ORSAY
n° d'ordre: 3.114 ~
UNIVERSITE DE PARIS-SUD
CENTRE
D'ORSAY
THE S E
présentée
pour obtenir
LE
TITRE
DE
DOCTEUR
3ème CYCLE
SPECIALITE
DEVELOPPEMENT ET AMELIORATION DES VEGETAUX
PAR
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MR,
GNAN GBE FÉLIX
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SUJET
HÉRÉDITÉ DES CARACTËRES NOUVEAUX APPARUS CHEZ LES HAPLOïDES
DOUBLÉS ANDROGÉNIQUES DE NICOTIANA SYLVESTRIS SPEGAZZINI ET
COMES .
soutenue le
20 janvier 1982
devant la Commission d'examen
MM.
Y.
DEMARLY
Président
H.
DULI EU
J.
BEISSON
R. GORENFLOT
J.
PERNES

Actes 20/35
"Il Y a plus de bonheur â donner qU'â recevoir"
Que mes parents:
GNANGBE ESSE (décédé)
ALLOH YABA
OHOKOU NTAHO
GNANGBE KOUADJO (décédé)
GNANGBE DECHI
GNANGBE ORO
ALLICO KOMENAN
YIKPECHI BROU
Pour leurs sacrifices.
Que ma femme
AHO MARIE THERESE
Pour son courage, sa coopération et son amour si revigorant.
Que mes enfants
YABA Eliane
DECHI Judicaël
Pour leur endurance de l'absence paternelle.
Trouvent dans ce couronnement de mes efforts, de leurs efforts,
le bonheur de tout ce qu'ils m'ont tant donné.

REM E R CIE MEN T S
Au Professeur BAKARYTOURE, Doyen de la Faculté des Sciences de l'Université
d'Abidjan, pour m'avoir formé puis parrainé la venue à Orsay pour la prépa-
ration de cette thèse, j'adresse mes sincères remerciements.
Ma reconnaissance va aussi au Professeur LOROUGNON GUEDE pour la part non
moins importante qu'il a dans ce couronnement de mes études universitaires.
Au Professeur JEAN PERNES qui m'a accepté dans son laboratoire et guidé avec
clairvoyance jusqu'à bon port, j'exprime ma profonde gratitude.
A Madame ROSINE DE PAEPE, pour l'intérêt soutenu qu'elle a porté à ce travail
pour ses conseils avisés et ses suggestions judicieuses, j'avoue ma très haute
estime.
Que mes remerciements aillent aussi:
Au Professeur DEMARLY qui a accepté la presidence du jury malgré son program-
me si chargé.
A Monsieur DULIEU pour la lourde responsabilité qu'implique le rôle de
rapporteur de la thèse qu'il a bien voulu accepter.
Au Professeur GORENFLOT et à Madame JEANINE BEISSON qui ont bien voulu prendre
de leur temps si précieux pour lire le texte initial et accepter de faire
partie du jury.
A Monsieur MICHEL SANDMEIER qui m'a initié aux techniques d'électrophorèse.
A Mesdames JACQUELINE KNIGHT pour son concours technique; ELISABETH NGUYEN VAN et
JACQUELINE CHERUEL pour leur dévouement désintéressé dans l'exploitation des
données.
A tout le personnel du G.P.D.P. pour son voisinage et sa déference qui m'ont
procuré un cadre de travail idéal, sans oublier les jardiniers ( Messieurs
KNIGHT et VANBIERVLIET) sans lesquels les plantes n'auraient jamais été et
comment ce travail l'aurait-il pu ?

TABLE
DES
MATIERES
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION
1









• • • .1..












• • •
I - GErŒRALITES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • .
l
II - L'ANDRO}ENESE chez N. sylvestris............. .•....
2
CHAPITRE II : l'~ATERIEL et METHODES :,f.:;'•• ; • •• ,,: .•" ••••••
8
;
l'~;
\\
\\
:,.
l~'''''~I:! :_,
.:
1- Le Matériel Végétal
"
>;~ .. ,.:;
..
8
L'espèce NICOTIANA sylves ~t;is "ô---.J'-;,./
. 8
.<.~'- ;;~!/:î~~\\J7~~~~lY
Genèse des Familles étudiées .."~- ;;.~~...•.......
8
1.2.1. Les Familles Témoins (T)
.
8
1.2.2. Les Familles haploïdes doublées(HD) •..
10
I.2.J. Les Familles HD (2) issues d'un deu-
xième cycle d'androgénèse à partir
d'HO (1) stables pour le caractère
"feuilles plates"
(n) ................•
12
II - LES METHODES EXPERIMENTALES . . .... . . . .. . .. . ... . . . ...
14
III
Les Méthodes Techniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
14
II. l. l .
Obtention d'une plante par semis ........
14
II.
l. 2.
Obtention d'une plante par androgénèse .•
15
II. l. 3 . Technique de croisement et d'autofécondation
C ontrô lée.
.
.
15

II. l. 4.
Les caractères morphologiques mesurés .. .. ... ...... 16
II. L
5.
Etude qualitative et quantitative des peroxydases
et des protéines ..................................

a -
Technique d' élec trophorèse ............................
19
b - Dosage quantitatif des protéines solubles .... , ... 19
c - Dosage quantitatif des peroxydases solubles ...... 21
II. 1. 6.
Techniques cytologiques et histologiques .•.....••
22
a - Cytologie................................................. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. .. ...
22
b - His tologie
23
II.2. Les Méthodes Analytiques
2J
II.2.1. Tableau des méthodes statistiques employées ...
2J
II.2.2. Décomposition de l'effet ~ariétal dans le modèle
hiérarchisé
à 2 facteurs
,
" . ..
23
II.2.J. Heritabilité des caractères quantitatifs
26
II.2.4. Interprétation des tableaux d'analyses statis-
tiques
..
27
CHAPI'T'RE III : DETERMINISME GENETIQUE DU CARACTERE FRIPE (fr)
1. Définition et Appréciation du "syndrome HD" et du carac-
~t~è~r~e-=f~r~i~p~é~a~s~s~o~c~i=é
28
1
1
1. L
Données cytologiques............•................. 28
1. 2. Données Histologiques
JO

II. HEREDITE DU CARACTERE FRIPE (fr) :......................
36
II. 1. Evolution des HD normaux et fripés en autofécondation
II.1.1. Evolution en autofécondation des familles ....
fripées issues de (J24.78)....................
36
a - Analyse de la 53 ................... .. .... .. .. .. . ... .. ... .. . ..
36
b - Analyse de la 54 . .. .... .................. .............. .. ....
39
c - Analyse de la 55 .. .. ....... .... ... .. .. .. .. ......... .. ..........
39
II.1.2. Evolution en autofécondation des familles normales
issues de (326.78)..................................
41
II.1.3. Evolution en autofécondation des familles normales
et fripées issues de (322.78) ......•.............•..
43
II.1.4
Tentative de production de plantes fripées dans les
descendances de plantes HD (2) régénérées à partir
de plantes S3 stables pour le caractère normal (n)..
45
II.1.5. Conclusions sur l'évolution des HD normaux et fripés
en auto fée onda tian
, .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .
47
11.2.
Evolution des HD normaux et fripés en croisement et
recherche du nombre de gènes déterminant le carac-
tère fripé...................................................................................
48
II.2.1. Etude du croisement réciproque
T x fr
··· 4-8
a - Résultats expérimentaux...........................
/~8
b - Interprétation des résultats ...•.........••.......
51

II.2.2. Etude du croisement réciproque
n x fr ....••••••..
51
a - Résultats expérimentaux. ~.; ;. . .. . .. . ... .... .. ...
51
b - Interprétation des résultats.. .. • • • . • •.• • ..••. • .
53
II.2.3. Conclusions sur le comportement des HD normaux et
fripés en croisement..........
53
III. Conclusions sur le déterminisme génétique du carac-
tère fripé ( f r ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
53
CHAPITRE IV- ETUDE DES CARACTERES QUANTITATIFS DANS LES DES-
CENDANCES D'HO DE N. SYLVESTRIS..... .....• •...•.. ..••••...
55
1. Etude des Caractères quantitatifs à travers les descen-
dances d'Autofécondation des HO fr et n stables en compa-
raison avec les lignées témoins. . ......... . .. . .... ...... 56
LI. Analyse des caractères à la SJ .................
56
1.2. Analyse des caractères à la S 4 ••••••••••••••.••
56
1.2.1. Présentation des résultats expérimen-
taux. . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . .. . . . . .
57
1.2.2. Interprétation des résultats..
57
1.3. Etude de l'effet génération sur l'évolution des
caractères quantitatifs chez les lignées fr et
n en comparaison avec le témoin ..•.•......•....
59

1. J.1. Présentation des résultats.........................
60
1.3.2. Interprétation des résultats.......................
60
1.3.). Analyse multivariée
62
III
• • • • • • • • • • • • • • •
• • • • • • • • • •
A - Analyse discriminante......... ..•..•..•......•..
62
B - Analyse en composantes principales..............
65
B. 1. Présentation des résultats....................
65
B .1.1. Définition des axes.....................
65
B.l.2. Présentation des résultats..............
67
B.l.J. Interprétation des résultats..
67
1.).4. Etude de deux paramètres de croissance foliaire :
la longueur et la largeur.
. . . . . . • . . . . . . . • . . . . . . . . .
71
a - Interprétation des résultats relatifs à
l'élongation . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . .
7'3
b - Interprétation des résultats relatifs à
l'élargissement
74
III
III
III
III
III
III
III
III
III
III
III
III
III
III
III
III
III
III
III
III
III
III
III
III
III
III
III
III
1.4. Analyse des caractères à la S5
·.
75
Lu.l. Présentation des résultats.....
75
1.4.2. Interprétation des résultats..........
75
1.). Conclusions sur l'évolution des lignées fr et n en
autofécondation
77
III
III
III
III
III
III
III
III
III
III
..
III
III
III
III
III
III
III
III
III
I I I .
III
III
III
III
III
III
III
III

I I I "
III
III
III
III
III
II. ETUDE QUANTITATIVE DES LI8NEES HD n et fr
EN CROISEMENT
78
II.1. Analyse des descendances FI...................
79

II.1.I. Présentation des résultats ••...•.•...•..•..
79
II.1.2. Interprétation des résultats ••..•••••..•.••
8)
II. 2. Analyse des descendances F 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
8)
11.2.1. Frésentation des résultats........... . . . . . .
8)
II.2.2. Interprétation des résultats ••••••••.•••...
84
11."3. Analyse des descendances Bc......... .. • .. . . . . . . . . . .
86
II.J.1. Présentation des résultats.................
86
II.3.2.
Interprétation des résultats ••••.•••••.•.•
88
III. ETUDE DES CARACTERES QUANTITATIFS CHEZ LES HD fr et n
de la famille
(322.78), hétérogène en 52 . . . . . . . . . . • •
88
III.1. Présentation des résultats..................
90
111.2. Interprétation des résultats ......•••••.•.••
90
IV. CONCLUSIONS SUR L'EVOLUTION DES HD EN AUTOFECONDATION
ET EN CROISElIŒNT..... . . • . . . • • . . . . • • • • . . • . . • • . . . . . . . • •
90
CHAFITRE V - ETUDE DE LA FLORAISON EN lfJILIEU CON~ROLE ET
ANALYSE DES PEROXYDASES SOLUBLES DE FEUILLES CHEZ LES HD DE
N. SYLVES TRIS • • • • • • • • • . . • • • • • • • • • • • • • • • • • • • . . • • • • • • • • • • • •.
9J
1. Floraison en milieu contrôlé . • • . . . . . . . • . • . • . . . . . • • . . . .
9)

1.1. comportement floral des lignées fr, n. T en liaison
avec la longueur du Jour............................
94
1.2. Interprétation des résultats........................
95
II. ETUDE DES PEROXYDASES ET DES PROTEINES SOLUBLES CHEZ LES
MD de N. SYL'lESTRIS...................................
96
II.1. Etude des peroxydases et des protéines en superserre.~7
II.1.1. Etude qualitative des Peroxydases
97
1.1.2.
Etude quantitative des Peroxydases .........•....... 99
a - Présentation des résultats ...•................•.
99
b - Interprétation des résultats ...........•.......•
99
II.2. Etude des Peroxydases et des Protéines en milieu con-
trôlé (phytotron)...................................
101
II.2.1. Etude qualitative des Peroxydases ...•.•..•....•.••
101
II.2.2. Etude quantitative des Peroxydases
la)
a - Présentation des résultats ......••........•.....
la)
b - Interprétation des résultats ••........•.........
la)
II.). Conclusions sur l'étude des peroxydases et des ~rotéines
solubles de feuilles chez les HD de N. sylvestris .... l06

CHAPITRE VI 1
DISCUSSION
l - Origine des HD chez N. sylvestris .•••••..••....•
107
II - Les HD de N. sylvestris présentent une varia-
bili té."".""""""""""""""""",, .... " .. """"" .. ,, .... " .. " . ""
107
III - Synthèse des résultats et discussion ........••
108
A - Modifications liées à la structure du pollen
dans son ensemble" .. """ .. """" .. "...... """""",, .. ,, .... ,,""""
111
B - Modifications liées à la différenciation cel-
1ulaire .. ".. "".. "".. ".. "
"""""
"
III
il
"
"
"
"
..
"
"
"
"
C - Modification3 liées à la différenciation cel-
lulaire et à la culture in vitro .•.••..........•
114
D - ~odifications liées à la perte générale de
vigueur due à l'homozygotie intégrale....... ....
116
IV.
CONCLUSIONS GENERALES. . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . • .
117
BIBLI08RAPHIE. . . . . . . . • • . . . . . . . . . • . . . . . . • . . . . . . . . . . • . .
120

-
l
-
CHAPITRE l
INTRODUCTION
l - GENERALITES
La régénération de ~lantes androgéniques par culture in
vitro de pollen ou d'anthère a été inaugurée par TULECKE en
1957 chez GIIŒGO Biloba. Depuis, cette technique n'a cessé de
se développer et c'est par dizaines que se comptent aujourd'hui
les espèces végétales auxquelles ont l'a appliquée (GUHA et
MAHESWARI 1964 ; BOURGIN et NITSCH 1967).
Si l'un des objectifs majeurs de l'androgénèse était de mettre
rapidement à la disposition des sélectionneurs des structures
génétiques homozygotes variées par le jeu de l'haploïdisation-
doublement, à l'heure du bilan, nous pouvons signaler que c'est
l'amélioration des plantes qui a le moins bénéficié des énormes
progrès de la technique dans son application directe. D'autres
voies d'haploïdisation-doublement, bénéficiant peut-être de la
co~plicité de la nature, ont relativement donné aux sélection-
neurs plus de satisfaction
ce sont par exemple : la semigamie
(TURCOTTE et al. 1969 chez le cotonnier), la gynogénèse ou parthé-
nogénèse (CHASE 1969 chez le maïs) et l'hybridation interspéci-
fique (HOUGA3 et al. 1964 chez la pomme de terre : 30LANU~
tuber05um x SOLANlm: uhureja ; KASHA et al. 1970 chez l'orge

HORDEUM vulgare x HOHnEUM bulbosum quel que soit le sens du
croisement.
II - L'ANDROGENESE CHEZ NICOTIANA Sylvestris
L'étude des problèmes inhérents à la génétique du dévelop-
pement pour une meilleure gestion des res sources génétiques
qui constituent la pierre angulaire de l'amélioration végétale,
est l'un des aspects fondamentaux de la mission que s'est assi-
gnée le G.P.D.P.
(laboratoire de génétique et de physiologie
du dévelopyewent des plantes) où ce travail a été réalisé. Il
s'a~it non 5e~leffient d'étudier par les méthodes génétiques clas-
siques l'organisation des différentes structures à améliorer
~ais aussi de pouvoir induire une variabilité qui procède de
ffiécanis~es diffÉrents de ceux mis en jeu dans la mutabilité clas-
s~que. C'est dans ce deuxième aspect que s'inserre la culture
in vitro entreprise dans ce laboratoire sur de nombreuses espèces
végétales (N. alata ; B. sylvestris et plus récemment le mil).
Chez tl. sylvestris, les premières plantes androgéniques ont étÉ
obtenues par BOU~GIN et NITSCH (1967). La technique de pollen
isolt, initialement mis au point sur DATURA innoxia (B. NORREEl
et C. NITSCH 1973 ; B. rjCR?~:S::" 1975) et sur IUCC'IHl':A tabacur-. (c:.
NITSCH 197~ et 1977), per~et de rÉgÉnérer chez B. sylvestris un
grand nombre de plantes par embryogénèse directe après seuleme~t
trois semaines de culture sur un milieu liquide dépourvu de subs-

- ) -
1
!1i
tances de croissance (DE PAEPE et al. 1917 ; DE PAEPE 1977).
î
On obtient 70 - 80% de plantes haplotdes (n) et 18% de plantes
diplordisées spontanément. Les conditions expérimentales mini-
misent en principe les risques de mutations, connues pour Sur-
venir à haute fréquence dans les cultures longtemps entretenues
à l'état inorganisé (cals) sur des milieux riches en substances
de croissance (TORREY 1967 ; M. SIBI 1974) ou traitées par des
a~ents dirlo!disants (SPRAGUE et Coll. 1960
ROSS 1965).
Pourtant toutes les plantes régénérées sont systématiquement
modifiées. DE iAEPE et PERNES (1978) font l'hypothèse que l'état
de nifférenciation des noyaux polliniques (végétatif et reproduc-
teur) suivi de la mise en culture dans un environnement cellu-
laire artificiel pourrait ~tre responsable de ces modifications.
Les anomalies observées chez les plantes régénérées peuvent être
de plusieurs ordres: entre-noeuds courts, feuilles à insertion
embrassante, vitesse de croissance ralentie, tiges hypertro-
phiées, plantes de taille plus ou moins réduite. A cette série
d'anomalies est associé le plus souvent un aspect foliaire pertur-
bé caraGtérisé par des feuilles à limbe irrégulier et à bords
festonnés dites feuilles fripées (FR) par oppo~ition aux feuilles
dites normales (r:) observées chez d'autres haploïdes doubléS (HD)
proches d'aspect de la lignée témoin.
DE FAEFE et PERNES (1978) groupèrent cet ensemble de perturba-
tions pléiotropiques sous le terme de "syndrome haplorde doublé",
syndrome qui s'accentue avec les cycles récurr~nts d'haplo!disa-
tion-doublement comme si à chaque cycle on ajoutait une dose sup-
plémentaire du principe perturbant (DE FAEPE et al. 1981).

