAN, Dakar
1964 p. 171.
.: ': .

- 121 -
-U -6 e.mble. bie.n que. le. pM6a.Lt -60a une. nOfLme. déJUvée. pM -6Un Mxa.-tio n de. vu
-J:
(1)"
ou u-r, •••
Citons encore deux exemples du R.P. Prost (p.
)(2)
1)
wa
pa
dl
ba
me
fw~
ye
10
kari
ta-dire
ne
eLLe est venue pour prendre mes habits aLLer Laver
2)
ku 1ubar i
pje
u
pa
di
ba
kayu
dyo
u
mu
dis à KouLibaLy qu'iL vienne~ que je vienne à Lui dire queLque chose.
Le Père explique: di ba ...•••• dy::>, subjonctif éloigné dans le temps, action
en retard sur la précédente. "éloigné" dans quel temps, passé ou futur ? Si
c'est dans le futur, quelle différence existe-t-il entre le futur '''parfait''
et "action en retard sur la précédente"?
Il y a dans ces deux exemples mambar, une combinaison de deux prédicatifs
di et ba. ba e~t ler.rédicatif de futur, et il indique un futur (pas né-
cessairement éloigné) :avéc unenuânce d'indication du lieu où se passera
le procès = ici, di, que l'on trouve parfois employé seul devant un non
accompli dans d'autres langues sénoufo, exprime l'intention "pour" "dans
l'intention 'dé".· Dans les deux exemples précités il n'y a pas de "subjonc-
tif" mis un.fu.tur pour lequel le français n'a pas de correspondant exact.
Ce que l'auteur appelle "propositions finales", ne comporte pas de subjonc-
tif, fût-il "spÉ?cial", mais un futur. Cela est évident, puisque le procès
n'a pas encore eu lieu.
Ir -.3.3.19. - AsPEcr 19 : 1.',ACCOMPLI OBJECTIF
Lorsquton veut présenter le procès comme réell~ment accompli,
on emploie le prédicatif s~.
~
WI
s~
s Ïrné
g::>
il / préd./
dolo /
a bu
IL a bu du doLa.
(1) R.P. Prost op. cit. p.
(2) Grammaire Gourmantché par RF. PP. A. Chantoux, A. Gautier CSSR et A.
Prost, P.B, Initiations et études africaines IFAN, N° XXIII, p. 88.

,
,
matÉnÈ:
WI
sa
t3m3

-,
\\
\\
JVIaté·1in /
elle/
préd./
eau
/ a puisé
Maténin a puisé de l'eau.
,
,
pe
sa
kârâ
1:5"
ils /
préd. /
viande
/
ont acheté
Ils ont acheté de la viande.
Le prédicatif sa porte un ton toujours[H], et ne peut se con-
fondre avec le prédicatif sa de l'impératif futur qui a un ton [M]. Le ton
du pronom sujet qui précède est [H] par assimilation. La valeur du prédi-
catif sa est encore précisée par la nuance de lieu : le procès a été accom-
pli hors du lieu de l'énonciation. Ainsi dans l'exemple
,
WI
sa
sÎms
il / préd. /
dolo / a bu
l'homme est revenu du lieu où il a bu. Le locuteur en voit les conséquences.
On pourrait presque traduire par "il a bu là-bas". C'est en cela qu'il s'op-
pose au terminatif.
I I . 3.3.20. -
LE TERl\\IDJATIF
---"A_SP_E_C_'T_20------'---==------.:.----=-=--=--==...:::...::..:::..=.:..._
Le terminatif exprime un procès dont le déroulement vient de
prendre fin ml moment de l'énonciation.
matÉnÈ:
;
WI
dergé
1:5"
Maténin/ elle / chemise/ a acheté
Maténin a acheté une chemise.
mi
fÈ:
je
/
ai
couru
J'ai couru.

- 123 -
~
r
IJga
WI
jo
~
quoi /
il
/
a dit
Qu.'est-ce qu'il a dit.
ce prédicatif de degré ~ est pleinemer1t porteur de sens, aussi bien que les
autres. Contrairement à M.G. Manessy, nous ne pensons pas que la forme de
degré plein ou ~ du prédicatif remette en question le contenu de l'opposi-
tion verbale: "cette description ... soulève pourtant une difficulté, dit
le Professeur Manessy ; elle est fondée, pour toutes les langues considé-
rées, sur l'opposition de deux formes d'un même verbe. Or dans la grande
major~té des cas, tout se passe comme si cette opposition était vide de
contenu, les différences de sens étant imputables aux particules de conju-
gaison presque toujours présentes (1) . Le"contenu n'est pas seulement dans
le prédicatif ni seulement dans la base, mais dans les deux à la fois. Il
est évident que le prédicatif présuppose la base, puisque tout prédicatif
est choisi par le locuteur en fonction de la forme accomplie ou non accom-
plie de la base. C'est pourquoi nous croyons que l'opposition de deux for-
mes d'un même verbe, qui a motivé la distinction accompli et non accompli,
reste réelle.
II .3 . 3 . 2 1 - ASPECT 21
LE RESULTATAIF
- - - - - - - - - - - - -
Le résultat acquis dans le passé et qui dure encore est exprimé
à l'aide du prédicatif pje ma -
~
ma

~
WI
pje
ma
kàr ]
ton/ père/ il / préd.
/ était parti
Ton père était parti.
~
WI
I)w313
~
WI
pje
~
ma
SJ/:5J
son / amie
/
elle
/
préd.
/ avait préparé
Son amie avait préparé.
(1) Manessy (G).- Recherches sur la morphologie du verbe sénoufo. Bulletin
IFAN, B, 1966, 28 nO 3-4.

Le procès qu'exprime le résultatif est plus éloigné àans le passé
que celui exprimé par le terminatif.
\\
II.. 3.3.22. - 1"",sPECI' 22
L'INACrrUEL
- - - - - - - - -
Le terme "inactuel" est emprunté à M. Maurice Houis qui le àéfinit
ainsi
eJll..6emb.te moda..t de pJtoc.è.-6 en.v.-L6agéA de' tolrte dimensi.on d'ac.tua..tué,
hOM du pJtéAen.t de .t'én.on.ci.a.tion., pMc.e qu'il.,6 sere; .toin.taA..YL6 et paMé~,
ou ~Mpen.dM pM un. ouo:« pJtoc.è~, ou iJtJtéw, ou ~ituéA daYL6 un. UMVeM
qu 'On. veut: d.-L6un.u (ex. c.e.tui d{i..,o co rd.es )" . (1)
;
WI
I~
n5
f lacS
. ;
;
Jet 1
il
/
préd. / vache/ avait àonné /
berger
/
à
Il avait donné une vache au berger.
Sipe
;
WI
I~
k5
araignée / elle /
préà. /
champ /
avait coupé
L'araignée avait fait un champ.
Le préàicatif n'a pas de résonance nasale et son ton [H] ne peut être
assimilé.
Le préàicatif I~ marque l'achèvement du procès, en insistant sur son carac-
tère rDn àuratif et non habituel.
II .3.3.23. - ~A_SP_I:_'
ACCO~WLI
c_rr~2----=3,------_,--,--
RESULTATIF
_
Contrairement à l'inactuel, l'accompli résultatif marque la durée
àu résultat à'une action achevée. Mais cette àurée est en àécalage par rap-
port à l'énonciation. Le résultat a cessé àe àurer.
p61à
;
;
WI
I~
. ;
pj e
ma
le lièvre/il /
préà.
/
était assis
Le lièvre était assis.
(1) op. cit. p. 47.

- :125 -
Dans cet exemple, le locuteur dit que le lièvre avait fini d'exécu-
ter l'action de s'asseoir, TlBis était encore assis .
;
. ;
;
ml
p j e
ma
je /
préd.
/ était arrivé
/
la nuit
J'étais arrivé la nuit.
Il faut entendre par cet exemple que "j'étais arrivé et restais dans cet
état" .
-
tige
;
iJga
se
arbre / que voici
/
il!
préd.
/ avait produit
Cet arbre avait produit.
L'arbre avait encore ses fruits, au moment dont on parle
ce moment est
très lointain dans le passé.
II .3.3.24. -
ASPECT 24
LE PARFAIT
=-==-~-=-=-~_:...-::==---=...::.-~-=-=~
Maurice Houis définit ainsi le parfait :"pJtoc.è.6 pJté-
MJ'Lté c.omme. ac.c.ompu au mome.n;t de. l' ade d' éJ'lonuation .6an6 que. le Locureun.
ze pJtononc.e. .6uJt Mn te.Jtme.. ,,(1)
;
. ;
prie
pe
ja
kad
les enfants/ils/
préd. / sont partis
Les enfants sont partis.
;
. ;
sod 1 é
1;)"
pe
ja
ils/
préd. /
âne
/ ont acheté
Ils ont acheté un âne.
aucune conséquence du procès (résultat, terme, durée etc.) n'est envisagée.
Le parfait considère le procès en lui-même.
(1) M. Maurice Houis op. cit. p.47.

- '1:26 -
II .4.- LES PARTICULESDICTO-MODALES
\\
II .4.1.- LES NEGATIONS
Le jTmini ne connaît pas de conjugaisons négatives. Les néga-
tions sont des particules dicto-modales qui s'insèrent dans les schèmes
des conjugaisons affirmatives. Ces particules dicto-modales sont au nombre
de cinq :
~
\\
woro
pour les formes du progressif
.\\
ja
pour les formes du non accompli
,
SI
pour les formes de l'accompli
fÉIÈ
(pas encore) pour toutes les formes
1
ka
pour les formes impératives et hortatives
4
' . t-
II . . 1a.- a joo
A côté de ces négations spécialisées, il y a place pour une
négation qui peut s'employer en combinaison avec toutes les autres, et
insiste sur le fait négatif de l'énoncé. C'est une négation emphatique.
Elle se place toujours, /détachée, en tête de phrase. Une autre négation
spécialisée la reprend souvent dans l'énoncé. Le schéma général de l'é-
noncé négatif se présente ainsi :
N
+
Fr
+
négation + préd.
+
N
+' B
+
N
(+ postp .')
S
S'
ë5
l
T
c
P
(àjôo)
+
N
+
Fr
nég
+
préd.
+
N
+
B
+
N (+ postp)
S
ST
T
ë5
T
c
p
La négation àjôo n'est pas obligatoire devant chaque énoncé
négatif. On la trouve seulement dans des réponses négatives; les énoncés,
autres que les réponses, ne comportent pas cette négation. Il faut aussi
ajouter que la négation àjôo fleurit le langage des jeunes répondant à

- 127 -
des plus âgés: c'est, socialement une marque de politesse, cette négation
\\
adoucit la négation absolue et brutale.
\\\\
Exemple :
Interrogation

tôw(
pa
lè~ ton père est-il arrivé
Réponse
àjôo, w(
SI
pa,
non il n'est pas arrivé.
II .4.1b.- La négation de l'habituel et du progressif
La négationwôrà s'insère dans le schème de l'énoncé progres-
sif de la façon suivante
N
+
P
+ négation + préd. + N + B + N
+ (postp. )
S
S'
-
-
\\
0
T c
P
~
,
SE
~
woro
la
Je
personne ne part
~
,
t
t
ml
woro
la
jo
Je ne danse pas
~
,
matÉnÈ
~
~
WI
woro
la
tugo
pT
Maténin ne travai lle pas.
La négation·wôrà se place après le groupe nominal sujet, donc
après le pronom (P ) et immédiatement devant le prédicatif qui est le pre-
mier élément du J~upe verbal.
Le ton de wôrà est (H - B).
I l se produit souvent une contraction entre cette négation et
le pronom qui la précède
~
,
,
~
~
pe ·woro
la
Je
~
-+
poro
la
Je
ils ne partent pas
~
~
.
,
,
~
~
Je
woro
la
. t
1 (
-+
joro
la
1 r
vous ne mangez pas
L'habituel et toute la série du non accompli ne prennent qu'une
seule négation: jà. Le ton de cette négation est (B), en général, mais
il peut, dans l'énoncé, être assimilé. Le schème de l'énoncé se présente
ainsi :

