UNIVERSITE NATIONALE DE COTE D'IVOIRE
LE NUNt
(LANGUE GURUNSI DE HAUTE-VOLTA)
PHONOLOGIE - ELEMENTS DE GRAMMAIRE
Par
Zakaria y AGO
THESE POUR LE DOCTORAT DE TROISIEME CYCLE
Sous la Direction de
Monsieur Georges HERAULT
ABIDJAN, MARS 1984

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6 -
REMERCIEMENTS
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La présente étude est l'aboutissement de plusieurs années de
travail.
Pour
mener
cette
entreprise
à
terme.
nous
avons
bénéficié de l'encadrement et du soutient de plusieurs personnes.
Qulil nous soit donc permis de témoigner ici notre reconnaissance
à tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce travail.
En tout premier lieu nous exprimons toute notre gratitude
à
M.
Georges HERAULT qui a accepté de diriger notre travail.
Nous
tenons à le remercier pour sa disponibilité
constante
et.
pour
les précieux conseils qu'il n'a jamais cessé de nous prodiguer.
C'est à lui que nous devons finalement ce travail.
Nous
exprimons
ensuite
nos
remerciements
à
M.
Alain
DELPLANQUE qui nous a initié à la linguistique et qui. malgré ses
nombreuses
responsabilités a accepté de lire une partie de notre
premier manuscrit; ces remerciements vont également à
tous
ceux
qui
ont
contribué à notre formation.
Parmi eux nous citons MM.
Luc BOUQUIAUX. Serge SAUVAGEOT, Gaston CANU
et
Mlle
M.
Hélène
GALVAGNY
et
les
enseignants
du département de linguistique de
l'Université de
OUGADOUGOU
dont
MM.
Norbert
NIKIEMA.
Bakari
COULIBALY et Der Joachim SOME.
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• • • 1 • • •

-
7 -
Nous nous tournons ensuite vers:
- notre épouse Madeleine et nos enfants Régis et Ragi
dont l'esprit de sacrifice et la patience nous ont permis
d'achever ce travail.
~ notre cousin Drissa NAPON.
dont le soutien et les
encouragements ne nous ont jamais fait défaut.
- mesdemoiselles Eva FLIK. Margrit et Regula BOLLI qui nous
ont apporté une aide inestimable.
- nos amis et collègues Achille SOME. Pierre BALIMA.
Jean-Baptiste ZONGO. Saïdou OUEDRAOGO. Marie-Louise MILLOGO.
Awa OUEDRAOGO avec qui nous avons eu des discussions
fructueuses.
M.
Benjam~~
DIASSO.
inspecteur de l'enseignement primaire
pour ses encouragements et son dévouement.
- M. Walon Joseph IDO pour son soutien.
Nous témoignons notre reconnaissance à tous les Nuna et plus
particulièrement à nos différents informateurs
Ibrahim YAGO
... / ...

-
8 -
Beun YAGO
Salifou YAGO
Jaques ZIBA
Mamourou NAPON
Omar TRAORE
Enfin nous remercions M. Robert TOE à qui nous devons nos
cartes et Mme NONGUIERMA qui a assuré le travail de
dactylographie malgré ses nombreuses occupations.
Que tous trouvent ici l'expression de notre reconnaissance .
. . . / ...

-
9 -
AVANT-PROPOS
============
La langue que nous décrivons est notre langue maternelle,
ce
qui constitue sans aucun doute un avantage considérable.
Cependant cela ne va pas aussi sans certaines difficultés,
notamment le recul que le descripteur doit pouvoir prendre par
rapport à l'objet de son étude:
en effet,
lorsque lIon décrit sa
propre langue,
certains aspects peuvent paraître "évidents" pour
soi-même, alors qu'en réalité,
ils méritent une analyse sérieuse.
Un autre danger est le risque que l'on court de décrire un
idiolecte. Nous avons pris soins d'éviter cet obstacle en faisant
plusieurs séjours de terrain dans la région nüna et en
travaillant de fa60n régulière avec notre informateur principal:
Ibrahim YAGO.
Des recoupements
avec d'autres informateurs nous
ont paru enrichissant également.
Ibrahim YAGO avait 41 ans au début de notre étude.
Il est né
à téc de parents nün5:
il a toujours vécu à Léo jusqu'à l'âge de
25 ans:
ensuite il devait quitter son village pour ne plus y
revenir qu'à l'âge de 30 ans:
cependant, même hors de son
village,
Ibrahim a toujours vécu en milieu nüna.
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CARTOGRAPHIE
R. TO(

-
13 -
INTRODUCTION
La présente introduction a pour but:
1. de localiser et de présenter brièvement l'ensemble
gurunsi à l'intérieur duquel se trouvent les Nuna.
2. de situer la langue nun~ au sein du groupe des langues
,
gurunsi de Haute-Volta.
3. de présicer la méthodologie dont nous nous sommes inspiré
pour faire notre description.
1. Localisation et population
L'ensemble gurunsi de Haute-Volta comprend les Kasena,
les
Ko.
les LeIe,
les Nuna,
les Pana,
les Puguli et les Sisala
auxquels peuvent se joindre sur le plan culturel les Kusase et
les Nankana. Ces deux derniers groupes appartiennent selon
Manessy aux langues Oti-Volta.
Il apparaIt de plus en plus clair que l'appelation "gurunsi"
désigne des populations qui constituent un ensemble culturel
homogène.
Dans une lettre publiée dans la Deutsche Kolonial
Zeitung de 1887 à la page 160. A. KRAUZE,
explorateur allemand
... / ...

-
14 -
disait:
"Gurunsi n1est pas le nom d'une ethnie.
mais se réfère
profondément à
la civilisation de plusieurs groupes." Plus tard
J.
G.
CHRISTALLER in "Sprachproben vom Sudan zwischen Asanti und
Mi.ttel Niger.
Zeitschrift fallr Afrikanische Sprachen III" paru en
1889-1890 écrit:
"les échantillons des cinq premières langues
furent recueillis auprès des premiers esclaves d'un peuple appelé
Gurusi.
Grushi ou Gurunsi qui vivent maintenant libres au
voisinage des stations de la Mission de Bâle à Christianborg et
Abokodi dans le pays d'Accra au pays Gâ ... Gurunsi n'est pas le
nom d'une tribu.
mais est employé pour différentes tribus vivant
entre l'extrême-nord de l'Achanti ou. nous pouvons peut-être dire
maintenant.
entre Bonsa (au nord de Gyaman).
Daboya. Wale-wala
(Gambaga)
au sud et à
l'est.
et d'autre part le royaume Mossi au
nord.
Leur pays s'étend aux environs des sources et des cours
supérieurs des Volta Noire.
Rouge et Blanche."
Les Gurunsi constituent donc un ensemble de populations
homogènes sur le plan culturel mais différentes sur le plan
linguistique.
Ces populations qui se caractérisent par un
rigoureux esprit d'indépendance ne reconnaissent pas d1autorité
politique supérieure.
Le véritable pouvoir est détenu par le chef
de terre mais i l s'agit d'une autorité morale et religieuse.
Le
chef de terre veille sur l'ensemble de la communauté et sacrifie
aux divinités:
même si la ville de Léo et ses environs sont
fortement islamisés.
la majeure partie des Gurunsi est restée
animiste.
Il convient néanmoins de souligner qu'il est apparu
chez les Nuna et les Kassena des chefs politiques qui ont un
... / ...

-
15 -
certain pouvoir sur les chefs des petits villages environnants.
En tout état de cause les Gurunsi n'admettent pas la notion de
chef comme on peut le constater chez les Mossi par exemple. A ce
sujet. A.
M.
Duperray écrit:
" ...
c'est bien plutôt la réaction
nêmmïffinï ïn fiïftmTffiïffinï à toute forme de domination qui a.
semble-t-il. permis aux Gourounsi d'échapper au sort que les
Mossi réservèrent aux Ninissi et au Nyonyosse."
(1)
Revenant au groupe nüna qui nous intéresse. nous préciserons
que le domaine du nünt s'étend depuis la frontière du Ghana au
sud jusqu'à Tchériba. Les Nuna sont fortement regroupés dans le
Sud de la Haute-Volta:
ils occupent presque la totalité de la
sous-préfecture de Léo.
s'étendent au nord et au nord-ouest où
ils couvrent la région de Pouni;
à
l'ouest de la Volta Noire.
ils
occupent une partie de la sous-préfecture de Boromo et l'ensemble
de l'arrondissement de Tchériba. A ces principaux centres
s'ajoutent d'autres petites localités parmi lesquelles Sebere et
Gouyan en pays samo.
Le nünt est parlé par une population d'environ 150.000
individus. En 1975 lors du recensement général.
la population
nüna était estimée à 120.391 personnes environ.
(1) Anne-Marie DUPERRAY. Le pays gourounsi de Haute-Volta:
conquête et colonisation 1896-1933
p.
66
... ; ...

-
17 -
2.
La langue
Le parler que nous décrivons s'appelle: nunï et ses
locuteurs sont les nuna.
On dit un nunu au singulier et des nuna
au' pluriel. Ainsi on dira:
-
à ya nunu
Il je 1 être 1 nunu Il
"je suis Nuna"
-
na ya nuna
Il nous 1 être 1 nuna Il
"nous sommes Nuna"
-
à
sùLn nunï
Il je 1 parler 1 nunï Il
lIje parle Nuni ll
-
na sùLn nunï
Ilnous Iparler Inunï Il
"nous parlons Nuni ll
Ces précisions nous ont semblé utiles en raison des
nombreuses confusions qui sont encore faites entre le nom de la
langue et le nom des locuteurs de la langue. Très souvent,
le nom
des locuteurs de la langue est employé pour désigner la langue
elle-même. Nous ajoutons que dans la langue,
le terme "gurunsi"
... 1 ...

-
18 -
n'existe pas:
il est d'origine étrangre. Si sur le plan
administratif,
ce terme a été souvent employé, aujourd'hui la
tendance est à la correction. Sur le plan linguistique,
le mot
gurunsi regroupe plusieurs langues; en Haute-Volta,
il s'agit des
langues suivantes: Kasim,
Lyele, Nuni,
Pana, Pwo, Sisala et Winy.
Les langues gurunsi de Haute-Volta ont été l'objet de peu
d'études.
Seules les langues comme le Kasim et le Lyele ont fait
l'objet d'études antérieures. Les autres parlers gurunsi ont
bénéficié tout au plus d'établissement de listes de vocabulaire
ou'de grammaire sommaire.
Classification
Selon DELAFOSSE, M.
,
le Nuni fait partie du groupe C de la
septième grande famille voltaïque. Dans sa classification de
1912,
il met le Nuni, qu'il appelle Nounouma,
dans le même groupe
que le Nioniossé,
le Sissala et le Boussancé. En 1924,
revenant
sur cette classification,
i l met le Nounouma à
l'intérieur d'un
ensemble qui comprend en plus le Fra,
le Kassena,
le Sissala,
le
Kourouma,
le Ko,
le Siti et le Degha.
La classification de MANESSY, G.
place le Nuni au sein du
groupe A de la sous-famille des langues gurunsi.
Pour lui,
"1 es
langues gurunsi font partie d'un ensemble voltaïque plus vaste;
nous appelons
'sous-famille'
la fraction qu'elles constituent. Il
... /' ..

-
19 -
Le Nuni appartient au groupe A de même que le Kasim et le Lyele.
A ce propos il écrit:
"Le nuna.
dont le vocabulaire est dans une
très large proportion identique à celui du kasem lato sensu.
s'en
sépare sur le plan de la morphologie par une usure beaucoup plus
grande des finales.
qui a notamment provoqué la disparition
presque totale des marques de classes *K E/O et *K A.
1
1
Corrélativement. on constate une prolifération de suffixes issus
d'anciennes variantes libérées de leur conditionnement et la
rupture du parallélisme attendu entre marques suffixales et
anaphoriques de classe . . . . L'organisation du système verbal est
différente de celle qu'on constate en kasem ... ; ce système est
établi sur l'opposition,
imperfective et perfective, alors que le
kasem en emploie trois (aoriste,
imperfectif,
perfectif)
exceptionnellement quatre lorsque l'impératif n'est pas identique
à
l'une de celles-ci. 1I
Par rapport au lyele:
1I1'usure finale des finales est en
lyele égale à celle qu'on a constaté en nuna . . . .
la
prolifération des finales est aussi moins accentuée qu'en nuna .
... Tout se passe comme si cette langue s'était détachée du rameau
auquel appartenaient aussi les dialectes kasem et nuna et avait
évolué indépendemment ... Le kasem et le nuna ont connu au
contraire un développement parallèle qu'expliqu~ suffisamment
leur contïguité.
le premier. plus conservateur. ayant
probablement contribué à
limiter en nuna la détérioration du
système des classes qui s'y était amorcé
(1).11
(1) G. MANESSY. Les langues gurunsi
T2
pp.
64-66
... /' ..

-
20 -
Nous avons tenu à relever ces passages pour montrer que ces
trois langues bien qu'appartenant à la même sous-famille,
demeurent distinctes.
On croit généralement, même en Haute-Volta,
que le "gurunsi" est une seule langue.
Nous n'avons pas insisté
sur les autres langues gurunsi parlées en Haute-Volta parce que
la confusion ne se situe pas à leur niveau. Elles ne sont même
pas peréues comme faisant partie de l'ensemble "gurunsi".
Il n'y
a pas d'intercompréhension entre le kasim,
le nün~ et le Ivele
mais cette opinion mérite d'être nuancée.
En effet un~1s.cuteur
4J:AFRIC~
Nuna écoutant un Kassena parler, peut parvenir à~l~~comp~~fi~~e.
[r.; C
~
De même,
i l peut se faire comprendre.
Par cont,~ è~~ d~
rapport s'établit diff icilement avec un locuteu\\,:?~I ele.
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~tnenl S\\.IÇ,e "
""._----.-~.~
Les dialectes
Revenant au Nuni,
nous dirons qu'il comporte des variantes
dialectales d'un groupe de villages à un autre:
cependant le
problème de l'intercompréhension ne se pose pas. Les variantes
dialectales permettent dans une certaine mesure de situer la
localité d'où est originaire tel ou tel locuteur.
Au fur et à mesure que nous nous éloignons de Léo, grand
centre nüna, nous percevons de petites variations dialectales qui
ne vont pas jusqu'à poser des difficultés de compréhension mais
elles sont tout de même perceptibles.
D'une manière générale,
nous avons relevé que les mots n'avaient plus la même longueur
... / ...

-
21 -
quand on compare le dialecte de Léo aux autres dialectes. Ainsi
on dira:
Léo
Nord
chien
kû.kùrâ
kùrâ
beurre
nùga
nùa
calebasse
zùDa
zùân
sauce
dêDa
dwën-
fer
lügü
lüü
Nous avons aussi remarqué que là où le nominal commence par
sa- ou Sl- à Léo,
il commencera par na- ou nl- dans les autres
parlers.
Exemples:
sIsIü
devient
nlsHi
"tige"
sasan
devient
nasan
"cheval"
Ces quelques observations donnent·une idée des variations
que l'on peut rencontrer d'un dialecte à un autre.
L'étude des
dialectes n'étant pas notre propos ici, nous n'allons pas nous
étendre sur ces différences.
Nous dirons tout simplement que ces
variations n'affectent pas le système interne de la langue au
point de la rendre différente d'une région à une autre.
Notre travail sur le terrain nous a permis de recenser les
principaux dialectes du nunI qui sont:
... /' ..

-
22 -
- mlcàrl:
ce nom a donné mlcàrâ qui désigne ceux qui parlent
ce. dialecte.
Il est localisé dans des villages comme: Bougnounou,
Zinou,
Pala, Sapo, etc.
- bâslnyàrl qui a donné bâslnyàrâ;
ce dialecte est parlé
dans les villages situés entre Léo et Bieha;
les principaux
villages sont:
Sisili,
Pisé, Yelbouga, Bieha.
A propos de Bieha,
on entend souvent les autres Nuna, particulièrement ceux de Léo,
dire que les habitants de Bieha sont des Kasséna.
Nous pensons
que cela s'explique par la situation géographique de Bieha qui
est situé tout juste à la frontière entre la zone kasséna et la
zone nuna.
De la
même faôon d'ailleurs,
les Nuna de la région de
Silly disent que les habitants de Léo sont des Sisala. Sur le
plan linguistique,
il ne fait aucun doute que le parler de Bieha
qui est le bâslnyàrl est bel et bien un dialecte du nunl.
Les
bâslnyàrâ sont également appelés sùnd5ana.
ja-ttnl qui est dérivé de yâ-ttân qui désigne les Nuna qui
vivent dans le nord-ouest de Léo; dans cette région on trouve les
villages suivants: Silly, Pouni,
Zavara, Nabielianayou, etc.
- gOri a donné gOéré;
le gOri est essentiellement parlé à
Sapouy et dans les villages environnants.
- Les b6anë, quant à eux,
se situent dans les villages de
Cassou, Lon, Ouayou, Ouapon, etc.
. .. / ...

-
23 -
-
Enfin,
nous avons les sânkùrà qui signifie littéralement
"ceux qui creusent l'or";
nous les retrouvons dans les villages
·autour de Poura.
Ces distinctions sont intéressantes et ont sans doute leur
importance; cependant nous tenons à dire ici qu'une certaine
confusion règne autour de certaines de ces appelations,
particulièrement le gôri. En effet,
lors de notre passage à
Sapouy,
les personnes avec lesquelles nous avons travaillé,
nous
ont affirmé spontanément que les habitants sont des gôàrà et
parlent gôri.
Par contre, à Cassou,
i l nous a été dit dans un
premier temps que les habitants sont des bôana;
mais lorsque nous
avons fait
le rapprochement avec les gôàrà
de Sapouy,
i l nous a
été dit que eux aussi,
c'est-à-dire les habitants de Cassou,
parlent gôri et que gôri désigne en réalité le nDnt "pur,
véritable". Seule une étude approfondie des différents dialectes
du nDnt nous permettra de voir les distances linguistiques
réelles séparant ces dialectes.
On a souvent coutume d'appeler les Nuna du nord Nunuma.
Notre enquête sur le terrain,
notamment dans le village de Koalio
nous a permis de savoir que le terme Nunuma n'existe pas dans
leur dialecte et que eux-mêmes se disent Nuna et leur langue
s'appelle nDnt.
Il n'y a donc pas d'une part une ethnie Nuna et
de l'autre une ethnie Nunuma.
Le terme Nunuma leur aurait été
donné par leurs voisins.
. .. / ...

-
24 -
Cependant il faut reconnaître que le contact entre Nuna du
nord d'une part et Bwaba et Samo d'autre part a conduit les
premiers à adopter certains traits culturels de leurs voisins;
c'est ainsi qu'on peut voir des Nuna du nord avec des
scarifications faciales très proches de celles des Bwaba, alors
que traditionnellement le Nuna ne porte pas de scarifications,
hormis celles faites dans un but purement esthétique. De la même
faôon certaines coutumes sisala ont longtemps subsisté chez les
Nuna du su~, notamment celles qui concernent les funérailles. A
ce propos,
relevons que les cartes qui ont jusque là placé Léo en
zone sisala, ne sont pas justes: cela peut s'expliquer par le
voisinage très étroit des villages sisala avec Léo,
mais Léo est
avant tout un centre nùna.
Nous tenons néanmoins à préciser que
le parler qui est l'objet de notre étude est celui de Léo,
,chef-lieu de Sous-Préfecture, à l'exclusion de tout autre
parler.
3. Méthodologie
La méthode descriptive que nous avons adoptée a été élaborée
par Luc BOUQUIAUX et Jaqueline M.
C.
THOMAS. Cette méthode a été
exposée dans le numéro spécial de la Société d'Etudes
Linguistiques et Anthropologies de France, SELAF, et intitulée:
"Enquête et description des langues à tradition orale"
(1). Cette
méthode s'inscrit dans une optique résolument structuraliste.
(1)
BOUQUIAUX L. et THOMAS M.
J.
C.
, 1976, Enquête et
Description des Langues à Tradition Orale,
3 tomes, Paris,
SELAF (2e édition revue et augmentée)
... / ...

4. Le corpus
Nous avons commencé à constituer notre corpus dès le début
de nos études de linguistique. Dans le cadre de notre formation
chaque étudiant avait eu à traduire des listes de mots. Ces
listes ont été enrichies et par la suite lors de l'élaboration
d'une étude sur les classes nominales d'une part et sur le groupe
verbal d'autre part, nous avons été obligé d'augmenter notre
fichier.
C'est dire que après notre licence nous disposions déjà
d'un fichier.
Ce fichier a continué à être enrichi jusqu'à nos
jours.
Pour la collecte des données, nous avons toujours eu recours
à deux informateurs au moins, quand bien même nous connaissions
le mot.
Pour cela nous avons eu à nous rendre plusieurs fois sur
le terrain, à Léo même.
Nous avons toujours fait une
transcription "à chaud". A nos débuts, M.
Delplanque, nous a
beaucoup aidé à corriger nos erreurs de transcription.
Aujourd'hui nous disposons d'un fichier de 2.300 items
environ. En plus de ces listes lexicales, nous avons recueilli
une vingtaine de textes de littérature orale.
Notre travail s'est effectué sur la base de ce corpus .
. . ./ ...

-
26 -
5. Abréviations et signes employés
Abréviations
Ace.
accompli
Aff.
affirmatif
Ep.
épenthèse
Fut.
futur
Injonc.
Injonction
Inacc.
inaccompli
Inf.
infinitif
Pers.
personne
Plur.
pluriel
Prés.
présent
Rn.
radical nominal
Rv.
radical verbal
Sing.
singulier
Signes
*
forme inexistante
->
"se réalise"
encadrent la transcription morphologique
[
encadrent la transcription phonétique
/
/
encadrent la transcription phonologique
Majuscules
l
représente
i,
\\..
u
"
u,
u
... / ...

-
27 -
E
"
e,
e:
0
"
0 ,
::>
A
"
61,
a
V correspond à voyelle
C
"
" consonne
N
"
" consonne nasale
H
"
" ton haut
M
"
" ton moyen
B
"
" ton bas
... / ...

-
28 -
CONVENTIONS DE NOTATION
Notations particulières
- Consonnes
j
correspond à
[ j.
de l'API
y
"
[
j
..
"
- Voyelles
i
correspond à
la voyelle avancée
l-
"
"
non avancée
U
"
"
avancée
U
"
"
non avancée
... / ...

-
29 -
PLAN SOMMAIRE
PHONOLOGIE
1. Consonnes
2. Voyelles
3. Formes canoniques
4. Tons
ELEMENTS DE GRAMMAIRE
1. Morphophonologie nominale
2. Morphophonologie verbale
3. Dérivation
Bibliographie
... / ...

-
30 -
Nous avons déjà entrepris l'étude phonologique du nunI dans
le cadre de notre rapport pour le DEA.
Il s'agissait précisément
d'une esquisse phonologique,
ce qui nous a amené à reprendre
cette étude,
compte tenu de la place qu'occupe la phonologie dans
le cadre de la description linguistique. En effet la méthode de
description proposée par L. BOUQUIAUX et J. M. C. THOMAS réserve
une place importante à
l'analyse phonologique.
L'étude linguistique étant envisagée comme une démarche
allant de l'élément le plus simple au plus complexe,
i l est
compréhensible que la recherche des unités distinctives minimales
au niveau de la phonologie constitue une phase essentielle. Cette
importance accordée à
l'analyse phonologique n'est pas acceptée
par tout le monde.
"D'aucuns sont surpris par l'ampleur et l'importance que
prend, dans le cadre de nos descriptions, cet aspect de l'analyse
souvent considéré comme mineur.
Bien des études ne comportent en
effet qu'un tableau récapitulatif des
'phonèmes'
de la langue
avèc quelques remarques complémentaires. Pour nous la définition
de chaque phonème se présente comme un petit problème à résoudre
pour lequel nous exposons les données,
fournissons la
démonstration et proposons la solution. Seule cette démarche, qui
met à
la portée du lecteur une possibilité de contrôle de notre
démonstration, nous semble scientifiquement valable. Elle permet,
dans un domaine où l'arbitraire est inévitable, d'en limiter la
... / ...

-
31 -
portée aux seules données, alors que le linguiste qui ne fournit
que la liste des phonèmes, y ajoute l'arbitraire de ses
interprétations qu'il ne soumet pas à
la critique. Il
(1)
Dans la recherche des phonèmes nous avons tenté d'allier les
avantages de l'analyse paradigmatique à ceux de l'analyse
syntagmatique. Pour ce faire nous nous sommes intéressés au
comportement du phonème aussi bien à
l'intérieur de l'unité
lexicale od le phonème apparaIt sous sa forme la plus
caractéristique et la plus facile à analyser qu'à l'intérieur de
·la chaIne. Ceci nous a permis d'envisager les différentes
réalisations et modifications que l'unité dégagée peut avoir au
contact d'autres unités.
Les phonèmes
Nous étudierons les phonèmes successivement en position
initiale,
finale et intérieure du mot car la définition du
phonème exige qu'on l'envisage dans toutes les positions qu'il
peut occuper dans le mot. Cette démarche ne conduira pas à trois
systèmes phonologiques différents mais de la comparaison des
résultats obtenus, nous pourrons élaborer le système phonologique
de la langue. Néanmoins il ne nous sera pas possible d'étudier
les consonnes en position finale parce qu'elles n'apparaissent
jamais dans cette position; de la même fa60n les voyelles ne
(1)
L. BOUQUIAUX et J. M. C. THOMAS:
Ibib. p.
150
... / ...

-
32 -
seront étudiées qu'en position non initiale,
la position initiale
n'étant pas productive pour les voyelles.
Dans la recherche des traits distinctifs, nous utiliserons
la méthode de la commutation, autrement dit de l'opposition.
Nous allons donc recourir à l'usage des paires minimales que
nous avons voulues autant que possible parfaites. Nous
mettrons donc en opposition chaque phonème avec tous les
autres phonèmes de la langue avec lesquels il a en commun
un trait pertinent pour l'en distinguer. A propos de
l'opposition, Troubetzkoy écrit:
"L'idée de différence
suppose l'idée d'opposition. Deux choses ne peuvent être
différenciées que dans la mesure où elles s'opposent l'unc~.à~
l'autre, c'est-à-dire dans la mesure où il existe entre
elles deux un rapport d'opposition.
Par conséquent une
fonction distinctive ne peut échoir à une particularité
phonique que dans la mesure où elle s'oppose à une autre
particularité phonique, c'est-à-dire seulement dans la
mesure où elle est un terme d'une opposition phonique. Les
oppositions phoniques qui dans la langue en question peuvent
différencier les significations intellectuelles de deux
mots, nous les nommerons des oppositions phonologiques (ou
des oppositions phonologiques distinctives ou encore des
oppositions distinctives).
Par contre les oppositions qui ne
possèdent pas cette faculté seront dites non pertinentes au
point de vue phonologique ou non distinctives."
(1)
(1) TROUBETZKOY, N.
: 1949 [ 1939 ], Principes de
phonologie (trad.
J.
CANTINEAU)
Paris, Klincksieck,
p.33,
1.
"L'opposition phonologie distinctive"
... / ...

-
33 -
Après avoir donné une description phonétique fine de chaque
phonème nous en donnerons sa définition phonologique.
Dans cette
définition phonologique,
seuls les traits pertinents seront
retenus.
Par traits pertinents nous entendrons ceux qui opposent
dans la langue un phonème à un autre,
lui conférant ainsi un
caractère distinctif.
La description phonétique prendra en compte tous les traits
articulatoires qui caractérisent le phonème dans ses différentes
réalisations.
La description phonétique est absolument nécessaire
"tout d'abord,
parce que la recherche des unités opérationnelles
ne doit pas effacer la réalité concrète dans toutes ses
fluctuations et toutes ses incertitudes, mais en rendre
fidèlement compte.
En second lieu,
parce que le système
phonologique,
tel que nous le présentons,
est l'expression de la
réalité abstraite sur un plan strictement synchronique et,
de ce
fait,
ne peut donner aucune indication quant à son évolution
possible dans le passé ou dans le futur.
Une description soignée
donne les éléments nécessaires à une analyse diachronique."
(1)
Chaque définition phonologique sera donc précédée d'une
description phonétique du phonème en question.
(1)
L.
BOUQUIAUX et J.
M.
C.
THOMAS:
Ibib.
p.
152
... / ...

-
34 -
Unité sémantique de base
L'application de la méthode de la commutation nous permettra
de dégager les phonèmes de la langue ainsi que leurs traits
pertinents. Cependant i l nous apparaît essentiel de préciser le
cadre dans lequel se déroulera notre analyse autrement dit
l'unité sémantique de base sur laquelle s'effectuera la
commutation.
Le choix de l'unité sémantique de base dépend de la langue
étudiée. Pour le nunl, nous avons choisi le mot et pas le monème
compte tenu de l'importance des phénomènes combinatoires.
1) Le mot correspond au monème
Exemples:

"passer la nuit"
ga
11 manquer "

lIgrossir"
2)
Le mot correspond à
la combinaison
d'un radical + un suffixe
Exemples:
b88
lIhommes"
ba + l
g61i
"escabeau"
g61 + i
g6ala
"escabeaux"
g61 + a + a
vlla
"puits"
vll + a
... / ...

-
35 -
Il apparaît clairement qu'une analyse en signifiants
distincts n'est pas avantageuse et l'on gagnerait à mettre en
contiguïté les monèmes,
d'où notre choix du mot qui offre un
cadre plus large et plus approprié.
Nous définirons le mot comme
étant un ensemble structuré qui se comporte comme un tout sur le
plan phonologique.
En nun~ le mot présente les caractéristiques suivantes:
-
en dehors de quelques pronoms personnels et des rares mots
d'emprunt,
le phonème initial du mot est toujours une consonne.
- Seules les consonnes g, n,
l,
D,
r peuvent figurer en
position intérieure des mots de plus d'une syllabe.
-
Le mot porte toujours un ton
-
Le mot obéit à une harmonie vocalique:
en effet,
le
système vocalique du nunï se subdivise en deux sous-systèmes:
le
sous-système des voyelles avancées et le sous-système des
voyelles non avancées.
Dans un mot les voyelles appartiennent à
l'un ou l'autre des deux sous-systèmes exclusivement.
-
La syllabe initiale du mot peut être soit orale soit
nasale.
-
Le mot retenu pour l'identification des phonèmes n'est pas
un composé mais sa syllabe initiale peut être redoublée.
Pour l'identification des phonèmes, nous nous sommes efforcé
de recourir à des paires minimales qui appartiennent à
la même
catégorie grammaticale et dont le schème tonal est identique.
Cependant il nous est arrivé de transgresser ce principe et
... / ...

-
36 -
d'opposer des paires minimales dont les schémes tonals sont
différents.
PHONEMES
Notre analyse phonologique débutera par l'étude des
consonnes;
les voyelles seront présentées ensuite. Nous aurions
pu faire l'inverse mais si nous avons choisie cette démarche,
c'est parce que nous avons tenu compte de la position que le
phonème peut occuper dans la langue.
En dehors de quelques
pronoms personnels et de quelques rares mots d'emprunts,
on ne
rencontre jamais de voyelle en position initiale absolue de mot.
Pronoms personnels
Exemples:
à
"je"
ù
"il, elle"
â
"vous"
Emprunts
Exemples: âmà
"marteau" emprunté à l'anglais: hammer
élîpilé
"avion" emprunté à l'anglais: aeroplane
àrâdî6
"poste-radio" emprunté au fran6ais:
radio
La situation géographique de la région nüna qui est en
contact avec le Ghana anglophone explique les emprunts à
l'anglais.
. .. 1 ...

-
37 -
C'est donc le critère de la position qui a essentiellement
motivé notre choix.
L'identification de chaque phonème par l'utilisation de
paires minimales sera suivie par une description phonétique fine,
la définition n'intervenant qu'à une phase ultérieure.
Outre le
fait que chaque phonème est suivi de sa description phonétique,
nous avons jugé utile de faire un paragraphe consacré aux
réalisations phonétiques afin de préciser certains aspe~ts.
Notre analyse phonologique ne prendra pas fin pour autant
avec l'identification des phonèmes. Elle se poursuivra par
l'étude de la distribution,
des combinaisons et des fréquences
des phonèmes.
l
- Consonnes
Avant d'entreprendre toute analyse,
nous commencerons par
présenter un tableau phonétique des consonnes attéstées dans la
langue.
. .. / ..

-- 38
-
1.1. TABLEAU PHONETIQUE
bilabi-
labio-
apicales dentales
pala-
dorso-
vélaires
ales
dentales
tales
palat.
sd
p
t
c
k
accl
<
sn
b
d
j
g
nasales
m
n
Tl
1)
sd
f
s
fricat
<
sn
v
z
--
continues
l
y
w
Après la présentation de ce tableau,
nous dirons que le n6nt
compte dix-neuf consonnes en tout.
Chacune de ces consonnes peut
apparaître en position initiale absolue de mot tel que nous
l'avons défini plus haut.
En position intervocalique du mot,
nous avons relevé cinq
phonèmes consonantiques seulement,
soit à peine plus du quart de
l'ensemble des consonnes.
Nous avons employé l'expression
intervocalique en raison de la distribution des consonnes qui ne
comporte pas de successions consonantiques,
excepté dans les mots
composés.
En position finale de mot,
seule la consonne In/ peut
apparaître. Elle est le résultat de la neutralisation de ~ous les
phonèmes consonantiques dans cette position.
Le système
consonantique ne comportant qu'une seule c~nsonne finale,
aucune
opposition ne sera possible en position fiLale.
. .. / ...

-
39 -
Il Y a donc un déséquilibre important entre les phonémes
consonantiques apparaissant a l'initiale du mot et les phonèmes
consonantiques qui peuvent apparaître en position intervocalique
de mot.
Ce déséquilibre étant favorable aux consonnes initiales,
nous commencerons notre étude par la présentation des consonnes
qui apparaissent en position initiale de mot. Cette démarche nous
permet de partir d'une position où se rencontre le plus grand
nombre d'oppositions possibles de la langue, vers la position le
plus improductive.
A.
Présentation
Position initiale de mot
La présentation des consonnes pouvant apparaître en position
initiale se fera des consonnes bilabiales vers les consonnes
vélaires,
ce qui nous permet de partir des consonnes réalisées le
plus en avant vers les consonnes réalisées le plus en arrière.
1.2 Le phonème /p/
L'identité phonologique du phonème /p/ ressort des
rapprochements suivants:
... / ...

-
41) -
a, ) p- I b-
pa
"donner"
ba
"gronder"

"trouver au hasard"

"pétrir"
pu
"pourris!"
bu
"loue (quelqu'un)! "
pùé
"ventre"
bùé
"petit marigot"
part
"piquet"
bart
" (le)
chaud"
pi..ti..
"damer"
bi..ri..
"tracer"
palt
"se tenir"
balt
"admirer"
b, ) p- I m-

"trouver au hasard"

"sucer"
pa
"donner"
ma
"fabriquer
(ex:
canari)
pan
"natter"
man
"mesurer"
penï
"verge"
menï
"sexe de la femme"
par'l
"fille!"
mar'l
"colle!"
c, ) p- I f-
pu
"pourris!"
fu
"coupe!"
pùri..
"frire"
fùri..
"rongler"
par'l
"aller vite"
far'l
"gifler"
para
"épaules"
fara
"confidents,
amis",
d, ) p- I t-
pùri..
"saisir"-
tùri..
"traîner"
par'l
"file"
tar'l
"partage"
pùni
"fleur"
tùni
"buisson"
porï
"gombo"
torï
"part"
Le phonème Ipl se réalise comme une occlusive, bilabiale,
sourde et orale.
p est articulé avec une légère aspiration devant
... l ' , .


-
42 -
la voyelle centrale, non haute, non avancée et non arrondie [ a
).
Il n'y a pas aspiration devant la voyelle avancée
correspondante [ a
).
Le phonème Ipl n'apparaît en position intervocalique que
dans les cas de réduplication,
d'em~runt ou de mots composés.
Exemples:
püpün'l
"écrire"
pûpùgû
"essuyer"
pûpûli.
"puce"
H;np6
"impôt"
allpàla
"avion"
bl.-püpünü
"enfant gâté"
tHi-pàâ
"faéon d'être couché"
p n'apparaît jamais en position finale.
1.3. Le phonème Ibl
a.)
b- 1 p-
cf. supra 1.2.a
b.)
b- 1 m-
ba
"gronder"
ma
"fabriquer (ex.canari)"

"pétrir"

"sucer"

"loue!
(quelqu'un) "

"récolte!"
bg
" ( i l )
fouille"
mg
"(il) mange"
bâlJâ
"poutre"
mâlJâ
"moment"
b5ala
"endroits"
m5ala
"facilités"
... 1 ...

-
43 -
c. ) b- 1 v-

"pétrir"

"aller"

"louer--·-{~lqu'·un)"

"consulter un devin"
bara
"hommes"
vara
"bas-fond"
bar\\:
"époux"
var\\:
"bas-fonds"
d. ) b- 1 w-

"venir"

"griller"
bùrù
"manger"
wùrù
"bouillir"
e. ) b- 1 d-
bi
"mûrir"
di
"monter"

"pétrir"

"semer"

"venir"

"suivre"
b\\:an
"cou"
d\\:an
"jours"
Le phonème Ibl se réalise comme une occlusive, bilabiale,
sonore et orale. A la différence de p il ne se réalise pas avec
une légère aspiration, mais tout comme p,
il n'apparaît en
position intervocalique que dans les cas de réduplication,
d'emprunts ou de mots composés.
A propos de ce problème qui
concerne quatorze consonnes sur dix-neuf en tout, qui ne peuvent
apparaître en position intervocalique que dans les cas
spécifiques de la réduplication,
de l'emprunt ou de la
composition, nous nous proposons de nous y arrêter un peu plus
loin, dans le cadre de l'étude des combinaisons de phonèmes.
1.4. Le phonème Iml
... 1 ...

-
44 -
L'identité phonologique de ce phonème ressort des
rapprochements suivants:
a.)
m- 1 p-
cf.
supra 1.2.b
b.)
m- 1 b-
cf. supra 1.3.b
c.)
m- 1 n-

"frapper"

"pleuvoir"

"sucer"

"grossir"
ml:
"éparpiller"
nl:
"pousser
(ex:
au
cours d'un acouchement)
mûn
"diminuer"
nûn
"chanter"
mal')ü
"mesure"
nal')ü
"sortie"
mùga
"baguette"
nùgâ
"beurre"
d. ) m- I w-

"frapper"

"griller"
milril
"arrache!"
wilril
"souffle!
(ex:
trompette)"
Le phonème Iml se réalise comme une nasale, bilabiale,
sonore.
Le phonème Iml n'est jamais suivi de la voyelle avancée,
arrondie, non antérieure et non haute 0
alors qu'il peut être
suivi de la voyelle non arrondie et antérieure correspendante e.
Exemples:
mënï
"sexe de la femme"
mèli
"faire la moue"
... 1 ...

-
45 -
1.5. Le phonème Ifl
L'identité phonologique du phonème Ifl ressort des
rapprochements suivants:
a.)
f- 1 v-

"coupe! II"

"consulte!
(un devin)"
ft
"uriner"
vt
"refuser"
ftû
"jabot"
vtû
"oseille"
fâf)û
"saut"
vâf)û
"tiraillement"
fàrû
"reculade"
vàrû
"houe"
b.)
f- 1 t-
fl
"uriner"
t l
"mourrir"
fï:.n
"mouche!"
tï:.n
"tends!"

"coupe!"

"tombe!"
füï:.
"(il)
coupe"
tüï:.
"(il)
tombe"
fügü
"menacer"
tügü
"pousser"
fùri
"lamper"
tùri
"traîner, enduire"
c.)
f-
Is-
fï:.n
"mouche!"
sï:.n
"lave!"

"coupe!"

