REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE
UNION· DISCIPLINE· TRAVAIL
N° D'ORDRE 80
MINISTERE DE L'EDUCATION NATIONALE
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
THESE
L'UNIVERSITE D'ABIDJAN
POUR 08TENI R LE GRADE DE
DOCTEIIR DE 3 ème CYCLE
PAR
liE BI VOUAN
***** •••

CONTRIBUTION A L'ETUDE DES SOLS SABLEUX DE
LA BASSE COTE D'IVOIRE , CULTIVES EN COCOTIERS
ET DEFINmON DES SEUILS D'UTILISATION DE LA
FUMURE PHOSPHATEE.
Soutenue Je 29 Man; 1984 devlKIt lB Commission d'Examen
MM.: -
0101 ER DE Sainl·Amilnd R.
Professeur li l'Université d'Abidjan
Président
-
ASSEMIEN Ahourou P.
Professeur à l'Université d'Abidjan
-
ROCHE Pierre
Inspecteur Général de Recherche li l'O.A.S.T.o.M,
Examinateurs
-
POMIER Maurice
Agronome li l'I.R.H.Q. en Côte d'Ivoire

SOM 1-1 ,\\ 1 Il E
Pages
AVANT-PROPOS
. . .... ....... .... . ... .... ..... .......... ... ...
1
~I~NT~R~O~D~U~C~T~I~O~N~G~E~NE~~~~,L~E •••••••••••. , •• < •••••••••••••••••••••
4
PREMIERE PARTI E .' LE CADRE D'ETUDE
..
Chari tre 1
LE MILIEU MTUREL
•.•.••••••..•••.••••••.
8
1.- LA SITUATION DES LIEUX D'EXPERI'tENTATION . . . . . . . .
8
n.- LA GEOLOGIE
, . . . .
8
m . - LE CL IMAT ...•.•••...•..••.•..•........•.•...•.•.
11
IV.- LA VEGETJ,TION
15
V. -
LE Il,i;TERIEL VEGETAL
17
Chapitre
2
: LES PARCELLES EXPERIKENTALES
'"
•••••••••
20
1.- INTRODUCTION ... ... ... .. ... .... .... .. . ... ... .....
20
n.- L'EXPERIENCE PB CC 11 ASSINIE
20
m.- L'EXPERIENCE PB CC 16 AMAVIBLE
28
W.- COMPA~\\ISON DES PARCELLES D'ASSINIE ET D'AMf,VIRLE
35
DEUXIEME PARTIE: RESULTATS ET CONCLUSIONS DE L'I.R.H.O .•
Chapi tre 1
:
LES OBSERVATIONS ET LES RESULTATS
OBTENUS PAR L'I.R.H.O. DANS LBS PARCELLES
D'ASSINIE ET D'Alo'AVIBLE
37
1.- INTRODUCTION
37
n.- LES RESULTATS DES PARCELLES D'ASSINIE .••••.•••••
39
m.- LES RESULTATS DES P/,ReELLES D'AMAVIBLE
51
,';''''
W.- RESIJ).\\E POUR ASSINIE ET AMAVIBLE •••••••••••••••••
58

Pages
TROISIEME PARTIE
ETUDE MORPHOLOGIQUE ET ANALYTIQUE DES
= -
SOLS D'ASSINIE ET D'AMAVIBLE ..•...•....
60
INTRODUCTION ... . .. .... ..... ...... . . . . . .. . . . . . . . .. . ........ 60
Chapitre 1 : ETUDE MORPHOLOGIQUE DES SOLS D'ASSINIE
ET DI AMAVIBLE
62
1.- LE PROFIL TYPE DES SOLS D'.\\SSINIE
62
ll.- LE PROFIL TYPE DES SOLS D'AMAVIBLE •.....•..•.•.•
64
Ch.pitre 2 : PRESENTATION ET INTERPRETATION DES
RESULTATS ANALYTIQUES AUTRES QUE LE
PHOSPHORE
o..............................
69
1. -
LA GRANULOMETRI E
69
ll.- LA MATIERE ORGANIQUE ET L'AZOTE ...•..•.....••..•
73
IIT.- LES DENSITES APPARENTE ET REELLE ET POROSITE •...
77
IV.- LES PROPRIETES HYDRIQUES DES SOLS D'ASSINIE ET
V.- LES PROPRIETES MINERALOGIQUES DE CES SOLS ..•••..
83
VI. - LE COMPLEXE ABSORBANT •..•..•••.....•.•.•••..•.•.
83
VII. - LES BASES TOTALES .•••........•.•.•........•.•...
93
\\ID. -
"C",O,-,-NC"L",U",S",I..,O"N,--,-P;èA",R"-T"-I",E",LL",E"-,R"E,,L,,:A,,T-,I,,-V,,,E--'OA-,L,,--,'A",N",'A"L,-,Y",S",E
GENERALE DE CES SOLS . ..... .. ........ . .. ... ...... 96
DI MiAVIBLE
.
INTRODUCTION ...... . ........ . ..... .. ... . . ... ... .... ....... . 98
Ch'pitre 1 : LES DIFFERENTES EXPRESSIONS DE PHOSPHORE
DANS LES SOLS D'ASSINIE ET D'AMAVIBLE
=-=--=
'
.
. -
1.- LA METHODE DE PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS MOYENS
DE SOL .•..••••..•.••....••........•.••.......••. 101

Pages
n.- LES METHODES D'A'ALYSE DE PHOSPHORE AU
LABORATOIRE.....................................
103
In.- LES RESULTATS D'ANALYSE DE PHOSPHORE DANS LES
SOLS D'ASSINIE SUR SABLES QUATERNAIRES
107
IV.- LES RESULTATS D'ANALYSE DE PHOSPHORE DANS LES
SOLS D'AMAVIBLE SUR SABLES TERTIAIRES
125
V.- COMPARAISON ENTRE LES SOLS D'ASSI~IE ET
DIA}.{AVIBLE
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . .
140
D'AMAVIBLE
.,
143
I.- INTRODUCTIO~
143
n. - DESCRIPTION DE L'EXPERIENCE
143
In.- LES RESULTATS RELATIfS AUX SOLS D'ASSINIE .......
145
IV.- LES RESULTATS RELATIFS AUX SOLS D'AMAVIBLE
153
V.- COMPARAISON ENTRE LES SOLS D'ASSINIE ET
D'Al4AVIBLE
156
CINQUIEME PARTIE : RELATIONS ENTRE TENEURS DE PHOSPHORE
DANS LES SOLS ET LES FEUILLES ET LES
-RENDEMENTS EN COPRAH .. DETERMI NATION
DE SEUILS DE PHOSPHORE DANS LES SOLS ...
160
Chapitre
LES PARCELLES D'ASSINIE SUR SABLES
-QUATERNAIRES............................ 160
I.- RELATIONS ENTRE LES TENEURS DE PHOSPHORE DANS LES
SOLS ET DANS LES FEUILLES ET LES RENDEMENTS .....
160
n.- DETERMINATION DES SEUILS CRITIQUES DE PHOSPHORE
DANS LES SOLS D'ASSINIE
162

Pages
Chapitre 2
LES PARCELLES D'AMAVIBLE SUR SABLES
TERTIAIRES..............................
166
1.- RELATIONS ENTRE LES TENEURS DE PHOSPHORE DANS LES
SOLS ET LES FEUILLES ET LES RENDEMENTS
166
n.- DETERMINATION DES SEUILS CRITIQUES DE PHOSPHORE
DANS LES SOLS D'AMAVIBLE . ...... . . ... .. ... . ...... 166
CONCLUSIONS GENERALES
169
BIBLIOGRAPHIE
179

-
1 -
AVANT - PROPOS
Avant d'exposer les résultats de notre travail, nous
tenons à adresser nos sincères remerciements à tous ceux qui, de
près ou de loin ont 'contribué' à son élaboration.
Nous pensons en premier lieu au Professeur DIDIER de
Saint-Amand Roger, responsable du département de Pêdologie ~
l'E.N.S.A.A .•
C'est grâce ~ son initiative courageuse que le sujet
développé dans ce texte a été dégagé.
Tout au long du d~roulement de ce travail, nous avons
pu compter sur son entière disponibilité. Il nia ménagé ni son
temps, ni son effort pour voir et revoir dans les moindres détails
tout le manuscrit, apportant des rectifications chaque fois que
cela s'avérait nécessaire.
Qu'il trouve ici l'expression de notre profonde gratitude.
Nous avons tout spécialement bénéficiê de la longue
expérience de M. ROCHE Pierre, Inspecteur Général de Recherche à
1IO.R.S.T.O.M., auteur de nombreuses publications sur le phosphore
des sols tropicaux.
M. ROCHE, ancien Directeur des Laboratoires du GERDAT ~
Montpellier
a bien voulu faciliter nos contacts avec ce groupement
qui a rêalisé pour nous dans les meilleurs délais les analyses que
nous avons demandées.
A la veille de son départ définitif de la Côte d'Ivoire,
il a accepté dl être membre du jury. Nous lIen remercions infiniment
et lui souhaitons un heureux retour dans sOn pays.
Clest le lieu d'apprécier, à sa juste valeur, la franche
collaboration entre le Ministère de l'Education Nationale et de la

- 2 -
Recherche Scientifique, l'Universitê Nationale de Câte d'Ivoire,
l'Ecole Nationale Supérieure Agronomique d'Abidjan et l'Institut
de Recherche pour les Huiles et Oléagineux de PoTt-Bouët.
Nous devons une reconnaissance particuliêre ~ M. De TAFFIN,
Directeur de l'I.R~H.O. Qui nla.pas hésit6 ~ nous ouvrir intégrale-
ment les portes de son institut et des expérimentations conduites.
De plus, il a bien voulu mettre a notre disposition des moyens maté-
riels et une aide de la part de son personnel.
Il a d1autre part obtenu que les analyses soient faites
grâcieusement par le G.E.R.D.A.T., à Montpellier.
A travers lui, nous renlercions les responsables de
l'I.R.H.O. au GERDAT (OCHS et OLIVIN).
Nous remercions tout spécialement M. POMIER Maurice,
Agronome ~ l'I.R.H.O. Port-Bouët, responsable de la fertilisation,
d'avoir suivi régulièrement la progression de ce travail et de nous
avoir prodigué des conseils éclairés.
En acceptant de faire partie du jury, il a manifesté un
intérêt aux résultats de ce travail.
Nous souhaitons vivement que les relations nées ~ partir
de ce travail entre l'I.R.H.O., lIE.N.S.A.A. et l'Université soient
poursuivies.
Nos remerciements vont égal~ment â M. ASSEMIEN Ahourou
Paul, Directeur de l'E.N.S.A.A. qui, malgré ses lourdes responsabi-
lités, a accepté volontiers de nous guider et d~ participer au jury.
Nous remercions M. IBO Jean qui a été notre compagnon
inséparable durant toutes mes tournées à l'I.R.H.O. Port-Bouët.

- 3 -
A l'E.N.S.A.A., nous remercions d'une part M. BABACAUH
Koffi Dango, Coordonnateur de la Recherche dans cet ~tablis5ement
qui nous a facilité certaines tâches administratives et matérielles
et d'autre paTt M. N'GATTA Bi Kouassi Théodore y Maître de Conférences
~ l'E.N.S.A.A., qui nous a prodigué des remarques et critiques utiles.
Nous remercions Mlle. KOUAKOU Adjoua Hélène qui a dactylo-
graphié ce texte avec dévouement et compétence.
Que tous trouvent ici l'expression de notre sincère recon-
naissance.

IIlTRODIlCTlON GENERALE

- 4 -
Ltécononlie dE la CôtE d'Ivoire a toujours été basêe sur
le dév~loppem~nt agTlcole.
A part les deux principalçs cultures d'exportation que
sont le Café Lt le Cacao. un plan de culture palmi~Ts à huile ~t
cocotieys a été mis en place en 1963 p~r la Société pour le
Développement du Palmier à Huile et du Cocotier (SODEPALM).
Au moment où les cours mondiaux du Café et du Cacao
baissent sur le marché intcTIlational, les autres productions
acquièrent un intéT~t particulier ; c'~st le cas pOUT l'huile de
palme et de coprah dont la demande est sans cesse croissante.
Corn?aré au palmier à huile, l~ cocotier a des exigences
climatiques moins strictes et est le plus souvent cultivé SUT des
sols très pauvres, ce qui fait qu'il n'est pas en concurrence
aVBC d'autres cultures industrielles.
En Côte d'lvoire~ le cocoti0r tst cultivé principalement
sur les sédiments sableux du littoral, constituant ainsi la prin-
cipale culture dé rente des populations de cett~ région dont
l'activitê première ~tait jusqu'ilors 1:] pêche.
La culture du cocotier s'étend tout le long du littoral
bordant l'Océan Atlantique et couvrB une surface de S1 914 ha à
fin 1982.
La réalisation des plans palmier à huile et cocotier a
été satisfaisante grâce à l'appui scientifique de l'Institut de
RecherchBS pour les Huiles et Ol(agineux (I.R.li.O.) dont les
activités en Côte d'Ivoire ont débuté avant ctlles de SODE PAUL
L'I.R.H.O. fournit des semences sélectionnées pour les
plantations industrielles tt aux planteurs villageois Encadrés par
la SODEPALM.

- 5 -
Entre 1967 et 19BO, dans le cQdre du plan cocotier,
30 000 ha ont été plant~s soit 11 000 he de plantations villageoi-
ses et semi-industriel1es et
19 000 ha de plantations industrielles.
Le matériel végétal comprenait au début du Grand Ouest Africain de
stlection ma~~ale (7 oua ha) puis des cocotiers hybrides (23 000 ha).
L'l.R.H.O., grâce à ].3 correction des carences min0rales
et à un meilleur eDtretien des plantations, a fait passer la pro-
duction de 600 kg à 2 200 kg de coprah par ha et par an sur les
sables ùu cordon littoral pour le cocotier "Gr<'lnd Ouest Africain"
et à 3 SaD kg/ha/an pOUT le cocotier hybride nain jaune du Ghana
par G.a.A.
(hybride PB 121).
Dans le Sud-Est de la Côte d'Ivoire, au total 42 S5R ha
de cocotiers sont plantés sur les sables du littoral.
Lorsque ces sables du cordon littoral sont qu~ternaires,
ils sont pauvres en élélnents min6rnux assimilables par la plante
et notamment en phosphore. Dans ces con(litions, la fertilisation
est selon COOMANS et OCHS (1976), le facteur de production qui
accroît le plus rapidement les rendements.
Dans un rapport de synthèse des résultats, l 'I.R.H.O.
(197Bb) souligne que la fertilisation représente souvcnt plus de
la moitié des dépenses d'exploitation et mérite à ce titre une
attention toute particulière pour être rentable.
D'après. MANCIOT et COLL. (1979), la fertilisation miné-
ralc du cocotier n'est pas une pratique COllrante dans le monde
cu égarù
au
coût élevé des engrais.
Les dem3ndes du cocotier en éléments minéraux sont varia-
bles d'un point géographique à un autre. Dans les conditions du
Sud-Est de l~ Côte d'Ivoire, les exportations minérales du cocoti~r
concernent principalement le potassium, le chlore, llazot~l le
phosphor~, le magnésium et le soufre.

- 6 -
Depuis plusieurs décennies, la nutrition minérale du
cocotier comme cel1é du palmier il huile est suivie à l'I.R.H.O.
par le diagnostic foliaire (D.F.). Cette technique a permis ~ cct
institut d'établir des corr&latio05 entre les tf~neurs en €lCments
minéraux des feuilles et les rendem~nts (110mbre de noix par arbre.
coprah par arbre ... ). L'I.R.H.O. a pu fixer, au moyen d'expériences
multivlf~s, grâce au D.F., des s€\\lils
critiques dans les f~uil1es
pour chaque élément rr.inéral. Le seuil critique d'un élément est
la teneur minimale en dessous de la4u811~ tout apport de cet
élément sous forme d'engrais donn..:: UHe augmentation de production
économiquement rentable. En pTatiQu~.
On considère que le bCnéfice
obtenu par l'augmentation de production doit être supéri~ur au
double dG la dépense supplémentaire en engrais.
Ces seuils critiques fixés pour le cocotier sont inva-
riables pour une écologie donnée ql1el que soit le type de sol.
Mais pourtant la réponse du cocotit,r à un apport d'éléments miné-
raux dans un sol JOIIIl~ est fonction des teneurs initiales des
6léments de ce sol et d~ ses prorriét~s physico·-chimiques.
Pour complèt~r les études Gû fertilisation ffitnées par
l'I.R.H.O. qui forment déjà un tout cohérent, i1 apparaît que la
connaissance des taux d'éléments apportés dans le sol s'avérait
utile. Une relation rEndement agricole, teneur des tlêments miné-
raux dans les feuillts
teneurs de ces mêmes Eléments d8ns le sol
l
pourrait ainsi être dégagée.
Une collaboration entrç le département d'Agronomi~ de
l' I.R.H.O. Port-Bouët ct celui de PéJolori~ de l'Ecole ~ationale
Supérieure Agronomique d'Abidjan (E.K.S.A.A.) s'est instaurée.
Sur la cBte atlantiqut 31J SlJd-Est de la CBte d'Ivoire,
il existe deux types Je sol cultivés ~n cocotiers: les sols peu
évolu6s formés Sllr des s~diments sableux qlJaternaires en bordure
de Mer et les sols ferrallitiqués sur des sables tertiaires.

- 7 -
NOtT0 étude pédologiqu~ rorte sur ces deux sols et
concerne plus particulièrement la meilleure connaissance du
phosphore. Le phosphore s'avèr~ indisp~nsable : il int~Tvient
dans l'tquilibre de la nutrition, d3IlS la r0g6nêration de l'acide
adénosine triphosphate et dans la consti,tutioll des phosphoprot6i--
Iles; ce qui influence diT~ctement les rendements.
Il ressort des résultats d1essais expérimentaux réalisés
par l'I.n.H.O. que dans les sols SUT sables quaternaires, les
engrais phosphatés ont un effet favorable StIT les rendements. Aux
forts rendements correSrond0nt de fortes teneurs en phosphore
dans les feuilles du cocotier. Par COlltre dans les sols sur sables
tertiaires cct effet du phosphorE Il'apparatt pas.
L'objet principal de notre étudt est de déterminer,
dans l'un et llautrè de ces sols~ les teneurs minimales des
différentes expressions de phospllüre en dessous desquelles les
apports d'engrais phosphatés deviendront efficaces. Ces teneurs
minimales ccnstituent des seuils critiques.
Si ces scuils sont n~t\\lTellenlcnt atteints dans les sols~
la fumure phosphat(>~ s'avère inutilto. Nous complèt€rons
ce travail
par une expérience de percolation ~rtificielle accélérée. Fille
mettra en évidencL le phénomène dç descente verticale du phosphore
qui est apportt en surface du sol all cours de la fertilisation.

PREMIERE PARTIE
LE CADRE DE L' ETIlDE

-
8 -
Chapitre 1 : MILIEU NATUREL
1.- SITUATION DES LIEUX D'EXPERIMENTATION
L'I.R.H.O. de POTt-Bouët~ dans le cadre de ses activités
de recherches en Cete d'Ivoire, possède un essai expérimental SUT
la fertilisation du cocotier à la Station Annexe au kilomètre 8
du Canal d'Assinie et un autre ùans la plantation industrielle de
cocotier de PALMINDUSTRIE située près du village de Maffibl€
(ou Amaviblé) (carte 1).
L'essai d'Assinie, dénommé "Expérience PB CC 11" est
installé sur des sols sableux quaternaires du cordon littoral ;
entre le Canal d'Assinie et la Mer.
Celui d'Amaviblé est identifié par "Expérience PB CC 16".
Il est implanté SUT des .ables ar~ileux des bas plateaux quaternaires.
La présente étude concerne ces deux lieux géographiques
(carte 1).
Il. - LA GEOLOGIE
Selon la légende de la carte géologique dressée par
TAGINI et GOBERT (1972) à l'échelle de 1/1 000 000, les parcelles
de cocotiers dfAssinie sont sur le bassin sédimentaire quaternaire
et celles d'Arnavib1é sont sur des sables tertiaires.
On observe en Côte d'Ivoire deux grands ensemble géologi·
ques
- un socle précambrien très anCIen formé de granites, de
schistes et de gneiss où on trouve en intrusions des roches volca-
niques dites roches vertes.
- un bassin sfdimentaire de sables détritiques tertiaires
et quaternaires.

n l> )J -l m
5 n /? üi ~ o z
a
rn VI -j m III o -o m -j § m

- 10 -
Le b3ssin sédimentaire est traversé d'Ouest en Est par
une faille importante, appelée "Accident des Lagunes". Au Nord de
cette faille,
les sédiments sableux sent du continental terminal.
Ces sédiments sableux du continent~l terminal au sables tertiaires
font près de 400 km de long et atteignent une profondeur de plu-
sieurs dizaines de mètres.
Ils forment des plateaux à pentes fortes
vers le Nord et à pentes faibles ct longues vers les Lagunes au Sud.
Les plateaux ont entre 10 et 3D ID d'altitude. Les sédiments sableux
tertiaires sont. essentiellement fCT1:Iés de dépôts détritiques sableux
et sabla-argileux. Le sable est constitu~ de quartz. L'argile est
de ln kaolinite.
Au Sud Jo cette faille on rencontre des s~bles quaternai-
res qui sont, selon TAGINI
(1971)~ l'épisode terminal de la sédimen-
tation. Parmi ces s~bles quaternaires, ASSEMIEN et COLL (1970) ont
pu distinguer
- des plateaux sablo-argileux de fnible altitude (10 à
12 m maximum) ou "bas-plé!teaux" ;
- des séries de cordons sablellx dont l'altitude varie
entre 1,50 à 6 m.
Selon TASTET (1979) ~ les sables argileux des "bas-pla-
teaux" SUT lesquels se trouve la plallt.J.tion d ' Amaviblê Sont d'\\lge
.ntl-holocène (> 10 000 BP).
Ces sables ont une ol"igine continentale fluviatile. Ils
sont différents des sables marins quaternaires
et
se rapproche-
raient plus des sables tertiaires localisés au Nord des Lagunes.
Au Sud des sables argileux des bas-plateallx~ on trouve
les cordons sableux ou sables marins holocènes (TA5TET_
1979).
C'est sur ces formations que sont loc~lisées les parcelles de
cocotier d'Assinie.
Ainsi nous garderons dans le texte l'app~lation de sables
quaternaires d'Assinie et de ~bles terti3ires d'Amaviblé, ces der-
niers qui sont en fait des sables argileux quaternaires d'~ge anté-
holocène.

-
11 -
ill.- LE CLIMAT
Le bassin s~djm~nt~irll d~· la c6t~ d'Ivoire et plus
précisernant le Sud-Est ivoirien. c3dre d~ notre étud~. se main~
tient d~n5 un clim~t tropic~l 3ttiçe~ caractérisé par l'~lternanCe
d~ deux saisons de pluies et de dèUX saisons sèches.
La production dtl ~ocntier ne peut Btre maximale qUt
dans des conditions d~ pluviométTi~, de tempfrature et d!ensoleil-
lément 5p~cifiqu~s.
1. Ln t~nlp0r3turc
La température moyenne journalière ~nregistrée dans l~
rfgion du littoral cs~ en gén6ral comprise elltre 25°C et 23°C.
A cause de l'influence oC0anique,
les v2rirttions thermiques sont
très tamponnées. La v~ri~tion annu~lle d~ la température moyenne
est faible
(3°C).
Il Ln est dfJ :même de l'amplitude annuelle.
ELDIN (1971) a observ6 dts variations thcrmi.ques mensuelles de
7~C ~n saison sèche et S~C ~n saison des pluies.
Bien qu'on cOllnaisse encore mal l'illfluence de la
température sur la production du cocotier, on corlsidtre que
l'optimum de température journalière ~st de 27°C.
2. L'hunidité relative
L'humirlité relntiv8 de l~ busst Côt~ J'Ivoire èst
d'~nviron 80 à 90 1 U,tlas dE: Côte d'Ivoire, 1971). Ctci atténue
partiellement les dèficits hydriques cDnstatés en sols très
sableux.

-
12 -
3. L'ensoleillement
On compte en moyenne 1 800 à 2 000 heures de soleil par
an dans la région.
POllY
un bon rendement, le cocotier demande un ensoleil-
lement variant entre 1 BOO et 2 000 heures
(I.R.H.O.
1978a).
4. La pluviométrie
L'alimentntion en eau du cocotier repr~sente le facteur
de production le plus important. Dans les zones qui nous intéros-
sent, elle est uniquement 1ssurfe par les eaux de pluie.
Les données pluviométriques proviennent du Bloc SaD
Amaviblé
(1970-1980)
et de la ~tation Annexe d'Assinie
(1966-1981).
Les hauteurs moyennes mensuelles des pluies sont rcpr6-
sentées par les figures 1 et 2. On remarque qu'il ya une analogie
poussée entre les deux graphiques. Les zon~s d'Assinie et d'Amaviblé
ont des rGpar~itions de pluies identiquçs. Pour le cocotier, ce qui
est très important, c'est la distribution des pluies dans l'année
et le climat nttiéen avec sos deux saisons sèches n'est pas l'idé~l.
L3 grande saison sèche s'ét~nd de Décembre à mi-Avril et
la petite saison sèche couvre les mois d'Août et de Septembre.
Pendant ces périodes de l'année, les moyennes mensuelles de pluies
sont très inférieures ~ 120 ou 150 mm, minimum admis pour une pro-
duction optimale du cocotier. Les sols étant sableux, il y a
déficit hydrique car la réserve utile des sols est faible.
La grande saison des pluies va de mi-Avril à fin Juillet
et la petite, d'Octobre à Novembre.

-13 -
Fiq: 1:
totOyENNE'S
MEN~UelLesDE5 HAUTEURS DE
PLUIE
F;q.2:
MOYENNES
MENSUELLES
CE
PLUIE
AMAvrBLE
(1971 _ 1980'
A551NrE 11966 _ 1981 l
tatol
'841,5 mm
talaI
2146,8 rr'lm
hauteui ~ pluies·
houtf:Ui
dt::
plUln
100
mm
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-
14 -
L~s graphiques montrent ql1\\il tombe plus de la moitif
des prfcipitiltions annu~11es p~ndant les 3 mois de la grande
saison des plui~s. entrainant ainsi relativement llrle mauvaise
r~partition des pluies.
On constate que les hauteurs TIJ{;Dsuelles de pluie
diminU011! au fUT et à meStlTe qu'on s'61oigJ1C du littoral. Les
parcelles drAssinie SOllt les Inieux aTTosGc~ (187 mm par mois).
A Amaviblé on enregistre une moyenne mcnsu811e de 154 mm de
pluie. Ces prfcipitatic\\TIs favcrisent le phGnomène du lessivage
dans des matériaux sablcllx.
Il convient de rappeler qtle les quantités de pluie
ont en elles-m~mes un intc:rêt secondAire. La m&thode d'analyse
pluviofilêtrique utilis[e cn agronomie 85t celle du bilan hydrique
qui consiste à établir mensuellement' le bilan comptable entre la
pluie tombée, les réserves ~n eau du s01 et l'évapotranspiration
pot~ntielle (E.T.P.) pOLIT aboutir au dQficit hydrique.
Le cocotier~
selan OCèlS (1977). a un€-
plus grande
résistance à la sècheresse que l~ palmier à huile. Son potentiel
est moins sensible a l\\aggravation du Jtficit hydrique. !,insi,
il supporte des déficits hydriqu€-s
èe 400 mm par an ; la limitE
étant de 300 mm par an pOUT le polmier à huile (I.R.H.O., 1978a).
Dans ll's zont;S d'Assinic et è 1 i',maviblé, les déficits
hydriques moyens annuels sont respectivoment ,le 421,5 tlID et de
44' ,8 mm. tes parcelles sr, trouvent donc Jans dt;,S ZOlles margina-
les de rentabilité éconûmiql.lc- du cocotü,r
; les déficits hydriques
ct la mauvaise rêpartition des pluies jouent défavGrablement sur
les rendements.
5. Conclusion partielle
L'aliœentation hyurique du cocotier se fait exclusive-
ment à p3rtir des eaux de plui~. On constate des microclim:lts
différents à Assinie où il tombe plus d~ pluie
u'à Amavi

- 15 -
C'est heureusement le sol qui a le moins de réserve en eau qui
est
le mieux arrosé.
Si l'on tient compte seulement des hauteurs moyennes
de pluie. de la température et de l'~nsoleil1ement on peut dire
que les parcelles d'étude ont des conditions climatiques opti-
males. En effet.
le cocotier exige 150 mm de pluie par mois,
soit
l 800 mm par an ; une température moyenne journalière de 27°C et
1 800 â 2 000 heures d'ensoleillement par an. Mais les pluies
sont mal r~parties, entraînant des baisses de production du
cocotier.
Les déficits hydriques sont légèrement plus élevés que
les limites acceptables par le cocotier mais l'hygrométrie de
l'air est forte grâce à la proximité de la Mer.
Certaines époques de l'année sent caractérisées par
d'abondantes pluies ; ceci l.aisse prévoir un important lessivage
d'él€ments
dans les sols sableux d'Assinie ct d'Amaviblé.
IV. -
LA VEGETATION
1. Sur les sables quaternaires
La végétation primaire dans la zone d'Assinîe est une
forêt dense.
Cette végétation naturelle ~ fait place en beaucoup
d'endroits â la culture du cocotier (CO~06 nuaifera Linn.). Il
n'y a pas de plantes de couverture sous les cocotiers. Le sol
est parfaitement nu.
La mise en culture a complétcmcnt dégradé
le sol d~ns ses horizons superficiels de sorte que les plantes
herbac~es à fJ.iblc enracinement ne peuvent s'y installer. On y
trouve quelques rares graminées tels que Paniaum brevifolium Linn.,

- 16 -
Rhbnche~itrum repens (Wilê.) C.E. Hubbard . Le végrtal constituant
la principalo süurce de J~ati~re organique ~st donc le cocotier.
2. SUT les s~bl~s tertiaires
Sçlon GUILL\\.UHET
(1967).
12 forêt naturelle SUT l~s
sabl~s tertiaires est une for~t dens~ ~elnI)eTVircntc se rapprocJl&nt
du type â ?urraeanthus africanus
CW~lv-) l'~11~gT. ~t Heisteria
p~r~ifolia Sm .. (btte forêt. plus d~ns~ que SUT sables quaternaires,
est C3r3ct€risêe
par IJ présenc~ de certaiI1CS espèc~s telles qllC
Dryp&t~s aframensia Hutctl., ~fpolica~ia el~eosperMa Mildbr./ et
l'abondnnce dé Sacoglottis gabOntCy:s1:.S
(Baill.)
Urb.
ct de CoZa
maelaudi1:
CA. Chev.) Aubrév .•
Co~mG SUT les sabl~s quat~rn~ircs, cette végêtation a
6té dftruite au profit du cocotier et des cul.tures vivri~res
(nais et manioc sllrtout).
Contrairement à Assiniç, $OU5 les cocotiers à Amaviblé,
IL tapis herbacé est abondant, nécessit~nt d~s désherbages manuels
régul iers.
On y trouve plusieurs cs;)~ces apparte3ant à la falilill~
des Papilionacées. à la f3mille Jes CrJminée5 ct à la famille des
Composées •
. Du c6t6 des PaI)ilion~c~cs on a
~ Centros~ma pube8c~nB Benth.
-' Leptoderria sp
- DaZb6paia eaxatiZia {Jook. F.
- Ostryoderria Zeltcobotrya Duon.
--
Pueral"ia p1:aflr!olC'ides
(Roxt.)
Bcnth.
-
Iniii~ofera tin~toria Linn.
-
Anthonota sr.
-
Raphia polygalacea H[)ok.
F.

-
17 -
Les crnminées sont en m3jcrité représentées par
-
Spo!'oboZua
pyrarr:idalil::i
P. 13eauv.
- P~niaum brcvifolium Linn.
Rhyn~heLytY'~m r~pen8 (~ilù.) C.E. Hubbard.
-
Pennisctum ~oLY$tachion (Ljnn.) Schult.
-
Digitaria Bp.
Quant ~ux composées, elles sont représentéEs principa-
lement par
:
- Agerc:tum aonyzoides Linn.
- Erigeron floribundu.s
(H.Bo
et K.) Sch. Bip.
Eupatorium odor'atl~m Linn.
ou
On remarqu~ que dans les pnrcelles à Amaviblé, les
sources de matières DrganiqlJeS sont variées.
v.- LE M~TERIEL VEGETAL
Le mntériel végétnl cultivé dans Jes parcelles d'Assini~
et d'i\\maviblé sur leGuel porte l'expérience ùe fumure est le coco-
tier (Cocos nucifera Linn.).
1. Systématique
Règne
VépC t'11
Embranchèment
Sp('rm~phytes
Sous-eliobr.:"!.nchement
J\\.ngiospermes
ClaSSE;
Nonocctylédoncs
Ordre
Palm{lles
Fn.mille
,\\r0CtlC6es ou Palrncèe5
Sous-familh;
Cerc:x.yloïdées
Genre
Cocos
Espèce
ftucifera
Linn.