- 123 -
\\
N
+
P
+ jà +
préd.
+
N
+
B
+
N
+
(postp. )
\\
S
s'
\\
L ë5 T C
-l
p
figurons y les prédicatifs de futur
La négation jà a la possibilité de se contracter avec les pré-
dicatifs qui ont pour morphème (initial) ja.
ainsi
jàa -ë-
jà ja
prédicatif de futur,
La négation jà peut se contracter aussi avec la base ja, signi-
fiant pouvoir
;
.,;
W 1
jaa
wf

il/ nég/ peut/ arriver
Ir ne peut pas arriver
rI: .4.1c.-
Impératif et hortatif négatifs
La forme de la négation pour ces conjugaisons est kà avec le
ton [B].
L'impératif à prédicatif ta adopte le schème suivant
P (2è pers. ) + kà
+ préd.
(+ N)
+
B
(+ N
+
postp. )
s'
T
0
~ C
1
P
ma
+

+
la
+
B
(la étant le prédicatif que nous avons vu à l'hortatif (p.
ta
Ie
/
ma

la
Ie
vas / ne vas pas
ta
jo
/
ma

la
jo
danse / ne danse pas
ta
wèlè
t
/
ma

la
wèlè regarde / ne regarde pas

- 129 -
- L'impératif à prédicatif 0 a un schème d'énoncé structuré
ainsi
• t
j:J
danse
/
ma

• t
j:J
ne danse pas
P€
balaie
/ ma kà
p€
ne balaie pas
se
accouche
/ ma

se
n'accoue he pas
- Enfin l'impératif à prédicatif sa intègre la négation à son
schème de la façon suivante :
P (2è pers.)
+

+ B
(accompli)
S'
ma
+
kà (+
N
+
B
(+ N
+ postp)
o
C
sa se
accouche
/
ma kà
sa
se
n'accouche pas
sa wélé
regarde
/
ma kà
sa
wélé
ne regarde pas
, . ~
sa J::>
danse
/
ma

. t
sa
jo
ne danse pas
Les schèmes de l'hortatif sont semblables à ceux de l'impéra-
tif.
- L'hortatif à prédicatif la intègre sa négation ainsi
N
+ pr
+
nég.
+
préd. (+ N)
+
B
(+ N
+ postp.)
S
ST
C
_
t
_
0
J
P

- 130 -
N
+ P
+ kà
+18:
(+N
+B
(+ N + postp.)
S
S'
_0--1
C
P
wT
kà la jo
qu'il ne danse pas
pe

1a wé1~
qu'ils ne regardent pas
- L'hortatif à prédicatif 0 a un schème négatif semblable à ce-
lui de l'impératif négatif à prédicatif 0.
N
+
p
+

+1J(+N)
+
B
S
s'
T
, (+ N + postp)
0
C
p
. ~
ma

J:J
ne danse pas
ma

wélé
ne regarde pas
Les tons des pronoms sujets, dans les conjugaisons de l'impéra-:
tif et hortatif négatifs sont [MB], assimilés par le ton [,B ] de la néga-
tion qui les suit.
II .. 4 .1d. - L' accompli négatif
Les conjugaisons de la série de l'accompli, ne connaissent qu'une
négation: si(1). Elle s'insère dans le schème de l'énoncé, à la même pla-
ce que les autres négations : entre le sujet et le prédicat
N + P
+ négation
+ préd.
+ N + B
+ N (+ postp)
S
S'
L
'0
J C-
P
N + p
\\
+ sr
+
préd. (+ N)
+
B
(+ N + postp)
S
s'
-l '0
T C-
P
(1) Il ne peut se confondre avec si, alors, et ainsi.

- 131 -
II: .4.1e.- Négation fél È:
Enfin une autre négation non spécialisée est employée avec tou-
tes les conjugaisons et à la même place que les négations précédentes
félE, pas encore
wr
f é1 È:
pa
:l n'est pas encore arrivé
~
wf
f É1 È:
1 a
pa
il n'arrive pas encore
sa dot n'est pas encore finie (il n'a pas encore fini de donner
la dot de sa femme).
Cette négation marque le retard d'une action sur une autre, el-
le n'est pas emphatique. Suivant la négation qu'elles exigent, les conju-
~aisons ont été réparties en quatre gr'oupes. Mais si l'on considère la
place qu'occupent ces négations, on peut dire qu'il n'y a qu'un seul schè-
me d'énoncé négatif. En effet, toutes les négations (sauf àjôo) occupent
la même place: elles se placent immédiatement devant le prédicatif. On
constate donc qu'il n' y a pas de "conjugaisons négatives", mais seulement
des particules dicto-modales, à position déterminée dans l'énoncé.
II .4.2.- L'INTERROGATION
La langue distingue entre l'interrogation qui porte sur une i-
dentité de personne ou d'objet et l'interrogation qui ne porte pas sur une
identité. C'est cette dernière forme qui intéresse le cadre des particules
dicto-modales. L'énoncé interrogatif, qui ne porte pas sur l'identité se
construit sur un schèma d'énoncé affirmatif auquel on ajoute, en fin d'é-
noncé, la particule dicto-modale I~.

- 132 -
N
+ p
+ préd. (+ N)
+
B
+
(N)
+ le
S
S'
\\
0_1
C
p
~
pe
la
pa

ils/ préd./ arriver/ interrogation
Est-ce qu'ils arrivent?
matËnÈ
~
WI
se

Maténin /
elle / accoucher/ interrogation
Maténin a-t-elle accouché ?
trge
fËIÈ


arbre/ que voici/ il/pas encore/mort/ interrogation
Cet arbre n'est pas encore mort?
ma
·w616

toi / dormi
/ interrogation
As-tu (bien) dormi ? (salutations)
Si l'emploi de lé n'exige pas de schéma spécial, il entraîne
cependant, un certain nombre de remarques : - la particule dicto-nominale
lé ne peut s'employer dans un énoncé où figure déjà un autre interrogatif.
- tous les énoncés négatifs
et affirmatifs peuvent être construits avec lé :
wf

pa

il n'est pas arrivé?
wf jàp~r~
tf·fËIÈ k~ lé
sa dot n'est pas encore finie?
(= n'a-t-il pas encore fini de donner
la dot?)

- 133 -
- Dans la chaîne parlée, le ton de

est invariablement [ HJ.
II: .5. - rffiANSrrIVI'IE ET JNrRANSITIVlTE
On dit qu'un syntagme verbal est transitif quand il est cons-
truit avec N, au contraire s'il se construit
avec N on le dit intransitif.
o
0
Nous les distinguons suivant qu'ils prennent ou qu'ils ne prennent pas de
N

II .5.1. - Transitivité.-
Deux cas sont possibles: si l'énoncé ne comporte qu'un seul N,
o
celui-ci se place toujours entre le prédicatif et la base,
Cette structure ne présente pas d'autres intérêt que celui que nous
avons vu tout au long de ce travail.
Si l'énoncé comporte deux N alors il est de schème
0
N +
p
+
Préd.
+
N
+ B
+ N
S
S'
0
0
1
p
~
ma

~
WI
matlnÈ
k~
gôlà
mon/père/il /
Maténin
/
a donné
/
une poule
Mon père a donné une poul.e à Maténin.
matlnÈ et gôlà sont tous deux des nominaux objets dépendant de k~. Cepen-
dant cette structure appelle un certain nombre de remarques
a) Seul un petit nombre de "verbes" se construisent ainsi
k~, donner~
1
ra~ considérer comme ~ fàl r~ cuttiver~ etc.
1
~
~
pe
WI
ra
le ja~a
ils / lui / ont vu / homme/ vagabond
tt» t'on considéré comme un vagabond.

- 134 -
;
I~
kT
faiT
; ; â
ml
rrod 1g
-,
\\
1 \\
je / préd./ cela (terre)/ cultive 1 arrachide
Je cultive de l'arrachide (sur) cette terre.
b) Quand l'un des N est un être humain ou un pronom représentant un être
o
humain, il peut sans changement se placer entre le prédicatif et la ba-
se, Mais si ce ~ est placé après la base, il n'est plus N mais devient N
o
C
et il est obligatoirement suivi d'une postposition.
;
l', '
na
WI
go 0
mon/ père / il/une poule
/ a domé /
Maténin / à
Mon père a donné une poule à Maténin.
La. postposition peut suivre aussi le pronom qui remplace ce
nom d'être humain.
,.
na
t<5
;
WI
k~
WI
mon / père / il/une poule / a domé /
ellle /
à
Mon père lui a donné une poule.
Le N qui se rapporte à une chose et marqué d'une postposition dé-
signe le lieu,Cl'attribution ou la possession.
Enfin certains verbes se construisent avec un N qu'on pourrait
rapprocher de l'accusatif interne des langues latines et ~ecques.
;
1
mr
I)gbelwÈ
je/ ne pas/peux/
lutte
/
lutter
Je ne peux pas lutter.
;
ml
la
jùrgo
je
/
préd. /
chanson
/ chanter
Je chante une chanson.

- 135 -
;
;
;
ml
lêl
talêi
t âr I
,,\\
\\
je / préd. /
marche
/
Iffirche
Je marche une marche.
;
;
ml
la
;
ca
fà Il
je / préd. / daba /
cultive
Je cultive la daba = je suis paysan.
Dans Afrique et Langage (nO 7 p. 51, § 6.1.1.3) le Professeur
M. Houis propose de voir dans de telles constructions "une. ntL6e. e.n e.mpha-
J.>e. du VV1.be.." "Le. nom e.n e.xpanJ.>-lon, en 6onwon d' objet .te. p.tM scuverd.,
à .ta mê.me.baJ.>e. que. .te. veAbe.".
La. langue dispose aussi de verbes qui sont tantôt transitifs
tantôt intransitifs. On constate dans ces conditions un léger changement
de sens en passant de la structure transitive à la structure intransitive.
;
la
.9 0 10

il / préd. / une poule / mange
Il mange une poule.
;
WI
la

il /
préd. /
mange
Il mange = il mange en eorcel l-ex-i e, i l est sorcier
;
;
la
;
,
WI
SlmE:
go
i l /
préd. / dolo /
boit
Il boit du dolo.
;
;
WI
la
go
il
/ préd. / boit
Il
boit
= il est ivrogne.

- - - - - - - - - -
- 136 -
~
WI
la
doge
1 J
il
/
préd. / igname
/ mange
Il mange une igname.
~
WI
la
il / préd. / mange
verb.
Tl: mange - i l mange beaucoup ~ i l est gourmand.
tels sont
k~
1
donner
2
être généreux
fla
1
voir
2
être sorcier
fl~ri
1
quémander
2
être mendiant
fjÈtlE
1
avoir peur
2
être peureux
,
~
para
1
parler
2
bavard
Pour le sens 2 le constituant verbal est employé avec un aspect d'habituel.
progressif - Cependant les autres aspects tels les aspects non accomplis
n'en sont pas exclus et on retrouve le sens 2 .
. ~
pj e
la
il /
préd.
/
voyait
il voyait
sens 2
= il était sorcier.
~
,
~
. ~
WI
pj e
ma
la
fjÈtlE
i l / préd.
/
avait peur
sens 2
i l était peureux.
Ce sens n'est en rien un "sens I'Igur-ê" puisqu'il se dégage d' après une
structure grammaticale. Dans le système nominal très souvent le sens 2
est rendu par une composition.
Une autre catégorie de verbes construisent différemment leur
~ et ~. En effet, dans le schème de ces verbes, ce que nous avons désigné
S
0

- 137 -
par N dans les structures.
-\\
ë5
\\\\
N + p
+
préd.
+
N +
B,
devient
N et ce qui était N de-
S
S'
ë5
1
T
S
S
p
vient N
ë5
~
~
t5m3"
~
pl
la
\\
na
dala
l'eau
/
elle / préd. /
moi
/
a:ime
J'aime l'eau.
~
jele
1 r
la
\\
na
ja
le pied /
il
/
préd.
/ moi /
fait mal
verb.
J'ai mal au pied (le pied me fait mal).
On peut rattacher à cette catégorie de verbes toutes les constructions qui
servent à traduire la notion de : avoir. La notion de possession n'a pas
de correspondant exact. La langue dispose de plusieurs tournures :
~
WI
.g616
Maténin / elle/ est/ une poule / avec
Maténin a une poule
g61à
~
WI
jérf
une poule / est
/
ellle
/
à
Elle a une poule
N.B.
Ces deux derniers exemples, grâce
aux postpositions, diffèrent sur
la valeur du "verbe avoir". Dans le premier exemple le locuteur dit
que Maténin tient une poule (qui peut n'être pas sa propriété), au
contraire, c'est la notion d'appartenance qui est affirmée dans le
deuxième exemple.

