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ÇENTRE UNIVERSITAIRE DE FORMATION·
EN ENTOMoLOGiE MÉDICALE ET VÉTÉRiNAIRE
F ActJLtÉ DES SCIENCES ET tECHNIQUES
N° d'ordre :@ ®~
.'
THE5E
présentée eri vue de l'obtention du grade de
par
N"GORÀN Kouakou Eliezer
so/ltenue pitbliquement le 23 juin 1987
1
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: CONSEIl AfRICAIN' El' MALGAC~IE i,
i POUR l'ENSEiGNEMENT SUPlERIELBR:
: CC. 14. M. ~. S. -
OUAGADOUGàU
Compositions dü Jtîry :
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~rrivée .$ O, JoUIN :~~~~.... g •• , .
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Président: .
Monsieur AOUTJ AKOSSI,
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Examinateurs:
MM. N. KOUASsi
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C. COMBES
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0: ASSALE
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c. BELLEC
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·B. SELUN .
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"Ce travail a bénéficié de l'assistance financière du Programme
Spécial
PNUD/Banque Mondiale/OMS
de
Recherche
et
de
Formation
concernant les Maladies Tropicales".

A V A N T
PRO P 0 S
Au terme de ce travail,
la tradition de rendre hommage à tous ceux
qUi ont guidé de leurs conseils ou aidé à la réalisation d'une thèse de Docto-
rat me permet d'exprimer bien imparfaitement sans doute,
l'amitié et le dévoue-
ment dont j'ai été entouré tout au long de mon travail.
Je témoigne ma gratitude à Monsieur le Professeur AOUTI A., Responsa-
ble du laborat9ire de Zoologie, qui a accepté de présider cette Thèse. Je lui
adresse mes sincères remerciements pour cette confiance qu'il m'a ainsi témoi-
gnée.
Messieurs les Professeurs: COMBES C., Eminent Spécialiste des Schis-
tosomoses, Chef du Laboratoire de Biologie Animale de l'Université de Perpignan;
ASSALE G. Chef du Laboratoire de Parasitologie de la Faculté de Médecine d'Abi-
djan; KOUASSI N., Chef du Laboratoire d'Hydrobiologie de la Faculté de Sciences
et Techniques de l'Université Nationale de Côte d'Ivoire, ont bien voulu mthono~,
rer en participant à mon Jury. Je leur exprime ma vive reconnaissance et mon
profond respect.

Monsieur le Professeur BRENGUES .1., Directeur du Département G.
de
l'ORSTOM, Directeur Fondateur du C.E.M.V ..
Je voudrais vous exprimer toute ma
reconnaissance, car je mesure tout ce dont je vous suis redevable. Les moments
que j'ai passé à vos c~tés m'ont été très enrichissants sur le plan personnel
et scientifique. La confiance que vous avez bien voulu me témoigner a été pour
moi le meilleur encouragement.
Soyez assuré de l'admiration et du profond res-
pect que je vous porte.
Je suis très touché de l'intérêt que Monsieur SELLIN B. Parasitologis
de l'ORSTOM au Centre de Recherches sur les Méningites et les Schistosomoses
(CERMES) de Niamey (Niger), a bien voulu porter à mes recherches. Je lui. dois
mes premières connaissances en matière de Malacologie et de Recherches sur les
Schistosomoses. Je souhaite qu'à travers ce Mémoire, marqué de son empreinte,
il voit le signe de ma profonde et très sincère reconnaissance.
Monsieur BELLEC C., Entomologiste Médical de l'ORSTOM, Chargé
de
Recherches, Coordonnateur des Enseignements de deuxième année au CEMV,
\\qui a
assuré avec beaucoup de compétences la Direction Scientifique de ce travail,
ct
tenté avec parfois beaucoup de peines à
me
modeler à l'image du scientifique
rigoureux qu'il est.
Mon
souhait est qu'il éprouve de la fierté au travers d
ce document dont il est l'un des principaux artisans.
,
Monsieur le Docteur REY J.L., Responsable dù Service d'Epidémiologie
de l'Institut de Santé Publique (INSP), votre disponibilité et votre compétenc
couplée à votre humilité font de vous un exemple de vertue auquel je m'efforce
rai
de ressembler.
Soyez assuré de ma sincère admiration.
Messieurs les Docteurs,SENELLART J.M.,
Coordonnateur des ?rogrammes
de Santé Rurale de la Région Nord; CUNIN P. Médecin-Chef du Secteur de Santé
Rurale de Yamoussoukro, Monsieur BAMBA S.
Infirmier-Chef, Madame MESSOUM A.,
Sage-Femme de la Maternité de N'Guessan Pokoukro,
nous ont apporté tout leur
soutien et leur participation dans la réalisation des enquêtes parasitologique
qu'ils reçoivent ici l'expression de ma profonde gratitude.
Messieurs les Chefs des villages de N'Guessan Pokoukro,
de Assamoikr
de Kouamékro,
les Enseignants de l'école primaire,
tout le personnel du Centre
de Santé de N'Guessan Pokoukro,
toute la population des villages étudiés, ont
permis grâce à leur compréhension et à leur disponibilité,
la mise en oeuvre d·
ce travail,
qu'ils en soient infiniment remerciés.

L'occasion m'est donnée de remerCier très vivement, Messieurs les
Professeurs :
- N'DIAYE A., Ministre de la Recherche Scientifique;
- TOURE B., Recteur de l'Université Nationale de Côte d'Ivoire;
- DIOPO J. Doyen de la Faculté des Sciences et Techniques, pour aVOir
permis la réalisation de ce travail.
Monsieur DAGNOGO M. Directeur du CEMV, m'a prodigué des conseils ~ti;c
les; il m'a accordé toutes les facilités matérielles dans la réalisation de ce
document. Je lui exprime ma vive reconnaissance.
Je ne sauraiS oublier d'associer à la réalisation de ce travail toute
l'équipe du Département de Biologie Animale de l'Université Nationale de Côte
d'Ivoire, ·en particulier, Monsieur OFFOUMOU A., Responsable du Département de
Biologie et Physiologie Animale, auprès duquel,
j'ai toujours trouvé disponibi-
lité, conseils et encouragements.
Messieurs TRAORE D. du Département de Biologie Végétale de l'Univer-
sité Nationale de Côte d'Ivoire, et HERVOUET J.P., Géographe de Santé de
l'ORSTOM, m'ont fait bénéficier de leurs compétences respectivement en Botani-
que et en Socio~Géographie. Qu'ils en soient infiniment remerciés.
A Messieurs YAPI Y., Attaché de Recherches au CEMV et OUEDRAOGO F.,
Elève Géographe de Santé de l'ORSTOM, mes compagnons de travail,
j'exprime tou-
te mon amitié et ma sincère reconnaissance pour la part prépondérante qu'ils
ont prise dans la réalisation de ce travail. L'occasion m'a été ainsi donnée de
pouvoir apprécier les avantages du travail en équipe.
Je voudrais aSSOCier à ces noms ceux des Docteurs KANGOYE L., SONON
B. et Monsieur DIABATE S., membres de l'équipe Schistosomoses du CEMV dont je
n'oublierai pas l'aide technique et la gentillesse.
Je me fais aussi un devoir et un plaisir à la fois de remercier mes
Amis, BONEBO T., DOANNIO J.M.C., DOSSOU-YOVO J., NDAMKOU N.,
les Docteurs
(. ._
DOGORE R. et Madame, SORO B., qui ont su m'entourer de leurs soins et de leurs
encouragements.

Toutes mes amitiés vont à
- mes collègues de serVlce
NEKPENI B., GBATTO E.,
ZEZE G., LOUTI D.;
-
au personnel technique du CEMV;
Je veux penser en particulier à
SEYDOU S.
et ADAMA K.,
qui ont assuré l'entretien de notre
laboratoire,
BAKARY S.,
TRAORE A., KAMATE L.
et ISSOUF K.,
chauffeurs au
CEMV, qui ont su me conduire en toute sécurité,
MOUSSA K.,
auxiliaire de laboratoire,
auprès de qui j'ai trouvé
compréhension et sympathie.
- Monsieur ANGAMA Y.
et Madame OUATTARA F., Agents 'Comptables au CEMV,
qUl m'ont apporté toutes les facilités
administratives.
- Mesdames DIA C.
et AMANI H., Secrétaires auprès
desquelles j'ai ren-
contré toute la sollicitude.
Je tiens à remerCler très vivement, Monsieur DEMBELE N.,
"le vieux",
Secrétaire à l'OCCGE-Institut Pierre RICHET de Bouaké, qui a su transformer un
manuscrit raturé en ces pages impeccablement dactylographiées et ordonnées.
A mes Parents
: mon Père, ma Mère,
qui m'ont donné la vie et qui m'ont
toujours encouragé à faire
les études; qu'ils soient rassurés de la place qu'ils
tiennent dans mon coeur et que ce travail soit un couronnement de leurs efforts.
A mes frères et soeurs,
j'exprime mon sentiment fraternel,
pour l'af-
fection dont ils m'ont entouré.
A mon Epouse qui a su s'armer de patience, et me manifester la compré-
hension et l'amour nécessaires durant les durs moments de labeur,
je renouvelle
tout mon attachement, ma tendresse et mon Amour.
Enfin,
Je voudrais dédier cette Thèse à la mémoire de feu le Profes-
seur DIOMANDE TIEMOKO, Ex-Directeur du CEMV,
qui demeure pour moi un Père et un
exemple de modestie de discrétion mais d'efficacité et d'ardeur au travail.

SOM MAI R E
INTRODUCTION
GENERALITES
3
PRESENT ATION DE LA ZONE D'ETUDE
16
PREMIERE PARTIE : LE MOLLUSQUE ET LE PARASITE
26
1. METHODES ET TECHNIQUES
26
r.J.IlAFRIC-</
1.1. Durée de l'étude
(.,c~~.
26
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C
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1.2. Sites de récolte des mOl!usqUft.,
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26
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1.3. Echantillonnage et calcul des è/ëQsifés-ee ~Oausques
29
'?Jefl. c.. ~6f\\ev..6'/
~
1.4 Transport et conservation des mollusques
30
1.5. Détermination des mollusques
30
1.6. Mesure de la taille des mollusques
30
1. 7. Etude de la croissance au laboratoire
31

1.8. Recherche de l'infection des
mollusques par les
trématodes
31
1.9. Infection
des h;tes définitifs de laboratoire
31
1.10. Etude du rythme d'émission cercarienne sur
le terrain et au laboratoire
31
1.11. Recueil et exploitation des données
32
2. RESULTATS MALACOLOGIQUES
36
2.1. Faune malacologique
36
2.2. Ecodistribution de BuLinus twncatus whLfsi et
BiomphaLa'Lia pfeiffe'Li
36
2.3. Variation
des densités dans le temps
37
2.3.1. Les quatre points confondus
37
2.3.2. Etude point par point
38
2.4. Dynamique de ponte et de croissance
38
2.4.1. La ponte
2.4.2. La taille
2.5.Taux d'infection des mollusques
39
2.6. Rythme démergence des cercaires
40
3. DISCUSSION
40
3.1. Faunistique
40
3.1.1. Les mollusques non h;tes intermédiaires de
schis tosomes
3.1.2. Les espèces h;tes intermédiaires
3.2. Ecodistribution des espèces h;tes intermédiaires
de schistosomes
42
3.3. Dynamique de ponte et de croissance
43
3.4. Variation
des densités dans le temps
45

3.4.1. Facteurs climatiques
3.4.1.1. Précipitations et niveaux d'eau
3.4.1. 2. Température
3.4.2. Facteurs chimiques
3.4.3. Facteurs biotiques
3.4.3.1. Réactions homotypiques
3.4.3.2. Réactions hétérotypiques
Parasitisme et prédation
Facteur
anthropique
Végétation
3.5. Taux de parasitisme
49
3.5.1. Les schistosomes
3.5.2. Les autres trématodes
DEUXIEME PARTIE:
L'HOMME ET LE PARASITE
52
1. TECHNIQUES ET METHODES
52
1.1. Population examinée
52
1.2. Protocole de l'enquête
52
53
1.3. Méthodes de dépistage
1.3.1. Diagnostic parasitologique de certitude
1.3.1.1 Filtration des urines
1.3.1.2 Eclosion des miracidiums
1.3.1.3 Examen des selles
1.3.2. Diagnostic de la Schistosomose uro-génitale
par bandelettes réactives
1.3.2.1 Méthodologie
1.3.2.2. Résultats
1.3.2.3. Discussion
1.4. Exploitation des données
58
1.5. Traitement
60

2. RESUL.TATS PARASITOLOGIQUES CHEZ L'HOMME
61
2.1. Village de N 'Guessan Pokoukro
61
2.1.1. Sch is tosomose à Schistosoma haemato6ium
2.1.1.1. Population totale
2.1.1.2. Population scolarisée
2.1.2. Schistosomose à Schistosoma mansoni
2.1.3. Autres parasitoses intestinales
2.2. Les villages de Assamoikro et de Kouamékro
66
2.2.1. Village de Assamoikro
2.2.2. Village de Kouamékro
3. DISCUSSION
68
3.1. Schistosoma haemato6ium
68
3.1.1. Populations totales
3.1.1.1. Taux de présentation
3.1.1.2. Taux de prévalence
3.1.1.3. Oviurie
3.1.2. Population écolière
3.2. Schistosoma mansoni
73
3.3. Autres parasitoses intestinales
75
TROISIEME PARTIE
L'HOMME ET L'EAU
76
1. METHODOLOGIE
76
1. 1. Repérage des lieux de contact homme-eau
76
1.2. Contact homme-eau
76
1.3. Exploitation des résultats
76
1.3.1. Terminologie utilisée
1.3.3. Différents paramètres utilisés
-

2. RESULTATS
77
2.1. Fréquentations globales
77
2.2. F réquen tat ions dans l'année
78
2.3. F réquen ta tions dans la journée
78
2.4. Fréquentations suivant les activités
79
2.5. Fréquentations et lieux d'habitat
80
3. DISCUSSION: ELEMENTS DU COMPORTEMENT DE
L'HOMME AYANT DES IMPLICATIONS SUR LA
TRANSMISSION
81
CONCLUSION
84
RESUME
87
ANNEXES
92
BIBLIOGRAPHIE
101

"La 'Léalisation de g'i.ands pwjets hydw-agûcoles, ''', dans les pays
twpicaux, p'Lésente
t'Lès pwbablement
des 'Lisques POU'L la santé de La popu-
lation, mais
ces ûsques sont
'Latement éuaLués auee ptécision, et plus tate-
ment encote combattus.
'J'ou'i..tant une meiLLeuce
connaissance
du ptobLème
p'Lésentetait à
l'éuidence
un
doubLe
inté'Let: POU'L la
santé publique en ptemiet lieu ... ,
poU'[ le succès de l'opétation".
cf!.U'J'E..L1 CoLLoque lntetnational Banages en te ne et '!JéueLoppement
des
zones
w'LaLes
en Jlfûque. Thiès,
1 - 16 cf!.util 1983, SénégaL.

l N T R 0 DUC T ION

- 1 -
A ffections parasitaires, causées par des vers hématophages de la famil-
le des Schistosomatidae, les Bilharzioses encore appelées Schistosomoses, consti-
tuent aujourd'hui un véritable problème de Santé Publique pour les pays tropicaux.
Maladies à transmission fécale ou urinaire, les Bilharzioses sévissent à
l'état endémique dans 74 pays essentiellement répartis dans les zones tropicales et
subtropicales (Figure 1).
Selon les dernières estimations de l'Organisation Mondiale de la Santé
(OMS), 600 millions de personnes sont exposées à cette endémie et on estime à
plus de 200 millions les sujets atteints dans le monde (Anonyme, 19840). Selon ces
memes sources cette parasitose classée au premier rang des maladies transmises
par l'eau suivant la prévalence, devrait connait:re un développement de plus en plus
grand, du fait de l'accroissement en nombre des retenues d'eau dans les pays en
développement, pour satisfaire à des impératifs économiques (HUNTER et al.,
1980).
En Côte d'Ivoire, cette parasitose associée à l'eau, devrait connaître
ici comme ailleurs un développement lié à l'important essor
agro-économique du
pays. En effet pour faire face aux exigences nouvelles de son développement agro-
pastoral, la Côte d'Ivoire a mis en oeuvre une politique d'incitation qui a engen-
dré à côté des grands barrages hydroélectriques (Ayamé, Kossou, T aabo, Buyo), une
multitude de petits lacs communaux, privés, villageois, dont la surperficie était
évaluée en 1978 à plus de 1700 hectores (KOUASSI, 1978).

é = ; - ; : = - - - - - - - - . - - - - - ' - - I \\
--~
\\
1
1
~
S. monsoni
1
~
S. lntercoloium
._---~
Fig. 1: Repartition géographique
des schistosomoses
dOriS
le
monde.
(OMS. 1973)

- 2 -
Indépendamment des avantages év idents qui résul tent de l'aménagement
de ces retenues d'eau pour l'économie du pays ou de la région considérée, ces rete-
nues suscitent un certain nombre de risques pour la santé de l'homme. Parmi ces
risques on peut noter en particulier la recrudescence de nombreuses maladies para-
sitaires tels, le Paludisme, l'Ankylostomose, les Filarioses, les Schistosomoses etc ...
C'est pourquoi, il nous parait important que des études soient menées
en vue de préciser les données épidémiologiques et de proposer des straj"égies de
lutte adaptables aux différents systèmes épidémiologiques, pour éviter l'explosion
de ces affections décrites par HUNTER (1980) comme le "Choc du Futur".
Notre travail qui s'inscrit dans ce cadre, a porté sur les Schistosomoses
dans un village de savane humide. Le site de transmission de ces Schistosomoses es:
un étang villageois, prototype de nombreuses retenues d'eau, réalisées ces dernières
années pour limiter les effets néfastes de la sécheresse en disposant de l'eau pour J,
cultures et l'élevage en vue de l'auto-suffisance alimentaire, politique pronée par le
Gouvernement.
Ce choix s'inscrit en droite ligne des recommandations du Comité
d'Experts de l'OMS de 1980
"on portera une attention particulière aux ouvrages
de faible envergure car les renseignements qui en émanent
sont extrapolobles à de
nombreux autres ouvrages du m~me genre implantés dans la m~me région. Tandis
que les études sur les grands lacs artificiels quoique nécessaires sont moins exploi-
tables en dehors des bassins hydrographiques concernés ... " ANONYME (1980).

G E N E R ALI TES

- 3 -
1. PRINCIPALES ESPECES DE SCHISTOSOMOSES HUMAINES
La sous famille des ,Scniscosomacinae Stiler et Hassall,
1898 comprend
des genres parasites de mammifères et d'oiseaux avec entre autres, ie genre
Schiscosoma Weinland,
1858 qui nous intéresse particulièrement. Ce genre renferme
de nombreuses espèces dont cinq sont parosites de l'homme : :Schiscosoma f,aema{,o-
6ium, Schiscosoma iaponicum, Schiscosoma mansoni, Schiscosoma ince'LcaLacum et
Schiscosoma mekongi.
Ces espèces se distinguent les unes des outres par l'anatomie des sTodes
adul tes et larvaires, certaines particularités du cycle biologique, leur degré de pa-
thogénicité, leur affinité anthropophile ou zoophile plus ou moins prononcée, leur
répartition géographique.
On peut noter que si nous n'avons considéré que cinq espèces de schisto-
somes parasites de l'homme,
certoines
espèces principalement
parasites
d'ani-
maux,
sont
signalées
chez
l'homme, Schi5cosoma bouis, Schiscosoma matchei,
Schiscosoma Leipe'Li, Schistosoma ma'Lgwbowiei (TOUASSEM, 1984).
1. 1. Schistosoma haematobium (Bilhorz, 1852) :
C'est l'agent de la bilharziose uro-génitale chez l'homme. Les vers adul-
tes vivent dans le plexus veineux périvésical. Cette forme de schistosome se déve-
loppe généralement dans un mollusque du genre Bulinus. 'J'lanm6a'Lius medigensis
serait aussi hôte intermédiaire de S.haemacobium au Portugal ( BROWN, 1980).
Cette Schistosomose sévit en Afrique, en Asie du Sud-Ouest et dans des foyers
isolés en Inde et au Portugal (Figure 1).
1.2. Schistosoma iapnicum Kotsurodo, 1904
C'est l'agent de la Bilharziose ortério-veineuse de l'homme; les vers
adultes vivent aussi bien dans les veines porte - hépatiques que dans les artères
pulmonaires. L 'hôte intermédiaire est un prosobranche du genre OncomeLania .. Cette
espèce essentiellement orientale, est l'une des plus pathogènes pour l'homme. Cer-
taines souches (Formose)
sont strictement zoophiles (Figure 1).

- 4 -
1.3. Schistosoma mansoni Sombon, 1907 :
C'est l'agent de ICI Bilharziose hépato-intestinale de l'homme (h;te habi-
tuel) mais rencontré aussi chez des primates, des carnivores, des marsupiaux, des
insectivores et des ron~Jeurs. L'h;te intermédiaire est un pulmoné du genre Biorn-
pnaLaLia.
Il est très largement répandu dans toute l'Afrique intertropicale, dans
le Sud-Ouest Asiatique, en Amérique Centrale et Australe (Figure 1).
1.4. Schistosoma inte'l.calatum Fisher, 1934 :
C'est l'agent de la Bilharziose rectale; limité Q l'Afrique Equatoriale
et Subéquatoriale, principalement Za'ï"re et Cameroun. L 'h;te intermédiaire est
comme dans le cas de S.naemato6ium, un pulmoné du genre Bulinus (Figure 1).
1.5. Schistosoma mekongi Voge, Bruckner et Bruce, 1978
C'est l'agent d'une Bilharziose hépato-mésentérique (les vers adultes
vivant dans les veines mésentériques supérieures et la veine porte) de l'homme
mais aussi du chien et de muridés. L 'h;te intermédiaire est un Prosobranche du
çJenre T LicuLa.
L'Clire de répartition est limitée au Laos et au Cambodge.
2. DONNES ACTUELLES SUR LE CYCLE PARASITAIRE DES
SCHISTOSOMES :
Le schistosome vit dClns le système vasculaire de l'abdomen de l'h;te
définitif, habituellement dans les veines mésentériques (Schistosomoses intestinales)
ou dans le plexus uro-génital (Scnistosorna naemato6ium).
Ce sont des vers ollongés de 10 à 15 mm de longueur. Les m;les ont
un corps aplati rubané tandis que les femelles sont filiformes. Comme pour com-
penser leur caractère gonochorique ces vers sont constamment accouplés (F iÇ1ure 2).
Les femelles sont
logées dans un repli formé par l'incurvation des bords, dans la
partie postérieure du corps du m;le, appelé canal !=lynécophore.
Les formes adultes assurent chez le vertébré la reproduction sexuée du
porosite. Le nombre d'oeufs pondus varie non seulement avec l'espèce de schistoso-
me, mais aussi avec son âge et le dégré d'adaptation à l'h;te vertébré.

mirocidium
cercoire
~
Figure 2 : Cycle para.itaire de • • chl.ta.ame. : exemple de Scf,i.toJoma f,aomatobium.

- 5 -
les oeufs émis par le parasite sont de forme ovo'ï"de (S. naematobium el
S. man.soni) ou sphérique (S. iaponicum), et ont un épéron terminal ou lotéral. Ils ve
avoir différentes destinées
une faible proportion (environ 20%) des oeufs expulsés
dans le song, parviendront à franchir activement la barrière intestinale ou vésicale.
De nombreux oeufs ne franchiront pas cette barrière et s'accumuleront dans les pel!
vésicales et intestinales. D'autres seront entrainés par le courant sanguin vers le fo
ou d'autres organes et provoqueront des lésions graves. les oeufs qui tombent dons
lumière intestinale ou vésicale atteindront le milieu extérieur avec les fèces ou les
urines. Ils devront arriver jusqu'au milieu aquatique pour assurer la continuité du
cycle.
Si cette condition est satisfaite, les oeufs dons l'eau éclosen1·, produi-
sant une larve ciliée, le miracidium, petit organisme de 200 à 250}J. C'est le
premier stade libre permettant la transmission vertébré-invertébré. Cette larve na-
geante assure la dispersion du parasite dans le milieu aquatique et l'infestation du
mollusque cible. Elle peut survivre environ 24 heures dons des conditions favorables
de milieu; elle meurt si la température s'abaisse ou s'élève trop, ou si la concen-
tration en sel dépasse 0,5 g/I (GOlVAN, 1974).
Au moment de la pénétration, le miracidium se fixe au tégument du
mollusque; puis il s'enfonce en une dizaine de minutes et abandonne son rev~temenj
cilié.
le développement larvaire des schistosomes à l'intérieur du mollusque
hôte intermédiaire est aujourd'hui bien connu depuis les travaux de JOURDANE
(1978), JOURDANE et al. (1980) grâce à la technique de transplantation micro-
chirurgicale des sporocys tes. En effe t, quelques jours après sa pénétrat ion dans les
tissus de l'hôte intermédiaire, le miracidium se transforme en une masse cellulaire
irrégulière, le sporocyste primaire (SP 1). Ce développement s'effectue généralement
dans la région antérieure du mollusque au voisinage immédiat du point de pénétra-
tion. la t~te et la sole pédieuse sont les régions les plus favorables.

- 6 -
A l'intérieur du SP 1 des cellules germinatives vont proliférer, se diffé-
rencier pour donner en deux semaines environ des sporocystes fils ou secondaires
(SP Il). Ces derniers quittent le SP 1 par la rupture de leur paroi tégumentaire;
ils migrent ensuite vers leurs micro-habitats définitifs, les espaces interlobulaires
de la glande digestive pour la majorité, quelques uns pouvant atteindre la glande
génitale. D'après les travaux cités plus haut, la production larvaire des sporocystes
fils n'est pas irrémédiablement orientée vers la production des cercaires. Au cours
du développement intramolluscal, un certain nombre de sporocystes cercariogènes
peuvent se reconvertir pour produire de nouvelles générations de sporocystes qui à
leur tour produiront des cercaires. La production des sporocystes cercariogènes ne
doit donc plus être considérée comme l'exclusivité du sprocyste primaire. La parti-
cipation de plusieurs générations de sporocystes fils dans le cycle naturel doit être
considérée comme un mode normal de multiplication.
1 Mi - - - - _ . .
l
SpI
~ n SpII -------_~EC--_ n' cercaires
V
cercaires
SpIV
~
~
(d'après
JOURDA NE, THERON et COMBES,
1980).
De cette progressive multiplication, il résulte des milliers de cercoÎres
provenant du développement d'un seul miracidium. Ces cercaires d'environ 500 y
de longueur, sont caractérisées par leur queue fourchue (furcocercaires), J'absence
de pharynx et la présence de 9landes céphaliques en relation avec la bouche sécré-
tant des principes histolytiques nécessaires à la pénétration dans les tissus de l'h;te
(BAER et al., ~ GRASSE, 1961).
La durée de vie de la cercaire sous la forme libre dans l'eau est rédui te
à environ 60 heures. Cette durée de vie varie en fonction des conditions du milieu
aquatique (THERON, 1982). Pour assurer le cycle, la cercaire doit répérer et péné-
trer très rapidement dans un h;te défitif (vertébré), sinon elle meurt.