"tricote!"
fâf)û
"saut"
sâf)û
"aide"
fùri
"lamper"
sùri
"dégouliner"
Le phonème Ifl est une fricative,
labio-dentale,
sourde et
orale.
. .. 1 ...

-
46 -
1.6. Le phonème Ivl
L'identité phonologique du phonème Ivl ressort des
rapprochements suivants:
a.)
v- 1 f-
cf. supra 1.S.a
b.)
v- 1 d-

"aller"

"semer"
va
"couve!"
da
"recueille!
(une eau peu abondante)"

"consulter (un devin)"

"méditer"
vi
"refuser"
di
"monter"
VEn
"tirer"
dEn
"masser (eau chaude)"
c.)
v- 1 z-
va
"couve!"
za
"hache!"

"consulter (un devin)"

"entrer"
Le phonème Ivl est une fricative,
labio-dentale,
sonore et
orale.
1.7. Le phonème Itl
LI identité phonologique du phonème Itl ressort des
rapprochements suivants:
a.)
t - 1 d-
ti
"mourir"
di
"monter"
ta
"enduis!"
da
"pose sur ... !"
... 1 ...

- 47 -
tu
"tombe!"
du
"médite!"
tua
"abeille"
dua
"pluie"
t'la
"mangez
(sans sauce)"
d'la
"montez!"
tiT)é
"action de prendre"
diT)è
"action" de manger"
t'lr'l
"enfiler"
d'lr'l
"enlever par couche"
b.)
t- / n-

"enduire"

"pleuvoir, voir"-
tl
"prendre"
nI
"entendre"
tüü
"éléphant"
nüü
"mère"
tàT)â
"rein"
nàT)â
"viandes"
tÜT)8
"posez!"
nÜT)a
"chantez!"
c.) t- /
s-
tu
"tombe!"
su
"tisse!"
ta
"enduis!"
sa
"danse!"
ti~
"panier"
siè
"repos"
ttâ
"arbuste"
stâ
"petit couteau"
ttû
"médicament, arbre"
stû
"couteau"
t'lT)a
"éternuement"
s'lT)a
"maladie sp"
d.)
t - /1-

"donner un coup de pied"

"éclater"
te
"adosser"
le
"répondre"
tÈ:
"(il) mange (sans sauce)"
lÈ:
"(il)
tâtonne"
tôô
"cochon"
lôô
"poquet"
t55
"clôture"
155
"sac"
tuu
"injure"
luu
"intestin"
titi
"propriétaire"
1 i ti
"gros clou"
taru
"action de partager"
laru
"action de tendre"
... / ...

-
48 -
e. ) t- 1 c-
ta
"combats!"
ca
"dépèce!"
tt
"mourir"
ct
"garder"

"tombe!"

"pince!"
tarü
"partage"
carü
"fait d'annoncer"
tolI
"goutter"
coll
"liquéfier"
Le phonème Itl se réalise comme une occlusive, apicale,
sourde et orale.
Il est réalisé en position initiale absolue de
mot et en initiale de syllabe avec une légère aspiration devant
la voyelle centrale non haute, non avancée et non arrondie [ a
].
Le phonème Itl se réalise également rétroflexe devant les
voyelles non antérieures, non avancées,
arrondies, hautes et non
hautes.
1.8. Le phonème Idl
L'identité phonologique de ce phonème ressort des
rapprochements suivants:
a.) d- 1 t-
cf.supra 1.?a
b.)
d- 1 n-

"semer"

"grossir"

"poser sur"

"voir"
dl:
" ( il a fait)
tomber"
nl:
"(il a) vu"
d.lâ
"autrefois"
nlâ
"eau"
dtlJà
"croquer"
nilJà
"piétiner"
... 1 ...

-
49 -
c.) d- 1 z-
di
"mangé"
zi
"saisi"

"méditer"

"entrer"
da
"recueillir un liquide
za
"couper, abattre"
peu abondant"
dùà
"(il a)
semé"
zùà
"(il a)
pilé"
dlTJa
"croquez!"
ZlTJa
"portez (sur la tête)!"
dall
"plier"
zall
"être désespéré"
d.)
d- 1 1-
di]
"battre (tambour)"
li]
"creuser"
da
"recueillir un
la
"fendre,
couper"
peu abondant"
d55
"bois"
155
"sac"

"(il a)
semé"

"(il a). construit"
dua
"trompé"
lua
"versé"
dlTJa
"croquez"
llTJa
"(c'est) chaud"
e.) d- 1 j-
"recue~lle (un liquide
"attrape!"
peu abondant)"
du
"médite!"
ju
"passe la nuit!"
dlTJà
"èroquer"
jlTJà.
"prêter"
Le phonème Idl se réalise comme une occlusive, apicale,
sonore et orale;
il se réalise dans la région alvéolaire
légèrement rétroflexe dans les mêmes contextes que It/.
. .. 1 ...

-
50 -
1.9. Le phonème Inl
L'identité phonologique du phonème Inl ressort des
rapprochements suivants:
a.)
n- 1 m-
cf. supra 1.4.c
b.)
n- 1 t-
cf. supra 1.7.b
c.)
n- 1 d-
cf.supra 1.8.b
d.)
n- 1 1-

"grossir"

"déménager"
nI
"entendre"
11
"repêcher"
nt
"(il) pleut"
lt
"(il)
tâtonne"
nî î
"bouche"
lU
"forge"
nuu
"plaie"
luu
"intestin"
nan
"sortir"
lan
"goûter"
e.)
n- 1 )1-
nl
"pousser (ex:
accouchement)"
)1l
"appuyer"
nan
"sortir"
)1an
"coudre"
nanu
"action de gronder"
)1anU
"action de coudre"
nuran
"plaies"
)1uran
"cornes"
Le phonème Inl se réalise comme une nasale, apicale, sonore;
il n'est jamais suivi de la voyelle avancée, arrondie, non
antérieure et non haute 0
alors qu'il peut être suivi de la
voyelle antérieure correspondante e;
Exemples: nèni
"lambiner"
... 1 ...

-
51
-
nèrî
"rabougri ,,--
1.10. Le phonème /1/
L'identité phonologique du phonème /1/ ressort des
rapprochements suivants:
a.)
1- /
t -
cf.
supra 1.7.d
b.)
1- /
d-
cf.supra 1.8.d
c.)
1- /
n-
ef.
supra 1.9.d
d.)
1- /
s-
la
"éclater"
sa
"manquer"
Hi
"creuser"
su
"effrayer!"
lè:
"(il) tâtonne"
sè:
"(il) accepte"
lU
"forge"
sU
"arachide"
Hin
"goûter"
san
"aider"
e.)
1- /
y-
Higu
"frapper sp"
yugu
"pousser"
larL
"étendre"
yarL
"peiner"
lLl)a
"colère"
YLl)a
"douleur"
Le phonème /1/ se réalise comme une apicale,
latérale,
continue et orale.
. .. / ...

-
52 -
1.11. Le phonème /s/
L'identité phonologique du phonème /s/ ressort des
rapprochements suivants:
a.)
s- /
z-
sa
"danser"
za
"abattre, couper"

"tisser"

"entrer"
sI
"se reposer"
zI
"saisir"
sÉ:
"(il) manque"
zÉ:
"(il) gratte"
si i
"arachide"
zii
"nasse sp"
s"lu
"action de manquer"
z"lu
"action de gratter"
b.)
s- /
c-
sa
"danser"
ca
"dépecer"
sil
"remplir"
cil
"descendre"
strl
"glisser"
ctrl
"crier"
sàrl
"nattes"
càrl
"mares"
Le phonème /s/ se réalise comme une fricative,
dentale,
sourde et orale.
1.12. Le phonème /z/
L'identité phonologique du phonème /z/ ressort des
rapprochements suivants:
a.)
z- /
s-
cf.supra 1.11.a
... / ...

-
53 -
b. ) z- 1 j-

"entrer"

"passer la nuit"
za
"abattre, couper"
ja
"attraper"
zan
"se lever"
jan
"lutter"
ztn
"lever"
jtn
"égarer"
Le phonème Iz/ se réalise comme un fricative,
alvéolaire,
sonore et orale.
1.13. Le phonème Ici
L'identité phonologique du phonème Ici ressort des
rapprochements suivants:
a.)
c- 1 j-
ca
"dépecer"
ja
"attraper"

"pince!"

"passe la nuit!"
ce:n
"débroussaille!"
je:n
"disparais!"
can
"allonge(-toi) !"
jan
"lutte!"
car a
"mil hâtif"
jara
"querelle, dispute"
cirû
"fantôme"
jirû
"promenade"
b.)
c- 1 y-
ca
"dépèce!"
ya
"sois!"
ct
"surveiller"
yt
"tomber malade"
càrû
"mare"
yàrû
"forgeron"
cerI
"éructer"
yerI
"adosser"
ctrt
"sorcellerie"
ytrt
"prénom"
... 1 ...

-
54 -
c.)
c- 1 n-
cu
"pince!"
nu
"bois!"
ci
"surveiller"
ni
"faire boire de force"
can
"allonge(-toi) !"
nan
"couds!"
cùri
"bouillir"
nùri
"enfoncer"
càgà
"gronder"
nàgà
"mal désherber"
d.)
c- 1 k-
ce:n
"chauffé"
ke:n
"cassé"
carl:
"annoncer"
karl:
"battre,
couper"
cillil
"interdit"
killil
"bosse"
cana
"lune"
kana
"femmes"
Le phonème Ici se réalise comme une occlusive,
palatale,
sourde et orale.
1.14. Le phonème Ijl
L'identité phonologique du phonème Ijl ressort des
rapprochements suivants:
a. ) j- 1 c-
cf.
supra 1.13.a
b. ) j- 1 y-
ja
"attrape!"
ya
"sois!"

"deviens!"

"arrive!"
jl:T)a
"dettes"
yl:T)a
"maladies"
/
jéT)il
"sauver"
yéT)il
"esclave"
... 1 ...

-
55 -
c. )
j- 1 n-

"passer la nuit"
"boire"
jal)a
"lutte"
"plantes médicinales"
janv
"piège"
"soeur,
frère cadet"
d. ) j- 1 g-
ja
"attraper"
ga
"manquer"
ju
"passe la nuit!"
gu
"tue!"
j6:)
"selle"
g6:)
"herbe"
Le phonème Ijl se réalise comme une occlusive,
palatale,
sonore et orale.
1.15. Le phonème Inl
L'identité phonologique du phonème Inl ressort des
rapprochements suivants:
a.)
n- 1 c-
cf. supra ~.13.c
b.)
n- 1 j-
cf. supra 1.14.c
c.)
n- 1 y-
"faire boire de force"
yi..
"tomber malade"
Il mépr isez . .. ! "
yaga
"laissez"
d.)
n- 1 1)-

IIboire"
I)Ù
"dérober"
nunt
"devenir acide"
I)unt
"enfler ll
... 1 .. ·

-
56 -
Le phonème Inl se réalise comme une nasale palatale
sonore;
i l n'est
jamais suivi des voyelles avancées,
non
hautes,
antérieure et non antérieure,
arrondie et non
arrondie e,
o.
1.16. Le phonème Iyl
L'identité phonologique du phonème IYI ressort des
rapprochements suivants:
a.) y- 1 c-
cf. supra 1.13.a
b.)
y- 1 j -
cf.
supra 1.14.b
c.)
y- 1 n-
cf.
supra 1.15.c
d.)
y- 1 w-

"être"

"griller"
yl:
"tomber malade"
wl:
" ( i l )
tar i t"
yarl:
"cassé,
fatigué"
warl:
"dégourdi"
yàlL
"humilié"
wàlL
"élargi"
Le phonème y se réalise comme une dorso-palatale,
continue et orale.
1.17. Le phonème Ikl
... 1 ...

-
57 -
L'identité phonologique du phonème /k/ ressort des
rapprochements suivants:
a. ) k- / g-

"creuse!"

"tue!"
kaf)ü
"empêchement"
gaf)ü
"paysan"
kanü
"dyospiros"
ganü
"vêtement"
kârl
"champs"
gârl
"estrade"
kalI
"délie!"
galI
"accroche"
kàri
"enlever"
gàri
"recourber"
b. ) k- / f)-

"creuse!"
f)Ü
'.':'déf'obe! I!
kün'L
"maturité"
f)ün'L
"furoncle"
kür'L
"détache!"
f)ür'L
"défonce!"
c. ) k- / w-

"creuse!"

"taris!"
kârl
"champs"
wârl
"brique"
kuru
"trier"
wuru
"souffler (dans un
instrument à vent)"
d. ) k- / c-
cf.
supra 1.13.d
Le phonème /k/ se réalise comme une occlusive, vélaire,
sourde et orale.
. .. / ...

-
58 -
1.18. Le phonème /g/
L'identité phonologique
du
phonème
/g/
ressort
des
rapprochements suivants:
a. ) g- / k-
cf.
supra 1.17.a
b .. ) g- / T)-

"tue!"
T)Ü
"dérobe!"
g5T)ü
"puisette"
n5T)ü
"masque"
c. ) g- / w-

"tue!"

"tarir"
gürî
"enterrer"
würî
"bouillir"
gari
"estrade"
wari
"brique"
gàri
"recourber"
wàri
"huer, hurler"
gàri
"arroser"
wàri
"ne pas pouvoir"
Le phonème /g/ se réalise comme une occlusive, vélaire,
sonore et orale. g appartient à la série des cinq consonnes·
qui peuvent apparaître en position intérieure de mot.
1.19. Le phonème /T)/
L'identité phonologique du phonème /T)/ ressort des
rapprochements suivants:
... / ...

-
59 -
a. ) D- I k-
cf.
supra 1.17.b
b. ) D- I g-
cf. supra 1.18.b
c. ) D- I w-

"dérobe!"

"tarir"
Le phonème IDI se réalise comme une nasale vélaire,
sonore.
Le phonème IDI n'est jamais suivi des voyelles non
hautes,
antérieures et non antérieures e,
E,
0
et ~.
1.20. Le phonème Iwl
L'identité phonologique du phonème Iwl ressort des
rapprochements suivants:
a. ) w- 1 k-
cf. supra 1.17.c
b. ) w- 1 g-
cf. supra 1.18.c
c. ) w- 1 n-
ef. supra 1.19.c
d. ) w- 1 y-
cf.
supra 1. 16. d
e. ) w- 1 m-
cf.
supra 1. 4.d
... 1 ...

-
60 -
f.)
w- 1 b-
cf.
supra 1.3.d
Le phonème Iwl se réalise comme une vélaire,
continue,
orale.
1.21. Réalisations phonétiques.
Il ne s'agit pas seulement pour nous de revenir sur les
réalisations phonétiques des consonnes apparaissent en
position initiale de mot, mais surtout de préciser les
réalisations phonétiques particulières de certaines
consonnes.
Les consonnes p et t
se réalisent avec une légère
aspiration devant la voyelle centrale, non avancée et non
haute [ a
].
Il n'y a pas aspiration devant la voyelle
avancée correspondante.
Exemples:
h_
a. ) 1 pa 1
se réalise
p a
]
"donner"
h.
1 para 1
se réalise
p ara
"piquets"
h.
1 pàrû 1
"
"
p arû ]
"raser"
h.
1 pàT)à 1
"
"
p aT)à
"écraser"
1 pàli 1
"
"
h. r
p a l .
"mettre sur l'épaule"
h.
1 piparû 1
"
"
pip arû ]
"tempe"
... 1 ...

-
61
-
b. ) / tâ /
se réalise
tha ]
"donner un coup de pied"
/ tàrà /
"
"
thàrà ]
"partager"
/ tàl')â /
"
"
thàl')â
"rein"
/
tàgâ /
"
"
thà'tâ ]
"tabac"
/ tàlt /
"
"
[
thàlt
"tenir (avec précaution)"
Les consonnes t
et d se réalisent rétrof lexes [ l] et
cl] lorsqu'elles sont suivies par les voyelles non
antérieures et non avancées u et ~.
Exemples:
a. ) / t55 /
se réalise
[ t,55 ]
"palissade"
/ tutu /
"
"
[ tutu ]
"rien"
/
jt-t55 /
"
"
[
jt- t?5 ]
"coude"
Toutefois i l s'agit simplement d'une réalisation
contextuelle de t.
En effet rien ne nous permet d'opposer
t
] à
[ l].
Nous ne pouvons pas opposer [ tuu ] à
[ tuu]
ni
[ tutu ] à
[ tutu ].
b.)
/
d55 /
se réalise
[ <\\.55 ]
"bois"
/
dù /
"
"
Clù ]
"méditer"
/
dûû /
"
"
Clûû
]
"filtre à potasse"
Tout comme pour t,
i l s'agit d'une réalisation
contextuelle de d. Nous ne pouvons pas opposer [ d ] à
[ cl ] .
. .. / ...

-
62 -
Ainsi [ d55
ne s'oppose pas à
025]
[ dûû
"
"
"
[ C\\..ûû
Pour conclure, nous dirons qùe [ t,] et
[ d-] sont des
réalisations phonétiques des phonèmes I t / e t Idl
conditionnées par l'environnement vocalique.
- Les phonèmes Ici et Ij/,
occlusives palatales se
réalisent avec la pointe de la langue dirigée vers le bas
tandis que le dos de la langue est en contact avec le palais
dur de la région pré-palatale.
Le phonème In/,
nasale palatale, se réalise comme c et
j,
,c'est-à-dire avec la pointe de la langue dirigée vers le
bas tandis que le dos de la langue est en contact avec le
palais dur de la région pré-pa~atale, en quoi elle se
distingue nettement du groupe Inil qui lui se réalise- la
pointe de la langue contre les alvéoles. En outre nous
pouvons faire les oppositions suivantes:
[ nt: ]
"vu"
[ nt: ]
"appuyer"
[
ni.â ]
"eau"
[ nt:â ]
"facon d'être"
Position intérieure de mot
... 1 ...

-
63 -
Tableau phonétique des consonnes intérieures
apical
vélaire
occlusif
î
nasal
n
1)
fricatif
t
continu
l
1.22. Le phonème Id/:
il est transcrit par r
L'identité phonologique du phonème Idl ressort des
rapprochements suivants:
a. ) -r- I -1-
kérû
"panier à linge"
kélû
"gorge"
gàri
"arroser"
gàli
"compter"
pùri
"saisir, ramasser"
pùl i
"s'augmenter"
dira
"mil hâtif"
cala
"charbons"
b. ) -r- I -n-
kàrà
"études,
lecture"
kànà
"fruits de dyospyros"
kûrû
"choix"
kûnû
"baobab"
cùrû
"diarrhée"
cùnû
"estomac"
gürI
"enterre!"
günI
"penche!"
... 1 ...

-
64 -
c.)
-r- 1 -g-
caru
"action de vanner ll
cagu
"action de critiquer"
saru
"ruissellement"
sagu
llaction de cacher"
dira
II mil
hâtif"
caga
"gronde!"
mara
"collez!"
maga
"frappez! Il
Le phonème Idl se réalise [
] battue en position
intérieure.
] est une battue apico-alvéolaire. Nous
reviendrons sur son rattachement à d.
1.23. Le phonème Inl
l'identité phonologique du phonème Inl ressort des
rapprochements suivants:
a.)
-n- 1 -r-
cf. supra 1.22.b
b. ) -n- I -1-
kû.nû.
"baobab"
kû.lû.
"bosse"
kani.
"poisson sp. "
kali.
"fard sp"
cana
"lune"
cala
"oeufs"
cànû
"lampe"
calü
"action de mettre sur
les épaules"
kanü
"dyospyros"
kalû
"obligation"
... 1 ...

-
65 -
c. ) -n- / -f)-
nànu
"perle"
màf)u
"viande"
kanü
"dyospyros"
kâf)u
"empêchement"
tanü
"peau"
taf)ü
"action de puiser"
Le phonème /n/ se réalise comme une nasale apicale.
1.24. Le phonème /1/
L'identité phonologique
du
phonème
/1/
ressort
des
rapprochements suivants:
a.) -1- /
-r-
cf.
supra 1.22.a
b.)
-1- /
-n-
ef.
supra 1.23.b
c.) -1- /
-f)-
pala
"mettez (sur l'épaule)!"
paf)a
"écrasez!"
valü
"action de couver"
vaf)ü
"action de tirer"
fala
"cale6on"
faf)a
"sautez!"
Le
phonème
/1/ se réalise comme une apicale,
latérale
et orale.
. .. / ...

-
66 -
1.25. Le phonème Igl
L'identité phonologique
du
phonème
Igl
ressort
des
rapprochements suivants:
a.) -g- 1 -0-
tàgâ.
"tabac"
tàOâ.
"rein"
zaga
"hâchez!"
zaoa
"délayez!"
ztgâ.
"(il est) arrêté"
z"i:oa
"(il) porte un fardeau"
b.)
-g-J -1-
zaga
"hâchez!"
zala (j"i:an)
"lamentez (-vous) !"
caga
"gronde!"
cala
"charbons"
1.26. Le phonème loi
L'identité
phonologique
du
phonème
loi
ressort des
rapprochements suivants:
a.)
-0- 1 -g-
cf.
supra 1.25.a
b.)
-0- 1 -n-
cf.
supra 1.23.c
Le phonème loi se réalise comme une nasale vélaire .
. . . 1 ...

-
67 -
1.27. Réalisations phonétiques
Observation
Une remarque d'ordre général s'impose quand il s'agit
des réalisations phonétiques des consonnes apparaissant en
position intérieure de mot:
contrairement à
la position
initiale où les consonnes se réalisent plus fortes,
plus
tendues et donc plus nettes, nous assistons à des
réalisations beaucoup plus atténuées en position intérieure.
Ainsi les apicales sonores se réalisent légèrement
assourdies,
les occlusives se réalisent fricatives,
et la
"dureté" avec laquelle les consonnes sont réalisées baisse
en intensité de la position initiale à
la position
intérieure.
- Le phonème Igl se réalise fricatif
[ a ] en position
intérieure.
- Les phonèmes Inl et III se réalisent assourdis [ n ]
et [ ~ ] en position intérieure.
Cas particulier de -d- intérieur
Nous avons interprété [ r
] comme étant la réalisation
de -d- en position intérieure de mot.
Cependant les paires
minimales données pour identifier le phonème -d- en position
.. . 1 . ..

-
68 -
intérieure semblent prouver plutôt l'existence d'un phonème
Irl en tant que phonème distinct.
Le caractère distinctif de -r- en position intérieure
ressort des oppositions suivantes:
a.)
-r- 1 -1-
cf.
supra 1.22.a
b.)
-r- 1 -n-
cf. supra 1.22.b
c.)
-r- 1 -g-
cf. supra 1.22.c
Pour nous permettre de préciser le statut de r,
nous
avons mis en rapport le système des consonnes initiales et
le système des consonnes intérieures. Cette comparaison nous
a permis de constater que sur les cinq consonnes
intérieures, seul r
n'apparaît pas en position initiale.
Sur
le plan distributionnel, nous avons fait un rapprochement
entre r et d,
révélant ainsi que ces deux sons sont en
distribution complémentaire.
. .. 1 ...

-
69 -
Tableau
position
position
position
initiale
intérieure
finale
d
+
r
+
Ce qui nous permet de conclure que [r ] et [ d ] sont deux
allophones d'un. seul et même phonème Idl qui se réalise
[ d ] en
position initiale absolue et [ r
] en position intérieure de mot.
La réalisation [r
] de Idl manifeste un relâchement
articulatoire qu'on observe aussi pour les autres consonnes
apparaissant dans cette position.
Cependant il convient de relever un fait qui, pour peu
fréquent qu'il soit, ne mérite pas moins qu'on s'y arrête un peu.
En effet il semble qu'il y ait réintroduction de "nouveaux"
[ d ]
intérieurs qui seraient susceptibles de remettre en cause cette
distribution en faisant apparaître sinon encore de "vraies paires
minimales", du moins des possibilités structurelles CVrV et CVdV
qui s'opposent.
Ainsi Uirü "partage" s ' opposerait à tà~;"pipe". L'exemple
de tàdû est celui d'un composé qui a cessé d'être reconnu comme
tel:

correspond au radical de
tàga

peut être rapproché de
dûû
"filtre (à potasse)"
... 1 ...

-
70 -
A côté de tàdû existent d'autres composés du même genre. Ce-
sont:
dàdû
"canne"
gàndIa
"moustiquaire"
bandIa
"prison"
qui peuvent se décomposer ainsi:
- dàdû:
dà- correspond au radical de dàà
"morceau de bois"

"
à

"claudiquer"
-
gandIa:
gan-
"
au radical de ganu
"vêtement"
dIa
"
à
dIa
"maison"
- bandIa:
ban
"
à
ban
"éxcréments"
dIa
"
à
dIa
"maison".
Il apparaît donc clairement qu'il ne s'agit pas de d
intérieur mais de d en position initiale absolue de mot tel
que nous l'avons défini plus haut.
Dans les exemples
ci-dessus mentionnés, nous avons affaire à deux mots mis en
composition.
Il est donc normal que le second mot de la
composition qui commence par un d le garde.
Nous retiendrons que [ r ] est la réalisation de Idl en
position intérieure de mot.
Sur le plan de la graphie nous
maintiendrons r pour représenter Idl en position intérieure
de mot.
. . . 1 . ..

-
71 -
Exception faite de certaines réalisations particulières,
il
n'y a pas de mot commen6ant par r
en nDni. Sur ce point nous
partageons le point de vue du R.
P. A.
PROST qui écrit ceci
à propos du nDni:
"il est à noter qu'il n'y a pas de mot
commen6ant par r, qui ne se trouve à
l'initiale que comme
réalisation particulière de d, par exemple: a raba mon ami,
( 1 ) .
o re twi lui aussi vint"
A côté de ces composés,
il existe des mots d'emprunts avec
des [ d ] intérieurs.
Ce sont:
kàdû.
"banane"
(emprunté à
l'akan)
aradi6
"radio"
Èrdta
"R.D.A."
(Rassemblement Démocratique Africain)
Les deux derniers exemples sont empruntés au fran6ais.
La
présence des d intérieurs dans les mots d'emprunt pourrait être
rapprochée de la présence de d à l'intérieur des mots composés.
C'est le même rapprochement que fait G. Manessy lorsqu'il
déclare:
(ïT-R~-P~-A~-PR6sT - 1971, Deux langues gurunsi:
le Kasem et le nuni.
II - Le nuni - Bulletin de l'IFAN,
T. XXXIII,
Ser. B, n 0 2 -
p.
347.
. .. / ...

---~-. - - -
-
72 -
"Le Gurunsi a possédé un phonème Idl réalisé [ d ] à l'initiale
de base,
[ r
] ou [ r
] à l'intervocalique;
les langues actuelles
ont conservé dans les formes héritées,
,cette distribution, mais
ont réintroduit des d "intérieurs" dans les mots d'emprunt,
peut-être par analogie avec des composés qui avaient cessé d'être
reconnus pour tels"
(1).
Position finale
La position finale s'est révelée improductive. En effet
aucune opposition n'y est possible. Cela s'explique par la
neutralisation en N de tous les phonèmes consonantiques de la
langue. Sur le plan phonétique -N se réalise [ 0 ] après les
voyelles centrales et postérieures.
Exemples:
1 tun 1
"éléphant"
se réalise
[
tuo ]
1 bûn 1
"penser"
"
"
[ bûO
1 can 1
"souffrance"
"
"
cao ]
1 pün 1
"mousse"
"
"
pÜO ]
1 man 1
"mesurer"
"
"
[
maO
1 tan 1
"puiser"
"
"
tao
1 sün 1
"fermer"
"
"
[
sÜO ]
1 kan 1
"femme"
"
"
kaO
1 mùn 1
"rire"
"
"
mùo ]
1 pén 1
"fouetter"
"
"
[ pàO
... 1 ...

-
73 -
/ bon /
"non sucré"
"
"
[ bOl) ]
/ bon /
"amuser"
"
"
[ bOl) ]
/
can /
"coincer"
"
"
[ cal) ]
Après voyelles antérieures -N se réalise ainsi:
Exemples:
=
/ ci:n /
"clou"
se réalise [ Cl,
=
/
ji:n /
"égaré"
"
"
[
j\\' ]
=
/ kën /
"mis"
"
"
[
ke
~
/ fè:n /
"donner un coup de pied"
"
"
[
fe;
Cela nous amène à préciser que -N représente aussi le cas de
nasalité vocalique phonétique qui n'a pas d'existence
phonologique. Ce problème sera traité plus longuement
lorsque nous étudierons la nasalité vocalique.
B. Définition et classement des consonnes
1.28. Définition
Nous avons retenu les traits pertinents seulement pour
définir les consonnes.
. .. / ...

- 74 -
1.) Le phonème Ipl est défini comme
occl
pif
labial
pit
sourd
p/b
oral
p/m
2.) Le phonème Ibl
occl
b/v
labial
b/d
sonore
b/p
orale
b/m
3.) Le phonème Iml
labial
min
nasal
m/p,b
4.) Le phonème Ifl
fricatif
f/p
labial
f/t,s
sourd
f/v
5.) Le phonème Ivl
fricatif
v/b
labial
v/d,z
sonore
vif
... 1 ...

-
75 -
6.) Le phonème /t/
occlusif
t/s
dental
tic
sourd
t/d
oral
tin
7.) Le phonème /d/
occlusif
d/z
dental
d/j
sonore
dit
oral
d/n
8.) Le phonème /n/
dental
n/m,D
nasal
n/t,d
9.) Le phonème /1/
dental
l/y
continu
l/t,d,s
oral
lin
10.) Le phonème /s/
fricatif
s/t,l
dental
sic
sourd
s/z
... /' ..

-
76 -
11.) Le phonème Izl
fricatif
z/d,l
dental
z/j
sonore
z/s
12.) Le phonème Ici
occlusif
c/v
palatal
c/k
sourd
c/j
oral
c/n
13. )
Le phonème Ijl
occlusif
j/v
palatal
j/g
sourd
j/c
oral
j/n
14.) Le phonème Ivl
palatal
v/w
continu
v/c,j
oral
vin
15.) Le phonème Inl
palatal
niD
nasal
n/c,j
... 1 ...
- - - - - - - - -

- 77 -
16.) Le phonème /k/
occlusif
k/w
vélaire
k/g
oral
k/O
17.) Le phonème /g/
occlusif
g/w
vélaire
g/j
sonore
g/k
oral
g/O
18.) Le phonème /0/
vélaire
o/n
nasal
O/k,g
19.) Le phonème /w/
vélaire
w/V,b
continu
w/k,g
oral
w/o,m
1.29. Classement
Nous regrouperons ensemble tous les phonèmes qui se
caractérisent par un trait pertinent commun.
a.) Les séries
(sourdes: p,
t,
c, k
1) Les occlusives
(
... / ...

-
78 -
(sonores: b, d,
j ,
g
2 )
Les nasales
m, n,
]1,
J)
(sourdes:
f,
s
3)
Les fricatives
(
(sonores: v,
z
4)
Les continues
l , y, w
b. ) Les ordres
1 )
Les labiales
py b, m, f, v
2 )
Les dentales
t,
d,
l , n, s, z
3)
Les palatales
c,
j ,
y,
]1
4)
Les vélaires
k,
g, w,
J)
1. 30.
Discussion: y et w
Les paires minimales auxquelles nous avons eu recours pour
l'identification de y et w sont rares ce qui peut s'expliquer
par la faible fréquence de ces deux phonèmes. Nous les avons
rangé parmi les consonnes et non parmi les voyel·les parce
que ces deux phonèmes apparaissent en position initiale
seulement contrairement aux voyelles qui, elles, ne peuvent
pas apparaître dans cette position.
En outre w et y ne peuvent pas porter de ton à la différence
des voyelles qui s'articulent au même point, soit i,
~, u,
u. Ce sont ces raisons qui nous ont conduit à ranger y et w
parmi les phonèmes consonantiques.
. .. / ...

-
79 -
C.
Fréquences lexicales des consonnes
a.)
Consonnes initiales
Elles sont calculées sur un ensemble de 2036 items lexicaux.
1.31. Fréquences par ordre décroissant
1.)
t:
9,43 %
2 . )
d:
8,15 %
3. )
p:
8 %
4. )
b:
7,72 %
5. )
s:
7,15 %
6. )
n:
6,87 %
7. )
k:
6,29 %
8. )
c:
6,14 %
9. )
l :
5,57 %
la.)
g:
5,43 %
11.)
f:
4,86 %
12 . )
y:
4,71 %
13. )
m:
4,57 %
14. )
v:
3,43 %
15. )
z:
3,28 %
16. )
j :
2,86 %
17. )
W:
2,03 %
18. )
p:
2 %
... / ...

-
80 -
19. )
f):
1,43 %
Les phonèmes t
et d ont les fréquences d'apparition les plus
élevées tandis que les consonnes nasales vélaires et palatales
détiennent les plus basses fréquences.
Au milieu du tableau nous
avons les consonnes ln, k, c,
l,
gl qui gravitent autour de 5 à 6
%.
1.32. Fréquences selon les ordres
- Les labiales (5 phonèmes) : 10,90 %
- Les dentales (6 phonèmes) : 12,71 %
-
Les palatales (4 phonèmes) : 3,92 %
- Les vélaires (4 phonèmes) :
7,23 %
Le taux de fréquence des consonnes dentales est le plus
élevé suivi par les taux de fréquence des consonnes labiales,
tandis que les consonnes vélaires et palatales ont les fréquences
les plus basses.
1.33. Fréquences cumulées des ordres apparentés
- Les ordres d'avant
(labiales): 5,71 %
- Les ordres du centre (dentales):
6,74 %
- Les ordres d'arrière (palatales, vélaires):
5,58 %
Les ordres du centre ont une fréquence d'apparition plus
élevée que les ordres d'avant et d'arrière.
. .. / ...

-
81
1.34. Fréquences selon les séries
- Les occlusives (8 phonèmes) : 6,75 %
- Les fricatives (4 phonèmes) : 4,68 %
-
Les nasales (4 phonèmes) :
3,71 %
- Les continues (3 phonèmes) :
4,10 %
.Les occlusives sont beaucoup plus fréquentes que les autres.
Les nasales ont la fréquence la plus basse.
b. Consonnes intérieures
Ces fréquences ont été calculées sur un ensemble de 1328
items lexicaux.
1.35. Fréquences par ordre décroissant
1.)
r
37,97 %
2 . )
n
24,86 %
3. )
l
18,85 %
4. )
T)
Il,20 %
5. )
g
7,10 %
Le phonème Idl qui se réalise [ r
] à l'intervocalique a la
fréquence la plus élevée. Le phonème Igl détient la
fréquence la plus basse.
. .. 1 ...

-
82 -
1.36. CONCLUSION
Dans l'analyse des consonnes du nunt, nous avons pris
successivement en considération les différentes positions
dans lesquelles les consonnes peuvent apparaître.
Cette
analyse nous a permis de dégager le système phonologique
suivant:
labiales
dentales
palatales
vélaires
sourdes
p
t
c
k
occlusives
sonores
b
d
j
g
nasales
m
n
)1
J)
sourdes-
f
s
fricatives
sonores
v
z
continues
l
y
w
D. Distribution des consonnes
1.37. Positions
Nous~n0US -proposons
d'étudier
d'abord
les
positions

peuvent apparaître les consonnes.
a.) Position initiale
Toutes les consonnes peuvent apparaître en position initiale
quelle que soit la structure du mot.
. .. / ...

-
83 -
Exemples:
l.
p
pùé
"ventre"
2 .
b
biû
"enfant"
3 .
m

"sucer"
4.
f
fL
"uriner"
5.
v

"aller"
6.
t
tLû
"arbre"
7.
d
dUt..
"autrefois"
8.
n
niné
"mères"
9.
l
155
"sac"
10.
s
sLû
"couteau"
1l.
z
ziî
"nasse"
12.
c
cirû
"fantôme"
13.
j
jirû
"promenade"
14.
n
nânû
"cadet"
15.
y
yûû
"tête"
16.
k
kûrÎ
"foyers"
17.
g
gàT)û
"citrouille"
18.
T)
T)Ù
"voler"
19.
w

"griller"
b.)
Position intérieure
Les consonnes suivantes peuvent apparaître dans cette
position.
Ce sont Ig,
l,
r,
n,
T)I
... 1 ...

-
84 -
Exemples: structure CVCV
loi
nàoû
"viande"
Inl
mïna
"mil"
Irl
càrû
"mare"
Igl
tàgâ
"tabac"
III
cala
"charbons"
c.) Position finale
Sur le plan phonologique, aucune consonne n'apparaît en
position finale.
Par contre,
i l conviendrait de signaler
l'existence sur le plan phonétique de la consonne nasale vélaire
[ '0
]
que nous transcrirons avec Inl pour des raisons qui seront
développées dans la discussion de la nasalité vocalique.
1.38.
Groupes consonantiques
Nous ne pouvons pas réellement parler de groupes
consonantiques.
Cependant il y a certaines manifestations qui
méritent d'être relevées. A l'initiale de mot, pas plus qu'à la
médiane et à
la ~inale, il n'y a pas des groupes consonantiques.
Nous assistons néanmoins à de nombreuses combinaisons
consonantiques phonétiques dues à un amuissement de la voyelle du
radical dans la structure CVC-.
Le phonème d1amuissement
vocalique se produit avec les voyelles IL,
i,
8 ,
u,
ul
lorsqu'elles sont suivies des consonnes Il,
r, ni. Nous obtenons
donc un groupe consonantique phonétique [ CC- ]. Nous étudierons
... 1 ...

-
85 -
ce phénomène avec les exemples suivants:
sur le plan phonologique
nous avons:
Ex~mples: type 1
l .
tïrï
"enfiler"
2 .
darü
"course"
3.
parü
"vol
(oiseau)"
4.
bârâ
"mur"
5.
fïra
"envie"
6.
vïru
"pillage"
7 .
gïra
"faire un croc-en-jambe"
8.
kiri
"talisman"
9.
strl
"glisser"
10.
zuru
"décharger"
I l .
liri
"avaler"
12.
ytrt
"garder (un troupeau)"
13.
wùrù
"bouillir"
14.
jiri
"se promener"
15.
ctrl
"crier"
Exemples:
type 2
l .
fili
"poisson"
2 .
vïlï
"puits"
3.
dalü
" charognard-II
4.
tilâ
"fronts"
5.
dI1I
"hoquet"
6.
zïla
"bagages"
7 .
dïlu
"action de jeter"
8.
btlt
"même"
... / ...

-
86 -
9.
wâlé
"être là"
10.
yIII
"sein"
1l.
mill
"éprouver"
12.
kàpélà
"hypocrite"
Exemples:
type 3
l.
pinû
"caïlcédrat"
2 •
bIna
"années"
3.
finà
"raser"
4.
nàvlnvina "salamandre"
5.
mIna
"mil"
L'amuissement vocalique nous permet d'obtenir un groupe
consonantique phonétique [ cc- ] qui se décompose ainsi:
1.) La consonne médiane -C- ou encore la seconde consonne du
groupe consonantique représente les phénomènes suivantes: r,
l,
ou n.
2.) La consonne initiale du groupe consonantique représente
les phonèmes ft,
d,
p, b, k,
g,
f,
v, s,
Z,
c,
j,
W,
y,
1/
lorsque la consonne médiane est /-r-/.
Exemples:
type 1
l.
tr
trI
"enfiler"
2.
dr
[
drü
"course"
3.
[ pr
[ prü
]
"vol
(oiseau)"
4.
[
br ]
[ brâ
"mur"
5.
[
fr ]
[
fra ]
"envie"
... / ...