- 138 -
- Ainsi que le montrent les exemples, l'objet sur lequel porte
\\
l'amour ou l'appartenance devient suj et (N). Parmi les verbes qui se cons-
\\
\\ \\
S
truisent ainsi on peut ranger :
~
~
f)w313
avoir sOlT07leil
t5m3 lé!
avoir soif
kB
faire froid
. ~
Ja
avoir mal à
Il existe une très grande liberté concernant les structures
transitives, et on exagererait à peine en disant que tout syntagme verbal
peut devenir syntagme transitif.
II'.5.2. - Intransitivité
La langue connaît cependant des syntagmes verbaux qui ne peu-
vent être qu'intransitifs. Ces syntagmes sont ceux qui, quelque soit la
structure qu'on adopte, ne peuvent inclure N . Les énoncés, dont le syntag-
me verbal est intransitif, peuvent néanrnoi~ comporter un N facultatif :
C
N
+
P
+
préd
+
B
(+ N)
S
s'
-1-
T
C
P
~
·kf
la
tinT
l'automobile/elle/ préd. verb/fait du bruit
L'automobile fait du bruit.
t fsàt:Sa
kf
tara
la pluie /
elle /
a passé
La pluie a cessé
~
tfge
·kf
la
senT
l'arbre / il
/ préd. verb/ produit
L'arbre produit.

139-
,
\\
quand il Y a expression de N
\\
C' c'est que ce dernier désigne un lieu, une
.
appartenance
la présence de la postposition est alors nécessaire. On peut
formuler ainsi le tableau :
1. Il Y a des verbes qui ne comportent qu'un seul N, et d'autres,
o
deux.
2. Les verbes transitifs, quand ils sont construits intransiti-
vement prennent un autre sens.
3. Certains verbes, dans leur construction opèrent une inver-
sion
N devient N et N devient N
o
S
S
0
4. Enfin il se trouve des syntagmes verbaux qui n'admettent
pas ~. Ce sont les syntagmes intransitifs.
o
II .6.- SEQUENCE DE PROPOSITIONS
VALEURS SYNDEI'IQJES ET NON SYNDETIQJES
Dans la chaîne parlée, le locuteur peut ne pas éprouver le be-
soin d'établir de liens entre les propositions qu'il emploie, et parfois
au contraire ce besoin se fera sentir impérieusement parce que les propo-
sitions sont en situation de dépendance. Dans le premier cas le jïmini
marque la non syndèse de deux façons :
III.6.1a.- Par une succession pure et simple de propositions in-
dépendantes les unes par rapport aux autres soit P la proposition, on aura
le schème Pl + P2 + P3 + p4 +(1) ...
Pl
P2
/ -
.__.._--_.~_._._---:..--_.\\
r----------···--····----------·-···--··--·--····--·,
f)gb~Jà
p~ 1:>
wa
WI
W f

[1 j é

wT
kj à
génie/
mâle /
uni c'est / #
il/préd./était/là-bas/ son / village
verb.
C'était un génie mâle
il vivait dans son village
P3
p4
"
r----------~----._..... --.-..-.. -.\\
/"'---'- '._-_..__...._.. _._._--_.__._._- ;---;--_....,-- .
"
...
wT
J1E
J1 El E
nu9bà
pène
-wf
n r r t
jïgèlèmà
,
il/ est
/
oeil/un
#
ils/alors/lui/ appellaient/jïgélémà
il n'avait qu'un oeil
;
on l appel lai.t: Djigéliman
ï
(1) Le signe + signifie "suivi de" et # marque les limites des propositions.

- iuo -
La valeur d'une telle non-syndèse est de donner plus de viva-
cité au récit bien sûr, mais aussi de donner une importance égale à cha-
cune des propositions. Aucun des détails n'est à négliger.
II .. 6 .1b . - Par une succession de propositions non marquées,
bien sûr, mais où on peut facilement dégager des rapports de dépendance,
même si aucun prédicatif ne marque explicitement cette dépendance : le
shème est le même que précédermnent, mais P2, par exemple, peut être en
dépendance par rapport à Pl.
Pl
P2
P3
/ . - - - - - - - - . . . \\
r---------.-.---- -,-.--.._.-----.-.---;- \\ /:-"-'--'--
le
jat1a
wT
mf jà
ja
plè
wf
nT
wT
hormne/vagabond/c'est/
#
je/ne pas/préd./aller
/ lui/ avec/ #
il
verb. ensemble
c'est un vagabond~
je ne vais pas aller avec lui~
pour qu'il
f0'
r.éunli'/
réueeùeee
On remarque que P2 est en dépendance de Pl et marque un rapport de causa-
lité. "Je ne veux pas aller avec Lui., parce que c'est un vagabond". P3 est
en dépendance par rapport à P2 il marque un rapport de finalité: c'est un
vagabond
je ne vais pas aller avec lui, pour qu'il réussisse.
Chacune de ces propositions, ainsi que celles de la peut fonctionner cormne
proposition indépendante en l'absence de toutes les autres. Pl dans ces
conditions fonctionnerait cormne une exclamative affirmative
c'est un
vagabond ! alors que P2 marquerait une proposition désirative : "je ne
désire pas aller avec lui ll • Quant à P3 enfin, marquerait l'un impératif
qu'il réussisse.
Ainsi P2 est en dépendance par rapport à Pl et P3 est en dépendance par
rapport à P2.
II. .6.2. - SYNDESE
III.6.2a.- On ne rencontre pas seulement des faits non syndéti-
ques, bien qu'ils soient les plus fréquents. Le locuteur peut éprouver le

le besoin de coordonner, de subordonner les propositions qu'il emploie,
car seules, elles ne pourraient pas fonctionner comme proposition indé-
pendante. Da~s ce cas il emploie le prédicatif verbal ma devant chaque
constituant verbal de proposition.
Pl
P2
P3
------~
1---------------\\ 1
,
~
WI
I~
pa

ta
ma
il 1 préd. verb/est venul #/préd.verb.lest tombél #/préd.
lest mort
verb.
Il est venu tomber et mourir
Cette syndèse exige que le N des constituants soit l~ même sujet. De cet-
te façon il n'est pas besoiR de le répéter devant chaque constituant verbal
il se forme ainsi une séquence de verbes. La valeur de ces verbes est de
marquer le résultat d'une action passée, puisqu'ils sont associés au pré-
dicatifs ma. D'autres prédicatifs verbaux peuvent s'employer de la même
manière que ma
I~
Je
~
. ~
sa
J;)
jel préd.
1 partsl préd. 1 donnerai
verb.
verb.
Je m'en vais danser.
la valeur de finalité (exprimé par sa) est manifeste. Lorsqu'il veut au
contraire décrie le déroulement d'une action non révolue, le locuteur dis-
pose de plurieurs prédicatifs syndétiques.
rI: .6. 2b . - Pré<?-icatif syndétique dl
Pl
P2
ml
ja
gbà
(rn i)
dl
ma
jele
je/préd./boeuf/tuerail
#
Ipréd. 1
toi 1 donnerail pied
verb.
synd.
Je tuerai le boeuf et je te donnerai
un gigot
Je tuerai le boeuf afin de te donner un gigot

- 1~2 -
Pl peut fonctionner comme prop. indépendante elle n'est pas marquée. P2 au
contraire ne pourrait fonctionner comme prposition indépendante, elle est
marquée du prédicatif syndétique dl
: afin que, dans le but de. Ce prédi-
catif a une valeur de finalité. Enfin un rapport de subordination de P2
est conditionnée par la réalisation de Pl. Certains auteurs(l) voient dans P2
"un complément": Nous pensons que cette terminologie est mauvaise. Car P2 ne
11complète " pas
Pl puisque Pl n'a pas besoin dl être complété. Pl ne suppose
pas P2, alors que P2 suppose Pl.
II.6.2c.- Prédicatifs syndétiques mbe, nde
Le:; prédicatifS syndêt.hi.ques mbe et nde sont employés volontiers
lorsque l'action de P2 est non seulement postérieure à celle de Pl, mais
encore lorsqu'elle s'inscrit effectivement dans l'avenir. Ce prédicatif
mbe est une conjugaison de futur, aujourd'hui, figée dans la seule forme
mbe, et gardant néanmoins sa valeur de futur: mbe < mi be où be était le
prédicatif(2) de futur :
Pl
P2
P3
,
, ,
. ,
~
sipe
sT
J Irl
m~E
ja
mbé
kârf
l'arai-/alors/
lève/
/préd/
dit/
/préd.
/
parti
gnée
synd.
synd.
l'araignée alors se lève et dit (qu' l el.l.e va partir.
(1) Kientz : Dieu et les génies. Récits étiologiques Sénoufo (Côte d'Ivoire)
l
p. 45.
(2) Disparu en Djimini, on trouve ce prédicatif dans certaines langues sé-
noufo, comme le takpEr
mf
tàla
mf
be
SI
Je vais cultiver et partir
je/ cultiver/ je / préd/partir
Devenu prédicatif, il s'emploie avec un N singulier ou pluriel
S
wo Obi
IT
mbé
sT
nous allons manger et partir
nous/préd./manger/préd./ partir
verb.
synd.
n dans ndé
est analogique de m dans mbe.

- 1~3 -
Pl
P2
-_._-_.~\\
--_._~
'\\
/
kjâ

nT
wo mbé
ja
13"
1
mon/frère/indéfini/être/là-bas/village/
il/préd.
/préd. / acheter
indéfini/dans/
synd.
veb.
J'ai un frère dans un vilLage il l'achetera
La traduction mot à mot de nde serait
"jusqu'à (ce que)"
on entend souvent cet adverbe dans le fra~çais populaire de Côte d'Ivoire.
La traduction mot à mot de mbe serait "pour, dans l'intention de" dans le
sens du français familier: "je suis pour partir" qu'on entend en Picardie.
P1
P2
/
-
,
?
l"
na
kusô
. kt
a
SOtlO
ndé
l'
t' - \\
sa
oro
si/le feu/il/ alors/ a brûlé /
#
/préd.
/ préd.
/ aura passé
synd.
verbe
Si le feu~ en brûlant~ passe
P1
P2
1
\\
/
\\ .
na
me
l'
l'
SI
SOtlO
#
ndé

f jew
sil toi/ ne pas/ est brûlé /
/préd.synd./ est mort/ jamais
Si jamais tu ne meurs pas brûlé (vif)
Les prédicatifs syndétiques mbé et ndé s'emploient pour lier
entre elles des propositions qui indiquent l'état présent résultant d'une
action passée mais en envisageant leur concomittance : résultatif + résultatif
en établissant une antériorité de P2: résultatif + antérioté
enfin en envisageant le terme de P2:résultatif + terminatif
Il est évident que P1 sans P2 ne peut fonctionner comme propo-
sition indépendante; P2 non plus sans P1. Pour être complet, P1 suppose
P2 et P2 suppose P1. Puis ces prédicatifs syndétiques impliquent des va-
leurs différentes :

- 1~4 -
- mbe introduit une valeur intentionnelle, comme cela dans les exemples
de la page
-
nde introduit une valeur consécutive.
Telles sont les deux valeurs les plus fréquentes de ces deux
prédicatifs syndétiques. Mais ils peuvent, suivant la volonté du locuteur,
être chargés d'autres valeurs.
II .6.3.- Place des prédicatifs syndétiques
L'ordre, dans l'énoncé, des prédicatifs verbaux et syndétiques
s'établit à partir de la base verbale. Devant la base verbale se place le
prédicatif verbal. Seul un N peut se placer entre ces deux éléments. En-
fin, devant le prédicatif verbal se place le prédicatif syndétique, mais
ici aucun élément ne peut s'intercaler entre les deux prédicatifs. Le schè-
me d'un énoncé a deux propositions peut s'écrire Pl + P2 et si l'on admis
[ comme symbole de l'énoncé, on peut réécrire
1) la non syndèse par
[
-+
Pl
+ P2

Pl
-+
N +
P
+
préd...:..
+
N + B
3
3'
L
0
J
D
L
P2 -+ N +
P
+
préd.
+
N + B
3
3'
0
\\
J
P
donc
[
-+ N + P
+ préd.
+
N + B
+
N + P
+ préd. + N + B
S
S'
L
3
sr
0 J
L 0 T
P
P
2) La syndèse par :
a)
[
-+
Pl
+ P2
mais
si
Pl -+ N + P
+ préd + N
+
B
3
S'
0
\\
J
P

- 1~5 -
P2
-+
ma + préd. + N
+
B
0
1
J
P
L:
-+
N
+ P
+ préd. +
N
+
B
+
ma
+ préd. +
N
+
B
S
S'
L 0 ]
T
0
J
P
P
(1)
b)
L:
-+
Pl
+ (mbe) + (nde) + (di) + P2
L:
-+
N
+
P
+ préd.
+
N
+
B
+ (mbe) + préd
+
N
+
B
-,
S
s'
0
l
T
0
J
P
P
Ainsi qu'on le voit les formes verbales syndétiques et non syndétiques sont
les mêmes car la conjugaison n'en offre pas d'autres. En passant d'une for-
me syndétique à la forme syndétique correspondante on retrouve la même for-
me de cons ti tuant :
~
WI
ja
wi
~-
jO
wf
sa
kad
na
nd~w6 mbe jal~
-+
na
nd~ wf
ja
I~
de moi/frère/il/synd/préd/acheter :
Mon frère va l'acheter
Le procédé de non syndèse est le plus courant dans la langue~ alors que la
syndèse apparait comme un effet de recherche stylistique.
(1) Le terme entre parenthèse est facultatif.

