UNIVERSITE NATIONALE DE COTE D'IVOIRE
FACULTE DE MEDECINE
Année 1979-1980
N° 244
CONTRI BUTION
A l'ÉTUDE DES MYCÉTOMES EN COTE D'IVOIRE
(à propos de 25 cas)
THÈSE
POUR LE
DOCTORAT
EN MÉDECINE
(Diplôme d'Etat)
présentée et soutenue publiq uememt le 19 mars 1980
par
DOSSO Mireille Carmen, née BRETIN
Interne des
Hôpitaux d'Abidjan
née le 27 avril 1952 à BAMBAO (Anjouan), Archipel des Comores.
Président de Thèse:
Monsieur le Professeur COUlIBALy NAG6ELE.
Membre du Jury:
Monsieur le Professeur HEROIN Pierre;
Monsieur le Professeur LOUBIERE Robert;
Monsieur le Professeur DUCHASSIN Morcel.

LISTE DU PERSONNEL ENSEIGNANT
DE LA FACULTE DE ~ŒDECINE
1979 - 1980

Doye:n : Til. Y.fJ~iJHI ...fJ~GATE .Antoine
PROFESSEURS /:
N.M.
ALLANGBA
Koffi
Chirurgie
ASSI ADOU
Jérôme
Pédiatrie
ATTIA
Yao Roger
Hépato-Gastro-Entérologie
AYE
Hyppolite
Médecine
BERTP~Jm
Ednond
Clinique Médicale
BONDUlliL~
Alain
Anesthésie-Réanilllntion
CARRICABURU
Pierre
Biophysique
CLERC
Michel
Biochil!lie
COIDfET
Lucien
Chirurgie
COULIBALY
Nagbélé
Pneumo-Phtisiologie
DOUCET
Jean
Parasitologie
ESSOR NO~œL
Paul
Pédiatrie
ETTE
A~broise
,O.R.L.
ETTE
Marcel
Anatomie Pathologique
GUESSENND
Kouadio Georges Médecine Sociale
KEBE
Memel
Anatomie Chirurgie
LE GUYADER
Armand
Anatomie chirurgie
LOUBIERE
Robert
Anatomie pathologique
SANGARE
S~uleymane
Ophtalmologie
SANGARET
Malick
Gynécologie-Obstétrique
VILASCO
Jacob
Odonto 7StomatoloGie
YANGNI-ANGATE fultoine
Chirurgie
PROFESSEURS ASSaGIES :
M.rvl.
CABAllliES
Raymond
Hémato-Immunologie
DUCHASSIN
~brcel
Bactériologie
GIORDANO
Christian
Neurologie
HAEFFNER
Georges
O.R.L.
HAZERA
Max
Psychiatrie
PROFESSEUR EN SERVICE EXTRAORDINAIRE
M.
BEROIN
Pierre
Dermatologie

}~ITRES DE CONFBRENCES AG~GES
Ill. IiI •
ABOLI
P::.uJ.
Pédiatrie
ASStl.1B
E'dri
Pn.rasitologie
BEDA
lao B0.YT13.rà
t';ùùccinc
BOHOUS30U
Kou.id i o
Gyn6colo~ie-Obstcitriqu~
Bllli'l'~ E:::>
Jean-Philippe
Gyn':;cologie-Obstétriquc
COU1IBAl.Y
And.re
ChirurGie
CO.·Œ?1I-:201H
KvT(,;s:Ji Philippe Anatomie Chirurgie
DJIBO
' .. -.., .
IV .L.LJ..j,::..J.;j
ChirurGie
GA.LLh.IS
Hervé
li~aladies Infectieuses
KCJUA,8S1
I·land~;;·;8
:Jtomul ol(ll~iG
H.c.:TP.AS
:JcJinique
Chirul','!,ie Thoracique
et Car ~iovasculaire
aDI
ll.s:JélJnoi
Cr:rdiologie
R;üN
Jean Didier
lwif, uno-Hémat ologie
ROUX
ConS1::' :~.it
Chi rur,..:;i e Infantile
SOUB:BYRAlrD
Jacqu "
Iviédecine Interne
'YAO-DJE
Christ0phe
Chirurgie-Urologie
CHBrS DE TRAVAUX
fOUTRaS-T'mu
Physiologie Exploratio~
Fonctionnelle
DAGO AKRIBI
AUt..,Cl'1.l.stin
Iv1édecine Légale
E30UNAN
Armand
Histologie-Ernbryolo{~ic
Cyt C' :CoS né t i (l.u~
LOliSDO RPER
J GZ:.n
Physiologie-Exploration
Fonctionnelle
Mme
MORLIER
Geneviève
Histologie-Bmbryologic
Cytogénétique
Nme
RAIN
Bernadette
Anatomie Pathologique
ASSISTAlITS DE FACULTE - CH~FS DE CLINIQUE DES HOPITAUX
lVI.M.
Â.I'iDOH
Joseph
Pédiatrie
BANBA.
Nema
O.R.L.
BmTIE
'J:!ha Ni ch el
Gynécologie-Obstétrique
BOUCHEZ
.PaUl
Médecine
CHAUV1"'T
Jacques
Cardiologie

ASSISTANTS DE FACULTE - CI-illF DE CLINIQUE DES HOPITAUX (suite)
CISSE
Geneviève
O.R.L.
COFFI
:3ylvain
Anesthésie-RÉanimation
M'2l1e
COULIBALY K
UuridiiJ.ta
Gynucologie-Obstétriqlli)
DELAFOSSE
Psychiatrie
Mme
DIüHANDE
Dani.e.lLe
GynécoloGie-Obstétrique
H.M.
DJBDJE
J.u1.'~::,:·é-Théodore
R8.diologie
DJEDJ.c;
NL"..dy
Chirurgie
EKRA
il.l~in
Ca re lologie
GADEGB.rlCG
stomatologie
G.AUDET
Médecine Interne
HADDAD
E;'.:id
Ptidiatrie
HOUPHüUET
Kounkou
Gynécologie-Obstétriqu0
KADIO
Aw"uste
Maladies Infectieuses
KlùlJGA
l'Iiessa.n
Chirurgie
K1LW].IUi
Diékou.adio
Pédiatrie
IŒITA
Chc i.ck
Ophtalmologie
Gynécologie-Obstétriqu~
KOFFI
Kcnan Ju.li er.
Médecine Sociale
Küi.E
Nohou
Gynécologia-Obstétriqu
i:~OlŒ
Gynécologie~Obstétri1u~
KOU1:J1E
K0118J1
Pédiatrie
KOUiJ"lli
Chirurgie
KOUA3:JI
Jean-Claude
Ch Lr-urvi,c
LAl'1BIU
Yves
Chirurgie
M.iL\\1LA;T
Kassi
f-lédccine Interné
MGEAKOH
Antony
Anatomie Chirurgie
Mon lOT
H:llldol.l
Chirurgie
N'OORT
Rr.:.ymonc1
Card Lo Log.i,e
N'DRI
Koffi
A':l'Jsthé G ie-Réanill.;:-..;,t io .~
Honri
Chirurgie
H'GUESSAH
Konan
Anatomie Chirurgie
IHANKEY
Eaan i.
1"lédecine Interne
ODEHOURI
Koudou
Maladies Infectieuses
PI QUENAL
Nichel
Neurologie
TIACOH-KOUADIO
lrE.:o:.c;es
Oyné co LogLa-Obs té t r t q.:
TICOLAT
Rorror
B~decine Interne

AoSISTJJi1l'3 DE FACULTE - CHEFS DE CLINIQüE DES HOPITAUX ( suite)
THîITE
Adjoun
Pédiatr;1.e
~Rb.ORE TURQUIN
Henri
Chirurc;ie
l'!A.OTA
Couli1..:J'lly
Chirurgie
l''lme
\\'fi"'.LF?BNS-~
Christiane
Jynécologie-Obstétriquc
Y;~I
Achy
Pneumo-Phtisiologie
ASSI3TF~~S DE FACULTE
AS~l~~~ES DBS HOPITAUX
r-I. N.
DUN;u~D
Jean
P~rasito1oGie
IŒ'TEKOU SIE
}'erdinand
Biochimie
N' ;j.tT.t:SSAN
Isa!.e
Biochimie
sorreo
Mru:li:;o
Immuno-Hématologie
TEA
Daiii'..i1.J1{PO
Immuno-Hématologie
I1lAITRE ASSISTAIfl' M')NO-APPARTEH.à1IT
H.
PANTOUSTIER
Guy-
Hietologie
ASSISTAPTS MONO-APPARTBNANT
Mme
ALLE-Al])Q
Loui se
Bi~chimic
Ym18
BUERLE
harie-France
Bi.ochimie
IvIme
DOSSO
Yolande
Physiologie
Mme
GARlITER
:Eliane
Immuno-Hématologie
Mme
HOUVET
Danielle
Biochimie
1"le1le
FERNiY
Lauroncl)
Immuno-Hématologie
M.
VALERY
Jenn
Biochimie
M.
TOURJ:;
Kouakou
Bactériologie
CHARGES DE COURS
Mme
AGOH
ï3ernadotte
Cbimie
M.IVl.
COULIBALY KAFANA
ZO\\ll1lana
Pharmacologie Toxicolo~·i.e;
BOGUI
Vincent
Physique
l'JU,OHBO
Hobert
Biophysique

Je dédie cette th0~8
A
MA
FILLE
N~'ALA
Nous ne ~louvons rien contre ta maladie mais nous nous
efforçons ch ao ue
jour, o e ru i s 4 ans, d'allerjer ta souffrance.
Les mots ne sont pas assez forts flour e x o r i me r
tout l' auo ur
qui est dans le COEUr de ta maman.
A cette occasion, ta maman te dit merci ~our tout le
bonheur que tu lui donnes,sans toi,
j'aurais bien peu de courage.
"Ta vie" ..• Dis moi q ue VEux-tu fa i r e de ta vie?
Le
poète r év.ond ,
"Que je fasse seule,ent de ma vie une chose simple
et droite,
semblable à une flûte de roseau que tu puisses emplir
de musique"

Des r.lots sEraient insuffisant rour t'exprimer toute mon
affection et toute ma gratitude
A MA ;~ER[,
Tu m'as donné ce qu'il y a de nlus magnifi~ue sur cette
terre la vie
Trouve ici, l'expression de ma f11iale affection
A r",A GR/\\ND-I'1ERL
En témoignage de ma fidèle reconnaissance,
Je t'ossure je
rn e t t r e l Ci vie et l ' r. ri u c d t ion q ue j' i"iÏ r e ç ue 5 de toi il u :, c r vic r: (: (C,
autres.
Ton soutie~ nora~ et ta confinnce m'ont beaucuup aidé ~u
cours de ces longues années d'étude.
Très affectueusement.
A PAULETTE,
En t6moignage de ma filiale gratitude.

A r~ D1'J ~·1 Ail 1 , Ali Af~ A Li 0 5 S 0 .

Cet ouvrage .Est l'aboutissement de nos efforfts conJugu?~.
Ta présence à mes côtés,
ta tendresse,
ton dévouement permanent,
patience à toute épreuve ont été mon meilleur soutien durant ces
dix ans de vie commune.
Trouve à travers ces lignes,
le reflet de mon indœfectiblp.
attachement et de mon profond Amour.
A ;"1 0 N F ILS DA[J Uil A- KA:~ 11'1
A :\\'1[5
l'JEVE: UX
A i i E5 i\\l l ECES
Grandissez et travaillez plus Clue moi
Toute mon affection
A 1 ilJN UNCLE,
i'1M~ [EL sn [TI N
Qu'il me soit rcrmis de témoignage ici mon profond
attachement.
A MA FILLEULE DUM1NIWUE
Toute ma ~rofonde affection.

fI ;:/ES ONCLES
A :"IE5 TI"I\\lTES
rI r~ [ 5 r RCR [ 5
fI nES
SO[URS
Sincère a t t a chevre nt
flUNSIEUR :ET j'-1;dJ.-.,'iE IJIARHASSOLIDA LJRiII'1/\\NE
MDN5 n; UR ET Mr,DA:1E AlnO rr~E
MONSIEUR ET MAU~M[
SU[CAR
MONSICUR ET MADAME GUICH~RD
;-1/\\ DI-'lME CAR TR 0
[',1 ADM1 E r ERR AR l
MONSIEUR EUGENE D'AGENCOURT.
Toute notre rrofonde reconnaissance et notre sincère
amitié.
h LI CO 1"jrJl;\\NDh l\\J TET 1\\U rJ L RSCH\\! NEL DLI G. A• l • L •
A 1'1 [ 5 VOl 5 l NSET 1\\ 1 Il SUE LAC l TEDE L': IR.
Sincère Amitié.
Remerciements
AU l';i UFE5 ~i :~ UI~
0 rJU [ [ T
AU ,HUFE5SEUR BONDURAND
AU DOCTEUR DUN AND
A ":OI'~SIELIR E,-1ILE ZUZf\\N
A 1'~[W5IF~UR AI\\j/nOLE GOHI
AU DUCTEUR SCHMIDT Daniel
A ~'I f S I-I~ 0 "lOT l li NN1-\\ IRES d' a n Tl é e
e t
d' I n ter n a t
I\\I\\ILJ[LA LJAILN
DOlllIIJI-lUE :;UV:'\\L
AHLlTT[ lJAIHJUlS
A ANDRE ET ~ARTHE
TUWA

A 111J;niJv.ΠBLEU-LAINE Simone
A TOUTB MA BELLE FAMILLE
nUX
lli\\BITMffS DE BOROTOU
AUX
F~~ILLE GOSSI ET :J~OINE
.àU P11t:30NWi:L DE I3ACTEHIOLOGIE
. J'espère continuer longtemps avec vous.
AU PERSONllliL DU S~RVICE DE P~1RASITOLOGIE DE LA FACULTE DE MBDBCIN~
AU PERS01~fEL DU SERVICE DE RE~~~I~D\\TION DU C.H.U DE COCODY
AU PERSONNEL DES URGENCES r18DICAL~S
A TOUS r!1ES AlVlIS
A TOUS CEUX QUE J'AI PU OUBLIES.

A notre flRESIl..JeNT DE THESE
1-'1onsieur le Professeur r~AGEELE CUULIB/,LY
Professeur de Pneumophtisiologie
Chef du Service Pneumophtisiologie du CHU d'ABIDJAN
Directeur de l'Institut National de Snnté Publique
Officier de l'Ordre National de Cate d'Ivoire
Chevalier de l'Ordre de la Santé Publique de Côte d'Ivoire
Chevalier de l'Ordre National du Mérite Français
Chevalier des Palms Académiques
Membre du Tableau d'Experts de l'OMS pour la Tuberculr.se
et les Maladies Respiratoires
Nous vous avons toujours admiré pour vos qualités humain~s,
votre sens de la responsabilit6 et votre grande disponibilit~.
Nous vous remercions très vivement :)our le grand ho nn e ur
que vous nous faites
en acceptant la pr s i oen c e de notre jury
é
de thèse.

A NOT~E DIRECTEUR DE TH~SE
Monsieur le F~ofesseur HERDIN Pierre
- ~rofesseur en Service Extraordinaire.
Chef du Service de Dermato-V(neroloqie.
- Officier de l'Ordre de 1<1 S:!nté Publique ;je l i'1
d'Ivoire
Chevalier de l'ordre National du rl c r i te Fr=-:J":, .:1 ' .•
Durant ces moments de dur labeur,
nous avons ét~
im~ressionnée par vos immenses qualités humnines faites de rigueur
scientifique, d'un grand sens des responsabilités et d'un sincrre
désir de faire bênpficier les autres de vos connaissances et de
votre exrérience.
Trouvez ici notre respectueuse et p r o f o rrde adm i r n ti un ,

A t·mTRE JUGE ET 1'1idTRE
Monsieur le Professeur Robert LOU~I[RE
r' r 0 f 8 5 S e ur d' fI n a tom i e Pat ho log in ue
Chevalier de l'Ordre National du Mérite rranç~is
Croix de la Valeur Militaire
Officier de l'Ordre National de la Santé rubli~ue de Côte
d'Ivoire
En a c c eot an t d'être le juge de notre t.ro va i L,
v n i.s
nous t émo i qr.e z une fois rie »l us votre s i n c r e rl{>vCJLJe'if~'lt
è
Trouvez ici le t moi 9 n ::1 9 e de n () t r e r ecu n n:'Ji s Sdn cr ,
é
de notre sincère et respectueux attache~ent.

A I~OIRE JUGE [T "~J\\ITR[
Monsieur le Professeur UULHASSIN Marcel
Professeur Associé à la Faculté de Médecine d'Abidjan
Chef du Service de Bactériologie au C.H.U. de Cocody
Officier de l'Ordre National de la 5ant~ rubli~ue de [Ste
d' Ivoire
Officier de l'Ordre de l'Education Nationale de [Ste d'Ivoir •.
Chevalier de la Légion d'Honheur
Chevalier de l'Ordre National du Mérite
Croix de la Valeur Militaire
Médaille d'Outre-Mer
Vous avez f e i t
naitre en nous la vocaticn de biuluqi~.l..'
Nous avons apprécié votre disponibilit~, votre grande
ouverture d I e s or i.t; et vos qualités d'homme de 5ciencE5;.
Vos conseils judicieux nous ont été d'une très qrande
utilité.
Nous sommes très heureuse de vuus compter nLlrmi
nos juges.
Veuillez trouV8r ici nos hommages resrectueux.

-
2 -
PLA N
IIITRODUCTIOli ••••••• ., •••••.••••.••••.••.•.•.•...•.••••••• ~. • •
4
l HISTORIQUE •••• ~ •• ~ •••...•.....•.•.•.............••••• , •••• r J
II AGErrr pATHOGEIJE,..........................................
7
A - CLASSIFICid'ION
SELon LA COULEUR ET 1!l. TAILL.c
DES GRhII\\IS
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
7
B -
CLASSIFICl'..TION SELON LE TYPE DE GERME EN Cüm31::. ~ • • •
9
C - ECOLOGIE DES AGENTS DE }rrCETOME •••••••••••••••• ~ •••
12
D - L' Ii"lPORThnC1~ RELATIVE DES AGANT DES ~1YCETOME3~ ~ •• ~ •• 1:;
E - DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE ••••••••••••••.•••••••• ~ • •• 14
III - EPID::EIVII0102 ! "8 !.-............................ • • • • • • ~ •• ~ ••
16
A - Rü LE DU aLFlAT • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • ~ ~ ~ •• 16
B - ROLE DU TRAffiWl SlVIE • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• • • • • • •• 1 [~
C - ROLE DU S~ll: ••••••••••••••••••••••••••••••••• ~ ~ • ~ • •
1 9
D - ROLE DE L 111GE ••••••••••••••••••••••••••••••• t • ~ ... ~
20
B - ROLE DU C-ROUPEI>'rENT EHl'TI QUE •• , ••• '. • • • • • • • • • • • • • • • • • •
20
F - ROLE DU T}U1.VAIL ••••••••••••••••••••••••••••• ~ ~ • ~ ~ .,
20
IV - ASPECTS CLINIQUES........... • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• • • • • • •
21
A - PERIODE D'INCUBATION
B - PERIODg DE DEBUT
C -PERIODE DIE'1'AT . ~
D -PERIODE DIErJViUIISSEMENT Osseux ••••••••••••••••• ~~ •••• 23
E - PERIODE D.t:i OOMPLICATION •••••••••••••••••••••••• ~~
23
.
. . .
,.
z:
<li
..... '"
v;: FORMES CLlrrIQ~S ••••••••••.•••••••••••••••••••••••••••• 25
- SELON L t AGENT PATHOGENE.. • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • ••
25
- SELON LA LOCALISATION ANATOMIQUE, •••••••••••••••••••
2,
- SELON L t l<:VOLUTION CLINIQUE•••••••·•• ' . ' . . . . . . . . . . . . . . . .
27
VI - DIAGNOSTIC DIFfERENTIEL........ • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
;~9

VII - DIAGNOSTIC POSITIF •••••••••••••••••••••••••••••••••• Pilg0 31
A - DIAGNOSTIC RADIOLOGIQUE •••••••••••••••••••••••••••••• 3 1
1 - 1'l~chniques
2 - Résultatss
3 - La lymphographie.......................
41
B - DIAGNOSTIO HISTO-PATHOLOGIQUE ••••••••••••••••••••• ; 42 à 5'1
a) Technique
- Prélèvement
- Fixation
- Coloration
b) Résultats
1 - Lésions tissulaires
2 - Lésions élémentaires
3 - Diagnostic spécifique des ~rains
C
DIAGNOSTIC IrlYCOLOGIQUE •••••••••••••••••••••••••••• 58 à 7+
D - DIAGNOSTIC I~TI~OLOGIQUE ••••••• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 75 è. 77
VII - TRAITEi'1EJIT.t. ••••••••••••••••••••••••••••••• ~ •••••••••• 78 à .«.
IX - PRONOSTIC ............................................ 82
DEUXIEME PARTIE
OBSER\\TATIQNS •••••••••••••••••••.• • • • • • • • • • • • • • • • • ~ •••• 83 8, :':.f2
TROISIEME PARTIE
- Cm1NEifl' AIRES .1
1();-
.;;.:.:::.=::.":..::.:.:::
•• f • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • ••
J ~ )
- BIBLIOGR.ù.PHIE ....•••••.•••••••••••••.•.•.••.....•••.•. 201

INTRODUCTION

- 4 -
Le terme de ~ycéto~e fut créé en 1860 par V~ndyke-Cartcr.
Il -trouve son origine dans le nom grec nukhea-muké tos qui si,j,nii'iL
champignon et le suffixe grec également ôma qui désigne les tlli~cill'S.
Du point de vue 8thymologique donc mycétome désigne des t~~ours
provoquées par des champignons.
Les mycétomes peuvent être définis comme des t uneur-s inllLu-
matoires des parties molles et des os à point de départ 80U~3-CUté.Lill;
polyfistulises, contenant des grains fongiques ou act tnomycos Lques ,
Il faut signaler que l'aspect de tumeur inflammatoire l~'cst
pas caractéristique du seul mycétome, mais peut s'observer ùans
d'autres mycoses profondes comme la sporotrichose, la coccidiodo-
mycose, l'actinomycose cervico-fnciulc.
La localisation classique des mycétomes intéresse tout
spécialement le membre inférieur, le
pied étant le plus souvent
atteint.
L'homme est pllw fréquemment atteint de mycétome mnis l~
femme n'est cependant pas épargnée.
Il semble que l'on rencontre que rarement des mycétoill88
fongiques chez les animaux. Signalons cependant une exception :
un cas de mycétome (Schicfer et Rehnert, 1965) provoqué chez illl
cheval par MonosporiUl;} ap.Loapermum , ngent pathogène pour lrhoJoD,lO.

- 5 -
l - HISTORIQUE
Lorsqu'en 1842 aux Indes sur les rives du petit fleuveI:1::ldu.r'[.
Gill donna la première description clinique de la localisation au
pied, il pensait qu'il slaGissait d'une affection tuberculeuse,
mais le terme
de pied de Madura était né et il est encore employi
pour désiener la localisation au pied de cette affection au stade
avancé de fistulisation.
En 1855, Godfrey reconnalt le premier les "grains noirs",
mais c'est en 1874 à Bombay que Vandyke-Carter démontra la nature
mycosique de l'affection.
En 1894, le Dfu~tec décrit à Saint-Louis du Sénégal, le
premier cas africain. Il présente déjà la prépondérance du facteur
climatique. La même année Vincent isole à Alger Streptothrix
(streptomyces) Madurae.
En 1900 : CYcero_~écrit les premiers cas au Mexique.
En 1902 : Laveran à la suite de
Chabaneïx découvre
Streptothrix Mycetomi qu'en 1906, Brumpt rebaptise Madurella MycetŒ'~~.
En 1916 au Soudan, Chalmers et Archibald à la suite de PiLe
(1913 - France) propose une classification: les champignons et les
actinomycétes.
En 1919, Bouffard proposait une classification clinique,
d'après la profondeur de l'atteinte, encore utilisée de nos jours;
cette classification sera reprise dans le chapitre des formes cliniqu~s
En 1920, Y[2beck au Brésil décrit actinomyces bovis (Israël)
Après une période de silence, les mycétomes connaissent à
nouveau un regain d'intérêt.
Parmi les travaux de ces 20 dernières années, nous retien··
drons surtout les travaux :
- Des praticiens
1) soit de langue française
......

- 6 -
- De j ou et Naval'anne, Dakar (1 953)
- G. Connor (Mauritanie)
- André (Tchad 1958)
- et depuis 1958 à D~car :
- Bézes
- Fustec et Diouf
- Chippaux et André (1959)
- Serafino (1967)
- Basset (A), Basset (M)
2) Soit de lan;?;ue arY'.laise
- Abbott (p), (Soudan, 1956)
- Trowell et Davies (Kenya, 1958)
- Desai (Indes)
- Des microbiologistes
En particulier ceux de l'Institut Pasteur de Paris :
avec G. Secretain, P. Destombes, F. Mariat et sa filiale de Dakar
R. Camain, R. Paylet, signalons aussi Rey (1961), dont la thèse Cf;'(;Ll
important travail de synthèse.
VANBREUSEGHEM, au Con~o démontre qu'il existe aussi
des mycétomes en région humide équatoriale.
Les travaux, des aut eur-s américains et Mexicains : GONZALin-
OCHOA, LAVALLE, LATAPI, ORTEGA, étudient les mycétomes des régions
équatoriales américaines •
L'aspect immunologi~ue a été exploré
- Ouchterlony (1948)
- SeeliL~.er (1956)
- l\\1~oub (1964)
- Allescheria Boydii (forme sexuée de Monos-
porium apiospermum, agent découvert par Boyd et Crutchfield '.
est le plus fréquemment rencontré en Europe.
Bien que rare dans les pays Ïroids, signalons à ce propos
les travaux de A. Avro.% (196e) en Roumanie ; de Darrasse (en Pr-ancr! ,

- 7 ~
II - L'AGENT PATHOGENE
Les différents a~ents ont ~té class~s d'abord selon la
couleur et la taille de leurs grains, puis avec les prol~rès de La
mycologie
en 2 cat égcr-Les : les actinomycètes et les maduro mycè t ; '.
A) Classification selon la couleur et la taille des frain~
On distingue :
1) Des grains noir~ , souvent de taille importante,
assez durs, il s'agit le plus souvent
- de Madurella Mycetomi
- de Leptosphaeria Senegalensis plus rarement
de Madurella brisea, de Pyrenocheta Romeroi et de
Phialophora Jeanselmei
2) De ~rains blanc~
Ils sont plus difficile à rep~rer,
- de nature fOl1[;ique
Monosporium apiospermum
- Céphalosporium SP
- Fusarium SP
- et plus rarement
Neotestudina RoaatLt
- De nature actinomycosique
- streptomyces madurae
3) Des grains jaw1e~
C'est un actinomycète : streptomycès Somaliensis,
de taille moyenne, dur à l'écrasement
4) Des grains rou;'<8§..
Dus à streptomyces pelletieri , petit erain dens o r
auX limites très nettes.

- 8 -
5) Les petits ~s actinomycosigues
sont souvent
invisibles à l'oeil nu, de couleur blanc-jaunâtre
- Nocardia brasiliensis
- Nocardia Astéroïdes
- Nocardia Caviae
Tableau I. - Couleur des grains et localisation
géographique
LOCALISATION
GENRE ET
ESPECE
COULEUR
GEOGRAPHIQUE
+---------------+----------t------------
N .cardia asteroides ••••••
Blanc
Amérique, Euro-
jaunâtre
pe, Asie, Afri-
que.
N' .cardia brasiliensis ••••••
Jaunâtre
Presque exclu-
sivement : Amee-
rique Centrale
et du Sud, Afriqll:'.
------------------
Streptomyces madurae •••••••
Blanc
Indes, Afrique,
jaunâtre
Asie, Europe,
à rou3eâtre
Amérique •••
-------------------_._---_.~~------------- -------------------
Streptomyces pelletieri •••••
Rouge
Sénégal, NL',~ri'
Brésil, Mexiqu,:.
Afrique du Sud,
Indes, Soudan.
------------------ 1------·_------- -------------------
Streptomyces somaliensis ••••
Blanc
Soudan, Somali::.
jaunâtre
Ethiopie, 88'-1"-
gal, Nigéri~·~.
& . -
-.1.._ _-
---1.
._ . _ .
0

- 9
B) CLASSIFICATION SELON LE TYPE DE GERME EN CAUSE
La classification moderne envisaGe deux grands groupes
pour des raisons mycolociques, cliniques et thérapeutiques. Des
raisons qui seront détaillées ultérieurement.
1.) Les actinomycètes
Les principaux sont :
- Nocardia astéroïdes
- Nocardia brasiliensis
- Streptomyces madurae
- Streptomyces pelletieri
- streptomyces somaliensis
et plus rarement
- Nocardia caviae
- Streptomyoes paraguayensis (ou streptomyces
albus)
Ces microorganismes sont en fait des bactéries dont les
filaments ont un diamètre inférieur à 1 u, Ils ont reçu au cours (1"
leur histoire de nombreux noms. On distinguait avant le geDIo noc~r­
dia et le genre streptomyces. Cette classification maintenant
abandonnée, ne se faisait d'ailleurs pas sans mal.
Streptomyces
(Nocardia)Astéro!des
(Eppinger, 1891)
Est un a~ent plus fréquemment rencontré dans les
nocardiases palmonaires et cérébrales. Il est rarement
observé comme agent des mycétomes.
Strept omyoe.fl
(Nocardia} brasiliensis
(Lindin~erg 1909)
Provoque des mycétomes qui s'observent surtout
en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Quelques
rares cas sont rapportés dans d'autres rGgions. Son
pouvoir pathogène expérimental est discuté. Pour
certains auteurs ce pouvoir est nul. Pour d'autres, ~::l
contraire il est manifeste GON~ES-OCHOA ainsi que

- 10 -
IvlACKINNON et ARTAGAVEYTIA-ALLENDE ont obtenu
des grains à Nocardia brasiliensis chez la
souris et le cobaye. Il semble qu'on puisse
reconnaitre comme synonyme de Hocardia br-as i.Li cucL:
Nocardia pretorinna et surtout Nocardia Iv'lexica:·l~~.
Streptomyces (Nocardia) Madurae
~;ent dl un mycét ome connu depuis fort Longt unI""
et siGnalé dans diverses parties du monde.
On trouve comme synonyme selon Mackinnon ct
Artagaveytia-lLLlende
Nocardia babiensis ct N.
brumpti.
streptomyces (Nocardia) Pelletieri
(Laveran, 1906)
Cette espèce se distinfue en particulier,
par la couleur roUCe de ses grains qui sont
nombreux dans les lésions.
Fréquents en Afrique occidentale, les mycétomes ~
S. pelletieri se rencontrent dans d' autres par-t i c»
du monde.
Plusieurs espèces semblent devoir être
regroupées sous le nom de S. pelletieri et tout
particulièrement N. africana.
Streptomyces (Nocardia) Somaliensis
(Brumpti, 1906)
(Waksman et Henrici)
Est un ai,),ent souvent rencontré sur le ver-sant
est de l'Afrique (Soudan, Abyssinie, Somalie ••• )
mais aussi à l'ouest (Sénégal, Nigéria ••• ). On
l'observe également dans d'autres régions.
Streptomyces_Paraguayensis
(Almeida, 1940)
Est un agent rarement rencontré. La naturt
actinomycosique des mycétomes à crains noirs
n'a été attestée que dans un cas demeuré uniquG
jusqu'à présent. C'est le mérite d'Almeida (1940)

- 11 -
d'avoir signalé cette seule exception à la
règle, selon laquelle les grains noirs seraient
toujours de nature fongique.
D'après A~ AVRAM (L97ü) S. paracuayensis ût
streptomyces. lübus seraient le même agent causn.L,
2) Les ~juromycètoss
Parmi lesquels on trouve de nombreux a~ents des
mycétomes :
- Madurella Mycetomi
- Madurella grisen
- Leptosphaerin senegalensis
- Pyrenochaeta Romeroi
- Curvularia lunata
- Phialophora Jeanselmei
- lû1escherla boydii
(Monosporium apiospermum)
- Cephalosporium falciforme
- Cephalosporium recifei
- Neotestudina rosatii
et plus rarement
- Leptospheria tomppkinsii
- Madurella polymorpha
- Aspergillus Nidulans
- Aspergillus flavus
- Corynespora cassiicola
- Microsporum fe~ruGiaeum

- 12 -
C)
ECOLOGIE DES AGHliITS DE MYCETOMES
L'origine saprophytique et géophile des mycétomes a ota
préaupoaée, il Y a longtemps. Quelques rares agents sont des sapro-
phytes connus, d 1autres, aU contraire n'avaient jamais été décrits,
en particulier Neotestudina rosatii, retrouvé dans les 801s sableux
secs à proximité du fleuve Séné8al (Segretain et al., 1968 - 1971)
Parmi
es agents Allescheria boydii a été signalé dans le
sol de différentes régions.
Il en est de même de Nocardia astéroïde:;
et Nocardia brasiliensis qui ont été isolés du sol du Sénégal.
(SebTetain et al. 1968 - 1971)~ Borelli (1962) a montré que Madurol12
grisea était également un h~te du sol.
Leptosphaeria sénégalensis a été trouvé abondant d~~s l~
reg10n du fleuve Sénégal, sur des épines diverses et en particulier
d'accacia, quand elles sont mortes et souillées par les boues, lors
des inondations annuelles. Les épines vertes ne contiennent pas le
champignon qui doit probablement provenir du sol. On trouve é~alemcnt
dans les mêmes conditions L. Tompkinsii, agent tout à fait exception-
nel de mycétome (Segretain et al~ 1968-1971)
Enfin Maduralla mycetomi, signalé dans le sol de Thirumal~c~.:.t1
et Padhye (1968) a été isolé à partir de deux termitières dans ln
région du fleuve Sénégal, (Secretain et al. 1971). Si le lien ent r-o :L::
champignon et les termitières se confirb~tl'ubicuité de cet agent
pourrait ainsi sl expliquer.
Le sol ne constitue pas l'unique réservoir des mycétomes.
Allescheria boydii a été isolé par Cooke des eaux d'écoulement ct
Nocardia astéroïdes sur la pelure de pomme de terre par Gordon,
tandis que l'Aspergillus fumi6atus, l'un des saprophytes les plus
habituels dans la nature, était isolé de l'air et des grains de
céréales par Renon et d'autres~
Pour Vanbreuseghem llaotinomycose cervico-faciale est un
mycétome, l'agent étiologique, actinomyces Israëli est un aapr-ophyt c
de la cavité buccale. Pour les auteurs classiques, cette nctinomycoGc
n-est pas un mycétome et constitue un diaGnostic différentiel.

