UNIVERSITÉ
DE
BORDEAUX
INSTITUT D'ÉTUDES POLITIQUES
CENTRE D'ÉTUDES D'AFRIQUE NOIRE
LA COTE D'IVOIRE DANS LES NÉGOCIATIONS
ÉCONOMIQUES INTERNATIONALES
CYCLE
présentée le 14 décembre 1-979
par
Jean
Bosco KANGA
JURY
Présiden':
M. le Professeur Jean-Claude GAUTRON, Professeur de Droit Public.
et de Science Politique à l'Université de Bordeaux /.
Directeur de l'UER. de Droit Public et de Science Politique.
Assesseurs:
M. le Professeur O. G. lAVROFF, Professeur de Droit Public et de
Science Politique à l'Université de Bordeaux /.
Premier vice-Président de l'Université de Bordeaux /.
Directeur scientifique du CEA.N.
M. le Professeur M. PENOUIl, Professeur de Science Ëconomique
à l'Université de Bordeaux ,.
Premier vice-Président chargé de la Facu/l~ des Sciences Ëconomiques_

LISTE
ALPHAJ3ETIG.UE
DES
PRINCIF'AUX
SIGLES
4
A.C.P.
Afri~ue Caraïoes racifique
A.O.F.
AfriQue Occidentale F~ançai3e
A.E.F.
Afrique Equatoriale Française
A.P.P.C.
: Alliance d.es Pa,Ts Producteurs de Cacao
A. S. E. C. ~I. A.
: Agenc.e ;;our la Sécuri té d.e la :iaviga tion aérienJl.e en Afrique
A.I.D.
: Association Internationale pour ie Développement
B.C.E.A.O.
: Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest
B.A.D.
Banque Africaine de Développement
B.O.A.D.
Banque Ouest-Africaine de Développement
B. A. D. E. A•. : Banque Arabe pour le Développement Economique en Afric_ue
B.E.I.
: Banque Européenne d'Investissement
B.S.I.E.
Budget Spécial d'Investissement et d'Equipeme~t
B.I.R.D.
Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement
C.E.A.
: Commission Economique (des Nations-Unies) pour l'Afrique
C.I.
Côte d'Ivoire
C.I.C.E.
Centre Ivoirien du Commerce R~térieur
C.E.A.O..
Communauté Economique de l'Afrique de l'Ouest
C.E.D.E.A.q.
Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest
C.N.U.C.E.D.
Conférence des Nations-Unies pour le Commerce Et le
Développement
C.S.S.P.P.A.
Caisse ~e Stabilisation et de Soutien des Prix des Produits
Agricoles
C.I.C.
: Conseil Ivoirien des Chargeurs
C.C.T.P.D.
Conférence pour la Coopération Technique des P~s en voie
de Développement
C.C.E.I.
Conference pour la Coopération Economique Internationale'
C. 1. M. A. o.
: Cimenterie de l'Afrique de l' Oues t
D. D. 1.
Direction de DéveloPP8Qent Industriel
D.G.A.I.
: Direction Générale de l'Activité Industrielle
D.T.S.
: Droits de Tirages Spéciaux

E. A. M. A.
: Etats Afric2.ins et 1.Jalg2ches .~ssociés
ECOSOC : Conseil Economique et Social (01U)
F. M. I.
Fonds MonétaiI:e International
F. A. O.
Food and Agriculture Organization
F. A. D.
Fonds Africain de Développement
F. E. D.
Fonds Européen de Développe~ent
F.I.D.A.
: Fonds International de Développement de l'Agriculture
G.A.T.T.
General Agreement on Tariffs and Trade
LA.D.P.
: Institut Africain pour le Développement et la Planification
J.O.C.I.
Journal Officiel de la République de Côte d'Ivoire
M.O.T.O.R.A.G.R.I.
Société pour le développement de motorisation de
l'agriculture
N.O.E.I.
Nouvel .Ordre Economique International
O.A.C.I.
Organisation de l'Aviation Civile Internationale
O.P.E.P.
Organisation des FaYs Exporteurs de Pétrole
O.L.P.
Org&nisation de Libér~tion de la Palestine
O.U.A.
: Organisation de l'Unité Africaine
O.C.A.M.
: Organisation Commune Africaine et Xauricienne
O.A.M.C.A.F.
: Orga=isation Africaine et ~algache du CAFé
O.I.A.C.
: Organisation Inter-Africaine du Café
O.I.C.
Office International du Café
O.l~. U.
O=ganis.ation des nations-Unies
O.K.U.D.l.
Organisation des Nations-Unies pour le Développement
Industriel
0.?:S.1.
Office de Promotion de l'Entreprise Ivoirienne
O. A. f,~. ~. 1.
Industriell e
o. A. ~,~. c. E.
Organisation Africaine et Xalgache de Coopération
Economique
o. :;~. s. T. C. !~:.
l'Ou tre-:,:e::,

P.M.E.
: Petite et ~oyenne Entreprise
P.N.U.D.
Programme des Nations-Unies pour le Développement
F.D.C.I.
t
Parti DémocratiQue de Côte d'Ivoire
R.D.A.
Rassemblement Démocratique Africain
R.A.N.
Régie Abidjan-Niger
S.I.T.R.A.~.
Société Ivoirienne de Transporta Maritimes
S.T.A.B.E.X.
: 3,ystème de stabiisation des recettes d'exportation (CEE-ACP)
SODEPALM
Société pour le développement et l'exploitation du palmier
à huile
U.M.O.A.
: Union Monétaire Ouest~Africaine
U.N.E.S.C.O.
: Organisation des Nations-Unie's pour l'Education, la Science
et la Culture
U.A.M.P.T.
: Union Africaine et Malgache des Postes et Télécommunications
U.A.M.D.
Union Africaine et Malgache de Défense
U.P.C.
: Union du Peuple Camérounais
U.D.E.A.O.
: Union Douanière des Et~ts de l'Afrique de l'Ouest

RE1ŒRC IEHENT S •
A l'heure où je parviens au terme de cette thèse de Troisième Cycle,
je me sens un devoir de remercier tout particulièrement Monsieur le
Professeur J .-C. Gautron qui a bien voulu la diriger. Les nombreux
conseils qu'il m'a donnés, son entière disponibilité à mon égard du-
rant toute la période au cours de laquelle ce travail s'est déroulé
ont été pour moi un support irremplaçable dans la mise en oeuvre défi-
nitive de celui-ci. A son contact, en effet, je suis arrivé à circons-
crire progressivement le sujet qu'il m'avait proposé lui-même alors que
mes préoccupations universitaires antérieures ont écé r,loins orientées
vers les questions internationales que vers d'autres horizons intellec-
tuels. C'est pourquoi, je tiens à le rappeler ici et à lui exprimer
l'expression de ma recoilllaissance.
Je remercie aussi Monsieur le Professeur D.-G. Lavroff; tout d'abord,
parce que c'est à lui que je dois mon admission au Centre d'Etude d'Afri-
que noire de Bordeaux afin d'accomplir mes an...'1ées d'études et de recher-
ches; mais surtout parce qu'eIlsuite il s'est toujours intéressé person-
nellement en plusieurs ci'rconstances au déroulement de ma formation.
Je remercie Monsieur le Professeur M. Penouil d'avoir bien voulu
accepter de faire partie du jury de ma thèse.
Je remercie enfin Madame F. Mauriac pour l'aide qu'elle m'a apportée
afin que cette,souteaance puisse avoir lieu dans les délais prévus; Ma-
dame F. 11eynard pour son accueil compétent au Centre de documentation
du CEAN.
Mes remerciem~lts vont enfin aux autorités administratives et diplo-
matiques ivoirie~~es qui m'ont facilité l'accès à de nombreuses infor-
mations.

IN':'RODITc':rorl
-=--:'=::-~-=-~-=-
Le travail qu~ nous e~t~eprenons soulève deux difficultés.
La pre~i~re a trait ~ sa d~:i=itdtian. Il s'agit, co~~~ l'indique
rni~ues i~ternatio~3:es". C'~st donc la dimension, l'aspect ~conomique
ou commercial des relations extérieures de la République de Côte d'I-
voire qu'il conviendra de d8gaôer. Aussi remonterons-nous jusqu'aux
'3.n!l~es '1958 dans lanesure où. c 'est à cette époque que se 'Sont :l~finies,
structurées les id~es-fcrces de la politique étrang~re ies :lirigeants
ivoiriens, nota~~ent en matière de coopération au développe~ent.
Une fois le sujet reconnu,
circon3crit, aussitet on se rend compte
que son exploration se,"jb~e pr~maturée, la République ivoirienne ayant
à peine dix-neuf ans d'existence! Une telle jeunesse se manifeste au
~lan de la rec~erctc par ~'insuffisance sinon l'absence d'une documen-
tation riche et vari&e,
Sar2 et accessib!e. Nous"nous garderons néan-
moins de tout imputer au mana~e de recuIt au sous-d~veloppem~nt de l'in-
formation. La difficulté de l'entreprise réside d'~utre part en ce qu'en
Afrique les contacts personnels ten(1ent à re~placer les docu~ents écrits;
et, qu~nd bien m~me ceux-ci existeraient, les soucis pour les gouverne-
ments en ~lace de se façonner une image de marque fait que les secrets
d'Etat sont nombreux, que la "transmission du renseignement" par voie
de conséquence s'opère avec discrétion.
Nos sources sont donc les déclarati6ns des responsables ivoiriens,
les conversations que ce~x-ci ont bien voulu nous accorder souvent :
discours, conférences de presse (not3xment ceux'du Président Houphouet-
BOIGWi qui semble ~tre depuis 1944, le moteur de ~'activité politique,
l'inspirateur véritatle de la diplo!"?13.tie· économique ivoirien.ne), rapports
pr&sentés au Congr~s lu P.~.8.:. - R.D.A., intervention je dé~égués aux
Conférences ou Réunions Int~rn3tionales ; les Com~uniqués communs publiés
lors des visites de person~alit~s étrangères; les accords et traités,
les livres, les p2riodiques.

Le proèlème se complique si l'on compte '~u'~ travers certaines
secrètes tant l'a??arence pr~va~t contre la réalit~.
rj;
A ces q~~stions l~i i5cczlent de l'objet je cette ~tude,
i
tians internaticnqles proprexent dit. ~out d'abord, les politiques
1
étrangères et int~rieures sont liées, et plus exactement les compor-
tements des gouvernements dan~ les rapports écono~i;ues internationaux
s'accomplissent en fonction des contraintes GU i25 préocc~p~tions
économiques et financières internes ;
elles exercent des actions,
des réactions réciproques. Il y a de ce fait quelque embarras à vou~
loir non pas isoler la politiq~e extérieure, =ais identifier leurs
influences et r~percussions res~ectives.
Les succès diplomatiq~es sont exploités à des fins de politique inté-
rieure. Inversement des évènements, des donn~es purement internes
agissent sur les décisions à:::lractère international. La deuxième
difficulté provient de l~ multl?licité des éléments, des facteurs sus-
ceptiblps d'inLervenir dans l'élaboration d'un acte relatif à la ma-
tière des relations internationales. Parmi les facteurs internes
la géographie, l'histoire (les modalités de la formation de l'Etat),
la situation sociale, l'héritage culturel, les conditions ~conomiques
et financières,
etc ••• qui limitent objectivement la souverainet~
d'un peuple, commandent son action hors de ses frontières,
comment
donc démêler celui qui est pr~dominant ?
En fonction de ces considérations, le propos dé notre étude
.
tentera de d~gager les orientations fondamentales de la diplomatie
~conomique de la Côte d'rvoire, d'esquis3er une interprétation de ses
positions et de ses comportements dans les diff~rentcs négociations
économiques internationales.
Notre dessein, qui a été de saisir la spécificité du comportement
ivoirien dans les négociations économiques internationales, même ainsi
formulé, demeure encore trop ambitieux. L'analyse des facteurs déterminants,
des "forces profondes" ou des motivations de l'acteur ivoirien, nous a ame-
née à aborder souv~~t des questions de théorie générale de relations écono-
l
miques si vastes qu'il ne nous a pas été possible de les. dominer toutes.
II·
:; .
Quelques-unes, par ex~nple le transfert des technologies (comme~nouveau
terme de l'échange"), ou la coopératioll technique horizontale ou encore
les 1"louvelles initiatives ivoirierllles de s'ouvrir économiquement vers cer-

- 2bis-
tains p~ys du monde socialiste (Roum~~ie, Hongrie, Pologne, Yougoslavie)
n'ont ~as encore fait l'objet d'études critiques sérieuses. Sur bien des
pOllltS ess~~tiels -relations monétaires inter~ationales, questions de droit
de la mer-, "lOUS ~l'avons pu, il est vrai, véritabiement aller aU-delà d'une
esquisse. Nous ne doutons pas que l'économiste apercevra très vite des lacu-
nes dans notre information. Mais, notre approche de la Côte d'Ivoire, le
cadre que nous avons défini au départ, ne s'insèren~as dans cette ligne dè
préoccupations, puisque nous n'avons eu d'autre ambition que de montrer l~s
comportements individuels de ce pays en tant qu.!acteur, en tant que parte-
naire d'autres entités (Etats,' groupes d'Etats ou institutions internationa-
les). Nous savons que cet essai de s~thèse rapide prêtera le flanc à des
objections. Mais, 1'intérêt de la recherche n test-il pas justement de
,courir ce risque dès lors que nous désirions présenter une vue d'ensemble?
En tout état de cause, nous poursuivions deux objectiÎs: tenter de mettre en
place un cadre de recherche; poser les problèmes que suscitent les rapports
de la Côte d'Ivoire avec le monde extérieur en vue de nouveaux travaux, de
nouvelles curiosités sur le développement global de ce pays africa1n. Nous
consacrerons donc un chapitre préliminaire à l'étude de cette question.

CHApITRE PRELIMINAIRE
:,
L'ACTEUR IVOIRIEN DA?Œ LES NEGOCIATIONS
sc m:c ;'iI QliES l ~iTERr~ ft. TIOt:ALES

- 4 _
S=:CTICN l
Africains autrefo~3 ~erritoires de l'ex-A.OF., rien ne 3e~biait pré-
disposer la Côte d'Ivoire à jouer un rôle important dane la sous-
région, au niveau du Continent Africain, et à bénéficier d'un certain
r~YOLne~ent, j'un certai~ ~reGtigc ~crs i'~frique.
Pou~ comprendre le comporte~ent de l'acteur ivoirien
sur la scène internationale, peut-être conviendrait-il d'interroger
.
aussi son passe récent, son évolution politique.
a -
SITUATION GEO-POLITIQUE
-----------------------
Comme la plupart des Etats d'~frique Occidentale, la
l'
Côte d'Ivoire, petit pays s'étendant sur une superficie de 322.000 km2, '
apparatt aussi comme le fruit de l'histoire et de la géographie(1):
.~
en effet, la délimitation de ce territoire avait été le fruit des
hasards des expéditions coloniales. D'ailleurs, la fusion brève, puis
le détachement du territoire de la Haute-Volt~ témoigne du caractère
artificiel d'un tracé de frontières qui ne répondait à d'autre moti-
vation qu'à la volonté du pouvoir colonial de rechercher un encadre-
ment, un quadrillage administratif des populations autochtones.
Très.peu peuplée
(environ 7 millions d'habitants), la Côte d'I-
voire présente cette situation paradoxale d'être en même temps sujette
à une très forte pression démographique. Mais,
cette populati6n est
fort diversifiée
(pays de fo~te immigration avec 750.000 Africains,
surtout Voltaïques: 320.000 ; Maliens: 200.000 ; Guinéens, Sénéga-
lais, Ghanéens et Nigérians
: 250.000 ; les ressot"tissants européens,
100.000 environ,
sont en majorité Français, 80.000).
l'
,
H. ARON(2)considère "le nOr.lbre comme condition de la puissance
et celle-ci à son tour condition de rang" et, i l ajoute qu'il est
n~cessaire de "ne pas miconnattre les relations actuelles entre le
volume des populations et la puissance diplomatique" ;
"y
(1) - ROUGERIE (G.), La C~te d'Ivoire P.u.F. (Que sais-je ?)
nO 1137 PARIS 1964.
(2) - ARON (R.), "Qu'est-ce qu'une théorie des reLltions internatio-
nale<:>".
R.F.S.P. nO 5- Cctobre 1967, pp. 83-7-861.

- 5 -
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ve· a ne semo..... e pas
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u ~ rOl esseur .'lb L~
pOl,lr qui
le ~olume des habit~nts ~e peut ;as ~t~e t~ujours UL !acte~r posi-
iraphique avec la ~uiss~nce est dBjà ambigüe puisqu'un excès de
population famélique constitue aussi sûrement un handicap que le
sous-d~veloppement".
~a situation i'lcirie2~e ~st cella le la plurali~~ ethnique et
i l est vrai qu'à te~~e la croissance de cette population doublée.
d'une croissante urbaine tout aussi forte constituera une source
de difficultés internes (chômage, logement, etc .•• ).
Pour le moment, la :3te d'Ivci~·e 3e~ble fcha~per ati princip~·
selon lequel les pays l~s ~lus dotés dé~ographiquement sont aussi
les plus puissants et dans le sens contraire,
ceux qui n'ont aucune
pressicrr ]erceptible j&ns les inter~ctions officielles de l'ensem-
ble sont également les moir.s pOU!"VllS en poids humain.
Sans doute, la diversité de la po~ulation ivoirienne, son
caractère cosmopolite,
demeurent-ils un élément déterminant de
la politique extérieure du Gouvernement.
De fait,
tributaire des conditions climatiques plus encore que
de la configuration du sol,
la Câte d'Ivcire ne présente pas
d'individualité bien marquée au plan géographique et son économie
ne différait pas fonda~entalement de celle des pays situés à la
même latitude.
Cependant, i l faut remarquer que sa position géo-
politique paraît favorable à l'établissement de nombreux contacts
et courants d'échanges internationaux. En effet, seule parmi les
Etats membres de la Communauté (franco-africaine), la Côte d'Ivoire
se trouv~ contigUe à trois Etats qui étaient déjà relativement
puissants,
jouissant de leur souveraineté politique, de leur.plei~e
indépendance: le Libéria (Sud-Ouest),
la Guinée (Nord-Ouest) et
le Ghana (Est).'
Elle est également située non loin de trois territoires appelés à
bénéficier de l'indépend?nce à bref délai: le Nigéria, le Togo
et le Caméroun,
ces deux derniers pays étant alors sous tutelle
française.
(3) - M. MERLE,
~éorie ~es relatio~s internatio~ales,'Côurs de droit
197~-73, L1Stttut d 'Etudes politiques de Paris.

}.
0'
~ ~
Mais, en dehors des conditions naturelles qui sont insu ffi-
1
sant~s ~ ~x~:iquert i elles se~1~3, ~es 3ttit~des 1e ·l'acteur
"
AI
-!,
temps, il convient d'interroger l'histoire r&cente du pays, notam-
ment son passé international. Car un regard rétrospectif peut nous
Der~ettre 1e mieux saisir la nature et la profondeur des liens,
éconociques, cOwillerciaux et culturels que la Côte d'Ivoire avait
entretenu avec l'ancienne métropole.
De plus, l'histoire est ,en mesure de' rendre i
la "science des rela-
tions internationales" un service en lui per:nettar..t en ,;Jarticulier
"
d'user je la méthoàe comearati.e.
"
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assure que seule l'histoire peut
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Dans le m~~e ordre d'idées DUROSELLE afEirme
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une SClence po 1 1que qU1
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C'est dans cette perspective que nous avons envis,agé ce b r e f ' ,,
ager~u historique de 'l'acteur ivoirien.
( 4)
-
N. NERLE, op. cit.
(4bis) - J.-B. DUROSELLE, Introduction à l'histoire des relations inter-
nationales, Paris, A. Colin, 1966, pp. 3-4.

7
b - APERÇU HI.3TORI~B
: PASSE ::;::~T~RNATION AL DE LA COTS, D'IVOIRE-
------------------------------------------------------------
i~tro~uc~ion ~istorique portera unique~ant S:lr 13.
période coloniale. Nous ne ~rétendons pas par là que l'histoire de
la Côte d'Ivoire commence avec la pénétration française.
Nous vou-
irions t~ut 3~~~le~e~t t~acer les grandes lisnes de l'histoire ré-
cente du ~ays qui ont conditionnÉ, qui conditionnent les relations
extérieures de la République de Côte d'Ivoire.
Rien que 'sur le plan africain, le fait colonial a non seulement
per~is la for~ation d'un,~tat ~oderne ~ partir de nombreuses micr~-
sociétés ayant chacune leur organisation propre, mais i l a égalet~ent
"contribué au développement d'une conscience de solidarité inter-
africaine,,(5), et d'une coopération régionale encore insuffisante
par la mise en place des Fédérations d'A.O.F. et d'A.3.F. et ~ar
la lutte de libération nationale qui n'en est que le corollaire.
Enfin, en créant l'Etat, le fait colonial a surtout amené l'implan-
tation d'une économie non moins moderne,
tournée essentiellement
ver3 la métrapose (Café,
cacao, caoutchouc, bois •.• etc .•• ) et du
coup introduit la Côte d'Ivoire au sein de l'économie marchande,
qui en fait un acteur d~ syst~me des relations économiques interna-
tionales.
• DU?ROTECTORAT A LA COLONIE
L'histoire des relations internationales de ia C6te d'Ivoire
a commencé sur la base bilatérale (colonie-métronole). C'est dès le
XVIème siècle, que des relations s'itablissent entre la France et
,
Ji
la Cete de l'Or, comme les Français appelaient alors la Côte d'Ivoire.
La mission catholique fondée par le R.P. GOHZALVEZ à ASSINIE, puis
la mission du R.P.
LOYER permirent de multiplier les contacts avec
les populations rivGrain~s.
(5) - ;"!.J.~f. BIPCUH - \\VOUM, le droit 'international africain,
LGDJ, PARIS 1970, p. 58.

- 8 -
"FRANCO- iVCIRI"SNS ,.
La diplo.:13. tie cO:[;.m9rci~le ,JU §cono~iaue. de :.3. ~·:3t~ d' :voire
n'a pas Gc~mencé à la date du 7 Aoat 1960, et elle a eu 1es acteurs
ay~nt des légiti~ités dif:6~entes.
'[aisseau 30UET--iIL=,.!'..uhrZ de Yê.sser des traités avec les Chefs du
littoral. C'êst ainsi qu'à partir ie Juillet 1843, urie série de
traités signés a~ec les souverains locaux plaçaient les régions
de GRAND-3ASStJ·1,
'ie J.-"•.3e'J,
de
GRA~:D-='AH01]', d' ABCISSO 3CUS la pro-
-:2ction d.e S.:'i. ::'ouis Philippe 1er, Roi d.es Français. "Tous ces
traités comportent des clauses comparables, souver~ineté pleine
et ~ntière de la 7~ance, possioilité d'acquérir d=s ter~ains en
toute propriété ]our l'itablissement de postes ~u de caisons de
coomerce ; certaines d'entre elles stipulent en outre l'interdic-
tion de commercer avec des non français et de nouer des relations
·avec d'autres puissances. "Sn re6~rd des droits coutu~iers de sou-
veraineté sont ~eçonœ13 et la F~ance s'engage à verser une "COtl-,
tUl!;J~" en nature .3.U début, en nu;:r.é~aire, ensuite. En somme, ils
appartiennent au .type.tradition~el de l'établissement d'un Comptoir
de Compagnie à privilège.
"Il y a donc deux faces de.ns ces actes; l'une politique et l'au-
tre commerciale. C'est que, concurremment à l'établi.sse~ent des
bases, en ce$ temps de la libre concurrence~ peuvent se multiplier
.
,,(6)
les f ac t orles •
La colonisation juridique a lieu avec la période d'explora-
tion de Treich -
Laplaine et du Capitaine BINGER.
La Côte d'Ivoire était devenue autonome en 1889, puis avait
été rattachée a la Guinée Française pour devenir une colonie en
1891. Enfin, le 10 mars 1893, elle avait été déclarée colonie
indépendante so~s le nom de C~te d'Ivoire.
(6) - G. ROUG~RIE, op. Cit.·p.88~

9
1
DE LA COLONIE A LA REPUELIQUE
GouverneurANGOULV"ANT, apôtre de la ,-:a.nière forte qui rejette
"l'absurdité" de la colonisation pacifique,
nous entrons dans
la phase de la conqueta par la force,
mirquée par les révolte~
de ~AN (novembre 1908) d'OSRCJ (déce~bre 1909) du
fores-
(,.., ,
tier ABBEY (6 janvier 1910).
()
Ainsi, le régime de l'occupation armée se substitue à celui
des négociations et des traité3 : la force militaire a ainsi triom-
phé du droit, et l'instauration ie ce régi~e ie contrainte va éten-
ire à l'en3e~bie du pays l'administration directe. Les Chefs tradi-
tion~els'5eront dépossédés, remp~3c~s ou confir~és.(8)
~u coup, le pouvoir traiitior.ne: qui, naguère négocia d'égal
à égal av~c le parten~ire fran~ais, perd cette coœpétence liée à
la souveraineté traditionnelle égollement perdue
: elle revient
désormais à l'occupant, à la France, puissance colonisatrice.
Il faut attendre le 710Gt 19Go, date de l'ind6pendan~e de
la Cete d'Ivoire pour voir se rétablir cette sou7eraineté qui, des
mains de l'Administration coloniale passe à celles de l'élite. natio-
naliste et moderniste, qui apparatt com~e u~ type social nouveau.
Pour les autochtones, l'instauration de la contrainte, ~'orga­
nisation autoritaire se traduisent par le paiement intégral de l'im-
pet ; ainsi au lieu qge la France paie une "coutume" conformiment
aux termes des traités, à ses hates protigés, elle percevra d'eux
une taxe, un concours sérieux à la construètion des pistes et des
routes, l'acceptation du portage rétribué.
La mise en valeur de la Colonie, dont le potentiel économique
, t
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l
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. I f ' (9)
e a1
destine a l
expor at10n e al
assuree par
e
rava1
orce,
par la spoliatio~ des terres. Les plantations de cacao et de café
se partageaient entre gros propriétaires européens et la minorité
des planteurs africains.
(7) - J. SURET - CANALi l'Afrique Hoire Occidentale et Centrale.
'Editions sociales, Volu~e II, Paris 1964,
p.' 127.
(L'ère coloniale de 19CO-1945).
(8) - G. ROUGERIE, Op. Cit. pp. 91-32.
(9) - T. DACOURY, Les forces politiques en Côte d'Ivoire, Mé~oire
9.E.S. Sciences Politiques, Paris l, 1965, p. 6.

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~e ~ouver~e~ent
provisoire d'ALGER ayant autoris~ la c~iation
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de syndicats dans les Colonies, qu~lquesplanteurs Africains au
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J~~ avec.
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Gcuv~rnf:= ~lr
~'r:)gressiste LATRILLE qui .:;' étai t fix'§ 2.a ;;âche de
traduire ~n actes les recommandations de la Conférence impériale
de BRAZZAVILLE, :e syndicat agricole africain à la présidence
Son principal objectif était de soutenir "les revendications
du planteur africain pénalisé ~ar toute une s~rie de mesures dis-
criminatoires, notaŒillent les amendes ?our défaut l'entretien et
les ~efu3 des pri~es ~'encourag~:~ent et ~e 56utieti et d'a~~licrer
le sort de la main-d'oeuvre qui percevait des salaires de ~isire
et dont le mauvais traitement était aussi bien le fait des colons
que je l'Ad,r;inistration". (10)
Mais,
tr~s vite la paJsannerie~'~~~~
prit conscience de
.
,,~\\
sa force,
l'action politique a~ 8~i' ~~_..-
t
devient pr~pond~­
'l'ante : lors des élections à
ûF~~'ée constituante
en Octobre Î9~5
a été élu au ti-
J
tre ·::lu deuxi~!l1e collège, celui ~s
,~ 'est lui que le
\\.
~..
syndica t agric ole africain avai t
dés1:~iu~ e masses rurales comme
le candidat le plus qualifié ll .(11)
Pour mieux assurer la reprâsentation des intér~ts des plan-
1
teurs, le syndicat donne naissance peu a~rès à une formation poli~
,
tique, le Parti Démocratique de Côte d'Ivoire, P.D.C.I, par fusion
t
avec les groupes d'études communistes cré~s à ABIDJAN. C'est en
tant que leader de ce parti que M.F. HOUPHOUET-BOIGNY se rend à
BAMAKO en Octobre 1946 au Congrès constitutif du Rassemblement
D~mocratique Africain connu sous le sigle (R.P.A.) dont la créa-
tion est ,d'une importance eapitale dans la prise de conscience
des élites et des populations africaines. M.F. HOUPHOUET-BOIGNY
est élu Pr~sident de son Comité de Coordination et le Parti Démo-
cratique de Côte d'Ivoire en devient l'une des Sections (P.C.I.-
R.D.A.).
(10) -
Fraternité du 1er/10/1965.·
(11) - G. CHAFFARD, Les carnets secrets de la décolonisation,
Calmann Lévy,
1965, pp. 34-35.

-
11-
Le R.J •.\\. sera 'ln instrument efficace' de la poli titl'le afri-
caine du Président HOUPHOUET-BOIGNY.'
La dicolonisation de la :ôte d'Ivoire suivit l'itin~-
l
raire suivant : tour i
tour detée -co~~e ~3 plupart des Territoires
d'A.O.F. et d'A.S.F.- d'un Conseil G&n~ral par le dicret du 25 Oc-
tobre 1946 et d'une Assemblie territoriale, la Côte d'Ivoire devait
bénéficier de l'autonomie interne déclenchée par la Loi-Cadre du
23 Juin 1956 et les dicrets d'application qui la suivirent.
Dans le Conseil de Gouvernement, présid~ par le Reprisentant du'
Gouvernement français chef de territoire, la France conserve la
compitence exclusive en mati~re de relations extérieures, de dé-
fense nationale, de libertés publiques, d'intérêts géhéraux,
éco-
(12)
nomique et financière et d'enseignement supérieur.
Le réfirendurn proposé par le Gouvernement du Ginéral de Gaulle
devait transfor~er substantielle~ent la situation du territoire
de :ate d'Ivoire qUiJen adaptant quasi-unanimement le Référendum
du
septembre, entendait, par sou vote, rendre effective l'auto-
riomie compl~te du pays dans la gestiort de ses propres affaires au
.
~ 'a C
~' (13)
seln ~e ~
ommunau~e.
Après son accessicnà l'indépendance, la Côte d'Ivoire devient
un acteur souverain sur la scène internationale : elle a désormais
la resnonsabilité de ses relations extérieures; elle doit donc
compter sur ses propres ressources, ses propres atouts dans les
négociations économiques internationales.
(12)
G 'If
<!"H'Œ-rn n
-
• _'.
v li ... .1; ~ L..:.. LJ ,
la PolitiqUE mondiale contemporaine
PARi3, Vieux Colombier 1963, p. 425.
(13) - Fraternité-Xatin du 2/5/1 959. p. 2.
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l' ,\\
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.. - -
''::
SECTION·II -
~S ATOUTS DE L'ACTEUR I~OIRIZN
qui assurent directecent ou indirectement son ex~cution. Ces moyens
sont multiples: ils peuvent ~tre administratifs ou institutionnels
(organes les rel~tions ~xtérieures, qui sont chargés de l'élabo-
~~tion ie :~ pcli~i~~e ~cr~ng~~~ et de son application), humains
(les diplomates). Or, de tels moyens ne sont efficaces que si
l'acteur appuye sa politique sur d'autres ressources qui condi-
tionnent largement sor. comportement.
3n matière de négcc~a~icGs ~concmi1ues internationales, i l
,
para!t important de mettrS en relief les atouts de la C8te d'Ivoi-
1
re, d'inventorier ses forces. Nous en dégageror.s deux, d'une impor-
tanc~ capitale dans la d~termination de ses positions et de ses
1
attitudes face aux probl~mes économiques internationaux : les
1
ressources ~conomiques et leur mobilisation ; le prestige du Chef
1
de l'Etat Ivoirien.
a
-
LE ?RESTIGE DU PRESLJENT HOUPHOUET-30IGNY
AU SERVICE DE LA DIPLOMATIE ECONOMIQUE IVOIRIENNE.
La politique ~trangère de la Côte d'Ivoire et notam-
ment ses relations économiques extérieures s'inspirent profond~­
ment des options politiques, des choix économiques du Pr~sident
HOUPHOUET-BOIG~rr.
Dans le système politique ivoirien, celui-ci bénéficie de préro-
gatives, d'attributions précises dans le.domaine des relations
internationales.
La première cons ti tu tion de la République de Cete d.'Ivoire
ado~tée par l'Assemblée Cons~ituante le 26 Mars 1959, s'inspirant
largement de la constitution française du 4 Octopre 1958, a doté
le Chef de l'Etat de pouvoirs réels.
A ce moment, les comp~tences internationales étaient exercees par
le Chef de la Communauté. Après l'accession à l'indépendance le
7 Août 1960, l'élaboration d'une nouvelle Loi fondamentale s'im-
posa.

- 1.3
.
français,
ell~ institua un rêgime Drésidentiel

di~én~ré.
a
,
.
p:ec.:..3
ef:et, elle
désigne, en scn article 12, l~ Président de la République comme
l'unique létenteur dù ;ouvoi~ exécutif
; '
détermine en parti-
?1
cIe - .
'
Chef de l'Adillinistr~tion, il nomme les Axbassadeurs et les
envoyés extraordinaires (article '17), les accrédite auprès des
~uiss~nC2S ét~~ngè~~s j ~~5 ~e?rése4tants,de ceiles-ci sont accré-
Htés ~uprès le lui '(article "6)
; il négocie et ratifie les trai-
tés,et accords internationaux (article 53).
~,1"
' .
....
Toutefois, l'Asse~bl~e ...'~2. 'tlona1.e
?euple ont un droit
de contrôle: :es tr~ités de ~lLX, les traités ou accords rela-
tifs ~ l'orga~isRtion int2rnational~, ceux qui modifient les lois
internes de l'Stat ne peuvent être ratifiés qu'à la suite d'une
loi (article 54)
; quant â ceux qui co~~crtent une clause contrai-
re à la Constitution,' l'autorisatIon de r~tifier ne ~eut inter-
venir qu'après sa révision (article 55).
iIais on sait que l ' Ass~",blée iia tionale et le peuple ne sont
pas en mesure d'exercer ce contrôle,
en raison précisément de la
supr~matie du pouvoir du Présiient de la République dans le 5YS-
tème ivoirien, et, nGta~rr.ent par le fait du Parti unique.
En Côte d'Ivoire, le Président HOUPHOUET~BOIGNY a la res-
ponsabilité de la politique étrangère' globale dans sa conception,
dans ~on orientation. Outre cette prérogative, le Prisident de
,
la Rêpublique exerce la direction de la diploœatie. Il est par
excellence le Repr~sentant de l'Etat, l'organe principal de ses
relations extirieur~s.
En sus de ces. pouvoirs, i l a détenu le porte-feuille des Affai-
res Etrangères, de l'AGriculture, de l'Economie et des Finances
de 1960 ~ 19G5.
A ces titres, il exerça la diplomatie ivoirienne
en faisant peser son autorité morale de tout son poids. D'où l'on
l'a souvent qualifié de "dimarcheur du dévèloppement économique
'de la Cete dllvoire".rt.~)
(14) - J.D. De La HOCHE~F, l'Stqt et le d~velo]:e~ent économique

Appréciation neut-être excessive, xais qui traduit :a place centrale.
pré~cminante du Chef de l'Stat dans le ~rocess~s jécisiQ~~el au plan
~es =ontacts ;~rsonnels, ii~ect3, i~n3 ia recherche de ca~it~ux, de
partenaires cO::'1merci,'-Ux,
:i.e sou ti~n.s financiers: "diplomatie africaine"
secrète; les leaders concev~n~ :~ politique n.ationale et interna-
l'asnect 1es rapports en~re forces politiques et sociales" ou étati-
. (15)
ques.
Cette diplomatie en grande ~artie centrée sur les liens l'ami-
(16)
tié a peur cadre les visites officielles, les Conférences
et il arrive souvent 1ue ces conversations aboutissent à la conclusion
d'accords, de traités ~ la signature de chartes, i
la publication de
co~~uniqués communs.
On peut donc s'apercevoir qU1 la iiplomatie ivoirienne est insé-
'Jarable de la personnalité ie H. HOUPHOUET-EOIGNY qui déborde le cad:-e
étroit de son pays, "qu'il a acquis une stature internationale et
amassé depuis 1945 dans tous les Continents un ca~ital de confi~nce
"
~
l
"
~ d"
. ' .
t" (17)
in d lspenGa~le pour
es pays en VOle ~e
eve~oppewen

Ce capital de confiance,
cette autorité particulière sont dus
i
la somme d'expériences politiques que M. HOUPHOUET-EOI3NY a pu
.
consti tuer. Ses qualités de "grand modérateur" viennent compléter
donc la stabilité politique, la situation économique q~e connaît son
pays pour donner i
ce dernier des atoûts supplémenta'ires dans 'les
différente; discussions économiques internationales.
(15) - Y. BENOT, . idéologies des Indépendances Africaines, MASPERO p
PARIS 1969. p. 134.
; .
(16) - "La nrésence du Ghef de l'Etat aux différents sommets afri-
c~in; a toujours été déterminante. Les contacts qu'il a entre-
pris, et les converôations ~u'il ~ menées à ces occasions avec
ses homologues ont permis de con30lider les a~itiés et de dis-
siper bien des malentendus". USHER ASSOUAN, Rapport au Vème
Congrès du P.D.C.I.-H.D.A. Fondation HOUPHOUET-BOIGNY. ABIDJAN.
(17) - US:'IER-ASSO JA..l-.l, Conférence, Fra terni té-Ha tin du 5/51970
i
ABIDJAN.

