UNI VER 5 1 T E
PAR
1 5
VII
Pr~sident
M. le Professeur Yves LE CORRE
Doyen de la Facult~ de Chirurgie Dentaire
M. Guy PENNE
Secrétaire général
~1. BELOT
J
URY
M. J. LEJOYEUX
Docteur en Sciences Odontologiques
Lauréat de l'Académie de Médecine
Professeur, Chef du Département de Prothèse
à la Faculté de Chirurgie Dentaire de
l'Université PARIS VII
Chevalier dans l'Ordre National du Mérite
M. J. PHILIPPE
Docteur en Sciences Odontologiques
Professeur d'Orthopédie Dento-Faciale à
la Faculté de Chirurgie Dentaire de
l'Université PARIS VII
M. G. PENNE
Docteur en Sciences Odontologiques
Doyen de la Faculté de Chirurgie Dentaire
de l'Université PARIS VII
Chevalier de la Légion d'Honneur
Mme N.
FOREST
Docteur en Sciences Odontologiques
Professeur à la Faculté de Chirurgie
Dentaire de l'Université PARJS VII
Vice-Doyen de la Faculté 'de Chirurgie
Dentaire de l'Université PARIS VII
D IRE C T E U R
D E
THE S E
M.
JEAN
(R)

A MONSIEUR J. LEJOYEUX
Vocteu~ en Sc~ence~ Odontolog~que~
Lau~(at de l'Acad(m~e de M(dec~ne
P~o6e~~eu~, Che6 du V(pa~tement de P~oth~~e a la
Facult( de Ch~~u~g~e Vent~~e de l'Un~ve~~t(
PARIS VII
Cheval~e~ dan~ l'O~d~e Nat~onal du M(~~te
Vou~ no~ avez 6a~t l'honneu~ de p~(~~de~
not~e ju~y, qu'~l no~ ~o~t pe~m~~ de vou~
expr~me~ ~c~ l'~~u~ance de not~e ~eApec­
tue~e g~at~tude et not~e ~~ncè~e adm~~a­
t~on.

A MONSIEUR J. PHILIPPE
Vocteu~ en Science~
Odontologique~
P~o6~~eu~ d'O~thopédie Vento-Faciale a la Faculté
de Chi~u~gie Ventai~e de l'Unive~ité PARIS VII
Nou~ 6omme~ t~è~ hono~éJque vou~ acceptiez
de nou~ juge~ et vo~ p~ion~ de c~oi~e a
not~e ~econnai~~ance.

A MONSIEUR G. PENNE,
Vocteu~ en Sc~ence~ Odontolo9~que~
Voyen de la Faculté de Ch~~u~9~e Vent~~e de
l'Un~ve~~~téPARIS
VII
Chevatie~ de la Lé9~on d'Honneu~
Q~ no~ a 6~t l'honneu~ de ~~ége~ à
not~e ju~y de thè~e.
Nou~ l~ ~omme~ t~è~ ~econna~~ant pou~
f'~mmen~e e66o~t qu'~f ne ce~~e de 6a~~e
pou~ fa 6o~mat~on de~ jeune~ p~~c~en~
~vo~~~en~ .
N0 ~ fu~ t~an~ metton~ fe~ ~eme~c~ement~
de to~ no~ jeune~ coffè9ue~ ~vo~uen~.
Nou~ fu~ p~ometton~ d'ét~e a fa hauteu~
de~ nomb~e~e~ d~ 66~cufté~ qu~ nou~ at-
tendent dan~ f'e~e~c~ce de not~e p~o6e~~~on
en A6~~que.
Avec no~ ~e~pectueux hommage~.

A MAVAME N.
FOREST,
Voc.te.u./t e.n Sue.nc.e..6 Odontologiqu.e..6
P/to6e..6.6e.u/t à la Fac.ulté de. Chi/tu./tgie. Ve.nt~/te.
de. l' Unive.Jt..61té PARIS VI l
Vic.e.-Voye.n de. la Fac.ulté de. Chi/tu/tgie. Ve.ntai/te. de.
l ' Uni ve.Jt..6 i t é PAR l S VII
Pou/t l'honne.u/t qu'e.lle. nou..6 6ait e.n
pa/ttic.ipant à la .6oute.nanc.e. de. c.e.tte.
thè.6e. e.t e.n ac.c.e.ptant de. nou..6 juge./t.

A MONSIEUR R. JEAN,
Vocteu~ en Chi~u~gie Vent~~e
Vocteu~ en Science~ Odontologique~
Licencié è~ Science~
Ingénieun de Reche~che Aé~onau~que
Chevalie~ de l'O~d~e du Mé~te
P~ooe~~eu~ à l'Ecole Odontologique de Pa~~
Cha~gé de cou~ de Biophy~ique et de thé~apeutique
phy~ique à la Faculté de Chi~u~gie Ventai~e de
l'Unive~ité PARIS VII.
Qui a bien voulu no~ ~uggé~e~ ce ~ujet
d'étude,
Qui no~ a guidé ~an~ ~é~e~ve de ~on temp~
et dont l~ ~che~ conn~~ance~ nou~ ont
pe~mi~ de ~éali~e~ le p~é~ent t~avail.
Qu'il ~oit ~eme~cié du p~écieux concou~
qu'il no~ a appo~té et qu'il ~eçoive
ici le témoignage de not~e g~atitude et
de notr.e ~econna~~ance.

A MONSIEUR JEAN-BAPTISTE MOKEY,
Mi~i~t~e d'Etat, Mi~i~t~e de la Sa~té Publique et
de la Populatio~ de la République de C5te d'Ivoi~e
Nou~ le ~eme~cio~~ pou~ tout ce qu'il
ôait pou~ la 6o~matio~ de~ jeu~e~
chi~u~gie~-de~ti~te~ Ivoi~ie~~ et le~
6acilité~ qu'il ~ou~ a acco~dée~ pou~ la
~éali~atio~ du p~é~ent t~avail.
Avec ~o~ hommage~ ~e~pectueux.

A MONSIEUR GUILLOU ,
Con~eille~ TeQhnique à l'Amb~~ade de
Côte d'Ivoi~e en F~anQe,
En té.moignage de not~e ~eQo.nnai~~anQe.
Nou~ lui exp~imon~ no~ ~e~peQ­
tueux hommage~.

A MON PERE, TOURE Yo~~ouph
A MA MERE, KONE Nab~ntou
Qu'~~ t~ouvent ~c~ ta ~écompen~e du ~out~en qu'~t~
n'ont ce~~é de m'acco~de~ tout au tong de me~
étude~.

A MON ONCLE, te P~oôe~~eu~ TOUREH Yahaya
Qu'it t~ouve ici t'exp~e~~ion de ma t~è~ g~ande
~econnai~~ance
et ta ~écompen~e de t'aide qu'it m'a
appo~té.e pendant m~ étude~.

A MES FRER ES,
TOURE,
Moltibltahima
Abdou.taye
Bak.alty
Yahaya
Yacouba
Kadidia
Vam ait a
1.6 mtU:.ta
Ma,zmouna.
En ~émoi9nage de ma lteconn~.6ance
et
de ma plto6onde a66ec~ion.

A MES AMIS ET CAMARAVES Vf PROMOTION,
Sa.mba. Va.ly
Cou~ba.ly La.nciné F~a.nk
Ma."<:té Mo~y
Sa.non Ma.ma.dou
K. Ma.~tin
Fa.nny
Ly et Ma...<:
S. Adolphe
MYth e et Ré gi~
Ma. Voi~ine
En témoigna.ge de. mon a.tta.che.ment.

A KARIMA S. REZKI
En témoignage de ma t~è~ p~o6onde a66ection.

CARIE DENTAIRE ET FLUOR:
INTERET DE L'UTILISATION DU FLUOR DANS LA.
PREVENTION DE LA CARIE DENTAIRE EN
COTE D'IVOIRE

PLA N
-------
-------
Pages
l
-
INTRODUCTION..................................................................
1
II - NECESSITE D'UNE POLITIQUE DE PREVENTION DE LA
CARIE DENTAI"RE EN CÔTE D'IVOIRE ..••••.•••.........••
3
II.1. Appréciation de l'état de santé dentaire
en Côte d'Ivoire: enquête épidérniologique . . . .
3
II.2. Démographie professionnelle et insuffisance
des moyens disponibles en thérapeutique
dentaire." .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ....
33
II.2.1. Démographie professionnelle
33
II.2.2. Insuffisance des moyens disponibles
en thérapeutique dentaire
33
III - LES DIFFERENTES POSSIBILITES D'UTILISATION DU FLUOR
DANS LA PROPHYLAXIE DE LA CARIE DENTAIRE EN COTE
D'IVOIRE
35
III.1. Le fluor - définition
35
III.2. H i s t o r i q u e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
37
III.3. Action du fluor sur la dent
40
III.3.1. Rappel embryologique et histo-
chimique de la dent
40
I1I.3.2. Action du fluor sur la dent
48
III.4. Moyens de prophylaxie par le fluor utilisa-
bles en Côte d'Ivoire
52
III.4.1. Fluor par voie interne
52
III.4.1.1. Méthodes d'application
collective
52
1 - Fluoruration des eaux de con-
sornrna tien.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
52
2 - Fluoruration du lait
65
3 - Fluoruration du sel de cuisine .. 66
4 -
Fluoruration de la farine
67
III.4.1.2. Méthodes d'a~?lication
individuelle
68
1 - Ingestion de fluor en comprimés
de fluorures
68
2 -
Ingestion de fluor sous forme
d'eau minérale . . . . . . . . . . . • . . . . . . 70

111.4.2. Fluor par voie exogène
72
111.4.2.1. Application individuelle
à domicile
72
1 -
Dentifrices fluorés
72
2 - Bains de bouche fluorés
77
111.4.2.2. Application locale au
cabinet. . . . . . . . . . . . . . . . ..
79
1 - Par voie topique simple sous
forme de gels fluorés et badi-
geonnage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
79
2 - Sous forme de solution
81
IV -
PROBLEME DE LA TOLERANCE DU
FLUOR •••••••••••••••••••
83
IV.l. Tolérance locale
83
IV.2. Tolérance g é n é r a l e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
83
V -
CONCLUSION •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
87
'VI
-
BIBLIOGRAPHIE

-
l
-
l N T R 0 DUC T ION
Sou~ te~ ~~op~que~. e~ piu~ pa~~cu~è~emen~ en
Cô~e d'lvo~~e. t'ouve~~u~e à l'Occ~den~ a en~~~né une ~~an~­
6o~ma~~on p~o6onde de~ hab~~ude~ al~men~~~e~.
Ce~ abandon de~ nou~~~~u~e~ ~~ad~~~onnetle~ au
p~o6~~ d'une al~men~a~~on plu~ ~a66~née. plu~ molle e~ pl~
~~che en hyd~a~e~ de ca~bone~ a con~~~bué, en a~~oc~a~~on avec
une méconna~~~ance de~ ~ègle6 élémen~ai~e~ d'hyg~ène buccale,
à une ~ec~ude~cence de~ mala.d~e~ buccate~ e~ p~ùlc~palemen~
de la ca~e den~~~e.
Le ~ec.outi aux gué~~~~~ euti ~e~~e enc.o~e 6~équen~
~e~a~dan~ d'a~an~ le~ ~~a~temen~~.
La ~endance à l'op~~m~~me na~u~el c.hez l'A6~~cain
e~ le 6a~a~~me ~~lam~que exp~quen~ te~ c.on~ul~a~~on~ ~a~­
d~ve~ e~ le~ abandon~ p~éma~u~é~ du ~~ai~emen~.
L'~n~u66~ance d'un pe~~onnet quat~6~é en ~an~é
bucc.o-den~ai~e.
te ~ou~-développemen~ économ~que qu~ ne pe~­
me~ p~ de me~~~e en plac.e de~ ~n~~all~~on~. de~ ~~~uc~u~~
~nd~~pen~abt~ aux ~~ai~emen~ peuven~ la~gemen~ ju~~~6~e~
une o~en~a~~on de la pol~~~que de ~an~é buc.co-den~a~~e ve~
ta p~éven~on ~u~ :
- ta poputa~~on adul~e,
- t'en6an~.
- te 6oe~u~.

- 2 -
La me~u~e p~évent~ve la plu~ ~écente et qu~ ~'e~t
avé~ée e66~cace dan~ pl~~eu~ pay~ du monde e~t le 6luo~,
~o~t pa~ de~ app~cat~on~ top~que~, ~o~t pa~ la 6luo~u~a~on
de~ eaux et ~u~tout de~ eaux de con~ommat~on.
Cette de~n~è~e méthode, appa~emment la plu~ 6ac~le
a ~éa~~e~, po~e cependant de~ p~oblème~. On ne peut l'env~­
~age~~an~ten~~ compte du 6a~t que no~ ~omme~ dan~ un pay~
chaud et que la quant~té d.'eau con~ommée pa~ jou~ et paA
pe~onne e~t t~è~ ~mpo~ante.
S~ on ent~ep~end une telle me~u~e p~évent~ve, ~l
6aud~a alo46 ~éaj~te~ le taux de 1.pp.m en 6onct~on de la
con~ommat~on locale pou~ p~éven~~ de~ c~ de 6luo~o~e.
Cette méthode néce~~~te de nomb~eu~e~ étude~
. p~éalable~, de nomb~eux expe~t~ et un équ~pement ~mpo~ant
d~66~c~lement ~uppo~able pa~ un Etat économ~quement ~o~­
développé et dont le~ budge~ en ~anté publ~que ~ont ~m~té~.

-
3 -
II - NECESSITE D'UNE POLITIQUE DE PREVENTION
DE LA CARIE DENTAIRE EN COTE D'IVOIRE
Pour justifier de la nécessité d'une politique de
prévention, nous avons effectué une enquête épidémiologique
portant sur le bilan carieux, afin de nous rendre compte de
l'importance des atteïntes carieuses sur un échantillonnage
'modeste de soixante-dix sujets âgés de 17 à 24 ans.
Dans un deuxième temps,
nous présenterons la démo-
graphie professionnelle en Côte d'Ivoire en insistant sur
l'insuffisance du personnel et des moyens disponibles en
thérapeutique dentaire, autant d'arguments et de raisons
justifiables d'une politique prophylactique de groupe.
II.1. ENQUETE EPIDEMIOLOGIQUE PORTANT SUR LE BILAN CARIEUX
EFFECTUŒAU CENTRE DE FORMATION SANITAIRE DE KOUMASSI
EN COTE D'IVOIRE SUR UNE POPULATION DE 17-24 ANS
1. INTRODUCTION.-
Notre enquête avait surtout pour but de nous rendre
compte de l'état de santé dentaire des Ivoiriens.
Nous nous sommes limités à la population de Koumassi,
un quartier populaire d'Abidjan. Koumassi, par sa diversité
ethnique, offre un échantillonnage de choix.