- 4 -
L'étude des descendances par voie somatique (culture in vitro
de protoplastes de feuilles) d'haploïdes doublés de différents
cycles d'androgénèse fait l'objet d'une thèse parallèle à la
notre et préparée par PRAT (1982). Elle a pour but d'estimer
dans quelle mesure les perturbations androgéniques peuvent ~tre
maintenues ou modulées par la voie végétative ou ~tre induites
de façon semblable par une autre technique de culture in vitro.
Que savait-on de l'hérédité des HO de forme FR et N chez NICOTIANA
sylvestris ? En 1978, DE PAEPE et PERNES étudient la descendance
de sept plantes HD (1) N et FR et aboutissent aux conclusions
suivantes (dans tout ce qui va suivre, les symboles N et FR seront
utilisés uniquement pour caractériser les HD régénérés tandis
que leurs descendances d'autofécondation ou de croisement seront
désigné~par n ou fr suivant l'aspect normal ou fripé de leurs
feuilles) :
1) La forme FR donnait en autofécondation ou en croisement
avec FR une descendance homogène fr.
2) La forme N donnait en autofécondation ou en croisement
avec N une descendance hétérogène contenant en plus des catégories
n et fr, une troisième catégorie de plantes de phénotype inter-
médiaire et désignée par i. La ségrégation observée était en gros
confor,;ie aux proportions théoriques 3/4 de non fr (n + i) pour
1/4 de fr.
3) Le test-cross N x FR ou FR x N conduisait à une descen-
dance contenant des plantes n et fr dans les proportions 1/1.
Ces différents résUltats, bien qu'ayant porté sur un nombre limité

- 5 -
de plantes, peuvent se résumer par le schéma suivant 1
70 à 80S d'ha~loIdes (n)
AF
: \\ J/If
T
andro~~nèse
~~ d. polyploldes
r======~.I ~1r 1flt
n
1!Z
(2n)
18 .. 2.8" d. di;>loIdes
fr
1/2.
(.
Ainsi tout se passe comme si le caractère fripé était d'prigine
nucléaire à hérédité mendélienne récessive. Des questions se
posent alors qui constitueront avec les moyens d'y répondre, l'ob-
jet de notre travail :
1)
Quel est le nombre de secteurs d'ADN dont la modifiCê-
tion conduit ~ ces perturbations? En d'autres termes, peut-on
dissocier les différentes modifications en rapport avec les
phénomènes dont elles sont la conséquence ?
2) Dans quelle mesure ces perturbations morphologiques
et physiologiques peuvent-elles se n,aintenir à travers les auto-
fécondations et les croisements ? Est-il possible de les fixer
par une sélection généalogique ?
3) Les caractères modifiés peuvent-ils réverser vers la

- 6 -
forme normale et quelle peut-être l'ampleur d'une telle réver-
sion ?
Notre travail s'est fixé comme objectif d'apporter des éléments
de réponse à ces différentes questions relatives au syndrome
haplo!de doublé par une étude approfondie du caractère fripé
associé qui sera abordé sous deux aspects fondamentaux
1) Un aspect purement génétique:
qualitatif, par une sélection généalogique des formes
n et fr et par une analyse des hybrides n x fr
fr x n ;
T(témoin) x fr ; fr x T et de leurs descendances F
et Be.
Z
quantitatif, par une analyse statistique comparée des
caractères morphologiques (dimensions foliaires, hauteur
de plante, délai de floraison) mesurés à âge constant
ou à stade de développement constant.
2) Un aspect cytologique, histologique et physiologique :
Cytologique, pour la recherche d'une liaison éventuelle
entre altérationsdhromosomiques et fripure.
Histologique, pour la recherche au niveau organisation
tissulaire, d'une forme de description de la fripure
autre que les observations morphologiques.
Physiologique. par l'étude du comportement floral des
HD fripés et normaux en liaison avec la variation de la
longueur du jour et par l'analyse de l'activité peroxy-
da5ique totale sur feuilles fripées et normales.

- 7 -
Certaina,peroxydases sont connues pour avoir une activité
AIA oxydasique et un rôle dans les phénomènes de lignifi-
cation qui sont étroitement associés aux processus de
développement (SIEGEL 1956 ; PENEL 1976 ; ALIBERT et Coll.
1977 ; GASPAR et Coll. 1977 ; MARIGO 1979). Or la pertur-
bation du développement chez les plantes fripées est un
aspect important du syndrome HO.
Toutes ces études ont été menées sur des plantes conduites en
essai statistique soit en supers erre soit dans les salles con-
trôlées du phytotron de GIF-Sur-YVETTE (Marsl979 - Août 1981).

- 8 -
CHAPITRE II
MATERIEL ET METHODES
l - LE r/:.ATERIEL VEGETAL
I1-
L'espèce NICOTIANA Sylves tris
:
Originaire du versant oriental de la cordillère
des ANDES
au NORD-OUEST
de l'ARGENTINE, IT. sylves tris est une espèce
diplo!de (2n = 24) autogame stricte dans les conditions de super-
serre et décrite pour la première fois par SPEGAZZIN~ et COMES
en 1899. C'est une espèce stable. très ho~ogène dans l'expres-
sion de ses caractères morphologiques et qui présente donc une
variabilité génétique dérisoire (SETCHELL 1912).
I
Genèse des Familles étudiées:
2
:t. 2.1
Les Familles Témoins (T)
Elles proviennent de l'institut des tabacs de Bergerac où
elles ont été conduites en autofécondation libre pendant plu-
sieurs années et constituent en principe des lignées pures. Par
une étude statistique comparative avec des lignées en provenance
d'autres stations, DE PPEPE en 1977 a montré Sur un grand nombre
de caractères que toutes ces familles témoins étaient relative-
ment homogènes. La généalogie des familles témoins telles
qu'elles ont été suivies à GIF-sur-Yvette est indiquée dans le
schéma numéro 1. Les familles qui ont été semées pour nous servir

A
B
c
Planche l
A = Plante HD normale (n)
B ;: Plante témoin (T)
C = Plante HD fripée
(fr)

_ _
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EVOLUTION DBS FAMfLLES
'l'EIIIOfNS à GIF-SUR-YVETTE

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1
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lf1
AF6
1
..,
(4-74.80 )
'11:

- 10 -
de référence dans les différents essais sont marquées d'un
signe .J-.
I. 2.2. Les Familles HD
Toutes les familles HD que nous avon~ étudiées sontdiplo!des
(2n = 24) et obtenues par doublement spontané (non induites à
la colchicine) après un seul cycle d'androgénèse. Elles provien-
nent d'un haplo!de doublé régénéré ( lT(21)11]28) à partir de
pollen d'une plante témoin T(21)11. La localisà~on de l'ha-
\\
plotde doublé
[T(21)ll]28 dans l'ensemble du mà~éZ:?-el HD régé-
f,
"_".
néré à partir du témoin T(21) est fourt1ieèi~s le$chéma N°2.
' , \\
" , , '
. '
\\ .
"
' . , . . , ) ;
Ceshaplo!des doublés régénérés ont ùn·Ph~j;R)E!'p51us ou moins
' .
-'>
c.v", .:'~'
modifié et selon l'aspect fripé ou plat'd;r;~fs feuilles, ils
sont notés respectivement FR ou N.. Ainsi
0'(21)11J 28, noté N,
a donné en première génération d'autofécondation (SI) la famille
(360.77) morphologiquement hétérogène comprenant à la fois des
plantes fr, i et n. Sur 22 plantes de cette famille qui ont été
observées} la fréquence relative de ces trois formes est :
~fr,-l-i et 10 n soit en gros 3/4 de non fr (n + i) et 1/4 de
22
22
22
fr (DE PAEPE. Communication personnelle). Huit familles S2 issues
de l'autofécondation de la SI (360.77) présentent les caracté-
ristiques suivantes
1) La famille (J24.78) issue d'une plante "fr" est homo-
gène pour le caractère "feuilles fripées" (fr) (22 Plantes)
.

- '
.......,..--,.....'''-' ........._,-~ ....'''....~~'.'............>'''''-...~.,'''''.~"'' '-''''.,.,,"'-',••,,'''..••_,_.'-"...·~,·, ..,_,,~,,; ... ~·~...·,·...,'....',_·~M ' ...._" :' ......~'"~L>, "",~,~
'''''~''''_'_',
pl,.uns
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1
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0
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J79·77
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12

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6

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0
0
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0
0
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0
0
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0
0
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0
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0
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T(21)6'
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la
'6B.77
'0
0
7
)) 7. 7B
11
1
1
T(U)c7 FR
3ch";ma 2 1 Diversité du matériel
HD rfr.fn'ré de T (21)
et de 'leurs descendances
el localisation de
(T(21)28

- 12 -
2) La famille (J26.78) issue d'une plante n est homogène
pour le caractère "feuilles plates" (n)
(2.3 plantes).
J) Les six autres familles 52, quel que soit le phéno-
type de la plante 51 dont elles proviennent, présentent la même
hétérogénéité que la famille parente (J60.77). La localisation
des àifférentes familles 52 issues de (J60.77) ainsi que leurs
ségrégations sont données dans le schéma généalogique N°2.
A partir de la S2,·trois familles ont été retenues dont deux
(324.78)et(J26.78) pour leur homogénéité et une troisième, la
(J22'78) pour la discrimination particulièrement nette qu'elle
présentait entre les trois formes fr,
i et n (voir schéma N°2).
Ces trois familles nous serviront de têtes de lignées pour la
tentative de fixation des formes fr,
i et n. L'évolution en
autofécondation des deux familles (J24.78) et(326.78) est résu-
mée dans le tableau généalogique N°).
1.2.). Familles HD (2) issues d'un deuxième cycle d'an-
drogénèse à ~artir d'HO(1) de premier cycle d'an-
drogénèse, stables pour le caractère "feuilles
plates" (n).
Un deuxième cycle d'androgénèse a été fait sur des plantes HD
de Je génération d'autofécondation et stables pour le caractère
"feuilles plates" (n). Cette manipulation a pour but d' estimer
la possibilité de création de variabilité à partir de plantes HD

.............~·, ..~,~.,',_.V.""',_"., ,,,'_.".•:h~" ....~"',c_~, ..,.;·.,_~~.,....._"""'..,;'"'"~""",.,_ ...·,.........,...,,~·,,;,~.';.!.,·A"_'_.;,,"__,_<.;....'~__~"'.__, ,..,.,~,-_,,~ v·>,. ",~.'","_~....."",''''_ , __•__~~"~.~'-'---~_ ..~._.
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EffiJ -it
(~60)1-;: 0
l\\.
o 1
.... 0)-~=------------------------
Schéma 3 1 Dichotomie des familles HD fripées (J24.78) et
normales (J26.78) à partir de la 2e génération
d'autofécondation.

- 14 -
stables supposées homozygotes intégraux. Les familles (26.79)
et(28.79) ont fourni les plantes dont le pollen a servi à ce
2e cycle d'androgénèse.(Schéma généalogique N°)
Ces familles
sont marquées d 'une ~
II. LES METHODES EXPERIMENTALES
II. l Les ~éthodes Technigues :
II. 1. 1. Obtention d'une plante par semis
Les graines à semer sont d'abord stérilisées dans une
solution d'hypoclorite à 7% puis rincées plusieurs fois avec de
l'eau distillée stérile. A cause de leur taille minuscule, ces
graines sont semées individuellement dans des tubes à essai
contenant environ 10 ml de Knop gélosé (préalablement autoclavé)
à.raison de 24 graines par famille. Cette technique de semis
individuel évite toute forme de compétition entre les plantules
et permet de suivre les paramètres de germination de chaque
famille. Après 40 jours environ de germination in vitro (16 h
de lumière à la tempÉrature de 24°c), les plantules sont pesées
puis repiquées soit en superserre soit au phytotron dans des pots
de vermiculite et arrosées alternativement de solution nutritive
de NITSCH (1968) oU d'eau désionisée. En condition de superserre,
la photopériode (lumière naturelle + appoint) est de 16 h à la
température de 24°c le jour et 17°c la nuit. La qualité et l'in-
:!1~

- 15 -
tensité de la lumière reçue varient donc avec les saisons et
l'ensoleillement. Au phytotron. les conditions environnementales
contrôlées sont choisies en fonction du but recherché. Nous
avons conduit une série d'expériences au. phytotron pour tes ter
la sensibilité des HD à la photopériode. Plusieurs durées d'é-
clairement ont été testées qui sont ; 9h. 12h, 14h, 16h à la
2ft
température constanteYavec une humidité de 70%. L'intensité de
la lumière reçue (artificielle) varie de 6.000 à 18·000 lux
selon la hauteur de la plante. Les plantules sont repiquées
soit directement au phytotron soit initiées d'abord en superserre
(10 Jours environ) avant d'être transférées au phytotron.
II. 1.2. Obtention d'une ylante par androgénèse
La régénération des plantules par androgénèse a été faite
selon la technique décrite chez li. sylvestris par DE PAE?E et al.
(1971) et DE PAEPE et al. (1981). Le doublement du genome a
été obtenu spontanément.
II. 1.3. Technique de croisement et d'autofécondation
contre>lée
Pour effectuer les croisements, la corolle hypocratériforne
est incisée longitudinalement avant son ouverture à l'aide d'une
pince fine," les anthères retirées (castration rr.anuelle). Le
pollen du parent mâle est alors recueilli pour saupoudrer par
frottement le stigmate découvert. La fleur est ensuite ensachée

- 16 -
pour entretenir autour du stigmate une humidité relative et
l'empêcher de se déssécher. La nouaison a lieu une semaine plus
tard et les capsules, déhiscentes, sont bonnes à récolter
) semaines environ après le croisement. Pour les autoféconda-
tions contrôlées, les fleurs sont ensachées directement avant
leur ouverture pour éviter toute possibilité de contamination
allopollinique.
1. 1.4. Caractères morphologigues mesurés
Les caractères mesurés sont pour la plupart représentatifs
de la vigueur de la plante. Ce sont essentiellement des para-
mètres de croissance (dimensions foliaires, hauteur de plante,
~récocité.•. ). Leur définition ainsi que les symboles les reprÉ-
sentant sont rapportés dans le tableau N°l. La localisation des
différentes parties mesurées sur la feuille est indiquée à la
figure N°~.
II. 1.5. Etude qualitative et quantitative des peroxydases
et des protéines solubles de feuilles
L'organe végétal que nous avons analysé est la feuille
qui, selon SHEEN (1969) et SHEEN et REBAGAY (1970) présente une
concentration en peroxydases solubles relativel'jent élevée au
niveau du tissu mésophyllien. Cet organe présente l'avantage de
permettre plusieurs dosages à différents stades de développemer.~
sur un même individu. Pour chaque essai, les feuilles prélevées
(2 grammes environ par individu) ont à peu près le même âge

l
-,11-
1
!
Tableau l
!
1
D4f1n1t10n et r4part1t10n de. d1vers caract~rea Quan-
t1tatifs mesurés au cours du développement de le
plante.
.
DEFINITION DES CARACTERES MESURES
Symbole
lAu Repiquage
Poids des Plantules
Po
lon;ueur de la feuille la plus longue
Le
largeur au m11ieu de la feuille la plus
10
longue
Au Rempotage
(longueur .. largeur) de la "1"euille la
SA
plus lonzue
largeur à la base de la feuille la plus
bo
longue
lonGueur de la feuille la plus longue
L7 ou LlO
7 ~ 10 jours
après le Rer:o-
largeur au milieu de la feuille la plus
17 ou HO
lon;ue
potage
tlonp'ueur .... largeur) de la feuille la
57 ou :10
plus longl1e:
lar;eur ~ la base de la feuille la plus
b7 ou bIC'
longue
longueur de la feuille la plus longue
~C'
20 jours
la:-geur dE la feuille la plus longue
12C
apr~s le
Rer:1pota~e
(longueur ;. largeur) de la feuille la plu
S20
10J'l!!ue
largeur
la base de
Q
la feuille la plus
b2C
longue
longueur de la feuille la plus longue
Lf
A la florai-
largeur de la feuille la plus longue
I f
zan.
(longueur ..largeur) de la feuille la l'lu
Sf
longuE
12.r 8 e U!" a la base de la feuille la plus
bf
lO:l~ue
!>é lâ.i de flcrG.i~on (nombre de jours aJ.r~s
Fr
ser..î:
Hauteur dE 12. :;::larJ1.e a ·la f1 oraison
Hf

- 18 -
1
1
1
1
1
1
1
1
1
L-
l _ _
1
l.
1
l
'ci.-
~
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l
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1
l
1
1
1
\\'
i~
1
r~--~-----~
1
1
1
1
fIG .1
La
localisation des dimensions foliaires
mesurées.

- 19 -
pour tous les génotypes (Je OU 4e feuille à partir de l'apex
caulinaire). Les plantes étaient conduites en essai statistique,
donc dans les mêmes conditions environnementales.
a) - Techniques d'électrophorèse
Nous avons adapté à rr. sylvestris la technique mise au
point par Philippe LABROCHE (1980) sur N. alata, Solanacée qui,
con~e N. sylvestris, appartient au groupe des Alatae. Les seules
~lodifications ont porté sur le tampon du gel et de migration
qui est dans notre cas du TRIs-maléique à PH = 7,0.
b) - Dosage quantitatif des protéines solubles:
Nous avons utilisé la méthode classique mise au point
par LOWRY ~n 1951 et qui permet de doser des quantités de pro-
téines ffiême extrêmement faibles. En présence du réactif de
FOLIN (acide phosphomolybdique et phosphotungrtique) les protéines
réagissent par leurs liaisons peptidiques avec le sulfate de
cuivre pour donner un complexe coloré violet plus ou moins intense.
La lecture de la densité optique se fait au spectrophQtomètre
~ 700 nM en réglant le zéro de DO avec une solution témoin sans
protéines. Pour chaque génotype, deux prises d'essai (0,05 ml
et 0,1 ml) ont été dosées. La détermination de la quantité de
protéines dans les extraits se fait graphiquement par référence
à une courbe-étalon tracée à partir de solutions protéiques de
concentration connue. Dans notre cas nous avons utilisé une solu-
tion mère d'albumine humaine contenant 200 ug de protéines par

- 20 -
millilitre. La méthode opératoire est indiquée dans le tableau
Tableau 2 1 Etalonnage des protéines à partir d'une solution_
mère d'albumine à 200 ug/m1.
"-
'~î
'~~X)~~' 8-8' 9-9'
TUBES
1
2-2'
}-} ,
4-1-1- '
5;5' (
\\'>',
L
,C'J
.
'...;
::::'l:-;',i ~)t 'û ·\\9
lo":~
Solution
. '·0<,"1' ~""..
0,9
1
0
0,2
0,4
0,5
0,6
0,8
Protéine
en (ml)
eau dis-
1
0,8
0,6
0,5
0,4
0,)
0,2
0,1
0
tillée
(ml)
Au contenu des tubes ainsi préparés, on ajoute 5 ml d'une
solution C ( c = 50 ml de A + 1 ml de B).
A = 2% de Na2C03 dans NaOH 0,1 N.
B = O,5~ de CuS04 (SH20) dans 1% de tartrate de Na ou de K.
on homogénéise et après avoir laissé reposer 10 mn, on ajoute
0,5 ml de réactif de FOLIN préalablement étendu avec 2 volumes
d'eau. On agite
énergiquement et on laisse incuber le tout pen-
dant 30 Inn avant de lire la D. 0 à 700 nr,~ contre le tube l comme
témoin. Pour l'analyse des extraits on opère de la même façon
en remplaçant la solution protéique standard par 0,05 ml et 0,1 ml

- 21 -
d'extrait par génotype pour les tubes x et x' respectivement~
La détermination de la quantit~ de protéines solubles dans un
gramme de feuilles fra!ches se fait de la manière suivante 1 on
trace la droite de régression D.O = f (ug) de protéines-étalon
et on détermine sa pente a. Dans notre cas a = 214.10-5 avec
r = 0,99 pour 10 points. Sur chaque extrait, on dose deux prises
d'essai (0,05 ml et 0,1 ml). Les DO correspondantes sont divisées
par a et pondérées par le facteur de dilution. La quantité fi-
nale de protéines s'obtient en faisant la moyenne des deux mesures
puisque les DO sont à peu près proportionnelles à ces concentra-
tions.
c - Dosage Quantitatif des Peroxydases solubles
A partir d'une peroxydase solide de radis contenant 300 unités
par mg, nous avons préparé une gamme de solutions-étalon de 0,1
à l unité par ml de tampon phosphate. Par définition. une unitÉ
produit Img de purpurogalline à partir du pyrogallole en 20
:ecopdes à ph 6,0 et à 20° c. Pour chaque concentration-étalon
on ~répare un milieu d'incubation en introduisant successive-
ment dans un tube à essai de 5 ml
0,32 ml de tampon phosphate 0,2 J': ph 6.0
0,16 ml de 5% de H202 ()ovolumes) dans H20
0,32 ml de 1% de gaïacol dans H20
Le mélange est équilibré à 20°c et au temps t = 0 on ajoute O,lml