-
87 -
6.
[ vr
[ vrv ]
"pillage"
7.
[
gr
[
gra
"faire un croc-en-jambe"
8 .
[ kr
[ kri
]
"talisman"
9.
sr
[
sri.
"glisser"
10.
[
zr ]
[
zrv
"décharcher"
l I .
Ir
[
lri
]
"avaler"
12.
[ yr
]
yrt ]
"garder
(un troupeau)"
13.
[ wr
]
[ wrù ]
"bouillir"
14.
[
jr ]
jri
]
"se promener"
15.
[
cr ]
[
cri.
]
"crier"
En sont donc exclus les phonèmes consonantiques nasales n,
m,
D et p.
Les phonèmes vocaliques sont représentés par i,
l ,
U,
v, a, a. Les phonèmes vocaliques de deuxième degré d'aperture en
sont exclus également.
La consonne initiale est représentée par If, v, d,
t,
s, z,
b,w, y, m,
pl lorsque la consonne médiane est -1-.
Ex~mples: type 2
l .
[
fI
]
[
fli
]
"poissons"
2 .
[ vI
]
[ vIl:
]
"puits"
3.
dl ]
dlil ]
"charognard"
4.
tl
[
tlè
"fronts"
5.
[
sI
sli
"hoquet"
6.
zl
[
zIa ]
"bagages"
7 .
[
dl
[
dIv
"action de jeter"
8.
bl
bIt
]
"même"
.. . 1 . ..

-
88 -
9.
wl
wlâ
"être là"
10.
yl ]
yl"l ]
"sein"
11.
ml
[ mll
"éprouver"
12.
pl ]
kàplà
"hypocrite"
Les consonnes k, g, c,
j,
n,
D, n n'entrent pas dans ces
combinaisons. Dans le cas où la consonne intérieure était -r-
aucune consonne nasale ne figurait parmi les consonnes initiales.
Tandis qu'ici où la consonne intérieure est -1- nous avons la
consonne nasale m en position intérieure. Nous ne retrouvons pas
ndn plus les consonnes palatales c et j
qui peuvent se combiner
avec -r- mais pas avec -1- qui correspond au comportement des
consonnes vélaires g et k.
Au niveau des phonèmes vocaliques, nous avons recensé les
voyelles suivantes:
li,
L,
u,
u, e, al qui correspondent bien à
celles qui ont été relevées dans la combinaison
[ C r - ] . Les
voyelles non hautes, antérieures et non antérieures manquent en
totalité.
Enfin, nous avons le cas où la consonne intérieure est -n-.
Les consonnes qui peuvent apparaître en position initiale dans
une combinaison avec -n- sont:
Ip, b, f, v, ml
Exemples:
type 3
1.
pn ]
pnû ]
"caïlcédrat"
2.
[ bn ]
bn"l
"année"
3 .
fn ]
fnà ]
"raser"
. .. 1 ...

-
89
4.
[ vn ]
[
(nàvln)vna ] Il salamandre"
5.
mn ]
[ mna ]
" mil "
Ip,
b,
f,
v, ml sont donc les seules consonnes initiales qui
peuvent se combiner avec -n- en position intérieure. Dans ce type
de combinaison, ne peuvent y figurer que les voyelles hautes et
non avancées ~, u et la voyelle centrale non avancée a.
En sont
exclues les voyelles avancées correspondantes auxquelles
s'ajoutent les voyelles non hautes antérieures et non antérieures
qui n'entrent dans aucun type de combinaison.
. . . 1 ...

-
90 -
Tableaux des combinaisons:
-C2-
Cl-
-C2-
p
-n-
b
f
v
t
d
-r-
-1-
m
1)
n
11
Figure 1
3.) Les voyelles qui apparaissent dans les groupes de
consonnes phonétiques sont:
... / ...

-
91 -
a.) Lorsque -C~- est représenté par -r- les voyelles Il,
i,
e, u,
u/ peuvent apparaître entre C1- et -C2-. Ces voyelles
correspondent à l'ensemble des voyelles fermées,
c'est-à-dire les
voyelles hautes auxquelles s'ajoute /e/, voyelle non haute,
avancée et centrale.
b.) Lorsque -C2- est représenté par -1- les voyelles li,
l ,
e/ peuvent apparaître entre C1- et -C2-;
ce sont les voyelles
antérieures hautes plus la voyelle centrale, avancée et non
haute.
c.) Lorsque -C2- est représenté par -n- c'est la voyelle
antérieure haute et non avancée / l / qui fait son appar~tion entre
C1- et -C2-.
. .. / ...

-
92 -
Cr-
u
e
0
a
Cl-
l
u
~
~
Cn-
a
Figure 2
Remarque
Figure 1: Les flèches matérialisent les successions
consonantiques phonétiques.
-C2- représente r, n,
l
et C1-
représente tous les phonèmes consonantiques de la langue sauf r,
l, n. Une flèche au moins part de C1- pour atteindre r,
l ou n ce
qui signifie que chaque consonne est impliquée dans une
succession sauf n,
n, Q. En effet aucune flèche ne part de n, n,
et Q ce qui veut dire que ces trois consonnes n'entrent dans
aucun type de combinaison. Trois flèches partent de p, b,
f et v:
ces quatre consonnes entrent dans toutes les combinaisons.
Deux flèches seulement partent de t,
d,
s, z,
m qui sont
impliquées dans deux types de combinaisons. Enfin une seule
... / ...

-
93 -
flèche part de l, k,
g,
c,
j
qui n'entrent que dans un seul type
de combinaison.
En retour -r- reéoit des flèches venant de toutes les
consonnes sauf des consonnes nasales.
-1- reéoit des flèch~sprovenant de p, b,
f,
v,
t,
d, s, z,
m tandis que les flèches atteignant -n- viennent de p, b,
f, v et
m.
Figure 2
Les voyelles non hautes, antérieures et non antérieures
n'entrent dans aucun type de combinaison, elles ne sont donc pas
atteintes par une flèche.
Toutes les autres voyelles reéoivent au minimum deux flèches
ce,qui signifie qu'elles participent à deux relations au moins.
Ce sont:
i, U,
L,
U,
a, a.
Trois voyerles: a,
L,
U entrent dans trois
types de
combinaison et reéoivent trois flèches chacune.
[ Cn- ] est combiné avec les voyelles a,
L
et U qui
correspondent aux voyelles qui entretiennent le plus de rapport .
. . ./ ...

-
94
-
[ Cl- ] et
[ Cr- ] sont combinés chacun avec les voyelles
suivantes:
i, u,
L,
v, a, a.
Les combinaisons consonantiques que nous venons de dégager
ne sont que des combinaisons phonétiques provoquées par un
amuissement vocalique au niveau du discours.
En dehors de ces
groupes de consonnes phonétiques,
il n'y a pas de groupes
consonantiques phonologiques et ce, quelle que soit la position
envisagée.
Les combinaisons consonantiques phonétiques voient une
voyelle au timbre net s'intercaler entre les deux consonnes sur
le'plan phonologique lorsque le mot est réalisé seul, dans un
débit assez lent ou lorsque le mot est mis en composition.
Tableau des voyelles apparaissant entre Cl- et -C2-
2-
Vl
-C
i
u
e
0
a
L
v
~
a
... /' ..

-
95 -
La flèche signifie que la voyelle apparaît devant r,
1 ou n.
ILl est l'unique voyelle qui peut apparaître devant r, l et n.
luI et luI n'apparaissent que devant r tandis que IiI et laI
apparaissent devant r et 1. Les voyelles non hautes, antérieures
et non antérieures le, 0, E, 01 n'entrent pas dans ce type de
combinaison.
. .. 1 ...

-
94 -
La flèche signifie que la voyelle apparaît devant r,
l ou n.
III est l'unique voyelle qui peut apparaître devant r, l et n.
lui et lui n'apparaissent que devant r
tandis que Iii et lai
apparaissent devant r et 1. Les voyelles non hautes, antérieures
et non antérieures le,
0,
E,
~I n'entrent pas dans ce type de
combinaison.
II. Voyelles
Comme nous avons déjà eu à le mentionner plus haut, nous
rappelons qu'en dehors de quelques rares mots d'emprunt, nous
n'avons pas rencontré de phonèmes vocaliques en position initiale
absolue.
Il ne nous a donc pas été possible de faire des
oppositions à l'initiale. Nous ne pourrons opposer les phonèmes
vocaliques qu'en position intérieure et finale de mot.
A.
Présentation
Position intérieure de mot
Nous sommes parvenus à faire des oppositions vocaliques dans
les structures suivantes:
CV1Vl
CV1V2
... 1 ...

-
95 -
CVCV
CVCV1V1
CVCV1V2
La posit~on intérieure est rendue particulièrement
improductive dans la mesure où elle exclut la structure CV.
D'autre part l'existence de l'harmonie vocalique qui fait que
dans un mot i l ne peut y avoir que des voyelles avancées ou que
des voyelles non avancées,
rend les oppositions voyelles avancées
/ voyelles non avancées imparfaites dans la structure CVCV. Ainsi
nous ne pouvons opposer -i-/-L- que dans une opposition du genre:
piri
lI(il) retourne ll
pi.ri.
IIblanchir ll
Néanmoins nous donnerons toutes les oppositions rencontrées
même si elles ne constituent pas de véritables paires minimales.
Ceci à l'avantage de montrer que toutes les voyelles de la langue
peuvent apparaître en position intérieure de mot.
1.39. Le phonème / i /
L'identité phonologique du phonème / i / ressort des
rapprochements suivants:
a.)
i
/
e
CVCV
piri
lI(il)
retourne ll
pèri
IIcaresserll
CVCVV
kéliè
II s inge ll
kèlèé
II s inges ll
... / ...

-
96 -
b.)
i l u
cvcv
viri
"(il) part"
vùri
"couper"
piri
"(il) retourne"
pùri
"saisir,
ramasser"
c.)
i
1 1..
cvcv
piri
"(il) retourne"
pLrL
"blanchir"
viri
"(il) part"
vLrL
"(il) pille"
d.)
i
1 u
cvcv
piri
"(il) retourne"
pùrL
"frire"
viri
"(il) part"
vürü
"devin"
Le phonème I i i se réalise comme une voyelle antérieure,
avancée, haute, non arrondie,
orale.
1.40. Le phonème Il..I
L'identité phonologique du phonème Il..I ressort des
rapprochements suivants:
a.)
1..
1 u
cvcv
pLrt
"retirer"
pùrt
"cueillir (feuilles)"
mLrt
"trop cuit"
mùrt
"essuyer"
... 1 ...

-
97 -
b.)
t.
1 a
cvv
pHi
"ignames"
pàâ
"le coucher"
dtâ
"autrefois"
dâ§.
"petit morceau de bois"
ntâ
"eau"
nàâ
"pied"
c.)
t.
1 i
cf. supra 1.39.c
Le phonème 1t.1 se réalise comme une voyelle antérieure, non
avancée, haute,
non arrondie, orale.
1.41. Le phonème lei
L'identité phonologique du phonème lei ressort des
rapprochements suivants:
a.)
e 1 i
cf. supra 1.39.a
b.)
e l 0
cvcv
cèri
"vanner"
cori
"mettre en tas"
gérû
"lion"
gorû
"cola"
c.) e 1 e:
cvcv
sèri
"couler"
sÈ;ri
"peler"
... 1 ...

-
98 -
d.)
e /
a
CVV
yee
"marchés"
CVCV
pèrl
"caresser"
pèri
"couvrir"
Le phonème /e/ se réalise comme une voyelle antérieure,
avancée,
non haute, non arrondie, orale.
1.42. Le phonème /8/
L'identité phonologique du phonème /8/ ressort des
rapprochements suivants:
a.) 8 /
e
cf. supra 1.41.c
b.)
8
/
:::>
CV1Vl
gff
"herbes"
g55
"herbe"
c.)
8
/
a
CV1Vl
dff
"bois (plur.)"
d55
"bois (sing.)"
CVCV
sè:ri
"peler"
sàrl
"nattes"
Le phonème /8/ se réalise comme une voyelle antérieure, non
avancée, non haute, non arrondie, orale.
. .. / ...

-
99 -
1.43. Le phonème /a/
L'identité phonologique du phonème /a/ ressort des
rapprochements suivants:
a.)
a /
e
cf.
supra 1.41.d
b. ) a / 0
cvv
ya8
"marché"
yoo
"histoire"
CVCV
baril
"muet"
boril
"porte"
pàri
"couvrir"
pôri
"percer"
càri
"roter"
cèri
"mettre en tas"
kàrû.
"pesée"
kèrû.
"action de vider"
c.)
a /
a
cvcv
péri
"couvrir"
par\\:
"chefferie"
carl
"roter"
car\\:
"annoncer"
vàli
"parti"
vàli
"(il)
couve"
Le phonème /a/ se réalise comme une voyelle centrale,
avancée,
non haute, non arrondie,
orale.
1.44. Le phonème /a/
L'identité phonologique du phonème·/a/ ressort" des
rapprochements suivants:
... / ...

-
100 -
a.)
a 1 a
cf.
supra 1.43.c
b.)
ale:
cf. supra 1.42.c
c.) al:>
cvv
daa
"petit morceau de pois"
d55
"bois"
cvcv
gaHi
"action d'enjamber"
g::>lû
"trou"
baHi
"action d'admirer"
bèlû
"amant"
Le phonème lai se réalise comme une voyelle centrale, non
avancée, non haute, non arrondie,
orale.
1.45. Le phonème lui
L'identité phonologique du phonème lui ressort des
rapprochements suivants:
a.)
u
1 0
cvcv
pùri
"saisir, ramasser"
péri
"percer"
cùri
"verser d'en haut"
cèri
"mettre en tas"
gùri
"enterrer"
gèri
"recourber"
b.)
u 1 i
cf. supra 1.39. b
... 1 ...

-
101 -
c. ) u 1 u
CVCV
pùri
"saisir,
ramasser ll
pùrt
IIfrire ll
gùri
"enterrer"
gür"i:
"tuerie ll
fùri
"boire (liquide chaud)" fùrt
"ronfler"
Le phonème lui se réalise comme une voyelle non antérieure,
avancée,
haute,
arrondie,
orale.
1.46. Le phonème lui
L'identité phonologique du phonème lui ressort des
rapprochements suivants:
a.)
u 1 ::>
cvcv
pùrt
IIfrire ll
p6rt
"diminuer"
gür"i:
"tuerie"
g6rt
"fatiguer"
b.)
u 1 l-
cf. supra 1.40.a
c.) u 1 u
cf.
supra 1.45.c
Le phonème lui se réalise comme une voyelle non antérieure,
non avancée,
haute, arrondie, orale.
. .. 1 ." ..

-
102 -
1.47. Le phonème 101
L'identité phonologique du phonème 101 ressort des
rapprochements suivants:
a.)
0
1 u
cf supra 1.45.a
b.)
o l e
cf. supra 1.41.b
c.)
01 a
cf. supra 1.43.b
d.)
0
1 :J
cvcv
b6rï
"grandir"
b5rl:
"ouvrir (boîte)"
g6li
"escabeau"
g51l:
"hameôons"
cèri
"mettre en tas"
c5ri
"prostituer"
Le phonème 101 se réalise comme une voyelle non antérieure,
avancée, non haute,
arrondie,
orale.
1.48. Le phonème I:JI
L'identité phonologique du phonème I:JI ressort des
rapprochements suivants:
... 1 ...

-
103 -
a.)::l /
e:
cf. supra 1.42.b
b.)
::l /
a
cf. supra 1.44.c
c.)
::l /
U
cf. supra 1.46.a
d.)
::l /
0
cf; supra 1.47.d
Le phonème /::l/ se réalise comme une voyelle non antérieure,
non avancée, non haute, arrondie, orale.
Position finale de mot
La position finale demeure la position la plus productive
comparativement à
la position initiale et à
la position
intérieure. Nous pourrons donc y faire toutes les oppositions
nécessaires et en ayant recours à de véritables paires minimales,
ce qui n'a pas toujours été le cas lorsque nous avons étudié les
voyelles intérieures.
. .. / ...

-
104 -
Nous avons fait les oppositions dans les structures
suivantes:
CV
CV V
1 2
CV V
1 1
CVCV
1.49. Le phonème / i /
L'identité phonologique du phonème / i / ressort des
rapprochements suivants:
a.)
i
/
\\..

"repêche!"
l ï
"enlève!"
t i
"prendre"
t t
"mourir"
b.)
i
/
e

"repêche!"

"réponds!"
t ï
"prends!"

"adosse!"
c. ) i
/ e:

"repêche!"

"dépasse!"

"crache!"

"ramasse!"

"deviens!"

"évanouis
(-toi) ! "
... / ...

-
105 -
d. ) i
1 u
l i
"repêche!"

"déménager"
pi
"cracher"

"trouver par hasard"
ti
"prendre"

"pousser"

"entends!"

"grossis!"
e.)
i
1 a
si i
"arachide"
sié
"arachides"
tii
"paniers"
tié
"panier"
yelï
"dent"
yala
"dents"
dèri
"hâche"
dèré
"hâches"
cèri
"perroquet"
cèré
"perroquets"
würï
"nombril"
würa
"nombrils'"
vünï
"vers sp."
vüna
"vers sp."
Le phonème I i i se réalise comme une voyelle antérieure,
haute, avancée, non arrondie et orale.
1.50. Le phonème III
L'identité phonologique du phonème III ressort des
rapprochements suivants:
a.)
l i i
cf. supra 1.49.a
... 1 ...

-
106 -
b.}
l i e
11:
"enlève !-"

"réponds!"
c. } l
1 e:
ml:
"habituer"
me:
"suffire ll
Il
"enlève! Il
le:
Ildépasser"
ci..
Il gar der"
cÈ:
"(il)
dépèce"
d. } l
1 a
dinI
"lunes"
cana
"lune"
calI
"oeuf"
cala
"oeufs"
clrl:
"sorcellerie"
cIra
Il sorc iers"
varl:
"jardins"
vara
"jardin"
e.}
l i u

Ilhabituer"
mu
"récolter"
ci..
"garder l1
cu
"pincer"
vi..
"refuser"

"consulter
(un devin)"
Le phonème III se réalise comme une voyelle antérieure,
haute,
non avancée,
orale et non arrondie.
1.51.
Le phonème lei
L'identité phonologique du phonème lei ressort des
rapprochements suivants:
... 1 ...

-
107 -
a.)
e 1 i
cf. supra 1.49.b
b . ) e / l .
cf. supra 1.60.b
c. ) e 1 e:

"répondre"
If
"dépasser"

"balayer"
""=_" pf
"ramasse!"

"(il) sculpte"
sf
"accepte"

"adosser"
tè:
"(il) mange sans sauce"
d.)
e 1 0

"verts (fruits)"
go
"vert
(fruit)"
e.)
e l a

"(il) sculpte"
"sculpter"
yëë
"marchés"
"marché"
Le phonème lei se réalise comme une voyelle antérieure,
avancée, non haute, non arronie,
orale.
1.52. Le phonème le:I
LI identité phonologique du phonème le:I ressort des
rapprochements suivants:
... 1 ...

-
108 -
a.)
e: /
i
cf.
supra 1.49.c
b.)
e: /
1-
cf.
supra 1-.50. c
c . ) e : / e
cf.
supra 1.51.c
d. ) e: / a
S8'
lIaccepter"
sa
"danser ll
m8
"suffire"
ma
"modeler"
p8
"ramasser"
pa
"donner"
Z8
Il ( i l )
gratte ll
za
I1couperl1
If
"dépasser l1
la
I1fendiller"
e.)
e: /
::>
IIbois
(plur.)"
d55
I1bois
(sing.) Il
I1herbes l1
g55
I1herbe,
brousse"
Le phonème /e:/ se réalise comme une voyelle antérieure, non
avancée,
non haute,
non arrondie,
orale.
1.53. Le phonème /a/
L'identité phonologique du phonème /a/ ressort des
rapprochements suivants:
... / ...

-
109 -
a.)
a
/
a

"acheter"

"être"

"sculpter"
sa
"danser"
b.)
a /
i
cf. supra 1.49.e
c. ) a / u

"sculpter"

"effrayer"
bùè
"petit marigot"
bÙû.
"marigot"
sùè
"petite pintade ll
sùû.
"pintade"
kùè
llcuillère ll
kû.û.
"os"
d.)
a /
e
cf. supra 1.51.e
e.)
a
/
0
YEla
"marché"
y55
"histoire"
Le phonème /a/ se réalise comme une voyelle centrale,
avancée,
non haute,
non arrondie,
orale.
a se réalise moins
centrale après consonne vélaire et consonne apicale.
1.54. Le phonème /a/
L'identité phonologique du phonème /a/ ressort des
rapprochements suivants:
... / ...

-
110 -
a.)
a 1 a
cf.
supra 1.53.a
b . ) a / E :
cf. supra 1.52.d
c.) al:>
daa
"petit morceau de bois"
d55
"bois"
nàâ
"pied"
n::)6
"petit-fils"
d.)
a l l.
cf. supra 1.53.d
e. ) a 1 u

"couver"

"consulter (un devin)"

"venir"

"louer (quelqu'un) II.
pa
"donner"
pu
"pourrir"
nàQâ
"viandes"
nàQû
"viande"
gâQâ
"paysans"
gâQû
"paysan"
Le phonème lai se réalise comme une voyelle centrale, non
avancée, non haute, non arrondie,
orale.
1.55. Le phonème lui
LI identité phonologique du phonème lui ressort des
rapprochements suivants:
... 1 ...

-
111 -
a.)
u
1 i
cf~ supra. 1.49.d
b. ) u
1 u

IIfermer ll
pu
IIpourrirll

II remp lir"
su
IItisse!"

IIdescendre ll
cu
"pincer ll

"aller ll

IIconsulter
(devin)"

II p étrir ll

Il louer
(quelqu'un) Il
c.)
u 1::>
bÙû.
II mar igot ll
bo:>
IIfibre"
d.)
u 1 a
cf.
supra 1.53.c
Le phonème lui se réalise comme une voyelle non antérieure,
avancée, haute,
arrondie,
orale.
1.56. Le phonème lui
L'identité phonologique du phonème lui ressort des
rapprochements suivants:
a.)
u
1 t.
cf.
supra 1.50.e
... 1 ...

-
112 -
b.)
u
/
u
cf.
supra 1.55.b
c.)
u
/
a
cf. supra 1.54.e
d. ) u / ::l
buu
"trou"
b56
"fibre"
luu
"intestin"
155
"sac"
dûû
"filtre à potasse"
d55
"bois"
puri:
"fris!"
p5ri:
"diminue!"
luri:
"accouché"
15ri:
"peler"
e.)
u
/
0
luu
"intestin"
155
"poquet"
tuu
"injure"
t55
"cochon"
Le phonème /u/ se réalise comme une voyelle non antérieure,
non avancée, haute, arrondie,
orale.
1.57. Le phonème /0/
L'identité phonologique du phonème Jo! ressort des
rapprochements suivants:
a.)
0 / e
cf. supra 1.51.d
... / ...

-
113 -
b.)
0
/
::>
155
." poque t "
155
"sac"
b55
"de la terre"
b6:)
"fibre"
c.)
o / u
cf.
supra 1. 56 . e
Le phonème /0/ se réalise comme une voyelle non antérieure,
avancée,
non haute,
arrondie,
orale.
1.58.
Le phonème /::>/
L'identité phonologique du phonème /::>/ ressort des
rapprochements suivants:
a.)
::> /
0
cf.
supra 1.57.b
b.)::>/e:
cf.
supra 1.52.e
c.)
::> /
a
cf.
supra 1.54.c
d.)
::> /
u
cf.
supra 1.55.c
... / ...

-
114 -
e.)
::>
1 u
cf. supra 1.56.d
Le phonème 1::>1 se réalise comme une voyelle non antérieure,
arrondie, non haute, non avancée et orale.
B.Définition et classement des voyelles
1.59. Définition
1.) Le phonème I i i est défini comme
antérieur
i
1 u, a
haut
i
1 e, €
avancé
i
1 L
2.)
Le phonème ILl est défini comme
antérieur
L i u
haut
L 1 €,
e,
a
non avancé
L
1 i
3.) Le phonème lei est défini comme
antérieur
e 1 0, e
bas
e 1 i,
L,
a
avancé
e 1
... 1 ...

-
115 -
4.)
Le phonème /E/ est défini comme
antérieur
E
/
::>,
a
bas
E
/
i,
l.,
a
non avancé
E
/
e
5.)
Le phonème /u/ est défini comme
postérieur
u / i, a
haut
u / 0, a
avancé
u / v
6.)
Le phonème /v/ est défini comme
postérieur
v / l . ,
a
haut
v / 0, ::>, a
non avancé
v / u
7.)
Le phonème /0/ est défini comme
postérieur
0
/
e
bas
o / v,
a
avancé
0/::>
8.)
Le phonème /::>/ est défini comme
postérieur
::>
/
E,
a
bas
::>
/
a,
v, u
non avancé
::>
/
0
... / ...

-
116 -
9.) Le phonème /a/ est défini comme
central
a /
i,
e, u,
0
bas
a /
i,
u,
e,
a,
0
avancé
a / a
10.) Le phonème /a/ est défini comme
central
a /
E,
L,
U,
~
bas
a /
L,
U,
E,
~,
a
non avancé
a /
a
1.60. Classement
L'examen des phonèmes caractérisés par un trait pertinent
commun permet de faire le rangement suivant:
a.t Selon le point d'articulation
- voyelles antérieures:
i,
L,
e,
E
- voyelles postérieures: u,
u, 0,
~
- voyelles centrales: a, a
b.) Selon le degré d'aperture
haut
i,
L,
U,
U
- bas
e,
E,
0,
~,
a,
a
... / ...

-
117 -
c.) Selon le degré d'avancement ou de non avancement de la
base de la langue
- voyelles avancées:
i, u, e, 0, a
- voyel.les..~;::.::. "'lvancées:
\\..,
U,
e:,
:::>,
a
C.
Fréquences lexicales des voyelles intérieures et finales
Elles ont été calculées sur un ensemble de 2034 items
lexicaux.
1.61. Fréquences par ordre décroissant
1.)
a:
23,37 %
2 . ) U:
19,69 %
3. ) \\.. :
18,09 %
4. ) U:
11,78 %
5. ) i:
10,81 %
6. ) a:
4,07 %
7 . ) e:
3,81 %
8. ) :::>:
3,74 %
9. ) 0:
3,25 %
10. ) e::
0,62 %
La voyelle lai a la fréquence la plus élevée tandis que la
voyelle le:I a la fréquence la plus basse.
Il y a pratiquement un
dédoublement du système vocalique avec les voyelles la,
u,
\\.., u,
il d'une part et qui sont beaucoup plus fréquentes et la, e, :::>,
... 1 ...

-
118 -
0,
g/ d'autre part et qui sont plus rares.
La voyelle /g/ a une
fréquence particulièrement basse.
1.62. Fréquences selon le point d'articulation
Antérieures (4 phonèmes)
8,33 %
Postérieures (4 phonèmes)
9,62 %
Centrales
(2 phonèmes)
14,03 %
Les voyelles centrales ont la plus grande fréquence
d'apparition, viennent ensuite les voyelles postérieures et enfin
les voyelles antérieures.
1.63. Fréquences selon le degré d'aperture
haut (4 voyelles)
15,09 %
bas (6 voyelles)
6,58 %
Les voyelles hautes ont le taux de fréquence le plus élevé.
1.64. Fréquences selon le degré d'avancement ou de non
avancement de la base de la langue.
avancées
34,35 %
non avancées
65,51 %
Les voyelles non avancées aparaissent plus fréquemment que
les voyelles avancées.
. .. / ...

-
119 -
1.65. Conclusion
L'analyse des voyelles de nunt a été faite en tenant compte
de la position intérieure et de la position finale.
Cette analyse
nous a permis de dégager les systèmes suivants:
Tableau
Antérieures + Centrale
Postérieures
+ ATR
i
u
Hautes
- ATR
l-
D
+ ATR
e
8
0
Basses
- ATR
8
a
:>
Le tableau ci-dessus comporte deux apertures et trois
localisations. Nous avons voulu faire un tableau qui tout en
étant économique prend en compte autant que possible tous les
traits pertinents. Nous aurions pu concevoir un tableau avec
trois localisations et trois apertures ou encore avec deux
localisations et deux apertures.
1.66. L'harmonie vocalique
Il existe en nunt une harmonie vocalique dont la conséquence
immédiate est le dédoublement du système vocalique en deux
sous-systèmes.
Il y a d'une part le sous-système des voyelles
"avancées" qui comprend i, u, e, 0,
8 ,
et le sous-système des
voyelles "non avancées" qui comprend les voyelles l, D,
8,
:>,
a •
. . ./ ...
- - - - - - - - - - ---- -

-
120 -
L'effet principal de l'existence de cette harmonie vocalique
fait que le mot ne peut contenir que des voyelles appartenant à
l'un ou l'autre des deux sous-systèmes.
Cette division en voyelles "avancées et en voyelles
"non-avancées" ne prend pas en considération le degré d'aperture
dans la mesure où chaque sous-système comporte des voyelles
appartenant à des degrés d'aperture différents.
Elle ne prend
pas non plus en compte le point d'articulation. En effet il y a
une correspondance totale entre les deux groupes de voyelles qui
ne sont différenciées que par le seul trait
[ +ATR/ -ATR ] que
nous empruntons à J.
STEWART. A ce propos, Stewart écrit:
"L'Akan (Twi-Fanti),
langue parlée au Ghana, possède en
commun avec une multitude d'autres langues africaines un type
d'harmonie vocalique que l'on ne trouve apparemment pas hors
d'Afrique.
Les voyelles de ces langues semblent se diviser
toujours en deux séries harmoniques l'une possédant une position
relativement élevée de la langue et l'autre une position
relativement basse:
L,
E,
a,
~, u /
i,
e,
E,
0,
u."
De nombreux linguistes ont pensé que la hauteur relative de
la langue représentait le trait articulatoire sur lequel est
fondé cette harmonie.
Il semble plus pertinent de considérer que
la base articulatoire de cette harmonie correspond à
la position
de la base de la langue.
. .. / ...

-
121
Citant la Manuel de HOCKETT (1958 pp.
78-79)
sur la
distinction tendu/ relâché,
Stewart poursuit:
" ... Pour cet
exercice appliqué au twi,
les voyelles hautes étaient
caractérisées non seulement par une position haute de la langue
mais aussi par une position basse du menton. Ceci produisait une
combinaison cur ieuse:
la masse musculaire entre le.~p,lan supér ieur
de la langue et le plan inférieur du menton s'épaississaient à la
fois vers le haut et vers le bas. Une seule chose, à mon avis,
pouvait expliquer ce phénomène:
la projection en avant de la base
de la langue telle qu'elle est décrite par PIKE.
Je remplacerai
donc la terminologie "unraised/ raised"
(position de la langue
non élevée/ élevée) par "root unadvanced/ root advanced"
(base
non avancée/ base avancée)
ou simplement "unadvanced/ advanced"
(non avancée/ avancée)"
(1).
Sans avoir procédé à une analyse tomographique des voyelles
du nünt, nous pouvons néanmoins dire que le trait non avancé/
avancé est nécessaire et même indispensable pour la définition
des voyelles des deux-sous-systèmes.
( 1 )
STEWARD J. M.
Tongue Root Position in Akan Vowel
Harmony.
Phoneticau Suisse 1967.
16-,-N0:-4, pp.
185-204.
Traduction de G. RETORD in l'Agni, variété dialectale sanvi.
Annales de l'Université d'Abidjan -
pp.
23-24. Note
(1)
... / ...

-
122 -
D.
Successions vocaliques
Elles sont attestées dans les structures suivantes:
-
CVV
- CVVN
-
CVVCV
-
CVVCVN
Dans les structures CVVCV et CVVCVN la première voyelle de
la succession est loi ou I~/.
La nature des voyelles nous permet de distinguer
1.' les successions de voyelles isotimbres
2.'
les successions de voyelles hétérotimbres
Si nous prenons en compte le nombre de voyelles qui peuvent
se suivre, nous pouvons opérer une deuxième distinction entre les
successions bivocaliques d'une part et les successions
trivocaliques d'autre part.
Dans les successions trivocaliques,
il s'agit de successions de voyelles hétérotimbres.
. .. 1 ...

-
123 -
1.67.
Successions bivocaliques
1.68.
Inventaire
a.)
Successions de voyelles isotimbres
1-
ii,
iin
nii
"bouche"
sii
"arachide"
Hi
"forge"
z i i
"nasse"
ci in
"cuisse"
2 .
l. l. ,
l.l.n
ptt
"igname"
stln
"amande de karité"
c'l'ln
"clou"
d'l'ln
"jour"
3.
ee,
*een
yëë
"marchés"
vëë
"étranger"
4.
e:e:,
e:e:n
dë:ë:
"bois"
bë:ë:
"homme"
gë:ë:
"herbes"
... / ...

-
124 -
p88n
"collines"
5. uu,
uun
tuu
"éléphant"
sùu
"pintade"
bùu
"marigot"
puu
"sauce sp."
vuun
"case de champ"
6.
uu,
*uun
büü
"trou"
lüü
"intestin"
müü
"fleuve"
tüü
"injure"
7 .
00,
oon
t66
"cochon"
b66
"banco"
166
"poquet"
pà6n
"hangard"
8.
::J::J,
*::J::Jn
155
"sac"
d55
"bois"
b:J:J
"fibre"
g55
"brousse"
... /' ..

-
125 -
9.
aa,
aan
pàâ
"le coucher"
jàâ
"le fait de s'asseoir"
daa
"morceau de bois"
paan
"colline"
10. aa,
*aan
ya8
"marché"
b.) Successions de voyelles hétérotimbres
l .
ia,
ian
pla
"mouton"
tiè
"panier"
dIa
"maison"
nié
"bouches"
cian
"cuisses"
2 •
La,
Lan
bLâ
"enfants"
l"la
"gens"
t"la
"terre"
b"lan
"cou"
d"lan
"jours"
c"lan
"clous"
... / ...

-
126 -
3.
iu,
*iun
bill
"enfant"
lIü
"personne"
till
"propriétaire"
4.
LU,
Lun
tLu
"arbre"
pLu
"chef"
zl:u
"action de gratter"
jl:un
"perte"
fl:un
"action de moucher"
5. ua,
uan
pùé
"ventre"
ldé
"perdrix"
wllé
"flûte"
sdâ
"petite pintade"
cuen
"carquois"
6.
ua,
uan
bùâ
"fille"
tùà
"abeille"
yua
"crapaud"
gùâ
"cicatrice"
lùàn
"sécheresse"
... / ...

-
127 -
7. oa,
*oan
Attestée uniquement dans les structures CVVCV ou CVVCVN
g6alé
"escabeaux"
g6érè
"colas"
pôarë
"jambes"
fàélén
"ignames sp. "
k6érèn
"paniers à linge"
8. :Ja,
*:Jan
Attestée uniquement dans les structures CVVCV ou CVVCVN
c5ara
"cicatrices"
b5âlâ
"amants"
k5ârâ
"bouilloire"
g5âlân
"trous"·
m5aran
"caoutchoucs"
9.
ui, uin
lui
"funérailles"
pùi
"ventres"
yu i
"cheveux"
büÏn
"se lever de bonne heure"
püln
"éclater"
10. Ul,
Uln
bUl
"filles"
nùl
"beurres"
tùl
"abeilles"
... / ...

-
128 -
fùin
"peler"
sùin
"dire"
11.
ue, uen
büe
"(il)
a demandé"
küe
"(il)
a toussé"
vùè
"(il) a attaché"
lùè
"(il) a construit"
tùè
"(il) bourgeonne"
cüen
"carquois (pl) "
12.
ue:,
ue:n
düë:
"pluies"
yüë:
"crapauds"
gùÉ:
"cicatrices"
bÙÉ:
"(il) a vomi"
cÛÉ:n
" ( i l a)
planté"
küë:n
" ( i l a)
réparé"
1.69. Réalisations phonétiques
a.) Successions de voyelles isotimbres
Les successions de voyelles isotimbres se réalisent toujours
comme
des voyelles longues et la durée de leur réalisation exède
celle d'une voyelle
brève.
Le
timbre
de
la
voyelle
demeure
identique.
. .. / ...

-
129 -
/
i i /
se réalise
[
i:
]
/
1..1..
/
Il
Il
[
1.. :
]
/ uu /
Il
Il
[ u:
]
/ e:e: /
Il
Il
e::
]
/ ee /
Il
Il
[
e:
]
/ uu /
Il
Il
[
u:
]
/ 00 /
Il
Il
[
0:
]
/ :>:> /
Il
Il
[
:>:
/ aa /
Il
Il
[
a:
/ aa /
Il
Il
[
a:
b.) Successions de voyelles hétérotimbres
-
Si V
est une voyelle antérieure ou palatale, et si V
1
2
correspond à au a u ou u, alors V
se réalise comme la
1
semi-consonne palatale [ y ].
/
ia /
se réalise
[ ya
Il
Il
/
I..a
/
[ ya ]
/
iu /
Il
I l .
yu
Il
Il
/
I..U
/
[
yu
-
Si V1 correspond à la voyelle postérieure u ou u,
et V2 à
une voyelle antérieure i,
1..,
e,
e:, alors V1 se réalise comme la
semi-consonne vélaire [ w ] devant e et e:, et [ ~ ] devant i
et
1.. •
. .. / ...

-
130 -
/
ue /
se réalise
[ we ]
/
ue: /
Il
Il
[ we:
/
ui /
Il
Il
[ Vii l
Il
/
UL
/
"
[ BlL
-
Si V1 correspond à une voyelle postérieure u,
u,
0 ,
~ et V2 à une voyelle centrale a ou a, alors V1 se
réalise ainsi:
w
/ ua /
se réalise
u a
]
W
/ ua /
Il
Il
[
U
a
/ oa /
Il
Il
W
0
a
]
W
/ ~a /
Il
Il
[
~
a
]
Remarque:
Sur le plan tonal,
le ton de la voyelle qui se réalise [ w ]
[ w ] ou [ y ] sur le plan phonétique est reporté sur la voyelle
qui suit.
Exemples:
1 pùi /
se réalise
[
pwI
]
II ven tres ll
/ bùl /
Il
"
[
bwl.
IIfilles ll
/ bùé: /
Il
"
[ bwè:
IIfibres"
/ yùé ./~;&~~I._:.
- _II
[
ywe ]
IIdire"
/ sie /
Il
"
[
sye ]
IIreposll
/ tià /
Il
Il
[
tyà
lI ar brisseau ll
/ bili /
Il
Il
[
byü
lI en fant ll
... / ...

-
131 -
/
ttû /
"
"
[ tyu ]
"arbre"
c;) Règles de combinaisons
- Si V
est une voyelle avancée alors V
est avancée ainsi
1
2
on aura ii, uu,
00,
ee, ua, ue,
oa,
aa ... etc.
De même si V
est
1
une voyelle non avancée alors V
aussi est une voyelle avancée:
2
ll,
UU,
~~,
la,
~a ... etc.
-
Si V
est une voyelle antérieure ou palatale, alors V
est
1
2
identique à V : ii,
ll, ee,
88 ou alors V
est centrale ou
1
2
postérieure:
ia,
la,
iu,
lU.
- Si V
est une voyelle postérieure, alors V
est identique
1
2
à V : uu,
UU,
00,
~~ ou alors V
est antérieure ou centrale: ua,
1
2
ua,
oa, ui,
Ul,
U8, ue.
. .. /' ..

-
132 -
Tableau des différentes combinaisons de voyelles hétérotimbres
l
u
i,
l
u,
U
E
o
e,
E;
0 ,
:>
A
a,
a
Dans ce tableau,
nous n'avons représenté que les successions
qui sont possibles. Ce sont:
ue
iu
ua
1.) ua
2.)
lU
3.) ua
ui
ia
oa
Ul
l a
:>a
d.)
Neutralisations
Nous avons réparti les différentes successions hétérotimbres
en trois groupes ce qui appelle plusieurs remarques:
1.) Il Y a neutralisation du degré d'aperture des voyelles
postérieures devant les voyelles antérieures. Cette
neutralisation se fait au profit de u et u. Ainsi nous avons les
successions du groupe 1: ue,
E;,
ui,
Ul.
. .. / ...

