UNIVERSITÉ D'ABIDJAN
INSTITUT D'ODONTO-STOMATOLOGIE
ANNÉE 1974
N° 1
CONTRIBUTION AL'ÉTUDE
DES MUTILATIONS DENTAIRES ETHNIQUES
DE LA MORTIFICATION CONSÉCUTIVE
DE L'ORGANE DENTINO-PULPAIRE
ET DES COMPLICATIONS EN MILIEU IVOIRIEN.
THÈSE
pour le
DOCTORAT EN SCIENCES ODONTOLOGIQUES
(3ème Cycle)
Présentée et soutenue publiquement le lS FE"" .
par
EGNANKOU KOUAMÉ Joannès
Chirurgien Dentiste
Assistant Chef de Clinique
né en 1939 à AGBOVILLE (Côte d'Ivoire)
JURY:
Président:
Monsieur Jacob A. VILASCO, Professeur
Assesseurs:
Monsieur Ambroise ETTE, Maître de Conférences Agrégé
Monsieur Jean-Pierre PROUST, Professeur de deuxième
grade délégué.

LISTE DU PERSONNEL ENSEIGNANT
DE
L'INSTITUT D'ODONTO-STOMATOLOGIE
1973 - 1974
-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-
PROFESSEURS
M.
VILASCO Jacob, Directeur de l'Institut d'Odonto-Stomatologie
M.
LE GUYADER Armand
Anatomie Chirurgie
MArTRES DE CONFERENCES AGREGES
M.
BUREAU Jean-Paul
Histologie
M.
CLERC Michel
Biochimie
Mme
Dfu~ON Gisèle
Physiologie
Mme
EHOLIE Rose
Chimie Minérale
PROFESSEURS DE 2ème GRApE DELEGUES - CHEFS DE TRAVAYX-
MArTRES ASSISTANTS
M.
COWPPLI BONY Kwassy
Anatomie Chirurgie
M.
DOUZOUA LODUGNON Lucien
Chimie Organique Biologie
M.
PROUST Jean-Pierre
Biologie et Matières fondamentales
ASSISTANTS DE FACULTE - CI;IEFS DE CLINIQUES
Mlle
ARRAMCN -BERDOT Marinette
Prothèse
M.
AKPOSANHOUN
Dentisterie Opératoire
M.
EGNANKOU KOUAME Joannes
Biologie et Matières fondamentales
Mlle
GUIASTRENNEC Jo~lle
Dentisterie Opératoire
M.
TOURE LANCINE
Prothèse
M.
BOUTROS-TONI Fe:;:nand
Physiologie

ASSISTANTS DE FACULTE
Mme
AGOH Bernadette
Chimie
Mme
HOUVET Danielle
Biochimie
CHARGES DE COURS
M.
DUCHASSIN Marcel
Bactériologie
M.
DOUESNARD Jean-Claude
Endodontie
M.
GIRARDEAU Maurice
Proth~se
M.
LESQUERRE Claude
Physique
M.
SABRIE Antoine
Anatomie Spéciale
-:-:-:-:-:-:-:-:-:-

A la mémoire de mon père
A ma mère
A mes frères et soeurs
A mes beaux-parents
A Monsieur le Grand Chancelier et Madame Elisabeth ANOMA
A son Excellence Monsieur le Docteur TANOE APPAGNY
et Madame

A mon épouse chérie
A mes fils
Virgile Climbié
Rudolf Anwumboh
A tous mes amis

A notre Président de thèse
Monsieur Jacob A. VILASCO
Professeur de Clinique Odonto-Stomatologique et
de Chirurgie Maxillo-Faciale
Directeur de l'Institut d'Odonto-Stomatologie
Commandeur de l'Ordre de la Santé Publique
Officier de l'Ordre National de COte d'Ivoire
Chevalier de la Légion d'Honneur
Chevalier des Palmes Académiques
Médaille du Combattant 1939 - 1945
Qui nous a inspiré notre sujet de thèse et nous fait
le grand honneur de la présider.
Il n'a jamais ménagé ses efforts pour asseoir
l'enseignement de l'odonto-stomatologie en Cate d'Ivoire, qu'il
veuille bien trouver dans ces lignes, l'expression de notre vive
reconnaissance et de notre profonde gratitude.

A notre Juge de thèse
Monsieur Ambroise ETTE
IMaître de Conférences Agrégé en Oto Rhino-Laryngologie
Chevalier de l'Ordre de la Santé Publique de Cate d'Ivoire
Qui est pour nous un ainé, il nous a toujours
témoigné beaucoup de sympathie et d'amitié.
Il nous fait l'honneur de juger ce travail, qu'il
veuille bien trouver ici l'expression de toute notre gratitude
et de nos sentiments fraternels.

A notre Juge de thèse
Monsieur Jean-Pierre PROUST
Docteur en Chirurgie Dentaire
Docteur en Sciences Odontologiques
Professeur de Second Grade Délégué
en Biologie et Matières Fondamentales
Son sens d'analyse et de synthèse ainsi que son
dévouement pour notre jeune Institut d 'Odonto-Stomatologie
forcent notre admiration.
Nous lui en sommes profondément reconnaissant
et souhaitons que sa collaboration soit durable.

A Monsieur Antoine Yangni ANGAT E
Professeur Agrégé de Chirurgie Générale
Qui nous a prodigué de précieux conseils et des
encouragements pendant nos années de Lycée en Europe.
Il nous a toujours accueilli avec beaucoup de
sympathie et d'amitié. Qu'il veuille trouver dans ces lignes
le témoignage de notre sincère reconnaissance.

A Monsieur KOUAME KOUAKOU Hilaire
Chirurgien Dentiste
Chevalier de l'Ordre des Palmes Académiques
Directeur de Cabinet du Ministre de l'Education Nationale
En témoignage de notre reconnaissance pour nous
avoir permis de préparer dans les meilleures conditions
possibles les études de 3ème cycle en Sciences Odontologiques.
Soyez assuré de notre profonde gratitude et de toute
notre amitié.
et
A TOUS NOS AMIS CHIRURGIENS - DENTISTES

A tous ceux qui nous ont aidé dans l'élaboration
de cette thèse.
Nous les remercions tout particulièrement et nous
nous faisons le plaisir de les nommer pour l'aide absolument
désintéressée qu'ils nous ont apportée.

Monsieur Laurent DONA-FOLOGO,
Journaliste
Ministre de l'Information
Membre du Bureau Politique du P.D.C.I. - R.D.A.

Monsieur Alexandre VILASCO,
Directeur Général de l'Administration
et de la Fonction Publique
Madame Christiane DEJARDIN,
Secrétaire de Direction
Monsieur Daniel FlAN.
Chirurgien-Dentiste. Chef du Service d'Odontologie
au C. H. U. de Treichville et ses collaborateurs
Monsieur le Docteur Armand EHOUMAN,
Ancien Interne des Hopitaux
Assistant à la Faculté de Médecine

SOMMAIRE
=============
pages
INTRODUCTION
1
A-
Historique
4
1
Mutilations préhistoriques et récentes
n
Classification des mutilations dentaires
13
volontaires
III
Aperçu de la technique de la mutilation
16
dentaire
IV
Signification
18
B -
Rappels anatomiques et histo-physiopathologiques
ZZ
de l'organe dentaire et des tissus péridentaires
1
Organe dentaire
II
Tissus péridentaires
30
III
Etio-pathogénie de la nécrose de l'organe dentino-
pulpaire secondaire à la mutilation et des compli-
33
cations des tissus péridentaires
C -
Mutilations dentaires ethniques dans le
39
milieu Ivoirien
1
Enquête - dépistage - résultats
40
II
Examen des dents mutilées
49
III
Essai de classification des mutilations dentaires
60
ethniques dépistées et examinées
IV
Commentaires des résultats
66
V
Etude anatomo-clinique des név-oses observées
n
et de leurs complications
D -
Etude des observations cliniques
77
E -
Commentaire
10Z
F -
Conclusion
105
G -
Bibliographie
107

" On se lasse de tout sauf de comprendre"
attribué à Virgile par Servius (IV O S. )
!NT RODUC TION
La dent dans l'économie humaine
est, sans aucun doute,
l'unique organe caractéristique par sa dureté et sa pérennité. Son exis-
tence continue alors que l'individu qui en était porteur est mort et que
ses restes ont disparu; elle conserve son aspect anatomique. Elle parti-
cipe à l'ingestion et à la trituration des aliments donc à la préparation du
bol alimentaire.
Ce rôle psychophysiologique se double d'une fonction psycho-
sociologique non moins importante.
Chez les êtres humains, les dents apparaissent dans le sourire
lorsque les lèvres les découvrent. Elles constituent un élément de beauté
et par conséquent de charme et d'amour.
Ces différents rôles ont été saisis d'une manière plus ou moins
intuitive par tous les peuples et dans toutes les sociétés. On les retrouve
à l'origine de complexe extrêmement profond comme tout ce qui constitue
le soubassement de la personnalité humaine.
Les dents ont toujours été l'objet et le siège de mutilations.
Celles-ci ne représentent qu'un élément du vaste chapitre de très nom-
breuses mutilations ethniques pratiquées par l'espèce humaine sur diver-
ses parties du corps humain.
. .. /' ..

- z -
C'est à Montandon (60) que lion doit l'analyse la plus ouverte
sur les mutilations du corps humain et sur celle de la denture en parti-
culier.
En fait, les origines de la coutume se perdent dans la nuit des
temps. Elle se retrouve chez tous les peuples et sous toutes les latitudes.
Pour persister, ces pratiques aussi anciennes et aussi univer-
selles ont dû se trouver en harmonie avec la nature même de l'homme.
De nos jours, elles se manifestent sous des aspects variables
en rapport avec la mentalité, la psychologie et la civilisation de chaque
peuple.
Mais que faut-il entendre par mutilation ethnique? Pour Moorgat
"c'est toute modification volontaire de la configuration externe des individus
se pratiquant dans un ou plusieurs groupes humains". (61)
Ainsi définie, la mutilation ethnique serait-elle donc de nature a
caractériser l'appartenance ou les origines d'un individu à un ou plusieurs
groupes socio-culturels déterminés ?
Le caractère tant soit peu discriminatoire de certaines de ces
coutumes a été la motivation essentielle de leur interdiction légale dans
nombre d'états africains dont la République de COTE D'IVOIRE. (54)
Des nombreuses mutilations ethniques rencontrées dans nos
régions, celles susceptibles d'attirer l'attention de l'Odonto-Stomatologiste
sont:
- les déformations craniofaciales
- les tatouages du visage et les déformations des lèvres
- les tatouages des gencives
- les mutilations dentaires.

- 3 -
Comme nous le verrons, les raisons profondes et la signifi-
cation réelle des mutilations dentaires ethniques semblent de nos jours
peu claires et fort complexes. Par contre, les manifestations patholo-
giques qu'elles occasionnent justifient aussi largement leur interdiction.
Notre souci sera, dans ce travail, de présenter les mutilations
ethniques, de cerner et d'exposer leurs répercussions sur l'organe den-
taire et les éléments anatomiques de voisinage.
... / ...

- 4 -
A
-
HISTORIQUE
l -
Mutilations préhistoriques et récentes
Si de nos jours, les mutilations dentaires ne se retrouvent
qu'en AFRIQUE, en ASIE, en OCEANIE et en AUSTRALIE, aux époques
préhistoriques la coutume semblait très répandue et pratiquée sur la
presque totalité des terres habitées.
Elles ont été étudiées par de nombreux auteurs dont des ethno-
logues, des explorateurs, des auteurs-géographes.
Des formes identiques de mutilation se retrouvent chez des
peuples et dans des pays à une époque où toute hypothèse d'interpénétra-
tion et d'influence culturelle ne peuvent être envisagées.
Elles ont été signalées en ORIENT à l'époque néolithique.
Au JAPON, KOGANEI, OGUSHI, HASEBE et MATSUMOTO
distinguent 4 types de mutilations par avulsions (59). Dans ces mutilations
dentaires préhistoriques, l'ablation des dents est rarement combinée avec
des modifications artificielles de forme intéressant les dents restantes.
KOGANEI signale néanmoins qu 'un maxillaire supérieur de
l'époque de la pierre polie du JAPON présente des dents en forme de
fourches à 3 branches (incisive centrale supérieure) et de fourches à Z
branches (incisive latérale supérieure). Sur le même crâne, on constate
en outre l'ablation dans le jeune âge des canines et incisives inférieures .
. ../' ..

- 5 -
En INDOCHINE et dans les contrées avoisinantes, les travaux
de HUARD et LERICHE (46). de VAN-N'GOG HUYNH (46) nous renseignent
sur la pratique actuelle.
En AMERIQUE. HRDLICKA (45). DEMBO (29). MOORTGAT (61
p.96). MONTANDON et MOORTGAT (60.61) etc .... ont étudié les mutila-
tions dentaires chez les races disparues d'Amérique du Sud et du Centre.
L'EUROPE. en dehors de GIBRALTAR et des NEOLITHIQUES
Anglo-Saxons. semble avoir échappé au rite de la mutilation.
BAUDOUIN (7.8) a signalé néanmoins l'extraction de 2 incisives
d'une hémimandibule gauche découverte dans l'allée couverte de VAUDAN-
COURT. Mais. la disparition de la pièce et l'absence d'autres cas préhis-
toriques authentiques n'ont pas permis d'affirmer l'existence de la cou-
tume et à plus forte raison de son abandon.
En AFRIQUE, la pratique de la mutilation dentaire a connu la
plus grande ampleur. Elle est en régression de nos jours.
L'étude des gisements Nord-Africains des sites Ibéro-Maurusiens
(Afalou-Bou-Rhummel. TaforaJt) dont les représentants appartiennent à la
race de Mechta El Arbi. des sites capsiens et capsiens supérieurs (Djebel
Farta. Hyenes. Polygone) dont les représentants appartiennent aussi à la
race de Mechta El Arbi. a été effectuée.
Les conclusions révèlent que les mutilations dentaires remontent
à l'épipaléolithique (ex mésolithique et au néolithique).
... / ....

- 6 -
C'est en 1906 avec les travaux de MERCIER et DEBRUGE dans
la RAMMADIYA de Mechta El Arbi (Constantinois) que l'existence de mu-
tilation maxillo-dentaire fut constatée pour la prernï.è:re fois.
En 1928, un sor.dage effectué par ARAMBOURG (5) dans un abri
dit
"Grotte du sable" (Afalou-Bou-Rhummel) amena la découverte d'une
cinquantaine de fossiles. Ils lurent é~udiés et publiés par BOULE, VALOIS
et VERNEAUX (14); les mutiL,tions observ~es portent sur la denture su-
périeure et sont caractérisées pal' l'avulsion de l, 2, 3 ou 4 incisives
supérieures sur les adultes des deu..'C sexes.
FEREMBACH sur les fossiles de Tafora1t, trouve que
"les
honunes de Tafora'.1: avaient coutume comme tous leurs contemporains
d'enlever une ou plusieurs incisives supérieures". La mutilation selon
L. CABOT BRIGGS (l955) se pratiquait entre 8 et 11 ans.
Tout comme à Afalou, aucun maxillaire n'est exempt d'ablation.
Dans ce dernier gisement, seules les incicives médianes sont touchées,
jamais les latérales. Aucune avulsion dentaire n'a été rencor.trée à la
mandibule.
Les travaux sur les res'~er, fosf:iles c1e Mechta El Arbi par
CABOT BRIGGS et MARGO LIS furent publiés dans 3 ouvrages (l", 20, 21).
Il ellt vra:'-ac::,l:<'..?·'l.e (Je}',
." ..:.u"~.'"'-·S c;," .~::. ~. ,
cu <:'.. ": r.l'.~tila4::'."'ns décalées
dans le temps: l'une vers 7 ou 8 ans qui a intéressé les incisives centra-
les inférieures, l'aut:r.e vers i3 ou 14 ans qui a entraîné l'extraction des
incisives centrales supé;:ieu:~en. L'avulsion des incisives concerne donc
le maxillaire supérieur et la mandibule.
... /' ..