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~~:3 ~_-~,~C~_7?:~;":: =~::<~: .. :=-:.~-=3 .~-: .:.~-r~?? ~~.:===~~=.-~::C~:·.
-----------------------_._---------------_._-----'
Je tous l=s fact2urs qui ~euvent influer sur le ca~porte-
..
.. - "
~
7a~~sc~e ~callo~lQ~e -3a~s
excl~sive- ~~r3~t fonda~enta~e. 31~e devient plus déte~~i~ante encore
quand i l s'agit je traiter des affair~s ~conomiques et financières, et
le vieil adage 3-=1.0:1 l:O'quel "on !'le ::'r'2telu'aux riches" prend ici .une
le
-~'~"",r..-:::). '0
,....,,..,.,..-:-onno~
~
-'''J ... u."'.1I._
_,cc,'"
~~~..:..
d'un Chef d'~tat, si l'~couomienationale
est celle de la misère ?
La puissance d'un ~tat se me3~re surtout aujourd'hui ~ 13 force
de ses ~essourcec 5aonomi~ue3 et i sa ~apacit~ .. ""!
4
~,
. .
a
.l..es .noÙl.l.lSer,
faire pr~cis~ment un atout.
Dans ce sens, nous pouvons essayer de nous interroger sur les
caractéristiques eS3entielles de l'économie ivoirien!1e, afin de dégager
la stratégie de développement ado~tée par lèS dirigeants ivoiriens.
Notre objet n'est point de pr~senter une étude détaillée de l'économie
iv~irienne, mais, puisque toute politique commerciale, ou toute diplo-
matie économique est fonction,
dan~ une large mesure, ,des contraintes
et des :;;réoccupations socio-économié{ues internes, i l convient d'évo-
quer les grands traits de cette éccnomie.
T
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d , 'b
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(18)
l
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ou
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u sec~eur prlmalre
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VOl-
re n'a pas échap~é â l'a~plication du ~~canisme connu sous le nom de
pacte colonial qui faisait des colonies productrices et exportatrices
de matières pre~ières vers la métropole, -celle-ci se réservant la ra-
b "
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(19)
rlca lon e
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ournlture, a ce
e- a
e pro Ul s manu ac ures.
Il n'est dès lors pas étonnant que son économie,
conçue comme le complé~
ment de celle de la France, repose essentiellement sur l'Agriculture'
.
.
et l'exploitation de la forêt.
En 1961, sur une population active esti-
;
·1
Mée à 1.680.000 habitants, 88 % étaient employés dans l'agriculture.
!
Avec un rythme de croissance de 9 % en moyenne par au, la Cate
d'Ivoire réalise l'un des taux de croissance les plus élevés du monde.
Cette croissance est basée d'abo~d sur les richesses de la terre,
l'agriculture ayant bénéficié des actions prioritaires dans la stra-
tégie globale de développement économique.
(18) - SA'NADOGO, l'Agric 11lture an Côts d'Ivoire, PUF. 1977.
. ~
Cl ~.
p.
::3 .

Elle est consid~r~e co~me le moteur essentiei de la croissance ivoi-
~i~n~~, celle~ci :levallt ~~tra!ne~ :e ~rcceSSU3 d'industrialisation
Plan
(î976-1980).
*
Diversifi~e et modernisée, l'économie agricole assure 65 %.
des recettes jlex~o~~~t~cn, et constitue ainsi'ltap~ui essentiel,
:e ~aintien des ~qui:ibres fond~ffien~aux. D~s lors, en peut compren-
dre l'importance que la Côte j'Ivoire accorde aux relations écono-
miques avec le monde extérieur, puisque, pr~cisément elles assurent
l'équilibre de ses paiements par l'exc~dent ;rove~antde sa balance
commerciale, 1ui ~oue un rôle fonda~ental jans le ~inancement du
développement. Or, trois produits de base ont ccnstitu~ le fondement
de cette ~conornie: le cacao, avec une recatte globale de 78 milliards
FCFA '(soit 27 % du total sur un montant ~lobal d'exportations de
291 milliards de FCFA) se place au 1er rang en 1975, devant .le caf~
(63 milliards de FCFA de recettes 22 % du total) : le couple caf~­
cacao a donn~ des bases fortes à l'~conomie ivoirienne.
Pour l'année contingentaire 1977/1973 ont ~té vendus 206.000 tonnes
de cacao et 270.500 tonnes de café pour un total de plus de 165 mil-
liards de Frs CFA, grâce au relèvement du prix du café en particulier
sur le marché international.
La caisse de stabilisation a pu ainsi disposer d'un excédent de ré-
serves financières nettement supérieures à 150 milliards de FCFA,
ce qui permet à la Cete d'Ivoire de diminuer fortement sa dépendance
:1
pétrolière, puisque un tel exc~dent représente trois fois, en réalité,
les dépenses d'importations pétrolières du pays.
:,
Au total, le caf~, le cacao, le bois ont donné en 1974, 70 %
en valeur des exportations contre 76 % en 1973.
Cette baisse traduit l'effort de diver~ificationdes productions.,
,1
Il faut souligner l'importance iu Code des Investisse~ents
priv~s (Loi du 3 Sept~mbre 1959),(20)qui eat l'instrument privi-
légié de la politique ivoirien~e d'industrialisation.
1
1
(*) -
Les statistiques publi~es ici nous ont été fournies par les
Services des Etude3 de la Caisse de Stabilisation d'ABIDJAN.
(20) - Loi 59-134, J.O.C.I., 1959, p.
823 (le cede des invèstisse-
ments est en réalité un acte qui doit ~tre appr;hen3& comme
une simple Loi).

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·'ie i.J. rrcd'.lction
agricole ievait a'~cco~lpag~~r je :~ n~is~arice et de l'ex~ansicn .d~
n:e2concc~ique" ~ar lequel on .se ocr:"~ 3. échanger des D:::"odui ts bruts
bien le pays eat SC~7S~t ;ê~31is~ d'~nn~e eu année ~ cause de l'in-
fla tion des .;;rix ,.18S tiens d' équireGlents,
des produits intermédiai-
r~s import~s pour les industriea ~xi3ta~te3. C'est ce qu~ ~i3~it
nous ~-'er;2 t t:1i t
d'i~porter 1.2CO ~ilos
tard,
i
:.j
. ,
,
'-0
,,(22)
ce n' ..~ t3.i t '.clus ''1:'12 ..Le ....le~3·.
~e ce f3it, les br~2clles in·i~ctrlelles j§velo~p~es les premi~res
ont ~t~ aoit des indu~~ries da tr~nsfor~ation des produits agrico~
( .,.,. ,
les"~/J: ~liffientaireG, h~ileries et savonneries, les textiles, scie-
ries, les ateliers de réparation mécanique,
soit des industries ex-
tractives dont la production était d'aiileursassez faible:
3 %
(no
'-
' )
. . .
, .
l
environ d es expor~at olO~S,
Jlaill~n~, ~ang3nese • ~alS,
peu a peu
e
nombre desentreprisas s'est accru de 175 unités (196C- 1970), ce
.
(~4)
chiffre §tant doubl& aujourl'hui. ,- .
(21 )
(23)
-
K.
F;\\=:i:G,\\,
L'l ,.;ô t9
cl 1 Ivoi."e a
travers les quotidiens rarisiens,

.... Q
-
~v
-
dustrie ivoirienne a prise est considérable et constitue l'élément
;~imordial de ~a 1i~inutio~ des i~Forta~ions ; ~~ls, elle ~rend
tions. Et le 30uvernement envisage la création d'industries nouvel-
les (des "industries de deuxième âge"), ce qui contraint la Côte
d'Ivoire à recherccer en ~frique la constitution de marchés régionaux
"
bl~me de l'intégration r~gionale.
De plus, cette industrie demande surtout à ~tre ivoirisée,
j
dynamisée afin qu'elle puisse valoriser sur place :~S ]roduits de
~
base.
i
Enfin, en ce qui coucerne le secteur tertiaire,
nous ferons
,/
une double remarque
:
-
La prépondérance du secteur tertiaire dans l'économie de la
C~te d'I~oire;déjà dès 1967, il représentait 45 % de la production
intérieure brute,
contre 34 % au secteur primaire et 21 % à l'indus-
trie.
- La deuxième constatation est qu'au sein de ce secteur la
position clef du com~erce qui assure pr~s de deux tiers de :a Dro-
j
duction est frappante.
C'est une si tua tian qtiï obéit à la logi'lue
.'
• l
'
(24)
de l'éçono~iecoloniale dont nous ~vons parle prea aol~ffient.·
Le dévelop~emer-t spectaculaire du secteur secondaire auquel
nous avons assisté au cours de la décennie précédente ne.peut en
cacher les faiblesses.
Les industries travaillant sur les matières
végétales ou animales constituent plus de la moitié de l'ensemble
de l'activité industrielle. Ce sont des industries de substitution
aux importations à l'exception de toute industrie de base,' du déve-
loppement des ac tivi tés à faible valeur ajoutée daI'.s le 'cas des
transform~tions industrielles réalisées par des importateurs.
Cette base économique est insuffisamment large. Elle est encore
fragile malgr~ l'im~ense ~ffort de diversification entrepris depuis
la précédente décennie.
(24)
-
KONAN BEDIE,
"L' écono;nie Libérale"
(Communica tian dU Séminaire
du P.D.C.I. le 21 Mai 1971 à YAMOUSSOUKRO).
Fratc::rnit~-;:.1.ti'1 j~.i. 26 ('lai 197'1, p. 6.

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-a stabili~~ ~oli~i~ue duè ~ ~a ~uiss~~te ~~~rscnna-
l i té de r1. ?ou'~hoûet-2CIG!E
qui a su mettre au service Je la cause i -
v~irienne des atouts d'ordre écono~ique, politique, voire psychologi-
que ("ca',;i':al 'le confiance" ou crédit extérieur), et à l'unité natio-
::la::"e, 3.Ja~t fCivorisé le !':;;ir'3.cle i'voirien"
.sont ancore 1-::8 i~a,;es que
l'on rattache i
la Côte d'Ivoire.
Ce~enda~t, ces atouts relatifs ne sauraient dissimuler certaines fai-
blesses de l'~cteur, qui agissent sur sen r.c~portement vis-à-vis des
partenaires économiquep~ ~uels sont ces ~léments de faiolesse ?
Pour répondre à la question, i l faut apprécie~ le d~gré de d~pen­
dance de la Côte d'Ivoire à l'égard de l'étranger.
a) -
~~_~~~~~~~~~~_~~~~~~~i~_~!_~!~~:~!~~_~~_~~_~~~~
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~'1. FR';
J.
y.,,,, '*
-;'iJ'vJ..J.
Si l'on .consid~re que les relations franco-ivoiriennes
sont étroites et "exe:l~)laires Jans le CGdre Europe-_~frique", il va
san~ dire que la ?rance anp~r~it com~e le principal interlocuteur
de l'Etat ivoirien. Or,
f~ce à un ]artenaire dont on tire l'essen-
tiel de ses moyens ~e financenents, il sem~le difficile d'arriver
à lui "arracher" de's concessions majeures au-delà d'une certaine
limite, quand bien ~êce les liens qui unis~ent les'deux pays plon-
gent leurs racines dans les profondeurs d'une histoire com~une et,
proc~dent de sentiments affectifs.
.
.
De plus, la situation du partenaire le plus faible peut se compli-
guer et être assimilée à une relation de clientèle avec l'Etat le

plus fort,
quand surtout ce dernier s'av~re @tre l'ancienne'm~tro-
pole. L'étroites3e des liens franco-ivoiriens sienifie que 90ur
plus de !~C ~~ le capi tal ivoirien est détenu par des intérêts fran-
çais. D'ailleurs, la d~~endance de l'éconOMie ivoirienne vis-a-vi~
de la France -qui n'est pas niée- est multiple et peut s'observer
dans les secteurs essentiels de l'activit~ de production: (25)elle
est financi~re, c.onr<erciale, militaire, mais aussi culturelle.
(25) - Statistiques fournies 9ar le Ministire de l'Economie et
des Finances -
Direction des rel~tions extérieures. ABIDJ~~.
(: ;ul t i sra 'Ohi ~ ) •
*' ci AnrH.)L.e. Il

-
2C -
~;:11
• •
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ITn pays qui ne ;.laitrise ~=3..s e:-.l.ccre ~üut
-au plan de la décision conme au plan de la gestion- ~eut· être qua-
l:'fi~ de "dor:1in~" ~3.r ::'.' e~êvi~onneme'lt ~xt2rie~r, et dans tous ::'es
If
gard des noroes inter~ationales.
".,_J
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~8S ~chan~es coomerciaux franco-ivoiriens sont r§gis par un
"
élCCJ~.;a .4 0
"~O("\\'T\\>':;.,.,'.:l.L.-ion a
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TI
•.;0.
....._ ... _
~CC!lOm._,-".1~e,
.;_0 .... '"
aJ.re e
~J.nan-
f
cière, signé entre les ieux rarties le 24 Avril 1961. Cet accord
ne comporte pas de volet commercial à proprement parler, mais
pose les grands princi~es devant r~gir leurs §changes, et qui peu-
vent s~ r~su2er je la ~ani~re suivante : ::'a libre circulation des
marchandises. C'est le résultat de la volonté de la Côte d'Ivoire
de nouer, au lendemain de son indépenèance, des liens privilégiés
en m:l tière aommerciale avec l'ancienne métroDole. ,-Ge-
~
N~f.lt FR;
vont~tre battus en br~che ,ar les accords de ~JC~~ ~
et la France ne devait plus bénéficier de
l'entrée du territoire ivoirien alors
franco?hones et anglc~hones et autres
portations sur les ~archés de la C.Z.Z.
alors réservés uniqueLent aux anciennes colonies françaises.
Hais la France reste le premier !-,artenaire cor:1mercial de la
Côte d'Ivoire':
(26) en 1975, elle a absorbé 25,4 ;~ des exporta-
tipns ivoiriennes (contre 27,4 ;
en 1975 ; 29,1 =~ en 1972 et
45,2 % en 1963). Par contre, elle ~ fourni 38,4 %des importation;3
ivoiriennes (comparées à 39,3 en 1975).
Si la prépondérance française se maintient malgré les diminutions
relatives de la part de ce partenaire,
cela s'explique' par les·
liens historiques entre les deux pays et la Communauté de Langue
qui facilite leurs relations économiques, l'importance des inves-
tisse~~ents en capitaux français et la solide implantation de grands
groupes commerciaux qui assurent une partie du commerce extéri~ur
et de la A\\st~lbutton locale, constitue~t certainement les fac-
teurs les plus favorables à l'exportation des produits français
vers la Côte d'Ivoire. De plus l'appartenance com~une à la Zone
Franc implique d'étroites relations monétaires, financiares et
bancaires destinées à faciliter les.échanges.
(26) - Cf. Centre ivoirien du Commerce extérieur. Service.
3tudes et Statistique -
in Fraternité-M3tin du 8 Janvier
1978. p. 20.

-
21 -
.
Frahce se retrouve au ?lan de l'~ide ?ublique. Le ~ouve8ent ac-
, .....
"+-
v
1
on saJ... t...
d'assis-
tance. L'origine de l'aide ~ublique fr2nçaise doit être ~galement
recherch~e dans les accords du 2~ Avril 1961, qui d~finit les
rapports de CcoTI~ration Dilitair~ et ~~ d~fense entre ~es deux
pa~!s •
• La dépendance "lili taire de :a Côte d 'l'Toire s' ex?rime de
la façon suivante ~ en réalité, l'assistance militaire de la France
est un terme général q~'il faut diviser en trois volets
assistance en gerscnnel, fcr::lation d' él~.,:ents i voiri,~ns en France,
et aide logistique. L'accord franco-i~oirien prévoit la mise à la
disDosition d~ la Côte d'Ivoire par la France d'officiers, sous-
officiers et hommes de troupes franç2is en cas de besoin exprimé.
Ces chiffres peuvent donner une idée de cette Coopération militaire:
:
:
OFFICIERS
.30US-OFFICI;::;RS
3:mIHES DE TROUPES
72
175
5
.
.
.
--------- -------------- ------------------- ---------------------
61
11·j
o
:---------:--------------:-------------------:---------------------
1965
61
o
:---------:--------------:-------------------:---------------------:
n
101
v
59
:
----~------~-----------:;.----------
Source
Ministère des Forces armées Côte d'Ivoire.
La diminution relative des OÎfioiers, sous-officiers et hom-
mes de troupe français dans l'arm~e nationale ivoirienne pour la
période considérée, est due à la création de l'Ecole des Forces
Armées de BOUAKE (Centre), mais 'aussi à la for'71ation rapide d'of-
ficiers et de sous-officiers ivoiriens dans les écoles françaises.
Malsré tout, l'influencé fr~nçaise reste forte puisqu'à la date du
1er Juillet 1970, on évaluait l'effectif total des trou~es fran-
çaises stationné"es à PORT-BCu~T à 6co hommes (Forces terrestres).

- 22 -
Six ans -'1..U3 tard, ce no~'::Jre va torJber .;;. c;.(3, qui se
(27)
cor.me suit
20
Gendar!r.erie
5
S'il est vrai eue le concours ininterrompu de la ?rance au finance-
ment des prograomes de dévelo~penent de la Cate d'Ivoire a ~té ine~-
timable et indi5~ensahle i
sa croissance économique,
cela a produit
Les efforts entreuris ~ar les dirigeants ivoiriens en vue
d'élargir les courants co~rnerciaux de leurs exportations, apparais-
sent co~~e un~ tentative d'2~narter ~ne solution ~ cette situation
qui n'est ~2S S~~3 conséquence sur :'exercice d'une diplomatie éco-
nomique. Mais cette action ~@~e de diversification des partenaires
para!t rencontrer d'autr8s li~ite3.
: l
b) -
L:GS LEiIr::':SS DZ LA :JIV~RSIFIG:"TIOn.
Il est important de rappeler que les deux o~tions .fonda-
mentales du Gouvernement de la République de C8te d'Ivoi~e, en ~a­
ti~re de politique ~cono~ique peuvent se résu~er en deux mots :
cqpitalisme et ouverture.
L'option capitaliste a été faite par les dirigeants ivoiriens pour
une raison simple, semble t-il
:
jusqu'à preuve du contraire, c'est
·le syst~me qui a permis d'atteindre les performances iconomiques les
plus élevées. Quant à la politique d'ouvert~re sur l'extérieur, son
choix ne s'est pas fait de façon arbitraire non plu~. Elie résulte
de considérations relRtives à l'insuffisance de certains f~cteurs
de production sur le territoire national : en effet,
étant donn§ que
l'in~g~le ré~artition ct98 facteurs de production sur la terre est
f
..
d'autant plus viv~ment res3~ntie rar un pays que ce pays a de netites
i
dimensions, l'ouverture sur l'extérieur permet par le jeu des complé-
1
i
.1
mentarités de ,arvenir a un niveau. d'activité supérieur à celui que
1
l'on pourrait obtenir par la ~ise en oeuvre des seules ressources
,!
nationale8.
1
,
(27) - Chiffres :,ubliés ;::,ar le ::inistère des Forces ar'71ecs. Côte
d'Ivoire, in flJev'J.e de 113coJ.e des '?orc.e s ).r..:.::~e,]fI nO 1,3.
pp.21-2j.
JCU~~(vO~8 Q~~ë).

- ~3 -
~r l'o~ticn ~~e ~a
1
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-...:.
~
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",
- .. -- 1
Deux ohjectifs ont ~t& recherch~s 1e~uis l'ind6 n end3nce en ~ati~re
~e commerce ext4rieur : 13 :liv~rsific~tion des ~x~ortations et l~
ti~ue d'intiustri~lisatian. ~u co~rs de ces J~r2iJres ann~es, la part
.~'- ';.~'-::: ~t te:-:dra È. éjéller celle des
tiOES
ext~rieur€.s de la ·,:ôt"~ d. 'l''~l'cil'e t r.lais son i;::~ort;ince relative
nia ces~& de diminuer au b~n~fice nota~Ment des autres G~ands pays
industrialisés CCta ta-Unis ,1.11 e:laE'ne Fé1érale, Italie t Japon ••• ).
L'objectif fixé danr, ce do~aine a p.té atteint par une politique ac-
tive de pros~ection de nouveaux carchés. La création récente du Cen-
tre i-.,oirien du CO:i1.:.::rce ~xt5ri~ur (C.J.C.Z.) a ;;er"is d'accentuer
cette ten,jance et d.enc "d'affra.nchir" "Dlus enso:'~ l'écono.'1ie ivoi-
ment à ur!e-·';:::~ioll fircLci..~Y'r~ r-i,:::cJ'J.reus8, lui a per:~is d'abtenir
les concours n~c8383ir~: (nu'.~s3 ~ue fr~nçais) au finance~8nt de
son devela~~e.ent. Cn n~ter~
~n ~~rticulier que la Cate j'Ivoire
a été 1.2 ~)r~i~i.:>r è'ays Afric--'in ~ ccntracter un e'lprunt snr le .narch'?

,f
.,.,,....; .-
..... ' - J _ ù
ie ~977 ,cur 7oi~ co~nent se tr~duit :a div~r3ific3ticn des
la iiversific~tic~ des -~roduits ex~a=t~s.
valeurS qu.mtt. %_VaMu/'S
Vaeun Ouantttn %dIIs valeun
~Grotlpl de produits
en miI- . , milf'l8I"J p.- rapport au
Groupe de produits
enmti-
en tonnes parnpport au
JioAs
de tonnes
totaIdas
lions de
tataldM
FCFA
. impcrt.&tJons
FCFA
8ll~iOM
llmeilt.atIon. boisson, tabacs
251 247
531,449
66,7%
AlimenUtion. boisson. tJibae
35.m -3615.104
13,0 %
lat:iêrM r- animales _ wégé-
Energie et lubrifiant
18.070
&-M.n7
a.• %
iIes
• . . . . . . . . • •
i2 788 2-224,360
13,3%
Mati.res ~ animales et Yé9~
_l'li;' et krbrifiallt
'14~1&0
35O,S44
~las .
.
'1.900
11.897
0.7 %
U%
~ , - minéndes .
-:
- 2BO
- t3.72I
0.1 %
Mat~1'e$ t""minénde5
1.567
.130:184
0,8%
lItnIs~its·. . . . . '. : 18.562 - '200,!1i!9
'409%
Autres 1/2 produits
68.931
340.259
ZO.7 %
. P--roduits finis pourl'.grièul!ure
2.268
32.-444
0,&
'Oduits fiftis poUT
%
r.~cultwe
·341
8.479
0.1 %
'Odutts
finis
pour
l'in~ 'Î.6404
8,367
'1,8%
Produits"tinls pour rindustrle· .. - -"""11JT.S7&
65.392"'~-"'-31,1 % .
Produits finis
vduits. finis poul' le consomma-
pour la consomma-
'"
12.410
15.131
3,3%
tion
50.801
18,5%
)l'AL
TOTAl
275,077
1.1367.386
m.21J 3.353,047
LES PRINClPAUX fOURNISSEURS
LES PRtNCfPAUX'CUENTS
.Pour les 9 prem~ mois ~77,
80,9% des achats ivoiriens pro-
Pour '- période COI~ 82,1% des ~lS Ivoiriennes ont--
vieR.ll8nt des pays suivants:
• t&c:tuées ,destiMtioa des ~ suivants : "
.
' . . .
.
Valeuis en mil-
% du tataides
. liards de f CFA impomrtionslIII
Pap
valeur
1.-Fnnce
1U.716
. 2-USA .
22,523
~3-RFA
. 20,939
4-J-pon
11.780
~-lUIie . . . . , .
10.0U
7 -
Royaume-Uni' ,
1,151
.-U.E.B.L
-6,385
t-Nigéria
U,.,2
10~SuisM .
5.338
-.J ........ :
. -.-;
.,
- :.-::":.. ':"'::
;:-'~'::
.. ---'1""\\ .... -"
.. ~ _..... "'" ....

A 'première vue, une chose para;' t
é'liden t e : la France
demeure nremier ,artenaire com~ercial ie laC5te d'Ivoire, 1ix-
devant l~s autres pays industrialisés d'Occident (rr.s.~., ?AYS-
3A5, !~1LIE, ZSPAGNE, R.F.A., ROYAml~-ijNI, JAPON), qui prennent
~ leur tc~r une i~portance dans les échanges de la Cate d'Ivoire
nota~ment voient leur part augmenter dans les exportations ivoi-
riennes, sans pour autant mettre en cause la prépondérance de la
France sur l'ensemble de ces exportations.
La ~ême observation peut s'a~pliquer aux str~ctures des importati0n~
ivoiriennes. Une chose est çepend3nt frappante dans ce dernier
cas au regard du tableau des importations: c'est la similitude
des principaux clients et des principaux fournissetirs. Il s'agit
pour Cc à S'O :.~ de oays dévelo~;pés vendant des ",rodui ts manufac-
turés ~ forte valeur ajoutée, et de lrande technicité.
Le JAPON joue depuis quelques ann~es un raIe important dans le
co~merce de la Côte d'Ivoire. ~n effet, de la Gène place en 1975,
ce pays est devenu le 4~me fournisseur de l'Etat ivoirien, en 1976
et 1977 (avec 16,232 milliards de FCFA) contre 9,745 milliards de
FCFA en 1975, tout en confirmant sa place au plan des exportations
(Bème rang). Enfin, on s'aperçoit que les exportations ivoiriennes
se diversifient également. Cependant, dans cette dynamique commer-
ciale,
fondaffientalement la dépendance commerciale de la Cate d'I-
voire glisse de la prédominance française à une "pl;'édominance
partagée", puisqu'il y a globalement réaffirmation de la prédomi-
nance des pays développés dans ces structures commerciales, la
percée vers la C.Z.A.O et la C.E.D.E.A.O. étant encore faible,
malgré les nombreux contacts établis par le Centre Ivoirien du
Commerce Extérieur au cours des deux derni~res ann~es aveç plu-
sieurs pays africains. Le conmerce extérieur de la Cate d'Ivoire
conserve donc en~ore une orient3tion vers les p~ys développés.
Certes, une telle orientation ne ~eut pas ~tre considir~e comme
un handicap en soi,
elle prouve au contraire une certaine vita-
lité de l'économie ivoirienne. Cependant, i l faut remarquer que
la diversification (qui se poursuit résoluffient) ne semble pas
avoir donné au pays les moyens d'''ivoiriser'' le capital pour ré-
duire véritablement sa dépendance, qui n'est pas seulcm~n': vis-
à-vis de la France t'lais à l'égard du l:onde Cccirlental.

_ 26 _
ft11
Cette d~pendallce est simple.nent entretenue,' engendr~e i
l'~-
:J
j
combinent ]our constituer des 'l~riables d~ter~inante~ des positions
. J
ivoiriennes ians les né~cci3tions éconoMiques internationales.
1
11
"
1

~;.~.;..
-27 -
.• :.
~
... --:,,,. - -:- -. '.
L'objet de notre étude c:?t : "La Côte l'Ivoire dans les ~s6o-
choix néca~site u~e justification.
------------------------------
Que peut-on ente~dre rar "La Ci3te i'Ivoir~ dans les ~égocia-
tion3 écono:~,iql~~s ':':l-:erna. -~io':1g.=_~.s"
?
De pri~e abbrd ce th~~e ne se~ble ~voquer rie~ d'orisinal,
t~nt la vie quotidienne, le monde actuel Gont envahis par la vul-
1
i
S'arisa tian du vocabulaire socio-économi·1ue. ~t ]ourta~t, derrière
!
cette apparence de banalité, par-delà les notions s~écifiques qu'il
i
renferme, U:J. tel thèr.:e éV.J1'~e une dimension, peut-être la plus i31-
1
portante, des relations internationales : en effet, le vingtième
il
siècle est sans doute la période de l'histoire de l'humanité durant
1
,
laquelle les questions économiques ont peu à peu occupé le devant
!
de la scène internationale relêguant ainsi au second plan les pro-
blèmes de défense ou d'alliances milita~res, qui ont si longtemps
retenu l'attention de la Communauté Internationale.
Aujour'i 'hui, les rencontres écono::iques internationa,les -
qu' e lIe s se d éroul en t ent ce pays sou"'"" ével oppés. prad uete" cs' e t : 1
exportateurs de matiires premiires (concertation des pays membres
.
il
de l'O.P.E.P, Conférenc~s préparatoires rituelles du Groupe des 77 •• 0)!
qu'elles se déroulent entre pays industrialisés et développés, . ou
:1
encore qu'elles oppose'nt le';i pays du Tiers-Honde à ce dernier groupe
; 1
de nations riches - suscitent dans le monde plus d'émotion que
toute autre réunion internationale.
La Communauté internationale de~eure ~oins pr~occupée par les
questions purement politiques que par la Coop~ration au développe-
rr.ent,
et la diploi::atie elle-;~,~.~e er:.pi,()ie son 3rt à faire ad::;ettre
l'urgence d'un ordre écono:'1iqlle nouveau basé
sur "l'équité", la
"juste répa:r:tition des richesses" mondiales, du "patrimoine commun
de l'humanité", dans la mesure où la détente internationale, la
paix universelle en dépendent. C'est que le sous-développe~ent

.
territoires autrefois colonis6s- ~~~araît a bien' ies égards comme
i ..;e
co::cept ou la :lotion nouvelle de !'Dialogue :rord.-3ui",
.niest pas seule~ent une évo~ution sÉ~antique (28); elle évoque
d'une mani~re imag~e le foss~ ~ui sépare les pays du Tiers-Monde
nomiques internationales est ~vident. Pour les pays sous-dévelop-
pés -dont la Côte d'Ivoire- i l s'agit de tirer des avantages commer-
ciaux, financiers,
technologiques qui leur permettront d'assurer
leu~ dévelo~~e~ent §conü~iq'I2 ~t 50cia1. Pour les pays avancés
économiq~ement, il est aussi question de rechercher de~ possibi-
lités d'approvisionnement en ~roduits de base, afin d'assurer la
,
.
l
permanence: e Leur crOlssanse.
En réalit~, s'il reste vrai que le clivage fonda~ental,
perceptible de~eure celui des pays dévaloppéset des pays en voie
de développement, i l faut remarquer que l'unité de ces derniers
(sous sa forme du groupe de~ "77")(~~t plus apparente que réelle
le phénomène de l'enrichissement des pays exportateurs de pétrole
a amené une stratification au sein d'", "bloc" du Tiers-iZonde déjà
déchiré par des idéologies contradictoires •••
Halgré tout des stratégies,. des pla te-fortnes COi:1:TIUneS sont possi-
bles et même souvent définies en vue des revendications globales.
Si l'on p~nse'gue les négociations économiques entre pays
industrialis~s et pays pauv~es sont, plus significatives (au niveau
bilatéral comme au plan multilatêral), la question qui se pose
,alors est de savoir comment l'acteurivoirie~fortde ses atouts,
marqué far s~s faiblessesJva-t-il se comporter, en tant que pays
sous-développé, dans ce jeu'?
(28) - J. KI-ZERBO, Histoire de l'Afrique noire, Ratier, PARIS,
1978, p. 613.
(29) - Au sein de la CNUC~D les Etats de la liste A (qui réunit
tous les Etats d'Afrique et d'Asie, y compris la Mongolie,
l'Afrique du Sud et Israël) puis la Yougoslavie, et les
pays latino-américains (y compris Cuba) composant la liste C
forment le Groupe des "77'( qui négocie avec les' Eta ts de
la liste B désignant l'Europe Occidentale (y compris Chypre
et Turquie) plus les Etats d'Amêrique du Nord,
Australie,
Nouvelie-Zélande et Japon.
(Cf. Notes et Etudesdoc~~entaires nO 4412-441J- h 414 d~
23 SE:pte;.. bre 1977. p. 21). Dor::'.l::·:;r;tati.on frJn'>·~LL3~.

~
- 29 -
La Côte d'Ivoire peut-elle ~voir les mê~es attitudes et
exigences au plan régional
QU'
"lU
niveau multilatéral ? ~t où
3'3.!'rête sa '!pu':'ssance" ".'
..··-1
La question revient i
rechercher la m3ni~re, l'art par les-
quels la Côte d'Ivoire mène i
bonne fin ses relations économiques
extérieures,
et traite ses affai~es avec ses différents partenai-·
res économiques,
tant au plan région",l (inter-africain) qu'à , , '
-L
e-
chelle proprement mondiale ?
Se définissant comme un pays modéré et réaliste, la Côte d'Ivoire
participe activement â la création d'organisations économi1ues
régionales ou sub-r~gionales, ~ais en oê~e teops, elle ~ène une
politique de présence sur la scène mondiale. Coooent de cette
position conçoit-elle sa participation à la réalisation du projet
du "î!ou~rel or::lre écono:r:ique in b~rrr3. tiona:!.." iont la finali::~ est
La stabilité politique de la Côte d'Ivoire aU coeur
d'un Continent dont ia caract~ristique principale de~eure pourtant
la perilianence, la fréquence ::les bouleversellients des régimes socio-
économiques établis, au lendemain des indépendances, est frappante.
j
Et la croissance réguli~re qui fait de son économie l'une des plus
1
expansives d'Afrique a suscité des jugements, des appréciations
1
fort controversées. D'innombrables articles et essais, voire des
i1
ouvrages, ont été inspirés par le "miracle" du mod~le ivoirien de
j

développement.
1
i
Certes, la politique étrang~ie tr~ditionnelle de la C8te d'Ivoire
i
t
a intéressé plus'd'unanalyst~ de la vie internationale.
Mais les rapports économiques intercationaux de la Cate d'Ivoire,
ii-!
, 'i
donnée fondanlentale de sa poli tique extérieure reste er:core un
l
'
aspect peu connu de la r~~lit~ socio-~conomique ivoirienne.
,
De sorte que la spécificité, l'autonomie de la diplomatie
, ,,
économique de la Cate d'Ivoire reste à analyser en tant que telle.
, ~;


- 30-
noutS 3. ser:o..:..é
'~x-
.pression ~iplomatique de ce qu'on nOQme, à propos de la stratégie de.
déve'loppement du ·Gouverne~ent ivoirien, lé !lFragc3. tis:ne".
le droit public international classique, dans son approche desphé-
nomenes internationaux s'est contenté de ne considérer que la souve-
raineté politique des Etats. Or, ~es revendications actuelles d'éga-
lit~ ~conomique et sociale formul~es ;ar un grand nombre de pays ju-
. ricÎiquement égaux aux na tian s
industrialisés, prouvent l ' insuffi-
sance de l'approche. L'accent est mis aujourâ'hui sur la souveraineté
économique qui ne peut ê :z-e obte'Llue que par le 'i~veloppement en tant
que finalité
ce que se propose de réaliser le "droit du développe-
ment".
I l n'est dOnc pas sans intérêt pour le chercheur de suivre au
moment où elle se développe sous nos yeux,
cette nou7~1:e discipline
pleine d'ambition "prétorienne" (qui se conçoit sous ::"angle du dyna-
misme).
C'est un~ occasion d'en préciser les concepts fondamentaux, les_.outils
i'~n7~stisation, par comparaison ~ved bordre juridique existarit.
L'i~t;rêt épist~~oLogique en est éVident.

~;;:- suiet de ce .J::-a.v2.il, tel ~"1P nc":\\~s ir·.~~;·,~nQ ...... •
-.
v
- , . - -

-~
-
""
~
~
~::..rCGnSCrl1:,
- .
:3 :;~l..l. ,:; ve
Zn effet, ie m~~e qu'aujourd'~ui il '~5ra!t peu satisfaisant de dis-
r
secier la politique intérieure et la politique extérieure (le dedans
et le" dehor3),
je m~~e il est '~everlu i~~cssible d'attribuer ~ l'Etat
i l est indéni?hle ~ue la crise économique actuelle qui affecte, ébran-
le la quasi-totalité d~s systêmes êconomiques nationaux a son origine
à l'extérieur des Etats
j
et pcurtant, la crise du pétrole, ~ar exem-
~le, a des effets iirects, im~~diats sur.~e mar~hé iu travail, les
problèmes syndicaux (notamment dans les pays industrialisés à plura-
lisme politique et social), voire sur la procédure de la dévolution
du pouvoir.
Cela traduit l'unité du système international. Il y a une continuité
totale des phéndmènes politiques et économiques: rien ne s'arrête
plus à l'intérieur àe l'Etat-Nation, qui est devenu totalefuent per-
rr:8~ b:.e.
Les comporte~ents, les positions Je la Cate d'Ivoire dans les
diff~rent5 d~bats sur les frcbl~mes &conomiques fondaffientaux de notre
: ;
tem,s ne seront intelligibles, saisissables qu'en fonction d'un cer-
tain nombre de choix faits par les dirigeants politiques ivoiriens
sur le plan national; les demandes spécifiques formulées par l'ac-
teur ivoirien ne sont compréh~nsibles ,que par rapport à la stratégie
de développement économique, à la finalité de la poli~ique économique"
appliquée sur le plan national.
Comment, en effet, pourrait-on expliquer les attitudes de la Cete
d'Ivoire dans les différentes'di~cussionsinter-africaines en vue de
la création de regroupe~lents économiques ou de la mise en place d'u-
nions techniques (autour des produits de base ou dans des secteurs
sp~cifiques d~termin~s), si l'on ne se réfère pas aux options fonda~
mentales faites par M. HOUPHOUST-BCIG~Y,
sur le plan national, à
l'égard de l'unité afrlcaine,
de l'organisation écono~ique de l'es-
pace africain ?
Comment inter~réter les positions ivoiriennes dans les négociations
entre producteurs et consommateurs de matières premières, dans le
débat sur le droit de la mer, le transfert de technologie, sur la
réforme du syst~~e mon~taire international, si l'on ne tient pas
compte de la place pr~fondérante occupé~ par le café, le cacao, la
bana~e, dRns les recette3 d'exportation du Pays, des p~ioccu~~tions

-
..,..c:.
-
actuelles du Gou7e=nement en ~atière de ~arine xarcnande ou de
';~·;vcl''''"",-~rc-~...,J- ';~'i""st-....... ";~1
.
....... --
-- ~ v :~ ..::.
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u.
.. 4. ..:.. -~ __ t
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' .
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~
::: os ~ :: _'.:'::'9
dès 1960 ?
Dans cette étude donc, i l faudr~ ~rendre en consi~ération
économiques internationaux du Jouverne~ent. C'~st dans cètte pers-
pective que nous en~isageons pr&cisécent ce sujet. Car l'acteur
"
ivoirien -notamcent en rnati~re de négociations ~conomiques inter-
'f!
nationales- ne ~eut ~tre saisissable dan3 son originalité ~ropre
qu'en fonction de ses préoccupations internes et de sessollici-
tations extérieures.
:;:'a sépara tion tr"l.di tiûnnelle "d'.l .:iedans et d11 dehors" nous paraît
dans ces conditions une coupure épi3téxo~0~ique arbitraire.
Le deuxiime terme de notre proposition évoque simplement l'idée
que les acteurs susceptibles d'entrer dans le jeu des négociations
internationales (politiques ou économiques) peuvent être aujour-
d'hui divers, nombreux,
se situant bien au-del~ de l'~tat-Nation
on observe une pluralité des Centres de décisions -qu'on pourrait
comparer- puisque l'Etat n'a cêxe plus le ~onopole de l'informa-
tion. L'exemple de :a CSte d'Jvoire est assez révélate~r à cet
égard. Nous verrons en effet que le ;:;inistère et l'Ad,:-,inistration
des Affaires Etrangères qui ont eu longtemps le monopole de la
compétence des décisions concernant la participation de la Cete
d'Ivoire aux négociations économiques internationales ont perdu
cette exclusivité des attrib~tions dans ce domaine, du fait de
l'apparition d'autres Centres de décisions: le dualisme des appa-
reils administratifs intéressés par la préparation interne des'
n~gociations économiques internationales (Première partie)' en est
la conséquence au plan institutionGe~.
Lt~tat de Côte d'Ivoire n'étant donc pas monolithique
. •,\\
(co~~e d'ailleurs la plup3rt des ~tats modernes) en tant qu'ac-
teur sur la scène internationale, sa voix sera le résultat d'un
~ .
i
certain nombre d'éléments, de tous ces Centres décisionnels quasi-
~,
ment autono~es (Société d'Econoillie Mixte, ou d'Etat, nouveaux dé~
1
partements ministériels techniques, antennes extérieures des or-
. ,
!
ganismes d'Etat ou délégations commerciales), par rapport à l'ins-
1
trument traditionnel de la diplomatie économique de la Côte d'I-
voire.

.
:
- 33
devenu totale~~nt ;er~éable (la ccntinuit~ totale-des phénomènes
politiques ou ~conc~iques ~tant admise', cel~i-ci peut ~gila~ent,
types de partenaires, d'interlocuteurs (-en dehors des Etats i l y
a les sociétés privées à caractère multinational).
1:.a détermination de la ·politique étra.ngère d'tin 3tat donné
t
.. t '
-
d '
-
. b -
( 3e) ~ "
.
ne peu
~as e
re ~e monopo~e
une seu~e var1a ~e,
m~ffie Sl
dans certains cas un facteur ~eut avoir plus d'influence que les
autres éléments~
En science sociale, i l n'y a pas une causalité, un iéterminisme uni-
.
( )'t}
( .3 1 )
.
vaque /
• Et ce que DURKHEIM appelle le 1! fai t
social'"
'est nec es-
sairement expliqué, interprété, saisi grâce à plusieurs éléments
qui l'influencent.
L'approche qui prend en considération tous l~s facteurs en

( 1
tt·V ."' )(32 )
At d
~'b- d
presenc e
_na. yse. ItlU
1..
(;lI'lee.
~
nous para1
one suse el) vl ~e
e
rendre cOŒpte, le plus totalement possible, du comportement de la
"l.,
.'1
8ôte d'Ivoire sur la sc~nc intern~tion.~le.
Il convient de soulié~ner le danber d'une vi3ion abusivexent
i~20logique de la réalité ivoirienne qui -contrairexent à l'appa-
rence- est extr@mement complexe~
(30) - BaUDON R. et LAZARSFELD P., Le Vocabulaire des Sciences
/
30ci01e5, Mouton La Havane Pp. 9-24.
(31) _ BaUDON R. et LAZARSFELD P., L'analyse empirique de la Cau-
-C'l
./
sali té. PARIS 1976, Mouton. La Havane •
P. 1, pp. 55-114.
(JZ)
- DURKHEIM CE.), Les règles de la Méthode sociologique.P.U.F~
ï
(B.P.C.) pp. 3-14.
r,
. J

-;4 -
En fon/tian de ce tte :"1ét~odeJ.c~:-:, :lOUS nous a t tac;lerc~s à
analyser ~ans cette ~tude au nlan d~c re:ations internationales
la traduction ~conc~ique ie :~ ~ens~e ~olitiq~e ie =~. ~~~~hcuet-
3CI(my, si l'on considère que ce2.ui-ci e:3t à .:.a fois ::..' ::"nE?ira teur
et l'acteur central de la diplomatie globale de son pays.
C'est une pens~e pragmatique qui ne se laisse pas enfermer dans
. t
t
l
" . L •
.II
\\
... t
a
ou es ~es s~tua~lons• .~u lieu de doctrine, i l s'a3it plutc
d'idées simples, jaillies des réalités du moment, qui se dégagent,
des prises de positions du Chef de l'Etat, des positions adontées
par ses représentants ~ l'extérieur.
La sauvegarde de la personnalité du territoire,
nuis de la
souveraineté de la R~publique, la Recherche "obstinée" de la ~aix,
par le dialosue, la négociation,
l'entente, la détente internatio-
nale,
cela signifie dans la stratéGie économique ivoirienne
: le
dévelo~~enent par la coopération, telles sont les préoccu~ations qui
sous-tendent la politique étrangère ivoirienne.
Ainsi, l'étude globale de la ~uestion pourra s'articuler au-
tour de trois axes principaux.
PREl-lIERE PARTIE:
Les modalités de la participation de la Côte d'Ivoire
,
aux négociations économiques internationales.
DEUXIEME PARTIE:
La Côte d'Ivoire dans les négociations économiques
régionales.
TROISIEl1E PARTIE:
La Côte d'Ivoire dans les négociations économiques
multilatérales.

35
PREiHERi';; PARTIE
y~
LES ACDALI7ES DE LA PARTICIPATION DE
"
,',
, ,
LA COi.'E D 'T'fCrre.:: AUX :EGCCLi.'.!'IOiiS ECOl;OiIL~U~S
I~~r:.'I::RHATIONALZS•

- 36 -
Dans la première partie de cet ouvrage on s'attachera à
présenter les instruments et les modalités qui permettent à la
Côte d'Ivoire de participer aux différentes négociations économi-
ques internationales.
Il s'agira donc d'examin~r, d'inventorier les moyens, les
outils de la diplomatie économique ivoirienne, elle-même indisso-
ciable des principes de base de la Politique étrangère globale de
Côte d'Ivoire.
.
Nous préférons le terme "diolomatie ivoirienne" à l'expres-
sion "relations internationales", parce que nos préoccupations ne se
limiteront pas seulement à ces relations.
En effet, le terme diplomatie désigne à la fois les relations
entre les Etats entretenues au moyen des missions diplomatiques, la
politique qui concerne ces relations et l'art de la représentation
des intérêts d'un gouvernement à l'étranger, dans les organismes spé-
cialisés internationaux, notamment économiques ou commerciaux, de
la gestion des affaires internationales, de la direction et de l'exé-
cution des négociations économiques entre les Etats, ou entre ceux-ci
et des organismes privés ou multinationaux.
Pour préparer, au plan national,
sa participation aux négo-
ciations économiques internationales, le gouvernement ivoirien dis-
pose d'un certain nombre de moyens qui peuvent ~tre classés en deux
ordres, les structures. et les hommes.
.
1°) Les structures. L'on peut d'abord présenter l'appareil
administratif en tant que rouage essentiel du processus décisionnel
de l'Etat.
De ce point de vue, l'administration traditionnelle du Minis-
tère des Affaires Etrangères apparaît comme le centre principal,
mais non exclusif, de ce processus décisionnel de" l'Etat en matière
de politique extérieure globale, puisque, en principe, elle doit
collaborer étroitement à la fois avec le Cabinet du Président de la
République et les autres départements à vocation proprement économi-
que, commérciale, voire technique, c'est-à-dire les institutions de
l'administrationécono~ique.
En effet, aujourd'hui, la nécessité de l'action de promo-
tion économique et commerciale sUr les marchés mondiaui de ces nou-
veaux ministères techniques en a fait incontestablement des acteurs
de plus en plus importants dans le champ, le système de relations
économiques que la Côte d'Ivoire s'est peu à peu aménagé dans le
monde. Mais, leur existence même, en marge du cadre traditionnel
d'inter~ention du Ministère des Affaires Etrangères, (ou contre
celui-ci), si elle accrott assurément, indéniablement les moyens
techniques de l'action diplomatique en matière de relations écono-
miques et financières du gouvernement, n'est pas en revanche sans

- 37 -
poser des problèmes de conflits d'~eribut~ons, suscitant souvent
. le danger de la non-concordance .des actions QU des positions ivoi-
riennes,à tout le moins dans leur formulation préliminai~e.
Car,
la propension ie chaque ~inist;re ~echnique, en particulier
celui de l'Economie, des Finances et du Plan (jumelé depuis 1977)
.
.
,
a tralter directement des affaires économiques extérieures sans
en référer au Ministère des Affaires Etrangères, seul responsable
de la politique étrangère globale du gouvernement,
tend·à créer
des "sous-..;entres décisionnels" : cela est à l'origine du dualisme
ou du "parallélisme" des i~3ti t;;.tior~s administratives chargées de
la préparation interne des négociations économiques avec le monde
extérieur.
.
2°) Au Plan des moyens humains, mis à la disposition de
la diplomatie économique ivoirienne ou de la politique étrangère
en général, i l convient de souligner qu'en un sens, la plupart
des au tori tés poli tiques et administratives participent· à l'exer-
cice des activités diplomatiques, qu'elles relèvent de relati9~s
économiques, financières,
commerciales.ou politiques.
Mais, lorsqu'on parle de moyens humains, mis au service
de la Côte d'Ivoire dans ses rapports économiques avec ses parte-
naires, ou en vue de sa participation aux discussions économiques
internationales, on pense d'abord aux diplomates professionnels;
i l s'agit, en effet, des diplomates de carrière, c'est-à-dire,
des fonctionnaires appartenant au Corps des Conseillers et Secré-
taires des Affaires Etrangères, au Corps des Secrétaires adjoints
des Affaires Etrangères etau Corps des Chanceliers.
Hais, i l s'agit aussi de ceux qui, sans appartenir à l'une
de ces catégories de corps ou d'agents de l'Etat, assument des
fonctions diplomatiques,.à des titres divers. Sous ce rapport, i l
faut prendre en compte tous les fonctionnaires et techniciens, ou
experts en économie, assumant la représentation diplomatique des
'départements techniques ou des sociétés d'Etat (voire d'Economie
Mixte) dans des missions économiques,
commerciales de la Cete d'I-
voire auprès des puissances industrielles du Honde Occidental,
dans la mesure oa -nous le verrons- leur position stratégique en
fait des acteurs privilégiés dans le processus décisionnel, au
moment de la préparation des négociations économiques. Ils sont
avant tout chargés, du point de vue économique qui nous préoccupe
ici, de chercher de nouveaux débouchés pour une économie ivoirienne
qui se diversifie d'année en année, et, à ce titre, l'une des pre-
mières t~ches assignées à la diplomatie ivoirienne est d'~tre un
instrument de développement,
par )es négociations économ1ques in-
ternationales qui appellent les capitaux étrangers, aboutissent à
la conclusion de conventio~s d'~tablissement, et enfin qui défendent
dans les enceintes internationales, la conception ivoirienne des
rapports qui doivent exister entre pays en voie de développement
et pays développés, pour l'instauration d'un "nouvel ordre écono-
mique intern"ltional".

Si ces ~eux types de moyens, institutionnels et ~umains,
constituent en définitive, les instruments essentiels de la par-
ticipa tion de la Côte d'Ivcire aux n.§goci'l tians é'ccnomiques inter-
national~st t~~t au plan ~~gicnal que multi~at~~~l, i: fa~t dire
que sa stabilité politi1ue, en plus des con,ii:i:JIlS éCOIlO::;iques
relativement favorables qu'elle connait, et les options fondamen-
tales de libéralisme ou d'ouverture
(jamais remises en cause),
lui valent, sur le plan psychologique,
un "capital de confiance"
dans les milieux financiers du monde occidental industrialis~,
ce qui est un ~tcût non nég~ige1b~e en ~atière de négociations
économiques et surtout d'affaires.
L'approche du Processus préparatoire interne des négocia-
tions économiques internationales peut s'envisager, s'articuler
autour de deux axes
:
Chapître l
-
Le Dualisme des institutions en presence.
Chaf)ître 2
Les Procédures de Préparation des négociations écono-
miques.
~
"

)9 -
CHAPITRE l
-
L3 DUALISNE :JES APPA1EILS ADHl:'iISTRATIFS CHARGES
D~ LA P.REPARATIüN I~TE~~E DES NEGOCIATIONS ECONOMI~UES
l =';~:SR~'! ATIO~r ~1.. L"sS "
Longtemps consid~r§e5 com~eune ccmp~tence 3xclusive de l'Ad-
ministration des Affaires Etrangè!"es, les négociations économiques
ou mon~taires, la coop~ration technique et culturelle sont pass~es
peu à peu, du fait de la Fratique, aux domaines d'intervention des
l.finistè!"es à vac:;. tian proprement économi·pe ou technique.
Cette mutation ne s'est pas operee sans difficultés, notam-
ment, au niveau de l'exercice des attributions reconnues aux diffé-
rents organes ministériels: les conflits de compétenc~ ou d'attri-',
butions au sein de l'appareil gouvernemental en sont les manifesta-
tions concrètes, à
~elle enseigne que le processus décisionnel,
manquant d'unité, a souvent constitu~ un facteur dysfonctionnel,
nt!cessitant l',arbitrage du chef de l'Exécutif.
En matière de préparation, au plan interne, des négociations
~c~nomiques internationales, le phénomène s'est caract~risé par un
véritable éclatement du Centre décisionnel gouvernemental, chaque
département ministériel ayant eu une propension à sécréter en son
sein un sous-centre décisionnel~ destiné à préparer ses propres
négociations économiques, spécifiques, avec le monde extérieur.
Nous verrons comment,
en centralisant en définitive, le
ii
pouvoir .de décision, en matière de diplomatie économique, au sein
:1
de son Cabinet, le Président de la République arrive à mettre en
1
h'
place une procédure de pr~paration interne des négociations écono-
miques internationales, qui assure, donne au Ministire des Affaires
Etrangères les moyens, les instruments d'exécution de la Politique
du gouvernement sur le pl~n extérieur, en lui permettant notamment
de présenter une position ivoirienne cohérente dans les discussi~ns
économiques aussi bien au plan bilatéral que multilatéral.
,.,

ECC~'ÏOIH~UES INTS:iNA~ION:"LSS ~T D3LA COOPERATION
~U DEVELOPPEME~T.
Le Minist~re des 1ffa~~es Ztra3g~res et sen service diplo-
~atique constituent l'instrument par excellence de la politique
étrangire de tout Etat.
La connaissance du fonctionnement de cette
institution est indispensahle itous ceux qui s'intéressent aux
relations internationales.~1)
La création, puis l'organisation d'un tel département
ffiini3t~riel n'ont pas ité, de 1958 i AoOt 1960, au nombre des préoc-
cupations do la République de Côte d'Ivoire. L'exécution de la
.
politique étrangère, la représentation extérieure était de la compé-
tence du Mini~tre et du Ministire des Affaires étrangères de la
République française
; les agents diplomatiques et consulaires
étaient ceux de la France et de la Communauté.
Quant i
l'exéquatur
des consuls étrangers, elle é~ait accordée par le Président de la
Communauté, après consultation des Gouvernements des Etats inté-
ressés. La délivrance des passeports établis aU nom de la République
Française et de la Communauté, comme l'octroi des visas s'effec-
tuaient avec l'accord des Républiques d'Outre-Nere "Il en résulte
que, sous couvert de la Commun~uté, c'est en réalité la France qui
détenait le droit de légation active et passive ••• ,,(2)
!
Une telle conjoncture politique a retard~ considirablementr
(m~me apr~s les ind~pendances) la mise en p~ace par la Cate d'Ivoire ~
d'une administration centrale autonome des Affaires Etrangâres.
~
Le trait dominant de cette administration en est la constante amé-
.
!
i .
lioration de ses structures, leur adaptation non moins constante
i
aux exigences d'un réseau de relations extérieures en permanente
J
extension pouf servir au mieux i
la réalisation des t~ches de. plus
i1.•..
en plus volumineuses et complexes qui sont celles du Ministère des
Affaires Etrangères.
Quelles sont les attributions et la compétence" de celui-ci en ma-
tière notamment des relations économiques et financières avec le
monde extérieur ?
LA COMPETENCE GENERALE DU MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES
- a -
EN MATIERE DE RELATIONS ECONOMIQUES ET DE COOPERATION
TECHNIQUE~
EnCSte d'Ivoire, le Ministère des Affaires Etrangères
détient la compétence générale de la poli tique extérieure. du gou-'
vernement. (3)

.
Ses attributions en matière de relations économiques et financières
se sont définies, précisées au fur et i
mesure que le département
lui-même a commencé à jouir d'une existence juridique propre, auto-
nome.
(1) - F. MOUSSA, Le service diplomatique des Etats Arabes, Genève,
1960, p.
9. Institut Universitaire des Hautes
Etudes Internationales.
(2) -
P.F. GONIDEC,
La Communauté et les relations internationales
Communauté et Commonwealth (PENANT
p.
153)
t
nO 677 Avril 1960.
(3) - Décret n° 61-356 du 13.11.1961 fixant les attributions du
Ministère des Affaire~ ~trangères.
'~"~t:~~~~J~~J~.~ê.i~..'-'''''';i4':;:<';>/~''''~~~~;~--:

,
-
.
~l
_
En effet, le premier gouvernement ivoirien ne c~nportait
pas de porte-feuille de Ministre des Affaires Etrang~res autonome.
Le porte-feuille des Affai~es Etrang~res ~tait en fiit d~tenu pat
le ?r~sident de la ]épublique, qui se chargeait, ~e~àant les pre-
mières'années de l'indépendance, de traiter des questions de poli-
tique étrangère, des affaires économiques et Ïinancières interna-
tionales.
La concentration dans sesrnains de l'essentiel de ces
comp~tences lui permettait de concevoir la stratégie globale de
la politique ~conomique, de conduire la coopération internationale,
mais surtout de suivre personDelle~ent, grace i
l'armiture puis-
sante de son Cabinet (par les conseillers techniques chargés des
problèmes économiques et financiers), la préparation et le dérou-
lement de' toutes les négociations économiques, bilatérales et mul-
tilatérales.
,Cependant, peu i
peu, l'organisation de l'Ad~inistration
des Affaires Etrangères se met en place; d'abord, rattaché i
la
Présidence de la République, le Ministère étend ses compétences et
se voit confirmé dans son nouveau statut de Ministère autonome,
chargé des relations, de toutes les relations économiques ~t finan-
cières du Gouvernement.
Ainsi, en vertu de ce nouveau statut, le Ministère des
Affaires Etrangères, en étroite collaboration avec le Président
de la République doit organiser, participer i
la préparation des
grandes rencontres économiques auxquelles la Cete d'Ivoire parti-
cipe.
Outre donc ses attributions classiques dans le domaine
politique international, l'Administration des Affaires Etrangères
se voit confier d'autres t~ches beaucoup plus techniques, qui se
sont fixées,aux' termes d'un lent processus d'organisation et de
restructuration, en, vue de ses nouvelles fonctions.
Telles que nous pouvons les dégager aujourd'hui, les attri-
butions 'du Ministère des Affaires Etrangères en matière économique
peuvent ~tre classées en deux c~tégories :
,
.
(4)
Il s'agit'des relations economiques et financieres
et de la coopération technique. (5) ,
1°) - EN MATIERE DE COOPERATION TECHNIQUE ET CULTURELLE
Les questions relatives i
la coopération internàtionale,
et surtout,
à la coopération technique et culturelle relèvent
traditionnellement de la compétence de l'Administration des Affai-
res Etrangères.
(4) - Décret nO 61-356 du 13.11.1961 fixant les attributions du
Ministère des Affaires Etrangères.
(Par le Président de la République).
(5) - Décret nO 64-51 du 14.01.1964 portant organisation du Minis-
tère des Affaires Etrangères, créé sous l'autorité du Minis-
tère des Affaires Etrang~res, la Direction des Organisations
Internationales et de la Coopération Technique.
(ART. 2).
(Par le Pr~sident de la République).

- 42 _
A.ce titre; le Ministre des Affaires Strangères doit
aussi bien, au plan bilatéral que multilatéral, veiller à l'éla-
boration,
à la négociation et à l'application des accords de coo-
pération et d'asoistance technique, en ~atière de ~ersonnel, ~ar
exemple.
Il lui revient de suivre et de traiter ces questions inté-
ressant les relations extérieures, au niveau des organisations in-
. ternationales du système des Nations-Unies, ou des pays pris indi-
viduellement, en liaison avec le Pr~sident de la Réoubliaue et les
autres Ministères techniques et spécialisés.
~
~
Le Ministère des Affaires Etrangères est habilité à pré-
parer et à négocier les traités et les conventions ; il les suit
et en contrôle l'application après signature ou ratification.
Il lui appartient également de procéder,
régulièrement,
à l'analyse de la conjoncture internationale, gr;ce aux informa-
tions que lui fournissent les ambassades ivoiriennes et autres
sources de renseignements, afin d'être en mesure d'informer le
Gouvernement sur les problèmes internationaux.
Par exemple,
les études préalables des demandes et des
offres d'assistance technique sont effectuées par les services
compétents du département des Affaires Etrangères,
qui assure par
là même le contrôle des agents d'assistance technique.
La coopération internationale occupe une place de choix
dans la politique étrangère de la Côte d'Ivoire. Elle couvre trois
d~maines essentiels du développement économique et social : les
domaines technique, culturel, économique et financier.
Dans c~ dernier domaine, le Ministère des Affaires Etrangères d~­
tient ainsi des co~pétences définies depuis les premières années
de l'indépendance de la Côte d'Ivoire.
2°) - DANS LE DOHAINE DES RELATIONS ECONOMIQUES ET FINANCIERES
Dans le domaine primordial des relations économiques et
financières,
l'Administration des Affaires Etrangères remplit des
t;ches à un double niveau.
Il s'agit principalement d'analyser, de dégager les impli-
cations de nature économique et financière des actions politiques
que le Gouvernement est amené à entreprèndre, afin de pouvoir infor-
mer utilement celui-ci.
En second lieu, l'Administration des Affaires Etrangères a pour t~­
che d'essayer d'éclairer, au mieux, les Ministères spécialisés, les
Organismes d'Etat ou les Sociétés d'économie mixte, sur les aspects
politiques que peuvent rev~tir les relations de la Cate d'Ivoire avec
le monde extérieur, touchant leur domaine respectif,
et de veiller,
de ce fait, au maintien de l'unité de la politique étrangère ivoi-
rienne.

.....
-
~j -
Par conséquent,
le Ministère des Affaires Etrangères doit
être associé aux travaux et aux. projets des Ministères Techniques
qui élaborent la politique ivoirienne dans le domaine ~conomique,
et qui sont chargés d'appliquer cette politique.
Le Ministère des Affaires Etrangères peut-il se substituer
à ces autres Ministères, ou rivaliser avec leurs techniciens de
plus en plus nombreux et compétents ?
Cependant, par ses connaissances des questions, i l doit ~tre capable
de veiller à ce que les répercussions de la politique économique du
Gouvernement sur les relations avec les partenaires étrangers soient
conformes aux exigences et aux orientations générales de la politique
extérieure ivoirienne.
Le Ministère des Affaires Etrangères agit dans ce sens J
à la fois dans le domaine des relations économiques bilatérales (avec
chaque pays étranger) et dans le domaine des'relations économiques
et financières multilatérales (avec les organisations internationa-
les à vocation économique (C N U C E D, FMI ••• ).
-
Au niveau des relations économiques et financières bila-
térales, le Ministère des Affaires Etrangères doit pouvoir contraler,
du point de vue politique, la conce~tion générale et la négociation
des accords commerciaux, des accords d'investissement, d'emprunts,
de pr~t, des accords de transports aériens, maritimes et terrestres,
préparés par les départements ministériels techniques intéressés -
A cet effet, i l participe obligatoirement à la préparation interne
et à la négociation internationale au sein de la délégation ivoi-
rienne.
-
Au niveau des relations économiques multilatérales,
on
retrouve le même contrele exercé par l'Administration des Affaires
Etrangères. En effet, elle contrôle du point de vue politique, les
relations de la Côte d'Ivoire avec les différents organismes éco-
nomiques qui dépendent de l'ONU.
(C N U C E D, FMI, BIR D,
F A 0, 0 N U D I, ECO SOC, P N U D .•• ), ainsi quiavec les or-
ganismes de caractère régional ou inter-régional. Elle suit les
questions posées au sein de ces différents organismes, prépare
conjointement avec les Ministères techniques intéressés les instruc-
tions qui sont d6nnéeè aux délégations ivoiriennes envoyées auprès
des différents organismes internationaux, aux conférences économi-
ques internationales.
Ainsi, le·.Ministère des Affaires Etrangères joue un rôle
primordial dans les relations écono8iques et financières,
dans la
coopération au développement. Mais ses attributions se sont fixées,
étendues au fur et à mesure que l'organigramme de cette Administra-
tion s'est structuré, consolidé.
En effet, l'appréhension de la situation politique et économique
internationale et les problèlnes multiples -de plus en plus complexes-
qu'elle pose aux Etats sous-développés requiert
de nouvelles capa-
cités, de nouvelles modalités d'approche auxquelles l'Administration
traditionnelle n'est pas adaptée.
.

44 -
Or, nous venons de voir que lr une des tâches principales
assignées à cette Administr~tion traditionnelle des Affaires Exté-
rieures -o~ pourtant la place de la coopération technique et cultu-
relle, des problèmes économiques ~: monétaires deïient ~rédominante­
est d'informer le Gouver~!ment, ~n constituant des iGssiers en vue
de la préparation de ses' Jécisions en matière de négociations éco-
nomiques internationales.
~
~A MISE EN PLACE DE L'APP~~EIL ADMINISTRA~IF C~AR3E DE
LA PREPARATION DES NEGOCIATIONS ECONOI'1H~UES INTERNATIONALES
La crêation de l'Administration" des Affaires Etrangères
en tant que telle, la désignation de ses attributlons(par voie de
transfert de cette càmp€tenc~ qui était présidentielle) et la défi-
nition"de leur domaine d'intervention ou d'application, ne semblent
pas avoir suffi à résoudre tous les problèmes, en matière de rela-
tions économiques internationales. Encore fallait-il fournir au
nouveau département ministériel le~ moyens, les outils (à la fois
administratifs et humains) susceptibles de lui permettre d'exercer
de telles attributions. Un certain nombre d'organismes spéciaux ou
inter-ministériels ont été donc créés, donnant ainsi naissance à
un véritable appareil administratif, chargé spécifiquement de la
préparation des décisions du Gouvernement en vue des grandes ren-
contres économiques et monétaires internatio~ales.
une série d~décisions, puis la pratique ont fini par rattacher,
sur le plan national, ces structures institutionnelles spécifiques,
instrument de la diplomatie économique, au Ministère des Affaires
Etrang~res, lui-m~me mis en place dans des conditions hLstoriques
bien déterminées.
Il nous paratt donc impossible, au niveau de l'approche
méthodologique, de prétendre aborder l'analyse ~e cet ensemble
d'organismes chargés de la préparation des négociations économi-
ques internationales, sanS lier la formation progressive de ceux-ci
à l'évolution structurelle et aux aspects fonctionnels de-l'Admi-
nistration des Affaires Etrangères.
Nous allons donc tâcher de saisir l'originalité de ces
instruments du processus décisionnel en examinant en m~me temps
l'évolution du département ~ers une existence juridique autonome.
Pour assumer sa fonction de Ministère chargé de la poli-
tique extérieure de la Côte d'Ivoire, notarr.men t dans le domaine" de
la Coopération Technique et des négociations économiques et moné-
taires internationales, le Président de la République a
transféré
certaines de ses attributions i
ce département.
De plus, un certain nomb,e de dispositions ont été prises pour créer
des organes chargés du travail de préparation, au niveau interne,
des négociations économiques avec un per:30nnel nouveau venant é~offer
a~nsi les services encore embryonnaires du Ministère des Affaires
Etrangères.

- 45 -
1 0') - LA DIRECTION DE LA COOPE:aATICN INTERNIi.TIOfiALE
DES AFFAIRES ECONOMIQUES, FINANCIi:RES ET TECHNIQUES
Face aux tâches qui lui ont iti assign~es, le hinist~re
des Affaires Etrang~res souffrait d'un manque total d'efficacitê
en raison même de la faiblesse de ses structures, dont les dimen-
310n3 trop modestes ne pouv3ie~t permettre une capacité d'action
suf:isan~e eu égard à :a complexité et au volume de plus en plus
important des affaires à traiter.
Cette situation de carence administrative a eu un certain nombre
de conséquences: particulièrement, une interférence avec d'autres
services administratifs et une définition vague des attributions
de chaque direction du Ministère. Il s'ensuivait une répartition
peu ·satisfaisante des tâches et des responsabilités. entre les ser-
vices administratifs, provoquant quelquefois un blocage au niveau
du fonctionnement de l'ensemble de l'appareil: en effet, les rôles
étant mal définis au départ, les conflits de compéte~ce entre les
différents responsables des services de l'Administration centrale
des Affaires Etrang9res se produisaient fréquemment, appellant
l'arbitrage du Ministre.
Ainsi donc, le décret 64-51 du 14 Janvier 1964, comportait
des lacunes et eut plutôt des effets néfastes.(6) Car le but mani-
festement recherché était d'assurer à l'Administration des Affaires
Etrangères une certaine cohérence dans son action, dans le processus
préparatoire ou décisionnel, quant aux négociations économiques in-
ternationales.
Une seconde modification s'impose alors comme une nécessité de ra-
tionaliser l'organisation de cette grande direction de la Coopération
internationale, afin qu'elle soit véritablement opérante. Cet orga-
nisme est donc le premier instrument destiné à aider techniquement
le Gouvernement ivoirien à la préparation de ses décisions dans le
domaine des relations économiques internationales ; et le Cabinet
. du Président de la République,
tout en suivant le déroulement du
travail de préparation .délègue J cette Direction une part non né-
gligeable>de ses prérogatives en la matière.
Mais, la création d'autres organismes au sein de l'Administration
des Affaires Etrangères procède, semble-t-il, d'un double souci ~.
Tout d'abord, le volume des affaires économiques touchant un· domaine
de plus en plus vaste et varié appelle naturellement un dispositif
"organisationnel" capable de le contenir ;
Mais,en même temps ces affaires nécessitent un traitement
hautement technique qui dépasse les possibilités d'analyse, d'ap-'
préhension d'une simple administration traditionnelle ou classique.
D'où la nécessité de l'utilisation d'un personnel qualifié,' formé,
initié aux méthodes et techniques modernes de gestion et d'analyse
prévisionnelle ou financière.
~
(6) -
Décret nO 64-51 du 1l•• 01.1964 portant organisation du Minis-
tère des Affaires Etrangères, .créé sous·l'autorité du Minis-
tère des Affaires Etrangères, la Direction des organisations
internationales et de la Coopération technique.
(ART. 2).
.
(Par le Prê3ident de la République).

46 -
2°) - LA DIRECTION DES CONFERENCES IN~~RNATIONALES
D'ann~e en ann~e, ies structures ~laes en ~lace ont ;volui
jans le sens de l'extension, de l'affi~lioration de l~urs capacitis
techniques, qui pallient les défaillances organisationnelles de la
vieille administration hiritia de la période coloniale.
Dans cette persnective, la création de la direction des Conférences
International es (7) est apparue com~e une innovation: en effet, on
peut remarquer qu'elle a apporté deu:( :ypes de modifications dans
l'appareil chargé de la préparation des n~gociations éconoœiques
internationales. Elle vient "corriger- d'abord les structures mises
sur pied dès 1964 (Décret nO 64-51 du 14 Janvier 1964).
On observe ensuite que le nombre de~ directions (des organes) s'est
accru, puisque deux sous-directions viennent s'adjoindre à la Direc-
tion de la Coopération Internationale, des Affaires économiques,
financières et cultu,relles.(8h
-
Ce sont
la sous-direction ·de la Coopiration,
la sous-direction des Accords et Conventions.
Ces nouveaux organismes apparaissent comme mieux adaptés
aux réalités socio-économiques internes et internationales.
Dans un souci d'efficaciti, i l est appru n~cessaire de confier à
deux organismes les attributions exercées précédemment par la Di-
rection des organismes internationaux et de la Coopération technique.
Celle-ci disparaît pour faire place à la Direction de la Coopéra-
tion Technique, des Affaires Economiques,
financières et culturelles.
La seconde observation importante que l'on peut faire sur
l'évolution structurelle de l'appareil administratif chargé exclu-
sivement de la préparation des négociations économiques internatio-
nales,
tel qu'il découle des réformes successives de l'administra-
tion des Affaires Etrangères,
concerne le transfert interne d'un
certain nombre d'attributions d'une direction à l'autre. Ainsi,
désormais, la Direction des Conférences Internationales aura pour
t~che essentielle de suivre et de traiter toutes les négociations
de nature économique et financière ou politique, se déroulant au
sein des principales organisations internationales, ou des groupe-
ments économiques africains.
(ONU,_ et ses institutions spécialisées-
OUA, OCAH, Entente, CEAO, UNOA, CEDEAO, FAO).
(7) - Décret nO 66-108 du 21 Mars 1966 portant réorganisation du
Ministère des Affaires Etrangères crée un secrétariat ou une
Direction des Conférences Internationales.
(Par le Président de la R~publique).
(8) - Décret nO 72-172 du 2 Mars 1972 portant réorganisation du
Ministère des Affaires Etrangères.
(ART.
7).
(Par le Président de la République).
':l:
l'

. - 47 -
1es principales modifications portent sur la suppression
de la Direction des Organisations Internationales et la transfor-
mation en seus-directions de certaines divisions qui ont pris de
l'importance en raison ju ~olume sans cesse croissant des affaires'
relevant de leur ccmDéte~ce.
La Direction des Org~nisations Internationales'a été supprimée pour
carence, mais i l y avait des raisons à cette carence.
En effet, la Direction des Organisations Internationales n'a jamais
eu i
exercer lei attributions qui itaient les siennes en ce sens
que, -comme par le passé,
l~s questions politiques concernant les.
org~nisations interna~iona:es ont continué i être traitées narla
Direction des Affaires Politiques et les questions économiq~es par
la Direction de la Coopération.
.
. Par ailleurs, le Secrétariat des Conférences, dépendartt de
cette direction, en raison des conflits permanents de personne entre
le Chef de ce Secrétariat et le Directeur des Organisations Inter-
nationales, a dG être rattaché au Cabinet du Minist~e.
-
c -
LA NOUVELLE REORGANISATION DU MINISTERE
ET L' ASSOUPLISSENEi;T DU SYSTENE
Un~ nouvelle réorganisation du Ministère des Affaires
Etrangères ~9) a opéré de nouvelles modifications dans les struc-
tures. D'une part, le nouveau texte, en son article 4, a modifié
l'appellation de certaines directions et corrélativement, leurs
at~ributions :
.
La "direction de la Coopération technique internationale,
des affaires économiques et culturelles" devient la "Direction de
la Coopération Internationale, des affaires économiques, financières
et culturelles".
D'autre
part, ce même texte a créé défini tivement un'e "direc-
tion des Conférences Internationales". On sait que le régime de
1972 prévoyait seulement un "Secrétariat des Conférences Interna-
tionales", ayant rang de sous-direction, et rattaché au Secrétariat
Général du Ministère.
.
En effet, l'accroissement du volume des affaires traitées par ce
servièe explique son élévation au rang de direction(10).
La Direction des Conférences Internationales est désormais chargée
de l'établissement du calendrier des Conférences
économiques internationales.
de l'organisation matérielle des Conférences Interna-
tionales qui se déroulent en Côte d'Ivoire: à ce titre,
elle prépare et coordonne les Conférences Internationales
qui se tiennent à l'étranger.
du classement de la conservation et de la diffusion des
rapports,
co~ptes-rendus et documents relatifs aux négo-
ciations économiques internationales.
(9) - Décret nO 74-635 du 14 Novembre 1974 (J.O.C.I. 9 Janvier 1975,
pp. 43 et suiv ) portant réorganisation du Ministère des Af-
faires Etrangères.
(Par le Président de la République).
(10)- Décret n° 61-356 du 13 No.embre 1961 fixant les attributions
du Ministère des Affair~s Etrangères.
(Fat le Président de la Républiqu~).

- 48 -
La Direction des Conférences Internationales traitera
aussi les questions i
la fois politiques et économiqu~s concernant
les relations de la Côte d'I7oire ~vec les ~tats étran~ers
les
. .
. .
.
"'"
organls~tlons reglonales africaines ~Entente, aCAM, CEAO, CEDEAO ••• ),
l'organlsation des Nations-Unies et les Institutions Spécialisées
qui lui sont rattachées.
Elle comprend :
-
Une sous-direction des Affaires africaines.
Une sous-direction des Nations-Unies et des Organisations
Internationales.
- Une division Europe-Amérique.
- Une division Asie et autres parties du Monde.
Quant i
la Direction de'la Coopération Internationale,
des Affaires économiques, financières et culturelles, elle traite,
en liaison avec les Ministères techniques intéressés, les questions
de Coopération multilatérale et bilatérale.
Elle suit, en liaison avec le Ministère de l'Ec~nomie et des Finan-
ces, les relations économiques et financières avec les pays étran-
gers et les institutions sp~cialisées internétionales.
Elle doit participer i
la préparation, i
la négociation et i
l'appli-.
cation des accords et conventions en matière de coopération technique,!
d'affaires économiques, financières et c u l t u r e l l e s . ! .
Au total, on peut constater que la réorganisation des struc-'
tures de l'Administrati0n des Affaires Etrangères apporte une simpli- ~
fication du système, modifie l'appellation de certains organes et
par voie de conséquence, leurs attributions.
De plus, celles-ci seront désormais fixées par arrêtés du Ministère
des Affaires Etrang~res. Le système,. deveftu ainsi plus souple, per-
mettra les remaniements conformes aux besoins de cet ensemble d'or-
ganismes, sans qu'il soit nécessaire, corame par le passé, de recourir
i
la procédure plus lourde du Décret du Frésident de la République.
Ce système d'ailleurs était·assez contradictoire, car, en Côte d'I-
voire, le Ministre nommé par le Président de la République apparait
COmme responsable·de l'organisation interne de son département, sous
réserve .des limites fixées par la loi. Ce carcan juridique constitue
;
en effet un frein potentiel, voire une limitation pour le Ministre
dans ses initiatives, dans son action de création.
Ce blocage qui a longtemps caractérisé l'organisation et
le fonctionnement interne del'Adminïstration des Affaires Etran-
gères, a eu des effets pervers sur la naissance et le développement
de ce que l'on nomme en Côte d'Ivoire "instrument de'la diplomatie
économique".
C'est donc progressivement que ce processus décisionnel, cet ensem-
ble d'organismes chargés de la préparation des négociations écono-
miques, international9s s'est structuré et s'est imposé comme une
véritable armature administrative. On a abouti cependant â la spe-
cialisation, i
la conception et à l'unicité de la "diplomatie éco-
nomique" conduite par le Hinistre de3 Affaires Etrangères, en étroite
collaboration avec le Président de la République.

- 49 -
Or, cette quasi-concentration des attributions,
dans le
domaine des négociations économiques internationales entre ies
mains du Ministre des Affaires Etrangères ne semble pas ~tre admise
aujourd'hui par les nouveaux'Minist~res techniqu~s, ~ont, la ten-
dance est de voulbi~ di3poser de leurs propres services je relations
extérieures.
C'est une nouvelle variable qui vient bouleverser le schéma précé-
dent en mettant en cause le principe d~ l'unicité de l'action en
matière de politique extérieure. Les conflits de compétence que
cette nouvelle situation peut provoquer ~_t~~ , non seulement ~ne
redistribution des tâches, mais encore la mise en oeuvre d'une stra-
tégie nouvelle de collaboration, de coopération entre les différents
organes censés intervenir dans le processus décisionnel, dans le
,mécanisme de' préparation interne des négociations économiques inter-
nationales; car,
en réalité, les multiples organismes apparaissent
souvent dans l'~xercice de leurs attributions, plus concurrents que
complémentaires.
La diversification des domaines d'intervention du Ministère
des Affaires Etrangères, sur le plan des relations économiques et
financières, a conduit celui-ci à une restructuration systématique
de son organigramme à la suite d'une série de réformes successives.
On a abouti, au terme de cette transformation, à la mise
en place, pour la première fois, dans le système ivoirien, d'un
véritable appareil administratif exclusivement destiné à encadrer
le processu~ décisionnel étatique, les travaux préparatoires, au
niveau interne, des rencontres économiques internationales, auxquel-
les la Côte d'Ivoire doit prendre une part active~
.
Aujourd'hui cependant, la fonction de politique extérieure, en ma-
tière économique, n'est plus une compétence exclusive ou un domaine
réservé uniquement à l'Administration des Affaires Etrangères,
même si celle-ci, en se dotant des services logistiques requis, a
su adapter ses structures aux nouvelles diversifications des courants
d'échanges, aux réalitês socio-éêonomiques du moment.
L'évolution de l'économie ivoirienne a suscité, en effet,
la création d'une Administration de développement, dont les jeunes
Ministères Techniques ,(Agriculture, Travaux Publics, Tourisme,
Marine Marchande~ ete.), et ceux notamment spécialisés dans le do-
maine économique, constituent le sous-bassement.
On peut tenter,
tout d'abord, de dégager les attributions
qui leur sont reconnues dans l'exécution de la politique économique
extérieure ,du Gouvernement ivoirien.
Nous nous attacherons ensuite à examine~ comment celles-ci
peuvent s'exercer dans les modalités procédurales de préparation des
négociations économiques internationales.
J
t
f,

50
SECTTON II
L'EXTENSION DES ATTRIBUTIONS DES DEPART~MENTS
TECHNIQUES AU 'DOHAINE DES ~LA.TiONS ECONOHIQUES
La division classique du travail gouvernemental qui a
prévalu longtemps entre,
d'une part, les Ministères Techniques ou
i
vocation s~rictement économique ne devant s'occuper que des af-
faires économiques et sociales internes, et d'autre part, le Minis-
tère des Affaires Etrangères disposant de l'exclusivité de la compé-
tence de la politique extérieure globale,
et, notamment du processus
de préparation des nigociations internationales, semble devenue
aujourd'hui un anachronisme méthodologique: ces divers organismes,
concourrant tous i
l'activité gouvernementale, ont des inter-rela-
tions nécessaires entre leurs attributions, au niveau de la concep-
tion globale de la politique économique interne et extérieure.
En effet, l'administration des Affaires Etrangères est devenue "per-
méable" et, le ·travail préparatoire interne des décisions du gouver-
nement en vue des conférences économiques internationales ne s'arrête
plus au niveau des limites de son état-major.
Le processus décisionnel affecte quasi-automatiquement l'ensemble
des institutions de l'Administration économique nationale.
Bien plus, on peut se demander si l'on n'assiste pas i
un
phénomène de démultiplication fonctionnelle au niveau des centres de
d~cisions : l'appareil administratif, chargé spécifiquement de la
préparation des négociations économiques internationales, demeure
toujours,
en principe, centralisé, intégré juridiquement au sein du
Ministère des Affaires Etrangères ; mais i l n'est plus l'instrument
ùnique, le centre de décision obligatoire de la politique économique
extérieure, de même que les ambassades ivoiriennes, qui en sont les
services extérieurs, ont perdu l'exclusivité de l'information éco-
nomique ou industrielle. Cependant, i l faut noter que l'interpréta-
tion de cette information revient toujours au Ministère des Affaires. '
Etrangères qui doit néanmoi~s tenir compte du dynamisme des nouveaux
départements ministériels, au moment de la mise en oeuvre du méca-
nisme préparatoire, au plan national.
Nous allons tenter donc de dégager les nouvelles attri-
butions de ces départements ministériels techniques, afin de voir
dans quelle mesure celles-ci peuvent apparattre comm~ des sous-
centres d~cisionnels parallèles, plus souvent concurrentiels que
co.mplémen taires.

..,.
: a) La place pr~dorninante iu Minist~re des Affaires Zco~omiques,
Financières et du Plan dans l'Administration économique centrale
et son raIe dans l'élaboration des décisions économiques exté-
rieures.
Le dynamisme des Ministères Techniques s'est surtout traduit.
par une définition plus étendue, plus large de leurs attributions.
~n effet, les jeunes ~ir.istres, plus ~echniciens que politiques, ont
esti~é que leur action ne devrait pas s'arrêter au niveau cie la poli-
tique économique interne, mais que leurs départements devraient ~tre
impliqués dans les relations économiques extérieures, dans la coopé-
ration technique et culturelle i cette vision nouvelle des problèmes
a conduit chaque département technique à se doter d'un organisme
spécial, chargé de préparer, d'élaborer ses propres négociations avec
les pays étrangers ou les organismes internationaux.
De ce point dé vue, le Ministère des Affaires Economiques et
Financières,
tel qu'il a été réorganisé, en 1971, par décret du Pré-
sident de la République,(11) mérite une mention particulière.
En effet, ce décret présidentiel réorganise pour la première fois le
Ministère des Affaires économiques et financières en le dotant d'un
certain nombre d'organismes essentiels qui lui permettront de jouer
véritablement un rôle prédominant à la fois sur les plans interne et
international.
On a pu farler à son propos, en Côte d'Ivoire, d '·un certain "impéria-
lisme" (12) par rapport à ses collègues dont aucun projet ne peut
~tre exécuté sans son approbation.
Mais, c'est surtout avec Ce département tout-puissant que
l'Administration traditionnelle des Affaires Etrangères connaîtra
un véritable conflit de compétence, le premier trouvant naturel que
les relations économiques et financières internationales relèvent
de ses attributions générales.
L'extension de ses attributions au domaine ,des relations
extérieures se trouve consacrée par une deuxième réforme structurelle
importante, intervenue à la faveur du remaniement ministériel opéré,
dans le gouvernement ivoirien le 20 Juillet 1977~ ayant provoqué le
départ des principaux ministres qui ont conçu la stratégie du Déve~
loppement du pays durant la première décennie de l'indépendance.
La première conséquence insti tutionnelle de 'cet évènem'ent
politique natioQal a été la suppression des porte-feuille du ,Plan,.
et du Budget qui 'ont été regroupés,
jumelés en un grand Ministère
des Affaires Economiques, Financières et du Plan.
(11) -
Le décret 68-604 du 26 décembre 1968, J.O.C.I, 1969, p. 48,
qui avait organisé le Ministèr.e des Affaires éconoŒiques et
financières, a été modifié par le décret 71-639 du 1er décem-
bre 1971, J.o.c.r, 1972, p. 173, instituant le Ministère de
l'Econo~ie et dès Finances.
(12) Cf. M. KOUANE KOFFI, Le Ministère de l'Economie et des Finances,'
mémoire de DES de droit public, Faculté de droit d'ABIDJAN,
Oc cobre 19'72.

- 52 -
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Le
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rl utlons au ~lnistre titulaire de
ce département "rénové" et portant son organisation, institue un or-
ganisme fondamental, sous sa tutelle, en matière de relations écono-
miques extérieures et de transfert de technologies, la Direction
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.L ....C_l.Vl e ln us rle".Le, '-Lon ....
es cCJectlfs et l'organi-
gramme péuvent être définis de la manièr.e suivante:
Elle comprend :rois directions et deux services.
• La direction de la politique industrielle, est chargée de l'élabo-
ration des objectifs industriels et de la recherche des moyecs néces-
saires à l'optimisation du développement industriel. Elle établit
donc par branche d'activité la programmation du développement indus-
triel, compte tenu des objectifs prioritaires du Elan quinquennal du
développement économique et sO,cial de la Cete d'Ivoire
;, Exemple, dans
la branche textile, elle a programmé, année par année, les actions à
mener pour atteindre les objectifs fixés par le Gouvernement.
Mais, surtout, en mati~re de rapport~ économi~ues avec l'étranger,
elle participe actuellement à l'élaboration du prochain code des inves-
tissements privés •
• La direction des actions industrielles, est chargée, elle,
de la
promotion et du suivi de l'exécution des projets, du suivi et des
contrales des agr~~ents industriels, de la gestion et de la coordina-
tion des activités industrielles.
Cette direction étudie essentiellement les dossiers des promoteurs
qui veulent bénéficier du code des investissements privés en vigueur
depuis 1959.
Depuis l'ind~pendance en eYfet, une centaine d'entreprises ont été
agréées au régime dit "Prioritaire" et bénéficient ainsi des divers
avantages du code des investissements privas (exonération de droit de
Douane sur le matériel d'équipement et sur les matières premières pen-
dant dix ans au maximum, ainsi que sur le droit unique de sortie pour
les produits exportés par exemple)
; Ces 3vantages impliquent des
engagements que le promoteur doit respecter (baisse ~e prix, formation
,professionnelle du personnel, ivoirisation,
exportation ••• ), ée qui
explique ce raIe important attribué à cette direction dans le domaine
des négociations économiques internationales, en particulier, dans le
débat actuel sur le Transfert de Technologies •
• La direction des infrastructures industrielles, s'occupe de questiDns
d'attributions de terrains en zone industrielle, pour les promoteurs
qui veulent s'implanter en Cate 4'Ivoire
; ,elle contrale les dessins
techniques en mati~re d'électricité, pour le respect des crit~res,
des normes, aussi bien av"ant l'implantation qu'après sa réalisation.
(13) - Décret nO 77-665 du 16 septembre 1977 J.O.C.I. nO 50, nO spécial
21 novembre 1977, p. 2266, fixant les attributions du Ministre
de l'Economie,
de3 Finances et du Plan et portant organisation
de son Minist~re qui, aux termes de ce décret, prépare les ac-
cords,
traités et r~glements avec les organismes financiers ex-
térieurs, ~u titre de l'Economie. Le Ministre de l'Economie, des
Finances et du Plan,
coordonne les relations avec les organismes
étrangers et internationaux d~aide au développement et a seul
compétence pour n~gocier et signer au nom du Gouvernement les
accords et conventions concernant les concours financiers ext~­
rieurs (ART.
1er).

- 53 -
Le 'service des :etites e;; ::ùyenne3 ':::;n<~r2;;.ëi3eS (L=.;:.:;)
'lien: cOùJp12-
ter l'action de IfofÎice de Promotion de l'Entreprise ~voirienne, en
élaborant la poli tique du Gouvernement en ce. qui conc·erne les PME.
L'OPEI reste chargé de la promotion du suivi et .de l'assistance tech-
nique des PME,
tandis que le service des PME de la Direction Générale
de l'Activitéindustrie:le d~finit la ?olitique aaio~ter ~our le
dév~loppement de celles-ci en Côte d'Ivoire.
-
Le service de la Technologie et de l'Information industrielle, enfin,
a une mission d'information industrielle dont i l s'acquitte par le
biais des statistiques industrielles, s'occupe de tout te qui a trait
au transfert de technologie, et de ce qui concerne la coopération
internationale ou régionale.
Le suivi PME et celui de la Technologie sont de création
récente.
La ~irection Générs..i-e de l' .lctivi té Industrielle et le Secteur
secondaire :
Elle couvre ainsi tout le secteur secondaire ivoirien.
Anciennement Direction du Développement (DDI), elle s'est donc étoffée
depuis Septembre 1977 et s'est transformée en Direction Générale.
On peut évaluer son importance dans l'élaboration des décisions éco-
nomiques extérieures,
par les réalisations qu'elle a déjà accomplies
dans cette perspective.
En effet, à son actif, on peut inscrire la mise en place définitive
du Code des projets à caractères touristiques commencé en 1973, la
promotion de grands projets prioritaires (p~te à papier, minerai de
fer,
nombreuses tables rondes avec des industriels dans le cadre de
l'ONUDI (Organisation des Nations-Unies pour le développement indus-
triel), qui ont abouti à la réforme du tarif douanier, la coopération
industrielle avec certains pays étrangers, soit bilatéralement, soit
dans le cadre d'organismes comme l'ENTENTE ou la CEAO.
Tout cet actif a été conçu en liaison avec d'autres organismes concer-
nés par le développement ïndustriel.
.
On le voit, dans le seul secteur de la coopération indus-
trielle ou du transfert de technologie, le r-finistère de l'Economie,'
des Finances et du Plan, dispose de moyens d'intervention
énormes.
La concentration dans ce seul département de cet appareil adminis-
tratif de préparation interne des négociations de type industriel
répond, semble-t-il, à la volonté du Gouvernement ivoirien de situer
au cen~re de ses priorités nationales la question du transfert de
technologie,
tant discutée au plan mondial.
.
A cette armature spécifique administrative déjà lourde, il convient
d'ajouter l'exiatenoe d'un Comité National· de l'ONUDI,~'~)dont le
rele dans la procédure de préparation des négociations industrielles
sera capital,
(comme on le verra).
Si, sur le plan interne, on assiste, à l'issue de cette
réforme de structure, à u~e sorte de déconcentration de son pouvoir
économique et financier,
par la création de ces différents organis-
mes, on peut observer une simplification, une rationalisation des
structures fonctionnelles du Ministère de l'Economie, des Finances
et du Plan, dans le sens de l'élargissement effectif de ses compé-
tences dans le domaine des relations économiques ex~érieures.
(14) _ Le décret nO 73-203 du 21 Mai 1973 ,
(J.o.c.r,
nO 27 du
21 Juin 1973) institue le Comit~ ~ational pour l'ON~DI.

- 54 -
Cette attribution nouvelle est désormais exercée, de manière
générale, par la Direction Générale des Affaires Economiques et des
Relations Economiques ~xtérieures.
Mais, dans l'exercice normal de ses attributions financières,
et économiques globales,
ce Ministère a, sous sa tutelle, l'essentiel
des missions économiques qui constituent en définitive, le meilleur
instrument de préparation interne, en vue des rencontres économiques
et financières internationales~
Disposant de la Direction centrale des marchés, de la Direction de la
statistique, de la ,Direction des assurances, de la Direction des Etudes
et de la Prévision, de la Direction des Affaires administratives et
financières, i l demeure incontestablement, grâce à cette infrastructure
logistique unique, le tllaboratoire" des décisions économiques impor-
tantes. Car, cette armature technique lui permet d'être le plus à même
de maîtriser, d'appréhender la conjoncture économique internationale
dans sa complexité.
A ce titre, le Ministère de l'Economie, des Finances et du
Plan, apparaît aujourd'hui, en'Côte d'Ivoire,
comme l'un des Centres
déterminants du processus préparatoire des négociations économiques
internationales, dans la mesure où précisément sa tutelle s'exerce
encore sur la plupart des organismes financiers ou des sociétés d'éco-
nomie mixtes, voire sa domination de fait sur les autres départements
ministériels.
Ainsi,
toutes les négociations monétaires et financières, au
plan régional (m.:OA),
comme au niveau mondial (FHI, BIRD) relèvent de
sa compétence désormais,
et ses techniciens les préparent,
en collabo-
ration, au besoin, avec les autres institutions intéressées directement
"j
par le sujet.
1
.f
Il paraît évident donc que cette croissance du }1inistère de
:j
l'Economie, des Finances et du Plan s'est faite,
non seulement au détri- .~
ment de l'appareil traditionnel chargé des négociations internationales,
mais aussi aux dépens des autres Ministères, lui conférant ainsi une
position de suprématie au sein du pouvoir économique central.
,,j
b) La création d'un Ministère du Commerce et le rééquilibrage du
(15)i:~,
Pouvoir de décision économique en matière de rapports internationaux.
,If
La concentration excessive du Pouvoir de décision dans les
1
mains du seul Ministre de l'Economie, des Finances et du Plan, appelait
!
des réformes dans ,le sens d'un certain équilibre des institutions de
l'Administration économique.
'
Dans ces conditions, la créatio~ en 1974 d'un nouveau Minis-
tère du Commerce aboutit à deux sortes de résultats:
D'abord, on constate une redistribution du Pouvoir économique qui,
si
elle ne met pas en cause foriaMentalement la suprématie des compétences
générales du Ministre de l'Economie, entame tout de même assez forte-
ment celle-ci, puisque le décret qui organise le nouveau département
opère un certain regroupement des affaires économiques sous la respon~
sabilité de ce dernier.
(15) - Décret nO 74-646 du 14 Novembre 1974 déterminant les attribu-
tions du Kinistre du Commerce et portant organisation du Ministère

En effet, la plupart des attributions antérieurement exer-
cées par 1e Ministire de l'~conomie et des Finances, reviennent au
Ministère du Co~merce. J0sor~ais, par exemple, la Direction Générale
des Affaires Economiques re:~ve je la comp~tence de celui-ci, qu'il
cumulera avec les Relations Econo~iques Ext~rieures et un ~ervice
des Etudes Statistiques, une direction des prix~ Mais, surtout, le
Ministère du Commerce se voit égale~ent confier la tutelle du Centre
Ivoirien du Commerce Zxtérieur, de la Caisse de Péréquation des prix
des produits, de la Chambre de Com~erce.
Tous ces organismes, intervenant comme acteurs privilégiés
et centraux, dans les n~gociations économiques, passent totalement
sous l'autorité du Ministre du Commerce, qui se voit ainsi attribuer
en définitive, une mission économique assez géné~ale pouvant en faire
plus qu'un département technique. Son point de vue sera, par consé-
quent, déterminant,
face aux autres organismes ministé~iels dans la
préparation des négociations économiques' internationales.
.
En deuxième lieu, ce transfert de compétence n'est pas seu-
lement une simple réorganisation administrative. Cette opération a
permis de créer, au sein de ce nouveau Minist~re "Technique", un
sous-centre décisionnel en mati~re de négociations économiques inter-
nationales. En le dotant de tels organismes,
on offre à celui-ci les
moyens de la mise en oeuvre d'une politique extérieure quasi-autonome
en effet, depuis quelques années, le Ministère du Commerce, par l'in-
term~diaire du Centre Ivoirien du Commerce Extérieur, a inauguré une
action de Promotion des produits ivoiriens sur les marchés extérieurs.
Cette Politiq~e nécessite des rencontres permarnentes avec les autres
pays, les organismes internationaux, les professionnels des différents
produits tropicaux, eté.
De telles discussions sont préparées, conduites directement par. les
services extérieurs du Ministire du Commerce.
Parmi les nouvelles attributions du Ministère du Commerce figurent
notamment: la définition,
l'orientation et le contrôle de certaines
activités liées aux questions d'importation et d'exportation; l'éta-
blissement et l'entretien de relations commercial~s avec l'étranger
et de rapports avec les organismes internationaux s'occupant des né-
gociations purement commerciales (GATT)~
Onob~erve ainsi, que le Ministère des Finances se trouve
déchargé de l'essentiel de ses attributions anciennes, en matière
de relations économiques extérieures générales, à l'exception des
négociations proprement financières avec l'étranger:
(par exemple,
les négociations monétaires ou financières au sein de l'UMO~, de la
zone Franc, dù,FMI relèvent de sa compétence, i l est chargé d'en
organiser en- accord avec lePrésid~nt de la République, la préparation
technique au plan interne.
La préparation des négociations monétaires
et le-déroulement de celles-ci entre la France et les Pays Africains,
membres de l'UNOA qui ont abouti à la réforme de la BCEAO en 1973,
ont été l'oeuvre du Ministre des Finances Henri KONAN B~DIE,
qui avait
suivi personnellement l'élaboration du projet de réforme de la Banque
Centrale.
Cette m~me compétence couvre la préparation de la participation de
la Côte d'Ivoire aux grandes négociations au sein du FMI et de la
BIRD.
C'est en tant que Kinistre responsabl~ de ce domaine que Monsieur
Henri KONAN BEDIE avait été élu Président du Comité conjoint de la
Banque et du Fonds (FMI).

c)
La ?lace ?articuliJre du Minis~~re ie l'Agriculture et ~e la
Coopération dans la préparation interne des négociations économi-
ques extérieures.
En Cate d'Ivoire, le MinistJre de l'Agriculture et de la
Coopération a connu, au contraire des autres départements techniques,
une existence juridique autono~e très tôt.(16)
L'imfortance primordiale de ce secteur dans l'économie ivoirienne a
conduit le Chef de l'Etat i
s'occuper personnellement de ce porte-
feuille, durant les premières années de l'indépendance, en le ratta-
chant, comme le Ministère de l'Economie et des Finartces, i
son Cabinet.
Le problème du partage des compétences en matière de rela-
tions économiques internationales ne se posait guère dans les ~ê~es
termes qu'aujourd'hui, puisque le Pr&sident d~ la République, en
cumulant i
la fois le porte-feuille des Affaires Etrangères, des
Affaires Economiques et Financières et du Plan, réalisait, du coup,
sous sa haute autorité, l'unité du processus décisionnel, par la
concentration du Pouvoir au sein de l'Exécutif.
Nais, l'originalité du Minist~re de l'Agriculture résidait
dans le fait que sa compétence était générale,
dans la mesure o~ celle-
ci s'étendait i
la Coopération (entendue dans le sens de l'organisa-
tion coopérative de la production agricole,
mais aussi dans le sens
de la coopération internationale pour le développement).
Un décret présidentiel, qui le réorganise en 1971, est venu
supprimer ses attributions générales en matière de coopération inter-
nationale,afin qu'il se consacre essentiellement i
l'encadrement de
l'économie agricole,
dans un pays o~ celle-ci qemeure dominante.
En effet, avant cette date, le premier Ministère de. l'Agriculture et
de la Coopération créé en 1959, devait avoir une compétence générale.
Apr0s l'indépendance de la Côte d'Ivoire, les questions relative~ à
l'Elevage seront regroupées sous la responsabilité d'un Ministère
spécialisé dans la production animale,(17) cependant que les compéten-
ces du Minist~re de l'Agriculture sont redéfinies par une série de
décrets pris par les nouvelles autorités du Pays, pour adapter celies-
ci aux réalités socio-économiques qui ont été celles du nouvel Etat.
Cependant, si les différentes réformes successives intervenues
J' ,
au lendemain de l'indépendance, et'ayant abouti i
la spécialisation
ministérielle dans le vaste champ des actiyités économiques nationales,
ont dépossédé l'Administration de l'Agriculture· de nombre de ses res-
ponsabilités anciennes (Parcs nationaux, Eaux et Forêts) allégeant ainsi
ses modalités fonctionnelles ou d'intervention, i l nous paraît intéres-
sant de souligner fortement que ses attributions en matière de ques-
tions de Produits de Base ou de Matières Premières ont été au contraire
renforcées, reprécisées.
(16)
Décret 59-7Q du 2 Juillet 1959, J.O.C.!.
1959, p.
644.
(17) - Décrets 61-26 et 63-32 du 14 Janvier 1961, J.O.C.!. pp.69-71
61-193 et 61-194 du 18 Hai 1961, J.O.C.I,
1961, p.838.
L'organisation actuelle du département de la production animale
résulte d'~n décret 70-331 du 28 Mai 1970, J.O.C.I, 1970, p.9 19o

- 57
Sn effet,' l'~jminis&ration de l'Agriculture demeure a~jcur­
d'hui, plus qu'hier encore,
le centre essentiel de d~cision en. ce qui
concerne principalement toutes les négociations en vue des Accords
internationaux sur les produits de base, et de la stabilisation, en
g~niral, des prix de mati~res premi~res : il s'agit des Accords inter-
nationaux à long terme sur le café depuis 1962, et de ceux relatifs
au cacao, mis en place aès 1972.
Les interminables discussions, dans le cadre du Conseil International
du café ou du cacao à LONDRES, entre pays producteurs et pays consom-
mateurs, ont fait,
de la part du Gouvernement de Côte d'Ivoire, l'objet
d'une attention toute particuliire, d'autant plus que ~es deux produits
constituent encore, en plus de la banane et du bois tropical, l'essen-
tiel de ses recettes d'exportation, l'économie ivoirienne ne signifiant
rien sans eux.
.
La compétence du Ministre de l'Agriculture ivoirien sur ces
questions importantes reste totale. Il est le principal négociateur
de la Côte d'Ivoire, pour le. café, le cacao,
et tous les produits tro-
picaux exportés à l'extérieur et faisant l'objet de pourparlers perma-
nents entre producteurs et consommateurs, au niveau mondial.
Pour exercer ces attributions fondamentales qui lui sont ainsi
dévolues, reconnues, le département de l'Agricultu~e dispose de deux
grands moyens institutionnels, qu'il convient de présenter brièvement:
ce sont les services extérieurs 'du Ministère,
et la Caisse de Stabili-
sation et de Soutien des Prix des Produits Agricoles (C.S.S.P.P.A.).
-
1°) Les services extérieurs du Ministère de l'Agriculture,
sont importants et intéressants à étudier du strict point de vue des
rapports économiq~es internationaux, dans la mesure où ils inte~vien­
drùnt activement dans la procédure de préparation des négociations
spécifiques, relatives à l'organisation des marchés mondiaux de pro-
duits de base.
Dans cette perspective,l'organisation actuelle du département telle
qu'elle résulte du décret du 23 Séptembre 1971, attribue un raIe de
première importance à la Direction Générale du. Développement Agricole,
au niveau de l'Administration Centrale, ayant mission d'assumer essen-
tiellement les Tonctions de conception ; on envisage un nouveau réamina-
gement dans le sens d'une réduction des coOts de fonctionnement et
d'une meilleure centralisation de la décision,
(qui se traduira par
une diminution du nombre de directions et sous-directions).
Enfin, dans le même ordre d'idées, l'Administration Centrale
vient d'être étoffée par l'institution, sous sa tutelle, d'un Service
.de la Conjoncture et de la Prévision, en matière de commercialisation
internationale des produits tropicaux.
_2°) "La Caisse de Stabilisation et de Soutien des Prix des
Produits Agricoles" (CSSPPA)
(18)
Cet organism: à ca~ac:ère fin:r;ci~r, qu~lif,é "d' ~ta blisse-
ment public" par le decret 02-:;7 du 8 .ëeVrl.er 1902,
9) PU1.S, devenu
sociité d'~tat (sous sa dénomination actuelle) par le décret du 17
Aont 1964 (20), se voit reconnaître -en application de la loi du
22 Mars 1962 sur les sociétés d'Etat- la personnalité juridique et
la qualité de commerçant.
( 18) - DELAPORTE (G), La Caisse de Stabilisation de Côte d'Ivoire
in : n!'4archés Tropicaux" nO 1281 du 30 Mai 1970, pp.6699.
(19) - Cf.J.O.C.I, 8 Février 1962, p. 249.
(20 ) _ Cf. Décret 64-315, J.O.C.I, p. 1169, modifié par décret 65-150
du 12 Mai 1965 (J.O.CI. p. 611) et 66-445 du 21 Sept~mbre 1966.
(J.o.c.r, p.
1421).

- 58 -
Son histoire est intimement, indissoluble-ment liée à la
croissance de l'Economie ivoirienne en g~n~ral, et tout oarticuli~­
::ement "au développement et à la modernisation du secteur- 3.gricole.
~l ne semble pas exagér~ d'affirmer que la caisse de staoiliBation
·et de soutien des prix des produits agricoles,
qui assure pour les
produi ts exportés, un écoulement régulier à un prix garanti, consti-
.~
tue l'instrument essentiel d'~ne politique de revenu des planteurs
de ~afé et de cacao. D' au tant/~e depuis plusieurs années déjà, le
cafe et le cacao dominent les structures de l'iconomie de la Côte
d'Ivoire.
Si, en principe la plupart des produits rel~vent de la
compétence de la Caisse (Café, cacao, coton, banane, tabac, huile
de palme, etc •• ~), il faut observer que concr~tement, l'action de
cette dernière s'est jusqu'à présent bornée au café et au cacao,
dans une moindre mesure aU coton.
La fonction principale dévolue à la Caisse est d'assurer
les opérations de commercialisation, garantissant au planteur des
prix et des débouchés, donc un revenu régulier, quelles que soient
les fluctuations des cours sur le marché mondial et les variations
quantitatives de récolte d'une saison sur l'autre.
-
Par exemple, chaque année, le Gouvernement fixe par décret un prix
de campagne des produits soutenus,
(en tenant compte du cours mondi~l
du produit concerné, des perspectives de récolte dans le pays et aussi
des réserves de la Caisse de Stabilisation).
Ce prix de campagne étant garanti aux planteurs, C'est encore la Caisse
qui d.étermine pour chaque produit un "di.fférentie.!," qui doit couvrir
les frais de toutes sortes (transport, manutention, conditionnement,
bén~fices des intermédiaires) jusqu'aux lieux d'embarquement;
la caisse versant par la suite à l'exportateur le prix de campagne
augmenté de ce "différentiel".
D'oa tout le rijque commercial d'une telle op~ra~10n est alors exclu-
sivement sUpp~r~é par elle : vendant le caf~ ou le cacao sur les mar-
chés extérieurs à un prix supérieur à celui pratiqu~ en Côte d'Ivoire
par la Caisse, celle-ci touche la différence.
D~ns le Cas contraire ou l'hypothèse inverse oa le prix de vente ext~­
rieur est inférieur à celùi payé sur le plan national, elle doit 'tirer
sur ses r~serves. C'est le mécanisme de la compensation entre les gains
d'une campagne contingentaire et les pertes d'un~ autre, les gains sur
un produit et les pertes sur un autre produit.
"
Il faut observer d'ailleurs que durant ces dernières années, là posi-
tion du cacao a été favorable,
jusqu'à sa détérioration en 1975 ;
Cependànt que la situation a été plutôt variable (favorable de 1967
à 1974, puis déficitaire).
Les difficultés de l'application de l'Accord International
sur le cacao et le blocage du fonctionnement de l'Accord International
sur le café ont été consécutifs d'une absence de stabilité des cours
de ces deux principaux produits.
Ainsi donc par sa position dans les oférations de commercia-
lisation des produits agricoles, au niveau interne comme au plan exté-
rieur, la Caisse de Stabilisation est un organisme financier puissant,
fonctionnant sous la tutelle du département de l'Agriculture.
Disposant de moyens accrus, elle permet,
techniquement, au Ministre
de l'Agriculture ivoirien de constituer des dossiers solides en vue
des négociations sur les produits de base.

- 59 -
Les mImes moyens institutionnels des~i~~s â assurer la
.
\\
prépa~ation interne des négociations internationales, notamment en
matière de Droit de la Her, apparaissent tout aussi nettement dans
l'analyse des structures du n~uveau départe~ent' de la ~;arine Mar-
chande.
d) Les Attributions du Ministère de la Marine Marchande en matière
de négociations sur le Droit de la Mer.
Noùs avons oèservé la ~ême évolution au niveau des attribu-
tions du nouveau département de la :1arir.e ;'larchande dans le domaine
des discussions actuelles en vue de l'établissement d'un "nouvel ordre
Maritime mondial".
'
La promotion de l'Administration des Transports Maritimes en
un Secrétariat d'Etat (21)tout d'abord, puis l'érection de ce dernier
en un véritable Ministère autonome, procède de la volonté du Gouverne-
ment ivoirien de placer les questions des transports maritimes, les
rudes négo~iations concernant le droit ~e la ~;er; au coeur des priori-
,
,
tés nationales,et cela d'autant plus que la Côte d'Ivoire, attentive
!t
aux rec9mm~ndations de la Commission des Transports Maritimes de la
CNUCED \\22),
recherche les instruments de sa participation â ce débat
mor..dial sur le "nouvel ordre maritime".
Dans ce domaine, la recherche des moyens signifiait pour la Côte
d'Ivoire, en effet, la création d'un certain nombre d'orgar..ismes
compétents,
capables d'assurer sa présence dans les enceintes où l'ave- :,'
nir de l'économie portuaire se jouait.
::
,
Ainsi, une réforme (23) des structures a permis de mettre
'
èn place une infrastructure ayant 'vocation d'aider le Gouvernement
,
ivoirien â mener des négociations avec les Grandes Compagnies Etran~
'i
gères (Conférences Maritimes).
Il existe trois organismes principaux chargés d'encadrer la prépara-
tion des négociations maritimes :
- Il Y a d'abord le Conseil Ivoirien des Chargeurs
qui a
été créé, â l'initiative du Ministre de l'Economie et d~~4)inances
et du Gouvernement par la Loi nO 69-240 du 9 Juin 1969.\\
(21)
- Les Structures du Secrétariat d'Etat ont été fixées par décret
74-679 du 20 Novembre 1974, J.O.C.I,
1975, p.
117 ;
Le secrétariat d'Etat étant lui-même institué par le décret
du.24 Juillet 1974 nO 74-341 portant nomination des membres du
Gouvernement (J.O.C.I,
p. 1388).
(22) -:. Sur la suggestion de la CNUCED en effet, le Président Hauphouet-
Boigny a pris l'initiative de convoquer â ABIDJAN en Mai 1975
une conférence sur les transports maritimes groupant les pays
de l'Afrique de l'Ouest et du Centre.
L'objectif était de trans-
poser le problème de la dépendance maritime du plan national
ivoirien au plan régional. Toutes les délégations ont souligné
le poids excessif,
écrasant du coût du fret maritime payé aux
grandes compagnies étrangères qui pèse sur leurs balances des
paiements. D'importantes résolutions ont été prises : création
de conseils nationaux des chargeurs ; création de flottes na-
tionàles.
(23) - Cf, J .O.C.I.,
1969, p.
81~.
(24) - March~s tropicaux, 12 Novembre 1976, p. 3139.

- 50 -
On peut défi~ir un Conseil des Chargeurs comme un mécanisme
caract~ris§ ~ar une négociation collective dans le docai~e d~s .trans-
ports ~aritices s~r les questions d'intérêt comœ~'n pour chargeurs et
armateurs. Ce mécanisme permet donc de faciliter les négociations et
les consultations entre les Conseils et les Conférences Maritimes.
En effet, individuell~r~ent, les chargeurs se trouvent dans une posi-
tion de faiblesse pour n~goci~r les principales questions telles que
les conditions de tr3nsports des ~arc~andises, les.taux de fret, la
qualité ùes servi2es et les questions qui influent sUr le co1t des
transports maritimes eux-m~mes.
.
La loi portant création d'~n Conseil ivoirien des Chargeurs
prévoi t
: "Four atteindre cet objectif, i l est habilité à recourir à
tous les moyens appropriés et notamment : aux n§gociations avec les
armateurs, lesarcerr:.ents et les Conférences :':::iri times, à l'étude de
tous les problèmes pratiques et juridiques directement liés aux taux
de 'fret en vue d'y trouver les solutions adéquates".
En conséquence,
on s'aperçoit que le cadre 'du fonctionnement
du Conseil a été tracé par la loi~ Toutefois, on peut rerr.arquer que
la diversité des éléments qui en~rent dans le coat des transports
maritimes en général et dans la fixation des taux de fret en particu-
lier nécessite la mise en place d'une structure appropriée.
- On a vu donc se ~ettre en place un Secrétariat Général et
un Comité National de négoci~tions comprenant
Un service juridique chargé de mener les négociations avec
les Conférences Haritimes ; un service des étu~es chargé d'étudier
tous les problèmes dire~tement ou indirectement liés aux taux de
fret '; un service des opérations portuaires qui suit les activités
annexes des transports maritimes tels que la manutention, le transit
en effet,
ces activités peuvent entraîner un encombrement du port
d'ABIDJAN; Or,
tout encombrement du port est une des principales rai-
sons d'augmentation des taux de fret par les Conférences Maritimes
.
(Compagnies de Navigation).
:'
- Enfin, le Ministère de la Marine dispose d'un Service de
"
la documentation et des relations extérieures. Ce service, comme son
nom l'indique, est chargé d'organi'ser la documentation qui est, essen-
tiellement composée de revues spécialisée~ (maritimes et économiques)
des traités de droit maritime,
etc ••• , les statistiques sur les acti-
vités maritimes. Ce service s'occupe également de l'élaboration et de
la publication du Bulletin du Conseil des Chargeurs qui paraît régu-
lièrement. Ce service nous parait intéressant dans la mesure o~, par
les études précises qu'il entreprend, i l est destiné à informer non
seulement les Chargeurs Ivoiriens, des activités maritimes en Côte
d'Ivoire, en Afrique et d~ns le monde, mais encore le Gouvernement
de l'évolution du "droit de la mer".

- 61 -
Le Ministère de la Marine est jeune certes, mais
aya~teté
doté de tous ces organismes techniques, i l est à même aujourd'hui
de jouer le raIe ~U~ le Gouverne~~nt :ui a assign~ : assurer la pré-
sence de la Côte d'Ivoire, œais surtout d~fendre les positions du
pays dans les interminables négociations internationales sur la pro-.
moti~n d'un nouveau droit de la mer; tous ces·organismes ainsi criés
sont autant d'instruments, aux mains du Gou~ernement Ivoirien, de
participation aux négociations pour l'instauration d'un "nouvel ordre
mari time africain" ou "mondial".
.
Ici, comme dans les ~as précédents, les nouvelles attribu-
tions du Ministère de la Marine en matière de négociations interna-
tionales sont clairement défin~es par la loi qui privoit en même temps
les dispositifs adéquats permettant leur exercice.
Au ter~e de. l'analyse de l'extension des attributions des
nouveaux ;'linistères' Techniques, dans le domaine notamment des rela-'
tions économiques internationales ou de la coopération technique, et
culturelle, nous pouvons faire deux observations principales.
Tout d'abord,
l'extension des nouvelles attributions des
Minist~res dits techniqu~s au dcimaine des négociations économiques
internationales,
résulte de deux exigences : la première est d'ordre
psychologique ;
En effet, ces départements ministériels techniques, sont souvent diri-
gés par de jeunes technocrates,
formés aux nouvelles techniques de
gestion administrative et qui ne peuvent accepter de li~iter leur
action au niveau national, aJors même que le dynamisme de l'économie
appelle une "offensive", une politique de promotion toUs azimuts sur
tous les marchés extérieurs. En créant donc des services spéciaux
chargés des négociations internationales au sein de chacun des prin-
cipaux Ministères à-vocation technique ou économiqu~, ona consacré
"l'émiettement", l'éclatement du mécanisme décisionnel.
La deuxièr.:e exigen'ce relève 'simplemen t
de la si tua tion objec-
tive
~ la diversification de l'économie elle-~ême nécessite une adapta-
tion des modalités d'intervention de l'état.
Ensuite,
on peut dire ~aintenant qu'unè action délibérée a
été menée en vue de doter l'exécutif ivoirien d'un véritable disposi-
tif administratif, spécifiquement chargé d'encadrer le travail ,de pré-
paration, au plan interne, de la participation de la Côte d'Ivoire aux
diverses rencontres économiques internationales. Il est vrai,
cepen-
dant, que le phénomène "d'atomisation" qui caractérise le processus
décisionnel, s ' i l a réalisé corrélativement ua réel rééquilibrage,
n'a pas en revanche résolu le problème de l'unit~ d'action qu'exige
un travail sérieux de préparation aux négociations économiques inter-
nationales.
Les procédures utilisées pour ces préparations tentent justement de
remédier à cet état de choses.

- 62 -
CHAPITRE II -
L'UTILISATION DES HO YENS .INSTITUTlm;'iELS
EN PRESENCE DANS LES PRGCEDURES DE PREPARATION
INTERNE DES NSGOCIATIONS ECONOMIQUES INTERNATIONALES.
Les multiples appareils administratifs mis en place de ma-
nière systématique au sein (ou sous la tutelle) du Ministère des
Affaires Etrangères d'abord,' puis auprès des départements techni-
ques· chargés de l'exécution de la politique économique globale,
ont reçu mission explicite de mettre en oeuvre les procédures de
préparation des décisions de l'Etat, la formulation préalable de
ses positions en vue des différents types de négociations écono-
miques internationales.
'Cette généralisation des attributions ou des compétences en
matière de relations économiques extérieures a abouti -on l'a v~ -
au dualisme des institutions intéressées.
Mais au niveau des modalités concrètes du processus préparatoire,
s'il y a un effort pour éviter, atténuer. le risque de la non-
concordance des. actions, il convient d'observer que les organes
de l'Administration consultative (qui "fleurissent" pourtant tous
les ans), ne semblent jouer en Côte d'Ivoire qu'un rôle secondaire,
pour deux raisons :
D'abord, l'existence d'un parti unique avec la personnalisa-
tion du pouvoir qu'il
implique, fait du Chef de l'Exécutif, l'ac-
teur central, qui ass~re, en dernier ressort, la coordination de
manière suffisante au sein de l'appareil d'Etat: cela rend quasi-
ment inutile toute intervention d'organes .consultatifs.
Ensuite, la technicité même des questions économiques traitées
écarte naturellement les organes de l'Administration consultative,
dont les membres étant presqu~ tous souvent des personnalités ou
des notabilités "traditionnelles", demeurent très. peu informées
des problèmes économiques et monétaires internationaux.
La préparation concrète donc desnégociatio!1s économiques
internationales appartient ava~t tout au champ d'activité gouverne-
mental et aux organismes interministériels compétents.
. ,

=========
DES ORGANIS!·JES INTER-MINISTERIELS INTERESSES
PAR L35 PRCCEDU:1ES·DE PREPARATION DES NZGCCIATIONS
ZCONO~a~UES IN7~RNATIONALES.
En ca te d'Ivoire, la pr~~a=ation les n~gociations économiques
internationales,est avant tout un travail de techniciens ou d'ex-
perts, en raison sans doute de la nature m~me de la matière.
De plus, l'Administration consultative, de plus en plus nom-
breuse, qui aurait pu jouer un certain rôle au niveau des avis, ne
semble pouvoir intervenir dans le processus prép~ratoire que de
manière dérisoire.
D'où seuls, des avis autorisés, c'est-à-dire, émis par des fonction-
naires ou des experts de l'Etat, sont susceptibles d'influer réel-
lement sur les décisions du Gouvernement, préalablement à la mise
au point définitive de ses positions sur les problèmes économiques
internationaux.
Ces techniciens qui constituent le rouage essentiel du mécanisme
du travail de préparation des négociations économiques, au plan
interne, sont issusde
Conseils Spécialisés placés auprès des prin-
cipaux ministères à vocation économique générale ou technique
leur consultation devient alors obligatoire dans la mesure où leurs
avis (qui ne lient pas forcément le Gouvernement) peuvent utilement
.
.
ou techniquement éclairer, favoriser, faciliter la prise de déci-
sion de l'Etat, leur fonction étant avant tout de coordination entre
différentes administrations.
C'est aussi un procédé pratique pour recueillir les informa-
tions que peuvent apporter les divers organismes publics ou para-
publics. Parmi ces Conseils spécialisés, .on peut citer essentiel-
lement ; La commission de coordina~ion des investissements privés,
la commission inter-ministérielle des prix, la commission du Budget
économique créée en 1973, le Comité national pour l'O.N.U.D.I •••• etc.
Seul, l'appareil gouvernemental, par l'intermédiaire des dif-
férents Ministères ou organismes intéressés, détient une positi~n
déterminante dans le .mécanisme décisionnel.

. - 64 -
A ce niveau, la coordination des actions a été de tout temps'
l~'problème le plus 'important, mais la centralisation du pouvoir de
décision au Gabinet du Président de la République, permet à celui-ci
d'assurer les arbitrages n~cessaires sans qu'il y ait besoin d'or-
ganesspécifiquement destinés à ce raIe, le pouvoir de contrôle' poli-
tique de l'action économique extérieure étant délégué souvent au
Minist~re des Affaires 3trang~res qui reprend ainsi ses attributions
traditionnelles.
La présentation du schéma théorique des modalités procédurales
de la préparation interne des négociatio~s économiques internatio-
nales et l'étude concrèteJinstrumentable de quelques cas.dans son
applièation, nous permettront de vérifier ces ~pothèses.
a) LE SCHEMA THEORIQUE DES MODALITES PROCEDURALES DE
-------------------------------------------------
L'extension des compétences des Ministères Techniques ou
1
à vocation économique et commerciale au domaine des rapports écono-
i~
miques extérieurs est un phénomène d'apparition récente.
i .
IJ
En théorie, dans l'intérêt de l'unité de la politique extérieure du
l'
pays, ceux-ci doivent donc éviter de négo'cier directement, au plan
1
,
, .
bilatéral comme au plan multilatéral, avec les partenaires étrangers
ou les organismes internationaux.
Une procédure de préparation qui doit engager les négociations
existe: en effet, si pour des raisons qui tiennent à l'efficacité
et i la rapidité de l'action, les départements techniques sont"ame-
. nés souvent à préparer à leur propre niveau et de leur propre chef,
puis à engager individuellement des négociations avec 'les partenai-
res économiques étrangers, i l importe de m3me qu'ils n'engagent au-
cune ~rocédure de préparation à ces négociations économiques inter-
nationales sans avoir préalablement informé de leurs intentions le
Cabinet du Président de la République, et le Ministre des Affaires
Etrangères •qui doit être chargé de la première prise de contact avec
-*
les pays ou les organismes intéressés.
Cette démarche théorique qui est celle adoptée par la Côte
d'Ivoire aujourd'hui encore, dans la procédure de préparation
.- Le Ministre des Affaires Etrangères est aussi bien le Chef
hiérarchique de l'Administration des Affaires ~trangères que
l'organe de l'ensemble des relations extérieures et i
travers
lequel devraient se faire toutes les communications diJlo~atiques.

, - 65
interne, parait ri pondre ~ deux exi~ence5 fondamentales :
dans un premier temps, en effet, une telle proc~dure doit avoir
pour r~sultat d'informer le plus largement possible l'Administration
des Affaires ~trangères, seul responsable des relations de la Cete
d'Ivoire avec les pays §tràngers et avec les organisations interna-
tionales i
carac\\ère i
la fois politique et ~conomique,.et, par cons~­
quent, de toutes les n~gociations économiques en cours.
en second lieu, cette dé~arche doit permettre au ~inistère des
Affaires Etrangères d'~tre associi étroitement aux travaux de prépa-
ration, puis au déroulement m~me des négoc~ations jusqu'i leur terme,
c'est-à-dire, jusqu'à la signature ou i
la ratification de l'accord,
s ' i l y a lieu. Car la non-conformit~ i
ce principe a provoqu~ un cer-
tain désordre, une certaine discordance dans les procédures 'de rati-
fication des accords, des traités et conventions par le Président de
la République (selon les formes protocolaires requises 1).
Or, l'expérience a prouv~, ces dernières années que, lorsque le Minis-
tère des Affaires Etrangères a ~té tenu i l'écart des d~!l1arches des
départements 'techniques en la matière, les accords et conventions
conclus à l'extérieur par eux, rencontrent des' difficultés insoupçon-
n~es, inattendues, au moment de leur application, précisément parèe
qu'on a sous-estimé, n~gligé le rôle qui revient au Ministre des Af-
faires Etrangères charg~ de veiller à la ratification, par le Chef
de l'Etat, de toutes les formes d'engagements internationaux contrac-
tés au nom du Gouvernement ivoirien.
En ce qui concerne d'ailleurs les prises de contacts préalables et les
rencontres avec les représentants du Monde ext~rieur, la pr.océdure
préconisée est la suivante: i
la suite d'une offre présentée par une
organisation internationale ou par un pays étranger ami, ou d'un be-
soin exprimé par le Gouvernement ivoirien, le Ministère des Affaires
Etrangères intervient pour mettre en relation le Ministère Technique
et les organismes int~ress~s, en sorte que, la pr~paration des dis-
cussions se d~roule dans les formes "protocolaires" exie;ées par l'u-
sage de la diplomatie. Cette dé~2rche pr~liminaire ~tant effectuée,
le Ministère des Affaires Etran~ères est tenu inform~ du d~roulement
.
~
des pourparlers par les Services du Ministère Technique en cause.
Ces principes ont inspiré toutes les d~marches menées par la Cate
d'Ivoire en vue des négociations économiques bilat~rales ou multi-
lat~rales.

- 66 -
Cependant, on peut s'interroger sur un tel modèle théorique de
procédure de préparation des négociations économicues internationales
"
... .
.
~our voin ce qu'il. vaut. On peut observer, de prime 3bord~ que ce
schéma vise à réaliser
l'articulation ou la "liaison fonctionnelle"
des différents organismes chargés de pré~arer les négociations éco-
nomiques avec le monde extérieur. L'interdépendance des secteurs dont
ils sont issus impose en effet, une coordination de leur intervention,
d'autant plus que toute action entreprise par l'un.oul'autre membre
~u Gouvernement concourt en réalité à l'exécution d'une même straté-
gie : i l ne devrait exister de difficultés dans les inter-relations
entre ies différents départements ministériels. Hais, nous venons de
mettre en relief le caractère jeune, récent 'des institutions de l'Ad-
ministration économique ivoirienne, qui n'ont pas derrière elles, par
conséquent, de vieilles traditions faites de règles bien établies et
finalement reconnues. Les jeunes membres du Gouvernement paraissent
avoir surtout besoin de "faire leur carrière",
(et donc plus préoccu-
pés de se faire connaître, de faire leurs preuves et mériter ainsi
la confiance qui leur est faite).
Dès lors, la réussite de la mission qui leur est confiée sera leur
préoccupation essentielle, voire exclusive. N'y a t-il pas lieu de
craindre dans ces conditions que la recherche d~ succès personnel,
la tentation de "paraître ll ,
ne prime tout autre souci, ne passe avant
la nécessaire collaboration entr~ les membres d'une même équipe gou-
vernementale ?
Nous pensons que cet élément de psychologia administrative est une
variable déterminante; assez significative pour que l ' o n m tienne
compte dans l'analyse des relations èxistant entre les organes
interministé~iels, dans leur action pour la mise en oeuvre des pro-
cédures de 'préparation interne des négociations économiques interna-
tionales.
En ce te d'Ivoire, il appartient au Ministre nommé de préparer le dé-
cret fixant ses attributions. C'est lui qui détermine ainsi ce qu'il
·1
estime être de sa compétence. Cette pratique a été à l'origine de
bien des conflits de compétences. Pour éviter tout conflit, les attri-
butions de chaque Hinistre sont définies par le Président de la Répu-
blique lors de la composition du Gouvernement.

-
-
- - - - - - - - - - - - - w <
-67'-
Cette prise de conscience a fait éviter certains conflits,
trop frfiquents,
qui peuvent parfois paralyser l'~dministration dans
son mécanisme de déc.ision : les problèmes essentiels qui surgissent
au niveau des relations entre les différents organes compétents
(entre le Ministère des Affaires Etrangères et les Ministères Tech-
niques) chargés de la ~réparation et de la conduite des n§gociations
économiques internationales, peuvent se résumer à deux sortes de
difficultés: les conflits d'attributions et le risque du~anque de
concordance ou de coordination des modalités d'intervention, qui
sont-autant de limites du schéma théorique préconisé par le Gouver-
nement, dans ses applications aux différentes formes de négociations
internàtionales.
-<."

68
b) L'ETUDE.DE QUELQUES CAS D'APPLICATION DU SCHEEA
On ?~ut essayer d'analyser certains exemples significatifs, éclai-
rants, montrant l'application concrète des procédures de préparation
interne de différents types de négociations économiques-internatio-
nales. En effet, ces quelques cas d'application que nous avons rete-
nus dans notre recherche peuvent se justifier par deux types d'élé_
.ments d'explication:
d'abord, nous les avons choisis parmi tant d'autres modalités
concrètes de procédure de préparation des négociations internatio-
nales, parce qu'ils représentent précisément des secteurs détermi-
nants de la vie économique nationale, et dont leurs liens avec
l'organisation de l'économie internationale sont particulièrement
intenses, étroits
i l s'agit, en l'occurrence, du commerce exté-
rieur (opération de commercialisation des produits de base qui sup-
pose des négociations permanentes avec les autres acteurs étrangers
intéressés, exportateurs ou consommateurs), des relations monétaires
internationales (au niveau de la Zone Franc comme à l'échelle mon-
·diale), des questions nouvelles concernant le transfert des activités
industrielles des pays développés vers les nations sous-développées
et pauvres; i l s'agit enfin de voir, dans un tout autre domaine
-
le Droit de la Mer -
comment la Côte d'Ivoire utilise ses moyens
institutionnels ou administratifs (mis en lumière plus haut), pour
préparer, en fonction du modèle décisionnel qu'elle a structuré,.
sa participation active 'aux discussions en vue de l'instauration
d'un "nouvel ordre maritime mondial".
Le deuxième élément d'explication sur l~quel se fonde notre
choix, nous est fourni par l'interpénétration des structuresnatio-
nales.avec celles de certaines organisations ou groupements écono-
m~ques internationaux qui correspondent aux secteurs retenus
: au
plan monétaire, i l existe le Comité monétaire national ou la Banque
Centrale Nationale (tous deux en liaison étroite avec les institu-
tions financières de l'U.M.O.A. et de la Zone Franc)
;

-
69 -
i l Y a les missions comm2rciales ou t'Antennes" du Centre Ivoirien
d
C
·
~ t'·
(C ~
E) -(25)

.
.
u
ommerce J!,X e.r~eur
.~.C..
aupres des "profess~onnelslt
ou nigociants des diffirents produits (caf~, cacao, bananes, bois ••• )
dans les ca~itales industrielles du ~,onde notamment à ~ŒW-YORK, PARIS,
LONDRES, BONN, BRUXELLES, SINCUPOUR,BRASILIA,- la Commissic;m natio-
1 . C 4' A ° (" -. D c.' A °
· C P /'c -. 'M .' t· t ' (26)

Mi
na e
• .u • • • -v • .e. ..........
• -J...

1
• ..::. • .I!.i.
~ns ~ uee
aupres du
-
nistère de l'Bconomie, deG Finances et du Plan; le Comité National
7
de l'0.N.U.D.I.(2 )présidé par le ~~me ministère; enfin,le Co~seil
ivoirien des chargeurs et le Comité National de nigociation en ma-
tière de. transports mari times ou (Droi t
de la Mer) demeurent sous· la
tutelle du département de la Marine Marchande.
Tous ces organismes à caractère consultatif, màis qui dispo-
sent de moy~ns techniques et humains considérables -contrairement
à l'Administration consultative traditionnelle, ou à la représen-
tation classique des Agents économiques- hartlOnisent leurs actions
avec celles des appareils administratifs spécialisés, po~r rendre
possible la mise en oeuvre de la priparation des négociations rela-
tives à ces différents sujets ou secteurs.
1°) LA PREPARATION Ir~ERNE DES NEGOCIATIONS MOI~TAIRES
INTERNATIONALES.
On a vu que le Ministère des Affaires Economiques, Finan-
cièreset du Plan, dans sa formule actuelle conserve sa position de
suprématie dans le pouvoir économique central, et, qu'en définitive,
malgré la redistribution des compétences au profit d'un nouveau dé-
partem~nt du Commerce qui réalise un véritable regroupement des Af-
faires économiques, son point de vue est resté déterminant, face
aux autres Einistères techniques et m3me' face au Ministère des Af-
faires Etrangères, bien moins fournis en moyens d'investigation et
de. connaissance ~e la situation économique immédiate et de la con-
joncture internationale.
i
r-
(25) -
Le centre ivoirien du Commerce extérieur (C.I.C.E.) a été
I
!,
créé sous forme d~' société d'Etat par une loi du 24 Mars 197Q
,.
et organisé par Décret 70-616 du 14 Octobre 1970, J.O.C.I.,
1970, p. 1812. Il a pour mission de "promouvoir et développer
les éChanges commerciaux entre la Côte d'Ivoire et les autres
pays, particulièrement en ce qui concerne l'exportation des
produits ivoiriens".
(26) - Arr~té nO 603. M.E.F. du 18 Juillet 1975,J.O.C.I., nO 51 du
9 Octobre 1975.
(27)
Décret nO 73-?03 du 21 Mai 1973,
(J.O.C.r.no27 du 21 Juin 73).

- 70 -
Cette situation ~e fait l'a transforcé en un rouage déterminant
du processus préparatoire des négociations, économiques internatio-
nales, notamment dans 12 domaine monétaire et financier. C'est lui
qui prend l'initiative de l'organis~tion matérielle, instrumentale
des Etudes concernant les problèmes monétaires internationaux ayant
des répercussions sur les équilibres économiques du pays : ces ré-
flexions ont souvent lieu dans le cadre des Séminaires organisés
par le Parti et le Gouverne:l1ent. De telles manifestations nécessi-'
te nt la présence active d~s membres dU',Conseil du Crédit, de la
Commission de Contrale des Banques. Cette procédure vise à rassem-
bler" préalablement à la,prise de décision vis-i-vis des négocia-
tions internationales, le point de vue, les avis des divers inté-
ressés. Ces organismes,
tout comme les experts ou techniciens du
Comité National monétaire, de la Banque Centrale Nationale (partie
ivoirienne de la B.C.E.A.O.) sont ainsi amenés à jouer, à des ti-
tres divers,
cette mission d'instruction de la décision économique
de l'Etat en matière de rapports monétaires extérieurs.
Bien souve,nt d'ailleurs, le Gouvernement a recours à certaines per-
sonnalités c~mpétentes (scientifiquement) étrangères à l'Ad~inis­
tration ivoirienne, qui siègent dans ces instances. Toutefois, i l
convient de remarquer que l~s représentations professionnelles et
interprofessionnelles (syndicats, c?mités) ne jouent pratiquement
aucun raIe dans ce cadre de concertation entre l'Administration
économique et les intéressés, alors m~me qu'une telle procédure
pourrait être souhaitable, précieuse, dans la mesure où-elle aurait
pu se substituer, à bien des égards, à l'absence de "réelle discus-
sion parlementaira".
Ainsi, la plupart des négociations monétaires qui ont eu lieu
ces dernières années au plan'régional ou inter-africain, en vue de
la réforme des structures de la B.C.E.A.O, de la révision des ac~
cords liant les Etats membres de l'Union Monétaire Ouest-Africaine
(U.H.O.A.) à l'ancienne métropole, mais aussi à l'échelle du monde
(pour la réforroe du syst~me monétaire international) ont été pré-
parées exclusivement par les techniciens de l'Economie et des Fi-
-nanëes, associant au besoin les autres administrations intéressées
directement par le sujet;

71 -
Le fiiinistère des Affaires 3,trangèreS" doit d ésoroais '1 être
donc as~ocié, ]our lui per~ettre nort seule~ent de garde~, préserver
~'unité de la politique extérieure de. l'~tat, mais surtout d'exer-
cer son contrêSle politique sur toute forme d'action économique en-
treprise à l'étranger.
Sans doute, est-il vrai que la puissance d~~ moyens d'intervention
du l!'inistère de l'Econot:iie, des Finances et du Plan se maintient -
de manière indiscutable dans la préparation interne des négociations
monétaires, et confirme bienJque son armature administrative appa-
raît comme l'instrument des décisions économiques importantes de'
(28)
l'Etat,
notamment dans les rapports de celui-ci avec l'Etranger.
Mais la procédure, minutieusement mise au point, . permet "d" orches-
trer" l'interdépendance des appareils administratifs en présence
pour uné certaine unité dans le mécanisme décisionnel. Cette démar-
che est poursuivie, appliquée à d'autres niveaux, à d'autres mo-
ments de préparation, dans d'autres secteurs.
SUR LZS PRODUITS DE BASE.
La préparation interne des négociations commerciales ou
re~atives aux produits de base met en rapport les organes de l'Ad-
ministration Centrale de l'Agriculture, de la machine administra-
tive de la Caisse de Sta.bilisation et de Soutien des prix des pro-
duits agricoles et le Ministère du Commerce (en particulier, le
Centre Ivoirien du. Commerce Extérieur doublé de ses antennes.exté-
rieures). Quant au Ministère des Affaires Etrangères, s'il. est 'vrai
qu'il doit 3tre tenu informé, comme dans le cas précédent, de l'éla-
boration des négociations spécifiquement commerciales, et même y
être associé, il semble,assez clair qu'à l'avenir, l'initiative
appartient à ces départements techniques etaux sociétés d'Etat
instituées sous leur tutelle, agissant conjointe~ent selon les di-
rectives du Chef de l'Exécutif.
(28) - KONE (A.) :"L'Administration du Budget en CSte d'Ivoire".
in Revue internationale des sciences sociales
nO 63 - 1973. pp. 102-105.

- 7?- -
La 'procéduré de préparation interne en vue de telles négocia-
tions spécifiques se déroule exclusivement au siège de la Caisse
de Stabilisation, qui abri te le i·finistère de l ' Agricul ture lui-
même, sous la double direction des Hinistres du Commerce et de
l'Agriculture, dont les représentants prennent ensuite la tête de
la délégation ivoi·rienne pour les concertations internationales.
Ainsi donc, pour des raisons techniques évidentes, les deux
départements techniques, spécialisés dans la commercialisation des
produits ivoiriens conservent le processus décisionnel quant à la
participation de la Côte d'!voire aux négociations ~our les Accords
sur les produits de base et l'organisation des Marchés mondiaux.
Et le rôle joué par la Caisse de Stabilisation et le Centre Ivoirien
de Commerce Extérieur, qui disposent tous les deux des Antennes ou
des Représentations extérieures, est considérable dans la procédure
de préparation : le C.I.C.E. créé par une loi du 24 Mars 1970 sous
forme de société d'Etat et organisé par décret, apparaît comme une
émanation de toutes les instances concernées en Côte d'Ivoire par
les opérations de commerce extérieur. y compris la Caisse de Sta-
bilisation. Ses antennes extérieures sont de véritables missions
économiques permanentes de la Côte d'Ivoire à l'étranger. Les pre-
mi~res antennes prévues sont implantées en Allemange Fédérale, au
Bénélux, aux Etats-Unis d'Amérique, en France et au Japon.
I l faut noter que le C.I.C.E. entretie~des relations suivies
avec toute une série d'organismes à l'étranger: centres homologues,
chambres de commerce, instituts, syndicats, professionnels (négo-
ciants) de produits tropicaux. I l fait également appel aux attachés
commerciaux des Ambassades de Côte d'Ivoire et aux Consulats (des
Affaires maritimes), à chaque fois qu'il entreprend une action dans
leurs zone~ géo~raphiques d'intervention. Ces antennes~ ces organis-
mes et 'attachés commerciaux constituent le Réseau International du
Centre ivoirien de Commerce Extérieur.
Chargé de la prospection des marchés extérieurs et de la pro-
~otion com~erciale des produits ivoiriens à la fois industriels et
agricoles, i l suit tous les Accords bilatéraux et multilatéraux sur
les ~roduits de base. A ce titre, il est destiné à informer tous
les organismes chargés de la politique commerciale du Gouvernement.

Cette position stratégique exceptionnelle, peroet au Centre
Ivoirien de Co~merce ~xtérieur, s'appuyant sur ses ante~nesexté­
rieures, de part~~i~)er directe~ent aux préparations internes-des
négociations conmerciales régionales (3ntente, C.~.A;O, C.E.D.E.A.O)
ou multilàtérales (G.A.T.T.). Son ~oint de vue est également déter-
minant dans les négociations au sein de la C.N.U.C.E.D., de l'Orga-
nisation internationale du café ou du cacao.
Il informe le Gouvernement sur les conditions juridiques d'applica-
tion des différents accords sur les produits (café, cacao), instruit.,
également les décisions de l'Etat par des études précises sur la
conjonc~ure économique (l'évolution des prix des matières. preT.ières
et leurs posit~ons respectives sur les ~archés internationaux).
Actuellement, des Etudes sont en cours pour préparer la participa-
tion de la Côte d'Ivoire à la recherche d'un dispositif international
sur la banane qui fait l'objet de concertations périodiques entre
Latino-Américains, Antillais (Porto-Ricains) et Africains.
Du fait de sa présence forte en Belgique par exemple, le C.I.C.E.
demeure un des instruments essentiels de la diplomatie ivoirienne
pour les préparations des négociations eurafricaines, dans lesquel-
les i l est habilité à intervenir directement.
Par conséquent, i l constitue, pour la Cate d'Ivoire, 'à l'ombre
des Ambassades, un des rouages essentiels du processus décisionnel,
dans les procédures de préparation interne des négociations commer-
ciales, dans la mesure od ses propres struct~res et celles de la
Caisse de Stabilisation lui permettent d'accéder aux informations
économiques sur la conjoncture internationale susceptibles d'ins:"
truire utilement la prise de décision étatique en matière de politique
extérieure.
C'est pou~quoi, tout en étant situées en dehors du territoire natio-
nal, ces antennes ou missions économiques des Sociétés d'Etat jouent
-paradoxalernent- un raIe éminam~ent déterminant dans les travaux
préparatoires, au niveau interne, des négociations économiques inter-
nationales.

74
3°) -
LE ROLE MOTEUR DU CO}ITTE NATIONAL POUR L'O.N.U.D.I.
-------------------------~------------------------
DANS LA PREPARATION DES NEGOCIATIONS SUR LE TR~NSFERT
----------------~------------------------------------
DE 7ECHNOLOGIES.
Un autre type d'exe~ple de préparation, interne, des
négociations économiques internationales est emprunté au
domaine
industriel, • En effet, la Coopération entre la CI et l'Organisation
des Nations-Unies pour le développement industriel a été l'une des
expériences d'aide multilatérale l~plus originale(, parce que la
formule utilisée, la méthode d'intervention répondent aux exigences
du pragmatisme ivoirien, dans la mesure où, non seulement cette
aide reste le plus près possible des réalités locales, mais encore
se conforme "obligatoirement" aux objectifs prioritaires des pro-
grammes nationaux ivoiriens de développement économique et social.
Sur le rapport donc du Ministère du Plan et du Ministère des Affai- '
res Etrangères, et compte tenu des recommandations de l'O.N.U.D.I,
i l a éti créé aupr~s du Gouvernement ivoirien un Organe Consulta-
tif appelé Comité National pour l'O.N.U.DI., placé sous la Prési-
dence du Ministre du Plan (Art. 1er),
(Cf. Décret nO 73-203 du
21 Mai 1973 portant création du Comité National de l'O.N.U.D.t.(Jo~1
n° 27 du 21 Juin 1973).
Le raIe de cet organisme en matière de préparation des négociations
industrielles ou sur le transfert de technologie est fondamental.
Assi~tant le Gouvernement dans ledomainedudéveloppe~entindus-
triel et facilitant ses relations avec l'O.N.U.D.I. et le Programme
des Nations-Unies pour le développement (P.N.rt.D.), i l est chargé
de préparer les projets de programme d'action pour les années à
venir, de participer 'à la 'rédaction des propositions que le Gouver- i
nement pourrait soumettre quant à la préparation des mesurés inter-
nationales à adopter pour la 2ème décennie du développement par
exemple, en formulant des suggestions à propos de la contribution
que l'O.N.U.D.I. pourrait a]porter aux programmes des Institutions
de recherche, à propos de l'aide que l'O.N.U.D.I. pourrait égale-
ment apporter en vue de "dynaCliser" les industries locales et de
promouvoir le développement industriel.

- 75
Ses attributions "font du Comité .National pour l'G.N.U.D.Lle
rouage essentiel du processus de préparation, a"u plan interne, des
négociationsfondamentale~sur le transfert de technologie des Pays
industrialisés vers les P~ys sous-développés.
Le processus décisionnel, qui prépare la position, les demandes du
Gouvernement se déroule à deux niveaux, selon le type de rencontres
internationales prévues. Tout d'abo~d, s'agissant de la préparation
en vue des Conférences Internationales de l'C.N.U.D.I. (comme celles
qui ont ~u lieusuccessiver::ent à VIENNE, le 8 üuin 1971, et à LIMA,
le 28 Mars 1975), le Conseil National pour l'O.N.U.D.I. devient l'ac-
teur principal qui convoque et réunlt ~utour de son organe permanent,
le Bureau Zxécutif, sous la Présidence de son Comité 3xécutif, les
organismes intéressés par les questions de développement industriel.
(L'Office National de l'entreprise ivoirienne, la Chambre" d'Industrie,
le Bureau de Développement Industriel, les Professionnels des P.M.E.)
et les différents Ministères impliqués dans les relations économiques
internationales (le Ministère des rll.ffaires Etrangères, du Plan, de
l'Economie, du Commerce et" de l ' Agricul ture).
Une première rencontre préparatoire se fera ainsi en étroite collabo-
ration avec les représentants del'O.N.U.D.I. auprès du Gouvernement
ivoirien. Epfin, la synthèse et la position définitive de la C.I. est
arrêtée en Conseil·de r-!inistres qui désigne les Réprésentants Ivoiriens
à la Conférence Internationale de l'O.N.U.D.I., comprenant nécessaire-
ment un membre du Ministère des Affaires Etrangères.
En second lieu, on peut envisager l'hypothèse des négociations
se déroulant uniquement au niveau du Gouvernement ivoirien et de l'or-
ganisation des Nations-Unies pour le développement industriel ; dans
. ce cas, le Comité National pour l'D.N.U.D.I. jouera encore un rôle
central, dans la mesure où la préparation des projets de programme
d'action sur le plan prévisionnel relève de ses compéte~ces; il sera
naturelleMent chargé encore de prépare~ techniq~ement les dossiers du
Gouvernement, en collaboration à la fois avec le Hinistère de Tutelle,
le Plan, et les Ministères de l'Economie des Affaires Etrangères -les
premiers contacts d'ordre diplomati~ue étant bien entendu réservés
à ce dernier-
De tous les organismes intéressés cependant, i l convient de si-
tuer la place particulière de la Direction Générale de l'Activité
industrielle, dont la représentation à l'étranger, dans les capitales

- 76 -
industrielles, est assurée ,notamment par le 3ureau de Développement
Industriel (créé par la Loi du· 29 Nove~bre 1971 et organisé par dé-
,cret sous forme d'établissement public, industriel et commercial)
;
i l organise i
l'~tranger la publicité industrielle de la Cate d'Ivoire:
ses services de PARIS et de ~nr~-YORK ont pour mission d'informer les
investisseurs potentiels des avantages d'une imp~antation en Cate d'I-
voire, en interprétant dans ce sens le Code des Investissements,' Privés
qui constitue la législation nationale en la matière depuis 1959.
Malgré sa qualification officielle d'ailleurs, le Bureau de Déve-
loppement Industriel (ou Service de la Technologie et de l'Information
Industrielle depuis la réforme opérée par le décret nO 77-665 du 16 SePi
tembre 1977) exerce une activité d'établissement public administratif,
j
ses services n'étant pa~ rémunérés.
,
;
!
Chargées fondamentalement de l'appel aux capitaux êtrangers{29}
"il'1
auxquels les autorités ivoiriennes ne renoncent nulle~ent, les cellu-
i'
les de la Direction du D2veloppement ont pour mission essentielle d'ins~1
truire les dossiers de négociations et de suivre par exemple l'exécu-
!
tion des tranches d'investissements prévues pour chaque convention.
:,
,1:
,
Élles interviennent ainsi dans la préparation, l'élaboration et le
déroulement des négociations, en liaison avec le Comité National pour
:1
l'O.N.U.D.I., entre l'Etat ivoirien et ses partenaires privés ou pu-
1
blics en vue des multiples conventions d'établissement qui ont été
!I
signées par la Cate d'I~oire. Ce même organisme tient lieu également
1
d'Office d'information industrielle pour l'Ztat ivoirien (en ce qui
1
i
concerne les normes industrielles).
Ainsi donc, tous les secteurs de l'Economie ayant quelque lien
avec le~onde extérieur se trouvent dotés de moyens institutionnels
spécialisés dans la procédure de préparation des négociations inter-
nationales dont ils font l'objet.
Tout comme dans les domainesccmmercial, monétaire ou industriel,
les appareils,administratifs mis en place au sein du département de
la Marine Marchande, connaissent la même utilisation par le Gouverne-
ment ivoirien, selon les m~mes modalités ae procédure, en matière de
préparation interne des négociations sur le Droit de la Her.
(29) -"Problè~es posés par l'appel aux capitaux étrangers en Cate
d'Ivoire" - in Revue Juridi~ue et Poli tique. nO 32.
t'<1Il..
Janvier-Mars 1978. pp. 439- 50.
DIARRA (o.)

- 77
Ici, comme dans les cas précédents, les principaux organes
(Conseil ivoirien des chargeurs, Comité National de Négociations,
le Service de la Document~tion et des ~elations Extérieures, ratta-
chés au l'linistère de la r~arine), voient le cadre de leurs in terven-
tions dans la procédure de préparation des négociations fi~ées par.
la loi. r..a notion de Droit de la 11er et le concept de "nouvel ordre
maritime mondial" ou "africain", font :9artie des nouveaux thèmes de
revendication des Pays du Tiers-Monde. La Côte d'Ivoire entend par-
ticiper à ce dialogue Nord-Sud, d'un type nouveau en y marquant sa
présence active. D'oa les moyens qu'elle s'est donnés uo~r assurer,
au mieux de ses intérêts, la nréparation ~inutieuse de ces discus-
sions au'plan universel.
Au niveau pratique, le Conseil ivoirien des Chargeurs, le Comité
National de négociations, le Service de la Documentation et des
Relations Extérieures, doivent préalablement à toutes rencontres~
régionales (Conférences ministérielles des pays de l'Afrique de
l'Ouest et du Centre sur les Transports Maritimes) ou multilatérales
(Sessions de la Conférence des Nations-Unies sur le Droit de la Mer),
mettre au point des avis ou des dossiers pouvant instruire la déci-
sion de l'Etat. Far exe~ple, ils sont chargés de rasse~bler toutes
les informations relatives â l'évolution des. taux de fret,afin de
donner au Gouvernement des éléments d'arguQentation ou de discu~sion
face aux puissantes "Conférences Maritimes" (c'est-à-dire, l'Asso-
ciation des Compagnies Privées de Navigation).
Le m~~e travail d'étude leur est exigé quant à l'état dlavancement
des négoci~tions sur le processus de l'élaboration d'un nouveau droit
de la Mer: ils en établissent le point'sur la demande du Gouverne-
ment qui saura situer sa proprePQsition, avant la tenue, l'ouver-
ture des réunions internationales proprement dites.
I l apparaît donc que la Cate d'Ivoire a voulu doter les insti-
tutions de son Administration économique de moyens d'intervention
qui, s'ils ont quelque peu éclipsé le ~inistère des Affaires Etran-
gères, n'en deneurent pas moins d'unè utilisation conforme au schéma
ou modèle théorique qu'elle s'est construit progressivement.
D'autant plus que l'unité de la politique extérieure globale qui
aurait pu ~tre menacée, mise en cause, par le dualisme même des
appareils administratifs en présence, a été en définitive sauve-
gardée, ~ar une subtile coordination des actions dans les modalités
~
concrètes de préparation interne des négociations économiques inter-
nationales -il convient ce~endant de tenir compte des faiblesses du
schéma-

- 78 -
SECTION II -
LES LIMITES DU MODELE DU PROCESSUS PREP~qATOlRE
Comme toute construction théoriqu~ en eff~t, ce schéma a
souvent rencontré, ses propres limites et lacunes dans son appli~
cation aux réalités socio-politiques et économiques locales.
Pour n'avoir pas toujours suivi fidèle~ent la démarche prévue par
les procédures, bien des situations conflictu~lles au niveau des
attributions ou des compétences se sont produites dans le mécanisme
décisionnel, au moment de la mise en oeuvre de la préparation in~
terne des différentes rencontres économiques internationales.
Nous verrons surtout que ce sont les conflits de compétence
entre les Ministères techniques (en particulier, le Ministère de
l'Economie, d~s Finances et du Plan) et le Ministère 'des Affaires
Etrangères, d'une part, et le risque de non-harmonisation des ac-
tions, d'autre part, qui peuvent marquer la "note de discordance",
dans le fonctionnement du mécanisme mis en place; d'où la néces-
sité de l'arbitrage du Chef de l'Exécutif, en dernier ressort.
a) - LES CONFLI~S D'ATTRIBUTIONS
Cette difficulté a pour origine la propension des Mi-
nistères Techniques à vouloir traiter directement avec les parte-
.
,
.
, t
, ( 0 )
l
bil t '
l
1
na1res econom1ques e rangers,
au p an
a era
ou avec
es
organismes économiques ~nternationaux, les questions qu'ils .esti-
ment etre de leur compétence. Chaque Ministère's'occupant de ses
relations extérieures, sera ainsi amené à préparer sa propre déci-
sion, puis à effectuer de n6mbreuses missions à l'étranger.
Le Ministère de l'Economie, des Finances et du Plan, appa-
raft de ce point de vue, comme un cas typique, révélateur.
Ce Ministère, depuis les premières années de l'indépendance estime
que les négociations économiques internationales relèvent de son
domaine de compétence~
Cette conception des choses, a conduit à la création, en son sein,
de la Directio~ des Relations Economiques Extérieures. En effet,
aux yeux de l'ex-~inistre Henri KON~{ BEDIE, les attributions
du Ministère des Affaires Etrangères devraient sa limiter aux
')
1
(30) - D. ESSIENNE, Le Hinistère des Affaires Etrangères de Côte
d'Ivoire. Librairies techniques, P~RIS (1973)
Volur:e 2. Annales da l'Universit'e d","Tf'J~"
1.\\....).- ,1.)
.. ''\\1~.

-
79 -
relations pO,li t:l.ques de la Côte d'Ivoire avec le ;{~ride extérieur et
les organisations internationales à caractère essentiellement po~i­
tique ou culturel
- doctrine que ne partage pas son collègue des
.Affaires Etrangères, qui donne, au contraire, une autre définition
des attributions de ces dernières : les Affaires Etrangères étant
chargées, aux termes du décret de 1961, confirmé pa~,les décrets
de 1964, 1966, 1972 et 1975, de l'exécution de la politique du Gou-_
vernement à l'étranger, sa compétence englobe tous les rapports avec
l'étranger, qu'ils soient politiques, économiques, techniques ou
culturels.
Cependant, i l parait évident que dans la pratique, le Minis-
tère des Affaires Etrangères, moins équipé en moyens "logistiques",.
ne peut prétendre se substituer aux techniciens et experts du Minis-
tère de l '~conomie et des Finances, en particulier,' dans un domaine
comme la monnaie ou les rapports avec les institutions financières
internationales. Seuls, les instruments techniques et administratifs
dont dispose
ce dernier, permettraient au Ministre titulaire de
l'Economie et des Finances de procéder à l'investigation nécessaire,
indispensable à la compréhension et à la connaissance immédiate
des réalités économiques internationales, dont la maîtrise réelle
peut.orienter, guider les choii de l'Etat, en matière d'équilibre
extérieur~ Or, l'Administration des Affaires Etrangères n'a souvent
qu'une appréhension plutôt générale des questions internationales.
La doctrine de l'· "Economisme" triomphe -paradoxalement aujourd 'hui-
, l'h
'
i
it"
t
Ott' l
G
t "
i '
(31)
a
.' eure ou son
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~a eur a
qu~
e
e
ouvernemen
~vo r~en.
.
En tout état de cause, le conflit soulevé dès le lendemain de
l'indépendance, semble s'être résolu au profit, ,à l'avantage des
partisans du renforcement des compétences du Ministère de l'Economie,
,des Finances et du Plan dans le pouvoir économique central.
Un tel résultat n'a pas signifié pour autant la fin des difficultés
nées du dualisme des Centres de décision en matière de relations
internationales.
(31) - H. Henri KONAN BEDIE, Ancien Einistre des Finances et des
Affaires Economiques, partisan de la croissance du pouvoir
de ce département ministériel, se trouve parmi les "barrons"
du régime ivoirien qui ont été obli~és de démissionner lors
de l'important remaniement ministériel baptisé rtesprit du
20 Juillet", en 1977, alors m~me que son nom est étroitement
associé au "miracle ivoirien". Il est d'ailleurs aujourd'hui'
Conseiller spécial de Ec NM:ARA, à la t~te de la Banque Mon-
diale, pour l'Afrique.

- 80 -
b) - LE Dfu~GER D'UNE COORDINATION INSUFFISANT~ DZS ACTICNS.
------------------------------,-----------~----------
La seconde difficulté qu'il parait nécessaire de mettre en relief,
découle en droit ligne de l'insuffisance de la coordination ou de la
non-concordance des actions des dLfférents organismes publics, des comi-
tés interministériels chargés de la préparation interne des négociations
économiques internationales.
Le cloisonnement, "l'étanchéité" abusive entre les diff~rent~s adminis-
trations et les organes des relations extérieures sont les manifesta-
tions quotidiennes d'une telle situation qui peut conduire au blocage
décisionnel. Mais quélle est l'origine du mal?
Elle provient.des rapports mal agencés du Ministère des Affaires Etran-
gères avec les autres départements ministériels techniques.
Comme, en effet, on vient de le voir,-il y eut au départ des conflits
de compétence. A preuve,
ce communiqué remis en Septemb~e 1966 à l'A-
gence Ivoirienne de presse à propos d'une déclaration de politique
internationale qu'aurait faite le Ministre délégué aux Affaires Econo-
miques et Financières : "les doctrines et les options sont définies
en Côte d'Ivoire par le Bureau politique du P.D.C.I.-R.D.A., présidé
par le Chef de l'Etat" •••
"Chaque Ministre du Gouvernen:ent est alors chargé d'exploiter en
ce qui le concerne la partie du program~e qui recouvre sa compétence.
"Dès lors les responsables de presse étrangers qui souhaitent
connattre la position du Gouvernement ivoirien sur certains problèmes
mondiaux pourront ~a trouver dans le discours que ,le Ministre des Af-
faires Etrangères, porte-parole du Gouvernement en matière de poli t i -
que Internationale prononcera~·la Tribune des Nations-Unies le 28 Sep-
tembre 1968 ••• n
Egalement cette lettre-circulaire d'Avril 1966 dans laquelle
nous pouvons lire :
"Le Ministr~ des Affaires Etrangèr~~ doit ~tre
désormais le seul destinataire de toutes les correspondances officiel-
les émanant des postes diplomatiques ••• "
Les rapports entre le département des Affaires Etrangères et
les départements techniques étaient donc loin d'être des plus satis-
faisants.
Le manque de coopération, de coordination, s'installèrent
à tous les niveaux.
A ce sujet, on peut retenir. trois types d'explications; on peut
l'imputer en premier lieu à la routine, à l'ignorance ~es textes quand
ils existent, à la primauté des relations personrtelles sur ces derniers,
quels qu'ils soient.

- 81
Le secon~ type d'~xplication nous semble d'ordre structurel
c'est le mal qui frappe presque toutes les Administrations, ph~­
nomêne que le ~r~sident de la R~publique stigmatise en ces termes
"Quant aux méthodes de travail, elles se caractérisent souvent
par la lourdeur, le formalisme, la r.igidit~••• hiérarchique, le
cloisonnement entre· les services et les minist~res, l'absence de
dél~gation de pouvoir, et la dilution des responsabilités".
Le troisi~me type d'interprétation.concerne la délimitation
du champ d'activité des diff~rents Minist~res : "la dispersion de~
t!ches administratives entre de nombreuses administrations centra-
les s'accompagne parfois d'une répartition impr~cise des attribu-
tions. Les front~ares sont d'autant plus difficilea i
tracer que
.
.
les domaines de chaque Ministère sont voisins. Il en r~sulte inévi-
tablement de& conflits de comp~tences".(32)
Cependant, si l'~tat de choses devait se prolonger, i l serait
préjudiciable aux intér~ts ivoiriens que ces administrations sont
cens~es défendre; donc, préjudiciable aussi i l'accomplissement
de leu~s tâches. A cela, s'ajoute la perte de consid~ration pour
le pays que ne manquerait pas de provoquer une "diplomatie i
plu-
sieurs t3tes" par son incoh~rence, voire sa contradiction.
Dans ces conditions, point n'est besoin d'insister sur l'im-
portance des Conférences et Réunions Internationales quant aux en-
gagements internationaux auxquels elles aboutissent et i
leurs
incidences financières, ni su~ la nécessité de l'unité de la diplo-
matie : le Ministre des Affaires Etrangères "ne peut assurer plei~
nement ies responsabilit~s que s'il est informé avec précision des
activités extérieures des autres départements ministériels et s ' i l
est en mesure d'exercer un certain contrale sur ces activités pour
que soit maintenue l'unité de la diplomatie".(33)
(32) - P.F. GONIDEC, L'Etat Africain, L.G.D.J., PARIS, 1970.
pv. 205-206.
(33) - J. BAILLOU, Les Affaires Ztrangères, P.U.F., PARIS 1962 p.3Q.

-
32 -
~n effet, cette situation peut conduire à la non-concordance
des actions ::enées ?u nom du ::,ê:;ce Gou~rerne':lent
!
C'est ainsi ~ar exe~ple qu"au ~o~ent de 30n· exi~te~ce aut6nome,
c'est-à-dire,
dans l~ situation l'a~ant la réforme structurelle du
20 Juillet 1977 qui réalise le regroupement, le jumelage des Af-
faires ~cono~i~ues, des Fin3nces et du Plan, ce dernier dé9arte-
"~nt avait co~~u~e d'engaser des n6sociRtionss~écifiques, en ma-
tière industri,,:lle notanment, avec des orgë,nismes ou Ztats étran-
gers p~r l'interm6diaire du 3ureau de D~veloppementlndustriel,
sans ~rendre soin d'en infor~er ni Le Minist~re des Affaires Etran-
gères, ni !11~me des org-anisFles directe:;:ent int2ressés ::Jar ceB ques-
tions ; alors m~me que ceux-ci entreprenaient, Dresque dans l'igno-. ~i
rance totale des premières démarches, des pourparlers pour les
~I
"
m.êmes choses, dans le ~~~e tenps
On peut constater que cela est sans nul doute une pratique
en contradiction avec le schéma de procédure de préparation mis
en lumière plus haut, dans la mesure où cette attitude peut aboutir
à une interpr~tation toute aussi contradictoire des relàtions éco-
no~iques de la Côte d'Ivoire avec le monde extérieur.
'Enfin, cela ne l'ermet pas au iiinistère des Affaires Etraneères d~
présenter -sur le plan diplomatique- une",osition, une conception
globale, et cohérente du
Gouverne:.:ent dont i l a la charge de défen-
dre les intér~ts. De tels incidents sont provoques essentiellement
par le ~anque de coordination, au niveau préparatoire interne des
décisions du Gouvernement, des différents appareils interministé-
riels dont l'interdépendance dans le système ivoirien est pourtant
mise en évidence.
D~s lors l'interventidn, l'arbitrage du Chef de l'Ex~cutif
peut apparattre moins comme l'effet 'de la concentration du pouvoir
que comme une nécessité fonctionnelle~
En principe, la position du Gouverneuent est arr~tée en pre-
mier et dernier ressort par le Président de la R5publiquequi,
selon les cas, consultera un nombre d~termini d'organismes ou de
Ninistères. La. décision ainsi arr~t~e sera une décision du Gouver-
nement. Il sJagit de gr~ndes décisions qui engagent la nation sur
le plan des relations économiques internationales (l'adhésion de
la Côte d'Ivoire ~ la Zone Franc, au F.M.I se situe dans la ligne
de cette procédure).

Ces ~ositions~ arrêt~es alors d~finitive~e~~ en Conseil de~
~inistres, sont rendu~s ?ubliques et sont çc~nu~s de tous, diffu-
s~es ?ar la ~resse ~crite au ?arl~e. Sous cette fer-e, e~~es ~our­
ront être présentées et dsfendues de façon cohérente, globale,
tant
nar les organes extérieurs que yar le Gouverne~ent lui-même.
~ais, cette ~osition officielle du Gouvernement sur les probl~me5
~conomiques ext~rieurs geut aussi, et c'est le cas le plus fréquent,
gtre arr3t~e, définie par le Président de la République, apr;s une
consultation restrein~e au niveau des Minist~res principaux et apr~s
'ivis de ses Ï'linistres des .'i.ffaires ::::;tran~preset des. Finances et,
la d~~ision ainsi formulée n'est ~as officielle-ent publiée avant
de l'avoir exprimée sur la scène internationale.
Des instructions sont simp:ement données aux Ministères concernés
rour exécution (il en va ainsi de'la préparation des crandes négo-
ciations écono~iques au nive~u universel : la 6~~e et la 7ème ses-
j
<
sion extraordinaire de l'1s3e~blée Générale de l'O.N.u. sur les ma-
.~
tières preûières et l'~nergie en 1974 ont ~té ~réparées selon cette
~rocédure ~ar le Cabinet du Président de la R~publique, car il consi-
dérait que cette question très import~nte devait être traitBe par
lui-même. En effet, nous verrons que la Côtè d'Ivoire aura été l'un
des premiers pays d'Afrique Noire â se rallier i
la proposition al-
,.,
gérienne de convoquer
une session snéciale des ~ations-Unies sur
la crise de l'énergie et des matières pre~i~res.
Il revient ensuite au Ministre des Affaires ~trangères d'aller déten-
dre cette position à l'O.N.U.
Cependant, cette intervention directe et prédominante du Président
de la République, rlans la pré9aration interne des négociations éco-
nomiques internationales devient rare, plus exceptionnelle qu'ordi-
naire. A cela s'est substitué, en effet, une procédure de synthèse
gouvernementale, cOmme étape finale du processus pr~paratoire. apr~s
un véritable travail interministériel.
l'
1t
Si le Pr5~ident de 13 R~publique a usé souvent des préro-
gatives attach~es à sa fonction de Chef de l'Sxécutit, pour arrêter
r:
discr~tionnairec~ent les positions de la Côte d'Ivoire, en vue des
~randes rencontres éconooiqu~s et financières r.londiales, aujourd'hui,
" t '
' d '
t "
.
~ar contre, d'au~reB ~odall eG proce urates son
a~en3gees qU1 enga-
Gent l'équige c;ouv2rne,:etlt'Jle,
plus collective:::e::t, ~lUtori8ant,

- 34 -
indiquant de ce fait,
un travrtil préparatoi~e inter~inistériel,
plus sou,le et plus collectif.
Le ,rincilJe nouveau, la d;~rlarcI1e 2,c::u~~1·s:. est '1:1 r il :-=-,':t procé-
der â une larze consultation des ~d~inistrations et des organis-
~es ]ublics ou ~ara-~ublics ca~ables d'aider le Jouvernement â
pr~~arer sa d~ci3ion, ~~r les ic~or~~tions que ceux-ci sont sus-
septibles ~e lui a]porter. Je ce ~oint de vue, 198 ~mbassades
ivoiriennes im]lantées dans les grandes capitales économiques ou
industrielles occidentales, et ayant surtout pour fonction de
faire de la "~ro~:loti6n économique ", deviennent une source d' in-
fcr~ations irre~plaçable ,our le Gouverne~ent. ~ côt5 Jes ~mbas­
sades, -et concurrentielle~ent- existent depuis ûn certain nombre
d'années des "antennes" ou des "délésations" de chaque Hinistère
techriique qui ont ~our rele égale~ent d'agrandir les courants d'é-
changes, d'étendre le cercle des relations ~conociques et commer-
ciales de la RépuQlique de Côte d'Ivoire, de prospecter et d'ouvrir
d'autres march~s â l'éconoQie nationale, de faire connaître les
possibilités d'inve.:::;tissement en Côte d'Ivoire (régir.;e "d'entre-
prises priori taires Il =:ar e:œ:nple) ~ Leur posi tian stratégique, la
qualité de leurs personnels adr.inistratifs (essentiellement de
1
jeunes techniciens de l'économie et de la gestion),
en font les
1
1
.11
"Conseillers Techniques" les plus autoris'2s de l 'Ztat au moment
de la mise en oeuvre de la préparation interne des négociations
économiques internationales ; ces structures de représentations
1
f
techniques des organismes étatiques (Société d'Etat ou d'Economie
,11
H
Mixte) dans les grandes capitales économiques, financières et
1
'1
industrielles du monde, permettent au Gouvernement de disposer à
,/
'1
tout ~oment de tous les éléments d'appréciation de la conjoncture
'1
"1
'internationale.
.!;
Ainsi, on s'a?erçoit que la vraie administration consulta-
tive, en matière de politique économique extérieure demeure le
rouage de ~appareil d'Etat lui-même. Car, les avis d'un organis~e
consultatif ne yeuvent être pris en compte que ~râce à leur crédi-
bilité, nota:ment dans ce domaine où seul,
font autorité le langage
des experts, la mattrise des réalités socio-économiques.
Dès lors, on est moins surpris de constater que les innombrables
cami tés interr.~inistériels ou. COr::lféiissions na tionales n'aient quasi-
ment aucune place dnns le mécaniGLle décisionnel de l'~tat (en'
matière de n~goci~tion3 écono~iques internationales).

Il est vrai, en ;evanche, que de9uis 1967, un premier Comité
Interministériel 1e la Coopération Internatior.~~e ~vait 3té créé
auprès du ~ ..ini3tèr·e des
"-ffo.ir8.3 Strangères et (~~_~i joue \\ln rê~e
toujours aussi i~~ortant da~s la ryhase finale du ~rocessus prepa-
ratoire des négociations écono8iques internationales, sur le plan
I1ational. En effet,
ce Co~~ité '~st chergé d'étudier les problèmes
que pose la Coo~ération Internatiorcale au dévelo~~eT!ent, de déter-
miner la 961itique du 30uverne~e~t en la ~ati~re, d'harmoniser, et
de coordonner ~es diverses for"es d'assistance multilatérale et
bilatérale, afin de 12S rendre plus efficaces, ;~oins coûteuses,
mieux ada~tées aux besoins du pays, plus r8ntabl~3. La Présidence
et le Secrétariat de ce Comi ta sont assurés par le ;,inistère des
Affaires Ztrangères qui,
par ce biais tente de reprendre en ~ain ses
attributions dans ce do~aine, &galement revendiquées par le ~inis­
tère du Plan et des Finances. 3n définitive, la coordination des dif-
férents avis, émis au cours du long processus de préparation, est
assurée principale~ent par le Président de la République au cours des
Conseils des ~;inistresf et à un moindre de:;ré dans le cadre d' orga-
nis~es interministériels consultatifs.
Ainsi, cette procédure acénagée prosressive'ent, s'est institu-
tionnalisée. Le calendrier des Conférences Internationales auxquelles
partici?e la Côte d'Ivoire est établi chaque année ~ar la Direction
des Conférences Internationales, et souilL; -'.li ~or.;:;eil des l,anistres
pour adoption. La 2Jarticipation ivoirienne à ces ~:;onférences est soi-
gneusement préparée par la Direction àes Conférences Internationales
qui convoque, à cet effet, aux r~unions préparatoires qui se tiennent
au Ministère des Affaires Etrang~res, les différents Services intéres-
sés. Après examen des points de l'ordre du jour, un procès-verbal est
dressé qui servira d'instructions pour les délégués. La Direction des
Conférenc~s ~eçoit et classe d'autre p~rt, les ra9Ports de mission,
"
fait connaître les infor~;ations concernant la Conjoncture économique
internationale fournies )ar les Ambassades et les "antennes" des So-
!.
~ ,
1
ciétés d'Etat ~ l'Gtrang8r.
Les délaeations, ainsi ~ré~arées,pnrtent aux Conférences avec des
instructions précises. Zlles ~euvent, de cette maniJre, parti~iper
activement aux travaux, au doutle niveau des concertations régionales
ou multilatérales,
et au niveau des négociations propre~ent dites.

- 86 -
Cette unité décisionnelle réalisée sous le contrôle politique
du Chef de l'Ex~cutif per~et au Minist~re d~s Affaires Ztrangires
d'arriver à faire appliquer une :?osi.tion constante et cohérente à
tous les niveaux de concertation. Car, i l n'y a pas des politiques
ivoiriennes, mais la politi~ue extérieure du Gouvernement ivoirien,
et c'est,
confor~ément à ce principe que les positions ivoiriennes'
sont défendues dans toutes les rencontres économiques internatio-
nales, par les soins de la diplomatie.
Mais, c'est d'abord à l'occasion des ~égociations économiqueé
régionales,
(soit au niveau bilatéral, s~it encore au sein des grou-
pements économiques inter-africains) qu'il convient de rechercher
