"It.YVt)LJIUIUC
.....L.
"'-"Vi...
. . , . --- ••• -
UIIIIOM - DISCIl'L 1I1l- TU WAIL
MI.IIUIlE
Dl L' lDUCATlU
UTIOUU
ANNEE
1981 -1982
•••
CONTRIBUTION A L'ETUDE
DES INFECTIONS
OSTEO-ARTICULAIRES
CHEZ L'ENFANT
A propos de 75 cas colligés dans le service
de Pédiatrie et de Chirurgie infantile
du CHU de Cocody
THESE
Pour le Doctorat en Médecine
(Diplôme d'Etat)
Présentée et soutenue publiquement
le
5 Janvier
1982 par
PRINCE AGBODJAN JOHN AJETE
Interne des Hôpitaux
NE
LE
14
AOUT
1949
A
COTONOU
(R P
BENIN)
MEMBRES
DU
JURY
Président : f-1onsieur le Professeur
ASSI
ADOU J.
Assesseurs
: Monsieur le Professeur
ROUX
Constant
Monsieur le Professeur
BRETTES
J. Ph.
"lons_i.e:u_l:" 1~ Professeur
DUCHASSIN
M.

D E DIe ACE S
,

,
JE
DÉDIE
CEnE
THESE l 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 III 1 1
,

l
A rtON
PERE
-=-=-=-'-==-=-
Tu n'as rien ménagé pour faire- de nous ce que nous samnes
aujourd 'hui, car tu n'as jamais cessé d'oeuvrer pour l'éducation
et la réussite de tes enfants.
Tu nous as enseigné les principes de modestie, de simplicité
et d' humilité qui nous ont guidé jusqu'ici. Sois en remercié.
Nous aurions tant souhaité que tu sois à côté de nous en ce
jour qui voit la consécration des sacrifices que tu as consentis
pour nous.
A MA MERE
- - - --
Tu es amour et dévouement.
Les mots nous manquent en ce j our pour t'exp liquer, 0 Chère :Maman
toute notre gratitude, notre reconnaissance.
Tu nous as inculqué l'amour du travail et du travail bien fait.
Tu nous as enseigné la persévérance dans l'effort.
Nous souhaitons que ce travail soit la recompense de tes irrunenses
sacrifices et de tes lourdes privations.

I I
,
A MA
TOUTE
DERNIERE
PETITE
SOEUR
, FEL ICI A "IN MEM:>RIAM fi
Tu n'es plus de ce monde.
Je n'oublierai jamais les circonstances dans lesquelles
tu nous as quitté.
Tu demeures éternellement présente dans nos coeurs.
A MA
CADETrE
"
IN
MEMJRIAM
"
A
TASSI
WILLINON
A PISSINON
l-.1es autres M~ans.
Toute notre reconnaissance.

I I I
A MA
CHERIE
-=--:=-.;=:-=:>-:-
TIN A
Ton amour et ta compréhension ont été pour nous
très importants dans la réalisation de ce travail.
A t'ON
FILS
CHERI
H.ERVE
PATRICK
Pour nous tu as été une stimulation
douce tout au long de ce travail.

IV
,
A LA
FAf'IlI LLE
DE
LA
CELLE
-=-=-=-=:;-;--=.-;;-;;;...:::;....;;;:;;-=-=--=-=-----
Tout notre attachement.
A MON
GRAND FRERE
RIe H- A R D
Tu es l'ainé de notre famille et nous sommes persuadés,
en bon père de famille et en bon éducateur que toi même
tu es déj à, que tu ne cesseras jamais de seconder notre
père dans l'oeuvre immense qu'il accomplit.
A
SA
DYNPHIQUE
EPOUSE
-=--= -=-.= _.=-= -= -.= ...=-=~ -=- =
Toute notre affection.
,

v
A MES
AUTRES
FRERES
ET
SOEURS
- VICTORIA
- CLEMENTINE
- ,JEANNE
- CATHERINE
- WILLIMv1
- JOSEPH
- ANGELE
- JAMES
- ALBERT
- GEORGES
Ensemble nous avons eu le pri\\,ilège et le bonheur de
bénéficier de l'éducation de notre père qui n'a jamais ménagé
ses efforts pour que nous soyions unis.
Fasse le ciel que nous le demeurions toujours.
A M::>N
rnCLE
EOOUARD
DOTE
-= _.= -= - =-.=-=-.
Toute notre affection.
A TOUS MES ONCLESJ TANTESJ COUS INSJ COUS INESJ NEV~ NI ECES
-= -=-.=-.:-.=-==-=-=- =-=-,:-.=-=-.=- = -.::.- =-..=-.=-=-= -=_.=-=- = -=--=-=-=-=
Nous dédions ce travail en témoignage de
notre affection.

VI
A MON
NB'BJ
ET
FRERE
-=_.:= -=-= - = -:-=-:=-.=-= -=--=
,.
..
LUCAS
KIT T l
Avec .. B1MAN'JEL, vous savez très bien à vous deux nous dOIll1er
tout le recanfort lOOral dont nous avons besoin.
Notre fraternel attachement.
,... ""!'" .......... -o-'~.--

~:';j.. <1 ,", : _...
A Jv1A ·CCllS INE -·A M-E -L .1 -E.. . Er- - SON MARI:'·· .. J UL E:S
.. ;,::
A
MA
-COOS fNE
~
-
. - - --
o L G A
Tout notre attachement.
.i"
A t'ON
COOSIN
GEORGES APEL ETE
CREPPY
vice Président de l-a Cour Suprême.
::Jous vous remercions infiniment de votre constar1te dispo;ü~i l ü'S
à l'égard de la famille.

A MJN
PMI
ET
FRERE
EJvMANUEL
KUE GAH
-.. Mon 6idUe.
compagnon de toujours
Mieux que quiconque, tu nous as soutenu en des moments
particulièrement difficiles de notre existence.
Sois-en remercié.
.
A tv'r)N
PMI
~
PIERRE
MARIE
MEN S AH
Tu nous as prodigué de sages conseils au moment où
nous en avions le plus besoin. Nous t'en remercions.
AMES
PMIS
ET
CCJo1PAGNONS
DE
WTTE
- VARANGO
GUY
GASTON
- AGUEHOUNDE COSlv1E
ET
SON
EPCllSE
- MIGNONSIN
DAVID
- BARNOR
ELIAS
- AISSI
HILARION
ET
SA
FEM'v1El
Ensemble nous avons goûté aux joies de la victoire.
Ensemble nous avons senti l'amertume de la défaite.
Les vicissitudes d'une vie estudiantine commune et la carrière
si dure et si difficile que nous avons choisie ont tissé en nous des
liens plus qu'amicaux.
,
Fasse le ciel que ces liens persistent toujours,

VIII
A r~ES
OO'v1PATR lOTES
ET
AM 1S.
- 00 REGO ANICET
- ACHAFFA SEYDClI
- MESSAN
KOUASSIVI
FAUSTIN
- ZEKPA LUCIEN'ARISTIDE
- PERRIN RENE.
En témoignage d'une amitié sincère.
A TOUS
MES
N-US
DE
LA
MAISON
PROTESTANTE
DES
ElUDIANTS <MA.P.E.).
A MES AMIS
- KETE PIERRE ET SA FEMME
- TONATO ALEXIS ET SA FEM"1E
- AGBO EIXJARD ET SA FEM"'lE
- ACOHA
SEVERIN
... KIKI PIERRE
- VIVON PETER
Toute
notre
amitié.
1
AMES
AM 1S
D ENFANCE
- VILLACA
FRANCIS
- SAGBOHAN
HILAIRE
- SOGBOSSI
CHRISTOPHE
Mes meilleurs sentiments.

IX
A f1»JSIEUR
G NA\\{ 0 U l
L E 0 POL D
Premier Conseiller à l'Ambassade
de la Republique Populaire du BENIN
ET
SA
FEM'1E
En témoignage d'une vieille amitié toujours durable.

x
A NOS
JUGES

XI
A NOTR: MAITrE ET PIBIŒNT lE MSE
f/ONSlEUR LE PROFESSBJR
AS S 1
AD0 U JËRÔME
• Professeur de Pédiatrie.
• Officier de l'Ordre National.
• Chevalier de l'Ordre de la Santé Publique de Côte d'Ivoire.
• Chevalier des Palmes Académiques
• Membre du Comité Permanent et de la Société Internationale
de Pédiatrie.
• Membre de la Soci~té Française de Pédiatrie.
Vous nous avez fait l'hoIUleur de nous accepter au nanbre de vos élèves.
Vous avez affenni en nous l'amour de la PEDIATRIE.
Nous avons été hautement impressionné par votre grand humanisme,
votre bonté et votre générosité.
Votre sens aigu de la critique, votre clarté d'analyse, votre
rigueur de jugement et l'étendue de vos cOIUlaissances ont été pour nous
des facteurs détenninants de notre amour et de notre vocation pourb
PEDIATRIE.
Nous esperons ne jamais décevoir cette confiance que vous avez
placée en nous.

XII
A NOTf{ W\\ITIt Er Dl ftClEUR lE lHESE
MONSIEUR LE PROFESSEUR
ROU X
r..oNSTANT
· Maitre de Conférences Agrégé de Chirurgie Infantile.
• Chirurgien des Hôpitaux.
• Membre de la Société Française de Chirurgie Infantile
(S.F.C.I.).
• Membre de la Société Française de Chirurgie Orthopédique
et Traumatologique
(SO.F.C.O.T.).
• Certificat d'Etudes Spéciales (C.E.S.)
de Biologie et de
Médecine de Sport.
Faculté de Médecine de Paris
Université Pierre et Marie Curie Parix VL.
,
~. Faculté de Médecine de Montpellier.
• Diplomé de Traumatologie Sportive ~ Université Pitié~Salpétrière ~
Paris.
• Secrétaire Général du Conseil Permanent de la Médecine du Sport
des Pays d'Expression Française.
• Membre représentant le Continent Africain à la Commission
Médicale de la Fédération Internationale de Volley~Ball (F.,L..V •. B.)
• Président de la Commission Médicale de la Confédération Africaine
• Président Fondateur de l'Association Ivoirienne de Médecine
Sportive
(A. L M. S. )
• Chevalier du Mérite Sportif Ivoirien.

XIII
Vous nous avez fait confiance et accepté de diriger ce travail.
Nous avons su apprécier a votre contact votre dynamisme, votre
clarté d'esprit, votre habileté chirurgicale.
Vous êtes d'une simplicité et d'une sympathie désarmantes.
Que ce travail soit le témoin de notre reconnaissance et
de notre respect.
,

XIV
A ooTI{ W\\ITIt ET JLŒ
MONS lEUR LE PROFESSEUR
DUC H ASSIN
MARCEL
• Professeur Associé de Bactériologie.
• Officier de l'Ordre National de la Santé publique
de Côte d'Ivoire.
• Officier de l'Ordre de l'Education Nationale de
Côte d'Ivoire.
• Chevalier de la Légion d'Honneur.
• Chevalier de l'Ordre National du Mérite Français.
• Croix de la Valeur Militaire.
• Médaille d'Outre-Mer.
Jeune étudiant nous avons eu la chance de vous compter panni nos
Professeurs. Nous avons donc eu le temps d'apprécier pendant tout ce
,
temps votre parfaite maitrise de la Bactériologie, la clarté de votre
enseignement et votre disponibilité sans pareille envers vos étudiants~
Vous acceptez aujourd' hui d '~tre de nos juges.
Soyez assuré de toute notre reconnaissance,

A NOTff Ml\\ITff ET JUa:
MONSIEUR LE PROFESSEUR
BRETTES JEAN-PHILIPPE
• Maitre de Conférences Agrégé.
Nous avons effectué nos stages de Gynécologie dans votre Service.
Nous avons su apprecler à votre contact, l'étendue de vos
connaissances. Votre simplicité et votre gentillesse.
Nous vous remercions infiniment d'avoir accepté de juger
ce travail.
,

,
XVI
A MONSIEUR
LE
PROFESSEUR
NANGBELE
COULIBALY
Les six mois passés dans votre service nous ont fait
apprécier votre grand savoir.
A MONSIEUR
LE
PROFESSruR
I<OFFI
ALI-Af~GBA
Vous alliez à merveille une competence inegalée dans
votre c1anaine et des qualités de pédagogue exceptionnelles.
A l''1ONSLEUR
LE
PROFESSEUR
M-1BROISE
ErrE
Nous vous ranercions infiniment d' avoir contribué à
notre fonnation dans le domaine de l'Oto-Rhino...-Laryngologie.
A tlONS LEUR
LE
PROFESSEUR
GEORGES
l-lAEFFNER
Nous sorrnnes pleins d' admi~atioll pour vous ..
A f"'ûI'lS LEUR
lE. PROFESSEUR
BAOOJAL
Toute notre reconnaissance pour avoir dirigé
nos balbutianents dans la PEDIATRIE.
A f'1ONSIEUR
LE
OOCTEUR
MICHEL
BL.ftNC

XVII
,
A r"1ONSLEUR
LE
OOCTEUR
ATAYI
ET
A L'ORGANISATION
tlûNDlALE
DE
LA
SANTE
Nos sentiments de profonde recoJUlaissance.
A t'ONS 1EUR LE PROFESSEUR
YAO
DJE
Vous nous avez touj ours emerveil1é par vos
qualité de chirurgien émerite.
A MONSIEUR LE OOCTEUR
ANDRE
DJA
GAUDET
Nous n'oublierons jamais que nos premiers pas
dans la Séméiologie ont été guidés par vous.
A TOUS
NOS
(!\\AITRES
DE
LA
FACULTE
DE
MEDECINE
D'ABIDJAN
QUI
CJIT
lBNRE PaJR NOTRE FORMATION
A TOUS
LES
ASSISTANTS
ru SERVICE DE PEDIATRIE ru
C.H.U. DE
CQCODY
,
A TOUS
LES
ASSISTANTS
DES
SERVICES
,
~ D O.• R.L•.
DU C.H.U. DE COCODY

XVIII
1
1
AU
PERSONNEL
DU
SERVICE
D O.R.L.JDE P.P.H.,DE LHOPITAL PSYCHIATRIQUE
DE
BINGERVIU~
A TOUT
LE
PERSOONEL
DU
SERVICE
DE
PEDIATRIE
DU
C.H.U.
DE
COCODY
Tous nos remerciements.
A TOUS
LES
ETUDIANTS
DE
LA
FACULTE
DE
MEDECINE
D/ABIllJAN
Pour le courage qu'ils ont eu en choisissant
ce dur métier.
A LA
I~TION
IVOIRIENNE -
TOGOLAISE
ET
BENINOISE
...
- -
.
-
- ...- ...
A TOUTES
LES
NATIONS
EN
WTTE
PERPETIJELLE
POUR
LE
BONHEUR
SOCIAL
DE
CHAQUE
INDIVIIlJ
,

XIX
,
A TOUS
CEUX
QUI
SOUFFRENT
D'UNE
MANIERE
OU
D'UNE
PJJTRE
SUR
cmE
TERRE
A TOUS
CB.JX
QUI
NUJS
AlMOO
PClIR
LEUR
DIRE
MERCI
DE NOUS
AVOIR
FAIT
CONFIANCE
- - - - - - - - - - -
-
,---
A TOUS
CEUX
QIJ 1
NE.
NOOS
AlMENT
PAS
POUR
LEUR
DEMANDER
DE
NOUS
ACCORDER
LEUR
PAROON
SI
A UN
JVX)MENT
OU
A
UN
AUTRE
DE
NOTRE
EXISTENCE
NOUS
LES
AVONS
OFFENSES
..:=-.=-=-=---=-.=.,.:=-=-=-~, ::..
....

- 1 -
SOM MAI R E
-=--=--=--=--=-=-=-=-=-=
l NTROOOCT 100
4
1 1 1 •
1 1 1 1 •

1 1 1 1 1 1 •

l
,


1 1 1 •
1 •

1 1 •
1 •
1 1 1 •
1 •
1 •
l
PREMIERE PARTIE
GEf\\E.Ml..-llES
7
l
,
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 • • 1 1 • 1 • •
I, - HISTORIQUE Il'11111111111111'111111111111111111
8
Il,- DEFINITION
11
1 1 1 1 1 1 1 . 1 1 1 ' 1 " " " ' 1 1 1 " 1 ' 1 1 ' 1 ' 1 ' 1 1 '
A. - ARlliRITES ET OSTEO-ARTHRITES ••••••.•••.••
12
B. - OSTEITES ET OSTECJ.1YELITES ••••••••••••••••
13
111,- RAPPEL ANATOO-PHYSIOLOGIQUE
14
1 1 1 1 1 1 1 1 1 , 1 1 1 1 1 l,II 1
A. - I..ffi OS
\\
e. • . • • • • . • e . • • • • • •, • •
lS
B. - I..ffi ARTIaJLATIONS ••••.•••••••.•., •.••,..,., ••
18
C. - LE CARTILAGE DE CROISSANCE .•••••••.,•••••••
22
IV,- PHYSIOPATHOlOGIE ET ETIOPATHOGENIE l, • 1. • 1 1 1. 1 1 • 1. 1
29
A. - ARTHRITES ET OSTEO-ARTHRITES •••••••••.•••
30
39
B. - OSTEITES ET OSTEOMYELITES ••.•••.••.•.•••,.
VI - ElVDE CLINIQUE 1 " 1 1 1,1 " 1 1,1 1 l, 1 1 1 1 1 1 " 1 1,1 1,1 1,11.1 1 1 " 1
42
A. - ARTHRITES ET OSTEO-ARTHRITES ••••,••,••.••••
43
B. - OSTEITES ET OSTECl.fŒLlTES •••••••, ••••••••,.
Sl
VI
62
1,-'
ETUDE RAD IOLOG lQUE • 1 1 1 1 " 1 " 1 1 • l, 1 1 • " • l, • " 1 " • " 1 l, 1 "
A. - ARTIllUTES ET OSTEO-ARTHRITES •.•,••, ••••,••.••
63
B. - CSTEITES ET OSTEOMYELITES •••..•.••,••..••••
71

- 2 -
VII.- ETUDE BIOLOGIQUE •• 1. 1 •• 11.1." 1. 1111 1. II 1. 1. II
77
A.- L'~~
78
B.- LA VITESSE DE SEDTIMENTATION ••••••••• ••••.
78
C. - LES EXAMENS BACTERIOLOGIQUES •••.•.•••••••
79
D. - L'ELECTROPHORESE DE L 'HEM)GLOBINE ••••••••
83
VIII.- ETUDE ETIOLOGlQUE
84
1 1 1 1 1 1
111
. .
A. - ROLE DES TARES HEMATOLOGIQUES ET DES
AlITRES FACTEURS VASCULO-SANGUINS •••••••••
8S
B. - MANIFffiTATIONS OSTEO-'ARTICULAIRES DES
TREI?ONEf\\1A.TOSES .........................., ...
89
C. - EfIOLOGIE MYCOSIQUE
"-
93
D. - EfIOLOGIE PARASITAIRE •.•••.••.•,
,
9S
E. - ETIOLOGIE WBERCULEUSE .•••••••••.•.•••.•••
97
F. - AUTRES ETIOLOGIES INHECTlEUSES •
99
DEUXIEME PARTIE
:. NŒ OBSERVATIONS 1. 1 l, • 1 l. •. l l, l 1 l l, l l, 1 J. 1
101
II - CADRE DE L' ETUDE ET MATERIEL 1 • l, 1. 1 •. 1 1. 1 l, 1 1. l. l, 1 1. 1 1.
102
III - LES M,ETHODES DE TRAVAIL ".1 l,' • 1 1.••.• 1. 1 '.1 '.1'. II.• 1.
106
A. - LES EXPLORATIONS BIOLOGIQUES •.••••••.••••.•,
107
B. - LES EXPLORATIONS RADIOGRAPHIQUES
107
C. - LES METHODES DE TRAITEMOO ••••.••.••••••.••,
107
III •- LES OBSERVAT IONS ", 1 ., 1 l, •• 1 • 1 '. 1 •.• ','.', 1 1.• ' .• 1. 1 1.• " 1
111
IV.- ANALYSE DES OBSERVATWNS '."","."1',".",'1.1'",
141
A. - ETUDE EPIDIMIOLOGIQUE •••••,.•••,••,•.•,., ••.•,••,
142
B. - ETUDE CLINIQUE...........
168

- 3 -
V.- ATTITUDES THERAPEUTIQUES •••• •••••••••••••••••••• •••
219
A. - LES GRANDS PRINCI PES DE TRAITFMENT ••••••••••••
220
B.- NOTRE CONDUITE DANS LE SERVICE ••••••••••••••••
222
VI.- COf'IMENTAIRES ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
230
VII.- PROPHYLAXIE •••••••••••.••••••••••••••••••••••••.•••
234
VIII.- NOS RESULTATS •••••••••••••••••••••••••••••••••••
236
IX .-' PRONOSTIC '. l • ". l • ". " •• 1. l 1.• 1 • 1.•••••• l' li. l " l' l 1 l l,' l l l
239
X.- CONCLUSION 1 1 • 1 1 1 • 1 l, 1. 1 1 1 III 1 1 Jo , • 1 1 1 l, 1 Jo 1 l 1 1. 1 • 1 J. 1 Jo • 1. 1.. "
243
BIBLIOGRAPHIE
248
l 1 J. 1 1. l. l, 1. 1. 1. 1. 1. l, I l L 1 l
1 1 l, I l L 1. . . . 1 1.. 1 .. l. l. l ,
,
,
l. 1. 1 Ir. l ,
,

-
- 4 -
INTRODUCTION
,

,
- 5 -
Il est inconstestable que de nos jours les problèmes posés
par la malnutrition viennent au premier plan des préoccupations
de ceux qui sont chargés d'assurer la protection de l'enfant et
de le soigner, et constituent le souci majeur des responsables
de la Santé Publique.
Cependant étant donné l'importance de l'environnement
infectieux de l'enfant, étant donné les multiples agressions
microbiennes, parasitaires et virales auxquelles l'enfant est
soumis, étant donné le contexte socio-culturel de nos pays dits
en voie de développement, l'enfant" nage 11 constannnent dans une
ambiance d'hygiène défectueuse et dans ces conditions, il ne
peut que se résoudre à être la victime innocente de nombreuses
infections.
Ces infections peuvent débuter à la période embryonnaire
de la gestation entraînant des morts in utero ou à la période
foetale entraînant des foetopathies. Elles peuvent survenir
aussi après la naissance de l'enfant.
Parmi les infections survenant après la naissance, les localisations
digestives, respiratoires, méningées sont les plus fréquentes,
Mais les localisations ostéo-articulaires ont retenu notre
attention pour plusieurs raisons ~
,
1~. Leur étiologie iatrogène est très nette et depuis
les publications de MARION, il ne fait plus aucun doute que la
grande majorité des ostéo-arthrites et ost~yélites du nouyeau~né et du
nourrisson sont causées par les cathét;é~~smes o~~i1.~ca~l:!;ntnlDPe~!~fs
chez. '~es nouveaux-rtés déjà dénutris, malades avec ·du matériellmalt.:'
stéri.Usê utilisé par un,manipulateur n'~yant pris aUGtme précaution
,
.
d. aseps~e.

- 6 -
2~. Ces affections posent la plupart du temps des
problèmes diagnostiques et pronostiques difficiles à résoudre.
Notre travail réalisé dans le Service de Pédiatrie Médicale
et Chirurgicale du C.H.U. de Cocody porte sur 75 observations
et se divise en deux grandes parties
- La première partie concerne les généralités et
comprend :
1- Historique
El - Les définitions.
111- Rappel anatomo-physiologiques.
IV- Physiopathologie et étiopathogénie.
VI - Etude radiologique .
VII - Etude biologique.
VI 1:( - Etude de l'étiologie.
,
- La deuxième partie concerne nos observations
personnelles et comporte :
1. - Cadre de l'étude et matériel d'étude.
II. - Méthodes d'étude.
111.- Exposé de quelques observations.
rv.- Analyse des observations.
V. - Comnentaires.
VI. -. Attitudes thérapeutiques.
VII .. - Nos résultats.
VIII.- Prophylaxie.
IX. -. Pronostic.
X. - Conclusion.

- 7 -
PREMIERE
PARTIE
G E N E R ALI
TES
,

,
- 8 -
I.-
HIS TOR l QUE
-=--=-=-==-=-=-=-=-=-
,

- 9 -
- On connaissait déjà dès le début de l'art médical les
infections osseuses qu'on désignait globalement sous le nom de
" caries osseuses" tenne où se confondaient ostéites, ostéo-
myélites et ostéo-arthrites. En effet, HIPPOCRATE et GALLIEN
notaient déjà à cette période, la production dans le tissu
osseux enflammé, de parties nécrosées, de séquestres.
-. Il a fallu donc attendre les travaux de ŒlA.SSAIGNAC
pour voir individualiser avec une certaine précision l'ostéo-
myélite et la distinguer de la sorte des autres affections
osseuses.
-. Par la suite ~ les travaux de l'Ecole de Strasbourg
avec BECKEL, puis ceux: d'OLLIER et GOSSELIN se disputent
l'origine périostée ou juxta-épiphysaire cartilagineuse de
l'ostéomyélite mais c'est LANNELONGUE qui établit en 1879
l'entité de cette affection en montrant que toutes les formes
d'ostéites ou de périostites se ramènent à une seule et même
maladie.
- PASTEUR en 1880 annonce à l'Académie de Médecine, la
découverte de l'agent pathogène de l'ostéomyélite, affection qu'il
qualifiera alors de " furoncle de la moelle ".
- A la suite de ces travaux de PASTEUR, en 1885, RODEr
essaya de reproduire expérimentalement l'ostéomyélite sur des
lapins à partir de pus recueilli dans les ostéomyélites humaines
ou à partir de staphylocoques blancs.
- En 1889, COLZl démont('a que la voie empruntée par le
germe pour arriver à l'os est la voie sanguine ; il voyait alors
dans la fréquence des hémocultures positives au début de la maladie,
la démonstration de sa théorie.

,
- 10 -
- Plusieurs auteurs Allemands (LEXER, RITTER, NUSSBAUM,
ROST) et Américains (CRILE, BANCROFf, et surtout WILLENSKY) ont
approfondi l'étude de la pathogénie de cette affection en rejetant
la théorie de LANNELONGUE, théorie selon laquelle il est indispen-
sable de trépaner l'os pour draîner la cavité médullaire, le point
de départ de l'affection étant médullaire.
- En 1926, LEVEUF en s'appuyant sur des recherches
anatoIOO-pathologiques met en honneur la résection sous-périostée
précoce.
- En 1949, LAURENCE et SALM)N en s'appuyant sur des
données physiopathologiques et sur les découvertes récentes des
antibiotiques insistent sur l'intérêt que constitue le traitement
par simple immobilisation plâtrée associée à l'antibiothérapie.
- Müs à nouveau, les travaux plus récents de TRUEfA sur
la vascularisation osseuse vont préciser la physiopathologie de
l'ostéomyélite et ouvrir la voie aux différentes discussions souvent
contradictoires sur la physiopathologie des ostéo-arthr ites et des
arthrites de l'enfant.
-. En 1967, CROCK démontra par ses travaux que les
vaisseaux métaphysaires sont extra-osseux et non intra-osseux ..
Plus tard avec LAGRANGE il démontra que les vaisseaux épiphysaires
et métaphysaires sont juxta-conjugaux.
Plus près de nous en 1976, ànJNG à New-York, de même que
RANVIER et IACROIX ont attiré l'attention sur le " Ring "
périchondral, élément essentiel de la solidarité entre l'épiphyse
et la métaphyse.

- 11 -
II.- D E FIN l T ION S
- - - - - - - - -
,

- 12 -
A.- ARTHRITES ET OSTEO-ARTHRITES.
,
1. - LES ARTHRITES.
Sont des inflammations limitées à l'articulation sans participation
osseuse. Elles peuvent atteindre une ou plusieurs articulations.
L'atteinte inflammatoire d'une articulation peut provenir
de plusieurs origines :
- Causes infectieuses : bactériennes, virales, parasitaires.
- Agents physiques: traumatisme, chaleur, froid, radiations
ionisantes, électricité.
Agents chimiques
: acides, bases, toxiques divers exogènes
ou endogènes (cristaux d'acides gras, d'urates).
Troubles trophiques
tissulaires (exemple : nécrose
cellulaire ou tissulaire d'origine ischémique.
NarRE PROPOS SE LIMITERA SEULEMENT AUX CATJSES INFECTIEUSES DE
L'ATTEINTE ARTICULAIRE.
2. - LES OSTEO-ARTHRITES.
Sont constituées par l'association de lésions osseuses métaphyso-
épiphysaires et d'un épanchement purulent dans l'articulation voisine:
la propagation se fait de l'os vers l'articulation, de façon beaucoup
plus probable, sinon constante qu'en sens iverse.
,

- 13 -
B.- OSTEITES ET OSTEOMYELITES.
Ce sont toutes deux des lésions inflammatoires des os dues le plus
souvent à un agent microbien introduit à la faveur d'un traumatisme
extérieur (fracture compliquée) ou provenant d'une infection endogène
le germe étant apporté par l'infection générale (typhoïde, syphilis).
L'ostéite peut être encore causée par un champignon (actinomycose,
sporotrichose).
,
Certaines ostéites peuvent être dues à des poisons chimiques
(phosphore, mercure) qui provoquent la nécrose du tissu osseux,ou
bien encore à des infections pulmonaires (ostéo-arthropathies
hypertrophiantes pnelUl1iques). Le tralUl1atisme n'intervient habituel-
lement que comme cause occasionnelle.
On parle d'ostéomyélite quand des lésions infectieuses prédominent
au niveau de la moelle osseuse et aboutissent à la suppuration avec
formation de séquestres osseux.
,

- 14 -
,
ANATOMO
P H Y S l 0 LOG l QUE

- 15 -
A. - LES OS.
Parties solides et dures qui forment la charpente du corps
et sur lesquelles s'attachent les muscles. Leur ensemble constitue
le squelette.
1 •- OONFORMATION EXTERIEURE '.
a)- Forme.
On distingue trois types
- Les os longs,
- Les os larges ou plats,
,
- Les os courts.
~ Les os longs, qui font partie des membres, présentent un
corps et deux extrémités : le corps ou diaphyse est prismatique ou
cylindrique. Quand aux extrémités ou épiphyses, elles sont en général
plus volumineuses que le corps et présentent des surfaces lisses ~ ce
sont les surfaces articulaires.
~ Les os larges ou-plats, qui circonscrivent les cavités
du tronc (crâne, thorax) présentent deux faces :. une concave qui
regarde la cavité, l'autre externe qui regarde l'extérieur.
~ Les os courts: (os de la main, du carpe, os du pied,
du tarse, vertèbres) se trouvent dans les parties du corps où il est
besoin de mobilité et de solidité; sont formés essentiellement d'os
spongieux pouvant avoir conservé ses propriétés hématogènes.
b)- Direction.
La direction des os est déterminée par la situation qu'ils
occupent par rapport à l~axe et aux divers plans du corps.

- 16 -
c)- On décrit à l'os deux grandes parties
~ La diaphyse.
A son niveau la coque d'os compact très épaisse prend le nom
de corticale. La partie centrale, creuse forme la cavité médullaire
occupée par la moelle. Une membrane fibreuse, le périoste entoure
le cylindre cortical à sa face externe.
~ L'épiphyse.
Faite presque exclusivement d'os spongieux dont les travées ont
la caractéristique d'être orientées suivant les lignes de forces
principales auxquelles l'os est soumis.
La moelle épiphysaire diffère de la moelle diaphysaire en ce
sens que dans bien des cas elle a conservé ses fonctions hématopoiétiques~
,
2. - VAISSEAUX ET NERFS DES OS.
a)- Vascularisation:
Toute la vie de l'os est orientée autour des vaisseaux. Nous en
parlerons plus en détail à propos de la vascularisation du cartilage
de conjuguaison. (cf. Schéma nO 1
).
b)- Innervation:
Il existe de nombreuses fibres nerveuses dans le périoste dont
on connait la sensibilité.
Les vaisseaux de la moelle et des canaux de Havers sont
accompagnés de fibres à myéline et sans myéline. L'innervation du
tissu osseux proprement dit est très mal connue jusqu'à nos jours.

- 17 -
SCHEMA N° 1
Vascularisation de la maquette osseuse.
cularisation épiphysaire --------~.~~-Ç~~
sseaux de la virole
ichondrale
sseaux périostiques
-------- Artère nourricière
-;---
Collatérale métaphysaire
( Thèse Méd. ASENCIO ).

- 18 -
B. - LES ARTICULATIONS.
1•- DEFINITION.
L'articulation est le moyen d'union entre les os.
Elle comporte dans sa forme complète au moins deux épiphyses
osseuses réunies par un puissant appareil de contention :. la
capsule et les ligaments que renforcent parfois les tendons des
muscles péri-articulaires.
La coaptation exacte des surfaces articulaires nécessite dans
certains cas la présence de ménisques (fibro-cartilages), de bourrelets
articulaires. L'existence de bourses séreuses permet également
un meilleur glissement.
Ce dispositif limite un espace clos, pratiquement virtuel ~
la cavité articulaire, dans laquelle se trouve le liquide synovial~
~ Le liquide synovial possède des propriétés physico-
chimiques fixes et sert à la nutrition et à la lubrification des surfaces
articulaires. Il est élaboré au niveau de la membrane synoviale.
~ La membrane synoviale est la membrane nourricière formée
de tissu conjonctivo-vasculaire et de cellules (synoviocytes) douées
de pouvoir phagocytaire et capables de renouvellement. Elle tapisse
la face interne de la capsule et 1es autres structures intra-articulaires
à l'exception du cartilage. Sa face intérieure est soulevée par des
franges synoviales. Elle émet des prolongements parfois volumineux
qui peuvent être à l'origine de formations kystiques.
~ Le cartilage joue le rôle d'un coussinet amortisseur et
d'un répartiteur de charges. Il ne possède ni nerfs ni vaisseaux. Il
est formé de chondrocytes et de substance fondamentale. Il se nourrit
par imbibition à partir du liquide synovial et son pouvoir de réparation,
est très limité.

- 19 -
- Vascularisation articulaire.
Des vaisseaux sanguins d'origine métaphysaire et épiphysaire
pénètrent dans l'articulation à l'insertion de la capsule pour donner
les cercles artériels péri-articulaires. Ils donnent naissance aux
réseaux capillaires dans les couches superficielles de la synoviale.
- Innervation articulaire.
Elle est assurée par les nerfs des muscles voisins et par les
plexus sympathiques qui accompagnent les vaisseaux.
2.- IL EXISTE PLUSIEURS VARIETES D'ARTICULATIONS
Elles ne possèdent pas de cavité articulaire mais deux surfaces
osseuses juxtaposées ou non par un tissu fibreux ou ligamentaire .. Ce
sont les articulations immobiles.
• Les sutures (ou synfibroses):. os du crane et de la face.
· Les syndesmoses,: articulation péronéo-·tibiale inférieure,
articulation alvéolo-dentaire.
· Les synchondroses ,: (articulation cartilagineuse).
Un cartilage hyalin unit deux pièces osseuses entre elles.
Exemple : cartilage de conjugaison.
b)-· Les amphiarthroses.
, .
Ce sont des articulations à mobilité limitée.
Articulations des vertèbres.
· La symphyse pubienne.
Diarthro-amphiarthrose
exemple '. sacroiliaque.

- 20 -
,
Ces articulations possèdent des mouvements de bascule et de
glissement, l'exagération du mouvement pouvant devenir pathologique
(disjonction symphysaire par exemple).
c).- Les articulations synoviales Cou diarthroses)
;
Ce sont :
- Sur le plan anatomique : les plus complètes.
- Sur le plan fonctionnel :. les plus douées de mouvements.
Elles sont représentées par la grande majorité des arti-
culations des membres : plusieurs variétés :
* - Les anarthroses (articulations sphéroïdales).
Les mouvements se font autour d'une infinité d'axes: abduction,
rotation interne et externe, flexion-extension.
Ex : épaule - hanche.
* - Les articulations condyliennes. :.
Les mouvements se font autour des deux axes , flexion-extension,
abduction-adduction.
Ex : radio - carpienne.
*. - Les articulations" en selle" (ou toroîdes).
Elles possèdent deux axes de mouvements.
Ex : carpo-métacarpienne.
~ - Les articulations troohléennes.
Elles sont en forme de poulie et possèdent un seul axe de mouvement.
(flexion-extension) .
Ex : huméro-cubitale inférieure,
interphalangiennes.
* - Les articulations trochoîdes (ou à pivot).
Constituées par des segments de cylindre emboîtés. Possédent un seul
axe de mouvement.

- 21 -
,
Exemple: radio-cubitale supérieure,
cetloido-odontoidienne.
~~- Les arthrodies.
Ce sont des articulations à surfaces discordantes renforcées
souvent par des ménisques. Elles permettent des mouvements de
glissement et de roulement .
Ex : genou.
,

- 22 -
C. - LE CARTILAGE DE CONJUGAISON ( OU CARTILAGE DE CROISSANCE )
,
1. - QU'EST-CE QUE LE CARTILAGE DE CROISSANCE.
Macroscopiquement, c'est lllle structure plus ou moins linéaire,
invisible à l'étude radiographique standard, que l'on devine nette-·
ment chez l'adolescent entre l'épiphyse et la métaphyse d'un os long.
Microscopiquement, l'étude histologique nous fournit de précieux
renseignements. Elle individualise du pôle à l'équateur d'lllle maquette
de base quatre couches principales de cellules cartilagineuses noyées
dans lllle substance intercellulaire (cf. schéma nO 2
) coiffée par
lllle lame de tissu osseux épiphysaire ~ la plaque basale.
~ Première couche de cellules . LA COUŒIE GERMINATIVE
Constituée de cellules de petite
taille, peu différenciées
parsemées dans lllle substance intercellulaire dense.
~ Deuxième couche de cellules • LA COUa-œ SERIEE.
Plus épaisse que la précédente, nommée ainsi car les cellules
sont rangées en colonnes longitudinales parallèles i c'est la véritable
couche germinale du cartilage, le moteur de la croissance.
La cellule est le siège de nOITIDreUSes multiplications cellulaires
toutes les mitoses sont synchrones à llll même niveau ..
Dans les cellules, on observe
- lllle augmentation du réticulum endoplasmique,
- lllle hypertrophie de l'appareil de GOLGI.