- 4 -
Notre enquête s'est effectuée dans un centre de for-
mation, sur des sujets venus en consultation de médecine
générale.
Nous avons demandé au médecin généraliste d'orienter
sur le cabinet dentaire les sujets dont les âges étaient com-
pris entre 17 et 24 ans.
Ainsi, dans le courant du mois d'août 1979, nous
avons pu observer un échantillonnage relativement réduit de
70 sujets. Nos moyens étaient limités et nous espérons qu'une
enquête d'une plus grande échelle pourra être entreprise dans
le proche avenir.
Nous espérons ainsi traduire l'état de santé dentaire
d'un groupe d'individus représentatif de l'ensemble d'une
population, en un langage qui sera compris par les autorités
·responsables de la santé publique de notre pays en vue d'ins-
taurer des mesures prophylactiques de groupe.
2. APPRECIATION DE LA LESION CARIEUSE.-
2.1. Quelques définitions d'intérêt 2?idémiologique
- Carie dentaire : on compte plusieurs conceptions
depuis Fauchard jusqu'à nos jours.
-
Fauchard (45)
dans le "Chirurgien dentiste,
ou traité des dents",
1746, avec approbation
et privilège du
roi
:
"La carie des dents est une maladie qui dé-
truit. Cette maladie est produite par une humeur qui s'insi-
nue entre les fibres osseuses de la dent
qui se carie" . . .
"Les causes qui peuvent produire des désordres sont extérieures
ou intérieures . . . "
-
Le Professeur Andrée Chaput
(4)
dans Stoma-
tologie
(Flammarion)

- 5 -
"La lésion carieuse est une maladie post-
éruptive des tissus durs de la dent, caractérisée par une
déminéralisation de la substance organique, qui entraîne
la formation d'une cavité".
- Conception actuelle :
D'une manière générale, on peut dire que
la carie dentaire est la conséquence d'une désorganisation
des tissus sains de la dent,
liée à l'activité métabolique
des micro-organismes de la plaque dentaire, qui aboutit à
une déminéralisation de la substance organique et à la for-
mation d'une cavité. En fait,
le phénomène est plus complexe.
Cette conception tient compte de l'étiologie de la carie
dentaire, plaque bactérienne, mode d'alimentation et hygiène
bucco-dentaire. L'atteinte peut passer par différents stades
carie de l'émail, carie de la dentine et les complications
pulpaires.
Bilan ë:e carie
est le degré d'atteinte d'une denture,
la perte
de substance passée et présente provoquée par la carie.
On tient compte des dents extraites pour raison
de carie, aussi bien que des caries diagnostiquées,
traitées
ou non lors de l'examen.
- La prévalence de la carie dentaire ou fréquence
globale
exprime la répartition du bilan de la carie dans
un groupe de population au moment de l'examen.
Il est exprimé habituellement en taux moyen du
bilan de la carie par personne.
L'indice de carie
est un moyen d'expression numérique pour apprécier
la présence de la carie dentaire. Il peut exprimer une fréquence
absolue ou une proportion ainsi que sa répartition respective
dans un groupe d'individus.

-
.6 -
-
L'indice de la maladie sur une population pourra
être dêfini comme êtant le nombre d'individus atteints par
la maladie êtudiée dont on veut définir et déterminer la viru-
lence.
Cette incidence ne peut être dêterminêe qu'au cours
d'un intervalle de temps donné et par rapport au nombre total
des individus examinés pendant ce temps.
2.2. Les différents indices de carie
Nous calculerons dans tous les cas, les indices
.
de groupe
C = nombre de dents cariées
A = nombre de dents absentes (extraites pour raison de carie)
0 = nombre de dents obturées
'N = nombre de sujets examinés.
Indice C.A.O. de Klein et Palmer, c'est l'équivalent
de l'indice appelé D.M.F. par les Anglo-Saxons
D = Decaye
C = Cariée
11 = Missed
A = Absente
F = Filled
0 = Obturée
C'est un indice irrêversible qui concerne la carie.
Le quotient de la somme de ces trois rubriques par
le nombre d'individus examinês donne un coefficient qui tra-
duit l'état sanitaire dentaire d'un groupement humain.
C + A + 0
nombre de sujets examinés
3. MATERIELS ET METHODE.-
3.1. Matériel
Notre matériel d'examen était simple et se
composait de sondes, miroirs et éclairage. Nous bénéficions

- 7 -
en effet, du confort du cabinet dentaire du service sanitaire.
Au fur et à mesure de l'utilisation des instruments, ils
étaient stérilisés dans le service
dans des poupinels.
3.2. Méthode
- Echantillon
Il se compose de 70 sujets âgés de 17-24 ans,
venus en consultation de médecine générale ou à la maternité,
que le médecin a bien voulu nous adresser.
- Résultats :
Les résultats de nos observations étaient
portés, après examen direct de la bouche, sur des fiches
d'enquête selon le modèle O.M.S. dont nous disposions.
Nous présentons ici une formule O.~.S. pour
les enquêtes sur la santé bucco-dentaire : données fondamen-
tales (voir formule).
4. RESULTATS DE L'ENQUETE.-
4.1. Répartition des personnes examinées selon le
sexe
TABLEAU 1
Sexe
Masculin
Féminin
Nombre de
34
36
sujets
Nous avons, au total, examiné 70 sujets et nous avons
fait l'observation suivante
- 66 sujets présentaient au moins une ou plusieurs dents
cariées, absentes pour cause de carie ou obturées, soit
94,2 % de la population examinée i
5,8 % seulement des sujets examinés sont indemnes de carie,
dent absente pour raison de carie ou obturée.

8
FOP.MULF OMS l'OUA US rNQU~TES SUA LA SAN7t aUCCO.DENTAIIU : OONNtES FONDAMENTALES
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Més'occlllS'O n cra",
Ltucopluit
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J1 0 A"tres ane"'a1;ts (" l'réeistr )
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- 9 -
Nous avons au total examiné 2 216 dents :
- nombre de dents cariées:
138, soit 6,2 % de
l'ensemble des dents examinées
nombre de dents extraites pour raison de carie
79, soit 3,5 % du total des dents examinées;
- nombre de dents obturées: 58, soit 2 % du total
des dents examinées.
4.2. Pourcentage des sujets présentant au moins une
dent cariée, absente ou obturée selon le sexe
TABLEAU 2
Sexe
Masculin
Féminin
% des sujets
96,2 %
91,2 %
Cette différence est-elle significative?
La comparaison entre deux pourcentages PA et PB
observés sur NA et NB cas est basée sur l'écart réduit.
PA -
PB
E
=
V!:Si + !:Si
NA
NB
où P et q désignent les proportions évaluées sur l'ensemble
des deux échantillons.
Si
lEI < 1,96, la différence n'est pas significative
(â 5 %).
Si
lEI ~ 1,96, la différence est significative et
le risque correspondant â E lu sur la table de l'écart réduit,
fixe le degré de signification.
NA = 34
NB = 36

-
10 -
PA = 96,2 %
PB = 91,2
%
P
= 94,2 %
q
= 1 - P
= 0,962 - 0,912
V0,942 x 0,58 0,942 x 0,58
x
34
36
lEI = 2,33.
Si
lEI ~ 1,96, la différence est significative au
seuil 5 %
lEI = 2,33 > 1,96.
La différence est apparemment significative, mais
l'effectif est trop petit pour permettre une telle conclusion.
Une des conditions d'application de cette règle est
que chacun des deux échantillons soit grand, ce qui revient
à dire qu'il faut que NA ~ 30 et NB ~ 30
(vérifiée ici)
et que les
NA.P et NA.q > 5
non vérifiée entièrement ~c~,
ce qui nous conduit à émettre
produits
NB.P et NB.q > 5
quelques réserves)
Une enquête sur une échelle plus grande avec un
échantillon très important serait donc intéressante.
Nos moyens ne nous permettaient pas une telle étude
et nous souhaitons qu'elle
soit envisagée dans le proche
avenir.
4.3. Nombre et pourcentage des sujets présentant
une ou plusieurs dents cariées, absentes ou
obturées selon l'âge

-
I l -
TABLEAU 3
Age
N
n
%
17
6
6
100 %
18
7
7
100 %
19
10
10
100 %
20
6
5
83 %
21
15
I l
73 %
22
6
6
100 %
23
9
9
100 %
24
I l
I l
100 %
N = nombre de sujets examinés
n = nombre de sujets présentant 1 dent CAO
4.4. Pourcentage de sujets atteints de carie dentaire
au moment de l'examen, selon l'âge et le sexe
TABLEAU 4
C A RIE
DEN TAI R E
Age
Masculin
Féminin
17
100 %
100 %
18
100 %
40 %
19
100 %
57 %
20
75 %
50 %
21
77 %
50 %
22
100 %
100 %
23
80 %
75 %
24
83 %
83,3 %

-
12 -
4.5.
Répartition de l'indice C.A.O.
selon le sexe
TABLEAU 5 -
calcul de C masculin
n
C/n
C
8
1
8
10
2
20
4
3
12
0
4
0
1
5
5
2
6
12
2
7
14
27
28
T = 71
C = nombre de dents car1ees
n = nombre de sujets
C/n = nombre de caries par sujet
TABLEAU 6 -
calcul de A masculin
n
A/n
A
13
1
13
7
2
14
5
3
15
1
4
4
2
5
10
T = 28
15
56
1
n = nombre de sujets
A = 56 1
A/n = nombre de dents absentes par sujet
A = nombre de dents absentes

-
13 -
TABLEAU 7
Calcul de 0 masculin
n
o/n
0
9
1
9
7
2
14
1
3
3
1
4
4
0
5
0
T = 18
15
T = 30
1 0
= 30 1
n = nombre de sujets
O/n = nombre de dents obturées par
sujet
o = nombre de dents obturées
Indice C.A.O.
masculin
C + A + 0
N
N = nombre de sujets examinés = 34
71
C =
2,08
34 =
56
A
1,64
=
=
34
30
0 =
= 0,88
34
C.A.O. = 2,08 + 1,64 + 0,88 =
~

- 14 -
4.5.2. Calcul de C.A.O. Féminin
------------------------
T.~LEAU 8 - Calcul de C féminin
n
C/n
C
5
1
5
14
2
28
5
3
15
1
4
4
3
5
15
28
15
67
n = nombre de sujets
C = 671
C/n = nombre de caries par sujet
C = nombre de dents cariées
TABLEAU 9 -
Calcul de A féminin
n
A/n
A
6
1
6
7
2
14
1
':1
-'
3
14
6
23
n = nombre de sujets
A/n = nombre de dents absentes par sujet
A = nombre de dents absentes

-
15 -
TABLEAU 10 - Calcul de 0 féminin
n
O/n
0
4
1
4
9
2
18
2
3
6
15
6
28
n = nombre de sujets
0
1
= 28 1
O/n = nombre de dents obturées par sujet
o = nombre de dents obturées
Indice C.A.O.
féminin
C + A + 0
N
N = 36 = nombre de sujets
féminins
67
C
1,86
= -
=
36
23
A = -
= 0,63
36
28
° = - = 0,77
36
C.A.O. = 1,86 + 0,63 + 0,77 = B
TABLEAU Il -
Répartition de l'indice
C.A.O.
selon le sexe
Masculin
Féminin
4,60
3,26

-16 -
TABLEAU 12 - Répartition des mêmes moyen-
nes selon les gr?upes d'âge
Sexe
Groupe d'âge
Moyenne
Mas-
17-20 ans
21-24 ans
culin
4,60
3,94
5,26
17-20 ans
21-24 ans
Fémi-
3,26
nin
3,47
3,05
C.A.O. masculin = 4,60
C.A.O.
féminin
=
3,26
Cette différence est-elle significative ?
La comparaison entre deux moyennes
MA et MB observées sur NA et NB -
cas, dont l'un au moins est
petit est basée sur la valeur de t
:
oü S2 désigne l'estimation de la variance supposée connue
par la formule :
r(x - mA) 2 +
L(X -
mB)2
S2 =
nA+nB-2
Le test n'est utilisable que si le caractère étudié
est distribué dans les deux populations d'oü proviennent les
échantillons selon des lois normales de même variance.

-
17 -
xiA
t(xi-mA)
xiB
L, (xi-roB)
3,94
- 0,66
3,47
- 0,18
5,26
+ 0,66
3,05
- 0,21
L = 0
L = - 0,03
mA = 4,60
roB = 3,26
2
52
0
+ (0,03)2
9 .
10 -4
=
= "2
2
!L6O - 326
1,34
2
t
=
=
x 10
= 63,2
2,12
9.
10 -~
9.10
2"
+
x 2
2 x 2
ddl 7
(2 -
1) +
(2 -
1)
= 2
Pour le degré de liberté au seuil 1 0/00
t
= 31,598
t
= 63,2> 31,598 = La différence est
hautement significative
Graphique 1 -
Répartition de l'indice
C.A.O.
selon le sexe
17-24 ans
C.A.O.
5
(4,60)
4
3
(3,26)
2
1
Masculin
Féminin

- 18 -
4.6. Répartition de l'indice C.A.O.
selon l'âge sur
la population examinée
TABLEAU 13 -
Indice C.A.O.
~ 17 ans =
Calcul de C
n
Cln
C
1
1
1
4
2
8
1
3
3
12
TABLEAU 14 -
Indice C.A.O.
à 17 ans =
Calcul de A
n
Ain
A
1
1
1
1
2
2
3
TABLEAU 15 -
Indice C.A.O.
à 17 ans =
Calcul de 0
n
O/n
0
0
1
0
2
2
4
4

- 19 -
Indice C.A.O.
à 17 ans
C + A + 0
N
N = 6
12 + 3 + 4
C.A.O. =
=
6
4.6.2. C.A.O.
à
18 ans
TABLEAU 16 -
Indice C.A.O.
à 18 ans =
Calcul de C
n
C/n
C
1
1
1
2
2
4
1
3
3
8
TABLEAU 17 -
Indice C.A.O.
à
18 ans =
Calcul de A
n
Ain
A
2
1
2
2
2
4
6
TABLEAU 18 -
Indice C.A.O.
à 18 ans =
Calcul de 0
n
O/n
0
1
1
1
2
2
4
1
3
3
8
Indice C.A.O.
à 18 ans : N = 7
C.A.O. = 8 + 6 + 8
= 3,14
7
==--