- 7 •
En üeho!"s de l'AFRIQUE du Nord préhistorique, l'EGYPTE.
l'ABL.."S::NIE (ETHrOFIE) et la RHODESI.E ont eu certains de leurs anciens
habitants touchés ;Jar la CC'.ltuIne.
Sur un crane fOBfliJ.ir,é èéccuve:t't à OLDOWAY dans le Nord·Est
de llAFRIQUE ORIENTALE ('1; déc:,'it p<.:.r H.REEK en 1914 (6:) on a cons·
tû.té l'3D traces d'un lim.8.ge nuJ:' lP.5 dc:,ts.
Au musée de la FacuJ',é de Médec:'"\\e de PORTO, 9 cr1tnes de la
région de HUMBE (MUT .\\NO-ANGOLA) or.!: été étudiés par MONTEIRO (41)•
.1:.,;, ç0.~tc 0.e r\\5Ik....:rti.tior. der. Inut,;..1zUOD5 dentaires connues à son
ép;."'que ('~ é~,,(·.:ie p:.c.1." :M:Clj:n'AKDO!-l" v.i.nvi que les tableaux dressés (3~) à
pa.rtil" è.83 t~ë -!atp:. de BOULE et VALOili parus en 1932, donnent \\'.Il aperçu
., , /' , ,

- 8 -
r
i
1
,
ÎIncisives supérieures Incisives inférieures
1
1
,
.-
TRIBUS
!
.
AUTEURS
1
! centrales 1 latérales centrales 1latérales
1
!
,
1
-
j
i
1
1
MARNO 1874
1
DINKAS
+
+
WAIFZ 1860
1
VIRCHOW 1895
1
1
1
,
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CHILLOUKSl
+
+
1
WAIFZ 1860
r
1
1
1
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1
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SCHWEINFURTH
BOUGOS
1
+
+
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!
1
1
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MITTONS 1
!
+
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JHERING 1882
et MADIS 1
1
,
1
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1
j
MORO US
+
+
JHERING 18 82~
+
+
BAKER 1867
M'BAKAS
+ r
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POUTRIN 1910
... / ...

- 9 -
b) Soudanais Centraux
!
1
Incisives su~rieuretIncisives inférieures
TRIBUS
AUTEURS
centrales !latéra1es
centrales {latérales 1
!
SARAS
+ parfois
+
COUVY 1907
-- ---_.- ---_._--- . .
..
_-~~---_._.-
N'DAMIS
+
+
DECORSE 19<5
TOUMOKS
LAKAS
KABAS
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1
1
,
SONRAIS
+
1
1 NACHTIGAL 1873
,
--r:l +
i
1
BAIS
1NACHTIGAL 1873
1
c) Soudanais Occidentaux et Guinéens

._. ,
1
1
j
Incisi~ s su~rienre1Incisive, inférieure'.
1 TRIBUS
AUTEURS
1
centrales! latérales. centrales Ilatéra1es
KISSIS
+
NEEL 1913
1
... /' ..

- 10 -
. Inci.ive. '~""rieur"lInci.ive. inférieure.
TRIBUS
l
'
AUTEURS
centrales j latérales 1centrales
latérales
OUANYA
MONEZIS
+
+
SPEKE
OUA
1
1
+
1 FISHER 1878
iPOKOMPosl
1
+
1
' DOCKWORTH
KIKUYUS
1
1 +
+
J
1912
PURONDUS
+
UV::NGSTONE
++
1875
HOBLEY 1910
AKAMBAS 1
1
+
1
'-----'----_---::_----'------'-------'------_..
... /' ..

- 11 -
b) Bantous Occidentaux
1
l
!
Incisives supérieures Incisives inférieures
...
-.-
TRIBUS
i
AUTEURS
i
,
centrales; latérales
centrales! latérales .
1
:
BONDYŒ
+
1
1
POUTRIN 1911
,Canines
i
1
;
1
,
1
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BA HELE'
+
î
+
.
DENIKER 1890
.
.
1
,
TORDAy JOYEE
BA YAKAS
1
!
+
+
1906
1
l
:
LOUNDASI
!
+
+
1
DENIKER 1890
l
,
1
BANTOUS
+
MONT EIRO lCJ2
(Angola)
~
... / ...

- 12 -
.
1
Inei.ive' .up<! rieur e
Incisives inférieures
TRIBUS
centrales llatérale~
i
1
AUTEURS
centrales 1 latérales
1
BA ROTSESI
+
1 HOLUB 1879
1
:
oVAS
/ HAHER 1869
HEREROS
+
+
jVIRCHOU 1908
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iMAI..C>L<US
+
1
1
t
1 WITZ 1860
.
1
1
BA TOKAS 1
+
1DAVIS 1867
1
1
Dans l'Afrique contemporaine, les documents concernant les
mutilations dentaires sous toutes ses formes et variantes sont tr~s
nombreux.
En C6te d'Ivoire et dans les pays voisins, des témoignages nous
ont été laissés par DECORSE J. (28). T AUXIER L. (75)" LABOURET (50),
Dr MACLAUD (56),COUTOULY (22), B. HOLAS (43.44) et bien d'autres •
.../ ...

- 13 -
II -
CLASSIFICATION DES MUTILATIONS DENT AIRES VOLONTAIRES
Elle a été proposée par quatre auteurs
1/ - MAGITOT
(57,58)
Dans une com.m.unication qu'il fit au Congrès de Genève en
1890, distinguait 6 variétés de m.utilation dentaire :
1) les m.utilations par fracture
2) par arrachem.ent
3) par lim.age
4) par incrustation
5) par abrasion
6) par prognathism.e artificiel.
z/ - En 1924 BAUDOUIN (7,8) a étudié la signification culturelle
des m.utilations dentaires et a proposé la classification suivante:
!-:_~~~c:~~.?:=_~~~:~: transform.ation des incisives en pointe,
!-~~!?!?~~~t~:~.~:_~~~_<!~~t..s_: transform.ation des incisives en
dents coniques (caniniform.es).
!-:_~~~~~_<!~~~.:.?!~ : qui peut être com.plet avec édentation
antérieure Ot1 partielle.
!-:..s_~~c:c:t~'::3_~~~~'::..s : sont intentionnelles pour obtenir la
disparition ée la couronne, soit accidentelles au cours d'essais
m.anqués de sciage ou d'appointage.
... /' ..

-14 -
• L'extraction dentaire
L'incrustation des dents antérieures qui peut atteindre
les canines.
3/ -
MONT ANDON
(60) distingue 3 genres de mutilations
dentaires rituelles:
- le limage
- l'ablation
- l'incrustation.
!-:_~~~~~ comporte plusieurs modes :
L'affilage
qui peut @tre en pointe, en scie partiel oblique.
Le limage proprement dit qui peut être en surface horizontale ou
verticale, en créneau, en relief.
L'ablation peut se produire:
- par avulsion
- par fracture
- par abrasion totale.
Ces trois procédés doivent @tre considérés comme des variantes
d'un même mode. En effet, la fracture est en général une avulsion man-
quée; l'abrasion conduit au même résultat - MONTANDON confond la
fracture coronaire qui laisse la racine de la dent intacte et l'avulsion qui
intéresse la dent dans son intégralité.
4/ - Enfin, MOORTGAT en 1949 a présenté l'étude la plus
spécialisée sur la question. L'auteur pense que
"la classüication des
mutilations dentaires s'impose d'elle-m@me ~ l'examen de la morphologie" •
.../' ..

- 15 -
Il précise que les mutilations ne concernent que les dents
visibles dans la majorité des cas.
Il di stingue :
a) Les mutilations soustractives
Avulsion simple ou multiple.
- Mutilatior.. de la tota:ité de la couronne, la racine restant
incluse.
- Mutilation de la face vestibulaire
(angle, dièdre, sifflet, cupule, gouttière).
- Mutilation du bord libre
(un angle, deux angles, appointuchage).
- Mutilation de la partie médiane
(en V, en dent de scie, en créneau).
- Mutilations combinées
(extraction avec modification des dents restantes).
b) Les mutilatio~s additives
- Par incrustation
circulaire
quadrangulaire
ou linéaire
- Par laquage.
Elle a été signalée par le Général FAIDHERBE (33) et étudiée
par BRANCAL et HAMY (16). La coutume était localisée au SENEGAL.
Elle aurait été aussi oD3ervée chez les Créoles de CUBA (Dr CABANNES
(18). Après avoir extrait les incisives temporaires supérieures aux en-
fants de sexe féminin, a'.'ant la date normale de leur chute, on exerce sur
les incisives permanentes: dès leur éruption, une traction antérieure
afin de produire une vestibuloversion - Le résultat selon MAGITOT est
"que les incisives viennent tomber sur la lèvre hors de la bouche" .
.../' ..

- 16 -
III -APERCU DE LA TECHNIQUE DE LA MUTILATION DENTAIRE
L'opération selon le témoignage des patients qui l'ont subie ou
des individus qui Pont pratiquée, s'effectue à l'adoleilcence. Elle est
faite soit par un spécialiste soit par quiconque se sent le courage et l'ap-
titude à réaliser une telle intervention.
Elle peut avoir lieu soit sur un groupe d'aàl1escents à l'occasion
d'une cérémonie annuelle initiatique ou rituelle soit individuellement en
dehors de toute forme de manifestation particulière.
Les :patients ne se souviennent pas avoir subi une prémédication
spécifique. Leur préparation à l'intervention est d'ordre psychologique.
La séance de mutilation qu'il nous est impossible d'illustrer par
des documents iconographiques (Loi nO 6Z-l64 du lZ Mai 196Z, J. O. RCI
nO Z5 du Z4 Mai 196Z, page 566) se déroule dans le milieu Ivoirien selol!.
un protocole opératoire qui du reste ne varie que très peu de ceux rap-
portés par certains auteurs (50).
Les instruments utilisés sont simples et rudimentaires. Ils
comprennent: un ciseau ou un petit couteau bien afrjûté, une masse, une
lime fine et plate et une queue-ge-rat.
Le sujet est étendu sur le dos, la tête posée sur la cuisse de
Popérateur.
La taille est réalisée par petits éclats successifs de fragment
de tissu minéralisé jusqu'à l'obtention de la forIne recherchée •
.../' ..

- l"i -
Les formes arrondies et curviligne!> sont obtenues par l'usage
patient mais non moins douloureux et traumatisant de la lime et de la
queue-de-rat.
A la fin de la séance qui est pénible pour la plupart des sujets,
l'opéré selon son milieu ethnique et la coutume fait des bains de bouche
à l'eau bouillie salée ou avec une préparation médicinale appropriée.
Cette thèrapeutique vise à prévenb." et à améliorer les suites opératoi-
res. Nous n'avons pas pu recueillir du cocktail médicinal aux fins d'ana_
lyse et d'étude pharmacologique"
LABOURET (50) rapporte que
"avant l'opération, le patient se
rince la bouche avec le l'eau alcaline que l'on obtient après avoir filtré
sur la cendre d'une herbe commune. La taille finie, le sujet prend dans
sa bouche Wle gorgée d'eau et la garde jusqu'à ce qu'il rentre chez lui.
Il recherche alors la femme de son frère et projette l'eau sur celle-ci.
S'il est le fils unique ou nia pas de frère marié, il lance l'eau sur l'une
des fourches soutenant la terrasse, mais ne d.oit en aucun cas, laisser
tomber le liquide par terre.
Le jour de l'opération et les trois jours qui suivent les femmes
de la maison font cuire un gateau de mil très compact qu'elles laissent
durcir. Le patient en coupe des parcelles qu'il appuie sur les gencives
pour les masser".
... /' ..

- 18 -
IV - LA SIGNIFICATION
------------------
De multiples théories et hypothèses ont été avancées pour
essayer d'apporter une explication valable au;~ mutilations dentaires
ethniques. Il résulte des conchlsions des ethnologues et des explo;:ateurs
qui se sont penchés sur la coutume, qu'elle coxl'espo:'ld à un rite d'ini-
tiation (VAN AINLOPPEN LABBERTON ('c:), DECOrtSES (28), LABOURET
(50), ROY (68), MAGITOT (c: ' :'?~, L-; :.~-),;-~~::'~~ (::2).
La cérémonie se déroule à 13. puberté (qu'elle soit physiologique
ou sociale). Son but est de m2.rquer le pJ.3sage d!une ~tape importante de
la vie à une autre.
Une origine totémique lui a été attribuée. BAUD'TIN (7) ne
dit-il pas que
"quand on enlève des dents incioives soit en haut soit
en bas, à un être humain, on le fait rescembler 1', un he:,'bivore? ..
Les herbivores ont tous été des totems popul.é'.i:r:cc ç:uil!:.d le pôle était
dans la grande ourse vers 5.000?. 35.000 2-ns avant Jés'..1o Christ",
L'on a donc cru pouvoir Ctablir Sl:C l'e:<:t;;;'action doo è.e::):;c incisives tout
comme leur taille en pointe ava.it pClU:ï:' b:'.t de marque:;.' la ressemblance
entre les membres d 'U!l grou::'8 soc~.al et certains animauz, objet d 'un
culte particulier,
Les mutilations
"déco:;:-ativeo" ne co:::::espc::1:lcnt qu'à un canon
de beauté ou à une mode, E en est <,ins~. aûre;:e~n~ èen lYll:~Hations
"additives" de MOORTGAT : inc:'t~Gtati.cnf) d'Jo MZX~QU!':, de l'EQUATEUR
et de l'OCEAN INDIEN; le laquage de l'INDE, du ME~aQUE, du TONKIN
et de la CHINE, Le BOURHIS
(5?) avance aussi que par:;nj les mutilations
dites
"soustractives", il est fort probi',b 1.e qu'un ce;:tain nombre réponde
aux mêmes critères de mode ou à u.n critère ethnique.
... /' ..

- 19 -
Quant aux mutilations par modilication morphologique des dents,
observées dans le milieu Ivoirien, elles se retrouvent aussi dans düfé-
rentes régions du continent noir. Elles font l'objet d'opinions diverses.
Les interprétations relevées sont un peu simplistes et commettent l'er-
reur d'@tre trop finalistes. Ainsi, A. BERTILLON dans son "Ethnogra-
phie moderne" dit en substance que
: "les Niam-Niam, cannibales
d'AFRIQUE CENTRALE se liment les dents en pointe pour mieux saisir
le bras de l'adversaire au combat". "Dans le cas de plusieurs dents en
pointe, le doute n'existe pas sur le but: c'est la férocité au combat"
peut-on lire dans la revue d'Odontologie de 1897. DES FOSSES P. (30)
citant la phrase cél~bre de TACITE: "dans les combats, les yeux sont
vaincus les premiers", trouve que
"l'homme cherche à rendre plus
effrayante sa physionomie pour mieux intimider ses adversaires; le
N~gre par ses balafres et ses cicatrices essaie de donner à son visage
une expression de férocité. C lest dans cette intention également qu'il
se taille les dents" conclut-il.
ABELIN avance aussi que
l'dans le GABON, les Pahouins se
liment les dents en pointe: ce qui leur donne un air redoutable, c'est-
à-dire, les fait ressembler à des carnassiers".
Dans certaines ethnies, les dents taillées ne sont pas toujours
une imitation de la denture de l'animal totem. Elles peuvent représenter
un symbole. Ainsi les N'Zérékorés s'aiguiseraient les dents en pointe
pour symboliser les grilfes de la panth~re qui poss~de une grande puis-
sance lac~rante.
... / ...

- 2.0 -
Dans cette tentative de recherche d'une signification à la
coutume, nous paœoos que l'attitude à adopter doit être prudente. La
corrélation entre la coutume et l'anthropophagie doit être reconsidérée
et même écartée. En effet, dans le milieu Ivoirien, nous n'avons décou-
vert aucun témoignage culturel, aucun indice du comportement et des
habitudes alimentaires susceptible de corroborer valablement une telle
opinion. Si les dents taillées en pointe donnent au porteur un aspect de
carnassier et une agressivité
"voulue", la réalité se présente bien
autrement. De nombreuses ethnies qui pratiquent encore la taille des
dents sont connues pour leur caractère
pacifique et leur régime de vé-
gétarien.
... /' ..

- 21 -
En fait, quelle signification pouyonS-nOu5 att:i."ibuer à la cou-
tume en COTE D'IVOIRE? La question ret::.-ouve toute sa dimension car
les patients, et les "opérateurs" que nous avons interrogés, semblent
tout ignorer des motivations p:;:oofondes et de la signification réelle et
originelle des m.:':: :~.E'':'~;':;'J è.entaires qui s'effectuent dans leur milieu
ethnique.
Pour certains, il appara:ct du point de vue psychologique et
sexuel que la cérémonie qui a lieu à la période pubeJ:taire représente
un véritable rite d'initiation donc un signe d'émancipatio:l. Elle cons-
titue une épreuve d'endurance et de courage à laquelle il faut satisfaire.
Pour d'autres, la mutilation dentaire répond à un critère de
mode et à. une norme esthétique fort appréciée; ainsi des porteurs affir-
ment s '~tre fait tailler les dents pour "faire comme tous les membres
de l'ethnie" ou pour "plai:::e" aux éléments du se:ce féminin. La mutila-
tion dentaire, avons~ous constaté aussi est un critère de beauté qui
s'harmonise avec les tatouages du visage et les parures du groupe eth-
nique. C'est pourquoi l'opinion selon ~.aquel.1e "1 'homme se taille les
dents comme il se balafre la face - Une bouche de noir aL'"lsi déformée
est à peu de chose près aussi hideuse et aussi répugnante qu'une gueule
de fauve" nous semble spécieuse.
En présence de cette diversité d'in';erprétation, force nous est
donnée de croire que les coutumes ont des origineo et une signification
bien plus profondes. Elles éch;-ppcnt souvent ~. une interprétation don-
née après coup. On trouve ainsi de nombreux exemples dans toutes les
coutumes et dans certaines :religions où le r;te primitif évolue. Il se
transforme tant dans son fond que dans sa forme pour devenir symbole.
Il perd alors sa signification et son efficacité o:.-iginelles.
... /' ..