- 18 -
2. But de ln culture
1.e cocotier est une plante aux multiples usages. On le
cultive surtout pour ses fruits.
Ces fruits J\\ossèdent
- une enveloppe externe fibreuse employée en filature
et tissage
- une am1nde qui peut êtr<; consommée à 1 r êta t
frais ou
que lIon peut sécher (Coprah) pour çD extraire de
l'huile;
- l'eau de coco qui constitue un br~uvag~
-
la coque utilisé( dans l'artisanat ou comm~ combus-
tible etc ...
3. Botanique
3.1. Origine
On ne connaît p35 de peuplement spontané de cocotier
~ l'état sauvage i il est donc difficile de trouver son origine
mais l'hypothèse du Sud-Est asiatiqu~ est finalement la plus
probable.
ActuEllement la culture du cocotier est pratiquée dans
toute la zone intertropicale du globe.
3.2. Description
Le cocotier peut attpindr~ 25 à 30 m de hauteur. Il
possède un tronc lisse ou stipe de 0.25 il O~30 fi de diamètre à
base €paissie
courollné par une vingtaine de feuilles pennées de
3~5 à 6 m de long et de 1 ni d~ larg~.

- 19 -
L~ système Tacillair~ tT~S d~v~lopp~ est compos6 de
rBcinesmiJ-lCeS et longues. Ces Tacin~s peuv~nt- ~escendre j'u~qu'à
80 li· l,aO cm. dans le sol.
LES infloTcsce~cs
T~mifiê8s portent réunIes un grand
nombre de petites fleurs mâles et ftmelles.
Les fleurs femellés sont disposées à la base d~s rami-
fications et les fleurs mal~s 3 l~ partie supérieure. Après
fécondation, généralembnt croisée, 105 fleurs femelles se dévelop--
p~nt en dE gross65 drupes de forme ovoid~ dont cllacune sc compose
d'une graine, la noix d~ coco, ~t J1une ~nv€loppt fibTeu5~. L~s
fruits sant réunis en rêginles de 10 â 15 noix.
3.3. Les v~Tiétés
On distingue dCllX vaTi6t~s de coccltier
- les v<lTiétés l'Crnnùs'' et ItSémi-grands" ellogames :
(Grand Ouest Africain ûu G.O.A., Grand de Polynési~... ).
- les variétés naInes qui sOnt autogames à l'exception
des nains verts qui sont Lill peu illlogames. On distingue
l~ N::lin Jaune, 1(; Nain Vert, le Nain RougE: ... en fonc-
tion de la çoul~ur du ~)0tiole de la feuille et de la
nOIX .
. Les v~riétés nain~s p0rtent un grand nombre d(; p~titLs
noix.
Les llybrides obtbnus par les croisemonts Nains par
Grands sont très productifs.
Les vari€tés
de cocotier plïntées dans les p::lrcelles
d'j;ssinie sont les "G.O.A." sélcctionnûs. A :\\maviblé, on a des
hydrides de Nain ..Ven;' No'iJ> J'aune et NaÏJf,f(W!fe par G.a.A ••

-
20 -
Chapitre 2
LES P"RCELLES EXPERINENT,;LES
1.-
lNTROüUCr:ON
C0ttC étude p6dologique ~lrend en consid6ration deux
essais de fertilisation Je cocotier Je l'I.R.H,a ..
Lc prelnier essai, situé à la Station Annexe d'Assinie,
a été mis
en plrrce en 1959 (carte 2). L'expérience ~e nutrition
minGralc qui y est rGalisée a pour nora
"Port··Bouët Culture de
Cocotier 11 Assinie 11 (PB CC 11 Assinie).
Le deuxième essai fait partie ~c la plantation indus-
trielle de cocotier Je PALMlNDUSTRlE près du village de Maffiblé
(appülé encore Amaviblé). La carte 3 indique lu localisatiGI1 Je
cett(: exp6ri~nce identifiée pür PB CC 16 Amaviblé.
Dans Ct:S d8UX essais, Il l.R.HoO. 6tudie la nutrition
minérale des cocotiers par application d'engrais et observe la
production. De plllS l'institut effectue une étude suivie des
teneurs en él~ments Jnin~raux Jans les feuilles.
Pour simplifier~ nous désignerons par "parcellts
d'Assinic, l'expérience PB CC 11" et "p:1rcelles d'Amaviblé,
1 'expér ience PB CC 16 Il •
ll.-
L'EXPERIENCE PB CC 11 ~SSlNIE
1. Localisation - Présentation
Plantée en 1959, l'expérience PB CC 11 couvre une
superficie totale de 7,64 h3 dont 6,71 h~ en expéTimcntation
(carte 2). Elle comprend 27 parcelles expérimentales (sch~lna 1).
Le but de l'expérience est l'étudé Je la nutrition
minérale des jeunes cocotieT5 G.G.A. sélectionnés en production
et ayant reçu une fumure régulière depuis la pl~ntntion.

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CARTE
2~ 5TATION ANNEXE O'A55INIE
Echelle: 1/10000

N '"
n » ~ (Tl
1
~"il-----J n~~

, ..
~
o
o o o

-
23 -
Le dispositif comprend 27 pArcelles permettant d'étudier
les éléments N,P, et en plus soit K, soit Mg à trois niveaux à
savoir No' 1'11 et '~Z : PO' P, et PZ; K1 " K2 , K rernf'l3.c€'sp'1r Mg '
3
o
'Hg,
et Mg
(sch('f,)~i ,).
2
Püur cllaque llGment lninéral on a
- 9 parcE:lles de traitement 0 (exemple Po)
9 parcelles de tr.1i tement
(
H
Pl)
- 9 parcelles de traitGment 2 (
"
P, ) .
"
2. Description dl une purcelle çX}Jërimentale
Chaqùe parcçlle exp6ri~~ntal~ R 5 lignes de 5 arbT~s
soit au total 25 cücotiers dont 15 dits utiles reçoivent Jes en-
grnis. On compte 2.U tot:d 405 Jrbr<.'s pour l'expérience PB CC 11
AssiniE
(schéma 2).
Pour éviter les erreurs de traitement, les parcelles
sont séparées les unes des alltres par des lignes neutres; c'est-
à-dire ne recevant ]laS d'engrais.
Ces lignes de coc0tiers neutr~s sont de direction Norù-
Sud et Est-Ouest
(schéma 2).
Les cocoti~rs SOllt plJntês ~ 9 m les uns des autreS en
triangle équilatéral.

24
...
••
"
~,p."t. N.AJY,.,. N.P.t'l
,



,
,
L
"
N.t.P.H,.
1

M po",.
Nt Ar ";1
NJ. f7J'i
N1 A 111"
rL:: ,N'M/'I N.f\\t1,•
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AI< '" ";1.
NI.. P,M
NI. P.,~.
N.~,,~
N.,o... t).
N,At NJ.l
"

Schema 1: Di5positif expérimental
de l'essai d 'A5SINIE (PBCC 11)

Emplacement des
profils

Z5
CfJ--.

0
'<",
1
,
El
..... ~

.. 1
_",'"

0'~~

0


0

0


0

0


0

0


G)
0
0
0
0
Schéma
2
Une parcelle de
'
' .
1 exper1ence
PB CC 11
ASSINIE
Coc:oriers
neutres
ne
r-ecevanl pas d'enql"'Ois
et Mparanl ln parccllft

cocotler-s utiles
rcccll'ont
de
l'ch9l"oÎs

- 26 -
3. Fumure ct Jos~s d'engrais r~r tr~itement Jepuis 1964
Na tUTe
Tr::litcments
Doses
-
- - -
,
N
0 kg/arbre/an
Sulfn.te d'ammoni3que
<
(
N"
1 kg/aTbT~/an
ii 21 % de N.
(
1
(
N
2 kg/arbre/an
2
(
P
0 kg/arbrehn
Phosphate bicalcique
0
(
Pl
1 kg/arbre/an
(
il 40 % de P2 05
(
P,
2 kg/arbre/an

(
K1
1 kg/orbr,,/an
Chlcrurc de potassium(
K
2 kg/arbre/an
2
il 60 \\ de K.
(
(
K
3 kg/arbre/on
3
A partir de 1971. le Chlorure de potassium ~ été
appliqué à la dose uniforme de 1,25 kg par 3rbre et par an et
le traitement K est remplacé par l '&tude de Mg.
Le cocotier vt~nt plus sensible à 10 carence potassique J
on a préféré la corriger uniformément pOUT toutes les 27 parcelles
et les traitements KI'
K
et K
ont été remplacés re5pective~ent
Z
3
par Mg " ~1g1 ~t Mez correspondant ~ 0, 0,750 et 1,50 kg/arbre/an
C
de: kié5l~rite.
A partir de 1975,
le pllOsFhate bicalciqu~ est remplacf
par le phosphate tricalcique à 35 % de FZOs mais les doses CQTreS-
pond~nt aux tr;litem~nts Po' Pl et P2 restent incllung§es.
Le remlJlacement (lu phosphate bicalcique par du rhosphate
tricalcique nIa r~s trop modifié les r6sultats cxpériment3ux ; ces
deux engrais ayant sensiblement les m~mes pourcentages de P2ûS.
Ce remplacément 3 ('té opéré parce qU3 le rhosph~te tricalciquc
~tait pluS disponible sur le mnrch€.
le phosphate bic~lcique
étant utilis~ com~~ aliment ùe bft~il.

- 27 -
A partir ùe 1978, le Ker est nppliqué uniform&mcnt à la
dose de 2 kg/arbre/an et les doses de ki(s&ritc Salit les suivan-
tes
(ces doses ayant augmcnt6 ell fllTIctian de l'âge du coc,)tier)
Hg
0 ke/arbrc/m
o
Mg,
kg/arbre/an
Mg z
2 kr/arbre/an
L~ ùose de 2 kg/arbre/an J~ KCI permet de corriger lûs
carenCeS et dl3nl~lioreT le rendement moyen des parcelles.
4. Identification des arbres
Les arbres portent des r~pères C0nCérnant ch3que fumure.
Ce sont des bandes de peinture de différentes couleurs qui les
entourent.
Le nombr~ de ces banèes est fonction du traitement pour
un Glément minéral donnt'.
5. Mode (1 période d'fpandage des engrois
LI épanà:1ge
do;;;s engrr:.is sc fait en couronn~ J.U pied du
cocotier. Le rayon Œt:; 1J couronne v~rie entre 1 et 2 m suiv~nt
le stade de développement d~s nrbT0s.
Cet épandage des ~nerQis St fait manuellement en fin dela
grande saison des pluies (Juillet-Août).
6. Résumé
L'expérienCè IlB CC 11 J\\ssinii:: est un
ess<\\i f!\\ctoriel
N,P, avec en plus K ou Mg à trGis nive~ux ch3cun. Elle comporte
27 parcelles de cocotiers G.O.~ ..

-
28
-
Chaque parcelle compurte lS cocotiers utiles, recevant
des {~ngrals.
Llépand~gE se fait en couronne au pied de l'arbre en
fin de saison ùes pluies
; 3U moment où le phénomène de drainage
est faible. Les engrais utilisés sant le sulfate d'amrnaniaque J
le phosphat~ bicalcique puj.s tricalciquc, le chlorure de potas-
sium dont le traitement a été remplacé en cours d'expérience par
Mg apporté par la kiésérite.
Le chlorure de potassium a étG apporte unifurmément
dans toutes les parcelles pour sur1primer l'effet de la carence
de K SUT les rendements moyens d~s parc~lles.
L'ê16ment qui nous illt~ressc est le phosphore. Il a
été apporté sous formL de phosphate bicalcique pendant
11
ans
et
de phosphate tricalciquc pendant 6 ans.
Il convient de savoir comment ces enerais phosphatés
modifient les teneurs en P dans les sols en fonction des traite-
ments Po' Pl et PZ'
m . - l' EXPERI ENCE PB CC 16 AHAVI BLE
1.
Localisation - Présentation
L'essai de fumure réalisé à Amaviblé, connu sous le nom
d'expérience PB CC lb Amaviblé fait p.'lrtie de la plantation
industrielle de cocotier J~ PALMINDUSTRIE.
(carte
3)
D'une superficie Ge 10,5 hG, l'expérience a 6té mise en
place en Mai 1970 avec d~s cocotiers hybrides iSS11S des croise-
ments de Nains x G.a.A ..
Le cocotier nain est de petite taill~J à proàuction
précoce et porte un grand nombre èe pbtites noix. En fonction de
la couleur du pétiole de la feuille et de la noix, on distingue
les nains vert,
jaune et rouge.

-
29 -
Les cacotiers llybridcs issus du cTI;isement
nain
paT
G.O~.ont des caT~ctères intermédiaires entre les G.a.A. qui sont
de gT~nde t~il1e, à fTûduction tardive et ~ûTtant un petit nombre
de r.rosses noix et les cocotiers nains.
Sous les cClcotiers. ln vi:g(tatiIJD spontan~e est bien
fournie
(cf. v6gCtation).
Le but de l'eXI)0ricnce ~st l'étude de la nutrition
minGrale
des cocotiers hylJTides. On recherche donc les effets
principaux des élélnents P-K-~1g puis les internctions entre ces
mêm~s éléments sur la production.
On ~tudie également N en parcelle subdivis6e.
Les él~ments r-K-~Ig sont C:tudiés à trois niveaux
(O,1é:tZ).
N est étudié à deux nlvenux
présence Ou absence.
POUT cela chaque parcelle a été divisC'e en deux sous-parcelles ;
une receVJnt les engrais azotés et llautre ne les recev2nt pas.
Les hybrides plantés dans ces parcelles sont
- Hybrides Nains Verts Mala is ie par G.O.J~. (HNVM)
- Hybrides Nains Jaunes Gbana par G.O.f.. (HNJG)
- Hybrides Nains Verts Guinée Espagnole par G.a.A.
(HNVGE) .
- Hybrides Nains Rouges C[.mcroun par G.O .A.
(HNRC).
Dans chaque parc~lle, la vosition des différents
hybrides est la même.

-
30 -
2. Le di5~05itif expÉrimental
C'est un essai r"lctoriel ~tudi~nt P-K-Mg à trois
niveaux.
L'expérience PB CC 16 ~st compcs~e de trois blocs de
9 parcelles chacun.
Il s'agit de5 blocs 1. TI
et
m (schéma 3). Il y il au
total 27 pPl.Tcelles pour l'étude d\\;; ces trois éléments.
Pour celle de N, chncune des 27 parcelles est divisée
en deux sous parcelles s(~it 27 sous-parcelles sans engrais azotés
et 27 sous-parcelles avec engrais azotés.
Pour chacun des élGments l' , K et Me on "
9 parcelles de traitement 0
(exemple 1'0)
9 parcelles de traitement 1 (
"
l' 1)
9 parcelles de traitement 2 (
"
PZ)
3. Description d'une parcelle d'Amaviblé
Chaque parcelle a 7 lignes de 8 cocotiers donnant 4
lignes de 6 cecotier5 utiles, soit 24 arbres utiles, deux lignes
neutres, une ligne tampon Nore-Sud et deux rangées neutres Est-
Ouest. Les cocotiers sont plantés à 8 m l'un de l'autre en
triangle équilatéral (schéma 4).
Les v3riétGs int&ressantes rour la suivie des fumures
P
K. Mg sont :
- Hybrides Nains Verts Guinée Espagnole~
- Hybrides Nains Rouges Carnérüun,
hybrides Nains Jaunes Ghana.

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cocotiers utileS
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rouge
CClmeroun
I1N.JG
Hybr;de
nO'" Jaune
Ghana
HNvGE
Hybride
nam
ver-t.
GUII'ltt
Elopa~nole

- 33 -
Les hybrides n~ins Touges CaTIcroun fornent les arbres
tampons entre les SOlls-parcelles 3vec N et sans N mais ils
reçoivent les engy;] i 5 p. K et Mg. Les hybrides Hains verts
~1alaisie constituent les arbres de s€paration
des diff~r~ntes
parcelles ; ils reçoivbnt les mtmes ensrais que les 3rbres utiles
de la parcelle.
On a utilise diff6rentcs vari6t0s d'hybrides pour VI)ir
leur compcrtement à un type d~ fumure.
L'étude r€dologi<lue
n!~ pas tenu compte des diff€rentes
variêt6s mais T,lllt6t des traitements Po' Pl et PZ'
l'C16ment qlli
nous intéresse.
4. Nature des engrais utilisés
P
Phosphate bicalcique d0 1970 à 1975 et tricnlcique
~ p.flTtir de 1975.
K
Cl11arura de rotnssiu~ à 60 ,
de K 0 (depuis 1970)
2
Mg
Kiés€rite
(Sulfate de ~ig) n 33 , de llSO (de 1970
â 1980), depuis 1980 ~ 27 , de MgO.
Il
lirée à 46 ,
de N.
(depuis 1970).
S. Dos~s (en ku/arbre/an
Les tr~itemcnts PO' Ko ' Meo et No ne reçoivent pas
l'engrais correspondant.

-
34 -
i
ANNEE
Pl
P
K
K
"g
Mg
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2
1
2
H , 1
.. 2
1970
0,20
0,';' a
0,60
0,60
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U.30
U,40
197 1
0,40
D,3D
1 , 0
l , °
°,25 0,50 O~40
1972
0,60
1,20
0,90
l , 8
0,45
O~90
0,40
1973
0,80
1 • 60
l , 20
2,4-0
0 60
1 , 20
0.5D
1
J\\ partir de1974
0) 90
1J BD
1 , 20
2,40
0,60
1 , 20
o•75
TABLEAU N' 1
Dcses d'engr~is appliquées pour chaque
traitement en kg/arbre/an
6. ~lode d'êp~ndage
L'épandagé des enErais se fait en couronne au pied des
arbres sur un rayon de 1 à 2 m suivant ll~ge du coc~tier.
Les doses sont fractionn0es rc;ur les trois premières
ann€es
1/2 au dêbut de l~ gronde saison d~s pluies
1/2 à ICi fin ct: la Erande saiscn dt;s pluites
A partir d~ la quatrième année l'apport est unique et
se fait à la fin de la grande saison ùes pluies.
7. R~sumê
L'expûrience PB CC 16 ~m~vibl~ est un ess~i P-K-Mg à
trois niveaux et N à deux niveaux rôr subdivision de parcelles.

- 35 -
De 1970 à 1973 , les doses d' (~ngra is phosphatts ont
augmenté . à partir de 1974 elles sont de .

0
k&/arbrc/an pour 1(; tr!':i tt:rr(,nt Pu
0,9 kg/arbrelon JJou r le traitement Pl
1 • 8 kg/arbre/an pour le traitement P 2
Les apports d'engrais ont été fractionnés pendant les
trois premières années. L'étude p6dologique n'a pas tenu compte
des différentes variétés d'hybrides mais plutôt des trnittments
Po'
Pl et P2"
IV.-
CO~:PAR;\\ISON DES PARCELLES D'i'.sSlNIE ET D'AHAVIBLE
D~ns ces àeux essais, l'étude intéresse les mêmes
élé~ents minéraux : N~P-K-NC' L'expérience est opérée sur du
matériel végétal différent.
A Assinie) Cf; 51mt des G.O.A.
sélectionnés et â Amaviblé
ce sont des v~riétés hybrides nains par G.G.A ..
L,i parcelle d'l\\ssinie est plus rCduite et possède moins
d'arbres utiles (15 pour Assinib et 30 pour ~maviblC).
L'6tud6 Ùt l'azote St fait à trois niveaux à Assinie et
à deux niveaux à A~aviblô ~n l'arcelle subdivisée.
A J\\maviblé, les traitûments K et r'i:g sont distincts.
Les doses d'engrais corresI1ondant aux traitements ne
sont p~s les mêmes d3ns les deux ~ssais. Elles ont augmenté ~vec
l'âge du cocotier jusqu'en 1974 püur les parcelles d'Amaviblf.
Les apports d'engr21s ont 6té fT~ctionnés dans les
parcelles d'Amaviblé pendant les tTDis rremières annfes. Ils ont
été faits en une seule fois à la fin de la grande s~ison des
pluies dans celles d' ùssinie , en couronne.

-
36 -
Les deux types de sol à Assinjc et à Amaviblê ont reçu
du phosphore sous forme de phosphate bicalcique puis tricalcique.
Nous allons suivre la dynamiqlle de cet !lêment dans l'un et l'autre
de ces sols.

- 37 -
Chapitre
LES OBSERVATIONS ET LES RESULTATS OBTENUS PAR
L'I.R.H.O. DANS LES PARCELLES D'ASSINIE ET D'AI"AVIBLE
1.- INTRODUCTION
Il f1Ut raprGler que l~ I~r6sente ~tude se greffe sur
les essais eXl:êriment3ux de l'I.R.H.O. t~nt â Assini~ qu 1 à
AmOlviblé. Pour mieux cGmprendre l'êvcllutiOTI des éléments minéraux
dans le sol ct Etablir des relatilJnS entre les rlsultats d'analy-
ses p&dologiques et ceux obtenus r~T 1 1 1.R.H.O., il importe d~
T:1ppeler ceci.
L' I.R.Il.O. suit l'6vollltioIl J~
divers ~léments mlnûraux
3pportfs au 5('1 sous forme d'engrais par l'intermédiaire de la
plante gT1.Ce .;'lU diagncstic
foliaire.
Pa.Té111èlt:'ffiellt l'Institut
ubserve l'influ0nce des €lémcnts
minGraux sur la production.
Il arrive ~iilSi â dL finir les nivenux d'engrais qu'il
convit:nt de retenir rnur .1.m{,li;.'rer cette production.
La méthode dv dj~gnost]c foliaire choisie r~r III.R.H.O.
pour suivre la nutrition minérale des olé~gineux en génêr3l
(OLLAGNIER et COLL.
1970), consiste à mesurer 1'1 concentn.ti~m en
éléments minérqux d3lls l~s feuilles et à les comparer à des nive~ux
critiques. Le niveau
critique est ù5fini comme ét~nt 13 teneur
d'un élément dans les feuilles en deSS01lS de l~qu('lle une applicu--
t ion d' engra i s a taute ch.1.nc e de rrc)voqucr une am~ liera t i on de
rendement économiquement r~nt3ble.
Dans son rapp(;rt d':1ctivité (19ï6-1977), l'I.R.H.O. a
déterminé les niveJux critiques à p~rtir ùes rel~tions gr1.rhiques
entre les doses d'engr3is, la rêpanse ~ l~ Tiroduction et les
teneurs d~llS les feuilles.

- 38 -
Ainsi 1~5 niveaux critiquts rélevés pruT le cocotier
G.a.A. s(~nt les suiv~nts :
Azote
1,8 à 2,0 % Je P3tière sèche
Ph~)sphuTe
0,120 \\ ùe m~tièr~ sèche
Potassium
0 8 à 0,9 % de matière sèche
7
M~gnfsium
0,24 % de mltière sèche.
POUT
les hybrides "Port-Bouët 121'1
(NQin Jllune pH
G.a.A.) les niveaux sont:
Azote

Z "
.v.

ùe matière sèche
Phosphore
0,120 % Je m~tièT~ sèche
Potassiwn
1 4 % d~ matière sèche
7
0,22 ~ de mRtière sèche.
Ces seuils resteraient v81abl&s peur tous les cocotiers
soumis aux mêmes conùi tiDns c.lima tiques quel que soi t
le type de
sol.
On Cl"lnst,He que le seuil ùu ~·,hc)sphore ne varie p~s
quelle qUt soit la variété de cocotier.
POUT le di~gncstic foliaire,
les prélèvements sunt faits
annuellement. Pûur une cumpagntJ de production, on prend en comrte
le nombrt de régimes par arbre, le nOffibr~ ùe nGix ?ar arbre, le
coprah par noix et l~ cupr~h p~r Grbr€
qui rens~igne sur le rende-
ment de cOfr~h ,-,ar 11ect~re et ~~r an. Sirnalûns qu'une c~mpa8ne
est J cheval entre ù~ux années (exemple: camI'ngne 1970-1971).
Rappelons ~gnlement que le cr'f·rnh est l'albu~en sec.
Nous cxpllseron5 d'abord les résultnts d'Assinie sur
s~bles quaternair~s et puis ceux d(Am~viblé sur sables tertiaires.

-
39 -
II.-
LES RESULTATS DES PARCELLES D'ASSI~IE
(Tableaux 2 et 3)
1. Le ùi~gncstic f~linirc
Le tablc~u 2 donne l~s teneurs des él(ments minéraux
dans les feuill~s de 1965 à 1978.
1.1. L 1 azete
Les teneurs des feuilles en ~ZGte sont supérieures à
1,80 % de m.,tièrt:: 58che quel que seit lE tr.:1itement d'engrClis
'1zoté.
A partir ùe 1976, le sulfate d'~mm0ni3que ~ fté absorbé,
au traitement N , en peut l'enser qu~ jusqu'à cette date, les
2
réserves du sol en ~zote ~t 1~ min&T~lisntion de 1~ m3tièr€
orga-
nique de la d6frichc Etaient suffisantes l'our satisfaire les
besoins du cocotier en azote. Ces tlesoins aurmentent avec la
production
: aInsi les CXTlortations ~n aLLlte sont pluS important~s
chez les cocotiers ndultls.
Les autres engrais n'ont Jucun effet sur les tên~urs en
azote dans les f~llill~s.
Conclusion
L'azote croit dallS les feuill~5 mnis s~ulern€nt ~u trai-
tement Nz de sulfate d'an\\n{)ni~qu~ ai1rts 10 anS d'apI'lic~ti0rl.
L ' utilis3tiJn d'ënr.r~is azot~s n'~st actuellEment pas économique-
ment rentable dans ln culture ~u cocotier sur les s~bles quatEr-
naiTE~s.
1.2. Le rhosphore
On CGnst~te que les teneurs de P 3vec le tr~itement Pc
sont en moyenne de 0,118 % Ce ma tit're sèchE ~ teneur moyenne ay:~nt
teIldance ft @tre infŒrieure :lU seuil critique qui est de 0,120 %.

-
40 -
de mati~re s~cl1e.
Les tûn~urs 8n Pont bnissé régulièrement ~vec le
traitement Po'
Ell~s Gt:lient Je 0,133 % de n\\ati~rc s~che en
d6but de T'lantation et à ;lartir de 1970, elles ont diminu6 pOUT
demeurer constamment en ùessous du seuil critiqul2.
Au d0but,
les ({serves du sul ;t~ient suffisantes
mais au fur et à rnçsure que les cocotiers Sç dfveloppaient. ces
réserves s'épuisaient cünstf.lmment.
L~ traitement P, J'engr~is pllOsFhat~s a Ilcrfllîs ùe
maintenir les teneurs de P dnns l~s feuilles à des niveaux
surGrieurs au scuil criti(!ue ; ces teneurs êtant en moyenne de
0,131 ,
Je matiêre s~clle.
L'action positive des engral.s r)h~sphatfs sur le diagnos-
tic foliaire s'est manifestée dès la deuxième o1.nn6e d'applicOltion.
Le tr~itçment
Pz a (~aJ~ment rermis de m~intGnir les
teneurs de P à des niveaux surérieurs au seuil critique mais on
n'observep3s de diffCrenc{; o.V(;C le traitr.:ment Pl'
Th80riquereent
J\\arrts le diagnostic foli3iré, l'appli-
i
cation J'engrais Iihosvhat6s ~u trait~ment Pl serait suffisant pour
assurer la nutrition Ililosphorique du cocctier dans les sols
d'Assinie.
Conclusion
Les tr~itcmcnts Pl ct Pz J'enerais i:hospt11tGS ont ('ermis
de IDJintenir les teneurs de P èans lts feuilles ~u-dessus èu seuil
critique. Dans les sols t(moins S3ns engr~is, les teneurs baissent
régulièrement au fur et à mesure que les réserves en P èu sol
s'{puisent.
!ünsi. il .1P[:l.T,·'ît que' le rhOS!lhore doit être ;:L~porH-:
dans les sols d'Assinie et (lUe IiI connaiss~nce pfdologique de
cet élément s'avère intéressante.

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- 42 -
Le traiterrent Pl serait suffisant pOUT assurer la nutri-
tion phosphorique du cocotier d~ns ces sols. Le traitement P2
marque également dans les feuilles mais S(ln effet SUT le diagn0stic
foliaire n'~st pas différent de celui de Pl"
1.3. Le potassiure
Dans 1 l essai PB CC 11 Assinie, il n'y a pas de traitement
Ka car on 53it que K est l'élément le plus exporté par le cocotier
et qu'il faut l'ajouter à priori. Les teneurs en K dans l~s f~uilles
sont proportionnelles aux doses d'engrais potassiques.
L'application du Kel au tTait~ment K,
(1 kg de KC! par
arbre et par ~n) a augmenté les teneurs dans les feuilles au début,
puis celles-ci ont diminué progressivement à mesure que la produc-
tion augmentait; c'est-à-dire que les exportations de K par ln
plante
croissaient.
Ainsi le traitement K, parvient tout juste à satisfaire
les besoins en K des cocotiers hybrides.
La teneur moyenne Uil K dans les feuilles est de ',007 %
de matière sèche, ce qui est voisin du niveau critique de 0,9 % de
ma tière sèche.
Le traitement K
ct surtcut le traitement K
ont permis
Z
3
d'augmenter les teneurs en K dans les feuilles pendant la période
de leur application (1964-1970).
A partir de 1971, la dose uniforme de 1,25 kg/arbre/an
de KCl a fait baisser les teneurs en K dans les feuilles. Ainsi,
l'I.R.H.O. a opté pour la dcse de 2 kg/arbre/an soit le traitement
X
et ceci à partir de 1978. N'ny~nt pas les résultats de ùiagnvstic
2
foliaire après cette date, il est difficile de juger de son effet.
Conclusion ;
Les engrais potassiques sont nécessairES à la culture du
cocotier. Les beS0ins du cccotier en cet ~lément augmentent chez
les arbres en production.

- 43 -
La dose de 2 kg/~rbre/an de KCl permettrait une bonne
alimentation et une meilleure production du cocotier.
1.4. Le calcium
L'application de phosphate tricalcique a permis d'aug-
menter les t~ncurs en Ca dans les feuilles avec le tTait~ment PZ'
La kiésérite au traitement Mg
abaisse les teneurs en
Z
Ca~ donc diminue l'absorption de Ca par le cocotier. Ceci est dû
à l'antagonisme entre Ca et Mg.
Conclusion
Le Ca marclue d3ns les feuilles, apporté sous forme de
phosphate bj,calcique ou tricalcique au traitement PZ'
1.5. Le magnésium
Les teneurs basses à l'origine de Mg dans les feuilles J
inférieures â 0,24 % de matière sèche (seuil critique). se sont
effondrées jusqu'en 1971. A rartir de cette date, les traitements
Mg
et Mg
(0,750 kg et 1,500 kg de kiésérite par arbre et par an)
1
Z
ont permis de remonter les teneurS en Mg dans les feuilles de
0,136 , de matière sèche en 1973 ~ 0,209 , de matière sbclle avec
le traitement Mg, et ~ 0,241 ~ av~c le traitement Mg z' au bout de
cinq ans.
Conclusion
Le M~ marque dans les feuilles,
1.6. Résumé sur le diagnostic fo] iaire à Assinic
Dans ct.:tte expérience PB CC 11 ;\\.ssinie sur sables ?Vo.-
J..et',..,(lI'res, l'azote, l~ phosphare, le magnésium, le calcium et
surtout le potassium sont ,1.bsorbés pen le cocotier. Leurs teneurs
dans le sol sont, à l'origine, faibles et l~urs réserves s'6Iluisent
au fil des années car ils sant très exportés par le cocotier,

- 44 -
La fumure minérale s'avère donc nécessaire à la culture
du cocotier dans ces sols pour accroître les rendements et permet-
tre un bon développement v~gétatif.
Les traitements N ' Pl et PZ' K
et K , Mg
marquent
Z
1
2
Z
dans les feuilles respectivement pour les él~rnents N, P et Ca,
K et Mg.
2. Les productio~
Le tableau 3 représente les productions des parcelles
d'Assinie pour les campagnes(1966/1967 à 1978/1919) et 3 bis les
moyennes des 5 dernières campagnes.
Les résultats sont exprimés en
nombre de nOIX par arbre
- en poids moyen de coprah par noix (g)
- en poids moyen de coprah par arbre (kg)
c'est surtout le coprah par arbre qui renseigne sur le rendement
moyen par ha et par an.
2.1. Effet de l'azote
Sans apport d'azote, le nombr~ de noix par arbre, le
poids de coprah par noix et le poids de coprah par arbre ont
augmenté pendant 10 ans puis ont diminué.
L'âge de la plante intervient certainement dans ces
r~sultats. Une déficience en N apparaît donc bien que cet él~ment
n'ait pas chuté dans la feuille au diagnostic foliaire.
Les traitements N, et N2 n'améliorent pas la production.
Conclusion :
On a vu que l'azote n'augmentait au diagnostic foliaire
que pour le traitement Nz et après 10 ans d'application et l'on

- 45 -
voit également que cette augmentation de N dans les feuilles
n'entraîne pas de croissance de production.
Cela signifie que pOUT la dose No'
On est
déj~ au-dessus
du niveau critique et la baisse de production observêe avec le
traitement No est certainement imputable à d'autres facteurs tel
que le déficit hydrique provoqué par la faible pluviométrie enre-
gistrée ces dernières années.
2.2. L'effet du phosphore
(tableau 3 et 3 bis).
Avec le traitement Po'
le copr~h par arbre ost en
moyenne de 11,95 kg pour toutes les campagnes confondues, soit
un rendement moyen d'environ 1,600 tonne par ha.
Le traitement Pl a permis une nette augmentation du
rendement qui passe à 13,95 kg de coprah par arbre soit 1,900
tonne par ha.
Le traitement P2 a très peu modifié le coprah par arbre
par rapport à Pl
; le poids moyen de coprah étant de 13,86 kg par
arbre avec une lég~re tendance à la diminution.
A partir de la campagne 1974/1975, les effets
de
phosphate ont été plus significatifs sur le rendement en coprah
par arbre.
La dose Po pour les cinq dernières campagnes a donn6
12,66 kg de coprah par arbre soit un rendement moyen de 1,700
tonne/ha.
Le traitement P1 a très bien marqué sur la production ;
la production est de 16,12 kg de coprah par arbre
ce qui corres-
pond à une augmentation de plus de 27 % par rapport au traitement
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- 47 -
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77,8
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208,8
2 15 , 2
noix en
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coprah par
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arbre en kg
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coprah par

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2200
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TABLEAU N° 3 bis
Productions m0yennes dES parcel~es d'Assinie
(Campagnes 1974/75 - 1978/79)
(Mg
ex K,
: traitement K
remplacé par traitement Mec)
o
1
(~)
Production pour 135 arbres G.O.A. à l'ha

-
48 -
Le rendement moyen avec Pl
est de 2,2 tonnes paT ha.
L'au~mentation de production avec le traitement Pz est
insignifiante paT rapport à Pl' La rr()Juction avec Pz est de
16,34 kg de cOI'rah par arbre.
On constate que l'effet des engrais phosrhat~s s'est
manifestE sur la rroduction ar'r~s huit ans et sur les teneurs
dans les feuilles après seulement deux ans.
La relation teneur dans les fellilles et rendement n'est
donc pas toujours directe. Il est l'ossible que le l,hosphore appli-
qué ait tté utilisé d'abor~ pour le dévelop~ement végétatif.
Dans les sols sans engrais phosphatés, le phosphore
diminue progressivement, induisant ainsi une carence IJhosrhoriçue
dont l'effet est tardif sur la productlun. Le traitement P, permet
de corriger 13 carence et d'am~liorer la I!roductioll.
Selon BRUNIN (1968), l'action [lu [;hosphore n'est pas
immédiate sur la Ilroduction.
Conclusion
Dans les sols d'Assinie sur 5~bles ~uaternaires, le
rhosphore est un facteur limitant ùe la production. Son apport
scus forme d'en[rais à l~ dose de 1 kE/arbre/an permet une nette
amélioration du rendement.
Cette case de rhosrhate tricalcique s'avère économique-
ment rentable rJour le planteur comme le J.émnntre le raisonnement
suivant :
- 1 ke de phosphate tricalci(~ue [lar arbre et l'ar an
ccrrespond à envircln 150 kg par ha et rar an.
- le prix Je l'engrais r~r ha à raison de 50 000 F CFA
la tonlle est de 7 SOO F CFA.