- 23 -
SCHEMA N° 2
Etucle histologique
,
Vaisseaux ép1physaires
ZONE DE
CROISSANCE
ZONE DE TRANSFORMATION
DU CARTILAGE
ZONE D'OSSIFICATION
( Thè se Mééi. ASENcrü ).
,

- 24 -
Elles sont entourées de leur secrétion
la substance
intercellulaire composée de :
- fibres collagènes,
- protéoglycanes (exemple . M.P.S. : rnucop:üysacchqrides) ., .
- chondroitine ~u+fÇite ~.
- acide hyaluronique.
- glycoprotéines de structure,
- lipides,
'
- eau et sels minéraux.
La trame où se fixeront les cristaux d 'hydroxy-apatite est bâtie
sur l'armature de collagène.
Les protéoglycanes et les glycoprotéines constituent les molécules
d'union entre les différentes fibres. C'est une zone très solide grâce
à la densité de ses éléments fibrillaires.
~ Troisième couche.: LA COUmE HYPERTROPHIQUE.
Plus épaisse et plus fragile par réduction proportionnelle de la
substance fondamentale intercellulaire .. La cellule ne se multiplie plus,
ne sécrète plus de substance intercellulaire, elle s'hypertrophie et
montre :
- Des signes de préparation à la calcification avec
apparition de
. granules denses dans les mitochondries,
vésiculations dans la membrane plasmatique.
Corrélativement la substance fondamentale devient mature et se
prépare à la calcification.
Modification du collagène qui se polymérise avec destruction
des protéoglycanes.
Les vésicules phospholipidiques se préparent à éclater et
à libérer le calcium.

- 25 -
~ Quatrième couche
LA COUOffi DEGENERATIVE.
C'est une couche mince. Elle n'a pas de fonction propre. On
assiste à une mort du chondrocyte par disparition des échanges
concomittante
à une calcification de la substance fondamentale
intercellulaire au contact, constituant
le front de calcification
du cartilage de croissance.
2. - M)RPHOLOGIE ET REPARTITION.
Il revêt deux fonnes .
- disquaire ou conjugale.
-. sphérique ou épiphysaire.
a)- La forme disquaire, intermédiaire ou conjugale est la plus
classique et souvent la seule connue. Le type en est le cartilage conjugal
de l'extrémité supérieure du fémur qui à la naissance réunit l'énonne
bloc cartilagineux épiphysaire aux noyaux osseux
primitifs de la diaphyse
fémorale. Les cellules genninales sont adossées au versant épiphysaire.
Leur multiplication, leur élaboration osseuse est orientée vers la diaphyse
dont elles assurent chez le foetus
l'apparition de la première ébauche.
Elles détenninent ensuite la croissance en longueur de la diaphyse en
élaborant peu à peu une région intermédiaire
:. la métaphyse.
La plaque conjugale est initialement de morphologie grossière
discale mais très évolutive du fait de son action. Elle se répartit
en trois zones de croissance inégale qui infléchissent en V la forme
plate initiale. Finalement, on distingue un secteur sous trochantérien,
un secteur sous céphalique et un secteur intermédiaire qui remonte vers
le bord supérieur du col et disparaîtra le premier.

- 26 -
b)- La forme sphérique épiphysaire présente à la périphérie
de toutes les épiphyses, est représentée par le cartilage circonfé-
rentiel de la tête fémorale situé sous la couche de cartilage articulaire.
Les cellules germinales sont groupées en périphérie. Les produits de
l'ossification sont déposés au centre de l'épiphyse formant le noyau
secondaire qui fonctionne comme une véritable métaphyse.
Ce cartilage de croissance travaille dans une direction centripète
tandis que le noyau progressivement ossifié qui en résulte s'étend en
tâche d'huile, de la partie centrale vers la périphérie et a une
expansion centrifuge.
Sur une radiographie de hanc~e du nourrisson, lorsque le noyau
céphalique COlTmenCe à devenir visible (trois à six mois), on a tendance
à considérer ce nucleus osseux radiographiquement visible comme un
centre germinatif.
Les épiphyses s'élaborent de la même manière et représentent des
noyaux cartilagineux secondaires complémentaires, véritables, cartilages
de croissance de petite taille et d'ossification- progressive ..
3. - VASCULARISATION DU CARTILAGE DE CROISSANCE.
Les cartilages de croissance ont une vascularisation très
personnalisée.
Le cartilage de croissance épiphysaire (noyau secondaire de la
tête) depend de cellules germinales périphériques dont la nutrition
se fait par diffusion à partir du liquide synovial (toute synovite,
toute pression intra-articulaire excessive compromet leur vitalité
et donc la morphologie de l'épiphyse).

- 27 -
Le centre osseux dès qu'il apparaît, dispose d'un réseau
artériel plexiforme et réalise un lieu d'anastomose entre les
branches de l'artère circonflexe postérieure qui nourrissent
également les couches profondes du cartilage épiphysaire.
~ La microvascularisation
son importance.
Le système vasculaire est le "chef d'orchestre" de ce remarquable
ensemble en perpétuelle modification, tant dans les étapes qui précèdent
la mise en place des cellules qui vont constituer le cartilage de
croissance que dans sa fonction et son rôle biologique. Il est formé
de trois groupes :. (schéma

).
a)- Le groupe métaphysaire :
,
Après avoir abandonné sa circulation périostique, i l
pénètre la maquette osseuse dans sa position médiane et délègue
ensuite une vascularisation pour chaque extrémité.
Ces dernières effectuent respectivement des résorptioa-ossifications,
primaire et secondaire, se terminant en boucle au niveau de chaque
métaphyse. C'est un système surtout à régime veineux.
b)- Le groupe épiphysaire.
Il pénètre dans l'épiphyse tardivement, une fois l'extrémité
métaphysaire jaillie du fût périostique.
Il effectue une double résorption-ossification primaire et
secondaire et au niveau du cartilage de croissance :
- participe à la constitution de la vascularisation de la
plaque basale par un phénomène d'ossification.
- crée une structure vasculaire en "peigne" au niveau de la
plaque basale.

- 28 -
Les ramifications traversant cette plaque vont se trouver au
contact de la couche épiphysaire du cartilage de croissance et le
nourrir par diffusion.
c) - Le système de la virole périchondtale •.
C'est un système vasculaire capital, identifié de la vascula-·
risation périostique, qui entre en jeu lors de l'éclosion de la
membrane marginale calcifiée.
Il permet la maturation du groupe fibro-cellulaire péri4nétaphy~
saire qui entraîne :.
- la croissance en largeur de la métaphyse,
- l'apposition externe d'une couche osseuse.
Pour certains auteurs les vaisseaux de la virole périchondrale
participeraient à la trophicité ~,
des cellules germinatives,
- des cellules souches,
- du cartilage de croissance.

- 29 -
IV. 1 -
P H Y S 1 0 PAT H 0 LOG 1 E
E T
,
E T 1 0 PAT H 0 G ENI E
- - - --

- 30 -
A.- ARTHRITES ET OSTEO-ARTHRITES.
L'anatomie permet-elle d'expliquer pourquoi il y a des arthrites
d'une part et des ostéo-arthrites d'autre part?
La propagation du germe se faisant par voie sanguine dans l'un ou
l'autre cas, le hasard y préside sans doute, soit que le germe s'arrête
et se localise au niveau du réseau synovial, soit qu'il s'arrête au
niveau du réseau métaphyso-épiphysaire.
1• - LES ARTHRITES PURES.
Le germe est apporté directement à l'articulation par le réseau
vasculaire synovial. Dans une importante étude sur la vascularisation
épiphysaire du foetus humain, LATARGET et TRILLAT en 1935 ont démontré
la grande richesse et les anastomoses " en grillage " du réseau synovial.
Les vaisseaux proviennent du périoste, traversent ensuite le manchon
capsulaire pour irriguer la synoviale. L'arthrite pure sans partlclpa-
tion osseuse est donc possible. Elle n'est d'ailleurs pas spécifique du
nouveau-né et du nourrisson. (Elle n'est pas exceptionnelle chez l'enfant).
La grande densité des vaisseaux de la synoviale et leurs multiples
anastomoses suffisent à l'expliqu~r.
Il est donc aisé d'admettre qu'une arthrite aiguë qui est initialement
une arthrite, reste cantonnée à l'articulation malgré les larges connexions
démontrées par LATARGET et TRILLAT entre les vaisseaux de la synoviale
et ceux de l'épiphyse adjacente.
2. - LES OSTEO -ARTHRITES.
Comment une ostéite devient-elle une ostéo-arthrite ? Pourquoi,
fait le plus saillant, la participation articulaire est-elle à peu près
constante à cet âge.

,
- 31 -
a)- Le rapport de contiguité entre la cavité articulaire
et la métaphyse.
Cette connexion d'une portion de la métaphyse intra-articulaire
avec la synoviale est bien classique au niveau de la hanche et de
l'épaule. Ce dispositif anatomique facilite la propagation rapide d'une
suppuration métaphysaire à la cavité articulaire immédiatement adjacente.
On peut donc dire que suivant l'articulation intéressée, et surtout
la localisation métaphysaire initiale, il est des cas où la synoviale
est atteinte au contact de la métaphyse dans sa portion intra-articulaire,
et d'autres cas où elle l'est par l'infection de proche en proche de la
matrice cartilagineuse.
b) - Le fait vasculaire.
C'est le fait déterminant, décisif, puisque la circulation
métaphysaire se poursuit en continuité directe avec celle de
l'épiphyse à travers la matrice cartilagineuse, comme l'a montré
TRUETA. Les récents travaux de CROCK n'ont pas sérieusement modifié
cette évidence.
c)- L'inoculation et la destruction cartilagineuse. de proche
en proche en sont la conséquence, les ferments protéolytiques des gennes
(très souvent ceux: du staphylocoque doré) amenés directement sur la place
,
par les lacs veineux: détruisent rapidement et de proche en proche une
matrice en grande partie sinon en totalité cartilagineuse et un os
métaphysaire spongieux: non encore doté de travées de force.
Ces constatations rejoignent celles faites par MEYER, à savoir
la gravité beaucoup plus grande des ostéo-arthrites sur une articulation
dont l'épiphyse est entièrement cartilagineuse à l'âge de l'ostéo-
arthrite, la hanche par exemple, par rapport à celles ou l'épiphyse est
déjà ossifiée, le genou essentiellement.

- 32 -
Ainsi, la cavité articulaire est infectée au contact d'une
matrice cartilagineuse épiphysaire rapidement détruite.
De ce qui précède, il ressort donc que l'atteinte épiphysaire
est possible, rapide ou simultanée, soit directement par l'apport
vasculaire des germes,soit de proche en proche, mais rien ne peut
être affirmé concernant sa rareté ou sa fréquence puisque le noyau
épiphysaire est le plus souvent cartilagineux à l'âge habituel de
survenue de l'ostéo-arthrite.
De même il n'existe aucune preuve d'une atteinte articulaire
première inoculant secondairement le massif métaphyso-épiphysaire.
Il existe donc des arthrites pures et des ostéo-arthrites d'emblée.
Ni l'âge, ni la bactériologie ne les distinguent. Au gré du torrent
circulatoire, la localisation initiale se fait dans un cas au niveau
du réseau vasculaire métaphyso-épiphysaire, l'inoculation articulaire
se faisant rapidement grâce à la conjonction du rapport anatomique de
contiguité, du fait vasculaire, de la destruction de proche en proche.
lA VASCULARISATION METAPHYSO-EPIPHYSAIRE DU NOURRISSON.
Son étude est inséparable de l'ostéo-myélite aiguë mais elle
revêt à propos des ostéo-arthrites du nourrisson un relief tout parti-
culier par les problèmes de physiopathologie qu'elle soulève. Elle a
fait l'objet de travaux
très nombreux, parfois contradictoires, les
principaux étant successivement cetx de LATARGET, de TRUETA, de
lAGRANGE et tout récemment de CROCK.
1. - LES TRAVAUX DE TRUETA (1957).
C'est l'anatomie vasculaire de la hanche qui a été la plus étudiée.
C'est à la fois à propos de cette articulation et de la physiopathologie
de l'ostéomyélite que TRUETA en 1957 à voulu démontrer qu'à l'évolution
dans le temps du réseau vasculaire correspondait un type différent
d'ostéomyélite aiguë.

l '
- 33 -
Pour cet auteur, la vascularisation métaphyso-épiphysaire est
,
-
d'abord chez le nourrisson .en communication directe, les vaisseaux
métaphysaires pénètrant largement la matrice cartilagineuse épiphysaire.
Puis lorsque le cartilage métaphysaire est établi, deux vascularisations
s'individualisent, une estmétaphysaire, l'autre est épiphysaire, et le
cartilage constitue une barrière vasculaire infranchissable.
A la fin de l'adolescence, lors de la disparition du cartilage
de conjuguaison, les deux circulations communiquent à nouveau largement
entre elles.
Cette théorie tr~s s~duisante per.met d'expliquer sans efforts et
avcè évidence la propagation élective et spécifique épiphysaire et
articulaire des ostéo-arthrites du nourrisson (cf. schéma nO
3
) .
2. - LES TRAVAUX DE CRaCK.
En 1967, les travaux de CRaCK ont paru démentir les images de
TRUETA en démontrant qu'il s' agissai t d'une apparence radiologique
d'une superposition d'images vasculaires, le repérage d'un vaisseau
retinaculaire et une coupe orientée apportant la preuve que les vaisseaux
sont extra-osseux et non intra-osseux.
81 fait une analyse attentive montre qu'il n'y a pas de contra-
diction absolue entre les conceptions de TRUErA et celles de CRaCK.
TRUETA s'est placé sur le plan de l'anatomie semi -microscopique
intra-osseuse,CROCK sur le plan de l'anatomie semi-microscopique
de distribution pédiculaire.
On peut donc dire qu'à la naissance quelle que soit l'articulation
intéressée et à quelques variantes près, il existe dans la région
métnphysaire un collier vasculaire, d'où partent des artères, certaines
,
à destinée métaphysaire, .cl' autres à destinée épiphysairp. 4irecte,
d'autres à destinée synoviale. Cet agencement se modifie dans le temps.

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- 3S -
a)- Avant l'apparition du noyau épiphysaire ossifié~
L'épiphyse est irriguée par deux sources
~ Une source métaphysai~ :
Les vaisseaux métaphysaires se poursuivent dans l'épiphyse en
continuité directe.
~ Une source épiphysaire directe. :.
Elle est indéniable en particulier à la hanche où les vaisseaux
pénètrent perpendiculairement dans l'épiphyse, suivant un trajet
rectiligne, dOIUlant peu de collatérales de type terminal et se
résolvant sous le cartilage articulaire.
b)- L'apparition du noyau épiphysaire osseux ~
Apporte des modifications en rapport avec le double système de
croissance du cartilage métaphysaire d'une part, de la couche germinale
de l'épiphyse d'autre part.
~ Au niveau de l'épiphyse .
Une arcade anastomotique bien vue par LAGRANGE peut border le
versant épiphysaire du cartilage de conjuguaison mais elle n'est pas
constante. Qu'elle existe ou non, c'est ce secteur de vascularisation
immédiatement juxta-conjugal dont la thrombose est la plus dangereuse.
C'est là que réside la haute gravité des localisations juxta-·chondrales.
Au niveau du noyau d'ossification, les artérioles largement anastomosées
émettent des capillaires de direction centrifuge qui vont vasculariser
la couche germinale et par là assurer la croissance de l'épiphyse.
,

- 36 -
J( Au niveau de la métaphyse.
Une arcade anastomotique sous-chondrale analogue se constitue ~
elle est aussi inconstante. Une barrière cartilagineuse, en principe
infranchissable se crée, En fait, une indépendance vasculaire totale
n'est pas pour LAGRANGE, absolue et d'ailleurs les injections de
CROCK démontrent qu'il existe un réseau de surface qui saute le carti-·
lage de conjuguaison par la péripp'érie émettant en deça et au delà de
lui des vaisseaux métaphysaires et épiphysaires juxta-·conjuguaux
expliquant la coexistence de deux lésions simultanées, métaphysaire
et épiphysaire, comme cela se vérifie au genou en particulier.
c)- La disparition du cartilage de conjugaison.
Elle se traduit par l'interpénétration des deux réseaux
préexistants, la vascularisation métaphysaire se propageant vers
l'épiphyse.
Pour si intéressante que soit l'étude de cette vascularisation
métaphyso-épiphysaire placée sur le plan de l'anatomie générale et de
l'orthopédie, elle n'acquiert ici sa valeur que par les questions soulevées
à propos des ostéo-arthrites et des arthrites pures du nourrisson.
En fait se trouve posé le problème beaucoup plus général et beaucoup
plus vaste de la croissance respective des deux versants de la plaque
épiphysaire, de l'épiphyse/de la métaphyse.
- Dans la genèse de l' ostéo-arthrite ~ des faits multiples
soit concordants, soit discordants se conjuguent et s'intriquent, il
faut les énumérer :
. Les faits anatomiques ..
La terminalité des artères métaphysaires et épiphysaires.
,

- 37 -
L'existence d'un réseau vasculaire métaphyso-épiphysaire de
surface, extra-osseux.
Le réseau à dispositif radiaire du noyau d'ossification vers la
couche germinale et vers le cartilage articulaire.
Le réseau synovial largement anastomosé et plus ou moins dépendant
de celui de l'épiphyse.
· Les faits mécaniques. :.
-
Effets de la distension arti~ulaire sur les vaisseaux rétinaculaires.
Existence de décollement épiphysaire et de ses conséquences sur les
pédicules.
· Les faits vaso-moteurs.
-
Oedème intra-osseux et périostique.
-
Etranglement des vaisseaux rétinaculaires dans leur pénétration
articulaire et effets de l'hypoxie sur une matrice cartilagineuse ou
un os tout jeune.
Conséquences d'une hyperhémie sur une synoviale, une métaphyse, un
cartilage articulaire.
· Les faits infectieux.
Extension ou limitation d'une thrombose liée au caprice de la
localisation sur tel ou tel territoire de vascularisation, pédicule
ici détruit, ici préservé temporairement ou définitivement.
l '

1
j
l,.-'


- 38 -
Ainsi de la réunion de ces faits découle donc l'histoire naturelle
des ostéo-arthrites et arthrites pures du nourrisson non seulement à
la phase initiale, mais encore et surtout au stade séquellaire avec
toutes les potentialités sur la croissance ultérieure métaphyso-épiphysaîre.
l'harmonie ou la dysharmonie de celle-ci et sur la trophicité articulaire.
Ainsi se trouve placé dans son vrai cadre - c'est-à-dire celui
d'une anatomie vasculaire en potentiel -. la vascularisation métaphyso-
épiphysaire du nourrisson, ce qu'elle deviendra lorsqu'elle aura été
bousculée dans les premières semaines de la vie par l'infection.
,

- 39 -
B.- OSTEITES ET OSTEOMYELITES.
En ce qui concerne l'ostéomyélite aiguë, son évolution physio-
pathologique peut être expliquée, décrite sous deux aspectsJd'une
part l'évolution habituelle de l'infection microbienne et d'autre
part les conséquences propres à sa localisation osseuse.
1.- EVOLUTION HABITUELLE DE L'INFECTION MICROBIENNE.
Deux phases évolutives peuvent être décrites :
- Une première phase caractérisée par une généralisation
,
de l'infection avec des signes généraux accusés et un état
septicémique vérifié par la fréquence des hémocultures
positives. Ces phénomènes généraux prennent le pas sur
l'atteinte locale.
- Une deuxième phase succédant rapidement à la première
qui est une phase d'évolution vers la localisation:
l'enkystement des lésions dans leur foyers osseux dans
cette phase entraîne l'édification d'une véritable
barrière de défense, donc la limitation des phénomènes
essentiellement locaux. Il faut noter que dans cette
deuxième phase, l'antibiothérapie a beaucoup moins de
chance d'agir que dans la première d'autant plus que les
phénomènes qui ont provoqué l'apparition de la barrière
de défense vont par là même créer localement une barrière
à l'atteinte des antibiotiques.
2. - CONSEQUENCES PRO~RFS A LA LOCALISATION OSSEUSE ~
L'os est un tissu Il dur ". Ce caractère va donner la physionomie
particulière de l'évolution inflammatoire à ce niveau.

- 40 -
SA1M)N et LAURENCE ont montré en 1949 que l'évolution
particulière de l'ostéomyélite était due uniquement à des phénomènes
mécaniques. C'est tout le problème de l'ostéomyélite Chronique, problème
d'importance qui es t évoqué ici.
En effet, l'os étant un tissu dur donc rigide, le phénomène
de contraction des parties molles aidé par la formation d'un tissu
de granulation ne peut plus avoir lieu comme c'est le cas dans un
tissu mou. Ce phénomène se trouve aggravé par le fait que le tissu
osseux au contact de l'abcès se trouve dans des conditions vasculaires peu
satisfaisantes.
La dévascularisation osseuse est donc le deuxième
phénomène qui va retarder la guérison de l'infection locale. Elle
est favorisée d'une part par les thromboses vasculaires intra-osseuses,
d'autre part par le décollement des parties molles périosseuses.
,
C'est à la lumière de ces faits qu'il faut expliquer deux éléments
particuliers de l'évolution de l'ostéomyélite chronique ~
a)- L'importance des tissus mous péri-osseux dans les récidives
inflammatoires de l'ostéomyélite.
b)- Le problème des séquestres.
En effet, les récidives inflammatoires de l'ostéomyélite
"1
chronique dans ses poussées aigu~s sont souvent dues uniquement
à l'atteinte des parties molles péri-osseuses. On peut donc obtenir la
guérison de ces poussées aigu~s par une simple action élective sur les
tissus mous sans être obligé d'accomplir un geste Il osseux "
Outre les alternances de zones de densification et de zones
ostéoporotiques les séquestres représentent l'image même de la
vascularisation.

- 41 -
Cependant, il faut noter que, d'une part l'os nécrosé n'est pas
forcément isolé totalement du reste du fût osseux et d'autre part
lorsqu'il existe un sequestre plus ou moins isolé, on peut assister
secondairement à la rehabitation de ce fragment nécrotique par du
tissu osseux vivant. A condition que les phénomènes inflammatoires
soient éteints, ce séquestre se trouve même dans de meilleures
conditions de revascularisation qu'un greffon. Ceci confirme
l'observation clinique et il est fréquent de voir, au décours d'une
ostéomyélite aiguë un séquestre se rehabiter secondairement à
condition que les phénomènes inflammatoires soient guéris. Ceci
confirme l'opinion de certains auteurs selon lesquels l'ablation
chirurgicale systématique de ces séquestres n'est pas toujours nécessaire.
Pour clore ce chapite, insistons sur le fait que les accidents
chroniques de l'évolution de l'ostéomyélite n'ont plus la gravité et
la chronicité désespérantes qui marquait leur évolution avant
,
l'apparition des antibiotiques.

- 42 -
C LIN l QUE
- - - - -
- - - - - - - -

- 43 -
A.- ARTHRITES ET OSTEO-ARTHRITES.
1. - LA PHYSIONOMIE PARTlCULIERE DES OSTEO-ARTHRITES DU NOURRISSON
En 1963 LAURENCE, se référant aux travaux alors récents de
TRUETA écrivait sur l'ostéomyélite du nourrisson
" ce chapitre ne se présente pas corrnne l'étude d'une
simple forme clinique distinguée de la forme commune
par les réactions propres au premier âge mais bien
corrnne une maladie différente Il
Il est classique, didactique, de distinguer l'ostéomyélite
du grand enfant de celle du nourrisson et d'énumérer leurs différences
la rareté des atteintes articulaires pures ou de la participation
articulaire chez l'adolescent, le caractère exceptionnel des atteintes
polyarticulaires ou polyosseuses, l'absence de lésion viscérale anté-
cédente.
Le terrain sain, la porte d'entrée souvent claire, une répartition
étalée dans le temps, un recul act~el de fréquence qualifié
par
MARION de déclin, une spécificité microbienne plus exclusive, une
évolution plus lente, moins-rapidement destructrice et aussi_ plus
lentement reconstructrice, l'existence de formes prolongées ou
chroniques d'emblée, une symptomatologie explicite, la rareté ou
l'absence de séquelles articulaires, les troubles plus limités sur
la croissance. Mais on pourrait tout autant trouver des ressemblances
la localisation topographique tout à fait identique, la même métaphysit~,
pratiquement le même germe.
Finalement on retiendra trois faits fondamentalement différents .
- Un terrain, un climat bien à part.
- Une defense bnmunologique différente.
- un os qui n'est pas le même.

- 44 -
2. - LE CONTEXTE DE SURVENUE.
Un contexte de survenue et un climat bien particulier entourent
l'ostéo-arthrite du nourrisson: c'est un malade d'hôpital donc atteint
par des gennes d ' hôpital.
En gén~ral, le chirurgien pédiatre est appelé dans le service voisin
de prématurés, de néonatologie, dans un secteur de soins intensifs,
quelquefois dans une maternité pour un enfant né dans ce service ou y
étant admis depuis plusieurs jours pour une succession d'états
infectieux. Parfois cet enfant est admis de nouveau dans une maternité
étant sorti de cette même maternité peu de temps avant. Quelquefois
c'est dans le service de chirurgie infantile qu'un tableau clinique
bâtard attire l'attention vers une articulation chez un enfant où
une perfusion est en place depuis plusieurs jours et où une exsanguno-
transfusion a dO être faite à la naissance.
3. - CIRCONSTANCffiDE DECOUVERTE.
La découverte d'une ostéo-arthrite est de difficulté clinique
inégale ; le diagnostic est malheureusement souvent facile devant
l'évidence des signes, le diagnostic étant encore trop souvent fait
tardivement.
L'association
- d'une région articulaire chaude, rouge, tendue oedemateuse,
- d'un défaut de mobilité, d'une attitude antalgique d'une
douleur à la mobilisation, d'une pseudo-paralysie parti-
culièrement évocatrice si elle est fébrile est bien
classique mais pas toujours retrouvée aussi complète.

- 45 -
,
On peut observer :
- Une mobilité articulaire à peine diminuée et peu ou pas
de signes locaux.
- L'absence de fièvre, une biologie peu perturbée.
- Un abcès (premier symptôme)
Une septicopyohémie avec atteinte simultanée ou successive
de plusieurs zones ou petites articulations.
- Une découverte radiographique fortuite ou d'examen
systématique au cours d'une autre atteinte ostéo-articu-
laire ou viscérale.
Ces signes sont communs à toute ostéo-arthrite quelque soit sa
localisation mais en fait la situation topographique, la profondeur
ou l'accessibilité, l'épaisseur variable des parties molles, l'étendue
ou la limitation de la synoviale articulaire donneront à chaque arti-
culation une note différente. Nous décrirons les signes cliniques
particuliers à chaque articulation à la phase aiguë et à la phase des
séquelles.
~ Au niveau de la hanche.
C'est l'articulation la plus souvent atteinte et la plus
durement touchée.
,
- A la phase aiguë.
Le diagnostic clinique est très varié. On décrira plusieurs
éventualités de circonstances de découverte

- 46 -
,
· Il existe des Signes locaux :
Oedème ou tuméfaction plus ou moins considérable de
la racine de la cuisse.
(cf. Fig. nO 2)
- Impotence douloureuse.
- Attitude antalgique en flexion.
- Très rarement mobilité conservée"piège ".
· A ces signes locaux s'associent une température élevée
et une perturbation biologique.
Le diagnostic est porté au cours d'une septicémie ou
d'une septico-pyohémie à foyelS successifs ou sirnultanés
viscéraux, ostéo-articulaires ou osseux. (cas fréquent
à la hanche).
· Une complication locale est inaugurale:
- Soit abcès premier (symptôme de la ~esse ou du triangle
de scarra).
- Soit une luxation d'emblée.
· Le diagnostic est de découverte radiologique forfuite
ou d'examen systématique.
• Le diagnostic est erroné, retardé: pseudoparalysie,
thrombose de la veine cave, appendicite, hernie
étranglée.
A la phase des séquelles
Le diagnostic sera évoqué devant
,
- Une botterie.
- Une attitude vicieuse.
- Une instabilité articulaire.
- Un raocourcissement.

Fig. n° 1
,
i\\rthrile de l'épaule droite
1]11 potence fonctionnelle complète du membre
Fig. n° 2
,\\rtl1rile de lcl hanche droite
TUllIéfaction vol u mineuse de la racine de la cu i~~I~

Enft. Vav ... Vav ...
Fig. n° 2 A
22/5/80
()slùo-arlhrite Hanche
LU"II ion Hanche gauche
Enlant mis au dos par sa 111ère
Fig. n° 2 B.
2L/~/8(j
7
Usll:U-MI!lrile llanche gdlll:lll'
Enf'lI1l11ssis vu de face

Enft. Sid ... Ali
Fig. nO 3
Fig. n03A
i\\ilhrite des 2 genoux
I-'l,llre
eruro-pédieux bi la téral
Entt. Kan ... SaL ..
Fig. n" 4
TlI'llidacliull vulillllilll:lIsl: dl' 1,1 j,lIl1iJll Liruilt,
(hll;ul1lyèlite diglli:

- 50 -
A l'opposé, les signes inflammatoires peuvent être discrets, on
relève la présence d'un épanchement avec choc rotulien. Il est
exceptionnel que l'atteinte du genou soit revélée par un examen
radiologique systématique lorsqu'il existe une autre atteinte
articulaire.
,
L'abcès constitue rarement le premier symptome.
- A la phase des séquelles.
Ce sont :.
- Les attitudes vicieuses : genu flexum.
genu valgum
genu vanun.
- Les raccourcissements.
Les localisations au nivea~ du coude donnent la même symptomatologie
que celles au niveau du genou. De même que les localisations au niveau
du cou-de-pied.
Les autres atteintes articulaires :. poignet, carpe, doigt,
articulation sterno-c1aviculaire, acromio-'claviculaire, et sacro-
iliaque, tarse, orteil sont rares ou exceptionnelles.
,

- 51 -
B.- OSTEITES ET OSTEOMYELITES.
1. - OSTEŒ.1YELITE
AlGUE.
Cliniquement, l'ostéomyélite' aiguë ne se présente pas de la
même façon chez le grand enfant et chez le nouveau-né et le nourrisson ..
En effet, du fait de la disposition anatomique particulière des
vaisseaux métaphyso-épiphysaires chez le nouveau-né et le nourrisson,
l'ostéomyélite aiguë chez ces derniers revêt un caractère clinique et
évolutif particulier.
a)- Chez le grand enfant nous décrirons d'abord ]a forme
classique et puis les formes cliniques particulières.
~- Forme classique.
Le début est en général brutal, rattaché souvent à un tratnnatisme
récent marqué par
- Une douleur atroce localisée au V01SLnage du genou,
douleur para-articulaire, ostéocope, véritable" douleur
de fracture sans fracture"
- Parallèlement s'installe un tableau infectieux •
• L'enfant est pris de frissons, de céphalées.
Parfois, il vomit.
En quelques heures sa température s'élève à 39°.
- A ce tableau s'associe à l' examen ~
Une pâleur et un faciès vultueux.
Une asthénie .
. L'enfant est parfois agité ou au contraire dans
un léger état de prostration.
,

- 52 -
- L'examen permet aussi de retrouver localement :
Une douleur métaphysaire circonférentielle
mais surtout de siège extra-articulaire,
l'articulation elle même étant libre. Cette
douleur est vive exarcerbée par le moindre conctact,
fai t que le membre se présente en position demi-·
fléChie reposant sur le lit par la face externe
La région du genou est le plus souvent normale; ran:3ner
elle est légèrement tuméfiée.
,
Devant ce tableau évocateur il faut tout de suite mettre en route
le traitement après avoir recherché une porte d'entrée,effectué
des
prélèvements pour isoler le germe et fait
un
bilan biologique rapide.
Cette forme classique évoluera en général favorablement par une
diminution de la fièvre, une disparition des douleurs et une normali-
sation des éléments biologiques.
Mais parfois, l'évolution est moins favorable: le malade reste
sub-fébrile, la vitesse de sédimentation reste accélérée .. On découvre
localement un empâtement profond sensible, faisant corps avec l'os:
c'est l'abcès sous-périosté.
Cet abcès sous-périosté bien traité doit évoluer vers la guérison
mais peut être aussi le début d'une évolution trainante:c'est l'ostéomyélite
prolongée.
Cette dernière se traduira par des images radiographiques évocatrices
qui s' associent au syndrome inflammatoire :.
- Ossifications périphériques.
- Diminution de la densité osseuse dont la trame devient
i rrégul ière.
- Apparition de séquestres.
,

- S3 -
~ - Formes cliniques particulières.
A côté de cette forme typique facile à diagnostiquer, l'ostéomyélite
de l'enfant peut prendre des aspects nombreux rendant le diagnostic
malaisé.
· La forme toxique.
Dominée par un tableau d'adynamie avec un faciès plombé, une
langue rôtie, un état de prostration et un délire. L'évolution parfois
rapidement fatale correspond au typhus des membres décrit par CHASSAIGNAC.
• La forme septicémi~.
De pronostic tout aussi sombre mais d'évolution moins rapide, les
manifestations osseuses disparaissent derrière une symptomatologie
générale plus bruyante. Le diagnostic sera assuré par la palpation des
épiphyses fertiles.
· La forme pyohémique ..
C'est une forme dans laquelle la localisation osseuse est nette •.
Il existe souvent dans cette forme plusieurs foyers osseux à l'autre
extrémité de l'os (l'ostéomyélite bipolaire) ou sur un os voisin.
· La forme attenuée.
Parfois, après un début aigu
et sans traitement particulier, on
assiste à une guérison spontanée.
On décrit aussi des formes ou la douleur et les signes fonctionnels
sont atténués.
, . Formesd'après la localisation.
En dehors de l'extrémité inférieure du fémur, endroit ou la localisation
est plus fréquente on décrit des localisations particulières

- 54 -
Au crâne.
A la machoire.
Au rachis.
A l'astragale.
Aux côtes.
A la clavicule.
A l'omoplate.
Au péroné.
b)~ Chez le nouveau-né et le nourrisson.
L'ostéomyélite aiguë du nouveau-né et du nourrisson constitue
une entité clinique et évolutive du fait de la disposition anatomique
particulière de la vascularisation diaphyso-épiphysaire du nourrisson
et des conditions étiologiques particulières.
,
Du point de vue étiologie, des travaux récents ont montré que
l'étiologie staphylococcique est aussi fréquente sinon plus que l'étiologie
streptococcique contrairement aux conceptions classiques.
Il faudra une fois de plus mettre l'accent sur deux sources
étiologiques :.
- La contamination dans les milieux de maternité et
les crèches.
- Les publications récentes de MARION en France ont montré
la fréquence relativement importante des accidents osseux
staphylococciques dus aux perfusions médicamenteuses et
spécialement chez le nouveau-né prématuré.
Cliniquement le début de l'ostéomyélite aiguë des nourrissons et du
nouveau-né est en opposition complète avec celui de l'adolescent. Il est
exceptionnel donc que le diagnostic soit fait au début de la maladie car
ici nous n'avons pas cette fièvre brutale et cette douleur typique chez
l'adolescent.

- 55 -
Le diagnostic précoce de l'ostéomyélite aiguë est donc difficile
chez un nourrisson geignard, subfébrile dont la courbe de poids stagne
ou même chute.
Seule l'impotence fonctionnelle, l'assymétrie des mouvements, la
douleur de la mobilisation attirent l'attention de la mère ou de la
puéricultrice.
Les examens biologiques sont très peu perturbés et la radiographie
i est normale, montrant tout au plus un oedème des partie molles.
Ce retard au diagnostic fait toute la gravité de l'ostéomyélite du
nourrisson par l'extrême rapidité des destructions ostéo-cartilagineuses à
cet âge.
Souvent malheureusement on n'est amené à voir l'enfant qu'au stade
d'abcèssous-périosté ou d'arthrite évidente cliniquement.
En ce qui concerne l'évo1utidn, l'ostéomyélite du nouveau-né et du
nourrisson se caractérise par une allure galopante des lésions et la
fréquence des séquelles fonctionnelles secondaires.
En effet, l'ostéomyélite du nourrisson est rapidement extensive
avec apparition fréquente de grandes séquestrations. L'atteinte articulaire
est fréquente aussi avec destruction totale de l'articulation ou destruction
plus ou moins importante du cartilage de conjugaison faisant porter un
pronostic réservé.
Les séquelles
résultant de ces destructions sont soit un raccour-
cissement d'autant plus important que l'atteinte initiale est plus précoce,
soit une croissance assymétrique.
En ce qui concerne les ostéomyélites prolongées, les séquelles
seront dominées par des fistules intarissables avec éventuellement dégéné-
rescence maligne des berges cutanées ou des pseudarthroses provoquées par
une fracture spontanée.