CONCLUSION
L'étude que nous venons de lire est une bien modeste contribu-
tion à l'étude des langues Sénoufo en général dans ce qu'elles ont de com-
mun dans leurs structures et de la langue Dj irrrini en particulier si ce
travail p ut susciter l'intérêt de quelque chercheur plus autorisé qui la
sauvera d'une disparition certaine. Notre ambition se limitait seulement
à décrire le groupe verbal, ses constituants, ses aspects. Ainsi, nous
avons tronqué, la grarnrœ.ire ou plutôt la description du Djimini, ce qui
devait être facile s'est avéré difficile et nous avons compris à nos dé-
pens ce que disait un jour le Professeur M. HOUIS : "la grœnmaire est un
tout". En effet i l est difficile de faire abstraction de certaines parties
vitales de la grarrrralr-e telles que le nom, la syntaxe. Il nous a été donné
aussi de découvrir· l'extrême richesse du dj imini en emprunts et plus parti-
culièrement en emprunts diou1a, voilà ce qui explique la pauvreté de notre
travail en ce qui concerne les paires minimales. Cependant quelque douloureu-
y
se
qu'ait été cette quête, nous osons espérer qu'elle n'aura pas été inu-
tile pour les langues Sénoufo.

ANN
E X ES

- 147 -
LE
GENIE
ET
LA
HYENE
. ~
1
ngôlà
p~ 1"3
~-
waw
wlâ
J1Je
wa
w
kjàa
1
1
génie
mâle
c'est un
il
était là-bas son
village
Un génie mâle était dans son village.
2
wT
nugbEl,
k€€
il
est
oeil
un
bras
un
pied
Il n'avait qu'un oeil~ qu'un bras~ qu'un pied
3
nugbEl
n5gbôlô
J1~zTgè nugbEl
un
oreille
un
cheveu
un
qu'une oreille~ qu'un cheveu
4
jomb~r~
doigt
un
narine
un
qu'un doigt~ qu'une narine
5
p~ ·n~
wT
figè 1èma
On
en meme temps
lui
appelle
djigéléman
On l'appelait Djigéléman

6
jerT
boeufs
sont
à lui
Il avait des vaches
.
,
7
pl fgè kà
a
sT
~
~
A
~
JI ri
me
WI
n~p3Î 3"
wa
jTgT
jour
il
alors s'est levé et
son
boeuf rn§.le
un
attrapé
Un JOU1' il se leva et prit un boeuf mâle
1
,
8
nE
wpere
ngbêlwE
na
1
1
en même temps
lui vend
lutte
pour
Et le vendait pour de la lutte (et non pour de l'argent)
.
~
9
Wijà
~
je
nga
nT
paà
n5
il quand
rentre
village (démonst.)
dans si ils
dire boeuf
acheter
Quand il arrive dans un villag~ et qu'on veut acheter le beouf
1
-,
,
.
10
ja
~
~
w
mee
w
woro
naa
pere
pel)ja ra
1
il
alors dit
il
ne pas
en train lui
vendre
argent pour
Alors il répond qu'il ne le vend pas pour de l'argent
~
~
A
,
11
mE
~Ia
~
w
pere
ngb~lwË
na
mis
il en train
lui
vendre
lutte
pour
Mais qu'il le vend pour la lutte.

- 149 -
12
w
je
pôlô
kjàa
nT
il
est rentré
lièvre
village
dans
Il arriva dans le village du lièvre
~
1\\
,
.-,
13
a
pôlà
sT
jOO
e
n3
w
kala
/l€
na
na
1
et
lièvre
alors
dit
eh,
boeuf
son
besoin est
mi
sur
Et lièvre dit
"J'en ai pressant besoin
~
~
.,
.
14
me
~
~
ml
ja
ja
ngbElw€
sl~
mais
je
ne pas
pouvoir
lutte
lutter
Mais je ne puis lutter
,
15
kônô
na
1 i
IE8
na
nd:,
wa
/lE
wa
kja
1
sentier
ce
lui prend
mon
frère
(indéfini) est
là-bas
village
Prends ce eent.iex-, j'ai un frère dans un village là-bas
1
., ,
16
ka
nT
k3nT
~
wo
mbe
jaa
13"
indéfini
dans
peut-être
il
devoir
futur
acheter
Peut-être i 'achètera-t-i i».
,
,
17
a
jTgèlèma
ne
Je
et
Djigéléman
s'en va
Djigéléman alors s'en vas
18
w
f 10
mÈ8
kàmbà
/la
1
il
a avancé
et alors
hyène
a vu
Il marcha un peu et rencontra une hyène

- 150 -
,
J; ;
19
a
kombo
;
SI
jïgèlèma
. art
et
hyène
alors
Djigélémm
salué
Elle salua Djigéléman
;
;
,
;
.-,
. ; ;
20
a
SI
jOO
f~
-,
nJJ
[lE
jerl
W"la
W
phI
1
1
et alors
dit
que
boeuf
est
à lui
i l en train lui vendre
Il lui dit qu il:
ï
a un boeuf qu'il vend
,
;
21
ngbElwE
na
1
lutte
pour
pour de la lutte
;
22
a
kombo
;
SI
joo
tara
ma
a
wèle
et
hyène
alors
dit
passe
-lui
attaché
dedans
Et
Hyène de lui dire : "attache-le dans ma cour"
23
na
dàba
00 cour
, 1
; ,
;
,
24
;
a
jïgelèm§
si
toro
mEE
n3
W
pJ
1
et Djigéléoon
alors
passé
et alors
boeuf
lui
attaché
Djigéléman
l'y
attache
alors
;
;
25
mtè
;
. ;
wpje
f~
;
. ;
we
ja
ngbElwE
;
pl
sl~
1
et alors
lui dit
que
nous
allons
luttes
lutter
Et lui dit : "nous allons lutter pendant

- 151 -
, ;
26
wâljua
vendredi
sept
Sept Vendredis
,
;
27
a
kàmbà
SI
jaà
et
hyène
alors
dit
moi cela
entendu
Hyène répondù t qu' elle a compris
,
1 ;
;
,
,
28
a
figèl ema
SI
j8d
f5
wâljua
;
na
~Ia
et Djigélérran
alors averti
que
vendredi
celui-là il en train
Djigéléman alors l'avertit que vendredi qui arrive
29
pa
na
venir quand
aube
s'éclaircira
toi
quand
entendre
A l'aube, quand tu entendras dididi
30
di
di
di
ma
ja
t5
o
0
0
dididi
toi
ne P0-s
dire
que
ciel
Ne crois pas que c'est le ciel qui tonne,
31
I~
tl nT
en train
bruire
;
32
wo
; -
saa
muwT
mla
à
ce
moment
moi
c'est
je en train figure laver
c'est moi qui me lave la figure

- 152 -
33
ma
na
sTgT
toi
il faut
moi
attendre
Alors attends-moi
34
ko
w
~
o
pa
ma
gb33
vendredi
il
venu
et
arrivé
Quand arriva vendredi
35
làrT
aube
elle en train
déchirer
Et que l'aube blanchississait
36
~
a
kèrnbo
~
SI
·10110
di
di
di
0
0
0
et
hyène
alors
entendre
dididi
Hyène alors entendit "dididi"
,
,
~
37
a
SI
jo
"à"
ma
figè 1èm~
wla
et alors
dit
"ah! "
ton
Djigélérnan
il en train figure
laver
Elle dit (à sa femme) ton Djigéléman se lave la figure
,
~
.,
38
jenjerË
wT

~
~
~
Jungo
J3"I13"
nuru
wa
kono
bientôt
il
chanson
chanter
entend
là-bas
sentier
Peu après eUe entend une chanson du côté du sentier
,
39
figè 1èma
data
jigelema
nga
surugu
S;) ro
ndato
1
40
jigelema dato jigelema

- 153 -
~
41
~
a
a
si
pa
ma
gb33
kàmbà
na
il
et
alors
venu
alors
arrivé
hyène
sur
1
Djigéléman arriva alors chez hyène
~
~
~
42
mèe
J~
~
w
ar 1
mè'è
j~là
wla
n3
kag~rà
alors
lui
a salué
et
il est tombé juste i l en train boeuf genoux
Et là salua. Elle était juste en train d'achever de manger les genoux
du boeuf
kàa
eux
mange
\\
\\
44
- \\
,~
.
aa
Sil
pje
sèreda
\\
wa
la
~
jO
kotsà
ml
pa
il
lui
dit
paroles
nous avions
dit
pour cela
Je suis venu
Il lui dit ce sont les paroles que nous avions di tee , qui m'amènent
~
~
.
45
- \\
~,
~
aa
Sil
pJe
ce
ma
la
-~
\\
Sige
ride
ka
il
lui
dit
assieds-toi
toi
moi
attend
que
je mange
EUe lui di.t., assieds-toi ~ attends que je finisse de manger
46
a
figè 1èmà
~
SI
et
Djigéléman
alors
s'assoit
Alors Djigéléman
s'assit
47
w
ka~
kàâ
mEE
:fa
1
il
quand
a mangé
alors
il
dit
Quand el.l:e eut fini de nanqer, el.l e dit

- 154 -
48
jigèlèmà
jTrT
mi
kônT
Djigélérran,
lèves-toi je
ai fini maintenant
Djigéléman, lève-toi, j'ai maintenant fini
jlgèlèm~
~
~
SI
WI
jTgT
Djigélérran
alors
lui
a attrapé
Djigéléman alors l'attrapa
~I
N1,
50
mee
W
)lari
:<:~
wa
naa
jerT
1
alors il lui
a jeté
là-bas
en
haut
Et la jeta en haut
.
51
mEE
~,
w
j~~
pje
wpa

ta
ma
a
pje
1
1
et i l sa
femne
a dit
il venir
tomber
toi
lui
dire
Et dit à sa femme "quand il tombera
~
52
we
)le
wâljùa
nT
nous être
vendredi
dans
Dis-lui à vendredi prochain
53
et alors s'en va
Et s'en alla
,

[lE
a
~
SI
ta
au même mornent

ils sont sont excrément
alors
est tombé
Tandis qu'ils étaient là, tombèrent les excréments de Hyène