-
49 -
- l'éranda~e coûte 500 F CFA l'hectare.
Le transport de l'engrais jusqu'à bOTd.ch~mp coûte
6 000 F la tc)nne suit 900 F llDUT les 150 kr,.
- Les frais Je fumure ~hùsph8rique s'élèvent à 8 900 F
CFA.
- Le rendement supplémentaire dû aux engrais est ùe
500 kg ùe cOi'rah ['sr ha
; ce qui COTTcsponJ a une recette globale
ùe 35 000 F CFA (le coprah coûtant 70 000 F la tonne).
- Les fTais de fabrication du CO[lTah (récolte + débour-
rage + S~Ch3re + ex~,ort3tion) sl61èvent â 24 000 F la tonne soit
12 000 F pour les 500 kg de co)'rnh.
- Le bénéfice réalisé est de
35 000 F -
12 000 F soit
23 000 F CFA.
- La ùose de 1 kg/arbre/an d'en~:rais phosphatés est
économiquement rentable car le bénéfice r6alis6 est sll~érieuT au
double ùe l'investissement en engrais, s(~it 17 800 F CFA.
2.3. L'effet du potassium
Le potassium est le principal f3cteur limitant ùe la
production.
Les teneurs en K J~ns les feuilles sont proportionnelles
aux doses d'engrais,
Entre 1967 et 1972, il n'y a p3S de différence de pro-
duction entre K , K
,
1
l et K3
Il Y aur~it eu seulement une différence s'il y avait
un traitement K '
ù
C'est l·our cela que l'on a adopté la- fumure uniforme
~ = 1,25 kV Je chlorure ùe rotassium.
2.4, L'effet ùu calcium
Il est difficile d'isoler l'activn ùu phosphore ùe celle
ùu calcium. On IJeut SUPIJoser que Ca intervient fav~ral)lement sur
les renùements mais cela reste à prouver.

-
50 -
2.5. L'effet du magn8sium
La kiésérite n'a aucun effet significatif sur la produc-
tion bien que les niveaux de MP,o soient bas dans les feuilles.
La remontée des teneurs de Mg dans les feuilles par application
de ki6s€rite
ne se traduit pas par une 811gmentation de rendement
agricole. La relation entre les teneurs en Mg dans les feuilles et
les rendements agricoles n'cst donc pas stricte pour le cocotier
"Grand Ouest Africain".
2.6. Conclusion sur les parcell~s d'Assinie
Dans les sols d'Assinie sur sables quaternaires
les
i
deux fa~teurs importants sur le plan de la fertilisation sont le
potassium et le phosphore.
Leur application 501lS forme d'engrais fait augmenter
rapidem~nt les rendements de coprah par arbre.
L'azote ne marque pas sur la production de façon écono-
miquement rentable. Il y a sans doute un recyclage permanent de
N par la minéralisation de la matitre organi.que dont la principale
source est les feuilles et les bourres de cocotier. Il est donc
conseillé
de l~isser les feuilles mortes au pied des arbres.
Le magnésium existe également en quantité suffisante.
D'une manière générale~ la re12tion entre le diagnostic
foliaire et les relldemellts n'est pas toujours strictù. Dans le cas
du phosphore et du potassium, une augmentation de leurs teneurs
daJIS les feuilles due aux engrais se tr~duit par une augmentation
notable des rendements agricol~s.

- 51 -
rn,- LES RESULTATS DES PARCELLES D'AMAVIBLE
L'étude de l'I.R.H.O. a été m01ns poussée que pour
Assinie. Les r€sultats
que nous communiquons sont par conséquent
plus simples. Les traitements K ct Mg sent distincts
contraire-
ment à Assinie, en plus il existe ~ Amaviblê un traitement K .
o
1. Le diagnostic foliaire
Les résultats du diagnostic foliaire relatifs aux
parcelles d'Amaviblé sont consignés dans le talbeau 4. Ils
correspondent à la période de 1977 à 1981. Les chiffres donnés
sont les moyennes durant cette période. Ils ne sont pas fournis
année par année comme ceux d'Assinie.
1.1. L'azote
Les teneurs en azote des feuilles sont supérieures au
seuil critique de 2.2 % dé matièré sèche avec les traitements
No et N1,
Les teneurs moyennes sont respectivement de ~,327 % et
2,347 % de matière sèche pour No et N . On peut penser que l'urée
1
est un engrais qui n'est pas bien assimilé par le cocotier bien
que son utilisation soit courante pour la fertilisation de cette
culture.
Les applications d'urée dans le sol n'ont pas d'effet
sur les moyennes des teneurs en azote dans les feuilles.
Dans ce sol également, il doit y aV01r une minéralisa-
tion rapide des matières organiques à partir des feuilles de
cocotier et du couvert végétal ici présent en abondance.
Les engra1s phosphatés n'ont pas d'effet sur les teneurs
en azote; le KCl
a tendance à les déprimer.
Conclusion: L'azote apporté au sol sous forme d'urée ne marque
pas dans les feuilles.

-
52 -
'RAITEMENT:
----.,
N
N,
P
P,
P
K
K
Mg
2
o
,
K
Mg o
,
Mg 2
---,
0
c
2
-,
iLEMENTS
N
2,327
2,347 2,320 2,330
2,290
2,403
2,353 2,254
2 , 277
2,382 2,351
P
0,167 0, 162 o , 162 G, 165 0,166 0,172 0,165 o, l 55 o, 1 55 0, 168 0,169
K
1 , 241
1 , 207 1 , 199
1 , 234 1 , 237 0,482 1 :no
J
l ,646 1 , 205 1 , 1 72 1 , 1 2 1
Ca
0,298 0,276 0,269 o, 311 0,334 0,288 0,288 0,242 0,286 0, 321 0.304
Mg
0, 203 0,189 0,200 o, 196 Of 192 0,248 0,170 Of 1 50 o, 1 05 0,194 0,269
TABLEAU N° 4
Diagnostic foliaire Amaviblé (% f1(~~)
(moyennes de 1977 il 1981).

- S3 -
1.Z. Le phosphore
Les r~sultats montrent que pour tous les traitements
d'engrais phosphatés, les teneurs en P dans les feuilles sont
stables et sup~rieures au seuil critique de 0,120 , de matière
sêche.
Les valeurs sont respectivement de 0,162 \\, 0,165 ,
et 0,166 1 de matiêre sêche pour Po' Pl et PZ.
Les applications de phosphate tricalcique nIant pas
d'effet significatif sur les teneurs en P dans les feuilles.
Les applications de KCI ont un effet d~primant sur les
teneurs en P dans les feuilles.
Les fortes doses de KCI diminuent l'assimilabilit~ du
phosphore par le cocotier.
En revanche, la kiésérite a un effet positif significatif.
Conclu9ion
Le phosphore ne marque pas dans les feuilles. Les teneurs
initiales sont sup~rieures au seuil critique. L'apport d'engrais
phosphatés ne les modifie pas.
1.~. Le potassium
Les applicaticns de KC1 ont un effet positif très signi-
ficatif dès le traitement K
sur les teneurs en K dans les feuilles.
1
Avec Ka la teneur moyenne est de 0,482 \\ de matière
sèche; nettement inférieure au seuil critique de 1,4 , de matière
sêche.
Les traitements K
et K
ont considérablement réhaussé
1
2
ces teneurs jusqu 1 à atteindre et dépasser le seuil critique.
Les besoins en K du cocotier sent très é1ev~s.

- 54 -
Les ~pports d'urée ont un effet dépressif significatif
sur K dans les f~uilles. On a vu fga18ment que le KCl apparemment
dêprinle N dans les feuilles. Il pourrait y avoir par cons€quent
un antagonisme entr~ N et K.
Conclusion
Le potassium marque dans les feuilles. Il semble qu'il
y ait un antagonisme entre K et N appliqué sous forme d'urée.
1.4. Le cHlciurn
Le phosphote tricalcique augmente de manière significa-
tive les teneurs en Ca dall5 les feuilles et ceci apparatt dês le
traitelnent Pl'
La kiésêrite, par un effet indirect, augmente également
les teneurs en Ca. Le KCl a un cffet inverse.
Conclusion
Le calciun apporté par le phosphate tricalcique marque
dans les feuilles.
1.5. Le magnésium
Les applications de ki~sérite ont un effet positif signi-
ficatif Slir les teneurs en Mg dans les feuilles. Les teneurs dans
les feuilles augmentent fortement avec les doses de kiésérite.
Le magnésium marque dès le traitement Mg . Les apports
l
de KCI diminuent les t~neurs en m3gnésium d3ns les feuilles.
Conclusion
Le Mg m~rque dans lèS feuilles.

- ss -
1.6. Conclusion SUT le diagnostic foliaire d'Amaviblé
D~ns lBs sols d'Amaviblé formés sur sables teTti~iTes,
on constate que les fumures en N et P n'augmentent pas les teneurs
en ces éléments dans les feuilles du cocotier. Ces sols pourraient
être naturellement assez pourvus en ces ('léments. Par contre
l'apport de K, de Ca et de Mg marque dans les feuilles.
2. Les productions
Le tableau 5 représente les productions moyennes
(campa~nes 1977/1978 à 1980/1981) des parcelles d'Amavibl€.
C'est
pendant cette même période qu'ont été conduites les analyses
foliaires.
On constate que les applications d'urGe et de llhosphate
tricalcique ont des effets principaux très négliceabies SUT la
production. Il y a donc un rapport direct entre la pr~)duction et
les valeurs de N et de P dnns les feuilles. En revanche, il n'y a
pas de relatiun pour Ca qui marque dans les feuilles mais pas sur
le rendement.
Les effets principaux du potassium et de magnésium sont
par contre très significatifs sur ln production surtout pour K.
Au traitement K, le KCl augmente le coprah par arbre de
plus de 164 ~ par rat 'port (lU trnitement K(J'
Le Magnesium accroit le cC]'Tah f,ar nrbre de plus de 47 ~"
Pris individuellement, l~ potassium et le m~gnésium mar-
quent
certeS sur la proJucticln. mais
la
prodtJction de coprah
dépend d'un app()rt cc'njcint de chlorure Je pr::tassium et de kiésè-
rite. Il existe une intEr2cti()n K-Mg três significative sur la
I,roduction (tableau 5 bis).
Duns les sols d'Amaviblé, le diagnostic foliaire et les
rendements sont en étroite relation pOUT N, l', K et Mg.

- 56 -
_,_ !KAl! ~M"NT~
'-."-
No
NI
P
P 1
P
K
KI
K
Mg
Mg
2
o
1
Mg 2
"-.,
0
2
c
RENDEMENTS -.
.
Nombre de noix
73,S
74,
72,
77 , 1
72,
11 ,1
91 ,
90,
58, 1 81 , ; 82,é
par arbre
Poids de coprat
par noix en
21 S, . 212,
212
213,
217,
190,
228,
223,
210,
216, E 215,
1
grammes
Poids de coprar
par arbre en
16,4
16,
15, (
16, (
16,
7,9
20,
20,
12,
18,
IR,'
kg"
Poids de coprah
à l'ha en kgx

2460
2400
2400
2500 lWO
1200
3100
3060
1875
2750
2750
TABLEAU N° 5
Productions moyennes des parcelles d'Amaviblé
(Campagnes 1977/78 - 1980/81]
(x)
Production pour 150 arbres à l'ha

- S7 -
TRAITEMENTS
K
K
K
o
1
2
Mg
7 , 6
o
18 , 2
11 , 7
Mg,
7 • 7
21 .7
25 J 1
Mg 2
8,3
22,3
24, 1
TABLEAU N° 5 bis
InteractilJn K-Mg SUT la production
du coprah pur arbre cntg.

- 58 -
IV. - RESUME POUR ASSINIE ET A~lAVIBLE
Dans les sols d1Assinie et d'Amaviblé, les effets des
éléments appliqués sous forme d'engrais S~ manifestent différemment
tant sur leurs teneurs dans les feuilles que sur la production du
cocotier.
Le diagnostic foliaire qui est un moyen de v~Tification
de la nutrition minérale des oléagineux en général, n'est toujours
pas en relation stricte avec le rendement .
• Dans les sols d'Assinie. l'apport d'engrais azoté,
phosphoré, potassique, calcique et magnésien a une action positive
SUT les teneurs de ces él~ments dans les feuil1~s mais la produc-
tion nlest influencée que par les apports d'engrais phosphoré et
potassique. En effet on a affaire à du cocotier G.a.A. dont les
besoins en magnésium sont faibles.
La relation teneurs dans les feuilles et
rendements
agricoles est donc positive pour P et K.
• Dans les sols d'Amaviblé l'apport de K, Ca et Mg dans
le sol augmente les teneurs en ces éléments dans lcs feuilles.
Par contre seuls K et Mg influencent favorablement les
rendements de coprah.
C'est aussi et surtout
1 1 interaction K-Mg qui entraîne
une augmentation hautement significative de la production car nous
sommes en présence d'hybrides dont les besoins en magnésium sont
importants du fJit ùu rythme -d'émission foliairc i-'lus ':lcvê quI;;' le
cocotier
G.G.A ..
En bref, à Assinie la fumure doit porter sur P et K.
Quand on fume, il y a augmentation de ces éléments dans les
feuilles. Le diagnostic foliairc est donc une bonne méthode de
détermination des carences en ces deux éléments.
A Amaviblé la fumure concerne K et Mg.
Le diagnostic foliaire est également praticable pour
définir les carences.

- 59 -
Notr~ étude qui porte sur deux sols sableux détritiques,
placés sous une même climat01ogi~,
cultivés en cocotiers, présen-
tent pOUT llun une carence en phosphor~ (sul
d'Assinie) et pour
l'autre pas de carence en cet élément (sol
d'Arnaviblé).
Ltêtude du phosphore dans les sols, avec ou sans fumure,
présente donc un intérêt particulier. permettant avec les mesures
du diagnostic foliaire qui s~nt pour cet élément en étroite rela-
tion avec les rendements agricole~ de mieux cerner les seuils
critiques au-dessous desquels il convient de déclencher la fumure.

IROISIEME tARIIE
ETUDE MORPHOLOGIQUE ET ANALYTIQUE
DES SOLS D'ASSINIE ET D'AMAVIBLE

- 60 -
INTRODUCTION
D'une manièrè générale, les travaux pédologiques menés
dans le cadre de cett~ étude conc~rnent tout particulièrement le
phosphore dans le sol. Ils sont complémentaires aux essais agrono-
miques conduits par l'I.R.H.O. SUT la nutrition phosphatée ciu
cocotier.
Ils complèteront les résultats relatifs au diagnostic
foliaire de cet él~ment sur cocotier en rapport avec l~ fumure
phosphatée apportée p0ur acc:oître )~S rendements.
Nous exposerons dans un premier temps les caractéristi·
ques morphologiques et analytiques générales de ces sols puis nous
traiterons des problèmes relatifs au phosphore.
Les ftudes analytiques ont porté SUT trois profils à
Assinie et trois profils à Amaviblé. Sur le plan morphologique, du
fait de l'homogénéité des sols, nous nous sommes contentés dé dé-
crire un profil type à Assinie et un à Amaviblé.
Les profils d'Assinie ont été creusés dans les parcelles
5, 21 et 22 et le profil type ést celui de la p3rcèlle S.
(schémas 1 ~t 5).
Les vari~tions des deux autres autour de ce profil type
portent sur :
- la profondeur de pénétration de l'humus;
- les manifestations de l'activité humaine: prtsence
ou absence de débris de bois en dfcomposition enfcJuis lors des
trav~ux de mise en })lace de l~ plantation ;
- l'êtat d'humidité Jes hurizons superficiels et profonds.
On désignera par Sols J'Assinie les sols sur sables qun-
ternaires.

-
61
-
Les profils d'Amnvibl~ ont été creuses dans les parcelles
S. 12 et 22 et le profil type se situe dans la parcelle 5 (schénlns
3 et S).
Les variations des deux autres autour de ce profil type
sont infimes et pOTt~nt sur :
la couleur plus ou moins foncée des horizons humifères ;
- l'épaisseur des horizons draccumulation ainsi que leur
texture (sablc\\lX faiblement argileux ou sabla-argileux).
Les sols sur sables tertiaires scront désignés sols
d'Amaviblé.

-
62
-
Chapitre 1
ETUDE MORPHOLOGIQUE DES SOLS D'ASSINIE ET D'AMAVIBLE
I.- LE PROFIL TYPE DES SOLS D'ASSINIE
Le profil deréférence des sols J'Assinie se situe dans
la parcelle 5. Il est identifié par profil 1 Assinie. La descrip-
tion morphologique a été faite à l'aide du glossaire de pédologie
description des horizons.
1. Description de l'environnement
Identification
Profil 1 Assinie
Substrat géologique
sables quaternaires remaniés
Relief
cordon littoral plat
Végétation actuelle
cocotiers plantés en 1959 sanS
plante de couverture ; tapis
herbacé rare.
Pente
o ~ 1 %
Erosion
non apparente
Drainage interne
rapide:
1.2. Descripti.on des horizons
o - 15 cm ; 10 YR 5/1 au Munsell book of color, gris à
l'état frais. débris de feuilles de cocotiers mal
décomposées, texture sableuse à sable grossier. structu-
re particulairc, nombreuses racines de cocotier. moyennes
et grosses à orientation
horizontale et oblique, très
meuble. très poreux. limite ondulée, transition diffuse.
15 - 32 cm, 10 YR 6/1 gris clair à l'état frais, appa-
remment non org:iniquc, texture sableuse il sable grossier,
structure particulairc. nombreuses racines moyennes et
grosses de cocotier 5 orientation horizontale et oblique.
très meuble, pClreux, limite régulière,transition diffuse.

- 63 -
R
32 ~ lOS cm et plus; 2,S YR 7/4, jaunâtre à l'état
frais, non organique, texture sableuse à sable grossier,
structure particulaire, quelques racines grosses à
orientation hJrizontalc~ très nleuble, três poreux,
présence de mürceauxde beis en décomposition.
Remarque
Le cocotier pénètre ses racines jusqu'à lUS cm de profon-
deur. Cette couche de sol participera donc à son alimen-
tation rnin~Tale et hydrique.
3. Pédogénèse et classification des sols d'Assinie
Les sols dl Assinie sont très homogènes
; la topographie
est plane. Les variations des autres profils autour du profil type
portent eSS~Iltiellernent sur la JlTofondeur de l'horizon de pénétra-
tion de la matière organIque.
Les sols d'Assinie scnt des dépôts détritiques sableux
récents, peu év()luês depuis l'époque de leur dépôt. Le matériau a
subi des altérations profondes avant cette phase si bien qu'il ne
reste plus que des sables quartzeux.
Selon ROOSE et CHEROUX (1966), les sols sur sables
quaternaires ont été formés par la pénétration de l'humus dans un
matériau sableux, poreux et physiologiquement sec.
Ce sont des gr~ins de sables
quartzeux, délavés par les
fortes pluies ou par les eaux de Mer ; la Mer ayant probablement
entraîné au large les ~léments fins
(~rgile et limon).
En fait ce SOnt des sols qUI puurraient être c13ssés
comme sols ferrallitiques car évoluant S(JUS un climat ferralliti-
sant.
Mais la nature du matériau parental ne permet pas une
altération de type f~rrallitique.

- 64 -
Ce matériau ~st cunstitué ess~ntiellement de sable
siliceux.
Il ne contient pas de minéraux altérables capables de
libérer le fer,
llaluminium, la silic~ ct les bases échange~hles.
Le processus de ferrallitisaticn ne semble pas possible
dans ces conditicns.
Ainsi un peut bien les classer comme 501s peu évolués
de type AR puisqu'on observe un hcrizon de pénétration de matière
organique A sur un matériau sableux, p(lreux. bien drainant.
Selon la classification F.A.O.
(1974), ce sont de

"Arenosols" .
Ce sont des sols très sableux, nl)n argileux, ce qui
entraîne une absence de cohGsion entre les ~Tains de sable d'où
une structure particulaire. Ils sont très poreux, meubles.
On constate que ItS TJcines de cocotier sont très con-
centrées dans les 50 premiers c~ntimètres alurs que le sol par ses
caractères phY5iqu~s, nE limite pJ5 cett~ pénétration.
ll.- LE PROFIL TYPE DES SOLS D'AMAVIBLE
L€
prefil typ~ des sols d'Amaviblé se situe dans la
parcelle S. Il est idEntifié par profil 1 Amaviblé.
1. Description de l'environnement
Identificatiùn
Profil 1 Amaviblé
Substrat géolo~iqu~
sables t~rtiaires
Relief
l'L1ine côtière
Végétation actuelle
cocotiers plantés en 1970
ta),is herbacé ~bondant
Edifices bitJlc)giques
nombreuses termitières de O,S à
l;lus d'un mètrE de haut
Pente
o - 1 %
Erosion
non apparente
Drainage interne
rapide.

-
65 -
2.2. Description des hcrilons
,
o -
"11
12 cm: 10 YR 4/\\
tgris foncé)
à l'état frais. matière
organique nc!n directement J6célable. intimement li6e à
la matièr~ minérole ; texture sableuse à sable grossier,
structure grumeleuse, friaLle, poreux, nombreuses racines
fines de gramillées à orientation horizontale, limite
réguliêre. transitic1n diffuse.
12 -
30 cm
;
10 YR 4/2
(brun-grisâtre)
à l'état frais l
matière organique non directement décélable. texture
sableuse à sable grossier,
structure polyédrique fine,
friable. poreux, nombTüllses racines fines et moyennes
de cDcotier régulièrement réparties à orientation
horizontale, taches jaunes (10 YR~ S/6 x ) dues à l'acti-
vité ùes termites, limite ré~ulière) transitiQn diffuse.
30 - 55 cm : 10 YR 5/2 (brun grisâtre), apparemment non
organique, texture sableuse a dominance de sable grossièr
à sablo~argileuse,
structure rolyédrique fine, friable,
poreux, racines moyenn~s et grosses de cocotiers à orien-
tati.)n obli~'~ue, taches n'.;ires dt ch."lrbon, ,;_~aleri€s ùe
termites, limite réGulière, transition diffuse.
B
55 - lOB cm : 10 YR 5/4 (jaunâtre), humiàe au moment de
la description, texture sableuse à dominance de sable
grossier, à sabla-argileuse, structure polyédrique
moyenne, friable, {Joreux, nombr~uses racines moyennes
et grosses de cocotier orielltation
horizontale et
oblique, taches jaunes (10 YR~ 5/6~) à texture sablo-
argileuse dues ~ l'activité des termites, limite r(.gu-
litre, transition nette.

- 66 -
R
lOS - 125 cm et plus: 10 YR 5/6 (jaune) humide au
moment de la description j texture sableuse ~ sable
grossier, structure particulaire, meuble, poreux.
racines rares, sans taches.
Remarque
Le dernier horizüII est le seul ~ structure particul~ire,
avec quelques racines de cocotier.
3. Pédogénèse et classification des sols d'Amaviblé.
Les trois fosses péùologiques observées ~ Amaviblé sont
morphologiquement homogènes. Les variations autour du profil type
portent sur l'épaisseur de l'horizon humifère, sur la présence de
taches dues aux activités des termites.
Dans ces sols, la texture, Snbleuse en surface, a tendan-
ce à être sabla-argileuse a blviron 100 cm de profondeur puis
devient sableu9~.
La structure est grumeleuse en surface, poly~drique fine
jusqu'à 100 cmpuis devient particulaire ..
Ils sont formés sur un matériau parental détritique
sableux,
issus d'anciens sols ferrallitiques. Ce matériau n'a
pas subi une altération poussée avant son transport et son dépôt
au tertiaire de sorte qu'il existe en plus du quartz. des min6raux
altérables (pyrcx~nesJ amphiboles, feldspashs par exemple).
Depuis le tertiaire, ce matériau est soumis aux effets
d'un climat ferrallitisant. d'où altér~ti0n complète des quelques
rares minGraux altérables et lib0r~tiun de l'aluminium. du ftr,
des bases, et de l'argile Je type kaclinitique.
La partie supérieure du profil serait lessivée en argile
et en bases.

- 67 -
Les sols d'Amaviblé d'après leurs caractères appartien-
nent à la classe des sols ferrallitiques (C.P.C.S., 1967). Selon
la F.A.O.
(1974), ce sont des Acrisols.
On aurait bien pu les cl~sser sols peu 0volu0s comme
ceux d'Assinie. de type AR. puisque l'horizon B observé ne pourr~it
être autre qu'une subdivision ùe l'horizon A de rénétration de
matière organique dans un matériau originel détritique
sableux.
Ce sont des s(lls meubles, bien p&nêtrables par les
racines du cocotier.

AS....sl/\\//ç
RNRViBI-E
68
Top0f'r0f'hi.. ;olonez
T0l'0,!rophi__ f'./ane
coc-oéler .sons Qutre Y~1éi"ation
_ Cacot/er et vélélottùm h~rJ.oc~~
Îeuil/es ma/ d';compos,é~.s
me/lleure décom'p0of/éio'l d~ /0 "1D'b"ÙL O"!Fml"lue

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1
Grt~ 1 rTDI7IAr~4,/&~.s racil'U~.I
Br/~ F",nc';, orfbnJ''14.Je, r<;u;;,.,e-s
d~ CDC'otr"~r
de. coC oO"(!·.rs; s aide. (ro.s,§/~r.- "t,ut!'fure
I~c.m
·'1J1"ume/eu.s~.
Jaune.
rau/~, non orfanl'lut!
.Brun rrl.! pau orla/lI·rUe ncJnArsv06.6 roc;ne~
nt:Jmbre'-lSte.J rac/rus d~ coc~ber
cDcof,~r", .!Iructur-~ po/rddrù(tle
Jo~m
Jaune r()u~e non or(Ofll(?Ufl.
Brun 1rr81 O?'par~mf1nt non orfan;9(J~
ILnccJr~ !~ré ~ence de rnc/ne.,s
struct"rre poly~drl·9ue,· II!'.~tu,.e so,6/#;'use
a~ soblo-or~//eu.#., rl>c:/n~6 d~ CDe:.oC/~r,§
Iscm
Jauna. rou1e nOn ortonJ9~t:
J~unC1lrol!. non or1afll9ue rac""'~&; de
raCNle.J rar~3
coc6lt"er ~ncore 'pr./.senl'e-8/ ~ab/eu.t i
.~/o_ orfl/eu..- flr,d",ent:-e o'e sa6/e.
fro~ùr el- fil?, siructure.. 'po/y;' dr;'1ue
L.~6""/)6
1
1
18gg~ 1
str",c.!ur.
(ru"7.I.~.
fOI cm
--.--. -....
~ S!r..,c tur~ l'tJ)'~drtf/ue
1
Jaune,. o.$ableu.t 0 .sol:>/~ {ros.!'er, rDClnfl..
W?:;l',~
structure .J'ran~/6ire
,wg~;~'M;ff:?:;: rares.lm@v6/e, .structureFrllc"b,r~
bien drainant
1
_Tex/ure $a~k.se. 0'" saiJ/e fj'roofsier
,
'
, '
" .,.
-
1
...structure. porbculO'lra (pq.s d'atre.j1o/"~)
.5~ fcrmeol .sur m(uer/ouA. del-rrLul'"e& a dorn/nant~
j
... Hflut/e /:'/e17 dra/non!
.soiJ/eu.se.. Ce mo!érlou a .sub/ dfl~ o/I"e"rol'Dn'" Un 'peu
1
rnoms ;00"8,ë.e .. 9U~
/11:.$ &oYt!'S 9"o/~rno;re..
.s~/ Formtl .sUr mal.~/,./au,l' CDI'1J/iI"é3 de. .so61e..3 ruarl'z~v.x.
?"cml" Jo.n de~f,é.. l)iIZ'pu.;.s k te~âcu~e. 110 e.'éé .sDUtnI3 1
J9vanl
leu,.
dé~ôt
au ~uateJl"no;r~1 ce.l maé~''',a''x
a un cllmo/" Îerra/kti.sQn! 9'" a)rere oReç rOreo.$
!
avaù:nl ~/~ 'anI4"-"/e.vr~rnenr a/L"~JI"és ?ro/ô/lde';n~r;":'>Do~r
m/ntiroux non quarlzauJ( ..
!
9u J// ne r~.Jte l'rq!ir-ufrn1enC ru'/!:. ""es .J'-t.le3.$;;'~eu"
,
1
1
TYPF;.t:;
/1'~.c:..C,Ifl.II~ ~-,- f\\/n." .. ,..,.",...., ......
t .schdmo",:
CONPRRRISO/v ENTRE LES
bEUX PROFJL8

- 69 -
Chapitre 2
PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS
ANALYTIQUES AUTRES QUE LE PHOSPHORE
Les analyses agronomiques classiques et celles relatives
au phosphore unt eté effectuées par les laboratoires du Groupement
J'Etude et de Recherche SUT le Développement de l'Agronomie Tropi-
cale (GERDAT) à MDntpellier.
1.- GRANULOMETRIE
1. Les sols d'Assinie
Les résultats de l'analyse granulométriQue
des sols
d'Assinie mentionnés dans le tableau 6 montrent que ces sols sont
à très forte dominance de sabl~gros5iersdont les pourcentages
sont compris entre 93 et 99 ~ pOUT l'ensemble des trois profils
analysês.
Les pourcentages d'argile et de limon y sont très faibles.
Les sables fins peu repr€scntés
augmentent avec la profondeur.
Ces trois profils sont granulométriquement homogènes sur
toute leur ~paisseur et entre eux.
L'abondance de subles grossiers et les très faibles taux
d'argile, confèrent à ces sols une structure particulaire.
Résumé
Les sols d'Assinie présentent une tex'ture sableuse à
très forte dominance de sables grossiers. Ils sont d€pourvus
d'argile. Le mat~riau parental détritique sableux ne contient pas
d'éléments altérables susceptibles de donner de llargile.