-
133 -
2.) Il Y a neutralisation du degré d'aperture des voyelles
antérieures devant les voyelles centrales et devant les voyelles
postérieures qui sont déjà neutralisées.
-
Neutralisation du degré d'aperture des voyelles
postérieures derrière voyelles antérieures: u,
v, 0,
~ se
réalisent u ou v.
-
Neutralisation du degré d'aperture des voyelles
antérieures devant voyelles postérieures neutralisées:
i,
~,
e,
g
se réalisent i
ou ~.
- Neutralisation du degré d'aperture des voyelles
antérieures devant voyelles centrales. La neutralisation se
fait au profit de i,
~.
3.) Les successions voyelles postérieures + voyelles
centrales ne subissent aucune neutralisation.
4.) Dans une succession vocalique,
la première voyelle est
toujours une voyelle postérieure ou antérieure,
mais jamais une
voyelle centrale.
5.)
Il n'y a pas de combinaisons entre voyelles appartenant
au même point d'articulation mais d'apertures différentes.
Ainsi
les successions suivantes ne sont pas attestées:
... / ...

- 134 -
*ie,
*I.e:,
*ea, *uo,
*u::J
*ei,
*e:I.,
*ae,
*ou,
*::Ju
*io,
*\\..::J, *ee,
*e:a,
*eo,
*e:::J
1.70. Fréquences
Elles ont été calculées sur en ensemble de 642 items
lexicaux.
1.) Fréquences ~ar ordre décroissant
a.) Successions isotimbres
1.
uU:
18,18 %
2. uu:
15,15 %
3. ::J::J:
13,63 %
4.
1. \\.. :
12,12 %
5.
ii:
10,60 %
6. aa:
9,09 %
7. e:e::
9,09 %
8.
00:
7,57 %
9. ee:
3,03 %
10. ee:
1,51 %
... / ...

-
135 -
b.)
Successions hétérotimbres
1.
ua:
20,30 %
2.
:)a:
17,29 %
3.
La:
10,52 %
4. oa:
10,15 %
5. ua:
9,77 %
6.
LU:
8,27 %
7 .
Ul.:
6,01 %
8.
ia:
5,63 %
9. ui:
4,88 %
10.
iu:
3
%
11.
ue::
2,25 %
12. ue:
1,87 %
Les successions voyelles postérieures + voyelles centrales
ont les taux de fréquence les plus élevés tandis que les
successions voyelles postérieures + voyelles antérieures occupent·
la zone de fréquence la plus basse,
les successions voyelles
antérieures + voyelles postérieures ayant des taux de fréquences
moyens.
. .. / ...

-
136 -
2.) Fréquences selon le point d'articulation (successions
isotimbres)
- voyelles postérieures:
13,6~ %
- voyelles antérieures:
8,71 %
- voyelles centrales:
5,3
%
Dans les successions isotimbres,
les successions de voyelles
postérieures ont la plus grande fréquence d'apparition, viennent
ensuite les successions de voyelles antérieures;
les successions
de voyelles centrales apparaissent le moins dans la langue.
3.) Fréquences selon le trait +ATR /
-ATR
voyelles non avancées
62,11 %
voyelles avancées
37,86 %
Les successions de voyelles non avancées sont les plus
fréquentes.
1.71. Successions trivocaliques
Les successions trivocaliques demeurent assez rares dans la
langue.
. .. / ...

-
137 -
1.) Successions trivocaliques sans succession vocalique
isotimbre
Il s'agit des successions trivocaliques dans lesquelles V 2
est différent de V ; par contre V
peut être identique à V .
3
1
3
Elles sont attestées dans les structures CVVV et CVVVN.
a.)
/
uia /
se réalise
[ Wya ]
bùiè
"question"
güla
"panthère"
b.)
/ uian /
se réalise
[ ~ya ]
mùièn
"riz"
dülan
"sommeil"
c.)
/
u\\..a /
se réalise -.'
[wya]
Hila
"pardon"
jUla
"passez la nuit!"
d.)
/
u\\..an /
se réalise
[ Wya ]
kûLan
"écureuil"
nlkulan
"adulte"
e.)
/
uiu /
se réalise
[ Wyu ]
külü
"termite"
cülü
"descente"
... / ...

-
138 -
f.)
/ uiun /
se réalise
[ wyu ]
bilïün
"résurrection"
pülün
"éclatement"
g.)
/
u\\..u /
se réalise
[ Wyu
kùl.ù
"action de creuser"
h.)
/
u\\..un /
se réalise
[ Wyu
bu'i:un
"fait de bousculer"
tu'i:un
"action de ramasser"
2.) Successions trivocaliques avec succession vocalique
isotimbre
A ces successions vocaliques on pourrait ajouter un cas de
succession trivocalique où V
est identique à V :
2
3
-
/ uii /
se réalise
[ wyi
]
guiî
"panthères"
-
/ uiin /
se réalise
[ Fil ]
cu i in
"lance"
3.) Commentaire
Parmi les successions trivocaliques recensées, quatre
successions sont totalement orales tandis que les quatre autres
... / ...

-
139 -
successions ont leur dernière voyelle qui est fortement
nasalisée.
Dans la structure CVV
-
-V -
est toujours représentée par lui ou lui:
dans une
1
succession trivocalique i l y a neutralisation des voyelles
postérieures qui se réalisent soit lui soit lui.
-
-V - est toujours représentée par Iii ou I~/. Nous avons
2
ici encore une neutralisation des voyelles antérieures dans les
successions trivocaliques. La neutralisation se fait au profit
des voyelles antérieures hautes Iii ou I~/.
- -V - est représentée par lu,
u,
a,
al,
qui correspondent
3
aux deux voyelles centrales du nun~ et aux voyelles de la
neutralisation des voyelles postérieures dans ce type de
succession.
- -V - peut aussi être représentée par Iii également.
3
Règles de réalisations phonétiques
-
-V - est toujours postérieure et se réalise comme la
1
semi-consonne [ w ].
[ w ] se réalise [ w ] devant i et ~ .
. . . 1 ...

-
140 -
- -v - est toujours antérieure et se réalise comme la
2
semi-consonne [ y
J.
Nous pouvons schématiser les successions trivocaliques dans
le tableau ci-dessous.
u
u
-------~> I..
u
a
u -------~) ,"'=:::::--------4
Il Y a deux phases:
a.) Successions ui/ul.. que nous avons déjà rencontrées dans
les successions bivocaliques.
b.) Successions ui + u
Ul.. + u
ui + a
UI..
+ a
ui + i
... / ...

-
141 -
Ces deux phrases se résument ainsi
voyelle postérieure
voyelle centrale
voyelle postérieure + voyelle antérieure +
ou
voyelle antérieure
V
est rarement une voyelle antérieure.
3
4 .)
Fréquences
Elles ont été calculées sur un ensemble de 46 items
lexicaux;
ce nombre est très réduit compte tenu de la très faible
apparition des successions trivocaliques en nünt.
Par ordre décroissant:
1.
ULU:
41,30 %
2.
ULa:
26,08 %
3.
uiu:
22,40 %
4.
uia:
7,39 %
5.
uii:
2,81 %
La succession /
ULU /
détient le taux de fréquence le plus
élevé dépassant même les 40 % tandis que les successions / uia /
et /
uii / ont une fréquence assez faible.
Les successions
/
ULa /
et /
uiu / ont des fréquences moyennes.
. .. / ...

-
142 -
1.72. La longueur vocalique
La longueur vocalique a-t-elle un statut monophonématique ou
bi-phonématique, autrement dit, s'agit-il d'une seule voyelle
longue ou de la succession de deux voyelles isotimbres?
Nous avons eu recours à des paires minimales qui ne peuvent
pas être "parfaites" car en nûn'L,
la. longueur vocalique ne
s'observe qu'au niveau des noms. Nos paires minimales
n'appartiendront donc jamais à la même catégorie grammaticale. En
effet il convient de souligner cette sorte de complémentarité
entre verbes et noms:
les verbes monosyllabiques ont toujours une
seule voyelle tandis que les noms monosyllabiques ont toujours
une succession de deux voyelles.
La longueur vocalique n'apparaît que dans la structure CVV.
Nous avons relevé les oppositions suivantes:
i i /
i
zii
"nasse"

"saisir"
sii
"arachide"

"se reposer"
Iii
"forge"
li
"repêcher"
nii
"bouche"

"entendre"
1..1..
/
1..
mLl
"nez, vie"
m'L
"éparpiller"
n'L'L
"grand'mère"
n'L
"vu"
... / ...

-
143 -
uu / u
puu
"sauce sp. "
pu
"fermer"
sùu
"pintade"

"effrayer"
bùu
"marigot"

"pétrir"
nuu
"mère"

"grossir"
uu / u
buu
"trou"

"louer
(quelqu'un)"
tuu
"injure"
tu
"tomber"
kuu
"poil"

"creuser"
puu
"peau"
pu
"pourrir"
ee /
e
vëë
"étranger"

"causer"
e;e;
/ e;
gff
"herbes"
gf
"(il)
échoue"
nè:É:
"pieds"
nè:
"(il)
pleut"
pè: É:.
"parcelles de- culture"
pf
"ramasse!- "
bff
"homme"
bè:
"quoi"
aa / a
pàâ
"le coucher"
pa
"donner"
jàâ
"le fait d'être assis"
ja
"attraper"
daa
"morceau de bois"
da
"être fort"
nàâ
"pied"

"voir"
... / ...

-
144 -
88
/
8
V88
"marché"

"acheter"
Les oppositions suivantes ne sont pas attestées:
-
00
/
0
-
:l:l
/
:l
Les oppositions que nous venons de faire· prouvent
effectivement que la longueur vocalique est pertinente.
Cependant les faits suivants militent en faveur d'une
interprétation bi-phonématique de la longueur vocalique.
La première raison est que la longueur vocalique n'est
attestée que dans la structure CVV.
Il n'y a pas de longueur
vocalique partout ailleurs.
La seconde raison est que les voyelles hétérotimbres sont
également attestées dans cette même structure, ainsi dans
l'exemple suivant
sî î
"arachide"
sîè
"arachides"
-i commute avec -8 ce qui est bien une preuve de l'indépendance
des deux voyelles l'une par rapport à
l'autre.
La troisième raison est que dans les monosyllabes à syllabe
ouverte,
les voyelles brèves ne portent jamais de ton modulé
(mores successives différentes). Les exemples ci-dessous le
... / ...

-
145 -
montrent bien dans la mesure où la "voyelle longue" peut
supporter deux mores tonales différentes:
sùu
"pintade"
B - H
bùu
"marigot"
B - H
pàâ.
"le coucher"
B
H
nÈ:É:
"pieds"
B -
H
Par contre nous ne pouvons pas avoir:
.,' -- ->-i~S;;_,
"'>u 1 *pa 1 *nÈS ce qui ne peut se just if ier que si la longueur
vocalique est interprétée comme une succession de deux voyelles
dans laquelle chaque voyelle possède son propre ton.
Nous venons donc de voir les principaux arguments qui nous
conduisent à
interpréter la longueur vocalique comme une
succession de deux voyelles isotimbres. La longueur vocalique a
un statut bi- phonématique.
Cette interprétation trouve en plus sa-justification sur le
plan morphologique.
En effet la longueur vocalique n'est attestée
que dans les noms.
Partout ailleurs nous n'avons que des voyelles
brèves.
Il apparaît clairement aussi que la longueur vocalique est
le résultat de la combinaison de la voyelle du radical nominal et
de la voyelle du suffixe.
. .. 1 ...

-
146 -
sù-û
se réalise
/
sùû /
bù-û
Il
..
/
bùû /
nè:-é:
se réalise
/
nè:é: /
b5-:)
n
"
/
b5::> /
Le statut bi-phonématique de la longueur vocalique est
largement justifié.
1.73. La nasalité vocalique
Nous abordons maintenant l'étude de la nasalité vocalique.
Pour cela nous allons recourir une fois de plus à la commutation.
Nos paires minimales ne seront pas toujours des paires minimales
parfaites mais cela ne diminue en rien la conclusion que nous
pourrons tirer.
Nous nous attacherons ensuite à montrer le fonctionnement de
la nasalité vocalique, ce qui nous permettra de déterminer son
st~tut sur le plan phonologique.
A. Présentation
Nous avons pu faire les oppositions suivantes:
... / ...

-
147 -
1. V /
v
a. ) T /
i
.;:.
1
bw
]
"(il) se lève tôt"
bwi
]
"(il) pétrit"
~
PWl
"éclater"
pwï
]
"(il)
ferme"
~
dWl
"(il) boîte"
dwi
]
"(il)
sème"
b. ) t
/
l.
.;:.
fl.
]
"moucher"
[
ft
]
"uriner"
.;:.
tl.
]
"tendre"
tL
]
"mourir"
~
gWl.
]
"(il est) voûté"
gWl ]
"(il)
tue"
~
kwl.
"vieilli"
kwt
]
" (il)
sèche"
.;:.
tWl.
]
"injurier"
[
tWl ]
"(il)
tombe"
c. ) 8 / e:
.;:.
ve: ]
"tirer"
[
vé: ]
"au hasard"
~
pe: ]
"germer, pousser"
[
pe: ]
"ramasse!"
~
be:
"traverser un cours d'eau"
bè:
"quoi"
2.)
VD /
V
a. ) aD / a
[
taD
"puiser"
ta
"allume (lampe électrique)"
VaD ]
"tirer"
và ]
"aller"
càD
"souffrance"
[
ca ]
"dépecer"
WaD
"pouvoir"
[
wa
"grille!"
[
kaD
"femme"

"il ou elle"
... / ...

-
148 -
b. ) ur) / u
SÜr) ]
"fermer"

"effraie!"
[
nUr)
"chanter"
[
nü ]
"grossis!"
[
mÜr)
"farine"
[
mü ]
"suce!"
[
dÙr) ]
"poids"
[
dù ]
"être lourd"
c. ) Ur) / U
[
tÙr)
"travailler"
[
tu
"tomber"
bÛr)
"penser"
[
bu
"loue (quelqu'un) !"
[
mÙr)
"rire"
[
mu
"récolte"
pUr) ]
"prendre qch de lourd"
[ pu
"pourris!"
d.) ar) /
a
sar) ]
"néré"
[ sa
"afin que"
mar)
"feu"
[ ma ]
"et alors ... "
Bien que nous n'ayons pas toujours trouvé des paires
minimales parfaites,
les oppositions ci-dessus prouvent,
dans
l'attente d'une interprétation, que la nasalité vocalique
constitue un élément pertinent.
Pour nous permettre de donner un
statut à la nasalité vocalique, nous allons voir comment elle
fonctionne.
. .. / ...

-
149 -
B. Fonctionnement
1.) Contextes d'apparition
La nasalité vocalique apparaît dans les contextes suivants:
;:;
- [ CV ]
je:
"égarer"
;:;
ke:
"casser"
~
s\\..
"laver"
~
z\\..
"lever"
;:;
p\\..
"(il) a donné"
;:;
[ ke
"(il) a mis"
--
- [ CVV ]
[
s\\..\\..
"fruit du karité"
,c
[
gw\\..
]
"(il) est voûté"
;:;
kw\\.. ]
"( il) a vieilli"
;:;
dt\\..
"jour"
,c
Cil
"cuisse"
,c
bWl
"(il) se lève tôt"
,c
- [ CVCV ]
[
flf\\..
]
"maltraîter"
;:;
[
bac\\..
"jeune homme"
;:;
kac\\..
"jeune fille"
- [ CVI) ]
tUI)
"poser"
[
SÜI)
"pintades"
[
PUI)
"prendre quelque chose de lourd"
[
mÙI)
"rire"
Cal)
"coincer"
[
pàl)
"fouetter"
... / ...

-
150 -
[
tàT)
"se cacher"
[ bOT)
"amande"
[
taT)
"puiser"
[ kaT) ]
"femme"
-
[
CVCVT) ]
[ bt:caT)
"poitrine"
[
paCaT)
"canards"
La nasalité vocalique apparaît toujours en finale absolue de
mot.
De ce fait elle assume une fonction démarcative.
2.)
Inventaire des voyelles apparaissant en contexte nasal
a.)
Dans [ CV ] et
[ CVV ]
la voyelle est:
i,
L,
€,
e.
Exemples:
u
[
tUT) ]
"poser"
[
SUT)
"pintades"
[
bUT) ]
"penser"
[
mÙT)
"rire"
0
[
làT) ]
"se cacher"
[
tàT) ]
"reculer"
[
bOT) ].
"amende"
[ pàT) ]
"fouetter"
[
SaT) ]
"fruit de néré"
a
[
kaT) ]
"femme"
[
taT) ]
"puiser"
... / ...

-
151 -
Dans [ CVD ] la voyelle est toujours une voyelle postérieure
ou centrale. D'où l'existence d'une complémentarité entre
cv ]
et [ CVD ] ce qui nous fait dire que la nasalité se réalise
vocalique lorsqu'elle affecte des voyelles antérieures et
consonantiques lorsqu'elle affecte des voyelles centrales ou
postérieures.
3. Combinaisons
A présent nous allons voir comment la nasalité vocalique se
comporte quand elle est en contact avec d'autres éléments.
Nous
mettrons la nasalité vocalique en combinaison avec des séquences
vocaliques,
consonantiques ou nasales.
Les combinaisons affectent les formes canoiques suivantes:
[ CV ],
[ CVV ],
[ CVCV ],
[ CVD ].
a.) Nasalité + suffixe (morphème classificateur ou modalité
verbale)
- [ CV ] + [ -v ]
"'-
Exemples:
SL
]
"laver"
"'-
SL
]
+ [ -u ]
se réalise
sinû ]
"ponge"
;:;
pL
"supporter"
;:;
pL
+ [ -u ]
se réalise [ p"Lnü ]
"patience"
;:;
ke
"(il) a mis"
;:;
ke ] + [ -1 ]
se réalise [ kënï ]
" ( i l )
met"
... / ...

-
152 -
- [ cvv ] + [ -V ]
-
Exemples:
[ kWl
]
"(il)
vieillit"
-
kWl
] + [ -I ] se réalise [ kwt:nt: ] "aînesse"
-
[ CVo ] + [ -V ]
Exemples:
[ tuo ]
"poser"
[ tuo
+ .. [,- -A
se réalise [ tuoë
"(il)
pose"
tuo
+ [ -u
se réalise [ tuou ] "action de poser"
b.) Nasalité + élément vocalique non suffixal
-
[ CV ]
Exemple:
[ st ]
"laver"
[
Ù Sl
] + [ Ù ganü ] se réalise [ Ù Sl Ù ganü ]
// i l / laver/ son/ vêtement//
"il lave son vêtement"
-
[ CVV ]
-
Exemple:
[ kWl
"(il) a vieilli"
-
-
[
Ù kWl
] + [ ù zwt ] se réalise [·ù kWl ù zwt ]
// i l / vieillir/ i l / finir//
"il a fini de vieillir"
... / ...

-
153 -
-
[ CVT) ]
Exemple:
taT) ]
"puiser"
ù taT) ] + [ Ù zwÈ
se réalise [ ù taT) ù zwÈ ]
Il i l l puisel i l l
finirll
"il a
fini de puiser"
-
[ CVCV
-
Exemple:
bacL
"jeune homme"
-
-
bacL
] + [ Ù tf ]
se réalise [ bacL ù tf·]
Il
jeune hommel i l l cell
"ce jeune homme là"
co) Nasalité + élément consonantique
-
[ CV ]
Exemples:
SL
]
"laver"
Ù SL
] + [ ganu]
se réalise [ Ù SL ganu ]
Il i l l laverl vêtementll
"il lave un vêtement"
Ù SL
] + [ nLa ]
se réalise [ Ù SL nLa
Il
i l l lavaerl eaull
"il
fait ses ablutions"
010
o
0
0
0

- [ cvv ]
-
Exemples=
kw\\..
"(il)
a vieilli"
-
Ù kw\\..
] + [
l à l à ]
se réalise
[ù kwï làlà
// il/ vieillir/ vite //
"'il a vite vieilli"
-
Ù kw\\..
] + [ na]
se réalise
[ù kwt na ]
// il/ vieillir/ est-ce que//
"est-ce qu'il a vieilli?"
-
[ CVTJ
]
Exemples:
tÜTJ ]
"poser"
ù
tÜTJ ] + [ g~n5 ] se réalise. [ ù tÜTJ g~n5
]
// il/ poser/ vêtement//
"il a posé un vêtement"
ù tÜTJ
] + [ nàTJu
se réalise
[ ù tÜTJ nàTJu
// il/ poser/ viande//
"il a posé de la viande"
-
[ CVCV ]
-
Exemples:
b~c\\..
"jeune homme"
-
-
[ b~c\\..
+ [ të: ]
se réalise
[ b~c\\.. të:
/ /
jeune homme/ ce//
"ce jeune homme,
le jeune homme en question"
... / ...

-
155 -
-
-
[ bac\\.,
] + [ na
se réalise [ bac\\., na ]
//
jeune homme/ c'est//
"c'est un jeune homme"
La mise en contact de la nasalité vocalique avec un autre
élément nous permet de dire
1.) La nasalité vocalique se réalise consonantique
lorsqu'elle est combinée avec un suffixe vocalique.
Elle se
réalise dans tous les cas [ n ] sauf dans le cas de [ CVD ] ou
deux possibilités se présentent:
- La nasalité vocalique se réalise [ n ] lorsque la voyelle
de [ CVD ] est
[ 0
]
ou [ ~ ] et devant un suffixe -1.
Exemples:
[ tOD
"reculer"
[ tàD
+ [ i
se réalise [ tànî
] "(il) recule"
"amuser"
[ b5D
+ [
\\.,]
se réalise [- b5n"L ] "(il) amuse"
-
La nasalité vocalique se réalise- [ D ] lorsque la voyelle
de [ CVD ] est différente de [ 0
]
et [ ~
et le suffixe
différent de -1.
. .. /' ..

-
156 -
Exemples:
tUf)
"poser"
tUf)
+ [ -A ] se réalise [ tUf)e ] "(il) pose"
naf)
"sortir"
naf)
+ [ -A ] se réalise
naf)8. ]
"(il) sort"
pàf)
"fouetter"
[
pàf)
+ [ -A ] se réalise
pàf)à ] "(il)
fouette"
2.) La nasalité vocalique se réalise vocalique lorsqu'elle
est mise en contact avec un autre élément qui commence par une
consonne orale ou par une consonne nasale comme nous l'ont montré
les exemples (cf.
c.).
4.
Interprétation
a.) Les oppositions que nous avons dégagées ci-dessus
prouvent l'existence de deux unités phonématiquement distinctes.
b.) L'étude des combinaisons et des contacts a montré que la
nasalité vocalique est contextuelle.
c.) La nasalité vocalique est une consonne nasale:
effectivement,
lorsqu'un mot qui comporte une voyelle nasale est
combiné avec un suffixe vocalique,
la nasalité se réalise N comme
nous l'avons déjà montré.
d.) Dans la mesure où la nasalité est considérée comme une
consonne,
cela nous conduira à poser un radical CVN-. Nous le
... 1 ...

-
157 -
verrons dans l'étude des radicaux, mais nous pouvons déjà dire
que le radical de type CVN- se comporte de la même fa60n qu'un
radical CVC-.
Pour toutes ces raisons,
nous transcrirons la nasalité par Vn.
...:....c.
Ainsi
st.t.
]
sera transcrit
stln
"fruit du karité"
.>.
ft.
]
"
"
ftn
"moucher"
tUT)
"
"
tun
"poser"
kaT)
"
"
kan
"femme"
Remarque
Nous pensons que la nasalité vocalique est en évolution.
En
effet si nous jetons un regard sur les autres parlers nün~ nous
constatons que certains mots de structure CVNV réalisés CVNV à
Léo sont réalisés [ CVT) ] ou [ CVV ] au nord de la région Nuna.
Léo
Région nord de Léo
[
Y°T)U
[
YOT)
"esclave"
;:
jOT)8 ]
joe
"fétiche"
~
[
y6T)u
[
y6E: ]
"regard"
~
fùàT)a ]
[
fÙE:
]
"fa6on de faire"
Si cette tendance se poursuit la structure CVNV qui existe
encore dans le parler que nous décrivons va disparaître
progressivement.
. .. / ...

-
158 -
1.74; Formes canoniques des mots phonologiques
Inventaire
Les formes canoiques des mots phonologiques attestées dans
la, langue sont les suivantes:
1.)
cv Exemples:
ba
"ils, elles"

"grossir"

"creuse!"
pu
"fermer"
j i
"devenir"
2. ) CVN Exemples:
pan·
"natter"
jùn
"saluer"
dan'
"maintenant, alors"
pan
"hangar"
tun
"éléphants"
3. )
CVV Exemples:
biu
"enfants"
bié
"petit"
pùé
"ventre"
kùa
"cueillir"
tuu
"éléphant"
4. )'
CVCV Exemples:
fîlî
"poisson ll
géru
"cola"
pùrù
IIfrire"
marna
"tout"
tùtù
"rien"
... / ...

-
159 -
Il
5.) CVCVN Exemples:
b"ldin
po itrine"
kapan
"caillou"
6.) CVNCV Exemples:
mânsâ
"galette"
cànbô
"seau"
ki:nk5
"cafard"
7.) CVCVV Exemples:
nàpùé
"mollet"
jifûâ
"doigt"
8.) CVNCV Exemples:
nanjüa
"mouche"
cànbiû
"tomate indigène"
9.) CVCVCV Exemples:
pûpùgû
"essuyer"
viviri
"tourner"
pàmi:ni:
"maïs"
kûkùra
"chien"
bicàni
"poitrine"
""",!>.,':0c '~-7" wu l Ü'1)Ü
"méchanceté"
10~) CVNCVCV Exemples:
cànflnl
"savon"
kântùrl
Il noeu d"
11.) CVCVCVCV Exemples: nàminijô
"piment"
dùmùtùrù
"médecin"
bùlàt6lù
"plante sp."
1.75. Système tonal
Les signifiants du nüni: sont différenciés par les unités
phonématiques mais aussi par les tons. En effet le nüni: utilise
la hauteur mélodique à des fins distinctives et connaît de ce
fait des oppositions distinctives de régistres.
Pour l'étude du
... / ...

-
160 -
système tonal, nous allons entreprendre le même travail de
réduction phonologique que celui que nous avons utilisé pour les
phonèmes consonantiques et vocaliques.
Le nunL est une langue à tons ponctuels. Chaque voyelle
comporte un ton .. Il y a trois niveaux pertinents ou registres;
ce
sont:
haut
- ]
H
moyen
[
- ]
M
bas
B
Ainsi nous pourrons distinguer une série de termes
phonématiquement identiques grâce au ton uniquement. Nous
pouvons faire les rapprochements suivants:
1.) H / M / B
a. ) CV
ba
[
- ]
H
"ne ... pas"
ba
[
-
M
"ils,
elles"

[
- ]
B
"venir"
ce qui peut donner ba ba bà "ils ne vont pas venir"
CV
su
[
- ]
H
"défense"

[
- ]
M
"remplir"

[
- ]
B
"effrayer"
b. ) CVCV
kara
[
]
HH
"champ"
kara
[
]
MM
"cour intérieur,
dehors"
kàrà
- - ]
BB
"étudier"
... / ...

-
161 -
A présent nous allons examiner les différents tonèmes que
nous pouvons rencontrer dans la langue.
Les mots de type CV, CV1V2,
CVCV,
CVCVCV présentent trois
tonèmes.
A. Inventaire
1. Tonème haut
L'identité phonologique de ce phonème ressort des
rapprochements suivants:
a. ) V
V / V
a
II
II
VOUS
à
"je"
b. ) CV
V / V
lu
IIcreuserll
Hi
Il déménager Il

IIpourrirll
pD
IIpourris!1I
ba
Il ne ... pas"
ba
"gronder,
ils, elles"
V / V
pu
"fermer"

"trouver par hasard"
lu
IIcreuserll

"déménager"
ta
Il donner
un coup de pied"

"manger sans sauce"
ni.
Il appuyer "
nt
"faire boire de force"
c.)
CV 1V2
VV /
VV lûa
"verser"
IDa
"verse!"
kûa
Il courber Il
kDa
II courbe!"
... / ...

-
162 -
VV / VV lûâ
"verser"
lùà
"construire"
kûâ
"courber"
kùà
"aller mieux"
d. ) CVCV
W'/ VV sâl)û
"aide"
sal)Ü
"préparation, cuisson"
gârû
"grande estrade"
garü
"arrosage"
kûri
"foyer"
kürI
"trie!, choisis!"
VV / VV sûri
"ouvrir"
sùri
"mesurer
(ex. : mil)"
kârâ
"champ"
kàrà
"études"
nâl)â
"mépriser"
nàl)à
"(il) devient fou"
tûri
"arrivée"
tùri
"traîner par terre"
VV/ VV pûri
"outre"
pùri
"tas d'ordure ll
gâl)û
"paysan"
gàl)û
"citrouille"
k6rû
"panier à linge"
kàrû
"(il a)
enlevé"
f61û
"grand Peul"
fàlû
"variété d'igname"
2. Tonème moyen
a.) CV
V / V
cf.
supra 1.b
V / V

"remplis!"

"effrayer"

"déménage!"

"forger"
ba
"gronder,
ils, elles"

"venir"
pl
"crache!"
pi
"cracher"
b.) CV1V2
VV / VV
cf. supra l.c
... / ...

-
163
VV 1 VV
HHi
"construis!"
lùà
"construire"
gU€
IIdéterre!"
gÙ8
"déterrer"
fua
"fais!1I
fùà
"faire"
c. ) CVCV
w 1 VV
sInl:
"rougis!"
sini
"rougir"
pl:rl:
"blanchis!"
piri
IIblanchir ll
kurl:
IIdétache!1I
kùri.
"détacher ll
purI
IIfris!1I
pùri
IIfrire ll
furl:
II ron fle!"
fùri
"ronfler"
VV 1 VV
cf. supra 1.d
VV· 1 VV
naJ)u
"sortie"
nàJ)û
"viande ll
gaJ)u
IIsuperpositionll
gàJ)û
II c itrouille"
caru
"râclage ll
càrû
Il mare II.
3. Tonème bas
L'identité phonologique du tonème bas ressort des
rapprochements suivants:
a. ) V
V 1 V
cf. supra 1.a
b. ) CV
V 1 V
cf. supra Lb
V 1 V
cf. supra 2.a
c. ) CVV
VV 1 VV
cf. supra 1. c.
VV 1 VV
cf. supra 2. b
... 1 ...

-
164 -
d. ) cvcv
VV / VV
cf.
supra l.d
VV, / VV
cf.
supra 2.c
VV / VV
piri
"blanchir"
Pirl
"retirer"
kùri
"détacher"
kùrl
"retrousser"
pùri
"frire"
pùrl
"cueillir (ex. : feuilles)"
mùri
"embourber"
mùrl
"essuyer"
cùri
"bouillir"
cùrl
"enlever (ex. : couteau)"
B.. Réalisations phonétiques
Bien que la phrase ne soit pas l'objet de notre étude,
nous
dirons
néanmoins
qu'il y a un phénomène général de descente des
tons en fin de phrase.
Il en résulte que à la fin d'une phrase
le' ton
-
] Haut se réalise
[ - ] Haut-descendant
le ton
-
] Moyen se réalise
[ -
Moyen-descendant
le ton [
Bas se réalise
[
l Bas-descendant
Tableau de réalisations phonétiques des
schèmes
tonals
en
fin de phrase
Haut
,•
,
lJ "
Bas
lJ [ ,,,
Moyen
[
JI
J]
... / ...

-
165
Les réalisations phonétiques haut-descendant et moyen-descendant
ne' s'effectuent cependant pas jusqu'au niveau du ton bas.
C.
Combinaisons de tonèmes
1. structure CV1V1
Haut-haut
tû.û.
"éléphant"
yû.û.
"tête"
sU
"arachide"
Moyen-moyen
buu
"trou"
daa
"petit morceau de bois"
tao
"cochon"
pïï
"igname"
Bas-haut
bùû.
"marigot"
sùû.
"pintade"
tii
"paniers"
mU,
"nez"
2.
Structure CV1V2
Haut-haut
siâ
"arachides"
viâ
"causerie"
wû.â
"flûte"
• • • 1

-
166 -
Moyen-moyen
pïa
"mouton"
kua
"cueille!"
li:a
"gens"
Bas-haut
pùè
"ventre"
tié
"panier"
bié
"petit"
Dissyllabes:
structure CVCV
Haut-haut
faIt
"caleéon"
baT)t
"poutre"
YOT)U
"esclave"
maT)a
"moment"
Moyen-moyen
vara
"jardin"
bara
"hommes"
vara
"étrangers"
vi: li:
"puits"
Bas-bas
fùrt
"ronfler"
lùrà
"accoucher"
gàlà
"compter"
pàlt
"mettre sur l'épaule"
Bas-haut
fèlu
"variété d'igname"
gàT)u
"citrouille"
càru -
"mare"
... / .

-
167 -
vôrû
"ceinture"
structure CVNCV
Haut-haut
mansa
. "galette ll
Moyen-moyen
k'lnk5
Il ca fard"
Bas-haut
cànb6
Il seaull
Trisyllabes: structure CVCVCV
Haut-haut-haut
kûkûlî
"nouer l1
gugunl
"fouler ll
jîjîrî
Il(se) promener"
vîvîrî
"tourner ll
slsara
"chauve-souris ll
Moyen-moyen-moyen
b'lbâr'l
Ilpresserll
mlmlnI
"chatouiller l1
bübür'l
Ilbouillir l1
n'lnânü
"araignée ll
Bas-bas-bas
pùpùnt
"tacheter ll
ptpàgà
Iltapoter"
Bas-bas-moyen
lùlèH)U
"avertisseur sonore ll
ntnàf)ü
"foull

-
168 -
Haut-bas-haut
tût"ùnl
II con tredire"
pûpùgû
"essuyer"
wûwùll
IIbouillir ll
kûkùrâ
II c hien"
clcl.kl
"briller"
yiyili
"masser"
Structure CVNCVCV
Bas-hout-haut
c anflnl
Il savon Il
tànpiri
IIbâtard ll
dàng61i
II gour din"
pl.pânâ
"rougeole"
Bas-haut-bas
kàpèlà
"hypocrite ll
Bas-moyen-moyen
pàmi:ni:
"maïs"
nàji:ri:
"étable"
nàyi:lâ
"lait"
nl.ki:ni:
IItante paternelle ll
ntbâri:
"oncle maternel"
Bas-bas-haut
cànpèli
"clair de lune"
Quadrysyllabes
Haut-haut-haut-haut
dâmâk61û
"plante sp."
Bas-bas-bas-bas
nàbtlànà
"mante religieuse ll

-
169 -
Bas-haut-bas-haut
nàvlnvLnâ
"salamandre"
Bas-bas-bas-haut
nàminij6
"piment"
Bas-bas-haut-haut
bùlàt6lû
"plante sp."
Bas-bas-haut-bas
dùmùtûrù
"médecin"
fùgùfûgù
"poumon"
Plus de quatre syllabes
Haut-haut-haut-bas-haut
yuk6lumLrû
"cerveau"
Bas-bas-haut-haut-haut-haut
nànsàkédâmunu
"plante sp."
D. Séquence tonale
L'étude des combinaisons de tonèmes fait ressortir
l'existance d'une séquence de deux tons bas et haut dans les
structures CV1V1 et CV1V2. C'est dans ce cadre-là que nous
situons l'étude de la séquence tonale.
Sur le plan phonétique,
la séquence tonale se réalise comme
un ton montant de bas à haut. Comment peut-on l'interpréter?
1.) La séquence tonale apparaît uniquement dans la structure
CVV,
jamais dans la structure cv.
. .. 1 ...

-
170 -
Exemples: b6:)
"fibre"
nàâ
"pied"
bùu
"marigot"
tié
"panier"
biu
"enfant"
2.) La structure CVV comporte une succession de voyelles qui
po~tent chacune un ton.
c'est en raison de ces explications que nous avons
interprété la séquence tonale comme une successsion de deux tons
simples.
. .. / ...
- - - - - - - - - - - - -
-~

-
171 -
DEUXIEME PARTIE
ELEMENTS DE GRAMMAIRE
... 1 ...

-
172 -
I. MORPHOPHONOLOGIE NOMINALE
... / ...

-
173
I.
Classes nominales
Une langue à classes est une langue "où les morphèmes
propres aux noms sont repris dans l'énoncé pour chaque
constituant qui s'y trouve lié par une relation syntagmatique. La
classe est donc représentée par une série différenciée d'affixes
dont l'un est un morphème de classe et les autres des référents
(anglais: concords), ce qui a pour conséquence de donner à
l'énoncé une structure allitérative."(l)
Exemples: kukùrâ
"chien"
kukùrÎ
"chiens"
sagL
"papier"
saga
"papiers"
Cependant cette définition n'est pas applicable au nünL qui
fait partie de ces langues qui ont vu leur système de classes
s'altérer au cours des années particulièrement le système des
pronoms substitutifs.
"L'altération la plus grave qu'ait subi la
classification nominale gurunsi est cependant la disparition des
pronoms de classe dans de nombreuses langues où ne subsistent
qu'un anaphorique de 3ème pers.
sing. et un de 3ème pers. plur.
et où l'économie du système suffixal a été profondément modifiée ll
(2).
Contrairement à ce que dit Manessy dans la suite de son
exposé,
le système des pronoms substituifs a été fortement altéré
en nünL à tel point qu'il ne subsiste aujourd'hui qu'un
anaphorique de 3ème pers. sing.
et un de 3ème pers. plur.
pour
(1) M. HOUIS:
1967, p.
89.
- Aperéu sur les
structures grammaticales des langues négro-africaines.
(2) G. Manessy - Les langues gurunsi T.2 p.
16-17
... / ...

-
174 -
les humains, un anaphorique de 3ème pers.
sing.
et un anaphorique
de 3ème pers.
p1ur. pour les non-humains,
et enfin un anaphorique
de 3ème pers. sing. et un autre de 3ème pers. p1ur. pour les
humains et les non-humains avec -une-connotation péjorative.
A cela il faut ajouter que les morphèmes classificateurs du
nom ne sont pas repris par chaque constituant qui lui est lié.
En
effet chaque constituant possède ses propres morphèmes
classificateurs:
il n'y a pas accord entre le nom et les
constituants qui lui sont liés.
Toutes ces restrictions nous amènent à dire que le nünt ne
répond pas à
la définition d'une langue à classes à proprement
parler. Par conséquent notre travail se limitera à
l'étude des
classes nominales qui sont caractérisées en nünt par l'emploi
d'une modalité nominale qui est spécifique à chaque classe.
Nous présenterons d'abord le système des pronoms
substitutifs avant d'aborder l'étude des classes nominales.
L'étude des classes nominales sera précédée elle aussi par la
présentation des phénomènes morphophono1ogiques pouvant affecter
le nom et qui sont liés à la combinaison d'un radical + un
suffixe. Cela facilitera la compréhension du regroupement en
classes que nous avons effectué.
. .. / ...

-
175 -
2.1 Pronoms substitutifs
Certaines langues peuvent répartir leurs noms en classes
nominales en utilisant des pronoms de classe ou pronoms
substitutifs. En nünt,
cette méthode ne nous permet pas
d'expliquer suffisamment ce qui se passe au niveau des noms.
En
effet,
l'utilisation des pronoms substituifs nous donnerait deux
genres basés uniquement sur l'opposition humain 1 non humain. A
leur tour chacun de ces deux genres peut constituer deux classes
fondées sur l'opposition singulier 1 pluriel. A ces deux genres
s'ajoute un troisième genre qui a une valeur diminutive ou
péjorative. Tout ceci peut se résumer ainsi:
Tableau des pronoms substituifs
Singulier
Pluriel
Humain
Ù
ba
Non-humain

ta
Diminutif-péjoratif

Illustration
-
kûkùré jant Ita
Il chienl attraperl gensll
"le chien mord les gens"
kù jant Ita
Il i l l attraperl gensll
"il
(le chien) mord les gens"
kù jant ba
Il i l l attraperl ilsll
"il (le chien)
les (gens) mord"
... 1 ...