- 7 -
La pénétration de la cercaire dans la peau se fait en quelques minutes.
La portion
antérieure s'enfonce tandis que la queue reste à la surface du tégumeni
La perforation est assurée par l'action conjuguée des mouvements de la cercaire e
des sécrétions des glandes céphaliques. Au niveau du tissu conjonctif sous-cutané,
la larve qui ne peut franchir cet obstacle va le longer jusqu'à ce qu'elle rencontre
un vaisseau sanguin ou mieux lymphatique, dans lequel elle va pénétrer. Le jeune
ver ou schistosomule ayant perdu sa queue au cours de la pénétration est véhiculé
par le torrent sanguin jusqu'aux poumons. Elle y séjourne pendant quelques jours
(8) avant de revenir au coeur gauche qui l'enverra par la grande circulation au foi·
C'est là qu'elle deviendra adulte en une vingtaine de jours.
La Clinique de la Bilharziose doit être abordée différemment suivant
qu'il s'agisse de primo-infection ou de personnes vivant
habituellement
dans un
foyer. C'est cette deuxième alternative qui nous intéresse. Les signes cliniques cor
respondants à la période d'invasion ne présentent ici guère d'intérêt, ils sont quasi-
inexistants en particulier
pour la Bilharziose urinaire et surtout exceptionellement
reportés
passant inaperçus.
Au cours de la période d'état dans le cas de la BiIharziose urinaire, on
observe essentiellement une hématurie classiquement terminale, mais le plus souver:
totale en zone d'endémie, constatée surtout chez les enfants de 5 à
15 ans, avec
douleurs sus-pubiennes. Une dysurie et une pollakiurie sont plus rarement signalées
par les malades, tout au moins spontanément. Une atteinte aux différents niveaux
de l'appareil uro-génital peut-etre constatée, ainsi qu'une splénomégalie
dont
l'importance varie selon les auteurs.
La Symptomatologie de la Bilharziose intestinale est moins spécifique qu
celle de la BiIharziose urinaire. Les signes d'appel sont essentiellement intestinaux
syndrome dysentérique (diarrhées avec selles glaireuses, sanguinolantes, accompagnée
de tenesmes), mais inconstant
et épisodique après la phase initiale. L 'hépato-splé-
nomégalie est fréquente (son importance semble cependant varier selon les foyers e
les auteurs). En plus de ces signes cliniques dont le diagnostic différenlieJ est diffi
cile en zone d'endémie à cause du polyparasitisme quasi permanent on
rencontre
dans certains foyers avec infestation massive, ces enfants dits "araignées" maigres,
les membres longs et décharnés, le ventre ballonné sur lequel de profil on peut voil
se dessiner une hépato-splénomégalie.

- 8 -
Au plan socio-économique, il est à noter l'extrême complexité des moyen
d'investigation. Cependant nous pouvons retenir de la synthèse de
travaux faite par
GARIN (1982) que l'impact positif du développement socio-économique (adduction
d'eau, latrines, port de sandales, augmentation du niveau de revenus) est certain sur
la baisse des prévalences des helminthiases intestinales, surtout si
une chimiothérapi
de masse est associée,
La lutte contre les helminthiases intestinales a une influence probable SUI
la diminution des carences vitaminiques; elle améliore la croissance
ainsi que le ren
dement scolaire. Enfin l'apport de la lutte contre les Schistosomoses est nette sur le
croissance des enfants· et sur la productivité des adultes ramasseurs de canne à suer·
au Brésil et en Tanzanie (BARBOSA et DA COSTA, FENWICK et FIGENSCHOU in
GARIN, 1982).
Ainsi la lutte contre les helminthiases en général fait partie intégrante
du développement. D'où la nécessité de définir dans les priorités, le choix de la
stratégie de lutte au sein d'une planification intégrée, équilibrée et rationnelle,
3. SITUATION DES SCHISTOSOMOSES EN COTE D'NOIRE:
N
'
,
.
l'
'1 t'
b'bl'
h"
(1)
d
ous presentons sous cet mhtu e, une compi a lOn
l
lOgrap lque
es
travaux réalisés essentiellement par les chercheurs de l'OCCGE(2) la Faculté de Méd-
cine et les Secteurs de Santé Rurale.
3.1. Enquêtes malacologiques :
La plupart de ces enquêtes ont été réalisées par l'OCCGE à l'initiative
du Ministère de la Santé Publique et de la Population. Les mollusques ont été récol-
tés par des méthodes variées suivant les types de collections d'eau;
recherches à
vue sur les supports immergés, drague, filet trouble-eau, etc ..... La détermination
des mollusques a été faite par les chercheurs eux-mêmes suivant la clé de détermi-
nation proposée par DANISH BILHARZIASIS LABORA TORY (ANONYME, 1981a et b,
1982). Dans certains cas les échantillons ont été envoyés à ce Laboratoire pour con-
firmation de la détermination.

(1) : Les articles scientifiques et documents divers consultés proviennent des biblio-
thèques du Centre Universitaire de Formation en Entomologie Médicale et Vété
rinaire (CEMV) de Bouaké, de la Faculté de Médecine, et de l'Institut NationaJ
de Santé Publique (INSP) d'Abidjan.
(2)
Organisation de Coordination et de Coopération pour la lutte contre
les
Grandes Endémies.

- 9 -
De l'analyse des travaux présentés dons le tableau 1 et à la figure 3 on
peut noter la présence de 4 espèces d'hôtes intermédiaires de s chistosomes
rencon-
trées en Afrique de l'Ouest. Bu Linus twncatus whLfsi (Clessin), BuLinus gLo6osus
(Morelet), hôtes de la Bilharziose urinaire, Biomphala<.ia pfeiffe<.i (Krauss), hôte de
la Bilharziose intestinale à Schistosoma mansonl: et BuLinus fOL~kaLii
(Ehrenberg)
hôtes potentiels de la Schistosomose intestinale à Schistosoma inte7.calatum non en-
core décrite en Côte d'Ivoire. Les espèces de Bullins B.senegaLensis, B.gueznei,
B.iou.sseaumei, B.um6iLicatus et de P lanor be,
BiomphalaLia sudanica, dont le rôle
dons la transmission des Schistosomoses en Afrique de l'Ouest est confirmé (SELLIN,
et al., 1981) n'ont pas encore été mis en évidence en Côte d'Ivoire.
On peut également noter, outre le wand nombre de localités h'ayant pas
été prospectées, que ces espèces ne sont pas uniformément réparties. BuLinus fozs-
kaLii est la plus rencontrée, suivie de Biomphala<.ia pfeiffe<.i, de BuLinus glo6osus
et
de BuLinus twncatus whlfsi, cette dernière espèce se trouvant essentiellement· dans
le Centre du pays.
Ainsi, on rencontre aussi bien en forêt qu'en savane, les hôtes intermé-
diaires de schistosomes.
3.2. Enqu;;tes porositologiques
Plusieurs faits rendent délicat la synthèse des résultats ou plon parasito-
logique. D'une port la focalisation de cette parasitose fait que les prévalences au
niveau d'une région ne donnent pas une juste appréciation de l'endémie, d'autre
part la variabilité des sources d'information qui a pour corrolaire une diversité dans
les échantillons de populations et dans les techniques de diagnostic, rend impossible
la comparaison de niveaux d'endémie.
Si les faits cités plus haut incitent à considérer avec une certaine réser-
ve leurs résultats, ces travaux ont le mérite de décéler les zones de forte endémi-
cité et d'établir l'existence ou l'absence de cette affection.
L'analyse des résultats présentés ou tableau 2 permet de relever des
villages de forte endémicité bilharzienne dons les Déportements d'Agboville, d'Adzo-
pé, de Sakassou, de Zuénoula, de Danané, de Man et de Bouaké, pour la Schistoso-
mose urinaire, alors que pour la Schistosomose intestinale on ne note que les Dépor-
tements de Danané et de Mon.

10 -
Tableau 1
Répartition des mollusques hbtes intermédiaIres de schistosomes en
ebte d'Ivoire.
===============-=======================+============f========= =========== ==============
,
REGION
AUTEURS
BuLinu,s L.
Bulinus
Bulinus
Biompl,alatiil
whlf s,
glo6osus
fotsi<alii
pfeiffeti
ABIDJAN
DEseHIENS, 1951
+
?
BOUAKE
DESeHIENS, 1951
BOUAKE
Mc MULLEN eL al.,
1960
+
BOUAKE
NDAMKOU,
1985
+
+
t
GAGNOA
BINDER, 1957
+
LAKOTA
BINDER, 1957
+
DIVO
BINDER,
'1957
+
ABBOVILLE
BINGER.. 1957
LAGUNE EBRIE
BINDER, 1968
SAN PEDRO
ROUX eL al., 1972
+
BOUNA
SELL IN, 1973
+
+
TEHINI
SELLIN,
1973
+
+
+
+
BINGERVILLE
WRIGHT, 1973
+
OABOU
WRIGHT, 1973
TOUPAH
WRIGHT, 1973
+
SANGAN AGBAN
WRIGHT, 1973
TOUMODI
WRIGHT, 1973
DANANE
SELLIN eL al.,
1974
+
ADZOPE
SELLIN eL aL.,
1975
+
ODIENNE
SELLIN eL al.,
1977
+
BOUNDIALI
SELLIN eL al"
1977
+
ABENGOUROU
SELLIN el. al.,
1978a
+
TAABO
SELUN eL al,.
1978b
TAABO
SELLIN eL al.,
1982a
+
+
BUYO
SELLIN eL al., 197flb
+
+
BUYO
SEL LIN eL al.,
1982a
+
+
BEOUMI
SELLIN eL al.,
1980a
+
+
TIEBISSOU
SELL IN eL al., 1980a
+
TAI
SEL LIN eL al.,
1980b
+
SOUBRE
SELLIN eL al.,
1980b
+
+
KOSSOU
SELLIN eL al.,
1980a
+
+
+
+
KOSSOU
SELLIN et al.,
1982a
+
+
+
MAN
TODE seo, 1983
+
BOUAFLE
COULIBALY eL al., 1984
+
+
+
j
SAKASSOU
N' GORAN, 1984
"-
+
+
l
"-
YAMOUSSOUKRO
YAP l,
1984
"-
===============-=======================-============-=========-===========-==============

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1
--
,
.Téhlni
oSoundisti
1
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\\
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J
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1
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1
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1
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1
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1
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1
1
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1
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1
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J
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\\
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1
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1
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1
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,
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1
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1
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1 a.bou
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\\
/lA
_ -
\\
N
o
100km
1,
A
Bu/inus forska/ii
e Bu/inus g/obosus
• Bu/mus fruncofus
rohlfsi
III Biomphalaria pfeiffer;
Localite
-_-=-_-=- Grand barrage
Figure 3
Répartition des mollusques hôtes intermédiaires des schistosomoses en
Côte d'Ivoire.

-
11 -
Tableau 2
Tr~~aux ~ur les Schistosomoses en COte d'Ivoire.
Légende
Type de population examinée :
- T.
population totale.
e . .- enfants.
E. = écoJiers.
- W. = travai lIeurs.
Nb. = nombre de sujets examinés.
Taux d'infections:
x ?~ taux global
m. = taux minimum.
M.
taux maximum.
===============,===================================================== =============== ===============1
REGIONS
AUTEURS
Schistosoma
Schistosoma
1
haemato6ium
mansoni
MAN
DESCH IENS 1951 in Mc MULLEN et. al., 196n
T.
Nb. 960
34 ,B~~
m.12?~
M.75,7~~
ToDESCO, 1983
E
E
Nb. 500
Nb. 500
3, 2~~
40,6%
GAUD, 1955
T.
Nb. 185
32~~
AGBOVILlE
Mc MULLEN et al., 1960
e.
Nb. ?
80~;
BOUAKE
1
Mc MULLEN et al., 1960
e.
Nb. 174
46~~
m.33?~
M. 74~~
SAN-PEDRO
RICHARD-LENOBLE et al., 19,70
W.
E.
Nb. W. 70
E. 90
w. 2, 9~~
E. 19~~
ROUX et al., 1972
r.
T.
Nb. 1512
Nb. 532
BO'.0
m.11~~
o,1B~~
M.4œ~
BEoUMI
RAFFIER et al., in RICHARD-LENOBLE et PICQ, 1970
T.
Nb. 3422
9, 6?~
m. 2~~
M.18%
BOTRO
RAFFIER et al., in RICHARD'-LENOBLE et PICQ, 1970
T.
Nb. 2466
4 , 5?~
m. 1?~
M. 1O?~
SAKASSoU
RAFFIER et al., in RICHARD-LEN08LE et PICQ, 1970
T.
Nb. 3285
24~~
m. 2~~
M.Bœ~
BOUAFLE
PECCARERE
in RICHARD-LENOBLE et PICQ, 1970
T •
Nb. 7176
10 , 69~~
m.0,4%
M.73%

Tableau 2
(suite et fin)
CoULIBAL Y et al.,
1984
E.
Nb. 395
17 , 5~~
m. 1 , 7?~
M.5œ~
ADZOPE
T.
T.
Nb. 5973
Nb. 5973
25%
M. 56~~
2%
M. 3œ~
YAPO et al .•
1983
e.
Nb. 55
89%
KoRHoGo
ANONYME,
1973a
1972
13, 8~~
1972
3,7%
1973
16,4%
1973
4, 5~é
DANANE
ROUX et al., 1974
T.
T.
Nb. 1561
Nb. 7:39
21 ~é
m.O?>
24~é
JÎ1.0%
M.62?>
~1.67~é
BoUNDIALI
BERAL, 1983
E.
E.
Nb. 4936
Nb. 9:17
O. 08~é
4 , 16~é
oDIENNE
BOYE, 1980
e.
e.
Nb.
100
Nb. 100

in. 3~é
18,5%
m. 1?~
M. 17~é
M.36%
TIASSALE
NolAis et aL.,
1980
1 , 1~~
0, 1~~
LAKoTA
1 ,8~é
0,01~é
ABENGoURoU
1 , 9~~
1 , 2~~
DIMBoKRo
0, 8~.
0,1%
DALoA
4, 5~.
0, 7~.
BONDoUKoU
2 , 7~.
0,2%
SEGUELA
5, 5~.
5, 2~é
GAGNOA
NOl.AIS
et aL.,
1981
15%
AYAMA
8 ,œ~
ABoISSo
13~é
ABIDJAN
7 , 5~~
BUYo
SELLIN et al.,
1982a
T.
Nb. 73
23~.
m. û~~
M. 33~~
TAABo
SELLIN et al., 1982a
E.
Nb.
e.
100
W.
31
2".,
e .
32, 3~.
W.
YAMOUSSOUKRO
YAPI, 1984
T. ?
T. ?
608
338
6. 25~.
2,29~é
===============-=====================================================-===============-===============/

- 12 -
3.3. Enqu;;tes cliniques :
Au plan clinique, les travaux réalisés pour la plupart des Thèses de méde-
cine ont tenté de retrouver les signes cliniques habituellement décrits, d'évaluer leur
valeur dans les méthodes de diagnostic des Schisrosomoses.
Ainsi BOUVRY et aL. (1970) retrùuvent 23 Schistosomoses hépato-spléni-
ques parmi 3000 malades hospitalisés au CHU(1) d'Abidjan, ce qui représente 0,8%
de ces malades. Puis ROUX et al. (1974) révèlent à Danané dans une région d'hyper-
endémie à S.mansoni la présence
d'hépatorné90lie
et de splénomégalie bilharzienne
avec des caractéristiques propres.
Des manifestations cardiaques sont siqnalées chez des bilharziens (BER-.
TRAND et al., 1971; BURDn\\l, 1980). De ces travaux, il ressort que le coeur pulmo-
naire chronique bilharzien semble rare (3 cas hospitalisés) la myocardite bilharzienne
pourrait exister (5 cas hospitalisés), par contre treize hypertensions artérielles pulmo-
naires sont notées chez 31 bilharziens.
Dans une enquete menée dans la région d'Adzopé, CHESNET (1970) signa-
le 59 cas de localisation génitale
de
la
Schistosomose; la plupart de ces cas (45)
se situent au niveau de l'exocol de l'utérus. NERRETI (1973) propose le traitement
chirurgical (i1éopl astie) dans le cas d'urétéro-hydronéphrose.
Du point de vue immunologique, les travaux de NOZAIS (1979, 1982a,
1982b, 1982c); NOZAIS et al. (1975), montrent que le taux moyen
d'anticorps
détec-
té par immunofluorescence
indirecte permet de diagnostiquer les Bilharzioses et de
préciser dans certains cas le type de l'affection. Ces travaux révèlent aussi que le
taux d'anticorps fluorescents varie en fonction inverse de la charge ovulaire fécale
dans un foyer à Bilharziose mixte. Ces auteurs signalent par ailleurs que ces taux
d'anticorps n'ont pas de corrélation avec l'indice splénique.
AGBO (1982) pense que l'on pourrait a ttribuer
un tableau de méningo-
encéphalite subaiguë à une complication neurologique dans le cas d'une infection à
S.mansoni.
De ces travaux il ressort qu'en Côte d'Ivoire en plus des manifestaHons
cliniques classiques, la Schistosomose peut engendrer des troubles de nature cardia-
que, génitale ou nerveuse.
Pour apprécier la fréquence réelle de ces complications, il faudrait que
l'ét iologie bilharzienne soi t sys téma tiquement recherchée.

- 13 -
4. LA LUTTE CONTRE LES
SCHISTOSOMOSES (1)
Elle peut s'envisager par l'interruption du cycle évolutif du parasite en un
point quelconque. Il existe actuellement plusieurs méthodes pour y parvenir,
(Mc
CULLOUGH, 1981, SELLIN
et aL., 1981).
4.1. La lutte contre les formes adultes :
C'est la chimiothérapie. En plus de son activité intrinsèque curative dans
la maladie, la chimiothérapie de masse
réduit
ou
supprime
l'émission des oeufs
par la population humaine. Cela permet de baisser le niveau d'infestation des mollus-
ques chez lesquels, la multiplication asexuée
aboutit à une augmentation énorme de
la probabilité de survie du parasite et d'infestation de l'homme.
L' appari tion de nouveaux schis tosomicides
plus
efficaces,
mais
moins
toxiques,
et
la
possibilité
de
leur
emploi
en
traitement de masse,
expliquent un regain d'intér~t accordé à ce moyen de lutte.
L'état d'avancement des recherches en chimiothérapie humaine comparati-
vement aux autres moyens de lutte, justifie son choix comme pièce maitresse dans
la mise au point des stratégies de lutte par l'OMS.
4.2. La lutte contre l'h(;te intermédiaire
Bien que la destruction de l'hôte intermédiaire soi t un moyen idéal pour
supprimer la transmission, les progrès dans ce domaine sont assez réduits.
Pour l'instant, la lutte chimique apparait comme la plus efficace. L'emploi
de molluscicides peut s'avérer particulièrement bien adapté
aux régions relativement
arides où les principaux sites de transmission sont saisonniers et de taille réduite;
meme lorsque les cours ou plants d'eau sont étendus, l'emploi des molluscicides peut
être extr~mement efficace, surtout si la transmission tend à ~tre focale. Dans les
vastes réseaux d'irrigation à forte densité de population et où les mécanismes de ges-
tion de l'eau sont perfectionnés, l'épandage de molluscicides à grande échelle peut
constituer une mesure à la fois peu onéreuse et efficace de lutte contre la Schisto-
somose.
Cependant, la
faible gamme
de
produits
disponibles,
l'absence
de
données sur la toxicologie chronique et
les effets cumulatifs à long terme sur les
organismes aquatiques, et sur les utilisateurs d'eau douce, ne permettent pas actuel-
lement de recommander l'application générale de ces composés sur le terrain.
(1) : L'objet de ce paragraphe n'est pas de décrire les divers travaux, mais de
rappeler succinctement les différentes méthodes utilisées.

- 14 -
La lutte par modification de l'environnement, qui consiste à rendre le
milieu défavorable aux mollusques, en modifiant les composantes écologiques indis-
pensables à leur installation et à leur reproduction, semble pouvoir être utilisée soit
à titre préventif en prévoyant lors de la création, des installations d'entretien facile
ou impropres au développement des mollusques, soit dans des sites particuliers. Il
demeure que, cette méthode ne peut pas être directement transposable d'une région
à l'autre, d'un site à un autre.
La lutte biologique dans le cas des Schistosomoses repose sur le fait que
plusieurs poissons (Senanochz.omis sp., 04.stato'leoch'lomis aLLuaudi, TiLapia meLanopLeu'l.
CLazias sp., .. , etc.), insectes (Sciomyzidae aux stades larvaires), mollusques (Ma'lisa
cO'lnua'lietis, Jielisoma duzyi) vers parasites (Echinost.omatidae), etc .... , ont un
effel
néfaste sur le développement des mollusques. Ces organismes, vont lutter contre les
mollusques par différents moyens : compétition, prédation, parasitisme.
Pour l'instant cette technique n'a guère dépassé le stade expérimental;
aucune n'a abouti jusqu'ici à la phase d'essai
à grande échelle sur le terrain. De
plus, même si les observations permettent d'espérer une utilisation de ces procédés
"naturels" sans impact sur la faune non visée, les problèmes liés à la production d'ur.
part, à l'épandage d'autre part risquent d'en élever le coGt, meme s'ils sont employé
dans des gîtes limités.
On a observé dans le monde tropicale des végétaux ayant une action mol-
luscicide ('JhytoLacca dodecand'la,
t!tm6z.osia ma'litima, etc .... ).
Si ces plantes révèlent un intérêt sur le plan économique
poür les pays
endémiques, le fait que la plupart aient été découvertes pour leur forte toxicité pOUl
les poissons devrait soumettre leur emploi à la même législation que les molluscicide
chimiques. Rien ne permet donc dans un
proche avenir, d'envisager un développe men
généralisé de cette méthode.
4.3. La lutte contre les stades libres (miracidium, cercaire) :
Cette lutte est encore timidement envisagée, cela bien que les stades
libres du parasite semblent être plus faciles à détruire, car exigeant de faibles toxi-
cités. Cette méthode pourrait donc être utilisée avantageusement dans de petites
collections d'eau au moment de la transmission maximale; mais à ce jour aucune
étude ne permet d'évaluer l'impact réel de ce moyen de lutte sur la transmission.

- 15 -
4.4. L'éducation sanitaire
Cette méthode vise à l'amélioration de l'hygiène. Elle vise d'une part à
éviter la dissémination des selles ou des urines par la construction de latrines,
d'égouts; la destruction des excréments; d'autre part à limiter le contact avec les
eaux infestantes contenant des cercaires, par adduction d'eau courante surveillée,
aménagement de piscines, de lavoirs indépendants des eaux contaminées. Ces métho-
des très satisfaisantes pour l'esprit ne sont pas toujours très rentables. Elles ne peu-
vent être effectuées que lorsque des aménagements sanitaires sont à la disposition
des populations. Ce qui va souvent de pair
avec le développement économique.
Lorsque ces installations ne sont pas en place, l'éducation sanitaire ne peut porter
que sur l'importance de la maladie, sur la nécessité d'utiliser judicieusement l'eau en
évitant de la polluer et enfin sur la nécessité de faciliter le travail des formations
sanitaires.

PRE SEN T A T ION
DEL A
Z 0 N E
D' E T U D E

- 16 -
1. GENERALITES :
1.1. Localisation
Le foyer étudié regroupe trois villages (Figure 4), localisés dons le Cen-
tre de la Côte d'Ivoire, à 25 kilomètres ou sud-ouest de Bouaké (70 34 N el SC 11
W). Ces trois villages sont situés dons un cercle de 900 mètres de rayon, sur l'axe
routier Bouaké - Sakassou, à 15 kilomètres du Chef lieu de préfecture de Sakassou
dont ils dépendent administrativement. Ce sont les villages de N'Guessan Pokoukro,
Assamoikro et Kouamékro.
1.2. Géologie et Géomorphologie :
La Côte d'Ivoire appartient ou vieux socle précambrien de l'Afrique de
l'Ouest. L'orogenèse éburnéenne est à ]'origine de la mise en place actuelle du pay-
sage géomorphologique, stable depuis 1550 millions d'années (ATLAS de Côte d'Ivoi-
re, 1979). Le Centre de la Côte d'Ivoire est caractérisé par des plateaux ~ypiques de
Id géomorphologie des régions nord ou dessus d'une ligne allant de Guiglo à Bondou-
kou (ROUGERIE, 1982). Ces plateaux développés en glacis successifs du nord au sud,
sont dominés par un massif montagneux à l'ouest, prolongement de la dorsale Gui-
néenne (AVENARD, 1971); ils surmontent à leur tour les plaines étendues au sud.
La région d'étude, située à l'ouest de la chaine de collines "Baoulé"
appartient au paysage de plateaux. Elle repose sur des formations rocheuses de type
granito'ï'de.
Les affleurements granitiques sont fréquents sons pour autant perturber
la subhorizontalité du milieu. Les sols dérivant des granito'j'des présentent un aspect
ferralitique induré.
1.3. Climat :
La Côte d'Ivoire appartient au domaine des climats chauds de la zone
intertropicale. Le climat est déterminé par les déplacements du Front Inter Tropical
(F 1 T), qui est la ligne de démarcation entre l'air sec et chaud de l'harmattan (ou
alizé de l'hémisphère boréal, d'origine continentale et de secteur N E) et l'air frais
de la mousson (ou alizé de l'hémisphère austral, d'origine océanique et de secteur
S W). On peut distinguer deux zones climatiques principales. Le climat du sud à
tendance équatoriale caractérisé par deux saisons de pluies et le climat du nord à
tendance soudanienne ne présentant qu'une saison des pluies et une longue saison
sèche de 6 à 8 mois.

- 17 -
De par
sa localisation, le climat de N'Guessan Pokoukro est conforme
à celui décrit pour les savanes "Baoulé". Son régime le classe comme un climat
équatorial de transition à nuance sèche, assurant le passage entre les climats
équatoriaux du sud et ceux tropicaux du nord.
D'après la classification d'ELDlN (1971), la région étudiée appartient au
type C1 à 2 ou 4 saisons selon les variations et la répartition des pluies. L'harmat-
tan y souffle durant 1 à 3 mois.
La région de N'Guessan Pokoukro est située entre les isohyètes 1200 et
1300. Les histogrammes des moyennes des précipitations établies à partir de la des-
cription du régime movèn sur 30 ans par PEL TRE (1971) indiquent que les moyennes
pluviométriques annuelles sont de l'ordre de 1200 à 1400 mm. Les minima annuels
sont obtenus pendant quatre mois (novembre à février). Dès le mois de mars, les
précipitations augmentent progressivement pour culminer en juillet - aout, date à la-
quelle elles amorcent la chute. On note cependant une baisse pendant le
mois
~e juin.
En réalité le régime et les moyennes sont très variables. Certaines années
les deux maxima se rapprochent pour n'en former qu'un seul; c'est le cas en 1984
(Figure 5). Quant aux moyennes annuelles, elles sont elles aussi sujettes à d'impor-
tantes var ia t ions.
La durée totale de l'insolation varie de 1800 à 2300 heures. Suivant les
données recueillies ces trois dernières années, les températures moyennes mensuelles
varient de 23° C à 28° C. La moyenne des températures minimales est de 19° C et
celle des températures maximales de 34° C.
Le mois le plus frais est le mois de décembre, tandis que les mois de
février et de mars sont les plus chauds (Figure 5).
Le diagramme ombrothermique des trois dernières années (Figure 5), mon-
tre une tendance à la soudanisation du climat, avec une seule saison des pluies de
mars 0 octobre, et une saison sèche de novembre à février.
1.4. Végétation :
Notre site d'étude se situe dans le "V Baoulé" qui est une pointe de sava-
ne humide qui pénètre dans le secteur de Ja forêt mésophile partageant le pays en
deux grands types de paysages véÇJétaux : la forêt dense au sud et la savane au nord.
Alors que la forêt constitue un ensemble relativement homogène, la savane présente
des aspects variés allant de la savane préforestière à la savane herbeuse en passant
par les forêts claires.