la démarche de la Cate d'Ivoire, ses attitudes ,et ses exigences
propres à travers l'unité d'action diplomatique retrouvée, redéfinie.
~•;!
:!"

-87 -
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
Si les proc~dures de pr~paration des n~gociations &cono-
miques inter~ationales sont ex~cutées par les appareils adminis~ra­
tifs exclusive~ent destin~s à cette fonction, l'on observe cependant
la place centrale, pr~dominante du Chef de l'Ex~cutif dans le m~ca­
nisme d~cisionnel final; dans la mesure où de telles modalit~s pro-
'céduralesont pour but de définir, pr~ciser, puis de formuler la
position du Gouvernement ivoirien i
l'~gard des ~uestions mentionn~ei
à l'ordre du jour des conf~rences &conomiques internationales, le
Pr~sident de la Répnbliqueintervient en dernier ressort, notamment
en Conseil des Ministres, pour assurer la coor.dination des actions
des différents d~partements int~ressés. Un tel arbitrage rendu néces-
saire tout à la feis par le dualisme des appareils en pr~sence et
le risque de l'incohérence de la diplomatie ivoirienne, est men~
directement par le Secrétariat Général du Gouvernement en étroite
çollaboration avec le Cabinet Présidentiel qui dispose d'une arma-
ture administrative pui~sante. C'est une t1che d'experts écartant
par cons~quent toute intervention véritable de l'Administration
consultative (qui se développe pourt~nt en Cete d'Ivoire).
Mais, le caractère technocratique de ce travail pr~paratoire
sur le plan interne, est surtout dO à la complexité de la mati~re
m~me des relations internat~onales, alors m~me que les membres des
Assembl~es consulaires ou autres associations corporatives demeurent
tr~s peu informés des questions ~ui,souvent,d~passent leu~ cadre
i
d'activité j
d'où les administrations de l'Etat' (Hinist~re des Af-
j
,faires Etrangères, d~partements techniques, notamment le Ministère
. 1
de l'Economie, des Finances, et du Plan, le Ministère du Commer~~,
1
de l'Agriculture, de la Marine,
etc~ •• ) deviennent le rouage essen-
f,
tiel de la prise de d~cision en la matière.
1
. !
Il incombe ensuite à la diplomatie de faire prévaloir les
conceptions ou les th~ses ivoiriennes à tous les niveaux de concer-
tations internationales. L'on n'est plus alors au stade des principes
et des d~clarations d'intention: il s'agit de la politique ~tran­
gere de la Côte d'Ivoire dans les faits, ~ais d'abord de l'applica-
tion de celle-ci au plan régional.

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~1< ,té,.,'f!ura.s.
- D,lfa ~ li"',, d..~ Cof:"lttlJ
,,;. ,1~#ollbll,,,;' o~ 1 _

DE:U:UE}:E PARTIE
LA CO'I'E D'IVOIP:S DAN"S LES NEGOCIATiONS
ECONOMIQUSS REGIONALES

- _ . _ . _ - - - - - - - - - - - - - - -
- 89 -
Avant m!me que nous nous interrogions sur les ~otivations .
profondes qui justifient les exigences et les positions de· la
Cate d'Ivoire dar.s les négociations écono~iques régionales ou
inter-africaines, i l nOlls' ;;araît judicieux de sGuligner un cer-
tain nombre d'éléments fondamentaux, sans lesquels la démarche
diplomatique ivoirienne ne peut être véritablement intelligible,
ni totalenent saisissable dans sa complexité, dans son origina-
lité .
• La première observatiori, qui n'appelle pas un nécessaire deve-
loppement est qu'il 'convient d'évoquer d'entrée de jeu que la
eSte d'Ivoire., conforme â ses options d'ouverture vers l'exté-
rieur et de lib~ralis~e ~conomique (qui associe étroitement -
peut-être paradoxalement aussi- interventionnisme étatique et
initiative privée) n'a pas hésité â lier délibérément sa jeune
souveraineté (dont elle est pourtant singulièrement jalouse !)
en matière de rapports économiques et monétaires, en participant
notamment i
diverses organisations r~gionales. Ces liens sont
tout à la fois bilatéraux et multilatéraux :
(accords bilatéraux
de commerce avec chacun des pays africains proches, notarn~ent
francophones)
ou trait5s instituant des regroupements économiques
dans des cadres plus ou moins larges et homogènes (Conseil de
l'Entente, O.C.AM., C.S.A.O.,
., etc ••• ) • .
Cette attitude répond à une c?ntrainte économique; et c'est le
Hinistre du Plan, r<. DIA";'/ARA qui en exposait les raisons, en sou-
lignant notamment la nécessité "de rechercher au niveau régional
le dépassement du Cadre national". En effet, expliquait-il t on
peut considérer que vers la fin de 1972, la ~ate d'Ivoire aura
fait le plein des industries de substitution aux importations
compatibles avec les dimensions de son marché intérieur".
La décision ivoirienne d'inscrire désormais sa politique-
dans la dynamique de l'intégration régionale s'inspire bien de
cette réalité socio-économique. Cela se traduira par le rappro-
j
~hement progressif avec les Etats anglophones de la région t qU'elle:
avaitjusqu'~lcrs nfcliZé2, ou tenU0 à l'écart, pour des raisons
idéologiques (le Ghana de ~~ 'lŒD1·ZA..Q) ou de lutta ;::Jour le J..eader-
ship régional (le Nigéria)
j
le Llbéria garde une place particu-
lière dans les rel~tions économiques africaines .de la Côte d'I-
voire, à cause de la similitude des options politiques et des
choix éccnohoiQues du PréGident TUB~~N et de X. Hourhouet-BOIGNY.

- 90
,
,
l
t-·...
t '
.
vur ~e p an s r~c~~~ell
sCOno~1qu~, la Côte d.'::voir.e r:iev:::-ait
amplifier ses contacts co~~erciaux bilatéraux en attendant que
l'évolution des .:1entalités s9it f3.v·.Jrable à un "::narché COr:I:TJun"
ré(;ional.
C'est donc dans cet esprit qu'il faudra replacer la stratégie
ivoirienne ~'intégration régionale, conçue comme une évolution,
un chewineoent, par approches successives.
Si nous devons tenir compte de ces variables dont la combi-
naison nous éclairera mieux sur les comportements-de-l'acteur i-
. voirien dans· les négocia tians économiques régionales t i l convien-
dra sans doute d'accorder dans les chapttres qui vont suivre une
menti6n ,articuli~re i l'Axe AB!DJAN-DAKA~, parce qu'il aura été
sans conteste, l'instrument véritable du processus d'intégration
régionale t déclanché dès les années 1970 : 1/ libéralisme att.énué"
de la Cate d'Ivoire et le "Socialisme atténué" du Sénégal, s'é,;.
tant retrouvés, ouvrent une ère nouvelle de coopération en Afrique
de l'Ouest en ,articulier.
Si la Cate d'Ivoire cherche surtout à définir le cadre le
plus à m~me d'assurer une efficace coordination, une coop&ration
inter-africaine rationnelle, elle veut aussi l'''Afrique réaliste
en qu~te de son développement", attitude qui s'oppose manifeste-
ment aux parti5ans d'une enti té africaine immédiate '(Panafricanis-
me de 1-;. r;' KRUHAH) •
• La deuxième observation est relative aux moyens utilisés pour
réaliser l'unification ou l'organisation de l'espace africain.
Il faut rappeler que dans sa stratégie de développement économi-
que, la Cate d'Ivoire a mis en place - comme nous venons de l'exa-
miner- une formidable administration, une machine de dével~ppement
caractérisée -par une spécialisation ministérielle ou par l'exis-
tence de sOciétés d'Etat ou d'Economie Mixte dans les secteurs-
clef,de l'activité productive: la Cate d'Ivoire, ayant donc fait
de l'entreprise publique, un instrument d'intégration nationale -
ou du développement, veut aussi en faire un outil de coopération
internationale entre ~ys africains. D'où, elle envisage l'inté-
gration régionale dans le cadre d'organisations techniques inter-
étatiques ou d'entreprises publiques internationales.
L'adhésion du Gouvernement ivoirien aux organismes multinationaux
inter-africains ripond à une telle exigence: (B.C.E.AO., ·B.A.D.)
au plan monétaire et financier ; (Air ~frique, Régie ABIDJAN-NI3ER)
pour les infr~structures de trnns~ort), ainsi qu'aux multiples
institutions s~~cialis5es de l'O.C.~.~., du Con~~il 1e l'3ntente,
de :g C.E.A.C. ou de la C.~.D.S.1.C.

- 91 -
Ces signes auxquels bn reccnnait le ~r~~~a~lsme ivoirien,
nous Jermettront de mettre en relief, d~ns deux cha~itre~, les
~ultiples visaGes da ~= di~lo~atie ~coromique de la Cate d'Ivoire
au plan africain.
Ici, plus qu'ailleurs, les liens entre les préoccupations
nationales et la nr~ti1ue des relations éconoaiques eè:térieures
demeurent sin~uli~rement f~appants.
En Côte d'Ivoire,
on le v~rra, rien dans ce dOffiaine ne ~ro-
cède de l'ir~provisation : les positions affiraées ~ar elle trouvent
souvent leur fondem~nt dans des options ?olitiques, économiques,
natioI:.ales.
Cette deuxième partie ~eut être donc envisag~e en deux cha-
pitres :
T
CHAPITRS ... - LA cor:z D' l'JCIJZ ?AC2 ,~U '1=:GRCUPE;::S~T D' =TATS
Er~ AFRI:~ u""E.
CHAPITRE II -LA PARTICIPATION IVOIRIENNE AUX NEGOCIATIONS
r·rONETAIRES, AUX ACCORDS SUR LZS PRODUITS DE
nASE ET A LA CREATION D'UNIONS TECHNIQUES
GPECIFI~UES.

92 -
CHAPITRE l
-
LA COTE D'IVOIRE FACE AUX REGROUPEMENTS D'ETATS
EN AFRIQUE. (1)
Les relations économiques et commerciales africaines de la
Côte d'Ivoire sont à la fois multilatérales et bilatérales, et dans
les différentes négociations 'inter-africaines ou régionales, l ' a t t i -
tude ivoirienne a été souvent'caractérisée Dar la fermeté
(face aux
partisar-s de l'Unité intégrale (2) et imméd~ate du Continent noir),
et Far le réalisme. Cette attitude n'est pas incompatible avec sa
participa tion à toute union d'Etats africains dès lors qu'elle respec- i'
te la personnalité de chaque Stat membre et n'implique pas la rup-
ture des liens de coopération avec la France: " ••• Dans le cadre
de la Communauté (France-africaine), nous devons rechercher l'Union,
non pas seulement entre nos Etats Africains, hier, Etats colonisés,
et la métropole, hier, Etat coloniEateur, mais également entre neus-
mêtleS, Eta ta africains dans une confédéra tian &troi te et confiétnte".
La constitution le prévoit (Articles69,70)
; mieux le Président
Houphouet-BOIGNY a oeuvré à la formation d'Unions entre les Etats
africains d'expression française.
SECTION 1 -
LA COTE D'IVOIPE DANS LES CRGANISATIONS REGIONALES
A VOCATION POLITICO-ECONO~ITQUE.
Certains des regroupements,
tels que le Conseil de l'ENTENTE,
~'organisation commune africaine Malgache et Mauricienne (O.C.A.M.)
ont une vocation politicb-économique, d'autres, comme l'Union Moné-
taire Ouest-Africaine (U.M.O.A.) d'essence économique et financière.
Notre approche de l'attitude de l'acteur ivoirien dans ces
deux types d'Organisations inter-africaines, exclusivement franco-
~.
phones, tentera de resituer ce dernier dans son raIe de "pays leader"
des Etats Africains modérés.
(1)
BALANDIER (G.),
"Reniarques sur les regroupements Politiques
africains~ R.F.S.F. nO 4. Décembre 1960. p.841.
(2) - DECRAENE Ph.,
"Indépendance et regrou:;Jement.s en Afrique au Sud
du Sahara? R.F.S.P.
nO 4. D6cembre 1960.p.850.

- 93 - .
La Côte d'Ivoire, fidèle à son idée d'une organisation afri-·
caine par approches successives ne recherchera pas des acccrds bila-
téraux pour eux-rr:êmes ; l'approche bilatérale est considérée comme
l'étape préliminaire, préalable à tout regroupement d'Etats.
a) LA COTE D'IVOIRE DANS LE PROCESSUS DE CREATION DU CONSEIL DE·
L'ENTENTE.
Pour situer les origines du Conseil de l'ENTENTE, i l faut
remonter aux querelles de l'Exécutif et de la Fédération primaire au
sein du R;D.A.
(Rassemblement Démocrati~ue Africain).
Accusée de séparatisme, la Côte d'Ivoire, pour prouver le contraire,
suggéra en Décembre 1958 d'adjoindre au Comité de Coordination admi-
(-;;: ) -
nistratif et économique le "Conseil de l'ENTENTE"
./ dont la mission
sera de resserrer les liens de solidarité des Etats membres dans les
domaines de la justice, de l'administration, du travail, de la Santé
Publique, de la fiscalité et de la politique douanière.
Des Etats à direction non R.D.A. pourraient éventuellement y être ad-
mis; cependant, le Promoteur de l'Association, l!. Houphouet-EOIGNY
mettra une condition importante à cette ouverture: les Etats q~i dé-
cideraient d'y entrer s'engageraient à respecter scrupuleusement les
principes de la Com~unauté.
Il est donc le produit du refus ivoirien du fédéralisme de
M. BENGHOR. Il faut remarquer que M. Houphouet-EOIGNY avait provoqué
l'éctlhec de la première Fédération du MALI en brisant l'axe DAKAR- .
COTONOU jugé trop dangereux par "certains politiciens de PARIS", -par
détachement de la Haute-Volta et du Dahomey. Il n'y a pas qu'une dif-
férence de degré entre les deux formules de regrdupement : i l y a une
différence de nature. Tandis que la Fédération du MALI tend à abolir
l'àutonomie des Etats au profit d'une entité politique nouvelle,
M
H
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~OIGNY·
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V1se par ~e vonsel
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~h ~i;r~
, n s rumen
de coordinationpolitiqu~administrative et économique,à réaffirmer
la per6ocnalit~, la libert~ d'action de chaque Etat, à exclure toute
aliénation en faveur d'un organisme supra-national, tout en s'enga-
geant à apporter son aide morale et matérielle la plus efficace à
(3) - L'Union SAHEL-BENIN est plus connue sous le nom de son organe
principa.l : Le Conseil de l ' 3N:EWI'E.
(4) _ Europe-France-Outre-~:er "1<3 nOlrrello. Cô':e J.'Ivoi~~ et l'~s autres
d
1 ,·,··".,····,.".... 11
.0
"2:'70
D~cei.:Ln~ 1060.
pays
e _ ~"'~..I"......:..... 1......
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...'.
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- 94 -
.
(~)
ceux de ses partenaires qui pourraient en avoir besoin. /
Au' surplus, i l 'autorise l'adhésion individuelle des membres d'abord
â l~ Gom~unauté, ensuite, â la République Française.
1 0 )
_
LE corrSZJ::L DE L' E~~T.Er·;TE, UN ORGANISl-IE DE COOPERATION.
DE COORDINATION ~CONO:':':~~ ET ADHINISTRATIVE ?
F~ce au problème de l'intégration régionale, deux attitu-
des se sont affirmées. Les uns comme le Président ~r'KRUMAH et les
.p~rtisans du panafricanisme voulaient une unité africaine imm§diate
et le continent tout entier constituerait ainsi un bloc qui détrui-
rait "des filets économiques, politiques,
cult~rels tissés par l'im-
• . 1'.
"
( 6 )
perJ..a J..sme . '
Les Etats modérés, ceux issus du Groupe de BRAZZAVILLE et singuliè-
rement la Côte d'Ivoire,
concevaient la construction de l'Afrique
non seulement de manière progressive, mais,
surtout à partir de petits
regroupements, de préférence homogènes.
Dans une Afrique dont la caractéristique principale est précisément
la diversité
Comment alors trouver ~'homogénéité dans une telle
réalité?
Pour la ce te d'Ivoire, le facteur linguistique paraît important
l 'homogénéi té veut dire que les pays anciennerr.en t
colonisés par la
France, dont la langue est devenue,
de gré ~u de force, l'outil essen-
tiel de communication entre eux, pouvaient envisager une possible inté- 1
gration"économique (déjà largement préparé~ par l'Administration l;lni-
que de l'A.OF.), sans pour autant reconstituer une entité politique
à" cet 'échelon.
Là aussi, les choses devaient alle~ par pal~iers successifs.
vers l'objectif final.
Cette conception ivoirienne quasiment aux anti-
podes des thèses "continentalistes", ou de la supra-nationalité, mar-
quera fondamentalement toute la diplomatie économique du'Président
Houphouet-BOIGNY, dans la sous-région.
(5) -"Office belge du Commerce Extérieur" N° spécial CêHe d'Ivoire,
Juillet 1976 Collection "Un Harché" BRUXELLES.
(6) - K. N'KRUMAH, L'Afri1ue doit s'unir "
PAYOT, PARIS 1964 ,p., 15.

95 -
L'approche ivoirienne de l'intégration économique de l'Afrique
de l'Ouest s'intéresse donc d'abord à des n2gociations d'accords
bila téraux avec' les ·!oL::i:-:s francophones ü:'iGédia ts. Ce tte démarche
trouve son application dans la création du Conseil de l'ENT2NTE :
les négociations entre les pays signatàires de son traité consti-
tutif suivirent l'itinéraire suivant. Avant :a réunion constitutive
du 29 ~ai ;959 à A3IDJAN, les Chefs d'Etat de C8te d'Ivoire, de Haute-
Volta, du Niger, et du Daho~ey (auquel s'ajoutera le TOGO en 1966) dé.
cidèrent de se retrouver à PARIS, en vue d'établir le projet de
tian qui donna jour à l'UNION SAHEL-BENIN.
c~s pourparlers Parisiens expliquent d'ailleur3 la part importante
prise par le Général de GAULLE dans sa création. Haïs, la Côte d'I-
voire a préféré la voie bilatérale pour J parvenir.
En effet, une série de négociations bilat0rales, préliminairBs,
conduisirent à la signature d'un certain no~bre d'accords entre elle
et consécutivement la Haute-Volta,
(Avril 1959), le Niger (Av~il 1969)
le Dahomey (11ai 1959), le tout aboutissant à la Conférence tripartite
d'ABIDJAN.
Houphouet-EOIGNY, initiateur de ces rencontres successives, insistera
sur la nécessité de mettre en place un tel cadre de solidarité.
Pour lui, i l ne s'agit pas d'une fédération,
"mais seulement d'une
association à caractère coopératif limité au début à une solidarité
économique et à l'aménagement en commun de quelques services publics";
on n'observera aucune répartitio? de compétence. La formule choisie
est caractérisée par sa souplesse,ce qui répond aux voeux de M. Hou-
phouet-BOIGNY qui voulait maintenir des liens entre pays africains
sans abandonner sa souverainetk et sans fédération primaire, comme
la souhaitait SENGHOR,(stricto sensu).
Des résultats pratiques ont étécbtenus aux termes de ces ac-
cords bilatéraux qui ont fixé le cadre juridique de cette forme de
cocpération originale : le ch~~in de fer reliant la Haute-Volta et
l~ Cate d'Ivoire devient une régie co~mune (R.A.N.), érigée en éta-
blissement Public Industriel et Com~ercial à double nationalité, con-
cessionnaire d'un service public bi-national.
(Convention du 1er Avril
1959)
,puis le port d'ABIDJAN devenu un autre établissemènt Public,
placé S0US la tutelle du Gouvernemen~ de Cete d'Ivoire, sera désor-
mais géré par un Conseil d'Administration composé des deux pays, en
l~issant la possibilité de participation d'autres pays non seulement
de l'~nt3nte (Niger) mais de la zone (~~!i), uti~i~~nt le p0rt d'A-
BIDJVI a~.l Conseil de ~'.t."::::ir:istr"tian.

- 96
Il convient de re~arquer d'~illeurs que la Côte d'Ivoire donne~
par anticipation (soit.vingt ans à l'avance) une cert~i~e réponse à
la question de la situation d.es "l"ays sans littor3.1" à l'ordre du jour
des négociations sur l~ Droit ie la Uer !
Plus tard, en proposant ~ ses partenaires la création du ~onds de .
Solidarité (en 1959), transformé en Fonds d'Entraide et de Garantie
des Emnr~nts (en 1966), (7) ou le traité instituant la Com~unauté
Economique du Bétail et de la Viande du Conseil de l'Entente (signé
à la Conférence sur l'Elevage des pays de l'Entente àNIAHEY en Mars
1970), animé par un Conseil des Hinistres et un Secrétariat permanent,'
la Cate d'Ivoire entendait appréhender les problèmes de dév~loppement,
au niveau sous-régional, de manière 'con~rète, pragmatique ~ la créa-
tion d'innombrables commissions en est la manifestation immédiate.
Il faut observer que ces derniers actes ne relèvent pas d'accords
bilatér~ux : ils sont intervenus dans le cadre communautaire déjà
consti tué.
Mais la conclusion de cette série d'accords et la mise en place
m~me de certaines structures (Fonds d'Entraide et de Garantie des
Emprunts) n'a~orcent pas, n'amènent ]as automatiquement l'intégration
des économies des cinq pays du Conseil de l'ENTENTE, pas plus que
les treize projets avalisés de 1967 à 1974 par le Fonds.
Le développement du Conseil en tant que zone écono~ique, pro~
clamé
en 1959 par fI. Hcuphouet-EOIGNY comxe étant l'unique but de.
l'Organisation, se heurte à des difficultés suscitées par la persis-
tance d'intér~ts nationaux rivaux; le choix des indust~ies à pro-
mouvoir en collaboration, surtout leur emplacement sont l'objet d~
controverse~...
Si bien qu'on assiste à l'implantation d~unités industrielles
et commerciales concurrentes dans chacun des pays: le,développement
de la p~oduction d'huile de pal~e et de Copra,de Kenaf en Côte d'I-
voire alarme les Déhooéens
;
"les encouragements officiels à l'éle-
vage dans le :'Iord" du terri taire ivoiri~n "vont avoir pour effet de
réduire, sinon d'~liminer un ;JRrché d'importance vitale qu'est celui
du bétail pour le Nige~ et la Haute 'Iolta". (3)
(7) - Cf ~ "Fra terni té-:fél-:in" 2 J:=;,nvier 1966 et 8 Juin 1966.
(2) - v. Thompson,~est afric3'S Council Cf The Entente, Cornell
University PresG,
LC::"JCN,
1972, ~. 271.

- 97 _.
~e refus d'accepter de 3ubordonner les int~rêts nationaux
à ceux du groupe se manifeste ::;:ar la tendance des Stats défavorisés
à'se protéger~ à se tourner "dans la mesure du possible ve:r-s les
sphires d'échanges les plus profitables • • • •
Le non-spéc~aliste est
surpris de constater que le coton de uONG-KONG est moins cher que
celui du Sénégal ou de la CÔte d'Ivoire,
que les pays non producteurs
dé~ournent, pour préserver les intér!ts réels, leur demande vers l'ex-
térieur • .~insi, les textiles et les autres produits manufacturés du .
Japon,
de l'U.R.S.S., de la Chine, des Etats-Unis viennent-ils acca-
parer les marchés Nigérien, i.falien ou Voltaïque, .sur lesquels les
. d t ·
" , .
. .
.
. .
t" (9)
ln us rles senega~alses ou lVOlrlennes mlsalen

Comme l'absence de solidarité communautaire ::;:rofite dans une
large mesure à l'Etat qui a plus de possibilités, de moyens finan-
ciers, les autres pays en arrivent à
re~rocher à la Côte d'Ivoire
son égoïsme, à se plaindre d'être traités par elle en "satellites",
en acheteurs de ses produits, à l'accuser de reprendre d'une main
.'
(10)
ce qu'elle a donne de l'autre
Il est notoire, que la Haute-Volta se trouve "dans une situation
de dépendance économique par rapport à la Côte d'Ivoire",
qui absor-
bait 34 % de ses exportations en 19ô9 et lui livrait 16 % des impor-
tations. Ses produits et marchandises en direction ou en provenance
de l'~urope et de l'Amérique, passent par ABlpJAN, aboutissement du
chemin de fer partant de OUAGADCUGOU(11).
L'évolution des échanges entre la Côte d'Ivoire et les pays du Conseil
de l'Entente se résume au niveau de la balance commerciale en une
constante augmentation de l'excédent au profit de l'Etat ivoirien
en 1970, les exportations ~ les importations se chiffraien~ respec-
tiveffient à 2.604,9 et 321,6 millions de francs C.F.A., soit 2a28),3
millions de surplus.
L~éventualité d'une telle dépendance avait été écartée par l~
Président Houphouet-BOIGNY à la création de l'Union en 1959.
Le "Fonds de solidarit§, assurait-il, pourrait •.• servir à garantir
des emprunts contractés par un Etat,
ou lui venir en aide en cas de
calamité. Je ne sais si un tel systime cache la mise en dépendance
des Etats moins favorisés au profit de celui qui verse davantage.
'1
P. DIAGn:s,
Pour l'Uni té Ouest-~.fricaine, Edi tians AN~HROPOS,
PARIS,
î972, p.1GC.
'f
(10) - V. THOMPSC~, op. cit. PP.272 et 279.
(11 ) - P. EIPPZI13, La. R&oubli::lue le : Ctllte-'lolt,) ,
T''M'I''r")'' TT, m
T3 'ryT~
" cr-: --,.
"')
...
L.~ J _"""'\\.1.:0.. ,_, .,;,.,. ..•
.. ~..
:... ~
, ~ f "-,
. . .
• ) .

- S8 -
,::;,'est pourtant cette aberration qu'a soutenue unepersonna-
lit~ africaine lors d'une r~cente conf~~enc~ de ~resse i PARIS •••
Mais franchement,
peut-on parler de dépendance d'un Ztat ~ar rap-
port i
un autre quand le système de fonctionner.1ent i1u Conseil de
l'Entente prévoit la Présidence de chaque Etat a tour de rôle et
{"(12)
dans sa capitale
On sait ce qu'est devenu ce principe de la
retation.
Les difficultés de l'intégration fconomique,le sentiment de frus-
tration qui en résulte forcent à s'interroger sur la nature de
l'Organisation des cinq Etats francophones.
2°) - LA VERITABLE N~TU~ DU CONSEIL DE L'ENTENTE
Le conseil de l'Entente serait-il en ~ême temps qu'"une
réponse ~conomique aux probl~r.1es du développement posés par la di-
vision de l'Afrique et par l'inégalité des Etats du Continent
A-
fricain" , une ré~onse politique aux partisans du fédéralisme ?(13)
Indubitaler.lent, l'accent ~ toujours été mis sur l'aspect et
les objectifs économiques du refirou:'8uent par ses r.1embres fondateurs.
Il
est ~galement certain que des considérations d'ordre financier
avaien~ empo~té la décision des partenaires de la Côte d'Ivoire.
C'est d'abord, l'intérêt du Dahomey -
compte tenu de sa situation
géographique et économique qui avait déterr.1in~ le choix de M. MAGA
"Je n'ai pas le droit, expliquait-il, de l'asphy~ier en m'enfer-
mant dans un cadre rigide. Je remercie donc tous ceux qui ont bien
voulu nous associer à cette vaste entreprise qui,
tout en promou-
vant le d~veloppement économique de chaque Etat, respecte la per-
sonnalité de chacun,,(14).- Le Président Ramani DIORI quant à lui.
exprimait sa conviction que "l'enseI!lble Côte d'Ivoire, Haute-Volta,
Dahomey ~t Niger et le Fonds de Solidarit~ de cet ensemble per-
mettront ••• une harmonisation réaliste parallèle des ressources'
(15)
et des besoins entre les membres de cet ensemble".
(12) - Houphouet-BOIGNY, Fraternité du 5 Juin 1959.
(13) - M.E. GENTIL, Les idéolo~ies politiques de la Côte d'Ivoire
à travers les écrits et discours des dirigeants
ivoiriens et la Presse ivoirienne. Mémoire D.E.
S. Sciences Politiques. PARIS. 1966. p. 168.
(14)
M.Rubert MAGA - Fraternité du 5 Juin 1959.
(15) - M. Ramani DIORI - Fraternité du 15 Mai 1959. p. 9.

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l:loir:s 2.."':,rert.i:.3n.
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utilise çelles-l~ ~~ur G~tisf~i~G ~ c6l1~3-ci.
C'est daTIG l'i~~8nt~an
i2 la rer:irc politi;ue:lent viable qu'avait
été judicieuse;nen tin::.; ti hl ~ ur:·~ "èolidOlri t.S fin? ncis.re ". Lorsque
.,
le sacrifice· fiL.8.ncie~-', con.se::ti par- la ~ôte drlvoi~8 ".pour ~3.~1J.-
tenir ses r-arterraircs loir: de.s Géd'J.ctions d.u fédéralü"n:e!f ou Brl
à long termr;, 3'ébi t
rGv:;~~ i:1~:u::fis'.i:1t, i'. 2:ourhou~t-3CIGNY cié-
cicla de 3ubsti tuer au ?anis de Golià3.ri té le j.:'O:1d.s j ' Zntr'li·le cl t
de Gar2ntie des ~mprunts.
- Le Conseil de l'Entente a connu des crises graves: réta-
blissement des barrières douanières entre la Haute-Volta et la
Cete d'Ivoire (1961), (17) conflit entre le Niger et Dahomey (1963-
1965), crises politiques qui portent au pouvoir de nouvelles per-
sonnalités en Haut.e-'Jol ta, au Dahol~ey et au Togo.
(16)
(17)
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i l eût opposition
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au sujet je 1-. Or6é',Ü,3a t::"'üTi mili taire que ;cr. Eouphouet-.30IG~;Y
'
voulait construire sur les fondements du Conseil de l'Entente.
,.
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- 1ca _
I l les a ~urmontées peut-être grâce à l'influence prédominante
du Président Houphouet-BOIGNY, ,à l'amitié qui untt les Chefs d'Etat,
sa simplicité et sa souplesse ~ui font qu'il co~stitue "ur-e sorte de
cadrermilial Où sont réglées par un dialogue fr,anc et fraternel les
d " ~f'
It"
t ·
. . '
(18)
lL lCU
es qUl peuven
surglr entre des "llOlS partenalres'~
,unis
par la Co~munauté de doctrines politiq~es et économiques.
On ne doit ce~2nlant fas outlier 1ue l'i~t~r~t ~ersonnel -sous forme
de "subsides déguisés", d''.lD Gôté, de ;Jr':stige de l'3.utre- "est la
raison d'être du groupe",
le principe de sa survie.
le Co~seil de l'~n:ente dont le destin repose sur le ?résident
( ""' ...... ,

" .
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lVOlrlen
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r:lerl e
eXlS er en '.J.epl ... CJ.es crlSèS gr3.ves a
l'instant évoquées,
d'être la doyenne des orgar~s~tions sous-régionales.
Le meilleur' compliment qu'on puisse lui adresser est de citer le
Président SENGHOR:
"Nous avons fait •••
not~e autocritique. Nous avions
raison de défendre en 1958 l'indépendance des Etats africeins dens une
Confédéra tian mul tinationale ••• gais, :-t~ Houphouet-30IGNY a eu raison
sur nous en ce qui concerne la fédération.
Bie~ sOr, la fédération
1
reste,un id5~!. Force nous est de reconna!tre qu'elle reste un idéal
'1
lointain" •
En 1960, quand il écrivait au Président Houphouet-EOIGtIT pour
relancer l'idée d'un vaste regrouper:lent où entreraient tous les ~tats
de l'ancienne A.O.F., i l précisa que la for~e du regroupement -qui est
devenu l'U.A.M.
(O.C.A.M.) ne saurait être U!le fédération;
"Nous som-
mes même d'accord pour nepas.parler de Confédération. I l s'agirait,
selon la formule 'du Conseil de l'Entente, d'une Association souple n .(20)
'b) LA COTE D'IVOIRE DANS LA MISE EN PLACE DE L'O.C.A.M.
1
1
, il
L'appr6che du comportement de la Gete d'Ivoire au cours
du processus de la mise en place de l'O.C.A.H.
dcit se faire à travers
l'Union afric~ine et ~algache dont e!le est le prolongement.
(18) - M. USH~R ASSOUAN, Présentant en 1970 son rapport pu Vème Congrès
du P.D.CoI.
(19) - v. THri~PSON. op. cit. p. 284.
(20) -
L.S. SE:mHOR, ~btion et Vci"e Africéline du Soci3,lis:ne,
Présence Africaine.
1961. Po 30.

-
101 _
DE L'U.A.M. EN O.C.A.~.
ccnstit~tiv11
ie
Mali, K. Houphouet-30IGNY :~issa entendre que, si malgré tQut, elle
devenait une réalit~, il n'h~siterait pas i
engager de~ pourpar-
lers avec elle af::'rr d'~;:J.r::;cni.:;er :Leurs re="ations. Le 27 ::ai 1960,
lors à' un ~'3.ssage à D.;~=..',R, il dev":li t explici ter sa ~ensée : " c ' est
notre volonté de voir se faire le plus tet possible une large union.
entre le Mali et le Conseil de l'Entente et aussi ~ntre :Les Etats
de l'ancienne Afrique équatoriale française et ce~x de l'ancienne
Afrique occidentale française".
Aussi recevra-t-il favoiablement, .
.
.
la démarche du Présid~nt sénégàlais par laquelle i l lui demandait
de prendre l'initiative d'un regroupement des Etats des anciennes
A.O.F. et A.E.F. sur la base de l'indépendance, de la coopération
et l'égalité de ses membres. Son attitude conciliante -a la désagré-
gation de la Fédération du Mali, i l prit contact avec le Sénégal
et facilita le ravitaillement du Mali-, sa position auprès des pays
à direction R.D.A. le faisaient apparaître co~me le seul responsable
capable de rapprocher les diverses tend~~ces de l'Afrique d'expres-
sion française.
De nombreuses confé~ences pr&paratoires précédèrent la créa-
tion de l'U.A.M.
La conférence d'ABIDJAN avait, sur l'initiative du Président
Houphouet-BOIGNY, réuni du 25 au 27 Octobre 1960 la totalité des
Etats Africairis d'obédience française. Ils ont pour nom : Cete
d'Ivoire, Dahomey, Sénégal, Gabon, Haute-Volta, Maur~tanie, Ca~é­
roun, Niger, Congo (BRAZZAVILLE), République Centrafricaine,. Tcha~.
Soit au total orize Etats
;
Le Mali et le Congo (ZaIre) y envoyèrent
'des observateurs tandis que le Togo et la Guinée s'abstenaient.
Les Etata participants, auxquels s'~tait adjointe la Répu-
blique :·lalgache, ayant pris conscience de la nécessité de la coopé-
ration inter-êtatique, de la solidarité tant dans le domaine de la
politique' extérieure que dans celui de l'économie, décidirent i
~RAZZAVILLE (15-19 Déce~bre 1960) de traduire les aspirations en
actes et pour cela de se réunir à nouve:l.U i
YAou:;D~.

-
102 _ '
A l'issue de la Conférence, le "Groupe'de JRAZZAT:LLE" était
formé par opposition au "Groupe de CASABLAnCA".
Le Comité d'ex;erts =r§é dans l i capitale congolaise et qui
avait reçu l'mission d'examiner les problimes monétaires et finan-
ciers et d'une manière générale, tous les problimes relatifs à l'har-
monisation des plans de développement et à la coopération économique"
se réunit à DAKAR comme prévu du 31 Janvier au 4 Février 1961 pour
préparer la Conférence des Chefs d'Etat qui se tiendra à YAOUNDE du
26 au 29 Mars. Cette Conférence 'eut plus une~ignification économi-
que que politique: sur ce dernier ch~pître, elle ne fit que réaffir-
~er les décisions priEes à ABIDJAN et à BRAZZAVILL~.
Par contre, fut adopté le traité instituant l'Organisation africaine'
et malgache de Coop2ration économique (O.A.M.C.E.), le traité éta-
blissant la compagnie aérienne Air Afrique commune à onze Etats ~
YAOUNDE et ABIDJAN furent respectivement choisis comme sièges.
Ces diverses Conférences préparatoires devaient aboutir, à
TANANARIVE, à la signature de la Charte de l'U.A.M.
(7 Septembre 1961), 1
1
du pacte militaire qui donne naissance à l'U.A.M.D.
(9 Septembre) d e ' !
l'acte portant organisation de l'Union africaine et malgache des
postes et télécorr.mu'nications,
(U.k.i'-~.P.T.).
,.
'.
".
(La "dissidence" du Togo ne sera denc pas une attitude nouvelle lors
,
, .
: "
î
de l'élabor~tion du traité constitutif de la C.E.A.O.
: on sait, en
effet, qu'à la Conférence prépara toire d ' ABIDJAN lES 16' et t7 avril, 1973
le Togo et le Dahomey se contenteront d'un statut d'observateurs~
Quelle est la nature de la nouvelle institution? Est-ce une
alliance d'Etats? Est-ce une Confédération d'Etats? Il apparaît
de lranalyse de la charte que les ~tats signataires avaient voulu
constituer un groupement plus étroit qu'une simple union mais plus
lâche qu'une Confédération classique sauf en matière économique où

.
(21)
l'U.AoM. peut s'apparenter a ce dernl8r type.
Des éléments confirmant cette thèse sont perceptibles aussi Dien
dans les structures de l'as30ci~tion que dans son fonctionnement.
(21) -
USHER A. La Ré~ublique de la cete d'Ivoire au service de
DELRO~SSE. Pa~l·s. 1c 68.
l'lfrique et de la ~aix.
~
-
~
(Boulogne-Billancourt).

103 -
-
La charte a institué des organes permanents. La" conférence
des CheÎs ~'3tat, organe su~rêille lel'U.A.M., en d~finit la poli-
t;~ue
~tt
-e'né"'-'.L~'"
5 ' "
-~:\\.
"""
.f e 1- 'e
- -
f--;"'n'-
.... ..L.. __
...
~
3essi8n3 ordinaires par an
,,J
'e"·
·A
......
...
des sessions extraordinaires ont liea à l'initiative d'un Etat
appuyé par la majorité des autres mer~bres. Dans l'intervalle des
sessions, les r~unions de r:inistres comp~tents ou d'experts dési-
gn~s par les 30uverne~en~s s~iv~~t la na~~re ~es questions à dé-

.
(22)
ba ttre,. assurent la fermanence.
~ Conference vo-:e le budget
du Sec~étariat Général Administratif, et élit, pour une période
de deux ans le Secrétaire Général dont la fonction principale consis-
te à assurer la gestion des services attachés à l'U.A.M., de super-
viser les diÎf~rents organismes techniques, de préparer les réunions
de la Conférence.
La charte de l'U.A.M.
en ne retenant pas le principe de l'una-
nimité, marque un progrès certain vers la confédération d'Etats
par rapport au Conseil de l'Entente: la Conférence des Chefs d'Etat
et de Gouvernement lorsqu'elle définit la politique commune, se pro-
nonce par des votes acquis à la majorité simple. Exception f~ite
de l'admission de nouveaux membres qui requiert l'unanimité.
Ensuite, la discipline est de rigueur dans les problèmes de déco-
Ionisation; le Groupe de l't.A.M. ~ l'O.N.U. a l'obligation de
se concerter ~v~nt toute décision importante.
L'adhésion du Rwanda en Hars et celle du Togo en Juillet 1963
(i
nortèrent le.nombre des Etats membres de l'U.A.M. à qua~orze.
~.
Mais, au lendemain de la création de l'Organisation de l'Unité
li.1l
africaine (O.U.A.) le 25 Hai 19G3, elle connaissait ses premières
~
difficultés qui causèrent sa liquida~ion, provisoire du reste.
En effet, quoique les rédacteurs de la charte d'Addis-ABEBA aient
rendu homm9.ge aux regrcupements régionaux d'avoir "favorisé' ,la
réalisation de l'unité africaine et le développement, de la coopé-
ration entre les Etats membres,
tout en soulignant la n~cessit~ de
,
d
.
, -
h
t
~
c, 0 T~ A ,,( 23 )
leur evolution en vue de leur a ~ptat~on a ~a c ar e ~e ~
.u • •
t
(22) - Ce budget a un c3ractère annuel'; la répartition des charges
est pro~ortiGr-~e~le au bud5 et de fonctionneffient je c4acun des
Etats membres.
(23) -
M. HIPFOlY~E,
Les ~tats ju Oroure de 3RAZZAVILIZ aux Natices
~. ,?C.

-
104 _
la question -q'..li susei ta une vive controver~e- ne 03e posa i~as
.
moins de savoir si leur existence ~tait compatible avec la cr~ation
del'Crganisationpanafricaine.
Les Frésiden ts S~kou TOURE et :~, KRUNAH se prononcèrent dans
le sens de l'incom~atibilit~. Leur argumentation s'articule autour
de deux considérations. Ils invoquent d'abord le mutisme de la
charte : puisque celle-ci ne se r~fire qu'aux Etats, c'est que les
groupements politiques régionaux sont d~venus sans objet.
En plus, ils. seraient un facteur de division pour l'O.U.A. et
porteraient un préjudice grave à la coopération inter-africaine
par la formation de blocs antagonistes.
En face des auteurs de cette interprétation de la charte,
les promoteurs de l'U.A.M. qui avaient proclamé à maintes reprises
que les regroupements r~gionaux étaient les comnosantes de l'Unité
africaine, se présentèrent divisés. Des Etats c~mme le Sénégal(24)
le Congo Brazzaville ~taient favorables à l'intégration de l'U.A.M.
à l'O.U~A. ; alors que M. Houphouet-BOIGNY et les Chefs d'Etats
de l'Union SAHEL-BENIN soutenaient la contre-partie. Ils estimaient
que ce serait commettre une erreur que de dissoudre une organisa-
.. i
tion qui a fait ses preuves au profit de l'O.U.A. qui n'a pas encore
montre'r ses capaci tés.
Il incomba à la ~onférence des Chefs d'Etat tenue à COTONOU
,.
en Juillet 1963 de fixer les nouvelles orientations. Une fois les
honneurs rendus à l'union dont l'existence était discutée par le
rappel de sa réussite dans la promotion, la consolidation de l'unité
,1
.0:
!
africaine dans tous les domaines d'activité,
du raie d~cisif qu'elle 'l
, j:
a
joué dans la cr~ation de l'O.U.A., la Conf~rence d~cida de la sa-
border à l'effet d'assurer à c~lle-ci touies les chances de se déve-
lopper et de 's'affirmer pour le bien dornmun de l'Afrique.
De ce fait,
elle pr~conisa de modifier les str~ct~res de l'U.A.M.
pour les faire
tendre soit vers une harmonisation,
soit vers une
fusion progressive avec celles de l'0rganis3tion continentale, de
dissoudre le groupe de ses représentants à l'O.N.U. en faveur de
la constitution d'un groupe de l'O.U.A •
. (2 1.) -
M. SENGECR, outre sa conception ~olitique de l'u~iti 3fri-
caine, voulait Be rapproch~r 1e ses v=isin5 ri-
verqins du fleuve Sén~~al grou;&s 3U sein ic
l'O.~.~~3~ ~n ren~:1nt l'~ro~~i~'~~~fi fr3~ç~phona
p~U3
6~uis'1~:t~ ;ou~ eux.

-
~05 -
Réunis à DAr(AR du 7 au 10 lIars 1964, les Chefs d 'Eta t confir-
~~rentles mesure~ arrit~es à COTONOU, puis prirent la décision
.. "d'orienter 'fers des 3.C civi tés ~xclusive::;;ent économiques, techni-
ques et culturelles l'U.A.M. cui s~ trouve ainsi vidêe de tout
5
contenu POlitique,,(2 ). Encor~ fallait-il chercher à assurer non
seulement la cohésion des Etats dans cette nouvelle voie~ mais
aussi la coordination des activit~s ~ar ~n organisme politique -pa~
sa composition et ses pouvoirs- de dêcision, de contrôle.
A cette fin les Einistres des Affaires Etrangères se rencontreront
1
les 28 et 29 Avril 1?64 pour élaborer une seconde charte qui ins-
titue l'[nion africaine et malgache de coop~ration ~conomique(U.A.
H.C.E.). La Côte d'Ivoire et les Etats(26) qui avaient estimé que
la solidarité politique était le prélude à la solidarité êconomique
s'étant opposés en vain à l'orientation qui s'opérait, manifestè-
rent leur désaccord à "la substitution de l'U.A.H.C.E. Organisation
spéciàlisée à l'U.A.H. Organisation générale" (27)en ne prenant pas
part à la réunion et en demandant un délai de réflexion pour la rati-
fication. Bien que la ch~rte n'eQt pas été ratifi~e par une forte
majorité d'Etats memb~8s de l'U.A.X., l'il.A.~.C.E. ai~it eu u~e exis-
tence de fait jusqu'au réta~lisseGent d'une org~nisation générale,
l'O.C.A.M.
L'enthousiasme né de la création de l'O.U.A., l'euphorie du
moment passé, les Etats de l'Afrique d'expression française s'aper-
çurent que les dissensions entre l'Afrique dite révolutionnaire et .
l'Afrique dite modérée, loin de s'estomper s'accentuaient, que
l'O.U.A. était incapable de résorber les divergences partageant ses
membres. Les séquelles de l'affaire congolaise furen~ révélatrices
à cet égard : en Juillet 1964, M. TSHCMBE venant de conquérir par
la voie des urnes le pouvoir à LEOPOLDVILLE (Kinshasa) entendait
occuper son siège à ~a s8conde conférence au sOllimet de l'O.U.A.
Les Etats r~volutionnaires qui avaient soutenu LUMUMBA s'y opposè-
rent farouchement ; et ceux qui avaient accordé leurs votes à KASA-
VUBU à l'C.N.U •. en 196Î. l~ plupart dp.s St~ts modérés, dont la Côte
d'Ivoire, les conservèrent à TsrrOHBE.
i1
1
!.
(25) - F. WODIE, Les institutions internationales régionales en
Afrique Cccidentale et Centrale. L.G.D.J. PARIS 1970.
P.
50.
(26)
NIG=R. H~ute-Volta, R~publique Centrafricaine.
- F. 1C~T3 op.
cft.
p.
51.

Le sentiment de reconstituer une organisation politique où
ils seront les mattres,
oQ i l s ne se sentirent pas docin~s ~tait
7en~, aux ~tats aupa~~~~~~ ;rau;6s au ~ein ie l'U.A.~:. d'un double
constat: le constat de leur impuissance â contrCler l'initi~tive
de l'ensemble, â faire pièce à la tendance dure; leur i~puissance,
est elle-même la consé~uence la transformation du regroupement
originaire qui avait ~rovaqué la d~sunion dans l'action, l'effrite-
ment de leur poids politique. Ces constats n'auraient peut-~t~e pas
suffi à décider les Chefs d'Etat si des évènements dont l'Afrique
était le théâtre en 1963 et 1964 ne leur avaient pas fait préssen-
tir l'i~minence d'une menace peur leur pouvoir: le 15 Aoat 1963.
Fulbert YOULOU dut d.§missionner.sous la pression d'émeutes popu:""
laires ; le 18 Février ~964 tentative d'élimination de H. Léon M'BA
au Gabon ; diss,~~ence de Pierre ~ruLELE appuyé par les Etats dits
révolutionnaires, attentat à la vie du Président Harnani DIORI par
des maquisards du "Sawaba " dont l'activité subversive comme celle
d LiU p C
(28)
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f '
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l
Ch'
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• • •
seral
lnancee uar
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ln erme lalre
u
v
4
Ghana ; le périple africain de Chou en Lai, "apparu c'oml"'!e le signe
avant-coureur d'une vaste offensive de conquête {déologique" car i l
fut suivi d'un succès diplomatique
: reconnaissance par le Congo
Brazzaville, le Dahomey, la République Centrafricaine et le Sénégal.
A la faveur de ces évènements qui avaient permis à l'animateur
du Conseil de l'Entente de le reprendre en main, le groupe des Etats
qui ne s'était pas consolé de la disparition de l'U.A.M.
(29)re~an~
cèrent l'idée de la resusciter.
Le 15 Septembre 1964 â BOBO-DIOULASSO
son leader M. Houphouet-BOIGNY rencontrait M. SENGHOR en présence des
Présidents YANEOGO et Harnani DIORI.
Du 10 au 12 Février 1965, sur c~nvocation de.M. Moktar Ould DADDAH,.
se tenait la conf~rence des Chefs d'Etat. Elle avait pour but d'exa-
miner l'§tat de i'organisation mort-n~e, l'U.A.M.C.E.,à la lumière
des situations africaine et internationale depuis les conf~rences
de COTONOU et de DAKAJ.
(28)
- Union des Populations du Caméroun.
(29) - Gabon, Madagascar, République Centrafricaine.

Les ·politiquesMet les -économistes· s'y affrontèrent ~
:
"Je ,98:::se q:te
qui réunit le
continent africain, o~ neus avons ~ déb~ttre les ~roblèues poli-
tiques et cn a décid§, i l y a bientôt deux ans, que nos liens, nos
~ncien,3 liell3 poli ti'J1les de l' TJ. ;".... :.-:. de'.,raiel:t .se transformer en des
lie~3 économiques et culturels et tc~t ce eue l'on veut.
Quant à un retour sur le passé de l'U.A.a. pour revenir aux pro-
blèmes politiques nous pensons qu'au sommet de l'O.U.A. nous som-
mes tous ~résents pour discuter des probl~mes politiques, et quant
à ce qui concerne l'U.A.~.C.E." je pense çue neus devons la conso-
lider, lui donner une force régionale, une force activé pour appor-
ter des idées complètes au sein rie l'O.U.A.". Hais le Président
iv~irien avait pour lui un argument sblide ;!a psychose je la
subversion sous la forille de cornmuniime. Il alla jusqu'à faire une
concession à la thèse fédéraliste par sa proposition d'instituer
la double nationalité.
A l'issue de la conférence renaissait l'U.A.M. 's~us la dénomination
d 'O.C. A.~f., où l'es :nots "poli tiques" et "économique" grâce à un
compromis ne figuraient plus. Pourtant le Congo-Brazzaville avait
tenu à marquer sa dissidence: faut en se réjouissant que l'O.C.A.M.
ne se fat assigné aucun objectif précis, le Gouvernement Congolais
déclara, dans un c~mmuniqué, qu'il confirmait les réserves formu-
lées quant au paragraphe traitant du Congo (Léopold-Ville) et aux
allégations avancées sans preuve, contre le Ghana, qu'il ne -pou-
,
vait se trouver associe
à certaines déclarations de Chefs d'Etat
africains qui avaient participé à la conférence de NOUAKCHOTT.
Elle commença à fonctionne+ avant que la charte constitutive
fût adoptée à la Conférence de TANANARIVE (25-27 Juin 1966) comme
une réaction de d~fense contre une menace idéologique et pol~tiqu~
supposée ou r~elle, et dans les moyens d'action qu'elle s'est don-
née comme l'affirmation de la volonté des Etats francophones de
ne pas se laisser dominer par la tendance "du~e".

-
108
2°) LA CO":'È D'T'fOIRE ET LA. FRGiOTIO:'; D'UN~ CCCP:2RA'l'ION
.
TECHNIQUE,
SOCIALE ET C~LTURELLE AU SEIN DE L'O.C.A.M.
Cn a
accepté une formule d'association avec les autres pays, q,èli se
rapprochait ~lus d'une Confération d'Etats. Cette coopération.
n'avait ~as souffert dti passage de l'U.A.M. ~ l'O.C.A.M.
Dans l'esprit les dirigeants ivoiriens i l s'agissait, dans les
deux organisations, d'harmoniser l'action des Etats en matière
économiqùe, sociale,
technique et culturelle, de ooordonner leurs
programl'!es de dé-velor:r:Cment "en '.ue d' a:'fermir " leur indépendance
et d'accélérer l'élévation du niveau de vie je leurs populations
,i
dans le respect de la souveraineté et de la personnalité de cha-
que Etat.
On a égale~ent eu, chemin faisant, à relever la portée et
l'orientation de l'action diplomatique ivoirienne dans la c~éation
et la mise en place des organismes de coopération qui, en dépit
ae leur autonouie, se présentent tous co~me des institutions spé-
cialisées de l'J.A.H., ou de l'O~C.A.M.
Cependant, i l convient de remarquer que même si au départ
la Côte d'Ivoire hésitait à adhérer à la tendance qui voulait
donner un contenu plus économique et plus technique à l'U.A.M~,
elle finira,
en revanche~.racccrder une importance particulière à
l'Organisation Africaine et Malgache de Coopération Economique
(créée par un traité signé en Mars 1961 à YAOU~~E). C'esf, en
,effet, l'instrument par excellence de coopération générale qui
dirige et coordonne les activités des autres organismes.
L'O.A.M.C.E. comporte un Conseil, organe de décision~ formé d'un
,
~
(0)
representant par ~tat membre.
Il se prononce sur toutes les questions intéressant l'organisme,
co~me le Secrétaire Général et possède une co!~pétence d'initia-
tive vis-à-vis des Comités Techniques: Comité de la recherche
scientifique et technique, Comité d'études des problèmes monétai-
res, Comité du Commerce Extérieur (échanges,
coopération douani~re),·
comité de développement économique et social (études, plans, har-
monisation des fiscalités et des régimes des investissements),
etc •••
L05
Et~t5 du Groupe de E~~~~~ville q~x
:~~tl_onG-Uni~3. ~~titT.3. A. =C=·=:':.~'970.
'"'0
S'].

'j
-
109 -
La Côte d'Iv~i~e a contribu& ~ la cr~ation de divers au-
t~es organisœes, à l'effet d'activer l~ coor~ration dans ses mul-
d'organismes spécialisés
Air-Afrique dans le domaine des cc~munications a&riennes
sociét& multinationale grou]&nt les Etats Africains sig~ataire6
et deux ccrnFa.grries aérielllles :~ançai5es ";~i.·r-7~a~cen et U.T ...~. t
elle est c~argée d'exploiter les droits de trafic et de transports
aériens des Etats sur leurs réseaux internationaux.
-
::.,,~ r5us.s:' te .je :a CCi~~~Go.5n:"e :lérier,:.ne "}~ir-Afrique" et les
moyens dont elle dispose ont incité les Etats membrea â confier
la promotion et la coordination de leurs activités touristiques
à :L'üO'i.'AF:rtIG.
- En mati~re des postes et tél~communications l'U.A.M.P~T.
coordonne l'action des 3tats pour "l'amélioration, l'extension et
l'emploi rationnel des services ~ostaux et des moyens de communi-
cations dans leurs relations réciproques".
- L'Office Africain et Malgache de la propriété industriel-
le (O.A.X.P.I.) dont le projet fut adopté par la Conférence des
Chefs d'Etat de LIBREVILLE (10-12 Septembre 1962) met en oeuvre
un régime commun de la propriété industrielle pour les brevets,
les marques de fabrique ou de commerce et les dessins et modèles
industriels (100 p. 221). A cause de ses projets de développement
industriel, le Gouvernement ivoirien y attache une importance capi~
tale.
L'accord sucrier africain et malgache traduit la solida-
rité des Etats membres de l'O.C.A.M. ainsi que l'accord africain
et malgache sur la vi~nde dont le principe a été retenu par la
troisi~me conf~rence au sommet de Janvier 1968.
- La coopération technique en matière de personnels peut,
selon la convention générale signée à TANANARIVE, le 13 septembre
1962, revêtir deux formes : la mise en position de détachement par

-
'110 _
un Etat aupr~s d'un autre de personnels nationaux pr~sentant· une
qualification ~articuliè~e j la formation ou ~e ~erfectionnem8nt
de personne:a d'un Etat ~a~s des ~nstit~ts, 2tablisse~ent d'ensei-
gnem~nt ou d'administrations d'un autre Etat.
Ces trois derniers accords font )ercevoir que la ~oop~ration
s'effectue aussi par l'hurmcn~3ation le l~ politique ou de la lé-
gislation :
- E~ ~atière administrative, il a été décid2 que les fonc-
tionnaires africains c=t m,:l::"gac:~~s
ne àoiver:.t plus servir ·::laDs leur
pays d'origine ni d'ans d'autres pays de l'Organisation commune au
titre de l'assistance technique française;
que tous les ressortis-
sants des Etats du Groupe de 3RAZZAVILLE seront int~grés jans la
fonction publique locale. rarallèlement une action a été entreprise
en vue d'harmoniser les statuts des fonctionnaires.
- Une convention g~n~r~le de coop~ration réglemente l'ex~quatur
et la cCi:l~étenc:e terri tori::le, l'extradiction ; pr~V"oi t un "échange
régu:ier d'informations su~ l'organisation judiciaire, la législation
et la juris;rudence".
- Les Ztats membres s'accordent un régime de fave~r semblable
a celui qui existe entre les Ztats de la Communauté. Le~r ressortis-
sants b~n~ficieht d'un m@me traitement sauf en ce qui concerne les
droits politiques.
- En ma~iàre financi~re enfin, il a ~t~ convenu d'h,rmoniser
les l~gislations nationales sur le régi~e des exon~rations dans le
domaine de la fiscalit~ ext&rieure et int~rieure, la stabilisation
du r~gime fis~al, ies conventions d'~tablissement.
(31)
Ainsi, ayant tir~ les leçons des innoœ.brables difficult~s que
le "club francophone ", qui apparaiss::ü t
comme "un navire en perdi-
tion", dut traverser, le President Houphouet-BOIGNY, un des leaders
de l'O.C.A.M., a été acquis à l'id~e qu'il fallait sauvegarder l'or-
ganisation en lui donnant une orientation d~sormais plus r~solument
(31) -
Cf.
en particulier l'article du Professeur J.C. Gt~T!~.RCJf :
"Les organiAations régiomües Africaines" Année Africaine 197.,;. ~d. ~'\\.
PE:JCNf..(~Icir not,3.rIdncnt Pt:- 2. If. 11 ~:t s.) p\\:rrs.

_ 111 _
tGUrns.8 ,,-e:-5 la coopération éconor::iqu~, technique et culturelle.
Au sommet de 3ANGUI en 1974, les objectifs purerne~t politiques
ont donc ~té relégu~s au second plan, sinon abandonnés ; ce qui
]e~t ;er~e~tre ~ l'O.C.A.A. ie retrbuver sa place dans ce que l'on
appelle "':25 activi tés ce:nplérr.e:ltaires des cercles concentriques

que re-::'r~s-3nte l ' Unité ::"fr:'cû.in.e".
1ue l'~=c~=~ 12 ~ptte ierni~re f~it fartie de l'action qui est recher-
ch~e ~~r l:: :l3~ internatio~al ~ar l~s ~ays en voie de dévelo~pement,
e~ s'ins~~it dans l'ense~~le jes efforts de ces PaYs en vue de ·l'~-
=--, oJ. Li:::: .;._cl~: ~'":')~ :i' nuvêr:u:-e fonJ.ée sur àe '.lx objecti.fs, : nouer des
i'el3. tic::,:;; ':1.72 c J' '3.:.:-tres orga!lîsa tiens de développement en Afrique
La:~t.J j'I-':c.L'2 ..:38 si. tue n-2tterlerlt i:u:s cette ligne politique.
P3.r e~e~;l~, la question s'est posée de savoir s'il fallait oui ou
non ollv:-ii' les ;col':'t3 de for::.ation aux ressortissants des pays non
~a C~~e ~'=v0i.~e Y a répondu positive~ent, au nom de la solidarité
=nf~~, _2 30uvernement ivoirien fense que si l'O.C.A.M. veut
vivre, il c~3vie~t d'y r~aliser des projets concrets. Sur le plan
stricteLent ~cono~ique, celle-ci a cr~é un FONDS DE GARANTIE dont
le Conseil de.Gestion.s'est réuni pour la première f0is à COTONOU
du 20-23 Hars 1978.
Ce fonds -à l'image de celui du Conseil de l'Entente~ pourra garantir
les emprunts des Etats membres et des soc{étés publiques ou privêes
de ces Et~ts, accorder des bonifications d'intérêts ou des allonge-
ments de cr~dit pt contracter lui-~ftille des emprunts Four cert~ins
~-rojetG.::" es t un organiSi:le de solidarité inter~étatique ~.
~e C3.;:i. '::>.~ :..:er'J c::H'.sti tU8 entière:~ent
par
les souscriptiona des
Stats ':~e.,':;r~.::; ~e l '0.C.A.1;. r..a:Ôt2 d'I'Tcire et le Sénégal y rarti-
cipervn t
cnac U~ ~~ou r 20 ,._F
La Cete d'Ivoire e~time actuellement que l'O.C.A.Mo devrait pouvoir
t
cr~er une soci~té mariti~e multinationale qui fonctionnerait sur le
;
li;od81c d'~~r-~frique. Il faut situer' cette déffiarcre ivoirienne dans

_ , , : ; ~ : •• ~;~ • _
,~ _0" ,i
",~ H ,-.0 .5 J 'J.~~V 1. e ~ ; ') '7?
' n .
---_._-- -_._ _----
..

L'attitude de la Côte d'Ivoire a~ sein des organisations re-
gionales à vocation ~u à co~pétence s~né~al~ a ienc ~volué (notam-
ment au sein du CO~Eeil '2~ l'E~ta~te et de l'GoC.A ..·:.).
Ayant conçu implicite~ent ces deux organismes comme des ins-
t~u~ents de lutte roliti1u~ ion~ :'enjeu est incontestablement le
leaiership africain,
la ca~e d'Ivoire ~'est aperçu du danger de
continuer à enferrr.er ces regroupements exclusiven::ent francophones
Œans un rele pure~ent politique, alors m~me que-les questions éco-
nomiques et sociales restent les imp~ratifs les plus cat&goriques
sur le continent Africain.
un tel change~ent de comportement procède bien de la décision
ivoirienne d'orienter sa politique étrangère vers le développement,
thème central du Vàme Congrès du PoD.C.Io-R.DoA.
Tout comme au sein du Conseil de l'Entente,la Cete d'Ivoire
veut donc faire de la Coopération économique et technique, le ciment
de l'O.C.A.M. Ce pragmatisme marquera profondément la diplomatie
ivoirienne lors des discussions yréparatoires pour la mise en place
des traités constitutifs de la Co~munauté Economique de l'Afrique
de l'Ouest et de la COLmunaut§ Economique des Etats de l'Afrique de
l'Ouest: le maintien de deux Communautés économiques dans une sous-
région paratt paradoxal.
La C~He d'Ivoire, un des "géants" de l'Afrique Occidentale n'a pas
été absente aux négoàiationsqui ont abouti à un tel résultat.
L'intérêt pour nous est moins de connaître les deux organisations
économiques en tant que telles, que de déceler les-thèses, les posi-
tions d6fendues par l'acteur ivoirien lors des n~gociations.

- 1~3·_
SECTION II -
LA COTE D'::::'!OIT~ 0;:,:;'3 L::;S :-iEGOCIATIONS
POUR L' ELA~ORATION DES TRAITES CONSTITUTIFS
DE LA C.E.A.O. et de la C.3.D.E.A.O.
Dans le débat sur l'intégration régionale ou sur l'unification
de l'Afrique, la conception ivoirienne ntest ,que l'aménagement du
principe qui avait présidé à la création du Conseil de l'Entente,
de l'U.A.M. (et de l'O.C.A.M.).
Elle procède de l'idée qu~ l'on ne détruit vraiment bien que ce
que l'on construit.
Pour annihiler la mystique de l'unité radicale, intégrale, immé-
2
diate pronée par N'KRUMAH, (3 )M. Houphouet-BOIGNY entendait lui
opposer une formule susceptible de rallier la majorité des diri-
geants politiques africains, c'est-à-dire, qui ne leur demanderait
; 1
pas un gros sacrifice.
i
:i'•
Pour Mr Houphouet-EOIGNY, l'organisation de l'espace africain,
,'l
l '
1
i
c'est aussi un système souple de coopération effective et objec-
l:
tive dont les éléments composants sont des organisations régiona~
",1
les et les buts "l'établissement des rapport~ étroits, de bon voisi~
nage entre les Etats" ; le Conseil de l'Entente n'en est que l'exem-
ple par excellence.
En fonction de cette conception, la Cate d'Ivoire va désormais
envisager l'intégration régionale sous le signe du Pragmatisme, du
réalisme.
Le principe ivoirien selon lequel "une Pensée Politique doit
animer les 'conceptions économiques" va être exploité rigoureuse-
ment par la diplomatie ivoirienne dans toutes les négociations
relatives à l'élaboration des traités constitutifs de la C.E.A.O,
puis de la C.E.D.E.A.O. Prudente, la Côte d'Ivoire n'ira, ne s'en-
gagera à ces négociations multilatérales inter-africaines qu'après
avoir normalisé ses rapports bilatéraux avec DAKAR (avant la C.E.
A.O.), avec les pays africains anglophones, Ghana, Nigéria, Libéria,
(avant la C.E.D.E.A.O.) = c'est une manière de les préparer.
(32) - N'KRUM.Ui K., L'Afrique doit 5'unir. PARIS, FAYOT, 1964.
opte Cit.

-
114 •
a) -
LA COTE D'IVOIRE D,\\(1S LE PROCESSUS D'IiISTALLATION DE LA C.E.A.O.
---------------------------------------------------------------
.
.
1°) L'AXE ABIDJAN-DAKAR "EPINE DORSALE DE LA C.E.A.O."
Si la Côte d'Ivoire a opposé une attitude d'intransigeance
et de fermeté i
l'égard des partisans d'une entité politique afri-
caine (supra-nationalité), elle n'a pas pour autant refusé la cons-
titution, l'organisation d'une unité africaine "progressive", "réa-
liste". Et, tout comme nous l'avons observé dans les cas précédents
(notamment en ce qui concerne le Conseil de l'Entente),
la Côte
d'Ivoire s'est attachée d'abord i
signer des accords de coopération
économique ou d'échanges conmerciaux avec les pays de l'Ouest-Afri-
cain, avant de s'engager dans des négociations inter-africaines
proprement multilatérales. Elle pense,
en effet, que "l'unité inté-
grale" du Continent Noir étant un "rêve", i l paraît plus raisonna-
ble de procéder par "étapes successives".
Or, la coopération bilatérale est la meilleure manière de se rappro-
cher entre Pays Africains.
Nous ne pouvons donc pas saisir l'attitude ivoirienne dans
les différentes discussions écononiques inter-africaines, si nous
ne donnons pas i
l'approche bilatérale toute sa portée.
C'est dans ce sens que nous envisageons ici l'examen du rap-
prochement personnel entre M. Houphouet-BOIGNY et H. SENGHOR i
la
veille des pré-négociations du traité de la C.E.A.O.·: en effet,
après une dizaine d'années de q~erelles personnelles les deux hom-
mes, en déc.idant d'ouvrir une ère nouvelle de coopération économi-
que et politique, introduisirent un élément de dynamisme dans le
procèssus d'intégration régionale. Ils préparaient en réalité une
coopération "communaut&ire", régionale dont l'axe ABIDJAN-DAKAR
sera le moteur, au sein de la C.E.A.O, en particulier.(33)
En effet, la vitalité nouvellé insufflée aux relations ivoiro-
sénégalaises i
la faveur de la visite officielle faite par le Pré-
sident SENGHOR à ABIDJAN, le 16 Déce~bre 1971, sur l'invitation
du Président Houphouet-30IGNY,
n'a pas été seuleœent une réconci-
liation spectaculaire, mais elle a eu des conséquences sur les
mental~tés des futurs acteurs aux négociations du Traité de la
C.E.A.O.
• - Cf. Jeune Afrique nO 676 du 22 Décembre 1973.
(N° spécial Axe
ABIDJAN-DAKAR) •
(33) - J.C.GAUTRON, op. cit. p. 244.

;.o;11e 3. contribué à la cr~,::ttion i'une véritable "::lystique
communautaire" parmi les peuples Ouest-Africains.
'Sur le plan pratique et bilatéral, les résultats sont immédiats
les deux Chefs d'Stat ont ~ris l'initi~tive de renforcer leur
. coopération, de lui donner un contenu plus concret et plus dyna-
.
.
. (34)
mique ; le communiqué fl.nal de la rencontre,
annonce que les
deux parties décident de ~ultiplier les contacts, les concerta-
tio~s ain3i que les ;changes i teus les niveaux (Partis, Gouver-
nement, Cadres, aommes d'Affaires ivoiriens et séné.galais, ensei-
gnants, conférenciers, chercheurs, jeunes et étudiants, artistes,
sportifs, etc •• ) et d'organiser des semaines commerciales ivoi-
riennes au Sénégal, et des semaines commerciales sénégalaises en
Côte d'Ivoire. Mais le résultat le plus probant est la création
immédiate d'une "Grande Commission Nixte Ivoiro-Sénégalaise de
Coopération", qui aura pour tâche de promouvoir la réalisation des
projets communs, ou de favoriser la mise en application du Traité
de Coopération et d'amitié, des différents accords spécifiques
(culturel, commercial), de la Convention d'assistance administra-
tive mutuelle en matière de douane.
35
Ces grandes orientations ont été réaffir~ées par l'acte finaf
)
de la visite officielle du Président Houphouet au Sénégal.
Sur le plan régional, les deux parties réaffirment non seule-
ment leur fidélité à l'O.U.A. et surtout à l'O.C.A.M, mais encore
elles préconisent le développement de la Coopération régionale par
la création "d'organismes régiona'.lx viables".
Dans cette perspective, la C.E.A.O. apparatt comme un instru-
ment privilégié, une zone de solidarité ouverte et de co-prospérité.
Ils ont souligné avec force "l'indispensable création d'organisa-
tions régionales Africaines telles que l'O.C.A.M. et la future
Communauté de l'Afrique de l'Ouest, comme étape réaliste sur le
chemin de l'Unité Africaine et de la solidarité du Continent".
(Cf. Communiqué final du 16 Déce~bre 1971 à ABIDJAN).
On remarquera que le communiqué ignore totalement le futur
projet de la C.E.D.Z.A.O.
(34)
Cf. communiqué final conjoint publié in Fraternité-Matin
du 16 Décembre 1971 à ABIDJAN. p. 1.
(35) - Cf. communiqué commun de la rencontre de DAKAR, publié le
20 Déce~bre 1973 â ABIDJAN et à DAKAR, in Fraternité-Matin
du 21 Décel1~bre
1973. p. 1.

Ces positions de principes étant affirmées, les condjtions
psychologiques, ~olitiques et économiques étant par ailleurs ren~.
dues favorables à la Coo~ération, on peut rechercher la portée
réelle des relations ivoiro-sénégalaises dans l'évolution des acti-
vités de ce que la t~rminologie de la diplomatie ivoirienne place
désormais sous le vocable de "Grande Commission l,rixte Ivoiro-Séné-
galaise de Coopération!' ; celle-ci, composée de ses cinq Comités
spécialisés, peut se définir co~me étant le rouage essentiel de
l'Axe ABIDJAN-DAKAR.'
C'est en son sein qu'experts Sénégalais et Ivoiriens s'attachent
à redéfinir un nouveau programme d'action, dans des secteurs aussi
variés que la Coopération militairei économique, culturelle;
mais les signataires du Traité instituant la Grande Commission Mixte,
;ij
en ont donné une définition plus extensive
"C'est un instrument
~
efficace de cogitation, de réflexion et de travail".
~:
On le voit,
c'est u~ cadre de concertation bilatérale qui doit
L
fI
permettre aux deux Etats francophones d'harmoniser leurs positions
~,.
~:>
en vue de la création de la C.E.A.O. pour laquelle ils ont donné
~)
leur accord de principe.
Le même rôle,
joué par l'Axe ABIDJAN-DAKAR dans la préparation et
l',·
la négociation de la révision des accords mon~taires franco-afri-
~
cains, qui a abouti à la réforme de la B.C.E.A.O., est observé au
Il
r'i
niveau du processus de l'élaboration du Traité de la C.E.A.O.
'l",'
Les acteurs de l'harmonisation des positions ivoiriennes et
'.':i~,",·"1;;.,
sénégalai3es ont été principalement les Ministres des Finances BA-
BACAR BA (Sénégal et Henri KONAN BEDIE (Côte d'Ivoire). (36)
Les contacts entre les hommes d'Etat se sont en effet multipliés
préalablement aux différentes rencontres (au niveau Ministériel)
ou au sommet,.à propos de la transformation de l'U.D.E.A.O. en
C.E.A.O.
Ici, comme à l'occasion des échéance~ précédentes (Conseil de
l'Entente, notamment), la démarche ivoirienne se fondera sur une
approche bilatérale. Et i l ne nous semble pas exagérer de dire que
de la mise en place définitive de l'Axe ABIDJAN-DAKAR, dépendait
pour une grande part 1(. déclanchement de la "longue marche" de
l'U.D.E.A.O. à la C.E.D.E.A.O. en passant par la C.E.A.O., même si
-comme on le verra- le rapproche~ent avec les Etats anglophones de
l'Afrique de l'Ouest était une autre condition de l'institution de
la C.E.D.B.A.O.
(36) - "Fraternité-~latin" du 25 ::!Vrièr 1973.

-
117
L'intér~t de la prise en compte de l'Axe ABIDJnN-DAKAR dans
l'étude du comportement ivoirien dans les discussions pourl'éla-
boration de la C.E.A.O. est double : Houphouet et SENGHOR vou-
laient donner ,un dynamisme nouveau au cercle francophone de l'Ouest-
Africain au moment où l'on décide d'ouvrir une ère nouvelle de Coo-
pération régionale ;(37) mais cela apparaît, en second'lieu, comme
une tentative de former un "front comlDun" face au bloc anglophone
domin~ par le Nigéria, dont la force inquiète la Côte d'Ivoire,
qui 'appréhende manifestement la masse nigérianne
(37) - Le dynamisme de l'Axe hBIDJAN-DAKAR avait été souligné
par M. Konan BEDIE en précisant que le Sénég3l
se ~·lB.çait au 7ème rang des partenaires commerciaux de la
Cet~ d'Ivoire. Cf. "Perspectives euro-africaines" nO 7.
page 45.

- - - - - - - - - - . , , -
- Ils
2°) LA COTE D'IVOIRE mITIATEUR DE LA COHMUNAUTE
'
ECONOMIQUE DE L'AFRIQUE DE L'OUEST.

- 1~9 -
• A partir des Années 70, la politique africaine de la Côte
d'Ivoire a été essentiellement dominée, tout au moins sur le
plan de la sous-région, par le thème majeur de "l'ouverture vers
les pays voisins, pour une coopération dans des ensembles ~ défi-
nir".
De ce point de vue, la décision du Président Houphouet-BOIGNY de
favoriser le rapprochement avec les Autorités de DAKAR, apparaît
déjà comme une volonté de faire de l'Axe ABIDJAN-DAKAR, la future
"Epine dorsale" de 'la C.E.A.O.
Tous les événements'politiques ayant précédé les négociations pour
la signature du Traité instituant celle-ci, concourrent à la pré~
paration des 'esprits: les rencontres successives ivoiro-sénéga-
laises au sommet (en'Normandie en 1968, à ABIDJAN en 1971, à
DAKAR en 1973), s'inscrivent dans cette perspective.
Si, aux yeux de tout le monde l'Axe ABIDJAN-DAKAR est le
symbole de la fin d'une époque, celle au cours de laquelle la
politique avait séparé les deux Chefs d'Etats, HOUPHOUET et SEN-
GHOR, l'unanimité n'est pas pour autant acquise, e'ntre ceux-ci
quant à la façon d'envisager la future communauté.
8
L'opposition "des pays réfractaires,,(3 )dU Golf du BENIN
(Membres du Conseil de l'Entente, le BENIN et le TOGO) au pro-
jet de création de la C.E.A.O, en tant que regroupement exclusi-
vement francophone, n'a pas été la seule difficulté rencontrée
par la diplomatie ivoirienne qui en a pris, dans une large mesure,
l '" "t"
~Il1. ~a ti
e
v. (39)
(38) - JACQUOT, "Les regroupements douaniers dans les Etats
d'Afrique d'expression française", PENANT,
Octobre-Décembre 1963. p.49 4 •
(39) - Au sommet de B~1AKO en Juin 1972, le Président Houphouet-
BOIGNY' définissait ce que devait être l'objectif de la
.C.E.A.O : "Elle se propose, tout à la fois, d'établir une
zone d'échanges organisée qui se traduira, à terme, par la
mise en oeuvre d'un marché commun unifié vis-à-vis de l'ex-
térieur, et de promouvoir, au niveau régional, une politique
concertée de coopération économique qui abordera simultané-
ment les problèees de développement industriel, de commerce,
de douanes et de transport". '

-
120 -
Le Président SENGHOR ~ejoint la position ivoirienne,certes,
mais l'ancien Leader de la Fédération du Mali, fidèle à sa vision
unitaire de l'Afrique, thème cher qu'il entend faire prévaloir
dans toutes les entreprises o~ il .est ques~ion de modeler la soli-
darité Ouest-Africaine,trouve l'occasion excellente pour relancer
son idée d'une "Afrique Atlantique" ou "Latine", qui dépasse déjà
le projet ivoirien d'une mini-C.E.A.O. (Groupant Côte d'Ivoire, .
Haute-Volta, Mali et Sénégal) : La solution à quatre ainsi préco-
nisée aurait mieux satisfait les autorités ivoiriennes, en quête
avant tout d'''homogénéité''.
Cela est un premier clivage important. Il faut remarquer que le
Président SENGHOR, sur l'insistance du Président HOUPHOUET accep-
tera en définitive de "lâcher du lest" pour laisser triompher la
thèse ivoirienne de l'homogénéité.
Mais, il est intéressant d'analyser les arguments de la Côte d'I-
voire au niveau global de la discussion entre les anciens membres
de l'U.D.A.O. D'abord, il faut dire que tous les pays signataires
de la Convention de 1959 créant l'U.D.E.A.O, (40)pUiS celle de 1966,
signée à ABIDJAN, constatent que cette union douanière se révèle
très vite comme une construction juridique vidée de toute réalité
opérationnelle. La Convention de 1966, conclue pour réactiver les'
objectifs de l'U.D.E.A.O. reste lettre m~rte. Les résultats ont
été décevants : en 1969, lors de la 18ème Session du Conseil des
Ministres tenue à BAMAKO, le Chef d'Etat ~u Mali, M. Mouss~ TRAORE,
a proclamé sa profonde déception devant la faiblesse des résultats
obtenus depuis 1959, opinion unanimement partagée.
En effet, trois ans après la signature de la Convention d'ABID-
JAN (1966), les échanges entre les pays membres n'avaient guère'
progressé que de 1 % à l'im~ortation et de 2% à l 'exportation. (41)
(40) - La Côte d'Ivoire et les pays fondateurs, Mauritanie, Niger,
Sénégal, Mali, Haute-Volta, adoptèrent les protocoles an-
nexes qui font partie intégrante du Traité signé l~ 3 Juin
1972 à BA.\\1AKO. (Cf. Procès-Verbaux Ministère de l'Economie
et des Finances. Côte d'Ivoire).
• Sur les négociations relatives à la C.E.A.O et à la C.D.
E.A.O, voir notamment :
• Jeune Afrique nO 663 du 22 Septembre 1973. p. 14.
• Jeune Afrique nO 493 du 16 Juin 1970.
Jeune Afrique nO 708 du 3
Aoat 1974
p. 19.
• Jeune Afrique nO 722 du 9 Novembre 1974.
p. 41.
• Jeune Afrique nO 758 du 18 Juillet 1975.
p. 27.
(41) - Statistiques fournies par le Ministère de l'Economie et des
Finances. Direction Générale des Douanes. Côte d'Ivoire.

12'1
Cette'situation de carence est ~mputable à plusieurs causes:
En premier lieu, il ya le problème de l'autorité politique ': au-
delà des divergences politiques, des conflits de personnes même,
il semble qu'une profonde distorsion économique entre les Etats
~!
l '
ait été l'une des causes principales de l'inefficacité de l'Union.
1
tl'
Les plus déshérités des Etats (sur le plan du Commerce Extérieur)
ont davantage songé à obtenir des ristournes douanières que les
Etats les plus favorisés (dont la Cete d'Ivoire) n'étaient dispo-
sés à· leur en accôrder.
L'action de l'U.D.E.A.O. était limitée du fait de l'absence d'au-
torité politique capable de s'imposer à l'institution. Mais, sur-
tout il manquait à l'U.D.A.O. des objectifs à long terme.
Pour la cate d'Ivoire et ses partenaires, i l s'agit de surmonter
ces trois causes de l'éch~c : (distorsion économique, absence
d'autorité politique et absence d'objectifs à long terme).
Dès le sommet de BAHAKO (en Juin 1970), qui décide, d'un
commun accord, de lui substituer une nouvelle organisation, (la
C.E~A.O), après avoir tiré les leçons de l'échec du passé, la
Cate d'Ivoire fait des propositions concrètes quant au contenu
de cette dernière: pour elle, il est question d'améliorer l'in-
frastructure de distribution, de transport, de transit et' de com-
munication, de promouvoir e~ d'améliorer l'industrialisation des
Etats membre5 en s'efforçant de réaliser un équipement économique
harmonieux entre'lespartenaires, de favoriser, enfin, des échaü-
gescommerciaux en ce qui ~oncerne tant les produits agricoles
que les produits industriels. Cette proposition traduit assez clai-
rement un certain souci de la part de la ce te d'Ivoire, d'aboutir
.
.
à des résultats concrets, pratiques.
Mais aussi la Cete d'Ivoire affirmait une fois encore s4
"volonté de poursuivre et de développer la politique de solidarité
et de coopération régionale", d'envisager, notamment en matière de
politique~ d'industrialisation, une action concertée, qui suppose
que chacun fasse des sacrifices et a~cepte des concessions pour
une meilleure égalisation des chances. Cela suppose surtout que
les deux pays les plus industrialisés (Cate d'Ivoire, Sénégal)
à défaut de pouvoir renoncer à tous leurs atouts, acceptent de
mettre sous "le boisseau" ceux que leur assure leur avance tech-
nique.

- 122
En particulier, qu'ils acceptent ~'institution· d'un FONDS
destiné ~ compenser les moins-values fiGcales résultant, pour
les plus pauvres, de la substitution des produits fabriqués sur
place aux produits similaires importés d'ABIDJAN ou de DAKAR.(42)
A cette condition, la circulation des biens et des personnes, ins-
crite dans le Traité, pouvait être viable pour le Mali, la Haute-
Volta, ou le Niger, afin que ceux-ci n'aient pas le sentiment
d'avoir été conduits à signer un' "marché de Dupes".
Toujo~rs est-il que le Traité instituant la C.E.A.O. comportait
une cinquantaine de causes,' en particulier :
• L'organisation des echanges commerciaux par la constitu-
tion d'un espace économique et douanier unifié.
• La coopération économique région~le, notamment en matièré
de développement industriel· et de promotion des échanges, ainsi
que dans le domaine des transports et des communications. Dans cet'
esprit, les Etats décident 'd'étendre leur coopération à la pro-
duction et à la commercialisation du bétail et de la viande, tout
en harmonisant les conditions faites aux investisseurs;
• La libre circulation des personnes et des capitaux grâce
à une harmonisation des législations et des règlementations natio-,
nales en matière d'établisse~ent, d'investissement, de fiscalité
et d'emploi. Ce qui implique que, dans ces domaines précis, les
m~mes lois s'appliquent sans discrimination auX ressortissants de
tous les Etats-Membres.
Ainsi devait
;n~!t~e une Communauté de 25 millions d'habi-
tants, répartis sur un territoire de quelque 4 millions de Km2
(huit fois la France).
Un territoire dont la compl~mentarité est évidente,'à condition
qu'elle soit soutenue par la volonté politique des dirigeants:
en effet, malgré les structures caractéristiques des économies
dépendantes ("extraverties", c'est-à-dire, celles dont la'crois-
Sance est "engendrée et en~retenue de l'extérieur"', il n'en de-
meure pas moins que ces pays disposent d'énor~es potentialités d'é~
changes et de co~munications.
(42) - Cf. P. BIERNES, Le Monde Diplomatique, Novembre 1964.

· - 123 -
Au comme~e des produits agricoles (kola., beurre de Karité,
1
coton, agrumes) qui "remontent' à la nuit des temps", s'ajoutent
ceuxode l'élevage, de la pêche et, plus récemment, 'le l':'ndustrie.
Jans compter le flux humain qui prend une ampleùr de plus en plus
importante à mesure que se développent ces pales de croissance que
sont ABIDJAN et DAKAR.
Chaque Etat associé, déjà lié par des accords avec d'autres
pays ou groupements, redoutait les implications éventuelles de la
nouvelle communauté sur les acquis existants. Il ne fallait pas
qu'elle entrave ou fasse double emploi avec les précédents: "On ne
lâche pas la proie qu'on tient pour l'ombre de ce qu'on espère".
En outre, malgré les assurances données par les p~ys côtiers '(Cate
d'Ivoire, Dahomey, Mauritanie, Sénégal), 'les pays de l'intérieur
(de l'hinterland), Haute-Volta, Mali, Niger'
restaient, méfiants.
Ils doutaient de la volonté des premiers de promouvoir un système
de compensation vraiment équitable, notamment en matière douanière
et de transport. Surtout, ils craignaient d'être "colonisés tt par. les
industries ivoiriennes et sénégalaises, qui connaissent un second
souffle, dans leur expansion ces dèrnières années.
On constate donc que la Cate d'Ivoire apparaissait comme l'un
des acteurs ayant plus d'atoUts dans les négociations, et on comprend
qu'elle ait représenté la tendance qui fut la plus controversée.
En effet, deux conceptions s'opposaient : celle qui voulait
constituer une communauté limitée aux seuls pays francophones de la
région et celle qui prétendait l'ouvrir, l'étendre le plus v~te pos-
sible à d'autres Etats. Ainsi, le Dahomey et le Togo souhaitaient
que les dispositions de la nouvelle Communauté ne gênent pas leurs.
relations avec le Nigéria et le Ghana ; alors m3me que la eate d'I-
voire souténait la première thèse.
De même, le Niger entendait préserver ses liens séculaires, non
seulement avec le Nigéria verS lequel s'écoule une grande partie de
ses exportations, mais encore avec l'Algérie et la Libye. Quant à
la Mauritanie, elle ne voulait pas non plus gêner ses voisins et
partenaires du Nord. ("Pont naturel" entre l'Afrique Arabe et l'Afri-
que Noire).
J,. '
,~ 1 •
i i ~,

, -
124 -
Le choix du Siège également constituait un blocage~
Devant ces divergences, la Cate d'Ivoire proposa purement et
simplement la compositton d'un ensemble à quatre. Sans doute, une
telle solution aurait-elle
eu l'avantage de la cohésion: l'orga-
nisation gagnerait en homogénéité ce qu'elle perdrait en étendue.
Sans doute aussi, pour la Cate d'Ivoire, la négociation du
Traité de la C.E.A.O. aura ,t-elle été une période délicate, notam~
,-,1
ment dans ses rapports avec ses partenaires "privilégiés" de l'En-
tente.
En effet, l'opposition à la C.E.A.O manifestée par le BENIN et le
1
t
TOGO, les réticences du NIGER de plus en plus proche de la thèse
Nigérianne de la brisure des frontières entre Anglophones et Franco-
phones en Afrique de l'Ouest, les, inqui~tudes de la Haute-Volta,
constituaient autant d'oppositions voilées ou ouvertes à la straté~
gie ivoirienne au sein du Conseil de l'Entente: la diplomatie ivoi-
rienne s'est trouvée sous ces "feux croisés".
Alors que sur l'invitation du Président Houphouet-BOIGNY, les six
Chefs d'Etats francophones (Côte d'Ivoire, Haute-Volta, Mali, Mauri-
tannie, Niger et Sénégal) réunis à ABIDJAN les 16 et 17 Avril, si-
'I-
gnaient la charte portant cl'éa tion de la C.E.A.O, le TOGO et le BE-
': 1
1
NIN (Membres de l'Entente), avaiÉmt demandé à "réfléchir", se con-
':ij,
tentant d'assister en observateurs i
la Conférence. En fait, c'est
~
la situation géographiqu,e de ces deux pays voisins du Ghana et du
:: -
il
Nigéria, qui peut expliquer leurs réticences. Puisqu' il~ souhaitaient)':
.
.
l,:
une coopération élargie à tous les" Etats de la Région, les deux
~
"Réfractaires" devaient faire des propositions concrètes. Ce qu'on
:1
l'
a appelé la grande contre-offensive lancée par les adversaires de
l1
"
la C.E.A.O, a consisté en une action diplomatique menée conjointe-
~

1
ment par Togolais et Nigérians à travers toutes les capitales d e i
l'Ouest-Africain. (Les Dethoméens étant occupés par la co'nsolidation
li
!1
du Régime issu de la "Révolution d'Octobre 1972"), qui rédigent en-
~' l
~ !
semble un projet de charte, annonçant la C.E.D.E.A.O., à laquelle
ii .',
Il
la Cate d'Ivoire restait encore systématiquement
l,
oppos~e.
',1
Il
"-,
l'
~, 1
:!',
Là-dessus, le Président SENGHOR, attaché à sa thèse sur les
il ;; ",-
1;
1;
"cercles de solidarités concentriques", qui envisage la construc-
tion de l'unité africaine de façon réaliste, c'est-à-dire, modeste-
ment, rejoint totalement -une fois n'est pas coutume !- la position
ivoirienne qui met en avant des arguments techniques, face auX par-
tisans d'une C.E.A.O. élargie.

Il
125 -
li
b) - LES HESITATIONS DE LA COTE D'IVOIRE FACE AU PROJET
--------------------------------------------------
DE CREATION DE LA C.E.D.E.A.O.
Avant de voir de quell~ manière la Côte d'Ivoire s'est résignée
à l'adhésion au Traité constitutif de la Communauté Economique des
Etats de l'Afrique de l'Ouest, il convient de faire un certain nom-
bre de remarques préliminaires.
En effet, aux yeux du Président Houphouet-BOIGNY, le projet de la
C.E.D.E.A.O., présenté conjointement par le Général GOWON du Nigéria
et le Général EYADEMA du Togo, en tant qu'opposition à l'initiative
ivoirienne de transformer l'U.D.A.O. en C.E.A.O., paraissait inoppor-
tun.
Et la Cete d'Ivoire n'a pas tardé à faire reposer son attitude
sur une argumentation technique : le projet de la C.E.D.E.A.O. était
"prématuré" disait le Président Houphouet-BOIGNY, car les Etats ont
des structures différentes, notamment les différences concernant les
monnaies, les traditions administratives et bancaires; mais aussi
la différence de la langue (2tats anglophones ~t Etats francophones
d'Afrique), sont autant "d'obstacles", qui n'autorisaient pas, selon
le Chef d'Etat ivoirien, une entreprise d'une telle envergure.
Ces arguments techniques avancés avec insistance par le Gouvernement
ivoirien, seront repris, reformulés, :f~nés par le Président SENGHOR
qui a eu une analyse pertinente sur
"
la question du projet de la C.E.
D.E.A.O.
et s'agissant des' "obstacles" mis en relief par les parti
sans de la "C.E.A.O. francophone", il dit : "Le système complexe et
tâtillon de contrôle des changes dans les pays anglophones fait que
les biens et services vendus par les francophones aux anglophones
mettent au moins tr~is ans pour être payés (cela peut aller jusqu'à
plusieurs années), tandis que ceux vendus aux francophones par les
anglophones sont payables iomédiatementn .(43)
La thèse des "Cercles de Solid3.rité Concentriques" rencontre
donc le pragmatisme ivoirien, qui envisage aussi la construction de
l'Unité Africaine, "pallier après pallier".
Ainsi, le "tendem sénégal-Côte d'Ivoire" ne pouvait pas ne pas
donner une certaine "symphonie". La stratégie ivoirienne va, par
conséquent, s'harmoniser avec celle du Sénégal, constituant ainsi
pièce à l'Axe Togo-Bénin-Nigéria, ce dernier étant appuyé par le Ghana.
(43) - Déclaration faite à "Fraternité-Matinll le 21 Février 1973 à
ABIDJAN (Le Président SENGHOR était de passage à l'Aéroport
de PORT-BaUET).
1

-
126
(On peut observer que paradoxalement, si la C.E •. A.O. a pu se consti-
tuer contre vents et ~arées, la Zone Franc tant décriée, héritage
colonial, est apparue à bien des égards comme le garant, l'ultime
rempart, contre les forces venues de l'extérieur (centrifuges),
agitant la Communauté francophone).
La participation de la Côte d'Ivoire à la mise en place de
la C.E.D.E.A.O. pouvait donc être envisagée dès lors que le Prési-
dent Houphouet-BOIGNY, dont on connait l.'obstination, avait réussi
à faire aboutir le projet de création d'une Communauté Economique
Ouest-Africaine exclusivement fra~cophone, ce qui en fait d'ailleurs
la faiblesse. Mais une fois acquise au principe d'un regroupement
de tous les Etats de la région sans discrimination, sans exclusive
linguistique, la Côte d'Ivoire ira à la C.E.D.E.A.O. d'un'pa~
tout
aussi prudent ; son rapprochement avec les Africains Anglophones
va s'opérer d'abord par une approche bilatérale, notamment avec le
Ghana, le Libéria et le Nigéria.
1°) -
LE RAPPROCHEMENT PRELIMINAIRE TACTIQUE DE LA COTE
,
D'IVOIRE AVEC LES ETATS AFRICAINS ANGLOPHONES DE
l'
L'OUEST.

Fidèle à sa démarche prudente, la Côte d'Ivoire ne s'est
résignée à la signature du Traité de la C.E.D.E.A.O. qu'après avoir
préparé soigneusement ses relations avec les Etats Anglophones.
L'on vient de voir les difficultés propres des Etats de la C.E.A.O.
'H
La CtHe d'Ivoire, consciente de cela, n'a pas voulu aller d'emblée
au T'raité constitutif de la C.E.D .• E~A.O, qu'elle. a signé à LAGOS
le 30 Mai 1975. Elle estime qu'une première étape devait ~tre d'a-
bord accomplie, avantd'alier plus loin, c'est-à-dire, constituer
une Communauté comportant pays Anglophones et pays Francophones.
Mais la Côte d'Ivoire, tout comme au moment de la mise en place du
Conseil de l'Entente ou de la C.EA.O, a procédé par approches suc-
; j
1
cessives. Et de ce point de vue, l'Entente lui a constamment servi
de modèle de référence; elle a ~ppliqué systématiquement l'appro-
che bilatérale, conditions préalables à toute négociation pour un
ensemble plus large.

',',Il'
- 'T27'~
1
il(~
. il
Lors de sa Conférence de presse historique du 28 Avril 1971(1.t4), il
.
. t .~'~
le Président Houphouet fit remarquer que "l'Afrique sera peut-être
il
un jour un Canada sans les difficultés du Canada ; la Cate d'Ivoire
,1
et le Ghana peuvent apporter une contribution importante à la réali- il
sation de cet objectif".
J
, 1
C'est en tenant compte de la réalité sociologique qui unit les deux
;1
i~
pays (Peuple Ashanti et Peuple Baoulé sont issus du m~me groupe ethnil
que) que le Président Houphouet a fait cette déclaration lors de la.
~I'
visi te officielle du Premier Hinistre du Ghana, M. BUSIA en· Cate d'I- i!
voire, le 1er Avril 1970. L'intensification de la Coopération entre
II·,
les deux pays est matérialisée par la création de la Commiss~on Mixte Il
ivoiro-gh~néenne (Septembre 1968).
'1,
L'importan<?e des acèords ivoiro-ghanéens sont évidents (commerc ",
échanges d'information sur les textes et pratiques relatifs au com-
il'
, li
merce, contre-bande, tourisme, coopération industrielle, maritime~
1
1
liaisonrou tière, catière et transports routiers, postes et télécom- i,
l'
li
"
!~
munications y compris la formation et l'échange d'opérateurs bilingue'
et la liaison ABIDJAN-ACCRA par faisceau hertzien).
Ces décisions concrètes posent les bases solides de la Coopé-
ration entre les deux Etats, naguère séparés par des options politi-
ques différentes.
Ceci s'opère dans le cadre de la politique ivoirienne de renforcement
de la coopération régionale. Cette même stratégie est adoptée vis-à~
vis du Libéria, voisin "anglophone" de l'Ouest,' bien des années plus
tat. Le ~3 Novembre 1961, le Président Houphouet-BOIGNY, , effectuait
son premier voyage officiel dans un pays anglophone d 'Afrique, au .,
Libéria.L'id~ntité de vues sur les problèmes internationaux,la si-
militude des approches quant à la construction de l'unité Africaine
(refus de la raire autour d'un bomme, voire m~me d'un p~ys-référence
à N'KRUMAHI), l'analogie des choix économiques fondamentaux (libé:
ralisme) 'et l'absence de litiges politiques entre les deux Etats,
(45)
conduisent à la signature d'un Accord-Cadre,
sans doute l'un des
plus importants, puisqu'il aura un contenu opérationnel, notamment
sur le plan agricole, à partir de Mars 1970.
(44) - Cf. communiqué final de la prem~ere Conférence ministérielle
de la Commission mixte ivoiro-ghanéenne du 26 au 27 Mai 1971
publié à ABIDJAN - Fraternité-Matin du 27 Mai 1971. p. 1.
(45) - Treize accords étaient signés à MONRQVIA le 21.t Août 1972 , qui
englobaient des domaines divers: culturels, sociaux, scienti-
fiques et techniques ••• etc.

En effet, la Côte d'Ivoire vend pratiquement "clefs en main" "
un Plan-cocotier au Libéria : 10.000 hectares en bloc industriel
et 6.000 hectares en plantations vil~ageoises de palmiers et 8.000
en plantations villageoises de cocotiers. C'est la SODEPALH, Socié-
li
Il
té nationale,
auteur sur le territoire national d'un programme de
il
li·
100.000 hectares qui, à la demande du Libéria livre cette première
11
tranche de plan oléagineux pour ce pays voisin anglophone.
~
On peut remarquer que la Cete d'Ivoire recherche avant tout des .11
résultats pratiques, et le rapprochement ivoiro-ghanéen ou ivoiro-·
Il
libérien institutionnalisé, dans les deux cas, par une Commission
1;1
Mixte de Coopération, répond bien au pragmatisme ivoirien.
La Côte d'Ivoire a préparé enfin son adhésion à la vie commu-
nautaire avec les Anglophones en s'efforçant de normaliser ses rela-
tions fort conflictuelles avec le Nigéria, apr~s l'évènement du Bia- ,
fra. Seul, "l'enterrement de la hâche de la guerre" entre ces "deux
Grands" de la sous-région, pouvait réaliser le "déblocage psycholo-.
gique", afin que, comme on a pu le dire, une certaine "complicité"
entre la Côte d'Ivoire et le Nigéria puisse rendre possible la fia-
bilité du Trait~ constitutif de la C.E.D.E.A.O. (Cela ne veut pas
dire que la lutte d'influence entre les deux "puissances" devait
être pour autant enrayée).
Avec le Nigéria, la Côte d'Ivoire a été d'autant plus prudente que
la crise biafraise était encore trop présente dans les mémoires.
C'est à l'occasion de la visit~ du Dr ARIKPO, Ministre 'des Affaires
Etrangères du Gouvernement du Général GOWON, en Côte d'Ivoire ,que
les deux Etats déoident de rétablir des relations diplomatiques •. 1
Il faut observer, que cette normalisation des relations entre ABIDJAN
et LAGOS a été compliquée par le refus de la Côte d'Ivoire de ne pas
expulser, voire "extrader" l'ancien Leader sécessionniste du Biafra,
exilé en Côte d'Ivoire (avec domicile à YAHOUSSOKRO) depuis la fin
des hostilités.
Il est,d'autre part remarquable que l'on ait pu constater que c'est
le m8me diplomate Nigérian, M. ARIKPO, qui a été l'artisan de l'éta-
blissement de bons rapports entre le Gouvernement français et son
pays, .presque au même moment : en effet, il faut se souvenir que la
reconnaissance de l'Etat sécessionniste du Biafra par la Cete d'IvoiJ
n'a pas été étrangère à la position du Général de Gaulle à l'égard
de ce problème.
ii
ii
Il

,1
1~
11
1:1
Par conséquent, du point de vue ivoirien, l ' at~itude du Nigérial,1
,
' · 1
vis-à-vis de la France apparaissait dès lors comme un facteur impor-I'l
r'!
tant dans, le processus du rapprochement ivoiro-nigérian : les bons
IJ
.
w
rapports entre la France et le Nigéria conditionnaient celui-ci,.,
il
d'autant~e le Gouvernement français avait quelques réticences à f: i
l'égard d'une C.E.D.E.A.O, aU sein de laquelle les pays amis franco-l,,'
phones de l'Ouest-Africain seraient économiquement et politiqueme*t f
dominés par les Etats anglophones, et, tout d'abord, par la masse.
Il
nigériane ; autant de conditions implicitement préalable~ que la
Cate d'Ivoire souhaitait voir réunies avant toute négociation du
futur traité.
La réconciliation devint totale donc entre la ca te d'Ivoire et
le Nigéria après la visite officielle faite par le Ministre ivoirlen
des Affaires Etrangères au Nigéria le 5 Juillet 1975, soit un mO~f
avant la signature du Traité de la C.E.D.E.A.O, à LAGOS en Mai 19!5.
'r
;f
. !
,
1
.!
~ -

j , ,o',.'
-
~ JO -
1
1
,
2°) - L'ACTE D'ADHESION DE LA.COTE D'IVOIRE AU TRAITE
CONSTITUTIF DE LA C.E.D.E.A.O.
On assistebien i un r&&quil~brage en Afrique de l'Ouest.~
Après la guerre, le Nig&ria retrouve son unit& et sa force : aujour-
d'hui d'ailleurs le passage du pouvoir politique des mains des
"pr&toriens" aux civiles renforce encore la puissance de ce pays
au coeur du Continent, c,e qui pourra lui permettre de continuer à
jouer le rôle important qui est le sien; et la signature, le 28
Hai 1975, i LAGOS, du Trai t& instituant la C.E.D.E.A.O. rS>'insPira-.
tion
a confirm& son importance et son poids dans la sous-
zone
Jusque-li, la Côte d'Ivoire avait joué un rôle moteur, comme
pays exemplaire de l'Afrique de l'Ouest francoph~ne. Elle ne pou~~it
~
,
l, i
donc pas rester passive, a l'ecart de ce mouvement, ni s'opposer '.u
!
1
progrès de la diplomatie nig&rianne. La seule solution pour elle l'
,
,
,
!
semblait donc de se résigner i "coller" aux initiatives des Aut01~-
tés ~e LAGOS.D'oa la nécessité de renouer avec celles-ci.
La Présidence du Pr&sident HOUPHOUET au sommet de la C.E.D.E.A.O
(en Mai 1975 i LAGOS) signifiait en effet, que les Nigérians admet-
taient le principe de, la normalisation des liens entre les deux
"Grands", bien que l'ancien Chef du Biafra vaincu, demeure, vive ,.tn
exil en Côte d'Ivoire.
ii
i !
Sur un plan strictement bilatéral, les deux Etats ont signé un Ad~
-ri
cord p&trolier en Juillet 1975 qui permet eitlal'IOrôatke)dl'eIVNo~gree'r:ae1",'t,',a_p,.,'I.'
provisionner au Nigéria, (après l'Algérie
. . ' ,
vient ainsi le cinquième fournisseur, pour une Ve,atle,eur de 11 5 mi Il
II~'
liards de francs. Un tel résultat semble avoi~
imposé par la I~
~
force et l'évolution des chos~s, des mentalités.
'
1
1
1
'En adhéra,nt, par conséquent, i la C.E.D.E.A.O, la Côte d'Ivq Ire,!
l
'
1
répondai t à une contrainte i la fois poli tique et éèonomique.
'Ii
i,
La C.E. A.O. , établit un espace économique et douanier unifié aveo,;.~."ila,,'.,1
mise en place d'un tarif douanier et fiscal
d'entrée commun, la 1. !br,
! ;
i
il
circula tion en franchise de droi ts' et taxes d'entrée de tous lesifflro
duits "du cru", et institution d'un régime préf&rentiel sp&cial ,~­
plicable i l'importation dans les Etats participants des produitsl
ou articles industriels originaires des autres Etats membres (Artt~
du Traité de la C.Z.A.O).

Pour ces produits, i l existe une taxe de Coopération régio-
nale (TCR) qui se substitue 3 l'ensemble des droits et taxes perçus
â l'importation dans chaque pays membre (Art. 10 du Traité).
La ~oins-value fiscal~ supportée par les Etats membres en raison de
la (TCR) serait partielle~ent compensée par un versement annuel du
Fonds communautaire de èéveloppement (F.C.D.) alimenté par un pré-
lèveoent sur les droits et taxes ~erçus à l'importation de marchan-
dises de pays tiers. Cepe~dant, il faut souligner qu'aujourd'hui
la mise en place de ces dispositifs connaît des difficultés, voire
un bloca~e dus à des oppositions sérieuses des partenaires tradi-
tionnels de la Cate d'Ivoire (Haute-Volta et le Mali).
Pour sa part, la Côte d'Ivoire souhaite voir la C.E.A.O pro-
4 6 ) , .
,
1
1
(
1
,
,
ceder par etapes,
en organ~sant un systeme de preference selec-
tif pour les échanges commerciaux. Or, au contraire, la C.E.D.E.A.O.
veut la réalisation imëlédiate d'une Union douanière avec un système
de préférences généralisées entre les Ztats membres, ainsi que la
liberté de mouvement des travailleurs et des capitaux. Un fonds de
compensation et de développement financé par une contribution commu-
nautaire est prévue.
Mais, déjà les difficultis rencontrées par les partenaires dans l'ap-
plication de toutes ces institutions poussent à s'interroger sur
l'opportunité de cet ensemble. Sans doute, la Côte d'Ivoire at-elle
intérêt, en raison de l'expansion économique qu'elle connaît, à faire
partie d'un marché élargi, au plan régional. L'inquiétude que cons-
titUait la concurrence du géant Nigérian ne semble pas tout-à-fait
effacée aujourd'hui dans les esprits du côté des responsables ivoi-
riens, en dépit des habitudes de vie commune au sein de la Grande
C.E.D.E.A.O. La lutte d'influence entre le Nigéria et la Côte d'l-
,
voire pour le leadership de la sous-région ne doit pourtant pas
cacher les avantages commerciaux que l'expansion ivoirienne peut
tirer de la collaboration économique, de la vie communautaire. /
Il ~st évident que les premières hésitations de la Côte d'I-
voire dans le processus de rapprochement entre les pays africains
anglophones et les pays africains francophones de l'Ouest, par l'exis-
tence de la C.E.D.E.A.O. appartiennent aujourd'hui au passé: le
\\
complexe semble être désormais dominé, mattrisé, tué des deux bouts
de l'organisation commune.
(46) - Discours prononc~ à la Conférence de LAGOS (28 Mai 1975) par
le Président Houphouet-BOIGNY (Lulti[jraI1hié -
Archives Prési-
dence 1e la R6nublique -
Côte d'Ivoire).

La Côte d'Ivoire est visiblement préoccupée plutôt par sa
~
(47)
"percée" commerciale dans la C.~.D.E.A.O.
Jouant un rôle important sur le plan institutionnel à la tête de
celle-ci (le Secrétaire ~xécutif~ M. DIABY OUATTARA, est ivoirien),
elle doit désormais déployer la même énergie, la même ardeur pour
le processus de. mise en plac. de la C.E.D.E.A.O. que pour la coopé-
ration au sein de la C.E.A.O. déjà largement opérationnelle,(48)
six ans après avoir été portée sur les fonds baptismaux, les outils
étant forgés.
(47) - Fraternité-Matin du 9 Février 1978. p. 19.
(48) - Le quatrième sommet de BM1AKO (27 Octobre 1978) a adopté
deux nouveaux instruments : le fosidec (Fonds de solidarité
et d'intervention pour le développement de la Communauté,
créé à ABIDJAN en 1977) et l'accord sur la libre circulation
et le droit d'établissement des personnes dans tous les Etats
membres de la Communauté. (Cf. Ministère de l'Economie, des
Finances et du Plan -Côte d'Ivoire - Direction des Relations
Extérieures - Procès-Verbal, du sommet de la C.E.A.O. 27 Oc-
tobre 1978 à BAMAKO).

- 133 ...
Ces pages ont permis de noter que la Côte d'Ivoire
a joué un rôle capital dans la formation des organisations
africaines politico-économiques, tels le Conseil de l'Entente,
l'U.A.M. ou l'O.C.A.M.
Elle s'est surtout intéressée aux organisations homogènes,
c'est-à-dire, avant tout francophones.
Néanmoins, l'évolution de la situation géo-politique, la crois-
sance de l'économie ivoirienne obligent le Président Houphouet-
BOIGNY à adopter une attitude favorable au dépassement du "cercle
de solidarité francophone u , afin d'envisager une intégration
économique région~le. Cette volonté d'ouverture a eu pour résultat
l'acceptation du projet de création de la C.E.D.E.A.O. d'inspira-
tion nigérianne et Togolaise.
C'est tant pour le souligner que pour marquer que l'action
ivoirienne s'inspire du modèle de regroupement politique préconisé
par le Président Hpuphouet-BOIGNY : ensemble èonstitué par les
Etats Africains d'expression française "Entente élargie" ou "En~
tente à douze".
Les organisations que nous venons d'examiner ne sont pas
les seules au sein desquelles l'action ivoirienne s'est singula-
risée •
.
La Cate d'Ivoire a contribué à l'établissement d'unions monétaires,
financières, dO, associa tions spécifiques et de regroupe-mentà autour
de produits de base ou d'unions techniques spécïalisées.

li:'
- 134 ...
CHAPITRE II
LA PAR':::ICIPATION IVOIRIENNE AUX NEGOCIA'I.'ICNS
MONETAIRES, AUX ACCO~DS SUR LES PRODUITS DE
BASE ET A LA CREATION D'UNIONS TECHNIQUES SPECIFIQUES.
Au nom dn pragmatisme, la ce te d'Ivoire s'oppose systémati-
quement à toute tentative prématurée d'''unification grandiose" qui
viserait à constituer,. d'emblée, de grands ensembles écono~iqu~s
ou territoriaux : elle recherche des entités économiques à des n1-
veauJ!: plus modestes, susceptibles d'être "ma1trisables", niveaux
od la puissance des forces d'éclatement peut ~tre, à la longue, 1
compensée puis dominée par le sentiment des intér~ts co~munst ni~
veaux oa l'action rénovatrice et unificatrice peut ~tre efficace~
C'est à la lumière de cette philosophie qu'il convient de
considérer la participation ivoirienne aux différentes unions :'
Monétaires, financières,
techniques, spécifiques dans le cadre
. régional.
En maintenant la Côte d'Ivoire dans la zone franc par son
adhésion à l'U.M~O.A. (Union Monétaire Ouest-Africaine), M. Hou-,
phouet-BOIGNY avait 'une vue réaliste de l'avenir de l'économie
ivoirienne. Mais quelles ont été les motivations profondes' des
responsables ivoiriens?
Enfin, quelle stratégie poursuit la Côte d'Ivoire ~n favo~:
risant le regroupement des Etats Africains autour de produits de:
base (café, cacao, bois, etc ••• ) ou l'association des Etats en vue
de la promotion des transports en Afrique ?
1
l ,
il

- 135
SECTION l
LA COTE: D' IVOIPS DAns L.ZS rŒGOC::;:ATIC:TS
i·IONETA:m:;S IXTER-AFRICAE3S
A la dislocation de la Fédération d'A.O.F., la Côte d'I-
voire, estimant que la vie commune sous la houlette de la Répu-
blique française avait créé des liens indélébiles entre les
économies des Etats de la région (Dahomey,· Niger, Haute-Volta,
Sénégal), décida de rester en union monétaire et douanière avec
ceux-ci •
. Aussi participa t-elle â la mise en place de l'Union Monétaire
Ouest-Africaine dont les statuts ont évolué depuis la révision
des Accords du 12 Mai 1962.
"
,.
'.'

- 136

a) LA COTE D'IVOIRE. DANS L'U.i100 ••\\.
Au lendeT.ain de l'indé~endanqe, la Cate d'Ivoire s'est inté-
ressée particulièrement a~x'questions ~onétaires et financières po-
sées soit au sein m~mede l'ancien Cadre de l'A.O.F., soit i
l'é~~
chelle du 80ntinent.
(49)
1°) - LA COTE D'IVOIRE ET LE TRAITE DU 12 MAI 1962
C'est d'abord en Afrique de l'Ouest, avec la naissance
de l'U.M.O.A .. , qu'il faut situer :+a Cate d'Ivoire dans le débat
monétaire .'
En effet, en signant le traité du 12 Mai 1962 instituant l'U.M.O.A.
la Cate d'Ivoire affirmait sa volonté de rester en Union Monétaine
.
~
'.,
1
"'- ~
avec les Etats membres, mais aussi dans une collaboration étroit~~
.
"
(50)
avec la France au se1n de la zone franc.
!~ F .
Ce traité, préparé et élaboré par les anciens pays de l'ex~
A.O.F .. , en étroite coopération avec la France, ~iait celle-ci i
ses anciennes colonies devenues indépendantes.
La Cate d'Ivoire -au contraire de la Guinée- n'a pas jugé
!
réaliste de rejeter ce système,(~1)et a maintenu son appartenanc~
r
i
celui-ci, sans renoncer i
poursuivre ses négociations en vue de"
~ .
1
son adhésion future aux institutions issues des ac~ords de Brett6h
r.,.
~.
Woods. Elle voulait continuer. de bénéficier des avantagesconsid&L
1
i
rables de la convertibilité monétaire du Franc C.F.A., qui devra~~
lui permettre d'~tre préservée des effe~s monétaires, pouvant pr~~
,
;1"1
venir des lacunes, des faiblesses inhérentes i
toute économie jet,e
!! -'!
et sous-développée.
LI
!
ri!
.. La notion de "Zone Franc" a considérabler.lent évolué. A 1 'heure;,
actuelle, selon la réglementation relative a~x relations finan~
cières aVec l'§tranger, la zone franc,
comprend: la France,
~.
la Cate d'Ivoire, le Sénégal, le Togo, le Dahomey, le Niger,;
la Haute-Volta, le Mali et les Territoires dépendants (ou dépat
tements d'Outre-r1er)
de la France (Cf. X. de la Fournière "La Z
Franc" - Que sais-je ? nO 8 6 8 . ; : '
(49) - Le traité d'Union Monétaire Ouest-Africaine du 12 Mai 1962
fut ratifié par la Côte d'Ivoire en Juillet 1962 (Loi nO 5?-
256 du 31 Juillet 1962, J.O.C .. I., 6 Aoat 1962).
i
(SC)
-
M.
PE~iOUIL, "La Coopération monétaire en Afrique Noire"
in "Le ;'!onde diplomatique", ft.otH 1973.
1
r-
(51) -
J. D8'TH~IL de la RGCH~RE j L'~tat et le D6vclor~Je,.;ent écon•..
miq'le:ie la C~te d'Ivoire, A. PEDCW::;, Pl:"R:!:S,
1':'i~5,
p. 99.

i
Cette volcnt~ i70irienne d'action dans la continuit~ a-eu sai
:::: ons é cr:J.ti on d3.ns 13. ::":1 ti fi ~2, -:i_ on :Jar le Présid8 nt ~~ ü'J.phoue t -ECI~~r:[
.~ C,'--. ;-
du traité du
.....' J_.
1
1
Sette décision Gigni~ie de~x choses essentielles: la CGte d'Ivoi e
entendait maintenir les rapport3 éconOmiques pr~férentiels
France, en ~ê~e t3~~S ~u'elle désirait. renforcer la solio~rité ma e-.
taire avec les autres
Un tel enga~ement de sa part avait été commandé par une cons
cience claire de ses intérêts futurs.
. ' 1
:dl
p an
.
CCi;'merCl3. l l
r:ar e:c~:::ple, on peut re~arq~er aujourd'h i
q'~e la position i70irienne3. 9;::5 celle d'un rays 3.yant ~on'9ris se
intér@ts non seul?wen~ i~~édiats ~ais à long ter~e, et la dépenda ce
d~cüule de :ettaü~tion fon~a~2ntalc- est perçue cc~~e une ies
contr?intes n8ce~3~ires, :.tn ~.es d·~sagré~lent3,
18. "r\\3.uçc::,.:." à -;'3-yer
:qur se donner :es xoyens je le r5ali=ation du ~od~le choisi.
Il ~e sau~ait jonc y avoi~ ~a'~= ~'~spr~t iu Pr5sid0ut Hou~houett
,
::lome"t ::)rt, d2Cisif et le do;;;:>.L:e c::,pi'::al des discussions franco"'i
afric~ineG en g2nér~lt illustre-t-elle ~i~~x ce 1~e les dirigeant~1
.
.
.~
de ce :;ays eS'2ér2ient retirer de leur angaç-ement dans l'U.r-I.O.A.
I,i
...
."--..1
:i
Il paratt clair aujourd'hui que la Sete d'Ivoire a consid§r~ ~
q~tun syst~me de payeffient caract6ris~ par la libre convertibilit§ ~t
l'uniformisa tion de la poli tique .nonétaire régionale était le mieJ
à mê::ie de 3ervir .::;es objectifs fondan:entaux : pro:l:otion de l'inté-I I
gra tion r~gionale, faciIi b. tion des tr=tns ferts interna. tionaux.li
Sn outre, il est 6vi dAn t
qi,l' une poli tiq;,~e nationaliste d'exDansio~i
-
.
,
mon~taire n'aurqit quelques chances d'efficacit~ qu'en. sacrifiant
la libre convertibilit~ et la ~olitique communautaire régionale,
objectif qui paraissait apparemment plus important.
En effet, la propension élevée de la Côte d'Ivoire à importer et
ses liens étroits avec l'Zurope étaient tels qu'une expansion pro-
long~e de la masse monétaire se serait presque traduite en un ac-
croisse!d~ntl.~s imDorta tion" de r:nrciu.r..dises e t de~ 0;';': art'), C;iiJnS

de capitaux, menaçant l'6q~ilibre de labalauce des 9aiements,
11
. t
.
-~'...... J..- J..• ..:....,: l"'-~ . ...,.~.. ~;;-l-"Ji Y'I,e !fr-·-+-~~c''1o··~''
e ..... _e .:1.il:'n.:.
;u rrOi...i0u'·lOL~-' u::e
J
l : V
t.,....:...'1.-~ ....
b U ! ........ V __ \\.~....
'--'.,\\,.
v u
' ...........
,
qui lui fnt propre,
tout en derieur~nt an dehors de l'liaM.C.A.
mais ell~ aurait sacrifiâ i~3 qV~iltages de la l~ise en co~xun des
~.Jllt le proèlè:lle ':':"11jou~d'rkui ~st G.e s::l"oloi~ si ..i.e ~:3.ri ::~is
~"I .- ,- A
• •/
J

,'-
.-.-r:'~l
J·our. 8etta dénendance 8~~ r~n-
-
~
pelée .p3.r cl95
c!:.i ..E":.res
:
au 1er J3nvier :975, le capi al
social ~lob~l d8~ =oci~t5d ~~dustrielles (sauf les indu3tries du b ls
étai t
d~te!rJ.
=-
46,7
~tatr;-Z:lis :
Le conC0U~S ~i~ancier Je l~ 7r~~ce est tr~5 Gtendu, diversifi5,
r
qu
3e dO~~~0 d'une assist~~ce t8ch~i~11e ~lobalisSe e~core indis~ensab e
1ge~t~·civils
et ~ilit~ire3, ~dministrstion, technique, sant~, en~
seicne~e~t (form~tion professionnelle, secondai~A, sup~rieur).
!his, surtout les inconvénients de l'adhésion de la Côte d'I-
voire au traité de l'U.M.OoA.
dans le cadre de la Zone Franc sont
de deux sortes principale~ent
tout d'abord,
on constate une détérioration tendancielle de la ba-
lance des paiements
; les raiâons de ce ph~nom~ne viennent du fait
~ue les prix des articiesmanufactur;s i~port§s aug0entent toujour
plus 'li te que ceu.;: .:les produi 'té:> :çri:laires crü con,~ ti tuent l ' essen-
tiel Jea recettes d'exro~t~tion de la Côte d'Ivoire et des autres
Ensuite, i l y a l e libre transfert de l'épargne et des profit, ,
qui sont autant de ponctions effectuées au dâtriment du pays hôte.
li
(52)
-
--:.;o;..·..~=s ::0 :..A~J!~Cfl,·l,
~'l\\fr:.:t~
d~
":lCç
.:'clit5..;1:"! '1
:"t.:·~'-?~~r1·)~ .. ~e
·c~::ù.-·!.l~'_l'~,
?!JF,
le), "":;~::''iC.

- ~.39 -
~ini~~es .et in~~3t~~e::23, (C~ ~~i est ~33e3 sizni~ic~ti~ i~ cer-
t,5.ins esprit..:; =.~ tr3.i"':·~ :). S'i:' COlJ,Y'i2:':-: -:= 1:::: ~-:3.S r:i:::r (r1e "ll~VO-
1eho~s de la 30ne ?r~nc", et ~~'il y ~ eu des S~CCè5 àu :~it de la
solid~riti, il ne faut pas en rev~nche dissi~uler la3 ;réoccufations
progression anc~re él~vé du CQût de la vie. Car, ces teniances ne
,
~anquent pas d'avoir des r~percussions quasi-automatiques sur ..i..e
nivaau des
Cepe~dant, l'âtude -les accords cadras ~e 1961 et 1962, nous montre
que la d2cisi~n·ivci~~e~~e d'adhér8r à :'~.:(.C.~. f~t prisa litre-
c~s av~ntages et de ses ccâts, puisqu'elle a toujoars eu la ~ossi-
bi2it~ de l~ q~itter sans 1~~ cela ;r~7c~~~ ie3 difficult~3 ~xces~
d~ns ce sens (Le Mali, ~auritanie).
~n fin de compta, les élé;j1ents de "déper:i?:1ce" les plus négatifs
avaient été lisuidés par les Accords je 1962 et i l semble bien que
les riglecents de llU.M.O.A.
n'aie:1t
,
J- '
pas e .. e ~Fdli~ués de façon aussi
restrictive que l'on aurait pu le craindre d'abord,
même si les fai-
blesses de ceux-ci,
et la r~elle licitation de la souveraineté moné~
taire de ~o~ns en moins bien acce~t~~ par les Zt3tS li~e~~hres li~s' i
la France dans le cad~~ 1~ la ~cne ?r~nc, c~t conduit i
la déncncia-
tio~ brutale e~ 1972 des Accords de Coo~~r~~i0n Franco-~~ric~ine.
2 0 )
-
~..l. CC:::=:: J.:VOIRE :nrrs :'ES NEGOCIATION':; FeUR LA PEVISIOl?
;:;:::3 ACCORD::] l::E CCCPEPAT=:ON MONETAIRE FRttNCO-APPIGENE
( ~ -. \\
:T LA PEFDP.MÈ ~E LA B.e.E.A.O. /Ji
,
, : -
.•
r,
..
1772 co~c~us ~ntre
:le ...:..
..J • • ; . \\ - e 4 ; " . '
1
...... -,-
c:: :.~:~" in.
' j . ....' .

-
140 _
.
:;'est
, ' . '
l. n.s ~ III '2 e
dari té monéts.ire
~U:9ture bru"talet!
La Côte i'Ivci~e ~tait rc~r l~ ch3n;e~ent certes, rnais ne voyait
membres de ,l'U.M.A.O., et surtout de la solidarité plus globale avec
,."
(54)
la France dans la Zone .: ranc.
?c~r ffiie~x percevoir cette pr~dence ivcirienne, il est né-
c8soaire
remonter le L~écanisme
,
t ·
pr'Jp9_ra al. re ~es négociations ~our
la révision des Accords.
On peut observer d'aborà ~~e la Côte d'Ivoire, pour n'avoir pas
affiché de positions aussi "tra.nchées", et aussi catégoriques que
celle de la Mauritanie et du Togo, a eu sur le plan diplomatique une
action de premier plan pour que les structures actuelles de la B.C.
E.A.O. s'orientent vers la mise en oeuvre de politiques monétaires
plus adaptées aux impératifs ~conomiques spécifiques des Etats mem-
bres.
La deuxième observation nréliminaire porte sur les conditions
psychologiques et politiques Gui devaient permettre, aux Etats Afri-
cains de se concerter, afin de commencer ~ préparer le processus de
la révision des Accords les liant à la France : en effet, tant que
le contentieux politique entre le Président SENGHOR -qui ac~usait
directement le Gouvernement ivoirien, le 25 Juin 1973, lors d'une
réunien à ABIDJAN- des membres de la Société !·;ul tina tionale Air-Afri--
que, de favoriser l'action de l'Jl..nci'Jn P.D.G. de celle-ci, CHZIKIi FA
~ui aurait utiLisé ses fonctions pour gaGner la sympathie des mi-
lieux traditionnels 3~n~gnl?iD ~n org~nis~nt not2~me~t ies voyages
~~riens cratuit~ ~ la Mecque -9t le Pr6si~ent Houphouet n'~t3it ?as
Le Pr~.si:l;:;ct Hau::,hc't n -!:, !"~";L>é>",'1+: ,-:Jcnaç3.nt de qui tt'=r tGU t à l~'
fciG Air-tfrique, Hotafrique et plus grave, l'U.~.O.A.t d'un cati,
le Président SEN~IOR r~c18~ant ~ corps et â
suspecté de ~ostuler lé'_ :TIt'_sistr3. turc su:pr~;-_,e du co' ,
",2nc-
631,
en rrép::<r?ticti /~2.e,ctor::üe (pr6cidentiel:Le), ie l'''l.u-!;r::, créent
.,
~
'\\
..
_ e V . . . . . .
_.,
\\-. r r::_-L
-.

.[
1~1 _
1
(Y5)
rencontre a~ nivea~ .~
"~T':
n '
-...I.e .1.- .......... :..u.:\\..
On sait la suite je cette ~necdote
ie
le Président Houphouet,
:~rt de la particiDation financiè::-e dJ
son Etat aux Actions i'~ir-1friaue qui a ~t& dans ure large m~su~e
!
l,
sa ~r~ation, se r~siine â i~poser ~ la t~te 1e la ~ultination~le1
un de ses hauts fonctionnaires nationau~, l'ing~nieur AfiOUSsod
1
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reconcl..!..la lon ' es . eux
.ommes
J..J
a
.Les
p us ~Ul9-
,
,
sar:ts de J. 'U.i;.O.A •. ~t les IJlus écoutés du Gouverr.er;,~ent França;:is,i
organisée à ?i,RIS par les soins du Président DIO?I ,lu Niger et,
socs l'oeil attentif du Pr&sident'POMPIDOU, â la f~vGur du sommet

-Franco-Africain du 13 ~oveffibre 1973, débloque ainsi les obstac~es
politico-psychologiques qui ouvrent la voie aux disc~ssions en vu
de Loi r~.for::1e --les ;',ccc::-r1s.
Cette histoire, pour banale qu'eiie puidBe p3raitra a &til
un facteur déterminant dans le processus ~e concertation en~re
2tats membres de l'~nion Mnn~tai~e, ~uisque de son aboutisseme t
heureèlx d6:.-~ndé!it .eÎfecti v21:,en": l,," bon fane tionnerl;en t du proce,su
,
d85 n&goci3tions qui s'eng3~2ai~!:t.
1
1
De
f:li-:,
l'action
~iscr~te de la Côte d'Ivoi~e
dans la ~r&raration de celles-ci s'est illanifest~e J'~bard au n~l­
veau du 80nseil 1e l'Entecte bien ~lle le Chef de lt3t~t dl1 Togo.1
1
n'eût pas jugé utile de consulter, e~ vertu de la cOèltume, ses' ..
,
partenaires. avant la d~nonciation publique des vieux cadres de ~a
Coop~rQtion Franco-Africaine! C'est ensuite, au niveau m&me dei
l'UoHoO.A. que l'interventioc ivoirienne s'est plac~e. Elles'e~t
1
servie ~e deux instruments pour tenter de contribuer ~ la défin~-
tion d'un dossier com~un 3fricain fice au ~artenaire français.
Pour saisir tcute J.3 ~ortée de la ~osition 1~i ~ étf celleii
tonue et d~fendue ?ar la C~~e ~'!VOi~0
'~es
i
1
no~ve~ux textes 1ui d~vr3i~nt ~t~e IJr§ts Qour entrer en vi~~el1r:1
-
.
' - '
1
i~m~diate~ent d;s la fin de l'ann6e 1975, afin que les nouvelle~
(55)
Je "u:e ,',frique
nO 672 , 2"+ :~oveE1L:e ;973,
' '"
"7 :'
,
P?· .:.::.::.- -'~.
(",r,
-
.
02Ul1'2
.~'" : r i q il·:!
nO
,
663, 22 Sr;ctr;mbrc~ 10 '7 7 ,
...... ( ..... ,
p. ~c:;
../ -J /.
' -'

- î42 -
dispositions
qui dev~it voir le S;:i.e :o~~r~3 1u ?D.C.:.-?D.l. p03~r rubliqueGiE~t.
-
.
-
,
la questidn de la r~for~e les Instituti~ns ~cn~taires Ouest-Afri-
cainss.
L1. r&solution 'le
"Poli tiGè1e ~cûnorr,iqè1e et fin::tnci~re" de
celui-ci recomGand~it exaC~2~ent :
"Le ccngrès eng2.ge' le ·}o'U.v2rne:nent à derr:ander à la' 3.C.3.A.O.
d'adapter sa politique j'intervention et ses structures aux exigen-
ces du développement de chaque Etat membre et d'appliquer une poli-
tique d'africanisation des cadres à tous les niveaux".
C'est la position de principe du Gouvernement ivoirien: i l s'agi~
non pas de faire table rase de l'institution financière africaine,
~ais de la tr3.nsformer en 'un véritable "instrument :;rivil.§gié de
croissanc~II. objectif quiil :allait atteindre selon les autorités
,;loli tiques et financières de la Côte d 'Ic.c0i~'e p2.r une " r2 fort::e r,§a-
liste" des institutior.s de l'U.I-laA.O,
c'est-â-dire, sans risque de
bouleversement fondacental.
Le problème étant ainsi pos& par les responsables du P.O.C.I, le
Conseil de l'Entente donnera mandat à N. Ramani DIORI. Président en
exercice de laConfé~ence de ce dernier, pour en discuter d'abord
avec les autres partenaires de l'Union;
ensuit2, pour tr2nsmettre
au Gouvernement français les revendications des Pays membres de l '
t
t
f
.
d

(57)
"
, "l"
l

en e,
ormulees' ans un memorandum
consacre a
evo U~lon aoU~
!
haitable des objectifs,
des structures et des m~tanismes de la Zohe
1
Fn.nc ", lors ùe la visite du Président PO;,;PIDOU au Niger en Janvie~
1972.
Avec l'a~h~sion dè1 S~n~gal cependant â cette position de principe\\
le DOcu~2nt de l'Ente~te, inspir§ l?r~~~ent par la c~nception ivoi-
i
n'o. ras t3.rdé ~ ievenir la
.
~13t.J
~,
frJ.nç3is.
(57) - Ce ~~rnorandè1m a ~t~ sign~ p~r la Cate i'Ivoir3, le ~ogc,
13. IIaub-Volb.• le ;.:ig~r, le Benin,
(Cf. Secr§tari?t :.d;r.i-
nistratif du ~onds d'Zntraide et de Garantie da3 :mpruats
du Con3:~=-1 ~I~ l':Sn~~nt(~. ABIDtJArr.
1

- 143
J~ ccncr6tiser le ~~sir iu ~~~si_:~nt :icuphoU2t
grande discrétion : déjà à deux re?rises,
lors des discU3sions
franco-malgach?s
(1972) et fr~uco-mauritanie~nes (1972- 1973),
l'homme a pu se rendre compte que certains milieux français n'~-
taient pas hostiles à ce q~e, ceux ~~i le d5sir8Lt. acquiqrent
une certaine libert~ à l'int~rieur de la Zone.
Une telle évolution est jugée dangereuGe à J.BIDJ:\\N, et si le pré-! 1.
sident Jouphouet en a infor~é personnelle~ent l'Elysée, c'est 2fi~.
de signifier son mécon tente:Ilent au Présiô8n t
P Q r t , P I D O U . I .
Iii
II '1
Quant au contenu(58)des revendications formulées ?qr l'ensemJ~e
des membres de l'J.~;.O.A, elles reicignaient o:rosso-~oJo ce~le~ d~j
exprii!:223 ::-ar la Côte d'Ivoire ~:l.n: le cél.drc Je l':2:ntsnt,e.
Ilii
i :
!
;
! 'j
Il s'agissait d'abord d'une év~:uaticn critique des dix ~ns d!Eli
CCO]9ra tion ::onét:J.i.re :rar.co-af,::,icair:e, cu,
plus exac te;;.ell t,
ct' unè! i
.
.
con5tqtation·d'a?r~s laquelle la Zone Franc, t3lle ~u'alle fonctiQ~-
nai t
encore en 19"72, n' apparaissai t
qu' un9 .simple aire ocnétaire, li, Il
"
t ' "
d
C
est-a-dire, un sys eme preoccupe
~
" 1 '
t"
d
.iJ.1
avan~age par ~e mg1nwlen .e L r
stabilit~ des monnaies que ~ar les besoins de d~V2lon~ement 01 sel
~
-
~
1
trouvent las sociétés d'Afri~ue ~oire.
En particulier, la 3.C.S.A.O. ne pouvait plus répondre aux eSr
'.
!
poirs placés en elle en 1962, et euk exigences des Etats membres. 1
,
i :1
011 0
"
_ . : :c'·
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v·.:; _ ...
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........ si~nlo·l!
_h ~
v , .
..i
ryp-
d~s r~gles rigides fcnd~es sur l'arthod~~i' 1
:
1
;
cl3.ssiquc~.
Il
li
li
1
(58) -
Le Gonten~ des revendications des ~~ys africains fi~u~e 1~ns
1
un docur;-:ent sp~ci~l dit ·'!Jroj~~t Deu: l·;l réfcr~i'? ,J..~ l':!.::.C.P1.e"il
- - -
li
Voir ~inist~r9 des Affaires Etrang~res. A3IDJ~~.
1
='i~~Gtio~l ~les CO:l-:'~Ler;.ccs Intern'1ticr13les . ..:.. r(;hi'l·~~.
l,
I!
Il
Il

D~ ,lust·dix ans ~rr~s l'av~ne~ent 1~s I~d~pendancest elle
par un Conseil d' .~:l,,-,:..::ü'Otratien composé ;Jour un. tiers de représen-
tants français.
(Les ;fricains ~ettaient l'accent sur le fait que,
par exemple, sur.l~ cent_treizA (113) personnes travaillant au si~ge
parisien 1e la 3anqu8, on ne co~pt~it 1u'~ne dizai~e de ressortis-
sants des Ztats :l' .."dri("lue I:oire ,1o::::t ;;:Oi!:3 de cinq cadres !).
D'ordi::aire, l'o~ sait que la pol:..ticr.le "d'africanisation" ou
"1'-=voir~s3.tion des C'~".è.res" pratiquSe ',:ar la. Côte jt~v~ire 3St ::lur.
qu6e :~ar' 1:1 prudence (l-e princi,!Jè stant ; n-:;-?s d' :tÎricauiGaticn au
r:loais"), ::;3.:"5 à l ' sgarà ie la 3.:. S.A.O., i.e ~résident ~oLl~houet ,j
1
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ï);'...,
• . •
.... , ....
.............. v_ ~la,1
:.-' ..... G
~
fixé
i
1
, !
Cn le constate, si la r~solution du 5~cie Con~r~s du P.~.C.I.
a tiré la sonnette d'alarme et orient~ l'attention des uns et des!
autres sur la situ'3.tio~ "anachronique de la B.C.E.A.O t grande da:ùeiill
~
, i 1
fig,," dans sa diG"itB C ololib1.e et scHrosée d~ns ses str'lctures .1 1
a'..l centre .cl 'une l'.fri("tll~ en ;lej.ne éVJlution", (:)9) c'est bien dans
1li11
l'oubre -a'..l contraire ~e ~:~n ~'~~tre~ 3.ttitudes- nue l'action dip~
""
! :1
matique ivoirienne a Foursuivi le ~ravail, pour 3ensibiliser 1~3
,1
;:inistrr:ci des Fin3.nces, les Ch'?fs d'"St3.t de l'U.;·r.o.,~.. et le
J
Gou1e,L11
nc~ent franç~i~ :ul-m~me i
la n~~ess3ire et in~luctable ~volutien .
des choses.
(59) -"Fraternité-:':utin" 13 Octobre 1974. p. 11.
(Cf. Minist~re 1e l'Economi~ et des Finances). C~t~ i'Ivo~r~.

:.Jan.s 3.ttrib'.ler inconsidérément le'succès de cette "longue mar-
che" vers la' r~~for·J8 d1.l systèrne ~non2tair"": ùuest-af::icain, 0.. l"'_111ique
action du Jouverne~ent de Cate d'Ivoire, Cil
peut'se r9nd~e compte
â Dr~sent de la part prise par celui-ci dans la ~ise en oeuvre des
nou"t,re:J:..l.X textes 1
te: i"l t i : c:st vrai que l ' AXZ ~4BIDJ,..~N-D ..4K.t..R aura ,~té'
~~r~doxale~cntt les acteu~s trop t3t bruyants, ayint
se:::blent n'avoir eu ':',",t'Ull rÔ.l.e assez eff3.cé, "dilué" ('.::'ogo), qu:ud,
ils ne sont ras résolus à la ru:;>ture (il,:l.Urit.3.nie).
Triomphe du réalisme ivoirien'? de l'esprit "pragmatiste" dont on
prétend que seul le Président Houphouet a le secret ?
Il est indéniable que les structures cOH1lilunautaires ou régionales
ont été sauvegardées, très largement, sans que l'on puisse parler
de conservatisme de la part de quelque acteur que ce soit, puisque
"ol'l·-J.°nalJ.·t-;'
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.,J
....... _1:.._
-J C;;...
',"l'\\."
L.." u.....
o·'s_~r'J-."'-
:-1,.
teurs leS plus critiques et les moins tcndrs3 ~ l'és~rd ies r~p~orts
fr~nco-~fri~~ins ~o3t-coloniaux.
,.
(Ee)
,
• ~es qu~tre textas fond~mentaux
'a,pr~uv2~ par les
,
~iini3tres des ~inances, â la r~unicn de Novembra 1~73 ~ D~KAR
contiennent les points suivants :
f
.
t.... ..,
.
Le traité constituant l'U.li.O.A.
(réformé) est
r-no
...:J..:.. f..J - .......
par les six.
- La convention decom?te d'op&ration entre la ?rance
et le Pr§3ije~~ du Con~eil des ~iniGtrcs de l'IT.M.O.A.
-
Lee st3.tut::> ..J 0
l~ 3.C.~.A.O. ~p?rouv§ ~ar les six pays~
,A ....
-
LC3 St~tUt3 d~ l~ Bonque OU9st-~fric~in8 de D2veloppe-
::l2l1t
-c2.0.~~.~., fili::a.le ~_e l~ I3.G.:.:\\.O, chO-r5-ge je pro-
Mouvoir
~e d6veloppement et l'int~gration des ~conc~i's
des six Zt~t2 18 :'Jnion.
(60) - Interview aècorJs'3 :;;:ar L.
LAI:II;S Dr.'\\.3A~:S, Dir8cteu.r National
de la BoC.E.4~.C. ~O~.l~ l.2. CCte J. t:voire t
Œ3.nS
"Fraterni t~­
i·iatin" :lu 15 Avril 1S75 "J. 1~.

- ~46 ~
.
~ouve~l~s modnlit~s qui r6;irQnt les r91a~ib~s ~on6t2ir?s e~~r~
~'a~tre part~ les nouvea~x tsxtes, t~ut en ~!~finiGGant une ~arit~
fLee
,,1': t ra le
et :e 7ra~c fr~nç&i3, ~utorisc chacun
sa ~o~naie. I l eat vr3i ~ue cette modifi~ation 9St scu~i3e i
une
consultation pr~alable de l'autre partie, uais, nous pouvons cons~
tatar que sur ce point le3 Accords marquent une ~volution favorable
aux six pays afric~ins.
La "CClnvention d'op§ration" per~1et à la B.C.:S.A.O. d'avoir un compte
courant au tr~sor français. Les nouveaux statuts de la Banque lui
permettent de retirer jusqu'à 35 1 de ses avoirs ext~rieurs sur c~
compte i'op~rations.
La réforr:e,
touche égale;:~~nt le ?er30nnel de Dir:::c tion de la Banq~e
comGle l'éter..due de
concerne le personnel,
aile vise à ~ne nette africqnis~tion de la direction.
La co,,;-.:osi tion ·du COH3eil ,~, _'\\.JiL:Înistr·::;, tien chan::se aux tcrr;:3.3 des
nOUVCél. '1X statuts : la France TI 'y. (~iSp03e ;:Jl'lS ::;'U8 de 2 Re';;réseu-
".!:".

tents, cor:~e chacun des
.c,j.
six Etatô
rlCé1.1ns.
Enfin, sur le plan nD. tioual, des Cami tés de créJ.i ts :::llus autof-.
On se SO~.lvient que l'UllP. des critiques fr~que.,::r.2ilt for:nul.§e
i
l'.§ga~d de la B~n1ue Centrqla d03 ~tats de l'Afrique de l'Ouestl
(:3.C.~._·\\.C) a :'t2 3~ "ti.:~i~_ité" à 3.ccorder des crôdi"ts à l'écono-I
1
~:i.e des 'St:é'Li .:;er:i:)r";j. :\\;_.;s: ::". ~;'::>l.."e 2. t-elle :,ort& S''';:- ur. a~sr~-
plisseh.arlt j~~ ~~6l:~s J'~n~erv~Ltion d9 cette Illstitutiorl.
D'abord, le concoucs
:l 20
l,~ '=!err.i.idre ,9.nn{;e
fiscale.
La D3.nque ~cur=",a.:
;1
Il,
1
J

- 147 _
=nfin,
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.::'
;;';u~l ~,,~:'~r
(au lie~ Je 7 ~n3).
~u total, les autcrit~3 ivoiriennes ont v~cu l'aboutissement
,
. .
du lJroce3.sus de la reVlClon ies accords avec une réelle 33tisfac-
sont aussi la victoire,
dans UC9 cert~ine mesur~, de ieur action
diploma tL]ye tant au ni ve:m r6;icLal qu':; l ' 6gard du parten:J.ire
fr"-nçai3,
p:lis'=J.ue loin ,-;e vO:"7: : ' "Scia ts:::ent de ::"a ,solidari t~ qu' e1-
-1-
"
les appréhendaient le plus,
d'autreG institutions cor::rr:unau"alres
sont venue.s renforcer la 3.8.E.:l.O.
Dour en faire un !!véritable
instrument de croissance!!,
selon la formule du Chef de l'Etat ivoi-
rie~, parlant de la Ennque Ouest-Africaine de D&veloppernent (B.O.A.
D.), derni~re n~e des institutions flnanci}res co~munei.
Et la Côte d'Ivoire qui a surtout réclamé une adaptatiou jes struc-
tures ~ux exigences nouvelles des économies africaines, a décidé,
dans ce cadre réactualisé,
de donner 1a oricrit~ des interventions
de la E.C.E.A.O. à son secteur national: ainsi, le concours glob~1
que la Banque apportera à son économie sera destiqé d'abord au fi-
nancement de la commercialisation des productions agricoles natio~
nales (caf§, cacao, ananas,
bananes, coton,
riz, huile de palme,
caoutchouc,
etc)
; au finance'.':·9nt
jes besoins de l'Etat et des
collectivit~s publiques (3cuvcrne~~nt, d~parte~ents, communes, etc.);
au financement des besoins Ju T~~3cr P~blic (cr~dit de .douane sous
forme d'obligations cautionn~es) CO~Le auraravant ; 3U financement
des besoins de6 petites et rr~oJenl~"'3 ent"<]::rLse~ ":::-i;c.rten':Ult à des
n2tionaux ivciriRDs
Cette derniè:'e Pl"oIJo,~ition signifie que la '3unqne Cen c:'ale
r6escomptera ies cr&dits ~ccord~s par les B~nques aux nationaux
ivoiriens ~ui voudront crGer des ~nt:'errises nouve:les cu acrieter
.
~
des 9nt~eprises anCiJn~leS apparten~~t :1 de3
....... 1 ' ' ' '
~l ..A. L
V ~
t::' "11
1 · . r"
. . . . .
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'.-:J"':" 0 l'... ~
1
..

- 148 _
:>roduits
~.i~l:3i q":e le finan-
. .
,
u:::. 0::.cna..i..:~3,
n31es un cert~in pcurcentage ie l~urs r2ssou=ces ou aes conco~rs
que ~concmiq~e, une liste ~e secteurs i'activi~~s r=ioritaires sera
~tablie ~t les 3an~ties aeront invit~23 â observer cette rriorit~ CEt,',.,'.'t
d~~s l'octroi des cr&dits. C'est lorsque les Banques observeront
,
conditions que la B.C.E.A.O. leur accordera son concours.
1
Cette décision se justifie par le
fait que les établissements ban-i,:
caires devraient contribuer à la réussite de la politique écanomiquf


!
1
Dr6c anisée })3.r l ' Eta t, dans l'intérêt r.lême,
semble -t-il, du l i béra..;.i
:1
1i5me économique que le Parti et le Gouverce~ent ont d&libérément
1
choisi.
, ,
j 1.
0el:1. COiL"titèle les ~rinci:;2t<X r-oints q1l8 l'on neut aeO"::lO"e"", S4r
lesquels ~orte la r6forme, et qui Gont
9roj~ts SP~cifi:=:~:nt
125
i
ivoiriens,
en ce qui concerne l'action actuelle de la Banque Centr4~e.
Dans la mesure où l'on pense en Côte d'Ivoire,
que la Réforme alla~~
dans le sens de l'adaptation des actions aux e~igences des Etats,
i
1
de tels projets ne semblaient pas i r r é a l i s t e s . !
Ainsi, la corrélation entre les préoccupations internes de lai!
Côte d'Ivoire et ses deffiandes extérieures faraissent ici manifeste~~
III
'j)
Il!I
Iii
Il
!II
Il!
illi
ii
,

- 149
b) - h~ C.I. et ia B.~.D.
.
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!·l..:1~i:C2..
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..L':~ --_ .....~-;:) "~~ro6·r ..:;..::J~_.st~.3n \\t~û:.ll~~i3.nt su=-tou~,
i;:
~&r C~ ?~ojnt, ~rriver ~ ~2U== fins, c'~3t-l-~~r~, la ~i=e ~n ~lice
";éè
~·c,~'.-.:;i:- '-o~:' "'::i:;,:.;.:: (:cr""~ilî.'::'n.:":
>:-:;::',;',--:':"0;-1 lu ::-'Qr:2":ric3.nism,
pr3LI~ ;~-'~ ~3 T'cc-:,~:.;_r :~'~:~~":i-~:-1.i~). C~", le "?r-~·.si,.-:ent =-:ouY'!1oile~-J2IC:r1
..
d W
.i,'
"
~ne telle 3.rf':.c-Oc~1e
n
il!
la ccnstructicG de l'Gni~~
j'
'. cet ~g?.rd, son coxV".'S contre ::"2 Jeu1l8 ?Sd.ér3.tio:l du
Mali pe.r lie
i'.i
j'!
(futur Cons9il ~e l'Z~..
tente),
est ur. ire.-der exer"lè1e historiql.1.2.
L~ Cô te Cl' l'loi ~e ne vouLl.i t do.ne "aS de "poli tique :s:oli ticitn-
n~" S8US l'cp::;::Œence d'un:: institution
du iil'i'
Continent.
Zn adoptant, par contre, atitomatiquernent le projet de er~ation,
pos~ par la C.E.A. (Commission des Nations-Unies pour l'Afrique
dirigée alors par l'économiste Ghanéen GARDNER,~ homme
N'KRU;·lAI{ qui l'avait proposé à ce haut poste), de l'Institut Afr
cain de D~veloDnement et de Planification (I.A.D.P.) ~tabli â
DAKAR, el.ie erctendai t
01):,os8r 2.. l ' adirer3aire "?,anaîricaniste" un
cert~in esprit ~~ concret, iDcG~fatible ~V0C le d~bat id~ologi1u
10::' .J"Z ,
, ./...;
'1;A.Qnd,
illl
(;Odl~rGHli.s ::~t .~c-:1Jls entr~ l~s "S'raya 3.fric
~'Ü"3"~prcuve le projet
...
.....,".
'""'\\
d'accord institu~nt ...:...~ .j.lt.~.
(61)
L:l. Cê. te
l' Ivoire .§t.~i.. t hosti12 2.. teu te for;_.e d' o!\\;S"ni0s ti "n
éi l'~c!1e=-1'2
contin'_~rl~ale,
et à propo.3 d'l ";·:;3.rci·.. ~ CC!.;:l;).:~
,
::. ::--i c "1. i n."
:J '":. .r..
:·:i!li..J t r~ cl e s Fi ntl ~li"": e 3 1
S,·, L'îE-:t "', v .~"' ~ t
(" ".1 Ciie
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150
:è;:,p!'ouv::r ::.' Acccrd. de ;:H:i.R'I'èLT:: (Conf5rence des i:!inistres i:'Îrica::"ns
en Ao1t 10 63), le signer (Sep~e~bre 1964), X&lS enc~!'e pour le ra-
(le Ien:iredi 20 ;·lars 1964 au sisge de l'C.Il.U. à NE\\ï-YORK),
i'inst~ilation du sia~e de la E.A.O. sur le sol ivoirien, i ;3IDJAN
(;·Iars 1965).
?C:lr'
la Côte d'Ivoire,
clui voit l';]ni~é AfricE:ine :;:ar "ap'Jro-
ches suceessi ves", il fallait. a t'tendre que les Etats fussent prêts
à ~attriser une telle entreprise. Mais, l'autre ~rgumentatio~du
~oins la motivation implicite (non avou~e), pouvait ~tre trouv6e,
d2ns les options politiques fondamentaies fai~es par IL. 30uphouet-
30IGiTI jep'~iS bien. ~ongtemps j sans dou t~, , l 'ho:.lr;;~ d: ~t3. t i voiritn,
dont on salt ~~r
...
al~leurs l'attache~ent a L'Assoclatlon des Etat~j:
tenait-il à ra$SU-
feste:.:s-::t "anti-L~:rérialiste" et ""l.[;ressif" "Cou'Tai t inquiéter T.lél-
que ~eu ::"Cccident 3ml.
évoqü,és
!'
par 135 p~rtisans de la ~h~se en ~~veu~ de l~ illcl~~2tic~, ou du ii
.
,
li
réalisme politico-économique (Etats ne constituant r~s enCQ~e suti
-
1
. ,
t.. •
~e
p~~n geograpLLlque une
entit~ 5uffisar.:Llent i~ro~tante du -:)ôüit:!de
...
,j
vue d~~ogra~hi~ue ou de l'homog~n6it~), ne viennent que peur sout-
li
tendre ~n r~3~ité cette dernière ootivation, qui a été une variat
[1
b19sig~ificativc
et d~termi~Qnte dans les th~ses ivoirie~nes.
1
1.
jou~
et
i
~a!'~~~ ~n cAl'~Lc~
- • ...., "' ......... .J..
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......
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1.
-
1
l....
..-. ~ l- ._~
-1' T . ~ '"" ~ ")O"!
~~
J~~~
l~ ~.v--F,
ivoiriea~2 proc~ieat à 12 fois
de sès relations financières extérip.~res. Ce f?cteur, dont le li~n
~vec ~2S recett~s ~'ex~ort3tion est évident, d2~S ce ,ays ~l~s ~neore
. ,
::r·~:.l( ~~S,

-
151 -
SECTION II -
LA COTE D'IVOIRE, LES ACCCRD6 i>UR LE~ ~~CDUITS ~z B~SE
ET !ES UNIONS TECH!~IQUES Zi'1' AFRI"2U3. -( 62)
Pays i
l'~conomie largement agricole, tirant de 60 â 65 %de
ses recettes d'e;~?ortation de la vente des produits tropicaux, tels
le café, le cacao, la banane, le bois, la Côte d'Ivoire avait senti
la n~cessité d'organiser ce secteur dans deux di~ections :
d'abord, dans le sens de la valorisation de ces produits pri~
maires, sur le ]lan de la yroduction (organisation coopérative)
sous la direction de Sociétés d'Etat, voire du Parti quand celles-
ci s'avèrent défaillantes; puis, au niveau de la co~mercialisat1on·
in~érieure et extérieure. Ici, il convient de rappeler le rôle mo-
teur joué par la Caisse de Stabilisation et de Soutien des Prix
des produits agricoles qui a constitué un instrument essentiel d~une
politique de revenu des planteurs de café, et de cacao. Depuis
toujours, les 3/5 de la population ivoirienne tirent tout ou partie.
de leurs revenus du caf& ou du ~acao (2 millions et demi de per-
sonnes pour le café, environ un million pour le cacao, en tout la
quasi-totalité des habitants de la zone forestière:
ce qu'on ap~
pelle en Côte d'Ivoire la "Boucle du cacao" et du café.(63)
En deuxième lieu, en maille temps que la Caisse de Stabillsa~ion
améliore la qualité des produits (par un effort de conditionnement
industriel), une action systématique est menée sur le plan inter-
national par le Centre Ivoirien du Commerce Extérieur, afi~ de les
mieux vendre par la ~iversification des oourants d'échanges.
C'est pourquoi très tôt, H. Houphouet-BOIGNY, Président du
Syndicat des Planteurs Africains a eu une action, au plan Africain,
en vue de regrouper les pays producteurs de café, de cacao no~am­
ment. La Côte d'Ivoire a donc pris part aotivement à toutes les dis-
oussions régionales qui ont conduit à l'établissement'd'organisa-
tions inter-étatiques àe matières premières.
(62) - D.G. LAVROFF, Droit d'Outre-Mer et de la Coopération.
Mémentos DALLOZ, pp. 133-136.
(63) - BENVENISTE (G.) "La boucle du cacao, Côte d'Ivoire. 3tudes
Régionales des Circuits de transit". PARIS :
Edi~ions de l'ORSTOM, 1974. (Travaux et docu-
ment) •

~~is, dans le ~@me tem~s, les Responsables Africains se préoc-
cupa~ent des problèmes d'intrastructures routières, ferroviaires,
aériennes et naritimes,
facteurs essentiels d'intégration économique.
Nous pouvons tenter de mettre en évidence l'attitude'de la
Cete d'Ivoire face ~ tous ~es ~rohlè~es.
PRODUITS Db BASZ.
"'0)
L,~ C;:Œl\\.TION DE L'ORGAHISATION AFRICAINE
1
-
:ST EALGACHE DU CAFE 3T D.E L'O.LA.C. (64)
Au lende~ain de la signature du trait& constitutif de l'O.
C.A.~., la Côte d'Ivoire et les ~ays membres durent cr~er l'e.A.M.
C.A.F.
(Org~nisation Africaine et ~algache du Caf&) comprenant ~x­
clusivement des pays africains francophones producteurs et expor-
tateurs de café. La concurrence impitoyable que leur livraient ,les
pays Latino-Am,~ricains (Brèsil, COIC1!lbie, Uruguay ••• ), oblige le
promoteurs de l'O.A.l~.C.A.F. ~ ~tenQre leur initiative de regrou-
pement à d'autres Ztats ;_fricains, notarl::lent ,\\nglophones, pourd~ -
ner naissance à l'Organisation inter-Africaine du café (O.I.A.C.)
vena~t ainsi renforcer l'action trop faible de la première insti-
tution.
En effet,' l'O.A.M.C.A.F.,
en raison de son exclusivisme l~n
guistique faisait figure d'institution sans grande ambition, et
qui était limitée par conséquent dans ses objectifs: elle s'as~i
gnait avant tout com~e ~ission de défendre !es inté~~ts des produ -
teurs des pays francophones d'Afrique, mais surtout ceux-ci ,de-
1
vaient y trouver un cadre de concertation, de coopération, les ai 1
d~nt à mieux ~r~parer les n&zociations multilat~rales pour l'Acco
international du Café de 19G2. C'est au sein de cette institution
sp6cialis~e de l'O.C.A.~. q~e p&ricdiquement, â l'occasion des re -
contres internationales :~ntre nroducteurs et consOI~'II2.tel1rs de caf
les pays me~bres se consultaient, d~finissaient une straté~ie corn i
mune,
face à la fois a'lX concurr'2nts' Lq tino-Américains (dirigés pa:r
le Brésil et mieux orsanisés), et les )ays consommateurs industria-
lisés ou non . .
(':;4) - ':;f. ::inistè:'a.:le 11·,~Tic;·.t~t;m·e et de la Sooll:~r'1.ti.on. ,:ervic,e
Docur.:en~~.-t:ion. A=:':DJ\\~r. "0-éi,-",i.' nO 12. ?~-'.
".,.-~.;.

La Côte d'Ivoire poursuivait donc le double but de la Coopé-
ration inter-afticai~e et de la recherche de l'harmonisation n&ces-'
sair~s des dé~~rches, en vue de positions comsunes Africaines dans
.
(55)
'h
les iDporta~te~ n~gociations universelles 3ur les produits de uase.
Il faut cenendant notdr que l'C.A.I:.C.~.F., lon~temps dirigie
p~r la C8te i'Ivoire, en raison m3me de ~on caract~re trop exclusi-
vement fr~cco~hone, renfern~it en elle-~~=e ses propres limites
quant à l'efficacité de l'action à laquelle la destinaient ses pro-.
I::lteurs, tant au niveau de la qualité des produits qu'au plan~es
rapports de forcea, dans la comp~tition avec les Latino-~m§ricains
sur le ~arché international. Une telle situation ne pouvait que lai
ser des perspectives fort incertaines aux exportations africaines
d'Arabica.
La 3tra tégie ivoirienne, face à cette conj oncture, 'a été de
r.1ili ter en faveur de l ' élélrgissement de l ' "Alliance
:tfricaine:' des
,roducteurs de café, et notanment en direction des pays de langue
anglaise (qu'elle avait 00urtant tenus à l'écart dans un premier
tern9s par le fait de l'O.C.A.M.),
tels le Kenya, l'Ouganda. la Tan~
.
"-. (66)
zanie, le Nigfria, ,lus le Rwanda et le Burud1

v
Et la naissance ~'un deuxi~me organisme inter-africain de
café (O.I.A.C : Organisation inter-africaine du café)
; auquel la
Côte d'Ivoire participe Jchèvera de donner aux pro1ucteurs afri-
cains un instru~ent plus efficace leur permettant de ~ettre en com-
mun leurs revendications dans le do~aine précis,de la Stabilisation
des Cours Mondiaux de ce produit. Mais, l'apparition d'un nouveau
dispositif (O.I.A.C.) à dimension véritablement Africaine; voire
continentale n'a pas amené la disparition del'O.A.n.C.À.F., ce qui
aurait pu donner plus de cohérence, plus d'unité à l'action des ex-
portateurs Africains ! On a assisté au maintiert
des deux organl-
sations Africaines devenues, paradoxalement, concurrentes.
A cela, on peut trouver deux explications, du point de vue ivoiri~n
l'
d'abord, si la ~ôte d'Ivoire a plaidé en faveur de l'extension du'
cadre de concert~tion entre producteurs Africains, cela tient sem~
!:
ble-t-il, à une raison tactique
(65) -"l'larchés tropicaux" - 11 Octobre 1974. pp. 2871 et s.
(66) - ASSOUAN U., Une diplomatie
tournée vers le développement
DELROI33Z. F~RIS. 1968. pp. 15-19.

Zn effet, l'O.G.A.Ir. seule (s'expriï.1ant :Dar l'O.,À.i,f.C.A.F.),
ne·représentait en réalité, aucune force sérieuse face aux Latino-
Américains,
concurrents iopitoyables des ]roduits africains
i d ' où la nécessi té d' élarg,ir le cercle de solidarité en l\\fri- il:Iii'il:
que.
.
!'j!
La deuxième observation tient à un choix fonda~ental de la poli tiQu1ji'!
l",
Africaine de la Côte d'Ivoire, qu'il ne faut pas rerdre de vue.
i!~
ii·,!
BIle reste fidèle aux principes de l'uni té Africaine, dans quel que ii l

,
...
fil!"
II:I
domaine que ce soit, mais pas de quelle que maniere que l'on la pre~,
,
,
1
l'envisage. La démarche,
"a'Jproche par approche ll ,
est ici réaffir-
ii
li':
mée ; et chaque nouvelle construction ne doit pas entraîner automa- Iii
tiquement l'effacement des insti tu tions antérieures dont on doit
i'!l
!
mettre à profit les acquis, chaque expérience devant servir à la réa
lisation d'étapes futures. C'est pourquoi,
elle refuse l'intégratio
auto~atique qui ne tiendrait pas compte des différences qui peuveq~
III
~tre autant d'obstacles.
J
Et si, en matière économique la nécessité de la concertatioJI
et l'opportunité de la mise en commun des énergies s'i~posent aux 1
Etats, à tout moment,
cela n'impliquerait pas pou~ autant, du poin~
de vue ivoirien, une renonciation aux solidarités premières.
11
La co-existence de l'O.A.H.C.A.?
et de l'O.I.A.C., et l e '
danger de la non-concordance dans l'action des exportateurs d~ ca~
,
1
qu'une telle dualité pourrait provoquer n'est donc pas un paradox1
Ces deux organisations Africaines dont la première est considérés 1,.
comr:.e une imagination et une création de li. Houphouet-BOIGNY, en
1
raison m~me de "l'inféodation" de l 'O.A.lf.C.A .. F. dans le Club fra
phone, continuent donc de se maintenir dans cette apparente contra:
1
diction et combinent ieurs actions pour offrir aux planteurs Afri-!
cains un certain cadre de coordination, afin de les doter d'un ins:
Î
trument qui leur per~ette, ~ieux qu'ils n'ont pu le faire auparava: t
de marquer leur présence active dans le long processus de ~ise en
place du dispositif international du Café depuis 1962, sous l'égid
de l'organisation des Nations-Unies.
Les modalités d'harmonisation pr~alable des pusitions das Et
Africains sont contenues dans les statuts m3~es de ces regroupemen 5
de producteurs de Café, qui prévoient explicitement des rencontres~
1
des réunions ou des consultations préalables entre membres, avant
'
,
toute ouverture de négociation multilatérale, visant au renouvelle1
cent des ~~cords existants , à l'orfanisation du ~arché c~féier, e~
1
vue de la d~finition de continrents ou de l~ ~é~artition ie quotas.1
1
1
1

r'
Par conséquent, la ~ête d'Ivoire mène une action concertée, a
l'occasion des Assemblées annuelles de l'O.A.~.C.A.F. et de l'O.I.
A.C. ,procédure qui lui perr;let da d~finir, 'J'rec l~s r;3.rtenaÎ;,res, uné
.,v....
:
~
plate-for~e
j
commune avant les Gr3ndes re~contres ~uitilatérales de
LO:ID22::S,
au niveau, de l 'OrCëll1iC:'1tion Internaticn:l.'::"e du Caf'~.
..
La m~me attention est accord;e au cacao.
.
j
.~
,]
La Côte d'Ivoire est deruis1S62 membre fondatrice de l'.U-
liance des Pays producteurs de cacao (A.P.P.C.).
j
Cela ct été un des r~sultats pratiques de l'action ~enee ~ar la di-
j
plomatie iv6irienne en vue de regrouper tous les pays producteurs
Africains de cacao, ou de la régulation des ~arch~s ~es matières pr
mières en général, au plan régional, puisque l ' ".'.Iliance
comprenai
à l'époque la Côte d' Ivoi::.'e, le Ca::Jeroun, le Ghana, le ITigéria,
le Togo; Le Brésil n'a été admis à cette association "inter-afri- ,
caine" que des années plus tard. :SIle reste, par conséquent, fonda-!
mentalement Africaine. Ce rapprochewent avec le Brésil -dans la
1
i.
mesure oQ i l avait ~té favorisé princi?alement par la Côte d'Ivoire
[i,
!
peut être considéré comme la cause du choix porté .Dar ce "géant Sud
Américain" sur.le sol ivoirien pour son implantation économique,
financière et diplo~atique en 1frique 1e l'Ouest et du Centre-.
Ainsi, la Côte d'Ivoi~e qui souhaitait une Organisation des
du café et,du cacao, dont dépendent quasi-exclusive~ent ses
d'exportation, semble avoir trouvé dans l'Alliance des Pays Produc-
teurs de Cacao, et dans le couple.O.A.M.C.A.F.-O.I.A.C., un outil
d'action pour les négociations interminables, difficiles pour trouv r
des dispositifs susceptibles d'apporter une solution à la terrible
détérioration d~s Termes de l'Echange.
La récente adhésion du GouvernemenG ivoirien à l'Organisation:
des Pays Africains Producteurs d'Cléa~ineux (1974), puis à l'Orga-!
nisation Inter-Africaine de l'~cono~ie For~sti~re et du Co~~erce du
Bois (1975), et enfin la rartici~ation très active des res90nsablesi
ivoiriens à la recherche d'une .Drocédure de concertation ~n ~atière
de production et de commercialisation de la banane, s'inscrivent
dans la stratégie ivoirienne d'assurer, sur le plan régional, des
moyens institutionnels tout à la fois de coopération
et de présence dans le débat plus global pour un nouvel ordre écono-
mique international.
(67) -
Cf. ;~inL3t~re de 1,AfS~icultu~t:! '~~ d~ ~a (;oopé~a!ion. Servie,
DOCUr'1entdt~on...... '3.i..DJ_".: •• Jo.3~~er '+: '.L\\'
j)lJ.
1)-~C.
i
:r;:~~:.~;~~?"f'JD·~~~'·"'·~·~"'~"i~~~~~~~~~\\3_#\\:;iF"-~~~~h3if.1.*~'it~~.,"tr"-~~_~~~1'~_;r~~~~~~:~*t_:';-"?t~ _ .r,<p'~?~;i';~1'7'!*'
-j,

- 156 '"'
L'~frique ne ~ourra s'y 9r~senter qua Jans la Te~ure o~ elle
aur~ fait, la rreuve de son sérieux, 'de sa rropre organisation in-
terne,
fond~e sur des r&alisations concr~tes, pr3tiques.
La diJlomatie i~oirienne ~u sein de ces ~rourernehts i
caract~re
technique,
va donc bien dans le sens du pragmatisme. ,Sous ce rap-
68
t
l
C" t
ct' l '
d
' . "
(
)
. , d'
por,
a
,0

vOJ..~·e enten.
"banalJ..ser ,
pour aJ..nsJ..
J..re,
le d~bat politique,
(~ui sous-tend pourtant toute cette dynamique
.
t
'","'
. )
.
J..u er-.ürJ..caJ..ne ,
estJ..fl3nt que la priorité est ~oins à l'idéologié
qu'à l'aménagement de l'espace Africain.
D'où l'Afrique doit 9réparer sa participation au Dialogue
Nord-Sud; Or, 90ur la Cate d'Ivoire, l'un des objectifs fondamen-
taux, l'enjeu 9remier reste i'abord la Stabilisation des cours ~e ,
ses [roduits agricoles qui constituent la pierre angulaire de sonl
~cononie, de ses ~quilibres ext~rieurs.
~ais l'am~nagement de l'espace Africain, c'est avant tout l~s ~
i
communications entre les diff~rentes populations du Continent, etl
les productions de la terre ne m~riteraient tous ces soins que da~s
i

',1
la mesure oa elles pourront trouver des possibilit&s de leur ecou+
le~ent â l'int~rieur de la ~&~e zone: ces possibilit~s sont d'a-\\
bord les infrastructures de transports.
b) -
L\\ COT:::: D,IVOrE :L';N QUETE D'UNÉ POLITIQUE R,SGIONAIJI:
1
CONC'2';:RTB.s DE: rr:':tAUSPORTS.
i
Si les problè~es de matières premières ont fait l'objet d'u e
attention particulière de la part des responsables de la Côte d'l'
voire, tant au plan national qu'au niveau régional, c'est dans la
mesure où le phénomène de la déeradation des Termes de l'Echange
appelle une action permanente en vue d'y rem~dier ; et seule "une
certaine solid~rité des producteurs Afric~ins paraissait à m~me
de préparer ceux-ci aux importantes négociations multilatérales
-69)
entre consommateurs et producteurs du monde".
(68) - Hinistère des .Hfaires· :Strang~res. "Les conIérences de· pre~s
du Xinistre àes Affaires Strangères de Côte d'Ivoire de 1960
à 1976". A~IDJAN. (Direction des Conférences Internationales
(69) - "Son excellence le Président Houphouet-BOIGNY et l'unité du
continent africain".
Présidence de la République de Côte d'I
voire. Secr~tari~t G6néral du Gouvernement. 196$.
1
p. 6.
(Conf6r~n~~s de Presae imprim~es du Chef de l'~tat).
.
r
il
l ' ~
; ~'
i : ~'
I,',i
Iii

3n Afrique ;or· •
"oJ.re,
le lien entre le ~~oblèQe de l'intégration
~conomique (nationale co~me r~gionale) et les infrastructures de
tr2nsports est une réalité éconowique,
~ne contrainte, à laquelle
les responsables des politiques d~ dêvelo~pement doivent faire
face tous les jours.
Aus~i, le louvernement ivoirien at-il décid'
d'apporter une solution à ce difficile problème, afin d'enrayer ce
blocage au d~velo9pe~ent. Insuffisance et annrchie caractérisent
la situation ivoirienne da~B ce secteur. Les marnes faiblesses s'ob-
servent dans les trans?orts internationaux, desservant le pays, mais·
quise trouvent. encore moins mattrisées lJ.ar le Gouvernement.
Si la Cate d'Ivoire veut a~&liorer ses co~ditions nationales
du trans~ort, elle doit recherciher ~gale~ent des actions concerties
avec les pays ~fricains voiGins. ~n mati~re de liaisons internatio-
r
nales,
la Côte d'Ivoire, en yarticipant à l'accord créant ~ir-Afriq~e,~
vi~ait à réduire sa J~~endance ~is-à-vis des granrtes compa3nies
étransères, d'o} le r91e décisif qu'elle a
joué dans la ?réparatio9
1
de l'avant-projet de création de la Société multin~tionale Afric.i~~,
i
institution spécialisée de l'O.C.A.~.
Dans le do~aine e~fin des tranc?orta ~aritin~s, la question de l a t
d~pendance r~Gte enti~rd, et les efforts actuels entre~ris perso~- i;
nellenent Dar le Fr~side~t de l~ ]~puhlique au plan r~iional (comm~
~a:ional), en collaboration avec les Etats de l'~friaue de l'Ouest!
...
. ) :
et du C~ntre, dans le c?J.re je la "Conférence Einistérielle des
cays de l'Afriaue de l'Ouest et du Centre sur l~s transpoita mar~-
, ,
times", s'inscrivent dans ,la r;erspective d'une stratégie"d'actiop
concertée" face aux puissant~s Conférences maritimes.
1°) - LES TRANSPORTS FE~~OVIAIRES.
En matière è.e.tran3:;?ort ferroviaire,
i l convient de rappeler
que c'est le 1er Avril 1959 que fut créée la régie A3IDJAN-NIGZR
(R.A.N.) ~our les Etats de Haute-Volta et de la Cate d'Ivoire.
Cette r&gie &tait donc adoinistr&e directement par la Compagnie
0
des Chemins de Fer de l'_\\.O.!!'. (7 ).
Devenue indépendante,
la Côte d'l.,oire devra si:;ner une convention'
avec la Ré~ublique de Haute-Volta (30 Avril 1960) qui fait de la
régie COr.1:1Une un "établisse~ent public bi-national à caractère in-
dustriel et com~ercial", ayant l'autonomie financi~re ~t la person~
1
nalité norale, conforM~~ent â la l~~islation de chaque pays signa-
taire.
~~blics
Tr~n~t~rt~. ~ervice dc~1
(70)
_ ::inist':'re des TraV"llX
et 1es
'"r~~II i ·l·b:~;j
.: t
:. ~ 1:1 doc 1.1 2.1t·, ti~n~.-=-~~:~~~rr.
.·0:.
. J
->
1

- 158 -
r
1',1
La Côte d'Ivoire accepte de ~articiper p6ur 3/4 aux ressour-
ces financières de la régie,
tandis que la Haute-Volta intervient
::,our le
quart restant. Ces ressources sent ':iestinées à alirr:enter
trois ty]es de 7on~s : un Fonds de renbuvelle~ent (qui finance les
dépenses de matériel, un Fonds de réserve
(~our résoudre d'éventuel-
les questions d'exploitation), un ?onds de r0ulement (qui doit cou-
l
vrir les demandes da tr~so~erie d~ l'~tablisse~ent). Ainsi, sommes-
:1,
nous en pr~sence d'un ~tablisse~ent public indu3triel et commercial
1
ayant une double nationalité. (71)
L " t d' d
t
d'
t"
"t'
(72) d l ' "
f " t
t"
e u e
es rappor s
ac ~v~ e
e
a re~le
a~
ressor ~r que
J
les résultats ont été régulièrement positifs pour le ~oment, ce qui
J
Der~et de dire que le 70nds de réserve qu~ )eroet de faire face i~­
'~:2diatement aux éventuels déficits n'a pratiquement ja':1ais été uti-
lisé dans ce sens. On est, sans doute ici,'en présence d'une réus-,
site de Coopération inter-étatique
(dans le cadre du Conseil de l '
tente). Cette for~e d'intégration réussie a été l'un des facteurs
qui avaient diterminé le Chef de l'Etat ivoirien â préconiser le
projet de la double natiQnalité (mort-né).
Depuis la mise en application de la R~gie, en effet, l'on a consta-
té une expansion régulière tout 2 la fois au service de la Côte
d'Ivoire et de son partenaire du Nord-;:':st. Le lIali et le Niger n'ont
pas ét& â l'êcart de cette i~t~gration &conomique.
Sans doute, la Côte d'Ivoire tire-t-elle le plus grand bénéfice de
cette complémentarité économique indéniable ; i l est vrai par exem-
ple que la partie ivoirienne connaît la plus grande modernisation :
les liaisons ferroviaires ont repris une importanr.e prépondérante
sur l'Axe ABIDJAN-FSRKESSEDOUGOU,
depuis la r&alisation du nouveau
programme d'investissement
j
des reconstructions des,infrastructur~!sJj!!l!j
vieillies, un doublement de la voie jusqu'â la hauteur de BOUAKE,
une modernisation des wagons-voyageu~s, 6nt ~t& opérés du Côté
rien.
(71) -
D~s 1960, la Côte d'Ivoire d~cide de confier l'exPloitatioI·
de ses voi0s ferr:~es à un "orgé'.nisme industriel et ccmr.1er- .
cial ayant la personnalité civile et l'autonomie financi&r ~
C'est la loi ivoirienne 60-84 du 10 F~vrier (J.O.C.I, p.22~)
qui prévoit que le fonctionnement dudit organisme sera fixé
Il !Hf
par convention avec la Haute-Volta.
(72) -
Direction génér'3.1e de la Régie. ABIDJ AN-NIG3R-ABIDJ.\\N.
Rar-ports d'activité
exercices 1960-1965
1965-1970
1970-1975

-
159 -
Cette ~volution de l'entre~rise c0D~une i
l'avantage de la
.
.
Côte d'Ivoire n'est ?as sans mettre en &videcce certnins problè-
:.es d'Ordre Politique et Sccnoœique
: actuellement la ~A~ supporte
difficilement les effets de la crise énergétique (~uisque tous les
trains roulent au diesel
Y).
Des sacrifices de modernisation com-
.j
i
plète s'i~posent. La Côte d'Ivoire voudrait revenir sur le ~artage
i1
des ~articip~tions aux ëeS30urces financières lors de la signature
j
;
de la Convention ci' .',vril 1959 (qui donnait 3/4 à la Côte d'Ivoire
!
et 1/4 à la Haute-Vol ta). La '::l.ute-Vol ta se refuse à toute remise
en cause de ce ~artage des )articipations. La question demeure po-
l
s~e et le Gouvernement ivairi~n qui veut réaliser un )rogramme de
i
modernisation de ses r~seaux, serait tenté ,d'opter )cur une solu-
tion nationale.
~n teus les cas de telles contradictions dans la "famille d'
l'Entente" ne semblent ias étrangères aux dissensions ouvertes q~
'.1
ont failli em]!orter 13. plus vieille des ors"tnisa tions régionales i:
Il
africaines. D'autre part, la Haute-Volta, a~rès l'é~isodique conf~i
qui l'oppose au ~ali, supporte de ~lus en plus mal la présence ~e 1
,
~
,
;
son voisin sur la voie ferr&e,
joignant ABIDJAN à OUGADCUGOU, alo~s
>
lliême que les Ivoiriens n'y voient aucun inconvénient, au moment
surtout où le H,:J.li r"evient d:ms le "cercle francophone",
tel l'en..).
1
Îant prodigue,
juster19~lt sur l' alxpel incessant t insistant du lead.r
du R.J.A., ~ouve~ent dont le no~ est si att~ch§ i
l'histoire du
~ali. Politique et ~cono~ie s'inter~~nétrent ici pour donner des
contradictions donc seul le continent npir senble avoir le secret
et le Chef d'Ltat ivoirien conna!t assez bien les myst~res du
négro-9.fricain,
et reste trop acquis à "l'esprit pragmatique"
8tre d~sorient~ par une tellé situation conflictualle.
~ais en m~me temps que la Côte d'Ivoire se pr~occupe d'in- .
.
.:
frastructures ferroviaires,
elle participe ~galement à la recherch~
de solutions aux prohl~mes de transports a&riens en Afrique.
La part d0cisive prise par elle Q l'~laboration de l'avant-projet
et du projet de création de la Soci~t~ multinationale ~ir-Afrique
en témoigne.

-
-'bU
... '
2°) -
L'ACTICN rrOIRISNNZ DA~:S L' EL;\\:JC~ATICT~ DU .?l~OJ:'::::T
------r-----------~-----------------------------
DE CREATION :JE LA SOCI::::TE ;mLTnJ;~~IONALZ .UR-AFRI'':2UE.
----------------------------------------------------
La législation ivoirienne en matière de transport aérien parait
assez particulière en ceci que les autorités compétentes dans ce sec-
teur ~ratiquent une étroite collaboration avec les Sociétés multina-
tionales : c'est le cas ~récisé~ent avec Air-~frique (après qu'elles
aient effectivement contribué à sa création), ou l'A.3.E.C.N.A. (As-
,
i

l "
t ' d l '
. , .
(73)
soc a ~on pour
a secur~ e
e
a nav~gag~on aer~enne

En Côte d'Ivoire, dans l'ordre des compétences au niveau du Gouverne-,
~ent, les négociations internationales sont assu~ées concurremment pa
le ~inistère des Affaires Ztrang~res (p~ur ce qui concerne les forma-
lités diplomatiques) et le Ministère des Travaux Publics (Direction
de l'Aéronautique civile), en tant que département technique:
Le 28 11ars 1961, onze Chefs d'Etats décidaient de créer la camp
gnie multinationale Air-1frique dont le projet de création avait ét~
étudié, préparé par le Ministre ivoirien des Travaux Publics et des
f
~ransports, qui devait yrévoir un accord avec une société aérienne
t'
existante servant de support technique. Il fut fait appel à la Soci~~1
té "Air-Afrique" qui avait été créée par les Compagnies Air··France et
U.T.A. pour coordonner leurs transports aériens en Afrique.
prenante
(73) - La Côte d'Ivoire est en effet partieYà certaines conventions
multilatérales de transport aérien :
- La Convention de Chicago du 7 Décembre 1944 relative à
l'aviation civile internationale, qui crée l'O.A.C.I.
;
- La Convention de Varsovie du 12 Octobre 1929 pour l'uni-
fication des règles de responsabilité en matière de trans-
port aérien internationai ;
- La Convention de Saint-Louis-du Sénégal du 12 Décembre 1959
(modifiée par avenant du 6 Juillet 1960) , relative à la
c~éation d'une Agence chargée deg~rer les installations e~
services destinés à assurer la' sécurité de la navigation a&-
rienne en Afrique et à Madasascar, l'A.S.=: ..C.N.A.
;
- La Convention de YAOUNDE du 28 f.!ars 1961 cr~ant la Société,
multinationale Air Afrique (Cf. Einist~re Affaires Etranga~e
Côte d'Ivoire).
Voici d'autre part la liste non limitative des accords candI
par la Côte d'Ivoire avec les pays qui suivent:
1962
France, Ethiopie, Israël, Guinée, Suisse, Belgique.
1963
Liban, Pays-Bas.
1964
Ghana, Niséria, Mali.
1965
Dane~ark, Norvège, Suède.
1967
Alg~rie, Tunisie, ~aroc.
1~63-
Italie, RAU, Cam~roun.
1975 : EspaD:ne.
(Source
: :.inist~r~ des :,ff.';;tr~'"c.:;'~res.Cêt'" d!_.,Ivoi",e). i
(
rn
r 'b"cs ",+_l,c-r-n~"or-q
,:")i-"e, ~~rùn~iut.Ci'l.>et ;i,üstère
des ... ra'rJ.u:::
u' Il .
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c,
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i

·
-IT..,....,.·
,
'
161
Ainsi mis sur pied par le ~cuverne~ent ivoirien, le projet
fut pr&sent~ aux Chafs j'~tat lors d'une Corif~~ence (la 2~me apr~s
l ' .4.sseublée Consti tuti 'Te d' .i.3IDJ AN) à 3JA:3Z.WILL3 en décembre 1960.
Le texte du ~rojet de création 0'.~r-~frique, définitivement mis
au point à DAI{)..R, lors cl 'une Conf~rence économiqL<e (de l 'O.A.M.C.E. ~
Crganisation1fricaine et Malgache de Coop~ration ~conomique) compo
tait trois textes essentiels et en pre~ierlieu un traité entre les
':::':ta ts fondant '.lne Société comr.mne 'pour l ' exploi ta tion de leurs droi
de Trafic Aérien .concernant aussi bien les.relations entre leurs te
ri toires qu'avec l ' extérieur. L'"n'~rticle de ce tra.i té iJOrte créatio
d. 'un CO:'1it,~ des :~inistre.s .:l2S '::'r.:.ins::;orts .~har":·~s da l'aviation ci-
vile et commerciale, un Comité au sein duquel les ~;inistres auront
à débattre de leur politique commune, des per~pectives de dévelop~
pe~ent des transports aériens, etc ••• '
Le projet comporte ~galernent une atinexe au Trait~ concernant les
dispositions fiscales et financières accord~es à la soci8té commune
enfin, les statuts de la Soci8té.
La Société mul tina tion;:;ùe cornr>tai t àu dép'art 10 Etats comme
actionnaires et une Sociét~ privée : elle est dotée de la personna- 1
lité juridique, reconnue aux ~ersonn~s morales de droit nrivé dans
la législation de chaque Etat )~rticipant.
La Société Air-Afriqae, cr8ée dans ce contexte historique,
est apparue à beaucoup d'égards, et aux yeux de noubre d'Africains
i
pe.rtenaires de la Cate d'Ivoire con!me la "chose ivoirienne".
Et le walaise larvé, épisodique, la crise latente, tantôt grave,
J
tantat facilement surmontée, ~aisqui ont fini par éclater avec les
1
départs des pays de l'Afrique Centrale (Caméroun, Gabon), ou l'af-
l
frontement entre les Présidents IIouphouet et Senghor à propos de
1
l'~ffaireSHEIKH FALL (dont l'aboutissement heureux permit l'ouver-
ture des négociations pour la révision des accords monétaires liant
l'U.H.O.A. ~ la France), traduisent bien l'état d'esprit qui règne
au sein de la nociété C08~un8. Les susceptibilités nationales,
~aladie d'adolescence des ~tats jeunes (voire cie vieilles entités
nationales), les luttes d'influence, n'ont pas été absentes, étran-
gères à ces attitudes qui, loin d'avoir affaibli la position ivoi-
rienne, se:"1blent au contraire favo~'L,er peu à peu sa prédominance
au sein de l'appareil de direction de la Compa5nie, puisque c'est
2 l'issue de ces conflits que le irésident Hou~hoUQt a priR la
:~ :cision cl 'i::ll)OSer dn:l.c un<] ~~rt'line ;.18sure un de .s2Ei n.ot t1.0n:lUX

Cela a ~té consid&ré COffiDe une victoire du par~cnaire i~0irien
'dans la l~tte d'influence (ou pour ~~ leade~ship) qui s~vissait
. se.:ble .s.voir consoli'16 la ]oGi tion personnelle du !~h8f d' Stat ivoi-
rien. L'on :irête d'ailleurs à celui-ci la secrète intention d'opter
un jour ~our une solution nationale?
Cette hy~othèse nous ~araît absurde pour jeux raisons
la
}remi~re, c'est que tl. Houphouet-30IGNY, malgr~ ses menaces de
quitter Air-Afrique, ~otafrique (aujourd'hui toutes deux dirigées
par des Ivoiriens) au moment de l'dffaire SHEI~I FALL, ne ~eut pas
~rendre le risque de la contradiction, en sacrifiant sur l'autel.~
du nationalisme, si payant soit-il, l'int~gration r~~ionale, enga~
gement pris 9ar lui. D'autant qu'il vient de proposer i
l'O.C.A.M
la création d'une Société ;':ari ti~e i':ul tin~tionale sur le r:1odèle
h
m@~e d'Air Afrique ! On peut espérer qU~ ces menaces relèvent d'u
mouvement d'humeur rassager.
La deuxiè!1e raison est d'ordre économique: aujourd'hui plus qu'à
aucun autre moment de son existence, le fonctionnement de la
gnie Air-Afrique se déroule en restant de la manière la plus
possible à l'esprit des textes constitutifs, considérés unanimeme
comme l'oeuvre du Gouvernement ivoirien, dans leur phase prépa~a-~
.
~
toire. Pour le moment, la Côte d'Ivoire apparaît co[,me l'un des
ii
Grands b~n~ficiaires des r~sultats cODwerciaux et financiers posi.
i~ .
tifs des dix-huit ann~es d'activités CODr:1UneS, au moment mOrne o~ ~i:
la crise du p~trole frappe de plein fouet la compagnie et les Aco:
nomies des Etats membres ;
(il faut signaler que les gains en de-~
vises d'Air Afrique constituent un arport non négligeable à la
balance des paiements de, la etHe d'Ivoire). Les plus petits Etats!
pauvres~ s'estiment au contraire les .perdants, d'oa les menaces
permanentes de retrait.
Là réside sans doute le vrai probl~me. La Cete d'Ivcire ne
peut
pas @tre tentée -logiquement- de retirer ses actions,
co~me on
lui en prête l'intention.
i
L'autre hypothèse, celle qui irait dans le sens du rachat par la !
eete d'Ivoire des actions des uns et des autres, par~ît PlausiblJ ,
économiquement, ce qui signifierait une véritable désertion de
1
l'O.e.A.Mo, institution-~~re que politiquement Houphouet ne peut '1
laisser n'effondrer, dans la mesure o~ il avouerait l'Schec d'unJ
action di~loM~ti~ue men~e au sein de l'~frique franco~hone de9ui~
vin~t ans. Co: .G1ent justifierai t-il alors sa volonté l)oli tique de l'f1
;ainte~ir l'O.C.A.H., ~ymbole ou ~Y3ti~ue de l'rnit; ~~ri~ai0~ ,
1

-
163 -
contre vents et mar~es si dans.le m~se ~oment .son pays venait â aa-
crifier : ..3 fé'Ü t
r::-sional à un na tionalü,rrre suranné ?
, .
~n tout ~tat de cause, son a~~artenance i la ~ultinationale ,",~r-
Afrique n'a pas empêché la Côte d'Ivoi~e de conclure librement avec
ses voisins ou des pays ~trancers de nombreuses conventions bilaté-
(74)
raIes
qui ~;révoie!lt "l' 5chan~e ri'iciproc",ue de droits de trafics
'Jt de transj?orts" sur les rOèltes D 8riennes di-Sfinies. l1ais, c'est· Air-
.\\frique qu'elle a désigné
corweétant "expIai tant exclusif de ses
droits de trafics et de trans~orts sur les lignes internationales, en
vertu de la Convention pass~e entre les pays fondateurs de la Co~pa­
;nie. Celle-ci reçoit
qutomati~ue~ent les droits d'exrloitation
com~erciale négoci~s par le Gouvernement de Cate d'Ivoire; dans toutes
les conventions d'ordre bilatéral.
Zrt mati~re de politique de tr~ns}orts a~riens, la Côte d'Ivoire
a donc désor~ais lié délibérénent son sort à la solidarité contrac-
tuelle inter-africaine, telle qu'elle se d~~age à travers le proces-
sus de mise en place d'Air Afrique, dont le développement a eu des
effets favorables : Air Ivoire reste une petite Sociité d'&conornie
mixte dans laquelle Air-Afrique d6tient 20 ~ des participations
1
!
(actions), SODB~RAF 20 % et les 60 % revenant à l'Ztat ivoirien.
. ~
1.
Si elle a iti criie dis 1960, son exploitation proprement dite n'a
1
cO~l:::encé qu' en 1961~, l'effort du Gouvernement ivoiri·;n ayant ét~ port~
~rioritaireuent ~ la croissance de la Soci~té multinationale commune\\
j
in
;
matière de transports maritimes, les pays Africains n'ont envisagé
une action concertée que tardive~ent, et la Côte d'Ivoire en sera l'i
tigateur principal.
(74) - Voici la liste non li:ü ta ti ve de ces Conventions bilatérales
avec les pays suivants :
1962
France, Ethiopie, Isrn31, 8uin~e, Suisse, Belgique.
1963
LibRn, Pays-3as.·
1964
Ghana, NiG~ria, Eali.
1965
Danemark, Norv~ge, Su~de.
1967
Ah~Srie, Tunisie, il3roc.
196:
Italie, :tAU, CW'i8rcun.
1975
:Sspac:ne.
Source : l'iini8 t":'re des Travaux Publics et des Trans-
ports. Direction de l'Aéronautique Civile.
ABIDJAN.

- 164
n'a ;as suivi la m@me strat~gie au plan r~gional. ~lle a
donn~
a'abord la priorit~ i sa politique je restructuration p~rtuaire•.
~ort en eau ~rofonie, dnns le 3ud-Cuest ivoirien constitue un ?61e
de dé'lelol}T'e,:en t ir:::,ortan t. ~~ ~Gul ta t i';.m'~di9. t de 1:.: :,oli ti'{'le d' "0-'
-1
1
"pérations int6=-:-r6es", il est '2D ,:,·.:J.3se de deve:li.r un instrur::ent d'in
t~grAtion n~tionale.
1
l,'
Ces ob~ectifs a4lbi tieux ont ~té atteints' -,~.:Lr i.a ,;L::e cn "')l3.ce Go 'un
certain nombre d'org9ni~~es char~~s de l'ex6cution de la politique
ivoirienne de
::3.rine ;;.qrc{-l9.~de. 7:n effet, la décision 2rise dès
1960 de restructurer ce domaine fondamental de l'~conornie ivoirien~
1
ne, tournée essentiellement vers l'extérieur, achève de doter l'Etal
1
d'une armature administrative capable aujourd'hui de per~ettre â 1~
...
ô
1',1
C te d'Ivoire de jouer un role actif, dans la recherche non seule-
::;ent d'un "nouvel ordre ~~ari tine mondi=.l", :!1ais enc ore ::le contri-
huer de mani~re d~cisive ~ la d~finition d'une action concert~e en
vue d'une'orgariisaticn r&~ionRle des transports 2aritimes : la CôtJ
d'Ivoire a choisi le jouer ce rôle, sur le plan g~o-?olitique dès
1975, quand le Président Hou~)houet a pris :rersonnelle'~ient l'initia-II
tive de convoquer la première "Conférence l':inistérielle des Pays
:!
de l '·.\\frioue de l'Ouest et du Centre' sur les Transports na. ri tines". r76)
.
'
(75) - Loi 60-85 du 10 Février 1960 (J.O.C.I., p. 220).
(76) - Cette rremi~re conf~rence maritime~~gionale a ~té institu-
tionnalisée. La "Charte d' ABIDJM'f" 'est le nom donné à la
r~solution finale de la Confêren~e tenue du 5 au 7 Mai 1975
sous la Frésidence du Pr~sident Houphouet-BOIGNY â ABIDJAN.
Cette IICharte", à laquelle' s'ajoutent deux autres résolutio
d~finit les perspectives de la Coop8r~tion ré~ionale en ma-
ti~re de tran3ports Gariti~es. ~n signe de reconnaissance l
délégués venus â la Conférence d'ABIDJAN ont dédié une "mo-
i
tion sYJéciale" au P.,-ésident Houphouet-BOIGNY.
(Cf. Proc~s-Verbal - Hinistire de la Marine Marchande.
Côte d'Ivoire. Service Docur.:enta tion ; voir aussi "Fra terni
~atin" du 9 Mars 1975. P. 14.).
Les autres sessions de la Confére~ce ~inist~rielle des Etat
de l'Afrique de l'Ouest et du Centre sur les transcorts ~ar
ti~es, se Dont déroulées successivenent i DC~~L~, le 20 Fe-
vrier 1~7S, i ACCRA en ~;vricr 1977, A D~KAR en ~~7°.

- 155 -
L'objectif de l'initiative ivci~ienne en est simule: face
.
-
à l'exc'!ssive aUP.'mentation des te.u:;.: de f~et p:9.r les Compagnies
]ri'léea de r..aviga tion (Conf ~rences:'"Jritime~) qui opèrent essen-
tielle~ent sur las Côtes Cuest-lfricain2s ou du ~entre je l'~friqu ,
la région doit réaliser sa solidarité à ~artir de structures com-
munes de concertation.
La Côte d'Ivoire se trouvait en ~ffet, obli~ée de subir pour tout
le trqnsfort de ses im~ortation~ et ses exportations les tarifs
fixés dans le cadre des Conférences régionales des transryorts ma-
riti~es, sans qu'elle ait la ~ossibilité d'influ~r sur la fixatio
des rrix. Le ~onseil ivoirien des char~eurs, établissement public
(sorte ~e syndicat professionnel obligatoire, constitué de tous
les importateurs et de tous les exportateurs opérant en Côte d'I-
voire, vient combler un vide institutionnel. Désormais, il est
.1
chargé d'étudier tous les probl~~es re13tifs à l'armement et aux
taux de fret. Il lui est demandé de négocier directement avec les
"Confér~nces maritimes" de la Cete Ouest-Africaine dont rel~ve le
Trafic mariti~e ivoirien.
Mais, si la Côte d'Ivoire est arrivée à réaliser une première éta
pe importante dans le sens d'une stratégie d'ind&pendance maritim 1
dans ln ligne suggérée par la C.N.U.C.S.V., il est aP9aru néces-
saire qu' e2.1e si tue son ac tion dans une coopéra tion rérdonale.
Sur ce point, ell~ a été à "la pointe du cOITibat" ~our l'abaisse-
ment des taux de fret maritiDe.
I~ position et le raisonnement ivoiriens partent de la cons
tatation que l'expansion du trafic maritime mondial n'est pas or
donné. Elle comporte des déséquilibres profonds :
le 1er d~séquilibre se trouve entre les niveaux de participat" n
1
des différents pays du monde au trafic, particulièrement entre l
pays indust~ialisés et les pays en voie de d6veloppement. D'apri
les réflul tats sta tistiques des ~ra tions-Unies, (77\\es pays d' Afri
que de l'Ouest et du Centre, encendrent 5,5 ~ des marchandises
charc;ét.:s dans le ::londe, dans le !l;ê~·e ter'"'.ps qu'ils trans}"lortent
seule:nont un pourcenta:-;e extrêmeL:ent dérisoire d'environ 3 % de
ces produits. Or, un des objectifs de la Côte d'Ivoire et de ses
parten~ires d'Afrique de l'Ouest et du Centre serait de pouvoir
transporter 40 % des cargaisons dans le monde
(77) -
Hini3t<?re èe la ifarine ;';archande. DOCUI:1Anb.tion . .\\BIDJAN.

_ "66 -
Objecti~ ambitieux, su~posant d'~nor~es investisseœents ~ consentir
:;:3.r ';;u:.::, afi!: :le
~~ttre s;.:r r:'ied. une :lotte :le 11 :~1illi01.rd::> de ton
s
de c~=.;rge
-l- • "
U 1... 1. _'_ (; •
~~~is isol~~ent po~rr3it difficile~]ent
faire u~e ~elle r§alisation da~sle do~aine ~aritime, même en ac-
cor~ant une priorit6 ~lev~e ~ celui-ci. Ce!a explique que la C8te
d'!v~i~e ait 2cuh~it~, ~ la Conf~=~nce ~ini2t5rielle des Etats de
l ' _\\fri'J ...~e de l 'Cue:.:t et du G-::ntl'e ,~;.:r les ':':::oansports La ri tL;Jes à
~OU~h~ (Le 26 ~6vrier 1976) la création, au ~lan régional, d'une
flotte qui corresponde i
ces ambitions.
Le second tvre de déséquilibre dénoncé par la Gôte d'Ivoire
se situe entre divers partenaires du transjcrt ~aritime que sont
les armateurs d'une part, et 12s ch~rgGurs de l'autre. On peut re-
marquer d'abord, que de~uis de lon~ues années déj~, les armateurs
(propriébüres des comp:1 gnies de navigations) se sont l'egroupés au
.
d
.
t
.
t .
l '
(Y
fO "
• t .
( )
seln
e ~ulssan es or~anlsa 10ns, ap~e_ees von~erences marl lmes,
qui d~ciJent notaM8ent de l'admission de nouvelles compagnies dans
leur sein : un pays africain
,
• -l-
creera:. ... aujourd'hui una Compagnie qu' 1-
le ne se:::oait pas pour autant autoD3tique~ent ad~ise au sein des
Conférences ~ui d=s~rve~t son trafic. Les ~onf~r2ncea dâcident éga
lenent de la r~~artition des cargaisons de la li~ne entre les Co~p
pnie5 ~embres. ~lles décident du taux des frets qui est appliqué
aux diycrses cab~".ories de :narch~d'l.dises :~ur la 1i":1'1e. C'est IJu'il
'.'
.
.•
\\ , . ,
y a de sp~cifique d~ns le systê~e 1es Conf&rences, c'e~t que leurs
dé~iGions qui ont des ré~ercu0sions cCl;sidérables sur le co~merce
et sur les économies des pays desservis, se trouvent en quelque
sorte détènues par des intérêts friv~s, qui ne tiennent pas compte
toujours des aspirations des Gouvernements ~fricains, notamment de
leur volonté de développement.
(78)
Il s'agit des compagnies de navi?ation suivantes, intéres-
sant la C8te d'Ivoire:
- La Cowac (Continental ~est Africa Conf~r~ncc) qui re~roup
les arrne~ents des5erva~t les por~s europ~ens de l'Atlan-
tique et du Gontin~nt ~c~d-~~~ricQin (U.S.A.-C~NADA).
L'OTRl.MA (Orpanisation du transnort méditerranéen de l'A-
frique de l'Ouest)
: Ports français de la méditerranée et
de l'Afrique du Nord.
L'IJAC (Italian ~est African Conf~rence).
L'UK':JAL (United Kingdom ':1p.st Afric:m Lines).
L'aWAC (American Jest African Conf6r~nce).
Source : ;:inistère :Iar:i.ne ;·"1.rchande. Direction ~~e la 'Jo-
cU"lent3.tion. ,:;,'He d'Ivoire.