- zz -
B
RAPPELS ANATOMIQUES ET HISTO-
PHYSIOPATHOLOGIQUES DE L'ORGANE
DENTAIRE ET DES TISSUS PERIDENTAIRES
Avant d'effectuer l'étude proprement dite des mutilations
dentaires ethniques et de leurs complications dans le milieu ivoirien,
nous ferons des rappels anatomiques et histo-physiopathologiques des
différents tissus constitutifs de l'organe dentaire et des tissus périden-
taires touchés par l'intervention mutilatrice ou subissant ses consé-
quences. Ces brefs rappels nous faciliteront la compréhension de
l'étiopathogénie de l'orientation, de la localisation et de l'évolution de
l'atteinte de l'organe dentaire et des tissus péridentaires.
Il comprend
l'odonte
et le
parodonte.
1/ L'odonte
a) l~~~~i!
Avec 95% de sels minéraux, il est le tissu le plus minéralisé
de l'organisme. Son épaisseu::: variable peut atteindre et m~me dépasser
lmm, 50 sur les cuspides. Au niveau du collet de la dent son épaisseur
devient de plus en plus mince et s'achève par un angle très aigu. Il est
formé de plusieurs millions de tiges allongées qui s'étendent de la limite
émail dentine à la surface externe de la dent. Ces tiges allongées appe-
lées prismes sont les unités fondamentales (le l'émail.
La dentine est quantitativement la partie la plus importante de
la dent. Elle est traversée par les prolongements cytoplasmiques des
odontoblastes (fibres de tomes) de la pulpe à la jonction adamanto-den-
tinaire où ils se ramifient.
... / ...

- 23 -
Ces prolongements sont contenus dans les tubuli~ ou
canalicules dentinaires qui suivent leur trajet et sont anastomosés quand
les prolongements le sont. Les tubuli
ont un trajet en S (courbure pri-
maire) doublé d'une courbure secondaire Dinusoidale microscopique.
La masse dentinaire est formée pa:- la dentine intertubulaire.
Le nombre de tubuli varie suivant la zone envisagée:
Près de la pulpe leur nomb:.-e peut atteindre 75000/mrJ
et
l5000finrJ
à la périphérie. Il en existe davantage dans la couronne que
dans la racine.
- La dentine présente des lignes de c:;:oissance qui sont
Ligne de von EBNER
Ligne de OWEN
Ligne Néo-Natale (dents temporaires et
première molaire)
- Elle peut aussi présenter:
des défauts ~e calci:::i.-::ation (qui ne sont pas
pathologique s) ce s ont·~··_--
- les espaces in~;erglobulail'cs de C zermack
- la couche r;ranuleuDe de Tomes.
des re:nanie,me~.ts comportant soit une apposition
de nouveHes couches de dentine gui sont:
- dentine secondaire
Apposée après la fermeture de l'apex, elle
diminue pr.ogressi·,r:;~IJt le volume et le dia-
mètre des canalicules.
- dentine réactionnelle ou tertiaire
Elle apparait à la cuite de processus pathologique
ou traumatiques, avec lésion des odontoblastes
et une différenciation de fibroblastes. Cette den-
tine est il·réguli~r.e. moins minéralisée et loca-
lisée en rega:;"d de la région traumatisée. Les
tubuli y sont absents cu désordonnés .
... /' ..

- 24 -
Soit une modification de la dentine préexistante
gui donnera
:
~!1:_~~~i!1:_:~~~s)::r_~~:_~,:_s_c}:!:~!:_~~~
laquelle les tubuli sont obstrués par les sels
minéraux surtout sous les lamelles de l'émail
ou à l'apex.
Un tractus mort de la dentine
Les tubuli sont remplis de substance gazeuse
et correspondent souvent à une carie ou à une
abrasion de l'émail sus-jacent.
Issue de la papille mesenchytnateuse, la pulpe est entourée
de la dentine qu'elle élabore par l'intermédiaire de ses cellules
périphériques, les odontoblastes qui dérivent des fibroblastes.
C lest un tissu conjonctif à prédominance cellulaire dont les
éléments comportent
(
odontoblastes
des cellules
)
fibroblastes
(
cellules de la lignée histiocytaire
fibres collagènes
des fibres
fibres de Von Korff
- une substance fondamentale
- des vaisseaux sanguins
- des vaisseaux lymphatiques
- des fibres nerveuses
- des calcifications (denticules ou pulpolithes).
... /' ..

- 25 -
La pulpe garde, sauf dégénérescence, ses potentialités
embryonnaires qui lui permettent d'assumer
- son rôle élaborateur
- son rôle de défense et de réparation.
1· Son rOle élaborateur
Il aA>outit à la mise en place de la dentine primaire jusqu'à
la fermeture de l'apex et de la dentine secondaire qui vient progressi-
vement réduire le volume pulpaire. tandisque la pulpe devient plus
riche en fibres au détriment des éléments cellulaires.
2 0 Son rôle de défense et de réparation peut se manifester
. Grt!ce aux mécanismes de l'inflammation car c'est
un tissu conjonctü relié à l'organisme par un réseau vasculaire et
lymphatique important.
"
Par l'innervation sensitive centrale et sympatique gra:ce
à une dentinogénèse réactionnelle et à des phénomènes de cicatrisation.
En regard d'agressions traumatiques ou pathologiques même
localisées dans des zones superficielles de dentine, des mécanismes
compensateurs vont entrer en jeu :
Si la défense n'est pas débordée par une agression trop
intense, la lésion est réversible, l'inflammation rétrocède et des pro-
cessus d'apposition réactionnelle vont se manifester. Cette élaboration
n'est pas toujours due à de nouveaux odontoblastes düférenciés à partir
de fibroblastes sous-jacents mais peut être directement le produit de la
minéralisation de la sécrétion matricielle de certains d'entre eux qui
ont migré dans la zone bord.-:-.nt le site de l'inflammation.
La dentine et la pulpe constituent un complexe indissociable
embryologiquement et histophysiologiquement, bien que l'on ait arbitrai-
rement divisé leur étude. Elles forment l'organe dentino-pulpaire .
.../' ..

- Z6 -
z/ Le parodonte
Elle représente la zone spécialisée de la muqueuse buccale
en relation avec l'appareil dentaire. Elle recouvre la partie marginale
des crètes alvéolaires. Elle comprend:
La gencive libre ou marginale avec son bord marginal et le
sillon ou sulcus gingival qui la sépare de la dent.
La gencive adhérente ou fixée dont les fibres du chorion
s'insérent sur le périoste de la corticale externe de l'os alvéolaire.
La muqueuse gingivale séparée de la gencive fixe par la
ligne muco-gingivale.
- L'attache épitheliale.
- La gencive comporte un épithelium et un chorion.
- L1épithelium est pluristratifié de type malpyghien avec des
degrés de kératinisation et de parakératinisation variable avec
les individus
l'~ge
les stress fonctionnels
les états parodontopathiques.
Le chorion est caractérisé par des ensembles fibreux qui,
sous la gencive libre, font suite aux faisceaux desmodontaux.
La présence,même en dehors de tout processus pathologique,
d'infiltrats inflammatoires (histiocytes, lymphocytes, plasmocytes,
mastocytes) une vascularisation superficielle importante, des terminai-
sons nerveuseS sensitives (corpuscules de Krauss, de Meissner) .
.../ ...

- Z,7 -
b) L'os alvéolaire
Fait partie intégrante des maxillaires avec lesquels il
n'existe pas de limites anatomiques ou histologiques, mais il appara1t
avec les dents et se résorbe quand elles disparaissent.
En remanièment pèrpétuel, on décrit classiquement:
Une corticale externe en continuité avec les maxillaires,
recouverte de périoste formée d'os lamellaire compact, lamelles lon-
gitudinales, et de système de Havers. Elle est percée de canaux qui sont
les entrées des vaisseaux, des nerfs et des lymphatiques.
De l'os spongieux (quand l'épaisseur le permet).
Une corticale interne ou lame cribriforme (ou laminadura)
bordant le mur interne de l'alvéole, percée d'orifices pour les vaisseaux
et les nerfs,de part son remaniement constant, elle est formée d'os
lamellaire, de système de Havers et d'os fibreux. Elle sert d'iœertion
aux fibres desmodontales ou fibres de sharpey qui se continuent dans
l'os, considérées classiquement comme non calcifiées. Elles peuvent
se calcifier avec le vieillissement.
Cet os alvéolaire forme des alvéoles dentaires dont les posi-
tions par rapport aux tables maxillaires sont très importantes dans
l'orientation de la cellulite.
Au maxillaire supérieur, les alvéoles dentaires sont très
rapprochées de la table externe.
A la mandibule, les alvéoles dentaires des incisives, des
canines et de la première prémolaire sont plus proches de la table
externe.
... /' ..

- ZB -
c)
Périodonte
(Desmodonte)
Il est situé entre l'os alvéolaire et le cement. Son épaisseur
varie de 0, Umm à 0,40mm selon le niveau considéré, la dent et l'age
de l'individu. Il comprend
:
cementoblastes
Des cellules pér iphérigues
ostéoblastes
ostéoclastes
Fibroblastes
Des cellules centrales
cellules de la ligne histiocytaire
Uns substance fondamentale
en faisceaux
orientés et insérés de part
Des fibres collagène
et d'autre dans l'os et le
cement
(fibre de Sharpey)
des fibres oxytalan
des fibres d'elastine
des vaisseaux sanguins d'origine
apexienne
osseuse
gingivale
des vaisseaux lymphatiques
des nerfs mécanorécepteurs et des fibres amyeliniques
des débris épitheliaux de malassez
... / ...

- Z9 -
d)
Cement
Le cement recouvre les racines des dents. Sa formation
lente et continue se fait par apposition de couches successives. Il est
environ 3 fois plus épais ~ l'apex qu'au collet. Il augmente d'épaisseur
avec l'~ge. Il est constamment remanié en fonction des stress patholo-
giques ou fonctionnels par suite du processus d'apposition et de résorp-
tion conjugués. Il contient les insertions
des fibres de sharpey qui
servent d'attache ~ la dent. C lest un type d'os modifié.
On distingue
Le cement primaire, fibrillaire, acellulaire. ~ structure lamellaire,
le premier déposé le long de la dentine radiculaire parall~lement ~ la
direction des racines qu'il recouvre sur ZO ~ 50 mp
d'épaisseur.
Le cement secondaire, cellulaire surtout abondant au 1/3 apical
(où le cement fibrillaire peut manquer) et où il atteint 150 ~ ZOO mr
d'épaisseur. Il est creusé de cavités irréguli~retnent réparties
les cementoplastes contenant les cementocytes.
Cement cellulaire et acellulaire peuvent se superposer en
couches successives séparées par des lignes de croissance. Les nou-
velles appositions de cement correspondent ~ une réinsertion des fibres
de smodontales .
... /' ..

- 30 -
Le tissu cellulaire
Il se rencontre dans toutes les régions de la face. C lest
un tissu de remplissage ou différencié dans une fonction de glissement.
Il est plus ou moins associé au tissu adipeux, d'où le terme cellulo-
adipeux. Il para1t réaliser un organe unique qui peut servir de vecteur
à un élément microbien ou s'ensemencer de proche en proche.
1 0 _
AU MAXILLAIRE SUPERIEUR
Le tissu cellulaire se rencontre
a) face externe
b) région labiale supérieure.
Elle est pauvre en tissu cellulaire.
La région incisivo-canine répond à la fossette myrtüorme
et à son muscle qui, de la région alvéolaire incisive, se dirige vers
la sous-cloison et celle de la latérale vers le sillon naso-genien.
Les muscles peauciers s'imbriquent dans la région
labiale de plus en plus pauvre en tissu cellulaire à mesure que l'on
approche de la ligne médiane.
La région genienne
Il correspond à la fosse canine. le muscle canin nait à
distance des alvéoles dentaires et descend, oblique en bas,
en avant et en dehors vers la commissure labiale. Le tissu
cellulaire se glisse entre les düférents muscles peauciers
de la région vestibJUaire à la région palpébrale .
...; ...

- 31 -
- La face interne
La fibro-muqueuse palatine adhère au palais osseux. Il
n'y a pas de tissu cellulaire à ce niveau. Les collections
suppurées qui s'y rencontrent sont des abcès sous-périostés.
Le tissu cellulaire
Son étude au niveau de la face interne présente peu d'intérêt.
Face externe
Elle comprend 2 régions
:
a) la région genienne
et
b) la région labio-mentionnière en avant.
La fibro-muqueuse gingivale adhère intimement à l'os
alvéolaire et s'en détache pour tapisser la lèvre et la joue, réalisant
le vestibule inférieur.
Au niveau de ce cul-de-sac apparalt le tissu cellulaire. La
profonde\\U' du vestibule suit approximativement la ligne des apex jus-
qu'aux prémolaires et diminue progressivement vers l'arrière à l'image
de la ligne obl.icpe externe. Elle est maximum au niveau de la canine.
Les muscles triangulaires des lèvres et le carré du
menton sont tendus de la partie antérieure de la ligne oblique externe
au segment cutanéomuqueux de la lèvre.
... /' ..

- 3Z -
Le muscle de la houppe du menton nait de la saillie alvéo-
laire des incisives sous la muqueuse gingivale et s'épaissit vers la
peau du menton.
Bien que ces muscles ne forment pas une couche continue,
de nombreux tractus cellulo fibreux s'étendent de la peau au périoste.
Si l'infection passe au-dessus de leurs insertions, elle reste localisée
au tissu cellulaire de la gouttière vestibulaire.
Au-dessous, l'infection intéresse le tissu cellulaire sous-
cutané de la région mentounière.
... / ...

- 33 -
ID -
,g:!!~.!l:!..o..&!~~j.~.!<!..!!~.!2~e_c!.e_~<E".8~~e_
~tl.~ÏE.Q.~~!F~-.s~f.Q..n,.g.~~~.!J.~E!.~~i.0.E
~Lc!.e.!S..2!!1.P.!!f.é!!i.oE!.,.g.~~!!.!~u.!~!.~~~~~~~
1 -
Nécrose
L'intervention mutilatrice crée et favorise l'apparition de
facteurs exogènes locaux. De nature physique ou bactériologiques, ils
jouent un raIe déterminant dans l'étiologie du processus de la morti-
fication pulpaire.
Les traumatismes
Ils sont constitués par les chocs directs et répétés sur
l'organe dentaire. Ils résultent de l'action de la masse sur l'instrument
tranchant qui débite les tissus minéralisés.
Quant à la lime plate ou la queue-de-rat, leur usage provoque
des vibrations qui sont de véritables aggressions physiques sous le for-
me de polymicro traumatismes.
La chaleur
Si l'utilisation de la lime ou de la queue-de-rat provoque
des vibrations, elle est aussi susceptible de produire de la chaleur. En
effet, la transformation des incisives en éléments pointus, coniques,
concaves etc. "
ainsi que la finition dans certaines classes de muti-
lation à l'aide d'instruments utilisés par frottement, produit de la
chaleur. Cette élévation de température est préjudiciable au complexe
dentino-pulpaire.
Ces facteurs physiques ont pour conséquences
- la mise à nu des tubulis dentinaires et la section de leur fibre de
Tomes.
..'/' ..

- 34 -
- L'ébranlement ou la contusion du paquet vasculo-nerveux.
- L'apparition d'une ischémie secondaire à la rupture partielle ou
totale de la pulpe au niveau du foramen apical. Cette pulpe a sa
pénétration dans l'apex est entourée d'un manchon formé par l'inva-
gination du périodonte dans le canal radiculaire sur une profondeur
de O. 5mm à Imm.
- La formation d'une thrombose aseptique.
- La coagulation thermique des éléments pulpaires. Le degré d'alté-
ration de la pulpe est ici fonction de la durée d'application. de
l'intensité du facteur d'irritation et aussi de l'épaisseur de la paroi
dentinaire isolante.
Ils sont représentés par les infections microbiennes parmi
lesquelles la carie dentaire.
L'action des microorganismes est d'autant plus facilitée que
la décortication notable des tissus calcifiés découvre des milliers de
canalicules dentinaires (75. OOO/mmZ au voisinage du tissu pulpaire et
l5.000/mmZ à la périphérie). Elle favorise aussi l'effraction (l'effon-
drement) de la paroi è& là chamere camérale. L'état du moignon coro-
naire et la formation de tractus morts due à la non régénération des
odontoblastes et des fibres de Tomes détruites. facilitent la pénétration
et l'irritation microbienne.
BENDER. SELTZER et KAUFFMAN (71) ont décrit expé-
rimentalement. le passage des microorganismes vers le tissu pulpaire
et l'invasion bactérienne par les tubuli
dentinaires. Les acides micro-
biens provoquent la déminéralisation de cette dentine qui va subir une
désorganisation totale de son complexe organo-minéral.
... / ...

