1,
THESEDE OOCTORATl>E UUNIVERSITE ŒPAIUS V~
-_..... -
..
.
{PIERRE ET MARIE CURIE)
Spécialité
1
1
BIOLOGIE VEGETALE TROPICALE,
1
\\ 1
Présentée pal
1,
Ca~herlne DOONON'
j>.f(1.1 C4/iVE
_~'-Q0"&'\\,
'"
C
:CI
\\~ ~
~/~~"
Pour l'obtention du grade, ,iIê;"Qe'~'
\\
DOCTEUR DE UUNIVERSITE DE PARIS VI
Î
1
i CONSEIL AFRiCAIN ET MALGACHE:I
_ _--;~'~~~o
'
-
l,l'VUI( L't:N~CluN~Nt:.:N1 ~UI'~,I<It:ORJ
C. A. M. E. S. -
OUAGADOUGOU
1 Arrivée 19· JUfN..1
.'
.
f E~_e~tr~_n~: .i, _J.:~ .7 ."C' , ,
LES VEGETAUX DANS, LA VIE DU PLEUPLE WÈ '
. '(COTE D~IVOIRE)
,Soutenue' le 19 Décembre 1988
d_an' le
,JURY cDmposé de:'
Il.
B.
BAHUCHET
;;
M.
J.
BARREAU
1IIr....
R.
PUIG
1),
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A.
R,AYNAL
BI.
R.
SCHNEL,
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Mon époux,
René,
a
été mon interprète sur
le terrain et
a
toujours
répondu
patiemment aux moindres questions de détail
qui
me préoccupaient.
Il
a
su me bousculer
gentiment
mais
ef-
ficacement
dans
les
nombreux
moments de découragement qui
ont
jalonné ces cinq années.
Je
lui
dédif cette thèse.
- 0 - - - -

à
René
a Esséfnandé


AVANT-PROPOS
Les
enquêtes dont
les résultats sont
ici
exposés,
ont
été menées entre décembre
1983
et
mai
1988.
Ce
travail
est
présenté dans
le cadre d'une thèse de doctorat de
l'Université de
PARIS 6.
Le
choix
d'une
recherche
dans
cette région de COte
d'Ivoire m'a naturellement été dicté par
le fait
que
ma
belle-
famille
en
est
originaire
et
que
le plus grand nombre de ses
membres y vit encore.
Quant
à
l'approche
ethnobotanique,
elle
m'a
été
suggérée
en 1982,
par Messieurs
les Professeurs SARRAU et PUIG,
lorsqu'il
s'est agi
de
définir
un
sujet
pour
le
mémoire
du
DiplOme d'Etudes Approfondies.
Mon départ en COte d'Ivoire en 1983,
a ensuite suscité
la reprise et
l'approfondissement d'un sujet déjà ébauché.
Les cinq années
durant
lesquelles
s'est
déroulé
le
travail,
ont
été
financé§
par mes propres ressources
(souvent
insuffisantes).
Ayant acquis
la nationalité ivoirienne
par
mon
mariage,
j'ai eu
la chance d'être recrutée~ en décembre 1985,
au
Centre
Ivoirien de Recherches Technologiques
(C. I.R.T.),
en tant
qu'attachée de recherche.
On
peut
regretter
que
les
enquêtes
sur
le terrain
n'aient pu être aussi
complètes qu'il
eût été nécessaire:
dans un
premier temps,
par manque de moyens matériels et donc
logistiques
(mon terrain d'étude est situé à 600 km d'Abidjan,
seul
lieu

j'étais
susceptible
de
trouver un emploi);
et,
ensuite,
par
manque de temps disponible pour mener à
bien ma recherche person-
nelle qui
ne s'inscrit
pas
. exactement
dans
les
objectifs
du
Centre où je travaille.
L'origine
du
sujet
de
mon choix et
les modalités du
déroulement des recherches étant définis,
je tiens
à
remercier
toutes
les
personnes
qui
m'ont aidéede quelque manière que ce
soit à
mener ce travail
à
bonne fin
\\

,
Lorsqu'il
s'agit d'une
recherche ethnobotanique,
comme
de
toute
autre
recherche ayant
trait aux
coutumes d'un peuple,
les
remerciements
vont non seulement aux autorités
scientifiques
qui
l'ont
encadrée,
mais aussi aux
"informateurs" qui
ont bien
voulu apporter
leur
contribution et donner
une
partie
de
1eur
savoir
sur
les
plantes et
l'environnement végétal.
Je
tiens
donc
à
remercier
Monsieur
le
Professeur
SARRAU,
Sous-Directeur du Museum National
d'Histoire
Naturelle,
qui
a
accepté de
diriger
cette recherche depuis
1983.
A chacun de
mes
passages
en France,
il
a
pris
le
temps
de me prodiguer des
conseils
et d'orienter mon
travail.
Monsieur
le Professeur PUIG de
l'Université de
Paris
6
a
toujours
accordé
une bienveil l~te attention à mes travaux et
conditions
de
vie sur
le
terrain:
il
m'a
constamment
encouragée
et
aidée
dans
les
moments
difficiles.
Qu' il
trouve
ici
l'expression de ma profonde
gratitude.
Je
remercie aussi
Monsieur
le Professeur SCHNELL qui
a
accepté
de
juger
mes
résultats
ainsi
que Monsieur
BAHUCHET.
Chargé de Recherche au Museum National
d'Histoire
Naturelle
et
Madame
RAYNAL,
Sous-Directeur
du
Museum
National
d'Histoire
Naturelle qui
ont
rédigé
les
rapports
de cette
thèse.
Monsieur
le Professeur ADJANOHOUN
de
l'Université
de
Bordeaux
1 Il
a
répondu
favorabiement à
mes
sol licitations de
con-
seils
et d'aide morale;
c'est avec respect
que
je
l'en remercie.
Je
suis
égaiement
reconnaissante
à
Messieurs
les
Professeurs
LOROUGNON et AKE A551
de
l'Université d'Abidjan,
pour
leur appui
scientifique et
logistique.
Monsieur BOLE-RICHARD,
chercheur
à
l'Institut de
Lin-
guistique
Appliquée
de
l'Université d'Abidjan,
a
travail lé de
'--
longues
heures
à
la transcription des mots
w~
que
nous
avions
recueil lis;
Anneke de RORW chercheur botaniste au Centre Neerlan-
dais
d'Adiopodoumé
m'a
procuré
les
moyens
de me
rendre sur
le
terrain et m'a maintes
fois
fait
part de précieux
renseignements

sur cette région qui
est aussi
l'objet de ses
recherches;
que ces
deux amis
soit chaleureusement
remerciés
de
leur
soutien.
Je
dois
ma reconnaissance aussi
à
tous
les
membres du
laboratoire de Botanique Tropicale de
Paris
6
et
plus
parti-
culièrement
à
Josette
DUREDON qui
me soutient efficacement sur
tous
les
plans depuis
le début.
De
nombreux
chercheurs
et
techniciens
de
l'ORSTDM
d'Adiopodoumé m'ont également apporté
leur concours scientifique,
je
les en
remercie.
Enfin.
je
remercie Monsieur
le Ministre de
la Recherche
Scientifique
de Cote d'Ivoire ainsi
que
le Directeur du C. I.R.T.
de m'avoir
permis de
venir
séjourner
en
France
pour
parachever
mon travail.
Les
"informateurs"
qui
m'ont
plus
particulièrement
aidée sont
les
habitants de Zéo.
village natal
de mon époux.
Il
s'agit en particulier de NEMD Macoura une de
ses
vieilles
tantes,
décédée depuis
1987,
à
plus de 80 ans.
Cette matrone possédait un
savoir
médical
et
botanique
étonnant
et elle a
toujours
fait
preuve de patience et d'affection devant
le
grand nombre de ques-
tions
que
je
lui
soumettais.
De nombreux autres
villageois
m'ont
beaucoup
aidée,
mais
malheureusement,
il
est
impossible de
tous
les citer.
Les
enfants.
tantes,
grand-pères
ou neveux
de ZOHO Rosalie
<ménagère
de 60 ans),
TAHA Pascal
(Chasseur,
p~cheur,
porteur de masque de
70 ans),
QUE Benoit
(Cultivateur
de
~O
ans)
ou
GNENE
Segou
(porteur
de
masque de 35 ans)
me pardonneront
sûrement de ne
pas
les:mentionner nommément.
Ils
savent que ma reconnaissance
leur
est due.
J'ajoute
une
autre mention destinée à
remercier d'une
part,
le chef
du village de Djidoubaye et
les quelques
habitants
qui
se sont aimablement pr~tés à
mes questionnaires,
et d'autre
part,
les
parents et amis
qui
m'ont
informé
dans
la
ville
de
Kouibli.

Mon époux t
René
a
été mon interprète sur
le terrain et
t
a
toujours
répondu
patiemment aux moindres questions de détail
qui
me préoccupaient.
Il
a
su me bousculer
gentiment
mais
ef-
ficacement
dans
les
nombreux
moments de découragement qui ont
V'/
jalonné ces cinq années.
Je
lui
dédi, cette thèse.

SOMMAIRE
1 NTRODUCT 1 ON
• • • . . . . . . . . • . • . . . . • • . . • . . . . • • . . . . .
DESCR 1PT ION DE LA REG ION
. . . . . . . • . . • . . • • . . . . . . •
13
PRATIQUES A G R I C O L E S . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
35
PRATIQUES ALIMENTAIRES
71
MEDECINE TRADITIONNELLE
. . . .
115
151
AUTRES ACTIVITES
CONCEPTION DU MONDE VEGETAL
. . . • . . . . . . . . . . . . . . .
165
CONCLUSION
• • . • • . • . . • • • . . • • . . • . . . • . . • . . • . . • . . . .
177
ANNEXES
• . . . . . • . . . • . . • . . . . . . . . . . . . . . . • . • . . . . . . ,.
19 1
INDEX. •. •. . . • . . . . • . . • . . . . . . . • . . . • . . . • . •.
255
BIBLIOGRAPHIE
279
TABLE DES MATIERES
• • • • . . • . • . • • • . . • • . • . • . . . • • . •
285


-
1 -
1
1
a
LJ
1
a
1-1:
DESCRIPTION DU TRAVAIL
Le pays WE
est une région de
la Côte d' lvoire occiden-
tale,
à
vocation essentiellement agricole.
Les WE,
comme tous
les
peuples forestiers,
d'une façon générale,
sont très proches des
végétaux,
qu'ils utilisent de manières
très diverses et dans des
buts très variés,
mais au tout premier chef,
dans celui d'assurer
leur propre subsistance.
Outre
l'agriculture,
ils ont une tradition
de
cueil-
lette très ancienne,
qui a
tendance à
se perdre sous
l'influence
des apports extérieurs de plantes alimentaires.
Cependant,
cette
activité
reste
le
principal
témoin
de
ce que devait être
le
régime alimentaire
local
avant
l'introduction des cultures
exotiques
(américaines ou asiatiques principalement).
Dans ce travail,
nous nous proposons de répertorier une
partie des plantes utilisées par
les we,
qu'elles soient sauvages
ou cultivées,
indigènes ou introduites.
La
description
d'un
certain
nombre
de
techniques
agricoles,
de
préparations culinaires,
de transformation et de
conservation àes plantes utiles,
constituera une autre partie de
l'exposé des
résultats de nos
recherches.
Enfin,
nous
établirons
des
lexiques ethnobotaniques
comportant
les noms des plantes récoltées en
langue
W~
et
en
latin;
nous
y ajouterons aussi
des notes concernant
les mots ou
expressions de vocabulaire
liés aux végétaux,
relevés
au
cours
des enquêtes villageoises.

-
2 -
1-2: .BUT
DU
TRAVAIL
La
justification de cette recherche apparaît en quatre
points essentiels:
* En premier lieu
l'inventaire des
plantes
alimentaires
peut
f
permettre de révéler:
des
plantes
cultivées
occasionnellement et quelque peu
délaissées;
-
des plantes de cueillette dotées
de propriétés
nutrition-
nelles
intéressantes et exploitables;
d'éventuelles
variétés
pas ou plus cultivées de plantes
servant de base à
l'alimentation
loca:e
telles
que
le
riz
et
ayant
régressé avec
l'introduction de variétés étrangères.
L'agronome
et
le
nutritionniste trouveront éventuellement
ici
de nouvelles orientations pour
leur
recherche.
En effet,
dans
les pays en développement,
l'accent a
longtemps été mis
sur
les
recherches concernant
les cultures d'exportation et de rente.
On
a
sélectionné et affiné des
variétés
de
végétaux
peu
ou
pas
consommés sur place.
Pourtant,
les plantes vivrières de base ou
conàimentaires
sont
nombreuses
et
variées.
Il
suffirait
d'améliorer
les variétés sur
les plans,
nutritionnel,
rentabilité
à
la
mise
en
culture,
facilité
de
conservation
et
de
transformation.
Par ai lieurs,
on sait que
la
plus
grande
partie
de
la
richesse
phytogénétique
est
située
dans
les
pays
en
développement.
On
constate
aussi
que
la
tendance
est
à
l'internationalisation
du
modèle
agricole
de type occidental,
c'est-à-dire au remplacement de milliers de variétés
par
un petit
nombre d'entre elles,
à
haut
rendement.
Or,
ces
milliers
de
variétés
ont
été
engendrées
par
des
milliers
d'années
d'adaptation aux particularités
locales.
On compromet donc
"les
possibilités
de
la
sélection,
qui
n'"invente"
rien mais trie
parmi
les caractères diversifiés
existants
pour
amêliorer
les
plantes
cultivées
et
contourner
les mutations parasitaires en
évolution constante". <PIMBERT,1987)

-
3 -
t
Un deuxième point concerne
les quelques notes
recueillies
sur
les
plantes utilisées dans diverses
thérapeutiques
locales.
Les
usages
recensés
permettront aux
pharmacologues ou aux
médecins de
comparer
les
propriétés
indiquées avec celles déjà signalées dans
diverses autres
régions du pays ou des
pays voisins afin
de
les
corroborer ou de
les
remettre en question.
* Ensuite,
un
troisième
point
a
trait
à
la description des
pratiques
traditionnelles de
transformation
et
de
conservation
des
plantes
alimentaires.
Ce
travail
donnera
sûrement
d'importantes
indications
aux
techniciens
de
l'alimentation
opérant
dans
les
pays
en
développement et visant
les marchés
locaux.
Il
est souvent très utile
de
s'inspirer
des
méthodes
traditionnel les
pour
la mise au point
industrielle d'aliments à
partir de produits
locaux.
Non seulement,
les
techniques
peuvent
s'avérer
très
judicieuses,
mais ainsi,
la transition est moins
brutale et donc
l'acceptabilité mieux
garantie,
lorsqu'il
s'agit
de commercialiser
le
produit fini.
* Enfin,
un dernier
point concerne
l'analyse de
la conception du
monde végétal.
Les notes de
vocabulaire
lié
aux
végétaux
en
général
et
aux
plantes
utiles
en
particulier,
constituent
l'ébauche
importante d'une éventuelle étude pluridisciplinaire de
la région.
Chaque nom de plante ou de
formation
végétale
peut
s'avérer
chargé
d'une
signification
culturelle.
De- même,
la
recherche de
l'origine de
tel
nom
de
plante,
peut
amener
à
redécouvrir
l'origine
de
tel le
légende ou de
tel
mythe que
l'on
aurait très vite oublié sans cela.
Comprendre une société telle que celle-ci,
profondément
attachée à
son terroir et à
ses coutumes et dépendante de son en-
vironnement végétal,
c'est
l'aider à
évoluer positivement
(c'est-
à-dire
à
rester
viable
tout
en
préservant
son
identité
culturelle>
dans
les
nouveaux
contextes
imposés
-
parfois de
façon stressante -
par
les
schémas
économiques
actuels.
Les
systèmes
de production sont
très souvent transposés
sans adapta-
tion dans des sociétés dont
les
références et
les
valeurs
sont
totalement différentes de celles où ils ont été conçus.

- 4 -
Comprendre
une
société
afin de
l'aider à
définir ses
priorités socio-culturelles,
c'est donc
lui
permettre d'exprimer
sa
vision
et
sa conception de
l'environnement quotidien et des
activités qui
s'y rattachent.
Permettre
à
un
peuple
d'exposer
ses
habitudes
alimentaires,
culturales et ses pratiques thérapeutiques,
c'est
quelquefois
l'aider à
concevoir un système de
production adéquat,
qui ne nie pas
les valeurs
traditionnelles,
mais
les actualise en
les respectant.
Il
faut aussi
souligner
que
faire
parler
un
peuple,
c'est
en
tirer
souvent
des enseignements utiles
pour
d'autres peuples.
Cette conception d'un travail
ethnobotanique est certes
quelque peu utopiste.
Mais,
nous
pensons qu'il
est bon de
rap-
peler
quelque
part
de
tels
objectifs
quand
on
réalise une
recherche de ce type.
Tous
les
travaux n'y
aboutissent
pas
et
celui-ci
n'a
pas
la préten~ion d'y parvenir;
mais chacun d'eux
est une ébauche,
un avertissement de plus pour
tempérer
l'ardeur
des
"développeurs tous azimuts" et guider
leurs efforts et
leurs
moyens pour mettre
au
point
des
stratégies
de
développement
réalistes.
1-3:
METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
Pour mener à
bien un tel
travail,
nous avons
procédé à
des enquêtes de plusieurs
types en divers
points du pays
We.
1-3-1:
La récolte des plantes utiles:
Le travail
en forêt avait
pour
but
de
récolter
les
plantes.
Chaque
jour,
un
informateur différent nous accompagnait
à
son campement
(1 >,
en signalant en chemin toutes
les
plantes
alimentaires rencontrées,
sans négliger
toutefois
les plantes
les

-
5 -
plus communément utilisées en médecine,
construction,
et pour
la
fabrication d'objets divers.
[-3-2:
Le recensement des usages des plantes
récoltées:
Les enquêtes sur
les usages des plantes
récoltées
se
sont déroulées
lors de
la constitution de
l'herbier,
de retour au
village,
après
la collecte.
Pour obtenir de tels
renseignements,
nous sollicitions
l'aide de
trois ou quatre personnes en plus
de
nos
compagnons
de
route,
auxquelles
venaient s'adjoindre une
dizaine de "spectateurs curieux" et
naturellement,
de
nombreux
enfants.
La méthode consistait à
montrer une plante,
à demander
son nom aux personnes qui
n'avaient pas
participé à
la récolte et
après avoir obtenu un consensus,
à
demander
son ou ses usages
à
tous
les présents.
Lorsqu'une contradiction flagrante
persistait,
si
une
seconde récolte de
la plante n'est pas venue trancher en
faveur de
tel
ou tel
point de vue,
la plante en question
a
été
abandonnée
dans
le cadre de ce travail.
Quoiqu'il
en soit,
ces
discussions étaient toujours
fort animées et très enrichissantes:
certains,
en passant près du groupe que nous formions,
donnaient
une opinion,
qui,
tout de suite,
relançait une polémique à
propos
de
tel
usage,
de
tel
nom,
de telle signification.
Les petits
litiges se réglaient pourtant vite et on se rangeait généralement
à
l'opinion de celui
ou celle qui
est
réputé
soit
par
son
métier,
soit
par
son
grand
~ge
connaître
le
mieux
ces
questions-là.
Cette
confrontation
entre
ceux
qui
nous
avaient
accompagnés
en
forêt
et
les
plus
~gés restés au village,
ne
pouyait qu'être positive puisque certaines
lacunes
des
premiers
étaient
comblées
par
le savoir des seconds et que
les "trous de
mémoire" de certains étaient compensés par
le
grand
nombre
de
ceux qui
nous
renseignaient.
Cette
récolte
a
donc
donné
lieu
à
la constitution d'un
herbier.
Nous étions munis de vieux
journaux et de presses,
mais
le
séchage
a
quelquefois
été
difficile,
notamment en saison
pluvieuse.
C'est
le foyer des cuisines des ménagères qui
tenait

-
6 -
lieu
de
séchoir;
les
fruits
trop volumineux
pour être
insérés
dans
les
journaux,
étaient
aussi
séchés
par
la
méthode
traditionnelle,
qui
consiste
à
les vider et à
les
stocker au-
dessus du foyer.
1-3-3:
Les
renseignements
sur
la
région
et
ses
coutumes
principales:
Un
autre
type de questionnaire s'est avéré nécessaire
pour compléter notre connaissance de cette région.
Son but était
de recueillir des données notamment sur:
l'origine de ce peuple;
-
ses rapports ethnolinguistiques avec
les
peuples voisins;
-
les coutumes principales en matière de droit
foncier
(2 J;
la structure de
l'habitat traditionnel:
aménagement de
l'espace
et conception technique;
le calendrier agricole et
les méthodes culturales
t 3 )
Dans
ce cas,
nous avons établi auparavant des
fiches
aide-
mémoire pour
l'interprète,
comportant
les différents
thèmes
que
nous souhaitions voir aborder
comme par exemple:
-
l'agriculture
la médecine
-
les problèmes
fonciers
-
les structures matrimoniales
l'origine du peuplement
Chacune
de ces
fiches
comportait
les mots
clés et des
sous-
thèmes de transition destinés à
guider
la conversation entre
les
informateurs
et
l'interprète
et
à
la rendre
la plus naturelle
possible.
Toutes
ces
discussions
étaient
enregistrées
au
magnétophone
à
cassette
et
les
fiches
ainsi
établies,
ont
facilité
le travail
de
"dépouillement"
et
de
traduction
des
enregistrements.
(Voir annexe
1)
Enfin,
dans
le
but
de
mieux
comprendre
les
liens très

- 7 -
étroits qui
unissent
les Wé
à
leur environnement végétal,
il
nous
a
semblé intéressant de
relever quelques éléments de
vocabulaire
lié
à
des plantes
très
importantes sur
les
plans alimentaire et
culturel
dans
la région,
comme
le riz et
le palmier à
huile.
Ces
renseignements
ont
été recueillis dans
les mêmes conditions que
ceux concernant
les utilisations des plantes
récoltées.
Ces
trois
types d'enquêtes directes auprès des
popula-
tions ont été menées dans trois sites différents
(voir carte nOl)
Zéo fut
le premier et
le principal
lieu de nos
investigations.
C'est un gros
village de
la
préfecture
de
Bangolo
servant
de
~camp
de
base" pendant
la plupart de nos
séjours sur
le terrain
et à
partir duquel
nous
rayonnions
vers d'autres
localités.
C'est
là également que
la plus
grosse partie des
récoltes
de
plantes
utiles a été effectuée.
-
Plus au sud,
les enquêtes se sont déroulées à
Djidoubaye,
vil-
lage situé entre Zagné et Taï,
sur
l'axe
routier
Guiglo-Tabou.
Dans
le
même secteur,
nous avons
pu réaliser quelques récoltes
dans des campements autour de Taï,
lors d'un séjour à
la station
M.A.B./U.N.E.S.C.O.
du Parc National
de Taï.
-
Puis,
afin de disposer d'un panorama plus
complet des coutumes
et traditions agricoles en pays W~,
nous avons
également
ques-
tionné
les habitants de Kouibli,
zone
la plus septentrionale des
recherches.
La première remarque que
l'on peut
faire,
c'est
qu'il
existe
une
grande
similitude dans
les
réponses obtenues et ce,
quelle que soit
la situation géographique du village en pays Wc
.
C'est pourquoi,
il
n'est pas apparu nécessaire de multiplier
les
lieux d'enquêtes.
Les différences enregistrées
tiennent davantage
de
l'accent et de quelques
tournures
particulières de
la
langue,
que
du fond même des
réponses.
La végétation étant sensiblement
différente à
Taï et à
Kouibli,
{voir
11-4),
nous
y avons
bien
sûr
parfois
recensé des plantes différentes
pour un même usage.
Mais,
il
n'est pas
abusif
d'affirmer
que
les
coutumes
sont
foncièrement
les mêmes dans
tout
le
pays W~.

8
G U
N Ë E
DaPARTaM . . .T
i)lli L'ouan
\\
\\
\\
\\
\\
\\
1
1
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-
9 -
1-3-4:
Le recueil
de données chiffrées:
Enfin,
pour compléter cette étude de
la région,
nous
avons eu recours à
des
enquêtes
auprès
de
divers
organismes
régionaux
ou
nationaux susceptibles d'apporter quelques données
chiffrées dans cette description générale du pays WE:
-
Le premier point à
préciser,
était
la démographie.
Malheureu-
sement,
les
chiffres
disponibles
au
Ministère
du Plan de
la
République de COte d'Ivoire
datent
du
dernier
recensement
de
1975.
Un
nouveau recensement général
de
la population a
eu
lieu
en février-mars
1988,
mais
les
résultats
ne
sont
pas
encore
publiés;
ensuite,
il
s'est agi
de connaître
la couverture sanitaire de
la région;
-
puis,
les statistiques agricoles ont retenu notre attention;
enfin,
nous
avons
voulu
connaître
l'impact
des
sociétés
d'aménagement
rural
(privées
ou
étatiques)
et des
groupements
coopératifs,
dans cette région.
Pour ces quatre types de données,
nous avons eu recours aux
chiffres
de
la Direction de
la Statistique du Ministère du Plan
de COte
d'Ivoire.
Mais
nous
avons

interroger
aussi
les
autorités
administratives
ainsi
que
les
représentants
des
diverses Directions Régionales
(Agriculture,
Santé,
etc.)
afin de
disposer de résultats
plus ponctuels et surtout plus
concrets.

la -
1-4:
DIFFICULTES RENCONTREES
1-4-1:
Le handicap de
la
langue:
Tout d'abord,
le handicap de
la
langue s'est fait
res-
sentir à
plusieurs niveaux:
Le fait de ne pouvoir poser nous-mêmes des
questions,
dans
le
"vif n de
la conversation,
nous a
plusieurs fois
frustrés
et
le
dialogue
s'en
est
parfois
trouvé nsclérosé";
car,
c'est très
souvent en saisissant
les détails d'une
réponse que
l'on
relance
la discussion SUI' un point précis,
nous
intéressant davantage.
Ce
manque
a
tout de même été compensé par
l'enregistrement
intégral
des
questionnaires et réponses
que
nous
avons
pu
écouter
et
réécouter autant que nécessaire.
Le
linguiste
n'était pas
SUI'
le terrain.
Le
qui
a
travaillé
avec
le
linguiste
lors des
récoltes et de
la
a
parfois eu de mal
(notamment
pour
les
plantes
qu'il
ne connaissait pas auparavant).
Or,
le WË
est une
langue à
tons,
et deux
ou trois
transcriptions différentes
peuvent
être
données
pour
un
même
nom,
quand
l'accentuation
n'est
pas
correcte.
Si
ce n'est pas
très
important
lorsque
l'on tait de
la
\\
botanique pure,
cela
le devient quand on se propose de faire
une
ébauche d'analyse phytonymique et
l'interprétation
des
noms
de
plantes ne doit alors
se faire
qu'avec beaucoup de prudence.
1-4-2:
Le manque de données chiffrées précises:
La
deuxième
série
de
difficultés
s'est
présentée
lorsqu'il
a
fallu
rechercher des données chiffrées SUI'
la région.
-
Le premier problème a
été celui
du découpage
administratif
ne
coïncidant pas avec
les entités ethniques.
Il
a
donc parfois été
nécessaire de faire des
recoupements
ou
d'extrapoler
certains

BOUEOU Benoit
1
NEMO Macoura J

.. ]] -
chiffres.
Le
second
problème
est
celui
de
l'ancienneté des valeurs
disponibles.
Les chiffres
récents,
quand
ils ont été établis,
ne
sont
pas
encore
répertoriés
et
il
est
impossible d'en prendre
connaissance.
1-4-3:
Les difficultés matérielles:
Plus
généralement,
nous devons
souligner que
le travail
sur
le
terrain
a
été
largement
entravé
par
des
difficultés
d'ordre matériel
et
logistique d'une part,
mais aussi
par un cer-
tain
isolement
scientifique,
pendant
les
premières années au
moins.
Au manque de moyens
pour
se rendre sur
le terrain,
s'est
ajoutée
l'absence
quasi
totale d'échanges qui auraient pu être
fructueux
en orientant
les recherches plus précisément.

-
12
-
NOT E S
1.
Le ca.pement est une sorte de résidence secondaire,
située à proximité des champs de culture, où l'on se
rend chaque matin en principe,
ou bien où l'on réside temporairement dans les périodes d'importants travaux
champêtres.
2.
II nous est apparu opportun d'enquêter sur les problèmes fonciers et sur les questions matrimoniales car
ils régissent l'agriculture traditionnelle et par conséquent,
il est intéressant de voir
à quel
point
les
données modernes sont susceptibles de les affecter.
3.
Une visite des marchés hebdoladaires des villages de la région nous a permis d'observer la qualité et la
quantité de produits commercialisés.

-
13 -
1 1
D E S C R I P T I O N
DE
LA
REGION
11-1:
SITUATION GEOGRAPHIQUE
Le
pays
W~
est
situé dans une zone essentiellement
forestière de
la COte d'Ivoire occidentale,
entre
les
parallèles
5°50'
et 7°43'
de
latitude nord.
Il
est
limité:
-
au nord,
par
le massif montagneux de Man;
-
à
l'ouest,
par
le fleuve Cavally
( 1 ) ;
-
à
l'est,
par
le fleuve Sassandra;
-
au sud,
dans
la forêt
dense humide sempervirente,
aux environs
de Taï.
(Voir carte n02).
11-2:
CLIMAT
Le climat est relativement uniforme dans tout
le pays
W~:
il
est de
type
sub-équatorial;
l'humidité
y
est
toujours
élevée
et
les pluies abondantes sont réparties sur plus de sept
mois.
II
y a
quatre saisons de durée
inégale:
une
gran~e
saison
"sèche"
de
novembre à
février,
une grande saison des pluies de
mars à
mi-juillet,
une petite saison sèche de fin
juillet à
fin
août et enfin,
une petite saison humide de septembre à
novembre.
La
moyenne
annuelle
des
précipitations est toujours
voisine de 1600 mm;
l'isohyète
1800
mm
passe
par
Guiglo
et
l'isohyète
1600
mm
passe par Duékoué.
La température se situe
constamment autour de
25°C
mais
peut
descendre,
la
nuit
en
période d'Harmattan,
en dessous de 15°C.
Au
nord
de
la région,
le climat est
influencé par
la
proximité des montagnes de Man.
Il
est désigné par MOUTON
(1959>
comme
étant:"
tropical
à
une seule saison des pluies
( ..• );

-
14 -
Carte n P 2:
Situation de
la rêgion
(d'apr~~ SCHWARTZ,J97J)
'Z
-
N
T
1 QUE
..
Le pays WE
Ç>.
lt
~ GUÉRÉ
_
Limite forêt-savant
m woaÉ
o
50
100
150
200 km
b
!
,
,
,

~ J5 -
les
écarts
de
température
et
d'humidité
journalières
et
saisonnières
en
font
un
climat
typique de transition avec
la
montagne."
11-3:
MILIEU EDAPHIQUE
11-3-1:
Le relief:
La
région
se
présente
comme
une
vaste
pénéplaine
ondulée,
d'altitude moyenne voisine de 250 mètres.
Au nord,
les
premiers contreforts des massifs des Dans et du Toura peuvent at-
teindre 350 mètres par endroits.
(Voir carte n03j.
11-3-2:
La géologie:
La plus
grande partie de
la zone a
un sous-sol
consti-
tué de roches cristallines:
granites ou gneiss.
Cependant,
on ob-
serve
quelques
ilOts
plus ou moins étendus de schistes précam-
briens -
dans
les régions de Toulépleu et Duékoué -
ou
bien
de
roches
volcaniques plus anciennes
-
dans
les environs de Facobli
-
sur
le sous-bassement granito-gneissique.
11-3-3:
La pédologie:
Les sols
les plus représentés
sont
les
sols
ferral-
litiques.
Ils
se caractérisent par
la faible
différenciation et
la consistance friable de
l'ensemble du profil.
La majorité
des
sols
a
une fertilité médiocre.
Leurs propriétés physiques sont
variables mais
leurs propriétés chimiques sont
le
plus
souvent
peu
favorables:
ils
sont
fortement
désaturés
et
l'horizon
humifère est en général
très acide.

-
16 -
1290m
900
zoo41
600
J

o
1
!

~-~"'I200
1•
Ca,'• •.,,0/1.
du
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BOPA n03 .t ,.p,adull.
'------' 100
..,.0 ,'allllabl.
aulo"lal/on
d.
,.1
a,ganlllII.
1
•"
. .~.-.J
Je _ . - - -
Carte nO 3:
Relief et Hydrographie
(~'apr~s SCHWARTZ,l971)

-
17
-
11-3-4:
L'hydrographie:
Le Cavally à
l'ouest,
a
peu d'affluents
importants.
Il
prend
sa
source au Mont Nimba en Guinée,
et
traverse
la région
dans
son cours moyen et
inférieur.
Le 5assandra à
l'est,
reçoit
le Bafing et
le N'zo
qui
descendent des massifs des
Dans
et du Toura.
Le
régime de ces af-
fluents
est
irrégulier,
torrentiel,
à
fortes
crues de
juillet à
novembre et une
saison de
basses
eaux,
de décembre à
juin.
Ajoutons
enfin que
la région est sillonnée de
nombreu-
ses
rivières de
taille moyenne qui
jouent un
rOle non négligeable
dans
les activités agricoles.
11-4:
VEGETATION
Si
l'on suit
la distinction
faite
par GUILLAUMET et AD-
J ANOHOUN
(1971) ,
on
peut
déterminer
deux
grands
secteurs de
végétation en
pays WE:
le
secteur ombrophile,
dont
le climax
principal
est
la
forêt
dense
humide sempervirente;
le
secteur
mésophile,
dont
le climax
principal
est
la forê~
dense humide semi-décidue.
La forêt
dense humide sempervirente est déterminée,
de
façon
générale,
par
le climat équatorial
ou sub-équatorial
tel
que nous
l'avons
décrit
plus
haut.
Mais
sa
composition
floris-
tique
varie
en fonction des données écologiques
particulières à
chaque zone.
On distingue
toutefois des
espèces
communes à
tous
les
types.
La strate arborée est dominée
par
les
Légumineuses,
le
sous-bois
est
composé,
entre autres,
de:
Rubiaceae,
Araceae,
Euphorbiaceae,
Annonaceae,
Melastomaceae.
Dans
ce
secteur
ombrophile,
ces
auteurs
ont
distingué
cinq
types
de forêts
sempervirentes,
et
le
type qui
caractérise
les
parties moyenne et

18 -
occidentale du pays Wf,
est
la forêt à
Uapaca esculenta,
Uapaca
guineensis
(Euphorbiaceae)
et
Chidlowia
sanguinea
(Caesalpiniaceae).
Elle est déterminée davantage par
le
climat
que par
les sols.
El le apparaît comme une
transition entre forêts
sempervirentes
et forêts
semi-décidues.
Elle est en particulier
la zone d'élection de
deux
grandes
essences
exploitables:
le
bossé
= Guarea
cedrata
(Meliaceae)
et
le makoré = Tieghemel la
heckelii
(Sapotaceae).
La zone méridionale du territoire est
dominée
par
la
forêt
à
Eremospatha
macrocarpa
(Arecaceae)
et Diospvros mannii
(Ebenaceae)~ dont
le déterminisme est également climatique.
La forêt
dense semi-caducifoliée se
retrouve
dans
les
zones
nord
et nord-est de
la
région.
El le est caractérisée par
Celtis
spp.
(Ulmaceae)
et
Triplochiton
scle~oxylon
(Sterculiaceae).
La
strate
supérieure
est
surtout
composée
d'Ulmaceae et de Malvaceae.
Le sous-bois change de
physionomie:
on
y
trouve des Poaceae,
des
Acanthaceae,
des Sterculiaceae et
des Légumineuses.
La physionomie des
forêts
semi-décidues,
outre
cette
différence
floristique,
se distingue de celle des
forêts
sempervirentes,
par
une
stratification
plus
simple,
mieux
marquée,
des
lianes
moins
nombreuses et
l'absence de palmiers
rotins.
Dans cette même zone,
on trouve
de
nombreux
rochers
granitiques
dont
la végétation a
été décrite
par ailleurs
par AD-
JANOHOUN
(1964).
Cette région septentrionale du pays
WE,
est
le
plus fortement
soumise à
l'agriculture et donc à
la déforestation
et à
l'érosion.
C'est
donc

que
l'on
trouvera
davantage
d'espèces
de
formations
secondaires.
(Voir carte n 0 4).

"
~9
~
Car te nO _4:
VEGETATioN DLT CE~'1iE-OUEST IVOIRIEN
". ~. - '. :::.
(d'aorè~ ~émoires O~STOM nO 50)
o
50
SECTEUR mtBROPHILE
SECTEUR MES OPHILE
Tarrietia utilis
mm Celtis spp•.
Chrysoohyllum perpulchrum
Triplochiton scleroxylon
Uaoaca esculenta
Aubrevillea kerstingii
U. guineensis
Khaya ivorensis
Chidlowia sanguinea
m
·······
...... , .'
Savane guinéenne
:.... ;.. ":.
Er~ospatha africana
Diosoyros mannii
Diosoyros spp. et
Mapania spp.
SECTEUR SUB-SOUDANAIS
- For~t dense sèche
Savane boisée, arborée ou arbustive
et/ou forêt claire

-
20 -
11-5:
LE MILIEU HUMAIN:
LE PEUPLEMENT ET QUELQUES UNES
DE SES COUTUMES
EVOLUTION ACTUELLE
1 l - 5 - 1:
L' 0 r i gin e
des
WE
Elle
semble
assez
confuse
lorsqu'on
interroge
les
populations.
Il
se
pose
toujours
le
problème de déterminer à
quelle époque se situe
l'anecdote ou
le mythe
rapportés.
Il
est
très
délicat
de
connaître
l'échelle de
temps
utilisée
par
les
informateurs.
Bien souvent,
l'histoire
relatée
est celle du vil-
lage
e t . on
ne
décèle
pas
les
dates
et
les
causes des
grandes
migrations
qui
ont affecté
le
peuple
tout
entier.
A
partir
du
recueil
systématique
orales,
SCHWARTZ
(1971>,
a
tenté d'interpréter
s
qui
ont abouti
au
peuplement
actue 1.
Quoiqu'il
guerres
semblent toujours être
la
internes,
du moins
si
sur
l'origine des vil-
lages où nous avons
enquêté:
-
A Zéo par
exemple,
le
clan Glahon se dit
originaire d'un
vil-
lage
situé
à
cOté de Tai,
au
sud,
appelé "Zan.
Leur montagne
sacrée porte
le nom de ce
village:
"Zado"
qui
est aussi
le
vrai
nom de Zéo.
"Zado" a
été transformé en "Zéo"
par
l'administration
militaire
coloniale
qui
a
mal
transcrit ce nom comme celui
de
nombreux autres
villages.
Les Glahon auraient
fui
une
guerre avec
l'"étranger".
La terre qu'ils
occupent
actuellement
(dans
la
préfecture de Bangolo)
a
paru bonne aux ancêtres émigrants et
ils
s'y
sont
instal lés.
Il
est curieux de constater effectivement
qu'ils ont
les mêmes
interdits,
les mêmes noms
propres et
la même
toponymie que
les populations
restées
dans
leur
village
d'origi-
ne,
au sud.
De
même,
les
habitants
de Djidoubaye
racontent qu'ils
sont
originaires d'un village près
de
Tai
qui
s'appelle:
"Djeihin
touzon".
Ils
auraient
émigré
à
la suite d'une guerre avec
les

-
21
"gens du sud",
ceux qui
résident dans
le Liberia actuel.
Ils se
seraient
installés
là,
et
le
nom
réel
de
leur village est
"Dihiba" qui
signifierait:
"grand comme
le front
du buffle";
nom
qui
symbolise un défi,
une menace pour qui
oserait s'y attaquer.
Ce nom a
donc également été déformé
lors
de
sa
transcription,
pour devenir
"Djidoubaye".
Il
ressort des diverses narrations
recueil lies,
que
les
populations
se
disent
souvent originaires de "derrière
l'eau",
c'est-à-dire derrière
le fleuve Cavally,
du Liberia.
11-5-2:
La démographie:
La population WE
est d'environ 260 000 personnes
selon
les
statistiques du recensement
général
de
la population de COte
d'Ivoire,
de
1975.
Les
Wé dépendent administrativement des départements de
Man
(dont
la ville chef-lieu n'est pas en territoire Wé),
Guiglo,
Duékoué et Bangolo;
les deux derniers étant
les
plus
récemment
portés à
ce
grade administratif
(depuis 1985).
Les autres villes
importantes de
la région sont:
Facobli,
Kouibli,
pour
le
nord,
Bloléquin et Taï pour
le sud et Toulépleu pour
l'extrême ouest.
Les
populations sont
très
inégalement
réparties
sur
le
territoire.
On distingue deux zones où
la densité est plus forte
(de
l'ordre
de
35
à
40
habitants au kilomètre 2 ):
la zone de
Toulépleu,
qui
fait
frontière avec
la Guinée et
le Liberia et
la
zone de
l'axe routier Duékoué-Man.
Les régions
plus enclavées et
ne
présentant
pas
un
intérêt
économique
stratégique,
sont
beaucoup
moins
peuplées
(moins de 10 habitants au kilomètre 2 ):
Guiglo,
Taï et Bloléquin.

-
22
11-5-3:
La situation linguistique:
"Le Wt
est une
langue de
la branche Kru de
la
famille
Niger-Congo.
Elle est parlée dans
l'ouest de
la COte d'Ivoire et
dans
l'est du Liberia.
En COte d'Ivoire,
la
langue et
les peuples
qui
la parlent sont habituellement connus comme Guéré et Wobè
et
désignés
ainsi
par
l'administration
qui
distingue
les Wobè au
nord et
les Guéré au sud.
Au Liberia,
langue et peuple sont con-
nus sous
le nom de Krahn.
On peut épiloguer sur
l'origine des noms Guéré et Wobè.
La
seule
certitude
est que ce ne sont pas des mots Wi.
Le mot
"Wi"
est Une
racine utilisée dans
la
langue pour
désigner
aussi
bien
le glossonyme que
l'ethnonyme:
wcc"wJu-
[~ëé!fwlù]
la
langue des Wc
wcc"yi-
[~ëéjl]
un Wc
wcc"on-
[~ëé~] ou [~ëépi~]
les Wc
Conformément
à
l'usage et à
l'orthographe du français
qui
dit
et
écrit:
le
français,
l'italien,
le
chinois,
un
Français,
un
Italien,
un Chinois,
nous dirons et écrirons:
le WE,
la
langue Wé.,
un We.,
les We.
La
grande
famille
linguistique Niger-Congo rassemble
plusieurs. centaines de
langues très diverses
qui
se
regroupent
historiquement
en sept branches dont quatre
sont
représentées en
COte d'Ivoire:
kru,
mandé,
gur et kwa.
Le W!
appartient
à
la
branche kru.
Celle-ci
se subdivise en deux
rameaux,
occidental
et
oriental,
correspondant aux
rives droite et gauche du fleuve Sas-
sandra excepté le nyabwa,
parler occidental
de
rive gauche.
Le WE
est donc fortement apparenté aux
langues
occidentales:
nyabwa,
bakwe,
grebo
{dit
"krou
des
kroumen">,
en COte d'Ivoire,
et
grebo,
krahn,
klao,
bassa,
dewoin,
kuwaa,
au Liberia.
Il
reste
cousin
des
langues kru orientales,
toutes
situées dans
le sud-
ouest ivoirien:
bété,
dida,
godié,
néyo •.•
Les autres voisins des Wl
sont
les Dan
ou
Yacouba
au
nord-ouest et
les Dioula au nord-est.
Leurs
langues appartiennent

-
23 -
à
une autre branche du Niger-Congo,
la branche mandé.
S'il
est
v rai
qu' i l s ' agi t
d e I a
mêm e
f ami Ile
1 i n gui s t i que ,
i l n ' en
demeure
pas
moins
que cet apparentement
est aussi
lointain que
celui
du portugais
à
l'arménien ou du breton à
l'iranien!
(SDLE-
RICHARD,
comm.
pers.).
(Voir
carte n D 5).
11-5-4:
Les
principales coutumes matrimoniales:
11-5-4-1:
Le mariage:
Lorsqu'un
homme demande
la main d'une
jeune fille,
il
passe des mois dans
le
village
de
celle-ci
avant
de
pouvoir
l'"enlever"
comme
cela
est
de
coutume
encore dans certaines
parties du pays Wé.
Il
s'agit
pour
lui
de
faire
preuve
de
bravoure et d'ardeur
au
travail.
En particulier,
aucun membre de
sa future
belle-famille ne doit
le voir
en train de manger.
Il
ne
doit pas être ventru car
cela
signifierait
qu'il
ne
peut
se
maîtriser
et
que sa
future épouse aura du mal
à
le nourrir.
Il
goûte seulement une cuil lérée
lorsqu'on
lui
présente
la
nour-
riture.
S'il
n'a
pas
un parent ou un allié dans
le
village,
il
est obligé de
rentrer
chez
lui
tous
les
soirs
pour
manger.
Si
son
village est trop éloigné,
il
est condamné à
se cacher ,des
futurs
beaux-parents
pour
grignoter
un
peu
en
attendant de pouvoir
revenir
dans
sa fami lle,
tous
les
trois
ou quatre
jours.
A
ce
moment-là,
il
en
profite pour
manger
tout ce qui
est comestible
en chemin et
pour
se
gaver,
une fois
arrivé à
destination.
Il
est
là pour aider
ses
beaux-parents
aux
divers
travaux
champêtres
pendant
lesquels
il
doit
montrer
tout
le zèle
possible.
"L'élément
fondamental
du mariage
traditionnel,
tant
par ses
implications
économiques
(circulation
de
biens)
que
sociales
(entretien
et
renouvellement
permanent
des
liens
d'alliance),
est constitué par
le
paiement
de
la
compensation
matrimoniale,
ou "prix
de
la fiancée".
( . . . )
aucune
règle précise
ne
fixe
ni
la nature
ni
le montant de
la dot".
(SCHWARTZ,1971).

-
2S
-
Cette dot dont
la nature varie en fonction des
terroirs
du
pays
We
a
également
subi
une évolution dans
le
temps:
les divers
éléments constitutifs sont remplacés
peu à
peu
par
des
sommes
d'argent très
variables;
les objets symboliques sont aujourd'hui
très
rares.
(Voir annexe
Il).
11-5-4-2:
La polygamie:
Le
WE
dote
une
femme,
c'est
sa
femme
reconnue,
officielle.
Elle
peut
être
unique.
La
polygamie
reste
peu
courante.
Seuls
les
hommes
riches peuvent avoir
plusieurs
femmes
et 3'ils ont atteint un âge
respectable.
Selon
la tradition,
les
jeunes et
les moins nantis
ne
peuvent
y
prétendre.
C'est
la
prospérité
et
l'agrandissement
du
patrimoine
qui
obligent en
quelque sorte
l'homme à
prendre une ou plusieurs
autres
épouses
pour aider
la première.
La première femme
est dotée par
son beau-père,
mais
le
fiancé n'a pas
le droit de solliciter de ses parents
la
dot
de
ses épouses suivantes.
El les seront dotées
par
le propre bien de
l'époux
(c'est ainsi
qu'il
montre sa prospérité)
et donc cel le de
la première femme.
Parfois,
une des
co-épouses pouvait être,
à
l'origine,
une
fil lette
que son père a
"vendu( en quelque sorte à
un homme
très prospère,
et ce pour
se
tirer
d'une
mauvaise
situation
financière
passagère.
Le
couple
légitime
a
élevé
l'enfant et
lorsqu'elle a été en âge de se marier,
la femme a
dû donner
son
consentement pour qu'elle devienne sa co-épouse.
L'épouse
légitime
est désignée par un nom précis mais
les co-épouses sont nommées
par une périphrase
relative au nom de
la première;
ce qui
montre bien
leur dépendance.
Ce sont en fait
des
servantes
dont
la dot a
été payée par
le bien et
le
travail
de
la première épouse.
Lorsque
la
deuxième
épouse
est
introduite
dans
le
foyer,
elle
loge pendant deux ou trois ans dans
la maison de
la

-
26
-
première.
Quand el le
a
plusieurs
enfants,
elle
réclame
son
autonomie,
c'est-à-dire une case à
elle,
un campement et donc des
terres qu'elle pourra
leur
léguer.
En cas de décès de
la première épouse,
la seconde prend
ce
titre
et
cette
hiérarchie
est tout à
fait
indépendante de
l'âge des
femmes
concernées;
c'est
l'ordre
d'arrivée
dans
le
foyer
qui
la détermine.
Si
la
première
épouse décède avant d'avoir
donné son
autonomie à
sa ou ses co-épouses,
c'est
le fils
aîné qui
devient
chef
de
famille
et qui
répartit
les terres entre ses frères
et
demi-frères.
l i a toute autorité pour
trancher,
lorsque
le père a
disparu,
évidemment.
11-5-4-3:
Les cas
particuliers:
Jadis,
il
pouvait arriver que certaines personnes fas-
sent
faire
les
travaux
de
leurs champs
par un homme
vivant en
concubinage avec
leur
fille.
Cet homme,
pour diverses
raisons,
n'a
pas pu épouser
sa fiancée
et a
donc été obligé de
travailler
en permanence
pour
ses
"pseudo-beaux-parents".
Cette
situation
pouvait
résulter
de son manque de moyens
pour s'acquitter
de
la
dot ou bien encore du fait
que
les parents de
la
fiancée,
trop
âgés
pour
rester
seuls,
ont
refusé de
laisser
partir
leur
fil le
dans un autre vi liage,
loin d'eux.
Un autre cas
particulier
à
signaler
est
celui
où,
l'amant d'une femme mariée,
par manque de moyens
pour
dédommager
le mari
trompé,
était contraint de
travailler
pour celui-ci,
dans
les plantations du couple.
Il
s'agissait
le
plus
souvent
d'un
parent
du
mari,
lui-même
vieux
polygame,
bien
satisfait de
pouvoir
reconnaître
les
enfants
que
sa
femme
avait
de
son
"rival".

-
27
-
11-5-5:
Les
infrastructures sanitaires:
Le
manque de petits centres de santé villageois est
la
caractéristique essentielle de
la région.
Ils font
généralement
l'objet de projets F.R.A.R.
(Fonds Régional
d'Aménagement Rural),
dans
l'ensemble du pays.
Ces projets sont en partie financés
par
le F.R.A.R.
et en partie par
les villageois eux-mêmes,
selon une
quote-part
fixée
par
l'Etat.
Celle-ci
varie
d'une
région à
l'autre du pays en fonction des revenus agricoles plus
ou
moins
importants des
villageois.
La participation villageoise est souvent
lente à
réunir
mais
elle finit
toujours par être complète.
Suivent des malver-
sations,
des détournements,
dans
les détails desquels
il
n'est
pas
de
notre
propos
d'entrer
ici,
mais qui
compromettent
la
réalisation effective des projets.
La conséquence de ce manque de petits centres où
pour-
raient
être
pratiqués
les
soins d'urgence,
les consultations
banales ou
les accouchements normaux,
est évidemment
la surcharge
des centres de santé des villes de moyenne et
de
grande
impor-
tance.
Ceux-ci
sont
généralement
vétustes
-
ils datent de
la
période coloniale et
inadaptés à
une
forte
fréquentation.
Nous
pouvons
citer
le
cas
de
la
maternité de Bangolo qui
est une
vieille
bâtisse
sans
toilettes
et
sans
eau
courante;
les
accouchées
doivent
se
lever avant
le
jour pour
se
laver dans
la
nature;
de ce fait,
elles répugnent à
y être
hospitalisées
et
préfèrent
accoucher
à
domicile,
avec tous
les
risques que cela
comporte.
11-5-6:
L'habitat:
L'habitat traditionnel
est
représenté
par
une
case
ronde.
Le
toit
est
conique
et
lorsqu'il
s'agit
de
la case
principale,
il
porte à
son faîte,
un collier de
lianes tissées ou
de métal
comme signe distinctif.

-
28
-
En général,
ces cases rondes ne comportent qu'une seule
pièce.
L'homme,
chef
de famil le,
a
une case pour
lui
et une par
femme,
s ' i l
est
polygame;
chaque femme
vivant avec ses
jeunes
enfants.
Les
jeunes hommes construisent
leur
propre case et
les
jeunes filles
restent chez
leur
mère.
A
l'intérieur de
la case-type,
est aménagé un
grenier
sous
la toiture.
Le plancher de
ce
grenier
est
constitué
de
lamel les de bambous ou de palmiers.
Il
sert à
ranger
les bagages
et à
entasser
le
riz,
les
condiments
secs
et
les
semences.
Fabriqué
à
claire-voies,
asséché par
le feu entretenu au centre
du foyer,
c'est un excellent outil
de conservation.
Au rez-de-chaussée,
des petits murs
sont
disposés
en
arc de cercle derrière
lesquels chacun dépose sa natte.
Le centre
de
la case devant servir de salon en quelque sorte,
dans
lequel
on dispose parfois des petites chaises.
Selon SCHWARTZ
(1971),
il
existait
trois
types
prin-
cipaux de case:
"- gbo-t~hu ( l i t t .
la "maison à
pointe"),
habitation et cuisine
de
la femme.
mia-dé
(sens
perdu),
logement auquel
avait droit un
homme
à
partir d'un certain âge.
bulo-gbo,
construction
sommaire
servant d'habitation et de
grenier
à
riz,
au campement,
mais pouvant provisoirement
tenir
lieu de
gbo-t~hu au village."(~)
Nos enquêtes nous ont révélé un autre
type de construc-
tion
appartenant
à
un
dignitaire du village.
Il
y reçoit
les
étrangers ou y réunit
la famille.
Un
jeune ne peut
le construire
sans
défier
le pouvoir du chef
de famille.
C'est à
cet endroit
que se règlent
les
litiges et problèmes de
toutes
sortes.
C'est
une construction de même
tail le et de même
forme
que
la case-type
déjà décrite,
mais
sans plafond et parfois même sans murs,
avec
seulement
des
piliers
de
soutènement.
A
l'intérieur,
sont
disposés également des murets en arc de cercle servant de sièges.
Il
peut
y
en
avoir plusieurs rangées concentriques,
selon
la
taille de
la construction.
Le chef
siège au milieu,
les
hommes

1
La charpente,
La
fabrication
du
"banco"
.~.
l
Cases
en construct1.on l

Cases rondes
traditionnelles

-
29 -
agés
se placent en fonction
de
leur
position sociale;
celui
qui
prend
la parole se
lève et
gesticule.
Traditionnellement,
les
murs
des
cases sont constitués
d'une armature faite
d'un entrelacs de branches de Mareya micran-
tha
(Euphorbiaceae),
Baphia nitida
(Fabaceae)
et Spondias mombin
(Anacardiaceae).
Ce sont en général
des plante~ très communes et
facilement accessibles,
au bois
résistant et
imputrescible,
sans
être dur afin de
rester
façonnable.
Il
arrive même que
l'on voit
des
rejets
sortir
des murs,
dénotant ainsi
la pérennité et
la
vigueur
du bois employé.
D'ailleurs,
Spondias mombin a
deux noms
dont
l'un
est un sobriquet signifiant
littéralement:
"il
pousse
quand
il
est couché
(abattu)".
GNESlO
(1980)
cite aussi
l ' u t i l i -
sation
de
Strombosia
glaucescens
(Olacaceae),
Coula
edulis
(Olacaceae),
Diospyros
soubreana et Diospyros mannii
(Ebenaceae)
alternant avec des
bois
plus
légers:
Macaranga ba~teri. Macaranga
bel lei •
Macaranga hurifol ia
(Euphorbiaceae),
Harungana madagas-
cariensis
(Hypericaceae),
Polyalthia olivieri
(Annonaceae),
pour
la confection des
piliers de
toutes
les espèces de cases.
On
projette
ensuite
du "banco"
ou pisé
(:1)
sur cette
armature.
Après cela,
on
lisse
le mur
à
la main.
Les murs sont
parfois
décorés
de
dessins
en
noir,
blanc,
ocre
ou
rouge
représentant des scènes quotidiennes.
La toiture est traditionnellement confectionnée avec de
larges
feuilles
de Marantaceae diverses.
Elles
sont
accrochées
directement sur
la charpente et disposées
comme
les écailles d'un
poisson.
Nous
avons noté
l'utilisation de Thalia welwitschii
et
de Thaumatococcus danie11i;
GNESIO
(1980)
ajoute celle de
Megaphrynium distans et de Megaphrynium macrostachium.
Les
tiges
de
ces
feuilles
sont
ensuite utilisées
pour
la confection des
nattes.
Il
existait aussi
des
toitures
faites
entièrement
en
palmier
rotin:
Ancistrophyllum
secundiflorum
(Arecaceae)
qui
avaient alors
l'allure de véritables nattes
tressées
bien
serré
et sur
lesquelles
l'eau glissait.
C'était des
oeuvres d'art,
très
difficiles
et
très
longues à
réaliser.
Les
palmiers raphia ont

-
30
maintenant couramment remplacé ces matériaux.
On confectionne des
"papas" qui
sont des
sortes de
"tuiles"
végétales:
on
utilise
pour cela
les folioles
de palmes de Raphia spp.,
que
l'on plie en
deux et que
l'on dispose "à cheval"
sur un tronçon de un mètre de
longueur
environ
de
rachis de palme.
On coud
les
folioles
en-
semble à
l'aide de petits bouts
de
bois
flexibles.
Puis,
les
"papos"
sont ensuite superposés
sur
la toiture,
à
la manière de
véritables tuiles.
C'est une couverture moins
durable
que
les précédentes
mais
la rapidité de confection a
encouragé son adoption.
On peut
situer
la période de ce changement pendant
la colonisation.
Les
colons exigeant de chaque villageois
un quota de
matériaux
pour
couvrir
leurs
propres habitations,
ceux-ci
ont préféré fournir
du
"papo",
d'accès
et
de fabrication plus aisée.
L'usage des an-
ciennes plantes et
les
techniques
raffinées
qu'il
requérait
se
sont ainsi
peu à
peu perdus.
La
charpente
des
toitures
est
faite
de
rachis
de An-
cistrophyllum
secundiflorum
et
de
Eremospatha
macrocarpa
<Arecaceae)
nous ra~porte GNESIO
(1980).
Des
informateurs
de
la
région
de
Kouibli
nous
ont
signalé l'utilisation de Sida rhombifolia
<Malvaceae)
que
l'on
mélange
avec
la
terre
pour
faire
le plancher des cases.
Une
pratique similaire nous a
été
indiquée
par
A.de
RORW
<comm.
pers.)
du
coté
de Taï,

la plante utilisée serait alors une
liane de
la famille
des Rubiaceae qui
donnerait
une
coloration
noire au sol
et qui,
comme à
Kouibli,
servirait à
le rendre plus
lisse et plus
isolant contre
les attaques de
certains
parasites
du bois.
Les
portes
sont
fabriquées avec des
rachis de Raphia
~,
dont on se sert aussi
pour
confectionner des
lits.
L'évolution est allée vers
une
"occidentalisation"
de
l'habitat
se
traduisant
par
le
passage progressif
de
la case
ronde,
supposant
la pluralité des cases par ménage,
à
une maison
rectangulaire
impliquant
la
création
de plusieurs pièces,
en

-
3] -
général
trois,
rassemblées sous un toit unique.
Les cases rondes
interdites
par
l'administration
pour n'être "pas conformes aux
normes d'hygiènes",
ont pratiquement toutes disparu.
La case-cuisine,
c'est-à-dire
le petit
local
servant
d'abri au foyer
et à
la préparation des aliments uniquement,
tel
que nous avons pu
l'observer un peu partout,
semble être une
construction très
récente si
l'on en croit SCHWARTZ
(1971).
Du fait du coût élevé des
matériaux
comme
les
tôles
pour
la toiture et
les briques de ciment pour
les murs -
pourtant
considérées
comme
]e
"fin du fin"
en matière de construction -
tout
le monde ne peut y avoir
accès.
Seuls
ceux
qui
ont
des
revenus
annexes
(pensions
de
guerre,
retraite)
ou
ceux qui
travaillent en ville,
peuvent y prétendre.
Cependant,
une
construction
intermédiaire entre
la case en banco et
la maison en
dur est apparue.
C'est
la maison en briques de terre et
joints de
ciment.
Outre ces changements
techniques,
les
transformations
ont
affecté
aussi
la
conception
globale
de
l'aménagement de
l'espace habité.
Si bien qu'il
est très difficile de se faire une
idée de ce que devait être
le plan des concessions
à
l'origine.
La topographie actuelle du village ne reflète plus
la répartition
traditionnelle.
La plupart du temps,
les villages ont. été lotis
et on a
tracé des voies à angle droit en cassant certaines cases.