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Fig .4: Situation
géographique des
villages étudiés.

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J
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J A S
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N' 0
Figure 5
Oiagramme oly,brothermique de 10 région d'étude.

- 18 -
Située dans le secteur mésophiIe du domaine guinéen la sous-préfecture
de Sakassou appartient à la zone de savane guinéenne caractérisée par Bouassus
ethiopium (Ronier)
et
'Jennisetum pU'Lpuz.eum (herbe à éléphant)(1).
1.5. Réseau hydrographique :
Le réseau hydrographique de la Côte d'Ivoire comprend quatre principaux
bassins orientés nord-sud, le CavaIly, le Sassandra, le Bandama et la Comoé. 11 com-
prend aussi de petits fleuves côtiers et au nord des affluents du Niger.
Les rivières rencontrées dans le foyer d'étude se rallient au Kem, lequel
se jette dans le Bandama Blanc.
N'Guessan Pokoukro et Kouamékro sont implantés
entre les deux petits bassins du Loka et du Gog?
Assamoikro est à 50 mètres du
ruisseau qui alimente la retenue d'eau (site de transmission de la Schistosomose) à
1000 mètres en amont au nord-est du village. N'Guessan Pokoukro et Kouamékro
sont distants du même lac, respectivement de 900 et 700 mètres. Cette retenue
d'eau
créée en 1972 à des fins agropastorales est essentiellement utilisée pour la
pisciculture.
1.6. Peuplement
La région de Sakassou est occupée par les "Baoulés" du Canton "Warèbo",
sous-groupe ethnique de l'ensemble "Akan", occupant le centre, l'est et une partie
du sud du pays.
Avec plus de 50 habitants au kilomètre carré, les régions du centre, de
l'est, de l'ouest (Man) et du nord (Korhogo) connaissent les plus fortes densités hu-
maines du pays. Ceci à l'exclusion de la mégalopole Abidjanaise.
Sakassou constitue le siège de la royauté Baoulé.
2. LE SITE D'ETUDE
2.1. L'habitat :
N'Guessan Pokoukro (Figure 6) comprend trois principaux quartiers
Haoussinkro, N'Guessan Pokoukro et le quartier "latin".
(1) : Nous remercions Monsieur TRAORE D., Botaniste de l'Université Nationale de
Côte d'Ivoire, qui a réalisé pour nous l'inventaire floristique, dont le détail est
présenté dans le tableau 6.

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-1
N
-.
N'GUe SSANPOKQUKAQ
LES
QUARTIERS
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Haoussinkro
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Figure 6
Plon du village de N'Guessan Pokoukro.

- 19 -
Comme son nom l'indique, le dernier quartier englobe au sud et au sud-
ouest du village le bloc de l'école primaire avec 14 classes, le dispensaire, la -mater-
nité, le dép(;t de pharmacie, le super-marché, et respectivement 35,2% et 30,2% des
concessions et des habitants du village. L'habitat de cet ensemble de fonctionnaires
est de style moderne. Ce quartier est doté d'électricité et de l'adduction d'eau
desservie par la ville de Bouaké. Il possède aussi deux puits équipés de pompes mé-
caniques.
Haoussinkro, encore appelé Yaokro, regroupe 41,5% des concessions et
41,6% de la population. L'habitat reste en partie traditionnel. Les quelques conces-
sions de style moderne, -alimentées en eau courante et électri fiées appartiennent à
des fonctionnaires non résidents. Ce quartier dispose d'un seul puits muni de pompe
mécanique.
Le quartier N'Guessan Pokoukro qui a donné son nom à tout l'ensemble,
a été le premier à se mettre en place, à l'est du village. C'est le quartier où rési-
de le Chef traditionnel. La population essentiellement paysanne habite dans des
maisons de type traditionnel, sans eau courante ni électricité. L'approvisionnement
en eau se fait dans les autres quartiers.
Dans l'ensemble de la région étudiée, un véritable contraste de niveau de
vie s'observe entre le village de N'Guessan Pokoukro er les autres localités voisines.
Assamoikro, construit suivant un style traditionnel n'est doté que d'un
puits muni de pompe.
Le petit village de Kouamékro est de construction très récente. Les pre-
mières maisons ont été construites dans les années 1980. Malgré son origine récente
il n'est doté d'aucun équipement sodo-économique moderne.
2.2. La population :
La population a été étudiée par une méthode consistant
à faire un
recensement exhaustif de la population, habitation par habitation. Chaque individu
est identifié par son nom, son sexe, son age, sa parenté au chef de famille; sa pro-
fession et son passé migratoire (Annexe 1).
A N'Guessan Pokoukro 576 et 511 personnes ont été recensées respective-
ment en 1984 et 1986. Les Services Nationaux de Statistique estimaient en 1975 cet-
te population à 265 individus.