- 13 -
D)
L' H1PORTANCE RELATIVE DES AGENTS DES MYCETOMES a été
évaluée par différents auteurs
Dans l'enquête internationale faite par Mnriat (1963) sur
854 mycétomes, les agents responsables se répartissaient comme Duit :
Nocardia brasiliensis
31 ,38 %
Streptomyces pelletieri
9,48 %
Streptomyces madurae
7,72 %
Streptomyces somaliensis
7,37 %
Madurella mycetomi
18,61 %
Leptosphaaria sénégalensis
5,26 %
Monosporium apiospermum
3,39 %
Madurella grisea
3,27 %
Pour 60 cas observés à Dakar Bezes (1961) donne la distri-
bution suivante :
34 mycétomes à grains noirs
18 Madurella mycetomi
13 Leptosphaeria Sénégalensis
3 Indéterminés.
9 mycét ornes à rrrains rO,Ul{eS
7 streptomyces pelletieri
2 Indéterminés~
17 mycétomes à grains blanés
3 allescheria boydii
7 streptomyces madurae
4 streptomyces somaliensis
3 Indéterminés~
Selon GONZALES-OCHOA (lS62)
94 %de tous les mycétomes observés au Mexique sont
produits par N. ~rqsiliensis
1 %par N. astéroïdes
4 %par N. CS.) Madurae
1 %par S. pelletieri

- 14 -
Dans leur étude de 214 cas de mycétomes au Sénégal, en
Mauritanie au Nicérin, nu Mali, nu Togo, en Haute Volta, on C8t8
d'Ivoire et au Libéria, Rey et al. (1962) ont trouvé:
108 mycétomes à grains noirs
57 Madurella Mycetomi
44 Leptosphaeria SénéGalensis
3 Pyrenochaeta Rooeroi
2 Curvularia lunat~
2 Indéterminés.
89 mycétomes actinomycétiques
46 Streptomyces pelletieri
16 streptomyces madurae
19 Streptomyces somaliensis
8 Indéterminés.
E) LA DISTRIBUTIon GEOGRAPHIQUE DES AGENTS DES IvfYCETONES
d'après Mariat (1963) est appvoximntivement la suivnnte
Madurella mycetomi
partout sauf au Mexique
Madurella grisea
Amérique du Sud et,
rarement, Congo
et Madagascar
Leptosphaeria
Afrique seulement
Senegalensis
(surtout ouest africain: Sénégal)
Tchad
Pyrenochaeta Romeroi
Venezuela
Afrique
Curvularia lunata
Dakar
Mcnosporium apiospermum
Amérique
Allescheria boydii
(mais aussi cosmopolite)
Ceph3.losporium
Amérique
Ouest Africain
Tchad
Neotestudina rosatii
République de Somalie
(et peut-être Congo)

- 15
streptomyces Madurae
Cosmopolite
streptomyces Pelletieri
Afrique, surtout
S~n~gal et Nigeria
Streptomyces somaliensis
Nord-est de l'Afrique
mais aussi Tanzanie
Arabie, Y~men, Mauritanie
Mexique
Nocardia brasiliensis
Surtout Mexique
mais aussi Afrique
(zones ~quatoriales)
Nocardia ast~roldes
Cosmopolite
Signalons que Allescheria boydii a ~t~ trouv~ également
aux Iles Fidji et en Roumanie ; et Nocardia en Indonésie, au Japon et
à Tahiti (Murray, 1965).
EPIDEMIOLOGIE
Trois sortes de facteurs :
- le terrain (n'importe qui oe fait pas un
myc~tome)
- le milieu écologique.
- le parasite
s'associent pour provoquer un myc~tome.

- 16 -
III • EPIDEMIOLOGIE DES MYCErOMES
A) ROLE DU CLIMAT
A propos de 1231 mycétomcs enregistrés en deux ans ct doin i.
P. Abbott (19~6) a constaté que le taux le plus élevé dl Lnc i.dcncr
de mycétomes se situe dans la zone soudanaise centrale, autour
de Khartoum. Essayant d'établir une relation entre climat et
'incidence des mycétomes, il écrit "Il y a cepend2.nt une relation
entre l'incidence de la maladie et la chute des pluies. T0US lus
hOpitaux où le taux d'admission (pour mycétomes) est supérieur à
2 % se situent entre les isohyètes de 50 à 500 mm. Cette zone
classée comme "aride chaude" a une saison des pluies qui dure du
Juin à Octobre, un hiver avec des nuits froides de novembre à MQrs,
suivi d'une saison sèche qui se termine par le début des pluies.
Sept mais de l'année sont pratiquement sans pluie. On peut croire
que la chute des pluies et ce type de climat déterminent la présc-.'r:.-
ce de l'organisme responsable de mycétome".
D'après les travaux de Camain et sos collauoratcurs (1957)
à propos de cent observations ailLa région sahélienne écrit-il
est une région riche en épine') et niI:!losée, au sol sableux ou ar{~il(:lL~
selon les régions, au climat chaud et sec pendant 6 à 8 mois, hum:i.~
de et marécageux pour une grande partie pendant 4 à 6 mois, qui
constitue la période d'hyvernage. La température, en saison sècho r
oscille entre 15°et 18° la nuit, 450 et 60° pendant la journée S~ÜO!l
les régions considérées. Le t~ux d'humidité s'y tient alors entre
12 et 30 %' En période humide au contraire, la température s' ét['j\\li'~
aux environs de 30° n 37° et lthumidité y atteint 60 à 80 %~
Si l'on compare les travaux de P. Abbott et de Camain à
ceux de R. Vanbreuseghem (1958) à propos de 11 cas de pieds de
Madura observés au Congo Belge (Zaïre), on constate qu'il existe
des différences. En effet le climat des régions zaîroises est illl
climat équatorial caractérisé par une pluviosité considérable -200C.
une température moyenne peu élevée -25°c à écarts peu marqués. DG
plus les saisons sont peu accusées.

- 17 -
La vég6tation est partout celle de la grande forêt équato~iale.
La sécheresse marquée, des écarts de températures accusées, dcs
chutes de pluies minimes, caractéristiques des climnts soudanais,
sénégalais et mauritaniens, s'opposent au climat équatorial
(écarts de température peu marqués, humidité considérable, chutes
des pluies abondantes)
Les enquêtes effectuéos au cours des 20 dernières années
sur la présence des Mycétomes dans différentes régions et sur los
agents responsables de la maladie ont montré la fréquence de la
maladie dans une bande de territoires sub-désertiques et arides
et qui :
- prend le continent africain en écharpe, depuis Dakar,
jusqu'à Djibouti, en passant par le Nord-Sénégal et la Mauritanie,
le Soudan, le Niger et le Tchad.
- se prolonge vers l'Est dans les provinces du sud. de
l'Inde
- et vers l'ouest dans les pays d'Amérique du sud, que cc
soit en Argentine, au Brésil, en Uruguay ou au Vénézuéla.
Cependant, il est possible d'en rencontrer épisodiquement
ailleurs:
- en Afrique centrale (Congo belge (Zaïre), Ouganda)
- en Afrique du Nord (Algerie, Tunisie)
- en Amérique centrale (Mexique)
- en Amérique du Nord
- en Asie (Turquie, Afghanistan)
- et même en Europe (Roumanie, Portugal, en France)
Les facteurs climatiques souvent cités semblent jouer un
r~le fondamental dans la répartition géographique des mycétomes.
Les mycétomes constituent donc une maladie endémique des
régions avoisinant le tropique du cancer mais elle peut cependant
déborder cette aire préférentielle. Bien que certaines espèces
soient ubiquistes, la répartition des' .agents des mycét omcs semble
gouverné
par les conditions climatiques.

-
18 -
B) ROLE DU TRAm\\~TImlli
Dans la majorité des oas, on ne retrouve pas de traumatisL1c.
Mais l'idée d'un traumatisme initial s'impose. Du
fait de la loc~­
lisation limitée, fréquente au niveau des zones exposées aux
traumatismes (pieds, fesses, dos, nuque) et aux irritations,
certaines observations démonstratives font penser qu 1 une Lnocu.Lat Lon
est à l'origine des mycétomes.
Très souvent ce traumatisme est une piqOre d'épine, ce qu:i
n'est pas surprenant, étant donné que le climat sec où les mycétoG~s
abondent favorise la croisse~ce d'arbres épineux. Les épines ont
pris une importance particulière non seulement parce qu'clles ont
été signalées plus souvent que tout autre c~use comme l'oricine
réelle du traumatisme mais aussi parce que des épines ont été
trouvées au centre même de tissus lésés par un mycétorne -
grâce aux 2 observations privilègiées faites à D~ar (1963) par
BASSET (A.), CAMAIN (B.) et BAYLET (R.) : - Deux rnycétomes, évo.Lua.rc
à bas bruit depuis plusieurs allilées, renfermaient une épine de
mimosacée. Les épines les plus souvent incriminées sont celles des
mimosacées. D'où l'hypothèse émise à savoir qu'il existe un raIe
infectant des arbustes épineux parasités peT des élémE!nte fongiques
ou actinomycosiques, susceptibles de se développer après inoculation
par épine dans les tissus h~~ins.
Cependant on peut s'étonner qu'étant donné la multiplicit6
des traumatismes chez les individus marchant nu-pieds, les pieds
de Madura restent d'une rarété relative. Pour répondre à cette
question Vanbreuseghem (1958) envisage comme possible la rarété
des agents dans la nature. Cette hypothèse est valable pour la
plupart des parasites des mycétomes. Mais pour Leptosphaéria seno-
galensis, elle ne peut être avancé étant donné la fréquence ùe ce
champignon dans la vallée du Sénégal. En revanche la possibilité de
contruninations répétées qui finiraient par vaincre les dôfcmses
naturelles de l'organisme est une hypothèse qui garœtoute S2
valeur.

- 19 -
C) noLE DU SEXE
Bien que de temps en temps, on signale des mycétomes chez
des femmes, ils sont surtout une maladie de l'homme.
D'après la statistique mondiale de Mariat (1962-1963) 80 %
des malades sont des hommes et 20 %des femmes. La proportion est
à peu près la m~me dans les différentes régions où les mycétomcs
sont fréquents et où des enqu~tes épidémiologiques ont été effec-
tuées, en particulier au Mexique (Lntapi, 1959 ; Lavalle, 1966)
et au Soudan (Abbott, 1956).
Certains ont émis l t idée que ce rapport homme/femme r-ef'Lècc
des conditions de vie différentes et non une influence du sexe.
A ce sujet trois observations de Lavalle (1956) sur l'évolu-
tion des mycétomes à Nocnrdin brnsilicnais chez des femmes,
montrent une récrudescence de l'activité de la lésion mycétomique
pendant les grossesses. En revanche Mohr et Muchmore (1968) citent
le cas d'une femme dont l'évolution du mycétome à A. boydii a présen-
té des périodes de rémissions pendant trois grossesses et d'exas-
pération pendant les périodes intermédiaires et durant celles-ci
au cours du cycle menstruel, l'activité du mycétome se manifestait
pendant les règles. rJIalgré ces observations contradictoires, il
semble que l'activité hormonale chez la femme intervienne sur
l'évolution du mycétome et puisse expliquer sa relative immunité
vis à vis de l'infection mycétomique.
Pour Vanbreuseghem (1958) cette différence entre l'hoIDill8
et la femme serait due à une sensibilité aux mycoses plus grande
chez l'homme plutôt que l'effet de facteur tels que le genre
d'activité et d'autres éléments culturels.

- 20 -
D) ROLE DE L'AGE
Le suj et atteint de mycétome est un homme adulte, mai.s cc;c~(
maladie peut apparaitre à ni importe quel âGe ....K1Uken et 2.1. (1965) o.r.
constaté dans leur enquête que l'âge de la plus grande fréquenco
était de 25 à 35 ans mais ils ont vu comme extrême un IDhlade de 5--,
et ~~ autre de 60 ans. Au Mexique, selon Gonzales - Ochoa (19G2)
les mycétomes affectent surtout les gens agés de 20 à 40 ans.
En général, il semble que la plus grande fréquence c o'înc i.do
avec la période d'activité physique et professior~~elle.
E) ROLE DU GROUPEMENT ETHNIQUE
- - - - - - - - - - - -
Il est bien établi que dans les régions où la fréquence des
mycétomes eat grande, les autochtones sont pratiquement les seuls
à ~tre atteints. Ceci est
encore plus vrai là o~ les mycétomes
sont rares. Mais parmi les autochtones, aucune différence de
fréquence n'a été constatée entre différents groupes et~~iques
vivant dans une même région~
F) ROLE DU TRAVAIL
Apparemment les mycétomes affectent surtout les gens qui
travaillent en milieu rural et qui marchent pieds-nus.

-
21 -
IV - ASPECTS CLINIQUES
Nous prendrons comme type de description clinique le
mycétome du pied réalis~t le clasGique pied de Mndura.
On peut considérer avec
qutil existe 5 périodes évolutives:
- période d'L~cubation
- période de début
- période d'état
- période d'env~1issement osseux.
- période de complications
A) PERIODE D'INCUBATION
Elle est silencieuse. On pent l'évaluer à plusieill~s Ee~air.os
voire plusieurs mois.
B) PERIODE DE DEBUT
Elle est certainement rarement observée. Le plus souvent
elle est négligée par le malade. Elle se manifeste par une réactioE
inflammatoire limitée. La zone inoculée est sensible et prurigin&l~'~1
elle peut s'accompagner d'une g~ne à la marche.
Cette zone inflammatoire initiale se surmonte plus ou moino
rapidement d'une ou de plusieurs nodosités da.O,5 à 1~m de diamètre,
plus ou moins saillante infiltré profondement et ferme au toucher.
C) PERIODE D'ETAT.
Elle se constitue plusieurs mois ou plusieurs années plus
La consultation est motivée :
soit pour ~e ~nportance d 1instnlLrtion progressive.
- soit pour des phénomènes douloureux.
- soit pour des fistules (le plus souvent)