-
32
11-6:
CONCLUSION:
De cette description
"à grands
traits"
du pays WE:
-
il
ressort
en
premier
lieu
un
environnement
climatique
et
végétal
relativement
favorable
et propice,
sinon à
une agricul-
ture
intensive,
du
moins
à
des
pratiques
agricoles
et
de
ramassage,
susceptibles d'assurer une nourriture suffisante tout
au
long de
l'année;
-
il
ressort
ensuite que
les
populations
sont
traditionnellement
attachées
à
des
coutumes
foncières
qui
sont
en train de subir
de
profonds remaniements.
On a
vu que
le mode d'habitat
traditionnel
était totalement
bouleversé
et
que,
parallèlement,
l'habitat
moderne
avait
quelques
difficultés à
s'implanter par
manque de
moyens
importants.
Ce manque de moyens
est d'ailleurs
également
la cause de
la faible
couverture sanitaire qu'il
nous
a
été donné
d'observer
dans
la région,
comparée aux autres
régions
de Côte
c'Ivoire.
Tout
ceci
amène
à
présager
certaines
difficultés
d'adaptation
à
l'évolution,
certes
inéluctable,
mais
tellement
rapide,
du contexte socio-économique.
Nous
verrons donc dans
la suite de
notre
exposé,
com-
ment
les
pratiques
agricoles
traditionnel les
subissent
ces
"chocs" et évoluent en fonction de données nouvel les
que nous
es-
saierons de décrire.

-
33 -
NOT E 5
1.
Du moins en ce qui concerne la COte d' Ivoire, puisqu'il y a lieu de préciser que les w~ débordent très
largement sur ['Hinterland libérien.
La frontière ivoiro-libérienne ne marque pas une limite ethnique et
les
échanges socio-culturels et économiques sont nombreux de part et d'autre de la rive du Cavally.
2.
Nous avons repris les termes et la transcription adoptés par l'auteur.
3.
Le Wbanco" est généralement fait avec de la terre de terlitière lélangée à de l'eau et durcie au soleil.

-
35
-
I I I
PRATIQUES
AGRICOLES
111-1:
LA TERRE ET
SA
REPARTITION
A
l'origine,
aucune
répartition n'est
imposée par un
individu.
Après
une migration -
consécutive à
une guerre ou à
une
calamité naturel le
le chef
de
famille ou de clan,
s'est établi
sur un terroir.
Si
la terre
lui
a
semblé ferti le,
il
Y a
fait des
sacrifices afin d'y prospérer avec tous
le siens.
La séparation avec
le
terroir
villageois
voisin se fait
par
des
limites
naturelles:
une
colline.
une
rivière
et,
l'habitude aidant,
il
n'y a
pratiquement
jamais de discussion sur
ce sujet entre deux
villages.
A l ' intérieur du vi lIage,
les
terres
revenant à
chaque
famille
sont
plus difficiles à
déterminer.
Le cadastre des
terres
cultivables
ne
répond
pas
à
un
ordre
préétabli
par
un
administrateur,
mais est
le fruit
des
efforts
plus
ou
moins
désordonnés
des
individus au cours d'accroissements
successifs,
dispersés,
inégaux,
fonctions
des
variations
de
puissance
de
chaque famille et de son activité économique.
Il
n'y a
pas de propriété foncière
à
proprement parler.
Un
arbre
poussant
ou ayant été planté sur
une
parcelle a,
par
contr€,
un propriétaire.
Celui
qui
le premier,
l'a entretenu et
pro~égé s'il s'agit d'un arbre spontané,
ou celui
qui
l'a planté
ou a
semé sa graine,
restera prioritaire pour
en
récolter
les
fruits
ou pour
l'exploiter de quelque manière que ce soit.
Il
le
transmettra à
ses descendants même si
la terre qui
le porte n'est
pas cultivée par
lui-même ou sa famille.

"
!.
36
111-2:
FACTEURS
MODERNES AYANT
INFLUE SUR LA REPARTI-
TION DES TERRES:
111-2-1: Enumération des facteurs:
L'introduction
des
cultures
pérennes
(caféiers,
cacaoyers)
a
perturbé cette harmonie tacite.
On a
utilisé bien
souvent
les anciennes
rizières
pour
y
installer
ces
cultures
inamovibles.
Selon
la coutume,
la terre n'a pas un propriétaire,
c'est ce qui
y est cultivé qui appartient à
quelqu'un.
Or,
les
plantations
de
caféiers
et
de
cacaoyers
sont
pérennes
et
mobilisent donc
la
terre
plusieurs
années,
interdisant
ainsi
toute culture vivrière.
Elles accroissent
la surface cultivée par
chaque
cultivateur
et
diminuent
de ce fait
la masse de terres
disponibles pour
les cultures vivrières,
créant ainsi un problème
de raréfaction des
terres.
"On a
assisté,
comme
partout
en
Afrique
noire,
à
l'apparition,
à
côté
du droit d'usage habituellement de règle,
d'un droit permanent,
d'un droit de
propriété
qui
ne
s'était
jamais
appliqué
avant.
Un
tel
droit
implique,
pour
le
propriétaire,
non seulement
la
jouissance permanente du bien fon-
cier de son vivant,
mais aussi
la transmission par héritage de ce
bien à
ses ayants-droit ou même sa vente."
(SCHWARTZ,1971)
Ce changement s'est opéré graduellement et sans
grands
heurts
jusqu'à
présent.
Peu
à
peu
les paysans ont commencé à
planter "dans
leurs parcelles vivrières,
quelques pieds de
café
et 'quand,
après
le
délai
normal
de
jachère,
un voisin veut
prendre une option sur
l'ancienne rizière,
l'occupant
précédent
s'y
oppose,
arguant
du
fait
qu'il
ne s'agit pas d'un terrain
commun,
mais bel
et bien d'une
plantation
pérenne
puisqu'elle
po r te du caf é,
donc appropr i ée".
(SCHWARTZ, 1971 )
On
va
même
jusqu'à créer des concessions.
Les faits
matériels du bornage,
de
la clOture et de
la vente du fonds
ont
surpris
et
intéressé les habitants.
Quelques uns ont suivi cet

-
37 -
exemple et ont fait délimiter
les terres,
substituant des bornes
en ciment aux
repères traditionnels
<arbustes,
fossés,
etc.).
Ils
ont
acquis
en
même
temps
les concepts de valeur vénale de
la
terre et de rente foncière.
Toutefois,
ces notions
restent
liées
psychologiquement
à
la
présence sur
le fonds
de plantations de
caféiers ou de cacaoyers.
Un autre facteur
ayant
influé sur
la
répartition
des
terres,
est
l'acquisition
de
ces
terres par
les allochtones.
Cette acquisition s'opère de deux
façons:
soit
que
l'intéressé
demande
au
chef
de terre ou à
un particulier
la remise de ter-
rains de cultures vivrières et qu'il
y plante des caféiers,
soit
qu'il
fasse directement
l'acquisition de plantations de caféiers.
111-2-2:
Evolution actuelle:
Tous
ces
facteurs
ont fait
leur apparition depuis une
trentaine d'années environ.
On n'a
jusqu'ici
relevé que de
très
rares
cas
dramatiques
parmi
les
nombreux
litiges qu'ils ont
suscités.
Jusqu'à ces dernières
années,
la
tendance
était
à
l'exode rural.
Les
jeunes qui
ne faisaient
pas de
longues études,
étaient attirés par
la grande ville,
soit pour y passer des con-
cours administratifs,
soit pour y obtenir n'importe
quel
petit
travail
qui
leur permette de vivre en ville et de
jouir de tous
les "avantages" d'une vie apparemment beaucoup
plus
facile
que
celle de
leurs parents.
Mais,
la crise économique et
le chÔmage
qui
frappent encore fortement
la COte d'Ivoire,
font
de plus
en
plus
hésiter
les
jeunes à
quitter cette terre villageoise qui,
malgré tout,
les a
plus ou moins bien nourris
jusque
là.
A cel~ s'ajoute une
importante
campagne
des
pouvoirs
publics
de
COte
d'Ivoire
pour
le
retour à
la terre des
jeunes
déscolarisés.
On encourage fortement
la
reconsidération
et
la
revalorisation de cette vie paysanne naguère tant décriée.
C'est
donc
maintenant
que
les problèmes de terre se
posent et se poseront avec de plus en plus d'acuité,
puisque
la

.:'~;:::f~~?~~l~~f~~;'
~38 ....
. <."
tendance est en train de s'inverser.
Des conflits ont déjà éclaté
entre
ces
jeunes de retour chez eux et
les "étrangers" auxquels
leurs parents ont cédé
des
parcelles.
1 1
y
a
certes

un
problème
qui
n'ira
qu'en s'aécentuant si des méthodes modernes
bien adaptées ne sont pas enseignées et mises en application.
1 1 1 -3 :
LES
TRAVAUX
AGRICOLES
-
LE CALENDRIER DES AC-
TIVITES CHAMPETRES:
111-3-1: Généralités:
Si
l'on considère
les
productions vivrières uniquement,
la presque totalité des superficies cultivées dans
la région
est
consacrée
au
riz et
la grande majorité des activités agricoles,
tant des hommes que des
femmes,
s'exerce
au
profit
de
cette
"spéculation". (1 )
Dans
l'ensemble de
la région,
les exploitations ont une
superficie
moyenne d'environ deux hectares cultivés,
ce qui est
faible compte tenu de ce que cette exploitation moyenne
comprend
en
plus
des cultures vivrières,
des superficies consacrées aux
cultures pérennes de caféiers et de cacaoyers.
Il
est nécessaire
de préciser aussi qu'à peine 20% des
rizières sont menées en cul-
ture
pure,
et
la riziculture pluviale s'exerce en général
dans
des
parcelles
portant
des
espèces
variées
(maïs,
manioc,
bananiers,
le
plus
souvent).
Le riz reste
la plante dominante
dans
l'association des cultures:
son cycle
de
végétation
régit
toutes
les activités agricoles.
Le
champ de riz a
en moyenne une superficie
inférieure
à
un hectare.
Le
riz cultivé dans
la région est un riz
pluvial.
1 1
n'existe
prat i queme"nt
pas
de
rizières
inondées.
Exceptionnellement,
on peut utiliser une parcelle inondable comme
rizière.
On défriche alors
le champ
lorsqu'il
est
asséché,
et

-
39 -
tout
de
suite
après
le
brûlis
il
n'est
pas
nécessaire
d'attendre
la pluie,
l'humidité étant suffisante dans
le sol
-
on
sème
le riz.
Lorsque surviennent
les premières précipitations en-
vahissant à
nouveau
le champ,
le riz a
déjà grandi et il
est
en
principe
hors
d'atteinte
par
les
eaux.
Il
y a
lieu de bien
connaître
le régime des crues pour ne pas risquer de compromettre
la récolte.
Si une crue trop précoce survient pendant
l'épiaison,
la fécondation sera très aléatoire.
Les W~
disent
généralement
que si
le grain a
été en contact avec
l'eau,
son goût sera altéré
et
en aucune façon,
il
ne pourra servir de semence pour
l'année
suivante.
Si
la
parcelle
choisie
pour
cultiver
le
riz
est
empruntée à
la grande forêt,
le premier
jour de défrichement,
un
repas sera consommé sur
les
lieux mêmes.
Ainsi,
le riz et toute
autre
nourriture
qui
tomberont à
terre pendant
le repas,
sym-
boliseront une "fertilisation" du champ.
Après
le
riz,
viennent
par
ordre
décroissant
d'importance
en
superficies cultivées,
le manioc,
Manihot es-
culenta
(Euphorbiaceae),
les
bananiers
plantains,
Musa
spp.
(Musaceae),
et
le maïs,
Zea mays
(Poaceae),
comme autres aliments
de
base;
puis
enfin,
divers
autres
légumes
et
condiments
vivriers:
le
gombo,
Hibiscus
esculentus
<Malvaceae),
les
aubergines,
Solanum
spp.
et
les
piments,
Capsicum
spp.
(Solanaceae).
111-3-2:
Les mois de
l'année en pays Wë:
Les WE
séparent
l'année en douze parties distinctes que
nous appellerons des
mois
et
qui
sont
en
réalité
des
mois
lunaires.
On
les désigne par
le terme
~Q]
qui
signifie "lune",
mais aussi
les menstrues des femmes.
Les noms de
ces
mois
évoquent
soit
la
saison,
la
température;
soit
une
activité agricole se pratiquant en cette
période-là,
soit encore,
une plante
qui
pousse
à
la
saison

;}~~:n:-:::":~··:'Y~~:~i~~~::;:;_:~~~~:;'~~::~~;f':~:~~~~~'}/-~~:c!~~J\\~':~f;~~~ë<::::{i~~~7?:>t~~tir~;"·~:~.~··:: -~ -:';-, -,.,,;.
"
\\ . .
., -
r
', .. ',
désignée.
L'année
agricole
débute
avec
[zùvo5Q]
qui
signifie
"sueur,
chaleur".
C'est
la
période
du
défrichement
durant
laquelle
on
transpire
beaucoup
et
qui
se
situe en
janvier-
février.
Puis,
c'est
[towocè]
ou
"le
mois
du
feu"
durant
lequel
on pratique
le brûlis du champ.
C'est février-mars.
A
[dll ëcè]
on récolte un champignon: [dùü
qui,
par contraction,
a donné
son
nom
à
la
période
durant
laquelle il
pousse:
mars-avril.
[dàô
est
la
contraction
de
dèd'ïcèl
qu". ,
littéralement.
sigifie:
"le mois où l'on mange
le fruit
du
pal-
mier à
huile";
c'est en avril-mai.
En mai-juin,
c'est
la période des petites pluies fines:
[plétcèJ
Et en
juin-juillet,
[P~2kpàd'L6a]
"il
ne faut
pas al-
1er à
l'étranger",
pour signifier qu'on est en période de soudure
et
donc de disette durant
laquelle
il
est gênant de se présenter
chez quelqu'un qui aura honte de ne rien avoir à
offrir
(c'est-à-
dire de ne pas avoir de riz à
offrir).
A [gbèècô]
le
sol
se
recouvre
d'une
pellicule
verd~tre formant une croûte appelée [gbèèl
Il
a
beaucoup plu,
c'est
juil let-août.
ou "petite saison humide",
correspond au
mois de septembre et
[gulaèklaa]
ou
"grande
saison
humide",
correspond
au
mois
d'octobre où les pluies sont plus fortes
et
accompagnées d'orages.
En octobre-novembre,
pousse
le champignon
[gb~a)
c'est
[gbàaco] ,
En novembre-décembre
on a
de nombreux brouillards
et
p

-
41
-
des pluies fines,
c'est [drycè]
Et
enfin,
l'harmattan
de décembre-janvier apporte
la
fraîcheur,
c'est
[d:cô]
ou "mois du froid".
111-3-3:
Les
travaux
champêtres traditionnels et
la
répartition
des
tiiches:
111-3-3-1:
La préparation du terrain:
La première opération,
qui
a
lieu en décembre-janvier,
en général,
consiste à
défricher
-
à
la machette et à
la hache -
une
portion
de
terre.
Le
futur
champ est soit emprunté à
la
grande
forêt,
soit situé
sur
un
terrain
laissé
en
jachère.
Autrefois,
la
jachère
pouvait
durer
jusqu'à dix années consé-
cutives.
Mais,
la population augmentant et
la sédentarisation des
cultures
(caféiers,
cacaoyers)
requérant d'importantes
superfi-
cies,
on en est actuellement à
une moyenne de deux ou trois ans,
avec un maximum de cinq années.
Il
arrive
même
parfois
qu'une
parcelle
soit
cultivée
deux années consécutives en riz.
Cette
pratique ne survenait avant que
très exceptionnellement,
par
exemple
lors d'un empêchement majeur
(deui 1)
survenu à
.la période
propice au défrichement.
Quand cela se produit,
on ne sème que du
riz et du maïs
la deuxième année,
afin de
ne
pas
épuiser
les
réserves du sol.
Cette
opération
de défrichement peut débuter à
la mi-
novembre chez
les paysans
les plus en avance et dure un
mois
ou
plus
selon
la nature de
la végétation.
L'abattage
se
pratique
avec une hache à
grand manche
qui
sert également à
tailler
les
branches
des
grands
arbres.
Celles-ci
doivent
être
débitées
avant de sécher complètement,
sous peine de voir
le
travail
rendu plus difficile encore.
Après
l'abattage,
on doit
laisser
sécher
la végétation

-
42 -
avant de
la brûler.
Le brûlis des
herbes
et arbustes
abattus
a
lieu
vers
février-mars,
avant
les
premières
pluies.
Mais
l'incendie n'est pas allumé avant
que
l'on
a i t
pris
soin
de
délimiter
largement
le futur
champ en mettant à
nu
le terrain qui
borde
la forêt
alentour.
Les
incendies
catastrophiques
sont très
rares
et
le
feu
pratiqué
sans
raison
de
défrichement
est
sanctionné comme une
infraction grave.
On brûle
le champ avec des
torches.
On allume
le feu en
avançant
à
plusieurs
de
front.
On
prend
bien
soin
aussi
d'épargner
et même de
protéger
les
arbres
utiles,
c'est-à-dire
ceux
dont
on
tire
des alimen~s ou bien des matières premières
servan~ à
la coniection de divers
objets.
Les
plus
couramment
épargnes
sont
les
colatiers Cola nitida
(Sterculiaceae)
et
les
palmiers à
huile,
Elaeis
guineensis
lArecaceaeJ.
Ces deux
opérations
incombent
en
général
aux
hommes
qui.
quand
la tâche est
trop difficile
-
parcelle
trop
grande cu
comportant de
trop
grands arbres
s'associent
en
équipes
et
s'entraident.
Mais,
il
faut
bien souligner que
les
femmes
son~
toujours
présentes:
elles
sont
là pour
débarrasser
le
champ
de
toutes
les
brindil les qui
traînent au 501
et aussi
pour débiter
les branches de certains arbres qui
constitueront
leur
réserve de
bois de
feu.
111-3-3-2:
Les semail les et
les
plantations:
Le maïs
est en général
semé dès
les
premières
pluies,
en
mars-avril.
Cependant,
il
existe
une
variété
que
l'on a
l'habitude de
semer
juste après
le passage du
feu,
sur
le 501
en-
core chaud et couvert de cendres que
l'on appelle:
Lzâglèntkpâûl
(:).
Le maïs
est semé
le
plus
souvent au milieu du champ ou bien
sur
les
parties
les
plus
élevées,
comme
les
termitières par
exemple.
Outre
la variété que
nous nous avons
citée,
les W~
en
distinguent quelques autres qu'ils
séparent en deux
groupes:

-
43 -
-
d'abord,
un maïs à
petits épis et petits grains appelé
[kin1:
kpauJ(3);
on
le cultive plus particulièrement en hauteur,
car
il
a
une petite taille;
puis,
dans
le deuxième groupe,
les
[kpaujj;y]
( 4 )
avec une
variété particulière
(~),
sont séparés des autres variétés.
C'est aussi
à
la
période

débutent
les
premières
pluies que
l'on sème
le riz.
Nous avons pu observer deux pratiques différentes selon
le
lieu de nos enquêtes:
-
Vers
le nord du pays IJt,
les premières pluies qui
font pénétrer
les
cendres
dans
le
so 1 ,
sont mises à
profit pour planter
le
manioc avant toute chose.
C'est seulement
lorsqu'il
a
commencé à
pousser,
(quelques
centimètres),
que
l'on sème
le r i z .
Pour
cela,
on
jette
les grains à
la volée et on retourne
la
terre
à
l'aide
d'une
houe montée sur un manche que
l'on appelle couram-
ment
la "daba".
Il
ne s'agit que d'un
labour superficiel,
mais
il
faut que
les pluies soient suffisantes pour que
les cendres puis-
sent s'incorporer au sol.
Si elles demeurent en surface,
1es
IJE
diront
que
la
terre
est
trop
"salée" et
le riz qui
y pousse
devient tout
jaune.
-
La deuxième méthode,
utilisée plus au sud,
consiste à
semer
le
riz
en
tout premier
lieu,
mais selon une technique différente.
Les
grains
sont
gardés
dans
une
coquille
d'escargot
géant
Achatina
sp.
et d'une main,
on en déverse quelques uns dans un
trou creusé simultanément de
l'autre
main,
à
la
machette.
Ce
sem.~ s
en
poquets
est
appelé
[p6ôk6c:f61J
par
1es lJo!;
ce qui
signifie:
"déposer
le riz".
Les femmes avancent courbées,
à
trois
ou quatre de front,
espaçant ainsi
les trous de vingt
à
trente
centimètres
environ.
C'est seulement
lorsque
les pousses de riz
ont atteint "la hauteur des
genoux",
que
l'on procède à
la plan-
tation du manioc.
De cette façon,
celui-ci ne risque pas de faire
de
l'ombre au jeune riz en croissance.
Certains paysans préfèrent
attendre
la
fin de
la récolte de riz pour planter
le manioc sur
le champ nettoyé à
nouveau.

44 -
Dans
les deux cas cités,
des
graines de
gombo
ou
de
Cor chorus
olitorius
(Tiliaceae),
ou
de
diverses
variétés
d'aubergines,
peuvent être mélangées aux semences de
riz et sont
donc semées en même temps.
La
plantation
de
manioc
se
pratique
en équipes de
femmes en principe.
Chaque
équipe
a
des
attributions
parti-
culières.
Il
peut
y
avoir
un
groupe
chargé
de préparer
le
terrain,
c'est-à-dire de creuser des
trous de dix centimètres de
profondeur sur cinquante centimètres de
longueur et de
la
largeur
d'une
bouture
<vingt cinq à
trente centimètres).
Ces
trous sont
espacés
de deux à
trois mèt~es.
Une autre équipe peut
alors
se
charger d'apprêter
les boutures de
tige,
tandis
qu'une troisième
les dispose en terre,
dans
les trous
prévus à
cet effet,
par
lot
de cinq ou six,
perpendiculairement au grand axe du trou.
Quand
le
riz
et
le manioc sont déjà haut,
en pleine
saison des
pluies
<juin-juillet),
on plante
le bananier
plantain.
Quelques semaines avant
la
date
prévue,
on
a
pris
soin
de
prélever
les
jeunes
rejets
du rhizome
principal
d'un bananier
adulte.
Après
les avoir
taillés,
on
les
abandonne sur piace,
et
on
n'utilisera par
la suite que ceux qui
se sont bien développés
et sont
les plus
vigoureux.
On pratique donc une
multiplication
végétative.
La
grande
majorité des bananiers cultivés sont des
plantains,
mais on rencontre aussi
quelques variétés
de
bananes
"douces".
Ce
sont
également,
les
femmes
qui
s'occupent de cette
plantation.
11[-3-3-3:
L'entretien du champ:
Quand
le
riz a
commencé à
bien pousser
(lorsqu'il
a
en-
viron 30 ou 40 centimètres),
le désherbage et
le
sarclage
sont
nécessaires
jusqu'à
la fin des
récoltes.
D'un entretien régulier
et minutieux dépend un rendement vital
de chacun des
produits mis
en terre,
mais plus
particulièrement du riz.

Champs de r~z pluvial:
association des
cultures

-
45 -
Il
convient
aussi
de
protéger
la
rizière
contre
d'éventuels prédateurs.
Pour cela,
on confectionne des clOtures
avec des
rachis de feuilles
de palmiers
à
huile
qui,
grace
à
leurs
épines
robustes
empêcheront
les
rongeurs de dévaster
les
récoltes.
Lorsque
le riz commence à mûrir,
il
faut éviter que
les
oiseaux
l'attaquent,
car
ils
sont
capables
de
provoquer
des
pertes
considérables.
On
charge
alors
les
enfants
de
les
éloigner.
Pour cela,
ils s'installent depuis
le matin à
l'aube,
jusqu'à
la
nuit,
sous
des
abris
précaires construits sur des
hauteurs
naturelles
du
sol
(comme
par
exemple
sur
des
termitières),
et
depuis
ces
postes
de guêt,
ils doivent
les
épouvanter par
leurs cris et
leurs
gestes ou simplement par
leur
présence.
S'instaure
alors
une
longue
période d'attente de
la
maturité complète du riz.
C'est
l'époque
de
la
soudure:
les
réserves
de
l'année
précédente sont épuisées et
le
riz nouveau
n'est pas encore mûr.
Il
ne s'agit pas
réellement
d'une
famine
puisque
les
aliments de substitution assurent une nourriture en
principe suffisante.
111-3-3-4:
La récolte:
Quand arrive enfin
le temps de
la récolte
du
riz,
la
vie
reprend
au
village.
En
juil let,
les
premières variétés
pouvaient
autrefois
être
à
maturité,
et
jusqu'en
octobre-
novembre,
on
récoltait
encore
des
riz plus
tardifs ou à
cycle
plus
long.
La période où
le riz abonde dans
tous
les
champs
et
les
greniers
est appelée
[kowlafl
et correspondait auparavant
au mois d'aOût.
Toute
la famille
participe à
la moisson,
exceptées
les
personnes agées ou invalides.
On observe alors,
avant
la fin de
la moisson d'un champ,
un véritable spectacle:
partout
dans
la
rizière,
on voit des énormes
tas de riz simulant des
termitières.

- 46 -
Le riz mûrissant en
grande quantité au même moment,
il
est
par-
fois
nécessaire de
faire appel
à
une aide,
gratuite ou rémunérée
(voir
111-3-7 et
111-3-8)
pour ne
pas
perdre une
partie
de
la
récolte.
Le
riz se moissonne à
la main,
épi
par épi,
à
l'aide
d'un petit
couteau.
L'épi
est
sectionné
avec
environ
vingt
centimètres de
pédoncule floral:
plusieurs épis
sont gardés
dans
une main,
pendant que
l'autre main coupe
les autres.
Lorsque
la
main est remplie.
on attache
les
pédoncules
ensemble e~
l'on met
ce paquet de côté.
C'est une "main de
riz"
ou
[kàstl~] ou [kàkpoS]
Un
groupe de quinze
"mains" de
riz est appelé
[kôwI6]
c'est une
gerbe.
Un tas
de cinquante à
cent
gerbes
forme
un
.[kôkp~l~;..
que
l'on entassera dans
le
grenier.
On
appelle
"ka
mlin"
le
riz
récol~é sans
pédoncule
floral.
principalement par
les
femmes
et
les
jellnes iilles.("j
Ce
riz est destiné à
la consommation
immédiate et
les
pedoncules qui
servent à
attacher
les épis ensemble
pour
la
conserva~ion.
ne
sont de ce
fait
pas
utiles.
Il
Y
a
donc deux
techniques
différen~es de moisson.
Mais,
l'attribution quelquefois
faite
aux
hommes de
la
première
et aux
femmes
de
la seconde.
n'est
certes
pas
immuable.
Il
s'agit
plutôt
d'une
distinction
observée
en
fonction
du
stade
de
maturité du
riz.
Lorsque celui-ci
est
très
avancé
et
que
la
variété
est particulièrement égrenante,
on préfèrera
la seconde
méthode qui
demande moins
de manipulation puisque
les
épis
sont
directement déposés
dans
un panier de
récolte.
La
récolte
des autres
produits s'échelonne au fil
des
mois.
Le maïs a
des
variétés à
cycles courts et
on
le
récolte
principalement en mai-juin.
Le
gombo peut être récolté en octobre pour
la consomma-
tion
à
l'état
frais
et
jusqu'en décembre si
on veut recueillir
les
graines
pour
la semence.
La
récolte du manioc débute en décembre de
l'année
de

-
47 -
La
récolte
du manioc débute en décembre de
l'année de
la plantation mais
il
y a
toujours des
tubercules
plus
anciens,
issus des plantations de
l'année précédente,
puisqu'un pied peut
donner pendant plus d'un an.
La récolte des bananes a
lieu environ sept
mois
après
la plantation.
Il
n'y a
jamais de
grands champs de bananiers car
la maturité ayant
lieu en même temps
pour tous
les
fruits
et
la
conservation
étant
très
difficile,
il
y
aurait
beaucoup de
gaspillage et de pertes.
111-3-3-5:
Le stockage:
Après
la récolte,
c'est
le moment d'entr~poser le
riz
afin de
le conserver dans
les meilleures conditions
possibles.
On
le sépare en trois
lots:
Le
riz
de
semence
qui
servira
l'année suivante est appelé
(7 ) [k3kw 1t ]
-
Le riz de consommation est divisé en deux
parts:
le riz de consommation immédiate
(pour
les
deux
mois
à
venir)
qui
subit un traitement spécial:
-
on dépique d'abord
les
grains en piétinant ~t roulant
les épis sur une natte ou en
les frappant à
l'aide d'un bàton;
les
grains
isolés sont ensuite mis à
bouillir dans un
grand "canari" ou récipient de terre,
quelques minutes seulement
car
il
ne s'agit pas d'une cuisson,
mais d'un simple traitement.
Quand
les
glumelles sont entrouvertes,
on arrête
le feu.
On a
ainsi
obtenu un riz précuit appelé
[pl6àk3]
-
on sèche ensuite
le riz au soleil.
En cas de
pluie,
on
confectionne
une
claie
de
séchage
en
rachis de palmiers
raphias,
que
l'on place directement au-dessus du foyer;
-
quand
il
est bien sec -
pour
le savoir on
croque
un
grain qui
doit être casssant -,
on
le pile dans un mortier;
-
il
est ainsi
prêt à
être consommé.

-
48
-
Le
riz consommé dans
l'année ne subit
pas ce traitement.
Il
est directement entassé juste au-dessus du
foyer.
Une expres-
sion dit que
le "riz commande
l'homme"
.
,
pour
signifier qu'il
est
constamment à
ses côtés.
Les
rendements sont
très
variables
et
difficilement
prévisibles.
Les méthodes
pratiquées en riziculture ne visent ni
la vente du produit,
ni
le
profit.
On essaie de produire ce qui
est
nécessaire
à
la
subsistance
de sa famille.
On n'utilise
jamais de pesticides
ou d'engrais chimiques.
Il
existe une
tradition de cultures associées
au
riz.
Des études ont montré que
les
rendements en paddy par
hectare des
ri2ières
menées
en
culture
pure sont constamment supérieurs à
ceux obtenus en culture associée.
Même
si
l'on prend en compte
la
plus-value à
l'hectare due aux cultures
associées,
celie-ci
ne
compense pas
la moindre production en paddy.
Les
raisons de cette
tradition sont de plusieurs ordres:
-
Le champ défriché est souvent unique:
près
de 60% des exploita-
tions n'ont qu'un champ vivrier.
(B.P.D.A.,1963)
-
Dans ce champ,
les
femmes,
selon
la tradition,
effectuent des
cultures dont elles ont
le bénéfice et
la gestion:
maïs vendu
en
épis frais
ou grillés,
gombo,
tomates:
Lycopersicon esculentum,
(Solanaceae),
aubergines.
-
On place aussi
dans
la rizière des
boutures de
manioc
e~
des
rejets
de
bananiers qui
se développent dans
le recrû de
jachère
suivant
la culture,
assurant ainsi
une
réserve
alimentaire
à
laquelle
il
sera fait appel
si
le riz vient à
manquer.
Quelquefois,
on essaie d'utiliser
la topographie du champ:
le
maïs est placé dans
les points hauts et
le
riz dans
les
petites
dépressions de
terrain.
-
Le maïs a
un cycle végétatif
plus court que
la majorité des
riz
cultivés
(120
jours contre
140
jours en moyenne);
sa récolte est
très appréciée en période de pénurie de
riz.

-
49 -
111-3-3-6:
Les
instruments agricoles:
Les
instruments agricoles
sont
relativement
simples
et
peu nombreux:
La
hache
sert
à
abattre
les arbres et à
en débiter
les
plus
grosses branches.
-
La machette
sert à
défricher,
à
débiter
le
bois,
mais aussi
à
apprécier
l'état du sol:
si
elle s'enfonce aisément,
on en déduit
qu'il
y
a
peu
de cailloux et que
le sol
est donc propice à
la
culture du riz.
La machette utilisée couramment de nos
jours est
achetée sur
les marchés.
Traditionnellement,
l'instrument était
plus court
(15 à
20 cm)
et recourbé au bout.
La
"daba"
ou
la
houe
sert
à
labourer
1e
soi
assez
superficiellement.
Le
couteau à
moissonner
le
riz est spécialement
réservé à
cet
usage.
Il
existe aussi
un couteau semoir.
-
La
lime est couramment utilisée pour aiguiser
tous
ces
instru-
ments
tranchants.
Les
torches servant à
allumer
le
feu
pour
brûler
le champ sont
constituées de
rachis de feuilles
de
palmiers;
ceux-ci
sont fen-
dus et découpés en tronçons
de
1,5 à
2 mètres assemblés en tas et
attachés avant d'être enflammés.
111-3-3-7:
Les
groupes d'entraide:
En général,
il
y a
certains
travaux
réservés aux
hommes
et
d'autres
plus
spécialement accomplis
par
les
femmes
ou même
les enfants.
Mais cette division n'est pas
rigide,
il
n'y a
pas
d'interdit.

-
50 -
Il
n'y
a
pas de structure permanente de groupes d'en-
traide
interfamiliaux.
Cependant,
des personnes ayant des affi-
nités peuvent décider de s'entraider pour
l'exécution de certains
travaux
champêtres.
On
passe alors
tour à
tour chez chacun des
membres du groupe,
suivant une périodicité décidée à
l'avance.
Ce
groupe se compose de
deux
à
quatre
personnes,
très
rarement
davantage.
Il
ne s'agit pratiquement
jamais d'une famille entière
mais plus souvent d'un seul
membre
(soit
l'homme,
soit
la femme)
qui
s'engage avec des amis à
pratiquer cette sorte d'entraide.
En général,
ces groupes
se
forment
pour
une
t~che
définie
(défrichement,
labours,
récolte,
désherbage,
etc.).
Mais
il
peut arriver aussi que
l'on
décide
de
travailler
ensemble
toute une année.
Le groupe se disloque alors à
la fin de
l'année
agricole.
A cOté de cela,
il
existe une autre forme
d'entraide:
un
paysan
ou
une paysanne peut demander à
une personne ou à
un
groupe de personnes de
l'aider pour une
journée
de
travail
ou
pour
une
t~che précise.
Ce service gratuit
peut être demandé à
des parents directs ou des parents par alliance
ou
bien
à
des
amis.
Cette
deuxième forme d'entraide possède deux variantes
"différant par
le nombre de participants au groupe:
supèrieur
ou
inférieur à
dix.
Outre
cette
différence
numérique
entre
les
deux
variantes d'entraide,
il
existe une
différence
au
niveau
des
modalités
de
la sollicitation:
tandis qu'une demande ou une sup-
plication suffisent pour obtenir
l'aide d'un groupe de
moins
de
dix
personnes,
dans
le deuxième cas,
la demande doit nécessai-
rement être accompagnée du présent d'un objet de valeur,
en
na-
ture
ou en espèce
(un poulet ou une somme pouvant aller de 200 à
2000 F CFA). (S)
C'est
davantage
un
symbole
qu'une
véritable
rétribution
qui
porte
le nom de [séJ
qui
signifie "poulet",
même
lorsqu'il
s'agit d'une somme d'argent.

Les
instruments agricoles
Le
sem1S du
riz en
poquets
1

-
51
-
Ce dernier groupe peut être une
partie
de
la
future
belle-famille
ou
de
la
famille
maternelle ou encore un groupe
d'amis.
La
demande
est
adressée
à
une
seule
personne,
généralement
cel le
qui
a
les
liens
les
plus directs avec
le
requérant.
C'est à
cette personne également que
l'on donnera
le
présent.
Elle se charge alors de
réunir
les autres,
et à
la fin
du travail,
le proriétaire du
champ
donne
une
récompense
au
groupe
entier
de
travail leurs.
Ce
peut
être un poulet,
une
chèvre,
un pagne,
de
l'argent,
etc.,
selon
les
moyens dont
il
dispose.
Quelle
que
soit
la forme d'entraide,
la visite d'un
grou?e de
travailleurs dans un champ est toujours une occasion de
fête3
et de ripailles avec beaucoup de boisson et de
nourriture.
C'est
l'opportunité pour
fêter
le
travail.
Des
chants et même des
danses
avec
tambours
sont
exécutés
pour
les
labours
et
la
récolte.
Les chanteurs
louent
la bravoure des
travailleurs et
les
défient afin de
les
stimuler.
C'est à
ces
occasions
aussi
que
l'on peut offrir des
jeunes filles
en mariage aux
hommes
les plus
courageux,
ceux qui
ont
impressionné par
leur ardeur à
la tâche.
111-3-3-8:
Le
travail
des manoeuvres:
Autrefois,
certains
guerriers
pouvaient employer des
prisonniers de guerre comme travailleurs dans
leurs
plantations.
Ceux-ci
ne recevaient pas de salaire mais étaient nourris et par-
tageaient
le
repas avec tous
les membres de
la tamil le.
L'utilisation
de manoeuvres
rémunérés a
commencé après
la
suppression
du
travail
forcé,
avant
l'indépendance.
Le
phénomène
s'est amplifié après,
avec
le
retour
des anciens
com-
battants qui
disposaient de moyens
financiers
réguliers
gr~ce
à
leur
pension
de
guerre.
Cette pratique était donc
réservée aux
plus
riches.
Aujourd'hui,
presque
tout
le
monde
emploie
des
manoeuvres originaires
-
pour
la plupart -
des
pays du nord de
la
COte
d'Ivoire et désignés
-
souvent abusivement -
par
les
termes

-
52 -
"Dioula" ou "Mossi".
Ils
sont
rémunérés
presque
toujours
en
ar gent,
contrai rement
au
début où ils étaient payés en nature:
têtes de petit bétail,
couvertures,
pagnes,
chaînes,
clochettes,
etc.
Mais,
il
se
développe
de
plus
en plus une forme de
métayage dans
laquel le
le métayer
-
l'ancien manoeuvre -
s'occupe
de tous
les travaux de
la plantation de caféiers ou de
cacaoyers
et
reçoit
en retour
la nourriture et une part de
la récolte
(le
tiers ou
la moitié selon
les conventions
de départ).
Cette
habitude
relativement
récente
entraîne
bien
évidemment
un enrichissement des
travailleurs qui
se constituent
en groupes.
Ils parviennent ainsi
A s'occuper d'un grand
nombre
de
plantations,
au détriment parfois des
propriétaires qui,
ne
s'astreignant pas à
un contrôle
rigoureux
des
travaux
et
des
récoltes
s'exposent A des détournements et A des
tromperies.
111-3-4:
Le bouleversement du calendrier des activités agricoles:
L'avènement
des
cultures pérennes
de
rente
tel les que
le caféier,
Coffea arabica ou Çoffea canephora,
(Rubiaceae),
ou
le
cacaoyer,
Theobroma cacao,
(Sterculiaceae),
a
provoqué des
bouleversements
sur
les structures foncières
villageoises.
II
faut
aussi
parler
de
l'impact de ces mèmes
spécula-
tions
sur
le
calendrier
traditionnel
tel
que nous
venons de
le
décrire.
Non seulement
les superficies consacrées A ces cultures
sont autant de
terres
indisponibles pour
les "vivriers"
( 9 ) ,
mais
une
compétition
en
temps
de
travail
s'est
déclarée,
plus
particulièrement avec
l'introduction du
caféier
dont
le
cycle
végétatif
coïncide presque exactement avec celui
du
riz.
Simultanément,
la
raréfaction des
terres disponibles,
c'est-A-dire "renouvelables",
a
provoqué la diminution du
temps
de
jachère et,
partant,
la reconstitution de
la fertilité du sol,
indispensable
pour
obtenir
des
rendements corrects,
s'en est

-
53 -
La satisfaction de
besoins nouveaux,
nés
de
contacts
avec
les
villes
et
les autres
cultures
à
revenu monétaire élevé.
passe par
une
production
accrue
de
produits
commerciaux.
Or,
paradoxalement,
il
est
rare
de
rencontrer
une caféière ou une
cacaoyère entretenues
correctement et
donc susceptibles d'assurer
un
rendement maximum.
Les
plants
sont
généralement
éparpil lés,
sans
aucun
respect
des
distances
d'implantation préconisées
par
les
spécialistes.
De
plus.
le calendrier
d'entretien de ces
plan-
tations est
très
rarement
respecté à
cause de
son
chevauchement
avec celui
des cultures
vivrières.
Le
résultat
de cette
interférence est
donc néga~if pour
les
deux
types
de
cultures.
D'une
part,
le
parcellaire vivrier
est négligé faute
de
place.
D'autre
part.
les
cultures
pérennes
ne
sont
pas
ren~abilisées
de
façon
optimale
du
fait
que
le
calendrier
théorique
de
traitement ne
peut être
respecté fau~e de
moyens
techniques
-
difficultés
de comprendre et
d'assimiier
des
méthodes
culturales
nouvel les et précises
-
et de moyens
finan-
ciers
-
achat
d'insecticides.
d'engrais,
etc ..
111-4:
LES VARIETES DE RIZ CULTIVEES:
Le
pays Wé
est une
région de
très
ancienne
tradition
rizicole.
La
multiplicité
des
variétés
cultivées et surtout
la
présence dans
la plupart
des
villages
d'au
moins
une
variété
d'Oryza glaberrima en attestent.
Le
riz
récolté
sans
pédoncule
floral
est appelé:
"ka
mlin".
Or,
PORTERES
(1950 b)
a
noté:
"Le
recensement des appella-
tians
de
la plante Riz dans
l'Ouest Africain,
nous
a
amené à
la
racine
général isée
!"Il ~ Mr ~ t"ln partout oÙ se cul tivait Oryza
glaberrima.
Il
existe donc une
racine
unique
dans
toute
l'aire
culturale.
Partout
où elle n'existe
pas
on ne
cannait seulement
que
l'espèce asiatique Oryza sativa.
avec des
racines
diverses
dont des
variantes
de
l'arabe Eruz ou du
portugais Arroz."

-
54 -
Cette
constatation
semble confirmer
l'existence de
la
culture
très ancienne d'Oryza
glaberrima
dans
la
région,
bien
avant
l'introduction des
variétés
d'Oryza sativa.
Toutefois,
les
variétés
d'Oryza
sativa
sont
actuellement.
de
loin
les
plus nombreuses.
Introduites
dès
les
XVlè
et
XVllè
siècles.
el les
ont
"entraîné
une
régression
profonde de
la culture d'Oryza
glaberrima parce que
lieur)
gamme
varié~ale
( . . . )
possédait
une
souplesse d'adaptation cul~urale
qu'étaient
loin de
réaliser
les
types
de
riz
africain.
aussi
ri~hes
en
caractères,
mais
beaucoup plus
pauvres
en
jordanons,
c'est-à-d·ire
en
associations
heureuses
de
caractères
l . . . )"
lPORTERES,195ü b)
Il
est
difficile de discerner
la plus
ou moins
granàe
ancienneté
des
deux
espèces
lorsqu'on
enquête
auprès
des
populations.
Il
semble qu'il
y ait un amalgame,
c'est-à-dire une
assimilation totale àes
variétés
de
riz asiatiques.
On peut
tout
de
même
remarquer
que
Oryza
glaberrima
jouit
comme
d'une
considération particulière,
mème si
il
est
reconnu
avoir
des
qualités
organolep~iques inférieures.
Dans
les
villages

nous
avons
enquèté,
seules
quelques
vieil les
femmes
ont
conservé
des
variétés
d'Oryza
glaberrima;
par
contre,
les
variétés d'Oryza sativa sont
très
nombreuses et souvent associées.
sans être
mélangées,
dans
un
même champ.
Ce
type de culture
présente certains avantages:
quand
les
conditions
climatiques
sont aléatoires
ou que
des
périodes de
sécheresse sont à
craindre;
lorsque des attaques
parasitaires
sont à
redouter;
-
si
le paysan
désire
avoir
une
récolte
précoce
pendant
la
période
de
soudure et que
la variété au cycle
le plus court est
considérée comme moins
productive,
un
mélange
variétal
permet
alors de concilier
précocité et
rendement.

-
55
-
l l
nous
a
été
donné
de constater,
au cours de nos
enquête s,
que
le nombre de variétés cultivées
par
village semble
relativement constant,
toutes espèces confondues.
En effet~
le
"Rapport de Synthèse Agricole"
de
l'"Etude
Générale de
la Région de Man"
(B.P.D.A.,1963),
présente une
liste
de
variétés
recensées
qui
fait
apparaître une moyenne de huit
variétés
par
village,
sur
les
sept villages où une enquête a
eu
lieu.
(Voir annexe
Ill).
De
notre
cOté,
l'enquête
à
Djidoubaye a
révélé neuf
variétés et celle de Zéo,
neuf
variétés également.
Leurs noms ont
en général
un rapport avec
l'aspec~ extérieur
de
la
plante:
la
couleur
(des
glumelles,
du
caryopse),
la
présence
ou
non
d'aristation;
ou bien,
ils
font
référence à
une
légende retraçant
l'origine de ce
riz.
Par
exemple:
Lv~üôl~
est un Oryza sativa dont
les arêtes
sont
longues
(deux
à
trois centimètres)
et
il
est ainsi
nommé par déformation du mot
'(V~üôl
qui
signifie "combat" pour exprimer que ce
riz
se défend
avec ses
longues aristations contre
les
oiseaux
prédateurs.
On
peut
sans doute rapprocher
cette variété d'une autre dont
le nom
a
échappé à
mon
informateur
et que
les
femmes
plantaient en
bor-
dure de
leur champ,
pour
protéger
les autres
riz.
Celle-ci était
munie aussi
de
longues aristations et
les
singes
qui
voulaient
s'attaquer
au
champ,
étaient
tout
de
suite
dissuadés
en se
piquant
le museau contre ces épis.
[kwtkwl~~lë]
littéralement
traduit
est:
"blanc
(homme
blanc)/ressemble);
ce
nom
est une allusion à
la couleur marron
rouge~tre du caryopse. C'est un Oryza glaberrima.
Lnj,jàl)wtl
que
l'on traduit par:
"
riz apporté par
sa
mère",
est
un Oryza sativa dont
l'origine est expliquée par
une
légende
disant qu'une
femme originaire du sud du
pays
We
(région
de
Ta ï) ,
a
découvert
quelques
pieds de ce riz dans
les déjections
d'un éléphant,
au milieu de
la forêt.
Elle a
récolté ce
riz
et
l'a
cultivé,
puis,
à
la
récolte,
el le
en a
cédé une petite
quantité à
sa fille
et
il
s'est
ainsi
propagé
dans
toute
la

-
56 -
région.
On peut également établir un rapprochement avec une autre
information
selon
laquelle
une
variété
de
riz
aurait
été
découverte par un
chasseur
d'éléphants
nommé
TEHE.
Celui-ci,
après avoir abattu un animal,
lui a ouvert
les entrailles et y a
découvert des
grains de riz qu'il
a
ramené au village et cultivé.
Ce riz portait un nom signifiant:
"TEHE
l'a ramené de
la forêt".
[g~J6]
est une variété considérée à
part dans
tout
le pays Wé.
Il
porte aussi
les noms de "riz rapide" et de "riz
vrai";
c'est
une variété très hâtive,
à
cycle court
(deux mois et demi);
c'est
un Oryza glaberrima à
caryopse dur et rouge.
,A
travers
ces
exemples,
on
voit
que de nombreuses
synonymies existent pour une même variété dans des
zones
diffé-
rentes du pays We.
C'est pourquoi
il
est très difficile d'évaluer
le
nombre
exact
de
variétés
effectivement
cultivées dans
la
région.
Cependant,
on peut dire que
leur nombre est relativement
élevé,
avec une nette prédominance des variétés asiatiques.
"Le
millier de variétés asiatiques que nous
trouvons
maintenant
ne
résulte
pas
d'autant d'introductions conscientes ou inconscien-
tes.
Les apports ont été faits
sous forme de mélanges
variétaux
proprement
dits
et
de
variétés
composites
(lesquelles
sont
constituées
de
formes
apparentées
et
dérivées
d'une
souche
unique),
qui
se sont diversifiées par
la suite.
( . . . ) L'abondance
des
variétés asiatiques,
en différenciation depuis deux à
trois
siècles dans
l'ouest africain,
fait
de
cette
contrée
un
des
foyers
secondaires
importants
de
la
diversification
d'Oryza
sa t i va
<. .. ). tI
(PORTERES, 1950).
Ajoutons que des
travaux
récents
effectués
par
des
chercheurs de
l'O.R.S.T.O.M.
et de
l'loR.A.T.,
les premiers avec
des ethnies voisines des W~
les
Guro
et
les
Bété;
et
les
seconds
dans
l'ensemble
de
l'ouest
ivoirien,
montrent que
la
diversité
des
cultivars
traditionnels
semble
être
liée
à
l'importance
du
riz dans
les
habitudes alimentaires des popula-
tions et donc à
l'ancienneté de
la riziculture
dans
la
région.
(MIEZAN et al.,1982)
et
(KOFFI
GOLl,
YOBOUE N'GUESSAN,1977).
Ces
conclusions semblent aussi
rejoindre
les
travaux
de
PORTERES
(1950)
qui
affirme
pour
expliquer
la formidable expansion des

8 VARIETES DE RIZ RECOLTEES A ZEv

- 57 -
variétés asiatiques: ff •.•
Oryza sativa déposé sur
la cOte par
les
Portugais,
n'a
été
accepté
que


était
cultivé
Oryza
glaberrima,
c'est-à-dire
là où
les
techniques
rizicoles
étaient
déjà
connues;
ailleurs,
la riziculture ne s'est pas développée
car
le
riz est
la céréale qui
demande
le plus de
soins,
le
plus
de
travail
et
le plus de connaissances pratiques pour en faire
une culture à
rendement raisonnable."
111-5:
LES CULTURES SECONDAIRES:
On peut
les qualifier de secondaires si
l'on considère
les moindres
superficies ou
le moindre
temps de
travail
qui
leur
sont consacrées.
Mais,
si
elles viennent au second
plan après
les
cultures
de
base,
elles
n'en sont pas moins essentielles pour
assurer.
par
leur diversité.
un bon équilibre alimentaire.
Ces
plantes
sont
le
plus
souvent cultivées
autour
des
habitations
ou à
proximité des campements.
dans
les
ffjardins
de
cases".
C'est
le
cas
notamment
de
la
plupart
des
arbres
fruitiers,
qui
servent
en
même
temps
d'arbres
d'ornement ou
d'ombrage:
Carica papava
<Caricaceae)
Citrus aurantifolia
<Rutaceae)
Citrus
grandis
<Rutaceae)
Citrus
reticulata
<Rutaceae)
Citrus sinensis
<RutaceaeJ
Cocos nucifera
<Arecaceae)
Mangifera
indica
<Anacardiaceae)
Persea gratissima
<Lauraceae)
Psidium guajava
<Myrtaceae)

-
58 -
On plante aussi
près des
cases,
des
végétaux
dont
on
consomme
les fruits:
Ananas comosus
<Bromeliaceae)
Capsicum spp.
<Solanaceae)
Cucurbita pepo
<Cucurbitaceae)
Solanum aethiopicum
<Solanaceae)
Solanum anguivi
(50Ianaceae)
Solanum macrocarpon
(50Ianaceae)
On
cultive
des
plantes dont on consomme
les feuilles
sous diverses
formes:
Ceratotheca sesamoides
(Pedaliaceae)
Corchorus olitorius
(Tiliaceae)
Ocimum canum
(Lamiaceae)
Sesamum indicum
(Pedaliaceae)
Sesamum radiatum
(Pedaliaceae)
Solanum spp.
(Solanaceae)
Talinum triangulare
(Portulacaceae)
On cultive aussi
les
plantes pour
leurs
tubercules
ou
leurs
rhizomes comestibles:
Colocasia esculenta
(Araceae)
Ipomoea batatas
(Convolvulaceae)
Xanthosoma sagittifolia
(Araceae)
Le
gombo,
Hibiscus
esculentus
(Malvaceae),
est très
souvent cultivé dans
les
rizières comme
nous
l'avons
dit
plus
haut,
mais on trouve aussi
quelques pieds près des
habitations et
c'est un des
légumes
les plus cultivés.
Dans
ces
jardins
de
case,
on
rencontre
aussi
des
plantes qui
servent à
soigner
les maladies
les plus courantes
et
les
plus
benignes
et dont
l'emploi
est connu de tout
le monde:
les remèdes de "bonne f~me".

c~e jardin de case
Le
'~pr6tecteur" du champ

-
59 -
111-6:
LE PALMIER A HUILE:
UNE SPECULATION
A PART:
Les palmiers en général
ont une
grande
importance chez
la plupart des peuples de forêt et de savane.
Les We
utilisent plus
particulièrement
le
palmier
à
huile,
Elaeis
guineensis et
les palmiers raphias,
Raphia spp.;
mais
les palmiers
rotins
comme
Ancistrophvllum
secundiflorum,
Eremospatha
macrocarpa
et
Calamus
spp.
sont
aussi
bien
représentés dans bon nombre
d'activités
quotidiennes
que
nous
avons citées ou que nous citerons.
Le
palmier
à
huile
est exploité par
les WE
dans ses
moindres parties et dans des buts
très
variés.
Il
"vit en abondance dans
les brousses secondaires
ar-
bustives
du
domaine
forestier.
( ..• )
Lors du défrichement des
forêts
secondaires,
cet arbre
utile
n'est
pas
abattu;
ainsi
s'explique
l'existence
de
grands
palmiers
à
huile
dans
les
brousses arbustives âgées de
quelques
années
à
peine.
Il
ne
s'agit
pas
d'une
culture,
mais d'une simple dissémination par
l'homme,
les
arbres
vivant
ensuite
sans
aucune
technique
culturale."
(SCHNELL,1957).
SCHWARTZ
(1980)
a
décrit
la magnifique palmeraie sub-
spontanée du pays Guéré-Nidrou en soulignant son caractère
sacré
et
donc
indestructible.
Il
précise:
"Dans
la société africaine
traditionnelle,
un
interdit est une
règle
de
conduite
qu'une
communauté
humaine
impose,
( •.. )
pour éviter que se produise ou
empêcher que se reproduise,
un événement malheureux.
L'événement
malheureux
peut
être
la maladie,
la mort,
mais aussi
beaucoup
plus simplement,
le manque d'un
produit
alimentaire
hautement
valorisé".
Dans
le cas de cette palmeraie,
l'interdit est destiné
à
pallier
le manque
de
plusieurs
produits
alimentaires,
mais
aussi
de
bon
nombre
de matériaux et matières premières
impor-
tantes dans
la vie quotidienne.