- 155 -
,
55
jènjèr'E
a
kombè
SI
pa
ma
ta
~
bientôt
hyène
alors
vient
tomber
Î
Puis hyène vint à tomber
1
.
56
mÈE
~,
w
j~~
pje
5 il a
IT
turù
1
et il sa
fermne
dit
JTDrtier
perce
.Et el-le dit à sa femme
perce le mortier
,
~
57
m~1
p~
na
sÈ è
et toi lui
attaché
mes
reins
Et attache le moi autour des reins
~
58
ka
waljùa
wo ni
j'igèl èma
pa
a
ko
si
puis vendredi
suivant
Djigéléman
vient
et cela
alors
vendredi suivant vint Djigéléman
,
59
pe
ma
WE
mauvais
plus
Et cela fut pire
60
-
~,
,
W Il
ra ri
wa

il lui a jeté
là-bas
et s'en va
Il la jeta là-haut et s'en alla
61
pe
·wélé
ils
sont


- 156 -
,
62
a
sTlo
51
ma
ta
et mortier
alors
vient
tomber
Entre temps~ vint tomber le mortier
.
63
j'ènjËrË
a
kàmbà
~
51
ta
mˀ
~
w
j;)
pje
bientôt
hyène
alors
tombe
et
sa
fermne
dit
Puis hyène tomba et dit à sa femme
\\
\\
~
~
64
ma
kà la
c3r3
t l
~\\
waa
san i
w~ljùa
wgb3
toi
ne plus
cendres
jeter
jusqu'à
vendredi
il arrive
Ne jette plus les cendree, jusqu'à vendredi
65
je
sa
k3
t5
~
wa
vous
tombe
creuserez
vous
moi enterrerez dedans
Vous creuserez une fosse et m'y enterrerez
\\
\\
66
ma
51
c3r3
tT

toi
cendre
enduire
et tu
te
frotteras de cendres.
67
figè
\\
. f;)
1 èmà
wa
pa
ma
pje
m'
Djigélérran
il
venir
toi
lui
dire
que
moi
Quand Djigéléman arrivera~ tu lui diras
~
68
ka
kT
mT
fTITge
ma
mort pour
cela
suis
blanche
aussi
Que je suis mort~ c'est pour cela que tu es si blanche

- 157 -
,
. ,
, ,
69
figè 1èmà
ma
pa
a
kèmbô
j0
511
pje
Djigéléman venu
hyène
femme
alors lui dire
Djigéléman arriva~ alors la femme de Hyène lui dit
,
70
mâlE
ma

na
p313
w
wa
1
depuis
tu
mon
mari
jeté
Depuis la dernière fois que tu as jeté mon mari
71
w

pa
ma
ta
mn
k"U
1
il
est venu
tomber
et
mourir
Tl est mort de sa chute
72


t l
mT
f ITge
mËË
pour cela
je
suis
blanche
aussi
C'est pour cela que je suis si' blanche
, ,
,
,
.--.
73
a
j)gèlèmà
51
jOO
Je
' ,
saa
f§t5§
kT
1at5a
et Djigélérnan alors dit
vous
tombe
montrer
Djigéléman alors dit
allez me montrer sa tombe
74
na
moi
sur
,
,
75
à

51
sa
kT
et ils
alors
elle
montrer
On la lui montra

- 158 -
,
76
~
a
SI
jombÉiÉ
le
wa
mEE
jTrT
kombo
~
ni
et i l
alors
doigt
mettre
dedans
et
sort
hyène
avec
Alors il Y mit le doigt et sortit hyène
,
;
77
a
SI
jo
"ce !"
jlgèlèma
kl
. ;
,
je se
et
elle
dit
"ce !Il
pardon,
Djigélérna.n
pardon
"Eh ! pardon, di t-el le, pardon djigéZéman"
78
;
a
jTgèlèma
\\
SI
w
wa
fEI WE
nT
1
et
Djigélérna.n
alors
lui
a jeté
horizontalement
Djigéléman~ cette fois la projetta horizontalement
,
;
; ,
79
a
a
saa
ta
wa
ni
et
i l
tombé
là-bas
brousse
dans
Elle alla tomber là-bas~ dans la brousse
80
maa
kèrnbo
;
ni
mEE
kl
la
toi
hyène
voir
brousse
dans
ainsi
cela
c'est ainsi que depuis~ hyène vit dans la brousse
81
;
w
ta
1
lui
a pris

- 159 -
CONSEILS D'UNE VIEILLE
~
.
,
,
~
1
na
wolo
je
kàftrge
n§l§
0
lelIle
pe
pa
ma
mes
amis,
excusez-moi,
auj ourd ' hui hommes vieux(eux) venir à
Mes ami e, prêtez-moi attention~ aujourd'hui les vieux sont morts
~
~
~
2
·kJ
~
flE
jtl§
tuàbu
je
s515
gT
~
·we
we
we
finir nous sommes nous
seuls
blancs
soleil
c'est
nous
Nous restons seuls. C'est le soleil des blancs. Corrrrnent nous allons
~
,
3
ja
drUfla
~
. ~ ~
WI
j 'gl
la~a
~
.~
-
~
nga
SI
j er'e
sa~a
ta
univers
(il)
attraper endroit

pour
arrêter place gagner
Attraper l'univers pour avoir une situation.
~
~
,
4
nala
ma
ja~ao
ma
gb~
ma~a
~
ca
fàlT
ma
ma
fl5
aujourd'hui toi vagabond toi courageux si tu cultives tu te rends
Aujourd'hui que tu sois vaurien ou capable si tu cultives la terre
5
lere

wa
wo
pI
wT
nugb~
wo
flE
bien homne
être
là-bas
i l
être
il
seul
i l
être
Tu vas te rendre heureux. Il y a des gens qui sont seuls ils

- 160 -
,
6
na
tùgo
pl
WI

pèle
flÈ
lele
l
tTjËrf
,\\
en train travail faire
seul d'autres être horrrrnes deux
quatre
travaillent seuls. D'autres sont au nombre de deux, quat.re, cinq
;
.,
7
k~gurgà
;
;
poro
na
pT
pe
JE
fla
wT
flÈ
wT
cinq
eux
travaillent eux
seuls. Celui
il
être
il
,
.
,
.
.
8
nTgb§
;
;
;
ndé
1 lé
jÈn
;
we
0
je
SI
jlgl
i
je
1
seul
vous
alors attraper pour mettre vous-mêmes
avec
vous
eux aussi t.rauai. II en t. Celui qui est eeul, prenez-le avec vous travaillez
;
;
1-
. ;
9
tugo
kT
pje
ma
oa
ma
mb5
r5
wo

mal::5a
travail
faire
toi
que voici tu vaux
mieux lui
sur
si
tu
;
10
w
I~
;
W
a
pJe
pa
ma
fO
1
aides
sur
devenir
corrrrne
toi
être
aussi
ensemble. Toi qui est plus capabl-e, s'/- tu l'aides à devenir comme
;
;
.,
. ;
11
je
pjew
je
plÈ
ma
jalà
kja
kt
nT
k6l::56
pe
vous tous
vous· ensemble
être juste village
dans
cela
ou
toi., et que tous eneembl:e, vous êtes capables dans le village
;
12
we
appeler vous être accord sur aujourd'hui toi si être seul toi être
cela s'appelle la bonne entente. Aujourd'hui si tu es seul

- 161 -
13
wa
ma
jE
ma
tùgo
kT
I~, mbélé
kâpje
léré
1
là-bas toi seul
ton
travail
sur
ceux
alors être
honrnes
faisant seul ton travai t ceux qui sont
, ,
,
14
z: (1)
kE"
poro nwa
tEt5E
ma
jo
lejat5a
wT
rr6
dix
eux en train toi
rire
en meme temps dire homme vagabond être toi,
dix se moquent de toi disant que tu es vaurien
, -
15
aiT
kjâ pje
je
n3
sere
na
W

ja
1
meme
si
cela
être
vous être mère accouchement sur il
même si vous êtes de même mère.
16
wT
jàa
piE
wT
nT
wT
r
pa
homme vagabond être
moi
aller
lui
avec
il être bien comme
Il va dire c'est un vagabond je ne veux pas me mettre avec lui pour qu'il
,
.. ,
..
17
ne
k''- :=(2)
ml
J' c..
0 J no
we
J 1 r 1
ma
Je
-moi être
ce ne pas être bien nous lever pour nos grand-pères (plur.)
soit capable comme moi. Nous avons grandi et avons vu nos grand-pères
,
18

pe
je
f rIl
voir
eux
être d'accord un
sur
vous
être d'accord
un
toujours en bonne entente entre eux. Si vous êtes d'accord à propos
(1) nwa
<
na
ma
tEt5E
swa
c
sa
ma
(2) kasl
r3
0) we tele petele po ra

,
;
~
,
19
la
tugo
kT
la
je
ma
mEbC
ta
maba
ja
sur travail
sur
. vous alors renommée gagner toi si
dire
20
ma
tùga
kl
;
o
m5
1éré
nugb~
ton travail
toi homme
un
vous le
du travail alors vous aurez bonne renommée. Si tu veux que ton travail
21
pjelélé
Jj~
t~rT
ka
;
- ; ,
SI
woro
mS
faire hommes deux trois
Aujourd'hui toi que voici
aille de l'avant soyez deux trois. Aujourd'hui celui qui est seul~
;
;
. ,
,
22
ka pje
ma
JE:
ma
pc
;
. ;
ma
Joro
mbélé
ka pje
être
toi
seul
toi
être
toi
vous
que voici
êt~ce
est seul ~ vous êtes
23
·Iélé
Jj~
;
pe
wa
naa
wT
;
wa
naa
hommes deux eux
être
là-bas en train
rire
il
être là-bas en train
deux~ vous vous moquez de lui
,
; ;
,
24
;
;
. ;
;
k{rÉ
tùgo
pl
WI

W Il
::fa
. 1 8jaba
champ
travail
faire
seul
il
ne pas
homme vagabond
il fait son travail du champ seul., i l n'est pas vaurien
;
25
;
;
,
wT,
SE
wa
woro
quelqu1un
ne pas
horrllTle vagabond vous Sl être d'accord
personne n'est vaurien~ soyez d'accord sur tout.

- 163 -
26

kani
maje
un sur
Dieu
eux
vous
créer
Dieu vous a créé
27
pjew
pje
tubjélé
kT dwa
JEÈ
sàrT
ja~a
tous
faire travailleurs
il convient vous
vous aider que vous
et a fait de vous tous des travailleurs . .Tl convient donc de vous aider
28
gbot5ola
tugo
k i
la
je
mU
ta
lere
réunir
travail
sur
vous
ainsi
réputation gagner homme
un
mutuellement~ travaillez ensemble et vous aurez bonne renommée. Un seul
29
kja
kl
jTrge
e
kJa
Ggà
ne pas pouvoir village
réputation sortir
eh
village que voici
homme ne peut faire la renommée du village
30
kT
walD
pa
Ii§
tugo
pl
pe
ses habitants eux
travail faire
eux
réunir
Les gens de ce village travaillent
31
na
tugo
kT
ta
en train travail
faire vous
renommée
gagner
vous
ils se sont réunis pour faire le travail" vous aVez bonne réputation.
32
jarga
;
o
jarga ta
àlT
k;â pje
m3
lere
n'importe quelle chose
gagner
même si
il se fait toi
homme
quelque soit ce que vous aVez~ même si crest
(1) ou 101 i jeda, présentatif
(2) pe

- :6LI -
~
.
33
nugba
mS
matla
ta
je
~
~
pJew
WO!50
gl
un
toi
tu si
gagner
vous
tous
votre
un seul qui i 'a~ cela est à vous tous.