- 22 -
Elles peuv€nt
s'ouvrir se fermer, se rouvrir, pour laisser
échapper des grains, c'est "la fourmillière" d'André.
C'est à cette période que la malade vient consulter.
L'aspect du mycétome est typique, c'est le classique pied
de Madura qui est caractérisé par 3 ordres
de fait
- l'aspect du pied
- les Téguments
- les grains
* ~~~~ct du pied
Le pied est à la fois augmenté de volume et
déformé. La silhouette normale du pied a disparu. On note
un effacement des dépressions et des saillies habituelles.
L'atteinte antérieure du pied a été comparé à un
véritable boulet par Bouffard.
Lorsque tout le pied est atteint on note une
ascension des orteils qui ne reposent plus sur le sol.
Par ailleurs la semelle plantaire est devenue convexe.
* Les téguments et les grains
Là où les quelques nodosités constituées vont
affleurer la surface de la peau. Elles prennent souvent
l'aspect d'une verrue qui va s'ulcérer ou bien elles se
ft.stilent d'emblée. Pnr le caractère de la fistule ou par
l'ulcération va sourdre un conglomérat contenant des grains colorés.
Les émissions de grains ne sont pas continues elle se font
par période.
Pour Béze~, les Fist~es on un aspect variable
selon les grains.
* Fistule à t;rains noirs : Pistules légÈ-'rcrncJl'i,
en relief non proliférantes à travers lc:w';;
caractères largement béants, les grains noi.rs
"po Lrrt errt leur nez".

- 23 -
* Fistule à grains rouges : Fistules hyper-
trophiques, polylobées, s2.illantes, ri;lpec t
de papillomes
* Fistule à grains blancs : Fistules p.Lates ~~u
centre d'écouelles sèches exactement comme si
l' épiderme avait été perforé à l' emporte p l cc.
Puis la nodosité tarit, s'assèche,
se cicatrise pour sc
rouvrir ultérieurement. AutoUl~ de ces fistules la réaction fibro-
scléreuse hypertrophique dorme une peau épaisse, bosselée, avec de;;
cratères asséchés spéciaux. L'examen radiographique, à ce stade,
montre l'intégrité du squelette~ Le caractère douloureux initial
ayarrt considérablement regressé, l'évolution va se poursuivre Lerrt eiucn
D) PERIODE D'ENVAHISSEMENT OSSEUX
Tandis que les téguments sont le siège d'orifices fistuleux
,
, ' J . .
t
t
.
l"
t f·
1
t
par ou s e .um.nent pus 0
,rr,rnlns,
aponevroao cs
ln<L ornon
mycéliens. Exceptionnellement il peut s'agir d'une forme profonde
d 'emblée par inoculation profonde.
Cette p4riode survient de une à plusieurs années après 10
début. La phase de latence est expliquée par l'indolence relative des
lésions et la gêne supportable chez des malades qui marchent pieds-nu3.
Avec l'augmentation de volume de la tumeur apparaissent les
signes d'atteinte osseuse.
La maladie une fois installée n'a aucune tendance à la
guérison spontanée. L'exte&sion est de rèele.
E) PERIODE DE COI1PLIC~~ION
Si Dèjou a pu citer dos formes enkystées très longtemps (1U'i.L:)
les oomplications succèdent plus ou moins rapidement à la période
d'envahissement osseux.

- 24 ..
a) Complications locales
- Processus d'artérite et de phlebite thrombo-
sante extensive (Destombes - Andr~)
- Surinf oct Lon
La rnrété des complications Lnfe ct i cuaen '.
été mentionnée dans les zones d'endemie par
Abbott et Rey. Abbot explique:
l'absence de
surinfection par l'action antibactérienne des
agents mycétomiques. Il existe des manifestatiœ"
de surinfection mais leur expression clinique
est discrète.
b) Complications régionalm
Des métastases par voie lymphatique dans les eXl
glions qui peuvent s'ulcérer et produire dos
grains (O. Comon). Ces métastases à distanCE:
sont différentes de l'envahissement local de
proche en proche par les fentes lymphatiques.
De tellGs métastases ont été \\~es dans des
troncs lymphatiques ct dans dCD cnnglions
satellite de la lésion initiale.
- La dissémination du processus infectieux
parasitaire par voie vasculaire a été évoqué.
Sarrat et al., 1974) à propos d'un cas de
localisation intrarachidienne révelatrice d ru:.1.(
forme disséminée de mycétome actimomycosiqu8
à streptomyces sornaliensis.
c) Complications générales
Il faut remarquer la rareté du tétanos
malgré les fistules chroniques et la pulluJ.L-
tion polymicrobienne avec la présence quasi
certaine de spo~es tétaniques. Sans doute,
parce que les malades sont décédés de leur
tétanos avant d'arriver à l'hopitnl.
A la longue gangrène et cachexie mettent
fin à la vie du malade.
La cancérisation pourrait être pcas Lb.l o '
elle n'a pns été signalée.

- 25 -
v - FORMES CLINIQUES
La localisation nu picd n'est pas If\\. aou.Lc , ;IOUD 1(;8
envisagerons en fonction du germe en cauao ,
do la Locu.Li aat Lon
anatomique et de l'évolution~
A) FOIDlliS SELON L'AGENT PATHOGENE
- ~~~_~~~t!~~_~~!~~~~~~~~~S~~~
Ce sont des tumeurs inflammatoires, mal délimitées,
avec envahissement osseux,métastases Ganglionnaires
précoces~ Leur exérè~J) est difficile à cause do leur
caractère envahissant. La récidive se fait sur le
moignon d'amputation.
- ~~~_my~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Ils sont moins étendu2, mieux limités,en capsulés
parfois l'atteinte osseuse est tardive et ils donuen t
rarement des métastases. Ces formes sont favorables
à la chirurgie. L'exérèse est plus facile si il n'exist
pas d1atteinte ossense et les résultats sont /Jons Hi
elle est complète.
B)
FûRMES D' A1'R:g1S LA LOCALISATIQN ANATOMIQUE.
1) Au niveau du pied
Ce sont les formes les plus fréquentes.
Les formes intéressant l'avant pied •
• Certaines sont localisées à un orteil. Ce sont des f'o r.ae:
favorables en raison des possibilités d'exérèse simple qu'elle:
offrent •
• Les formes localisées au dos du pied sont longtemps
superficielles et mobiles leur évolution est lente, les fistule,
sont tardives et le squelette n' ent atteint qu ' a un stade 3,V:l(l(:'
Elles sont réputées d'évolution favorable. Elles n t occas.Lonncnt
peu ou pas de gens fonctionnelle. Elles Dont négligées par l(w
malades et vues t~divement.

- 26 -
- Les formes intéressant la semelle p'Lant.a i.r-e sent lr.;,;
plus fréquentes. Elles ont une tendance évolutive vers la
diffusion, du fait sans doute de la mar cl.e , ce (lui leur
donne un pronostic plus sévère. La contamination de la acn.. 811
est la plus
fréquente, d'où des formes propagées péiri'oi:.; }<',
fon~e8 d'emblée.
- Les formGs de l'arrière-pied et du cou de pied ;:}cnt-
elles aussi le plus souvent diffuses, étendues. Elles ent
tendance à intéresser le squelette de l'arrière-pied
propager le long des coulées celluleuses qui accorupagnom. le:;
tendons en arrière des malléoles. Leur pronostic est GomLre
et leur exérèse sont obligatoirement mutil~~te.
2) en dehors du pied
Au niveau du membre inférieur, les localisations Dl~ére;
sent le mollet, la jambe, le creux paplité, le génou, ln cuis-
se, la région de l'aine, la fesse.
- au niveau du genou l' att einte articulaire 8:Jt tnl'di v c.,
les dégâts osseux sont très importants : condyle interne et
extrémité supérieure du tibia avec lyse totale de la rotlùe.
- Les formes de l'aine sont habituellement des formes
secondaires compliquant l'évolution des mycétomes à grains
rouges le plus souvent.
- Les formes siègeant à la fesse sont parfois inlp:r.'~;3­
sionnantes par leur étendue, leur volume et le erand nornLl'e
de fistules. L'atteinte en profondeur au squelette y est tar-
dive, mais les propagations en surface vers le pérlilée, la
région périnéale ou l'aine correspondante sont redoutables, tG
le cas dÜ à Nocardia brasiliensis d'écrit à Mexico par
Carrasco en 1968~
Au niveau du membre supérieur
- au niveau de la main, bien que relativement raro,
la localisation est intéressante. Les lésions sont moins
diffusantes.
- Un nodule justa-articuJ..aire du coude qui était UH
mycétorne a été publié par Basset.

- 27 -
- Au niveau de l'aisselle, le mécanisme est pr-ot.at.Leiaor.
le même qu'à l'nine.
- A l'épaule l'atteinte osseuse peut être importante.
Les localisations de la nuque et du d~ SOL~ rare.
Les lésions osseuses, la cachexie et les troubles neur oLcrLqr,
peuvent entra1ner le décès du malade. Signalons aussi les
mycétomes en pelerine avec possibilité d'envahissement du
médiastin et dtatteinte vertébrale. Les localisations ~~~~:i~
chevelu. sont peu fr8quentes.
Les parois antéro-latérales de l'abdomen
sont le
siège de tumeur bourgeonnante, ulcérée dont l'exérèse laree
pose des problèmes de refection de la paroi en cas de tr~ito­
ment chirurgic2.l~
c) FORMES SELON l'EVOLUTION CLINIQUE
Avec Bouffard, on peut distinguer :
1) Les mY,oétomes diffus fistulisés avec. 2 variétés
- Les mycétomes diffus fistulisés sus -uponévr-o't j.qucs ,
Ils forment une cellulité tumorale en placard, fistu-
lisée et s'observent dans les régions anatomiques dont les tégwn::uts
sont épais et mobilisables (cuisse, épaule, aisselle)
- Les mycétomes fistulisés diffus sous-aponévrotiques
extensifs.
2) Les mycétomes en capsulés.
- De type kystique, avec la peau intacte, à l'aspect
d'abcès froid, à contenu nécrotique et purulent.
- De type tumoral, non fluctuantes, ces formes SU8-
aponévrotiques sont limitées par une coque fibreuse qui
les tend clivables~ On les trouve dans les commissures d88
orteils ou au niveau des membres.
3) Les mxcétomes diffus sclérohypertrophigues
Ils prennent le type pseudo-éléphantiasique avec
cependant les cicatrices d'anciennes fistules.

- 23 -
4) Les rnycét OrlOS intrn-os seux cl' Ab 000 t dont .iÜ.'i::.'é a
cité un cas
Les téGuments apparaissent peu touchés alors que 10
squelette présente une réaction périostée ou Lnt.r-a-oascus.. ,
voire ~~e destruction totale.
Pour terminer, nous citerons
- les formes profondes certainement exc cpt Lonne Ll.cs ,
Dejou en rapporte un cas avec propagation aux viscères du
petit bassin: vessie et rectum. Mais il s'agit de propagatioL
Les formes multiples, sont plus discutables et font
poser le problème d'une dissemination hétérogène, ~ù1abituellc
aux mycétomes.

- 29 -
VI - DIAGNOSTIC DIFFEREI~IEL
Il se pose dl~cord
- certaines tt~eurs de la peau et des parties ruolles
m~adie de Kaposi
- dysemùryome de la fesse
- épithélioL~ spino-cellulaire
- naevocarcinome (éliminant de petits débris t.urncr-aux
évoquant des grains noirs)
- certaines truneurs osseuses
- ostéosaroome (dans l'atteinte à S. pelletieri en
particulier)
- tumeur à cellules géantes (dans le cas où l'os
est soufflé par les grains)
- certaines nodosités sous-cutanées
- syphilis
- onchocercose
- Il se pose surtout avec les
autres mYC08C:J cutan~co ct
sous-cutanées.
1) La s~orotrichose
Le diagnostic se fera: un vivo p~r l'exéUllGn du
pus (on pourra parfois observer les corps en cigarés)
In vitro, en recherchant ces "corps en cigarés" et 1_'2-
corps astéroïdes dans les coupes d'organes; pa~
l'examen mycologique et par test cutané à la sporotri-
chine.
2'~ La chrornoblastomycose
Le
diagnostic se fera par l'histologie a
micro-abcès et cellules géantes, avec cellQles
I1fumagoïdes)
3) Les coccidYomycoses
- Il se pose enfin avec les actinomycoses.
Elles sont d'origine endogène co qui los é Lira i n..
du cadre des mycétomes.

-30 -
D'ailleurs la clinique différencie les ~ycétomes.
- de l'actinom",ycose cervico-faciale : en effet, de tl:lic.~)
localisations sont
tout à fait rares pour les mycétomus.
- de la Nocardiose pulmonaire qui est d' abord v.Lscé rr.Lc
et secondairement cutanée à l'inverse des mycétomes à Nocar-
dia qui sont toujours cutanés et exogènes en premier.

- 31 -
VII - DIAGNOSTIC POSITIF
A) DIAGNOSTIC RADIOLOGIQUE
Tous les auteurs insistent sur l'absence de par-a) ï 01i:-3::':'L'
entre l'aspect c
du mycétome du pied et les
ü.s3CUS,?~~
L a . n f . q u e
L é
a
L o n s
sous-jacentes.
La discordanoe entre l'atteinte osseuse et celle des 1):':1.'1 t ...
molles peut être surprenante.
1) Technigues
Des incidences de face et de profil du pied, la plupart
du temps, suffisent pour en explorer le squelette. Il y a parÎüi3
intérêt à completer ces examens
- par des olichés localisés
- par des agrandissements
- par des tomographies
Il est certain que ces techniques enrichiraient l'icono-
c:raphie surtout aux stades initiaux de IR. mn.lp..dir;.
Pour complèter le bilan d'extension on peut pratiquer dos
des clichés du tiers inférieur de la jambe.
Des techniques utilisant des produits de contraste
(phlébographie, artérioGraphie, lymphographie peuvent paraitre
intéressantes. Leur emploi systématique contribuerait sans doute
à la connaissance précise des lésions associées.
1e lymphographie est susceptible d'apport er des rcnsei~.n(;mLnt
sur l'état des voies lymphatiques et des ganglions voisins de ln
lésion.
2) Résultats des examens de radiologie
a) Caractères généraux
- L'affinité osseuse des diverses espèces
Tous les grains sont ostéophiles à des der:r';;~
divers, suivant l'espèce à condition que llévoluti.'
soit su.ffisammont longue. Il est rare qu'après
3 ans d'évolution, il n'y ait pas d'atteinte OS:3CLc."
au moins au niveau du pied.

- 32 -
Assez fréquencnt l'os semble envahi vers la deuxième ruL~éc.
Cette atteinte peut ~tre plus précoce en cas d'inoculation in.trn-
osseuse d'emblée COIrlIL.O a pu l'obsorvor Abbott.
En règle les m.ycétomes actinomycosiques sont plus ostéopl1i i :::
que les maduromycoses.
Les différentes espèces de grains peuvent se classer p~r
ordre d'affinité osseuse décroissant de la façon suivante:
streptomyces pclletiori
2 Streptomycès somalionsis
3 streptomyces madurae
et Madurella mycetomi
S. Pellotieri est de loin le plus ostéophile, le:
plus destructeur et le plus rapidement évolutif.
S. somaliensis vient en second lieu. Les destruc-
tions osseuses sont très importantes mais dans des délais plus Lcn.;s ,
S, mad~ae •• longtemps décrit comme ostéophilc cs~
susceptible d'engendrer dos lésions absolument extraordinaires.
Il faut noter de plus des variat ions dans le degré d' uffini t\\~
osseuse, des différentes souches d'une même espèce en particulier
avec S. madurae et M. mycetomi.
- L'atteinte osseuse selon le siège d'inoculn-.
tion
Destombes ct André observent que selon le siège d'inoou-
lation l'atteinte osseuse est plus ou moins précoce.
Au niveau dou picd les mycétomes initialement localiDés à
la loge externe semblent s'y confiner longtemps. Les inoculations
médico-plantaires et surtout dorsales présentent un plus mauvais
pronostic.
L'atteinte osseuse la plus fréquente et la plus constü..nte
intéresse la partie moyenne du squelette du pied. Bézes observe
24 envahissements du tarse antérieur c'est-à-dire: le scaphoïde,
le cuboïde, les cuneïformes) ou du métatarse sur 29 pieds do l\\1ndw·'fl.
Les cunéiformes sont le plus souvent lysés.

- 33 -
Pour les métatarsiens il existe une zone de
pr~dilecticn
constitu6e par les bases des m~tutnrsienR externes.
Pour les orteils les premières phalanges Dont plus
fréquemment touchés.
L'astragale est peu atteinte lors de l'envahissement du
tarse postérieur.
L' extension du processus destructeur à la mor-tar ae tibLJ-
péronière s'accompagne généralement d'une atteinte avancée du
squelette du pied. Elle est exceptionnellement précoce.
b) Etude analytique deG léGions.
Comme souvent en pathologie osseuse, les lésions obsorvée~;
résultent de l'intrication d'un double processus destructeur et
constructeur.
Les images de destruction (érosions extrinséques, Lacunes
fonte osseuse succèdent à la progression des grains qui pénètrent
dnns l'os et s'y développent.
Les images de construction (condensation o.ppasitions
périostées spicules, ostéophytes, hypertrophie osseuse, synos t oacn )
traduisent la réaction périostée au voisinage du granulome infl[';.Ll-
matoire.
- Les parties molles
Avec des techniques appropriées, les parties molles peuvent
montrer des images intéressantes.
L'augmentation de volume des parties molles est
visible.
Les tissus semblent rendus plus opaques par la ac Lé r-ono qui efÙ1C;(j
en particulier la clarté des espaces cellulo-graisseux de la plc~èt, .
Ils peuvent prendre en périphérja un aspect mamelonnée en rapport
avec les fistules.
Les agglomérats de grains lorsqu'ils atteignent des
volumes importants peuvent ~tre visibles.
- Déminéralisat ion globale du squelette du .r.lc\\ ..
A distance des lésions caractérisées, existe parfois 1UW
déminéralisation de l'ensemble du squelette du pied pouvr.rrt r-emoirt.cr .
jusqu'aux épiphyses tibiopéronières inférielITes.

- 34 -
La déminéralisation se rencontre dans les mycétomes de
différentes ccpèces. Elle prend parfois lill aspect fibrill~ire ou
souligne le liseré cortical qui appara1t aminci et plus dense.
- Destructions osseuses
• Erosions - extrinsgues
D'importance variable (du coup - d'oncle à la perte de substance),
l'érosion extrinséque signe l'atteinte par lill processus e}~erieur
à l'os. De ce fait elle constitue une lésion particulièrement carac-
téristique des mycétomes.
Rarement absente, elle doit être recherchée atte}1itiygrJ1cn~.
L'érosion vue de face dessine une lacune. Sa découverte facilite
lé diagnostic de certaines formes localisées.
Sur les radiographies, les lésions extrinséques sont le
plus souvent et le plus aisément découverte au niveau du métatarse
et des phalanges.
Ses bords sont souvent nets, cernés d'lill liseré opaque
à limite curviligne, encupule, semi-circulaire. L'érosion, en règle,
effondre la corticale. Parfois elle ne fait que l'encocher. Des
ostéophytes marginaux peuvent l'agrandir jusqu'à
réaliser l'image
d'une lacune découverte. Ailleurs, ses limites sont plus floues, elle
peut effacer en coup de gomme le col de l'astragale.
Certaines éro~::'ons sont très étendues enlargeur mais peu
en profondeur, à fond presque plat. D'autres prennent l'aspect de
coudure.
La juxtaposition de ces lésions crée quelques images
particulières :
- deux érosions contigues séparées par une pointe ostéo-
phytique peuvent former un 3 de chiffre, un Oméga.
- deux érosions attaquant une diaphyse par ses faces
opposées créent un rétrécissement en sablier, en particulier au
niveau des phalanges, ou en manchon.
En ro.gard sur 2 os voisins, elles dessinent les bords dl (Li("
image lacunaire qui serait à cheval sur 2 ou plusieurs pièces 013-
seuses. Cet aspect se rencontre en particulier sur les bases des
métatarsiens.

- 35 -
D'Wle manière générale, les dimensions de l'érosion sont
en rapport avec la taille des grains ou agglomérats de ere:.ü:.::;.
• Lacunes
Dès que le grain a eu le temps de pénétrer dans l'os,
la lacune, image claire et arrondie centro-osseuse, appar-ai t COL'lID.e
une lésion constante du mycétome du pied quelq~e peu évolué.
1e grand nombre de lacunes est souvent caractéristique.
Cependant, lors des extraordinaires fontes osseuses, la lacQ~e
méritera d'être recherchée dans les zones d'extension où l' at t eir.t c
osseuse ne fait que débuter.
Les os courts, diaphyses et épiphyses des os longn sont
également atteints. 1es réactions périostées les plus exuDérantes
en sont envahies.
1es lacunes sont indifféremment arrondies ou ovaIa i.r-es
à grand axe généralement parallèle à celui de l'os.
De contours nets comme taillées à l'emporte-pièce, elles
siègent dans de l'os habituellement condensé. Quelques unec avec
M. Mycetomi, S. Madurae leptosphaeria senegalensis, peuvent être
cernées d'une fin liserée opaque.
Elles réalisent le plus souvent des aires de raréfaction,
n'arrivant pas à effacer totalement la trabéculation de l'épaisseur
d'os restant. Mais, parfois, elles créent de véritables trous d~lS
l'os et leur centre est optiquement vide. Ce sont les tunnels
réalisés par Madurella Mycotomi qui traversent l'os de part en ll<l~'t
Des lacunes très vastes possèdent des oontours poIycyc.l.i quo.:
et un fond non homogène. Elles sont l'image d'énormes cavernes
anfractueuses occupées par une truffe de grains de Madurella MycotoEli.
1a lacune isolée, centro-osseuse, ressemble parfois à
celle d'un kyste essentiel, pouvant souffler la corticale. Elle
est le plus souvent associée à des lésions extrinséques qu'il
faut toujours rechercher avec soin.
Les lacunes très nombreuses apparaissent séparées par ûe:
minces ponts osseux. E]~es se superposent, confluent rarement et
réalisent suivant leur taille et leur distribution, les imaGes lOG
plus diverses : Il aspect mite" en "mousse de savon" en "nid d' abci Llc JI

- 36 -
" en fromage de gruY.ere".
Leur taille, u~nér5.1ernent en rapport avec celle desn.ré'.i..~
leur donnant nadsaanc e , peut-être un s i gn e radiologique pJUT L«
diagnostic d'espèce.
Mais, streptomyoes pelletieri au grains minuscules, peut
créer des lacunes relativement grandes ce critère n'est d or.c pas
absolu.
- La fonte osseuse
Les termes de "neige fondante" (Davies), de "morceau. Je
sucre mouillé en train de se dissoudre" (André) désignent Lien c..
phénomème de fonte périphérique de l'os, avec aspect translucide d2
l'ilot central restant~ A un degré de plus l'os a "fondu sur plac~lI,
il s'est"résorbé insitu" (Bézes) sans laisser le moindre séquestrE:.
Ces lésions importantes sont relativement fréquentes. Il
semble qu'elles ne surviennent qu'après une évolution déjà l on..u« •
Il faut remarquer l'affinité osseuse particulière de strept~~yc8S
pelletieri, r.1adurella mycetomi et streptomyces madurae peuvent
aU3si réulisor cet aspoct.
Les bases des 2e, 3e et 4e métatarsiens, les os courts
du tarse, en particulier les 2e et 3e cunéiformes sont atteints
avec prédilection. Parfois une diaphyse métatarsienne ou phalan-
gienne peut subir le même phénomène.
L'ostéolyse attaque l'os par la périphérie et évolue de
façon centripète. Au début les interlignes articulaires du tarse
antérieur sont élargis, ,~rignoté et flous. Puis, l'os est réduit
à un petit il8t central fait de quelques trabécules condensées.
Enfin l'os disparait entièrement sans laisser de trace. Cette
absence de séquestre est notée par tous les auteurs.
- Les images de construction
Il faut distinguer la condensation os se ns e et la l~éactioll
périostée.
Souuent, peut ooexister une déminéralisation osseUGO
globale du squelette ot une condensation élective de certaines
pièces (\\·"'seuses.

- . -"7
J
-
Cette condensation qui, sur les radiographies, fait paraitre l'os
plus blanc, est accentuée par l'effet de corrt r'n.s t e , Certains os
vont jusqu'à doubler leur poids.
La réaction condensante du sq~elette est an phénomène
fréquent. Les différentes espèces y prennent part, mais strepto-
myces somaliensis la réalisent avec le pl~s d'intensité.
Certains os sont électivement atteints : les diapbysüD
métatarsiennes et le calcanéum.
La corticale se dédifférencie, s ' épaissit jusqu'à comiLc r
tout le canal méduU.aire qui. devient u-.sai opaque et homogène; 'lu 1 \\:,11...-,.
Un os à IIdiaphyse d'Ivoire ll est réalisé. Plus souvent c'est l'os
taraudé qui se condense et forme une trame de fond opaque, homOLènG
et sans structure sur laquelle se détachent les lacunes.
Parfois la condensation apparait moins homogène,n'B2.gGus2,
en damier.
Lorsque des lésions lytiques très importantes ont réduit
le tarse antérieur ou 10 métatarse à quolqucc rc.:l1quat:J, cc'i.l.X-ci
peuvent encore se condenser et dessiner de fines trabéculations
opaques.
- La réaction périosté
La réaction hyperostosante du périoste à toute irritation
inflammatoire est un phénomène général. Spicules, ostéophytes,
appositions périostées en sont l'expression habituelle.
* SpicUles. ostéopl~tes. éperons périostés
Le périoste au contact du granulome inflammatoire qui érode
l'os, réagit par une production ostéophytique perpendiculaire à 1:1
surface osseuse. Il se forme un spicule en continuité avec les bords
de l'érosion qu' il agrandit. Largement implanté sur ses berges tricLl-
gulaires, finement effilé, son aspect rappelle l'épine du rosier.
Dépourvu de structure, ses limites sont nettes, sauf parfois à 18
pointe. Ses dimensions comme celles do l'érosion sont grossièr8mcnt
en rapport avec celles du grain. Avec Madurella mycetomi quelques
spicules de grande taille réalisent de véritables épérons périostés.

- ):~.;
* Appositions pério~té8s
Les os noyés dans la zone pr:ripllériquo de t:i;;~~us (L.l('.rl-';;'; ;j'--
parfois le siér:e d ' appositions pé r Lost écn , Lame l LaLr-ea par-a l LcLcs ,)
perpendiculaire à la surface osseuse.
L'apposition périostéc la rncllaire parallele à l'os S'O',);-;-:;y'/
sur les zones dépourvues d'insertions. Elle réalise Lill mince r-uban
d'os lamellaire ou compact épais de 1 à 2 mm accolé ou soudé à la
corticale qu'elle épaissit.
Bien visible le long des diaphyses métatarsiennes, l'ap-
position peut doubler d'autres surfaces: le tubercule du 5e métntar-
sien, les malléoles tibiales et péronières.
Les éléments fibreux s'insér~~t sur l'os orientent les
formations ostéophytiques quiprennent un aspect polyspiculaire,
irrégulier, dentelé, perpendiculaire à la surface osseuse.
Les crêtes d'insertion sur les métatarsiens le 5e en parti-
culier constituent un siège d'élection.
Les productions ostéophytiques qui hérissent le culcanémn
sont remarquables par leur exubérance en b'J.isson, altérant la morpholt
gie dQ l'os. On trouve fréquemment à sa face inférieur un épéron.
Pointant en avant polyspiculaire, irréGulier, il doit être distingué ~
de l'éperon sous-calcanéen classique~ Son siège et sa morpholoci~
sont géné~a~ement différents.
Avec S. pelletieri et S. somaliensis, les métatarSiens, l i
calcanéum apparaissent hérissés de spicules sur toutes leurs faces
cette production est remarquable par son importance qui arrive à
doubler ou tripler les dimensions de ces pièces osseuses, carac-
téristique par son aspect microlacunaire en "mousse de savon".
Au niveau des métatarSiens, seule la diaphyse est intéressée, ll~pi­
physe antérieur étant respectée.
- Les images miAbes de remodelaBes
Derrtr-uct Lon et construction s' aanoc t orrt ou se mwcè~ù(;n1
niveau de certaines pièces osseuses pour remodeler complètementL',~;;,
silhouette.

- 39 -
Nous avons vu les images d'érosions extrinséques qui cOl,J·..;.l:,
lL'18
die.physe ou l'éiITlincissement en sablier.
Certaines diaphyses métatnrsiennes, f rnppé es d' r~tI")pi~j,.:
seuse, Si effilent régulièrement dl arrière en avant, sc condél.:.8cl. t ,-,
prennent l'aspect de "ancr-e d' orge sucé Il.
L'hypertrophie osseuse s'observe esscntiellemGnt avec
streptomyces pelletieri et streptomycessomaliensis.
Le remodelage associe coudure, atrophie et condensation
osseuse.
On l'observe au niveau des métatarsiens et des premières
phalanges au cours des mycétomes à gros grains comme Madurella
Nycetomi et streptomyces madurae.
Les diaphyses déformées incurvées souvent amincies, pr-ennent
l'aspect "de fil de fer tordu". Leurs bords curvilignes sont nets,
linéaires et réguliers. Uniformément oondensées avec dédifférencis,tL)ù
corticale, eLl.cs sont gûnûrulcmcnt épal'~,lH~CS par lu prOCCDUUIJ
lacunaire qui, cependant, existe de façon constante sur les os VOi;:3~;13
- Les luxations
La luxation des orteil, généralement en haut et dehors, est
souvent observée cette anomalie peut se voir en l'absence de lésion
des épiphyses en présence. Elle traduit alors la destruction des
formations capsulo-ligamentaires par le processus mycétomique. Il
faut cependant remarquer que les ar-t i ou'Lat Lons sont plus t.ar-ddvomerrt
atteintes que l'os.
- Les synostose~
Bien visibles sur les pièces sèches, elles sont plus dl.t'fi o.t,
les à mettre en évidence radiologiquemont en ~articulier au niv~all
de leur siège d'élection; le tarse antérieur, les interlignes de
Lisfranc ct de Chopart. Elles s' accompngnont touj ours de lé~;i()ns
importantes des os vo i.ns ;'
- Groupement dcft:-s4iQl8f1-81émenté' irE:~s.
• Période de debut
.•------
1 1 érosion extrinséque est probc.b.l.cment le premier f~i018

-
l~O -
d'envahissement osseux du mycétome. A co stado, il s'agit souvent de
lésions minimes et isolées, non apé c Lf'Lquca ct difficilo à me t t r o cr:
évidence.
La r-éact t on p8riostée en appoa.i.t i on Lamc.l.Ln Lr c pour-ra.i t
ctr,.';-
un signe précoce d'atteinte osseuse •
• période d'état
Le mycétome du pied, à son stade de pleine évolution, r;~­
lise une image radiologique bien partimùière dont on retrouve l' nouro-
logue au niveau de la main.
Image de destruction et imae;e de construction sont é t r oi tc'-
ment aSSOClees et intriquées. Erosions. extrinséques, lacunes
souvent taillées à.l'emporte-pièce, fonte osseuse, réaction périos-
tée, réaction condensante et remodelage sont des lésions élémentaires
caractéristiques par leur diffusion et leur intensité.
Parfois la prédominance dlun ou plusieurs de ces éléments
permet d'orienter le diagnostic d'espèce des erains. La taille des t5I'~
sions et des lacunes évoque
en génornl colle des grninr;. JJn réar't i .:n
condensante est particulièrement intense ave c streptomyces pe Ll.et i.c r ;
et streptomyces somaliensis.
Les grains de Madurella mycetomi et streptomyces mad ur-ao
creusent des érosions et des lacunes à bords nets de 1/2 à 1 cm (li:
diamètre. Les grosses truffes de I1adurella mycétomi de plus, pe uvun r
souvent remodeler les os longs du picd ou creuser de vastes lacwlcs
anfractueuses de plusieurs centimètres de diamètres, parfois à
cheval sur pluaieurs pièces osseuses, ollos peuvont soufflor JI Ci::;
et s'accompagner d'une importante réaotion périostée formant
ép21'o'l.
Avec S. pelletieri et S. sornaliensis aux gains plus pc ti ts
les lacunes ne dépassent
en général pas 4 mm de diamètre. Elles .'3'.. '
très nombreuses souvent superposées sans Ûtre confluentes
à·
,
Li.mi. 1 :)~;
peu floues 1 entourées d'os condensé. Condensation et hypertrophü \\..1 •
métatarsiens et du calcanéun contrastent avec la fonte osseuse du
tarse antérieur.
Cette dernière, très fréquente dans les formes évoluées

- 41 -
peut-être considérée comme un des sir'I1eo r-nd Lc l.or f.qucn I or.damor.t.nux
de l'atteinte des mycétomos.
3) Lymphographie
- La l;ymphogr:a.12h i o
Pour certains, la lymphographie présenterait un réel
danger qui serait de favoriser une dissémination. Elle rend.
difficile los examens anatomo~patholociques et les cultures après
biopsie ganglionnaire.
Lorsque l'on a dos raisons de penser qu'il existe une
atteinte gang'LLonnaa.re métastatique, la lymphographie présente un i",-
convénient majeure.
Bien qu'étant une technique d'invGstigation onéreu:Jo, cllu
mérite d'~tre retenue car elle permet une approche du processus de
diffusion m~me lent, aux vaisseaux lympatiques.
L'examen radiologique est dl une importance essentielle :,0:1
seulement pour le diagnostic mais aussi pour la surveillance SOU:3" __
tement médical et l'indication à une Dltervention chirurgicale.
Il faut signaler Clue l'os peut garder une image Lé a i.cnnc Ll.;
pendant plusieurs années malgré l'absence de champignon; ceci
après traitement médical de mycétome osseux (Gonzales - Ochoa)
Pour d'autres par contre il y aurait une reconstitution
osseuse.

- 42 -
B)
~GNOSTIC HISTOPATHOLOqI3~
L'étude histopatholo:;iquc est loin d'être une nouvcaut é
puisque Br umpt
(1906) avait largement utilisé cette t.ochm.que r:lOll:_,t' .-
tout le parti qu'on pouvait en tirer.
a) Technique
Les prélèvements destinés à la r echcrche des graiEs doi\\l(;L-~
faire l'objet de soins particuliers
Au niveau de la pec.u on prélèvera une gomme dermique nOL
ouverte. En l'absence de micro-Qbcès on prélèvera une fistl~18.
Sur les pièces dl exérèse ou d'amputation il faut SI attacl1s:c-
à retrouver des lésions jeunes, limitées, c'est à dire des [~bcès de
petite taille. Les grains aur-ont ainsi plus de chance d'être Lrrtacc
à l'intérieur. De plus les mycétomes étant difficiles à couper :lU
microtome en raison de la différence de consistance entre la fi1Jros~,
la nécrose purulente et les grains, au sein d'un abcès de petite
taille, ils risquent "moins de sauter" sous le rasoir.
2) FixatioI1
Les pièces sont fixées avec le liquide de Douin ou le fOl'-
mol salé à 10 %
Toutes les lames sont d'abord eX31Ilinées à la coloration
histologique de routine : l 'hématoxyline-éosine-safran. Elle su:fL;
souvent au diagnostic d'espèce~
on utilise
- la co.Lor'at Lon de Hotchkiss-Mac-Manus (periodic Acid JclÙi'i.
ou Pas)

- 43 -
La membrane fongique, riche en mucopolysnchnrides pr-enn..-. i
ainai une coloration rose-vif.
- La coloration de Gornori, modifiée par Grocott ou Groco~t­
méthénanine - silver est une coloration d'nrgentation souliGn~nt
de noir les contours de chaque élément mycélien •
- la coloration [lU PAS (déjé cité)
- la coloration de gram
qui objective en bleu les parois
Gram positive des actinomycètes.