-
20 -
4.6.3. C.A.O. à 19 ans
TABLEAU 19 - Indice C.A.O. à 19 ans =
Calcul de C
,
n
C/n
C
1
1
1
3
2
6
1
3
3
1
4
4
1
5
5
1 C = 19 1
19
TABLEAU 20 -
Indice C.A.O.
à
19 ans =
Calcul de A
n
Ain
A
2
1
2
2
2
4
1
3
3
9
TABLEAU 21 -
Indice C.A.O.
à 19 ans =
Calcul de 0
n
O/n
0
3
1
3
2
2
4
2
3
6
0
13
1
= 13 1
19 + 9 + 13
N = 10
C.A.O. =
= 4,10
10
=

-
21 -
4.6.4. -
Indice C.A.O. à 20 ans
TABLEAU 22 - C.A.O.
à 20 ans =
Calcul de C
n
C/n
C
2
1
2
1
2
2
4
TABLEAU 23 - C.A.O. à 20 àns =
Calcul de A
n
Ain
A
2
3
6
l
5
5
1 A = Il 1
Il
TABLEAU 24 - C.A.O.
à 20 ans =
Calcul de 0
n
O/n
0
1
1
1
1
2
2
l
4
4
7
4 + Il + 7
N = 6
C.A.O.
=
= 3,66
-
6

-
22 -
4.6.5. Indice C.A.O.
à 21 ans
----------------------
TABLEAU 25 - C.A.O. à 21 ans =
Calcul de C
n
C/n
C
2
1
2
3
2
6
3
3
9
1
6
6
1
23
C = 23 1
TABLEAU 26 - C.A.O. à 21 ans =
Calcul de A
n
A/n
A
6
1
6
2
2
4
1
3
3
13
TABLEAU 27 - C.A.O. à 21 ans =
Calcul de 0
n
O/n
0
3
1
3
2
2
4
7
23 + 13 + 7
N = 15
C.A.O. =
=
2,86
15
-

- 23 -
4.6.6. Indice C.A.O. à 22 ans
TABLEAU 28 - C.A.O. à 22 ans -
Calcul de C
n
C/n
C
2
1
2
3
2
6
1
5
5
13
T A BLEAU 2 9 - C. A. o. à 22 ans =
Calcul de A
n
Ain
A
3
1
3
1
2
2
1
3
3
8
TABLEAU 30 -
C.A.O.
à 22 ans =
Calcul de 0
n
O/n
0
1
3
3
2
2
4
7
13 + 8 + 7
N = 6
C.A.O. =
=
4,33
6

-
24
-
4.6.7. Indice C.A.O. à 23 ans
TABLEAU 31 - C.A.O. à 23 ans =
Calcul de C
n
C/n
C
4
l
4
2
2
4
l
3
3
I l
TABLEAU 32 - C.A.O. à 23 ans =
Calcul de A
n
Ain
A
6
1
6
2
2
4
1
3
3
13
TABLEAU 33 - C.A.O. à 23 ans =
Calcul de 0
n
O/n
0
3
1
3
2
2
4
7
11 + 13 + 7
N = 9
C.A.O. =
=
3,44
~
9

... 25 -
4.6.8. Indice C.A.O. à 24 ans
TABLEAU 34 - C.A.O. à 24 ans
Calcul de C
n
Cln
C
3
2
6
2
3
6
l
5
5
l
6
6
1
7
7
30
TABLEAU 35 - C.A.O. à 24 ans
Calcul de A
n
Ain
A
2,
l
2
2
2
4
2
3
6
l
5
5
17
TABLEAU 36 - C.A.O. à 24 ans
Calcul de 0
n
O/n
0
1
1
1
2
2
4
5
30 + 17 + 5
N = Il
C.A.O.
=
= 4,72
Il
====

-
26 -
TABLEAU 37 -
AGE
N
C.A.O.
17
6
3,16
18
7
3,14
19
10
4,10
20
6
3,66
21
15
2,86
22
6
4,33
23
9
3,44
24
11
4,72
N = nombre de sujets examinés = 70
4.7. Répartition de l'indice C.A.O.
selon l'âge =
indice C.A.O. moyen pour deux groupes d'âge
TABLEAU 38 -
17 ans
18 ans
19 ans
20 ans
Moyenne
1 GROUPE A
3,16
3,14
4,10
3,66
3,51
21 ans
22 ans
23 ans
24 ans
Moyenne
1 GROUPE B
2,86
4,33
3,44
4,72
4,33
C.A.O.
groupe A (17-18-19-20 ans)
= 3,51
C.A.O.
groupe B (21-22-23-24 ans)
= 4,33

-
27 -
Cette différence est-elle significative ?
La comparaison entre deux moyennes MA et ME obser-
vées sur deux échantillons de NA et NB cas, dont l'un au moins
est petit est basée sur la valeur de t
:
MA -
r-m
V
t
=
s2
52
-
+
NA
NB
où 52 désigne l'estimation de la variance supposée connue
par la formule
2
52 = I(x - MA)
+ I(x - MB)2
NA + NB -
2
Le test n'est utilisable que si le caractère étudié
est distribué dans les deux populations d'où proviennent les
échantillons selon des lois normales de même variance.
Groupe A
Groupe B
l
(xi -
HA)
l
(xi - ME)
3,16 - 3,51
2,86 - 4,33
3,14 - 3,51
4,33 - 4,33
4,10 - 3,51
3,44 - 4,33
3,66 - 3,51
4,72 - 4,33
l
= 0,2
l
= - 1,97
L(X - MA) 2 +
2
L(x - ME)
(0,2)2 +
(1,97) 2
52 =
=
NA + NB -
2
(4 + 4)
-
2
52
0,04 + 3,88
=
6
MA - MB
t
= 3,51 - 4,33
0,45
=
=
V 52
52
NA + NB
V0,653 0,653
+
4
4

-
28 -
Pour ddl = MA + ME - 2 = 4 + 4 - 2 = 6
(degré de liberté = ddl)
au seuil 5 %
t
= 2,4
t
= 0,45 < 2,4?
la différence n'est pas signifi-
cative. La répartition de l'indice C.A.O. ne diffère pas
d'une manière significative entre les deux groupes d'âge.
Graphique 2 = répartition de l'indice C.A.O. selon
l'âge = courbe moyenne
C.A.O.
4
1- -
-
-
-
- -
1
1
1
1
1
-
_ _ 1
3,5
1
1
1
3
1
1
1
2
,
...
[17-18ans]
[19-20 ans]
[21-22 ans]
[23-24 ans]
âge

-
29 -
Age
17-18 ans
19-20 ans
21-22 ans
23-24 ans
C.A.O.
3,15
3,88
3,59
4,08
Graphique 3 =
Répartition du nombre de dents cariées/individu
Répartition du nombre de dents absentes/individu
Répartition du nombre de dents obturées/individu
selon l'âge
AGE
17
18
19
20
21
22
23
24
C/N
2
1,14
1,90
0,66
l,53
2,16
1,22
2,72
A/N
0,50
0,85
0,90
1,83
0,86
1,33
1,42
l,54
O/N
0,66
1,14
1,30
1,16
0,46
1,16
0,77
0,45
C = nombre de caries
N = nombre de sujets examinés par groupe d'âge
o = nombre de dents obturées
A = nombre de dents absentes
C/N
A/N
O/N
4
3
2
1
17 ans 18
19
20
21
22
23
24
Nombre de dents présentant au moins une carie/indiv.
Nombre de dents absentes par individu
~
Nombre de dents obturées par individu

-
30 -
4.8. Comparaison de nos résultats avec ceux d'autres
enquêtes effectuées en Afrique
Le tableau suivant présente les résultats de dif-
férents travaux rapportant l'indice C.A.O. dans divers pays
d'Afrique.
TABLEAU 39
PAYS
DATE
AGE
C.A.O.
AUTEUR
ETHIOPIA
1974
6 ans
0,7
M. TONY
13
1,66
15-19
3,2
IVORY CDAST
1978
6 ans
0,9
N. KOFFI
9
2,3
12
2,6
15
3,4
KENYA
1973
6
0,9
GAD
12
1,7
15-19
1,7
NIGERIA
1965
10-14
1,2
RUSSEL
15-19
1,4
20-29
0,9
RHODESIE
1973
6-7
0,98
!1ULDON
12-13
1,15
17-25
2,63
RHODESIE
1964
7
0,29
RITCHIE
8
0,37
9
0,39
10
0,52
Il
0,72
12
0,94
13
1,76
14
l,53
15
1,68

-
31 -
PAYS
DATE
AGE
C.A.O.
AUTEUR
SENEGAL
1969
I l
0,49
COURDON-
12
0,42
DUSSOL
15-19
0,56
20-24
1,06
SOUTH WEST
1973
15-19
3,4
EINFELT
AFRICA
20-24
3,3
TANZANIA
1973
12
0,5
LA-NGEBAEK
15-19
0,8
TOGO
1973
12
1,6
PARET
ZAlRE
1970
6
0,4
BARMES
12
1
4.9. Conclusion sur l'enquête
D'après l'enquête,
nous co~statons
TABLEAU 40
Nombre de sujets porteurs
au moins d lune carie, ou
% correspondant
présentant une dent ex-
traite ou une dent obturée
66
66
94,2 %
70-
Nombre de dents cariées
% correspondant
138
6,2 %
Nombre de dents absentes
% correspondant
79
3,5 %
Nombre de dents obturées
% correspondant
58
2 %
Nombre de dents obturées :
58
Nombre de dents lésées
= 21 %
275

-
32 -
Les dents présentant des caries sont souvent à un
stade avancé du fait qu'aucun examen systématique n'est effec-
tué.
Si le taux des dents soignées,
2 %, est très faible
par rapport à celui des àents cariées,
cela tient au fait
qu'il y a une insuffisance de personnel dans les hôpitaux,
que les patients consultent très tardivement et la seule
indication thérapeutique est alors l'extraction dont le taux
est très important:
3,5 %.
Cependant,
tous les patients interrogés sont cons~
cients de la nécessité d'avoir des dents en bor~e santé.
On peut également remarquer l'importance du besoin
exprimé. Le pourcentage qui traduit le rapport du nombre
de dents obturées/nombre de dents ayant présenté des caries
(deDts cariées,
absentes pour cause de carie, obturées après
carie)
est loin d'être satisfaisant. Il est seulement de 21 %.
Moins du quart des dents lésées sont traitées.
En ce qui concerne la répartition de l'indice C.A.O.,
nous remarquons que l'atteinte carieuse est très importante
chez les hommes. L'indice C.A.O. est de 4,60, alors qU'il
est de 3,26 chez les femmes.
Cette différence est hautement
significative au seuil 1%
0

Cela tient peut-être au fait que les femmes ont
un plus grand souci d'hygiène buccale pour des raisons esthé-
tiques.
De toute façon,
l'atteinte est importante dans les
deux cas.
La répartition de l'indice C.A.O. selon l'âge est
également importante.
C'est à 24 ans qu'elle est maximale, soit 4,72.
Les enquêtes effectuées dans d'autres pays africains
donnent des résultats qui vont dans le même sens d'une manière
générale.
L'importance et l'augmentation des atteintes carieuses
avec l'âge,
constituent un argument très sérieux en faveur de
la nécessité d'une politique de prévention.

-
33 -
II.2. DEMOGRAPHIE PROFESSIONNELLE ET INSUFFISANCE DES MOYENS
DISPONIBLES EN THERAPEUTIQUE DENTAIRE
II.2.1. DEMOGRAPHIE PROFESSIO~~ELLE.-
Le dernier recensement de la population effectué
en 1975 en Côte d'Ivoire estime à 6 714 000 habitants l'ensem-
ble de la population ivoirienne pour une superficie de
320 673 km2.
En 1978,
la Côte d'Ivoire comptait 43 chirurgiens-
Dentistes, soit 1 dentiste pour 156 140 habitants
(16).
En réalité,
les \\
des praticiens travaillent dans
la commune d'Abidjan,
la capitale, qui compte 900 000 habitants
environ. Seules quelques villes de l'intérieur du pays dis-
posent d'un cabinet dentaire et les patients doivent effectuer
en moyenne 250 km de route pour pouvoir bénéficier des soins
dentaires.
Devant ce problème crucial de personnel,
le
Ministère de la Santé a encouragé la création d'un personnel
auxiliaire pris sur le tas et formé par le chirurgien-dentiste.
Ce personnel, essentiellement composé d'infirmiers, exerce
sous la surveillance du Chirurgien-dentiste. Son rôle se limite
aux extractions faciles et quelquefois des soins.
Le Pr.
Grapping (G)
(22)
a souligné dans l'un de
ces ouvrages, la nécessité de former un personnel auxiliaire,
très utile en Afrique Noire.
II.2.2. INSUFFISANCE DES 1'10YENS DISPONIBLES EN THERAPEU-
TIQUE DENTAlRE.-
Le budget accordé à la santé dentaire est très
limité, ce sont plutôt les grandes maladies endémiques qui
sont prioritaires.
Les fauteuils
dentaires dans les hôpitaux datent
d'une bonne quinzaine d'anné~

-
34 -
Le service après-vente est médiocre et i l faut
parfois attendre des années avant qu'un fauteuil en panne
soit réparé. C'est le cas de l'hôpital de Treichville où un
seul fauteuil fonctionne sur quatre. Il en est de même pour
l'Institut d'Odonto-stomatologie d'Abidjan.
La lenteur dans l'approvisionnement en médica-
ments est considérable du fait que les commandes sont faites
en Europe, en France le plus souvent.
Cette insuffisance du personnel et des moyens
disponibles en santé dentaire, explique en partie l'irrégula-
rité des visites.
Les soins sont gratuits en Côte d'Ivoire, mais
les longues files d'attente devant les cabinets dentaires
découragent le plus souvent les patients qui ne se décident
à consulter que quand la douleur est très importante. L'extrac-
tion est alors la seule indication thérapeutique.
Ces différentes constatations constituent autant
d'arguments justifiables d'une politique de prévention.
L'une des méthodes préventives qui a démontré
son efficacité par accumulation de preuves scientifiques et
de succès de plus en plus statistiquement bien établis, est à
l'heure actuelle,
le FLUOR,
d'où la deuxième partie de notre
étude : la prévention par le FLUOR.