- 35 -
Toutes les agressions directes dentino-pulpaires iatrogènes
ou infectieuses amènent le tissu pulpaire au stade inflammatoire. La
circulation sanguine et la nutrition du paquet vasculo-nerveux se trou-
vent alors entravées.
c )
!'~_!~~c::i.?!1_~'!_c_~~.p!~~~ )~,:l'p.?:~:~~~':.i!:
aux irritations de la mutilation
Cette réaction est immédiate. Elle se manifeste clinique-
ment par la douleur comme le témoignent les patients qui ont subi
l'épreuve.
Du point de vue histopathologique, la réaction pulpo-denti-
naire est essentiellement caractérisée par l'inflammation.
De nombreuses études histologiques ont mis en évidence
que les odontoblastes réagissent par l'élaboration d'une dentine réac-
tionnelle. Cette dentine se localise en regard de la zone traumatisée.
Dans le canal radiculaire, les excitations normales ou
pathologiques perçues par le complexe pulpo-dentinaire se traduisent
aussi par des appositions dentinaires. Ces appositions réduisent le
diamètre de la lumière canalaire. Elles entraînent une diminution de la
circulation sanguine ~ ce niveau. Cette réduction sanguine se répercute
sur le périodonte et diminue d'autant ses possibilités de défense.
L'étude de la dynamique de l'inflammation pulpaire (72,73)
révèle qu'une inflammation coronaire provoque initialement une stase
dans la zone étranglée de l'apex radiculaire.
... /' ..

- 36 -
L'œdème qui en résulte, se transforme en une inflammation
sérophlegmoneuse totale si l'irritation dans la partie coronaire est con-
tinue ou intense. Une nécro~e par compression hydrostatique représente
alors une sérieuse menace pour la pulpe enfermée dans sa coque inex-
tensible de tissus minéralisés.
Les organes pulpo..dentinaires des dents mutilées présentent
donc des états inflammatoires de plusieurs degrés. Ces états inflamma-
toires selon les conditions vasculaires aboutissent à une restitution ad-
intégrum de toutes les potentialités pulpaires. Ils peuvent aussi évoluer
vers la nécrose. Les conditions vasculaires d'une pulpe déterminent
très largement sa vitalité et son pouvoir réparateur. Ainsi le pouvoir
réparateur d'une dent jeune: à apex très ouvert et largement irriguée
est plus important que celui d'une dent ~gée.
Le schéma suivant pourrait illustrer cette évolution.
d)
~~~~~~:_~E~~~~~~':.~_e_!~~~~i!~~~t!~~
E!~i;:_~~~~~~s_~~~_~~~~':.s..~~:~~t!t.?~~i~q,~':.s..
lammation initiale _________
-.~/Restitution ad intégrum/
INécrobiose/
... /' ..

- 37 -
z. Complications des tissus péridentaires
les cellulites
Les cellulites obéissent à une pathogénie dans laquelle
plusieurs modes d'innoculation du tissu cellulaire périrnaxillaire ont
été décrits.
Certains facteurs tels que:
l'épaisseur des alvéoles
la pesanteur
la longueur des racines
les insertions musculo-aponévrotiques
et les mouvements de la région conditionnent le
cheminement de l'infection.
Deux mécanismes de contamination du tissu cellulaire
périmaxillaire sont classiquement retenus.
a) L'effraction directe de l'alvéole par le pus formé au
niveau du périodonte avec ou sans processus d'ostéite et contamination
secondaire du tissu cellulaire.
b) La migration microbienne (MAINGUY).
L'agent infectieux passe directement dans les espaces
périmaxillaires à travers l'os alvéolaire.
En fait, chacun des deux processus para1t possible et ne
constitue peuU!tre qu'une variante d'un m~me phénomène. Bes réactions
inflammatoires plus ou moins marquées de l'os peuvent aboutir à une
microostéite suppurée qui favoriserait le passage de l'agent infectieux
en direction du tissu cellulaire périmaxillaire.
A côté de ces deux hypothèses, on invoque également
... /' ..

- 38 -
Une lymphite suivie d'une périlymphite contaminerait le
tissu cellulaire. Certains auteurs (LEBEDINSKY) ont mÊlme retenu
l'hypothèse d'une périadenite.
Elle serait provoquée par une phl~bite,une pér iphlébite
et des micro-embolis septiques. Cette voie pourrait jouer un rOle
dans les cellulites diffuses.
Chaque fois que l'anneau gingival qui sertit la dent est
relaché, l'infection peut glisser sous le périoste et, par la voie d'un
abcès parulique, parvenir au tissu cellulaire. Le tissu cellulaire
ensemencé, l'extension se fera par un envahissement de proche en
proche ou, de manière plus rapide en glissant le long des plans de
clivage.
... /' ..

- 39 -
C
-
MUTILATIONS DENT AIRES ETHNIQUES
DANS LE MILIEU IVOIRIEN
Dans nos régions, la pratique de la mutilation dentaire n'est
pas encore abandonnée. Des porteurs se rencontrent aussi bien dans les
campagnes qu'à la ville. Une enquête de 15 mois effectuée dans le ser-
vice d'Odontologie du Centre Hospitalier et Universitaire de Treichville
nous a permis d'en découvrir et de les étudier.
L'examen systématique de la denture des consultants nous a
fait dépister ZZZ porteurs de mutilation dentaire ethnique. Le mobile qui
les a conduit à la consultation nous les fait grouper en deux catégories:
Les porteurs venus à la consultation pour
une affection bucco-dentaire n'ayant pas de
rapport avec leurs dents taillées.
Les porteurs qui se sont présentés à la
consultation pour une affection en rapport
avec les dents mutilées.
La düférence de motivation influencera en partie le cours de
certains de nos examens. les porteurs dépistés se répartissent ainsi :
... / ...

- 40
1 -
Répartition par groupe ethnique des porteurs de
mutilation dentaire dépistés
NOMBRE DE
GROUPES ETHNIQUES
ETHNIES
--------
PORTEURS
------------
Agni
Z
Abron
1
/
1
AKAN
Attié
Z
Baoulé
10
J
Abouré
1
LAGUNAIRES
Adioukrou
2
Bété
5
KROU
Wobé
3
Autochtones <
MALINKE
Bambara
4
Gouro
4
Guéré
2
Yacouba
Z
Sénoufo
7
VOLTAlQUES
Lobi
15
Mossi
116
Gourounsi
8
Samoko
7
Daffin
10
Bobofi
5
Allogènes
J
Nounouman
7
l
Bissa
5
Koho
2
Bela
1
Peulh
1
... / ...

- 41 -
l -
REPARTITION PAR AGE ET PAR SEXE DES INDIVIDUS
PORTEURS DE MUTILATION DENTAIRE ETHNIQUE
Sexe masculin
1
Sexe féminin
i
Groupe d'!ge
1 nombre d'individus 1 nombre d'individus
,
f
1
1
!
10 ~ 20 ans
28
9
16.66 %
1
+
1
20 ~ 30 ans
74
1
24
44.14 %
1
+ 30 ~ 40 ans
38
1
21
26.57 %
1
1
+ 40 ~ 50 ans
12
5
7.65 %
1
1
+ 50 ~ 60 ans
1
4
5
4.05 %
i
~lt
+ 60 ans
0
1
2
0.9
%
1
1
TOTAL
156
66
%
l
... / ...

- 42 -
3 - REPARTITION SELON LA LOCALISATION MAXILLAIRE ET
MANDIBULAIRE
DES CAS DE MUTILATION DENTAIRE ETHNIqUE OBSERVES
-,!
SIEGE
NOMBRE DE CAS
Maxillaire 8upirieur
217
uniquement intéressé
1
{
1
!
1
Mandibule seule intéressée
0
i,
1
Maxillaire 8upérieur et
5
mandibule intéressés
TOTAL
222
1
_.
.../ ...

.........
C"'I
....
1
4 -
REPARTITION SELON LE GROUPE DE DENTS
INTERESSE SIMULTANEMENT PAR LA MUTILATION
a)
SEXE MASCULIN
,
-
--po"
1
:
1
i
1
;
Groupe d'âge
11 /21
! ~2 / ZZ
12.11 / 2J.2~j 13 à 2'\\41 / 31 i4Z.41/'~~2
1
j
10 à 20 an.
19
2
1
1
+ 20 à 30 ans
1
56
1
22
]
1
,
+--
1
-
1 + 30 à 40 ans
23
!
-~l
'
12
1
1
2
1
1
.,--
+ 40 à 50 ans
1
1
1 9
1
+ 50 à 60 ans
1
2
2
~-
-
+ 60 ans
1
1
-
1
1
TOTAL
109
39
2
1
3
1
!
1
1
-,

~
"-.
1
b)
~~~~_!'~~~~_
t
-'-.....,
i
1
:
i
Groupe d'!ge
t
1
11 121
12122
12.11 121. 22
13 à 23
41 / 31
42. 41/31. 3~
1-
-.
i
~à20~' ! 9
3
2
1
,
.. ...~
+ 20 à 30 ans
1
21
11
1
--r
_.."
+ 30 à 40 ans
14
1
1
..
+ 40 à 50 ans
6
1
1
-
..
+ 50 à 60 ans
1
4
1
·-·r
+ Ml ans
2
.•
,
TOTAL
56
15
1
2
1
1

---.:
'"
~
5 -
REPARTITION SELON L'AGE LE SEXE ET LA
LOCALISATION DENT AIRE DES CAS DE MUTILATION ETHNIQUE OBSERVES
a)
~~~:e.:J'::i~S_~~!-,}~:_~~~!-~~~~_~~~:e.:~!~~~
..--_.
i
,
i
1
1 Groupes d'âge
13J
12J
I l J 1 .ill
/22
L23
---_.-
f
i
10 à 20 ans
11
25
24
2
1
1
_..
i
+ 20 à 30 ans
23
74
1
74
24
0
1
..
+ 30 à 40 ans
1
13
39
37
13
1
..
+ 40 à 50 ans
1
12
1
11
1
0
--
+ 50 à 60 ans
2
3
3
2
0
._.
+
60 ans
0
0
0
0
0
...
TOTAL
50
153
149
42
2
396

-0
.........
~
b)
SEXE MASCULIN - MANDIBULE
1
.
!
;
-----.
1
Groupes d'~ge
1
43/
42/
/3'l
1
41 /
~ /31
i33
.
.--.. ..
1
1
10 ~ 20 ans
1
!
1 +
1
20 à 30 ans
1
0
1
1
1
1
1
i
+---
0
....
.---.~
_~
+ 30 ~ 40 ans
1
1
1
1
1
..-....
~
+ 40 ~ 50 ans
1
1
1
1
+ 50 à 60 ans
...""
+
60 ans
i
--.~
TOTAL
3
3
3
3
--

C'"
-........
~
1
c)
~~~~_F.:~!':!~~_-_~E!-:~~!:~~~~~}!:l!~_
l
d"~ T l~U
lU~~l LJ,2_'J~3 ~
Groupe.
IL!
__
_!_ -_
10 à Z0 ans
1
1
3
1
11
1
1 0
3
!
1
i
1
1
1~+-z-0-à-30-an-s--I-:---_T-+-_-~~.
L
1
28
1
29
10
+
1
1
1
1
1
i
+_+-..
+ 30 à 40 ans
---l--L-
1
15
!
16
+ 40 à 50 ans
1
1
1
Z
1
5
1
5
2
1
1
---+-
1
-.
1
l
' i
+ 50 à 60 ans
4
5
1
1
-------l-
l
, 1
1
1
1 -
+ 60 ans
1
1
1
1
+
~
1
i
1
TOTAL
1
15
64
66
15
161