- La coloration de Ziehl qui met en évidence le caractère
à~acido-alcoolo-résistancede ces espèces.
b) Résultats
Il convient de di.st.Lnguor d'une part les lésions t Lasu.Ln.l.r- .:
et d1autre par la
lésion élémentaire.
1) Lésions tis~~~~~~~
La section longitudinale d'un "pied de Madura" ayant évc-
lué plusieurs années offre à 11 examen un extraordinaire développc~,i
de lésions. Elles touchent tout autant les téguments, le tissus
cc.Ll.uLa.i.r-c sous-cutané, les plans musculo-tendineux et aponévrotiTll
que le squelette et spéCialement le tissus spongieux du tarse.
Les téguments sont modifiés par de nombreuses fistules
qui font communiquer les plac;es de nécrose avec }8. surfnce.Micros-
copiquement on observe de lare,es fus t~es
granuloIDateuses,. à c crrt r«
purulent entour8cs ' d'une épaisse coque fibreuse ; elles dé boucho.rt
en surface soit par un volumineux cratère à bords papillomateux
comme on le voit dans les mycétomes à N. pelletieri ou N. madurnc:
soit par un orifice peu élevé par rapport à l'épiderme voisin, ce SO!"t

- 44 -
des fistules p.l.at c s de S. Somélliensis. Llorifice f i.e t u.Leux C;~3t
parfois comblé, mais en surÎ['..ce soulement, pnr un bouchon fibro-
Lnf'Lammat oi.r'e recouvert d'une squame-ecr-oût e épaisse (phase sèche
de la fistule). Le trajet profond dermo-1ypodermique heberge frs-
quemment des grains montés de ln profondeur.
L'hypoderme est en c.énéral totalement remanié par une
intrication de lésions nécrotiques et de productions fibreuses cx-
trèmement déve Lcppcé es qui expliquent l' hypertrophie, souvent mon....~-­
trueuse de l'ensemble du pied.
Les coulées nécrotiquos et purulentes suivent volontiers
les plans aponévrotiques puis envahissent des muscles qui à dist.~lc~
montrent des signes de myosite ntrophique dégén~rative ; les tellr:i.oL~:;
résistent plus longtemps et parfois sont les setùs tissus encore
identifiables. Les
.[jaines norveuses sont hypertrophiées et les
filets eux-mêmes sont atteints par une 3c1(1'o[1(; mut .i.Lnrrt o ,
L'os est électivement colonisé et largement détruit, C'08t
dans son plan que les plages de nécrose sont les plus étendues et
elles se prolongent aussi bien vers le dos du pied que vers la pl:ur:
.
on y voit fréquemment une transformation aréolaire, en "nid
d'abeille", hébergeant un liquide d'aspect huiloux.
L ' ostéite des mycétomes consiste avant tout en une ostéol~T;:w
très active et qui arrive à être totale.
La lésion osseuse élémentaire est une géode dont la taille est fOL>·
tlhon du diamètre du grain central. Elle résulte d'une ac t i.vi.t é
osrt oc Laa't i.que lacunaire suscitée par les nappes purulentes qui
é
':';,;.L
arrivées au contact osseux ; cependant si ce gramùome reste éloi ,.....5
des lamelles on observe à leur niveau une ostéoc;énèse ostéoblnstlCl'.k
et des apparitions ostéoïdes ; un même massif subissant tour à tlJU~'
dos <11t.érut tons d' orrt é oLyao. ct d 1 ostôOg(t1(~3C préount u f i nnLcmout
des remaniements complets.

- 45 -
A.vant que l'os ne sof.t cnvahi
ct spéc La Lcmcnt le lon{~ d c...
diaphyses un mycétome des par-t i c molles, ar-r i V8 CtU c orrt ac t pé r Lorrt
susc i te chez lui une intense reprise de son pouvoir O[;tf~ ogé:1'':: ti(~u· •
Cette ostéogénese p6riost8e surtout active RU niveau des insertio:,2
tendineuses ; et aponévrotiques explique les oat é ophyt.cs ut les :~1
fréquentes lésions radiologiques en "feu d'herbe".
Les vaisseaux sanguins ct lymphatiques subissent d'importfl.!l-
tes modifications. Des thromboses voisinent avec dos dilatations
sinueuses qui s'impriment souvent en sillons à la surface d.. squclL.':-
te, les lymphatiques sont toujours très dilatés et fréquemment
entourés de manchons inflammatoires. Il arrive d'y observer des
embols de grains, avec streptomyces Pelletieri surtout.
Les ganglions satellites sont toujours hypertrophiés I112io
loin de t.émoLgne'r d'une m6tnsta.sc vraie du myc(:tome qui n,ste r[~1'0,
on y observe des phénomènes Luf'Lamrna't oLr-as OUbiÜrUS non apéc i.f'Lqur.n
dus aux infections secondaires qui sont constantes dans le mycé t om..
lui-m~me.
- L~, C;:r1;U1ulome
••••••••••••
Le développement d'une colonie fongique ou actinomycosiquo
dans un tissu entra1ne de la partie mésenchymateuse des réactions
cellulaires très actives. Au contact du grain qui centre la lésion
existe une gangue de polynucléaires neutrophiles souvent très épélis~;(].
Ceux-ci sont limités en dehors par un anneau dl hLs t Locvt.es
qui se dispose souvent en palissade et adoptent fréquemment le type;
des cellules géantes à corps étrangers. Plus loin on observo W1
granulome subaigU sans caractère spécifique où S'intriquent néo-
vaisseaux et cellules flottant da.ns W1 oedème abondnllt.

- 46 -
ct est le domaine des h.iat.Locyt.cn litres souvent m::lCrnp)ngun un i v.u
r.u.Ltinuclées, des plasmocytes plus ou mci.ris <101térés et, mo i.ns fl.t1()E-
dW1tS, des mastocytes ct po.lynucLém rca 00~;irlOp)jil,-"s ; c 'U:Jt :lU:;~:.i
le siège des résorptions des foyers hémorragiques avec des dépots
d' hémoa i.dé r Lne , des cristaux dl ac i.d es gras, des pLaq..es xnnt.homat (;u.;.
Des amas lymphocytaires sont en général plus périphériques et plus
ou moins inclus dans la fibrose d'enveloppe, c' est dans le gr-anu.l or.,
et en général aux dépens de la couronne histiocyaire, que peuvent '.1'-
paraitre, mais toujours exceptionnellement dans les mycétomes de
petits follicules tuberculo!des : on en connait auaa L bien
ans 1(;;;
ô
mycétomes fongiques (A. Boydii) qu'actinomycosiques (Noc~rdia astc-
ro!des). Les cellules géant cs à corps étrangers prennent 11118 Cr:-w(L;
importance lorsque le grain et que ses débris cn sont dispersés
dans le granulome. (M. mycétomi, S. somaliensis).
- Le grain
Autant les réactions inflammatoires n'ont en elle-même rie~l
de spt5cifique, autant la colonie parasitaire qui y est en générn1
incluse permet de poser le dingnostic ct souvent même d'en préci8('I'
le diagnostic spécifique.
Ces grains présentent des phases de croissance et des pk:.:;:,';
de regression : ces dernières sont parfois si poussées qu' il dcvü.~,t
alors difficile d'apporter une identification.
Avec Madurella Mycetomi par exemple une croissance ac t Lv
est caract.érLsée par une cxpans i.on f i Lnment cuae , ccnt r irur;o , 3r:.'!1~;
vésiculation dans un Il ciment ll protéique homogène au PAS. Un vieil-
lissement se marque au contraire par une bonne limitation du grnin
une intense vésiculation périphérique et une extraordinaire poIycur-c-
mie du ciment au PAS. Des phases d'arrêt sont d'ailleurs fréqucr;Ll1w:li.
suivies de reprises de croissance et un même grain montre des aw<.,)L.';'
alternantes de zones filamenteuses et vésiculeuses.
Les grains des mycétornes fongiques qu'.ils soicnt Rn tor-
tillon ou en colonnes, offrent de beaux groupements de Bections
ovoïdes ou réniformes ; en vieillissant les contours éclntent

- 47 -
des polynucléaires les fragr:1cntent et les réduisent en éléments d\\~
diagnostic souvent très difficile. Des grains
srh~roldcs pt ellip-
soïdes des Nocard i,n S8 cr cuecrrt , sc r-omporit ct se réc1uir,cnt à d or:
lambenux onduleux, ou même à des débris souvent repris par des
maerophages.
C'est là très vraisemblablement un mode d'extension d8s
mycétomes. Certains de ces lambeaux, encore vivants, et transportés
de proche en proche par le macrophage vont reprendre une croissnncc;
et former une nouvelle colonie. D'autre part les eEbolies lymphatiquu~
rares il est vrai, expliquent les métastases dans les ganglions
satellites.
Si le diagnostic de mycétome fongique s'impose au vu
de filaments dont le calibre dépasse un ou deux microns, celui de
mycétome actinomycosique doit se discuter lorsqu'on y rencontre d os
éléments bactériens de quelques dixièmes de microns
une colorntioll
combinée (Ziehl) - gram) montrera alors d'une pA.rt les éléments
bactériens violets -noirs et d'autre part les réactions de surfnee
hô t e - parasite, prenant fortement la fuchsine et structurée ou non
en massues.
Parfois des colonies au sein d'un granulome ne sont plus
celles d'actinomycètes mais de bactéries variées, véritables
"opportunistes".
Quant aux grains des mycétomes vrais il faudra pour mettre:
au mieux en évidence leurs caractères morphologiques adjoindre à
l'hématoxyline -éosine de routine ~avec ou sans safran) une colorntio~l
au PAS (périodic-acid-schiff) et une imprégnation argentique de GomC'LL
modifiée par Grocott (GMS = "Grocott - methenmine-silver). Elle
révèle les parois végétales, spécialement celles des champignons.
3) Diagnostic spécifique des grains
Les agents des mycétomes se r~pnrtissellt en deux grand;}
groupes
- d'une part des ch<3.I:lpignoos
les Maduromycètcs

- D'autre part les ac t t.nomycèt cs
:
les Nocar-dLa ont ét6 intG~;rés dans Le groupe· des strept-oLjcès.
Il existe également des grains de ~YCétO~8S que l'Listolo.
giste ne peut étiqueter spécifiquement, il ne pcnt Rlors fOIrnir
qu'un diagnostic de groupe et la culture est alors Lnd.i.spensul.Lo ,
a) Mycét2~~_!~~~~S~~~
- Mycétomes à grains noirs
.........................
Les agents, les plus f'r-équemmerrt rencontrés sont : I\\bdur(;llr~
mycetomi, leptosphaeria senegalensis et Pyrenocchaeta nomeroi, et
plus rarement M,sdurella grisea, phialophora Jeilllselmei.
* Madurella rnvcetoIIli
1
Cette espèce forme des grains de couleur br-une 0 .. choco.Ir.t
qui par leur juxtaposition, réalisent des masses fongiques souvent
très vo.Larai.neus es , at t e Lgnant parfois p.l.ue.i.eur-s cerrt imè't r-cs , 10.
surface de cette IItruffe" est donc irrégulière et mrunelonnée.
Histologiquement, il faut distinguer deux types de graD1s
qui peuvent soit coexister, soit s'observer chacun à l'état pur.
Le premier, filamenteux, de taille et de forme extrèmC::lert
variables, donne une impression dtaccroisssment continu, dans Wl
ciment abondant, brum à l'hemulun - éosine-safran (R.E.S), mal
coloré au PAS et rouge au Mannl les filaments apparaissent en n~­
gatif et, selon les zones coupés transversalement ou longitudinal~­
ment. Il n'y a pratiquement pas de vésiculation.
1e second type est vésiculeux, sa taille est plus r édua t «
et sa forme plus régulière est habituellement isolé. Un f eut rngo dc
vésicules volumineuses disposées en couronne périphérique est plon;,;":
dans un ciment abondant. Celui-ci est brun à l' H. E. S. et rouge .iu
Mann. Le PAS avec un fond vert-lumière donne au grain un polychro-
misme extraordinaire, non retrouvé dans les autres rnycét ornes forl{',iqu\\.::~·
los f'Ll.amerrt s et vésicules apparaissent un violet, sur 1e fond r-ou. .:

Grain de ~bdurella Mycetomi
- 49 -
Coloration H~E.S
Grossissement 10 x 25
Grain de Monosporium Apiospermum

- 50 -
vermi.Ll.on , bLeu et ver-t , ct surtout ocre-jaune dtl cillent. Le CGEtr·
du grain lâche, héberge quc Lquco f i.Lamcnt s avec U''::8 V0:JiC\\.Ùl:S di cj.
'-
sées.
Lorsqu'ils sont altérés, les grains des doux types d cnnerrt
lieu à lUle macrophagic plasmodinle extrêmement accltsée.
* Lcptosphaeria senegalcnsis
Cette espèce ne dorme jnmais lieu à des grains f i Iaraerrtcux,
I l 0 1 agit touj ours de grains vésiculeux, de taille rnacroscopiq..emeut
réduite, ne dépassanpas 2mm. Ils sont d'un noir chc.rbonneux ce qro
les distingue de la couleur marron foncé de Madurclla mycetomi.
Sur coupes histologiques, les grains sont isolés ou grü~p{;s
par deux, trois rarement plus, au centre d'abcès ; ils sont grossis::::':,,-
ment arrondis ou polymorphes, souvent pc.Ly cyc Laqucs , COlJlL1e N. mycct'J::j.
le grain de L. senegalensis présente en zone périphérique un CirJCI1L:
qui h8berce des vésicules. CI est la teinte noire intense de ce CiJ:k:: {.
et son contour frangé et déchiqueté qui différencie Lept csphaeri.e Q:~
Madurella. Les vésicules sont aussi de taille plus élevée chez
L. Senegalensis. Dans la partie interne de la zone noire pér-Lpné r i quo ,
on observe un couronne assez dense de vésicules à paroi pigmenté~,
puis, au centre du grain, une zone plus lâche où flottent quelques
filaments et des vésicules plus rares. Au PAS on ne voit pas le
polychromisme du grain vésiculeux de M. Mycetomi. Dans c er-t a Lns (;:~'--7
on observe entre les vésicules des amas de bactéries cocciformcs t 1< "
hématéiphiles qui n'ont jamais été trouvés dans les grains de M.
Mycet ami.
* PjTe40chaeta romeroi
Le grain, brun foncé, a une taille de 300 à 600 microns
f3'.
consistance est molle. Sur coupe i l appJrait au centr8 d'une
réaction purulente comme une masse ovalaire, reniforme ou lobéu.
Il n Sy ri pas de ciment et les filClffients fongiques, denses, homo! J;!ll:':,
très intriques, peu ou pas pitj'mentés au centre, le deviennent de r1nL:

- 51 -
en plus vers la périphérie où de plus dûs vésiculos ne sont quo
de petite tailla. En vieillioso.nt le grr~in s e crouno e t dU-l poly-
nucléaires occupent cette cavité ccntrnle. Au hn.sard des coupes, OL
peut voir les
pertuis qui leur a Livré pas aage , Cet orifice, s".,-1".-
dit et les bords, réduits à l'état de membranes, se recroquevillect
sur eux-mêmes. La fragmentntion du grain se poursuit ct il ne per-
siste souvent que des lambeaux
où l'on distineue cependant un
couche de vésicules brWles dont la taille est plus grande quo celle
des vésicules du grain non altéré. Cette couche fongique est bord~~
par une intense incrustation éosinophile plus ou moins masué~a. A
ce stade il est souvent difficile de distinguer ce grain de reliqu.::,t;>
de grains vésiculeux de mndurella mycetomi. La coloration nu P.A.S
n'a pas le polychromisme des grains vésiculeux de M. mycetomi.
* ~~durella grisea
Il dorme des Images histologiques aonb LabLce à c cLLe a JOUj
à L. Rooeroi.
* Par ailleurs, Phialosphora Je!1nseill~,
fort rarement rencontré offre des images voisines de celles des dcux
espèces précédentes : M. grisea et L. Romeroi. Il faut donc 2.dmet"CTv
que dans l'état actuel ces grUD1S ne sont pns spécifiques. Il n'y ~
d'ailleurs aucune raison pour que d'autres espèces ne puissant enCO}'j
s 1 aj outer aux précédentes tel corynespora cassiicola reconnu au SOl:d.,"~
par EI-Sheik Mahgoub. (1971)
- Mycétome à grains blancs
Ils sont beaucoup plus rare en Afrique, que les mycé t orm.u "
grains noirs, ils sont plus cosmopolites. A l'opposé de Madurell~
mycetomi, on les rencontre en zone forestière et pluvieuse.
Ils sont dus d'une part à Allescheria boydii (l~onosporium
apiospermum) ; d'autre part à Neotestudina rosatii, et plus réH'Cfll'J1t
à cephalosporium, de morpphologie comparable à A. boydii. (C. falci-
forme etc ••• recifei) et à fusn.rium avec une espèce non identificJc

- 52 -
DI aut r es espèces viendront pr-obab.Lcnont (:rrxJ;;ir CL l:Y'()lIP •
* Le diagnostic histologique des GraDl~
blancs fongiques du à Allescheria boydii, céphalosporium et fUS[lrL;~'l
est difficile.
Ces grains répondent à la description suivante
cr:iirw
en boyaux simples ou enchevetrés en tortillons dont les sections
sont donc soit isolées , soit multiples et groupées : nrrondis, rCLi-
formes, bourgeonnants ou polycycliques, ils sont faits dl un feutr:.'.: ~
filamenteux hyalin lâche au centre, plus dense en périphérie où
apparaissent parfois des vésicules de nombre et de taille var-Lab.Lc,
Il n'y a pas de ciment.
La mise en culture est donc nécessaire pour pousser 11 idel.-
tification à l'échelon spécifique.
* Les mycétomes à Néotcstudina rosQtii
Histologiquement ces grains apparaissent polyédriques et
leur diamètre est de 300 à 600 microns. La caractéristique es serrt i.c I»
le du grain est la présence d'un ucimont périphérique à limite
externe plus ou moins rectiligne, peu ou pas coloré paz- l' hémalLU1-
éosine-safran ou le P. A. S ; très coloré au contraire à son c orrtnc t
L,':_
très intense réaction plasmodinle à corps é t r-angcr-, Le myco.l i un de; C,;
ciment est filamenteux et à disposition rndiaire ; dans le tiers
moyen, il a une morphologie vésiculeuse. Au centre du grain d~s
vésicules vieillies entrent en nécrose. Les parois fongiques sont.
hyalines.
b) Mycétomes nctinomycosiques
Sauf très rare exception le diagnostic histologique entre 1 ..:[,;
mycétomes à streptomyces et à Nocardia se üüt sur ln taille dos
grains.

- 53 -
Filaments et vésicules revelés
par la coloration de Gomori-Grocott
dans un gr a lil blanc fongique
(x 250)
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Atteinte osseuse avec oedème a bondant
Mycétome vertébral à grains blancs fongiques
(Grocott + H.E.S. x 100)

- 54 -
* S~reptomyces madur~c
....................
Le grain est habituellement de grande taille. Il est const~­
tué par des amas denses de filaments enchevêtrés très fortement
hématéiphiles. Ils forment des files sinueuses ou ondulantes, se
dispose nt l
en une couche corticale qui s ' infléchit et se r ccour-bo 'v', '!';-:
le centre du grain réalisant donc une masse plurilobulée. Parfois
plusieurs couches concentriques plus ou moins pnralleles siGnent d~;~
possées discontinues de croissilllce. La partie centrale du grain ~t IGcl
espaces situées entre les couchos succc8sivcs da croissance sont
très lâches et pratiquement libres de filrunents ; on n'y rencontro
que quelques cellules inflanmatoires.
La caractéristique essontiel du grain S. m~durnE est l~
présence à sa périphérie de "franges" disposées radie.ircment ; el1":J
sont plus ou moins éosinophiles, de longueur quelquefois très Gl'è~lU~
mais parfois aussi très cour-t e , La zone de contact entre les fil['..l:..:';:"~... :;::;
et les frange est occupée par un liseré fibrineux fortement éosinClp~L~­
le. Les franges empêchent les polynucléaires d'arriver nu contact
des filnments.
* Strept9myces pelletieri
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
Les petits grains rouges des pelletieri, de 300 à 600 L1ic~:.':>.·.
sont aussi constitués par un feutrage dense de filaments hémat.é i.ph.lLc.:
Ce sont en général des sphéro!des ou des ovoïdes qui ~ la longuu ~~:~
se morceler selon deux modes, soit en se fissurant selon des pl~~~;;
méridiens, soit en se creusant de cavités et d'anfrnctuosit~s
irréguliores. Il en résulte, dans le premier cas, des irn{;T'lc..nts dC1U!:j
de forme géométrique en demi-lwle, en fer de hache ••• ut Ù:illS le
second, des grains très irréguliors spongieux et c:1I'toc:rnlJlüquor:.

- 55 -
Grain d 1Actlilomadura
(stretomyce s)
Mndurae
Détail des ~'I'anges d'Actinomadura
Madurae
(Grocott + RES - x 250

- 56 -
Le caractère essentiel des polloticri est d'8tre dépourvu
de franges. Il n'existe parfois en périphérie qu'wle fine bordure
très éosinophile prat Lquement identique à celle de S. mad ur-ao nJ[1i~_:
elle n'est pas massuée.
Dans les zones nf'r.Lcn.inca d' cndénn s mixte à S. pellet ü;ri
et à S. Madurae, on peut rencontrer des grains pour lesquels le
diagnostic histologique entre ces deux espèces est hésitant. Dans c o.:
fnrnea intermédiaires. Le grain est plus crand que celui des p(;llC't·i.. '·
mais plus petit que celui des madurae. Le feutrage est plus dense:
et uniforme comme celui des pelletieri, mais la périphérie de ce
grain présente localement de petites franges évoquant S. madurae. Los
souches isolées dans ces cas ont des caractères physiologiques
intermédiaires (Mariat)
S. madurae et S. pelletieri sont donc proches l'un de
l'autre et même reliés pnr des formes de passage.
* $trQptomyces nomaliel1sis
........................
Ce streptomycès est bien éloigné des deux précédents les
caractères histologiques de ses grains lui sont absoulumont propres.
De taille moyenne (500 à 2000 ôicrons) arrondi
ovalc.ir0
ou parfois polylobe, le grain montre de dchors en dedans.
une couche externe mince (30 à 50 microns) hyaline, rL".-l
colorable, strictement depourvue de filnment.
- une couche de filnmonts radiaires dont Lee cxtrémitl;~~
externes sont toutes bien alignées ; ils sont exceptionnellement
colorés par l'hémntéine, mais sont visibles en négatif sur un fond
légèrement éosinophile. Le bleu de Toluidine les Dct parfois en
évidence.
En dedans tout le reste du grain correspond à un vérit~-l~_l~
"ciment' dur et qui, vibrnnt sous le rasoir lors do ln. confection
des coupes se casse par plcills parallèles d'où un aspect très c~r~~c­
téristique. On peut parfois distinguer dans ce ciment quelques r~~r(-;·
tubulures déshabitées de filaments.
Ce grain se fragmente à ln longue et les éléments displ:rS'];:;
du cirnent déviennent Lot. -; et d rune intense macr-ophazz Le p Laamod LaLo,

- 57 -
Fra.goents de c.rnins d'Actinomadu.rn
(streptomyces)
Pelletieri
( H.E. S. x 250)
Grain Nocardia à massues
peut-être N~ Brasiliensis
(H.E.S~ x 400)

SC'
-
c i -
il. brnsiliensis et N. nst6roIdes sont à l'origine de CU8
myc~tomes dont les grains sont toujours de petite t~illc.
Le di:-.gnostic histologique entre les deux espèces appar-ai, L
difficile N. brasiliensis est parfois très typique et alors identiqu.;
aux grains hérissés de longues ct fines mrLSSUCS et qui sont
si
fréquents au Mexique. Au contraire N. ~stéroIdes est très g~n6ralcDc!~
dépourvu de massues, il est souvent pLus vol um.incux , plus irrugu.licl'
que N. brasiliensis. Ce n'est cependant que l'identification p~r
culture qui permet de poser le diagnostic spécifique.
L'étude histologique des grains dos mycétornes est une é t r.pc
Lnd Lspenaab.Le pour le diagnostic. L'inventaire des espèces est cc1't"~:i_­
nemerrt incomplet, et il sem-ble' que beaucoup de anpr ophyt es tollul'i-
ques puissent nprès inoculatioll tro.Uôatique, se comport01' in ~ivo
en pathogène.
C)DIAG~IC MYCOLOGIQUE
Quelles que soient les possibilités d'arriver à un dia-
gnostic specifique par l'étude histopathologiquc, l'identification
par la culture reste une nécessité, car :
- l'identification histopathologique n'est pns toujourD
possible.
- Toutes les causes de mycétomes ne sont ccrtn i noment pus
encore connues.
- Plus nous aur-ons recours au traitement médicnl dans l' ;~~."l:-­
nd.r plus nous aurons à éprouver la sensibilité des organismes auz
antibiotiques et autres médicaments.
1) Prélèvement
La méthode à suivre est :
- prélever du pus en profondeur (plU] Ch,U'l~6 d 0
IIgr~insl!)

- 59 -
-Nettoyer et séparer les grains par plusieurs
lavage
en eau physiologique stérile. D~~s les
cas de oycétooes à "petits grains" (mycétomes
Nocardin) les grains invisibles à l'oeil nu,
ne peuvent @tre séparés. Il semble cependr'.Tlt
que les cultures soient plus facile sans l~vcr
les [;,-rains.
2) L'eXŒmen microscopique
- Noter les caractères des grains
- Taille
Oouleur
- Dureté
Examiner les grains entre lrumes et lamelles
- forme soit polycyclique
soit regulier, bien rond
- filo.ment
leur diamètre
<~1 u (actinomycètes)
3 à 4 u (fongiques)
- existence de massues ou non autour du.
grain.
La méthode varie léeèrement selon qu'il s'agit de grains f0 .
giquea ou de grains actinomycosiques.
a) ~T~tns fongiques
••••••••••••••••
- Laver les grains àans une eau physiolQ~~çue contennnt
de la pénicilline (5000 u/ml) et de la streptomycine (5000 ocgjnl)
ou du Chloramphénicol '0,5mg/ml)
- Laisser les grains dans ce mélange pendant une nuitl
- Déposer les grains séparés (6 ou 8 par tube) à la surface
des milieux de culture contenant un antibiotique antibactérien.
b) ~rains actinomycosiques
.......................
~ Laver la moitié des grains prélevés dans de l'eau physiolo-
gique avec pénicilline - streptomycine et l' autre moitié dans (le 1 t C:{~l}.

- 60 -
eanE autibiotiqu~ (les actino~yoètesBont parfois sensibles nux
antibiotiques) •
D0poser les gr-ai.ns ainsi lavés sur la surface des miliclJ~:
de culture en 6 à 8 points sépnrés.
c) Quand il s'agit de mycJtomes à petits
grains, i l faut ensemencer du pus
3) Culture
Les milieux de culture sont :
a) Pour les grains fongiques
- la gélose de Sabouraud glucosé
- le mont de bié~
- la température d'incubation est de 3U
à 37°
- la culture peut se développer on 3 à
8 jours.
b) Pour les grains actinomycosiques
la gélose de Sabouraud glucosé
- 10 milieu de Loewenstein Jensen
- la gélose au bouillon de viand
- la température d'incubation est de 30
à 37°
- le delai de développent est plus Lons.
,
10 a 30 jours.
On peut aussi utiliser
- un milieu à base de pomme de terre ,:1;
.
de carotte
ce milieu favorise la
production de périthèces chez plusicL'J':
oscomyc~tcs (N. rosntii, A. boydii,
L~ senegalensis)
- Bru.in Heurt infusion n.gar, ce nu.Licu
est utilisé pour l'isolement ct les

- G1 -
cultures d'actinomycètes
Brin Hcart infusion ng:1r
(bouillon cerveau - coeur - ngnr)
peptone
infusion cervelle de venu
"
"
de boeuf
chlorure de Sodium
phosphnte disodique
- glucose
Milieu de M~rin~ (pour les actinomycètes)
12H 0
1 ° 0 gr
Na2
Wû 4
2
·
·
• ·
u
'
K2 !lP'O4 ~ ~ ., • • • • • • • • • • • • • • • . • • • . • • • • • • • •• 0,25 gr
Kcl ••
~ ~ ~ ~ ~ • • • • • . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . • .• 0, 50 2.,'1'"
MgSO

7H20. • • • • • . . • . . . • . • . • • • • • • • • • • • •• 0, 50 3T
Hydr~lysat de casé ine • • • • • • • • • • • • • • • • • •• 2,00 :--;1'
( NB:4 ) 2 H:P04• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 1, 00 Lr
Ovalbumine purifiée ...•...•....•..•..... 5,00
T
Glucose. ~ •••...•...................... . . 10,00 /::1....
Solution d'oligo-élérnents ..•....•...•... 10 gouttes
Autolusat de levures •••••••••••••••••.•• 3,00 {;r
Lait ~?~~mé en poudre ••••••••••••••••••• 16~80 îr
Eau
'.' ••• 1
ra,
Agar .. J.~'O.I'••••••••• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 15 t.;l."
Parmi les actlllomycet~s DD r~~ontre 5 espèces prL~cipales

- IT.. AstJr-o.!des
- N. Brnsiliunsis
- s. Nndur~ë " i
s~ somaliensis
-
S. pelletieri
On appelle actinomycètes les bactéries présentant les
caractères suivants
1) Un mycé:lium ramifié se segmentant en éléments
de taille irrégulière, ,.dont beaucoup portent des renflements en
massues. Certaines espèces présentent des fructifications sph6riquo3
appelées conidies.

- 62 -
Malgré leur aspect mycélien les actinomycètes sont d 1 ~~utlJl);-~­
tiques bactéries avec une paroi et un mode de reproduction de typn
bactérien.
2) Il sont gram positif non ncido-resistilllt
ou faiblement acido-résistant.
3) Ils sont aérobies strict le plus souvent, cul-·
tivant mieux sur gelose sabouraud (pH = 7,5) que sur gelose
ordinaire, donnant des colonies à développenent lent (8 à 15 jours)
souvent pigmentées.
4) Ils sont saprophytes (sol, e~u) ou
cOI:lInensaux.
5) Parfois pathogènes pouvant alors être les
agents d'affections groupés sous le nom d'actinomycoses ou Nocsr-
dioses
Il est possible de distinguer
a) les actinomycoses sous-cutanés pr-oprouer.c
dites (humaines ou an imaIes )
b) les mycétomes (humains)
c) les affections viscérales (humaines)
rares, mais gravissimes
* Nocardia astéroïdes
Elle se rentre dans certains sols.
Cette bactérie se présente sous forme de filo.ments assez.
fins, présentant des ramifications à angle droit, à extrémités souvent
renflées.
Elle est gram positif et peu se montrer faiblement acido-
alcoolo-résistante.
L'aspect de la culture varie suivant los souchos et suiVtUlt
les milieux. Sur gelose sabouraud, la colonie est de consistnnce
molle presque crémeuse, sa couleur varie du blanc à peine teinté de
jaune ou dlocre à un orange vif ou un ocre foncé.

- 63 -
Grain de Nocard.i.a' (dans du pus)
Massues visibles à la périphérie du grain.

- 64 -
La surface est marquée par des plis plus ou moins profonds ; elle
pGut-~tre recouverte ontièremont ou pn.rtiollemcnt dl une pu.Lvér-u'lcnco
blanche qui correspond à la formation de mycelium aérien. De
rares souches ont une consistance plus dense.
Dans les très j eunes cult ures les filrunent s s ont non fr::1:-,-
mentés pour la maj orité des souches, ils réduisent au fur et à D::(:SlU ,-
du vieillissement de la colonie, en éléments très courts.
Cette espèce est dotée d'un pouvoir fermento.irc réduit.
Les différentes souches, de façon assez homogène, n'attuçu0nt pu~
les protéines et peu de sucres sont utilisés. Elles n' a't t aq uerrt IJ:'.C
la gélatine la caséine. Elles n'hydrolysent pRS l'amidon. 1'urée
est dégradée.
Inoculés à l'animal les germes provoquent une oaladie
expérimentale qui peut tuer le cobaye en deux se;:' ~~nes. Al' autopsia
on constate des abcès viscéraux où sont retrouvés des filaments
cnohovotréo.
* Nocardia brasiliensis
L'aspect en culture est très variable. Sur gelose sabOUI~UQ;
la plupart des souches donnent des colonies surelevées f à cr o.i.asnncc
rapide, de couleur jaune ocre ou ocre rouge, plus ou moins accentué ,"
La surface de la col.om,e est ,raIe et fréquemment parcourue de s i.Ll.ons
plus ou moins profonds d'amplitude variable. Une pulvérulence blru1~
che peut recouvrir la colonie on partie ou t ot a.Lcmcnt . Dans ce cne
il se dégage un odeur de terre moisie. La colonie dont les bords
sont finement frangés est d'une consistance dure.
L'aspect microscopique est voisin de celui de N. astéro1d03,
les deux sont partiellement acido-résistantes mais la fraeme~t8.tL:l"
des filnments est moins prononcée chez N. brasiliensis.
Son potentiel enzymatique est élevé. 1Ja plupart des sucree
sont utilisés, son pouvoir protéolytique est très grand bien qUI'

- 65 -
Colonie de Nooardia Brasilionsis
sur gelos8 S~bouraud.
Décomposition de la L. thyrosine par Nocardia
Brasiliensis

- 66 -
variable selon les souches:
la gélat~e est toujours liquefiéc
le sérum et l'albumine d'oeuf
sont souvent attaqués. Le lait est
coagulé par certaines souches pcpt onisé par d' aut.rcs , L' amidon L' CS'S
pas hydrolysé.
Le pouvoir pathogène est discuté.
* Streptomyces madurae
La culture sur gelosc Snbournud est caractéristique. L3
oolonie ressemble à une membrane de cons1stance élastique, plissée ùQ
cérébriforme. La couleur varie suivant les souches du blanc presque
pur au rose et même quelquefois au rouge. La surface de la colonie
est brillante et cireuse. La présence de mycé~1um aérien peut 8tre
observé.
Microscopiquement c'est un thalle non fragmentét.non ~cido­
résistant dont le diamètre est de l'ordre de 0,5 u.
Elle se développe mieux à 37° qu'à 30°. L'anaérobiose per-
met parfois un meilleur isolement du germe à p~rtir des grains.
Le pouvoir protéolytique varie selon ~ les souches. Le sérD3
est souvent attaqué par les souches alors que la gélatine ne l'est
que par certaines. L'amidon est hydrolysé.
Le pouvoir pathogène expérimental est nul.
* Streytomyces pelletieri
Les cultures sur gelose sabouraud revêtent le plus souvent
Q~e belle couleur rose corail à rouge. Les colonies à développement
lent sont de consistance dure~ Elles sont peu étendues sur la surfQc~
du milieu mais en revanche, souvent surélevées enpic. Sur milieu
ià base de pomme de terre glycérinée, la consistance est moins dure dt
Ile développement en surface plus étendu.
Au microscope les filaments sont de diamètre irrégulier, ne
donnant pas de fragmentation maf.s là encore des chainettes de c on.ul.i.cs,

- G7 -
Les franges d'un actinomadura Madura e
à l'examen direct
(x 1000)
Myclium et conidie de Monosporium
Apiospermum (culture sur lame)

Les filnments ne sont pas acido-résistants.
Les protéines sont digérées en particulier la gélatine ut
l'albumine d'oeuf. L'amidon n'est pas hydrolysé.
Le pouvoir pathogène Gxpériôentnl est nul.
* Str;jtomyces som~lien3is
Sur gelose Sabouraud, S~ somnliensis donne des colonies du
cr-oâ.asance rapide. La cottleur de la colonie d'abord b.Lanche devi011':
rapidenent bru.n.e puis d' M
beau bleu-noir. L3. surface D2.t e «s t ;] C'..1.-·'
ornée de très fins sillons. On peut observer par' endroits la foY'l:::'.-
tion de filrunents n.ûriens bluncs donnant une teinte crise li ICi
colonie. La consistance de ln colonie est celle d'Une mince p811icul0
peu solide.
Microscopiquement la colonie est composée d'un th2..11e non
segnenté, non acido-résistant et dans certaines conditions, on note
la présence de chaîne de "conidies". dont le dinnètre est supérieur
à celui du filament.
Beaucoup de souches sont fortment proté olyt iques (gé lat irl(~ 1
sérum Glbucine d'oeuf) et l'amidon est hydrolysé.
Le pouvoir pathogène expérimental est nul.
* Nocardia caviae
Est un agent rarement rencontré.
Oette espèce isolée originellement de l'oraille du COb~Y8
n'est peut-être que Nocardia astéroïdes. Par rapport à celui-ci
et N. brnsiliensis, N. cav.lae serait le seul à hydrolyser la x.urt.u i:«.
Goodfellow le rapproche de N~ astérordes.
REMARQUE
En dehors de ces six.
espèces, d'nutres sont décrites.
Elles tombent en synonymie ou sont insuffisamment décrites, pour ou'