-
70 -
PROFONDEGR
PROFILS
DU PRELEVEMENT
A ~~
LF 1
LG 1
SI' 1
SC 1
(cm)
Profil 1
0 - 15
0, 1
0,0
o, 4
0,8
98.7
ASSlNIE
20 - 30
O. i
o, 0
0, 2
0,7
99,0
(Parcelle 5)
60
- 90
o, 1
o1 (l
o, B
1 ,4
97,7
Profil 2
0 - 10
o , IJ
0,9
0,3
0,9
97,0
1
J,SSINIE
(Parcelle 21)
60 - 80
0,6
1 ; 5
0,6
3,8
93,S
Profil 3
(1
- 10
o, 3
D,b
0,3
1 ,0
97,0
ASSINIE
20 - 30
0,6
0,9
0,9
l ,9
95,7
(Parcelle 22)
61J - 80
0,9
{l,ô
oJ 5
3,9
94 , 1
1
TABLEAU N° 6
P.nalysc granulOlf,étriquc
&.'5
sols d'f\\ssinie

-
71
-
Z. Les sols J'Amaviblé (tableau 7)
L'observation du tableau 7 TEgrouflant les résultats
~:ranulCJmétTiqucs des s(;ls d' Amaviblê: montre
une
certaine homo-
gén6itG J'ensemble entre lEs tTois profils. TOlltefois Jans le
d6tail pour les trois {lTcfils, on constate en premier lieu des
variaticns anarchiques des valeurs ùu sommet vers la base. Il
y a donc une hétéTûgénéité relative des dépôts de sables tertiai-
Tes dont l'ensemble dûs couches supeTpos0~s constituent le matériau
parental du profil.
Ces variations ne nous paraissent pas comme liées
seulement à des phénomènes de migration d'éléments fins par descen-
dum bien que la nature sableuse du substrat et les fortes pluies
n'excluent pas ce déplacement.
On const~te partout une n~ttç abondancû dé sables grossiers
avec des teneurs allant de 70 % à 82 %.
Les taux dl argile ne sont pas néglig~ables. L'horizon de
surface semble appauvri én argile sans doute par migration oblique
car on n'observe pos en profondeur un véritable horizon B d'accumu-
lation d'argile. Les sables fins varient dans le sens inverse des
sables groSSIers; ce qui fait que la fraction sableuse totale
varie très peu.
Selon OLIVIN et OCHS (1978), les faibles t~ux de limon
trouvés dans ces sols tr~Lduisent un dégrê d'évolution p6dûl0gique
avancé expliqué par des remaniements successifs au cours du temps
du matériau parental.
Résumé
Les sols d'Amnvibl~ sent sableux à dominance de sables
grossiers. Ils présentent des teneurs non négligeables d'orgile ct
de sables fins augmentant avec la pr()fonJeur.

- 7Z -
PROFONDEUR
PROFILS
DU PRELEVEMENT
A %
LF .~
LG 1
SF 1
SG 1
(cm)
0 - 10
4 .6
1 • 2
1 • 1
10 6
82
1
t 4
Profil 1
20 - 30
7 ,1
0,.3
1 • 3
13 , 7
77,6
AHAVIBLE
30 - SO
1 0, 3
0,9
1 • 1
17 , 2
70,4
(Parcelle 5)
70
- 90
10 , p.
0.0
1 • 1
1 1 , 2
76,3
1 10 -120
7 • Y
0,3
l , 1
1 3 ,9
77,3
,
Prof il
c
0 - 1 5
4, 1
1 , 2
1
1 .0
1 7 ,8
75,9
AMAVIBLE
20
JO
:3 • 7
l , 2
o, 7
1 3 ,0
81 , 3
(Parcelle 1 2)
50 -
80
9, S
0,6
l , 1
1 2 .3
76,5
Prof i l
:1
0 - 20
4,3
l , 2
0,9
10 J 8
82,6
1
A~1AVI BLE
SO - 80
10 ~ 7
1,3
l ,3
l K, S
û8,Z
(Parcelle
22)
110 - l ~ 0
9,3
l , 5
0,3
11 ,4
76,9
1
TABLEAU N::' 7
Analyse granulométriquc des sols d ' .A..1l3Viblê

- 73 -
L'orgilc présente Jans ces suIs provient de l'altération
des min6raux non quartzeux
qui (lnt subsist0 (ians les d~pôts du
matériau parental au tertiaire.
3. Comparaison des sols d'Assinic et ùlAmaviblé
Ces deu~ sols prf:sentent une certaine analogie. Ils ont uno
texture sableuse à dominance de sables grossiers.
Ceci est dû à la nature sableuse de leurs matêriaux
parentaux.
Les sols d'Am:1viblC se diff6rcncient toutefois nettement
de ceux d'Assinie par des teneurs non négligeables en arGile et en
sable fin.
Le mat€riau
parental Jes sols J'Assinie est constitu(
exclusivement de sables. Il est dépourvu d'argile et de minéraux
autres que le quart2 d'où la pauvreté de ces sols en 3T?,ile.
Le matC'riau parent~l de ceux d'Amaviblé étant c0nstituÉ
de ùébris d'anciens sols ferrallitiques dépcsés au tertiaire.
contiendrait de l'argile et certains minér3ux ~utres que le quartz
qui ont résisté a l'altératicn fçrrallitique antérieure d'où leur
richesse rel~tivc en argile.
II. - MATlERE ORGANIQUE ET AZOTE
1. Les s()ls d'Assinie (tableau 8)
Les taux de matière organique tl:tale S(Jnt faibles dans
les sols d'Assinie, la moyenne est de 1~38 % dans les 20 cm super-
ficiels. Ces faibles taux de matiere organique sont liés à l'rtbsence
du tapis herbacé et ~ la min{ralisatic:ln des feuilles de cocotiers
tombées au sol.

-
74 -
1
PROfONDEUR
PROFILS
DU PRELEVE>fENT
H.O.
t
C 1
N t
C/N
(cm)
C'~x 1,724
Profil 1
0 - 15
0, 71
1 , 22
0,70
10
ASSINIE
20 - 30
0,38
0,66
0,30
11
(Parcelle 5)
60 - 90
0.20
(l •.3:;
o, 19
11
Profil 2
0 - 10
l , 07
1 • 8 ,1
0,73
1 5
ASSINIE
(Parcelle 21 )
6D - gD
O.:i()
0,62
0.23
16
Profil 3
0 - 10
0,63
1 t (19
0,35
H
;,SSINIE
20 - 30
0,35
O,l>O
0.20
\\ 7
1
1 (PaTcclIe 22)
60 - 80
0,36
0,62
o•2 ~
15
TABLE/tU N° 8
MatÎÈ~~re org~niqlle dans les sols d'Assinie

- 75 -
Les teneurs en aZ:jte 52n! en ccns0quence tr~s b~sse5.
Elles sont en moyenne Je 0,6 t
en surface et 0,2 t en profondeur.
Les ten~urs en mOl tière nq:~nique et en azote d.iminuünt
rapidement en profondeur, ce qui c~nfirme une minéralisation aSS0Z
active.
Ces faibles taux de m~tièr~ organique, ùoub16s de faibles
teneurs en arj2:ile, ne permettent pas 13 formation d'a~~rér.ats dans
ces sols.
Le C/N qu~ varie Ù~ 18 il 10 pour l'ensemble des trois
profils avec des valeurs plus basses en prcfc,nJeur confirme une
évolution d~s mati~res organiqtlUS brlltes.
L'oxydation des matières organiques brutes dllnt la masse
est peu abond.1.nt.e.
libère progressivement quelques élêments minéraux
assimilables par l~s plantes.
2. Les sols dlAmaviblê (tableau 9)
Les r€sultats
relatifs à l~ rnati~re organique et à l'aZ(ltc
des sol s J.I AmaviblC scnt re~:r'"}up{s ~~:1ns le ta~11eau 9.
On remarque que les teneurs ùe matière c.rganique sont en
moyenne de 2.1 % Jans la partit! supErieure des pT'Jfils, donc faibles
et qu'elles d6cr r)issent avec la profondeur.
En surface. la présence de matière organique et d'un~
certaine quantit6 dlar~~ile favoriseIlt la cimentation cntre les
grains de sables d'cù une structure fl.rumcleuse.
En profcnJeur, la collGsiun des agrégats est plus faible
A cause du faible taux de matière crganiqll€.
Les sols è'AlllilVil>lf iJrésentent ùes teneurs en azote dc
l'ordre de 1,45 t dans les 20 premiers centimètres et Je 0,58 t
à 80 cm de prcfonùeur.

-
76 -
PROFONDEUR
1
M.O. ~
PROFILS
DU PRELEVEMENT:
C ~
N l;;
C/N
Clxl,724
(c",)
\\
0 - 10
1
,
1 J 1 7
2,02
1 , 55
8
1
Profil 1
20 -
,
30
0,52
0,90
0,74
7
1
;'MAVIBLE
30 - la
1
O~76
1 , 31
a,8 t
1 a
1

(Parcelle 5)
70 - 90
0,41
o, 71
0,39
10
11 0 -120
0,39
[l,A?
0,30
13
.,
Profil
0 - 15
1 • 0 ~
l .76
Û,9S
11
"
AMAVIBLE
20 - 30
0:- 39
0,(,7
0.38
, 0
(Parcelle 12)
50 - 80
O,YO
"
- C)
l.,f) ..
0,41
10
Profil 3
0 - 20
1 1 ~ 5
2 • 5(J
1 , 8 ..1
8
AMAVIBLE
sa - 80
0,9(1
1 J :; 5
0,96
9
(Parcelle 22)
11 a -120
0,68
1 J 1 7
0,80
"
Natière organHjllO dans lES sels cl \\ Amaviblé

-
77
-
Le C/N est de l'QTèr€
de 10, donc uas. Cela traduit une
benne minfralisati8n de la mDti~rc orgnni(lllC li6e sans doute à une
meilleure humidité que cellt: ~les sols d'Assinie où il règne une
sécheresse relative dans les hcri!ons Je surface.
L'6volution raIli(le èe la matièr~ (Irganique compense en
partie les pertes par expcrtati0n par les p13ntes.
3. ComparaisGn entre les sols J'Assinie et d'AmaviLlé
- Les sols J'Amaviblê Lien que sableux possèdent des taux
d'areile non négligeables, ce qui n'est pas le cas pour Assinie.
Les sols d'Assinie et d'Amaviblé ont des teneurs faibl~s
en matière organique bien que ceux è'Amaviblé soient moins pauvres.
Les é16ments organiques Evolue11! plus rapidement dans les sols
d'Amaviblé.
III.- DENSITES APPARENTE, REELLE ET POROSITE
Les mesures de densité ont été effectuées dans les labo-
ratoires de Pédologie de l'Ec()le Nation~le Supérieure Agronomique
d'Abidjan
(E.N.S.A.A.).
1. Les sols d'Assinie
Les r6sultats des sols d'Assinie sont regroupés d~ns le
tableau la.
On constate que dans ces sols~ l~s densités apparentes
se situent autour de 1,40 avec des valeurs plus faitlles en surfllce.
Les variations entr~ les trois profils sont minimes.
La faible densité apparente en surface est liée a la
pr€sence
de matière organi(tue l6gère.

- 78 -
PROFIL N° 1
PROFIL N° 2
PROFIL N° 3
MOYENNES
,
(c';:;
Da
Dr
PI
Da
Dr
F~
Da
Dr
P~
Da
Dr
PI
"
0 - ZD
1 , 21
2,62 53,8 1 , 15 Z.62 5(i ~ 1 l , 53 2,68 42, 9 1 ,30 2,62 50,9
20 - 40
1 ,41
2,64 ·1.6.6 1 , 17 2,60 55
1,36 2 ~ 71 49,8 1 ,31 2,66 50,S
40 - 60
1 , 35 2,65 <l9 , 1 1 , 29 2,66 51,5 1 ,'L)
2.66 46,2 1 ,36 2,68 48,9
60 - 80
1 , 48 2,73 45,8
l ,36
2 ,65 <\\ 8 , 7 1 ,48 2,66 44 , :} 1,44 2,64 46,3
80 -100
1 .44 2,63 115 • 3 1 , 29 2,65 51,3 1 • ·1 7 2,67 44,9 1 .4 () 2,65 a 7 , 2
00 -120
1 , 26 2,64 S2~3 1 , <1 3 2 ,64 .! 5 , 8 1,37 2,66 48,S 1 , 35 2,64 48,4
1
-
-
-
TABLEAU N° 10
DCIlsitês ~t porusité des
sols d'Assirlie
Da = densité apparente
Dr
densiTé réelle
P% = Porosité = Dr - Ua
Dr
x 100

-
79 -
La Jensit6 r~elle dent la lRoyenne est de 2,66 est aussi
homog~ne d'un profil a l'autre et a !'int{rieur (l'un mSmc profil.
Cette faiLle vari3ticIl (!cs Jensit6s rCelles s'explique.
par une
homogénéité Jans l~ texture snbleusc ct dans la nature silicèuse
des constituants des sols.
La pOTv 5 i té müyenne e st de 50 %. Elle corre spand pT ine i-
paiement â une rnacropoTe,sit6. On a J~s sels poreux, bien a€r~s
s'ils ne sent pas gorgCs d'çau.
On constate une porosité Itg~rement plus forte en surfilee.
La structure étant particulaire, 1~ porosité cbservée
dans ces sols estde type intergranulaire malS non conséquente 5
une meilleure agrégation.
Les fortes porasit6s 501l! favurables ft un lessivage
vertical.
2. Les sols d'Amaviblé (tableau 11)
Les rosultats ùe densités apparente, réelle et de la
porosité de"s sols d'Amaviblé sent pratiquement identiques d'un
profil à l'autre ce qui confirme l'hûmGgénéité de ces sols.
La densit~ apparente ~st en flloyenne de 1,40. Elle est
conune pour les sols d'Assinie, plus faible en surface qu'€:n
profondeur.
La jçnsitC rfelle, en moyenne de 2 64 est très peu
i
variable ~ cause de l'humcgénéité de la texture due à la minéralo-
gie des dépôts sableux.
La porosite de ceS sols est (le 52 , Jans les 20 cm super-
ficiels et Jiminue pour tomber à 4S % en mo)'enne en profondeur.
La forte porosité observ,eJans les couch-es superficielles
est la conséquence (l'une certaine agr€gatic1n,
mais aussi, nuus
l'avons vu, à une migration ubliquv des argiles.

- 80 -
?kOFIL N' 1
PROFIL N° ",
f'ROflL N' 3
flOYENNES
jPROFONDEU ' Da
Dr
Pl
Da
Dr
Pl
Da
Dr
Pl
Da
Dr
Pl
. (cm)
0 - 20
l , 20 2,60 53,9 1 , 4 4 2,65 45, 7 l , 1'1 2,64 56,B 1 • 26 2,63 52, 1
20 - 40
l .46 2,65 44,9 1 ,48 2,04 .:1.3,9 1 .35 2,68 49,6 1 • '1 3 2,66 46,7
40 - 60
1 .47 2,63 44,1
1 , 01 5 2 • 7 2: 46,7 1,40 2,60 46. 1 1 ,44 2,65 45,6
00 - 80
1 • 5 2 2,6<1- <t2,:t
l , 57
2,65 t'O.8
l J t1 2. 2.62 45,8 1 • 50 2) 6 i~ 43,0
80 -100
l,SC 2,65 43,4
1 • ,18 2,65 44 2 1 , 39 2,66 47,7 l , 46 2,65 45, 1
1
100 -120
1 , 53 2,65 42,3 1 , 40 2,64 47,0 1 , 47 2,63 ,14,1
1,43 2,64 44,5
1
TABLEAU N°
Il
Densités et porosité ucs sols d'Amaviblé

- 8 l -
En vrofondeuT, la matière organique diminue très rapide-
ment; le taux d'argile restant faible permet mal la cohésion
entre les particules.
Les sab105 fins aug~entcnt en profondeur. Ils cQlmat~nt
sans doute les espaces intergranulaires~ diminuant ainsi la poro-
sité.
lV.-
LES PROPRIETES HYDRIQUES DES SOLS D'ASSINIE ET D'AMAVIBLE
Les €tudes
hydriques effectuées par BOYER (1965) ont
montré que les 501s SUT sables tertiaires ont une faible c~pacité
de rétention en cau ••
L'eau utilisable par les plantes est très faible,
de
l'ordre de 3 % soit sensiblement 2S mm d'cau par tranche de 60 cm
de sol.
OLIVIN ~t OCHS (1978) ont étudié lBS propriétés hydriques
dûs sols sur sables quaternaires et sur sabl~s tertiaires.
Ces sols, sans êtrç identiques à ceux d'Assinie et
d'Amaviblé leur
sont voisins. Les résultats sont mentionnés dJ.ns
les tableaux 12 0t 13.
Ils montrent que l'caLI LItile. bien que faible dans les
profils est nettement plus ~levée sur sables tertiaires.
Ces deux sols recevant une même pluviométrie dans
l'~nsemble. celui sur sables t~rtiaircs assure un peu mieux l'ali-
mentation hydriqlIe du cocotier et cela d'autant plus que l'enraci-
nement est profond.
La rétention en eau des sols sur sablès tertiaires est
plus &levée que celle des sols sur sables quat€rnaires
â cnuse sans
~Jute de leur richesse ~n argile et erl Ill;:tlère organique.
Sur CeS 5[)ls, si la plui8 est mal r6partie. la plante
manque d'eau en certaines périodes, ce qui limite directement la
production.

- 82 -
PROFONDEUR
HnJl.':IDITE
EN r~
(cm)
C • C•"
l'.F.P. •
D.E,D. •
a - 15
1 , 1
0,9
a, 2
15 -
30
l ,6
0,9
0,7
30 - 50
2,U
0,9
1 , 1
50 -100
Z. 8
0,6
2 , 2
100 -150
.) • 6
o, 7
2,9
TAELEAU N°
12
Propriétés hlliriques des sols SUT sables
quaternaires voisins d~ ceux étudiés à Assi~ie
(Tirés de l'artjcle de
OLIVIN
et OCli5 1978)
r--
- - - - - -
1
PROFONDEUR
Hù1HDITE EN \\
(cm)
,
C • C •
F.f.P.
D.E.D.
a - 15
4 > <i
2, 2
2 , 2
15 - :\\0
5,4-
1 , B
3,6
30 - 50
7,3
2 , 9
4,4
50 -100
7. 7
J, 6
4 , 1
100 -150
9 ,9
1 , 6
8,3
TABLEAU N° 13
Sols sur sables tertiaires à r~pprocheT des
sols dl;~maviblé (m&me source:)
• c.e.
Capccité au champ .
P.F.P.
Point de fl€trissement
permanent.
D.E.D.
Domaine d'~au utile.

- 83 -
On assiste à un drainage très rapide de l'eau après
chaque pluie pouvant entrainer en profondeur les éléments solubles
et pseuclosolubles.
v.- PROPRIETES MINERALOGIQUES DE CES SOLS
L'analyse minéralogique des argiles n'a pas ~té effectuée
dans le cadre de cette étude. Mais des 0tucles antérieures faites
par l'I.R.H.O.
(IRHO : synthèse des connaiss~nces au 31-12-78) ont
montré que la fraction argileuse de ces sols est constituée essen-
tiellement de kaolinite ~t d'un peu d'illite. Des analyses aux
Rayons X et à la thermogravimétrie réalisées dans les laboratoires
du GERDAT â Montpellier ont révélé que la fraction argileuse des
sols sur sables tertiaires d'Am~viblé (PB CC 16) contient environ
7 % d'il1ite et 49 % de kaolinite. La présence de la kaolipite en
forte proportion dans ces sols a des r61lercussions directes sur la
faible rétention en eau de ces sols.
Compte tenu des processus d'évolution et de mise en
place d~s matérirrux parentaux, il est évident que le minéral
argileux est encore la kaolinite dans les sols d'Assinie.
Les sables sont essentiellement constitués de quartz
dénIS ces deux sols.
VI. - LE COMPLEXE ABSORBANT
1. Le pH et l'aluminium échangeable
1.1. Les sols d'Assinie (tableau 14)
Les valeurs de pH à l'eau ùes sols d'Assinie varient
entre 5,b5et S,9Set subissent des v~riations minimes à l'intérieur
des profils. Ce sont ùes sels moyennement acides.

DEUXIEHE PARTIE
LES RESULTATS ET LES CONCLUSIONS
OBTENUS PAR L'I.R H.O.

-
84 -
PROFONDEUR
pH
A1 3 •
PROFILS
DU PRELEVEMENT
6pH
mé./IOO g
(cm)
eau
Kel
Profil 1
0 -
1 5
5 J 8 5
4,90
U,YS
0,0
A55INIE
20 - 30
5 • 9 5
<1 ) 70
1 ) 25
o,J
(Parcelle 5)
6D -
90
5 , fi;;
.~ ,85
1 ,00
0,11
1
--
Profil 2
0 - 10
5,65
:1,40
l ,25
0,0
A55lNlE
1
(Parcelle 21 )
60 - 80
5,ÎO
4,45
1 , 25
oJ 10
'------
Profil 3
0 - 10
S,dO
4,40
1 J 40
0,0
ASSINIE
20 - 30
5,80
4,45
1 ,35
0,0
(Parcelle
22)
60 - 80
5 , 65
4,35
1 ,30
aJ 11
---
TABLEAU N° 14
pH et Al 6changea\\)le dans les sols dlAssini~

- 85 -
Le pH 3U KCI cst partout inf0rieur au pH à l'eau. Ln
différence entre ces deux pH qui représente l'acidité d'échange
est supérieure à 1. Ceci traduit une d0saturatiün du cumplexe en
bases.
L'aluminium échangeable qui joue un rôle sur l'acidit'::'
par hydrolyse lib~rant des ians li+ est nul jusqu'~ 80 cm de pro-
fondeur. Au-delà de 80 cm ,m trcuvc en moyenne 0,10 mé. pour 100 g
de terre. ce qui ~st très faible. L'acidité cst ùonc liéeexclusi-
vement à la présence d'ions H+.
Ce manque d'aluminium fera que le phe)sphore ajout~ au
sol ne rêtrogr3dera JJ3S par fixation forte par le complexe absorbant.
La grande différence entre le pf~ à l'eau et le ptl au KCI
est due a la pr6sence sur le complexe absorbant Je qU3ntité impclr-
tante d \\ ions H+ qui remplacés pl1r les ions K+. passent en solution
l
et font baisser le pH au KCl.
1.2. Les sols d'Amaviblé (tableau 15)
Dans 105 sols d'Amaviblé le pH à l'eau vnrle de 5,25 ~
5,80 avec une mClyennc de 5.50.
Les sols sont donc muyennement acides. Le pH au KCI varie
de 4,20 â 4,50. Il est donc assez COllstant. Il est plus faible qu~
le pH ~ l'eau dalls les pr(Jporticlns anl1logues ~ celles abserv~es
rour les sols d'Assinie. Tüut~f0is on note ici la présence non
négligeable J'A 13+ qui participe} l'abnissument du pH 3U KCl.
Le ~H du sel (tant v()isin de 5 en p€n~ral,
Al peut
exister sous diverses f()rmes dont la fr:rme ~changeahle.
On remarque lies taux Illus élevGs d'Al €changeable
en
profondeur entre 50 et 80 cm. Ils sent imputables à,l'hétérogenGité
des dép3ts tertialres déjà signalés. En effet l'Âlurnine migre tr~s
peu dans les sols.

- 86 -
PROFONDEUR
pH
3.
!
PROFILS
DU PRELEVEMENTe-----~~---___i
t.PH
Al
'"6./100 gl
(cm)
eau
KCl
~"<
/ - - - - - - + - - - - + - - - - + - - - - / - - - - 1 -
o - 10
5,35
4 , 20
1 , 1 5
(\\,9R
Profil 1
20 - 30
5 , 4 5
4,35
1 , 10
1 , 17
AMAVIHLE
30 - 50
S • 55
4 , 4 5
1 , 10
1 , 28
(Parcelle 1)
70 - 90
4. 50
110 -120
S,-t<J
0,79
Profil 2
o .. 15
5 , 70
4,45
1 • 25
AI·IAVIBLE
20 - 30
5,80
1 ,35
o, 27
(Parcelle 12)
50 - 80
1,7n
4,40
1 , 30
0,73
Profil 3
1]
-
20
0,76
AMAVIBLE
50 - 80
~':T-
(Parcelle
22)
110 -[2U·
:::: I__~
~ ....l_;_:_~_:
---L_ __ _
__
TABLEAU N°
15
pH et iU échangeable dans les 501s d'Amaviblé
(-)
non déterminé.

- 87 -
DOlJlS
les dérôts sableux tertiaires, il existerait des
alumina-silicates qui !()TS de leur altCratinIl de tYI)C fcrralliti-
que libèr~l!aluminiuw.
La présence; de
Al ~ans ces sc~ls J'Amavib16 leur
c(lnférera une plus fcrte flx3ticn du phosphc~rc ajouté PCIUT la
fertilisation
; la fixati,)ll du phcsphere Gtant en relation directe
avec la teneur en aluminium 6chanvcable.
1.3. Conclusicn partielle
Les Jeux 5 '15 sent <le ides. Les SQls dlAssinie s~)nt t0ute-
fois légèrement mClillS acicies et cela est JO à 1 1 absence Je 1\\1 3 +.
La rétrogradation du IJhosphorc ne r;~ut donc être due il 1 taluminium
dans les sols d'.\\ssinic.
2. Les bases échanB~ablcs
Les baSts Gchanreables sont en fnit les cJtions Ca Z+,
Mg 2+, K+ ct Na+ d(lnt la samme clob~le n pour symbol~ S. T nr,pe16
capacit6 ~'6changc cationique t()tnle du c0mplexe absorbant corres-
pond ~ S + ians H+ et A1 3 + 2ans cert3ins CilS.
2.1. Les suIs (!'Assinie (tableau 16)
Les sDls cl' Assinie sc'nt extr~mement 'iVHlvres en b:lses
échangeables. La semme des bas cs Cch.'lns;e<"!.bles S, y [;st de l'ordre
de 1 m{. pour 100 e de terre, en surface et cette valeur diminue
tr~s rapidem~nt et cl:nsidCrablement avec l~ ~rofonJeur (elles
passent de la prCi'()rti()n Je 10 ~ 1).
La valeur élev~e de S en Sllrface est liée A la présence
de matière organiqllc.
Les sels 6t11nt siliecux~ il n'y a pas de r€g6n6ration
des
fléments eXilortés par les cultures uu lessivés.

- 88 -
2+
Les iOllS Ca Z+ et Mi~
St)Tlt toutes rropcrti8ns gardées
plus ahnnc.1.::.I.nts que K+ et :'-Jé!+. Ces deux derniers i·ms m(mcv:1lents
sont en effet les plus sensibles au lessiva!~e.
Il reSSlJyt que ces sols sant Iles sU[I'orts rhysiques pour
les plantes mais qu'ils sont tr~s I;auvrcs chimiquement. Dans les
canJiti,:ns naturelJes ils assurent dnnc très mal 13 nlltrition
miniralc Jes cultures.
2.2. Les sels d\\~maviùlé
Les r6sul ta t5 du t.1blcau 17 IneDtTen! que les sols cl 1 Am<:-
viblé sent éUX ~ussi pauvres en bases 6chanReables. On 8 Jnns les
trois profils une moyenne de 5 égaleà 0,66 mé. pour 100 g de terre.
S ùécrüît avec la prcfondeur.
Les c()ncentratiuns relatives des bases en surface sont
les résultats ùes remontées ~ar les r~eines ct Je leur libération
par la Jécümp:)sitil.n Je la matière or,;rnnique.
Les ions bivalents, ca 2+ et Mg 2+, sont enee're en plus
grande quantitf que les ions m~,navnlents.
Il faut n(lter qUt) Ca a tendance. dans l'ensemble, i'i être
plus faihle qu'~ Assinie. Les ùépôts d'~ssinie ~tant marins et ~lus
récents peuvent rossêder ùes déhris cCiquillers.
2.3. Conclusion
Les sols cl'Assinie et J'Alnavibl6 aIlt une somme de bases
échangeables fai!lles
mais encore
s
~lus faibles j Amavibl€
qu'a
Assinie.
Les 10ns bivalents Ca 2+ et Me 2+ sont les m1CUX reprCsentés.
On ~vait canstat~ que d~ns le diagnostic foliaire et la
production, l'action de Ca et K était positive à Assinie et Amaviblê

- 89 -
BASES EcHANGEAS LeS
PROFONDEUR
mé/100
,
PROFILS
g
S
A/3+
T
DU PRELEVEMEN
V
~ê/100 g ~ê/l00 g mé/IOO g
<
cm
Ca 2+ Hg 2+
K+
""a +
1
.oFIL 1
0-15
0,98 o, 15 0,05 0, 0 1
l , 19
0,00
Z~25
53
SINIE
20-30
0,26 0,02 0,02 0,0 1
0,32
O~OO
0,80
40
arcelle 5)
60-90
O.• 1 1 a J 0 1 0,03 0,03
o1 16
oJ 11
0,90
18
OFU 2
0-10
oj 8 1 °,14 0,03 0,02
l ,00
0,00
2,30
43
SINIE
60-80
0,23 0,02
0 , 02 0,02
1
(1 Il 29
o•10
1 , ZO
2·'
arcelle 21)
1
1
JFIL 3
0-IJ
0,82 o•1 7 C,D2 (1,06
1 ,07
0,00
2,30
47
1
1
SINIE
20-30
a, 1 2 0,02 0,01 oJO 1
0, 16
0,00
0,90
18
!
.
1
ircelle 22)
60-tHl
(1 J 14
0,02 0; 01 0.02
C, 19
oJ 11
1,00
19
-
J
TABLEAU N° 16
Complexe absorbant des 501s d 1 Assinie

- 90 -
.
BASES ~5HANGEABLES
1
PROFONDEUR
,
roé 100 l!
S
A/ 3 +
T
,
PROFILS
DU PRELEVEMEN
mélloa ,!mé/l00 gmé/l00 E
cm
Ca 2+ ~lg 2+
K+
Na +
- V~~J
"
'-, - 10
0,29 0,05 0,04 O. 12
0,50
0,98
3 35
1 5
y
1
\\
ROFIL 1
20- 30
o, 12 0,03 0,02 o• 11
0,28
1 , l i
2.35
1 2
MAVIBLE
30- 50
0,07 0,02 O,U3 0,04
0 , 16
1,28
4,00
4
Parcelle 5J
70- 90
oJ 12 o, 02 0,02 0,02
a, 18
1.04
:1 • 2S
6
120-130
0,09 0,02 0,02 0,02
0,07
0,20
0.50
8
1
ROFIL 2
D- l 5
0,63 iJ,2Ü lI, ù 3 J,v}
0,03
0,89
2,50
35
olAVIBLE
ZO- 28
0,60 OflOg 0,04 (l,On
0,79
0,27
2,30
34
~arcelle 12)
so - 80
o, 6 1 0,10 8,03 0,J2
ü,76
0,73
3,65
-
~
-
lOEL "
0- 20
0,4) Ü J 1 2 0,05 a ,0 1
0,59
0,76
3,65
16
lAVIBLE
50- 80
0,08 G, 0 2 0,03 0,01
o, 14
1 ,34
4,(lJ
4
~arcel1e 2Z)
110-120
0,15
0,03 O} 03 0 01
0,22
1
1 .1 3
3,40
6
1
TABLEAU N° 17
Complexe absorbant de5 sols d'Amaviblé

- 91
-
mais que le Mg marquait dans les feuilles et SUT la production ~
Amaviblé et uniquement dans les feuilles à Assinie. On voit ici
que les teneurs ùe ces éléments sous forme échangeable sont
faibles.
Il y a donc une relation entre leurs teneurs dans le sol
et dans les fellille~ et la production.
3. La capacité d'éc~ange cationique(T)et le tallX de ~aturation
en bases[V).
3.1. Les sols d'Assinie (tableau 16)
Les sols
ù'Assinie présentent une très faible capacité
d'échange cationique. T est de l'ordre de Z me. pour 100 g de
terre en surface et en moyennedelm~. pOUT 100 g de terre dalts le
reste du profil.
r
extr~mement faible Bst dû à la faible teneur en
matière organique, aux pourcentages d'argile très bas (t la natuTe
kaolinitique de ces argiles. Ainsi non seulement la somme des bases
échangeables est f3ibl~ mais la capacité d'échange cationique l'est
également. L'apport d'engrais devril tenir compte de ces caractères.
Il ne pourra se faire qu'à petites doses répétées dans le temps.
Le taux de saturation(V %)qui est le pourcentage de S
dans T (V % = -i- x 100) est de l'ordr~ de 50 % d3ns les horizons
organiques et chutent à 20 % avec l~ profondeur. Bien que f~iblu,
ce complexe est quand même désaturé
; dés3turation provoquée par
l~s fortes pluviométries et par ln porosité élévée de ces sols.
3.2. Les sols d'Am~viblé (tableau 17)
Les sols d'Amaviblé ont ~ux ~ussi une fnible c~pacit~
d'~change totale mais moins mJrqué~ que pour ceux d'Assini~. Elle
varie dans le profil de 2,5 à 4 lné. pour 100 g.