- S6 -
2.- L'OSTEOMYELITE CHRONIQUE
L'infection osseuse d'allure chronique à germes banaux est
polymorphe dans ses manifestations cliniques et radiologiques. On
retrouve quand même à toutes ces formes cliniques un grand point
commun : elles sont désespérément tenaces et de traitement difficile.
Par ailleurs, elles
ont d'autres points communs~
· Leur tableau clinique est assez uniforme •
Les aspects radiologiques sont faits de quelques images
fondamentales.
· Les principes modernes de leur traitement reposent sur
des bases communes.
Classiquement, on distingue :
· L'ostéomyélite prolongée qui succède à l'ostéomyélite
aiguë et dont nous ne reparlerons plus dans ce chapitre.
· L'ostéomyélite chronique d'emblée.
· L'ostéomyélite chronique traumatique. dont nous ne parlerons
,
pas non plus dans ce chapitre.
~. L'ostéomyélite chronique d'emblée.
Elle a été définie par DEMOULIN comme étant " une inflanmation de
l'os n'ayant pas été précédée par les phénomènes de l'ostéomyélite aigu~ "
Mais en fait, l'ostéomyélite Chronique d'emblée est très rare si nous
prenons cette définition dans le sens le plus strict car la plupart du
temps comme l'avait noté LANNELONGUE, les épisodes aigus ou subaigus
sont oubliés ou négligés par le malade.
Par ailleurs, la plupart de ces ostéomyélites dites chroniques
d'emblée difficiles à différencier nosologiquement d'une banale
ostéomyélite prolongée sont tout simplement le résultat d'une ostéo-
myélite aiguë n'ayant pas fait de façon évidente sa preuve et traitée
tardivement ou insuffisamment par des antibiotiques.

- 57 -
Il est classique de décrire quatre formes à l'ostéomyélite chronique
d'emblée.
- La forme hyperostosante et nécrosante.
- L'abcès central des os de BRODIE.
- L'ostéite éburnante.
- L'abcès ossifluent.
. La forme hyperostosante et nécrosante.
Forme très rare, elle fut individualisée par TRELAT en 1885 et
décrite en 1888 par DEMOULIN.
L'os le plus fréquemment atteint est le tibia. Elle associe deux
processus
une périphérique, l'hyperostose et une centrale médullaire:
la nécrose.
Cliniquement, elle atteint souvent l'adolescent et se manifeste par
Une douleur :
Siégeant de préférence à l'extrémité de l'os, à début intermittent,
continue par la suite et apparue progressivement. Cette douleur peut
devenir très intense, insupportable surtout la nuit, faisant parler
,
d'ostéite névralgique par GOSSELIN.
Un gonflement osse~.
Apparait peu de temps après la douleur et a des caractères
particuliers :.
-. Respecte la forme de l'os.
- S'étend sur une plus ou moins grande hauteur.
- La palpation de l'os révèle des crêtes mousses et accidentées.
Parfois on trouve :
- Une hydarthrose de voisinage très rare.
- Des fractures spontanées.

- 58 -
L'évolution est souvent longue, entrecoupée de poussées infectieuses
avec des rémissions pouvant faire croire à une guérison spontanée et
l'existence de fistules est la règle au bout d'un certain temps.
Cette évolution peut être émaillée de complications qui sont outre
les fractures spontanées et les troubles de croissance, des arthrites ou
des ankyloses.
L'examen radiographique indispensable pour le diagnostic associera
des zones de construction (hyperostose) et des zones de destruction. Le
processus constructif se traduit par une densification des contours de
l'os dont les corticales deviennent de plus en plus épaisses par apposi-
tion de couChes successives. Des zones de destruction mal limitées
s'associent à cette construction et en modifient l'opacité.
C'est l'isolement du genne.. staphylocoque en règle, parfois
streptocoque qui pennettra de différencier ces ostéomyélites chroniques
des autres ostéites infectieuses.
En cas de doute, la biopsie pennettra d'éliminer les diagnostics
de certaines tumeurs osseuses dans des formes discrètes •
. L'abcès central des os.
Affection relativement rare, l'abcès central des os est une collection
suppurée, mais enkystée limitée au centre de l'os, séparée des parties molles
,
par une barrière impennéable de tissu osseux compact.
Deux conceptions s'affrontent:
- L'une classique qui considère cette affection comme une
affection primitive.
- L'autre plus moderne qui accepte de considérer comme abcès
central des os des abcès secondaires, apparues comme des
séquelles d'une ostéomyélite aiguë.

- 59 -
,
Sa fréquence est très faible (150 cas publiés par SEROR
en 1957).
Il s'observe surtout entre 13 et 20 ans chez l'individu de sexe masculin.
Dans certaines observations on reconnait comme effet causal à cette
affection un traumatisme.
Du point de vue clinique
Presque toute la symptomatologie de la maladie est résumée par
la roUlEUR.
Une douleur variable aussi bien dans son intensité que dans son
rythme et sa durée :. c'est une douleur souvent intense, très vive avec
des exacerbations nocturnes intolérables. C'est une douleur qui n'est
pas influencée par le repos, ni calmée par les antalgiques banaux. Cette
douleur peut irradier le long des trajets nerveux.
Elle entra1ne une insomnie et une altération de l'état général mais
généralement, la fièvre manque. Cette douleur peut être entrecoupée de
périodes d'accalmie.
L'examen très pauvre permet de retrouver une douleur à la pression
c'est une douleur bien localisée qui correspond au siège de l'abcès. En
fait, la mise en évidence d'une douleur localisée est très rare (3 fois sur
22 par TAVERNIER).
L'ex~JTIen pennet de retrOlNer aussi une défonnation osseuse: c'est la
classique défonnation en fuseau.
Par ailleurs, il n'existe pas ,de lésions de voisinage: pratiquement
jamais d'atteinte des parties molles, jamais d'adénopathie et les articula-
tions voisines sont intactes. Il existe de très rares observations
(THOMSON) où l'on a constaté une arthrite aiguë.
En ce qui concerne l'évolution de cette affection, la guérison
spontanée n'a jamais été constatée sQrement et les complications (atteintes
de l'articulation, fracture spontanée) sont exceptionnelles.

- 60 -
,
On décrit à cette affection
· des formes subaiguës.
Présentant l'aspect d'une véritable ostéomyélite aiguë centrale
de l'os sans collection purulente sous-périostée.
· des formes torpides.
------~---
· et un abcès à évolution kystique.
L'image radiographique n'est pas du tout typique et ne permet
donc pas de faire le diagnostic. Ainsi donc si le doute ne peut être
levé, l'ostéotomie exploratrice avec biopsie est nécessaire •
• L'ostéite éburneante.
C'est une forme très voisine de l'ostéomyélite hyperostosante et
nécrosante.
Elle a été décrite par VAUD en 1868 puis par JONES, KURTS,
MJULONQJEf et LIEVRE.
Souvent observée dans la deuxième enfance et à l'âge adulte, elle
est due au staphylocoque doré et frappe surtout les os longs. Elle se
traduit cliniquement par
- Des douleurs supportables en général.
- Parfois par une tuméfaction.
L'image radiographique montre des signes tels que:
,
- Un épaississement important de la corticale.
- Un aspect fusiforme de l'os.
Le diagnostic très délicat se discute avec une syphilis osseuse
à forme hyperostosante et certaines ostéoses toxiques.

- 61 -
• L'abcès ossifluent
Décrite en 1971 par üLLIER et PONCEr, elle était connue sous le
,
nom de " périostite albtmlineuse ".
La lésion se caractérise anatomiquement par un abcès à staphylocoques
des parties molles à point de départ osseux dont le contenu est visqueux
incolore, blanc d'oeuf.
Au niveau de l'os, i l Y a souvent très peu de choses; un léger
épaississement périostique et un
petit séquestre superficiel. Parfois
cependant, il existe un abcès en bouton de chemise.
Cliniquement: les signes rappellent ceux d'un abcès froid.
Le diagnostic est parfois difficile et se fait surtout avec la
tuberculose.
,

- 62 -
,
VI l-
E T U D E
RAD l 0 LOG l QUE
,

- 63 -
A. - ARTIIRITES ET OSTEO-ARTHRITES.
L'examen radiographique dans les arthrites et ostéo-arthrites
doit pouvoir apprécier :
- L'épanchement articulaire.
- La réaction des parties molles péri-articulaires.
_. Les altérations osseuses.
,
Ici, la difficulté d'interprétation est majeure car les ostéo-
arthrites du nourrisson présentent un caractère bien particulier
- Une grande rapidité d'apparition des lésions.
- De rapides et vastes destructions.
- Des reconstructions possibles, rapides,
étonnantes.
Deux faits aggravent cette difficulté à cet âge ~
~ Premièrement, le fait que les épiphyses soient
totalement ou en partie cartilagineuses.
~ Deuxièmement, des aspects radiologiques voisins peuvent
provenir de lésions anatomiques différentes et ce n'est que plus tard
en fonction de l'évolution radiologique ultérieure que chaque aspect
va acquérir son exacte signification.
1. -. LA TEŒINIQUE RADIOLOGIQUE,
Il faut au cliché des finesses radiologiques pour l'interprétation
des parties molles et pour une structure osseuse sans travées organisées
ou dessinées.
Un examen comparatif bien souvent négligé est nécessaire car les
images d'arthrites n'ont de valeur que par référence avec le côté
opposé préslDIlé sain.
,

- 64 -
Bien que souvent d'obtention difficile du fait de la contracture
physiologique et de l'attitude antalgique prise par l'articulation
lésée, la position symétrique est indispensable des fois.
Enfin il faut un bon contraste radiologique qui permette de lire
les contours musculaires et les espaces conjonctifs inter-musculaires.
D'autre part il faut insister sur la nécessité de l'examen
radiographique de tout le squelette pour éviter de méconnaître
au cours d'une septico-pyohémie une nouvelle localisation ostéo-
articulaire.
,
2. -. ETUDE ANALYTIQUE~
a)- L'arthrite pure.
La réaction des parties molles est habituellement précoce souvent
importante et évidente.
- Constance de la densification des parties molles.
-. Disparition des plis physiologiques cutanés.
- Flou, épaisseur ou disparition des interstices
intermusculaires normaux.
Production gazeuse dans les parties molles (exceptionnellement
notée.)
Cette réaction grossière ne permet pas de distinguer l'arthrite
pure de l'ostéo-arthrite, car elle leur est commune. Elle serait très
précoce et apparaitrait dès le deuxième jour.
L'épanchement articulaire se traduit par l'excentration, ce terme
paraissant plus adéquat que celui de luxation ou de sub-luxation, ces
derniers plus imprécis et prêtant à confusion nosologique.

- 65 -
- Isolée, elle est le fait d'une arthrite pure.
- Associée à des lésions osseuses, c'est une ostéo-arthrite.
-. Maj eure, elle peut aboutir à " l'arthrite par expulsion Il
par" déboitement des appuis ".
Elle est commune à toutes les localisations articulaires mais c'est
à la hanche que ses risques, sa portée, la possibilité de sa mensuration,
de sa systématisation, de sa signification pronostique, peuvent être
le mieux définis et le seront ultérieurement.
C'est à ce niveau aussi qu'une excentration résiduelle, une
excentration séquelle, prerment toute leur signification.
Le diagnostic radiographique d'arthrite appelant une ponction
,
exploratrice, il est aisé d'en tirer parti pour pratiquer une
arthrographie.
Si l'arthrographie opaque est interdite à la phase de début,
l'arthrographie gazeuse précoce est possible, sans risques~très rarement
pratiquée et par conséquent d'interprétation malaisée mais sa portée n'est
pas limitée ; il vaut mieux la faire lors de la première ponction pour
éviter la fuite d'air créée par l'orifice de la ponction initiale.
C'est à la hanche surtout et au genou que cet examen a le plus de
valeur.
b) - Les ostéo-arthrites.
Dans les ostéo-arthrites on constate
- Des lésions d'ostéo-nécrose ou d'ostéo-lyse.
- Des lésions d'ostéo-porose.
- Des lésions de périostite.

- 66 -
C'est l'évolution qui permet de distinguer à postériori
la
raréfaction réversible de l'ostéoporose qui se comble et de 1 'ostéo-
nécrose qui se précise : la date de partage assez variable se situant
autour du 15ème jour.
Cette difficulté d'interprétation est due à l'absence de travées
osseuses chez le nouveau-né. Il est très difficile de faire la part
entre une trame osseuse déshabitée et une autre détruite d'autant plus
que l'oedème des parties molles complique la lecture.
Devant une fracture pathologique dans le foyer ou simplement
un tassement d'une bordure métaphysaire, il est impossible de dire
ce qui revient à l'élément mécanique ou à l'infection. Cette ostéo-
porose relève de troubles vasculaires passagers.
,
L'ostéonécrose durable est de localisation et de gravité bien
différentes.
L'atteinte métaphysaire initiale est habituelle. Nous ne pouvons
affirmer la fréquence ou la rareté, la constance ou non de l'atteinte
épiphysaire.
L'atteinte simultanée ou plutôt très rapide de la métaphyse et
de l'épiphyse se traduit radiologiquement et sur deux clichés rapprochés
par l'interruption en un point de la ligne métaphysaire donnant une
image en " cheminée" avec fragmentation, disparition ou " éclipse"
du noyau épiphysaire voisin.
L'atteinte simultanée de la métaphyse et de la diaphyse réalisant
une pandiaphysite est exceptionnelle et ne nous intéresse dans ce propos
que dans la mesure où i l s'agit bien au départ d'une ostéo-·arthrite
et non d'une ostéomyélite initialement diaphysaire et secondairement

- 67 -
propagée à l'articulation.
Pour chaque articulation, il existe des zones ou un versant
articulaire est plus exposé que l'autre, il y a une localisation
géographique qui varie avec chaque articulation.
La gravité d'une ostéo-nécrose ne peut être affirmée à priori
mais à postériori. Elle peut être diffuse ou circonscrite. Les
images ostéonécrotiques diffuses seront suspectées devant un faisceau
de signes :
- Atteinte étendue vers la diaphyse.
- Gros décollement périostique.
,
- Fracture dans le foyer.
-. Décollement épiphysaire probable.
-. - Enfant prématuré.
- Noyau épiphysaire non apparu.
- Localisation immédiatement juxta-chondrale.

.. - - - - - - - - - - - - - - - - -
- 68 -
A l'inverse, on peut espérer une lésion ostéolytique circonscrite
- Les lésions sont rapidement" bordées ".
-. Leur réduction concentrique est rapide.
-. L'interruption de la ligne métaphysaire se comble.
- Elles présentent la migration diaphysaire.
-. L'enfant a plus de quatre à six mois et si le noyau
épiphysaire ossifié existait lors de l'atteinte initiale,
la localisation est éloignée de la bordure métaphysaire.
Les lésions épiphysaires sont beaucoup plus difficiles à décrire
et à interpréter.
D'abord pour des faits anatomiques :. la date d'apparition d'un
noyau épiphysaire varie suivant l'articulation et l'âge. On peut analyser
ce qui est radiovisible, il est aléatoire d'imaginer ce qui ne l'est pas.
C'est ainsi qu'un noyau épiphysaire initialement présent peut perdre
son homogénéité, sa taille, se fragmenter et souvent disparaître. Mais
il n'est pas poss ible initialement de prévoir s'il s' ag it d'une dispa-'
rition définitive ou d'une éclipse plus ou moins longue, si la nécrose
,
est totale ou partielle.
Tel noyau présent au début s'efface, reparait quelques mois,
quelques années plus tard, portant des traces variables quand à sa
taille, sa trophicité, sa situation topographique, sans qu'il soit
possible d'assigner ce qui relève des perturbations vasculaires et
trophiques plus ou moins reversibles des lésions d'ostéo-nécrose infec-
tieuses irrêversibles.
La périostite est d'autant plus importante que l'enfant est très
jeune ou prématuré
elle traduit soit un oedème étendu soit une
infection massive ou une fracture pathologique.
Il faut noter que chez le nourrisson elle s'amalgame vite mais
qu'elle peut être accentuée par un traumatisme opératoire.

- 69 -
Par ailleurs, il existe certaines particularités selon l'arti-
culation en cause.
• Au niveau de la hanche.
La densification des parties molles apparait très tôt dès le
deuxième jour alors que les interstices musculaires sont plus
difficiles à apprécier chez le nouveau-né. L'excentration articulaire
qui peut être mesurée radiologiquement est d'autant plus grave qu'elle
se fait en dehors et en haut. Sa signification exacte est alors difficile
à preclSer : s'agit-il d'une rupture du ligamment rond, d'un décollement
épiphysaire ou de la lyse totale de la tête et du col? C'est là que
l'arthrographie gazeuse trouverait tout son intérêt.
L'ostéo-arthrite touche essentiellement la métaphyse fémorale,
l'atteinte iliaque étant rare et tardive. Dans sa fonne grave, la des-
truction de la métaphyse et de l'épiphyse aboutit à une luxation
ostéomyélitique qui reste malheureusement fréquente.
• Au niveau du genou.
L'arthrite n'a rien de particulier: par contre l'ostéo-arthrite
touche surtout le fémur plus souvent sur le compartiment interne que
sur le compartiment externe. L'atteinte épiphysaire est rare, elle
siège en regard de l'atteinte métaphysaire traduisant la continuité
directe à travers le cartilage conjugal. Il faut noter qu'au niveau
du genou la réaction périostée est peu importante, les fractures
pathologiques et les décollements épiphysaires sont rares.
• Au niveau de l'épaule.
L'atteinte osseuse touche toujours la métaphyse humérale, jamais
l'omoplate. Quand elle est juxta-chondrale interne elle est grave car

,
- 70 -
entraînant la nécrose de la tête. Quand elle est sous-chondrale elle
~ est bénigne, quand elle est localisée, au contraire plus grave quand
elle s'étend vers la diaphyse avec alors un risque de fracture
pathologique.
~ Au niveau du coude.
L'ostéo-arthrite touche surtout la métaphyse inférieure de
l'humérus avec une grosse réaction périostée engainante.
~ Au niveau de la cheville.
L'atteinte est traduite radiologiquement par un flou de l'espace
rétrotibial. L'ostéo-arthrite touche surtout la métaphyse tibiale
inférieure.
Les séquelles touchent surtout le tibia avec parfois des images
en miroir sur l'astragale.

- 71 -
,
B.- OSTEITES ET OSTEOMYELITES.
1. - OSTEOMYELITE ArGUE.
Au stade de l'ostéomyélite aiguë au début les différents clichés
radiologiques pratiqués de face et de profil ne montrent aucune lésion,
fait qui en lui-même est déjà un point important du diagnostic.
Certains auteurs ont donc considéré i l y a environ une dizaine
d'années/que l'apport de la radiographie était nul ou début de
l'affection: ainsi GERT et HERMINGHAUS en 1959 écrivaient qu'au
début de l'affection Il il vaut mieux se passer de radiographie car
les manipulations que cela comporte n'augmentent pas seulement les
douleurs mais également l'inflanmation ".
Ceci est une erreur et aujourd'hui, tous les auteurs reconnaissent
la nécessité d'examens radiologiques précoces surtout pour suivre
l'évolution de l'affection en comparant les différents clichés successifs
aux clichés initiaux.
Ainsi, au huitième jour, i l est nécessaire de faire des clichés
de contrôle qui permettent de suivre l'évolution du foyer.
Tantôt vont apparaître des signes radiologiques qui sont
- Une petite réaction périostée corticale.
- Une ostéoporose discrète et irrégulière de l'os dans
la région métaphysaire.
,
A l'opposé, dans certains cas, les signes radiologiques restent
extrêmement minimes et il existe même certaines formes d'ostéomyélite
aiguë ou les signes radiologiques n'apparaissent jamais.
Il s'agit de ces formes où dès le début de la maladie il y a eu
un emploi d'antibiotiques à doses massives 0.

- 72 -
Des clichés successifs permettront de continuer à suivre
l'évolution de la maladie.
,
Tantôt les images du 8ème jour ne sont pas modifiées
et l'on
peut espérer une guérison pratiquement totale
de la maladie.
Tantôt au contraire ces images radiologiques se modifient
et peuvent prendre une allure extensive.
- Dans certains cas enfin, on peut voir apparaître une
séquestration limitée dans une image géodique et même dans
ces formes, à condition que l'élément inflammatoire soit
stabilisé, on peut assister à une réhabitation progressive
du séquestre.
Dans les formes non résolutives
L'image radiologique de l'abcès sous-périosté peut montrer un
léger liséré périostique très mince qui s'écarte de la corticale
osseuse.
Au stade de l'ostéomyélite prolongée nous aurons des images radio-
graphiques très évocatrices.
- Ossifications périphériques témoins de l'intense réaction
périostée.
- Diminution de la densité osseuse dont la trame devient
irrégulière.
-. Alternance de zones d'ostéoporose avec des zones de
condensation osseuse.
Formation d'un séquestre plus ou moins étendu qui est le
plus souvent un grand séquestre cortical se détachant sous
,
forme d'une tache allongée, entourée d'un liséré clair.

- 73 -
Autour de ce séquestre une image d'hyperostose est
caractéristique de l'ostéomyélite prolongée.
Certaines fonnes cliniques d, l'ostéomyélite chez l'enfant
présentent des images radiographiques caractéristiques ~ ainsi,
l'ostéomyélite subaiguë d'emblée présente une image radiographique
d'épaississement cortical, de réaction périostée.

- 74 -
C.- OSTEOMYELITE CHRONIQUE D'EMBLEE.
Nous citerons les images radiographiques particulières à chaque
forme clinique de l'ostéomyélite chronique d'emblée.
Ainsi, dans la forme hyPeros~osante et nécrosante, la radiographie
est la suivante:
1.- UNE HYPEROSTOSE DIFFUSE.
Celle-ci est au début régulière, estompée, à peine visible, le
plus souvent juxta-épiphysaire. Plus tard elle diffuse vers la diaphyse
et elle se traduit par une ombre étendue très dense, élargissant de
chaque côté les contours linéaires de l'os, ce qui entraîne un élargis-
sement global avec retrécissement du canal médullaire.
Parfois, on peut reconnaltre au sein de cette image
d'ostéosclérose
un aspect plus ou moins stratifié car l'augmentation d'épaississement du
squelette se fait par superposition de nouvelles couches néoformées qui
se disposent en travées parallèles à l'axe de la diaphyse.
2.- Au centre de l'os existent des zones de destruction plus ou
moins importantes, plus ou moins bien limitées parfois difficiles à
voir à travers la densification osseuse corticale. La tomographie
est utile dans cette forme pour préciser l'existence et le siège de
cavités centrales et l'absence de séquestre.
Dans la forme de l'abcès central des os de Brodie, la radiographie
est capitale pour faire le diagnostic différentiel avec les autres
affections osseuses, inflammatoires ou tumorales. Mais il faut dire
tout de suite qu'il n'existe pas d'images typiques dans cette affection
car les images radiographiques des abcès des os sont extrêmement variables
et peuvent simuler n'importe quelle affection osseuse.
,

- 75 -
Avec PIQUET et CYSSAU, on décrit classiquement cinq aspects
radiographiques essentiels :
~ Image assez évocatrice :. Géode centro--osseuse entourée
d'une zone de condensation:
Il s'agit d'une tâche claire, plus ou moins ovalaire, métaphysaire
empiétant sur la diaphyse ou franchement diaphysaire. La totalité de
la géode centro-osseuse est rarement homogène. Les contours sont
nets et entourés d'une zone de cOI\\densation osseuse. Cet abcès est
souvent unique mais il peut être accompagné de deux petites cavités
communiquant avec lui.
Si l'abcès est primitif, l'os à distance est parfaitement nonnal
signe important.
~ Geode mal limitée, sans sclérose avec réaction périostique
plus ou moins intense : la cavité osseuse ressemble à celle
de la fonne précédente mais les bords sont plus irréguliers.
L'os péri-cavitaire est parfois nonnal, parfois rarefié •.
La réaction périostique est très variable mais elle est parfois
intense.
~ Aspect pseudo-kystique : aspect très rare des abcès centraux.
L'image est celle d'une large cavité bien limitée avec une
corticale distendue et un aspect soufflé.
~ Image de condensation : masque la cavité médullaire.
L'os est épaissi, densifié. Parfois même, sur les coupes tomographi-
ques, on ne trouve pas de geode : celle-ci n'est découverte qu'à
l'ostéotomie exploratrice.
,

- 76 -
~ Simple image de raréfaction osseuse : on trouve une
tâche en général très mal limitée au sein d'un os apparenment
normal. Les radiographies successives montrent que la tâche
devient de plus en plus claire et que ses limites deviennent
de plus en plus nettes.
Dans la forme dite ostéite éburnéante
les signes radiologiques sont
les suivants ..
- La corticale de l'os est épaissie, devenant d'une opacité
telle que plus aucune structure trabéculaire ne reste
visible.
'
-. L'os est souvent fus i fonne , l'augmentation de voltnne
se faisant vers la périphérie et vers le canal médullaire
qui devient retréci.
Dans l'abcès ossifluent de l'os: radiologiquement on découvre tout
simplement un léger épaississement périostique et un petit séquestre
superficiel. Parfois cependant il existe un abcès en bouton de chemise
intra et extra-osseux.

- 77 -
,
BIO LOG l QUE

- 78 -
A. - L' HEM)GRM«E.
C'est l'ensemble des examens élémentaires indispensables à un
diagnostic hématologique.
Il comprend :
- La nUll1ération des cellules sanguines.
-. L'évaluation du taux de 1 'hémoglobine.
- L'évaluation de 1 'hématocrite.
- La formule leucocytaire.
Dans les infections ostéo-articulaires, l'hémogramme constitue
surtout un élément de surveillance puisque nous avons conme dans la
plupart des infections une leucocytose très élevée au début de
l'affection. L'évolution progressi~e de cette leucocytose vers la
normalisation est un critère important de guérison.
B. - LA VITESSE DE SEDIMENTATION.
Conme la lignée blanche elle est très augmentée au début
de l'affection :. elle constitue aussi un élément maj eur de
surveillance. Sa normalisation progressive fait présager de la
guérison.

- 79 -
C.- LES EXAMENS BACTERIOLOGIQUES.
1.- L'HEMOCULTURE.
C'est un examen qui a pour but de réaliser l'isolement et
l'identification de l'agent causal d'une infection.
Il doit obéir à certaines règles bien précises.
~ Le prélèvement doit être effectué toujours en période
'1.... d'acné
fébrile.
~ Il faut une asepsie parfaite.
~ Il faut prélever au minimum 10 cc de sang avec seringue
et aiguille adaptées l'une à l'autre avant stérilisation
ou de préférence à la veinule.
,
~ Il faut porter ce tube imnédiatement au laboratoire.
~ Fournir tous les renseignements cliniques pouvant
orienter les recherches.
~ Signaler un éventuel traitement aux antibiotiques.
~ Repéter au maximum les hémocultures.
C'est un prélèvement intéressant dans le diagnostic étiologique
des infections ostéo-articulaires. Sa positivité peut être concomittante
de l'atteinte articulaire ou osseuse ou la précéder quelques fois de
plusieurs semaines.

- 80 -
L'abondance du genne dans le sang étant difficilement appréciable
bactériologiquement, c'est la notion de repétition des cultures qui
prévaut ici. Le nombre d'hémocultures positives au même genne est
donc un élément indispensable pour établir le diagnostic étiologique
d'une infection.
2. - LA PONCTION ARTICULAIRE.
Méthode utilisée depuis ROQUES et DAUER en 1950 ; pratiquée chaque
fois que l'on suspecte un épanchement. Elle représente l'examen indis-
pensable pour établir un diagnostic étiologique de l'infection.
a) - Technique
Elle nécessite
Une asepsie rigoureuse.
- Parfois une anesthésie locale.
, Le choix de l'aiguille dépend essentiellement du vohme de
,
l'articulation (grosse ou petite) et de 1 la qualité prévisible de
l'épanchement (si purulent ou fibrineux, il nécessite un gros
calibre).
Les lieux électifs de ponction sont :.
Epaule : voie antérieure sous cqracoidienne ou voie
externe sous acromia1e.
Coude : voie épicondy1o-o1écranienne.
- Poignet :. voie dorsale.
..
- Hanche ~ voie antérieure directe, sur la tête fémorale.
-. Genou ~ voie externe en passant sous la rotule ou à l'angle
supero-externe de 'la rotule dans le cu1-de-·sac sous
quadricipita1.

- 81 -
Tibio-tarsienne
voie antérieure en dehors de la ligne
médiane.
RESULTATS.
L'examen cyto-bactériologique du pus de ponction permet, dans
un pourcentage très élevé de cas, d'isoler les germes responsables de
l'infection osseuse ou articulaire.
Le résultat de l'analyse bactériologique du pus aura une valeur
variable suivant
-. La nature du germe isolé.
-. Son abondance et la pureté de la culture~
-. La repétition de l'examen~
a)- Nature du germe~
Elle suffit quelque fois à elle seule pour affirmer la responsa-
bilité d'un germe dans une infecti~n quelque
soit son abondance ~
on pourrait schématiquement classer les germes rencontrés en :
- Germes pathogènes stricts : parasites obligatoires de
l'homme ne pouvant en aucun cas être considérés comme des souillures
de prélèvement ou de manipulation.
Ce sont essentiellement :
- Les streptocoques hémolytiques.
-. Les pneumocoques.
- Les méningocoques.
- Les gonocoques.
- Les hémophilus (H. influenzae)
- Les salmonella.

,
- 82 -
A l'opposé les germes pathogènes occasionnels sont des
germes qui font partie des flores habituelles de l'homme. Peuvent
être la cause d'infections pathogènes mais aussi la cause de souillure
de prélèvement.
Il s'agit :.
- Des staphylocoques coagulase
-. Des bacilles GRAM -. (Entérobactéries).
-. Plus rarement des entérocoques.
Les germes de ce groupe
comme l'ont montré les statisticiens
sont de loin les plus fréquents et les plus redoutables car plus
virulents et plus résistants aux antibiotiques. La responsabilité de
ces germes dans l'infection ne peut être affirmée que si leur présence
est abondante.
3. - LES AUTRES PRELEVEMENTS.
- Prélèvements de selles.
-. Prélèvements de gorge.
- Uroculture.
En l'absence de la ponction articulaire ou de l'hémoculture,
les résultats obtenus à partir de tels prélèvements sont très
difficilement interprétables ou m&1e sans valeur. Mais confrontés au
résultat du pus articulaire, ils peuvent dans certains cas apporter
une présomption quant à la porte d'entrée de l'infection.

- 83 -
,
D. - L' ELE CfROPHORESE DE L' l-IEM)GLOB lNE •
C'est un examen simple ayant pour but la séparation des différentes
fractions de l'hémoglobine en vue de mettre en évidence les hémoglobines
pathologiques éventuelles : l'hémoglobine S ou l'hémoglobine C.
Elle consiste donc à faire migrer dans un Champ électrique les
différentes sortes d'hémoglobine et de la sorte à les séparer en
fonction de leur mobilité électrophorétique. C'est l'examen le plus
efficace dans le diagnostic de toutes les hémoglobinopathies.
,

- 84 -
,
E T 1 0 LOG 1 QUE
,

- 85 -
A. - ROLE DES TARES HEMATOLOGIQUES ET DES AUTRES FACTEURS VASCULO-SANGUINS.
C'est essentiellement du rô16 de la drépanocytose que nous
discuterons ici ; les autres tares sanguines moins fréquentes (chez
les noirs) sont moins graves quand à leurs conséquences osseuses.
On sait le rôle que les auteurs modernes font jouer à la thrombose
dans la pathogénie de l'ostéomyélite et de l'ostéite. Or les faits
anatomo-cliniques démontrent que la tendance à la thrombose est très
faible Chez le noir: rareté des phlébites, rareté des formes oblitérantes.
On pourrait donc penser que le Noir peu prédisposé à la thrombose ne
présenterait qu'exceptionnellement des ostéomyélites ou ostéites compte
tenu d'autre part de la résistance de ces sujets aux infections. Or
les ostéomyélites en pays noir sont aussi couranment rencontrées sinon
plus qu'en pays blanc. Il en découle que d'autres facteurs favorisants
interviennent pour expliquer ces ostéites chez le noir. On a cru trouver
dans les tares sanguines notanunent la drépanocytose l'explication de ces
apparentes contradictions.
La drépanocytose, tare sanguine héréditaire repose sur une anomalie
biochimique de l'hémoglobine. Il en résulte que par suite de la maladie,
elle même (Chez les homozygotes) ou de l'intervention des facteurs
aggravants ou déclenchants apparaissent des modifications de la morpholo-
gie (trait falciforme) et de comportement (tendance à l'agglomération)
des globules rouges. Cela entraîne de multiples atteintes tissulaires
et viscérales en rapport avec la thrombose que les modifications des
globules contribuent à favoriser. Par ailleurs, ces globules anormaux
sont fragiles d'où hémolyse et anémie, ce qui entraîne une réaction
médullaire qui ne laisse pas l'os indifférent, mais contribue au
contraire à créer un état de"fragilité osseuse", avec élargissement du
canal médullaire et une diminution de la résistance aux infections.
,
La maladie se présente sous deux fonnes :. la fonne majeure dite" SS "
et la forme mineure dite" AS "

- 86 -
Dans la drépanocytose " majeure ", la séméiologie est nettement
plus riche et plus bruyante.
Les lésions osseuses prédominent au niveau du crâne (frontaux et
pariétaux) et aux extrémités des membres (phalanges et métas). La
morphologie générale de l'enfant ~t assez caractéristique ~ hypotrophie,
faciès particulier avec crâne volumineux, retard staturo pondéral bnportant.
Ces drépanocytaires majeurs encore appelés sicklanémiques
ont souvent
un foie altéré et une rate tantôt volumineuse, tantôt atrophique et
présentent des conséquences cardiaques habituelles de l'anémie.
Mais c'est surtout l'examen radiologique (a~T et MARTIN-ORSINI
et Coll.) qui montre la grande richesse séméiologique de la maladie. Le
double processus ostéolytique et ostéoblastique amène un élargissement
du canal médullaire, ne laissant parfois persister que " quelques
lambeaux de corticale" (DUCIDUX et Coll.) et l.lll épaississement du
périoste dont la réaction, notannnent au niveau des os du crâne, entraîne
des aspects d'hyperostose ou de périostite caractéristique en " poils
de brosse ".
Par ailleurs, de très nombreuses geodes plus ou moins volumineuses
sont la conséquence et le témoin de multiples infarctus. Les lésions
prédominent au niveau du crâne mais il existe des altérations et des
défonnations diverses au niveau des vertèbres et des petits os.
Chez les sujets hétérozygotes, c'est-à-dire atteints de drépanocytose
mineure, la séméiologie est plus discrète. Chez ces sujets, l'hémoglobine
nonnale et l'hémoglobine S sont en proportion variables (hémoglobine
S entre 30 et 50%).
Les conséquences de la tare sont en quelque sorte potentielles ~
elles surviennent lorsqu'un facteur supplémentaire revèle la tare
jusqu'alors inapparente :. infection, troubles nutritionnels.
En dehors de la fragilité osseuse, nous noterons dans la
drépanocytose la moindre résistanc~ du tissu osseux à l'infection.

- 87 -
NOSNY et PERQUIS ont démontré que la drépanocytose, est donc
un facteur favorisant et constitue le " lit " des affections ostéo-
myélitiques. Mais i l faut dire que la drépanocytose n'est pas le facteur
favorisant exclusif des ostéites et ostéomyélites. Elle contribue
plutôt et surtout à donner aux ostéomyélites des aspects particuliers
aussi bien bactériologiquement qu'anatomiquement.,
Mais surtout connne l' a montr~, NOSNY P. " le processus d'infestation
diffère totalement du processus habituel..
Alors que dans l'ostéomyélite aigu~, l'infestation osseuse est
la conséquence d'un embol microbien septique au cours de la drépanocytose
J
Les thromboses aseptiques se succèdent et l'invasion microbienne est
secondaire. Le germe rencontre une zone infarcie préexistante sur
laquelle i l est mieux à même de coloniser". Ainsi apparait l'ostéite,
secondaire en quelque sorte à la thrombose et dont on concoit que son
évolution soit rapide
et grave. Par là même s'explique la fréquence
des formes multiples notamment bilatérales et symétriques.
Les autres hémoglobinoses sont susceptibles d'avoir des
conséquences osseuses le plus souvent nettement plus discrètes mais
qui peuvent être autant d'éléments prédisposants à une infection
osseuse ultérieure.
Dans la thalassémie, la raréfaction osseuse~ l'élargissement
des espaces médullaires~ les aspects micro-geodiques ou " en poils
de brosse " peuvent être rencontrés et favoriseront la greffe
microbienne.
La thalasso-drépanocytose bien étudiée par GIRAlIT et ORSINI
peut être responsable de lésions ostéitiques à tous égard comparable
à celles qu'on retrouve chez les siklémiques.
,

- 8~
Ainsi, la tare sanguine peut être dans les formes sévères
responsable d'atteintes osseuses en dehors de tout élément microbien,
et provoquer lorsque celui-ci intervient, l'apparition d'ostéomyélites
précoces, évoluant sur le mode aigu avec des lésions osseuses d'autant
plus importantes que certaines précèdent sans doutel'infection. Dans
les formes atténuées, mineures ou les autres hémoglobinoses les
lésions osseuses sont plus discrètes, plus contestables et l'on doit
plutôt parler, en matière d'ostéomyélite, de prédisposition que
d'atteinte préexistante.
,

- 89 -
B. - MANIFESTATIONS OSTEO-ARTICULAIRES DES TREPONEMATOSES.
1. - LE PIAN
C'est une tréponematose cutanéo-osseuse tropicale de contamination
non vénérienne.
Le pourcentage des atteintes osseuses au cours du pian a pu être
fixé entre 10% (BarREAU-ROUSSEL) et 20% (MAUL), bien que l'affection
ne soit observée que dans des régions ou les examens radiologiques
sont rarement réalisables.
HACKETT, en 1958 a précisé l~nomenclature des lésions osseuses
du pian. Il distingue
- Le " pian récent " (moins de cinq ans d'évolution)
anciennes lésions primaires et secondaires.
- Le " pian tardif" (plus de cinq ans d'évolution)
ancien pian tertiaire.
a)- Lésions ostéo-articulaires du pian récent.
Se voient surtout chez l'enfant et sont concomittantes des pianides
cutanées.
Nous avons surtout des lésions de périostite qui atteignent au
membre supérieur, le cubitus, les phalanges et rarement le radius.
Au membre inférieur c'est surtout le péroné.
Les radiographies mettent en évidence deux ordres de signes
(HAClŒIT) .
- Des raréfactions de la corticale sous forme diffuse
ou sous forme de foyers géodiques.