- 167
Zn face des armateurs, i l y a les char~eurs (i~port~teurs et
ax~ortate~rs) c'est-i-dire, :fen3e~~!e de la cli~nt~le, ~n r~alit'
des compagnies ie ~qvi:~tion. ~ la Jiff~recce jas }r~c~dents, les
chér~eurs sont ~om~os~s de· 30ci~t~s extr~oement diverses, sans
liens de structur~tion ni d'Gr6anis~tion solides, si bien que le
ra~~crt de for~e ou ~e JUi~s~llce 'n~re les 2r~3teur3 et les char-
;eurs est nette~ent ~n faveur des pre~iers. ~'est l~ une situatio
~réoccupante qui, compte tenu des re~arques ~r&cédentes, affecte"
singuliêre~ent les ~ays en voie de d~veloppement et d'abord, le6
:~2.YG .\\fric.'3.ins. ~re disposar.. t que :le fI ct tes n2. tionales .:,Jeu iéve-
loppées, ils subissent beaucoup ~lus ~ue les autres les répercus-
sions des d~ciGions prises par les Conférences maritimes.
Ces caract~ristiques de la situation mariti~e ~ondiale et d
.la situation ~articulière de l'Afrique, d8noncées par le Pr~siden'
Houphouet-BOI'Jn'I,
co~":me "le ",ieil ordre économique international lf
~labor~ dans des conditions historiques ~our l'univers des nantis
et qui abouti~ en Cas de crise, à en transférer
vers les pays
:J2UVreS le r'12~:il11um des effets'" , e:{plir:ue..r"le d~clenchement de
v
fensivc des Ivoiriens dont la nriae de conscience a &t& un v6rita'
ble catalyseur de l'éveil des ~utres pays Africains à ce problème
C'est dans ce contexte qu'il convient de pl~cer l'initiative pris
par' le Président Houphouet de convoquer ~ ABIDJAN la premi~re Con
rence ministérielle des Etats de l'Afrique de l'Ouest et
sur les transports maritimes et l ' écono!:'1ie portuaire, .;;1~e--:5;""~="_~F­
dont l'objectif a été de proc~der à une analyse globale et
tée au niveau de la plupart des Etats de la Région.
Cela devait perI:lettre de décager des solutions concrètes.
La Côte d'Ivoire,
qui jus~u'alors, n'a eu que des consultations
bilatérales, entre son Conseil national des Chargeurs et le Conse
ghanéen, en dehors de toute structure régionale, propose
tenaires une évalu~tion ùe la situati.on des transpor,ts maritimes,
:les de:'iandes for:r;ulées lJar l~s IfConf&rences", afin de présenter
plate-forme COGmune de n~goci~tiüns.
Si elle a eu l'initiative de ce regroupement spécifique, i l ·faut
dire, en revanche, qu'elle n'a pas défendu de point de vue parti-
culier, Four la simple raison qu'elle se considère solidaire des
autres pays africains.