- 92 -
Les plus fortes valeurs correspondent aux horizons
organiques et à ceux qui ont un taux d'drgile relativement élüvé.
On constate une relation positive entre le taux de
matière oTg~nique et d'argile et les vnleuTs de T.
Du fait de la présence de A13+ d3ns ces sols, la formule
de Test
T = Ca 2+ + Mg 2+ + K+ + Na+ + H+ + A13+.
Le taux de saturation
est plus bas qu'à Assinie. Ce sont des
sols très fortement désaturés en bQses.
Il y a peu de saturation
du complexe par les ions provenant d~ l'altération des minérJux
autres qUç le quartz présents dans les sables terti1ires.
La formation de ces sols ét1TIt guidée par le processus
de ferraI li tisa tian, les bases sont entraînés d'où l~ désaturation
du complexe.
Ce complexe est 1)lut6t relativement saturé en Al
échangeable.
3.3. Conclusion
Ces deux sols ont une capacité d'échange totale faible.
Celle-ci est toutefois plus élevée pour ceux d'Amaviblé. De plus
ils sont tous deux dé saturés
; cette désaturation est encore plus
marquéE dans les sols d'Amaviblé.
Les sols d'Am~viblé sont plus susceptibles de recevoir
des engrais en l~s absorbant sur le complexe que ceux ù'Assinie.
De tout~s manières, les ~pports d'engrais doivent
s'effectuer è petites doses répétées dans le temps.
Dans les sols d'Assinie T = 5 + fi+ tandis que dans ceux
d 1 Amaviblé T = 5 + H+ + A13+

- 93 -
Les sols d'Amavibl~ sont des sols ferrallitiques sableux
fortement dés~turés.
Les sols d'Assinie sont des sols sableux peu évolués.
On a dClnc affaire â des sols tr~s pauvres chimiquement
qui présenteront, dès qu'il ya exportation par les cultures. des
carences multiples apparaissant l'une à la suite de l'autre.
VI.-LES BASES TOTALES
1. Les sols d'Assinie
On constate au tableau 18 que les teneurS en bases
totales sont faibles dans leur ensemble.
Leur somme est CIl moyenne de 2,7 t
en surface et de
5,83 t
entre 60 et 80 cm.
Il n'y J donc pas de rég6n~ration possible des éléments
échangeables du sel exportés par les r6coltes ou certains par
lessivage à partir des bases totales.
Les valeurs de K sont les plus fortes, surtout en profun-
deur.
Au voisin~ge de la surface du sol, les quelques rares
minéraux altérables contenant &ncure K et Na sous forme non
€changeable
ont disparu; c'est pour cela que ces éléments sous
forme totale sont plus élevés en profondeur des prufils.
Z. Les sols d'Amavib16 (tab10all 19).
Les bases totales sont également en faibles quantités
d;:l.ns ces sols.

- 94 -
PROFONDEUR
PROFILS
DU PRELEVEMENT
Ca ra,
Mg l;;
K %
Na %
( cm)
Profil 1
0 - 15
0,66
0, 13
1 • b 3
0,70
ASSINIE
20 - 30
0,63
O. 1 5
2,53
1 ~ 1B
(Parcelle 5)
60 - 90
D,Su
0, 18
2,23
1 ) 0 8
Profil 2
0 - 10
D,Fix
O. 13
1 • 25
0,63
ASSINIE
(Parcelle 21)
60 - BO
o, 8~)
0, 1 6
2,70
l ,30
Profil 3
0 -
10
0,39
0,08
1 , 43
0,45
,
ASSINIE
20 - 30
0,63
D,OB
3,63
l ,2 B
(Parcelle 22)
60 - 80
o•
O. "
l 5
5,25
1 ,65
TABLEAU N°
18
Bases totales JallS les sols d'Assinie

- 95 -
PROFONDEUR
PROFILS
DU PRELEVEMENT
Ca 0'
Mg t
K t
Na t
(cm)
'.
-
0 - 10
0,21
(1; 4 0
0,70
0,25
Profil 1
èO - 30
0, 1 9
0,33
0,55
0,10
AMAVIBLE
30 - 50
-
-
-
-
(Pa rce Ile 5)
70 - 90
0,20
0,33
1 • 0
a , 1 8
11 0 -120
o, 15
D,SA
0,95
o, 14
-
Profil 2
0 .' 1 5
0, "8
~>:;n
0,65
o, \\8
AflAVIBLE
20 - 30
0,30
o, 2,-\\
D,53
o, 16
(Parcelle 1 2)
50 - 80
o,sn
0,43
0,70
0,40
!
-
" - -
Profil 3
0 - 2C
0.3:'
o, 51
0,95
0,40
j\\MAVIBLE
50 - 80
o, 15
0,33
1 , 00
O,b5
(Parcelle 22)
1 1C -1 20
o, 19
l ()j6·1
1 , 23
(l,30
1
TABLEAU N°
19
Bases totales dans les sols à'J\\maviblé

- 96 -
Ch~cune de ces bases v~rie autour d'une valeur moyenn~
faible. Ces variations sont an~Tchiques avec la profondeur ce qUI
est dû à l'hétéTo9én~it0 des dlff~Tents dépôts consécutifs qui Gnt
constitu~ le matériau p~Tental actuel du sol.
Il ~pparaît Que les réserves ôtant très faibles, elles
ne peuvent réalimcntcr le complexe absorbant 3U fur et à mesure
que celui-ci cèd~ ses ions 6changeables aux solutions du 501.
VIl!. -
CO/<CLUSION PARTIELLE RELATIVE AL' ANALYSE GENERALE DE CES
SOLS.
Les sols étudiés sont s~bleuxJ pauvres en argile
tout
spécialement
ceux d'Assinie. Ils ent une bonne porosité due
à la texture sableuse.
Ils sont très pénétrables par les racines
du cocotier. La circulation de l'eau y est Tflpide. Ils sont bien
aêrés caT bien dr3inés.
Les teneurs en lnatière organique sont basses car la
biomasse végétale sur le sol est [3ible et son évolution rapide
entraînant un~ minêr~lisation tJtale.
Les réserves en Bau sont très faibles et même avec une
pluviométrie fortç et assez biçn répartie au cours de l'année, il
existe des périüdes d'assèchement du sol prfjudiciables à coup
sQr aux rendenlents agricoles. La m~jeure partie de l'cau de pluie
qui tonlbe est draînte rapidement.
Ces deux süls sont acidçs. Ils ont de très faibles
teneurs en bases échangeables et une faible capacité d'échange
cationique. Ils sont dés3tUTés en bases; les sols d'hssinie
l'étant moins. Ils nD peuvent donc dans les conditions naturelles
assurer l'alimentation minérale d'une culture. Ils doivent recevoir
des engrais à faibles doses et régulièrement.

- 97 -
Ils présentent des cartnccs en de nombreux éléments. En
fait le sol est un support (JO l'on doit contrBler l'alimentation
minérale et hydrique. Le cocutier pr6Scllte l'avantage de s'accom-
moder de ces sols et d'après les 6tudes basées SllT le diagnostic
foliaire, certains apports npp~Temment Ù f~ire s'avèrent dans
l'instant inutile, c'est par exemple le cn5 de N et de P dans les
sols d'Amaviblé.
D'après les mêmes études de di~gnostic foli~ire en
liaison avec les rendements en coprlh par ha, les sols d'Assinie
manquent
de P et de K et ceux d'Amaviblé de K et de Mg. Certains
éléments tels que le Ca et le Mg m3rquent dans les feuilles ~
Assinie mais n'am61iorent pas les rendements.
Malgré de nombreuses analugies, les sols d'Assinie sont
plus sableux, plus pauvres en ~rgile que ceux d'Amaviblé. Ils ont
une structure particulairé dans tout le profil. Ceux d'Amavihlé
sont mieux agrégés.
Les s(llS d'Assinie sont d€pourvus
d'Al êchangeable. Leur
taux de saturation en bases est plus élevé·
surtDut en surface que
ceux d'Amaviblé dont le complexe est plus saturé en Al échange~blê.

- 98 -
INTRODUCTION
Le phosphore se présente dans le sol sous différentes
formes minérales et organiques. Ces formes sont plus ou moins
assimilables ou utilisables par les plantes.
La s~paration du phosphore en ces différentes formes a
été effectuée par CHANG et JACKSON (1957). Ces auteurs, employant
différents réactifs ont séparé le phosphore li~ au calcium ou
P-Ca, le phosphore lié a l'aluminium ou P-Al, le phosphore lié au
fer Ou P-Fe, le phosphore d'inclusion ou P-Occlus et le phosphore
organique.
Dans les sols tropicaux acides, le P-Fe et le P-Al
sont dominants. Le P-Ca est souvent peu abondant car les sols
tropicaux sont pauvres en Ca. De plus le P-Ca est en gén~ral plus
facilement utilisable par les plantes dans les sols acides.
Le P-Occlus est non assimilable par les plantes.
Le P·extrait A l'eau, le P-AI, le P-Ca, le P-Fe et les
produits de la minéralisation de P-organique peuvent constituer
les formes assimilables â plus ou moins court terme.
En fonction des m~thodes de détermination, On distingue
diff~rentes expressions de P assimilable dont le P extrait à l'eau
ou P-Eau, le P Olsen Dabin, le P Bray, le P désorption r~sine 48 H.
La méthode Olsen Dabin extrait beaucoup de P-AI
(l'extractif contient du fluorure de sodium) un peu de P-Fe et de
P-Ca.
La méthode Bray qui est à base d'acide chlorydrique et
de fluorure de sodium extrait beaucoup de P-Ca, un peu de P-Al et
de P-Fe fraichement précipité.

- 99 •
La mCthcde de désorption rEsine est une rrlGthode physic()-
chimique qui détermine toutes les form~s nlcbiles de phosphore dnns
le sol.
Les sols tropicaux sont pauvr~s en phosphore. Cette carence
en phosph~re est SouveIlt dUE au fort pouvoir fixateur de ces sols.
Dans ce cas, le phosphore existe eTl quantit6 suffisant~ dans le
sol mais il n'est pas assimilable par les plantes quand il rétro-
grade sous forme de P dl inclusion, GU il n'cst pas directement
assimilable s'il est fixé par le fer et la matière organique. Il
peut y avoir aussi une carence total~ en P.
Les potentialités des sols tT(lçicaux a assurer l'alimen-
tation des végétaux étant fJibles et ce P 6tttnt un clément important
de fertilité des 5015
il est indispens~ble de l'apporter sous f0rme
1
d'engrais.
La fumure apportœ dans les sols ù 1 Assinie et dl Amaviblê
est du phosphate bicalcique, cu du phosphate tricalcique.
Le phosphate tricalciqu8 est moins soluble que le phos-
phate bicalcique.
Comme l'ont montré MAHTAB et COLL (1972), la mobilité
de P dans les sols cst lt;:nte
; ell~ est limitée à seulement
quelques millimètres.
Selon CHU et CHANG (1960), les fortes teneurs de phosphore
en surface sont III conséquence d'une fllible migration ùu phosphate
nppliqu~ superficiellement pour la fertilisation.
D'après HESSE (1963). 1.1. dirr.inution des diff(;rcntcs fcrmes
de P inorganique dans le profil d'un sol s'explique par la faible
pénftration du phosphore dans les sols.

- 100 -
Ayant affaire a Jeux sols très poreux~ très draînants,
très riches en sables quartzeux, pInces sous une clirnJ.tologie à
pluies violentes, nous contribuerons 3. l'étude du d€placement
vertical du phosphore dans ceS profils lJ6dologiqllCS qui rêunissent
les conditi,lns particuli~remcnt favorables a la mobilité de cet
élément.
Les analyses de phosphore d~ns les sols d'Assinie et
d'Amaviblé ont été effectuées sur des Gchantillons moyens de sol.
Sur un même échantillon, un 3 JéterMinf le phosphore total, le
phosphore assimilable Oisen Dabin, le phosphore assimilable
Bray nO 2, le pho5~hore désorbé résine, le phosphore extrait à
lleau et le pouvoir fixateur SElon GACHûN.
SUT certains échantillons on a procédf au fractionnement
des formes de P selon CHANG ét JACKSON.

-
10 1 -
Chapitre 1
LES DIFFERENTES EXPRESSIONS DE PHOSPHORE DANS LES
SOLS D'ASSINIE ET D'AMAVIBLE
I . - LA METHODE DE PRELEVEMENT DES ECHi,NT I LLONS ~\\OYENS DE SOL
Les échantillons moyens de sol sont prélevés à la
ta~-~r~
dans les parcelles d'Assinie et d'Amaviblé à deux
niveaux de profondeur (0 à 20 cm
et
20 à 40 cm).
L'observation des profils de sol a permis de SaVQ1T
que cette tranche de sol de 0 à 40 cm ~st la plus ~xploitée par
les racines du cocotier.
De plus, l'application des engrais se fait en couronne
autour de l'arbre sur un rayon de 1 à 2 ID suivant le développement
végétatif du cocotier.
Enfin, la bibliographie mOlltre que le phosphore répandu
en surface migr~ très faiblement ~n profondeur.
Les prélèvements sont eff~ctués autour des arbres dits
utih;s les plus au centre (sch0rn~\\ (,).
Dans le souci d'obtenir un échantillon homogène repré-
sentatif de chaque parcell~, on ~ ~ffectué 4 prflèv~ments à la
tariêrc par arbre et par niveau de pr(~fondeur. Ces 4 pr€lèvements
sont faits en mfdiane autour du stipe du cocotier sur une cvuronn~
de 1,5 ~ 2 m d~ rayon et ayant 2 ~ 2,5 m2 de surface totale
(schéma 7) .
Toutes les carottes d~ terre d'Ulle même parcelle et
pour chaque profondeur considCrûe) seit 28 pour Assinie ~t 36
pour Amaviblé. sont mises sur une biche en plastique. Elles sont
homogénéisées et une parti~ de ce mélang~ 85t mis&dans un sachet
de polyéthyl~ne, constituant l'échantillon 110yen à analyser.

102
Schéma
6
Lieu
de prélèvement
des échantillons
Stipe
du
cocotier

Schéma 7:
Emplacement
des prelevements autour
du
cocotier .


-
103 -
Cette méthode permet de réduire le nombre d'analyseset d'éliminer
une certaine hét0rogénéitê du sol.
Pour chaque parcelle, on obtient deux échantillons
moyens
un de 0 à 20 cm ct un de 20 à 40 cm.
L'échantillon moyen est identifié par le num&ro de
l'expérience (PB CC 11 Assinie ou PB CC 16 Amaviblé), le numéro
de la parcelle, le traitement d'engrais phosphaté (Po' PloU PZ)
et par la profondeur du prélèvement.
De cette manière, nous avons constitué au total S4
échantillons pour l'expérience PB CC 11 Assinie et S4 pour le
PB CC 16 Amaviblê répartis comme suit :
9 échantillons moyens P
entre
0 - zo cm
a
9
"
"
Po
"
zo - 40 cm
9
"
"
Pl
"
0
zo cm
9
"
"
Pl
"
ZO - 40 cm
9
"
"
Pz
"
0 - ZO cm
9
"
"
Pz
"
ZO - 40 cm
Les échantillons moyens sont séchés à l'air pUIS tamisés
à 2 mm.
Au total 108 échantillons ont fait l'objet de détermina-
tion de phosphore.
II.- LES HETHODES D'ANI,LYSE DE PHOSPHORE AU LABORATOIRE
,. Le phosphore total
Le phosphore total est extrait par attaque nitroperchlo-
rique pendant 6 à 8 heures. C'est un extractif puissant qui sort
le phosphore assimilable et le ptlosphore non assimilable inclus
dans les minéraux ou non.

-
104 -
2. Le phosphore assimilable
Le phusphore assimilable est une forme du phosphore du
sol aisément utilisable par les plantes et que l'on extrait par
des solutions plus ou moins diluées de réactifs variés.
On essa;e par l'utilisation de divers réactifs chimiques
d'extraire du sol ce que la plante utilise pour sa nutrition.
Si on a plusieurs méthodes de détermination du phosphore
assimilable, c'est qu'aucune n'est totalement satisfaisante et ne
peut s'appliquer à tous les types de sol.
Nous avons retenu quatre méthodes
: l'extrait à l'eau,
les méthodes Oisen Dabin, Bray nO 2, désorption résine 48 H pour
voir la ou lesquelles de ces méthodes sont adaptables aux sols
d'Assinie et d'Amaviblê et partant aux sols tropicaux sableux.
2.1. Le phosphore extrait à l'eau (FARDEAU et GUIRAUD, 1974)
C'est la partie du phosphore du sol très facilement
utilisable par les plantes. Il est ~xtrait à l'eau avec un rapport
sol/solution = 1/10 pendant 24 H d'agitation. Le réactif étant
faible,
lE phosphore extrait est généralement bas.
2.2.
Le phosphore Olsen Dabin (DAEIN,
1967).
Le phosphore est extr/\\it par un mélange de fluorure de
sodium 0,50 N et dE bicarbonate de sodium 0,50 N avec un rapport
sol/solution de 1/50 pendant une heure J'agitation et à pH = 8,5.
Contenant du fluorure de sodium, Ce réactif extrait
beaucoup de phosphore lié à l'aluminium ou P-Al
~ un peu de P-Ca
et de P-Fe.
Dans 18s sols acides, le P ülsen Dabin est considéré
comme bien représentatif de la richesse en phosphore assimilable.

- 105 -
2.3. Le phosphore Br~ nO 2 (BRAY et KURTZ, 1945).
Le phosphore est extrait par une solution mixte de
fluorure d'ammonium 0,03 N et d'acide chlorydriquc 0.1 N avec un
rapport sol/solution de 1/7 pendant 40 secondes d'agitation.
Le réactif Bray nO Z extrait beaucoup de P~C~, un peu
de P-Al et de P-Fe.
2.4. Le phosphore désorbé résine 48 H (BABRE et COLL, 1980).
L'analogie du comportem~nt entre les racines des plantes
et les résines échangeuses d'iüns p8rmet d'utiliser ces dernières
pour simuler l'action dts racines selon lç schéma explicatif
suivant :
1
~_-,2,-_--,> Rac ines
Sol
---''----~> S
.
clutlL;·n
(
<
Résines
Pour obtenir l'équilibre l, on introduit dans un tube à
centrifuger en polyéthylène 800 mg de sol et 80 ml d'eau distillée.
On agite pendant 24 heures. On introduit 800 mg de résinb condi-
tionnée sous forme d'Hon fluorure (F·'). satur€e
d'eD.u et l'agita-
tion est prolongée dans les m@mes conditions pcndarlt 48 H. La
résine est alors séparC~ du mélanee sul-solution par télmisag€:
sur
tamis ayant 200 ~ d'ouverture de maille.
L'6lution du phosl,hore adsorb6 sur la r~sine est
effectuée par 20 ml d'acide sulfurique 0,36 N ; le contact devant
avoir lieu pendant un temps superieur à 4 lleures. On dese le
phospllore de la sclution obtenue.
C'Est une méthode l;hysic~-chimique qui d~termine toutes
lbs formes mobiles de llhcsllhore. Il peut bien s'agir de P-AI, P-Ca,
P-Fe et autres.

-
106 -
3. Le pouvoir fixateur du phlJSphore (GACHûN, 1966)
La fixatioJl du phosphore est par définition, le passage
de l'ion P0 3- de la phase liquide (3ssimilable) à la phase solide
4
(non assimilable)
et ceci sous forme non réversible automati4uement~
La mesure du pouvoir fixatEur est réalisée d'après un~ tl.'Chnique
de GACHON (1966). Elle consiste à mettre le sol ep- contact avec
des solutions de chlorure de calcium O~Ol M direct~ment enrichies
en phosphore soluble dans un rapport sol/liquide de 1/4. On mesure
le phosphore rétrogradé. Le pouvoir fixateur est la quantité de
phosphore nécessaire pour porter la concentration d'équilibre à
une valeur de 2 ppm de P.
L'enrichissement en phosphore de la solution de chlorure
de calcium est d'autant plus important que le sol ~tudié a un
pouvoir fixateur plus grand.
Ce pouvoir fixateur est directement en relation avec l'alumi-
nium, le fer,
le calcium, la matière organique contenus dans le
sol ~tudiê.
4. Le fractionnement des formes de phosphore (CHANG et JACKSON.
1957) •
Le fractionnement des différentes formes de phosphore
existant dans le sol 51 effectue en traitaI}t le m~me échantillon
de sol successivement par des solutions de nature et de concentra-
tions différentes~ chacune extrait ~insi une forme particulière
de phosphore. La somme de toutes les formes de phosphore du même
~chantillon devr~it en principe abcutir au phosphore tctal.
le P-Ca soluble est extrait par le chlorure d'ammonium
~~'
l~ P-Al est extrait par le fluc)TUre d ' ammonium 0,5 N 5
pH = 7.
- le P-Fe est extrait p~r la s{)ude 0,' N·
- le P-Ca peu soluble est extrait par l'acide sulfuriqu~
0,5 N.

- 107 -
le P organique est dêterminé par la différence entre
deux quantités de phosphore obtenues l'une SUT un
échantillon traité par l'eau oxygénée et l'autre sur
un échantillon non traité i le phosphore est extrait
par une solution 0,5 N d'acide sulfurique additionnée
d'une certaine quantité de fluorure d'ammonium.
le P d'inclusion est obtenu soit par différence entre
le P total et la somme P-Al, P-Ca, P-Fe et P organique,
soit extrait par le dithionite de sodium.
S. Le dosage du phosphore extrait
Le dosage est fait
~ à l'auto-analyseur
technicon par méthode calorimétrique.
TII.- LES RESULTATS D'ANALYSE DE PHOSPHORE DANS LES SOLS D'ASSlNlE
Remarque
Tous les résultats de phosphore sont exprimês en partie
par million (ppm).
Les résultats du phosphore par parcelle sont différents
pour le même traitement d'engrais phosphat~s. Cela est da aux
prélèvements qui ont ~t~ effectués dans certains cas exactement
sur la couronne d'engrais et pas dans d'autres.
Les épandages s'étant répétés plusieurs ann~es de suite,
il ~tait difficile de se placer dans la zone d'apport maximum
d'engrais.
Pour pallier à cet inconvénient on a eu recours à la
répétition des prélèvements, à l'utilisation des moyennes pour
établir les comparaisons entre les traitements.

- 108 -
1. Le phosphore total
(tableau 20)
Les teneurs en phosphore tcta! des sols d'Assinie
sont pr~sent~esdans le tableau 20.
Dans les parcelles de traitçment Po' les teneurs en P
sont comprises entre sa et 79 ppm en surface, entre 44 ppm ~t
99 ppm de 20 à 40 cm. Ces valeurs confirment la pauvreté en
phosphore des sols SUT sables quaternaires.
Les ffi0Yfnnes sont respectivement de 65,22 ppm en surface
et de 67,56 ppm entre 20 et 40 cm avec une forte variatil)n entre
les différentes valeurs.
On remarque que pour la plupart des parcelles, les
teneurs en P augmentent légèrement entre 20 et 40 cm. Les racines
du cocotier fpuisent sans doute plus le sol en P de 0 à 20 cm que
plus profondément.
Les apports J'engrais augmentent les teneurs en P total
aussi bien en surfac~ qu'entre 20 et 40 cm.
Avec le traitement Pl' on atteint 291 ppm entre a et 20 cm
et 184 ppm entre 20 et 40 cm avec de fortes variati()ns entre les
Valeurs. Les moyennes sont de 176,89 ppm en surface ct de 101,22 ppm
entre 20 et 40 cm avec déS cuefficients de variation de 42 % et 49 t.
Le traitefnent P2 accrc)It beaucoup plus le phosphore tGt~l
par rapport à P
et à Pl
10S moyennes étant de 636,4~ppm ct de
o
156,44 ppm.
On constate pour la majorité des parcelles enrichies, QUE les
teneurs sont beaucoup plus élev6es en surface qu'entre 20 et 40 cm,
ce qui laisse penser à un faible lessivage du phosphore dans le sol.

- 109 -
, - - -
,
TRAITH'ENT Po
TRAITEFUn
IFA~TE~1ENT
. 1
P2
AR(ELL
D-20cm
?O~·(Ocm ;:';~FCELL
O-ZCcm
lO- ':OCIO PAf:CFLLE 0-20cm
ZO-,10ct:l
_.
1
63
82
2
17C
114
3
H94
114
,
5
73
86
~
21[,
171
,93
224
8
79
90
9
12,
BD
7
496
419
,ll
1 2
2S
III
19 1
114
11
8119
1>1
1 3
69
83
14
72
97
15
369
52
16
73
77
18
2g1
50
17
302
105
19
63
52
21
16{i
66
20
532
123
22
48
44
23
S3
2,
2,1
469
79
25
69
69
26
284
11~
27
b64
1 30
1---
-
~1.
65}22
67,56
H.
176,8Y
101 ~22 V.
636,44
15O,44
, E. C.
9,87
21,06
E •C•
73;39
SO~OS E.C.
:)34;97
102 53
j
-
.--
C. V 1
15
31
C.V \\
,12
.19
C.V \\
53
66
JeneUTS de 1~t!osrhor8 total dans les sols
d'Assilli~ expriulfes en pprn.
M.
~ Moyenne nrithmétiqtle
B.C.
-
Ecart Type
E • C •
C.V '6 '"
x
M.
lO() ~ Coefficient de Variation

-
110 -
2. Le P extrait à l'cau
(tableau 21).
Les v~leurs de P Eau (tableau 21) sont faibles dans
l'ensemble.
On constate que dans les parcelles de traitement Po, les te-
neurs varient entr~ 1,20 ppm et 4 ppm ùe 0 à 20 cm avec une moyenn~
de 2,53 ppm. Entre 20 et 40 cm, les teneurs sont encore très faibles,
avec un maximum de 1,1 ppm et une moyenne de 0,76 ppm.
D'une manière générale, le P Eau est plus abondant en
surface qu'entre 20 et 40 cm de profondeur. Cela cst dû à la minéra-
lisation des matières org~niques qui libèrent le P.
La fertilisation phosphatée permet un net accroissement
de P Eau dans les deux horiz,ons étudiés par rapport â Po'
En effet avec le traitement Pl
l~s teneurs vont de ',8 ppm
à 1S ppm en surface, ce qui correspond à des variations très impor-
tantes (C.V. égal à 46 %). Les mOYçones sont de 8,10 ppm en surfRce
et de 4,69 pprn entre 20 et 40 cm. Le P Eau reste encore plus fort en
surface.
L~ traitem~nt P2 augmente considérablement le PEau ; les
valeurs ~tteignent parfois 60 ppm en surface. On constate êgalenlent
que l'augmentation est plus forte en surface qu'entre 20 et 40 cm j
les moyennes étant de 29~ 17 ppm et de 9.66 pprn.
3. Le phosphcre assimilable Olsen-Dabin
Les vRleurs de P Olsen Dabin (tableau 22) dans les sols
d'Assinie Ù~ traitement Po sont faibles.
Elles sont comprises entre ly9 ppm et 9 ppm en surface,
entre 2 pprn et 20 pprn de 20 à 40 cm, ce qui correspond à des coef-
ficients de variations très élev~s.

- 111 -
-
-
TRAITEMENT Po
TRAJTEMENT Pl
TRAITEMENT Pz
ARCELL
0-20cm
ZO-40cm l'ARCELLE 0- ZOcm
ZO-40cm PARCELU O-ZOcm
20-40cm
1
1 1 2 a
0,52
2
1 , 80
2,00
3
60,00
15,00
6
2,60
l ,00
4
6,20
3,10
5
'18,50
18,00
8
l , 25
1,00
9
9,00
5,50
7
39,00
7,00
1 2
4,00
1 , () a
1O
6,20
5,4ü
11
20,50
4,00
13
1,90
0,45
14
4,30
5 ~ 25
15
18,00
9,30
16
2,40
1 , 1 0
1B
9,40
5,20
17
30,50
10,00
19
4,00
0,45
21
1 l , 50
7,20
20
15, ° 0
9,30
22
3 , 1 a
0,90
23
9,5C
:;, 1 ()
2·1
19,00
9,00
25
2,30
0,45
26
1 5, ° °
S,50
27
12,00
5,3°
1
M.
Z,53
0,76
M.
B , 1O
~,69
M.
29,17
9,66
E.C.
0,95
0,07
LC.
13 , 83
2,33
E.C.
1 5 , ï 5
17,44
--
C.V %
37 , 5
35
C.V %
46
33
C.V j.
54
43
1
'---
----
- -
TABLEAU N° 21
Teneurs de P extri!it ~ l'eau dans les
sols dlAssiIlie ë-xprimèes en pprn.

-
112 -
TRAITEMENT P
TllA IT EI-~E NT Pl
TRAITEMENT P2
0
~ARCELL . 0-20cm 20-40cm l'ARCILLI' 0-20cm 20-~jOcm PARCELLJ 0- 20cm 20-r;Ocm
-
----
1
7
1~
2
33
40
3
180
35
6
9
14
4
41
51
5
140
64
8
1 , 5
9
Y
21
26
7
95
99
12
4
2
10
29
:s 2
11
84
44
13
6
20
14
11
19
1 5
37
14
16
5
8
18
23
41
17
75
26
,
19
8
21
24
1 7
20
29
30
22
5
-1
23
8
4
24
58
39
25
6,5
11
26
82
27
27
80
35
M.
5, 78
9,56
M.
30,22
28,56
M.
H6 :t4
,\\2,89
7
f--
E.C.
2, 11
10 , 99
I.C.
20,67
13 '+9
1
E. C.
; 5 j 25
23,66
---
,
C.V "
37
114
C.V •,.
68
47
C. V ,
52
55
TABLEAU N° 22
Teneurs de P OLSDN DABIN dans les sols
cl' ,C\\.ssinie expriupcs en ppm.

-
113 -
Les moyennes sont de 5,73 ppm en surface et de 9,56 ppm
de 20 à 40 cm. en n'observe pas de différence fondamentale entre
o - 20 cm et entre 20 - ~o cm malgré une légère tendance n une
augmentation en profondeur.
La fumure phosphatée à dose croissante de phosphate
bicalcique et tricalcique fait augmenter le P ülsen Dabin. On
atteint 82 pprn avec le traiteJJlent Pl et 180 ppm avec PZ"
Les mOYlOnnes avec P1
sont de 30,22 ppm en surface et
28,56 ppm entre 20 et 40 cm. Il nly a aucun~ diffêrence entre les
teneurs de P dans les horizons étudiés.
Par contre le traitement Pz fait augmenter le P Olsen
Dabin plus en surface Qu'en profondullT avec des valeurs moyennes
dt 86,44
ppm et 42,89 ppm.
Cette nléthode dose P-Al, P-Fe ct aussi P-Ca.
4. Le phosphore Bray nO 2 (table~u 23)
Le phosphore obtenu par l~ méthode Bray est bôs dans les
sols d'Assiaie sans phosph~te bicalcique ou tricalcique (tableau 23).
Il varie entre 5,6 ppm et 17 ppm en surface avec une moyenne de
9,47 ppm et entre 3,8 ~~'m et 37 ypm {le 20 à 40 cm aveC une moyenne
de 13,36 ppm.
Les coefficients de variation
sont très élevés,ce qui ne
permet pas de dire si P Bray est plus abondant de ü à ZO cm que de
20ù40cm.
Le traitement Pl et Sllrt(Jut Pz augmente tr~s nettement
les teneurs de P Bray surtout en surf~\\ce. Ceci est normal car le
pho!'phore cst apporté sous ferme ùe phc,sf,hate tricalcique et que
cette méthode dose beaucGup plus P-C~ qu~ P-Al et P-fe. Les teneurs
maximales sont respectivement de 190 ppm et 970 ppm pour Pl et Pz
entre 0 et Zl) cm.

-11t;-
r
TRAITEMENT Po
TRAITPŒNT PI
TTIAITEMENT Pz
1
ARCELLf 0- ZOem
20-,~{1cm PARCELL
Q-20cm
2D··40cm PARCELJ~E O-ZOcm
ZO-40cm
1
5 •6
15
Z
77
61
3
970
40
6
17
37
.\\
97
62
5
166
109
8
1 1
12
9
60
36
7
31.0
302
1 2
6 •7
:l,B
10
B9
36
11
586
83
13
8
22
1if
22
<il
15
226
33
16
6
9 , 7
18
1.32
1li
17
24 1
,; 9
19
11
4,7
21
1() 1
3t;.
20
Z9 ~
69
22
8,9
7
23
n
1 0
24
300
39
25
11
9
26
190
31
27
43~
,) 5
1
M.
9.0
13,36
~l.
90. 11
~6. Îl
M.
395.22
85,';"
E • C
3,35
9,87
'6 q5
16.72
23';.66
f:W,Oil-
0
LC
[. C
0
0
4
. '
-
-
CoY "
,
0
35
74
CoV '.
52
,~ {)
CoY

"
59
9'-:
TABLEAU N° 23
Teneurs de P Bray nO 2 dans les sols
d'Assinie exrrim~es en ppm.