- :LbS -
L'ENFANT ET LE BERGER ESCROC
;
;
,
:L
Itt3G3
wa
n'èr)'è
re .; ~
;
. ;
j er 1
WI
jO
W
la
PJJ
homme
boeuf
être à lui il
dit que il en train enfant
Un horrone avait des vaches. i i dit qu'il cherche
;
2
1atla
ja
t;)
pj5
Ga
k~
set3d3
endroit chercher
de sorte que enfant que voici
paroles nouvelles
un enfant. A l'enfant qui lui dira des paroles indédites
. ;
~
3
ja
Vi
ka
w
.j er 1
a
sa
dire lui à
i l
boeuf
donner
à
et
i l
il va donner sa vache
,
,
4
gb3
ma
pj5
JàrT
ma
ja
m~
tb
we
da
a
arriver
enfant salua me et dit ton père et
il
il est arrivé et il a salué un enfant et lui dit
"et ton père ?"
,
5
ja
wall
ma
ta
wa
me w
karT
sa
IT
1
dit tonnere
déchirer et tomber
là-bas
i l
partir
l'enfant répondit: 'Le tonnerre est tombé là-bas~ il est allé
kaj'èr)gT
6
wele
a
ja
ngrJ kà
a
ja
t:5
ka-à
pa
wa
voir
il
dit
c'est quoi
il dit que
pluie
si il arriver là-bas
voir". Il Lui. di.t: : "que veux-tu dire ?" L'enfant répond: "il a plu
(1) boeuf plur. = nere
enclos du boeuf = nadatla

- 166 -
,
,
,
. ,
7
k"Er"E
. ,
ng J
pe
ma
sa
pje
a
jO
kasèlge~e
~
a
jO ma
champ
quel chose ils
faire
i l dit
la vérité i l dit ta
1
aux champe, que vont-ils fair'e ?" L'homme dit c'est vrai
e
,
8
do
. ,
. ,
,
nu
we
a
jO
w
kar
1:5"~:5"
nT
a
jO
pe
1
mère
et
il
dit
elle partir marigot dans il dit
ils
Mais flet ta mère ?" - EUe est allée au marigot
,.
9
kar
wa
k"Er"E
ma
ja
pj:5"
W
ka
1
partir là-bas champs et dit enfant
chercher l'eau
L'homme lui demande d'aller chercher de l'eau
,
,
10
a
pj:5"
w
kar
wa
nT
ma
sa
m5
enfant
partir
là-bas
marigot
dans
et
tarder
et l'enfant alla au mai-iqot., y resta longtemps
,
., .,
11
terrre
w
kâà
pa
na r)a
w
SI
J6W6
1
1
.
"
Jusqu a ... il
arriver
homme
alors
interroger
Quand i 7. arriva l'homme dit
,
,
12
ma
jo
ma
SI
m5
wa
\\
a
SI
JO
d na n5 wo
et
dit
toi
tarder
là-bas il alors dit que ma mère
Tu es resté longtemps~ l'enfant di t : "l' eau de ma mère
,
,
. , . ,
,
,
13
na
WI
J elJj;)
pe
t3m3 pl
piE
poml
pJë
na
avec sa rivale
eau
mélangée j'étais
en train
et de sa rivale se sont mêl-éee , j'étais en train

- 167 -
,
r
c3rT
a
ja
L5
a
jo
d Jl yaJl ya
ka
pjë
l'la
trier. Il
dit
~le
c'est quoi il
dit que
saleté
être dedans
de les trier. Que veux-tu dire? - S'il Y a de la saleté
15
t3m3
pl
gô?la
ma
la
pl
lat5a
la

a
eau
front.
tu
(ne pas)
enlever
i l
sur l' eau~ tu ne l'enlèves pas ?
,
16
ja
f~
ka sè 1get5ë
a
pe
ka ri
a
ka ri
t5m5
pl
dit
que
vérité
alors
partir
il
partir
eau
- Vrai. L'homme lui dit:
. ;
17
nI
a
jO
f~
kar ma
swa
pe
wélé
pa
avec il
dit
que
va
tu
pères
voir,
ils
"Va voir tes pèree;
18
la
pa

à . ka ri
ma
sa

wélé
a
en train arriver est-ce que il partir et
voir,
il
est-ce qu'ils arr-ivent:", 1:l est allé voir .
.
19
;
jO
ma
pe
pa
la
pa

a
dit
que
Je
voir
en train
arriver
il
L'homme dit : '~es as-tu vus venir?
,
.
,
. ; (2)
;
;
20
SI
jO
f~
- . ; -
-..-
aJooml
SI
pe
Jla

ja
wo
alors dit que~ non
je
ne pas
voir
âme
Je ne les ai pas vue, c'est leur âme que J'ai Vue ueni r ,
(1 ) pluriel de to,pêre
(2) Jline silhouette
;
JlyaJlya
=
ka
gara

- :L6ô -
;
. ;
21
ml
ra
wl~
pa
à
j3
kajÈl)gT
à
jO
t::i
~
Je VOlT
en train arriver
i l
dit
c'est qUOl
il dit que
1
1
/IQue Veux-tu dire ? /1 il dit
- ;
'
;:;; ;:;;(1)
22
maa
koja
ra
w
la
pa
osa 1:1a
mbÉiÉ
1
tu si
chien
voir
en train
arriver alors
quels
"Si tu vois venir le chien quels sont ceux qui arrivent ?/1
,
;
,
;
23
pa
a
SI
jo
kasèlgel:1e
a SI
en train arriver il alors dit
vérité
il alors partir
c'est vrai dit l'homme
24

;
SI
kl
ka
pj3
wT
. ; ; '
,
Jer 1
a
sa
kl
il
alors
boeuf
donner
enfant
à
i l
i l
et lui donna la vache
25
ka
tlad
. ;
;
;
;
Jer 1
f lacÉ
W0l:10
terrrre
nanc
donner berger
à
berger
Slen
être
boeuf mâle
jusqu'â ... vache
L'enfant a confié sa vache au berger qui avait un taureau
;
.
26
kl
;
jO
w

k~
;
.-
majo
na
ta
nàdal:1a tarT
ka
a
1
dire
son
père
à
disant
mon
père
enclos
trois construis
L'enfant dit à son père
"Père , construis trois enclos à vaches /1
.
27
;
kl
k~
. ;
t::i
;
WI
a
jO
se
ma
; ,
jaa
nErE
ta
construire i l
dit que

tu
boeuf
ce que fit son père et lui demanda
(1) osa 1:1a
-
-
s'il est ainsi

- 169 -
~
.
,
28
ta
~
a
jO
t l

sa?
~
a
pe
SI
piE
~
avoir
il
dit
construis
seulement
ils
alors
ensemble
}
"où vas-tu trouver des vaches à y mettre ?"
,
29
ma
kar
~
,wa
t lacÉ
k3" rg3"(1)
. ~
ma
jO
t lacÉ
WI
nErE
et
partir là-bas berger
chez
et
dit
berger
boeufs
Les enclos terminés ils allèrent enserrlble chez le berger et il dit élu
30
ti
~
a
SI
nan3
IÈ:
k~
a
pj;)
donner
il
alors vache
prendre
donner
enfant
berger de donner les boeufs~ le berger lui donna la vache
.
-(2)
31
~
SI
jo
t:5
~
~,
ml
jaa
ta
W
I~

ke
W
1
1
alors dit
que
je
posséder
sur
toi
partir
L'enfant dit : "je n'en veux pas~
32
nT
'1
a
SI
k
a
t 1acÉ
jerT
pj3"
wf)j3"
~
SI
karàwélé
avec et
il
donner
berger
à
enfant
son arme
rester
va-t-en aVec. La cognée de l'enfant resta
~
,
.
33
nadalja
t~l~
pe
nE[
~
Je
a
jO
d
na
ta
enclos
à côté
partir
il
dit
que
mon
père
près de l'enclos. Chemin faisant il dit
"Père,
(1) kor qo =
jeri = che z , à l'intérieur de
(2) ke = Je
partir

- 170 -
,
na
gb31 bj5
karà
kl
sa
ma
l'lâche
rester
enclos
à côté
Ma hâche est restée à côté de l'enclos du berger.
, . ~,
35
lE
a
pj5
w
ta
0'
jO
f;)
aJoo
kl
ml
prendre
enfant
son
père dit
que
non
laisse
je
Je vais aller la chercher. Le père : "Non ree te ,
,
. ,
,
36
sa

na
je
jO
ml
sa
lE
prendre
moi-même il
dit
que
non
je
prendre
Je vais aller te la chercher moi-même ; -non~ père~
,
,
37
na
je
a
pj;)
w
kari
ma
sa
jo
f lacé
I;)mu
1
moi-même
enfant
partir
pour
dire berger
lame
je vais aller la chercher moi-même. L ' enfan t partit et di t
"Berger
,
. ,
,
o
,
38
fiE
lat1a
ma
. Jer'

0'
a
jO
f)fJ
pj5
jO
f;)
w
ka
1
être
ici
toi
à
il dit
qoui enfant
dit
que i l donner
as-tu une lame 'l-C'l- ? -Oui~ dit le berger.
. ,
,
0'
,
,
39
o
,
lat1a
flac2
jO
ma
ja
sa
v
pje
a
SI
jO
na
ici
berger
dire
toi
faire
comment il alors dit
mon
Donnes-la mm: di t , l'enfant. Le berger s'étonne: "Que vas-tu en faire?"
40
ta
o
,
o
,
jO
w
ja
se
W "
Il
ja
ml
1
père dire
accoucher
ne pas pouvoir
je
Mon père ueu t accoucher et ne puit

- 171 -
,
41
, - -
jaa
t
sa
naweue
mT
sa
\\
-
-
naweue
kf
anus
couper
je
anus
Je vais aller couper~ déchirer son anus.
42
wàlT
a
\\
nana
ma
se
a
v
SI
déchirer il dit que horrrrne
accoucher est-ce que il
alors
- Comment ? Un homme accoucher ?
. t
jO
f~
\\
na
se
dit
que
imbécile
horrrrne
accoucher corrrrnent ton boeuf rnâl,
- Imbécile~ dit l'enfant~ s~ un homme n'accouche pas~
44
\\
wo
pJe
mE
se
faire
comment
pour
accoucher
corrrrnent
Comment ton taureau a fait pour accoucher ?

- 172 -
\\
L'HOMME AUX TROIS FEMMES
1

>
jele
t~rT
f;)
J eWle hormne
un
fermne
trois
possesseur
Un jeune h~nme avait trois fe,~es
,
;
;
2
a
wa
su W;) ro
5;) 1::\\;)
âwà
plewé
5;) 1::\\;)
une
foutou de maïs a préparé
Wle pois de terre
a préparé
L'une prépara un "tô", l'autre des pois de terre
;
,
; -
. ;
3
a
wa
·51mE
koô
a
t~rT

PJ8W
SI
ja
dolo
a fait
fenmes
trois
elles
toutes
ont
La troisième du dolo. Toutes les trois femmes
4
f~
wT

. ;
;
. Jara
ti
kàâ
na
;
WI
5 i
-r
kàâ
dit que lui
leur
nourriture
manger
si
lui
ne pas
manger
Lui dirent de manger ce qu'elles avaient préparé sinon elles divorceront.

wlà
1
elles
ne
le nourriront
pas
;
;
;
-
; ,
5
à
;
WI
ri
51-mE
pow
goo
a
jènè
i l
a rrangê
dolo
en train
boire
calebasse
Il mangea tout et but le dolo en une seule calebassée.