l'on entienne compte. Oette liste cependant n'est pas limitativ<:',
d'autres espèces peuvent s'y njouter. Il faut cependnnt tenir COD})+
dans l'étude de ces germes de leur grande varinbilité morpholociIlU"
et ne pas créer d'espèces nouvelles sans précautions.


- 70 -
Parmi les Maduromycètes, nous retiendrons surtout :
1 - Mndurolla Nycct ouri
2 - Leptosphaerin sunegalcnis
3 - Allcscherin boydii
4 - Cephnlosporium falciforQo
5 - Cepluilosporium recifèi
6 - Neotestudina rosatii
7 - Pyrcnochaeta romeroi
8 - Madurelln GTioen
9 - Philophorn Jeanselmei
1) Madurella mycetomi
C'est l'agent le plus fréquent des Qycétomes fongiques
Sur gelose sabouraud, il donne des colonies planes de coule~~
ocre-jaune. La surface se carnctérise par un duvet et un feutrnge
ras. Suivant les souches et les miliéux on observe de nombreux mutnnt~
Du point de vue microscopique, on observe des filaments de
3 à 4 u de diamètre, des sclérotes sur milieu pauvre, des spores
uniques ou agglutinées en petit amas mesurant de 2 à 4 u ; et des
phialides uniques ou multiples à l'extrémité de ramifications
Le saccharose est non utilisé. Il existe de nombreuses
souches atypiques.
Le pouvoir pathogène chez l'anionl est nul.
2) Leptosphaeria senegalensis
En culture, il pousse à la température conprise entre 30°c
et 37°c ; les colonies blanches grises à br-unât r-e , présentent W1 CO:1tl
bombé et le reste plan, une surface avec un feutrage dense.

- 71 -
On ne rencontre pas de spores Rsexuues
mais quelques r~U'l
vésicules ou chlaoydospores.
LS3 p~rithèces noirs et r,lobuleux mesurent 100 à 300 u.
Las Qsques sont dispos~s en ~vantail et massues. Les nscosporeB, nu
nombr-e de 8, aux extrémités arrondies, à ln. par-o i hyaLi ne DU brune
et divisées en 4 filaments segmentvs, se rencontrent interc3.1és E::ntl
les asques.
Le lactose est mal utilisé.
Quelques cas de oycétomes ont uté attribués à Leptosphaori
tbompkinsii, qui se distingue par la forme (extrémités acuminés) et
le nombre de logettes (5 à 8) des ascospores.
L. senegalensis et L. thompkinsii sont homothalles.
Le pouvoir pathogène est inconnu chez l'animnl.
3) Allesclleria boydii
Il pousse entre 30°c ct 37°c. Lc;s colonies de couleur
blw1ches à grises sont planes et à la surface duveteuse.
Les conidies sont ovo!des ou piriformes, fuligineuses ou
hyalines terminales ou latérales et mesurent de 4 à 7 u
On peut également voir des périthèces noirs très petits des
asques fugaces, et des ascospores ellipsoïdales de 4 à 1 u.
Les périthèces se forment après 15 jours à
moins sur n:ili
pauvres (milieu pomme de terre - carotte).
La farDe coréniée, signalée dans la description initi[~lc
de Shear est rarement observée~
Cet agent des oycétomos utilise mal le lactose ct 10 L~:Ü~,t)?1C
est homothalle et son pouvoir pathogène est exceptionnel.
pour les
animaux.
MonosporiUI:l np.ioaperrrun est la forme asexuée d r Allesc1kri, ~
boydii.

- 72 -
Exaoon direct d1un Cr aUl de Monosporium
apiosperoum (x 400)
Forme corémiée - Dendrostibella - s'élevant exception-
nellement à la surface des colonies dlAllescheria Boydii.

- 73 -
4) Cephnlosporiuo f21ciforQe
En culture, les colonies appnr-af.s aent b.Lanches , pLnncs ,
La surface est duvêteuse, ccronncuse par p Lac o , plus ou moens
glabre et hunide.
Le microscope permet c10 distinguer des filaments mycéliolW
de 2 à 3 u, des spores en aoas à l'extrémité de phialides effilées.
Les spores sont souvent incurvées parfois cloisorillécs.
Il assimile le lactose et son pouvoir pathogène est incon-
nu chez les animaux.
5) Cephalos~orium reciféi
L'état saprophytique se caractérise :
- du point de vue macroscopique par des colonies blanches
puis roses saumonées, planes, à la surface duvêteuse pauis glabre
et huaude ,
- et du point de vLle nicroscopique par des phialides de
10 à 15 u de long (ou plus) et par des spores petites, droites cu
incurvées.
6) Neotest~dina rosatii
Les colonies grises à brunes claires, b.Lanchea par endroit:'; J
sont planes avec des aillons radiaires et à la surface un f'eut r-n.;c
de filaments.
Les périthèces mesurent 33 u, la paroi a un aspect en écail·-
lés de tortue, les asques sont globuleux de 13 u, dispers0s, à
paroi hyaline et les ascospores sont bicellulaires, brQ~es, au
nombre de 8 par asque.
7) Pyrenochaeta romeroi
1es colonies se caractérisent par une couleur allant du
gris au blanc, par une surface plane et duvêtcuse.

- 74 -
Sur nu Lf.eu ponme de terre - car-ot t cs , apr-ès 15 j ours on
peut observer des pycnides no.i.r-es de forme et de dimcnaâ ons vnri~.~­
bles (100 à 250 u) donnant des pycniospores bncilliforo8s, hynlinoo
(couleur de miel en masse)
Du point de vue biochimi~ue, cet agent liquefie la g~latDlc.
8) Phialophora Jeanse~ei
C'est un agent exceptionnel des myc~tomes.
Les colonies sont gris~olive entourées de noir, ~vec un
aspect en dôme au centre et la surface des filaôents.
Au microscope on peut observer des filaments trun-foncés
mésurant 1 à 3 u de diamètre, pnr f'oLa t oruloîde, des phialido3
pûrpendiculaires et des conidies hyalines, oV3.1es et pouvnnt
bourgeonner.
REJllft..RQUE
Le pourcentage d'échecs dans cette rn8thode dG diagnostic
est da à la rareté des grains à l f infection secondaire, et au üüt
que les grains expulsés sont souvent morts. Il faut enaeracnccr- lr,
plus de grains et le plus de milieux possible pour augmenter le
pourcentage de succès.

- 75 -
D - DIAGNOSTIC IMM[ITfOLOGIQUE
Historiquement, la proru.èr-e tentative maLhcur-cuao de
diagnostic inmunologique remonte à 1913, elle ne t t n.it en oeuvre l'.
réaction de fixation du cOI:1plément dans un cas de mycstome à Honos-
porium apiospermum.
C'est Seelinger qui, à partir de 1952, a réouvert la voie J,-;:.~
recherches immwl010giques à propos des mycétomes et montre que 1GB
méthodes sérologiques pouvaient, non seulement conduire nu diaCIlo;:-
tic, mais encore permettre de suivre l'efficncité du traiteoent.
Nous ~~alyserons :
1) les intradermoréactions
2) les rénctions de fixation du cotro Léraent
3) les réactions de précipitation on gélose.
1) Les intradermoréactions
Dès 1953, Gonzalès-Ochon et Baranda rapportent qu'un extr ~i~.
polysaccharidique de N. brasiliensis donne un test intradermique
spécifique chez les sujets infectés par cetorganisoe
Dix ans plus tard, Mo.gnusson (1962) prépare à partir de C0"tr,
espèce des extraits protéiques purifiés auxqUels/donne le nom de
sensitilles.
En 1963. Bojalil et Zano.ra d'une part, Bojnlil et HngnuG~~')
d'autre part confirment la spécificité des tests cutanés rénlis~;J
avec l'antigène de Magnusson et mettent l'accent sur leur intér8t
dans le diagnostic des mycétomes déterminés par N. brasiliensis.
2) Les r6nctions de fixation du complément.
Quelques études expér~llentales menées à partir du soruu
de lapins immunisées vis à vis de N. astéroïdes et N. br-as.i Li ensri a
par Gonzalès-Ochoa (1953) concluent n\\L manque de spécificité du tr:s>

- 76 -
de fixation du conplément.
En 1967, Avr-am et Nicolau s'efforcent de mettre en évid8~.c\\
des nrrt i cor-ps fixant le conpLémorrt dans 20 cas de mycét ornes en Hou : ~
mais leur résultats sont médiocres.
3) Les réactions de précipitation en gélos8
En 1964, Murra Makgoul"
le premier explore la valeur des
réactions de diffusion en gel (technique d'Elek et d'Ouchterlony)
dans le diagnostic différentiel des mycétomes.
Ces antigènes concernent 4 espèces de streptomyces et
Madurclla mycetomi.
Le sérwn de pat i.ent s ctteints de .::.:atlurorlyc0toneSne pr(;clfi.-
te que los extraits fongiques homoloGues. La rénction appar'a i t (10:1C
spécifique pour les maduromycose.
Le sérum de patients atteints d'actinomycétomes ne réagit
pas vis à vis des antigènes foneiques, mais il précipite les anti-
gènes bactériens. Cependant les réaction croisées concernant ces
antigènes sont importantes et ne permettent pas de rattacher l' ,";.f:~'
tian au germe en cause.
Ce type de diagnostic en est encore au stade expérimental
mais il y a beaucoup de possibilités depuis l'emploi des "acnsi t tnc.c",
jusqu'à l' immuno-électrophorèse, l' immunofluorescence et les teclm:iJ::.u..;:J
d'hémagglutination.

t-
DLiGiTOJ1' r ~ DES ~_YCb'rOME3 PAR PlillCIPI: :i.TI02~
e--
en c;eloso d' apr s }lurr2.Y et Mahg~ub, 1968
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_k'


SERUNS DE M11.LADES ET
Antigènes
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SERUNS EXP2RIMENTAUX
Acti..ij.omyc~tes
Champignons
s.
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S.
M.
M.
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Agent ~3usal
Soma~
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0pnR
------------------_._---
j l
,
43
) Madurella nycet~i
0
0
0
0
0
dont 28 pro Ms)
43
0
0
1
2
Allescheria èoydii
0
0
0
O~
1
0
0
2
0
1
,
!
17
(dont 12 p :,ouvés)
Streptonyces Soma-
1
liensis
16
15
12
10
1
0
0
0
0
;
4
1
(dont 3 pr )uvés)
Streptomyces madu-
rae
4
4
4
4
0
0
0
0
1
5
StreptoDyce~ pel-
1
letieri
2
3
3
2
1
0
0
0
1
69 se rums técoins
0
0
0
0
0
0
0
0
1
11
1
i
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._~-_.-___1__..__
1
1
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1
...--L.
l.
1
_._--

- 78 -
VIII - TRAITEMENT
A l'origine, les mycétomes relevaient d'un traitement chirur-
gical.
Progressivement divers médicaments ont été à l'origine de suc-
cès. Actuellement, il semble que tout mycétome relevé au début d'un
trait ement médical et seulement en cas d'échec il est à confier au c~~i­
rurgien. Le traitement médical s'adresse surtout aux mycétomes acti.-
nomycosiques et à un moindre degré aux mycétomes maduromycosiques
qui sont rebelles à tout les traitements sauf quand le mycétome est
d'extixpation facile.
1) Traitement médical
Divers traitements ont été essayé avec des succés variables.
a) L'iode et ses dérivés or senicaux
Ils ont été préconisés avant l'ère antibiotique et ont SC!,l:].;}
amener quelques remissions.
b) Les antibiotiques à large spectre
Pénicilline et surtout streptomycine ont une certaine act Lon
sans doute sur la surinfection. Avec la tifocycine elles seraient activ:'
sur les mycétomes à grains rouges ou claira.
Tétracycline en association avec la sulfadiazine, ont la
préférence des auteurs de langue anglaise (Desai) dans les cas dcc
mycétomes actinomycosiques.
c) Les antifungiques
Ils ont fait naître dans le cadre des mycétomes fungiqu0s
q~elques espoirs qai n'ont pas été suivis de succès.
Deux produits
- La grisé 0;. J.i!;vine
Elle a été employée sans succès en Afrique mais
aurait donné des résultats au Mexique, sur des Nocardia br-as.i.Ltcnct i..

- 79 -
- L'amphatéricine B
(fungizonc)
Elle ne parait pas avoir d'effets sur les
oycétomes et son emploi n'est pas denué de toxicité.
d) Les qorticoides
Ils ont été préconisée ilour dininuer les phénomènes inflxl-
matoires en association avec dl autres trait ement a , perme t t arrt ainsi
une exérèse chirurgicale plus économique. Ils n'ont aucune action
sur les lésions scléreuses. Ils ont l'inconvenient de diminuer 10s
défenses de l'organisme et de (Je fait favoriser peut-cêt r e l' ext.cnc i.o.:
et la dissémination d'un mycétome~ Aussi ne sont-ils plus employi3
actuellement ?
e) La radiothérapie
Elle peut avoir une action antiinflammatoire mais elle n' f~
certainement aucune action sur les lésions constituées et les grains.
La radiothérapie présente les Memes inconvénients que les cortico!dus
et ne favorise certainement pas un traitement chirurgical ultérieUl'.
E
f "t
Il
ineffic~c~
, ,
é
n
al
e
e est
, __ ,'. ~, dangereuse et elle a ete abandonn e.
Actuellement deux produits dominent le traitement médicnl
des mycétomes : ce sont les sulfamides et les sulfones.
En 1968, Degos a publié une amélioration par le Madribon 2
raison de un comprimé par jour pendant un an.
Mais, actuellement sont surtout retenus
- les sulfones (comprimé à 100mg) à raison de 1 à 2 cp p~r
jour
- les sulfamides
avec surtout le bactrim (comprimé à 400 ;li~
à raison de 4 cp par jour.
Le traitement est de longue durée compte tenu des possibilit'~G
de récidivés : il sera de plusieurs ailllécs et
vraisemblablement
durant tout le reste de la vie~ L'effet favorable du traitement
s'observe au bout de 1 à 2 moio~
Il faut signaler que les sulfones ont lm prix abordable
alors que le coat du bactrim est élevé.

- 80 -
Ce f2.it est à considGrcr, vu. lu durée du traitement et le pouvoir
d'achnt des mnlndeG.
2) Traitement chirurgical
Il ne doit ~tre envisacé qu'en cas d'6chec du traitcDcnt
médical, avec envahissement osseux rapide ou si le myc6tome est
d'exérèse facile.
Ce traitement peut ~tre envisagé sous deux aspects
- les interventions conservatrices
- les interventions mutilantes.
u) Interventions conservatrices
Elles s'adressent aux formes superficielles peu évouées,
sans atteinte osseuse.
Los .oxèrèsés sont soit cusnponévrot Lqucc , uoi. t plus lllIt>:;;
~ 1
sous aponnévrotiques, suivies ou non de suture primitive ou
bien greffe dermo~-épiderQique libre ou lambeaux de voisinage.
Au dos du pied l'exérèse reste en général superficielle et
sera completée d'une greffe cutanée.
A la seQelle plantaire, l'exérèse met souvent à nu les
tendons et peut exiger un sncrifice osseux (métatarsiens)
b) Désarticulation ou nmputations limit0cc
et reglées.
Elles s'adressent a~mycétomes évolués du pied avec lésions
osseuses et dont le traitement médical n'empèche pas ln progression
des l~sions.
Il existe de nombreux procédés dont les principaux sont
- la désarticulation classique sous-astragali~rule,
amenant à supprimer le calcanéum.

- 81 -
- l'amputation inter- .ibio-calcanéenne de Ric~rd qui
supprime l'astragale.
- des amputations os't é opLas t Lques tibio-calcanéennes ~.·t(;C
les variantes de Pirogo,f'f:, de Sedillot, de Pasqua.er - Lefort qui c: .:~
pour but de prévenir le raccourcissement.
c) Amputntions de jnmbe ou de cuisse
Elles ne doivent être pratiquées Clu'en dernier recours vu
leur caractère mutilant et la difficulté d' appar-e i LLnge dans les Pr'~Y:J
endemie mycétomique.
d) Curage ~~glionnaire in~inal
Il est indiqué en cas de métastases inguinale fistulis~e ou
non.

- [;2 -
IX - PROnOSTIC
Le pronostic des mycétomes dépend de plusieurs facteurs.
- la sensibilité de lingent causal aux chimiothérapios
- la localisation ùe l'affection
- 13 profondeur de l'atteinte
- la précosité du diagnostic.
Il est plus m~uvnis pour les mycétomes actinomycosiques
que pour les oycétomes fungiques~ Les tumeurs inflammatoires acti~~­
mycosiques de par leur caractère envahissant, cal délimité sont plus
résist~tes au traitment. Leur exérèse est difficile et les r€cidiv~s
fréquentes.
Les localisations ~u dos, à la nuque, au cuir chevelu, à l~
région laobo-sncré et à l ' orbite ont un pronostic plus reservé que 1:'.
localisation au pied; en raison d'une possibilité d'atteinte de l~
substance nerveuse centrale.
Le pronostic dépend de la précosité du diagnostic. Plus il
est fait tôt, plus on peut enpèchor le processus évolutif.
Mentionnons que los myc6tomcs n'ont aUCW1C tendance à
l'involution spontanée.

o B S E R V A T ION S

- 84 -
Observation n01
Madame KAM.
NIA.
Ivoirienne d'ethnie l~'li.
Agée de 23 ans, est vue la première fois en 1965 PO~L'
~ pied de Madura t~~ique (gauche)
Le pied entier est à la fois a~enté de volume
et deformé jusq~'au niveau des malléoles. Les méplats et
les reliefs normaux de la région sont effacés, la voftte
plantaire est devenue oonvexo. Les orteils ont subi une
ascension et ne reposent plus normalement sur le sol. Ce
pied est élargi, épaissi, alors que la dimension antéro-
postérieure ne parait pas effectée.
Les téguments sont infiltrés, durs, fixés aux plnns
profonds, ils sont le sièGe, de nodules durs d'environ 0,6
à 1 cm de diamètre, plua ou moins saillants, et de nodules
fluctuants recouverts par un épiderme aminci et rosé, de
fistules et d'ulcérations suintantes ou croÜtellses, et enfiJ~
de lésions cicatricielles étoilées et scléreuses. Ces
diverses lésions sont disséminées sur le dos du pied, la
région poeterieure calc~léenne, les régions sous malléo-
laires, la région plantaire interne.
Il n'existe pas d' adénopathie satellite cLâni quemcn;
décèlable.
Le début de l'affection remonte à 1961 soit
4 ans auparavant. A cette époque la malade travaillait pivéc;è,
nus dans les champs Dl0ndés, au
défrichage et à la récolte
de cultures maraichères (gombo) et de café (campement de
Toumidano S/P de Bongouanou). La malade ne se souvient p:'.'3
/
d'une porte d'entrée possible (piqure
d'épine ou écharde).
La première lésion est apparue au bord interne de la vor..tc
plantaire sous forme d'une petite fistule. Cette lésion

- 85 -
Obcorvtrt tcn n O
Mycetoôc du pi ed
r1ycetome du pied

- 86 -
étatt indolore. Le mycétomc s'est étendu progressivement
à tout le pied, c~ n'est que vers la deuxième année que
!
des douleurs sont apparues, douleur à la marche et égaLemer.;
des douleurs la nuit, emp~chant le sommeil.
EXAMENS COMPLEMENTAIRES
La graphie montre de multiples lacunes rondes ou
\\
ovalaires de 1/2 à 1 am de diamètre, truffant le squeletto
de l'avant-pied comme les
bulles d'un fromage de gruyère. J.Ù
calcanéum présente une lacune peu visible. L'astraga~
tibia et péroné semblent encore indemnes.
Un examen anatomo-pathologique après prélèvement
d'une gomme fermée, oonfirme la nature actino-mycosique,
en montrant des logettes d'abcès centrées par un grain rn~G­
sué de 100 à 200 u de diamètre.
L'examen anatomo-pathologique conclu à une atteinte
par streptomyces Madurae~
Cette malade a été suivie régulièrement et hospita-
lisée périodiquement jusqu'à ces derniers temps.
Au cours de ses hospitalisations il a été possible
de remarquer de temps à autre l'émission de grains arrondis
blanc-jaunâtre de 1 à 2 mm de diamètre, de consistance
pâteuse s'écrasant faoilement entre deux lames.
Certains éléments avaient un aspect muriforme par
agglomération de petits grains.
Les tentatives de mise en culture de ces grains ont
échoué malgré les préoautions prises.
En 1973, l'étude immunologique en double diffusion
selon la méthode d 'Ouohterlony a mis en évidence 2 arcs d(~
préciptiation pour Nocardia Astéroïdes. (Pr. CAPRON).

- 87 -
Cette malade a été traitée depuis 1965 jusque
debut 1977 par divers médicaments sans aucun succès.
Parmi ceux-ci on peut citer :
ISONIAZIDE
15 cp/jour durant 9 mois
CIBA 1906
3 cp/jour durant 4 mois
- SULFONES
2 cp/jour durant 5 mois
- FANASIL
4 cp/semaine durant 6 mois
- EXTENCILLINE 2~400.000
1 inj ./semaine - 1 an
- SANCLOMYCINE 4 cp/jour durant 9 mois
SL~FONES injectables 1cc lM/semaine durant 5 mois
- Association 1
BIPENICILLINE - ;1 M}
1
par j our durant 4 mois
STREPTüivIYOINE -\\1 G
- SULTlRENE
2 op/jour durant 1 an
- BACTRIM
4 op/jour durant 1 an
- Association J
SULFO}ŒS 1 cp/jour "'.,
~durant 2 mois
SULTIRENE 3 cp/jO~__•
- MICONAZOL en perfusion IV 200 mg/jour 54 per-ruai.or.e ,
Au fur et à meSlœe des années, l'atteinte osseuse
s'est étendue lentement de proche en proche, pr-cgr-eas i.vemont
des lacunes sont apparues à l'extrémité inférieure du
tibia et du péroné gauohe, devant cette extension i l a été
proposé une amputation au 1/3 supérieur de la jambe qui ft
€tcl
èf:ft.'>-Ctuée
en Avril 1977 (Pr. DJIBO).

- 88 -
Observation nO 2
Monsieur HIN. OUB.
Ivoirien d'ethnie Krou~
Agé de 37 ans, est vu la première fois en 1965,
pour une tuméfaction ligneuse de tout le creux poplité
droit et s'étendant à la moitié supérieure du mollet droit
et au 1/3 inférieur de la cuisse.
Cette infiltration déforme la région et est parsems8
de gomme de 1 à 5 mm de diamètre à divers stades de· leur
évolution. La flexion de la jambe sur la cuisse est encore
possible à 90°. Il nia pas été remarqué de grains visibles
à l'oeil nu. Les douleurs sont modérées, gênaot légèrement
la marche et le sommeil la nuit.
Le début remonte à 2 ans auparavant et a succédé à
un coup de machette, au niveau de la région moyenne du
mollet droit. La plaie résultante s'est refermée dans des
délais normaux après application de plantes et de feuilles
d'arbres. Un mois plus tard sont apparus quelques éléments
nodulaires autour de la cicatrice.
En 2 ans le mycétome s'est étendu aux régions décri-
tes. Ce malade habite Tabou et est planteur de café, cac~o,
bananes, ignames. Il nia pas été possible de déterminer avec
précision la saison à laquelle est survenue l'accident.
La graphie ne déoèle aucune atteinte osseuse.
Un examen histologiC\\uE!nontre des grains do 180 u,
massués,polyédriques, avec feutrage mycélien au centre.
Il semble s'agir dlun Nocardia (Dr. MARIAT).

- 89 -
Pbservation N9
Mycétome du creux poplité.

- 90 -
L'examen parasitologique du contenu d'une gomme
met en évidence un grain massué (Dr. CRIPPAUX).
Les cultures nlont pas poussé (Dr. ORIO).
Ce malade a été traité par :
Sulfones 1 cp/jour durant 1 an.
Il a été perdu de vue jusqu'en 1974.
A cette période on constate Un volumineux mycétom8
scléreux et cicatriciel avec quelques très rares gomules.
Divers examens ont été repris. ùu point de vue anatomo-
pathologie il existe de volumineuses zones abcédées avec
de très nombreux polynucléaires, il n'a pas été vu de
grains (Pr. LOUBIERE).
Les cultures sont restées négatives.
Le malade est rmis au traitement Sulfone 1 cp/jour
durant 6 mois •.
La tumeur a nettement diminué de volume, les gommes
se sont effacées, cependant la persistance d'une cicatrico
ligneuse étendue a fait adresser ce malade en Chirurgie
pour son ablation (Pr~ OORNE1')~··
.'..; .
Le malade est revu on Aoo.t 1974 après Lrrter'verrt i on f
les résultats sont excellents, le creux poplité a repris
son aspect normal, la cicatrice opératoire est de bonne qH~,'­
lité, la flexion de la jambe sur la cuisse a repris son
amplitude habituelle~
Depuis le malade n'a pas été revu malgré nos
recommandations.

- 91 -
Observat1on_.n(l·3
Monsieur BIL.
SAN.
Volta!que d'ethnie Mossi
Agé de 25 ans, est vu pour la première fois en 1967
pour une tuméfaction ligneuse et saillante du dos du pied
gauche, eD regard du 1er et 2e métatarsien.
Cette tuméfaction présente à la surface une trentn~lo
de petites gommes de 1/2 cm de diamètre à divers stades du
leur évolution. Il n'existe pas de grains visibles à l'oeil
nu. Il n'a pas été constaté d'adénopathies. La tuméfaction
est prurigineuse, sensible mais non douloureuse.
Le début remonte à 1965 et s'est fait spontanément
sans porte d'entrée rerrk~quée durant la saison des pluies,
les champs étant inondés~
Le malade est cultivateur de mil, maïs, riz, ar-achi.dc c
à Koutiàl~, région de Ouagadougou en Haute Volta. Ce malade
marchait habituellement pieds nus.
La graphie du pied ne montre aucune lésion osseuse.
L'examen anatomo-pathologique confirme le diagnostic
de mycétome et précise le germe Nocardia brasiliensis (Dr ..
H. SARRAT. I. P. Dakar) ~
La culture confirme un Nocardia brasiliensis (Dr.
CRIPPAUX et Dr. MARIAT I~P. Paris).
Ce malade est traité par Fanasil 4 cp/semaine dura.nt
5 mois.
Un second examen anatomo-pathologique après ce
traitment mentionne une zone granulomateuse à polynucléaireo 1
intradermique en partie abcédée dans laquelle il n'a pas ét0
possible de mettre en évidence des grains spécifiques.
Le malade sort de l'h8pital, amélioré, non guéri et
n'a pas été revu.

- 92 -
Observation n 0 4
Madame AYA FAL.
Ivoirienne d'ethnie Baoulé.
Agée de 32 ans, vient consulter pour la première fois
en Aoüt 1971 pour un vaste placard tuméfié et infiltré
occupant toute la région scapulaire droite, s'étendant en
haut vers la nuque, la région sus scapulaire gauche et en
bas à la région dorsale
droite jusqu'à la 10e épineuse.
Ce placard est truffé de gommes ayant 1 à 2 cm de
diamètre, les unes fermées les autres ouvertes ou végétantes.
Certaines gommes sont occupées par un bourbillon gé Lat Lncux ,
j aune orangé.
Ce placard est douloureux et prurigine~~.
Les examens de laboratoire démandés reviennent
négatifs.
Le début remonta à 3 ans et s'est fait sans porte
d'entrée remarquée à l'épaule droite par une petite lésion
prurigineuse.
Cette malade est mariée à un cultivateur de la région
de Tiassalé et aide son mari aux travaux agricoles. Pour
ces travaux elle porta toujours un v~tement recouvrant le
corps et les épaules~
La malade hospitalisée s'évade au bout de trois
semaines. Elle est reVlle 10 mois plus tard (Mai 1972).
Le mycétome à la m~me topographie et le m~me aspect
que celui précedemment rapporté.
La graphie thoracique ainsi que la graphie de l'épaule
droite ne montrent auoune atteinte osseuse,pulmonaire ou
médiastinale.

- 93 -
Observation N°
Mycétome du dos (avant trait ement)
Mycétome du dos après traiteme

- 94 -
De nombreux prélèvements et tTO~8 Jbiopsies cutanéeo
ont été pratiqués, la troisième confirme un mycétome cn
mettant en évidence des grains (Pr. LOUBIERE).
Les cultures a partir des gommes se sont révelécs
négatives (Dr. CHIPPAUX).
Cependant l'examen parasitologique de la matière
gommeuse à l'état frais a montré la présence de petits
grains jaunâtres d'environ 1/2 mm de diamètre (Pr. DOUCr~
Dr. CHIPPAUX).
Cinq mois plus tard (Octobre 1972) apparait un
volumineux abcès sous outané, fluctuant, en bordure du
trapèze gauche, d'environ 6 cm de diamètre. La ponction
ramène un pus blanc-jaunâtre bien lié évoquant une inrectL'2:
staphylococcique.
L'examen direct au microscope montre la présence
o.bondo.nte do grains ot l'absenco de germes microbiens.
La culture de ce pus permet d'isoler facilement des
colonies de Nocardia brasiliensis (Dr. CRIPPAUX, Dr. ~UiliIjrr).
La malade a été traitée selon les disponibilités du
service par: Rimactan 2 cp/jour, Myambutol 3 cp/jour
durant 3 mois.
On observe aucun résultat thérapeutique, les gOr:J.!~k~[;
saillantes et végétantes persistent ainsi que les douleurs_
L'abcès est apparu en fin de traitement par le R~ctc~~.
Durant cette période la malade fait une fausse COUCl10
de 4 mois.
Elle est alors traité par Sulfones (Octobre 72)
1 cp à 100 mg/jour. Quatre mois plus tard (janvier 73) lc~s
gommes sont complètement fermées, le mycétome est par-t i.r.I>
lament désinfiltré, oette malade est en bonne voie de
guérison.
Elle sort du service avec une provision de Sulfones
suffisante.

Elle est revue 5 moia plua tard (Juillet 73). On
constate une l~&ère amélioration. Les téguments sont .
légèrement ramollis, il esiste cependant encore une
vingtaine de gommes fermées,
peu saillantes, rosées, mollasses au toucher.
Mu.."üe d'une provision auf'f'Learrt e de Sulf\\)rl\\~3
cette
malade
est
r-evue 6 mois plus tard , soit en décembre; 1"5
comme prévu.
Elle est revue courant Décembre 74 soit 1 an 1/2 f,l:'::
tard. Le traiteraent a été interrompu depuis 1 an, le ~.:.l:~IL;
se portait apparamment bien.
Cependant une rechute s'est manifestée en Aont 74,
le mycétome à cette oonsultation a repris son aspect
initial et est même plus étendu.
Les biopsies cutanées permettent de retrouver des
grains de Nocar'di.a dans la coupe h.i.s't o.Log.i.que (Pr. LOUl3I~1jj).
La culture isole une colonie de Nocardia brasilie~si~.
(Dr. CRIPPAUX - Dr. MARIAT).
L'examen immwl0loGique en double diffusion selon l~
méthode d'Ouchterlony met en évidence quatre arcs de préci-
pitation pour Nocardia b,rasiliensis, un arc de pr'é c Lpi t at Lo.:
pour Nocardia Astéro!dcs.
La malade est traitée par Sulfones 1 cp/jour.
Deux mois plus tard, les gommes ct les fistules S0ll"l:
fermées, la surface lésionnelle est sèche cependant la
malade n'est pas guérie, l'infiltration et les gommes ne
sont pas effacées.
La malade so .t fin Février 75 avec une provision S'L~.'­
fisante de Sulfones~
Fin Avril 75 elle est rehospit~lisée pour une pOUS8U~
évolutive récente du mycétome. La dose de Sulfones est a.Lo.r.
doublée, 2 cp à 100 mg/jour.

Trois oois plus tard les lésions sont de nouveau
assèchées et la malade sort, améliorée, en Juillet,75;
munie d'une provision suffisante de Sulfones.
La malade est rCVLle et hospitalisée pour~e 3e
poussée évolutive en Septembre 75.
Cette poussée évolutive a débuté en Août 75. Elle
était alors enceinte de 2 mois.
Le même traitement est poursuivi, l'aoélioration se
fait difficilement.
En Novembre 75 la Sultirène à raison de 4 cp/jour
est associée aux 2 cp de Sulfones quotidiennes.
L'association semble plus efficace et début Janvior 7é
presque toutes les go~nes sont à nouveau refermées mais
non éliminées.
La malade retovxnc à son village durant huit jours
et revient à l'hBpital en pleine quatrième poussée
évolutive mi-janvier~
Le traitement sulfoné 2 cp et sulfamidé 4 cp est
continué. Les lésions deviennent végétantes et apparemmc~t
le traitement semble inefficace.
A la mi-Février un nouveau traitement est institué
Sulfones 2 cp/jour, BGctrim 4 cp quotidiens.
La malade accouche normalement fin Mars 76 d' un en:f:'_;:'~
vivant.
En Juillet les lésions végétantes se sont affaisséos,
les gommes restent ouvertes, le mycétomc s'est étendu en
surface.
Le même traitement est poursuivi.

- 97 -
En Octobre 76 apparaissent des douleurs dorsales
et ',ervicales.
Les graphies ne mcrrt r-en t 2UCLU1C Lé s Lon osaeu..e .. Les
douleurs vont en s'amplifiant l(;nteoent.
En Décembre 76 la malade se plaint de doulouro
thoraciques basses 7 en ceinture, en même temps qu ' aplx'T2.:;
sent une anémie iI:nportante, une hépatomégalie et lille cr'r'·
nomégalie.
Lc s O:':''::-''::Ol:S CJ.i.iliou.cs mont.r-errt l' Lnat.a.lLa t Lon
progressive dl une Iè.:"'.::l..::,lsCi8 fl3.C1Ue des membres i.nf~'.':i, '.
La oaJ_é'.de es'~ orù.evé e q ue.Lque s jours plus tard; Yi:"':'
sa f8l)ille, sans 2,UCllJ1 c..vis :::.éclical.
Par la suite nous avon~ appri~ que la malade était
décédéE; dans son village vers le no i s de Juillet-Août Ti:
totalement parapl(~giquG~
En r ésuné : cet.t e oUAe:r\\T[,tiol1 d'un mycétome à
Nocardia brasilier..sis montr-e le. gravité d' une Lrrt cr-r'up t i.cn
Lrrt empeat Lve du trp.it emeirt , Une rechute s' étant faite ;': .'"
8 mois rlus ta~d, la r0:9riGe t::n:ive du traitement a t~-'::\\.':
nettement mo~~s effi83.ce.
Par aillcu~s la ccossesse est apparue comme lill
élément très dé f'avor-ab.Le ayant entrainé la 3e pouacé c
évolutive (Août 7:~) ~
Enfin l'apparition d'une paraplégie peut être logi-
quement rapportée à 1.~.'1e métastase vertébrale du mycé toao ,
Tout G'est r3.s~é comme Ai le traitement était (Jn'~~'~'­
inefficace du fait do son interruption et de l' insta11T~l..
d'une grossesse.

- 98 -
Observation n05
Monsieur KAn. Ernest
Ivoirien d'ethnie AGni
Agé de 16 ans, est vu pour la première fois en 1972
pour une tuméfactionligneuse siègeant à la face interne
du pied gauche en regard du 1er métastarsien. Cette
tuméfaction déborde sur la région plantaire avoisL~ante.
Elle est parsemée de petites gommes de 1 à 2 crm de dia~ètrs,
les unes fermées, les autres ouvertes, ulcèrées ou croutel-
leuses. Cliniquement il n'a pas été constaté de grains
visibles à lloeil nu et à la loupe. La région est léôèrement
sensible. Il n'y a pas de ganglions satellites. Le début
remonte à 1968 c'est-à-dire à l'âge de 12 ans et srest f~it
spontanément sans porte d'entrée décelée. Get enfant
fréquentait llécole et aidait
son père aux travaux de la plantation (café, cacao, ign~8s
et bananes)
La graphie osseuse de la région ne montre aucune
atteinte squelettique.
L'exaôen wkîtomo-patholoeique confirme un mycétoBG
en montrant des micro-abcès dermiques, l'un d'eux étant
centré par un Grain typique. (Pr. LOUBIERE)
La culture sur L~wenstein permet d'identifier des
colonies de Nocardia Caviae (Dr. CHIPPAUX et Dr. MARlAT).
Cet enfant est traité par les Sulfones 1 cp à 100 rJ.f,;/;ï ~)~.~.
Revu au bout de 1 an.
Le résultat clinique est excellent.
L'infiltration s'est effacée. Les gommes sont toutos
cicatrisées. Les téguments ont repris leu.r consistance
normale.
Il n'a pu etre pratiqué de biopsie pour conf'Lrrne'r cot; ~
guérison.

- 99 -
Malgré la proposition de poursuivre le traitement
durant 1 an supplémentaire l'enfant n'a pas été revu.

-
100 -
Observation
n06
Monsieur DIG. TJŒ. Gaston
Ivoirien, d'ethnie Bété
Agé de 40 ans, est vu la première fois en 1972
pour une infiltration ligneuse limitée, à la face interne
du pied droit, en regard de la première phalange du gros
orteil et du 1er métatarsien, rendant la région cylindri-
que. La sur-fnco sqameuse et rosée est parsemée de pctitl~s
gommes de 1 à 5 mm de diamètre, à divers stades ùe leur
évolution. Aueun grain n'est visible à l'oeil nu ou à la
loupe.
La lésion est prurlglneUSe et non douloureuse. Il