-
11 5 -
On cunstate que les val~UI-S de P sont r,lus f(lytes en
surface, ce qui confirme le T'eu de mobilitê de P dans le profil.
Les eC3rt5 observ6s peuT le m~th(;d8 P BI"ay nO 2 prouvent
que l'on a affaire a du phospllntc de C3 non évolué, non stJlubilis6,
résiduel. Sous cette fùrIDc,
le P nltst pél5 assimil.:lble par ln
plante à court et moyen terme.
Avec les tr,qitements Pl et Pz les teneurs moyennes sont
respectivement de ~O, 11 ppm et 395,22 ;:;pm Et 0 5. 20 cm et de 36.11 t=Tm
et 85,44 l'Vm de 20 il 4L1 cm nVl::C des c~)C'fficients de variation trè.s
élev€s.
S. Lt phosphore désorbé résine 48 H (tableau 24)
Le P désorbé résine 48 H est faible ~ussi bien entre 0 -
20 cm qu'entre 20 - 40 cm sans engrajs p}losphat6
Les valeurs de 45 ppm en surface et 24,5 ppm en profondeur
sont trop élev~es. Cela est dû à ce que l'épandage d'engrais a cer-
tainement touctlé la zone de pr610vement aIl moins au cours d'une
année. Dans l'ensemble, il nt y a pns de différence apparente entre
o - 20 cm et entre 20 - 40 cm ; les moyennes &tant de 13,00 ppm en
surface et de lU, 17 ppm en profondeur.
Les tr~itenents Pl et P2 üugmcntçnt le P résine 48 H en
surfaCE: ct en profondeur pélT rapport au traitement Po' Avec Pl' les
valeurs oscillent entre 25 ppm et 116 ppm en surfnce ~t entre 1 E:t
44 ppm de 20 n 4G cm nvec d~s moyennes d~ 51,11 ppm et 24,00 ppm.
Avec PZ' les teneurs sont encore plus fortes, atteignant
jusqu'.iI, 245 ppm en surface. On obtient en moyenne 153,89 ppm en
surface et '17,22 ppm entre 20 et 4,) cm.

-
116 -
TRAITEMENT Po
TRAITEJ.'ENI P
TRA.liE~A'ENT P
1
2
l'ARCELL
D-2Dcm
20-/.j.Ocm PARCELLE 0- 20cm
2ü- 1;Ocm PARCELLE
0-20cm
20-ifOcm
1
10
20
2
30
2S
3
245
35
6
20
2~,S
4
40
,j ,~
.\\
170
50
,
8
10
10
9
6S
35
7
120
1 25
1 2
45
9
10
60
20
1 1
140
li 5
1 3
1 5
20
1 Lf
25
,; 0
1 5
220
42
16
4
3
18
116
1 2
11
10a
31
19
ii
1
21
30
L I~
20
140
52
22
4
3
23
34
1
2 '1
120
15
25
S
1
26
60
1 5
27
130
2'l
,
1
t-:.
1 3. 00
10 , 1 7
H.
51 , 11
2'~~O(l
M.
153,89
i:7~Z2
E. C.
12,48
6,39
E.C.
26,98
1 3 , 11
E.r .
46,05
29 • 71
C.V %
96
1 62 , 8
C.V %
53
SS
C.V %
30
63
TABLEAU N°
24
Teneurs de P désorbé r6sine 43 h dans
les sols ci~Assinie exprimées en pr~.

-
11 7 -
6. Le pouvoir fixateur
(t)ble~u 25)
Le pouvoir fixntlur du ph()sphore dans les sols d'Assinie
est très fnible.
Il cst l'un des plus bas observGs ùans les sols
trupicaux.
Pour les po.rcclles Je
traitement Foi
les valeurs sont
comprIses entre 19 rpm et 3D ppm. Il n'y a p~s de différence appa-
rente entre 0 - 20 cm et 2U - 40 cm. Ce pouvoir fixateur cst norma~
lernent bas à cause de la capacité d'échange du complexe absorbant
faibl'~ et de 1 ' h1 3• nul.
Le pouvoir fixateur diminue aYeC l~s apports d'engrais.
Le traitement Pl sature partiellement les sites de fixa-
tion du phosphore.
Il nly a pas de diffCrcncc entre 0 -
2l)
cm et
entre 2~ - 41) cm.
Avec le traitement PZ' la saturation des sites par l'engr2is
est encore plus grande. Elle est parfois totale. Cette saturation est
plus fortE: en surfnce qu'entre 2:) êt 40 cm. En surface, le pouvoir fixatèur
moyen est de 19,33 ppm pour ~l et ~,89 ppm peur Pz avec des valeurs
parf;Jis nullE:s.
Le phosphore d.e l'cnrrais AT1.Jurté au sol n'cst plus rétrc,-
graJé avec le traitement ~2' Il existe Gnti~rement sous forme
disponible pour les plantes sauf léger lessivage en prc,fonJeur. Le
caefficient d1lltilisatil)n de l'cnrrais est três élevé.
7. Les f.Hmes de phosphore seL.JO CH/.l\\G et JACKSON (tableau 26)
Le tableau 26 donne les formes de phosphore CHANG ct
JACKSON.
CCJmpte tenu ~e la COffiI)lexitfi JE: la methcd€,
la dft~rrnina­
tien de C~5 formes de pllosphrre ft 8tf faite Sllr les fichantillons
Po (parcelle 13), Pl
(rarcellc 10) ct Pz (parcelle 11).

-
1 18 -
TRAITEMENT l'
TRAITEHNT Pl
mAITEI~ENT P,
1
0
-
ARCEll.
(J- ZOcrr.
20-40cm PARCEU, 0- 20 c~ 20··40C'~ PAPCELLE 0-20c~
20-40cn
1
22
24
2
22
22
3
0
13
,
6
19
22
,
15
19
5
0
14
8
23
25
9
20
20
7
0
lB
12
21
23
10
19
19
11
1 2
24
13
23
3D
1 .:;.
Z8
25
15
2
17
16
22
2~
1S
1 8
20
1 7
0
9
19
22
24
21
18
16
20
18
18
22
22
2,j
2:\\
19
19
2 :;.
0
13
25
22
23
26
15
18
27
12
20
--
-
M.
21 , 78
24,33
M.
19,33
l q , 7F
l'·
4,39
16,7~.
E.e.
l , 13
21 • 16
E • C •
3 • 71
2,39
E.C.
6~67
4,08
- .
C.V %
5
9
C.V 'l,
19
12
C.V •
13 , 6
24

1
TABLEAU N Q
25
Pouvoir fixateur de
P dans l~s sols
dlAssinie exprimG en ppm.

-
119 -
On constate que les teneurs ùes différentes formes de
phosphore du traitement P
sont faibles; elles s;mt comprises
(J
entre lLJ ppm et 17 ppm en surface et entre
14 l'pm et 25 ppm de
2Dà4Dcm.
Il n'apparatt donc [laS Je f';rrncs dominantes et les
variations avec la rrof0ndeur ne peuv~nt être mises en évide~ce
avec ce petit nombre de resultat.
Il faut raI)r,eler que les 501s dtAssinie sOllt pauvres ~n
Ca ; dépourvus d'Al &changeable et logiquement ont peu de Fe
(le fer étant plus mDbile que l' aluiüniuTJ1).
Il (;-st clone nOTiT.al
que le phosphc1re li6 au Ca, ft Al et à F~ suit faible llour le trai-
tement Po' Il en est de même {lOUr le f' organique qui est faible a
cause du taux de matière organique bas. Mais il 3Ilparait teut de
même que le phosphore évolue vers lc&formesvlus stables tel que
P Occlus
(CHANG et CHU,
1961).
LI apport ù 1 engrais ~ ùoses c roi ssantes augmen te ccnsidéra--
blement le P-Al, le P-Fc milis surtout le l'-Ca.
Le P-Cn I}11sSe ùe 10 Ilpm avec Pc a 70 ppm avec Pl et à
500 PIlm avec PZ'
Le phüs~hore 6t3nt opport6 au sul sous fClrme de phosphate bi-
calcique ou tricalcique)reste lié au Ca en grande partie. La fixa-
tion par
,U.
~t
Fe. èu phclsrh':re SJlubilisé inteT\\'ient, rendant
ainsi le rhosph0re ùisponible ùans le s01. Le f-Ca libre sous f0yme
de phosilhate tricalcique n'est pas assimilable par les plantes.
On 11 vu que les teneurs en phosph':'-'Te augmentaient dans
les fellilles du cocotier avec les triiitements 1'1 et Pz d10ù l'accr8is-
sement de P Grganique en surface.
Les faibles teneurs de [' Olsen Dabin et {l Bray SC-int du~s
aux faibles teneurs de P-Al et de F-Ca. Avec les traitements Pl et
PZ' le P Bray auvmente très nettement ea surface car la methuùe
Bray n~ Z extrait beaucouI' plus de l'-Ca du 11hosphate tricalcique.

- 120 -
TRAITEMENTS
PROFONDEUR
P-Al
P-Fe
P-Ca
P-Qcclus P-Organiq.
ET DOSES D'ENGRAI
cm
ppm
ppm
ppm
ppm
ppm
-
p
0-20
1 2
13
10
17
17
:
0
o kg/arbre/an
20-40
14
14
15
25
15
0-20
37
40
70
25
19
Pl :
1 kg/arbre/an
20-40
36
28
20
19
21
D-20
98
11 U
500
48
53
P2 =
2 kg/arbre/an
20-40
55
18
46
16
16
TABLEAU N° 26
Formes de phosphores selon CHANG et JACKSON dans
les sols d'Assinie

-
III -
Le P-Ca augmente avec les J~ses de j:lhcsphate tTicalciqu~
et ceci intervient nettement en surface.
Il n1y a donc pas de
descente de cet engrais dans le sol,
8. Evolution relative du phosphore assimilable par rapport à
P total.
Les pourcentages des différentes expressions de phosphore
assimilable par rapport à P total correspondant sont consignés dans
le tableau 27.
Dans les sols non enrichis, les pourcentages de P assimi-
lable sont faibles.
Le P dêsorbé résine est le plus élevé en valeur relative
soit environ 20 ~ de P total. Il est suivi de P Bray nO 2 puis de
P ülsen. Entre 20 et 40 cm, les proportions de P résine et P ûlsen
Dabin augmentent par rapport à la surface.
Le traitement Pl de phosphate tricalcique augment~ nett~­
ment l~s proportions de P assimilable pour toutes les méthodes.
Avec le PZ' les proportions de P ûlscn Dabin et P résine
baiss0nt par rapport à celles obt~nues avec Pl. Ces deux formes
assimilables variellt ~vec la fertilitê d'oO leur utilisation dans
l'indice de fertilité du sol
(lo)'
Seules les proportions de P Bray nl) 2 continuent d'..1ugmen ..
ter avec les doses croissant~s de pllüsphate tricalcique.
Le réactif de Bray nl) 2 extrait benuCOUI) plus le P-Ca,
d'où les valeurs d~ P BrllY nO 2 absolues et relatives tr0s Glev~cs
en surfnce des sols fumés En phosphate calcique.
Les v~léurs de P Bray nO 2 ne reflètént pas la fçrtilité
phosphorique des sols quand c~ux-ci sont fumés en phosphate cnlciqu~.

- 122 -
-
PHOSPHORE
TRAITE;1ENT Po
TRAITEMENT Pl
TRAITEMENT Po,
ISSIM1LABLE EN j
DE P TOTAL
0-20 cm
20-40 cm
0- 20 cm
20-40 cm
0-20 cm
20-40 cm
) Eau
3,9
l , 1
4,6
4,6
4,6
6,0
) Dlsen Dabin
8,9
1 4 l 2
17 J 1
28 , 2
13,6
26,8
) Bray n° 2
1 4 1 5
19 ,R
50,9
35,7
62 , 1
S 3 > 5
, Désorbé résine
19 , 9
1 5 , 1
28,9
48
Z3 , :
24 • 2
29.6
H
TABLEAU N° 27
Proportions des différentes expressions de
P assimilable dans les 5015 d'Assinie (% P tot~l)

- 123 -
L'indice de fertilité qui a pour formule
P Olsen Dabin

P désorbé résine 48 H x
P Olsen Dabin + Pouvoir fixateur·
est égal ~ 2,7 en surface (de 0 ~ 20 cm).
Les sols d'Assinie sont carencés en P caT leur la est
tr~s voisin de Z,S admis comme seuil de carenCe par ROCHE et COLL
(1980) pour les Arénosols.
9. Conclusions partielles relatives aux sols d'Assinie sur
sables quaternaires.
Notre étude confirme les conclusions de BRUNIN (1968),
de MANCrOr et COLL (1979) à savoir que les sols SUT sables quater-
naires en général et ceux d'Assinie en particulier sont pauvres en
Pz 05 total.
Les sols d'Assinie présentent des carences en phosphore
mais elles apparaissent tardivement car les exportations sont
faibles pendant les premières années.
Le tableau récapitulatif 28 montre que pour Po toutes
les formes de phosphore extraites par les différentes méthodes
sont faibles.
Le pouvoir fixateur est faible bien que les sites ne
soient pas saturés.
Il faut donc apporter des engrais phosphatés dans ces
sols d'Assinie.
Le traitement P1 de phosphate bicalcique ou tricalcique
augmente très nettement le phosphore extrait par les différentes
méthodes. Cette augmentation est plus forte de 0 à 20 cm que de 20
à 40 cm. Autrement dit~ l'engrais migre peu en profondeur. Il reste
en grande partie en surface sous la forme de phosphate de Ca.
Le pouvoir fixateur diminue, suite à une saturation
partielle des sites de fixation.

,
P désorbé
Pouvoir
Eractionnement
.
Me~hodes
P to~ol
P eau
Poisen Dabin
P bray ri' 2
, .
resln
48 h
fixateur
chang et Jackson
acide ni~ro_
NH,Fet NaHCIj
Sol + 5Olu~ion
Pithio_
Extractifs
Eau
NH,F el Hel
Résine
NH.F No(}-l H,So.
perchlorique
r
pH,8,S
enrchie en P
niteNo
PAI,peu de P PCA peu de
formes mobi_
Porga
Ele'ments dosés toutes les for_
Poc-
P soluble
P soluble
PAl
PFe
PCo
mes de P
ca e~ PFe
PAl et PFe
les de P
nique
c\\us
TRAITEMENT
Moyen
dans l'en_ _Tres fa'ble dans
Tres
faible
Tres
faible
- Faible
Faible
Tous les r~sultats sonl voisins
PO
semble
l'ensemble
Pas
de
dillé_
Pas de d if féren_ Pas de différen_ un peu plU5
d'un
extraclif
~ l'aulre.lls sont
Okg/arbre/an
Pas. de diflé_
Plus
abondant
rence
apP3fenle
ce
apparenle
ce
apparente
élève en
tous
faibles
de phosphate rence entre 0_ deoà20cm
entre O_2Qcm
entre
0_ 20 c m
entre O_20cm
profondeur
Pas de variation nette enlrlO
tricalcique
20cmel20_lIJcm
et 20_40cm
et 20 _GO cm
et 20 _ 4Qcm
0_ 20cm
el 20 _ il:) cm
,
TRAITEMENT
Augmente nette~
Augmente par
Augmente
Ires
a .....gmenle Ires
alJQmente lre5
Diminue
Tout
a .....gmenle
mai5
surto..... t
.
P1
ment
par rapport rapport
a
PO
nettement
pac
nettement par
net tement
Pas
de
ditté_ P Ca (1 engrais esl
50US
cet le
1kg/arbre/an à P 1. Augmen_ Reste pl.....s fort
rapport
à PO
rapport a P 1
Plus
fortes
va_
rence
e'nlre'
larme)
el
en
parlLculier
en
de phosphate tation plus forle_ en surtace
Pas de
ditleren_ Plus Forles
va.
leur5
en surfa_ 0_ 20 cm
5urface. Une parlie
de cel
en_
tricalcique
en
surface
te entre' 0 _ 20cm
leurs en surface
ce
el 20_ L,Ocm
grais passe sous forme dePAletPFe
et 20_ L,Ocm
TRAITEMENT AL..I(Jmente enco_ Augmente encore Augmente par
augmente en_
augmente pus
Diminue
for_
Tout
augmente encore
et sur_
P2
re plus par rap_
plus
rapport a
P 1
core
plu5 que
qu'avec
P 1
tement
en sur_ lo..... t PCd
2 kg/arbre/an port à PO el P1
Reste
Plus
fort en
po.....r
P 1
Plu5
fortes
face, saturation
Très
torIes
valeur5
en sur _
de phosphate
Fortes valeurs
plus
Iort
en
sur_
surface
Pl..... s
fortes
va_
va'~.....rS
en
des sites de f 1_
lace.
~rÎcalcique
de 0 à 20 cm
lace
leurs en surface
surlace
xation en s .....rtace
AL..I(Jmenlal1on de PAL el
PF e
TARI F Ali ?R. R~~~
,J:r

-
1Z5 -
Le tr~itement
Pl rerm~t Je corrlg~T les carences. Avec
ce
traitemel1t. l'inJice d0 fcrtilit0 ~ugme[lte nettement.
Ll' tr<litement p~ r'ar~ît excessif JC':.ns les sc-1s J'Assini.-;,
,
Il permet un accT·Yisserncnt c::nsil~(:rélble ùes d.ifférentes
expressicns de phllSph()re ~t aJlnule 11ratiquernent le pouvoir fixateur,
autrement dit les sites arrivent à êtr~ complètement saturés.
Cet engrais apporté reste ~rincip31cmcl~t a la surface du
sol où il est sous forme liée au Ca~ c'est-A-dire la forme sous
13quelle il est arpoTté.
L'engrais apl:ort€.
s'il est assimilable et s'il n'est ras
lessivé sera utilisable prIr la plante; le coefficient d'u-trl/isation
étant flev~.
La faible ca~acitê d'echJn~e cationiqtlc Je ces sols CX1KC
donc que les ü.G~es dl eneTais ne suient F<lS troll élevées; le fhos~
phare rl~trograd.:lnt l't:u ::lans ces sels (1' Assinie.
IV.-LES RESULTATS D'ANALYSE DE PHOSPHORE DANS LES SOLS D'A~\\VIBLE
SUR SABLES TERTIAIRES
1. Le phosphclTe total
(taJ)le3ll 29)
Le tableau 29 représente les valeurs de P total obtenues
dans les parcelles d'Amaviblé.
011 constate que dans ces sols,
les teneurs en P sont
élevées avec le traitement Po (sols non fumés).
Ltt;nsemble des résultats oscill<:
entTe231 ppm et 360 ppm
et il n'y a pas de variations nettes des taux av~c la profondeur.
Dans les parcelles de tr~itemcnt Po' les rnoyenne~ sont de
276 ppm en sur[3ce et d~ 267,33 ppm de 20 ~ 40 cm.

- 126 -
-
TRAITEMENT P
IPA 1THlE:;T Pl
TRAITEMENT P2
0
PARCEIL
O~20cm
ZU-40cm PARCELLE 0-200m
20-400" PARCELL
0-20cm
20-40cm
--
2
2'i- 1
235
4
179
337
1
1390
506
3
247
176
7
853
33A
5
1813
567
8
278
274
9
836
",09
6
103 1
399
11
277
276
12
130B
"36
10
1732
4·~O
15
360
34B
13
1408
i; 9 0
11
2262
716
18
283
255
17
855
397
16
1730
607
19
298
204
20
950
380
21
1408
513
22
256
20
26
BBO
368
2·)
23B
731
23
24.1
231
27
973
435
25
1355
474
-fI.
276,00
267,33 M.
982,!f'1
398,2.9 "'~ .
1673,78 551,22
E.Co
35,09
32,09 E oC •
209,38
'P,07 IE.Co
406,30
108,59
-
Co V ~
1:1
12
CoV ~
21
12
C.V %
H
19,6
TABLEAU N°
29
Teneurs de phosphore total dans les _s~~~
d'Amaviblé exprimées en pprn.

- 127 -
Avec le traitement Pl' le P total ~ugmente nettement par
rIpport n Po' L'augmentation de P total est plus marcluée en surface
qu'cntrt 20 et 40 cm. Les valeurs oscillent entre 779 ppm et
1408 ppm en surface avec UI1 coefficient de vnri~tion
de
21
\\.
La
teneur moyenne est de 982,44 ppm. Entre 20 et 40 cm, cette teneur
moyenne est 6gale à 398,89 ppm.
Le traitement Pz (1~8 kg d'engrais par arbre et par 3n)
augmente encore plus le phosphore total par rapport à Pl' Les
teneurs dépassent parfois 2000 ppm eL surface où il reste élevé.
On a de~ tèneurs moy~nncs dé 1673,78 ppm de a ~ lU cm et ~
551,22 ppm de 20 à 40 cm.
2. Le phospho..Te l;xtrait à l'e.'\\u
(tJ.b182.u 30).
Les tenl;UTS de P extrai t
;)
l'eau (tableau 30)
sont
insignifiantes, dans les sols de tTaitemtnt Po d'Amaviblé. Elles
sont pour 13. plupart Ù(;S parcelles) inférieures à 1 ppIII aussi
bien en surfacv qu'en i-'Tofondeur.
Il Y a toutefois une tendance à avoir des valeurs plus
fortes en surface duc
sans Goute à 13 minéralisation des matières
organiques.
Les moyennes sont de 0,51 ppm en surface et orfrf PrIm
entre 20 et 40 cm 3vec des coefficients de variations très élevés.
Le phDsrhore apporté dans ces 501s s;)us forme ù'engrais
reste en grande partie non extractible dan~ l'eau. Ce13 veut dire
que le phosphate bicalcique Ct tricalciqvesoIlt sans doute très peu
assimilables par le cocotier.
Les tr~itements P
et Pz 8ugmentent le P extrait ti
1
l'eau mais les valeurs sont ri us 6levGes entre 0 et 20 cm.
Avec Pl les teneurs varient Je 7,50 ppm n ZO ppm en
surface avec une moyenne de 9~83 ppm et un coefficient de variation

- 128 -
TRAITEMENT P
TRAITEMENT
0
r 1
TRA ITE~!ENT P2
-
k>ARCELL
0-20cm
ZO-40cm l'ARCELL
0-20em
20-10cm PARCELLE 0-20em 20-40em ,
2
0,50
0, 10
-1
7,50
O~20
1
14,00
2,30
3
1,00
0,20
7
8,50
(), 15
5
23,00
1 , 30
8
0,50
0,05
9
10, 4 0
1~70
6
17,50
3,50
11
0,21
0,34
12
11 , 5
l , 35
10
19,00
8,70
1 5
0,75
0,20
13
10,50
0,95
14
20,00
S,DG
18
0,73
0, 10
17
8,00
0,90
16
20,50
5,00
1
19
0, 1 5
0,15
20
S, ÛO
D,?O
21
2û,50
7,OÛ
22
0, 21
0,20
26
20,00
S,50
24
18,00
8,00
23
0,50
0,20
27
7,5û
2,50
25
16,50
5,00
--- ~
-
M.
0, 51
0,17
Il.
9,BH
2,5ü
M.
18,78
5 , 3
-
E.C.
0,97
0,27
E.C.
4,03
1 , 56
E. C.
2,:).8
2,45
i
C.V 1 190
159
C. V 1
1:; 1
62
C.V 1
1 3
'''6
--
_ _ _ _ o.,
TABLEAU N° 30
Teneurs de P extrait ~ l'cau dans les 501s
d'~maviblé exprimées en p~m.

-
129 -
de 41
% ; ùe 0,15 ppm à S~S ppm Je 20 à 40 cm avec une moyenne ùe
2,50 ppm. Pour le traitement PZ'
les valeurs extr~mes sont de
1~ ppm ct 20,S t'pm l~n surface, ue 1,30 })l"ID ët 8,70 ppm entre 20
et 40 cm de profondeur avec comme moyennes respectivement 18,78 ppm
et 5,3 ppm.
3. Le P. Olsen Dabin (tableau 31)
Les teneurs de P Olsen Dabin (tableau 31) dans les sols
d'Amaviblé sont ù3ns l'ensemble élevées.
Dans les 501s de traitement Pu' elles sunt comprises
entre 36 l'pm et 84 ppm pour l'ensemble de l'€paisseur
du sol
étudiée, c'est-à-dire de 0 j
40 cm.
On constate une tendance à des teneurs plus fortes entre
o et 20 cm.
On a les teneurs ffi(,yennes suivantes
66,33 ppm en surface
et 53,67 ppm entre 70 et 40 cm.
Les traitements Pl et Pz entraînent un accroissement
très net de P ülsen Dabin et ceci princiralement en surface.
Comme drtns les sols d'Assinie. on remarque que le phos-
phore descenù très peu dans le profil des sols d'Amaviblé.
Avec le traitement P
les teneurs moyennes Sûnt ùe
1
213,44 ppm et 122 22 ppm et avec P
elles sont de 308,67 rpm et
1
2
171,33 ppm.
4. Le phospllore Bray n g
2
(tableau 32)
Le tableau 32 rerrésente les teneurs de P Bray. Av03c
Po' les teneurs sont assez fortes ~vec ùes valeurs plus élevées
en surface.
Le P Bray augmente considérablement avec les apports
J'engrais réalis~s 5')US forme de phosphate trico1.lcique. C~tte
m~thcde extrait beauceup plus le Il-Ca.

-
130 -
-
- -
TRAITEMENT Po
TRAITEMENT Pl
TRAITEMENT P 2
-
ARe ELLE ü-ZOc.m
ZO-40cm PARCELL' O-ZOcm
Zü-40c.m PARCELLE 0-20cm
20-40cm
-
2
63
46
4
2',1
C
.
91
1
3Jo
130
3
58
55
7
1R7
87
5
372
1 55
8
75
63
9
199
149
6
241
137
1 1
82
72
12
279
1 54
10
299
190
1 5
84
66
13
297
1 57
14
332
201
18
64
53
1 7
164
1 0 1
16
327
204
19
62
45
20
184
lù2
21
286
163
22
65
47
26
2D3
1 2 S
24
249
197
1
23
44
36
27
207
134
25
272
1fi 5
M.
66,33
53,67 ~1.
213,'P 122,22
M.
308,67
171,33
- -
E.C.
11 , 73
10, 89 E.C.
41.96
26,16
E.C.
38,19 1
26,2R
C.Y 1
1 8
20
C.Y %
20
21
C. V ~i>
1 2
1 5
,---
TABLEAU N° 31
Teneurs de P üLSEN-DABIN dans les sols
cPAmaviblé exprimée5 en ppm.

- 131 -
r
- , - -
TRAITEME~T l'
l'RA ITEMENT l',
TRAITEMENT
,
0
1 ' 2 1
fRCEr.L~ 0-20cm 20-1; Ocm PAHCELLF 0-20cm rZ[I-40cm PARCELL O-ZOcm 20-4ücm
,
--
2
4 1
27
4
il;) 6
68
1
945
154
J
37
29
7
420
58
5
1225
138
1
8
51
39
9
441
f,6
6
752
1 25
11
39
3B
12
700
11 0
10
1059
1ZY
1
. ,
15
61
13
691
96
14
1435
207
<.i '"
1
1B
45
26
17
47Z
111
16
Il 37
171
19
43
32
20
665
95
21
1050
219
1
1
Z2
~1
25

,
."
1
é 12
111
2 "
1540
289
1
~
32
23
27
6'0
192
25
997
210
23
l ,,"'
43,:;3
31 ~ '1iJ-
~! .
56D,iR
101,78
M.
1128,67 182.44
1"
~c.
7,97
6,88
E.C.
l \\.::. ~ 47
38,04
E . C .
230,06
50,69
, c.
,
V 'I
18
L 1 J ;)
C.V
20
37
C. V 1
20
28
"
1
1
--
JABLEAU N" 32
TenenTs de P Bray nO
2 dans les suIs
,
rl'Amaviblf 0xprimées en~.

-
132 -
Les ~carts SClot Enormes entre Po et Pl et entre Pl et PZ'
Les v31eurs 01ev~es trouvées surtout en surface n'ont Tien à voir
avec l'assimilabilité. L'engrais ph0sphaté tricalcique est peu
soluble et s'accumule en surface.
Avec le traitement Pz on cbtient une teneur maximale de
154C ppm en surface.
S. Le phosphore désorbé résine 48 H
(tableau 33).
Les teneurs de P résine 48 H varient pOUT l'ensemble
des résultats de 14 ppm à 65 ppm dans les sols non fumés.
On peut dire qtle le P rêsine 48 H est assez fort dans
les sols d'Amaviblé.
Les apports de phosphate tricalcique augmentent les
teneurs de P résine 48 H qui sont toujours supérieures en surface.
Les teneurs moyennes sont de :
- 40,33 ppm et 29,22 ppm de 0 â 20 cm et de 20 à 40 cm
pOUT Po;
- 165,00 ppm et 71,56 ppm pour Pl
- 234,78 ppm ct 123,90 ppm pour PZ'
6.
Le pouvoir fixateur du phosphaTe (tableau 34)
Le pouvoir fixateur du phosphoT€
dans les sols d'Amuviulé
est moyen avec le traitement Po. Les valeurs sont comprises entre
53 ppm et 85 ppm pour l'ensemble des résultats obtenus.
Cc pouvoir f1xat~ur est logiquement plus bas en surface.
La présence de l'Al 6changeable, de la natière organique
et ctTtainement du fer explique ce pouvoir fixateur relativement
élevé.

-
133 -
TRAITEMENT P"
TRAITEMENT P 1
TRAITEMENT Pz
ARCELLE 0- 20e,
20-tîOcm PARCELLr
0- ZOem i 20-~Oem PARCEL\\4 0-20em
20·40(1'
,
,
-
2
40
1.;
4
120
53
1
195·
81
,
3
26
20
7
157
53
5
300
131
.
8
r;s
Z6
9
160
65
6
203
98
11
4 1
45
12
195
; 107
10
310
98
1
,,
15
65
48
13
180
,
77
14
200
1 68
,
18
35
15
17
,160
1
71
16
no
170
19
,0
25
10
168
58
21
230
1 20
2Z
41
,; 5
26
170
80
2 ,1
210
1 53
23
30
25
Z7
175
30
25
1 95
96
'1.
40,33
29 J 22
M.
165,00
71 , 56
M.
234,73
123,90
-
-
,-
E.C.
10,39
12 ~ 54-
Le.
19 .43
1 6, 14
E.C.
43,68
31 .52
,
C. y 1
26
13
C.Y 0
18
22, 5
C.I/ 1
19
25
TABLEAU N° 3~
Teneurs de P désorbf résine 48 h dans les
sols d'Amaviblé exprimées en ppm.

- 134 -
TRAITEMENT Po
TRi\\ITEME~n'
Pl
TRAITEMENT P 2
-
PARCElL
0- 20cm !ZO-';Ocm PARCELL' 0-20em
2n - ~ Ocm PARCELL
0-20crn
20-40cm
2
70
78
4
52
78
1
38
72
3
70
85
7
50
7'0
5
22
77
8
65
81
9
44
67
6
32
62
11
65
80
12
34
65
10
28
60
15
53
75
1 3
52
65
1 4
29
57
1B
65
74
17
42
66
16
35
50
19
65
76
20
42
6,
21
22
62
22
75
83
26
Ij 3
70
24
36
45
23
65
78
27
48
70
15
33
72
,.- - - '
M.
65,89
78,89
~l.
45,22
69~4'~
M.
30,56
61,89
--
E .c.
5~6S
3,48
LC.
5 , 5.3
..~ l ~ 2
E.C.
S J 4 6
9,96
C.V \\
8,6
L1
,~
. ...,
C. V l,
12
6)4
C.V ~,
18
16
TABLEAU N° 34
Pouvoir fix~teur ùu phosphore dans le~
sols J'Amaviblê eX~!im0 en ppm.

-
135 -
Les apports de phosphate
2UX
doses successives de Pl et
Pz diminuent progressivement ce pouvoir fixateur ct tout p~rticu­
lièrement en surfacl' où i l atteint des va!tlurs faibles 3.vec des
moyennes de 45.22 ppm et 69>4~ ppm p~UT Pl et PZ"
Il ne se produit pas une saturation complète des sites
de fixation comn~e observé dans les s()!s d1Assinie. Ceci entra1ne
un coefficient
d'utilisation élevé certes mais n'atteignant pas
100 %.
7.
Les formes de phosphore selon CHANG et JACKSON (tableau 35)
Les résultats des formes de phosphore CHANG et JACKSON
(tableau 35)ont été cbtenus sur les 6chantillons des parcelles 8,
17 et 21 ayant reçu respectivement les traitements Po' Pl et 11 ,
2
Les sols d'Amnviblé sont plus riches en matière organi-
que , en aluminium éch~ng~~ble et certainement en fer que ceux
d' Assinil:. Par conséquent avec le tra.i tement Pü' on a plus deô P
organique. de P-Al, de il-Fe et de i' Occlus que dans les sols
dl Ass inie. Inversement les sol s d' Amaviblé sont pl us pauvres en
ca2~ et possèdent donc moins de P-C~.
Le phcsphore nppcrté au sol sous forme de phosphate
tricalcique reste princillulemcnt S(.us 18 forme initiale li6e au
calcium surtout d~ns les lU cm superficiels.
Il se produit une certaine fixation Sül,S forme de l'-Al
et de P-Fe car d'après YUAN et COLL (1960), le fer et l'aluminium
sont responsRbles de la fixation immédiote de i'.
8. EvolutiGn relative des diff8rent~s expr6ssions
de P 2ssimilab18 par rapport ~u l} tl)t~l.
Les ptJUrcent3ges de P assimilable par r:lpport RU P total
du traitement c1)rrcspcndont s,]nt regroupEs dans le tablenu 36.