- 20 -
Les pyramides de populations obtenues à N'Guessan Pokoukro (Figure 7)
épousent le profil d'un chapeau haut de forme du côté des hommes, tandis que sur le
côté
des femmes les paliers se succèdent assez régulièrement. La base est marquée
par les excroissances de la tranche 5 - 9 ans du côté des hommes et 5 - 14 ans du
côté des femmes. Une rupture notoire de pente s'observe entre 19 - 20 ans du côté
des hommes.
Les rapports d';:]ge révèlent que les jeunes de moins de 15 ans représentent
49,1% (1984) de la population totale. Les femmes sont plus nombreuses que les hom-
mes de 11,8%. C'est entre 0 et 9 ans qu'on compte plus de garçons que de filles.
Entre 20 - 29 ans les femmes sont de 2,2 fois plus nombreuses que les hommes. Un
sujet du groupe d';:]ge productif (15 - 49 ans) a 2,6 personnes à nourrir.
Cette structure démographique est donc marquée par une forte proportion
de jeunes. L'immigration des enfants pour l'école et l'émigration des jeunes et des
adultes pour le travail expliquent les déséquilibres des rapports d';:]ge et de sexe.
Ce type particulier de population caractérise les villages du centre de la
Côte d'Ivoire. En effet après 14 ans les enfants qui ont achevé leur cycle d'étude
primaire quittent le village pour rejoindre soit leur village d'origine ou la ville en
vue de poursuivre les études ou à la recherche d'un emploi hypothétique. Les jeunes
non scolarisés surtout les hommes vont aller en basse côte soit en tant que manoeu-
vres temporaires pendant six mois,
à
partir
de
janvier
février
ou
pour s'y installer en permanence comme planteurs de cultures de rente café ou
c;acao.
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l';;.;
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Sur les 342 élèves fréquentant l'écolè,
H4, soit 50,8% résident à N'Gues-
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san Pokoukro. Le quart seulement des élèves ~~i ~~t~dJins~e village en sont
natifs. Les autres 3/4 (130) y ont donc imrr.igIi'~«H.~ repré~e~té~1t 87,~% des individus
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...
de 5 - 14 ans présents à N'Guessan Pokoukro.
~~~I)f!mentSVçe
On peut aussi noter que 49,2% des élèves viennent tous les matins des
villages voisins du sud et de l'est.
La population étrangère composée de familles de fonctionnaires et de
manoeuvres agricoles est importante, respectivement 29% et 0,2% des sujets
recensés, soit près de 30% de la population
du village de N'Guessan Pokoukro.

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Fig 7. Structure
de
la
population
résidente
ô N Guessanpokoukro

- 21 -
En octobre 1986, 203 personnes habitaient
Assamoikro et 91
Kouamé-
kro.
Ces deux villages moins peuplés que N'Guessan Pokoukro ont une structure
démographique qui présente globalement le même profil qu'à N'Guessan Pokoukro
(Tableau 3).
A Assamoikro, les individus jeunes de moins de 15 ans représentent 52,7%
de la population totale. On y compte deux fois moins d'hommes que de femmes.
A Kouamékro 50,6% d'individus ont moins de 15 ans et on note '1,7 fois
plus de femmes que d'hommes.
Au niveau de ces deux derniers villages l'absence de fonctionnaires, une
importante émigration des adultes du sexe masculin surtout pour les plantations du
sud, et une relative immigration des enfants de la ville et des villages voisins pour
l'école de N'Guessan Pokoukro expliquent les différences observées dans la réparti-
tion par age et par sexe.
2.3. Les activités :
Outre les agents de l'Etat, instituteurs, infirmiers, sage-femme, les habi-
tants de N'Guessan Pokoukro et des villages voisins sont pour l'essentiel des agricul-
teurs.
Les cultures
agricoles
pratiquées
sont
principalement: l'igname, le ma-
nioc, la banane, le riz très peu cultivé et les légumes (gombo, piment, tomate,
aubergine et arachide). A N'Guessan Pokoukro, 81% des 109 parcelles de cultures
sont consacrées aux cultures vivrières. Le reste des parcelles est constitué par des
plantations vieillissantes de café, culture de rente anciennement pratiquée dans la
région.
Toutes les parcelles de cul tures localisées au délà du barrage par rapport
au village reviennent au quartier Haoussinkro. Quelques rares individus (6) de ce
meme quartier se partagent les terres du sud et de l'est du village avec les deux
autres quartiers.
Le calendrier agricole obtenu à la suite d'une enquete auprès d'es paysans
est porté au tableau 4.

Tableau 3 : Populations recensées dans les villages étudiés.
- - -- ---- - _.-
------ -----------------------------------------------------------------------------------------
----------- ------ ------ ----------------------------------------------------------------------------------
Age
Nombre
de
sujets
recensés
Lieu
Année
50 ans
o - 4 ans 5 - 9 ans 10 - 14 ans 15 - 19 ans 20 - 29 ans 30 - 49 ans
Total
Sexe
et
plus
Hommes
49
59
40
33
21
41
29
272
1984
Femmes
35
L~6
47
33
46
50
40
304
Total
84
93
87
66
67
91
69
576
N'Guessan
Hommes
31
62
59
9
22
23
33
239
Pokoukro
1986
Femmes
35
57
54
13
33
41
40
273
N
N
Total
66
119
113
22
55
64
72
512
Hommes
12
16
18
17
1
6
14
68
Assarnoikro
1986
Femmes
20
23
18
14
11
23
35
135
Total
32
39
36
31
12
29
49
203
Hornmes
7
5
4
1
0
5
12
34
Kouarnékro
1986
Femmes
7
15
8
7
1
9
16
57
Total
14
20
12
8
1
14
28
91
----------- ------ ------ --------- --------- ----------- ----------- ----------- ----------- -------- -----

- 23 -
Tableau 4
Le calendrier agricole.
CULTURES
MOIS
ACTIVITES
J
FM
AM
J
J
A
S O N
0
récolte des
tardives
vzza
défrichement
IGNAME
F'iZJ
buttes
1er nettcyaqe
,
2eme nettoyaqe
~ récolte des précoces
MAIS
semence
et
récolte
ARACHIDES
nettoyage
CAfE
VZI]
récolte
D'une façon générale la journée du paysan "Baoulé" comrrence très tot
dès l'aube pour le départ dans les plantations d'où il ne reviendra qu'en fin d'après-
midi pour repartir ensuite à la récolte du vin de palme.
Les femmes elles, toutes aussi matinales que les hommes vaquent aux tra-
vaux ménagers (balayer la cour, préparer le repas etc .... ) avant de retrouver les
maris au champ avec
le déjeuner. Elles reviendront elles aussi au cours de l'après-
midi un peu avant les maris pour vaquer à nouveau aux travaux ménagers.
Les journées du lundi et du mercredi sont considérées sacrées par les
habitants de notre foyer d'étude; elles permettent aux paysans de se reposer des
travaux champ;;;tres. La principale religion pratiquée est l'animisme; on ne rencontre
que de rares musulmans et chrétiens.

- 24 -
2.4. Les sources d'eau.
Le village de N'Guessan Pokoukro en plus de l'adduction d'eau en prove-
nance de Bouaké, de trois puits munis de pompe
mécanique,
possède des rivières
et des mares non permanentes, mais fréquentées tant qu'il y a de l'eau. Deux prin-
cipaux sites sont les plus utilisés. L'un situé au sud du village, en tête d'un ruis-
seau rejoignant le Gogo, alimenté qu'en saison des pluies et dont l'eau est utilisée
pour la lessive et rarement pour les autres activités ménagères. La deuxième collec-
tion d'eau, de loin la plus importante de la région est le lac objet de la présente
étude (Figure 8). Construit en 1972 par un cadre du village à des fins agropastorales,
ce lac n'est essentiellement utilisé que pour faire de la pisciculture. La digue longue
de 400 m. et haute d'environ 3 m. au maximum, sert d'accès aux plantations et à
certains villages. Le plus grand axe longitudinal atteint 800 m .. Les levées de la
nappe d'eau en hautes eaux et en basses eaux donnent une couverture de 25,8 et de
22,6 hectares.
Vu les difficultés pour le calcul de la capacité, l'appréciation objective
des niveaux d'eau du lac sur tous les cotés, le niveau du lac a été apprécié par des
estimations subjectives, par observation comparative suivant les jours d'échantillon-
nage des mollusques (Figure 13).
On peut cependant remarquer que les cotes maximales sont obtenues aux
mois d'octobre et de novembre, tandis que les niveaux les plus bas s'observent en
février et en mars.
La figure 9 présente la moyenne des températures de l'eau, relevées
chaque quinzaine au niveau des différents points de récolte des mollusques : on re-
marque que cette température moyenne de surface augmente graduellement de juil-
let (minima 2r C) à décembre (29,5). Puis on assiste à une baisse en janvier (27,4t
on note ensuite une remontée graduelle jusqu'au maximum obtenu en mai (30,87° C).
L'eau de l'étang est à tendance basique (pH 7,5 à 8,5). Des résultats de
l'analyse chimique*de l'eau (Tableau 5) en saison sèche et en saison des pluies mon-
trent que cette eau est peu minéralisée.
*
Nous remercions Monsieur SORIF du Centre Vivrier de l'IDESSA qui a réalisé
pour nous, les analyses chimiques de l'eau.

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1
J
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N GUE S SAN P 0 KOU K A 0
LE
LAC
ARTIFICIEL
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E
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d'eau
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pis t e
. "
,,
E
pOint de contact homme- eau
\\ ,
Figure 8
Présentation du lac et des points de prélèvements maJacologiques.

- 25 -
30
20
10
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Mois
J
F
M
A
M
J
J
A
s
o
N
o
Fig.9: Moyennes des
températures. mensuelles
de l'eau
relevées deux fois par mois (1986).
Tableau 5
Composition chimique de l'eau du lac.
========== =======-======= -------
------- -------~-------f-------
-------1-------1------- -------
- - - - - - -
-------
- - - - - - -
Ca
Mg
K
Na
Fe
DCO
N total
pH
mg/ml
IIIg/1111
IIIg/ml
mg/ml
rng/lI1J
mg/ml
mg/ml
Février
1,00
5,00
4,11
9,35
0,02
15,00
0,50
7,5
Mai
4,00
7,90
7,90
5,00
0,03
-
1],20
8,5
---------- ------- ------- ------- ------- ------- ------- ------- -------
-------------------- ------- -------------- -
--------- -----------------

PRE MIE R E
PAR T l E :
LE MOLLUSQUE
ET
LE PARASITE

"'[)es inuestigations ttansuez.sales et longitudinales SUL la
distti6ution, la densité et le taux d'infection de.s moLLusques h;;tes
intetmédiaites deutaient
faite
patUe
intégtante
de
toutes le.s
études épidémiologique.s menées dans les coLi.ectiuité.s".
'fl..appott Comité d 'fixpetts de l'OMS, 1980

- 26 -
1. METHODES ET TECHNIQUES
1. 1. Durée de l'étude
Le recensement des espèces a été effectué au cours de trois prospec-
tions. Il a été suivi d'une surveillance des populations de mollusques de février
1984 à décembre 1986 avec une interruption de février à juin 1985, en raison d'un
arrêt des activités de recherches au CEMV.
1.2. Sites de récolte
des mollusques :
L'objectif de l'étude malacologique étant de voir d'une part· l'impact du
compartiment mollusque sur la transmission et d'autre part d'envisager une lutte
en prenant en compte le paramètre mollusque; les points d'échantillonnage ont été
choisis en fonction de leur accessibilité et de leur fréquentation par les populations.
Point E
:
1
Situé près de la digue (Figure 8), il sert d'accès aux champs ou à cer-
tains villages. Point le plus proche du village de N'Guessan Pokoukro (900 m.), il
se caractérise par sa pauvreté en végétation (Tableau 6) surtout au moment de
l'étiage. On y rencontre des supports dont certains (troncs d'arbres) servent à la
lessive. Le fond est argilo-sableux. Du point de vue de la végétation observée en
période de hautes eaux, on distingue deux aspects différents.
A l'est, le côté est une bordure à Cypews sphaceLatus et Stachytaz.pheta
angustifoLia (espèces accidentelles traduisant une grande fréquentation anthropique),
on n'y note comme hydrophyte que N ymphaea Lotus. Le côte sud situé le long de
la digue est une bordure à [eez.sia hexana'z.a et 'JoLygonum Lanigewm var. afz.icanum.
L'espèce hydrophyte rencontrée est 'Jistia stz.atiot.es.
Ce point est fortement fréquenté par les femmes et jeunes filles pour les
travaux ménagers (lessive et vaisselle) et les jeunes gens pour le bain. Ce point est
fortement ensoleillé avec une dénivellation en pente douce.

- 27 -
Point E
:
2
Ce point fait partie d'un site fréquenté essentiellement pour la recherche
de bois de chauffe. Zone boueuse avec des arbres (J ieus eongensis) qui rendent le
site ombragé. On y observe une abondante végétation, essentiellement des graminées
(7'olygonum salieifoLium et Lee'Lsia hexandz.a). Ce site est caractérisé par la présence
d'hydrophytes phanérogames, (algues filamenteuses et algues unicellulaires).
Point E
:
3
Zone fréquentée. surtout par les habitants du village de Kouamékro pour
l'approvisionnement en eau des ménages et pour les activités ménagères sur place.
En période de hautes eaux les contacts sont délaissés au profit de puits de lype
particulier
creusés près de l'étonÇ].
Ce site au moment de l'étiage est très ensoleillé avec des supports cons-
titués de roniers et de troncs d'arbes morts. Le fond est sableux.
Comme le point E , c'est un site à Leezsia hexand'La et 7'oLygonum saLiei-
2
foLium avec cependant dominance de la seconde espèce. On y rencontre comme
hydrophytes, en plus des algues filamenteuses et unicellulaires, des N ymphaea Lotus
et Ce'Latopte'Lis eO'Lnuta.
Point E
:
4
Situé le long de la digue à l'opposé du point E l' il est très pourvu en
végétation (Lee'Lsia, hexand'La et 7'oLygonum Lanige'Lum var. af'Lieanum) comme sur la
bordure sud du point E l ' L'espèce hydrophyte rencontrée est N ymphaea Lotus. De
dénivellation
abrupte,
ce qite est bien ensoleillé.
Les contacts homme-eau sont constitués par la toilette au retour des
champs et la pêche par pièges à poissons. On y observe souvent des troncs d'arbres
morts, des tiges de bananiers, des écorces d'arbres et des lianes mises à tremper à
des fins médicinales. Le substrat
est argilo-sableux.

- 2U -
Tableav 6 : Rt;partltian de. e.pèce. végétale • • vr
les site. de récolte de.
mollvsqve"
=======:==============================================
=========================~==
SITE El
On distingve devx différent. aspects
CôtA
E.t
Côté
Svd
Bordvre tJ CYPlltUJ Jphac.latuJ el 5tachytalph.ta
L .. lo"g de la di Ou ..
Hydrophytes:
anguJti/alia (espèce. accidentelles tradvl.ant vne
Bardvre '" ["lJLa h.xa"dla et
Pas d'hydrophytes phanéro"ames
gronde fréqventatlon anthroplqve; ce .ont de.
poLygonum LanLg(ltUm VeHo
- Algves fllomentevses et algue.
rvdérole.).
a!dcllcum.
vnlcellvloires.
Hydrophy tes
Hydrophyte.
- N ymph••• 10tuJ
- J,stia .sttdtiottl,s
Hélo-hydrophytes :
-
L(llltJia fUl.,XandtlJ
Hélo-hydrophytes :
Héla-hydrophyte. :
- 1olIJ90num Jalici/oLium
- 'lI.hy"choJpOla cOlymboJa
- 1imbriJe.,liJ littoraliJ
1.:11tluia hOl..J.dfldld
- 'JolV90num lanigillum Ullt. a/ticanum
- é.clLpt. prOJtr.t.
'JoLY90nurn
LanigfZlunl
- DIlJmodium .saHcifoLiu'm
- 7.Jpalum polYJtachyum
vat. a/ticllnum
- 'J.ntodo"
PC"t,,~dlUJ
-
[tlQ.t,sÜt
!laxan.dta
-
'J"toUJ
l."c.ol.tu.
7 Leu.! CO"9Q.",siJ
Espèces accidentelles :
Espèces accidentelles :
- E.chi"ochloa colo"a
M.la"th". Jca"d.".
- Cyp.ruJ Jph.coiatuJ
E.pèces accidentelles :
- Stach"talpn.ta a"gu.ti/olia
(jlypn.c" bl~ui.
- U.uJi". i"dica
- Calopoga"ium mucu"oid.J

'Jaullinia pinnata
ç!lt""a"th"a JCJJili.
- Ballotia uOlticiliata
- CYP.IUJ camptoJJUJ
- 'J/Jspalum otbiculatfl
7imbliJtyliJ biJumb.lIata
===================================;=============-==== ====~======================
1============================================1
=============================================
=============================================
SITES E3
SITE E4
Site'"
['''Jia h"a"dla et
Bordvre à f. •• uia h. . a"dla et
'Jolygo"um Jalici/olium
7'o[ygonu1n lanLgetUn-r vat.
a/ticanum
Hydrophytes :
Hydrophytes:
- Nymph.". lotu.
- Nympha'd lotu,<
- C'HaLopteti.s cOtnutd
Algve. fllamenteu.e. et algue.
Hélo-hydrophy te. :
unlc;ellvlalres.
Lllelûd hQ.Adndld
'Jo[ygonum laniglltum c.:dt. allicdflum
Hélo-hydrophy tes :
ntl~modium J<!Jli.cifoLium
'Jolygonum Jalicilolium
'Jolyga"urn Jalici/olium
E.clipta plOJtlata
- CefZtJia Jltz:x.andta
DIlJmod,um vlllutinum
- 'Jolygonum lanigQ.lum lJal. afticanum
1 uitllna
umblllJat.a
-
'Jll.nt.oâon
PQntandt.uJ
Thalia w.lwitJchii
- 1uil."a
umb.Uata
I1ctOCetdJ
rtmpltlcLtlflJ
'- AClocclaJ amploctcnJ
'RhynchospOld cotymbOJd
- 1y ctauJ dcuticdtinlJi.uJ
Espèce. occldentelles :
C.ycloJotu.s .sttiat.uJ
-
De.smodium Jalicifolium
-
MelanthtZld
Jcande.ns
f.ygodLum miclophyUum
rlglltatum
conyzoidllJ
- I1.blUJ PltZcdtotiUJ
Espèce. occfdentelle.
"hy.~li,< angulata
Las,s!d
Loto;]
Calopogonium mucunoide.~
- Jlt~lli.ni4
pLl1l1atd
Ceiba pentafldla
ViLtZJ( doni.~n~
COlcholUJ olitotiuJ
l -
- HibiJcu. lOJt.llatuJ
C.'JJia dlatd
============================================_====_=========:~:::~:~t::::=:::::~=================1

- 29 -
1.3. Echantillonnage et calcul des densités de mollusques :
On rencontre aujourd'hui trois principaux modes de capture des mollusques:
la capture manuelle à l'aide d'une pince souple, l'utilisation d'instruments de capture
(épuisette, drague, carottier, etc .... ) et des pièges à mollusques, (OLIVIER, 1973).
Dans le cas de notre site, l'accessibilité du gîte, la limpidité relative de
l'eau, la présence de supports naturels, nous ont conduit
à choisir le premier mode
cité. Pour ce faire, deux prospecteurs recherchent activement, pendant quinze minutes
à chaque site, sur tous les supports potentiels les mollusques, l'un allant du côté droit
et l'autre du côte opposé.
En effet cette méthode souvent utilisée (SELLIN et aL., 1978b; GOLL et al.,
1984; SMITH, 1982; BETTERTON et aL., 1983; MACAN, 1950 et MANN, 19.58 in
SMITH, 1982) présente des avantages certains en particulier, la faible modification du
biotope ce qui permet des études longitudinales. De plus OLIVIER et UEMUERA ~
(ANONYME, 1973b) notent une correlation raisonnable entre les mollusques collectés
par cette méthode et la densité réelle de mollusques présents sur l'aire.
Pour essayer d'estimer la fécondité de la population de mollusques, nous
avons observé les pontes soit sur les supports naturels (troncs d'arbres flottants,
feuilles mortes, feuilles immergées) soit sur des supports artificiels en polystyrène
disposés à la surface de l'eau. Signalons que les vols, la destruction par les poissons,
la couverture par des algues des supports artificiels, n'ont pas permis un dénombre-
ment des pontes dans la nature. Mais par cette méthode nous avons évalué grossière-
ment les densités de pontes par des indices (+,
++,
+++)
selon l'Gbondonce.
Afin de réduire l'impact du prélèvement bimensuel sur les densités (GOLL
et· al., 1984; FENWICK et aL., 1982), sur la dynamique des populations, les mollusques
récoltés sont retournés à leur site le lendemain du jour d'échantillonnage, à l'excep-
tion de ceux infectés par les schistosomes qui sont gardés au laboratoire pour expéri-
mentations complémentaires et pour des raisons déontologiques.
Les abondances apparentes ont été appréciées par le nombre de mollusques
prélevés au niveau du point d'échantillonnage par les deux prospecteurs pendant quinze
minutes de récolte chacun.

- 30 -
1.4. Transport et conservation des mollusques:
Les gastéropodes récoltés sont ramenés vivants ou laboratoire entre deux
couches de coton hydrophile mouillé
et correctement essoré
dons
des boîtes de
pétri bien étiquettées. Dès le retour ou laboratoire, les mollusques sont maintenus
en survie dons des aquariums avec de l'eau de gîte
filtrée. Les molJ usques sont
nourris de Nostoc" ou à l'aide de feuilles de salade fraiche soigneusement lovées ou
plongées dons de l'eau bouillante
puis séchées.
Quelques spécimen
tués
lentement par la chaleur dons de l'eau tiède et
conservés
dons de l'alcool à 70% sont envoyés
ou CERMES
de
Niamey
pour
confirmation de l'identification spécifique.
1.5. Détermination des mollusques :
Les mollusques sont dans un premier temps identifiés par l'observàtion des
caractères de la coquille en utilisant les clés de détermination du DANISH BJLHAR-
SIASIS LABORATORY (ANONYME, 1981 a et b,1982).
1.6. Mesure
de la taille des mollusques
La croissance des populations de mollusques hôtes a
été estimée par la mesure au pied à coulisse du
plus grand diamètre de la coquille chez Biomphalada
pfeiffed et de la hauteur de la coquille chez BuLinus
twncatus
whLfsi (Figure 10). A la suite d'expériences
Diam ètre
au laboratoire nous avons décidé de classer les popu-
lations de mollusques en deux groupes à partir de la
H
taille où débute la ponte : jeunes mollusques < 4
a
u
mm de hauteur pour les Bu Linus twncatus,
<.. 4,5
t
mm pour BiomphaLaz.ia pfeiffez.i
et mollusques adul-
e
u
tes respectivement ' / 4 mm et 4,5 mm pour les
r
deux espèces.
Figure 10
Mesure de la coquille des mollusques.
..
Cette technique d'élevage utilisant le Nostoc qui est une algue, a été mise au
point par le laboratoire de Perpignan (France).

- 31 -
1.7. Etude de la croissance au laboratoire :
La croissance de la souche de Bu Linus twncatus ?.OhLfsi rencontrée a été
suivie chaque semaine au laboratoire. Les mollusques sont élevés en groupes dans
des aquariums avec de l'eau de leur gîte de provenance. Ils sont nourris avec de
la salade en excès.
1.8. Recherche de l'infection des mollusques par les trématodes:
La technique utilisée consiste à placer les mollusques individuellement
dans des tubes à hémolyse remplis à moitié d'eau à la température ambiante (25 à
32° C) et à les laisser repo'ser à la lumière de 6 heures à 18 heures. Ceci favorise
l'émission des cercaires matures. On note ensuite leur présence dans l'eau sous une
loupe binoculaire.
L'identification des principaux groupes de cercaires est faite au micros-
cope, après coloration au lugol à l'aide de la clé de détermination de FRANDSEN
et al. (1984).
1.9. Infestation des h~tes définitifs de laboratoire:
Les mollusques émettant des cercaires de schistosomes sont placés au
cours de la matinée dans un cristallisoir contenant de l'eau. En début d'après-midi
deux cents cercaires pour les souris et huit cents pour les hamsters sont comptées
et introduites dans un cristallisoir de 200 cc contenant de l'eau s'élevant à 2 centi-
'mètres de hauteur. Le rongeur est ensuite
enfermé dans le cristallisoir sous une
grille métallique.
La pénétration des cercaires se fait activement par voie transcutanée,
principalement au niveau des pattes et de la queue, zones dépourvues de poils.
1.10. Etude du rythme d'émission cercarienne sur le terrain et au laboratoire
Tous les essais de mesure des densités cercariennes dans les eaux du
lac, à l'aide du cercariomètre à filtration différentielle mis au point par THERON
(1979) ont donné des résultats nuls, cela certainement à cause de la faiblesse des
densités cercariennes et de la charge relativement élevée en particules de l'eau.
Au laboratoire nous avons réalisé l'étude des rythmes d'émission des cer-
caires de schistosomes à partir de mollusques infectés dans la nature.

- 32 -
Les mesures sont réalisées cinq jours consécutifs sur les memes mollus-
ques, mais seuls les résultats des trois derniers jours sont pris en considération
pour tenir compte de la phase d'accoutumance du mollusque aux conditions expéri-
mentales (THERON,
com. pers.).
Toutes les séries d'expériences débutent le matin à 6 heures et s'arrê-
tent à 18 heures. Elles se déroulent en lumière naturelle.
Les mollusques infectés de schistosomes sont maintenus individuellement
dans des godets plastiques (50 mm de hauteur, 35 mm de diamètres) numérotés.
L'eau de bain proposé aux mollusques en expérimentation est de l'eau de
gîte filtrée provenant du site de récolte des mollusques.
Les températures moyennes de l'eau ont- varié très peu pendant la jour-
née (24 à 28° C).
A des intervalles de temps réguliers de 30 mn
l'eau de bain remplis-
sant à moitié chacun des godets et contenant les cercaires émises par chaque mol-
lusque est recueillie dans un bécher de 50 ml puis immédiatement remplacée dans
le godet par une eau saine.
L'isolement et la concentration des cercaires sont faits
par fil tration
du contenu du bécher, après addition de quelques gouttes de lugol, sur un filtre mo-
nofilament polyamide Nytrel Tl
de 20 ym de vide de maille (Figure 11).
Les cercaires sont ensuite
comptées à la loupe binoculaire, sur le filtre
posé dans une boTte de pétri sur une rondelle de papier Whatmann
GF} A
en fibre
de verre, colorée avec du lugol.
Un meme filtre peut etre réutilisé plusieurs fois après lavage soigneux à
l'eau de robinet.
1.11. Recueil et exploitation
des données
Sur le terrain, la date et les heures d'échantillonnage, les paramètres
climatiques (température et niveau d'eau), chimiques (pH) et la liste des espèces
de mollusques observées sont notés dans un cahier suivant le modèle de fiches pré-
senté en annexe 2.

A
s
B
I-o-
Tamis en acier
inoxidablll
Filtre
Papie r
WHATMANN
GF/A
~LU:OI
j
C
l
de pétri
-=====:!===~====::è===========.Jr
Boltre
Fig. 11: Technique de récupération des cercalres
A.- Filtre polyamide NYTREL T 1 avec ses cinq zones de filtration
de 31 mm de diamètre, quadrillées et numérotées.
B.- Récupération des cercaires sur le filtre placé au-dessus d'un disque
de caoutchouc noir présentant cinq ouvertures circulaires qui
s'ajustent aux cinq zones filtrantes du tissu polyamide. Le disque
de caoutchouc est placé sur un tamis en acier inoxidable.
c.- Préparation du filtre pour la coloration et le comptage des
cercaires.

- 33 -
Au laboratoire les résultats malacologiques (densités, taille des mollus-
ques) sont portés sur une fiche d'échantillonnage (annexe
3). La taille, le nombre
des mollusques parasités ainsi que l'espèce de parasite sont notés au verso cie cette
fiche. Cette m~me fiche est utilisée pour l'étude de la croissance des mollusques
au laboratoire.
Les résultats de J'étude du rythme d'émission des cercaires sont portés
sur des fiches faites suivant le modèle de l'annexe 4.
L'exploitation des données a été faite par ordinateur ou à l'aide d'une
calculette en vue : du calcul des moyennes de taille des mollusques, de l'estimation
de l'erreur sur ces moyennes, de la comparaison des moyennes successives de taille
et de rechercher le type de correlation qui existe entre les densités des différentes
espèces de mollusques entre elles d'une part, et d'autre part entre ces densités et
les paramètres climatiques (précipitations et températures). Les formules statistiques
utilisées à cet effet, tirées de l'ouvrage de SCHWARTZ (1984) sont les suivontes :
- La moyenne : m
X
m
=E__n_in__i__
· m est la taille moyenne de l'échantillon de
mollusques.
· ~ est la somme algébrique.
· n. est le nombre de mollusques ayant une taille
1
donnée, nommée x.1
n
est le nombre toto! de mollusques échantillon-
nés.
- La variance
S2:
""'" n. (x .
L...
1
1
::
n -
1
- L'erreur sur la moyenne
e
à
5%
1,96
x
S
e

- 34 -
La comparaison entre deux moyennes observées est basée
sur le calcul
de l'écart réduit
• dans le cas où les effectifs
et
sonj" supérieurs ou
égaux à 30
€=
mA
m B
SA 2
+
SB 2
- -
nA
n B
Si
( , . (
1,96 la différence n'est pas significative.
Si
t, ~ 1,96 la différence est significative, et le risque correspondant
à €
lu dans la table de l'écart -
réduit fixe le degré de signi fication.
<
Si nA
ou
n
30 la comparaison est basée sur la valeur de t :
B
t
=
+
+
ou S2 désigne l'estimation de la variance supposée commune, par la
formule :
L: (x
+
(x
=
+
2
Si
t
est inférieur à la valeur lue dans la table de t pour un nombre
de degré de liberté: ddl = nA
+
n
2
et le risque 5% la diffé-
B
rence n'est pas significative;
dans le cas contraire elle est significati-
ve et le risque indiqué par la table pour la valeur de
t
trouvée
fixe le degré de signification.

- 35 -
Les corrélations ont été estimées par le coefficient de corrélation
r.
~ (x
m)
(y
m )
r =
x
-'-y
_
v (x
où m
et m
désignent les moyennes observées des deux variables
x
y
x et y.
Le risque
x
correspondant à
r
peut etre obtenu, soit par la table
du coefficient de corrélation pour d d 1
=
n -
2,
soit, lorsque celle-
ci est insuffisante, en formant
t
=
r
y
' " n -
2
1 -
2
et en cherchant le risque correspondant dans la table de
t
pour
d d 1
=
n -
2.
Si 0< '>
5% la liaison n'est pas significative.
Si 0<. ~
5% la liaison est significative, et
0( mesure son degré de
signification.

- 36 -
2. RESULTATS MALACOLOGIQUES
2.1. Faune malacologique :
Nous avons trouvé sept espèces de gastéropodes dans les eaux de l'étang.
- BiompnaLazia pfeiffezi (Krauss).
SegmentO'L6is I<anisaensis (Preston).
- rAfwgyws CO'Letus (de Blainville).
- BuLinus twncatus wnLfsi (Clessin).
- BuLinus fO'Lsl<aLii (Erhenberg).
- [ymnea nataLensis (Muller).
- MeLanoides tu6e'LcuLata (Krauss).
La composition de la faune malacologique est restée stable au cours des
deux cycles d'étude,
à l'exception de l'apparition de MeLanoicies tu6e'LcuLata au cours
du deuxième cycle.
Parmi ces espèces nous notons la présence d'hôtes intermédiaires de
Schistosomoses : BiompnaLazia pfeiffezi vecteur de la Schistosomose intestinale à
Scnistosoma mansoni, BuLinus twncatus wnLf si, vecteur de Scnistosoma naemato6iÏJm
(Schistosomose génitale de l'homme) et de Schistosoma 60uis (Schistosomose du bétail)
et BuLin'us fO'Lsl<aLii hôte intermédiaire de Scnistosoma inte'LcuLatum. De toutes les
espèces rencontrées, seuls BuLinus twncatus wnLfsi et BiompnaLazia pfeiffezi sont des
vecteurs confirmés de Schistosomoses humaines et du bétail dans notre région. Ce
sont donc les populations de ces espèces que nous avons
étudiées.
2.2. Ecodistribution de Bulinus twncatus l.Ohlfsi et de Biomphalaûa pfeiffeû :
On rencontre généralement ces espèces hôtes intermédiaires sur le pour-
tour de l'étang. Les deux espèces sont présentes aux quatre sites de prélèvement,
cependant en proportions différentes. Les proportions sur les nombres totaux de mol-
lusques obtenus au cours des deux cycles d'étude (février 1984 - janvier 1985 et
juillet 1985 - juin 1986) sont portés sur la figure 12.
BuLinus twncatus wnLf si est rencontré en majorité aux points E 1 et E 2
(45,4 et 33,6%) et en nombre plus faible en E
et E
(7,2 et 13,8%).
3
4
BiompnaLazia pfeiffezi a une répartition un peu plus homogène (E 1 39,9%,
E
11,3%, E
24,4%, E
24,3%).
2
3
4

2
totaux
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JAT
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0 . 0 0 0 0 0 0
0
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• • •
0
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0

0

0
0
• •
·..
n =1109
n: 1075
Fig. 12:
Proportions
respectives
de mollusques
aux
quatre
sites de
prélèvement.
0::::0 Point E 1
B
Point
E2
o Point E3
B
Point
El,

- 37 -
2.3. Variation des densités dans le temps
2.3.1. Les quatre
points confondus :
Au cours du premier cycle d'étude on constate que les populations de
B. pfeiffeû (3115) sont 31,5 fois plus nombreuses que celles récoltées ou cours du
second cycle d'étude (204).
On note par contre que sur les deux cycles d'étude,
les populatidns de
B. t. z.onLfsi restent pratiquement constantes 1109 et 1075 mollusques respeCtivement
ou cours du
premier et du' deuxième cycle d'étude.
La comparaison des proportions relatives des deux espèces montre qu'ou
cours de la première année d'étude les populations de B. pfeiffez.i sont trois fois plus
nombreuses que celles de B. t.
z.onLf.si
(1109). Lors du second cycle d'étude le rap-
port s'est inversé, les bullins (1075) sont plus de cinq fois plus nombreux que les
BiampnaLaz.ia (204).
Les populations de B. t. z.ahLfsi et de B. pfeiffez.i sont observées presqu'en
permanence tout ou long de l'année. Pour B. t. z.onLfsi les densités apparentes nulles
ne sont notées seulement que la première quinzaine du mois d'octobre lors du premier
cycle d'étude, et ou cours du mois d'aoGt pour le second cycle d'étude. Pour B.pfeif-
fez.i les densités apparentes nulles n'apparaissent qu'à la première quinzaine de juillet
et à la deuxième quinzaine d'aoGt lors du second cycle d'étude (Figure 13).
Globalement les courbes de densités apparentes en fonction du temps pré-
sentent un seul mode (courbes unimodales).
Pour B. t. z.onLfsi les plus faibles densités sont observées ou cours des mois
de juin à novembre. Au delà de cette période on assiste à une augmentation progres-
sive des densités apparentes jusqu'aux maxima obtenus aux mois de février, Mars et
Avril pour le 1er cycle d'étude et février - Mars pour le 2ème
cycle d'étude.
Comme pour les bullins, au cours du premier cycle, les maxima dans les
densités de B. pfeiffez.i sont observés en février - Mars, puis les densités apparentes
baissent progressivement d'avril à la première quinzaine de juillet, atteignent leur mi-
nima à la fin de juillet, et au début du mois d'aoGt, on observe ensuite des densités
plus ou moins constantes de fin aoGt à janvier. Au cours du
2ème cycle d'étude les
densités apparentes ont été faibles tout au long de l'année.

1
1981,
~
1
1965
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1966
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Fig. 13 : v....101Ion des abandail"'" DppOI"enl"s de mollusques"" covn de 10 ~rlode cl'ftvde.

1981. -
1985
1985 - 1986
Fig. 14A : Abondances apparentes des populations de Bulinu3 ttuncatu3 toMf'; aux 4 paints
de prél~vement.
L.
19_8_1._-_19_8_5
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M
J mois
Fil!. 14
: Abondances apparentes de Biomphalaria p/~ill~ti oux 4 paints de prélèvement.
8

- 38 -
2.3.2. Etude
point par point
L'étude point par point (Figure 14) de la dynamique des populations de
mollusques montre que la description générale précédente est valable dans chacun
des sites étudiés. Il faut cependant remarquer qu'aux points E
et E
on note des
2
3
densités apparentes nulles sur près de 6 mois au cours des deux cycles pour B. t.
whLf si et B. pfeiffeLi. Ce tte dernière espèce est meme rarement rencontrée à ces
deux points et en E
au cours du deuxième cycle d'étude.
4
2.4. Dynamique de ponte et de croissance ..
2.4.1. La ponte :
Les densités de ponte présentées à la figure 15 montrent que celle-ci .. ap-
parait en novembre, s'intensifie de décembre à février - mars, pour chuter en avril,
disparaître pratiquement pour ne réapparaître qu'en novembre. Notons cependant que
de rares pontes ont été relevées au mois de juillet.
2.4.2. La taille
La figure 16 présente les variations des tailles moyennes des mollusques
dans le temps. Il ressort de ces courbes qu'au cours du 1er cycle d'étude, les tailles
moyennes observées varient peu aussi bien pour B.pfeiffeü que pour B. t. whLfsi.
Cependant au cours du second cycle d'étude on peut observer que les tail-
les moyennes minimales s'observent en octobre. A portir de ce mois on peut voir se
dégager de façon globale une augmentation des tailles jusqu'en mai; il est à noter
une inflexion dans les courbes, observée en janvier -février.
La figure 15 présente les proportions de jeunes mollusques ( 4( 4. mm pour
B. t. whLfsi et < 4,5 mm pour B. pfeiffezi). Les proportions ont été calculées sur
le total des jeunes mollusques obtenus dans l'année. Ces courbes montrent que pour
B. t. whLfsi les plus fortes proportions sont observées en mars - avril (1er cycle) et
février - mars (2ème cycle), après ces maxima, les proportions chutent progressive-
ment pour le 1er cycle d'étude et brutalement lors du second.
Pour B. pfeiffezi le premier cycle décrit un profil à peu près semblable à
celui des Bullins avec le maximum en février, le
minimum en juin - juillet avec une
remontée à partir de septembre. Les résultats obtenus au cours du second cycle sont
plus discutables en raison du faible effectif.

Pourcentage
40
30
20
/ '
Pi
Pi
+
+
+ + + + + + + + + +
Pontes
+ + + + + +
+
+ +
+
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Pont. . . . ros
t Pontes peu .bond""tes
t
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Fig. 15 A: Variation de. populations de jeunes ( < 4 mm) Biompha[a[ia pleiffe[i dan. 1", t",mps.
Pourcentage
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A
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FIg- 15B : Variation des jeunes ( < 4,5 mm)
Bulinu. ttuncatu. [ohll.t
dans le temps.

- 39 -
2.5. Toux d'infection des mollusques
Trois types de cercaires ont été
observés
sur B. pfeiffed (strigéldes,
échinostomes et xiphidiocercaires). En plus de ces trois types de cercaires oh ren-
contre sur B. t. whlfsi deux autres types de cercaires (paramphistomes, et schisto-
somes). Donc les cercaires de schistosomes n'ont été
trouvées
que chez ce dernier
mollusque. Les mollusques émettant ces cercaires ont été
observés
d'avril à juin et
de décembre à mars respectivement au cours du premier et du deuxième cycles
d'étude.
Les taux d'infection globaux de B. t. whlfsi par Schistosoma sp.
sont
respectivement de 0,4% au cours du 1er cycle et de 3,1% au cours du dernier cycle
d'étude.
Au cours du premier cycle, les taux d'infection mensuels sont restés fai-
bles, entre 1,1 et 4,5%. Par contre au cours du
2ème cycle d'étude on a observé un
taux exceptionnellement élevé en décembre (17,6%) puis une reprise progressive de
l'émission des cercaires entre janvier et mars qui abouti au taux maximum de 21,4%
dans la deuxième quinzaine de mars.
La figure
17 montre que les mollusques infectés par les cercaires
de
schistosomes ont une hauteur de coquille variant de 3,4 à 9 mm. Les mollusques les
plus susceptibles d'émettre ces cercaires ont une hauteur supérieure à 5,5 mm, et
parmi ceux-ci les plus nombreux à émettre les cercaires ont une hauteur de 6,5 mm.
La figure
18 présentant le taux de parasitisme par trématodes (toutes es-
pèces confondues y compris les schistosomes) montre au cours du premier cycle aussi
bi~n pour B. t. whLfsi que pour B. pfeiffe'Li, une présence du parasitisme au moment
du début de l'étude au mois de février puis on observe une croissance dans les taux
de parasitisme qui vont atteindre les maxima d'avril à juin suivant l'espèce de mol-
lusque. Le maximum chez BiomphaLazia est suivi d'une apparition sporadique du para-
sitisme dans la 2ème quinzaine de septembre.
Au cours du second cycle les cercaires de trématodes sont apparues la
2ème quinzaine de décembre et ont disparu en avril pour B. twncatus. Aucun
B.
pfeiffezi infecté n'a été récolté au cours de ce cycle.

1984
-
1985
1985
- 1986
TAILLE
TAILLE
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Fig. 16 : Variotion de 10 toille moyenne des ma Il u",!""s.

Nombre
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10
8
6
4
2
Fig .17: Répartit ion par taille
des mollusques
émettant
des cercaires
de schistosomes.

Pourcentage
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20
10
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par
trématodes
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o J
Bu/inU3 frunce/us
Fig. 18
Variation
des
toux
de
parasitisme
des
mollusques
dons
le
temps.

- 40 -
2.6. Rythme d'émergence des cercaires
Treiz.e mollusques infectés ont été testés individuellement au laboratoire
durant cinq jours consécutifs. Les moyennes des nombres de cercaires émises par
démi - heure au cours des trois derniers jours sont portées sur la figure 19.
L'émission des cercaires débute le matin aux environs de 6 heures et tend
vers z.éro le soir vers -18 heures.
Le nombre moyen de cercaires
émis
par mollusque, par jour a varié
entre 735 et 2437 cercaires. La moyenne journalière par mollusque est de 1503
c.ercaires.
Sur les treize mollusques, cinq présentent leur pic entre 12 heures et 12
heures 30 mn; cinq entre 12 heures 30 et 13 heures. Un entre 11 heures 30 et 12
heures, un entre 13 heures et 13 heures 30 et enfin le dernier entre 14 heures et
14 heures 30.
75% des mollusques présentent donc
leur pic d'émergence entre 12
heures et 13 heures. La dispersion temporelle
de l'acrophase est de 2 heures 30 mn.
3. DISCUSSION :
3.1. Faunistique
3.1.1. Les mollusques non hôtes intermédiaires de schistosomes :
Les espèces rencontrées ont toutes été déjà signalées en Côte d'Ivoire.
Le fait particulier que nous avons noté est l'apparition de M. tu6ezculata
au cours de notre étude. Ce phénomène peut etre de soit à un défaut d'échantillon-
nage, soit à l'introduction de cette espèce au cours de l'étude. Cette espèce très
prolifique, qualifiée par BROWN (1980) comme l'un des plus tolérants des organismes
aquatiques, est très fréquemment rencontrée dans les collections d'eau pérennes. Les
premiers échantillons de cette espèce ont été récoltés seulement au mois de décem--
bre 1985 au cours du second cycle d'étude. Les spécimen
prélevés s'observent dans
les emplacernents dépourvus de végétation, à fleur
ou enfouis dans le substrat argilo-
sableux, du site E l' seul point où ce mollusque a été rencontré. Ce type de gîte que
nous avons observé est conforme à ceux décrits par MANDALH-BARTH et al. (1972)
pour NléLanoides anomala espèce du m~rne genre rencontrée dans la région du lac de
retenue de Lufira (Katanga), et à ceux que nous rencontrons habituellement dans la
région de Bouaké.

Nombr.@ ~@
crrclur'!1
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- 41 -
Cette soudaine apparition de M. tubezeuLata n'a pu etre expliquée. Les
observations ultérieures nous permettront peut-être de préciser l'impact de cette
nouvelle espèce sur la dynamique globale des populations de mollusques notamment
sur celles des mollusques hôtes intermédiaires des Schistosomoses. De plus MüNE
(1984) avait constaté un effet "decoy' (déviation du miracidium de l'espèce hôte)
avec cette espèce vis-à-vis des miracidiums de schistosomes. Mois cet effet n'a pas
encore été vérifié dans les conditions de terrain.
[ymnea nataLensis, est' une espèce que nous avons rencontrée très fréquem-
ment. Sa présence sur presque toutes les espèces végétales et les supports complè-
tement ou à moitié immergées confirme le fait de sa large amplitude écologique et
son comportement amphibie, décrits par
MANDALH-BARTH et aL. (1972).
Les deux petits planorbes rencontrés
rAfwgyws coz.etus et Segmentoz.bis
I<anisaensis, sont essentiellement rencontrés sur des troncs et branches d'arbres morts
Hottants. Ils sont très densément représentés en période de hautes eaux, souvent en
prélude à l'explosion des mollusques vecteurs de schistosomes. Leur intérêt médical
n'est pas défini.
3.1.2. Les espèces h(;tes intermédiaires :
Bu Linus foz.skaLii est hôte intermédiaire de Schistosoma
intez.caLatum, espè-
ce non encore décrite en Côte d'Ivoire. Dons notre site d'étude on le rencontre
essentiellement aux points E
et E
très pourvus en graminées. Ils se rencontrent au
Z
3
moment où le niveau de l'eau est maximum, sur les feuilles mortes. Cette espèce
d'après les travaux de LEVËQUE (1968), BINDER (1968) et de BROWN (1980), peut
s'accomoder de conditions écologiques très diverses. Cela pourrait justifier sa très
large distribution en Côte d'Ivoire (Tableau 1).
Comme nous l'avons mentionné plus haut, de toutes les espèces rencon-
trées, seules B. pfeiffez.L et B. t; whLfsi sont des hôtes intermédiaires confirmés de
Schistosomes
humains
et
du bétail dans notre région.

- 42 -
3.2. Ecodistribution des espèces h;:;tes intermédiaires de schistosomes :
La répartition dans l'espace des deux espèces de mollusques hôtes intermé-
diaires, a révélé leur prédominance au site E l' Suivant nos constatations, deux fac-
teurs principaux doivent ~tre évoqués pour expliquer cette écodistribution. Le premier
facteur est la présence de troncs d'arbres morts utilisés pour la lessive qui consti-
tuent des supports de choix surtout en saison sèche, période
de densités apparentes
maximales. Le deuxième facteur est la pollution humaine constatée à ce site. En ef-
fet nos observations confirmées par l'étude du contact homme-eau ont révélé que ce
site était le plus fréquenté par les populations humaines, cela pour des activités di-
verses, (baignade, p~che, activités ménagères, etc.... ). Selon PAPERNA (1972), les
activités de l'homme jouent un grand rôle dans le développement des populations de
mollusques. En effet les déchets et les débris
déposés par l'homme constituent des
supports très favorables à B. t. wfdfsi. POlhJTlER (1979) pense que l'anthropisation
crée des gites favorables aux mollusques par la pollution, par apport de matières orga-
niques diverses qui constituent des sources de nourriture
pour le vecteur. Par contre
PFLUGER (1978) à Madagascar constate que l'utilisatiion du savon de lessive ordinai-
re ne semble pas affecter les mollusques. Signalons qu'au délà d'un certain degré de
pollution humaine, le gite devient inadéquat au développement des mollusques (PA-
PERNA, 1969) et peu propice aux activités humaines (bain, lessive),
PFLUGER (1978).
Au niveau des autres points, les densités en ce qui concerne B. t. 7.OhLfsi
sont importantes en E
sur l'ensemble des deux cycles. Ce fait est probablement dG
Z
à la présence de nombreux supports favorables. Ceci est apparu très nettement lors
du second cycle où à la suite d'une forte montée des eaux, les mollusques ont trouvé
de nombreux supports favorables à Jo ponte, en particulier les feuilles mortes immer-
gées de l'arbre limitrophe ('J icus congen::;is). Mais suite a un retrait rapide des eaux,
on a assisté à une importante mortalité des mollusques (nombreuses coquilles vides).
La croissance rapide de cette population de mollusques à ce site n'a donc pas duré
plus d'un mois.
Les autres points présentent moins de supports apparemment favorables
(feuilles mortes, bois morts), et ceci expliquerait les densités inférieures.
Pour B. pfeif/eû les fluctuations ont été plus importantes d'un cycle à
l'autre. En effet au cours du 1er cycle la population entre les différents points,
nd
n'accuse pas la prédominance importante de E l' observée dans le 2
cycle.

- 43 -
Les Biomphalatia ne semblent pas avoir les memes préférences que les
BuLinus
cela se note particulièrement en E
où les Bullins sont importantS et E

2
4
les Biomphalatia l'emportent.
Il est à l'heure actuelle impossible d'expliquer ce phénomène faisant entrer
en jeu un grand nombre de facteurs.
3.3. Dynamique de ponte et de croissance
La quasi-permanence des "juvéniles" dans tous les échantillons récoltés
pendant l'année, permet d'envisager une reproduction de B. t. 'LoMfsi
sur toute l'an-
née cela conformément
aux résultats de CHU et al. (1968) en Iran, PAPE RNA (1972)
au Ghana. Cependant l'observation des pontes sur les supports (méthode certainement
pas très fiable) montre une période d'intense reproduction qui s'étale de décembre à
mars - avril, la période chaude. PFLÜGER (1978) pense que cette intense activité
reproductrice est en rapport avec le régime alimentaire qui s'enrichit du hüt du dé-
veloppement des algues. L'allure unimodale des courbes de densités et des proportions
de jeunes laisse entrevoir l'existence d'une seule population de mollusques par an. Il
reste bien entendu que cette population se compose de plusieurs cohortes. En effet,
au laboratoire le cycle de reproduction de B. t. 'l.Ohlfsi n'a guère excédé 25 jours ce-
là est conforme aux résultats de KLUMP et al. (1985) qui trouvent une durée de 20 à
31 jours suivant que les mollusques soient élevés en présence ou non de la terre. Les
tailles maximales de B. t. 'l.Ohlfsi cbtenus dans la nature (maximum 10 mm)
sont
comparables à celles obtenues au Ghana (1972) par PAPERNA, (9 mm). Notons cepen-
dant que ces tailles maximales sont rarement rencontrées et bien souvent les plus
grands mollusques récoltés oscillent entre 7,7 et 8,5 mm de hauteur.
L'évolution des courbes des tailles moyennes observées lors du s;econd cycle
d'étude laisse supposer que la période de croissance maximale des tailles se situe en-