- 90 -
Des appositions périostées réalisant des aspects stratifiés
lamellaires qui épaississent la corticale de l'os.
L'évolution de ces lésions se fait vers la restitution
ad integnnn. On n' ob~erve jamais de fistulisation à la peau.
b) - Le Goundou.
C'est la localisation de l'ostéo-périostite aux os propres du nez
et à la branche montante du maxillaire supérieur.
Il est classique de rattacher à cette phase du pian des hydarthroses
et des incurvations des tibias " en lame de sabre "
c)- Lésions ostéo-articulaires du pian tardif.
Extrêmement rares chez l'enfant, donnent des ostéo-périostites
beaucoup plus limitées que dans les lésions récentes".
Ces lésions aboutissent à de graves mutilations telles que le
gangosa ou rhinopharYngite mutilante.
2. - LA SYPillLIS
OSSEUSE.
Parmi les lésions osseuses de la syphilis, celles qui nous
intéressent, ce sont celles qui concernent la syphilis congénitale
précoce et celles concernant la syphilis congénitale tardive.
a)- Les lésions osseuses de la syphilis congénitale
précoce.
La syphilis congénitale précoce, très rare en Europe demeure encore
fréquente en Afrique. Les lésions osseuses à ce stade de la maladie sont
dûes à la pullulation du tréponème dès le cinquième mois de la vie
intra-utérine sous le périoste, daps le cartilage de conjugaison et dans
la moelle osseuse du foetus. Nous les décrirons donc sous trois formes :
l'ostéochondrite, la périostite et l'ostéomyélite.

- 91 -
~ L'ostéochondrite.
On lui décrira trois degrés évolutifs :
- Le premier degré correspond à un élargissement de la
ligne d'ossification qui apparaît irrégulière et dentelée
du côté de l'épiphyse.
- Dans le deuxième degré, il s'ajoute à cet épaississement
de la ligne d'ossification une raréfaction des travées
osseuses à la jonction diaphyso-épiphysaire.
- Dans le troisième degré on assiste à un bouleversement
total de l'extrémité métaphysaire avec disparition de
la zone d'ossificati~n, irrégularité de la ligne épiphysaire,
érosions profondes encochant la partie interne de la
métaphyse des os longs intéressés. Il peut se produire un
déplacement de l'épiphyse qui réalise cliniquement la
pseudo-paralysie de PARROT.
~ La périostite.
Elle crée des lésions diffuses, symétriques, condensantes. Ce sont
des appositions périostées exclusivement diaphysaires, respectant les
épiphyses.
~ L'ostéomyélite.
Il existe deux variétés
l'une marginale, l'autre centrale.
- La forme marginale se traduit ,par la présence dans la
corticale d'une lacune arrondie ou ovalaire parfois entourée
d'une réaction périostée. Ceci constitue le signe de
WINBERGER au bord supérieur et interne du tibia.

- 92 -
- La forme centrale. rare qui évoque l'ostéite staphylococ-
.cique est une image claire, ovalaire, à contours plus
ou moins nets, siegeant dans la diaphyse pouvant contenir
un fragment osseux plus dense : le séquestre.
b)- Les lésions osseuses de la syphilis congénitale tardive.
Ces lésions osseuses se traduisent, soit par des images de condensation,
témoins de l'hyperostose, soit par des images de raréfaction objectivant
la resorption osseuse, ou plus souvent par une association d'images de
condensation et de raréfaction.
Les formes condensantes pures s'observent le plus souvent au niveau
de la diaphyse des os longs. Cette densification de la corticale de l'os
avec épaississement entraîne un rétrécissement de la plage médullaire.
L'épaississement cortical s'il est'la plupart du temps homogène et
régulier se présente parfois sous un aspect feuilleté en pelure d'oignon.
Les os atteints présentent souvent une accélération de l'ostéogénèse et
sincurvent lorsqu'ils sont couplés avec un os sain. C'est l'association
de cette incurvation diaphysaire à convexité antérieure qui donne l'aspect
typique de tibia en lame de sabre.
Les formes raréfiantes signent la présence de foyers d'ostéite
gonuneuse avec résorption osseuse. S'observent surtout au niveau des
os plats. Se traduisent par la présence d'une lacune ou de plusieurs
lacunes juxtaposées. Il peut exister un aspect de soufflure de la
corticale adjacente. Les lacunes multiples sont souvent cernées d'un
liseré de condensation osseuse.
Les formes mixtes résultent d'une juxtaposition d'images de
raréfaction et de condensation. Ils s'observent fréquemment au niveau
de la diaphyse des os longs.

- 93 -
C.- ETIOLOGIE MYCOSIQUE.
Certaines mycoses peuvent entraîner des ostéites importantes. Ces
mycoses seront classées en deux groupes: celles dans lesquelles l'ostéite
a une participation majeure venant au premier plan du tableau clinique
et celles dans lesquelles l'ostéite est contingente, étant tout simplement
un épiphénomène.
Dans le premier groupe, nous distinguerons les mycetomes, l'histoplasmose
à histoplasma Duboisii et la blastomycose à blastomyces dermatidis.
Dans le deuxième groupe, nous parlerons de l'actinomycose, la cripto-
coccose, la sporotrichose, la paracoccidioldomycose, la coccidioidomycose,
la rhinosporidiose et les aspergilloses.
Les mycetomes réalisent surtout des lésions de destructions osseuses
dont les aspects radiologiques sont les suivants
On peut avoir les érosions extrinsèques variables depuis l'érosion
effondrant la corticale en simple coup ,d'ongle jusqu'à la lacune extrinsèque
à bords nets.
On peut avoir des lacunes en général multiples offrant des aspects en oméga
ou en sablier lorsque la diaphyse est érodée sur ses deux faces. Ces lacunes
peuvent réaliser de véritables cavernes ou donner des aspects typiques en
mousse de savon si elles sont juxtaposées ou superposées.
A c6té des lacunes, on observe aussi des atrophies métatarsiennes
dites" en sucre mouillé"
A c6té de ces lésions de destruction des mycétomes, nous pouvons avoir
des lésions de déminéralisation, de condensation ou d'ostéogenèse périostée.
En ce qui concerne les histoplasmoses, seule l'histoplasmose à histoplasma
duboisii donne des lésions osseuses qui méritent attention :

- 94 -
Les formes localisées réalisent des lésions d'ostéites kystiques
isolées des os longs, des atteintes vertébrales simulant un mal de POTT
ou des atteintes costales fistulisées.
Les formes disséminées réalisent des aspects geodiques à bords flous
faisant penser à un myélome ou à des métastases osseuses de carcinome.
La blastomycose à blastomyces dermatidis réalise des lésions ostéoly-
tiques bien limitées et sans décalcification de voisinage.
Quant à l'actinomycose, la cryptococcose, la sporotricose, la paracoc-
cidioîdomycose, la coccidioïdomycose, la rhinosporidiose et les aspergilloses
elles réalisent accessoirement des ostéites, des ostéomyélites ou des
ostéo-arthrites. Le diagnostic est fait par la découverte des champignons
dans le pus de ponction.
,

- 95 -
D. - ETIOlDGIES PARASITAIRES.
1. - EŒINOCOCmSE OSSEUSE.
Affection parasitaire, l'échinococcose peut atteindre l'os dans
une proportion très faible comparée aux atteintes hépatiques et
pulmonaires.
Cliniquement, l'atteinte osseuse par ce parasite peut se
manifester par une tuméfaction, une douleur et des fractures pathologiques.
La tuméfaction apparaît souvent avant la douleur : c'est donc une
tuméfaction indolore au début qui devient douloureuse par la suite. Ces
douleurs sont souvent d'intensité modérée.
Les fractures pathologiques sont souvent l'apanage des os longs.
Elles sont souvent peu douloureuses, parfois multiples ou récidivantes.
A côté de ces fractures d'autres complications peuvent êtres
observées : ce sont les collections ossifluentes encore appelées abcès
froids hydatiques, qui peuvent comprimer les organes de voisinage, se
fistuliser, se surinfecter ou donner lieu, quoique très rarement à des
métastases pulmonaires.
,
Radiologiquement, d'une façon générale, l'échinococcose osseuse
se manifeste par une infiltration de l'os spongieux ou de la médullaire
par des geodes de taille variable dessinant des cloisons irrégulières
s'associant parfois à des images aréolaires exta-osseuses qui traduisent
l'envahissement des parties molles. On peut noter la présence d'éventuelles
fractures, de séquestres centro-lésionnels. On notera l'absence d'ostéo~
porose régionale et de réactions périostées ; il n'y a aucun liséré
de condensation. La forme générale de l'os est conservée sauf en cas
de fracture. Ce n'est qu'en cas de surinfection qu'une réaction périostique
et des aspects de condensation apparaissent.

- 96 -
Ces images sont assez caractéristiques de l'échinococcose
osseuse mais le diagnostic sera biologique surtout par les réactions
sérologiques, l'intradermo-réaction de CASONI et la trépano-ponction
chirurgicale qui mettra en évidence des vésicules, des débris de
membrane dont on fera l'examen microscopique.
2. - FILARIOSES
Des quatre filarioses pathogènes : dracunculose, onchocercose,
loase et filariose lymphatique, seule la dracunculose peut être
responsable d'arthrites véritables.
Les localisations préférentielles de ces arthrites sont le genou,
la hanche et l'articulation tibio-tarsienne.Ces arthrites!sOnThllelplus souven1
une réaction de voisinage due à Il présence du ver à proximité de
l'articulation (arthrite aseptique, parasitaire).
Quelquefois, mais plus rarement le ver pénètre dans l'articulation.
Ces arthrites peuvent s'infecter entraînant des séquelles telles que
enraidissement, ankylose.
Ces filaires peuvent mourir en se c~lcifiant avant d'avoir terminé
leur migration. On a pu observer des ostéites par contact avec la
filaire ainsi
calcifiée.
Le diagnostic repose non pas sur l'éosinophilie sanguine, souvent
discrète, ni sur les réactions d'immunité, mais sur la découverte de
la filaire adulte sortant par l'orifice cutané qu'elle a creusé ou
sous forme d'un cordon induré roulant sous les téguments.

- 97 -
E. - ETIOLOGIE TUBERCULEUSE.
La tuberculose osseuse et ostéo-articulaire, affection en voie de
disparition dans les pays fortement industrialisés, reste encore dans les
pays en voie de développement une des préoccupations majeures du chirurgien
orthopédique.
Contrairement à l'opinion généralement répandue admettant la relative
rareté des ostéites et ostéo-arthrites d'origine tuberculeuse, il a été
démontré par Monsieur MARTIN D. LARBAOUI et F. OONLAHBAL que' environ
50% des ostéites hématogènes sont d'origine tuberculeuse.
En effet, dans une étude faite en Afrique du Nord et précisement
en Algérie, ces auteurs ont retrouvé sur 329 cas d'ostéites, d'ostéo-
arthrites et de spondylarthrites, 166 cas ayant une étiologie non
tuberculeuse soit 50,5% et 163 cas dont l'étiologie tuberculeuse est
certaine, soit environ 49,5%.
,
L'expression clinique de la tuberculose osseuse ne permet pas de
la différencier des ostéites à germes banaux. En effet, la crise articu-
laire aiguë ne constitue pas le seul apanage des arthrites à germes banals.
Un début insidieux de la maladie nous orienterait plus facilement vers le
diagnostic d'ostéite tuberculeuse.
De même l'examen général mettant en évidence l'asthénie, l'amaigrissement
progressif, l'anorexie, signes caractéristiques à la tuberculose, et
l'examen physique mettant en évidence l'amyotroph1~ et la réaction adéno-
pathique sont très suggestifs de l'étiologie tuberculeuse.
Les examens radiologiques ne nous aideront pas plus dans la suspicion
de l'étiologie tuberculeuse car l'étude radiologique ne comporte aucun
caractère spécifique.

- 98 -
- Au niveau des membres, nous avons :
D'abord une simple ostéoporose sans pincement, sans images
geodiques puis dans un deuxième temps, l'apparition d'un pincement
articulaire, une destruction de l'interligne articulaire, apparition
de geodes épiphysaires de taille variable et de séquestres. Dans un
troisième temps nous avons l'architecture articulaire complètement
bouleversée avec désaxation de l'axe des membres.
- Au niveau des vertèbres :
Plusieurs aspects radiologiques peuvent être vus
1. - LESIONS DE DESTRucrION DES CORPS VERTEBRAUX AVEC :.
- altération des plateaux vertébraux donnant un pincement
discal.
- geodes de taille variable souvent centro-·somatiques.
- sequestres osseux au sein des geodes très suggestives
d'un mal de Pott.
,
L'importance des destructions crée des tassements vertébraux donnant
des vertèbres d'aspect cuneiforme.
2. - SIGNES DE RECONSTRUCTION.
Rares aux stades initiaux de la maladie. Dans quelques cas on peut
noter une condensation périlésionnelle cernant le pourtour des geodes ou
une ostéophytose.
3.- IMAGE EN FUSEAU SIGNANT L'ABCES POTI'IQUE~
L'étiologie tuberculeuse de toute atteinte osseuse ou ostéo-articulaire
sera suspectée d'abord devant les signes cliniques d'imprégnation tuberculeuse:
la notion de contage, confirmée par les examens radiologiques et affirmée
avec certitude par les examens histologiques et bactériologiques.

- 99 -
F.- AUTRES ETIOLOGIES INFECTIEUSES.
1.- OSTEITES DE LA BRUCELLOSE.
Les atteintes ostéo-articulaires de la brucellose appartiennent
le plus souvent aux manifestations chroniques et récidivantes de cette
maladie et plus spécialement dans les cas de réinfections périodiques
chez les sujets en contact permanent avec l'agent infectant (berger,
etc ... ). C'est donc une maladie exceptionnelle chez le tout petit enfant.
Radiologiquement, nous avons des images géodiques. Souvent nous
avons l'image d'une spondylodiscite banale avec un pincement de
l'interligne articulaire et irrégularité des bords des plateaux.
Le diagnostic ne sera donc pas radiologique mais plutôt basé
sur l'anamnèse avec une notion de contagion retrouvée et sur les examens
de laboratoire ~ non pas tellement le sero-diagnostic de WRIGHT qui
risque d'être négatif mais surtout l'intradermo-réaction qui pennet de
faire à coup sûr le diagnostic.
2. - L' OSTEOMYELITE lYPHIQUE. ,
C'est une complication de la fièvre typhoïde, devenue exceptionnelle
de nos jours du fait de l'apparition des antibiotiques et spécialement
de la chloromycetine.
On la découvre surtout chez les jeunes enfants. La symptomatologie
est polymorphe : en effet, nous pouvons avoir des douleurs très vagues
de la forme plastique ; les douleurs vives à prédominance nocturne de
la fonne rhumatoide ; les douleurs aiguës de la fonne aiguë.

- 100 -
Radiologiquement nous aurons surtout des images d'hyperostose
associées à des images d'ostéolyse. Parfois des images de décollement
périosté avec érosion corticale, formation de geodes et parfois de
séquestres : les images atypiques donc qui ne permettront pas de
présumer de l'étiologie de l'ostéomyélite.
Le diagnostic repose essentiellement sur l'anamnèse.
L'hémoculture est ici sans intérêt. Seuls ont de l'intérêt le
séro-diagnostic et la culture du pus.
Certains auteurs ont noté l'association fréquente d'une ostéo-·
myélite typhique et d'une hémopathie à cellules falciformes_
,

,
- 101 -
DEUXIEME
PARTIE
NOS
OBSERVATIONS
,

- 102 -
,
1.
C A D R E
DE
L' E T U D E
ET
MAT E RIE L
-=-.=-:=-==-=-=-.::-.::=-==-=-=-=-==-=-=--=-:-
,

- 103 -
Ce travail est la synthèse d'un travail retrospectif et d'un
travail prospectif portant au tot~l sur 75 dossiers retenus en
fonction d'un critère important : ils sont exploitables. Tous ces
dossiers retenus correspondent à des malades hospitalisés au
C.H.U. de Cocody dans le Service de Pédiatrie et de Chirurgie Infantile
de ce Centre Hospitalier entre le 1er Janvier 1976 et le 1er Janvier 1981
(notre travail s'élaborera donc sur cinq années consécutives).
Ce service reçoit comme tout service de Pédiatrie et de Chirurgie
Infantile la plupart des affections courantes chez les enfants.
Pour notre part nous avons eu à dénombrer pendant ces cinq années
en ce qui concerne les affections les plus courantes ~
-. Malnutritions: 561
cas.
-. Gastro-entérites:
734 cas.
-. Pneumopathies et Bronchopneumopathies~
1675 cas.
- Méningites~ 884 cas.
- Anémies ~ 499 cas.
Nous remarquons donc que la pathologie générale de ce Service
est dominée par les pneumopathies et bronchopneumopathies que suivent
de près les gastro-entérites et les méningites. Ensuite viennent les
anémies et les malnutritions.
Les infections ostéo-articulaires représentent un nombre assez
réduit puisque ils ne constituent que environ 1,6% de l'ensemble de
la plupart des malades hospitalisés. (cf. Tableau nO 1)
Le pourcentage respectif des différents aspects de ces infections
ostéo-articulaires est représenté'dans le tableau nO 2.

- 104 -
TABLEAU N° 1
Tableau récapitulatif des principales affections
hospitalisés dans le service de Janvier 1976 à Janvier 1981
~ 197~ 1977 1978 1979 1980 TOI'AL
Pneumopathies et
285
300
570
248
272
1 675
Branchopneumopathies
Méningites
134
180
266
110
194
884
Gastro-entérites
113 _
121
85
200
215
734
Malnutritions
96
92
146
130
97
561
Anémies
100
70
140
110
79
499
Affections ostéo-
13
11
1 1
17
23
75
articulaires
Nombre total de
741
774
1218
815
880
4 428
malades hospitalisés
,

- 105 -
- En ce qui concerne le sexe des malades, nous avons la répartition
suivante :
Sexe mascul in
44 malades soit 58,66%
Sexe féminin
31 malades soit 41,33%.
,
Nous notons donc une prédominance masculine nette que nous es-
sayerons de justifier dans les chapitres suivants ..
- L'âge des malades varie entre 20 jours et 12 ans.
,

- 106 -
,
11.- LES
MET H 0 DES
DE
T R A V AIL
_.=-==-=-=-=-==-=-=-
.=-==-=-=--
- - --
,

- 107 -
1. - LES EXPLORATIONS BIOLOGIQUES.
Pour chacun de nos malades, nous avons dans la mesure du possible
demandé :
Un premier bilan standard qui comprend
L'hémogramme et la vitesse de sédimentation, le groupe et le
rhésus, une urée-glycémie, une recherche d'albumine et de sucre dans
les urines, une LD.R. à la tuberculine.
,
- A ce bilan standard, nous avons ajout~ une Mmoculture, une
coproculture, une électrophorèse de l'hémoglobine.
Nous pratiquons pour certains malades un sérodiagnostic de Widal
ou une goutte épaisse en fonction du con~exte.
Les ponctions articulaires ont été pratiquées chaque fois que cela
est possible avec une étude cytologique et bactériologique du pus et
pour la plupart des malades un antibiogramme.
Quelques rares biopsies ont été pratiquées sur certains malades.
2. - LES EXPLORATIONS RADIOGRAPHIQUES.
Nous avons fait des radiographies articulaires à l'entrée du malade
et pour le contrôle du traitement.
Nous avons fait aussi des radiographies pulmonaires.
3. - LES ME1HODES DE TRAITEMENT.
Les médicaments utilisés sont les suivants "

- 108 -
a)- Les antibiotiques.
Oxacilline (Bristopen ~) à raison de 200 milligrammes
par Kilogramme et par jour.
Lincomycine (Lincocine ~) à raison de 100 milligrammes par
Kilogramme et par jour.
Méticilline (Pénistaph~) à raison de 100 milligrammes
par Kilogramme de poids corporel et par jour.
- Gentamycine (Gentalline ~) à raison de 3 milligrammes
par Kilogramme de poids corporel et par jour.
- Céfapirine (Céfaloject ~) à raison de sa milligrammes
par Kilogramme de po~ds corporel et par jour.
- Sulfaméthoxazole-Trimethoprime (Bactrim ~) à la sortie
du malade à raison de 2comprimes~nfants par 5 kilogrammes
de poids corporel et par jour.
Doxycycline (Vibramycine ~) aussi en ambulatoire à raison
de 4 milligrammes par kilogramme de poids corporel et par
jour.
Nous avons utilisé beaucoup plus souvent le Bristopen ~ et la
Gentalline ~ en association.
Les tuberculostatiques que nous avons eu à utiliser chez un seul
malade sont :
- L'Isovintix ~ : association d'I.N.H. et de Prothionamide ~
la à 20 milligrammes par kilogramme.
La Streptomycine ou Dihydrostreptomycine à raison de
sa milligrammes par Kilogramme de poids corporel et par jour.
Nous avons demandé chez ce seul malade un examen O.R.L. en début de
traitement et après un mois, et aussi un audiogramme.

- 109 -
Dans le cas de douleurs importantes empêchant le sommeil de l'enfant
nous utilisons des antalgiques et anti-inflammatoires
- Acide acétyl-salycilique (Aspirine~) : dose de sa milligrammes
par kilogramme et par jour ou des sédatifs~
- Diazepam (Valium~) 1 milligramme par kilogramme et par
j our environ.
~ Les traitements associés le sont en fonction de chaque cas
particulier :
- Chloroquine (Nivaquine ~) en traitement préventif et en
traitement curatif : dose = 1 comprimé (100 milligrammes)
pour 10 kilogrammes de poids corporel et par jour.
- Traitement d'une malnutrition associée.
,
- Traitement d'une otite ou d'une laryngite associée.
- Traitement d'une méningite associée.
~ Les traitements orthopédiques :
- Innnobilisation par plâtres (thoraco-brachial, pelvi-pédieux,
cruro-jambier etc ... ).
~ Le traitement chirurgical est largement utilisé ~
- Arthrotomie de vidange avec lavage au sérum physiologique
'tiède et nettoyage de la cavité articulaire. (Observation
nO
9
) (dossier 2 litres de pus).
Dans certains cas, injection d'antibiotiques dans la cavité articulaire.
Nous n'avons pas eu à pratiquer des ablations de la synoviale ou des
interventions correctrices.

- 110 -
~ La surveillance des traitements.
Repose sur les signes suivants
- Cl inique :.
· courbe thennique (apyrexie)
amendement des signes locaux
- disparition de la douleur.
- réapparition des mouvements.
- Radiologique :.
· signes de reconstruction osseuse.
- Biologique :
· retour à la nonnale de la V.S. et de l'hémogranme.
,

- 111 -
II.- LES
o B S E R V A T ION S
,
Nous proposons ici avant l'étude des observations, quelques unes
de ces observations qui pour nous sont les plus représentatives et les
plus complètes. A dessein nous les exposons sans faire de distinction
particulière entre les arthrites et ostéo-arthrites et entre les
ostéites et ostéomyélites.

- 112 -
OBSERVATION

1
- - -
- - -
L'enfant CAM... BIN... , âgée de 26 jours, de sexe féminin, d'ethnie
malinké est adressée le 7 Juillet 1978 par le Médecin de la Caisse
Nationale de Prévoyance Sociale pour :
- TtD1léfaction de l'épaule droite et de la jambe gauche.
- Hyperthermie à 38°7.
-. Pleurs incessants.
La maladie a débuté 2 jours après la naissance de l'enfant par une
agitation extrême de l'enfant, des pleurs incessants et un refus d'alimen-
tation.
Apparition le 6ème jour de la naissance d'une tlUlléfaction douloureuse
de l'épaule droite accompagnée d'une exacerbation des pleurs et de
l'agitation chez l'enfant.
Les parents consultent alors au dispensaire de la C.N.P.S.
qu~ adresse l'enfant au C.H.U. Cocody.
L'examen à l'arrivée montre un enfant très agité avec une nuque raide,
une hyperthermie à 38°7 avec tout de même un état général conservé.
L'examen du membre atteint montre une tuméfaction chaude, fluctuante
et luisante de l'épaule droite et ne note rien de particulier au niveau
des jambes.
L'hospitalisation est décidée avec pour bilan :
- Une radiographie de l'épaule droite et une autre comparative
de l'épaule gauche.
La radiographie de l'épaule droite montre un aspect Il gonmé " de
l'extrémité supérieure de l'htD1lérus droit et une déminéralisation diffuse
au niveau de la diaphyse de l'humérus droit.

- 113 -
- Une numération fonnule sanguine montrant une hyperleucocytose
à 25 000 globules blancs.
- L'électrophorèse de l'hémoglobine est nonnale : fonnule AF.
- Une ponction articulaire faite le même jour ram~ne du
pus dont l'examen cytobactériologique revèle la présence
de staphylocoques pathogènes.
Le diagnostic d'ostéo-arthrite de l'épaule droite avec debut
d'ostéomyélite de l'humérus droit est porté et le traitement institué
- Sérum glucosé avec Bristopen~ 150 mg 4 fois par jour en
intra-veineuse directe.
Gental1ine~ 4 mg. deux fois par jour en intra-musculaire.
Immobilisation de l'épaule droite par un plâtre thoraco-brachial.
Le contrôle radiologique et biologique fait le 15ème jour montre une
évolution favorable.
Exéat le 17ème jour avec rendez-vous pris dans 15 jours pour nouveau
contrôle biologique et radiologique.
,

Ent. CAM... Bin ...
,
Epaule droite
7 Juillet 1978
_lIIIilIlIIlIiilioIIilIIIlI_....................J:.",L, .
Aspect « gommé» extrémité supérieure Humérus droit
Epaule droite
12 Juillet 1978
,
Déminéralisation diffuse au niveau Diaphyse Humerus droit

- 115 -
OBSERVATION
~1P 2
- - - - -
- - - -
L'enfant OUE ..• Lan•.• , 9 mois, sexe masculin.
Adressé le 18 Juin 1979 par le Centre de Santé d'Adjamé
pour : - Tuméfaction de l'épaule gauche.
- Fièvre.
Le début remonte au 12 Juin 1979 soit 6 j ours avant la consultation
par une hyperthermie à 38°, des pleurs
et une impotence fonctionnelle
du membre supérieur gauche.
Puis apparaissent progressivement une tuméfaction de l'épaule
gauche et une toux sèche.
Les antécédents ne présentent rien de particulier à part un niveau
socio-économique très bas et une absence totale de vaccinations.
L'examen à l'entrée note'
- un état général de l'enfant altéré.
une hyperthermie à 38 °.
- une pyodermite.
- de nombreux râles crépitants et ronflants dans les deux
champs pulmonaires.
- une tuméfaction de l'épaule gauche, chaude, luisante,
douloureuse à la palpation.
- une impotence fonctionnelle totale du membre supérieur
gauche.
,
L'hospitalisation est tout de suite décidée avec pour bilan à faire

- 116 -
- Une radiographie de l'épaule gauche (face et profil) et une
radiographie comparative de l'épaule droite qui montrent pour
le côté malade une légère déminéralisation de la tête humérale
et un élargissement de la cavité articulaire.
- Une radiographie des poumons qui montre une opacité de la base
pulmonaire droite.
Une numération formule sanguine avec une hyperleucocytose.
- Une vitesse de sédimentation à 40 JIDn et à 80 JIDn.
- Une électrophorèse de l'hémoglobine:. normale.
-. Une LD.R. à 00 null.
Le traitement est institué
- Immobilisation de l'articulation de l'épaule gauche par un plâtre
thoraco-brachial.
-. Perfusion de sérum glucosé avec bristopen~ (350 mg 4 fois par jour)
et Gentalline~ (20 mg 2 fois par jour) pendant 2 semaines.
- Ablation du plâtre 15 jours après l'hospitalisation.
- Contrôle biologique qui montre une normalisation de la formule
sanguine et de la vitesse de sédimentation.
Exéat sous Bactrim ~ avec rendez-vous pris dans 15 jours pour
nouveau contrôle radiologique et biologique.
,

t:nft. OUE ... Lan ...
18 Juill Fl79

- 118 -
OBSERVATION

3
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=
L'enfant KPA... N'guié, de sexe masculin, âgé de 9 mois, est adressé
le 21 Septembre 1979 de la P.M.I. d'Adjamé pour
- Tuméfaction de l'épaule droite.
Impotence fonctionnelle du membre supérieur droit.
- Hyperthermie à 38°.
Le début de la maladie remonte à environ cinq semaines par des pleurs
incessants de l'enfant surtout quand on le prend.
Apparition d'une hyperthennie i l y a environ un mois accompagnée d'une
insonmie et de vomissements.
La tuméfaction de l'épaule droite apparait il y a deux semaines,
augmentant progressivement de volume, ce qui a motivé chez la mère une
consultation à la P.M. 1. d' Adjamé qui l'adresse au C.H. U. de Cocody.
A l'admission:
,
- enfant très agité, pâle avec une altération importante de
l'état général et un état nutritionnel médiocre.
-. tuméfaction de l'épaule droite, prenant tout l'avant bras
droit, chaude, luisante, fluctuante par endroits.
L'hospitalisation est décidée et un bilan demandé :
- une numération formule sanguine et une vitesse de sédimentation.
- une électrophorèse de l'hémoglobine.
- une hémoculture avec un antibiogranme.
- une culture du pus de ponction avec antibiogranme.
- une uroculture.
une radiographie comparative des deux membres supérieurs,
celle du membre supérieur droit centrée sur l'articulation
de l'épaule droite.

- 119 -
La numération montre une anémie à 2 500 000 globules rouges et
7 grammes d'hémoglobine.
La vitesse de sédimentation est accélérée à 34 à lapr~ère heure
et 68 à la deuxième heure.
..H
2
L'électrophorèse de 1 'hémoglobine montre lllle fonnule normale A CA ).
L'hémoculture revient positive avec présence de staphylocoques
patho '
"bl
B .
genes sensl
es au
~'l
L"
.
rlstopen
et a
a
~
rncocme.
La radiographie de l'épaule droite montre des images de laclllles
métaphysaires de l'lunnérus évoquant un début d'ostéite.
Un traitement antibiotique est donc institué sur le champ,
le diagnostic d'ostéite étant porté.
Ce traitement associe :
Bristopen~ 400 milligrammes 3 fois par jour dans une perfusion
de sérum glucosé.
Gentalline~ 10 milligrammes 2 fois par jour en intra-
,
musculaire.
-. Plâtre thoraco-brachial droit gardé pendant llll mois.
Contrôle radiologique et biologique après quinze jours de traitement
évolution bonne.
Exéat avec Bactrim! en externe.
Doit être revu dans 15 jours pour contrôle radiologique et ablation
du plâtre.

Epaule
droite
1 Septembre
1979
Lacullus Illdaphyso-epiphysaires
Epaule
droite
Septembre
1979
l.ncunes métnphyso-epiphysaires

,
- 121 -
OBSERVATION
N° 4
L'enfant SOU... MAR •.. âgée de 5 ans et demi, de sexe féminin est
adressée le 7 Novembre 1979 par la P.M.I. de Cocody pour:
- Infection de la jambe gauche.
Le début de la maladie remonte à environ 4 ans par des douleurs et
des tuméfactions siègeant tantôt aux membres inférieurs tantôt aux
membres supérieurs, douleurs et tuméfaction traitées à la P.M.I. de Cocody.
Apparition il Y a un mois d'une tuméfaction de la jambe gauche
résistant cette fois-ci au traitement et fistulisant une semaine après
son apparition. Ce qui a motivé une nouvelle consultation à la P.M.I.
de Cocody qui l'adresse au C.H.U. de Cocody.
Les antécédents sont surtout faits de toux fréquentes et d'épisodes
de tuméfactions au niveau des membres supérieurs ou inférieurs.
A l'entrée, la malade présente un état général assez altéré avec
une pâleur notable et un amaigrissement important.
Au niveau du membre inférieur gauche, on note une tuméfaction chaude,
luisante, fluctuante, très douloureuse à la palpation prenant tout le
membre inférieur gauche et présentant à son tiers inférieur un pertuis où
s'écoule un pus épais, jaunâtre.
,
L'hospitalisation est décidée et un bilan demandé:
- Une hémogramme avec une vitesse de sédimentation.
- Une électrophorèse de l'hémoglobine.
- Une hémoculture.
-. Une radiographie comparative des 2 membres inférieurs.
- Une culture du pus et un antibiogramme.
La IUlIllération montre une anémie importante à 1 600 000 globules rouges
rouges et 5,2gd'hémoglobine.

- 122 -
,
2
- L'électrophorèse de l'hémoglobine montre une formule SS (A ).
- La radiographie de la jambe gauche montre une pandiaphysite
du tibia gauche avec un élargissement en " fuseau " de la
diaphyse et un aspect" mité" par endroits.
- La culture montre une présence de staphylocoques pathogènes
sensibles au Bristopen~.
Le diagnostic d'ostéomyélite chronique du tibia gauche est porté
et le traitement institué est le suivant :
- Un traitement médical associant .
Bristopen~ en intra-veineuse directe 800 mg. 4 fois
par jour.
Gentalline~ en intra-musculaire 20 mg. deux fois par
jour.
Transfusion de 500 cc de culot globulaire oxygéné.
- Un traitement chirurgical.
· Ouverture large au niveau de la fistule.
· Ablation des séquestres et curage osseux.
· Plâtre cruro-pédieux gauche.
Exéat le 1Sème jour après contrôle radiologique et biologique avec
de la vibramycine.
,

I:nt. :::.ou ... IVlar...

Tibia
Tibia
gauche
gauche
(Face)
(Profil)
lvembre
7 l'\\ovemhre
1979
197Y
Pandiaphysite Tibia gauche
Elargissement en «fuseau»
Tibia gauche
Pran 1et. ..
Face
17 I\\uvembw 1979
Aspect « mite»
par endroits

- 124 -
OBSERVATION N°
5
- - - - - - =-==-==-=
L'enfant BAT... IRE .•. , âgée de 6 ans, de sexe féminin, adressée
,
le 31 Mars 1980 par la P.M. 1. de Yopougon pour
- Tuméfaction de la cuisse gauche.
La maladie a débuté il y a environ deux mois par une douleur localisée
au genou, gênant la marche.
Persistance de la douleur malgré les antalgiques et apparition il
y a deux semaines d'une tuméfaction de la cuisse gauche ayant poussé la
maman à consulter à la P.M.I. de Yopougon qui l'adresse au C.H.U. de Cocody.
Dans les antécédents on retrouve une rougeole à 8 mois et une notion
de dyspnée à un an.
Par ailleurs pharYngite fréquente signalée par la mère.
L'examen à l'arrivée montre un état général assez conservé malgré
une asthénie et une hyperthermie à 39°2.
L'examen loco-régional montre
- Une tuméfaction de la cuisse gauche, chaude, douloureuse,
fluctuante au niveau du genou.
- Une impotence fonctionnelle absolue du membre inférieur gauche.
Le bilan demandé après l'hospitalisation associe:
- Une numération formule sanguine et une vitesse de sédimentation.
- Une hémoculture avec un antibiogramme.
- Une culture du pus de ponction avec antibiogramme.
- Une uroculture.
- Une radiographie de tout le membre inférieur gauche centrée
sur la cuisse.
,
La numération sanguine montre une anémie discrète (10 g. d'hémoglobine)
et une leucocytose à 18 000 globules blancs.

- 125 -
La vitesse de sédimentation est accélérée à 24 mm à la première heure
et 48 rron à la deuxième heure.
L'hémoculture revient stérile.
Par contre la culture du pus montre des staphylocoques pathogènes
sensibles à la lincomycine.
La radiographie montre un épaississement de la diaphyse fémorale
avec des appositions périostéestout le long de cette diaphyse.
Le
diagnostic d'ostéomyélite subaigüe est donc retenu.
Un traitement est institué associant la lincomycine en intra-
musculaire (1 g. 2 fois par jour) à la gentamycine (25 mg. 2 fois par jour)
en intramusculaire.
Plâtre pelvi-pédieux gauche le Sème j our de l'admission.
Présence d'une fistulisation le Sème jour et d'une suppuration sous
le plâtre ce qui a entraîné l'ouverture d'une fenêtre au niveau de la
plaie de suppuration et un drainage du pus par cette plaie.
Exéat le 25ème jour de l'hospitalisation après assèchement complet
de la plaie de suppuration et contrôle radiologique.
,
Traitement externe avec du Bactrim ~.
Rendez-vous pris dans 15 jours pour nouveau contrôle radiologique
et biologique.

Enft. BAT,.. Ire
26 mars
21 Avril
1980
1980
Fémur
Fémur
gauche
gauche
Epaississement diaphyse femorale.
Appositions periostées

- 127 -
,
OBSERVATION

6
L'enfant SAP •• MORE ... , âgée de 2 mois, de sexe féminin, est
adressée le 11 Juillet 1980 par la P.M.I. d'Adjarné pour:
douleurs à la mobilisation des deux membres inférieurs.
pemphigus.
La maladie débute i l y a deux semaines par une impotence fonctionnelle
progressive des deux membres inférieurs de l'enfant et par des éruptions
bulleus~de la face chez l'enfant.
Devant l'aggravation de l'impotence fonctionnelle et l'apparition
de la ttnTléfaction au niveau des deux genoux la maman consulte à la P.M.I.
d'Adjamé où des radiographies des deux membres sont faites.
L'enfant est adressé ensuite au C.H.U. de Cocody pour ostéo-arthrite
probable.
Al' entrée, le malade présente :.
- Une impotence fonctionnelle totale des deux membres inférieurs.
Une douleur à l'extension des deux membres inférieurs.
- Des lésions cicatricielles de pemphigus.
- Un état général assez bon.
Les radiographies faites avant l'admission montrent des images de
destruction métaphysaire interne au niveau de l'extrémité supérieure des
2 tibias et au niveau de l'extrémité supérieure des deux fémurs, lésions
évoquant des images de destructions,métaphysaires spécifiques en rapport
éventuellement avec une syphilis.
La réaction de BORDEf-WASSERMAN (B.W.) qui a été demandée
revient fortement positive.
2
- L'électrophorèse de l'hémoglobine donne une formule AF (A ).