-
176
kà janl: ba
Il ill attraperl ilsll
"il (le petit chien)
les
(gens) mord"
- biû tua
Il enfantl tomberll
IIl'enfant est tombé"
Ù tua
Il ill tomberll
"il est tombé"
kà tua
Il ill tomberll
"il (le petit enfant) est tombé"
Comme nous venons de le voir,
la classification par
l'utilisation de pronoms substituifs ne nous montre pas
suffisamment le fonctionnement des classes nominales de la
langue, d'ou le recours à une classification basée sur les
morphèmes de classe qui se répartissent les noms.
2.2. Morphophonologie
Nous nous proposons de décrire les principaux changements
qui affectent les radicaux nominaux et les suffixes de classe.
A.
Contraction vocalique
Elle affecte les radicaux à syllabe ouverte CV-, cvy- et
CVCV- dont la voyelle finale est lai,
lai ou lei. Il y aura
contraction vocalique chaque fois que deux voyelles non
identiques vont se rencontrer de part et d'autre de la frontière
... 1 ...

-
177 -
radical + suffixe. Nous proposons ci-dessous le tableau
d'ensemble de toutes les combinaisons voyelle finale de radical ~
suffixe.
La combinaison se fait de la fa60n suivante:
~
suffixale
i
l
u
U
a
a
voyelle
radicale
i
ii
ia
l
I I
la
.:-
u
ui
uu
ua
U
Ul
uu
ua
a
ee
00
aa
a
e:e:
::l::l
J
aa
>
e
ee
iu
ia
e:
lU
la
Illustration
da-
radical nominal de "bois"
da- U
se réalise
/ d55 /
"bois (sing.)"
a
1
+ U -> ::l::l 1.
ye-
radical de "affaire"
ye- u
se réalise
/ yoo /
"affaire"
a + u -> 00
1
1
ye-
radical de "marché"
ye- a
1
se réalise
/ ye8 /
"marché"
( a + a -> aa 1
ya-
radical de "visage"
ya- a
se réalise
,
/ yaa /
"visage"
a + a -> aa
1
... / ...

-
178 -
ya- i
se réalise
/ yee /
"marchés"
a + i
-> ee
ya- l
1
"
"
/
yff /
"visages"
a + l
-> e:e:
pe- a 1
"
"
/
pla /
"moutons"
e + a -> ia
pe- i
"
"
/ pee /
"moutons"
e + i
-> ee
1 le- u
1
"
"
/
lIQ /
"personne"
e + u -> iu
1
If- a
1
"
"
/
It:a /
"personnes"
1 e: + a -> la 1
Signalons à propos du dernier exemple que ce radical est
l'un des radicaux nominaux qui ont une forme avec voyelle avancée
et une autre avec voyelle non avancée.
1 li-
i
se réalise
/
Iii
/
"forge"
i
+ i
-> ii
pt:- l
1
"
"
/
pt:t: /
"igname"
l
+ l
-> II
li- a
1
1
"
"
/
lié /
"forges"
i
+ a -> ia
pt:- a
1
"
"
/ pt:a /
"ignames"
~ J. .... + a -) la
pù- a
1
"
"
/ pùé /
"ventre"
[ u + a -> ua
pù- i
se réalise
/
pùi
/
"ventres"
u + i -> ui
1
... / ...

-
179 -
1
tü- a
1
"
"
/
tüa /
"abeille"
u + a -> ua 1
tü- L
1
"
"
/
tüt /
"abeilles"
u + L -> UL
1
tti- u
1
"
"
/
ttiti /
"éléphant"
u + u -> uu
1
tü- U 1
"
"
/
tüü /
"injure"
U + U -> UU
1
ti- u
1
"
"
/
titi /
"propriétaire"
i
+ u -> iu
1
HS- U
1
"
"
/
ltü /
"action de
dépasser"
B.) Assimilation vocalique
Lorsqu'un radical de type CV- dont la voyelle est /0/ ou /~/
prend un suffixe de classe /-U/,
celui-ci s'assimile complètement
à
la voyelle du radical et se réalise /0/ ou /~/' Précisons que
la voyelle 0 ou U dans un radical CV- est toujours le résultat
d'une contraction vocalique.
Exemples:
b:i-
radical nominal de "fibre"
b:i- U
se réalise
1
/ b:i:) /
"fibre"
mais
b:i- An 1
se réalise
/ b:iârân /
"fibres"
là-
radical nominal de "liane sp. "
là- U
se réalise
/
là6 /
"liane sp. "
mais
là- A
se réalise
/
làâ /
"lianes sp . "
. . ./ ...

-
180 -
C. Harmonie vocalique
Nous ne reviendrons pas sur le principe de l'harmonie
vocalique mais cette harmonie a des conséquences sur les suffixes
de classe, à savoir le dédoublement de tout le système de
suffixes de classe. Chaque suffixe comporte une forme avec
voyelle avancée et une forme avec voyelle non avancée. Ainsi le
suffixe 1 -u 1 se réalise lui après un radical à voyelle avancée
et lui après un radical à voyelle non avancée.
2.3. Suffixes de classes
Nous avons utilisé la procédure de la commutation pour
détecter les suffixes de classe. Dans les cas de contraction
vocalique, nous avons eu recours à
la mise en composition du nom
en question comme nous venons de le voir avec certains exemples.
Nous avons relevé les suffixes suivants ainsi que leurs
variantes.
A.
Identification des suffixes
1. Suffixe
1
-u 1
Le suffixe 1 -u 1 ressort des rapprochements suivants:
a.)
-u 1 -8
ciru
"fantôme"
ciré
"fantômes"
y5Hi
"acheteur"
y5ala
"acheteurs"
gôru
"cola"
gôéra
"colas"
YÔDU
"esclave"
yôéDé
"esclaves"
.. . 1 . ..

-
181 -
b. ) -u / -an
culu
"interdit"
culèn
"interdits"
cùnu
"estomac"
cùnèn
"estomacs"
dïlü
"charognard"
dïlan
"charognards"
dak5rü
"dos (sing.)"
dëk5aran
"dos (plur. )"
màkuru
"jupe"
màkurân
"jupes"
c. ) -u / -n
tuu
"éléphant"
tun
"éléphants"
bùu
"marigot"
bun
"marigots"
yuu
"tête"
yun
"têtes"
sùu
"pintade"
sun
"pintades"
kàtuu
"nuque"
kàtun
"nuques"
d. ) -u / -ran
fiu
"termite"
firèn
"termites"
puu
"sauce sp. "
purân
"sauces sp. "
liliu
"aveugle"
lilirân
"aveugles"
gàbuu
"oignon"
gàburân
"oignons"
e. ) -0 / -e
kë15
"lézard"
kële
"lézards"
gad5
"lit"
gade
"lits"
f. ) -0 / -a
155
"poquet"
15a
"poquets"
lè6
"liane sp. "
lèâ
"lianes sp. "
g. ) -0 / -ran
cànb6
"seau"
cànb6ârèn
"seaux"
gad5
"lit"
gadaren
"lits"
ka15
"lézard"
këlaran
"lézards"
... /' ..

-
182 -
h. ) -:) / -e;
d55
"bois (sing.)"
d88
"bois
(plur.)"
g55
"herbe"
g88
"herbes"
i.)
- : )
/
-ran
b6:)
"fibre"
b6àràn
"fibres"
155
"sac"
15aran
"sacs"
j . ) -u / -a
vuru
"devin"
vura
"devins"
daUi
"Bambara"
dala
"Bambaras"
g6gû
"griot"
g6àgà
"griots"
b61û
"amant"
b6àlà
"amants"
nàl)û
"viande"
nàl)à
"viandes"
k. ) -u / -ran
luu
"intestin"
luran
"intestins"
tuu
"injure"
turan
"injures"
buu
"trou"
buran
"trous"
1.)
-u /
-an
g61û
"trou"
g6àlân
"trous"
g51)u
"puisette"
g5anan
"puisettes"
càrû
"mare"
càràn
"mares"
kàytlû
"aigle"
kàytlàn
"aigles"
2.
Suffixe
-A
Le suffixe
-A
resort des rpprochements suivants:
a. ) -8 / -u
cf.
supra 1.a
b. ) -8 / -i
pùè
"ventre"
pùi
"ventres"
tiè
"panier"
t i i
"paniers"
... / .. ·

-
183 -
jàré
"âme"
jàri
"âmes"
coél)é
"chemin"
cOl)i
"chemins"
kûkùré
"chien"
kûkùri
"chiens"
c. ) -a / -e
yaa
"marché"
yee
"marchés"
pïa
"mouton"
pee
"moutons"
kélié
"singe"
kélèé
"singes"
d. ) -a / -l
bûa
"fille"
bût
"filles"
tüa
"abeille"
tÜt
lI a beilles"
kara
"champ"
kart
"champs"
g5ala
"hameéon"
g5lï:
"hameéons"
mi:mï:na
"fourmi"
mï:mï:ni:
"fourmis"
bûnbûna
"moustique"
bûnbûnt
"moustiques"
e. ) -a / -8
yüa
"crapaud"
yüe:
"crapauds"
bina
"âne"
binÉ:
"ânes"
kaza
"coussinet"
kaze:
lIcoussinets"
f. ) -ga
-I)a / -ln
nùga
"beurre"
nùtn
"beurres"
mùga
"baguette"
mùln
"baguettes"
zÙl)a
"calebasse"
zùtn
lI ca l e basses"
g. ) -0 / -l
bï:can
"poitrine"
bï:canï:
"poitrines"
san
"concession"
sànt
"concessions"
bûn
"chèvre"
bünï:
"chèvres"
... / ...

-
184 -
3. Suffixe
1
-I
1
Le suffixe -I ressort des rapprochements suivants:
a.)
-i /
-a
cf. supra 2.b
b.)
-e /
-a
cf.
supra 2.c
c.)
- i /
-an
nènbuni
"pierre sp."
nènbunén
"pierres sp."
késènbini
"suie"
kèsénbinèn
"suies"
d.)
-in /
-an
ci in
"cuisse"
cièn
"cuisses"
e.)
- l
/
-a
cf.
supra 2.d
f.)
- l
/
-an
sün'l
"tamarin"
sünan
Il tamarins"
fûbùni..
"gésier"
fûbùnân
"gésiers"
g. ) -e: / -a
cf. supra 2.e
h. ) -ln / -ga
-I)a
cf. supra 2.f
L) -nl / -0
cf. supra 2. g
j . )
-ln / -an
siLn
"fruit du karité"
stân
"fruits du karité"
... / ...

-
185 -
4. Suffixe
1
-An 1
Le suffixe -An ressort des rapprochements suivants:
a.)
-an /
-u
cf.
supra 1.b
b.)
-ran /
-u
cf. supra 1.d
c. ) -ran / -0
cf. supra log
d. ) -n / -u
cf. supra 1.c
e. ) -ran / -u
cf.
supra 1.1
f. ) -an / -l-
cf. supra 3.f
g. )
-an / -u
cf. supra 1.k
h. ) -ran / -:)
cf. supra L i
B. Réalisations des suffixes
1.) Le suffixe 1 -u 1
a.)
Il se réalise /-U/ après les radicaux suivants:
cv-
cvc-
cvcv-
cvcvc-
... / ...

-
186 -
b.)
Il se réalise 1-01 après les radicaux dont la voyelle finale
est lAI,.
lOi est le résultat d'une contraction vocalique.
cv-
cvcv-
2.)
Le suffixe
1
-I
1
a.)
Il se réalise III après les radicaux suivants:
cv-
cvc-
cvcv-
cvcvc-
b.)
Il se réalise lEI après les radicaux dont la voyelle finale
est lAI. Ce sont:
cv-
CVN- CVC-
CVCV-
CVCVC-
c.)
Il se réalise Ilnl après les radicaux de type CV- dont la
voyelle est III ou lui. Ce cas ne concerne que neuf noms dans la
langue.
Ce sont:
j"l"ln
"main"
jHin
"mains"
sU,n
"fruit du karité"
stan
"fruits du karité"
nùln
"beurres"
nùga
llbeurre"
zùln
"calebasses"
ZÙJ)â.
"calebasse ll
mùln
"baguettes"
mùgâ.
"baguette"
c"l"ln
ll c l ou "
cHin
"clous"
ztln
"oreille"
ztan
"oreilles"
... 1 ...

-
187 -
dttn
"jour"
dHin
"jours"
3.) Le suffixe 1 -A 1
a.)
Il se réalise /A/ après les radicaux suivants:
cv-
CVC-
cvcv-
CVCVC-
b.) Il se réalise /0/ après les radicaux dont la voyelle est /A/.
Ce sont des radicaux de type:
cvv-
cvcv-
c.) Il se réalise /ga/ ou /a/ après les radicaux de type cv- dont
la voyelle est lui. Ce cas ne concerne que trois noms de la
langue. Ce sont:
ZÙJ)â
"calebasse"
zùln
"calebasses"
nùgâ
"beurre"
nùln
"beurres"
mùgâ
"baguette"
mùln
"baguettes"
4. Le suffixe 1 -An 1
a.)
Il se réalise /An/ après les radicaux suivants:
CVC-
CVCVC-
b.) Il se réalise /rAn/ après les radicaux suivants:
cv-
cvcv-
... / ...

-
188 -
Pour les radicaux de type CV- six noms font exception et prennent
IAnl à la place de IrAn/. Ce sont les noms suivants:
j'l'ln
"main"
j'lan
"mains"
ci in
"cuisse"
cian
"cuisses"
zLln
"oreille"
zLân
"oreilles"
sLln
"fruit du karité"
sLân
"fruits du karité"
c'l'ln
"clou"
c'lan
"clous"
di:i:n
"jour"
di:an
"jours"
... 1 ...

-
189 -
Tableau de compatibilité des radicaux nominaux
et des suffixes de classe
Réalisations
des
suffixes
Radicaux
nominaux
-u -u -0 -:> -i -l -e -e: -8 -a -ga -l')éi -an -an -n -ran -ran -ln -r/J
CV-
.+
+
+ + + :+
+ + +
+
+
+
+
+
CV-
CQ-
+ +
+
+
+
-~ ~-'.
cvv-
+
cvv-
CVA-
+
CVC-
+
+
+ +
+ +
+
+
-
CVCV-
+
.,
CVCV CVCA-
+
+ +
1
1
CVCU-
+
+ +
+ +
+
CVCVC-
+ +
+
+
+
+
+
+
+
2.4.
Les radicaux nominaux
L'utilisation de la méthode de la commutation entre d'une
part la forme singulier et d'autre part la forme du pluriel nous
a permis de dégager les principaux radicaux nominaux ainsi que
les suffixes.
En complément à cette procédure, nous avons dû dans
certains cas, notamment dans les cas de contraction vocalique,
recourir à la mise en composition ou aux syntagmes pour parvenir
à
déterminer le radical.
Nous avons ainsi pu dégager certains
... / ...

-
190 -
radicaux que la seule méthode de la commutation n'aurait pas
permis de montrer.
Exemples:
- kûkùré
"chien"
kûkùr - yél i
"croc"
le radical est kûkùr-
- d55
"bois"
da - bié
"petit morceau de bois"
Il boisl petitll
le radical est da-
- pee
"moutons"
pe - bié
"agneau"
Il moutonl petitll
le radical est pe-
- gol i
"escabeau"
gol - nàâ.
"le pied de l'escabeau"
Il escabeaul piedll
le radical est gol-
-
lüü
"intestin"
lü - bié
"intestin grêle tl
Il intestinl petitll
le radical est lü-
- bün
"chèvre"
bü - yûû
"tête de chèvre"
Il chèvrel têtell
le radical est bü-
... 1 ...

-
191 -
Les radicaux nominaux comprennent aussi bien des radicaux à
syllabe ouverte que des radicaux à syllabe fermée.
Nous avons
inventorié-cinq types de radicaux nominaux.
A.
Inventaire
1. Type CV-
Les radicaux de type CV- peuvent prendre les suffixes
suivants:
a. )
1 -u
-> lu,
u,
0,
':JI
kûû
"os"
biû
"enfant"
HiU
"intestin"
plû
"fusil"
g55
"herbe"
155
"sac"
166
"liane à caoutchouc"
b. )
1 -A
1 ->
la,
a,
gal
pïa
"mouton"
166
"liane sp. "
dïa
"maison"
siâ
"arachides"
btâ
"enfants"
pùâ
"ventre"
bùâ
"fille"
pta
"ignames"
nùgâ
"beurre"
... 1 ...

-
192 -
c. )
1 -An
1
-> Iran,
ran,
n,
anl
kûran
"os (plur.)"
firan
"termites"
taran
"cochons"
m5aran
"caoutchoucs"
nüran
"plaies"
garan
"herbes"
tûn
"éléphants"
cian
"cuisses"
d. )
1 -1
1
-> li,
L,
in,
Ln,
e:, el
sii
"arachide"
bùi.
"filles"
pùi
"ventres"
ptt
"igname"
ci in
"cuisse"
nùtn
"beurres"
mùtn
"baguettes"
dgg
"bois (plur.)"
ggg
"herbes (plur.)"
pëë
"moutons"
2.) Type CVV-
Les radicaux de type CVV- peuvent prendre les suffixes
suivants:
... 1 ...

-
193 -
a. )
-A
-> lai
1
1
yu§.
"crapaud"
du§.
"pluie"
yââ
"visage"
b. )
1 -1
-> Igl
1
yue:
"crapauds"
due:
"pluies"
yf:.f:.
"visages"
3.) Type CVC-
Les radicaux de type CVC- peuvent prendre les radicaux
suivants:
a.)
1
-u
-> 1 u,
u 1
goru
"cola"
dIlü
"charognard"
b:)lû
"amant"
g:)gû
"griot"
Y°T)U
"esclave"
COT)Ü
"hippopotame"
cùnu
"estomac"
nàT)û
"viande"
cànû
"lampe"
b.)
1
-An
-> 1 an,
an 1
. cuJèn
=r~ " interdi ts"
dilan
"charognards"
càrân
"mares"
g:)âlân
"trous"
... 1 ...

-
194 -
cùnân
"estomacs"
gùnân
II co ton"
cànan
"lampes"
nànan
"perles"
vànan
"houes"
c. )
-A
-> la,
al
filâ
"poissons"
poara
"gombos (hibiscus escalentus)Il
g5aHi
"hameôons"
fala
"caleôons"
pùnâ
"fleurs"
y6âT)â
"esclaves"
cana
"lune"
j\\:T)a
"dettes"
nàT)a
II v iandes"
d. )
1 -1
-> li,
LI
fi l i
II po isson ll
g6li
lI escabeau"
bolL
"endroit ll
v'LI'L
II pu its ll
c6T)i
II c hemins ll
tùni
IIbuissons ll
pùni
IIfleur ll
j'LT)\\:
IIdette ll
sun\\:
IItamarin ll
b'Ln'L
Il année"
san'L
"concessions"
... 1 ...

-
195 -
e.)
1
-A 1 -> /0/
san
"concession"
bün
"chèvre"
4.) Type CVCV-
Les radicaux de type CVCV- peuvent prendre les suffixes
suivants:
a.)
1 -u
1 ->
/0, u/
Précisons que /0/ est le résultat
d'une contraction vocalique
gad5
"lit"
ka15
"lézard"
kàtuu
"nuque"
b. )
-1
..;..>
1
1
le, e: , i,
l/
kèlèé
"singes"
kële
"lézards"
gade
"lits"
kazg
"coussinets"
jtfûl
"doigts"
nàpui
"mollets"
c. )
-A
1
1 ->
la, a/
nàpué
"mollet"
mimié
"portes"
kéliè
"singe"
jtfûâ
"doigt"
btnâ
"âne"
kaza
"coussinet"
... / ...

-
196 -
d. )
1 -An
1 ->
Iran,
ran,
ni
gëdaran
"lits"
këlârën
"lézards"
gabû.ran
"oignons"
pùp:Jaran
"serviettes"
kàtû.n
"nuques"
5.) Type CVCVC-
Les radicaux CVCVC- peuvent prendre les suffixes suivants:
a.)
1
-u 1 -> lu, ul
bùYÙrû.
"hyène"
dâk5rü
"dos (sing.)"
kayl.lû
"aigle"
dayarü
"lépreux (sing.)"
b.)
1 -I
1 ->
li,
l i
kû.kùr i
"chiens"
kapû.ri
"paniers"
pûpûll
"puce"
n'lk'ln'l
"tante paternelle"
fûbùnl
"gésier"
tütüO'l
"travail"
m'l m'ln 'l
"fourmis"
c.)
1
-A
1
-> la, al
kû.kùra
"chien"
càlira
"fenêtres"
pûpûla
"puces"
n'lk'lna
"tantes paternelles"
... 1 ...

-
197 -
mi:mi:na
"fourmi"
d. )
1 -An
1 - )
lan,
anl
bùyùrén
"hyènes"
dak5ëran
"dos (plur.)"
kâytlân
"aigles"
dayaran
"lépreux (plur.)"
fûbùnân
"gésiers"
tütünan
"travaux"
B. Formes
Nous avons utilisé le procédé de la composition ou la mise
en syntagme pour pouvoir dégager les radicaux nominaux.
En effet,
en nüni:,
lorsqu'un nom est mis en composition devant un autre
élément,
il perd son suffixe de classe;
i l ne reste plus alors
que le radical.
Nous avons distingué d'une part les radicaux qui ne
subissent pas de modifications et d'autre part les radicaux dont
la forme varie.
1.) Radicaux invariables
Il s'agit des radicaux de type:
cv-
cvv-
cvc- où V est différent de 10/
1
cvcv-
cvcvc- où V est différent de /0/
2
Ces radicaux ne subissent pas de variation dans leur formes .
. . . / ...

-
198 -
2.) Radicaux variables
Il s'agit des radicaux de type:
CVC- où V est représentée par 10,
~I
CVVCVC- où V2 est représentée par 10, ~I
Au pluriel,
les radicaux de ce type qui prennent le morphème
de classe 1 -A 1 ou 1 -An 1 voient un élément vocalique la,
al
s'intercaler entre la voyelle 0
ou ~ et la dernière consonne du
radical,
il y a donc capture vocalique. Ce processus peut être
schématisé ainsi:
COC - A
se réalise au pluriel 1 CoaCa, C~aCa 1
COC - A n "
"
1 CoaCan, C~aCan 1
CVCOC - A "
"
1 CVCoaC, CVC~aCa 1
CVCOC - An
Il
"
1 CVCoaCan, CVC~aCan 1
2.5. Classes nominales
Deux types d'approche de l'étude des classes nominales se
présentent. La première approche est fondée sur le concept de
classe:
chaque morphème classificateur constitue une classe
indépendemment de toute considération de nombre.
Dans cette
perspective le nünï possèderait six classes après regroupement.
La seconde approche privilégie le concept de genre;
cette
approche prend en compte les oppositions binaires singulierl
pluriel, un genre étant constitué par la forme singulier et la
forme pluriel correspondante.
Pour notre part, nous adopterons les deux méthodes. Après
l'étude des faits morphophonologiques, nous présenterons
... 1 ...

-
199 -
l'ensemble des classes que comporte la langue.
Elle sera ensuite
suivie par la répartition en genres.
2.6. Regroupement des sous-classes.
Nous avons utilisé un certain nombre de principes pour
regrouper les sous-classes à l'intérieur d'une seule classe.
Ces
principes sont sous-tendus par la notion de distribution
complémentaire;
ce sont:
1.) Le nombre,
autrement dit l'opposition singulier/pluriel:
ont été regroupés à l'intérieur d'une même classe tous les noms
qui utilisent un même suffixe pour former leur singulier ou leur
pluriel.
2.) L'harmonie vocalique qui a pour effet de scinder chaque
classe en deux sous-classes, chaque suffixe ayant deux formes:
une forme avancée et une forme non avancée. Ainsi la classe 1.
comporte un minimum de deux sous-classes lui et lui.
lui et lui
sont en distribution complémentaire:
lui apparaît après un
radical à voyelle avancée et lui après un radical à voyelle non
avancée.
3.) La structure des radicaux:
chaque suffixe a une forme
donnée suivant que le radical est à syllabe ouverte ou à syllabe
fermée.
Ainsi la classe 4. se réalise lan ou anl après un radical
à syllabe fermée et Iran ou rani après un radical à syllabe
ouverte.
lan ou anl et Iran ou rani sont en distribution
complémentaire.
4.) La possession d'un trait commun:
les suffixes
1
-u 1 et
1
-0
1
ont le trait postérieur en commun; de même
1
-I
1
et
... 1 ...

-
200 -
1 -E
1 ont
le trait antérieur en commun.
Sur cette base nous
avons regroupé à
l'intérieur d'une même classe les noms qui
forment leur singulier ou leur pluriel en 1 -u 1 ou 1 -0 1.
2.7. Présentation des classes nominales
A. Classes du singulier
- Classe 1 : suffixe 1 -u 1
Cette classe comporte deux sous-classes
Sous-classe 1.1.
suffixe
-u
->
1
lu """ ul
a. )
kû -u
->
1 kûû 1
"os"
fi
-u
->
1 fiû 1
"termite"
pü -u
->
1 püü 1
"peau"
lü -u
->
1 lüü 1
"intestin"
yû -u
->
1 yûû 1
"tête"
tû -u
->
1 tûû 1
"éléphant"
b. )
kàtû -u 1
->
1 kàtûû 1
"nuque"
fül -u
->
1
1 fülü 1
"éventail"
cùn -u 1
->
1 cùnû 1
"estomac"
yàr -u 1
->
1 yàrû 1
"forgeron"
g61 -u 1
->~
1 g61û 1
"trou"
gér -u 1
->
1 gérû 1
"cola"
yén -u
->
1
1 yéDû 1
"esclave"
g6g -u 1
->
1 g6gû 1
"griot"
nàn -u
->
1
1 nàDû 1
"viande"
A ces sous-classes il faudrait ajouter les sous-classes
... 1 ...

-
201
-
suivantes qui sont affectées par la contraction et l'assimilation
vocalique.
Comme .nous l'avons déjà vu
a + u se réalise /':J/
a + u se réalise /0/
Sous-classe 1. 2.
suffixe
-u
1
1
- )
/0......." ':J/
là -u -1
- )
/ 166 /
"liane à caoutchouc"
ba -u 1
- )
/ b66 /
"de la terre"
la -u
- )
1
/ 166 /
"poquet"
da -u
- )
1
/ d55 /
"bois"
ga -u 1
- )
/ g55 /
"herbe"
bà -u 1
- )
/ b:i6 /
"fibre"
la -u
- )
1
/ 155 /
"sac"
gada -u
- )
/ gad6 /
"lit"
kala -u
- )
/ kë16 /
"margouillat"
ki:nka -u
- )
/ ki:nk5 /
"cafard"
- Classe 3: suffixe 1 -A
Cette classe comporte quatre sous-classes
Sous-classe 3.1.
suffixe
1
-A
- )
/a ~ a/
ya -A
- )
1
/ yaa /
"visage"
ti -A 1
- )
/
tié /
"panier"
dï -A 1
- )
/ dïa /
"maison"
pù -A
- )
1
/ pùâ /
"ventre"
jàr -A 1
- )
/
jàrâ /
"âme"
yua -A 1
- )
/ yua /
"crapaud"
mansa -A
- )
/ mansa /
"galette"
Sous-classe 3 . 2 .
suffixe
1
-A
- )
/0/
1 bi:can
-A
- )
1
/ bi:can /
"poitrine"
... / ...

-
202 -
san -A
- )
/ san /
"concession"
bDn -A
- )
/ bDn /
"chèvre"
Sous-classe 3.3.
suffixe
-A
-)
/a/
1
pe -A
- )
/ pïa /
"mouton"
kélè -A
- )
/ kèlié /
"singe"
Sous-classe 3.4.
suffixe
1 -A
-)
/ga /'V oa/
nù -A
- )
/ nùga /
"beurre"
mù -A
- )
/ mûga /
"baguette"
zù -A
- )
/ zùoa /
"calebasse"
Nous avons retenu un radical CV- au lieu de CVg- ou CVn
grâce à la mise en composition des éléments en question. En
effet,
on dit:
exemples:
- nùga
"beurre"
nù -
n'la
"huile"
on ne dit pas *nùg - n'la
- :z;ùoa
"calebasse"
zù -
farD
"une grande calebasse"
- mùga
IIbaguette"
mù - kû.kû.i
Il ( de )
courtes baguettes"
C'est ce qui nous a conduit à rattacher g et n au suffixe et
non au radical nominal.
- Classe 5: suffixe 1 -I
- )
/i "- l. ('... in """l.n/
a. )
si -I
1
- )
/ sii /
lI arac hide"
t i l -I
- )
/ tili /
"front"
gol -I
- )
/ goli /
"escabeau"
... / ...

-
203 -
p'l -1
->
1
/ p'l'l /
"igname"
T)ün -1
->
/ T)ün'l /
"furoncle"
n'lk'ln -1
->
/ n'lk'ln'l /
"tante paternelle"
fûbùn -1
->
/ fûbùnl /
"gésier"
tütün -1
->
/ tütÜT)'l /
"travail"
b. )
si -1
->
/ siln /
"fruit du karité"
ci -1
->
/ ci in /
"cuisse"
2.8. Fréquences
Les fréquences ont été calculées sur un ensemble de 888 noms
au singulier.
Les classes ont été rangées par ordre décroissant
des fréquences.
Classe U:
60,4 %
Classe A:
20,7 %
Classe 1: 18,9 %
La classe 1 c'est-à-dire la classe U est de loin la classe
la plus fréquente.
Les classes 3 et 5 ont sensiblement la même
fréquence d'apparition.
B.
Classes du pluriel
-
Classe 2
suffixe
1
-1
1
Cette classe comprend trois sous-classes
Sous-classe 2.1.
suffixe
-1
->
/ i """\\...- l ,......, ln/
a. )
ti -1
->
/
tii
/
"paniers"
dl -1
->
/ dII /
"maisons"
pù -1
->
/ pùi /
"ventres"
jàr -1
->
/
jàri /
"âmes"
... / ...

-
204 -
... / ...

-
205 -
Sous-classe 2 .3.
suffixe
1 -I
->
III
btcân -I
->
1 btcânt 1
"poitrines"
sàn -I
->
1 sànl 1
"concessions"
bun -I
->
1 bunt 1
"chèvres"
- Classe 4
suffixe
1
-An 1
Cette classe comprend trois sous-classes
Sous-classe 4.1.
suffixe 1 -An
->
lan ""-,,,anl
cul -An
->
1 culan 1
" interdits"·
ber -An
->
1 bafen 1
"muets
(hommes)"
gùl -An
->
1 gùlan 1
"tambours"
cùn -An
->
1 cùnan 1
"estomacs"
bùyùr·-An
->
1 bùyùran 1
"hyènes"
vàr -An
->
1 vàran f"'-/vànan l
"houes"
g6l -An
->
1 g6alan 1
"trous"
kaytl -An
->
1 kaytlan 1
"aigles"
fûbùn -An
->
1 fûbùnan 1
"gésiers"
tutun -An
->
1 tutunân 1
"travaux"
ci -An
->
1 cian 1
"cuisses"
st -An
->
1 stan 1
"fruits du karité"
Sous-classe 4.2.
suffixe 1 -An
->
Iran
rani
ku -An
->
1 kuran 1
"os (plur.)"
fi
-An
->
1 firan 1
"termites"
b6 -An
->
1 b6aran 1
"fibres"
gade -An
->
1 gaderen 1
"lits"
cànbé -An
1
->
1 cànbéarén 1
"seaux"
Sous-classe 4.3.
suffixe
1
-An 1
->
Inl
.. . 1 . ..

-
206 -
tu -An-
->
1 tun 1
l1-éléphants l1
sù -An
->
1 sùn 1
"pintades"
bù -An
->
1 bùn 1
"marigots"
yu -An
->
1 yun 1
"têtesl\\
kàtu -An
->
1 kàtun 1
Il nuques Il
- Classe 6
suffixe
1 -A
->
la ,,-.../ al
si -A 1
->
1 siâ 1
"arachides"
ni -A 1
->
1 niâ 1
I1bouches"
t i l -A
->
1
1 tilâ 1
"fronts"
pùn -A
->
1
1 pùnâ 1
I1fleurs"
pt -A 1
->
1 pta 1
"ignames"
là -A 1
->
1 làâ 1
Il lianes
à
caoutchouc"
bo -A
->
1
1 boa 1
Il de
la terre
(plur.)"
Dun -A 1
->
1 DUna 1
"furoncles"
b6l -A
->
1
1 b6âlâ 1
l1 endroits"
gél -A 1
->
1 géâlâ 1
"escabeaux"
cànfln -A
->
1 cànflnâ 1
Il savons Il
ntktn -A
->
1
1 ntktna 1
I1tantes paternelles l1
2.9.
Fréquences
Elles ont été calculées sur un ensemble de 888 noms au
pluriel.
Les classes ont été rangées par ordre dé_cI":oi:::.:-::~-_-~-::,
Classe An:
47,64 %
dont
An:
27,02 %
rAn:
18,62 %
Classe A:
37,5
%
Classe I:
14,5
%
.. . 1 . ..

-
207 -
La classe 4 a la plus prande fréquence d'apparition.
La
classe 6 a un taux de fréquence moyen tandis que la classe 2
détient le taux de fréquence le moins élevé.
2.10. Morphotonologie
En nuni le ton du suffixe classificateur demeure invariable
au singulier et au pluriel. Lorsque le ton du suffixe est haut au
singulier,
i l reste haut au pluriel.
C'est dire que l'opposition
de nombre n'influe pas sur le ton du morphème classificateur.
Cependant i l y a une relation entre le schème tonal du radical
nominal et le ton du suffixe. Nous nous proposons d'entreprendre
l'étude des schèmes tonals des radicaux avant de voir le
comportement du ton du suffixe.
A.
schèmes tonals des radicaux nominaux.
Ce sont les schèmes
suivants:
Haut
H -
(H)
Haut - bas
H -
B
Moyen
M -
( M)
Bas
;
B -
(B )
Bas - haut
B - H
1.) Schème haut
a. ) CV-
plû
"fusil"
plrân
"fusils"
yûû
"tête"
yûn
"têtes"
sii
"arachide"
sié
"arachides"
ci in
"cuisse"
cian
"cuisses"
... / ...

-
208 -
b. ) CVc-
gérû.
"cola"
gééré
"colas"
géli
"escabeau ll
gé6lé
lIescabeauxll
cû.lû.
"interdit ll
cû.lén
lIinterdits ll
fili
"poisson ll
filé
II po issons ll
fâlt
"cale6on ll
fâlâ
"cale6ons ll
yéT)û.
lIesclavell
yééT)é
"esclaves ll
nânû
"frère cadet Il
nânâ
"frères cadets"
cééT)é
"chemin"
céT)i
II c hemins ll
c. ) cvcv-
mimii
II por te ll
mimié
II por tes ll
gébû.û.
lI o ignon ll
gébû.rén
lI o ignons ll
d. ) cvcvc-
képû.ré
II pan ier ll
képû.ri
II pan iers ll
pûpûlt
"puce ll
pûpûlâ
"puces"
2. ) Schème haut-bas
a. ) CVCV-
kéllé
II s inge ll
kélèé
"singes ll
b. ) CVCVC-
kû.kùra
II c hien ll
kû.kùri
II c hiens ll
kâytlû
lI a igle ll
kâytlân
lI a igles ll
fûbùni..
II g ésier ll
fûbùnân
II g ésiers"
3 . )
Schème moyen
... / ...

-
209 -
a. ) Cv-
luu
"intestin"
luran
"intestins"
pïa
"mouton"
pee
"moutons"
ptt
"igname ll
pta
Il ignames"
155
"sac"
15aran
"sacs"
100
Il poquet "
loa
"poquets"
b. ) CVV-
dua
"pluie"
dU8
"pluies"
yua
Il crapaud Il
YU8
II crapauds"
c. ) CVC-
dïlü
"charognard"
dïlan
"charognards"
porï
"gombo Il
poara
"gombos"
borï
II v éhicule"
boara
"véhicules"
g5ala
Il hameéon Il
g51t
"hameéons"
COT)Ü
"hippopotame"
cOT)a
"hippopotames"
jOT)ï
"fétiche"
jOT)â
"fétiches"
jtT)t
IIdette"
jtT)a
"dettes"
tanu
"peau"
tanan
"peaux"
d. ) CVCV-
gado
"lit"
gadaran
"lits"
kalo
"lézard"
kâlarân
"lézards"
kaza
"coussinet"
kaz8
IIcoussinets"
e. ) CVCVC-
dayaru
"lépreux"
dayaran
Il lépreux"
dakorü
"dos"
dakoara
lidos"
ntktnt
"tante paternelle"
ntktna
IItantes
paternelles"
... / ...

-
210 -
tutUT)t
"travail"
tutunan
"travaux"
mtmtnt
"fourmi"
mtmtna
"fourmis"
4. ) Schème bas
a. ) Cv-
biu
"enfant"
bta
"enfants"
nàa
"pied"
nf;É:
"pieds"
166
"liane à caoutchouc" 16â
"lianes à
caoutchouc"
pùé
"ventre"
pùi
"ventres"
nùga
"beurre"
nùln
"beurres"
b. ) CVC-
b61û
"amant"
b6a1a
"amants"
si1i
"case"
si1é
"cases"
g6gû
"griot"
g6aga
"griots"
nàT)û
"viande"
nàT)a
"viandes"
cànû
"lampe"
cànan
"lampes"
cùnu
"estomac"
cùnén
"estomacs"
gùT)U
"kapokier"
gùnén
"kapokiers"
pùni
"fleur"
pùné
"fleurs"
c. ) CVCV-
nàpùé
"mollet"
nàpùi
"mollets"
pùp6:)
"serviette"
pùp6aran
"serviettes"
d. ) CVCVC-
bùyùru
"hyène"
bùyùrân
"hyènes"
... / ...

-
211 -
5. )
Schème bas-haut
a. ) CVCV-
kàtüü
"nuque"
kàtün
"nuques"
jifûâ
"doigt"
jifûl
"doigts"
nàfûâ
"doigt de pied"
nàfûl
"doigts de pied"
b. ) CVCVC-
càliri
"fenêtre"
càlira
"fenêtres"
dàbi li
"queue"
dàbila
"queues"
bàbarü
"rive"
bàbarên
"rives"
bibânl
"fumier"
bibânâ
"fumiers"
... / ...

-
212 -
Tableau de compatibilités entre types de
radicaux nominaux et schèmes tonals.
Schèmes
Radicaux
H
H - B
M
B
B - H
cv-
+
+
+
cvv-
+
~
cvc-
+
+
+
cvcv-
+
+
+
+
+
cvcvc-
+
+
+
+
+
Remarques:
La compatibilité est marquée par le signe + et
l'incompatibilité est marquée par l'absence de signe.
Les radicaux monosyllabiques sont compatibles avec les
schèmes haut,
moyen et bas.
Les radicaux dissyllabiques CVCV- et CVCVCV- sont
compatibles avec tous les schèmes tonals.
B. Règles morphotonologiques
Nous nous proposons de voir le comportement du ton du
morphème classificateur et cela en. liaison avec le schème tonal
du radical nominal auquel il se suffixe.
B.l.
Ton haut
Le suffixe n'a pas de ton propre.
Le ton du suffixe se
réalise toujours haut dans les cas suivants:
... / ...