tre octobre et juin.
En ce qui concerne B. pfeiffe'l.i les phénomènes sont identiques. Cependant
cette inversion au niveau des densités des hôtes intermédiaires demeure un phénomène
intéressant à suivre. Au niveau des facteurs physiques, chimiques et biotiqUes que
nous avons enregistrés, il n'y a pas eu de changement notable qui puisse expliquer ce
phénomène. S'agit-il d'une compétition interspécifique ou de l'évolution des conditions
dans un sens défavorable à B. pfeiffe<.i ? La poursuite de ces études, sans fournir une
explication définitive permettra au moins de juger de la stabilité du phénomène.

- 44 -
3.4. Variation des densités dans le temps
Il est généralement admis par les Ecologistes que de nombreux paramètres
ayant une action sur le biotope, en particulier dans les eaux douces, exercent une
influence sur le développement et l'évolution des peuplements aquatiques. Dans le cas
de notre étude, nous avons envisagé pour expliquer les variations des densités, l'in-
fluence de trois types de facteurs qui furent d'ailleurs parmi les plus étudiés : les
facteurs climatiques, biotiques et physico-chimiques.
3.4.1. Facteurs climatiques :
Nous avons retenu deux facteurs qui nous paraissent essentiels et dont
l'étude était réalisable:
Précipitations et niveaux d'eau;
- Température.
3.4.1.1. Précipitations et niveaux d'eau :
Lorsque l'on observe les courbes de densités des moliusques, on observe
les fortes densités au moment où le niveau d'eau est le plus bas. D'une façon globa-
le, ce modèle de cycle de développement se retrouve dans la majorité des cas en
A frique de l'Ouest: au Libéria, SODE MAN (1979), en Sierra-Léone ONABAMÏRO
(1971); au Ghana, KLUMP et al. (1985),
PAPERNA
(1972); au Nigeria, GILÈS et al.
(1965), HI RA et al. (1966).
L'apparition des fortes pluies et de ce fait l'augmentation rapide du niveau
de l'eau du lac, entraine une baisse importante de la densité apparente. Cej- effet
dévastateur des crues a été relevé dans plusieurs études consacrées aux mollusques
d'eaux douces. En Afrique HIRA et MULLER (1966), SCHIFF (1964b); en Amérique du
Sud LUTTERMOSER et al. (1945), BARBOSA et OLIVIER (1958), ROWA (1959) in
POINTIER (1979).
Selon ces auteurs, l'action des crues est due aux modifications souvent
brutales des milieux de vie et parfois à l'abaissement de température qui résulte de
l'important apport d'eau, facteur qui limite ou interrompt la prolifération.
D'après PAPERNA, 1972
cette chute dans les densités de mollusques qui
survient au moment des crues en saison des pluies peut également dans certains types
de gîtes se produire en saison sèche à la suite d'un retrait rapide de l'eau.

- 45 -
D'une façon générale, il résulte des différents travaux réalisés en zone
tropicale (PFLUGER, 1978 à Madagascar; HIRA et al., 1966, au Nigeria; KLUMP
et al., 1985; PAPERI'lA, 1972 au Ghana) que les populations de diverses espèces de
mollusques baissent pendant la saison des pluies pour croître pendant la saison sèche.
Cependant les pluies peuvent disperser les mollusques et leur permettre de s'établir
dans de nouveaux habitats. De plus, après l'arrêt des précipitations, on peut constater
parfois l'existence de conditions très favorables à la prolifération des mollusques.
Dans le cadre de notre site, on retrouve le caractère saisonnier dans
le
développement des espèces étudiées. Un à deux mois environ après la fin de la saison
pluvieuse, au moment de la saison sèche, les populations de mollusques très faibles à
la fin de la saison des pluies, amorcent un démarrage, elles vont évoluer puis attein-
dre leur maxima en fin de saison sèche, début de saison des pluies. Après ces pics
dans les densités, les populations amorcent une chute qui suivant l'intensité des pre-
mières précipitations est progressive (cas du premier cycle) ou brutale (cas du second
cycle d'étude).
La réduction de la période de développement intense de la population' de
Bulinus twncatus whlfsi de trois mois et demi (février è mi-mai) lors du premier cy-
cle d'étude, à deux mois et demi (janvier à mi-mars) au cours du second cycle d'étu-
de pourrait s'expliquer :
- d'une part, par l'abondance des précipitations. En effet, on a relevé au
cours du deuxième cycle d'étude, 1480,4 mm de pluie de juillet 1985 à juin 1986
contre 1225,5 mm de février 1984 à janvier 1985;
- d'autre part, par l'intensité et l'irrégularité des précipitations observées
en début de la saison des pluies. Celles-ci auraient accéléré la chute des populations
lors du deuxième cycle d'étude, tandis qu'au cours du premier cycle, la montée pro-
gressive des eaux des suites de l'apport régulier des précipitations, a permis le main-
tien plus prolongé des populations.
Nous pensons donc que les pluies continuelles maintiennent le niveau des
eaux et assurent l'uniformité du milieu où vivent les mollusques, alors que Îes fortes
pluies intermittentes provoquent des modifications périodiques du niveaux des eaux qui
exercent une influence sur le cycle biologique des mollusques et font varier leurs
populat ions.

- 46 -
3.4. 1.2. Température :
Dans le cadre de notre site d'étude, le facteur température semble agir
plus
par
sa constance que par ses variations. En effet, les températures moyennes
relevées (270 C et 300 C) varient dans les limites favorables au développement opti-
mal des mollusques : CHERNIN (1967) chez BiomphaLazia gLab7-ata SCHIFF (1964a)
chez BuLinus gLobosus.
Bien que ces auteurs aient montré l'importance de la température sur le
développement des mollusques, nos résul tats s'accordent plus avec les conclusions de
KLUMP et aL. (1985) qui attribuent les variations saisonnières dans la croissance, les
taux de survie et de fécondité de BuLinus t. 7.-ohLfsi au Ghana, davantage aux varia-
tions saisonnières dans le biotope qu'à l'influence de la température.
3.4.2. Facteurs chimiques :
Si les études au laboratoire CHU et aL. (1968); WIlUAMS (1970)
et
NDUKU et aL. (197 6) in POINTIER (1979), peuvent permettre de déterminer les limi-
tes de tolérance des mollusques aux différents éléments chimiques, il reste que dans
la nature, du fait des interelations ioniques, l'étude spécifique des éléments chimi-
ques s'avère délicate voire impossible. GOll (1982) pense que le Na, le K, leCa ++
et le Mg, sont importants pour les mollusques. HIRA et aL. (1966) et PFlÜGER
(1978) constatent que de grandes variations du pH sont bien tolérées par les mollus-
ques. CHU et aL. (1968) pensent qu'un taux de salinité, (Nac!) de 1300 pprn est
compatible avec un développement limité des mollusques; des taux supérieurs à 2000
ppm peuvent interrompre le cycle de développement. MAlECK et WILLIAMS in
POINTIER (1979) pensent que les eaux très douces ou très dures sont en géhéral peu
favorables à l'installation des mollusques.
Les analyses de la composition chimique de l'eau (Tableau 5) ne permet-
tent pas de mettre en évidence une influence des facteurs chimiques sur là présence,
la croissance des mollusques, ainsi que sur les variations de densité des populations,
mais seulement de dire que nous ne nous trouvons pas dans des cas extrêmès. les
faibles variations de la composition des eaux du lac entre la saison sèche et la saison
des pluies n'est pas en faveur d'un r;le déterminant des caractéristiques hydrochimi-
ques sur la répartition et les fluctuations des populations de vecteurs.

- 47 -
3.4.3. Facteurs biotiques :
Nous analyserons dans ce chapitre les réactions entre individus de meme
espèce (réactions homotypiques) et les réactions avec les individus d'espèces diffé-
rentes (réactions hétérotypiques). Dans ce dernier groupe, nous relèverons les problè-
mes d'anthropisation, avec leurs conséquences pour le mollusque vecteur de schistoso-
mes, et l'influence de la végétation.
3.4.3.1. Réactions homotypiques
POINTIER (1979) en résumant les travaux de nombreux auteurs décrit
deux types de réactions homotypiques :
- l'effet de masse "Crowding", inhibiteur de la croissance et du j-aux de
natalité qui survient lorsque les populations atteignent de très fortes densités;
- l'effet de groupe qui se traduit par une stimulation de la croissance et
du taux de natalité des individus élevés en groupe, lorsqu'on augmente le nombre de
mollusques ou la durée de l'expérimentation.
HIRA et aL. (1966) pensent que la chute progressive des populations en fin
de saison sèche est probablement causée par l'effet de masse; mais ils soulignent que
l'appréciation de ce paramètre sur le terrain reste délicate. Les résultats de notre
étude ne nous permettent pas de statuer sur l'action de ce facteur sur les densités
de populations des mollusques. Il nous semble pourtant que les diminutions des densi-
tés sont plus liées aux facteurs climatiques qu'à J'effet de masse.
3.4.3.2. Réactions hétérotypiques :
. Parasitisme et prédation
La liste des prédateurs et des parasites pathogènes pour les mollusques
est considérable. Certains crustacés, poissons, oiseaux, mollusques, arthropodes etc... ;
sont connus comme des malacophages. De plus comme l'ont suggéré COMBES (1982),
COMBES et aL. (1982), JOURDANE et aL. (1982), les trématodes ont une influence sur
l'évolution des peuplements par une action stérilisante sur l'hôte. Cependant l'apprécia-
tion de l'importance de ces facteurs est difficile à évaluer dans les conditions natu-
relles. Nos résultats ne permettent pas d'évaluer l'impact du parasi1"isme et de la pré-
dation sur l'évolution des densités de mollusques, sans toutefois nier une éventuelle
action.

- 48 -
. Facteur
anthropique:
Ce facteur a déjà été évoqué pour expliquer la prépondérance des mollus-
ques au site E . On a aussi constaté que les périodes de développement intense des
1
mollusques correspondent aux moments d'intenses activités humaines liées à l'eau.
Mais rien ne permet de lier
directement ces deux phénomènes, en raison de la pré-
sence d'autres facteurs pouvant intervenir. Il semble meme que la présence humaine
ne joue aucun rôle sinon un rôle minime. Cependant il n'est pas impossible que l'ap-
port de déchets de diverses sortes favorise le développement des populations de mol-
lusques.
. Végétation :
De nombreux travaux ont relevé l'effet favorable de la végétation à la
colonisation des milieux aquatiques par les mollusques. POINTIER (1979)
montre que
les
(}Laminées, les N ympheacées et les Cha'Lacées sont favorables à leur développe-
ment.
PFlÜGER (1978) considère que les (]'Laminées sont de bons supports; PAPER-
NA (1972) cite les associations Bu Linus fmskaLii- pistia st'Latiotes, Ce'Latophyllum deme'L-
sum - Bu Linus twncatus,
et cfUtez.nanthez.a - BuLinus twncatus.
DESCHIENS et CORNU
(1976) observent BiomphaLa7.ia pfeiffe'Li et BuLinus fO'LSkaLii sur des palmes immergées
alors qu'ils ne trouvent
BuLinus gLobosU5
que dans des touffes d'herbes. la végéta-
tion est une composante importante de l'environnement des mollusques qui peut inter-
venir à de nombreux niveaux.
Elle offre un abri contre les prédateurs et des sup-
ports de ponte variés; elle produit une matière organique abondante utilisée dans
l'alimentation des mollusques; elle fournit également un support très favorable à tou-
tes sortes d'organismes épiphytes qui constituent une autre source nutritive pour les
mollusques. ~nfin, par ses apports d'oxygène la végétation est un élément d'équilibre
du milieu aquatique.
Si le rôle favorisant de la végétation est sans conteste, on rencontre ce-
pendant certaines espèces végétales qui semblent peu propices au développement des
mollusques. GOll et aL. (1984) révèlent que Nymphea et 'Jistia dans les lacs AWASSA
et CHAMO en Ethiopie sont défavorables à BiomphaLa'Lia sudanica sudanica, PFlÜGER
(1978) considère les Cypé'Lées
comme de mauvais supports à B. pfeiffe'Li, PAPERNA
(1972) constate que B. t. whLf si évite les 'Jistia et les plantes qui leurs sont associées,
Sciz.pus et UtzicuLa'Lia.

- 49 -
GOll et al (1984) constatent que quand la végétation se développe elle
nuit aux mollusques par la diminution des éléments nutritifs
(Ca ++)
dans son envi-
ronnement immédiat. Par contre la dégradation de la végétation par l'apport direct
d'éléments nutritifs et la prolifération d'organismes épiphytes est favorable à la proli-
fération des mollusques.
Dans notre site d'étude nous avons remarqué que la végétation hydrophyte
rencontrée (Nymphea lotus, Cezatoptezis coznuta et 'Jistia stzaUotes) ne constitue pas
un support de choix pour les mollusques. On a par contre prélevé quelques mollusques
sur les tiges et les feuill~s de 'Jolygonum espèce hélo-hydrophyte immergée en période
de hautes eaux. la plupart des mollusques récoltés et des pontes observées se trou-
vaient sur des branches, des tiges et des feuilles mortes, conformément aux observa-
tions de GOll
et al. citées plus haut, il semble bien que dans le site que nous avons
étudié, le facteur
végétation
joue surtout un rôle au moment de sa décomposition.
3.5. Taux de parasitisme :
3.5.1. Les schistosomes :
les cercaires de schistosomes n'ont été observées que chez les bullins.
leur absence chez Biomphalazia pfeiffezi est certainement due à une absence du para-
site dans la zone d'étude.
En effet très peu de cas (cinq) de S.mansoni aya~t été
relevés, il est probable que ce parasite ne soit pas encore introduit au niveau du lac.
Mais cependant la possibilité de transmission de cette forme de schistosome existe.
Cela est d'autant plus vrai que nous avons pu réaliser expérimentalement le passage
de la souche de parasite rencontrée chez les malades sur les B. pfeiffezi récoltés
dans le lac,
preuve
de la compatibilité du couple hôte-parasite en présence.
le fait d'avoir observé du bétail s'abreuvant dans le lac ne permet pas
d'éliminer l'hypothèse de la présence de schistosomes animaux en particulier S. bovis
dont B. t. whlfsi peut être hôte intermédiaire. Cependant, les échecs des essais de
passage du parasite sur souris, J'identification d'oeufs de S.haemato6ium par passage
sur hamster, permettent d'affirrner même si cela n'est pas exclusif la
présence dans
notre site d'étude, du parasitisme des B. t. whlfsi par S. haemaLobium. Un autre
élément en faveur d'une telle conclusion est Jo position en milieu de journée de
l'acrophase de J'émission cercarienne journalière des mollusques infectés, récoltés dans
la nature.

- 50 -
En effet, TOUAS SEM (1984) et SELLIN (com. pers.) ont observé que la
position de l'acrophase de l'émission cercarienne était un caractère distindif entre
S. bOlJis et S. haematobium. S. 60lJis aurait un pic d'émission matinal entré 9 heures
et 10 heures, tandis que l'émergence maximale de S. haematobium surviendrait en
milieu de journée aux heures chaudes. C'est ce dernier cas que nous avons observé,
(Figure 19).
Alors qu'ils sont faibles ou nuls dans les autres points de prélèvement, les
taux d'infection des mollusques au point privilégié de contact E 1 (cf. contact homme-
eau) varient de 1,2 à 27,6%. Ce dernier taux permet d'expliquer le niveau d'endémie
du village, car certains auteurs (SODEMAN, 1979; KING et aL., 1982; HAZZA et aL.,
1983) ont constaté qu'avec des taux bien inférieurs on obtenait une prévalence chez
l'homme pouvant atteindre 90%.
Les faibles taux enregistrés lors du premier cycle d'étude peuveht s'expli-
quer par le mode de vie de l'hôte définitif, la dilution des miracidiums du fait des
conditions climatiques. Mais le problème de la relation entre les taux faibles chez
les mollusques et forts chez l'homme reste posé.
Notons l'augmentation des taux d'infection des parasites entre lé premier
et le deuxième cycle d'étude. Ceci concorde avec l'augmentation des charges en
oeufs et de la prévalence dans la population villageoise. Il est probable que nous
\\
étions en présence de la création d'un foyer à haut niveau d'endémie.
Le caractère saisonnier de la transmission observée dans notre site est
retrouvé en Zambie, HIRA et aL. (1981); au Nigeria GILLES et aL. (1965) e:t en Iran,
CHU et aL. (1966). Toutefois SODEMAN au Libéria et CHU et aL. (1970) dans le delta
du Nil, observent une transmission échelonnée sur toute l'année, avec cependant une
prédominance pendant les périodes de plus fortes densités de mollusques. La différence
entre ces études et la nôtre est probablement due au fait que les sites étudiés sont
différents. Ce caractère saisonnier dans la transmission serait donc en rapport d'une
part avec la période de développement maximum des populations de mollusques, qui
dans notre site a lieu seulement en saison sèche et début de saison des pluies, et
d'autre part avec le nombre de miracidiums disponibles dans l'eau, lui-m~me fonction
des activités de l'hôte définitif qui favorisent le contact homme-eau en saison sèche.
Ces deux paramètres agissent sur les chances de rencontre du parasite avec le mollus-
que donc sur l'infection.

- 51 -
Notons toutefois que nous n'excluons pas l'action des paramètres biotiques
(effet "decoy"), climatiques (température, insolation) et chimiques (salinité) qui pour-
raient favoriser ou empêcher la réussite de l'infestation en certaines périodes de
l'année.
La taille des mollusques infectés varie entre 3,5 mm et 9 mm, dvec un
taux maximal pour les individus de 6,5 mm. On note en premier lieu une vClriation
au niveau de la taille relativement importante. Compte tenu de la durée de la pério-
de prépatente, environ 3 semaines à la température des eaux du lac, la taille des
mollusques au moment de ,la pénétration pouvait être très faible. Ceci est particuliè-
rement illustré par la présence de mollusques de 3,5 mm émettant des cerèaires.
.
..
Cependant notre étude ne nous permet pas de fixer une taille optimale pour la réus-
site de la pénétration du mollusque par le miracidium.
Dans le site étudié, seule la transmission de la Schistosomose urinaire est
assurée. Cette transmission est essentiellement localisée au niveau du point de con-
tact E . La transmission au cours des deux cycles d'étude couvre une période de
1
quatre mois, se situant entre le mois de décembre et le mois de juin.
3.5.2. Les autres trématodes :
Le parasitisme des mollusques par les xiphidiocercaires (probablement para-
,
sites d'amphibiens), de strigéides (parasites probables d'oiseaux), de paramphistpmes
(parasites de bovins) et d'échinostomes (parasites d'oiseaux, de reptiles et de mammi-
fères), même s'il ne présente pas un intérêt médical direct pourrait avoir une influen-
ce éventuelle sûr les densités de populations car l'action stérilisante des trématodes
sur les mollusques a été notée par différents auteurs (cf. 3.4.3.2.).

D EUX lEM E
PAR T l E :
LHOMME
ET
LE PARASITE

"Comme., ... La tzansmission de
La
Schistosomiase
zeaet souaent
un cazactèze focaL, eLLe demande à ;tze étudiée dans de petites coLLectiaités.
Cette fozmuLe pzésente pLusieuzs aaantages. Ainsi outze Le fait que menez Les
études suz
de petites coLLectiaités pezmet d'examinez toute la popuLation et
facilite
un sui(Ji à couzt tezme, Les petites coLLectiaités offzent un exceLLent
moyen de te.stez les dizectiaes fozmulées pouz Les pzogzammes de Lutte".
'Rappozt Comité d'Expezts de l'OMS,
1980.

- 52 -
1. TECHNIQUES ET METHODES
1.1. Population examinée
En raison du nombre relativement réduit d'habitants, les villageois ont été
soumis à un prélèvement exhaustif. Un tel mode d'échantillonnage est toujours préfé-
rable au sondage proprement dit, car il permet une représentation rigoureuse de tou-
te la population et il laisse aussi le champ libre à des découpages lorsque l'acqu~.si­
tion d'informations supplémentaires les justifient.
Initialement limitée au seul village de N'Guessan Pokoukro, nous avons
étendu l'étude aux villages de Kouamékro et de Assamoikro, car les enquêtes socio-
géographiques ayant révélé la fréquentation de leurs populations au site de transmis-
sion, il était indispensable de les prendre en compte, dans l'optique de la mise en
oeuvre d'une stratégie de lutte.
1.2. Protocole de l'enquête :
Sur le terrain pour la réalisation concrète de l'enquête parasitologique on
constitue 4 postes de travail au niveau desquels défile
successivement chaque pa-
tient.
Le premier est le poste de recensement.
Il consiste à inscrire à l'aide
d'un marqueur sur la face intérieure du bras en prenant soin de souligner les chiffres
six (6) et neuf (9) pour éviter la confusion, le numéro-code individuel à partir des
fiches de recensement par famille (annexe 8). Ensuite on remet à l'individu ainsi
marqué un pot de collecte des urines.
Les personnes
ayant collecté
leurs
urines
se
mettent
en
rang
de-
vant le poste des bandelettes et de filtration des urines. Là un opérateur remet à
chaque personne une bandelette après l'avoir trempée dans l'échantillon d'urine.
Ce.
même opérateur va noter les résultats du test de bandelettes au fur et à mesure du
passage des patients devant sa table pour remettre l'urine à la filtration. L'opérateur
qui reçoit l'échantillon d'urine communique le numéro-code 'de l'individu à un autre
opérateur qui l'inscrit sur la lame porte-objet qui portera la rondelle de filtte sur
laquelle on a ajouté une goutte de Lugol et recouverte d'une lamelle. Cette lame
est ensuite remise aux lecteurs qui après lecture marquent le
résultat
sur une
feuille précédée du numéro-code. Un double du résultat est remis sur un morceau de
feuille au patient qui attendait non loin. Muni de ce billet ce dernier se dirige au
poste de traitement qui administre après pesée le traitement aux personnes parasi-
tées. Les comprimés sont pris sur place devant le Médecin de l'équipe.
Au laboratoire les résultats relevés au niveau des postes de bandèlettes, de
lecture et de traitement, sont reportés sur les fiches de recensement par fàmille.

- 53 -
1.3. Méthodes de dépistage :
1.3.1. Diagnostic parasitologique de certitude
1.3.1.1. Filtration des urines
La méthode de filtration utilisée est celle décrite par PLOUVIER et al.
(1975) et actualisée par MOUCHET et al. (1982). Cette technique consiste à prélever
à l'aide d'une seringue de 50 ml, 10 ml d'urine
fraîchement émise
entre 10 heu-
res et 14 heures puis à la filtrer sur une rondelle de papier filtre ordinaire de 12
mm de diamètre maintenue à l'intérieur d'un support filtre en plastique Mihipore(R)
(réf. : SX.
001300 Swinnex).
D'exécution ra'pide sur le terrain, de cout relativement peu élevé, eu
égard à la performance des résultats qui permettent une estimation de ·l'inl'ensité de
l'émission des oeufs et la comparaison entre différentes zones endémiques, cette mé-
thode se révèle comme une technique de choix dans le diagnostic de la ScHistosomose
urinaire. Ces qualités sus-mentionnées ont valu à cette technique d'être préconisée
comme méthode de diagnostic dans les enquetes sur la Schistosomose à S. /1aemato-
bium par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Le protocole expérimental utilisé est présenté à l'annexe 5.
1.3.1.2. Eclosion des miracidiums :
C'est un procédé utilisé pour la surveillance des agents chimiothérapiques.
Cette technique
consiste à mettre à éclore les oeufs provenant de l'ufÎ:1e de person-
nes traitées, dans un milieu hypotonique à la lumière; ensuite à compter le
pour-
centage de miracidiums éclos. Cette méthode en fournissant à la fois la nuhlération
et le rapport entre miracidiums vivants et oeufs morts, permet de confirmer ou d'in-
firmer la guérison.
Le protocole détaillé figure à l'annexe 6.
1.3.1.3. Examen des selles
La technique utilisée est la méthode de conservation, d'enrichisselment et
de coloration des selles au Merthiolate Iode Formol (M.l.F.).
Outre sa sensibilité, principale caractéristique des techniques de concen-
tration, l'un des principaux avantages de cette technique est qu'elle permet une con-
servation des selles donc, un examen en différé au laboratoire. De plus les travaux
de REY et aL. (1973) ont montré qu'en utilisant des produits courants bon marché
achetés dans les pharmacies, on peut ainsi obtenir une baisse notable du prix de
revient de l'examen, ce qui rentabilise la méthode.
Le protocole détaillé utilisé est décrit à l'annexe 7.

- 54 -
1.3.2. Diagnostic de la Schistosomose ul"O-génitale par bandelettes réactives
1.3.2.1. Méthodologie :
La mise au point d'une méthode de détection simple des sujets atteints
d'une affection à S. haemato6ium allège l'exécution des programmes de lutte contre
la Schistosomose, en augmentant le rendement et en diminuant ainsi le coGt des
prospections et de l'évaluation des program-mes de lutte. Dans la recherche d'une
simplification des techniques de diagnostic on rencontre différentes approches parmi
lesquelles on peut citer : le questionnaire portant sur les antécédents d'hématurie;
la recherche de sang macroscopique dans l'urine; l'utilisation des bandelettes pour la
recherche de la protéinurie ou l'hématurie; le diagnostic sérologique (SELLIN et al.,
1982b; MaTT et al., 1985; MOYOU et al., 1984).
Suite aux travaux sus-mentionnés de SELLIN et al. et MaTT et al., sur
la valeur des bandelettes réactives dans la détection de l'infection à S.haematobium,
nous avons réalisé au cours de l'enquête 1986 précédant le traitement, une étude
sur la valeur des bandelettes hémastix(R) dans la détection de la parasitose. Le prin-
cipe de ces bandelettes est basé sur les propriétés pseudo-peroxydasiques de l'hémo-
globine qui catalyse l'oxydation du chromogène tétraméthyl 3
3'
5
S'
benzidine
par l'hydroperoxide de cumène.
La zone réactive de la bandelette est plongée dans l'urine et retirée im-
médiatement. La lecture se fait au bout de 40 secondes. Le résultat
est noté
0,
+, ++, +++, suivant l'intensité de la coloration, qui s'étend de l'orange (réaction néga-
tive) au bleu-nuit (cas de forte présomption).
La présence d'hématurie ainsi décelée est comparée avec la numération
d'oeufs de S. haematobium dans les urines.
Nous comparons ensuite les résultats obtenus sur les 545 patients du foyer
de N'Guessan Pokoukro à un sondage de masse fait dans les écoles de la viJie de
Bouaké ou l'affection est relativement rare.
1.3.2.2. Résultats
Le tableau 7 et la figure 20 rapportent l'ensemble des résultats obtenus
avec les deux tests. Globalement la recherche de l'hématurie donne une prévalence
très significativement supérieure à celle obtenue par la recherche des oeufs par fil-
2
tration (X
= 66,1 pour 1 ddl). Cette supériorité se retrouve aussi bien chez les hom-
2
mes que chez les femmes (X
= 36,9 et 27,7 pour 1 ddl) ainsi que pour
choque tran-
che d'~ge prise séparément.

Tableau 7
Prévalences de la Schistosomose urinaire par filtration et recherche
de l'hématurie selon le sexe et l'âge.
--------------
-------------- ===================================1=================================== =======================~===========
FEMMES
TOTAL
Ages
1
HOMMES
Effecti fs
Oviuries
Hématuries
Effecti fs
Oviuries
Hématuries
Effecti fs
Oviuries
Hématuries
o - 4 ans
16
5
2
24
10
5
40
15
7
5 -
9 ans
89
40
28
76
39
27
165
79
55
10 - 14 ans
119
77
62
91
57
41
210
134
103
15 - 19 ans
6
5
3
8
4
2
14
9
5
20 - 29 ans
13
6
4
25
5
37
11
5
30 - 49 ans
11
3
2
25
6
o
36
9
2
VI
VI
50 ans et plus
19
8
1
24
6
1
43
14
2
TOTAL
1
273
1
144
1
102
1
272
1
127
1
77
1
545
1
279
1
179
======================================================================================!======================~====~=======

POPULATION TOTALE
Prévalence
100
+- -+
hématurie
~
filtrati on
;r---"\\
/
\\
1
\\
50
1
\\
il
\\
/
/
\\
.#
\\
\\
--+
~- --- --+----
..
a ~---..--------.---.----.......-.-------.....-------~> Age
~
9
14
19
29
49
Fig. 20: Avant traitement. Prévalence de l'infection en
fonction de l'âge obtenue par
les deux techniques
(filtration
bandelettes réactives pour l'hématurie)
sans tenir
compte du sexe.

- 56 -
Le tableau 8 rassemble les tableaux de contingence 2 x 2 qui permettent
de calculer la spécificité et la sensibilité de la recherche de l'hématurie par rapport
à la filtration considérée comme méthode de référence, puisque apportant la preuve
parasitologique.
La sensibilité est bonne globalement 89%. La spécificité l'est moins 70%.
On note de plus une très forte corrélation entre l'oviurie et l'intensité de l'hématu-
°
°
rie notée de
à 3, pour les garçons et les filles entre
et 14 ans (r = 0,94 et
r = 0,92). Par contre la corrélation n'est pas significative pour les adultes (r = 0,52
et r
= 0,25).
Tableau 8
Calcul de la sensibilité et de la spécificité en fonction de
l'~ge et du sexe des bandelettes réactives à l'hématurie par
rapport à la filtration des urines.
-------
------- ============== =====-===============================================,
F l L T R A T l 0 N
Homme
Femmes
Sensibilité Spécificité
+
-
+
-
B
0
1
+
0
3
5
3
100
78,S
-
ans
-
2
11
0
14
100
73,5
A
;
N
+
24
16
24
15
85,7
73,8
S -
9 ans
D
-
4
45
3
34
88,9
69,4
E
S7
19
3S
61,2
10 - 14
+
22
93,4
ans
L
-
4
39
6
28
85,4
56
E
+
8
14
4
17
60
64,5
T
15 ans et plus;
-
2
25
0
60
100
77,9
T
E
TOTAL
+
91
52
68
59
91 ,1
69,8
S
-
10
120
9
156
88,3
69,7
=======-==============-=====-=====-=====-=====-====- ----------- -----------

- 57 -
1.3.2.3. Discussion :
Les conclusions des travaux de MOTT et al. (1985) ont montré que l'héma-
turie décelée par les bandelettes de papier réactif permet d'identifier une propor-
l'ion importante d'enfants et d'adultes infectés. Cependant du fait des différénces en-
tre pays, une évaluation préliminaire dans chaque pays est nécessaire pour établir les
critères d'infection avant de procéder au dépistage à l'aide de bandelettes dé papier
réactif.
Dans le foyer étudié avant traitement les prévalences obtenues avec les
deux techniques se répartissent suivant le même profil. En particulier un pic est
observé au niveau de la tronche 10 - 19 ans. Les prévalences les plus élevéès sont
obtenues avec la technique des bandelettes destinées à la détection de l'hématurie.
Cette observation habituelle (SELLIN et aL., 1982b), serait en relation avec l'existence
de faux positifs par bandelettes.
Cependant si le nombre d'examens parasitologiques avait été répél'é nous
. aurions obtenu
une prévalence plus élevée (WILKINS et aL., 1978). L'effet des mens-
truations chez la femme est ici négligeable puisque la spécificité des bandelettes
n'est pas différente chez les hommes et les femmes. Globalement nous obtenons une
bonne sensibilité et une bonne spécificité des bandelettes par rapport à la filtration.
Ces résultats nous amènent à penser que les bandelettes peuvent permettre d'évaluer
le niveau d'endémie et donner un bon aperçu de la répartition de la Schistosomose
urinaire suivant les tranches d';ge dans un foyer.
On peut cependant constater des variations de sensibilité
et de spécificité
suivant le niveau d'endémie. A titre d'exemple, dans cinq écoles de la ville de Boua-
ké nous avons testé les urines de 2421 élèves par les bandelettes hémastix
et filtré
496· urines pour la recherche d'oeufs. 92 de ces urines filtrées étaient positives aux
bandelettes et
404 étaient choisies au hasard parmi celles des élèves examinés. Les
résultats portés au tableau 9 montrent que dans ces conditions la spécificité
est
excellente (98,5%) et la sensibilité moins bonne (78,3%).
Tableau 9 : Résultats obtenus dans
cinq écoles
de la ville de Bouaké.
================r======================1
Filtration
1
+
-
Total
1
Sensibilité : 78,3%
+
18
23
41
Bande-
Spécificité : 98,5%
-
5
1
1489
1494
lettes
Total
23
1512
1535
=======-========-====-=- ------- ------

- 58 -
En dehors donc d'un foyer, cette technique peut permettre de faire une
discrimination rapide à condition de confirmer parasitologiquement tout cas positif
par bandelette
réactive.
Dans notre expérience nous avons pu tester ainsi 2400
enfants en deux jours pour dépister 33 malades.
lA. Exploitation des données :
L'exploitation des données a été faite par ordinateur(1) ou à l'aide d'une
calculette.
A partir des fiches de résultats par famille on a pu déduire
- Le toux de présentation :
Il représente le pourcentage de personnes examinées de la popuiation
totale ou de la classe d'~ge sur le nombre de personnes recensées, au niveau de la
population totale ou de la classe d'~ge.
- Le toux de prévalence :
Il exprime le pourcentage de personnes parasitées sur le nombre de per-
sonnes examinées au niveau de la population totale ou dans une classe d'~ge~,
L'oviurie
Elle est exprimée en nombre d'oeufs émis par 10 ml d'urines et repré-
sente la moyenne arithmétique du total d'oeufs émis sur le nombre de
personnes
examinées. Elle se calcule soit au niveau de la population totale, soit dans Une clas-
se d'~ge donnée.
Différents tests statistiques tirés pour la plupart du livre de SWHARTZ
(1984) ont été utilisés :
2
- Le test de comparaison du X
(1) : Le traitement des données a été réalisé sur l'ordinateur de l'INSP d'Abidjan
avec la collaboration du Docteur REY.

- 59 -
2
Il a été utilisé pour comparer plusieurs répartitions observées. Le X
est le rapport entre l'effectif observé (0) moins l'effectif calculé (c) sur l'effectif
calculé :
(0 -
c)2
c
Pour comparer deux variables qualitatives à partir du tableau de contin-
gence à
lignes et
c
colonnes, on détermine d'abord pour chaque case lieffec-
tif calculé dans l'hypothèse d'indépendance du caractère qui est le produit du total
de sa ligne par le total de' sa colonne divisé par le total général :
ddl
= (l -
1) (c -
1)
La méthode n'est valable que si les effectifs calculés sont égaux bu dépas-
sent le chiffre 5.
- Evaluation de la sensibilité et de la spécificité d'après le tableau de con-
tingence 2 x 2 (LA FAYE, 1976 in SELLIN et aL., 1982).
----------- -----------------------
----------- -----------------
Réaction à tester
+
T
a
Réaction
b
0( = c/1
(taux de faux positifs)
+
2
de
c
d
@ = b/1
(taux de faux négati fs)
1
référence
SpéciFicité = 1 -0(
T
Sensibilité = 1 - ~
===========-========-========-=====

- 60 -
·1.5. Traitement
Toutes les personnes positives à l'examen d'urines ont été traitées par le
Médecin de l'équipe au Biltricide(R)
à raison d'une dose unique à 40 mg
par kilo-
gramme de poids corporel. Les comprimés sont pris en notre présence après la pesée.
Toutes les personnes parasitées par les helminthiases suite aux examens de
selles ont été traitées au vermox(R).

-
61
-
2. RESULTATS PARASITOLOGIQUES CHEZ L'HOMME
2.1. Village de N'Guessan Pokoukro :,
2.1.1. Schistosomose à Scnistosoma naematobium :
2.1.1.1. Population totale :
Deux enquêtes parasitologiques ont été réalisées l'une en mars 1984 et
l'autre en octobre 1986 sur l'ensemble de la population du village.
Nous avons exa'miné la première fois 418 sujets sur 576 recensés et 435
sujets sur 511 recensés la seconde fois,
soit
des taux de présentation respectifs de
72,6% et de 85,1%.
Le tableau 10 présente la structure par age et par sexe, des po-
pulations recensées et examinées lors de ces deux enquetes.
Les prévalences globales sont de 17,5% (72 parasités sur 418 examinés)
pour la première enquête et de 26,4% (115 parasités sur 435 examinés) pour la secon-
de évaluation. Les variations de cette prévalence selon l'âge et suivant le sexe sont
présentées sur la figure
21.
L'oviurie moyenne globale observée est de 4,9 et 25,6 oeufs/10 ml d'uri-
nes, respectivement au cours de la première et de la deuxième enquête. La figure 22
présente les variations de l'intensité de l'oviurie moyenne ~uivant l'âge et le' sexe.
La répartition des personnes parasitées suivant les quartiers est présentée
dans le tableau 11. On constate que le quartier Haoussinkro est le plus atteint avec
36,1% de prévalence, ensuite viennent respectivement le quartier N'Guessan Pokoukro
et le quartier "Latin".
2.1.1.2. Population scolarisée :
Trois enquêtes parasitologiques ont été réalisées au niveau des enfants'
scolarisés
en 1984, 1985 et 1986.
Les résultats obtenus sur les trois années (TaQleaux 12 et 13) montrent
que
- Entre 1984 et 1985, il n'y a pas de différence aussi bien dans les préva-
2
lences(X
= 0,06 ddl
1)
que dans l'intensité d'émission des oeufs.

Tableau 10
Répartition par âge et par sexe des personnes recensées, examinées et positives dans les villages de N'Gessan Pokoukro,
Assamoikro et Kouamék~o.
Nb. R. : Nombre de personnes recensées.
Nb. Ex.: Nombre de personnes examinées.
Nb. +
Nombre de personnes positives.
=====-===-=:: ------ ------ --------------f--------------r--------------r--------------f-----------------------------f-------------- ==============
--~-~-:--:~:--I--~-~-~--:~:-- -~~-~-~:--:~:-I-~~-~-~~--:~:-I-;~-~-;;--:~:-i-;~-~-:~--:~:-I~~-:~:-:~-~~~:
rotaI
l.ieu
Année
Sexe
Nb'l Nb.
Nb.
Nb'l Nb'l Nb.
Nb.
Nb'l Nb'l Nb.
Nb.
Nb.
Nb.
Nb.
1 Nb. 1 Nb. 1 Nb.
Nb.\\ Nb.
Nb.
Nb. 1 Nb. 1 Nb'j Nb.
R.
Ex.
+
R.
Ex.
+
R.
Ex.
+
R.
Ex.
+
R.
Ex.
+
R.
Ex.
+
R.
Ex.
+
R.
Ex.
+
1
1
1
l
"
1
1
1
"
1
1
l
'--+----+---I
1
1
1
1
1
1
- j
1
1
1
1
Hommes
491
35
o
591
47
11
401
38
19
33
9
41
21
13
41
41
24
41
291
251
21 2721 191
44
1
1
1-+
1
1
l
,
1
1
II--+---+
1 ----I---~-l----------+-------+-~-1-~+-+-
1984 IFemmes
351
23
o
531
46
2
471
44
13
33
21
31
46
28
41
50
50/
36
361
III
401
291
3/30412271
29
1
1
- + - - - 1 1
1 1 1 1 1 :
1
1 1 1 - - + - 1 1
I-+----f-
1 1 1 1
0-
N
N'Guessan 1
ITotal
84
58
011121
93
13
87
821
32
66
30
71
67
41
81
91
60
8
691
54
51 5761 4181
73
Pokoukro
1
1Hommes
31
22
31
621
54
22
59
561
27
9
9
61
22
17
41
23
18
2
331
22
21 239\\ 1981
66
1986 IFemmes
35
27
51
571
55
19
54
53 i
19
13
11
31
33
29
11
41
32
IJO 1
30
11 2731 2371
49
Total
661
49
81 119 1 1091
41 1 11 31 109
46
22
20
9
551
46
5
64
50
3
72
52
3\\ 5121 4351
115
1
1
1
1
l
,
1
:
1
I i i
1
1 ---t
1
1
1
1
l '
1 ---l----t-
1
1
Hommes
12
7
16
16
7
18
18
17
o
6
5
o
141
12
68
60
27
1
1
+-
1
1
1
l
,
l
,--+-
1
1
1
1
1
l
,--+---+---+
1
1 -
Assamoikrol 1986 IFemmes
20
12
o
23
231
10
18
16
14
5
5
5
11
10
23
22
4
35
31
2\\ 1351\\19
%
1
1
1
1
l
,
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
-+-,
1
1
Total
32
19
391
39
17
36
34
31
6
6
6
12
11
29
27
41
491
<:3
3\\ 2031 179
63
Hommes
7
4
o
51
5
3
4
4
o
o
o
o
5
4
01
121
11
01
341
29
4
Kouamékro
1986 IFemmes
7
7
o
15
15
7
8
8
7
9
8
o
16
16
o
57
56
16
Total
14
11
o
20
20
10
12
12
8
2
2
14
12
o
281
27
01
91
85
20
'==========~======~======±====~=========~=========~====~=========±====±==============±====±==============~====~=========~=~=================~====

PrévalenC:i
8/0.
1 986
l1ll
Hommes
80
ee---ee Femmes
(11) Effectif lorsqu'il est
(9)
inférieur à 30.
1.0
20
(18 )
122 )
29)
Age
aa
10
20
30
1.0
50
60 ans
Prévalenc:e
0/0
1 984
1iI1i11-----GG
Hom mes
G Femmes
80
(23)
Effec:tif lorsqu'il est
inférieur à 30.
60
(29)
(25)
Age
30
1.0
50
60 ans
Figure 21
Prévalence en fonction de l'âge et du sexe dans le village de
N'Guessan Pokoukro.

Moyennll des nombres d'oeufs
émis /10 ml d'urines
198 6
100
~o
bO
40
20
10
15
20
1,.0
50
bOans
1 98-4
60
40
20
(24)
o!--m~=-:::---r-_':==::::}1s~~=:::==;:::::::;:=:==l(~S)~~_~
0(23) 5
10
15
20
(26)
30
1,.0
50
(29)
60 ans
Figure 22 : Intensité d'émission des oeufs en fonction de l'âge et du sexe dans
le village de N'Guessan Pokoukro.

- 63 -
Tableau 11 :. Répartition des personnes parasitées suivant les
quartiers du village de N'Guessan Pokoukro.
----------------------------
-------------- ------------- ===========-===========
N'Guessan
Haoussinkro
"Latin"
Pokoukro
Populations
194
91
150
examinées
Nombre de
personnes
70
28
17
1
parasitées
Prévalences
38,08
30,76
11,33
-------------- ------------- ----------- -----------
x2 = 27,34 S+++

Tableau 12
Réparti tion de
Scnistosoma naematobium
chez les enfants scolarisés de
N'Guessan Pokoukro.
- - - - - - -
------------------------
- - - - - - -
------------------------
===========1========================
10 - 14
ans
Total
1
5 - 9
ans
Sexe
1
Sexe
Sexe
1
Sexe
Sexe.
1
~e~e. 1 Total
Total
Total
masculln,femlnln
masculin féminin
masculin féminin
Examinés
35
33
68
43
33
76
78
66
144
1984
Parasités
8
4
12
10
7
17
18
11
29
Pourcentage
22,9
12,1
17 ,6
23,3
21 ,2
22,4
23,1
16,7
20,1
0-
Examinés
31
26
57
45
35
80
76
61
137
~
1985
Parasités
3
4
7
13
6
19
16
10
26
Pourcentage
9,7
15,4
12,3
28,9
17,1
23,7
21 ,0
16,4
19,0
Examinés
42
35
77
46
36
82
88
71
159
1986
Parasités
16
11
27
19
15
34
35
26
61
Pourcentage
38,1
31 ,4
35,1
41 ,3
41,7
41,5
39,8
36,6
38,4
----===~====================~=======:============----
-------
- - - - - -
========~=======~=======

Tableau 13
Intensi té d'émission des oeufs de Schistosoma haematobium
chez les enfants
scolarisés de N'Guessan Pokoukro.
----------------------
---------------------- ------------------------
------------------------ ------------------------
------------------------ ------------------------
------------------------
Nombre de personnes
1984
1985
1986
parasitées
Nombre
1
Sexe
1
Sexe
Total
Sexe
1
Sexe
Total
Sexe
1 Sexe
Total
d'oeu
masculin féminin
masculin féminin
f s/10 ml d'urines masculin féminin
1 -
9
10
9
19
6
3
9
7
9
16
10 - 49
6
2
8
5
5
10
8
7
15
0-
ln
50
2
o
2
')
2
7
20
10
30
Oviurie moyenne
1
2,0
3,8
3 8
I======================~==========================================================================

- 66 -
- Cependant on assiste à une évolution en hausse nettement significative
2
dans les prévalences (X
= 9,9
p> 0,001) et dans l'oviurie moyenne entre les
deux premières années (1984, 1985) et la dernière (1986).
2.1.2. Schistosomose à Schistosoma mansoni :
Une seule enquête a été réalisée au niveau de la population totale de
N'Guessan Pokoukro en mars 1984.
Sur 407 selles examinées, nous avons observé cinq cas de Schistosoma
mansoni, soit une prévalence de 1,2%.
Les cas se répartissent entre quatre filles et un garçon.
Les tranches d'âqe concernées sont celles de 10 - 14 ans (3 personnes) et
de 15 - 19 ans (2 personnes).
Le nombre d'oeufs émis est faible
huit chez un sujet, deux chez un au-
tre et un seul chez les trois derniers.
2.1.3. Autres parasitoses intestinales
L'examen parasitologique des selles a permis de mettre en éviderice, outre
la Schistosomose, la présence parfois importante, d'autres helminthiases. Les résultats
sont présentés dans le tableau 14. On peut noter tout particulièrement, la fréquence
de l'Ankylostomose.
2.2. Les villages de Assamoikro et de Kouamékro :
Les études dans ces deux villages ont porté sur la Schistosomose uro-géni-
tale. Les enquêtes ont été réalisées en octobre 1986 sur toute la population.
2.2.1. Village de Assamoikro :
Sur 203 personnes recensées 179 se sont présentées à l'examen parasitolo-
gique, soit un taux de présentation de 88,2%.
La prévalence globale de la Schistosomose à Schistosoma naemato6ium
y est de 35,2% (63 parasités sur 179 examinés). La répartition par âge et par sexe de
cette prévalence est portée au tableau 10.

- 67 -
Tableau 14
Autres parasites intestinaux rencontrés
à N'Guessan Pokoukro.
----------------------
---------------------- ===================r==============
Nombre de sujets
Taux dans la
Espèces rencontrées
population
positifs
(pourcentage)
Nématodes
- Ankylostome
115
28,5
- Anguillule
5
1,2
- Ascaris
10
2,5
- Tricocéphale
21
5,2
Cestode
- Taenia
1
0,2
---------------------- ------------------- --------------

- 68 -
L'oviurie moyenne observée est de 25,5 oeufs/10 ml d'urines. La distribu-
tion suivant
l'âge et le sexe de l'oviurie moyenne est présentée au tableau 15.
2.2.2. Village de Kouamékro :
Le taux de présentation à l'examen d'urine est de 93,4% (85 examinés
sur 91 recensés).
La prévalence globale de la Schistosomose uro-génitale est de 23,5% (20
parasités sur 85 examinés). L'oviurie moyenne globale est de 14,7 oeufs/10 ml d'uri-
nes.
Les répartitions par ôge et par sexe des prévalences et de l'oviurie moyen-
ne sont présentées aux tableaux 11 et
15.
3. DISCUSSION :
3.1. Schistosoma haematobium :
3.1.1. Populations totales :
3.1.1. 1. Taux de présentation
Compte tenu des migrations des populations rurales et de leurs multiples
activités, nous pouvons considérer que les taux de présentation de 72,6% et de 85,1%
obtenus à N'Guessan Pokoukro sont satisfaisants. Le pourcentage supérieur constaté
lors de la deuxième enquête est certainement dC
au
fait que, au cours de la deuxiè-
me enqu;;;te les examens parasitologiques étaient réalisés sur le champ et suivis immé-
diatement du traitement. Le médicament a donc incité les villageois à se présenter
plus nombreux que la première fois où la lecture des filtres se faisait en différé ou
laboratoire, l'examen n'étant donc pas suivi d'un traitement immédiat. Les forts taux
qe présentation des 5 - 14 ans, tranche d'âge plus touchée, sont en relation aveC la
forte scolarisation des enfants de N'Guessan Pokoukro et au fait que tous les éco-
liers se sont présentés. Le taux de présentation bas chez les jeunes de 15 à 19 ons
pourrait être dC à des réactions psychologiques fréquentes chez les jeunes de ces
ages.

Tableau 15
Oviurie moyenne en nombre d'oeufs/10 ml d'urines, suivant l'âge et le sexe dans les
villages de N'Guessan Pokoukro, Assamoikro et Kouamékro.
---------- ------------- --------- --------- ----------- ----------- ----------- ----------- -------
---------- ------ ------ --------- --------- ----------- ----------- ----------- ----------- ------- -----
Age
50 ans
Lieu
Année
a - 4 ans 5 - 9 ans 10 - 14 ans 15 - 19 ans 20 - 29 ans 30 - 49 ans
Total
et plus
Sexe
Hommes
a
4,7
22
26,2
1 ,8
3,3
0,6
7,4
1984
Femmes
0
0,7
8,6
5,7
1,6
0,4
0,7
2,7
N'Guessan
Total
a
2,8
10,9
11 ,9
1,8
1 ,6
0,6
4,9
Pokoukro
Hommes
0,9
49,3
87,8
38,2
2,1
1 , 1
0,1
40,4
1986
Femmes
5,8
17 ,4
37,3
1,9
0,2
0,0
0,0
13,2
Total
23,6
33,2
63,2
18,2
0,9
0,4
0,1
25,6
Hommes
0,3
25,4
152,5
5,0
0,0
0,0
1 , 1
52,7
Assamoikro
~
1986
Femmes
0,0
16,8
40,2
66,2
2,3
0,5
0,1
11 ,8
'<l
Total
0,3
20,4
99,6
56
2,1
0,4
0,1
25,5
Hommes
0,0
45,4
85,0
0,0
0,0
0,0
0,0
19,5
Kouamékro
1986 remmes
0,0
16,8
38,0
106,0
21 , a
0,0
0,0
12,3
Total
0,0
23,9
53,7
53,0
21 ,0
0,0
0,0
14,7
---------- ------ ------ -----~--- --------- ----------- ----------- ----------- ----------- -------

- 70 -
Les forts taux de présentation obtenus dans les deux autres villages (Assa-
moikro et Kouamékro) sont dus au fait que ces villages avaient été préalablement
sensibilisés par les actions entreprises au niveau de leurs voisins de N'Guessan Pokou-
kro. Cet état de faits est confirmé par les nombreuses sollicitations dont nous avons
été l'objet de la part des habitants de ces deux villages.
3.1.1.2. Taux de prévalence
Globalement il n'existe pas de différence significative des prévalences
2
(X
= 5,9
N.S.
ddl 2) entre les trois villages.
La prévalence de 26,4% obtenue au cours de l'enquête d'octobre 1986 se
2
révèle significativement plus élevée (X
= 9,9
p.>0,01)que
celle de
1984
à
N'Guessan Pokéukro(17,5%). Les caractéristiques épidémiologiques sont classiques; le
pic de prévalence se situe dans la classe d'âge 10 - 14 ons. La prévalence dans cet-
te tranche d'âge de 39% la première année et de 42,2% au cours de la 2ème enquê-
te classe N'Guessan Pokoukro comme village de mésoendémie suivant
la
clas-
sification proposée par ROUX et aL. (1) en
1974.
En considérant deux groupes d'âge, on constate que les enfants de moins
de 15 ans avec 35,58% de prévalence sont plus atteints que les personnes âgées de
plus de 15 ans avec
11,90%.
On note une différence dans la répartition de la prévalence suivant le
sexe, les hommes avec les prévalences respectives de 23% et 33% sur les deux en-
quêtes, sont plus atteints que les femmes avec 12,8% et 20,7%. Les prévalences
maximales sont atteintes chez les hommes, dans la tranche d'âge 10 - 14 ans (50%