-
35 -
III - LES DIFFERENTES POSSIBILITES D'UTILISATION DU FLUOR
DANS LA PROPHYLAXIE DE LA CARIE DENTAIRE EN COTE D'IVOIRE
111.1. FLUOR - DEFINITION
c'est en 1886 que le Professeur Henri Moissant de
la Faculté de Pharmacie de Paris,
isole pour la première fois
le Fluor de symbole F- et de poids atomique 19.
C'est le premier terme de la famille des halogènes
à côté du chlore, du brome et de l'iode.
Il occupe la 17ème place des constituants de l'écorce
terrestre.
2
2
Sa structure fondamentale est 1S
2S
2p5.
Il est petit,
de taille comparable à l'hydrogène.
Son affinité pour l'électron est maximale,
son
électronégativité 4 dans l'échelle de Pauling,
le place loin
devant ses suivants immédiats le chlore 3,5 et l'oxygène 3.
On le trouve d'une manière constante dans les sols
riches en phosphate de calcium. Ces deux principaux minéraux
sont
la fluorine ou spath-fluor (F Ca)
2
- et la cryolythe ou fluoro-aluminate de sodium (F A1 6 Na)
6
2
Certaines eaux sont naturellement fluorées.
C'est un
constituant presque constant des végétaux à des teneurs très
faibles.

-
36 -
Dans les tissus animaux,
le fluor est surtout loca-
lisé dans l'os et la dent,
c'est-à-dire dans les tissus durs
fortement minéralisés.
L'os humain renferme 1 000 à 3 500 ppm sur cendres,
selon la nature de l'os,
l'âge.
L'émail dentaire renferme 90 à 110 ppm dans les mêmes
conditions tandis que la dentine en contient de 350 à 500
sur cendres.
Ces concentrations peuvent varier en fonction de l'ap-
port fluoré et les conditions dans lesquelles cet apport in-
tervient.

-
37 -
111.2.
HISTORIQUE
Au XIXème siècle, en France, en Allemagne et en
Grande-Bretagne, des chercheurs notent la possibilité
d'une relation entre le fluor et la santé dentaire.
A la fin du XIXème siècle, Chiae a observé en
Italie, dans les régions proches de Naples
(régions volca-
niques)
que les enfants présentaient des taches sur l'émail
d'oü le nom de "denti Chiaie" ou "denti-Neri" qu'on donne à
cette affection.
En 1901, Eager rapporte des dysplasies de l'émail
dentaire, constatées sur les immigrants italiens venant de
la région de Pazzuoli près de Naples.
En 1916, Mac Kay et Black décrivent à leur tour
ces altérations dentaires chez 80 % des indigènes du Colorado,
se manifestant par un aspect crayeux de l'émail d'oü le nom
de "Mottled Email" ou "Email Moucheté" donné à ce phénomène.
Ils établissent
que ces lésions sont dues aux
excès de boissons qui apportent à l'émail une surcharge et
l'un de ces éléments constitutifs.
En 1931, trois groupes indépendants de chercheurs
établissent simultanément que l'agent causal de ces altéra-
tions est le fluor. Celui de Smith et Lantz de l'Université
de l'Arizona, d'une part,
ceux de Chirchull et de Velu,
Chef de laboratoire du Service de l'élevage au Maroc) d'autre
part.
Peu à peu, des foyers à
"Email Moucheté" sont si-
gnalés dans de nombreuses parties du monde: Texas, Argentine,
Afrique du Nord, Afrique du Sud, Indes, Portugal, etc ...
De 1933 à 1942 toute une série d'expériences est m2..'"lée e."'ltre
autres celle dite "de 21 villes" choisies dans l'Illinois,
le Colorado et l'Ohio où l'indice de la teneur en Fluor des
eaux de boisson sur la carie dentaire est étudié pour la
première fois selon une méthode statistique nouvelle, connue

-
38 -
sous le nom de D.M.F.
(Klein, Henry, Palmer),initialesdes
mots anglais
"Decayed, Missing, Filled" signifiant "cariée,
manquante, obturée".
Le quotient de la somme de ces trois rubriques par
le nombre d'individus examinés, donne un coefficient qui
traduit l'état sanitaire dentaire d'un groupement humain.
A la suite de ces expériences faites sur des enfants
de 12-14 ans, ils montrèrent que la fréquence de la carie
diminue de 2/3 lorsque la concentration en fluor des eaux de
6
boisson passe de 0,5 à 2.10- , c'est-à-dire de 0,5 mg à
2 mg par litre.
Entre 1936 et 1938, le Pro Klein ex-président du
comité scientifique de l'association fluocaril fluor et santé,
établit indiscutablement les propriétés du fluor contre la
carie dentaire.
D'autre part, de 1936 à 1940, Armstrong fournit une
série de recherches dont le tableau suivant résume les ré-
sultats analytiques.
Les dents à émail moucheté sont surchargées en fluor.
EMAIL !'lOUCHETE
EMAIL NORM.~
6
EMAIL
245 à 361.10- 6
110.10-
6
DENTINE
371 à 425.10-
204.10- 6
En 1939, Cox lance l'idée d'utiliser l'action pro-
tectrice d'une consommation accrue de fluor à des fins
d'hygiène et Arnold propose d'ajouter du fluor sous forme
de fluorures solubles aux eaux de boisson qui en sont exemptes,
et Bibby en 1942 démontre expérimentalement l'action spéci-
fique des fluorures comme agents inhibiteurs de la carie
dentaire.

-39 -
Depuis les travaux consacrés au fluor et son action
sur la carie sont innombrables.
Les Docteurs Bergon Ericsson, Kanai et Komori au
Japon, Myets, Hamilton et Becks aux U.S.A. ont suivi la pé-
nétration du fluor dans les applications topiques.
En Suisse,
depuis de nombreuses années,
les travaux
et les expériences du Professeur A.J. Held ont prouvé l'effi-
cacité du fluor dans la lutte contre la carie.
En Italie, les Professeurs Bertolini et Brachini ont
publié un travail sur le traitement de la carie par les ions
négatifs de sels de fluor.
En France, des travaux importants ont été publiés par
le Docteur Goupil en 1955, par les Docteurs Carlier en 1966,
Frank de Strasbourg, et par une équipe de recherche du
Laboratoire Odontologigue de l'Institut National des Sciences
et Techniques
(Centre d'Etude Nucléaire de Saclay)
avec les
Professeurs J. Raulo, R.
Jean, G. Bouchier et J.P.
Bloch.
En 1972, parution de "Fluor et Sa..~té" édité par
l'O.M.S.
(40). La fluoruration est alors préconisée par
l'O.M.S.
puis recornmandœpar le Conseil de l'Europe. Ainsi,
plus la recherche progresse, plus le fluor associé à l'hygiène
dentaire et au brossage apparaît comme le seul élément naturel
efficace pour la prévention des maladies dentaires.

-
40 -
111.3. ACTION DU FLUOR SUR LA DENT
III.3.1. RAPPEL EMBRYOLOGIQUE ET HISTOCHIMIQUE DE LA
DENT.-
Il s'agit dans cette partie de notre étude de
citer sommairement les éléments d'embryologie et les compo-
sants histo-chimiques impliqués dans la pathologie dentaire.
Nous comprendrons ainsi mieux les différents
échanges chimiques qui se produisent lors d'une prophylaxie
par le fluor.
1) Rappel embryologique
La notion fondamentale est la double origine des
ébauches dentaires
- épiblastique
.
- mésench}~ateuse
A la 6ème semaine,
sur le pourtour de la cavité
stomodœale
de l'embryon, une lame épiblastique s'enfonce
dans les bourgeons maxillaires:
c'est le mur plongeant,
qui laisse en dehors de lui le mur saill~~t, ébauche des
lèvres.
De la face profonde du mur plongeant, se détache la
lame dentaire, qui s'enfonce donc dans le mésenchyme cor-
respondant à la future mâchoire, mésenchyme centré sur le
cartilage de Meckel.
Cette lame dentaire va s'épaissir en certains points
et se fragmenter en bourgeons dentaires, petits massifs
épithéliaux en forme de cloche.
En regard de chaque bourgeon dentaire d'origine épi-
blastique, se produit une condensation mésenchyrnateuse
(ce
mésenchyme ne serait pas du mésenchyme banal, mais de
l'ectomésenchyme d'origine neuro-ectoblastique
; il serait

-
41 -
l'élément inducteur de la prolifération de la lame den-
taire) .
L'ébauche dentaire est ainsi définitivement cons-
tituœavec sa double origine:
l'ébauche épiblastique s'or-
ganise en une cloche dentaire enserrant l'ébauche mésen-
chymateuse, future pulpe dentaire.
La cloche dentaire est reliée a la gencive par l'in-
termédiaire du pédicule dentaire, d'où se détache le
bourgeon dentaire de remplacement
(2ème dentition).
L'épaisseur même de la cloche constitue la gelée de
l'émail.
La couche profonde de la cloche se différencie en
une assise d'adamantoblastes
(futur émail).
Enfin, en regard des adamantoblastes, le mésenchyme
pulpaire se différencie enodontoblastes.
Aux environs du quatrième mois,
une substance est
secrétée par les odontoblastes : la pré-dentine, préfigu-
ration de l'ivoire.
Peu après,
les adamantoblastes secrètent la pré-
adamantine,
futur émail.
Ces deux sécrétions s'imbriquent dans l'espace situé
entre les deux assises de cellules secrétrices.
Cette double secrétion qui s'étend a toute la face
profonde de la cloche dentaire,
forme la couronne, qui
émergera hors de la gencive lors de l'éruption.
La gelée de l'émail est appelée a disparaître lors
de la migration de la dent vers la surface et la couronne
émergera sous forme d'un nodule d'ivoire recouvert d'une
couche d'émail.
Après la constitution de la couronne,
la racine com-
mence a se former. C'est l'anneau constitué par l'extrémité
inférieure du cul-de-sac épithélial qui entre en activité.
La formation de la dentine est modelée au fur et a
mesure de l'ascension de la dent par cette gaine épithéliale

-
42 -
qui rétrécit concentriquement (gaine épithéliale de
Hertwig von Brünn) .
La dent fait saillie hors de la gencive, à travers
les débris de l'organe de l'émail vers le sixième mois
de la vie
(pour les incisives centrales)
les bourgeons
dentaires de remplacement entreront en activité vers la
sixième année.
TABLEAU 1
Chronologie du développement des dents temporaires
~tise en
Début de
Fin de la
Eruption Fin de
lP lace des
la miné-
minérali-
l'édifi-
lères
ralisa-
sation
cation de
~tructu-
tion
la racine
Ires
incisive
4e-se
2 ans -
centrale
mois
3-4 mois
6-7 mois 2 ans 1/2
vie 1. U.
Du 2e
incisive
au 3e
4e-se
latérale
mois vie
3-5 mois
7-9 mois 2 ans
mois de
vie 1. u.
la vie
canine
intra-
Se mois
9 mois à
1 an 1/2 3 ans
vie I.U.
1 an
utérine
première
avant Se
molaire
mois
6-9 mois
1 an
2-3 ans
vie 1. U.
deuxième
7e mois
1 an
2 ans
3-4 ans
molaire
vie 1. U.

- 43 -
TABLEAU 2 - Chronologie du développement des dents permanentes
Bise en
Début de
Fin de mi-
Fin de
1P1ace des
minéra-
néralisa-
Eruption l'édifi-
lères
lisation
tion de la
cation de
structures
couronne
la racine
incisive Se mois
3e mois
4-5 ans
6-7 ans
vers 10
centrale
a
!Vie I.U.
incisive Se mois
6-9 mois
5 ans
7-8 ans
vers la a
latérale vie I.U.
canine
~e mois
6-9 mois
6 ans
~1-12 ans
13
vie I.U.
ans
1ère pré- naissance
2 ans
6-7 ans
~0-12 ans
13 ans
molaire
2ème pré- 9-12 mois 3 ans
6-8 ans
~1-12 ans
14
molaire
ans
1ère
~e mois
naissance 3-4 ans
6 ans
9-10 ans
molaire
vie 1. U.
2ème
9-12 mois 2 ans 1/2
8 ans
9-10 ans 12-13 ans
molaire
dent de
4-5 ans
7-10 ans
13-16 ans ~6-17 ans
18 ans
sagesse
à 20 ans
2) Rappel sur la composition chimique de l'émail et de la
dentine
Le Pro Kerebel a consacré de nombreux travaux à cette
étude (28 et 29).
2.1. L'émail
L'émail recouvre et protège la surface coronaire
des dents. Sa constitution particulière rend compte de
la grande résistance des dents et de l'apparition des
facettes, usure en réponse aux frottements et aux con-
tacts occlusaux ; elle explique aussi la quasi indes-
tructibilité des dents après la mort.

- 44 -
Composition chimique de l'émail:
Les proportions des composants chimiques de l'émail sont
- 95 % à 96 % de minéral,
-
1,7 % de protéine,
- 2,3 % d'eau.
Matériel minéral
Le tableau classique de H. Hodge indique que 100 9 de
cendres d'émail donnent
- Ca
36,1 9
- P
17,3 9
- CO
3
9
2
- Mg
0,5 9
- Na
0,2 9
- K
0,3 9
- Qùorures
0,3 9
- Fluo-
rures
0,016 9
- Sulfures 0,1 9
- Silicium 0,003 9
- Fer
0,0025 9
- Zinc
0,016 g.
Les éléments minéraux de l'émail sont constitués
par un réseau d'apatite.
La dureté minéralogique de l'émail est celle d'une
apatite.
Les apatites sont les sels doubles de phosphate
de Ca et d'un autre sel de calcium de formule générale
3Ca 3(P0 )2 Ca X 2 , dans lequel X peut être:
4
OH,
i l s'agit alors d'hydroxypatite
F,
il s'agit alors de fluoroapatite
C0 ,
il s'agit de carbonato-apatite
3
CO 2 , 0, 5°
...
4

-
45 -
L'apatite a deux propriétés essentielles qui
existent en l'absence de toute intervention de cellules
vivantes, ce sont:
1)
les échanges ioniques
2)
l'absorption d'ions.
Si l'on sait aujourd'hui de façon certaine que les
composés minéraux de l'émail possèdent la structure cris-
talline d'un apatite, on connaît mal ~a structure chimique
de cet
apatite.
L'interprétation la plus généralement défendue assi-
mile le réseau cristallin de l'émail à celui de l'hydro-
xyapatite.
Eléments organiques:
Les éléments organiques de l'émail sont encore incomplè-
tement connus.
Le dosage organique donne
- kératine
0,15 %
- mucoprotéine
0,15 %
- peptides
0,15 %
- collagène
0,10 %
- citrate
0,10 %.
2.2. La dentine
Pondéralement,
le minéral constitue 69 % de la
dentine contre 20 % de matière organique et Il % d'eau.