- 173 -
;
;
,
,
,
6
a
SI
ta
ma
ku
pleine
un
alors
tomber
mort
femme
Il tomba mort.
,
7
SI
ja
. f~
" je
o
mT
un
a fait
que
vous
partez
moi
La première alors dit '~ous pouvez partir
8
kora
na
;
na
kama
kaGga-dwàaje
ja
rester
ici
si
ce n'est pas
charognards
Je vais rester auprès de l.ui., sinon les charognards
;
,
9
kapa
ndéè
jl~brgéle

;
W'J
sana
WI
viendront pour ses yeux
eux
enlever autre
elle
viendront lui enlever les yeux.
10
;
SI
kar
;
wa
nEE
gbelè
na

est partie
et pleurer
en
partant
L'une partit en pleurant
;
11
mEE
;
sa
fTIT
ngbaJà
nT
ma
ja
d
et
a rencontré
génie
qui
dit
Elle rencontre un génie qui lui demande
;
,
12
;
kwa
ta
;
;
;
kar
;
ngl
a
sana
wo
SI
wa
1
.
quoi
i l
t'a eu
autre elle
est partie
là-bas
qu'as-tu ? L'autre est allée au vi l.Laqe

-
.L 7JI -
,
;
,
13
kjà
nT
WI
SI
kw3
pl
jo
wwolo
1
\\
village
elle
nouvelles
a dit
les Slens
Elle a dit les nouvelles aux siens
.,
14
k~
Ga
wl~
,
,
parT
na
gbëî è
a
sa
à
celle
qui
erre
en
pleurant
a
Celle qui errait en pl-eurant: a
15
-rrr
ngbôJô
ni
a
jo
t:5
>
I1gl
kw~
ta
1
1
rencontré
génie
il
dit
que
quoi
il t'a
eu
Rencontré le génie. n demande
"qu fas-tu ?"
16
a
jo
t:5
na
p~l;
W
kùo
kôl:5ô
mi

gbèle
1
elle dit
que
mon
mar-i
il
mort c'est pourquoi je pleure
EUe dit
mon mari est mort" cfest pourquoi je pleure
, , ,
"
17
nEE
parT
na
Je
na
flEI:5EIE
ngbôfà
1

en errant en partant
génie
Et vais au hasard en marchani , peut-être
;
,
,
18
;
wa
sa
fT!T
Ga
ni
m!
ja
lEl:5E
a
rencontré
autre
Je
vais
épouser
Rencontrerais-je
celui que vais épouser
,
,
,
,
19
a
sr
jo
wo
ma
;
sa
pe
i l
dit
que
allons
tu
vas
elles
Le génie di t : "A l.lone me montrer

- 175 -
,
20
na·
la
a
kàr i

montrer
à moi
il
est parti
Ton mari et ta pivale
t,
21
~
sa
wÉrs
le
~
wa
wnu
1
médicament
mettre
dedans
l' horrrrne
ses
Il a mis des médicaments
~
~
~(1)
,
~
22
gbêl /ja 1a
a
jr!rr
ma
f1E
a
narines
il
éternuer
et
réveiller
. l
l~
Il éternua et se réveilla
~
.
23
~
. ~
jo
f;)
ndwa
J elJJJ
f'lË

1
dit
que
ne vas-tu pas
rivale
réveiller ?
Elle dit
"Ne Veux-tu pas réveille.Y' ma rivale ?"
v
24
a
jo
~,
~J1 1
à
wÉrÉ
wa
il
dit
i l
réveiller
i l
médicament
mettre dedans
Il accepta et la réveilla. Il mit les médicaments dans
.,.
,
~
~
~
,
.
25
wT
. ;
~
,
J ef)JJ
WI
nugba/j§ 1a
a
jrlrl
sa rivale
ses
narines
elle
éternuer
les napines de la femme, elle éternua
~(2)
,
26
ma
f'lE
a
Si
jo
d
JEIE
t§rT
et
réveiller
i l
dit
que
ferrrrne
trois
Et se révei l.La, Il dit a lors
(1) Sing. numala
narine
(2) ou, mËË

- 176 -
;
,
k - (1)
27
pe
wei è
lJa
wa
ndala
ma

elles regardent celle
qui va
plaire
tu
celle-là
Regarde ces trois [emmee, celle qui te plaira
28
;
na
. ;
;
Jere
donner
à
moi
Donne la moi.
,
29
a
51
jo
wa
kj~
nT
sa
wo
If:
i l
dit
que
celle
là-bas au village
va
la prendre
Il lui dit : '~elle qui est au viLlage va la prendre.
,
,
30
a
51
Sc
wo
l '
I f
alors il
est allé
la prendre
Il alla la prendre.
;
;
;
(1) kwa de
k~
ma
kwa
kf

- 117 -
L'AIGLE ET L~ARAIGNEE
~
~
~
~
~
,
1

wlunal)a
fla
wr
ra
k3
pe
wa
wo
on dit
roi
i l
avait
sa
brousse
couper
On dit qu'un roi avait délimité une por-tion de brousse
~
~,
~
~
2
wT
r~ t5a
k5
Ô
m((
jo
d
mS
f)a
il
brousse
coupé ainsi
et
dit
que
toi
Et avait dit que celui qui
,a
3
k~
je
w~
pa
nT
na
kus5
kr
entrera
dedans
brousse
et
feu
il
y entrera et que le feu
~,
-
4
~
~d~
~
taro
na
mEE
SÔt5Ô
SOt50
sa
brûle
pour
passer
et
si tu
brûler
En brûlant passe~ sans qu'il meure , brûl
vif~
é
5
ridé

f jew
jaa

~,
w
ma
nuu
1
1
pour
nourir
i l
va
toi
dormer
vache
Il lui donnera une vache
~,
6
·kôt5Ô
~,
-
~
. ;
~
.IJ~
jo
mbe kâd m'è€
sâ kl
jo
Sipe
SI
JJrl
mc:c:
1 .
alors
araignée
se lever
et
dire
moi il faut partir et cela
Ce qu'ayant entendu~ l'araignée se leva et dit qu'elle doit partir

- 178 -
~
~
7
kàgb5g3

f~
wl~naf)a
w
1
aigle
que
roi
il
Une fois partie.. el.l:e 'al.la trouver l'aigle
"le roi.. dit-elle
8
fla
k5
w
j6
~,
na
paa
rn~

1
brousse couper
il
dire
si
on
toi
mettre
a délimité une portion de brousse .. il dit que cel.ui qu'on y mettra
~
- -
9
wa
. n r
kus5g5

dedans
brousse
pour
feu
mettre
S'il ne meurt tuer par le feu
10
na
swa
gbo
fiéw
si
i l
ne pas toi
tuer
ils
vont
Il lui donnera une vache
11
ma

~,
nJJ
kT
kâlâ
naa
kT
toi
donner
vache
pour cela
ce
pour cela..
~
~
12
pl rgë
kT
gb5
do
ma
sa
la
jour
il
arriver
toi
vas
moi
Le jour dit.. je voudrais que tu ai l.l.ee
~,
13
IE~
na
pat1â
n55
k~
mT
jaa
pr-endr-e
et
quand ils
vache
donner
je
vais
Me prendre et quand i l me donnera la vache

- 179 -
"
n55
qbèo
jèlè
a
vache
tuer
pour toi
d-nner
pied
Je la tuerai et je te donnerai un gigot
15
kàgb5g~
~
SI
::fa
\\
wo
mTgr
aigle
alors
dit
pour
cela
j'ai
cela
entendu
L'aigle dit : I1S'i L en est œineù, j'ai compris 1/
16
pl (ge
pa
m~
~
~
~
gb5
a
sipe
SI
w
1
jour
venir
et
arriver
araignée
ses
Le jour irint, l'araignée
17
lêê
ma
. "'
sa
je
balafons
prendre
entrer
dedans
brousse
Prit son balafon et entra dans la brousse
18
nëë
wT
ï)j~mt
gb5
wa
'"a
kàgb5g5
et
ses
balafons
frapper
dedans
aigle
Et se mit à en [ouer, l'aigle
~
~
,
19
\\
·5 r
pa
ma
Sipe

ma
' k~r
w
nT
1
arriva
et
araignée
prendre
partir
elle
avec
Arriva et enleva l'araignée et s'en est allé avec elle
~,
20
w~
naa
ma
la-bas
en haut
feu
brûler
En haut. Le feu finit de brûler

- 180 -
,
\\.,
21
a
kàgb5g5
SI
Hg 1
finir
aigle
descendu
et
L'aigle descendit
22
mêla
wélé
jE"w
naa
Vii
vint
lui
posa
doucement
avec
ses
Et vint la poser délicatement
23
p'inT
gb5:5
balafons
roi
venir
et
arriver
Avec son balafon. Le roi arriva
24
sige
et
araignée
voir
cendres
dans
Et vit l'araignée dans les cendres
25
w(
,sr
,
r5f)515
ra
ja
. ~
SI
a
le
i l
ne pas
traces
voir
il dire
Et ne vit pas de traces~ il s'écria "ié"
,
~
~,
26
. k~s5g5
S0150
ma
tara

m'è'è
feu
a brûlé
et
passé
ainsi
tu ne pas
Le feu est passé sur toi
~
~
~
27

a
jO
m(
rE
naa
..
a
SI
n5
mort elle
dit
je
suis

il
vache
Et tu n'es pas mort ? - Je SU1.-S encore ta. dit-elle

- 181 -
~,
28
,
wlé
mE'E
.
W
k3
~
~
slpe
Jerl
1
1
prendre
et
conner
araignée
Le roi lui donna la vache
~
.,.
,
29
m5


n5
gbàà
meË
~
slpe
-sa
araignée
toi
aller
vache
tuer
et
L'araignée alla tuer la vache
~
~
30
SldEf)E
-wél~
gbagb~g~
gT
ma
sa
pierre
choisir
grosse
et
Et choisit une pierre énorme
~
~
~
~
31
ka
pd
wa
kasaf)a
nT
malja
tüga
elle
rouler
dedans
sang
et
elle
a chargé
Et l'enduit de sang" la prit
~
~
,
32
ma
pa
ma l'a
wa
k~
r
-wa
kàgb"3
arriver
et
elle
jeter
dedans
aigle
Et alla la mettre
-(1)
~
~(2 )
33
g=:>
go
w
sa
je

~
w
51
,
r g
1
rraison
elle
n'est pas rentré dedans il
ne pas lui
voir
Dans la maison de l'aigle sans y entrer" pour ne pas se faire voir de l'aigÏJ.
(1) 5 i pe
(2) kàgb5g5

- lt)2 -
t,
',,,,
-t
~,
34
mèE
kl
tËt)~
w~
mEE
pa
ma
et
elle
a posé
dedans
et
arriver
Après l'y avoir posé~ elle vint
,
,
,
35
gb5
d
na
nd~
mwa
·wélé
ml
swa
que
mon
frère
je toi
ai regardé je
ne pas
"Grand frère~ di.t--el.l-e, Je ne t'ai pas vu à Za maison
,
36 fla
n5
·j~l~
Il
flE
wa
go
kàgb5
toi voir vache
pied
être
dedans
maison
aigle
Le gigot de vache y est". L'aigle
,
,
"
37 g::>
'j frl
wa
ma
pa
ma
gb5
mH
se lever
venir
arriver
et
Alors accourut et a::rriva
38
k-(1) 'd;;;
o
S\\
E
pepëlë

fla
alors pierre
grosse
elle
voir
Elle vit la grosse pierre
,
,
, , ,
39
IT
pa 1fga
a
sf
s5l)5r5
p3't)3' 13'
qui
être rouge
il
retourner
dos
Rouge de sang. Revenu sur ses pas
,
40 da i
da i
ma
sa
kT
kolo
fl5
nf
et
elle
taper
avec
le bec
Il l'a frappa de son bec

- 183 -
",
~1
qboa i
a
r::>
SI
kurù
g~g~I~IJg~
<
bec
s'est courbé
"qbo a i Il son bec se recourba "g~g~ 1~IJg~ Il
,.
,.
42
r3
ka
kur6
do
a

ai
IJga
bec
courbée
ainsi
il dit
cela
Le bec ainsi recourbé i l dit : ab. Cela
.,. ,
43
kôà
pe
ml
WI
·Jewe
ne pas être mauvais
je
en personne
ne pas
elle interroger
N'est pas mauvais~ je ne lui demanderai aucun compte
,
. ,. ,
,
44
kàgb5g'5
SI
pJerl
kT
jel
a
pa
na
0
aigle
se tut
année
celle
arriver
L'aigle alors se tut. L'année suivante
,. ,.
,.,
,
45
a
wl~naIJa
SI
flÊlIJÊl
k5
m'è'E
pa
roi
brousse
couper
et
venir
Le roi délimita encore une portion de brousse
, -
,
46
mwe
::::-\\
jer
naaa
a
sipe
SI

eux
avertir
encore
araignée
prendre
que
Et vint les avertir~ l'araignée alors
~7

jel àn~
we
IT
nT
notre l'an passé
chose
nous
allons
se lever
avec
Vint trouver l'aigle '~ous allons recommencer notre exploit de l'année passéf

- 184 -
~
,
48
\\
a
j<5
d
mTI:51
101:5<5
kola
w
ka
1
i l dit
que
j'ai
compris
cette fois elle
L'aigle dit
"J'ai compris". Cette fois el-Le
~,
~
~
49
jTrT
mEE
sa
l)jémt
~
pl
gbel:5e/e
sa?
se lever
et
va
balafon
réparer
ne que
prit son balafon et Ze réparait
~,
,
50
me'è
ce

ra
pe

·k~s5
k<5l<5
et
s'asseoir
là-bas
brousse
ils
quand
feu
mettre
Assise dans la brousse. Quand on y mit le feu
51
wa
a
SI
j f r 1
ton bonhomme
s'est
levé:
Ton homme se leva.
CHA N T
jue l)jugue kasi melmelmemel
kas i me 1
wlw::> là
kas j •••••
1
m5 f)a ka je wa kasi
.
na ma si S0l:50
fi ew kasi .....•.•.
mwa ka nô ni kasi
.
kagb::>g::> a ma 1E: kas i
.
.
,
~
52
~
kàgb5g"5
~
SI
J IVI
wa
ma
pa
ma
aigle
sortit
et
arriver
et
L'aigle se leva et vint