- 136 -
.
!
TRAITEHENTS
PROFO~DEUR
P-M
P-Fe
P-Ca
P-Occlus p-organiq.)
iT DOSES D'ENGRAI,
cm
ppm
ppm
ppm
ppm
ppm
1
-
0-20
60
P
60
B
62
88
<
0
o ~g/arbre/an
20-40
48
68
ft
66
84
0-20
125
145
400
55
130
Pl
c:
0,9 kg
par arbre et par
an
20-40
BD
95
.5
77
99
1
0-20
250
185
600
p
=
261
, 1 Z
l ,8 kg
2
Jar arbre et par
ln
20-,~o
HB
100
45
154
66
1
TABLEAU N' 35
Les formes de phosphore selQn CHANG et JACKSO~
d~n5 les sols d'Amaviblé.

-
137 -
~-
PHOSPHORE
TRAITEHENT P
TRA iTEMENT
1
Pl
TRAITEMENT Pz
,
0
'\\SSIMILABLE EN ~ f------
1
DE P TOTAL
O-ZO cm
20-40 cm
(J-ZO cm
ZO-40 cm
0-20 cm
20-40 clIlli
P Eau
o•1
0,0
0,9
0,3
U, 1
0,3
1
1
P Olsen Dabin
24,0
20,0
ZO,7
30,0
18 .4
31,0
-
P Bray nO Z
1 5 , 6
11 .6
56,8
25.2
67,3
33,0
, Désorbé résine
48 H
1 4 , 6
l 1 , 7
16 1 7
1 7 , 8
1 3 .9
22~3
1
TA.BLEAU N' 36
Pourcent~..s(:s de phosphore assimilable par rapport
DU
P total.

-
138 -
On remarque que les proportions de P Eau sont infimes,
VOIre même nulles sur le témoin. Le phosphore n'cst pas sous forme
soluble à l'cau dans le~ sols d'Arnaviblé.
Dans les parcelles de traitement Po, les proportions des
différentes expressions de P assilnilable sont assez fortes.
Elles sont plus é]t'v6es en surface qu'en profondeur.
Ay~c les traitements Pl et PZ' le P Olsen Oabin
diminue
en proportion entre 0 et 20 cm.
Le P Bray représente
plus de la TIloitj,é du P total surtout f!n surface et cela prouve
bien l'inadéquatiorl de cette lnéthode d'analyse; elle extrait le
phosphate insoluble lié au Ca.
9. ~nclusions partielles relatives aux sols d'Amaviblé sur
sables tertiaires.
Le tableau récapitulatif 37 rnontr~ que les sols d'Amaviblé
sont naturellement bien pourvus en phosphore total et ~ssimilable.
Ces teneurs quelles que soient les méthodes de dosage
utilisées auglnentent avec les doses croissantes de phosphate
tricalciquc.
Dans les sols sans engr~is phosphatés, les teneurs sont
très légèrement supérIeures dans les 20 cm superficiels à c~use de
la minéralisation de la matière organique et des remontées de P
par les racines.
Avec apport d'engrais,
lts valeurs sont nettement plus
fortes en surface.
L'engrais épandu en 5urf~ce descend donc peu dan~ le sol.
Le pouvoir fixateur du phosphore est moyennement élevé
dans ces sols.
Le phosphore n'atteignant pas des valeurs très fortes
dans ces sols non fum~s, on reut considérer qu'il migre peu dans

Pouvoir
,
Méthodes
P total
P eau
poisen Dabin
P Bray
P reslne
Fractionnemerl chang el:
fixateur
Jackson
acide nitropec
Nil.. F et
501+ solution NH.fl NH~F Na aH 50' H'
;lhian;le
I~ non
Extractifs
eau
NH+F"et
Hel
Résine
,,",,~. el
chlorique
enrichiemP
Na HCO.
,. '0
lra;!~ PCII
H.
Cl
Toutes les for _
PAl peu de
PCA peu de
Formes mo_
Psolubie
E lémen~ dosés
'"
". "0
PF., <hn_ P or9a
P soluble
P soluble
nique
mes de P
PCa et PFe
PAl et PFe
biles de P
,Iusions
PO
Forl
dans
l'en_
Faible
Forl dans l'ersem Fort dans \\'ensern Assez fort dans
Moyen
dans
la ma}ori~ des lormes do~es pré-
okg{arbre{an semble.
légèrement mans _ble,
ble.
l'ensemble.
l'ensemble
sentent des chiffres VOisins Q...Ji sont
Pas de différen
laible
en s.urlace
légèrement plus
legèrement plus légère superiorL
Legèrement pu
assez forls. Par contre PCa
est
ce entre 0_ 20c m
(mn,érolis.alion de forl de 0 à 20cm
fort de 0 à 20cm

de Oà20cm
faible en sur_
netterrent rroins élévé que les aut~
Pas de variations nette de ces va_
el20_LlJcm
la mal ière organique)
lace.
leurs entre 0-20 et 20_ 40 cm
Pl
Augmenle nette_ Augmentation sen. Forte augmenta_
Très.
forte aug_
Forte augmenta_
Diminution neL Tout augmente très. nettement et
0,9 kg{arbrepn ment par rapport sible mais pas
lion.
mentation.
tion
te.
en particulier PCa (l'engrais est ap_
à PO
très
élévée.
Net tement plus
Chiffre beau_
Net lement plus
Surlout
en
porté sous celle forme),
Plus fort
en sur_ _ t\\lettemenl plus
fort
en surface
coup plus élévé:: é lévé en surlace
surFace
L'al-gmentation est plus forte
de
face à 0_20cm
Fort en surface
en surface
oà 20 que de 20 à 40 cm.
P2
Augmentation
Augmentation sen. Forie al-gmenta_ Très forte aug_
Augmentation
Diminutions
Tout augrr.enle par rapport à P 1
1,8kgfarbre{an encore très t":lette sible mais pas
lion
par rapport
mentalion par rap par rapport à P1.
Particulièrement
sauf P organique.
par rapporL à P 1. très élévée par
à P 1.
pOri à P1
Chiffres pas ëlé_
.
en surface ou
Plus
for t
en
rapport El
Pl.
Nettement pLus
~hifFres beaucoup vés en surface des valeurs très
surface
NeltemenL
pLus élévé de 0 à 20cm pLus élévés en suc
basses sont
Augmentation plus forte en surface
lori en surface
face
at teintes
TABLEAU 37 Récapitulation des résultats des sais d'AMAVIBLE

-
140 -
le profil car la fixation globale par la mati~re organique, le fer,
l'aluminium, bien que peu abondanttest suffisante .•
Dans les sols fertilisés
le pouvoir fixateur diminue.
J
Cela est dû ~ la saturation partielle d~s sites de fixation par
le phosphore des engrais, c'est pOUT cela Que la surface du sol
est mieux saturée. POUT la dose PZ' cette saturation est quasi
totale. Aussi tout engrais apporté à nouveau,
s ' i l est soluble ne
sera pas fixé mais sera directement accessible au végétal ou
lessivé. Mais si cet engrais est peu soluble, comme le phosphate
tricalcique, il reste en surface sous sa forme initiale.
V.- COMPARAISON ENTRE LES SOLS D'ASSINIE ET D'AMAVIBLE
Comme le morltrent les valeurs mentionnées dans le
tableau 38, l'étude pédologique réalisée permet de dire que les
sols d'Assinie sur sables quaternaires sont plus pauvres en phos-
phore total et en phosphore assimilable Ql18 leurs homologues
d'Amaviblé.
Les sols d'Assinie à texture s~bleusc grOSSIère, très
siliceux présentent des carences en phosphore.
Ceux d'Amaviblé relativement moins sableux, plus riches
en argile et r.n matière organiquc
à l'analyse chimique,ne présen-
j
tent apparemment pas de carence
en phosphore.
A l'exception du P extrait ~ l'e~u et de la forme P-Ca
de CHANG et JACKSON. le phosphore déterminé par les autres méthodes
ont des valeurs nettement moins élevées dqns lcs sols d'Assinie que
dans c€ux
d'Anaviblé.
Pour tous les dosages, souf bi~n entendu le pouvoir
fixateur, il y a plus de P de 0 à 20 cm que de 20 à 40 cm aussi
bien à Assinie qu'à Amaviblé.

-
14 1 -
SOLS D' .\\SSINIE
SOLS D'AMAVIBLE
1
'lK4lTEMENT Po
TRAITEMENT P0
"
P Total
IFoible (65,2 l'pm)
fort
(276 l'pm)
-
-
,
Excessivement
P E<l:J
TT2S f<'l.lhle
t2, s l'pm)
,
Faible (0 , 5 l'pm)
i
P Olsen Dabin
ITrès fn ib 1e (5,8 l'pm)
Fort (63.3 l'pm)
,
l' Bray
;Très faible (9 • 5 l'pm)
Fort
(.13,3 l'pm)
,
P Désorbé rés iDe '18 H 'Faible ( 1 3 l'pm)
Fort (40,3 l'pm)
~
Pouvoir fixateur
iTrês faible (21 ,8 l'pm)
Moyen (65 , S ppm)
P-Al
:Tri:s faible
(7 2 l'pm)
Fort
(60 ppm)
i
Formes de
l'-Fe
'Très faible ( 13 ppm)
Fort
(60 l'pm)
p
CHANG
P-Ca
Très fnible
(1 0 l'pm)
TTès
faible (8 ppm)
et
JACKSON
P-Occlus
Très fa lb l e (1 7 l'pm)
Fort (62 l'pm)
P-Organique Très faible
( 1 7 l'pm)
1 Fort
(88 l'pm)
TABLEAU N° 38
Compar~ison entre les teneurs en P dans les sols
d'AssiIlie et d'Amaviblé non fumés
(Les chiffres entre parenthèses sont les moyennes
obtenues datl5 les 20 cm superficiels).

-
142 -
Dans les deux sols, les apports,augmentent considérable-
ment et surtout entre a et 20 cm les teneurs des différentes
expressions do P ; à l'exception du pouvoir fixateur qui diminue
sensiblement, devenant même nul dans les sols d'Assinie.
Les sols d'Assinie, pauvres en phosphore ont besoin
d'une fumure phosphatéa d~ correction. Cette correction pourrait
être réalisée par l'apport d'au plus 1 kg de phosphate tricalcique
par arbre et par an soit environ 150 kg d'engrais par ha et par an.
Ceux d'Amavibl~ auront besoin d'une fumure phosphaté
d'entretien.
La différence de teneurs en phosphore entre les sols
d'Assinie et ceux d'Amaviblê serait liée â l'origine marine ou
continentale des substrats g§ologiques et aussi aux caractéristi-
ques physico-chimiques de ces sols tels
que la différence des
teneurs en éléments fins et le pouvoir fixateur du phosphore.

-
143 -
Chapitre 2
ETUD" EXPERIMENTALE DE LA MIGRATIO~ DU PHOSPHORE
DANS LES SOLS D'ASSINIE FT D'AMAVIBLE.
1.- INTRODUCTION
Les sols d'Assinie et d'Amaviblé. nous l'avons vu, sont
très perm~ables et se trouvent dans des zones à forte pluviométrie,
à pluies souvent intenses pendant les mois de Juin et Juillet
(400 mm de pluie en moyenne). Nous avons également constaté que la
rétrogradation de P est limitée surtout dans les sols d'Assinie
sur sables quaternaires étant donné leur texture sableuse, l'absensç
cl 1 Al échangeable, leur faible capaci t0 cl 1 échange ca tionique cl 1 où
leur faible pouvoir fixateur.
On peut s'attendre ell conséqueJ1Ce à un lessivage de
phosphore appliqué sous forme d'engrais en profondeur des profils.
Or les mesures de F réalisées de 0 ~ 20 cm et de 20 à 40 cm montrent
d€jà
clairement que l'engrais apporté en surfoce pénètre au moins
jusqu'à 40 cm. Les teneurs en F à ce niveau sont toutefois nettement
moins élevées qu'en surface.
Pour élucider ee problème nous avons réalisé une expérience
de migration du phosphore.
ll.- DESCRIPTION DE L'EXPERIENCE
L'expérience sur la migration de Il a 6t6 r€alisêe
experl-
mentalement dans l~s lubor3toir~s de l'E.N.S.A. d'Abidjan. Les
phénomènes de déplacement de r ont l'.té cemplétés par l'étude d'autres
éléments minér3ux pris déjà en c0nsid6ration dans le début de cc
travail.
L'expérience consiste â percoler de l'cau sur des colonnes
de terre enrichies en surface en P dan", des cylindres de plastique.
Elle a pürt~ sur dix colonlles de terre
six pour Assinie
et quatre pour Amaviblé.

-
144 -
Nous avons utilisé deux doses de phosphate tricalcique
correspondant aux traitenlents Pl et PZ' Ces doses obtenues par
calcul et rnulti~li~€s ?~r lU sont de 33 g et 66 g.
Pour la percolation~ il y n cu trois hauteurs d'eau.
-
700 mm correspondant :l 4,650 1 d'eau pour des cylindres
de 9,2 cm de dialnêtre,
-
1200 mm équivalant à 7,970 litres d'eau,
2000 mm soit 13,l80 litres 'd'eau distill€e.
Ces doses d'eau ont été apportées en une fois mais
fractionnées a raisorl de 1 litre d'eau IlaT jour dl arrosage avec
des percolats cumulatifs. Par exemple, la dose de 700 mm d'eau
(4)650 litres d'eau) a été apportés en cinq jours (1 litre pendant
quatre jours et 0,650 1 le cirlquième jour).
Nous avons volontairement exag[ré les doses d'engrais
et les frêqllences d'arrosage pour accflérer le phénomène de perco-
lation.
La méthode de percolation est 18. suivante. Dans des
colonnes en Illastique de 9,2 cm de diamètre et de 150 cm de hauteur
recouverts à leur extrémit6 inf8rieure d'un tissu de percal perméable
~ l'eau, nous avons reconstitué les deux profils de sols d'Assirlie
et d'Amaviblê.
Les échantillons de terre ont été prélevés sur le terrain
dans des fosses creusées dans une zone non pré~lablement fumée en
phosphore. Ils SOllt prOlevês tous les 10 cm jusqu'~
120 cm de
profondeur.
les échantillons ont ~t~ ensuite séchés à l'air pendant
trois jours.

-
145 -
Ch<'.que celle he ~r(>levLf.' est f'lôlc(~ dans V.1 colonne t;I", comr.Jlnçant
par les plus profc)ndes de malliêre ~ ce qU'elles aient la même pro-
fondeur que dans le sol en place et que 13 colonne de terre fasse
120 cm.
Chaque colonne de terre est plnc6e au-dessus JILin seau
en plastique de 15 litres muni d'un c0uvercle trouf, laissant
passer la base de la colonne Je terre
(sch~m[l 8).
A ln surface de cJlaque colonne, on rfpand une quantit6
de phosphate tricalcique ccrTrespond~nt soit à la dose Pl' soit à
la dose PZ.
On upporte qUGtidiennemcnt en surface des colonnes 1 litre
d'eau distillée jusqu'~ l'équivalence soit ùe 700 mm,
soit. de
1200 mm ou de 2000 mm d'eau.
Les percolats sont recueillis cumulativement dans les
seaux. Ils sont récupérés à la fin. concentrés sur plaque chauffante
puis ramenés à 1 litre de salutioJl. Sur ces solutions ncus 3vons
dosé les éléments totaux suivants: P, K.et Ca.
A Iii fin Je la percclaticn. nouS avonS d6coup{ les
colonnes Je terre par tranche de 1[) ou 20 cm d'épaisseur. Sur
certains échantillons ainsi recueillis et sechés, nous avons
analysé le phosphore total, le phosphore extrait à l'eau, le phos-
phore Olsen Dabin et les différentes formes Je phosphore limitées
è P-Al, P-Fe et P-Ca.
Ill.- LES RESULTATS RELATIFS AUX SOLS D'ASSINIE
1. Analyse des peTcolats (tableau 39)
Les valeurs obtenues étant trŒs faibles.
il est évident
que leur comparaison devient impossible et que l'on ne met pas en
évidence une variation de lessivage en fonction du volume d'eau
percolée et en fonction de la case d·cngrais. De toutes les manières,

I~
1
1
1
,
146

,
1
gc'
1
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''''- 11
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L~':~~~:

••

- 147 -
HAUTEUR
TRAITEMENT
P
K
ca
ppm
ppm
D'EAU
D'ENGRAIS
ppm
700 mm
Pl
0,36
111,30
23,50
700 mm
Pz
0.26
148, BD
40,50
1 ZOO mm
Pl
0,08
197,50
36,80
1 ZOO mm
Pz
o, 1 0
290,50
28,80
" 000 mm
Pl
0,55
3Z0,0('
36,00
"
Z 000 mm
Pz
0,94
::lSO.OO
48,30
TABLEAU N° 39
Analyses de percolats sur les sols d 1 Assinie
Remarque:
Les dos~s d'eau ont été apportée~
de
façon fTactionn~c à raison de 1 1 par arrosage.

- 148 -
on peut s'assurer que le P du percolat est toujours très faible.
SUT le tableau 39, on COlIstate que la perte maximum de P est de
0,94 ppm correspondant à 1,47. kg de P par ha. soit 4,05 kg de
phosphate tricalcique par ha.
Rappelons que l'apport de phosphate tricalcique pour
l'expérience correspond ~ environ lO() t(lnnes par ha. cc qui est
éncrme. Comparées aux apports, les pertes sont extT~mement insi-
gnifiantes.
Il apparait clairement que le phosphore apporté sous
forme de phosphate tricalcique est très peu soluble et son lessi-
vage est très faible dans les sols.
Dans ces sols poreux, à texture grosslere, sans argile,
sans aluminium échanf,e~ble, J faihle teneur en matière organique,
donc à complexe argilo-humique réduit, où la pluviométrie est élevée,
la migration du phcsphore serait possible si llenr,rais se solubili-
sait.
Le P apporté SOtlS forme de phosphate tricalcique en
surface ne pénêtre ùonc en profondeur que lentement. Il reste en
grande partie en surface.
Les augnentations de r observées entre 20 à 40 cm dans
les dosages précédents scnt dues ~ une pénétration progressive et
lente qui se réalise au cours ùes temps. L'engrais se maintient
donc en surface à cause de son insolubilité relative. Ce que l'on
constate jusqu'ici, c'est donc tlne pên~tration relative sur le sol
en place de 0 à 40 cm et ùe plus pOUT l'expérience réalisée en
colonne le P appnrtê sous forme de phosphate Ile se retrouve pas
dans les eaux de drainage qui ont travers~ 120 cm de terre. Il y a
eu fixation du P nu moins partiellement dans ces 120 cm de sol.
1.2. Le potassium
(tableJ.u 39)
Dans l'expérience sur colenne, on a apporté P et Ca sous
forme de phosphate tricalciqtle mais pns de K.

-
149 -
On trc:uve ùes fortes valeurs dans le peTcclat.
Le ~lut3ssium est un petit ion monovalent très fortement
entraîné en profundeur par les eaux de drainage.
La quantité de K entrainée augmente considérablement
avec les hauteurs d'eau et avec la dose d'engrais phosphaté.
Cette forte migration du potassium dans les 5015 d'Assinie
entraine leur appauvrissement en cet élément qu'il faut compenser
par ùes apports J'errErais et cela d'autant plus que le cocotier à
grand besoin de cet élément.
Il faut fractionner les apports pour éviter les pertes
excessives surtout si l'engrais choisI est fortement soluble. La
dose maximum percolée est de 350 ppm pour 66.44 cm 2 soit 527 kg
par ha.
1.3. Le calcium
(tableau 39)
Le sol cst initialement pauvre en
c.o/c/vm mais l'engrais
apporté en contient.
L'entraincrncnt du Ca efl profondeur parait possible mais
au vu des résultats, on ne peut dire que cette migration soit
influencée par les hauteurs d'eau ou par les doses d'engrais.
Le sa} est llaturellement pauvre en Ca et son complexe
est peu capablE;- d ' abscrber l~s ions Ca apport€s
sous forme d'engrais.
Dans l'expéTienc~J l'engrais est un phosphate calcique
(P-Ca) •
Cet engrais peu soluble se dissocie partiellement mais
aussi bien P et Ca sont retenus par le sol 61)8is (dans l'exp6riencc
de 120 cm).

-
150 -
Bien que
l'aptitude
du sol à une rêtention en (:1 seit
très faible, elle n'est pas nëgligeablc sur une forte épaisseur.
Ce qui explique que P et C2 ont des tenE'urs faibles dans les percü-
la ts.
1.4. Conclusion partielle
Le déplacement vertical de P apporté sous forme de phe:s-
phate tricalcique est excessivement faible bien que le sol soit
très drainant et cela lnêlne avec une 11ercolation à l'eau particu-
lièrement intense.
Si l'engrais était solutle, les résultats seraient
différents,
les pertes par drainaee seraient plus grandes.
Le potassium est par centre relativement plus lessivé
que le phosphore.
Dans les conditiollS de l'expérieJlCe Ca percale peu. Le
sol est naturellement pauvre 811 cet élément et le phosphate
tricalcique se dissocie très peu.
Il Y a de ne au tot~l peu d'ions Ca, ce qUI limite le
déplacement de cet élément.
2. Analyse des sols d'Assinie soumis à l'expérience
Rappelons que ces sols n'ünt pas été préalablenent fumés
au champ mais seulement ùans l'expérience.
L'analyse des 6chaIltillcns n'a porté que sur trois de six
,colonnes de terre ;
la colonne B}'ant reçu le traitement Pl d'engr~is et
ZOOO mm d'eau,
- la colonne F
d'ellgrais et 120U mm d'eau,
Z
- la colonne P
d'engrais ct 2000 mm d'eau.

-
151 -
Lçs résultats du pho~phore dosé par les dîff6rentes
méthodes sont consignés dans le tableau 40.
On constate en premier lieu que de 0 à 10 cm on a de
très fortes teneurs qui chutent ensuite de manière spectaculaire.
Cet tç chute se poursuit ensui te nlais de manière moins
forte.
Il Y a clonc un maintien de la presque totalité de l'engrais
en surface ~ l'engrais étant pratiquement insoluble.
Ensui te ~ il se produit une descente de quelques ions
.
\\,
.
N
absorbés par le ccmplexe ou sImplement en tranSIt car ce complexe
est faible.
Cela confirme bien ce que l'on a vu dans les sols en
place recevant l~s traitements Pl et PZ' En effet. il y 3vait
toujours beaucoup plus de f' de (1 ~ 21) cm qll€
de 21) ~ 40 cm.
Certaines conccntraticlls 111us grandes de r en profondeur seraient
dues à une richesse relative du sel en phesphore ~ ce niveau.
Nous avons omis d'analyser le sol non fumé car nous avons
considéré ces concentrations naturelles ùe P comme secondnires.
Il apparaît de fc.ibles diffCrences entre ~1
2000 mm et
Pz 2000 mm • Cela Ilrouve bien que le 11hcsphate tricalcique n'est
pas soluble. Il apparaît éealement peu de différence entre p~
"
2000 mm et Pz 1200 mm. Autrement dit avec 1200 mm un a largement
aSSez d'eau pOUT entraîner le F qui est entr~înable en profondeur.
L'engrais aux traitements III et Pz de l'expêrience est
très peu soluble.
Les solubilités avec Pl et ;)2 sont voisines. Le
lessi-
vage
avec percolation n'augmente pas avec le volume d'eau. Ce
n'est donc pas le Jéùit qui intervient mais la concentration en
ions solubles.

-
152 -
r
Tl:~:::;~U-RS LN ~OSI'HO~E DE LA COLON\\Ëj HNEURSE~~-PHOSrHORE DI~LA COLO~~-~EJnN[~URS 1,,; PHOSPHORE DE LA-COLO\\NE 1
J-'ROFOi
PI
2000 mm
LPpm)
Pz 1200 mm (ppm)
. .
.
P2
~,lnü mm (pprnJ
~
I-DEUR
P_To~~o;se~r[~L"uT~_-~l p-re~-Ci!-fl['-Tot"{-OlS?;;r;:-_;.\\t, T:~l' ['-le~'~C"~ \\'-1:"11 '-{)lS~'-I"~r;_Al -:~F:1p-C3
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cxnrimé(>:;
_ L : : -
~
en l'pm.
.~

- 153 -
On peut donc s'attendre dans les conditions normales de
pluviométrie à des résultats analogues que ceux obtenus expérimen-
talement.
Ainsi lorsqu'on veut satisfaire les besoins en P du
cocotier en ~pportant P sous forme de phosphate tricalcique en
surface du sol, on constate que l'engrais est quasi insoluble et
se maintient aussi en surface avec une évolution lente au COUTS
du temps.
Cette situation interdit les pertes par lessivage et donc
la r&partition relativement équilibrée de l'engrais duns le profil.
Cela fait que seules les racines superficielles (0 à 40 cm
quand l'engrais est apporté depuis longtemps). interviendront dans
la nutrition phosphatœdu cocotier.
Même ~vec des doses fortes de phosphate tricalcique, la
mise à la disposition de la plante du P assimilahle est faible.
Le cocotier est heureusement peu 6xig03ntà l'égard de cet ~lément
(OUVRIER et OCHS. 1978). Des formes plus solubles d'engrais phos-
ph~tés seraient à rechercher en apport ~ faibles doses et échélonnées
pour éviter les pertes par lessivage qui seraient bien plus grandes
qu'avec engrais insoluble.
IV.-LES RESULTATS RELATIFS AUX SOLS D'AMAVIBLE
1. Analyse des percolats
(tableau 41)
Rappelons que pOUT les $015 d'Amaviblé, on a pas utilisé
la dose 700 mm d'eau d'où le nombre de colonnes limitê à quatre.
Les résultats d'analyse de pCTcolats sur les sols d'Amaviblê
sont présentés dans le tableau 41.

-
154 -
1.1. Le phosphore
Le phosphore ne migre pas d~ns les sols d'Amaviblé. La
quantité de phosphore percolé est excessivement basse voire même
nIllle. A la dose d'engrais Pz et ~ 21)00 mm de hauteur d'eau, la
quantité percolée n'est que de 0,07 ppm.
Ici encore, on constate qUç le phosphate tricalcique ne
se solubilise pratiquement pas. De plus les ions P susceptibles
de se déplacer se trouvent retenus par les ions A1 3+, Fe 3+ qui
sont plus abondants dans ces sols qu'à Assinie.
Bien qu'on n'ait
pas dosé l~ Fe 3+, on pense qu'il est plus abondant dans les sols
ferrallitiques d'Amaviblé •
Enfin ces sols sont plus riches en matières organiques
qui contribuent à retenir le phosphore.
La présence d'argile, diminuant la perméabilitp., ralentit
le mouvement de l'eau dans le profil par rapport à Assinie.
1.2. Le potassium
On retrouve les mêmes conclusions que pOllT les sols
d'Assinic à savoir que le potassium est entraîné dans les sols
d'Amaviblé mais moins que dans ceux d'Assinic beaucoup plus riches
en potassium total et échangeable.
1.3. Le calcium
On confirme également ce qUI est dit à propos de cet
élement pour les sols d'AssiIlie.
1.4. Conclusion partielle
Le P apporté sous forme de phosphate tricalcique est très
faible dans les pcrcolats pour les deux sols et en particulier pour
celui dl Amaviblé qui est rela tivement moins drainant.

- 155 -
HAUTEUR
TRAITEMENT
P
Kppm
Ca ppm
D'EAU
D'ENGRAIS
ppra
-
1 200 mm
Pl
Tr:'.c€s
36,50
54,00
1 200 mm
Pz
0,07
65,20
56,26
Z 000 mm
Pl
0,05
59,00
60,50
Z 000 mm
Pz
0,07
131,50
80,00
TABLEAU N° 41
An~lyses des percolats sur les sols d'Amaviblé
- Même remarque que pour le tableau 39.
Ici on n'a pas utilisé la dose 700 mm d'eau.

-
156 -
La mobilité de l'engrais apporté sous forme de phosphate
tricalcique est excessivement faible après que les solutions aient
traversé 120 cm de sol.
Les ions P susceptibles d'être solubilisés
et entraînés sont retenus dans le sol.
2. Analyse des sols d'Amaviblé soumis à l'expérie~ (tableau 42).
Les sols n'ont pas reçu de fumure au champ.
Les analyses ont porté seulement sur les colonnes Pz
1200 mm et Pz 2000 mm. Les rêsultats sont portés dans le tableau 42.
On constate ici encore que tout le phosphore apporté restE
en surface.
Il n'y a pas eu de migration quelle que soit la qllantit€
d'eau utilisée par suite de l'insolubilisation de l'engrais.
Il Y a donc une accumulation de l'engrais en surface i
la quantité d'eau et la dose d'engrais n'ont aucune influence sur
le
lessivage.
V,- COMPARAISON ENTRE LES SOLS D'ASSINIE ET D'A~~VIBLE
Pour les sols d'Assinie et d'Amaviblé, le P apporté sous
forme de phosphate tricalciquE: est peu soluble d'où son accumula~
tian en surface.
Les fortes doses de P n'augmentent pas le
lessivage
qUI
est
très faible.
Cela est dO à la nOll dissociation de l'engrais. Les sols,
surtout ceux d'Assinie ayant des complexes absorbants faibles et
un faible pouvoir fixateur, ne peuvent s'apposer à un lessivage qui
serait important 3vec un engrais soluble.
L'engrais phosphate tricalcique est stocké pour une grande
part; ce qui limite à priori son assimilabilit~ par les pl~ntes.
Heureusement les besoins du cocotier en phosphcre ne sont pas trop
~lev~s,

r--Î
157
TENEURS EN P Dr;
LA COLONNE
PL
1200 lfLrn D'EAU
TENEURS EN P DE LA COLO~NE 1'2 2000 mlll D' E.~
ROFONDf'lI
cm
---TP
" . ,
1
('_TQta~lp-Olsenlr P-Eau 1
l
1
J '
.
P-ülsen
"
P-'Al
P-Fe
P-Ca
F-fotal
Dabin 1 P-l;au
l'-A 1
P-Fe
1
l'-Cil
~Il
1
1
1
I I - - + - -
/ - - - -
r
6400
1
J42-f~901::-t 553
4883
23.500
i
294
9,6
270
1068
1
20000
,
10-
20
4134
99
5 • [l
8 5
290
2170
2ü- 30
259
53
~.ou
44
82
43
,476
59
l • 3
1
48
119
15 ï
30-
40
298
37
ù , la
32
77
36
322
43
°,03 1 38 1
96
l2
1
40- (lU
242
40
0,02
30
86
22
204
45
IJ,021
36
95
29
1
1
60- 80
l
276
5(1
1
! 0,05 I;~
102
1:,
223
45
0,02
38
84
1
16
1
80-1IJO
1
l n
1
16
0,~1
~.O~
23~ l_
1
1
13
27
34
2Bi
43
1
3S
91
2sJ
1 0 0 - 5 _
;5
l~
I_~~_
~~_O
~ ~~
!-
17
266
41
__
TABLEAU N° 4!
reneurs en phosphore des. échanti l.lons des 501s d'AIII<1\\i-ihl.é après percolatio~
~E.!:ill1é!s en ppm

CINQUIEME PARTIE
RELATIONS EIITRE TENEURS DE PHOSPHORE
DANS LES SOLS ET LES FEUILLES ET LES RENDEMENTS EN COPRAH
- DETERMINATION DES SEUILS DE PHOSPHORE DANS LES SOLS

-
158 •
Dans les sols d'Assinie carencés en phosphore, il est
nécessaire d'apporter des engrais phosphatés pour augmenter les
rendements.
L'engrais ne doit pas être três soluble sinon il y
aura un risque important de lessivage ~ cause de la forte porosité
de ces sols et de leur pouvoir fixateur faible.
Cet engrais ne doit pas non plus être insoluble car il
s'accumulera en surface du sol et ne participera pas â l'alimen-
tation du cocotier.
Il faudrait expérimenter SUT le superphosphate simple
ou le superphosphate triple.

-
1S9 -
Remarque
Les relations que nous donnons entre le phosphore dans
le sol, daJ15 la plante et la production en coprah, ne sont pas
calculées statistiquement faute de données assez nombreuses.
Toutefois. les relations teneurs de phosphore dans les
feuilles et rendements ont ~tê étudiées statistiquement par
1'1. R. H. O.