-
46 -
- Composition minérale
Tableau de H. Hodge et Rochester N.Y.
comparant la
composition chimique de la dentine avec celle de l'os
compact et du cément.
Dans la dentine
Dans l'os compact
et le cément
Calcium
25,3 g
35,5 g
.
Phosphore
17,1 g
17,1 g
Gaz carbonique
4
g
4,4 g
Magnésium
1,2 g
0,9 g
Sodium
0,2 g
1, l
g
Potassium
0,07 g
0,1 g
Chlorure
0,03 g
0,1 g
Fluorure
0,017 g
0,015 g
Sulfure
0,2 g
0,6 g
Silicium
-
0,04 g
Fer
-
0,09 g
Zinc
0,018 g
-
On trouve de faibles quantités non mesurables
d'argent, strontium, baryum, chrome, étain, manganèse,
titane, nickel, aluminium, cuivre, lithium, sélénium.
- Le Fluor
Le contenu des tissus dentaires en fluorures revêt
un intérêt particulier du fait de l'importance du fluor
dans la physiopathologie dentaire. Le contenu en fluor
des dents permanentes en fonction du taux de fluor de
l'eau de boisson donne les pourcentages suivants pour
les tissus secs de dentine et d'émail.

- 47 -
Concentration de
l'eau en fluorure
0 à. 0,3
1,1 à 1,2
2,5 â 5
mg/l
Dentine
0,024
0,036
0,076
Email
0,01
0,013
0,034
Il existe une plus grande concentration en fluor
dans la dentine circumpulpaire que dans le reste de la
dentine coronaire.
Le contenu de la dentine en fluor augmente avec
l'âge dans la dentine circumpulpaire et reste inchangé
ailleurs.
La nature des sels
minéraux de la dentine est mal
connue. L'opinion la plus admise attribue aux sels den-
taires et osseux une structure de type apatite. Les apa-
tites sont les sels doubles de phosphate de calcium et
d'un autre sel de calcium de formule générale
3 CA3 (P0 4 )2, CAX ou X peut être
°
Composition organique
Le contenu organique réel de la dentine est d'en-
viron 20 % ; l'eau constitue I l % du poids de la dentine.
La dentine séchée renferme
18 % de collagène,
0,9 % d'acide citrique
0,2 % de protéine insoluble non identifiée, mucopoly-
saccharide et graisse.
Le collagène dentinaire contient environ 0,6 % de
chondroitine sulfate (hexosamine et acide hexaronique) ,
le contenu en mucopolysaccharides étant de 0,2 à 0,3 %.

-
48 -
Les autres matières organiques sont des graisses
Cholestérol sous forme estérifiée:
1,71 %
Cholestérol
3,42 %
Triglycérides
l,59 %
Diglycérides
0,75 %
Monoglycérides 0,45 %
Phospholipides 0,082 %.
III.3.2. MODE D'ACTION CARIOSTATIQUE DU FLUOR.-
De très nombreux travaux ont prouvé que
l'action du fluor est double.
Il intervient sur :
-
la dent par action cristallo-chimique,
-
sur la salive et la plaque dentaire par action biochimique.
1)
Sur la dent
Pendant le développement de la dent,
i l y a trois périodes
au cours desquelles le fluor peut se fixer sur les tissus
dentaires minéralisés.
1.1. Période de formation et début de minéralisation de
la couronne
Les ions F- absorbés par voies endogènes et amenés
par la circulation sanguine sont incorporés dans les cris-
taux d'apatite.
C'est une phase peu enrichissante en fluor, mais
comportant par contre le risque d'apparition de fluorose
dentaire
(émail moucheté)
consécutive à un surdosage en
fluor ingéré pendant cette période,qui s'échelonne du
cinquième mois de la vie intra-utérine à la fin de la
première année de la vie pour la dentition temporaire,et
de la naissance à la huitième année pour les dents per-
manentes
(3ème molaire exceptée) •

-
49 -
L'émail peut s'enrichir considérablement en fluor.
1.3. ~s_~hsê~-2Q~t=~ry~t!Y~_QQ_l~s~t!QU_9~_!1~Q~_!U~~E:
y!~ut-Esr_~Qn~s~t_9!r~~t_èY~~_~è_9~~(action topique)
Ces conditions nouvelles vont de pair avec des modi-
fications dans la couche superficielle de l'émail.
Peu après l'apparition de la dent sur l'arcade,
l'émail "jeune" réagit davantage aux agents externes
sa perméabilité est plus grande. Il convient de préciser
que toutes les dents n'apparaissent pas en même temps sur
l'arcade. La première molaire apparaît à 6 ans, et la
deuxième à 12 ans.
La formation de la fluoroapatite
L'émail et la dentine sont constitués en très grande
partie par un phosphate de calcium d'un type particulier.
L'apatite de formule générale:
CalO (P0 )6X2 (X pouvant être
OH, CO
etc ... )
4
2
C'est l'hydroxyapatite
CalO
(P0 )6
(OH)2, qui cons-
4
titue toutefois de loin la forme la plus importante et
avec laquelle le fluor va se combiner pour donner une
fluoroapatite de type CalO (P0 )6F ,cristaux mécaniquement
4
2
plus résistants et moins solubles dans les acides dilués.
Cette réaction est facilitée par le fait que les ions
F- et OH- ont chacun un rayon ionique extrêmement court
-
Q
Q
et très voisin (F
= 1,33 A ; OH
= 1,32 A) .
D'autre part, ces deux ions ont une charge négative
équivalente, ce qui implique que l'ion F
pourra prendre
facilement la place des ions OH
dans les·réseaux-
cristallins par substitution isomorphique, sans qu'il se
produise de modification structurelle dans la construction
du réseau.

-
50 -
D'une manière générale, on admet que l'action anti-
cariogène du P
sur l'émail se traduit par:
- une moindre solubilité dansles acides dilués due à la
formation de fluoroapatite.
Cependant, quelques réserves ont été émises ces dernières
années par certains auteurs sur les qualités cario-
statiques spécifiques de la fluoroapatite basée sur le
fait suivant : certains ions autres que le fluor:
++
++
++
++
.
Zn
, Pb
, Sn
, Cu
, rédu1sent également la solu-
bilité de l'émail sans pour autant le protéger contre
la carie. Dans les cristaux d'apatite, la proportion
des ions OH- qui sont remplacés par des ions P- est
seulement d'environ 1 pour 50 à 1 pour 100 par rapport
à la théorie.
2) Action sur la "cristallinité" des constituants minéraux
de la dent
D'après les travaux récents de Dallemagne, 1964,
Mac Gregor et Brown, 1965, i l semble qu'il n'existe pas
qu'une seule phase cristalline dans la structurealicifiée
des os et des dents.
La première phase serait constituée non pas par un
hydroxyapatite, mais par un phosphate de calcium de type
CaB
(P0 ) 6H
50H
qui se transforme dans des conditions
4
2
2
physiologiques normales au cours de la maturation miné-
rale en hydroxyapatite
stable.
En cas de retard de cette transformation, la struc-
ture de l'émail est modifiée et elle renferme des inclu-
sions stratifiées hypominéralisées, prédisposant à la
carie.

- 51 -
3) Sur la salive et la plaque bactérienne
La salive contient des acides cariogènes dont l'action
déminéralisante répétée favorise l'apparition de la carie.
Ces acides sont le résultat de l'action des enzymes bacté-
riens sur les résidus hydrocarbonés d'origine alimentaire
qui sont dégradés jusqu'au terme acides pyruviques et lac-
tiques. Le fluor agit en bloquant, ou en réduisant, les
enzymes salivaires
(phosphatases, énolases, lipases) et
par conséquent en inhibant ou en limitant la formation de
ces acides d'une haute agressivité pour l'émail.
C'est le dépôt qui se forme à la base des dents en bor-
dure de la gencive et qui se renouvelle rapidement entre
deux brossages.
Elle est essentiellement constituée de protéines
salivaires modifiées, de cellules épithéliales et surtout
de corps microbiens innombrables •
Cette flore bactérienne peut se développer considé-
.rablement si la plaque n'est pas éliminée et devenir
extrêmement agressive pour la gencive et pour la dent.
Le fluor
s'il se trouve sous forme combinée à l'in-
térieur du corps microbien
peut jouer un rôle d'inhibiteur
d'enzymes et empêcher la formation des acides cariogènes.
Le fluor
empêche également la synthèse des polysaccharides
très cariogènes à partir des sucres ingérés.
Le fluor utilisé localement inhibe d~ façon très
importante la croissance et le métabolisme des germes
salivaires cariogènes :
- streptococcus lactis,
- lactobacillus acidophilus, etc ...

- 52 -
111.4. MOYENS DE PROPHYLAXIE PAR LE FLUOR UTILISABLES EN
COTE D'IVOIRE
Le fluor constitue à l'heure actuelle l'une des me-
sures préventives les plus efficaces soit par la fluoruration'
des eaux de consommation, soit par les applications topiques.
Dans quelle
mesure
ces différents procédés sont-
ils envisageables en Côte d'Ivoire, pays chaud aux croyances
animistes et économiquement sous développé ?
III.4.1. FLUOR PAR VOIE INTERNE.-
III.4.1.1. Méthodes d'application collective
1) Fluoruration des eaux de consommation
L'intérêt de la fluoruration des eaux a été mis en
évidence par Dean aux U.S.A. dont les études ont fait
autorité.
Les régions où les eaux étaient fluorurées naturel-
lement présentaient une morbidité carieuse toujours infé-
1
1
rieure aux régions témoins.
Actuellement, aucune étude n'a été entreprise dans
ce sens en Côte d'Ivoire.
C'est la fluoruration artificielle des eaux de con-
sommation qui semble être le procédé le plus réalisable
dans notre pays, parce que- le plxs accessible à l'ensemble
de la population.
On ne peut cependant envisager la fluoruration des
eaux et surtout celle des eaux de consommation en Côte
J
d'Ivoire/sans tenir compte du fait que nous sommes en
pays chaud et que la qu~~tité d'eau consommée par jour
et par personne est très importante, deux ~ trois fois
plus qu'en Europe.
Si une telle mesure devait être entreprise, il fau-
drait alors réajuster le taux de 1 ppm soit 1mg de F- par
litre en fonction de la consommation locale pour prévenir

- 53 -
des cas de fluorose.
Certaines études récentes
(12) estiment à 0,6 ppm, les
concentrations nécessaires pour les pays chauds.
Cette méthode nécessite de nombreuses études préala-
bles, de nombreux experts et un équipement important.
Pour plusieurs nations, le problème a été souvent
résolu.
Les eaux ont été fluorées quand le taux de fluor
était inférieur à 1 ppm.
Cependant,
la ·fluorur.ation des eaux
pose de nombreux problèmes.
Nous envisagerons successivement les arguments en
faveur de la fluoruration des eaux et les arguments contre,
d'une manière générale dans un premier temp~et dans un
deuxième temps plus particulièrement en Côte d'Ivoire.
1.1. ~~~_~~~~~~_~~_~~~~~!:_~~_~~_f~~~~~!:~~~~~_~~~_~~~
de consommation
Nous nous baserons sur de nombreuses études effec-
tuées dans plusieurs pays où le fluor a fait ses preuves
dans la prévention de la carie dentaire.
Près de Glasgow, on a observé, en 1932, une diminution
du taux de carie d'environ 50 % après une fluoruration
des eaux pendant une période de 5 ans
(31) et (44).
Quand 2 municipalité a interrompu la fluoruration
malgré les bons résultats enregistrés, on a alors assisté
à une remont~e progressive du taux de carie rejoignant
celui qui existait avant la fluoruration.
D'autre part, une étude faite ~ Bâle, ville de
350 000 habitants, ayant des eaux fluorurées artificiel-
lement montre que :

- 54 -
- avant la guerre de 1939-1945, le pourcentage d'enfants
sans carie est minime ;
- ce pourcentage augmente pendant la guerre à cause d'une
interruption.
Actuellement, on peut observer, après 13 ans de fluo-
ruration des eaux, 32,6 % d'enfants présentant des dentures
intactes (cours Sème A du Pro Cavaillon).
Une autre expérience portant sur plus de 7 millions
de personnes qui, pendant toute leur vie, ont bu de l'eau
contenant naturellement plus de 0,7 mg de fluorure par
litre et qui, de ce fait, eurent moins de car~es
tout.p.n
ne présentant ni maladies particulières ni anomalies,
forme la base de l'argumentation en faveur de la fluorura-
tion artificielle de l'eau potable.
Aujourd'hui, plus de 130 millions de personnes sont
concernées.
Le tableau suivant,fondé sur les données adressées
par divers gouvernements, la Fédération Dentaire Interna-
tionale et les bureaux régionaux de l'O.M.S., donne une
vue des pays appliquant la fluoruration.
Programme de fluoruration de l'eau d'après Who-Chronicle
vo 1. 23, nO Il, nov. 69, p. 5071 (50)
Pays ou régions
Date du début Nombre de com- Nombre de per-
du projet
munes recevant sonnes rece-
l'eau fluo-
vant l'eau
rurée
fluorurée
AUSTRALIE
1955
23
4 159 000
BELGIQUE
1956
1
10 000
BRESIL
1953
86
1 500 000
CANADA
1945
459
6 063 000
. CHILI
1953
64
3 300 000

-
55 -
COLOMBIE
1953
6
2 401 000
TCHECOSLOVAQUIE
1958
30
1 000 000
SAN SALVADOR
1956
1
1 380 000
R.F.A.
1952
1
6 000
(1)
FINLANDE
1959
1
60 000
HONG KONG
1961
I l
3 570 000
IRLANDE
1964
44
1 200 000
JAPON
1952
KOWEIT
1968
1
676 000
MALAISIE
6
3 000 000
MEXICO
1960
5
1 750 000
PAYS-BAS
1953
15
3 000 000
NOUVELLE-ZELANDE
1953
29
1 205 000
PANAMA
1950
8
510 000
NOUVELLE GUINEE
1966
1
38 000
PARAGUAY
1959
1
135 000
POLOGNE
1
500 000
PORTO-RICO
1953
59
1 808 000
ROUMANIE
1
100 000
ISLANDE
2
740 000
SARAVAK
180 000
SINGAPOUR
1958
1
2 000 000
SUEDE
1952
2
130 000
SUISSE
1960
3
250 000
ANGLETERRE
1955
15
2 250 000