- 22 -
de la solution étalon ou de l'extrait dilué avec 15 volumes
d'eau et on suit l'évolution de la réaction d'oxydation à 420 nM
en notant la DO toutes les 20 secondes pendant 3 minutes. On
règle le zéro de DO avec de l'eau distillée.
La détermination de la quantité de peroxydases solubles dans
1 gramme de feuilles fraîches est faite par la méthode suivante
pour chaque concentration de la solution-étalon précédente on
détermine une pente ai qui est la variation da la densité optique
en une minute/soit la vitesse initiale. On détermine-ensuite
la pente de la droite de régression des ai en fonction du nombre
d'unités d'activité correspondantes soit a'
(dans notre cas
a' = 0,27 avec r = coefficient de corrélation = 0,97 pour 10
points). En suivant la démarche précédente on détermine une pente
d'activité aj pour chaque extrait à laquelle correspond un
nombre d'unités d'activité par ml ou par gr (1 ml de tampon/gra:..-
me de feuille) soit x.
x unités/ml = X unités/gr = aj x f
0,27
o~ E représente le facteur de dilution = 150.
Le poids de peroxydases correspondant à x s'obtient en multi-
pliant x par 3,2 ug qui est l'équivalent en poids d'une unité
1
d'activité de la solution-etalon.
II. 1.6. Techniques cytologioue~et histologigues
a - Cytolo~ie
Pour vérifier la stabilité du genome des haploïdes doublés

- ZJ -
nouS avons procédé au comptage des chromosomes à la mitose
sur pointes de racines et à la méiose. Le prélèvement des échan-
tillons, leur préf~xation, leur fixation puis leur coloration
ont été faits
suivant la technique décrite par COLLINS en
1979. Toutes.lesobservations ont été faites au microscope pho-
tonique.
b) Histologie :
Les études histologiques ont cher~hé à mettre en évidence
des modifications éventuelles de l'organisation tissulaire
chez les haploïdes doublés. Elles ont porté sur des coupes
transversales réalisées à la base de la feuille. Les échantil-
lons ont été fixés pendant 24 heures dans un fixateur de
NAVASHIN3, déshydratés à l'alcool, inclus dans la paraffine et
débités en tranches de 8 microns d'épaisseur. Ils ont été colo-
rés à la saffranine - fast - green et observés au microscope
photonique.
II - 2. LES METHODES ANALYTIOUES
II.2.1. - Tableau des méthode~ statistiaues employées :
Les différentes méthodes d'analyse statistique des cara~­
tères quantitatifs et qualitatifs sont résumées dans le tableau
synoptique de la pagez,lj. .
II. 2.2. - Décomposition de l'effet variétal dans le
modèle hiérarchisé à 2 critères de classification
Ce modèle a été utilisé dans les cas où on a recouvrement

Tableau 3 1 Tableau synoptique des différentes méthodes d'analyse
statistique utilisées.
Analyse de la variabil1 té
Cla'Ssement
Ves. y , co "'IR ~
l/ature des
Variables
Variables
Quantitatives
variables
quantita1ives
qual1 tatives
qual1 taU ves
- Analyse de va-
riancE:.
- Co:npar ai.,.," des
Analyses
:oYEnne~ par le
tezt de Tuckey
Para.rn~triques
CDaGnelie 1970)
- Com~araison des
groupes de rr.oyen-
ne~
par le tezt
des contrastes
(Scheffé 1953 )
A!'lalyze<
Test X~
Te<t d. cC!'1.~in-
ge:'1ce
Paramétri~ues
""alyses
Analyse en
;.nal,'se
Com~osante~prin-
Discriminante
nml tivariées
cipales.

-,z5-
entre les facteurs à analyser; par exemple quand il s'agit
d'estimer les variations liées à l'état fripé et celles qui
en sont indépendantes. Dans ce cas le premier facteur sera
l'état n ou fr et le deuxième, subordonné à celui-ci sera la
famille. Chaque mesure du caractère se décompose de la manière
suivante
i = niveaux du facteur 1
1 Li Ln
XijK = u + fi + gij +'(ijK
'" ""
j = niveaux du facteur 2
1 ~j {".f
k = répi ti tion ,1 ~k ~r
u = moyenne générale
fi = effet3 liés ~ l'état nlfr
gij = effets ind~pendantsde l'é1at nlfr
(ijk = facteur de fluctuation
Decomposition de l'effet variétal dans le modèle hiérarchisé a
2 critères de classification.
SOURCES DE
VARIATIONS
Somme des Carrés
ddl
CM
E(CM)
liée aux ef'fet1
7-
z.,
dûs à
.X-;,...
x....
~=CH~'.j~ 'l.. • { 2-
~
-
_ A n-1
~(. +~()1o\\ 6(
nlfr
~
1'\\..:-
N
'l1-{
liée: aux
<-
<.-
l.
:..
effets inter-
x.,
L,:" ..
c ~ •
_2:.-
i3
1\\(f-~ B -ct1f (J~ -l- IL. ~
z:L.
1\\ (f-1.Y
familles
.i.

....
IL ;.
, I-t, '.G
intra-groupe
liées à la
t-
e
7...
"2-
résiduelle
:z...- :L~·_C r. \\(TL-~
L ~
~
L ll~k -
L - -
n~0---1)
i.
~
k.
.... 1
Il,,
Des e~pérances des carrés '!loyens du tableau ci-dessus on tire
..or
1-
2-
CMn/fr - cr
CMf - \\J e
g
rf
r

- 26 -
II. 2.2. - Héritabilité des caractères guantitati~s 1
L'estimation de l'héritabilité des caractères quantitati~s
a été faite à partir des descendances F2 et BC des croisements
qui seront analysés dans le chapitre III. Les e~fets génétiques
ayant été globalement estimés (on ne dispose que du Bel c'est-
à-dire croisement de FI par le parent récessif fr), il ne s'agira
ici que de l'estimation de l'héritabilité au sens large:
?
h-large = Variance génétique
Variance totale
A cet effet les pararriètres suivants ont été estimés
V
ou V
= Variance de la F ou BÇ
BC
p2
Z
Vpi = Variance des parents
VE = Variance environnement
V3 = Variance génétique
v=:. = Vpl + Vp2
Z
VF2 = 'lE + VG -==+ VG = VF2 - VE
VG
VG + VE
Le rapport VFZ ou VBC perwet de tester la part génétique dans l~
'lE
VE
variation phénotypique globale observée.
d d l de VFZ ou VB~ = N - f ; N = nbre d'individus FZ ou Be
f = nbre de famille FZ ou Be
ddl de VE = (nI + nZ) - Z (nI et n2 sont les effectifs parentaux).

- 27 -
II. 2 .~ Interprétation des tableaux d'analysesstatistigues r
1) Pour tous les tableaux d'analyse de variances et de
tests des contrastes, le nombre de degré de liberté est indiqué
en haut à droite de chaque case.
2) Pour les tests ~ ou de coritingence, les valeurs théo-
riques calculées sont indiquées entre parenthèses et les ~
élémentaires sont indiqués en haut à droite de chaque case.
3) La lecture des seuils de signification des divers tests
statistiques doit se faire comme suit:
+ = significatif au seuil de 5~
~~= hautement significatif (au seuil de l~)
~*~ = très hautement significatif (au seuil de l%oet plus)
4) Pour la comparaison multiple des moyennes, la distrimi-
nation entre les divers groupes ou familles est rendue de la
manière suivante
r---------~I sont réunies sous un même crochet les groupes
ou les familles dont les moyennes sont non significativement
différentes. Les moyennes sont rangées dans un ordre de grandeur
croissant de gauche vers la droite.

- 28 -
CHAPITRE III
DETERMINIs~m GENETIQUE
DU CARACTERE FRIPE
I. - D€finition
et Appréciation du "syndrome HD" et du
caractère fripé associé.
Aux nombreuses modifications qui affectent la morphologie
générale des HD de B. sylves tris (vitesse de croissance ralen-
tie, accroisse~ent du nombre d'entre-noeuds, diminution de
taille de la plante adulte, feuilles à insertion embrassante,
retard de floraison) est généralement associée une perturbation
de la rr.orphologie foliaire désignéepar "feuille fripée"
(FR).
I. 1. Données cytologigues :
L'effet pléiotrope du "syndrome HD" nous a conduit à
rechercher d'abord son origine dans les accidents chromosomiques
(translocation, inversion, délétion) qui auraient pu survenir
au cours de l'androgénèse. De telles anomalies, fréquentes
dans les conditions de culture in vitro, sont signalées par plu-
sieurs auteurs (SACRISTAN et al. (1969) chez le tabac ; SACRIS~AN
(1971) chez Creyis capillaris ; D'AMATO (1977) et SUNDERLAND
1973). Aussi avons-nous vérifié par le dénombrement chromosomiçue
sur pointes de racines d'une part la stabilité du niveau de
ploYdie des plantes HO étudiées et d'autre part l'inaltération
de la morphologie des chromosomes par référence au modèle caryo-

-.2.,~-
~ 1 Morphologle des chromosomes de lL. sylvestrls à partIr
d'une plaque mlltaphas1que
de la premI~re ..1tose pol-
linique (GOODSPEED ET AvÈRY 193'). Gx5750.
Ill)
SlI.l
5M2
SM)
SI'J4
SM)
sn
5T2
ST)
ST4
rr~l -M))
)
paires •• :::-éè ia:1es"
rSMl-SM5)
5 pé..irer: "suè:7lidiane:::"
(SIl-SI" )
4 paire::: "subterminales"


1


~
,,-. -. ..
.. --.
, ,....
.:.; 1.:
A
B
fig J
Plaques rn~ta~ha3ique3 mitotiques de pointes
de racines
A - Chez une plante témoin
B - Chez une plante fripée

-
)0 -
typique réalisé par GOODSPEED et AVERY en 1939 (fig. 2).
Ces études cytologiques préliminaires n'ont révélé la présence
d'aucune anomalie chromosomique structurale visible à la mitose
(fig.3 ). Nous avons alors étudié la méiose de ces plantes
dans l'espoir de mettre en évidence des figures caractéristiques
d'anomalies chromosomiques telles que les boucles de délétion
ou d'inversion, les croix de translocations ••. Aucune pertur-
bation apparente n'a encore été décelée à ce niveau. On a pu
ainsi constater un déroulement normal de la méiose conduisant
à une fertilité totale des HD fripés que nous avons étudiés
(fig. 4). COLLINS et SADASIVAIAH (1972) montrèrent que les HD
de ~. tabacum et B. otophora avaient une méiose parfaiten.ent
stable. :hez ~. sylvestris, r~c COMB et ~c co~œ (1977) trouvèrent
que les plantes HD andro~éniques
avaient une garniture chromo-
somique normale (2n = 24). Le syndrome HD et caractères asso-
ciés ne seraient donc pas liés à des perturbations du nombre
chromosomique mais peut-être à d'autres formes de modifications
du matériel génétique. Il ne faut pas non plus oublier qu'un
tel matériel génétique se trouve placé dans un nouvel environ-
nement épigénétique créé par la culture in vitro et dans lequel
le décodage de l'information génétique pourrait être modifié
(DEMARLY 1977).
l - 2. Données Histclogiques :
Les plantes HD FR et leurs descendances fr se caractérise~t
par des feuilles à limbe très irrégulier et à bords festonnés.
Les zones d'irrégularité. particulièrement accentuées à la base

....
~...
,"'-
..... ~ 1
..,
(
..-/
1
A
B
••
••• • lA•
.. ~....
'
.
.. '..
••
c
D
'\\,
,
,
-..'
F
E
ftg ~ A 1
Etapes de la Mefo3e chez une plante Témoin
A = Prophase (Zygotène)
B = PTopnase (diacinèse)
C = lr'Iétapha::e 1
D = Anaphase l
E = Té lopt!ase l
F
= Télophase 2

- 31 -
de la feuille, 'sont form~es de d~pressions et de renflements
par rapport au plan g~n~ral de la feuille d~terminé par les .
nervures secondaires. Ces plissements peuvent §tre plus ou moins
serr~s les uns contre les autres donnant à la feuille un faciès
"tum~fié'·. Il faut signaler que dans les fortes densit~s de
population, même les feuilles de plantes témoins peuvent avoir
une allure légèrement fripée. Cette pseudo-fripure, localisée
sur les bords du limbe, disparaît avec le déploiement des feuilles
après le rempotage quand la densit~ de population est plus
faible. Ceci impose not~~~~nt de mettre les plantes en condition
optimale (~cartement suffisant) pour mieux apprécier et mesurer
le caractère fripé. La notation du phénotype fripé ou normal se
fait deux ou trois fois à une semaine d'intervalle par au moins
deux observateurs à partir de la montaison car à ce stade le
cara~tère est très accentué. Il peut arriver quelques fois, dans
les fortes densités de populations, que deux chercheurs identi-
fient différemment certaines plantes surtout quand leur fripure
est moins marquée. Nous avons cherché à déterminer si au niveau
histologique, le caractère fripé pouvait correspondre à une or-
1
ganisation tissulaire spécifique ? A cet effet, quelques coupes
transversales réalisées à la base des feuilles ont été analysées
sur trois génotypes : fr et n issus respectivement des familles
(324.78) etÇ326.78) (voir schéma N°2) et T (témoins).
~rois plantes ont été étudiées par génotype et pour chaque
rlante une coupe a été sélectionnée pour l'état des divers tissus
et la Qualité de la coloration. L"expression qua~titative des
différents paramètres mesurés a été faite en unités arbitraires

- 32 -
relatives constituées par le nombre de graduations du micro-
mètre couvertes par une cellule donnée dans son plus grand
axe de symétrie. Pour chaque tissu, 50 cellules ont été mesurées
parmi les plus grosses. Le choix des cellules est fait de ma-
nière à couvrir tout le tissu. Les mesures ont été effectuées
à G x 25.Lesrésultats des analyses histologiques sont consignés
dans les tableaux 4 et 5. Les principaux tissus mesurés sont:
- Le métaxylène (Mx)
- Le métaphlo~me (Mph)
- Le Phloème périmédullaire (PhFm)
- Le Parenchyme cortical adaxial ( Pc ad. )
- Le Parenchyme cortical abaxial ( Pc ab. )
La figure N°6 montre la localisation de ces divers tissus.
Ces analyses quantitatives de quelques par&~ètres de tissus
foliaires nous donnent des résultats intéressants à souligner
1) Les plantes fripées possèdent des cellules de grande
taille aussi bien au niveau des tissus conducteurs que paren-
chymateux.
2) Ce sont aussi ces plantes qui possèdent la plus grande
hétérosénéité cellulaire dans les différents tissus analysés
corr~e le montre la variance des caractères au tableau N°5. Si
nous ne pouvons affirmer à cause du nombre limité des génotypes
étudiés qu'une telle situation a une valeur causale, nous pensons
cependant que de telles études apporteront des informations inté-
ressantes sur le support anatomique du caractère fripé. Une
étude complérr~ntaire portant sur des haplo!des doublés de dif-

- )) -
PARENCHYME CORTICAL
._,--.........-r--------- adaxial
.').,l:~oot,---\\:-----------.jPHLOEME périmédull aire
" " ' b H : - - - - - - - - - fŒTAXYLEME
METAPHLOE/I1E
PARENCHYME CORTICAL
abaxial
fig 5
Localisation des tissus
foliaires mesurés sur une
coupe transversale à la base
de la .i'euille
(Selon AVERY 1932)

Tableau 4 1 Analyse de variance à un facteur sur les paramètres
de tissus foliaires mesurés.
CM. type de
CM. résiduel
Comparaison
CA'RACr!TfS
Plante
des moyennes
t.
44f
u"
MX
95.74
9.85
~ ln fr 1
....+ '2.
44,
NlPh.
65.20
5.77
rri'
iT
fr'
••• oz.
!tilT
PhPM
68.45
7.96
fT
n' 'fr'
~.. oz.
"lIf
,......,
PCad
34-10,98
260.J8
'T'
n
'fr'
..... ...
4'+
PCab
2 41J.8J
285.6
~
i
fr l
n
T
= plante témoin
n
= HD "feuilles plates"
fr
= HD "feuilles fripées"

-35"-
'Tableau 5 1 Moyennes et variance des divers paramlltres ID8sur's
sur tissus t'oUaires
t'r
ft
T
i'
2.5.80
23.92
19.80
MX
~'x
11.81
7.1.5
.5.60
i
18.90
14.80
16.88
1i,Ph
0'3.
6.7.5
5.16
5.41
x
17.94
13.08
13.95
PhPM
cr"
11.22
6.07
6.61
x
119.20
110.40
101.30
PC ad
a~
336.80
227.53
192.67
x
130.92
127 •.57
116.9.5
PCab.
O'~x
304.79
275.02
201.33

- )6 -
férents cycles d'androgénèse a été faite dans ce sens par notre
collègue PRAT (1982) qui apportera des infor.mations supplémen-
taires.
II. Hérédité du Caractère fripé 1
II. 1 - Evolution des HO fr et n en autofécondation
L'étude de l'évolutiQn
des HD fr et n en autofécondation
a été menée sur 3 types de familles
()24.78),
()26.78) et
(322.78)
décrites dans le para~raphe II.2.2. du ~hapitre II
(Schéma N°2). Ces trois familles:
(J24.78) homogène fr,
(J26.78)
homogène n dès la 2e génération d'autofécondation,
(J22.78)
hétérogène. seront suivie par sélection généalogique pour la
fixation éventuelle des formes fr et n. Les plantes fr et n de~
familles ()24.78) et ()26.78) interviendront dans les divers
croisements que nous analyserons ultérieurement.
II. 1.1. Evolution en autofécondation des familles fr
issuesde (324.78)
(Schéma N°)).
Les familles analysées dans les différentes générations d'auto-
fécondation sont indiqu~es dans le tableau 6 (essai l = 5) ;
essai 2 = 54 et essai J = S5).
a - Analyse de la 53 :
Tous les résultats de la 5) sont consignés dans le tableau 7.
~es familles comportant deux valeurs sont celles gui ont été
reprises avec les 54 pour l'étude de l'effet génération. Les
deux valèurs
représentent donc le nombre d'individus de chague

But de. E•• ai.
Nombre de famille. ~tudi~e. et .ymbole de dé.i~nation
1) Etude de l'évolution
- 8 famille. fr (S)) i •• ue. de ()24,78) (voir schéma. N°2 et ))
qualitative (.é~régation) de
...
fr et n en autofécondation 1
- 8 famille. n (S)) i •• ue. de ()26.78)
0
Analyse de la S)
:z:
-
- 2 famille. T
()1.79) et ()2.79)
(Sch~ma N°l)
...
2) Comparaison des caractères
..., quantitatifs de fr, n et T à
.,
la S) .
'"
b
1) Etude qualitative et
- 6 famille. S4 fr d~.ign~e. par frl, f~Z ..••..•
f~6
quantitative de fr et n à la
S4.
- 6 famille. s4 n d~.ignées par
~l. n"z ....... n~
Z) Etude de l'effet de l'au-
~
- 4 familles S) fr d~signées par frl, f~2 •..••••
f~4
tof~condation SUr l'évolu-
N
0
tion des caractères quanti-"
- 4 famille. S) n désignées par
~L Jz .......
:z:
~4
tatifs de fr, n et T 1 com-
...
paraison de la S) à la S4
- l famille S5 Témoin. d~signés par
T5
.,
1
pour chaque type de plantes
.,
.,
fr, n ou T.
N-
- l famille S6 Témoins d~signés par T6
10
'"
1
1) Etude comparative des
- ) familles S5 issuee de plantes s4 fr et d~sign~ea par ~llf:l,l+~
descendances S5 de plantes
S4 not~es fr ou i,
-- 4 familles S5 is~esJ1e ?{snles S4 i (initialement fr) et
""'
0
désignées par 1
l,
2,
),
4
:z:
2) Etude comparative de la
- l famille S5 is.ue de n' (fr révers~) et d~signée par n'
...
descendance S5 de la plante
.,
- 1 famille S5 issue de n stable et désignée par n5
n'issue de la réversion de
.,
fr à la dsscendance 55 de n
.. l famille S6 Umoins et désignée par T6
"'" stable.
Tableau 6 1 Aperçu général de la démarche expérimentale suivie pour l'étude
des familles tr (is.
sues de ()24-78) et n (issues de ()26.78) à travers les g~nératione d'autofécondation.