-
60 -
En
langue W(,
il
existe un
vocabulaire
très
précis,
décrivant
le
palmier
à
huile
dans
ses
moindres
détails mor-
phologiques et dans
ses
utilisations
les
pius
variées.
Ainsi:
le palmier
est appelé
[gà6]
mais
quand
il
est
ggé,
que
son
tronc
est
bien
développé et que ses
fruits
sont
plus
riches en
huile,
on
le nomme: [fùê -
fo]
le
"coeur"
ou
[6Iù]
du
tronc
est
consommé
bouilli
ou
bien
alors,
on
le découpe en morceaux
et
il
entre dans
la com-
position de
diverses
sauces
non
mucilagineuses
dont
la
plus
courante est
la "sauce
graine"
(Voir
page suivante).
Les
palmes
sont employées
à
la confection des
"papos"
(voir
11-5-6).
-
Les
rachis
des
palmes
sont utilisés
pour
faire
les
charpentes
des
cases,
les
clôtures
des
champs
de
riz
ou encore certaines
pièces de
mobilier
comme
les
lits
ou
les
chaises
longues par
exemple
-
Les
rameaux
jeunes,
non
encore
déployés,
servent
lors
des
tètes:
on
les appel le
[çmO)
et
il
exisLe une expres-
sion
qui
littéralement
traduite signifie:
"c~uper
les
rameaux"
pour
exprimer:
"taire des
excuses": [c~ijmtJ
-
Les
nervures
des
folioles
sont utilisées
pour
la confection
de
petits
balais
mais
aussi
pour attraper
les
termites au fond
des
termitières.
-
Les
inflorescences mâles
sont appelées
[paàbèé]
qui
se
traduit
par:
"machin/pollen" pour
signifier
qu'elles
sont
couvertes
d'un
pollen
pulvérulent
qui
s'envole
au
moindre
souffle.
-
L'infrutescence ou régime de
palme est dite:
-
Le fruit
s'appel le
[gw~f~]

-
61
-
Un
fruit
non
mûr
dans
un
régime
de
fruits
mûrs a
un nom
pa r t i cu 1 i e r :
[ sQ~ ]
-
Un fruit non mûr est dit:
[d3è]
Les
fruits
servent à
faire
la
"sauce
graine".
Ils
sont
riches
en
matières
grasses
et
on
fabrique
l'huile de palme
traditionnellement.
Pour confectionner
la sauce,
on t'ait
bouillir
les
fruits
couramment appelés
"graines" dans
tout
le
pays.
Ils
ont
une belle couleur
orangée.
On
les
pile ensuite dans un mor-
tier et on triture
les
fibres
de
l'exocarpe dans
l'eau
jusqu'à en
extraire toute
la pulpe.
Le
jus obtenu est ensuite cuit avec
les
autres
ingrédients
de
la
sauce:
gombo sec,
viande ou poisson
frais,
etc.
-
L'endocarpe de ces
fruits
est
ligneux et
contient
un
albumen
oléagineux également que
l'on nomme
"palmiste".
Les
"palmistes"
conservés en
régime quand
la pulpe a
pourri,
ont un nom particulier:
-
La
partie
fibreuse
du
fruit
et
l'endocarpe
ligneux
sont
employés comme combustible. Ldtmü~]
Les
palmistes
servent à
confectionner une
huile différente
de
l'huile de palme obtenue avec
les
fruits.
L'huile de
palmiste
sert à
fabriquer
un savon traditionnel.
Les
amandes
des
palmistes
sont aussi
consommées,
crues ou
gri11ées,
en "amuse-gueule".
-
Enfin,
dernière utilisation que
nous
citerons
mais
non
la
moindre,
c'est celle de
la sève de
l'arbre ou "vin de
palme".
Sa
récolte est une activité qui
a
été maintes
fois
décrite
chez
de
nombreux autres peuples.
De nos
jours,
c'est un "travail" qui
oc-
cupe une
très
grande
partie du temps des
villageois,
qui
en pas-
sent aussi
beaucoup à
sa consommation.

-
62 -
Le vocabulaire cité ici
s'applique à
Elaeis
guineensis,
mais
les activités décrites sont exactement
transposables au
cas
de Raphia spp .•

-
63 -
111-7:
LES CIRCUITS ECONOMIQUES:
111-7-1: Les marchés d'approvisionnement:
Les
régions de
l'ouest,
à
l'instar des autres contrées
de
COte
d'Ivoire,
comptent
un
vaste réseau de marchés,
heb-
domadaires dans
les bourgs et permanents
dans
les
plus
grands
centres urbains.
On s'y procure généralement
les denrées alimen-
taires de son choix et tous autres produits utiles.
Les aliments
tels que
le riz,
le manioc,
la banane plantain ou
le maïs,
sont
produits seulement pour
l'auto-consommation par
les
autochtones
et
ils
ne doivent pas,
selon
la tradition,
faire
l'objet d'un
commerce.
Cependant,
les plus
grands centres
les commercialisent
régulièrement,
ne
serait-ce
que
pour
les
citadins
ou
les
résidents étrangers des villes qui
ne
possèdent
pas
de
terres
cultivées alentour.
Les villages,
les
jours de marché,
connaissent une am-
biance très animée.
TOt
le matin,
les véhicules de transport en
commun drainent
les marchands sur
les pistes qui mènent au centre
commercial
de
la
région.
Ce sont des autochtones qui
viennent
vendre
le produit ou plutOt
le surplus de
leur
récolte:
fruits de
palmier à
huile,
aubergines dive~ses,
avocats et fruits
variés.
Mais
il
y
a
aussi
et
surtout
tout
un
monde de marchands,
originaires pour
la plupart du nord du pays ou des
pays
voisins
du nord de 'la COte d'Ivoire,
qui
vendent des objets manufacturés
de toutes sortes:
outillages,
tissus,
ustensiles de cuisine,
instruments
aratoires;
mais
aussi
des
produits
alimentaires
divers:
de
la viande,
du sel,
de
l'huile et des produits végétaux
des autres
régions du pays:
ignames,
céréales diverses,
farines
variées,
condiments,
etc .•
Le marché de Taï,
localité enclavée dans
la forêt mais
très ouverte sur
l'extérieur si
l'on en
juge par
le nombre
impor-
tant
d'étrangers
de
tous
horizons
installés
dans
la région,
présente
l'aspect
d'une
évolution
permanente
des
habitudes
alimentaires.
(La
richesse
et
la variété des produits proposés

-
64 -
seront exposées en annexe
IV).
Outre
les produits alimentaires et
utilitaires
cités,
on
y
trouve
aussi
bon
nombre
de plantes médicinales d'usage
courant.
Ce qui
y
est
le
plus
frappant,
c'est
la
quantité
d'espèces alimentaires
totalement
inconnues et non cultivées
il
y
a
quelques
années
seulement,
qui
ont envahi
la place.
Chaque
étranger venu s'installer
dans
la
région,
a
fait
suivre
son
cortège
de
plantes
cultivées
habituelles.
Les plantes alimen-
taires des Baoulé et des Mossi,
peuples
de
savane et de
milieux
ouverts,
se
sont transplantées
tel les quel les en plein coeur
de
la forêt.
Ainsi,
on voit peu à
peu
les habitudes alimentaires des
autochtones se nuancer,
et partant,
les pratiques agricoles
subissent
quelques
variations
également.
L'apparition
de
l'"attiéké"
(spécialité à
base de manioc fermenté habituellement
préparée par
les peuples
lagunaires de
la Côte d'Ivoire)
sur
le
marché,
encourage
les
femmes
de
la région à
en préparer elles-
mêmes
pour
le commercialiser et donc à
cultiver
les
variétés
de
manioc adéquates.
Ce
que
l'on peut aussi
remarquer
sur ce marché,
c'est
l'absence
quasi
permanente
de
riz
et
de
manioc
produits
localement;
sans
doute sont-ils spécialement
réservés à
la con-
sommation personnelle comme nous
le soulignions
plus
haut.
111-7-2:
La commercialisation des
produits des cultures de
rente:
Un
réseau
de
Groupements
à
Vocation
Coopérative
(G.V.C.),
s'est
créé
ces
dernières
années
dans
toute
la Côte
d'Ivoire,
afin d'éviter
l'écoulement anarchique de produits com-
mercialisables
de
toutes
sortes:
artisanat
<vannerie,
tissage,
poterie,
etc.);
café et cacao,
ou bien encore produits vivriers
<petits
légumes et condiments).
De tels
groupements
régionaux ont
pour
finalité
la réunion de
tous
les producteurs,
afin d'harmo-
niser
les prix de vente,
de
leur
ouvrir
des
voies
d'écoulement,

-
b5
-
de
les protéger des spéculations des acheteurs
privés et de
leur
permettre d'investir dans du matériel
agricole
ou
des
produits
phytosanitaires
qu'ils
n'auraient
jamais
pu
acquérir
individuellement.
En pays WE,
les G.V.C.
sont essentiellement destinés à
la
commercialisation
du
café
et
du
cacao.
Les responsables
régionaux de
la S.A.T.M.A.C. 1.
(Société
d'Assistance
Technique
pour
la Modernisation de
l'Agriculture en Côte d'Ivoire)
société
d'Etat chargée d'encadrer
le développement rural,
ainsi
que
les
autorités administratives des départements concernés,
encouragent
vivement
ce
mouvement coopératif,
mais ne peuvent que déplorer
son mauvais fonctionnement,
voire son inefficacité.
Confrontés à
d'énormes
problèmes
de
mauvaise gestion,
de querelles de per-
sonnes ou de manque de tonds,
les G.V.C.
ne parviennent
pas
à
jouer
leur
rôle dans
la commercialisation de ces produits.
En effet,
les "querelles de clocher" entraînent
la mul-
tiplication
des
groupements.
Pratiquement chaque village a
son
G.V.C.
qui
ne peut être viable puisqu'il
ne commercialise
qu'un
faible
tonnage
et
ne
peut
donc rembourser
les
traites de son
camion de collecte.
Pour
la dernière campagne de récolte
-87-88,
seulement 10 à
15% d'entre eux ont pu fonctionnner,
avec des for-
tunes
diverses.
Un
cercle
vicieux
s'instaure
alors et cette
mauvaise gestion
les
prive
de
la
confiance
des
banques
de
développement
agricole,
qui
refusent d'accorder
leur aide à
des
entreprises "boîteuses".
La concurrence des acheteurs privés se déclenche alors.
Ceux-ci
paient sur
le champ
la marchandise alors que
le G.V.C.
a
besoin
d'un
délai
pour
disposer
de fonds à
redistribuer;
la
patience et
la confiance de ses membres
lui est
nécessaire.
Les
acheteurs privés vont
jusqu'à faire des prêts aux paysans pendant
la
période
de
soudure
pour
les
obliger
à
leur
vendre
leurs
produits
lors de
la récolte.
Une campagne de sensibilisation reste
à
faire
auprès
des
producteurs.
Un
G.V.C.
en bon fonctionnement assure régu-
lièrement une
juste rémunération
des
productions
agricoles
et

-
66 -
peut
même
réaliser des bénéfices utiles au développement du vil-
lage et de
la région:
construction de centres de santé,
de salles
de classe,
de magasins de stockage,
etc ..
Ce que font
très
rare-
ment
des acheteurs privés,
qui
vivent souvent
loin de
la région
et ne participent donc pas à
son essor économique et social.

-
67
-
111-8:
CONCLUSION:
On
peut
observer
quatre
étapes
successives
dans
l'évolution des
pratiques agricoles en pays WE.
111-8-1:
La tradition:
Les
pratiques agricoles
traditionnelles
tel les que nous
les avons décrites ne sont plus que
le
témoignage
ancien
d'une
situation
socio-économique
équilibrée.
issue
de siècles et de
siècles de petites
transformations
et
adaptations
en
harmonie
avec
l'environnement.
Ce
sont
les
femmes
qui,
en plus
des
nombreuses
tâches
domestiques,
avaient
(et ont encore)
la responsabilité de garan-
t i r
des
réserves de nourriture suffisantes et donc bien souvent
de produire et de
récolter
les aliments,
de
les
stocker
et
les
préparer.
Ce
sont
elles qui
sont,
sinon
les
propriétaires des
terres,
du moins
les
gérantes;
les
hommes
participant
à
ces
productions
en défrichant et récoltant quelquefois
(notamment
le
riz).
111-8-2:
L'introduction
des
cultures
pérennes
au
niveau
villageois:
L'avènement
des
cultures
de
rente
chez
les petits
paysans,
a
bousculé cet équilibre depuis
une
trentaine
d'années
environ.
La perturbation a
sévi
à
plusieurs niveaux:
L'entente
familiale
tacite qui
présidait à
la répartition des
terres
cultivables
a
été
remise
en
question;
les
cultures
pérennes mobilisant au profit d'un seul
propriétaire,
les terres
communes du
lignage.

-
68 -
-
Le calendrier
traditionnel
des
pratiques
culturales
a
été
fortement
bouleversé
par
le
chevauchement
des
cycles
de
végétation des cultures de rente et des cultures vivrières.
-
La répartition des taches s'en est trouvée changée
aussi:
les
hommes
se sont appropriés
la gestion des plantations de caféiers
et de cacaoyers,
c'est-à-dire qu'ils ont pris en main
ia création
de ces plantations et
la
vente
des
productions,
laissant
aux
femmes
le
soin
de mener à
bien "leur"
riziculture et d'assurer
ainsi
la nourriture quotidienne.
111-8-3:
La recherche d'un nouvel
équilibre:
Une période plus
récente de "flottement" s'est
ensuite
instaurée
lorsqu'il
s'est agi
de trouver un nouvel
équilibre de
subsistance.
Les cultures vivrières ont fait
l'objet de moins de
soins
au
profit
des
cultures
de rente qui
ont alors mobilisé
l'énergie et
le temps de travail
de tous.
Les
moindres
produc-
tions alimentaires qui
en ont résulté,
étaient
largement compen-
sées par des rentes sares et
régulières
lors
de
la
"traite",
c'est-à-dire
lors de
la vente des récoltes.
111-8-4:
Le constat actuel:
Actuellement,
le pays WE
vit une période économiquement
très
difficile

l'on
voit
une
importante diminution de
la
rétribution des récoltes de café et de cacao,
due à
la chute des
cours mondiaux de ces matières premières,
conjuguée à
une produc-
tion sans cesse décroissante due à
l'ancienneté des plantations.
A
ces
deux
causes
de
la diminution des
revenus des
paysans,
on peut ajouter
le manque de soins apportés aux cultures
vivrières,
qui
se traduit par un refus de mettre en pratique cer-
taines
méthodes
culturales
susceptibles
d'améliorer
leur
productivité.
En outre,
on observe une négligence vis-à-vis des
productions dites
secondaires
que
sont
les
petites
cultures
vivrières
si
importantes
dans
l'alimentation
quotidienne:

-
69 -
l'abandon des
"jardins de case" est presque
total.
En décrivant
les pratiques alimentaires
en
pays
IJE,
nous
verrons
toute
l'importance
nutritionnelle
de
te l les
productions.
Nous montrerons aussi
l'impact de
ces
différentes
perturbations du système de production agricole
sur
les
habitudes
alimentaires.

-
70 -
NOT E S
1.
·Spéculation est un terme couramment employé en COte d' Ivoire pour désigner les différentes productions
agricoles les plus importantes.
2.
Ce nom signifie littéralement: "enlève/champ/feu/maïs· que l'on peut interpréter par: "le maïs qui éteint
le feu dans le champ".)
3.
Ce nom signifie littéralement "petit/maïs".
4.
Ce mot signifie: "mais vrai".
5.
Dont le nom signifie littéralement: "barbe/blanche/çà/mûr" que l'on pourrait interpréter par: "il est mûr
quand sa barbe est blanche".
G,
Ce mot n'a pas été transcrit par le linguiste,
7.
Ce nom signifie littéralement,
"riz/ventre",
C'est le riz "gestateur",
celui qui engendrera la nouvelle
récolte.
8.
Un franc CFA = 0,05 francs français.
9.
L'adjectif "vivrier" est abusivement substantivé ici;
c'est une tournure couramment employée en COte
d' Ivoire.

-
71
I V
P R A T I Q U E S
A L I M E N T A I R E S
IV-l:
L'IMPORTANCE DU RIZ
Quand
on
enquête
sur
l'agriculture et
les
habitudes
alimentaires
en pays WE,
quel
que
soit
le
village
que
l'on
choisisse.
on retrouve toujours
la même baisse de
ton et
le même
air
de complicité entre
les
gens
réunis
autour
de soi.
pour
par-
ler de cet aliment
de prédilection de
la
région:
le RIZ.
Les
habitants
de cet~e zone vénèrent
lit~éralemen~ le
riz.
Pour
eux.
le
riz EST
la nourriture,
le
riz EST
le
travail.
Si
une
femme
a
préparé un repas à
base de manioc ou de banane.
elle
le présentera à
son époux en disant:
"Voici
ton
manioc"
ou
"ta
banane";
tandis
que
si
elle a
préparé du riz.
elle dira:
"voici
ton repas",
tout
simplement.
Aussi,
toutes
les
activités
sociales
et
même
cul-
turelles
sont
régies
par
le cycle de culture de
cette plante.
Souligner
l'importance du riz dans
l'alimentation
et
de
façon
plus
générale,
dans
la vie quotidienne.
revient à
décrire bon
nombre de pratiques
et expressions courantes
directement
liées
à
cette céréale.
Par exemple.
le nom
générique du
riz
en Wé
est[(ôJ.
Mais
on
le
désigne
aussi
par
d'autres
noms.
en quelque
sorte des
sobriquets
pour
bien marquer
l'affection qu'il
inspire;
ou
même
parfois
de
véritables
titres,
renforçant dans
ce cas
le
respect
dont
il
est
l'objet.
On dira par exemple:
[6t:'>ac]
= la puissance, la noblesse. le signe d'une
certaine aisance.
[ Uiajüac]
= la g~terie réservée aux enfants.
1Jln1.ac]
= la renommée, la bonne réputation.

-
72
-
Cette attention si
particulière qu'on
lui
porte,
est
accentuée par
le
fait
que
le riz est périssable.
Il
requiert donc
beaucoup de soins et de
temps
de
travail.
De
plus,
il
ne
peut pas faire
l'objet d'un
interdit
alimentaire.
Certains
grands devins qui
ont
le
riz pour
interdit,
peuvent tout de même consommer une variété un peu à
part dans
la
gamme
variétale,
dont
nous
avons
souligné
le caractère par-
ticulier
(voir
111-4)
et que
l'on nomme [k3ièJ
ou riz vrai.
Pour montrer toute
l'importance du
riz
en
pays
We
SCHWARTZ
(1971)
a
noté un rite funéraire associé à
cette plante:
"Les femmes du
lignage
du
défunt
auxquel les
se
joignent
de
nombreuses
autres
femmes
du village.
apportent
le dernier
repas
au défunt.
Il
s'agit d'assiétées de
riz cru,
tantôt décortiqué,
tantôt non décortiqué,
qui
est
recueilli
dans
une
grande bassine.
et
que
se
partageront
les neveux.
Après avoir
versé sa part,
chaque femme
prélève symboliquement une poignée de riz de
la bas-
sine et
la remet dans
son assiette:
il
s'agit pour
les survivants
de
garàer
la nourriture de
leur
côté et de ne
pas
se
l'aliéner en
l'offrant dans
sa totalité au défunt.
Le
riz est
la nourriture de
base des Guéré:
en manquer est
synonyme
de
mort.
De
l'accom-
plissement de ce rite,
dépend
l'abondance de
la future
récolte".
Enfin.
on
peut
ajouter que cette place prépondérante
dans
la culture Wé
est marquée par
la fréquente
présence
du
riz
dans
les contes et
légendes dits
le soir à
la veillée.
Le
riz y
est personnifié,
il
y devient vivant.
Juste avant
la récolte.
une difficile période de pénu-
rie
sévit dans
les
villages.
Les
réserves
de
l'année précédente
sont épuisées et
le riz nouveau n'est
pas
encore
mûr.
C'est
la
soudure.
Il
ne s'agit pas réellement d'une période de famine;
les
produits de substitution abondent.
C'est une disette plus psycho-
logique qu'effective.
Puisque
le riz est
l'aliment de base essen-
tiel.
et que
le riz vient à
manquer,
on ne mange pas vraiment,
on
se
contente
de
subsister en attendant des
jours meil leurs.
Le
manioc prend alors
toute son
importance:
il
devient
l'aliment
de

-
73
-
base à
son tour.
Le
riz nouveau n'est
jamais consommé avant
qu'une
of-
frande
n'ait
été
faite aux
"puissances
protectrices des
récol-
tes".
Ce sont des
protecteurs matérialisés
par des
objets
divers
attachés
ensemble sur un piquet à
l'entrée du champ.
On prépare
du riz avec un poulet,
par exemple,
et on
l'offre en prononçant
quelques
mots
comme:
"Le
riz
est mûr,
mangeons-le et que
la
famille
soit protégée des
famines".
Ce sont en quelque sorte des
voeux qui
saluent
la nouvelle
récolte,
la nouvelle année.
Dans
un repas,
le
riz est considéré comme un "extra",
c'est-à-dire comme un cadeau:
il
symbolise
la
prospérité
et
la
joie.
Lorsqu' i l
est
associé à
l' hui le
palme: [kôcril
il
est
la
marque
la plus
tangible de
l'aisance matériel le et de
la
joie.
On
dit ce plat réservé aux enfants
gâtés.
L'enfant orphelin,
donc a
pr i or i
peu choyé,
ne peut consommer une
te Ile prépara t i on.
l l
existe
d'ailleurs
une
expression qui
pourrait se
traduire
par:
"donner de
l'huile comme à
un orphelin",
qui
signifie en
donner
avec
parcimonie
et
qui
montre bien que ce plat est
le signe de
tout
le bien-être possible.
De même,
si
une
tamil le avec
laquelle
on est en conflit,
est en deuil,
on mange au vu et au su de
tous,
du riz avec de
l'huile de palme,
pour
bien montrer
son désaccord
et
ne
pas
compatir à
son malheur.
Précisons que
le deuil
doit
traditionnellement être marqué par
la consommation de manioc.
Le
riz a
toujours été considéré comme un présent.
Il
ne
peut
faire
l'objet d'un commerce
lucratif.
On
le
destine
aux
échanges,
on
le donne à
manger aux étrangers de passage en signe
de déférence.
On produit donc seulement
le nécessaire.
Mais
un
nécessaire
toujours évalué très
largement.
Si
on prévoit une fête
au
cours de
l'année à
venir,
que ce soit des
funérailles
ou des
fêtes
d'initiation,
on sèmera davantage de
riz que
d'ordinaire.
Ces
fêtes
ne sont
jamais
impromptues,
on
les
prévoit plusieurs
mois à
l'avance,
notamment au moment
de
conserver
le
riz
de
semence.
Les
funérailles
ne sont
généralement pas célébrées au
moment même du décès,
mais
plutOt après
la récolte suivante.
Il
n'y
a
jamais de surplus
produit en vue d'en tirer
profit.
Seuls
les besoins
immédiats
commandent
la production;
et on peut
ob-

-
74 -
server
qu'ils
sont
souvent
maximisés.
On
assiste,
lors des
grandes
fêtes,
à
de véritables débauches de
nourriture
plus
particulièrement de
riz -
qui,
vues par des étrangers,
paraissent
un
vrai
gaspillage.
C'est
pour
les
Wc,
une simple façon de
manifester
leur
liesse mais
surtout,
de
montrer
à
tous
leur
aisance.
IV-2:
LA
COMPOSITION DU REPAS TYPE:
. La
nourriture
et
l'action
de
manger
en
général,
revêtent un caractère
presque
sacré
chez
les
W~
Lorsqu'un
étranger arrive au vi liage,
on
lui
offrira d'abord
de
l'eau.
La
nourriture vient ensuite car
on ne peut
l'offrir à
quelqu'un
qui
a
chaud
et
qui
est mal
à
l'aise.
El le doit être proposée avec
àélicatesse et elle vient en dernier après
l'eau
et
le
vin
de
palme.
L'étranger
entre dans
la maison car
on ne doit
pas
le voir
manger.
Il
Y
a
communément
deux
repas
principaux
dans
la
journée.
Le matin de bonne heure,
l'homme qui
va au champ se con-
tente de boire du vin de palme et
parfois
de
grignoter
de
la
banane
plantain
ou du manioc cuits sur
la braise.
( 1 )
Sa femme
reste au campement et prépare un repas
consistant
pour
la
mi-
journée.
A midi
donc,
on mange par nécessité,
pour avoir
la force
de
continuer à
travailler
jusqu'au
soir.
Le
repas
est
souvent
composé
de "foutou" de banane ou de manioc.
Le "foutou" est une
préparation courante dans
toute
la COte d'Ivoire:
la banane ou
le
manioc sont bouil lis puis pil~s dans un mortier
à
fond
plat
avec
un
pilon
de
forme
particulière.
Cette opération durera
jusqu'à
l'obtention d'une pâte
lisse,
plus ou moins élastique selon
les
goûts et que
l'on façonnera en pain ovale. (2)
L~
sauce
qui
accompagne
le
foutou
a
une
composition
variable.
Elle comporte de
la viande séchée ou du gibier
ou bien
encore
du poisson sec ou frais
pour
les villages
situés près des

-
75 -
rivières poissonneuses.
Les
légumes sont des
gombos ou des auber-
gines ou encore des
feuilles
très diverses
(nous
en
verrons
la
liste
plus
loin).
Le
liant est donné par
les
feuilles, les tiges
ou
les
graines de nombreuses autres plantes.
Le
repas de midi est
donc
le plus
important quantitativement puisqu'il
est
destiné
à
donner de
l'énergie.
Le
soir,
par
contre.
le
repas
est
considéré comme une
récompense,
un cadeau.
Il
est plus "noble" dans sa destination et
donc plus
"noble" dans sa composition.
Il
est à
base de riz bien
évidemment.
Le
riz
se consomme avec toutes
sortes de sauces ou
d'ingrédients
isolés:
huile
de
palme,
piment,
légumes
verts,
graines
oléagineuses.
Il
constitue un aliment presque complet à
lui seul
tandis que
la préparation de foutou déjà décrite,
exige
que
l'on ait une sauce consistante en guise d'accompagnement.
La
plus forte
teneur en protéines
du
riz,
comparée
à
celle
des
autres aliments de base que sont
la banane plantain et
le manioc,
semble être connue des Wé,
puisqu'ils en font un plat complet en
quelque sorte.
IV-3:
LES PRINCIPAUX MODES DE PREPARATION:
Le
menu
le
plus
courant
reste
donc
une
sauce
accompagnée d'un aliment glucidique de base.
Celui-ci
se présente
sous diverses
formes et tient une place quantitative
et
énergé-
tique prépondérante dans
le régime alimentaire des Wé.
IV-3-1:
L'aliment glucidique de base:
Le
riz se mange presque uniquement cuit à
l'eau ou à
la
vapeur;
le
riz "blanc" sert à
accompagner
la plupart des sauces.
Il
peut aussi être préparé "au gras",
mais on ne
le
trouve
que
très
rarement sous d'autres formes
(bouillies,
farines,
etc.).
Le
manioc
est
consommé
sous
des
formes
variées:

-
76 -
bouilli,
"braisé";
séché en cassettes et réduit en farine,
on
le
délaie
alors dans
l'eau et on en fait une p~te en chauffant;
on
le consomme aussi
sous forme de "foutou" et même parfois cru,
au
champ,
pour
les variétés dites "douces",
c'est-à-dire celles qui
contiennent
le moins d'acide cyanhydrique.
Les feuilles de manioc sont
également
employées
pour
faire des sauces riches en protéines et en fer.
La
banane plantain a
sensiblement
les mêmes usages que
le manioc excepté toutefois
la transformation en
farine.
On
en
fait
par contre de
l'"aloco":
on frit dans
l'huile bouillante des
rondelles de bananes trop mûres pour être pilées en foutou.
Le
mais
est
consommé
frais,
bouilli
ou
"braisé".
L'habitude de
le réduire en farine pour en faire du "toh",
c'est-
à-dire une p~te cuite et durcie d'une consistance proche de celle
d'un flan,
est héritée des
gens du Nord et s'instal le peu à
peu
dans
tout
le pays.
IV-3-2:
Les constituants végétaux de
la sauce:
Pour
préparer
la
sauce
qui
accompagne
l'aliment de
base,
différentes parties de nombreuses plantes sont
employées.
(:S )
On
consome
les feuil les
fraîches d'herbacées comme Corchorus
olitorius
ou
Solanum
spp.,
ou
de
jeunes
pousses
d'arbres
(feuil les
incomplètement
développées,
sous
forme de bourgeons
même
parfois)
comme
Sterculia
tragacantha
(Sterculiaceae),
Myrianthus spp.
(Moraceae),
etc .•
On
peut
aussi
consommer
les feuilles
séchées et réduites en
poudre.
Dans ce cas,
se sont souvent
des
plantes
considérées
comme
aphrodisiaques ou des aromates;
mais
il
y a
également des
plantes purement alimentaires comme
les Pedaliaceae:
Sesamum spp.
et Ceratotheca sesamoides.

-
77 -
-
Certaines plantes sont récoltées pour
leurs tiges utilisées
de
deux façons différentes:
= on pile ces tiges et on les dilacère jusqu'à faire ressor-
tir
le mucilage qui
sert de
liant aux sauces;
c'est
le cas notam-
ment
de
Byttneria
catalpifolia
ou
de
Cola
caricaefolia
(Sterculiaceae),
par exemple;
= ou
le "coeur" de
la tige est extrait et découpé en
petits
morceaux que
l'on ajoute à
la sauce comme un
légume:
c'est
le cas
de
la
plupart
des
plantes de
la famille des Arecaceae:
Elaeis
guineensis,
Raphia spp.,
Calamus sp. ,etc.
-
On consomme
les graines de nombreuses
plantes.
Elles
peuvent
être
grillées
et
réduites
en
p~te au pilon,
c'est
le cas de
Ricinodendron heudelotii
(Euphorbiaceae)
ou de Cucumeropsis
man-
nii
(Cucurbitaceae).
Cette p~te est ensuite cuite dans
la sauce
où elle sert de
liant et de matière grasse aussi
quelquefois;
ou
bien alors,
elles sont consommées crues pour
leur saveur agréable
(Coula
edulis
(Olacaceae»
ou pour
leurs propriétés
tonifiantes
(Cola nitida
(Sterculiaceae».
-
Enfin,
les
fruits
cuits
(aubergines,
piments,
gombos,
etc.)
de
nombreuses
plantes
sont
très
appréciés dans
les sauces.
A ce
propos,
signalons que
les fruits
de Cucurbita pepo sont consommés
par
les femmes uniquement.
Les hommes qui
en mangeraient seraient
considérés comme des
"mauviettes".
On fait bouillir
le fruit qui,
aux dires de mes
informateurs,
se conserverait
ensuite
pendant
deux mois "en se bonifiant".
IV-3-3:
Diverses autres ressources alimentaires:
IV-3-3-1:
Les
larves d'insectes:
La
consommation
de
larves
d'insectes,
notamment de
coléoptères et de chenilles,
constitue une source non négligeable
de protéines.
On récolte ces
larves dans
les
troncs creux de cer-
tains arbres
ou dans
les débris humifères amassés
au
creux
des

-
78 -
branches;
quant
aux chenilles,
on
les
ramasse sur
les
feuilles
des
arbres
dont
el les
se
nourrissent.
Les
plus
couramment
consommées se trouvent sur:
Discoglypremna caloneura
(Euphorbiaceae)
Elaeis
guineensis
(Arecaceae)
Griffonia simplicifolia
(Caesalpiniaceae)
Triplochiton scleroxylon
(Sterculiaceae)
La
méthode
de
préparation est
toujours
la même:
s ' i l
s'agit de chenil les
avec
des
poils,
on
les
dépose
dans
un
"canari"
percé
de
trous
que
l'on met à
chauffer sur
la braise
afin de faire
disparaître ces poils;
ensuite on mange
les
larves
quel les
qu'el les
soient en brochettes cuites
sur
le feu ou bien
on
les ajoute à
une sauce,
gluante de préférence.
lV-3-3-2:
Les
champignons:
De nombreuses espèces de champignons
ont été citées
au
cours
des
enquêtes.
Malheureusement,
la
détermination scien-
tifique n'a pu être faite
pour
la grande majorité
d'entre
elles
faute de matériel
de conservation.
Toutefois
certaines espèces très connues et couramment
rencontrées sur
les marchés
d'Abidjan,
sont
traditionnellement
récoltées en pays Wf:
Termitomyces spp.
sont des champignons récoltés en mars-avril,
dès
les premières pluies et poussant sur
les
termitières.
-
Volvaria esculenta pousse à
différentes saisons,
au
pied
des
palmiers à
huile en général,
ou sur
les troncs d'arbres pourris.
Certaines femmes
les
cultivent
pratiquement
puisqu'elles
vont
jusqu'à les arroser
ou à
leur apporter des détritus organiques en
guise d'engrais.

Solanum
macrocarpnn
Talinum
Vol var ia s p

-
79 -
lV-3-3-3:
Les
plantes salifères:
Autre point
important de ces pratiques alimentaires:
la
fabrication du sel
traditionnel.
C'est une habitude pratiquement
abandonnée de nos
jours au profit de
l'emploi
du sel
du commerce.
Le sel
traditionnel
ne s'emploie plus
guère que
pour
la
confec-
tion
de
certains
remèdes ou dans
les pratiques médico-magiques.
La fabrication du sel
a
été très
précisément décrite par PORTERES
(1950)
et
les We
procèdent exactement de
la même manière.
Les
plantes
recensées,
utilisées à
cet effet sont:
Raphia spp.
(Arecaceae):
on utilise
les
fruits
lorsqu'ils
sont
bien
formés;
Elaeis
guineensis
(Arecaceae):
on utilise
l'écorce
et
le
liber du tronc;
Cocos nucifera
(Arecaceae):
on utilise
les
fruits;
Halopegia
azurea
(Marantaceae):
on emploie
les
tiges et
les
feuil les;
Pennisetum
purpureum
(PoaceaeJ:
on
emploie
la
plante entière.
IV-3-4:
Quelques
remarques
sur
les
utilisations
des plantes
alimentaires:
Si
l'on doit
retenir quelques caractéristiques
remarquables des pratiques alimentaires en pays we,
il
faut
par-
ler de
l'emploi
très
fréquent des plantes oléagineuses d'une part
et d'autre part,
de
la confection de sauces
très mucilagineuses,
voire
gluantes.
lV-3-4-1:
Les
plantes oléagineuses:
On
les utilse de diverses
façons
dans
l'alimentation:
-
Pour
se procurer de
l'huile:
c'est
le cas de Elaeis
guineensis.
Cet arbre en est
la source principale et
on
le
protège
et
le
propage avec soin pour ne pas dire qu'on
le cultive.
(voir
111-
6).
On fabrique de
l'huile
à
partir
des
fruits
(couramment

-
80 -
appelés
"graines">,
mais
aussi
à
partir des amandes des
fruits
que
l'on appelle "les palmistes".
Tieghemella heckelii
(Sapotaceae>,
le "makoré",
était autrefois
une source
importante d'huile végétale.
Son usage s'est pratique-
ment
perdu avec
la disparition de
la majorité des arbres qui
ont
fait
l'objet d'une exploitation abusive comme
essence
précieuse
d'ébénisterie.
On
consomme aussi
les
graines oléagineuses crues de certaines
plantes:
Coula edulis et Arachis hypogaea
(Fabaceae),
se consom-
ment comme des "amuse-gueule";
ce sont des aliments accessoires.
Les
graines
oléagineuses
cuites
sont
très
importantes dans
l'alimentation;
on peut citer
par exemple:
Cucumeropsis mannii
(Cucurbitaceae)
Irvingia gabonensis
(Irvingiaceae>
Pentaclethra macrophylla
(Mimosaceae)
Ricinodendron heudelotii
(Euphorbiaceae)
Telfaira occidentalis
(Cucurbitaceae>
Ce sont des constituants
importants de sauces très
prisées.
On fait
griller
les
graines séchées pour ôter
leur
pellicule
externe
et pour
les ramollir.
On
les pile ensuite très
finement
dans un mortier ou sur une pierre à écraser,
jusqu'à l'obtention
d'une pgte totalement
lisse.
On ne doit pas
sentir un seul
grain
sur
la
langue,
si
minuscule soit-il.
Lorsqu'il
reste
quelques
brisures,
la
femme qui
a
préparé la sauce est raillée et on dit
qu'elle a
pilé comme une femme
Bété. (4)
Puis,
cette
pgte
est
ajoutée à
la sauce déjà préparée avec d'autres
ingrédients.
Même
si ceux-ci
sont nombreux,
c'est
l'oléagineux
employé
qui
donne
son nom à
la sauce;
on dira:
"sauce arachide",
"sauce
Lkpj~
"
IV-3-4-2:
Les sauces
gluantes:
Les
we
affectionnent
particulièrement
ce
type
de
sauces.
Cela va de
la sauce mucilagineuse genre "sauce gombo" qui

-
8]
....
est relativement courante dans
toute
la COte d'Ivoire,
jusqu'à la
sauce très gluante ou "sauce
longueur".
On pourrait décrire
une
telle préparation en disant que si
on y
plonge une cuillère,
elle
ressort
avec
le contenu entier du récipient qui
s'étire derrière
la cui llérée;
le plat paraissant propre.
On peut établ ir une dis-
tinction entre:
Les plantes donnant une sauce mucilagineuse:
Ceratotheca sesamoides
(Pedaliaceae)
Corchorus olitorius
(Tiliaceae)
Hibiscus esculentus
(Malvaceae)
Hibiscus
vitifolius
(Malvaceae)
Sesamum
indicum
(Peda 1 i aceae)
Sesamum radiatum
(Pedaliaceae)
Et
les plantes donnant une sauce gluante:
Beilschmiedia mannii
(Lauraceae)
Byttneria catalpifolia
(Sterculiaceae)
Cola caricaefolia
(Sterculiaceae)
lrvingia gabonensis
(Irvingiaceae)
Pararistolochia flos-avis
(Aristolochiaceae)
Mais,
la
langue wt distingue ces différentes
sauces de
façon
autre.
Tout d'abord,
une distinction est faite entre
les
sauces "longues" et
les sauces très
liquides,
très claires.
Puis
on
sépare
les sauces gluantes en sauces confectionnées à
partir
de graines ou de feuilles et sauces
faites avec
les
écorces
des
tiges.
Ces dernières
sont désignées
par un nom générique constant
quelle que soit
la plante utilisée.
Les préparations que nous avons désignées comme mucila-
gineuses,
ne sont
incluses ni
dans
les sauces "longues",
ni
dans
les sauces "claires".

- 82 -
IV-3-5:
Les aliments de disette:
Le manioc constitue un stock
alimentaire
"sur
pied",
qui
se conserve naturellement et produit en toutes saisons.
C'est
une
des
raisons pour
lesquelles
il
prend
toute
son importance à
la période de soudure.
Cette plante a
remplacé
les anciens aliments de disette
qu'étaient
en
particulier
les
diverses
espèces
d'ignames
sauvages.
Celles-ci,
considérées
comme aliments accessoires de
tout
temps,
ne sont pratiquement plus consommées.
El les
constituaient elles aussi
une réserve
permanente
de
nourriture
dans
le ~ol,
mais
le manioc
les a
"détrônées"
par sa plus
forte
productivité.
Au cours de nos enquêtes,
nous
avons
pu
répertorier
l'usage principal
de trois espèces d'ignames non cultivées:
Dios-
corea
hirtiflora,
Dioscorea
minutiflora
et
Dioscorea
prahaensilis.
Seule Dioscorea minutiflora a
fait
l'objet d'une
étude
biochimique de
la part de BUSSON
(1965).
C'est une espèce dont
il
décrit
les
tubercules
ligneux
et consommés seulement à
l'état
jeune.
11
précise qu'il
existe quelques mises en culture
et
en
donne
la composition biochimique.
(voir annexe V).
C'est
un
aliment
très énergétique qui
contient aussi
une quantité non négligeable de protéines
(9,5~)
rivalisant
avec
celle
des
variétés
les plus couramment cultivées àans
les autres
régions
de
Côte
d'Ivoire:
Dioscorea
alata
et
Dioscorea
cayenensis.
Dioscorea
prahaensilis
a
deux
noms vernaculaires en
langue WE:
un qui
désigne
la
forme
juvénile
et
un
autre
qui
désigne
la
forme
adulte
de
la plante.
La forme des
feuil les
diffère à
ces deux
stades de
la croissance mais
les
~
savent
parfaitement
que
ces
deux
noms
désignent
une
seule et même
espèce.
Le
tubercule est déterré en février-mars et on
le
con-
somme bouilli.

Le pilage du riz
La récolte
de
Dioscorea prahaensilis

-
83 -
Qua n t
à
=D~i:....:o=s..::c::..:o~r-=e:.::a::....----..:.h.:....=..i~r....:t:...;l~·~f...:l....:o~r.=.a,
son usage n'était que
très exceptionnel.
Autres aliments de disette anciens,
Xanthosoma
sagit-
tifolia
et
Colocasia esculenta,
deux
plantes de
la famille des
Araceae qui
ne sont appréciées et encore consommées que dans cer-
taines zones
du pays We.
IV-4:
PLANTES
ALIMENTAIRES
IMPORTANTES POUVANT FAIRE
L'OBJET D'ETUDES DIETETIQUES POUSSEES:
Certaines
plantes
tiennent
une place non négligeable
dans
le
régime
alimentaire
traditionnel
des
W~
mais
sont
aujourd'hui
soit en voie d'abandon,
soit récoltées
très occasion-
nellement car elles n'ont bénéficié d'aucune promotion,
d'aucune
valorisation.
Leurs qualités nutritionnel les
sont
parfois
très
intéressantes,
mais on
les néglige pour
leur
faible
rendement ou
bien pour
leur difficulté
d'accès.
Pourtant,
parmi
celles-ci,
quelques
unes
sont
couramment
rencontrées
sur
les
marchés
d'Abidjan et des
grandes villes du pays.
Ceci
dénote une certaine
importance économique sinon nutritionnelle,
à
l'échelon national.
Certes,
la plupart d'entre elles ont été étudiées
par
BUSSON
(1965);
mais de façon ponctuelle,
si
l'on peut dire,
car
le "catalogue" des analyses qu'il
a
effectuées était
une
"porte
ouverte"
pour
des
études susceptibles de déboucher sur des pos-
sibilités d'amélioration et d'exploitation de plantes
plus parti-
culièrement
importantes
dans
une
zone
d'Afrique
occidentale
donnée.
Nous
en
citerons donc sept,
à
titre d'exemple,
dont

-
84 -
nous
donnerons
à
l'annexe
V,
la
composition
biochimique
déterminée par
BUSSON
<Op.cit.):
Beilschmiedia mannii,
Corchorus olitorius,
Cucumeropsis mannii,
Irvingia gabonensis et
les
trois
plantes
de
la
famille
des
Pedaliaceae que sont:
Ceratotheca sesamoides,
Sesamum
indicum et
Sesamum radiatum.
Ces quelques exemples montrent à
quel
point
la
variété
et
la
richesse nutritionnel le sont potentiellement
importantes.
La relative monotonie de
la forme des
plats
proposés
est
large-
ment
compensée
par
la
diversité
des
ingrédients qui
les com-
posent,
leur
couleur,
leur
saveur,
leur
consistance.
On pourrait ajouter
comme
cela
de
nombreux
cas
en
précisant
pour
chacun d'eux
les potentialités
inexploitées dans
la région,
mais
susceptibles d'intéresser
les
régions
et
les pays
voisins.

-
85
-
IV-5:
PLANTES ALIMENTAIRES RECOLTEES CLASSES EN FONCTION
DU DEGRE D'INTERVENTION DE L'HOMME SUR LEUR CYCLE DE
DEVELOPPEMENT:
CULTIVEES
PROTEGEES
SPONTANEES
Ananas comasus tt
Beilschmiedia mannii
ttt
Acalypha ciliata t
Capsicum spp.
ttt
Coula edulis
ttt
Ancistrophyllum secundiflorum ttt
Carica papaya ttt
Elaeis guineensis
tttt
Byrsocarpus coccineus t
Ceratotheca sesamoldes tt
Hibiscus vititolius
tt
Byttneria catalpifolia t
Citrus spp.
ttt
Irvingia gabonensis
ttt
Carpolobia lutea t
Colocasia esculenta tt
Ricinodendron heudelotii
ttt
Cola caricaefolia t
Corchorus olitorius ttt
Solanum anguivi
tt
Cola nitida ttt
Cocos nucifera tt
Spondias mombin tt
Dioscorea hirtiflora t
Cucumeropsis lannii
ttt
Telfaira occidentalis t
Dioscorea minutiflora tt
Cucurbita pepo tt
Tieghemella heckelii
t
Dioscorea prahaensilis tt
Hibiscus esculentus tttt
Eremospatha macrocarpa ttt
Hangifera indica ttt
Garcinia kola
tt
Hanihot esculenta tttt
Glyphaeae brevis t
Husa spp.
tttt
Hybantus enneaspermus
t
Ocimum canum tt
Lankesteria elegans t
Ocimum gratissimum t
Laportea aestuans t
Oryza glaberrima ttt
Hicroglossa afzelii
t
Oryza sativa tttt
Hyrianthus arboreus
++t
Persea gratissima ttt
Hyrianthus libericus ttt
Psidium guajava tt
Hyrianthus serratus +++
Sesamum indicum tt
Napoleonaea leonensis t
Sesamum radiatum tt
Pararistolochia flos-avis
+
Soianui aethiopicum ttt
Passiflora foetida +
Solanum lacrocarpon ttt
Pentaclethra macrophylla +t
TalinuB triangulare tt
Piper guineense tt
Xanthosoma saglttifolia tt
Salacia owabiensis t
Zea mays
ttt
Solanum americanui Ott
Vernonia colorata t
t
Aliment très exceptionnellement employé
ttt
Aliment couramment utilisé
tt
Aliment peu utilisé
tttt
Aliment de base

-
86 -
IV-6:
PLANTES ALIMENTAIRES RECOLTEES ET LEURS USAGES:
IV-6-1:
Quelques précisions préliminaires:
-
La
liste qui
suit
tait abstraction des
plantes
utilisées
très
communément
et
dont
l'usage
est
trop connu
(ou déjà cité par
ail leurs)
pour
~tre décrit dans
Je détail.
Comme:
Ananas comosus
(Bromeliaceae)
Arachis hypogaea
(Fabaceae)
Capsicum spp.
(501anaceae)
Carica pa paya
(Caricaceae)
Citrus spp.
(Rutaceae)
Cocos nucifera
(Arecaceae)
Cola nitida
(5terculiaceae)
Mangitera
indica
(Anacardiaceae)
Manihot esculenta
(Euphorbiaceae)
f"'fusa spp.
(Musaceae)
Oryza glaberrima
(Poaceae)
Oryza sativa
(Poaceae)
Persea gratissima
(Lauraceae)
Psidium guaiava
(l"lyr taceae)
Zea mays
(Poaceae)
-
Nous signalerons dans cette énumération.
tous
les
usages
qui
nous on été enseignés,
y
compris
les usages
médicinaux.
La
liste
des plantes médicinales
récoltées qui
suivra
(voir
V-4)
tera
donc
souvent référence à
cel le-ci
puisque nous ne
répèterons pas
la description et
les usages d'une m~me plante.
-
Chaque fois
que
l'on mentionnera un remède destiné aux bébés ou
aux petits enfants
sans plus de
précision,
il
ne
s'agira
pas
forcément
du traitement d'une maladie particulière,
mais
plutôt
d'un mauvais état
général
que
les We
expliquent
toujours
de
la
même façon
(voir
V-2-2).
De m~me les femmes enceintes se voient
fréquemment
prescrire de nombreuses potions et
remèdes
en
tous

-
87 -
genres,
destinés
à
les
maintenir
en
bonne santé durant
leur
grossesse.
-
Dans cette
liste,
nous confondrons
les
plantes purement alimen-
taires et celles qui
ont des propriétés thérapeutiques
en
plus.
La distinction sera faite dans
les tableaux de
l'annexe VI.
Ceux-ci
reprennent ces mêmes plantes en
les classant en fonction
de
leur organe utile.
-
Les noms de certaines plantes seront suivis de
réiérences à
des
ouvrages citant des usages particuliers de ces
plantes:
ADJANOHOUN
<E.)
et AKE ASSI
<L.),
1979.- Contribution au recense-
ment des plantes médicinales de Côte d'Ivoire.
(Réiérence:
A
&
AA)
AKE
ASSI
( L . ) ,
1984. -
Flore de
la Ctlte d'Ivoire:
étude descrip-
tive et
biogéographique
avec
quelques
notes
ethnobotaniques.
<Référence:
AA)
BOUQUET
(A. )
et
DEBRAY
<M.),
1974.- Plantes médicinales de
la
Côte d'Ivoire.
<Référence:
B & D)
KERHARO
<J.)
et
BOUQUET
<A.),
1950.-
Plantes
médicinales
et
toxiques de
la Côte d'Ivoire -
Haute-Volta.
<Référence:
K & B)
IV-6-2:
Liste des plantes alimentaires récoltées:
IV-6-2-1:
ACANTHACEAE
-
Lankesteria elegans:
Les
fleurs
orange
de
cette
herbacée de sous-bois;
sont
entourées de bractées foliacées
vert clair.
On
suce
le
nectar
des
fleurs
plus
par
jeu
que
pour

-
88 -
s'alimenter
réellement.
En outre,
la floraison de
la plante est
un
indicateur de saison.
IV-6-2-2:
AMPELIDACEAE:
-
Leea guineensis:
Les
jeunes pousses de feuilles
fraîches
de
cet
arbre
sont
pilées et consommées en sauce.
"(La
plante
a
une)
action calmante sur
les douleurs mus-
culaires et articulaires;
(c'est un)
fortifiant à
caractère par-
tois
aphrodisiaque
et
(elle est utile)
dans
le cas de certains
accouchements
laborieux."
(E & D, 19(4).
Elle soigne en outre
la
stomatite
crémeuse,
la conjonctivite et sert d'antivenin.
lA &
AA,19(9).
Elle a
un rOle magique,
soigne
les crises d'épilepsie,
les maux de ventre des
femmes
enceintes et
les
rhumatismes.
(K &
B, 1950) .
IV-6-2-3:
ANACARDIACEAE:
-
Spondias mombin:
Cet arbre de forêt est utilisé en construction;
on
le multi-
plie couramment par bouturage.
On consomme
les
fruits
au goût acidulé,
et
l'écorce et
les
feuilles
en décoction soignent
le paludisme;
s i o n
1 es écrase,
1 e
jus sert à
soigner
les ophtalmies.
"Les
indications
les
plus
fréquentes
de cette plante sont:
maux de ventre et diarrhée,
toux,
maux de
gorge
et
bronchite,
maux de coeur
et traitement des
empoisonnements.
Les écorces sont

-
89 -
aussi
employées pour
soigner
les plaies,
faciliter
les accouche-
ments et plus rarement comme anthelminthique."
(8 &
D,1974).
La
plante serait un antiabortif
(A & AA,1979).
Elle sert au traite-
ment des plaies,
de
la
lèpre et comme purgatif
et fébrifuge.
(K
&
8,1950).
IV-6-2-4:
ARACEAE:
-
Colocasia esculenta:
Le tubercule du taro est
consommé
bOLil li
en
période
de
disette principalement.
-
Xanthosoma sagittifolia:
Le
tubercule
de
cette
plante est également un aliment de
complément;
l'eau de cuisson est donnée en boisson comme
remède
de
la folie.
IV-6-2-5:
ARECACEAE:
-
Ancistrophyl lum secundiflorum:
Ce palmier
liane encore appelé palmier-rotin,
est utilisé en
vannerie.
On
consomme
le
coeur de ses
tiges,
c'est-à-dire
la
moelle des
tiges
jeunes,
que
l'on découpe en morceaux pour accom-
pagner
principalement
les
"sauces
graine".
(voir
111-6).
-
Eremospatha macrocarpa:
Les utilisations
sont exactement
les
mêmes
que
celles
de

-
90 -
l'espèce
précédente.
Les
coeurs de
palmier
sont
vendus
sur
les
marchés
en
"bottes",
à
la manière des asperges.
IV-6-2-6:
ARI5TDLDCHIACEAE:
-
Pararistolochia flos-avis:
Les
feuilles
de cette
liane
ligneuse sont consommées
par
les
personnes qui
ont
le gombo comme
interdit
alimentaire:
on
les
mange en sauce.
Parfois,
on peut y ajouter
des
fragments
de
tiges
et
la
sauce
devient alors encore plus mucilagineuse.
Elie est
réputée
"fortifiante
pour
les
hommes",
c'est-à-dire
aphrodi-
siaque.
IV-6-2-7:
ASTERACEAE:
-
Ageratum convzoides:
Cette
plante
a
des
tiges
et des
feuilles
pubescentes;
ses
fleurs
sont mauves,
en capitules
groupés.
Les
racines
pilées avec
les
"graines" donnent une
sauce
ou
une boisson
indiquées dans
les cas de grossesses difficiles.
Les
feuil les
et
les
sommités
fleuries
chauffées
sur
la
cendre et
pressées donnent un exsudat que
l'on
instil le dans
les
narine ou que
l'on frotte
sur
la tempe dans
les cas de migraine.
"Instillé dans
l'oeil,
le
suc traiterait
les
céphalées,
les
ictères,
les maux d'yeux et passerait même pour
rendre
le
sujet
clairvoyant.
En boisson,
il
calmerait
les douleurs cardiaques et
les
palpitations,
serait
antidiarrhéïque,
vermifuge
et
ocytocique,
dans
les cas d'accouchements
longs et pénibles;
il

-
91
agirait dans
les cas
de
morsure
de
serpent
et
calmerait
le
hoquet.
Enfin,
en application
locale,
le suc,
ou un emplâtre de
plante écrasée,
serait hémostatique et
cicatrisant
(blessures,
hémorroïdes,
saignements
utérins)."
(B & D, 1974).
Elle sert au
traitement des ophtalmies,
des otites,
des
céphalées,
et
des
douleurs
gastro-intestinales.
De nombreuses vertus magiques sont
également observées.
(K & B,1950),
-
Aspilia africana:
Les
inflorescences de cette plante sont des
capitules
jaune
d'or.
On
utilise
les
racines
de
la
même
façon que celles de
l'espèce précédente.
-
Microglossa afzelii:
On coupe
les
jeunes feuilles
et on
les
enveloppe
dans
une
large
feuille
de Marantaceae.
On ajoute ce paquet dans
l'eau de
cuisson de "graines",
avant de
les piler.
Cela sert
d'aromati-
sation.
BOUQUET
&
DEBRAY
(1974)
ont relevé des
propriétés antitus-
sives pour cette plante.
Elle traite en outre
les migraines.
(A &
AA,1979).
Elle est diurétique et soigne
les affections
bronchi-
ques.
(K & S,1950)
-
Vernonia colorata:
Les
feuilles
de
cet
arbre
sont
consommées
en
sauce.
L'utilisation principale consiste à
les écraser et à
mélanger
le
suc
résultant
au
vin
de
palme pour donner une boisson aphro-
disiaque.
"Son amertume prononcée
( . . . ) fait
passer
(cet
arbre)
pour

-
92 -
fébrifuge,
mais
il
est
plus souvent employé comme vermifuge,
sur-
tout contre
les ascaris,
et dans
le
traitement des
ictères."
(B &
D,1974).
Cette plante soigne
les maux de ventre,
les
plaies,
la
varicelle et
l'hypertension.
(A
&
AA,1979).
Elle
traite
la
pneumonie,
la
blennorragie
et préserve de
la variole.
(K & B,
1950).
IV-6-2-8:
CELASTRACEAE:
-
Salacia owabiensis:
Cetta plante
ligneuse
grimpante a
des
fruits
globuleux,
de
cinq centimètres de diamètre environ,
oranges à
maturité que
les
enfants consomment accessoirement en forêt.
lV-6-2-9:
CLUSIACEAE:
-
Garcinia kola:
Grand arbre pouvant atteindre trente mètres
de
hauteur
que
l'on
rencontre
dans
les
forêts
de
transition avec
les
forêts
semi-décidues.
Les
graines des
fruits
se croquent comme
la noix
de cola
et
sont réputées avoir
des
propriétés similaires.
Les
graines et
les écorces sont utilisées
pour
traiter
cer-
tains maux de ventre.
Cette médication
qui
aurait
une
action
diurétique serait aussi
aphrodisiaque.
(B & 0,1974;
A & AA,1979)

-
93 -
IV-6-2-10:
CONNARACEAE:
Byrsocarpus coccineus:
Arbuste très
commun dans
les
repousses
secondaires.
Les
. gra i nes
écrasées
entrent
dans
la
composition d'une
sauce,
comme
succédané de celles de
Beilschmiedia
mannii
pour
ceux
qui
ne
peuvent en manger
(interdit alimentaire).
En outre,
elles
sont considérées comme aphrodisiaques.
"(La plante)
est utilisée contre
les
maux
de
gorge
et
les
douleurs
musculaires
ou
rhumatismales."
(B & D.1974l.
IV-6-2-11:
CUCURBITACEAE:
Cucumeropsis mannii:
C'est
une
herbe
rampante cultivée dont
le
fruit a
la forme
d'un gros oeuf
(30 cm
x 10 cm environ).
La plante
est
cultivée
pour
ses
graines
oléagineuses que
l'on sèche,
grille et pile en
une pâte blanchâtre utilisée
pour
lier
les
sauces.
BUSSON
(1965)
signale
que
la
pulpe
du
fruit
est
aussi
comestible.
-
Cucurbita pepo:
C'est
une
plante
rampante cultivée.
La chair de son gros
fruit
sphérique
est
consommée
bouillie,
par
les
femmes
uniquement.
En
période
de
famine,
on
mange aussi
les
jeunes
pousses
feuillées,
en sauce.
1
1

-
94
-
BUSSON
(1965)
signale que
les
graines et
les
fleurs
peuvent
être consommées dans certaines
régions.
-
Telfaira occidentalis:
C'est
une
grande
liane
pérenne
pouvant atteindre
trente
mètres de
longueur.
"On
la récolte en
lisière de forêt
et
elle
est
considérée
comme
sauvage
alors
que
tout
porte
à
croire
qu'elle était
autrefois cultivée".
(BUSSON,1965)
Les W~
consomment
les
grosses
graines
incluses
dans
une
pulpe
filamenteuse
orange.
Elles
sont
grillées,
pilées comme
celles de Cucumeropsis mannii
et on en tait aussi
un
liant
pour
les sauces.
BUSSON
(1965)
rappel le
en outre que
l'on peut en extraire
une huile alimentaire et que
les
feuil les et
les
jeunes
pousses
sont également récoltées comme herbe potagère.
IV-6-2-12:
DIOSCOREACEAE:
Dioscorea
hirtiflora,
Dioscorea
minutiflora
et
Dioscorea
prahaensilis:
Les tubercules
de ces
trois espèces d'ignames
sauvages
sont
consommés en période de disette;
elles ne sont pas cultivées mais
parfois protégées.
D.
minutiflora traite
les dermatoses.
D.
prahaensilis est
utilisée comme plante fétiche pour avoir des
enfants.
(K
&
B,
1950)

-
95 -
IV-6-2-13:
EUFHOR8IACEAE:
-
Acalypha ciliata:
Certaines
personnes disent
que
les
feuil les
de cette
plante
entrent dans
la composition d'une
sauce.
On
les utilise
toutefois
plus couramment.
séchées et
réduites
en poudre puis ajoutées
au
vin de
palme pour
donner une boisson aphrodisiaque.
-
Mal lotus oppositifolius:
Les
jeunes pousses
feuillées
servent à
faire
une
sauce avec
les fruits
de
palmier à
huile;
cette préparation est destinée
à
soigner
les maux de
ventre des
femmes.
La
tige sert de
lien pour
les
filets
de
pêche.
Les
graines
séchées
et
écrasées,
mélangées
au
riz
de
semence,
stimuleraient
ia croissance de cette céréale.
"
(Cette plante est
employée)
contre
les
céphalées,
les
courbatures
fébriles,
les maladies
vénériennes et
la dysenterie;
(el le)
serait hémostatique et aphrodisiaque.
On
l'utilise parfois
pour
traiter
la
lèpre,
la varicelle et combattre
la s t é r i l i t é des
femmes."
(8 & D,1974).
Elle combat
l'anémie.
la fatigue
et
les
céphalées,
el le est de
plus
vermifuge.
CK & 8,1950).
-
Ricinodendron heudelotii:
C'est
un
grand
arbre
caractéristique
des
formations
secondaires,
protégé
pour
son
fruit
qui
donne
des
graines
oléagineuses
sphériques
très
appréciées
pour
lier
les
sauces.
Séchées et pilées en pgte
lisse,
on
les ajoute à
la
sauce
pour
obtenir un goût et un arÔme
très
particuliers.