.......
QI)
0:1'
d)
~~~E.:_~~~~_:~}~~~Y~E.:
f
' - j- - - - - - . .
:
- - - - . - . - - . - - - , - . - - - - - - . -
l
d'~ge
~_
Groupes
1
431
1
4Zï
41~ _~I +In !133
i
l-l_
f
10 à 20 ans
1
2
Z
2
2
+ 20 à 30 ans
i
~ i
I~~ 30 à 40 ans . 1
l
1
1
i
~_
+
1
1
40 à 50 ans
, _
1
__
.
1
+ 50 à 60 ans
1
l-
,
_
_-+-
+
60 an:
1.
TOTAL
1
! 2
l'
z
2
2
8

- 49 -
1_
Matériel d'examen
Nous avons procédé à. un examen clinique et à. des examens
complémentaires des dents mutilées observées chelt les porteurs
dépistés. Le matériel utilisé à cette fin comprend:
1 miroir
1 sonde nO 9 et 17
des rouleaux de coton antisaliveire
1 flacon d'une solution de révélateur de plaque
bactérienne (mercurochrome)
1 pulvérisateur
le thermocautère.
1 anesthésique par le froid (chloréthyle)
l'éclairage du scialytique
des films pour radiographie rétroalvéolaire et
radiographie occlusale.
z- Préparation des patients dépistés et des organes à examiner
Nous avons dO préparer psychologiquement nos patients avant
d1effectuer les examens. Nous avons essayé de leur expliquer le but
... / ...

- 50 -
de notre étude et la portée de nos exaInene. Il convient de souligner
que malgré nos efforts, certains porteurs peu motivés de la 1ère (cf p. 39)
catégorie se sont montrés quelque peu réticents. Par contre, ceux de
la Zème catégorie ont été coopératifs et se sont largement prêtés à
nos examens.
Chez les patients qui présentent une hygiène bucco-dentaire
défectueuse, nous avons da procéder à une détersion de la denture à
l'aide du pulvérisateur. L'élimination des enduits a été suivie du ba-
digeonnage des dents mutilées avec une solution de mercurochrome
malgré sa difficulté d'emploi. Les dépôts de tartre ainsi révélés ont
été soigneusement débarrassés.
... / ...

- 51 -
3 - Critères d'appréciation, principe des
examens effectué s et méthode
L'émail est translucide à J1état normal. Il communique aux
dents une couleur variable suivant son épaisseur; mince, bien miné-
ralisé, il est presque transparent et laisse voir la couleur de la
dentine sous-jacente. La dent apparaît alors avec une teinte blanc-
jaunâtre. S'il est plus épais ou irrégulièrement minéralisé, la teinte
se déplace vers les gris ou le blanc-bleuâtre.
Nous pouvons donc considérer que toute dent colorée (de
teinte grisâtre, grise ou noirâtre) est le siège d'un processus patho-
logique. Ce processus entraîne la décomposition de l'hémoglobine du
sang pulpaire qui modifie la teinte de la dent. La dent ainsi colorée
est donc une dent à tissu dentino-pulpaire partiellement ou totalement
nécrosé.
!-~a.p~t..é.E~li&!!~~.È!.yil~~f~~~i.n.2.:.p.u~it..e~.1~!..
!.~~1~.!'!!1iIDl~!.~t~~_~j:!.Q!4
La source thermique est fournie par le thermocautère à faible
et moyenne intensité.
Le froid est produit par un anesthésique liquide et volatil
(chlorétyle ).
Le collet vestibulaire de la dent qui est une zone généralement
sensible est le point d'application d'élection des stimuli.
... / ...

- 5Z -
Le principe des tests de vitalité consiste à. exciter l'organe
dentino-pulpaire avec les stimuli mentionnés. La réponse obtenue est
comparée à. celle d'une dent saine non mutilée utilisée comme contrOle.
L'organe dentino-pulpaire vital est d'une sensibilité extr@me. L'unique
manilestation de sa réponse aux stimuli est la douleur. Cette douleur
est d'ailleurs constante quelle que soit la nature de l'excitant.
Des études expérimentales faites par certains auteurs avec le
"Pulp-Tester" ont montré que 52% de dents atteintes de lésions oécro-
tiques partielles ou inflammatoires chroniques donnent des réponses
similaires aux dents saines utilisées comme contrOles.
Les pulpes atteintes répondent de manière anormale au chaud
et au froid. Mais une absence totale de réponse au chaud et au froid
est due à. la destruction des nerfs sensitüs et traduit l'insensibilité
absolue dentino-pulpaire. Cette réaction négative permet de diagnos-
tiquer un tissu pulpo-dentinaire complètement nécrosé.
L'utilisation du miroir, des sondes nO 9 et nO 17 sous un bon
éclairage nous a permis d'explorer toutes les faces de la couronne.
Notre attention a particulièrement porté sur les zones de mutilation.
M.!~~h~.!.'l.h..!_~..Ls~~.!iE~.§.2~~~~!.e_l~~.!f.~_~!.~e.E.!
A~f~o-=~.Jl.!~i~'!!"
*.!ech~.!.'l.h~_ell~.EEF.§~~ll2.~~~~!!l2~lii.!.t.2.J19.!m214Ldane
le sens
vertical, sagittal et transversal avec ou sans egression.
... / ...

- 53 -
k.!..!'~c:...~!.~~_~.J!.s.!.~~ :
au niveau de la gencive
au niveau du cul-de-sac gingivo-labial.
k.!..!'~~~!.che_e.!..È!.~~!.o..!Ld~'!.n~.J!!<!.'!!'.!.li2..n_
du cul-de - sac
gingivo-labial.
k.!..!'~~h~!.~~_e.!.~~~!9.E.!i~'!.IL~.El~circonscrit ou non, avec
ou sans fistule au niveau de la muqueuse labiale interne.
k':'e..~~~!.~C!!~~ID1~J..§!..r.2.!.!Yf2..~!!'~ou occlusal systématique
de toutes les dents colorées.
Le protocole ainsi établi: les examens, les tests cliniques et
les examens complémentaires effectués, nous présenterons nos résul-
tats en partie sous forme de tableaux. Ces tableaux tiendront compte
des groupes d'~ge, du sexe et du type de dent en cause, ainsi gue des
classes de mutilations. Cette préeentation aura l'avantage de faciliter
une étude comparative ~ la simple lecture des tableaux.
... /' ..

- 54-
4 -
RESULTATS
REACTION PULPO-DENTINAIRE AUX TESTS DE VITALITE
i
1
Stimuli thermiques
Réaction
Réaction
1 Absence de
chloréthyle
normale
anormale
réaction
Nombre de dents
415
50
112
1
!
... / ...

1ft
.........
III
REPARTITION SELON L'AGE ET LA LOCALISATION DES DENTS
NE REAGISSANT PAS AUX TESTS DE VIT ALITE PULPAIRE
1 - AU MAXILLAIRE SUPERIEUR
;
1
i
i
-
1
l
.__.__.....
i!ll
Groupes d"ge
i ID'
.!li
Lu
LE..
~ I:!d
.
10 à ZO ans
!. 0
1
0
12
7
0
1
0

+ ZO à 30 ana
Z
25
20
4
~
j
0
1
1
1
1
1
1
1
_.
+ 30 à 40 ans
o
Z
8
11
2
o
+ 40 à 50 ans
1
1
4
3
o
o
1
1
1
1
1
1
1
..--_.
+ 50 à 60 ana
o
o
4
3
o
o
1
1
1
1
1
1
1

_.
+ 60 ans
o
o
o
o
o
o
f
1
+
1
1
1
1
....
TOTAL
1
5
53
44
6
o
L
1
i
1
1
...

,
..........
..0
ln
2 -
A LA MANDIBULE
- - - r '
- - - - - - [
r
,
1
1
1
Groupes d'âge
43/
42/
!
i 41/
/31
/32
/33
- - - - - - -
10 à 20 ans
1
1
_...'_..
+ 20 à 30 ans
.-....
+ 30 à 40 ans
1
+ 40 à 50 ans
+ 50 à 60 ans
1
+ 60 ans
_.'
1
TOTAL
1
1
1
1

~
..........
Ln
1
REPARTITION DES DENTS NE REAGISSANT PAS AUX TESTS DE VITALITE
PULPAIRE SELON L'AGE, LA LOCALISATION ET LE SEXE DES PORTEURS
- SEXE MASCULIN - MAXILLAIRE SUPERIEUR
..
,
1
;
i
i
!
1
Groupes cl '!ge
13/
lZ/
11/
/Zl
/ZZ
/Z3
1
1
-
1
1
1
10 à ZO ans
0
1
0
Il
6
0
0
1
1
!
-
+ ZO à 30 ans
0
Z
ZO
lZ
3
0
...
,._--~
+ 30 à 40 ans
0
Z
7
10
Z
0
+ 40 à 50 ans
0
0
1
Z
0
0
+
f
50 à 60 ana
0
0
1
1
0
0
+ 60 ans
0
0
0
0
0
0
..
TOTAL
0
4
40
31
5
0
1
1
_.._... _,_ _i._....___
>

«1
.....:.
'"1
Z - SEXE FEMININ - MAXILLAIRE SUPERIEUR
J
,
I??
ln
._--, -
~.
-
~~---il----I-
0
t.
10 à Z
ans
1
_._~_~ 1
l ---""
1
-t".
5
8
r--
-
l
,
+ 20 ~ 30 an.
J.
1 _
-+
+
~ a~
1;
30
40
1
--~---.-:I~-+--T-
!
3
1
1-----
+
--J--
__
50 à 60 ans
~~~J~-~3~-~~z=--t---11===~.... 1
+ 40 à 50 ans
1
1
J
1
--± 0
~
+ 60 an.
-
13
1
13
1
1
__
TOTAL
L I__.
i.
li_~_ _

'-
0-
V'I
1
3 - SEXE FEMININ - A LA MANDIBULE
Les 2 dents qui n'ont donné aucune réponse aux tests
appartiennent à la même patiente qui est ~gée de 20 ans.
La 3ème dent mortifiée est de type
:
(6 - C) = 1 patiente ~gée de 35 ans.