- 168 _
Elle a fait siennes les revendicatlons, les ]réoccupations des
autres, ~tant donnf que les conditions du tr~n~'ort ~aritime sont
valables Dour l'ensemble des Ztats d~ la r~gion. Il est re=arquable~
cependant qu'elle ait mis l'accentparticuli~reLentsur la recherch~
d'une solution concert~e qui ,arait ~tre une ap~roche indisp~nsable~
:SIle associ':? t;~alel'ient à cette 3.ction tous les org~nis!!les s'intéres
sant aux questions du transport ~aritiDe et da l'~conornie portuaire
en général, nota~ment la C.N.U.C.Z.D., qui a une Commission extr~­
mement active, le Bureau du 'l'ransport maritime du Conseil écononiqu
et Bocial des Nations-Unies; sur le çlan Africain, l'O.U.A., la
C.E ....\\.
L'analyse des r~sultats obtenus neus per~et de situer le che-
min parcouru depuis l'initiative ivoirienne.
Il f3ut tout d'abord souliGner les textes importants adoptés, si8né
par les pays Africains participant â la C.M.P.A.O.C.T.U.
En effet, les premi~res concertations ont donné lieu, sur proposi-
tion ivoirienne, à la rédaction de deux résolutions, et d'un docu-
ment, dit IICH.ŒTE D'ABIDJ ..Ul". La première résolution est relative
aux augmentations des taux de fret et déficit, aux actions i~média
tes à mener par les ~tats participants, après les aug~entations dé
. cidées par l'utTITc;D KINGDOH '.'lEST AF:JICA LINE (UK ;fAL).
La deuxi~me r;solution propos~e par le Gouvernement ivoirien est
relative au "Code de conduite des Conférences r:ariti1e,," dont 1'3.
Côte d'IvoÎl'e reco!'lL,ande la signature et la ratific3.tion rapide à
ses partenaires d'Afrique, dans la mesure où cette Convention in-
ternationale lui para~t constituer déjà un pas i1portant sur la vo'
de la prise de conscience globale de la Communauté internationale,
en ce qui concerne 1J.iue3tion le l'ordre maritime.
La Charte d'A3IDJA~ a ~t5 sane conteste le Docu~ent le plus
1
important que l'on ait ?rO~08~ ~ l'~doption ~ar Jes Etats~ C'est
1
un v~ritahle ~rcgra~~e qu'alld contient : 311e d~finit le cadre
1
d'une coop~ration illariti~e r6~ionale, pr2c~se les ;ctions i
entre-
Il
~rendre à t:ioyen et lone ter::le danc l,? do;:aine de l'économie portu-JI
aire (organisation des ports, y compris leur gestion adminiatrativ li
et la straté~ie à adopter face aux Compagnies de Navigations Privé~:,
interlocuteurs indomptables des Etats Africains.
i
En coneéquence, la Charte traite en particuliAr de la ques-
1
"
,
tion du d~velo?pe~ent des flottes natio~~les et Je leur éventuelle i
évolution '1er::. lé\\. rJise en pl'J':::€:
d'lln::, flotte ;JrOIlre:'i8:1t r~~io!'lale, 1li
r~l't tU'" :' cIi'~)
1
Iii
~I