-
96 -
L'arbre
est
aussi
un
indicateur
de
f e r t i l i t é des
sols
de
rizières.
BUSSON
(1965)
souligne
la
teneur
importante en protéines
des
graines
(26%)
outre
la
teneur
en
lipides
qui
est
de
loin
la
plus
élevée
(46,2%).
"Les
feui Iles
( . . . )
servent
à
soigner
la dysenterie,
la
stéri 1 ité des
femmes,
les
oedèmes
plus
ou moins
général isés,
les
maux
de
ventre
et
les
états
fébriles.
les
racines
seraient
aphrodisiaques."
(B & D,1974).
La plante est
cicatrisante.
tA &
AA,19(9).
Elle est
fébrifuge,
antidysentérique et antiabortive.
Les
graines
fournissent
une
huile
siccative
servant
à
impermé-
abiliser
industriellement.
(K & B.1950).
lV-6-2-14:
FABACEAE:
-
Amphimas
pterocarpoides:
Ce
très
granà arbre
de
forêt
àense.
aux
branches
et
folioles
couverts d'une
pubescence marron,
soigne
les
lumbagos
et
les
maux
oe
dos.
On
trempe
l'écorce
dans
l'eau que
l'on utilise comme
boisson ou en bain.
Cette eau
peut également
servir
à
préparer
une
sauce
"graine".
Selon
BOUQUET
&
DEBRAY
(1974),
la sève
de
cet arbre
"est
considérée
comme un
remède
de
l'hématurie et
de
l'anémie."
Cette
plante sert
dans
la
lutte contre
l'anémie et
la bilharziose.
(K &
B,1950).

-
97 -
IV-6-2-1S:
IRVINGIACEAE:
lrvingia gabonensis:
C'est
un
très
grand arbre de
forêt
dense
humide.
pro~égé
pour
ses
fruits
qui
donnent une
graine
très
prisée.
Elle est à
la
base de
la spécialité de
la
région:
la
"sauce
longueur"
avec
laquelle
on
teste
gentiment
les
possibilités
d'intégration d'un
étranger
dans
la société WE.
On utilise aussi
l'écorce du
tronc pour
les
soins
des
femmes
enceintes:
on coupe
l'écorce sur
deux
faces
du
tronc:
le
levant
et
le couchant.
Pendant
l'opération,
on ne
doit
pas
respirer.
ûn
écrase ensuite
l'écorce
et
on
la rait
tremper
dans
l'eau.
On ob-
tient
ainsi
un
bain dans
lequel
la femme
se
trempera au-dessus
d'une
~ermitière: ainsi,
el le
est sensée devoir
accoucher
sans
plus
de difficultés
que
les
fruits
de cet arbre
tomben~ à
terre.
"C ••• )
il
est
sur~out apprécié pour
l'amande
de
ses
fruits
qui
est consommée et
dont
on extrait une
matière
grasse
connue
C••• )
sous
le n~m de beurre de
"dika"."
C8 & D,1974).
IV-6-2-16:
LAMIACEAE:
-
Ocimum canum:
Cette
plante
aroma~ique
parfume
les
sauces
composées
de
brèdes
le
pius
souvent.
"(Elle est employée)
pour
soigner
les
otites,
les
céphalées.
les ophtalmies et
les
maux
de
gorge
(jus
en
instillation),
les
maladies
de
peau et
la
gale
(jus
en application)."
(8 & D.1974).
C'est un reconstituant dans
les
cas
de
grandes
fatigues.
(A & AA,
1979).

-
98 -
-
Ocimum gratissimum:
Les
feuilles
amères
servent aux
soins
des
bébés;
les
graines
pilées avec cel les
de Ricinodendron heudelotii
et
du piment,
sont
données aux
femmes
enceintes.
La plante sert à
soigner
les enfants
ayant
la
respiration
haletante.
tA & AA, 1879).
IV-6-2-17~ LAURACEAE:
-
Beilschmiedia mannii:
On
récolte
le fruit
de ce pe~it arbre des
forèts
primaires
et secondaires et
on fait
sécher
les
graines;
cel les-ci
sont en-
suite pilées et servent de
base d'une
sauce
"très
longue"
au
go0t
parfumé et piquant d'aromate.
tt
(Cette
plante)
nous
a
été donnée,
dans
la région des
lagunes,
comme médicament des affections
pulmonaires."
(8
&
D,
1974).
IV-6-2-18:
MALVACEAE:
-
Hibiscus esculen~us:
Comme dans
de
nombreuses
régions
d'Afrique,
le
gombo est un
légume couramment consommé et
vendu sur
les
marchés.
La
plante
entière
contient un mucilage abondant qui
donne
sa particularité
à
la sauce
qu'el le
compose.
Les
We
mangent
le
gombo
sous
différentes
formes:
les
fruits
découpés
en
petits
tronçons,
peuvent être associés à
des
légumes dans
la "sauce feuil le";
dans

-
99 -
d'autres
sauces,
on
laisse
le
gombo entier;
le
gombo
sec
est
aussi
très apprécié pour
confectionner
une
sauce d'aspect peu en-
gageant
(marron
foncé
ou
noir)
mais dont
le
goût
est
très
fin
lorsqu'on a
bien su doser
les autres
ingrédients
et
ajouter
la
viande
ou
le
poisson
sec.
On
consomme aussi
les
feuilles
en
sauce.
BOUQUET e~ DEBRAY
(1974)
précisent
que
le
gombo
"sert
à
prËparer
des
empla~res destinés à
soigner
les
plaies." C'est en
outre une
plante magique.
<K & B,195ù).
-
Hibiscus
vitifolius:
Cette plante sauvage mais
pro~égée
a
une
tige
garnie
de
poils
très urticants.
On
brûle
ces
poils avant
toute chose puis on pile
la
tige
afin de dilacérer
les
tissus.
C'est cette écorce et
le
mucilage
qui
résulte de cette opération qui
serviront à
confectionner
une
sauce bien gluante encore une
fois.
IV-6-2-19:
MARANTACEAE:
-
Marantochloa congensis:
Les
feuilles
de
cette
planLe
sont
pilées
avec
des
"palmistes"
ou
amandes
des
fruits
du palmier
à
huile,
de
la
viande,
e~ on ajoute du fer
en trempant une hache
d'abattage dans
le
jus de cuisson.
On obtient
une
sauce servant
à
soigner
les
palpitations cardiaques.
La plante est antidiarrhéïque.
(A & AA,1979).

..
,.
-
100 -
lV-6-2-20:
MENISPERMACEAE:
-
Rhigiocarva
racemifera:
On
coupe
la
tige
de
cette
liane en petis morceaux et on
ajoute quelques
piments
frais.
Les
hommes
qui
ont
le sperme trop
peu abondant,
doivent croquer
le
toui en buvant
du vin de palme,
quatre
jours
de suite.
Les
graines écrasées avec du piment
servent à
accompagner
le
riz
dans
la préparation de
différentes
sauces aux
vertus
forti-
fiantes.
On
utilise
également
les
feuil les
en
inhalation contre
les
vertiges.
"La pulpe ou
le
suc de
la plante
est employée
en
instilla-
tians
nasales
et
oculaires,
comme analgésique dans
les
cas de
céphalées et en applications
locales
comme hémostatique
dans
le
'traitement
des
plaies.
Un
cure-dent
tail lé dans
la tige
ou
la
consommation de
quelques
graines
seraient
un remède de
l'impuis-
sance génitale."
(B & D,1974).
La plante est
antinévralgique et
aphrodisiaque.
\\K & B, 1950).
lV-6-2-21:
MIMOSACEAE:
-
Pentaclethra macrophvlla:
C'est
un grand arbre des
bords
des
rivières
ou des
terrains
frais
dont
le fruit
est une
longue
gousse
ligneuse
(40 à
50
cm)
contenant
des
graines
plates de 3
à
4
centimètres
de
diamètre.
Ces
graines
sont consommées
fraîches:
elles sont amères.
On peut
les
taire
cuire
et
les conserver
dans
un
ruisseau pendant sept
jours pour en atténuer
l'amertume.On
les
fait
alors
sécher
et
on
les
écrase
pour
les consommer avec de
la banane plantain bouil-

-
101
lie.
On peut aussi
les préparer
en sauce en en faisant
une
pâte
comme
l'arachide.
Certaines
femmes
en font
un philtre d'amour
et de fidélité
pour
les
hommes.
BUSSON
(1965)
signale
la forte
teneur
en
matières
grasses
des
graines,
jusque
là non exploitées dans
ce sens.
"(La
plante)
aurait
une
action
calmante
sur
ies
règies
douloureuses ainsi
que sur
les crises de folie;
une
action
ex-
citante sur
l'utérus
isolé a
été mise en évidence en
laboratoire.
(B & D,19(4).
El le est de plus antidysentérique et
ichtyotoxique.
tk & B.1950).
IV-6-2-22:
MORACEAE:
-
Ficus capensis:
Les
fruits
de
ce
petit
arbre des
formations
secondaires
forestières
sont pilés avec
les
"graines" de palme.
On fait
en-
suite
une sauce consommée avec du
riz et des
champigno~s.
C'est
un remède contre
l'impuissance,
mais c'est aussi
un
remède -
en
inhalation
-
pour
les bébés dont
la mère est enceinte avant
leur
sevrage.
BUSSON
(1965)
signale
l'utilisation
par
certaines
ethnies
des
jeunes feuil les comme épinards.
"tLa
plante)
est considérée par certains
guérisseurs
comme
un remède souverain
de
la
cataracte,
mais
cette
ac~ion
est
contestée
par
d'autres
thérapeutes
qui
la tiennen~ t . . . )
pour
"mauvaise pour
les yeux".
( . . . ) Ailleurs ces
fruits
sont
donnés
comme purgatif,
comme
galactogène;
macérés dans du vin de palme,
ils auraient des
propriétés aphrodisiaques."
(B & D,19(4).
C'est
un antiblennorragique,
un antidysentérique.
un aphrodisiaque et

-
102
-
il
soigne
les courbatures
fébriles,
les
céphalées et
les
affec-
tions
bronchiques,
la
lèpre,
l'épilepsie et
le
rachitisme.
(K &
B,1950).
Il
est signalé aussi
comme ayant des
vertus
emména-
gogues,
galactogènes.
(A & AA, 1979>.
Myrianthus
arboreus,
Myrianthus
1 ibericus
et
f"lyrianthus
serratus:
Ces
trois
espèces
ont
les
mêmes
utilisations chez
les

Avec
les
jeunes
pousses
feuillées,
on confectionne une sauce
particulièrement recommandée à
la femme
qui
vient
d'accoucher:
el le aurait des
propriétés
galactogènes.
En outre,
le
feuilles
macérées
dans
l'eau donnent une bois-
son digestive
pour
le nouveau-né.
BUSSON
(1955)
met
en
relief
l'utilisation
des
graines
oléagineuses
riches en protéines.
BOUQUET
et
DEBRAY
(1974)
insistent
sur
l'utilisa~ion de
Mvrianthus
arboreus
"comme
analgésique,
pour
combattre
les
douleurs
musculaires
et faciliter
la réduction des
fractures.
11
est administré en
lavements
pour
soigner
les
hémorroïdes
C••• )
l'ingestion
de
suc
ou
de
poujre de
feuil les
incorporés
à
une
soupe ou à
du vin de palme provoq~erait la folie."
Il
soignerait de
plus
les
céphalées.
(K & 8,1950).
IV-6-2-23:
NAPOLEONAEACEAE:
-
Napoleonaea
leonensis:
Cet arbus~e de cinq à
six mètres de
hauteur a
de
nombreuses
utilisations médicales
et magiques:

Champ de riz
inondê 1
Champ de riz pluvial

103 -
Le
fruit
sert
à
soigner
le
mal
aux
cOtes:
on crache
la
plante mâchée
pour
faire
un massage.
Les
feuil les mâchées
avec du sel
donnent
une
pâte
que
l'on
étale sur
une
blessure fraîche
(coupure de couteau,
de machette)
en guise de
pansement.
Le
fruit
écrasé servirait à
faire une
purge.
L'écorce est pelée,
mâchée avec du sel
et
on obtient un
jus
qui
provoquerait
l'accouchement.
Quand
le
riz est semé,
on pose un "fétiche"
ou porte-bonheur
dans
le
creux
d'une des
branches
de cet arbre;
celui-ci
servira à
protéger et à
augmenter
la récolte en dépit des
médisances
et des
"mauvais
sorts".
Certains
informateurs
prétendent que
le
rruit
es~ consomme
par
les
enrants.
accessoiremen~J
au cours de
leurs
promenades
en
forêt.
"(La
plante
est
très appréciée;
pour
son ac~ion
antiàiar-
rhéïque et aussi
pour
soigner
les
oedèmes.
les
rhumatismes
et
l'asthme."
(8 & D.18(4).
Elle es~ utilisée dans
les
cas
de
gros-
sesses difficiles et
pour
comba~tre
les
oedèmes,
les
rhuma-
tismes. (A & AA. 1979).
lV-6-2-24:
OLACACEAE:
-
Coula edulis:
Arbre
de sous-bois de
forêt
dense
humide
sempervirente dont
on consomme
l'amande des
fruits,
fraîche
ou gri liée.
Le
goût en
est
très
fin et
la consistance est
celle des
noisettes.
L'arbre
n'est
pas cultivé,
mais
très
protégé.

-
104 -
IV-6-2-25:
PASSIFLDRACEAE:
-
Passiflora foetida:
Cette
liane
rudérale porte des
fruits
dont
les
enfan~s
man-
gent
les
graines
sucrées.
C'est aussi
une plante qui
soigne
les
maux
de
ventre et
le paludisme.
"(La plante)
est utilisée pour
son action calmante et
cura-
tive
sur
les aphtes
et serait
fébrifuge."
(8 & D, 19(4).
Elle est
employée comme
reconstituant et contre
les abcès
inguinaux.
(A &
AA,19(9).
IV-6-2-26:
PEDALIACEAE:
-
Cera~otheca
sesamoides,
Sesamum
indicum et
Sesamum radia~um:
Ces
trois
espèces cultivées ont des
emplois
similaires chez
les W
Les
feuilles
séchées et
réduites
en poudre sont
la
base
d'une
sauce ver~e mucilagineuse avec un arr'ière
gout amer.
D'après
BUSSON
(1965),
les
ressortissants
des autres
régions
de Cote d'Ivoire uti 1 isent
les
graines
de ces
trois
espèces comme
oléagineux.
IV-6-2-27:
PIPERACEAE:
-
Piper
guineense:
Cette
liane
de
forêt
est parfois
cultivée pour
ses
fruits
servant de condiment ou de succédané au
piment dans
les
cas
de


q
"
~ .
-
105
-
maladies
ou d'interdits alimentaires.
Ils
sont
surtout
considérés
comme aphrodisiaques.
La
tige
coupée puis
macérée dans
le
vin de
palme donne une
boisson "fortifiante"
pour
les
hommes.
Les
feuilles
écrasées
et
séchées ont
la même utilisation
et
les mêmes
vertus.
BUSSON
(1965)
signale
l'utilisation des
cendres
de
la plante
pour
préparer
un sel
alimentaire.
"tLa
plante)
est
employée
comme apéritif,
carminatif
et
eupeptique
tmanger
un morceau des
tiges
ou des
feuil les).
Le
jus
des
feuil les
est
instil lé dans
les
narines
comme anticéphalal-
gique et
sert de collutoire dans
les affections
bucco-pharyngees.
Le décocté de
racines
est
absorbé
comme
diurétique,
aphrodi-
siaque,
antidiarrhéique."
(B & D,1974).
La plante sert à
soigner
la varicelle.
(A & AA.1979).
Elle sert aussi
à
la préparat.ion de
lavements,
de
1 iniments
et
de
lotions.
tK & 8.1950).
lV-6-2-28:
PORTULACACEAE:
-
Talinum triangulare:
Plante
cultivée
pour
ses
feuilles
gorgées
d'eau consommées
en sauce.
"C'est une
petit chaméphyte
herbacé pantropical
très
répandu
dans
les
régions côtières
de
l'ouest
africain.
Se
reproduisant
avec
rapidité,
cette
plante
est
très
commune dans
beaucoup de
cultures qu'elle envahit.
Consommée crue,
en salade ou bouillie,
elle
entre
aussi
dans
la préparation des
soupes.
El le est même
protégée pour
des
raisons
que
l'on
ignore,
dans
des
régions où on
ne
la consomme plus."
(BUSSON.1965)

-
]06
-
BOUQUET et DEBRAY
(1974)
signalent
qu'elle
entre
parfois
dans
les
remèdes utilisés
contre
les maux
de
coeur.
lV-6-2-29:
SAPINDACEAE:
-
Paul linia pinnata:
Cette
liane
ligneuse sert
courammen~ de
frotte-dents.
Les
feuil les
cuites
sous
la
cendre
chaude
sont
écrasées
et
on
recueille'
le
jus que
l'on dépose pour
la nuit dans
un
récipient
de terre cuite.
Le
jus
figé par
la fraîcheur
nocturne est
versé
au
matin
sur
du
riz
chaud.
C'est un remède contre une maladie
vénérienne.
BUSSON
(1965)
précise que
l ' a r i l l e des
graines
est
comes-
tibie.
BOUQUET
et
DEBRAY
(1974)
parlent de
la
répu~ation d'aphro-
disiaque de cette plante.
El le est aussi
connue -
selon ces mêmes
auteurs
-
comme
ichtyotoxique.
C'est
un
reconstituant
utilisé
aussi
pour
soigner
le choléra et
les diarrhées amijiennes.
CA &
AA.1979j.
Elle a
une
action
hémostatique
cica~risan~e,
an~i­
blennorragique.
El le
facilite
les accouchements,
soigne
l'ictère,
la
fièvre
jaune,
les
douleurs
gas~ro-intestinales et
le
rachi-
tisme.
C'est une plante
fétiche.
lK & 8,1950).
lV-6-2-3Ü:
SAPOTACEAE:
-
Tieghemel la
heckelii:
Grand arbre des
forêts
humides sempervirentes
dont
le
nom
commercial
est
"makoré" et pouvant atteindre soixante mètres
de
hauteur.

-
\\07
-
Les
graines du fruit
sont oléagineuses et
très
recherchées
comme
source
de
matière
grasse à
des
fins
culinaires
(sauces,
fritures).
La plante soignerait
la blennorragie.
lA & AA,1979J.
IV-6-2-31:
SOLANACEAE:
-
Solanum aethiopicum et Solanum macrocarpon:
Ces deux espèces
d'aubergines
sont
culti\\ees
régulièrement
dans
les
jardins
de
case
pour
leurs
reui 1 :es et.
leurs
fruits
consommés en sauce.
-
Solanum anguivi:
C'est une aubergine subspontanée dont
les
fruits
très
amers
sont parfois
consommés et dont on
récolte
les
feuilles
égaiement.
-
Solanum americanum:
Cette
espèce
sauvage
est
récoltée
pour
ses
feuilles
uniquement,
que
l'on consomme en sauce ou bouil lies.
IV-6-2-32:
STERCULIACEAE:
-
Byttneria catalpifolia:
Cet arbuste du sous-bois
des
forêts
dont
les
fruits
sont
épineux et contiennent de nombreuses
petites
graines noires,
est
protégé pour
ses
tiges que
l'on pile et dilacère
pour
en
faire

-
108 -
une
sauce
gluante.
On
peut
aussi
sécher
les
graines et
les
utiliser
comme celles de
Irvingia
gabonensis.
-
Cola caricaefolia:
On utilise
les
tiges
de
cet
arbre
de
la
même
façon
que
cel les
de
l'espèce
précédente.
"(El le)
sert
à
préparer
des
lotions
destinées
à
soigner
la
variole
et des
lavements
qui
facilitent
le sevrage des
enfants."
(8
&
D. 19(4).
La plante
soigne
l'ictère et
les
maux
de
reins.
(A
& AA,19791.
Elle
traite aussi
les
hémorroides,
la
maladie
du
sommeil;
la
poudre des
feuilles,
mélangée
à
celle de
tabac est
prisée à
longueur
de
journée.
(}<
&
B, 1950).
-
Sterculia tragacantha:
Cet arbre
de 20 à
25 mètres
de
hauteur
est
une
essence
de
pleine
lumière à
croissance
rapide.
Les
jeunes pousses
feuillées
se consomment
bouil lies avec àu
riz :
on
les
pile avec du piment
et du
sel;
si
la femme
en mange
trois
poignées,
son accouchement
sera facilité.
BOUQUET et DEBRAY
(1974)
ajoutent de nombreuses
utilisations
médico-magiques
de
cette plante.
Elle facilite
l'accouchement.
(A
& AA,19(9).
En outre,
elle
soigne
la blennorragie et
les
courba-
tures
fébri les.
d<
&
B, 1950).
IV-S-2-33:
TILIACEAE:
-
Corchorus olitorius:
Les
feuilles
de cette plante sont
couramment vendues
sur
les

-
109
-
marchés
de
toute
la Côte d'Ivoire.
C'est dire
qu'elles
sont con-
sommées
par
des
populations
variées.
Les

apprécient
beaucoup
la
sauce
à
base
de
ces
feuil les auxquelles
ils ajoutent des
feuilles
de
Ocimum canum pour
parfumer
et qu'ils
consomment
avec
du
riz nouveau à
la saison.
BUSSON
(1965)
note
l'utilisation des
fibres
des
tiges
comme
fibres
textiles.
-
Glyphaea
brevis:
Arbuste
très
commun se
bouturant
aisément.
On
croque
les
fruits
en buvant
du
vin de
palme
pour
se donner
de
la force.
"~ . . . )
certaines
populations
consommenL
les
boutons
floraux
dans
des
soupes."
CBU5S0N,1965).
"Le décocté est
utilisé dans
les
lavages
oculaires
et
dans
les
maux
de
gorge.
l i s e r a i t
calmant
de
la douleur
dans
le cas
de
morsures
de
serpenL
et
aurait
un effet curaLif
sur
certaines
mycoses
et déshydroses.
Inclus
dans
les al iments,
il
calmerait
les
mictions
et
les
selles
douloureuses;
enfin,
les
feuilles
et
les
fleurs
sont
prescrites
dans
les
cas
de
s t é r i l i t é du
couple."
cB
&
D.19(4).
La
plante
est signalée
en outre comme aphrodi-
siaque.
(A & AA, 1979).
IV-6-2-34:
URTICACEAE:
-
Laportea aestuans:
Les
feuilles
de
cette
herbe
des
lieux
humides
servent
à
taire des
sauces
mais aussi
des
purges
pour
les
bébés.

-
110 ~
IV-6-2-35:
VIOLACEAE:
-
Hvbanthus enneaspermus:
Les
feuil les
de
cette
plante
herbacée sont préparées en
sauce.
BOUQUET et DEBRAY
t1974}
précisent qu'el les soigneraient
la
stérilité
des
hommes
et
seraient
capables
de
faire
avoir à
volonté,
des filles
ou des
garçons.
Certains féticheurs
s'en servent pour
chasser
les
mauvais
esprits;
en outre
la plante est capable de combattre
la stérilité
masculine.
tK & B,1950}.
IV-6-2-36:
ZINGIBERACEAE:
-
Aframomum sceptrum:
Plante herbacée à
tige souterraine dont
les feuilles,
écra-
sées avec du piment,
donnent un
jus servant de vermifuge
pour
les
enfants alors que
la mouture obtenue est appliquée
en
frictions
sur
le ventre.
Les
racines
pilées avec
les
"graines" de palme,
donnent un
jus destiné aux bébés.
Une femme faisant des avortements
spontanés
à
répétition,
devra consommer,
en début de
grossesse,
une sauce faite avec de
la viande fraîche et
le
jus de
la tige écrasée
dans
l'eau
avec
les "graines".
La plante soigne
l'urticaire et
la migraine.
tA & AA,1979}.

-
l 1 1 -
IV-7:
CONCLUSION
IV-7-1:
Les
pratiques alimentaires
traditionnel les:
Le
riz
tient
une
place
de
choix
dans
le complexe
alimentaire des
W6,
mais
la banane plantain et
le manioc surtout,
sont des aliments également très
prisés.
Si
l'on observe une certaine monotonie
dans
la
forme
des
plats proposés -
il
s'agit toujours d'un féculent accompagné
d'une sauce -
on est par contre frappé
par
la
richesse
et
la
diversité des
ingrédients qui
composent ces sauces.
IV-7-2:
Evolution actuelle:
On
assiste
à
l'heure
actuelle
à
des
changements
progressifs mais certains,
des
habitudes alimentaires.
La plupart des plantes de cueil lette,
notamment celles
qui
sont
considérées
comme
des aliments accessoires,
ne sont
pratiquement plus
récoltées.
Il
est évident pourtant de
montrer
comment
elles
servaient de complément,
d'appoint,
dans
l'équi-
libre alimentaire de
tous.
Nous avons été frappés
de
voir
des
villageois
sourire -
avec ironie peut-être,
mais avec nostalgie
sûrement -
en voyant certaines de nos
récoltes de plantes
comes-
tibles
plus
du tout consommées et
totalement méconnues des
plus
jeunes.
Ils s'étonnaient surtout du fait qu'un
étranger
puisse
s'intéresser et perdre du temps avec des "futilités pareilles".
En
même
temps,
presque tous
les aliments de disette,
habituellement consommés en période de
soudure
(pour
remplacer
le
riz>,
ont disparu au profit du manioc.
Cette plante,
comme dans
bon nombre de
régions
tropicales où elle a
été introduite,
a
pris
une
extension
importante.
Bien
plus
qu'un aliment de substi-
tution,
le manioc devient,
dans
le nord du pays Wt
surtout,
la

-
1 12
-
plante
la plus cultivée et
la plus consommée.
Dans
le
même
sens,
on observe des
habitudes alimen-
taires qui
se modifient au contact des
pratiques
culturales
des
étrangers
instal lés
dans
la région.
Le phénomène est particu-
lièrement sensible dans
la région sud où
une
forte
colonie
de
Baoulés
s'est
installée
et
cultive
de
nombreuses
variétés
d'ignames envahissant
les marchés.
Le
riz
reste
avant
tout
une
nourriture
rituelle,
associée
à
de
nombreux
cultes
agraires
ou
initiatiques et à
toutes
les
fêtes
de
réjouissance.
Mais
il
faut
se
rendre
à
l'évidence
qu'il
est produit en quantité insuffisante et que
les
villageois qui
n'ont pas
les moyens d'en acheter
quotidiennement,
le remplacent volontiers
par
le manioc.

-
113 -
NOT E S
1.
Le petit-déjeuner sera cependant plus consistant si un étranger est à la maison.
2.
On peut aussi mélanger la banane plantain et le manioc en proportions variables selon l'élasticité désirée
(le manioc servant de liant); dans d'autres régions de COte d' Ivoire, le WfoutouWest préparé à base d'igname,
notamment chez les Baoulé.
3.
Dans chaque cas,
nous ne citerons que quelques exemples,
la liste complète des espèces
recensées avec
leurs usages sera présentée au paragraphe IV-6.
4.
Les Bété sont un peuple voisin et très proches par ses coutumes des ~e. Leurs habitudes alimentaires sont
tout à Îait comparables, si l'on excepte des petits détails comme celui-ci. <voir ZAD 1 KOUBI P.,19791.
Il ex-
iste de nombreuses railleries entre les deux peuples.
On pourrait comparer ces moqueries à celles que pour-
raient s'adresser mutuellement les Belges et les Français.


-
)) 5 -
v
LA
MEDEC 1 r.... E
TRADITIONNELLE
V-l:
GENERALITES:
Les
quelques
plantes
à
usage
thérapeutique
dont
l'emploi
nous a
été signalé sont
presque
toutes
bien
connues
de
tous
et
ne
font
l'objet
d'aucun
secret.
Elles
sont
parfois
employées dans
l'al imentation.
Quand on enquête directement
sur ce
genre de sujet,
les
informateurs
s'effacent et
chacun
désigne
l'autre
comme
plus
compétent
que
lui-même.
Les
thérapeutes
bien connus de
tous se
contentent de citer
les
plantes dont
tout
le
monde
cannait
les
bienfaits,
mais
sans
en
préciser
les posologies
ou
les
formes
d'utilisation.
Si
l'on veut aborder
les
pratiques médico-magiques
et essayer de définir
les
rÔles
et
attributions
respectifs
des
sorcier,
médecin
et
autre
devin,
on
se
heurte
à
un mur
de
silence.
Ces enquêtes
réveillent
inévitablement
un
climat
de
méfiance,
sinon de
peur
entre
les
individus:
quiconque se pronon-
cerait
sur ces activités,
à
quelque niveau que ce soit,
serait
immédiatement soupçonné d'être
lui-même sorcier.
Car
il
est
très
difficile
de faire
la part entre
les activités
maléfiques et
les
fonctions
de
thérapeutes destinées
justement à
conjurer
sinon
à
guérir
les
précédentes.
En
effet,
la
maladie
est
rarement
admise comme ne
relevant d'aucune
intervention
extérieure
ou
attaque
occulte.
Elle
est
soit
la
conséquence de
la transgression d'une
règle,
soit
le
résultat
d'une
oeuvre
maléfique,
particulièrement
lorsqu'elle
est viscérale,
que
l'individu se
blesse
lui-même ou
qu'il
est victime d'un accident.
Il
existe dans chaque village des
personnes capables de
soigner
les maladies
les
plus communes.
Mais
ce ne sont
pas
de
réels médecins et
leur
savoir médical
est souvent
très
limité.

116 -
On
se
déplace
parfois
dans
un village voisin ou même
lointain pour
consulter un spécialiste,
dans
les cas de maladies
graves
ou
inconnues.
Quand
la vie du malade
peut être mise en
danger
par un trop
long déplacement,
on fait
venir
le
guérisseur
sur place.
V-2:
TECHNIQUES
THERAPEUTIQUES
RELEVEES AU COURS DES
ENQUETES
V-2-1:
Principales formes
d'utilisation des
plantes médicinales:
V-2-1-1:
L'application externe ou superficiel le:
On distingue:
l'application directe en f~ictions des
feuil les ou des
graines
-
les emplatres ou
les
pansements
à
base
de
feuil les
ou
de
plantes entières pilées avec du kaolin.
V-2-1-2:
L'effet des
vapeurs:
-
Les
bains de
vapeurs
peuvent être assimilés
à
des
fumigations
à
partir
des
vapeurs
chargées
des
principes actifs
de
la plante
employée;
-
Les
inhalations sont
fréquemment
utilisées,
au cours
desquel les
le malade hume directement
les
vapeurs
en plaçant son visage
au-
dessus
du
récipient

la plante barbote
dans de
l'eau presque
bouillante.

-
117 -
V-2-1-3:
Les applications
internes:
-
Les
instillations
(dans
l'oeil,
le nez ou
l'oreille)
sont
as-
similables
à
des
injections de sucs ou du
latex d'une plante en
la pressant directement au-dessus des cavités naturelles.
Les
boissons
sous
forme
d'infusion,
de
décoction
ou
de
macération des
parties actives de plantes sont aussi
courantes.
-
Les
lavements
sont une des méthodes
les
plus usitées;
ils sont
toujours composés d'une ou plusieurs plantes associées au piment.
-
La nourriture,
notamment sous forme de sauces,
sert parfois à
soigner certaines affections.
V-2-2:
Principaux
types
d'affections
soignées
par
les
plantes
récoltées:
Nous avons
récolté soixante douze
(72)
plantes à
usage
médicinal,
destinées
à
traiter
des
maladies
très
diverses.
Toutefois,
il
est
possible de regrouper certaines de ces
affec-
tions
et
d'essayer
de
les
classer
en
fonction du nombre de
plantes destinées à
les combattre.
On remarquera que
le
total
des
plantes
citées
est
supérieur à
soixante douze puisqu'il
est bien évident qu'une même
plante peut avoir des effets bénéfiques sur
plus d'une maladie.
V-2-2-1:
Les soins aux enfants et nouveaux-nés:.
Les
soins
les
plus
fréquemment
cités
sont
ceux
s'adressant aux bébés et aux
jeunes enfants
(avant
le sevrage).
Il
existe toute
une
série
de
plantes
destinées
à
soigner
l'enfant
anémié ou mal
nourri.
Cette situation survient parfois
lorsque
la mère allaitante est de nouveau enceinte.
La grossesse

-
1 J 8 -
faisant
disparaître
le
lait maternel,
le
sevrage trop précoce
entraîne une malnutrition de
l'enfant en bas-âge.
On a
de ce fait
tendance à
relier
systématiquement
toutes
les
défaillances
du
bébé
au
fait
que
leurs
parents aient eu des
rapports
sexuels
avant qu'il
ait
l'âge du sevrage
(environ
deux
ans).
On
cul-
pabilise
le couple qui
ainsi,
régularisera et espacera
les nais-
sances des enfants d'au moins
deux ans,
voire
trois.
C'est
une
méthode
efficace
pour
protéger
la santé de
la mère et cel le des
enfants.
-
De nombreuses
plantes sont destinées à
soigner
des
affections
très diverses du
jeune enfant,
comme par exemple:
=
la toux
=
l'indigestion
= la fontanelle non refermée
= la diarrhée
= l'agitation
= la constipation
= les maléfices de toutes origines
Les
plantes
servant
aux
soins
des
jeunes
enfants
représentent
environ
24%
des
plantes
médicinales
récoltées
(c'est-à-dire 17 sur
les 72 plantes
récoltées au total).
V-2-2-2:
Les affections
gastro-intestinales
Dans ce
groupe de maladies on trouve:
les maux de ventre divers
-
les dysenteries,
amibiases et autres diarrhées
-
les coliques
Pour
les traiter,
on a
quelquefois
recours à
des
purges
et
les
plantes purgatives sont toujours associées au piment
(sans
doute
pour
être
certain
sinon
de
la
guérison,
du moins de
l'efficacité directe,
c'est-à-dire du ftnettoyage"
des
intestins.
On utilise aussi
parfois des
massages
du
ventre
aux

-
1 19 -
endroits
douloureux,
avec
les plantes ou
les parties efficaces
des pl ant'es.
Les
plantes employées
pour
soigner
de
tels
troubles,
représentent
comme
les
précédentes,
environ
24%
des
plantes
médicinales
récoltées
(17 sur 72).
V-2-2-3:
Les malaises
gynécologiques ou
liés à
la maternité:
Par ordre décroissant d'importance dans notre
recense-
ment
des
affections
soignées,
les
malaises
gynécologiques se
placent en troisième position donc.
Ils comportent:
les avortements
spontanés
successifs
les malaises du début de
grossesse
les
spasmes
et douleurs
de
l'accouchement
les douleurs
lombaires de
la grossesse
les
règles douloureuses
certaines
plantes
sont
sensées
faciliter
l'accouchement
et
d'autres seraient
galactogènes,
c'est-à-dire
faciliteraient
l'arrivée du
lait des nouvelles accouchées.
Toutes ces
plantes équivalent à
peu près à
22% du total
des plantes médicinales
récoltées
(16 sur
72)
V-2-2-4:
Les douleurs musculaires,
articulaires et
lombaires:
Pour
apaiser
les
douleurs
de
type
rhumatismal
ou
musculaire,
on applique des
empl~tres ou on pratique des massages
à
l'aide
de
pâtes
à
base
d'argile ou de
terre mélangée à
la
partie végétale
active
(écorce,
feuilles,
sommités
fleuries,
etc.).
Les
plantes utilisées
représentent alors environ 19% des
plantes récoltées
(14 sur 72).

-
120 -
V-2-2-5:
Le paludisme:
A lui
seul,
le paludisme est une maladie
soignée
par
17%
des plantes récoltées
(12 sur 72).
C'est un taux qui
dénote
la virulence de cette affection et surtout sa
grande
fréquence.
Il
est
vrai
par
ailleurs,
que
l'on assimile parfois d'autres
fièvres ondulantes au paludisme et qu'il
n'est
pas
toujours
aisé
de faire
la part des choses en enqu~tant.
V-2-2-6:
Les blessures et plaies diverses:
Nous
avons
inclus
dans
le
répertoire
des
plantes
destinées à
cet usage,
cel les qui
soignent
les morsures de
ser-
pent
(elles
sont
au nombre de deux)
et cel les qui
traitent
les
furoncles
(il
y en a
deux
aussi).
En
tout,
17%
des
plantes
récoltées
(12 sur 72)
sont donc destinées à
ces usages.
V-2-2-7:
Les ophtalmies diverses:
Ce type de maladies est moins
fréquemment cité mais 10%
des
plantes
recensées
(7
sur
72)
servent à
traiter
les con-
jonctivites et une affection qui
semble courante en pays W~,
dont
le nom
littéralement traduit serait "l'oeil
pousse"
et
qui
se
manifeste par une tache blanche sur
la cornée.
V-2-2-8:
Les céphalées,
migraines et vertiges:
Elles
sont
traitées par 8% des plantes médicinales
(6
sur 72).
V-2-2-9:
Les maladies vénériennes:
7% des plantes médicinales récoltées sont
sensées
les
soigner
(5 sur 72).

-
1 21
V-2-2-10:
Les
toux d'origines diverses:
7%
également
des
plantes
récoltées apaisent ce type
d'affections.
V-2-2-11:
Affections diverses:
Elles
vont des maux
de dents à
la
fol ie,
en
passant
par:
les
hémorragies nasales,
les
ictères,
les
maux èe gorge,
les
gales,
les
palpitations cardiaques
et
les empoisonnements et sont
traitées
par
une
grande diversité de plantes.
V-2-3:
Quelques caractéristiques
remarquables
des modes
d'emploi
des
plantes médicinales:
Les
catégories
les
plus
importantes
en
nombre,
sont
celles qui
soignent
les maladies susceptibles
d'avoir
une origine
maléfique.
En
effet,
les
sorciers sont sensés
frapper
la famille
en s'attaquant aux
jeunes enfants et aux
femmes
enceintes.
Ils
provoqueraient
aussi
plus
facilement
des
maladies
viscérales,
dont
le siège exact est difficile à
situer puisqu'il
n'y a
pas de
manifestations extérieures,
que des
conjonctivites
ou des
rhumes
de cerveau.
Par
ailleurs,
quelques
utilisations
médico-magiques
nous ont été décrites au cours des
enquètes;
très
rarement
dans
le détail
certes.
Mais sur
les 72 plantes médicinales
récoltées,
14 semblent être employées de cette façon:
Bidens
pilosa
(Asteraceae)
Bridelia micrantha
(Euphorbiaceae)
Irvingia gabonensis
(Irvingiaceae)
Sterculia tragacantha
(Sterculiaceae)
Tapinanthus
sessilifolius
(Loranthaceae)
Triplochiton scleroxylon
(Sterculiaceae)

-
122 -
Ces 6
plantes sont destinées
aUK
femmes
enceintes
pour
des
maux
divers.
Bidens pilosa
(Asteraceae)
Cvathula prost rata
(Amaranthaceae)
Cvclosorus dentatus
(Thelypteridaceae)
Platvcerium sp.
(Polypodiaceae)
Thaumatococcus danielli
(Marantaceae)
Turraea heterophvl la
(Me 1 iaceae)
Ces 6 autres plantes
sont destinées aUK
soins des
enfants en bas-
~ge.
En outre:
Antiaris africana
(Moraceae)
sert à
soigner
les
maux
de ventre;
!'1arantoch 1oa congensis
(Marantaceae)
soigne
les
palpitations car-
diaques et
Tetrapleura tetraptera
(MimosaceaeJ
soigne
le
paludisme.
Si
on essaie d'établir une
relation avec
les
remarques
concernant
les
"maladies d'origine maléfique"
faites
plus
haut,
on peut penser
que
l'usage d'une plante,
accompagné de pratique3
rituel les et magiques,
serait destiné
à
exorciser
en
que 1qUI?
sorte
le "mal"
provoqué par
les
sorciers.
V-3:
LES UTILISATIONS PARA-MEDICALES
V-3-1:
Les plantes stimulantes:
Les
hommes
qui
travaillent au défrichement ou qui
ont
un
long
trajet
à
faire,
les
vieilles
personnes
fatiguées,

-
123 -
croquent
souvent
des
graines,
des
tiges
ou
des
feuilles
stimulantes
pour se donner
de
la force.
-
Cola nitida
(5tercul iaceae):
la noix de cola est
le
stimulant
de
loin
le plus employé en Afrique occidentale et en pays WE
singul ièrement.
En même temps,
le colatier est considéré comme
la
première
richesse
du
peuple
W~.
C'est une
plante
typiquement
forestière
mais dont
la graine,
depuis
des
siècles,
est
très
convoitée
par
les
gens du Nord.
Avant d'être
l'objet d'échanges
avec ces
peuples-là,
la noix de cola servait de monnaie entre
les
peuples
forestiers
eux-mêmes,
notamment dans
les dots,
dans
les
règlements
de différends ou d'affronts.
C'était presqu'une unité
qui
a
été utilisée plus
tard
pour
acheter
les
bijoux
ou
les
clochettes
vendus
par
les marchands dioulas.
Les
vieilles
graines
se
conservent dans
le sol,
bien ent.retenues,
pendant cinq ans,
aux dires
de nos
informateurs.
-
Garcinia kola
(Clusiaceae)
est un arbre dont
les
graines
sont
croquées
pour
combattre
la fatigue
également et servant parfois
de succédané à
la noix de cola.
Parmi
les
plantes
stimulantes,
le
tabac,
Nicotiana
tabacum
(501anaceae)
est cultivé pour
ses
feuilles.
Après
la récolte,
on
les attache en petits
paquets que
l'on
dépose
sous
la
cendre
chaude.
On
presse ensuite ces
feuilles;
l'exsudat est conservé
dans
la
bouche
pendant
un
temps
très
variable
selon
les
utilisateurs
et
ensuite
recraché.
Ou bien,
les
feuilles
sont
d'abord séchées et
réduites
en une
poudre qui
pourra être chiquée
ou prisée.
V-3-2:
Les
plantes considérées comme aphrodisiaques:
De nombreuses
plantes sont
réservées aux
hommes unique-
ment car
elles sont sensées
leur
rendre
une
certaine
vigueur
sexuelle.
On
les emploie sous
plusieurs
formes.

..,.
J 24 ....
Elles
sont
séchées,
réduites
en
poudre et
ingérées
directement ou bien mélangées au vin de palme.
Dans
ce
dernier
cas,
la
plante aphrodisiaque est
rarement employée seule;
elle
fait
l'objet de savants mélanges avec
plusieurs
autres
et
les
recettes sont
jalousement
gardées
par quelques
"initiés".
On
peut aussi
croquer
directement certaines
graines ou
tiges
fraîches;
dans
ces cas,
on avale
les sucs contenus dans
la
plante et on recrache
les
parties
ligneuses.
Parfois
aussi,
les
plantes aphrodisiaques
sont
pres-
crites
sous des formes
très élaborées,
dont
le détail,
lorsqu'il
nous a
été décrit,
est reporté dans
la
liste
(
IV-6 et V-4).
Citons
ici
les
plantes aphrodisiaques désignées
par nos
informateurs:
Bidens pilosa
(Asteraceae)
Bvrsocarpus coccinea
(Connaraceae)
Cardiospermum grandiflorum
(Sapindaceae)
Cvclosorus dentatus
(Thelypteridaceae)
Euphorbia hirta
tEuphorbiaceaeJ
Glyphaea brevis
(Tiliaceae)
Manniophvton fulvum
tEuphorbiaceaeJ
Mitragvna ciliata
(Rubiaceae)
?araristolochia flos-avis
tAristolochiaceaeJ
Piper
guineense
(FiperaceaeJ
Rhigiocarya
racemifera
tMenispermaceaeJ
Tragia benthami
(Euphorbiaceae)
Vernonia colorata
(Asteraceaej

-
125 ~
V-3-3:
Les
plantes utilisées comme frotte-dents:
Les
trois
utilisations
citées
ici
ont
de nombreux
points communs.
La plupart des
frotte-dents
sont aussi
des
aphrodisiaques
et donc des
stimulants en quelque sorte.
On coupe un fragment de
tige de
15
à
20
centimètres,
que
l'on
garde
en bouche pour en m~cher l'eKtrêmité
jusqu'à ce
qu'elle devienne
souple
et
forme
une
sorte
de
brosse
avec
laquel le on se frotte
les dents.
Parmi
les
plantes
recensées,
huit
nous
ont
été
signalées comme ayant cet usage:
Carpolobia
lutea
lPolygalaceae)
Cnetis
ferruginea
lConnaraceae}
Desmodium velutinum
(Fabaceae)
Microdesmis
keayana
<Pandaceae}
Morus mesozygia
lMoraceae}
Mussaenda erythrophylla
(Rubiaceae)
Paul linia pinnata
lSapindaceae}
Rinorea subintegrifolia
<Violaceae}

-
126 -
V-4:
PLANTES
MEDICINALES
RECOLTEES
ET
LEURS
USAGES:
V-4-1:
Précisions préliminaires:
-
Cette énumération fait abstraction des
plantes déjà citées
pour
leur usage alimentaire et ayant aussi
un usage
médicinal,
figu-
rant dans
la
liste du paragraphe
IV-S.
Les
soins
aux
jeunes enfants ou aux
femmes
enceintes ne sont
pas destinées à
combattre une maladie particulière mais plutôt
à
les garder dans un bon état physique général.
Des
références
aux
ouvrages
déjà
cités au paragraphe
IV-6
seront également ajoutées dans
la
liste.
V-4-2:
Liste
des
plantes
médicinales
récoltées
et
de
leurs
usages:
V-4-2-1:
ACANTHACEAE:
-
Phaulopsis
falcisepala:
Les feuilles
et
les
tiges de cette plante sont écrasées avec
de
l'argile.
On utilise ensuite
la pâte obtenue pour
le massage
des
jambes et des bras.
"(Cette plante)
est utilisée pour
traiter
les
plaies
ainsi
que
les affections cutanées parasitaires
(gale,
teigne,
mycoses).
Le
jus
administré
en
boisson
contre
les maux de coeur et de
ventre,
serait aussi
aphrodisiaque."
(B & D,1974).

127
-
V-4-2-2:
AMARANTHACEAE:
-
Cyathula prostrata:
On croque un "palmiste" double avec
les
sommités
fleuries
de
la plante.
On malaxe ensuite
le mélange et on
le passe
sur
une
lame
de machette chauffée à
la flamme.
La
lame est apliquée sur
la poitrine d'un enfant qui
a
la respiration haletante.
"(La plante)
passe pour antiseptique et analgésique;
le suc
( . . . )
est administré en gouttes auriculaires contre
les otites et
les
céphalées;
il
est appliqué sur
les
plaies et
les chancres."
(B & D,19(4).
La plante est un cicatrisant et combat
aussi
les
coliques.
tA & AA.1979i.
C'est un antidysentérique et on
l'uti-
lise aussi
pour
soigner
les
troubles
cardiaques et
comme
fébri-
fuge.
tK & B.195ù).
V-4-2-3:
AMPELIDACEAE:
-
Ampelocissus
grantii:
Les
racines
de
cette
liane à
tige succulente sont
pilées
avec de
l'argile et on obtient un massage contre
les
rhumatismes.
V-4-2-4:
ANACARDIACEAE:
-
Trichoscypha sp.
Arbre du
sous-bois
et
des
lieux
humides
dont
on
pile
l'écorce
pour
en faire
une boule servant à
masser
les articula-
tions
contre
les
rhumatismes.

-
128 -
V-4-2-5:
APOCYNACEAE:
-
Funtumia elastica:
Cet arbre
de
forêt
dense
sert
à
sculpter
les
louches
tgrandes
cuillères
représentant un visage
humain et symbolisant
le travail
des
femmes
dans
certaines cérémonies).
Le
latex
sert à
fabriquer
une
glu pour
la capture des
petits
rongeurs.
C'est aussi
une
plante médicinale,
dont
l'usage en tant que
telle ne nous
a
pas été précisé.
"( .•. )
Les
jeunes
feuilles
( . . . )
sont
prescrites en
inges-
tion et en
lavement comme antidiarrhéïque,
et en frictions
dans
les
cas
de douleurs
intercostales."
tB & D,18(4).
L'écorce sert à
préparer
des
poisons de
flèche.
tK & B, 1950).
En
lavements,
la
plante soigne
les maux de
ventre et
est sensée augmenter
la
fer-
ti 1 ité des
hommes.
(A & AA, 19(9).
-
Rauvolfia vomitoria:
Arbuste
buissonnant pouvant devenir
un petit arbre dans
les
vieil les
formations
secondaires.
L'écorce des
racines
est bouillie à
trois
reprises.
Les
deux
premières
eaux
sont
jetées car
elles
sont
très
toxiques
(pouvant
provoquer
la mort).
La troisième eau sert de boisson soignant une
maladie vénérienne.
L'écorce
des
racines
est
trempée dans
de
l'eau froide
que
l'on donne ensuite à
boire à
un enfant dont
la fontanel le
ne
se
referme pas.
BOUQUET
et
DEBRAY
(1974)
ont
décrit
avec précision
les

129 -
nombreuses utilisations et études consacrées à
cette
plante.
En
outre,
elle soigne
la
lèpre,
les empoisonnements al imentaires,
la
blennorragie.
CK
& B,1950>.
Elle sert aussi
à
soigner
la vari-
celle,
l'épi lepsie,
les douleurs
intercostales,
les contusions et
constitue une boisson sédative pour
les enfants.
CA & AA,19(9).
V-4-2-6:
ARACEAE:
Rhaphidophora africana:
Herbacée du sous-bois des
forêts
denses
humides dont on pile
les
feuilles
avec du piment.
La préparation obtenue est envelop-
pée
dans
de
larges
feuil les
de Marantaceae ou de bananiers et
déposée ainsi
sous
la cendre chaude.
On en exprime ensuite un
jus
que
l'on administre en boisson pour
soigner
une
maladie
véné-
rienne.
Selon
BOUQUET
et DEBRAY
(1974>,
la plante est administrée
comme antiseptique buccal.
V-4-2-7:
ASTERACEAE:
-
Bidens
pilosa:
Herbacée annuel le dont
les
feuil les
et
les
tiges
écrasées
donnent un massage contre
les maux
de
tête ou de
reins.
On relève aussi
une utilisation médico-magique:
si
une
femme
a
perdu son premier bébé,
lors de
l'accouchement du second,
on
massera sa poitrine avec
les
graines écrasées de cette plante.
En
outre,
les
feuilles
et
les
tiges
sont attachées en trois
paquets
que
l'on met à
bbuillir dans un "canari";
la femme
doit ensuite
boire
la décoction.

r
-
130 -
Pour
les
hommes.
on attache ainsi
quatre
paquets
auxquels
on
ajoute du piment et on obtient
de
la
même
façon
une
boisson
"fortifiante".
c'est-à-dire aphrodisiaque.
Pour
les
bébés,
on
fait
boui Il ir
les
tiges
et
les
feui Iles
dans un grand "canari" que
l'on couvre d'une
natte
sur
laquel le
on dispose en croix,
des
flèches
d'un arc.
On obtient ainsi
une
eau pour baigner
l'enfant malade.
C'est une plante souvent prescrite dans
les
cas
d'affections
bronchiques
ou
intestinales.
Le
jus
des
feuilles
aurait
des
propriétés calmantes dans
les
cas de diarrhées
et de coliques.
On
l'utilise
aussi
contre
les morsures
de serpent et pour
soigner
les
ictères.
lK & 8,1950>.
-
Erigeron tloribundus:
Cette herbacée annuel le soigne
les maux
de
tête,
de
reins.
Le
jus des
feuil les
sert à
soigner
les
ophtalmies et
les
feui Iles
sont utilisées en massage.
On
l ' u t i l i s e
aussi
pour
combattre
les
fièvres
des
enfants.
lA & AA, 1979>.
V-4-2-8:
8IGNONIACEAE:
-
Newbouldia
laevis:
Arbuste des
formations
secondaires
et
des
forêts
semi-
décidues.
L'écorce
est écrasée dans un mortier
et malaxée dans
l'eau.
Le filtrat
résultant
sert de purge.

-
131
-
Pour
la diarrhée des
enfants,
l'écorce
pilée
avec
de
la
terre
de
termitière
donne
un
jus que
l'on filtre
et que
l'on
donne à
boire à
l'enfant.
"(Elle)
est donnée
en
cas
de
constipation,
de
douleurs
gastro-intestinales
et
de
broncho-pneumonie.
Elle
passe pour
faciliter
les
accouchements."
lB
&
D,1974).
La
plante
est
considérée aussi
comme un bon médicament àes
céphalées,
sinusites
et
coryzas.
On
la donne en boisson pour
traiter
l'épilepsie et
les convulsions des
enfants.
lK & B,1950).
V-4-2-9:
CAESALPINIACEAE:
-
Griffonia simplicifolia:
Petit arbuste abondant dans
les
repousses
secondaires.
Les
feuilles
sont
pilées et mélangées à
de
la cendre;
la pate obtenue
sert à
masser
le dos.
C'est aussi
un anti-poison.
La
plante soigne en outre
les douleurs
intercostales.
lA &
AA,1979).
V-4-2-10:
CAPPARIDACEAE:
-
Euadenia trifoliolata:
Arbuste très
répandu
dont
on
utilise
les
feuil les,
en
inhalation,
contre
les
vertiges.
On
l'utilise
comme antiseptique dans
les cas de
gingivites
d'otites et d'ophtalmies.
Il
est en outre recommandé contre
les

-
] 32 -
douleurs
intercostales
et
les
maux
de
reins.
<K & B,1950).
V-4-2-11:
COMBRETACEAE:
-
Combretum smeathmannii:
Liane ou buisson
lianescent dont
les
feuilles
sont
utilisées
pour
les
soins
des
yeux
ou en bains
calmants
pour
les bébés.
V-4-2-12:
COMMELINACEAE:
-
Palisota hirsuta:
Herbacée
des
1 i eux
humides
aux
feuilles
tomenteuses
et
engainantes.
Les
tiges
jeunes
sont
pilées
et maiaxées
dans
l'eau:
on ob-
tient
une
boisson prescrite
contre une maladie
vénérienne ou
le
paludisme.
ffLes
principales
indications
thérapeutiques
sont
les
suivantes:
furoncles,
( . . . )plaies:
comme antiseptique
et cicatrisant
(. . . )
-
toux,
bronchites,
douleurs
intercostales;
(. .. )
-
oedèmes
< ••• )
-
blennorragies,
mictions
douloureuses
(. . . )U
<K & B, 1950).
Elle
serait en outre un
reconstituant
dans
les
cas
de
fatigue.
(A
&
AA,1979).