- 56 -
U. S.A.
1945
3 827
74 600 000
(2)
U.R.S.S.
1960
24
13 000 000
(3.J
VENEZUELA
1952
22
60 000
(1)
Pour la R.F.A., on donne actuellement 300 000
(2) Les dernières données sont respectivement : 4 835
et 80 000 000
(3) Dont 3 000 000 dans le nombre de villes citées.
Une autre étude épidémiologique effectuée sur des
enfants de 15 ans qui avaient consommé de l'eau fluorurée
à 1 ppm dès la naissance, montre que le niveau de protec-
tion atteint, var~ait entre 46,6 à 51 %.
Le tableau suivant résume quelques résultats obtenus
avec le fluorure de sodium, d'après Backer Dirkso,
Kunzel W., Carlos J.P.
Caries Preventive Water Fluoridation (5)
AUTEURS
AGE DES
DUREE
RESULTATS
ENFANTS
D'ADHINISTRATION
..
SCHUTZMANNSKY
9 ans
Dès naissance
CAO
(D)
39 %
ASSENDENT et
8-11 ans
Dès naissance
CAO
(F)
80 %
PEEBLES
BINDER
8-14 ans
Dès naissance
CAO
(D)
43 %
MORT HALE R
14-15 ans
8 ans
CAO
(0)
37 %
CAO (F)
47 %
STEPHEN
8 ans
1 an
CAO
(0)
40,2%
CAO (F)
35,8%
2 ans
CAO
(D)
49,26%
CAO
(F)
56,2%
3 ans
CAO
(D)
60,1%
CAO
(F)
70,5%

- 57 -
REALISATION PRATIQUE DE LA FLUORURATION
La plupart des eaux de surface contiennent moins de
0,3 ppm de fluor: les eaux souterraines sont généralement
plus riches en fluor que les eaux de surface.
Cependant, à l'exception de quelques eaux naturelles
dont la teneur en fluor est suffisante ou même excessive
puisque certaines d'entre elles doivent être soumises à
un traitement de défluoruration, la teneur optimale de
1 ppm de fluor est rarement atteinte pour les eaux livrées
à la consommation.
Pour celles-ci, le déficit en fluor peut être faci-
lement comblé par simple addition à l'eau, d'un composé
fluoré minéral de façon à atteindre la dose prophylactique
de 1 mg de fluor par litre qui sera réajustée en fonction
de la consommation locale et des conditions climatiques.
Produits utilisés dans la fluoruration de l'eau
Les produits utilisés pour la fluoruration de l'eau
son t les sui vants :
(Soci été PCUl<, 44)
- Spath Fluor
- Fluorure de sodium
- Acide fluosilicique
- Fluosilicate de sodium
- Fluosilicate d'Ammonium
- Fluosilicate de Magnésium
L'acide fluorhydrique à 70 % a été utilisé dans une
station d'eau des Etats-Unis, mais son emploi pose de trop
nombreux problèmes pour qu'un développement puisse être
envisagé.
SPATH FLUOR
Le spath fluor est la source de fluor la plus écono-
mique. Il est pratiquement insoluble dans l'eau,mais se

- 58 -
dissout dans les solutions de sels d'alumine, ce qui a
permis d'envisager son emploi pour la fluoruration des
eaux, le sulfate d'alumine étant d'un usage courant comme
coagulant dans certaines usines d'eaux.
Un appareil spécial de dissolution, a été mis au
point par le Service de la Santé Publique des Etats-Unis,
appareil qui répond aux diverses conditions requises pour
l'obtention d'une solution appropriée de spath fluor â
savoir
1 - La durée de contact de la solution de sulfate d'alu-
mine avec le spath doit être d'environ deux heures â
température ambiante ;
2 - Un excès de spath fluor doit toujours être présent
dans la solutiQn ;
3 - Une agitation vigoureuse doit être maintenue pendant
la durée de l'opération.
C'est sans doute le procédé de
fllloruration le meil-
leur marché, mais encore faut-il que la station d'eau
utilise le procédé de filtration rapide avec coagulation
au sulfate d'alumine.
Certains hygiénistes seraient favorables au spath-
fluor du fait de son origine naturelle alors qu'ils auraient
~~e certaine méfiance pour les autres composés fluorés
qui ont subi une préparation chimique.
FLUORURE DE SOD1U1-1
Le fluorure du sodium a été le premier composé
employé pour la fluoruration de l'eau. C'est lui qui fut
choisi pour les expériences pilotes aux U.S.A. et qui a
été également adopté dans la plupart des stations expé-
rimentales européennes.
Les principales raisons de ce choix sont que ce pro-
duit offre de plus grandes garanties de pureté, une meil-
leure solubilité et des risques moindres de corrosion que
les autres composés fluorés.

-
59 -
En outre, la toxicologie du fluorure était mieux
connue que celle des autres sels.
Le fluorure de sodium est ajouté à l'eau soit direc-
tement en poudre en quantité déterminée à intervalles
réguliers, soit sous forme de solution à l'aide d'une
pompe doseuse.
Qualité
La qualité du fluorure de sodium adoptée par les
services des Eaux américaines est définie par la norme
B 701-60 de l'American Water Works Association
Teneur en F = > 42,9 %, soit environ 95 % NaF.
ACIDE FLUOSILICIQUE
Son prix est élevé, mais son intérêt réside dans
la facilité de mise en oeuvre, les dépenses d'équipement
étant beaucoup moins importantes que pour les autres
composés,
l'addition du produit à l'eau ne nécessitant
qu'une simple pompe doseuse.
Quantité :
La teneur en H
Si F
> 23 %.
2
6
FLUOSILICATE D'AMMONIUM
Produit très soluble. Il est utilisé pour des dé-
monstrations pilotes de fluoruration.
Toutes les études nationales effectuées sous le
patronage de l'O.M.S. montrent l'utilité pour la Santé
Publique de la fluoruration des eaux et son cont rela-
tivement minime par rapport aux coûts des traitements
des caries dentaires.

-
60 -
ELEMENTS PARTICULIERS A LA COTE D'IVOIRE
En dehors du problème de réajustement du taux de
ppm qui constituerait des difficultés,
compte tenu des
différences de consommation, c'est un procédé qui peut
être envisagé en Côte d'Ivoire pour plusieurs raisons:
-
la population est peu nombreuse
6 714 000 habitants
d'après les rapports du dernier recensement effectué
en 1975. L'ensemble de la population est par conséquent
plus facilement accessible.
L'importance du pourcentage des atteintes carieuses
94,2 % de la population examinée.
- L'insuffisance du personnel disponible en santé dentaire.
- Le bénéfice certain en économie de Santé Publique,
constituent autant de facteurs favorables à l'application
d'une politique de prévention de la carie dentaire par
le fluor.
1.2.1. Caractère
incertain en économie de santé
.........................................
publique
Il est sans valeur à l'exception des engage-
ments financiers importants lors de la construction et de
la mise en route des centrales d'épuration des eaux de
fluoruration. Mais une fois installé, le système ne revient
qu'à 25 F C.F.A.
(50 centimes français)
par an et par
individu.
Kunzel, en 1972, a fait une analyse très
détaillée des aspects socio-économiques de la fluoruration
de l'eau.
LeG
considérations suivantes. se basent
principalement sur son rapport :

- 61 -
Les coûts de l'installation mise en fonction et de l'en-
tretien d'un équipement pour la fluoruration de l'eau se
composent: du nombre d'installations nécessaires pour
approvisionner tous les habitants de la ville, de
la quantité d'eau qui doit être fluorurée
(la séparation
de l'eau industrielle et de l'eau potable permet de réduire
la quantité de fluorure nécessaire), du prix des appareils
de dosage et de supervision, du prix du personnel néces-
saire pour l'exploitation et le contrôle de l'appareillage.
L'analyse des coûts d'amortissement,
d'exploitation
et d'entretien dans les villes de Bâle, Karl-Marx-Stadt
et Birmingham (44)
a montré que le coût de fluoruration
artificielle par habitant et par année est inférieur à
1 FF, soit 50 F C.F.A.
Contrairement à l'argument avancé par les opposants,
i l y a certainement un bénéfice en économie de Santé
Publique.
La baisse du taux de carie dentaire permet avec le
personnel existant, de soigner plus de patients et mieux,
et diminue par conséquent le temps de travail nécessaire
pour soigner toutes les caries d'un groupe de population.
Si, en 1960, vingt dentistes étaient nécessaires
dans la ville de Bâle pour soigner les dégâts de la denti-
tion temporaire/en 1967, i l en fallait six seulement
(Gutherz, 1967). Si pour les enfants
(3-18 ans)
de
Karl-Marx-Stadt avant la fluoruration~ i l fallait 15,8
dentistes, huit ans après la fluoruration,
i l en fallait
6,4 en moins, c'est-à-dire seulement 9,4
(Kunzel, 1972).
1.2.2. Arguments politiques - violation des droits
...........................................
individuels. Religion:
En dehors du Ku-Klux-Klan qui attaque à la
fois la fluoruration,
la vaccination antipoliomyJlitique, et
la Cour Suprême des U.S.A., existe l'objection de Bronner

-
62 -
pour qui la fluoruration est un complot politique (10).
Pour d'autres, c'est un cas d'exercice illégal de la mé-
decine.
D'autres objections d'ordre juridique, proclament
que la fluoruration publique est une privation anti-
constitutionnelle de la liberté aboutissant notamment ~
imposer un traitement non souhaité et à nier aux parents
leur droit à contrôler sur ce point la santé des enfants.
C'est ainsi qu'en 1973 (31)
le Parlement Suédois,
sous pression de l'opinion publique, a interdit la fluoru-
ration des eaux sur le territoire alors qu'elle avait
été appliquée avec succès pendant plusieurs années (de-
puis 1952).
On conçoit la faiblesse de ces arguments, dès le
moment où il existe notamment des vaccinations obliga-
toires.
Plusieurs fois, la Cour Suprême des U.S.A. a refusé
toute valeur a cette argumentation. En effet, la souverai-
neté de l'Etat est son droit à se charger de la santé,
sécurité et bien-être général de sa communauté.
Certaines sectes religieuses, telle la "Christian
Science Church" qui exige de s'en remettre uniquement au
pouvoir divin quant à la conduite à tenir vis-à-vis des
maladies s'opposent à ce type de lois. Pour la Cour
Suprême des U.S.A., la législation sur la fluoruration n'est
pas de nature ~ violer la liberté religieuse (Strong, 1968).
1.2.3. Possibilités de conséquences nocives
....................................
Il reste enfin l'objection avancée par les
opposants pour qui le fluor est synonyme de "toxique"
signifie que le fluor a la propriété d'empoisonner.
Dans une certaine mesure, il est vrai que le
fluor. comme beaucoup d'autres substances bénéfiques ~
faibles doses, peut devenir un véritable poison quand il
est absorbé ~ des doses inconsidérées.

-
63 -
Le tableau suivant résume les différentes manifes-
tations de l'intoxication chronique fluorée, la seule qui
nous intéresse en prophylaxie dentaire.
CONCENTRATION
MILIEU
EFFETS
1 ppm
eau
prophylaxie de la
carie dentaire
2 ppm ou plus
eau
début d'émail moucheté
5 ppm
urée
pas d'ostéosclérose
8 ppm
eau
10 % d'ostéosclérose
20 - 80 mg/jour ou
eau ou air
Fluorose ankylosante
plus {10-20 ans}
50 ppm
nourriture
Altération de la thy-
ou eau
roide
100 ppm
nourriture
Retard de croissance
ou eau
Plus de 125 ppm
nourriture
Altération du rein
- eau
2,5 â 5 g
dose con-
Intoxication aiguë -
centrée
Mort
D'après SMITH et HODGE {1959}
Nous voyons, à la lecture de ce tableau, que, sauf
pour l'intoxication aiguë, ces effets ne se manifestent
qu'à la suite de l'absorption régulière pendant de
longues périodes 10-20 ans/de doses très sensiblement
supérieures â celles retenues pour la prophylaxie de la
carie dentaire.

-
64 -
Dans les régions où l'eau est naturellement fluorée,
on procède à un traitement spécial si les doses sont très
élevées.
Grâce aux mécanismes d'assimilation métaboliques
au niveau du rein et du squelette, le taux de fluor sanguin
reste constant même pour des apports réguliers en fluor
sensiblement supérieurs à ceux des doses prophylactiques.
Jusqu'à 8 mg par jour, l'excrétion urinaire et
fécale élimine la totalité du fluor absorbé. C'est au-
dessus de ce chiffre que le retentissement osseux commence,
se manifestant sans aucun trouble pathologique jusqu'à
20 mg/jour. On note une densification osseuse (ostéopet_
rose, ostéosclérose).
L'aspect du problème dans l'optique ivoirien:
En Côte d'Ivoire, seules les agglomérations de plus
de 25 000 habitants bénéficient d'un réseau de distri-
bution des eaux par le robinet.
Les fleuves, les rivières et les puits restent
encore un recours fréquent et nécessaire pour l'appro-
visionnement en eau de consommation. Il serait très dif-
ficile pour un pays aux ressources et budgets limités,
d'envisager une installation de château d'eau dans tous
les villages, et en plus, de les fluorurer.
Cependant, un espoir existe.
Depuis quelques temps, en effet, le gouvernement,
par l'intermédiaire d'une société de promotion rurale:
l'O.N.P.R. a entrepris une politique de distribution des
eaux dans les villages par des pompes publiques, une sorte
de fontaine dont la conception est basée sur le principe
du
forage, afin de prévenir des maladies transmissibles
par les eaux des marigots, telles que les parasitoses.
De telles installations pourraient être utilisées
dans le cadre d'une politique de prévention de la carie
dentaire par le fluor.

-
65 -
Il serait également souhaitable d'organiser cette
prévention d'abord chez les
enfants parce que c'est la
couche de la population la plus facilement accessible,
et le fluor agit surtout au cours de la minéralisation
des dents.
Il faudrait alors penser ~ la fluoruration de l'eau
dans les Ecoles, Lycées et les Internats.
2) Fluoruration du lait
Les résultats obtenus sont moins satisfaisants qu'avec
la fluoruration des eaux de consommation. L'assimilation
du fluor par ce procédé est faible comparativement à
celle obtenue avec l'eau fluorurée.
L'absorption est lente, et l'on pense que ce retard
s'explique par la coagulation du lait et la moins bonne
diffusion des fluorures.
Cette méthode serait surtout indiquée pour les en-
fants.
Cependant, une étude de Russoff et Cal (1962) montre
qu'on peut également accroître la protection de la dent
contre la carie par ce procédé (32).
D'après leur observation, l'administration quoti-
dienne pendant 3 ans et demi de 1 mg de. flUorures dans
le lait pris à la cantine de l'école a entra1né une dimi-
nution nette du nombre de caries sur les dents pluris-
cupidées qui ont fait leur éruption pendant cette période
chez des enfants de 6 à 9 ans au début de l'expérience.
Le taux de carie dentaire était de 0,34 C.A.O. par
dent par enfant dans le groupe d'expérience et 1,70 C.A.O.
dans les groupes témoins, cet effet protecteur de 80 %
n'était plus que de 50 %, 18 mois après l'arrêt de la
fluoruration du lait.