-
213 -
1.) Si le schème tonal du radical est haut,
alors le ton du
suffixe est haut.
Le schème tonal du nom (radical + suffixe) est
haut -
(haut)
- haut.
2.) Si le schème tonal du radical est bas, alors le ton du
suffixe est haut.
Le schème tonal du nom (radical + suffixe) est
bas -
(bas)
- haut.
3.) Si le schème tonal du radical est haut - bas, alors le
ton du suffixe est haut.
Les schèmes tonals du nom (radical +
suffixe) est haut - bas - haut.
Si le schème tonal du radical est bas - haut,
alors le ton
du suffixe est haut.
Le schème tonal du nom (radical + suffixe)
est bas - haut - haut.
Illustrations
a. ) kûû
"os"
kûran
"os"
yââ
"visage"
yÉ;É;
"visages"
g6li
"escabeau"
g6èla
"escabeaux"
cirû
"fantôme"
cira
"fantômes"
mimi i
"porte"
mimia
"portes"
gabûû
"oignon"
gèbûran
"oignons"
kapûrè
"panier"
kèpûri
"paniers"
kûkûlû
"bosse"
kûkûla
"bosses"
mânsâ
"galette"
mânsÉ;
"galettes"
mènbûni
"pierre sp. "
nènbûnan
"pierres sp. "
b. ) biû
"enfant"
biâ
"enfants"
pùa
"ventre"
pùi
"ventres"
nùgâ
"beurre"
nùln
"beurres"
g5gu
"griot"
g5âgâ
"griots"
... / ...

-
214 -
nàT)û
"viande"
nàT)a
"viandes"
pùp66
"serviette"
pùp6aran
"serviettes"
bùyùrû
"hyène"
bùyùran
"hyènes"
,
cànbiû
"tomate indigène"
cànbia
"tomates indigènes"
c. ) kûkùrâ
"chien"
kûkùri
"chiens"
d. ) kàtûû
"nuque"
kàtûn
"nuques"
jifûa
"doigt"
jifûl
"doigts"
càlir i
"fenêtre"
càliré
"fenêtres"
bàbârû
"rive"
bàbérân
"rives"
cànflnl
"savon"
cànflna
"savons"
gànpurî
"oreiller"
gànpuré
"oreillers"
bùnbûna
"moustique"
bùnbûnl
"moustiques"
Le schème tonal du radical et le ton du suffixe ne changent
pas.
B.2.
Ton moyen
Lorsque le schème tonal du radical est moyen,
alors le ton
du suffixe se réalise moyen également.
Le schème tonal du nom
(radical + suffixe)
est alors moyen -
moyen.
Le schème tonal du
radical ne change pas.
Illustrations:
pi:i:
"ignames"
pHi
"ignames"
tuu
"injure"
turan
"injures"
100
"poquet"
loaran
"poquets"
dua
"pluie"
due:
"pluies"
gado
"lit"
gadaran
"lits"
kaza
"coussinet"
kaze:
"coussinets"
... / ...

-
215 -
dïlG.
"charognard"
dïlan
"charognards"
dayarü
"lépreux"
dayaran
"lépreux"
mt:mi:na
"fourmi"
mi:mi:ni:
"fourmis"
nanjüa
"mouche"
nanjüt:
"mouches"
B.3.
Récapitulation
a. ) Ton haut
1.)
CV - V
->
/
CVV /
cvc - V 1
->
/ CVCV /
cvcv - V 1
->
/ CVCVV /
cvcvc - V 1
->
/ CVCVCV /
2. )
CV -V
->
/
CVV /
CVC - V
->
/ CVCV /
CVCV - V 1
->
/ CVCVV /
CVCVC - V
->
/ CVCVCV /
3. )
CVCVC - V
->
/ CVCVCV /
4. )
CVCV - V
->
1
/ CVCVV /
CVCVC - V
->
1
/ CVCVCV /
b. ) Ton moyen
cV - V
->
1
/ CVV /
CVV - V 1
->
/
CVV /
CVC - V 1
->
/
cVCV /
CVCV - V 1
->
/ CVCV /
CVCVC - V 1
->
/ CVCVCV /
... / ...

-
216 -
II.
Les genres nominaux
2.11.
Présentation
Nous avons regroupé les différentes classes nominales en
quatre genres principaux qui sont:
Genre l
-U / -A
Genre II
-A / -I
Genre III
-I /
-A
Genre IV
-U /
-An
Le genre l
-u / -A
Le genre l
comporte deux sous-genres
a.) Sous-genre
-u ,.....,-u /
- 8
""",,-a
Exemples
ciru
"fantôme"
l
~ :"1a_~J'fantômes"
gôru
"cola"
gôarè
"colas"
g6gu
"griot"
g6àgâ.
"griots"
nàl)u
"viande"
nàl)â.
"viandes"
b. ) Sous-genre
-0
/
-8
Exemples
làô
"liane sp.
1661
"
"lianes sp."
155
"poquet"
158
"poquets"
Le genre II
-A / -I
Le genre II comporte cinq sous-genres
... / ...

-
217 -
a. ) Sous-genre
-a "'" -a / -i l''V - t.
Exemples
pùâ
"ventre"
pùi
"ventres"
tiâ
"panier"
t i i
"paniers"
kûkùrâ
"chien"
kûkùri
"chiens"
bùa
"fille"
bùl
"filles ll
kara
"champ"
karl
"champs"
b. ) Sous-genre
-a / -e
Exemples
pla
"mouton ll
pee
"moutons ll
kâliâ
"singe"
kâlèé
II s inges"
c. ) Sous-genre
-0
/
-8
Exemples
yua
IIcrapaudll
yuË
"crapauds"
btna
"âne"
btné:
"ânes"
d. ) Sous-genre
-Ca / -t.n
Exemples
nùga
IIbeurre"
nùln
IIbeurres"
zÙT)a
"calebasse"
zùln
"calebasses"
e. ) Sous-genre
- 0
/
-nt.
Exemples
san
IIconcessionll
sani:
IIconcessionsll
bun
"chèvre"
buni:
Il chèvres Il
... / ...

-
218 -
Genre III
-1 /
-A
Le genre III comporte deux sous-genres
a.)
Sous-genre
-i l''\\--l. /
-a,........-a
Exemples
si i
"arachide"
sié
"arachides"
fili
"poisson"
filé
"poissons"
pûli
"tas (sing.)"
pûlé
"tas (plur.)"
p"t"t
"igname"
p"ta
"ignames"
b:Jl"t
"endroit"
b:Jâlâ
"endroits"
y"tl"t
"sein"
y"tla
"seins"
b. ) Sous-genre
-In / -An
Exemples
siln
"fruit du karité"
siân
"fruits du karité"
ci in
"cuisse"
cién
"cuisses"
Genre IV
-u / -An
Le genre IV comporte quatre sous-genres
a.)
Sous-genre
-u "\\... -u /
-an ",-,-an
Exemples
cûlû
"interdit"
cûlén
"interdits"
cùnû
"estomac"
cùnén
"estomacs"
dilû
"charognard"
di lén
"charognards"
g:ilû
"trou"
g:iâlân
"trous"
vàrû
"houe"
vàrân
"houes"
kâyilû
"aigle"
kâyilân
"aigles"
... / ...

-
219 -
b. ) Sous-genre
-u "-' -u / -ran
-ran
,/'00/
Exemples
fiû.
"termite"
firân
"termites"
gâbû.û.
"oignon"
gébû.rân
"oignons"
tüü
"injure"
türan
"injures"
vüü
"feuille"
vüran
"feuilles"
c. ) Sous-genre
- 0 l'''V- -:)
/
-ran l'''V-- ran
Exemples
b:i:J
"fibre"
b:iârân
"fibres"
m55
"caoutchouc"
m5aran
"caoutchoucs"
too
"cochon"
taran
"cochons"
gado
"lit"
gadaran
"lits"
d. ) Sous-genre
-u / -n
Exemples
tû.û.
"éléphant"
tû.n
"éléphants"
yû.û.
"tête"
yû.n
"têtes"
kàtû.û.
"nuque"
kàtû.n
"nuqu
2.12.
Noms à double genre
Un certain nombre de noms très limité appartient à deux
genres.
Cela s'explique par le fait que quelques nominaux peuvent
prendre deux suffixes différents au pluriel.
Ces double pluriel
sont en variation libre.
Exemples
a.) kalo
"lézard"
kalë
"lézards"
(1.6/2.2)
kalo
"lézard"
kalaran
"lézards"
(1.6/4.3)
... / ...

-
220 -
b. ) gado
"lit"
gadé
"lits"
(1.6/2.2)
gado
"lit"
gadaran
"lits"
(1.6/4.3)
c. ) b6:)
"fibre"
b6É:
"fibres"
(1.5/2.2)
b6:)
"fibre"
b6ârân
"fibres"
(1.5/4.3)
d. ) ki:nk5
"cafard"
ki:nke:
"cafards"
(1.6/2.2)
ki:nk5
"cafard"
ki:nkaran
"cafards"
(1.6/4.3)
2.13.
Noms sans opposition de nombre
Il existe quelques noms qui ne connaissent pas l'opposition
singulier/ pluriel.
Ils ont donc une seule forme.
Certains de ces
noms sont dérivés de radicaux nominaux ou de radicaux verbaux que
nous verrons dans le chapitre consacré à la dérivation.
Contrairement à certaines langues voltaïques,
il n'y a aucun
problème pour rattacher ces noms à une classe.
Ainsi nous pouvons faire le rangement suivant:
a. ) suffixe
-u
cl.1:
il se réalise /u/
(cf.
dérivation)
1
son -u
->
1
/
sonil /
"amour"
bon -u
->
1
/
bOf)il /
"appel"
nan -u
->
1
/ naf)u /
"sortie"
vir -u
->
1
/ vIril /
"départ"
pi -u
->
1
/ pIril /
"retour"
kû.kùr -u
->
/
kû.kùrû. /
"grand chien"
b. ) suffixe
-1
cl.5:
1
dûn -1
->
/
dUf)i: /
"haîne"
b61 -1
->
/
b61l /
"liaison amoureuse"
kan -1
->
/
kani: /
"féminité"
Itn -1
->
/
li:f)i: /
"le chaud"
... / ...

-
221 -
c. ) suffixe
-A
c1.3
bi -A
- )
/ biè /
"petit enfant"
bù -A
- )
/ bùè /
"petit marigot"
jân -A
- )
/
jânâ /
"sang"
s6ân -A
- )
1
/ s6ânâ /
"bière du mil"
nâyi:l -A
- )
/ nâyi:lâ /
"lait"
câvi:r -A
- )
/ câvi:râ /
"honte"
d. ) suffixe
-An
1
tu -An
- )
/ turân /
"miel"
ti: -An
- )
/ ti:rân /
"banco"
Remarques
Parmi ces noms à une seule forme,
certains ont une valeur de
pluriel et d'autres une valeur de singulier. Mon intuition de
locuteur de la langue me permet de faire cette distinction.
a.) Noms ayant valeur de pluriel
Exemples:
jânâ
"sang"
turân
"miel"
ti:rân
"banco"
fi:ân
"urines"
nâyi:lâ
"lait"
düÏan
"sommeil"
b.) Noms ayant valeur de singulier
Exemples:
pâri:
"chefferie"
kunkun
"mensonge"
câvi:râ
"honte"
zi3ri:
"pauvreté"
... / ...

-
222 -
zéni
"beauté"
yuan\\:
"bonheur"
b:Ht
"liaison amoureuse"
wuluJ)u
"méchanceté"
2.14. Valeur sémantique des genres
L'étude des classes nominales est généralement suivie par
une tentative d'établir un lien entre classes ou genres nominaux
et une certaine "vision du monde". Ainsi on a pu établir des
champs sémantiques divers: humains, animaux,
noms de masse,
liquides,
instruments, végétaux ... etc.
En nunt,
il n'existe pas d'organisation systématique en
champs sémantiques liés aux classes ou aux genres.
On pourrait
nous rétorquer qu'il serait peut-être possible d'établir des
champs lexicaux en sortant du cadre des champs sémantiques
traditionnellement établis. Même à ce niveau,
le problème reste
entier dans la mesure où nous assistons à une dispersion de ce
qui pourrait constituer un champ sémantique à l'intérieur de
plusieurs classes ou de plusieurs genres.
Illustration
Genre I:
i l comporte:
noms d'humains, noms de végétaux,
noms de parties du corps, noms
d'animaux, noms d'ethnies, noms de parenté.
Genre II:
il comporte:
noms d'humains, noms d'animaux, noms de liquides,
collectifs .
. . . 1 ...

-
223 -
Genre III:
il comporte:
noms d'humains,
noms de parties du corps, noms de lieux, noms
d'animaux, abstraits, noms de parentés.
Genre IV:
il comporte:
noms d'animaux, noms d'oiseaux, noms de végétaux, noms
d'instruments,
abstraits, noms de partie du corps.
Il se pourrait qu'il y ait eu une unité sémantique dans les
genres mais au point où.se trouve la langue,
le contenu
sémantique ne nous permet pas de regrouper les noms en champs
sémantiques.
. .. / ...

-
224 -
II - MORPHOPHONOLOGIE VERBALE
... 1 ...

-
225 -
Morphologie verbale
Nous nous proposons d'étudier la morphologie verbale dans
cette partie.
Cette étude sera faite à
l'intérieur du système de
conjugaison.
En effet,
ce n'est qu'au travers de ce système que
nous pourrons voir tous les phénomènes qui ont lieu et qui
résultent de la combinaison d'un radical verbal + modalité
verbale.
Nous commencerons notre analyse par un exposé sur
l'aspect.
I.
L'aspect
L'aspect peut être défini comme une catégorie grammaticale
qui envisage l'action dans son déroulement ou dans son
achèvement.
Nous distinguerons d'une part l'aspect accompli et
d'autre part l'aspect inaccompli.
3.1. L'accompli
L'aspect accompli décrit le procès comme achevé. Ainsi
lorsque nous disons:
Exemples:
à
tua
"je suis tombé"
à
di
"j'ai mangé"
L'action que décrit le verbal est déjà réalisée au moment où nous
parlons:
l'action est achevée ou autrement dit "accomplie".
Comment peut-on exprimer l'aspect accompli en nun~?
... /' ..

-
226 -
1. Modalités et contextes d'apparition
L'accompli se forme à l'aide de modalités qui se présentent
sous forme de suffixes. Cependant la sélection des suffixes
dépend de la structure du radical verbal et de la nature des
voyelles du radical verbal. Notons également que les suffixes que
nous retrouvons au niveau des verbes sont identiques au moins sur
le plan formel à ceux que nous avons vus dans la morphologie
nominale.
A.
Le suffixe 1 -U
1
Il apparaît après les radicaux de type:
CVC- dans les
conditions suivantes:
CVC- + 1 -U 1
se réalise
1 CVCu ~CVCu 1
Dans les radicaux CVC- qui prennent le suffixe
1 -U
1
'
la
voyelle est toujours représentée par une voyelle postérieure lu,
u,
0 ,
~I et jamais par une voyelle antérieure li,
l ,
e,
81 ou
centrale la,
al ce que nous transcrirons par:
CVC- + 1 -U
->
1 CUCu ;,,\\/CUCu 1
Exemples: pùlù
"augmenter (Ace.)"
fùlù
"souffler (Ace.)"
g5li.3
"taquiner (Ace.)"
bulu
"écraser dans un mortier
(Ace.)"
g6lu
"accrocher (Ace.)"
k6lù
"détacher (Ace.)"
k6rù
"vider (Ace.)"
kuru
"choisir (Ace.)"
suru
"ouvrir
(Ace.)"
... 1 ...

-
227 -
cùrù
"verser d'en haut
(Ace.)"
siSrü
"décrocher (Ace.)"
corù
"mettre en tas
(Ace.)"
gorù
"plier (Ace.)"
B.
Le suffixe
1 -1
1
Contextes d'apparition du suffixe
1
-1
1
Le suffixe
1
-1
1
apparaît après les radicaux de type:
-
CVC-
-
CVN-
-
CVV-
Illustration
a.)
CVC- + 1 -1
->
/
CVCi ~CVCl /
Dans le cas des radicaux CVC-,
la voyelle est une voyelle
antérieure ou centrale.
C'est cette qualité de la voyelle
qui permet de distinguer les radicaux CVC- qui prennent le
suffixe
1
-u 1 des radicaux CVC- qui prennent le suffixe
1 -1
1;
en effet les radicaux CVC- qui prennent
1 -u 1
ont une voyelle postérieure.
Exemples:
fi l i
"brûler (Ace.)"
si l i
"balancer (Ace.)"
ft.rt.
"fouetter (Ace.)"
b"tr"t
"montrer
(Ace.) "
sè;rt.
"peler (Ace.)"
pèri
"caresser (Ace.)"
dàl"t
"plier
(Ace.)"
... / ...

-
228 -
gal"l
"enjamber
(Ace.)"
pàri
"couvrir (Ace.)"
càri
"vanner
(Ace.)"
b. ) CVN- +
-1
->
1
/ CVNL /
Les radicaux CVN- ont une forme CVNV à l'indicatif
Exemples:
ftnt
"raser (Ace.)"
ptnt
"fâner (Ace.)"
stnt
"rougir (Ace.)"
jtl')t
"emprunter (Ace.)"
zàl')t
"délayer (Ace.)"
ltl')t
"chauffer (Ace. )"
ttl')t
"éternuer (Ace. )"
l')ùnt
"enfler
(Ace. ) "
N- est représenté par ln,
1')/ qui correspondent aux consonnes
nasales pouvant apparaître en position intérieure.
c.)
CVV- + 1 -1
1
->
/
CVe /
Dans CVV- les voyelles sont hétérotimbres et la première
voyelle est toujours lu,
u/ et la seconde la,
al.
Exemples: biië
"demander
(Ace. )"
kiië
"cueillir (Ace. )"
vùè
"attacher
(Ace.)"
lùè
"construire (Ace.)"
tùè
"bourgeonner (Ace. )"
fiië
"enlever (Ace.)"
Tout comme nous l'avons vu dans la morphologie nominale nous
avons ici un cas de contraction vocalique entre la dernière
voyelle du radical et la voyelle suffixale.
. .. / ...

-
229 -
Illustration:
bila
"demander (Indic.)"
bila- l
--->
1
1
/
bile /
"demander
(Ace.)"
fila
"enlever (Indic.)"
--->
1
fila- l
1
/
file /
"enlever (Ace.)"
vùà
"attacher (Indic.)"
--->
/
vùè /
"attacher (Ace.)"
1 vùà-
l
1
küâ
"cueillir (Indic.)"
--->
1 küâ-
l
1
/ kile /
"cueillir (Ace.)"
Remarque
Les deux derniers exemples méritent qu'on s'y attarde un
peu.
Comme nous pouvons le constater,
les radicaux de ces verbes
comportent des voyelles non avancées alors que la forme de
l'accompli ne comporte que des voyelles avancées.
Ces radicaux
verbaux pourraient être rapprochés des radicaux nominaux qui ont
des voyelles non avancées au pluriel et des voyelles avancées au
singulier. Ces verbaux et ces nominaux auraient deux formes de
radicaux: un radical avec voyelle avancée et un autre radical
avec voyelle non avancée.
C. Le suffixe
1 -A
1
Contexte d'apparition du suffixe -A
Le suffixe -A connaît trois réalisations suivant le type de
radicaux et suivant le type de voyelle du radical verbal.
Illustration
1.)
CV- +
1 -A
->
/ CVa f"'\\.../CVa /
... / ...

-
230 -
Le suffixe
1 -A
1 se réalise
la, al avec les radicaux de
type CV-.
Dans ces radicaux CV-,
la voyelle est toujours
représentée par lu,
u/.
Exemples: gua
"tuer (Ace. )"
tua
"tomber (Ace.)"
pua
"pourrir (Ace.)"
)1ùà
"boire (Ace.)"
kùà
"creuser (Ace.)"
mùà
"sucer (Ace. )"
nùà
"grossir (Ace.)"
güa
"mettre à califourchon (Ace.)"
pué
"couvrir (Ace. )"
cué
"descendre (Ace.)"
2.) CV- + 1 -A 1
->
1 Cl-ga 1
Le suffixe
1
-A 1 se réalise Igal après les radicaux de type
CV-.
Dans ces radicaux CV-,
la voyelle est toujours représentée
par Il-/.
Exemples:
ttgà
"mourir (Ace.)"
ftgà
"uriner (Ace.)"
dtgà
"monter (Ace.)"
vtgà
"refuser (Ace. )"
ctgà
"veiller sur
(Ace.)"
ytgà
"tomber malade (Ace.)"
btgà
"mûrir (Ace.)"
... 1 ...

-
231 -
D.
Le suffixe
1
-~ 1
Le suffixe
1 -~
1 se réalise
I~j après les radicaux de
type:
-
CV-
-
CVN-
-
CVVN-
a.)
CV- + 1 -~ 1
->
1 CV 1
Dans les radicaux CV-,
la voyelle est toujours lai.
Exemples: gà
"moudre (Ace.) "

"donner un coup de pied (Ace.)"
ca
"dépecer (Ace.)"
s'a
..,..:-'bmanque r
(Ace. )"

"pleuvoir (Ace.)"
pa
"clouer (Ace.)"

"gratter (Ace. )\\1

"éclater (Ace.)"

"manger sans sauce
(Ace.)"
b.) CVN- + 1 -~ 1
->
1 CVN 1
Ces-radicaux CVN- ont une forme CVN à l'indicatif.
Exemples:
ftn
"moucher (Ace. )"
stn
"laver (Ace.)"
mtn
"habituer (Ace.)"
pË:n
"germer (Ace. )"
jË:n
"égarer (Ace.)"
jùn
"saluer (Ace. )"
man
"mesurer
(Ace.)"
tan
"puiser (Ace.)"
tun
"poser
(Ace.)"
... 1 ...

-
232 -
nun
"chanter
(Acc. ) "
tùn
"travailler
(Acc. ) "
pàn
"fouetter
(Acc.)"
c. ) CVVN- +
1
-~ 1
->
/ CVVN /
Exemples:
ku€n
"réparer
(Acc. ) "
puin
"éclater
(Acc. )"
cuin
"planter
(Acc.)"
tûgn
"verser
(Acc. )"
tùi.n
"injurier
(Acc.)"
sùi.n
"parler
(Acc.)"
kûan
"puiser
(Acc.)"
sûan
"tremper
(Acc.)"
pûan
"enlever (Acc.)"
tuan
"reculer
(Acc.)"
gùàn
"sous-estimer
(Acc.)"
gùàn
"pêcher
(Acc.)"
... / ...
L

-
233 -
2. Tableau récapitulatif des contextes d'apparition des
suffixes de l'accompli.
Suffixes
A
Radicaux verbaux
(Rv)
Radicaux verb.
A
ga
r/J
1
U
,
U = u, tJ
CU-
+
1 = l-
a = a
CI-
+
CV-
Ca-
+
CVN- (inf. CVN)
+
CVN-
CVN-
(inf. CVNV)
+
A = voyelle antéri-
CAC-
+
eure ou centrale
U = voyell~ posté-
CUC-
+
rieure
CVVN-
CVVN-
+
..... ...
"
-'..
Commentaire
La deuxième colonne verticale de radicaux verbaux (Rv)
représente les variations des principaux radicaux qui figurent
dans la première colonne. Cela signifie qu'il y a une
complémentarité entre plusieurs formes d'un même radical. C'est
ainsi que pour le radical verbal de type CV-, nous le divisons en
trois en tenant compte de la nature de la voyelle. Nous avons
ainsi obtenu les subdivisions suivantes:
CU-
CV- se subdivise en
CI-
{Ca-
Il en est de même pour les radicaux de type suivants:
CAC-
CVC- se subdivise en
{ CUC-
... 1 ...

-
234 -
CVC- (inf.)
CVN- se subdivise en
CVNV- (inf.)
Les radicaux CVV-,
CVVN- ne connaissent pas de subdivisons.
Le suffixe 1 -A 1 connaît deux réalisations lAI et Igal
suivant la nature de la voyelle du radical CV- auquel i l se
suffixe.
Nous avons matérialisé par le signe + la compatibilité entre
un. radical et un suffixe donné. L'absence de signe signifie une
incompatibilité combinatoire. A chaque radical ou subdivision de
radical correspond un suffixe précis,
ce qui fait que dans notre
tableau,
i l n'y a qu'un seul signe dans la case où se fait
la
jonction radical verbal + suffixe.
3. Tableau des formes canoiques des syntagmes verbaux à l'accompli
Radical verbal
suffixe accompli
syntagme verbal
CV-
-A
CVV
CV-
-ga
CVCV
CVN-
CVV
CVC-
-1
CVNV
CVC-
CVCV
CVC-
-u
CVCV
CV-
CV
CVN-
-~
CVN
CVVN-
CVVN
Le tableau ci-dessus résume les différentes formes
canoniques des syntagmes verbaux à
l'accompli.
. .. 1 ...

-
235 -
3.2. L'inaccompli
L'aspect inaccompli envisage le procès dans son déroulement,
comme en cours et donc inachevé.
Exemple:
à
tut:
"je tombe"
à
na!)a
"je sors"
L'action a lieu au moment même où je parle. Ainsi lorsque
Paul dit qu'il tombe,
on peut dire qu'il a commencé à tomber mais
que sa chute n'est pas terminée:
l'inaccompli décrit donc une
action non achevée.
1.. Modalités et contextes d'apparition
A. Le suffixe 1 -I
1
Il apparaît après les radicaux de type:
CV-
CVV-
CVC-
CVN-
CVVN-
Illustration
a.) CV- + 1 -I
Deux cas se présentent:
1er cas:
la voyelle du radical CV- est lu,
vi
CV- +
-I
->
1 CVi ~ CVl. 1 que nous transcrivons par:
CV- +
-I
->
1 Cui ~CVl. 1
Exemples:
gut:
"tuer (Inacc.)"
tut:
"tomber (Inacc.)"
pûl
"pourr ir (Inacc.)"
... 1 ...

-
236 -
pùi
"boire (Inacc. )"
kùi
"creuser
(Inacc.)"
mùi
"sucer
(Inacc. )"
nùi
"grossir (Inacc.)"
gui
"mettre à califourchon (Inacc.)"
pui
"couvrir
(Inacc.)"
cui
"descendre (Inacc.)"
2e cas:
la,voyelle du radical CV- est /a,
a/
CV- + 1 -I
->
/
Ce: /
Nous avons là un cas de contraction entre la voyelle /a,
a/
du radical et la voyelle
1
-I
1
du suffixe.
Ca- + 1 -I
->
Cat.
1
->
/
Ce:
/
Exemples:
gg
"échouer
(Inacc.)"
fÉ;
"donner un coup de pied (Inacc.)"
cf
"dépecer
(Inacc.)"
sÉ;
"manquer
(Inacc.)"
nt
"pleuvoir (Inacc.)"
pf
"clouer
(Inacc.)"
zÉ;
"gratter (Inacc.)"
lÉ;
"éclater (Inacc.)"
t t
"manger sans sauce (Inacc.)"
b.)
CVV- +
-I 1
->
/
CVe /
Dans les radicaux CVV,
les voyelles sont hétérotimbres et la
première voyelle est toujours /u,
u/ et la seconde /a,
a/.
Nous
retrouvons les mêmes verbes que ceux qui. figurent au numéro B.c
avec le même phénomène de contraction vocalique:
... / ...
- - - - - - - - - -
-
-

-
237 -
Cua + l
->
1 Cue 1
Cua + l
->
1 Ce: 1
Exemples:
büë
"demander
(Inacc.)"
küë
"cueillir
(Inacc.)"
vùè
"attacher
(Inacc.)11
··.lùè~­
"-construire (Inacc.)"
tùè
"bourgeonner
(Inacc.)11
füë
"enlever (Inacc.)"
tùè:
"toucher (Inacc.)"
c.)
CVN- +
-I
1
->
1 CVNL 1
Ces radicaux CVN- ont une forme CVNV à
l'indicatif
Exemples:
ftnt
"raser (Inacc.)"
ptnt
"fâner
(Inacc.)"
stnt
"rougir (Inacc.)"
jtf)t
"emprunter
(Inacc.)11
zàf)t
"délayer (Inacc.)"
ltf)t
"chauffer (Inacc.)"
ttf)t
"éternuer
(Inacc.)"
f)ùnt
"enfler (Inacc.)"
d. ) CVVN- +
-I
1
->
1 CVVNi
CVVNL 1
Dans les radicaux CVVN- seuls les radicaux dont la deuxième
voyelle est
la, a,
LI c'est-à-dire une voyelle centrale ou
an~érieure peuvent prendre le suffixe -I. Nous ajoutons que la
succession vocalique dans CVVN- est une succession hétérotimbre.
Exemples:
tùàf)t
"mâcher (Inacc.)"
f)uanl
"faire un sacrifice (Inacc.)"
suanl
"tremper
(Inacc.)"
... 1 ...

-
238 -
guInt
"plumer (Inacc.)"
puani.
"enlever (Inacc.)"
gùéni
"sous-estimer (Inacc.)"
e.) CVC- + 1 -I
->
/ CVCVi 'V CVCL /
Tous les radicaux de type CVC- prennent le suffixe
1
-I
1
à
l'inaccompli quelle que soit la nature de la voyelle du radical
verbal. La deuxième consonne du radical peut être /r/ ou /1/.
Exemples:
pùli
"augmenter (Inacc.)"
fùli
"souffler (Inacc.)"
g51t
"taquiner (Inacc. )"
kari
"enlever (Inacc.)"
kû.ri
"choisir (Inacc.)"
fili
"brûler (Inacc.)"
sili
"balancer (Inacc. )"
dalt
"plier (Inacc. )"
galt
"enjamber (Inacc.)"
pèri
"caresser (Inacc. )"
péri
"couvrir (Inacc.)"
B.
Le suffixe
1
-~ 1
Il se réalise /p/ dans les radicaux de type:
CV-
CVN-
CVVN-
... / ...

-
239 -
Illustration:
a. ) CV- +
-rp
->
1 cv 1
Exemples:

"balayer (Inacc. )"
tt
"mourir (Inacc. )"
ft
"uriner
(Inacc.)"
lè:
Il tâtonner
(Inacc. )11
pè:
Il ramasser
(Inacc.)11
ti
II prendre
(Inacc.)"

Il moudre
(Inacc. )"
Le dernier gà Il moudre Il constitue une exception:
en effet i l
prend le suffixe I~I à l'inaccompli alors que les verbes de
structure Ca prennent le suffixe 1 -I
1 à
l'inaccompli.
b.)
CVN- + 1 -~ 1
->
1 CVN 1
Les radicaux de type CVN- dont la voyelle est III peuvent
prendre le suffixe
1 -A 1. Ces radicaux sont en nombre assez
limité.
Exemples:
ftn
Il moucher
(Inacc. )11
stn
" laver
(Inacc. )11
mIn
"habituer
(Inacc. )11
ztn
Il lever
(Inacc·. ) "
tIn
("étendre (Inacc.)11
c. ) CVVN- +
-rp 1 ->
1 CVVN 1
Seuls les radicaux de type CVVN- dont la deuxième voyelle
est une voyelle antérieure peuvent prendre le suffixe
1 -A 1. N
est toujours représenté par In/.
Il s'agit toujours d'une
succession de voyelles hétérotimbres.
Exemples:
kü~n
II r éparer
(Inacc)1I
... 1 ...

-
240 -
pûÎn
"éclater
(Inacc.)"
cÛÎn
"planter
(Inacc.)"
tÛÉ:n
"verser
(Inacc.)"
tùLn
"injurier
(Inacc.)"
sùLn
"parler
(Inacc.)"
C.
Le suffixe
1
-A
1
Le suffixe
1
-A 1 se réalise la,
al dans les radicaux de
type:
CVN-
CVVN-
Illustration
a.)
CVN- + 1 -A 1
->
1 CVNa
CVNa 1
Seuls les radicaux de type CVN- dont la voyelle est la,
a,
u,
ul peuvent prendre le suffixe 1 -A 1. La consonne nasale 1 N
est réalisé In/.
Exemples:
naT)a
"sortir (Inacc.)"
maT)a
"mesurer (Inacc.)"
taT)a
"puiser
(Inacc.)"
tÙT)à
"travailler
(Inacc.)"
mÙT)à
"rire (Inacc.)"
tÛT)8
"poser
(Inacc.)"
nÛT)8
"chanter
(Inacc.)"
pàrà
"fouetter (Inacc.)"
b.)
CVVN- +
-A
1
->
1 CVVNa 1
Dans les radicaux de type CVVN- qui peuvent prendre le
... 1 ...

-
241 -
suffixe 1 -A 1 la deuxième voyelle est /a/ tandis que la consonne
nasale
1 N
se réalise /n/.
Exemples:
kûâ.T)â.
"puiser (Inacc.)"
güâT)â
"regarder (Inacc.)"
yùàT)à
"regarder (Inacc.)"
Remarques
Parmi les radicaux de type CVVN- dont la deuxième voyelle
est /-a-/,
certains prennent le suffixe
1
-A 1 comme nous venons
de la voir; d'autres prennent le suffixe 1 - I I . La consonne
nasale se réalise /n/ pour les premiers et /n/ ou /T)/ pour les
seconds. Cependant rien ne nous permet pour l'instant d'expliquer
le choix de /n/ ou /T)/, ni pourquoi les uns prennent le suffixe
1
-A 1 et les autres le suffixe
1
- I I .
. .. / ...

-
242 -
2. Tableau récapitulatif des contextes d'apparition des
suffixes de l'inaccompli
~
Radicaux verbaux
i ~ A l
CV-
+
A = a
CV-
CU-
+
U = u, u
( 1 )
CA-
+
CVV-
+
CVN- (inf. CVNV)
,fr:-:".-
'+
CVN-
CVN-
C1N-
+
(inf. CVN)
CVN-
+
V=a,a,u
CVC-
+
. ,
'"""'---..
(2 )
E = e:,
i ,
1..
CVEn-
+
CVVN-
V2 = a,
a,
1..
CVV2n-
+
+
Exceptions:
(1):
gà "moudre" prend le suffixe /'1/ à l'inaccompli
(2):
guln "plumer" prend le suffixe
1 ·-1
1
à
l'inaccompli contrairement aux autres CVEn-
Commentaire
Nous avons représenté dans la deuxième colonne verticale les
différentes variations des principaux radicaux verbaux.
Les
radicaux verbaux prennent différentes formes suivant les suffixes
avec lesquels ils peuvent se combiner.
Les variations de radicaux verbaux sont:
... / ...

-
243 -
CV- se subdivise en
CVN-
(inf.
CVNV)
CVN- se subdivise en
CIN-
CVN-
(inf. CVN)
se subdivise en
CVN-
CVEn-
CVVN- se subdivise en
CVV-
Les radicaux CVV- et CVC- ne conaissent pas de variations.
Le signe + indique la compatibilité combinatoire entre le
radical verbal et un suffixe donné.
L'absence de signe marque une
incompatibilité combinatoire.
Il apparaît dans ce tableau que le radical 1 CVVn 1 peut
prendre deux suffixes. Comme nous l'avons déjà dit,
nous ne
pouvons pas pour l'instant donner une explication satisfaisante à
cette situation en montrant éventuellement l'existence d'une
complémentarité.
. .. 1 ...

-
244 -
3. Tableau des formes canoniques des syntagmes verbaux
à
l'inaccompli.
Le tableau comporte les différentes formes canoniques des
syntagmes verbaux à l'inaccompli.
Radical verbal
Suffixe inaccompli
Syntagme verbal
CV-
CVV
CV-
CVV
CVV-
cvv
-1
1
1
CVN-
CVNV
CVC-
CVCV
\\
CVVN-
CVVNV
CV-
CV.
- .
t~",~..a:-:-··~ ........
.- .
CVN-
-cp
1
1
CVN
CVVN-
CVVN
CVN-
CVNV
l -A 1
CVVN-
CVVNV
4. Tableau récapitulatif des formes identiques
suff:ixes
radical verbal
-1
-ci>
CV-
+
+
CVV-
+
CVN-
+
CVC-
+
Le tableau ci-dessus reprend les radicaux verbaux qui
prennent un même suffixe à
l'accompli comme à l'inaccompli .
. . . / ...

-
245 -
Nous obtenons là des formes absolument identiques. Pour s'y
retrouver, en plus du contexte,
le locuteur utilise plutôt la
forme du progressif:
wûlè "être en train" à
la place la forme de
l'inaccompli.
Ainsi on dira:
à wû.lé à ftnt
"je rase"
Il
jel être en train dei
jel raserll
"je suis en train de raser"
3.3. Les radicaux verbaux
Après l'étude de l'aspect, nous allons à présent aborder
celle des radicaux verbaux. L'utilisation de la commutation entre
les différentes formes aspectuelles nous permettra de dégager les
modalités et de dégager les radicaux verbaux aussi.
Illustration
Nous pouvons opposer:
-
tu-t
"(je)
tombe"
tu-a
"(je suis)
tombé"
Le radical verbal est tu- et les modalités verbales sont -l
et -u.
Nous proposons d'autres exemples qui sont:
kar-t
" (je) déchire"
kar-u
"(j'ai) déchiré"
tt-o
"( je) meurs"
tt-gà
"(je suis) mort"
pü-ï
"(je)
ferme"
pü-a
"(j'ai)
fermé"
yà-o
"(je) vends"
yè-o
"(j'ai) vendu"
Les radicaux que nous avons dégagés peuvent être rangés
selon les structures suivantes:
cv-
cvv-
cvc-
.. . 1 . ..

-
246 -
CVN-
CVVN-
Illustration
1.)
type CV-
bt-
"mûrir l1
ft-
l1 ur iner l1
It.-
l1enleverl1
gü-
Il tuer Il
tü-
I1tomber l1
cû-
I1 p incer l1
nà-
I1voir"
pa-
Il donner Il
gà-
"moudre Il
pè:-
I1ramasser"
jè:-
"s'évanouir l1
lè:-
"tâtonner"
pü-
I1couvrirl1
nù-
"grossir"
lù-
I1déménager"
t i -
"prendre l1
nï-
"entendre"
j i -
"devenir"
lë-
"répondre"
të-
"adosser"
pë-
"balayer l1
ka-
"mettre l1
yà-
"acheter"
và-
"mouiller l1
... / ...

-
247 -
Au niveau de la structure du radical verbal, V n'est jamais
représenté par loi ou I~/. Cela s'explique par le fait qu'au
niveau des verbes ces voyelles ne peuvent apparaître que dans les
structures de type CVC-, CVN- CVCVC- ou-CVCVN-.
2.) CVC-
btr-
"tracer"
bû.l-
"écraser
(mortier)"
pùg-
"nager"
pùl-
"augmenter"
mùr-
"arracher"
d~il­
"plier
(vêtement)"
dàr-
"couper, aiguiser"
tàr-
"partager"
tùr-
"traîner par terre"
nèr-
"maigrir"
sû.r-
"ouvrir"
s:,)l-
"préparer
(le-gateau de mil)"
z:')r-
"balayer"
zll-
"somnoler"
làr-
"étaler"
lùg-
"battre"
far-
"giffler"
fùg-
"effrayer"
fùl-
"souffler"
vàr-
"cultiver"
gàr-
"arroser"
gàl-
"compter"
kû.r-
"choisir"
... 1 ...

-
248 -
... / ...

-
249 -
vùà-
"attacher"
5. ) CVVN-
puin-
"éclater"
tÛÊ:n-
"verser"
kûan-
"puiser"
gü"i:n-
"plumer"
to.an-
"reculer"
g.ùàn-
"pêcher"
3.4. Morphotonologie
Après avoir tour à tour envisagé l'étude de l'aspect et des
radicaux verbaux, nous allons nous intéresser maintenant aux
différents schèmes tonals que l'on peut rencontrer au niveau des
radicaux verbaux et des syntagmes verbaux.
1.) Radicaux verbaux
Dans les radicaux verbaux,
trois schèmes tonals de base sont
attestés;
ce sont:
a.) haut
(H)
b.) moyen (M)
c.) bas (B)
a.) Schème haut
(H)
Le schème haut est attesté dans les structures suivantes:
1.)
CV-
pu-
"fermer"
1
cû-
1
"pincer"
la-
I
"éclater"
2.)
CVV-
kûa-
1
"courber"
kué-
1
"accompagner"
lûa-
"sentir"
1
... 1 ...