n'y a pas d'adénopathie.
Le début reDonte à 1969 soit 3 ans auparavant et
s'est fait spontanément sans porte d'entrée remarquéo,
durant la saison des pluies.
Le malade est planteur de café à Issia dans la région
de Daloa.
La graphie de la région montre l'intégrité squelet-
tique.
L'examen unntomo-pathologique montre un épitholiwJl
malpighien papillomateux kératosique, sus-jncent à un
derme scléreux présentant. des foyers inflammatoires lympho-
plasmocytaires~ Pas de lésion spécifique. (Pr. LOUBIBRE)
La culture permet d'isoler et d'identifier une coLon.ie
de Nocardia Oaviae (Dr. CRIPPAUX et Dr. MARIAT)
Le malade a été traité par des Sulfones 1 cp 100 mi~/ j
durant 3 mois~ Il a quitté l'hospitalisation et n'a jnmnis
été revu.

Monsieur
SAlf~ ISS.
Malien d'ethnie Bambara
Agé de 42 ans, est vu pour la première fois en 1972
pour une tuméfaction ligneuse de la malléole interne
droite r-emorrtarrt juqû.' au 1/3 inférieur de la face interne
de la jambe et s'étendant en bas sur la moitié interne
de la voût e plantaire. Cette tuméfaction deforme la ré,;ion t
comble les gouttières et efface les reliefs osseux nonn~~h.
La surface est parsemée d'une dizaine de micro-abcès les
uns fermés les autres ouverts de quelques milimètres à 1cm
de diamètre siègeant principalement à la face interne de
la cheville droite.
Cliniquemont il nia pas été constaté de crnino. Pnr
ailleurs la m~lade se plaint de douleurs spontanées per-
manentes irradiant le long de la jambe droite. g~nant
le sommeil et ln marche.
La lésion elle-même est sensible au toucher et dou-
loureuse à la pression.
Il n'existe pas d'adénopathie cliniquement décelable.
Le début remonte à 1977 durant la saison des pluies
soit 1 an auparavant et s'est fait
par l'apparition do
petits nodules prurigineux à la face interne de la cncvl I.'..
droite. A cette époque le malade était manoeuvre dans IUl
service topographique et travaillait dans la région de
Tiébissou.
Il portait et allait placer des mires pour dos ro10v~:
topographiques nécessaires pour la construction d'un b2r-
rage. Le malade a éssayé divers traitements qui se sont
revelés inefficaces. 10 mois plus tard, la réeion de L~
cheville s'est tuméfiée progressivement et des doulolITS
d'intensité croissante sont apparues.

- -
102 -
Ces douleurs ont incité le mnlade à consLÙter en
Dermatologie plusiours mois plus t.ard ,
La graphie dG la région ne décèle aucune lésion
squelettique~ (Dr~ PEYRON).
L' examen histo~o.g!icp~Et-met de retrouver quelques
micro-abcès dans le derme profond, mais de nombreuses
coupes n'ont pas permis de mettre en évidence de grains
spécifiques. (Pr. LOUBIERE)
Le malade ntest plus revu malgré les examens en oours.
Il réapparait deux ans plus tard en 1974. Les lésions S8
sont étendues, englobant toute la cheville droite. Il
existe à la graphie des lésions ostéophytiques de la
malléole interne tibiale, une petite géode à l'eÀ~rémité
inférieure du péroné ainsi qu'un remaniement de la struc-
ture osseuse médio-tarsienne avec des lésions ostéophy-
tiques du scaphoïdes (Dr. PEYRON).
Une artériographie pratiquée à cette époque a permis
de constater un important ralentissement circulatoire dans
le membre inférieur droit, le produit de contraste ne
parvenant à 11 extrémité inférieure de la jambe que 20"
4'
~.,
environ après la fin de l'injection.
Il n'existe pas de vascularisation normale et les
vaisseaux distaux ne sont pas visibles (Dr. KERFELEC).
Un nouvelle biopsie d'une gomme a montré quelques
micro-abcès dermiques mais il n'a pa été retrouvé de &r~ÜllS
à ce niveau.
Par contre un grain éosinophile a été retrouvé dans
l'épiderme. Il semble s'agir d'un Nocardia (Prof. lrOU13IEI-Œ)
Trois prélèvements successifs avec cultures n'ont
pas permis d1isoler un souche de champignon. (Dr. CHIPPAUX
Rr Dr. MARIAT) ~

- 103 -
Pupoint de vue immunologique la méthode dlOuohter-
lony a permis de mettre en évidence huit arcs de préci-
pitation par Madurella mycetomi.
Cinq arcs de précipitation pour Monosporium Apiospcr-
mUID. La présenoe d'anticorps spécifiques vis à vis des
antigènes de 11adurella mycétomi et de Monosporium Apiospcr-
mum confirme :immunologiquement un mycét orne •. (Pr. CAPROH).
Le malade est traité par :
Sulfone 1 cp à 100 mg/jour durant 3 mois.
Devant l'absenoe d1amélioration, le malade est traité par
association de 1
Sultonas 2 cp/jour,
Bactrim 2 cp/jour
durant 5 mois.
On observe un légère amélioration clinique. Par
contre les images radiologiques restent inchangées~
Bruquement survient un ballonnement abdominal avec
oonstitution dlune ascite.
La ponction ramène un liquide hémorragique. Le malade
est transféré en chirurgie où il décède avent l'interven-
tion projetée~
Il ne semble pas que cette ascite hémorragique et
le décès soient liés à une métastase du mycétome, ou au
traitement presorit.

-
104 -
Observation nO 8
Yionsieur LAG~ DOW~
Ivoirien d'ethnie Bété.
Agé de 27 ans, est venu consulter la première fois en 1972
pour un infiltration ligneuse du membre inférieur droit
intéressant les régions externes et postérieures de L~ 1/2
inférieure de le OuiSS8 et de la 1/2 sup~rieure de la jambe
comblant partiellement la région poplitée. La surface est
parsemée d'une quinzaine de gommes profondes.
La lésion est douloureuse spontanément gênant le someil.
On ne constate pas drad~nopathie satallite.
Le début sIest fait 6 mois auparavant et a succédé à Wl0
coup de machette alors que le malade nettoyait sa plantation
de café à Issia. L'accident est survenu durant la saison des
pluies. La plaie a été soignée par application d'un mé~~ge
d'herbes et de feLUlles chauffées sur la braise. La cica-
trisation s'est faite lentement, en 2 mois; les premières
gommes sont apparues dans le voisinage immédiat avant ln
cicatr~sation complète de la plaie. Les gommes se sont
multipliées et llli1filtration ligneuse s'est étendue assez
rapidement, selon une direction ascendante.
La graphie du membre inférieur droit ne décèle aucune
lésion osseuse (R~ PEYRON).
L'examen histOJ.iliJiql.ffi9leJl\\ue malgré de nombreuses r-ecoupes
et l'existence de micro-abcès typiques on ne rotrouve pas (lu
grains caractéristiques. (Pr. LOUBIERE).

- 105 -
L'examen parasitologique de deux prélèvements n'a p~s
~ontré de grali13~ les mises en culture sont restées
stériles. Le malade est mis au traitement Sulfoné 1 op à
100 mg/jour~ Il sort de l'h8pital et n'est plus revu~
Malgré l'absence de confirmation par le laboratoiro
il s'agit très certainement d'un mycétome, les siGnes
cliniques orientant suffisamment le diagnostic.

-
106 -
Observation nO 9
Monsieur EHO~ KOU.
Ivoirien d'ethnie Agni
Agé de 19 ans, consulte pour la première fois en 1972
pour une t~foct1Dn modérée de durété irrégulière attei-
gnant la vont plantaire et s'étendant en écharpe à ID. Ltcc::
interna et au dos du pied en regard des deux métat8.l'sie1l3.
la surface présente quelques micro-abces de quelques IDill
de diamètre à divers stades de leur évolution.
Cliniquement i l n'a pas de grains visibles. La
lésion, légèrement prurigineuse et peu douloureuse, gene
la marche.
Le gonflement du pied et la déformation qui en résul-
te, bien que modérée empèche le malade de se chausser. Il
n'y a pas d'adénopathie satellite.
Le début remonte à 1964 soit 8 ans auparavant , Il a (t~'
marqué par une petite tuméfaction apparue spontanément
sans porte d'entrée initiale remarquée siègeant entre
le 2e et 3e orteil. Cette tuméfaction g~nante a été incisée
à l'époque à l'aide d'une lame de rasoir neuve. D'après
l'intéressé l'inoision a saigné il n'y a pas eu d'écou-
lement.de pus~
A cette époque l'intéressé âgé de 11 ans était au
village, habitait avec ses parents à Daoukro, qu'il aidait
sur la plantation de café cacao. Il ne portait pas de chaua-
sures, marchait pieds nus. Par ailleurs le terrain de cul-
ture était habituellement sec, rarement inondé.
Lentement les lésions ont progressé et se sont étenduus

de la tuméfaction initiale interdigitale vers la plante
du pied, la VOftt8 plantaire et vers le dos du piod~ Au
cours de cette
progression en écharpe les lésions pla.ntni:::'l,,:;
de l'avant-pied et les lésions interdigitales ont ci.cat r Lrs-'
spontanément déterminant ainsi la topographie lésiolU10llc
actuelle à distance de la porte d'entrée initiale.
La graphie du pied droit ne montre aucune lésion
sque.Lèt.t Lque ; LI examen anat-path note dans le dULIC: moy.».
l'existence de plusieurs micro-abcès dont l'un d'entre eux
estcentré par ~~ grain typique. Il s'agit d'un mycétolli8
(Pl'. LOUBIERE)
La culture permet l'isolement et l'identification de
Nocardia brasiliensis. (Dr. CHIPPAUX et Dr. fUŒIAT).
malade
Par ailleurs, le
est drépanocytaire, la f21cifor-
mation est positive, le type d'hémoglobine est AS A2.
Cc malade a été traité par les Sulfones 1 cp. 100 E1G/ j
durant 6 mois~ Revu, les gommes ont presque tout8S dis-
parues, la tuméfaction s'est effacée, un nouveau traitement
de 6 mois a été institué et la malade est perdu de vue.

- 108 -
Observation nO 10
Monsieur K. OI~ K. Jean-Baptiste
Ivoirien d'etlLnie Agni
Agé de 18 ans, consulte la première fois en 1972 pùl.U'
un placard infiltré, de dureté licneuse de f orrne c;roscièr.=:-
ment ovalaire siè:,;eant à la face externe du genou gauch(~,
s'étendant de l'extrémité inférieure de la cuisse et l'ex-
trémité superieure de la jambe.
Ce placard illesure environ 10 cm/20 et efface 10 reli01
normal de la face externe du génou. A la surface il existe
une vingtaine de micro-abcès de quelques mm de diamètre, 1<
plupart excoriés ou croutelleux.
Ces micro-abcès sont groupés en petits amas en affec-
tent une disposition linéaire. L'examen clinique de ces
micros-abcès n'a pas permis de déceler l'existence de [r8.i11:J.
La régions est prurigineuse et légèrement sensible, non
douloureuse. Il n'existe pas d'adénopathie satellite.
Cette lésion entraine une gêne modérée à la flexion
du genou. Le début remonte à 3 mois auparavant et s'est
fait spontanément sans porte d'entrée remarquée. Ce m8.1nde
fait partie du Service Civique à l'école des cadres de
Bouaké depuis 1 an.- A cette école le malade subit un entr0i-
nement militaire on n'a pas par ailleurs la notion de tT2.VClu.:-:
agricoles.
La graphie ne montre pas d'atteindre osseuse.
L'examen anat-path. montre de nombreux micro-ahcès ~tV:-,
dans l'un dlentre eux un grain typique. Confirmation do
mycétome (Prof~ LOUBIERE)

-
109 -
Il faut noter que sur 3 biopsies c onaé cut Lvea socle 1'1
dernière a permis
une confirmation histologique.
L'examen pnrasitologique du pus ne montre aucun brû~1,
Par contre la culture permet à deux isolements successifs
de mettre en évidence une souche de Nocardia brasilionsis
(Pr. CHIPPAUX)
Ce malade est traité par Sulfones 1 cp/jour durant 2 ,,::.'-'
au bout de la 1ère année, l'amélioration est importante, il -
n'existe que deux petites zones indurées nu nivenu des cie' c--
trices de b.Lops.i.e ; Les gommes sont pr-caquo t out.cn clisp7:Lrul'::.
Enfin de 1ère année et de 2e année de traitement o.rt
été pratiqués 2 examens immunologiques selon la méthode
d'Ouchterlony qui ont montré l'absence d'anticorps
spécifiques (Pr~ CAPRON).
En fin de 2e année de traitement les tE5guments prC:ccdc!!:-
ment atteints ont repris un aspect normal avec quelques
petites cicatrices non scléreuses. On peut parler d'mie
guérison clLl'lique complète. Cependant après avoir particip~
à un défilé militaire, le malade remarque dans la soirée
Itapparition d'une tuméfaction profonde, douloureuse. A
l'examen cette tuméfaction mesure environ 4 cm de diaôètre
at siège à 10 am au-dessus de la rotule en plein territoire
crural.
Cette tuméfaction est apparue brusquement, le malade
étant encore sous Sulfones, le début de ce traitement
remontant à 2 W1S.
Cette tumeur est enlevée chirurgicalement (Dr. LANG
l'intervention oonfirme son siège sous aponévrotique 011 l)l..:,j~l~
muscle crural~ Cette tumeur est à distance du mycétowe
cutané primitif actuellement guéri.
L'examen anat .path. note de nombreux micro-abcès ct 'ld
niveau de Itun d'entre eux un grain mycélien (Pr. LOUBIERE)
A ce moment le malade est traité par association:

-
110 -
Sulfones 2 cp/jour
Bactrim 3 cp/jour
durant 1 an.
Ce malade os t revu 1 an plus tard, le mycétome cut ané v;_·
rait guéri, on ne note pas de récidive au niveau de la
métastase crurale précédemment enlevée. Le malade a été
perdu de vue à oe moment.
Cette observation montre la possibilité de I!létr-tst[~::w:J ~.
distance pOUV~1t survenir sous traitement et dont llQpp2ri-
tion a été apparemment favorisée par un effort physiquu.

-
111 -
Observation nO l'
Monsieur
K 0 S. Gaston
Ivoirien d1etllnie Yacouba
Agé de 52 ans, est vu pour la première fois en j:o:.nvicl'
73 pour une t~éfaction ligneuse occup~ld tout le dos du
pied droit ainsi que la face externe. Cette tuméfaction
déforme la région. Il existe une seule gomme ne t t emcrrt ii1{li_·-
vidualisée à la face externe du pied. Cette tuméfaction
entraine des douleurs spontanées et à la marche. Il n'y a
pas d'adénopathie satellite cliniquement décelable.
Le début r omont o à 10 ans, et s'est f'nI t sporrtnnémcut
sans porte d'entrée remarquéè. Il semble qu'un ccrtCliJl
nombre d'épisodes douloureux paroxystiques au niveau du
pied se soient succedés, avant que ce dernier ne présente kl,-
déformation~
Ce malade est planteur, il cultive du riz, du manioc
et du café. certains travaux s'effectuent lorsque les ChÔ,Ll}!2
sont inondés~ Le malade marche pieds nus.
La graphie montre des lésions osseuses du tnrsc ct
du métatarse sous forme de géodes et d'ostéophytes.
L'unique {:;ODIDle prélevée a permis un examen anat-cpat h
ainsi qu'une culture: (on retrouve au niveau de cette
préparation Wl trajet fistuleux très hémorragique cntouri
d'éléments inflammatoires polymorphes ou pr'éd omi.narrt dos p~_'l~-­
nucléaires. Après de nombreuses recoupes on parvient à
mettre en évidence un grain éosinophile vésiculeux ne
semplant pas massué (Prof. LOUBIERE).

~. 11 2 -
L'examen parasitologique note l'absence do {3TéÜlli;.
La culture isole une souche de Nocardia caviae (Dr.ClUr:Pi-_Ll,_)
L'examen immunologique selon la méthode d' Ouclrt er-Lor.y
met en évidencG un arc de précipitation pour streptomyc~~
pelletieri et lié probalblement à des communautés antit,:cbi-
ques avec streptomyces Caviae (Pr. CAPRON).
Ce malade a été traité par Sulfones 1 cp/jour durallt
1 an 1/2.
Le résultat est bon, l'infiltration ligneuse siest ef-
facée bien que le pied reste encore tuméfié. aucune rOll~e
n'est visible r les douleurs ont disparu, le malade peut 8.
nouveau cultiver son champ, cependant l'aspect r-ad Lo LocLque
du pied droit nfest pas modifié.
Un examen immunologique selon la méthode d' Ouch't crLor.y
pratiqué à cette époque ne montre aucun arc de pr'é c i.p i.t.a't i on ,
Le malade est perdu de vue.

- 113 -
Observat i.on nO 12
l':ada:Jle LAT. ANE.
Ivoirienne dl ctlu:.ie Baoulé
Agée de 32 ~~s, vient consulter la première fois G~
1973 pour une plaque indurée plus ou moins étoilée, dt QSp::", c
chéloidien siègeant à la face interne du pied droit on ~.lVf.:_t
de .la malléole .irrt erne , Cette place mesure environ 8 Y.. 5 C!":l
A la surface de oette chélo:ï.de existaient quelques érosic:,s i..:':;
micro-abcès à la licite de la visibilité.
Cette lésion est indolore, très prul'igineuse, il L'y
a pas d'adénop~thie satellite.
Le début remonte à 5 ans, et s' est fait aporrtunérncnt
\\
sans porte dl orrcr-éo remarquée. La malade est nurse dans U':l;.:
famille depuis des années, et porte des sandales.
La graphie ne montre aucune atteinte osseuse.
2 examens histolog\\q~t~cessifs ne permettent pas de
rattacher la lésion à mycétome.
Cepend~lt le prélèvement d'un minuscule micro-aùcès
permet de mettre en évj_dence un Nocard.ia brasiliensis ~
L'étude immunologique selon la méthode d'Ouchterlony Ilwt
en évidence un arc de précipitation pour Nocardia Astéroïd ,·H',.
aucun arc de précipitation pour Nocardia brasiliensis
(Pr. CAPRON) ~
La malade est mise au traitoment paz' Sulfones 1 cp/ j OlU'
Une amélioration nette Ct été perçue dès le )e mois.
Au bout de 2 ans de traitement on observe une i.::uerlsoll cLi.nLque
l'induration oh6101dienne s'est totalement éffncôe, leD
micro-abcès ont disparu, les téguments de la région ont
repris leur souplesse, sont mobilisables sur les plans }lI'D-

-
114 -
fonds , ne subsistent que les cicntrices superficielles,
essentiellement pigmentées et non scléreuses.
Le traitement a été poursuivi encore 2 nns soit 4 ~lS
en tout.
A la 5e illll1ée la guérison se maintient.

-
115 -
Observation nO 13
Monsieur N'DI~ EDO.
Ivoirien d'etlUlie Abbey
Agé de 50 ans, a été vu pour la première fois en 1973
pour un vaste mycétome thoracique en pélérine OCCUp~lt la
région sus et sous épineuse droite, la reglon delto!di8r~8
supérieure, etsus cl~vi~~airearoites, la paroi thoracique
antérieure droite au-dessus de la ligne malellonaire~ Co~
lésions s'étendent à la paroi thoracique antérieure enuclJC.
L'épaule gauche et la région scapulaire gr~uche sont libr~s.
La surface présonte de nombreuses gommes profondes de 1 h
2 cm de diamètre, les unes fermées, les autres ouvertes,
les lésions ouvertes montrent l'existence d'un bourbillon
gommeux, jaunfttre, sucre d'orge de consistance gommeux,
examiné entre lame et lamelle à permis de r-et r ouver quc l.qucc
grains blanchâtres. Ce vaste placard tuméfié est pruriuin('-'~::
et modérement douloureux. On ne retrouve pas d'adénopathics
satellites évidentes.
Le début remonte à environ 4 ans, et s'est fait sans
porte d'entrée remarquée. Le malade est planteur à Rubina,
Sous-Préfecture d'Agboville où il cultive du café, cacao et
diverses plantes vivrières.
La graphie thoracique met en évidence une opacité dr; SOL--
met droit et de la base gauche.
L' examen hü:r~ologi9-~E}écise l'existence de très nombr-e uz
micro-abcès dans lesquels on retrouve des petites formations
granulaires éosinophiles, très pâle, non massuées, prcnillit

-
116 -
Va ste Mycétome thoracique en pélerine

-
117 -
le
ziehl Mycétome confirmé (Pr. LOUBIERE).
,
L'examen puras i tologique confirme l'existence de (-T:~i"_;
sans massues périphériques.
La culture permet l'isolement d' une couche de IToc<:'I'di r,
caviae (Dr. CHIPPAUX et Dr. MARIAT)
L'attention est attirée par une légère dyspnée ct
l'existence d IW1 circulation veineuse collatérale abdonu.nn.Le
très
ailleurs le
sicnale
d é v e L o p p é c
,
P a r .
m a L n d c
u n e
c r L a o
de dyspnée paroxystique, 4 mois auparavant, servenue brut:l.-
lement la nuit et accompgnée d'imprsssion de mort immir~ent~.
Durant plusieurs jours le malade est resté couché, l(~s
symptemes se sont amendés prOGressivement. De cette crise IL
subsiste actuellement qu'une légère dyspnée qui slaccroit
nettement à 11 offort. Cette dyspnée empêche tout travail drl:-1S
les chnmps.
La Sj~ptoITk~toloeie pulmonaire fait transférer oe
malade en pneumologie (Dr. SCHNIDT), en même temps un
traitement est institué à base de Sulfones 1 cp à 100 m:) j cu'.
Dans ce service ont été pratiqués :
,..,
t
- une tomographie thoracique qui confirme un opacité I."~ ....:..
délimitée du sommet droit et de la base gauche non
excevée.
- une.Lapar-oacopf s c:ui montre un foie normal et ll.'1b:3(;";(;'.
de turgescence veineuse.
- plusieu.-rs bronchoscopies successives qui ont montré
llexistenoe de petites tumeurs polypoIdes, de teinto bl8.n-
châtre, avec de fines strictions rouges, obturant partiel-
lement trachée et bronches, aaLgnarrt abondamment au moindre
contact.

-
11 8 -
Circulation collat éral
(Obsorvation nO 13)

-
119 -
Cette tendance hémorragique a empèché tous pr-é Lëvcmcn 1 ~;
biopsiques.
L' examen oytologique, bac t.ér-i o.l .gique ct prtr.;,sitolo,-=.-
que du liquide d1aspir&tion bronchique n'a p;,s pcr~is Qe
mettre en évidence un germe quelconque, B.K. Nocarclia e11
particulier.
Doux mois après 10 début de trnit cmcnt :.H.? CU!lDl;.Ltu<'
brutalement une peurésie droite de la grande oavité nu
cours d'une crise asphyxique aigue. Une ponction plcuru10
permet de ramener 1(.1/2 d'un liquide citrin de type
exudat. La culture de ce liquide est restée stérile.
Progressivement la pleurésie s'assèche, le mycétome
cutané s'améliore, permettant une anbiocardiographie qui met
en évience une thrombose de la veine cave sup~rieure~ A~~si
la circulation collatérale abdominale conet at é e est 'L1Jie ci:"-
culn.tion de dérivrttion de ln. cave supér'Lour o vers 18. O:tV\\)
inférieure.
Vers le 6e mois après le début du traitement la myc~~0~~
cutané est en borule voie de guérison, les gommes se sont
réparées au pris d'une cicatrice, la tuméfaction ll1durée
est en voie d'effacement, les images radiologiques ptù.monaircs
ont disparu, le malade est en bonne santé.
Après 9 mois de trait ement, une deuxième an~;iocm\\lliJ-­
graphie note l'absence de reperméabilisation de 12. throLlL'.);:; ;
cave superieure~ A la bronchoscopie les tumeurs polypoïdu2
ont complètement disparu.
Après 2 3-.YlS de traitement, l'induration du mycé t ome S',,"
totalement effacé, les 1é guments précedemment :"..tteints o.rt.
récupéré leur souplesse et leur mobillté sur 18s pln.ns
profonds. Ne subsistent plus que les cicatrices irrér,ullè:r,:',
témoins des c;ommes antérieures, l'état général est cxcc l L; ::~ .
Le maLade est suivi régulièrement durant la 3è année de tl', _.
ternent. Par la suite, malgré les recommandntions, le ma.Lnri.

-
120 -
est irrégulièroment suivi et le t.ra i t cmcnt suLi d03 i!lt(;r2'u~'i­
tions intempestives.
Ce malade & été revu récemment, (4 ans ~ après l~
première hospitalisation), dans de bonn~ cond ;itions
physiques.
En résumé il s ' agit d' un mycétome cutané thoracique r~VI:""
envahissement médiastinal et bronchique. Le syndroillG
pleuro-puJJ:nom:.ire et la thrombose de la veine cave supc--
rieure sont à rapporter à cet envahissement maLgz-é 112.Lse~:~:
de preuves biolOGiques.

-
121
-
Observation nO 14
Monsieur NlGU. KOF.
Ivoirien d 1étl1nie Baoulé
Agé de 40 ['..11S, ost vu ln prLimière fois en 1973 r our ui.
vaste tuméfaction comblant tout le creux poplité et
s'étendant ~ux régions postéro externe
de la cuisse droite et des 2/3 inférieurs de la j 8.D.':2..
Cette tumGUT étendue de durété pierreuse forme
en arrière ~~G ,almure poplité
particulièrement ép~isso.
La jambe droite est raide et la flexion du genouprn.tiquL-
ment inexistx1te. A la surface sont disseminées
des gommes à divers stades de leur évolution, dos fistul,-s
suintantes et des cicatrices déprimées. Le malade se pl'~i~lt
de douleurs à la ~rche, gênant le sommeil la nuit. Il
existe une 5.donop3.thie formée de plusieurs ganglions in-
guino-cr'xr'atL~, fermes, modérement augmentée de voluue.
Le début remonte à 16 ans et a succédé à coup de
machette. La p}.2.ie résultante traitée par app.Lâ cat Lon do
diverses pommades et de feuilles d'arbustes froissées
entre les mains a cicatrisé lentement. Pr-ogr-es s Lvoracirt c;.,i"
apparu au niveau de la cicatrice une petite tumeur qui ...:
en 6 ans s le;J1; étendue au creux poplité, à la jWJl:U 0·1_
à la cuisse~
Depuis 10 ans cette tumeur est at ab Le et corr-e spond c,
la description précédemment donnée.

.- 1::::2 -
Ce malade ost planteur à Tiébissou et cultiVG cc.Ïu,
cacao , iCn:JDUO, t.ru-oo , 3n p.lnnt at t on rr' crrt jamais .L:;G).i.
durant la saison dos pluies. Le ma.Lad e s'ost blessG p~,~.:'~
la saison sècho, alors qu'il travaillû.it
à son chanp dliG~~es.
La graphie du menbr e inférieur droit ne décèle ::~U(;1.;':'lO
lésion os scuao ,
L'an2.tomopntnologi0·~ partir de deux biopsies IDentio"u1Q
l'absence de c,rains visiblos. à partir de nombreuses COUpCl.c~
mais l'existence de micro-abcès très en faveur d Jœl mycé t.on-;
( Pr. LOUBIERB).
L'examen parasitologique direct et les cultures s ont
restés négatifs (Dr. CHIPPAl~)
L' examen Lmiauno Logi.que selon la mé t.houc d "Ouclrt orLony ,..
met aucun arc de précipitation en0vidence (Pr. Cp~RON).
Malgré l'absence de preuves biologiques le
malade est traité par Sulfones 1 cp/jour.
Au bout de J mois de traitement la t.umeur' a netto:'JcDi
diminué de volume, elle est moins dure, en certaines zonc~
elle est mobili -.able sur les plans profonds, par cont i-e Li
palmure poplitée reste touj ours nuas i. déve'l oppée ,
La flexion de la jambe sur la cuisse, inexistanto ::..
première consultation se fait à 90° et la marche deV~8nt
aisée.
Les g0l.lJI28S tùcérécs et les fistules sont fermées.
Le malad0 est suivi et traité durant 1 an 1/2 (1 cp
100 mg quotidien de StùfoDes).
Dur~~t oette période ont été G~îGctuocs une Artério-
graphie et une lymphographie.

-
123 -
L'artério.;ro..phie permet de r-smar-quor , cm n.ivonu d c 1.;,
tumûfaction sous poplitée, W10
vascul.ar-mat Lo: 1
e t
une dilatation des rameaux rauscu.l.aa.r es des maaacs p8rlJ~­
ables et soléaires. Pas de modifications par Gilleurs
(Dr. LESQUERRE).
La ly~ph06r~phie pédieuse bilatérale et sifuultilllée
note les points suivants :
- Nombreuses voies lymph~tiques au mollet, à ln r(~i(;
poplitée et à la cuite droite,
- Très volumineux ganglions inguinoux droits ct h;Y'pG'l'-
trophi~également de la chaine iliaque externe, mzis
structure normale des ganglions, sauf un ganglion -i nGv..in'c:~­
profond qu est lacunaire mais 'vraisemblablement inflam-
matoire.
- Aspect nettement inflammatoire des ganc;lions ÙGS
chaines droites.
- Str'h.cture et morphologie normale à gaucho (Dr.
LESQUERRE)
Après l'amélioration intialesignalée l'état local L.:;'~
stationnaire, la palmure poplitée subsiste toujours aussi
étendue et épaisse. Une exérèse de cette tUI!leUT est décidé,
et effectuée on chirurgie par le Pro CORNET.
l'examen anatomique de la pièce d'exérèse montre il
la coupe de nombreuses cavités profondemant situées
remplies de Grains noirs. La pièce ayant été formolée
au préalable il n'a pas été possible de mettre ces grni~G
en culture.
Les résultats de l'intervention chirurgicale sont
excellents, le membre inférieur droit a retrouvé 80n f"übc
habituel, la flexion de la jambe sur la cuisse est devenu-
normale.

-
124 -
1e traitc~ent aux Sulfones a été poursuivi 1 [~l
après l'intervention, la guérison s'est mnintenue,
puis le malade a été perdu de vue.
En résumé il s'acit d'un mycétome diagnostiqué clini-
quement et dont la preuve bi.o.Lcg.i.que n ' [l été fni te qu' u.. c ,
1/2 plus tard lors de l'intervention.
Par ailleurs le traitement aux Sulfones a apporté
Wle amélior8.tion indéniable snns entrainer de guérison.
1e traitement médical a certainement fncilité le geste
chirurgical.

- 125 -
Observation nO 15
Honsieur SO\\{ ~ l1I1A.
Malien d'ethnie Peuhl.
Agé de 20 ans , est vu la première fois en 1973 pO'U.:L' un;
tuméfaction importante du pied et de la chevi~ : gauch~s.
Cette tUI:1éfaction dure, saillante, siège à ln voût e pl::~lt:Ü!'L ,-
qui est devenue plane et à la face interne du pied jus~ul~
la malléole interne et au tendon d'Achille. Il existe C~; pl.ua
une t umeur de la taille d' une petite mandar Lne infiltl'él~lt
la base des orteils II et III ainsi que le sillon sous-dii;i-
tal correspondant. Cette t umeur détermine un écartement i.'";',--
portant des deux orteils précités.
A la surface de ces lésions infiltrées, sont disS8Lill·:.3
des micros-abcès de quelques milimètres de diamètre ouverts
ou fermés ainsi que des fistules plus profondes. Les 10sion3
sont prurigineuses et douloureuses à la marche. Il n'y a
pas d'adénopathie cliniquement perceptible.
Le dél>ut remonte à environ 8 ans et sIest fnit 8:-;118
porte dl entrée remarquée par un prurit localisé à la pIru.t c
du pied.
Plusieurs mois plus tard sont apparues quelques 18~3iOE.;
cutanées.
A l'époque le malade était gardien de boeufs au M21j
et ne sc souviont plus s'il portait des chaussures.
Progressivement les lésions se sont étendues pour
prendre l'aspect ci-dessus décrit:

-
i2G -
L3. graphie (~U pied mont r c un bloc OSSE:UX r-émani.é e11
r-appor-t avec ln 0:1:Je 2,. 3, 40 rné trrt.ar-e Lcn ot
rtVOC
los Of;
du tarse cor-r-oapondarrt , les GSpélCeS rU't iculuires orrt
disparu les 08 uont épCtiosis, les contours sont uLiclL:'L~;:,
quelques petites {:,éodos sont vis i bles au niveau du GC: .pl!/:·.
(Dr. PEYRON)
L' ex a:nGl1 histologique confirme un rnycé t omo à (,rélin~3
amphephfLes (Pr~ LOUBIERE). Seul le 3e prélèvement purn-t
d' isoler des oolonies rouges vifs d' un strcptomycès pr.Ll. t i
.0·
(Dr. CHIPPAUX ct Dr. MARIAT)
L'étude Lmmuno.Log'tque s cLon ln méthode ci 1 Ouclr"erl) -,
montre la présence de 7 arcs de précipi t at Lon v i s à V,:,:3
d t un streptomyces pelleticri,
1 ar c de pr'é c Lpi trrt i.on vi.:
vis de Nocardia astéroïdes (Pr.CAPROn).
Le malade a été mis au traitement au.Lf'orié 1 cp i\\ ID;:
W1 mois plus tard le ma.Lade se p Ln i.rrt de dou.l etus lO!'l:o:d L',;
bas situées. Les diverses exp.Lorat ions sont rcstô(;s né(~:d l "y"~' "
Trois mois après le début du traitement cos d ou'l.ourc
lombaires per::;istent et entraînent une contracture t.r.'UC 1}( •
La tomo-:.;raphie mont r e un flou de l'espace TA - Iô (:t
une rarefaction de l'angle postéro-inférieur du corps du J;,
(Dr. PEYRON)
Le DiaGnostic de Pott lombaire ayant ~t6 ~voqu{ Wl
trai't ernerrt arrt Ltuberculeux à base de streptomycine, tI'éc-~t,)J'
et r:ir:.ifon
cst 8ssocié 2.U traitement sulfoné.
Après 3 mois de ce traitement nris oc i.é , soit (, moi.n
de Sulfones on observe aucune amélioration au niveau du
pied, les dou.Lour-s lombaires s' intensJfient et d evi.orino-rt
perID3Ilentes m~me en
position couchée.

Le malado sort SW" sa dem31lùe et n'est plus revu.
En résumé, il s'agit d'un mycétome du pied, d~ à
streptomyces pelletieri contracté RU Mali qui s' est COLll)::iq~;.'
d'un mal de Pott lombaire. L'absence de réponse au trai-
tement incite à penser qu'il pour-raut s'~gir en fuj.t (1 1 u..Yl(;
métastase de oe mycétome.

-
:2FJ -
O'Jservation n 16
Monsieur
0 N 0 K~ SER.
Ivoirien d'etru1ie Bété
Agé de 65 ans, vient consulter la première fois en
1973 pour un vaste placard induré s'étendant du creux popljt8
droit à la moitié superieure de la jambe (face postérie~tre
interne externe), ce placard déforme la région, comble le
creux poplité et est parsemé de gom.mes melliUI'ant 1 à 2 cm de
diamètre, les unes ouvertes les autres encore f'e rmé oc , I;,}
recherche de llTains
~J
visibles à l'oeil nu S'0St revel~ nCa~ti-i~
~
.
.
Le placard n r est pas douloureux, il n' y nvn Lt pno (11 aù011u-
pathie satellite~
Le début remonte à 26 ans. En allant au cllDlllp 10
malade a eu l'impression de se blesser au pied droit. Il
n'a retrouvé de plaie, cependant dans la soirée le piod ~
gonflé est devenu douloureux. Le malade B'est traité p~r
,
l'application dlomplâtres à base d'herbes. En quelques
semaines sont apparues des lésions à ln racine des orteils,
progressivemGut ces lésions ont envahi la cheville la fc.ce
interne de la jambe juqu'au creux poplité.
Au cours do cette évolution aacendmrt.e les lésions
initiales du clos du pied et de la cheville ont total(:OOllt
cicatrisé, réalisant ainsi le tableau pr'écedemmcnt dé cr i t ,
Le malade ost planteur et cultive café, rü; def] rno..»
tagnes cacao et marche pieds-nus.

-
129 -
La gr'aph.i.c ne montre aucune Lés i on osseuse.
L'examen anatomopathologique no t o un tissu
de Crtl.'iU-
lntion suspicion de mycose (Pr. LOUBIERE).
Il n'a pus ét··~
retrouvé de grains à l'examen parasitologique.
La culturc permet d'isoler une souche de Nocar'd.La 1jr;.~sL­
liensis (Dr. OHIPPAUX)
Le malade a été traité par 1 cp de Sulfone à 1oOm / j
et durant 1 an~
Le résultat est très satisfaisant, 11 infilt.rat Lon
et l'induration se sont éffacées, les ulcérations gornmeusc2
et les gommes sc sont r épnr-écs La i asarrt à leur p Ir.oe une
cicatrice étoilée et nettement déprimée.
Ce malade a été perdu de vue.

- 130 -
Observation nO î7
Mademoiselle
ZOU. Pierrette
Ivo i.r-Lenne dl et; 'nie Bété
Agée de 16 ans, est vue pour la première fois en 1974
pour une tuméfaction indurée du pied droit. Cette tum6f3c~io~
intéresse toute la circonférence de la chevd.Lâ,e ainsi quo
la région dorsale antéro-interne du pied •
La plante, les 4 derniers orteils et la région ~lvoisi­
nante ne sont pas t oucnéa,
Les déformations sont plus importantes nu nLvoau rh
11 arrière pâ.ed, La surface est criblée dl abcès dermiques d,:;
taill~ variable, ouverts ou fermés, de fistules plus
profondes, de cicatrices déprimées et de Lés i ons vé,,;ét:JJltG;_:.
La marche est douloureuse. Il n'a pas été retrouva