- 128 -
- La m.unération fonnule sanguine montre une hyperleucocytose
à 14 500 globules blancs.
La vitesse de sédimentation est accélérée à 109 à la première
heure et 117 à la deuxième heure.
- L'uroculture est stérile.
Un traitement est institué associant du bristopen~ en I.V.D. (75 mg.
toutes les 6 heures) et de la gentalline en intra-musculaire (4 mg. deux
fois par jour).
Plâtre pelvi-pédieux bilatéral.
Une radiographie de contrôle est faite après 15 jours de traitement.
Elle montre une disparition des lésions.
Les examens biologiques de contrôle pratiqués sont revenus aussi
nonnaux.
Exéat du malade le 20ème jour avec du Bactrim~ et après ablation
du plâtre.
,

Ent. 5AF... More...
15 Juillt~1 J !lBIl
Fémur
Fémur droit.
gauche
Images de destruction métaphyso-epiphysaire de l'extrémité supérieure des fémurs
droit et gauche.
30 juillet 1980
Fémur
Fémur gauche
droit
Illlilgl)S de destruction métaphysu-épiphysaires bilall'~I.de.

- 130 -
OBSERVATION
N° 7
L'enfant AYO ••. MIS .•• , de sexe féminin, âgée de 2 ans 4 mois, adressée
par la P.M.I. d'Abobo-Gare pour gros genou droit avec hyperthermie, diarrhée
et vomissements.
La maladie débute une semaine avant l'admission à l'hôpital par une
tuméfaction douloureuse du genou droit accompagnée d'une hyperthermie et
d'un refus de l'alimentation. Le lendemain, apparition d'une autre
tuméfaction du coude gauche qui a disparu spontanément deux j ours après.
Devant la persistance de la tuméfaction du genou droit et de l'apparition
d'une diarrhée et de vomissements, les parents consultent à la P.M.I.
d'Abobo-Gare qui adresse l'enfant au C.H.U. de Cocody.
A l'admission on note une température à 40°7, une altération de
l'état général avec pâleur des conjonctives, amaigrissement et des râles
crépitants dans les deux champs pulmonaires.
,
L'examen local montre une tuméfaction chaude, luisante, douloureuse
du genou droit s'étendant jusqu'au tiers supérieur de la jambe et
empêchant tout mouvement de cette jambe.
Une hospitalisation est décidée et un bilan demandé comprenant
- Une numération fonnule sanguine qui montre une an6nie à
1 SOO 000 globules rouges et une hyperleucocytose à
20 000 globules blancs.
- Une vitesse de sédimentation très accélérée à 110 à la
première heure et 240 à la deuxième heure.
-. Une électrophorèse de l 'hémoglobine qui montre une fonnule
2
SF (A ).
F : 7,2%
2 .
A . 7,5%.
- La ponction du pus avec culture et antibiogranme montre
la présence de staphylocoques pathogènes sensibles à la

.
~
B .
~
rotf:.f·!ft
~coc~e , au
rlstopen
et au ~ aloJect •

- 131 -
- L'uroculture s'avère stérile.
- L'hémoculture montre la présence de staphylocoques pathogènes.
Les radiographies de l'articulation du genou droit montrent dans un
premier temps de grosses lacunes épiphysaires et métaphysaires à la
partie inférieure du fémur puis à la partie supérieure du tibia.
Le diagnostic d'ostéomyélite du fémur et du tibia droits d'origine
drépanocytaire est porté et un traitement antibiotique institué associant
dans un premier temps du Bristopen~ à raison de 700 mg. deux fois par jour
dans une perfusion à de la gentalline~ à raison de 10 mg. deux fois par
jour en intramusculaire directe.
Dans un deuxième temps association de Céfaloject~ à raison de 200 mg
deux fois par jour à de la Kanamycine à raison de 70 mg.
Evolution bonne sous traitement, aussi bien clinique que radiologique
et biologique.
Plâtre pelvi-pédieux droit.
Ablation du plâtre 1S jours ap'rès.
Ex~
B · ~
eat avec
actrllTI.
Adressée en consultation d'hématologie.
Revue lS jours après la sortie : très bonne évolution. Bonne
reconstruction osseuse.

Enft. Ayo ... Mis...
10 Août 1980
Fémur droit
Lacunes epiphysaires et métaphysaires
Fracture dans le foyer
10 Novembre
1980
25/9/80
Humerus
Humérus
Radius
Raùius
Cubitus
Cubitus
Droits
Droits
(Face
et
Profil)

,
OBSERVATION
N° 8
L'enfant ABB •.. As ••• , un an, de sexe masculin,
adressé le 30 Octobre 1980 pour :
- Malnutrition
- Fièvre.
Le début remonte à un mois environ par une diarrhée suivie
d'un amaigrissement important et d'une apparition d'oedèmes au niveau
des membres inférieurs. La mère consulte alors au C.H.U. de Cocody où
l'enfant fut hospitalisé pour malnutrition.
Après quelques jours de traitement, l'état général de l'enfant
s'améliore mais par contre apparait une tuméfaction douloureuse au
niveau des deux genoux de l'enfant et au niveau du cou-'de-pied droit.
On demande des radiographies des deux genoux et du cou-·de-pied
droit qui montrent un écartement de l'espace articulaire au niveau
des deux genoux, écartement qu'on retrouve aussi au niveau du cou-·de-
pied droit.
Le diagnostic d'arthrite des deux genoux et du cou-de-pied droit
est alors évoqué.
,
Une ponction articulaire est faite sur le champ.
L'enfant est alors platré (genouillère platrée gauche et plâtre
cruro-pédieux droit) et mis sous antibiotiques ~
Lincocine ~ : 3S0 mg deux fois par j our en intranRlsculaire.
Gentalline ~
10 mg deux fois par jour en intranRlsculaire.
Exéat après lS jours de traitement sous bactrim~ avec rendez-vous
dans 1S jours.

Enft. ABB.
Ass.
,
r
:i' 1 l/!lU
I.'\\CI:
l'rofil
gauche
Arthrite du genou
Distension de la cavité articuJain:
1ilce
Profil
dl'llil
.\\rlhrite de la cheville

- 135 -
OBSERVATION
~o 9
- - - - - - - - -
--------_.
L'enfant SID•.. ALI ... né le 18 Février 1981, de sexe masculin,
adressé par la P.M.I. d'Abobo-Gare pour suspicion de septicémie.
La maladie débute il y a environ 4 jours, soit 5 jours après
la naissance de l'enfant par une hyperthermie à 39°5 C, une irritabilité,
des gémissements qui amènent la mère à consulter à la P.M.I. d'Abobo-Gare
d'où l'enfant est adressé au C.H.U. de Cocody.
A l'admission, on note surtout:
- un état général altéré avec pâleur et hyperthermie à 39°5 C.
- une fontanelle tendue avec un regard plafonnant •.
- surtout une hyperexcitabilité avec gémissements et pleurs
incessants.
La ponction lombaire faite tout de suite à l'admission ramenait un
liquide louchexanthochromique.
Une hospitalisation est donc décidée avec un diagnostic de méningite
probable.
Deux jours après l 'hospitalisation, apparition d'une tuméfaction des
deux genoux et du coude droit, tuméfactions chaudes, luisantes, doulou-
reuses à la palpation.
Un bilan est demandé
,
- une radiographie des deux genoux et du coude droit qui
montre au niveau du coude droit une distension de la cavité articulaire
et des images lacunaires épiphyso-métaphysaires au niveau de
..
l 'hlUllérus et du radius droit. et au niveau des genoux une distension très
importante de la cavité articulaire.

- 136 -
Une nunération fonnule sanguine qui montre une anémie à 1 200 000
globules rouges et un taux d' hémoglobine à 8 g.
,
- Une culture du pus de ponction avec antibiogramme qui revient
stérile.
Une réaction de BORDET - WASSERMAN qui revient positive.
- L'examen chimique du L.C.R. revient avec une albuminorrachie
à 1,40 g/l et la cytologie avec 1 200 éléments par mrn3.
- L'examen bactériologique révèle un liquide stérile.
Le traitement institué est le suivant.
1°)- Totapen en perfusion 150 mg. 4 fois par jour en l.V.D.
et Kanamycine en intra-musculaire 15 mg. 2 fois par jour
pendant 2 semaines.
2°)_ Relai par Bristopen en intra-musculaire
5 mg. 2 fois
par jour.
Gentalline en intra-musculaire :. 5 mg 2 fois par jour.
3°)_ Ponction - lavage de l'articulation du coude droit et
plâtre thoraco-brachial droit.
4°)- Incision para-rotulienne interne et externe des deux
genoux avec expression de 20cc de pus pour chaque genou. '
Toilette. Mèchage. Plâtres cruro-pédieux bilatéraux.
Evolution bome sous traitement. Exéat le 15ème jour a:orès le plâcre avec
T.A.O. et rendez-vous pris dans un mois pour contrôle.

Distension cavité articulaire
Arthrite du genou
Arthrite du genou
Dislemion arLicu~ire

- 138 -
o B S E R V A T ION
N°1ü
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
L'enfant YAO KON ... , né le 6 Janvier 1969, de sexe masculin,adressé
le 18 Mars 1979 du dispensaire de Bingerville pour
- Amaigrissement important.
- Douleurs au niveau du ~achis dorso-lombaire.
La maladie aurait débuté il y a environ 3 mois, soit au mois de
Décembre 1978 par une du..tte de l'enfant suivie le lendemain par une
impossibilité de l'enfant de se tenir debout et par l'apparition d'une
douleur au niveau du rachis dorso-lombaire. Devant l'augmentation de
volume de cette tuméfaction et devant l'accentuation de l'amaigrissement,
les parents consultent au dispensaire de Bingerville qui adresse l'enfant
au C.H.U. de Cocody.
Dans les antécédents familiaux, on retrouve une notion de contage ~
la grand-mère est soignée pour tuberculose pulmonaire depuis six mois.
A l'admission on note:
- Une hyperthermie à 38°1.
- Un amaigrissement important.
L'examen local pennet de noter une raideur de la colonne dorso-lombaire ,
une attitude guindée à la marche et localement une tuméfaction para-vertébrale
douloureuse à la palpation.
L'hospitalisation est donc décidée avec pour bilan :.
- Une numération formule sanguine et une vitesse de sédimentation.
- Une intra-denno-réaction à la tuberculine.
- Une électrophorèse de l'hémoglobine.
- Une hémoculture avec un antibiogramme.
- Une radiographie de la colonne dorso-lombaire.
,

- 139 -
"
- La nunération montre une anémie à 3 000 000 de globules rouges et
8,5 gI'JU11Il1es d'hémoglobine.
La vitesse de sédimentation est accélérée à 180 à la première heure
et 200 à la deuxième heure.
L'intra-dermo-réaction est positive à 24 rn/m.
- L'électrophorèse de 1 'hémoglobine montre une formule normale A CAz).
- L'hémoculture est revenue stérile.
,
- La radiographie de la colonne vertébrale montre une spondylo-'discite
avec un pincement de l'interligne D ... D
et D
L , des images de
11
12
12
1
geodes au niveau du D
et D 2"
l1
l
Le diagnostic de spondylodiscite d'origine tuberculeuse a été donc
retenu et le traitement institué est le suivant
Streptomycine
: 50 mg par kilogramme et par jour.
- Isovintix : 15 mg. par kilograrrme et par jour.
- Gouttière plâtrée ou le malade est maintenu en décubitus
dorsal pendant un mois.
-. Evolution bonne aussi bien clinique que biologique et radiologique.
- Exéat avec poursuite du traitement antituberculeux en externe.
,

Enft. Yao ... Kon ...
J
1
1
FilC!'
1
25/03/81
Fuseau para-vprll·I,ral
Lyse vertébrale
l'rolï 1
gmll.hf'
25/03/81
t
1
~.

Ent. CAM ... Bin ...
Epaule droite
7 Juillet 1Y78
Aspect « gommé» extrémité supérieure Humérus droit
Epaule droite
12 Juillet 1978
Déminéralisation diffuse üu niveau Diaphyse Mu Iller us droit

- 115 -
OBSERVATION
~V" 2
- - - - - - - - - -
-----------
L'enfant OUE ... Lan ... , 9 mois, sexe masculin.
Adressé le 18 Juin 1979 par le Centre de Santé d'Adjamé
pour: - Tuméfaction de l'épaule gauche.
- Fièvre.
Le début remonte au 12 Juin 1979 soit 6 jours avant la consultation
par une hyperthermie à 38°, des pleurs
et une impotence fonctionnelle
du membre supérieur gauche.
Puis apparaissent progressivement une tuméfaction de l'épaule
gauche et une toux sèche.
Les antécédents ne présentent rien de particulier à part un niveau
socio-économique très bas et une absence totale de vaccinations.
L'examen à l'entrée note
- un état général de l'enfant altéré.
- une hyperthermie à 38°.
- une pyodermite.
- de nombreux râles crépitants et ronflants dans les deux
champs pulmonaires.
- une tuméfaction de l'épaule gauche, chaude, luisante,
douloureuse à la palpation.
- une impotence fonctionnelle totale du membre supérieur
gauche.
,
L'hospitalisation est tout de suite décidée avec pour bilan à faire'

- 116 -
- Une radiographie de l'épaule gauche (face et profil) et une
radiographie comparative de l'épaule droite qui montrent pour
le côté malade une légère déminéralisation de la tête humérale
et un élargissement de la cavité articulaire.
- Une radiographie des poumons qui montre une opacité de la base
pulmonaire droite.
- Une numération formule sanguine avec une hyperleucocytose.
- Une vitesse de sédimentation à 40 mm et à 80 mm.
Une électrophorèse de l'hémoglobine ~ normale.
- Une loD.R. à 00 mm.
Le traitement est institué
- Immobilisation de l'articulation de l'épaule gauche par un plâtre
thoraco-brachial.
- Perfusion de sérum glucosé avec bristopen~ (350 mg 4 fois par jour)
et Gentalline~ (20 mg 2 fois par jour) pendant 2 semaines.
- Ablation du plâtre 15 jours après l'hospitalisation.
Contrôle biologique qui montre une normalisation de la formule
sanguine et de la vitesse de sédimentation.
- Exéat sous Bactrim ~ avec rendez-vous pris dans 15 jours pour
nouveau contrôle radiologique et biologique.

tnft. UUE ... Lan ...
18/uin10ï9
..
••

- 118 -
OBSERVATION

3
-=-=-=--=-=-=-=-=-=-=
L'enfant KPA... N'guié, de sexe masculin, âgé de 9 molS, est adressé
le 21 Septembre 1979 de la P.M.I. d'Adjarné pour
- TlDTIéfaction de l'épaule droite.
Impotence fonctionnelle du membre supérieur droit.
- Hyperthermie à 38°.
Le début de la maladie remonte à environ cinq semaines par des pleurs
incessants de l'enfant surtout quand on le prend.
Apparition d'une hyperthennie il Y a environ un mo is accompagnée d'une
insomnie et de vomissements.
La tlDTIéfaction de l'épaule droite apparait il y a deux semaines,
augmentant progressivement de volume, ce qui a motivé chez la mère une
consultation à la P.M.I. d'Adjarné qui l'adresse au C.H.U. de Cocody.
Al' admission :
,
- enfant très agité, pâle avec une altération importante de
l'état général et un état nutritionnel médiocre.
- tlDTIéfaction de l'épaule droite, prenant tout l'avant bras
droit, chaude, luisante, fluctuante par endroits.
L'hospitalisation est décidée et un bilan demandé :
- une numération fonnule sanguine et une vitesse de sédimentation.
- une électrophorèse de l'hémoglobine.
- une hémoculture avec un antibiogramme.
- une culture du pus de ponction avec antibiogranrne.
- une uroculture.
- une radiographie comparative des deux membres supérieurs,
celle du membre supérieur droit centrée sur l'articulation
de l'épaule droite.

- 119 -
La numération montre une anémie à 2 500 000 globules rouges et
7 grammes d'hémoglobine.
La vitesse de sédimentation est accélérée à 34 à la pr~ère heure
et 68 à la deuxième heure.
,-"",
2
L'électrophorèse de l'hémoglobine montre une formule normale A CA ).
L'hémoculture revient positive avec présence de staphylocoques
ho '
obI
°
~'l
L"
.
~
pat
genes sens~
es au Brlstopen
et a
a
~coc~e.
La radiographie de l'épaule droite montre des images de lacunes
métaphysaires de l'humérus évoquant un début d'ostéite.
Un traitement antibiotique est donc institué sur le champ,
le diagnostic d'ostéite étant porté.
Ce traitement associe :
Bristopen~ 400 milligrammes 3 fois par jour dans une perfusion
de sérum glucosé.
Gentalline~ 10 milligrammes 2 fois par Jour en intra-
,
musculaire.
Plâtre thoraco-brachial droit gardé pendant un mois.
Contrôle radiologique et biologique après quinze jours de traitement
évolution bonne.
Exéat avec Bactrirn~ en externe.
Doit être revu dans 15 jours pour contrôle radiologique et ablation
du plâtre.

Epaule
droite
Septembre
1979
LaCUl1l:S I1lùl<l pltysn-(~lJi physil irus
Epaule
droite
Septembre
1979
1.'H~1I nes mélaphyso-epip h ysa irr.s

- 121 -
OBSERVATION
N° 4
L'enfant SOU ... MAR ... âgée de 5 ans et demi, de sexe féminin est
adressée le 7 Novembre 1979 par la P.M.I. de Cocody pour:
- Infection de la jambe gauche.
Le début de la maladie remonte à environ 4 ans par des douleurs et
des tuméfactions siègeant tantôt aux membres inférieurs tantôt aux
membres supérieurs, douleurs et tuméfaction traitées à la P.M.I. de Cocody.
Apparition il Y a un mois d'une tuméfaction de la jambe gauche
résistant cette fois-ci au traitement et fistulisant une semaine après
son apparition. Ce qui a motivé une nouvelle consultation à la P.M.I.
de Cocody qui l'adresse au C.H.U. de Cocody.
Les antécédents sont surtout faits de toux fréquentes et d'épisodes
de tuméfactions au niveau des membres supérieurs ou inférieurs.
A l'entrée, la maiade présente un état général assez altéré avec
une pâleur notable et un amaigrissement important.
Au niveau du membre inférieur gauche, on note une tuméfaction chaude,
luisante, fluctuante, très douloureuse à la palpation prenant tout le
membre inférieur gauche et présentant à son tiers inférieur un pertuis où
s'écoule un pus épais, jaunâtre.
L'hospitalisation est décidée et un bilan demandé :
- Une hémogramme avec une vitesse de sédimentation.
- Une électrophorèse de l'hémoglobine.
- Une hémoculture.
-. Une radiographie comparative des 2 membres inférieurs.
- Une culture du pus et un antibiogramme.
La numération montre une anémie importante à 1 600 000 globules rouges
rouges et 5, 2g d'hémoglobine.

- 122 -
2
- L'électrophorèse de l'hémoglobine montre une formule SS (A ).
- La radiographie de la jambe gauche montre une pandiaphysite
du tibia gauche avec un élargissement en " fuseau " de la
diaphyse et un aspect" mité" par endroits.
- La culture montre une présence de staphylocoques pathogènes
sensibles au Bristopen~.
Le diagnostic d'ostéomyélite chronique du tibia gauche est porté
et le traitement institué est le suivant :
- Un traitement médical associant
Bristopen~ en intra-veineuse directe 800 mg. 4 fois
par jour.
Gentalline~ en intra-musculaire 20 mg. deux fois par
Jour.
Transfusion de 500 cc de culot globulaire oxygéné.
- Un traitement chirurgical.
Ouverture large au nlveau de la fistule.
Ablation des séquestres et curage osseux.
Plâtre cruro-pédieux gauche.
Exéat le 1Sème Jour après contrôle radiologique et biologique avec
de la vibramycine.

,
Tibia
Tibia
gauche
gauche
(Face)
(Profil)
ivembre
7 l\\'ov()1l1bre
1979
1979
Pandiaphysite Tibia gauche
Elargissement en «fuseau»
Tibia gilliche
Profi 1
Face
1'1. ..
17 l\\ùvemLJre 1979
Aspect « mite»
par endroits

- 124 -
OBSERVATION

5
L'enfant BAT ... IRE .•. , âgée de 6 ans, de sexe féminin, adressée
,
le 31 Mars 1980 par la P.M.I. de Yopougon pour
- Tuméfaction de la cuisse gauche.
La maladie a débuté il y a environ deux mois par une douleur localisée
au genou, gênant la marche.
Persistance de la douleur malgré les antalgiques et apparition il
y a deux semaines d'une tuméfaction de la cuisse gauche ayant poussé la
maman à consulter à la P.M.I. de Yopougon qui l'adresse au C.H.U. de Cocody.
Dans les antécédents on retrouve une rougeole à 8 mois et une notion
de dyspnée à un an.
Par ailleurs pharyngite fréquente signalée par la mère.
L'examen à l'arrivée montre un état général assez conservé malgré
une asthénie et une hyperthermie à 39°2.
L'examen loco-régional montre
- Une tuméfaction de la cuisse gauche, chaude, douloureuse,
fluctuante au niveau du genou.
- Une impotence fonctionnelle absolue du membre inférieur gauche.
Le bilan demandé après l'hospitalisation associe:
Une numération formule sanguine et une vitesse de sédimentation.
- Une hémoculture avec un antibiogramme.
- Une culture du pus de ponction avec antibiogramme.
- Une uroculture.
- Une radiographie de tout le membre inférieur gauche centrée
sur la cuisse.
,
La numération sanguine montre une anémie discrète (la g. d'hémoglobine)
et une leucocytose à 18 000 globules blancs.

- 125 -
La vitesse de sédimentation est accélérée à 24 mm à la première heure
et 48 mm à la deuxième heure.
L'hémoculture revient stérile.
Par contre la culture du pus montre des staphylocoques pathogènes
sensibles à la lincomycine.
La radiographie montre un épaississement de la diaphyse fémorale
avec des appositions périostéestout le long de cette diaphyse.
Le
diagnostic d'ostéomyélite subaigüe est donc retenu.
Un traitement est institué associant la lincomycine en intra-
musculaire (1 g. 2 fois par jour) à la gentamycine (25 mg. 2 fois par jour)
en intramusculaire.
Plâtre pelvi-pédieux gauche le Sème jour de l'admission.
Présence d'une fistulisation le Sème jour et d'une suppuration sous
le plâtre ce qui a entraîné l'ouverture d'une fenêtre au niveau de la
plaie de suppuration et un drainage du pus par cette plaie.
Exéat le 25èrne jour de l'hospitalisation après assèchement complet
de la plaie de suppuration et contrôle radiologique.
,
Traitement externe avec du Bactrim ~.
Rendez-vous pris dans 15 jours pour nouveau contrôle radiologique
et biologique.

Enft. BAT", Ire
26 mars
21 Avril
1980
1980
Fémur
Fémur
gauche
gauche
Epaississement diaphyse femorale.
Ap posi lions periostées

- 127 -
,
OBSERVATION

6
- - - - - - - - -
L'enfant SAF .. MORE ... , âgée de 2 mOls, de sexe féminin, est
adressée le 11 Juillet 1980 par la P.M.I. d'Adjamé pour:
douleurs à la mobilisation des deux membres inférieurs.
pemphigus.
La maladie débute il y a deux semalnes par une impotence fonctionnelle
progressive des deux membres inférieurs de l'enfant et par des éruptions
bulleus~de la face chez l'enfant.
Devant l'aggravation de l'impotence fonctionnelle et l'apparition
de la tuméfaction au niveau des deux genoux la maman consulte à la P.M.I.
d'Adjamé où des radiographies des deux membres sont faites.
L'enfant est adressé ensuite au C.H.U. de Cocody pour ostéo-arthrite
probable.
A l'entrée, le malade présente:
- Une impotence fonctionnelle totale des deux membres inférieurs.
Une douleur à l'extension des deux membres inférieurs.
- Des lésions cicatricielles de pemphigus.
- Un état général assez bon.
Les radiographies faites avant l'admission montrent des images de
destruction métaphysaire interne au niveau de l'extrémité supérieure des
2 tibias et au niveau de l'extrémité supérieure des deux fémurs, lésions
évoquant des images de destructions,métaphysaires spécifiques en rapport
éventuellement avec une syphilis.
- La réaction de BüRDEf-WASSERMAN (B.W.) qui a été demandée
revient fortement positive.
2
- L'électrophorèse de l'hémoglobine donne une formule AF (A ).

- 128 -
La numération formule sanguine montre une hyperleucocytose
à 14 500 globules bl~cs.
La vitesse de sédimentation est accélérée à 109 à la première
heure et 117 à la deuxième heure.
- L'uroculture est stérile.
Un traitement est institué associant du bristopen~ en l.V.D. (75 mg.
toutes les 6 heures) et de la gentalline en intra-musculaire (4 mg. deux
fois par jour).
Plâtre pelvi-pédieux bilatéral.
Une radiographie de contrôle est faite après 15 jours de traitement.
Elle montre une disparition des lésions.
Les examens biologiques de contrôle pratiqués sont revenus aussi
normaux.
Exéat du malade le 20ème jour avec du Bactrim~ et après ablation
du plâtre.
,

Ent. SAF... More...
15 Juill!,1 l'IUII
Fémur
Fémur droit.
gauche
hnages de destruction métaphyso-epiphysaire de l'extrémité supérieure des fémurs
droit et gauche.
30 juillet 1980
Fémur
Fémur gauche
droit
lJllilgl'S de destruction métapllysu-épiphysaires uii'lil'ldle.

- J30 -
OBSERVATION
N° 7
- - - - - - - - -
L'enfant AYO ... MIS ... , de sexe féminin, âgée de 2 ans 4 mois, adressée
par la P.M.I. d'Abobo-Gare pour gros genou droit avec hyperthermie, diarrhée
et vomissements.
La maladie débute une semaine avant l'admission à l'hôpital par une
tuméfaction douloureuse du genou droit accompagnée d'une hyperthermie et
d'un refus de l'alimentation. Le lendemain, apparition d'une autre
tuméfaction du coude gauche qui a disparu spontanément deux jours après.
Devant la persistance de la tuméfaction du genou droit et de l'apparition
d'une diarrhée et de vomissements, les parents consultent à la P.M.I.
d'Abobo-Gare qui adresse l'enfant au C.H.U. de Cocody.
A l'admission on note une température à 40°7, une altération de
l'état général avec pâleur des conjonctives, amaigrissement et des râles
crépitants dans les deux champs pulmonaires.
L'examen local montre une tuméfaction chaude, luisante, douloureuse
du genou droit s'étendant jusqu'au tiers supérieur de la jambe et
empêchant tout mouvement de cette jambe.
Une hospitalisation est décidée et un bilan demandé comprenant
Une numération fonnule sanguine qui montre une anémie à
1 SOO 000 globules rouges et une hyperleucocytose à
20 000 globules blancs.
- Une vitesse de sédimentation très accélérée à 110 à la
première heure et 240 à la deuxième heure.
- Une électrophorèse de l'hémoglobine qui montre tme fonnule
2
SF (A ).
2
S
85,3%
F : 7,2%
A
: 7,5%.
- La ponction du pus avec culture et antibiogramme montre
la présence de st3phylocoques pathogènes sensibles à la
1 ·
.
1(
B'
~
C é f ' ! (
LfiCOCLne , au
rlstopen
et au
aloJect.

- 131 -
- L'uroculture s'avère stérile.
- L'hémoculture montre la présence de staphylocoques pathogènes.
Les radiographies de l'articulation du genou droit montrent dans un
premier temps de grosses lacunes épiphysaires et métaphysaires à la
partie inférieure du fémur puis à la partie supérieure du tibia.
Le diagnostic d'ostéomyélite du fémur et du tibia droits d'origine
drépanocytaire est porté et un traitement antibiotique institué associant
dans un premier temps du Bristopen~ à raison de 700 mg. deux fois par jour
dans une perfusion à de la gentalline~ à raison de 10 mg. deux fois par
jour en intramusculaire directe.
Dans un deuxième temps association de Céfaloject~ à raison de 200 mg
deux fois par jour à de la Kanamycine à raison de 70 mg.
Evolution bonne sous traitement, aussi bien clinique que radiologique
et biologique.
Plâtre pelvi-pédieux droit.
Ablation du plâtre 15 jours ap~ès.
Ex~
B · x
eat avec
actrnn.
Adressée en consultation d'hématologie.
Revue 1S jours après la sortie : très bonne évolution. Bonne
reconstruction osseuse.

Enft. Ayo ... Mis ...
10 Aoûl1980
Fémur droit
Lacunes epiphysaires et métaphysaires
Fracture dans le foyer
10 Novembre
Hl8D
25/9/80
Humerus
Humérus
Radius
R<luius
Cubitus
Cubitus
Droits
Droits
(Face
et
Profil)

- 1::3 -
OBSERVATION
N° 8
L'enfant ABB ... As ••• , un an, de sexe masculin,
adressé le 30 Octobre 1980 pour :
- Malnutrition
- Fièvre.
Le début remonte à un mOlS envlron par une diarrhée suivie
d'un amaigrissement important et d'une apparition d'oedèmes au niveau
des membres inférieurs. La mère consulte alors au C. H. U.. de Cocody où
l'enfant fut hospitalisé pour malnutrition.
Après quelques jours de traitement, l'état général de l'enfant
s'améliore mais par contre apparait une tuméfaction douloureuse au
niveau des deux genoux de l'enfant et au niveau du cou-·de-pied droit.
On demande des radiographies des deux genoux et du cou-de-pied
droit qui montrent un écartement de l'espace articulaire au niveau
des deux genoux, écartement qu'on retrouve aussi au niveau du cou-de-
pied droit.
Le diagnostic d'arthrite des deux genoux et du cou-de-pied droit
est alors évoqué.
,
Une ponction articulaire est faite sur le champ.
L'enfant est alors platré (genouillère platrée gauche et plâtre
cruro-pédieux droit) et mis sous antibiotiques :
Lincocine * : 350 mg deux fois par jour en intramusculaire.
Gentalline ~
10 mg deux fois par jour en intramusculaire.
Exéat après 15 jours de traitement sous bactrim* avec rendez-vous
dans 15 jours.

Enft. ABB.
Ass.
,
~I'Î IItHi
1<\\C1
l'rofi!
gallche
Arthrite du genou
lJislension de la cavité articulaire
Pwlil
dl'lJil
,\\l'lill'ile de la cheville

- 135 -
OBSERVATION
~o 9
- - - - - - - - -
---------
L'enfant SID ... ALI ... né le 18 Février 1981, de sexe masculin,
adressé par la P.M.I. d'Abobo-Gare pour suspicion de septicémie.
La maladie débute il y a environ 4 jours, soit 5 jours après
la naissance de l'enfant par une hyperthermie à 39°5 C, une irritabilité,
des gémissements qui amènent la mère à consulter à la P.~1.J. d'Abobo-Gare
d'où l'enfant est adressé au C.H.U. de Cocody.
A l'admission, on note surtout:
- un état général altéré avec pâleur et hyperthermie à 39°5 C.
- une fontanelle tendue avec un regard plafonnant.
- surtout une hyperexcitabilité avec gémissements et pleurs
incessants.
La ponction lombaire faite tout de suite à l'admission ramenait un
liquide louchexanthochromique.
Une hospitalisation est donc décidée avec un diagnostic de méningite
probable.
Deux jours après l'hospitalisation, apparition d'une tuméfaction des
deux genoux et du coude droit, tuméfactions chaudes, luisantes, doulou-
reuses à la palpation.
Un bilan est dem:mdé
,
- une radiographie des deux genoux et du coude droit qui
montre au niveau du coude droit une distension de la cavité articulaire
et des images lacunaires épiphyso-métaphysaires au niveau de
l'humérus et du radius droit. et au niveau des genoux une distension très
importante de la cavité articulaire.

- 136 -
Une numération fonnule sanguine qui montre une anémie à 1 200 000
globules rouges et un taux d' hémoglobine à 8 g.
,
- Une culture du pus de ponction avec antibiogramme qui revient
stérile.
- Une réaction de BORDET - WASSERMAN qui revient positive.
L'examen chimique du L.C.R. revient avec une albuminorrachie
à 1,40 g/l et la cytologie avec 1 200 éléments par mm3.
- L'examen bactériologique révèle un liquide stérile.
Le traitement institué est le suivant.
1°)- Totapen en perfusion 150 mg. 4 fois par jour en I.V.D.
et Kanamycine en intra-musculaire 15 mg. 2 fois par jour
pendant 2 semaines.
2°)_ Relai par Bristopen en intra-musculaire
5 mg. 2 fois
par jour.
Gentalline en intra-musculaire :. 5 mg 2 fois par jour.
3°)_ Ponction - lavage de l'articulation du coude droit et
plâtre thoraco-brachial droit.
4°)_ Incision para-rotulienne interne et externe des deux
genoux avec expression de 20cc de pus pour chaque genou .. ,
Toilette. Mèchage. Plâtres cruro-pédieux bilatéraux.
Evolution bonne sous traitement. Exéat le 15ème jour anrès le plâtre avec
T.A.O. et rendez-vous pris dans un mois pour contrôle.

Dislension cavité arlicul<iire
Arthrite du genou
Arll1rite uu genou
Distension articu~irc

- 138 -
o B S E R V A T ION
N°1D
-=-:-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
L'enfant YAO KON ... , né le 6 Janvier 1969, de sexe masculinJadressé
le 18 Mars 1979 du dispensaire de Bingerville pour
- Amaigrissement important.
- Douleurs au niveau du ~achis dorso-Iombaire.
La maladie aurait débuté il y a environ 3 mois, soit au mois de
Décembre 1978 par une chute de l'enfant suivie le lendemain par une
impossibilité de l'enfant de se tenir debout et par l'apparition d'une
douleur au niveau du rachis dorso-Iombaire. Devant l'augmentation de
volume de cette tuméfaction et devant l'accentuation de l'amaigrissement,
les parents consultent au dispensaire de Bingerville qui adresse l'enfant
au C.H.U. de Cocody.
Dans les antécédents familiaux, on retrouve une notion de contage
la grand-mère est soignée pour tuberculose pulmonaire depuis six mois.
A l'admission on note ~
- Une hyperthermie à 38°1.
- Un amaigrissement important.
L'examen local permet de noter une raideur de la colorme dorso-lombaire ,
une attitude guindée à la marche et localement une tuméfaction para-vertébrale
douloureuse à la palpation.
L'hospitalisation est donc décidée avec pour bilan :.
- Une numération formule sanguine et une vitesse de sédimentation.
- Une intra-dermo-réaction à la tuberculine.
- Une électrophorèse de l'hémoglobine.
- Une hémoculture avec un antibiogramme.
- Une radiographie de la colonne dorso-Iombaire.

- 139 -
- La numération montre une anémie à 3 000 000 de globules rouges et
8,5 grammes d'hémoglobine.
La vitesse de sédimentation est accélérée à 180 à la première heure
et 200 à la deuxième heure.
L'intra-denno-réaction est positive à 24 rn/m.
- L'électrophorèse de l'hémoglobine montre une fonnule nonnale A CAz).
- L'hémoculture est revenue stérile.
,
- La radiographie de la colonne vertébrale montre une spondylo-·discite
avec un pincement de l'interligne Dll~D12 et D
L , des images de
12
l
geodes au niveau du D
et D '
ll
1Z
Le diagnostic de spondylodiscite d'origine tuberculeuse a été donc
retenu et le traitement institué est le suivant
Streptomycine
: 50 mg par kilogramme et par jour.
- Isovintix ~ 15 mg. par kilogramme et par jour.
- Gouttière plâtrée ou le malade est maintenu en décubitus
dorsal pendant un mois.
- Evolution bonne aussi bien clinique que biologique et radiologique.
- Exéat avec poursuite du traitement antituberculeux en externe.