-38-
Tableau 7 t Evolution en autofécondation de la famille (324.78) homog~ne
fr en 52 (voir Schéma N°2 et 3)
GENERATION d' AP.
Nombre de plantes étant 1
FAMILLES
fr
n
1
1
(15.79) fr
17
+ 14
0
0
2
06.79) fr
17
0
0
3
(17.79) fr
18 +
14
0
0
53
4
(18.79) fr
18
0
0
5
(19.79) fr
17 + 18
0
0
6
(20.79) fr
22
0
0
7
(21.79) fr
19 + 16
0
0
8
(22.79) fr
15
0
0
1
(78.80) fr
20
0
0
2
(81.80) fr
13
0
0
s4
3
(82.80) fr
16
1
0
4
(87.80) fr
13
0
3
5
(91.80) fr
17
0
2
6
(94 .80) fr
12
0
1
1
(271.81 ) fr
18
0
3
2
(272.81) n'(fr réversé) 0
15
8
S5
3
(273.81) i
17
0
5
4
(274.81) i
12
1
9
5
(275.81) fr
20
0
2
6
(276.81) fr
17
0
0
-'
7
(277.81) i
12
0
~
8
(278.81) i
17
0
6

-- t ~ ~P~'''; ~. ~.....~ \\ '1 ': ~ 1I"'i
~ •
......~.:
~
:.:
.
.... . . .. .
.
..-
....... . :,
.
~
.
.
•. ..
:.:~:
~
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~
-.. :~
-:"
· -.liIc..:.~- ..
·
... . ...
. : .. .
--,
.-
--:.::::~.-,
.......
1t:' ••••• • -.

.. -.:-:-.. :
. .. .
· ..
. .
.
..
4 ·




.. ..


A
l
B
Planche 2-
R~versiQn de la forme HD fr (A)
vers la forme HD n (B) à partir de la 4e g~nératiQh
dIAF. de pla~tes fr stables jusqu'en 53.

- 39 -
essai. Les résultats 53 ont été rapportés en détails par nous
(rapport de DEA 1979) et par DE PAEPE et al. (1981). Ces résul-
tats confirment la stabilité du caractère fr comme cela a été
constaté en 52 (Schéma 2). Nous pouvons donc conclure que les
familles HD issues de ()24.78) sont fixés pour le caractère fr
après trois générations d'autofécondation.
b - Analyse de la S4 :
Les résultats de la S4 sont indiqués au tableau 7.
Comme le montre ce tableau, des phénomènes intéressants apparais-
sent en S4 :
1) On note l'apparition d'une plante normale que nous
désignerons n' dans la descendance de plantes fr stables en 53.
2) Six plantes de phénotype intermédiaire (faiblement
fripées) apparaissent dans la descendance de trois des six f~~illes
S4 analysses.
?our ne pas tirer des conclusions hâtives sur ces résultats,
nous avons suivi en S5 la descendance de ces différentes catégo-
ries de plantes fr,
i et n'.
c - Analyse de la 55 :
La structure des familles 55 est donnée dans le tableau 6
essai N°J. Quant aux rÉsultats, ils sont consignés dans la troi-
sième partie du tableau 7. Ces résultats appellent les consta-
tations suivantes :
1) Une autre plante normale n~
réapparait en 55 d~~s la

- 40 -
Tableau 8 1
Test de contingence pour la comparaison des fréquences
des types de plantes en 55 en liaison avec le phénotype
fr ou i de leurs ascendants 54.
Fréquence des 1;ypes de
Phénotype des
plantes en 55
ascendants 54
fr
i + n
Total
O~ 74
2.6.3
56
8
64
fr
(49.9)
04,1)
0.58
2,08
i
57
24
81
(6.3,1)
(17.9)
TOTAL
11.3
.32
145
X20b = 6,0)
X2 Théo = .3.84 à 5%
(dd1 =1)

A
B
fi.*w
. . . . . . . .~••••••#
..--:.......";.
. . . . . . . r '
.... , .
... ,. Mo"
.......
......., ,
......
.....
...: ~
c
D
Planche 3
Descendance S4 de plantes fripées 5}
A, B. C
= plantes toujours fripées
D
plante intermédiaire.

- 41 -
descendance d'une plante notée i en 54. La répétition de l'évène-
ment fr-+n' n'est donc pas accidentel mais un véritable proces-
sus de réversion des plantes fr vers le phénotype normal même
si le taux de réversion reste pour le moment relativement faible
(0,8% sur les 2 générations où il n'a pas été tenu compte de
la descendance de la plante 54 n').
2) Les plantes 54 (
i
) ont tendance à produire en 55
plus de plantes Ci + n) que les plantes S4(fr) comme le montre le
test de contin~ence de la page 40 pour la recherche d'une liaioon
entre la fréquence des types de plantes en 55 et le phénotype
des ascendants 54. Il ressort de ces résultats, qu'à partir de
la famille (324.78) homogène fr en 52, le caractère se maintient
à travers les autofécondations hormis cette faible tendance à
la réversion. Sous l'angle de la mutation réverse classique. Cé
taux de O,8~ est cependant trop élevé pour être interprété
comme tel et entre peut-être dans les phénomènes dits "d' insta-
bili té".
Taux de réversion = Nombre de plantes n apparues dans l'évolution
des fr en(54 + 55)
Nombre total de p1antes(S4 + 55)
II.1.2. Evolution en autofécondation des familles n
issues de (326.78)
(S:;héma ;-:°3).
Corr~lle dans le cas précédent, l'ensei;:;ble des familles ana-
lysées dans les différentes générations d'autofécondation sont
indiquées dans le tableau 6 (essai 1 = SJ ; essai 2 = 54 et
essai J = 55). Les résultats sont présentés dans le tableau 9.

A
B
c
Planche 4·
Jeunes plantes de N. sylvestris.
A = HD normales
(n)
B = Témoins
( T)
C = HD fripées
(fr)

1ableau 9 1 Evolution en autofécondation de la famille ()26.78)
stable n à la S2 (Schémas 2 et ))
GENERATIONS Il' AF
Nombre de plantes étant 1
PA/f,ILLES
fr
n
i
1 (23.79) n
0
17
+ 14
0
2 (24.79) n
0
16
+ 18
0
)
(25.79) n
0
18
0
S)
4 (26.79) n
0
20
0
5 (27.79) n
0
15 + 14
0
6 (28.79) n
0
15
0
7 (29.79) n
0
15
0
8 (J0.79) n
0
16 + 15
0
1 (118.80)n
0
10
0
2 (119.80) n
0
19
0
;; (121.80) n
0
14
0
S4
4 (124.80) n
0
18
0
5 (125.80) n
0
17
0
6 (126.80) n
0
14
0
55
1 (280.81) n
0
IJ
0
~~
Les familles comportant 2 nombres ont été analysées deux fois
(voir organigramme des essais à la page 3?) ; chaque nombre
représente l'effeciif total de la famille dans chacun des 2 essais.

- 43 -
Les familles 5J comportant deux valeurs ont été reprises avec
les 54 pour l'étude de l'effet génération. Contrairement aux
familles fr précédemment analysées, les familles n sont stables
en autofécondation jusqu'en 55. Cette stabilité semble vouloir
dire que l'évolution des haploïdes doublés se fait dans le
sens d'une correction des anomalies puisqu'il est apparu 2
plantes h dans l'évolution des fr en autofécondation. Un tel
retour vers le fhénotype normal n'est pas spécifique aux
familles fr que nous venons d'étudier puisque PATRY (1980) a
montré chez plusieurs plantes HD FR régénérées de témoins issus
de différentes origines (BERGERA':, GIF, ::ARYLAND) une tendance
à l'accroissement du nombre de plantes n récupérées en 82.
3ien que non "fripées"
les plantes n ont des feuilles plus
claires et à rétrécissement basal moins accentué que les témoins.
Les analyse~ quantitatives nous permettrons de compléter ces
remar~ues afin de mieux situer ces plantes normales par rapport
aux témoins.
II. 1. J. Evolution en autofécondation des familles
n et fr issues de (322.78)
Une famille de plantes 83 issue de l'autofécondation d'une
rIante 52 (322.78) de phénotype
n
et une famille de plantes
53 issue de l'autofécondation d'une plante 82 (322.78) de
phénotype
fr
ont été étudiées. Ces deux familles montrent en
S3 une hétérogénéité comme le montre le schéma N°~. Par la
suite nous avons suivi plus spécifiquement l'évolution de la

1) fr
)
fr
1 1
n
An
l
2 1
{
o n
10 n
frl)1 rr
1 }21 i
()22.16)
III
"
(261.61) AF4

:
nlO n
l) fr
/
(26).61) AF4
\\ I5 ion
1
9 fr
..:i-
.d-
fr
AF)

12 1
I
{
5 n
(262.61) AF4
/""51on 141 rr
(264.81) AI'4
1"4 "i~16 i
o
0
n
{1)
Sch~ma 4
fr
1
Evolution en autof~condation de plantes fr et n
AF4
~,1
i
o n
issueS de ()22.16) (voir eoh~ma N°l)

- 45 -
famille fr (322.78) dans l'espoir d'en tirer des lignées
stables fr et n comme nous l'avions fait pour les familles
(324.78) et (326.78). Pour ce faire nous avons étudié en 84
trois familles fr et trois familles n. La généalogie de ces
différentes familles ainsi que les résultats obtenus sont in-
diqués dans le schéma N°4. Que peut-on dire de ces résultats?
1) La fa~ille (322.78) maintient son hétérogénéité à tra-
vers les autofécondations.
2) La non apparition de plantes n en S4 à partir de
plantes 53 qui avaient pourtant le phénotype n introduit une
nouvelle notion qui est celle de la pénétrance du caractère
fripp qui peut selon les familles ~tre plus ou moins ~arquée.
~ous ~ouvons donc dire que suivant l'environnement génétique,
l'expressivité du caractère fr peut ~tre plus ou moins forte.
Ainsi certaines plantes de phénotype n ou i pourraient tout
simplement être des fripées à expressivité faible et de telles
plantes peuvent d'une génération à l'autre donner des descen-
dances fripées comme c'est le cas des plantes n 53 issues de
(322.78).
II. 1. 4 Tentative de Droduction dE
tlantes fr dans les
descendances de plantes HD (2) régénérées à
partir de plantes 53 stables pour le cara:tère n.
Deux familles 53
(26.7Ç) et (28.79) (Sché~a N°3) issues
de (326.78) ont fourni le3 rIantes dont le pollen a servi à
l'androgénèse. Les résultats sont résumés dans le schéma de la
page 46. Sur les 40 plantes régénérées pour l'ensemble des 2

Schéma N° S 1
Produc tion de plantes fr à par tir de plantee
n stables
1) haplotdes (n)
API
ANDRODEGENESE
~
12 1
(26.79)
,~
['
rn,10fr
n
' """'" "'(,
APl
... r,,1 '; :
8 1
6 n
21 hap~otdes (n)
...±
(28.79)
)8 n
APl
,
9 1
n
rN
["'\\
~ Z7fr
1
57 1
\\,()
ANDROGENESE
.J
" 8 n
l
rfr
APl
10 1/ 17 fr
4
n
4 dlploïdes (2~)
[' ,,} 17 1
N
AFl

12 11 29 n
6 n
~ fr
N
AFI
~
6 1
11n

fr
Planche 5
Plante fripée issue de l'API
d'une plante HD (2) régénérée-
à partir d'un HD ( 1 ) fixé pour
le caractère feuilles plates (n) .

- 47 -
familles, 6 seulement sont diplo!des (15%) dont 5 de phénotype
normal comme les parents et une de phénotype intermédiaire. L'au-
tofécondation de ces 6 plantes a donné en API six familles qui
ségrègent toutes en fr,
i et n dans les proportions l
: 2 1 1.
Contrairement aux autofécondations, l'androgénèse suivie de
l'autofécondation des plantes régénérées fait apparaître des
plantes fr à partir de n stables. Ces plan~es normales étant des
homozygotes intégraux pour le caractère no~mal,un tel résultat
ne peut s'expliquer que par deux hypothèses non exclusives:
1) La technique androgénique aurait induit des modifica-
tions dans le ~enome des plantes HD (2) régénérées à partir des
n homozy~otes après le doublement du genome pollinique ce qui
explicuerait cette ségrégation en API.
2) Le noyau vé~étatif qui serait à l'origine des plantes
HD régénérées chez li. sylvestris serait déjà dans un état de
différenciation modifié par rapport au noyau reproducteur et
leur fusion pourrait être à l'origine d'une telle hétérogénéité
(DE PAEFE et al. 1971 ; DE PAEPE et PERNES 1978).
11.1.5 Conclusions .3ur l'évolution des ID en autofécondation
Les résultats que nous venons d'analyser dans les para-
graphes précédents nou: condui~ent aux conr-lu3ions suivantes
1) A partir d'un même HD (1) normal et génétiquement
hétérozygote. on arrive par sélection pédigrée à obtenir au
moins trois types de familles :
. Des familles homogènes n dont la stabilité se maintient

- 48 -
jusqu'en 55 .
• Des familles homogènes fr, stables jusqu'en 53 et
présentant en 54 et 55 un faible taux de réversion vers n (0,8%).
Des familles à pénétrance fr variable produisant des
plantes n, fr et i non encore réellement stabilisées.
2) A partir de plantes appartenant à deux des familles
53 homogènes n, un deuxième cycle d'androgénèse produit des
plantes HD (2) dont les descendances en autofécondation ségrègeni
;/4 (n+i) et 1/4 de fr. Le caractère fr peut donc être induit
à partir de plantes n homozY50tes par androgénèse.
II. 2.Evolution des HD en croisement et recherche du
nombre de gènes déterminant le caractère fripé.
II.2.1. Etude des croisements ré~iproques témoin x fripé
Le plan de croisement suivi pour l'étude du déterminisme
gpnétique du caractère fr est fourni dans le tableau 10. Les
plantes fri~ées utilisées dans les divers croisements provien-
nent des familles stables pour ce caractère. Leur position généa-
lo~ique a été donnée dans les schémas 2 et }. Le nombre de fa-
milles étudiées pour chaque type de croisement est aussi indiqué
dans le même +ableau 10. Quant aux familles témoins utilisées.
le sché~a l en indique la localisation.
a - Résultats expérimentaux
Ils sont indiqués dans le tableau N°ll. La fI est homogène

CROISEMENT n x fr
CROISEMENT
T x fr
1)
fr ()24.78) x
n(J26.78) Ifamille
1)
fr()24·78)
x
T()J9.78)
2 familles
FI
2)
n ()26.78) x
fr(J24.78)
l famille
2)
T()J9.78)
X
fr()24.78)
2 familles
2 familles
4 familles
FI
( 1)
x
FI (1)
J familles
FI
(1)
x
FI
( 1)
J familles
1
F2
en

FI
(2)
x
FI (2)
2 familles
FI
(2 )
x
FI
. (2)
J familles
6 familles
1
5 familles
FI (1)
x fr (15.79)
J familles
FI
(1)
x
fr (20.79)
J familles
Bc
FI (2)
x fr
(15.79)
2 familles
FI
(2)
x
fr (20.79)
J familles
5 familles
6 familles
Tableau 10 , R~sum~ des diff~rentes g~n~rations des croisemente ~tudi~es.

pl
P2
BC
fr
T
fr
T
<fr
T
1)
fr x
T
0
J9
1J
51
29
JI
2)
T
x
fr
0
J6
17
47
J~
2B
1
Sé'l:ré~ations
0
a
75
JO
9B
61
59
I.t)
1
Proportions théoriques
0
1
1
J
1
1
Test de contingence pour la
X20b • 0.6B
X20b ~ 0.5J
recherche de liaison entre
ségrégatIon et type de croise-
X2 théo ~ J.B4 à 5~
X2 théo • J.B4 à 5~
ment
(X)
dd1 ~ 1
dd1 • 1
Test X~ de conformité des
XZ ob • 0,17
X20b • 0,04
ségré'l:Btions aux proportions
théoriques.
XZ théo • J,84 à 5~
ddl ~ 1
~~, t=é~ • J,84 à 5~
Tableau Il 1 Résultats des ségrégations FI, FZ. BC des croisements
(Tx frl P.t (fr x T)

- 51 -
et a le phénotype témoin • Les fréquences des types parentaux
fr et T en F2 et Bc sont conformes aux ségrégations théDriques
l
: 3 et l
: l respectivement.'
b - Interprétation des Résultats:
1) Le cara::tèreT est dominant sur fr récessif (FI homogène T)
2) Les ségrégations F2 et Bc indiquent que chez les
familles étudiées le caractère fr se transmet comme s'il était
sous la dépendance d'un gène.
J) Il n'y a pas de liaison entre ségrégations F2 ou Bc
et le sens des croisements indiquant qu'il n'y a pas d'effets
maternels dans l'expression du caractère fripé.
I!. 2. 2. Etude des croisements ré::iproques normal x fri~é
Les plantes fripées utili~ées dans les croisements Fl
appartiennent aux mêmes familles que celles utilisées dans les
croisements avec le témoin. Le plan des ::roisements est fourni
dans le tableau N°IO. Les plantes normales utilisées provienne~t
quant à elles de la famille (J26. 78) homogène n (voir schémas
2 et 3).
a - Présentation des Résultats
Elle est faite dans le tableau N°12. La FI a le phénotype
du parent normal. Le~fréquencesdes types de plantes n ou fr
en F2 et Bc sont conformes aux proportions théoriques 3: l et
l
: l respectivement.

A
B
Planche 6
plantes fripées issu~s
A = du Be (n x fr) x fr
B
du Bt (T x fr) x fr

., 1
Fl
P2
Bc
fr
n
fr
n
fr
n
1)
fr x
n
0
J2
14
J8
JJ
24
2)
n
x
fr
0
J6
16
J6
29
28
Sé~réga t1 ons
0
68
JO
74
62
52
,
~
Proportions théoriqueS
i<)
,
a
1
1
J
1
1
Test de contingence pour la
X2 ob. ~ 0.18
X2 ob • • O.Sb
recherche de liaison entre aégré-
~ation et sens de croisement
X2 théo • J.84 A 5~
X2 théo • J.84 l 5~
X'")
dd1 = 1
dd1 = 1
Test ;t de conformité des ségré-
X2 ob ~ 0,81
X2 ob. ·0.87
gations aux proportions théo-
riques
X2 théo • J.84 l 5~
X2 théo. = J.84 l 5~
dd1 = 1
dd1 • 1

Tableau 12

- 53 -
b - InterFrétation des Résultats :
Face au caractère !ripé (fr), les RD normaux (n) se
comportent comme les témoins. Les conclusions tirées dans les
croisements fr x T sont tout autant valables pour les croise-
ments fr x n.
II. 2.) Conclusions sur le comportement des HO en croise~ent
L'hérédité du caractère fripé
analysé
chez les familles
HD stables a~parait comme relativement simple puisqu'elle
semble ~tre sous le contrôle d'un gène. ~n croisement, les HDn
se comportent co~~e des téMoins face au caractère fripé qui
leur est récessif. Toutefois. nouS avons désigné dans chaque
type de croisements les plantes FI par des symboles différents
T ou
n
. Cette attitude a été volontairement adoptée puisq~'a­
vant l'étude des caractères quantitatifs, nous ne savons pas
situer exactement les HOn par rapport aux témoins.
III. Conclusion sur le déterminisme génétique du Caractère
fripé.
Au stade actuel des investigations sur la génétique èu
syndror.Je HD chez H. sylvestris, un s::::héa;a récapitulatif s'impose
pour mieux fixer les idées: C'est le suivant:

- 54-
APl
AP5
I====~
----=====... familles n
stables
()26.78)
..1~hersion
l (O ••,,)
1
ANDROCENE5E
N
1
Jo.
==Al':::l===to. ______
1
AES
,
familles fr
stables l)24. 78~
AFl
AF4
fa~illes fr à
,-",,===,.. -- -
1 péné1rance
T
variable.
C322.78)
.. ER
==A=?==l= •• fr ==A=F=2=~[n
• fr
La catégorie fripée apparaît donc systéI~atique~ent chez les
haplo!des doublés de E. 3ylvestris soit directe~ent soit in-
directement par le relais de la forme norffiale h~térozygote par
laquelle elle est maSquée. Son hérédité. à traver~ les familles
que nous venons d'analyser. paraît simple puisqu'elle semble
dépendre d'un gène. Elle peut, avec une fré.quence qui reste
encore faible. reverser vers la catégorie normale.