- 60 -
III -
~!.!.~.È-.!t.EÈlJ!!.~iE~.i2..n_c.!.eJU!l~!.l&tl2..nJ!
.§~~~i..!:~!..
~~~~.!U!.é.Ei.s.1~eJ!._~'!.I!lln!~_
Toutes les mutilations que nous avons examinées, réparties
dans différents tableaux que nous commenterons.
po rt e nt
essentiellement sur les contours de la couronne dentaire et en réduisent
le volume. Elles se présentent sous une variété de forme qui tient comp-
te des différents groupes ethniques et du désir des individus. Ces
formes constituent la seule catégorie de mutilation dentaire portée par
nos patients et rencontrée dans le milieu Ivoirien. Leur classification
s'impose d'elle-même ~ l'examen morphologique et descriptif; aussi
appellerons-nous cette catégorie de mutilation:
"Les mutilations dentaires ethniques vraies".
La classification descriptive que nous adoptons est la suivante
Les parties coronnaires touchées peuvent être
Classe 1 - L'angle mésial de 11 1 Zl
La suppression de l'angle peut s'effectuer:
- li...::....!.) soit par une section plane laissant appara1tre un es-
pace inte:-:-in.cis;J médiane en forme de "V" renversé.
L'ouverture du "V" dépend de Pimportance et de
l'obliquité des plans de section.
... / ...

- 61 -
- tL..:.....!V soit par une section curviligne qui détermine un
espace en forme de demi-lune ou une demi-ellipse.
Classe Z - L'angle mésial, distal et le bord libre
(Z - a) des Z incisives centrales supérieures.
(Z - b) du groupe incisif supérieur uniquement.
(Z - c) du groupe incisil supérieur et inférieur ?lla fois.
Les plans de section sont généralement rectilignes et formeat
des dents en creneau.
Classe 3 - La face mésiale de
11 / Zl
Les plans de décortication sont parallèles ?ll'axe principal
des dents. Ils délimitent un diastème interincisil médian de
forme rectangulaire. La largeur va de la simple fente ?lla
largeur d'une incisive inférieure.
Classe 4 - Les faces proximales et le bord libre
(4 - a) des Z incisives centrales supérieures.
(4 - b) du groupe incisif supérieur uniquement.
(4 - c) du groupe incisil supérieur et inférieur ?l la fois.
Les dents montrent des dimensions mésio-distale et axiale
réduites. Elles sont séparées par des diastèmes. Elles pré-
sentent un aspect général rectangulaire, rarement carré .
..'/...

- 62 -
Classe 5 - Le bord libre des Z incisives centrales supérieures
La mutilation est caractérisée par:
(5 - a) l'ablation d'un segment mésial. Le segment distal
est respecté et donne l'allure d'une corne.
(5 - b) Ablation du segment médian en cupule, en demi-lune
ou en angle.
~;;
1
Classe 6 - La dent conique
(,
Toutes les faces et le bord libre sont concernés) la fois par
la mutilation.
Le bord libre est réduit) une pointe. La transformation des
autres faces aboutit) une incisive conique caniniforme :
c'est "l'appointuchage" selon le terme de BAUDOUIN (6).
Ce type de mutilation peut intéresser:
(6 - a) les incisives centrales supérieures.
(6 - b) les 4 incisives supérieures uniquement.
(6 - c) les 4 incisives supérieures et inférieures) la Fois.
Elle est assez courante. Elle donne selon le cas, un
sourire particulier au porteur qui semble n'avoir que
"
des canines au lieu et place des incisives.
j
Existe-t-il des corrélations entre les mortifications dentino-
pulpaires constatées et les classes de mutilation?
... / ...

DENTS MUTILEES PRESENTANT UNE REACTION ANORMALE AUX TESTS
:,:)
~
DE VIT ALITE ET REPARTIES SELON LES CLASSES TYPES DE MUTILATION
-
r
' - - -
--_._- f
Groupes d'âge
uJ
:lU
11.1
fJ·)_
/2?
&
-
--
(6 - b) ::: 1
(1 - a) ::: 1 (6 - b) ::: 1
(1 - b) ::: 1
(6 - b) ::: 1
10 à 20 ans
(6 - a) ::: 1
(6 - a) ::: 1
(1 - b) ::: 1
(6 - b) ::: 1
-1
.-.
(6 - b) ::: 3
(1 - a) ::: 4
(1 - a) ::: 3
(6 - b) ::: 3
(1 - b) ::: 2
(6-b):::1
1
+ 20 à 30 ans
\\
(6 - a) ::: 2
(1 - b) ::: 2
1
(6 - b) ::: 1
..
(6 - b) ::: 1
(1 - a) ::: 4
(6 - b) ::: 1
(1 - a) ::: 3
(6 - b)'::: 1
+ 30 à 40 ans
(6 - a) ::: 2
(6 - a) ::: 3
!
(5 - b) ::: 1
-
"
+ 40 à 50 ans
(1 - b) ::: 1
(1 - b) ::: 1
-
..
+ 50 à 60 ans
(6 - a) ::: 1
(6 - a) ::: 1
.
-
+ 60 ans
TOTAL
5
22
1
18
5
!
1
1
1
;

- 66 -
Au cours de notre enquête, nous avons dépisté ZZZ porteurs
des Z sexes et de groupe d'âge différent. Ils représentent un peu moins
de 1 % des consultants. Ils appartiennent à Z4 ethnies que nous avons
classés en deux grands groupes: les autochtones et les allogènes
(tableau
page 40).
L'identité des patients et les renseignements que nous avons
recueillis nous apprennent que la plupart d'entre eux sont des gens des
campagnes venus récemment s'installer à la ville. Ils exercent des
emplois d'ouvriers non spécialisés: manœuvre, domestique, vendeur
ambulant ou sont sans emploi.
Les autochtones sont 60 soit 28,0310 des porteurs. La muti-
lation observée est soit de classe (1 - a) soit de classe 3. Le nombre
assez faible est révélateur de l'abandon plus rapide de la coutume par
les originaires du pays.
Quant aux allogènes, ils sont l6Z et représentent 12,97% des
patients dépistés. Les Mossis avec 116 individus, soit 52,2510 forment
à eux seuls la moitié des porteurs. Dans ce groupe des allogènes, les
différentes classes de mutilation se rencontrent.
Dans l'ensemble, 156 patients soit 70,28% des porteurs dépis-
tés sont du sexe masculin. Les mutilations dentaires considérées comme
rite d'initiation ou norme esthétique ethnique et critère de beauté sont-
elles l'apanage d'un sexe?
... / ...

- 67 -
H. LABOURET (50) déjà en son temps, disait dans son étude
consacrée aux mutilations ethniques que
"tandis que les mutilations
labiales sont réservées aux femmes, les mutilations dentaires sont
pratiquées à la fois sur les hommes et les femmes".
Mais alors, d'où vient cette nette différence de nombre entre
les 2 sexes: 70,28% pour le sexe masculin et 29,72% pour le sexe
féminin? Faut-il chercher l'explication dans l'exode rural? En effet,
il est de coutume que les hommes quittent les campagnes et précèdent
les femmes à la ville. Ils s'expatrient aussi les premiers. Les épouses
et les enfants les rejoignent plus tard lorsque certaines conditions mo-
rales et matérielles sont réunies pour les accueillir. Est-ce donc à
dire que nos campagnes sont peuplées de femmes aux dents taillées ?
En réalité, la différence vient du fait que l'intervention est une véritable
épreuve d'endurance et de courage. Les jeunes filles étant peu volon-
taires manifestent peu d'empressement à la subir.
Dans la répartition en fonction de l'!ge, le tableau page 26
nous montre que 16,66% des porteurs n'ont pas plus de 20 ans. Ils
n'étaient donc pas en !ge de subir la mutilation à l'adoption de la Loi
nO 62-164 du 12 Mai 1962. Leur pourcentage est caractéristique d'un
changement de mentalité qui amorcé, a été favorisé par les campagnes
d'alphabétisation des m.asses et par le grand effort de scolarisation
entrepris aussi bien dans les campagnes que dans les villee depuis plus
d'une décennie.
44,14% des porteurs étaient !gés de 8 à 18 ans en Mai 1962.
Ils ont donc subi la mutilation qui se situe à la puberté. Leur nombre
est significatü et est à l'image de la population de la COTE D'IVOIRE
qui est très jeune.
... / ...

- 68-
12,60'10 des porteurs ont plus de 40 ans alors qu'en Mai l%Zo
ils avaient plus de 28 ans. Leur nombre restreint peut s'expliquer par
deux facteur s :
la pyramiéie des âges
les dents mutilées. à la suite des accidents infectieux
(périodontite et cellulite aigu@ ou chronique) ont été soit
expulsées. tombées toutes seules soit extraites pour sou-
lager le porteur.
Il ressort de l'analyse de nos différents tableaux que Z17 cas
de mutilation dentaire siègent au maxillaire supérieur. 5 cas au maxil-
laire supérieur et à la mandibule simultanément. Le maxillaire supérieur
demeure le siège préférentiel. Les mutilations chez un m@me individu
sont toujours multiples. Plusieurs dents sont concernées à la fois .. Les
groupes de dents lesplus touchées sont :
11 1 21
164 cas
12, 11 1 21, 22
50 cas
42, 41
/ 31, 32
5 cas
13, 12, 11 1 21, 2Z, 23
3 cas.
Quant aux dents les plus concernées. ce sont par ordre
décroissant :
11 1 21
442
12 1 22
112
41
/ 31
10
42 / 32
10
13 1 23
3
... / ...

- 69 -
Nous constatons au vu de tous ces éléments que les mutilations
portent effectivement davantage sur les dents permanentes visibles entre
les lèvres que sont celles du groupe incisif supérieur.
Le résultat des examens cliniques et complémentaires nous
a permis de répartir les dents mutilées en 3 lots. Un premier lot de
415 dents qui, comparativement à des dents témoins saines et vivantes.
a manifesté une réaction normale aux stimuli. Les (lents de ce lot sont
de teinte blanche; elles sont bien vivantes.
Dans le Zème lot (tableau page 6S), les 50 dents en compa-
raison des dents témoins, ont donné une réponse anormale (soit l
retardement soit violente et dans les Z cas, prolongée). Leur teinte
varie du blanc gris l la teinte jaunâtre. La pulpopathie qu'elles présen-
tent est-elle de nature l aboutir à une restitution ad intégrum du tissu
p.ùpaire ou l une mortification ? Nous pensons que seuls des examens
histopathologiques nous auraient sallS aucun doute suffisamment ren-
seigné sur l'état pulpaire de ces dents.
Ces tests de vitalité pulpaire par la chaleur et par le froid,
quelqu'imprécis qu'ils m.ent été pour les 2 lots précédents, nous ont,
pour le 3ème lot don..'1.é des résultats que nous jugeons valables et
satisfaisants. Dans ce lot, les dents sont colorées. La teinte varie du
gris au noirâtre. Eller. sont restées muettes am: excitations. Leur
organe dentino-pulpaire est donc mortifié et détruit.
... /' ..

- 70 -
Nous avons distingué Z groupes dans ce 3ème lot.
Le premier groupe du 3ème lot comporte des dents colorées
qui sont souvent en nombre impair. Leur forme n'entre pas dans la clas-
sification que nous avons établie. Elles siègent soit ~ la mandibule soit
au maxillaire supérieur. L'interrogatoire du porteur nous apprend que
la mutilation est involontaire. Elle résulte d'un accident, d'u~ traumatis-
me sur la bouche. Nous avons écarté ces dents de notre étude.
Le deuxième groupe du 3ème lot comprend 11Z dents colorées,
la mutilation est ici volontaire donc ethnique et répond à. certaines classes
de notre classification. Les mortifications constatées sont rarement im-
médiates. Elles sont tardives et surviennent plusieurs années après
l'intervention qui a lieu ~ l'adolescence (tableaux pages 55, 56. 57. 58.
59. 63).
Cette lenteur de l'évolution de l'atteinte pulpaire est en
partie déterminée par l'état et les conditions vasculaires de la pulpe
(cf p. 24, 25). 37 dents colorées de ce lot portent des lésions carieuses
appréciables et explorables.
Elles révèlent le caractère non négligeable du facteur bac-
tériologique. Ces dents porteuses de lésion carieuse sont d'ailleurs
réparties dans le tableau de la page 64 en fonction de l'âge et des classes
de mutilation.
L'analyse du tableau de la page 63 montre que des 109 dents
mutilées du maxillaire supérieur nécrosées. 51 sont taillées en "pointe"
et se répartissent ainsi:
Classe 6 -a = 17
Classe 6 - b
= 34
.. '/' ..

- 71 -
Le reste comprend:
33 dents de classe
1 - a
23 dents de classe
1 - b
1 dent
de classe 2 - a
1 dent
de classe 2 - b
iII.l regard de ces résultats, nous pouvons déduire que les grands déla-
brements que constituent "l'appointuchage", les tailles en "V" ren-
versé, en demi-lune ou en demi-ellipse semblent prédisposer les dents
aux lésions carieuses et ~ la mortüication sans lésion (c~ pages 33, 34,
35).
Ces lésions sont en général situées sur les tranches de
section pour les dents non couvertes de dép8t de tartre.
... / ...

- 7Z -
v -
];!.~.!:.~~.2:œ.2:s:.MEi~.!:.~~!!...!!~c.!.2!.e.!
.21z..s~!'y"é~.!~!..!!ll.le.E!.!.S~l!!E..l!..c~!!.2Jl.S
1 -
Nécrose de l'organe dentino-pulpaire
La réponse aux stimuli thermiques et par le froid ont
permis de trouver 109 dents nécrosées au maxillaire supérieur. 37
d'entre elles portent des lésions carieuses, cependant que 72 en sont
exemptes. Ce résultat nous a amené à considérer deux formes de
nécroses résultant d'ailleurs de deux étiologies différentes. L'une est
aseptique
: c'est la nécrobiose et l'autre est infectieuse.
Dans le lot de dents nécrosées sans lésion
carieuse , il
ne nous sera pas possible de déterminer les pourcentages concernant
1 0
les dents faisant une nécrobiose
2 0
les dents faisant une nécrobiose secondairement
infectée
:
- par infection récente
- par infection ancienne.
Cette carence s'explique par la difficulté que nous avons
rencontrée de procéder aux fins d'examens, à l'avulsion systématique
de toutes ces dents à pulpe mortifiée sans lésion carieuse. dans cer-
tains cas,
l'avulsion était contre-indiquée par des indications théra-
peutiques; dans d'autres cas, nous nous sommes heurtés au refus caté-
gorique des porteurs et à un problème d'éthique.
Mais néanmoins, à la lumière des examens faits sur
quelques dents soit trépannées, soit
sur le tissu pulpaire obtenu des
dents extraites et coupées longitudinalement, nous avons pu tirer les
conclusions suivantes
:
... / ...

- 73 -
1 0
!'!-_9~5~~~~~s_~
)
est une destruction dentino-pulpaire
aseptique donc sans étiologie infectieuse. Les f;;"cteurs responsables
sont les irritations exogènes de nature physique (les traumatismes et
la chaleur).
L'examen clinique et radiologique des dents concernées
montrent une chambre pulpaire fermée. Il n'y a pas de lésion carieuse
explorable et radiologiquement appréciable.
A l'examen macroscopique, le tissu pulpaire est fait d'une
masse coagulée, gris~tre, sans odeur particulière et ne saignant pas
au contact.
L'étiologie est l'infection. Cette infection est soit primitive
soit secondaire.
a) L'infection primitive
Elle est constituée par la carie dentaire. Comme nous
l'avons déjà. indiqué 37 dents en sont touchées. Parmi celles-ci, environ
la moitié présentent un important délabrement coronaire, une effraction
de la paroi camérale mettant ainsi la chambre pulpaire directement en
relation avec le milieu extérieur qui n'est autre que le milieu buccal
septique.
b) L'infection secondaire
La nécrose septique est en fait une nécrobiose secondaire-
ment infectée. La trépannation et le sondage prudent du canal corono-
radiculaire de quelques dents a ramené des débris pulpaires à. odeur
nauséabonde caractéristique.
L'examen macroscopique du tissu pulpaire s'est révélé
d'aspect différent selon que l'infection est récente ou ancienne .
.../ ...

- 74 -
b-l) Infection secondaire récente
Le tissu pulpaire examiné a les mêmes caractéristiques
que celui observé dans la nécrobiose.
b-Z) Infection secondaire ancienne
Le tissu siest présenté:
- soit comme un putrilage noirâtre, la dissociation
tissulaire apparaît complète;
- ou alors il a complètement disparu, cette disparition
serait sans doute due à une auto-digestion infectieuse
une sorte de pulpolyse.
Llexamen radiologique montre une chambre pulpaire bien
fermée et un canal radiculaire élargi. La lyse de leur contenu se
serait-elle étendue à leurs parois ?
Dans ces cas de nécrobiose secondairement infectée,
Podeur fétide et infecte qui se dégage demeure un élément majeur.
C lest le témoin de Pinfection.
L'infection se ferait:
soit par la voie ligamentaire,
soit par le phénomène d'anachorèse.
L'infection secondaire est constante dans tous les cas de
mortification partielle ou totale du tissu dentino-pulpaire. Cela se
comprend aisément du fait que ce tissu n'est plus en pleine possession
de ses moyens biologiques de défense.
... /' ..

- 75 -
L'apparition des lésions carieuses, comme nous l'avons
vu , est favorisée par la décortication des tissus minéralisés. Les
lésions constituent avec la mortification secondaire de l'organe dentino-
pulpaire, des complications de la mutilation dentaire ethnique.
Si la teinte colorée (grise ou noirâtre) des dents mutilées
nécrosées les rend
inesthétique dans une bouche où la denture paraît
généralement d'une certaine blancheur, ces dents demeurent sans
aucun doute, des sources potentielles d'ennuis pour les patients.
Des complications résultent de l'infection primitive ou
secondaire du tissu dentino-pulpaire néc!'osé .. EUc~ c~..a;xt ituent insidieu-
sement. Elles ont une évolution latente et un.e manifestation clinique
tardive. En dehors des symptômes aigus primaires ou de réchauffement,
ces complications sont le plus souvent de découverte radiologique fortuite
ou alors systématique comme nous l'avons effectuée pour toutes les dents
mutilées ne répondant pas aux tests de vitalité.
C es complications ont été signalées et même étudiées par
certains auteurs GINESTET (35), LE BOURHIS (5.~), MOREL (62),
ROY (68), EHOUMAN (3t.), TRAN-CONG-MINH (7G).
... /' ..

- 76 -
C elles que nous avons pu découvrir et exa.zniner
consistent en :
- des foyers périapicaux granulomateux
- des kystes périapicaux
- des fistules
- des monoarthrites apicales aigul!s (primaires ou de réchauffement)
- des monoarthrites apicales chroniques avec ou sans egression,
mobilité comme dans le cas précédent
- des abcès circonscrits de la lèvre avec ou sans fistule
- des phlegmons de la lèvre
- des cellulites prémaxillaires
- des ostéites
- des thrombophlébites (semblent très rares, 1 cas nous a été signalé
par un confrère exerçant à MAN).
Toutes ces complications énumérées sont, comme nous
le constaterons, très polymorphes et toujours associées. L'apparition
de l'une entra1ne celle de l'autre, et ce, quelle que soit leur nature et
leur localis ation initiale.
Il ne peut d'ailleurs pas en être autrement .étant donné les
étroits rapports anatomiques et physiologiques des différents tissus de
voisinage concernés.
Nous ne pourrons donc pas les dissocier, les étudier et
les exposer séparément. Nous présenterons par conséquent un certain
nombre d'observations cliniques. Elles seront séparées en Z groupes
selon que la dent ~ pul;>e mortüiée responsable de la complication porte
ou non une lésion carieuse.
Nous dégagerons les caractères majeurs communs et
constants puis nous les commenterons.
... /' ..

- 11 -
D
-
ETUDE DES OBSERVATIONS CLINIQUES
1 -
Complications provoquées par les dents mutilées ne
présentant aucune lésion carieuse mais ayant un
organe dentino-pulpaire nécrosé
OBSERVATION NI> 1
Mr BIL •.• YAR ... 28 ans, manœuvre, se présente à
notre consultation le 11.12.1972 pour un accident d'évolution de la dent
de sagesse inférieure gauche.
L'examen endobuccal de routine révèle fortuitement la
présence des deux incisives centrales supérieures mutilées de classe
(I - a).
L'interrogatoire nous apprend que .!li présente depuis