Enft. Yao ... Kon ...
FriC"
25/03/81
Fuseau para-vmlt'''Jl,l]
Lyse vertébrale
l'ruli 1
gilllLhr·
25/03/81

- 141 -
,
IV.- A N A LYS E
DES
o B S E R V A T ION S
,

- 142 -
A.- ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE.
1• - ARTIlRITES ET OSTEO-ARTIffilTES.
,
a)- Fréquence~
~ Fréquence cOmparée aux autres affections ostéo-articulaires.
Sur nos 75 malades nous constatons que les arthrites et ostéo-arthrites
représentent un nombre assez important puisque nous avons 44 malades qui
présentent soit une arthrite, soit une ostéo.arthrite, soit plus de 50%
(ëf. tableau nO 2).
Comme nous le verrons par la suite, les arthrites et les ostéo-arthrites
se voient plus volontiers chez les tous petits enfants, c'est-à-dire chez les
nouveau-nés et les nourrissons. Or ceux-ci sont en plus grand nombre dans
notre série. Nous pensons que cela pourra suffire à expliquer la très forte
proportion des arthrites et ostéo-arthrites dans notre effectif.
~ Fréquence comparée aux autres affections chez les enfants.
Il est clair que les arthrites et ostéo-·arthrites ne viennent que loin
derrière des affections comme les gastro-entérites, les pneumopathies ou
les malnutritions qui constituent le lot quotidien
de toute consultation
de pédiatrie dans nos pays dits en voie de développement. (Tableau nO 1 ).
~ Fréquence relative des cas par quartier.
Si nous jetons un coup d'oeil sur notre tableau nO 3
,nous constatons
que la plupart des arthrites et ostéo-arthrites proviennent des quartiers
dits" périphériques ". C'est ainsi que nous constatons une fréquence
relative élevée dans les quartiers comme Koumassi, Port-Bouët, Vridi et
aussi Treichville, Adjamé et Marcov. Ces quartiers sont ceux où i l existe

- 143 -
TABLEAU N° 2
Infections ostéo-articulaires
fréquence comparée.
~
PROPOR
1976
1977
1978
1979
1980
TarAL
INFECTIONS
TION
OSTEO-ARTlCULAIRES
,
Arthrites pures
5
4
4
5
6
24
32%
Ostéites pures
1
1
2
3
4
11
14%
Ostéo--arthrites
4
4
3
4
5
20
26%
Ostéomyélites
3
2
2
5
8
20
26%
Total
13
11
11
1 7
23
75
,

- 144 -
TABLE.AlJ N° 3
Fréquence relative des cas par quartier.
QUARTIER
NCMBRE
DE
CAS
PROPORTION
Adjamé
6
13,6%
,
Abobo-Gare
4
9%
Port-Bouët
4
9%
Attiécoubé
3
6,8%
Koumassi
3
6,8%
Marcory
3
6,8%
Treichville
3
6,8%
Yopougon
3
6,8%
Williamsville
2
4,5%
Cocody
1
2,2%
Locodjro
-
1
2,2\\
,
- -
Vridi
1
2,2%
Zone 4
1
2,2%
, ,
Total
35
"
,

- 145 -
TABLEAU N° 3 Bis ~ Arthrites et ostéo-arthrites - Répartition des cas
évacués.
VILlE
OU
NCMBRE
DE
CAS
PROPORTION
VILLAGE
Bingervi11e
2
4,5%
,
Dabou
1
2,2%
Agboville
1
2,2%
Non précisé
5
11,3%
MAL
9

- 146 -
un entassement important d'individus, où les conditions d'hygiène sont
précaires, où la promiscuité règne, favorisant donc l'apparition de toutes
sortes de maladies infectieuses et parasitaires. Les affections ostéo-
articulaires telles que les arthrites et ostéo-arthrites ayant un
rapport étroit avec ces conditions de vie médiocre ne peuvent y trouver
qu'un milieu propice à leur éclosion (cf. Tableau nO 3).
~ Répartition des arthrites et ostéo-arthrites dans le temps.
Existe-il certaines périodes de l'année où on compte plus d'arthrites
et d'ostéo-arthrites ?
Nous constatons dans notre tableau nO 4 que dans la' 'période s'étendant
d'Avril à Juillet nous avons reçu beaucoup plus de malades que dans les
,
autres périodes. Cela a--t-il une importance particulière? Nous nous
permettons tout simplement de mettre l'accent sur le fait que cette
période s'étendant d'Avril à Juillet correspond aussi à une période de
forte pluviosité propice à l'apparition de la plupart des maladies infec-
tieuses (cf. Tableau nO 4).
Par ailleurs si nous comparons le nombre total de malades reçus
depuis 1976, nous constatons d'abord une diminution sensible du nombre
de malades de 1976 à 1978 puis les années 1979 et 1980 ont vu une
ascension brutale du nombre de malades reçus. Nous ne pensons pas du
tout qu'il y ait plus d'enfants atteints pendant ces deux dernières
années mais nous attribuons plutôt cette augmentation brutale de malades
reçus au fait tout simplement que la création depuis 1979 d'une cellule
de chirurgie infantile dans le Service de Pédiatrie à drainé beaucoup
plus de malades qu'avant.
b)- Etude de l'âge.
Nous constatons que la plupart des arthrites et ostéo-arthrites
atteignent les enfants en très bas âge ; à aucun moment nous n'avons
relevé dans notre série une arthrite ou ostéo--arthrite chez un enfant.
r1e plus de 14 ans. Le maximwn d'atteinte se situe autour·de 1 mois à
3 ans. (cf. tableau n° 5. Graphique nO 1 et 2).

- 147 -
Ceci est donc en accord avec les études faites par :
- GAUBERT ET LASSERRE en Décembre 1972 qui sur 67 S cas
denombrent :
de la naissance à 2 mois : 43S cas .
. de 3 mois à 12 ans : 244 cas.
Ceci peut s'expliquer aisément par le fait que les cathétérismes de
la fémorale, les perfusions intempestives sans aucune précaution d'asepsie
se font plus souvent dans les crèches et les maternités chez les touts
petits enfants.
Par ailleurs, la physiopathologie des arthrites (travaux de TRUETA)
pourrait à elle seule suffire à expliquer la très forte proportion des
arthrites et ostéo-arthrites chez les nouveaux-nés et nourrissons.
Pour étayer nos dires, nous avons repris les dossiers de tous les
nouveaux-nés et nourrissons hospit~lisés pour arthrite ou ostéo-arthrite
et nous avons cherché dans les antécédents de nos petits malades s'il y avait
une notion d'hospitalisation ne serait-ce que de 24 heures ou si i l y avait
une notion de ponction de la fémorale ou de cathétérisme ombilical. Sur
44 malades hospitalisés pour arthrites ou ostéo-arthrite 2S avaient des
antécédents de cathétérisme ombilical, de ponction de la veine fémorale
ou de la veine radiale.
Panni ces 2S malades, 10 avaient été hospitalisés.pendant plus de
24 heures.
c)-EtuJe du sexe
La plupart des auteurs s'accordent à reconnaître que les garçons sont
beaucoup plus atteints par les arthrites pures et les ostéo-arthrites que
les filles.
C'est ainsi qu'une étude faite par LASSERRE et GAUBERT en
1972 sur
663 cas dénombre 674 garçons pour 289 filles.

- 148 -
TABLEAU Nf 4
Répartition des arthrites et ostéo-arthrites en
fonction du tEmps.
~ 1976 1977 1978 1979 1980 TarAL
Janvier
0
0
1
1
1
3
Février
0
0
0
0
0
0
Mars
1
0
0
0
1
2
Avril
1
2
0
1
2
6
Mai
2
2
1
3
2
10
,
i.
Juin
0
1
2
2
2
1
Juillet
0
2
1
1
1
5
Août
2
0
0
0
1
3
SeptEmbre
0
0
0
0
0
0
Octobre
1
0
1
1
0
3
NovEmbre
1
0
1
0
0
2
...
Décembre
1
1
0
0
1
.3 _
Total
9
8
7
9
j1
-'~
,,-'
-,..... ",
.

- 149 -
TABLEAU N° 5
Répartition des arthrites et ostéo-arthrites
en fonction du groupe d'âge °
~ 1976 1977 1978 1979 1980 TOTAL
TRANŒŒ D'AGE
0
-
1 mois
1
1
1
1
0
4
1
-
3 mois
1
1
1
2
1
6
3
-
6 mois
3.
1
0
1
2
7
6 mois- 1 an
0
0
4
2
4
10
1
-
3 ans
2
2
0
2
3
9
3
-
6 ans
0
3
1
1
0
5
6
-
12 ans
2
0
0
0
1
3
12
-
15 ans
0
0
0
0
0
0
TOTAL
9
8
7
9
11
44-
o.

- 150 -
GRAPHIQUE N° 1
Arthrites et ostéo-arthrites.
Répartition en fonction de la tranche d'âge.
Nombre de cas
~
12

10
8
,
6
-
.
4
2
.
...
~
o
lm
3m
6m
lA
3A
6A
12A
J5A
Tranche
d'âge.,

- 151 -
GRAPHIQUE N° 2
Arthrites et ostéo-arthrites
Répartition en fonction de la tranche d'âge.
t'bmbre de cas
12
10
8
6
4
2
lm
3m
6m
lA
3A
6A
12A
15A
Tranche
d'âge.

- 152 -
,
Pour notre part, nous avons trouvé sur nos 44 observations d'arthrite
ou d'ostéo-arthrite 25 garçons pour 19 filles. (Tableau n06
Graphique n03
)
Nous n'avons pas trouvé une explication valable à cette prédominance
de garçons dans cette affection.
d)- Etude de l'ethnie.
Nous n'avons pas constaté dans notre travail qu'une éthnie était
particulièrement plus touchée dans cette affection.
Nous faisons cependant une remarque ~ nous avons relevé beaucoup
plus de cas chez des immigrés en particulier chez les voltaïques et nous
avons dénombré un nombre important de sénoufos.
Nous avons expliqué ce nombre important d'immigrés dans notre série
par le fait que la plupart des immigrés habitent les quartiers dits
périphériques avec un niveau socio-économique très bas
où la promiscuité
et le IJmlque d' hygiène sont monnaie courante.
e)- Etude du niveau socio-économique et du terrain.
Nous pensons que cette étude est très importante d'autant plus que
pour nous le niveau socio-économique est l'une des causes les plus
importantes de l'apparition d'une infection ostéo-articulaire. Comme nous
l'avions noté plus haut, les infections ostéo-·articulaires surviennent sur-
tout chez les enfants polycarencés du fait du manque des moyens chez les
parents pour leur assurer une alimehtation adéquate ou du fait de
l'ignorance de ces parents des règles élémentaires d'hygiène.
Ce manque de moyen chez les parents ou cette ignorance des principes
élémentaires de l'alimentation va entrainer une malnutrition importante
et une hypocalcémie à la base d'une déminéralisation osseuse et d'une
" faiblesse " de la trame osseuse.

- 153 -
TABLEAU N° 6
Arthrites et ostéo-arthrites.
,
Répartition en fonction du sexe.
~ 1976 1977 1978 1979 1980 TaI'AL
SEXE
Masculin
5
3
4
5
8
25
Féminin
4
5
3
4
3
19
Total
9
8
7
9
11
44
,

- 1S4 -
GRAPHIQUE N° 3
Arthrites et ost6o-arthrites
,
Répartition en fonction du sexe.
M
2S
20
1S
10
S
..
,

- 1SS -
L'ignorance des règles élémentaires d'hygiène fera de l'enfant
la proie d'un nombre incalculable de parasitoses, lesquelles parasitoses
entraineront à leur tour une malnutrition, une hypocalcémie conséquente
et une déminéralisation des os.
Bien sûr nous ne perdons pas de vue que pour qu'il y ait infection,
il faut qu'il y ait pénétration de germes. Mais l'hypocalcémie
consé-
cutive à la malnutrition, donc à un niveau socio-·économique bas,est le
facteur prédisposant essentiel à cette affection.
Par ailleurs la malnutrition entrainant forcément une baisse des
protéines, il s'en suit un déficit important d'immunoglobulines, donc
de facteurs de défense de l'organisme contre les infections.
Il est donc capital pour cela de réserver en Pédiatrie une place
importante au niveau socio-économique de l'enfant.
Ceci a été notifié par le symposium sur les ostéo-arthrites de la
Société Française de Chirurgie Infantile tenu à Paris en Décembre 1972,
qui faisait remarquer qu'en matière de terrain dans les ostéo-arthrites
ostéo-myélitiques deux facteurs interviennent :.
- un facteur intrinsèque relevant du malade.
- un facteur extrinsèque lié à l'environnement.
Sur nos 44 malades, 36 viennent des quartiers populeux coorne Koumassi,
Treichville, Adjamé, Port-Bouët, Yopougon, Attiécoubé, Abobo-Gare etc ..
(Tableau nO 7 ).
La plupart de nos malades sont de parents pauvres à revenu très bas.
20 de nos malades ont des parents qui sont soit des ma noeuvres, soit de
petits employés. Toujours est-il que même quand nous avons des malades
ayant des parents au niveau social moyen, la dépense journalière de ces
parents pour une famille nombreuse d'une demi-douzaine d'enfants dépasse
à peine cinq cent francs ou tout au plus mille francs C.F.A.
Nous ferons une place spéciale,pour le terrain drépanocytaire car
" comme l'on démontré NOSNY et PERQUIS, la drépanocytose constitue " le lit"
des affections ostéo-articulaires. Nous en avons parlé en détail à propos
des facteurs étiologiques.

- 156 -
2.- OSTEITES ET OSTEOMYELITES.
a)- Fréquence
~ Fréquence co~arée aux autres affections ostéo-articulaires.
Dans notre série nous avons eu à dénombrer 31 cas d'ostéomyélites et
d'ostéites soit un peu moins de 50%'. Nous pensons que cette faible
fréquence par rapport aux ostéo-arthrites est due au fait que les ostéo-
myélites survenant plus volontiers chez les grands enfants, la plupart
des malades ostéo4TIyélitiquessont hospitalisés dans les services de
chirurgie adultes. (Tableau nO 2 ).
~ Fréquence comparée aux autres affections chez les enfants.
La plupart des auteurs s'accordent à reconnaitre une regression
notable de cette affection surtout chez les grands enfant~ bien que
LAURENCE affirme qu'en matière d'ostéomyélite il est difficile voire
impossible d'avancer quelque chose de précis en ce qui concerne la
fréquence des ostéomyélites et ostéites dans une population donnée.
Pour notre part nous pensons avec GOMES que si on peut parler de
regression de l'affection chez les grands enfants, par contre chez les
nouveaux-nés et les nourrissons, on ne peut dire la même chose car dans
notre travail, nous avons relevé une augmentation de la fréquence de
L'affection chez les enfants de moins de 6 mois.
Bien entendu cette fréquence demeure dérisoire si on veut bien la
comparer avec les autres affections chez les enfants (voir tableau nO 1
).
Pourquoi une augmentation de la fréquence chez les nouveaux-nés et
nourrissons alors qu'il existe une diminution de la fréquence chez les
grands enfants ?
,

- 157 -
Nous pensons que là aussi nous pouvons incriminer d'abord les condi-
tions socio-économiques défavorables source de la plupart des infections
chez les enfants ; ensuite nous ne pouvons pas ne pas évoquer ici aussi
les effets néfastes des ponctions de la fémorale, des d~nudations veineuses,
et des cathétérismes, autant de portes d'entrée pour les staphylocoques
pathogènes à l'origine d'une ostéomyélite.
~ Fréquence des cas-par ~artier.
En ce qui concerne la fréquenoe des cas par quartier, le tableau
de la fréquence des cas d'ostéomyélite par quartier se superpose sensi-
blement à celui de la fréquence des cas d'ostéo-arthrites et arthrites
par quartier c'est-à-dire que une fois de plus les quartiers dits
périphériques payent un lourd tribut à cette iBfection toujours pour les
mêmes raisons à savoir: promiscuité, condition d'hygiène précaire,
entassement important d ' individus.
(Tableau nO 7 )
~ Répartition des ostéites et ostéomyélites dans le temps :
En ce qui concerne la répartition dans l'année, ici aussi nous ne
pouvons pas dire qu'il ne s'agisse pas d'une simple coincidence entre
l'augmentation de nombre de malades reçus
d'Avril à ,~Jillet et la
pluviosité particulière de cette période de l'année.
En ce qui concerne
l'évolution
de cette affection au fil des
années, nous avions déjà tenté une explication. (tableau nO 9 )
à propos des arthrites et ostéo-arthrites qui est valable aussi pour
les ostéites et ostéomyélites.
b)- Etude de l'âRe~
Contrairement aux arthrites et ostéo-arthrites, les ostéomyélites
semblent avoir leur terrain de prédilection chez les grands enfants.
Ceci semble confirmé par les études ci-après :
,

- 158 -
TABLEAU N° 7 : Ostéites et ostéomyélites.
Répartition des cas par quartier.
QUARTIER
NCMBRE
DE
CAS
PROPORTION
Port-Bouët
5
16,12%
Adjamé
4
12,90%
,
Abobo-Gare
4
12,90%
Yopougon
3
9,67%
Cocody
2
6,45%
Koumassi
2
6,45%
Marcory
2
6,45%
Treichville
2
6,45%
Zone 4
1
3,22%
Locodjro
0
0%
Attiécoubé
0
0%
Total
25

- 159-
TABLEAU N° 8 : Ostéites et ostéomyélites
Répartition des cas évacués.
VILLE
OU VILLAGE
NOMBRE
DE
CAS
PROPORTION
Bingerville
2
6,45%
Bouaké
, 2
6,45%
Bassam
1
3,22%
Daloa
1
3,22%
Total
6

- 160 -
TABLEAU N° 9
Ostéites et ostéomyélites.
Répartition dans le temps.
~
MOIS
1976
1977
1978
1979
1980
TOTAL
Janvier
0
0
0
0
0
0
Février
0
0
1
0
1
2
Mars
0
0
1
1
0
2
Avril
2
1
0
1
2
6
,
Mai
0
1
1
3
2
7
Juin
1
1
1
1
2
6
Juillet
1
0
0
1
2
4
Aout
0
0
0
VL
1
1
"
Septembre
0
0
0
1.
1
2
Octobre
0
0
0
0
1
1
Novembre
0
a
0
0
0
0
Décembre
0
0
0
0
0
0
Total
4
3
4
8
12
31

- 161 -
~ 1930
GOSSEMAN note seulement 26% chez les nouveaux-nés
et nourrissons.
!t 1895
BROCA note
- nourrissons
13%
enfants de 1 à 5 ans
32%
enfants de 5 à 15 ans
55%.
!t 1959
:. TRUETA sur 202 cas relève :.
- nourrissons inférieurs à 1 an
7%
- enfants et adolescents
80%
- adultes supérieurs à 16 ans
13%.
!t 1974
: LE GUYADER et ALLANGBA notent •
- entre
0
et
5 ans
31%
- entre
8
et 14 ans
,
39%.
Pour notre part, le pourcentage le plus élevé d'enfants semble se
situer dans la tranche de 6 mois à 6 ans.
En effet, nous avons reçu :
8 enfants ayant une tranche d'âge située entre 0 mois
et 6 mois :. soit
25%.
- 19 enfants ayant une tranche d'âge située entre 6 mois
et 6 ans : soit
61 %
-,
4 enfants seulement ayant une tranche d'âge située
entre 6 ans et 15 ans : soit 13%.
( voir tableau nO 10 - graphique nOs 4 et 5).
Nous ne pouvons pas dire que nous sommes en désaccord avec les travaux des
auteurs cités plus haut,car comme nous l'avons dit dans les pages préc~dentes,
le nombre faible de grands enfants ostéomyélitiques reçu s'explique par le
fait que la plupart sont hospitalisés dans les services de chirurgie
" adulte"

- 162 -
TABLEAU N° 10
Ostéites et ostéomyélites.
Répartition en fonction de la tranche d'âge.
"
~ 1976 1977 1978 1979 1980 TOTAL
TRANŒIE D'AGE
0
-.
1 mois
0
0
0
1
2
3
1
-
3 mois
1
0
0
1
1
3
_.
3
6 mois
1
0
1
0
0
2
6 mois-·l an
1
1
0
2
1
5
1
_.
3 ans
1
0
1
1
4
7
,
_.
3
6 ans
0
1
1
2
3
7
_.
6
12 ans
0
1
0
1
1
3
12
_.
15 ans
0
0
1
0
0
1
TOTAL
4
3
4
8
12
31

- 163 -
GRAPHIQUE N° 4
Ostéites et ostéomyélites.
Nombre de cas.
1-
Répartition en fonction de la tranche d'âge.
12
lU
8
6
,
4
2

...,
lm
3m
6m
lA
3A
6A
12A
15A
Tranche
d'âge.

164 -
GAAPI-II QUE N°S
Ostéites et ostéomyélites.
Répartition en fonction de la tranche d'âge.
t\\ombre de cas
,
12
10
8
6
4
2
,
\\
'.
10..----------------------------------1. r'
lm
3m
6m
lA
3A
6A
12A
1SA
Tranche,:
...
t
d' ag.~ .•
,

- 165 -
c)- Et~de du sexe.
Comme dans les arthrites et ostéo-arthrites, l'accent a été mis
par beaucoup d'auteurs sur J'atteinte préférentielle des garçons:
- C'est ainsi que FEYRE en 1933 dans une étude portant
sur 173 cas compte 106 garçons et 67 filles.
- LAURENCE en 1963 sur 108 cas dénombre lui 62 garçons pour
46 filles.
- LE QJYADER et ALLANGBA notent quant à eux en 1974, 38 garçons
pour 16 filles dans une étude portant sur S4 cas.
- Les auteurs Nord Africains signalent une proportion de 70%
de garçons et 30% de filles.
Nous avons trouvé en ce qui nous concerne, les chiffres suivants
- Enfants de sexe masculin
17
- Enfants de sexe féminin
14.
Il Y a donc une légère prédominance masculine qui à notre avis
ne peut trouver aucune explication valable et rigoureuse. Celà est-il
dû au fait que les traumatismes sont beaucoup plus fréquents chez les
garçons, du fait d'une certaine aptitude à l'agitation, à la turbulence
chez ces derniers ? (Tab leau nO 11
Graphique nO 6 )
d)- Etude de l'ethnie~
Cette étude est exactement comparable à celle réalisée sur les
ostéo-arthrites en ce qui concerne les ethnies les plus touchées.
Nous n'allons donc pas nous répéter mais nous insisterons encore sur
le fait que dans cette étude aussi, le facteur promiscuité et le facteur
,
manque d'hygiène sont très importants dans la génèse des ost5omyélites et
ostéites.

166 -
TABLEAU N° 11
Osteites et ostéomyélites.
,
Répartition en fonction du sexe.
~ 1976 1977 1978 1979 1980 TOTAL
SEXE
Masculin
3
1
3
4
6
17
Féminin
1
2
1
4
6
14
Total
4
3
4
8
12
31

- 167 -
,
GRAPHIQUE N° 6 :
Ostéites et ostéomyélites.
Répartition en fonction du sexe.
20
M
1S
F
10
S'
,
,

,
- 168 -
e)- Etude du niveau socio-économique~t du terrain,
Le niveau socio-économique des parents revêt une importance
capitale dans toute
étude sur les enfants. Il est à la Pédiatrie ce
que sont les antécédents à la Médecine adulte.
En effet, il est évident que le niveau socio-économique des parents
interviendra en grande partie dans l'apparition d'une malnutrition chez
l'enfant puisqu'il déterminera le mode de vie et l'alimentation chez
l'enfant. Un niveau socio-économique bas va entraîner chez les parents
un manque total de moyens financiers, d'où une carence alimentaire chez
les enfants, une malnutrition qui influera sur l'apport calcémique à la
trame osseuse. Un faible apport calcémique à cette trame osseuse
1
entrainera une déminéralisation osseuse et prédisposera l'os aux infections
et en particulier aux ostéomyélites.
Par ailleurs les parents à niveau socio-économiqe bas sont obligés de
vivre dans des conditions telles que les règles les plus élementaires
d 'hygiène sont bafouées, ce qui entraine une éclosion des parasitoses
entrainant à leur tour une faiblesse de l'organisme et l'apparition
de toutes sortes d'infections au nombre des quelles les affections
ostéo-articulaires, les ostéomyélites et ostéites en particulier.
Ici plus qu'ailleurs, la drépanocytose occupe une place de choix
en matière de terrain dans notre travail car comme nous le dirons plus
,
loin la plupart des malades ostéomyélitiques que nous avons reçus étaient
des drépanocytaires connus de longue date et traités comme tels.

- 169 -
B.- ETUDE CLINIQUE.
1.- ARTHRITES ET QSTEQ-ARTHRITES .
.
a)- La porte d'entrée.
Nous avons considéré comme portes d'entrée des antécédents dans
les jours ou semaines ayant précédé la maladie.
Ce sont des affections déjà guéries avant l'apparition de la maladie
ostéo-articulaire ou qui persistent encore au moment de l'apparition de la
pathologie ostéo-articulaire.
Dans tm certain nombre de cas ( 12 ) nous n'avons retrouvé auctme
porte d'entrée du fait que celle-ci n'a pas été mentionnée dans le dossier
par oubli ou parce que les recherches pour retrouver une porte d'entrée ont
été vaines.
Dans les cas assez réduits certes ( 5 ) ou nous avons trouvé plusieurs
portes d'entrée possibles pour un même malade nous avons choisi celle ou
celles qui nous paraissent les plus probables.
Dans les autres cas ou nous avons cru a une porte d'entrée effective
nous avons noté: (voir tableau nO
12 - 13 - 14 - 15 -16).
,
Nous n'avons pas classé les portes d'entrée par perfusion après
dénudation de la saphène interne comme porte d'entrée cutanée. Nous avons
préféré les classer parmi les portes d'entrée traumatiques.
( De même avons nous choisi de considérer plutôt comme portesd' entrée
d'origine traumatique les plaies du cuir chevelu lors de manoeuvres
obstétricales.
Les ponctions intempestives de céphalhématomes par les parents ont
été par nous considérées aussi comme des portes d'entrée d'origine
traumatique.

\\
170
TABLEAU N° 12
Arthrites et ostéo-arthrites.
Répartition des portes d'entrée.
PORTE
D'ENTREE
NCMBRE
DE
CAS
POURCENTAGE
Cutanée
15
34%
Ombilicale
3
6,8%
Oto-Rhino-Laryngologique
5
11,3%
Digestive
4
9,09%
Méningée
4
9,09%
Pulmonaire
2
4,54%
Traumatique
6
13,6%
_._---

- 171 -
TABLEAIJ N° 13
Arthrites et ostéo-arthrites.
Répartition des portes d'entrée
cutanées.
roRTE
D'ENTREE
CUTANEES
NCMBRE
DE
CAS

Pemphigus
4
Furoncles
S
Plaies du cuir chevelu
2
Abcès fessiers
4
,
Total
lS

- 17: -
TABLEAU N° 14
Arthrites et ostéo-arthrites
Répartition des portes d'entrée
o. R. L.
ffiRTES
D'ENTREE
O.
R.
L.
NCMBRE
DE
CAS
Angine
1
Rhinite
1
,
Otites
3
Total
5
..

- 173 -
TABLEAU N° 15
Arthrites
et
Ostéo-arthrites
Répartition des portes d'entrée d'origine traumatique.
PORTE
D'ENTREE
TRAUMATIQUES
Na~BRE
DE
CAS
DéIllldation saphène interne
1
,
Plaies du cuir chevelu après pose
2
de forceps.
Ponctions de céphalhématomes
2
1UrAL
5

- 174 -
Il serait très intéressant de faire la part de ce qui revient aux
portes d'entrée iatrogènes et ceci d'autant plus que nous avions souligné
plus haut le fait que dans ces infections ostéo-articulaires, sont surtout
mis en cause les ponctions intempestives de la fémorale, les cathétérismes
ombilicaux sans aucune précaution d'asepsie et les perfusions intra-
veineuses après dénudation de la saphène interne par un manipulateur pressé
~ui a donc négligé les règles élémentaires de l'asepsie.
Nous grouperons dans les causes iatrogènes :
-. les abcès de la fesse après inj ection intra musculaire
4 cas.
_. les omphalites après catheters ombilicaux : 3 cas.
,
-. les surinfections de céphalhématomes après ponction : 3 cas.
- les surinfections après dénudation de la saphène interne
pour perfusion : 3 cas.
les plaies du cuir chevelu après manoeuvre obstétricale ,
2 cas.
Nous avons donc en tout 15 cas à porte d'entrée iatrogène, ce qui
représente environ 50% de toutes les portes d'entrée. Ceci n'est pas
négligeable
du tout et confirme de manière éloquente la participation
très importante des causes iatrogènes dans la génèse des infections
ostéo-articulaires.
Pour terminer nous noterons que les deux portes d'entrée d'origine
pulmonaire que nous avons trouvées peuvent tout aussi bien ne pas être
considérées comme telles, dans la mesure où une staphylococcie
pleuro-pulmonaire peut survenir de manière concomittante à une ostéo-
arthrite, les deux affections ayant eu cOmme point de départ une
staphylococcie cutanée mal traitée et qui a trainé t.m peu plus que
d'habitude.

- 17S -
TABLEAU N° 16
Arthrites et Ostéo-arthrites.
Répartition des portes d'entrée iatrogènes.
PORTES
D'ENTRE
IATROGENES
NCMBRE
DE
CAS
Abcès de la fesse après li\\jection
4
intra-musculaire.
1mphalites après catr2ters ombilicaux
3
Surinfections après dénudation de
3
SC\\phène interne
Surinfection de céphalhematomes après
3
ponction.
Plaies du cuir chevelu après
2
manoeuvre obstétricale
15
TOTAL
,

- 176 -
b)- Etude de la localisation.
Dans nos dossiers toutes les localisations articulaires les plus
fréquentes ont été rencontrées depuis l'articulation de l'épaule jusqu'à
l'articulation du gros orteil.
Les articulations les plus souvent touchées sont les grosses
articulations: hanche, genol1', épaule, coude, cou-de-pied. Nous avons
une préponderance des atteintes de la hanche que suivent de près les
atteintes articulaires du genou et ensuite celles de l'épaule et du
cou-de-pied. Les petites articulations sont très rarement touchées car
dans notre série nous avons eu une seule atteinte de l'articulation du
gros orteil et une seule atteinte de l'articulation carpo-métacarpienne.
Nous mettrons l'accent sur le fait que l'atteinte de l'articulation
de la hanche est très fréquente chez les enfants de moins d'un an., alors
qu'après un an, sont beaucoup plus touchés le genou, l'épaule et le coude .
." (voir Table aux: nO s 17 et 18).
Les quelques atteintes bilatérales que nous avons eu à examiner dans
nos dossiers concernent la hanche et le genou. Il convient de signaler
d'ailleurs que parmi les trois cas d'atteintes bilatérales que nous avons
eus,nous avons retrouvé en même temps chez deux d'entre eux une réaction
de BORDET-WASSERMAN positive. Le troisième cas correspond à une drépano-
cytose majeure chez un enfant de 2 ans.
c)- Les circonstances de découvertes.
Elles sont extrêmement variées et n'orientent pas toujours vers une
affection articulaire. Bien au contraire la plupart du temps ce sont des
affections banales telles qu'une gastro-entérite ou une hyperthermie
trainante qui amènent les parents à consulter. Beaucoup de malades ont
donc été hospitalisés pour une hyperthermie au cours de laquelle survient
,

- 177 -
TABLEAU N° 17
Arthrites et Ostéo-arthritcs.
Etude de la localisation: membre inférieur.
,
LOC ALI S A T ION
!'Di IBRE
DE
CAS
Hanche
12
Genou
10
Cou - de - pied
3
Articulation tarso-métatarsienne
1
Articulation phalangienne du
1
gros orteil
Total
27
,

- 178 -
TABLEAU N° 18
Arthrites et Ostéo-arthritcs.
Etude de la localisation; membre supérieur.
,
LOC ALI S A T ION
NŒ:BIŒ
DE
CAS
Epaule
8
Coude
3
Poignet
2
Doigts (Phalanges)
2
Articulation carpo-métacarpienne
1
Total
16
,

- 179-
quelques jours plus tard une ttnnéfaction articuhirc. Ces circonst2.l1ces
,
de découverte varient aussi beaucoup en fonction de l'â,~e de l'enLlnt.
c'est ainsi que chez le nouveau-né de moins de 2 semaines, le pIns
souvent les affections ostéo-articulaires ont été de découverte fortuite
chez des enfants hospitalisés pour irrito1J i 1i té, hyper- excitübi lité 011
pleurs incessants. Nous avons donc fait des radiographies de ccrtaines
articulations apparemment saines m~lis qui d'après les mamans ser~1ÏC'nt
douloureuses et nous avons eu la surprlse de voir des lésions osseus2S
déjà avancées. Il convient donc de mettre l'accent sur la pauvreté
des signes cliniques par contraste avec la gravité des lésions radiolo-
giques chez le nouveau-né.
Nous avons aussi remarqué et nous tenons à le signaler que dans
cette affection les plaintesde la mère doivent être prises en considération.
Sur nos 44 cas d'ostéo-arthrites et arthrites nous avons donc denombré ;
(voir tableau ci -dessous
nO 19)
TABLEAU N° 19 ;
CIRCONSTANCES
DE
DECOUVERTE
NœffiRE
DE
CAS
Découverte radiologique sys tématiq{lcft:
8
..
Tuméfactions
20
Hyperthermies
44
Impotences fonctionnelles
10
Pneumopathie
2
,
Gastro-entérites
8
··f····

. ,,' ..
Drépanocytose
1..
"
. ,
6
Malnutrition
6

- 120 -
,
Il convient de signaler que les impotences fonctionnelles ou
pseudo-paralysies correspondent plus souvent aux articulotions de
l'épaule et les twnéfactions plus souvent correspon~knt: ZeUX articu-
lations du coude, du genou ct de la cheville c'est à dire aux
articulations plus petites ct plus superficiel1cs ou l tépJJ1chcn~cnt
articulaire sera plus vite visible.
- Découverte radiologique sYSté1I1~lticJ1.IC.
Des radiographies systématiques ont été faites à l'occasion d'une
autre affection ou parce que la mère a attribué les douleurs de l' enbnt
à la mobilisation de l'articulation à une chute souvent" imagin:Jire ".
Nous avons donc eu à plusieurs reprises la surpris8 de voir des lésions
très évoluées radiologiquement chez des nouveau-nés.
- Les tuméfactions ..
Corrune nous l'avons signalé plus haut, les twnéfactions correspondent
à des articulations plus superficielles telles que le genou, le coude,
la cheville, l'orteil. Ce sont le plus souvent cles tuméf.Jctions chaudes
luisantes avec des zones de fluctuation. D:ms le plus grand nombre de cas,
ce sont elles qui amènent les mères à consulter car ces dernières sont
très impressionnées quand apparait une twnéfaction surtout si celle-ci
devient volumineuse.
- L'hyperthermie~
,
Dans presque tous les cas, les mères ont consulté pour une hr,)crtllcrmic
~sociée. C'est souvent une fièvre attribuée à un accès palustre: ',:ilC
traitée tant bien que mal dans les p.:~,r. 1. C'est très souvent qu,:mc1 al1parait
une tuméfaction ou une impotence fonctionnelle que les enfants sont
adressés dans le service.

- 181 -
- L'impotence_fonctionnelle.
Dans beaucoup de cas nous avons été confrontés à certains malades
dont les mères ont consulté pour une impotence fonctionnelle ou une
pseudo-paralysie.
En ce qui concerne la pseudo-paralysie il s'agit le plus souvent
de nouveaux-nés présentant une immobilité complète d'un bras ou d'une
jambe égarant souvent le diagnostic vers un traumatisme obstétrical.
- La gastro-entérite.
Dans un pourcentage assez élevé de cas, des malades ont été
hospitalisés pour gastro-entérite. Il s'agit plus précisément d'une
diarrllée accompognée de fièvre et de vomissements avec souvent apparition
d'une déshydratation. C'est au cours du traitement de ces malades que
l'on voit se developper un gros genou ou une arthrite de la hanche.
- La malnutrition.
Nous avions dit plus haut dans l'étude du niveau socio-économique
que la malnutrition ét:üt un [acteur important dans la génèse des
infections ostéo-articulaires. On était donc en droit de s'attendre
à ce qu'il y ait beaucoup de cas de malnutrition sur lesquels se
,
grèvcnit une arthrite ou une ostéo-arthrite. En fait nous n'avons
eu que 6 C1S de f,n]l1lltrHions sur nos 44 cas d'arthrites et d'ostéo-
arthrites soit un pourcentage de
13%.
- La cl r~:ri:lnoc)'tosc.
Beaucoup de nos malades étaient des c1répanocytaires connus et déjà
suivis dans un service sl'écialis6 pour cela. Nous les recevons à l'occasion
d'une tumcfaction articulaire plus ou moins volumineuse alors que jusque-là
ils étaient plutôt suivis pour douleurs articulaires uniquement. Nous faisons
des radiographies et nous avons la surprise de découvrir des lésions osseuses.

- 182 -
d)- ~ .diag::lOstic"positif.
Ce diagnostic pour nous a été de difficul té inégale suivant etu' i l
s'agisse d'un nouveau-né, d'un nourrisson ou d'un grand c:nr<lnt.
Dans la plupart des cas le diagnostic a été aisé devant cet enf,:m~.
de plus de 2 mois amené en consul tat ion c1:l1ls 1C ;)l.'1'V1 cc r:ir sa Ji:: i'e.: [101.n'
me hyperthennie avec des frissons sOllvent
une ;n-ticU];iil(j;l dC't'lIYiL':\\i~c~:
chaude, twnéfiée, volwnineuse et luis~mte, une in:potclice fonct.i.(Jl::;-,;llc.
La mobilisation de l'articulation en cause est c;1 géi1éral très
difficile voire impossible, le membre atteint étant rresque toujeil1'S
dans une position antalgique. Devant donc cette associJ.tion d 'un S)I1~lr0Tf18
infectieux franc et de signes locaux patents nous n'avons pas hésité
à faire des radiograptües articulaires qui nous ont précisé notre
diagnostic. Ce diagnostic sera confinné après p:tr les différents c:'::-Û1,cns
biologiques que nous détaillerons plus loin et pur les ponctions J.rticu-
1aires qui ramèneront un liquide plus ou moins purulent.
Dans d'autres cas moins fréquents en pJ.rticulier
chez les
nouveaux-nés le diagnostic n'a pas été aussi aisé: nous nous SOlTilnes
trouvés en face d'enfants ameflés en consultation pour pleurs incess.3.nts
avec un état d'apyrexie totale et une conservation de l'état général.
" L'enfant pleure quand on le prend" signale souvent la mère et c'est
là le seul motif de consultation.
Après des ponctions lombaires n'ayant rien prouvé nous nous c1écj ,10ns
à faire des radiographies articulaires et nous avons la supris2 l;'~'
découvrir des lésions articulaires souvent aVJl1c':Ses. Quelquefoi:: VI i,' r:'~:l:::lO­
l\\.
paralysie isolée nous a orienté vers le. diagnostic.
Nous avons été très souvent égarés par d'autres motifs de consultati':n
tels que toux, diarrhée, vomissements, tension de lJ. fontél11cllc, les choses
ayant été rendues plus difficiles par une absence cŒilplète de clOl!lcurs
articulaires ou de twnéfaction. Nous faisons alors quelquefois des

- 183 -
radiographies articulaires systématiques devant la persistance des pleurs
de l'enfant alors que l'affection pour laquelle il a été hospitalisé est
considérée comme guérie.
Cette pauvreté des signes cliniques chez le nouveau-né surtout a été
soulignée par beaucoup d'auteurs :
- BLANCHE en 1952, aux Etats-Unis relève sur 25 malades,
20 ayant une apyrexie totale.
- MARION et DAUDET en 1962 à Lyon et MASSE et ARACfINGUI en
1958 à Paris.
Elle n'a donc pas été l'apanage de notre Service.
,

- 184 -
e) - Le diag<!lOstic différentiel
Nous avons eu dans nos observations à discuter plusieurs diagnostics
dont les plus fréquents sont :
Le rhumatisme articulaire aigu.
- La drépanocytose.
- La syphilis congénitale.
- La. coxalgie.
- Le pian •
. - Le rhumatisme articulaire aigu.
Maladie infectieuse due au streptocoque hémolytique, elle fait suite
en général à une angine et se manifeste par des arthralgies f6briles,
douloureuses et mobiles.
Dans quelques cas (4 ca~ plus exactement) nous avons eu à discuter
ce diagnostic chez des enfants ayant un syndrome inflanmatoire très
franc avec une fibrinemie et une A.S.L.O. (anti-streptolysines 0) très élevées
et chez ~li des radiographies osseuses et articulaires au début ne présentent
pas de lésion osseuse ou articulaire.
Par ailleurs le caractère polyarticulaire des lésions a un peu
égaré le diagnostic chez ces malades. Ce n'est que par la suite après
plusieurs radiographies successives que les images articulaires se sont
précisées permettant ainsi d'asseoir beaucoup plus le diagnostic.
. La drépanocytose.
C'est une hémoglobinopathie. Elle est dOe à une anomalie biochimique
de l'hémoglobine: un acide aminé, l'acide glutamique est remplacé par un
autre : la valine.
Elle se rencontre dans la race noire et se traduit cliniquement par
une anémie avec ictère, souvent une hypotrophie ·avec faciès particulie~des
douleurs ostéo-articulaires avec une tuméfaction des extrémités qui font
discuter une ostéomyélite ou une ostéo-arthrite.