- 55 -
CHAPITRE IV 1
ETUDE DES CARACTERES QUANTITATIFS DANS
LES DESCENDANCES d'HO de N. Sylvestris.
Un élément du syndrome HO vient d'être étudié 1 il s'agit
du caractère fripé. Son hérédité a été trouvée simple puis-
qu'elle semble dépendre d'un gène. Un taux de réversion de 0,8%
du caractère fr vers le type normal a été constaté. Nous allons
à présent trier au niveau quantitatif les caractères liés
à
l'état fripé pour mieux situer les HO fr et n par rapport au
témoin. Les principaux caractères quantitatifs analysés sont
définis à la page Il. Pour l'ensemble des analyses quantitatives
nous avons suivi la démarche suivante
1) Etude des caractères quantitatifs à travers les descen-
dances d'autofécondation des lignées HO stables n et fr en com-
paraison entre elles et avec la lignée témoin.
2) Etude des caractères quantitatifs à travers les descen-
dances des croisements réciproques T x fr et n x fr tant en FI
qu'en F2 et BC.
J) Etude des caractères quantitatifs à travers 'les descen-
dances s4 de la famille HO (J22.78) non encore stabilisées.
Pour chaque niveau d'analyse un tableau de l'ensemble des
résultats est présenté qui comprend à la fois les analyses de
variance et la comparaison des moyennes soit par un test de Tuckey

- 56 -
quand il s'agit d'un ensemble de familles soit par un test des
contrastes quand il s'agit de
groupes de familles ou desgénéra-
tions.
l. Etude des caractères quantitatifs à travers les descendances
d'autofécondation des HO stables (fr et n) en comparaison avec
la lignée témoin.
l.l. Analyse des caractères à la 53 1
Dans cette étude, 18 familles ont été comparées (8 familles
fr, 8 familles n et 2 familles T) (voir organigramme des mani-
pulations dans le tableau 6). Les résultats acquis ont fait
l'objet de notre rapport de DEA (octobre 1979) et d'un article
publié par DE PAEPE et al. (1981). Nous y avions montré que pour
de nombreux caractères quantitatifs tels que les dimensions
foliaires mesurées au stade végétatif (du repiquage au début de
la montaison), la précocité de floraison, la taille des boutous
floraux, les familles HO fr tout en étant homogènes entre elles
étaient statistiquement différentes des familles normales (n)
qui se distinguaient elles mêmes des familles témoins par leur
précocité de floraison.
l. 2. Analyse des caractères à la 54 :
A la quatrième génération d'autofécondation, 6 familles fr,
6 familles n et une famille T ont été comparées (voir plan des
expériences dans le tableau 6).

- 57 -
Ro 1 Dans tous les essais comparatifs n/fr/T que nous avons
analysés dans ce travail, les graines d'une même génération ont
le m~me âge puisque la récolte des capsules a lieu sur une période
de 15 jours environ en tenant compte des délais de floraison.
I. 2. 1; Présentation des résultats expérimentaux 1
Le taux de germination (nombre de graines germées sur 24)
est normal pour l'ensemble des familles exception faite pour
une famille normale, la n4l dont le comportement diffère des
autres familles normales. En effet elle a présenté non seulement
un fort taux de non-germination (33%) mais aussi un retard de
croissance à travers la moitié de ses plantes repiquées. Aussi
deux types d'analyses ont été faits avec ou sans la famille n41.
Les résultats de l'analyse de variance hiérarchisée à deux fac-
teurs de classification (groupe/famille) et la comparaison des
moyennes par un test des' contrastes:sont indiqués dans
le tableau 13. Seules les analyses tenant compte de la famille
n4l seront présentées dans ce tableau puisque sa suppression
n'influence surtout que les variances interfamilles intragroupe.
I.2.2. Interprétation des résultats:
Les résultats du tableau 13 montrent que les effets liés
à l'état fripé sont très importants puisque la variance n/fr/T
(CM) est significative pour la majorité des caractères analysés.
Les familles fr diffèrent donc dans leur ensemble des familles
normales et témoin.

-
5~-
.:.,._IIb_l:..:';,:a~u_1:::3:..-_ _ i Analyse de varianc~ hiérarchisée à 2 fac-
teurs (génotype/famille) sur lea ~roupes
de familles 54 des li~nées n. fr et T.
CM n/fr = CM CMf = Cil
Cil
interfta*lll
lié à l'état
résidue
inty~roupe
~
trl
(Jg
C 0 V\\'T V A" T «-
fripé
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10
8
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Tl>
~ 1
Hf
2 732.7
2 333.0
15H ,0
8.6
105.·2
Y1
Ul,o
l lb, ~
'i. ~/I~

- 59 -
Pour de nombreux caractères : b7, Lf, bf et Sf notamment (voir
définition au tableau nOI; l'ensemble des familles normales
se distingue du témoin exception faite de la famille n41 qui
est non significativement différente du témoin pour le caractère
b7. Notons que dans l'ensemble les effets dOs aux variations
inter-familles-intragroupe sont de loin moins importants que les
effets intergroupe fr/niT. L'hétérogénéité interfamille concerne
surtout le groupe n où la famille n4l se comporte différemment
des autres.
I. J. Etude de l'effet génération sur l'évolution des caractères
quantitatifs chez les lignées fr et n en comparaison avec
le témoin.
c'est une expérience qui a pour objectif de comparer les
lignées fr, n et T à travers les générations d'autofécondation
en vue de leur discrimination globale. Deux générations ont été
étudiées qui sont la SJ et la s4. Les familles S2 (J24.78) et
(J26.78) n'ont pasété semées à cause du manque de graine en
stock. Le nombre de familles semées par génération et par géno-
type est indiqué dans le plan général des essais à la page 37
(essai n02). Les familles s4 sont celles-là mêmes qui ont été
analysées dans le paragraphe précédent. Le tableau chronologique
suivant présente l'ordre d'acquisition des graines de chaque
génération pour donner une idée de leur âge relatif.

- 60 -
Tableau chronologique des générations d'autofécondation.
Mars 1979
Récolte des graines
SJ (frJ, nJ, TS)
Mai 1979
Semis des graines
SJ (frJ, nJ, TS)
Septembre 1979
Récolte des graines
s4 (fr4, n4, T6)
Juin 1980
Semis des graines
s4 (fr4, n4, T6)
+
2e semis des graines de quelques familles SJ
(frJ, nJ, TJ)
I.J. 1. Présentation des résultats
L'analyse de variance à 2 facteurs génotype/génération (dans
le modèle à effet fixé) sur l'ensemble des caractères a été
faite sur les moyennes de ces caractères. Les générations ont
été comparées par un test des contrastes.
Les résultats sont consignés dans le tableau n014.
I.J.2. Interprétation des résultats 1
Les résultats présentés au tableau 14 conduisent à quatre
types de situations 1
1) Pour les caractères mesurés au stade végétatif (10, 50,
L7 et 57) les générations frJ et fr4 d'une part (homogènes entre
elles) se distinguent significativement des générations nJ et
n4 d'autre part, identiques entre elles. Pour deux de ces carac-
tères (L7 et 57) les générations T5 et T6 sont intermédiaires
entre les groupes fr et n dont elles ne se distinguent pas. Pour
les deux autres caractères (Lo et So) les deux générations témoins
(T5 et T6) diffèrent des fripées mais non des normales.

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~l7-. 9U'lano. " 2 tac\\.e'" .'..o'C7JIII/.'"'....llOft ev le_ .-1...... ..,...... d••
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266.s
267.8
292.9

- 62 -
2) Pour les caractères mesurés au stade floral (Lf, If, Sf)
ainsi que pour le délai de floraison, c'est la situation inverse
de celle décrite précédemment qui se présente puisque les géné-
rations frJ et fr4, différentes des nJ, n4, T5 et T6, se situent
dans les plus fortes valeurs moyennes car les plantes fripées
sont les plus tardives.
3) Dans le cas du caractère b7 (largeur à la base de la
feuille au stade végétatif) les génotypes fr et n forment un
groupe homogène face au témoin dont ils détachent très nettement.
4) Enfin, pour la largeur à la base de la feuille au stade
floral (bf) le groupe fr se distingue de n qui se distingue à
son tour de T.
Notons pour terminer que l'effet génération se manifeste sur
les caractères Lf, bf et Sf au niveau du groupe n où les deux
générations n3 et n4 sont significativement différentes. Cet
effet s'exprime dans le sens d'un accroissement des valeurs
moyennes de ces caractères avec l'avancement des générations
d'autofécondation.
I. 3. J. Analyse multivariée
A. L'Analyse discriminante
Elle a pour objectif de classer les divers groupes phéno-
typiques précédemment analysés en fonction des observations
quantitatives. L'analyse discriminante que nous allons présenter
se rapporte à l'essai n02 de l'organigramme de la page 37.

-
b~-
Tableau 15 1 Analyse discriminante pour la classification des
types de plantes fr, n ou T à partir des carac-
tères quantitatifs.
Nbre de plantes
% de clas-
classées
sification
Nbrè
comme
fr
n
T
de plantes
correcte
étant
fr
71
5
l
92,2
n
5
64
7
84,2
T
0
l
14
93,3
Total
76
70
22
89,9
caractères discriminants
% de classification
Total
correcte
bf
70,2
bf
+ L7
78,6
89,9%
bf + L7 + b7
84,5
bf + L7 + b7 + 17
89,9

- 64 -
Elle nous permettra de discriminer les trois
groupes phéno-
typiques fr, n et T en confondant les deux générations (S3 et S4)
à l'intérieur de chaque groupe. Les résultats sont présentés
dans le tableau 15 et nous permettent les conclusions suivantes 1
1) Pour le groupe fripé, 5 des 77 plantes qui ont ce
phénotype sont classées n et l seule comme T. Cette classifica-
tion est assez compatible avec les ob~ervations qualitatives
faites lors de l'analyse de la s4 (page 42). En effet parmi les
5 plantes fr classées comme n, 4 ont été notées i en s4.
Par ailleurs la plante n' issue.de la réversion de fr en S4 est
classée T.
2) Pour le groupe normal, parmi les 76 plantes de ce
phénotype mises en discrimination, 5 sont classées fr et 7 seule-
ment comme T soit 9%. Ce résultat fait apparaître les lignées
HOn comme une véritable entité génétique ayant seulement
quelques affinités morphologiques avec la lignée témoin. Il faut
signaler que parmi les 5 plantes n classées fr, 3 proviennent
de la famille n41 qui, comme nous l'avions déjà signalée, a un
comportement différent des autres familles n pour certains
caractères dont L7 qui intervient dans l'analyse discriminante.
En conclusion nous dirons que l'analyse discriminante a repro-
duit assez fidèlement à partir des valeurs de description quan-
titatives, l'organisation des différentes structures fr, n et T.

- 65 -
B - L'analyse en composantes principales 1
Pour poursuivre la description des génotypes fr, n et T,
l'analyse en composantes principales, par sa vertu de combi-
naison des différents caractères, nous permettra une représen-
tation schématique dans un espace à deux dimensions (AXes prin-
cipaux) pour une visualisation
de la position relative de ces
structures. Les familles qui interviendront dans l'analyse en
composantes principales sont celles-là mêmes qui viennent
d'être considérées dans l'analyse discriminante.
B - 1.
Présentation des résultats
B.l.l. Définition des axes 1
Nous ne présenterons que les résultats relatifs aux deux
premiers axes qui emportent 59,6% de la variabilité totale
avec un effet génotype très hautement significatif.
l'AXe 1 : Il exprime 37,3% de la variabilité totale et
oppose aux dimensions foliaires mesurées au stade végétatif
(Lo, So) celles du stade floral (Lf, bf, If, Sf) (tableau 16) .
• l'AXe 2 : Il emporte 22,3% de la variabilité totale et
oppose la précocité de floraison (Pf) aux dimensions foliaires
de pleine montaison, c'est-à-dire celles mesurées sept jours
après le rempotage (L7, 17, S7) (tableau 16).

-66-
Tablaau 16 1 ~ d'inartia de. ~e., coordonn'e. (F) et contribution
relative (CTR) de. caract~re. le. plu. d'terminant.
dans chaque axe pour l'analy.e en compo.ante. :l'rinci-
pales de. familles (53 + 54) zr. n. T.
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AXe
3
AXe
4
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A3
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A4
= 6.7 "
A5
= 4.9"
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l' = 2
CTH
l' = 3
CTH
l' = 4
eTH
F = 5
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La
+ 269
8
+ 195
2;
la
- 585
150
Sa
+ 152
3
- 41 5
75
L7
- 883
146
+ 257
41
b7
- 707
308
+ 343
100
17
- 753
106
+ 182
15
57
- 947
168
Lf
- 894
89
- 249
52
bf
- 822
75
+ 338
97
If
- 948
100
Sf
- 938
98
Pf
+ 719
271
Hf
+ 112
6
+ 271
45
- 332
9;

- 67 -
B - 1. 2. Présentation des résultats 1
Le plan 1-2 (fig.5) avec 5~,6% de la variabilité totale
montre la position des différentes familles (fr, n, T) en fonc-
tion des générations d'autofécondation. La famille n4l est
projetée en variable supplémentaire et n'intervient donc pas
dans la définition des axes. L'introduction de cette famille
dans l'analyse n'affecte pas la position relative des différentes
familles. Sur ce plan (1-2), chaque famille est représentée par
son point moyen défini par ses coordonnées sur les deux axes.
Le tableau 17 présente l'analyse de variance a 2 facteurs
(génotype/génération) dans le modèle à effet fixé sur les axes.
B - 1. ). Interprétation des résultats 1
Comme le montre l'analyse de variance sur les axes
(tableau 17) l'effet génotype est significatif sur les 2 premiers
axes tandis que l'effet génération n'est significatif que sur
l'axe 1. Dans la figure 5, l'axe 1 oppose d'une part (S) + S4)
n et (T5 + T6) à (S) + S4) fr d'autre part. Quant à l'axe 2,
il oppose (S) + S4) fr et (T5 + T6) à (S) + S4)n. Ce résultat
est intéressant à souligner puisqu'il confirme les observations
faites dans l'analyse individuelle des caractères et selon
lesquelles les lignées HDn ne sont pas identiques aux tÉmoins.
Par ailleurs l'effet génération n'affecte que le génotype n où
les deux générations S)n et S4n sont dissociées par l'axe 1.
L'étude des matrices de corrélation (tableau 18) montre que le
délai de floraison (Pf) est négativement corrélé avec les dimen-

- 6'B-
'ableau 17 1 Analyse de variance à 2 facteurs (génotype/génération)
sur les valeurs composites des Axes pour l'analyse
en composantes principales de (5) + 54) rr, n, T.
CM
CM
CM
CM
Comparaison
Génotype
Génératior Interaction
Résiduel
Génotyp/géné
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- 71 -
sions foliaires mesurée~ au stade végétatif (avant le rempotage).
Ce résultat est logique puique les plantes des lignées fripées_
qui possèdent à ce stade les plus faibles valeurs de dimensions
foliaires sont aussi les plus tardives par rapport aux lignées
n et T.
1. ). 4 Etude de deux paramètres de croissance foliaire 1 la
longueur et la largeur
Les études quantitatives précédentes ayant révélé que les
dimensions foliaires telles que la longueur et la largeur mesu-
rées à différents stades de développement pouvaient permettre
une bonne individualisation des génotypes fr, n et T, nous
avons voulu dans ce paragraphe mieux cerner dans le temps l'évo-
lution de ces ~aramètres. A cet effet, douze plantes de chaque
génotype ont été tirées au hasard parmi les familles 8) de l'essai
n02 (page )9). Pour chaque plante, la feuille la plus longue
20 jours après le repiquage (avant la montaison = stade végé-
tatif) et 40 jours après le repiquage (à la montaison = stade
floral) a été suivie dans sa croissance en longueur et en
largeur par des mesures effectuées tous les 5 jours pendant 1 mois.
Les diagrammes représentatifs de l'élongation et de l'élargis-
sement de la famille au stade végétatif sont indiqués dans les
figures 6AI et 6A2, tandis que ceux du stade floral sont les fi-
gures 6Bl et 6B2.

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- ~ -
a - Interprétation des résultats relatifs à l'élongation de
la feuille
1) - Au stade végétatif (fig 6Al) les plantes HD n, non
sign~ficativement différentes des témoins pour la longueur de
leurs feuilles, se distinguent des plantes fripées. Si on met
ce fait en rapport avec l'expression particulièrement marquée
de la fripure à ce stade, on peut considérer la longueur de la
feuille au stade végétatif (avant le rempotage) comme un mar-
queur du caractère fripé.
2) - Au stade floral,
(fig 6Bl) les plantes fripées se
distinguent des normales et témoins pour la longueur de la
feuille durant les 15 premiers jours de mesure avant de les rat-
traper par la suite. Il faut noter que chez des plantes adultes,
les feuilles mises en place dans les 2/3 supérieurs de la tige
ont à peu près les mêmes dimensions qu'elles appartiennent. au
génotype fr, n ou T. Au niveau de ces feuilles, la fripure est
nettement moins accentuée. Tout se passe comme si les ébauches
foliaires mises en place tardivement chez les plantes fripées
Rchappent plus ou moins à des corrélations d'inhibition exercées
par un certain facteur qui est soit réprimé soit modifié dans
son fonctionnement. Pour mieux cerner ces phénomènes, les mesures
doivent être faites dès que possible. Compte tenu de la grosse
taille des cellules des feuilles fripées (données histologiques
pages 36 et 37) on peut imaginer qu'elles aient un rythme mito-
tique plus long (CAVALIER SMITH 1978) qui induirait ce retard
par rapport aux plantes témoins et normales même si l'élongation

- 74 -
des cellules se fait normalement.
b) - Interprétation des résultats relatifs à l'élargissement
de la famille
Les diagrammes représentatifs de l'élargissement foliaire
aux stades végétatif et floral sont les figures 6A2 et 6B2
respectivement. Que nous apprennent-elles ?
1) Qu'au stade végétatif, la largeur des feuilles des
plantes n'est intermédiaire entre celle des fr et T durant les
10 premiers jours de croissance, après quoi les trois groupes
de plantes se confondent.
2) Qu'au stade floral, les plantes fr et n d'une part
diffèrent pour la largeur de leurs feuilles des témoins au cours
des 10 premiers jours de croissance avant de les rattraper par
la suite. Ainsi les HOn marquent également parc~ caractère un
aspect de leur différence avec les témoins.
En conclusion de cette étude, nous pouvons dire que les plantes
des lignées fripées sont moins régulières dans la croissance
de leurs feuilles par rapport aux plantes des lignées normales
qui peuvent néanmoins, dans certaines périodes de croissance,
se distinguer des témoins.

- 75 -
l - 4. Analyse des caractères à la 35 1
Nous avions vu dans l'évolution qualitative des lignées fr
qu'à partir de la 54 un processus de réversion était amorcé qui
s'est traduit par l'apparition d'une plante n et de quelques
plantes i. Ce paragraphe est donc consacré à l'étude quantita-
tive comparative des descendances S5 de plantes s4 fr, i, n, T
et n' (issue de la réversion de fr) qui nous permettra de savoir
si à cette évolution qualitative de fr se superpose une évolu-
tion quantitative. L'organigramme de cette manipulation est
indiqué à la page )7 (essai nOJ)
I. 4. 1 Présentation des résultats 1
Les résultats de l'analyse de variance à 1 facteur (modèle
à effet fixé) et de la comparaison des moyennes par contraste
sont indiqués dans le tableau 19.
I.E.2. Interprétation des résultats 1
Sur les neufs caractères quantitatifs analysés, deux nous
permettent de différencier nettement le groupe fr5 de i5 : il
s'agit de Lf et Sf (voir définition page 17). Pour ces mêmes
caractères, le groupe i5 est statistiquement indistinguable de
n5, n'et T6 marquant un retour vers les valeurs normales.