lors de la première enquête et 48,2% lors de la seconde). Notons que du fait du nom-
bre réduit de sujets examinés de la tranche d'âge 15 - 19 ans, nous pensons que la
prévalence de 66,7% obtenue dans cette tranche d'âge n'est pas représentative. Chez
les moins de 15 ans les garçons (39,4%) ne sont pas significativement plus atteints
2
(X
= 1,65
ddl 1) que les filles (31,8%).
(1) : Selon ces auteurs, en deçà de 33% de prévalence dans la classe d'âge la plus
atteinte, on se situe en zone d'hypoendémie; au delà de 66%, en zone d'hyper-
endémie et entre ces deux limites en zone de mésoendémie.

- 71 -
Chez les plus de 15 ans par contre les hommes avec une prévalence de
2
21,21% sont très significativement plus touchés (X
= 8,98
ddl 1
p). 0,01) què
les femmes (5,9%).
Cette différence de prévalence suivant le sexe est couramment observée
en zone sahélienne (SELLIN et aL., 1986). Outre les différences de comportement
des deux sexes, surtout vrai chez l'adulte, que nous verrons ultérieurement par rap-
port à l'eau, il est vraisemblable qu'existent à N'Guessan Pokoukro des cas importés
dûs aux nombreux déplacements traditionnels de jeunes hommes vers d'autres zones
infestées.
La courbe des prévalences en fonction de l'âge et du sexe (Figure 20)
nous montre une évolution parallèle des prévalences chez les hommes et clie~ les
femmes. D'une façon générale cette distribution suivant l'âge est similaire à celles
observées par SELLIN et al (1986) en zone sahélienne, KING et aL. (1982) en Egypte.
Elle obé'ù au schéma le plus couramment rencontré, décrit par HAIRSTON (1973)
dans le Projet Egypt. 49.
Cette distribution de la parasitose serait la résultante des
fréquences de contact avec le mileu infestant et de la réaction immunitaire de l'hom-
me hôte.
Les comportements différents (voir contact homme-eau) de l'homme vis-à-
vis de l'eau sont à évoquer pour expliquer les différences observées dans Id réparti-
tion des personnes parasitéses dans les trois quartiers de N'Guessan Pokoukto.
2
Outre les niveaux de prévalence qui varient peu (X
= 5,9
NS
ddl 2)
d'un village à l'autre, on retrouve dans ces trois villages la meme répartition par
âge et par sexe des prévalences. Les petites différences de niveau d'endémie notées
dans ces villages localisés dans un rayon de un kilomètre autour du lac, site de trans-
mission, confirment le caractère focalisé de cette endémie. Il semblerait que cet
état de faits soit lié aux facteurs de comportement humain vis-à-vis de l'eau, et
d'écologie des mollusques. Les faibles prévalences observées dans le village de Koua-
mékro, paradoxalement le plus rapproché du lac pourraient être en rapport d'une part,
avec l'implantation récente de ce village et d'autre part avec le mode d'approvision-
nement en eau qui se fait par des puits creusés dans la forêt galerie.

- 72 -
3.1.1.3. Oviurie :
Comme pOUf la prévalence, l'oviurie à N'Guessan Pokoukro est eh hausse
sur les deux enquêtes, 2026 oeufs en 1984 et 11.117 oeufs en 1986, sont émises au
total. L'oviurie moyenne passe de 4,9 à 25,6 oeufs/10 ml d'urines. L'oviurie indivi-
duelle maximale observée, 340 oeufs/10 ml d'urines passe à 1254 oeufs/10 ml d'uri-
nes. Les hommes émettent en moyenne plus d'oeufs que les femmes, 7,4 et 40,4-
oeùfs/10 ml d'urines contre 2,7 et 13,2 oeufs/10 ml d'urines chez les femmes respec-
tivement sur les deux enquêtes.
Les tranches d'âge les plus grandes émettrices d'oeufs sont celles de 15 -
19 ans pour la première enquête (26,2 oeufs/10 ml d'urines chez les hO,mmes et 5,7
oeufs/10 ml d'urines chez les femmes) et 10 - 14 ans pour la 2ème enquê.e avec
respectivement 87,8 oeufs/10 ml d'urines pour les hommes et 37,3 oeufs/10 ml d'uri-
nes pour les femmes.
Les courbes de l 'oviurie moyenne en fonction de l'âge et du sexe nous
montrent une évolution sensiblement équivalente de l'oviurie moyenne suivant l'âge
dans les deux sexes. On note cependant au cours de la première enquête une oviurie
relativement forte chez les hommes de 30 - 49 ans. Les sujets de moins de 20 ans
en émettant 11.052 oeufs au cours de la 2ème enquête, émettent 99,4% du total
d'oeufs émis par la population.
Chez les enfants de moins de 15 ans bien que n'ayant pas observé de dif-
férence significative dans les prévalences entre les garçons et les filles au cours de
la seconde enquête, on note une oviurie moyenne très significativement supérieure.
La baisse progressive de la moyenne du nombre d'oeufs émis avec l'âge
pourrait s'expliquer par:
- le développement rapide d'une prémunition qui ferait que l'homme adulte
serait porteur de parasites plus ou moins âgés, qui ont une activité de ponte réduite
et une mortalité élevée;
- les lésions fibreuses des organes creux (vessie et intestins) qui font que
les oeufs viables pondus auraient de plus en plus de difficultés à atteindre l'extérieur.
Quoi qu'il en soit les enfants restent les principaux responsables de l'infestation des
mollusques, donc les principaux disséminateurs du parasite.

- 73 -
Au niveau des deux autres villafles (Assamoikro et Kouamékro), on retrouve
la meme répartition de l'oviurie selon l'(;ge et suivant le sexe qu'à N'Guessan Pokou-
kro. Les différences notées dans l'intensité d'émission des oeufs pourraient s'expliquer
par les mêmes raisons avancées pour comprendre les différences de taux de prévalen-
ce.
3.1.2. Population
écolière
Les résul tats obtenus chez les enfants scolarisés et non scolarisés (Tableaux
16 et
17) au cours des enquêtes de 1984 et 1986 montrent, qu'il n'est pas possible de
mettre en évidence une différence significative dans les prévalences, selon la fréquen-
2
tation ou la non fréquentation de l'école (X
= 0,34 et 0,6
ddl 1). Lès mêmes con-
clusions sont valables si on sépare les sexes ou les classes d'(;ge.
L'analyse des résultats de l'étude comparative dans le temps de l'endémie
au niveau des élèves et des enfants non scolarisés nous permet d'envisager l'école
comme bon échantillon de surveillance de l'endémie. Cela est d'autant plus intéressant
que les élèves constituent des groupes bien organisés et bien disciplinés, faCteurs qui
favorisent la bonne réalisation des enquêtes et un bon suivi des individus.
3.1. Schistosoma mansoni
DOUCET et aL. (1970) signalent l'extrême hétérogénéité
dans Il]
réparti-
tion
de la Schistosomose intestinale à Schistosoma mansoni en Côte d'Ivoire. Ils pen-
sent que la prévalence globale de cette Schistosomose est comprise entre 5 et 15%
avec des répartitions inégales variant de moins de 1% à plus de 50%.
En effet à l'opposé
de la sous préfecture de Zouan Hounien avec la pré-
valence globale de 67% (ROUX et aL., 1974) le village de N'Guessan Pokoukro se ré-
vèle comme un cas typique des minima
avec son taux de prévalence de 1,2%. Les
rares cas observés pourraient s'expliquer par l'hypothèse de NOZAIS et aL. (1980)
selon laquelle on devrait tenir compte des possibilités de contamination en dehors du
village étudié, cela en raison des déplacements des populations africaines. Cette no-
tion selon les memes auteurs parait surtout vraie lorsque la prévalence dans le village
est inférieure ou égale à 5%.

- 74 -
Tableau 16
Prévalence
en fonction de la fréquentation ou la non
fréquentation de l'école.
------ --------
------ -------- =================f================= =================11
5 - 9 ans
1
10 - 14 ans
Total
Elèves Non Elèves Elèves Non Elèves Elèves Non Elèves
Négatifs
56
21
29
11
115
32
Positifs
12
4
17
6
29
10
1984
Total
68
25
46
16
144
41,
0,03
1,24
0,34
Négatifs
50
19
48
15
98
34
Positifs
27
14
34
12
61
26
1986
Total
77
33
82
27
159
60
0,5
======-========-===-===========----===-============-=~
===============
Tableau 17
Prévalence
suivant le sexe et la fréquentation ou la
non fréquentation de l'école.
--------------------------------- ----------------- -----------------
------ -------- ----------------- ----------------- -----------------
Sexe masculin
Sexe
féminin
Total
5 - 9 ans
10 - 14 ans
Elèves Non Elèves Elèves Non Elèves Elèves Non Elèves
Négatifs
60
12
55
20
115
32
1 - - - - - + - - - - - + - - - - - - 1 - - - - - + - - - - - - - + - - - + - - - - - - - ' - -
Positifs
18
6
11
4
29
10
1984 1-----+-----+------+-------1-·-------+----+------
Total
78
18
66
24
144
32
0,82
a
0,34
Négati fs
53
9
45
25
98
34
Positifs
35
14
26
12
61
26
1986
Total
88
23
71
37
159
60
x2
0,37
------ -------- ----------------- ----------------- -----------------
-
-------------------------------- --- ---- -
---------------------

- 75 -
La véracité de cette hypothèse dans le cas de N'Guessan Pokoukro est
étayée par le fait que presque tous les cas observés, quatre sur cinq, n'intéressent
qu.e les allochtones (autres ethnies que les Baoulé-Warèbo). La cinquième personne
atteinte avait elle aussi effectué des voyages dans des zones où elle aurait pu ~tre
~ontaminée. Pour tous, il s'agit donc probablement, de cas importés.
Mais compte tenu de la forte population de Biomphalaz.ia pfeiffeû il est à
craindre une installation de cette forme de Bilharziose. Cette crainte est d'autant
plus renforcée que nous avons réalisé la transmission expérimentale de la souche de
Schistosoma mansoni rencontrée dans les selles des malades.
3.3. Autres parasitoses intestinales :
Bien que ces parasitoses n'ont pas fait l'objet d'une attention tOlJte parti-
culière, nous pensons que la forte prévalence de l'Ankylostomose (28,5%) pourrait
s'expliquer: par le fait que malgré le relatif "développement" du village, les latrines
quand elles existent sont peu utilisées et le port de chaussures n'est pas systémati-
que pour tous les habitants.

T ROI SIE M E
PAR T 1 E
:
LHOMME
ET
LEAU

"[es popuLations comp'Lennent maL que ce sont Leu'Ls p'Lop'Les habitudes
qui ent'Lafnent La maLadie POU'L eLLes-m;mes, pouz. Leu'Ls enfants, Leu'Ls pa'Lents
ou
Leu'Ls
amis
et /Joisins. o1/Jec La nou/JeLLe süatégie de Limitation de La mozbidité
dans La coLLecti/Jité, Le 'L;Le ioué pa'L Les popuLations, est de/Jenu de La pLus haute
impoLtance".
''''e
LJ
point
en point, OMS, 1984a

- 76 -
1. METHODOLOGIE:
1. 1. Repérage des lieux de contact homme-eau :
Les lieux de contact ont été mis
en évidence par les informatiënsreçues
des habitants du village et localisés sur une carte par levés de terrain, rédiisés par
une équipe de géographes, au moyen d'appareil topofil et boussole Chaix(R). Au labo-
ratoire les distances réelles sont reportées sur papier calque à l'échelle de 1/10.000
pour établir des cartes réductibles aux échelles voulues.
1.2. Contact homme-eau :
Le contact homme-eau est étudié par un suivi des fréquentations aux
points d'eau. Pour se faire un surveillant issu du village, connaissant nominalement
les villageois se place près du point à surveiller entre 6 heures et 18 heures. Une
fiche de fréquentation (Annexe 9)
indique l'heure d'arrivée de l'individu, précise son
identité et le type d'utilisation de l'eau.
La surveillance a lieu deux jours par mois, un jour de travaux de champs
et sans école (jeudi) et un jour de repos traditionnel (mercredi)r soit au total 288
heures pour une année.
1.3. Exploitation des résultats
1.3. 1. Terminologie utilisée :
- Garçons (g) et filles (f)
désignent les enfants des deux sexes âgés de
moins de 15 ans.
Hommes (H)
et femmes (F)
désignent les personnes agées de plus de
15 ans.
- Sexe Masculin (M) et sexe Féminin (F) désignent tous les individus des
deux sexes.
1.3.2. Différents paramètres utilisés :
Le nombre de personnes fréquentant le lac est le nombre d'individus ayant
été rencontrés au moins une fois au contact du lac.

-- 77 -
La fréquentation du lac, exprimée en nombre de personnes
par heure, est
calculée par le nombre d'arrivées que divise le nombre d'heures d'observation.
Les pourcentages de fréquentation sont estimés par le nombre d'arrivées
par un groupe d'âge ou par sexe ou pour une activité
donnée sur le total des arri-
vées.
Les différentes activités au contact du lac sont regroupées en lessive
(lessive et vaisselle), baignade (nage + toilette) pêche (à la ligne ou au piège) et au-
tres (puiser, boire, traverser, etc .... ).
Les fréquences horaires quotidiennes des activités ont été considérées uni-
quement sur la période de ï
mois (de décembre à juin) période de trans~is5ion de la
Schistosomose dans le lac (cf. première partie).
2. RESULTATS :
2.1. FI"équentations globales :
Sur une population résidente de 511 habitants à N'Guessan Pokoukro, nous
avons rencontré 202 personnes soit 39,5% de la population, une fois au moii1s à l'eau.
Les hommes au nombre de 103 sur 238 recensés sont plus nombr~ux à
fréquenter le lac que les femmes dont seulement 99 sur 273 y ont été rencontrées
2
(X
= 7,71 0< > 0,01
ddl 1).
En moyenne on rencontre 1,7 homme/heure et 0,97 femme/heure ce qui
correspond à des taux respectifs de 64,3% et 35,7% du total des fréquentations.
Globalement 101 personnes de plus de 15 ans sur 213 recensées et 101
enfants de moins de 15 ans ont été rencontrés au moins une fois à l'eau soit selon
des taux respeCtifs de 47,4% et 33,9%. On peut ainsi constater une fréquentation du
2
lac statistiquement supérieure des personnes âgées de plus de 15 ans (X
= 9,5 0( >
0,01
ddl 1). Cependant en considérant le nombre de présences on rencontre en
moyenne 1,36 enfant/heure pour 1,33 adulte/heure dans l'année.
Si nous considérons les sexes à l'intérieur des deux groupes d'âge, on cons-
tate que les garçons 56 sur 123, sont plus nombreux à aller au lac que les filles 45
2
sur 146 (X
= 6,1 0( > 0,02
ddl 1). Les moyennes de fréquentation horaire sont de
1,00 pour les garçons et de 0,36 pour les filles.

- 78 -
Chez les adultes on ne note pas de différence statistiquement significati-
ve dans les proportions d'hommes (47/88) et de femmes 54/127), fréquentant le lac
2
(X
= 2,47
ddl 1). Cela se retrouve dans les moyennes de fréquentation
horaire
(0,73 chez les hommes et 0,60 chez les femmes).
2.2. Fréquentations dans l'année :
En considérant l'importance dans les fréquentations, on peut distinguer
deux périodes dans l'année (Figure 23) : une période d'intense activité de février à
juillet (67% du total annuel et une moyenne de 3,6 personnes/heure) avec une baisse
au mois d'avril (2,7 personnes/heure) et une période de faible fréquentation d'août à
janvier (33% du total annuel) avec une moyenne horaire de 1,76 personne.
On obser-
ve une remontée dans les fréquentations au mois d'octobre (3,2 personnes/heure).
Les courbes de fréquentations suivant l'~ge (Figure 24) montrent que les
enfants fréquentent essentiellement l'eau pendant la période des maxima (f~vrier à
juillet) ils sont avec les femmes responsables de la baisse observée au mois
d'avril.
La fréquentation des adultes est plus ou moins constante sur toute l'année
avec deux pics observés en mai - juin et en octobre.
Les courbes de fréquentation dans le temps, suivant le sexe respectent
l'allure de la courbe de fréquentation globale. On peut cependant noter que "la baisse
d'avril et le pic du mois d'octobre sont bien marqués chez les femmes.
A l'intérieur des groupes d'~ge, seule la courbe des hommes adultes se
démarque de la courbe globale, avec un maximum d'avril à juin en deçà et au delà
duquel on assiste à une réduction progressive.
2.3. Fréquentations dans la journée :
La courbe de fréquentation dans la journée (Figure 25)
révèle un pic
d'activité
principal
entre 9 heures et 10 heures, et un pic d'activité
secondaire
entre 15 heures et 17 heures. Le minimum d'activité
est observé à 14 heures.
La fréquentation moyenne horaire est de 2,7 personnes/heure (55% du to-
tal de la journée) au cours de la période chaude entre 10 heures et 16 heures.

Nombr e de pesonnes
par
heure
4
3
2
1
0 '"-.-----r---r--.,...---"T--~-_y__-.,...__-_,_-_r_-_r_-_r_--~>
1
i
Mois
J
F
M
'A
M
J
J
A
5
0
N
0
Fig. 23: Fréquentation
globale
dans
l'année.
Nombre de personnes
par heure
Filles
~ ,
,1
Fern mes
o
1
----
J
F
M
A
M
J
J
A
~
5
0
N
0
Fig. 24: Fr éque ntat ion
et
"
par sexe
par
age.
/J

- 79 -
Suivant les groupes d';ge on retrouve les deux pics d'activités (Figure 26)
de la courbe générale. Il faut cependant signaler un troisième mode chez les adultes
entre 12 heures et 13 heures et un léger décalage de 17 heures à 18 heurès du
deuxième pic observé entre 15 heures et 17 heures.
En fonction du sexe (Figure 26)
les mêmes pics de la courbe genérale
sont retrouvés. Le troisième pic des adul tes est observé seulement chez les hommes.
Le décalage
du pic du soir se
retrouve chez les femmes.
A l'intérieur des groupes d';ge seule la courbe des hommes adultes ne
respecte pas l'allure générale; le maximum de fréquentation ici de 1,18 personnel
heure s'observe entre 12 heures et 13 heures.
2.4. Fréquentations suivant les activités
Globalement la baignade (42,1%) et la lessive (30%) constituent des acti-
vités prépondérantes à côté de la pêche (15,4%) et des divers (12,5%).
Les courbes de ces activités ne présentent pas le même profil dans l'an-
née (Figure 27).
Le pic de la lessive se situe en mars (2,8 personnes/heure) pour une ""
moyenne annuelle de 0,9 personne/heure. La moyenne mensuelle des fréquentations
pour la lessive au cours de la période de transmission des Schistosomoses ou niveau
du site d'étude est de 1,1 personne/heure, alors qu'elle n'est que de 0,5 përsonne/
heure le reste de l'année.
Le pic de la baignade se situe en mai (2,7 personnes/heure). De part et
d'autre de ce maximum on observe une chute progressive. La moyenne horClire an-
nuelle est de 1,2 personne/heure. Cette moyenne horaire est de 1,3 personne/heure
ou cours de la période de transmission et de 1,1 personne/heure le reste dé l'année.
La pêche se pratique essentiellement de mai à juillet avec une moyenne
horaire de 0,9 personne/heure, contre une moyenne annuelle de 0,4 personne/heure.
La figure
28 montre que presqu'autant d'adultes (49,2% et 47,2) que
d'enfants (50,2% et 52,9%) fréquentent respectivement l'eau pour la lessive et la
baignade. Par contre plus d'enfants (62,5%) pratiquent la pêche à l'épervier surtout,
que d'adultes (37,5%).

Nombre de personnes
par heure
3
Globalement
2
/
OL..--,r----,r----.-----r-----,..---...---,..-~-__r-__._-__._-__._-4>o Heuri~s
b
7
B
9
10
13
16
17
'5
'8
"
Fig. 25
Fréquentation dans la journée
Nombre de personnes
par heure
Garçons
----,r----....__-___r_---r--..---.....---...---~-__r_-___,c___-....__-___r_-~">O
: t
Fi Il es
Femmes
=:=~ > Heures
15
'fi
17
16
fig. 26
Fréquentation dans la journée, suivant l'~ge et le sexe.

Nombre de personnes
par heure
3
LESSIVE
OL.--..----...--------,,.------.----.-----.----.---.-----.----r-----.._~
BAIN
2
OL.--..-----.-------,.------,,.-----.----.----.-----r------.------.----r--..;..~
PECHE
,1
~ ~ ~ Heure
0
J
F
M
A
M
J
)
A
S
a
N
0
Fig. 27: Fréquentation
en
fonction
des activités
dans
l'année.

LESSIVE
BAIN
AUTRES
A
PECHE
A
LESSIVE
BAIN
PECHE
/
':"'"
./
./ '"
"-
/
/
/
" ,
/
,
1
.'
.,
111111111
_=,
111111
\\
1
Il
-
- -
- - -
---..,
\\ '..... '....
W
Fig.28: Frequentation suivant rôge
et
le sexe
en fonction
des differentes
activites.
Garçons
1==r Filles
Hommes
1 Il 1
Femmes

- 80 -
Les femmes font plus de lessive (63,8%) que les hommes (30,6%). La bai-
gnade et la pêche sont essentiellement le fait des hommes avec des taux respectifs
de 79,3% et 100%.
A l'intérieur des deux groupes d'âge, on constate que si pour la lessive on
a presqu'autant de jeunes filles (23,6%) que de jeunes garçons (27%), les femmes adul-
tes avec 40,6% dominent nettement les hommes (8,6%).
Enfants et adultes se partagent presqu'à parts égales les fréquentations
pour la baignade, respectivement 41,3% et 38%.
La figure
29
des activités au cours de la journée montre que le pic de
9 heures et 10 heures observé sur les fréquentations globales, apparait sur ies trois
courbes des trois types d'activités considérées : lessive 3,4 personnes/heure entre
9 heures et 10 heures; baignade 1,8 personne/heure à 9 heures, pêche 0,8 personnel
.. heure, avec des moyennes journalières horaires respectives par activité de 0,7 person-
ne/heure, 0,8 personne/heure et 0,1 personne/heure.
On retrouve sur la courbe de baignade des hommes adultes, un pic de 13
heures à 14 heures et un pic de 15 heures à 18 heures.
2.5. Fréquentations et lieux d'habitat
Le tableau 18 suivant présente le nombre de personnes fréquentant le lac
par quartier.
Tableau 18 : Fréquentation du lac par quartier.
======== ================f===================j================-================
Haoussinkro
I\\J 1 Guessan Pokoukro
"Latin"
Total
1
Masculin Féminin Masculin
Féminin
Masculin Féminin Masculin Féminin
Enfants
37
37
12
2
5
2
54
41
1
1
Adultes
37
47
9
5
4
1
50
53
Total
74
84
21
7
9
3
1O/~
9L1
_________ 1
1 ________
________1____ ~ __
.-------- -------- ------- ---------
- - - - - - -
Sur les 202 individus rencontrés à l'eau 158 provenaient de Haoussinkro,
28 de N'Guessan Pokoukro et 12 du quartier "Latin"
soit dans les proportions respec-
tives de 78,2%, 13,9% et 5,9% des populations des quartiers.

Nombre de persan nes
par heure
LESSIVE
3
2
oL....--..---....---.----.----..--.---...---......--.........----,..=....~.___~__i> Heure s
6
7
8
9
10
11
12
13
1[,.
15
16
17
18
Nombre de personnes
par heure
BAIN
2
oL....--..---...._--.----.----.--r---~-
_~.--~-.....__...._-~:>
Heures
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
Nombre de pesonnes
par heure
1
PÊc HE
1
o - - - = = : -
> Heures
6
7
8
9
10
11
12
13
1[,.
15
16
17
18
Fig. 29: Fréquentation
en
fonction
des
,
oct ivités
dons
la Journee.

- 81 -
3. DISCUSSION : ELEMENTS DU COMPORTEMENT DE L 'HOMME A YANT DES
IMPLICATIONS SUR LA TRANSMISSION
L'objet de ce paragraphe n'est pas d'expliquer le comportement de l'hom-
me vis-à-vis de l'eau. Mais, à travers cette étude dont l'analyse complète sera faite
par les Socio-Géographes, nous relevons quelques éléments pouvant permettre la com-
préhension de certains paramètres parasitologiques. En effet il est admis à juste
titre que l'homme est responsable de sa propre transmission cor, par ses propres rela-
tions avec l'eau, il contamine celle-ci et se contamine lui-m~me HUS TING (1983);
ANONYME (1984b).
L'étude des relations homme-eau, s'avère comme un facteur, essentiel à la
compréhension de l'épidémiologie des maladies transmissibles par l'eau en général, et
des Schistosomoses en particulier. Car, la transmission de
ces affections exige un
contact avec le milieu aquatique, d'une part pour contaminer celui-ci, et d'outre part
pour se faire contaminer.
Comme l'ont montré HUSTING (1983) ou
Zimbabwe, DALTON et POLE
in BARBOUR (1985) dons des villages localisés près du lac Volta au Ghana; il est
possible d'établir de bonnes corrélations entre la fréquentation des sites de transmis-
sion de la Schistosomose et la répartition de la parasitose suivant l';ge et le sexe.
Dons le village de N'Guessan Pokoukro, l'étude du contact homme-eau,
révèle que 40% de la population du village fréquente le lac; ce toux su·périeur au
toux de parasitisme (26,4%) montre que tous les contacts avec le milieu de transmis-
sion ne sont pas infectants. Cela confirme la focalisation de la transmission dans le
temps.
Dons ce village, contrairement à ce qu'à observé HUS TING (1983) au
Zimbabwe et conformément à ce que FENWICK et aL. (1982) ont trouvé en Egypte,
les hommes vont plus nombreux et plus souvent que les femmes ou lac. Bien que cet-
te différence dons la fréquentation suivant le sexe soit essentiellement due à la gran-
de mobilité des jeunes garçons, l'on peut remarquer que les activités domestiques
(lessive et vaisselle) ne sont pas prédominantes sur les activités de loisir. Cela se
comprend par l'existence de l'adduction d'eau et de puits munis de pompes (cf. sour-
ces d'eau) qui procure l'eau pour l'essentiel des activités ménagères.

- 82 -
Conformément à ce qu'à observé HUS TING (1983) le maximum des activi-
tés a lieu au cours de la période chaude, de février à juillet. En effet on observe le
maximum de lessive au lac en janvier et février (fin de saison sèche), période où du
fait de l'assèchement des autres points d'eau (puits et mare), l'approvisionnement en
eau devient difficile.
Les mois d'avril, mai et juin connaissent une forte fréquentation du lac
pour la baignade, car correspondant à la période d'intenses travaux agricoles, où l'on
se salit le plus du fait des défrichements et de la confection des buttes. Les mois
de mai et de juillet connaissent aussi une forte fréquentation du lac d'une part, par
l'intensification de la p~che qui devient plus féconde du fait de la montée des eaux,
et d'autre part, par la relative liberté des enfants (approche de la fin ·de l'année
scolaire) et des hommes adultes qui voient un relâchement dans leurs activités agri-
coles : nettoyage des rares plantations de café, récolte de mo'j's, d'arachides et net-
toyage des champs d'ignames; ces dernières activités étant essentiellement féminines.
Comme au Zimbabwe, les fréquentations minimales du lac sont observées
pendant la période la plus froide qui survient ici aux mois de décembre et janvier.
Dans le site étudié, on constate que, la péri~de de transmission de la
Schistosomose qui couvre quatre mois, se situant suivant l'année dans l'intèrvalle de
décembre à juin, couvre totalement ou partiellement la période de fréquentation ma-
ximale du lac; ce qui augmente donc les risques de contamination des popUlations
humaines.
D'autre part, la répartition des fréquentations du lac, suivant l'âge et le
sexe, se corrèle bien avec celle de la parasitémie au sein de la population du village.
Le sexe masculin étant
plus
atteint
que le sexe féminin, les garçons plus touchés
que les filles. Tandis que l'on ne note pas, comme pour la fréquentation, de différen-
ce significative dans la prévalence suivant le sexe chez les adultes, au cou'rs de la
dernière enquête parasitologique.

En considérant les lieux d'habitat, on retrouve la meme répartition de la
parasitose et la fréquentation entre les différents quartiers. La forte fréquentation
du lac par les habitants du quartier Haoussinkro, peut se comprendre par trois rais-
sons : ce sont les propriétaires; ce sont les plus rapprochés; et ce sont eux qui ont
leurs parcelles de cultures au delà du lac. Le quartier "Latin", quartier de
fonction-
naires fréquente très peu le lac d'une part, parce qu'il dispose de l'eau courante, et
d'autre part, parce que cette population est consciente des risques sanitaires liés à
l'eau du lac.

- 83 -
La différence dans la fréquentation du lac entre les quartiers de N'Guessan
POkOlJkro et de Haoussinkra réside essentiellement dans la répartition des champs
dans l'espace. Les habitants du premier quartier n'ayant pas leurs parcelles de cultu-
res du côte du lac y vont moins souvent.
La population du village de N'Guessan Pokoukro vient massivemeht à ..l'eau
de 9 heures à 10 heures pour la lessive, la baignade, surtout. En effet les femmes
en route pour les champs s'arr~tent pour laver le linge qu'elles récupèrent en fin
d'après-midi. A ces heures où il commence aussi à faire chaud, les enfants, élèves
surtout viennent le jeudi matin, pour leurs diverses activités extra-scolaires. La bai-
gnade en milieu de journée (12 heures - 13 heures) est peu pratiquée, elle est essen-
tiellement le fait des hommes adultes qui durant les mois les plus chauds et secs (fé-
vrier et mars), ont peu d'activités agricoles. De retour des champs, tous, gorçons et
filles, hommes et femmes, se baignent avec un décallage dans le temps suivant le
sexe. Les femmes à la faveur de la nuit sont les dernières à venir pour leurs toilet-
tes.
La corrélation entre les heures de fréquentation maximale et le rythme
d'émergence des cercaires laisse supposer que la transmission dans ce foyer d'étude
n'est pas à son maximum. Il reste toutefois bien entendu que des études complémen-
taires sur le rythme de présence et les capacités d'infection des cercaires dans le
temps sont indispensables pour une juste évaluation des risques de transmissIon.

CON C LUS ION S
FONCTIONNEMENT DU FOYER ET
STRATEGIE DE LUTTE.

- 84 -
1. fONCTIONNEMENT DU FOYER
1.1. Une transmission focalisée :
Cette étude menée dans ce foyer dont le site de transmission est un petit
barrage à vocation agropastorale, nous a permis d'établir la focalisation dans la trans-
mission de la Schistosomose urinaire. Cette focalisation observée aussi bien dans le
temps que dans l'espace semble etre la résultante de plusieurs facteurs interférants.
En effet les facteurs climatiques saisonniers, eux-mêmes déterminés par
les variations dans les températures et les précipitations, ont une influence notable
sur le développement des populations de mollusques, par des actions diverses sur leur
biotope. La résultante de cette action est la prolifération des mollusque's, sëulement
au cours de la saison sèche et au début de la saison des pluies; les spécimen
se ra-
,
réfiant le reste de l'année au niveau du gîte. Dans l'espace, le site E , site le plus
1
anthropisé constitue le point d'élection pour la prolifération des mollusques, les
au-
tres points connaissant des développements de populations malacologiques moins impor-
tants. Ainsi la période de développement maximum des mollusques, survient au cours
de la période chaude et sèche où les populations humaines à la recherche d'eau ou de
fraîcheur fréquentent massivement le site. La présence du parasite chez l 'homme, le
comportement urinaire de celui-ci et les fortes densités de mollusques, font qu'au
cours de la saison sèche et en début de saison des pluies, toutes les conditions sont
réunies pour un fonctionnement effectif de la transmission. Cette tronsmission qui est
soumise à l'action conjuguée des deux types d'hôtes, va donc être soumise elle aussi,
à des variations saisonnières se supperposant aux cycles de développement du mollus-
que et des activités de l'homme avec l'eau.
1.2. Un fonctionnement en circuit fermé (Figure
30).
La mise en évidence du
porasi te
chez l'homme, hôte définitif et chez le
mollusque, hôte intermédiaire; la quasi inexistence d'autres sites de transmission dans
le proche espace du foyer à l'exclusion du lac étudié, la fréquentation de cette rete-
nue d'eau presqu'exclusivement par les trois villages du foyer, militent en faveur d'un
fonctionnement de ce foyer en circuit fermé. Il reste cependant presqu'indéniable que
d'une part il y a eu à l'origine de ce foyer un apport extérieur du parasite, fait
actuellement observé dans le cas de Schistosoma mansoni. De plus il est probable me-
me si cela dans de faibles proportions, que les fortes migrations saisonnières consti-
tuent un apport presque continu du parasite. D'autre part, le réservoir de
p'arasites
que constitue toute la population parasi.tée, se révèle comme une source de contami-
nation potentiélle des autres régions; d'où une exportation possible du parasite.

1/i. de la population parasitée
POPULA TION
VILLAGE
Emission
('+,00.
cercar 1enne
~~
mêlximale
//0.~
AN NEE
CO~G
en milieu
Faible parasitisme
de Journée
L. mois de transmission
POPULATION
,
,
de
ANNEE
JOURNEE
MOLLUSQUES
rz:;zj ·clrculation du parasi t e
L
A C
1
Fig.
30: Essai
de schématisation
du
fonctionnemeni
du
système
épldémiologique

- 85 -
Les résultats parasitologiques obtenus au cours de ce suivi sur trois années,
révèlent en effet les risques que constituent les étangs à l'origine de ce type de
foyer. En l'espace de trois années, les prévalences sont passées de 17% à 26% et les
charges ovulaires de 5 à 26 oeufs/10 ml d'urines. De plus rien ne semble indiquer
que l'évolution de la maladie est à son niveau maximum; bien au contraire; tous les
indicateurs épidémiologiques semblent en faveur d'une évolution de j'endémie vers un
niveau d'hyperendémie dans ce foyer, si aucune mesure n'est envisagée.
Par
ailleurs, la mise en évidence de S. mansoni au sein des populations
humaines, la présence de BiomphaLazia pfeiffezi et sa compatibilité prouvée expen-
mentalement à la souche -de parasite renccntrée, laissent craindre une installation de
cette autre forme de Bilharziose dans la région.
Tous ces faits permettent d'appréhender les risques réels que constituent
ces petites retenues d'eau, édifiées par ci par là pour des raisons certes essentielles;
mais qui devraient faire l'objet d'une surveillance. Car dons le cas contraire ils con-
duiront inévitablement à la recrudescence des affections parasitaires transmises par
l'eau que HUI\\lTER (1980) a qualifié "d'explosion du futur".
2. STRATEGIE DE LUTTE ET EVALUATION
L'objectif final de cette étude étant de mettre au point une ou des métho-
des de lutte applicables dans le cadre d'un programme national ou du moins régional
de lutte contre les Schistosomoses, nous avons entrepris( 1) dans ce foyer, la mise en
oeuvre d'une stratégie de lutte basée sur la place de la chimiothérapie employée seu-
le, à un moment précis, choisi en fonction de la localisation temporelle de la trans-
mission.
Les enquetes malacologiques réalisées en 1984 et 1985 ont permis d'envisa-
ger le traitement de la population humaine à la fin de la saison des pluies au mois
-d'octobre 1986; période durant laquelle aucun mollusque n'a été récolté au site de
transmission (E 1)' Le médicament (praziquantel) administré le jour même de l'examen
à toutes les personnes parasitées s'est avéré très efficace. L'évaluation du f"raitement
un mois après, sur la population scolarisée et les personnes positive ayant reçu le
médicament, a donné un taux de guérison de 91 %. De plus le test d'éclosion des mira-
cidiums à partir des oeufs provenant
des sujets positifs à la filtration n'a pas révélé
d'oeufs viables.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------
(1) : Ce volet de l'étude a été réalisé avec la collaboration du Service d'Epidémiolo-
gie de l'INSP, du Secteur de Santé Rurale de Yamoussoukro et du Coordonna-
teur des Programmes de Santé de la Région Nord.

- 86 -
Notons
aussi
que
dans
l'évaluation
thérapeutique, l'utilisation des
bandelettes réactives à j'hématurie, contrairement aux conclusions de SELLIN et al.
(1982), s'est révélée être une technique dotée à la fois d'une bonne sensibilité 87% et
d'une très bonne spécificité (98%).
Ces bons réslJltats parasitologiques sont confirmés par l'absence cie mollus-
ques infectés durant la période de transmission (1987).
Cette étude, qui peut être considérée comme un cas pilote dans l'épidémio-
logie de la Bilharziose en relation avec les petites retenues d'eau à vocation agropas-
torale, confirme l'actualité de cette affection et la tendance à l'extension de cette
endémie en relation avec le progrès économique.
Les résultats parasitologiques nous ont permis de définir une tranche cible,
(les enfants 5 - 19 ans) qui peut être utilisée comme indicateur de l'endémie.
Par
ailleurs, les résultats prometteurs de la stratégie de lutte testée, lais-
sent entrevoir cette méthode comme moyen de lutte envisageable dans des sites ana-
logues. Toutefois cette étude étant ponetuel1e, nous pensons que pour avoir Ime juste
appréciation des différents systèmes épidémiologiques, préalable à la mise eH oeuvre
d'un vaste programme de lutte, il est nécessaire d'entreprendre de multiples études
ponctuelles, limitées à des systèmes épidémiologiques caractéristiques.
Dans une telle perspective, il est alors possible d'entrevoir
l'éradica- ..
tian de la maladie, du moins l'abaissement du niveau d'endémie et de la charge para-
sitaire moyenne, dans les systèmes épidémiologiques les plus simples.
L'élaboration d'un programme à grande échelle qui devrait tenir compte de
systèmes épidémiologiques plus ou moins complexes ne pourra être envisagée qu'ulté-
rieurement, au vu des résultats obtenus dans ces zones pilotes limitées correspondant
aux principaux systèmes épidémiologiques caractéristiques des régions concernées.

RES UME

- 87 -
1. PROTOCOLE :
Cette étude a eu pour cadre un foyer rural Ivoirien de Schistosomose hu-
maine, situé près d'une petite collection d'eau artificielle aménagée à des fins 091'0-
pastorales. Ce foyer est localisé en zone de savane humide avec deux saisons : une
saison sèche de novembre à mars et une saison des pluies couvrant tout le reste de
l'année avec cependant une chute dans les précipitations au cours du mois de juin.
Cette étude couvre la période s'étendant entre février 1984 et décembre
1986. Elle a consisté en:
- un suivi malacologique des hôtes intermédiaires des Schistosomoses en
vue de l'étude de la dynamique des populations de mollusques et de la transmission du
parasite;
- cinq enquetes parasitologiques portant respectivement sur la population
totale du village de N'Guessan Pokoukro (avril 1984), la population scolarisée de ce
meme village (mai 1985); l'ensemble des trois villages du foyer (octobre 1986) et deux
autres respectivement un mois et six mois après le traitement survenu en octobre,
sur les sujets traités et la population scolarisée;
- une enquete socio-géographique d'avril 1986 à mars 1987 en vue de re-
chercher les éléments du contact homme-eau pouvant permettre de comprendre cer-
tains paramètres parasitologiques.
2. CARACTERISTIQUES DU SITE :
La transmission de la Schistosomose a été observée exclusivemeht sur la
retenue d'eau qui a servi de cadre à notre enquête. Cette retenue est d'environ 24
hectares et située à des distances variant entre
700 et 1000 mètres des trois
villages étudiés.
L'eau du lac est peut minéralisée et les températures moyel'"\\nes varient
très peu dans l'année entre 27° C et 30° C .. Les niveaux d'eau du lac sonj- à leur
maximum en octobre - novembre, baissent progressivement pour atteindre leur mini-
mum en février - mars, mois ù partir desquels on assiste à une remontée plus ou
moins rapide jusqu'au maximum.
Cet aspect saisonnier du fonctionnement du lac va influencer le développe-
ment des mollusques et la transmission parasi taire dans ce site.

- 88 -
3. DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES
3.1. Le mollusque vecteur :
Cette étude a montré le développement de Biomphalaz.i3 pfeiffez.i hôte
intermédiaire de Schistosoma mansoni et Bult:nus t.wncatus hôte de la Schistosomose
humaine à Schistosoma haemato6i.um.
Cependant les résultats de la recherche de
l'infectation chez l'homme et chez le mollusque montrent que pour l'instant seule la
transmission de la Schistosomose à S. haemato6ium est assurée.
3.1.1. Densités de mollusques
L'étude quantitative des populations de mollusques hôtes intermédjaires, a
montré la présence de Bulinus tz.uncatus whlfsi et de Biomphalaz.ia pfeiffez.i au niveau
des quatre points étudiés (E , E , E , E ). Mais on observe suivant ces sites étudiés
1
2
3
4
. d'importantes différences d'abondance. L'analyse quantitative des populations malaco-
logiques fait apparaître des sites privilégiés de développement tels E
et E
qui abri-
1
2
tent respectivement 45,4 et 33,6% des populations de B. t. whlfsi et des pottions
"défavorisées" avec des densités de mollusques représentant 7,2 et 13,8% du total.
Cette hétérogénéité confère aux différents points une potentialité de trans-
mission de la Schistosomose
fonction
du
nombre de mollusques hébergés.
De plus le caractère saisonnier observé dans la période de développement
intense permet de situer dans le temps, la période potentielle
à
haut
risque
de
transmission entre les mois de décembre et juin, saison sèche et début de soison des
pluies.
La relative disparition de Biomphalaz.ia pfeiffez.i au cours du secoÏ1d cycle
d'étude ne peut être expliquée au stade actuel de nos travaux.
3.1.2. Contamination des mollusques par le parasite et densités cercarÏennes
A ce jour aucun Biomphalaz.ia pfeiffez.i n'a été trouvé infecté de schistoso-
mes dans la nature. Les raisons de cet état de faits ne sont pas connues. SÎagit-il
d'une absence du parasite ou d'autres paramètres empêchant son développem'ent ?
La compatibilité du couple hôte-parasite en présence, prouvée expérimenta-
lement ne permet pas d'écarter l'hypothèse d'un risque d'installation de cette forme
de Schistosomose.

- 89 -
Au niveau de Bulinus tz.uncatu.s, nous avons rencontré des infections à
5. haematobium. Les taux d'infection sont globalement de 0,4% et de 31% obtenus
respectivement lors du premier et du second cycle d'étude sont en faveur de l'hypo-
thèse d'un développement de l'endémie.
Le nombre maximum de mollusques infectés (11) récoltés en un prélève-
ment multiplié par la moyenne journalière de cercaires émises par mollusque (1503)
donne une idée grossière certainement sous estimée du nombre de cercaires disponi-
bles journellement dans l'eau (16.533).
La répartition des mollusques infectés dans l'espace est très inégale. Seul
le point E 1 constitue le site de transmission fonctionnel au niveau du lac. Cette
observation met clairement en évidence, la focalisation de la transmission essentïelle-
ment concentrée au site E l' De plus l'observation de mollusques infectés sur une pé-
riode de quatre mois par année pouvant subvenir au cours de la période couvrant les
mois de décembre à juin, établit une focalisation dans le temps de la transmission.
3.1.3. Rythme d'émergence des cercaires
L'étude du rythme d'émergence des cercaires au laboratoire à montré que
meme si la
contamination
des eaux par les cercaires commence à 6 heures, l'acro-
phase se situe entre 12 heures et 13 heures, avec une dispersion temporelle de 2 heu-·
l'es 30 mn. Compte tenu de la durée de vie des cercaires, l'on peut penser que le
risque maximum de contamination survient donc au moment de l'acrophase et se main-
tien probablement à un niveau important toute l'après midi.
3.2. Le parasite et l'homme:
L'enqu~te parasitologique réalisée sur l'ensemble des habitants des trois vil-
lages, a montré des prévalences globales variant entre 23,5% et 35,2%, et des oviuries
moyennes sur l'ensemble des personnes examinées de 14,7 à 25,6 oeufs/10 ml d'urines.
Ces mêmes paramètres considérés dans les tranches d'âge les plus touchées
peuvent atteindre des chi ffres très élevés ( >60% pour la prévalence et à 100
oeufs/10 ml d'urines pour l'oviurie) dans certains villages.
Les hommes sont plus atteints que les femmes. Les enfants constituent la
tranche cible
dans ce foyer, car il sont les plus nombreux à être atteints et les plus
grands émetteurs d'oeufs.

- 90 -
Au niveau du village de N'Guessan Pokoukro, nous avons pu observer une
répartition différente des personnes parasitées en fonction des quartiers.
Cette focalisation de la parasitose dans l'espace observée aussi bien au ni-
veau du village qu'entre différents villages, semble dépendre de nombreux facteurs
d'ordre, spatial, historique, sociologique, etc. . . . .
Les résultats de la tentative d'approche de l'étude du comportement de
l'homme vis-à-vis du site de transmission, semble lier certains des faits observés au
facteur d'ordre comportemental. En effet, après 288 heure~ de surveillance réparties
en 12 heures par jour (de 6 heures à 18 heures), durant deux jours par mois il a été
constaté que
- L'eau du lac est utilisée essentiellement pour les loisirs (baignade et pe-
che) et pour les besoins domestiques (lessive, vaisselle), activités susceptibles de per-
mettre la pénétration de la r;ercaire chez 1'homme.
- Toutes activités confondues l'on enregistre 62% des arrivées au cours de
la période potentielle de transmission (décembre à juin).
- Globalement 64,3% du total des arrivées correspondent au sexe masculin
qui fréquente
plus
le
lac
que
les femmes (33,9%). Ces memes conclusions sont
valables si l'on considère les proportions de personnes ayant été rencontrées une fois
au lac : 47 hommes sur 88 (53,4%); 54 femmes sur 127 (42,5%).
En considérant les sexes chez les enfants et chez les adultes on constate
que la différence de fréquentation suivant le sexe ne s'observe que chez les premiers.
Les garçons
dont
45% vont à l'eau sont plus nombreux à y aller que les filles
(30,8%).
- La répartition des arrivées au cours de la journée présente un pic mati-
nal (9 heures à 10 heures) et un pic dans l'après-midi (16 heures). Cela rapporté à
l'acrophase de l'émission cercarienne (12 heures - 13 heures) permet d'envisager une
transmission non à son maximum du fait de la position matinale du pic le plus impor-
tant des arrivées.
- Les fréquentations du lac par quartiers peuvent etre correlées avec les
taux de personnes parasitées par quartier.

- 91 -
L'évolution dans les paramètres indicateurs du niveau d'endémie chez l'hom-
me, la prévalence et l'oviurie, qui passent respectivement, dans le village de N'Gues-
san Pokoukro de 17,5% à 26,4% et de 4,9 à 25,5 oeufs/10 ml d'urines d'avril 1984 à
octobre 1986, permet d'envisager un développement de la Schistosomose dans ce foyer.
CONCLUSION :
Cette étude a permis de mettre en évidence d'une part une focalisation
de la transmission aussi bien dans le temps que dans l'espace. D'autre part un fonc-
tionnement du foyer en circuit fermé,' On note aussi une recrudescence du niveau
d'endémie.
Au plan de la lutte, les résultats prometteurs de la stratégie de lutte mise
en oeuvre permettent d'envisager l'emploi de cette méthode basée sur l'utilisation de
chimiothérapie employée seule à un moment précis, choisi en fonction de la localisa-
tion temporelle de la transmission, dans des sites analogues. Il reste toutefois que des
études complémentaires dans des sites et des régions divers- sont nécessaires pour
appréhender tous les faciès épidémiologiques, préalables à la mise en oeuvre d'un vas-
te 'programme de lutte.

A N N E X E S

- 92 -
ANNEXE
1
TECHNIQUE DE RECENSEMENT DEMOG~APHIQUE
Le numéro-code comprend trois parties
village
famille
individu
- Dans le cas d'une enquete concernant plusieurs villages,
les différents villages sont numérotés de 1 à l'infini.
- La deuxième partie porte un nombre relatif à la famille.
Les familles sont numérotées de 1à l'infini dans chaque village.
- La troisième partie du numéro-code Se réfère à l'individu.
On atribue le numéro 10 au chef de famille,
le numéro 20 à la 1ère
femme
le numéro 30 à la 2ème femme
le numéro 40 à le 3ème femme
etc . ...
Le premier
enfant de la première femme porte le N° 21
Le deuxième
enfant de la première femme porte le N° 22
Le troisième
enfant de la première femme porte le N° 23
.
,
etc .. , Jusqu au 9ème qui porte
le N° 29
Le premier
enfant de la deuxième femme porte le N° 31
Le deuxième
enfant de la deuxième femme porte le N° 32
Le troisième
enfant de la deuxième femme porte le N° 33
etc ....
Aux collatéraux, oncles; tantes non mariés vivant sous le toit d'un
tiers sont attribués les nombres de 80 à 89.
Les étrangers(ouvriers) reçoivent les numéros de 90 à 99.

_. 93 -
ANNEXE
Z
=========-=========-============-=========-=========-=========,==============,
Lieu et
Températures
Niveau
Espèces de
Dates
surface et
pH
Heure
mollusques
et
sites
de l'eau
profondeur
observations

A N N E X E 3
- 94 -
FICHE D'ECHANTILLONNAGE MALACOLOGIQUE
Localité
nO du Loc:
Dote
Point
de prélèvement
Heures
.
Diamètre ~
s èces
(m';)-
.
-_.~
..
1
.•
,
-
1
.-
.
-
..
--
--
1
,_o .•
1
1
1
. 0
1
Total
~--

- 95 -
ANNEXE
4
~R.ONOB·IOLOGiE
nE.
L'ÉMH;sioN
DE::'
C.E.A..c."iRE~ 1
1
ESPÈ.~E.
C>ATEI
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H~o • -i (.
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-12lo - ~~
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- - -
~~~O- A4
~ +- -14·,0
1'hQ - if 5
- - -
15 - 15'0
~5Jo - -16
-fb - 1630
1610 - -11
- -
11 - 1730
.,
.ft -18
1b
- - -
rOTAb