-
250 -
3.) CVC-
sur-
"ouvrir"
zil-
"somnoler"
pôr-
"percer"
bul-
"écraser (mortier)"
kâl-
"obliger"
jér-
"rencontrer"
kur-
"choisir"
4.)
CVN-
bûn-
"penser"
nun-
"chanter"
T1un-
"remuer"
tun-
"poser"
fân-
"sauter"
5.)
CVVN-
puin-
"éclater"
cuin-
":planter"
tÛÉ:n-
"verser"
kûân-
"puiser"
gugôl-
"tordre"
glgâr-
"flatter"
bi.bâr-
"contourner"
b.)
Schème moyen (M)
Le schème moyen est attesté dans les structures suivantes:
1.) CV-
pa-
"clouer"
sa-
"danser"
gu-
"tuer"
tu-
"tomber"
dt-
"faire tomber"
ga-
"gronder"
... / ...

-
251 -
mg-
1
"suffire"
ks-
I
"mettre"
lë-
1
"répondre"
nï-
1
"entendre"
20 ) CVV-
kua..;..
"cueillir"
1
fus-
"enlever"
bus-
"demander"
30 ) CVC-
mar-
"coller"
g51-
"accrocher"
jër-
"rencontrer"
far-
"giffler"
car-
"annoncer"
40 ) CVN-
pan-
"natter"
van-
"tirer"
lan-
"goûter"
nan-
"sortir"
jan-
"lutter"
50 ) CVVN-
tusn-
"reculer"
kugn-
"réparer"
gu"i:n-
"plumer"
co)
Schème bas
Le schème bas est attesté dans les structures suivantes:
1.) CV-
fL-
"uriner"
bL-
"mûrir"
nù-
"grossir"
nà-
"voir"
o
0 01 0 0 0

-
252 -
jè:-
"évanouir"
bù-
"louer
(quelqu'un)"
j i -
"devenir"
sè-
"sculpter"
kù-
"sécher"
J1Ù-
"boire"
l')Ù-
"voler
(dérober)"
yà-
"acheter"
và-
"mouiller"
2 . ) CVV-
lùà-
1
"construire"
vùà-
"attacher"
1
tùà-
1
"bourgeonner"
fùà-
"faire"
1
3. )
CVC-
pùg-
1
"nager"
yùg-
1
"pousser"
tàr-
"partager"
1
làr-
1
"étendre"
dàr-
"couper, aiguiser"
1
nèr-
1
"maigrir"
z6r-
"balayer"
1
càl-
1
"liquéfier"
bir-
1
"tracer"
l')ùr-
1
"cabosser"
J1ùr-
1
"enfoncer"
càl-
1
"porter sur les épaules"
4. ) CVN-
sùn-
"fermer"
1
càn-
1
"allonger"
... / ...

-
253 -
mùn-
"rire"
jùn-
"saluer"
fLn-
"raser"
bLn-
"passer un an"
pèn-
1
"coucher ll
jèn-
"asseoir"
1
5. ) CVVN-
gùàn-
"sous-estimer"
1
gùàn-
1
"pêcher"
sùLn-
"parler"
1
tùLn-
1
llinjurier"
.. pn
2.) Syntagmes verbaux
Il y a trois schèmes tonals différents suivant le schème
tonal du radical verbal:
- haut:
H -
(H)
-
(H)
si le schème tonal du radical
verbal
est H -
(H)
- moyen: M -
(M)
-
(M)
si le schème tonal du radical
verbal est M -
(M)
-
(M)
- bas: B -
(B)
-
(B) -
(B) si le schème tonal du radical
verbal est B -
(B)
-
(B).
Exemples:
Schème haut:
H -
(H)
- (H)
sa
H
"manquer (Ace. )"
za
H
"gratter (Ace.)"
la
H
"éclater (Ace.)"
bû.lû.
H H
"écraser dans un mortier (Ace. )"
... / ...

-
254 -
pûîn
H H
"éclater
(Ace.)"
cûîn
H H
"planter
(Ace.)"
kûan
H H
"puiser
(Ace.)"
kûkûlî
H H H
"nouer
(Ace.)"
vîvirî
H H H
"retourner
(Ace.)"
pûpûnl
H H H
"écrire
(Ace.)"
Schème moyen:
M -
(M)
-
(M)
-
(M)
ca
M
"dépecer
(Ace.)"
pa
M
"clouer
(Ace.)"
sa
M
"danser
(Ace.)"
bilë
M M
"demander
(Ace.)"
kilë
M M
"cueillir
(Ace.)"
tilën
M M
"reculer
(Ace.)"
gal'l
M M
"enjamber (Ace.)"
b'lr'l
M M
"montrer
(Ace.)"
soril
M M
"décrocher
(Ace.)"
züzügü
M M M
"secouer
(Ace.)"
vüvügü
M M M
"secouer
(Ace.)"
yilyilgü
M M M
"secouer
(Ace.)"
küküal'l
M M M M
"embrasser
(Ace.)"
Schème bas:
B -
(B)
-
(B)
-
(B)

B
"pleuvoir
(Ace.)"

B
"manger sans sauce
(Ace.)"

B
"moudre (Ace.)"
mùè
B B
"sucer
(Ace.)"
pùà
B B
"boire (Ace.)"
kùà
B B
"creuser
(Ace.)"
... /' ..

-
255 -
sùin
B B
"parler (Ace.)"
gùàn
B B
"pêcher (Ace.)"
zàf)i
B B
"délayer (Ace.)"
lif)i
B B
"chauffer (Ace.)"
f)ùni
B B
"enfler (Ace.)"
pùpùni
B B B
"tacheter (Ace.)"
jùjùàli
B B B B
"déchiqueter (Ace.)"
pùpùàli
B B B B
"souiller (Ace. ) "
A l'accompli et à l'inaccompli,
les syntagmes verbaux ont
les mêmes schèmes tonals, même si nous avons marqué à côté de la
traduction française
(Ace.). C'est dans le souci de ne pas nous
répéter que nous n'avons pas présenté les schèmes tonals des
syntagmes verbaux à l'accompli,
puis à Il inaccompli,
ce qui
aurait été indispensable s ' i l y avait des variations tonales.
II - Autres formes verbales
En plus de l'aspect accompli et inaccompli,
le locuteur nuna
a â
sa disposition d'autres possibilités pour situer l'action sur
l'axe du temps.
Nous serons ainsi amené à envisager l'action dans
le présent, dans le passé,
dans le futur ainsi que dans leurs
variations. Avant de rentrer dans tous ces détails,
nous dirons
que la forme verbal ne peut pas apparaître sous sa forme nue,
c'est-à-dire sous la forme du radical;
par contre il peut
apparaître simplement précédé d'une modalité:
cette forme
pourrait être rapprochée de l'infinitif.
Pour terminer nous prendrons en considération la forme de
l'injonction.
. .. / ...

-
256 -
3.5. L'infinitif
L'infinitif est obtenu à l'aide de la modalité /ka/ qui se
place devant le verbal.
/ka/ demeure invariable dans tous les
contextes.
Exemples: CV
ka

"moudre
(infinitif)"
ka
fi..
"uriner
"
) "
ka

"tuer
"
) "
CVV
ka
bua
"demander
"
) "
ka
tùà
"bourgeonner
(
"
) "
CVN
ka
nan
"sortir
"
) "
ka
jùn
"saluer
"
) "
Remarques
a.)
Nous pouvons faire un rapprochement avec les formes déjà
vues;
ainsi la forme de l'infinitif correspond à la forme de
l'accompli pour les structures verbales suivantes:
CVN
CVVN
Pour ces structures verbales,
l'infinitif et l'accompli sont
identiques.
b.)
La forme de l'infinitif èorrespond à la forme de
l'inaccompli pour les structures verbales suivantes:
CV
CVV
Les formes de l'infinitif et de l'inaccompli sont donc
identiques dans ce contexte-là.
. .. / ...

-
257 -
3.6. Le présent
Le présent s'exprime à l'aide de deux modalités:
lOI
IIforme affirmative ll
Ibal
IIforme négative ll
La modalité se place avant la forme verbale.
Illustration
1 à naDa 1
1
à 0 nan -
A 1
111ère pers.1 prés.
aff.1 sortirl inacc.11
IIje sors ll
1 à ba naDa 1
1
à ba nan -
A
111ère pers.1 prés.
nég.1 sortirl inacc.11
"je ne sors pas ll
a.)
La forme verbale correspond à la forme de l'inaccompli pour
les radicaux verbaux CV- où V = a, exception faite pour

"frapper ll

"moudre ll
qui ont .la même forme à l'accompli et à
l'inaccompli.
b.) La forme verbale est identique à
la forme de l'accompli
et à la forme de l'inaccompli pour les verbaux dont les
formes sont les mêmes à l'accompli et à l'inaccompli.
3.7. Le passé
Il s'exprime à
l'aide de deux modalités qui sont:
1 1
IIforme affirmative"
1 1
IIforme négative ll
... 1 ...

-
258 -
La modalité du passé se place devant la forme verbale de
l'accompli.
Illustration
1 à yà nan 1
1
à yà nan -
0 1
111ère pers.1 pass. aff.1 sortirl acc.11
"j'étais sorti"
Il y a deux formes du passé négatif
Première forme:
1 à wà nan 1
1
à wà nan -
0
111ère pers.1 pass. nég.1 sortirl acc.11
" je ne suis pas sorti"
Deuxième forme:
Les deux modalités peuvent être juxtaposées, 1 1 en première
position et 1 1 en seconde position devant la forme verbale de
l'inaccompli pour donner une autre forme du passé négatif, avec
une nuance sur le plan sémantique.
1 à yà wà nan 1
1
à yà wà nan -
0
111ère pers.1 pass.
aff.1 pass. nég.1 sortirl acc.11
"je n'étais pas sorti"
Une tournure de ce genre suppose sur le plan sémantique que mon
interlocuteur pense que j'étais sorti.
3.8. Le futur
Le futur s'exprime à
l'aide de deux modalités qui sont
.. . 1 . ..

-
259 -
/ wa /
"forme affirmative"
/
ba /
"forme négative"
La modalité du futur se place toujours devant la forme verbale de
llinfinitif.
Illustration
J à wà nan /
1
à
wa nan
1
// 1ère pers./ fut.
aff./ sortir -
inf.//
"je sortirai"
/
à
ba nan /
1
à
ba nan
1
// 1ère pers./ fut.
nég./ sortir -
inf.//
"je ne sortirai pas"
3.9.
Le progressif
Il est exprimé à
l'aide d1une modalité:
/ wû.lè /
"être en train de"
a.)
La modalité / wû.lè /
est employée seule pour rendre la forme
affirmative. A la forme négative elle est précédée de la modalité
du présent négatif /
ba / '
Illustration
/
à
wû.lè à naDa /
1
à
wû.lè à nan -
A
// 1ère pers./ progress./ 1ère pers./ sortir/ inacc.//
"je suis en train de sortir"
... /' ..

-
260 -
/
à
ba wulâ à naoa /
1
à
ba wulâ à nan -
A
// 1ère pers./ prés. nég./ progress./ 1ère pers./ sortir/
inacc.//
"je ne suis pas en train de sortir"
b.) Le progressif peut se combiner avec le passé
Exemples:
/
à yà wulâ à naoa /
1
à yà wulâ à nan -. A
// 1ère pers./ pass. aff./ progress./ 1ère pers./ sortir/
inacc.//
"jlétais en train de sortir"
/
à yà ba wulâ à naoa /
1
à yà ba wulâ à nan -
A
// 1ère pers./ pass.
aff./ pres.
nég./ progress./ 1ère pers/
sortir/ inacc.//
"je n'étais pas en train de sortir"
Dans tous les contextes,
le progressif se combine toujours à
la
forme verbale de 11 inaccompli.
3.10. Llhabituel
Il est exprimé à
llaide d'une modalité
/ ya /
L'emploi de la modalité de l'habituel uniquement sert à rendre la
forme affirmative. Elle est précédée de la modalité du présent
négatif /
ba /
à
la forme négative.
. .. / ...

-
261 -
Illustration
1 à ya nan 1
1
à ya nan
1
111ère pers.1 habituell aller -
inf.11
"habituellement je sors"
A la forme affirmative,
la modalité de l'habituel précède la
forme verbale à l'infinitif.
1 à ya ba naDa 1
1 à
ya ba nan -
A
111ère pers.1 habituell prés. nég.1 sortirl inacc.11
"habituellement je ne sors pas"
A la forme négative,
la modalité de l'habituel précède la forme
verbale à l'inaccompli.
3.11. L'intention
Il s'exprime à l'aide de la modalité 1 1 placé devant la
forme verbale de l'inaccompli.
Illustration
Forme affirmative
1 à yà naDa 1
à yà nan - A
1ère pers.1 intentionl sortirl inacc.11
"je voulais sortir"
"j'étais sur le point de sortir"
.. . 1 . ..

-
262 -
Forme négative
1 à yà ba naDa 1
1
à yà ba nan - A
111ère pers.1 intentionl prés. nég.1 sortirl
inacc.11
IIje ne voulais pas sortir ll
" je n'étais pas sur le point de sortir l1
Il Y a une seconde possibilité de formation de l'intention qui
consiste à faire précéder l'infinitif du verbe 1 pLà 1 qui
signifie IIvouloirl1.
Exemple:
1 à ptà à nan 1
1
à pLà à nan
111ère pers.
sg.1 vouloirl 1ère pers.
sg.1 sortir-inf.11
IIje veux sortir ll
3.12. L'injonction
Elle exprime un ordre.
L'injonction comporte deux formes:
une forme affirmative et une forme négative.
Chaque forme a un
singulier et un pluriel.
1.) Forme affirmative
A.
Singulier
L'injonction s'exprime à l'aide d'un morphotonème moyen. Ce
morphotonème se combine à la forme verbale infinitive non
précédée de ka.
Sur le plan tonal,
le morphotonème moyen de l'injonction
assimile de façon régressive et complète le schème tonal du
verbe.
Toutes les structures verbales sont prises en compte comme
nous allons le voir.
. . . 1 . ..

-
263
-
Variations tonals
a.)
CV
- 1 tu 1
M
1
tu- -,
M M
Il tomber - inf.1 in jonc. Il
"tombe!"
1 pf 1
M
1 pt- -1
B M
Il ramasser - inf.1 in jonc. Il
lIramasse!"
1 1
M
1 CÛ- -1
H M
Il descendre - inf.1 in jonc. Il
Ildescends!1l
b.)
CVV -
1 küa 1
M M
1 kù à- -1
B B M
Il apprendre - inf.1 in jonc. Il
lIapprends!lI
1 küa 1
M M
1 kÛÉl- -1
H H M
Il accompagner - inf.1 in jonc. Il
Ilaccompagne!"
1 vua 1
M M
1 vùà- -1
B B M
Il attacher - inf.1 in jonc. Il
llattache!1l
.. . 1 . ..

-
264
-
c.)
CVN -
1 bün 1
M
1 bûn- -1
H H
Il penser - inf.1 in jonc. Il
"pense!"
1 van 1
M
1 van- -1
M M
Il tirer - inf.1 in jonc. Il
"tire!"
1 SÜD 1
M
1 SÙD- -1
B M
Il fermer - inf.1 in jonc. Il
"ferme!"
d.)
CVCV -
1 sürü 1
M M
1
sûrû- -,
H H M
Il ouvrir - inf.1 in jonc. Il
"ouvre!"
- 1 carü 1
M M
1 carü- -1
M M M
Il annoncer - inf.1 in jonc. Il
"annonce!"
- 1 vara 1
M M
1 vàrà- -1
B B M
Il cultiver - inf.1 in jonc. Il
"cultive!"

-
265 -
e.)
CVVN -
1 püln 1
M M
1 pû.in- -1
H H M
Il éclater - inf.1 in jonc. Il
"éclate!"
- 1 tüan 1
M M
1 tüan- -1
M M M
Il reculer -inf.1 in jonc. Il
"recule!"
- 1 güa.n 1
M M
1 gùàn- -1
B B M
Il pêcher - inf.1 in jonc. Il
"pêche!"
B.
Pluriel
L'injonction se forme à
llaide d1une modalité
1 -A 1. La
modalité
-A
1 est
suffixée à
la forme infinitive du verbe non
précédée de ka.
Elle se réalise lAI ou Igal suivant les
contextes.
a.)
Morphophonologie
1.) Harmonie vocalique
Exemples:
réalisations de
1
-A
1
1
-A
1
se réalise lai après un radical verbal à
voyelle non avancée et lai après un radical verbal à
voyelle avancée suivant ainsi
le principe de l'harmonie
vocalique.
. . . 1 . ..

-
266 -
1
-A 1 se réalise lAI après les radicaux suivants:
cv-
cvv-
CVC-
CVN-
CVVN-
1
-A
1
se réalise I-gal après les radicaux CE- et
certains radicaux CA-.
Il se réalise loi après les
autres radicaux CA-.
2.) Epenthèse vocalique
A la forme affirmative et au pluriel apparaît une épenthèse
vocalique dans les structures suivantes:
a. )
CV-
1 CIA 1
CV- + A 1
Il Rv-I in jonc. Il
L1epentse n'a pas lieu quand la voyelle de CV- est déjà 1-11
b.)
CVV-
1 CVIA 1
CVV- + A 1
Il Rv-I in jonc. Il
Il y a donc une voyelle épenthétique 1-11 dans les structures CV-
et CVV- excepté lorsque la dernière voyelle de CV- et CVV- est
1-1/.
. . . 1 . ..

-
267 -
3.) Capture vocalique
Dans les radicaux verbaux de type CVC- dont la voyelle est
lOi, une voyelle épenthétique lAI apparaît et s'intercale entre
la dernière consonne et la voyelle du radical verbal:
il y a donc
capture.
Illustration
CVC-
1 COACV 1
CVC- + A
COC- + A
Il Rv-I in jonc. Il
b.) Morphotonologie
La modalité de l'injonction à
la forme affirmative et au
pluriel porte un morphotonème moyen qui assimile complètement le
schème tonal du radical verbal:
-
Lorsque le schème tonal du radical verbal est haut alors
il se réalise moyen à
la forme affirmative pluriel
-
Lorsque le schème tonal du radical verbal est moyen alors
il demeure moyen à
la forme affirmative pluriel
-
Lorsque le schème tonal du radical verbal est bas alors il
se réalise moyen à
la forme affirmative pluriel.
Illustrations
1.) CV-
.. . 1 . ..

-
268 -
- cu-
1 tü"l:â 1
MMM
1
tü -
l
-
A-
1
M
M
Il tomber-inf.1 ép.1 in jonc. Il
"tombez!"
1 cüIa 1
MMM
1
cu - l - A- 1
H
M
Il descendre-inf.1 ép.1 in jonc. Il
"descendez!"
1 sü"l:â 1
MMM
1
sù -
l
-
A-
1
B
M
Il tisser-inf.1 ép.1 in jonc. Il
"tissez!"
-
CI-
1 c"l:â 1
MM
1
ci -
A-
B
M
Il surveiller-inf.1 in jonc. Il
"surveillez!"
1 yla 1
MM
1 yI
-
A-
M
M
Il arriver-inf.1 in jonc. Il
"arrivez!"
1 zIa 1
MM
1
zi
-
A-
H
M
Il saisir-inf.1 injonc.i/
"saisissez!"
-
CA-
Les radicaux CV- dans lesquels la voyelle est I-a-I peuvent
.. . 1 . ..

-
269 -
être répartis en deux groupes suivant la modalité qu'ils prennent
à
la forme affirmative pluriel.
Les verbaux suivants prennent la modalité
1
-A
1
qui se
réalise loi,
ce sont:
pa
"clouer"
la
"éclater"
sa
"danser"
ta
"donner un coup de pied"

"voir"
fa
"donner un coup de pied"
Il s'agit des radicaux CA- qui forment
leur inaccompli à
l'aide du suffixe
1 -1 1.
Exemples:

"clouer
(Inacc.)"

"danser
(Inacc.)"
A la forme affirmative pluriel, ces verbaux prennent une
~oyelle épenthétique -1- et se réalisent ainsi:
Exemples:
1 pla 1
MM
1
pa -
l
-
A
1
M
M
Il clouer-inf.1 ép.1 in jonc. Il
"clouez!"
1 lIa 1
MM
la -
l
-
A
1
H
M
Il éclater-inf.1 ép.1 in jonc. Il
"éclatez!"
1 nHi 1
MM
1
nà -
l
-
A
1
B
M
Il voir-inf.1 ép.1 in jonc. Il
"voyez!"
.. . 1 . ..

-
270 -
Les verbaux de type CA- qui forment leur inaccompli en
prenant le suffixe loi prennent la modalité I-gal à
la forme
affirmative pluriel.
Ce sont:
Exemples:

"frapper"
za
"couper"
yâ.
"laisser"
ba
"gronder"
etc.
Illustration
Ils se réalisent de la manière suivante:
1 yaga 1
M M
1
yâ.- ga
1
H
M
Il laisser-inf.1 in jonc. Il
"laissez!"
1 zaga 1
M M
1
za- ga
1
M
M
Il couper-inf.1 in jonc. Il
"coupez!"
1 maga 1
M
lv1
mà- ga
B
M
Il frapper-inf.linjonc.11
"frappez!"
-
Ce:-
Les verbaux de structure CV- dont la voyelle est le:I
prennent la modalité I-gal à la forme affirmative pluriel .
. . . 1 ...

-
271 -
Exemples:
1 p~ga 1
M M
1
pÈ:- ga
1
B
M
Il ramasser-inf.1 in jonc. Il
"ramassez!"
2.)
CVV-
1 büla 1
MMM
1
bùà -
l
-
A 1
BB
M
Il demander-inf.1 ép.1 in jonc. Il
"demandez!"
1 ID"La 1
MMM
1
IDa - l - A 1
MM
M
Il verser-inf.1 ép.1 in jonc. Il
"versez!"
1 küla 1
MMM
1
kû.é -
l
-
A 1
HH
M
Il accompagner-inf.1 ép.1 in jonc. Il
"accompagnez!"
3.)
CVC-
1 pora 1
M M
p6r -
A
M
M
IIRv.-percerl in jonc. Il
"percez!"
1 cara 1
M M
car -
A
M
M
Il Rv.-annoncerl in jonc. Il
"annoncez!"

-
272 -
1 vara 1
M M
vàr - A
B
M
Il Rv.-cultiverl in jonc. Il
II cu ltivez!1I
Dans ce dernier exemple,
la forme singulier est identique à
la forme pluriel.
4.)
CVN-
1 tÜT)a 1
M M
1
tùn - A-
B
M
Il Rv.-travailleTI in jonc. Il
IItravaillez!"
1 naT)a 1
M M
1
nan - A-
M
M
Il Rv.-sortirl in jonc. Il
II sor tez!1I
1 jüna 1
M M
1
jùn - A-
B
M
Il Rv.-saluerl in jonc. Il
"saluez!1I
5.)
CVVN-
1 gütna 1
MM M
1
gütn - A-
MM
M
Il Rv.-plumerl in jonc. Il
IIplumez!1I
1 tüana 1
MM M
1
tuan - A-
MM
M
Il Rv.-reculerl in jonc. Il
IIreculez!1I
.. . 1 . ..

-
273 -
1 güana 1
MM M
1
gùàn -
A
BB
M
Il Rv.-pêcherl in jonc. Il
"pêchez!"
3.12.2.) Forme négative
La forme négative est rendue à
l'aide de la modalité
suivante:
1 dàn ka 1
au singulier
1 dànà ka 1
au pluriel
La modalité se place devant la forme infinitive du verbal de
toute structure non précédée de ka
(qui accompagne toujours
11infinitif)et ne provoque pas de variation tonale.
Exemple:
singulier:
1 dàn ka tü 1
Il ne .. . pasl tomberll
"ne tombe pas!"
pluriel:
1 dànà ka tü 1
Il ne .. . pasl tomberll
"ne tombez pas!"
singulier:
1 dàn ka kukuli 1
Il ne .. . pasl nouerll
"ne noue pas!"
pluriel:
1 dànà ka kukuli 1
Il ne .. . pasl nouerll
"ne nouez pas!"
Remarque
Le pronom de la deuxième personne du pluriel làl peut
précéder la forme affirmative ou négative pluriel.
. . . 1 . ..

-
274 -
Illustration
/
jaoa /
1I1 u ttez!1I
ou:
/
a
jaoa /
1I1 u ttez!1I
/
dànà ka jan /
II ne
luttez pas! Il
ou:
/
a dànà ka jan /
II ne
luttez pas! Il
3.12.3.
Tableaux récapitulatifs
Assertion
Formes
Affirmatif
Négatif
r6
(même forme qu'à
présent
llinacc.
ou 11 acc. )
ba
passé
yà (+ acc. )

(+ acc. )
progressif
wû.lâ
ba wû.lâ
1
passé + progressif
yà wû.lâ
yà ba wû.lâ
intention
yà (+ inacc. )
yà ba (+ inacc. )
futur
wa
ba
... / ...

-
275 -
2.)
Injonction
Affirmatif
Négatif
singulier
verbal
-
dàn ka
[CU-
CV-
CI-
l
Ca-
l
1
1
1
CVV-
1
1
1
CVC-
1
1
pluriel
CVN-
-A
1
1
1
1
1
1
CVVN-
dànà ka
1
t
1
1
1
1 Ce:-
1
-ga
Ca-
1
... /' ..

-
216 -
III -
DERIVATION
... / ...

-
277 -
4.1. Définition
La dérivation peut être définie comme un processus de
formation d'unités lexicales. Elle permet d'adjoindre à un
radical un morphème de dérivation qui n'a pas d'existence en tant
que terme libre dans la langue. Cependant en nünL,
i l s'agit
d'une forme particulière de dérivation dans la mesure où nous
avons affaire en réalité à des morphèmes classificateurs du nom
qui ont une valeur dérivative.
Notre objectif n'est cependant pas d'étudier le phénomène de
la dérivation dans son ensemble. Nous nous limiterons à l'étude
des dérivés nominaux et des dérivés verbaux.
4.2.
La dérivation nominale
Ce sont les dérivés issus de la combinaison d'un radical et
d'un morphème de dérivation. Les dérivés nominaux peuvent être
issus aussi bien de radicaux nominaux que de radicaux verbaux.
Chaque dérivé ainsi obtenu traduit une réalité particulière:
ainsi certains dérivés ont une valeur agentive, d'autres une
valeur factuelle par exemple. Les morphèmes de dérivation peuvent
s'associer soit avec des nominaux, soit avec des radicaux
verbaux.
I. Dé~ivésissus de radicaux nominaux
A. Dérivés abstraits
... / ...

-
278 -
Nous avons employé le qualitatif "abstrait 1' pour signifier
que ces dérivés renvoient à des notions abstraites alors que les
radicaux dont ils sont issus désignent des réalités concrètes. Le
dérivé abstrait est obtenu par adjonction à un radical nominal du
morphème de dérivation -I.
La formule schématique de formation des dérivés abstraits
est:
1
Rn- + -I
1
Les dérivés abstraits ne connaissent pas d'opposition
singulier/ pluriel:
ils ne sont employés qu'au singulier.
Ils
sont rares,
d'un usage peu courant et n'ont pas un caractère
systématique.
Exemples:
b51 -
l
se réalise
/ b51i /
"liaison amoureuse"
ba -
l
1
"
"
/ bart. /
"virilité, masculinité"
kan - l
"
"
/ kant. /
"féminité"
pün - l
"
"
/ PÜf)Ï /
"gourmandise"
zur - l
"
"
/ zurt. /
"pauvreté"
ni:kut.n - l
"
"
/ ni:kui:ni: /
"aînesse"
1.) Morphophonologie
- L'harmonie vocalique d'avancement/ non avancement de la
racine de la langue:
elle est progressive, dirigée par la voyelle
du ,radical. Le morphème de dérivation 1 -I
1 se réalise / i / après
un radical nominal à voyelle avancée et /l/ après un radical
nominal à voyelle non avancée.
- Apparition d'un dérivatif
1 -R
1 après les radicaux de
type CV-. Ce dérivatif
1
-R 1 pourrait être rapproché du /r/ qui
... / ...

-
279 -
existe dans la réalisation en Iran
ranI du suffixe de classe
1
~An 1 que nous avons rencontré dans la classification nominale.
I l s'agit d'un élargissement du radical.
En effet,
on ne retrouve
pas de
1
-R
1
dans le radical nominal.
2.) Morphotonologie
Tout comme le suffixe,
le morphème de dérivation nIa pas de
ton propre.
Le ton du morphème de dérivation connaît les
ré?lisations suivantes:
-
Le ton du morphème de dérivation se réalise haut après un
radical nominal à schème tonal bas
Exemple: Radical nominal
b5l-
1
"amant"
dérivé nominal
b5l -
l
se réalise
1 b5ll l
"liaison amoureuse"
B
B H
-
Le ton du morphème de dérivation se réalise moyen après un
radical nominal à schème tonal moyen
Exemples: Radicaux nominaux
kan-
1
"femme"
ba-
1
"homme"
Dérivés nominaux
kan -
l
se réalise
1 kanl 1
"féminité"
M
M M
1 ba
- l
"
"
1 barl 1
"virilité, masculinité"
M
M M
B.
Dérivés à valeur diminutive
... 1 ...

-
280 -
Le dérivé est marqué par le suffixe
1 -A
1 qui est un
morphème classificatoire mais à valeur dérivative.
Le dérivé à
valeur diminutive ne connaît pas l'opposition de nombre
singulierl pluriel:
i l n'existe que sous la forme du singulier.
Ce procédé dérivationnel n'a pas un caractère systématique et
s'applique à certains nominaux de structure CVV uniquement.
Ainsi pour obtenir de diminutif de tû.û. "éléphant" il faut lui
adjoindre l'adjectival bie "petit" alors que pour obtenir le
diminutif de bùû. "marigot" il suffit de suffixer à son radical le
morphème de dérivation -A.
Bien que ce procédé existe,
i l est d'un usage peu courant,
les locuteurs préférant utiliser l'adjectival qui a le sens de
"petit".
La formule schématique de formation des diminutifs est la
suivante:
1 Rn- + -A
1
1.) Morphophonologie
Une seule règle s'applique dans les dérivés à valeur
diminutive:
i l s'agit de la règle de l'harmonie vocalique
d'avancemèntl non avancement de la racine de la langue.
Comme
nous avons déjà eu à le dire,
la règle de l'harmonie vocalique
est progressive en ce sens qu'elle est dirigée par la voyelle du
radical nominale,
d'ou les réalisations du morphème
1
-A 1
-
Le suffixe
-A 1 se réalise lai lorsque la voyelle du
radical nominal est avancée.
-
Le suffixe
1 -A
1 se réalise
lai lorsque la voyelle du
radical nominal est non avancée.
. .. 1 ...

-
281 -
Exemples:
a. ) Radicaux nominaux
1.
sù-
"pintade"
2.
bù-
"marigot"
3.
bi-
"enfant"
4.
st-
"couteau"
5.
bu-
"trou"
6.
la-
"sac"
7.
tt-
"arbre"
b.- ) Dérivés nominaux
1.
sù- A
->
1 sùâ 1
"petite pintade"
2 .
bù- A
->
1 bùâ 1
"petit marigot"
3.
bi- A
->
1 biâ 1
"petit enfant"
4.
st- A
->
1 stâ. 1
"petit couteau"
5.
bu- A
->
1 bua 1
"petit trou"
6.
la- A
->
1 laa 1
"petit sac"
7.
tt- A
->
1 ttâ 1
"petit arbre"
2.) Morphotonologie
Le ton du morphème de dérivation -A varie en fonction du
schème tonal du radical nominal auquel i l est suffixé.
Il connaît
les réalisations suivantes:
- Le ton du morphème de dérivation se réalise moyen après un
radical nominal à schème tonal moyen.
Exemples: Radicaux nominaux
bu-
"trou"
la-
"sac"
.. . 1 . ..

-
282 -
Dérivés nominaux
bu- A
->
/
bua /
II pe t i t
trou ll
M
MM
la- A 1
->
/
laa /
"petit sac ll
M
MM
- Le ton du morphème de dérivation se réalise haut après un
radical nominal à schème tonal bas.
Exemples: Radicaux nominaux
bù-
II mar igot"
st.-
"couteau ll
Dérivés nominaux
bù- A
->
/ bùé /
"petit marigot"
B
BH
st.- A 1
->
/ siâ /
II pe t i t
couteau"
B
BH
C.
Dérivés à valeur augmentative
L'augmentatif est marqué par le suffixe
1 -u
1 qui,
tout
comme le morphème diminutif
1
-A 1 ,
est un morphème
,
classificatoire mais à valeur dérivative. Le suffixe
1
-u 1 est
employé uniquement au singulier. Ce procédé dérivationnel n'a pas
un,caractère systématique,
i l s'applique généralement à certains
radicaux nominaux de type:
cv-
cvc-
cvcv-
CVCVC-
L'augmentatif est d'un usage peu courant;
les locuteurs
utilisent plutôt l'adjectival qui a le sens de "grand".
Il est
... / ...

-
283 -
même fréquent de voir un lOGuteur utiliser l'augmentatif et de le
faire suivre en même temps de farü "grand".
La formule schématique de formation des augmentatifs est la
suivante:
1
Rn- + -u 1
1.) Morphophonologie
- L'harmonie vocalique fonctionne exactement comme nous
l'avons décrit dans le cas des diminutifs.
-
Le suffixe 1 -u 1 se réalise lui après un radical nominal
à voyelle avancée.
-
Le suffixe -U se réalise lui après un radical nominal à
voyelle non avancée.
2.) Morphotonologie
Le ton du morphème de dérivation 1 -U 1 varie en fonction du
schème tonal du radical nominal.
Il connaît les réalisations
suivantes:
-
Le ton du morphème de dérivation se réalise haut après un
radical nominal à schème tonal haut.
Exemple: Radical nominal
1
l i -
1
"clou"
Dérivé nominal
lî- U
se réalise
1 Hu 1
"un grand clou"
H
HH
- Le ton du morphème de dérivation se réalise moyen après un
radical nominal à schème tonal moyen
Exemple: Radical nominal
1 pül-
1
"grenier"
... 1 ...
----~-----~--
- - - - -

-
284 -
Dérivé nominal
1 pill- U 1
se réalise
/ pülü /
"un grand grenier"
M
M M
-
Le ton du morphème de dérivation se réalise haut après un
radical nominal à schème tonal haut-bas.
Exemples: Radicaux nominaux
kèlè-
1
"singe"
kûkùr-
1
"chien"
Dérivés nominaux
kèlè- U 1
se réalise
/ kéliû /
"grand singe"
H B
H BH
kûkùr- U 1
"
"
/ kûkùrû /
"grand chien"
H B
H B H
II. Dérivés issus de radicaux verbaux
Comparativement aux dérivés issus de radicaux nominaux,
les
dérivés issus de radicaux verbaux sont les plus nombreux et les
plus courants dans la langue.
A.
Dérivés à valeur factuelle
Les dérivés obtenus sont des nominaux. Ces dérivés nominaux
peuvent être formés à partir de n'importe quel radical verbal. Le
dérivé obtenu a une valeur factuelle en ce sens qu'il peut être
traduit en franôais par "l'action de ... ",
"le fait de ... " ou "la
manière de ... ". Ces dérivés ne peuvent être employés qu'au
singulier.
L'adjonction à un radical verbal d'un morphème de
dérivation permet donc de passer de la catégorie verbale à la
catégorie nominale.
Les formules schématiques de formation des dérivés à valeur
factuelle sont les suivantes:
... / ...

-
285 -
Rv- + -U 1
Rv- + -gu 1
Illustration
1.)
cv-
CI-
bL- U
->
/ bUi /
"manière de mûrir"
cL- U
->
/ cUi /
"action de veiller sur"
fL- U
->
/
fïü /
"action d'uriner"
vL- U
->
/ vïü /
"action de refuser"
pi- U
->
/ pHi. /
"action de cracher"
ji- U
->
/
jlu /
"action de devenir"
Ji- U
->
/
lIu /
"action de repêcher"
nI- U
->
/ nlu /
"manière d'entendre"
CU-
cu- U 1
->
/ culu /
"action de descendre"
dù- U 1
->
/ dulu /
"action de semer"
mù- U 1
->
/ mulu /
"action de sucer"
lù- U 1
->
/
lUlu /
"action de déménager"
cû- U 1
->
/ cüïü /
"action de pincer"
tü- U
->
1
/ tüïü /
"action de tomber"
vù- U 1-
->
/ vüïü /
"action de consulter"
bù- U 1
->
/ büïü /
"action de louer quelqu'un"
CE-
te- U 1
->
/ tlu /
"action d'adosser"
pe- U 1
->
/ plU /
"action de balayer"
le- U 1
->
/
lIu /
"action de répondre"
pè:- U 1
->
/ pïü /
"action de ramasser"
lè:- U 1
->
/
lïü /
"action d'enduire"
se:- U
->
1
/ sïü /
"action d'accepter"
... / ...

-
286 -
CA-
Premier cas:
il s'agit des verbes qui font leur inaccompli
en /0/.
mà- gu
->
/ màgû /
"action de frapper"
gà- gu
->
/ gàgû /
"action de moudre"
Deuxième cas:
il s'agit des verbes qui font
leur inaccompli
en /i,
L/ .
tâ- U
->
/
tlû /
"action de donner un coup de pied"
ga- U
->
/ glu /
"manière d'échouer"
lâ- U
->
/
llû /
"action d'éclater"
ca- U
->
/ clu /
"action de dépecer"
2 . )
CVC-
pùl- U
->
/ pillil /
"action d'augmenter"
fùl- U
->
/ fillil /
"action de souffler"
tàr- U
->
/ taru /
"action de partager"
gàl- U
->
/ galu /
"action de compter"
pùr- U
->
/ puru /
"action de frire"
kùr- U
->
/ kuru /
"action de détacher"
pir- U
->
/ plru /
"action de damer"
fil- U
->
/ fTlil /
"manière de brûler"
sil- U
->
/ sTlil /
"action de se balancer"
clr- U
->
/ clril /
"action de déchirer"
kàr- U
->
/ karil /
"action de peser"
pàr- U
->
/ par il /
"action de caresser"
pôr- U
->
/ poril /
"action de percer"
càr- U
->
/ coril /
"action de mettre en tas"
... / ...

-
287 -
3. ) CVN-
nan- U
- )
/ naT)u /
"action de sortir"
man- U
- )
/ maT)u /
"action de mesurer"
ten- u
- )
/
tenü /
"action de raccorder"
yan- U
- )
/ yenü /
"action de savoir, connaissance"
tün- U
- )
/ tÜT)Ü /
"action de poser"
nun- U
- )
/ nÜT)ü /
"action de chanter"
tùn- U
- )
/
tUT)U /
"action d'envoyer"
mùn- U
- )
/ mUT)u /
"action de rire"
ftn- U
- )
/ fl:nu /
"action de raser"
ptn- U
- )
/ pl:nu /
"action de faner"
4 • )
CVV-
CVA-
lùà- U
- )
/
lüÏü /
"action de construire"
vùà- U
- )
/ vüÏü /
"action d'attacher"
tùà- U
- )
/ tüÏü /
"manière de bourgeonner"
kùà- U
- )
/ kul:u /
"action de courber"
kùè- U
- )
/ küÏü /
"fait d'apprendre"
küa- U
- )
/ küÏü /
"action de tousser"
füa- U
- )
/ füÏü /
"action d'enlever"
5. ) CVVN-
CVIN-
premier cas:
1 gul:n-
U
- )
/ gul:nu /
"action de plumer"
deuxième cas:
püÏn- U
- )
/ püÏün /
"action d'éclater"
cüÏn- U
- )
/ cÜÏün /
"action de planter"
gùin- U
- )
-; gùiun /
"action de fouiller"
... / ...