-
]33 -
V-4-2-13:
CONNARACEAE:
-
Agelaea pseudobligua:
Buisson
sarmenteux
dont
les
feuil les écrasées et malaxées
dans
l'eau donnent une boisson.
Les
feuil les
chauffées
à
la flamme
sont écrasées
e~
donnent
un
jus
que
l'on
instille
dans
les
narines
pour
soigner
les
hémorragies
ou
les maux de
tête après
un choc.
"La
décoction
des
feuil les
est
donnée
en
boisson
aux
nouvel les accouchées."
(K & B,1950>.
-
Cnetis
ferruginea:
Arbuste
très
répandu dans
les
zones dégradèes;
on mâche
la
tige et on en avale
le
jus en cas de morsure de
serpent.
On utilise aussi
la tige comme frotte-dents.
On
prépare des
infusions que
l'on boit ou avec
lesquel les on
fait
des
inhalations
pour
calmer
les maux
de
ventre.
"Il
ressort des
indications
très
diverses
de
cette
plante,
deux
emplois
principaux:
l'un comme aphrodisiaque
( . . . ),
l'autre
pour
soigner
toutes
les
affections
oculaires
t ••• ).
En
outre
(elle)
traiterait
la
gale,
l'asthénie,
calmerait
la folie
et
aurait des
propriétés
purgatives."
(B & D,19(4).
En outre on peut
citer
l'utilisation de cette
plante dans
les cas
de migraines
et
de
sinusites:
on
l'emploie aussi
comme
fébrifuge,
antiabortif
et
dans
les
cas
de
troubles ovariens.
tK & B,1950).
La plante don-
nerait également de
l'appétit.
(A & AA,19(9).

-
134 -
V-4-2-14:
CUCURBITACEAE:
-
Physedra
longipes:
Liane sauvage utilisée en frictions
pour
soigner
les
gales.
V-4-2-15:
DILLENIACEAE:
-
Tetracera alnifolia:
Arbuste
des
formations
secondaires.
La pate confectionnée
avec
les
feuilles
et
de
l'argile
sert
à
faire
mûrir
les
furoncles.
"Les
feuilles
t ..• )
passent
pour
avoir
des
propriétés
aphrodisiaques."
(B & D,18(4).
On utilise
la plante dans
les cas
d'ophtalmies.
tA
&
AA.1878}.
On
lui
attribue des
vertus
pour
traiter
les algies
(céphalées,
douleurs
intercostales.
maux
de
ventre.
rhumatismes),
l'asthme et
la blennorragie.
tK & B.1850).
V-4-2-16:
EUPHORBlACEAE:
-
Alchornea cordifolia:
Arbuste des
terrains
humides
des
formations
secondaires.
Les
fruits
écrasés
dans
un mortier
et malaxés
dans
l'eau
donnent,
après
filtration,
une
boisson purgative.
Les
fruits
pilés et cuits dans des
feuilles
sous
la
cendre
chaude
donnent également une boisson à
laquel le on ajoute du pi-
ment et soignant
la toux
des bébés.

-
135
-
Les
feuil les
mortes
servent
à
confectionner
une
tisane
contre
la diarrhée.
La
moelle
des
tiges,
pressée avec du
piment
constitue une
boisson soignant
la toux également.
La plante soigne en outre
les
maux de
ventre
pouvant
pro-
voquer
la s t é r i l i t é des
femmes.
CA & AA,1979J.
-
Bridelia micrantha:
Arbuste
des
forma~ions secondaires dont on utilise
l'écorce
contre
le
paludisme des
femmes
enceintes
particul ièrement.
On
la
fait
bouillir et on prend un bain de
vapeur
~trois fois
par
jour
maximum).
L'eau de cuisson est
conservée
pour
se
laver.
On utilise aussi
les écorces
fraîches
pilées
avec du kaolin,
dont on s'enduit
le
corps.
La plante est
considérée comme un
purgatif
énergique,
indi-
qué
dans
les
cas
de constipations
opini~~res et
les
empoison-
nements.
CK & B, 1950).
-
Drypetes sp.
Arbuste
très
répandu dont
les
bourgeons
sont
utilisés
en
inhalation,
pour
les
enfants.
C'est
un
bois
très
résistant et
souple
servant à
faire
les
pièges
pour
la chasse.
-
Euphorbia hirta:
Herbacée annuelle dont
les
feui Iles,
les
tiges
et
les
fleurs
sont malaxées dans
l'eau.
Cette mixture
sert de
purge
vermifuge
ou dans
les cas d'amibiases.
Les
boutons
floraux
croqués avec
la

-
136 -
"graine"
de
palme seraient aphrodisiaques.
"(La plante)
est
très estimée comme
remède de
la
blennorra-
gie,
des
blessures,
et comme
galactogène."
(8 & D,1974).
Elle est
en
outre
prescrite pour
faciliter
les
premiers
pas
des enfants.
(A
&c
AA, 1979).
-
Manniophyton fulvum:
Liane
ligneuse des
formations
secondaires.
La tige est découpée en petits morceaux
et mise
à
bouillir
dans un "canari".
On prend un bain de vapeurs,
on boit
l'eau et
an se baigne dans
ce~te décoction;
on ne s'essuie pas en sortant:
c'est un
remède contre
le
paludisme.
Les
tiges
bouillies
soigneraient
également
les
maux
de
ventre.
Mélangée à
d'autres
plantes.
cel le-ci
serait aphrodisiaque.
Les
feuilles
servent
aussi
dans
la
confection
des
"fétiches".
"(La plante)
es~ très
réputée
comme remède des
toux
coque-
lucheuses,
des
maux de
ventre et des
règles
douloureuses."
(8 &c
D.19(4).
C'est un
remède
souverain de
la toux
et des
bronchites.
On
l'utilise aussi
pour
trai~er l'herpès et
les dartres.
(K &c B,
1950) •
-
Mareya micrantha:
On utilise
les
feuilles
de
ce petit arbre de
forêt
pour
les
soins
contre
les
furoncles.
"(Cette
plante)
est
considérée comme un purgatif
violent,
pouvant être
toxique.
On
l ' u t i l i s e comme abortif,
purgatif,
con-

-
137
-
tre-poison
( . . • ).
Elle
sert
( ••. )
à
soigner
les
plaies,
les
ulcères,
les
entorses et
les
rhumatismes."
(8 & u,1974).
-
Phyllanthus muel lerianus:
Cette
plante soigne
les
affections
ophtalmiques
en
instilla-
tion directe
ou bien en mélangeant
du
sel
obtenu à
partir du
pal-
mier
à
huile avec de
la sève de
palmier
que
l'on
recueille
en
soufflant dans
la
tige.
ün
soigne aussi
les
plaies causées
par
le
fer
en appiiquant
directement dessus,
le charbon
issu
de
la
calcination
de
la
plante entière.
"(Cette
plante)
es~ extrémement
utilisée
( . . . )
pour
soigner
1es
mal ad i es
v én é rie n n es,
1 es
0 p h ta 1 mie s , l e s
a f t e ct ion s
br 0 n c h 0-
pneumoniques,
les
états
fébriles,
les anémies
et
les
maux
de
ventre."
(8 & D,1974).
El le
peut aussi
augmenter
la f e r t i l i t é des
homme s .
(A & AA, 1979) .
-
Tragia benthami:
Séchées,
les
feui Iles
de cette
plante entrent dans
la com-
position de
la poudre aphrodisiaque que
l'on mélange
au
vin
de
palme.
"(Elle
est
utilisée)
comme abortif
ou pour
accélérer
l'ac-
couchement."
(8 & D,1974).
Elle est
utilisée
comme
médicament
pour
traiter
la blennorragie.
(K & 8,1950).
V-4-2-17:
FA8ACEAE:
-
Aeschvnamene
indica:
La
poudre
des
feuilles
séchées
est
employée contre
les

-
]38 -
brûlures ou
les
pl~ies en génér~l.
-
Desmodium velutinum:
Les feuilles
sont utilisées en
inhalation et
la tige est
un
frotte-dents.
"<La
plante)
est employée pour
traiter
les
diarrhées,
les
maux
de reins et de cOtes ainsi
que
les chancres
syphilitiques."
(B & D,1974).
V-4-2-18:
HYPERICACEAE:
-
Harungana madagascariensis:
Arbuste
très
abondant
dans
les
formations
secondaires
ré-
centes.
L'écorce des contreforts
du tronc en décoction donne un bain
de vapeur,
un simple bain ou une boisson soignant
le paludisme.
"(La plante)
est
très
employée par
les
guérisseurs
pour
"le
traitement
des
dermatoses,
des
taches
lépreuses
et de
la gale.
l . . . )
Les
racines
entrent dans
différents
traitements
complexes
des
ictères.
( . . . )
(elle)
entre en outre dans
la préparation de
divers poisons de
flèche."
<K & B,1950).
V-4-2-19:
ICACINACEAE:
-
Polycephalium capitatum:
Liane dont
les
feuilles aident
l'enfant à
faire
ses premiers

-
139
pas et servent aussi
à
soigner
la femme
enceinte.
Cette plante soigne aussi
la dysenterie.
tA & AA,1979).
V-4-2-20:
LDRANTHACEAE:
-
Tapinanthus
sessilifolius:
Plante hémi-parasite des arbres.
dont on fait
une
purge
en
écrasant
du
piment
avec
les
teuil les.
Le
tout est malaxé dans
l'eau,
f i l t r é et utilisé contre
les maux de dos
consécutifs
aux
couches.
On
cue i Ile
les
feuilles
directement sur
la branche.
sans
prononcer
un mot et elles ne
devront
toucher
1 e
sol
à
aucun
moment.
El les
sont alors
pilées avec de
la terre de nid d'abeille
(toujours
sans
parler)
et
le mélange sert au massage des courba-
tures.
V-4-2-21:
MARANTACEAE:
-
Thaumatococcus danielli:
La tige souterraine de cette herbacée de
sous-bois
humides,
est
lavée et pilée avec
les urines
du père d'un entant en bas-âge
malade.
On
cuit
ensuite
le
tout dans
les cendres chaudes.
Le
matin tôt,
on donne à
boire à
cet enfant et on applique quelques
gouttes de
la préparation sous
ses
vingt ongles,
puis dans chaque
narine
en
mettant
une
main dans
sa bouche.
Ce
traitement est
destiné à
soigner
l'enfant mal
nourri,
anémié,
dont
les dents se
déchaussent
ou
les cheveux
tombent.
Si
c'est un garçonnet,
1e
traitement se fera quatre
fois
en
quatre
jours;
si
c'est
une
fillette,
le
traitement se fera
trois
fois
en trois
jours.

-
140 -
Les
feuilles
de
cette
plante
sont
très
utilisées pour
l ' emba lIage,
la conservation,
la
cuisson
et
la
construction
(toitures).
ilLe
jus des
feuilles
de
(cette plante>
<. .. > est recommandé
comme calmant des
fous
et des épileptiques.
Les
feuil les et
les
fruits
sont
parfois
prescrits comme contre-poison."
(8 & 0,1974).
On
utilise
la
plante en massage
lorsqu'on a
les
jambes
fatiguées
et on consomme
la
graine sucrée.
(A & AA, 1979).
V-4-2-22:.MELASTOMACEAE:
-
Dissotis
rotundifolia:
Petite herbacée annuel le.
La
plante entière,
écrasée donne
un suc que
l'on
instil le dans
l'oeil
contre
la conjonctivite.
La
plante
pilée
et
enveloppée dans
une
feuil le de Maran-
taceae est cuite sous
ia cendre chaude.
On ajoute ensuite du sel
à
la
préparation,
on
presse
et
on
boit
le
suc pour
soigner
l'ictère.
"On
l'emploie
fréquemment
contre
les
glaires
des
nouveaux-
nés."
(K & 8,1950>.
Elle sert aussi
pour
hàter
les
premiers pas
des enfants. Il
(A & AA,1979>.
-
Tristemma albiflorum:
On écrase et on applique
directement
l'infrutescence sur
le
furoncle
de
l'aine qui
risque
de provoquer
la stérilité.
C'est un arbuste qui
soigne
l'épilepsie.
(A & AA,1979).

-
14]
-
V-4-2-23:
MELIACEAE:
-
Turraea heterophyl la:
Cet
arbre
soigne
les
maladies du très
jeune enfant.
Les
feuilles
fraîches
sont écrasées avec de
l'argile.
Le
résidu
est
moulé
en
boule
et
posé
près
du récipient contenant
l'eau de
boisson.
L'enfant malade est massé
le
lendemain et on continuera
le traitement
jusqu'à sa guérison.
Contre
les col iques des
femmes
en couches,
les
teui Iles
sont
pilées,
malaxées
dans
l'eau et
le tout
est filtré.
On prépare
alors de
la viande fraîche
ou des
champignons que
l'on cuit
avec
l'eau du
filtrat.
"(La
plante)
passe pour
un bon médicament de
l'asthme.
des
courbatures fébriles
et des
douleurs
rhumatismales.
La
racine
aurait
des
propriétés aphrodisiaques."
lB & D.1974J.
"Certains
guérisseurs en tant un médicament de
la trypanosomiase".
(K & B,
1950) .
V-4-2-24:
MIMOSACEAE:
-
Acacia pennata:
Liane
ligneuse
et
épineuse dont
les
tiges et
les
feuilles
sont attachées et cuites dans un "canari".
On prend un
bain
de
vapeur
ou
on
inhale
ces
vapeurs
par
la bouche pour calmer
ies
maux de dents.
"(La plante)
est utilisée dans
le traitement des
ictères
et
des évanouissements;
en
lavement,
el le activerait
l'accouchement
et favoriserait
l'expulsion du
placenta."
(B & D,1974).

-
142 ....
-
Tetrapleura
tetraptera:
Grand arbre de
forêt
dont
l'écorce et
le
fruit
sont
écrasés
et malaxés
dans
l'eau.
On boit cette eau deux
fois
de suite de
la
main
droite
et
deux
fois
de
suite de
la main gauche
pendant
quatre
jours.
Cette même eau sert de
purge ou bien
est
mélangée
au
riz
pour
soigner
le
paludisme.
Contre une maladie éruptive,
on écrase
l'écorce et
le
fruit
qui
servent de massage pour
le
corps.
En ajoutant de
l'eau et en
filtrant"
on obtient une boisson de même usage.
On
brûle
le
fruit
et
on en écrase
la cendre.
Cel le-ci,
mélangée avec du piment,
du sel
de
palmier
à
huile et
de
l'huile
de palme,
àonne une
pâte que
l'on suce comme soin de
la toux.
"En
plus
de
ses utilisations méàico-magiques,
lia plante)
entre dans
le
traitement
de
la
toux,
des
hémorroïdes
et
aurait
des
propriétés antalgiques."
(B & D,1974>.
Elle servirait aussi
d'excitant.
(A & AA,1979).
Elle aurait àes
propriétés antiblen-
norragiques.
(K &
B, 1950).
V-4-2-25:
MORACEAE:
-
Antiaris africana:
Très
grand arbre communément répandu dans
les
forêts
denses
semi-décidues.
Si
l'arbre a
poussé sur
une
termitière,
l'écorce
peut
être
bouillie
dans
un
"canari" et on prend alors
un bain ou on boit
l'eau de
la décoction pour
soulager
les maux
de ventre.
L'écorce servait autrefois de
tissu d'habillement.

-
]43 -
"Le
latex
( . . . )
passe pour être
vésicant:
il
est
employé
dans
le
traitement de
la
lèpre,
des
chancres
syphilitiques et des
affections
bronchiques."
(8 & D,1974).
"Le
latex
l . . . )
agit par
voie bucale comme purgatif
et n'est
toxique que
lorsqu'il
est
in-
troduit
directement dans
la circulation sanguine."
lK & 8,1950).
-
Dorstenia smvthii:
Les
feuilles
de cet arbre,
en décoction,
donnen~ une
boisson
ou un bain pour
les bébés malades.
Pilées avec de
la terre de nid
de
guêpe,
les
feuilles
for-
ment une p~te employée pour
le massage de
la peau.
-
Musanga cecropioides:
Petit arbre caractéristique des
recrûs
fores~iers.
L'écorce est
gardée dans
l'eau et constitue un remèàe contre
les maux
de dos.
Quand une
femme
accouche et
qu'el le n'a pas de
lait,
on
lui
fait
consommer
le
suc
des
racines
que
l'on fait
cuire avec du
maïs
frais
pour
ac~iver sa
lactation.
L'arbre sert aussi
en construction.
On en tait un
instrumen~ de
musique
ressemblant
au
xylo-
phone.
Les
planches
séchées
servent à
la cuisson de
la poterie.
La plante calme
les
règles
douloureuses.
(A & AA,1979).
"Le
charbon,
obtenu
en
carbonisant
les
tiges
pulvérisées,
est
incorporé
à
de
l'huile de
palme de
façon
à
obtenir une
pommaàe
qui
sert à
panser
les
plaies de
la circoncision."
(K & 8,1950).

144 -
V-4-2-26:
PERIPLOCACEAE:
Parguetina nigriscens:
Les feuilles
réchauffées
à
la flamme
et
écrasées
dans
les
mains sont employées en frictions
pour
masser
les côtes.
La plante est un poison,
particulièrement
lorsqu'elle pousse
sur une termitière.
On
?e
purge
aec
le
suc
résultant
de
la
friction déjà
décrite:
cette médication est destinée à
soigner
les coliques.
V-4-2-27:
PIPERACEAE:
-
Piper umbellatum:
Liane des
lieux ombragés et humides
dont
les
feuil les
sont
utilisées
pour
soigner
les
ophtalmies,
pour
les soins aux bébés
ou aux
femmes
en souffrance ou ayant accouché.
C'est aussi
un porte-bonheur
que
j'on associe aux
"fétiches"
des
rivières.
"(La plante est)
administrée aux
femmes
comme
emménagogue,
antiabortif,
antihémorragique."
(8
&
D,1974).
"Comme
plante
fétiche,
(la plante)
est
le condiment
de
choix
des
nouvelles
accouchées.
(Elle)
entre
dans
la
préparation
de
poisons de
flèches
et de mixtures destinées à
dopper
les
chiens de
chasse."
(K & 8,1950).

-
145 -
V-4-2-28:
RHAMNACEAE:
-
Gouania
longipetala:
Liane
dont
les
feui Iles
sont
employées
pour
soigner
les
brûlures et
les
ophtalmies.
Elle sert au traitement
des
brûlures.
tB & D. 19(4).
Elle est
employée
aussi
pour
soigner
les
morsures
de
serpents~
les
céphalées~
les
ophtalmies,
la blennorragie.
C'est un
fébrifuge~
aphrodisiaque.
(K & B~ 1950).
Cette
1 iane
traite
les
hémorragies
nasales.
CA
&
AA,19(9).
V-4-2-29:
RUBIACEAE:
-
Mitragyna ciliata:
Arbre
des
lieux
humides.
On utilise
l'écorce des
"genoux"
des
racines
que
l'on pile dans
l'eau
fraîche.
On
boit
ensuite
cette eau et on se
lave avec.
Le
goût
est
très amer
et ce~te in-
dication sert au soin du
paludisme.
L'écorce est parfois
mélangée au vin de
palme
pour
donner
une boisson "fortifiante".
Elle est aussi
utilisée contre
les maux
de
reins.

-
146 -
V-4-2-30:
SAPINDACEAE:
-
Dei n bol 1 i a p i nn a ta:
Arbuste
dont
les
feuilles
pilées avec de
l'argile
forment
une
pate que
l'on pétrit
en une
boule
utilisée
pour
masser
1 e
dos.
U{La plante)
est
réputée pour
son action aphrodisiaque,
el le
est
très
employée
aussi
comme
analgésique
dans
les
cas
de
douleurs
intestinales
et
les affections
pulmonaires."
(B
&
D,
1974).
Elle
passe
pour
un aphrodisiaque et pour
rendre
les ac-
couchements
plus
faciles. (K & B,1950).
V-4-2-31:
SIMAROUBACEAE:
-
Harrissonia occidentalis:
Petit arbuste épineux
des
milieux
ouverts.
On
brûle
la
tige
{pour éliminer
les épines>
et
on
l'écrase.
La
poudre
obtenue
est
consommée
dans
l'huile de
palme comme
remède
des
maux
de
gorge.
"(La plante>
est
utilisée
par
les
guérisseurs
indigènes
pour
le
traitement
des maladies
vénériennes
et
de
la dysenterie."
(K &
B,1950).

-
147 -
V-4-2-32:
STERCULIACEAE:
-
Terminalia ivorensis:
Arbre des
forêts
denses
humides primaires ou des
formations
secondaires.
L'écorce
est
employée
en décoction pour confectionner des
bains ou une boisson servant à
soigner
le paludisme ou
la
fièvre
jaune.
On peut également prendre un bain avec
l'eau de macération
laissée au soleil.
"(On
utilise)
parfois
la poudre d'écorces
pour
saupoudrer
les plaies ulcérées.
Les écorces
fournissent
une teinture
jaune."
(K & 8,1950).
-
Triplochiton scleroxylon:
Très
grand arbre abondant dans
les
recrûs
forestiers.
C'est
une essence de pleine
lumière.
Trois
bourgeons
cuits et pilés dans
un mortier
forment une
mixture que
l'on sépare en trois parts égales et que
la femme "en
travail" doit avaler
pour
faciliter
son accouchement.
L'écorce fraîchement
prélevée est frottée
sur une morsure de
serpent.
L'écorce
très épaisse servait autrefois de
cache-sexe
pour
les
femmes.
"lLa
plante>
aurait des
propriétés calmantes sur
les
règles
douloureuses."
(8 & D,19ï4).
Elle
sert
aussi
à
soulager
les
brûlures.
(A & AA.19(9).

148 -
V-4-2-33:
THELYPTERIDACEAE:
-
Cyclosorus dentatus:
Fougère
à
rhizome
rampant
dont
les
frondes
pilées avec de
l'argile servent à
soigner
les
enflures
dues
aux
piquants.
La poudre des
frondes
séchées
est mélangée au vin
de
palme
et constitue une boisson aphrodisiaque.
V-4-2-34:
ULMACEAE:
-
Trema guineensis:
Arbuste
des
zones
forestières
dont
les
feuil les
séchées
et
réduites en
poudre constituent
un
remède contre
les
plaies et
les
brûlures.
Les
feuil les
en décoction servent
de bain
contre
i e
palu-
disme.
La
plante
sert
aussi
de
"fétiche"
gardien des
champs
des
femmes
ayant perdu
leurs
enfants:
ce
"protecteur"
aurait
le
pouvoir
de
tuer
tous
les
enfants
de celui
qui
oserait
violer
un
tel
champ.
"(Cet arbre)
est employé pour
traiter
les
ictères,
les
af-
fections
broncho-pulmonaires,
la
fièvre
et
les douleurs
rhuma-
tismales.
Administrée
par
voie
buccale,
la plante aurait
une ac-
tion purgative et diurétique,
appliquée sur
la peau,
elle serait
révulsive."
(B & D,19(4).

-
149 -
V-4-2-35:
VERBENACEAE:
-Clerodendron umbel latum:
Les
feuil les
servent à
soigner
les
plaies.
"(La plante)
est administrée aux malades
oedémateux ou souf-
frant
du ventre.
El le est aussi
utilisée pour
soigner
les
plaies,
la blennorragie et faciliter
les accouchements."
lB
&
0,1974).
C'est un cicatrisant.
(A & AA,1979).
-
Vitex
ferruginea:
Les
feuilles
pilées avec de
l'argile sont utilisées en mas-
sage pour
les
jambes.
V-4-2-36:
ZINGIBERACEAE:
-
Costus dubins:
Herbacée dont
la tige
pilée dans
l'eau sert de
bain
ou
de
boisson contre
le paludisme,
les maux de
reins
et
la
toux.

-
150
V-5:
CONCLUSION:
La plupart des
plantes utilisées
en médecine
tradition-
nelle sont sauvages.
II
y
a
bien quelques
tentatives
de
domes-
tication et de
plantation autour
des
habitations
mais en
général,
elles
sont
issues de
la forêt
profonde.
Cela
montre
simplement qu'auparavant,
la forêt
était
plus proche du
village
et
que
les
premiers
guérisseurs
ont
utilisé
la
flore
environnante dans
leur
pharmacopée.
Les
tech-
niques ont été transmises,
presque
intactes,
mais
la
forêt
a
régressé
par
une
exploitation
agricole
et
une
pression
démographi~ue sans cesse croissantes.
Bien
souvent.
les
guérisseurs
entourent
leurs
expéditions en forêt
en quête de plantes qui
soignent,
de
tout un
mys~ère
et de pratiques magiques,
visant à
effrayer
d'éventuels
curieux.
l i e n
résulte
que bien des
connaissances
médicales
se
perdent
avec
le décès de ceux qui
les détiennent et qui
refusent
même de
les
transmettre à
leur
propre descendance.

-
151
VI
AUTRES
A C T I V I T E S
De
nombreuses
activités
quotidiennes
ont un rapport
plus ou moins
proche avec
les
végétaux.
Il
est
uti le
de
les
énumérer
lorsqu'on
s'attache à
décrire
l'importance des
plan~es
dans
la vie d'un peuple.
VI-l:
ARTISANAT
VI-l-l:
Le
travail
du bois:
VI-l-l-1:
Les
ustensiles
de cuisine:
Les
ustensiles
de
cuisine sont
presque
tous
iabriqués à
partir
de végétaux.
-
Pour
tai 11er
les
pi Ions,
on uti 1 ise
le
bois
de:
Blighia sapida
(Sapindaceae)
Chritiana africana
(Tiliaceae)
Dasylepis
brevipedicellata
(Flacourtiaceae)
GNESIO
(1980)
signale
l'utilisation également
de:
Coula edulis
(Olacaceae>
Diospyros soubreana
(Ebenaceae>
Drypetes
gilgiana
(Euphorbiaceae>
Strombosia glaucescens
(Olacaceae>
-
Pour
les
mortiers,
on note
l'emploi
de:
Nauclea
diderrichii
(Rubiaceae),
appelé "Badi"
par
les
forestiers.
Ce bois donne de
magnifiques
mortiers
bicolores,
jaune et brun.
GNESIO
(Op. cft.)
signale que
le bois de Terminalia
ivorensis sert
aussi
parfois à
fabriquer
des
mortiers.

-
152 -
-
Pour
Lisser
des
vans~
on se sert des
tiges
de:
Ancistrophyllum secundiflorum et Eremospatha macrocarpa
-
Les
"louches"
ou
grandes
cuillères
de
cérémonie
représentant
àes
visages
humains,
sont
sculptées dans
le bois de:
Alchornea cordifolia
(Euphorbiaceae)
Discoglvpremna caloneura
(Euphc,rbiaceae)
Funtumia eiastica
lApocynaceaei
Ricinodenàron
heudelotii
(Euphorbiaceae)
Ces cuillères ont un usage
symbolique surtout.
El les
servent
lors
àes
grandes
fètes
de
funérailles
ou
d'initiation
et
sont
attribuées aUl<
femmes
les
plus
vaillantes
pour
préparer
la
nourriLure.
Elles
sont également transmises
par
la bel le-mère à
sa bru.
-
Les
"balais"
sortes
de
fouets
de
cuisine servant à
remuer
les
sauces
"longueur"
sont
faits
de
rachis
àes
folioles
àe
palmiers
divers.
-
Pour
polir
les
calebasses
(achetées
le
plus
souvenL
sur
les
marchés),
ou
tous
autres
objets de
bois.
on se sert
des
feuilles
de Ficus exasperata
(MoraceaeJ.
très
r§.peuses,
équivalent
du
papier
de
verre.
VI-1-1-2:
Les
instruments
de musique:
Musanga
cecropioides
(Moraceae)
sert à
fabriquer
une sorte de
balafon
(xylophone
en bois)
que GNESIO
(Op.
c i t . )
signale
être
fait
à
partir
de
Enantia
polycarpa
(Annonaceae)
ou de Trema
guineensis
(Ulmaceae).
-
Carapa procera
(Meliaceae)
donne
le bois
servant à
tailler
un
instrument
en
forme
de
cor,
produisant un son de basse,
tr-ès
courant chez
les
We
et chez
les Kru.

-
153 -
-
D'après GNESIO
(Op.
c i t . i ,
le
tronc
de
Cordia
platythyrsa
(Bor~aginaceae)
servirait à
faire
la caisse de
certains
tambours
et
la tige de Olyra
latifolia
(Poaceae),
à
tailler
la
flûte
de
céré~onie.
Vl-l-~: La vannerie:
Vl-1-2-1:
Les nattes:
Selon
l'usage
pour
lequel
elles
sont destinées.
le
matériau utilisé est différent.
La natte
servant au couchage est
confectionnée
avec une Marantaceae aux
tiges
tigrées
et
la natte
servant à
la conservation et au séchage est
faite
avec des
tiges
de Marantaceae d'un
vert uniforme à
l'état
frais,
devenant marron
clair en séchant.
Vl-1-2-2:
Les
paniers:
Il
Y a
trois
sortes de
paniers:
Il
existe un
grand
panier ouvert destiné à
récolter
le riz
et à
le conserver
au
grenier.
-
Une deuxième sorte de panier que
l'on suspend au-dessus du
foyer,
sert à
conserver
les condiments et
les
légumes . .
Enfin,
il
y a
un panier
de
transport
fait
de
palmes que
l'on
suspend également au-dessus
du foyer
pour
le
sécher
len~ement car
un séjour
trop prolongé au soleil
en
dessècherait
La
trame
et
provoquerait
la dispersion du contenu.
Les
deux
premières
sortes
de
paniers sont à
base de
Raphia sp.:
les
rachis
des
palmes
sont
pelés,
l'écorce
est
taillée
en
lanières
fines
que
l'on
tisse
avec des
lanières
d'écorce de Dichrostachys cinerea
(~limosaceae). On peut aussi
les
fabriquer
avec
Ancistrophyllum
secundiflorum
et
Eremospatha
macrocarpa.


-
155 -
L'écorce
de
Enantia
polycarpa
(Annonaceae)
donne une poudre
jaune.
Il
existe une autre
plante,
identifiée par
A.
de RORW comme étant
une
liane
de
la
famille
des
Rubiaceae,
dont
les
feuilles,
mélangées avec de
la terre,
produisent une
teinture noire
servan~
de
ciment
coloré des
sols
des
cases.
El le est utilisée dans
la
région de Taï
et en pays
Oubi.
Une
utilisation
similaire
est
signalée
dans
la région de Kouibli,
mais
la plante citée est Sida
rhombifolia
(Malvaceae)
qui
aurait
en
plus
de ses
propriétés
colorantes,
une u t i l i t é dans
l'isolation et
la protection du sol
contre
les
ravageurs.
(Voir
1-6-6).
VI-2:
LA CHASSE ET LA PECHE:
Vl-2-1:
La chasse:
VI-2-1-1:
La chasse du
gibier:
1 1
existe
cinq
façons
différentes
de
se
procurer du
gibier:
VI-2-1-1-1:
Les
pièges:
Ils
sont
tendus
sur
la
piste
de
l'animal
et
sont
différents
selon sa tail le et
son comportement.
Certains enser-
rent son cou et d'autres
le
retiennent
par
la patte.
On
utilise
le bois
très
souple et
résistant
de Drvpetes sp.
(Euphorbiaceae).
On
courbe
cet
arbuste auquel
on attache une
liane
par un noeud
coulant;
l'arbuste en se
relevant
brusquement
grâce à
un
piquet
détendeur,
provoque
l'étranglement
de
l'animal
qui,
attiré par un
appàt quelconque,
a
déclenché
le mécanisme.

-
156 -
VI-2-1-1-2:
Les
lances
de bois:
El le sont munies de flèches métalliques
empoisonnées.
VI-2-1-1-3:
Les arcs:
Ils
lancent
des
flèches
très
légères,
empoisonnées
également.
Pour
ce type de chasse on utilise
le poison donné par
le
latex de Mansonia altissima
(Moraceae).
VI-2-1-1-4:
Les
fosses:
Les
grandes
fosses
sont
employées
pour
la chasse au
gros gibier,
aux animaux comme
la panthère,
qui
ont
maintenant
presque entièrement disparu.
VI-2-1-1-5:
La chasse au fusil:
La
chasse
au fusil
se pratique aussi
avec des
chiens.
La meute peut en compter
jusqu'à dix.
Ceux-ci
flairent
l'animal.
le cernent et
le tuent même parfois.
lorsqu'il
est très
petit.
La
chasse
au
gibier
est
pratiquée
à
différentes
saisons,
mais certaines
périodes
sont
moins
favorables.
Par
exemple,
en saison sèche,
au moment
je
la
gestation et de
la mise
bas.
on
évite
de chasser afin de protéger
la reproduction.
En
outre,
la végétation est très
sèche,
craquante et clairsemée et
donc peu propice à
l'affût et à
la discrétion nécessaire.
En saison sèche,
on consomme
le
gibier
fumé et conservé
depuis
la période d'abondance et on s'adonne à
la pêche.
Les
animaux
à
sabots
peuvent
être chassés en toute
période mais
ils
sont plus abondants en saison des
pluies.
Les
rongeurs et
les animaux à
griffes
se
chassent
en
saison
des
pluies
également,
lorsque
les
récoltes abondent et
qu'ils
risquent de devenir
très nuisibles dans
les
champs de
riz
et
de
manioc.
Ils
se
nourrissent aussi
de
taros et d'ignames

PIF.GES
/
Filet
et pan~er
de
pêche

-
157 -
sauvages.
VI-2-1-2:
La
lutte contre
les animaux nuisibles:
On
fait
brûler
les
feuilles
de
Triumfetta
heudelotii
(Tiliaceae)
sur
une
termitière
afin
de
repousser
les
oiseaux
prédateurs des
rizières;
-
On utilise
le
latex
de
Funtumia
elastica
lApocynaceaeJ
pour
confectionner
une
glu qui
piègent
les
petits
rongeurs
pillant
les
récoltes
dans
les
greniers.
VI-2-2:
La pêche:
Les
vii lages
où nous avons enquêté.
ne
sont
pas situés
à
proximité de
rivières
importantes.
Toutefois
certaines
tech-
niques
nous ont été décrites
succintement.
La
pêche
se
pratique
en pirogue,
avec du fil
et un
hameçon,
avec des
filets
ou des
nasses.
-
Les
tiges de Mallotus oppositifolius
(Euphorbiaceae)
servent de
liens
pour
les
filets
de
pêche;
les
fruits
de Pseudospondias
microcarpa
(Anacardiaceaej
sont
utilisés comme
ichtyotoxiques.
GNESIO
(Op.
cit.)
ajoute
les
fruits
de:
Ancistrophyllum secundiflorum(Arecaceae)
Raphia
hookerii
(Arecaceae)
Balanites wilsoniana
(Zygophyllaceae)
Elaeophorbia drupifera
(Euphorbiaceae)
Strychnos aculeata
(Loganiaceae)
Tetrapleura tetraptera
(Mimosaceae)

-
158 -
et
les
feuilles
de:
Tephrosia vogelii
<Fabaceae)
pour
le même
usage
ichtyotoxique.
VI-3:
ACTIVITES
SOCIO-CULTURELLES:
VI-3-1:
Les
jeux:
Les
jeux
sont
nombreux
et
presque
toujours
les
plantes
en
sont· le
support,
ou
sont
utilisées
comme
objet
ludique
directement.
-
Cardiospermum
grandiflorum
<5apindaceaej
amuse
les
enfan~s
qui
font
éclater
les
fruits
gonflés d'air.
Cassytha
filiformis
lLauraceae)
sert
de
jeu aux adolescen~s
amoureux;
ils
jettent un
fragment
de
cette
plante
parasite
au
bord de
la
route
ou
sur
un
toit
et
font
un
voeu en même
temps;
si
la
plante
pousse
et
se développe normalement,
la personne
visée
par
ce
voeu
répondra
favorablement
à
une
déclara~ion d'amour;
par
con t r e ,
s i l a p i an t e s e
des s è c ra I;:! e t
me urt,
i i
est
pré f é rab 1e
de
ne
pas se déclarer,
pour
ne
pas~isquer d'essuyer
un
refus.
Dracaena
perrotteti i
lLi 1 iaceae):
les
feui Iles
servent
de
jeu
pour
deux
enfants:
chacun d'eux
prend une
feuille
qu'il
croise
avec
celle
de
l'autre;
ils
scient alors
ces
feuil les
l'une
sur
l'autre et celui
dont
la feul le se coupe en premier a
perdu.
-
Caesalpinia bon duc
<Caesalpiniaceae)
est
une
liane
épineuse
dont
les
graines
sont utilisées
dans
le
jeu d'"awalé".
C'est
un
jeu d'observation et de
réflexe
pratiqué
dans
toute
la
COte
d'Ivoire.

-
159 -
VI-3-2:
L'institution des masques:
La
puissance
divine est
incarnée par
un homme porteur
de masque,
chargé d'interventions diverses auprès
des
humains.
Selon son
importance,
il
devra régler
des conflits plus ou moins
graves.
En effet,
il
y a
une hiérarchie dans cette
institution et
toute une mythologie associée à
ces
pratiques.
Nous nous conten-
terons
de
citer
certaines
plantes utilisées
pour
la confection
des masques.
-
Les
folioles
de Raphia sp.
sont employées pour
taire
la
"jupe"
du porteur de masque
Le masque de bois
lui-même est
fait
avec
les mêmes
plantes que
celles qui
servent à
sculpter
les
"louches";
on utilise aussi
le
bois de Alstonia congensis
lApocynaceaei
-
On teint ces masques en
rouge avec
l'écorce de Baphia nitida.
VI-3-3:
L'ordalie:
Quand on aborde ce sujet,
voici
la façon dont
répondent
les personnes
interrogées:
"Les plantes utilisées à
ces
fins
sont
des
"drogues"
et
la
question
est
du
ressort
des
seuls
spécialistes".
Comme ces
plantes
sont destinées à
démasquer
quelqu'un
de malfaisant
(sorcier,
voleur),
on évite d'en parler
pour ne pas
risquer
d'être soi-même soupçonné.
Quoiqu'il
en
soit,
Erythrophleum
ivorense
(Caesalpiniaceae)
est
très
réputée pour cet usage.
L'écorce
est
pilée et cuite;
la pâte obtenue est appliquée sur
la
jambe du ou
des soupçonnés.
Si
le coupable est
parmi
eux,
sa
jambe enflera et
il
ressentira de
violentes douleurs;
au contraire,
les
innocents
ne ressentiront
rien du tout.

-
160 -
Un autre mode d'emploi
de cette plante consiste à
piler
l'écorce,
à
la mélanger
à
de
l'eau et à
filtrer
la préparation;
le
jus obtenu est donné à
boire à
l'accusé.
S'il
est
innocent,
il
va vomir
et éliminer
le poison.
s ' i l
est coupable,
il
peut mourir
dans
l'heure qui
suit s ' i l
n'avoue pas
son forfait.
Des aveux
lui
valent d'absorber des potions
vomitives à
base d'oeuf
écrasé
ou
de sel les humaines
fraîches.
A
cette
même
fin,
on
utiliserait aussi
des
plantes
moins
àangereuses,
notamment dans
les cas
les moins
graves.
Ces
pratiques
sont
peu
couramment
employées et
les antidotes
sont
connus de beaucoup de personnes
(qui
se
gardent
bien
de
les
citer),
ce
qui
fait
que
l'ordalie devient
inutile,
sans
effet
répressif
ou dissuasif.
Vl-3-4:
Les
superstitions:
Certaines
plantes,
déjà
décrites
pour
leurs
usages
alimentaires
ou médicinal,
sont
répu~ées jouer
un
r6le
"magique".
VI-3-4-1:
Les
plantes composant
les protec~eurs:
1 1
exis~e
diverses
sortes
de
protec~eurs: ceux
qui
prû~ègent de
la sorcellerie.
ceux qui
pro~égeaient des
guerres,
ceux
qui
portent
bonheur,
ceux qui
protègent
les
personnes et
ceux
qui
pro~ègent les cultures et récoltes.
Napoleonaea
leonensis
(Napoleonaeaceae>
Manniophyton fulvum
(Euphorbiaceae)
Trema guineensis
(Ulmaceae)
Dracaena perrottetii
tLiliaceae)
Les
jeunes feuil les
de
cette
plante sont pilées avec de
l'argile;
on obtient une pâte façonnée
en
boule
que
l'on
dépose
dans
un
"canari" cassé servant de
protection du champ
de
riz
contre
les
mauvais
esprits,
les
oiseaux et
toutes
sortes de calamités.
Zingiber officinale
(Zingiberaceae)

-
161
-
VI-3-4-2:
Les
plantes
porte-bonheur:
-
Piper
umbellatum
(Piperaceae)
Carpolobia
lutea
tPolygalaceae):
la poudre
des
feui Iles sèches
est un porte-bonheur.
-
Mussaenda erythrophyila
tRubiaceae):
c'est
un
porte-bonheur
lors
des
déplacements à
l'"étranger".
Chlorophora
excelsa
tMoraceae)
est
un arbre
sacré;
les
we ne
l'utilisent ni
en ébénisterie,
ni
en construction,
pas plus
que
comme
bois
de
feu.
Ün
lui
fait
des
offrandes et ses
grandes
racines affleurantes
portent un
lichen que
l'on applique directe-
ment sur
le
front
en guise de
porte-bonheur.
VI-3-4-3:
Aucres usages:
-
Pentaclethra
macrophyl la
est
employé
par
les
femmes
pour
préparer
un
philtre d'amour
pour
(ou contre)
les
hommes.
VI-4:
DIVERS
On
pourrait
également
citer
d'autres
activités ar-
tisanales n'ayant
plus
qu'un
rapport
très
éloigné
avec
les
végétaux.
VI-4-1:
La targe:
Il
existe une
tradition
très ancienne de forgerons
dans
la
région.
Le
fer
se trouve en abondance sous
la forme
d'oxydes
et servait autrefois à
la fabrication
des armes
de chasse et
des
instruments aratoires.

162 -
VI-4-2:
La
poterie:
Certains
villages
sont
réputés
avoir
leurs
tamil les
de
potières.
C'est
une activité essentiellement
féminine,
tombée en
désuétude
et ne
se
perpétuant
plus à
travers
les
générations.
Le
bois de Musanga cecropioides
(Moraceae)
était
utilisé
pour
1 a
cuisson des
objets
façonnés.
VI-5:
LE BOIS DE FEU:
A
priori.
tout
bois
sec peut
servir
de
bois
de
feu.
Il
n'est
pas apparu,
au cours de
nos
enquètes,
de
mentions
spéciales
à
ce
sujet.
Sans
doute
l'abondance actuel le
de
tels
matériaux
fait
que
cette
activité
n'est
pas
au
premier
plan
des
préoccupations
des
WE.
Pourtant
la déforestation
rapide que
l'on
peut
observer,
particulièrement
dans
le
nord
du
pays,
amène à
s'intéresser
au
problème.
A priori
aucun bois
précis
n'est
préféré et on se
con-
t.ente
d'utiliser
ce
que
l'on
trouve
en
sachant
tout
de même
éviter
les
mauvais
combustibles.
Il
arrive
que certaines
personnes
ou
tamil les aient
des
in-cerdits:
elles
ne
doivent
pas
faire
du
feu
avec
cetaines
plantes
ou
bien
il
leur
est
interdit
de
consommer
de
la nourri-
ture cuite avec du
feu
d'un
bois
particulier.
Pour
f~ire du
feu,
on utilise
tout
matériaux
suscep-
tibles
de
s'enflammer
facilement.
Ce
seront
des
feuil les
sèches
de palmiers.
des
fibres
de
"graines
de
palme",
des
coques
de
"palmistes";
ces
restes
issus
de
1a
confection de
la "sauce
graine"
sont
conservés au-dessus
du foyer
et
chaque
ménagère
en
dispose
d'un stock
pour
ail umer
son
foyer
en cas
de
pluie.

163 -
VI-6:
CONCLUSION:
Pratiquemen~ toutes
les ac~ivités décrites
ici
sont
en
train de disparaître,
exceptée
l'institution du masque
qui
garde
un
impact et
une au~henticité rare,
si
l'on compare avec des
institutions
équivalentes
qui
ont été banalisées,
révélées au
grand
jour
et
font
méme
l'objet
de commerce dans
d'autres
régions
de Cote d'Ivoire.
Pourtant
la
plupart
des
pratiques
ar~isanales
pour-
raient
étre
exploitées
et
rapporter
des
ressources
matériel les
d'un nouveau
type.
D'autres
régions
du
pays
on~
su
créer
des
groupements
coopératifs
~our
écouler
les
produits
de
leur
ar-
tisanat
local:
les
forgero:1s
et
les
tisserands
de
la
région
de
Korhogo
sont
très
actifs
dans
ce domaine
e~
on~ main~enant con-
quis
non seulement
les
marchés
de
la capitale,
mais
aussi
ceux
des
pays
limi~rophes.
Avec
la
dispari~ion
de
ces
pratiques
disparai~
l'utilisation de nombreuses
plantes
qui
tombent
dans
l'oubli
et
ne
font
plus
l'objet d'aucune
protection.


-
165 -
V I I
CONCEPTION
DU
MONDE
VEGETAL
VII-l:
GENERALITES:
Notre
propos à
ce
stade du
travail,
n'est
pas de mettre
en évidence
une
classification populaire
chez
les
WE
ni,
à
l'inverse.
de
démontrer
qu'il
ne
peut
en exister.
JI
n'est
pas
dans
notre objectif.
car
il
est
hors
de notre
por~ée,
d'en~rer
dans
de
telles
considérations,
si
sujettes à
controverses.
JI
s'agit
simplement de
reporter
les
faits
observés,
d'exposer
le
vocabulaire
ayant
t r a i t au savoir
sur
la biologie et
l'écologie
des
plantes,
de
présenter
les
noms
de
plantes
recueillies
en
essayant:
-
d'une
par~.
de
les
traduire mo~ à
mot quand
cela est
possible;
et d'autre
part de
justifier
ce~te dénomination quand
l'expli-
ca~ion a
é~é précisée ou si
elle est évidente à
donner.
Lorsque nous
avons
soumis
une
plan~e
fraiche
ou
un
échantil Ion d'herbier
à
l'attention d'un
informateur,
nous
atten-
dions
de
lui,
d'abord qu' il
reconnaisse
la
plante,
puis qu' il
la
nomme.
Pousser
davantage
l'investigation
jusqu'à demander
qu'il
l'intègre
dans
une
classification quelle qu'elle
soi~.
nous a
paru
tout à
fait
artificiel,
sans
doute
parce qu'en dehors
de nos
compétences.
Les questions
à
poser
et
les
suggestions
à
faire
pour
obtenir
de
tels
renseignements
nous
ont
semblé devoir etre
trop orientées
et
trop
précises
pour ètre
sûr
de ne
pas avoir
des
réponses
tendancieuses,
c'est-à-dire
induites
par
la formulation
mème des
interrogations.
Il
n'est
pas certain que
la connaissance
de
la
langue,
aussi
bonne
soit-elle,
puisse
permettre une
telle
communication,
une
transmission aussi
fine.
Car,
au-delà d'une
simple
question
de
langage,
il
s'agit de
révéler
un modèle de
pensée,
tout
en se
gardant bien de
suggérer
le
sien propre.
Le
vocabulaire
recueilli
décrivant
l'environnement
végéta 1
et
la
biologie des
plantes,
traduit une
expression du
peup 1e
Wt"
illustrant quelques
uns
de
ses
schémas
de
pensée et de

l 6
ses
centres d'intérêt.
VII-2:
L'ENVIRONNEMENT VEGETAL:
On
consLate
que
l'environnement
végétal
est nommé par
rapport aux
interventions
directes
ou
indirectes
des
hommes
qui
y
vivent.
lLa barre
oblique "1"
indique
l'opposition sing./plur).
Il
existe un
terme
général
désignant
une
formation
fermée,
peuplée
de
ligneux:
[kwlàJ
que
l'on
traduirait
en
français
par
"forêt" au
sens
large
C') •
-
Lorsqu'on veut
préciser
la
physionomie de
cette
forêt
et
sa
composition fioristique,
on
parle
de:
=
[kwlâ~]
c'est
la
"forêt
noire"
ou
forét
dense
qui
n'a
jamais été défrichée
(de
mémoire
d'homme).
Sa
composition
floris-
Lique
varie
d'un
point
à
un autre
du
territoire
Wé.
mais
ce
Lerme
désigne
un
Lype de
végétation
précis
pour une
zone
donn~e.
Ainsi.
lorsque
nous avons
enquéLé dans
les
environs
de
Taï.
un
paysan était en
train de
défricher
une
parcelle
de
ce
type
et
il
a
éLé
amené à
nous
montrer
les
essences
caracLérisitiques de
la
"forêt noire".
Il
a
cité notamment,
Rinorea
Spa
CViolaceaeJ,
Tar-
rietia u t i l i s
lSterculiaceae)
encore
appelé
"niangon"
par
les
forestiers.
l i a
également
montré
les
espèces
qu'il
prendrait
soin
d'épargner
pour
diverses
raisons:
Chiàlowia
sanguinea
CCaesalpiniaceae)
à
cause
de
son bois
trop dur
pour
êLre abattu
manuellement;
E..LP.tadeniastrum africanum
lMimosaceae),
le
"dabéma"
des
for est i ers,
don t
1e s
Wt
u t i 1 i sen t
1 e
b 0 i s
pou r
f ab r i que r i e s
manches
de
hache;
Coula edulis
cOlacaceae)
dont
ils
consomment
la
graine crue;
Garcinia kola
(Clusiaceae)
que
l'on
reconnaît à
son
tronc multicolore
et
dont
on
croque
les
graines:
mais
aussi
Diospyros
soubreana
(Ebenaceae)
et Dialium Spa
(Caesalpiniaceae)
dont
les
fruits
sont consommés
par
les
enfants.
= [gàlkwlâè]
est un
recrû
forestier
âgé
d'environ
cin-

-
167
....
quante
ans,
se
caractérisant
par
des arbres de
plus de
trente
centimètres de diamètre et un sous-bois
composé de
petits
arbres
et d'arbustes.
=
[l)m~i;]
est
une
jachère d'une
dizaine d'années comportant
des arbres et
propice à
une
nouvel le culture.
=
Lb Y~ J
est
1a
par celle dé f r i c h ée ,
non cu 1 t i vée.
sur
laquel le on trouve quelques arbres
utiles
mais
aussi
les
restes
calcinés des arbres
abattus ou brûlés
sur
pied.
= [glè]
est
le champ cul~ivé,
la
rizière
en
général.
VII-3:
LA BIOLOGIE DES PLANTES:
Les
différentes
formes
végétales
et
les
parties d'une
plante sont ainsi
nommées.
-
L'arbre est appelé
[tü]
-
Le
tronc
reçoit
le même nom mais
peut aussi
être
[gbàô l
quand
il
s'agit d'une
partie de
l'arbre.
La
branche
est
appelée
d'àà]
que
l'on fait
précéder detü
comme
tous
les
mots
qui
suivent
lorsqu'ils
s'appliqueront
plus
spécialement à
l'arbre.
-
La f leur
est
[v~~/v~~]
Le
fruit
lorsqu'il
est
rond est
dit:
[6ùo/6'IJ
s ' i l
est
plat,
plus allongé,
ce sera:
[kpla]
-
La
racine est
[st/s.U
-
Le noyau se dit:
[kpa]
qui
signifie aussi
"os".

-
168 -
La
graine se traduit par
[j6è/j6]
gui
désigne aussi
un
fruit
petit et ovoïde comme
le fruit
du
palmier
à
huile:
c'est
donc
davantage
une
forme
qu'une
réel le
entité biologique que
l'on
désigne par
ce
terme.
-
La peau,
lorsqu'el le est
fine
comme cel le
des
fruiLs
charnus
est appelée
[flo/fIL]
-
L'enveloppe
ligneuse d'un
fruit
comme cel le d'un fruit
sec,
est
appelée
[k~/kwi]
qui
est
le mot
désignant aussi
l'arachide.
La
tige
d'une
plante
est
dite
kpau
c'est plus
particulièrement une
tige
d'herbacée et ce
mot
traduit
aussi
le
mOL
"maïs".
Les
feuil les
sont en
général
[ijwg/ijW1]
mais
lorsqu'elles
ont une
grande
Laille,
du
type de
cel les
des
MaranLaceae ou
des
bananiers,
on
les
nomme: k~~]
-
La
liane ou
la tige
grimpante se dit: [06u/061]
L'herbe
reçoit
le
nom de [sïê/sII]
la forme
pluriel
étant
plus courammenL employée.
Un
terme collectif
désigne
les
champignons
en
général,
chaque
espèce ayant un nom
particulier
ne
reprenant
pas
ce
terme
général.
[ijW5~/Dwfl]

-
169 -
VII-4:
L'EXPRESSION
DU
SAVOIR BOTANIQUE:
"II
faut
s'attendre
à
ce
que
les
membres
d'une
communauté ne
traitent pas
de façon
homogène
l'ensemble
de
la
flore
qui
l'entoure;
s'attendre à
trouver des
systèmes et non une
systématique."
(FRIEDBERG,1968).
Cette phrase
il lustre
très
bien
la difficulté de mettre
en évidence une classification
indigène.
Par
contre,
il
est tout
à
fait
possible de définir
différents
systèmes de
références
sus-
ceptibles de
traduire et d'exprimer
ce savoir
populaire.
VII-4-1:
Premier exemple:
la classification empruntée à
l'ouvrage
de GARNIER
(1987):
Elle comporte quatre séries
séparées
en quatre,
cinq ou
six subdivisions explicatives,
précisant
les
termes
composant
les
noms de
plantes.
VII-4-1-1:
Les mots
onomatopéïques:
La consonnance du nom de
la
plante
peut
exprimer
un
caractère
morphologique,
biologique
qui
distingue
particulièrement cette plante.
[kpéûkpl~]
Byttneria
catalpifolia
a
une
consonnance
semblant traduire
le
gluant
de
la sauce que
l'on prépare avec
les
tiges
ou avec
les
graines
àe cette plante.
VII-4-1-2:
Les mots
transparents:
Ce
sont
les
noms
de
plantes dont chacun des
termes est
traduisible.
Les
exemples sont nombreux:
[crà~w~]
Tristemma albiflorum qui
signifie
littéralement:

-
] 70 -
"carpe/feuil le"
et qui
exprime ainsi
la
forme
de
poisson
des
feuil les
de
la plante.
[boô]
Platycerium sp.
qui
traduit
"hibou",
ainsi
nommée
pour
décrire
la plante "posée"
sur
les
branches
et
1 e
tronc
des
arbres,
à
la manière
de
cet oiseau.
[s~~~gw~]
Lankesteria
elegans
qui
signifie:
"araignée/sa/"graine"",
pour
exprimer
par
la
comparaison avec ce
fruit,
la
couleur
orange des
bractées
foliacées
et
par
l ' a t t r i -
bution à
l'araignée,
le
fait
que
la plante est
plus
petite que
le
porteur
réel
de
la "graine"
(le
palmier).
VII-4-1-3:
Les
mots
sans
signification:
Ces
mots
sont
les
plus
nombreux.
Ils
désignent
les
plantes
mais
ne
signifient
rien d'autre.
Certains
d'entre
eux
cependant,
peuvent
être
expliqués
si
l'Qn
recherche
leur
étymologie
précise.
l-lais
la plupart
du
temps.
le
sens demeure
obscur
et GARI'UER
(Op.cit.)
les appelle
les
"noms
vrais".
VII-4-1-4:
Les
mots
appartenant
aux
séries
ci-dessus,
mais
qui
comportent
une
distinction supplémentaire:
[d~o~w~]
est
Rhaphidophora africana;
traduit mot
à
mot
on a:
"Aframomum sceptrum/feuil le":
la
plante
a
des
feuilles
res-
semblant à
cel les de A.
sceptrum.
[kwlaZ26ëè]
Marantochloa congensis
littéralement
traduit est
"forêt/sous/piment";
c'est
une
plante que
l'on pourrait
appeler
le
"piment de
forêt"
ou
le
"piment
sauvage".

-
) 7)
-
VII-4-2:
Autre classification des noms
vernaculaires des
plantes:
On
peut
imaginer une classification capable de
repré-
senter
le savoir
botanique des Wf,
tenant compte des
propriétés
physiques,
des
utilisations
sociales ou techniques
des
plantes
désignées.
VII-4-2-1:
Les
noms
précisant
l'écologie de
la plante:
[~ml~~nl~l
Phaulopsis
falcisepala et
[~ml~~nl~]
Cercestis
afzelii,
sont des
noms dans
lesquels
le
terme [ni.1
signifie "eau"
montrant
ainsi
que ces
plan~es poussent au bord de
l'eau ou dans
les
lieux
humides.
VII-4-2-2:
Les
noms
décrivant
le
port de
la piante:
[gwlitüè]
Carapa procera et
[d'rîtüè]
Cnetis
ferruginea
sont
des
arbres
et
le mo~ ~QJ
c'est-à-dire "arbre" est
inclus
dans
leur nom.
[d'6usoè]
Rhigiocarya racemifera et
[p6~d'6u]
Piper
guineense sont des
plantes
grimpantes et
leur
nom comporte
le mot
qui
signifie
"liane"
ou "corde".
VII-4-2-3:
Les
noms
faisant
réf~rence
à
l'utilisation de
la
plante par
l'homme:
VII-4-2-3-1:
Plantes à
usage médicinal:
-
[gbàJ1m;? ï ]
Agelaea pseudobligua est un nom
qui,
traduit
et
interprété signifie "disperse
le sang":
la plante soigne en effet
les hémorragies.
[zàk~pïli]
Physedra
longipes est un nom qui
signifie "enlève
les
gales"
dénotant
l'utilisation de
la plante
d~ns
les
affec-
tions
dermatologiques.