- 66 -
Mais le nombre limité de chaque groupe d'épreuve
65 et 64, ne permet pas d'affirmer la preuve irrGfutable
de
l'effet étudié.
Un tel procédé serait difficilement utilisable en
Côte d'Ivoire du fait qu'il n'y a pas de système de
distribution du lait par un réseau structuré de l'état,
ce qui rend le contrôle de l'hygiène et de l'ajustage
du taux indispensable, très compliqué.
3)
Fluoruration du sel de cuisine
C'est en Suisse et en Hongrie que les études les
plus sérieuses sont faites sur la consommation du sel
de cuisine fluoré.
Mais, depuis '1950, cette méthode est préconisée
par WESPI
(10,
30 et 31), qui estime que sans problème
économique,
l'ensemble de la population peut être atteint
de cette façon.
Du point de vue collectif, une méthode apportant
40 % de protection et atteignant l'ensemble de la popu-
lation est préférable à une méthode apportant 60 % de
protection mais n'atteignant que la moitié de la popula-
tion.
Les résultats obtenus dans le Canton de VAUD
(CH),
où on a ajouté 250 mg de fluor à 1 kg de sel sont très encou-
rageants
(1970)
et permettent de penser que ce moyen
pourrait être utilisé pour suppléer à la fluoruration de
l'eau urbaine quand celle-ci est impossible.
En effet, l'excrétion urinaire du fluor dans ce
canton, correspond à celle de la ville de Bâle où l'eau
est fluorurée,
ce qui laisse supposer qu'on pourrait
obtenir une réduction de 50 % de la carie dentaire.
Pour que cette méthode soit utilisée "en Côte
d'Ivoire,
i l faudrait q~'elle soit autoritaire.

-
67 -
Elle est envisageable dans l~ système actuel de
distribution des produits alimentaires.
Le stockage du sel se fait au port autonome
d'Abidjan et ce sont les revendeurs qui véhiculent le
produit à l'intérieur du pays.
Le traitement pourrait alors se faire au stade du
stockage.
L'inconvénient d'un tel procédé, est qu'il exige
une mesure autoritaire ce qui ne correspond pas à la
politique actuelle des ventes du sel
dans notre pays.
4)
Farine fluorurée
La farine a été utilisée dans certains pays comme
véhicule de Ca, d~ fer, de l'Iode, et elle est proposée
également comme support de fluorure au Danemark et aux
Pays-Bas où sa consommation est moins sujette à variation.
La mise en place d'un tel procédé nécessite des
études préalables, des investigations afin de déterminer
les variations de consommation, l'absorption dentaire de
fluorure,
les effets anti-carie et les problèmes toxico-
logiques liés.
La diversité de l'alimentation ivoirienne qui repose
essentiellement sur :
- L'igname
- Le riz
- La banane plain tain
-
Le maïs
-
Le Manioc
ne permet pas d'encourager sérieusement une telle méthode.

-
68 -
III.4.1.2. Méthodes d'application individuelle
1)
Ingestion de fluor en comprimés de fluorures
La fluoruration par comprimés présente un avantage
certain qui est la possibilité d'adapter la dose aux
différents ages,
autrement dit au poids corporel de l'en-
fant ou de l'adulte.
Ses effets anti-carie obtenus à l'aide des tablettes
fluorées absorbées dès la naissance jusqu'à 13-15 ans
selon une étude de Arnold, Mc Clure et White à Washington,
sont relativement superposables à ceux obtenus à Aurora
ou Bronltford (eau fluorée)
pour les mêmes classes,
d'après le tableau suivant
AURORA GRANDS
Après
tablette
Ages
eau natu-
RAPIDS
la ans delB RONLFORT WASHING-
rellement avant la
fluorura-
TON
fluorée
fluorura~ tion
C ~o
tion c..
c.Ra
~o
CAO
C. Ao
6-9 ans
0,8
2,3
1,0
0,9
0,6
10-12ans
2,5
6,5
2,9
2,8
2,2
13-15ans
3,8
11,0
6,7
5,0
4,5
Conditionnement
Les comprimés fluorés se présentent sous forme de
petits comprimés usuels faciles à avaler et contiennent du
fluor sous forme de fluorure de sodium soluble.
En Suisse,
la distribution de comprimés à ingérer
se fait sous deux formes : comprimés zymafluor
-
1 comprimé Zymafluor 1/4 mg = 0,25 mg
1 mg = l, 00 mg F

-
69 -
Posologie
Avec les comprimés fluorés Zymafluor dosés à
0,553 mg de fluorure
(0,25 mg de fluor),
la posologie
préconisée en fonction de l'age est la suivante:
naissance à 2 ans
1 comprimé
de 2 à 4 ans
2 comprimés
de 4 à 6 ans
3 comprimés
de 6 à
15 ans
4 comprimés.
La dose journalière ne devra pas dépasser 2 mg.
Cette posologie peut être adaptée à des conditions
locales différentes
(eau,
aliments,
c'est-à-dire s ' i l y
a déjà une teneur importante dans les eaux de consommation,
i l faut modifier la posologie) .
Administration
Elle doit se faire dès la naissance d'une manière
régulière jusqu'à l'âge adulte.
Chez la femme enceinte, contrairement à une opinion
souvent émise,
l'ion fluor est partiellement retenu par
la barrière placentaire et de ce fait présente des condi-
tions moins favorables pour une prédisposition anti-carie
de la denture permanente selon Heifetz et Horowitz,
Wespi et Bürgi.
Les comprimés peuvent être avalés, croqués ou pris
dissous dans un peu d'eau.
Cette méthode pourra être utilisée dans les écoles
et les internats en COte d'Ivoire.
L'instituteur veillerait alors sur l'ingestion des
comprimés.
Elle présente un avantage parce que c'est un procédé
individuel, donc un contrôle plus efficace de la régularité
des prises et du dosage.
Mais, dans le monde,
la distribution de petits com-
primés à ingérer dosés à 0,25 mg est de plus en plus rem-

-
70 -
placée par d'autres procédés depuis qu'on a constaté
que ~ fluor ingéré de cette façon agit surtout par con-
tact direct avec la dent au cours de l'introduction du
comprimé en bouche.
2}
Ingestion de fluor sous forme d'eau minérale
La consommation individuelle de l'eau de boisson
en Côte d'Ivoire se fait d'une manière générale par l'eau
du robinet et des puits.
Seule une certaine classe sociale, la nouvelle
bourgeoisie africaine utilise les eaux minérales.
La législation actuelle n'autorise pas encore la
fluoruration artificielle des eaux de boisson, le prati-
cien devra alors encourager la consommation d'eaux miné-
rales fluorées à des concentrations réajustées en fonction
du climat et du besoin.
Les avantages que présente ce procédé sont les mêmes
que ceux obtenus avec la fluoruration des eaux de consom-
mation.
Le tableau suivant présente un aspect comparatif
de diverses caractéristiques de la fluoruration par l'eau,
le sel,
les comprimés.
(Voir tableau p.
7I).

-
71 -
COMPARAISON DE DIVERSES CARACTERISTIQUES DE LA
FLUORURATION PAR L'EAU, LE SEL, LES COMPRIMES
F
L
U
0
R
U
R
A
T
l
o N
P R 0 P R l
E T E S
E
A
U
S
E
L
COMPRIHES
Nourrissons
alimentés
=
=
Potentiel
naturellement
=
=
-
de
Nourrissons
=
alimentés
=
-
Fluorura-
artificiellem
=
=
tion pré-
Petits enfants
éruptive
Enfants
==
1
Potentiel de fluoruration
post-éruptive
==
==
1
==
1 - - -
Bases scientifiques de
l'inhibition de la carie
1
Degré d'inhibition de
1
la carie
1
f
Coût

-
72 -
111.4.2. FLUOR PAR VOIE EXOGENE.-
111.4.2.1. Application individuelle à domicile
Elle se fait sous surveillance du praticien.
Cette méthode comprend :
- pâtes dentifrices fluorées,
- bains de bouche fluorés.
1) Dentifrices fluorés
Ces préparations destinées à un usage régulier bi
ou tri-quotidien sont très faiblement dosées en fluor.
Le dentifrice renferme en général 100 mg de fluor pour
100 g de pâte.
Les principaux dentifrices fluorés sont :
Fluocaril normal
composition
fluorure de sodium 0,221 g
benzoate de sodium 4 g
eugenol 0,025 g
paraxybenzoate de méthyle 0,100 g
excipient q.s.p.
:
100 g
Fluocaril bi-fluoré
composition
rnonofluoro?hosphate de sodium 0,570 g
fluorure de sodium 0,055 g
(fluor en
ion 0,100 g)
benzoate de sodium 4 g
eugenol 0,025 g
paraoxybenzoate de méthyle 0,100 g
excipient q.s.p.
: 100 g
Fluocaril bi-fluoré "gont enfant"
composition
monofluorophosphate de sodium 0,683 g
fluorure de sodium 0,0221 g
excipient q.s.p.
: 100 g

-
73 -
Fluocaril bi-fluoré homéopathique
composition
monofluorophosphate de sodi~ 0,570 9
fluorure de sodium 0,055 9
benzoate de sodium 4 9
eugenol 0,100 9
paraoxybenzoate de méthyle 0,100 9
excipient sans menthe q.s.p.
: 100 9
Fluosalyl
composition
fluorure de sodium 3 9
aldéhyde formique 0,30 9
excipient q.s.p.
100 9
Fluosept pâte
composé essentiellement de bifluorure
d'ammonium
Fluoride
comporte du fluorure stanneux +
métaphosphate de sodium
Actifluor
fluorure d'étain 0,20 9
ester phosphorique de l'éthanolamine 1 9
métaphosphate de sodium insoluble 26,00 9
benzoate de sodium 0,35 9
excipient q.s.p.
: 100 9
Le fluorure ne peut réagir â une vitesse suffisante
avec l'apatite que s ' i l est soluble et ionisé.
De plus,
la vitesse de formation de fluoroapatite
est fortement augmentée lorsque le pH est diminué.

- 74 -
Le tableau suivant présente la composition d'un
certain nombre de dentifrices au fluor
(VREVRENE J.
(48)
,
CONCENTRATION
CONCENTRATION F %
Sn F2
Pyrophosphate Ca
0,4
0,055
SnF2
IMP
0,4
0,055
APF
IMP
NaF
PPca + Zirconate
0,1
NaF-MFP polymethyl metacrylate
0,22
0,1
MFP
IMP
0,76
0,1
MFP
IMP
2
0,26
F.amine IMP
0,125
Il est â préciser que de nombreux autres dentifrices
incorporent dans leur formule une dose variable de sels
fluorés.
Lors d'un nettoyage des dents on utilise 1 â 2 g
de pâte, ce qui représente un apport de 1,0 â 2 mg de
fluor dans la bouche.
Cependant, au début du brossage, il y a de la plaque
dentaire et de la materia alba qui fait écran entre le
fluor et la dent.
Ce n'est qu'après élimination de la plaque que le
fluor peut être efficace.
DansLèc .premières secondes du brossage, les dents
sont en contact avec la pâte non diluée, mais très vite
le fluorure qu'elle contient est mélangé â 10 ou 20 ml
de salive diluée

-
75 -
Du fluor est le plus souvent recraché pendant les
1 à 2 minutes du brossage.
La répartition du fluorure est relativement homogène
durant le nettoyage des dents.
De Boever J., Mühlemann B.R. et Graf ont établi la
fluoro-télémétrie de la salive contenant différents sels
de fluor avant et après brossage avec une pâte en fluor
( 19) .
La concentration en fluor mesurée entre la joue et
l'arcade dentaire de la mâchoire inférieure n'a jamais
révélé de taux supérieur à 19 ppm. Il est à noter que les
personnes examinées pour des raisons de méthode ne bros-
saient que les dents de la mâchoire supérieure.
(voir courbe page suivante).

-
76 -
DE BOEVER (14)
et GRAF et MUHLEr~~ (19) ont mesuré, au
moyen de la télémétrie, la concentration en fluor
existant dans la salive aussi bien avant qu'après le
avec une pâte en fluor.
190
-,-'
---:---
~
~ ;
19
-..~.~
~.
-,-
--
-.--
A
1,9
o, 191--J.~;:::::;'..J-JL-_----",",,"---.3'c-~--------~-_""":"-_":"
,

2
6
10
14
18
22
minutes
Teneur en fluor de la salive à la mâchoire inférieure
entre la joue et l'arcade alvéolaire, par brossage des
dents de la mâchoire supérieure au moyen de pâtes denti-
frices présentant des concentrations variées en fluor.
D'après DE BOEVER.

- 77 -
Des études de Richard et de Foster (19) ont démontré
il y a quelques années, l'action cariostatique indéniable
d'une pâte à base àe fluorure stanneux. Les pâtes à base
de monofluorophosphate de sodium ont été expérimentées
par d'autres auteurs E. Fuir et Yanrison qui, après deux
ans d'application d'une pâte renfermant 0,76 % de Na
P0
F
2
3
chez 153 sujets d'un âge moyen de I l ans, ont constaté
25 % moins de nouvelles surfaces C.A.O. qu'avec une pâte
renfermant 0,4 % de fluorure d'étain associé à un pyro-
phosphate de calcium. Les pâtes dentifrices restent encore
un produit de luxe en Côte d'Ivoire.
Le nettoyage mécanique des dents se fait dans les 2/3
des cas avec des bâtonnets frotte-dents. On peut citer un
certain nombre de pâtonnets utilisés en Côte d'Ivoire:
- Le maman gbê-Sai (détergent, astringent)
- Gbéré-Gbê-Sai
- Minanomomo ou Koumouzama gbêsai
- Kro-kro gbê-sai
- Sanan gbê-sai
- Bibi-Sanou
- Kararnoko-Soun-Soun.
L'utilisation d'une pâte dentifrice par son double
aspect d'hygiène buccale et d'apport de fluor, est un
procédé efficace dans la prophylaxie de la carie dentaire.
Cette méthode nécessite en Côte d'Ivoire une vaste
campagne d'information, de motivation pouvant être assurée
~
par les chirurgiens dentistes ou confiée à des hygiénistes
dentaires.
2) Bains de bouche fluorés
Cette méthode doit être pratiquée sous contrôle
médical ou individuellement sur prescription du praticien.
Elle a été choisie par les Scanjinaves et mise en
application systématique en Suède sur les enfants de

-
78 -
6 à 16 ans dans toutes les écoles de ce pays sous contrOle
d'hygiénistes
srécialisés. Elle pourrait être utilisée
dans le même cadre dans notre pays.
La solution utilisée pourra être une solution de
fluorure de sodium à 0,2 % conservée en flacons plastiques
inattaquables.
10 ml de solution
sont utilisées pour le rinçage
que l'enfant doit garder deux minutes.
La fréquence des séances est de 2 par mois. Il sem-
ble que cette fréquence permette
d'obtenir une diminution
du taux de carie supérieure à 40 %. Elle dépasse 50 %
avec un rinçage par semaine. L'efficacité du rinçage est
meilleure dans la zone des incisives que dans celle des
molaires.
Exemple de composition de bain de bouche
monofluorophosphate de sodium
0,137 g
fluorure de sodium
0,0133 g
benzoate de sodium
0,400 g
acide benzoïque
0,100 g
excipient aromatisé q.s.p.
100 g.
Mais, en COte d'Ivoire,
si le taux de scolarisation
n'est pas loin de 100 % à Abidjan la capitale, i l est
nettement inférieur à
10 % dans certaines régions du pays,
surtout les villages du Nord.
La mise en place d'un tel procédé ne peut donc tou-
cher l'ensemble de la population infantile.
Elle reste cependant une solution d'avenir avec
l'accroissement du taux de scolarisation.