- 169 -
(~(',
\\ :
:
j
~ur le ~lan in2titutionneI,
i l f~~t relever 1ue 13 88te d'I-
voire, "fidèle à son es::,ri t
gssentigl1er.:ent "pragna tique" et sou-
ci~use d'effic~cit~, a' ~ili~& en fav~ur 'de la crkation d'organes
dot&s de str~cfures extrê~e~ent roupIes, nc:aG~~nt l~Union des Conse
s
des Chargeurs res~onsable de l'étude au niveau r5gional de toutes
les questions relatives aux char~eurs et de la r~tionalisation de'
la commercialisatio~ des ,rodui~s d25tin~s â l'ex~ortation.
L'1~~oc~
:",Je">
.l..a·t1.·on "as""
~
0-.-
~"C
'.J.~
'
·_Ol'I;?c.,·.n-,-·_,~.;, f
'~-',.,-~
r1.,-,c"-'- ••

r~ ,~_.L~
~·:o
~
_ ~_I-,-,,_"l,- ..... ons,
Dro-
r!
cède de la nécessité d'axer les nréoccuratlons v~rs le développement~1
des flottes Afric~ines. Donc constituer des flottes ~ dimension r~-
~ionale, qui appellent un travail d'harmonisation des différentes
L'~ssociation de ~estion des Forts (rour leur organisation) •
La'Côte d'Ivoire a proposA en outre la cr~ation d'un Pool de
]~assuran~e maritiQe, face ~ la 'cGition de
force des assureurs
et des transporteurs,
~ieux orsani5~s, pr~judiciables aux chargeurs
en g~n~ral moins arm~a.
On le voit, de même que les objectifs de son Plan quinquennal 1
1976-1980 retiennent
1 ·
..
t l
~
.

"
l
1
exp lC1.temen
a
--,oopera 1.on sous-reglona e,
co~me ~oteur de sa croissance industrielle, la Côte d'Ivoire consi- .
d~re que l'action concert~e, l'anpreche intêgrêe pourra permettre
1
d'instaurer le "nouvel ordre mc,ri time Africain",
étape indispensa-
ble sur la veie d' un "nouvel ordre ,;iari tiliie interna tional", lui-
m@!!le .composante d'un ordre ~conornique plus global.
DQns l'esprit de l'acteur ivoirien, l'organisation des Etats Afri-
cains en mati~re maritime est certes une priorit~, mais l'action
1:
rêgionale aurait-elle un sens si elle ne devait pas les prêparer en1
même temps au dialogue extraordinairertent "technocratique", hermé-
li!
tique,
sur le Droit de la ~er.
1
U
Cela est sa ~otivation profbnde. Si l'ordre mariti~e Africain ne
Il
fii~
peut ~tre un mod~le pour .le monde, sans doute pourra t-il constitue
une phase préliminaire de la participation des ~tats d'Afrique i
l'élaboration de ce Droit nouveau de la Mer, en· tant que l'une des
conj1 tiens fond3.:"ent'Otle:,s
.:le Ia réalisation du l'rojet du ";--Touval
ordre êconoi?lique international".
(79)- Ces institutions ont êté créées â l'issue de la Session du
27 Février 1976 à DOUALA.
(Cf. j'inistère de l~ ;;arin~. Côte d'Ivoire).

-
170 -
CCNCLUSIC~l DE LA DEUXI:8HE P.\\RTIS
La part prise ~ar la Côte d'Ivoire aux princi?ales négociations
économiques régionales de?~is 3cn accession à la Souveraineté Interna-
tionale est un fait reGarquaole. ~lle ne s'e0t 9~S contentée de parti-
ci~er aux discussions préliminaires qui ont conduit à la structuration
de l'idée de l'unité Africaine; elle a contribué à sa réalisation par
tielle à travers la mise en place d'or~anisations r&cionales économi-
ques ou techniques. Sen effort financier en vue de leur fonctionnement
,(
de leur vie, une fois son adh~siQn acquise, ne semble ~as avoir fait
de défaut •
Le uythe de l'Unité du :ontinent Noir est tenace dans les discou~J;
poli tiques .\\fricRins. l:ais, si la Côte d'Ivoire,
à la manière des au- Il
l"
tres Etats Africains, a ét8 ca~n2c à cette mystique unitaire, elle enll
tend la réaliser non pas sous l'ansle du ~anafricanisme ou de la su-
~
pranationalité, mais bien SOUR celui, d'abord, de l'organisation éco-
nomique, la "l)oli tique politicienne" étant considérée par la diplor::a tir
ivoirienne co~me secondaire dans l'ordre des uriorités, des impératifJ
Il
..j,.
;1
L'unité est une nécessité économique: l'industrialisation de
1
l~l ~
1:1
1,ï
eate d'Ivoire,
dont l'économie devient de ~lus en plus expansive, n'e~
Iii
plus envisaGeable danR le cadre étroit de son Marché nation31.'
il
il
La Coopération régionale, annoncée par le plan 1S7G-i9~O, est une ré- ;1
il
Iii

ponse i
cette contra~nte, la cA te d'Ivoire ne pouvant deoeurer un
Il
JI
1
"
1-
i1
"ilot de ,prospérité d['n8 un océan de misère, de famine".
iiill
L'unité du Continent, si elle doit se faire,5~cpérera pro:ressiv~I!I
ment, paranproche~ successives: en militant donc en faveur d'organi~
8~ticns régionales ho~o;~nes ou mod~rée8 au lendemain des indépendanc~
africaines (Conseil de l'~ntente, O.C.\\.H., C.~.A.O., et U.N.O.A. au
~lan ~on&taire), ou de re3roupeoents techniques autour de produits de ~
. ,
( C " " r"'
~
- .
0 l
\\
111
1
base et de ~atiè~es pre~1~eres
·.~\\. ••
t.,
. . ':"1..v., ;\\ • p • p •c. . .. ),
.l
Il
Il'
1.
qui sont la ~anifestaticn tüut i
la fois d'un certain r~alis~e poli-
ill
;.1
tique et de la prudence, la Côte d'Ivoire 3e~ble rest0r fid~le a, ."'on
~
J,~
id§e d'une intégr~tion régionale sous le signe du prag~atisme.

-
171
-
Elle est en qu6te de l'Afrique ~concmiqua. Ce ~ragmatisme n'est
~as ~rig~ eh doctrine, il est une 'ani~re d'~tre, uns façon de
' .
, . . . . .
~ • f'.C>'
t
'
.
reaE~r concr9~e~en~,
aux ~~_~3ren 6 Eroblemes qUl
3.U
pays, da~s ~'ordre interne co~~e dans les relations avec les au-
tres ~3rtenai~es du monJe extérieur.
Au ,lin rf;ional, le praGrnatis~e ivoirien, que nous avons
voulu nettre 9n IUMi~ra, se sin~ulnrise dans l'a9proche des pro-
blè~es. ~n effet, l'act~ur ivoirien estime qu'il est réaliste de
parvenir à l'intégration économique r&gionale en nroc&dant étape
~ar étaue : La Côte d'Ivoire refuse une aprroche globale, hirné-
diate, qui ne prendrait pas en compte les particularis~es, les
sp6cificités des diff§re~ts ~tats Africains, et qui ignorerait du
m@me' cou~, les intér~ts divergents possibles ; les hésitations de
la di~lomatie ivoirienne à l'égard des ?ré-négociatiqns e~ vue de
l'élaboration du tr~ité de la C.b.D.~.~.O., par exenple, illustre
cette attitude de princi~e. C'est pourquoi, tout au long du proces
.i
:!
sus de mise en place des différentes organisations écono~iques et
..
:1
.,
,1
techniqueô régionales, elle a trouvé dans la coopération bilatéral
".!
Il
la métho0e d'ap}roche qui con~ienne d sa conception de la construc
li
,i
tl
tion de l'Unité Afric~ine, de l'intéffration ré~ionale.
j
i
1,1
!
Cela a ~ti rifoureuse~ent vrai pour les n~gociations en vue de la l'
i
1
1
'l' ;;
fondation du Conseil de l'~ntente, de la C.8.J.O, de l'D.M.O.A
1
'\\
"
1
1
et la création récente de la C.;;';.D.S.A.O., elle-';l~L';e, n'a été ren-li'
due possible, semble t-il, que dans la mesure où la Côte d'Ivoire
1
avait récherché la normalisation de ses relations diplomatiques
:i
1
1
1
avec le Nigéria préalablement, et dominé -dans une certaine mesure
son complexe vis-à-vis de ses voisins anglophones. La Coo:péra tion •.'[1
bilatérale entreprise dans les années 1970 avec le Libéria et le
<,
l
Ghana, achève d'effacer la vieille dichotomie entre "rlonde Africai
anglophone" et "honde Africain francoljhone",
tout au moins au pIani il
,
l
d
l
II
1.
sous-re>1;iona t
ans
es espri ta.
il
Bais, raradoxalerilent, alors que l ' "ac ti visrne diplor.1atique" d~1
la Côte d'Ivoire crée
leG conditions psycholoGiques d'un certainj
succès auprès de ces trois pays anglophones,
c'est au sein de sonl
propre groupe homogène -le Conseil de l'Entente- que le Président
Houphouet-BOIGNY rencontre des oppositions à ses initiatives:
la "dissidence" des Etats réfractaires du Golf du 3enin (Togo,
Benin, membres du :on6ei1 de l'~ntente) au projet de création de
la C.E.A.O.
(auquel ils veulent O)p08er celui de la C.~.D.Z.A.O,
en connivance avec le Nis&ria) a ~ti consid~r~ l bien des ~garjs

fI'
-
172 -"
,rité de son Chef, puisque celui-ci a bien été l'ins~i~teur de
la mutation de l'U.D.A.O. en,~.Z.J.• O.
Or, ca qui ca~nct&rise la d2=arc~e ivoirienne, c'est avant
tout la ;rudence, la souplesse,
et l'action diplomatique de H.
Houphouet-30IGNY -au plan r~Gional- en a porté, de taut temps,
la r:::1 rc. ue •
C'e~t un des ~ultiule3 visaees ~e la diploMatie ivoirienne
que de désirer, ::;our le~'3 organisations notaLH1ent économiques, des
modalités de fonctionnement souple,
ce qui a eu in~ontestabl~men'
pour avantage 1'~viter au ~onseil de l'Entente un djchire~ent
fatal.
d
Cet aSgect de l'adaptabilité du 8006eil de l':ntente aux
li
~i;,j
situations conflictuelle
1
en fait sa relative crédibilit§, et
r
1
au ,lan lfricain, la ;ôte d'Ivoire s'en est bien servi ,our il- 'II.
lustrer sa th?!se de "l'Unité "0ar aDDroches successives".



n
l'
La, C')t~ d'Ivoi~e n'a jauais enviGaç:&, en r2alité, le proce ~
sus d'intégration ré~ionale )our lui-même. Pour elle, c'est un
L
moyen de yr~~arer l'~frique à d'autres niveaux de solidarité, den
concertation horizontale, en vue des négociàtions multilatérales~!
Son effort de présence sur la scène mondiale procèdera donc des .11
::1êmes princi~es qu~ ont guiJé, orienté son cO~Jlportcr~,ent dans les Il
n~goci ':!tions économiques in t '?r-aÎricaines ou r2~ionales.
Il
Son ontion en fa~eur de l'Occident en mnti~re de Coop~ration au ,1
déve19Ppene!1t va influencer de ~ani~re siGnificative, d~cisive,
j
ses positions dans les n6gociations é~onorniques multilat~rales
i
ou universelles~
, 1

"f!
V
.,..,~
( )
~.,
7·· ...... -;O-~.,
1 . ~.J..\\.i.. -'- ...;.,
LA COTE l)' IVOIRE DAr:S LES N"SGOCIATIONS
ECONOi.fIQU~S rlULTILAT~RALES
1
1


li!
!: ;
- 174 -
1
!
Les négociations éconorniqutfs multilatérales comportent plu-
si0~rs as~ects. Gertes,
e~les
sicnifient d'abord que l'on n'est
nent deux entités,
elle~ su~~csent des discu3sions ou
'i
f\\
une coop~r~tion dans lesquelles plusieurs 9cteurs sont ;arties pre-
1
1
n.::wtes
C-::::tats,
1
institutions internationales ••• ).
'1i'
Je ce ~~oin t
de vue, les r:>.Sco·;io, tians ;.:ul tila térales ne
uni- !
i
queœent extra-africaines et cette for~e de coop&ration est nratiqu~e't
d~ji par la Côte d'Ivoire quand celle-ci a pris part i la ~ise en
~
~lace des diffirentes organisations r~gionales et i leur fonctionne~~~ij
interne.
"
1
!i
~n donnant unetelle for8ul~ticn â la trDisi&me et derni~re
~I
,
J
,
,rj
partie de ce~te etude, nous nous ~eferecns surtout aux grandes ren- ~!
r !
contres éconorrliclUeS et :lonfLtaires qui se déroulent non ::;eule'1ent au ji!
!II
plan euro-africain, arabo-africain, ~ais encore au plan universel,
Ii 1
:1i;
et auxquelles la Cate d'Ivoire participe activement et attache une
1:' !
ii 1
i~portance primordiale.
L !
l' 1
" 1
Dans un ~re~ler ~o~ent cependant, nous nous attacherons a l'i~1
JI i
!if
tude du comporteLle:lt i 'fQi rièm d'l.ns les né.;ocia tions économiques in-Ii 1
1
ter-régionales (C.E.S./Afriquè -
C• .z.Z./_\\.'::.P., Afrique Noire/Nondell
l'
~rabe), dans la ~esure pr&cis~~ent o~ ce ty~e de coo]~ration est au)1
JI
pre~ier plnn des pr~occu~êltions internQtion2les de la Cete d'Ivoire~i 1
,
,t i
denuis son accession à l'indépendance.
ii
1
Il est vrai que la diplomatie économique ivoirienne pr~sente de mUl~1
tiples visages: si elle répuene volontiers au forr.-tali.sme, i l a "va' 1
ni té", i
l 'inu tili té des discussionü théoriques et, souvent idéolo- Ii
giques au sein des grandes enceintes universelles CC.N.
Il
U. C.B.D.) t
elle affectionne, préfère plutôt "l'atmosphère de confiance ou de
ili
réalisme" des rel3.tions entre zcnes économiques déterninées,
où la '1
':11
volonté politique d'aboutir à des résultats pratiques, à des enga-
l'
gements juridiques concrets tranchent avec les "~randes résolution
poli tiqU2S,
vagues des gr::mde,s réunions économiques mondiales".
Face à ces deux modalités de coopération liord-Sud l'acteur
ivoirien manifeRte un enthousiasme nettement différencii. Les th~s
ou le modèle "régionalistes" emporteront nettement sa faveur par
ra0port aux tendances mondialistes.
CHAPITRE I.
L.":,) :<S'!::::::DICA7!C~JG
Gi'ECIFIQUE3 oz 1.\\ GCI'Z D' :'fCr!?E
DI-..i,J.3 T..E~; n;';-.jOCI :\\TIC~T:) ::;8ûNcr:I0U::;S Ir~~~:J- ~~"::JrC:r.\\L3S •
..,. T
i -'\\'"
.1..i- • J-,;",J-i

-
175 -
D.~Ii3 L~S îŒGOCTATIO:;S ZCONOLI~TES H:T::R-~EGICiLlLES.
Les n~g~ci~tion~ ~nter-r~=ionale6 rev3tent une inportan~e
?a.rl::icèlli2re ::'O'lr la Côte d 'T'loire, notamment celles ayant abouti
aux diff~r8ntes Conventions d'association de l'~frique à la C.E.E.
(Convention de Y.7..CUND3 T, de Y.\\CUND3 II, l'accord C.~.E./A.C.P. de
LüI-:E). Les négociations aC tuelles 90ur le renouvelle"~ent de la
Convention de r..CLE font l'objet d'une très grande attention de la
part du GouverneMent ivoirien Dour plusieurs ~aisons•.
D'abord, i l faut sou.ligner que ~epuis 1958, (1) la Côte d'Ivoire est
..
associ6e à la C.::.Z., et est restée fid~le à cet engasement à tra-
vers le ~roce3SUS d'évolution de la Coopération eurafricaine. Cela
a sisnifié pour elle, que de~uis l'indépendance, ses liens avec
l'Europe (s'exl)rirr.aut par la C.E.E. des six et des 9) se sont ap-
?rofondis, élarsis dans le cadre multilatéral. Il s'agtt de déve-
lopper ses Gchanges avec la ·Cor.lunauté, par l ' insti tu tion (entre
celle-ci et les Pays ~fricains associés) d'une v~ritabie zone de
libre-échange. Pays y,'rofondérr.ent agricole, la Côte d'Ivoire milite
en faveur de la cise en place, dans le cadre eurafricain, de cer-
taines dis:Josi tions particulières relatives aux~-'ro,1uits aGricoles
visant à favoriser la ]roduction africaine sans en ~êGe te~ps' cher-
cher à mettre en cause les int~r@ts des agriculteurs europ~ens.
Le régime juridique des rapports entre le Groupe d'Etats Afri-
cains associés (E.A.H.A.) et la C.E.E. trouve son fondement dans
la première Convention de YAOUNDZ (1964). Celle, signée en Janvier
1971 (YAOUNDE II) est venue conforter le premier doèument, puis-
qu'elle n'y a apporté que des ~o1ifications légères (2) dans les
clàuses co~merciales, la véritable innovation ayant été introduite
par l'accord A.C.P./C.E.E. de LOHE (28 Février 1975).
(1) - Cf. article de .'1. Alain P':::YREF'I'=.'':'2 "Les conditions nouvelles
de l'association des pays et territoires d'Outre-Mer i
la
COr.1.unauté économiql,le européenne". in Narchés Tropicaux du
10 Juin 1961. ?p. 1539 et suiVe
(2) - N. DELOR}Œ, L'Association des Ztats Arricai~s et Malgache à
la Communauté économique européenne.
i
PARIS, L.G.D.J.
1972 pp. 99 et suiVe "Les Echances ~omr.Jerciaux".

~'!•J
..
.~-
'.
STAB~;(
La création du systè"e du
(système de stabilisaticn dis
recettes d'exportation) appara!t comme une nouveaut~ dans les ~ch n-
ges entre la com~unaut& et les pays A.C.P.SC'est une reponse ~
ne
des revendications fondamentales des Pays du Tiers-~onde, et sin
liêrement de la Côte d'Ivoire. ~algr& l'imperfection, les
nce
de ce dispositif original en ~atière ùe relations commerciales eu a-
fr~caines (ou C.B.E.IA.C.P.), la C8te d'Ivoire considêre que
s-
tème du STA3EX est un acquis irremplaçable, certes, ~ais qui
une certaine ahiélioration dans le sens de son extension
produits agricoles ou de source min&rale. C'est le sens
mandes actuelles dans les négociations pour la Convention de "Lü!'}!
II
Le deuxième type d'observations que l'on peut faire relève ~
domaine politique. En effet, en demandant dès 1960, d&libér&ment"i:lil
son association ~ la Communaut& Economique Europ&enne, alors m~m~lque
nOr.Jbre de pays africains, notarcment anglophones (Ghana, Nigeria) IiI·
il
consid&raient cette d&rnarche comme procédant du "no&-colonialismeL,
i:'
la Cete d'Ivoire affirr.;ai t
sa volonté poli tique de coopérer avec' e
il
monde 06cidental, de lier la croissance de son &conomie ~ celui-d •
li"
Pour le Président Houphouet-BOIGNY le développement de l'Afrique i e
"
Il
doit pas s'envisager contre l'Europe avec laquelle celle-ci se trjuve
Iii
dans une situation de complé:n~ntarité. De ce point de vue, l'ind~ l
trialisation, pc..r exemple, dnns la stratégie ivoirienne doit ~tre;
'1
eura.fricaine. D'où l'importance que le Gouvernement de Er Houphou;'!~-
BOIGNY attache au volet "Coopération industrielle" dans les
l"~
tions entre l'Europe et les Etats A.C.P.
Ainsi, les engagements du Gouverneuent ivoirien ~ l'égard
l'Europe Cccidentale sont devenus un élément déterminant de son
tude à l'écard de toute autre forme de coopération: les exigence
:1
cu les hési ta tions ivoiriennes dans le 1jTocessus de rapDrochement:jj
entre le Lonàe;:.rabe s'expr·inant ])ar la Ligue Arabe et l'Afrique
par l'O~U.A., ne sont intelliGibles que par raDpo~t ~ la collabor.-
tion euro-ivoirienne.
La Côte d'Ivoire refute ts·ute hy::,oth'~se vis:u:t à accrédi ter
de l ' Ér:lergence d'un "bloc" (fi c tif) ara bo-africain dans le systèm':
des telations intern~tion~les.
L'une des, conditions de sa participation aux négociations arabo-a~ri-
,
. ,
+
caines a été, rre Cl.S er:le n, ,
~a Coopératicn arabo-afri~
i
caine ne doi t
:)2.S
conQuire les 3ta ts Africa.ins 2.' renier leurs lien1s
et ensaITe~ents traditionnels vis-~-vis d'autres rrouneE de pays,

- :77
elle l'a envisaGée au ccntr~ire d~~s une collaooraticn ~ossible ~vec
l'Occident. Cela revient-il i
dire que le "Trialo!ue"
(le dialogue ~
trois), ::;ro~osé ~::l.r le Préside:'lt ']iscard d'~ST,'\\IHG (entre l'3uro'Oe
,
,
l'.A.frique et le ;·Ionde A:=-abe) aurait été devancé ~ar la di~:-lo,..,aHe
ivoirienne ? Ce qui )8Ut !tre considér~ comme acquis,c'est que la
proposition française a reçu un icho favorable en terre ivoirienne.
D~Z2ger les revendibations s~§cifiques de la Côte d'Ivoire, à
travers d'une ?art, Leô négociations eurafricaines, et d'autre part,
1e ~rocessus de ra~~rochement arabo-africain, suppose l'étude systa-
ma~ique de ces deux ty~es de n~gociations inter-régionales.
SECTION l
-
LA CGTE D'IVOIRE DAns LE;; N"EGCCIATI01IS BURAFRICAI
• E
Les accords conclus entre la C.Z.~. et les Pays ~fricains repo-
sent sur le principe fondamental de la libération des échanges comme
'l
ciaux, de la suppression des barri ires douaniires et des syst~mes dem
,
~
contingents entre Etats associés et pays membres de la Communauté.
~
di
La Côte d'Ivoire,
en r-a tifiant ces accords (Conventions de Y.~OUNDE), 'II'1
prenait à l'égard rie ses )artenaires eu~opéens, deux sortes d'enga- JI
ge::le.nts
elle acce~tait d'abord de les faire bénéficier de "la clau~,
de la ~ation la ~lus favoris~e" ~
e~suite, elle s'engageait à ne
b
.iI:
nas faire de discrimination vis-à-vis des ~tats euro~~ens partici-
~
pan t
à la Convention d'association eurafricaine. Cependant, on doH:lli'
IL
remarquer que ce type d'obligations ne semblent pas d~passer les en~~
.
iil
gage~ents d~jà souscrits par le Gouvernement ivoirien comme Et~t
~
i1j~
faisant 'Oartie du G.À.T.T.
il!
,
· I i
La Cate d'Ivoire devai t souhai ter, d'un commun accor.d avec ses partJ"
,
Hi
naires B.A.li.A., conserver l'entière liberté de relations commercia~l
,
!l,
les entre elle et ceux-ci d'abord, puis la p'ossibilité de contracte~i
des engage~ents douaniers avec des ~tats autres que ceux de la comm~t'
,
,II
nau té.
.
.
1:1
En contre-parti9, la ~.E.~. acce~tait de suppri~er les barrier! )
douanières et contin",entaires à. J.' entrée des "!)rOd11i ts originairesllr'
des "Associés" : une préférence tarifaire est accordée aux nroduc-
Il
tians agricoles africaines, par rapport aux produits des Et:ts tieri
(j) _ J. DOURRIN3T, La coop~ration écono~ique eurafricaine 1976.
Collection~S.U.P~ P.U.F. p. 79.

- 178 -
(les Latino-Américains, par exemple,. pour la banane notamment).
E~ soumettant certains produits d'exportation Afri~ains, comme le
riz, le sucre, les oléaGineux, à un régi~e spécifique, c'est-à-dire,
en leur refusant le droit d'entrée autol:1atique en "franchise" sur le
marché communautaire, on a installé une certaine inquiétude -quant à
l'efficacité du contenu commercial des Conventions d'association-
dans les rangs des ~tats associés, doute que la:onvention de LOME
tentera de dissiper en prévoyant un système de garantie pour les
mauvaises années de récoltes: le système du STA3ZX.
Sans adopter une attitude particulière::lent vindicative, les respçn- '1"
,'j
sables ivoiriens inscrivent leurs desandes dans l'ensemble des re-
.·:f
vendications formulées a,ctuellement par les pays A.C_P. en vue du
..
renouvellement de la Convention de LONE, notamment, en ce qui concexie
••
UI
la mise en place d'un systèt::'.e de stabilisation des produi ts m~n~ers,l!l!
"iii,
parallèle au STABEX.
!lit
a) - LA PARTI CIPj-"ITI Cli DE LA COTE D'IVOIRE AUX CONVENTIONS
D'ASSOClhTICN DE YAOUNDS.
l , , ;
il,:
lli!
r: i~
i'i,r
i,:;
Le premier acte juridique associant l'Etat ivoirien à la C~)
C.Z.E. date de 1958, et découle de l'annexe du Traité de RONE (1957)11.
;'il:
Devenue indépendante en 1960, la Côte d'Ivoire qui souhaitait voir ~
il n
renouvele~ les conditions historiques de cette association, compte~
,
;dl
tenu de son nouveau statut, a été très itroite~ent ~êlée aux nego- u~
ciations, à l'élaboration du régime qui a encadr~ la coopération
~!iil
eurafricaine, puis a joué un rôle souvent central, comme porte-parole
des B.A.M.A. pendant les renouvelle!TIents des Conventions de YAOUND~~
:HJ
:1li

(4) - rlinistère des Affaires Etrangères. Archives. Direction généra~e
de la coopération internationO'l.la. Côte d'Ivoire.
:'1:
:111
Voir égale,,"ent :
illl
- DEL02;"~ OUêole), L '\\ssoda tion ries Ztats Africains et Mal~J­
che à la cor.t:",unau té européenne, PARIS,
lil/
L.G.D.J., 1972. op. e4r.
:fi!
;1 ~;
- VIGNES (Daniel) , L'Association des Etats Africains et Maljl-
che à la C.E.E., PARIS, A. COLIN, 1970.
"

l'I!
,1·:
- 179 -111:,{.,~l'
1
'ill,
Cette place partieulière occupée ;Jar la Côte d'Ivoire,
com:.:e
>1l'~
acteur, dans les ~rerni~res n~gociati6ns entre l'~urore" et les Etats
t
l
Africains, est due. dans une large !':lesure, à l ' L:niJortance du volu~e .)
de son commerce ext~rieur: elle tenait d~jà la ~remi~re plac&, par~~
les Etats Africains, en 1960 sur le plan des eXDortations vers la
communaut~
1
; celles-ci d~passaient un million de tonnes et attei-
f
~naient trente-huit milliards huit cents millions de francs C.F.A.
1
Znsuite, la balance commerciale ivoirienne s'~quilibrait plus faci-r
lement que celle de ses partenaires :Sricains. On observai t,
en 1960:1
t ~
encore, que celle-ci présentait un excédent de six milliards cinq
1
':1:
!l'
cents millions de Francs ~.F.A. environ. (5)
;j'.,
,li
Znfin, la production agricole,
forestière,
et l'élevage~ relative-
il!!
,:'î
ment diversifiée permettaient de dire que la C~te d'Ivoire pouvait
li i
,i.\\
li !
être int~ressée par l'organisation des marc~és des différe~ts pro-
lit;
i!ll
duits que l'Europe irnportait. Il faut dire,
d'autre part,
que l'ou- ~
verture vers l'Occident (sur le plan humain et économique), l'aug-
mentation constante de ses produits d'exportations, semblaient ~tre U'
:it"
des facteurs qui ont d~termin~ ce pays à d~sirer une Association
~
réaliste à l'Euroue.
~1
Ces divers motifs laissent entrevoir d~jà une certaine idée de
ce qu'ont été "réellement les positions de la Côte d'Ivoire dannsA.:e _ :,1.'.,1'1'1:
long processus de cons truction eurafricaine. ;:ais,
toutes les
-:::. o
,1
ciations eurafricaines ou c.E.Z./A.C.P., ayant ~té conduites, en
\\111
principe, dans un front COr:1mun (dans le cadre de l 'U.A.N.C.E., de
lill
l'O.C.A.M. et, aujourd'hui dans le dadre du groupe des Etats A.C.P.~'
on ne peut apprécier le comportement ivoirien que par rapport aux " rf!
positions comreunes pr~alablement adoptées et défendues au nom de t01
les pays Africains et Malgache Associ~s (E.A.M.A.).
La Conventio~ d'Association comportait, d'une part, les moda-
lités de l'Assistance technique et financière europ~enne aux Etats
associés d'~frique, et, d'autre part, les modalités des rapports
commerciaux entre les Associés.
(5) - Toutes les statistiques qui sont utilisées dans les pages
suivantes ont été fournies par les Ministères de l'Agric~l
et de la Coopération (Direction des Services Extérieurs) et
des Finances (Direction des relations extérieures). Côte d'I-
voire.
)~
11
l'
~Il
._

- 1Ec
La Convention de YAOUNDE l
en a défini et préci~é les prin-
cipales disposition~ en 1964, et la seconde qui intervint le
1er Janvier 1971 n'a~portait,
en fait,
que de tr~s l~g~res trans-
f6rmations au micanisme mis en place'antérieurement. Seule, la
convention de LO~Œ amènera des innovations sur bien des points
notamment, le systè~e du S~ABBX.
Dans une première ap~roche, on s'appesantira :noins sur les as~ec
financiers et techniques des discussions eurafricaines, que sur
les points concern~nt les échanges, car la Côte d'Ivoire, premier
pays exportateur de produits de base, parmi les E.A.M.A., est
avant tôut ~réoccupée par les négociations sur l'organisation des
marchés, pour la stabilisation des cours et, d'une façon générale
elle a toujours considéré que les relations commerciales ont plus
d'importance que l'aide financiJre proprement dite.
Bien sar, elle a bénéficié de l'aide du Fonds Européen de Déve-
loppement (F.E.D.), pour les pays et territoires d'Outre-Mer.
En matière financière, la Côte d'Ivoire demandait aux pays euro-
péens de faire un effort, afin d'aug~enter leur intervention en
tenant compte non seule~ent des possibilités nouvelles d'inves
seme nt dans les pays africains, mais de l'accroissement du revenu
des Etats membres de la Communauté.
Dès cette époque déjà, elle se trouvait ainsi être la principale
bénéficiaire de l'aide f~nancière de la C.E.E., même si propor-
tionnelleGlent, celle-ci a été plus faible par rapport aux aides
extérieures reçues par son Gouvernement. Elle ne pouvait donc pas
ne pas s'intéresser à un programme européen quelconque d'assi~­
tance technique, bien qu'elle disposAt d'un Centre embryonnaire
d'enseignement supérieur, soutenu par l'apport de la France.
L'une des revendications exprim~es par la Cate d'Ivoire face à
l'Europe, a été de.demander à cette derni~re de faire en sorte
que les droits de consommation intérieure portés par certains
Stats Européens sur les produits tropicaux (banane en Allemagne.)
ne viennent ~as neutraliser les effets de cette aide financière ;
i l est vrai que ces droits tendaient à dépasser,
en fin de compte
les 300 millions de dollars qui devraient alimenter chaque année
le F.E.D.
Sn général, les E.A.M.A. souhaitaient, non pas supprimer
lement ces droits intérieurs, mais les voir réduire
ce qui aurait eu pour avantage de liniter les >réjudices subis
leurs exportations.

En tout cas, durant ces p~r.!ières annees de la Coopération
,eurafricaine, le F.E.D. devrait augmenter son aide peur co~penser
l'accroissement de 2.a po!,ulation des "10" :S.A.:: • .':.. et le c'.:r!t en
augmentation constante des investisse~ents.
Cependant, i l nous ~araît essentiel d'orienter plus à fond nos
observa tio,ns sur les de'nandes ivoiriennes en matière d'échanges com-
~erciaux, dans les n8[ociations pour la signature des Conventions de
YACUNDE(6). Il conviendrait, ici, de mettre l'accent sur les limites
des élasticités et des possibilités de substitution.
La convention de YAOUNDE instaure le ~rincipe d'une coopération
no~ique entre les six et les 12 ~.A.M.A., s'expriTrant à trois ni-
veaux
Financier et Technique (F.Z.D.), douanier ,ar une extension
de 1'1 "franchise", à plusieurs l)roduits tropicaux,
cOr:1l!!ércial,
par
la référence aux cours mondiaux pour la plupart des produits des
pays associés.
Pour saisir toute la portée des del!!andes spécifiqu~s de la Cete
d'Ivoire, dans l'élaboration du système de relations commerciales
eurafricaines, i l est nécessaire de procsder à un examen des condi-
tions dans lesauelles les ~rinci~aux nroduits ivoiriens pouvaient
entrer sur le lllarché européen.
Si on considère le café,
principale production ivoirienne, on s'a-
perçoit qu'en 1960, le pays exportait 147.483.000 tonnes, soit une
augmentation de 40 ~ par rapport à l'année 1959. La chute des cours
(18 milliards 680 millions'contre 16 milliards 005 millions de F.
C.F.A.) empêchait donc une augmentation en valeur. Une telle situa-
tion paraissait extr~mement fragile, le café ne pouvant se placer
en France que grâce au soutien des cours garantis par la Caisse de
Stabilisation, avantage que perdait la Côte d'Ivoire avec la dispa-
rition de tous les droits.de douanes établis entre les Ztats de la
C.E.E •• Le café ivoirien entré en Allemange,
par exemple, serait
considéré comr.e en "Eta t
de libre -:;ra tique",
c'est-à-dire,
ce café
pourrait venir en Fr~nce sans payer de nouveau~ droits; ce qui
n'encouragerait aucun conso~mateur à acheter du café avec une sur-
prime, par rapport au cours mondial,
car ce même caf&, en uassant
par l'Allemagne pourrait ~tre achet& en France sans cette surtaxe.
(6) - Cf. F. LU~HAIR;.":, La Côte d'Ivoire et le i:-Iarché Commun.
in PSI'LUIT nO 689. Novembrè-Décembre 1961.
PARIS.

- ., 82 -
Si le traité de ROr~ prévoyait une protection du.café africain
par l'institution dlun Tarif ext~rieur Commun (T.~.C.) imp6sant un
droi t
de 19 5~ sur l~s cafés étraneers (La tino-.-è.é'1éricains), ce ~our­
centage semblait bien inf~rieur â la surprime de 130 Frspar kilo,
â l'époque cons~nti par la France. On s'aperçoit, ~ar conséquen~ que
dans une telle situation, i l ~tait vital pour la Côte d'Ivoire qu'un
organisation rationnelle européenne du narché du café soit recherché
1
et mise en place.
1
1
l'
Dans ces conditions, elle r~clamait essentiellement la création d'uni
Fonds Européen de Stabilisation des Cours susceptible de remplacer
1
simplement le Fonds Français et qui ferait l1artacer par les "six"
1
1
l'eftort que la France assumait seule, mais ~ue la mise en applica-
tion du Traité de RO~Œ supp~imait pratiquement.
i
En ce qui conce~ne le cacao, qu'on peut retenir comme deuxième 1i
exemple,
(et qui connaissait une légère diminution ! de 1959 à 1960,i
on observait encore dans ce secteur que l'essentiel des exportationsl
ivoiriennes vers les pays de la C.E.Z., autres que la France, par
1
exemple 26.40) tonnes avaient été envoyées sur la Zone Franc, et
1
16.402 tonnes sur les autres 3tats de la Communauté, dont l~s 3/4
1
1
'l'ers les Pays-Bas). Cn renarque que la Côte d'Ivoire arriv::tit à
placer plus facilement son cacao dans la C.E~E., que son café.
i;ais, là. encore, malgré la protectiçn douanière de 9 j~ accordée au
cacao africain ~ar l'application du Traité de RCME (à la fin de l a i
pér~ode transitoire, les productions bénéficiaient d'~n soutien
1
1
garanti par les Caisses de Stabilis~tion grâce aux bénéfices irnpor~ i
i
tants réalisés~ par celles-ci pendant les campagnes précédentes qui
1
i
connurent des prix mondiaux relativement élevés.
Ces avantages sont d'ailleurs tr~s vite anéantis et les ~roducteurs
risquaient de se trouver face à des baisses de cours qui rendent
nulle la rentabilité de la production de cacao.
1
1 1
!
La protection de 9 ;~ imposée par le Tarif extérieur comr.mn ne
semblait donc pas garantir la stabilisation des cours du caCaO ~voi
rien. Cala ex,lique que la Côte d'Ivoire ait réclamé encore la mise
sur pied d'une organisation européenne du marché COMme une il~cessit
vitale. Elle exigeait, d'ailleurs, moins une subvention pure et
simple que véritablement une stabilisation du cours à un prix rému-
1
nérateur.
Il
III
1
..

- 183 -
Ces deux exemples de produits agricoles ayant fait l'objet
d'une attention particulière de la part de la Côte d'Ivoire, durant
les Dremi~res n&gociations eurafricaines, et, nota~~ent en ce qui
concerne le volet commercial, montrent le caractère vital de ce type
de coop~ration pour l'~conomie ivoirienne. En effet, on peut consta~j
.1
ter, d'abord, que la production nationaleap~elait des mesures s~-
j
rieuses de ~rotection, mis à part les produits
tels, le caoutchouc~
le jus d'ananas, tous relativement bien prot~gés par le Tarif ~xté-
rieur·Commun fixé par le Traité de ~OHE, car, en dépit de l'inter-
'1
vention du Fonds de Développement, le problème de l'entrée de ce~
1
produits dans la C.E.E. restait entier, dans la mesure o~ le sys-
t~me de relation ainsi établi ne pouvait encore earantir ~ ceux-ci
un taux susceptible d'assurer tout à la fois, un développement éco-
nomique et des perspectives d'avenir pour les planteurs africains,
et sp~cifiquement ivoiriens.
La baisse structurelle, chronique, des cours, provoquant elle-m~me
le ph~nom~ne per~anent de la dégradation des Termes de l'Echange,
a eu tendance à neutraliser les effets de l'intervention du Fonds
de D~velop~ement. Cette conjoncture a déter~iné le Gouvernement
ivoirien donc dans aes prises de positions -en tant que "Leader
économique" de la partie africaine de l ' .."...ssociation., dans l'optique
d'~ne organi~aticn des marchés des produits dont dépend son écono~i
nationale.
Nous avons tenté, dans cette premi~re approche, de mettre en lumi~r
ce que la Ceted'Ivoir~ estimait ~tre de son intér@t Jès les premie
pas sur la voie de l'Association eurafricaine. Dans cette perspec-
tive, i l para!t évident que la mise sur pied d'un systèm~ de rela-
tions commerciales entre les E.~.M.A. et les six pays européens
était pour elle, plus avantageuse que toute autre mesure, ~ cette
époque ; la protection instaurée par le 'J:'arif Extérieur Com::un
(transitoireQ'ent) apparaissait bien illusoire, puisqu'il n'arrivait
pas à perr,ettre une :?oli tique de "désarelei'lent douarlier",
conforme
aux normes du G.A.T.T. ju total, les responsables ivoiriens avaientl
conscience de ce qu'était l'intéret imm~diat, et à long terme du
pays. Il fallait,
en effet, à celui-ci un débouché, conforme à ses
options, assurant à sa production primaire un écoulement sûr, ~ un
prix constant, rérn.unéra teur. La meilleure façon d'atteindre cet
Il
objectif é"jait moins :,ar la ;,rotection tarifaire,
(technique inté-
Il'
ressante, certes, ...ais non suffisante), que :r:ar l'interr::édiaire d'U~
Fonds de D~velop}e~ent n'Ix ressources substantie~les, un~ v'ritable~

- 1~4 -
organisation de~'marchfs avec une garantie d'~coule~ent du caf~,
du cacào, de la banane, à un tarif souhaitable.
• Les n~gociations pour le renouvelle~\\ent des Conventions de
l
-
YACmiDE s'étaient inscrites dans cet esprit. (7)
La que3tion fùnda~entale des Préférences s~éciales ou ré gionales(8)
(avantages tarifaires accordés aux ~tats ~fricains "ar la C.3.Z. da
le cadre de l'Association) a été le peint d~cisif de ce débat; les.
pr~férences inverses, étant la contre-9artie de ce régime de faveur~
puisque les E.A.H.A. ont ~ris l'engagement de faire bénéficier les
pays euro9éens de la clause de la Nation la plus favorisée,
mais aU~
de n'établir entre leurs partenaires aUcune discrimination dans les
avantages qu'ils âoivent reconnaitre aux ?roduits européens sur
marchés.
En effet, elle a mis en évidence un certain nombre de clivages à de.
.
1
niveaux : elle a divisé les six de la C.E.E.
(Hollandais et Alleman
étant dominés par l'esprit de la C.N.U.C.E.D., c'est-à-dire, à ten-
dance mondialiste, par conséquent, militant en faveur de l'établiss'
ment du Systime Gén~ral de Préférence (S.G.P.) qui devait atre acco
dé à tous les pays en voie de développement.
La Cate d'Ivoire qui a
joué un rôle de pret;lier plan dans la
négociation, a marqué son hostilité à l'égard de ces "thèses mondia
listes", généralement formulées par les Pays Américains (U.S.A. et
les Latina-Américains). Le renouvellerent de la Convention de YAOUN~,[
l
.
'
ne devrait pas poser de problèmes majeurs, puisque partenaires Afri:~t
cains et Européens s'étaient mis d'accord sur le principe de la ren
gociation. Cependant, deux questions demeuraient importantes. La pr
miire difficulté portait sur les échanges commerciaux: certains Eu
ropéens der:l"andaient la réduction du Tarif préférentiel dont bénéfi-
ciaient les Etats associés à la C.E.E., pour le café, le cacao, et
l'huile de Palme (princi~ales productions ivoiriennes).
(7) - M. LAI KAHARA, Le renouvellement de la Convention de YAOUNDE,
in "Tiers-I:onde" TX. nO 37. Janvier-Hars 1969.
page 21].
(8) _ J. BOURRIN~T, op. cit. pp. 64 et 71.

· - 185 -
L'autre aspect du m8me probl~~e
~tait la sucryression des "Fr~­
férences inverses" (c'est-à-dire les "l')r~férences accord~es par les.
Etats Africains à leurs ~artenaires europ~ens), r~clamêe ~galement
par les Hollandais.
La Cete d'Ivoire et ses '~artenaires ~fricains ont fait savoir leur
position commune ~ar le Secrétariat de l'O.C.A.l:. qui l'a transmise
~ la C.E.3. Il s'~Gissait Dour eux de réaffirmer le nrincipe des
Pr~f&rences, de mettre en place une ?olitique origina~e des produits
et une expansion du commerce de l'O.C.A.H. dans la Comrnunaut~.
I1r FALILOU' KANZ préconisait, au nom -des E •.~•• li.A. : "le maintien
du ayst~me d'aide à la production, l'a9plication d'un ~écanisme de
sou~ierr des prix pour prot~ger le ~aysan africain contre la fluctua-
tion des cours des produits et pour l'assurer d'un prix stabloet
rémun~rateur et un traite~ent nlus juste des produits homologues et
(9)
concurrents".
le raIe de la ~a~e d'Ivoire est aeparu pr~cisément à ce stade
de la discussion. !~r Konan B'::DI2 , ::inistre ivoirien des Finances,
fut choisi comme porte-?arole des E.l.~i.A., et exprima sa d~ception
deva~t ~'~ch3C des sessions du Conseil des Ministres europ~ens, qui
n'arrivaient pas à se mettr~ i'~8ccri, ~ll ~aison de leurs propres
diver;ences sur le montant de l'aide financi~re â accorder à leurs
partenaires, sur l'attitude à ado~~er en ce qui concerne les préfé.
rences dont b~néficiaient ~es ,roduits européens dans les =tats afri
cains associ~s (Pr~férences inverses), et face d la r~duction de que
ques articles de leur Tarif àouanier en direction des pays tiers, à
propos des produits tropicaux (cacao, caf~, huile de palme), chacun
de ces points ayant donné lieu à des marchandages acharnés (l'Alle-
magne, l'Italie, les Pays-Bas n'avaient pas le pouvoir d'engager
~aY6 dans des dépenses financières, ce~endant que la France et la
Belgique défendaient la proposition de porter a 913 millions de dol-
lars la dotation du F.E.D., contre 730 millions ~our la première
convention de YACUNDE).
~rr Konan BEDE!:, négocütteur ivoirien. deraandai t principalement,
au nom des "18" pays associ~s la "lise en place de mesures transitoi-
res avant l'entrée en vigueur de la nouvelle convention d'associatio
(9) -
:'1 0 Spécial "Fraternité-r:~atin" sur l'0.C.A.~1. 1970. p. 12.
(voir aussi "Dossier OCAli ~t institution snécidlis2es" •
.

- 126 -
Il avait expri::lé 2.e déserrchante:nent des Z.A.L.A. devant
"l'attitude dilatoire" de la COr.1;:'\\unauté, re~rochant aux "six"
de vouloir vider l'Association de son contenu en lu~ enlevant
son caract~re de zone de libr~ échange. Il avait dénoncé en parti-
culier, le régime restrictif que ~révoyait la C.E.E. pour ses im-
portations de nroduits africains homologués et concurrents des pro-
duits aGricoles europ&ens(10). Il de~andait également des nesures
spéciales en faveur des oléagineux, du coton, du sucre et de la
. ,
1
banane, souhaitait le maintien de l'aide à la production et à la
diversification des cultures. Sur ce plan, la Côte d'Ivoire avait
été le pre~ier Etat associ~ à avoir ~iscuté des conséquences pra-
tiques des Accords de YAOUNDE : i l s'agissait pour elle de oettre
au point un certain nombre de ~rojets qui devaient être financés
par le nouveau Fonds Européen,
et de voir de urès comment serait
appliquée l'aide fournie par la Communauté. Elle bénéficia d'une
aide globale de 11 milliards 585 millions de F. C.F.rt.
;
ceci pour
la partie du Fonds Européen dont la répartition avait été prévue à
l'ava!1ce, alors que l'ense:.:ble des "18" E.A.ï-I.A. devait se parta-
ger un volu~e de crédits de 132 milliards de F. C.F.A. environ.
Par conséquent, pour le Gouverne~;:ent ivoirien en particulier,
i l fallait prolonger le syst~~e de YACUNDE, réclamer pour les 01
gineux africains "le r:iême statut que celui dont bénéficient leurs
homologues de la C.E.E.". Cette attitude ivoirienne mettait mani-
festemen t
en cause la poli tique, commerciale de la Co::!munauté, qui
l
1
répondait de manière imparfaite aux exigences de la stratégie d'in~i
dépendance économique à laquelle aspire la Côte d'Ivoire : i l exisJ!
il
tait encore sur les fécules de manioc, exportées par les E.A.M.A.,
:
un prélèvement, sans que la C .E.E. ait pu trouver dans le même
,II
temps les moyens de faciliter les importations de la viande en pro1;
venance des E.A..f-1.A. ( J . i A D A G A S C A R ) . 1
Ainsi donc, les négociations en vue des Conventions de YACUNDj'
nous offrent un point de départ co~mode pour tenter de mettre en
r
lumi~re ce qu'il est convenu d'a~peler le rra~matisme ivoirien ou
sa stratégied'indénend~nceé~onomique.
1
/1Ilif
(10) - Le Ministre ivoirien des Finances disait que la véritable
solution aux problèmes des économies africainp.s se situe
au niveau des relations com·erciales. Cf. J.
JGURRI~RT
op. cit. pp.52-53.