-
172 -
VII-4-2-3-2:
Plantes servant à
fabriquer
des ustensiles:
(s~lQt]
Dasvlepis brevipedicellata es~ un nom qui signifie
"l'arbre à
pilon",
donnant ainsi
son utilisation précise.
VII-4-2-3-3:
Plantes à
usage magique:
[gèè5gwI]
Cassytha filiformis
est un
nom
qui
1 i ttéra 1ement
traduit est "amant/son/jour";
la plante,
nous
l'avons vu sert de
jeu aux
jeunes
gens.
lvoir
VI-3-4>.
VII-4-2-4;
Piantes dont
le nom comporte celui
d'une autre plante:
Ces plantes sont
généralement
employées
comme
succé-
danés des plantes dont el les portent
le nom.
rgbôe~66]
Pararistolochia flos-avis
est
le "gombo/liane" et
on
l'utilise comme
le
gombo notamment en cas
d'interdit
alimen-
~aire ou de
pénurie.
[n.1J)w~.I6Î If]
Bvrsocarpus coccineus est
le "Beilschmiedia
mannii,
du bord de
l'eau"
que
l'on consomme
souvent à
la place de
B.
manni i.
VII-4-2-5:
Les
noms
de
plantes
comportant
une
analogie
métaphorique:
C'est
une
analogie
qui
fait
souvent
référence à un
animal:
une partie de son corps,
sa couleur,
sa forme.
(stml~]
Hybanthus enneaspermus signifie
"langue de serpent"
et fait allusion à
la forme al longée et pointue des
feuil les.
-
[gè~bJ~]
",-P..=a;:..;u;;;..:..l-"I...;i;:..;n:.:..;:;i..=a=-------<:p;..:i=-n""""",n;.;:;a::..t=a
v e u ~
d ire
" cou
d e i a
man t e
religieuse"
et
décrit
ainsi
la forme
générale des
feuilles aux
pétioles ailés.
- [f5ô~rGsl1]
Turraea heterophxlla se traduit par
"herbe_ de
1a

-
173 -
t~te
de
la
vipère"
et
fait
une comparaison avec
la forme des
feuilles.
VII-5:
REMARQUES
GENERALES SUR LE SAVOIR BOTANIQUE Wé
VII-5-1:
Première
remarque:
Le mot [t.ï.\\.]
peut être escamoté dans
le nom de certains
arbres d'utilisation très courante.
[k:Jôtüè]
Ricinodendron
heudelotii
est souvent appelé simplement
[ k:J]
De même
pour
[kplètüè]
l~vingia
gabonensis,
on dira couramment
[kp 1èJ
Dans
ces cas,
on désigne
plus
spécialement
la partie comestible,
que
l'arbre
lui-même.
VII-5-2:
Deuxième
remarque:
Dans
le même ordre d'idée,
on remarque
que certaines
plantes ont un nom particulier
pour
désigner
leur
partie utile et
un nom différent
pour
la plante entière.
Ainsi,
[trù,e]
est Sterculia tragacantha
l'arbre,
alors que si
l'on parle de
la partie comestible constituée par
les
jeunes
pousses
feuillées,
on dira
[dogèï]
De m~me, [gwè~]
dés i gne
les arbres
Myrianthus
spp.
que
l'on dis-
tinguera
par
la
forme
des
feuilles,
au
niveau
de
l'espèce
botanique.
Chaque espèce aura un nom différent.
[SI lê65]
et [j~~66lë65]
désigneraient Myrianthus
serratus
et M.
1 ibericus.

-
174
-
V] ]-5-3:
Troisième remarque:
Quelques
plantes ayant un nom sans
signification connue
(ou dont
la signification s'est perdue),
ont un deuxième nom,
en
quelque sorte un surnom,
souvent exprimé par une phrase
ou
une
bribe de phrase précisant alors
l'utilisation que
l'on en fait.
C'est
le cas
de
[61~~ -
6155]
Piper
umbel latum que
l'on nomme
aussi
[b::,janWf]
ou "feui Ile du bonheur"
pour
préciser son
role
de porte-bonheur.
-
Il
en est de même
pour
[kp6ukp/~]
Byttneria catalpifolia qui
est
dit
aussi
[zàkplêj5aru]
pour
exprimer
son utilisation
comme
lrvingia
gabonensis
VII-5-4:
Quatrième
remarque:
Les
plantes
sauvages ayant
des
ressemblances
morpho-
logiques
ou
des
utilisations
comparables
avec
des
plantes
cultivées bien connues,
sont désignées
par
le
méme nom,
mais
dans
les
cas des
secondes.
celui-ci
est
précéaé de
(kwl~
pour
dire
"de
forèt".
"sauvage".
[r-;oi:.ü.è.]
est Ricinodendron heudelotii
et [kw/a
l\\~oJ
est
Telfaira occidentalis.
Les
graines de
ces deux
espèces
très
différentes
(l'une
est
un
grand
arbre et
l'autre est une
liane)
appartenant à
des
familles
botaniques
distinctes
(Euphorbiaceae
et
Cucurbitaceae>
sont
utilisées
de
la méme
façon et donnent des
sauces
oléagineuses
de
consistance voisine.

-
175 -
VII-6:
CONCLUSION:
Il
est
certainement très
possible de décrire d'autres
classifications en prenant des
systèmes
de
référence différents.
Notre
propos
était
d'ordonner
quelques
unes
des
nombreuses
connaissances
botaniques
du
peuple
Wé,
afin d'en
montrer
l'étendue et
la richesse.
L'environnement,
la biologie et
l'écologie des plantes
sont exprimés
par
les
We.
Nous avons
donc ordonné ce savoir
selon
un
schéma
de
pensée
é~ranger à
son origine;
mais
il
est bien ciair que nous
n'avons pas essayé de me~tre en évidence une taxonomie
inàigène,
c'est-à-dire d'imaginer
les
sys~èmes de
référence
propres aux Wé.

-
176 -
NOT E S
1. Ce terme pourrait aussi se traduire par ftbrousse ft dans le parler ivoirien courant: on dit souvent ft je vais
en brousse ft pour exprimer le fait d'aller en forêt, hors du village.

-
177
-
V I I
l
o
N
u
s
l
o
VIII-l:
RAPPEL DES OBJECTIFS DE LA RECHERCHE:
VllI-l-1:
Le but et
les moyens:
Nous
nous
sommes proposés,
d'entreprendre une étude du
savoir
botanique des W~.
Cette étude
passait par
le
recensement,
aussi
exhaustif
que
possible
-
dans
les
limites
de
temps
dis-
ponible
des
plantes
utiles.
Elle
passait également par
la
description des
traditions agricoles,
des
habitudes alimentaires,
des
thérapies
couran~es et de toutes
les activités
liées,
de
près
ou de
loin~
au monde végétal.
VIII-1-2:
La
justification des
moyens:
Les
enquêtes devaient permettre au peuple WË
d'exposer
sa
propre
conception des
pratiques
culturales en partlculier et
de toutes
les
pratiques
liées aux
végétaux
en
général.
Cet exposé
devait exprimer certaines
priorités en matière
de
développement
et
définir
des
"tremplins"
susceptibles
d'aider
ce peuple à
demeurer économiquement viable.
Considérées sous un autre angle,
ces enquêtes
avaient
pour
but
de
recenser
des
plantes
utiles
et
de décrire des
pratiques ancestrales dans
les
domaines
de
l'agriculture.
de
l'artisanat,
de
la médecine,
de
la transformation et de
la con-
servation
des
aliments.
Les
données
ainsi
recueillies
sont
sensées
fournir
quelques
nouvelles
bases
de
réflexion
aux
agronomes,
sociologues,
pharmacologues et autres
techniciens de
l'agroalimentaire oeuvrant dans
les
pays en développement.

178 -
VIII-2:
RESULTATS ET CONSTATS:
VIII-2-1:
L'impact des cultures
de
rente:
L'agriculture
et
les
habitudes alimentaires
sont
les
sujets
les plus
importants
quand on
parle
de
l'économie
d'une
région
essen~iel lement
forestière.
Nous
avons
décrit
les
habitudes
traditionnel les;
nous avons mentionné
les
facteurs
de
changement et
leur
influence .
. Dans
un
premier
temps,
on a
observé que
l'adjonction
des cultures
pérennes s'est opérée sereinement
-
si
l'on
excepte
les
petits
litiges
nés
de
l'appropriation de
certaines
terres
communes.
Le niveau de
vie des
paysans
en a
même été amélioré.
Le
chevauchement de
certains
calendriers
de
traitement
agricole
\\comme
ceux
du
caféier
et
du riz par
exemple),
n'a pas
eu de
conséquences désastreuses au début.
Les
hommes
se sont en quelque
sorte décrétés
responsables des cul~ures de
rente,
laissant
aux
femmes
le
soin d'entretenir
les
champs vivriers
comme
el les
l'ont
toujours
fait.
Puis.
on a
cru que
les
femmes
étaient
ré~icentes vis-à-
vis de ces nouvelles
spéculations.
Or.
il
faut
admet~re que
les
hommes
les
ont
to~alement écartées
de ces
cultures
et surtout des
profits qu'ils en tiraient.
Par
réaction sans
doute.
el les
ont
décidé
d'être
intégrées
en participant activemen~ à
la
récolte,
au tri
et au séchage
du café et du cacao.
De ce fait.
el les
ont
délaissé
quelque
peu
le
champ
pourvoyeur
de
nourriture
quotidienne et surtout
les
"jardins de cases"
dont elles
étaient
les
seules
responsables.
En dix
ou quinze ans,
ils
ont
pratique-
ment disparu
( 1 ) .
On voit maintenant des ménagères achetant
sur
les marchés.
les
condiments et
légumes de
première nécessité que
tout un chacun faisait
pousser naguère autour
de
sa case.
Il
est
vrai
que
le temps consacré aux cultures de
rente,
à
l'entretien
des plantations et au traitement des
récoltes,
était
largement
compensé par
l'argent qu'elles
rapportaient qui
permettait

d'acheter
tout
le
gombo ou
le piment nécessaires.
VIII-2-2:
La
tendance actuel le
-
Une
reconversion difficile:
Or,
qu'observe-t-on
actuellement?
Les
plantations de
caféiers et de cacaoyers
on~
vieil li
et
ne
sont
plus
aussi
productives qu'il
y a
dix ans
seulement.
En outre,
ies cours mon-
diaux
des
matières
premières sont en forte
baisse depuis quatre
ou cinq ans.
Parallèlement à
ces
facteurs
externes,
les
Wf
semblent éprouver
quelques difficultés à
changer
leurs
habi-
tudes
en cultivant un surplus de produits
vivriers
qui
trouverait
des débouchés assurés
dans
les
grands
centres
urbains du pays.
C'est
une
sorte
de
reconversion que
d'au~res popula-
tions
de C~te d'Ivoire ont,
par contre,
très
bien amorcée.
Les
Agni
de
l'ex
"boucle du cacao"
se sont mis à
produire,
à
grande
échelle,
tous
les
petits
légumes
courants
(gombos,
tomates,
aubergines,
piments);
les Dida de Divo sont parvenus à
produire
régulièrement une quantité de
riz supérieure à
leurs
propres
be-
soins
et
cette ville est devenue un des
pôles
très
important àu
commerce de cette céréale pour
tout
le pays;
les Bété produisent
et
commercialisent de
forts
tonnages de bananes
plantains appro-
visionnant ainsi
les marchés abidjanais.
VIII-2-2-1:
Une attitude paradoxale:
Non seulement
les
W&
ne
commercialisent
pas
leurs
productions,
mais
ils
semblent ne
produire plus
suffisamment de
riz pour
leur
propre consommation.
La période dite
"de
soudure"
s'allonge d'année en année;
le calendrier se décale peu à
peu
(il
se retarde).
Si
bien que
les
premières
récoltes
de
riz n'ont plus
lieu
avant
les mois
de
septembre-octobre alors
qu'il
n'était pas
rare de commencer à
le
récolter au mois de
juil let et de
pouvoir
ainsi
procéder
à
un
second
cycle
de
production.
En outre,
l'uniformisation
des
semences,
préconisée
par
les
sociétés
d'encadrement
agricole,
entraîne
la disparition progressive des

-
180 -
variétés
hâtives.
On observe également que
le
temps
de
travail
au champ a
tendance à
diminuer au profit de
loisirs,
certes
légitimes,
mais
dont
la
nécessité s'est fait
jour au contact de valeurs
totale-
ment étrangères aux
coutumes Wt
et qui
ne peuvent donc pas
être
transposées
sans une certaine adaptation.
On ne diminue pas
son
temps de travail
pour changer
de
cadre
ou
pour
pratiquer
son
passe-temps
favori;
on
cesse d'aller au champ pour
tomber
dans
l'oisiveté bien souvent.
Les
We
vont
jusqu'à employer
des
manoeuvres,
non seule-
ment pour
l'entretien et
la récolte du café et du cacao
(ce
qui
paraît
légitime)
mais,
ce qui
est plus étonnant,
pour
cultiver
le
riz.
Quand
on
connait
la place prépondérante qu'occupait cette
activi~é dans
la vie quotidienne
de
cette
population.
on
est
d'autant plus
surpris.
Car,
avec
la diminution de cette
intense
activité physique,
mobilisant une
grande partie du temps
et
de
l'énergie
des
hommes et des
femmes,
disparaissent beaucoup des
pratiques sociales
(chants,
danses,
fêtes
des
prémices,
etc.)
qui
s'y rattachaient
traditionnellement.
Simultanément,
aucune méthode culturale ne se moderni-
se,
ne
serait-ce que par une mécanisation
légère ou
l'emploi
de
produits phytosanitaires.
Au manque
de moyens
s'ajou~e une
réti-
cence encore
grande pour
mettre en pratique de
telles mé~hodes.
Dans
les
années
soixante
dix
déjà,
SCHWARTZ
(1971)
faisait
ce même constat des
difficultés d'adaptation des Ws
aux
nouvelles
données
économiques.
comparés
aux autres ethnies de
Côte d'Ivoire qui
elles,
ont su tirer
profit
d'une
période
de
transition

les
cultures
de
rente avaient de fortes
produc-
tions.
A l'époque,
il
préconisait diverses
solutions susceptibles
d'améliorer
les
rendements
en riz;
notamment,
la mécanisation,
la
sédentarisation,
l'amendement chimique et
l'irrigation des
rizi-
ères.
Depuis
lors.
maintes
tentatives
de ce
genre on~ été faites
par des organismes comme
le S.A.T.M.A.C. 1.,
sans
résultat probant
dans
la région.

-
181
-
Une anecdote montre bien une certaine réticence -
de
la
part des personnes
~gées principalement -
à
changer
des habitudes
culturales ancestrales.
Des
jeunes gens de Zéo nous
ont rapporté
en effet,
qu'ils avaient un
jour épandu un reste d'engrais
uti-
lisé d'ordinaire pour
les caféiers,
dans
le champ de
leur
grand-
mère.
La vieil le femme n'en sachant
rien,
mais ayant
trouvé son
riz "différent",
s'est empressée de
l'échanger au marché
contre
du riz "normal".
Il
Y a
comme un paradoxe dans
l'attitude du peuple Wé,
qui
paraît à
certains égards,
"suicidaire".
1 is
ressentent
la
nécessité
d'acquérir
des
biens nouveaux.
d'accéder
à
un certain
confort de vie
(notamment par
la réduction du
temps
de
travail),
mais
ils demeurent
très
peu
réceptifs aux méthodes
nouvelles qui
leur
sont suggérées.
De nos
jours.
il
ne s'agit plus
de
savoir
créer
un
équilibre
entre
les
spéculations
de
rente et
les
productions
vivrières,
mais
bien de choisir un des
systèmes et
d'y consacrer
ses
moyens
et son énergie en appliquant des méthodes nouvel les,
afin d'assurer une productivité convenable,susceptible
de
faire
vivre sa famille.
VIII-2-2-2:
Une mentalité difficile à appréhender:
Dans
la plupart des
projets de développement
régionaux,
on
parle de
la nécessité de
la "présence d'animateurs,
c'est-à-
dire de
gens dynamiques capables et
désireux
de
participer
au
développement
du village.
Ce sont des volontaires
possédant une
autorité naturelle ou acquise
(famille
de
chefs,
leader
poli-
tique,
catéchiste ou militant d'une mission,
etc . . . ).
L'animateur
doit
être
au village et,
s ' i l
en a
été
longtemps absent,
doit
pouvoir
se faire
reconnaître
comme
étant
issu
d'une
famille
locale.
( .. )
Sans être
l'encadreur
représentant d'une
technique
précise.
il
prépare psychologiquement
la venue
de
ce
dernier."
(B.P.D.A.,1963)
Selon
notre
expérience
et
notre
connaissance de
la

-
182
-
mentalité des
Wt,
il
ne semble
pas
que
cet
"animateur
idéal"
puisse avoir
d'excel lents
résultats assurés
en pays
Wf.
Les
Wt
sont
tiers
et
jaloux entre eux.
Ils
ont
très
souvent
des at-
titudes négatives:
pour qu'un tiers
ne
jouisse pas d'un avantage,
le Wt
préfèrera s'en
priver
lui-même.
Etre
fils
de
chef
ne
confère
aucune
aura
particulière,
puisque
les
chefs
restent
toujours contestables,
selon
la
tradition.
Etre
leader
politique,
c'est être
le
sujet
de nombreuses
controverses.
Quant à
l'auto-
rité
religieuse,
même
si
el le
était
très
influente et très
respectée
pendant
la
colonisation
et
les
premièrs
années
de
l'indépendance,
il
faut bien admettre qu'el le a
beaucoup
régressé
ces dernières années.
Force
est
de
constater
que
le
bon accueil
de
telles
propositions
est
davantage
lié à
la personnalité de
celui
qui
les
soumet qu'à son origine ou son
titre.
Il
nous
a
été donné
d'ob-
server
un
exemple
il lustrant cette assertion:
lorsque
le
pédo-
logue d'un cen~re de
recherche d'Abidjan a
proposé des
essais
de
nouvel ies
semences
de
riz
accompagnés
d'engrais
aàaptés
aux
différents
~ypes de
sols de
chacun,
beaucoup de
volon~aires
ont
spontanémen~ prêté
leurs
terres
pour
ces
expérimen~ations.
Alors
que,
lorsque
l'agronome du même
centre de
recherche
a
propose
d'expérimenter
des
méthodes
nouvel les.
il
s'est
heurté à
de
for~es réticences
se
traduisant par
une attitude
passive,
voire
négative,
vis-à-vis
des
suggestions et sol licitations
de
suivi
de
ses expériences
sur
le
terrain.
Nous
avons
observé parai lèlement
les attitudes de
ces
deux
chercheurs,
~otalement différentes
dans
leur approche
des
populations.
Alors
que
le premier
prenait
le
temps
de
venir
dans
chaque village
plusieurs
fois,
de plaisanter
avec
les uns
e~
les
autres,
de s'arrêter
pour
boire un peu de vin
de palme et
surtout de discuter
avec
les
principales
concernées
que sont
les
femmes,
le second s'adressait
directement et
unique-
ment
au
chef
du village
-
qui,
en pays
We,
n'est
pas
investi
d'une forte
autorité -
et commençait
son
travail
en évitant
soigneusement
les discussions
qui
n'avaient
pas
son
projet
pour
sujet.
Bien que
dans
ces cas,
il
ne s'agisse
pas d'expériences
directement
applicables
susceptibles
d'entraîner
à
court
terme

· ,
-
183 -
des
changements
dans
les
habitudes
culturales,
ces
exemples
montrent tout de même que
le contact
humain a
une
importance cer-
taine
lorsqu'il
est
question
de
faire
admettre
une
petite
innovation.
VIII-2-2-3:
Une attitude anti-commerciale:
Une autre cause de cette
inadaptation tient aussi
à
un
autre
trait
de
caractère
des
WE:
leur manque
total
de sens du
commerce.
Non seulement
il
est contraire aux
coutumes
de
tirer
profit de
la vente d'un aliment,
mais
les
quelques
personnes
qui
s'y risquent,
négligert
les
règles
de
base
les
plus élémentaires
de
tou~ commerce.
D'abord.
elles
ne s'y
impliquent pas
totale-
ment,
ni
de
façon
permanente.
Elles
vendent un produit
lors-
qu'elles
ont
un
besoin ponctuel
d'argen~,
pour
sa~isfaire une
nécessité pressante,
voire un caprice passager.
li
est
hors
de
propos
pour
elles,
de se
lancer dans
des calculs de bénéfices ou
des
prévisions de
réinvestissement
pour
ce commerce.
Lorsqu'on enquête dans
les
villages
à
la
période
de
Noèl,
quand
les
greniers sont
pleins,
la "traite"
terminée et
le
café et
le cacao bien vendus,
la nourriture abonde et
le vin
de
palme coule à
flots.
Dans
tous
les
campements où
l'on passe,
on
est
invité à
s'arrêter et on se
voit
offrir
le
vin de palme.
Par
contre,
les
enquêtes
des
mois
de
juillet
et aoGt' sont
très
difficiles:
tout se monnaye;
la nourriture est très
rare et sur-
tout
très
chère
pour
les
villageois
àont
les
réserves
sont
épuisées.
La moindre
tasse de
vin de
palme
est
vendue
à
prix
d'or.
C'est dire que
les We
vivent au
jour
le
jour et font
rare-
ment des
projets
réfléchis à
long
terme.

_
~
..7
~ 184 -
VIII-3:
PERSPECTIVES D'AVENIR:
Nous avons
cons~até un décalage.
un
retard
économique
du
peuple

comparé
à
beaucoup
d'autres
peuples
de Côte
d'Ivoire.
Nous avons essayé d'en citer quelques
causes
et
nous
avons
vu
que
leur
inadaptation aux données
actuel les
parait,
à
certains égards,
in~luctable.
VI 11-3-1:
une ébauche de solution à
court
terme:
Ces
constats d'échec ne doivent
pas nous
taire
perdre
de
vue
J'extraordinaire
richesse
potentiel le de
cette
région.
Les
recoltes
et
enquêtes
que
nous avons
réalisées
témoignent d'un
passé florissant
et
il
serait
dommage
de
"baisser
les
bras"
oevant une
situa~ion actuel le quelque peu alarmante.
Il
est
cer~ain que
l'amélioration des
rendements
de
la
riziculture et des autres
cultures
vivrières
ne se
fera
pas
brus-
quement,
mais
plutôt par un
travail
de persuasion.
de
précision
qui
se
réalisera par
pe~ites "touches" successives.
Les
grandes
démonstrations
d'experts ont
peu d'impact dans
la
région
-
comme
dans
beaucoup d'autres
d'ail leurs.
A court
terme,
il
s'agit
conc d'encourager
les
produc-
~ions vivrières.
mais aussi
les
petites
cultures
secondaires
régionales,
ceci
afin d'assurer une nourriture
suffisante et de
qualité aux
villageois,
tout au
long
de
l'année.
C'es~
d'une
volonté
politique que
dépend
l'entreprise de
tel les
campagnes de
sensibilisation.
Le mot d'ordre actuel
en
COte
d'Ivoire
est:
"Retour
des
jeunes déscolarisés à
la terre"
après
avoir
été ces
dernières
années
"Autosuffisance
alimentaire".
La
campagne
médiatique
s'accompagne
effectivement
de
quelques
dispositions
pratiques d'ordre
social
et économique destinées
à
a~tirer
les
jeunes
vers
les zones
rurales.
Mais,
il
convient d'aller
plus
loin et de
les encourager
à
produire non
seulement
du
riz,
du
manioc,
de
l'igname ou de
la banane plantain
(selon
les
régions>
en quantité suffisan~e pour
eux
et pour
les
citadins,
mais aussi

-
186 -
Des débouchés à
plus
long
terme:
La
valorisation des
produits
régionaux
passe aussi
par
l'ouverture de débouchés au niveau de
technologies
alimentaires
appropriées
au
contexte des
pays en dévelopement.
L' impor~ance
actuelle des
produits
vivriers
sur
les
marchés
d'approvision-
nement,
pourrait être considérablement accrue
si
on s'attachait à
"tropicaliser"
certains
régimes
particuliers.
Par
exemple,
les
diététiciens
des
hôpitaux
ont souvent
toutes
les
peines du
monde
à
concevoir
les
régimes
des
diabétiques
ou d'autres pa~ients
requérant une alimentation particulière.
En effet,
la
littérature
et
l'expérience acquise en ce domaine
dans
les
pays
tempérés,
donnent
toute
une
gamme
de
produits accommodés
de différentes
façons.
Mais,
l'inconvénient pour
les
pays
tropicaux est que
les
matières
premières
doivent
être
importées et
coûten~ donc fort
cher.
Au niveau des
unités
hospitalières
des
grandes villes,
on
parvient
-
à
quel
prix!
-
à
se procurer
les
denrées nécessaires
pour
parer aux urgences.
Mais.
dès
que
le malade
retourne
dans
son
milieu d'origine,
il
est de nouveau confronté à
ce problème
d'approvisionnement
de ces
produi~s
qui,
en
plus
d'è~re
très
onéreux,
sont
~out à
fai~ étrangers à
ses
goû~s et à
ses
habitu-
des alimentaires.
Un exemple similaire auquel
nous avons,
è~é
confron~és
dans
notre milieu professionnel,
est celui
de
la nourriture des
grands brûlés et blessés
graves
qui
doiven~
être
alimen~és
par
des
sondes.
Gn cannait
de nombreuses mixtures mises au point et
tes~ées avec succès dans
les
pays
tempérés.
Les Centres Hospita-
liers
Universitaires
d'Abidjan ont chargé
le Centre
Ivoirien de
Recherches
Technologiques
(où nous
travail Ions>
de concevoir
des
aliments
de
ce
type
-
c'est-à-dire suffisamment
liquides
pour
diffuser
sans
encombres dans
les
sondes et
correc~ement
équili-
brés
du
point
de
vue
diététique
à
partir
des
produits et
matières
premières
d'origine
locale.
On pourrait aussi
penser à
préparer
des
"farines"
de
sevrage pour
les
enfants,
à
base de quelques
uns de ces produits
locaux.
Non seulement
leur coût
serait ainsi
rabaissé à
la portée
1
d'un plus
grand nombre,
mais aussi
leur
goût
serait plus conforme

185 -
de
leur
montrer
la
nécessité
de
préserver
certaines plantes
utiles
peu cultivées et même
sauvages.
La conviction de
ces
jeunes et
partant,
ce Ile de
toute
la
popula~ion,
passe
par
une
démonstration
concrète
e~ une
garantie de
réel le rentabilité.
Il
faut
donc que
les
"encadreurs
agricoles"
disposent
de moyens
persuasifs.
de
variétés
perfor-
man~eSt
de données
écologiques
précises
et
aussi
de
données
socio~cul~urelles qui les rendent ap~es à faire accep~er quelques
nouveautés
et
innovations
bien appropriées.
Pour
cela,
ils on~
besoin des
résultats
de
recherches
agronomiques
d'un
nouveau
type,
réorien~èes
vers
les
produits
vivriers
de
première néces-
sité et
non
vers
les
seules
plantes
sensées
rappor~er
des
devises.
Les
nouvel les
bases
de
cette agronomie
son~
les données
ethnobotaniques
régionales,
qui
définissen~ à
la
fois
le cadre
social
et culturel
(cou~umes agraires
et
foncières
et
perception
de
l'environnement
végé~al)
et
le
cadre botanique d'une
zone
précise.
Des
recherches de
cet ordre peuvent être
répétées
atin
de couvrir
la totalité du
territoire national.
VIII-3-2:
Un complément
de solution à
moyen
terme:
Ensuite
viendra
la nécessité de
valoriser
des
proàuits
régionaux
à
l'échelon national.
voire
international.
Il
convien-
dra
donc dans
un premier
temps,
d'améliorer
leurs
conditions de
stockage et de conservation sur
le
lieu de
production d'une
part
et
dans
les
"magasins de
gros" des
vi Iles,
d'autre
part.
Ceci
permettrait d'éviter
l'immense
gaspillage qui
résulte
de
l'"en-
gorgement" des
marchés
par
certaines productions
saisonnières,
en
assurant
ainsi
un
approvisonnement
régulier
tout
au
long de
l'année.
Les
cas des
bananes
plantains et des
ignames
sont
très
représentatifs de ce
formidable
gaspillage
succédant à
des pério-
des
de
grave
pénurie.

-
187 -
aux
habitudes alimentaires
futures
des
enfants.
Le
premier
problème à
résoudre
avant
de
formuler
de
tels
aliments,
est
celui
de
connaître
le
plus
grand
nombre de
plantes
disponibles
dans
le
pays
et ensuite celui
de
déterminer
les qualités
nutritionnelles des
principaux
produits
que
l'on en-
visage d'y
inclure.
Certes
les Tables
de Composition des
Aliments
de
la F.A.O.
(1970)
sont
là.
mais elles ne sont utiles
qu'à titre
indicatif.
car
elles
restent
générales
et ne
peuvent donc pas
rendre compte
des
variations
de composition des
variétés
particu-
lières
rencontrées
dans
les différents
pays.
VIII-3-3:
Le
rôle
important de
l'ethnobotanique:
On voit
bien.
à
travers
ces
trois
séries
d'objectifs.
toute
l'importance
du
rôle des
ethnobo~anistes dont
ies
recher-
ches,
en amont de
toutes ces actions.
sont
pour~ant
fort
dé-
criées,
car
considérées
comme
"trop
fondamentales"
et
donc
dilapidant des
fonds
et des énergies
pour
des
résultats
~rès
peu
spectaculaires.
Car,
si
l'e~hnobotanique a
un rdle unanimement
reconnu
comme base de
la recherche
pharmacologique,
el le est
souvent mal
accueil lie,
voire
raillée des
milieux agronomiques
et agrotech-
nologiques des
pays
en développement:
il
suffit de
prononcer
les
mots
"plante de cueil lette"
pour
être vite
traité de nostalgique
et d'irréaliste.
Ce cloisonnement et cette
incompréhension entre
les
disciplines,
empêche une certaine dynamique scientifique qui
émanerait surement de
la réunion d'efforts
communs de
recherches
dans des
domaines
si
proches.
Peut-être
certains ethnobotanistes ont
fait
de
la des-
cription des
savoirs naturalistes
locaux,
une
fin
en
soi
sans
mettre
en
évidence
l'ouverture que de
telles
données
offraient
aux autres
sciences
plus
directement
applicables
et
donc
plus
valorisantes aux
yeux
des autorités
politiques.

-
J 88
""",
1 1
appartient
donc
à
l' ethnobotaniste
lui-même,
à
travers
des
travaux
comme celui-ci,
de
prouver
l'intérèt
de
sa
recherche
en
proposant
et
suggérant des
voies
de
recherche ou
d'action aux autres
scientifiques
et aux
"développeurs",
afin
que
la société qui
a
fait
l'objet
de
son étude puisse subsister
dans
une
relative prospérité mais aussi
dans
le
respect
de
ses
valeurs
traditionnelles.

-
189 -
NOT E S
1.
Dans les coins les plus reculés de la région,
on peut en trouver encore quelques uns. C'est dans les en-
virons de Tai,
dans un campement situé à 2h3D de marche du village de Goléako,
en pieine Wforêt noire w,
que
nous avons pu en observer un vraiment couplet.


-
J 9J
-
A
N
N
E
X
E
S


-
193 -
ANNEXE
1:
FICHES AIDE MEMOIRE DES ENQUETES DE TERRAIN
Le. PE UPl E MEN T :I,isto i,.~ d COU~Vrt1fS
L'AGRiCULTURE


-
]95 -
ANNEXE
1 1
EVOLUTION DE LA DOT (d'après SCHUARTZ,1971)
tVOLUTIOS DE LA DOT A ZIOMBLI
Nom
,
Nature de la dot
--
0 -
:
CIl
G)
>(
~
~
G)
...
>(G)iEG)
c
...
j
~
1
1 Espèces 1
Année
:=
-
G)
·C
0>
III
0- ...
Vl._
c
!:!
de
Mari
Femme
Q)
:= III
tlO
•-'1
mariage
c
...
III
~ .• !~ (en francs' Divers
~
c
t:. ..
III
Ü
~:=
:=:=I~
CFA)
!
<
'""
::s
'"
u '" 1
1
-- - - -- -- - - - - - -
,
1
1907
Kéla
Sibo
2
30
3
15
4
4
10
1911
. . 1 Gbouhé
Wian
30
2
1
3
i 5
1919 "1 Bassahon
Péhi
1
10
6
3
4
3
i
5
1925
"1 Douhé
Pouguéiwin
1
30
1
6
2
2
!
3
1930 .. Golo
Zéné
1
30
2
1
2
500
1936
Zouhan
Kpahiro
1
0 0
I l
5
2
4
3500
194()
1
·. Kéi
Dohinon
2
10
5
2
1
!
5
5 000
,
19H ·. Zion
Sibo
1
25
5
4
21000
,
1943 ·. Komahon Sigba
1
10
8
1
4
25 000
Kpa
Gniaho
i
• 1 marmite
195 1 ·.
5
12
1
1
9
21000 , 1 chaise pliante
1955 ·. Bli
Kouheinon
1
15
4
5
8
30000
1960
Balto
Doho
I:z
1
1
1
54500

0
1
1961
o. Niandé
Mlahinon
2
5
1
1
;
5
66500 ,
2 complets
1
\\ 1 drap de lit
!
1 cha~n
1962
Gahon
Gohinon
1
6j 000
·.
5
3
1
2 marmites
12 casseroles
1 gnnd boubon
1
1963 ,olouotro 1 Déhan
1
4
1
4
60000
1 cO::'ooe:-nl:e
1
1964 ..

1 Djéhinon
12
2
62000
1 corr.plet <irap
!
1
tVOLUTIO~ DE LA DOT A SIB.-\\BLI
Nom
Xature de la dot
Année
1
1
:
1
-
.
de
! Espèces !
mariage
! Grands 1
1
Mari
Femme
Pagnes
Cabris - MoutoI13 ;(en francs,
Di\\°e.rs
1 boubous 1
CFA)
1
:
!
;
1925
Koulaérou
1
1000

0
1 Gahou
36
3
1
1
1
1929
Guei-Laho
Zéba
0 0
32
3
i
2
13 000
,
1937 o. Tohou-Ba
, Pinhi
49
1
1
23 000
1945 ·. Topenamba 1 Oulano
54
6
43 000
195 1
Taha
1 Tiéhi
26
1
4
30000

0
1
1953
Bahi
i
1
2
1 32000

0
Monhon
38
6
1
1958
Glé
K1a
19
1
• °
33 000
:0 cOII:?lets
1960 ·. Baya
, Dekplihi
36
4
i
40000
1961
·. Koulaérou
62
6
1
::
1 Douho
53500
1962 ·. Sanhan
Tian
13
33 000
2 comp:ets
1963
Oula
Sibi
30
3
62000

0
1
1964
Oula
1 Guel
élect=;)pho::.e
0 0
53
I:Z
3
6
68 500
10
1965
Téché
1 Niahé
:z
39300
3 chemises

0
1966 .. Biéhi-Ba
Glé
36
1
3
60000
1967
Zaomon
:z
1 Guei
19
3
32000

0
1


-
197 -
A N N E X E
III: VARIETES DE RIZ RECENSEES PAR LE BUREAU POUR LE DEVE-
LOPPEMElf.r AGRICOLE (1963)
Village
Canton
S/Prefecture
Variete
Autres noms
Yéabé
Kallé
Danané
Deh bébé
Souplébé
Souplé
Zoh eankin
Ouzoh
Garlma
Bah kéli
Zoh
Ouzoh Samkir
Planté
Oukpan t igeuc
Beh sameuh
Bla vieuh
Boh mli
Yoh piélé
Kéha Kaba
------------- -------------~-------------------~-----------------------------
Gbonné
Toura
Man
Gouinlé
GOllanli
Ilouimili,
Fossa
Eouimini
Ilp é br a:'.h
:lpéla
Iloui Konlé,
Gouandié
Kouiéranlé
Zakpalé, Divo
Zakpolê
------------- --------------------------------------------------
KanaoplEu
Gan
Nan
ZBkpol§
Eouiérc:llé
Zekpélé
rvIaléba,
Lénab::.
Ilponh
------------- ------------- ------------------- ------------------------------
G"iJangbégouiné
Man
Lo.uikonlé
Tabouh
Tabou
Lohsou
Bassam
Deh:r:1ahabo
Le!Jaba
Gbékohbouga
-------------
Pinhou
Zarabaon
Duekoué
Doh Zahé Koul~ Doziko
Iloh Plihé
Loh plihé
Nouhon
Nouhon
Zinh Koh
Zinhkon
Ninh nohan
Ninh nohan
Goh
Gohbouo
Iloh zan
Kohzan
Si noah ban-
Banko'
gahoua

A


-
202
-
PAPETERIES (AN SON li. MONTGOLAER SA FABRIQUE EN FRANn:
C

... .- - 203 _o." tpAÂÉTERIE5CANSON&MONTGOlAER5AFABRIQUEENffiANCé j;
111- •
BIll<
1

~'..,
1

~
204 -
PAPETERIES CAN SON & MONTGCLRER S A FABRIQUE EN FRANCE
t.

,", .• '
';~1.i, "~I
-
-
2 05
-: 'PAP\\:!TERJESCANSON &MONTGOLFlER SA FABRIQUE EN FRANCE

li'
'.:"~
•••••,,

-
206 -
PAPETERIES (AN SON & MONTGOLAER SA FABRIQUE EN FRANCE
C::

~ 207 -
ANNEXE
Va
DIOSCOREACEAE·
Dioscorea
Dioscorea
Dioscorea
alata
cayenensi:l
JIlinutiflora
Cellulose
1 ,1
0,8
31,~
Extrait ethere
0,4
0,2
0,5
Glucides (par diff.)
87,9
91 ,1
53,3
Insol. formique
6,9
4,9
51 ,7
Protides (N x 6,25)
6,9
5,4
9,5
Cendres
3,7
2,5
4,8
Ca
0,14
0,16
0,22
P
0,14
0,13
0,13

... 208 ...
A N N E X E
V b: cO~œOSrrION DE QUELQUES ALIMENTS (d'aprèe BUSSON (1965))
V b
:Beil~ch~iedia mannii:
Compo~ition (cotyl~done, g p. 100 g)
Produit naturel
Produit eec
HUMidite
14,6
Cellulo~e
1 ,6
1 ,9
Extrait eth€ré
0,5
0,6
Glucides (par diff.)
73,1
85,6
InMl. forllliqu€
12,4
14,5
Protides. (N x 6,~5)
7,0
8,2
Cendres
3,2
3,7
Ca
0,22
0,26
P
0,10
0,; 2
~~ino-acideB (N = 16%)
J..rginine
8,6
Tyrol!ine
3,1
Cystine
Valine
5,6
Eistidine
2,2
Acide aspartique
9,0
Isoleucine
3,8
Acide glutamique 18,1
Leucine
6,7
Alanine
4,4
Lysine
4,2
Glycine
3,2
Néthionine
" ,8
Proline
5,0
Phénylalanine
5,7
Serine
5,5
Thréonine
2,2
Tr:rptophane

- -
209 -
V b
: Corchorus olitorius:
Composition (feuille! et boutons floraux)
EléJlentl5 minéraux (en p. 100 df' !Lé.
(Matière sèche, en g p. 100 g)
sèche)
Cellulose
9,4
Ca
1 ,84
E;trait ethere
1,8
K
2,90
Glucides (par diff.)
46,7
l':g
0,30
Inscl. formi;ue
~4,7
Na
0,03
Pro t id e s (N
6 , ~ 5)
3
P
0,57
J
1 , "
Cendres
10,9
Q!~~~:~!~~~~~~ (en p.p.m. de matière sèche)
Ag
0,2
Li
0,1
~l
155
l'':n
61
]
~o
Ko
1,;;:
] a
18
Ni
C,3
]e
0,1
Pb
1,5
]i
0,1
Rb
10,2
Co
0.1
Sn
0,7
Cr
1 , e
Sr
150
Cu
12
V
C" "L
Fe
185
Zn
3=
Ga
0,2
Amino-acides
(N = 16:/~)
------------
Arginine
5,4
Tyroeine
,3,3
Cystine
1,4
Valine
6,0
Histidine
2,0
Acide aspartique 12, :2
Iso~_eucine
4,6
Acide glutal!l.ique 10,6
Leucine
7,5
Alanine
5,5
Lysine
5,0
Glycine
4,6
Méthionine
1 ,9
Proline
5,3
Phénylalanine
4,8
Sérine
,3,9
Thréonine
3,8
Tryptophane