plusieurs mois des épisodes douloureux .
.!li est de teinte grise et ne réagit pas au test de vitalité.
Elle ne présente aucune carie visible mais une légère mobilité trans-
versale.
La radiographie rétroalvéolaire objective une racine non
rectiligne coüfée d'une zone d'infection.
Le traitement radiculaire préconisé n'a pas été effectué
car le patient n'est plus revenu après le traitement de /38.
OBSERVATION N° 2
Mr FAL.•. Pas ... 30 ans, jardinier, vient consulter le
5.12.19n pour des douleurs au niveau de /]J..
... / ...

Phoro N" 1-
PhoroN"2-
Jeune femme AJ<AN avec une mutilation de classe (1- bl.
Mutilation de classe lS·al chez un allogène.
Photo N" 3-
Mutilation de classe (G-cl chez un lobi.
Radio occlusale N° 1 -
Observation N° 3 Photo N° 4 «
Révèle un Kyste à ('apex de 22
Mutilation de classe (4·b) chez un AKAN - complica-
tions provoquées par 22

- 78 -
L'interrogatoire révèle que !!I Ll 1: ont subi pour des
raisons esthétiques une Illutilation ethnique de ':~al3se (1 - b) à Padoles-
cence. L'intervention au niveau de Lll aurait été très douloureuse.
L'exaIllen dentaire Illontre que !!I est de teinte blanche
et vivante.
/ll est de teinte grise, ne réagit pas aux tests de vitalité
et ne présente aucune carie décelable sur les difïérentes tranches de
section coronaire s.
La radiographie rétroalvéolaire Illontre un apex irrégulier
sur sa surface Illésiale et une zone d'infection périapicale.
OBSERVATION N° 3
Mlle MAR... Ros ... l3 ans, de nationalité Ghanéenne, se
présente à la consultation du 9.6.1973 pour de violentes douleurs au
niveau de / l l
avec des irradi.ations dans la région naso-labiale cor-
respondante.
A l'interrogatoire nous apprenons que les 4 incisives
supérieures ont subi une Illutilation ethnique en 1968 pour des raisons
"esthétiques. ! l l et !.!i ont présenté un épisode douloureux en Avril. La
crise doulOlreuse qui a nécessi ~é la consultation a débuté 3 jours plus
ttst.
L'examen exobuccal révèle un léger eIn~teIllent de la
région naso-labiale gauche.
L'exaIllen endobuccal Illontre W.l.!/ ! l l ! l l
grossiè-
reIllent taillées et de clacse (4 " b).
La palpation révèle le cul-de-sac vestibulaire au niveau
de !ll.
cOIllblé et douloureuse.
... /' ..

Radia acc/usale NU 2-
Observation N° 4 Photo NU 5-
Objective une importante lesion à l'apex de 11
Mutilation de classe (6·b). Abcès gingival circonscrit-
provoquè par 11
Observation N° 5 Photo NU 6-
Radio retroalvéolaire N° 1 -
Abcès localisé dans la muqueuse labiale interne supé-
11
présente un apex sucé et coiffé d'un Kyste.
rieure.

- 79 -
IZ / 11/ LZl-j3]~_ sont de teinte grisâtre.
IZ / 11/ m. ne répondent pas aux agents thermiques.
ill est très sensible am:: variations thermiques.
La racliographie occlusale objective un kyste au niveau
de!!J et m...
A la demande de la patiente qui devait se rendre le
lendemain dans son pays, nous z....onfl procédé à l'avulsion de m.. avec
curetage de l'alvéole et p::rescrit une thérapeutique anti-infectieuse.
OBSERVATION N° 4
Ml' TRA... Yay... 26 ans, se présente à la consultation
le 29.5.1973 pour un abcès localisé du cul-de-sac gingivo hb;':'! €a
regard de !!J.
L'interrogatoire précise que la tuméfaction est demeurée
après un phlégmon de la lèvre supérieure.
L'examen facial montre que le segment labial supérieur
droit est relevé par la tuméfaction.
L'examen endobuccal et dentaire met en évidence 4
incisives supérieures taillées en pointe (6 - b).
Un abcès bien circonscrit, légèrement fluctuant du volume
d'un oeuf de pigeon, recouvert d:une muqueuse lisse et brillante.
J.J:.I LZI sont vivantes.
!!J est de teinte grise et ne réagit pas aux tests de vitalité
pulpaire.
La radiographie occlusaJe objective une importante lésion
apicale au niveau de _~l/
... / ...

- 80 -
TRAITEMENT
,.-.-----------
Llavulsion de.!ll avec curetage alvéolaire après une
antibiothérapie lla pénicilline G, a amené la résorption de l'abcès.
OBSERVATION N° 5
Mr SAW ... SaI... Z9 ans, manoeuvre, est hospitalisé le
Z5.l0.l972 au C.H. U. de TREICHVILLE pour un kyste infecté du
maxillaire supérieur.
A l'interrogatoire, nous apprenons que.!!/. mutilée a,
longtemps après l'intervention été sensible aux variations thermiques
puis il n'yeu aucune manifestation clinique.
La crise aigu! qui a nécessité l'hospitalisation, a débuté
brutaleoumt le 18.10.1972 par des violentes douleurs au niveau de !.!J
et exacerbées la nuit en décubitus - La tuméfaction qui augmentait
progressivement de volume s'accompagnait de fièvre et de douleur
irradiant dans la région orbito-nasale.
L'inspection montre une nette as symétrie faciale. J,..'hé-
miface droite est fortement tuméfiée avec un oedème sous-orbitaire,.
la Qvre est oedématiée, volumineuse et eversée, laisse appara1tre
la muqueuse labiale interne.
A l'-examen endobuccal, nous constatons une hygiène
bucco-dentaire défectueuse, une muqueuse labiale infiltr4Se avec pres ..
qu1en regard de lli un abcès circonscrit de la taille d'un oeuf de pigeon
fiatu1ïsé, fistule par laquelle s'écoule une sérosité sanguinolente.
Le cul-de-sac vestibulaire est comblé par une masse de
consistance ferme et peu douloureuse.
... / ...

- 81 -
1l:./ !.!l m présentes sur l'arcade ont subi une mutilation
ethniquedeclasse (6- b) à l'adolescence . .!.!/. est de teinte grise. légè-
rement extrusée et mobile ne réagit pas au test thermique - Absence
de carie.
1l:./ et ill sont vivantes.
La radiographie rétroalvéolaire objective un apex radicu-
laire sucé coiffé par un kyste de petit volume en continuité avec l'espace
ligamentaire. Le canal corono-radiculaire est élargi.
COMMENTAIRE
La dent ne présente aucune lésion carieuse - L'hypothèse
selon laquelle la dent est mortifiée et secondairement infectée par phé-
nomène d'anachorèse ou par voie ligamentaire pourrait être retenue?
OBSERVATION N° 6
Mme FOU ..• L ... TRA ... 36 ans. est venue consulter le
19.3.1973 pour une lésion ci'ostéite localisée au niveau de 47/.
L'examen endobuccal montre que.!.!l ill ont subi une
mutilation (1 - a). L'interrogatoire nous apprendra que la mutilation a
été effectuée à l'adolescence.
Nous notons la p ... ésence de tfi:ches brunâtres sur les
tranches de section. Elles ne laissent pas pénétrer la sonde .
.!.!I est de teinte blanche et vivante.
ill est de teinte grisâtre. très extrusé; ne réagit pas aux
tests thermiques.
..'/' ..

- 82 -
La radiographie occ1usale montre essentiellement une
importante résorption de l'os alvéolaire. Cela explique l'extrême
mobilité de la dent.
L'avulsion préconisée a été refusée par la patiente.
OBSERVATION N° 7
Mr OUE ... JOA ... 25 ans. marchand de glace. vient
consulter le 22,.11. 1972, pour de violentes douleurs au niveau de !.!./.
L'interrogatoire révèle que le début de l'affection remonte
à deux ans. Elle évolue par poussées douloureuses avec périodes de
rémission.
L'examen endobuccal montre que .!.!J m ont subi une
mutilation tehnique de classe (l - a).
m est de teinte blanche et vivante.
.!.!J est de teinte grisâtre et ne répo~d pas aux tests
thermiques.
Il existe une fistule sur le trajet radiculaire de.!.!J. Le
cul-de-sac vestibulaire est envahi par une muqueuse rouge et infiltrée.
Le patient après traitement anti-infectieux a sollicité
l'avulsion de .!li.
... / ...

Observation N° 8 Photo NU 7 -
Observation NU 8 Photo NU 8-
Vue de face - Phlegm on de la lèvre supérieure.
Vue buccale. Abcès faisantJailliulans la muqueuse la-
biale interne.
RetroiJlvéolaire NU 2-
Volumineux Kyste Bppendu à l'apex resorbe de 21
ObserviJtion N" 14 Photo NU 9·
RiJdio occlusale NU 3 Révèle 1 Kyste du volume d'une,ba
Importante tuméfaction dans la region vestibulaire in-
le de ping-pong s'étendant de 41 à 36
'
férieure gauche.

- 83 -
OBSERVATION N° 8
Mr TAO ... SAB ... 37 ans, sans profession, nous est
adressé le 9.1.1973 pour un abcès chronique de la lèvre supérieure
secondaire à. l'infection de @.
L'interrogatoire révèle que le début de l'affection remonte
à. plusieurs mois. Elle évolue par poussées aigull!s douloureuses alter-
nant avec des périodes de rémission.
L'inspection à. l'examen exobuccal montre une lèvre
supérieure oedématiée.
A l'examen endobuccal. nous sommes frappés par une
hygiène bucco-dentaire défectueuse. La denture au complet est de
teinte jaunâtre et recouverte d'un important enduit et dépat de tartre.
La muqueuse interne du segment labial supérieur gauche
est le siège d'une tuméfaction circonscrite du volume d'une noix, de
consistance molle avec à. sa partie déclive une petite fistule. L'impor-
tance de l'abcès rend pénible le contact des lèvres.
Les 4 incisives supérieures ont subi une mutilation
ethnique (2 - b) .
.!Y ll! /2Z sont sensibles aux tests thermiques.
il!. est de teinte grise. Elle présente une mobilité trans-
versale. La pression verticale est douloureuse. Elle est insensible aux
tests de vitalité.
Une fistule se situe entre @
et Lzz .
La radiographie rétroalvéolaire montre un important kyste
à. l'apex résorbé de L21 .
... / ...

- 84 -
Le traitement effectué a été l'avulsion de ill avec un
curetage minutieux de l'alvéole après un traitement anti-infectieux
de plusieurs jours.
OBSERVATION N° 9
Mr OUS •.. SOB •.. 28 ans, domestique, se présente à la
consultation du 27.4.1973 pour un abcès chronique de la lèvre supé-
rieure.
L'interrogatoire révèle que l'affection qui a nécessité la
consultation a débuté'l il y a plusieurs mois. Elle a présenté des phases
aigul!s avec des périodes de rémission.
L'examen endobuccal montre que li! et ill ont subi une
mutilation ethnique de classe (1 - b).
1
Les deux incisives centrales supérieures sont de teinte
grise.
La muqueuse interne du segment labial droit est le siège
d'une tuméfaction du volume d'une noix avec une fistule qui laisse sour-
dre un liquide purulent.
Le cul-de-sac vestibulaire au niveau de.!!l /1:-1 est comblé
par une mas se légèrement douloureuse à la palpation.
La muqueuse gingivale au niveau de &
présente une
fistule.
.!!I et L21 ne répondent pas aux tests de vitalité.
La radiographie rétroalvéolaire montre des lésions apica-
les au niveau de li! &'
... /' ..

- 85 -
OBSERVATION N° 10
Mme GAU ... L. HUE ... se présente à notre consultation
du Z3. 10. 197Z pour une tuméfaction douloureuse naso-labiale droite.
Le début de l'affection remonte à 1970 et s'est, depuis
cette date, manifestée plusieurs fois. La dernière crise particulière-
ment douloureuse a motivé la consultation.
L'examen facial montre une tuméfaction qui, relevant
l'aile du nez, la dévie vers la droite.
La palpation à l'examen endobucal révèle une masse dure,
douloureuse, du volume d'un œuf de pigeon comblant la fosse canine.
Les Z canines supérieures et les quatre incisives supé-
rieures ont subi une mutilation ethnique (Z - b) à l'adolescence.
Les excitations thermiques précisent que.!ll
gj !..!.I
légèrement colorées sont mortifiées. Elles ne présentent aucune carie
et !li est très mobile.
m , Lzz , LZ3 réagissent faiblement.
La radiographie rétroalvéolaire montre une zone d'infec-
tion au niveau de
!li ...!lI.
OBSERVATION N° 11
Mr OUE ... BRA ... Z8 ans, peintre en bâtiment, vient
consulter le 30.5.1973 pour un abcès circonscrit du segment labial
supérieur gauche.
... /' ..

- 86 -
L'interrogatoire nous apprend que !.!.I ID ont subi une
mutilation ethnique du type (1 - a) vers l'âge de 15 ans et que depuis
cette intervention, elles
ont été le siège de processus infectieux
chroniques ayant provoqué la chute de l!/.
L'examen endobuccal et dentaire montrent une tuméfaction
circonscrite faisant saillie sur la face interne de la lèvre supérieure en
regard de L21 . Elle est du volume d'une cerise, de consistance peu
homogène et indolore à la palpation.
Le cul-de-sac gingivo-labial est légèrement comblé.
ID, fortement extrusée est d'une mobilité extrême.
Elle est de teinte jaune et ne présente aucune lésion
carieuse, elle ne réagit pas aux tests de vitalité pulpaire.
La radiographie rétroalvéolaire objective une importante
lyse de l'os alvéolaire et une lésion apicale.
TRAITEMENT
L'avulsion de L21 avec curetage alvéolaire après une an-
tibiothérapie a été le traitement institué.
OBSERVATION N° 12
Mr KAM ... Hub ... 25 ans, manœuvre, conduit sa sœur
KAS ... Ekr .•. à notre consultation du 8.5.1973.
La constatation de dents mutilées chez Mme KAS ... Ekr•.•
nous pousse à proposer un examen bucco-dentaire à Mr KAM ..• Hub ...
.. .f ...

- 87 -
L'examen endobuccal nous fait d~couvrir les 4 incisives
supérieures mutil~es. taill~es en pointe (6 - b).
L'interrogatoire nous révèle par la suite que la mutilation
a ~t~ effectu~e vers l'âge de 12 ans pour des raisons ethniques. J1J et
.!.!.I ont ~t~ très longtemps doulou.:eus es.
L'exploration à la sonde n06 - 17 ne r~vèle aucune lésion
carieuse sur les 4 incisives.
ru . /22 sont blanches et vivantes.
J1J est gris~tre et r~pond faiblement aux agents physiques.
.!.!.I est grise et Mgèrement extrusée.
Elle ne répond pas aux te"~:~ thermiques.
La radiographie rétroalvéolaire fait découvrir un volu-
mineux kyste appendu à l'apex de !.!./.
COMMENTAIRE
Il s'agit d 'une mortüi~n.1;ionpulpaire secondaire aux trau-
matismes de la mutilation.
Le kyste apical provient d'un granulome apical constitué
en réaction aux irritations toxiques issues des produits de décomposi-
tion de la pulpe.
OBSERVATION N° 13
Mme TRA... Hen... Z1 ans, fille de salle au C. H. U. de
TREICHVILLE, se présente à la consultation le 13.2.1973 pour un
abcès gingival récidivant de la région incisive supérieure.
... / ...

- 88 -
L'interrogatoire nous apprend que !.!/ ID ont subi une
mutilation ethnique de classe (l-b) à 13 ans. Depuis cette intervention,
elles ont toujours été très douloureuses et ont été responsables d'un
phlegmon de la lèvre supérieure il y a deux ans.
L'examen endobuccal révèle que .!.!I est de teinte grisâtre
indemne de carie .. Elle ne réagit pas aux agents physiques.
L7.1
est de teinte grise. légèrement mobile et ne présente
aucune carie. Elle ne répond pas aux agents physiques.
Le vestibule correspondant est comblé par une masse ar-
rondie recouverte par une muqueuse turgescente. Cette masse est dou-
loureuse à la palpation.
Une fistule par laquelle s'échappe un liquide purulent,
jaunâtre est situé sur le t:'ajet radiculaire de &
.
La radiographie rétroalvéolaire montre des lésions api-
cales au niveau de.!.!l ID.
Le traitement effectué a été l'avulsion de!!l L7.1
à la
demande de la patiente qui désirait par la suite une restauration pro-
thétique.
COMMENTAIRE
La rapidité de la mortüication révèle le caractère trauma-
tisant de l'intervention.
... /' ..

- 89 -
OBSERVATION N· 14
Mme sm ... SAW ... 19 ans, ménagère, est admise au
C. H. U. de TREICHVILLE le 6.4.1973 pour une tuméfaction localisée
à l'hémi-menton gauche.
L'interrogatoire nous apprend que la patiente a constaté
l'existence de la tuméfaction en Janvier 1973. Elle ne se souvient pas
avoir accusé de violentes douleurs mais plut8t ressentit une sensation
de pesanteur et de gène au niveau du menton. L'évolution lente et pro-
gressive de la tuméfaction est indolore.
A l'examen de la face, nous constatons un~ assymétrie du
menton, le côté gauche est plus volumineux.
Llexamen endobuccal nous montre que les 4 incisives des
maxillaires supérieur et inférieur ont subi une mutilation ethnique.
Elles sont taillées en pointe. La mutilation est de classe (5 - c).
/32
est extrusée et /31 en latérodéviation sont entourées
par un liseré gingival légèrement œdématié.
Aucune des 8 dents ne présente de lésion carieuse décela-
ble à la sonde n· 6 ou 17.
/32 , /3"Ï sont mobiles dans le sens transversal.
La percussion rend un son sourd.
Seules /32
/3"Ï ne réagissent pas aux tests thermiques.
Le cul-de-sac vertibulaire en regard de ces dents est
occupé par une masse arrondie recouverte par une muqueuse d'aspect
normal.
... /' ..

- 90 -
La palpation exobuccale révèle une tuméfaction indolore
se laissant légèrement déprimer en certains points. Elle s'étend
de 41/ à
/36.
Les radiographies occlusales du maxillaire supérieur et
surtout du maxillaire inférieur objectivent une petite lésion apicale au
niveau de /3Z .
Elle révèle aussi l'exitence d'un volumineux kyste den-
taire de la taille d',me balle de ping-pong.
TRAITEMENT
Le traitement a consisté en une énucléation du kyste et en
un curetage minutieux de la cavité sous anesthésie générale.
/3Z
et /31
mortifiées ont subi un traitement radiculaire.
COMMENTAIRE
/3Z mutilée ne présente aucune carie - Elle a subi une
mortification pulpaire aseptique consécutive au traumatisme opératoire.
Le kyste s'est développé insidieusement en réaction aux
irritations toxiques provenant des produits de désintégration de la
pulpe mortifiée.
... / ...

• 91 -
OBSERVATION N° 15
Mr SIN ... Dan... 34 ans, manœuvre, vient consulter le
16. 9.l91Z pour un accident d'évolution de la dent de sagesse inférieure
gauche.
Un examen buccodentaire montre de nombreuses dents
cariées et des dents à l'état de racine .
.!.!/ m ont subi une mutilation de alaose (1 -a). Leur
teinte jau~tre ne diffère guère de celle des autres dents .
.!.!/ LZl
présentent sur leur tranche de section une
t~che brunâtre ne laissant pas pénétrer la sonde n° 6 et 11.
Les tests de vitalité sont négatifs.
m est légèrement mobile dans le sens transversal.
La radiographie rétroalvéolaire montre la corne pulpaire
mésiale de.!.!/ LZl
très proche de la tranche de section. Le
1/3
apical de leurs racines sont en forme de "b<lguette de tambour" avec
l'extrémité résorbée en pointe et coiffée d'une lésion.
Un traitement radiculaire a été envisagé mais le patient
n'est plus revenu.
COMMENTAIRE
Le trawnatisme de la mutilation serait responsable de
la mortification pulpaire. En l'ahsence de lésion carieuse pénétrante,
d'effraction de la chambre pulpaire, l'hypothèse de la mortification
pulpaire secondairement infectée peut être retenue. Elle le serait par
phénomène d'anachorèse ou par voie ligamentaire.
..'/' ..

- 92 -
Les irritations infectieuses ou toxiques issues du canal
radiculaire sont responsables de l'hyperplasie cémentaire, résultat
indirect de l'inflammation.
La formation du cément chez l'adulte a un caract~re réac-
tionnel. Le cément réagit ~ l'inflammation par des phénomènes con-
jugués de résorption et d'hyperplasie réalisant l'image radiologique
présente.
OBSERVATIONS N° 16
b!'.r-ence de lésion carieuse
Mr ISS .•. BAM•.. 16 ans; domestique, vient consulter
le 10.5.1973 pour une violente pulpopathie au niveau de.!1/ ID.
L'interrogatoire nous fait découvrir que les 2 incisives