111.4.2.2. Application locale au cabinet
1) Par voie to~ique simple sous forme de gels fluorés et
badigeonnage
Les gels sont utilisés en application topique simple
\\
avec succès dans un but prophylactique de la carie
dentaire depuis quelques années.
La
stabilité chimique des gels facilite leur sto-
ckage et leur conservation et rend leur utilisation plus
pratique.
Selon J. Raulo, R. Jean, Bouchier et J.P. Bloch (42)
"l'augmentation de la viscosité d'une solution par un gel
colloIdal permet :
- de procéder à une application limitée aux surfaces den-
taires par l'emploi de porte-empreinte avec éponge imbi-
bée de gel ou de porte empreinte individuel ;
- d'éviter la diffusion dans la salive au cours de l'ap-
plication topique et de diminuer sensiblement les pro-
blèmes associés au goût particulier de certaines solu-
tions ;
- de maintenir une concentration élevée sensiblement cons-
tante au niveau des surfaces d'émail,
tout au long de
cette application ;
- d'obtenir un meilleur contact avec la surface d'émail
favorisant ainsi la pénétration du fluor".
Les gels peuvent être utilisés en badigeonnage
et leur relative fluidité trouve son intérêt comme dans
la technique simple par une imprégnation des supports,
éponge ou papier absorbant, garnissant selon leur type
les porte-empreintes utilisés.
La concentration en gel bifluoré est une association
de

-
80 -
- monofluorophosphate de sodium
(11,40 g formule Na
P0
F)
2
3
- fluorure de sodium
(1,10 g formule NaF)
- excipient
(100,00 g)
constitué par un gel stabilisé et
aromatisé de corrogheate de sodium, substance mucila-
gineuse, retirée du chondrus crispus des algues.
Cette méthode, si efficace soit-elle, nécessite une
consultation chez le dentiste.
Le nombre limité du personnel disponible en Santé
dentaire en COte d'Ivoire ne permet pas de l'envisager
sur une très grande échelle.
Peut-être la formation d'hygiénistes spécialisés
faciliterait l'utilisation d'un tel procédé.
L'action anti-carie obtenue par l'utilisation des
gels fluorés a été prouvée par des études de Commissionat
(19)
sur 133 enfants de 6 à 14 ans par une technique
utilisant le gel par voie électrolytique, procédé peu
envisageable en Côte d'Ivoire à cause des difficultés
que cela poserait compte tenu du nombre important des
consultants.
Sur 133 dossiers
59 enfants ont été régulièrement suivis, et
-
38 examinés dernièrement.
-
26 étaient indemnes de nouvelles lésions,
-
12 présentaient de nouvelles lésions.
(10 n'en présentaient qu'une, 2 enfants présentaient
deux lésions) .
Certains auteurs soulignent la supériorité d'un tel
procédé par rapport à l'application topique simple.

-
81 -
2)
Sous mr.me de solution
2.1. Solution de fluorure de sodium acidulée appelée
.......................................
A.P.F. par Brudevold
(acidulated phosphate fluoride)
est
une solution à 1,23 % en fluor,
de fluorure de sodium,
avec 0,1 M d'acide phosphorique H
P0 .
3
4
Le pH de la solution est acide 3,2.
Le phosphate obtenu s'oppose au cours de la réaction
sur l'hydroxyapatite â la formation de fluorure de cal-
cium.
De Paola et Brudevold
(12)
préconisent un pré-
traitement à l'acide phosphorique de D,Dl à D,OS M après
séchage des dents par badigeonnage pendant une minute
(42)
et (15). Un seul traitement annuel â haute concentration
est préférable à plusieurs applications en fluor à faible
dose.
2.2. Solution de fluoru.re stanneu.x
L'application topique de solution de fluorures stan-
neux â 8 % selon Muhler et collaborateurs
(cités par
Horowitz, 1970)
(42)
est plus efficace pour la prévention
de la carie dentaire que l'application de fluorure de
sodium â 2 %.
Le fluorure stanneu.x est un sel très soluble, mais
instable en solution aqueuse.
Il subit en fait une rapide hydrolyse et une oxydation
formant des hydroxydes stanneux et des ions d'étain,
réduisant l'efficacité de l'agent dans la prophylaxie
de la carie.
L'application topique de fluorure stanneux,produit
excellent pour la protection contre la carie dentaire,
doit se faire avec prudence à cause de son instabilité,
son goût désagréable pour les enfants et en raison des
colorations dentaires qu'il induit ?lus particulièrement
dans les zones hypominéralisées ou carieuses.

- 82 -
L'utilisation d'un tel procédé en Côte d'Ivoire
ne semble pas devoir être retenue sauf peut-être pour les
sujets ayant des dents qui ont une tendance manifeste
~ se carier.
L'influence de la chaleur multiplie en fait les
risques d'instabilité du produit.

-
83 -
IV - PROBLEME DE LA TOLERANCE DU FLUOR
Nous en arrivons ici au problème de la tolérance
du fluor par l'organisme, argument utilisé par les opposants
à la fluoruration qui ont tenté d'associer fluor et mongo-
lisme, affection cardiaque, cancer, etc ...
Nous envisagerons successivement la tolérance locale
au niveau de la dent et la tolérance générale au niveau de
l'organisme.
IV.l. TOLERANCE LOCALE AU NIVEAU DE LA DENT
La fluorose dentaire (mottling) apparaît rarement
aux posologies préconisées pour 2 prophylaxie de la carie
dentaire.
Cependant, un surdosage pendant la période de for-
mation des dents peut provoquer une maculation typique de
l'émail.
Elle repose sur une altération des fonctions des
am~loblastes et se présente selon son degré, soit par des
mouchetures blanches, soit par des taches brunes.
On a pu observer quelques rares cas de fluorose
sur des enfants résidant dans les régions où l'eau potable
contient naturellement 1,5 ppm. Il est généralement admis
que ce n'est qu'à partir de 1,7 ppm que les effets du fluor
deviennent déplaisants sur le plan esthétique.

-84 -
Dean a signalé qu'une teneur de 4 ppm de fluor dans
l'eau potable n'a provoqué qu'une fluorose modérée chez
25 % des sujets examinés.
IV.2. TOLERANCE GENERALE
IV.2.1. FLUOR ET TISSUS OSSEUX.-
Bien que le fluor ait une affinité particulière
pour le tissu osseux, le retentissement n'apparaît qu'après
l'absorption de doses supérieures à 20 mg/j durant des
dizaines d'années.
Il se manifeste essentiellement par une calcification
excessive des os, puis des insertions tendineuses et du
tissu conjonctif pouvant entraîner une ankylose progressive.
Lorsque la concentration du fluor en eau potable
est portée à 1 mg/l, la population reçoit moins du dizième
de la dose génératrice de la fluorose osseuse.
IV.2.2. FLUOR ET GLANDE THYROIDE.-
De nombreux travaux ont apporté la preuve qu'il
n'y a dans la thyroïde aucun antagonisme entre l'iode et le
fluor.
Cette affirmation se base sur les observations sui-
vantes, d'après un rapport de l'O.M.S. 1972 sur le fluor
et Santé (40)
- Le fluor ne s'accumule pas dans la thyroïde.
- Il n'affecte pas la captation d'iode par le tissu thyroï-
dien.
- Les altérations anatomo-pathologiques de la thyroïde
ne sont pas plus fréquentes dans les régions où l'eau est
fluorée
naturellement ou artificiellement ·que dans celles
où elle ne l'est pas.

- 85 -
- L'administration de fluor ne compromet pas l'action pro-
phylactique de l'iode à l'égard du goïtre endémique.
- Chez les animaux d'expérience, l'administration de fluor,
même à des doses excessives, ne compromet pas l'effet
bénéfique de l'iode à une dose seuil.
IV.2.3. FLUOR ET MONGOLISME.-
On a souvent essayé d'établir une relation
entre fluor et ~ongolisme.
Rapaport(10 et 12) signalait, il y a une dizaine
d'années, qu'il avait observé une proportion de 1 mongoloïde
pour 1 200 à 9000 nouveau-nés vivant dans les régions où
l'eau était fluorurée.
Ceci semble traduire un recueil incomplet d'infor-
mations puisque dans la population en général, on compte un
mongoloïde pour 600 à 700 nouveau-nés vivants.
IV.2.4. FLUOR ET CANCER.-
Une étude sérieuse du "National Cancer Institute"
(12)
aux Etats-Unis a prouvé qu'on ne pouvait démontrer
aucune relation entre le fluor et l'incidence de cancer.
~
IV.2.5. FLUOR ET FONCTIONS RENALES.-
Une étude comparative sur 10 ans entre les
enfants des deux villes, l'une approvisionnée en eau fluorée
et l'autre non, n'a révélé aucune différence significative
entre les deux groupes concernant les atteintes des fonctions
rénales
(compte rendu d'Addis - Albuminerie) .
Le tableau clinique de la fluorose ne signale une
altération rénale qu'à des doses de 125 ppm três largement
supérieures aux doses préconisées dans la prophylaxie de
la carie dentaire.

-86 -
En conclusion, on peut dire que le surdosage souvent
évoqué est exceptionnel. Une équipe du Dental Institute de
l'Université de Zürich
(30)
a calculé l'apport journalier
en F
pour un sujet utilisant conjointement tous les modes
de fluoruration actuels
:
- comprimés au fluorure de sodium,
- dentifrices fluorés,
- gels fluorés.
Dans les régions où l'eau de boisson n'est pas fluo-
rurée à 1 ppm,
la quantité de fluor absorbé par un enfant
n'atteint pas le seuil de 0,1 mg F- par kilogramme.
Exemple d'un apport journalier en fluor pour un
enfant de 7 ans
Comprimé
1,0 mg fluorure
Dentifrice
0,1 mg fluorure
Brossage avec
gel ou solution
0,2 mg fluorure
Aliments
0,4 mg fluorure
1,7 mg fluorure
Quantité inQérée F
= 1,7 mg = 0,07 mg F-/kg.
Poids corporel
23 kg

-
87 -
v
CON C LUS ION
Not~e ~tude nou~ a pe~m~~ d'exam~ne~ au total
10 ~ujetA,
un total de 2 276 dentA.
66 ~ujet~ ~u~ 10 p~é~enta~ent au mo~n~ une ou plu-
~~eu~~ dent~ ca~~ée~, ~b~ente~ ou obtu~ée~, ~o~t un pou~cen­
tage de 94,2 % de la populat~on exam~née. 5,8 % ~eulement
de~ ~ujet~ exam~né~ ~ont ~ndemne~ de ca~~e, dent obtu~ée
ou ab~ente pou~ cau~e de ca~~e.
Ce~ ~é~ultat~ t~adu~~ent l'~mpo~tance de~ atte~nte~
ca~~eu~e~ en Côte d'Ivo~~e.
La ca~~e dentai~e,
malad~e de la c~v~l~~at~on, con~­
~tue pou~ not~e jeune pay~ en vo~e de développement, un
6léau ~oc~al de plu~ en pl~ ~mpo~tant.
Il ~t ~nd~~pen~able dé~o~ma~ dro~gan~~e~ une pol~­
~que de p~évent~on.
Le moywp~ophylact~que
qu~ a p~ouvé ~on e66~cac~té
pa~ une accumulat~on de p~euve~ ~c~ent~6~que~ et de ~uccè~
de plu~ en plu~ ~tat~~t~quement démont~é~
e~t le 6luo~.
La me~u~e la pl~ ~at~onnelle, la plu~ acce~~~ble a
l'en~emble de la populat~on et la mo~n~ oné~eu~e pou~ not~e
pay~ e~t la 6luo~u~at~on de~ eaux de eon~ommat~on, a de~
do~e~ ~éaju~tée~ en 6onct~on de la con~ommat~on locale et du
cl~mat chaud.

-
88 -
L'utili~a~on d~~ comp~imé~
61uo~é~ ~~t ~nvi~ag~abl~
au niv~au d~~ écol~~.
Il 6aud~ait o~gani~~~ c~tt~ p~ophylaxie anti-ca~i~
chez le~ en6ant~ en p~emie~ lieu.
Elle néce~~ite une campagne de motiv~ion,
la 6o~ma­
tion d'hygiéni~te~ dentai~e~ ~pécial~é~, auxiliai~e~ indi~­
pen~able~ au chi~u~gien denti~te en pay~ ~ou~-développé.
Il 6aud~ait ~~ocie~ à cette me~u~e p~éventive,
d'aut~e~ moyen~ p~ophylactique~ . l'hygiène mécanique et
alimentai~e.
Malg~é le~ a~gumen~ évoqué~ pan le~ oppo~an~ à la
61uo~u~~ion de~ eaux ent~e autne~ la toxicologie et la
violation de~ d~oi~ individue~, no~ concluenon~ pa~ une
citation du P~o6e~~eu~ A.J. Held de Genève:
~Vevant l'échec de~ moyen~ de p~ophylaxie habituelle,
il ne ne~te que la ~e~~ou~ce de ~ecou~i~ à de~ moyen~ anti-
6icieLô. Nou~ en connai~~on~ deux mé~itant d'êt~e ~etenu~ en
~ai~on de leu~ e6éicacité démont~ée : l'emploi du 61uo~ et
celui de not~e acce~~oi~~ d'hygiène indi~pen~able : la b~o~~e
à dent~.

-
l
-
B 1 B LlO G R A PHI E
1 - André QUEAOVILLIER et Antoinette LANDON.-
Les hallogènes et leurs dérivés minéraux
EMC - Paris Stomatologie, 23760, AI0 - T.I0
2 - ARMSTRONG W.D. et BREKHUS P.J.-
J. Dent. Res.
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lation scolaire de 6 à 22 ans du Sud du Sénégal.
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-
II -
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E.M.C. Paris Stomatologie 22023 B-I0. T.2.
Il - CAVAILLON J.P.-
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