- 185 -
Les radiographies articulaires et osseuses ne servent pas à poser
un diagnostic précis. Seules l'électrophorèse de l'hémoglobine et la
ponction articulaire aident à faire le diagnostic.
L'électrophorèse de l'hémoglobine peut être en faveur d'une drépano-
cytose maj eure ou mineure et la ponction articulaire ramènera un liquide
stérile.
Par contre nous pouvons avoir une électrophorèse de l'hémoglobine
en faveur d'une drépanocytose et un liquide articulaire non stérile.
Il s'agit alors d'une ostéo-arthrite survenant sur un terrain drépanocy-
taire, ce qui est d'ailleurs plus fréquemment le
cas, la drépanocytose
étant comme
nous l'avons dit plus haut le lit des affections ost6omyélitiques
Dans près du 1/3 des cas (12 cas) nous avons eu à discuter la drépano-
cytose. Il s'agit dans ces cas d'une association drépanocytose
ostéo-arthrite car l'électrophorèse de l'hémoglobine était en faveur d'une
drépano~ytose et les ponctions articulaires ont ramené un liquide purulent
avec présence de germes à l'examen bactériologique.
Dans 2 cas seulement nous avons eu une électrophorèse de l'hémoglobine
en faveur d'une drépanocytose et une culture du liquide de ponction stérile.
Nous avons donc eu le reflexe devant toute douleur osseuse avec
tlmléfaction de demander, outre le bilan rhumatismal et la radiographie
osseuse, une électrophorèse de l'hémoglobine et une ponction articulaire
nous permettant ainsi de faire la part des choses.
- La syphilis congénitale~
C'est une affection qu'on retrouve chez des nouveaux-nés et nourrissons
ayant des mères syphilitiques. Elle est transmise par voie tr~nsplacentaire
et se traduit cliniquement chez le nouveau-né par une tuméfaction articu-
laire douloureuse.

- 186 -
Radiologiquement nous pouvons avoir des lésions d'ostéo-chondrite,
de périostite ou d'ostéomyélite.
Le diagnostic se fera surtout par le B.W. (Réaction de BORDET-
WASSERMAN) •
En fait nous avons considéré la syphilis congénitale comme diagnostic
étiologique des ostéomyélites et ostéo-arthrites. C'est pour cela que le
seul dossier d'ostéomyélite syphilitique que nous avons reçu ne nous a pas
posé un problème de diagnostic différentiel. Il s'agit d'un enfant reçu
pour hyperthermie et tuméfaction bilatérale des genoux.Les radiographies
des deux genoux que nous avons faites montraient des lésions avancées
d'ostéite des plateaux tibiaux, lésions qui étaient symétriques. Nous
,
avons demandé un B.W. chez l'enfant étant donné
les antécédents syphyli-
tiques de la mère, lequel B.W. est revenu positif.
L'enfant a été mis sous traitement avec une bonne évolution clinique,
biologique et radiologique (voir observation nO
6
).
- La coxalgie ~
Elle se définit comme une ostéo-arthrite tuberculeuse de la hanche.
Elle peut poser un problème diagnostic avec l'ostéo-arthrite du genou car
elle peut se manifester par une gonalgie avec tuméfaction possible du
genou. Les examens biologiques, le contexte clinique et la radiographie
font le diagnostic.
Pour notre part nous n'avons pas eu à discuter ce diagnostic dans
notre travail.
- Le pian.
C'est une tréponematose cutanéo-osseuse tropicale de contamination
non vénérienne, dû au tréponéma pertenue.Elle se manifeste cliniquement
par des lésions cutanées appelées pianides et par des lésions ostéo-
articulaires traduites radiologiquement par des images de raréfactions
et des images d'appositions périostées.

- 187 -
Nous n'avons eu à aucun moment à discuter ce diagnostic dans
notre travail.
_- La leucose aiguë.
C'est une hémopathie maligne. Elle est caractérisée par une prolifé-
ration d'éléments jeunes de la lignée blanche et se manifeste cliniquement
par un syndrome fébrile avec'douleurs osseuses.
Le diagnostic est fait par la numération formule sanguine et le
myélogrannne.
C'est un diagnostic que non plus nous n'avons pas eu à discuter
parmi nos observations.
f)- Les aspects radiographiques.
Très souvent la radiographie articulaire est normale ~ (dans 10 cas
sur 24). Dans les 14 autres cas nous avons eu des signes d'arthrite qui sont
pour nous principalement un écartement de l'espace articulaire avec
densification des parties molles.
Bien souvent (dans 8 cas plus précisement), nous a'\\Ons noté des
excentrations ,ayant abouti à des subluxations ou des luxations.
Ces excentrations ont été notées seulement dans des cas d'épanchement
articulaire très abondant.
En ce qui concerne les ostéo-arthrites nous avons eu à faire très
souvent à des lésions très avancées surtout chez des enfants très jeunes
de 1 mois à 2 mois.
Nous avons donc noté sur nos 20 cas d'ostéo-arthrites 12 cas de
lésions très avancées qui sont les suivants ~
,

- 188 -
- Dans 7 cas nous avons eu des lésions d'ostéo-Iyse et
d'ostéo-nécrose avec:
· des images de lacunes épiphysaires et métaphysaires,
· un pincement de l'interligne articulaire,
• une irrégqlarité des surfaces articulaires avec souvent
un aspect" dentelé" de ces surfaces articulaires,
• un cas de fracture pathologique.
-. Dans 5 cas nous avons eu des images de reconstruction surtout
avec .
· des images d'appositions périostées,
des images de condensation.
En fait en fonction de la localisation topographique de l'infection
articulaire les images radiologiques diffèrent :.
- C'est ainsi que les images d'excentration se retrouvent
plus souvent au niveau de l'articulation de la hanche: elle
est externe, supérieure ou inférieure suivant que l'extrémité
supérieure du fémur se trouve écartée, abaissée ou ascensionnée.
-. Au niveau de l'épaule nous signalerons seulement qu'à ..
aucun moment l'atteinte osseuse n'a concerné l'omoplate. Elle
est toujours humérale.
- Au niveau du genou nous noterons l'absence de réactions
periostées et les différentes localisations sont soit
fémorales (70% des cas), soit tibiales (25% des cas). Un
seul cas d'atteinte du péroné a été noté dans nos observations.
Les différentes images radiographiques que nous avons notées dans notre
étude sont les suivantes classées par ordre de fréquence : (voir tableau
nO 20
à la page suivante).
,

- 189 -
TABLEAU N° 20
IMAGES
RADIOGRAPHIQUES
NOMBRE
DE
CAS
Images lacunaires multiples
7
Images d'excentration sans ostéite associée
5
Images d'excentration avec atteinte osseuse
3
Images de périostite
3
Images de condensation
2
En ce qui concerne les localisations topographiques de ces lésions
nous avons la répartition suivante
TABLEAU N° 21
,
LOCALISATIONS
IDPOGRAPHIQUES
NOMBRE
DE
CAS
Membre inférieur
.
. 12
Fémur
6
Tibia
4
Péroné
1
Carpe
1
Membre supérieur :
8
I-h.Dnérus
4
Radius
2
Cubitus
2

- 190 -
g)- Les aspects biologiques.
Bien que n'ayant pas toujours été pratiqués dans leur totalité
chez bon nombre de malades, les examens biologiques revêtent à nos yeux
une importance capitale dans le diagnostic des arthrites et ostéo-
arthrites et surtout dans la surveillance de l'évolution de l'affection.
Les examens biologiques que nous avons demandés sont les suivants ~
- L'hémograrrune.
- La vitesse de sédimentation.
- Le groupe et le rhesus.
- L'électrophorèse de l'hémoglobine.
Les examens pour identification du germe
. 1 'hémoculture
. la culture du pus de ponction.
- L' hémograrrune .
,
Cet examen a été demandé chez tous les malades et chez tous nous
notons des modifications importantes.
Hyperleucocytose nette dans 25 cas .. variant entre 60 000
et 100 000 leucocytes.
Leucocytose modérée dans les 19 autres cas variant entre
30 000 et 48 000 leucocytes.
Beaucoup d'auteurs insistent sur le fait que le diagnostic ne peut
être affirmé qu'en présence d'une augmentation parallèle des polynucléaires.
Or dans notre travail seulement chez 50% des malades nous avons une poly-
nucléose au dessus de 60%. Cela voudrait-il signifier que chez les 50%
restants le diagnostic n'est pas certain? Nous pensons que non, car
JOLIOT A.Y. et QUENEAU expliquent cette contradiction par le biais d'un
processus infectieux relativement localisé ou d'une arthrite évoluant
déj à depuis quelque temps.

,
- 191 -
Par ailleurs il existe dans la population ivoirienne une neutropénie
relative (40% de la population environ) qui resulterait d'une margination
fréquente des neutrocytes. Cette margination ne serait-elle pas accentuée
par le phénomène inflarrnnatoire ?
D'autre part, GAUBERT et LASSERRE insistent sur le fait que, en
ce qui concerne l'augmentation absolue des polynucléaires neutrophiles
dans les arthrites pures et les ostéo-arthrites, il existe une différence
significative chez les enfants de plus d'un mois c'est à dire que chez
ces enfants le nombre absolu de polynucléaires est plus élevé dans les
arthrites pures que dans les ostéo-arthrites. Pour notre part nous
n'avons pas noté cette différence dans notre série, le nombre absolu des
polynucléaires est élevé certes mais pas plus dans l'une que dans l'autre
affection.
- La vitesse de sédimentation.
La vitesse de sédimentation que 'nous demandons toujours en même temps
que l'hémograrrnne est toujours accelérée.
- Dans 20 cas elle est très accélérée à la première heure et
à la deuxième heure.
-. Dans les 24 autres cas elle est modérément accélérée.
. Le groupe et le~:!hésus
C'est un examen que nous avons rarement demandé dans nos observations.
,
Est-ce parce qu'il ne concourt pas directement au diagnostic? Seulement
chez 12 malades qui présentaient par ailleurs une pâleur nous avons
demandé cet examen certainement en prévision d'une transfusion éventuelle.
Il n'a pas été demandé systématiquement.
- L'éléctrophorèse de l'hémoglobine.
Par contre l'électrophorèse de l'hémoglobine a été demandée chez
la plupart de nos malades un peu plus systématiquement.

,
- 1Q7 -
Chez nos 44 malades, 3S ont bénéficié d'une électrophorèse de
l'hémoglobine. Chez ces 3S malades nous faisons la constatation suivante
- Un pourcentage non négligeable de nos malades est porteur
de la tare drépanocytaire ~ 12 malades soit 34% (un peu plus
du tiers).
- Les 23 autres malades ont une électrophorèse de l'hémoglobine
nonnale.
Chez nos 12 malades porteurs de la tare, 3 malades sont drépanocytaires
majeurs (voir tableau nO 22
).
h)- Les examens pour identification du germe.
Sur nos 44 dossiers d'arthrite et d'ostéo-arthrites 28 ne peuvent
être utilisés soit que la ponction articulaire ou l'hémoculture ne sont
pas pratiquées soit que la ponction est blanche ou les cultures stériles.
Dans les 16 autres cas nous avons pu identifier un genne.
Les cultures ont été stériles dans 14 cas.
- L'hémoculture.
Nous avons constaté que l'hémoculture a été faite chez très peu
,
de malades : Sur nos 44 malades, seulement 11 ont bénéficié de cet
examen. A quoi cela est dû ? Nous pensons que la plupart de nos aides
reculent devant la minutie et la rigueur que demande un tel examen.
Pour notre part nous pensons que l'hémoculture devrait être faite
plus souvent car nous avons eu à plusieurs reprises l'agréable surprise
de constater que des hémocultures étaient positives pennettant de
découvrir le genne dans certains cas ou le pus de ponction articulaire
était stérile.

- 193 -
TABLEAU N°
22
Arthrites
et
Ostéo-arthrites.
Tableau récapitulatif de la répartition des
malades drépanocytaires.
t'lMBRE
TarAL
DE
MALADES
44
Nombre de malades ayant bénéficié
d'une électrophorèse de l'hémo-
35
globine
Nombre de malades porteurs de la
12
tare drépanoeytaire
- s s C
1
Nombre de malades drépanocytaires
3
majrors.
- S S F A
1
2
- S S F
1
,
2
- A S A
5
Nombre de malades drépanocytaires
2
- A S F A
2
9
minrors
2
- S F A
1
2
- S F C A
1

- 194 -
- La ponction articulaire.
Elle a été faite beaucoup plus souvent que l'hémoculture et il
nous a été donné de constater qu'elle permet beaucoup plus souvent
l'identification du germe (voir tableau nO 23
).
Nous notons aussi que cette ponction articulaire est beaucoup
plus souvent stérile dans le~ petites articulations (métacarpo-carpienne)
alors que dans les grosses articulations (hanche, genou) elle
l'est
très rarement.
Ges deux examens nous permettent de classer les différents germes
rencontrés dans le tableau nO 24
).
Il convient de faire la remarque suivante en nous basant sur ce tableau.
- Premièrement nous notons une nette prédominance des germes
GRN~ positif sur les germes GRAM négatif. (11 germes GRAM
positif pour 5 germes GRAM négatif).
Deuxièmement les staphylocoques occupent toujours dans ce
tableau une place de choix suivis par les streptocoques, les
pneumocoques et les salmonelles. Puis viennent ensuite les
proteus
et les Klebsielles.

- 195 -
TABLEAU ~ 23
Arthrites et ostéo-arthrites.
Examens pour identification du germe.
Tableau recapitulatif.
r
.
t-nrnRE DE OOSSIERS NON EXPIDITABLES
.
,
14
- Ponction articulaire non pratiquée.
- Hemoculture non pratiquée.
- Ponction articulaire blanche.
NG1BRE TOTAL
DE OOSSIERS
.
. 44
.
NOMBRE DE OOSSIERS OU aITWRE STERILE
.
14
> - Hémoculture négative : 7
- Cul ture de pus stérile: 7
M)MBRE DE OOSSIERS OU GERMES IDENTIFIEES
16
- Par ponction articulaire et culture
de pus
.
. 12 fois
.
- Par hémoculture . 4 fois.
'"
,

- 196 -
TABLEAU N° 24
Arthrites et Ostéo-arthrites.
Tableau récapitulatif des différents germes
,
rencontrés.
GERMES
GRAM
+
l\\OffiRE
DE
FOrS
Dl rSOLEMENT.
Staphylocoques
pathogènes
7
Streptocoques hémolitiques
2
Pneumocoques
2
Total
11
G E R M E S
GRAM
-
tD1BRE DE FOrS Dl rSOLEMENT
Salmonelles
2
Pyocianiques
1
Protéus
1
Klebsiella
1
,
Total
5

- 197 -
2.- OSTEITES ET OSTE~LlTES.
a)- Etude de I~Eorte d'entrée~
Ici aussi nous avons considéré comme portes d'entrée des antécédents
dans les jours ou semaines ayant précédé la maladie, affections déjà
guéries ou qui persistent encore au moment de l'apparition de l'ostéomyélite.
La recherche des portes d'entrée dans les ostéites et ostéomyélites
a été nettement plus fructueuse que dans les ostéo-arthrites et arthrites
car sur 31 cas d'ostéomyélite nous avons retrouvé une porte d'entrée
dans 26 cas. Seulement dans S cas nous n'avons pu
rattacher de porte
d'entrée à notre affection osseuse surtout parce que dans nos dossiers
il n'en a pas été fait mention certainement par oubli.
Par ailleurs il existe chez certains malades à la fois plusieurs
portes d'entrée. Les essais de vérification de la correspondance des
germes entre les multiples portes d'entrée et le germe isolé à l'hémo-
culture ou à la culture du pus de ponction se sont révélés infructueux
car plusieurs germes ont été isolés ne correspondant pas à ceux isolés
lors de l'hémoculture ou de la ponction osseuse.
Dans certains cas pourtant, nous avons isolé des germes qui correspon-
dent à ceux isolés lors des cultures.
Nous en avons donc dressé le tableau nO 2S
En examinant ce tableau nous constatons que les portes d'entrée
ombilicale, O. R. 1. et digestive ont diminué beaucoup de fréquence en
faveur des portes d'entrée cutanée qui prennent une très grande
importance ici.
'
D'autre part les portes d'entrée dites " traunatiques " n'ont pas
fait leur apparition dans ce chapitre-ci.

,
- 198 -
TABLEAU N° 2S :. Ostéites et OstéCJTlyélites.
Répartition des portes d'entrée.
PORTE
D'ENTREE
~RE .DE
CAS
PROPORTION
Cutanée
16
51%
Onbilicale
1
3,22%
Oto-Rhino-Laryngologie
1
3,22%
Digestive
2
6,45%
Méningée
3
9,67%
Pulmonaire
3
9,67%
Traunatique
a
0%
,
Total
26

- 199 -
Par ailleurs les portes d'entrée iatrogènes ont complètement disparu
et ceci s'explique par le fait que dans les ostéomyélites les causes
iatrogènes sont bien moins souvent mises en cause que dans les ostéo-
arthrites et arthrites.
Par ailleurs la diminution nette des portes d'entrée O.R.L. par
rapport aux ostéo-arthrites s'explique p~r le fait que ces affections
se rencontrent beaucoup plus.souvent chez les nouveaux-nés et les
nourrissons.
Il est à noter que nous n'avons relevé aucun cas d'ostéomyélite
relevant d'un abcès du sein chez la mère comme l'a noté dans ses
observations l'équipe du Professeur LElDNG en 1961 qui incrimine
4 fois sur 5 chez les nourrissons cette affection comme étant à
l'origine de la maladie.
b)- Etude de la localisation.
Dans notre travail nous avons remarqué que les os longs sont le
plus souvent touchés dans cette affection.
Nous n'avons relevé aucun cas ou un os plat a été touché.
Nous avons relevé trois cas <1' atteinte cl 'un os court en 1 'occurence
l'os du métacarpe du pouce droit, l'os du métatarse du gros orteil droit
et une atteinte vertébrale.
Dans tous les autres cas les atteintes concernent les os longs
en particulier le fémur, le tibia pour les os du membre inférieur,
l'humérus et le radius pour les os du membre supérieur.
Dans certains cas, nous avons eu des atteintes généralisées des
os du membre supérieur et des os du membre inférieur.
Les atteintes bilatérales ont été rencontrées aussi dans quelques cas .


- 200 -
TABLEAU
N° 26
Ostéites et Ostéomyélites.
Etude de la localisation . Membre superieur.
LOCALISATION
N<MBRE
DE
CAS
HLmérus
14
Radius
10
Cllbitus
6
Carpe
1
Atteintes bilatérales
3
Total
34
,

- 201 -
TABLEAU
N° 26- B
Ostéites et Ostéomyélites.
Etude de la localisation
membre inf~rieur.
L
0
C
A L
l
S
A T
l
0
N
l'KMBRE
DE
CAS
Fémur
16
Tibia
12
Péroné
4
Tarse
1
,
Atteintes bilatérales
2
Atteintes généralisées mEmbres supérieurs
2
et membre inférieurs.
.
Association 0stéo-arthrites et
4
Ostéomyélites
Total
41

- 202 -
Dans d'autres cas nous avons relevé une association d'une ostéo-
arthrite et d'une ostéomyélite portant sur les os qui constituent
l'articulation où le pus s'est formé.
(Tableau n° 26 B)
c)- Les circonstances de découverte.
Elles sont tout aussi variées que dans les arthrites et ostéo-
arthrites. Pour nos 31 observations nous avons relevé en tout :
TABLEAU N° 27 .
Na.1BRE
DE
CIRCDNSTANCES
DE
DECDWERTE
CPS
Hyperthermie
31
Ttmléfactions
25
Gastro-entérites
10
Drépanocytoses
8
Malnutrition
7
Impotences fonctionne lles
15
Découverte radiologique systématique
4
Abcès
4
Plaies chroniques
2
,

- 203 -
Nous notons que les hyperthermies et les tuméfactions prennent
toujours une part importante dans les circonstances de découverte car
chez presque tous nos malades, c'est à l'occasion d'une hyperthermie
avec douleurs violentes ou de tuméfaction que la maladie a été découverte.
Pa:- ailleurs les gastro-entérites prennent une part non négligeable
dans les circonstances de découverte. Ce sont des enfants hospitalisés
pour diarrhée et vomissements avec souvent une hyperthermie et des signes
de d€shydratation.
Ces signes persistant malgré les traitements
entrepris, nous faisons des radiographies des membres à l'occasion de
pleurs incessants et d'agitation chez les enfants et nous avons la
surprise de découvrir des lésions radiologiques déjà très avancées.
~ L'hyperthermie.
Elle a été à l'origine du diagnostic dans 31 cas surtout quand elle
s'accompagne de douleurs osseuses ou de tuméfactions. Isolée, elle égare
souvent le diagnostic, l'orientant volontiers vers un accès palustre
que l'on aura traité en vain. Elle est présente dans presque tous les cas.
~ Les tuméfactions.
Elles siègent le plus souvent au niveau des membres mais dans quelques
cas nous avons eu des tuméfactions articulaires. Comme pour les ostéo-
arthrites ce sont des tuméfactions chaudes, luisantes, douloureuses
à la palpation et siègeant au niveau de l'os atteint. Ces tuméfactions
ne s'observent que dans les cas d'ostéomyélite prolongée ou dans les
ostéomyélites chroniques d'emblée. Elles sont souvent fluctuantes et
quelquefois s'accompagnent d'un pertuis par lequel s'écoule du pus. Elles
s'accompagnent toujours d'une hyperthermie et de douleurs osseuses.
,
~ La drépanocytose.
Dans un certain nombre de cas, c'est à l'occasion d'un complément
de bilan chez un drépanocytaire que des images radiologiques revèlent la
présence d'une ostéomyélite.

- 204 -
Nous avons constaté que 'chez les drépanocytaires les images ne sont
presque jamais uniques. Elles sont au contraire multiples et très étendues.
Le plus grandnnombre de culture de pus de ponction stérile a été rencontré
chez des malades drépanocytaires.
~ La malnutrition.
Dans 7 cas nos malades ont été hospitalisés pour malnutrition. Ceci
ne surprend pas car nous avions dit plus haut que nos ostéomyélites se
rencontraient surtout chez des enfants ayant des parents à niveau socio-
économique bas, qui habitent donc des quartiers insalubres et ont des
moyens très insuffisants pour nourrir leurs enfants.
~ Impotence fonctionnelle .
Dans la moitié des cas c'est une impotence fonctionnelle d'un membre
chez un enfant qui nous a fait faire des radiographies de ce membre et
nous avons découvert des images radiologiques assez avancées.
~ Découverte radiologique systématique.
Souvent à l'occasion de radiographies pulmonaires chez un malade
hospitalisé pour toux ou autres signes pulmonaires, nous decouvrons des
images osseuses de l 'htmlérus ou du radius alors que cliniquement à part
l'hyperthermie rien ne pourrait faire penser à une ostéomyélite chez cet
enfant.
~ Abcès.
Dans certains cas il s'âgit de malades qui nous ont été adressés pour
abcès de la fesse ou d'autres parties molles et nous nous rendons compte
après des examens radiologiques qu'il s'agit en fait d'ostéomyélites
siègeant en regard de l'abcès ou un tout petit peu à distance.

,
- 205 -
* Plaies chroniques.
Dans 2 cas seulement les malades ont consulté pour des plaies chroniques
évoluant depuis un ou deux ans pour lesquelles nous avons fait des bilans
parmi lesquels une électrophorèse de l'hémoglobine et des radiographies
du membre au niveau duquel se trouve la plaie. Nous avons eu la surprise
de constater que pour l'un des malades il s'agit d'une ostéomyélite avec
des lésions radiologiques avancées chez un drépanocytaire.
Dans le deuxième cas il s'agit d'une simple ostéite chez un malade
ayant par ailleurs une formule normale à l'éléctrophorèse de l'hémoglobine.
d) - Le diagnos tic pos itif .
Dans l'ostéomyélite plus que dans l'ostéo-arthrite le diagnostic
clinique est de difficulté inégale suivant qu'il s'agisse d'un grand
enfant, d'un nouveau-né ou d'un nourrisson.
Chez les grands enfants nous n'avons eu aucun problème diagnostic.
Dans tous les cas pratiquement ce sont des enfants adressés à la consul-
tation pour hyperthermie, frissons, douleurs au niveau des membres, sus-
articulaires, de part en part, circonférentielles.
Cette douleur survient en général de manière brutale en cas
d'ostéomyélite aiguë. La douleur est beaucoup plus sourde, tenace
avec une tuméfaction du membre atteint dans l'ostéomyélite chronique.
Dans tous les cas nous d!m1andons un bilan biologique qui nous montre
une hyperleucocytose avec polynucléose. Nous faisons une hémoculture qui
se revèle positive dans plusieurs cas avec isolement d'un germe, souvent
le staphylocoque doré.
En cas d'ostéomyélite aiguë au début les images sont absentes mais
dans les autres cas nous avons des images radiologiques typiques qui nous
permettent d'asseoir le diagnostic.

,
- 206 -
Chez le nourrisson ou le nouveau-né, le problème n'est pas le
même. Nous n'avons fait souvent notre diagnostic que sur des examens
systématiques après suspicion d'une ostéomyélite sur certains signes
vagues tels que des pleurs incessants, une agitation et souvent après
un traitement plus ou moins long d'une gastro-entérite, d'une malnutrition
d'une méningite ou d'une pneumopathie.
Nous faisons donc un examen biologique qui montre une hyperleucocytose
avec forte polynucléose, des examens radiologiques ou nous avons la
surprise de découvrir des lésions déjà avancées.
Chez ces nouveaux-nés et nourrissons, l'état général est souvent
conservé avec même quelquefois une apyrexie totale.
Cette pauvreté clinique de l'ostéomyélite chez le nouveau-né et le
nourrisson a été soulignée par beaucoup d'auteurs tant européens qu'améri-
cains. :
- MASSE et ARACTINGUI en 1958 à Paris.
- MARION et DAUDET en 1962 à Lyon.
- BLANCHE en 1952 aux Etats-Unis.
Il est à noter tout de même que nos cas d'apyrexie chez le nouveau-né
et le nourrisson sont assez rares car sur nos 31 malades nous avons 12
nouveaux-nés et nourrissons chez lesquels nous avons seulement trouvé
3 cas d'apyrexie, soit 25%. ,
Sur 25 cas de nourrissons étudiés par BLANCHE il relève 20 apyrexies
soit 80%.
e)- Le dia~~stic différentiel.
A quelques exceptions près les diagnostics discutés dans l'ostéo-
myélite sont sensiblement les mêmes que ceux discutés dans l'ostéo-
arthrite. Ce sont surtout

- 207 -
- Le rhumatisme articulaire aigu.
- La drépanocytose.
- La syphilis congénitale.
- Le pian.
- La coxalgie.
* Le rhumatisme articulaire aigu (R.A.A.).
Nous avons eu à discuter ce diagnostic chez trois enfants ayant
respectivement 3 ans, 6 ans et 12 ans et qui avaient été adressés pour
hyperthermie, douleurs osseuses et articulaires avec un syndrome inflam-
matoire franc. Les douleurs étaient localisées à plusieurs os et la biologie
montrait des A.S.L.O très élevées.
La présence d'un abcès au niveau des parties molles quelques jours
après l'hospitalisation de ces enfants nous a fait faire des radiographies
qui nous ont précisé par des images typiques la présence d'une ostéomyélite.
~ La drépanocytose.
Dans cinq cas nous avons eu à discuter ce diagnostic chez des enfants
reçus pour douleurs osseuses fréquentes et suivis depuis un moment pour
le diagnostic de drépanocytose. Les radiographies articulaires montrant
des lésions osseuses très éténdues nous ont fait penser à une ostéomyélite
associée que nous avons fait confirmer par une étude du pus de ponction
et une hémoculture.
~ La syphilis
congénitale.
Sur nos 31 malades hospitalisés pour ostéomyélite, chez un seul
nous avons eu à pratiquer une réaction de BORDEf-WASSERMAN (B. W.) qui s'est
révélée positive, étant donné
les antécédents syphilitiques de la mère
En fait nous avons considéré la syphilis congénitale comme un diagnostic
étiologique.

- 208 -
~ Le pian.
Chez un de nos malades hospitalisés pour ostéomyélite nous avons cru
a un certain moment que les images d'appositions que nous avons décelées
à la radiographie étaient dues à cette tréponematose cutanéo-osseuse
tropicale et ceci d'autant plus que le malade présentait des antécédents
de pian avec des lésions cicatricielles de pianides. En fait il n'en
était rien car les ponctions articulaires faites au niveau des abcès
fluctuants de la jambe ont ramené un pus dont la culture s'est révélée
positive avec présence de staphylocoques pathogènes.
~ La leucose ai~ë~
Nous avons eu à discuter ce diagnostic chez un seul malade
hospitalisé pour anémie}syndrome infectieux, douleurs osseuses et
épistaxis. Nous avons pensé à ce diagnostic à cause de la fièvre
qui ne cédait pa=, du syndrome hémorragique et de l'anémie que nous
n'avons pu corriger malgré nos multiples transfusions.
En fait il s'agissait d:une ostéomyélite chez un drépanocytaire
maj eur car les radiographies que nous avons faites montraient des
images typiques d'ostéomyélite, l'hémoculture était revenue positive,
l'électrophorèse de l'hémoglobine montrait une formule SSC.
f)- Les aspects radiographiques~
Nous avons fait des radiographies chaque fois que nous suspectons
une ostéomyélite. Nous faisons des radiographies au début de l'affection
c'est à dire au .stade de l'ostéomyélite aiguë au début.
Ceci a été contesté par beaucoup d'auteurs tels GEHRT _et HEID4INGHAUS
qui écrivaient en 19S9~qu'il vaut mieux se passer de radiographies au
début car les manipulations que cela comporte n'augmentent pas seulement
les douleurs, mais également l' inflamnationf' Mais de nos jours tous les
auteurs reconnaissent la nécessité d'examens radiologiques précoces
afin de suivre l'évolution de l'affection.

- 209 -
Nous avons fait aUSSl des radiographies au 8ème jour de
l'ostéomyélite aiguë'
Chez certains malades les images sont très minimes au
8ème jour et se présentent :
. soit sous la forme d'une petite réaction périostée,
• soit sous la forme d'une ostéo.-porose discrète ..
Chez d'autres malades, les images sont un peu plus nettes
et se présentent souvent sous la forme d'un liseré périostique
très mince s'écartant de la corticale.
Certains malades vus à un stade plus avancé présentaient des images
radiographiques assez évocatrices :.
Formations de séquestres plus ou moins étendus,
- Ossifications périphériques,
- Irrégularité de la trame osseuse,
- Alternance de zones d'ostéo-porose et de zones de condensation.
Les malades que nous avons hospitalisés pour ostéomyélite chronique
l'étaient surtout pour la forme hyperostosante et nécrosante : les
images radiographiques sont nettes ~ ce sont des images d'hyperostose
alternant avec des zones de destruction plus ou moins importantes.
Les autres images radiographiques que nous avons eu à noter ne
signent pas un aspect particulier de l'ostéomyélite chronique ~
- Images de geodes multiples.
- Aspect vermoulu de la diaphyse réalisant une pandiaphysite.
-. Images de décollement périosté.
- Images d'effondrement et de disparition totale de la
corticale en regard d'une geode plus ou moins volumineuse.

- 210 -
Nous avons relevé dans notre étude en tout
TABLEAU N° 28
OstéomyélitES aiguës.
IMAGES
RADIOLOGIQUES
NOMBRE
DE
CPS
Simple réaction périostée
12
Ostéoporose
10
Sequestres osseux
6
Irrégularité de la trame osseuse
5
TABLEAU N° 29
Ostéomyélites chroniques .
.
IMAGES
RADIOLOGIQUFS
NCMBRE
DE
CPS
Geodes multiples
8
Geodes uniques
10
- -
Pandiaphysite
4
Decollement periostés
10
Ces différentes images radiologiques sont localisées au niveau
des os suivants. :_ (Tableaux nOs 30 et 31)

- 211 -
~ Membre supérieur
31 cas d'atteinte.
TABLEAU N° 30
LOC ALI S A T ION
NOMBRE
DE
CAS
Humérus
14
Radius
10
Cubitus
6
Carpe
1
~ Membre inférieur: 33 cas d'atteinte.
,
TABLEAU N° 31
LOCALISATION
NOMBRE
DE
CAS
Fémur
16
Tibia
12
Péroné
4
Tarse
1
Il ressort de ces chiffres que les os du membre supérieur sont
atteints aussi souvent que ceux du membre inférieur contrairement à
l'opinion généralement admise dans la littérature.
On pourra aussi noter que les lésions ostéamyélitiques intéressent
surtout les os longs et qu'à aucun moment nous n'avons noté une atteinte
d'un os plat.

- 212 -
g)- Les aspects biologiques.
La biologie de l'ostéite et de l'ostéomyélite est sensiblement la
même que celle des ostéo-artrites et arthrites. Ici aussi bon nombre
d'examens n'ont pas été pratiqués.
Nous avons demandé comme dans les arthrites et ostéo-arthrites .
- L' hémogramme.
- La vitesse de sédimentation.
- Le groupe et le rhésus.
- L'éléctrophorèse de l'hémoglobine.
-. Les examens pour identification du germe .
- L'hémoculture
- La culture du pus de ponction.
1( L' hémogramme •.
C'est l'examen que nous demandons systématiquement chez tous nos
malades à l'entrée et pour la surveillance du traitement. Les modifications
,
notées ici sont souvent plus importantes que dans les arthrites et
ostéo-arthrites et pour la plupart de nos malades nous notons :
- Une hyperleucocytose.
Très élevée dans 20 cas. variant entre 45 000 et
200 000 leucocytes.
Mbdérement élevée dans 10 cas.où elle varie entre
33 000 et 60 000 le~cocytes.
. Dans un seul cas nous avons eu une leucopénie.
En ce qui concerne les polynucléaires, plus souvent que dans
l'ostéo-arthrite et l'arthrite, elles sont élevées car chez environ
55% de nos malades elles dépassent les 60%.

- 213 -
La plupart de nos malades ont un taux d'hémoglobine sensiblement
nonnal et une numération des globules rouges qui s'approche de la nonnale.
Les quelques malades qui présentent une anémie sont ceux qui présentent une
formule anonnale à l'éléctrophorèse de l'hémoglobine.
~ La vitesse de sédimentation.
Elle est accelérée dans presque toutes nos observations d'ostéomyélites
dépassant souvent 100 à la première heure.
Dans lS
cas elle est très accélérée depassant 100 mn à
la première heure.
- Dans les 16 autres cas elle ne dépasse pas 34 à la première
heure.
~ Le groupe et le Rhésus.
Cet examen a été un peu "lus fréquent dans les ostéomyélites que
dans les ostéo-·arthrites. Tous les groupes sanguins et rhésus ont été
pratiquement rencontrés du groupe 0 au groupe AB avec Rhesus positif ou
négatif.
~ L'électrophorèse de l'hémoglobine~
Beaucoup de nos malades ostéornyélitiques sont porteurs de la tare
drépanocytaire.Chez nos 2S malades qui ont bénéficié de l'électrophorèse
de l'hémoglobine, 10 étaient porteurs de la tare. Sur ces 10 drépanocytaires,
3 seulement sont drépanocytaires majeurs. (Tableau nO 32).
Nous avons constaté que les lésions les plus étendues et les plus
destructrices de l'os se retrouvaient surtout chez nos malades drépanocy-
taires majeurs qui sont d'ailleurs ceux qui présentent des lésions
bilatérales ou généralisées.