-
160 -
Chapitre 1 : LES PARCELLES D'ASSINIE SUR SABLES QUATERNAIRES
1.- RELATIONS ENTRE LES TENEURS DE PHOSPHORE DANS LJ:S SOLS
ET OANS LES FEUILLES ET LES RENDEMENTS.
(tableau 43) .
Les teneurs en phcsphore dans les feuilles de cocotiers
plantés à Assinie sur sols non fumés sont initialement faibles
(0, 114 ~ de matière sèche). Cette valeur se place l~gèrement en
dessous du seuil retenu par l'I.R.H.O. qui est de 0,120 ~ de
matière sèche.
L'analys€
pédologique a permis de constater que les
teneurs de phosphore dans les sols non fumés sont très faibles
quelle que soit la métllode d'extraction utilisée.
Le
rendement
en coprah correspondant à ces teneurs en
phosphore dans les feuilles et dans les sols non fumés est de
12,7 kg de coprah par arbre pour les cinq dernières campagnes soit
une production totale d'environ 1700 kg (ie coprah par ha.
Les sols dJAssinie sont donc carencés en phosphore.
L'apport d'engr~is est nécessaire pour accroître l~ production.
Ainsi l'application de phosphate trictllcique à la dose
de l kg par arbre et par an a permis de dépasser le seuil critique
dans les feuilles su bout de (ieux ann~es.
Le phosphore apporté ~ été absorbé par les plantes et il
est probable qu'il serve dans un pr~mier temps prioritairement dans
la constitution des pnrties végétales autre que celle du coprah.
La dose de 1 kg d'engrais par arbre et par an a permis
€galement
l'augmentation nette des teneurs de pllosphore dans les
sol s.
En plus avec cette dose la prodllction du coproh stest
accrue, pass~nt à environ 2200 kg pJr ha, ce qui est économiquement
rentable.

- 161 -
DOSES D'ENGRAIS EN KG/ARBRE/AN
,
Po " 0
Pl
1
P2 " l
0-20 cm
65,2
1 76 , 9
636,4
Phosphore total (ppm)
20-40 cm
67,5
1 01 • 2
156,4
0-20 cm
2 , 5
8 , 1
29,2
P-Eau
20-40 cm
0,8
4 .7
9 ,7
0-20 cm
5
P-ülsen
,8
30 • 2
86,4
Dabin
Phosphore
20-40 cm
9,5
28 .6
42,9
assimilabl
0-20 cm
9 • 5
90,1
395,2
(ppm)
P-Bray nO 2
20-40 cm
13 , 4
36,1
85,4
P-Dêsorb6
0-20 cm
1 :5 • a
51 , 1
153,9
rês ine
48 H
20-40 cm
10 , 4
2'~fI0
47,2
Phosphore dans les feuilles
o, 114
o, 131
oj 135
1 de matière sèche
Coprah par arbre
en kg"
1 2 • 7
1 6 , 1
16 , 3
lCoprah par ha en kg~
1700
2200
2200
TABLEAU N' 43
Teneurs en phosphore dans le sol, dans les
feuilles et les rendements des parcelles
d'Assinie.
(x)
: moyennes pour les cinq dernières campagnes.

-
162
-
- La dose de 2 kg/arbre/an de phosphate ne modifie pas
de manière significative les taux dans les feuilles par rapport ~
ceux obtenus avec 1 kg/arbre/an.
Les teneurs dans les sols ant nettement augmenté avec
cette dose sans qu'il y ait une répercussion SUT la production de
coprah.
La dose su~plémentaiTe est donc restée au sol. à moins
qu'elle n'ait été partiellement utilisée par le cocotier ailleurs
que dans les feuilles et le coprah.
On Constate une variation ùans le même sens entre le
taux de phosphore dans les feuilles et dans les sols et la pro-
duction de coprah avec des doses d'engrais inférieures à 1 kg par
arbre et par aIl. Cette variation est analogue quelles que soient
les lnêthodes d'analyse utilisées.
n.- DETERMINATIO~ DES SEUILS CRITIQUES DE PHOSPHORE DANS LES SOLS
D'ASSINIE
Le tableau 43 montre que pOUT qu'il y ait une améliora-
tion de rendement
le phosphore doit avoir une certaine valeur
j
dans le sol sUJ,frieure à un seuil qui varie beaucoup avec la
mêthode d'analyse utilisée.
L'analyse Je phosphore dans les suIs, en relation avec
le rendement en coprah peut permettre de déterminer des seuils
comme Cl est le cns du diagnostic foliaire.
Les sols d'Assinie non fumés
(trJitement Po) possédant
les teneurs ci-dessous en phosphore sont carencés en cet élément
car le rendement en coprah n'est pas optimal.

- 163 -
Ces teneurs sont les suivantes
P total
65 ppm de 0 à 20 cm et 67,5 ppm
de 20 il 40 cm,
P extra.it il l'eau
2,5 ppm de o à 20 cm et 0,8 ppm
de 20 à 40 cm,
P 01 sen Dab in
5,8 ppm de a à 20 cm et 9,5 ppm
de 20 il 40 cm,
P Bray
9,5 ppm de a à 20 cm et
13 ppm
de 20 il 40 cm,
P désorbé résine
13 ppm de o à 20 cm et
10 ppm
de 20 à 40 cm.
Ils nécessitent des apports d'engrais pour atteindre un
rendement optimal.
En effet, les teneurs en phosphore dans ces sols d'Assinie
non fumés, sont inférieures à celles proposées comme seuil de carence
paT ROCHE et COLL,
(1980) pour les Arénosols, classe à laquelle
appartiennent les sols d'Assinie.
Ces seuils sont les suivants
P Bray:
15 ppm ; P résine 48 H : 10 ppm ; Indice 1
'"
2,5.
0
Le traitement Pl
(1 kg de phosphate tricalcique par arbre
et par an) permet une augmentation des teneurs de phosphore dans les
sols et de la production de coprah par rapport à Po'
Ainsi dans les mêmes conditions d'apport de fumure phospha~
tée, sur ce type de sol, sous une climatologie précise et sous culture
de cocotier. en pr6lêvant des échantillons moyens de 0 à 20 cm et de
20 à 40 cm, si on obtient les valeurs de P suivantes, on peut dire
que le sol est pourvu en phosphore.
Ces valeurs sont
Profondeur
0 - 20 cm et 20 - 40 cm
p total
176 ppm et
101 ppm
P extrait à l'eau
8 pp.m et
4 ppm
P Olsen Dabin
30 ppm et
28 ppm
P Bray
90 'Ppm et
36 ppm
P Tésine
51 ppm et
24 ppm.

-
164 -
Avec ces teneurs en phosphoTé, la carence est corrigée
car au-delà, les valeurs trouvées avec le traitement Pz (2 kg!
arbre/an) sont trop fortes et n'ont pas d'incidence SUT le rende-
ment en coprah.
Il ya donc une courhe de réponse li l'engrais qui
s'amortit T3pidem~nt entre Pl et PZ'
Ainsi on pourrait penser que les seuils sont les valeurs
de phosphore dons les sols ayant reçu un traitement Pl cl1engrais.
La détermination du seuil est donc facile dans son prin-
CiPé à condition de préciser le niveau de prélèvement d'échantillan
dans le sol et la méthode d'extraction.
Dans la pratique et dans le CaS précis, il est plus
difficile de fixer des seuils ~ partir desquels llcngrais a marque,
étant donné que dans les sols fumés avec du phosphate tricalcique,
le phosphore présellte une d6croissance rapide ~Iltre 0 et 40 cm.
L'engrais étant pt;U soluble, s'accumule en surface.
Au lieu de fixer des chiffres moyens de seuils pour le
profil, nous donnerons des fourchettes de variation. Les valeurs
d~s seuils sont donc comprises entre les teneurs en P avec le
traitement Po où il y a carence et celles obtenues avec le traite-·
ment Pl qui a permIs de corriger la carence.
Ainsi pour les différentes expressions de P total et
3ssimilable (à l'exception de P Bray nO
2)
et pour l~s 20 cm
superficiels, les seuils de carence sont les suivants :
P total
100 -
14 a ppm
p Eau
3
6 ppm
p Dlsen Dabin
la -
.t 5 ppm
p dfsorbé résine
20 -
,la ppm.
Le même raisonneQent permet de fixer des bornes pour les
échantillons de 20 à ~O cm.

-
165 -
Les seuils déterminés par cette étude sont donc des
fourchet~es qui varient avec la profondeur et aVec la méthode
d'extraction.
En supposant l'efficacité des racines à absorber P
uniformément quelle que soit leur profolldeur, COmme il y a plus
de racine de 0 à 40 cm,
la teneur en P assimilable dans cette
couche jouera davantage que les teneurs dans les couches plus
profondes.
Pour fixer de façon plus précise les seuils de phosphore
dans ces sols, il faut utiliser un engrais phosphaté soluble qui
<liffuse dans la masse de sol homogène. de m~nière à aboutir à des
taux de P dans les sols après fumure peu variables du sommtt à la
base du profil. Ainsi une valeur moyenne pour le profil peut suffire
â dire si l'on est en dessous ou au-dessus de ces sellils et permet
de déclencher ou non la fumure.
C'est donc plus la nature de l'engrais utilis6 que celle
du sol qui complique ici la définition des sellils critiques.
Il faut aussi se g~rder de dire que les seuils que nous
proposons par cette étude du 501 ont valeur de référence précise.
En effet, si P nc marque plus sur la production 8 partir
d'un certain niveau, ce n'est p~s obligatoirement parce qu'il est en
quantité excessive (exemple PZ)' mais peut-être parce que d'autres
éléments minéraux atteignent des niveaux de carence et que ce sont
eux en conséquence qui limitent la production.
En remontant le seuil des autr~s éléments, individuelle-
ment et collectivement, on pourrait mettre en valeur des seuils
supérieurs ~ ceux que l'on détermine à partir d'une culture sur lln
sol à carences multiples et à alimentation hydrique assez souvent
déficitaire.

- 166 ..
Chapitre 2 : LES PARCELLES D'AMAVIBLE
1.- RELATION ENTRE LES TENEURS DE PHOSPHORE DANS LES SOLS
ET LES FEUILLES ET LES RENDEMENTS.
Les r6sultats du tableau 44 montrent que dans les par-
celles de tTaitement Po' les teneurs en P sont assez €levées
aussi
bien dans le sol que dans la plante.
Ces teneurs en P correspondent à une production optimum
de coprah. On constate donc une bonne relation entre le phosphore
dans le sol et les feuilles et le rendement.
L'apport d'engrais phosphatés aux traitements Pl et Pz
augmentent nettement les teneurS des différentes valeurs de P
dans le sol. Cette augmentation est plus nette dans les 20 cm
superficiels. Elle ne se traduit pas par une amélioration des ren-
dements en coprah par rapport â Po'
Les sols d'Amaviblé sont naturellement pourvus en phos-
phore et ne nécessitent pas de fumure phosphatée dans l'immédiat.
IT.- DETERMINATION DES SEUILS DE CARENCE
Le tableau 44 montre que l'engrais apporté ne marque ni
dans les feuilles, ni sur les rendements.
On peut considérer que les valeurs de P obtenues avec
les traitements Po correspondent â des teneurs en P assez élevées
et pourraient constituer des seuils ou tout au moins des bornes
supérieures des seuils. En effet, elles sont plus élevfcs que les
seuils proposés par ROCHE et COLL .. (1980) pour les Acrisols ; classe
A laquelle appartiennent les sols d'Amaviblé.
Ces seuils étant de
P-Eau
0,5 ppm ;
P-Olsen Dabin
30-40 ppm
P-Bray
15-20 ppm
P-Résine 48 H
10 ppm
Indice la
1-1,25.

- 167 -
DOSES D'ENGRAIS EN KG/ARBRE/AN
- Po = 0
Pl = 0,9
P
= 1,8
2
0-20 cm
276,0
982,4
1674,8
Phosphore total
(ppm)
20-40 cm
267,3
398,9
551 , 2
0-20 cm
0,5
9,9
18 ,8
P-Eau
20-40 cm
o, 2
2 , 5
5.3
0- ZO cm
P-Olsen
66,3
21 3 , 4
308,6
Dabin
Phosphore
20-40 cm
53,7
42,0
171 ,3
as s im i l abl€
0-20 cm
43,3
560,8
1128,7
,
,
1
(ppm)
P-Bray n
2
20-40 cm i
31 , 4
11 4 • 5
18 2 , 4
,
,
0-20 cm
40,3
165,0
234,8
L P-Désorbé
résine
20-40 cm ,
29,2
71 ,6
123,9
48 fi
Phosphore ùans
les feuilles
o, 16 2
o, 165
o, 166
% de ma tière
sèche
- -
Coprah par arbre en kg~
15 , 9
16,9
16, 2
~oprah par ha en kg:t
2400
2500
2450
TABLEAU N" 44
Teneurs cn phosphore dans le sol dans les
feuilles et les rendements des parcelles
cl' Amaviblé.
(:t)
: moyennes de qua tTe dernières campagnes

-
168 -
Les 5euil~ prüposës pour les sols d'Amaviblê sont les
suivants en foncticn de la méthode :
Prc,fc~ndeur
0-20
cm
20-40 cm
P t'2tnl
276
I1r m
267
;Tffi
P eau
0,5
ppTil
0,2 prID
p QI sen Dabin
66
ppm
53
ppm
P Bray N° 2
43
rpm
31
ppm
P désorbé résine 48H.
40
ppm
29
l'pm
Ces seuils prnposés pour 105 sols d'Amaviblé sont peu
variables du sommet ~ la base du profil car les sels ne sont pas
fumés ; le phosrhore existant naturellement se répartit de mani-
ère rresqu'homogène ùans le ~rofil.
Dès que l'on apporte du phosplwre 50llS forme de phosrhatlJ
phate tricalcique, peu soluble, les diverses méthodes dnnnent
des chiffres"" [c!Tcés~ car elltJs extraient entre autres L'Tmes le
PCa.
Lorsque l'engrais cst 3rr0rt8 en surface, il rénètre
mal dans le pre-fil ct i l en résulte une dÉcroissanCE) rapide de
P du haut vers le b~s du rrofil~ rendant difficile la détermin~­
tian de seuil moyen (cas des s01s d'Assinie).

CONCLUSIONS GENERALES

-
169 -
La région du littcral Sud-Est de 11 C~te d'[voire est
c~ractêrisée r~r un climat fnvsrable à la culture du ccc0t;er.
Les hauteurs moyennes annuelles de pluie sont tl'envi-
rcn 2 000 mm ; 13 température IDGyenne est de 27°C.
Pendant certaines p6ri0d~s de l'ann8e, les pluies sent
intenses et favGr~bles au lessivage des élémonts CGntenus dans
les sols.
La vég€:tath\\n
;lT i.lla ire , constituée de f("Têt dense sem-
pervirente
a fté détruite en de nombreux endroits au profit du
j
cocntier et (tes cultures vivrières
(mais, manioc •.. ).
Dans cette région, on a étuJi6 deux types de sol sa-
bleux ; l'un sur sables quaternaires et l'autre sur sables
tertiaires.
Ces deux matériaux sableux sont issus d'anciens
sols
ferral1itiques remaniés per l'6ro~ion des reliefs ct depôts en
bas-fonds.
Ces re~aniements Ont été multiples au cours des temps.
Cela explique la dominance de sable siliceux dans ces profils.
Les sables quaternaires ont subi une action marine et
sont en conséquence particulièrem~nt pouvres cn limon ct en
argile. Ils ne sont t0utefois p~s salés.
Les sables tûrtiaires sont moins homogènes de h~ut ~n
bas du profil.
Ces sols Dnt une capacité de rttcntion en eau faible,
entraînant parfois des déficits hydriques maleré une rluvi~trie
élevée et assez hien répartie.
Ils sont bien drainants surtout les sols sur sables
Quaternaires.

- 170 -
L1argile dans ces sols est constitu~e essentiellement
de kaolinite.
Chimiquement ces sols sent pauvres.
Ils sont acides. L'acidit6 est due 3UX seuls ions ~I+ pOUT les S~­
bles quaternaires; aux ions H+ et indirectement aux ions A1 3+
pour les sables tertiaires.
Les taux de matières organiques sont faibles, à minéra~
lisation rapide surtout pour les sels sur sables tertiaires avec
un rapport C/N de l'ordre Je 10.
Ce sont des sols ~ faible capscité d'échange cationique
à cause des taux de matières crganiques et d'argile faibles et
de la nature kaolinitique de l'argile.
Les sols sur sables tertiaires qui pcssèdent des teneurs
de matières organiques et d'argile relativement plus élevées ont
une capacité d'échange cationique un peu plus forte.
Cc sont des sols désaturés en bases.
I.e taux Je saturation est Jes plus faibles surtout peur les snls
sur sables tertiaires.
Les sahles tertiaires 3yant ~vQlué après luurs dépôts
sous un climat ferrallitisant constituent des sels fcrrnllitiques
fortement d6saturés.
Par contre, les sables quaternaires, hien ClU'évoluant
sous le même climat, ne sont pas des sols ferrallitiques à cause
de la nature sableuse siliceuse du mat~ri3U t13rental et de la
date r~ccnte de leurs dépôts. Ce sont des sels sahleux peu €VG-
lu~s ou Hônosols (F.A.O., 1974).
Sur ces sols à bons c3.ractères physiques malS chimique-
ment pauvres~ l'Institut è.c R~'cherches pour les Huiles ct
Oléagineux (I.R.H.O.), a im[llanté deux essais cie fertilisaticln
du cocotier :
l'un à la station I.R.H.O. ct'Assinie SUT les sable~
quaternaires et l'autre dans la plantati0n industrielle d 'Amavibl0
sur les salJ}es tertiaires.

-
1 71
-
C'est sur ces essais de cocotier d'Assinie etd'1uMviblC
qulant porté nos ~tudes pédologiques.
SUT sables 1uaternaires~ sous cocotiers, le tapis herba-
cé est pratiquement absent, faisant du cDentier la seule 50urce
de matière organique retournant au sol.
SUT les sables tertiaires, on observe un ta~is herbacé
abondant scus cocatiers.
Les sols en conséquence nuront des teneurs en matières
organiques relativement plus élevCes.
Les essais de fertilisation réalis~s â Assinie et à
AmaviDlé ont montré que sur sables quaternaires, les facteurs li-
mitants Je la prcduction du cocotier srlnt le phosphnre et le
potassium (leurs 8I'pOTtS snus forme d'engrais ameliorent sensible-
ment les rendements en coprah), ct 1ue sur sables tertiaires, le
potassium ct le magnésium constituent les facteurs limitants (leurs
ap~lications individuelles mais surtr-·ut conj0intes augmentent
consiùérahlement les rendements).
Par contre l'apfcrt de phns~hore ne marque p3S.
On constate que ces ùeux SC'lls pr~sentent des carences
en potassium. Ces carenceS en potassium sont consGcutives à un
fort lessivage dans les sols et aux exportations três élevées de
cet él€ment
par le cncGtier.
Un des él€ments
entrant dans ces carences ct sur lequel
a porté Ilotr~ étuùe est le phosphore.
Sur ces deux types de sols d'Assinie et d'Amaviblé à m:l-
tériau parental diff6rent mais voisins physiquement .. chimiqu~me::nt,
minéral(lgiquement et placts dans les mêmes conditions climati~ues,
l'effet des en~rais phosphatés se manifeste diff~remment sur les
rendements du cocotier.
Les sols d'Assinie sur satJles quaternaires sont carenc6s
en rhosph0rc et ceux d'Amaviblé sur sables tertiaires ne le sont
pas.
Une étude du rhospcr€
r€alis6e
sur ces sols fumés ou n0n
permet J'ex,liquer leurs différences.

-
172 -
Les essais de fumure phosphatée SUT les cocotiers â
Assinie comportent trois traitements :
- un trai tCfficnt Po de 9 parcelles
- un traitement Pl de 9 parcelles
un traitement P2 de 9 parcelles.
Les traitements Po, Pl Gt Pz correspondent a 0, 1 ct
2 kg de phosphate bicalcique puis tricalcique par arbre et par
an.
Les essais d'Amaviblé sur sables tertiaires comportent
également trois traitements po, Pl et Pz de 9 parcelles chacun
correspondant respectivement à 0, 0,9 et 1,8 kg de phosphate tri-
calcique par arbre et par an.
L'épand~g~ des engrais se fait en couronne autour des
arbres.
Les parcelles non fumées d'Assinie ont des rendements
bas.
La dose de l kg/arbre/an de phosphate tricalcique (traite-
ment Pl) a permis une augmentation de plus de 26 \\ les rendements
en coprah par rapport au traitement Po.
Le traitement Pz (Z kg/arbre/an) a ~ugmenté aussi les
rendements en coprah par rapport au traitement Po. mais on n'obser-
ve pas de différence avec ceux de P"
Les engrais phosphatés n'ont pas EU d'effet sur les
rendements àans les parcelles J'Amaviblé.
Sur des échantillons moyens ~ar parcelle pre levés 3 l~
tarièr~ entre 0 et ZO cm ct entre 20 çt 40 cm,
nous avons procédé
pour chaque sol et pour chaque traitement à la détermination de P
total, de P ~ssimilable. du pouvoir fixateur et ~es formes de
phosphore P-Al. P- Fel P-Ca~ P-Occlus et P-Drganique,
Rappelons que le phosphore assimilable est aisément uti-
l i sa hie-
par les plantes. Il c0mprend en plus du phOSp'!1Ore sclubl8
à l'eau, le rhosrhore adsorbê ou l!récipité sur les colloides
min~raux d
1
l '"
"d""
cl
"
C 2+
A1 3+
F 3+
u sa
par
Interme lalre ,cs lons
a
J

et
e

-
173 -
ct des ions disponibles sur les surface! externes des argiles.
En fonctivD du rtactif d'extraction, il existe plusieurs
valeurs correspondant au rrlOsph[)r~ dit assimilable.
Dqns cette &tudc, nous aV(lns détermin6 les formes de
phc)sphore assimilable suivantes
P extrait il l'eau~ P ûlsen Dabin, P Bray n02 et P Gl.snrb(
résine 48H.
Parallèlement ~ ces analyses, nous avons réalisé une
expérience sur le lessivage artificiel GU ph0sphatc tricalcique
sur ces deux types de s~ls.
Les analyses
m0ntrent que les sDls d'Assinic sur sables
quaternaires non fumés
(traitement Po) sent ~auvres en 1)h0Srhcre.
Les valeurs de P sent faibles quelle que soit la méthode d1cxtrac-
tion.
Les teneurs moyennes ,ians les 50ls des 9 parcelles p~
sont les suivantes :
Prcfondeur
0-20
cm
20-40
cm
P total
65
prm
67,S
ppm
Peau
2 • 5
r;pm
0.8
11~~,m
P ülscn Dabin
5 , 8
l'pm
9.5
r,~m
P Bray
9,5
ppm
1 3
r;)m
P ll€sorb&
résine ~8H.
13
rpm
10
l'T'ID
Pouv()ir fixateur
21 ,8
l''Pm
24 3
1
T'Pm
Indice de fertilit6
2,7
2. B
Ces sols rréscntent un I10uvcir fixateur f~ible dO à
l'absence de Al éch~ngcahle, aux faihles teneurs en matières org~­
niques. en fer, en ion c3lcium éch3.nreable ct a la. faible caracit'~
d'échange du complexe absorbant.
Les formes dû ~hosphorc P-Al, P-Fc
P-Ca, P
organique
j
et P-Occlus sont également faibles.
L'indice de fortil ité rhosrhorique qui a pour fClrmule :
l ():::
Pré 5 ine 48 h. x
.'-r---,O~lc;s:.5e,"n!....!n"a~hc!""-·n~
~~_
P Olsen Dahin + pouvoir fix~teuy
est égal ~ 2,7 donc faillIe.

- 174 -
Ces sols d'Assinie sont carencés en phosphore.
Les teneurs en P des sols non fumés sont inférieures
aux seuils proposés par ROCHE et COLL. (1980).
L'apport de 1 kg/arbre/an de phosphate tricatcique en-
traîne une nette augmentation des teneurs en P dans les sols et
améliore les rendements en coprah. Avec cette dose, les valeurs
moyennes obtenues dans les 9 parcelles Pl sont les suivantes :
Profondeur
o - 20 cm
20 - 40
cm
P t.otal
176 ppm
101 ppm
p eau
8 ppm
4 ppm
P Oisen Dabin
30 ppm
28 ppm
P Bray
90 ppm
36 ppm
P dlSsorbé résine 48 H
51 ppm
24 ppm
Pouvoir fixateur
19,3 ppm
19,8 ppm
Les formes P-Al, P-Fe et surtout P-Ca augmentent fortement.
Avec les traitements Pl et PZ' les valeurs sont três
élevées surtout en surface.
Les fortes doses d'engrais diminuent le pouvoir fixateur,
voire même saturent les sites de fixation de sorte que le coeffi-
cient d'utilisation de P devient très ~levé.
Le phosphore apport~. s'il se solubilise partiellement,
reste disponible pour les plantes sauf léger lessivage.
Si l'engrais est insoluble. comme c'est le cas pour le
phosphate tricalcique, il reste stocké en surface.
Dans les sols d'Amaviblé non fum~s les teneurs en P pour
les diffêrentes méthodes d'analyse sont assez élevêes. Elles sont
plus fortes que dans les sols d'Assinie.
Avec le traitement Po' on obtient les valeurs suivantes
Profondeur
o - 20
cm
20 - 40
cm
P total
276 ppm
267 ppm
Peau
0,5 ppm
0,20 ppm

- 175 •
P Olsen Dabin
66 ppm
53 ppm
P Bray nO Z
43 ppm
31 ppm
P désorbé résine 48H
'0 ppm
29 ppm
Pouvoir fixateur
65,9 ppm
78,9 ppm
Ces sols sur sables tertiaires sont naturellement pourvus
en phospllore. Leurs teneurs en phospllore sont sup~rieures aux seuils
proposés par ROCHE et COLL,
(1980). Leur Indice de fertilité la est
égal à 20,0 donc élevé.
Le pouvoir fixateur du phosphore est aSSez élevé dans
ces sols car ils contiennent de l'Al, du fer et de la matière
organique responsables de la fixation du phosphore dans les sols.
Ainsi les formes P-Al, P-Fe, P organique et P-Occlus
sont plus fortes que dans les sols d'Assinie. La forme P-Ca est
très faible car ces sols sont pauvres en ions Ca 2+.
Le pouvoir fixateur augmente dans les couches de sol où
il y a une augmentation de l'argile, d~ l'aluminium et des hydroxydes
et oxydes de fer duc à l'hétérogénéité des dépôts.
Les sols sur sables tertiaires dlAmavihlê ne sont pas
carencés en phosphore. Il ne sont pas justiciables d'une fumure
phosphat~e. Ainsi les apports d'engrais phosphatés aux traitements
Pl et P
augmentent considérablement les teneurs en phosphore dans
2
le sol sans améliorer les rendements en coprah par rapport au
traitement Po'
Les apports de phosphate tricalcique peu soluble, diminuent
le pouvoir fixateur mais il ne sc produit pas de saturation complète
des sites de fixation plus nombreux qu'à Assinie. Le coefficient
d'utilisation de P des engrais par le cocotier est moins élevé
que
dans les sols d'Assinie mais à court terme.
Les engrais phosphatés augnentent les formes P-AI, P-F~ et
surtout P-Ca car le phosphate tricalcique reste en grande partie ~n
surface sous sa forme
primitive. La dissociation de 1) et de Ca du
phosphate tricalcique est faible.

-
176 -
Les teneurs en phosphore trouvées dans CeS sols, en
relation avec les rendements en copr~h ont permis de proposer des
seui~d'utilisation des engrais phosIlhat6s. La d6termination des
seuils Je P dans les sols est aisée dans son principe. D'une manière
générale, il est possible, en mesurant le pl1osphore soit dans les
feuilles {diagnostic folaire)J soit dans les sols (analyse de sol),
d'établir une relation entro ces teneurs et les rendements ct de
définir des seuils d'apports d'.engrais dans un type de sol donné
et sous un climat donné.
SUT un sol homogène non fumé, la détermination d'un seuil
est facile car les valeurs de P sont pratiquement constantes dans
toutes l'&paisseur du profil. Une valeur moyenne peut en conséquence
représenter le seuil.
Sur un sol homogène fumé avec du phosphate tricalcique,
ces seuils sont difficiles à définir C~T l'engrais ne pénétrant pas
en profondeur. entraîne des valeurs de P très élevées en surface,
chutant très rapidement avec la profondeur. Or les racines du coco-
tier p&nêtrent profondement dans le sol bien qu'elles soient fllus
concentrées dans les 40 premiers cm. I l faut dans ce cas, déterminer.
des seuils par niveau de profondeur ; ce qui nEcessite un grand
nombre ùe valeurs.
Dans les parcelles d'Assinie. les mesureS des rendements
en coprah montrent que les valeurs de P obtenues par analyse déS sols
nOn fumés sont insuffisantes puisque les rendements sont faibles et
s'améliorent par arport de 1 kg/arbre/an de phosphate tricalcique.
Ces mêmes mesures effectuées dans les pRTcellcs JIA~avibl[
et les sols nen fumés montrent que l'on est au-dessus des seuils.
Ainsi, les seuils de phosphore définis d~ns les sols
d'Assirlie sur sables quaternaires se situent entre les teneurs
moyennes en P obtenues dans les sols non fumés (traitement Po) et
les valeurs moyennes de P dans les sols de traitement Pl (1 kgf
arbre/an). On a donc des fourchettes v~riabl~s d'une profondeur à
l'autre si l'on utilise un enerais peu soluble.

On peut fixer ces fourchettes par exemple pour la couche
de 0 â 20 cm de profondeur comme suit :
P total
100
140 ppm
p eau
3
6 ppm
P Olsen Dabin
10
2S ppm
p dêsorbé résine 48 H
20
40 ppm
En procédan t de la même manière on peut donner des four-
chettes pour l'épaisseur de sol allant de 20 a 40 cm.
Nous n'avons pas fixé de fourchette de variation pour le
P Bray n° 2 çar les teneurs en P trouvées aVeC cette m~thode pour
les sols fumés avec du phosphate tricalcique ne réflètent pas la
fertilité des sols. La méthode Bray nO 2 extrait beaucoup le P-Ca
du phosphate tricalcique.
Ces seuils paraissent encore forts surtout celui de P d~­
sorbé résine 48 H. Les valeurs de 20 ppm et 4S ppm au traitement Po
(sols non fum6s) et de 116 ppm avec le traitement Pl ont permis
d'obtenir des valeurs moyennes três fortes. En les êliminant on
obtient les moyennes suivantes (de 0 â 20 cm)
Traitement Po : 7,4 ppm ; traitement Pl
: 40,6 ppm. Ainsi
la nouvelle zone de variation du seuil de P résine 48 H sera entre
10 et 30 ppm.
Pour les sols ù'Amaviblé sur sables tertiaires, les teneurs
en P obtenues dans les sols non fumés, constituer~ient des bornes
supêrieures des seuils.
Si l'analyse des 5015 sur sables quaternaires donne des
teneurs en P situ€es
en déçà de la zone de variation des seuils,
l'emploi des engrais phosphat~s sur le cocotier est efficace et
€conomiquement
rentable.
Si les teneurs en P se trouvent au délà de cette zone,
l'emploi des engrais phosphat~s s'avère inutile dans l'immêdiat.
Etant donnê que l'engrais utilisé ne pénètre pas le profil,
il faudrait pour définir de manière précise les seuils, analyser un
nombre important de sols de même type et non fumés qui sont naturel-
lement plus ou moins riches en P et qui portent des cocotiers dont on
observe les rendements. Cela s'avère pratiquement irré~lisable. En
cons~quence on pourrait choisir un engrais pénétrant dans llespace
occupé p~r les racines du cocotier de manière homo Rêne que l'on appli-
querait en doses croissantes sur une plantation de cocotier pour
préciser ces seuils (courbe de réponse).

- 178 -
Pour dêterminer le seuil optimum d'influence favorable
de P sur les rendements du cocotier, il conviendrait de s'assurer
que les taux des autres éléments nutritifs sont suffisamment 01evfs
pour qu'ils ne provoquent p~s de C~TenCp. et d~nç de limitation de
rendement.
f'OUT
gagner du temps Jans l'expêrimentation, on pourrait
remplacer le cocotier p3T une plante ~nnuelle Jont les besoins
sont à priori voisins de ceux du cocotier.
L'expérience de migration de r réalisée dans les sols
d'A~sinie et d'Amaviblé où les doses d'eau ont été fortes, a permis
de confirmer la très faible descente du phosphore dans les sols.
Le phosphate tricalcique étant insoluble, reste en surface,
non disponible pOUT les racines des plantes.
Dans l'instant, l'apport de P sous forme de phosphate
tricalcique n'apparaît pas comme une bonne formule.
Il faut choisir un engrais plus soluble, n'6tant tOlltefois
pas trop lessivable.
En résumé, l'étude pédologique a permis de contribuer à la
connaissance des sols sableux quaternaires et tertiaires, à la défi-
nition des loneS de variations des seuils de carence en P dans les
sols sur sables quaternaires. Elle a permis de suivre l'évolution
dans le profil pédologique du phosphate tricalcique et de con5t~ter
sa
très
faible solubilitf, donc son peu de pouvoir nutritif.
Cette étude oriente vers des formules d'engrais plus solubles.
Il est apparu que parmi les m~thodes d'analyse de phosph()re
dit ~ssimi]ahle utilisées, le Bray n'cst pas applicable au~ sels
fumés en phosphates calciques.
Enfin, 11e~périence ùe fertilisGtion du cocotier conduire
sur plus de 10 ans apporte ainsi un élément à la connaissance de la
dynamique des éléments nutritifs dans le sol et en particulier du
phosphore. Il semble que cette dyn~mique pourrait €tr~ étudiée plus
facilement et plus rapidement à l'aide de plantes annuelles, les
résultats étant extrapolables aux cocGtiers.

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