d t adénopa't nd,e satellite.
Le début rémonte à 4 nns et sIest fait sans porto
dlentrée remarquée. A cette époque agée de 12 ana lu
malade habitait le village d'Agozou, région de Dalon,
chez père pl&~teur, de café, cacao et coln.
Cette enfant aidait ses parents aux travatlX des cL~ps.
Ln lésion initiale aurait été une pLnquo pruri{;inon;~l.
siégeant au dos du gros orteil. Il se serait formée W10
petite collection purulente dont le père a déel~i:r'é li; Cuit
avec une aiguille à coudre. Les
lésions se sont é t enduo..

-
131 -
progressivemont POlU' prendre l' aspect décrit 8i-d8s0Qs.
Cette attoL~te est restée indolore dur~nt los 3
premières années; Par la mar-ohe est devenue d ou'Lour-ouae ,
La graphie du pied montre une localisation peu
fréquente à l'arrière pied (calcaneum, nstrngale, extr{;-
mités inférieure du péroné et du tibia) (DR. PEYROn)
L'exemen anat omopat ho.Logi.que montre de nombreux r.::.i.cr:)-
abcès avec présence d' un petit grain irrégulier non n12:.;sué
(Pr. LOUBIERE) ~
Les cultures à partir" de 2 biopsies succeas.Lves rO.'Jt,_~ll"""
négatives.
L'examen innnunologique selon ln mé t: ode d' Oucirt er Lo.iy
met en évidence 4 arcs de précipitation pour Nocu rd i.a
brasiliensis et 3 ars pour Nocardia Astéroides (PI' CAPRON)
La ma.Ladc ost traitée par Sulfones
1 cp à 100 1:1,jjCll"
Elle sort du service avec
une provision de 4 mois et Il'è
plus été revue~

132
Myc étoo e du pi ed dro i t
(Obs ervat i on n 01 7
, ,r
,', :'i.
l' ' j
i ,
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.t"
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.' 1
-.r ·
~ r
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..,
1
Mycétome du pied (Observation N0 10

- 133 -
Observation nO 18
Monsieur S. Alp'lOnse
Ivoirien d'ethnie Wobé.
Agé de 35 e'J1S, est vu ln. 'première fois en 1974 pour
une tuméfaction étendue de la jambe gauche.
Cette tuméf~ction occupe presque tout le mollot Gt
s'étend jusqu'aux malléoles et au talon, l'avant-pied est
respecté.
A la surface on note une quinzaine de lésions
déprimées les unes cicatricielles les autres encore f:L:J-
tulisées. Le malade se plaint de douleurs modorées.
Il existe ~~e adénopathie crurale gauche formée dG
deux gros ganglions.
Le début remonte à 3 ans auparavant et s'est fait r:,~~rw
porte d' entréo remarquée par une p(Jtlte gale pr-uri.g.i.neus o
siègeant à la face postérieure de la jambe. Cette lésion
initiale s'est progressivement étendue pour aboutir à
l'aspect décrit.
Ce malade ost planteur à Facobly dans la région dG
Man, il cultive café, manioc et riz.
La graphie de la jru:nbe montre une réaction ostéo-
périostique do l'extrémité inférieure du tibia nt du
péroné.

- 134 -
cependant qU8~ques indurations nodulair~s proforlùes.
Le traitemont est poursuivi et le malnde n'est plus
revu.

- 135 -
Observation nO 19
Madame GOL. ELA.
Ivoirienne d'etlmie Dida.
Agée de 38 ans, est vue la première fois
en 1974
pour une déformation monstrueuse de tout le membre Dlfé-
rieur gauche, depuis l'arcade crurale jusqu'au 1/3 moyen
de la jambe.
Les téguments sont durs et parsemeés de dépressions
profondes de 1 à 2 cm les unes cicatricielles les autres
conduisant à une fistule suintante.
Le genou est pratiqement bloqué en fixation à 130°,
la cheville en varus équin.
La marche ost difficile et douloureuse, la malade
s'aidant d'un bâton.
Il existe quelques petits ganglions à la région
inguino-crurale~
Le début remonte à 3 ans auparavant et s'est fait
sans porte d'entrée remarquée, par quelques lésions pruri-
gineuses de la face interne du pied gauche, cellee-èi ont
été traitées par des applications locales d'écorces piJ_ées,
sans résultat~ L'infection s'est
étendue progressiv8ill8nt
de bas en haut entrainant infiltrations dures, déformntioD2
et apparition do fistules.

-
13 6 -
Mycé t ome du meP.lbre inféri eur ga uche .
(Observation N° 19)

- 137 -
Au cours de cette évc Lut i on ClscendClntc 1 les 11~:-::LJlls
initiales de la face interne du pied et d8 la choville
ont cicatrisé spontan~ment, réalisant l'aspect décrit ci-
dessus. Cette nnlade est mariée à un planteur de ln
région de Divo et aide son mari aux diverses cultures,
café, cacao, plantes vivrières.
La graphie osseuse ne montre pas de lésions é,tidelltçÔ's.
L'examen anotome-pathologique ne permet pas de ccr--
firmer le dia[nostic de mycétome (Pr. LOtŒIERE).
L'ex3l!len parasitologique d'un abcès derJ:lique ne Llet
pas de grains en évidence,
par contre la culture permet
d'isoler une souche de Nocardia brasiliensis (Dr. OHIPPA~A
ET Dr. MARIAï) ~
Les tests d J immuno-diffusion et l' analyse i:r~:nlll()61ec­
trophoretique montrent 3 arcs de précipit3tion pour
Nocardia astéroïdes, 2 arcs pour Nocardia bral')iliensis.
Une artériographie du membre inférieur gauche relève
une extrême richesse de rameauxcollutüraux muscul~ires.
Certains de ces petits rameaux sont très fins ct tirobou-
chonnés. Il existe un retour veineux précoce.
Ces irna[j8s sont très évocatrices des tumeurs myoo8i-
ques précédeillIDont rencontrées (Dr. LESQUERRE)
Cette malade est mise en traitement par Sulfonos
100 mg à raison de 1 cp/jour durarrt 6 mois. Les réslÙj:;:1t~:;
sont dé cevcnt s 1 on note l' apparition de nouvelles iJ.8t uL .;3 •
Certaines d'entre elles deviennent végétantes ct sa.i.Ll.ant cs..
La tuméfaction s'étend et atteint le haut de ln cuisGc.

-
1)8 -
Durant un mois la dose quo t.i.ô i eunc de
doublée sans résultat évident.
Par la suito la maladie est traitée par :
Bactrim 4 cp/jour
SulÎones 2 cp/jour
pendant 1 an 1/2.
L'amélioration est spect~culaire.
D~s le 3e mois de ce traitement les lésions V~g0t~lt\\;
se sont effacées, les fistules se sont partiellement
taries et la tuméfactinn diminue nettement.
Au bout d ' un an et demi on peut parler dl une ["uériscn
chronique ; les fistules sont toutes cicatrisées et
remplacées par des cicatrices déprimées ; les mcuvencrrt s
d'extension - flexion de la jambe sur l~cuisse sont pos-
sibles jusqu'à 90°.
Seul le pied reste fixé en varus équin irréductible.
La malade peut vaguer à ses occupations sans carule.
Les graphies du membre inféri~ur pratiquées vers
cette époque montre
un certain nombre de calcifioations,
vraisemblablement témoins des abc~s profonds cicatrisés.
Depuis la malade a été revue de temps à autre et se tI"ait '.'
de façon irréc;u.lière par la Sult Lr-èrie à raison de 2 C}Jj,i.
Un an plus tard la guérison parait ncquise.

- 139 -
Observation nO 20
Monsieur KOU~
kou.
Ivoirien d'et~~ie Agni
Agé de 24 81S, vient consulter ln première fois on
Mai 1974 pour une tuméfaction du dos du pied droit~
Cette tuméfaction ovoïde d'environ 10 x 6 cm saillante,
ferme, surplombe les l et Ile métatarsiens ainsi que
ln 1ère ph~lan~e du gros orteil. Cette t~eur plonge JœlS
l'espace du 1e et 2e orteil écartant ceux-ci d'environ
2 cm. La poau est lisse finement ridée et présente
5 micro-abcès d'environ de 4 mm de d:i31T!ètre.
Cette tuméfaction parait relativement assez bien
limitée et est mobilisable sur les plans profonds. La
lésion est indolore mais prurigineuse, elle empèche le
port des chausslu~es, il n'y a pas d'adénopathie.
Le début remonte à 7 ans et s'est fait, à 13 fl~ÜS()',
des pluies, sans porte d'entrée remarquée.
A l'époque agé de 17 ans fréquentait Wl collège à
Abidjan ; cependant durant les jours de congé il ad.dni.t
ses parents aux travaux des champs à Aboisso (culture ùo
café, cacao, mrulioc, bananes.)
Dans les ohamps il ~~rchait pieds nus.
Durant la saison des pluies les champs cultivés
sont fortement inondés, les travailleurs marchant d~U1S
l'eau jusqu1à mi-TIollet.

- 140 -
La 16sion initiale prurigineuse [liè~on.it ontru le
l et Ile orteil, olle s'est ~tcnd~e procrcssivomcnt
sur la face dorsale du pi8d pour prendre l'aspect décrit
précédeIlli!lent~
Le squelette du pied est normal à la graphie.
L'examen illlto~o-pathologique met en évidence ~~
grain (Pr. LOUBIERE).
Un examen parasitologique à partir d'un micro-nbcès
prélève ne mot pas de grains on 6vidence mais décèle ln
présence de spores.
La culture permet d'isoler W1E souche de Nonoapor-r u;
Apiospermum (Dr. CRIPPAUX et Dr. HARIAT).
Ce malade a été traité par Sulfones 1 cp/jour
durant 3 mois ~
Devant llabsence d'amélioration la dose de SulfOl18S
a été doublée les trois mois suivants.
Les résultats sont très décevants, la lésion SI UI"; L
nettement aggravée, elle s'est étendue, les micro-abcès
à la surface sont plus nombreux.
Le malade est alors traité par l'association
Sulfones 4 cp/jour
Bactrim 4 cp/jour.
Devant ItexGensiün de la tuoeur le malade est
adressé en Chirur~ie où l'on procède à illleoxérèse
sutvj, un mois plus tard
dl une greffe dermo ép idcrmi.quo
prélevée au rasoir de ~aeros.

- 141 -
Ce malado ost revu 4 mois plus t~rd, la greffe n
particulièreocnt pris.
Il existe Dependant deux petites ulcérations situees
au-dessus de la racine du 28 orteil.
Selon les disponibilit~s du service ce malade est
tra~té par:
Sultirène 2 cp/jour durant 3 mois puis p~'.r
Bactrim 4 cp/jour durant 3 mois.
Les ulc~rations se referoent lenteDent, cepend~lt
vers le ge du trc..itenent sulfamidé se f'crme progressivell1cl"lt
une tum~faction qui soulève la Greffe 'ut~née.
A la
surface on note quelques érosions et Dicro-8bcèc, cctt0
tuméfaction est douloureuse.
Un exanen parasit ologique met en évidence des :.rlj.l L'3
visibles au microscope (Dr. CHIPPAUX) •
Le traitement au sultirène est poursuivi pendalt
plusieurs mois~ Progressivement la tuméfaction infiltr~e
se creuse dlune ulcération d'environ 2 co de diamètre
siègean.t au dos du pied à la t
e du 1
ê
:
fil'
cétatarsion.
Le malade disparait et est revu 1 nn plus tard.
La tuméfaction indurée s'est étendue à tout le dc):;
du pied at t ei.gnarrb la racine des trois premiers or-t ei Ls
et toute la faoe interne de l'avant-pied.
Il
. t
f' t l
suintaQte
.
~
l
,~
exa,s e une
l8
u e
nu lnvenu o o
a L:t!t..;
du premier métatarsien. Toute la région attointe est
déformée, épaissie, enpèchant le port de chaussures.
A la surface il n'a pas été possible ùe dccoler w]
seul micro-abcès~

-
142 -
En r8sumé 1 il s'agit d'un mycétomc à Monosporium
apiosperQum r8sistant au traitement sulfoné et sulfamid8
et qui a récidivé après une exérèse.
Récidive qui a été traitée au Bactrim pendQllt 3 ~~s.
1e malade avait on plus une ~tteinte osseuse.
I l a été Tevu dernièrement et il peut être consi-
déré comme guéri.

- 143 -
Observation nO 21
Nonsicur NIDR.
NIDR. Elie
Ivoirien d'ethnie B~oulé.
Agé de 20 ~lS, est vu ln première fois en Janviar
1976 pour un plaoard infiltré et légèrement surelcvé mesu-
rant 6 x 7 CB siègeant au dos du pied dans sa moitié
externe, juste en arrière des racines des IV et Ve orteils.
Ce placard infiltré est p~rsémé de peits abcès
superficiels, les uns fermés les autres fistulisés.
Aucun groin n'est perçu à l'oeil nu.
La lésion est prurieineuse et spontanément doulourcu;~\\.
Il n'existe pas d1adénopathie satellite.
Le début reBonte à 7 ans et se ssrait fait d~rult
la saison des pluies sans porte d'entrée remarquée.
A llépoque le malade accompagnait, non chaussé.
ses parents aux chaI:1ps dans la région d'Ayamé, qui, on
saison des pluies sont très marécageux.
La première lésion aurait été un petit bouton
prurigineux sièGe~t en arrière de l'implantation du 50
orteil droit.
Ce bouton s'est transformé en ~bcès en quelques
semaines, abcès qui fut incisé sans aucune précaution
d'asepsie. Par la suite la lésion Ln i t i.a.l,e o'ost é t onduo ,
s'est infiltrée, pour réaliser l'aspect constnté fi la
première consultation.

- 14~ -
Le squelette du pied est inden~8 à ln GTaphie~
LI examen [ul:-,tomo-prltholo(';iqu0 constntc 19..
de micro-abcès et l' absence de grrü1l8.
Aspect compr.t i.b.Le avec un nycé t ome (Pr. LOUBlillŒ).
La ctùture peroet d'isoler une souche de Monosporiu~~
Apiospermum (Dr. CRIPPAUX - Dr. MARIAT)
Ce malade est traité durant un mois par le Sultirèu0
à raison de 4 cp/jour puis par le Bactrim à raison de
4 cp/jour durnnt 3 Dois.
LEE résultats sont d é cevarrt a , la plaque à t endance i:
s'étendre.
Au terme de ce traitoment su.Lfnrnf.dé , W1G cu.l t.ur-c
par prélèvement biopsique permis d'isoler une colonie (lu
Monosporium npiospermum identique à la préc8dente (Dr.
CHIPPAUX) •
Ce malade est traité durant quelques jours pnr le
MICONAZOL I.V~, 400 mg/jour.
L'apparition de c~phalées, de malaise général ct
d'une éruption cuta~ée macula-papuleuse ont fait inter-
rompre le traitGBGnt.
1e pronostic des mycétomes à Monosporium Ap i oape.rnu.»
ainsi que la taille relativement limitée de la lésion font
adresser ce malade en Chirurgie en vue d'une exérèso.
Celle~ci est suivie d'une greffe cutanée (Pr. COillrET).
Le malade est revu 2 mo Ls plus tard, la c i c....'t r i.c..
est légérèmeDt oxubérant e , adhérente .iux plans pr of'ondr, ,

- 145 -
Il n'y a pas de :':llicro-c:.bcès, ni d'ulcérr:.tions.
Un cure de Sultirène 2 cp/jcur dur~nt 2 mois c=t
proposée.
Le ma'Lado est revu 6 mois plus tnrd, les rér3ultt;;
sont excellents~ La cicatrice est pratiquement plane,
aoup l.e , mobiliso.blo Dur les plans profonds. Ll.a ütü ÙOJl1:,'"L
au malade de revenir chaque anné e par précaution, bi on que
la guérison paraisse assurée.
,

- 146 -
Observation nO 22
Madame KOU. Yvonne
Ivoirie~~e dlGtllnie Baoulé
Agée de 23 ans, est vue la première fois en Mai 197C
pour un vnste placard grossièrement ovalaire d'environ 15 :;.
10 cm de diamètre occupant la moitié inférieure de la
fesse droite, l'extrémité supérieure de la cuisse et com-
blant la presque totalité du pli sous-fessier.
Ce placard est profondement infiltré et de dureté
ligneuse saUlant d'environ 2 cm par rapport au plan c'J.trm:
normal.
Les contours et l'infiltration sont assez mnl déli-
mités.
A la surface existent de nombreuses fistules ouvcr-t oc
ou fermées, laissant suinter une sérosité trouble.
Il exista par ailleurs des micro-abcès de teinte
jaune orangée.
La sVIf~ce en certaines zones est plus ou fiOUlS
parakératosique~
L'examen clinique n'a pas permis de déceler ln
présence de grains~
La lésion ost prurigineuse.
Il n'y a pas d'adénopathie satellite inguino-crLU'aL:.

- 147 -
Ny c6tODC du dos
Mycétome da la fesse (Observation nO 22)

-
148 -
LI examen anat omo-jxrtho Logf.que après pl.ue i.eur-s pr(:lf;-
vemerrt s met en évidence sur l'un d'eux un vo Iuni.noux
grain nmphophile .:1U sein dl un micro-abcès (Pr. LOŒ;I.;.:;iü;)
L'examen parasitologique et la culture rsstx1t
négatifs.
Les recherches :irn.TIunologiques par la néthode d'Oncll-
terlony se sont révelées négatives.
Une nrtérioc;r~lphie montre une j mportant c Lrr i., 'Ltioil
des masses jru~oières postérieures avec ùe nombreux
capillaires et retours veineux précoces (Dr. lESQUERfL~).
Une lymphoGraphie note une itlportante dil::ltation
des masses ,';o....'1Glionnaires et illiaques des deux c8tC::~.
Ces images par leur ensemble évoquent un processus in:':'l'-~"­
matoire des g~~glions profonds (Dr. LESQUERRE)
Ce malaùe a été traité par Sulfones 1 cp/jour
durant 7 mois~
Au bout ùe 7 mois
l'état est resté stationnaire.
Les quetre mois suivants ce malade est traité p['..r
Bactrim 2 cp/jour
Sulfones 2 cp/jour.
On note une nette amélioration, les fistules sont
formées, le vaste placard infiltré s'est ramoli et s'est
fragmenté en plusieurs petites plaques.
Les quatre mois
suivants le malade est tr::üté
par ; Sulfones 2 cp/jour
SultirènEJ 2 cp/jour.
L'amélioration a pr-ogz-eaaé , les zones at t oi nt on ont
repris sensiblo!J1ent leur aspect normal, il persiste Ollcor

- 149 -
Le début remonte à 10 ans et s'est fait Sélns porto
d'entr8e r-emar-quée par une petite
Gr.Lo pr ur i.g.i.neuae ~
A cette époque la malade habdt a i t
DaLon , olle était
écolière et tr2.vaillait à l'occasion dans les p.Lant at Lona
de son père: cacao, café (village Allokokro)
Cette lésion ini't LaLe Ct évolué très lentcoent pour
réaliser l'aspect actuel.
L'examen ~qtomo-pathologiquemontre un derme orib16
de micro-abcès dont plusieurs contiennent des grains do
petite taille .en amphophile avec des fins prolongements on
périphérie. Cette image histologique évoque un Nocardia
(Dr. BATTESTI) ~
La culture permet l'isolement de colonies de Nocarùin
brasiliensis (Dr~ CHIPPAUX - Dr. MARINr).
La malade est traitée par sulfones 1 cp/jour dur,~lt
6 mois. On constacte nllé nette amélior8tion sans que lIon
puisse encore parler de guérison.
Puis la malade est perdue de vue ùurnnt 11 mois~
Durant cette période elle a affirmé avoir continué
le traitement sulfoné.
P'1r ailleurs elle' est tombée enceinte et a accoucho
normalement en 9 mois.
DlITant la Grossesse la malade a constaté que son
mycétome était dovenu évolutif et s'était étendu de façon
importante mal(xé la prise de comprimés de Sulfones.

- 150 -
,
Revue 1 :Jois apres l'accouchement lu mycitomc de
ln. Îesse masur-e 20 x 10 CD, il est pr-o I'onûencnt infiltrC
et constellé de fistules et de micro-abcès superficiels.
Le traitement est poursuivi jusqu'à l~ prochaine
consultation~
En conclu.sion : cet observation parait bien morrtror-
le r81e défavorable de la Grossesse.

-
151 -
Observation
nO 23
Honsieur TRA.
HAB.
Ivoirien d'ethnie Sénoufo.
Agé de 30 ans, est vu la première fois en Février 77
pour une vaste tuméfaction ligneuse occupant tout let c~;_:r­
conférence de la cheville. Les lésions sont plus pr-onor.cé cr
à la face interne du pied et à la région postérieure du
dos du pied.
Cette tu.méfaction est le siège de nombreuses fictnlo8
superficielles ct profondos, les unes fermées, les :LltLr,':-:
ouvertes laissant suinter une sérosité jaunâtre.
Cette tQ~éfaction épaisse efface toue les reliefs
osseux et comble les gouttières.
La plante et les orteils sont indemnes.
aucun grain n'a été répéré à l'occasion de l'CXn.llWll
clinique.
Les lésions sont prurigineuses et douloureuses 12
nuit.
Il n'existe pas d'adénopathie satellite cliniqueD011t
palpable.
Le malade ost cultivateur dans la réeion de Till(~.l'el'1~

-
152 -
celui-ci r appor-te 10 début de l' ,lffection à G ana nu-
paravant.
A cette époque lors d'un voyage chez son père
planteur de cnfé dans ln. région de Bouaké il a pnrticir/
aux travaux de défrichage. Ces travaux s'effectuèrent
durant la saison sèche.
Ayant éprouvé LU1e sensation anormale au milieu de ln voût.
plantaire, il n recherché avec une ~iguille sans
précautions particulières la présence d'une épine qui
n'a pas été retrouvée.
Le malade marchait piede-nus.
Deux~ius tard apparait à la face interne du piod
une petite lésion qui rapidement a présenté plusieurs
fistules. Cette lésion était pr.urigineuse et douloLU'CLW0 .
La douleur n r empêchaat pas le malade d'aller aux champs
mais elle g~nait son sommeil.
Progressivement les lésions se sont étendues et ont
envahi toute 10. face interne du pied et la circonférence
de la cheville~
Dur-ant ces quatre anné cs le raa.lade a suivi de llllLl-
tiples traitements médicaux et traditionnels sans nUC1Ul
résultat.
Le squelette du pied parait indemne à la graphie,
cependant la portion verticale de la malléole interne
pr-é serrbe un aspect un peu ondu.Leux qui pnrnit suspect.
L'examen anatono-pathologique note ln présente de
micro-abcès et l'existence
d'un grain P. A.S. positif
(Pr. LOUBIERE)

- 153 -
L'exaDcD de ln sérosité montre des crains mycéliens.
La culture permet d'isoler une souche de NonooporiœJ
apiospermum (Dr. CHIPPAUX
Dr 11ARIAT).
Le malade est traité par Sulfone 1 cp à 100 mb/jotu.
Il sort et nia pas été revU.

- 154 -
'C'~'~"~+ion nO
~4
l10nsieur COU. 1J·IO.
Ivoirien d 1etlulie Djimini
Agé de 20 ~~S, est vu la première fois en Février 77
pour une vaste tuméfaction indurée occupnnt toute ln
région postérieure de la jambe droite, s'étendant au t~lon,
à la cheville de façon circonférencielle et au dos du
pied. La surface est parsémée de micro-abcès superficiels
et de fistules plus profondes ouvertes ou fermées~
Cette tuméfnctin prurigineuse, douloureuse, g~n~lt
le sOI!1I!leil.
Il existe un gros ganglion inguino-crural d'environ
6 cm de diamètre, dur, bien limité, non adhérent aux
p.Lars profonds et à la peau, non douloureux à la palpation.
Le malade a pensé à la possibilité d'un ver de GuL,~:
et a essayé dos traitements traditionnels à base de fouil] .c'
fra1ches, sans résultat.
li l'époque le malade était à Toumodi et se trouvni't
dans une plantation de café et de cacao, CG début se situe
au moment de la saison des pluies.
La bTaphie de la jambe et du picd montre una légère
hyperostose au bord externe de l ' extrémité .i.nf'é r.i eur-e
du péroné.
L'examen anat omo-cpat.ho Log.ique ct les cult.ur-cs ont
porte sur diverses biopsies cutanées et SUI' le gros i:\\.jJ: .Ll: '

- 155 -
inguino-cruroJ. qui a été prélevé chirurgicalement (Dr GUIIL)
Ce g~1~lion préocnt3it un centre supuré.
1'examen anntomo-pathologique de la pe::.'.u ne fOUI'nit
aucun renseiGnement, n'a pas permis do confirmer ou
d'évoquer un mycétome, par contre il existe dans le g~~­
glion des micro-abcès centrés par des grnins éosinophiLes
prenant le P .A~ S~ et zietl négatif. Il s 1 agit de r.r,r~lin.s
dont la taille et la forme évoquent un Nocardia (Dr~ DàT-
TESTI) •
10. culture d'un micro-abcès est restée négative.
Le pus prélevé à partir du ganglion Cl montré à 11 exnri. .
direct llexistence de nombreux grains; leur culture à
permis dl isoler plusieurs colonies de Nocardia br-aaf.Liens i a .
La Lymphogr-aphâ e pédieuse droite prrrt Lquéc après
ablation chirurGicale du ganGlion inguinal montra nu
niveau du tiers inférieur de la jambe droite une opaci-
fication dlune zone très riche en lymphatique restant
inchangé 48 heuresparès. A partir de cotte zone los 13Gi-
phatiques sont normaux à la janbe et ~ ln. cuisse.
Au nivenu de la région inguinale on 11 ot 0 une ZOlWC 1"
dense en lymphatique avec des irn8.gos d' cxt rnvaerrt a.cn, ]1\\'::
ganglions inguino-iliaques hypogastriques augmentés ~u
volume présentent un piqueté grossier sans image Lacuna.ir.:
(Dr. CROSS).
Le malade ost traité par Sulfones à raison de 1 cp/ ~i •
7 Illois plus tard les résultats sont très sCltiui'aiu;L!l'I,
La t.uraéf'act Lon a nettement diminué de volume, il per-o.i.ot ,
cependant une déformation au niveau de la cheville où les
gouttières sont encore comblées et les reliefs ossenx

- 156 -
effacés. L'induration est moins prononc88 elle est
irrégulière ct n tendance à se fr8gmcntcr.
Les abcès superficiels et les fistules se sont
refermés saUÎ ill18 ~iègeant à la mnlléole ext0rne.
Le traitement sulfoné est poursuivi jusqu'à lu pro-
chaine visite du malade.

- 157 -
Observation
nO 25
Monsieur S.A1~ Y>..1'i.lJ.
d'origine I~liel1ne
Agé de 25 ans environ, est vu la prenière foia en ]Uin Y1 POW'
une tuméfaction Dldurée, déformant tout l'avant-pied
(le dos du pied, ln région interne en regard du gros orteil
et du premier métatarsien, la région intérieure de la sole
plantaire avec la majeure partie de la voüte). Seul le
cinquième orteil et la face àxterne du pied sont libres.
Le dos du pied présente Wle quinzaine de micro-abcès les
uns fistulés les autres fermés.
La région plantaire ne présente pas de lésions supur0cs.
L'examen maccrscopique ne décèle aucun erain~ Il n'y
a
pas d'adénopathie cliniquement perceptible.
Le début remonte à 6 ans s'est fait par un petit
bouton pruriginelu au niveau de la bnse du 2e orteil.
A cette époque le malade était planteur à Donnou nu
Mali et cultivait le sorgho, le mil, maïs et arrachides.
Ce bouton est apparu durant la saison des pluies,
(vers le mois de juin) saison à l~quelle s'effectue les
travaux des chG~ps~ Dans ces champs il
existait des
épineux, des arbustes et des pl~Dtas herbacées.

-
158 -
Le malade SG trni~nit de façon traditionnelle ~
l'aide d'empJ.,g,tres de feuilles pilées. Ce petit bouton ;:;'(:st
fistulisé.
Trois ans plus tard le pied a commencé à enfler lJro~"r', -
sivement, en même temps que sont apparues des lésions supw<.,.,
superficielles au dos du pied.
La graphie montre une ostéopériostite au niveau clos
3 premiers m6tatn.rsiens et de la première phalange du
2e orteil. Il existe en plus quelques petites lacunes L:.rro~lcl,~i,,:::
L'examen anatomo-pathologique sur le deuxième pl'81èvc-
ment montre 2 micro-abcès, l'un étant fistulisé.
On retrouve un fragment de gaL~ actinomycosique
sans qu'il soit permis de préciser l'espèce.
Un première culture est restée négative.
D'autres examens sont
actuellement en cours~

a 0 MME N TAI RES

-
160 -
T
_
G E N E R ALI TES
Parmi les C:::tS de mycé't oracs diagnostiqués, ce travail en
présente 25, dont les dossiers sont exploitables.
En effet, après consultation, ils ont été hospitalisés, tnit0s ~t.
suivis dans le service de Dermatologie de l' Hopital central d' At'iij' ..
(Pr. BEROIN).
Au nombre de ces 25 malades figurent 22 ivoiriens d'ethnies
diverses, 2 maliens et 1 voltaïque.
Les examens para-cliniques ont été fait en collaboration
avec les services suivants 1
- examen histo-pathologique ~Pr. LOUBIERE~
- examen mycologique 'Pr~ DOUCET, Pro ASSALE : laboratoire
de Parasitologie' , Dr CHIPPAUX, laboratoire de Bactério-
logie C.H.U. d'Abidjan
Pr MARIAT (Institut Pasteur de Paris)
- étudo Immuno Logi.que (Pr. CAPRON, Lille)
II -
A S P E C T S
EPI D E MIO LOG l QUE S
A) FREQUENCE
La longue période dl observation (12 ans) de 1965 à 1977, o~~ ~.~
nombre de caa observés (25) semble montrer que cette affection s oiL
peut fréquente en C8te d'Ivoire ~ Ce chiffre est en effet très
inférieur aux 1231 cas enregistrés en deux ans et demi par Abbott
au Soudan (1956) et 100 observations de C~ain au Sénégal (1957)
B) LE MALADE
1) Début des Qycéto~es et âge des malades
Sur 25 cas de mycétomes, l'âge des patients nu début d c L.
affection varie conne suit 1
- de 10 à 20 W1S :
11 cas
- de 20 à 30 ~s :
6 cas
- de 30 à 40 ans :
5 CRS

-
161 -
de 40 à 50 ans 1 3 cas
On remarque que la plupart des r::mlades ont c omncncé Leur:
nycé tone à plus dG 10 ane nai,s à DOi...'lS de 40 ans (22 cas). Le pllŒ
jeune avait 11 ~ns et le plus ~Gé 46 ans.
Nombre 1.1 ~\\
de
i'-~'-
cas
9
7
- - - 1
1
1 ------
1
1
--- -1
l1
1
10
20
30
40
50
Tranche d'âge
2) Le sexe
en anné es
Sur 25 cas, 6 sont des f'emncs et 19 des horame s , soit 24 ~~
de feD!!les et 76 %d'hor!11J.es.
Ces pourcentages se rapprochent de ceux de Mariat
80 %
d'hommes et 20 %de femmes
3) Ethnie
Parmi les malades on trouve
5 Agni
5 Baoulé
4 Bété
1 Yacouba
1 Abbey
1 Dida
1 V/obé
1 Krou
1 Djimini
1 Sénoufo
1 Banbara

GROUPES EH-\\f't 1QUE 5
~~ C2-,\\T t\\~CJ\\ ~t

- 163 -
Hais peut-on é t ab Lar un rapport ent r« ethnie et rcyc ctor,o , ?
Il senb Le que non, pu i squt un des na.Ladcs , originr::.irc de TincrE"la
ait contrncté son raycé t ome à Iïouaké ,
4) Profession
Sur les 25 cas, 22 sont planteurs de café et de cacao, ou
des membres de leur famille (f'omnos , enfants) aidant aux travaux
des chaI!lps.
En se référant à la carte (page
163), on remarque, à
quelques exceptions près, que les Dalades proviennent de zones dé
fortes et moyennes productions de café et cacao. Devant cette
constatation, on se demande Si il n'existe pas une certàine corrélé:·'
tion entre ces cultures et le nycétome.
5' Notion de traumatisme
20 de ces malades ne so souviennent pas de la porte d' errt r-.«
de leur affection. Le traumatisme a peut-être
été si minime qu'il
ne leur a pas été possible de sien souvenir.
La plupart de ces planteurs , habitués à marcher fiâd~-nllr;,
se pr~te attention qu'aux trauoatismes violents et inhabituels.
Clest le cas de 3 calades dont les nycétomes paraissent avoir
succédé à un coup de machetrt e , LI agent pathogène est-il entré par
cette blessure ou a-t-il été ll10culé par le cataplasme végétal.
Les villageais ont d'abord recours au traitement par les plantl:s
nédicinales réputées cicatrisantes et hémostatiques. Il faut noter
que de nonbreuses plantes cicatrisantes (Baphia nitida, Rauwolfi ..
vOBitoria ••• ) poussent dans los forêts secondaires que sont les
plantations de café et de caeno.
Ces plantes
jouent -elles un rôle dans l'inoculation (Li]
che.opignoDe ou est-ce la oéthodo de prépnrntion quo l'on doit
ine Tir.liner ?

,
.,.. -
,
"
"..
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BD~l.<.~ ,
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C C'- ~e' etc. e:::::t. C. 0. 0
.
C. o.c.o.o

-
165 -
Il convient de prendre on consid6rntion deux des nét.hoû cc (~ê:
traiteoent utilisées par certains de ces ma1~des :
1° Feuilles et écorces de certains arbres, pilées 0)
ou écrasées entre deux pierres avant d'être appliquées sur la l';:;si:)~_.
2° Mélange d'herbes chauffées sur la braise avant d 'êtr0
appliqué
sur la plaie.
N.B ILa forôt humide de la cete d'Ivoire est pauvre en épineux,
genre mimosacées contrairement au Sénégal, le cliont n'étill1t P:18 le
I!lême.
La notion de traumatisoe est difficile à mettre en évidcnc~
quand la-grande majorité des ~des marchent pieds-nus.
0) L' ENV'IRONNEMENT
1) Zones climatiques
Intertropicale distante de l'équateur de quelques 400 fu~
et du tropique Nord d'environ 1400 km, la Côte d'Ivoire assure 1;-,
transition entre cLuaat.s équntoriaux hw:lides et climats t r-opi.c.nx
secs.
Située entre 4°30 et 10°30 de làtitude nord, la Côte d "Ivrir..
connait des cliIDats chauds.
Les températures DoyenneJ annuelles sont très uniforocs
d'une région à l'autre.
Par contre l'importance des précipitations permet de
souligner des différences saisonnières d'une part et régiona1cn
d'autre part.
On peut diviser le pays en 4 zones climatiques.

oUGJï
a c.c /'t~
1: cS ~I-l
"i \\,\\~.\\ E~
~\\ u -,"',i C:\\uE:
H - - 4 f - M fi nPI <j~SC--fÎ Q..,
ThC)~i ~C> 'E...
~\\J
,
. -
\\ 1.'10\\ ~t

- 167 -
a) Le sud du pays
(clinnt attiéen)
C'est essentiellement la région forestière qui connnit 4
S8.isons
- une grande saison des pluies
avril - mi-juillet
Q~e petite snison sèche (mi-juillet mi-septeDtrc)
- une petite saison des pluies (mi-scptemtre -
novembre)
- une grande saison sèche (décembre - mars)
b) Au centre
(climat baouléen)
- une saison sèche (novembre -mars) précède l~
saison des pluies marquée par deux mnxima
pluviometriques, l'un en juin, l'autre en sopJCGJi-
bre ; mais les précipitations du mois d'aont
sont relativeI:lent importantes et ce mois ne Pl;tl-C
~tre qualifié de sec.
c) Le Nord-est
( cl~~t soudanien)
Il est caractérisé par deux saisons : la saison des pluios
s'étend de Juin à septembre uvee un maximum de précipitations en
ao~t, la saison sèche est marquée par de très faibles pluies, strrto~~
dé décembre à février
d) La région montagneuse de Man
Présente à latitude égale une pluviométrie annuelle beaucoup
plus importante que celle de Bouaké ou Bondoukou, seuls les mois
de décembre et janvier sont très peu pluvieux.

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- 169 -
1a répartition des 25 wyoétomes est la suivante
- Selon les climats
11 cas en climat baouléen
6 oas en olimat attiéen
1 cns en olmat de montagne
- Selon les préoipitations
de 1100 ...a 1200 mm
7 oas
...
de 1300 a 1400 mm
4 cas
...
de 1400 a 1500 ID.I!l
3 cas
de 1600 à 1700 mm
2 cas
de 1700
.
à ,800 mm
1 cas

et plus de 1800 mm:1 C3.S
- Selon los tompératures
de 24°0 à 25°c
: 5 cas
de 25°0 à 26°0
: 10 cas
plus de 26°0


3 cas •
Tous les cas se trouvent pour la plupart (17 malades) d818 }., .~:
zones de climat baouléen et attiéen. De régions où la saison sèche
dure environ 4 à 5 mois, où la pluviosité est importante. Elle cst
moyenne comprise entre 1100 et 1500 mm (13 cas). Les températures
moyennes annuelles se situent entre 24°c et 26°c.
La corrélat ion avec la pluviosité est valable pour la part :l.L
sud
de la Côte d'Ivoire.
Un malade, berger nu Nn.li 0. résidé en zone suhé Li enne ct cLc;~!'
lui a été identifié streptomyceès pelletierL
Cet agent est trouvé
principalement entre 250 et 1000 mm, il devient plus rare encore oi.
zone humide.

R~~-A1J..\\" ,(:)~
\\)E~ 2.:> C~c:,
~\\.c>N. LE5 ~~~c.\\p·nf\\'\\DN~
~E~~E~
f\\-\\Hl.Ut.\\.lE. ~
"1:~ D\\\\ ~ ElE~ -:ç:.,\\ m,.n\\-


-
172 -
D) ZONES DE VEGETATION
Deux grands types de paysage
véGétaux se partagent le t0J'-
ritoire ivoirien : un paysage forestier et un paysage de savane.
En principe le premier correspond à la moitié sud du pays
et appartient au domaine guinéen; le second occupe la moitié Nord
et se rattache au domaine soudanais.
Le domaine guinéen est caractérisé pnr 3 types de forêts
- La forêt ombrophile (qui aime la pluie et entretient
un microclimat chaud humide et sombre)
- La forêt mésophile (forêt dont les besoins en eaux ct