- 187 -
Zn effet, en s'associant à la C.B.B •. au lender:'ain de son indépen-
dance ,:"oli ti~ue, la Cate d'Ivoire enter:l.àai t
faire d.u"~.:odèle·de
.
,
t .
' . c o " "
(1 '1 ) 1 ,
d
' . j . .
t
d'
l . t·
COopera 10n eura~rlca1ne
~
un . es 1ns~ru~en s
e sa po 1 1que
de développement. Cet engagement, dans le cadre lliultilatéral, in-
fluencera toute une série ~e choix importants. La Convention de
OUND~ ~odifia prcfondé~ent les relations économi~ues privilégiées
franco-ivoiriennes: les prGférences tarifaires françaises à l'égard
des produits ivoiriens allaient
être rem91acés par le Tarif Exté-
rieur comimn de la C.~.S. Les garanties et surprix du caf§ et des
bananes ivoiriens devaient être abolis a~~ès un délai de transi
La Côte d'Ivoire acceptait de ~ettre fin au tr~ite~ent uréfér~ntie~
des importations françaises, et de leur Bubstituer des avantages
moins sensibles, 2a1s valables pour tous les ~ays du ~arché commun.
3nf1n, les q~ota5 d'i~portations opposables aux paya tiers furent
sUDpri~és. Les inconvénients et les avantages de ces nouveaux ac-
cords firent évidemnent l'objet de nombreuses discussions.
D'une part, la Côte d'Ivoire,
bénéficiait d'un marché plus large,
ouvert à ses productions j
d'autre part, les préférences accordées
aux produits ivoiriens étaient réduites.
Ces discussions paraissaient quelque peu académiques dans la mesure
où elles semblaient ignorer deux'optibns antérieures, fondamentale
de la politique ivoirienne, sous-tendant ses positions de ~anière
constante. Tout d'abord, la décision de ne plus être "le client ca
tif" de l'ancienne métropole, ensuite, la décision de modifier l'a
cent mis jusqu'alors par l'Administration coloniale sur le ~af~, e
limitant l'accroissement de sa production caféière à celui r~sulta
de l'exploitation de caféiers, récemment pl~ntés et non encore ex-
ploités. Ces deux objectifs avaient été accepté formellement dès
i'ouverture des négociations, l'idée des·négociateurs ivoiriens ét
t
d'assurer leur réalisation au moindre co~t. On doit remarquer que
la France ne réussit ja~ais à modifier le principe du traite~ent
égal pour toutes les importations de la C.E.~.
De plus, le comn"erce avec des pays tiers (U.S ..~., JAFOn) se
développait fortement grâce à la réduction globale des marges pré-
férentielles accordées aux produits de la C.E.E. Il est vrai, en
revanche, que les Ivoiriens ont eu des difficultés à propos des
9rix garantis du café et des bananes, même' si progressive~ent, ils
réussirent à obtenir de cette dernière qu'elle com~ense la perte
financière qu'allaient subir les nlanteurs de café.

- 138 -
D'ailleurs, la Côte d'Ivoire qüi n'avait cbnclu que tardivement
~on premier contrat ~our la vente des bananesâ l'Alle~agna ~ou~
des raisons de formalités ad~inistrctives sur le ?lan bilatéral,
exigeait que les rrochains accords contiennent des dis~ositions
relatives à l'exportation des bananes vers ce pays.
Si donc pour elle, la Convention renouvel~e a marqué la
continuité d'une entre~rise exceptionnelle dans le domaine de la
Coopération Internationale, la Côte d'Ivoire, comme les autres
Ztats Africains associés, devaient regretter la disparition du
système de soutien des prix de certains produits tropic~ux.
Les insuffisances et les lacunes de YAOUNDZ II (suppression des
aides à la production, exposant les "s.A.H.A. aux 'aléas du marché
d " 1) (12)
d ' t "
t -
,
t
t
"
. .
.
mon la
, e ermlneron
~e& re,resen an s
lvolrlens, à orien
ter leurs demandes vers la Coop~ration industrielle, tr~s étroite
ment liée à la question de la stabilisation des prix des matières
premières qu'on cherche désormais à valoriser sur :!llace.
Ce sont autant de griefs for~ulés par les ~tats Africains et Mal-
~ache asscci~s, contre la Convention de YACUNDE II qui diffère
peu, dans ses princi~es, de la ~r8mière charte signée dans la
m~me ville c~nq années plus tat (1964- 1969). C'est l'ense2ble de
ces observations critiques, qui sont aussi autant d'objectifs
nouveaux qui constitueront les thèmes essentiels re~ri6, reformu-
lés ~ar la Côte d'Ivoire et le ;rou0e Africain de YAOUNDE, au
cours de l'élaboration et de la r;lise en place de LONE I.
(12) -
Les échecs de la r.-remière Conventio:J. :l~ 'rAO~;l,i:E, au plan
commercial ncta~ment, ont ~té i
l'6rigine de la rédaction
de l'Aide-mé~oire (~6mor~nduQ) remis en Avril 1SG9 par le
P!'ésident du :riiSer, ; . ~~arr:ani ~ICRI, Préside:1t en exercice
de l'O.C.A.M.
Cà la C.Z.~. RU non des E.A.N.A. )
Ce document réclamait en Darticulier l'a~élioration du
régime commercial, de l'aide financière,
co~pte-tenu de la
d~~radation constant~ des Ter~es de l'Echange.
(Cr. original - Einistère de l'Economie et des Finances.
Direction des relations ext~rieures. ABIDJAN).

b) -
L./l CC::Z D'I'fJOI ..~ 3:' L'.t\\\\(~CCJD D'.\\.s3C:,:I~;'=IC~; ~~=.:./.\\.G.P.
---------------------------------------------~---------
DE tOI1E.
De la convention de IAOUrmS (19GJ) ~ la signature de l'ac-
.
~
cord C.Z.E./A.C.P. de tOilE (23 Février 1975) , les six pays euro-
Déens et le petit noyau des 13 Etats ~fricains et ~algache asso-
ciés "de la 9rer:JiJre h0ure", auror. t été sans doute les ac teurs
t'
pionniers, privilégiés, de ce que Claude CH~YSSCN, dans une ior-
mule lapidaire, a consid~ré ccmr.le "un défi pour les uns et les au-
tres, à un mo~ent où chancelle l'économie internationale, dans un
monde difficile, et, corn~e u~chance Jour un monde possible, plus
l ·d .
1 ·
t
If
(n)
so ~ a~re, P Us JUS e •
La Côte d'Ivoire n'a pas été un acteur isolé, r.Jais étroitement lié
â cet itinéraire qui jalonne et qui marque dijà de son sceau l'his-
toire toute récente des relations ~conomiques internationales.
Plus qu'un évèner.Jent ou un symbole, la Convention de LO~E,
résultat de dures négociations, venant ainsi parfaire l'oeuvre ina-
chevée de la Convention-mère de YAOUNDE apparatt à bien des égards"
comme l'amorce d'un mouvement consid6rable, dont beaucoup ont pu
dire qu'''elle est un modèle dans la recherche d'un Nouvel Ordre Eco
nomique International"~11)traversnotamment le système du STABEX
11Il
qu'elle établit et la Coopération industrielle qu'elle s'efforce âe
Il
li[
pronouvoir. Cette opinion a été celle exprimée par les responsablesj ~r
politiques et économiques ivoiriens, alors qu'ils venaient de si-
l '
il )'
gner officiellement cet accord. Sntre d'une part, l'attitude qui
fi 1-
lil :!
consiste à louer aveuglément une Coopération figée et dépassée par
l, ,
i' "
,1
,~
l'évolution des structures, et d'autre part, les conceptions dogma-, 1
'tiques 'lui voient partout la "domination du Tiere..J1onde" par le
monde industrialisé, il y a semble t-il, une troisième alternative:
celle d'une concert~tion o~ chacun est disponible parce que bons-
cient de sa d&pendance et de ses intérêts. C'est le choix qu'a fait
la Côte. d'Ivoire avec le3 A.C.P. face à l'~urope des "9/1.
,

Notes et 3tudes docuffi8r.taires. La Convention de LOr~ •
20 Septe~bre 1976 nO 4313 - 4314 - 4315 (C.Z.C./pays A.C.P)
La Doculilp.ntation ~rélnçnise.
1
,
(13)
Fra terni té-::a. tin du 1 er ....vr il 1')76. p.1.
(14)
Discours de 1:. K. m:DI:~, ::inistre ivoirien de l'économie
et des Financè3 lors de la Signature de la Convention de
LOLZ I publit; dans 2'r'lternité-::atin du 1er .\\vril 1976. p.5.

-
190 -
De~uis la pre~ière Convention de Y~CUND~, les ra~90rts entre
l'~uroDe et ses ~nciennes colonies ont, de fait, considéra~lement
évolué. :n 197 1 , les .:G. t~.~i.A.
etats ~'\\fricains ~t :.J.lge.c!1e associ';s
3'in~ui6taient, (et notaL~ent la Cate j'Ivoire, Chef de file de
sous-groupe Africain, francophone) de l'entrée de la Grande-Bre "d!51jLll:l'~
dans la
parce 1ue ce13 entr~înait l'~ssociation de l'~nsem-
~Jle les ~'lYS (lu Com~onwealtht
des concurrents ~otentiels four les'
premiars associ~s. L'enjeu était, en effet, important, et avait déj
grevé de suspicion la solidarité du TierB-~onde (s'exprimant ,ar le
groupe des "77"), lors des ieu:: session"
de la Conférence è.e3 Na
Uni3s sur le Co~merce et la rlé'lelonnement
.
.
. :
~.P.~.C.~.D. II et

1I=af
I I I
a !1~1IJ- D~DH1
.
J..J
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1c'~'J
t ' "'>''''1
>O'~
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~3.
..).:1. ...."....
·~O
~-~"J
àu
en 1972).
Il s'agit Je concurrence entre Jaya en voie de déveloPgement pour
l'obtention de régitnes préfér8ntiels en Europe. Donc, 8al Gré la
diversité des résirnes économiques -l'association n'étant initiale-
ment ouverte qu'à des pays de systè~es économiques comparables-
et en d~pit des possibilit~s de concurrence (les A.C.P. ,produisent
presque les mgmes matières premi~re6t caf&, cacao, sucre, riz, ara-~
chides, etc ••• ). Ces pays ont su se regrou~er dans un front commun~j
Non sans difficulté3. C'est qu'entre-tem~s les intérêts des diffé- !
rents partenaires ont ?ris une signification nouvelle. C'est ici
qu' intervien t la dou1Jle notion d "'Associés" et d' IlAssoci~b.les"(15)
Les ~remiers sont les pays.Africains et Malgache francophones et
Maurice, et les Fays d'Afrique de l'Est, li~s â la C.E.~. par la
Convention de YAOU~mE et l'Accord d'ARUSHA (signé en Septesbre 196 i
et qui n'était encore que partiel. Ainsi que la France l'avait de-
mandé jadis à ses partenaire~ Européens, la Grande Bretagne en rej
gnant la C.E.E. a de~andé à ceux-ci d'envisager des dispositions
1
spéciales en faveur de ses anciennes colonies liées à elle par des>
accords d'assistance d~ns le c~dre du Co~~onwealth, ce qu'à Bruxel
s
les esprits étaient déjà ;réparés à admettre; d'où la naissance d
s:'erGle ".\\ssocia oIes", qui con~erneit aussi bien les Eta ts Africains
que ceux, i:ldépe:1.dants, des Caraïbes et du l'acifique, -:er-bres du
Comr.lOnweal th.
(15) - Jeune .\\frique nO 707 du 27 Juillet '1974. p.Je.

-
191 -
La ,Côte d'Ivoire et ses partenaires traditionnelG de YACpNDE
devaient poser un certain nombre de conditions ~r~alables ~ l'ad-
",issicn ;les ~tats rr,~ssociablesrr dans la ,':::oo',)érEltion eurafricaine.
Ils tenaient à faire connctî trc ii ces ~ta ts du CCIll;orf.'iZALTI-I qu'il
n'~tait pas possible d'~nvisager une transformation fondamentale,
radicAle de l'Association: la CÔt8 d'Ivoire et le Sénégal insis~
taient encore en ü2nvier 1973 ,:;nr le tTIa'intien néce5saire è.")s pré-
f§rences inverses, considêrant qu'il s'agissait l~ d'un ~oint de
doctrine dans la conception globale d'une association ~ égalité
e~tre l'~urope et l'Afrique~(16) Il est vrai que l'Axe AEIDJAN-
DAKAR, déjà constitué, àevenait un instruClent imnort2nt de la di-
~lomatie ivoirienne dans ces consultations rréliminaires avec les
anglophones d'j~frique, des Caraïbes et du Pacifique. Le clivage
entre ~tats francophones associ~s et ~tats Anglophones candidats
à l'Association paraissait encore net, s'agi5sant de la Coopération,
financi~re ~ar exemple : en effet, un pays comme le Ghana, qui n'a~
vait jamais caché son hostilité aux "préférences imrerses", et à
la forcule ~~ne de l'association ellrafricaine de~ui5 le 30uvernemen
de N'lCWEi',lf,
esti:n3.it que le F.~.D. devait accorder son aide aux
kt
diff~rents Stats selon leurp beGoiL~ et non seule~ent a ceux qui on
"i'.'
f'
consenti à l 'Zul'Ppe des a:vant!'l~~.s co,dwercÎc'll.lX et tarifaires. Or, la !
Ir
Côte d'Ivoire et ses 1]artenaires qui ç,)nsidéraient que le 1.lrs "avan-
f,
tages acquis"
proc~daieût pr~cis~ment des liens historiques avec la
li
C.E.E., ne P?uvaient ad~ettre le changement,la mutation dans une
!I
"
r"
telle perspective.
La préparation des négociations pour la sienature de LOHJi: l
était
,
déj~ illarquée par des péri~éties dues, en fait, à des incomnréhensid
-
!
et i
un manque de maturité, aujourd'hui relativement surmont~es.',
, ,l,
,; 1· ,
Le clivage francqphones-anglophones, notamment, et toutes les conse,:
. '
,
i,
quences qui en découlent ser."blent relever du passé pUlsque les neg9
ciations ont traca un cadre qui leur ont permis de se nrésenter en
un front uni face ~ leurs interlocuteurs europaens. ~ieux, l'Enten
a d~bord~ le cadre continental, les huit rays des Jararbes et du
Pacifique faisElot cause co~mune avec l'Afrique.
(1G) - Jeuné Afrique nO 634 du J Mars 1973. p. 18.

-
192
malgré la diversité et la spécificité des p~oblèoes. ~e r52ultat
a &t5 l'aboutiss~~ent je l'i~poftante Conférence des t:inistres
Africains du~o',:j:erce, ten'.le J )."31:::>3,.\\1: en Cctobre '1573, qui, sur
la base des princip~s 8!lOncés :~'3.r le di.xième SC::L";iet ,--:3 l 'e. TI' ••~.
(ADDIS-AB~BA, 1973) a for~ulé le voeu suivant :
La négociation d. 'tm accord .:;lo0~1 el:Jbr8.ssé'lnt tous les aspects ("v ..,-""
.le rcia.l,
coop~r'l ti or. '2 c :)nonin.t:.I?, fina nei ,; r<; 9 t te ch:lique, ins ti tu-
tians). Ce qui devait ~~r~ettrG ~lus tard, lors d'une 3~rie de
Conférences ministérielles ~vcc la C.=.~. (Conférence interminis-
térielle C.Z.~.-~.~.P. de J~U~~LLZ3, Conférences interministériel-
les de KINGSTC~ le 25-26 Juillet 197 4 ), d'expri~er une seule opi-
aion. ~ussi, l~= ~ays iu;rou~e l.~.r. 3e sGnt-ils r6unis du 4 au
6 Juin, au~aravant, a DlKA3 pour faire le point de la deuxi~me
phase des négociations,afin de mandater une délégation aupr~s du
Conseil des Ministres Je la C.~.E., dont la France assumait, pour
six mois, la rrésidence. Ils voulaient surtout attirer l'attention
du Ministre français des Affaires Etrangères sur l'échéance fatale
du 31 Janvier 1975 au lendenain de laquelle il faudrait nécessaire
~ent ~ettre en route une nouvelle convention !
L'attitude ivoirienne, durant ce long processus de rapproche
ment entre "Associés" et "Associables" a été sans ambiguïté, et
cornrnand~e rar un seul souci : la Cate d'Ivoire souhaitait d'abord
voir se clarifier un certain nOMbre de points obscurs : en effet,
elle n'a pas manifesté d'opposition, ni d'hostilit~, a priori, â
l'égard de la situation créée par l'éla~gisse~ent de l'Association
(depuis l'accord d'ARUSHA liant les pays de l'Est Africain à la
C.E~E.), rrais ne pouvant appréhender le sens exact, et les mesures
des conséquences de l'entrée de la Jrande Bretagne dans la Commu-
nauté, elle exprimait plutôt ses inquiétudes devant l'inconnue
devant les "incertitudes". De ce 'Point de vue, la session extra-
ordinaire du Cons~il des tanistresde :oordination des E.A.~.A.
è.u 12 Octobre 1)"72 à HOUA:(CHlJl'T aura ét,~ un ::toment décisif de la
'Jhase pré!Jar9. toire de la.:::cnven tion de LOtiE Dour 13S Zta ts Afri-
cains francuphones. Ceux-ci, ~ui ~evaier.t affronter l'ouverture,
la mutation de la Coopération eur3fricaine, attir~rent l'attention
de la C.E.E. sur ce que le rrésident i10ctar OULDADA appela "la si-
tuation des associés de la nre~ière heure". Cela voulait dire que,
sur l~ plé1.n des revendicé1. tions le "Grou~e de, Y,\\OUND'S" de r'landai t,
en -;-:,articulier, des solutions :Jer':ettc,jlt de Gons~rv'.:r les avantage
cOic:::ercLlllX d6j;~ "1.cc.,li ci, tCL~ t ~:l ~x~üorant de nouvelI es '1oGsibili-

- 193.-
membres de l'Association donile~~it ' 8ellc-ci ~ne visueur renou-
velée.
La Cate d'Ivoire a rerris ~ Ron cc~-te c~tte nosition de prin-
cipe.
La déclaration de ii.
P'nilippe -L.C=,
:~rGside~,t ,JO l '.·,ssemblée
~ationale ivoirienne, co-~risident de la Jonf&rence ~ariesentaire
eurafricaine, à L.:~ H."'Y'=: le 20 Janvier 1972 est rp-r.iarqueble 2. cet
!.
1
l ' ~ssociation s'acco~plisse ~ leur d;pen~, ~=r :~ dilution de la
substance et de la valeur des ~l;rentG fcnda~entaux ~e la Coo9éra-
tien eurafricaine". I! s'agit notaŒse~t de l'2ide finarci~re et tech
nique, du volet cemmercial. Enfin, la Côte d'Ivoire ét2it résolumen~
opposêe ~ une suppression pure .et sic,le
préf;rellces t3:9éciales
(ou r;bionales), sans compensation, sa~s une Golution de remplace-
ment,
d'autant'rlus que celles-ci con3titunient le fondem~nt m~me
des liens entre la Communauté et les ~t3ts ~fricai~s et ~algache
associss.
Par conséquent,
du peint de vue ivoirien,
tautes ces i~portan­
tes questions devaient ~tre r§solu~s ~r~alablement â toute dimarche
d~cisive vers la Convention de LO:~.
Du reste, la Côte d'Ivoire, sans renier la spécificité du Gro~
;:Je
originaire de Y;~CUNDE (E •.'l.Ir.A.), noyau .'3.uquel elle reste atta-
~h&e malgr~ l'ouverture, le change~ent, contribuera d la dêfinition
d'une position co~mune des pays A.C.P., d~s lors que le principe
d'une n5gociation globale,
de bloc ~. bloc, a ~t~ ado~t~ entre parte~
naires de la (J~me cause (A.C.P. face à l'::::urope des 9).
Les revendications communes des A.C.P. portaient donc sur tro~
groupes de questions~fondamentalesqui détermineront l'~ssue des ni4
gociations. On peute~say~r d'analyser les demandes sp~cifiques de
la Cate d'Ivoire au tri,le ~oint de vue des êchanges commerciaux, de
,.,
produits de base et de l'aide financi~re, ~ travers les revendicatio
globàles des A.C.P. Sans doute. convient-il de souligner que dès l ' i
t~nt o~ la Côte d'Ivoire et le sous-groupe Africsin (E.A.~.A.) s'en4,
gageaient à mener les n&gociations dans un front co~~un avec les Et~
"Associables", ils devr2.ie~lt n,';;fendre une nosition CŒnmune face D. l'l
C.E.E.
Leurs exigences se sont précisies à la dernière réunion des
7
Ministres A.C.P. de DAK~~ (22 D~ceDbre 1974).(1 )
(17) - Procès-Verbaux et Cor:mte-rendu def; Confirences interministé-
rielles de KI~IGSTOi~ (25-26 Juillet 1974). Vini"tère de l 'Ze
nomie et des Finances. Direction des r·~l'1tionG e:-:térieures
Côte d'Ivoire., de la Réunion de:3 ::ini3tr2G .LC;.~. Je DAK,'.R
( ~? D'
1b
1c~'+)
'-_
ece ..! re
./,
.•

Ils demandaient l'§laboration d'un accord global de Ccopéra-
tian avec l'~urope des 9, l~s questions de 1itise port~nt essen-
tielL3:::ent .sur les (;changes cOr.1merciaux, sur l'aide Îin~nc::'ère et
technique de la C.Z.Z.
Au niveau du volume de l'aide, les A.C.P.
avaient exigé 8 milliards d'unités de compte, alors que la C.E.E.
envisageait une aide comprise entre 2 et ~,6 ~illiards, â ripartir
entre 45 pays; (cette aide s'élevait à ~CC millions d'U.C. pour
:es 19 rays Africains associés de la convention de YAOUNDE)
; ils
;
demandaient, ensuite, que les ressources de la Banqu~ Européenne
'.
d'Investissement soit de 2GO millions d'U.C., et que pour les aides
exceptionnelles (aide à la sécheresse par exemple), un fonds spi-
cial soit ~is en ylace, en dehors du F.Z.D. Ils avaient souhaiti
également que 10 pour cent des Fonds Europiens de Diveloppement
soient affectés à la Coopér~tion r~gionale.
Sur ces différents aspects de la Coopération financi~re et
technique, si la Cate d'Ivoire est rest&e solidaire du Groupe A.C.P
i l convient de remarquer qu'elle a surtout fait valoir non seule-
ment l'id~e d'une éventuelle budgitisation du F.Z.D., mais encore
d'une gestion paritaire de celui-ci. Cette revendication ivoirienne"
sur le plan institutionnel, n'est pas nouvelle. C'est une des cons-
tantes de sa diplomatie dans le cadre eurafricain : elle a toujours·
souhaité que l'évolution des structures eurafricaines ne sacrifie
pas, ne mettent pas en cause le volet institutionnel. C'est l'un
des aspects ~e ce que les responsables politiques de la Cate d'rvoi~
.
,
ont appelé "les incertitudes de l'inéluctable ~utation de l'~ssocia~
tion".
La deuxième grande question ayant dominé la négociation de la
Convention de 10ME l, a été le problème dy régime des Echanges C01l1-
f.1erciaux.
La nouveauté dans le n01.lvel accord portait sur les pers-
~ectives intéressa~tes que le syst}ne du STABEX (~ystème de Stabi-
lisation des Recettes d'Sx~ortation) ouvrait aux 9roduits agricoles
des A.C.P., en les préservant des fluctu~tions des cours mondiaux,
afin de les assurer cont~e les ~~uvaises années de réaoltes.
Il est adQis qu'une com~ensation serait versée à un pays membre du
Groupe A.C.P., si le ·cours d'un de ses J?roduits d'exportations (éli-
gibles) venait à conna~tre une chute.

Ce point de l~ négoci3tion a. intribué la Côte d'Ivoire pour
des rqisons évidentes. D'abord, le ~rohl~~e de la stabilisation
~es ~rix des cqti~res pre~i~res constitue une·je~nde ~er~a~ente
des promoteurs de l'économie ivoirienne dont la caractâristique
:,+
princip~le e~t la ,rédorninance (~ 20 ~) du secteur primaire :
l'économie ivoirienne, sans l'a~ricult~re est insignifiante.
D'o~ ~out l'effort accompli depuis 1SSC, a été orienté prioritai-
rement vers la ~roduction agricole, en vue de sa diversification.
La Côte d'Ivoire de~ande avant tout q~e ses recettes ~irées de
produits d'exportation soient staoilisées, afin de perméttre, sr~
à des accords adéquats, leur "rev.iloris3. tion" sur place. :::;n :::30-
ti~re de comrnerci~lisation de la banane, elle a &té l'un des ini-
tiateurs du mémorandum présenté par les A.C.P.
(à KINGSTON 25-26
Juillet 1974) de,,!andant l'ouverture de négociation aU niveau des
Ambassadeurs pour aboutir à des accords s~écifiques sur ce pro-
duit.
Certes, au monent de l'élaboration de l'accord de LOtŒ, la
Côte d'Ivoire n'~t3.it pas exportateur de sucre. ::3.is, c'est d.'l'1S
l~ ~0sur~ 01 elle es~~r2it b~n~ficier des clauaes s~éciales rela-
tives au sucre d2ns le futur accord qu'elle a contribué à faire
Rdf1ettre l'idée du "~rotocole sucrier" annexé au document de LC1<E • .
Enfin, le chapitre de la coopSrs.tion ind 1.lstrielle a retenu
[1 ,
particuli~re~e~t l'attention des n~goci3teurs ivoiriens en VU9 .~n
la Ccr.vention de LOr·:::;. Ils ont pris part à ln T'rô:;Jaration du 1I[~~_ il
iilorandum spécial "réclamant le transfert d'un certain nombre d' ac- !
tivités industrielles de la C.E.E. vers les pays associés. ~n effJ
formulée globalement par le Groupe A.C.P.,
une telle requ!te r;-
pond au besoin d'industrialisation de la Côte d'Ivoire, qui vise
1

Ii
i
la transforMation sur place des produits primaires exportés jus-I
que-lâ ; la ~oop6rntion industriAlle envisas~e sous cet anglet,
~
devrait peruettre le transfert d'un certain type de technologies
~.
comnunautaires vers les ~ays A.C.P.
1
Les ."ssocia tions d 'hor.:mes cl '3ffaireG de la C. ~. ~. tr3. vc..illan.t dans·l1

,
A
' ' l '
ft
les diff~rents pays avaient Manifesté assez d'1nteret a l'esard
.~
,

~H
de cette initia ti ve. Hais des raisons plus profondes ont determ1ne t',
1;·1
la position ivoirienne en faveur du "volet de la Coopération indus~
trielle"
qui,
avec le STA.3I.;X, font indiscutablement l ' origin:t.J.i té
M,
,
1!1
de
4
LOl·iE I
: l'idée de "l'industrialisation eurafricair,e
1
Il
est un~
','i
couposante io~ortante do. . ; la strat6gie industrielle actuelle du

-i96 -
de m§me qu'elle a envisagi son d~veloppernent global en collaboration
~vec .Le cap~~a~
e~ranger,
nar une l';,n:,_·q.1.'~tl·on
-
".f-
"
'...
__ ~ ~ ~
"' de·" ~,.lus
_.'
soun:les(18)
_
d' .~frique i;oire,' la ..:;ôte d'Ivoire esti!:c.e que son ;,roces,';1.lG cl 'i:ldus-
trialisation doit s'o~§rer dans une coop~ration tr~s ~troite avec
l'Europe dévelon~0e. Dans cette oDtique, et pour intéresser les en-
treprises europiennes qui veul~nt répondre à cet appel, des itudes
en vue des~odifications du Cade des Investisse~ents de 1959 sont
en. cours, visant â son adaptation aux nouvelles conditions ~cono­
oiques. En~in, il convient d'ajouter que le ~lan ivoirien 1976-1920 ,
retient le dévelop::;8rJen t des P •l"; .=. (Petites et i;oyennes Zn treprises
co~me objectifs ~rioritair8s de ln politique ded~vdloppe~ent pour
lAS ann~es à venir.
L'id'2e chère au :?résident Houphouet-BOIGrry, selon laquelle l'Europe
et l'Afrique Gon t d3.ns un rapport de "néces[3aire complimentari té"
trouve ici son illustration sur le ?lan diplo~atique. La croissance
ivoirienne est fondée sur cette option fondamentale, le problème pour
les responsables ivoiriens, étant au niveau des modalitis pratiques
de cette construction eurafricaine.
En signant l'accord C.Z.E./A.C.P. de LONE, le 28 Février 1975, la
Côte d'Ivoire entendait contribuer à la définition d'une base nou-
'velle, ilar6ie, de cette coopération inter-régionale.
Les linlites de la Convention de "L01-8 I", "l'application im-
p~rfait~", du syst~~e du STABZX, él~ment essentiel de celle-ci,
suscitent nombre de difficult~s dans les négociations en cours pour
son ~enouvellement.
Les critiques for~ulées à l'égard du premier accord de 1975,
les amiliorations de~Rndées par les pays A.C.P. depuis l'ouverture
de la re-nigociation le 2 1+ Juillet 1978 à :3RUXELLZS, sont intéres-
santes ~ examiner dans la mesur~ o~ cette démarche pourra nous per-
8ettre de saisir, à nouveau, les orientations que la Cate d'Ivoire
Bouhai te yoir nrendre "LGI'::::: II''.
. i
~i,I:
(18) _ DUTH.8IL DE LA :l<OCHElE, "Le nouveau code des investisser:lents
1
. .
touristiques." ::tevue ivoirienn~ de Droit, nO 3-4, 1972-1973.
II~
!I
J!li

-"S7 -
L'attituieactuel:e de ~a Gête d'Ivoire 2 l'égard de la fu-
ture :;on'Tention je 1CS II est cOL1:::ani.§e ;Jar las résulta ta ·1e l'~?
91i~ation de la ~r8céQente.
~ans doute faudrait-il remarquer que l'5~plication, ~~~e icp~rfait
\\ 1
de l'accord de LaiE, a ap::,orté un certain :lOmbre d'avantases, ind.~
niable~8nt i~portants à l'8tat ivoirien. Les autorités :lu Fays re-
connaissent que le système de la Stabilisation èes ~ecettes d'=xpo
tation a ;;tg ::1i te avec "diliGence" et que sen inter-lention est p.::l
l3itive
dix-sept pays, dont la cet a i'Ivoi~e, ont bénéfidi~ de
celle-ci. L~ }ouverne~ent ivoirien ~ reç~ 4 milliards ~our CCT.~e~s
la 'o·_~;~se
. _
~e
À
ses rece t~~es d' ex~ort a t"~cn ·de bo"_"s ~_.::t_~.(1;)
~
_
Ce~endant,
on observera certaines li~ites du systâme : le bu
1
~
du stabex est bien de stabili2er les recettes d'ex~ort~tion ver2 l
C.3.Z. Il E'agit donc d'une solution ~artielle du problème des ex-'
?ortations. J'autre part, le ST~B~X ne c~ncerne, en fait, que les
'-a ... __
(2C)
,rod~its de ~ ~~.
~n ef~et, si au niveau d'~ne nation un produit peut a,;arattre ~ci
i~portant ~2r l~ volu=e de ses recettes 1'ex;ortatic:, il ~eut 5tr:
vital ~our un3 r3~ion don~ée. les rolitiques régionales de davelo?
convient de souligner que ~es recettes d'ex~ort2tiGn des ~.C.?
pr
vien~ent aussi des ~roduits tra=sfor~és alors que le 0T~3SX ne vis
~ue les ~roduits de base. Les ~§renses j'i~~ortation des bie~s d'é
qui,ecent n'&tant ~aa vis~es ~ar le 3TA3~X, ce 6ysti~e n1 pouvait
donc nas avoir l'aobition de stabiliser les écono~ies des ~.C.P.,
sinon de façon ~artielle.
( 1$-)
Cf. "L'ex~ort?tèur ivoirien!l nO 12 du 15 :~ove,--bre 1$7:
~:p. 12, 1'; -et 14.
(20) - Les n~goci3te~r3 de LC:~ l s'~taie~t =is d'~cccr1 er 1973
sur une :i3t~ de 1~ srou,es de ~rcduits ou de 2? ~rodui:3
:le bê.2e ou de :.Jr~~;;iè~e ~r3.r... sfor"'.~::' ti'.Jn ~:li ti~~1:1.~l~t
u~e :?l~c
i"r.:po!'tante '~L;,n~ ::'t~,:c:'lc!::ia des ~\\.:.:?
(.",.r:l=~ida d'~ccrti:u§~,,'
et huile d'arachide, cacao en fèves, beurre deC4c9.c, ~,~te i
cacao, caf& vert, coton en ~asse, cC9rah, huile de coco,
j
h~il~ ~e ~dlce, huile de ,al~iste, a~andes d3 pal~iste, ~ea
de b07ins, ~ois en gru:Jes, beis 3C~~3, ba~ane~ fratc~~St si
~
entre 3.utr2s, ~:l;':que::'3 fut ajout'; l~::iner:ü de fer, seul ;Z"
.4,,;t "'~n
~r"~ole"
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p. 1:=). :::!.1S l~ :;~te l':.,ci::"8 scu~ient qctu~1..1"';::a:'lt; er. VUoSj,F
~e la si~n2t~::"e de LC~~ r: la cr;atio~ d'un 6J3t~~e ~arallat~
a celui :lu S':'XS=;~. '';e ncuvea'..i. s:rstè,"~ C8:":er~era e':;2e:lt:".:~::"11,..~~.,i
,.,.t.•.".. ..
':!er~t le c'-li'T::-e, le cotDl~, : "5 ':)1,0-.,-.',,,-1.-->3
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~e ~ro _ece ~e
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'J,'lllsa.lon ~e3 econO~les ne se~a resolu
CU3
lors~ue les A.~.?
~currontt~a~3for~er sur ~lace l~urs ]ro-
duits. Cette revendic~~ion, la :0te d'Ivoire la lie a la de~ande
du transfert d'un cert~in
d'activit~sdes ,ays europ~ens vers
pays A.C.P.
\\u niveau de la coo~&~~tion industrielle, on ~eut estimer que
la ~~onvention de :;:'C:'::: est une bonne str'J. tégie :?our la Côte d'Ivoire.
Cet accord peut renforcer la cQoDération internationale et améliorer
les conditions du dialogue euro-ivoirien : de meilleures ~erspe6­
tives de coopér2.tion industrielle so~t ouvertes, qui per~ettront
d'intensifier l~s trn~sferts d'antreDri3es industrielles vers l'A~
fri~ue. La Cate d'Ivoire devrait y trouver son compte puisqu'elle
r~unit d~ji un ensemble de conditions attractives pour les capitaux
~tr3ngerc ~ 6tabilit~ ~olitique, ~ain·d'oeuvre relativement quali-
fi&e, bcunes infrastructures de liaisons et de transports, codes desi
----_.
investissements favorables,
environnecent économique satisfaisant,
administration &conomique ~oderne, etc •••
Dans le domaine de la coopération techniqu~·et financière, la
Côte d'Ivoire garde de bonnes perspectives de ~ouvoir intéresser le
F.=.D. et la B.Z.I. au financeoent de ses projets de développement
économique et social. Certes, la Convention de LOL3 pose com~e règle
que les pays les plus 'ié.:lUUis pCl.r'!li les ;".C.P. doivent recevoir en
~)riorité une aide financi8re aux conditions les plus favorables du
F.~.D. (subvention), mais ceci n'exclut nulle~ent que la Côte d'I-
voire -dont la capacité d'endettement se situe i
un bon niveau,-
puisse cOillpter sur une aide communautaire appréciable, combinant
toutes le~ ~ossibilités ouvertes par les Accords (Pr~ts ordinaires
de la B.3.I. bonifiés Far le F.~.D., prêts à condition~ spéciales
du F.3.D., participation à la foruation du capital â risques et des'
subventions du F.~.D. pour les projet3 ~e caractère social en fa-
veur des po?ulations le~ plus déshéritées, ou pour des actions de
for:'1é:l. tion). A cet dE;B rd,
le rôle r.lOteur :.;,u' on t
joué les financements
C():.~munauto.ires dans le ~'c!.s3é, ::,our le Plan -:;al::1ier, la rizicnl ture,
l'industrie t()xttlJ. l'hév~aculture, la modernisation de la Régie
ABIDJX~-NIG~R, la culture du coton, est indéniable et est bien révé-
lateur de l'importance des finance~lents à des conditions très favo-
rables, du F.Z.D~, qui constituent 30uvent le seul moyen d'un plan
de finanç:;:.l·~l1t l·J.r<!:;eL;:'~nt ouvert :1 d'autr8d concours exter!le~,.

'-, -'
Cn le voit,
la "3trat8;;ie eurafricaine" de la ':;ôte d'=-.'oi::.~e,
composante fondar"-en:ale de sa stratégie globale de dévelop]ement
~cono~ique et social, se~ble avoir atteint ses objectifs essen-
tiels, qui consist3i~nt 1 envi3ac~r sa croissance sous l'an~le
f
·
.
"
+
'
+.

l '
t
« i )
eura rlcalu,
co,.. me 0~an ... · une .501.U ... lon rea 15 e.
Il nous a se~b18 nécessaire le faire cette évaluation ,réala-
ble, le bilan des rapports eurnfric3ins (ou C.Z.E./1.C.P.), du
~oint de vue du rartenaire i7oirien, des quatre ann;es d'3~plica-
tian de la Cûnvention de Le·:!:, ,;o.r la dé.:.arche ivoirienne dans
l ' é la bora tian de rlLOi·,jE II'' ne 'peut être saisie que ~~ar rapport à
cette appréciation critique.
Nous pouvons tenter de suivre l'acteur i~oirien, i3ns sa
qu~te de ~rag~3ti3me, ~ travers 185 difficiles n~g~ci~tions ~our
le renouvelle~ent de LC~>::; I.
197.Q (22)
• Le 24 ·Juillet
.
~
se sont ouvertes, à 3RUXZLL'SS,
les négociations C.~j.E./.l.C.P. en vue du renouvellement des i:C-
cards sign~s à Lcrs le 28 Février 1975 venant à expiration le
1er I-;ars 19êo. A l'heure où les signataires étaolissent le bilan
de quatre années d'application de ce régime de coopération,
on
!lent essayer de dégager les demandes sp~cifique6 de la Cete d'I-
voL~e. Si un mois avant le d&bu t des négociations de LCEE II, la
Cate d'Ivoire quitte la co-présidence de l'Asse~blée Consultative
(Partie parlementaire des institutions de la Conventiond'~sso­
ciation C.Z.t:./A.C.P. de LOIŒ) ,
ce n'est pas le signe cu'elle ne
participera pas acti vernent aux discussions actuelles. :':ais elle
a sa pratique de la diplomatie, conforme au tempérament de son
Chef, et ses relations ~conomiques avec le monde industrialisé
d'Occident sont caractérisées par l'esprit, le souci permanent du
"Dialogue". La coop6ration euro-ivoirienne,
telle qu'admise "?ar
H. Houphouet-BOIGNY, en accord avec ses partenaires, est cit~e en
exemple, dans la mesure où celle-ci est un succès progressif,
sans heurt~ et sans à coups.
De ce point de vue, le lünistre ivoirien de l'économie et des fi-
nances,
en d~clarant i l'issue des precières rencontres du 22-24
Juillet "IS78 cl. B:RU~~::::;LLr.~:..',
entr~~ .·.. C.P./C.:s.3., à propos des !Jre-
miers désaccords,
"qu'il n'y aura pas de divergences majeures,
compte tenu de l'intérêt que chacune des parties accorde au re-
nouvelleoent de la con~ention", entend adonter une attitude de
r~lodéro.tion •.
f~vrier '576. p. 37.
"-,.,.
.-''' • • •
- .... ,-
. - - - , . " -
',#1', .• -
~,."
---. ,',", '-":j"~-,"." •

.:... 200
Dans le débat 2ntre l'Europe et 1e3 ~.C.P., la démarche
(23)
ivoirienne est guidée ~ar quatre rrincipes :
Penser l
l'int~r~t des =tats ~fri6ains en g~n&ral et
à celui de la Côte d'Ivoire, en ~articulier.
Prendre en considération les intérêts réci~roques.
D~fendre la com,1~2entaritf des ~conomies européennes
et africai:les •
• iie jarJais "'0rendre de ~osition en "flèche" qui aurait pour
conséquence de ro~prele dialogue.
En tout état de cause, que ce soit dô.l1s les ;::onventions de
YACU1I;"D"; I, YACUHD~ II ou LO;:3 I, l'expérience de la C;ôte d'Ivoire
dans le domaine du commerce, ùes douanes, de l'organisation fis-
cale, de la strat~gie ~~~e du développement, le mod~le ivoirien
~e la coopération a eu une certaine influence dans les n~gocia­
tions entre ~artenaires europeens ~t ~tats associés A.C.P.
On peut essayer donc de voir dans quelle ~e3Ure ces idées de bas~
défendues par la Côte d'Ivoire, comme constantes de sa diplomatie
notamment à l'égard de l'Europe, se manifestent dans les négocia-
tions C.E.~./A.C.P. en cours d'élaboration.
Si la diversité des r~gimes &conomiques des Etats qui de-
vaient former le groupe qes A. C. P. n'a nns facili tâ -contrai ...."'mQ,,.,
aux précédentes négociations eurafricaines par trop exclusives -
la définition j'une plate-fori',e 'COtlmUne en. vue de l'accord de
LOl·!Z I, la .pré:Jara tion du renouvellerJen t de celui.,..ci sel~ble poser
sur ce plan, moins de probl~~es pour la détermination d'un front
commun,d'une position co~mune A.C.P., puisque les cadres de conc.
tation et d'harmonisation sont dlji tracis. De plus, l'at.os~lre~.'
..t.:;
de 'Iléfiance, suscitée chez les "Associés historiques" par la venu~
',1
de nouveaux Etats "Associ3.bles", perçus alors par les premiers
r~
COmme des concurrents potentiels et puissants, s'est peu à peu
.il
estompée ; quatre ann~es d'exp6rience CO~Gune de l'a9~lication dU:~
premier accord ,"le LC::E ".yant, en d~finiti'lc, lJër:ni.s aux uns.. de se.J.'l.'i
fa~iliariser avec le" ~utres. Ce~}endant, 18. difff;T=nce d'al)T)rocheli
- ' 1
reste encore un ob.st~cle !
;
,.
.••.11
~1
(23) - Ces idées-forcp.s de la Politique i'loirienne à l'égard de
f
l ' .t:urope nous ont été co::'rmniq1lées ;'2.r lettre par les Ser-I
vices de l'~mhacsadeur de Côte 1'Ivoire auryr~s d~ la C.E.=.!'
à 3~U~~LL~3, 18ttre dat~0 du 11 Avril 1978, nO :37 -
1
. " : Œ - B - I , f
1
A"
-
êD';
105 BRUBLŒS.

-
201
Le rroblème qui s': pose ~st ,ar consé,que:1t, de contirmer
slobales f.::'r~-ulSes ~;élr l '~nsenble des A.::;.P., insi/:;te sur certains
aspects ~articu:iers ie la ~~c~~r3tion C.Z.E./l.C.P.
D'abord, e~le fonde
iD.suffisances
ou les aè''r'lica tiens i:"'l::'3rfa.i t,~s de LC;;:Z 1, en ~3.rticulier, du sys
t~8B d~ ;T1~=X. ~lle net l'~ccent sur lu cco~&r~tion industrielle
dont elle souhaite l'am~lioration, pour des raisons ~anifestes d'
n~ratifs de rro~ra~ce3 de d5veloppe~ent industriel et de croissanc
économiql~e.
Ensui te, Ges exicences sur le STA3_~X rejoisnent celles des autres
pays A.C.P. qui r&clament unanimeme~t une an~lioration sensible de
ce "·éc?nis,,'le cl" zar'-J;'1 tie ou d' aSi'~lr3.nCe pour les'Jauvai::.:;es années
Je'r~coltes, suhi~s par les ,r0ductours ~.C.P ; elle propose non
seule~ent son &largiGse~ent â un nlus grand no~bre de produits
agricoles, :Qais aussi (lU' il,
"'JUiss~
couvrir d'au cres :;rodui ts
d'origine min~rale, en plus du fer d5ja inclus dans la clause de
1975. :Zrtfin, la Côte d'Ivcire, fidèl~ J. son style, à son ct"\\m'l"lI"I.,..1·""._'il~
ment e~ A sa d~~arche prudente et ~~aliste, milite avant tout
faveur je la consolidation des "acquis de LOI'iE 1"" en matière
merciale, de coopération financiè~e et technique: elle estime qu'
convient de les améliorer d'a bord. et demande précisér.lent que ra r-j
tenaires Européens et Etats associés eri prennent l'engagement
, "
dans la perspective de la future Convention. La Côte d'Ivoire, à
propos, semble se singulariser dans sa d~~arche par rapport aux
2utres ~tats ... C.P., dont beaucoup exigent une véritable innovati
de l'1ccord de LO:3 (24).
Sans doute, ces contradictions internes ~ cet ans~~ble de
pays en voie de dév910ppewent (A.C.P.), donnant l'a~p~rencc de
l'unité, constituent-elles la cause cachée, implicite du retard
accusé par ces derniers dans la prép~ration des négociations en-
tam6es pourtant depuis le 24 Juillet 1978 à ERUXZLL~3.
(:'~l~) _
Cette position extr81:,iGtc a été nota-;;, ent défendue rar le
~:inistr~ des Affaires -~tr:H1cères de la J1.:;;aïq'.:.e,
..Je!:. (8f. :::).rcll'~s ~ro"';ic"!u~-: ---t :·;~ditor~2n6ens rlu ~t Août
~~·c T~- .C ':").

-
,-:02 -
Il conv1.ent de rem3.rquer,
en Gff,~t, 'l'le ci la "1éfiance créée
rar les incertitudes lu changement de ~1\\sGociaticn eurafricaine,
chez le sous-prouDe
~fricain de YACUEDZ,
o
"."
tend ~ disparattre des
espri ts t
ce dernier entend, semble t-il,
tO'l.] ours garder, maintcu.J..r,'.
ses affinités, et la ~ête d'Ivoire et ses ~artenaires francopho-
nes d'~fri(ue ç'a~puyent bie~sur ces anciennes structures des
~
" ... ~,
(
.
.ü • ~ lIo • J. ~ • :1. •
ClUl
:aire
valoir leurs sp~cificités, puisque C8S ~ncienG 3.AM.A. C=tats
.\\fricains et i:algache associés) se -sont bien concertés à ABIDJ.~N
d
. •
f ,".
.
.
- , , '
t
J ' " ~"C'
'
. e ~anlere 0 I1Cleuse, ~u nlveau ueB 8xper 5,
en
uln
l~iU,
prea-
29 Nai 197E. Cette réunion du l~o[Jité :.)ari t:'l.i::,e de l' \\sse:nblée
consultative a été décisive au niveau des ~.C.P. parce qu'elle
retient de mani~re pr~cise, ~ Bcn ordr2 du jour non seule~ent le
probl~me de l'a?plication de la Convention de LO~Œ 1, mais encore
elle s'attachera i
discuter déjà du renouvellement de celle-ci.
C'est aussi â cette occasion que les clivages entre les différ~n­
tes démarches vant ap~arattre comoe des facteurs de blocage dans
la coordination des positions.
Si la ~ôt~ d'Ivoire a marqué une certaine prudence à l'é-
garddu ton et du style employés g6n~ralement par le Jroupe A.C.P.
au d~~art, qui ce refusait ~ toute concession sur tous les points
de ~
discussion 9r61iQinaire,
elle a n&anmoins contribué dans ce
t:lê:üe cadre, à la définition d'une nlo. te-for!~:e comElUne qui s' arti-
,
- . (25)
cule autour de trois axes princi~aux •
1°) -
Les A.C.P. estiment, dans leur ensemble,
qu'au plan des E-
changes co~merciaux, la C.Z.E~ devrait, au maximum, favoriser le
libre acces des produits A.C.P. sur son marché tout en sauvegar-
dant les acquis préférentiA.ls par le renforcement des ~esures de
stahilisation ~es recettes d'ex?ortation de ces Stats. Jans cette
optique, le systè!le 'lu :'::T.\\Ji:::: devrait s'étendre,
:3' ouvrir
à d' au-
:res i,rodui tG 3.6ricoJ.es· et ,üniers.
(25) - Cf. Fra terni té-::3. tin du ..,C"I Jécer.1bre 1978. p. 19.
"
"
du 25 Janvier 1979.
p. 1-7.
"
"
du 16 HOVe:llbre
197<3. p. 22.

- 2'03 ~-
Dans l~ dO~3ine de la coo~~r~tion'industrielleet technique,
de"r~it crerct,~r

-
_.......
'e3
- -
""0',.0:13
-""'"
aJ
..... ,.
de ~"''"';'ouv''''';r
_
-
-...,\\-.
..J.......
o<"~~n+-;ollpr;ent·
.... ...Jo...J'-' ...... _~....I...
. . . . . . .
,
d'une ~~rt,la tr~nsforDation sur ~!ace des ~ati~r~s ~reLi~res
produites par les ~3J3 I.C.P. et, d'autre rart, le transfert d'ac-
tivit5s in1ustri~1103 (cu tr~nsfert de technolocies) qui soient
3°) - '~nfin, e~l ;:catièJ'?~:e cco';ôra'cion fi:lé'.ncière, 12. ~."":.'=. devrait
rer~ett:,~ aux ).• C.P. -:e b6néficier d'un volUi1e J.'o.i1e accru, en
':E:tte po si tion co'"mu:-le, dans 1[;, :'le[:ure où elle devenait
l
,,,: """.1.
réaliste, devr~it ~tre adopt~e et d~fendue rar ...:..3. ~,.JO e
t ..
d'I'Toire •
Pour elle, en effet, l'enjeu de la négociation pour le renouvel-
It~ e:lt de 12 corlveLticm Je LOj'E xiTilît clair
i l s'agit d'aller
ver,,; le :::;pintie:l (:e l 'ac.;'~;:.li.3 slcbal, certes, ï;lnis ég,':l.1er.ient vers
l~ rechqrche de ~luci 3r~ndes a~éliorations, dans l'int~r@t des ~eux
~nrt2:1~ires, du syst~m2 Je codr~rQtion au développement institu~
::;ar ~CLE I. C"r, un si.:lple .n.:üntien, ou un raride réan:8nage:aent du
,c'YStè:1E' conIlle l'ont souhaité cl' abord les Suropée.ns au début de la
néGociation, ne serait, du fait 1e l'~volution inter~ationale
régression.
Si la Côte d'Ivoireapar conséquent, fait siennes les revendications
fondanentales des A.C.P., face ~ l'Europe, c'est bien narce qu'elle
la concernent au premier Chef.
En prenier lieu au p13n des 6changes COII.luerciauxt"elle b~n~ficie
déjà, pour un nombre im;:Jortant de produits de base "éligibles" au
STABEX (caf6, cacao en f~v~s, caf~ vert, coton en nasse, coprah,
tuile de palr.le, huile de ~al,:list~, boi c" cn ~rur::es, bois sciés,
ban~nes frnîchcc, fer)
ces ~roduits 'e baGe ou ~e ~re~i~r~ trans-
for;.,ation tie:1Gt::nt en e:fet, une -;,l2.':c -c:ri'lOrè.i·cl2.e d'?ns l'éconorlie
ivoirienne, et donc Ja ~~rte lac 3v~nteGe3 de la ~arantle de leur~
recettes d'exportation par le G1~3~:~ ridquerait de provoquer une
distorsion grave dans l'~cono~ie nationale.
~n second lieu, la date d'Ivoire, en d~pit de son avance relative,
reste un pays profondément sous-développé,
tr8s dépendant finan-
ci~re~!ent de l'extérieur et des cs)itaux europ~ens ou occident~ux,
)c'-l.r ses investL3sc:.\\."?nt,3 j d'lUS la '.e;3ure O'l. 1.' ()1J.1JC~Llre vers l ' ex-
: '_rie'lr~st un cl";"
vele tc; '-.:·~<)rt'111~8
le sa ~")oli tique le d:velo-:)pe-

le finélncer~.ent de sees lJrojets d'un ty"e nO'l'led.U : la promotion des
Petites et :·"I)="8D.ne5'::ntre)tL~es nationales. ~ ,).'~ l ' ï::,:::,ort.:.n-.: C;,: li):
trielle dans les relJti6nG eurafricaines.
Tous ces facteurs ex,liquent l'accent mi~ ~er le Gouvernewent
l'vol'rl'~n
'C
st'r
\\
_'.. A:'"
{"';"-..:
.':..·r:o.'".u'.c,
~~;.
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-~.\\.;.~.,
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qU1
consti t-..wnt l ' objet ::"~!;:e de la re-nj30ciati:m c~e LCi"r.; I. Cepell:iant,
pnr rapport aux ra ys co~~e la JamaIque, le ~i[~ria, le Ghana, 1ui oct
voulu que les .1..~.F. insércnt dans leurs exig8nces corll;mnes des d.ema.n-
des visant à une If;ri tat,le "innova tian de l~ ~onventicn de LCr::;:;", la
cate d'Ivoire ar~ra!t ~O::i~e un acteur ~od~r~ danG les di~ficiles dis-
cussion~ ~ctuelles et estime qu'une telle attitude paratt excessive et
peu confori,:e à sen iJ.·:3.: de la coopéra tion ~urafricaine
dans la c,esure
:"réciséil!2ut où elle n' ~Gt """iJ.G de cs ture à ::ou:::::i te!" l ' ~.~T'ri t "le coll"t-
boration chez les ~artenaires europ~ens, qui veulaient ~im~la~ent ~ro­
c~der ~ des r§a~~na~2'lents des JispoGitions exist3ntes. L'~cart entre
ces pesitiofiG (euron~enne et A.S.P.) 3
;t~ ~ l'oriGine des difficult~s
Dall3 la strat§zie ivoirien~e de IR Coon~r~tion 3~ d~v21onpecent
les né;;ocia,tions eur"lfricaincs ccnS2rv2nt une C)13ce toute ~'J3.rticuliàre,
truction eura:ric~in~ est
~e t
de collaooration Politique) inter-r~Gion3.1es, qui 3.~Jné1.rél.ît cor::'~ un ~',10­
dèle pour "l'ar:lorce d'un nouvel ordre écononique international", parce
qu'elle a abouti ~ des r6sultats concrets ind~niables. tout â l'oppos~
des 8r3ndes enceintes de la C.t~.U.C~~.D. ou d'autres rencontres écono-
miques et financi~res au plan universel. D~s lers, on ~eut comprendre
pourquoi les res~onsables de l'~conomie ivoirienne rejettent avec ferce
toute a~rroc'h:, ~ ten.J3.r:ce !!'Joll:1iali::;te", du!'::mt tuut le :"roc:::é;sus de n.§-
(~- ~
-

- .
'-
-
.. ,('1
et
de celle-ci dans tüut2S les n"..;cci,1. tl::lnS econ:Ji:Jl'Fles. a
i.orcuv.'è -' ~
,'lc'.lèle de rée'_s cotifs de sati.s:::3.ctioll. puisque les différentes'::onven-
..,...·l!t .. ·· "~::·3.!-tri~-:;~l'c=-~",
't. rP
AnnQl'elll.
-..,}~- _ __
. .
. -

-
205 -
Le cai~c s~rafri~~i~ en e~t un exesDle et le Jouvernement ivoirien,
et l ' :,.friq1~e ~:oire.

-
?o6 _
SECTION II. -
LA COTE D'IVOIRE DAns LES îfSGOCIATICNS ARABO-AFRICADTES
Les relations économiques et financières entre le Monde Arabe
et la Côte d'!voire se situent parmi les engagements internationaux
les plus anciens que celle-ci ait contractés vis-à-vis du monde ex-
térieur. Zn effet, pour des raisons économiques, politiques et cul-
turelles, les pays africains situés au Sud du Sahara ne peuvent igno-
rer l'Afrique du Nord.
Des contacts humains, des courants commerciaux lient le monde
.
(26)
Arabe à l'Afrique Noire depuis b~en longtemps,
et l'Islam est
devenu, à travers les âges, une réalité tout à la fois politique
et religieuse dans les sociétés Africaines : le poids des musulmans
dans les populations globales de la plupart des Etats est devenu
important et constitue à l'intérieur de celles-ci une force politi-
que et sociale non négligeable.
Une étude réalisée par COULON et CONSTANTIN(27)donne les chiffres
sui vants peur un nombre important de· pays ; CAliEROUN 25 ~;, DAHONEY
15 %, . GAl-lBIE 80 %, GHANA 12 ;o, GUD~:EE 60 ~t, HAUTE-VOL':i?A 50%, NADA-.
GASCAR 5 ;~, HALI 60 ib, NAURITANIE 100 70, NIGER 90 ;;, NIGERIA 45 ?C,
OUGANDA 10 1~, SENEGAL' 85 ;~, SOUDAN 75 ~.;, SOMALIE 95 %, TANZANIE 40%.
TCHAD 50 %, TOGO 10 % ; La Côte d'Ivoire compte pour s~ part 23 %
de musulmans dans sa population totale, en particulier, dans sa par~
tie septentrionale. Sans doute, la population islamisée n'a-t-elle 'j
pas,
en Côte d'IVOire, l'influence économique et la force politiqu~1
l
. .
' .

.

• l
M
d
M
. d
(28)
S #
#
.i
es .or~ es
au
enega; ma~s le peler~nage per~o ~que a
a
ecqu~
entre désormais dans les activités normales du Parti démocratique œe
cete d'I~oire (P.D.C.I), voi~e du Gouvernement.
(26) - ,.\\1:IN 3.
I~]:'ri"lLo!':e et 2()us-d'~',\\c>lopne;1JeD.t ~11 Afrique.
'::;ditio~:.-;·'J:':'HRCPC;3. 1976. p.
(27)- F. CONSTANTIN et C. COULON,
Le Développement des relations
entre l'Afrique noire et le monde arabe en 1972, in "Année
Africaine" 1972. A. PEDO)lE. PARIS pp. 281-283.
(28) - Cf. COULON, Pouvoir politique et Pouvoir maraboutique au
Sénégal, in "Année Africaine" 1971. PARIS. A. PEDONE. p. 134.

- 207 -
Deplus, la "9résence sur le territoire ivoirien d'une forte.
colonie Iibano-Syrienne, exerçant une prédominance dans le secteur
du petit et moyen commerce ach~ve ~e déterminer les autorités ivoi-
riennes à rechercher,
très tôt, des relations diplomatiques avec les
pays arabes, qui consacrent les rapports économiques et financiers
pré-existants. Ces relations ivoiro-arabes se sont surtout exercées
dans l e cad re d ,
d
bOl t'
(29)
0
accor s commerC1aux
1 a eraux.
Mais, dans le m~me temps, la diplomatie ivoirienne tente de recher-
cher un certain équilibre au Hoyen-Orient, en signant àvec l'Etat
Hébréu l'un des plus importants traités d'acitié et de coopération
au développement.
La Côte d'Ivoire offre au monde l'exemple m~me du type de rapports
complexes, qu'un pays africain ait pu avoir ave~ les deux camps en
conflits ouverts.
Tous ces éléments, mis ensemble, constituent un faisceau de facteur~i!
ou de variables qui peuvent nous aider à comprendre la position dé-:
licate de la Côte d'Ivoire et ses hésitations lors des négociations
Arabo-africaines, qui devaient ouvrir une nouvelle ère, un nouvel
esprit de coopération entre les deux zones géographiques
le Nonde
Arabe, s'exprimant par la ligue Arabe, le Monde Africain Noir par
l'O.U.A.
Par delà la cohception ivoirienne de la coopération ~rab~-africaine,
que nous tenterons de mettre en lumi~re, le phénomène en soi para!t
intéressant, à bien des égards. Il est, en effet, Sans précédent
l'aide à l'Afrique, décidée à la faveur de la crise énergétique,
consécutive de la guerre i~raëlo-arabe d'Octobre 1973, s'inscrit dé4
sormais au rang des impératifs de la diplomatie arabe, puisqu'une
politique active de coopération a été mise en oeuvre à cet effet.
(29) - Les Accords commerciaux ~voiro-tunisiens ont été conclus le
21 Mars 1965 puis création d'une commission mixte ivoiro-
tunisienne (AoQt 1,968).
- Les accords avec la R.A.U.
(10 Septembre 1962).
- Les accords avec le "aroc (18 Mars 1963).
- Les accords algéro-ivoiriens (17 AoOt 1964).
- Les accords ivoiro-libannais (14 Avril 1965).
(Cf. Ministère des Affaires Etrangères - Direction générale
de la coopération internationale - Côte d'Ivoire).
1

-
c'")08 -
Il est vrai qu'au niveau des responsables de la politiaue exté-
rieure ivoirienne, l'on se posait bien des questions çui ne trouve-
ront leur réponse qu'à l'ouverture des discussions. On se de~andàit,
en particulier, sur quelle base, comment, avec quels moyens et jus-
qu'où la Coopération Arabo-Africaine pourra t-elle aller?
a) - ISRAEL : UN Er-IBARRAS POUR LA DIPLOHATIE IVOIRI~NNE
Dans une étude qui vise à mettre en relief le comportement
de la Cate d'Ivoire dans le processus de rapprochement entre le Mond.
Arabe et l'Afrique Noire (en tant que deux zones économiques parlant
de bloc à bloc), la dimension politique doit ~tre prise en considé-
ration pour rendre compte le plus totalement possible de la complexit~
des positions, des exigences exprimées par ce pays. Et pourtant, para4
doxalement, en parlant volontiers du conflit israëlo-arabe, à la triti
i!
bune des Nations-Unies, comme sujet politique, la diplomatie ivoirie,k
i,Î
ne est moins encline, moins disposée à accenter les thèses arabes
il
~
1
selon lesquelles le fac teur poli tique ("lutte anti-sionis te") ne sau~1
'II
ràit ~tre écartée, ignorée, dans la Coopération préconisée!
Comment aborder le problème des relations économiques et financières
entre le Monde Arabe et l'Afrique Noire sans prendre en compte la
dimension politico~idéologique, alors m~me que les concertations, leS
discussions préliminaires entre les deux groupes d'Etats ont eu pour
cadre l'O.U.A. et la Ligue Arabe, auxquelles ont été, par ailleurs
associés étroitement l'O.L.P. et les six mouvements nationalistes
africains en lutte, notamment ceux d'Afrique Australe?
Pour bien saisir la démarche de la Côte d'Ivoire dans ces né-
gociations, i l convient de situer, dahs sa juste mesure, le type de
rapport que le Gouvernement israëlien a eu avec elle, dans la mesure
où l'originalité de la Coogération économique qui en découle entre
les deux Etats a influé fortement sur les décisions ultérieures du
Président Houphouet-BOIGNY,
concernant le Moyen-Orient.
l,'
Alors que plusieurs pays africains, qui hésitaient jusqu'alors~
avaient ro~pu brutalement leurs ~elations diplomatiques (voire éco- 1J..:.....:
.
1)
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t
l
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nom1ques
avec l
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ebreu,
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e Ua on
eC1 ~~
1
daient seulement de suspendre,
tardivement, leurs liens avec celui-
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. (31)
!:
C1.
(30)
-
Christian CAST"sRAr~ "L'Afrique Noire tourne -le dos à Jérusalem"
in Le r'':onde di.?lor:F:\\tiflue, ;:ars 1973.
(31) - Jeune Afrique nO 672 du ~4 Novembre 1973. p. 36.

-
2C'j
-
La rencontre officieuse entre le Pre~ier Ministre Israëlien
de l'époque, ~1adame Golda i-ŒIR, et le Président ivoirien à GENEVE,
confirmerait bien les hésitations, la prudence de la diplomatie
ivoirienne face au problème posé par l'affrontement politico-mili-
taire entre Arabes et Israëliens. Par cette attitude, la Côte d'I-
voire souhaitait, en réalité, un règlement du conflit par la voie
du dialogue\\ en vain. En ne voulant pas prendre de position caté-
gorique sur le moment, elle voulait sauvegarder sa politique d'é-
quilibre dans la région, en refusant tout à la fois,
de déplaire
aux "frères arabes", et de froisser la délicatesse de l'Etat ami
d'Israël.
Ce réalisme politique, savamment entretenu par le Président Hou-
phouet-BOIGNY,
trouve son expression au plan des rapports commer-
ciauxque la Cete d'Ivoire entretient avec chacun Qes deux parties
antagonistes.
D'abord, i l faut dire que la Cete d'Ivoire se trouve parmi les pays
d'Afrique dont les relations économiques et financières avec Israël
datent des premières années de l'indépendance, contrairement à cer-
tains autres Etats tels le Ghana, la Guinée, le Mali qui le consi-
déraient déjà comme un "instrument du néo-colonialisme".

-'i
Les Accords de Coopération (Accords-Cadres) entre la Côte d'Ivoire
r
et l'Etat d'Israël ont été conclus le 24 Juillet 1962, marquant la
,
fin d'un voyage officiel effectué par le Chef d'Etat ivoirien à TEL4
"VI V (32 ) Il
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A .
S compor a1en
eux ~ccor s
e
oopera 10n 1v01ro-1srae~
liens concernant, l'un la Coopération technique, l'autre, la Coopé-
ration culturelle : Israël apportait ses techniciens et recevait
un appui moral inestimable dans son isolement;
(La Cete d'Ivoire
apportait cet appui moral et recevait ainsi une aide technique dont
la qualité natt d'une similitude frappante des problèmes à résoudre
Par ces échanges commerciaux et culturels accrus, avec l'aide des
techniciens israëliens, elle espérait s'avancer plus fermement sur
la voie du progr~s. Cette conjonct~re a été le fait de deux hommes
le Président David Ben GOURION et le Pr&si·jent Houphouet-BOIGNY.
Sans doute, outre des raisons proprement économiques l'exemplarité
de la réussite de l'exnérience israëlienne dans le domaine notam-
ment des techniques agricoles, a t-elle été un facteur de séduction
incontestable 3ur les Ivoiriens soucieux de pragmatisme • .
(32) - Fraternité-Matin du 29 Avril 1963.

Des raisons plus sentimentales ne sont pas absentes dans le
processus de rapprochement rapide entre Israël et la Côte d'Ivoire.
Le Président Houphouet-JCIGIJY n 'hési ta pas à établir ce 'parallélisme
entre l'histoire du peuple noir et celle de la diaspora juive:
"K~me passé de mépris, m~me joie de la dignité retrouvée,
mIme passion pour la paix, même lutte avec la nature, mêmes travaux
(~~)
gigantesques pour élever le peuple". ;);>
Au-delà de ces liens sentimentaux que veulent établir entre
eux Israëliens et Ivoiriens,
on peut observer surtout l'ampleur de
l'action coopérative d'Israël en terre ivoirienne,
qui ne cesse de
se diversifier d'année en année.
A la veille m&me de la crise de 1973, les. domaines de la Coopération
entre les deux Etats se sont élargis ; de nouveaux accords portant
sur des projets pilotes ont été présentés par le Gouvernement ivoiri
aux responsables israëliens (installation de mille familles de jeune
agriculteurs dans le cadre des actions civiques en région de savane,'
l'amélioration de l'Agriculture en Côte d'Ivoire,
c'est-à-dire la
commercialisation des avocats et d'autres fruits tropicaux, l'échang
d'information sur les techniques les plus avancées en mati~re de
lutte phytosanitaire, d'irrigation et de normalisation des produits
.
1
( 34) L
...
d ·
d ' ·
t
t
agr1co es.
es mernes
ern1ers accor s prevoya1en
en ou re, que
des techniciens ivoiriens effectueraient, en Israël, des stages dans
le domaine de l'avocat. Enfin, on avait défini les bases nouvelles
de coopérationiAGRIDEV (Société d'Etat israëlienne) et NOTORAGRI
(Société pour le développement de la motorisation de l'Agriculture).
Ainsi, on ne peut ignorer, dans l'analyse des attitudes ivoi-
riennes, dans les négociations arabo-africaines, le concours appré-
ciable qu'Israël a apporté à son partenaire ivoirien, durant prati-
quement la première décennie de développemeht, comme aucun autre
pays de la région n'a pu le faire.
Or,
jusqu'alors, l'apport arabe à l'économie ivoirienne, exception
faite du pétrole algérien ou irakien,
était considéré comme n'ayant)'
aucune commune mesure avec le concours financier et technique cOmbin~!
fourni par l'Etat Hébreu. Il faut rappeler, enfin,
que la réalisatio~~
,l,:
du plus gra~d projet touristique, au plan africain, la Riviera Afri-~I
caine d ' ABIDJAN n'a été rendu possible que grâce au Groupe financier ii!
juif "HAYER".
(35) - Fraternité-Matin du 28 Juillet 1962.
(4) - Cf. j;inistère de l'AGriculture - Côte d'Ivoire -(Service
documentation).

La diplomatie ivoirienne,. on le sait, affectionne ~ar dessus
tout, l'efficacit~, rejetant systêmatiquement ce qui ressemble aux
"vues de. l'esprit".
La Côte d'Ivoire, pour des raisons êvoq~ées plus haut, a mul-
tipli& les accords comMerciaux,
tr~s solides quelquefois, avec les
pays arabes pris individuellement. Cette stratêgi~ lui a permis des
rapports normaux avec ceux-ci
; et 8ême des Commissions Mixtes de
Coopération ont &t& institu&es entre l'Algérie, la Tunisie et la Côte
d'Ivoire, qui constituent le cadre des diff&rentes n&gociations éco-
nomiques bilat&rales. Sans négliger les êchanges commerciaux avec ces
pays, la Côte d'Ivoire semble avoir trouvé,
rencontré dans ses rap-
ports avec Israël le pragmatisme qui fonde son action diplomatique et
sa stratégie de développement,
ce qui ltii a manqu& dans le Monde Arab~
de mani~re générale.
L'élé~ent israëlien sera donc d'une importance significative
,Ii
pour saisir l'acteur ivoirien dans l'&laboration des accords de coope1i
1:1
ration arabo-africains.
:r
,i
"
" ff
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Iii
b)
- ~_~~~~~':~!~~_ !~~!!l!~~~~_~~_~~_~~~':~~~!!~~ _~g~~:~~!'!~~!~~I!i
La préparation de la négociation arabo-africaine en vue detl
accords de coopération, en partic~l:'er financière fut l'occasion au
cours de laquelle la Côte d'Ivoire s'est résolument engagée.dans une
action concertée, au sein de l'O.U.A., pour la' définition d'une POsi-~
tion commune des Etats Africains au Sud du Sahara, face à la Ligue
','1
Arabe. I l est remarquable,
en effet, que les deux partenaires, Etats
1
Africains et Etats Arabes, se soient exprimés de bloc à bloc. (35)
i
.1
Il eQt été difficile à la Côte d'Ivoire d'envisager sa participation
.j
à ce type denégoeiations économiques sous une autre forme.
(35) -flDerlain l'Afrique" na 15 du 4 Décembre 1978 •
• Voici les étapes essentielles des négociations arabo-afrieai.·
nes
1 - SO"1!'ëet de l'O.~.A. en Hai 1973 à ADDIS-ABEBA.
2 - Sommet des non-alignés en Septembre 1973 à ALGbR.
3 - Session extraordinaire du Conseil des Ministres de l'O.
en Novembre 1973 à ADDIS-ABEBA.
4 - Sommet arabe en Novembre 1973 à ALGER.
5 - Premi~re Conférence arabo-africaine au CAIRE (22-24.01. #).
6 - Sommet de HOGADISCIO de 1 'O. U. A., en Juin 74 et à K.~NPA
en Juin 1975.
i
7
Création du Comité mixte des 24 chargé de la rédaction
li
du docw'1ent conten'3.nt les principes de la coopération
i,
arabo-africaine.
25 Avril 1976 à DAKAR.
i
Soun:e : ;;inisb~re -J.es :\\ffair~s/ Str3.n§:;'~r~s.?ôt:~~ d~:-=IiOi:'1.,,'I;
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
!

-
212 -
Toutefois, i l convient d'observerqu& la diplomatie ivoirienne
s'est appuyée sur l'Axe ABIDJ AN-DAKAR-LOI'lE, pour faire prévaloir-la
conception que le Président Houphouet-EOIGNY se faisait de la coopé-
ration arabo-africaine.
En effet, dès ia première Conférence conjointe des Ministres de l'O.U.
et de la Ligue Arabe (25 Avril 1976 à DAKAR) un comité de 24 ~membres
avait été chargé de préparer le document contenant les principes de·
base de la Coopération arabo-africaine. Quand ce comité s'est réuni à
LUSAKA en Janvier 1977. la Côte d'Ivoire fit connaitreà ses partenai-
res arabes et africains de l'O~U.A. qu'elle n'entendait pas sacrifier
ses relations traditionnelles avec les autres groupes d'Etats, notam-
ment la C.E.E., à un"mythique "bloc afro-arabe", qui émergerait dans
le système de relations internationales à la manière du groupe des "77 .~
pour elle, en effet, si l'Afrique ne doit pas ignorer le monde ara~e
;,1
dans le dialogue actuel pour la coopéra tian entre les nations du monde Iii
tant au plan vertical qu'au niveau des concertations horizontales, le
1:1
ill
"1
rapprochement avec celui-ci ne doit pas signifier le renoncement aux
il
engagements internationaux antérieurement pris par les pays africains
à .1' égard du monde occidental. Par "cette a tti tude de 'principe, les
jJ
H
responsables ivoiriens,
faisaient également allusion aux rapports éco- Ilj
nomiques isra~lo-ivoiriens, dans la mesure précisément où ils doutaien
de la capacité ou d~ la volonté des Arabes à substituer à ces expérien~i
1
ces de coopération économique et technique (eurafricaine et isra~lo-
,
1
africaine) une autre alternative, dégagée de toute ambiguité. A leurs
li,lil
yeux, "1 'hypothèse d'une construction arabo-africaine, si sentimentale
1b
soit-elle, envisagée contre l'Europe ou l'Occident en tant qu'allié d' I;·i
Iii
Isra~l en guerre contre les pays Arabes, n'eût pas été réaliste.
i'll)
La Côte d'Ivoire se refusait à toute sorte d'exclusive dans l e s ! 1
;:1
négocia~ions arabo-africaines, d'autant, que l'originalité de la Coopé-I
ration eurafricaine," étendue depuis 1975 aux Etats du COMMO~WEALTH
britannique des Caraibes et du Pacifique, apparaît de
yeux de la communauté internationale, sinon comme un "modèle",
com~!e un exemple de solution inter-régio~ale dans la difficile
du Dialogue Nord-Sud,
pour un nouvel ordre économique.
Il n'y avait donc pas, du point de vue des négociateurs
à privilégier spécialement le statut de la futUre coopération
dans le système ou le réseau d'en~agements économiques internationaux
que l'Afrique Noire s'est patiemment tissé et aménagé des années aupa-
ravant.

-
213 -
Les mêmes sentiments sont exprimés par la Côte d'Ivoire à l'a-
1
dresse t6ut à la fois da ses propres partenaires africains de l'O.U.A.
1
i
\\
,
et aux rBpr~sentants des Stats de la Ligue Arabe, en ce qui concerne
le conflit israëlo-arabe lui-:::ê:::e, cause et conséquence de la propo-
sition arabe d'aide financière et d'assistance technique à l'Afrique
Noire éprouvée par le renchérissement du prix du pétrole
elle s'op-
III1:
posait d'emblée à toute volonté de donner une prédominance à la po-
;.1]
l . t·
t
' 1 "
,.

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.
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(36 )
1 1que par rappor
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a voopera 10n econom1que a
1nanc1ere,
t- :
\\ .
1
d'autant que l'aide promise, destinée à compenser les charges des
!
i
économies africaines consécutives à cette hausse du prix du pétrole
paraissait bien en déça de la solidarité politique et des attentes
,1.
des populations africaines.
Cette position de principe a été défendue par le Ministre ivoirien
des Affaires
1
Etrang~res, Mr Usher ASSOUAN, à la Conférence prépara-
toire conjointe ligue Arabe-O.U.J.• à DAKAR du 19 au 21 Avril 1976.
Cette attitude, exprinée, sans ambiguïté et au préalable, par la
Côte d'Ivoire apparaissait comme une réplique du camp des "Etats
,
! i
r
modér~s" de l'O.U.A. à l'intention explicite des pays arabes de
:
'
.
donner à leur aide financière un caractère politique
t
1
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econor.n.que
. ;')
. t
tt
i!
à la fois
; alors, même que le Gouverne~ent ivoirien conceval.
ce
e i;
opération sous l'angle de la stricte complémentarité économique entr~;
les deux ensembles régionaux tels qu'ils s'exprimaient par l'O.U.A.
et la Ligue Arabe.
Dès lors, les divergences sur la future coopération afro-arabe sont
apparues très vite; mais, en r~alité, la thèse ivoirienne né s'é-
loignait pas des sentiments de la majeure partie des Etats africains,
pour plusieurs raisons.
D'abord, on doit souligner la volonté générale des Africains de re-
situer l'arme du pétrole ou la "lutte pétrolière" des Etats de la
ligue Arabe en guerre contre Israël, .dans un contexte moins restreint,. t
Pour les premiers, en effet, on ne pouvait dissocier l'action des
Arabes de celle de l'ensemble des pays en voi9 de déveloPgement vic-
times globale~9nt de la crise ~nerg~tique de l'automne 1973. D'o~,
la Coop~ration arabo-3fricaine devrqit se concevoir ~Rr-delà rn@me
les aspects conjoncturels de cette crise.
(36) - Cf. Fraterni té-:Iatin du 25 Avril 1976. p. 24.

Cependant~ l'on ne peut conclure pour autant à une conception
globale, ni m~me à une approche homogène de la partie Africaine,
du rapprochement entre ces deux ensembles de ré~ions économiques et
géographiques. Et, .si certaines pr~occupations co~munes se~blaient
permanentes dans les prises de positions africaines, i l faudrait at-
tendre vraiment les Conférences des Ministres de l'O.U.A. au CAIRE
(4 Hars 1977) (37)' précédant les réunions ministérielles afro-arabes
dans la même cit~ égyptienne et à la même période, pour voir se for-
mer v~ritablement un front commun afrièain au sein de l'O.U.A. face
à la Ligue Arabe. C'est la mise en place de cette plate-forme commune
qui permettra aux Africains d'avancer sur la voie de la négo~iation
qui nécessitera en d~finitive une conf~rence au sommet des Chefs d'E-
tats au CAIRE.
La Côte d'Ivoire n'a fait,
en r~alit~, que riaffirmer dans cette cir-
constance spécifique, son attitude, en g~néral, face à la crise pé-
trolière qui a ébranlé le monde occidental et les économies sous-dé-
veloppées qui en dipendent étroitement: tir Konan BEDIE, Ministre de
l'Economie du Gouvernement Ivoirien a fait,
à ce propos, la présenta-
tionde ce que devrait être la future coopération entre Honde Arabe
et Monde Africain :
"La crise pétrolière a eu pour principale conséquence une dégra-
dation brutale et profonde des balances des paiements des pays non
exportateurs de brut. Devant cette situation, la plupart des pays
touchés par la crise ont ~is en oeuvre les instru~ents classiques de
rééquilibres de leurs paiements extérieurs. Nais, i l s'évère que les
pays en voie de développement ont en ce domaine des possibifités beau~
coup plus restreintes que les pays industrialisés, et au total ils
t
1
t ·
l i '
t . ,
1 " ' " (38)
son
p us par 1CU
eremen
pena 1ses •
L'analyse qu'il proposait se fondait,
par conséquent, sur la conjonc-
ture dans laquelle se démenaient tous les pays du Tiers-Monde, non
possesseurs de pétrole, après la 'guerre du KIPPOUR. Il mettait en
cause, certes, le renchprissement de ce produit, mais i l ne le sépa-
rait pas du phénomène plus gén~ral et plus structurel de la d~t~rio­
ration des Termes de l'Echange.
(37) - Fraternit~-Matin du 8 Mars 1977. p. 24.
(38) - Fraternit~-Hebdo du 15 Décembre 1973. pp. 1 et 2.