- lBS -
, ,
53
w
gô?
ma
faire
un
tour
du dessus de sa tête
et
encore
Touner au-dessus de sa tête comme
~
.
54
~,
w
Jaa
trfgè
ndèële
w
nE
j~~~
1
1
il
ne pas
descendre
pour la prendre
elle
figure
S'il allait descendre pour la prendre
55
jÈ:rT
na
lever
et
regarder
Alors elle lève la tête et le regarde
CHA N T
jue
Qjugue kasi mElmElmemEI
kasi mEI
w1W:J
la
fla
k3
kas i .........
1
ma Qa ka
je
wa
kas i ..............
na
ma
si soue
flew kas i ..............
mwa
ka
n:J
ni
kas; ..........
kagb:Jg:J amale kasi
,
56
SI
·kûs~
kT
aigle
fit tours
et
tours
feu
L'aigle fait des tours et des tours
~
~
~
~
57
la
pa
w
k~rg~
saQa
QanT
kàgb5
1
arriver
vers
lui
moment
précis
aigle
Lorsque le feu arriva sur el.l.e, au même moment

186 -
~
~
~
58
g~
ma
dgl
nE
w
ja
w
I~
me
tara
\\
1
descendre
comme
il
va
la
prendre
mis
passer
L'aigle fondi comme s'il allait la prendre~ mais passa
~
59
w
w~
dg!
nE
w
ja
w
IË~
·wff
tara
1
1
i l
descend
comme
il
va
la
prendre
il
passer
Il descend encore comme pour la prendre~ passa
~
60
w
jE
n'E
·k~s3"g5
gb5
wl~
1
elle
quand
cela
savoir
que
feu
arriver
sur lui
Quand elle sut que le feu était arrivé sur eUe
~,
...
61
kàgb3g3
'j fr 1
mEe
k~r
~
a
SI
'wa
aigle
se lever
et
partir
là-bas
L'aigle se leva et monta très haut dans le ciel
~
62
-~
naa
,j~rf
~
-
...
kus5
51
pa
a
SI
gburugburu
là-haut
feu
arriver
se lever brusquement
Le feu arriva elle se précipita
~,
63
meE

~
'wa
l)j~m~
k' b- - (1 )
ug oro
et
entrer
dedans
balafon
gourdes
elles
Et entra en dessous des gourdes de résonnance du balafon
~
~
~,
64
n5l)5
I~
~
-
kus5
Slp~
mEE
wT
s6rg~(2)
dessous
feu
arriva
et
elle
brûler
Le feu arriva et la brûla
(1) kugbolo
(~~.)
(2 ) s6rg6
= brûler plusieurs fois t- s6~6 = brûler une fois.

-187
-
,
k5bér€(1 )
\\
66
fla
sipe
flE
ma
kùro
araignée
doigts
être
étant
courbés
Si donc tu vois l'araignée aux doigts recourbés
67
dE
mE
ki
la
W
ta
1
ainsi
cela
avait
lui
avoir.
Voilà ce qui lui est arrivé.
(1) k5be 1e
(sing.)

\\
B 1 B LlO GRA PHI E

- 189 -
"\\
B 1 B LlO GRAPHI E
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- 194 -
SOM ~1 AIR E
Pages
INTRODUGrION ....•......•..................•....•...••....•............... "
PHONOLOGIE .•...••..••..••.......•.........•......•••....•.......•.••••.
9
1.0. - Introduction
9
1.1.- Inventaire des voyelles.
9
1.1.1. Voyelles orales
9
1 . 1 . 1 .1. Phonème i
9
1 . 1 . 1 . 2. Phonème e
11
1 ~ 1 . 1 .3. Phonème E.....................................
12
1 . 1 . 1 . 4. Phonème a
14
1 . 1 . 1 . 5. Phonème o
15
1 . 1 .1 .6. Phonème 0 ............••......••..............
16
1.1.1.7. Phonème u
18
1.1. 2. Les voyelles nasales
19
1 . 1 . 2 . 1. Phonème T •••••• ·•••••••••••••••••••••••••••••••
20
1. 1. 2 . 2. Phonème E.....................................
21
1. 1 . 2 . 3. Phonème a.................... . . . . . . . . . . . . . . . ..
22
1 . 1. 2 . 4. Phonème :5...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
23
1.1.2.5. Phonème u........ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
24
1.1. 3. Tableau des voyelles
25
1.1.4. Problème de longueur
25
1.1.5. Définition des voyelles du Djimini
26
1. 2 . - Inventaire des consonnes
27
1 . 2 . 1. Phonème p
27
1.2.2. Phonème b
28
1 . 2 . 3. Phonème t
29
I . 2 . 4. Phonème d
30
1.2.5. Phonème c
31
1.2.6. Phonème j
32
1. 2.7. Phonème k
32
1 . 2 . Sa. Phonème g
33
1.2.Sb.Phonème g, variante combinatoire ~
34
1 .2 .9. Phonème gb
~ . . . . . . . . . . . . . . .
35

- 195 -
Pages
1.2.10. Phonème f
36
1.2.11. Phonème s
37
1.2.12. Phonème J
38
1.2.13. Phonème w
38
1.2.14. Phonème m
39
1.2.15. Phonème n
41
1.2.16. Phonème r
42
1.2.17 .. Phonème 8
43
1.2.18. Phonème l
43
1.2.19. Phonème r
45
1.2.20. Phonème?
45
1.2.21. Cas des voyelles nasales après consonne nasale .,
46
1.2.22. Définition des consonnes du jTmini
.
49
1.2.23. Tableau des consonnes
.
51
1.2.24. Homophonie dans CVCV
.
52
1.2.25. Les consonnes non attestées à l'initiale
.
55
1.2.26. Réalisations phonématiques
.
56
1.3 . - Inventaire des tons
.
59
1.3.1. Tons des monosyllabes
.
59
1.3.1.1. Ton Haut
.
59
1.3.1.2. Ton Moyen-Haut
.
60
1.3 .1. 3. Ton Moyen-Bas
.
60
1.3 .1.4. Ton Bas
.
61
1. 3 . 2 .. Ton des disy llabes
.
62
1.3.2.1. Tons Bas-Haut
.
62
1.3.2.2. Tons Bas-Moyen-Haut
.
62
1.3.2.3. Tons Bas-Moyen-Bas
.
63
1.3 .2 . 4. Tons Bas-Bas
.
64
1.3.2.5. Tons Haut-Bas
.
64
1.3.2.6. Tons Haut-Moyen-Bas
.
65
1.3.2.7. Tons Haut-Haut
.
66
1.3.2.8. Tons Moyen-Bas-Moyen-Bas
.
67
1.3.2.9. Tons Moyen-Bas-Moyen-Bas
.
68
1.3.2.10. Tons Moyen-Bas-Haut
.
68
1.3.2.11. Tons Moyen-Bas-Bas
.
69
1.3.2.12. Tons Moyen-Haut-Moyen-Haut
.
70
1.3.2.13. Tons Moyen-Haut-Moyen-Bas
.
70
1.3.2.14. Tons Moyen Haut-Bas
.
71

Pages
1.3.2.15. Tableau des tons
71
1.3.2.16. Tons des voyelles allongées
72
1.3.3. Réalisations tonales
73
I.3.3.a. Bases lexématiques
74
I.3.3.b. Bases dérivées...............................
75
I.3.3.c. Réalisation tonale sur les prédicatifs
80
I.3.3.c.l. Réalisation tonale sur prédicatif simple '"
80
I.3.3.c.2. Réalisation tonale sur prédicatifs combinés.
83
II.- MORPHOLOGIE VERBALE
'"
85
II.0. Problérratique
85
II.1. Le
constituant verbal.....
86
II.2. Les Bases
87
II.2.1. Les Bases simples
87
II.2.2. Les Bases dérivées
88
II.2.3a. Dérivatif aspectuel -ni
89
II.2.3b. Dérivatif aspectuel - l'alternance
92
a) L'alternance du timbre
92
b) L'alternance du ton
95
c) Alternance de ton combiné avec l'alternan-
ce de ·timbre
96
II.2.4. Bases à dérivatifs expansionnels
98
II. 3. Les prédicatifs
102
II.3.1. Le constituant verbal
102
II.3.2. Valeurs verbales
103
II. 3.3. Les conjugaisons
106
II.3.3.1. Conjugaison 1 Simultanéité
107
II.3.3.2. Conjugaison 2 L'inchoatif
107·
II.3.3.3. Conjugaison 3 L'habiutel
108
II.3.3.4. Conjugaison 4
L'impératif Inchoatif
109
II. 3.3.5. Conjugaison 5
L'hortatif
109
II.3.3.6. Conjugaison 6
Duratif Narratif
111.
II.3.3.7. Conjugaison 7
Duratif Locatif
112
II.3.3.8. Conjugaison 8
Duratif Inactuel
113
II.3.3.9. Conjugaison 9
Progressif Narratif
113
II.3.3.10.Conjugaison 10: Le futur libre
114
II.3.3.11.Conjugaison 11: Le futur àe finalité
115
II.3.3.12.Conjugaison 12: Le futur de Chronologie ..
115
II.3.3.13.Conjugaison 13: Le futur imminent
116

- 197-
Pages
II. 3 . 3.14. Conjugaison 14
Le futur éloigné .'~
.
117
II.3.3.15. Conjugaison 15
Le futur intentionnel
.
117
II.3.3.16. Conjugaison 16
L'impératif terminatif
.
118
II.3.3.17. Conjugaison 17
L'impératif futur
.
119.
II.3.3.18. Conjugaison 18
L'Hortatif dubitatif
.
119
II.3.3.19. Coftjugaison 19
L'accompli objectif
.
121
II.3.3.20. Conjugaison 20
Le Terminatif
.
122
II.3.3.21. Conjugaison 21
Le Résultatif
.
123
II.3.3.22. Conjugaison 22
L'Inactuel
.
124
II.3.3.23. Conjugaison 23
Accompli Résultatif
.
124
II.3.3.24. Conjugaison 24
Le Parfait
.
125
II.4. Les particules Dicto-Modales
.
126
II.4.1. Les négations
.
126
II . 4. la. à j 60
.
126
II.4.1b. La négation de l'habituel et du progressif
.
127
II.4.1c. Impératifs et Hortatifs négatifs
.
129
OII. 4.Jd. L'accompli négatif
:
.
130
II.4.1e. Nêgation-f é l è •••••••••••••••••••••••••••••••••••
131
II.4 .2. L'interrogation
.
131
II.S. Transitivité et IntP~~
.
133
II.5.1. Transitiv~~r(~<i~).~~~
.
133
. .
. ;(....~
*?".
~
II.5 .2. Iritr-ansi vJJte
'.~
.
138
ri:;
"?-/
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II 6 S~
d
\\~, t' 0 /
~ ~
l '
dêti
t
. .
equence. e propo~~,~ons : v~e4Ds syn e lques e
non
~.'
'~"')'~~~~'l
syndêtdques
..;, ~'(.r., ,~••••••••••••••••••••••••••
139
II .6 .1a. Non syndèse
:-.~~
.
139
II .6. lb. Dépendance
; ..
140
II.6 .2.
Syndèse
. 140
II.6. 2a. Prédicatifs· m~ et· s~ •••.•••••••••••••••••••••..•.
140
II.6.2b .. Prédicatif syndétique d) .....•.•.•••••.•.•..••.•
141
II.6.2c. Prédicatif syndétiques mbe et nde •••••••.••••••••
142
II.6.3.
Place des prédicatifs syndétiques
. 144
ANNEXE
146
Le génie et la Hyène
. 147
Conseil d'une vieille
. 159
L'enfant et le berger escroc
. 165
L'hormne aux trois fermnes
. 172
L I

l
t II

--
alg e e
aralgnee
'
. 177
BIBLIOGRAPHIE
'
. 188,