- 96 -
ANNEXE
5
TECHI\\JIQUE DE FILTRATION DES URINES
========================================
Liste du matériel :
1 seringue de 50 ml
- 1 porte-filtre
- 1 flacon compte-gouttes
- 1 plaque à godets
fil tres de 12 mm
produits pour 1 litre de Lugol
1 pince
récipients pour le recueil des urines
Lames porte-objets
lamelles
r:nicroscope.
Préparation du Lugol :
- 5 g d'iode
- 10 ~ d'iodure de potassium
- 1 litre d'eau distillée.
Description de la méthode :
1. Dévisser le porte-filtre.
2. Placer le filtre sur la grille en nylon du porte-filtre.
3. Revisser les deux parties du porte-filtre sans déplacer le filtre.
4. Aspirer 10 ml d'urines homogénéisées avec la seringue.
5. Placer le porte-filtre sur la seringue par l'embout correspondarlt.
6. Appuyer sur le piston, en maintenant fermement avec l'autre main
le porte-fil tre adhérant à l'embout de la seringue.
7. Dévisser le porte-filtre en maintenant l'embout adoptable à la
seringue vers le haut.
8. Retirer le fil tre avec une pince.
9. Déposer le filtre dans un des emplacements de la plaque à godets.
10. Déposer une goutte de Lugol sur chaque filtre.
11. Prendre les filtres avec une pince, les déposer sur une lame porte-
objets, remettre une goutte de Lugol, couvrir d'une lamelle et observer
au microscope à l'objectif 10x.