- 215 -
Pour le i'linistre ivoirîen des Finanèe~, négociateur pour son
pays, la solution i
une tell& situation, pour qu'elle soit effi-
cace, "opérante" devrait s'inscrire dans une acti·)ll globale, visant
par exemple i
mettre en place une 1gence International~ destinêe i
rêgulariser l'offre et la demande Les produits de base, y compris
le pêtrole. Dans cette perspective, la Coopêration Arabo-Africaine
ne ser3.i t qu'une "coopéra tian rênovée visant à l'instauration d.' un
ordre êconomique plus équitable et fondée sur une nouvelle divi-
sion internationale du travail". Elle ne serait qu'une modalit~
parmi tant d'autres dans la recherche plus générale d'une solution
susceptible de conduire à l'établissement de cet ordre économique
équilibré. ;';ais, puisqu'une approche do"! t se concevoir a l ' échelle
planétaire, pourquoi ne pas associer la vieille Europe a la Coopé-
ration entre Arabes et Africains ? Telle est bien la strat~gie ,
.
.
la conce~tion profondes du Président Houphouet-BOIGNY dans le pro-
cessus de rapprochement entre les deux régions économiques.
L'idée française du "dialogue i
trois: Trialogue", trouve ainsi,
avant la lettre, un appui important en la personne du Chef de l'E-
tat ivoirien. L'on est bien loin de l'autre idée, nourrie par cer-
tains Etats Arabes ou Africains dits "pro[!;ressistes", selon laquelle
l'émergence d'un front ou "bloc afro-arabe", contre le r:1onde occi-
dental, serait imminente, à la faveur ae la crise.
La Côte d'Ivoire, très réservée vis-à-vis de l'ardeur de la solida-
rité anti-sioniste de certains membres de l'O.U.A. avec' les Arabes,
recherche plutôt un certain équilibre dans la région, son attaèhe-
ment diplomatique, économique et commercial à l'Ztat Hébreu d'un
cet~, ses liens "affectifs" proclamés avec les populations arabes
du Continent Africain et du Moyen-Orient, de l'autre, lui inter-
disent toute position exclusiviste ou extrémiste.
D'où son acharnement i
la définition précise d'un certain nombre de
principes-clé, de "véritéc" qui devaient conditionner sa partici-
pation à l'élaboration définitive des accords de coopération finan-
cière arabo-africains.
c) - LES PREALABLBS IVOIRIENS A LA CONCLUSION DE L'ACCORD
----------------------------------------------------
ARABO-AFRICAIN.
Si le Gouvarne~ent ivoirien a admis quasi-automatique-
r:1ent le principe d'une coopération financi~rQ entre les Etats ara-
bes et l' .\\f::-ic:ue j'ioire, d3.ns un cad::-'~ ,'iUl til:l téral, c' es t d3.ns la
~~~,;:lre où il e3tir.1e que cet te op~ra tion viandr;d t consolider les
:l':'~':o"::; cO;.-.r.:er-ci.'lUX bi:'1~.6r':l.1l( 1~.:1 .:./:';.<..::0:.:. aV~c 11']'I-'n:-t l'9n:r"~

- 2~6 -
~ais les h6sitations que la Cate d'Ivoire amanifest~es par
la suite,se justifiaient d'autant plus que l'intention des pro-
motèurs arabes de l'aide financi~re â l'1frique, de lier celle-ci
à la'solidarité arabo-africaine contre Israël ~araissait évidente.
Or, les négociateurs ivoiriens écartaient une telle hypothèse dans
leur démarche. Là-dessus la position rte la Côte d'Ivoire a été
nette
:
"La Cate d'Ivoire ar;pelle vraiment de tous ses Voeux la réussite
de la Coopér'3.tion arabo-africaine, 1:,ais elle fera des efforts pour
que les uns et les autres comprennent que a'abord, i l f'3.ut commen-
l
C
'
. . ,
.
t

. ,
, , ( 39)
cer par
a
oopera~10n
econom1que e
1nanC1ere.
Cette position est plus qu'un simple préalable. Elle est une
exigence avancée par elle, dans la perspective de l'application'
concrète des futurs accords en élaboration. C'est une attitude qui
traduisait dé~à la méfiance, la prudence de la Côte d'Ivoire, à
l'égard des pays arabes apparemment plus soucieux (sinon autant)
de considérations politiques, idéologiques, qu'économiques.
Pour elle, la "dot" apportée par le pétrole ne doit pas être un
alibi, ne peut prétendre pousser, amener les pays africains à re-
nier leurs traditionnelles relations économiques avec le monde
extra-africain.
De toute manière, dans la mesure D~ l~ Côte d'Ivoire refusa quel-
ques mois plus tôt de voter, aux Ha tions-Unies,
"l'assimila tion du
Sionisme au racisme", elle pouvait difficilement changer d'opinion
et admettre l'insistance des Ministres Arabes sur l'aspect politi-
que des, négociations, quand éeux-ci appelaient à l'Union contre"
l'Axe PRETORIA-SALISBURY-T~L-AVIV".Ce serait oublier que la Côte
d'Ivoire poursuivait inlassablement le "dialogue", au plan de la
a.
dinlomatie secrète, avec Mr VOSTER et Mme Golda MEIR.
, •
v
Il s'agissait pour le Président Houphouet-BOIGNY de faire en sorte
que le problè~e concret de la coop~ration économique, les modalités
de son application et la détermination du volume de l'aide finan-
cière, ne soient reléeués au second plan: en effet,
jusqu'à la
veille de la Conférence Afro-ar'3.oe au som~et du CAIRE, les Minis-
tres des Affaires Etrangères Arabes,
réunis séparément, n'avaient
pas encore jugé utile d'évoquer ce sujet.
(39) - Fraternité-lfatin du 25 Avril 1976. p. 24. (op.cit.)

')1'"'
- -'
-
(
Or, ce ,sont &vide~ment les pays ~~troliers du Golf Persique
(dont le surplus monétaire s' accroi.s:sai tchaque année de plus de
30 milliards de dollars) qui devaient décider de l'importance de
.'
L
l'effort à consentir.
Ces premiers clivages sur la conception mê~e de la Coopération arabo-
af~icaine, ont amené la Côte d'Ivoire à proposer une autre concerta-
tion, au niveau ministériel,
(avant le sommet du CAIRE), le 4 Nars 1,977
afin de tenter de surmonter lesderni~res divergences subsistant entre
partenaires Arabes et Africains. Les pays africains, ayant harmonisé
leurs positions, demandaient d'abord un réexamen des prix du pétrole.
Puis, au nom de la partie Africaine, le Ministre Togolais Edem KODJO
(actuel Secrétaire Général de l'O.U.A.) a &noncé les trois "vérités"
(1+0 )
qui devaient régir cette Coopération
-
d'abord, pour les Africains, le principe de la réciprocité
formulé par les Arabes,
doit ~tre ab~ndonné pour celui de la complé-
mentarité dans la Coopération arabo-africaine. Les pays Africaine,
unanimes, pensent que l'assistance arabe à l'Afrique ne doit pas être
le résultat, ni la récompense d'une attitude politique (en faveur des
Arabes face à ISRAEL). Aucune pression, sinon celle de la conscience,
ne doit dicter l'attitude des Africains.
-
ensuite,
en ce qui concerne les investisse~ents~autant les
pays Africains doivent comprendre que les investissements Arabes ne
vont pas tous l'être chez eux, autant les Arabes doivent admettre que
"la rentabilité" ne doit pas être le critère.
-
La troisième vérité,
enfin, est,
selon les Africains, qu'il
convient de coordonner les prix du pétrole, caus~ de la distorsion
économique des pays les moins développés.
Cette plate-forme commune, qui s'est imposée, en définitive
aux partenaires africains, non sans mal, reflète bien les vuès et les
souhaits de la Côte d'Ivoire.
Et ce n'est pas un hasard si cette po-
sition commune a été exprimée par le Ministre Togolais, modéré, Edem
KODJO,
dont la candidature à la tête de l'O.U.A. sera soutenue sans
réserve par le Gouvernerent ivoirien.
On peut remarquer que ces exigences africaines, exprimées avec fermeté,
ont &t& largeœent inspirées par l'Axe AEIDJAN-DAKAR qui a eu une ac-
tion diplomatique très intense à partir de la Conférence de l'O.U.A.
tenue au TOGO, en prélude des discussions arabo-africaines, le Prési-
dent Houphouet-BOIGNY et le Pr&sident SENGHOR estimant, à la fin du
compte, que le dialogue Nord-Sud passe par là.
Coopéra-
(40) - Cf. ~inistère des Affaires Etrang~res. Direction de la
tion internationale. Proc~s-Verbal du So~~et du 4 Mars 1977 au
'''\\l''C-
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Sn fait, la Côte d'Ivoire semblait ~oins préoccupée par les
insuffisances qui caractérisaient les éChanges co~merciaux, la Coo-
pération arabo-africaine,
que toutes l0s ~Mbi~uït2s qui accompagnent
cette dernière.
L'ambi8uïté qui o~t~chait ces relations résidait dans
le fait que le concours arabe aux ~rojets de développe~ent africain
apparaissait COMme la contre-~artie de l'appui politique apporté par
les Gouverne~ents Africains à l'=~y~te confrontée aux difficultés de
la guerre.
L'~quivoque qui suscitait les hésitations ivoiriennes a
été levée et i l paratt désormais ,clair que l'aide arabe doit ressor-
tir du m~8e principe de solidarité qui ani~e tout le Tiers-Monde,
dans sa revendication d'un ordre économique équilibré. Cn devait
déjà souli~ner l'insuffisance d'une aide financière qui ne correspon-
drait ni aux besoins des pays africains,
ni aux possibilités des pays
arabes eux~cêmes.
Si le concours financier pro;~is au CAII:E n'a F:lS atteint les
2 milliard;:; de dollars de;,~and2s par les :Zta tG Africains, il n'en
constitue pas moins un important effort qui donne aujourd'hui un
contenu réel à une coopération qui entre désormais dans les faits.
Les pays arabes ont alloué en cinq ans,
sous forme d'engage-
ment aux pays afr{~~tns des so~mes s'élevant au total à 3. 126 ,11 mil-
lions de dollars.
C'est surtout l'Ouest du Continent qui semble en avoi~ tiré le plus
grand profit : pour les 5 années écoulées, i l a bénéficié de 55,9 8%
des 2.842,54 millions de dollars consentis.
Il est vrai que pour le moment, la Côte d'Ivoire n'a pas encore, bé-
, f'
. ' d
.
d
. ,
. . f'

(42) .
d
ne lCle
e ces concours
e manlere slgnl lca lve,
. a cause
es
critères d'affectation de l'aide, redéfinis, en 1977 par les experts
arabes.
(41) -
"De!'1ain l'Afrique" op. cit.
(42) - Elle a reçu un crédit du Fonds Arabe pour les prêts aux Etats
Africains ; cette sO!:J.me a été de 3,6 millions de dollars.
Cf. j·larchés 'Tropicaux et l',;édi terranéens nO 1568 du 28 Novem-
bre 1974 ,
• rais i l fél,ut soulif";ner qUOt la Côte d'Ivoire bénéficie des
prêts arabes essentiel1e~ent dans un cadre multinational,
nota~ment dans le cadre du projet multinational CIMAO (Complex
Ci~entier de l'Afrique de l'Ouest auquel participent le Ghana,
le Togo (qui en est le lieu d'implantation) et la Côte d'Ivoi-
re) •
Pour la pre~ière année d'opération 1975 on a ceci
Togo - Côte d'Ivoi~e - Ghana 10 millions de dollars.
Pour 1976, le coat total du projet égale 220, la
apports d'acti-
B~D.~.A.
ayant participé pour 10 millions de dollars, soit 4,5 0 du
de la BAD.S.A.
:
total. ::ais en faisant la ré :'Jarti tion :bs )rêts a~cordés a'lX
75 p.1.3.
-!:rois D:tYS la CâtA d'Ivoire peut .jisr;o:~er environ ,le 3,.3.3 :nil-
76 u.z4 ~ableau 3.
~" ;.~:,1 T')":. '(TI".
1 r~ "';
l' ~..,
;: ( ,,-
,/ 1 : •

~ais l'aide ainsi accord~e se trouve encore tr~s en d~ça de la
solidarit~politique et des èsp~rances africaines. D'autre part, le
mécanisme mê~e de cette aide arabe a l'inconvénient d'être attribuée
dans des cadres bilatéraux, et aujourd'hui encore les institutions
financi~res qui la distribuent de~eurent des organismes cr~és, con-
trôl~s par les Etats ~rabes.
La Côte d'Ivoire s'est associ6e a~x voix qui se sont élevêes (comme
la Tanzanie) pour demander que cette aide passe par l'intermédiaire
d'institutions financi~res proprement africaines, déjà existantes
(B.A.D, F.A.D, etc.).
Deplus, le caract~re dispersé de celle-ci est fort critiquable ~t
c'est pourquoi les Africains n'hésitent p~s â réclamer leur partici-
pation directe â sa gestion par la Banque Africaine de D~veloppement
et sa filiale, le Fonds Africain de Développement. La Côte d'Ivoire
estime qu'en prenant cette forme,
cette orientation, l'esprit de la
Coopération arabo-africaine, devenue réalit~, se trouverait davanta-
ge am~lioré. On peut cependant dire qu'un progrês décisif a été ac-
compli sur la voie du dialogue arabo-africain, dont on craignait la
remis en cause par des rivalités politiques (Affaire du Sahara Oc-
cidental qui a divisé les partenaires). Les liens privilégiés entre
nombre de pays africains et l ' Eta t
d'ISRAEL, et, notam:~ent la Côte
d'Ivoire, ont été, certes,
rompus sur le plan diplomatique, mais
peut-on effacer du jour au lendemain les rapports économiques israëlo-
africains -dont l ' originali t~ est incontesta ble- ? Les exigences de
l'acteur ivoirien, les conditions de sa participation à l'élabora-
tion du cadre de la coopération entre la ligue Arabe et les Etats
Africains du Sud du Sahara ont été donc nettement d~finies dès le
départ de la négociation.
La Côte d'Ivoire n'a pas voulu un statut
"exclusif", privilégié à cette opération. Sa démarche s'inscrivait
dans une strat~gie d'ensemble : Arabes, Africains et autres parte-
naires économiques (C.E.E) doivent collaborer pour promouvoir "une
coopé~ation rénovée visant à l'instauration d'un nouvel ordre éco-
nomique plus équitable et fondé sur une nouvelle division interna-
tionale du travail ?). C'est à cette condition qu'elle s'est engagée
dans le débat afro-arabe.

- :2C -
Il nous parait remarquable,
de ce point de vue,
qu'en pro-
posant d'associer la technologie européenne et·les capitaux arabes,
dès 1973, aux grandes possibilités de développement de l'Afrique
Noire, la Cete d'Ivoire se~ble avoir agi av~nt la lettre de la fa-
meuse Conférence Tripartite O.U.A. -
Ligue Arabe -C.E.E. priconisée
par le Président GISCARD D'ESTAING.
Ce souci de l ' équili 'ore, ou le. pragma tis;:!e aura caractérisé constam-
ment l'attitude ivoirienne durant tout le processus de rapprochement
entre le Monde ~rabe et l'Afrique Noire; Cette coop~ration est ori-
ginale,
parcé qu'elle s'organise entre Pays en voie de développement
(horizon tale) et qu'elle s' inscri t
parfai tement dans la lirsne
de
fa Conférence sur la Coot).~r9.tian '.'1ccimique des Pays en "oie de Déve-
loppement (C.C.T.P.D.).
La Côte d'Ivoire est acquise à l'idée qu'elle contribue ainsi
à la définition de nouvelles bases du Dialo~ue Nord-Sud.
j
1


-221-
CHAPITRE II -
IIEGOCIATIONS =:;;CON01·,IQU~S 1J!;I'!2~S:';LLS;),
d'!vcire q~i 3'&t~it fix~ ~o~r objectif princi;al l'ouvrir le plus
,~ adb.ér9
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S'J.r le3- Te.rifs douaniers et le CO!jl;:~c:rc'e) ~T:arque so!!.
~.ésir de libé-
raliser son COffi~erce int0rnational : ella s'est eng3g3e donc depuis
1
son indépendance politique à en observ=r le ~rinci?e de non discri-
mination établi par l'ap?lication je la clause de la nation la plus
J
fsvoris&e et qui interdit des contin;ents et des res~rictions quan-
titatives
n3ticn la plusfavoris5e peut se défi-
étrc.Gger lOTs d'I.lne nSGoci~1tion cO:j:~rjerci~le doit i~~médi,qteClent être
étendu à tous les :lU tr2s ~t:: tS:i.TlC l:squels des accords commerciaux
existent déjà). (2)
(1) -
Ch.
A.:mRE,
Les '3.CO: oris in te":'ilU tionaux sur les produi ts de
base: une controverse, Tiers-Monde, Oct~bre-
D ~co-brp. 10~(3
~
~?~
~om'e XIV
~o Sor.
--
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' I ; : J •
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1.
-
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(2) - J. D:J~~:;F.IL ie 1'1. SOr.ESRS. O!Jo ci. t.

- 222 _
Cela veut di~e aussi oue l'Et~t ivoiriBn se voit reconnattre
le droit de :~ot§ger sa jeun·s inJusirie 8t J'obteni~ -le ses ·~drte-
exportations, la ccntre-p~~~i~ ~t~nt ~u'il acce~te 1e res,ecter
""':-_:-:.~',;~~,~7:, "'~
rs ",qO"'!T' (i- ~- TT .,-., ~ ;1 T
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D3.1"lS S:l ~eC}lerc~c ,1.' ;~:C~ idéal de c co~6r·'J. tian in tern:l ticn3.1e,
~GU= :e d5velo~~e:~ent, e~~2 ~'0~t toujours ~ss~ci~e ~ux rcvendica-
,
.
"2COnC:IL:i..ll.iO
et
'::uci?l .les
~onde font :eur a~f~rition
c'est la ques~ion du transfert des tech-
llologies des ~~ys ric~es, industriali3és vers les p~y~ sous-dévelop-
pes
i
IrlD.lS
c'est encore l? red:erche d'un nouveall droit de la mer,
cet "ordre :clari tiwe mor..dial", que les r-ays I::auvres entendent inscrire
dans la persp~ctive Je ia ~robl~w~tique globale du "nouvel ordre
~conomique international". CO~Gent l'attitude, la diplomatie ivoirien~
ne s' eX:9riment - t-ell0E' f'-lce i.. ce "lcuver,:ent d'ensemble ?
C'est à cette question que se rropoGe de r6~ondre ce dernier cha-
pitre je notre travail.

SECTION l
-
Par::::i. 1<::::'> thè:"e'3 :;:',üso.nt l'objet de r.ézocia tions entre
pays

.J
'

~.
;
lUe.. US -:r2-a.Ll S'C; S
en vue de
creer de ~eilleures conditions du commerce mondial, la question
de la régulation
des murch~s internaticuRuX de produits de base
occupe une place de premier ordre. L'une des constantes de la
ccnstituent ~üUV2~t ~'es32~t~21 de3 recet~es j'exuort~tion des
131.3Ser ~~'3. .::3.s~r",
~lle ~laicie S~l ~aveur d'~ln ce~tain inte:--vçntion-
nisme de le', ;olid,.un2.u té Interna tiouale, en ma tière cl' oT'g"1nisation
(ratio~nelle) des carchés mor.diaux de ces différents produits.
:~
solution du ;hénomèr.e de la d§térioration des ter2ec le l'échange
~ la n~cessaire rfforiJe du syst~lne mo~~taire in~ernatio~21.
S'il fallait cherc~er une certaine constar.te dans
l'attitude de la Côte d'Ivoire,
d travers les grandes n~gocia-
tl' on·s ;'('~uno',.-,l· n1.1F'·O:;,
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Gouverner"en t i "l Ji :.- i e !l 1 cl cc,use S'1~lS ion '~e iu carac-
tère même de ses structures écc~u;::i=il.l.9S essenti011e;Jent dcr:linées
)2r ie ~randes productions agricoles d'ex;ortation,
a construit
sur les pro~uitG de ~~~e.

-
224 _
La Cnte d'Ivoire est dra~ürd intervention~iste, c'ese-à-dire,
milite en faveur de l'organisation consciente,
rationnelle des rap-
ports entre consom~ateurs et producteurs de mati~res premi~res sur
la sc~ne mondiale. En ceia, ,elle n~ s'est jamais &cart~e des posi-
tions françaises
en la mati~re (la Franc~ ~tant aussi Four cette
sol1J.tion).
sur le
~cute sa str~t~gie ~fri~ainc de regroupement des ]roducteurs (O.A.M.
C.~.~.t O.l.A.C., A.?~~C.), entreprise d~a les in,~5pendancest (et
bien avant, puisqu'en
1953 d&jâ le promier ~ini3tre du Territoire
de Côte d'Ivoire, ~[r Houphouet-BG!G~Y, a'int~ressait particuli~re-
cac::J.o a la
du lor:g pro-
t
lrTvci~e d~L3 la ~echGrche ~t~fi~il~ i'un acco~4 ~?5cifique (~ court,
\\
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C3.C;,~O). :r'::l t-or: .t~aG
~e l ' of.f~üsive
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1
1
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;
'f~11
!
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1
(3) - ~a Côte d'Ivoire r~tifi~ l'accc~d international ~ur le caf~
1e 1963, tel que prorog& :ar la r&solution r: 0
264, adont~e par
:l
le Conseil Int2rrl~~io~al ~u C~f~t le 1!~ Avril 1973;
-
i'
(Loi nO 73-365 ; ~.O.::;.I.
~ '-e~t'?I;'oJrc ;97':), ~. 1.26o~.
~~le
:e cacao,
(Loi
(4) - En ~ati~re de cacqo, la Ca~2 i'I7oire ~~r~~ci:~it dà3 1956
au:(' :rre:~~i~res S.iSC1.J..=3')ia!.. ~,
\\r'_l~ de +:rou-..~er· U~ B..ccord inter-
- ) 0 - ,
,1
n~lt:"onal 5')!.:' ~e ::"_"'ù,3uit. :S:l. ~,~it,
~q ':--:-'~!~~i~:'3
!'s1,J.~lio~l sur le
cacao dans le cadre du "Groure
j'Eturle" je ~a ?.':".O.
eut lieu
1
le 12 Novembre 1956 à BRUXELLES et successivement â IBADAN
(SeDtembre 1957) - à HAMBOURG (gai 1958) à ACCRA (Avril 1961).
La Cete d'Ivoire devenue ind6rendante va donc ~artici,er à la
1
5~r;ie et o'!:;-,e Ses si on du "~rcu-::le d' ~tude du S?C ":to" en ~>ü 1962
à :<OT'rTR~UA et en l'I3rs 19S2 à PO~I' D'~S~,"·~~r-:~.
(c::. :_.:. n. t Ej t ,~. "::-- ~ d. e .l' .\\:-;.:" leu ~._ t Li ~ 8 - .~ ~,i.:.; :::: '') J.,~ c C~ 1-,i. =- 1. '3 El t i 0 ~ -
'.:0t~
:.'~~.rci.c~) ::'li ;r·~2.

- 225 -
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1].000 m"- a
~C:"lrce
conde place pour :a ~roduction ~9 cacao. Avec une production de
223 •. 000 t()n~'1.es, il arrive t~nt de .::u~te ~tT\\rCG l~ 8ô:~e d'Ivoire
(290.000 tonnes) qui devient ~insi le ~re~ier producteur mondial
de cacao, position de ~r6dominance qui explique l'attention parti-
culi~re que celle-ci attache act~ellement â la ren~gociation de
l'Accord International de 1975.
Dans la situation actuplle de s~~culation et de fluctuation
(5) - P.~. EIS~AN, L'accord international sur le cacao, A.F.D.I,
î975. :~~(~. n. 73e1 •
(G)
de l t /lo.g~i ("l,_:l t'_1:'9
--:.2
, ~
DGCUL.""D t
• c. •
pp. 5-7.

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~0ujours heurt58
211-:i.'2
C:'Elcs pro-
efforts des agricu~teurs, l~G cüns~rn~at8u~S S8 ?rfoccupent de trau-
ver des garanties d' nppro'visionn2;:;e'1t de leur .:.arch~. 9' 01 les fchecs'
r~~~t~s des consultations internationales. ~ais, ~ l'analyse, on
peut comprendre pourquoi les ~onsommateurs s'accoinodent de cette si-
tuation. En effet, Les prix planchers qu'ils proposent sont tou-
.
,
jours inférieurs au tiers du prix indicateur du lDarche
j
Exemple
Lors de 10.. r1erni~l'e ,se3sion3.-=: 13 Conf'2rence des 2Ia tians-Unies s;;.r
~lor3 que le prix actuel sur le
iJ
l'~cart ent~~ ceE deux ~hiff~e~, la ~6uniQn a ~t~ ajcurn~e.
f
(7)
"Fraternité-Hebdo"
p.
1
i
(8)
Ces revendicéJ. tions tec:1niques oet é té définies et consibnées
dans un mémorandum que les J,:'ays de"l'Alliance" du Cacao ont
remis le 23 Février 1979 au Secrétariat èe la Conférence pour
le renouvelle~ent de l' accur::1. 3. 3El"EVS. cè docur::ent expliquait
donc lq~lr .i~ü:;i tion 'J.V:J!lt ~n::.; n'~e:;ociations
ils de.:-:andent,
prin-
ci:'3.1-=:::.en':,
r,a~ :;'2 ~;:,och').ill ".ccord ST:"::'8 C:lC?O ~ai~ "~éalist8"
8r.L
ce q'l.i c·"):lce~~:~ 1'1 fCL:.I·,~~.~~·~~ rie[5 ..-~lx '~;~l'~~~ "l;.~.}~-_t, ~ :Ij,~.in-
'~C1llr ..=~ "J;: ~.~~=-~l':'i...... .l.C
-~:\\ ··l";i"':,::ri'-·.~~; ,...~ ':~~~:') f')~.{I\\-:~:':'~~'-: ~.st ::':6~-
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ies cul tu-
?3.C';
à lHl'2 1:el=-e ~,i tua tior:., la CÔL:e d'Ivoire :r-:r€:canise,
d'une
part, la ,,=olid')rit~:Lii.3 l'action des 1Jroducteur~, et,
d'autre part,
une
ô'ïttltu r1 e o,:i"cr",ettc; <1'~'!iter lec "'Pièges spsculatifs" de cer-
tains cor.SOi l él,'>~ur3
"h'lbil~s ::1sIloeuvriers ll •
Toute l3. déri'ercr.e d8 la Cête d'Ivoire,
ou.sa thèse centrale
sur 13. r6gul;]tion du l'iQr~hé des [Jroduits i.e b'ase
(l'offre et la
1
delllë.nde)
est construite
'3. è'CJrtir 'ie lé', ~èl'cwi;re idée, eXlJrimée :par
cette ~roposi~ion
l'id~2 18 lQ .solidarité dans l'action des pays
producteurs ou ex::?ortQte'l::.~s Je i713.ti,jr85 ;:;C8i,i,ji'es (-stratégiques
ou non).
Elle 6vcque 12 notion de l'interdé~endance, que la Cate
d'!voire 0'93t att~ch~e ~ s~ructur9r en deux gr~~des occasions, a
d e\\.l.:.: g r3.11cle Li é::h é?n c ~ s
.; ,,>:'~'l0~~ •.i. i. Lt'?'=; :~l ür:dia::!.. es, la se 3 S ~ en s:.; éc iale
de l'e.Ho'':- • .
~'èS6 !:i~::'?G ~r,e>::i~_~rss
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-228
·;970 (.ieuxièr~e
~~ro~osition, ~ l'iilitiati7~ ~l~~rienne je consacrer une session
3~,2Ci::.l? :le 1.' --\\3Ge::~1Jl?e \\j,'~~-2r3.1e~_2E.: :;a-:iOIls~Unies au ~roblème
èe l~ crise &nerg§tique et de la coo~0r~tion au développement.
On sait, rar e.iJ..lel1rs, que le. rencontre de D,;'~\\:.~R était des-
tinée a harmoniser les d&marches, les ~ositions des ~~ys exporta-
teurs de mati~res premi~res en vue de donner une ré~onse ~ la pro-
r;osition franqaise de r~unir la Conférence "Trilatérale" de PARIS
(comD~enant ?~ys ex~ortateurs de pétrole, Alg&rie, Arabie Séoudite,
riches, Etats-Cnis, Japon,
_
(10)
~e 3résil, Inde, Za1re).
La Cate d'Ivoi!'e ne
ievait Jonc ras ,articiper directement a
la COnfSr2i1Ce sur l:J. Coo~;t:r~,tion =ccr~o"ii1ue Internationale de
P1RIS (C.C.=.I), mtlis la th~se ~u!~~:e 3 fait ~rév~lütr conitituait
~ien sa fositicn forlda~ent~~e, 3~G v~~s p~ofo~dss sur ~a ill~ni~re
d.'a::ùc·Jsr li: c:uestion ::lu ;jouve~ C"l'ti:'8 =èÔ:':.G.;:iq~;e Tnt 'rc~tional•
.~ 2.a cordér;:;nce de DAIC\\?.,
;:;O!;;;::e
dev::-;L;~ ..i.-' .',s'Oeli.olse '::;~nérale des
stabilisation des cours des mati~res pre~iêres, au ~.oyen d'accords
internationaux s~~ciliques, Gur ch~c~~ des produits en question.
:::-.ar cCrJ.s.~quer:t,
de DAKAR,
~rc~:~ ~'~~atli~s811i~nt
d'un ~;ollvel ardre
:~c a no.--'-:i '1' l8 I::l ter lia tione.l.
' , Î ,
"...,
t ï -
a.::.:.-
':+~r1j_!+'~11'r d;j, 23 ..Je]t:;~ii':<:·e
:J 0 C U:'. ~;:. ~~: ~i 0 n.
:r:::~ nç '3. ~_~..: ~ •

~;cur la· plus :.-;r::u:.de [;~aj ori té des pays sOUi~éveloppés.
C'est dans ce sens qu'il convient de situer ~~ position ivoirienne.
D'autre
)ai't,
le problème de la coopération se ?oGa~t cn terme
de dilemne
fallait-il adopter ûne attitude coop~rative a l'é-
gard des ycqs développés,
011
alors fe.llai -T;-i13u:;0::, tr:".ire substi-
tuer 1.:1 co~frcntation.c~
l,'}
ccop5ratioIl? ,\\ l'~lttitu,~l~ trlu~e" des
dialogue,
la coop&ration oUv2rte avec ceux-ci,
estimant que les
ra~ports ~ntre les natiotis ne dcivent plus s'envis2ger sous l'an-
gle,
sous le signe de l'antagonisme;soucieux' Je pragmatisme, ou
de réalisme,
les négociateur3 iV0iri~nG refusent tout ~Îfronte-
I"ent théorique,
recherchant avant tout des solutions rratiques,
Ir~'-''' ,
trava~X nr6narat0ir~s (e~tre ~e~Lres du ~rou~e ~ed
( (
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de
contribuer à l'é-
( 11 )
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230 -
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ce~le de l'ir:terd~~e~d~nce. SIle a l'abord cherch~ à l'3Ifi.rmer
avant de la structur2r,
~ad&fin~r.
Pour la Cate d'Iv~ir~, ~a scliJ~ri~5 des ~ays en voie d~ ~~velof-
:le dcit
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La :ate d'Ivoire a 30uten~ cette noticn d'interd~~en~anc~ dans la
certains pays en
voi'" de dévelorrcL,en'c :lis=,o.c:;~r;":; 3.ujourd 'hui d' 9norrnes richesses
LOli.~t3.i~e3 (surplu.::3 1non ~·t~l rc~ ries pays p;tr~liers du ·301f per-
technologiqu8 des ~~ys industri3lis~s
duits ~rimaires ex~crt~s ~ar les ~aY3 ~auvres.
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231
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garantie s5rieuse centre l'effondrewent des cours sur le marché
mand.i9.1, la dégrada tian de l ' éCO~1oliïie interna tion3.l~, dans la mesure
o~ elle assurerait des prix équitables, ré~un~rateurs aux expor-
tateurG, et du
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lisés COnSO!!if,la teurs •
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Conférence ;;éu'a t'<J.oa SLtr ::'8 COIl;~:erce ;:iOnd::Lal en !'rononç'lnt son
mot célèbre
"~rade,
not e.id".

.c;.
cette
D.I. a ,}E:rSVS, ,~2,rs 1964) la Côte d'Ivoire n' av ai t rien sounai té
ù 'au tre lors':;.:.:-=: ,3:)n .: ~ nis tre ;h~3 Fin3.nces de l.' &~oqU~, ,:r Raphaël
SALLER, fit cette i~c~aration
"La Cà te ct' Tvoire a ~s ti:.:5 1ue l'aide des 1::ayS plus évolués
ne doit ~as co~~ist~~
deL'~!lt de =-s:_~..:.· .S~~~'_l_-'.:~,Jn -7'-:- ~~~~..)::'''î-:~. ~'~.;Jt ,~~-:te :l2ùlOGstr~ti'on
,.,,,~ no'T1-~ -~.o' ':'.....,n~y.. ·~· ~
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occ~".~-3io:l ",::-ar le
~rix des mati~res preDi~res, mais elles donn9~t aussi un ~clairage
édifiant sur un ~robl~we qui se r&su~e dans cette volantS du Tier~-·
;·'onde d'nccéder, selon les IliotS de l'ho;:}~,e ::lOlitique ivcirien "à
la dignit?, ~u bien-être, _ la santé, à l'éducqtio~, J. 1'1 culture
. ,
(14)
et Èt l 'é.?2Y'.ouisse~;]e!'.t de 18- ~Jerso~mallte".
(12)
- DisC2urs àe .l~i. ?3.1Jhaël 3~;LL_~R, l-iinistre i'J"oiI"'i.en ues Af-
falrF:s ~conor:1iqur-·.3 ~t Fin3!1cï. }r'eE."".• :·::Lnist~r8 ,ie l'Economie
et des ~inances. Jir~cticn ds~ ~8L~:ions eX~~I·ieures.
Dossier Conf~rences. ~S6C-'?S5. A?IDJAN - (C.N.U.C.E.D.I.
1964 - GENEVE).
(13)
Fraternité-~atin du 5 F&vrier 1975. p. 13.
(14 )
Intervention de M. Usher ASSOUAN ~ l'O.N.U.
(devant l'As-
se:nblée Générale des Na tions-Jnies). Cf. Fra terni té-t1a tin
du 16 Octobre 1972, p. 9. Le 4 Octobre 1972).

- 233 -
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J.~ :'Echo.r:ge.
rla~teur3 ?
"Plutô-: le
~~Cf;L:,erce 1112 :.. 'aide". Or,
d3.ns
~§r§quation entre tous ces prcduits , J8mi~e les th~3es ivcirien~es
au ::;8i1'_ du Cami té conjoint du Fonds l.onétaire International et de la
Banque Hondi3.1e.

- '234 -
b)LA COTE D'IVOIRE DANS LA REFORME DU SYSTEME MON~TAIRE
-----------------------------------------------------
INTERNATIONAL
Sans jamais envisager l'hypothèse de la ruptured~vec la Zone Franc,
la Côte d'Ivoire, en négociant son adhésion aux institutions de Bret-
ton WOODS (F.M.I., B.I.R.D. et leurs filiales: A.I.D., S.F.I.) le
19 Mars 1963,(15 ) inscrivait son initiative dans. sa stratégie d'in-
dépendance économique, dans la prise de conscience progressive de
sa souveraineté monétaire qui s'est affirmée peu i
peu.
Au plus fort des négociations franco-africaines pour la révi-
sion des accords de coopération monétaire, on a vu la Côte d'Ivoire
manifester son désir de lutter contre la désintégration de l'Union
Monétaire Ouest-Africaine qui risquait du même coup de mettre en
cause l'existence de la Zone Franc: elle a prouvé qu'elle conserve
encore i
l'égard de celle-ci une '~ttitude de constante modération",
tout en étant attachée i
ses engagements vis-à-vis des institutions
financières internationales.(16) Est-ce i
dire que l'Etat ivoirien
se comporte désormais comme un pays souverain dans l'ordre des re-
lations monétaires internationales,notamment au sein du Comité de
développement (chargé de la réforme du système monétaire interna-
tional), où Mr Henri Konan BEDIE,.qui venait d'en ~tre élu adminis-
trateur et Président, pouvait déclarer : "La Côte d'Ivoire attache
une importance toute particulière à cette consécration de sa souve-
.
t '
' t i
, , ?
(17)
ra~ne e mone a re
.
(15) - Loi nO 62-257 autorisant l'adhésion de la République de Côte
d'Ivoire aux institutions financières internationales (J.O.C.I,
6 Aotlt 1962, p. 920). M.K. BEDIE : -"Cet acte s'inscrit dans.
la stratégie d'indépendance économique de la Côte d'Ivoire
••• et marque le début de l'établissement d'une coopération
entre les institutions de Bretton WOODS et les organismes
chargés de l'exécution du Plan de développement économique
et social de la Côte d'Ivoire".
l
(16) - Jeune Afrique nO 672 du 24 Novembre 1973, pp. 26-32.
(17) - Discours prononcé par M.K. BEDIE à la 29ème Assemblée annuel-
le du F.M.I. en Octobre 1973. Fraternité-Matin, 18 Octobre 74.
1
î
;

- 235 -
Outre le fait que pour tous les Etats de l'U.M.O.A., la
B.C.E.A.O. (Banque Centrale des Etats-de. l'Afrique de l'Ouest)
reste l'agent ou l'intermédiaire financier des relations avec le
F.M.I., la Cate d'Ivoire se réserve le droit de se faire repré-
senter directement au Conseil des Gouverneurs du Fonds par son
propre Ministre des Finances, qui y trouve l'occasion non seulement
de négocier des accords d'assistance financière particuliers,
mais surtout de faire valoir et connaître les thèses, les posi-
tions ivoiriennes sur les grands problèmes économiques fondamen-
taux.
La réforme du système ~onétaire international signifie un
certain nombre de mesures précises auxquelles doit veiller le
Comité de développement que devait présider pour deux ans le
Ministre ivoirien des Finances: il' s'agit d'assurer le transfert
des ressources réelles en faveur des pays en voie de développe-
ment, ce qui serait une solution originale aux problèmes posés
par les besoins de financement croissants de leurs économies frap-
pées par la crise.
En effet, aux termes du Point 4 - a) de la résolution nO 5
du Conseil des Gouverneurs,(18)"le Comité de développement suivra
en permanence le processus du développement, il donnera des avis
et fera rapport aux Conseils des Gouverneurs de la Banque et du
Fonds, sur tous les aspects de la question générale du transfert
de ressources réelles,aux pays en voie de développement et fera
des suggestions pour examen par les intéressés au sujet de la
mise en oeuvre de ses conclusions. Le Comité examinera de façon
suivie, les progrès réalisés dans la suite donnée à ses sugges-
tions".
Aux termes du Point 4 -c) "Le Comité de développement accor-
dera une prompte attention aux Problèmes 1) des pays les moins
avancés et II) des. pays en voie de développement les plus grave-
ment atteints par les difficultés de balance de paiements dans
la situation actuelle".
(18)- Fraternité "Spécial Economie" du 27 Novembre 1974. p. 9.

- 236 -
En fait, il convient de souligner qu'aux yeux de la Côte d'I-
voire, l'importance du Comité (qu'elle présida) réside moins dans
ce qu'il est appelé à accomplir que dans l'esprit qui a présidé à
sa création. En effet, l'instauration d'un Comité ,de Développement
au sein des organismes de Bretton WOODS, institutionnalise l'aide
au développement et consacre son impact sur la vie économique inter--
nationale.
La position de la Côte d'Ivoire dans le débat sur la réforme
du système monétaire international s'est précisée au cours des an-
nées, au fil des longues négociations entreprises depuis la première
décennie du développement.
'La thèse ivoirienne, subordonne la solution du problème des
fluctuations des recettes d'exportation à cette réforme, qui concerne
avant tout le fonctionnement du F.M.I et de la Banque. D'abord, la
Côte d'Ivoire incite à une action concertée de la Zone Franc auprès
des institutions de Bretton WOODS en faveur de la stabilisation des
produits de base. Cela aurait l'avantage d'attirer l'attention de
la Communauté internationale sur cette question primordiale, dans
la mesure où, jusqu'à présent, les éléments de solutions envisagées
comportent bien des insuffisances. Or, les pays de la Zone Franc,
notamment la Côte d'Ivoire, voient la question des prod~its de base
selon deux principes : la répartition des revenus du commerce de
ces produits, et la recherche de liéquilibre, à long terme,entre
la production et la consommation (entre l'offre et la demande sur le
marché mondial). D'où cette méfiance de la Côte d'Ivoire à l'égard
de la pratique des stocks régulateurs,dont l'efficacité para~t
douteuse. Toute la critique formulée par les négOCiateurs ivoiriens
à l'encontre de la thèse libérale en vigueur au sein des institutions
financières et monétaires internationales (entendez la loi "du lais-
ser-faire", à laquelle les responsables de l'économie ivoirienne
veulent opposer un certain "dirigisme", une organisation rationnelle
d
h '
dO
)
d
i
°
i
°
(19)
es marc es mon ~aux
pren
son or g~ne
c~.
En effet, l'on retrouve la vieille thèse selon laquelle, si le
1
,.
libre accès aux marchés des pays industrialisés est assuré, il faut
laisser jouer le mécanisme des prix et corriger par des mesures de
financement compensatoire des fluctuations de prix et des recettes
d'exportation.
(19) - Fraternité-Matin du
4 Octobre 1974. p. 11.
Fraternité-Matin du 12 Décembre 1974.p. 1.
1

- 237 -
L'utilisation de la technique du stock régulateur, qui
semble convenir aux institutions de Bretton WOODS, s'inscrit
dans cette ligne de pensée. Or, l'on sait qu'elle est d'effi-
cacité peu sûre en situation de baisse prolongée des prix, qu'elle
demeure sans influence sur la gestion à long terme de l'offre et
de la demande, qu'elle est d'un maniement difficile et coftteuI
dont les pays producteurs (pauvres) feraient en définitive les
frais; enfin, que du fait des difficultés liées à tous ces élé-
ments,~es stocks régulateurs mêmes susceptibles d'être consti-
tués, seraient d'une importance numérique négligeable.
En réalité, ce qui est mis en cause par le Gouvernement ivoi-
rien, est moins l'aspect libéral, en tant que tel, du syst~me (qui
a par ailleurs le mérite d'une certaine cohérence) que la valeur
générale ou absolue que l'on lui prête. On peut noter qu'il n'est
pas forcément rationnel quand il s'agit des produits de base qui
assurent la majeure partie des recettes d'exportation (en devise)
dont les pays sous-développés ont impérativement besoin pour échap-
per précisément aux contraintes de leurs spécialisations dans ces
produits. Mais, surtout, la Côte d'Ivoire estime que si l'on admet
cette thèse libérale (surannée J), l'on fait sur la question des
produits de base une sorte "d'aveu d'impuissance". Car, en défini-
tiv~, n'y aurait-il pas lieu de se demander si le libre accès aux
i
marchés des pays industriels par les produits primaires en prove-
nance des pays sous-développés n'est pas un objectif plus utopique
qu~ ~~~ganisati~~_~o~o~taiEede certains marchés de produits de
\\
base ? En tous les cas, il semble que la conclusion de la thèse
libérale est qu'il faut attendre une manifestation collective de
bonne volonté des pays industrialisés consent~~t_à ouv~ir to~al~~
ment leurs marchés avant que puisse jouer les mécanismes naturels.
Or, cette sorte d'abstention est contraire à l'approche ivoirienne
de la question, car si le libéralisme économique est la réalité du
modèle ivoirien de développement, il n'en demeure pas moins que
l'intervention étatique ou le dirigisme économique (capitalisme
d'Etat), qui réserve à l'initiative privée toute sa place, fait
l'originalité de la stratégie ivoirienne d'indépendance économique.
t'\\1l',)1

- 238 -
Dans ces conditions, une telle attitude n'est interprétable
qu'à la lumière des préoccupations internes du Gouvernement, du
pragmatisme é~onomique ivoirien.
A partir de cette analyse théorique qui définit la position
de principe de la Gate d'Ivoire, on saisit mieux la portée des
idées -clef proposées par celle-ci à ses partenaires de la Zone
Franc, en vue d'une action concertée au sein de la Banque Mondiale
et du F.M.!., pour contribuer à la réforme du système monétaire
international.
,-i
~ur le plan pratique, l'une des propositions fondamentales et
constantes du Gouvernement ivoirien~ en la matière, est la création
·d'un "cadre pratique lt où puissent se combiner des négociations ef-
fectives entre pays industrialisés et pays sous-développés, avec
des possibilités d'intervention efficaces du Fonds et de la Banque.
Ge cadre se définirait comme une institution internationale de ges-
tion des produits de base, ayant un caractère paritaire (entre pro-
ducteurs et consommateurs) dont les fonctions essentielles seraient
de faciliter la négociation d'accords internationaux sur la déter-
mination des prix, et enfin, d'édicter un ItCode de conduite lt visant
à discipliner les productions concernées (café, cacao, bananes,
etc, ou des produits d'origine minérale).
La Gate d'Ivoire pense que, seule, cette nouvelle structure
de la Coopération international~ éviterait aUX pays en voie de
développement la mise en oeuvre d'une politique de stabilisation
de leurs revenus monétaires qui passent par la voie de l'endette-
ment supplémentaire •.
Elle attache d'autant plus d'importance à la solution de ce pro-
blème que les échecs répétés des discussions sur le cacao, la
banane, le café ou le fiasco de la dernière session de la C.N.U.
C.E.D. V (à MANILLE), offrent des perspectives incertaines aUX
pays du Tiers-Monde.
f
1

239
En ce qui concerne la possibilité offerte aux Etats d'augmenter
.
(20)
leur quote-part
au Fonds Monétaire International, elle s'est
réjouie de l'adoption de cette mesure dont les modalités procé~
daient de la structure des parts respectives des différ~nts membres ;
mais, d'un autre côté, elles n'approuvait pas le fait que -dans la
mesure où ce réajustement. serait accepté par tous les Etats- il se
traduirait par une diminution légère des pouvoirs de vote du Groupe
des pays africains francophones au sein du Conseil d'Adminidtra-
tion. Il faut noter cependant, qu'une telle déception pouvait ~tre
compensée, soulagée, dans une certaine mesure,' par l'effort excep-
tionnel fourni, par le Groupe de la Banque Mondiale en faveur.des
Etats Africains et Malgache Uu cours de l'exercice 1969), grâce
d'ailleurs à M. MC NAMARA lui-même, qui avait incité ces institu-
tions financières à plus que doubler d'une année à l'autre leur
concours, passant de 32,4 millions de dollars à 72 millions de dol-
lars. Cela a une importance capitale dans les rapports des Pays
Africains francophones de la Zone Franc avec le F.M.I. et la B.I.
R.D., puisque cet accroissement venait compenser partiellement,
certes, mais avantageusement la réduction alarmante de l'assitance
des pays industrialisés aux pays en voie de développement en géné-
ral, tendance qui inquiétait surtout les pays Africains, et l'ob-
jectif de porter cette aide à un niveau égal à 1 % du produit na- .
tional brut des nations développées (un des résultats importants
de la C.N.U.C.E.D. II - Mars 1968 à NEW-DELHI), paraissait encore
loin d!être atteint.
(20) - Vis-à-vis du Fonds Monétaire International, la position
ivoirienne est la suivante : devenue membre du Fonds Moné-
taire International en Mars 1963, la Côte d'Ivoire avait eu
une,contribution initiale fixée à 15 millions de dollars,
qui a été po'rtée en Septembre 1965 à 19 millions de dollars,
puis en Novembre 1970 à 52 millions de dollars, transformés
en Juin 1974 en 52 millions de Droits de Tirages Spéciaux
(D.T.S.), (base de conversion: 1,2065 dollar pour un D.T.S.).
La souscription ivoirienne a été constituée en or pour 10,8
millions de D.T.S. et en monnaies pour 41,3 millions. Au terme
de la sixième révision des quotes-parts des pays membres du
F.M.I., la contribution de'la Côte d'Ivoire a été portée à
76 millions de D.T.S. environ, ce qui représente à peu près
0,19 % de l'ensemble des apports des membres.
L'évolution des relations entre la Côte d'Ivoire et le F.M.I.
témoigne du développement de l'économie ivoirienne dont la
contribution initiale a été en réalité multipliée par cinq et
de l'action du F.M.I. pour l'expansion de l~conomie mondiale
t
par la création du Droit de tirage en faveur des pays membres.
1

- 240 _
La position de la Côte d'Ivoire au F.M.I. appelle un certain
nombre de remarques.
Il convient, d'abord, de rappeler comment elle articule, har-
monise ses demandes propres, en matière monétaire, avec les revendi-
cations globales des pays du Tiers-Monde, et en particulier de la
Zone Franc, afin de définir une stratégie commune, à la veille .des
grandes consultations internationales. En effet, on peut remarquer
que la CtHe d'Ivoire a souvent exposé devant ses partenaires de la
Zone Franc, préalablement aux Assemblées annuell~s de la B.I.R.D.
et du F.M.I, ce qui peut être considéré comme sa "doctrine fonda-
mentale" sur la problématique du réaménagement global du système
monétaire international. Et il semble que les idées défendues par
elle, rencontrent l'adhésion des autres pays de son "Cercle de so-
lidari té" traditionnel (Zone Franc).
~
Cela est sans doute dû à l'esprit de concil~ation et la constante
y

attitude de modération qui ont toujours caractérisé sa démarche,
puisque les demandes qu'elle exprime, sans être excessives, tra-
duisent finalement les préoccupations communes des pays africains
notamment, mais celles des pays sous-développés dans leur ensemble.
C'est à la fois un appel à la Coopération internationale entre pays
riches et pays pauvres, entre consomma~eurs et producteurs de ma-
tières premières, ce qui substitue la concertation à la Confronta-
tion (au niveau horizontal comme vertical).
Ensuite, on peut retenir une autre chose dans l'attitude ivoi-
rienne : l'urgence, l'impératif catégorique, dans l'esprit des res-
>
ponsables ivoiriens, ne semble pas tan.t de présenter un nouveau plan
de stabilisation en énumérant les mécanismes souhaitables et en
variant sur les moyens destinés à les atteindre, que de chercher à
définir véritablement une approche, uné méthode, ayant pour objet
de favoriser au maximum la prise de décisions effectives, qui soient
conformes aux intérêts des partenaires en présence, et la réunion
de moyens appropriés.
La méthode que soumet la Côte d'Ivoire à l'appréciation de
ses partenaires (de la Zone Franc et du Tiers-Monde), est d'avancer
sur des projets partiels, limités au départ, mais susceptibles de
recueillir l'assentiment général et qui serviraient de base à des

- 241 -
développements ultérieurs dans le sens de la réalisation d'objec-.
tifs plus totaux, plus complets; la démarche ivoirienne a toujours
un "préalable" ; élIe ne s'engagera véritablement que dans la me-
sure où elle est sare d'aboutir à des résultats, à des accords pra-
tiques. Elle s'associera aux décisions où une unanimité s'est diga-
gée mais en les infléchissant de telle sorte qu'elles ne fassent
pas obstacle à la réalisation du but visé.(21)
Autrement dit, dans l'esprit des diplomates ivoiriens, il importe
de dissocier la stratégie·et le ~ qui reste toujours le même
mais dont l'atteinte demandera du temps.
Si nous transposons cette démarche théorique au plan concret,
il s'agirait d'aboutir à une répartition plus juste des revenus
monétaires du Commerce des produits de base où le profit normal
des producteurs ne soit supprimé; (par profit, il faut entendre
une marge raisonnable s'ajoutant au prix de revient et assurer des
recettes budgétaires suffisantes pour maintenir un taux d'expansion
satisfaisant dans les pays exportateurs). Il s'agit, en d'autres
termes, de définir les modalités de transactions commerciales plus
favorables aux pays sous-développés, ce qui implique actuellement
un transfert f~nancier de pays riches à pays pauvres
les pays
riches peuvent s'acquitter, en tant que consommateurs, en payant
des prix rémunérateurs, ou en tant que contribuables, en supportant
la charge financière d'une aide accrue, (à condition que celle-ci
"n'entretienne pas le sous-développement comme un mal incurable" 1)
On le voit, la Cete d'Ivoire, recherche un équilibre à long
terme entre la production et.la consommation des produits de base.
Ce~i implique d'une part, que les accords de ces produits doivent
dépasser le stade purement commercial et comprendre à l~ fois des
mesures touchant la production et la consommation, y compris l'é-
coulement des excédents dans le cadre du Plan d'élimination de la
Faim dans le Monde. Cela signifie d'autre part, que les problèmes
d~ libération des échanges et d'accès aux marchés ne peuvent 3tre
résolus que dans le cadre d'une organisation des marchés dont ils
1.
ne sont qu'un des éléments.
l
(21) - USHER ASSOUAN, La République de la Côte d'Ivoire au service
de l'Afrique et de la Paix, DELROISSE, PARIS,
1968. pp. 41-45.

- 242 -
Il semble évident que si l'on d~mande tout cela et tout de
suite, dans le cadre des Institutions de Bretton WOODS ou de la
C.N.U.C~E.D. même, rien ne peut être raisonnablement obtenu.
Il convient alors de s'interroger sur les stratégies possibles
envisagées par la Côte d'Ivoire.
Elle demeure, en effet, convaincue qu'une Agence Internatio-
nale de Produits de base, à gestion paritaire des pays industria-
lisés et sous-développés, épaulée financièrement par les Institu-
tions de Bretton WOODS, est le cadre pratique nécessaire à la réa-
lisation des buts qu'elle souhaite atteindre. Car, cette Agence
spécialisée dans les marchés des matières premières auprès du F.MI.,
et de la B.I.R.D., aurait plus de liberté d'action que le Fonds
ou la Banque, actuellement "pr~nniers_.d~.~~~:!
__f:;tatut~.~'.
Disposant d'importants moyens financiers, elle aurait une plus
grande force de persuasion, pour faire aboutir certains accords de
produits et faire souscrire certains engagements pour la gestion
de l'offre. Ainsi, elle contribuerait à la recherche de solutions
aux problèmes posés par le Commerce international des produits de
base.
La stratégie possible peut ~tre alors de s'attaquer radica-
lement au problème du financement compensatoire.
(
La question du financement compensatoire avait été, en effet, ré-
glée d'une façon inadaptée: les deux sortes de "facilités" accor-
dées par le Fonds représentent une contribution appréciable mais
elles souffrent d'un défaut sérieux, à savoir qu'o~ compense un
manque à gagner par un endettement supplémentaire qui doit être
assez rapidement "apuré".
Le mécanisme de fina~~e~ent supplémentaire, envisagé dès 1965 par
.
- -
lIa Banque Mondiale est beaucoup·plus intéressant puisqu'il per-
mettrait de combler par d~s_p_rê~~ ~l,ong terme des défic·its d'ex-
portation qui risquent de désorganiser les efforts de développement.
_ _0_-..
~_.
C'est, compte-tenu de cela que la Côte d'Ivoire suggère que soit
recherché dans le cadre des institutions de Bretton WOODS la mise
"
( en oeuvre de toutes les formes possibles de financement compensa-
toire.
1
;

- 243 -
L'objectif à atteindre est que les pays sous-développés puissent
bénéficier de prêts compensatoires qui soient modulés selon leur
situation,à court, moyen ou long terme, ces prêts étant liés aux
fluctuations des recettes d'exportation tirées des produits de
base.
Ainsi, les préoccupations ivoiriennes, en matière de réforme
du système monétaire international, rejoignent bien son souhait de
voir les marchés des produits de base.s'organiser, les deux ques-
tions étant deux aspects d'un même phénomène : la détérioration
des Termes de l'Echange.
La thèse ivoirienne a trouvé un écho favorable dans la poli-
tique française dans ce domaine, puisque celle-ci est attachée
également au principe de l'organisation volontaire des marchés
internationaux au moyen d'accords produit par produit.
La Côte d'Ivoire peut donc, de ce point de vue, bénéficier de
l'appui de la France dans ce type de négociations économiques
internationales, même si les intérêts fondamentaux des deux pays
ne peuvent être objectivement convergents, l'un étant consommateur
et l'autre exportateur.
Cependant, la solidarité au sein de la Zone Franc jouant,
peut devenir un atoOt non négligeable pour elle.
Vue sous l'angle de la stratégie ivoirienne, une telle "Alliance"
ne semble pas contradictoire.
Car de tout temps, la Côte d!Ivoire a toujours voulu la coopéra-
tion avec les pays industrialisés pour la recherche du Nouv·el
Ordre économique international. Aujourd'hui encore, elle entend,
tout en situant son action dans les exigences nouvelles 4u Tiers-
Monde, po~rsuivre cette politique du pragmatisme, de réalisme.
Mais la question de l'aide, tout comme les conditions de la valo-
risation des produits de base, est étroitement liée à la réforme
du système monétaire international.

- 244 - .
t .
c) LA COTE D'IVOIRE ET LA PROBLEMATIQUE DE L'AIDE EXTERIEURE
---------------------------------------------------------
AU DEVELOPPEMENT.
Sur la seine mondiale, le thime de "l'aide aux pays en voie
de d6veloppement tt a 6t6 de tout temps l'une des pr6occupations
majeures de la Communaut6 Internationale. Et, naturellement, selon
que l'on se trouve dans le camp des pays développ6s ou dans le
groupe des pays pauvres ou sous-d6velopp6s, les r6actions varient
consid6rablement.
I.:·~
ë
Mais le d6bat fondamental tourne moins aujourd'hui autour du prin-
~
cipe même, de la nature de l'aide qu'autour de la fo~me sous la-
quelle se pr6sente celle-ci.
En effet, à l'inverse de la Coop6ration bilatérale par laquelle
l'Etat industrialis6 exerce directement son influence politique
culturelle et id601ogique dans le pays b6n6ficiaire, la Coop6ra-
tion multilat6rale d6nationalise pr6cis6rnent l'aide en lui donnant
un caractire anonyme. De ce fait, elle a la faveur de la Côte d'I-
i
(22)
.
I l '
d
d
l
vo re
qU1 pense quIe
e prevau ra
e p us en plus.
Mais la plupart des puissances donatrices répugnent à cette forme
d'aide, même s'ils ne le disent pas ouvertement comme le.Gouverne-
ment de la République Française.
Celui~ci se d6clare attaché à l'aide bilat6rale qui serait
p~us efficace, moins on6reuse, rigide e~ arbitraire que celle qui
se fait avec un ensemble de pays. Le Pr6sident POMPIDOU (alors
Premier Ministre du Gouvernement Français) avait, le 10 Juin 1964
. devant l'Assemb16e Nationale, bas6, construit son argumentation sur
d'abondants exemples qu'il a repris par la suite: ici, des orga-
nismesinternationaux, pourtant bien rodés, envoient pour étudier
les conditions d'enseignement dans un pays francophone des experts
qui ne parlent pas le français et ne connaissent pas les m6thodes
d'enseignement
de la France; là, d'autres établissent des plans
excellents moins ruineux pour des Etats mis6reux ;
(22) - Y. BERTHELOT, L'aide doit contribuer au développement,
1"
in Projet, n° 50. D6cembre 1970. pp. 1182-1191.
;
~

ailleurs "un coopérant de l'U.N.E.S.C.O. codte deux fois plus
cher en matière d'éducation qu'un coopérant françai~2T g!~ln, .
l'aide multilatérale est elle aussi politique : dans celle des
Nations-Unies des influencies et des tendances politiques sont
perceptibles, notamment dans la répartition.
Mais, que dire de l'aide de la Communauté Economique Euro-
péenne à laquelle la Côte d'Ivoire est associée depuis longtemps
(YAOUNDE I, YAOUNDE II, LOME l, et bientôt "LOME II'') ?
Les dirigeants ivoiriens sont en contradic.tion avec le Président
POMPIDOU. En effet, tant le Chef de l'Etat ivoirien que son Minis-
tre des Affaires Etrangères affirment que cette assistance n'est
pas "entachée de considérations politiques".
Certes, l'association tend à réduire les privilèges initialement
accordés à la France dont la position n'est· plus dominante, sou-
veraine, juridiquement tout au moins, Car les faits sont "têtus"
et les habitudes tenaces. Mais il de~eure que les pays Africains
ont été "soumis à des influences politiques de par leurs liens
avec le l-1arché Commun ••• des exemples montrent qqe l'Association
les a empêchés de ratifier des traités d'Etat qui étaient indé-
.
(23)
s~rables aux yeux des Allemands ll

L'indépendance de ces Etats est" liée à l'élargissement de la C.E.E.
A ce propos, la Côte d'Ivoire n'a eu aucun complexe •
. Elle s'est faite à l'idée que l'indépendance politique va de pair
avec l'indépendance économique (on retrouve ici son combat afri-
cain) •
Celle-ci ne peut exister que s'il y a celle-là et réciproquement.
Le Président Houphouet-BOIGNY parlant de la neutralité absolue,
a fait remarquer "qu·!l faut pour tout développement avoir un
cadre. Sans attendre que nous ayons en main, et c'est vers cela
que nous tendons, le contrôle effectif de notre économie qui exige
la formation de nos cadres avec le concours de ceux-là mAmes qui
contrôlent encore notre économie, donc, sans attendre il faut,
pendant qu'il est encore temps, réaliser la neutralité.
(22 bis) - M. Georges POMPIDOU, Conférence de Presse du 10 Jan-
vier 1972.
(23)
- M.E.WIRSING, Archives de l'Europe, nO 3. 1969. PQr;!. .

- 246 -
Sinon, 'ce serait trop tard. Votre économie, où en sera t-elle,
dans une Afrique anarchique dominée par le~ factions ? dans une
Afrique où, parce que vous êtes communiste, voua n'avez de frères
qu'au-delà de l'Afrique avec des communistes non-africains et si
vous êtes non-~ommuniste, vous n'avez de frères' qu'en dehors de
l'Afrique
Nous devons éviter cette situation. De plus, l'indépendance totale
appartient-elle vraiment i
un Etat? L'essentiel n'est-il pas que (24)
les "limitations de souveraineté se fassent en toute souveraineté" ?
Nous' pouvons nous interroger sur le sens de la "neutralité
absolue" que préconise M. Houphouet-BOIGNY ?
En réalité, la neutralité ivoirienne semble singulière, voire en
contradiction avec son choix nettement affirmé en faveur de l'Oc-
cident : le Gouvernement ivoirien estime d'ailleurs qu'il est dif-
ficile de comprendre (tolérer s'entend) l'attitude des Etats-Unis
qui maintiennent en vie les régimes les plus marxistes et les plus
sinophiles d'Afrique, si ce n'est en admettant une certaine poli-
t "
h
tOI
• l
F
(25)
~que
os ~ e, a
a
rance.
Il semble toutefois que les avantages de l'aide des pays de
l'Est aient attiré à un moment donné les dirigeants ivoiriens
le monopole du Commerce d'Etat, la planification assurent la réa-
lisation de contrats d'importation et d'exportation à long terme
convenant à des'Etats qui, pour l'écoulement de leurs produits
ont besoin de garantie de stabilité. (26) Cette opinion permet
d'expliquer, partiellement du moins, l'établissement et la rupture
des relations diplomatiques avec MOSCOU. Le Chef de l'Etat sem-
blait la confirmer dans cet extrait révélateur, significatif de
sa Conférence de Presse du 28 Avril 1971 : "L'UDion Soviétique a
passé un an en Côte d'Ivoire. C'est un grand pays. Certes, la
Côte d'Ivoire n'a pas l'habitude de quémander, de demander.
L'Union Soviétique a passé ici un an sans nous proposer une baguette
d'allumette. Partout où elle trouve des oreilles beaucoup plus
attentives à son idéologie, elle fait de grandes choses. Ici, l'Am-
bassadeur d'U.R.S.S. n'a distribué que des volumes de communisme,
avec l'intention d'acquérir des hommes à l'idéologie communiste".
(24) - M. DOUvDOU THIAM, La Politique Etrangère des Etats Africains.
P.U.F. PARIS. 1963. p. 110.
(25) - Çf. Année Africaine. 1966. A. PEDOYE. PARIS.1968, p. 258.
(26) - H. Léo HAHON, Les Nouveaux Etats dans les relations inter-
nationales. A. COLIN, PARIS 1966, p. 369.

Elle donne en outre une signification au propos tenu par le
. Hinistre des Affaires Etrangères, en 1970 : ,iNos relations en ce.
domaine ne sont pas guidées par des considérations idéologiques,
car nous ne sommes ennemis d'aucun régime, d'aucune idéologie.
Seules, les contingences et les nécessités de notre développement
économique et social déterminent le choix des amis, amis avec les-
quels nous
voulons établir une politique de coopération sur la
base de la confiance, de la loyauté et de la fidélité".
Unetelle démonstration, un tel "militantisme ivoirien" en
faveur du monde occidental, ne pouvait laisser indifférents les
Etats-Unis d'Amérique qui assument la mission de "pompier volon-
taire" dans le monde partout oÙ un "régime démocratique" prend feu
aussi le Président EISENHOWER s'engagea-t-il à étudier favorable-
ment les concours qui lui seraient sollicités.
Il est vrai que la Cete d'Ivoire, en réprouvant le neutralisme
positif a éliminé du même coup la possibilité pour elle de cumuler,
par une politique de bascule ou de "valse-hésitation" l'assistance
extérieure fournie par et le monde communiste et le monde capitaliste.
Elle a renoncé à "mendier un peu ••• par-ci et un peu ••• par-là à
des conditions dictées par d'autres" selon la formule du Président
NYERERE. Au lieu donc d'un double chantage, elle veille à ce que
son choix. lui profite. En 1959, M. Houphouet-BOIGNY demanda aux
Américains de ne pas aider "les Africains qui ont ••• obtenu l'aide
des Communistes. Nous qui sommes vos amis, qui avons déjà choisi
d'être à vos côtés au sein du monde occidental, nous devons pouvoir
compter sur vous".
Quant à M. Philippe YACE, Président de l'Assemblée Nationale et
Secrétaire Général du P.D.C.I- R.D.A., il trouve que l'assistance
américaine à la Guinée de SEKOU TOURE est une erreur car ce dernier
"par son chantage a obtenu une aide dix fois supérieure à celle de
la Cete d'Ivoire qui est cependant parfois qualifiée d'instrument
des impérialistes".
1
t1
1

- 248 -
Bien qu'elle n'ait pas de complexe, la Côte d'Ivoire tient à
.
sauver son honneur et/ou sa dignité par des moyens autres que les
concessions économiques et politiques, cherche à atténuer la dépen-
dance résultant de la Coopération, telle qu'elle l'a envisagée jus-
qu'ici.
Préférant le commerce à l'aide, selon le mot de R. EREBISCH
("trade, not· aid" disait celui-ci à la C.N.U.C.E.D. l
à GENEVE en
1964), elle croit que les pays développés doivent, si réellement
ils entendent aider au développement économique, social, et culturel
du Tiers-Monde, prendre des mesures tendant à améliorer les possi-
bilités d'échanges. Le Chef de l'Etat, observant que les prix de vente
et de transport des matières premières sont articulés et définis sans
la participation des pays sous-développés, n'hésite pas à dénoncer
ce qui apparatt bien comme une duperie : "il y a parfois une certaine
hypocrisie à vouloir débattre en commun de l'amélioration quantitative
et qualitative des mécanismes et des modalités de la coopération inter-
nationale alors que continuent de se décider ainsi de ~anière unila-
térale, les conditions d'exploitation de nos richesses naturelles
comme celles de nos besoins en produits d'équipement".(27)
Ces dispositions qui rendront l'aide moins importante, inutile
à terme sont :
une stabilisation des prix des produits à un niveau raison-
nable, rémunérateur ;
- une plus large ouverture des marchés des nations nanties p~r
l'abaissement des barri~res de tarifs douaniers
"l'abandon des taxes contraires au principe du traitement national",
la renonciation aux subventions aux exportations et aux conditions
discriminatoires de transports (transports maritimes notamment);
"une organisation concertée des échanges et de certains mécanismes
. t ·
,,( 28) c'
.
d'
' .
d
mone a~res •
est la strategie d'in ependance econom~que
e la
Côte d'Ivoire.
(27) - M. Houphouet-BOIGNY, Message à la Nation le 6 Aoat 1971.
Fraternité-Matin du 13 Aoat 1971.
(28) - J.B. AMETHISR ; L'Exportateur ivoirien, de décembre 1972,
(Centre ivoirien du Commerce Extérieur d'ABIDJAN). p. 27.

- 249 -
La Coopération économique régionale participe aujourd'hui du
même principe, de ce souci de se libérer tout en prospérant, de ne
pas se contenter de recevoir uniquement l'aide, mais d'en' dispenser
en considération de la relativité du développement et du sous-déve-
loppement. Les intérêts économiques et politiques coïncident ici
avec une certaine générosité. Cette coopération régionale s'adres-
sait de prime abord aux Etats Africains francophones; maintenant,
elle s'ouvre de plus en plus vers les pays africains d'expression
anglaise au premier rang desquels il fautciter,le Libéria et le
Ghana (encore que le régime 'révolutionnaire actuel se 'réclamant de
N'kRUMAH comme père spirituel inquiète sérieusement les dirigeants
témoin le passage difficile des frontières ivoiro-ghanéennes ••• ).
L'objectif de la Cate d'Ivoire est, on l'a vu, de se trouver
"engagée dans plusieurs systèmes de coopération régionale d'exten-
sion géographique et d'intensité différentes",et de jouer de par sa
situation, un "rele de charnière entre ces différents systèmes et
de pele potentiel de regroupements ul térieurs plus vastes".
Mais, ce qui fait l'originalité de la politique ivoirienne dans ce
domaine à tous les niveaux -régional comme multilatéral-, c'est le
sentiment de fidélité et de loyauté, le respect de la "parole donnée
après négociation, après accord", quelle que soit la forme ou la
nature de la Coopération ou de l'aide.
La Côte d'Ivoire pense que les pays capitalistes d'Europe, les
Etats-Unis, le Canada, le Japon, la Chine de Formoze ••• ne cherchent
à imposer aucune doctrine: l'amour de la liberté et de la démocra-
(29)
.
tie qu'elle partage avec eux les rapproche.
Au pire elle s'ex-
pose à des concessions et à des pressions politiques (qu'elle déclare
ne pas admettre pourtant). Ce sont elles qui confèrent d'ailleurs
une certaine valeur au mot "Coopération".
En effet, sa conception de l'honneur, son sens de la dignité
interdisent à la Côte d'Ivoire de recevoir sans rendre.
(29) - M. Houphouet-BOIGNY, discours du 15 Janvier 1962, EBUNEA
du 7 Ao~t 1968. p. 55.

Que peut~elle
rendre sinon des avantages et des statuts parti-
culiers, des privilèges d'achats d'un côté, "l'harmonisation des
politiques et des attitudes dans certaines circonstances de la vie
internationalen~~~ l'autre.
C'est ainsi qu'elle trouve normal que des avantages soient con-
sentis à la France pour l'écoulement de ses marchandises.
L'aide française comme l'aide américaine est profitable au pays dona-
teur. En ce qui concerne la France, quatre-vingts pour cent des som-
mes qu'elle affecte à l'aide au Tiers-Monde reviennent soit sous
forme de salaires payés aux techniciens, soit sous forme d'achats de
biens et de service ou de bénéfices réinvestis. Cette part monte à
quatre-vingt-dix pour cent pour les Etats-Unis.' Les dons et les prêts
sont généralement assortis de conditions obligeant les bénéficiaires
à utiliser les capitaux reçus dans les pays donateurs qui jouent
souvent le rôle de censeur économique par le contr~le des plans de
développement.
Par cette pratique, les pays riches font subventionner leurs expor ta -
t ·
.
t
b
i
"
. t
(31)
~onspaF~ce~xqu=t on
e,-;o n <Le J.cur as.~~s a.ncc ,H. Houphouet-BOIGNY,
dans son message de nouvel an en Janvier 1971 , attirait l'attention
sur la radicalisation des conditions d'octroi des prêts qui aggravent
la charge financière des pays bénéficiaires et aboutissent davantage
à la promotion du commerce extérieur du pays prêteur qu'au dévelop-
.
t d l · ·
t
(32)
pern en
e ce u~ qU1 emprun e.
'L'Etat industrialisé donne ain~i "un coup de fouet à ses entre-
prises non concurrentielles" car l'aide liée dérange les courants
commerciaux à leur profit. (33)
(30) - M. Maurice LIGOT, Les accords de coopération entre la France
et les Etats Africains et Malgache d'ex-
pression française.
Documentation française, PARIS, 1964, p. 60.
(31)
Sans compter qu'en l'absence d'offres concurrentes, les prix
de vente sont anormalement gonflés.
(32) - M. Houphouet-BOIGNY, Fraternité-Matin du 1er Janvier 1971.
p. 8.
fj
(33) - T. JolENDE
De l'aide à la recolonisation. Las leçons d'un é-
chec, SEUIL, PARIS 1972, p. 72.

251
-
Ces concessions économiques ne s'accompagnent-elles pas d'a-
vantages politiques,? La Coopération avec l'Occident serait-elle
exclusive de toute condition ou considération "idéologico~politique"
ainsi qu'on le laisse croire en Côte d'Ivoire?
A ce propos, est révélatrice la réaction des Américains au vote en
Novembre 1971 sur la question de la représentation de la Chine Popu-
laire aux Nations-Unies. Le Président KENNEDY l'avait reconnu et
critiqué: "Qu'il survienne des incidents dans un pays d'Afrique du
Nord, et on parlera d'une aide économique pour résoudre cette crise •••
Qu'il se produise une crise économique en Inde qui mette en danger'
la démocratie aussi bien en Inde que dans toute l'Asie, et nous con-
sentirons à l'Inde un prêt fmsuffisant pour la durée d'une seule an-
4
née ••• Cette politique ••• est à la fois co~teuse et inefficace".(3 )
L'aide aux pays sous-développés n'est pas une fin en soi ; elle est
principalement un facteur du conflit Est-Ouest. Elle détermine la
forme des gouvernements qui s'établissent dans ces Etats pauvres,
dépendants, puisque la menace de sanctions économiques est une garan-
tie de docilité politique.
Spécialement l'octroi de l'aide occidentale est conditionnée par des
préoccupations commerciales, stratégiques, et politiques.
C'est pour cela que l'assistance bilatérale,malgré les efforts
entrepris en vue de "multilatéraliser" la coopération, semble conti-
nuer d'être prépondérante. Mais, la Côte d'Ivoire en demeurant 'fidèle
aux multiples accords bilatéraux qu'elle a conclus avec chacun des
pays amis de l'Occident n'en accorde pas moins sa préférence à l'aide
multilatérale, surtout quand celle-ci s'adapte aux objectifs priori-
taires de ses plans de développement.
Au-delà de ces thèmes classiques de discussion entre les pays
industrialisés et les pays du Tiers-Monde, les revendications de ces
derniers portent de plus en plus sur de nouveaux thèmes depuis quel-
ques années. La question du transfert de technologie et le "nouvel
ordre maritime mondiale s'imposent aujourd'hui dans le dialogue
Nord-Sud comme des composantes essentielles du projet du "Nouvel
1
Ordre Economique International".
Il paratt intéressant de voir comment la diplomatie ivoirienne les
fi
conçoit, les appréhende.
(34) - M.j.F. KENNEDY, Stratégie de la Paix, CaLMANN LEVY, PARIS,
1961, p. 70.

- 252 -
SECTION II
- LES SENSIBILITES IVOIRIENNES FACE AUX NOUVEAUX
THE~ŒS DE REVENDICATION DU TISRS-MONDE.
.~
Le concept de "Nouvel Ordre
.
Economique
05j'
International"
..•..
se nourrit tout à la fois des mystiques tradi tionnetles du dévelop-
.,~'t
pement et des thèmes récents. Tout comme la Côte d'Ivoire a eu l'oc-
'.~
casion de définir ses positions et ses vues fondamentales sur la
,il
manière de créer les conditions commerciales et monétaires du déve-
'.1il
loppement économique, qui permettraient de libérer les pays sous-
~t
développés des contraintes et rigueurs de l'aide extérieure, elle
est partie prenante, à l'heure actuelle, à toutes les négociations
pour l'élaboration d'un nouveau Droit de la Mer ("Nouvel Ordre Ma-
ritir:Ie Hondial"), ou pour promouvoir le processus de transfert de
technologies de pays industrialisés à pays soœ-développés ("Nouvel
Ordre Technologique" ou "culturel"), sans lesquels le dialogue
Nord_Sud(36) ne serait qu'un slogan vide.
'L'idée de la convergence des intér~ts, la notion de l'inter-
dépendance, qui appellent les partenaires de l'économie interna-
tionale à la coopération en vue de créer, d'inventer un ordre nou-
veau, demeurent présentes dans les préoccupations des responsables
ivoiriens et orientent leur démarche dans le Dialogue Nor(:-Sud.
Comment se caractérise ici cette diplomatie ivoirienne toute
. entière tournée vers le développement ? Pour répondre à cette ques-
tion, on peut chercher à identifier, une fois encore, l'acteur ivoi-
rien à travers les grandes Conférences mondiales, relatives à ces
thèmes de re~endications d'un type nouveau: le "nouvel ordre mari-
time mondial" et la question du transfert de Technologies.
(5) Cf.
H. DUMAS, "Qu'est-ce que le Nouvel Ordre Economique
International" ? In Tiers-Monde. 1976.
Tome XVII - nO 66 Avril-Juin 1976. p. 265.
,
P. LAURENT, "Vers un N.O.E.I.", Projet mars 1975. nO 93
,
pp. 255-263.
.'1
SAHIR MaN, "Pour construire le système mondial, ne faut-
il pas d'abord le détruire" ? in Le Courrier
Octobre 1976. U.N.E.S.C.O. PARIS.
~
"Contribution de l'U.N.E.S.C.O. à l'instauration d'un
Nouvel Orire Economique International : rapport du Direc-
teur Général sur la mise en oeuvre de la résolutiop 19 cl
9.1". Point 14 de l'ordre du jour provisoire. Conference
Générale ~OO Session, PARIS 1978. 20 c-20c/12 5.09.1978.
(36) - "Dialogue Nord-Sud". La Documentation franliaise, ~n Problèrpes.
politiques et sociaux.N°296,29 Octobre 1970.!Doss1er const1t~~
pp .... ,44.
par u. CAYRE).
!

- 253 -
a) LA COTE D'IVOIRE DANS LES NEGOCIATIONS INTERNATIONALES
------------------------------------------------------.
POUR LE TRANSFERT DES TECHNOLOGIES.
----------------------------------
"Le'transfert de technologie,,(37)en matière d'industrialisa-
tion et l'ouverture des marchés des pays développés aux produits
manufacturés dans les pays en voie de développement, constituent un
problème majeur dans le dialogue Nord-Sud.
Ils sont devenus l'une des revendications prioritaires, principales,
qui figurent notamment dans le "Programme global intégré", comme im-
portante tête de chapttre (C.N.U.C.E.D. IV).
Dès le 17 Novembre 1966 déjà, l'Assemblée Générale des Nations-
Unies adoptait la résolution 2152 portant création de l'~.N.U.D.I.
(Organisation des Nations-Unies pour le développement industriel).
C'est donc, lors de la .première Conférence extraordinaire de
l'O.N.U.D.I. (alors dépendante du P.N.U.D : Programme des Nations-
Unies pour le développement) à VIENNE le 8 Juin 1971, sur l'insis-
tance des pays en voie de développement, que la Côte d'Ivoire déve-
loppa sa conception et définit sa position sur le problème de trans-
fert de technologies, position qu'elle précisera à la deuxième Confé
8}
r3
rence du même organisme international, le 28 Mars 1975 à LIMA (Pérou).
.
Cette dernière réunion se tenait au moment où l~ thèse de la crois-
sance industrielle considérée comme une priorité, sans être remise
fondamentalement en question, tendait néanmoins à perdre le monopole
de cette qualité au profit de l'idée que, dans le processus de déve-
loppement, le problème de la répartition des revenus ne doit pas être
considéré comme secondaire. Est-ce à dire que l'O.N.U.D.I qui visait
à réaliser l'objectif d'industrialisation dans les pays envoie de
développement devrait mettre désormais une sourdine, momentanément,
à ses activités?
(37) - Sur la notion de "Transfert de technologie" voir principale-
ment :
- Robert AYRES : "Prévision technologique et planification à
long terme" Editions Hommes et Techniques.
PARIS 1972.
- Samir AMIN
"Impérialisme et sous-développement en Afrique"
Editions ANTHROPOS. 1976.
1
;
- P. LAURENT : "Le Transfert des Technologies, un nouveau terme
'
de l'Echange, Projet nO 93, Mars 1975, pp.289-293.'
(38) - Fraternité-Matin du 11 Février 1979. P. 22, mais voir également
- R. MABRO, L'industrialisation du Tiers-Monde. in "Projet"
nO 50. Décembre 1970. p. 1172.
- P. LAURENT, Industrialiser le Tiers-Nonde : La Conférence
de Lima. in Projet nO 95, Mai 1975.pp.582 et suive

- 254 -
Fallait-il ériger.l'O.N.U.D.I~ en institution spécialisée et
souveraine ?
Ces questions institutionnelles ont un lien avec la problématique
globale de la Coopération industrielle, puisqu'elles engageaient le
débat précis sur le transfert des technologies ; et dans la mesure
:,:-' "
où la COte d'Ivoire a eu sur celles-ci des opinions propres, il est
utile de les évoquer, pour l'intelligence de la situation.
On peut établir, en effet, dans quelle mesure l'originalité de
la formule proposée par l'O.N.U.D.r. répond au souci de pragmatisme
ivoirien, aux objectifs nationaux de ses programmes de développement
économique.
Les négociations dites "industrielles" à l'échelle du monde,
se déroulant notamment sous l'égide de l'O.N.U.D.r. (par opposition
aux tentatives de solutions régionales au niveau eurafricain ou
C.E.E./A.C.P. par exemple) ont pour but d'établir les principes fon-
damentaux de l'industrialisation et de définir les moyens d'une ac-
tion d'envergure dans le cadre de nouvelles formes de coopération
internationale. Malgré l'unanimité apparente sur la nécessité de
l'industrialisation, le débat laisse apparaître souvent certaines
divergences entre nations développées et pays sous-développés, mais
aussi des d1iva~es entre ces derniers eux-m~mes, dans la mesure où
certains d'entre eux demeurent moins portés à vouloir réaliser leur
processus d'industrialisation sans le concours des pays développés.
Pourquoi la course à l'industrialisation? Ne peut-elle s'implanter
comme une suite logique du développement de l'agriculture, des ef-
forts d'éducation, de l'augmentation du niveau de vie et des besoins
des nationaux? Ces interrogations ne semblent pas dépassées et
continuent d'avoir cours dans le public.
Les grandes rencontres internationales sur le thème de l'industria-
lisation, celles où s'opposent pays pauvres et pays riches, connais-
sent, à ce propos, des débats toujours passionnés.
L'importance de l'industrialisation dans la stratégie de développe-
ment économique, si elle a fait souvent l'unanimité entre partenai-
S
~1
res de l'économie internationale, il a'est toujours trouvé par contre, i.'
des conceptions qui ont mis en garde les pays en voie de déve1oppe-
1
ment, contre une industrialisation voulant "bra1er les étapes".
i

-255 -
Pour la Cate d'Ivoire, il 1 a des évidences qu'il est impos-
sible de nier: par exemple, il ne fait aucun doute que la fron-
tiireentre pays riches et pays pauvres correspond exactement i
la
division entre pays industrialisés et paya non-industrialisés, que
l'industrialisation est le facteur le plus dynamique qui intervient
dans le développement d'ensemble d'une société, d'un Etat; c'est
elle qui entra!ne les autres moteurs de ce développement, de la
mutation.
Cette position ivoirienne de principe, se fonde sur une réalité
socio-économique internationale : les pays en voie de développement
(au nombre desquels figure la Cete d'Ivoire), s'ils rassemblent
quelques 70 % de la population du globe, ne, produisent que 7 % des
biens manufacturés dans le monde. Ces chiffres masquent des inéga-
lités encore plus criantes: dans les 7 %, la part de l'Afrique
n'était que de 1,8% en 1972.(39)
A quel horizon, peut-on envisager, dans pareilles conditions, avec
réalisme ce Nouvel Ordre Economique International dont il est ques-
tion dans toutes les enceintes internationales ?
L'inquiétude qu'inspire cette situation est telle qu'on peut,en
effet, se demander si les pays en voie de développement pourront
obtenir une part plus équitable de l'activité industrielle mondiale,
même s'ils atteignent les objectifs de croissance arrêtée pour la
deuxiime décennie du développement.
La Cete d'Ivoire estime, par conséquent, que l'O.N.U.D.I., loin .de
mettre momentanément une sourdine à ses activités, doit au contraire
proposer des remides, des solutions concrites au problème del'in-
dustrialisation, et, c'est avant tout aux pays développés d'accepter
la coopération en modifiant profondément leurs politiques et leur~
structures économiques, afin que l'objectif de la Deuxième décennie
du développement des Nations~Unies ne soit pas compromis.
Ils doivent accepter d'établir des relations justes et équitables
entre les prix des matières premières, des produits de base expcrt6s
~ar les pays en voie de développement et ceux des denrées alimen-
taires et des biens d'équipement qu'ils importent.
(39)
Statistiques de l'O.N.U. Ministire du Plan-Cete d'Ivoire.
(Document imprimé de· 85 pages). pp. 30-40.

- 256 -
On est en présence d'un des points qui soulèvent le plus d'ob-
jections de la part des pays développés.
On sait que la Cate d'Ivoire a toujours placé, de manière prio~
ritaire cette question au coeur des rapports entre pays développés et
pays sous-développés, et si elle conçoit qu'il est pour le moment
techniquement difficile de mettre au point un mécanisme adéquat pour
la résoudre, la détermination des Termes de l'Echange a un effet
limitatif trop important sur les politiques d'industrialisation des
pays pauvres pour qu'on la passe sous silence. Il faut parler au
contraire, dès maintenant, de ce transfert de technologies.
En effet, la Côte d'Ivoire met un accent particulier sur ce
dernier qui constitue véritablement l'enjeu des "négociations indus-
trielles".
Dans la "Déclaration d'ALGER", acte final de la Conférence ,prépara-
toire ministérielle du groupe des "77", en Février 1975" en vue de la
réunion de LIMA (O.N.U.D.I), les pays en voie de développement deman-
daient expréssement qu'en m~me temps que le transfert des ressources
financières, les pays développés acceptent de procéder à un transfert
de ressources techniques pour accélérer l'industrialisation des nations
pauvres: il ne sert à rien par exemple d'ouvrir son marché aux pro-
duits manufacturés si ceux qui doivent les produire manquent de moyens
techniques (technologies plus cadres techniques) pour profiter de
cette offre. Or, les pays développés ont répondu, en choeur, 'que la
technologie n'était pas une affaire de Gouvernement et qu'ils ne pou-
.aient donc s'engager à la transférer. Pourtant, l'industrialisation
reste la production de biens manufacturés; mais, c'est surtout la
production de ces biens par les nationaux, grâce aux connaissances
acquises, car c'est ainsi seulement qu'on peut induire un dévelop-
pement autonome("au to-centré"). Dans ce sens, le Gouvernement ivoirien
multiplie les établissements de formation technique sur le plan natio-
nal (ou envoie de nombreux contingents d'étudiants à l'étranger),
1
j
/
estimant qu'une stratégie industrielle n'a de chances d'aboutir que
si l'on se donne les conditions internes pour recevoir la technologie
ainsi transférée.
Il pense qu'au niveau international notamment, on devrait concrétiser
1
,
le transfert par la mise à la disposition des Pays en voie de dévelop-
pement des conditions avantageuses des technologies les plus renta-
ble~ (et adaptées !) pour la transformation des matières premières
locales, ce qui répondrait à la raison d'être de l'O.N.U.D.I.

- ~57 -
Car se réfugier derrière les législations nationales pour le
refuser aux Pays sous-développés, c'est vouloir perpétuer l'ancienne
division internationale du Travail.
Il faut dire que dans ce débat, si la Côte d'Ivoire a émis des
opinions, exprimé une certaine conception, en matière d'industriali-
sation, on ne peut pas en conclure à une position ivoirienne vraiment
particulière.
D'abord, elle a participé à la Conférence des "77" à ALGER en Février
1975, destinée à préparer la rencontre de LIMA entre pays développés
et pays en voie de développement. Les principaux problèmes intéres-
sant le Tiers-Monde la concernent. Elle n'a fait donc que mettre l'ac-
cent sur les questions qui lui paraissaient les plus importantes et
qui pouvaient, à son avis, avoir une influence concrète sur le déve-
loppement industriel. Il est vrai que dans un forum de 114 pays les
points d'intérêt sont forcément divers : certains insistent sur la
riposte collective que les pays pauvres pourraient opposer, en cas
de menaces ou d'agression (du type de celles de KISSINGER à l'égard
des pays arabes exportateurs de pétrole en 1973), par suite de l'exer-
cice de leur souveraineté sur leurs ressources naturelles.
D'autres, ayant fait des expériences malheureuses demandent une pro-
tection internationale efficaçe, un reCOurs contre les firmes multi-
nationales qui ne respecteraient pas leurs engagements quant à la
maintenance et aux performances des usines qu'elles livrent.
Les questions qui tenaient le plus à coeur à l'acteur ivoirien ainsi
qu'à la majeure partie des pays étaient essentiellement le transfert
de Technologies, la mise en place d'un Fonds du Développement Indus-
triel (comme celui déjà mis au point pour le développement agricole
F.I.D.A), l'abrogation de l'ancienne division internationale du Tra-
vail et, enfin la transformation de l'O.N.U.D.I. en une Agence Spécia-
lisée de l'O.N.U. à l'instar de la F.A.O. ou de l'U.N.E.S.C.O, avec
autonomie administrative et d'exécution réelle qui lui permettrait,
grâce à un apport financier accru, de remplir sa fonction d'impulsion.
Cette opinion était refutée par les pays développés voulant maintenir
l'organisme dans ses structures (tel qu'il était rattaché au P.N.U.D):
on voit que l'enjeu était important; derrière la querelle juridique
il y avait bien une divergence de conception entre les deux groupes
de pays, sur les moyens de la mise en oeuvre d'un développement in-
dustriel sur le plan international.

1
- 258-
~
D'autre part, il est éyident que le problème de fond auquel
se heurtent toutes les tentatives des pays sous-développés pour
sortir de leur sous-industrialisation, reste l'inéluctable dété-
rioration des Termes de l'Echange dont le lien avec le transfert
de technologie est frappant
Comment, en effet, ces pays utiliseraient-ils le produit de
leurs exportations de denrées agricoles ou minières peu ou pas
transformées, pour acquer~r des biens d'équipements indispensa-
bles à leur industrie ?
Comment acquérir ces matériels si des productions dites de base
fluctuent chaque jour sur les marchés internationaux, alors que
les objets manufacturés, les machines en particulier, ne cessent
d'augmenter, au niveau de leurs prix ~'achat ? Autant de questions
qui" rebondissent sur les tables de négociations à chaque rencontre
internationale.
La Côte d'Ivoire préconise de s'attacher maintenant à recher-
cher les conditions pratiques d'accélération du processus d'indus-
trialisation : pour entrer de plein pied dans la réalité d'aujour-
d'hui et surmonter l'écart technologique (Gap) entre les deux types
de sociétés, il faut acquérir par tous les moyens cette maîtrise
technique.
Ceux qui la possèdent déjà accepteront-ils d'effectuer un tel trans-
fert ? Les responsables ivoiriens affirment que rien ne sert de
déplorer la mauvaise répartition des richesses de l'humanite, si
l'on ne prend jamais sur soi de faire les démarch~s pour y remédier.
Volontarisme? En ce domaine, comme dans bien d'autres, la Côte
d'Ivoire, tout en continuant de faire confiance en l'action des
organisations internationales, telles l'O.N.U.D~I., la F.A.O,
l'U.N.E.S.C.O. (dans le domaine. de l'industrie, de l'Agriculture,
de la Science, la Culture et l'Education), entend progr~sser plu-
tôt en actes qu'en paroles. Les polémiques, du haut dès grandes
tribunes internationales ne la passionnent nullement.
Projet par projet, elle négocie, étudie le développement de ses
industries.
Ainsi, en même temps qu'en marquant sa présence dans les discus-
sions théoriques, lors des rencontres internationales, elle préfère
adopter d'autres méthodes de contacts, plus directs, plus pratiques
avec les experts et représentants de ces organisations spécialisées.

- 259 -
D'oa elle se
s6ueia
avant tout que celles-ci aient une
représentation ou une antenne sur son sol, ce qui est une manière
de faciliter la coopé~ation internationale pour le développement
(c'est le cas notamment del'O.N.U.D.I, de l'U.N.E.S.C~O., de la F.A.O. ~
de la B.I.R.D. et du F.M.I. etc ••• ).
:1
Les demandes de la Côte d'Ivoire dans le domaine du transfert
1
. ~
de technologie sont en rapport direct avec les impératifs de son
programme de développement. Et l'on ne peut comprendre totalement
1
l'attitude ivoirienne dans ce débat, si on ne ~rend pas la mesure
de l'action de l'O.N.U.D.I. dana la réalisatiort des objectifs prio-
1
1
ritaires du Plan (1976-1980).
1
Présente en Côte d'Ivoire depuis 1970, l'O.N.U.D.I. a d'abord concen~
tré son action sur les programmes de développemént industriels
conduits par le Bureau de Développement Industriel (B.D.I) ;
un accord conclu entre le Gouvernement ivoirien et l'O.N.U.D.I,
le 2 Juin 1970, (40)permettait à celle-ci de mettre à la disposi-
tion"du B.D.I, dans le cadre du Projet "Fonds Spécial du P.N.U.D.,"
un fonds spécial d'assistance.
Le B.D.I, dans l'accomplisseMent de ses fonctions d'études et de
promotion de nouvelles industries, recevait ainsi l'aide d'experts
internationaux. Aux termes du même accord, l'Office National de
Promotion d'Entreprise Ivoirienne bénéficie d'une assistance préli-
minaire dans le cadre de son programme des services industriels spé-
ciaux (programme de développement de domaine industriel et de créa-
tion ~'ateliers centraux d'entretie~ et de réparation, financement
de projets industriels de P.M.E. pour stimuler l'esprit d'entreprise,
un projet à long ter~e de coopération technique en matière de déve-
loppement industriel entre la Côte d'Ivoire et l'O.~.U.D.I).
Toutefois, le Gouvernement ivoirien entendait rendre de tels projets
conformes aux. objectifs du Plan de développement 1971-1975 (plan
quinquennal).
(40) - Ministère du Plan. Direction du Développement Industrie~.
Dossiers O.N~U.D.I/M.P. nO 25. p. 10. ABIDJAN.

26c
Dans le cadre donc du programme d'activités de l'O.N.U.D.I. pour
J,.a deuxième décenn~e des Nations-Unies pour l'e développement, le
Gouvernement acceptait une coopération avec cette institution spé-
cialisée qui consistait en un examen approfondi de la stratégie
du développement industriel qu'il venait d'adopter. Dans ce contexte,
les expériences réalisées feraient l'objet d'Une analyse et d'échan-
ges de vues périodiques. Pour institutionaliser cette coopération,
on a créé un Comité National de l'O.N.U.D.I, comprenant le Gouver~
nement et les entreprises intéressées par le développement indus-
triel, et qui a pour but de discuter des questions relatives aux·
problèmes industriels de la Côte d'Ivoire et de ses relations avec
l'O.N.U.D.I. La signature de ces documents essentielsrn~rque donc
la première étape d'une collaboration longue entre l'O.N.U.D.I et
le Gouvernement ivoirien qui confirme ainsi sa préférence d'une
approche pragmatique des questions économiques.
L'action, la formule de l'O.N.U.D.I, appratt en effet, comme
une originalité dans l'approche du problème du transfert de techno-
logie, pour plusieurs raisons: depuis la conclusion de l'accord
de 1970, cet organisme, par l'intermédiaire de ses experts (techni-
ciens et ingénieurs internationaux) suit et soutient les efforts de
l'Office de la petite entreprise ivoirienne (O.P.E.T.), du Centre
Ivoirien du Commerce Extérieur, et du B.D.I, pour promouvoir le
développement industriel ivoirien.
Son action consiste en l'étude des possibilités d'implantation de
'nouvelles industries, en la recherche d'investissements nationaux
et étrangers, en la promotion des produits ivoiriens sur les ,marchés
étrangers, la création de domaines industriels.
Dans cette perspective, en relation étroite avec l'O.P.E.T., l'O.N.
U.D.I. a entrepris une étude des secteurs professionnels de l'in-
dustrie qui doit conduire, par une meilleure organisation de ceux-ci,
à faciliter l'insertion et la réussite professionnelle de nouveaux
chefs d'entreprise ivoiriens, le domaine retenu pour la première
étape étant celui du secteur informel, non structuré (garage de
mécanique générale, menuiserie-ébénisterie-charpente, confection,
industries diverses: bâti:Jelt 8t r,:atériallx de construction, petites
industries alimentaires pour la valorisation régionale des produits
agricoles.

-
261 _
Certes, l'O.N.U.D.I. n'est pas un organisme de financement
(son unique faiblesse), mais elle est amenée à participer aux tra-
vaux facilitant l'obtention des financements. Par exemple, elle
appuye l'O.P.E.I. dans ses actions pour obtenir de la Banque Mon-
,;
"
diale un crédit d'aide aux P.M.E. industrielles en Côte d'Ivoire.
L'un des aspects positifs de ce programme pour la Cete d'Ivoire,
tient en ce que les projets industriels mis en oeuvre sont réalisés
non seulement à ABIDJAN, mais sur l'ensemble du territoire national
ce qui contribue aux efforts de décentralisation industrielle menés
conjointement avec les autres actions économiques pour une mise en
valeur mieux répartie, donc mieux équilibrée des ressources natio-
nales, cela étant l'une des conditions de l'intégration nationale
elle-m~me.
Enfin, le Conseil d'Administration du P.N.U.D.-O.N.U.D.I.
a approuvé en 1973, un programme quinquennal qui a apporté à la
eate d'Ivoire une assistance d'une valeur de 15 Millions de dollars
(3,75 milliards de F CFA), pour la période 1972-1976, les partici-
pations du Gouvernement s'élevant, pour la même période; à :
8.186.400.000
F CFA.(41)
Il faut rappeler que la vocation essentielle du P.N.U.D. est "d'ai-"
der les peuples à s'aider eux-m3mes" en énvoyant aux pays qui le
demandent des Techniciens qui viennent former les nationaux ~
place~ tout en s'efforçant, de concert avec ~UXt d'adapter les
connaissances aux conditions locales. Une telle action est, au sens
plein du terme, une coopération à caractère international, non liée"
à des intérêts de groupes internationaux ou privés.
De plus, les projets nationaux à la réalisation desquels le P.N.U.D.
participe sont choisis par les Gouvernements, dans lé cadre de leurs
propres programmes. La mise en oeuvre de chaque projet fait l'objet
de consultations, au niveau technique, entre les services compétents
du Gouvernement, le P.N.U.D, et les organisations spécialisées des Na-
tions-Unies,ces derni~res étant chargées de l'exécution sur le ter-
rain des interventions financées par le P.N.U.D.
Il y a donc une association étroite entre le pays bénéficiaire, le
P.N.U.D. et une organisation spécialisée qui peut
être l'O.N.U.D.I
la F.A.O., l'O.M.S., le but étant, semble-t-il, d'apporter une
contribution au développement général du pays.
(41) - Cf. "Industrie Africaine" revue publiée par le Comité Na-
tional pour l'O.N.U.D.I, nO 6, pp. 15-17, 1978.

- 262 _
Là méthode de travail est, par conséquent, originale, par
rapport aux traditionnelles "aides liées", qui ignorent trop
souvent les préoccupations ou les objectifs prioritaires des plans
~e développement économique des Etats demandeurs.
Elle semble mieux répondre à ce qu'attendait la Côte d'Ivoire, dans
sa qu3te de pragmatisme. On mentionnera à ce propos que le Progxamme
d'Education Télévisuelle, auquel participe le P.N.U.D. pour:
785.870.000 F CFA pour la formation et le recyclage des maîtres,
a été confié à l'U.N.E.S.C~O.
C'est elle qui est encore chargée de la création de l'Institut de
Recherche Pédagogique, aide chiffrée à environ 292.400.000 F CFA.
Il s'agit de rechercher la qualité de l'enseignement secondaire et
de le rénover de telle sorte qu'il puisse disposer d'un programme
adapté.
D'est un projet qui s'inscrit dans la recherche de conditions na-
tionales du transfert de technologie. Car, en définitive, un ensei-
gnement adapté, réformé, capable de former des cadres techniques
nationaux prépare plus ~ûrement les Etats sous-développés à recevoir
sur leurs sols les "usines clefs en main".
Le débat m~ndial sur le transfert des activités industrielles
des pays développés vers les pays en voie de développement est une
question pluridisciplinaire, car elle met en cause tout à la fois,
les ressources financières, techniques, et les mentalités, les
attitudes, les comportements des populations. On ne devient pas un
Chef d'Entreprise quand on veut et un Etat n'en stimule pas l'es-
prit par décret. Il y a un travail de base à accomplir, une. éduca-
tion à opérer dans une population aux croyances plus tournées vers
d'autres préoccupations que vers "l'efficience", les notions de
rentabilité, de productivité, qui sont les caractéristiques préci-
sément du progrès, f3cteur de mutation sociale.
Le "nouvel ordre technologigue mondial"
ne peut s'envisager sans
le "nouvel ordre culturel", l'ensemble constituant la base d'une
nouvelle pédagogie de la pratique des relations internationales.
La Côte d'Ivoire l'a t-elle compris?

- 263 -
Il semble qu'en inscrivant la réformê de son système éducatif
dans le sens d'un enseignement technique adapté, elle appréhende
mieux les facteurs qui permettront à long terme de réaliser le
transfert de technologie tant souhaité par les pays pauvres.
Cette démarche de la Cate d'Ivoire s'appuye sur sa propre
expérience de coopération au développement, soit dans le cadre
eurafricain, soit dans le cadre d'accords bilatéraux d'Assistance
Technique avec les principaux pays du monde industrialisé (Alle-
magne, France, Italie, Grande-Bretagne, Etats-Unis d'Amérique,
le Canada, etc •• ).
Autant la Cate d'Ivoire estime qu'un Code de Conduit~ sur le trans-
fert des activités industrielles, qui intéresse au premier chef
l'Afrique, est indispensable à la réorganisation, à la restruc'tu-
ration de l'économie internationale, autant elle est persuadée que
l'élaboration d'un "nouvel ordre juridique maritime" constitue
une dimension fondamentale du concept de "Nouvel Ordre économique
mondial".
Cette prise de conscience a conduit les pays africains à en-
visager une action commune au sein de l'O.U.A. en vue de leur par-
ticipation aux différentes sessions de la troisième Conférence
des Nations-Unies sur le Droit de la Mer. La Côte d'Ivoire contri-
bue, depuis la réunion de CARACAS, à définir et à faire prévaloir
dans ce nouveau type de négociation économique une stratégie commune
des Etats Africains.

- 264-
b)
LA COTE D'IVOIRE DANS LA RECHERCHE D'UN "NOUVEL ORDRE HARITlME
HONDIAL" ••
La quatrième session de la Troisième Conférence des Nations-Unies
sur le droit de la her (NEW-YORK - 3 Décembre 1973) s'est donnée
un objectif précis : élaborer un "Nouvel ordre mondial sur et dans
les océans", ep vue de favoriser une plus juste répartition des
ressources de la r-rer entre les divers membres de la Communauté
internationale.
La Côte d'Ivoire qui détenait à cette époque la "présidence
en exercice" du Groupe Africain de cette Conférence se donna pour
mission de défendre la position commune des pays africains en ma-
tière de droit de la Mer. Cett'e position découle des grands prin-
cipes contenus dans la Déclaration des Chefs d'Etat et de Gouverne-
ment de Mogadiscio, (42)assortis de certaines données récentes, tel-
les que les textes unifiés de la 3ème Session de GENEVE (Mars-Avril
1975) qui marquaient les progrès réalisés dans l'effort concerté de
codification et de rénovation du Droit de la Mer.
Deux principes essentiels caractérisent la position africaine:
le concept de "Zone économique exclusive", le concept de "Hautè-Mer"
ou de Zone internationale.
Depuis 1968 (CoN.U.C.E.D. II), 1973 (O.N.U.-NEW-YORK), 1974
(CARACAS) (43) , 1975 (GENEVE), puis de nouveau 1976 à NEW-YORK de-
vant les Nations-Unies, les problèmes du droit de la mer sont dé-
battus, qui semblent difficilement solubles, car il y a la théorie
d'une part, et la pratique d'autre part.
En 1958, la Convention de GENEVE fixe à 12 milles nautiques la
largeur maximale des eaux territoriales.
(42) - Jeune Afrique nO 708 du 3 Août 1974. pp. 15-16.
(43) - Problèmes Politiques et Sociaux; "La Conférence de CARACAS
sur le droit de la mer". nO 251, La documentation française,
PARIS, 1975.
F. WODIE, Les intérêts économiques et le droit de la mer,
~.
principes tendances après la Conférence de CARACAS, de
GENEVE et de NEW-YORK, R.G.D.I.P., nO 3 Juillet-Septembre 1976 '
p. 738. PARIS, E.A. PEDOWE.

- 265 ..
Or, les pays africians qui n'étaient pas encore indépendants
ne veulent pas reconnaître cette convention que·la France avait
signée au nom de son Empire coloniaL L'anarchie s'est installée
dans les droits de la r~er et certains pays, unilatéralement, se
sont accordés des eaux territoriales beaucoup plus étendues : ainsi
le Sénégal s'est octroyé de fait 200 milles nautiques de domaine
exclusif.
Quant à la Côte d'Ivoire, elle a respecté les Accords de GENEVE,
se limitant aux 12 milles. Bien que ses eaux maritimes soient pau-
vres, elle s'est tout de même alignée -solidaire du bloc africain-
sur la position de l'O.U.A., à savoir l'extension des eaux terri-
toriales à 200 milles nautiques, espérant ensuite se ménager des
accords particuliers avec les "pays frères". En attendant donc l'a-
vènement du "nouvel ordre maritime mondial", la Côte d'Ivoire pro-
cède à des négociations bilatérales ou multilatérales (C.E.E./A.C.P)
en vue de solutions pratiques aux difficultés existantes, tout en
contribuant à mettre en cause le droit élaboré sans la participation
de ceux qui n'étaient encore que des territoires coloniaux.
La première Conférence ministérielle des Pays de l'Afrique de l'Ouest
et du Centre sur les transports maritimes, tenue à ABIDJAN, le
5 Mai 1975 sur l'initiative personnelle du Président Houphouet- BOI-
GNY allait bien dans cette perspective. La charte d'ABIDJAN, docu-
ment final qui en était sorti, en est la preuve.
Il s'agit en réalité de "dépoUiller" le mythe qui veut que, toutes
les nations étant égales, l'exploration et l'exploitation de-l'Océan
se fassent librement en dehors des 12 milles de zone de souveraineté
de chaque Etat riverain.
Le sur-équipement technologique des pays industriels n'enlève t-il
pas toute valeur à l'égalité ainsi établie par le droit tradition-
,
nel de la Her ? Le Tiers-Eonde a dit, à CARACAS en 1974, que "le
,
droit de la mer restait le droit des riches à s'enrichir" ; aussi,
!
a t-il proposé la création de zones économiques de 200 milles où
ff
!
chaque Etat aurait l'exclusivité de l'exploitation et de l'explo-
;
1
ration des ressources de l'Océan.
De m~me, il a demandé la mise en place d'une autorité internationale
1
qui contrôlerait l'exploitation des zones internationales et la
répartition équitable, entre les membres de la Communauté interna-
tionale, des ressources possibles des fonds océaniques, propositions
qui ont peu enthousiasmé les pays industriels.

- ,::66 ...;
Derrière l'apparence rébarbative et l'impression d'hermétis-
me technocratique qti'elles laissent,les Conférences des Nations-,
Unies sur le droit de la 11er soulignent, comme les autres domaines
de négociations internationales,' la frappante iniquité du système
économique ~ondial~
Elles s'inscrivent dans la problématique d'ensemble de la lutte,
caractéristique de notre temps, pour l'avènement d'un nouvel ordre
économique international, dans la mesure où elles tendent vers la
substitution d'un ordre juridique réformé à la Convention de GENEVE
(1~58) qui ne tient pas compte des différences, de l'écart techno-
logique favorable aux vieilles puissances maritimes.
Le Groupe des "77", affirme,'à ce propos, que le principe de la
"liberté des Hers" et le droit qui en découle ne lui garantissent
aucun droit. La question de l'élaboration d'un nouveau droit de
la Mer est ainsi appréhendée sous i'angle du changement. Derri~re
donc le débat académique se profile le véritable enjeu, proprement
économique, pour les pays pauvres, dépendants, qui ne peuvent encore
ma!triser et rationaliser leurs transports maritimes.
La mer constitue désormais un domaine du plus haut intérêt.(44)
La Côte d'Ivoire, ayant l'avantage d'être baignée par l'Atlantique
(sur 800 km de côte), espère .que le nouveau droit de la Mer, en
élaboration, lui permettrait de découvrir d'autres richesses miné-
rales que le pétrole actuel au large' de GRAND-BASSAM.
Sa situation dans le domaine maritime est caractérisée, mar-
quée; ces dernières années par un certain nombre de décisions gou-
vernementales concernant sa marine marchande ; le lancement de
quatre à cinq cargots neufs par la Société Ivoirienne des Transports
Maritimes (S.I.T.R.A.M.) est le résultat de la prise de conscience
de l'importance du fait maritime dans la croissance de l'économie
nationale, démontrée par quelques chiffres~45) :
le commerce extérieur de la Côte d'Ivoire, en constante évo-
lution, depuis l'indépendance, représente à l'heure actuelle envi-
ron le tiers de l'activité économique nationale, soit, l'année
1974, 29,5 % et 36,4 % du P.I.B, respectivement pour les importa-
tions mesurées en CAF (prix au débarquement) et pour les exporta-
tions évaluées en FOB (prix à l'embarquement).
(44) - Le Honde, 17,18,19,20 et 21 Mai 1977, "La mer d'empoigne"
par REBEYROL (Y).
(45) - Fraternité-Natin, 5,6,9 Mai 1975.

- 267 -
Ces échanges transitent à 94 ,00 % par mer 1.
Ayant perçu cette étroite dépendance de l'économie ivoirienne à·
l'égard des transports maritimes, les autorités du pays n'ont
pas hésité à élaborer une politique globale dont la finalité est
de permettre à la marine marchande d'être le support dynamique
, ·
(46) 0
'
du commerce ex t er~eur.
r, le developpement de la marine mar-
chande de la Côte d'Ivoire (et des pays en voie de développement
en général) exige non seulement une politique rationnelle et des
moyens appropriés sur le plan national, mais aussi un nouvel ordre
maritime mondial, d'où le grand intérêt, l'enjeu important pour
la Côte d'Ivoire des négociations sur le droit de la Mer •
• Aujourd'hui, en matière de "Liberté traditionnelle
des Mers", une constatation s'impose
contrairement à la situa-
tion antérieure, on voit se profiler un changement fondamental:
la transformation de l'environnement économique et politique du
monde actuel parait se traduire par un recul accentué du principe
traditionnel de "liberté" de navigation commerciale au profit
d'une prolifération de réglementation~ internationales ou internes.
Le signe avant-coureur en a été d'abord, l'extension à 200 milles
de la limite des eaux sous juridiction nationale de nombreux pays
visant à leur assurer une part plus importante des richesses conte-
nues dans la mer.
Aujourd'hui, sur un tout autre plan, c'est le droit de trans-
porter sur Mer une proportion des cargaisons qui est revendiqué par
l'Etat auquel elles sont destinées ou qui en contrôle la produc-
tion ; et l'on constate que le développement de ce droit s'accom-
pagne très souvent d'un système de réglementations nationales que
l'on qualifie de '~rotectionnistell.
Dans la suite de la quasi-totalité des Pays en voie de développe-
ment, et suivant en cela l'exemple historique des U.S.A. et de
l'U.R.S.S., la Côte d'Ivoire a acquis, à son tour, son droit à
transporter sous son pavillon national un pourcentage apprécia-
ble de son commerce maritime.
(46) - FADIKA (L.)
"La stratél1ie
ivoirienne et le nou-
vel ordre maritime international".
R.F.E.P.A. Juin-Juillet 1978.
nO 150-fi51
pp. 29-56.

- ?G8 -
Cette évolution est un des éléments fondamentaux du progrès
de ce que les jeunes nations appellent le "Nouvel Ordre Maritime
Mondial", c'est
la prise de conscience des problèmes quise po-
saient dans ce qui était autrefois considéré comme "la périphérie,
et qui est maintenant partie intégrante de la communauté inter-
,.,
nationale", selon le mot de Claude CHEYSSON(47).
l!
'1
Si donc, nous avons voulu exposer, dans le cadre de ce tra-
f,!
vail, la position de la Cate d'Ivoire vis-à-vis de ce nouveau
;(
contexte maritime, c'est par suite de l'importance que le Chef de
ï
l'Etat Ivoirien, F. Houphouet-BOIGNY a attachéeà la nouvelle poli-
tique menée par les pays africains en ce domaine au plan régional
comme à l'échelle universelle.
Quelle est l'attitude ivoirienne dans la restructuration du commerce
maritime mondial? Ce vocabulaire n'est pas encore admis par tous
les dirigeants actuels et pourtant le monde maritime y va inexora-
blement depuis plusieurs années. Ce changement se manifeste par des
phases successives, d'abord, une prise de conscience généralisée,
puis l'affirmation progressive du concept de "Nouvel ordre maritime
d " 1" (48) .
mon ~a

La Cate d'Ivoire, qui fut l'un des premiers pays africains à
se dôter de 'structures maritimes appropriées à l'importance de ses
échanges et qui a été à l'origine de la mise en place de structures
régionales de coopération maritime inter-africaines, souhaite évi-
demment qu'une nouvelle ère s'ouvre entre les pays industrialisés et
les pays sous-développés, puisqu'il y va de l'intérêt de la Commu-
nauté internationale.
La position de la Cated'Ivoire.dans la définition d'un nouveau
droit de la Mer, peut être appréhendée par rapport aux concepts
élaborés, dans une large mesure par le groupe africain lors de ses
consultations préliminaires (Sommet de l'O.U.A. à MOGADISCIO), mais
aussi par rapport à la revendication globale des "77", qui exigent
la création d'une autorité souveraine internationale, gardienne du
"Patrimoine de l'humanité,,(49)(Conférence de CARACAS, 1974).
(47)
Fraternité-Matin du 23 Février 1976. pp. 23-2~.
(48) - Pour un "Nouvel Ordre Maritime Hor.Ual" (Colloque du CEDIMON
à MARSEILLE, 11-13 Mai 1977). in Marchés Tropicaux du 20 Mai
1977. pp. 1195-1196.
(49) - Marchés tropicaux et méditerranéens du 28 Juin 1974 .pp.1935-
1936.(Voir éditorial
La Conférence de CARACAS - L'Afrique
et le Droit de la ~er).

i
-?69 -
Tout d'abord, le concept de "Zone Economigue exclu~ive" (50)
est un des apports de l'Afrique· au débat actuel en vue d'un droit
contemporain de la mer. Selon ce concept, dans une zone de 200 mil-
les marins mesurée à partir de la Côte, un Etat riverain doit ,exer-
cer un droit exclusif tant en ce qui concerne le contrôle, l'explo-
ration et l'exploitation de toutes les richesses biologiques et
non biologiques se trouvant à la surface de l'eau, sur le lit et
dans le sou8-sol des fonds marins, que pour le contrôle de la po-
pulation et la préservation du milieu marin. Il convient de noter
que les pays africains côtiers sont d'accord pour reconnaître aux
pays voisins "sans littoral" un droit d'acc~s aux ressources bio-
logiques de la "Zone économique exclusive", i
des fins d'exploi-
tation. Cela a été en ef'fet une exigence des pays "enclavés" lors
de la 3ème et 4ème Session de la Conférence des Nations-Unies sur
le droit de la Mer (notamment i
GENEVE).
Dans ce cas, il s'agirait pour la C~te d'Ivoire de reconnaî-
tre à la Haute-Volta, au Mali, au Niger, un tel droit.
De ce point de vue, elle a déjà prévu des procédures de coopéra-
tion, qui permettent à ces pays,membres du Conseil de l'Entente
ou non, de participer i
la gestion du port autonome d'ABIDJAN et
de celui, en eau profonde, de SAN-PEDRO, dans le Sud-Ouest de la
Côte d'Ivoire.
C'est d'ailleurs un cliv~ge (pays africains sans littoral - pays
africains côtiers) qui a longtemps bloqué l'harmonisation des dif-
férentes démarches africaines, dans la recherche d'une stratégie
commune. La Côte d'Ivoire parlait avec d'autant plus d'aisance
qu'elle avait trouvé cette solution originale à sa propre situa-
tion, quinze ans à l'avance 1
C'est donc naturellement qu'elle devait soutenir l'idée d'aider
les pays sans littoral ou géographique~ent défavorisés, auxquels
le droit d'accès aux "ressources vivantes" de la Zone économique
a été reconnu par l'O.U.A.
(50) - Sur la notion de "Zone économique" (Cf. Marchés Tropicaux
et Méditerranéens - 12 Juillet 1974 ; 16 Aoat 1974 p. 2349).
!
1
~

-
270 -
Il est intéressant de remarquer, d'ailleurs, que pour la
première' fois, l'on a vu des pays sans littoral africain ou d'au-
tres continents s'allier à des pays européens a~ssi défavorisés
géographiquement (comme la Suisse ou l'Autriche) pour faire cause
commune, contre les pays cetiers, preuve supplémentaire que le
Tiers-Monde renferme bien des diversités}
Dans l'esprit des pays africains promoteurs de l'idée d'éten-
dre la mer territoriale (création de l'ancien droit de la mer de
1958) et qui est un prolongement sur mer du territoire national, à
une zone économique, en raison de l'évolution technologique et des
besoins de l'humanité, il s'agit d'une notion, nouvelle qui vise à
concilier les souhaits des Etats : défendre leurs zones de juridic-
tion nationale sans pour autant porter atteinte aux libertés fonda-
mentales dont bénéficient les navires en haute Mer.• C'est notamment
le but poursuivi par le Gouvernement ivoirien en soutenant cette
idée. On s'achemine vers une reconnaissance, de facto, de la ~
économigue éxclusive, puisque la 111 0 Conférence des Nations-Unies
sur le Droit de la Mer a permis aux Etats participants de dégager
un certain consensus sur cès points
les U.S.A. ont déjà élaboré
un projet de Loi qui les autoriserait à étendre leurs compétences
sur les ressources marines jusqu'à 200 milles marins; la France
a également déposé un projet de Loi où l'on parle de manière expli-
ci te du nouveau concept de zone économique exclusive'.
En Afrique même, enfin beaucoup de pays ont établi la zone économi-
que exclusive de 200 milles marins (Sénégal).
La. Cete d'Ivoire a présenté donc un projet de Loi ayant pour
objet de traduire dans son droit interne le consensus ainsi établi,
eu égard à ses projets d'intervention économique sur Mer: avant
qu'intervienne la signature d'une nouvelle Convention Internationale
sur le droit de la Mer, et compte tenu des développements possibles,
à termes rapprochés, de la recherche pétrolière (exploitable en 1980)
aux larges de ses côtes, le Gouvernement a trouvé convenable d'ores
et déjà d'adopter une législation qui garantisse à la Côte d'Ivoire
une juridiction sur les espaces maritimes plus étendus que par le
passé ; les interventions économiques et les investissements éven-
tuels dans ces espaces seraient ainsi garantis.

- 271 ..
Il convient de rappeler, en effet, que la souveraineté de la
Côte d'Ivoire sur les espaces maritimes contigus à son territoire
était jusqu'e~ 1977 encore, régie par les dispositions du décret
nO 67-334 du 1er Août 1967 portant délimitation de la mer territo-
riale et par celles de l'article premier de la Loi nO 70-489 du
3 Août 1970 portant Code pétrolier.
Aux termes de ces dispositions, la largeur des eaux territoriales
ivoiriennes était fixée à 6 milles marins et la souver&ineté de la
Côte d'Ivoire s'étendait au contrôle des richesses situées sur le
plateau continental jusqu'à l'isobathe 200 (c'est-à-dire sur une
distance moyenne de 20 kms à partir des Côtes).
Le projet de Loi proposé par le Gouvernement à· l'Assemblée Natio-
nale tend à modifier les dispositions sus-visées dans deux direc-.
tians principales.
- en premier lieu, il porte à 12 milles marins la largeur
des eaux territoriales, ce qui permettra de faire un équilibre entre
ses intérêts nationaux et les intérêts généraux de la Communauté
internationale en matière de navigation maritime (et aérienne).
- en second lieu, i l substitue à la notion de Elateau conti-
nental celle de Zo~e économique exclusive de 200 milles marins,
(environ 370 km), le pétrole découvert au large de GRMJD-BASSAM se
situant à 300 km !
La Côte d'Ivoire entend exercer des droits exclusifs sur toute
l'étendue de sa zone économique, mais ces droits souverains ne sont
exercés qu'à des fins économiques (elle réserve certaines libertés
aux Etats tiers,notamment de navigation et de communication, recon-
nues comme légitimes par les principes généraux du Droit interna-
tional. Ce caractère économique exclusif explique, enfin, la possi-
bilité accordée aux pays côtiers voisins ou aux autres Etats limi-
trophes sans littoral d'accèder à sa zone des 200 milles marins,
par le biais d'accords bilatéraux, sous réserve de réciprocité,
en particulier dans le domaine de la pêche. C'est, par conséquent,
dans ce contexte évolutif qu'il faut situer le projet de Loi ivoirien.

-
270-
Il est intéressant de remarquer, d'ailleurs, que pour la
première fois, l'on a vu des. pays sans littoral.africain ou d'au-
tres continents s'allier à des pays ~uropéens aussi défavorisés
géographiquement (comme la Suisse ou l'Autriche) pour faire cause
commune, contre les pays côtiers, preuve supplémentaire que le
Tiers-Monde renferme bien des diversités}
Dans l'esprit des pays africains promoteurs de l'idée d'éten-
dre la mer territoriale (création de l'ancien droit de la mer de
1958) et qui est un prolongement sur mer du territoire national~ à
une zone économique, en raison de l'évolution technologique et des
besoins de l'humanité, il s'agit d'une notion nouvelle qui vise à
concilier les souhaits des Etats : défendre leurs zones de' juridic-
tion nationale sans pour autant porter atteinte aux libertés fonda-
mentales dont bénéficient les navires en haute Mer. C'est notamment
. le but poursuivi par le Gouvernement ivoirien en soutenant cette
idée. On s'achemine vers une reconnaissance, de facto, dé la ~
économique éxclusive, puisque la IIIO Conférence des Nations-Unies
sur le Droit de la Mer a permis aux Etats participants de dégager
un certain consensus sur ces points
les U.S.A. ont déjà élaboré
un projet de Loi qui les autoriserait à étendre leurs compétences
sur les ressources marines jusqu'à 200 milles marins; la France
a également déposé un projet de Loi où l'on parle de manière expli-
cite du nouvéau concept de zone économique exclusive.
En Afrique même, enfin beaucoup de pays ont établi la zone économi-
que exclusive de 200 milles marins (Sénégal).
La Côte d'Ivoire a présenté donc un projet de Loi ayant pour
objet de traduire dans son droit interne le consensus ainsi établi,
eu égard à ses projets d'intervention économique sur Mer: avant
qu'intervienne la signature d'une nouvelle Convention Internationale
sur le' droit de la Ner, et compte tenu des développements possibles,
à termes rapprochés, de la recherche pétrolière (exploitable en 1980)
aux larges de ses côtes, le Gouvernement a trouvé convenable d'ores
et déjà d'adopter une législation qui garantisse à la Côte d'Ivoire
une juridiction sur les espaces maritimes plus étendus que par le
passé ; les interventions économiques et les investissements éven-
tuels dans ces espaces seraient ainsi garantis.
1

- 271 ~
.
Il 'convient de rappeler, en effet, que la souveraineté de la
Côte d'Ivoire sur les espaces maritimes contigus à son territoire
était jusqu'en 1977 encore, régie par les dispositions du décret
nO 67-334 du 1er AoOt 1967 portant délimitation de la mer territo-
riale et par celles de l'article premier de la Loi nO 70-489 du
3 AoOt 1970 portant' Code pétrolier.
Aux termes de ces dispositions, la largeur des eaux territoriales
ivoiriennes était fixée à 6 milles marins et la souveraineté de la.
Côte d'Ivoire s'étendait au contrôle des richesses situées sur le
plateau continental jusqu'à l'isobathe 200 (c'est-à-dire sur une
distance moyenne de 20 kms à partir des Côtes).
Le projet de Loi proposé par le Gouvernement à l'Assemblée Natio-
nale tend à modifier les dispositions sus-visées dans deux direc-
tions principales.
- en premier lieu, il porte à 12 milles marins la largeur
des eaux territoriales, ce qui permettra de faire un équilibre entre
ses intérêts nationaux et les intérêts généraux de la Communauté
internationale en matière de navigation maritime (et aérienne).
- en second lieu, il substitue à la notion de plateau conti-
nental celle de Zone économique exclusive de 200 milles marins,
(environ 370 km), le pétrole découvert au large de GRAND-BASSAM se
situant à 300 km !
La Côte d'Ivoire entend ~xercer des droits exclusifs sur toute
l'étendue de sa zone économique, mais ces droits souverains ne sont
exercés qu'à des fins économiques (elle réserve certaines libertés
aux Etats tiers, notamment de navigation et de communication, recon-
nues comme l~gitimes par les principes généraux du Droit interna-
tional. Ce caractère économique exclusif explique, enfin, la possi-
bilité accordée aux pays côtiers voisins ou aux autres Etats limi-
trophes sans littoral d'accèder à sa zone des 200 milles marins,
par le biais d'accords bilatéraux, sous réserve de réciprocité,
en particulier dans le domaine de la pêche. C'est, par conséquent,
dans ce contexte évolutif qu'il faut situer le projet de Loi ivoirien.

-
')72 -
Le deuxième concept, par rapport auquel i l convient d'analyser
1
la position ivoirienne,(5 ) est celui de Haute Her ou de Zone Inter-
nationale, auquel le Groupe des "77" associe la notion d'Autorité-
Internationale ayant la personnalité juridique.
d
En ce qui concerne donc la Haute Mer, la ca te d'Ivoire, appuye
!l
'1
fermement, à l'instar du Groupe Africain, la thèse selon laquelle
d
1
l'utilisation de cetta partie de la Mer doit être placée soue le
.;1
contrOle d'un mécanisme international à la personnalité juridique
If
~omplête,
.
assortie de privilèges et dotée de pouvoirs importants·
!i
et étendus.
1
i
C'est au cours de la 5ème Session de la IIIo ~onférence sur
~
,
1
le Droit de la Mer (en Septembre 1976 à ~LW-YORK) que le problème
J
crucial concernant le traité de l'Autorité des Fonds Marins fut
4
débattu. I l s'agit pour les pays en voie de développement,
de l'or-
ganisation, par l'intermédiaire de laquelle les Etats qui vont par-
ticiper au traité, exploiteront les ressources des Fonds Marins.
En réalité, toutes les difficultés sont venues de la définition des
compétences et de la politique que doit mener l'Autorité qui sera
mise en place. Car, pour les pays en voie de développement, elle
doit être un organisme chargé de l'exploitation des ressources des
mers. Mais quelles seront ses compétences? Là, surgit une première
difficulté, une divergence entre pays sous-développés (les "77") et
les pays industrialisés.
Pour les premiers, l'Autorité doit être le seul organisme compétent
pour l'exploitation des ressources sous-marines. Ils entendent par
là, que, pour accéder aux ressources des fonds marins, i l faudra ou
procéder directement par l'Autorité, ou l'associer à une autre enti-
té,
estimant qu'elle doit jouer le raIe primordial.
Pour les ~ays développés, cette Aukorité, ne doit pas avoir l'exclu-
sivité du droit d'accès aux ressources des fonds marins, en faisant
valoir que les Etats, les entreprises d'Etats et même les entrepri-
ses privées doivent se voir reconnaître le droit d'accès aux riches-
ses marines et sous-marines.
(51) -
Fraternité-Matin du 6 Octobre 1977.

?'7~
- { /
Les U.S.A. posent comme préalable à leur adhésion au futur
traité, la reconnaissance à leurs entreprises privées le droit
d'accês à tout ce que contiennent les Fonds Marins.
Les pays Bocialistes développés ont posé comme condition à leur
!
adhésion au même trait~, la reconnaissance du droit d'accès aux
1
!
Etats en tant que tels. Il y a donc une divergence de point de
!
!
;
vue assez profonde entre les différents partenaires (entre les
f
,1
"77" et les pays industriels capitalistes et socialistes).,
!
Le second aspect de cette question des Fonds Marins, est la
poli tique d'accès aux ressources. On sait, de nos jours ,}qu::~;~s
fonds marins recèlent de quantités considérables de minera~s,'
outre le pétrole, des minerais stratégiques comme l'uranium,' le
nickel, le cuivre, le manganèse, etc •••
Pour le Gouvernement ivoirien, il faut planifier (organiser) l'ex-
ploitation de telles ressources afin d'éviter que les pays indus-
trialisés ne déversent sur un marché international déjà très désor-
donné, des quantités incontrôlées de ces minerais, puisque
les
U.S.A., par exemple, ne prévoient la moindre limitation à leur ex-
ploitation, ni ne proposent d'autres compensations au cas où cette
exploitation aurait des effets défavorables, néfastes sur les re-
cettes des producteurs traditionnels des m~mes minerais.
C'est une divergence importante, qui réactualise le classique
débat mondial sur les matières premières. Il s'agit, en effet,
d'un problème de fonds. Car, dans la mesure où les pays en voie
de développement ont toujours souffert du désordre des marchés
internationaux de produits de base (avec ses conséquences moné-
taires, pour les revenus notamment), il y aurait un risque supplé-
mentaire à ne pas "rationalise.r" la valorisation internationale
de ces nouvelles richesses. De plus, les efforts déjà déployés par
les consommateurs et les producteurs (accords déjà existants)
risqueraient aussi d'être vains. Cela explique mieux pourquoi la
Côte d'Ivoire souhaite que l'exploitation des ressources marines
soit planifiée, cette action supposant donc qu'il y ait une Auto-
rité qui puisse centraliser et coordonner les activités.
Enfin, la Côte d'Ivoire préconise qu'en attendant d'aboutir
a une solution globale, définitive (ce qui est difficile au plan
international) l'on procède à des négociations, soit'bilatérales,
soit multilatérales.
J
"

- 274 -
Celles-ci auraient l'avantage d'apporter les premiers éléments
de solution aux ,problèmes maritimes. N'y a t-il pas déjà dans les
propositions des "77" des gerl'les de solutions? Car, ceux-ci n'ont'
jamais, semble t-il, exigé en réalité que l"Autorité procède seule
à l'exploitation des ressources marines, et la Côte d'Ivoire apporte
cette nuance: ce qu'elle a dit et recommandé, c'est que cet or-
ganisme supra-national joue le rôle central, celui de coordinateur.
On peut observer que dans les négociations pour l'élaboration
d'un nouveau droit de la Mer,
qui a l'ambition de se substituer à
l'ordre juridique maritime issu de la Convention du 29' Avril 1958
de GENEVE, l'acteur ivoirien est resté fondamentalement solidaire
des paysAfricains~ et du Groupe d,",s "77".
C'est là une des constantes de la diplomatie de la Côte d'Ivoire
qui, sans épouser les positions extrémistes, ne se sépare jamais
des Pays en voie de développement.
Cela explique qu'elle ait défendu le principe de l'Aut6rité sinon
comme agent exclusif, du moins comme coordinateur des activités en
haute mer.
En fait, l'inquiétude des pays en voie de développ~ment semble ~tre
créée par l'écart technologique les séparant des pays développés.
Car, que se passerait-il si l'Autorité, même investie de tous les
pouvoirs, manque de dynamisme et de rigueur pour jouer pleinement
son rôle? Il ne fait aucun doute que ce serait les Etats nantis,
possesseurs de la technologie qui seuls pourront aller aux Fonds
des Mers. Ils ~'auraient sans doute plus besoin des matières pre-
mières produites par les pays en voie de développement. Le problème
fondamental est bien celui de la participation de tous à l'exploi-
tation des ressources. Les pays pauvres estiment donc qu'en l'état
actuel des choses, permettre la libre exploitation des richesses
minières des hauts fonds marins,
c'est autoriser une minorité
d'Etats technologiquement plus avancés de s'approprier une partie
"du patrimo'ine commun de l'humanité". (52)
Le débat mondial sur l'ordre maritime constitue un enjeu
;,
terrible pour les pays sous-industrialisés. Nous comprenons sans
li
J!
doute mieux à présent l'~preté des négociations, l'ardeur d'apos-
tolat avec laquelle les acteurs issus du monde sous-développé
défendent leurs th~ses.
(52) - Marchés Tropicaux et Méditerranéens du 20 Mai 1977.
pp. 1195-1196.

- 275 -
CONCLUSION DE LA TROISIEl1E PARTIE
Dans les négociations économiques multilatérales, la Cate'
d'Ivoire reste Cloins sensible aux "sirènes de l'universel", aux
thèses mondialistes que la plupart des pays en voie de dévelop-
pement
aux négociations eurafricaines ou C.E.E/A.C.P, quand
l'esprit de la C.N.U.C.E.D. s'empare de certains de ses parte-
naires (notamment les Pays-Bàs tenant des thèses mondialistes),
elle rappelle résolument son attachement aux principes de la
Coopération inter-régionale, et aux éléments fondamentaux sur
lesquels celle-ci repose : La Côte d'Ivoire dira, sans ambiguïté,
son opposition à l'idée de la suppression des "Préférences régio-
nales", (53)en particulier de celles dites "inverses", parce qu'elle
estime, (tout comme la plupart des Etats Africains et Malgache
Associés de la "premi~re heure"), qu'il s'agit dans ce cas d'un
point de doctrine dans la conception globale d'une association à
l
égalité entre l'Europe et l'Afrique. Il faut souligner, en effet,
qu'en particulier la communauté, à la veille de la signature de
1
la Convention de LOME, ne devrait plus lier son aide financi~re
1
1
à l'octroi par les pays africains de préférences douanières sur
'/1
J
les produits européens. Cette position européenne constituai~
i
i
j
véritablement un revirement notable puisque, jusqu'alors, les
. iJ
préférences inverses étaient considérées, présentées comme une
1
j
contre-partie nécessaire à l'entrée dans le marché commun et à'
f
l'aide distribuée par le canal du F.E.D. (Fonds Européen de Déve-
1
loppement).
f-
On sait que dans les différentes discussions entre pays en
tj
voie de développement, comme entre ceux-ci et les pays industria-
i,
lisés sur les conditions comnerciales et monétaires du développe-
ment, la question des préférences a été fréquemment la pierre
dl achoppement.
(53) - Cf. P. CHAP?AL, Evolution de la politique des Communautés~~~_1
palà.l11<t5 en faveur des productions des Pays en voie de développe-
i
ment, passage d'un régime de préférence à un régime de
stabilisation des recettes à l'exportation.
A.F.D.r. 1975. p. 949. (XXI).

- ?77 -
La Côte d'Ivoire, sans afficher de positions extrémis~es,
entend contribuer par des propositions réalistes, à la définition
de cadres nouveaux de coopération économique tant au plan inter-
régional qu'à l'échelle proprement universelle.
En liant sa participation aux négo~iations arabo-africaines à l'as-
sociation de la Technologie européenne et les capitaux arabes aux
possibilités de développement du Continent Noir, elle réaffirme non
seulement sa fidélité à ses engagements envers l'Europe des 9, mais
aussi elle donne un écho favorable à la proposition française de
convoquer, dans les mois à venir, la Conférence entre les zones éco-
nomiques constituées par l'Afrique Noire (O.U.A.), le Monde Arabe
(Ligue Arabe), l'Europe Occidentale (C.E.E.). Elle portera sûrement,
sur la recherche de solutions aux problèmes actuels de l'économie
mondiale.
Mais, peut-on oublier, dans un tel "dialogue", si original soit-il,
les autres partenaires de l'économie internationale (notamment les
U.S.A. et les autres Continents) ?
Dans la mesure où une rencontre à "Trois" peut poser concrète-
ment les problèmes du développement -contrairement aux discussions
théoriques inutiles de,la C.N.U.C.E.D.- une telle perspective peut
répondre au pragmatisme ivoirien.

'C 0 N C LUS l C ~
===.~===============

278
"
En entreprenant cette ~tude, nous nous so~mes fix~s pour but
de rechercher les attitudes, 12s exigences ou les positions ivoirien-
'i
"
nes dans les négociations économiques aussi bien régionales ~ue mul-
i'r
1
tilatérales. Il s'~git d'indiquer les lignes directrices, les carac-
téristiques qui 30us-tendent tout à la fois la diplomatie commerciale
,1
!
de la ~ete d'Ivoire et ce qu'il est convenu de désigner désormais
\\
sous le vocable de "?ragmatismeivoirien".
Cela a permis de mettre en relief la puissance relative de
1
l'acteur ivoirien dans son environnement régional, due en particulier
1
:i
à la capacité de ses dirigeants à mobiliser les ressources disponibles.
"
Mais la spécificité ivoirienne sur le continent noir tient à la per-
sonnalité du Président Houphouet-BOIGNY.
"Un colonisé émancipé et
satisfait de son sort qui renonce à pratiquer le jeu des surenchères
un revendicateur comblé qui se fait l'apetre ••• de la colonisation
avec l'ancien pays dominateur; un transfuge enfin dont la conversion
constitue un gage de fidélité
••• fi.
Il eût à choisir les données de
sa politique entre un certain nombre d'éléments. Sous son inspiration,
la Côte d'Ivoire s'est affirmée en se distinguant au risque de placer
parfois sa diplomatie en "porte à faux" par rapport à cell~ de la ma-
jeure partie des Etats du Continent.
Mais, en même temps nous avons mis en évidence les autres fac-
teurs qui n'ont cessé de conditionner les relations extérieures de
ce pays : les contraintes du sous-développement, en tant que consé-
quence de la colonisation.
Que ces variabl~s paraissent marquantes, personne ne songerait à le
contester aujourd'hui. Hais, parce que legs commun à la presque tota-
lité des Républiques
africaines,
ell~s sont incapables à expliquer
l'originalité de la politique étrangère des dirigeants ivoiriens, si
l'on ne tient pas compte de la prédominance du Frésident Houphouet-
BOIGNY dans le syst~me politique ivoirien.
Aussi, avons-nous relevé que dans d'autres cas, la cohérence
des actions a laissé percevoir, par-delà les attitudes dominées par
1

- 279
les circonstances, des constantes : la recherche de la paix en est une
ainsi que la sauvegarde des intérêts du rays (au sens large du terme,
intérêts éconoffiiques et politiques étant ir-terdépendants !).
A la veille du transfert des compétences, par exemple, l'intérêt na-
i
1.
tional avait pour nom : refus de la fédération, de l'intégration afri-
1
caines ; acceptation d'une solidarité étroite avec la France.

Enfin, en 1960, c'était 1I1'ind6pendance inconditionnelle".
Aujourd'hui, i l s'appelle d&veloppement économique et J'construction
nationale ll •
L'oeuvre de construction nationale apparaît comme l'objectif
majeur, le fil conducteur de la politique étrangère, de la diplomatie
économique de la Côte d'Ivoire
i
elle justifie les principes sur les-
quels repoeent la conduite, le comportement de l'acteur ivoirien et
les orientations de ceux-ci dans les différentes rencontres économiques.
La construction nationale évoque deux réalités qui se compl~tent, s'in-
terpénètrent, et qui sont l'unité et le développement.
L'unité est un ferment indispensable à toute société en croissance, en
émerr;ence, en édification. Or, 65 ethnies se trouvent -par le hasard
de l'histoire- réunies à l'intérieur des frontières du territoire de
la Cete d'Ivoire.
Dnns ces conditions, la stabilité, la survie de cet ensemble
politique passent par la conquate et le maintien d'une certaine pros-
périté économique,
étant donné que "les satisfaits sont de piètres révo-
lutionnaires'!. En luttant contre le sous-développement, le Gouv~rnement
lutte pour la paix,
nationale et internationale.
Nous ,retrouvons ici notre observation méthodologique préliminaire
au départ de cette étude
: à savoir que la politique intérieure et la
politique extérieure de la CIHe d'Ivoire sont inextricablementconfon-
dues, indissolublement liées.
On remarque que,
dans ce cas précis, la seconde semble subordonnée à
la premi~re. Il n'est pas jusqu'à la recherche de la paix qui n'appa-
raisse co~mc un moyen de rialiser la construction nationale.

-:80 -
En effet, apres avoir reconnu que la paix est un idéal qui
occupe une place centrale dans la philosophie politique des res-
bl
.
. .
( 1) f
t
-
t
t
, . . t
pansa
es lvolrlens,
oree es
ae cons a ~r que ~a palx- ln erna-
tionale n'est pas indifférente au développement économique
: une
guerre entre puissances industrielles entraînerait une réduction de
l'aide accordée aux pays sous-développés. Un conflit entre ces der-
niers éq~ivaudrait â utiliser les sommes sollicitées au titre de
l'aide i
des fins militaires ou i
recevoir l'assistance sous forme
d'armes. Dans les deux hypothèses, les opérations se feraient au
dépens du progrès économique et social.
C'est en fonction de cette réalité ou de ces dangers que la
diplomatie ivoirienne oeuvre à renforcer les organisations de coopé-
ration internationale, à faire respecter les règles de la conduite
entre nations de mani~re à ce que l'agression devienne moins facile
dans le milieu international;
elle s'oppose, en ~aison de la diver-
sité, des particularismes de sa population,
"à tout ce qui est sus-
ceptible d'introduire de l'extérieur la subversion,,(2)et qui tente-
rait de dresser ses ressortissants les uns contre les autres.
~ais, l'instabilité est contagieuse, et le développement col-
lectif dans ur.e large mesure.
"La misère et son cortège habituel de
troubles, disait M. Houphouet-BOIGNY, dans ur. coin de l'Afrique,
dans ce monde déchiré, dominé par la peur et par la haine, compro-
m2ttrait la sécurité, la neutralité de tout notre Continent.
Aucune oasis de prospérité et de paix au coeur de l'Afrique ne reSlS-
terait aon plus Su désert de misère et d'avatars environnants(3~
Dans cette optique, la prépondérante contribution de son pays à la
création de groupements régionaux (ENTE~ITE, OCAr1, CEAO - CEDEAO ••• ),
à la construction de l'OUA est un effort qui vise à faire régner
l'entente, à instaurer la compréhension entre les Etats Africains.
(1) - Deux déclarations de ,-1. YACE, Préaident de l'Asse,;,blée ;iatio-
nale nous fixent sur leur désir de paix : -le 6 Aont 19 60 , i l
rendait ,honneur "aux héros morts en sacrifice pour la conquête
de nos libert6s."En cette heure de gloire,c'est vers eux que
se [-orte notre pensée,
c'est à eux que va notre reconnaissance".
(Cf. "ABIDJAN-;;ATIN" du 6 Aoat 1960, p. 2).
(2) - U.
ASSOUAN, ~a?~ort V~me Congr~s,
Octobre
1970.(Cf.~rchives du
~.D.S.I.-~.D.l. nO 15, p. 6 - FONDATION HOUPHOUET-3CIGNY -
-'BTDJ"') .
.-;......
. \\,. ~,
( ~, -

-
281 -
L'organisation de l'Unit~ Africaine ayant mo~tr~ sorl impuissance face
à cet objectif, la Côte d'Ivoire a proposé la llneutralité absolue"du
Contine~t'noir, qui ouvertement tend à éviter l'infiltration des id~o­
logies (entendu Co~munistes) et des blocs antagonistes.
Il faut donc voir la modération ivoirienne qui est une attitude
d'intransige"nce à l'égard des partisans d'une entité politique conti-
v
nentale (PANAFRICANIS}Œ), comme ~galement une position de combat,
Monsieur Hotiphouet-BOIGNY ayant nettement choisi son camp sur l'~chi­
quier id~ologique du monde. Face au problème de l'organisation de
l ' espace ~conomique, ,:'!e l'in tégra tion et du ":;;arché sOr.1mun" a.fricains,
le Chef de l'Etat ivoirien se refuse à toute ap;roche globale, pr~fé-.
rant une construction progressive, homogène, attentive aux cbstacles
linguistiques, administratifs, mon~taires, bancaires,' (arguments tech-
niques d2veloppés durant l'élaboration du traité constitutif de la
Banque Africaine de D~veloppement en 1963-1964, de la CEDEAO en 1975).
Sa fidélité aux engagc~ents pris à l'6gard du monde occidental lui
interdit toute collabor3.ti:Jn à l ' " ac "tivisme anti-impérialiste" (lutte
contre N'KRUMAH, refus de reconna!tre l'axe TELAVIV-SALIS3URY-PRETORIA
lors des négociations arabo-africaines en 1975, cu encore le refus
ivoirien d'assimiler le sionisme au racisme).
La nécessaire construction nationale commande au développement
de la Coop~ration avec piusieurs pays (l'oa la recherche de l'~qtiili­
bre entre l'aide technique et financière de l'Etat H~breu et les rela-
tions cor.1merciales avec les "frères arabes" du Continent ou du ~1oyen­
Orient).
Historiquement, cette co~sid~ration a ~t~ au principe (à l'origine) du
,
,
( 4 ) '
1
refus de 'la Cete d'Ivoire d'entrer dans la Communauté renovee,
dans
1
f
la mesure oQ elle a été convaincue que la Fédir~tion Franco-Africaine
pour laquelle elle s'était battue eOt permis, grâce aux sacrifices
consentis par la France, le progr~s économique des Etats d'Afrique Noire,
sans que ceux-ci eussent eu a ~ecourir aux sources le financement ex-
térieurs. Par contre, lans la Cosr.1unautG rénovée, non seulement la
prospérit~ des pays membres reposerait sur la g~n~rosit~ du Gouverne-
ment français,
qui ne se trou/e lié par aucun engagement précis, mais
l'aide complémentaire risquerait de f~ire défaut, le monde ext~rieur
venant à consid~rer cette Communauté comme un cha~p clos de la France.
~~3C;J~N, Conf§~2::~8 ~u LJc~e ~echlli~u~
dt~BIDJAN,
Fr"}-::;~"'~ ~ J... '"
, ~ •. l- ~. ·'1
(1 li 3 1'>-.1.1 1S7C· "

- 282 -
Cette vision des choses,
ces vu~s r~alistes du de~enir africain
ont pu se faire valoir, en général, grâce à la force éconoqique de
la Côte d'Ivoire, et à l'influence, au prestige personnel de son
leader politique dans le cadre r~~ional.
Or, nous ~avons d~sormais que dans le domaine de la Coop~ra­
tion, la Côte d'Ivoire a choisi, sans ambiguït~ l'Occident capita-
liste.
On peut se demander rl'abord pourquoi ce choix? Ensuite, l'on
peut s'interroger sur la possibilité qu'a la Côte d'Ivoire de b~n~­
ficier de la même influence, du :nême poids dans l'immense champ des
relations internationales? La réponse à cette dernière 1uestion
d~terminera, ~n d~finitive, la particularit~ de l'Acteur ivoirien
par rapport aux autres pays africains situés dans sa zone natùrelle
d'expansion, d'influence.
D'abord, i l convient d'observer que la politique extérieure,
en v~rit~ n'est pas que soumise à la politique intérieure. Celle-là
influence celle-ci à son tour. L'unité et la modération politiques
sont envisagées COl1i~:;e un moyen de rassurer les hommes d'affaires, de
garantir la s~curit~ des investissements, d'attirer les capitaux en
vue de la prospérité mat~rielle d'aoord.
(Code des Investissements
Privés). Toute instabilité p~litique les ferait fuir ainsi que tout
acte,
tout comportement révolutionnaire.
"Ceux qui veulent investir
en Afrique, disait M. Houphouet-BOIGNY, se demandent s'ils ne se
trouveront pas quelque jour devant un nouveau coup de SUEZ et cette
inquiétude peut s'emparer aussi de groupes ~trangers qui s'intéres-
sent à la r~alisation des barrages du KONKOURE et du KOUILOU".
C'est là que r~side le principe de l'adoption du libéralisme écono-
.
d
t
d
C d
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t . P .

(5)
mlque,
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e
es
nves lssemen s
rlVes.
1
(5) -
"Ni dans le dO[ilaine agricole, ni dans le domaine commercial,
industriel ou social, la révolution ne répond à nos réalités.
"C'est à l'~volution qu'il nous faut nous attacher, ~volution
des moeurs, des pratiques coutumières, évolution permettant
de s'adapter sans heurts aux conditions nouvelles de la vie
du pays. Nous n'avons pas d'usine à nationaliser, mais à créer,
de commerce à étatiser mais à mieux organiser, de terre à
distribuer mais à mettre en valeur".
.
M. HOUPHOUET-BOIGNY, discours à l'Asse~bl?e Nationale,
Fraternité du 15 Janvier 1962.

-283 -
Le choi~ du rnod~le capitaliste de croissance s'accompagne de
conduite, d'attitudes toutes de fid~lit~'et de loyaut~, de mesure
et d'action qui ont pour out d'entretenir le visage serein de la
Cete d'Ivoir€
par l!élirnination de tout Son "discordant" dont la
persistance peut soit mettre en danger la sécurité publique, soit
alarmer les pays riches
: face aux travailleurs mécontents, une
solution est vite trouvée, par le "dialogue", par 1'"- palabre.
Hanifestations et critiques d'étudiants a:;::pelés à assurer la relève
du syst~me, par la :;::ersuasion sont vite réprimées et leur syndicat
se voit intégrer au Parti Unique
(P.D.C.I.-R.D.A.).
Pragmatique, la Cete d'Ivoire a accordé sa pr§férence à
l'expérience de coopération eur~fricaine, walgré ses insuffisan-
ces, par rapport aux grandes discu~Gions universelles qui n'abou-
tissent souvent qu'à dtS résolutions plutôt politique destinées
à ne ja~ais recevoir d'a~plicatiun concrate (C.N.U.C.E.D.).
D'où aux "revendications globale;::; maximales", formulées par les
pays du Tiers-i-lond.e, elle oppose des propositions limitées, pré-
cises, que les pays développés ne pourraient rejeter sans avouer
leur absence de volont6 politique de contribuer véritablement à
la restructuration nécessaire de l'économie internationale.
Le réalisme ivoirien tend à faire admettre qu'il est plus sage de
s'attacher à rechercher des solutions pratiques à un nombre rai-
sonnable de questions précises.
Il convient, par conséquent, de créer une certaine ambiance de
confiance entre producteurs et consommateurs de matières premières,
en faisant l'économie de la Confrontation, de l'affronte~ent qui
procède de modalités archaïques,
traditionnelles d'approche des
relations entre les nations.
La Côte d'Ivoire défend donc principalement la thèse selon laquelle
i l faut proc6der à des ac~ords internationaux, produit par produit.
Da!".s l'esprit. Jes dirigeants i\\'oiriens, le projet du "nouvel
ordre ~conomique international"
ne pourra ~tre r6alisé que si des
concessions d'envergure de la ~art des pays indu3tri~lis~s permet-
tent aux pays sou-développés de sortir de leur situation actuelle.

- 284 -
Enfip-, la Côte d'Ivoire,
COmme tous les pays en voie de
d~velcppement constate le caract~~e inacce~table du !'d~veloppement
in~gal", mais elle cherche la transformation, le changement de ce
ph~nom~p-e,. de cet ~tat de chose, ~~r le dialogue, par la coop~ration
cette attitude de modération dans l'action revendicative tranche avec
la stratégie des pays Ilàurs", partisans des actions du type de celle
de l'OPEP pendant la guerre du Kippour.
Un tel comportement de la Côte d'Ivoire n'est pas innocent,
tant
. .
i l est vrai que la "neutralité" vue d'ABfDJAN ne ressemble nullement
à celle de Néhru, à celle des pays non-align~s !
Ayant fàit sans ambiguïté l'option en faveur de l'Occident pour la col-
laboration ~ccnomique en vue du développement, la position ivoirienne
sur la scène mondiale est ~galement une attitude de combat, qui ,appelle,
invite les pays industrialisés de l'Ouest à aider leurs alli~s du Tiers-
Monde à faire
triompher le modèle de développement capitaliste.
~ais, dans la mesure où la majorité des pays en voie de développement
adoptent une attitude contraire, la diplomatie ivoirienne ne court-elle
pas le risque de l'impopularité,
de l'is~lement ?
A cela le Président Houphouet-BOIGNY a déjà répondu :
l'isolement économique est plus redoutable que l'isolemen~ politique.
n

- 285 -
• La voix de la Côte d'Ivcire d3ns le concert des nations
est une voix de pays· sous-développé, de pays dépendant.
Elle est faible. Ce pays ne peut donc ~~S, en tant ~u'~cteur, pré-
tendre disposer des ~~mes moyens ,de puissance, b~n&ficier de la même
influence qui fondent son prestige, la préeminance de son rôle dans
les discussions sur l'intégration régionale.
Cependant, le ~a~~ que cet acteur porte au ~onde a pu ~tre
entendu, reçu grâce sans doute à la mystique personnelle de M. Hou-
phouet-EOIG~IT qui l'inspire depuis vingt-cinq ans. Grâce à cet homme
dont nous connaissons d~sormais la cohérence impressionnante, tout
à la fois de la pensée et des décisions, et la logique implacable
des positions, la Côte d'Ivoire a acquis un crédit à l'extérieur,
qui livre une indication intéressante sur l'état de réalisation du
principal objectif qu'elle s'est fixé,
à savoir l'unité et le déve-
loppement.
Des progrès, baptisés "mira cIe ivoirien", ont été accomplis dans le
dowaine économique.
"~. René DU:-I0NT, l'auteur du tr2s célèbre "L'Afrique Noire est mal
partie,,(6) a, en Avril 1968 confessé (7)qu'il s'était trompé en ce
qui concerne la Côte d'Ivoire,
acte de modestie et d'humilité que le
tout aussi prestigieux économiste 3M:IR Ar·II~i ne semble pas encore
pres d'accomplir. La Côte d'Ivoire serait-elle le fruit de ce para-
doxe ?
Mais, les succès' diplomatiques ajoutés à l'expansion continue de
l'économie sécrètent un nationalisme, ciment de l'Unité. Tant de
choses, tant de symboles qui poussent aujourd'hui nombre d'Ivoiriens
à croire que leur pays est l'Etat-pilote qui détermine l'évolution
générale de l'Afrique. Auraient-ils tort que la succession à ABIDJAN
de Chefs d'Etat "progressistes" ou modérés contribuerait à renforcer
cette croyance, ce senti~ent diffus. Certains mgmes de ces illustres
voyageurs d'un jour ont vu dans leur déplacement, en cette terre de
"Dialogue", un pélerinage qui atteste la réu.ssite de la politique
ivoirienne d'unité, de ~aix, de prestige et de puissance par la
croissance économique.
(6) - R. DUMONT, l'Afrique Noire est mal partie. PARIS, Seuil, 1962.
(7) - Fraternité-Î'!atin du
-(0
av~iL ICJ(8
,(Page économiquVp· t.

- 286 -
Mais rapportons-nous à des faits significat~fs comme la
crise biafraise, le dialogue avec le Gouvernement racist~ de
l'Afrique du Sud, Itétablissement de relations diplomatiques entre
.le Niger et l'U.R.S.S., le rejet par le TOGO et le DAHO~ŒY du pro-
jet de la CEAO, et nous nous rendrons vite compte qu'à la vérité
la République de Oate d'Ivoire malgré ou peut-être à cause du
r'boom économique", f3.i t
:;av::l1ier seul, 3e découvre de plus en plus
isolée sur le Continent noir.
Le ~essage. que l'acteur ivoirien veut porter au monde, à la
communauté interna ticnale reste le mêrne t
conGtant t
mê:::e apr~s la
démi~s~on des ho~mes politiques ivoiriens aussi influents que le
Hini3tre des Finances H. KCNAN BEDIE, et l'infatigable diplomate
USHER ASSOUAN des Affaires Etrangères.
Le départ de ,ces "barons"
du régime ivoirien du Gouvernement, dont le caractère inattendu
a fait qualifier un tel évènement d'''esprit du 20 Juillet", en
Côte d'Ivoire, n'a apporté le moindre changement dans la diplomatie
ivoirienne. Cela signifie simplement que H. HOijPHOUET-BOIGNY demeure
la seule source de la politique ivoirienne, le seul inspirateur des
relations extérieures de la Côte d'Ivoire.
Nais l'homme dont le Général De Gaulle a dit au'il est un "cerveau
(8) .
.
politique de premier ordre"
va avoir 75·an5 !
Quand un homme a trop longtemps personnalisé le Pouvoir, sa
d
°to
+-
1 1 '
,
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d'o
· ' t d
(S)
o
1spar1 10n navure_ e ou provoquee es
source
1nqu1e u e.
Stir le continent noir, le déroulement des évènements, le processus
d'accélération de l'histoire s'acècmplissent avec une rapidité spec~
taculaire~ singuli~rement déroutante !
(8) - Charles de GAULLE, X~moires d'Esfcir, LE RENCUVEAU 1958-1962,
1570. PLOn. L
73.
(9) - les r~centes rum~u~~ qui ont couru sur l'état de santé du
....
'
. ,
T.10r-"tIOTTl:i'm
'OeI ''''''l''
(
' - ' ' C 1 "
,.·n·~
T''''''~T),
l.~re3J..'J.ent ~ ...
J.t--'_ .. 'l-,~.J.._.l....
' J l 1
annoncees pétr tn..-\\L'1\\JJ2J-.l.l'i..:.....wA
a
provoqu& une te~le émotion dans lq Cl~sse politique ivoirienne
.:l '
t . : l
1
'
.
( ~
. ,
. , .
que ~es son re our ~e sen .ore seJour
) mOlS, en ~u1sse,
le Chef de l'Etat a cru n6cessaire non seulement de démentir
ces faits,
~ais ~ncûre de convoquer le Conseil National (or-
gane suprême) du P.D.C.I.
pour constater qüe son état n'a rien
d'inquiétant. Il dira lui-r:lême à l'Aéroport d'A3IDJAN :
"F:::1i\\NCE-nIT3~ 3' est trompé de malade, je suis prêt à reprendre
le .service dès demain matin, au travail :.. es :rères".
N.B.
: Il faut souligner qu'~n ~orrnet extraordinaire du Cor~eil de
dè l'Zntente s'est réuni
à YAhOUSSCKRO ;;our accom~lir le :rl~­
Ille
:J.cte 1e reconn3.L:;.s'.lnce de l ' ~ta t de bonne 3:1.nté du "vieu:<
lC::'.le::- :tu R.D.A.". Cf. TC30-:-Pr~:3se nO 521;, 'fend.reli 2~ Ser-
~~r!~';:~e 1?79. p. 1.
1

~C n
,·1"..1
-
Quel autre message la Côte d'Ivoire de l'arrès HGUPHCU:::-T
réserve t-e2le à l'Afrique, au monde?
Quels autre:, moyens, quelle méthode se donnera t-elle en
vue de sa participation à l'élaboration
du. droit de dévelo~pe-
ment,
finali té du ~rojet du
international?
Quel sera le profil
ivoirien?
l;ous ne p~uvons réy,ond:re
s,
car elles rel8vent
de l'avenir;
procèdent de la '~p ·ti
tion". Bais elles n'en
demeurent pas moins des h~poth~S~~f~"~~~
qui veut
comprendre la dynamique de la Société ivoirienne.
La science politique africaine qui est à l'image de ce monde en
mutation permanente, ne pourra t-elle pas trouver ici la ~atière
de son exercice, les facteurs de sa propre croissance
~

.\\ r
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CA~Tf~

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A-NNÉ.j..&S I·,- ".... ,.,-1 -
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INDIEX
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LIB E R
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O C E A N
A T L A N T / Ç ) U E
~ Chantier naval
n Indus trie mécanique
Forêt
fi MateriauJ( de construction
019 Indus trie du bois
----- Limite d'Etat
..
~
Conserves alimentaires
Industrie du vêtement
Route importante
it Huilerie
'W
Brasserie
Rou te secondaire
..... Industrie chimique
~ Industrie teJ(tile
Chemin de fer
1
t

-nI ;.
Industries agricoles
Grands projets agro-industriels
........ ContaCl forÂt·s...no
'. Contact lorèt·savan.
Surines ... a1urs d.
pl.nt.ti.... ou prmeo
Usines
Plant.tion,
Hu,Ierie;
c::ca
Moins do 50 0001 d. règim.. rrait ••s


00500001 à 100000 t do r.gimes trailo..

Plus do 100 000 1 de rligimes "",tlifS
-P.lmiersàhuile
Plus 110 10 000 h.
~
De SDOO ilO 000 ha

~- - -~
Cocotiers
Do 3Oll0 a 6000 ha
• ~
.. ':., Hé"eas
c::J
Ech.lto 1: 8 500!JOO
Canne i suae
100
ZOO
3110 .m
* Egron.ge do coton
• lEI An.t4rdo

C.outchouc
."
Cal•. cacao

USlOe de cigarenes
• ~
- . M.r'Îchago

H.ngars do formont'lion du labac
a
Usino;i parlùm
Rizerle:
Mo,ns do 10 000 t """lio.
Il
Plus de 10 000 1 .
Ananas en conserve el jus de fruits:
Mo,ns do 40 000 1do Iruits """."

Plus do 40 000 1 do fruiu "a",o.
naifen
Condilionnement du cafe

Torrlitatl,on" calf solublo

USlnO do t4cao
\\
(c.~~
\\
0
41. .
\\
SoultCf: .
r


-1"
Tableau nO 1
EVOLUTrc~ 'jE5 ECHANGES GLG8~U~
f~A~CC-iVGIRIENS
Valeur en millions de f
Cf~
Quantit~s en ton~es
..
~ ~ NEE
"
S,
Valeur
~ d'ac~rois-'
Quanti:às
semant
1570
12 3~~
+
~?,a
1 257 7=2
- 2,5
1971
1
93 538
ir
1 • J
1 3~J ~ 8'
+
6.3
1972
94 5;4
0,6
1 466
~9é
+10,6
,
1973
118 919
+
25,8
1
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,
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1976
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1
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TABLEAU nO 2
,
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ECHP.NGES DE LA COTE DIIVOIRE
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AVEC LA FRANCE
1
,
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-
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:
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IMPORTATIO~S
1
EXPORTATIONS
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1
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1
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·
·
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· .+ 5,3
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119 552
- 19 570
84 %
RECAPITULATION DE L'AIDE l'RANCAISZ
----------------------------------
(1971 - 1975)
(en millions de F )
:
Nature des interventions
1971
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1972
:
1973
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1975
. .
.
:
--~------------------------------------------------------
---------------------
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1
:
:
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1
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23,5
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:
-----------------------'-----------------------------------------------
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:
1
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:
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.
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Z
55,8
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75,2
:
87,2
~------------------------------------------------------------~--------------
1\\ide au fonctionnement d e . :
:
: ' : . '
: .
.,J.
.
:
:
:
1
1
a coo~ration............
4,1
4,0
16,4
18,9
18,0
1
:
-----------------------------------------------------------------------------
~echerche
1
:
1
:
:
scientifique ••••
23,1
25,2
36,1
43,2
54,6
:
:
1
1
1
.
~---------------------------------------------------------------------------
~oncours f; nanc; ers. • • • • • •
:
:
:
10 0
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... -
• •
:
:
;
,
1
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101,7
114,2
144,7
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183,0
l - AUTRES AIDES
:
:
~de budgétaire du S.E.U.
professeurs Université) ••
20,7
20,8
19,2
20,6
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:
z
z
:
:
-----------------...._---_.._---------------------------------------------------
.
uisse Centrale (prats) •••
60,6
52,8
126,5
135,6
147,0
:
.
.
.
.
.
.
-----------------------------------------------------------------------------
Z
rOTAL ••••••
183,0
167,8
29;),4
333,2
346,b

ANNEXE II - RELATIONS FRANCO-IVOIRIENNES
Nous avons retenu ces trois tableaux pour illustrer l'évo-
lution,. la dynamique des échanges commerciaux entre la Côte d'I-
voire et la France. parce qu'ils nous permettront d'avoir une
vue d'ensemble (des résultats globaux de ces échanges).
En effet, si l'on observe que les échanges franco-ivoiriens
ont connu une croissance régulière entre 1972 et 1974, les tran-
sactions commerciales entre les deux pays ont marqué une légère
baisse en 1975. Aussi 'bien en valeur (-1,3 %) qu'en volume (-15,Z)
En 1976, elles ont repris plus en valeur (+ 33,8%) qu'en volume
(+ 1,8 %) (Cf. tableau nO 1). En 1974, les échanges globaux de la
Côte d'Ivoire avec l'extérieur ont été de 524.057 millions de F.
CFA. La part de la France était 166.243 millions de F. CFA, soit
31,7 % du total. En 1975, la valeur de ces transactions commercia-
les ivoiriennes se sont élevées à 493.875 millions de F. CFA avec
une part française de 33,2 %, soit 164.000 millions de F. CFA en
1976, pour une valeur de 219.434 millions de F CFA, la France a
représenté 36,3 % des transactions commerciales de la Côte d'Ivoi-
re.
En 1976, les-achats ont repris (+ 26 % par rapport à l'année pré-
cédente) et se sont élevés à 120 milliards de F CFA (Cf. Tab~eau
nO 2). Les exportations ont 'évolué de manière similaire = 9,2 %
en 1975 contre 54,7 % en 1974.
En 1976, les ventes ont porté sur lOO-milliards de F CFA, soit
31 milliards de F CFA (+ 44,5 %) de plus qu'en 1975 (Cf. Tableau
nO 2). Il faut dire qu'une telle évolution est le fait des mou-
v€ments
des prix des matières premières (en particulier, le café
vert et les fèves de cacao) qui ont été favorable à la Côte d'I_
voire.
La balance commerciale avec la France a toujours été déficitaire.
Néanmoins, ce déficit tend à diminuer 25,8 milliards de F. CFA
en 1975 (chiffre record dpuis l'indépendance) contre 19,8 milliard:
de F. CFA en 1976. Le taux de couverture des importations par les
exportations s'est élevé à 84 % en 1976 contre 73 % en 1975 (Cf.
Tableau nO 3).
On le voit, la France reste le prem~er partenaire de la Côte d'I_
voire, et la dépendance de celle-ci vis-à-vis de l'ancienne métro-
pole n'est pas seulement commerciale, elle se manifeste au plan
de l'aide publique bilatérale (Cf. Tableau nO 4).

Cette aide française, ·première des aides extérieures
'publiques, comprend essentiellement les concours du Fonds
d'aide et de coopération" (F.A.C.), les pr~ts de la Caisse Cen-
trale de Coopération économique (C.C.C.E.) et des aides bud-
gétaires directes. La c5te d'Ivoire est un des pays bénéficiai-
res de la Ganantie de la Compagnie Française du Commerce Ex-
térieur notamment pour des opérations commerciales et indus-
trielles publiques ou privées.
L'aide publique directe (F.A.a. et C.C.C.E.) a représenté en
1975 327 millions de F F, soit à environ 60 %de la part pro-
pre de la c5te d'Ivoire à son budget d'investissement (B.S.I.E:
Budget Spécial d'Investissement et d'Equipement). "
L'aide en personnel d'assistance technique constitue aussi une
part importante de l'aide français~, non pas du point de vue
financier, puisque la c5te d'Ivoire participe de plus en plus
à sa prise en charge, mais en raison du "sacrifice" que repré-
sente pour l'Administration française (par exemple le détache-
ment d'un nombre important d'agents ayant un niveau de quali-
fication élevée.

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,
.. ,

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La CEE, un cIrent et
F,';'"I-\\.C.2Â _ J18ij)d41'\\
un-fOuri11s-seurprivilégié
ÉVOLUTION DU SOLDE DE LA BALANCE DES PAIEMENTS
(en milliards de F CFA)
1963
+ 4,4
1971
.
1964
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+ 5,2
1965
1972
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+ 2,9
1966
1973
+ 3,1
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2
1967
1974
-6,3
+ 21
1968
+ 8,6
1975
-35,4
1969
+ 9,3
1976
+ 8,5
19JO
+
9,4
1977 (prol/.)
+ 75
La Convention de Lomé représente, par rapport aux liens tissés
dans le passé par la Communauté européenne avec les pays en voie de
développement, un saut qualitatif dont la Côte d'II/oire peut être l'un
des principaux bénéficiaires. Ce pays -
avec son agriculture prospère,
et ses objectifs d'industrialisation -
est en mesure de nouer des liens
encore plus profonds avec l'Europe, par le biais non seulement de
l'assistance financière mais aussi de la coopération commerciale. L'aide
que lui attribue la CEE revêt de plus en plus -
du fait de la structure
avancée de l'économie ivoirienne -
la forme d~ prêts, soit spéciaux
(4·..... FED) soit normaux (Banque europeenne d'investissement, pour
le financement de projets industriels, miniers et touristiques). A cela,
s'ajoute, bien entendu, le système de stabilisation des recettes d'expor-
tation.
la Côte d'Ivoire a ainsi reçu 15 millions d'unités de compte euro-
péennes pour compenser la diminution de ses recettes due à une situa-
tion défavorable sur le marché du bois brut en 1975. Deux autres pro-
ductions, essentielles pour elle, sont éligibles au "Stabex .. : le café vert
et le cac:Jo en fèves.
--_._-----

Ila
-IX -
Côte. d'Ivoire et
la convention'âe Lomé
~E'
IL
4~'~e' FEn
.....•..• BI Il11
UNE.AIDE
Secteur rural
millions d'uce en % du total
-
Mise en valeu~ hydro-agricole
de la vallée de Kan
3,9
-
Mise en valeur agricole'de la
vallée de Bandama
3,9
-
Deuxième tranche du projet hévéa,
Grand-Bereby
5,3
-
Développement"de l'élevage
5.4
18,5
,46,1
Hydraulique humaine
- - Programme de l'hydraulique
villageoise
11,3
-
Programme d'assainissement urbain
1,9
13,2
33
Formation et recherche
-
Programme de bourses d'étude et de
stages
3
-
Autres projets
1,9
4,9
12,3
Infrastructures et transport
-
Aménagement et bitumage de la route
Bada-Marabadiassa (10 km)
1,5
3,8
Programme de promotion commerciale
1,9
4,8
Total"
_" " " " . . . " "
40
100
le programme du 4" FED dont la répartition sectorielle correspond aux
orientations générales du Plan de développement ivoirien 1976-1980,
prévoit l'allocation de plus des trois quarts des fonds à des projets de
développement de l'agriculture et de l'élevage ainsi que de l'hydrauli-
que humaine, ces deux domaines étant considérés comme hautement
prioritaires. la mise en valeur hydro-agricole de la vallée de Kan, dans le
centre du pays, a pour but de fix<;!r I<;!s populations par la création de pe-
tites exploitations irrigué,es où seraient introduites des cultures de ren-
te sl~sceptiblesd'ètre exportées.
la mise en valeur agricolede la vallée du Bandama doit permettre, sur la
base d'un oremier financement du 3" FED (aide non remboursable de
920 million~ de F CFA soit 3,3 millions d'uce), de stabiliser les cultures et
éviter le système agricole itinérant ainsi que d'améliorer les conditions
de commercialisation des produits de la région.

-
01\\
-

L'aide financière de la C.E.E. à la Côte d'Ivoire s'exerce essentiellement
par l'intermédiaire du Fonds européen de développement (F.E.D.) et, depuis
YaoundéI, de la Banque européenne d'il1vestissement(B.E.I.).
Les interventions du F.E.D. sont souvent souples et diverses. Il peut en effet
'accorder des aides non remboursables, des' prêts spéciaux à très bas taux d'Ül-
térêt (2%) et à très long terme (40 ans, par exe~ple), predre des participations
industrielles. Par ailleurs, échapp~t
~ux contraintes de l'annuité budgétaire,
les interventions du Fonds peuvent aisément s'intégrer daYls les Plans de déve-
loppement de la Côte d'Ivoire. Il faut également signaler que les pays béné-
ficiaires restent maîtres, et donc responsables, des projets financés par le
F.E.D. Notre tableau montre les, ulterventLons du F.E.D. et de la B.E.I~ en
faveur de la Côte d'Ivoire durant la période 196I-I974.
On peut décomposer les interventions du F.E.D. de la ma.."lièresuiva"lte:
PREMIER F.E.D. (dépenses définitives: 38,87 Millions d'unités de compte).
Les deux principaux projets ont concerné des plantations de palmiers
à huile (5,I6 M. UC) et des aménagements routiers dans la Boucle du
cacao (4,79 M. UC).
DEUXIE}Œ F.E.D. ou YAOUNDE I. (engagements autorisés: 57,63 M. UC).
En détail, ~l M. UC:
- Assistance technique liée:
, I,24
- Coopération technique générale:
2,27
- Prêts spéciaux:
II,37
- Investissements:
3,09
- Aide à la diversification
39,r:;
57,65'
TROISIEME F.E.D. ou YAOUNDE II. (engagements autorisés au 30 juin I975: 56'n~ UC
- Coopération tecnique:
2,88
- Commercialisation et promotion:
0,68
- Investissements:
25,78
Bonification d'intérêts:
4,65
- Prêts spéciaux
22, 19
56,I8
La place privilégiée de la Côte d'Ivoire dans l'aide communautaire peQt
surpren.lZ'e vu son niveau de développement écollomique et social, mais cette
situation peut s'expliquer par plusieurs raisons: les possibilités du pays
dans les domaines des cultures tropicales dites riches, sa bala~ce commercia-
le toujours excédentaire, ce qui lui donne une certaine capacité de rernbourse-

-
7--./ -
;'ment, les progranunes de diversification. des cultures mis en oeuvre relativement
i
tô;: et aussi sûrement la capacité de l'ad.r:1inistration ivoirienne à étudier età
présenter des projets rentables à ses partenaires.
D~s l'ensemble.de l'aide extérieure publique reçue par la Côte d'Ivoire
(soit 173 Milliards de F. CFA de 1960 à 1973), destinée en majeure partie à l'in-
vestiss~~ent, le F.S.D. est compris pour 28,39 Milliards F. CFA (subventions et
prêts) et la B.E.I. pour 8,37 Hilliard;.sF. CFA, soit ensemble 36,76 Hilliards
l". CirA.
~)(\\ur cette période considérée, l'aide financière de la CEE a repr6senté
donc plus de 21% de l'aide financière extérieure publique reçue par la Côte
d'Ivoire. Cependant, nous devons prendre un tel pource.'1.tage conune aya'1t une
valeur L'1.dicative compte tenu même de la ~i.fficulté de comparer des aides de
forme et de conditions variées (SOURCE: 11inistère de l'Economie et des Finances:
Direction des Relations ex~érieures).

-XII -
,.."
J &o~ Y\\U-; la. Coo~~ ....... ~ÛJ \\1.f1~rlJ..Jt.
.
pIAF T .. ~I.{p" J
pa~ :, 5"

PAYS ASSOCIÉS À LA CEE (ACP)~
1::II:i:::JConvention de L.orné
.~
1§3~~~~~~
SEYCHELLES
HEP.
SWAZILAND
.~~::.:::::~ DU SUD

1;!
i
i
" ,
j
!~
1
~I

- A-
- EXTRAIT BIBLIOGRAPHIQUE -
Cet extrait bibliographique répond à un souci de classi-
fication par rubrique.
Les ouvrages et· articles generaux ont été regroupés dans
un premier point. Ces références bibliographiques à caractère
général nous ont permis tout à la fois de poser notre problé-
matique fondamentale, d'indiquer notre démarche méthodologique
et de situer la cOte d'Ivoire dans ses caractéristiques géné-
rales.
Notre approche proprement dite du sujet s'est appuyée
principalement sur les ouvrages et les articles spécialisés
dans les problèmes ivoiriens. Mais il convient de souligner
ici l'importance, le caractère irremplaçable des nombreuses
conversations qui nous ont été· accordées aimablement par les
autorités administratives et diplomatiques, témoins ou acteurs
véritables de la politique étrangère de la cOte d'Ivoire.
Parmi ces rencontres, nous voudrions citer ici nos entretiens
successifs avec le Ministre des Affaires étrangères, l'Ambas-
sadeur de la COte d'Ivoire auprès des Communautés européènnes
(C.E.E.), l'Ambassadeur de la cOte d'Ivoire auprès du Gouver-
nement de la Confédération helvétique, et représentant .du Gou-
vernement ivoirien auprès du donseil permanent de la C.N.U.C.E.
et auprès du G.A.T.T, le représentant permanent de la cOte d'I-
voire auprès de l'O.N.~. (et auprès des institutions du Bretton'
Woods: B.I.R.D.-F.M.I.). Enfin, il faut dire que les informa-
tions de m~me nature (c'est-à-dire orales) qui nous ont été
livrées par le Secrétariat Général du Gouvernement (Présidence
de la République) ont été également précieuses pour notre ana-
lyse du Processus préparatoire interne des négociations écono-.
miques internationales.
Ce sont autant de sources qui sont venues compléter nos
recherches bibliographiques propres.
La rubrique "Divers" renferme les renseignements tirés
des quotidiens et autres périodiques notamment spécialisés dans
les questions africaines.
En fonction de ces remarques, nous avons adopté la clas-
sification suivante

-.1 ...
l ~ METHODOLOGIE GENERALE : Ouvrages et articles
généraux:.
.
AI OUVRAGES
AMIN (S.)
- Impérialisme et sous-développement en Afrique.
EditionsANTHROPOS. PARIS. 1976.
AYRES (R.)
- Prévision technologique et planification à
long terme, Editions Hommes et Techniques.
PARIS. 1972.
BOUDON (R~) et LAZARSFELD (P.)
- Le vocabulaire des sciences sociales. MOUTON.
La HAVANE. PARIS. 1971.
- L'analyse empirique de la causalité~ MOUTON.'
LA HAVANE. PARIS. 1976.
BAILLOU (J.)
- Les Affaires étrangères, P.U.F. PARIS, 1962.
BENOT (Y.)
- Idéologies des Indépendances Africaines,
MASPERO. PARIS, 1960.
BIPOUM-WOUM (J .P.)- Le droit international africain. PARIS, L.G.D.
J., 1970.
BOURRINET (J.)
- La coopération économique eurafricaine, PARIS,
PUF, "SUP",1976.
CAHIER· (Ph. )
- Le droit diplomatique contemporain, DROZ,
GENEVE, 1964.
.
CHAFFA.RD ( G. )
- Les carnets secrets de la décolonisation,
Tome I, PARIS, CALMANN-LEVY., 1965.
DUMONT (R.)"
- L'Afrique noire est mal partie, PARIS, Seuil,
1962.
DELORME (N.)
- L'association des Etats africains et malgache
à la Communauté économique européenne, L.G.D.J.
PARIS, 1972.
DIAGNE (P.)
- Pour l'unité Ouest-africains - micro-Etats et
intégration économique, ANTHROPOS, PARIS, 1972.
DUROSELLE (J.B.)- Les nouveaux Etats dans les relations înterna-
tionales. PARIS, A. COLIN, 1962.
DUROSELLE (J.B.)- Introduction à l'histoire des relations inter-
nationales. PARIS, A. COLIN, 1966.
DURKHEIM (E.)
- Les règles de la méthode sociologique. P.U.F.
(B. P. C.) 1973.

- ? -
DE GAULLE (Ch.)
- Mémoires d'Espoir. Le renouveau. 1~58.
1962: PLON, 1970.
FOURNIERE (De la) (X.)- La Zone Franc -Que sais-je" ? nO 868.
P.U .F. 1971.
GONIDEC (P.F.)
- L'Etat africain. PARIS, 1.G.D.J.,1970.
HIPFENS (P.)
- La République de Haute-Volta -
Editions Berger-Levrault. PARIS. 1972.
HIPPOLYTE (M.)
~ Les Etats du Groupe de BRAZZAVILLE aux
Nations-Unies. PARIS. A. COLIN, 1970.
HAMON (Léo)
- Les nouveaux Etats dans les' relations
internationales. A. COLIN. PARIS, 1966
KENNEDY (J .F.)
- Stratégie de la Paix. PARIS. Calmann-
Lévy. 1961.
KI-ZERBO (J.)
- Histoire de l'Afrique noire, RATIER,
PARIS. 1978.
IAVROFF (D.G.)
- Droit d'Outre-Mer et de la Coopération
Mémentos DALLOZ. 1971. PARIS.
LIGOT (M.)
- Les accords de Coopération entre la
France et les Etats Africains et Malga
che d'expression française. PARIS,
Documentation française. 1964.
MERLE (M.)
- Théorie des relations internationales.
Cours I.E.P. PARIS, 1972-1973.
MENDE (T.)
- De l'aide à la recolonisation. Les
leçons d'un échec. Seuil. PARIS, 1972.
MOUSSA (F.)
- Le service diplomatique des Etats ara-
bes. GENEVE. 1960.
N'KRUMAH (K.)
- L'Afrique doit s'unir.Payot. PARIS,
1964.
SURET-CANALE (J.)
- Afrique noire occidentale et centrale.
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IN'J:'RCDUCTION
1
CIIA:?I':.'rtE l?~=:;LnlIN' AI HZ
L'ACTEUR IVOIRI1GN D!d'TS LES NEGOCIATIONS
ECONOl'iI~'(.U~S
INTERNATIONALES
3
SECTION l
:
LBS DOHN'.';ES GEO-POLITIl.:),U-';:;S ET ~nSTORIQUES
a- SITUATION GEO-POLITIQUE
b- APERÇU HISTORIQUE : PASSE INTERNATIONAL
DE LA ceTE D'IVOIRZ
7
SECTIQN II
13S ATOUTS DE L'ACT~UR IVOIRIEN
12
a- LE PRESTIG~ DU PRESIDENT HOUPHOUET-BOIGrr!
AU SERVICE DE LA DIPLQI·IATIE ECONOilIQUE
IVCIRI~iJNE
12
b- LES RESSOURCES ECONOHIQUES ET LEUR [·10131-
LISATION
15
SECTION III
LE3 FAIBLESSES DE LA C
19
a- L'\\
DE
b- LES LIMITES DE LA
22
S:SCTION IV
DbFINITION DU SUJET ET tŒTHODE
27
a- LA DEFINITION DU THSfŒ D'ETUDZ
27
b- POUR(~UOI Lù CHOIX D' ml TEL SUJ~T ?
c- HETHODE
31
,.-
ms '"ODALITE'; DE LA P~37I~I?~~ICN DE LA
1::0:':8 D' 1'.'C1'I:1"':': _~ux
·:~-=(}C(~T .trIerr ".: ']'~;CI'~O~':I ~2U::3
INTERNATIONALZS
35
LE i)UALISi,S D;';S ..'??··.':L,ILS .\\.D;,IiTISTJ.i.'l'IFS
CH.\\~GG~ Dl~ 1J/i ~~J~:'~I.~~_\\r-~IJ~T I~:~~R:r~ DES N~GO:~IA~IC1'1~:::

- ~-
Pages
SZCTION l
- LZS ATTRIBUTIOnS DU HINISTZRE
DES ,AIT:~IRSS .sT~ANGERES DANS LE
DCHAIN'Z D'2S RELATIOI~3 ECONOEIQUSS
IirTZRHATIGNALES ET DE L'.. ÇCOPER.\\~IüN
AU DE'IELOPPEISUT.
40
a- LA ccr·r:?~T~ITC~ CT~I;Z:]!iI...:~ D11 !'~IN'I3TE11Z DES
..~F?J,"I~:~S ~T~~~:TJ::2~S
:;Ilr LL;s::'Iï~R3 l)~ ~l~L.\\TIOI\\:S
3CCl'TC!~·~-I~UES :::.~ J~ eCOPER.ATTon T~CHi~I~lJE
I~O
1°) -
Gr;;:;','l'IS:::1Z .cE c;ccr::;;:{~.'TIOn T=::CHNI,:;.TB
:T CULTURELLE.
41
2 0 )
-
D:\\:;S LS DCUAr':; .o:::;s ::<~LATICNS
E::;CT;O;,iI~U::;.3
~T FI?! .~Z~CI~~~i~S•
42
b- LA LISE ~N PL.\\C~ D'~ L 1 A2:rA:R:,~IL ,·,Dl:r;-.rISTFATIF
CHARGE DE LA PREPARATION DES NEGOCIATIONS
ECONO~~QUES INTERNATIONALES.
1 0 )
_
LA !)I~~C'l'ICN Di; L~1. COOP'SRATIOII I~rT!'~RNATION.~L.ë;
D::;S AF'F.UPZS ~ÇCr:O~Œ,~UE:S,FINA:lcr~~:Z:J
~T T:SC:-rI1I,""!lTE:~.
45
46
c- 1."" :~OU1f':::;LLZ R3CRGA~:I~;~'l'Iorr DU ;·.DrrS'1'=:;TI
's'r JJ',\\:J.sCUPLI.s.s2~',':;:r;:' DU SYSr::ELZ.
SECTION I I -
L ''CXTZiJ3IOIJ· lYS3 AT'l'RIGUr::IONS J~S DZPAHTZf·ŒNTS
T':::CH:H1UZS AU Dcru.Il'C :J:;:;S P.ELATIO,YS ;:;CCrTOLI':'}J~3
ZT DE L.~ GCOPER.~TIm7 I!iTER;·UTrOtIALE.
50
a- LA PLAC:S PREDO;·;INANTE DU HINISTERE DES AF'F.GRES
za:orm:lIQUES,
FINAI~ÇI;::RES ET DU PLAN DANS 1'AD-
llI!rrSTIV.TICN ZCONO;·;IQUE cm;TrtALE ET sœJ ROLE,
D:UJS L' ELABOR.c..TICN DES DECISIONS ECCNOHI0.UE5
EXT3RIEURZS.
51
b- LA '';:'tJ~A~IO:T D qm ;·luaSTERZ DU ::;O~';{:RC:: ET, L3
R;':;~:~UILIBRAŒ~ DU r0U':CI'1 DE D~CISICN ::::C:ONOIT~U'':
~x :,:'I.TI==~3:: D'::': ]:U?~C~'l'S I:;'l';:;l:::rL'.T!Crr..;.u:~~
54
c- L\\ PL'.Ci: PX:GICULL~~L DU LlrTI.:::r:.'':l{;~ DI: L' >..'1::II-
GUtT1J~-:'=~ 3T D~ L~\\ ".'COP-:lt\\TTC:! J \\~;S L-\\ 2~:=-- ..·~~.t·:IC~·T
nTT~ ;cs D~:G :~GOCT,1.'.:'! c:::; ~:Î:;:O;.I :).T'S';; :':';:('l':ZRI=U],~S.
50
1 0 )
_
L~S S:::;R'II~ZS ;.~:C'.s~IEURS DU :;INIST::;R2 DZ
L ' .-V:iRI':::ULTU~.
57
;;:0) _ L,\\:::AIS,3= DZ 3T,'\\2ILI3,',TICN ~':' .oz '~ctJ~r:::T
D3S ?JI:( :;~3 IJ~~OrUI~·S ~~fJ:~I':'CL~,_:.
d- r;:s ...'l'r-:'1IBUTIorr:; JU i,I:;I,~T~~'1Ï'~ ~2 L. c,rnIn
: ~.\\R8:r.1&!J"D2 ~:I 1L\\~I~I~ D~~ ~~flCCI.\\~IC(7'J .:3UR LS
:J~C Ir~ :OZ LA l :~R.
.5S

- .3
Pages
CHAPITRE II
:
. L t UTILISATION DES r;CYSNS INSTITTJTIONIrSLS
EN PRESENCE DANS LES PROC~DURSS DZ PREPARATION
INTERNE· DES NSGOC:IA'2:IOîTS ECONOHI:-;;UES IN~ERNA.TIOHAIE3.
. 62
SECTION l
:
INrroJ.;RDEPzrmANC3 'ST ARTI-:,;ULATIOH DE: ,\\C'l'IONS DES
O:m;'.llIS1:BS INTER-l;INIST:SRI2L:5 INTZRE~;::JES PAR LES
::'ROCEDURES DE P:-ŒPALUTICN D:::;S N~30CIATIONS
ZCONO-
~·;rQu:cs IN'l'ERNATIONAL.r~3.
63
a- LE seHENA THEÇ,RI~"JE DES 1'·10DALITES PROCEDURALES
DE LA PREPARATION DES lillG08'IATIONS EGONOlJ: ~UES
INTZRNA'.rIonAL.~S •
64
b- L' ::::TUDE DE ~UELQUBS CAS D' APPLIC :\\'l'IOj~ DU SCHEEA
68
"'0)
1
-
LA PREPARATION INTERNE DE3 NZGCCIATIONS
HONETAlRES INTERNATIONALES.
2°) -
LA PREPARATION DES NEGOCIATIONS CQj';N:::;RCI:\\L~S
ZT DES ACCORDS SUR LES PRODUITS D~ BASE.
71
':;;0) _ LZ ROI~E i:OTElJR DU COlIITE NATIONAL POUR L'O.
N.U.D.I. DAES LA PREPARATION DES NEGCCIATIC.NS
SUR w::'RV:SFS:t-;T DE ~ZCHNOLCGIES.
SECTION II :
LES LHIITES DU hODZLE DU PROC3·'3SUS PRBPAR,\\TOIEE
78
a- L~S CONFLITS D'AT~~IBUTIONS
78
b- LE DANGER D'UNE COORDINATION INSUFFISAr~E
DES ..\\CTIONS.
80
c- LA SYNTHESE GO~JERNEMENTALZ.
. 8.3
DED'XIE~IZ PARTIE: LA COTE D'IVOIRE DANS LES NEGOCIATIONS
ECONOMIQUES REGIONALES
LA ceTE D'IVOITI EA:'::;; .\\UX ~GRCU:::;':::Zi)'I'S
D'ETAT3 ZN .'\\l":n:~1'JE.
92
S~CTIor\\r l
:
LA CeT"'; D 'IVCIRZ D.\\NS LZS ORG:\\;iIJA':'IOU.3
RE3IONALZ.s A 1Jccxrrcn FOLITICO-2COf:Oi;Ir:.u~
92

4
Pages
a- LA COTE D 'IVOI~Z D,\\:TS r;c uROCZ';:; ~US DE CREATION
DU CCNSEIL DE L'=~,:T~r;T::; ..
93
1 0) - IJ:S CONS~IL DE L' .s:TTZNrr:s, un O~GANISLE D~
ccopsn'-:'TICN, D-S CCO.:1:DIIU,TICli "SCOIJC:·:I~UE ~T
.m:;INISTRATI'/3 ..
.o..,..:.. L ' 0 • C.\\ .. :: •
100
1 0) -
LE RGr:s I~fClë1IEN vs:s L.~. Tl~AlfS~"CRNA'l:'ICF
D~ L'U.A.~. ZN O.C.A.M.
101.
2. 0)
_ LA COTE D' IvqIR3 ET PROl·:OTIG:N D' Uf\\"E
CGOP"8RATION TECHIIH:;U~,
SOCI.".L'S :ST CULTUR3LL2
AU SEIN DE L'O.C.A.M.
103
SECTION II -
LA COTE D'IVCIRS D:,I;S LbS NEGOCIATICNS
POUR L'ELABCRJ.TIOH DES TRAITES CO,TSTITUTIFS
D3 LA C.E.~.O.
ZT D~ LA C.E.D.E.A.O.
113
3,-
L 11" COTE D '"It.JCIRZ D.:\\T·TJ LE PRCC~S0US
D'IlL':;T:\\LL:lTIC;; DG LA C. ~ ...',. C.
î14
-
L':"'~Œ ABIDJAN-D.\\Lt2 "S?IHE .JCR3.\\L3 DE LA C.E • .'\\..O."
11!+
2°) -
LA ceT:::; D'I'.JOPIS HTITl:A'F.';UR DE LA COJ..JMUNAU'm ECONOMIQUE
DE L r AFRIQUE DE L J OUEST
i 18
b- L::S Ir~3ITh,TIm';s .0:::: Ll. CCT:; D'r;CI~E Z.-I.c.s AU l?hOJ~T
D~ C~E~~IC~ DS L_\\ C.E.D.E.A.O.
125
1 0 )
_
LE RAPPROCHELENT PRELn~INAIRE TACTIQUE
D3 L.~ COT.:; D'IJCI-q.2.:AV:~C
L8S ::';TATS AFRICAurs
.. Œ'.:zLOPHcNEJ DE L'OU~S1.
;::0) _ L',~C'J:'=:; L)fAD?:E:'~Ic::r DE; L.i. .X':.'-"::; :J'I'!CI'TS ,·\\U TR.'\\IT::::;
SO~:STITUTI'F DB L~ c.~.o.~.\\.o.·
13C
!·:C:'G'rAIIr:::s, .~ Dl: .",X':~::J.) ., TT'R :S~~ PRCT)UI'='~:
D~ :9A3Z
~T .\\ LA Cl{E.Ar:'IC:'J J' u:·TIC ~~.~ ~~:.~Sf~rTI ~~U=~3 3PSCI FI~TJ~S.
'::~S~ICN l
:
L,'\\ CCT-~ D'I'{TGIP:~
J.\\:':
Ir:~~]-'\\F:1IC:\\I rr~s.
-:.)5

- 6 _
LA '':;0 'i'E D' IVOI?J:!:: ET LE TRAIT::::: DU 12 HAl
1962
136
2°) -
LA COTE D' 11fOI::1E DANS :L.ZS N:::::GOCI.\\TICNS POUR
LA R:!;TIISlor~ m::s ACCORDS D:S CCOPZRATICN HONETAIRZ
F:2..~r'!CC-A.FRIC}"INE ET LA P~FOR;·~E DE L:\\, B.C~:8.~\\.C·.
1)9
b- LA CCTE D'IVCIRE ZT LA B.A.D •
.s.zCTICN II
:
LA COTE D'P10I~, I,I::~ AGCO~DS SUR ~S ?~(ODUITS DE BASE'
l:::T L:SS UNIONS T~CHNI~lES En AFRI':UE.
151 .
3,-
L~,3 REGROur.z;:ENTS. AUTOUR DE PRGDDI':''::; P""; ·.B-,~3E.
152
1°) -
LA CREA':'ION DE L'ORGANISATION AFRICAIIS
ET MALGACHE DU CAFE ET DE L'O.I.A.C.
152
,)0)
-
'-
LA CREATION DE L'ALLIANCE DES PAYS
PRCDUÇT~URS
DE CACAO.
155
b- LA COT~ D'IVOIRE EN QUETE D'UNE POLITIQUZ REGIONALE
CONCERTEE DE TRANSPORTS.
156
1 0) -
LES TRA~.:sPORTS FERROVIAIRES
157
2°) - L'ACTION IVCIRI::NHE DANS L'ELABORATIon DU PROJ"ST
DE CREATION DE: LA SCCI:àTE .l·iULTINATIŒ!AL2 .U.R-AFRI'~~UZ.
160
)0)
_ L' DiITIATI1fE IVCIRIENIŒ ZN rlATI~~RE DE TRANSPORTS
"l.tRITII·fSS :srr
AF~I~UE.
164
---
conCLUSION DE LA DZUXIEEE PARTIE
TROISIE~Œ PARTIE
LA COT:S TI' IVOI~ DAns U;S NEGOCIATIONS ECONO~lIQUES
t:ULTIL.'\\T-ûRALES.
173
CHAPITRE l
:
L:SS REVENDICÀTIC~-rs
sr'!'~I..;r:n'::u~s ü:':: rA CO'i'"s D' l'.'CIRB
DANS L;::;S i:ESCCIATlcr:s =::CONOLI'~VSS n~TZrt-2~GIC!LlL:~:;.
175
SECTION l
:
LA COTE D'IVOIT)~ DAN:::. LSS NEGOGIATIOF~ EU!LU"RICAINES.
177
a- LA PARTICIP.;,TICN D~ LA CO':'3 D' IverR':':;
:...U:{ COFY-;:;~ICI;':; D' A3~)OGL't'lJION D~ Yi\\CJ'HDZ.
b- :,A cc':'::::: D'r!CIR:~ ~'I' l'i'..CCORD D'Asr;C';L,TIVT
.'~.C.P. DZ Lc:r:~.
... ..-
., .
'" ,

7 -
Pages
SECTION II
:
LA COT::":; D 'l'!OIRI:DA~!S LZS IJEGbCIATIOrrS
ARAEO-.\\FRICAINES. .
206
a- ISR.\\EL : UN EI;3X::m~~3 ;:'OUR LA I::IPLCl·lATI:<::
rJOIRI1:mJ~ •
208
b- LA 8CNCEI'TION IVOIRIENNE DE LA CCO?:::RATION
ARA130-r'..FRICAINE.
211
c- LES PREALADL=S IVOlnIENS A LA CONCLUSION
DE L'ACCORD ARABO-AFRICAIN.
CHAPITRE II .:
LES CONSTANT7,S D:':: LA DIPLm;ATIE IVOIRIENj'Œ
DAN;:) L;~S NEGOCIATIONS ECONOHIQUES UNIVERSELL::;:.>.
221
SECTION l
:
LA COTE D'IVOrm DANS LA R":CHERCHZ DE CCNDITIC;IS
CqHHERCIALES ET NONETAIRES I-fONDIALES DU DEVELOPPEt;ENT.
223
a- LA COTE D'IVOIRE DAîiS L' ORGANISP.TICN DES H:..RCn:cS
NONDIAUX DES PRODUlmS DE BASE.
223
b- LA COTZ D 1 11fÔI~= D.~:;3 LA R-::;FORl·;::; DU SYST:C~':':::;
riO;3TAIR:; IN'!.'ERKNI'IONAL.
.234
c- LA COT:S D' rrcr:::; 'ST LA :?R03I01'L\\~I ~UZ DE L'AI!) H;
E]~TERIEU~E AU DE'J~~LCP:'.s. :ZNT.
244
SECTION II
:
LES SENSIBILITES IVOIIU:srm;S FAC~ AUX UOUVEAUX
TREHES DE RE1r;:-;;\\;T)IC""''i.'I0~T
DU TI~R:~-HONDE.
a- LA CCn:"S j f :~/OI~:~~ D~\\l'L-, T-J~...J ~:r-::S(>'=:I ..\\TICT!S
I:'~T1~~I·r"·.='IO'\\~..'_L~S ~C1J~ L~ ~]4\\i,r:~·?~~T D~;3 T~'-:;~-r­
~;CIC):lI~,S •
Il
L- L.\\ ~C'I'~ D! IVûI'-:>'::; DANS LA REr:HZRGifS D'UN HO:rVEL
ORDRE t-: •.:u1ITli~ LmTT)I.J.L"
264
CCNCLUSICN J." ~,,'. TR015!~;:~ r.\\?TIZ
275
278

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