-
210
-
V b
: Cucumeropsi~ nannii:
2~~E~~~!~~~_~~~_~~!~~~(produit sec, en g p. 100 g)
(L'h~idite du produit naturel est donnee entre parenthèses)
(HUIr.iè. i te)
(5,8)
Cellulose
16,8
Extreit ethe:>-e
4°,3
Glucides (par diff.)
19,4
Insol. forJ~iClue
22,1
Protide~ (N x 6,25)
20,0
Cendres!'
3,5
Ca
CI,15
P
0,72
~~E~~~~
Caractères chimiques
et physiques de l'huile
?.5
Indice de refraction n D
1,4723
~ndic€ f'50de
126
Indice de soponific8tion
-:94
Insaponifiabïe (p. 100)
~~~~~~_~~~ (en p. 100 des acides gras totaux)
b.cià.e laurique
rr:yristique
pal:œ.itique
X
stea:!:'ique
î 1 ,8
oleique
"1 ~:, 4
linoleique
6/:-,9
linolenique
X
é',:,:,achiaonique
- eleostarique
Amino-acides
(r.~ = 16%)
Arginine
13,6
Tryptophane
CJTstine
"1 ,4
Tyrosine
2,2
Histidine
2,4
Valine
3,9
Isoleucine
3,9
Acide aspartiQue
8,1
Leucine
6,0
Acide gluta:e1iQue 16, ;2
Lysine
3,0
Al an i:-:.e
4,2
Methionine
1 ,0
Glycine
5,4
Threonine
3,6
Proline
3,5
Phenylalanine
5,0
Serine
4,1

-~--r'
-
21 1 -
v b_4:Irvingia gabonensi9
2~~E~~~~~~~ (amande de graines; resultats e:':prmea en p. 100 de la mat. sèche)
Cellulose
1 ,8
Extrait ethere
?i;3
Glucides (par diff.)16,0
Insol. formique
2,9
Protides (N y. 6,25)
9,2
Cendres
;,7
Ca
0,21
P
0,17
AcEes gr3.S (en p. 100 des acideo gras totau:·:)
Acide capri~ue
4,9
laurique
63,3
myristique
28,;
pal~itique
1,9
palnitoleïque
stearique
O,~
oleique
1,0
linoleique
°
A!!J.ino-acides (i'T = 1 6~;)
:l:
:;
.Argini:~e
8,5
Tyrosine
..l,.;
Cystine
3,9
Valine
5,4
Histidine
1 ,8
Acide 2spartique
10,3
Isuleucine
5,0
Adde gluta~ique
20,5
Leucine
7,4
Alanine
4,5
Lysine
4,9
Glycine
4,8
Nethionine
2,4
Proline
3,5
Phenylalanine
3,6
Serine
5~5
Threonine
3,8
Tryptophane

-
212 -
V b
:PED.LLHCEAE
Co~noEition des feuilles et des Gr2~nes (prodnit sec, en g p. 100 g)
---~-----------------------------------
Ceratotheca
Ses 2.rlU!!l
"esamum
SesemUl:l
f-esanoides
indictJE
r2.diatum
indicUl:l
(ïeuilles )
(ïeuilles)
(feuilles)
(graine;
(BUF:idi te)
(5,1 )
Cellulose
9,5
8 ~ 1
9,2
5,1
Extrait ethere
1 ,9
1,8
1,3
43,1
Glucides (par diff.)
46,3
60,4
;:: 1 ,9
Insol. formique
34,::-
4= ,3
:-8,9
12,1
Protides ( '11:
;"'5,3
...
,.
l..i~
6 , '.:'5)
.....
30,5
:-1 ,6
~4,8
8endres
17,1
13,3
7,5
5,1
Ca
1 ,81
2,39
1,47
1 ,33
P
0,?6
0,50
0, ~ 3
0,52
ALino-acides (N =Î 65~)
L::'finine
4,9
1 ~. ,9
C;y"P t ine
1 ,3
~ ,°
Eididine
2,4
1 97
2,0
2,6
Isoleucine
5,0
4,6
4,7
3,6
Leucine
0,6
7,7
8,1
6,3
LYEine
5,1
4,0
4- ,:
':.:.,7
Iljethionine
2,1
1 :<
,"
C,8
Phenyl~üanine
5,5
4,7
~., t
~hreonine
4,3
4,4
T:::-yptophane
TyrcE'ine
4,1
3,9
Valine
5,8
5,5
5,3
5,2
Acide aspartique
10,0
13,~
13,2
8,2
Acide glutanique
:2,0
12,3
Al2nine
5,8
5,1
5,5
4,3
Glycine
5,)
5,0
6,6
4,8
Proline
4,9
4,4
4,5
3,5
Serine
),8
3,8
4,3
4,5

-
213
-
A N N E X E
VI a: PLANTES ALnœNTAIP~S RECOLTEES CLASSEES EN FONCTION
DE LEUR ORGANE UT ILE
Pages
Plantes dont on conso~e les feuilles ou les
jeunes p011Eses feuillees
A,
B
PJ.antes dont on consoI!l!!1(' les 1'euillec a:rO!2é'. tique::; ~ ••••• C
Plantes dont on consomme les ti;:es ou la ::lOelle
des tig'es ••••••••.••••••••••••.•••••••••••••••••••••••. D
Plantes dont on coneomme les f!:"uits •• ct ••••••••••••••••• E, F
Plantes dont on consomme les '·raines ••••••••••••••••••• ~
E
-
-,
Plantes dont on conSODJl1e les tubercules •••••••••••••••• l

,
- A -
PLANTES DONT ON CONSOMME LES FEUILLES OU LES JEUN:i:S POUSSES FEUILLEES
Non cm1MF.nc JAl.
NOM LATIN F.T FAMIJ~I,li;
V:COLOGJE ET PJJF:NOLOGIF.
AUTRES USAGES
[ln
NOt-' .FP..ANGA IR
Acalypha ciliata
EUPHORBIACEAE
Corchorus olitorius
Plante cultivée ou subspon-
Corète potagère
tanée.
TILIACEAE
C'èst la pulpe du fruit que l'on consoa
Cucurbita pepo
CitrGuille eu peti-
Plante rampante cultivée
mc le plue souvent, mais aussi parfois,
ren
CUCURBITACEAE
les gra:fnes.
Hibiscus esculentus
Gombo
Pla.nte cultivée
On consomme surtout les fruits fraie
ou séchés.en sauce.
MALVACEAE
Hybanthus enneasper-us
VIOLACEAE
Laportea aestuans
Herbacée des lieux humides
On l'utilise comme purge PO\\tr les
URT ICACEAE
bëbés.
Leea guineensis
Arbre répandu dans les zones
tropicales humides de l'Afri-
AMPEL lDACEAE
que, de Madagascar et des
MA.scare:fgnes.
../

-
B -
PLANTES DONT ON CONSOMME LES FEUILLES OU LES JEUNES POUSSES FEUILLEES (suite)
.
NOr1 cmmEnc rAIJ
NOM LATIN PoT FAMILLE
l':COJJOGm Jô:T PHENOLOGIE
AUTRES USAGES
OU NQ}l FHANCA r8
Myrian.thus spp.
Arbres de forêts secondaires
On consomme aussi les fruits
MORACEAE
Pa~arj~tolochja
flop-avjR
Plante grimpante sauvage
C'est un suocédané du gombo (pour les
feuilles) ; si on ajoute lee tiges à la
ARISTOLOCHIACEAE
sauoe, on obtient un aliment fortifian~
pour les hommes.
Solanum americanum
Herbacée pantropicale et des
zones tempérées
SOLANACEAE
solanum anguivi
Aubergine
Herbacée cultivée ou subspon- . On consomme aussi les fruits cuits,
tanée
amers, en sauce.
SOLANACEAE......
.
. '
Solanum macro carpon
Aubergine
Herbacée cultivée
On consomme surtout les fruits ouits
SOLANACEAE
sterculia tragaoantha
Poré-Porê
Essence arborée de forêt
La sauoe ainsi confectionnée serait
.
-
ooytocique
STERCUL IACEAE
,
Petit ohaméphyte herbacé pan-
Talinum triangulare .
tropical répandu dans les ré-
'.
PORTULACACEAE
gions côtières de l'ouest
,.-
,'--
africain; parfois cultivé.
vernonia colorata
Petit arbre de ..........
\\
ASTERACEAE
_ _ _
'OrB>
.
Ij
. - ... - ...
..

- c -
PLANTES DONT ON CONSm1ME LES ]'EUILLES' AROHATIQUES
-
-----~-
NOn ConJ'Œnc IAI.
NOM LATIN F.T FAMILtF.
};COLOGIF: RT PHENOIJOGlE
AUTRE8 USAGES
OlT NOH FRANCAJR
Microglossa afzelii
Plante herbacêe spontanée
ASTERACEAE
Oc i.m.um canum
Plante herbacée cultivée
LAMIACEAE
N
0\\

-
Ji' -
PLANTES DONT ON CONSOl'U·m LES FRUl'I'S (md tp)
,...-------_..
. -
-
Hon cmu·mnc 111 1.
NOM LATIli f:T FArnIJL~
l':COLOG m Fl'l' l'HF:NOl,OG IF.
AU'l'RES USAGES
OU NON l"/{ANGA IR
-
SolanUf'- E1,ethiopicum
Aubergine
PlEmte cultivée
On consomme aussi les feuilles
SOLANACEAE
Solanum anguivi
Auhergine
PIRnte cultivée ou Bubsponta-
On consomme aussi les feuilles
née
SOLANACEAE
;1 .
",'
Solanum macrocarpon
Auùergine
Plante cultivée
On oonsomme aus~les feuilles
''-'
o
SOLANACEAE
11\\-
1,
Spondias mombin
Prunier momùin
Arbre ~e eous-bois tr~8
pro-
Le tronc est utilisé en conàtruction.
tig~ et parfois protocultiv~
LeB feuilles ou l'écorce en décoction,
ANACARD IACEAE
f30ignent le paludisme.
Les feuilles écra.sies soignent les
ophta1ht::nes.

- c: -
PI,ANT~S DONT ON COF;.;or·iT''jTi~ Y;P.8 lili fi JNTi'8
-
__._ 0_.- _____._.._~. ---._-..~- .•.-._-,..._._-------~.
NlJfl COlH'jp lJe lA J,
1
NON LATIN f;'l' FAHIJ,J,1c
1':COJ,Oli]li: Ji:'r l'IŒNOr.OGm
fl.UTRES USAGES
1
OH HOll I<"III\\NCI\\J!i
'.
_ _ e_
.. _----_......._--._-----------,
Byrsocarpus coccinea
Arbustes des repousses se-
Succédané de Beilschmiedia mannii; la
cond.aires
CONNARACEAE
~ll'l,nte
aura.it aussi dos propriétés
aphrodisiaques.
Byttneria catalpifolia
STERCULIACEAE
- '
Cola nitida
Colatier
Arbre limit~ aux for~ts
d'Afrique occidentale
STERCULIACEAE
Coula edulis
Arh~e de rou~-boi8 de for@ts
-
rl.pnspn
OIrACAC~Ali'
Cucumeropsis mannii
"Ar~'tChide blanc" ou
Herbe rampante cultivée
"p'ietache"
CUCURB rrACEAE
Garcinia kola
Arbre de forêt dense
CLUSIACEAE
, - -
---_..- ---"
trvingia gabonensis
lIanguier sauvB.ge
Grand arbre de fur~ts denses
Cn utilise l'écorce pour les soins des
hlJmjde~
IRV nm IACEAE
femmes enceintes: la femme est sensée
Rccou~er Russi facilement que le fruit 1
tombe de cet arbre. '
1
.../

- H -
l
PLANTES DONT ON CONSO~frΠLES GRAINES (suite)
..•
.
Non GONl-1EIW I.AJ,
NOM LATIN FoT FAMJLLF.
]o;COT..OGJTil FoT PHF.NOLOGll'!
AUTRES USAGES
('lU NOH FHANnA IR
Pentac~ethra macrophylla
Arbre à semelles ou
Grand arbre très répandu sur
Les femmes en font un philtre d'amour
MlMOSACEAE
O"iala
la c8te occidentale de
l'Afrique.
Ricinodendron heudelotii
I<Jho
Grand nxbre de forlt
C'est nn :i.nêUc::l.tenr d.es terrains pro-
;
pices à la riziculture
1
EUPHORB IACEAE
1 !
Telfaira occidentalis
Liane 8ubspontanêe, pérenne,
CUCURB r.rACEAE
pouvant atteind.re jusqu'à
trente mètres de long et ja.
dis cultivée
....
-~
,
Tieghemella heckelii
Makoré
Un des plus grands arbres de
C'est une essence précieuse d'~béniste-
la for~t dense ivoirienne
SAPOTACEAE
rie
-
-
.
'1

- r -
PLANT~S DONT ON CONSONME LES TUBERCULES
Non CON1ŒHC lAI.
NON LATIN F,rr FANILLF.
]'lCOIJOGm F.'l' PHElNOLOGm
AUTRES USAGES
OU NON FJlANCA 18
Coloca~ia esculenta
Taro
Plante herbacêe vivace par
son rhizome
ARACEAE
DioBcorea hirtiflora
Igname sauvage
Liane de deux à trois m~tres
de haut, quelquefois cultivée
DIOSCOREACEAE
.)
.)
Dioscorea minutiflora
Igname sauvage
Liane ligneuse subspontanée
.)
DIOSCOREACEAE
Dioscorea prahaensilis
Igname sauvage
Liane subspontanêe
DIOSCOREACEAE
,
XanthoBoma sagittifolia
Chou caraïbe
Plante herbacêe vivace pa.r
L'eau de cuisson du tubercule sert de
son rhizome
remède pour les fous.
ARACEAE

- A -
PLANTES ALIMENTAIRES CURATIVES
t---···-----·-

1
...- - - - . - .
1
Il
NON CONl-ŒRC lAI.
NOM LATIN F:T FAMILLB
J';COLOGlF. Jo~T PHENOLOGJF,
USAGES
OU NON ~FRAN(JAIS
~
.'1
Aframomum sceptrum
Herbacée à tige souterraine
Les feui~les mélangées au piment, don- Ir.~.•.·.
nent un JUS vermifuge et la mouture est I~
ZINGIBERACEAE
appliquée sur le ventre des enfants.
1
Les racines mélangées aux fruits du
palmier à huile, donnent un jus pour
les bébés.
:"'::1.
Le jus obtenu en mélangeant les tiges
souterraines,
les fruits crus du pal-
mier à huile et de la viande fraîche
est donné aux femmes en début de gros-
sesse.
Ageratum conyzoides
Petite plante à fleurs bleues
répandue da,ns toutes les zo-
sauce ou une boisson indiquées dans les i
i
J
Les racines pilées avec les graines des ~
fruits de palmier à huile, donnent une
i
ASTERACEAE
nes intertropicales du monde
4
cas de débuts de grossesses difficiles
Amphimae pterocarpoides
Arbre de forêt
On fait macérer l'écorce dans une eau
qui sert ensuite de boisso~ de bain ou
FABACEAE
pour confectionner une sauce avec les
fruits de palmier à huile. Cette prépa-
ration soignerait les lumbagos et les
maux de dos
Aspilia africana
Espèce annuelle
Les utilisations sont les mêmes que
celles de Ageratum c9nyzoides
ASTERACEAE
t"

-
223 -
A N N E X E
VI b
PLANT~S ALIMENTAIRES CUP~TIVES CLASSEES PAR ORDPx
ALPbABETIQUE DES NOMS DE ~ENP~S

- B -
PLANTES ALI1'lENTAIllES CURATIVES
,...
..
1
-·------~--1
u

- - _ . ,
-
.
Non GOJ.1IŒRG !AIl
NOM LATIN Ji~T FAlJJLI,li:
FCOLOGIF.m' PllJ4JNOLOGH.:
USAGES
nu NON FHANCAI8
--
.. _..•
.. _._. - ..
~
._ .. -
~
~
~--
-,
- - - - ~---_._..•... __._-_.- •._---_...•_.__.-.-
1
Arbre bna, branchu, très oom-
Les fruits préparés avec une sauce
Fious ·oapensis
mun da.ns toute l'Afrique tro-
"gra.ine", donnent un remède oontre
MORACEAE
pioale et jusque dans le sud
l'impuissanoe.
du continent, dans les sava-
En inhalation, ils soignemt les bébés
nes boioéee soudano-guiné
mal nourris et anémiés.
ennes.
Mallotus oppositifolius
Al.'lnmtc on petit E'rbre répan-
ConsoJlU!lé avec les "graines- de palmieJ;
n.11 (lanO tOll-tf' l' Afriqtw tro-
les feuilles donnent une sauoe indi-
EUPHORBIACEAE
picale, nnrtout en for~t den-
quée contre les maux de ventre des
~e ~emi-c1écidne.
femmes.
'
La tige sert de lien pour les filets
de pêohe.
Les graines séohées et mélangées aux
semences de riz, stimuleraient la
oroissanoe de celui-oi.
Marantoohloa oongensis
l'lante herbaoée
On confeotionne ,une sauce aveo: les
NARANTACEAE
feuilles de cette plante, des "palmis-
tes", de la via.nde et du fer (on trem
pe tme hache d'abattage). Cette prépa.-
ration soigne les pe.lpita:t10DL!l.
Paullinie. pinnata
Liane ligneuse deo régions
La tige sert de frotte-dents et soigne
Ollverten ou des formations
une maladie vén~rienne
SAPDIDACEAE
secondaires d'Afrique ou
d'Amérique tropicales.

- C -
PLANTES ALDlENTAIRES CURATIVES
1 •
-----.---- -------1'-'- -- -----..- . - - -
-----1------- -------.-
1
1
l'lOJ.1 COTlHF.RC JAL
}JOM LATIN -r.rr FM]] LTJli;
FCOI,OGlE F,lll PHF:NOLOGIF.
USAGES
OU NON F'Il.ANCA J8
-
- - - - . - . - - - - - . - / - - - - - - - _ . - - - - - - - - - - - - / - - -
~
1
Rhigio~arya racemifera
Liane constituant des ri
Les feuilles sont employées contre les
deaux de cicatrisation en
vertiges et mélangées au piment et au
MENISPERJlrACEAE
lisière de forêt
vin de palme, elles seraient aphrodi-
siaques
Lee feuilles sont pilées, malaxées
Turraea heterophylla
dans l'eau et filtrées; le filtrat
N
MELIACEAE
sert à préparer une sauce avec de la
N
0'\\
viande fraîche ou des champignons; cet·
te sauce ost indiquée contre les coli.
ques des femmes en couches.
lJes feuilles fraîches écrasées avec du
kaolin forment 1me pâte que l'on roule
en boule et que l'on dépose près du
récipient contenant l'eau de boisson;
le jeune enfant anémié ou mal nourri;
est massé le lendemain avec cette pâte
et on continuera l'opération jusqu'à
sa guérison

-
227
-
A N N E X E
VI c
PLANTES ~ŒD!CnTALES RECOLTEES CLASSEES PAR ORDRE
ALPHABETIQUE DES NONS DE GENRES

- A -
mm UOIUŒRC lA J,
NOJ>l LAT IN Ji'T FAlI] .I,LTi:
FCOLOGlF~ F~'l' PIIJt:NOLOGJF:
USAGES
ou Norl FRANCAIS
Acacia pennata
On utilise les tiges et les feuilles
pour faire des bains de vapeur et des
MIMOSACEAE
inhalations contre les maux de ventre
Aeschynomene indica
La poudre des feuilles séchées est em-
ployée pour soigner les brûlures et
FABACEAE
les plaies en général.
N
N
00
Aframomum sceptrum
VOIR
ZINGIBERACEAE
ANNEJ.E VI b
------_.
Agelaea pseudobliqua
Buisson sarmenteux
Les feuilles sont utili~ées pour so~
CONNARACEAE
gner les hémorragies internes ou ex-
ternes et les maux de tête après un
.
choc.
Ageratum conyzoides
ASTERACEAE
VOIR
.'NNEXE vI b
Alchornea cordifolia
Arbuste des terrains hUfti-
Les fruits font une boisson contre la
EUPHORB IACEAE
des des fourrés secondaires
toux des bébés;
Les feuilles mortes sont la base dlune
tisane contre la diarrhée;
La moelle des tiges soigne aussi la
toux

- B -
I.'~·
-
- - - .. ~---_._-~-------------
--+-----------.-.
Non aOlllŒRC lAL
NOM LATIB ET FAHILLF.
P'COl,OGlF. l':rr PIŒNOLOGi}i
USAGES
OU NON FRANCAIS
ri
(
--·4-----------_·----·+---- .-.._-_..__
- -------···--·····---1
1
Liane à tiges sucou1entes
Les racines servent à faire un massage
oontre les rhumatismes
himas pterocarpoides
VO IR Al:ŒEXE VI b
FABACEAE
Grand arbre des forêts de
L'éooroe sert à faire une boisson ou
moyenne et basse Oate
un bain oontre les maux de ventre.
d'Ivoire.
Elle servait aussi dé tissu d'habi11e~
ment •
. .' Aspi1ia afrioana
~.......~.
VO IR ANNEXE VI b
ASTERACEAE
il 'rlt! ~~d~~B" pi10sa
Plante rudl!ra1e, annue11e"
Feuilles et tiges donnent un massage
pantropica1e
contre les maux de tête ou de reins. i
On note aussi une utilisation médico-
magique contre les enfants morts-nés.
,,,;$ :Bridelia miorantha
Arbuste ou petit arbre des
L'éooroe est utilisée en bain oont?e.
galeries forestières et des
le paludisme des femmes enoeintes
rU.:r~ EUPHORBIACEAE
formations seoondaires
fi ....·.· . .
\\ ~Q(4C1erodendron umbe11atum
. Les feuilles servent à 1!IC)igner les
~
plaies.
VERBENAOEAE

- c -
r
_._--_._- - "-.-'--"------ ...__.'._--
_. ----.-~._---_._----_.
__._----------
l'lOI1 eOIH·lE:llC lAL
NOH LATIN F:'l' FAfJJIJLli:
FGOJJOGlE P.'l' l'JJJ<:NOLOGU:
USAG1'~S
ou Not1 l"HANCA JS
-
-------------- .-~ ~ _ .. '-_... _..----_._----_._---- ._.----_...• "---_ .. ----_._._-, _o.
cnetis ferruginea
Arbuste très répandu dans
La tige mâchée sert à Boigner les mor-
les zones dégradées
sures de serpent et de frotte-dents;
CONNARACEAE
Avec les tiges feuillées, on fait aus-
si des inhalations qui soignent les
mau..'<: de ventre
Combretum smeathmannii
Liane ou buisson lianescent
Les feuilles sont utilisées pour les
soins des yeux ou en bains calmants
COMBRETACEAE
pour les bébés.
Costus dubins
La tige sert à faire des baiDs ou une
boisson contre le paludisme, les maux
ZING IBERACEAE
reins et la toux •
._-
Cyathula prostrata
Les sommités fleuries servent à soi-
gner un enfant qui a la respiration
AMARANTHACEAE
haletante
CyclosoruB dentatus
Fougère épiphyte des troncs
Les frondes servent à confectionner
de palmiers
un emplâtre soulageant les enflures
THELYPTERlDACEAE
dues aux piquants;
Les frondes séchées et mélangêes au
vin de palme, donnent une boisson
aphrodisiaque
Deinbollia pinnata
Petit arbre assez frequent
Les feuilles donnent un massage pour
en basse Côte d'Ivoire
SAPINDACEAE
le dos

- c -
_._----- _.___.____6_-
.-
NOH COJU'ŒRC lAL
NOM LATIN };T FAlJJLLfo:
F.COLOGlE Wl' PH1'~NOJ,OGI;r.
USAGES
OU NOH FRANCAIS
-
----- ,._-_..
-_.
neemoœium velutinum
Sous-arbrisseau pantropical,
Les feuilles sont utilisées en inha-
FABACEAE
très pubescent
tion et la tige est un frotte-dents
Dissotis rotundlfolia.
Plante ll'Tbacée rampante, pa-
La plante entière soigne la conjonc-
MELA6TOMACEAE
raisant vivace, répandue en
tivite ou, associée au sel, elle gué-
Afrique tropicale
rit l'ictère
t
...~j.•.
t DorsteniB. smythii
Les feuilles preparêes dans un réci-
pient de terre et bouillies, sont
EUPHORB IACEAE
données en boisson ou en bain aux
~.
bébés.
'1
'!:
Pi16es avec la terre d'un nid de guêp~
J
elles forment une pâte pour le massa-
ge de la peau •
.
Drypetee sp.
Les bourgeons servent en inhalation
pour les enfants;
EUPHORB lACEAE
Le bois souple et résistant sert à
confectionnner des pièges pour la
chasse
,
Erigeron floribundus
La plante entière soigne les maux de
tête et de reins en massl'l.ge;
A8TERACEAE
Les feuilles soignent les yeux
Euadenia trifoliolata
Arbuste répandu de la Côte
On utilise les feuilles en inhalatio~
d'Ivoire au Cameroun
CAPPARrDACF,AF,
oontre les vertiges
~\\
..~:i:.
- - - - - - - - - - -
....,..'.,4"'"~·""'l'''''':"',
; \\ @ w . t X e x f U \\ P i ! 4 "

- ]) -
,.....
_.
- - - - - . " . - - - - - - . - - - - - - - - -..- - - t - - -
:
~
NUll COmU;JUO IAL
NOt! LATIN ~T FAlnL.Llï;
J~OOLOGlE F:'l' PIŒNOLOGH:
USAGES
OU NON FIlANCAlS
-
--
.... ------- .__.__ .-
Euphorbia hirta
Espèce annuelle
La plante entière sert de purge ver-
rni.fuge ou dans les cas d'amibiases;
EUPHORB IACEAE
Les boutons floraux seraient
aphro-
disiaques
Ficus capensis
"
YOm ANlillXE: Vl b
'"
MORACEAE
J,)
'"
Ficus exaeperata
Arbuste commun dans toutes
1,.<1, "'acin~ est déterrée et calcinée; le
les formations secondaires
charbon obtenu est réduit en poudre
MORACEAE
~e cate d'Ivoire
que l'on avale directement pour le
soin de la toux:
.
Gouania longipetala
Les feuilles servent à soigner les
.
brûlures et les maux d'yeux
RRAMNACEAE
.
Griffonia simplicifolia
Petit arbuste abondant dans
Les feuilles servent de massage pour
les repousses secondaires
le dos mais aussi d'anti-poison
CAESALPINIACEAE
Harrisonia occidentalis
Petit arbuste épineux des
La poudre des tiges séchées sert à
zones de lumière: fourré
calmer les maux de gorge
S IMAROUBACEAE
littoral, zones préforestiè-
res

- E -
. . _ _
0 _ _ _ _ _ _ _ _
_......_. _ ....._._ .__ ._.____ 0_.- .__.
_
~
-- -------_.-_... ..
.. _- --_._---- ----
_-~_.~
:
mm commue IAL
NOM LATlE Ji;'r FAllJ1JLli:
"'COl/OGlF. P.'I' l'JJJi:NOLOGJfo:
USAGES
ou Nor" FJù\\NCA m
-
----_ _-_
..
.. "--_.- -- ._-----.-_.__ . - ....--...._.. _...---- .. _-_._-.- ._-_._-_...•.._-_.,...- ---_.. -----_.__.- ....---_.-
Harungana madagascrien~iB
Arbuste très répandu en
L'écorce des contreforts du
tronc,
Afrique, à Nada.gascar et aux
HYPERICACEAE
en bain de vapeur, bain ou boisson,
.Hascareignes; i l affectionne
Boigne le paludisme
les zones dégradées qu'il
repeuple
'Î!
:~t
Irvingia gabonensis
~ .
VOIR ANlJBJ(E~ VI f1, IlHef' C;
'~)
mVlNGIACEAE
i:,'
r'"
i
Laportea aestuans
~
VO nt .iÎ.lùfE:XE Vl a pa·f: e A
f
j?
URT ICACEAE
MallotuB oppositifolius
VO IR ANNEXE VI b
EUPHORB IACEAE
Manniophyton fulvum
.
La tige découpée en petits morceaux
mis à bouillir dans un récipient de
EUPHORBIACEAE
terre, donne un bain de vapeurs, un
bain ou une boisson contre le palu-
disme;
Cette mÊme préparation sert à soi-
gner les maux de ventre •
. .
Marantochloa congensis
VO 11l ANNE:XE VI b
NARANTAr.EAE
l
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NOIl COf-mERC lAl,
NOM LATIN F:T FAlJJLl,F:
FCOl,OGJF; E'l' PlJf~NOLOGm
USAGES
ou 1'101-1 FIlA NCA lB
--1
-
- - - - - - - - . . - .
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- - - - - - - . -
- . -
o .
- - -
-
. . - - . - -
- - -
- - - - . -
Mareya.micrantha
Arbuste ou petit arbre de fo
Les feuilles sont utilisées pour les
EUPHORBIACEAE
rêt.
soins des furoncles
Mitra~~a ciliata
Bahia
Arbre des lieux humides
L'écorce des genoux des racines soj-
RUBIACEAE
gne le paludisme; elle serait égalemen
fortifiante et utilisée contre les
maux de reins.
"J
Mueanga cecropioides
Pa.rasolier
r~8sence de pleine lumière,
L'écorce soigne le mal de dos;
MORACEAE
abondant par place et exis-
Les racines sont galactogènes;
tant dans toute l'Afrique
Le tronc sert de pilier en constructior
tropicale
et l'on en fait un instrument de muei-
.
que;
Le bois sec sert à la cuisson de la po-
terie.
Myrianthus spp.
VJIR ANNE~E VI a page TI
}1ORAC~A~
.
Napoleonaea 1eonensis
VOIR f,.NlilE}~:C VI a page E
NAPOLEONAEACEAE
Newbouldia laevis
A....h,,~+.r'! t')1' TIpt.:î t. .q.....h ....", non+'
L' écoT'ce E1I'1T't ne purge;
l'aire est très vasie; on le
Contre la diarrhée, on fait boire aux
BIGNONIACF.AF,
retrouve aussi bien dans lee
enfanta le jus de l'écorce pilée
savanes préforestières que
\\
daneles formations secondai-
res des forêts semi-déciduee
,.
-----------------------..

- G -
...
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-
J'1(I11 COmmnCJAL
NOM LAT1N F;T FAlJJl,L1i:
FCOJ.OG1E F.'ll PIŒNOLOGlE
USAGES
OU NOH l"RÂNGA )f3
-
---_
__
.. __.
-'--'--'-- - .-_._.-
.
.--- .
---- ._.-------_._---
~----.-.
._. -,----- --~._-
Ocimum Bratiesimum
Planto herbac~e sous-ligneuse
Les feuillee amèree servent pour les
introduite et cultivée.
soine des bébée;
LAMIACEAE
Lee gr~i~ee pilées avec celles de
Ricinodendron heudelotii et du piment
eont recommandêes aux femmes enceintes
'.
Palieota hirsuta
Plante très commune dans
Les tiGes jeunes àonnent une boisson
tous les sous-bois de for~t
qui soigne le paludisme et une maladie
COM1'lELINACEAE
dense de Côte d'Ivoire
vénérienne
Parquetina nigriscens
Liane à latex abondant
Les feuilles donnent un massage pour
les côtes; elles servent aussi de pur
PERIPLOCACEAE
ge dans les cas de coliques
Enfin, c'est un poison
.
~Qssiflora foetida
Liane rudérale
La plante entière soigne les maux de
ventre et le paludisme
PASSIFLORACEAE
Paullinia pinnata
VOIR LNNl:XE VI b
SAP INDACEAE
Phaulopsis falcisepala
Lee feujl1AB et leA tj9~B sont ut5lj -
sées en massage pour. les jambes et
ACANTFACF.AE
les bras.
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HOP GOl1JmnC lA. l,
NOM LAT1N FlT FAlIJJJt,Jôl
FGOJ,UGIF: 1;;'1' J'm~NOLOGJ[i~
USAGES
OU NOll F'nANCA J~
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- . _ ... -._-_.. _---,-, ...._._--_..__._ .._.. _-- _.....-_.- _._-
~.
Rauvol~ia vomitoria
Arbus'~e ou petit arbre tràD
L'écorce des racines sert à soigner
abondant en Afrique de l'ou-
une maladie vénérienne et on la donne
APOCYNACEAE
est et jusqu'en Egypte et
aussi à un enfant dont la fontanelle
au Congo
ne se referme pas.
Rhaphidophora africana
Les feuilles servent à soi[;ner une
ml''l.1adie vénérienne
"
ARACEAE
..
N
. -_._._., '.- --'~-----'--_.
w
......
Rhiciooarya racemifera
..,.;,.'....:
VClJU ANNK;'~l~ VI b
c
rt
l'!F.:H18PEID-IA CEAE
1
:
,
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Spondias mombin
.. ,
'1
VOIR AlUJEX,F; VI a pate F
.,J
ANACARJ> IAOEAE
Sterculia tra~acantha
VO IR ANI'ŒX:Fl Vl ft pFlë e 13
STEROULIAOEAE
Tapinanthuo sessilifolius
Pla.nte hémi-parasite des ar-
Le_ feuilleB servent à faire une purge
bren
LORANTHACEAE
d9S
lieux ouverts
soignant les maux de dos consécutifs
Fl.UX
couches; elles servent ausa pour
masser les courbatures
Terminalia ivorensis
Framiré
Arbre de~ forêts denses hu-
~16corce en boisson ou en bRin, soitme
mides primaires semperviren-
la fièvre jaune et le paludisme
STERCULIACEAE
\\
tes ou semi-décidues; i.l abor
de Russi dRns los formations
seoondaires

L __
-
1_ _-
-'-__

-
241
-
A N N E X E
V I I
CONTE
Il
était une fois,
un
jeune homme appelé
OULAI,
fil s
d'un
valeureux chef
de village.
OULAI
était en ~ge de se marier
et
il
décida un
jour d'aller chercher sa femme dans un pays
d'où
personne n'était
jamais revenu:
le pays des morts!
1 1
partit
un matin malgré l'opposition des
siens.
1 1
marcha des
jours et des
jours.
Un
jour,
il
trouva sur son chemin,
une pauvre vieille
qui
souffrait
d'une
plaie
récalcitrante
à
la cheville.
Elle
demanda à
OULAI
l'objet de son voyage:
"
-
Je m'en vais au pays des
morts
pour
chercher
une
épouse,
répond i t
OULA 1 .
Mais
c'est
un voyage
très périlleux mon enfant.
Je pourrais
toutefois
t'aider à
condition
que
tu
acceptes
de
soigner
ma
plaie,
lui
dit
la viei Ile."
Ce
que OULAI
f i t
sans hésiter.
Il
parvint à
la, guérir
avec du sel
fabriqué avec
les cendres de cette
plante
que
l'on
appel le
[gbùlùà]
(1
) •
En guise de
récompense,
la vieille
femme
lui
confia ceci:
"
-
Il
y a
là-bas,
au pays des morts,
un homme très cruel
et très
puissant nommé TIHIZO.
Cet
homme
a
huit
filles
toutes
très
belles.
Lorsqu'il
te
proposera
de
choisir
l'une d'elles,
tu
prendras celle qui
porte deux anneaux d'or au doigt."
OULAI
parti
et trouva non
loin du
village
des
morts,
les huit filles
de TIHIZO qui
se baignaient dans
la rivière.
Par
un heureux hasard,
la fille aux anneaux d'or
l'aperçut
la premi-
ère
et fut
très
impressionnée par
sa beauté.
Elle accourut pour
lui demander
l'objet de sa visite.
Sitôt
informée,
elle eut de
la
compassion pour ce beau
jeune homme qui
risquait sans
nul
doute
d'être
la
prochaine
victime de TIHIZO.
Déjà amoureuse de
lui,
elle décida de
l'aider.
Elle
lui
montra ses anneaux d'or qui
la

-
242
-
différenciaient de
ses
soeurs,
car
el les
se
ressemblaient
toutes
exactement.
Elle
lui
demanda en outre de
la choisir,
le
moment
venu.
OULAI
se
rendit au village de TIHIZO en compagnie des
huit
jeunes filles.
Elles
le conduisirent à
la case de
leur
père
qui
lui
lança,
sans
même
le saluer:
"
Que viens-tu chercher
dans
ce
pays,
petit
imprudent?
Je
suis
venu demander
une
de
tes
filles
en mariage,
répondit
OULAl."
TIHIZO avait
l'habitude de
faire
subir
des épreuves
in-
surmontables à
tous
les
prétendants
impruàents
de
ses
filles.
Ceux-ci
échouaient
régulièrement
et TIHIZO
les
tuait alors
pour
se nourrir
de
leur
chair
et
leur
crâne
lui
servait
de
gobelet
pour
boire.
Cette
fois,
il
voulut
donner
une
chance de vivre
à
OULAl,
qu'il
trouvait bien
jeune.
II
lui
proposa d'abandonner
son
u~opique projet et de rentrer
chez
lui.
OULAI
refusa et
insista.
Devant
tant
d'obstination.
TIHIZO
f i t
aligner
ses
ril les
et
demanda
à
OULAl
d'en choisir
une.
Celui-ci
passa et
repassa devant
sans
pouvoir
reconnaître
la
fil le
aux
anneaux
d'or.
A son troisième passage,
celle-ci
f i t
miroiter
ses
bagues
àevant OULAl
qui
la
reconnut
aussitôt:
H
-
C'est celle-ci
que
je choisis,
dit-il
au père,
en prenant
la
main de
la
jeune fil le.
-
Pas
question.
celle-ci
ne
se marie
pas!
Choisis
en une autre!
cria TIHIZO."
En effet,
cette f i l l e
était
la seule
à
connaître
le
secret
de
son père et c'est elle qui
détenait
sa puissance;
son
départ aurait
causé
la
ruine
de TIHIZO.
"
-
C'est el le que
j'aime,
dit
OULAl."
Assuré que OULAl
ne
surmonterait
pas
l'épreuve
qu'il
allait
lui
imposer
en gage,
TIHIZO ne discuta pas
plus
longtemps.

-
243 -
Il
remit à
OULAI
des
machettes et
s'adressa à
lui
en ces
termes:
tt
Si
tu
tiens
à
partir
ct' ici
vivant avec ma
fille,
jeune
effront.é.
tu
devras me faire
un champ de
riz
aujourd'hui
même.
Arranges-toi
pour
récolter
ce
riz,
petit
imprudent
et
me
l'apporter
ici,
au
village.
avant
1e
coucher
du
solei 1. tt
OULA l ,
quelque
peu décontenancé,
prit
le
chemin
du
campement
en
se demandant.
comment
se
tirer
d'afiaire.
La
f i l l e
aux anneaux
d'or,
ayant.
profité d'un moment
d'inattention de
son
père.
vint.
rejoindre
OULAI
sur
la
rout.e
et.
lui
dit:
"
Ecoute-moi,
je
m'appel le
KPISSI.
Ce
nom a
une
puissance
magique.
C'est ce
pouvoir
que
mon père
utilise
pour
accomplir
tous
les
exploits
qui
le
font
craindre à
ce point.
1 i
te
suffira
de dire à
chacune
des
ét.apes
de
ton
t r a Vê. i l :
"kPiSSI,
110N
ENFANT",
pour
que
la tâche
soit exécutée en un
clin d'oeil."
La
i i l l e
rentra au
village
et
OULAI
se dirigea vers
la
parcel le à
cultiver,
quelque
peu septique.
Arrivé sur
les
lieux
du
travail.
il
posa ses machettes
et
dit:
"kPISSi,
t-ION ENFANT.
que cette parcelle
soit défrichée!"
et à
l'instant
même.
environ
dix
hectares
de
forêt.
iurent. nettoyés.
Tout
joyeux.
OULA 1 •
qui
n'en croyait
pas
ses
yeux,
courut
au
village
avertir
TIHIZO.
Celui-ci,
désagréablement
surpris,
lui
dit:
"
-
Veux-tu ma mort,
penses-tu
pouvoir
partir
avec ma
fille?
Com-
ment
t ' y es-tu
pris
pour
réussir
ce
prodige?
J'ai
tout
simplement
utilisé
la
technique
que mon
père m'a
enseignée,
mentit OULAI."
TIHIZO
lui
remit
alors
des
haches
et
1u i
ordonna
d'abattre
les
arbres de
la parcel le.
"
-
kPISSI,
t-ION ENFANT,
que
tous
ces arbres
tombent,
commanda
OULAI
une
fois
rendu au champ,
et
qu'ils
soient débités
en menus
morceaux!"
Aussitôt
dit.
aussitôt
fait.
De
la
même
façon,
i 1
f i t
sécher
les
arbres
et
f i t
brûler
le champ;
il
regagna ensuite
le
vi lIage.
TIHIZO,
de
plus
en
plus
furieux
et désemparé remit à
OULAI
vingt
sacs
de
riz à
transporter
au
champ
et
à
semer,
cette
rois-ci
sous
sa

-
244 -
survei Ila.nc8.
"
Ceci
n'a pas
été prévu au départ.
Tu
veux
ton
riz,
alors
laisse-moi
travailler
tranquillement,
rétorqua
vivement OULAI
qui
craignait d'être
découvert."
TIHIZû
se
retira dans
sa maison
et
KPISSI
demanda
à
OULAI
de
se
dépêcher
car
il
ne
restait que
peu
de
temps.
Grâce
à
la
formule
magique,
ûULAI
réussit à
transporter
t.out
le
riz
au
champ,
à
le
semer,
à
le
faire
lever;
à
le
désherber.
à
le
faire
grandir.
fleurir,
fructifier
et
mûrir,
à
le
récolter
et
tout
ceci
en
J'espace
de
quelques
minutes.
Il
vint
ensuite dire
à
TIHIZû que
tout était
terminé.
"
-
Ce n'est
pas
tout!
gronda celUi-ci,
je veux
mon
riz
ici
au
village.
ent.ièrement mis
en
sacs."
Il
remit
les
sacs
à
OULAI
qu'il
accompagna
jusqu'au
champ,
curieux
qu'il
était. de voir
comment
le
jeune
homme
s'y
prenait.
pour
accomplir
de
si
lourdes
t.âches
en
si
peu
de
t.emps.
Mais
OULAI
craignant
que
le
vieux
méchant.
ne
dévoile
son
secret,
parvint.
à
le
convaincre
de
retourner
au village
sous
peine
de
se
rendre
responsable
de
son échec et.
de
devoir
en
payer
les
frais
par
la pert.e
de
ses
vingt.
sacs
de
semence.
Avant.
que
TIHIZO
ne
rejoigne
sa maison,
les
sacs
de
riz
pleins
l'y attendaient,
déjà entreposés
dans
le
grenier.
Abattu,
TIHIZO
fut
obligé
de
reconnaître
la bravoure
de
OULAI.
mais
refusa
catégoriquement
de
le
laisser
partir
avec
sa
fil le
KPISSI.
li
lui
proposa à
la
place une autre
de
ses
f i l l e s .
OULAI
refusa.
"
-
Bon,
comme
il
est
tard,
dit TIHIZD,
passe
donc
la nuit
dans
ma
maison
et
demain
je
te
laisserai
partir
avec
ia
femme
de
ton
choix.
OULAI
accepta
la proposition.
Quelques
heures après
le
coucher.
TIHIZO
qui
avait
décidé d'éliminer
OULAI
pendant
son
sommeil,
vint
dans
sa chambre
et
constata
qu'il
n'était
pas
encore endormi.
l i s e
retira.

- -
245 -
KPlSSI
qui avait compris
le manège de
son
père,
vint
prévenir
DULAI
et
lui
demander
de s'enfuir
pour échapper à
la méchanceté
du vieux.
El le
proposa à
DULAI
de
prendre
le
petit cheval
volant
de
TIHIZD
mais
DULAI
trouva ce cheval
trop petit
pour
prendre
deux
personnes et
insista pour
s'enfuir
sur
les
grands
chevaux de
TIHIZO.
Plus
tard
dans
la nuit,
lorsque
TIHIZO s'aperçut de
la
fuite
de
OULAI,
il
prit sa femme
en croupe de
son cheval
volant
et
tous
deux
se mirent à
poursuivre
les
fugitifs.
Alors
qu'ils
ten~aient de
dégager
un de
leurs
chevaux
qui
s ' é t a i t
enlisé en chemin.
KPISSI
reconnut
le sifflement du
cheval
volant
de
son père arrivant
droit
sur
eux,
à
vive allure.
El le
conseil la à
OULA!
de
se cacher
dans
la
forê~ e~ elle trans-
forma
le
cheval
enlisé
en
chien
de
garde.
El le-même
pri~
l'apparence d'un
bébé pleurant au
bord de
la
route.
Lorsque
TIHIZO
et
sa
femme
furent
à
son
niveau,
l'instinc~ maternel
permi~ à
la
femme
de
reconnaître
sa
fil le.
Elle
l'appela par
son nom,
mais
OULAI
caché un
peu plus
loin et
comprenant
le danger.
leur adressa ces
paroies:
"
-
Cette enfant n'est
pas
votre
fi Ile,
mais
la mie n ne;
j ,e
cou p e
des
feuil les
pour mes
emballages avan~ de
venir
la prendre."
TIHIZD
et
sa
femme,
quelque
peu décontenancés mais
persuadés
de s'être
trompés,
continuèrent
leur
chemin.
DULAI
et KPISSI
ayant
repris
son
apparence
normale.
réussirent
à
dégager
le cheval
et
prirent un autre chemin pour
rejoindre
le
village
de OULAI.
N'ayant
pas
rejoint
les
fuyards,
TIHIZO
et
son
épouse
revinrent
sur
leurs
pas
pour
emprunter
l'autre
itinéraire menant au vi liage.
Comme
leur
cheval
était
plus
rapide,.
ils
rattrapèrent
les
jeunes
gens,
juste au moment

ceux-ci
s'apprêtaient à
entrer
dans
le
territoire des
vivants.
«
Arrête-toi
ma
fil le,
je
suis
venue
te chercher
pour
te
ramener
chez nous!
lança
la mère
désespérée.
-
Mère,
répliqua KPISSI,
tu as
été,
toi
aussi
enlevée par
mon

-
246 -
père;
tu as
guitté ta
mère et
ton père
pour
vivre avec
lui.
A mon
tour.
j ' a i
choisi
de
partir
avec
celui
que
j'aime,
ne m'en
empêche
pas!"
Impuissan'ts.
TIHIZO et
sa
femme
laissèrent
partir
leur
fil le avec OULA1.
A l'orée
du
village.
KPISSJ
demanda à
OULAI
d'aller
le
premier au
vi liage,
lui
promettant de
le
rejoindre ensuite.
OULAI
partit.
Lorsque
son
père
l'aperçut,
il
fut
ivre de
joie.
Il
in-
vita
toutes
les
personnalités
du
pays,
toutes
les
jeunes
femmes,
toutes
les
danseurs
et dit:
"
-
Mon fils
que
voici
était mort
(tous
ceux
qui
partaient
chez
TIHIZO,
n'en revenaient
jamais)
et
il
est
revenu à
la vie.
Fêtons
et
dansons
en
son honneur!."
AussitOt.
la
fête
commença.
Toutes
les
jeunes
filles
luttaient
pour
s'approprier
OULAI.
Dans
l'euphorie de cet accueil
enthousiaste,
OULAI
oublia presque
sa
femme.
Alors
que
tous
les
invités
étaient
en
place à
table,
KPlSSI
arriva si
bel le et
si
élégamment
habillée.
que
OULAI
ne
la
reconnut
pas
tout
de suite.
Tous
les
regards
se
portèrent
sur
el le.
El le
traversa
la foule
et
vint
s'asseoir
à
cOté
de
OULAI
et
lui
montra ses anneaux.
AussitOt,
celui-ci
la
reconnut
et
poussa un
grand
cri
de
joie:
"
-
KPISSI
MA FEMME!".
Ce cri
f i t
disparaître
tous
les
hommes
qui
étaient
autour
d'eux.
Restés
seuls,
OULAI
et KPISSI
vécurent
un amour
sans
pareil
et
prospérèrent.
Ceci
est
la fin
du conte.
Que
celui
qui
1e
1 i t
ou
l'écoute en découvre
les
nombreuses
moralités.
1.
fennisetua purpureua

-
247
A N N E X E
v
1
1
PLANTES CITEES DANS LE TEXTE
Acacia penna ta
(L.)
Wil Id
Acalypha ciliata Forsk
Adenia
lobata
(Jacq.)
Engl.
Aeschynomene
indica Burm.
Aframomum sceptrum K.
Schum.
Agelaea pseudobligua Schellen.
Ageratum conyzoides L.
Albizzia zygia Mac.
Br.
Alchornea cordifolia Muell.
Aistonia congensis Engl.
Ampelocissus
leonensis
(Baker)
Planch.
AmF'h imas pterocar po ides Harms
An~. n as corn a sus
( L.)
f"1 e r r .
Ancistrophyllum secundiflorum (P.
Beauv.)
Wendl.
Antiaris africana Engl.
Jahrb.
Arachis
hypogaea Forsk
Aspilia africana
(Pers.)
C.D.
Adams
Balanites wilsoniana Darve & Sprague
Baphia nitida Lodd;
Beilschmiedia mannii
Benth.
& Hook.
Bidens pilosa L.
Bixa orellana L.
Blighia sapida Koenig
Bridelia micrantha Baill.
Byrsocarpus coccineus Schum.
& Thann.
Byttneria catalpifolia Wall.
Caesalpinia bonduc
(L.)
Roxb.
Capsicum annuum L.
Capsicum frutescens L.
Calamus sp.
Carapa procera D.C.
Cardiospermum grandiflorum Swartz
Carica papaya L.
Carpolobia
lutea G.
Don
Cassytha filiformis L.
Ceratotheca sesamoides Endl.
Cercestis afzelii
Schott
Chassalia kolly
(Schumach.)
Hepper
Chidlowia sanguinea Hoyle
Chlorophora excelsa Benth.
Christiana africana D.C.
Citrus aurantifolia
(Christm.)
Swingle
Citrus
grandis
(L.)
Osbeck
Citrus
reticulata Blanco
Citrus sinensis
(L.)
Osbeck
Clerodendron umbellatum Pair.
Cnetis ferruginea D.C.
Cocos nucifera L.

-
248 -
Coia caricaefolia
lG.Don)K.
Schum.
Cola nitida Schott & Endl.
Colocasia esculenta Schott
Combretum racemosum P.
Beauv.
Combretum smeathmannii
G.Don
Corchorus olitorius L.
Cordia platythvrsa A.
Chev.
Cos tus dubins
K.
Schum.
Coula edulis Baill.
Cucumeropsis mannii
Naud.
Cucurbita pepo L.
Cyathula prostrata Blume
Cvclosorus dentatus
(Forsk.)
Ching.
Dasylepis brevipedicellata
Deinbollia pinnata Schum.
& Thonn.
Desmodium gangeticum D.C.
Desmodium velutinum D.C.
Dial ium sp.
Dichrostachvs cinerea
(L.)
Wight & Arn.
Dioscorea. alata L.
Dioscorea cayenensis
Lam.
Dioscorea hirtiflora Benth.
Dioscorea minutiflora Engl.
Dioscorea orahaensilis Benth.
Diospvros mannii
Hiern
Diospvros
soubreana F.
White
Discoglypremna caioneura Prain
Dissotis rotunàifolia Triana.
Dorstenia smvthii
Sprague
Dracaena perrottetii
Hook
Drvpetes
gilgiana Pax & K.
Hoffm.
Drypetes sp.
Elaeis
guineensis Jacq.
Elaeophorbia àrupitera Stapf
Enantia polycarpa Engl.
& Diels
~remospatha macrocaroa Mann.
& H.
Wendl.
~rigeron floribundus
Sch.
Ervthrophleum
ivorense A.
Chev.
Euadenia trifolioiata Oliver.
Euphorbia hirta L.
Ficus
capensis Thunb.
Ficus exasperata Vahl
Funtumia elastica Stapf.
Garcinia kola Heckel
Gioriosa superba L.
Glvphaea brevis
(Sprengw;)
Monachino
Gouania
longipetala Hems!.
Gritfonia simpl icifol ia Bail!.
Guarea cedrata Pelegr.
Halopegia azurea K.
Schum.
Harrissonia occidentalis Engl.
Harungana madagascariensis Poir.
Hibiscus esculentus L.
Hibiscus
vitifolius L.
Hybanthus enneaspermus F.
Muell.

-
249 -
Ipomoea batatas
(L.)
Lam.
Irvingia gabonensis Baill.
Lankesteria elegans T.
Anders.
Laportea aestuans
(L.)
Chev.
Lecaniodiscus cupanioides Planch.
Leea guineensis G.
Don
Lonchocarpus cyanescens Benth.
Macaranga barteri Müll.
Arg.
Macaranga bel lei
Prain
Macaranga hurifolia Beille
Mallotus oppositifolius Muel 1
Mangifera
indica L.
Manihot esculenta Crantz
Manniophyton fulvum Mueil
Mansonia altissima A.
Chev.
Marantochloa congensis
(Scchum.)
J.
Leonard & Muell.
Mareya micrantha Muell.
Arg.
Megaphrynium distans Hepper
Megaphrynium macrostachyum Milne Redh.
Microdesnis
keayana
Microglossa afzelii
O.
Hoffm.
Mitragyna ciliata Aubr.
& Pel legr.
Morus mesozygia Stapf.
Musa spp.
Musanga cecropioides R.Br.
apud Tedlie
Mussaenda erythrophyl la Schum.
& Thonn.
Myrianthus arboreus P.
Beauv.
Myrianthus
libericus Rendl.
Myrianthus
serratus Benth.
Napoleonaea
leonensis Hutch.
& Dalz.
Nauclea diderrichii
Merril
Newbouldia
laevis Seem
Nicotiana tabacum L.
Ocimum canum Sims
Gcimum gratissimum L.
Glyra
latifolia L.
Gryza glaberrima Steud.
Gryza sativa L.
Palisota hirsuta K.Schum.
ex C.B.
Clarke
Pararistolochia flos-avis
Hutch.
& Dalz.
Parguetina nigriscens
(Afz.)
Bullock
Passiflora foetida L.
Paul linia pinnata L.
Pennisetum purpureum Schum.
Pentaclethra macrophylla Benth.
Persea gratissima Gaertn.
Phaulopsis falcisepala C.B.
Clarke
Phyllanthus discoideus Muell.
Arg.
Phyllanthus muellerianus
tKuntze)
Exell.
Physedra
longipes Hook
Piper
guineense Schum.
& Thonn.
Piper umbellatum Jacq.
Piptadeniastrum africanum A.
Rich.
Platycerium sp.

-
250 -
Polyalthia olivieri
Engl.
Polycephalium capitatum
(Bail 1.)
Keay.
Pseudospondias
microcarpa A.
Rich.
Psidium guaiava L.
Pycnanthus
angolensis
<Welw.)
Warb.
Raphia hookerii
Mann.
& Wendl.
Rauvolfia vomitoria Afzel.
Rhaphidophora africana N.E.
Br.
Rhigiocarya
racemifera Miers.
Ricinodendron
heudelotii
Pierre ex.
Pax
Rinorea subintegrifol ia O.
Ktze
Rothmania
hispida
(K.
Schum. j
Fagerl ing
Rothmania whittieldii
Dandy
Salacia owabiensis
Hoyle
Sesamum
indicum L.
Sesamum
radiatum Schum.
& Thonn.
Sida
rhombifolia L.
Solanum aethiopicum L.
Solanum americanum Mill.
Solanum anguivi
Hook.
Solanum anomalum Thonn.
Solanum macrocarpon L.
501 anu'm
rugosum
Spondias
mombin Jacq.
5terculia tragacan~ha Lindl.
S~rombosia glaucescens Engl.
Strychnos aculeata 50lerer
Taiinum
triangulare Wil Id.
Tapinanthus
sessilitolius Blume
Tarrietia utilis
Sprague
Teliaira occidentalis Hook.
Tephrosia vogelii
Hook.
Terminal ia
ivorensis A.
Chev.
retracera alnitol ia
Wi Iid.
Tetrapleura tetraptera Taub.
Thalia welwitschii
Ridl.
Thaumatococcus
daniel li
Ben~h.
Tieghemel la
heckelii
Pierre ex.A.
Chev.
Tragia benthami
Baker
Trema
guineensis Priemer
Trichoscypha sp.
Triplochiton scleroxylon K.
Schum.
Tristemma albiflorum
tG.Don)
Benth.
Triumfetta heudelotii
Turraea heterophyl la Sm
Uapaca esculenta A.
Chev.
Uapaca
guineensis
MUll.
Arg.
Vernonia colorata Drake
Vitex
ferruginea
Schum.
& Thonn.
Xanthosoma sagittifolia Schott.
Zea mays L.
Zingiber
officinale Roscoe

-
2S 1 -
ANNEXE
IX:
CONVENTIONS DE TRANSCRIPTION DE LA LANGUE ut:
Les conventions sont les suivantes:
Signe
Exemples
Phonétique
Haut
"
"ni
[nl]
eau
Hi -haut
'kpa
[kpa]
os
Hi -bas
( )
dhc
[d'f]
chose
Bas
-gwl:>
[gwl:>]
vi liage
Haut-Bas
"
"bhcc-
[6éè]
piment
soo"-
[saô]
cheval
Hi-haut-Bas
'pec-
[pèè]
banane
-gbaa'-
[gbàâ]
cabri
Hi-bas-Bas
( )-
k:>-
[k3]
riz
glaa-
[gUà]
masque
Mi -bas-Hi -haut
0 '
bh 1i '
[61 î ]
boeuf
bhuun'
[6üy]
cendre
Hi-bas-Haut
( )"
sun"
[s~]
poule
dhoun"
[d'ay]
orei Ile
Les
autres
tons
montants
sur
une
seule
syllabe
ne
sont
pas
phonologiques
et
l'orthographe
les
note
comme
les
tons
simples
correspondants:
(Bas-Haut)
"
"b 1 in
[bll]
porc-épie
mais:
,
-baa"
[bàâ]
manioc
(Bas-Hi-Haut)
, di
[di]
buffle
mais:
-duc'
[doc]
hache
(Bas-Hi -Bas)
( )
ju
[Jo]
fromager
boo
[boa]
hibou
mais:
-gec
[gèf]
roucouyer

-
252 -
L e s
t o n s
d"LI
'WE
Le Wc est une langue tonale où les tons ont une très grande valeur
distinctive, au même titre que les consonnes et les voyelles.
Le wc a 4
tons qui correspondent à 4 registres de hauteur différents: Haut, Mi-haut,
Mi-bas,
Bas.
Une
voyelle
peut
ainsi
porter
un
ton
simple
ou
une
combinaison de 2 tons.
Les tons sont représentés phonétiquement par des accents sur les
voyelles.
On utilise les signes suivants:
Simples
Descendants
Montants
,
Haut:
Haut-Bas:
A
Bas-Haut:
v
0
0
0
Mi -haut: 6
Mi-haut-Bas: ô
Bas-Mi-haut:
"0
Mi-bas:
ô
Mi -bas-Bas:
""
Bas-Mi-bas:
'-
0
0
,
Bas:
0
Mi -bas-Mi -haut: 6
Mi-haut-Haut:
6
Mi-bas-Haut:
.r
0
L ' o r - t h o g r - a p h e
d"LI
vv C
Pour
les
consonnes,
l'orthographe
utilise
les
mêmes
signes
que
la
phonétique pour les sons suivants: p, t, c, k, kw, kp, b, d, g, gw, gb, v,
Z,
m, n,l, r, et w. Les variantes nasalisées [km, I)m, I)w] de kp, gb, w, ne
se notent pas, la voyelle nasale qui suit suffisant à guider la lecture. Les
implosives [6 et cf] se ntent bh et dh. Les variantes implosives [f et Q'w]
de
y
et
w
ne
se
notent
pas.
Enfin,
les
palatales
suivent
l'usage
africaniste: [j] est noté y; [i] est noté j; et [11] est noté ny.
Pour les voyelles, le signe u a été préféré à [Q]. D'autre part, pour
éviter le tilde, les nasales sont notées avec un n: in, ln, en, an, un, un,
on.
Toutefois,
après
une
consonne
nasale
m,
n,
ny,
la
nasalité
de
la
voyelle n'est pas notée.
On a donc l'alphabet suivant:
a, an, b, bh, c, d, dh, e, c, en, f, g, gb, i, in, l, ln, j, k, kp, 1, m, n, ny
0,
0,
on, p, r, s, t, u, un, u, un, v, w, y, z.
L'orthographe
des
tons
est
plus
déroutante.
La
complexité
du
système tonal nécessiterait l'usage d'accents complexes non disponibles sur
les
machines.
La
solution
retenue
utilise
des
signes
de
ponctuation
précédent ou suivant le mot.

-
253 -
T a b l e a u
d e s
CC>Dsc>n.nes
d u
'W'€
r---------r---------r---------r---------r---------,
ILabiales IDentales IPalatalesl Vélaires 1 Labio-
1
1
1
1
1
1 vé 1aires
1
r-----------}---------}---------}---------}---------}---------~
1 Occ 1us ives
1
p i t
1
c
1
k /
kw
1
kp
1
1 sourdes
1
1
1
1
1
(km)
1
~-----------}---------~---------~---------}---------+---------~
IFricatives 1
f I s
1
1
1
1
1 sourdes
1
1
1
1
1
1
~-----------}---------}---------~---------}---------~---------~
IOcclusives 1
b
1
d
1
j
1
9
/
gw
1
gb
1
1 sonores
1
1
1
1
1
(I)m)
1
~-----------}---------}---------}---------~---------t·---------~
1 Fr i ca t ives
1
v
1
z
1
1
1
1
1 sonores
1
1
1
1
1
1
~-----------}---------}---------~---------~---------~---------~
ISonantes
1
6
1 â
(I/r)
1
j
( f )
1
1
w (g)
1
1 (nasales)
1
(m)
1
(n)
1
(p)
1
1
(I)w)
1
L
L
L
L
L
L
J
Note:
Les sons entre parenthèses sont des variantes contextuelles
des phonèmes
présentés. Par exemple.
les variantes nasales
[m.n.p.l)w.
I)m.km] apparaissent devant
les voyelles nasales.
Les
lettres
crossées
[6, â, f. g]
représentent
des· sons
implosifs,
à
articulation
plus
douce que
les
occlusives
sonores correspondantes.
T a b l e a u
d e s
' V o y e l l e s
d u
"W€
r-------------r-------------r-------------,
1
Antérieures 1
Centrales
IPostérieures 1
~------r------}------r------~------r------~
IOrale INasalelOrale INasalelOrale 1 Nasalel
r---------r-----------}------}------}------L------~------~------~
1
1Avancées
1
i
1
.1
1
1
u
1
y
1
1Fermées
~-----------}------~------~
~------~------~
1
1Rét ractées 1
l
1
1
1
1
Q
1
9
1
~---------~-----------~------~------}------r------~------~------~
1
1 Avancées
1
e
1
1
1
1
0
1
1
IOuvertes ~-----------~------~------~ a i s
~------}------~
1
1 Rétractées 1
c
1
I;
1
1
1
~
1
;}
1
L
L
L
L
L
L
L
L
J


255 -
No~s
d e
p l a n t e s
e n
W c c w l u
c l a s s é s
d - a p r è s
l e u r
nc>~
l a t i n
Acalypha ciliata
-bucn'
'nynl.cn-
EUPHORBIACEAE
[bgtJln.i.t]
Adenia
lobata
gu kpau-
PASSIFLORACEAE
[gùkpaù]
Aframomum sceptrum
'doc;;
ZINGIBERACEAE
[dôô]
-gba nymoi
Agelaea pseudobligua
CONNARACEAE
[gbàJlm~ïJ
za nuain"-
Ageratum conyzoides
[zàn~ijl]
ASTERACEAE
Albizzia zygia
-zea"-
MIMOSACEAE
[zèâ]
Aistonia congensis
-gbun.cn'-
APOCYNACEAE
[llmQ.t]
Ampelocissus
leonensis
"
.
"bhaa-
SI
AMPELIDACEAE
[6âàsl]
Amphimas
pterocarpoides
van tuc-
FABACEAE
[v~tüè]
Ancistrophyllum secundiflorum
jo
ARECACEAE
[j~]
Antiaris africana
'di Ic-
MORACEAE
[dilè]
Aspilia atricana
"du -nyaun
ASTERACEAE
(duJlj~]
Baphia nitida
-gei" -gboo
FABACEAE
[gèlgbà5]
Beilschmiedia mannii
bh i 1c
LAURACEAE
[6ïlë]
Bidens pilosa
jaan' -ni
ASTERACEAE
[j~ênl]
Bixa orellana
-gelc
BIXACEAE
(gèJë]
Blighia sapida
-guen ; gwccn
SAPINDACEAE
[go.t ,." gwt.t]

-
256 -
Bridelia micrantha
glaan"- nyni:::>n
EUPHORBIACEAE
[gl~iJ1nI~]
Byrsocarpus coccineus
"niwein bhile
CONNARACEAE
[nll)wï;I6ïlë]
Byttneria catalpifolia
"kpou- kpl:::>n"
STERCULIACEAE
[kp6ûkpl~]-[kp6ukpl~J
Byttneria catalpiiolia
-zakple y:::> "dhru
STERCULIACEAE
[zàkplëf5cfru]
Caesalpinia bonduc
"kpu dhbhu
CAESALPINlACEAE
[kp6d'6ii]
Capsicum spp.