- 214 -
TABLEAU N' 32
Ostéites et ostéomyélites.
Tableau récapitulatif de la répartition des
malades drépanocytaires.
NCMBRE
TarAL
DE
MALADPS
31
Nombre de malades ayant bénéficié
d'une électrophorèse de l'hémoglobine
2S
NOmbre de malades porteurs de la
10
tare drépanocytaire
,
55
2
Nombre de malades drépanocytaires
3
majeurs
5 5 F A2
1
Z
A 5 A
4
Nombre de malades drépanocytaires
7
A 5 F A
1
Z
1
mineurs
1
2
5 F C A
Z
_ .. -

- 215 -
J( Les examens pour identification du genne..
Pour les mêmes raisons que dans les arthrites et ostéo-arthrites
nous n'avons pu utiliser que 14 dossiers ou nous avons pu identifier
un genne.
Dans 6 cas nos cultures ont été stériles.

- L' Mmoculture.
Eile a été nettement plus souvent pratiquée ici et bien souvent
d'ailleurs elle est le seul examen qui nous a pennis d'identifier le
genne en cause, la ponction des abcès au niveau des ostéomyélites
,
ayant été pratiquée moins souvent.
- Sur nos 31 malades, 11 dossiers n'ont pu être exploités ..
- Sur nos 20 malades restants nous avons identifié le genne
chez 14 malades dont 10 par hémoculture.
- La ponction.
Chez certains malades nous avons été amenés à faire des ponctions
d'abcès fluctuants en regard des ostéomyélites et ceci surtout chez
nos malades ostéomyélitiques chroniques. Seulement
chez 4 malades
nous avons pu recueillir du pus dans lequel nous avons pu identifier
des gennes.
Avec ces deux examens à savoir l 'hémoculture et la ponction des
abcès nous avons identifié des gennes que nous classons dans le
tableau nO 34.
En nous basant sur ce tableau nous remarquons que :
- Ici aussi les gennes GRAM positif sont nettement prédominants
sur les gennes ~négatif et puis les staphylocoques viennent
toujours à la première place des germes rencontrées dans cette
affection suivis par les pneumocoques, les pyocyaniques, les
streptocoques.

- 216 -
TABLEAU N° 33
Ostéites et Ostéomyélites.
Examen pour identification du germe.
Tableau récapitulatif.
,.
N:lvffiRE DE OOSSIERS NON EXPLOITABLES:
11
- Ponction articulaire non pratiquée
,
- Hémoculture non pratiquée.
- Ponction articulaire blanche.
NCMBRE DE OOSSIERS OU CULTURE
, STERILE .. 6
N:MBRE TOTAL DE OOSSIERS
- Hémoculture négative
- Culture de pus stérile
31
N:MBRE DE roSSIERS OU GERMES
IDENTIFIES
: 14
- Par ponction de la tuméfaction
avec roIture du pus
4
- Par hémoculture
10
"
,

- 217 -
TABLEAU
W 34
Ostéites
et ostéomyélites.
Tableau récapitulatif des différents germes rencontrés.
G E R M E S
MNBRE
DE
roIS
G R A M +
D'ISOLEMENT
,
Staphylocoques pathogènes
5
Pneumocoques
3
Streptoc~ues hémolytiques
2
Total
10
G E R M E S
G R A M
-
MMBRE
DE
roIS
,
D
ISOLFMENT
Pyocianiques
3
Klebsiella
1
Total
4
,

- 218 -
,
v .- A T T l T U DES
THE R A PEU T l QUE S
-
- -

- 219 -
A. - LES GRANDS PRINCIPES THERAPEUTIQUES.
Nous exposerons d'abord les grands principes thérapeutiques qui
ont présidé au traitement des infections ostéo-'articulaires chez tous
les auteurs avant d'en arriver aux attitudes que nous avons adoptées
dans le Service.
Ces grands principes sont :,
-. La précocité du traitement.,
- Le choix des antibiotiques
-. La durée du traitement.
,
1., -. LA PRECOCITE DU TRAITEMENT.
C'est un principe très important et fondamental.. les infections ostéo-
articulaires doivent être traitées le plus précocement possible, car plus
le traitement est précoce, plus les résultats sont bons.
2. -. LE ŒOU DES ANfIBlarIQUES.
Pour la plupart des auteurs ce choix est soumis à l'appréciation de
chacun eu égard à son expérience personnelle, dans le traitement de ces
affections.
Tous s'accordent cependant à distinguer dans le choix des antibiotiques
plusieurs catégories que nous classerons corrone suit :,
- Les antibiotiques dits classiques majeurs qui ont toujours
fait leur preuve et qui sont de ce fait toujours indiqués ,
Pénicilline - Erythromycine - Chloramphénicol.
- Les antibiotiques dits d'appoint très utiles car leur
utilisation ne présente pas de danger particulier :
. Cyclines - oleandomycine.

- 220 -
3. - LA DUREE DU TRAITEMENT.
Tous les auteurs s'accordent sur le fait que le traitement des
infections ostéo-articulaires est long ; mais ce sur lequel il
s'accordent moins c'est la date de l'arrêt du traitement.
Cependant certains critères cliniques, biologiques et radiologiques
peuvent guider dans le choix de la date de l'arrêt du traitement ..
Les critères cliniques sont ::
~ L'absence de fièvre depuis un mois avec disparition totale
des signes loca~ inflammatoires.
~ Les critères biologiques sont une nonnalisation de la vitesse
de sédimentation avec disparition de 1'hyperleucocytose,
~ Les critères radiologiques sont une normalisation des images
radiologiques. Il faut noter que les images radiologiques
mettent beaucoup plus de temps à disparaître.

- 221 -
- NOTRE CONDUITE DANS LE SERVICE.
Après l'exposé de ces grands principes thérapeutiques, quelle a été
notre conduite dans le Service ?
1.- D'ABORD EN CE QUI CONCERNE LES ARTItRITES ET -OSTEO~-AR1HRlTES.
Notre traitement est ba~é sur 5 gestes thérapeutiques ~
- L'antibiothérapie locale ou générale.
- La ponction.
- L'extension continue.
- L'immobilisation par plâtre ou bandage.
- L' arthrotomie .,
a) - Lr antibiothérapie.
Notre souci maj eur dans Ir antibiothérapie a été Ir efficacité de notre
traitement. Pour cela nous avons essayé de respecter dans la mesure du
possible les règles élémentaires de l'antibiothérapie à savoir: la précocité
du traitement, un choix rigoureux de nos produits et un traitement de durée
suffisante.
Cette antibiothérapie associe au maximum deux produits, ceci pour
éviter les risques de toxicité, d'intolérance et d'antagonisme sans que
l'éfficacité du traitement soit pour autant augmentée.
Nous avons essayé aussi de respecter autant que possible les règles
énoncées par BONOONNY J. (Bordeaux) et exposées par GAUBERT et LASSERRE
au cours du Symposium sur les ostéo-arthrites aiguës et les arthrites
pures du nourrisson et du nouveau-né.
,

- 222 -
Il faut associer au plus deux produits pour éviter les
risques de toxicité chez les enfants.
- Il faut que l'un des deux antibiotiques resiste à la péni-
cillinase du staphylocoque et que leur association couvre,
en attendant l'identification du germe, aussi bien germes
Gram négatif que germes Gram positif.
,
- Il faut enfin à la phase d'attaque que ces deux antibiotiques
soient bactéricides et à priori synergiques.
En nous basant donc sur ces règles notre traitement antibiotique
a été le suivant :
~ Association de
- Oxacilline (Bristopen~)
200 mg par Kilogramme de poids
corporel et par j our en 4 inj ections intraveineuses.
x
à la Gentamycine (Gentalline ) : 3 à 4 mg par Kilogramme
de poids corporel et par jour en 2 injections intra-
musculaire.
~ Association de
- Lincomycine (Lincocine~) : 100 milligrammes par Kilogranme
de poids corporel et par jour en 2 injections intra-musculaires.
- à de la Gentamycine (Gentalline~) : 3 à 4 mg par Kilogranme de
poids corporel et par jour en 2 injections intra-musculaires.
Ceci constitue le traitement d'attaque. En ce qui concerne le traitement
d'entretien, il est en général commencé deux ou trois jours avant la sortie
du malade et se compose surtout de Sulfaméthoxazole - Trimethoprime
(Bactrim~) à raison de 2 comprimés enfants par 5 Kilogrammes de poids
corporel et par jour. Il est poursuivi en général une quinzaine de jours
après la sortie du malade.
,

- 223 -
L'antibiothérapie locale n'a pratiquement pas été utilisée par nous
.., car la voie générale nous paraît plus sûre.
b)- La ponction à visé~ thérapeuti~e.
Dans certains cas d'arthrites volumineuses et douloureuses nous
avons pratiqué des ponctions systématiques d'abord pour soulager le
malade et d'autre part pour éviter la tension capsulaire et protéger
de la sorte les vaisseaux rétinaculaires comprimés par l'épanchement
et l'oedème synovio-capsulaire.
Ces ponctions ont été souvent répétées en particulier dans les
arthrites du genou suivies quelquefois d'instillations d'antibiotiques
dans la cavité articulaire.
c)- L'extension continue.
Nous la pratiquons de temps en temps pour assurer une décharge
articulaire. Elle a été surtout pratiquée au niveau du membre inférieur
en particulier le genou et la hanche. Certains auteurs pensent qu'elle
est indispensable au niveau de la hanche et que l'immobilisation plâtrée
ne peut se faire à ce niveau sans qu'il y ait une extension continue.
d)- L'immobilisation plâtrée.
Elle a été pratiquée dans presque tous nos cas d'arthrite ou d'ostéo-
arthrite. Elle peut être immédiate, prendre le relais d'une extension
continue, ou succéder à une arthrotomie.
Nous faisons pour l'articulation de l'épaule ou du coude un plâtre
thoraco-brachial et pour le membre inférieur un plâtre pelvi-pédieux
ou cruro-jambier.
La durée de l'immobilisation est variable en fonction de la gravité
de l'affection et de sa localisation. Elle est plus courte dans une
,
arthrite pure sans atteinte osseuse que dans une ostéo-arthrite avec
lésions osseuses multiples.

- 224 -
De même elle est plus courte vis-à-vis des petites articulations
que vis-à-vis des grosses (genou, hanche etc ... ).
e)- L'arthrotomie. '
Elle doit être faite dans des conditions d'asepsie rigoureuse,
essentiellement au bloc opératoire.
Elle peut se concevoir :
- Soit comme une arthrotomie secondaire sur une articulation ne
réagissant pas ou réagissant peu à des ponctions répétées.
-. Soit comme une arthrotomie primaire d'emblée. Cette arthrotomie
primaire d'emblée peut apparaître sous deux aspects différents ~
Incision suivie de drainage (lame, mèche ou cathéter).
C'est une méthode très dangereuse dont les résultats
sont en général mauvais.
- Arthrotomie réglée avec ouverture large de la cavité
articulaire, évacuation totale du pus et des fongosités,
excision éventuelle de pelotons graisseux nécrosés, lavage
soigneux de la cavité articulaire avec du sérum chaud
physiologique et mise en place éventuelle d'un drain
aspiratif de REDON.
Cette méthode est celle que nous avons adoptée pour nos malades
car a notre avis elle est la moins dangereuse, favorisant moins les
raideurs articulaires et les cas de periostite monstrueuse après
arthrotomie.
,

- 225 -
2. - EN C§. Q,UI CONCERNE LES OSTEITES Er OSTECMELITES.
,
Notre conduite thérapeutique est bien simple. Elle est variable
selon qu'il s'agit d'une ostéomyélite aiguë, d'une ostéomyélite chronique
succédant à une ostéomyélite aiguë (ostéomyélite prolongée) ou d'une
ostéomyélite chronique d'emblée.
a)- Dans le cas d'une ostéomyélite aiguë.
Le traitement associe une antibiothérapie massive touj ours à une
immobilisation plâtrée. Cette antibiothérapie est faite d'urgence. Elle
sera dans un premier temps aveugle avec l'association de deux antibiotiques
bactéricides. Par la suite elle sera réglée par l'antibiogramme.
La durée de notre traitement est variable selon la gravité de
l'affection. Dans tous les cas elle n'est jamais inférieure à un mois
et elle sera poursuivie per os jusqu'à normalisation des examens biologiques.
Les antibiotiques que nous associons dans un premier temps avant
les résultats de l'antibiogramme sont les suivants ~
- Oxacilline (Bristopen~).
200 mg. par Kilogranme et par jour en 4 injections
intraveineuses associée à :.
- Gentamycine (Gentalline~)
3 à 4 mg. par Kilogramne et par jour en 2 injections
intra-musculaires.
~ Association de :
- La lincomycine (Lincocine1{)
. 100 mg. par Kilogranme et par jour en 2 injections
intra-musculaires par jour à :

- 226 -
,
- La gentamycine (Gentalline~).
. 3 à 4 milligrammes par Kilogramme
et par jour en
2 injections irrtra-musculaires.
Le traitement d'entretien que nous corrunencons quelques jours avant
la sortie du malade se fait à l'aide de sulfamethoxazole-trimethoprime
(Bactrim~) à raison de 2 comprimés enfants par 5 Kilogrammes de poids
corporel et par jour poursuivi environ 2 semaines, après la sortie du
malade.
~ L'irrunobilisation plâtrée~
Elle doit être faite si possible dans les deux heures suivant le
début de la maladie. Nous la faisons en général totale c'est-à-dire
qu'elle prend touj ours l'articulation sus et sous-j acente à l'affection.
Sa durée dépend de l'évolution du processus local ~ c'est-à-dire
qu'après une quinzaine de jours nous enlevons le plâtre et nous faisons
une radiographie de contrôle,si la radiographie est normale et que le
membre est indolore et non tuméfié, le malade est sorti avec du
Sulfaméthoxazole-Trimethoprime (Bactrim~) et revu au bout de 15 jours
pour un nouveau contrôle.
Si au contraire la douleur et la tuméfaction persistent nous refaisons
un nouveau plâtre avec poursuite du traitement antibiotique et contrôle
tous les 15 jours.
Mais il peut se constituer par suite d'un traitement antibiotique
tardif ou mal mené un abcès,sous-periosté. Pour notre part nous avons
eu un seul cas que nous avons excisé en urgence, évacué le pus et drainé.
Ceci pour éviter la fistulisation spontani§e et le décollement periosté
extensif.

,
- 227 -
C.- DANS LE CAS D'UNE OSTEOMYELITE PROLONGEE OU D'UNE OSTEOMYELITE
ŒlRONIQUE D'EMBLEE.
Notre traitement comporte trois volets "
- Un traitement médical.
- Un traitement chirurgical.
- Un traitement orthopédique.
Eh ce qui concerne le premier volet i l a déjà été décrit plus haut~
Nous faisons lllle antibiothérapie dont les modalités sont semblables à
notre antibiothérapie dans l'ostéomyélite aigu~ à cette différence que
c..l'1ez ces suppurants osseux chroniques, l'antibiothérapie sera
adaptée
le plus rapidement possible en fonction des résultats de l'antibiogranme ..
Il n'est donc pas question chez ces malades ostéomyélitiques chroniques
de maintenir lllle antibiothérapie au hasard longtemps. Cette antibiothérapie
sera poursuivie au moins lllle dizaine de j ours avant d'envisager le traitement
chirurgical.
~ Le traitement chirurgical.
Il sera fait selon la méthode de Papineau et comportera 3 temps ~
Dans llll premier temps noùs faisons après évacuation totale du pus,
lllle excision complète des lésions suppurées, aussi bien des lésions
osseuses que des parties molles. Nous procédons à l'ablation des séquestres
osseux en ouvrant les geodes osseuses et en abattant leurs parois jusqu'à
se trouver en os sain. Nous réalisons ainsi une mise à plat complète du foyer.

- 228 -
Si la continuité de l'os est rompue avec perte importante de
matière nous procédons à un comblement de l'espace laissé vide par des
greffons osseux.
Nous procédons dans un troisième temps à la fermeture cutanée
après prise des greffons.
Il faut dire qu'après mise en place des greffons, le membre
atteint est maintenu par un plâtre avec une fenêtre en regard de la
plaie opératoire.
Si par contre il n'y a pas une perte importante de matière nous ne
faisons plus le deuxième temps du traitement ; nous mettons tout ,de suite
un plâtre avec une fenêtre en regard de la plaie opératoire.
Cette intervention a été pratiquée en particulier chez un de
nos
malades chez qui nous ne so~es venus à bout de notre traitement qu'après
avoir pratiqui? 5 011 6 lambeaux de rotation au prix n'un léger raccourcissement
du membre atteint.

- 229 -
VI .-
C 0 MME
N TAI
RES

- 230 -
Nous avons été frappés tout au long de notre travail par un
certain nombre de constatations qui méritent commentaires
D'abord en ce qui concerne l'âge de nos malades, nous nous devons
de signaler la différence d'âge notée entre nos enfants atteints d'ostéo-
arthrite
ou d'arthrite
et ceux de nos enfants atteints d'ostéomyélite.
Nos enfants atteints d'arthrite ou d'ostéo-arthrite ont une tranche
d'âge nettement inférieure à celle de nos enfants atteints d'ostéomyélite
c'est à dire que les arthrites et ostéo-arthrites se recrutent plus
volontiers parmi les petits enfants. Ceci peut trouver une explication
valable dans les travaux de,TRUETA sur la physiopathologie des arthrites,
ostéo-arthrites et ostéomyélites.
Nous sommes de ce fait en accord avec les travaux réalisés par
beaucoup d'auteurs (GOSSEMAN, BROCA, TRUETA, LE GUYADER et ALLANGBA)
à propos de l'âge moyen de ces infections.
Ensuite en ce qui concerne le sexe de nos malades nous avons constaté
que les garçons étaient plus souvent atteints que les filles et nous
constatons ici aussi que nous ne sommes pas en désaccord avec les travaux
réalisés par LASSERRE et GAUBERTJFEVRE en 1933, LAURENCE en 1968, LE
QJYADER et ALLANGBA en 1974. Nous avons expliqué nous cette prédominance
chez les garçons par leur turbulence particulière mais est-ce une explication
suffisante ?
L'étude de l'ethnie se superposera à celle du niveau socio-économique
car les ethnies les plus atteintes dans notre travail sont celles qui ont
un niveau socio-économique bas. Ce niveau socio-économique étant en
relation étroite avec le revenu mensuel des parents, lui-même conditionnant
les conditions de logement et d'alimentation chez l'enfant, nous expliquons
que les infections ostéo-articulaires se voient volontiers chez des enfants
malnutris, polycarencés et vivant dans des conditions d'hygiène déplorables.

- 231 -
Dans l'étude du terrain les enfants les plus concernés par cette
maladie sont évidemment ceux qui vivent dans des mauvaises conditions
d'hygiène, ceux qui sont déjà polycarencés, malnutris,. Pourquoi ce
terrain de prédilection ? Tout simplement parce que la malnutrition
entrainant une baisse des protéines, il en résulte que les défenses
de l'organisme sont diminuées et l'enfant est exposé à toutes sortes
d'infections. Par ailleurs cet enfant polycarencé sera forcément defficient
en calcium; or l'os a besoin de calcium: il en resultera une fragilité
de la trame osseuse.
,
En ce qui concerne l'étude clinique des infections ostéo-articulaires,
nous remarquerons en parlant des portes d'entrée_ que la grande différence
entre les arthrites, ostéo-arthrites et les ostéomyélites, ce sont les
portes d'entrée d'origine iatrogène qui ne se voient pratiquement pas
dans les ostéomyélites alors qu'elles sont à 50% responsables des arthrites
et ostéo-arthrites : ceci tout simplement parce que les cathétérismes
ombilicaux se font surtout chez les nouveaux-nés et les dénudations se
pratiquent surtout chez les nourrissons et tout petits enfants, ceux là
même qUl sont surtout concernés par les arthrites et ostéo-arthrites.
Les localisations se situent surtout dans notre travail aux grosses
articulations et aux os longs. Aux grosses articulations parce qu'elles
sont les plus sollicitées par les mouvements, surtout les grosses articu-
lations des membres inférieurs j aux os longs surtout ceux du membre
inférieur à peu près pour les mêmes raisons.
En parlant des circonstances de décrnlyerte nous dirons seulement
qu'elles sont extrêmement variées et n'orientent pas toujours vers
l'appareilostéo-articulaire.
Il faudra donc toujours penser à l'appareil ostéo-articulaire devant
des signes d'appel imprécis chez l'enfant, le nouveau-né et le nourrisson
surtout.
Sur le plan biologique nous sornrnesfrappés par une hyperleucocytose
fréquente mais pas toujours avec une polynucléose associée. Nous avions
tenté une explication à cela en nous demandant si cela n'est pas dû à la
,

- 232 -
neutropenie relative observée dans la population ivoirienne resultant
d'une margination fréquente des neutrocytes et que le phénomène inflamma-
toire contribuerait peut être à accentuer.
L'isolement du genne en cause a été quand même fructueuse : le
staphylocoque qui est le genne souvent incriminé dans les infections
ostéo-articulaires a été isolé souvent suivi par les streptocoques et
quelques gennes Gram négati~.
En ce qui concerne les aspects radiographiques, il faut dire que les
os longs sont le plus souvent touchés. Les lésions les plus importantes
ont été retrouvées chez des drépanocytaires. Il faut dire quand même que
la radiographie osseuse ou articulaire ne montre pas toujours de signes
d'atteinte dans les arthrites prolongées et que JOLIOT A.Y. et
QUENEAU ont eu raison de dire en parlant des arthrites et ostéo-arthrites
que Il la persistance d'un aspect radiologique nonnal tout au long de
l'évolution est compatible avec le diagnostic d'arthrite septique ".
Nous pouvons dire pour tenniner que nos malades ont bien réagi
au traitement étant donné le fait que nous avons essayé dan; la mesure
du possible de mettre en pratique les grands principes de l'antibio-
thérapie et les règles élémentaires de traitement de toutes les infections
guidés
que nous sommes par un souci majeur: l'efficacité de notre
traitement.
,

- 233 -
,
VII.-
PRO P H Y L A XIE
- - - - - - - - - -
------------
,

- 234 -
L'envirorulcment infectieux dans lequel vit l'enfant africain,
le terrain malnutri, l'ambiance d'hygiène défectueuse dans laquelle
cet enfant évolue, tout ceci étant plus ou moins soumis aux conditions
socio-économiquesdes parents'et à l'ignorance de ces derniers des règles
élémentaires d'hygiène, font qu'il est indispensable d'envisager une
prophylaxie des affections ostéo-articu1aires chez l'enfant, laquelle
prophylaxie passe nécessairement par une éducation sanitaire des familles
et une amélioration du niveau de vie.
Cependant étant donné le fait que chez la plupart de nos enfants,
surtout en ce qui concerne les arthrites et ostéo-arthrites, ces affections
ont dans cinquante pour cent des cas une origine iatrogène, il est
indéniable que cette prophylaxie intéresse surtout les maternités, les
crèches, les dispensaires, les hôpitaux: les cathétérismes ombilicaux, les
dénudations veineuses, les ponctions de la fémorale doivent être faits
dans des conditions d'asepsie rigoureuse et uniquement quand ils sont
indispensables.
Par ailleurs, des traitements corrects et des SOlns rlgoureux doivent
être donnés dans les infections oto-rhino-1aryngo1ogiques et dans toutes
les staphylococcies cutanées.
Pour terminer nous noterons que la prévention des infections ostéo-
articulaires entre dans le cadre de toutes les infections staphylococciques
de l'enfant. Ce sujet a été l'objet de nombreuses études qui toutes
insistent sur ceci :
- Nécessité devant toute staphylococcie de l'enfant de rechercher
une localisation ostéo-articu1aire par la mise en évidence d'une tuméfaction
au niveau d'une articulation ou des parties molles.
- Nécessité de pratiquer systématiquement devant tout état
morbide de l'enfant, en particulier le nouveau-né un seul et grand
,
cliché radiographique comprenant tout le squelette.

- 235 -
,
VIII.
RES
U L T A T S
- - - - - - - - - - - -
- - - - - - - - - - - - - - -
,

,
- 236 -
~.- Sur nos 24 malades atteints d'arthrites pures :.
- 3 malades ont été revus à un molS après la sortie.
- 2 malades ont été revus à 2 mois.
-
1 scu] malade a été revu ~ 3 mois.
En tout 6 malades sur 24 ont été revus soit 25%.
Sur ces 6 malades un seul présente des séquelles fonctionnelles à
type de douleurs persist~1tes à la marche. Il s'agissait d'1h~ malade ayant
été traité pour arthrite pure du genou.
Les 5 autres ont été considérés comme définitivement guéris.
~.- Sur nos 20 malades atteints d'ostéoarthrite:6 malades seulement
ont été revus à 2 mois pour 2 d'entre eux et à 4 mois pour les 4 autres.
Parmi ces 6 malades, 3 malades présentent des séquelles fonctionnelles
à type de raideurs articulaires et de boîterie.
~ Sur nos 20 malades atteints d'ostéomyélite; 4 malades seulement ont
été revus à 1 mois puis à 3 mois pour deux d'entre eux. Les deux autres
ont été revus à 4 mois et à 6 mois.
Parmi ces 4 malades, 2 ne présentent pas de séquelles
fonctionnelles.
Par contre les 2 autres présentent des séquelles à type de raccourcissements
du membre inférieur.
,
En nous basant sur ces chiffres nous ne pouvons pas affirmer que
nos résultats ont été bons ou mauvais pour deux raisons essentielles :

,
- 237 -
10 _ Nos malades revus ont été en nombre très faible par rapport
à l'ensemble des malades traités.
arthrites pures
6 sur 24 soit 25%
ostéoarthrites
6 sur 20 soit 30%
ostéomyélites
4 sur 20 soit 20% •
20 _ Nous estimons que nous n'avons pas pris assez de recul pour
faire un bilan correct des résultats des traitements que nous
avons entrepris car un délai de 3 mois est pour nous insuffisant, d'autant
plus que des séquelles fonctionnelles peuvent débuter ou devenir plus
apparents seulement après l'âge de la marche ou à l'adolescence.
,

- 238 -
IX,-
PRO NOS TIC
-
,

- 239 -
D'abord en cc qui concerne les arthrites et ostéo-arthrites le
pronostic est surtout fonctionnel.
Ce pronostic fonctionnel dépendra de plusieurs paramètres qui sont
les suivants :
- La localisation ostéo-articulaire ou articulaire pure.
- La localisation topographique.
- L'âge du sujet.
- Le retard au diagnostic.
- L'incidence de la thérapeutique.
~ En ce qui concerne la localisation ostéo-articulaire ou articulaire
pure, le pronostic est nettement meilleur quand il s'agit d'une localisation
articulaire pure et ceci pour une raison majeure: l'épiphyse cartilagineuse
se défend moins bien qu'wle synoviale articulaire probablement en raison
des capacités irnrnunologiques locales de ce dernier.
~ En ce qui concerne l~ localisation topographique, l'atteinte de
la hanche est de pronostic nettement plus péjoratif que les autres
articulations ceci parce que la hancl~ est une articulation de charge
Qui supporte presque tout le poids du corps. L'épaule parait venIr
ensuite. Les petites articulations viennent en dernier lieu.
~ L'âge des malades intervient aussi à coup sûr dans le pronostic
fonctionnel des arthrites et ostêo-arthrites :
- L'ostéo-arthrite parait très destructrice chez le prématuré.
L'âge des malades intervient donc surtout par la particularité ana-
tomique qui lui est liée (Travaux de TRlŒrr'A).

- 240 -
~ Le germe est sans aucun doute le paramètre le plus important
mais il semble que dans une arthrite pure, le germe n'ait pas un rôle
déterminant à jouer. Par contre dans les ostéo-arthrites, tous les
auteurs s'accordent à reconnaître au staphylocoque un rôle destructeur
dans les ostéo-arthrites.
~ Le retard au diagnostic est aussi un élément important dans le
pronostic fonctionnel des ostéo-arthrites.
~ En ce qui concerne l'incidence du traitement dans le pronostic
fonctionnel des ostéo-arthrites, beaucoup d'éléments rentrent en jeu:
abscence de ponction, défaut d'extension continue, prélèvement incorrects,
traitement antibiotique mal conduit.
,
Pour ce qui est de l'ostéomyélite, il faudra distinguer à la fois
le pronostic fonctionnel et le pronostic vital.
~ Le pronostic fonctionnel dépend à peu de choses près des
mêmes éléments que cel~ cités plus haut à savoir :
- l'âge du sujet.
- la localisation topographique
- le germe en cause.
- le retard au diagnostic.
- l'incidence de la thérapeutique.
~ Le pronostic vital quant à lui dépend surtout de l'intensité
des signes généraux en particulier les signes infectieux qui sont très
accentués dans la forme toxique
par exemple. ~.fais il dépend aussi

- 241 -
de l'âge de l'enfant et de la précocité du traitement antibiotique.
Cependant il faut dire que depuis l'avènement des antibiotiques ce
pronostic vital est rarement en jeu.
Pour terminer il faut souligner le fait que étant donné
le contexte
infectieux dans lequel évolue l'enfant africain, les infections
ostéo-articulaires ne doivent pas être considérées comme une affection
banale chez l'enfant car elles peuvent revêtir un aspect très grave en
ce qUl concerne l'ostéomyélite.
,

- 242 -
X,-
CON C LUS ION
-=-=-:=-=-=-=-=-=-=-

- 243 -
~ Notre é1ude porte sur 7S dossiers que nOlis avons recueillis dans
il' Service Je l'c;diatrie et dans le Service de Chirurgie Infantile du
C.ll.U. de CocuJ/ en S ans de Janvier 1976 à Janvier 1981.
~ Ce pré:;cn t t ravnil ni a pour prétention que de contribuer de
(:,,;,)]1 oh!cornl'Î.cn modeste à l'é;tude de ce groupe d'affection que tant
l~"; l ravaux: 011 t déj fi consacrés, mais que nous présentons nous avec
llill'
note toute' ~I[ricaine vu ] 'impOl"tance de ces affections dans notre
Ci.JlI t: rée.
~ Nous ~IV()llS voulu grouper dans W1 même travail des affections
~IJ 1] li.rrelJllllent cl i~;t inctes mais tOllch~U1t toutes un même appareil de
,
1 1 () rgiJ]l1sme
1 l~pparcil ostéo-articulaire.
Il scmblcr;lit donc ii première vue assez iLLogique de séparer (l'emblée
i!:llb notre éltli.lè les ~lfLcctions touchant beaucollp plus l'articulation
(:ll'Lltrites eL Il:'; t.éo- arthrites) de celles touchant surtout l'os (ostéites
,,'l
,)stéornyéJ i I.c~,).
Mais not l'e cl(~rn{lrchc nOLIs u été dictée par le souci de mettre
l '''t.'cent sur
I(~~j di rl'cSrenccs ([Ile]qllc[ois très pC'11 sensibles qu 1 cxi.stcnt
l:"11.8
ces cleu,\\ !~roupcs d'affections, aussi bien (lu point de vue étio-
l'.llilogéniquc ('1
physioPiltho]oeiquc que du point de Vlle épùléIlliologiquc,
! i Il i.que,
r~ldi nlug iqllc et hiu logique.
1. - EN (T l)lJI C:ONŒRNr~ L' r;'nOPATIIOGENIE.
-_. __.-,>--------~-------
Nous cSJl' 1',)I1S <IVOlr réussi. 11 <lttirer l'attention sur l'importance
,(\\[\\·~ülérahk ,il:
ll'{lV;IlIX
lie TW1ETA car ils nous pCl111cttcnt cle lever le
vni I<.~ sur ])Cdll(:,)ll)) de l)oints dell1eurés flous dans la vascularisation
111:L:lphyso-épjpil)"s:lire cie ] IC[\\r~lI1t.

- 244 -
2. - EN Œ qUI C9NŒRNE L' Ef'UDE EPIDEMIOLOCIQUE.
~ Nous (I\\'()IIS noté quc nos cnL11lts attcints cl 'arthrite ou d 'osLéo-
IllIlrlte ont une tr~nche d'âge nett.ement inférie\\Jre il cel1p de nos ('I\\r;1111~;
lll~iJlts d'ostl;oJIl)'élite, c'est à dire que les ;ll'lllrites ct llSll'l'-,II'lill'lll"
1-'
recrutent J.dus volontiers panni les nourrissons et nouveau-nés alors
[il<' Ics ostécJlII)'l5lites se rencontrent beaucoup plus souvent ellC::: les
cnfan l:,"
~~ La fréqlll~nce relative de cas est elevée dans les quartiers diLs
Il;I'illhérique~; cOl1unc KOLliltassi, 'rreichville, Port-i30uët, Marcory.
~ QU3Jlt "li sexe de nos malades, nous avons noté que les giHçons
t;,j cnt plus souvent atteints que les filles.
~ L' étuch~ de l' etJuüe nous pennettra de constater que cert,ünes etlullcs
L plus atte.1 nLes que cl' autres. Nous avons noté que les ethnies les plus
lleintcssont celles qui habitent les quartiers COIlUlIe Kownassi, Port-T3ouët,
.r 'j"yeiclwilll:, ~,I'lrcory. Ce sont pour la plupart des immigrés (Volt,IJc]l1eS,
1:1110ens etc ... ).
Duns ]' i.~tLlcle du terrain, les enfants les plus concernés par cette
1:Idie sont évùlellUllcnt ceux qui vivent dans des mauvaises conditions
Ilyg:Lène, ceux qui sont déj fi polycarencés, malnutris.
1
3.'- EN C1~_~lUI CON031~NE L'ETUDE CLINIQUE~
~. Nous l"t::llurqllcrons C11 par I.,mt des portes d'entrée que celles
t\\"11'igiJ1C Ü\\ll"()~l~l1e ont une il1lP01"télncc consic1érélble dans les é11'tlll'jtCS
,: L u:;t0o- al' Lhl" i [(~S [Jll.i.Squ 1 elles représentent SD'b de tout cs les portes
.,l''lltréc. Elles cOllsti.tuent L.1 grélJltle différence ovec les ostéolllyélites.
~ Les loc<llisations se situent surtout cléll1S notre travail (lUX
g 1"(I:;5e5 orticuLl tlollS et aux os longs.

- 245 -
~ Parlant dl~S cIrconstances de découverte , nous dirons seulement
qll ',_. Iles
sont c" 1 rêlllL:lllen l var jées et n'orientent pas touj ours vers
l l ,ljJLJareil ost~u- articulaire.
~ Aussi bien dans les arthrites, ostéo-arthrites et ostéomyélites
LI [(mne classique est fréquenunent rencontrée. Les fonnes cliniques décrites
ll,ll\\:;
la littér:'1 turc (la forme
toxique surtout) n'ont pas été retrouvées
c1,JII';
notre trav;l il.
,
4. - SUR u: PLAN 13WLOGI2UI2.
~ Nous sonUlIl~S frappés par une hyperleucocytose fréquente llIalS pas
toujullrs avec Wh: polynuc1éose a~;sociée.
~ L t isolem'.:ll1: llu gelll1e en cause a été tout de même souvent fructueuse
Le ~;tL\\phy1ocOqlll~ qui est le germe souvent incrjmillé dans les infections
osL~o-articu1aires a été isolé souvent (16% ), suivi par les streptocoques
(S~
) et quelques germes Cram négatif (
l n ) .
.~ La dTépaJlC),~.ytose qu' eJ le soit maj eure ou mineure a été retrouvée
trc:, :iouvent che~ la plupart de nos malades.
-
Chl::ê nos malades atteints d' arthri te ou cl' ostéo-Drthrlte
3i \\ ~:, ~;ont porteurs de la tare drépanocytaire (soit un peu
plu:; llu tiers).
5't seulement sont drép<:mocytaires majeurs.
- Chl~Z nos malades ostéomyélitiques, 40% sont porteurs de la
tan' clrép<lnocytairc (presque la moitié) 16% sont clrépanocytaires
nw.i CUl"S.
,~ l,es os lo\\l~~:; sont le P lUS souvent touchés. Les lésions les plus
Importlmtes ont él-(] retrouvées chez des drépanocytaires. Dans les arthrites
la 1';leJiogr<:lplüc l'c.:;te longtélllps n0Tl11ale.
,

- 246 -
Cl. - SUR LI: PI ..\\N TIII:Rl\\pmJ'I101f1:.
.
-_....
._---~-
L'associatif)l] Oxacilline - Gentamycine a été largement utilisée par
nOll~;. Elle demeun: clone pour nous le traitement antibiotique de choix.
1.' illmlobilisélt i.on plâtrée que nous avons faite dans tous les GIS
clevr;1 i t
être ob li giJtoire.
,
"
L' arthrotom.i (~ de vidange avec lavage au serum tiède physiologique
et lI11:;e en place li 'un drain aspiratif de REDON est pour nous largement
préU;rable iJ l' jTl..:ision simple suivie de drainage.
l'JOS malades ont bien réagi au traitement étant donné le fait que
nOliS i1vons essayé dans lil mesure du possible de mettre en pratique les
grJllJs principes de l'antibiothérapie et les règles élémentaires de
tr,1 i t f.~rncnt de tou tes les infections, guidés que nous sonmles par un
sutlej majeur: l'efficacité.
Nous ne pouvuns pas affiTlller avec certitude que nos résultats sont
OOIS Glr nous Il' 3vons pas pris assez de recul pour le faire.
-,1 • - SUR U~ r'I.'V~ PI~()prrYLA:<IE.
Celle des il [rections ustéo-articulaires passe nécessairement par une
édile\\ Lion sanita i l'C des
familles et une amélioration du niveau de Vle.
I~,J le intéresse au prenller chef les maternités, les crèches, les
clLpl:ns3ires et f1lêJnc les hôpitaux
ce n'est qu'au prIX d'une asepsie
rigul1reuse dans i.()utes ces unités que nous pouvons VOlT baisser de façon
COll (i) ['table
les (IS téo- arthrites et arthrites provoquées par nos cathétérismes
nl)~)
l,;nudatiolls \\'t nos ponctions.
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La Faculté de ivlédecine c, 1 Abjdj;1I1 déclare que les OpJJllOn5
émises d<1ns les dissertations ql1 i Lu i_ SOllt présentées doivent être
consic1érées comme propres 8 leu 1- ;l'lit Cll1' : qu'eUe n'entend leur donner
ni 3pprobation, ni improbation.