centrales supérieures ont subi une mutilation ethnique de classe (6 - a)
en 1969 ~ l'~ge de 12 ans.
Elle a été effectuée par les grands parents pour des
raisons ethniques et esthétiques. Ces dents sont devenues depuis
l'intervention, très sensibles aux variations thermiques, aux contacts
des aliments sucrés ou acides.
A l'examen endobuccal, l'exploration des dents ~ la sonde
n° 6 et 17 ne rév~le aucune lésion carieuse. Leur tranche de section
ont une t!che brunâtre. Les 2 dents sont de teinte blanche.
Les tests de vitalité sont positifs. Il n'y a aucune mobi-
lité pathologique. La percussion des dents est douloureuse.
La radiographie occlusale ne révèle qu'un léger épais-
sissement ligamentaire.
... /...

- 93 -
La thérapeutique a été la trépanation de!!l ID
l'extirpation du paquet vasculo-nerveux et l'obturation radiculaire
sous anesthésie locale.
COMMENT AIRE
Il s'agit d'une réaction précoce des Z incisives centrales
supérieures aux traumatismes de la mutilation.
Z -
Ç~f~~~~~~s_.?!.?Y.?9~~!::_f~:}.:..s_~~:::s_~~lt}!~~~_a.J..~
~~]~..s!~~_~~~i:~3:_~:~~~:~~~~_~~~~~~:~!~i!:_~~~~~!~
OBSERVATION rio 17
Ml" TAP••• GOM •.• Z4 ans, domestique, vient consulter
le 6.4.1973 pour des algies dentaires.
L'interrogatoire mor..tre que lJ/ ill ont subi une
mutilation ethnique (1 - a) ~ l'adolscence. Elles sont devenues très
douloureuses depuis le mois de Janvier 1973.
L'examen endobuccal révèle une tuméfaction gingivale
haute au niveau de 11/ qui est cJ:trusée. Elle est légèrement doulou-
reuse à la palpation.
l!/ est de teinte IF~.se avec une carie distale. Elle ne
réagit pas aux agents physiques. Elle est mobile ct douloureuse à la
percussion.
ru est de teinte gr;.se. eUe est mortifiée.
La rad.:togl"aph.'e montre l.'.ne lésion apicale au niveau de
!!I et ill·
... / ...

- 94 -
.!li et ID ont été extraites après un traitement
anti-infectie~.
oaSERVAT ION N° 18
Mr ADA .. , TRAO ... 23 ans, aide-géomètre vient
consulter le 18.5.1973 pour un phlegmon de la lèvre supérieure.
L'interrogatoire montre que le patient se plaint depuis
très longtemps de douleurs au niveau des Z incisives centrales supé-
rieures. Les crises douloureuses sont entrecoupées de périodes de
rémission. Le phlegmon de la lèvre supérieure qui a conduit le pa-
tient à consulter a débuté brutalement après de violentes douleurs au
niveau de!..!l ~Z 1 .
L'examen exobuccal révèle un faciès
asymétrique. La
tuméfaction concerne la totalité de la lèvre supérieure avec une ex-
tension nasogenienne droite.
A l'examen endobuccal, nous voyons !..!I ~21 mutilées
et de c,la8se (lob). Elles sont de teinte grise, légèrement mobiles et
extrusées. Le liseré gingival au collet est rouge!tre, décollé et laisse
échapper un liquide purulent.
La pression de la région apicale est douloureuse. Les
dents ne répondent pas a~ tests thermiques. L'exploration à la sonde
6 et 17 révèle des lésions carieuses au niveau de la tranche de section.
La muqueuse labiale interne est infiltrée. Elle recouvre
une masse douloureuse à la palpation qui comble le cul-de-sac vestibu-
laire de la région incisive.
... / ...

- 95 -
Une fistule située sur le trajet radiculaire de l!/ laisse
suinter du pus.
Le traitement effectué a été l'avulsion de l!/ il.!.
avec curetage minutieux après un traitement anti-infectieux de plu-
sieurs jours.
OBSERVATION Ne 19
Mr SOU ..• SEB ... 20 ans, manoeuvre, vient consulter
le 24.1. 1973 pour un phlegmon de l'hémliace droite.
L'interrogatoire révèle que l'accident sIest déclaré
brutalement à la suite de violentes douleurs au niveau de !.!I et était
accompagné de fièvre.
L'examen exobuccal montre Wle
asymétrie faciale due
à Wle importante tuméfaction du segment supérieur droit et Wl oedème
sous-orbitaire droit.
L'examen endobuccal et dentaire révèlent que !.!I et
il! ont subi Wle mutilation de classe (1 - a).
m est vivante.
l!/ de teinte grise, est très mobile et porte Wle carie.
Elle ne réagit à aucun test de vitalité.
Le cul-de-sac gingivo-labial correspondant à !.!lest
comblé par une masse dure légèrement douloureuse à la palpation.
Le segment labial supérieur droit très oedématié pré-
sente sur sa face interne en regard de !.!.I et au dessus de la tuméfac-
tion vestibulaire, Wl abcès circonscrit et peu fluctuant.
... / ...

- 96 -
TRAITEMENT
Une antibiothérapie à la Pénicilline G en lM à raison
de 1 million d'unités par jour pendant 5 jours puis avulsion de
!1l
avec curetage alvéolaire.
OBSERVATION N° 20
Mr SAW ... Alb ... 28 ans, cuisinier, vient consulter le
15.3.1973 pour un phlegmon de la lèvre supérieure.
L'interrogatoire nous apprend que le phlegmon a débuté
brutalement à la suite de violentes douleurs au niveau de !!f. Cette dent
présente depuis plusieurs mois des épisodes douloureux avec des pé-
riodes de rémission.
Un examen exobuccal montre une lèvre supérieure
oedématiée, épaissie.
L'examen endobuccal et dentaire mettent en évidence
sur.!!l et ~2 1 une mutilation de classe (1 - a).
~2l est de teinte blanche et vivante .
.!!I est de teinte grise, extrusée et très mobile. Elle
ne réagit pas aux tests de vitalité pulpaire. Elle présente une lésion
carieuse sur sa tranche de section.
Une radiographie occlusale révèle
- un canal corono-radiculaire élargi
- une lésion apicale.
... / ...

Photo NU II·
Observation N n 21 Photo N° 10·
Vue buccale. Multilation de classe (1-a) - Tumefaction
Vue de profil - Volumineux phlegmon de l'hemiface
au niveau muqueuse labiale interne.
droite.
Radio retroalvéolaire N" 3 .
Formation Kvstique au niveau de 12 , 11

- 91 -
TRAITEMENT
Une antibiothérapie à la Pénicilline G à raison de 1
million d'unités en lM par jour permet après 5 jours, de procéder à
l'avulsion de !.!I et au curetage de son alvéole.
OBSERVATION N° Zl
Mme AB!. .. DAR. .. Z6 ans. vient c onsuIte r le 31. 10. 7Z
pour un phlegmon douloureux de Ph~miface droite.
L'interrogatoire révèle un début brutal de l'affection
avec d'iInportanh signes générau..x. Les douleurs sont exacerbées la
nuit en position de décubitus.
A l'examen exobuccal, nous sonunes frappés par une
hygi~ne bucco-dentaire défectueuse. La muqueuse labiale interne
infiltrée est le siège dlune tuméfaction de la taille d'un oeuf de pigeon
située en r-egard de l~J.
Le cul-de-sac vestibulaire de Ul à uJ est envahi par
une masse de consistRnce ferme c': douloureuse à la palpation.
.!li et ;'21 ont subi une m~tilation ethnique de classe
(1 - a).
.!li porte une ca:':.'ie di.st::.le. Elle est de teinte gris~tre,
extrusée, mobile tr<:""1:Jversalen"lcnt ct douloureuse à la pression ver-
ticale. Elle ne répond pas au..x tects c.:c vitalité.
Weft à l'étè.t de racine
L~.!.. est vivante et cariée
Izz porte une carie mésble et distale.
. .. 1. ..

- 98 -
Toutes les dents sont recouvertes d'un épais enduit
jaunâtre.
La radiographie retroalvéolaire montre une importante
lesion apicale.
Le traitement effectué est l'avulsion de .!.!J et lYavec
curetage alvéolaire après une antibiothérapie générale de 5 jours.
OBSERVATION N° 22
Mr OUR... SOU. .. 42 ans, garçon de salle au C. H. U.
de TREICHVILLE, vient consulter le 23.2.1973 pour une fistule gin-
givale située sur le trajet radiculaire de .!.!J.
L'interrogatoire montre que.!.!J ,/21 ont été responsa-
bles de plusieurs accidents infectieux depuis 2 ans.
L'examen endobuccal montre que.!.!J ,/21 sont mutilées
et de cb8Be (1 - a).
RI est de teint~ grise, ne répond pas aux tests ther-
miques. Elle est cariée.
La gencive au niveau de J.!I présente une fistule. Une
tuméfaction indolore siège dans la fibl"o muqueuse palatine au nive2.U
de la région incisive droite.
La radiographie retroalvéolaire montre un volumineux
kyste appendu à l'apex de .LI) et de ,/21 .
Nous avons procédé à l'avulsion de })) avec curetage
minutieux de l'alvéole sous couverture antibiotique. L1avulsion de
,/21 a été refusée par le patient.
. .. J. ..

- 99 ..
OBSERVATION N° 23
Mr YER ... Pau... 19 ans, domestique, nous est adressé
le 13.9.1972 pour un phlegmon de la lèvre supérieure.
L'interrogatoire révèle qu'~ 15 ans les Z incisives cen-
trales supérieures ont subi une mutilation ethnique de classe (5. a)
L'intervention au niveau de .l!/ a été très douloureuse . .l!/ pendant un
certain temps a été sensible aux variations thermiques, aux contacts
des aliments sucrés ou acides.
L'accident aigu qui a motivé la consultation s'est décla-
ré brutalement par de violentes douleurs au niveau de .l!/ et s'est ac-
compagné de signes généraux importants exacerbés la nuit en décubitus.
L'examen facial révèle une lèvre supérieure tuméfiée
et légèrement éversée.
L'examen endobuccal montre un cul-de-sac vestibulaire
comblé et recouvert par une muqueuse infiltrée, molle et douloureuse
à la palpation.
Les deux incisives centrales supérieures sont mutilées.
;:21 est vivante .
.l!/ est de teinte grisâtre; sa tranche de section de
couleur brunâtre laisse avec une légère pression, pénétrer la sonde
nO 6 et 17. Elle est extrusée et orientée en haut et en avant. Elle est
mobile.
La radiographie retroalvéolaire montre une zone
d'infection périapicale.
... /' ..

- 100-
Un traitement radiculaire avec obturation du canal
a été préconisé après l'antibiothérapie par voie générale. La dent a
été trépannée et le patient n'est plus revenu.
OBSERVATION N° 24
Mr OUE •.. Mou... 28 ans, boy blanchisseur, se
présente à la consultation du 1. 6.1973 pour de violentes douleurs
au niveau de /46.
L'examen endobuccal de routine montre que 1lI et L!!.
ont subi une mutilation ethnique de elallse (1 • b).
1lI est de teinte gris!tre, légèrement mobile avec
une t!che sur sa tranche de section.
Elle réagit faiblement aux tests de vitalité.
LZI est de teinte grise, plus mobile, extrusée avec une
lésion carieuse sur sa tranche de section laissant pénétrer la sonde.
Elle ne réagit pas aux tests thermiques.
Une radiographie occlusale révèle une lésion apicale
au niveau de fi.
Le patient nous apprendra par la suite que la dent
mutilée à l'âge de 13 ans a présenté des épisodes douloureux dont
l'un fut accompagné d'un phlegmon de la lèvre supérieure.
Un traitement radiculaire préconisé ne fut jamais
effectué car le patient n'est plus revenu après l'avulsion de /46 .
..'/' ..

- 101 -
OBSERVATION N° Z5
Mme GUE .•. Suz ... 5Z ans, vient consulter le
16.10.197Z pour un abcès gingival chronique fistulisé.
L'interrogatoire nous apprend que les Z incisives
centrales supérieures ont subi une mutilation ethnique ~ l'adolescence.
L'abcès est apparu depuis plusieurs années et évolue
par poussées aigu@s avec périodes d'accalmie.
L'examen exobuccal révèle que le seuil narinaire droit
est légèrement relevé.
L'examen endobuccal montre que !li t::ZI mutilées eont
de classe (l- ..~-et une fistule située sur .le trajet radiculaire de !li.
Le cul-de-sac vestibulaire en regard de !li est comblé.
La palpation du cul-de-sac détermine une petite masse arrondie de
consistance dure et légèrement douloureuse.
ID est blanche et possède une tâche brune sur sa
tranche de section.
!li est de teinte grise, très extrusée et très mobile.
Sa tranche de section est le siège d'une carie. Elle ne
réagit pas aux tests de vitalité.
La radiographie retroalvéolaire objective une zone
d'infection latéro-radiculaire, une importante lyse alvéolaire avec
disparition du périodonte.
L'avulsion de !li avec curetage de l'alvéole fut le
traitement effectué.
... /' ..

- 10Z -
E
-
COMMENTAIRE
Les observations que nous venons de présenter
concernent Il,26% des porteurs.
Ce sont des complications qui résultent de la nécrose
pulpaire.
Le tableau clinique des différentes observations expo-
sées est de gravité variable. L'hospitalisation d'urgence d'un porteur
a trouvé son indication majeure dans le pronostic qui sans être vital
n'en demeurait pas moins sérieux (observation nO 5 page 80).
Les observations possèdent en commun et de façon
constante certains signes objectifs et subjectifs.
Ainsi, l'interrogatoire des patients nous apprend
qu'un épisode d'algie précède l'apparition de l'accident cellulaire
(cellulite) ou l'accompagne.
L'algie survient brutalement au niveau d'une dent qui
est toujours colorée et ne répond pas aux tests de vitalité. Elle est
mutilée et demeure le foyer infectieux responsable.
La douleur présente la particularité de s'irradier
dans la région naso sous-orbitaire et d'être exacerbée la nuit en po-
sition de décubitus. Elle diminue avec l'apparition de l'oedème.
L'examen facial que nous faisons, nous met le plus
souvent en évidence une tuméfaction faciale pouvant déterminer une
aSynlétric. Elle comble les sillons et efface lès méplats (observa-
tions nO 5, nO 19, n· 20). La lèvre supérieure est intéressée dans sa
totalité et de manière symétrique par l'oedème.
... / ...

- 103 -
L'examen endobuccal nous a fait découvrir
Chez 6 patients. une tuméfaction circonscrite du
volume d'une cerise de café à un œuf de pigeon. Elle siège et fait·
sailli au niveau de la muqueuse labiale interne. Elle est située au
dessus de la dent mutilée responsable. A la palpation. elle est peu
homogène et très peu fluctuante. Elle présente quelques fois une fis-
tule à sa partie déclive. Ces abcès circonscrits se retrouvent aussi
dans certains cas de cellulite intéressant la totalité de la lèvre supé-
rieure (observations nO 5. nO 19. nO 20).
Le caractère circonscrit de l'abcès témoigne de sa
chronicité et induit pour les 3 observations le diagnostic de cellulite
labiale aigul! de rechauffement.
La présence d'une fistule sur le trajet radiculaire de
.!.!I dans l'observation nO 18 et l'observation nO 20. tout comme les
autres cellulites labiales exposées dans les observations précédentes.
constituent des accidents infectieux aigus de rechauffement.
Un patient avait une tuméfaction arrondie localisée
dans la fibromuqueuse palatine au niveau de la région incisive
(observation nO 22).
Deux patients avaient un abcès gingival circonscrit
situé sur le trajet radiculaire des dents en cause. Us soulèvent le
segment labial.
Chez toul;l les patients faisant un abcès circonscrit
labial ou gingival et chez bien d'autres, nous avons découvert un cul_
de-sac gingivo-labial comblé par une masse. Elle est de consistance
ferme, plus ou moins douloureuse à la palpation. Elle est recouverte
par une muqueuse différemment infiltrée. Elle laisse quelques fois
apparaître une fistule par laquelle s'échappe un liquide purulent .
. ../ ...

- 104-
Ces signes d'affections chroniques peuvent attester
d'une atteinte osseuse que seul Pexamen radiologique pourra confirmer.
L'examen dentaire dans nos observations nous révèle
une mobilité dans plusieurs sens (vertical, antéro-postérieur et trans-
versal). Cette mobilité est quelques fois très prononcée. L'egression
de la dent causale qui dans les cas extrêmes est très importante, rend
traumatique et pénible tout mouvement d'occlusion et de préhension.
Le patient accuse toujours une douleur à la percussion
et à la pression digitale axiale. L'atteinte périodontale ne fait donc pas
défaut et peut même s'accompagner d'une suppuration autour du collet:
c'est la monoarthrite suppurée.
Les cellulites aigu~s primaires ou de rech~uffement
que nous avons présentées dans nos observations trouvent en partie
leur étiologie en la périodontite. C'est une infection du ligament et
de l'os alvéolaire avec ou sans lésion macroscopique (granulome,
kyste, alvéolyse). Elle est une complication de la mortüication dentino-
pulpaire consécutive aux mutilations avec ou sans carie.
... /' ..

- 105 -
F
-
CONCLUSION
Dans notre travail, nous avons montré par une enquête,
certes limitée à des consultants, l'étendue et la persistance des mu-
tilations dentaires ethniques dans le milieu ivoirien.
Cette coutume ancestrale et les autres formes de muti-
lations ethniques font partie du patrimoine culturel comme le témoignent
certaines sculptures, masques et statuettes. Elle est malgré tout con-
damnée à disparaître.
Et, si de nombreux états africains dont la République de
Côte d'Ivoire ont interdit la pratique des mutilations dentaires, c'est
moins pour les intentions rétrogrades qui leurs sont prétées que pour
certaines motivations.
La Côte d'Ivoire, soucieuse de créer un esprit de fraternité
et de concorde entre ses citoyens, s'évertue à lever certaines barrières
ethniques à caractères discriminatoires. Elle les condamne parce que
préjudiciables à l'unité nationale.
Les cas cliniques présentés dans cette thèse correspondent
aux complications cliniques et radiologiques provoquées par 35 dents
mutilées à organe dentino-pulpaire nécrosé trouvées sur Il,26 % des
porteurs.
Ces dents responsables des complications représentent donc
31,25% des dents mutilées nécrosées et 6,08% de l'ensemble des dents
mutilées encore présentes sur les 222 porteurs dépistés.
... /' ..

- 106 -
Mais la détermination de la fréquence réelle de ces
complications devrait tenir compte des dents expulsées ou extraites
pour complications après mutilation chez les personnes ~gées.
Cette statistique n'est donc significative qu,-, chez les
porteurs les plus jeunes.
La prévention et le traitement de ces complications relèvent
de la stratégie générale de la prophylaxie et des soins des affections
bucco-dentaires. Un programme rationnel susceptible de toucher toutes
les régions et toutes les couches sociales de la nation suppose et impli-
que des moyens en matériel et en personnel de très haute qualification.
C'est à sa réalisation que la Côte d'Ivoire s'est attelée en
créant un Institut d'Odonto-5tomatologie pour la formation de ce personnel.

- 107 -
G
-
B lB LIOGRAPHIE
1
AB ELIN
Mutilation - Thèse Médecine.
Paris 1872
ANDRE-BONNET J. L.
Histoire générale de la Chirurgie
Dentaire.
Lyon, Edition du Fleuve, 1955
3
ANKERMAN B.
Ethnographie actuelle de l'Afrique
méridionale.
Anthropos, 1906,552 - 591
4
ANQUETIN J. L.
Etude sur les mutilations ethniques.
Thèse Médecine; Paris 1935, 161
5
ARAMBOURG C., BOULE M.,
Les grottes paléolithiques de Beni
H. V. VALLOIS et VERNEAU R.
Segonal (ALGERIE)
Arch. Instit. de Paléontologie
humaine, mémoire 13 (Décembre 1934)
6
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Self mutilation behaviours involving
the oral cavity.
Journal of oral medecine,
Janv. mars 1974
7
BAUDOUIN M.
La signification véritable des mutilations
dentaires ethniques et préhistoriques.
Sem. Dent. 1924,
33 et 34
8
BAUDOUIN M.
Extraction dentaire préhistorique de
nature culturelle.
Sem. Dent.
Paris Février 1923
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