"bhee-
SOLANACEAE
[6éè]
Carapa procera
-gwLLn" tue-
MELlACEAE
[gw.U, tiiè]
Carpolobia
lutea
-plien"-
POLYGALACEAE
[pll,]
-gee- :::> WL
Cassytha filiformis
[gèè5gwI]
LAURACEAE
gblaan'
"nien-
Cercestis afzelii
[I)ml~ilnl.t]
ARACEAE
pee- wlo
Chassalia
kolly
[pëègwlô]
RUBIACEAE
-gee
Chlorophora excelsa
-[.gèë]
MORACEAE
"sao-
yr:::>:::>n dhi de
Christiana africana
[sâèpr~~cfïd~]
TILIACEAE
'dhbha gu
Clerodendron umbel latum
[cf6agll]
VERBENACEAE
seen' tbha
'nynLen
Cnetis terruginea
[sï;,tt6apnj,ï;]
CCONNARACEAE
'dhri
tue-
Cnetis ferruginea
[cfritiiè]
CONNARACEAE
"ka kula-
Cola caricaefolia
[kâkê5là]
STERCULIACEAE
jeu-
Cola nitida
[j~ù]
STERCULIACEAE
gbou"- -daa
Combretum racemosum
[gbbOdàà]
COMBRETACEAE
"Yl.nn:::>n- -wen
Combretum smeathmannii
[J1j,n~l)w,]
COMBRETACEAE

-
257 -
Corchorus oiitorius
zrcn
TILIACEAE
[zr~]
Cos tus dubins
-d:ln
ZINGIBERACEAE
[d~]
Cucumeropsis mannii
'dhela'
CUCURBITACEAE
[âéléi]
Cucurbita pepo
"nyucn
CUCURBITACEAE
[jlut]
Cyathula prostrata
fu'an"
AMARANTHACEAE
[ fli~ ]
Cyciosorus dentatus
-da"
THELYPTERIDACEAE
[da]
Dasylepis brevipedicellata
"sun tuc-
[sylüè]
FLACOURTIACEAE
_ gaa- -plu
Deinbollia pinnata
[g~àplù]
SAPINDACEAE
'yruo" tu
Desmodium veiutinum
[frû6tül
FABACEAE
Dichrostachys cinerea
'suun'
"wuc-
EUPHORBIACEAE
[s~6è]
Dioscorea hirtiflora
--gban.ycn"-
DIOSCOREACEAE
[l)m~jI;]
'te
Dioscorea minutiflora
[té]
DIOSCOREACEAE
"joycn-
Dioscorea prahaensilis
[jOjl,]
DIOSCOREACEAE
Dioscorea prahaensilis
smicn-
DIOSCOREACEAE
[smI,]
Discoglypremna caloneura
'P:l:l- tuc-
EUPHORBIACEAE
[p:i5tüè]
Dissotis rotundifolia
dh:lun
MELASTOMACEAE
[â5g]
Dracaena perrottetii
-zee- tuan"
LILIACEAE
[zèètg~]
Drypetes sp.
"kpaa-
EUPHORBIACEAE
[kpaà]
Eremospatha macrocarpa
dhibha-
ARECACEAE
[âT6à]
"bhcc- sii"
Erigeron tloribundus
-[6éèsTt ]
ASTERACEAE

-
258 -
Erythrophleum
ivorense
"jrutu
CAESALPINIACEAE
[jrutü]
Euadenia trifoliolata
glu dhbhe
CAPPARIDACEAE
[glllcf6e]
Euadenia trifoliolata
"ybho wcn
CAPPARIDACEAE
[j60I)wj;]
Euphorbia hirta
sun" -gboun
EUPHORBIACEAE
[sQgb:lQ]
Ficus capensis
flan kaan
MORACEAE
[fljkij]
Funtumia elastica
wloa- tuc-
APOCYNACEAE
[if\\vlôàtüèJ
Funtumia elastica
pee"
APOCYNACEAE
[peé]
Ga r c i nia 'k 0 1a
gwc' kpa-
CLUSIACEAE
[gwi:kpà]
Glyphaea brevis
gblucn-
TILIACEAE
[l)mlgtJ
Griffonia simplicifoiia
-nyna gaun"-
CAESALPINIACEAE
[JlnigiO]
Harrissonia occidentalis
- "'-mccn- -k 1cn -zaan-
[mttkltzii]
SIMAROUBACEAE
sro'
Harungana madagascariensis
[sr6]
HYPERICACEAE
-gboc"-
Hibiscus esculentus
[gboê]
MALVACEAE
Hibiscus vitifolius
-zic
[zlë]
MALVACEAE
Hybanthus enneaspermus
scn mLon-
VIOLACEAE
[sj;mI~]
Irvingia gabonensis
'kpletu-
'kple tuc-
IRVINGIACEAE
[kplêtù]
[kplêtüè]
Lankesteria elegans
saan 'a gwcn
ACANTHACEAE
[siijgw~]
Lecaniodiscus cupanioides
gaa-
SAP 1NDACEAE
[gàà]
Leea guineensis
gela" 'a -kwou'-
AMPELIDACEAE
[gl!lââkw:lù]
Lonchocarpus cyanescens
gla
fABACEAE
[glà]

-
259 -
Mallotus oppositifolius
• nyae'
, kw 1a
EUPHORBIACEAE
[J1jékw ta]
Manniophyton tulvum
'zoc-
EUPtiQRBIACEAE
[zoèl
Manniophyton fulvum
'zoc- -kpau
EUPHORBIACEAE
[zoèkpàù]
Mansonia altissima
'kwla tuc-
MORACEAE
[kwlàtüèl
Mansonia altissima
-doc
MORACEAE
[dàë]
Marantochloa congensis
'kwla z::>n bhcc-
MARANTACEAE
[kwlàz~6ëèJ
-dhll::>'
Microdesmis
keayana
[d'LI~]
PANDACEAE
Microglossa afzelii
-zagu
A5TERACEAE
[zàgù]
Mitragyna ciliata
"ni::>n- "bowc-
RUBIACEAE
[nl~bowè]
Morus mesozygia
"dhbha tuc-
MORACEAE
[d'6alüèJ
Musanga cecropioides
dll::>
[dtI5]
MORACEAE
Mussaenda erythrophyl la
jere" -zaan-
[j~,.ézjj]
RUBIACEAE
gwe::>n'
Myrianthus Spa
[gw~~J
MORACEAE
Myrianthus sp.
tebh::>
MORACEAE
[të65]
Myrianthus Spa
jaan "bho tebh::>
MORACEAE
[j~j66të65]
Myrianthus Spa
"si tebh::>
MORACEAE
[sttë65]
Napoleonaea
leonensis
gwc' de' kpawc"-
NAPOLEONAEACEAE
[gw~dékpawêl
Newbouldia
laevis
'bhlu 'kpaan-
[616kpjj]
BIGNONIACEAE
-jain-
Nicotiana tabacum
[ j i j ]
SOLANACEAE
goan
Ocimum canum
[gbj]
LAMIACEAE

-
260 -
Ocimum gratissimum
vlaan
LAMIACEAE
[vl~j]
'golo'
Oryza glaberrima
[goI6] -
[g06]
POACEAE
Oryza sativa
'zi in- ko-
POACEAE
[zllko]
Palisota hirsuta
'kou- go'lago
COMMELINACEAE
[k6ùgblâgb]
Pararistolochia flos-avis
-gboc"- "dhbhu
ARISTOLOCHIACEAE
[gbàfcf6u]
Parguetina nigriscens
-gao- "dhbhu
PERIPLOCACEAE
[gàocf':'6u]
Passiflora foetida
poo "ya 'po
PASSIFLORACEAE
[pôôjap6]
Paul linia pinnata
geun"
'blun
SAPINDACEAE
[gèybly]
Pennisetum purpureum
-gbu-Iuo-
POACEAE
[gbùlùo]
Pentaclethra macrophYlla
-j::>o'
MIMOSACEAE
[j:>o]
Phaulopsis falcisepala
'gblaan'
"ni::>n-
ACANTHACEAE
[l)ml~~n12]
Phyl lanthus discoideus
'kwcc" 'c gc"
EUPHORBIACEAE
[kwtétgt;]
Physedra
longipes
- -zakun" pi 1 i
CUCURBITACEAE
. [zàkypï 1ï]
Piper
guineense
"poan- "dhbhu
PIPERACEAE
[p6jcf6u]
Piper umbellatum
bhlaa : bhla::>
PIPERACEAE
[61aa -
6la5]
Piper umbellatum
-b::>ya" -wcn
PIPERACEAE
[b:>jarJw,G]
Platycerium sp.
boo
POLYPODIACEAE
(bbô]
Polycephalium capitatum
"yu dhee- ::> 'pao
ICACINACEAE
[!ucfëè5pa6]
Pseudospondia microcarpa
"poycn-
ANACARDIACEAE
[p6Jl,G]
Pycnanthus angolensis
ge tuc-; ge wc-
MYRlSTICACEAE
[gètüè -
gèw~]

.
"'- .-,
-
261
-
Rauvolfia vomitoria
"yaa bl:»n tuc-
APOCYNACEAE
[Iââbl~tüè]
Rhaphidophora africana
-d:>o- -wcn
ARACEAE
[d:lol)w,t]
Rhigiocarya racemifera
"dhbhu -suc-
HENISPERMACEAE
[d6CasQè]
Ricinodendron heudelotii
-k:>o tuc-
EUPHORBIACEAE
[k:lôtüè] -
[k:lwè]
Rinorea subintegrifolia
, bhoe tuc·-
VIOLACEAE
[66ëtüè ]J'
Rinorea subintegrifolia
-bucn' jeu-
VIOLACEAE
[bg.i;jèù]
Salacia owabiensis
"bhuobhuo"
CELASTRACEAE
[6u66uo]
Sesamum
indicum
'kple di 'le"
PEDALIACEAE
[kpledllé]
-gain" 'z:>n
Sesamum radiatum
[gilz~]
PEDALIACEAE
jele"
Sida rhombifolia
[jèlé]
MALVACEAE
Solanum aethiopicum
jifle-
SOLANACEAE
[jl"flè]
Solanum aethiopicum cv gilo
-fleplu-
SOLANACEAE
[flèplù]
Solanum americanum
dhbhe
SOLANACEAE
[d6ë]
Solanum anguivi
ssp.
distichum
'klLn tei-
SOLANACEAE
[klj.tël]
Solanum macrocarpon
kp:>l:>
SOLANACEAE
[kp515]
SoIanum rugosum
dhuc 'naan
SOLANACEAE
[docnjj]
Spondias mombin
-gbou
ANACARDIACEAE
[gboü]
Sterculia tragacantha
-trucn"-
STERCULIACEAE
[trù,]
Stercul1a tagacantha
"do -gei
STERCULIACEAE
[dogèïJ
"zo
Tapinanthus sessilifolius
[zo]
LORANTHACEAE

-
262 -
Terminalia
ivorensis
"bhlic-
STERCULIACEAE
[6Iiè]
Tetracera alnifolia
'gle -gun
DILLENIACEAE
[glèg2]
Tetracera alnifolia
zmiccn-' w~n kwea-
DILLENIACEAE
[zm!i;.tl)w~kwëà]
Tetrapleura tetraptera
"ku -saa
MIMOSACEAE
[kusàà]
Thalia welwitschii
zibho kwcin-
MARANTACEAE
[zI6okw.tl]
Thaumatococcus daniel li
-gbae"- -k~n.u­
MARANTACEAE
[gbàêk~ù]
Tragia benthami
'sucn"
EUPHORBIACEAE
[sy,tl
Trema guineensis
ULMACEAE
-m 1 i an
[mUa]

Trichoscypha sp.
-gbaa'-
ANACARDIACEAE
[gbàâ]
Triplochiton scleroxylon
"wowc-
STERCULIACEAE
[~6wè]
Tristemma albiflorum
-cra -wcn
MELASTOMACEAE
[cràl)wi;]
Triumfetta heudelotii
buan -plu
TILIACEAE
. "'[bù~plù]
Turraea heterophyl la
Y~o- "dhru sii"
MELIACEAE
[j5àcfrusïf ]
Vernonia colorata
-gban -ncn~'
A5TERACEAE
[I)mjni;n~]
Vitex ferruginea
-dcm~" tuc-
VERBENACEAE
[dèm2tüè]
Vitex ferruginea
'fIL y~~­
VERBENACEAE
[fILj5~]
Xanthosoma sagittifolia
-gei"
'pelc-
ARACEAE
[gèfpèlè]

-
l
-
.,~'
----_..._---_._-- .
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~._._.
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...._- ...... _._----_._----_._----._._----------
-
HOIr (}()TUmnC 11\\J,
NOM LA!l'JN F:T FAr JJ JJ v:
FCOJ,UGJfo: 1;;'1' rm~NULOGJ(ô]
USAGES
nu Non FRANCAIf,
1
-
... _---...."-- ..... --....- _._--_.__._-_ ...• ----_.....- .. -- .". '-'---
.....- ---_
_.~_._
..__.- ..------ ... ".---.- _.
..
1i
')
,
...... '
..
,
-
.~
Rauvol~ia vomitoria
Arbuste ou petit arbre 'r~D
L'écorce des racines sert à soigner
t'j.
abondant en Afrique de l'ou-
une maladie vénérienne et on la donne
APOCYNACEAE
est et jusqu'en Egypte et
aussi à un enfant dont la fontanelle
au ConGo
ne se referme pas.
Rhaphidophora africana
Les feuilles servent à soicner une
mRladie v~n~rienne
;1
ARACEAE
N
. -_._.-.....- - ._----------_.
w
....,
Rhigiocarya ra.cemif~E~
VOIR ANNl~ZE VI b
il
JI'lEN ISPEIDIACEAE
:
Spondias mombin
VOIR ARNEXEl VI a pace F
...•.~
ANACABD IACEAE
Sterculia tra,g-acantha
j
VO IH l\\.Nlil!:XF~ VI a p;:l.r,e B
1
STERCULIACEAE
Tapinanthuo sessilifolius
Plante h6mi-parasite des ar-
Le~ feuilles servent à faire une purge
,
bres dGS lieux ouverts
LORANTHACEAE
soignant les maux de dos consécutifs
fl.UX
couches; ellee servent ausa pour
masser les courbatures
..
Terminalia ivorensis
Arbre des forêts denses hu-
~'6corce en boisson ou en bRin, soitme
Framire
mides primaires semperviren-
la fièvre jaune et le paludisme
STERCUL IACEAE
\\
tes ou semi-décidues; il aboI
de aussi dans los formations
secondaires
, g
L,
A
\\
U;;;;A&Qi,. C.
$.$
tht, ,K Q
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-
J' -
r-
·-------·-·-1··--··-·--··- ....- . - - - - - - . - - . -...t--
- . - - - - - - . , - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
l'Iml GOTlIlFTIC!AJ,
NOJ>1 LATIN ~:rr FAJJHJ.,F:
FCOJ,OGIE fi:'!' PIl1ŒOIJOGW
USAGF:S
OU NON Fll.ANCA 18
1
------.--- .... --. -/-- .. -.-..-------..----- _._-~ .. - - - - · · t - - ----.---. - · - - - - - - - · - - - - 1
Tetraoera alnifolia
Les feuilles en pâte servent à faire
mûrir et percer les furoncles
DILLENJACEAE
1
1 - -.--. ··-·····..--··1-·-··· - - ....._....uo·. __ - ••---., .•_-.- .• - - - - - - 1 - 1 - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Tetrapleura. tetraptera
Arbre de forêt
L'écorce et le fruit sont administrés
en purge pour soigner le paludisme; on
M1l10SACEAE
en fait aussi un massage et une bois-
son contre une maladie éruptive;
Le fruit soigne la toux
wi
00
~II-_
N
_ _
1
~~,.-----=-=-:umi-
1
Thaumatococcus daniclii
IIeJ:.'bac0e c1es sous-bois humi-
La tice soigne les enfants anéJ,liés et
des
mal nourris;
MARANTACEAE
Les feuilles sont utilisées pour l'em-
ballace, la construction et la cuisson
Trema guineensis
Arbre des zones forestières
Les feuilles séchées soiG~ent les
et des lieux hmnides des
plaies et les brûlures;
ULMACEAE
savanes
En décoction, elles servent de bain
contre le paludisme;
La plante sert de "protecteur" de
champ.
Trichoscypha sp~
Arbre ou arbuste des lieux
L'écorce est utilisee en massage pour
humir1er3
ou du sous-bois de
les articulations et les rhumatismes
ANACARD JACEAE
la forêt dense humide

XGrttt#§"nàiit
3&
z'i'
.........
~~-~~
- K -
1
- . - - - - - - . - - -·'1'· ---- ..- . - - ---------."1----
- , - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Non GO"1HEnC lAI,
NOM LATIN F.T FAr:)HI,:r:
FCOI~OGlE FlT PHENOLOGIE
USAGES
OU NON FRANCAIS
1
1
..--------.-.---.--.-.~--.-
1
Triplophiton scleroxylon
Samba
Un des plus grands arbres
Les jeunes feuilles sont ocytociques;
de Côte d'Ivoire et un des
L'écorce soi~le les morsures de ser-
STERCUL IACEAE
pluo abondants; il envahit
pent et servait jadis de cache-sexe
leo broussen aecondaireo;
pour les femmes
c'est une espèce de pleine
lumière
,1
ArbriBsenu à rameaux forte-
N
Tristemme albiflorum
L'infrutescence soigne le furoncle de
W
Ment anc:ulell;~, répandu dans
l'aine (pouvant provoquer le stérilité:
ID
MELASTOMACEAE
les endroits mar'cageux
,1
Turraea heterophylla
va IR
ANNEXE VI 13
MFoLIACEAE
Vitex ferrueinea
Les feuilles sont utilisées en massage
pour les jambes
VF.RB'F.NAC~A~
Xanthosoma sacittifoli~~
VO IR ANNEXE Vl
a pa,ce l
ARACEAE
i 1
,\\


.. 26'3 ..
No~s
d e
p l a n t e s
e n
Wcc~lu
c l a s s é s
p a r
fa~i 1 l e s
ACANTHACEAE
saan 'a gwcn
Lankesterla elegans
[sjjjgw~]
ACANTHACEAE
'gblaan'
"nion-
Phaulopsls falclsepala
[l)mljjnl~]
AMARANTHACEAE
fu'an"
Cyathula prost rata
[fu~]
AMPELIDACEAE
"bhaa- "s i
Ampelocissus
grantll
[6âàsl]
AMPELIDACEAE
gela" 'a -kwou'-
Leea gulneesis
[g~lâàkw:>û]
"poycn-
ANACARDIACEAE
[pOJlt]
Pseudospondias microcarpa
-gbou
ANACARDIACEAE
[gbàüJ
Spondlas mombln
-gbaa'-
ANACARDIACEAE
[gbàâJ
Tr1coscypha sp.
APOCYNACEAE
-gbun.cn'-
Alstonla congens1s
[l)mQ&]
APOCYNACEAE
wloa- tuc-
Funtumla elastlca
[!1Wlôàtüè]
APOCYNACEAE
pee"
Funtumla elastica
[pëé]
APOCYNACEAE
"yaa blon tuc-
Rauvolfia vomitoria
[fàabl~tüè]
ARACEAE
gblaan'
"nicn-
Cercestls afzelll
[l)ml~jnlt]
ARACEAE
-d::>o- -wcn
Rhaphidophora africana
[d~àl)wt]
ARACEAE
-gei"
'pelc-
Xanthosoma sagittifolla
[gèlpelè]
ARECACEAE
j::>
Anc19trophyllum secundlflorum
[j~]

-
264
-
ARECACEAE
dhibha-
Erernospatha rnacrocarpa
[cfI6à]
ARl5TDLOCHIACEAE
-gboc"- "dhbhu
Pararistolochia flos-avis
[gboêcf6u]
A5TERACEAE
Ageraturn conyzoides
za nuain"-
rz~nQ,ijl]
A5TERACEAE
"du -nyaun
Aspilia africana
LduJl~Q]
A5TERACEAE
jaan' ":'ni
Bidens pilosa
[j~~nl]
A5TERACEAE
"bhcc- si i"
Erigeron floribundus
[6éèsIf]
A5TERACEAE
-zagu
Microglossa afzelii
[zàgù]
A5TERACEAE
-gban -ncn:>'
Vernonia colorata
[I)m~ntn~]
BlGNDNlACEAE
'bhlu 'kpaan-
Newbouldia
laevis
[6J6kp~~]
BIXACEAE
-gelc
Bixa orellana
[gèlë]
CAESALPINIACEAE
"kpu dhbhu
Caesalpinia bonduc
[kp6cf6ü]
CAESALPINIACEAE
"jrutu
Erythrophleurn ivorense
[jrutü]
CAESALPINlACEAE
-nyna gaun"-
Griffonia sirnplicifolia
LJln~g~ûJ
CAPPARIDACEAE
glu dhbhe
Euadenia trifoliolata
[gJùcf6ë]
CAPPARlDACEAE
_"ybho wcn
Euadenia trifoliolata
[j6Cl)w-t]
CELA5TRACEAE
"bhuobhuo"
5alacia owabiensis
[6ûc6ûc]
CLU51ACEAE
gwc' kpa-
Garcinia kola
[gwtkpà]
COMBRETACEAE
gbou"- -daa
Cornbreturn racernosurn
[gb~adàà]
COMBRETACEAE
"YLnn:>n- -wcn
Cornbreturn srneathrnannii
[Jlj,n~l)wt]
COMMELINACEAE
, kou- go' 1age
Palisota hirsuta
[k6ùg~lâg~]

-
265 -
CONNARACEAE
-gba nym~i
Agelaea pseudobligua
[gbàJlm~ï]
CONNARACEAE
.. ni wc in bh i 1c
Byrsocarpus coccineus
[nll)w'c16ilë]
CONNARACEAE
sccn' tbha
'nynLcn
Cnetis ferruginea
[s,Ci;t6aJlnj,.e]
CONNARACEAE
'dhri
tuc-
Cnetis ferruginea
[d'ritüè]
CUCURBITACEAE
'dhela'
Cucumeropsis mannii
[d'élâ]
CUCURBITACEAE
"nyucn
Cucurbita pepo
[JllJi;]
CUCURBITACEAE
-zakun" pil i
Physedra
longipes
[zàkypili]
DILLENIACEAE
'gle -gun
Tetracera alnifolia
[glègQ]
DILLENIACEAE
zmiccn-' w~n kwea-
Tetracera alnitolia
[zm!ti;l)w~kwëà]
DIOSCOREACEAE
-gban.ycn"-
Dioscorea hirtiflora
[I)m~j.e]
DIOSCOREACEAE
'te
Dioscor~a minutiflora
[té]
DIOSCOREACEAE
"joycn-
Dioscorea prahaensilis
[jOJlt]
DIOSCOREACEAE
smicn-
Dioscorea prahaensilis
[smlt]
EUPHORBIACEAE
-bucn'
'nynLcn-
Acalypha ciliata
[bgi;Jlnj,t]
EUPHORBIACEAE
glaan"- nyni~n
Bridelia micrantha
[glàjJlnl~]
EUPHORBIACEAE
-gee
Chlorophora excelsa
[gèë]
EUPHORBIACEAE
'poo- tuc-
Discoglypremna caloneura
[p:i5tüè]
EUPHORBIACEAE
"kpaa-
Drypetes sp.
[kpaà]
sun" -gb~\\jn
EUPHORBIACEAE
[sQgbog]
Euphorbia hirta

-
266 -
EUPHORBIACEAE
'nyae'
'kwla
Mal lotus oppositifolius
[J1~ékwla]
EUPHORBlACEAE
'zoc- -kpau
Manniophyton fulvum
[zoèkpàùJ
EUPHORBlACEAE
'kwcc"
'c gc"
Phyllanthus
discoideus
[kwtétgt:]
EUPHORBlACEAE
-k:>o tuc-
Ricinoàendron
heudelotii
[k~ôtüè]
[k~wè]
EUPHORBlACEAE
'sucn"
[sy.f;]
Tragia benthami
FABACEAE
van tuc-
Amphimas pterocarpoides
[v~tüèJ
FABACEAE
-gei" -gbo:>
[gèfgbà5]
Baphia nitida
FABACEAE
'yruo" tu
Desmodium velutinum
[jrù6tü]
FABACEAE
gla
Lonchocarpus
cyanescens
[gli1l]
FLACOURTlACEAE
"sun tuc-
DasYlepis
brevipedicellata
[sytüè]
HYPERICACEAE
sro'
Harungana madagascariensis
[sr6]
lCAClNACEAE
"yu dhee- :>
'pao
Polycephalium capitatum
[jucfëè5pao]
lRVlNGlACEAE
'kpletu-
'kple tuc-
lrvingia
gabonensis
[kplétù]
;
[kplétüè]
LAMIACEAE
goan
Ocinum canum
[go~]
vlaan
LAMIACEAE
[vl~~]
Ocimum gratissimum
LAURACEAE
bh il c
Beilschmiedia mannii
L6ïlë]
LAURACEAE
-gee- :> WL
Cassytha filiformis
_ ~ [gèè5~i: J
LILIACEAE
-zee-
tuan"
Dracaena perrottetii
[zèètgj]
LORANTHACEAE
"zo
Tapinanthus
sessilifolius
[zo]
MALVACEAE
-gboc"-
Hibiscus esculentus
[gboê]

'';-.'.-".
267 -
HALVACEAE
-zic
Hibiscus vitifolius
[zlë]
HALVACEAE
Jele"
Sida rhombifolia
[j~lé]
HARANTACEAE
'kwla zon bhcc-
Marantochloa congensis
[kwlaz~6ë~]
HARANTACEAE
zibho kwcin-
Thalia welwitschii
[zt6okw.Gl]
MARANTACEAE
-gbae"- ':kon.u-
Thaumatococcus daniel li
[gbàêk~ù]
dhoun
MELASTOMACEAE
[d'5g]
Dissotis rotundifolia
-cra -wcn
MELASTOMACEAE
[cràl)wt]
Tristemma albiflorum
MELIACEAE
-gwl.l.n" tuc-
Carapa procera
[gw..t.ttü~]
HELIACEAE
yoo- "dhru sii"
Turraea heterophylla
[I5od'rusïi ]
MENlSPERMACEAE
"dhbhu -suc-
Rhigiocarya racemifera
[d'6uso~]
MIMOSACEAE
-zea"-
Albizzia zygia
[zèâ]
MIMOSACEAE
'suun' "wuc-
Dichrostachys cinerea
[s~uè]
MIMOSACEAE
-joo
Pentaclethra macrophylla
Lt~6]
MIMOSACEAE
"ku -saa
Tetrapleura tetraptera
[kusàà]
HORACEAE
'dilc-
Antiaris africana
[dil~]
MORACEAE
flan kaan
Ficus capensis
[fljkjj]
HORACEAE
"nyaun
Ficus exsperata
[Jlj2]
HORACEAE
·kwla tuc-
Hansonia altissima
[kwlatü~]
MORACEAE
-doc
[doë]
Mansonia altissima

-
268 -
MORACEAE
"dhbha tuc-
Morus mesozygia
[c:f6atüè]
MORACEAE
d ll::l
Musanga cecropioide5
[dtI5]
MORACEAE
gwe::ln'
Myrianthus
sp.
[gwè~]
MORACEAE
tebh::l
Myrianthus sp.
[lë65]
MORACEAE
jaan ttbho tebh::l
Myrianthus
sp.
[j~~66të65J
MORACEAE
"si tebh::l
Myrianthus sp.
[sitë65]
MYRISTICACEAE
ge tuc-; ge wc-
Pycnanthus angolensis
[gèUiè ... gèwè]
NAPOLEONAEACEAE
gwc' de' kpawc"-
Napoleonaea
leonensis
[gwldékpawê]
PANDACEAE
-dhll::l'
Microdesmis
keayana
[c:fll:)]
PASSIFLORACEAE
gu kpau-
Adenia
lobata
Lgllkpaù]
PASSIFLORACEAE
poo "ya 'po
Passiflora foetida
[pôôjapo]
PEDALIACEAE
'kple di' le"
Sesamum
indicum
[kpledîlé]
PEDALIACEAE
-gain"
'z::ln
Sesamum radiatum
[g~lz~]
PERIPLOCACEAE
-gao- "dhbhu
Parguetina nigriscens
[gààc:f':'6u]
PIPERACEAE
"poan- "dhbhu
Piper
guineense
[p6~c:f6u]
PIPERACEAE
bhlaa : bhla::l
Piper umbellatum
[61aa ... 61a5]
-b::lya" -wcn
PIPERACEAE
[b:>jar:awi;]
Piper umbel latum
'golo'
POACEAE
[gol6] ... [g06]
Oryza glaberrima
POACEAE
'zi in- ko-
Oryza sativa
[zllko]
POACEAE
-gbu-Iuo-
Pennisetum purpureum
[gbùlùà]

-
269 -
POLYGALACEAE
-plicn"-
Carpolobia
lutea
[p ll~]
POLYPODIACEAE
boo
[b()ô]
Platycerlum sp.
RUBIACEAE
pcc- wlo
Chassalia kolly
[pëèg\\vlô]
RUBIACEAE
"ni:Jn- "bowc-
Mitragyna ciliata
[nl~bowèJ
RUBIACEAE
jere" -zaan-
Mussaenda ervthrophylla
[jèrézàà]
SAPINDACEAE
-guen ; gwcen
[gèt - gw.tt]
Blighia sapida
gaa- -plu
SAP 1NDACEAE
[gààplù]
Deinbollia pinnata
SAPINDACEAE
gaa-
Lecaniodiscus
cupanioides
[gaà]
SAP 1NDACEAE
geun"
"blun
Paullinia pinnata
[gèybly]
SIMAROUBACEAE
-mccn- -klcn -zaan-
Harrissonia occidentalis
[m.t.tkl.tzii]
SOLANACEAE
"bhcc-
Capsicum spp.
[6éè]
SOLANACEAE
-jain-
Nicotiana tabacum
[j~l]
SOLANACEAE
jifle-
Solanum aethiopicum
[j,flè]
SOLANACEAE
-fleplu-
Solanum aethiopicum cyr Gilo
[flèplù]
SOLANACEAE
dhbhe
Solanum americanum
L<f6ë]
SOLANACEAE
"kll.n tei-
Solanum anguivi
ssp.
distichum
[klj,tëi]
SOLANACEAE
Solanum macrocarpon
kp:JI:J
[kp515]
SOLANACEAE
Solanum rugosum
dhuc "naan
[<fëëniiJ
STERCULIACEAE
Byttneria catalpifolla
"kpou- kpl:Jn"
[kp6ûkpl~] ; [kp6ukpl~]

-
270
-
STERCULlACEAE
-zakple y::> "dhru
Byttneria catalpifolia
[zàkplëf5âru]
:
[zàkplëf5u]
STERCULIACEAE
"ka kula-
Cola caricaefolia
[kâkëlà]
STERCULlACEAE
jeu-
Cola nitida
[j~ù]
STERCULlACEAE
-truen"-
Sterculia tragacantha
[trù,e]
STERCULIACEAE
"do -gei'
Sterculia tragacantha
[dogèï]
STERCULIACEAE
"bhlie-
Terminalia ivorensis
[6liè]
STERCULIACEAE
"wowe-
Triplochiton scleroxylon
[fjWowè]
THELYPTERlDACEAE
-da"
Cyclosorus dentatus
[da]
TILIACEAE
"sao-
'yr::>::>n dhi de
Christiana africana
[sâèJlr~;?âïd~]
TILIACEAE
zr en
Corchorus olitorius
[zr~ ]
TILIACEAE
gbluen-
Glyphaea brevis
[l)mIQ-t]
TlLlACEAE
buan -plu
Triumfetta heudelotii
[bù~plù]
ULMACEAE
-mlian
Trema guineensis
[ml1~]
VERBENACEAE
'dhbha gu
Clerodendron umbel latum
[â6agù]
VERBEI'JACEAE
-dem::>" tue-
Vitex ferruginea
[dèm~tüè]
VERBENACEAE
'fIL y::>::>-
Vitex ferruginea
[fILj5:l]
VIOLACEAE
sen mL::>n-
Hybanthus enneaspermus
[s.Gm1~]
VlOLACEAE
'bhoe tue-
Rinorea subintegrifolia
[66ëtüè]
VlOLACEAE
-buen'
jeu-
[bQ.tj~ù]
Rinorea 5ubintegrifolia
ZINGlBERACEAE
-d::>n
Costus dubins
[d~]

-
271
-
No~s
d e
p l a n t e s
e n
Wcc~lu
c l a s s é s
à
p a r t i r
d u
Wc
Platycerium sp.
boo
[boô]
Piper umbellatum
-b::lya" -wcn
[b:>jal)w.tJ
buan -plu
Triumfetta heudelotii
[bùjjplù]
-bucn'
jeu-
Rinorea subintegrifolia
[bg.tièù]
-bucn'
nynlcn-
Acalypha ciliata
[b2.tJ1nj,~]
"bhaa- "si
Ampelocissus grantii
[6âàsi]
"bhcc-
Capsicum spp.
[6éèl
"bhcc- sii"
Erigeron tloribundus
[6éèsïi]
bhi 1c
Beilschmiedia mannii
[6ïlël
bhlaa
bhla::l
Piper umbellatum
[61aa
61a5]
"bhlic-
Terminalia ivorensls
[61ièl
'bhlu 'kpaan-
Newbouldia
laevis
[616kp~à]
'bhoe tuc-
Rinorea subintegrifolia
[66ëtüèl
"bhuobhuo"
[6ù66û6]
Salacia owabiensis
-cra -wcn
[cràl)w~l
Tristemma albiflorum
-da"
[da]
Cyclosorus dentatus
-dcm::l" tuc-
[dèm~tüè]
Vitex ferruginea

-
272 -
'd il c-
Antiaris africana
[dilè]
d li:>
Musanga cecropioides
[dtl5]
-doc
Mansonia altissima
[dàë]
"do -gei
Sterculia tragacantha
[dogèï]
'dao
Atramomum sceptrum
[doo]
-d:>o- -wcn
Rhaphidophora africana
[d~àl)w!;]
-d:>n
Cos tus dubins
[d~]
"du -nyaun
[duJ1~Q]
Aspilia africana
'dhbha gu
Clerodendron umbel latum
[c:f6agù]
"dhbha tuc-
Morus
mesozygia
[c:f6atüè]
dhbhe
Solanum americanum
[ c:f6Ëd
"dhbhu -suc-
Rhigiocarya racemifera
[c:f6usèè]
'dhela'
Cucumeropsis mannii
[oela]
dhibha-
[c:fï6à]
Eremospatha macrocarpa
-dhll:>'
[c:fll::>]
Microdesmis
keayana
dh:>un
[c:f5§]
Dissotis
rotundifolia
'dhri
luc-
[c:frltüè]
Cnetis
ferruginea
dhuc
'naan
Solanum rugosum
[c:fëënijij]
flan kaan
Ficus capensis
[fljkj~J
-fleplu-
[flèplù]
Solanum aethiopicum

~
273 ~
'fiL Y:l:l-
Vitex terruginea
(fILj5:J]
fu'an"
Cyathula prostrata
[f(ji]
gaa-
Lecaniodiscus cupanioides
[g~à]
gaa- -plu
Deinbollia pinnata
[g~àplù]
-gain"
'z:ln
Sesamum radiatum
.
[gilz~]
-gao- "dhbhu
Parguetina nigriscens
[gààd"~6u]
-gbaa'-
Trichoscypha sp.
[gbàâ]
-gbae"- -k:ln.u-
Thaumatococcus danielli
[gbàêk~ù]
-gba nym:li
Agelaea pseudobligua
[gbàJlm~ï]
-gban -ncn:l'
[I)m~ntn~]
Vernonia colorata
-gban.ycn"-
Dioscorea hirtitlora
[l)mij.eJ
gblaan' "nicn-
Cercestis afzelii
[l)ml~~nl,G]
'gblaan' "ni:ln-
[I)mljjnl~]
Phaulopsis
talcisepala
gblucn-
[l)mIQ,G]
Glyphaea brevis
-gbun.cn'-·
Alstonia congensis
[I)~~]
-gboc"-
Hibiscus esculentus
[gbàê]
-gboc"- "dhbhu
Pararistolochia tlos-avis
[gbàed"6u]
-gbou
Spondias mombin
[gbàü]
gbou"- -daa
Combretum racemosum
[gbbQdààl
-gbu-Iuo-
[gbùlùà]
Pennisetum purpureum

-
274 -
-gee
Chlorophora excelsa
[gèë]
, '
-gee- :> Wl
Cassytha filiformis
[gèè5gwiJ
-gel" -gbo:>
Baphia nitida
[gètgbà5]
-gei"
'pelc-
Xanthosoma sagittifolia
[gèipélè]
gela"
'a -kw:>u'-
Leea guineensis
Ig~laakw:)û]
-gelc
Bixa orellana
[gèlël
ge luc-; ge wc-
Pvcnanthus angolensis
[g~tüi; ~ gèwèj
geun"
'blun
Lgè~blyj
Paullinia pinnata
gla
[gl~]
Lonchocarpus cyanescens
Bridella mlcrantha
glaan"- J1yni:>n
[glàaJ1nl~J
'g/e -gun
Tetracera alnltolla
[glègg]
glu dhbhe
Euadenia trifollolata
[glùé6ëJ
goan
Oclmum canum
[gO~ ]
'gala'
Oryza glaberrima
[go/6] "" [g06]
gu kpau-
Adenia
lobata
[gùkpaù]
-guen ; gwccn
Blighla sapida
[gèj; "" gw.Gj;]
gwe:>n'
[gw~~]
Myrlanthus Sp.
gwe' de' kpawe"-
[gwtdêkpawêJ
Napoleonaea
leonensis
gwe' kpa-
Garclnla kola
[gwtkpàJ
-gwlln" tue-
Carapa procera
[gwij,tüè]

-
275 -
jaan "bho tebh:l
Myrlanthus sp.
[j~j66të65J
jaan' -ni
Bldens pilosa
[j~jnll
-jain-
Nlcotlana tabacum
[jilJ
jele"
Sida rhombifolla
[j~lél
jere" -zaan-
Mussaenda erythrophyl la
Lt~,.ézii1
jeu-
Cola nitida
[j~ù]
jifle-
Solanum aethioplcum
[j'lflèl
"joycn-
Dioscorea prahaensilis
[jOJltl
j:l
[j~]
Anclstrophyllum secundiflorum
-j:lO'
[j~6]
Pentaclethra macrophylla
"jrutu
[jrutü]
Erythrophleum ivorense
"ka kula-
Cola caricaeiolla
[kâkolàJ
'klLn tei-
Solanum angulvl
[klj,tëiJ
'kou- go' 1aga
Palisota hlrsuta
[k6ùgè)lagè)]
-k:lo tuc-
Ricinodendron heudelotli
[k~ôtüè] -
[k~wè]
"ku -saa
Tetrapleura tetraptera
[kusààJ
'kwcc" 'c gc"
[kwcéégtl
Phyllanthus discoiàeus
'kwla tuc-
Mansonia altisslma
[kwlâtüè]
'kwla Z:ln bhcc-
Marantochloa consensls
[kwlâz~6cèJ
"kpaa-
[kpâà]
Drypetes
sp.

-
276 -
"kple di "le""
Sesamum indicum
[kplèd1lél
"kpletu- :
"kple luc-
lrvingia gabonensis
[kplèlùl : [kplètOè]
""kpou- kp Ion"
[kp6akpl~] : [kpoukpl~]
Byttneria catalpifolia
kpolo
[kp515]
Solanum macrocarpon
"kpu dhbhu
[kp6d'60]
Caesalpinia bonduc
-mccn- -klcn -zaan-
[mttkltz~~]
Harrissonia occidentalis
-mlian
Trema guineensis
[mllj]
"nion- ""bowc-
Mitragyna ciliata
[nl~bowè ]
"" ni wc i n bh i 1c
Byrsocarpus coccineus
[nll)w.G16ïlë]
"nyae"
"kwla
Mallotus oppositifolius
[Jll1ekwlâ]
Ficus exasperata
-nyna gaun""-
[Jln~g~û]
Griffonia simplicifolia
" nyucn
[Jl!J,{; J
Cucurbita pepo
pee""
Funtumia elastica
[pëé]
pcc- wlo
Chas51alia kolly
[pëè!1wlô]
-pl icn""-
Carpolobia
lutea
[pU,]
""poan- "dhbhu
[pojcI6u]
Piper
guineense
poo ""ya "po
[pôôjapo]
Passiflora foetida
""poycn-
[poJltl
Pseudospondias microccarpa
"poo- tuc-
[p:i5tOèl
Discoglypremna caloneura

-
277
-
saan 'a gwen
Lankesteria elegans
[sjjigwj:l
"sao- 'yr~~n dhi de
Chr1stiana atricana
[sâojlr~~d'Td~l
seen' tbha 'nynLen
Cnetis ferruginea
[s.c.tt6ajln.i.'l
sen mL~n­
Hybanthus enneaspermus
[s.cm];~l
OlS i
tebh~
[sttë65]
Myrianthus sp.
smi cn-
[smltl
D1oscorea prahaensilis
sro'
[srÔ]
Harungana madagascariensis
'suen"
[syt]
Tragia benthami
"sun tuc-
Dasylepis brevipedicellata
[sutüèl
sun" -gb~un
[sQgbog]
Euphorbia hirta
'suun' "wue-
[s~uèl
Dichrostachys cinerea
'te
Dioscorea minutirlora
[tel
tebh~
Myrianthus sp.
[të65]
-trucn"-
Sterculia tragacantha
[trù.el
van tue-
[v~tüèl
Amphimas pterocarpoides
vlaan
[vl~j]
Ocimum gratissimum
wloa- tuc-
[~loàtüè]
Funtumia elastica
"wowc-
[~6wè]
Triplochiton scleroKylon
"yaa bJ~n tue-
[fàâbl~tüè]
Rauvolfia vomitoria
"ybho wen
[j66I)w,]
Euadenia tritoliolata

[1.=::=------'---- -- - - - - - - - - - - - -

.
-
285
-
TABLE DES MATIERES
AVANT-PROPOS
1
INTRODUCTION
1-1:
DESCRIPTION DU TRAVAIL
.
1-2:
BUT DU TRAVAIL
2
1-3:
METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
. . . . . . . . . . . . . • . .
4
1-4:
DIFFICULTES RENCONTREES
.
1 0
1 -NOTES
. . • • . • . . . • . . . . • . • . . . . . • • • • • . . • • . • • . • • . • • • .
12
I I
D E S C R I P T I O N
DE
LA
REGION
11-1:
SITUATION GEOGRAPHIQUE . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1 3
11-2:
CLIMAT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
13
11-3:
MILIEU EDAPHIQUE
• • • • . • • • • . • • • • • • • • • • • • • • • • •
15
1 1 - 3 - 1:
Re 1 i e f
• • • • • • • • • • • • • . . • • • • • • • • . . • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
15
1 1 - 3 - 2:
Géo log i e
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . • . . . . . . .
1 5
1 1 - 3 - 3:
P éd 0 log i e
. . . • . . . . . • • . . . . . . . . . . . • • • . . • . . . • • . . . . . . . .
1 5
11-3-4:
Hydrographie
• . . . . . . . . . . . . . . . • . . • • . • . . . . . . • • . . . . • . .
17
11-4:
VEGETATION
1 7
11-5:
MILIEU HUMAIN:
LE PEUPLEMENT ET QUELQUES
UNES DE SES PRINCIPALES COUTUMES
-
EVOLUTION
ACTUELLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . • . . . . . .
20
11-5-1:
L'origine des
W~
. . . . • • . . . . . . • . . . • . • • . . . . • . . • • • . . . .
20
11-5-2:
La démographie
. . . . . • . . . . . . . . . • . . . • . . • • . . . . • . . • • . . •
21
11-5-3:
La situation
linguistique
. . . • . . . . . • • . • • . . . . • . . • . • .
22
11-5-4:
Les
principales
coutumes matrimoniales
• • • • • . • . . • • •
23
11-5-5:
Les
infrastructures
sanitaires
• . . • . • • • • • • • . . . . • . • .
27
II -5-6: L' habi tat • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . • • • . . . • . • . • • • . • .
27
11-6:
CONCLUSION
.
32
II-NOTES
• • • . . . . • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • . . • •
33

-
286 -
-
288 -
V-2-1-3:
Les applications
internes
.
1 17
V-2-2:
Principaux
types
d'affection soignées
par
les
plantes médicinales
.
1 1 7
V-2-2-1:
Les
soins aux
enfants
et aux nouveaux-nés
.
1 1 7
V-2-2-2:
Les affections
gastro-intestinales
.
1 1 8
V-2-2-3:
Les malaises
gynécologiques
.
1 1 9
V-2-2-4:
Les
douleurs musculaires,
articulaires
ou
lombaires
.
1 1 9
V-2-2-5:
Le
pa 1ud i sme
.
120
V-2-2-6:
Les
blessures et
les
plaies diverses
.
120
V-2-2-7:
Les
ophtalmies diverses
.
120
V-2-2-8:
Les
céphalées,
migraines et vertiges
.
120
V-2-2-9:
Les maladies
vénériennes
.
120
V-2-2-10:
Les
toux
d'origines diverses
.
121
V-2-2-11:
Affections
diverses
.
121
V-2-3:
Quelques
caractéristiques
remarquables
de
l'utilisa-
tion des plantes médicinales
.
1 21
V-3:
LES
UTILISATIONS
PARA-MEDICALES
122
V-3-1:
Les
plantes stimulantes
.
122
V-3-2:
Les
plantes
considérées
comme aphrodisiaques
.
123
V-3-3:
Les
frot.te-dent.s
.
125
V-4:
PLANTES
MEDICINALES
RECOLTEES
ET
LEURS
USAGES
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . • • • . . .
126
V-4-1:
Frécisions
p r é l i m i n a i r e s . . . . . . . . . . . . . . . . .
126
V-4-2:
Liste des
plantes médicinales
récoltées
et de
leurs
u s a g e s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
126
V-5:
CONCLUSION
150
V I
A U T R E S
A C T I V I T E S
VI-l:
ARTISANAT
ql
VI-1-1:
Le travail
du bois
151
VI-1-1-1:
Les
ustensiles
de cuisine
.
1 51
VI-1-1-2:
Les
instruments
de musique
.
152
V1- 1 - 2:
La van n e rie
.
153
\\11-1-2-1:
Les
nattes
.
153
VI-1-2-:2:
Les
paniers
.
153
VI-1-3:
La teinture
. • . . . . . . • . . . . . . . . • . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . .
154
VI-1-3-1:
Les
tissus
.
154
VI-1-3-2:
Les masques
. . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . • •
]54
VI -1-3-3:
Le maqui liage
. • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . .
154
VI-1-3-4:
Divers
. . . . . . . • . . . • . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • .
154

-
288 -
V-2-1-3:
Les applications
internes
••• . • . . . . . • • •
117
V-2-2:
Principaux
types d'affection soignées par
les
plantes médicinales
117
V-2-2-1:
Les soins aux enfants et aux nouveaux-nés
.••
117
V-2-2-2:
Les affections gastro-intestinales
118
V-2-2-3:
Les malaises
gynécologiques........................
119
V-2-2-4:
Les douleurs musculaires,
articulaires ou
lombaires . . . . . . . . . . • . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . • . • . . . . • . . . . . . . . . . .
119
V-2-2-S:
Le p a l u d i s m e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
120
V-2-2-6:
Les blessures et
les plaies d i v e r s e s . . . . . . . . . . . . . .
120
V-2-2-7:
Les ophtalmies diverses
. . . . . . • . . . . . . . . . . . . •.•.. •..
120
V-2-2-8:
Les céphalées,
migraines et v e r t i g e s . . . . . . . . . . . . . .
120
V-2-2-9:
Les maladies
vénériennes
. . . . . . . . . • . •
120
V-2-2-10:
Les
toux d'origines d i v e r s e s . . . . . . . . . .
121
V-2-2-11:
Affections d i v e r s e s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
121
V-2-3:
Quelques caractéristiques remarquables de
l'utilisa-
tion des plantes m é d i c i n a l e s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
121
V-3:
LES UTILISATIONS
PARA-MEDICALES
122
V-3-1:
Les plantes s t i m u l a n t e s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
122
V-3-2: ,Les plantes considé.ées comme aphrodisiaques.
123
V-3-3:
Les
tro'tte-dents
125
V-4:
PLANTES MEDICINALES RECOLTEES ET LEURS
USAGES . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . • . . • • . . . . . . . . • . .
126
V-4-1:
P.écisions prél iminai.es
126
V-4-2:
Liste des plantes médicinales .écoltées et de
leurs
usages
126
V-5:
C O N C L U S I O N . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
ISO
VI
AUTRES
A C T I V I T E S
VI-1:
ARTISANAT
Vl-l-l:
Le travail
du bois
151
Vl-l-l-l:
Les ustensiles de cuisine
.
151
VI-1-1-2:
Les
instruments de musique
.
152
VI-1-2:
La vannerie
.
153
VI-1-2-1:
Les nattes
. . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . .
153
VI-1-2-2:
Les
paniers
.
153
VI-1-3:
La teintu.e . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . • . . .
154
VI-1-3-1:
Les
tissus
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . •
154
VI-1-3-2:
Les masques
. • . . . . . . . . . . . • . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . •
154
VI -1-3-3:
Le maqui lIage . • . . . . • . . . . . • . • . . . . . . . . . . • . . • • . • . . • •
154
VI-1-3-4:
Divers . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • • . . . . . . . • • • . • •
154

-
287
-
IV
PRATIQUES
ALIMENTAIRES
IV-l:
L'IMPORTANCE DU RIZ
.
71
IV-2:
LA COMPOSITION DU REPAS TYPE
. . . . • . . . . . . . • . .
74
IV-3:
LES PRINCIPAUX MODES DE PREPARATION
.
75
IV-3-1:
L'aliment
glucidique de base
. . . . . . • . . . . . . . . • . . . . . .
75
IV-3-2:
Les
constituants
végétaux
de
la sauce
. . • . . • . . . . . . .
76
IV-3-3:
Diverses autres
ressources al imentaires
. . . . . . • . . • •
77
IV-3-3-1:
Les
larves
d'insectes
• • • . • . • . . • . . . . . . . . . . . . . . . . •
77
IV-3-3-2:
Les
champignons
. . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . • . • . . . • . . . . .
78
IV-3-3-3:
Les
plantes
salifères
. . . . . . • . . • . . • . . . • • . . . . . . • . .
79
IV-3-4:
Quelques
remarques
sur
les
utilisations
des
plantes al imentaires
• . . • • . . . . • • . . . . . . . • . • . . . • . . . . . . . . . • . . .
79
1
1V- 3 - 4 - 1:
Les
pla n tes
0 1éa gin eus e s . . . . . . . . . • . • . . • . . . • . • . . .
79
1
1V-3-4-2:
Les
sauces
gluantes
• . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
,
80
IV-3-S:
Les
aliments
de disette
82
1
f
IV-4:
PLANTES ALIMENTAIRES
IMPORTANTES POUVANT
1
FAIRE L'OBJET D'ETUDES DIETETIQUES POUSSEES
.
83
!
IV-5:
PLANTES ALIMENTAIRES RECOLTEES CLASSEES EN
\\
FONCTION DU DEGRE D'INTERVENTION DE L'HOMME SUR
r
LEUR CYCLE DE DEVELOPPEMENT
.
85
IV-6:
PLANTES ALIMENTAIRES RECOLTEES ET LEURS
USAGES
.
86
IV-6-1:
Quelques
précisions
préliminaires
. • • . • . . . • . . . • . . . • •
86
IV-6-2:
Liste
des
plantes
récoltées
. • . . • • . . • . • . • . . . . . . . . . • .
87
IV-7:
CONCLUSiON
. . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1 1 1
IV-7-1:
Les
pratiques alimentaires
traditionnelles
• . . . . . . • .
1 1 1
IV-7-2:
Evolution actuelle
. . . . . • . . . . . . • . • . • • . • . . . • . . . • . . • . •
1 1 1
1 V-NOTES
• . . . • . • • • . • • _. • . • . . . • . . . • . • • • • • . • . . • • • . • . . •
1 1 3
V
LA
MEDECINE
T R A D I T I O N N E L L E
V-l:
GENERALITES
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . .
115
V-2:
TECHN 1 QUES THERAPEUT 1 QUES
. . . . . . . . . . • . . . . . . . . .
116
V-2-1:
Principales
formes
d'utilisation des
plantes médici-
nales
• • . . . • • • • • • . . • . . • . . • . • • • • . . • . . • . . . • • • . . . • . • • . . • . . • • • . .
116
V-2-1-1:
L'application externe ou superficielle
116
V-2-1-2:
L'effet des
vapeurs
• . . • . • . • . • . . • . • . . • . . • • . . . . • . . • .
116

-
286 -
1
1
1
P R A T I Q U E S
AGRICOLES
111-1:
LA TERRE ET SA REPARTITION
-
PROBLEMES
FONCIERS ET HERITAGES
.
35
111-2:
FACTEURS MODERNES AYANT
INFLUE SUR LA
REPARTITION DES TERRES
.
36
111-2-1:
Enumération des
facteurs
. . • . . . . • . . . . . . . . . . . . • . . . .
36
111-2-2:
Evolution actuelle
.
37
111-3:
LES TRAVAUX AGRICOLES-LE CALENDRIER DES
ACT 1V 1TES CHAMPETRES
. . . . . . . . . • . . • . . . . . . . . . . . . . . . .
38
111-3-1:
Général ités
. . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
38
111-3-2:
Les mois de
l'année en pays We •••.•...••...•••••••
39
111-3-3:
Les
travaux champêtres
traditionnels
et
la
répartition des
tgches
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . • .
41
111-3-3-1;
La
préparation du terrain
. • . . . . . • . • . . . . • . . . . . . .
41
111-3-3-2:
Les
semail les et
les
plantations
. . . . . . . . . . . . . • .
42
111-3-3-3:
L'entretien du champ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . .
44
111-3-3-4:
La
récolte
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . .
45
1 1 1 -3-3-5:
Le stockage
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . • • • . . . .
47
111-3-3-6:
Les
instruments agricoles
.
49
111-3-3-7:
Les
groupes d'entraide
. . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . .
49
111-3-3-8:
Le
travail
des manoeuvres
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . .
51
111-3-4:
Le bouleversement du calendrier des activités
agricoles
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . .
52
1 1 1 -4:
LES VAR 1ETES DE RIZ CULT 1VEES
. . . . • . . . . . . . .
53
111-5:
LES CULTURES SECONDAIRES
. . . . . . . . . . . . . • • . . .
57
111-6:
LE PALMIER A HUILE:
UNE SPECULATION
A
PART
• • • . • . • • • • • • . • . • • • . • • . . . • • . • • • . . • • • • • • • . • • •
59
111-7:
LES CIRCUITS ECONOMIQUES
.
63
111-7-1:
Les marchés
d'approvisionnement
.
63
111-7-2:
La commercialisation des
produits
des
cultures de
rente
"
.
64
111-8:
CONCLUSION
67
111-8-1:
La tradition • . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . .
67
111-8-2:
L'introduction des
cultures
pérennes
au
niveau vi Ilageois
. . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
67
111-8-3:
La recherche d'un nouvel
équilibre
. . . . . . . . . . . . . . •
68
III -8-4:
Le constat actue 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . .
68
III-NOTES
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
70

·
-
285
-
TABLE DES MATIERES
AVANT-PROPOS
1
INTRODUCTION
1-1:
DESCRIPTION DU TRAVAIL
.
1-2:
BUT DU TRAVAIL
2
1-3:
METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
.
4
1-4:
DIFFICULTES RENCONTREES
.
1 0
1 -NOTES
.
12
I I
D E S C R I P T I O N
DE
LA
REGION
11-1:
SITUATION GEOGRAPHIQUE
.
13
11-2:
CLIMAT
13
11-3:
MILIEU EDAPHIQUE
.
15
11-3-1:
Relief
. . • . • • • . . . • • • . . . . . • • • . . . . • . • . . • . . . . . • • . • . . . .
15
l 1 - 3 - 2:
Géo log i e
• . . . . . . . • • . . • . . . • . . . • . . • . . • • . . . • • . . . • . . . . .
15
11-3-3:
Pédologie
. • . • • . . • . . . • • • • . . • . . . • . • • . . • • . • • • • • • • . . . .
15
11-3-4:
Hydrographie
• . . • . . . • • . . . . . • . • • . . . • • • . • • . • • • . . . • . . .
17
11-4:
VEGETATION
1 7
11-5:
MILIEU HUMAIN:
LE PEUPLEMENT ET QUELQUES
UNES DE SES PRINCIPALES COUTUMES
-
EVOLUTION
ACTUELLE
.
20
11-5-1:
L'origine des
W~
• . • . • . • . . • . . • . • . . . . . . . . . • . . • . . . . • •
20
11-5-2:
La démographie
. • • . . . . . . . . • . • . • . • . . . • . • . • . . . . • . • . . .
21
1 1-5-3:
La situation
1 inguistique
. . . . . . • . . • . • • . • • . . . . . . . . .
22
11-5-4:
Les
principales
coutumes
matrimoniales
. • • • • . . . . • • .
23
11-5-5:
Les
infrastructures
sanitaires
• . . . . . • . . • • . . . . . . • . .
27
11-5-6:
L'habitat
• . . • . . . . . . . . • . . . • . . • . . . . . • . . . . . . • • . . • . . . .
27
11-6:
CONCLUSION
.
32
II-NOTES
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . .
33

-
289
-
VI-2:
LA CHASSE ET LA PECHE
155
VI-2-1:
La chasse
. • . . . . . . . . . . . • • . . . . . • . . • • . . • . . • . . . . • • • • • • •
155
VI-2-1-1:
La chasse du
gibier
• . . . . . • . . . . . . . . . . . • • . . . . . . . . . .
155
VI-2-1-1-1:
Les
pièges
• . . . . . . . . • . . • • • . . . . . . • . • • • . . • • • • • . • • .
155
VI-2-1-1-2:
Les
lances
de
bois
. • • . . . • . . • • . • . • . . . . . • • • • • . • . •
156
VI-2-1-1-3:
Les
arcs
• . . . . . • . . . . . . • . . • . . . • • . . . • • . . • • • . • • • • . .
156
'11-2-1-1-4:
Les
fosses
• . . • . • • • . . • . . . • . • • . • • • . . . . . . . • • . . . . • .
156
\\/1-2-1-1-5:
La chasse au
rusi 1 . . . . • . . • . . . . • . . • . . . . . . . . . . . • .
156
VI-2-1-2:
La
lutte contre
les animaux
nuisibles
• . . . . . • . . . • .
157
VI-2-2:
La pêcne
. . • . • . . . . • . . . . . . . • . . . • . . . . . . . • . • • . . . . . • . . . .
157
VI-3:
ACITIVITES SOCIO-CULTURELLES
158
VI-3-1:
Les
jeux
. . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . • • . . • . . • . . . • . . . . • • . . . .
158
'11-3-2:
L'inst.itut.ion des
masques
• . . . . . . . . • . • • . . . . . . . • . . . . .
159
VI-3-3:
or
,
"

Loraalle
• • . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . • • . . . • . . • . . . . . . . . .
159
'11-3-4:
Les
superst.it.ions
. . . • . • . • . . • . • . . . . . • . . • . . . . • . • . . . . .
160
\\11-3-4-1:
Les
plantes composant.
les
"prot.ect.eurs"
• • • . • • . . . .
160
'11-3-4-2:
Les
piant.es
port.e-bonheur
. . . . . . . . . . • . . . • . . . . . . . . .
161
Vl-3-4-3:
Aut.res usages
• . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . •
161
VI-4:DIVERS
161
V ! - 4 - 1:
La
for g e
. . • . . . . . . . • . . . . . • . . . . . . . . • • . . . . . . . • . . • • . • . .
1 6 1
VI-4-2:
La pot.erie
. . • . . . . • . . . . . . . . . • . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . .
162
VI-5:
LE BOIS DE FEU
162
VI-6:
CONCLUSION
. . . . .
163
V I I - C O N C E P T I O N
DU
MONDE
VEGETAL
Vll-l:
GENERALITES
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . 165
VII -2:
L'ENVIRONNEMENT VEGETAL
166
VII -3 :
LA BIOLOGIE DES PLANTES
167
VII-4:
L'EXPRESSION DU SAVOIR BOTANIQUE
169
VII-4-1:
Premier
exemple:
la classification de GARNIER
{198ï)
• . • . • • • • • • • . . • • • • • • . . . . • . . . • . • • . . • . • • • • . • • • • • • . • • • . . •
169
VII - 4 - 1 - 1:
Les
mot. son 0 ma t. 0 P é ï que s
• . . . . . • . . • . . • . . • . • . . • . . . .
1 6 9
VII-4-1-2:
Les
mots
transparents
• . • . • . . . • • • • • • . . • • . . • . • • . . •
169
VII-4-1-3:
Les
mots
sans
signification • • • • • • . • . • • . . . . . . . . . .
170
VII-4-1-4:
Les
mots appartenant. aux
séries
précédentes
mais
comport.ant une distinction supplémentaire
• • • . • . . . • • • . .
]70
VII-4-2:
Autre
classification des
noms
vernaculaires
• • . . . • •
]71
.11J.ux -.".'.,

-
290 -
VII-4-2-1:
Les
noms
précisant
l'écologie
de
la
plante
.
VII - 4 - 2 - 2:
Les
nom s
déc r i van t
1e
po r t
d e i a p i an te
.
1 7 1
VII-4-2-3:
Les
noms
faisant
référence
à
l'utilisation
1 7 1
de
la plante
par
l' homme
.
1 7 1
VII-4-2-4:
Plante dont
le nom comporte
celui
d'une
autre plante
.
172
VII-4-2-5:
Les
noms àe plantes
comportant une
analogie métaphorique
. . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
172
VII-5:
REMARQUES GENERALES SUR LE SAVOIR BOTANIQUE
WE.
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • ••
173
V 11-5-1:
Première
remarque
.
173
VII-5-2:
Deuxième
remarque
.
173
VII-5-3:
Troisième remarque
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . .
174
VIl-5-4:
Quatrième
remarque
.
174
VII-6:
CONCLUSION
.
175
VII-NOTES
176
V I I I
CONCLUSION
VIII-l:
RAPPEL DES OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
177
Vlll-l-l:
Les
buts
et
les
moyens
.
177
r
Vlli-1-2:
La
justifica'l:ion àes moyens
.
1 77
VIII-2:
RESULTATS ET CONSTATS
.
178
1
Vill-2-1:
L'impact
àes cultures
de
r e n t e . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
178
VIII-2-2:
La
tendance actuel le:
une
reconversion difficile..
179
VIII-2-2-1:
Une attitude
p a r a d o x a l e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
179
Vlll-2-2-2:
Une mentalité difficile à
appréhender
181
VIII-2-2-3:
Une attitude anti-commerciale
183
VIII-3:
PERSPECTIVES D'AVENIR
184
Vlll-3-1:
Une ébauche de
solution à
court
t e r m e . . . . . . . . . . . .
184
VIII-3-2:
Un complément de
solution à
moyen
terme
185
VIII-3-3:
Des
débouchés
à
plus
long
t e r m e . . . . . . . . . . . . . . .
186
VIII-4:
LE ROLE
IMPORTANT DE L'ETHNOBOTANIQUE
187
VIII-NOTES
.
189
ANNEXES
1:
FICHES AIDE-MEMOIRE UTILISEES POUR LES ENQUETES
DE TERRAIN
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . • . . . . . • . . .
193

-
291
-
II:
EVOLUTION DE LA COMPOSITION DE LA DOT
. . . . • . . . •
195
III:
VARIETES DE RIZ RECENSEES PAR LE B.P.D.A.
197
IV:
INVENTAIRE DES MARCHANDISES
PROPOSEES AU MARCHE
DE TAI
• • . • • • • . • . • • • . • • . • • • • . • • • • • • . • • • • • . . • • • • • . . .
199
V-a:
COMPOSITION BIOCHIMIQUE DES DIOSCOREACEAE . . . .
207
V-b:
COMPOSITION BIOCHIMIQUE DE QUELQUES
ALIMENTS SOUVENT CONSOMMES EN
PAYS WE
••• f
.
208
VI-a:
PLANTES ALIMENTAIRES RECOLTEES CLASSEES EN
FONCTION DE LEUR ORGANE UTILE
.
213
VI-b:
PLANTES ALIMENTAIRES CURATIVES RECOLTEES
CLASSEES PAR ORDRE ALPHABETIQUE DES NOMS DE
GENRES
• . • • • • • . • • . • • • . • . • • • • . • • • • • • • • . • • • . • • • . . . . . .
223
VI-c:
PLANTES MEDICINALES RECOLTEES CLASSEES PAR
ORDRE ALPHABETIQUE DES NOMS DE GENRES
. • . . . . . . . . . . .
227
VII:
CONTE TRADITIONNEL
241
VIII:
LISTE DES
LE TEXTE
.
247
IX:
CONVENTIONS
WE
. . • . • • . •
251
INDEX
INDEX 1: Liste des
plantes
s
par
ordre alphabétique des
noms
de
genres
.
255
INDEX 2:
Liste des
plantes
récoltées
par
ordre alphabétique des
noms
de
familles
263
INDEX 3:
Liste des
plantes
récoltées
par
ordre alphabétique des
noms
vernaculaires
271
B I B L I O G R A P H I E
279
TABLE
DES
MATIERES
285
RESUMES
. . . - - . - - - . . - . - - - . . - . -

L~e vé&~·t.t\\ux de.ns
t..
v le
du
F":~urd la
~
(Cflte
dO !Yoir~).
Thê~œ dm dactor~t cl. l'Univervilé Piorre et
Mar:Z-'o Cur1@
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Pl!i!'i,~ a~
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bibt.
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1.'é''t. )1'
ph.
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Lfi 1'"@OS>îlillllont drJs pl antoo ut.i i:.'&
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~!imentai­
re~.
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p!antes à UB~g~ t~~hniqua)~
6t
le ~z­
cu~li d~ qua:ques pr~tiqu~a tr~dltlonnQl~~a en rBppcrt
nvec
las
lJ~eêt~.uJ.i I.pl'atiql.';3~ ~~).m~nb;;L~e5.
liiâthod~,:~ U,·'?S':q:H'"!l,lti':';.:.l:;·':; <!kt h;'~­
t~,~'!imit)!
ont. fHH'm~g Oi.!
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di lvoi:u ~'lc(';ident.&l$J: le P&Y~ tJ.ê..
DlvOfS
tscteur9 8nclRn~ ou récant~ o~t contr~b~è 6 mo-
difier COg habltude5 ancsstrBles.
Au nlv~Bu v!lJ&geo19.
d~w ch~n­
e:!'i'm~ntg sont :!.nb:!rV'enu!S avec!' int't'oductioll d:Hl cul t'-tI'23 (:1 rnnt.';-,
(c~f~iar~.
cac~cYftr~).
L'chandon sl
la nêgAI2~~c~ de
~G~taln~g
plantes
l~portBnt~9 g'en ~ont suivl~
Plus
récemment,
cn Q a5si~té à l~ dèté;'o -~~t'~n d 1 un9
~conom1~ l1atic;è~iilt r€'po;:;ant
~}~~entiel iam~nt ="lur
j '<.nq:;oîü<:iol1
è~
ce$ p~cduitB dent
les cours
lntornatlonDUK ont c~uté.
Ûn
observ~ parallèlement de graves dlitlculté~ d'~dap­
tation à
ce nouveau contextu national.
et 9urtout un râ21
T2tard

la ~é8ion comp.réa aux autres réglon~ d~ cote d' :voi~e qui ont
su rt~ori8>nter ieu!'~ production!3.
Ces const~ta nn,è;,ent t" fo"-;:;;.liel'
que!q~J""s propo9itlons concrètE!!! de nouvecux I9.xe!'i d0 rec: ..Erc;~(:
et
cl'nct.1ons
à fIH'nH!i"
!lUX'
le terrain en
vu~ dé pe .. '
~tn~ ;; 02': ;"<'.uplê!
da ot"!meu1'i:!l' économiqU!~mer.t via.ble tout, en respec':-",nt rh:;,;
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PLANTS
IN TH~ LIFE OF THE W( PEOPLE
(COT2 D9 IVOiRE)
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