en humidité athrnosphériques sont modérés).
- et les savanes de basse Côte d'Ivoire.
Le district pr-éf'cr-est Ler- guinéen constitue une zone tampon
entre le domaine guinéen et le domaine soudanais.
Le domaine soudanais et sub-soudanais
se présentent corr~c
une juxtaposition de foret claire (strate arboré et strate herbeuse)
et de savanes (boisées, arborées ou arbustives)
A ceté de ces deux grandes régions, signalons la région
montagnarde de Man.
La répartition des cas selon la végétation montrent que l~,
plupart (18 cas) proviennent de la zone forestière. Il existe donc
une corrélation entre la zone de forêt et le lieu de contamination ch't.'
mycétomes.
RESUME :
L'étude épidémiologique de ces 25 mycétomes conduit
à la remarque suivante: la plupart des malades ont contracté.lünr
affection dans la zone forestière, Cette région se superpose aV0C 1. ,-
zones de climat baouléen et attiéen et celles de cultures de
f
CL;'. '
0
(:'~
cacao.
Il semble bien qu'il existe une liaison entre ces d i.f f'é r'ent.s
~lérnents et les myc6tomes en c~te d'Ivoire.

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-=?" ...-- ..,_.-
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..

- 174 -
III - A S PEe T S . C LIN l QUE S
1) L'époque du début de l'affection
La plupart des malades viennent en consultation plusieurs
mois voire plusieurs années après le début de leur affection.
La saison des pluies semble la plus favorable à lUl déhut uu
mycétome. A l'interrogatoire, les malades signalent que leur
affection a commencé à la saison des pluios (10 cas) ct bien aouvcuc
cela s'est produit quand ils travaillaient dans les champs inondé~.
Il n'a pas été possible de faire préciser le mois.
2) Delai entre le début du mycétome et la consLl-
tation en Dermatologie
Dès le début des lésions le malade essaie d'abord un
traitement traditionnel à base de f'eu i.Ll.ea ou d' écorce. Parfois L':,3
signes semblent s'amender, mais le plus souvent la maladie corrt Lnue
à évoluer.
Devant l'ahsence d'amélioration, le malade se rend au
dispensaire de sa région où il suivra divers traitements qui
s'avéreront inéfficaces,ce qui l'incitera à consulter dans les
grands centres hospitaliers.
Cette conduite du malade explique le délai important qui
sr est écoulé depuis le début du mycétome et l'état avancé des lCi~:i .~, .
La durée d'évolution de la maladie depuis les premiers
signes jusqu'à la 1ère consultation en Dermatologie se repartit
.
comme suit
- moins de 1 [1Jl

2 cas

- 2 ans
:
2 cas
- 3 ans


5 cas
- 4 ans

4 cas

- 5 ens

cas


- 175 -
- 6 ans
S
2 cas
- 7 ans
J
2 cas
- 8 ans
:
2 cns
- 10 ans
S
2 cas
- 16 ans
1 cas
Nombre ,"
- 26 ana
1 cas
de cas
!
1
ni'--l
11_t
9+-
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4 ans
9ans
13ans
18
22 ans 27
~nnees
ct 1/2
et t
ut t
d' 0vol.rt.:i,..,n
avarit 11 1 ?J.: ~
consul t~ t .i.or,
Les 2 extrèmcs sont de 3 mois d'évolution pour le cas
s'étant présenté"
le plus t8t ct de 26 ans pour le plus ancien, :,'J '-~
la moyenne de 2 à 6 ans pour la plupart.
3) Lésion de début
Le mycétome semble avoir commencé
le plus souvent (10 cas ) par une Lé s Lon prur
i
gineuse
- et plus rarement
- par une tuméfaction douloureuse
- par lille petite fistule
- par un oedème local au niveau du pi o.t
- par une blessure (3 cas)

- 1'76 -
4) Etat des lésions au moment de la premièr r:;
consultnt~..2.!!
a) Mo~if de la consultation
Les malades n'arrivent en consultation à l'hôpital d'Abidjn.n
que lorsque les lésions sont à un stade bien avancé.
Ils se présentent pour 1
d'importantes tuméfactions ligneuses au niveau des jW:llJC:J
- de vastes placards infiltrés, oedématiés su niveau du dos
et de la fesse.
- des pieds volumineux et déformés.
b) AsJlect des lésions
On remarque 3 types de lésions
* Des gommes
Ces gommes peuvent ê t r-e p0tites
quelques mm de d Lamè t.r c , ,.! ~:.,~
peuvent être profondes ou superficilles ; les unes sont formé88
légèrement saillantes, nettement perceptibles au toucher.Les Rutrcs
sont ouvertes soit directement, soit par l'intermédiaire d'un, t r-aj cc
fistuleux plus ou moins long. Ces éléments ouverts émc t t cn't un pua
séro-purulent parfois grt~eleux peu abondant.
Ces petits éléments sont dénommés habituellement micro-[~bci;H,
Dans d'autres cas on pout observer de véritables Gommes
de 1
à 2cm de diamètre, siégeant à un niveau variable en s' ouvr-ant
la peau.
On observe une ulcération étendue, profonie, atteignant toue
le derme et parfois même l'hypoderme. Les contours sont arrondis
irrégulièrement, non géométrique. Lo fond
est occupé par lill bour-«
billon jaunâtre ou jaune orangé, de consistance gélatineuse, [l.S~;CZ
solide. Ce bourbillon est très adhérent aux parois et impossillc ,1
détacher.

- 177 -
Le prélèvement d'un fragment de ce bourbillon nécessite Ull
petite paire de oi.s eaux , On peut retrouver d or; c;rr;,ins entre L;.:
et lamelle dans I~C r.lOrC88.U~
Ces gor 1:;8S d'aspect syphiloïdes ne Guerissent pas SpOll-L'~~'l;c.;­
ment. Elles pei.vent se comLler à la suite d' Lill traitement médi cu.l ,
Cet as..: ect particulier, qui ne semble pas nvo i.r' été dé cri t
dans la littél'ature a été retrouvé chez deux des malades é t ad i.é s , 1,..:,
deux présentaient un mycétome thoracique
l'un à Nocardia caviae et l'autre à Nocardia brasiliensis.
* Abcès sous-cutané
Un deuxième type de lésion est celui d '1 abcès scua-oucn.».
d'aspect froid siégeant en bordure du mycétome. Cet aspect a Gis
retrouvé chez deux malades~ Tous les 2 atteints d'Lill mycétomc
thoracique.
Il s'agissait d1un abcès volumineux contenant 100 à 200 cc '.l.:
pus. Cet abcès se signalait par une vouasûr-e sensible, peu doiû.our ; '.:
Les téguments susjacents étaient soit d'aspect normal, non infl::1Jl-
matoire, soit parsemés de rares micro-abcès ou de gommes.
La ponction avec une grosse aiguille a ramené du pus jR~1.l;\\L',
bien lié, non grumeleux, ayant l'aspect d'un pus at.aphy Lococ c i.quo ,
Ce pus était formé de polynucléaires plus ou moins altorof.J.
1'examen direct au microscope a montré la présonce de
,.:~:,~..
La recherche de pyocoque à l ' examen direct et à
12 Cl;J·1.·:.!'
s'est révelée négative.
Dans les 2 cas l'ensemencement direct a permis d t obt onL:
rapidement une culturc pure de Nocardia (caviae et bri1siliem.Ji:~).

.. 178 -
Ces 2 malades ont été traités par les sulfones.
L'un deux s'est résorbé en 1 à 2mois
1e second s'est fistulisé et l' abcèa s' os t D.3S0C!10 (;lI 1
2 mois
* Los fistules
Elles caractérisent un stade évolutif des micro-abces ct d,-"
certaines gommes. Elles peuvent être superficilles ou pr-of'ondce , J, •. :j
trajets sont très irréguliers et impossible
à cathétériser. ElL~s
laissent suinter une sér-oe i té grumeleuse, griG(;~tre ou j uunât r«,
Le prélèvement au navoau de l'orifice externe de ces fistu-
les permet parfois de mettre en évidence des grains selon los
espèces, les grains peuvent ~tre visibles à l'oeil-nu ou. an
contraire être recherché au microscope.
Les fistul?3 peuverrt se fermer aupor-fi.c i e.l Leraerrt , Ccpe:l1lL'.,.;
cette fe~eture est instable.
Certaines ulcérations gommeuses et certaines fistules
peuvent devenir végétantes.
La lésion, parfois pr-ur-a.g.i.neuae , présente une s ene Lbf.Lf.t é
douloureuse gênant la marche et empêchant quelquefois le aonuno.l l.,
Cinq"
fois sculemont une ou plusieurs adénopat h Loe satcl.L ;.1 ~=;
inguinales ou inguino-crur3.les ont été perceptibles cliniquc':illcllt.
5) Localisations des cas étudiés
Les mycétomes du pied sont les plus souvent rencontrés (14
cas sur les 25)
l\\lais on trouve, on plus petit
nombre aa.Ll.cur-s ,
- au niveau du genou ct du creux poplité (5 CilS)

- 179 -
- au niveau de la jambe et de la cuisse (3 (;'.:,)
- au niveau de(ln'fe~se ( 1 cas)
- au niveau du thorax ( 1 cns)
6) Examens paracliniques
a) Radiographie
L'examen radiographique pour juger de l'atteinte osseuse
s'est révelé positif chez 6 malades.
La graphie montre
- soit des lésions osseuses du tarse et du métatarse SOUG
forme de géodes et d'ostéophytes.
- soit des lésions d'hyperostose
- soit une dLaparLtion des espaces articulaires au nivc:u. nt:;
os du tarse.
Les images les plus souvent rencontrées sont des lacw10u
Cinq
des 6 malades qui ont un envahissscont osseux 00
plaignent de douleurs à la marche et pendant la nuit, empècharrt le,
sommeil.
b)
~xtériographie
L'artériographie du membre inférieur a été pratiqué chez
3 malades dont le mycétome est localisé au niveau de ln j[~be.
Cet:examen donne les images suivantes:
Observation nO 7
Un important ralentissement circulatoire dans le memLre
inférieur droit, le produit de contraste ne parvenant à l' ext r-éuu t ,
inférieur de la jambe que 20 11 environ après la fin de l'injection.
(Dr Kerfelec).

-
180 -
Observation nO 18
- tIne importante irrigation des masses jo.nbiÈ:res postéric'cc:',,;
avec de nombreux capillaires et retour veineux précooe (Dr LE3QL;.i.;IL~.:j
Observ~tion nO 19
- Une extrème richesse des rnmeaux collatéraux IDusculairC:2
certains de ces petits rameaux sont très fins et tirebouchonnés
il existe un retour veineux précoce (Dr Lesquerre)
Ces images montrent qu'il n'existe pas de vascularisation
anormale et que les vaisseaux distaux ne sont pas visibles.
L'ensemble de ces résultats sont évocateurs de tumeurs
mycosiques (Dr Lesquerre)
c ) ~1'!!Pho/q::.phit3
La lymphographie pédieuse pratiquée chez 2 malades attciLL::
de mycétome de la jambe révèle les résultats suivants :
Observation nO 18
- Une importante dilatation des masses ganglionnaires et
illiaques des deux cetés~
Observation N° 24
-Au niveau du 1/3 inférieur, interne de la jambe dr-oi to,
une opacification d'une zone très riche en lymphatiques rOGt:11lt
inchangée 48 heures après. A partir de cette zone les lymph21Üi !
sont normaux à la jambe et à la cuisse.
Au niveau de la région inguinale on note une zone très denee CIl
lymphatiques avec des images d'extravasation. Les ganglions in,:ui-i ,,\\--
illinques, hypogaat
[lu{JTIcntés do vol ume,
un lÜ(ll' , i
r - L q u o s
,
p r - é
a c u t . o
grossier sans image lactu1uire (Dr Cross).

-
181 -
Ces images, dans leur ensecble, évoquent un processus
inflrunmatoirc dos {~~illbliono profonde. (Dr Lcsqucrrc )
La lymphographie ost en accord avec la clinique qui 1'6vc.;J.: ,j '.
à la palpation des adénopathies satellites.
7) Complications
La maj orité des ma'lndee n'étant pas revenus aux consult~~t i (:1 ;:,
périodiques, il est impossible de tirer des conclusions quant aux
complications qui ont pu survenir au
décours des 25 mycétomcs
observés.
Néamoins 3 des malades ont présenté de complications tI'fJS
graves qui méritent une attention toute particulière.
Observation nO 15
Il s ' agit d'un mycétome du pied dû au streptomycès poLl.c'tLe.r i
qui s'est compliqué, en cours d'évolution d'un mnl de Pott
lombaire. L'absence de réponse au traitement antituberculeux (str(;~::-:...;­
mycine, trécator, Rimifon). L'absence de r~ponse au traitment
incite à penser qu'il pourrait s'agir en fait d'une métastase de C,'
mycétome.
OobsGrvation n024
C'est une malade, atteinte d'un mycétome du dos dÜ à
Nocardia brasiliensis, chez laquelle est apparue une parapléL;ic.: i'J.:.:_i-
que des membres inférieuxs~ Cette paraplégie s'étant installée
progressivement en une semaine. La malade a été enlevée par sr,
famille et elle est morte 7 à 8 mois plus tard. Cette complicntiY:
permet d'évoquer la possibilité d'une gomme mycosique au niveau c1u
cnno.l rachidien. La compression occasionnée par cotte mutn3t~wc
pourrait expliquer la paraplégie. Les Radios n'ont montré aUCilllC
lésion osseuse.

-
182 -
Observation nO 13
Ce malade était atteint d'un mycétome cutané thoracique
en demi-pélerine dû au Nocardia caviae. Il présentait en plus une
thrombose de la veine cave supérieure confirmée par l'angiocardio-
graphie. Cette thrombose s'était constituée brutalement 6 mois
auparavant à son domicile. Le malade se rappelait très bien une
crise de dyspnée particulièrement intense qui avait duré 2 jours
avec sensation de mort imminente~ Il était tellement malade qu'il
avait préféré mourir chez lui. Cependant progressivement son état
s'était amélioré et ce n'est que Gmois plus tard qu'il était venu
consulter en Dermatologie.
Le malade a été transféré en pneumologie (Dr SCHMIDT) à
cause de la symptomatologie pulmonaire.
Dans ce service plusieurs examens avaient été pratiqu~s
et avaient donné les résultats suivants :
- Un tomographie thoracique confirme une opacité mal
delimitée
- Plusieurs bronchoscopies montrent l'existence de petitos
tumeurs polyloïdes rouges Lnf'Lamma't oLr'ee , saignant au moindre corrtuo;
Après 6 mois de traitement à base de sulfones : le mycé tr-:
cutané est en voie de guérison, les tumeurs polyploïdes ont cornp Lè t -
ment disparu ainsi que les images pulmonaires mais la veine cave
supérieure ne s'est pas repcir~6nbllisée.
Malgré l'absence de preuves biologiques, le syndrome plull.Y·')-
pulmonaire et la thrombose de la veine cave superieure, témoignent
d'un envahissement médiastinal et bronchique à partir du mycétome
cutané.
Ces 3 cas montrent bien le caractère envahissant des ,",-ct.:>
myoètes.
Les lésions osseuses du tarse et la m~tastase vertébrulû
qui s'est développé au cours dllUl mycétome du pied dont llagent ust
streptomycès pelletieri illustrent la tendance ostéophile caractéri:::;··

-
183 -
tique de ce germe.
8) Evolution
Il est assez difficile de suivre l'évolution des rnycl~tc,.l'.;
même gueris, après 1 à 4 ans de traitementi
Durée du traitement médical pour les 25 cns
moins d '1 un
1 8 cns
de ,. on à 2 ans 1 7 oaa
de 2 ans à 3 ans ·1 2 cas
de 3 ans à 4 ans .s 8 cas
de 4 ans à 5 ans • 1 cas
'.
plus de 5 ans
1 1 cas
Indéterminés
: 4 cas
Nombre
/\\
de cas
_or'
durée du
traitement l:l,j,~i r,
des 25 cas
Après 2 ans, le traitement devient souvent irrégulier et
les malades ne reviennent que rarement en consultation, voire
même plus tout.
Ceci peut s'expliquer par plusieurs raisons
1 0 Le déplacement à Abidjan représente pour les cul.t i.vut.c.n '.'

-
184 -
une dépense et une perte de ternps~
2° Le traitement des mycétomes est long, plusieurs années
3° La lente amélioration des lésions sous traitement.
L'état de beaucoup de malades s'est amélioré grâce au
traitement médical et parfois chirurgical.
Dans cette série de 25 mycétomes on sait que deux sont
décédés
- L'un d'eux a fait une ascite hémorragique sans rapp8rt
semble-t-il avec le mycétome de la jambe.
- L'autre est décédé dans son village totalement p2.r[lpléo-~-'
que.
Trois autres observations, méritent une attention toute
particulière.
Observation N0 22
Ce mycétome de la fesse d~ à Nocardia brasiliensis s'étnit
nettement amélioré sous traitement. Mais durant la grossesse, la
maladie a constaté que son mycétome était devenu évolutif et
s'était étendu de façon importante.
Observation N° 4
Cette observation dlun mycétome à Nocardia brasiliensis
montre
- d'une part la gravité d'une interruption intempestive ,h
traitenent.
- d'autre part le rOle défavorable de la grossesse (à l' c:~·:__·
gine de la troisième poussée évolutive)
Ces 2 malades apportent quelques arguments cn faveur du
rOle néfaste de la grossesse dans l'évolution des mycétomes.

-
185 -
L'association grossesse, irrégularité
du traitement et mycétome actL~omycosique explique peut-être
l'évolution très grave de ces deux observations. Les localis~tions,
au dos et à la fesse, jouent, sans doute, un r81e péjoratif.
La 3eme observation (N° 10) montre la possibilité de
métastases à distance pouvant survenir sous traitement et dont
l'apperition a été, semble-t-il, favorisée par un effort physique.
IV -
ROLE DU LABORATOIRE DANS LE DIAGNOSTIC DES MYCETO~ŒS
Trois e~ens seront envisagés :
- l'examen histo-pathologique
l'examen parasitologique
- l'examen immunologique
A) EXAMEN HISTO-PAîHOLOGIQUE
La recherche des grains s'est faite à partir:
- soit de sérosité provenant de fistules ouvertes ou de
gommes végétantes
- soit de micro-abcès fermés
soit de ganglion satellite suppuré
- soit de pièces d'exérèse.
Il convient de noter qu'il est beaucoup plus aisé
de trouver des grains au sein dlune gomme fermée.
Les grains contenus d~lS le micro-aocès ont lliA~ plus
grande chance de pousser en culture que ceux issus des fistules
(souvent altérés).

-
186 -
L'étude histologique a pe~is de faire le diagnostic d0
mycétorne dans la moitié des cas. Les (;Tains étaient maasués ou r.on,
Certains étaient éosinophilos~
Le diagnostic du germe n'est pas toujours sûr sauf dans le
cas du mycétome da aux streptomyces pelletieri. Les coupes histolo-
giques de ce grain rouge eont caractéristiques.
B) EXMillN FARASITOLOGIQUE
Associe à l'histologie, i l a permis do reconna1tre 19
fois l'identité de l'agent pathogène.
La répartition des germes est la suivante :
• pour les actinomycètes
8 Nocardia brasiliensis
4 Nocardia caviae
2 Nocardia (indéterminé)
1 streptomyces pelletieri
1 streptomyces madurae
• pour les maduromyces
3 Monosporium apiospermum (forme asexuée d'Alles-
cheria boydii)
Les actinomycètes sont donc les plus souvent rencontrés
(16 cas) et parmi eux le plus ~réquent est Nocardia brasiliensis
Ceci n'est pas surprenant car Nocardia brasiliensis est
un agent souvent isolé en Afrique, notamment dans les zones é quat o-
riales.

- 187 -
C) EXAMEN IMJI1ŒWLOGIQUE (selon la méthode d 'Ouchterloni)
Il a été pratiqué chez 11 malades.
Les examents ont montré llabsence d'anticorps spécifiquü~
dans plusieurs cas.
Chez deux malades
seulement il existe une concordance
entre les résultats immunologiques et mycologiques :
Observation;.N° 4
La culture a permis drisoler un Nocardia brasiliensis et
l'examen immunologique a mis en évidence 4 arcs de précipitation
pour N. brasiliensis.
Observation N° 12
L'examen histo-pathologique a isolé un streptomyces
pelletieri et l'étude immunologique a montré 7 arcs de précipitatioe
pour le m~me germe.
Chez 3 malades le diagnostic de mycétomes n'a pu ~tre confLc-
mé par les examens histo-pathologiques et mycologiques. C'est la pr(~
sence d1anticorps spécifiques qui a permis la confirmation immuno-
logique du mycétome.
Le marque de corrélation qui existe dans certaines obser-
vations entre les résultats histologiques, parasitologiques et mJW;.o-
logiques s'explique. par le fait que le laboratoire (Pr. CAPRON)
n'avait pas toujours l'antigène de la souche correspondante.
DIFFICULTE DU DIAGNOSTIC
BIOLOGIQUE
Les examens biologiques sont souvent difficiles à rénliocr.
Deux biopsies, au moins ont été pratiquées chez la plupart des
ma.La,.... ~. La recherche et l'isolement des grains ne sont pas t ouj our-n
aisés ..

-
188 -
Les cultures, malgré de nombreux enseémencements se sont révelées
parfois négatives (8 cas) et le diagnostic n'a pu être confirmé.
Il faut faire le plus de prélèvements , de biopsies pos--
sibles et ensemencer de nombreux milieux pour pouvoir faire le
diagnostic de l'agent pathogène~

-
189 -
v- TRAITEMENT
Pour le traitement. il faut séparer les mycétomes é~ctiLO;_lJ.­
cosiques des mycétomes fongiques~
A) MYCETOMES ACTINOMYOOSIQUES
1) Traitement médical
Trois sortes de produits ont été utilisés
- les antibiotiques
- Extencilline
(2~400 000 : 1 injection par semaine)
- Sanclomycine
(4 cp par jour)
- Bipcnicilline
(1 million par jour)
- Streptomycine
(A gr. par jour)
- les sulfamides
- Fanasil
(4cp par semaine en une seule prise)
- Sultirène
. (2 op par jour
- Bactrim (cp à 400 mg)
(4 cp par jour
chez l'adulte)
L'accord n'est pas fait sur la valeur du traitement des
mycétomes par les antibiotiques~
Deux produits sont à retenir
- Les sulfones (cp à 100 mg)
(1 à 2 cp par jour pour l'adulte)
- Le Bactrim
(2 à 4 cp par jour pour l'adulte)

- 190 -
Les sulfones peuvent être employés seuls ou en aaaoc La t Lo.,
avec le Bactrim.
Le traitement s'étendra sur plusieurs années voire mêr.«
toute la vie.
Les résultats ont été appréciés après 2 à 3 mois de
tr2.itement.
Il n'a pas été observé d'intolérance nu traitement au.l.f'on-.
et sulfamidé.
16 mycétomes actinomyoosiqucs ont été traites méd.i.cu.ï.ca...: 1 •
Les résultats obtenus sont les suivants :
- malades ~r1s : 5 cas
- malades améliorés
(mais non revus) : 4 cas
(et suivis 6 mois)
- malades non revus : 4 cas
- évolution défavorable : 3 cas.
Sur 12 malades suivis au moins 6 mois, 3 seuJ.ement se S01ft;
révélés résistants aux médicaments. Ceci montre bien la sensibili"!.;\\:
des actinomycètes aux sulfones et sulfamides.
Sur les 9 malades guéris ou nettement améliorés
- 5 ont été traités par les sulfones seules
- 3 d'abord traités par les sulfones sans DUCe:
, ,
.u. "
" "
~ "
.
"
pnis par l'association Gulfones-Bnctrim.
- 1 par le Fanasil.
Les autres sulfwnides, sultirène, fanasil, ne par-a.i.aaorit
pas donner de bons résultats en général. Le malade amélioré par Ji"
Fanasil n'a pas été revu.
Pour
trois, ce traitement a échoué. Deux malades sont décédés ~
l'un d'une ascite, l'autre drune métastase vertébrale (paraplecio
flasque). La résistance au traitement médical du 3ème cas, Il con.lu.i'
le malade en chirurgie. (observation n01) pour
f~putation.

- 191 -
2) Traitement chirurgic~l
Observation n01
Cette malade a été traitée depuis 1965 jusq~rau début de
1977 (22 ans) par divers médioaments sans succès.
Devant la progression des lésions osseuses vers le tibia et l,_
péroné, on a eu recours à la ohirurgie.
Une amp~tation au tiers supérieur de la jambe a été pratiqué
en avril 1977 (Pr. DJIBO).
L'intervention s'est averée nécessaire et indiscutable pour
aboutir certe à la guérison du mycétome mais il subsiste des
difficultés d'appareillage et des problèmes psychologiques liés
à cette infirmité chez cette jeune femme de 35 ans.
Les mycétomes actinomycosiques sont en général sensibles
au traitement médical (sulfones, Bactrim)
La chirurgie est difficile pour ces mycétomes car les
lésions sont le plus souvent étendues et inflammatoires.
B) MYCETOMES MADUROMYOOSIQUES
Ils sont classiqurunent réputés insensibles auxtraitements
médicaux. Ils revèlent de la chirurgie aependant un traitement médi~~
à base de sulfone, de bactrtm ou d'antibiotiques peut améliorer
la situation locale et permettre l'exérèse chirurgicale dans les
meilleures conditions. Ce traitement chirurgical est parfois
invalidant.
Deux des 3 malades porteur d'un mycétome à Monosporium
apiospermum ont été traités par le chirurgie.

-
192 -
Cependant l ' insensibilité des mycé t omeo fon{:lqucs aux
médicaments n'est certainement pas absolue.
En 1973 on rapporte la b'Uérison d'un mycétome à M. 8pio;,-
permsm (Londez-o (A.T.) et Al •• ) par le trimethoprime - su'Lf'amct no-
xazol (Bactrim)
L'un des malades opéré
a fait une récidive avec atteinte'
osseuse. Pendant 3 ans, il
a été traité
par 10 bactrim : le
malade a été revu dernièrement, il peu.t se chausser normalement.
Il est considéré comme pratiquement guéri. (Observation n020)
Les mycétomes, quelque soit l'aeent pathogène en causa
doivent d'abord bénéficier d1un traitement médical.
La chirurgie ne doit ~tre utilisée qu'en dernier recours,
la main forcée.
Cependant des lésions limitées permettant une exérèse non
invalidante sont de bormes indioations pour la chirurgie.

CON C LUS ION S

- 194 -
La première partio de ce travail décrit :
- les aspects épidémiologiques habituels
- les différents agents pathogènes rencontrés
- les aspects cliniques
classiques et les différentc[;
formes cliniques
les moyens de diagnostic biologique à savoir
- la découverte des grains à l'histo-pathologic
- l'isolement du germe à l'examen mycoloGiquu
- la recherche dt anticorps spécifique par l' é t ud o
immunologique
- le traitement (médical et chirurgical) et ses
indications.
La deuxième partie étudie une série do 25 cas de mycét omor: ,
Certaines dOlli~ées classiques sont retrouvées
- 76 % de ces mulades sont des hommes contre 24 %des
femmes.
- la plupart des malades ont commencé leur mycétome crr~;:.:"..:-:
10 et 30 ans (68 %)
Il ne semble pas y avoir de rapport entre ethnie cc
mycétome.
- la plupart des malades sont des cultivateurs mar-chan ~
souvent pieds-nua~
- le pied est la localisation préférentielle (14 eus
sur 25) (soit 56 %)
La notion de traumatisme est difficile à mettre en évidence
chez les malades. Trois seulement, font succéder leur mycétome à urL
coup de machette. Les plantes, réputées cicatrisantes, utilisées par
les villageois, ont peut-être un rOle dans l'inoculation du germe.

- 195 -
L'étude de l'environnement des 25 cas donne des résultats
différents de ceux habituellement décrits :
La plupart des malades ont contracté leur affection dane L.
zone forestière (for~t ombrophile et mésophile). Cette région de
for~t chaude et humide occupe la moitié sud de la Cete d'Ivoire.
Cette zone du domaine guinéen se superpose avec celle du climat
baoul.é en et attiéen ainsi que celles des cultures de café et de c. .c-«:,
Il existe une corrélution serrée entre ces différents
paramètres pour les mycétomes observés en Cete d'Ivoire.
Ces 3 paramètres sont intriqués et il est difficile de dil':~:
celui qui est prédomimant.
L'étude clinique
permet de retrouver non seulement les
aspects classiques du pied de ~1adura et des mycétomes en général.
(placards infiltrés déformant la région avec mi.cr-o-nbcbs et fistul,::.i)
Deux types de lésions non classiques ont été retrouvées c>:~~
deux mycétomes thoraciques dus à Nocardia. Il s'agit:
a) de véritables gomme~ d'aspect syphiloïde évo~uant vers
une ulcération partiellement comblée par un bourbillou
jaune-orange.
b) dl abcès sous-cutané important , d'aspect froid, sièl~(;::.n:~;
en bordure du mycétome. La ponction ramène un liquidG
bien lié, blanch~re où les Nocardias se trouvent en
cult ure pue.
Parmi ~es 25 cas, 4 com»lications ont été observés
10) Une paraplégie spasmodique survenue chez un znaLade ::lJ·.'~
un mycétome du pied dft à streptomyces pelletieri.
2°) Une paraplégie flasque apparue chez une malade por-t cuo
d'un mycétome du dos dû à Nocardia brasiliensis qui :..
fait évoquer la possibilité d'une gomme mycosiquc au
niveau du canal rachidien.

-
196 -
30) Un envahissement médiastinul ct bronchique au cours (le
l'évolu.tion dlun mycétome thornciquc en dcmi-pélcrin(
da à Nocardia caviae.
4°) Une métastase musoulaire crurale choz un maLad e port ou.:
d'un mycétome du genou (dft à N. brasilionsis) 8t sou~
traitement par les sulfones depuis 2 ans. Le rnycét on.r.
cutané est considéré cliniquement guér-I quand ln m~1;"~;; t-
est apparue peu après un effort physiq~e.
Le laboratoire a permis de faire 19 fois 10 diagnostic
dlespèce de mycétome. Malgré des biopsies et des cultures répétéc~
i l nia pas été possible de confirmer le diagnostic d'espèce chez 6
malades.
Il convient de précisor, qu'il ost préférable de faire j( ,~:
ensemencements à partir de biopsies. Les grains prélevés à l'orific"
des fistules sont altérés et leurs cultures sont souvent négntivc:;:.
Cos constatations montrent bien les difficultés du diagnoiJ-
tic biologique des mycétomes.
Les différents agents
Sur les 25 observations 19 sont dus à des actinomycètes ct
surtout à Nocardia brasiliensis (fréquent en zone équatoriale). 3
seulement sont des mycétomes fongiques dus un.i.quemerrt à Nonoapor-Lur-
apiospermum (forme asexuée dlAllescheria boydii).
Le traitement par les sulfones, les sulfamides (Bac t r in.) ..
traitement isolé ou associé, oondUit aux cene Lus Lons suivantes
* Le traitement médical, en particulier sulfones et
bactrim ont une réelle action sur les mycétomes nctinomycosiqucs c1;
peuvent entra1ner une guérison.
Sur les 16 mycétomes actinomycosiques suivis scùeml:nt 13
ont réagi favorablement au traitement.

- 197 -
* Les mycétomes I1ndura-oycosiques sont classiquement r~pu,'
insensibles au traitement médical. Cette ins8nsibilité n'est pas :~'­
salue ainsi qu'en témoigne l'observation de Lundcro (A.T.) et ~1.(1S7 \\
qui relate un cas de mycétome à Monosporium apiospermum guéri p~l'
l'association Trimethoprime-sulfamethoxazol.
L'un de nos 3 malades porteur d'un mycétome fongi~"
(Monosporium - apdoaperraura}, a été guéri par le bac t r im , administre:
suffisamment longtemps (3 ans)~ Ce malade avait été opéré, 3 ans
plus tOt pour un mycétome du pied r~sistant au traitement au.Lf'oné
et sulfamidé, et ce mycétome avait récidivé. Devant cette récidiv8~
le malade a été mis au bactrim~ Il est considéré comme guéri aprs8
3 ans de traitement. L'atteinte osseuse s'est stabilisée. Les
douleurs ont disparu et le malade peut de nouveau se chausser et
marcher normalement.
Il semble bien que tout mycétome, quelque soit le germe eD
cause, doive d'abord être traité médicalement. Le recours à la
chirurgie mutilante n'est indiqué qu'en cas de force ~~jeure.

-
198 -
G 1 0 S SAI R E
ASCOCARPE : fruit des Ascomycètes renfermant des ~~qu~s
A8COMYCETES z
Chaopicnons parfaits caractérisés par des n.scospores qui
naissent des asques.
Possèdent également des formes de fr_ctifications inpar-
faites ot des organes propagateurs très variés ct très
développés (conidiospore, phialospore, pycnidcs~•• )
ASCOSPORE:
Spore sexuée endogène des Ascomycètes. 00 Gant des
spores rondes, ovales ou filiformes, le plus souvent cu nombre de 8
par asque.
ASQUE:
Cellule dans laquelle se forment les ascospores.
CONIDIE :Spore sexuée
FORYΠCONIDIENNE OU IMPARFAITE
Souche de champignons qui se reproduit uniqu2~ent par des
conidies mais dont il peut exister des souches qui pr-oduas cnt
également des spores sexuées. Par exemple s Monosporium
apiospermum est la forme imparfaite d'Alleschoria boydii.
FORME PARFAITE s
= forme sexuée
souche de champignons qui produit des spores sexuées !,.:j ~3
dont il peut exister des souches qui n'en produisent p~s
FULIGINEUX
dont la paroi est brun foncé
HETEROTHALLE z Hétérothallisme
se dit des espèces chez lesquelles la reproduction sexueo
n'a lieu qu'entre souches (thalle) de signe opposé.
HOMOTHALLE (Homothallisme)
Se dit des espèces chez lesquelles chaque souche (thalL~)
même issue de culture monospore, est cnp~ble de se repro-
duire à elle seule par voie sexuée.

- 199 -
HYPHE :Filament mycélien
MASSUE : élément renflé, volumineux. qui errt our-errt los (,l'::üns dG
certains mycétomes actinomycosiques
Mycélium végétatif
ensemble des hyphes poussant en profondeur (dans le Qiliuu
de culture)
PARAPHYSE : cellule stérile
PERITHECE : Ascocarpe de forme Globuleuse ou en forme (10 bout.c i.Ll..
PHIALIDE
Cellule en forme de bouteille à collet produisant d8s SpO~02
asexuées - phialospores - éliminées vers l'extérieur.
PHIALOSPORES a
Spores produites dans une phialide
PYCNIDE
: Sporocarpe chez les sphaeropsid~les d~~s lequel sc
forme des spores asexuées.
SCLEROTE Organe de résistance formé par la soudure d'hyphes
mycéliennes en pseudoparenchyoe.
SPORANGE
Fructification des phycomycètes en forme de vésicule
portée par un pédioelle renfermant des spores asexuées~
SPOROCARPE :
Fruit renfermant des spores asexuées.
THALLE:
Ensemble de l'appareil végétatif et reproducteur chez 108
chrunpignons et les algues
TORULOIDE
Désigne des hyphes plus ou moins moniliformes, c'est-à-
dire en chapelet.

B l B LlO G R A PHI E

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S E R MEN T
D' H 1 P poe RAT E
En présence d%maîtres de cette école, de mes chers
condisciples, je promets et je jure au nom de l'Etre suprême d'êtr~
fidèle aux lois de l'honneur et de la probité dans l'exercice de l~
médecine. Je donnerai mes soins gratuits à l'indigent et n'exigerai
jamais un salaire au-dessus de mon travail.
Admise dans l'intérieur des maisons, mes yeux ne verront
pas ce qui s'y passe.
Ma langue taira les secrets qui me seront confiés et
mon état ne servira pas à corrompre les moeurs, ni à favoriser les
crimes.
Respectueuse et reconnaissante envers mes mn1tres, je
rendrai à leurs enfants l'instruction que j'ai reçue de leurs
pères.
Que les hommes n'accordent leur estime si
jo suis restée
fidèle à mes pronesses. Que je sois couverte d'opprobre et mépriséG
de mes confrères si j'y manque.
J

Vu le Président du Jury
Vu le Doyen de la Faculté
NAGBELE COULIBALY
YMiGNI-P~Gl~E A.
Vu et permis d'imprimer
Le Recteur de l'Université d'Abidjan
V. Ch. DIARRASOUBA
Par délibération, la Faculté a arrêté que les opinions
émises dans les dissertations qui lui sont présentées doivent
être considérées cor1me propres à leurs auteurs et qu'elle n'entend
leur donner aucune approbation ni improbation.