-
288 -
bULn- U
-)
1 bULun 1
"action de bousculer"
sULn- U
-)
1 sULun 1
"fait de parler"
gûln- U
-)
1 gULun 1
"manière d'être voûté"
La différence qui existe entre les deux cas est que dans le
premier,
le verbe peut être employé à l'accompli et à
l'inaccompli alors que dans le second,
le verbe ne peut être
employé qu'à l'accompli.
1.) Morphophonologie
a.)
Lorsque dans un radical CV- la voyelle est une voyelle
antérieure non haute le,
g/,
nous avons les réalisations
suivantes:
1
CE - U 1
se réalise
1 Ciu ,.-.../CLV 1
Exemples:
pë- U
-)
1 plU 1
"action de balayer"
pt- U
-)
1 pLU 1
"action de ramasser"
b.) Lorsque dans un radical CV- la voyelle est une voyelle
postérieure haute lu,
vi, nous avons les réalisations suivantes:
1
CU- U 1
se réalise
1 Cuiur-vCvLv !
Exemples:
pu- U
-)
1 pulu 1
"act ion de fermer"'.o-","
pû- U
-)
1 PULU 1
"fait de pourrir"
c. ) Lorsque dans un radical CV- la voyelle est une voyelle
centrale la, al, nous avons les réalisations suivantes:
1
CA- U
se réalise
1 Ciu /\\.../CLV 1
Exemples:
pa- U
- )
1 pLU 1
"action de clouer"
và- U
- )
1 vlu 1
"action de mouiller"
d. ) Lorsque dans un radical CVV- la seconde voyelle est une
voyelle centrale la, al, nous avons les réalisations suivantes:
... 1 ...

-
289 -
1
CVA- U 1
se réalise
1 CV i u r-/ CV 1.. U 1
Exemples:
lûa- U
->
1 lüï:.ü 1
"action de verser"
lùà- U
->
1 küïü 1
"fait d'apprendre"
e.)
Lorsque dans un radical CVV- ou CVVN- la seconde voyelle
est une voyelle antérieure,
non avancée,
non haute 181 nous avons
les réalisations suivantes:
CV8- U 1
se réalise
1 CV1..U 1
CV8n- U
se réalise
1 CV1..un 1
Exemples:
PÙÈ- U 1
->
1 pütü 1
"action de diviser"
cûé:n- U 1 ->
1 cüï:.ün l
"action de planter"
Nous résumerons dans le tableau ci-dessous les principales
réalisations morphophonologiques que nous venons de présenter.
~
Rv.
s
-U
Ce-
Ciu
C8-
C1..U
Cu-
Cuiu
Cu-
CU1..U
Ca-
C1..U
Ca-
Ciu
CVa-
CU1..U
CVa-
Cuiu
CV8-
CU1..U
CV8n-
CU1..un
Notons que -V- dans CVa,
CVa,
CV8n est toujours représenté par
lui ou lui.
. . . 1 . ..

-
290 -
2.) Morphotonologie
Le ton du morphème de dérivation connaît des réalisations
qui peuvent entraîner des modifications dans le schème tonal du
radical nominal.
Réalisations de ton du morphème de dérivation
a.)
Assimilation tonale
Le ton du morphème de dérivation se réalise moyen et
assimile le schème tonal du radical qui se réalise moyen s ' i l
n'était pas moyen.
Illustrations:
1.)
CV-
cv- V
->
/
CVV /
Exemples:
bi.- U
->
/
b'i:u /
"manière de mûrir"
dù- U
->
/
düïü /
"action de semer"
pÈ:- U
->
/
p'i:u /
"action de ramasser"
cv- V
->
/
CV\\! /
Exemples:
cu- U
->
/
cu'i:u /
"action de pincer"
su- U
->
/
süïü /
"action de remplir"
cv- V
->
/
CVV /
Exemples:
nï- U
->
/
nïü /
"manière d'entendre"
tu- U
->
/ tUi:u /
"action de tomber"
... / ...

-
291 -
CA- V
-)
/ CVV /
Exemples:
ga- U
-)
/
gHi /
"manière d'échouer"
ca- U
-)
/
cHi /
"action de dépecer"
2.) CVV-
-
1 cVV- V
-)
/ CVVV /
Exemples:
kùà- U
-)
/ külü /
"fait d'apprendre"
tùà- U
-)
/
tülü /
"manière de bourgeonner"
- 1 CVV- V
- )
/ CVVV /
Exemples:
1 kûa- U
- )
/ kü"l.ü /
"action de courber"
1
lûa- U
- )
/
lül:.ü /
"action de verser"
- 1 CVV- V
- )
/ CVVV /
Exemples:
1 küa-
U
- )
/ külü /
"action de tousser"
1 füa- U
- )
/
fülü /
"action d'enlever"
3. ) CVC-
- 1 CVC- V
- )
/ CVCV /
Exemples:
1 pùl- U
- )
/ pülü /
"action d'augmenter"
1 gàl-
U
- )
/ galü /
"action de compter"
CVC- V
-)
/ CVCV /
Exemples:
fîl- U
-)
/
fIlü /
"manière de brûler"
pôr- U
-)
/
pôrü /
"action de percer"
... / ...

-
292 -
-
1
CVN- V
->
/
CVNV /
Exemples:
nan- U
->
/
nal)ü /
"action de-sortir"
tun- U
->
/
tUI)U /
"action de poser"
- 1 CVN- V
->
/ CVNV /
Exemples:
1 nûn-
U
->
/ nUl)u /
"action de chanter"
1 kan- U
->
/ kal)ü /
"action d'empêcher"
5. ) CVVN-
-
CVVN- V
->
1
/ CVVVN /
Exemples:
1
gûln- U
->
/ gü'ïün /
"manière d'être vouté"
- 1 CVVN- V
->
/ CVVVN /
Exemples:
1 puïn- U
->
/ puïun /
"action d'éclater"
sü'ïn- U
->
/ sü'ïün /
"fait de parler"
b.)
Invariance tonale
Le schème tonal du radical ne varie pas tandis que le ton du
morphème de dérivation se réalise haut.
. .. / ...

-
293 -
Illustration:
1.) CV-
-
1 CA- V
->
/
CW /
Exemples:
ta- U
->
/
tl,Û
/
"action de donner
un coup de pied"
1
la- U 1
->
/
ll,û
/
"action d'éclater"
-
CA- gu
->
1
/ CAgû /
Exemples:
1 gà-
gu
->
/ gàgû /
"action de moudre"
1 mà-
gu
->
/
màgû /
"action de frapper"
2. ) CVVN-
- 1 CVVN- V
->
/ CVVVN /
Exemples:
gùin- U
->
1
/ gùiûn /
"action de fouiller"
B. Qualité -
Etat
Le morphème de dérivation
1
-1
1
se suffixe au radical
verbal pour donner un dérivé exprimant une qualité ou un état.
Les dérivés obtenus sont des nominaux et ne peuvent être employés
qu'au singulier.
La formule schématique de formation de dérivés exprimant la
qualité ou l'état est la suivante:
1
Rv- + -1
1
Le morphème de dérivation 1 -1
1
est un suffixe
cla'ssif icatoire.
Le morphème
1 -1
1 se suffixe aux radicaux verbaux de type:
CV-
CVC-
... / ...

-
294 -
CVN-
CVVN-
b.)
CVC-:
La deuxième consonne du radical est toujours Ir/.
1
CVC- l i s e réalise
1 CVni
CVnt. 1
La seconde consonne du radical qui était Irl se réalise Inl
dans la forme dérivée.
->
1 dani: 1
"longueur"
->
1 clinI 1
"grosseur"
->
1 zlinI 1
"humidité"
se réalise
1 CVni
CVnt. 1
->
1 T)üni: 1
"éloignement"
->
1 mi:ni: 1
"minceur"
->
1 zanI 1
"noirceur"
->
1 si:T)i: 1
"qualité de ce qui est
rouge"
->
1 süni: 1
"qualité de ce qui est
sucré"
se réalise
1 CVVni
CVnt. 1
->
1 yüani: 1
"bonheur"
.. . 1 . ..

-
295 -
2.) Morphotonologie
Le ton du morphème de dérivation
1
-I
1
se réalise moyen et
entraîne le changement du schème tonal du radical qui se réalise
moyen si celui-ci n'était pas moyen.
Exemples:
nù- l
1
->
/ nlirI /
"grossissement"
tu- l
1
->
/ turt /
"tombée"
dar- l
1
->
/ dant /
"longueur"
zan- l
->
1
/ zanI /
"noirceur"
clir- l
->
/ clinI /
"grosseur"
C.
Dérivés à valeur agentive
Le morphème de dérivation
1
-u 1 se suffixe au radical
verbal pour former un dérivé à valeur agentive.
Les dérivés
obtenus sont des noms.
Contrairement à tous les morphèmes de
dérivation que nous avons vus,
1 -u
1 s'emploie au singulier et
le morphème pluriel correspondant est
-A
1.
Les morphèmes de dérivation
1 -u
au singulier et
1
-A 1 au
pluriel se suffixent aux radicaux de type:
CV-
CVC-
CVN-
CVVN-
Le radical verbal peut être simple ou redoublé.
. .. / ...

-
296 -
... / ...

-
297 -
-
Redoublement du radical verbal
Seuls les radicaux CV- et CVN- sont concernés.
a. ) CV-: apparition d'un dérivatif
1 -R-
I
singulier
CV- U
se réalise
/ CVCVru
CVCVru /
pluriel
CV- A
se réalise
/ CVCVra
CVCVra 1
Exemples:
sa- U
->
/ sasarü /
"danseur"
sa- A
->
/ sasara /
"danseurs"
b. ) CVN-
premier cas
singulier
CVN- U
se réalise
/ CVNCVNu
CVNCVNu /
pluriel
CVN- A
se réalise
/ CVNCVNa
CVNCVNa /
Exemples:
kùn- U
->
/ künkünü /
"menteur"
kùn- A
->
/ künküna /
"menteurs"
b5n- U
->
/ b5nb5nü /
"joueur"
b5n- A
->
/ b5nb5ana /
"joueurs"
Dans le dernier exemple,
la voyelle suffixale est reprise
dans la seconde partie du radical redoublé~ i l s'agit d'un
phénomène de capture vocalique dont nous avons déjà parlé dans la
morphologie nominale.
Deuxième cas
singulier
CVN- U
se réalise
/
CVCVNu ~CVCVNu
/
pluriel
CVN- A
se réalise
/
CVCVNa ~CVCVNa /
Exemples:
tùn- U
->
/
tütünü /
Iltravailleur"
tùn- A
->
/
tütüna /
"travailleurs"
2.) Morphotonologie
... / ...

-
298 -
4.3.
La dérivation verbale
Comparée à la dérivation nominale,
la dérivation verbale est
très peu productive. Un seul procédé existe:
il s'agit du
redoublement qui marque l'intensif,
l'insistence ou la
répétition.
Ce procédé de dérivation verbale est très productif
en ce sens qu'il peut affecter n'importe quel verbe à
la forme
... / ...

-
299 -
infinitive.
Le redoublement a donc un caractère systématique et
une portée générale.
Exemples:
Verbes
Dérivés

"entrer"
zù-zù
"entrer plusieurs fois"
nan
"sortir"
nan-nan
"sortir plusieurs fois"
lüa
"casser"
lüa-lüa
"casser en plusieurs
morceaux"
cüe:n
"planter"
cüe:n-cüe:n
"planter beaucoup"
dal"t
"plier"
dal"t-dal"t
"plier plusieurs fois"
kûkûli
"nouer"
kûkûli-kûkûli
"nouer plusieurs fois"
püpün"t
"écrire"
püpün"t-püpün"t
"écrire beaucoup"
küküal"t
"embrasser"
küküal"t-küküal"t
"embrasser beaucoup"
... / ...

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343-345
ROWLAND R.
-
1965, Collected field reports on the
Bhonology of sisala, Accra,
Institute of african studies,
fev.
1965
-
1966, Sisala noun groups,
Journal of West African
Languages,
3 (1), pp.
23-28
WESTERMANN Dietrich -
1914, Die Grussisprachen im
westlichen Sudan,
Zeitschrift far Kolonialsprachen,
IV,
Berlin,
1913/14, pp.
161-180 et 3 2-332, V,
1914/15,
pp.
45-76
WILLIAMS Gary -
1979, Esquisse phonologique du Nouni,
Société Internationale de Linguistique (S.I.L.)
19 p.
. .. / ...

-
305 -
ZWERNEMANN J.
-
1963, Remarques préliminaires sur le verbe
du Kasem et du Nuna, Actes du second collogue
international de Linguistigue négra-africaine, Dakar,
pp.
191-199.
. .. / ...

-
306 -
C. Etudes sur les langues voltaïques
CANU Gaston -
1975, La langue mo:re (Haute-Volta),
Phonologie, morphologie,
syntaxe,
Paris,
SELAF (Tradition
orale 15), 421 p.
DELAFOSSE Maurice -
1911, Les langues voltaïques (boucle du
Niger), Mémoires de la Société de Linguistique de Paris,
pp.
368-395
DELPLANQUE Alain -
1976, Phonologie transformationelle du
dagara, Thèse de 3e cycle, Université de la Sorbonne
Nouvelle, Paris III,
octobre 1976,
260 p.
MANESSY Gabriel -
1960, La morphologie du nom en bwamu
(bobo-oulé), dialecte de Bondokuy, Publications de la
Section de Langues et Littératures, no 4,
Faculté des
Lettres et Sciences Humaines, Université de Dakar,
315 p.
-
1961, Le bwamu et ses dialectes, Université de Dakar,
Section de Langues et Littératures, no 9
-
1963,
"Les particules affirmatives post-verbales dans le
groupe voltaïque",
in Bulletin de l'I.F.A.N.,
tome XXV,
série B,
25
(1-2),
I.F.A.N.
, Dakar, pp.
108-124, 1 carte
-
1964,
"Adjectifs épithètes èt adjectifs conjoints dans les
langues voltaïques in Bulletin de l'I.F.A.N.,
tome XXVI,
série B, no 3-4,
I.F.A.N.
, Dakar, pp.
505-517.
-
1965,
"Classification nominale dans les langues
voltaïques",
in Bulletin de la Société de Linguistique de
Paris,
tome 60,
fasc.
1.
, Klincksieck, Paris,
pp.
180-207.
. .. 1 ...

-
307 -
1966,
"Recherches sur la morphologie du verbe senufo" in
Bulletin de l'I.F.A.N.,
tome XXVIII, série B, no 3-4,
I.F.A.N.
, Dakar, pp.
690-722
-
1966,- "Les substantifs à préfixes et à suffixes dans les
langues voltaïques",
in Journal of African Languages,
5
(1),
pp.
54-61.
-
1966,
"Essai de typologie du verbe voltaïque",
in Bulletin
de la Société de Linguistigue de Paris,
61
(1),
Klincksieck, Paris, pp.
299-318.
-
1968,
"Remarques sur l'expression de l'injonction directe
dans les langues voltaïques",
in Bulletin de l'I.F.A.N.,
tome XXX,
série B, no 2,
I.F.A.N.
, Dakar, pp.
642-654
-
1971,
"Les langues gurma" , in Bulletin de l'I.F.A.N.,
tome XXXII, série B,
janv.
1971, no 1,
I.F.A.N.
, Dakar,
pp.
117-246
-
1971, Langues voltaïgues sans classes, Annales de
l'Université d'Abidjan,
série H-III,
Fascicule hors série,
2 vol.
, Abidjan, pp.
335-345
-
1971,
"Survivance et disparition des classes nominales
dans les langues voltaïques", Afrikanische Sprachen und
Kulturen, Ein Querschnitt, Hamburger Beitrage zur Afrika-
Kunde, Band 14, Deutsches Institut f~r Afrika-Forschung,
Hamburg, pp.
114-124.
-
1975, Les langues oti-volta,
Paris, SELAF (Tradition
orale,
15),
314 p.
,
2 cartes.
. .. / ....

-
308 -
-
1978,
"De la définition du mot dans les langues
voltaïques" in Cahier de linguistigue, d'orientalisme et
de slavistigue, no Il, pp.
79-89
-
1980, Contribution à la classification généalogigue des
langues volta]gues:
le proto-central, Paris, SELAF
(Tradition orale,
37),
113 p.
, 1 carte
NIKIEME Norbert -
1976, On the linguistic bases of moore
orthography, University microfilms, Ann Arbor, Michigan
SOME D.
Joachim -
1975, Contribution ~ l'étude phonologigue
du dagara, mémoire de maïtrise, Université de Nice,
Faculté des Lettres et Sciences Humaines, section de
linguistique afriquaine,
119 p.
(ronéoté)
-
1983, Description de la langue dagara de Haute-Volta
(groupe voltaïgue), Thèse de 3e cycle, Université René
Descartes, Paris V, Sciences humaines, Sorbonne, U.E.R.
de Linguistique générale et appliquée,
2 vol.
, Paris,
avril 1983, 578 p.
-
(ronéoté)
SOME P. Achille -
1982, Systématigue du signifiant en
dagara: variété Wule, Thèse de 3e cycle, Université de la
Sorbonne Nouvelle (Paris III),
467 p.
(ronéoté)
WICHSER Madlen et BUEHLER Marlis -
1979, Description
phonologigue du karaboro,
Société Internationale de
Linguistique (S.I.L.),
78 p.
. .. / ...

-
309 -
D.
Etudes sur les langues négro-africaines
ALEXANDRE Pierre -
1966, Système verbal et prédicatif du
bulu -
(Cameroun), Paris (Klincksieck), SELAF (TO-LAN,
1),
217 p.
BEARTH Thomas -
1971, L'énoncé toura (Côte d'Ivoire), Thèse
présentée à
la Faculté des Lettres de l'Université de
Genève, Thèse no 196, Norman,
Summer Institut of
Linguistics of the University of Oklahoma,
481 p.
BENTICK Julie -
1978, Etude phonologique du niaboua,
Société Internationale de Linguistique (S.I.L.),
101 p.
BOLLI Margrit -
1976, Etude prosodique du dan (Blossé),
Société Internationale de Linguistique (S.I.L.),
48 p.
BOUQUIAUX Luc,
KOBOZO Jean-Marie, DIKI-KIDIRI Marcel -
1978,
Dictionnaire sango-fran6ais (Centrafrique), Lexique
fran6ais-sango,
Paris, SELAF (TO-LACITO,
29),
667 p.
BOUQUIAUX Luc (éditeur) -
1976, Théories et méthodes en
linguistique africaine (communication au XIe Congrès de la
S.L.A.O.
, Yaoundé, avril 74), Paris, SELAF (Bibliothèque
de la SELAF,
54-55)
CANU Gaston -
1970, "Généralités sur les classes nominales
et les anaphoriques de classes dans les langues négro-
africaines" in Annales de l'Université d'Abidjan, Série H,
Linguistique, T.
III, p.
5-16
... / ...

-
310 -
CLOAREC France -
1972, Le verbe banda, Etude du syntagme
verbal dans une langue oubanguienne de la République
Centrafricaine, Paris SELAF (TO-LACITO,
3),
206 p.
, 3
cartes
C.N.R.S.
(Ed.)
-
1967, La classification nominale dans les
langues négro-africaines, Aix-en-Provence, Paris,
400 p.
HERAULT Georges -
1978, Eléments de Grammaire adioukrou,
Thèse d'Etat,
Paris VII,
478 p.
HOUIS Maurice -
1980, Propositions pour une typologie des
langues négro-africaines, Afrique et Language n 13,
pp.
5-47
PROST André -
1977, Petite grammaire marka (région de Zaba) ,
diocèse de Nouna~ Dédougou, Haute-Volta,
101 p.
(Ronéoté)
SANOU Dafrassi J.
F.
-
1978, La langue bobo de Tondogosso
(Bobo-Dioulasso), Haute-Volta: phonologie, morphologie,
syntagmatique, Thèse de 3e cycle, Université René
Descartes,
251 p.
SAOUT (LE)
J.
-
1976, Etude descriptive du gba (Côte
d'Ivoire)
Phonétique et phonologie, Paris,
SELAF (TO,
21),
447 p.
2 cartes,
sonagrammes
SAUVAGEOT Serge -
1965, Description synchronique d'un
dialecte wolof,
le parler du Dyolof, Coll. Mémoires de
l'I.F.A.N.
, no 73,
I.F.A.N.
, Dakar
STEWART J. M.
-
1967,
"Tongue root position in akan vowel
harmony"
in Phonetica, Suisse XVI, no 4, pp.
185-204
... / ...

-
311 -
-
1971,
"Niger-Congo-kwa. Vowel harmony",
in Linguistics in
sub-saharan Africa,
The Hague-Paris, Mouton,
(Current
Tl~ends-· -i'n Linguist ics no 7), pp.
198-205
VION R.
-
1974, "Les notions de neutralisation et
d'archiphonème en phonologie" in La Linguistigue, revue
internationale de linguistique générale, P.U.F.
, 1,
la
ZOGBO Gnoleba Raymond -
1981, Description d'un parler bete
(Daloa): morphosyntaxe et lexicologie.Thèse de 3e cycle,
INALCO-Université de la Sorbonne Nouvelle"
Paris III,
2
vol.
,
279 p.
(ronéoté)
... / ...

-
312 -
C. Etudes sur les langues voltaïques
CANU Gaston -
1975, La langue mo:re
(Haute-Volta),
Phonologie, morphologie,
syntaxe,
Paris, SELAF (Tradition
orale 15), 421 p.
DELAFOSSE Maurice -
1911, Les langues voltaïques (boucle du
Niger), Mémoires de la Société de Linguistique de Paris,
pp.
368-395
DEL PLANQUE Alain -
1976, Phonologie transformationelle du
dagara, Thèse de 3e cycle, Université de la Sorbonne
Nouvelle, Paris III, octobre 1976,
260 p.
MANESSY Gabriel -
1960, La morphologie du nom en bwamu
(bobo-oulé), dialecte de Bondokuy, Publications de la
Section de Langues et Littératures, no 4,
Faculté des
Lettres et Sciences Humaines, Université de Dakar,
315 p.
-
1961, Le bwamu et ses dialectes,
Université de Dakar,
Section de Langues et Littératures, no 9
-
1963,
"Les particules affirmatives post-verbales dans le
groupe voltaïque",
in Bulletin de l'I.F.A.N.,
tome XXV,
série B,
25
(1-2),
I.F.A.N.
, Dakar, pp.
108-124,
1 carte
-
1964,
"Adjectifs épithètes et adjectifs conjoints dans les
langues voltaïques in Bulletin de l'I.F.A.N.,
tome XXVI,
série B, no 3-4,
I.F.A.N.
, Dakar, pp.
505-517.
-
1965,
"Classification nominale dans les langues
voltaïques",
in Bulletin de la Société de Linguistique de
Paris,
tome 60,
fasc.
1.
, Klincksieck,
Paris,
pp.
180-207.
. .. / ...

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313 -
-
1966,
"Recherches sur la morphologie du verbe senufo" in
Bulletin de l'I.F.A.N.,
tome XXVIII, série B, no 3-4,
I.F.A.N.
Dakar, pp.
690-722
-
1966,
"Les substantifs à préfixes et à suffixes dans les
langues voltaïques",
in Journal of African Languages,
5 (1), pp.
54-6I.
-
1966,
"Essai de typologie du verbe voltaïque",
in Bulletin
de la Société de Linguistigue de Paris, 61
(1),
Klincksieck, Paris, pp.
299-318.
-
1968,
"Remarques sur l'expression de l'injonction directe
dans les langues voltaïques",
in Bulletin de l'I.F.A.N.,
tome XXX,
série B, no 2,
I.F.A.N.
, Dakar, pp.
642-654
-
1971,
"Les langues gurma",
in Bulletin de l'I.F.A.N.,
tome XXXII,
série B,
janv.
1971, no 1, l.F.A.N.
, Dakar,
pp.
117-246
-
1971, Langues voltaïques ~ classes, Annales de
l'Université d'Abidjan, série H-III, Fascicule hors série,
2 vol.
, Abidjan, pp.
335-345
-
1971, "Survivance et disparition des classes nominales
dans les langues voltaïques", Afrikanische Sprachen und
Kulturen,
Ein Querschnitt, Hamburger Beitrage zur Afrika-
Kunde, Band 14, Deutsches Institut far Afrika-Forschung,
Hamburg, pp.
114-124.
-
1975, Les langues oti-volta, Paris, SELAF (Tradition
orale,
15), 314 p.
, 2 cartes.
. .. / ...

-
314 -
-
1978,
"De la définition du mot dans les langues
voltaïques" in Cahier de linguistique, d'orientalisme et
de slavistique, no 11, pp. 79-89
-
1980, Contribution à la classification généalogique des
langues voltaïques:
le proto-central, Paris, SELAF
(Tradition orale,
37),
113 p.
, 1 carte
NIKIEME Norbert -
1976, On the linguistic bases of moore
orthography, University microfilms, Ann Arbor, Michigan
SOME D.
Joachim -
1975, Contribution ~ l'étude phonologique
du dagara, mémoire de maïtrise, Université de Nice,
Faculté des Lettres et Sciences Humaines, section de
linguis~ique afriquaine,
119 p.
(ronéoté)
-
1983, Description de la langue dagara de Haute-Volta
(groupe voltaïque), Thèse de 3e cycle, Université René
Descartes, Paris V,
Sciences humaines, Sorbonne, U.E.R.
de Linguistique générale et appliquée,
2 vol.
, Paris,
avril 1983, 578 p.
-
(ronéoté)
SOME P. Achille -
1982, Systématique du signifiant en
dagara: variété Wule, Thèse de 3e cycle, Université de la
Sorbonne Nouvelle (Paris III),
467 p.
(ronéoté)
WICHSER Madlen et BUEHLER Marlis -
1979, Description
phonologique du karaboro, Société Internationale de
Linguistique (S.I.L.),
78 p.
. .. / ...

-
315 -
D. Etudes sur les langues négro-africaines
ALEXANDRE Pierre -
1966, Système verbal et prédicatif du
bulu -
(Cameroun), Paris (Klincksieck), SELAF (TO-LAN, 1),
217 p.
BEARTH Thomas -
1971, L'énoncé toura (Côte d'Ivoire),
Thèse
présentée à
la Faculté des Lettres de l'Université de
Genève, Thèse no 196, Norman,
Summer Institut of
Linguistics of the University of Oklahoma,
481 p.
BENTICK Julie -
1978, Etude phonologique du niaboua,
Société Internationale de Linguistique (S.I.L.),
101 p.
BOLLI Margrit -
1976, Etude prosodique du dan (Blossé),
Société Internationale de Linguistique (S.I.L.),
48 p.
BOUQUIAUX Luc, KOBOZO Jean-Marie, DIKI-KIDIRI Marcel -
1978,
Dictionnaire sango-fran6ais (Centrafrique), Lexique
fran6ais-sango,
Paris, SELAF (TO-LACITO,
29),
667 p.
BOUQUIAUX Luc
(éditeur) -
1976, Théories et méthodes en
linguistique africaine (communication au XIe Congrès de la
S.L.A.O.
, Yaoundé, avril 74), Paris, SELAF (Bibliothèque
de la SELAF,
54-55)
CANU Gaston -
~970,
l'Généralités sur les classes nominales
et les anaphoriques de classes dans les langues négro-
africaines" in Annales de l'Université d'Abidjan, Série H,
Linguistique, T.
III, p.
5-16
... / ...

-
316 -
CLOAREC France -
1972, Le verbe banda, Etude du syntagme
verbal dans une langue oubanguienne de la République
Centrafricaine, Paris SELAF (TO-LACITO,
3),
206 p.
, 3
cartes
C.N.R.S.
(Ed.)
-
1967, La classification nominale dans les
langues négro-africaines, Aix-en-Provence, Paris,
400 p.
HERAULT Georges -
1978, Eléments de Grammaire adioukrou,
Thèse d'Etat, Paris VII,
478 p.
HOUIS Maurice -
1980, Propositions pour une typologie des
langues négro-africaines, Afrique et Language n 13,
pp.
5-47
PROST André -
1977, Petite grammaire marka (,région de Zaba),
diocèse de Nouna- Dédougou, Haute-Volta,
101 p.
(Ronéoté)
SANOU Dafrassi J.
F.
-
1978, La langue bobo de Tondogosso
(Bobo-Dioulasso), Haute-Volta: phonologie, morphologie,
syntagmatique, Thèse de 3e cycle; Université René
Descartes, 251 p.
SAOUT (LE)
J.
-
1976, Etude descriptive du gba (Côte
d'Ivoire)
Phonétique et phonologie, Paris, SELAF (TO,
21),
447 p.
2 cartes, sonagrammes
SAUVAGEOT Serge -
1965, Description synchronique d'un
dialecte wolof,
le ~rler du Dyolof, Coll. Mémoires de
l'I.F.A.N.
, no 73,
I.F.A.N.
, Dakar
STEWART J. M. -
1967,
"Tongue root position in akan vowel
harmony"
in Phonetica, Suisse XVI, no 4, pp.
185-204
... / ...

-
317 -
1971, "Niger-Congo-kwa. Vowel harmony",
in Linguistics in
sub-saharan Africa, The Hague-Paris, Mouton,
(Current
Trends in Linguistics no 7), pp.
198-205
VION R.
-
1974,
"Les notions de neutralisation et
d'archiphonème en phonologie" in La Linguistique, revue
internationale de linguistique générale, P.U.F.
, 1, 10
ZOGBO Gnoleba Raymond -
1981, Description d'un parler bete
(Daloa): morphosyntaxe et lexicologie.Thèse de 3e cycle,
INALCO-Université de la Sorbonne Nouvelle"
Paris III,
2
vol.
, 279 p.
(ronéoté)
... / ...

-
312 -
TABLE DES MATIERES
PAGES
INTRODUCTION
13
1. Localisation et population
13
2 • La langue
17
3. Méthodologie
24
4.
Le corpus
25
5.
Abréviations et signes employés
26
PLAN SOMMAIRE
28
PREMIERE PARTIE: PHONOLOGIE
29
I.
Consonnes
37
1.1. - Tableau phonétique
38
A.
Présentation
39
Position initiale de mot
39
1. 2.
Le phonème Ipl
39
1. 3.
Le phonème Ibl
41
,1.4.
Le phonème Iml
42
1. 5.
Le phonème Ifl
44
1. 6.
Le phonème Ivl
45
1. 7.
Le phonème Itl
45
1. 8.
Le phonème Idl
47
1.9.
Le phonème Inl
49
1.10.
Le phonème III
50
1 . 11.
Le phonème Isl
51
.. . 1 . ..

-
313 -
1.12. Le phonème Izl
51
1.13. Le phonème Ici
52
1.14. Le phonème Ijl
53
1.15. Le phonème Inl
54
1.16. Le phonème Iyl
55
1.17. Le phonème Ikl
55
1.18. Le phonème Igl
57
1.19. Le phonème loi
57
1.20. Le phonème Iwl
58
1.21. Réalisations phonétiques
59
Position intérieure de mot
61
1.22. Le phonème Idl
62
1.23. Le phonème- Inl
63
1.24. Le phonème III
64
1.25. Le phonème Igl
65
1.26. Le phonème loi
65
1.27. Réalisations phonétiques
66
Position finale de mot
71
B. Définition et classement des consonnes
72
1.28. Définition
72
1.29. Classement
76
1.30. Discussion:
y
et w
77
C.
Fréquences lexicales des consonnes
78
a)
Consonnes initiales
78
1.31. Fréquences par ordre décroissant
78
1.32. Fréquences selon les ordres
79
1.33. Fréquences cumulées des ordres apparentés
79
... 1 ...

-
314 -
1.34. Fréquences selon les séries
80
b) Consonnes intérieures
80
1.35. Fréquences par ordre décroissant
80
1. 36.
Conclusion
81
D.
Distribution des consonnes
81
1.37. Positions
81
a)
Position initiale
81
b) Position intérieure
82
c) Position finale
83
1.38. Groupes consonantiques
83
rI. Voyelles
94
A. Présentation
94
Position intérieure de mot
94
1.39. Le phonème Iii
95
1. 40.
Le phonème III
96
1.41. Le phonème lei
97
1. 42.
Le phonème lEI
98
1.43. Le phonème lai
99
1.44. Le phonème lai
99
1.45. Le phonème lui
100
1.46. Le phonème lui
101
1.47. Le phonème loi
102
1.48. Le phonème l ':JI
102
Position finale de mot
103
1.49. Le phonème Iii
104
1.50. Le phonème III
105
... 1 ...

-
315 -
1.51. Le phonème lei
106
1.52. Le phonème I~I
107
1.53. Le phonème lai
108
1.54. Le phonème lai
109
1.55. Le phonème lui
110
1.56. Le phonème lui
111
1.57. Le phonème loi
112
1.58. Le phonème I~I
113
B. Définition et classement des voyelles
114
1.59.
Définition
114
1.60. Classement
116
C. Fréquences lexicales des moyelles intérieures
et finales
1.61. Fréquences par ordre décroissant
117
1.62. Fréquences selon le point d'articulation
118
1.63. Fréquences selon le degré d'aperture
118
1.64. Fréquences selon le degré d'avancement ou de non
avancement de la base de la langue
118
1.65. Conclusion
119
1.66. L'harmonie vocalique
119
D. Successions vocaliques
122
1.67. Successions bivocaliques
123
1.68. Inventaire
123
a) Successions de voyelles isotimbres
123
b) Successions de voyelles hétérotimbres
125
1.69. Réalisations phonétiques
128
a) Successions de voyelles isotimbres
128
... 1 ...

-
316 -
b} Successions de voyelles hétérotimbres
129
c} Règles de combinaison
131
d} neutralisations
132
1.70. Fréquences
134
1. Fréquences par ordre décroissant
134
a} Successions isotimbres
134
b}
Successions hétérotimbres
135
2. Fréquences selon le point d'articulation
136
3. Fréquences selon le trait +ATR/ -ATR
136
1.71. Successions trivocaliques
136
1. Successions trivocaliques sans succession
vocalique isotimbre
137
2. Successions trivocaliques avec successj~­
. ,
vocalique isotimbre
138
3. Commentaire
138
4.
Fréquences
141
1.72. La longueur vocalique
142
1.73. La nasalité vocalique
146
A.
Présentation
146
B. Fonctionnement
149
1. Contextes d'apparition
149
2.
Inventaire des voyelles apparaissant en
contexte nasal
150
3. Combinaisons
151
a}
Nasalité + suffixe
151
b} Nasalité + élément vocalique non suffixal 152
c} Nasalité + élément consonantique
153
... /' ..

-
317 -
4.
Interprétation
156
1.74. Formes canoniques des mots phonologiques
158
1.75. Système tonal
159
A.
Inventaire
161
1. Tonème haut
161
2. Tonème moyen
162
3. Tonème bas
163
B. Réalisations phonétiques
164
C. Combinaisons de tonèmes
165
D. Séquence tonale
169
DEUXIEME PARTIE: ELEMENTS DE GRAMMAIRE
1. MORPHOPHONOLOGIE NOMINALE
1.
Classes nominales
173
.2.1.
Pronoms substituifs
175
2.2.
Morphophonologie
176
A.
Contraction vocalique
176
B. Assimilation vocalique
179
C. Harmonie vocalique
180
2 .3. Suffixes de classes
180
A.
Identification des suffixes
180
1.
Suffixe
-U
180
1
2.
Suffixe
-A 1
182
3.
Suffixe
-1
184
1
4 . Suffixe
-An 1
185
B. Réalisations des suffixes
185
... / ...

-
318 -
l .
Suffixe
-u
185
2 . Suffixe
-1
186
3 .
Suffixe
-A
187
4 . Suffixe
-An
187
2.4.
Les radicaux nominaux
189
A.
Inventaire
191
l .
Type CV-
191
2.
Type CVV-
192
3 .
Type CVC-
193
4.
Type CVCV-
195
5.
Type CVCVC-
196
B. Formes
197
l .
Radicaux invariables
197
2 . Radicaux variables
198
2.5.
Classes nominales
198
2.6.
Regroupements des sous-classes
199
2 .7.
Présentation des classes nominales
200
A.
Classes du singulier
200
- classe 1 : suffixe
-u
200
- classe 3: suffixe
-A
201
-
classe 5: suffixe
-1
202
2.8.
Fréquences
203
B. Classes du pluriel
203
- classe 2 : suffixe
-1
1
203
-
classe 4: suffixe
-An
205
2 .9. Fréquences
206
2.io. Morphotonologie
207
... / ...

-
319 -
A.
Schèmes tonales des radicaux nominaux
207
l.
Schème haut
207
2 . Schème haut-bas
208
3. Schème moyen
208
4.
Schème bas
210
5. Schème bas-haut
211
B. Règles morphotonologiques
212
B.l. Ton haut
212
B.2. Ton moyen
214
B.3. Récapitulation
215
II. Les genres nominaux
216
2.11. Présentation
216
- Genre l
216
- Genre II
216
- Genre III
218
Genre IV
218
2.12. Noms à double genre
219
2.13. Noms sans opposition de nombre
220
2.14. Valeur sémantique des genres
222
II. MORPHOPHONOLOGIE VERBALE
225
l
- L'aspect
225
3.1. L'accompli
225
1. Modalités et contextes d'apparition
226
A.
Le suffixe
-u
226
B. Le suffixe
-1
227
... ! ...

- 320 -
C. Le suffixe
-A
229
D.
Le suffixe
231
2. Tableau récapitulatif des contextes
d'apparition des suffixes de l'accompli'
233
3. Tableau des formes canoniques des syntagmes
verbaux à l'accmpli
234
3.2. L'inaccompli
235
1. Modalités et contextes d'apparition
235
A. Le suffixe
-I
235
B. Le suffixe
-~
238
C. Le suffixe
-A
240
2. Tableau récapitulatif des contextes
d'apparition des suffixes de l'inaccompli
242
3. Tableau récapitulatif des formes canoniques
des syntagmes verbaux à l'inaccompli
244
4. Tableau récapitulatif des formes identiques
244
3.3. Les radicaux verbaux
245
1. CV-
246
2.
CVC-
247
3. CVN-
248
4. CVV-
248
5. CVVN-
249
3.4. Morphotonologie
249
1. Radicaux verbaux
249
a)
schème haut
249
b)
schème moyen
250
c)
schème bas
251
... / ...

-
321 -
2.
Syntagmes verbaux
253
II - Autres formes verbales
255
3.5.
L'infinitif
256
3.6. Le présent
257
3.7.
Le passé
257
3.8. Le futur
258
3.9.
Le progressif
259
3.10. L'habituel
260
3.11. L'intention
261
3.12. L'injonction
262
3.12.1. Forme affirmative
262
A. Singulier
262
B. Pluriel
265
a.) Morphophonologie
265
1)- harmonie vocalique
265
2) épenthèse vocalique
266
3)
capture vocalique
267
b.) Morphotonologie
267
3.12.2. Forme négative
273
3.12.3. Tableaux récapitulatifs
274
III - DERIVATION
276
4.1.
Définition
277
4.2. La dérivation nominale
277
I.
Dérivés issus de radicaux nominaux
277
A. -Dérivés abstraits
277
... / ...

-
322 -
1. Morphophonologie
278
2. Morphotonologie
279
B. Dérivés à valeur diminutif
279
1. Morphophonologie
280
2. Morphotonologie
281
C.
Dérivés à valeur augmentative
282
1. Morphophonologie
283
2. Morphotonologie
283
II.
Dérivés issus de radicaux verbaux
284
A.
Dérivés à valeur factuelle
284
1. Morphophonologie
288
2. Morphotonologie
290
a) Assimilation tonale
290
b)
Invariance tonale
292
B. Qualité -
Etat
293
1. Morphophonologie
294
2. Morphotonologie
295
C.
295
l .
296
2 .
297
Bibliographie
300
Table des Matières
312
... 1 ...
o