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"ableau.l\\q i
Analyse de variance à un facteur (modèle à effets fixés)
sur les caractères des familles 55·

- 77 -
Une autre situation intéressante à remarquer est le comportement
de~la_'famille n' (fr réversée) par rapport à la famille n5
issue des lignées stables. En effet pour les caractères Pf, So
et Po, la famille n' s'identifie au témoin tout en se distinguant
significativement de n5. A la réversion qualitative de fr vers
la forme normale se superpose donc une
ev 0 1 u Ti on de certains
caractères quantitatifs. Toutefois la famille n' n'est pas non
plus rigoureusement identique au témoin puisqu'elle s'en distin~ue
p4.r
le caractère Hf.
l.5. Conclusions sur l'évolution des lignées fr et n en auto-
fécondation
L'évolution des caractères quantitatifs des lignées n et
fr que nous venons d'étudier à travers les autofécondations nous
a permis de constater que toutes les plantes issues d'un même
HD (1) sont systématiquement modifiées. En effet,les lignées HDn
homozygotes pour le caractère "feuilles plates" et proches d'as-
pect de la lignée témoin s'en distinguent pour certains carac-
tères et constituent donc une entité génétique. On peut donc
penser que les modifications du DNA de ces haplofdes doublés
portent non seulement sur un secteur priviligié dont dépendrait
le caractère fripé qui apparaît systématiquement dans la descen-
dance de tous les HO chez B. sylvestris mais aussi sur d'autres
secteurs qui, bien que n'induisant pas le phénotype fripé, rendent
les lignées HO n différentes du témoin pour les caractères liés
à ces modifications. Un tel phénomène pourrait expliquer aussi
pourquoi la famille n' révers~n'est ni identique à la famille "5

1
j
- 78 -
1
j
1
1
issue des lignées sélectionnées depuis la 52 ni identique au
1
témoin. Une correction portant non seulement sur les modifica-
1
f
1
tions inductrices du caractère fr mais aussi avec une intensité
1
variable sur les autres pourrait-être la cause de la variabilité
1
1
entre la forme normale stabilisée et la forme normale réversée.
1
L'étude des caractères quantitatifs à travers les descendances
1
l1
des croisements réciproques n x fr et T x fr qui va suivre
apportera d'autres arguments sur la portée des différences entre
les structures fr, n et T.
II. Etude quantitative des lignées fr et n en croisement
Toutes les familles FI, F2 et Bc que nous allons analyser
1
i
qu'il s'agisse du croisement n x fr eu T x fr sont celles là
1
mêmes qui ont été considérées dans l'étude du déterminisme géné-
1
tique du caractère fripé dans le chapitre 3 (voir organigramme
1
de la page 4 9) .
1
1
li[ : Pour faciliter la compréhension des résultats et leur inter-
1
prétation, les croisements n x fr et T x fr, bien qu'ayant été
l
!
étudiées dans deux expériences distinctes, seront analysés paral-
lèlement. Il ne s'agit donc pas d'une comparaison de la valeur
1
des caractères des deux types de croisements mais plutôt d'une
1
comparaison des génotypes n et T à travers leur comportement spé-
1
~
cifique dans chaque type de croisement.
;
·1,j
l

- 79 -
II. 1. Analyse des descendances FI 1
II. 1. 1. Présentation des résultats 1
L'ensemble des résultats relatifs à l'analyse de variance
1
sur les caractères et sur les axes ainsi qu'à la comparaison
des moyennes est consigné dans le tableau 20. Les pourcentages
1
d'inertie des axes ainsi que les contributions relatives des
1
différents caractères sont donnés dans lestableaux21.et 22. La dé-
finition des aXes se fait comme suit:
1
!
Croisement T X fr 1
L'axe 1 exprime 39,07% de la variabilité totale et
oppose aux dimensions foliaires du stade végétatif
(10, So) celles du stade adulte (Lf, If, Sf).
L'axe 2 exprime 29,18% de la variabilité et oppose à la
longueur de feuille du stade floral, la précocité de
floraison.
- L'axe 3 emporte Il,65% de la variabilité totale et oppose
le poids des plantules au rempotage à la hauteur des
plantes à la floraison.
- L'axe 4 exprime 9,2% de la variabilité totale et oppose
.
les dimensions foliaires mesurées au stade végétatif
(Lo, so) au poids des plantules au repiquage et la hau-
teur des plantes à la floraison.

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Tableau» Anal,-se de ".rhnel • 1 facteur (!lioUle • • rr.u rhi.) pour l'4\\ud. du
caraet'r•• quantltaUh ch•• lu h,-brld•• Pl du croil.r,.nu r'clproqu••
IT:I Ir),(tr:l Tl. (n _ (r),(fr x ni
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~..""...,."...,--~...'"'.""~~"",'""~'''''."''' .•.,..~-.''''''~"........".'_.....,.,....... "-~_.··.-,
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.._

\\!
1
l
Tableau 21:
~ d'inertie (A) des 5 premiers axes. coordonnés (p) et con-
1
tribution relative (eTH) des caractères les plus détermi-
nants dans chaque axe pour l'analyse en composantes princi-
1
1
pales de l'hybride T x Cr et Cr x T avec les Parents T et Cr.
j,
1
Axe
l
.tne
2
Axe )
Axe
4
Axe
5
Axel = )9.0~ A2 = 29,18%
A) = 11.65%
A4 = 9,l~
A5 =-7.00~
P = l
eTH
P = 2
eTH
P = )
eTH
P = 4 eTH
P = 5
eTH
Po
- 824
647
- 48) 282
- 14)
JJ
Lo
+ 674
17.;
- 186
))
+ 259
81
1
10
- 819
191
+
i
2)0
84
.
1
1
1
So
- 754
162
+ 2)4 66
1
1
1
Fr
1
- 521
10)
- 400
153
+ 6)4
6)7
1
\\
j
HC
+ )95
149
- 641 497
+ )54
199
j
1
1
1
\\
j
Le
+ 77)
170
~
ft
l
t

\\
Lt
+ 7)6
154
1
1
t
j
l
SC
\\
+ 771
169
!t
1
~

1,lt
Tableau 2Z, l " d'inerUe (Al des 5 premiers axes coordonnées (Pl et contri-
bution relative (CTH) des caractères les plus déterminants
dans chaque axe pour l'analyse en composantes principales de
~r, n et leur hybride,
1
i
AXe 1
AXe 2
AXe)
AXe 4
AXe
5
1
Al = 4),98:'
A2 = 29, B4l'
AJ • 8,6""
A4
• 8,O4l'
AS
• 5,5""
F = 1
CTH
P = 2
CTH
F z )
CTH
P " 4
CTH
F = 5
CTH
-
Po
- 611
94
- )19
1)1
+ 682
64)
- 220
97
1.0
- 546
111
t,
- 678
116
+ 236
111
So
- 606
137
!1
Pl
+ 565
81
- 787
79;
- 145
29
1
1
,
1
j
Hf
132
- 419
242
- 478
456
-
j
r
t
1
L4
\\
96
+ 723
195
+ 10
0
- 161
36
1,
1
1
1
~
1
~
t
75
+ 719
192
+ 295
173
1
1
,
1
1
1
1
1
1
Sf
98
+ 766
218
r
l
1
-!
r
[
i
î
i
1
1
1

- 83 -
• Croisement n x fr 1
- L'axe l emporte 43,98% de la variabilité et oppose
à la précocité de floraison, le poids des plantules au
repiquage.
- L'axe 2 exprime quant à lui 29,84% de variabilité et
oppose aux dimensions foliaires du stade végétatif.,
celles du stade adulte.
II. 1. 2. Interprétation des résultats
Dans le croisement témoin x fripé, les effets géniques
dominants du parent T sur l'expression des caractères quantitatifs
des hybrides sont prépondérants aussi bien en analyse individuelle
des caractères qu'en composantes principales. Il faut noter par
ailleurs, que pour certains caractères (Po, Sf) Il y a un effet
maternel avec une supériorité de l'hybride
T x fr sur
fr x T.
Pour le croisement normal x fripé, les effets géniques additifs
interviennent dans 55% des cas tandis que dans le reste des
cas (45%) le parent fripé est plutôt dominant sur le parent nor-
mal.
II. 2. Analyse des descendances F2
II.2.1. ~résentation des résultats
Pour chaque caractère, la variance phénotypique (VF2) et
la variance due à l'environnement (VE) (demi-somme des variances
des parents) ont été estimées. Le rapport VF2
de ces variances
VE
permet de tester l'existence d'une part génétique dans la varia-

- 84 -
1
[
l
1
tion phénotypique globale. L'héritabilité au sens large h2 = VG
VF2
!
a été aussi estimée. L'ensemble de ces résultats est indiqué
au tableau 23. Sur le même tableau sont données aussi les valeurs
des paramètres précédents sur les axes principaux l et 2.
1
1
• Croisement T x fr 1
!
- l'Axe l exprime 39,86% de variabilité et oppose le poids
1
!
,
des plantules au repiquage aux dimensions foliaires du
stade floral.
l'Axe 2 emporte 27,09% de la variabilité totale et oppose
aux dimen~ions foliaires du stade végétatif la précocité
de floraison.
• Croisement n x fr 1
- Axe l = 37,71% de la variabilité. Il oppose le poids
des plantules à la précocité de floraison.
Axe 2 = 32,39% de la variabilité et oppose les dimensions
foliaires du stade végétatif à celles du stade floral.
II. 2. 2. Interprétation des résultats
Les résultats du tableau 23 nous conduisent aux conclusions
suivantes
.
1) L'héritabilité au sens large des caractères quantitatifs

est assez bonne quel que soit le type de croisement (T x fr) ou
( n x fr).

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- 86 -
1
1
1
t
!
2) Le rapport VF2 est significatif pour la majorité des
1
!
VE
caractères mesurés à tous les stades de développement dans le
cas du croisement témoin x fripé tandis que dans l'autre cas:
1
'.
,,t
(normal x frip~ le rapport n'est significatif que pour les carac-
tères mesurés au stade végétatif. Un tel résultat tend à montrer
que la part génétique dans l'expression des caractères quantita-
tifs subie moins les aléas de l'environnement dans les croise-
ments T x fr que n x fr. Il existerait donc des différences entre
T et fr qui n'existeraient plus quand on compare n à fr. Les
lignées HD n ne sont donc pas sous cet aspect non plus intégrale-
ment identiques au témoin.
II. ). Analyse des descendances Bc
Comment se définissent les structures Bc ? Dans l'organi-
~.
(,
gramme des croisements de la page 49 nous avons montré qu'en
!
F1 les croisements ont été faits dans les 2 sens pour les deux
types de croisements. Les descendances Bc ont été obtenues de la
1[
1
manière suivante :
i
T
t
1
A
=
~ fr x
F1
( ~ ou
x
fr)
1
n
1
;
T
B
=
~ fr x
F1
\\~ fr
x
ou)
n
1
i
II. ). 1. Présentation des résultats:
-
.
Les différents paramètres précédemment définis dans l'étude
des F2 ont été étudiés sur les familles Bc. Les Axes principaux
sont les mêmes qu'en F2 pour chaque type de croisement.

~ableau 2~ 1 Valeurs moyenne. et Analyse de variance pour la recherche d'une
h't'rog'n'it' entre le. famille. Bc dans les types de croise_
ment n x fr et T x fr.
Bc du croi~ement n x fr
Bc du croisement T x fr
Valeur. mo enne-:
Analyse de variance
Valeurs moyennes Analyse de varian:
A
CH
B
CH
A
B
ct"\\
ç,l-\\
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17.8
75.9
147.2
12).7
"
.r
,-
>
50
251.0
248.5
2 )05.9
1 )~6.6
202.5
201,2
860.2
510.1 s.
~
'r
~

.-
Lf
189.0
173.9
1 :;12.4
486.0
:;07.7
285.8
967.2
38:;.8
..
"
"r
'-.
I f
110.5
108.<;
2:;8.15
1:;8.1
149. 4
146.6
322.8
186.1
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",
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,/;

Sf
299.5
282.8
2 510.7
1 410.2
~57.1
432.4
1.3 48.4
499.4 J.
"
'r
r
, Pf
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110.9
13.5
19.9
127.8
126.6
20.9
12.4
4
.r
s-
r
Hf
)18.8
332.8
2 053.2
1 897.0
116.8
128.1
4 147.7
1 811.2

- 88 -
Les résultats Be sont indiqués dans les tableaux 23 et 24.
II. 3. 2. Interprétation des résultats 1
Tout comme dans le cas des familles F2, le rapport VBC
VE
qui permet de tester l'effet génétique sur l'expression des
caractères est significatif pour la majorité des caractères dans
le type de croisement T x fr mais seulement pour les caractères
du stade végétatif et la longueur de feuille à la floraison
dans l'autre type de croisement(n x f~.
Dans la recherche d'un effet du sens du croisement sur l'expres-
sion des caractères, l'analyse de variance (tableau 24) donne
un effet famille significatif pour le caractère (Lf) dans les
2 types de croisements et pour le caractère (Sf) seulement dans
le croisement T x fr. Le parent récessif étant pris comme femelle
dans les 2 ,types de croisements Be, une telle hétérogénéité
pourrait ~tre dûe au sens des croisements en Flou à l'effet de
quelques plantes isolées.
Tout comme dans les F2, l'héritabilité des caractères assez
bonne.
III. Etude des caractères quantitatifs chez les HDn et fr de la
famille (322.78), hétérogène en S2.
Dans l'étude de l'hérédité du caractère fripé, nous avions
montré qu'il y avait des familles stables fr et n mais aussi
qu'une troisième famille que nous avons suivie jusqu'en s4 n'était
pas stabilisée. A aucune génération on n'avait obtenu de familles
fixées ni pour fr ni pour n à partir de (322.78) (voir schéma N°2).

1f
Tableau 25 1 A
- Valeurs moyennes des caractères des six familles 54
1
provenant de (322.78):
!
(260.81)
(261.81)
(263.81)
= issues de S) fr
(262.81)
(264.81)
(265.81)
= issues de 5J n
(260.81) (?61. 81) (262.81) (263.8l (264.81) (265.81 )
Fo
174.50
173.60
26.3.82
213.90
19),40
207.80
Lo
149.0
158.80
164,0
159.0
158.6
160.7
10
87.2
87.1
92,0
92,60
86,90
92,10
SO
236,2
245,9
256,0
251,6
245,5
252,8
B - Analyse de variance à l facteur pour la recherche d'une
hétérogénéité entre les familles.
CM
famille
CM résiduel
:ft-
S-
1"1-
Po
21 421,97
7 596,44
- .
S"
T~
Lo
462,17
270,65
S"
,·t
10
150,15
64,25
s
":f-
So
620,51
~64, 21

- 90 -
En 54 six familles (trois issues de plantes 5) n et autant de
plantes 5) fr) ont été étudiées pour qùelques caractères quan-
titatifs que nous allons analyser.
III. l Présentation des résultats:
Ils sont indiqués dans les tableaux 25
A et
B.
III. 2. Interprétation des résultats t
Comme l'indiquent les résultats des tableaux 25
A et Br
les six familles 54 sont assez homogènes hormis le caractère
(Po) pour lequel une seule famille (262.81) se distingue des5
autres. Cette analyse quantitative confirme donc assez bien
l'analyse qualitative (page44 ) qui montrait que les proportions
relatives des formes fr et l étaient.1identilques dans;les six
familles.
IV. Conclusions sur l'évolution des HD en autofécondation et
en croisement.
Chez B. sylves tris , l'androgénèse est une source de :création
de variabilité génétique. Des lignées normales et fripées ont
pu être fixées par sélection généalogique à partir d'un même HO (1)
même si un faible taux de réversion (~ 1%) de fr vers n a été.
constaté. L'étude des descendances de la famille ()22.78) a montré
que l'expressivité du caractère fripé peut être plus ou moins
forte selon les familles. L'hérédité du caractère fripé dans les
lignées stables est mendélienne monofactorielle. C'est un carac-
tère récessif par rapport à l'état normal ou témoin du caractère.

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preuve
..
... .. ......
~
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~
' , ..
.~.~)o~.
D

- 91 -
Les lignées normales se distinguent des témoins pour certains
caractères. L'étude des croisements T x fr et n x fr a permis
de constater au niveau des caractères quantitatifs la manifes-
tation d'un effet maternel dans le croisement de fr avec T.
Le mode d'action des gènes dans l'expression de ces caractères
varie selon le partenaire n ou T du testeur fripé indiquant une
fois de plus que les lignées normales stabilisées ne sont pas
des témoins. Cela est encore confirmé par l'analyse des données
(analyse en composantes principales et discriminante) qui regroupe
ou classe les structures fr, n et T en de véritables entités
génétiques distinctes pouvant cependant présenter quelqu~affinités.
La croissance enllongueur de la feuille au stade végétatif par
exemple est normale chez les HD n stables et le témoin tandis
qu'elle est perturbée chez les fr. La part génétique dans l'expres-
sion des caractères quantita±ï~est manifeste pour la majorité
des caractères dans le croisement réciproque T x fr et seulement
pour les caractères mesurés au stade végétatif dans le croisement
réciproque n x fr marquant une fois de plus sous cet aspect le
comportement différent de T et n. L'héritabilité au sens large
est assez élevée pour la plupart des caractères étudiés. Le
tableau 26 décrit les structures fr, n et T à travers les princi-
paux caractères mesurés à divers stades de développement.


.• ~, 'fi'
rableau 26 1 Description de" différentes structures génétiques fr, n et T en fonction des différents
~aract~re:; analys~s
~
fr
n
r
~
flllc1uant d'une manip. à
élevé, en ~eneral STable
cr
roids des plantules
l'autre
1
le plus souvent
d'une manip. à l'autre
élevé ;·assez stable
.~
élevé par rapport à n et T
Ql
'"
...
lons:ueur dé feuille
croi"~ance ral~ntie condui-
croissance normale conduisant
crohsance nOl'lllllle conduisant
.
sant a de:') feuIlles courtes
~
3 des feuilles longues
.(
3 6es
feuilles longues
~
.
croinsanc:e régulière
croi:;sance ré~ulièrp.
croissance ré~uli~re
.~
Larseur do feuIlle
feuille" larRen au milieu
feuilles lar~es au. milieu
feuilles + au • lar~es
et à lB ba8e:
mais moin~ lar~es à la base. au milieu, étroite~ à
.:::
la base
~
subit l'influence de la
subit l'influence de la
subit l'influence de
1
~
lon~up.ur + lar~eur
lon~ueur et reste moyenne.
lon~ueur 1 reste donc
la lon~ueur 1 reste
~
(somme)
élevée.
donc élevé&
en
1
CroissBnce normale
croissance normale.
croissance normale conduisant
loneueur de feuille
conduisant à des feuille';
conduisant à des feuilles
3 des feuilles longues
relativement loni;ue:-;.
10n~ue15.
l'Ir
u d f
ill
Croissance ré(lulHre
croissance régulière.
croissance ré~ulière
~e r
e
eu
e
feu\\lles lar~es au milieu
feuilles lar~es au milieu
feuilles larges au
..J
et a la base~.
et moins larges à la baGe.
milieu et plus
4
étroites l la bas.
c{
o
1
" 1 '
t
'1
'
,
...J
longueur +
é
larf~eur
P us ou mOlns e eV€'e
res ,a e evee
raste elav e.
la.
(somme)
QI
-g
.,
<Il
délai de floraison
tardif
relativement précoce
relativement précoce
Haut.eur de la plante
moyenne ..; i-r~.~ d~pp.ndantp.
plu:1 ou moins grande
moyenna.en ~~n~r81
à la florai'on
du milieu
très dépendante du milieu.
assez stable.