- 97 -
ANNEXE
6
- Laisser décanter pendant une heure l'échantillon d'urines dans le pot
de collecte.
- Verser le surnageant.
Centrifuger le culot pendant 5 minutes à 1500 tours/minute.
- Verser à nouveau ,le surnageant.
- Répartir le culot par fractions aliquotes dans des boltes de pétri.
- Diluer abondamment dans de l'eau distillée.
Laisser exposer les boîtes de pétri à
la lumière du jour pendant environ
une heure.
Observer puis compter les miracidiums
et les oeufs non éclos à la loupe.

- 98 -
ANNEXE
7
METHODE DE CONSERVATION DES SELLES M.l.F.
---============================================
Réactif de M.l.F. :
- Eau distillée
250 ml
Teinture de merthiolate N° 99 à 1 p. 1000 de Lilly
200 ml
- Formol du commerce
25
mi
- Glycérine pure
5

Teinture de_ merthiolote N° 99 à
~. 1000 de Lilly
- rnercurothiolote de sodium
0,1 g
- alcool éthylique
52,5 ml
- acétone
10
ml
- mono éthanolamine
0,1 g
- eau distillée q.s.p.
100
ml
- éosine
0,1 g
Description de la méthode :
- Ecraser et mélanger un morceau de selles (gros comme une arachide)
dans environ 10 ml de réactif de M.l.F ..
2
Verser dans un tube conique à centrifuger de 15 ml.
3 - Ajouter 3 ml d'éther ou d'essence et quelques gouttes de Lugo!.
4 - Boucher le tube et agiter vivement le tube retourné, 30 secondes.
5 - Déboucher avec précaution.
6 - Centrifuger 5 mn
à 1.500 tours par minute.
On observe dans le tube :
- 1ère
couche = éther
- 2ème couche = débris légers
3ème couche = M.l.F.
- et le culot, il contient des débrits, les oeufs et
les kystes de parasites.
7 - Rejeter tout le liquide surnageant en retournant le tube.
8 - Déposer 2 gouttes du culot humide sur une lame porte-objets,
recouvrir la préparation d'une lamelle.
9 - Rechercher les oeufs ou microscope (grossissement
10 x et 40 x).

ANNEXE
8 : FICH E
FAMILIALE DE RECENS~MENT.
SCHISTOSOHOSES
C.E.H.V.
BOUAKE
Fiche a : les membres de l'Unité d'habitaiton
date
Enquêteur
Village
Quartier
Bloc :
UH N°
Fiche N°
Nombre d'oeufs

Nom et Prénom (s)
Sexe
Age
Ethnie
Parenté
Acti vités Arrivé de le .......
UrInaIre
IntestInale
J
Z
3
4
-
5
6
7
8
9
10
11
. - - -
12
1J
- -
14
15
-lb
.---_._--
1
17
,
-.0
'"

- 100 -
ANNEXE
9
========== ==~==== ==============-============= ==========-================-==========
Ordre
Enfants
.Adul tes
Heure
Noms
Activités
d'arrivée
Garçons Filles Hommes f-emmes
1---,,.--+----1------+---·-------
- - - - - - t - - - - - - - - ' - - - + - - - - -
__________1
1 1
1
_
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B 1 B LLO G R A PHI E

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17
Juin
1927
Le
Recteur
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l'Université
Nationale
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C8te
d'Ivoire.
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