- 93 -
CHAPITRE V
ETUDE DE LA FLORAISON EN MILIEU CONTROLE ET ANALYSE
DES PEROXYDASES SOLUBLES DE FEUILLES CHEZ LES HD
DE li. SYLVESTRIS.
I. Floraison en milieu contrôlé 1
Cette expérience a porté sur les lignées fr et n de la
83 que nous avons étudiées sous divers aspects qualitatif et
quantitatif dans les chapitres III et IV. Il ne s'agit pas d'une
étude approfondie du système de sensibilité à la photopériode
mais d'un simple test pour voir comment réagissent les structures
HD aux variations de la longueur du jour dans un contexte de
contrôle aussi rigoureux que celui du phytotron de GIF-sur-YVETTE.
Ceci nous permettra alors d'étudier les isoperoxydases de feuilles
en conditions environnementales stables afin de mieux rapprocher
leurs variations au rythme de développement de la plante. Trois
conditions photopériodiques ont été testées qui sont: 9h, 14h
et 16h (voir description des conditions en page 14). Pour chaque
essai, des plantes témoins ont été incluses pour nous servir de
référence. L'expérience a été répétée deux fois. Pour la première
fois, les plantes ont été directement repiquées au phytotron
à raison de 4 individus par génotype et par photopériode. Dans
-
.
le deuxième essai les plantes ont d'abord été initiées en super-
serre (longueur du jour = 16 h) pendant 10 jours avant d'être
transférées au phytotron dans les différentes conditions photo-
périodiques à raison de deux individus par génotype et par photo-
période.

- 94 -
I. 1. comportement floral des lignées fr, n et T en milieu
contrôlé.
Tableau 27
Réponse florale des lignées fr. n et T en liaison
avec la longueur du jour.
r
14 h
16 h
9h
lth
ESSAI l
142
III
100
T --------------- -------------- -------------- ----------
ESSAI II
1)1
97
70
ES3AI l
134
ll4
91
n --------------- -------------- -------------- ----------
ESSAI II
122
102
66
ESSAI l
11.1-9
Ils
III
fr --------------- -------------- -------------- ----------
ESSAI II
137
llo
76

- 95 -
Dans le tableau 27 sont consignés les résultats du comportement
floral des lignées HD fr et n comparativement aUX témoins en
liaison avec la variation de la longueur de jour. Dans Ce tableau
chaque chiffre représente le délai moyen de floraison exprimé
en nombre de jours à compter du semis. Les plantes cultivée en
9h, après y avoir séjourné pendant 225 jours pour le premier
essai et 120 jours pour le second, ont été transférées en 14 h.
Pour ces plantes le délai de floraison est compté à partir du
transfert en 14 h. Que nous apprennent ces résultats?
I. 2. Interprétation des résultats:
1) En 9h de lumière (condition non inductrice chez
B. sylvestris) les plantes n'ont pas fleuri quel qu'en soit le
génotype. Leur croissance est très ralentie. Sur le plan mor-'
phologique, le caractère fripé semble exacerbé dans cette condi-
tion : les plantes fripées se présentent avec des feuilles très
Ïoncées. courtes et très larges à fripure extrêmement marquée.:
Les entre-noeuds sont très courts.donnant aux plantes une allure
de rosette. Notons que dans les conditions de supers erre (16 h
de lumière = lumière du jour + appoint) la croissance est aussi
ralentie en hiver, ce qui a pour conséquence une nette accentua-
tion de la fripure.
2) Toutes les plantes fleurissent en 16 h et en 14 h ; les
fripées restent tardives quelle que soit la longueur du jour.
En 16 h, les témoins sont plus précoces que les HD n mais le rac-
courcissement de la longueur du jour (14 h) retarde sensiblement
la floraison chez les plantes témoins. Ce retard est moins sen-

- 96 -
1~i!1!
sible chez les lignées HD n qui deviennent alors plus précoces
que les témoins. Les deux essais conduisent aux m~mes consta-
1l
tations.
J) La durée relative du séjour en 9h accentue la différence
de comportement floral entre les plantes n et T d'une part et
lesplanteSfr d'autre part. En effet 7 jours et 15 jours séparent
respectivement les délais de floraison T - fr et n - fr quand
les plantes sont repiquées directement en 14h alors que ces écarts
passent respectivement à Il jours et 20 jours quand les plantes
ont séjourné pendant 225 jours en 9 heures avant d'~tre transfé-
rées en 14 h. Dans l'essai 2 où le séjour en 9 h n'est que de
120 jours, ces écart~ sont réduits respectivement à 6 jours et
12 jours.
II. Etude des Péroxydases et'des protéines sOlubles de feuilles
chez les HD de N. sylvestris 1
Le système péroxydase constitue un ensemble d'isozymes
c'est-à-dire des enzymes ayant des propriétés catalytiques simi-
laires mais de structures différentes. Ces ~nzymes dont l'action
s'étend à plusieurs substrats, catalysent notamment la déshydro-
génation de nombreux composés organiques tels que les phénols,
.
les amines aromatiques, certains dérivés de la benzidine .•. La

réaction de péroxydation comporte deux réactions élémentaires cou-
plées dont le principe est le suivant :
\\\\LO 1.-

- 97 -
Dans notre cas le réducteur utilisé est le gafacol à 1% qui
s'oxyde en un complexe coloré orange-clair à brun. Il est rap-
porté dans de nombreux travaux que des mutations affectant les
caractères morphologiques, la croissance ou la différenciation,
s'accompagnent chez les mutants, d'une activité peroxydasique
anormale (Mc Cune et GALSTON 1959 ; PRICE et STEBBINS 1971).
Une telle situation a surtout été étudiée chez une solanacée
(lycopersicum = la tomate) où on a mis en évidence 69 mutants
morphologiques présentant une activité peroxydasique anormale
tout en ayant un profil isoperoxydasique intact (G.P. SORESSI et
coll. 1974). Or nous nous trouvons dans une situation assez
similaire puisque les HO fripés présentent aussi des mofifications
morphologiques importantes, un ralentissement de la croissance
au stade jeune,un retard de floraison par rapport aux HD normaux
et aux témoins. Aussi avons-nous pensé que l'étude de l'activité
peroxydasique de ces différentes catégories de plantes pourrait
apporter des renseignements intéressants.
II. 1. Etude des Peroxydases et des protéines en superserre
Cette étude a été faite sur les lignées normales et fripées
de la Je génération d'autofécondation. Pour chaque génotype y
compris le témoin, 4 individus ont été suivis par le dosage de
leurs feuilles en peroxydases et protéines solubles au cours du
-
.
développement.
II. 1. 1. Etude qualitative des peroxydases 1
L'électrophorégramme de la figure 7 représente le profil
des isoperoxydases foliaires de plantes T, n et fr 19 jours après

-'3~-
e
Ct.
[
c's
C.4
-
~
-
-
mma
-
c",
o
r -----.,,
--------.
1

:..
1
\\ . . - - - _ .....
-
-
Ai
r__
®
T
n
FIGt:
Oi~ramme d'électrophorèse
en gel d'amidon (14%) de plantes cultivées
en superserre.(19 jours après le repiquag~
n = HO normal
'l' = Témoin
fr = HO fripé

- 99 -
le repiquage c'est-à-dire avant que la montaison ne soit
manifeste. Comme le montre la figure 7, il n'y a pas de dif-
férence qualitative entre les trois génotypes. La bande catho-
dique c6 n'est présente que chez les plantes non induites.
Notons cependant qu'il existe une différence dans l'intensité
des bandes aussi bien au niveau d'un même génotype qu'entre les
génotypes, le témoin manifestant toujours l'activité la plus
faible. Cette situation nous a conduit à faire un dosage quan-
titatif global de ces peroxydases pour mieux définir les struc-
tures génétiques étudiées.
II. 1. 2. Etude quantitative des péroxYdases solubles
a) - Présentation des résultats
Les résultats de l'analyse de variance à l facteur (modèle
à effet fixé) sur la quantité de peroxydases et de protéines
solubles par gramme de feuille fraîche sont consignés dans les
tableaux 28 A et B. L'évolution de l'activité spécifique totale
(ug de peroxydases rapporté au mg de Protéines) au cours du
développement est symboliséepar la figure 8.
b) - Interprétation des résultats :
Les principaux résultats qui viennent d'être présentés
nous conduisent aux conclusions qui suivent 1
1) Quel que soit l'âge ou le stade de développement de la
plante, les HO fr et n ne diffèrent pas du témoin pour la teneur
des feuilles en protéines solubles.

_~--,__."-,-,,,,,_..'.o>.""~.~~_."~""-"'_--'"''''''''_~~.'_~'_'.'~'''''_' "" __"~'","".·..•c~_,_._.",~~ ....,__._~·~..__·..·_,.....~·,,~.....·-"_.~'_~'---"""~"~--'---_'-"""~"~"_"_._-~--------""-"'_'_-
'.~ l"
Tableau 28 , Anal)'!. "Il vadancII .. 1 facteur sur la quantlU d. protfl-rul!
!Io1ubh .. (A)llt d. pllrollydas.!I !Io1ublut'8)par RrII.""". dll rllulHu
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'). )
21.9
22. 11

- 101 -
2) Le minimum d'activité peroxydasique s'obtient avant
que la montaison ne soit manifeste. Selon GASPAR (197g) chez
le tabac, cette baisse d'activité correspondrait à la phase
de l'induction florale et l'augmentation qui suit, à la phase
d'initiation des primordiaux floraux. Nous avons noté la dis-
parition de la bande c6 en liaison avec cette baisse d'activité
peroxydasique. Dans l'ensemble les lignées fr et n se distin-
guent significativement du témoin.
II.2. Etude des peroxydases et des protéines en conditions
contrôlées (phytotron)
Alors que les analyses précédentes ont été faites sur des
plantes HD (1) fr, n et T, conduites. en essai statistique en
superserre,dans l'étude qui va suivre. seront anâlysés d'autres
types d'haplotdes doublés. Il s'agit des HD de 2e, Je et 7e
cycle d'haplotdisation-doublement. Cette étude, complémentaire
de la précédente, a pour but de suivre l'évolution des peroxy-
dases en milieu contrôlé en tenant compte de la longueur du jour
et de l'intensité lumineuse. A cet effet quatre longueurs de
jours différentes ont été testées qui sont : 9h, 12h, 14h et 16h.
Pour chacune d'elle, deux intensités lumineuses différentes
(6.500 et 10.500 lux). Deux individus par génotype, ont été ana-
lysés dans chaque condition. La généalogie des familles HD des
cycles étudiés est décrite par PRAT (1982).
II.2.1. Etude qualitative des peroxydases:
Le profil des isoperoxydases des structures génétiques
étudiées (HD (2), HD(J), HD(7) et T) est présenté dans les figures

- --1.02- -
-- -- --
c::::::::J
- -~
" c:::::::J
"
~
t.
lIHlIlm
-
mml!!
- c::::::::J' -
-
-- c:::::::J ~ c:::::::J c:::::::J

A..
c::::::::J
~
~
~
c=:::J
c::=:::J
c:::=J
c=::::J
.... MIl
"" c:::::::::J
-c:::::::::J -c::=:::J - mm!
c:::::::J
c::::::l
-
c:::::::::J
-
c::=:::J
-c::::::J .'
t,.)
ll\\b.)
tl\\\\V
(Hbl)
\\.)
1.1\\~'.l
\\l'\\b~
(In ,)
B
A
P10,9
1
"Dla,srallll. d' éhctrOpharès4I
en Id d'AM.lDOH (14$,)
A • 'lan~cult1yii.S'.n 9h (lO-,SOO lWl)
B • PIanu. culUv4es en 16 h OO.,SOO lwd

- 10) -
9A pour 9 h de jour et
9B pour 16 h. Ces résultats appellent
les remarques suivantes 1
1) Il n'y a pas de différence qualitative entre les géno-
types en 9 h. Par contre en 16 h, compte tenu de l'âge des
plantes, la bande cathodique C6 n'est présente que chez l'HD7
alors que les autres HD ain~i que le témoin dont la montaison
est déjà très manifeste ne possèdent plus la bande C6, liée à
l'induction florale.
2) Quelle que soit la photopériode, les bandes C2 et A2
sont très. activées chez les HD par rapport au témoin.
II. 2. 2. Etude quantitative des peroxydases et des protéines
solubles.
a) - Présentation des résultats:
Les résultats expérimentaux relatifs à la teneur moyenne
des feuilles d'HD récurrents et témoin en peroxydases et protéines
solubles ainsi que l'activité spécifique totale sont fournis
dans le tableau 29. L'analyse de variance hiérarchisée à 3 fac-
teurs (cycles d'HD/photopériode/intensité lumineuse) se rappor-
tant à ces données est présentée dans le tableau ;0.
..
b) - Interprétation des résultats
1) Au niveau de la quantité de protéines par mg de feuilles
fraîches il n'y a pas d'effet cycle d'androgénèse sur l'évolution
de ce paramètre. Par contre l'effet photopériode est significatif 1

_*---_.'-"----_.......-
"--_.."" .. - . . . -
"-"""-"'.._'._•.......,.--"-,.-.,
_-~ _
"
_
_--
_.~-, __
_----~-_
•..-"~•.>.""-,._•._,,,.-.,,._
_._.~
_"---
·'11'
I~
';yc les recurren13 ct 'haplo1<Jes aoUOTes
Intensi1é
0 0
+> ....
raramè1re~ mesurés
-
u. ~l"
,.
0,",
lumineuse
.c.",
\\-1 ~~1.)
~ hl..1)
14- tlllJ
u~. de Peroxydases par
6 500 lux
7.10
10.66
17.76
18.65
~ramme de feuille,
= a
10 500
6.20
9.76
14,06
"'LJ,)~
.c
m~ de lrotéines par
6 500
6.10
6 r 7'"
),82
".25
.
0-
~ramme de feuille~
= b
10 500
6.60
{. "U
'.lU
.
acl1vil6 3~é~ifiQu9·totale = a
(, ~OO
1.16
1, 58
h, (.Il
/'.)8
0
la 500
0,9/'
LV
1.97
1,77
u~ de Peroxydase3 par gramme
li 500 lux
ll,/J6
11,55
15,9·~
15.10
de feuilles
= II
la ~OO
5,)1
9.76
1).15
12,45
.c
m~ de 1ro1.elnes par
6 500
9,Rl
9,50
8.7J
10,))
'"
.....
~ramme de feuille~
" b
la 500
9.95
l1,JO
9,92
8.95
actlv~te specihque tatare - ft
6 500
0.90
1.21
1.82
1 /'6
0
la 500
0.51
a 86
112
1.19
Uf~ de ('eroxyda~e3 par
1
6 500 lux
4,42
7.10
11 l ~
11 ln
~ramme de feuilles
= a
-:t
10 500
1.92
7,10
8. ~s
A.A6
o
.c
m~ de J rotéine~ par
= b
6 500
0.9)
7,O~
7;;;'
5 la
ci
)1
~r~mmc rle feuilles
....
la 500
11.76
8.211
8,45
8.21
1
activité spécifique totale = t
6 500
0.49
1 01
- , . <n
2,17
U,'> )
U,116
1,OI~
la 500
1,08
U1 de Jleroxydases ~ar
": a
6 500 lu ~
2.J4
5,Jl
7.98
8,86
~ramme, de feuilles
, ..
..
la 500
1.76
1.55
5 86
7 la
.c
m~ de protelnes par
-
U
6500
7,10
9,10
'il
°.70
9,15
~r3mmp. de rp.uille~
....
10 500
9,15
8.75
8 85
8.60
activité spécifique totale - a
6 5.00
0,.33
0,58
o 82
0.95
b
la 500
0.19
O,/fO
0.6s
0.82
Tableau 29 1 Teneur moyenné des feuilles en peroxydases et protéines solubles d'haplofdes doubl~s
récurrents et témoin en fonction de la durée de l'éclairement et de l'intensité lumineuse.

~"__.,...........,,,,,,",.rJo"'__''''''~''X'''~'_~'''''''''''''<''''''__'''''''''V
'''__'''''''"'-"..."'_..,._....'~~".~_.
._..........
~..-"...
.-""'__.
,.·i_"........_ - '~,.....----_._-~........
- " '..._ _. _ . -
'·-'11'
Tableau 10 1 Analyse de variance hiérarchique à ) facteurs sur la
teneur des feuilles en peroxydases et protéines solubles
chez les HO (2), HO (3), HO (7) et T
,
CM cycles
CM photopériode
CM Intensité lumi-
CM
neuse intra-photo-
résiduel
HO
intra-cycles HO
période intra-cycle
\\0
HO
~
~
-12
-1l.
3t
.-
\\
m'?; de Frotéine3
par
16.25
6,50
2,0)
1,27
~r. de feuille
3
41.
"';,
32-
l'g de F'erox.
--,.
It':It-
par
172,6
26,97
7,06
),92
~r. de feulille

- 106 -
l'allongement de la longueur du jour agit dans le sens d'une
augmentation de la concentration des feuilles en protéines solubles.
sur le plan morphogénétique, on constate qu'il y a aussi une
accélération du rythme de croissance avec l'allongement de la
photopériode.
2) Au niveau de l'activité peroxydasique, on a à la fois
un effet cycle d'androg~nèse et un effet photopériode.
L'augmentation de la longueur du jour est négativement corrélée
avec la teneur d~feuilles en peroxydases solubles. Par contre
l'accroissement des cycles d'androgénèse est positivement corrélé
à la quantité de peroxydases.
II. 3. Conclusions sur l'étude des peroxydases et des protéines
solubles de feuilles chez les HO de N. sylvestris
Tous les haplofdes doublés quel que soit le cycle d'andro-
génèse auquel ils appartiennent et quel que soit leur degré de
modification~ présentent une activité peroxydasique anormale
par rapport à la lignée témoin dont ils ne se distinguent cepen-
dant pas pour la concentration des feuilles en protéines solubles.
Ces résultats semblent démontrer qu'il existe des modifications
d'ordre général, communes à tous les HO et qui induiraient à leur
niveau un même comportement comparativement au témoin comme c'est
le cas pour l'activité peroxydasique;et des modifications plus
spécifiques telles que celles relatives à l'expression du phéno-
type et pour lesquelles les HD ont un comportement divergent.

- 107 -
CHAPITRE VI
DISCUSSION
I. Origine des HO chez N. Sylvestris 1
Chez cette espèce, les anthères sont mises en culture
après la première mitose pollinique. Les noyaux polliniques 1
végétatif (v) et reproducteur (R) sont bien différenciés.
D'après les observations de DE PAEPE et al. (1977) c'est généra-
lement le noyau végétatif qui se divise et qui conduirait à
l'embryogénèse puis aux plantes régénérées. Pour d'autres espèces.
la culture in vitro passe par la callogénèse qui augmente
les risques d'accidents chromosomiques (PICARD et De BUYSER 1973
chez le blé ; NIIZEKI et OONO 1968 chez le riz ; Pelletier et al.
1972 chez l'asperge; Keller et Armstrong 1979 chez le chou;
SIBI 1974 chezà laitue). Chez N. Sylvestris le doublement du
génome peut avoir lieu spontanément conduisant à un taux de
15 à 18% de plantes diploïdes (HO). C'est par exemple le cas
des HO qui sont à l'origine des familles que nous avons étudiées
dans ce travail.
II. Les HO de N. Sylvestris présentent une variabilité 1
Si chez cette espèce le mode de régénération est assez
simple pour minimiser les risques d'accidents chromosomiques

(les HO que nous avons étudiés ont un niveau de plo!die stable
2n = 24 et ne portent aucune anomalie chromosomique structurale
visible) les HO régénérés présentent cependant des modifications
morphologiques et physiologiques.

- 108 -
Ils se présentent sous deux formes morphologiquement distinctes r
l'une est très perturbée avec des feuilles d'allure générale
anormale et nommée pour cela "forme fripée" (FR) et l'autre
d'apparence normale avec des feuilles plates, proche du témoin
est dite "forme normale" (N). La forme FR est en général
stable en autofécondation produisant des familles homogènes
fripées (fr) tandis que la forme N se comporte comme hétérozy-
gote et ségrège en fr et n avec quelques fois une forme inter-
médiaire (DE PAEPE et PERNES 1978). La divergence généralement
présentée par les HO par rapport à la lignée d'origine n'est
pas un phénomène spécifique à N. sylvestris. NAKAMURA et al.
(1974) signalent chez le tabac, trois lignées HD présentant une
meilleure résistance aux maladies par rapport à la lignée
témoin. BURK et MATZ INGER (1976) toujours chez le tabac (variété
COKER 139) montrent que l'ensemble des lignées HD a une vigueur
réduite par rapport à la lignée d'origine avec une variabilité
interfamille importante comme s'il s'agissait d'une structure
génétique hétérozygote. ARCIA et al. (1978) chez les variétés de
tabac COKER 139 et "NC 95" obtiennent les m~mes résultats.
PICARD (1978) sur le blé et TRUONG.I. (1977) sur le riz observent
aussi des formes différentes de la lignée de départ parmi les
HO androgéniques.
III. Synthèse des résultats et discussion r
Les tableaux 3't et 32 résument l'essentiel des résultats
obtenus. Comme l'indiquent ces résultats, nous avons pu sélec-
tionner deux lignées fripée (fr) et normale (n) à partir d'un

-10~ -
Tableau JI • Comportement des lign~es MD rrip~es et normales par rapport
au témoin pour les principaux caractères étudiés.
Din"erence de l' eXl'ress~on
Nombre de
générale du caractere chez les
familles étudiée
?amilles fripées
Familles
Caractères
par rapport aux
nonnales par
fr
n
T
familles t~moins
rapport aux
ramilles témoins
niveau de plordie (2n = 24)
~quivalent
équivalent
lS2 l S2
l S5
altérations chromosomiques
absentes
absentes
4 53 L; 5)
2 55
doroulement de la méiose
normal
normal
4 3) 4 5)
2 55
12;[ 12 5) 2 55
~volution en autofécondation
stabilité pui s
stable
6 5
6 54
début de r:~er-
8 55
l 55 2 36
sion à la
TailTeaes cellules du tissu
supérieur ou
l 53
l 33 l 55
foliaire
supérieure
équivalente
,
112 5) 12 53 2 55
Poids des plantules l mois
en général
inférieur ou
6 54
6 54
environ après le semis
inférieur
équivalent
8 55
l 55 2 56
longueur de feuille au stade
12 5) 12 53 2 55
6 54
6 5;'
végétatif
inférieure
équivalente
8 55
l 55 2 55
longueur de feuille au stade
inférieure ou
équivalente
12 5) 12 5) 2 55
floral
équi valente
6 54
6 54
..
8 55
l 55 2 S(\\
largeur au milieu de la feuilt
12 3) 12 5) 2 55
à tout stade
équivalente
équivalente
6 54
6 54
Il 55
l 55 2 5~
largeur à la base de la feuille
12 5) 12 53 2 55
à tout stade
supérieure
supérieure
6 54
6 54
8 55 I l 55 2" S6
sensibilité à la photopériode
sensibilité
moins sensible
2 5)
2 5) 2 55
équivalente
plus précoce
12 5) 12 53 2 55
.
délai de floraison
plus tardif
ou équivalent
6 54
6 54
8 55
l 55 2 56
hauteur de la plante à la
inférieure ou
12 ;;) 12 Sa Z 55
floraison
équivalente
équivalente
6 54
6 5
8 55
l 55 2 56
teneur des feuilles en peroxy
das", solubles
supérieure
sup~rieure
2 5)
2 S) l S6
teneur des feuilles en
protéines
équivalente
équivalente
2 53
2 5)
l 56

1i
t
!
Tableau 12 1 comparaison des -lignées llD n ou témoin à travers le COlllpor_
1
i
tement de leurs hybrides aVec fr,
l
l
,
f
~,
Comparaison des HO n au témoins à travers leurs hybrides
Nombre de
1
1
avec les llD fr.
"'-1111. étudiée.
r
Caract~res
T ;"
fr
n
x
fr
T x fr
n x fr
..
..
fr x
T
fr
x
n
fr x T
fr x n
effet maternel sur
l'expression du
absent
absent
4
2
caract~re fripé
TYpe d'hérédité
du caractère fr
nucléaire
nucléaire
16
12
Ségrégation en
HOltogène
T
Homogène n
FI
T dominant sur fr
n dominant sur fr
4
2
Sé.gré~ation en
P2
3 1 1
3 1 1
6
5
Ségrégation en
1
Bc
:
1
1 1 1
6
5
déterminisme génÉ-
tioue du caractère
mono!actoriel
monofactoriel
16
12
fripé
effet maternel
-prés.n~pour
dans 11 expression
certains carac-
absent
16
12
des caractères quan
t.ères
ti tatifs
i,
mode d'action de3
effets dominants
effets addi tif5
,.
2
gènes dans l'ex-
prépondérants
..
\\
pression des ca-
effets dominants
1
ra~tères quanti-
tatifs
!
significatif pour
significative pour
6
~
te3t v1'2
5
'lE
certains carac-
certains caractères
t
tères
,
test ~
significatif pour
significative pour
6
5
1
VE
certains caracÜre
certains caractères
1
héri tabili t. au
sen~
large estirlée
bonne
bonne
6
5
à z:art ir de s
valeurs P2
1
héri tabili té au
!
~ens lar~e e~timie
bonne
bonne
6
6
à partir des valeuris
Be.
\\

- 111 -
même HD (1), montrant ainsi son hétérozygotie pour les modi-
fications responsables de ces caractères. Quelles peuvent
être les sources de telles ~odifications ? Dans le tableau33
sont décrites les différentes étapes androgéniques avec les
sources possibles de perturbations qui peuvent y survenir.
A - Modification liées à la structure du pollen dans son ensemble
La réduction du volume cytoplasmique autour des noyaux
végétatif et reproducteur du grain de pollen pourrait conduire
à un sous-échantillonnage des organites cellulaires dans le
cadre de l'androgénèse. Il en résulterait alors une dérive cyto-
plasmique chez les HD dont les croisements réciproques entre
eux présenteraient des écarts par rapport à leurs croisements
avec le témoin
pris tantôt comme mâle, tantôt comme femmelle.
L'étude des croisements réciproques témoin x fripé et HD normal
x fripé nous a montré que pour certains caractères quantitatifs,

les hybrides Fl issus du croisement
T x
fr ont tendance à @tre
plus vigoureux que ceux de l'autre sens du croisement. Un_tel
comporter,lent qui n'est autre chose que l'expression d'un effet
maternel sur ces caractères n'a pas été constaté dans les croise-
ments réciproques n x fr. Ces résultats tendent à démontrer
que les HD peuvent présenter une "dérive cytoplasmique" quel que
soit le degré de leur modification.
B - Modificationsliées à la différenciation cellulaire :
Le grain de pollen binucléé serait déjà dans un état de·
différenciation hautement spécialisé. au moment de sa mise en

1
1
- -1.12.-
1
~abl.au J) • Etapes andros6niquas at sourcas da perturbations pos.Ibles de.
plantes r6sén'r'.a.
j
!TAP!
Souree. possible. de perturbations
t,
tj.
~
Structure du pollen dans son ensemble • "D'rivé cytoplasmique" chez les
®'''tose. ® p~ssibiiii'-d'unsous-'chantillonnage plantes rés~n'rles d~tectable
t
!
(!) T~tr:t organites cellulaires
;
à cause de la
"~par l'analyse qualitative et
r
réduction du volume cytoplasmique
quantitative comparée des croise-
pollen
micro-
l
spore
menti !ID :< llD et HD :< T dans les
1
Ontog'nèse du
deux sens.
i
t
pollen au moment
de ss ml se en
1
culture
1
Plantes régénérées syst'matique-
1
,
Cellule hautement différenci'e
ment mOdifi'es à ph~notype plus
f
dont les noyau:< V et R possèdent
.~u moins perturb~ héréditaire_
un DNA à spécialisation divergente.
ment. Certains genotypes, réSUl-
t
Nise en culture
tant probablement de l~ fusion
r
du grain de
d'un noyau V avec le/ou un noyau
1
pollen binuclée.
R seraient hétérozygotes et ségré-
~
,
geraient en autoflcondation.
t
Possibi~ité de fi:<ation de certain
phénotypes en sélection 3énéalo-
gique.
11
Modification générale des genome due
Plantes régénérées apparaissant
!
au changement de l'environnement cel- comme des mutants de régulation
lulaire. Possibil1 té de déviations
.. ~vec possibil1 té de perturbat ions
1
i métaboliques.
héréditaires de certaines fonc-
Modification générale du genome due
tions cellulaires.
à des ~tations ponctuelles et/ou à .~lantes régénérées à ph'notype
des mod~fications du nombre chromoso- altéré, héréditaire. situation
mique.
rare pouvant 'tre coutournée par
/
~
le mode de régén'ration.
'Création d'un état épigénétique
~hénotype altéré de la ~lante
nouveau mod-ulant les interactions
.t:générée avec une e:<pressivité
,..{A'- nucléocytoplasmiques et entrainant une~luS ou moins forte et une héré-
<.J}o.
fragilité du matériel génétique.
~ité peu stable, dépendante de
r - ; " - vi f 1""0 •
l'environnement.
Doublement du
g8 nORle à Wle
Perte de l'hétérozygotte résiduelle.
Plantes régénérées à vigueur
étape quelconque
réduite (dépression i.bred),
.!!...la cultur':.=,
Perte d:hom~ostasie. Possibilité
d.e resh,tutlon de__l.~_v~!.ueur par
c::::;.>,,\\
'"_~
èllls "'rOlS lll me1'\\"'s
t

- 11.3 -
culture. Le DNA du noyau reproducteur dont la destinée est
d'assurer la pérennité de l'espèce serait dans un état d'orga-
nisation différent de celui du noyau végétatif à destinée
métabolique. Cette situation pourrait être analogue à celle ob-
servée chez les ciliés où le macro et le micronucléus présentent
une différence dans l'organisation de leur ADN (LAUTH et al. 1976
RAE et SPEAR 1978). DE PAEPE et PERNES (1978) proposent qu'à
une telle différenciation cellulaire pourrait être associée une
modification nucléaire héréditaire. Les premières données d'ana-
lyses moléculaires dont on dispose militent en faveur d'une
telle façon de voir. En effet les HD de N. sylvestris présentent
par rapport à la lignée témoin des modifications qualitatives
et quantitatives de leur DNA nucléaire (DE FABPE : PRAT, D. et
HUGUET. 1982). Le niveau de plotdie de ces HD étant stable, une
telle situation pourrait résulter de phénomènes tels que l'am-
plification de certains secteurs de l'ADN et l'enrichissement de
celui-ci en certaines séquences de bases nucléotidiques
(BUIATTI 1977 ; ZIMMERMAN et al. 1977). DE PAEPE et PERNES (1978)
,
"•

- 114 -
Si l'état de différenciation initial des noyaux V et R suivi
de leur fusion après la mise en culture pourrait expliquer
l'hétérozygotie de l'HD (1) à partir duquel les deux lignées fr
et n ont été sélectionnées, il ne saurait à lui seul expliquer
l'ensemble des résultats expérimentaux notan~ent le comportement
des lignées HD n par rapport aux témoins. En effet l'étude des
caractères quantitatifs à travers les générations d'autofécon-
dation et les descendances des croisements réciproques T x fr
et n x fr nous a permis de montrer que les lignées haplordes
doublées normales (n) ne sont pas des témoins retrouvées (tableaux
31 et 32 ). IL intervient alors
a' autres évènements liés au stress
imprimé par la culture in vitro aux cellules haplordes mises en
culture.
c - Modifications liées à la différenciation cellulaire et à
la culture in vitro
Un autre type d'hypothèse, avancé par DEMARLY (1977),
pourrait expliquer certains aspects du comportement des haploïdes
doublés par rapport à la lignée témoin 1 pour lui, la culture
in vitro crée un environnement cellulaire nouveau qui induit
une situation épigénétique nouvelle mémorisable par la plante et
dans laquelle les processus de développement intracellulaires
exposent de façon inhabituelle le matériel génétique à des modi-
".
fications structurales et par voie de conséquence fonctionnelles.
Les HD fripés de li. sylvestris apparaîtraient alors comme des
mutants de régulation contrôlant mal leurs processus métaboliques.

- 115 -
L'étude comparée de l'élongation foliaire aux stades végé-
tatif et floral nous a montré que les plantes fripées des familles
étudiées sont perturbées dans la croissance en longueur de
leurs feuilles au stade végétatif par rapport aux plantes témoins
et normales. Cette anomalie est moins accentuée au stade floral
àù la croissance en longueur des feuilles fripées redevient
normale et où le caractère fripé est aussi peu marqué. Par ailleurs,
la réversion du caractère fripé vers la forme normale à partir
de]a S4 pourrait être le signe d'une "instabilité fonctionnelle"
du matériel génétique induite par les conditions de culture in
1
vitro. Des variations brusques dans l'expression de certains
f~~
caractères sont connues chez les végétaux 1 chez le maïs(Mc.
1
CLINTOCK 1961 puis FINCHAM et SASTRY 1974) ; chez les hybrides
!~,~
tabacum x Plumbaginifolia (MOAV 1961) ; chez la gueule-de-loup
!~
(SASTRY 1976) ; chez les génotropes du lin (CULLIS 1977iDÙRRAN! 1958).
t
Î
Les modifications présentées par les haplb!des doublés ne pour-

1
\\
raient s'expliquer dans leur ensemble qu'en faisant intervenir
~
1
à la fois l'état de différenciation des cellules (V et R) au
!
moment de la mise en culture et le rôle joué par la culture in
1
!
,
vitro qui peut induire soit des mutations soit un nouveau mode
de fonctionnement du programme morphogénétique chez les plantes
régénérées (NOZERAN et BANCILHON 1972). L'analyse génétique du
caractère fripé chez les lignées HD
fixées a montré une héré-
,
.
di té de type mendélien monofactorieL Les lignées HD n qui sont
pourtant purgées du caractère fripé présentent quand même une
activité peroxydasique anormales par rapport au témoin comme
taus les autres HD fripés. Un tel comportement peut être dû à

- 116 -
des modifications qui affectent soit directement les gènes qui
codent pour les peroxydases par leur dérépression incontrôlée
soit indirectement en facilitant la traduction du message
génétique par la redondance de certains cistrons spécifiques
tels que les cistrons ribosomaux impliqués dans la synthèse de
ces isoperoxydases ou par une modulation plus efficace du niveau
d'activité de ces enzymes par la présence de certains cofacteurs
par exemple (SORESSI et al. 1974 l TANK5LEY et al. 1980 l
BE~ITO et al. 1979 l BERG et al. 1981). Bien que stables en
autofécondation jusqu'en 55. les lignées HO n sont inductibles
par androgénèse puisque les HO (2) issus d'un deuxième cycle
d'androgénèse à partir de plantes HO n fixées font apparaître
en AFI
des plantes fr. L'ensemble de ces résultats montre que
le syndrome HO est un phénomène extrêmement complexe. Cette
complexité est encore prouvée par le comportement de certaines
i
familles telles que celles issues des (322.78). Chez ces familles
t
l'expressivité du caractère fripé èst variable et dépendante
f
de l'environnement. Son observation pourrait être biaisée si ces
1
!
plantes ne sont pas mises dans des conditions optimales d'obser-
1
!
vation (par exemple en 9h de jour au phytotron où le ralentis-
sement de la croissance accentue la fripure même chez les familles
1
à pénétrance fr faible).
1
;.
d - Modifications liées à la perte générale de vigueur due à
1
l'homozygotie intégrale
\\
!
Selon PANDEY (1974) le déséquilibre des HO par rapport
aux lignées d'origine serait dû à la suppression à leur niveau

- 117 -
!,
de l'hétérozygotie résiduelle dont le rôle dans les phénomènes
1
de régulation est déterminant pour le maintien de l'équilibre
général de la plante. DE PAEPE (1977) constate
chez les HO
1
!
de li. sylvestris une vigueur réduite par rapport aux lignées
f!
t
témoins. Par des croisements de type diallèle entre HD, elle
l
f
montre qu'il était possible de leur restituer partiellement de
t
t
la vigueur. L'analyse des caractères quantitatifs a fait appa-
raître les plantes témoins comme assez stables dans l'expression
de ces caractères d'un essai à l'autre montrant leur faible
1
homéostasie par rapport aux lignées HD qui manifestent au con-
1
traire une irrégularité dans l'expression de certains caractères
1
t
quantitatifs, conséquence de leur sensibilité accrue aux varia-
tions des conditions du milieu. Un tel phénomène a déjà été
observé par DE PAEPE et al (1978) chez d'autres familles HO.
1
,
!
IV.CONCLUSION GENERALE 1
Nous dirons finalement que les HD de li. sylves tris portent des
1
1
modifications héréditaires dont la majorité semble avoir un
1
support nucléaire. Une tendance à la réversion de la forme fr
vers la forme n a été constatée. Ces modifications semblent
1
impliquer au moins un secteur chromosomique majeur et de façon
plus ou moinsmarquée d'autres secteurs puisque dans le système
1
HD nous avons pu dissocier tant par la réversion constatée que
par la sélection généalogique, les variations phénotypiques direc-
tement exprimées par la modification de ces secteurs. Ces données
rendent plausible l'hypothèse qu'une différenciation des noyaux
végétatif et reproducteur soit une cause importante des pertur-

- 118 -
bations que présentent les HD. Par exemple PRAT (1982) obtient
à la première génération d'autofécondation de plantes régénérées
par culture de protoplastes de feuilles témoins et HD, des indi-
vidus présentant des modifications très variées et non du tout
comparables tant par leur non spécificité que par leur variabi-
lité, à celles des plantes HD androgéniques dont il est parti.
Si l'état de différenciation des noyaux polliniques (V et R)
est une condition nécessaire à l'apparition des modifications
HD, elle est non suffisante car il ne faut pas exclure un effet
de l'androgénèse in vitro (surtout quand elle implique des cel-
lules haploïdes) bien que des conditions autrement per1urbatrices
(protoplaste, cals) n'induisent par les mêmes effets. Pour
l'avenir, les principaux phénomènes observés méritent d'être
approfondis. Les HD étant modifiés pour de multiples raisons que
nous venons de considérer. la suite des recherches doit être orien-
tée vers une connaissance plus précise de ces phénomènes. Par
exemple la comparaison des HD androgéniques avec les HD gyno-
géniques permettra d'estimer précisément l'impact de la perte de
l'hétérozygotie en soi sur les modifications phénotypiques.
D'autre part, étant donné les modifications observées au niveau
du DNA nucléaire des HD par ROSINE DE PAEPE et al. (1982), il
serait intéressant de savoir si elles concernent ce secteur majeur
qui semble contrôler l'expression de la fripure (fr) en menant
de telles analyses sur des lignées débarrassées au maximum des
autres secteurs perturbés et portant soit un cytoplasme HDn
soit un cytoplasme témoin. L'obtention de telles structures géné-
tiques permettra aussi de suivre l'évolution des modifications
morphologiques et physiologiques étroitement associés au caractère

t
- 119 -
\\
,
!~1f
fripé et celles qui en sont indépendantes. Pour fabriquer de
1
1
,!
telles structures, la démarche expérimentale suivante peut être
\\
1
suivie 1
1
A
Cf [nl x 0"") [~'"J
1
~
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l
X
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1
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i
,
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X
+ \\,\\ 1/
~~C: ~ ~C'-
,
1;
1
La synthèse des résultats de toutes ces approches expérimentales
1
apportera des renseignements précieux sur le fonctionnement
du matériel génétique chez les organismes supérieurs.
1
L'étude des HD androgéniques de B. sylvestris (espèce autogame)
!
nous a montré qu'ils ne sont pas une lecture au niveau phéno-
typique des produits de la gamétogénèse mâle du végétal.

- 120 -
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